rcÂLF DICTIONNAIRE UMVEr.SEL DHISÏOIRE NATURELLE rOME SEPTIEME ,ISTE DES AUTEURS PAR OHDHE DE MATIÈBES Zoolo|$i« f^éitérale, Analoniie, Pliy8iolog:ie, T«ratulOjei«> et Aiitliropolo^ie. M.M. «.ASIilIR liKOLSSAIS.efti, DM., professeur iil'Ijô. pital iiillltairedu Val-de-Gnice. DCPOXClIlil. lils.ij};, iiiéd. seur de ] chimie au tiollege de Fra.ice et à l'Ecole poly- BECQUEREL, 0.*,....emh..e de l'|..s,i,nt.profe... [ p^^';;;r ml:;;.bre de plusieurs acadéo^les et s.. ARAGO, C. ff, se des scie. .ces, etc. DUMAS, C.ijt. IJ --M :de rii.s'iti .etc. IVlFRt:,*. profe iphy iiprimcrie de L. iMARTi^^T. rue Mignon , 2. DICTIONNAIRE UNIVERSEL KESLMANT ET COMPLETANT i Tous les laits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientiJiques, les Œuvrt> complètes de Buffon , et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l'étyniologie et la définition des noms scientifiques, et les principales applications des cor[)s organiciues et inorganiques à 1 agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. ; PAR MESSIEURS AKAGO, AUDOIN , BAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON , BLANCBAIID, BOITARD , DE BRÉBISSON , AD. BRONGNlAHT, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE , DESUAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D'ORBIGNY, DOYÈRE, DUCHARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCBEL, DUVERNOY, ÉLIE DE BEAUMONT, FLO[JRENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE , GERBE, GERVAIS, HOLLARO, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE , MILNE EDWARDS , MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH , VALENCIENNES, ETC. DIRIGÉ FAIL M. CHARKES D'ORBIGNY. Et eorichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sur acier. TOME SEPTIÈME. -000^3-0 -O-O-C-CH PARIS CHEZ LES EDITEURS MM. RENARD, MARTINET ET C RIE ET HOTEL JIIGNON, 2 (quartier de l'Écele-de-Médecine ). ET CHEZ LA\GLOIS ET LECLERCQ, i VICTOR MASSO\, _ Rue dr h, Harpe, SI. Place de rÉcole-dc-Medeiiiie, 1" lilcinfs inûisons, ii)Cï i;. iîlicljfltEn , à CfipHig. 1849. «I I Ifll E.ISTE DES ABREVIATIONS EMPLOYÉES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations en petites capitales placées an commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle ils appartiennent.) Acal. . . . Acalèphes. Mam. . . . Mammifères. Anat. . . . Anatomie. Mém. . . Mémoire. Ann. . . . Annales. Méléor. . . Météorologie. Annél . . . Annél ides. Min.. . . Minéralogre. Arach. . . Arachnides. Moll. . . Mollusques. Astr. . . . Astronomie. Myriap. . Myriapode. Bot. . . . Botanique. Ois. . . . - Oiseaux. Bot. cr. . . Botanique cryptogami- Paléont. . Paléontologie. que. Ph. ou rhan Phanérogame, ou pha Bot. ph. . . Botanique phanéroga- nérogamie. mique. Phys. . . . Physique. Bull . . . . Bulletin. Physiol. . . Physiologie. Chim. . . . Chimie. PI Planche. Cirrh. . . . Cirrhopodes. Poiss. . . Poissons. Crusl. . . . Crustacés. Polyp. . Polypes, Polypiers. Échin . . . Échinoderines. Rad. . . . Radiaires. Fig . Figure. Rept. . . . Reptiles. Foramin . . Foraminifères. Spong. . Spongiaires. Foss . . . . Fossile. Systol. . . Systolides. G ou g. . . Genre. Syn.ouSynon. Synonyme. Géol. . . . Géologie. Térat. . . Tératologie. Helm. . . . Helminlhides. V. ou Voy. . Voyez. Hist. nat. . Histoire naturelle Vulg.. . . . Vulgaire. In fus. . . . Infusoires. lool. . . . . Zoologie. Ins. . . . . Insectes. looph. . . Zoophytes. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. *IACARETI\G/\ ou JACARETIiVGA nEPT. — Groupe fi(! Crocodiliciis , d'après M. Spix {Lacerl. IhasiL, 1825). Voy. croco- DII.E. (E. D.) lACCIILS MAM. — Voy. ouistiti. IAIVTII1!\US. MOLL. — Voy. j.^ntiiine. •^ lASSLS. INS. — Foy<>j.\ssus. IliÂCLS. CRUST. — Genre de l'ordre des Décapodes macroures , établi par Leach , et rangé par M. Milrie-Edwards dans sa famille dcsScyllaricns. Ce genre ne dilTcre que très peu des Scyliares , mais s^en distingue ce- pendant par la forme triangulaire de la cara- pace et quelques autres caractères. Chez les Ibacus , la carapace est beaucoup plus lon- gue que large, et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui recouvre la majeure purlion des pattes, à peu près comme cela se voit dans quelques genres des Dé- capodes brachyures, les Calappes, les Crypto- podes, par exemple. Ces prolongements sont plus grands en avant qu'en arrière, d'oîi il résulte que la carapace se rétrécit posté- rieurement. On remarque aussi chez ces animaux une large et profonde fissure, qui, de chaque côté, divise ses prolongements clypéiformes en deux portions inégales. Les orbites , au lieu d'être placées tout près de l'angle externe de la carapace, en sont très éloignées. Enfin l'abdomen est très court, et se rétrécit brusquement d'avant en ar- rière. Les Crustacés qui composent celte coupe générique sont au nombre de trois, et habitent des mers très variées; on en trouve dans celles de l'Australie, d'Asie et des Antilles; l'iBAcrs de Péron , Ibacus l'c- ronii Leach, peut être considéré comme le type de ce genre. On en connaît une qua- trième espèce, mais à l'état fossile, c'eff^ VIbacus MantclU Desm. {Scyllarus). C^* fossile a été trouvé sur les côtes d'Anglc^J* terre, mais on ignore le terrain dont il pro-^. vient. (H. L.) «*,. IBALIA. INS. — Genre de la tribu des Cynipsiens, établi par Latreille , et adopté par tous les entomologistes. Les Ibalies se distinguent facilement de tous les autres genres de leur tribu par leur abdomen com- primé latéralement en forme de lame de couteau. La seule espèce connue de ce genre est l'L EN COUTEAU, /. cuUcllatoi' {Banchus cuUellalor Fab.) , qui se trouve dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *IBALîïTES. IbaUitœ. iNS. — Nous avons établi sous cette dénomination , dans la tribu des Cynipsiens , un groupe ne comprenant que le genre Ibalia. (Bl.) IBÈRE. Iberus. moll. — Genre inutile proposé par Montfort pour des Hélices ca- rénées au pourtour, telles que V Hélix gual- leriana. Voy. hélice. (Desh.) IBÉRIDE. Iberis (t'Ç„p<'ç). bot. pn. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Thlaspidées ou des Plcurohizeœ angustiscplo; deD.C.Tel qu'il est circonscrit aujourd'hui, " et après les travaux de MM. Rob. Brown et De Candolle, il ne correspond plus qu'à une portion du groupe linnéen, qui comprenait, outre \es \rais Iberis , des plantes rangées actuellement dans les genres Teesdalia, R. Brown, et dans' la section Iberidellaâu genre Ilutchinsia, R. Brown. — Dans le 1" volume du Prodromn.'! , De Candolle décrit 26 espè- ces d'ibéridcs ; à ce nombre ; Walpers en a ajouté 5, portant ainsi le nombre total à "1 . Les Ibéridcs sont des plantes herbacées 2 IBE ou sous- frutescentes , le plus souvent gla- bres , quelquefois charnues , à feuilles al- ternes, linéaires ou obovées, entières, den- esou pinnalifides , quelquefois épaisses , éont les fleurs blanches ou purpurines sont <^sposées en grappes corymbiformes, d'a- bord raccourcies et presque ombellées, s'al- llongeant en général plus tard. Chacune de «les fleurs se compose d'un calice à 4 sé- rles égaux, non renflés à leur base, dressés ; une corolle à 4 pétales inégaux, les deux extérieurs étant toujours plus longs, sur- tout dans les fleurs qui forment le rajon de l'inflorescence; de 6 étamines tétrady- nomes à filet entier et sans dents. Le fruit qi^i leur succède est une silicule comprimée ej;- presque plane, ovale à la base, échancrée ail sommet, à 2 valves marginées ou ailées, ÏLcIoison fort étroite. Les graines sont soli- taires dans chacune des deux loges, ovales, suspendues. Parmi ces divers caractères, les plus essentiellement distinctifs sont l'iné- galité des pétales , l'absence de dents aux filets des étamines et les graines solitaires. Les Ibérides appartiennent à l'Europe et à l'Asie, et plus particulièrement à celles de leurs parties qui bordent ou avoisinent la Méditerranée. Environ 12 d'entre elles crois- sent spontanément en France, ou sont cul- tivées fréquemment dans les jardins. Nous nous arrêterons un instant sur celles de leurs espèces qui figurent parmi les plus communes de nos plantes d'ornement. 1. iBÉRmE OMBELLiFiiRE, Ibevis umbcUala Linn. — Cette espèce est originaire des par- ties les plus méridionales de l'Europe ; on dit même qu'elle arrive jusqu'à Nice. Elle est très commune dans les jardins, où elle est connue vulgairement sous les noms de Thlaspi, Taraspic. C'est une plante an- nuelle, haute d'environ 3 décimètres, gla- bre dans toutes ses parties ; ses feuilles sont lancéolées, acuminées, les inférieures den- tées en scie, les supérieures très entières. Ses fleurs sont blanches ou d'une jolie cou- leur violette ou purpurine , disposées en grappe raccourcie, de manière à se trouver à peu près sur un même plan , et à imiter jusqu'à un certain point une ombelle; delà son nom spécifique. Ses silicules sont bi- lobécs au sommet , à lobes très aigus. On sème cette espèce principalement au prin- temps, cl alors elle fleurit en juillet; mais IBI on la sème aussi à d'autres époques , de manière à l'avoir en fleurs pendant plus longtemps. Les semis se font ordinaire- ment en place. 2. Ibéride toujours fleurie, Iberis sem- perflorens Linn . — Cette espèce est plus con- nue sous ses noms vulgaires de Ibéride de Perse , Thlaspi vivace. Elle croît spontané- ment sur les rochers en Sicile et aussi , dit- on , en Perse. Elle est frutescente et forme de jolies toufles ; ses feuilles sont épaisses, tn coin ou spalulées, obtuses, très entiè- res, glabres , persistantes ; ses fleurs sont très blanches, disposées en grappes corym- biformes; elles se montrent pendant plu- sieurs mois de suite, surtout quand on tond la plante. Cette espèce se multiplie ordi- nairement de boutures que l'on peut faire pendant tout l'été. Pendant l'hiver on la conserve en orangerie. La culture en a obtenu une variété à feuilles panachées. 3. Ibéride toujours verte , Iberis semper- virens Linn. — Cette Ibéride croît sponta- nément sur les rochers de l'île de Candie ; elle est très répandue dans les jardins, où on en fait de très belles bordures qui se couvrent entièrement de fleurs blanches; avant et après la floraison , ces bordures sont encore d'un très bel effet par la fraî- cheur constante de leur verdure. L'Ibéride toujours verte est frutescente, plus basse que l'espèce précédente, mais plus rustique et passant parfaitement l'hiver en pleine terre. Ses feuilles sont oblongues, obtuses, atténuées à leur base, glabres; ses fleurs sont disposées en grappes allongées ; ses si- licules sont creusées a leur extrémité d'une échancrure étroite. On la multiplie sans peine de graines et par marcottage. Parmi nos espèces indigènes, il en est quelques unes qui figureraient très bien dans les jardins , et qui , améliorées par la culture, pourraient probablement rivaliser avecles précédentes; telles sont, par exem- ple, les Ibet'is pmnata , amara , Gar- rexiana, etc. (P. D.) IBÉRITE. MIN. — Syn. de Zéolithe. IIÎEX. MAM. — Nom scientifique du Bou- quetin. Voy. CHÈVRE. *I«ID10N (dimin. dTSiç, ibis), ins. — (îenre de Coléoptères subpentamères, tétra- mères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , créé par Servillsr IBI ini {Ann. de la Soc. enl. de Fr., t. IH, p. 103), et qui a pour types : les Stencecorus Androœ , lœsicoUis de Germar; les 76. comalum, sex- gultatum, pictum Dej. , et ebenus New. {dimidiaticorne Dej .). 28 espèces, toutes d'A- mérique, sont mentionnées au Catalogue de M. Dejean , mais on en connaît aujourd'hui plus de 40. Le corps et surtout le corselet des Ibidion sont allongés, subcylindriqiies. Les genoux et l'extrémité des élytres offrent une ou deux épines. (C.) *IBIDORHV\QUE. Ibidorhynchn , Vig. OIS. Foiy. CLORHYNCHUS. (Z. G.) IliIJAU. OIS.— Section des Engoulevents. Voy. ce mot. IBIRA , Marcg. bot. ph. — Syn. de Xy- lopia, Linn. IBIS. Ibis. OIS. — Genre de la famille des Échassiers Longirostres , caractérisé de la manière suivante : Bec allongé, arqué , presque carré à sa base , arrondi et obtus à la pointe; narines petites, situées à la base du bec , s'ouvrant en dessus et se prolon- geant en un sillon qui s'étend jusqu'à l'ex- trémité de la mandibule supérieure ; tête et partie supérieure du cou emplumées ou nues; doigts au nombre de quatre, trois ^mtérieurs réunis à la base par une mem- brane, le pouce appuyant à terre sur plu- sieurs phalanges. Les Ibis, considérés tantôt commodes Tantales, tantôt comme des Courlis, ont été réunis par les divers auteurs qui se sont oc- cupés de classification, soit aux uns, soit aux autres de ces oiseaux. G. Cuvier, à qui est due la création du g., avait lui-même con- fondu , en premier lieu , les espèces qui ac- lellement le composent, avec les Courlis; mais il ne tarda pas à les en séparer, et son exemple a été suivi depuis par tous les méthodistes. La séparation des Ibis des au- tres oiseaux voisins auxquels on les asso- ciait est, on peut le dire, pleinement justi- fiée par les caractères différentiels qu'ils |)résentenl. Si les Ibis oJlrent quelque con- formité avec les Tantales, ils s'en éloignent trop cependant par un bec plus grêle , plus arqué et par des tarses moins élevés, pour qu'on doive ne pas les confondre; si, d'une autre part, la place que leur donnaient quel- ques ornithologistes dans le g. Numenius ( Courlis) paraît motivée sur les grands rap- ports qu'ils ont avec ces oiseaux. Ion ne saurait méconnaître qu'ils se séparent éga- lement de ceux-ci. En effet , le pouce, chez les Ibis, au lieu de n'appuyer à terre, comme chez les Courlis, que par l'extrémité de la dernière phalange, y repose , au contraire , dans presque toute son étendue. Indépen- damment de ces caractères, qui ont paru suffisants pour légitimer le g. créé par G, Cuvier, l'on pourrait dire aussi que les Ibis se distinguent encore des Courlis, avec les- quels ils ont le plus d'analogie , par leur système de coloration. En général, les Ibis vivent en société par petites troupes de 6 à 10, et quelquefois davantage : l'Ibis à front nu seul ferait ex- ception à cette règle ; car, dit-on, il vit iso- lément. Leurs mœurs et leurs habitudes sont douces et paisibles. On ne les voit ja- mais, comme nos Courlis, s'élancer et cou- rir avec rapidité, mais ils marchent lente- ment et d'un pas mesuré. Quelquefois ils restent des heures entières à la place où ils viennent de s'abattre : leur seule occupation alors est de fouiller la vase au moyen de leur bec, pour y découvrir quelque pâture. Les individus d'une même bande s'isolent rarement; ils se tiennent, au contraire, as- ' sez constamment près les uns des autres. ' Les terrains bas, humides, inondés, ma- ' récageux , les rizières , les bords des grands fleuves sont les lieux que les Ibis fréquen- tent; les besoins de subsistance les y atti- ' rem et les y retiennent habituellement. ' C'est seulement là, en effet, qu'ils peuvent rencontrer les vers, les insectes aquatiques, les petits coquillages fluviatiles, tels que les Planorbes, les Ampullaires, lesCyclosto- mes, dont ils font leur principale nourri- ture. Tel n'est cependant pas l'unique ré- gime des Ibis ; ils vivent aussi d'herbes ten- dres et de plantes bulbeuses qu'ils arrachent du sol. On a longtemps cru, mais à tort, que l'Ibis sacré et l'Ibis vert étaient ophiopha- ges; ces espèces n'ont pas un régime diffé- rent de celui de leurs congénères. Les Ibis sont migrateurs; leurs courses s'étendent fort au loin , et ils parcourent dans leurs excursions les contrées chaudes des deux continents. Ainsi que la plupart des grands Échassiers, ils ont en volant le cou et les pattes étendus horizontalement; comme eux aussi, ils poussent par inter- valle des cris bas et rauques dont le mode 4 IBI cl la force varient selon les espèces ; cnflii, ilsonl encore de commun avec la plupart «l'entre eux, la faculté de se percher sur les arbres. Chez toutes les espèces d'Ibis la monoga- mie est un fait naturel : les couples sont in- dissolubles ; il n'y a que la mort ou un autre accident fâcheux pour l'un des deux lîontractants qui puisse détruire l'union qui existe entre le mâle et la femelle. L'un et l'autre travaillent en commun à la construc- tion du nid, qui consiste en petites bû- chettes et en brins d'herbes. Quelques es- pèces nichent à terre; le plus grand nombre niche sur les arbres élevés. La ponte est de deux ou trois œufs blanchâtres ; le terme de leur éclosion est de vingt-cinq à trente jours. Les petits, comme chez les Grues, les lierons, etc., sont nourris dans le nid jus- qu'à ce qu'ils soient assez forts pour voler, lis naissent couverts de duvet. On a constaté que les jeunes de certaines espèces, de l'Ibis rouge, par exemple, s'apprivoisent avec la plus grande facilité, et que la chair de ceux qui viennent de quitter le nid est très bonne à manger, ce qu'on ne peut dire de la chair des adultes. C'est principalement au type du g. dont je viens d'esquisser l'histoire des mœurs et des habitudes; c'est à l'espèce aujourd'hui connue sous le nom d'Ibis sacré, que les Egyptiens rendaient jadis les honneurs di- vins. 11 est peu de personnes qui ne con- nais.sent cet oiseau , ou du moins qui n'en aient entendu parler. La vénération dont il a été l'objet dans l'ancienne Egypte a imprimé à son nom un caractère de célébrité qu'il n'est pas permis d'ignorer. Cette vénération, que la superstition exagéra, nous est attestée par l'histoire même que les auteurs de l'an- tiquité nous ont laissée du peuple égyptien , |)ar les débris des monuments de ce peuple, et par les preuves matérielles qui sont res- tées comme témoignage irrécusable des honneurs que l'on rendait à l'Ibis sacré après sa mort naturelle: ces preuves sont les momies, sans lesquelles, peut-éire, l'in- se* vi>ceies ; cela lui 5 d'Isis et d'Osiris; quelquefois on représenta Isis ayant, avec un corps de forme humaine, une tête d'Ibis. L'esprit d'un peuple naturellement su- perstitieux est fécond en fables : aussi l'Ibis passa-t-il pour être Tolh ou Mercure , leur législateur; Mercure qui, descendu des cieux, avait pris la forme de cet oiseau pour leur dévoiler les arts, les sciences et leur décou- vrir la nature des dieux. On fut même jus- qu'à lui attribuer une pureté virginale, et à prétendre qu'il se fécondait et engendrait par le bec. L'attachement qu'il avait pour l'Egypte, dont il était l'emblème, était, dit- on, si grand, qu'il se laissait mourir de faim lorsqu'on le transportait hors des limites de son pays de prédilection. Tout , chez l'Ibis, devait être extraordinaire et merveilleux. !l n'est pas jusqu'aux plumes de cet oiseau auxquelles on ne reconnût la propriété de frapper de stupeur, et quelquefois de mort, les Crocodiles ou les Serpents qui en étaient touchés. Les prêtres, par qui se propageaient et se perpétuaient tous ces contes , préten- dirent encore que la chair de l'Ibis ne se corrompait pas, et que l'on ne pouvait assi- gner un terme à l'existence de cet oiseau, tant elle était de longue durée (1). Ceux d'Her- niopolis, au rapport d'Apien, en possédaient un dans leur temple qu'ils disaient être im- mortel. Enfin, ces mêmes prêtres, comme conséquence de celte opinion , que l'Ibis était le symbole de la pureté, n'employaient d'autre eau pour leurs ablutions et leurs pu- rifications que celle dans laquelle cet oi- seau allait se désaltérer. Mais les croyances des Égyptiens d'autre- fois sont loin d'être celles du peuple d'É- fait, et les ailes étant ramene'es à leur position naturelle . on couchait la tcte de l'oiseau au-dessous de son aile gauche , de façon que le bec dépassât la queue d'un pouce envi- ron ; puis on Uéchissait ses jambes et on les engageait par les genoux sous le sternum. Toutes ces piêcautions prises, l'Ibisétait plongé dans un bain de bitume, et enveloppé après dans des bandelettes épaisses et serrées, au-dessus desquelles se croisaient d'autres bandelettes maintenues elles-mêmes p.ir divers tours de fils artistemeni arrangés. Ce n'est qu'après cette succession d'opérations que les pots ou n)is. Ces vases, pourvus d'un couvercle de même nature , étaient hermétiquement scellés au moyen d'un ciment gri- (i) On m- sera pas surpris de la longévité que les prêtres égyptiens attribuaient à l'Ibis, lorsqu'on saura que des inê- mes piètres prétcntlaieiU i|iic la vie de l'i:i..rviiA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Olacinées , établi par Ad. de Jus- sieu (in Mem. Soc. h. n. Paris, 1, 173, t. 9). Arbrisseaux du Sénégal. Voy. olacinées. ICAQIIIER. Chrysobalanus , Lin. bot, PH. — Genre de plantes qui a donné son nom au groupe des Chrysobalanées, groupe que M. R. Brown, et avec lui MM. Bartiing, Lindley, Endlicher, considèrent comme une famille distincte, tandis que De Caiidolle en fait seulement la première tribu de la famille des Rosacées. Ce genre pré.«ente les caractères suivants : Calice à tube campa- nule, à limbe quinquéparti , presque régu- lier. Cinq pétales onguiculés, alternes aux lobes du calice, insérés au haut du tube de ce dernier. Etamines au nombre de it'> à 30, en une série, insérées également à l'ex- trémité du tube caliciiial, distinctes, à filets subulés , saillants. Ovaire sessile , hérissé, uniloculaire, renfermant deux ovules dres- sés, collatéraux; style filiforme, parlant de la base de l'ovaire, terminé par un stigmate obtus. Le fruit est un drupe dont le noyau est à cinq angles , presque à cinq valves , moiiosperme par avortement. Ce genre se compose d'arbrisseaux ou d'arbres peu éle- 8 ICA v*^s , qui croissent spontanément dans l'A- Miériquc tropicale , et dans les parties sep- tentrionales de ce continent qui avoisinent le tropique (le Chrysobalanus oblongifolius Mich. , de la Géorgie); leurs feuilles sont alternes, entières, sans stipules; leurs fleurs blanchâtres, en grappes ou en pani- culcs. Une espèce de ce genre est intéressante à connaître comme produisant un fruit co- mestible : c'est le Chrysobalanu Icaquieh , Chrysobalanus Icaco Lin. , nommé vulgai- rement/carywe, Prune icaquc. Prune d'Amc- rique. C'est un petit arbre ou plutôt un ar- brisseau de 2 ou 3 mètres de haut, qui croît naturellement en Amérique , particulière- ment aux Antilles. Il existe aussi cultivé ou peut-être spontané au Sénégal. Son tronc est tortueux ; ses feuilles sont presque ar- rondies et obovées, émarginées, à très court pétiole, entières, glabres et luisantes; ses fleurs sont petites, inodores , blanchâtres , disposées en panicules a\illaires ou termi- nales ; les élamines sont velues. Le fruit qui leur succède est un drupo de la grosseur et à peu près de la forme d'une Prune moyenne. Sa couleur varie beaucoup : il est jaune, blanc, rouge ou violet, selon la va- riété. Il mûrit aux mois de décembre et de janvier. Sa chair est un peu molle , blan- che , d'une saveur douce et un peu astrin- gente, mais agréable. L'amande de sa graine est très agréable à manger , et généralement préférée à la chair même du péricarpe. Les diverses parties de l'Icaquier ont des pro- priétés médicinales qui les font employer fréquemment dans les pays où cet arbre est commun, surtout aux Antilles et à Cayenne. L'écorce renferme beaucoup d'acide gai- liquc et de tannin, qui la rendent astrin- gente. Les mêmes propriétés se retrouvent dans la racine et dans les feuilles. Le fruit lui-même est également astringent, et on a recours à lui dans les cours de ventre. Enfin on fait avec l'amande a , bouche}- INS. — Genre de Coléoptères pen- lameres , famille des Lamellicornes, tribii des Scarabéides mélitophires , établi par MM. Gory et Percheron {Munog. des Cé- toines ) aux dépens des Celonia de Fabricius. L'espèce type est le C. heicroclyla Latr. Voy. ciiroiNE et cétonides. *ÏCII]MEUMIA. MAM.— M. Isidore Geof- froy-Saint-Hilaire {Conipt. rend. Inslitut, 1837) désigne sous ce nom un genre de Carnivores de la division des Viveria, qui vient lier ensemble les ^langoustes et les Cyniciis. Chez les Ichneumia , les paumes et les plantes sont en très gramic partie velues; les membres sont assez élevés; il y a cinq doigts à chaque pied ; les pouces sont courts et placés haut, .surtout en arrière; les ongles sont assez grands, un peu recourbés, obtus; il y a vingt dents à chaque mâchoire; les oreilles sont à conque très large et très courte; le nez est assez prolongé; la queue est longue , nullement préhensile ; le pelage est composé de deux sortes de poils: les soyeux, assez longs, rudes, peu abondants; les laineux, doux, abondants et plus ou moins visibles à travers les soyeux. Les Ichneumia habitent l'Afrique , dans la plus grande partie de son étendue conti- nentale; ils sont insectivores en même temps que carnivores, et vivent dans des terriers. On n'en connaît que trois espèces, sa- voir : V Ichneumia albicauda Is. Geoffr. ( Her- pestes albicaudus Cuv. , Ichneumon albicaudis Smith), dont le corps est d'un cendré fauve très peu tiqueté, pas.sanl au noirâtre en des- ICI! sus, et qui habile l'Afrique australe et le Sénégal; VIchneumia alhcscens Is. Geoffr. , qui se trouve dans le Sennaar; Kt VIchneumia gracilis ( Ilerpeslcs graci- lis Rupp.), (le l'Abyssinie. (E. D.) ICII\EL'MOi\. MAM. — Voyez man- gouste. ICHIVEUMON. Ichnemnon. ins. — Celte dénomination fut d'abord ernpioyée par Linné pour designer un genre d'Insectes de l'ordre des Hyménoptères , comprenant non seulement tous les représentants de notre tribu des Ichneumoniens, mais encore di- vers types disséminés dans les tribus des Chalcidiens, desProclotrupiens et même des Sphcgiens. Ce genre s'est trouvé successive- ment de plus en plus restreint par l'établis- sement de nouvelles divisions établies par Fabricius, par Latreille , par Jurine, par Gravenhorst , etc. Aujourd'hui le genre Ich- neumon est limité aux espèces de la famille des Ichneumonides et du groupe des Ichneu- monites , dont la tête est courte, plus étroite que le thorax et l'abdomen convexe, pédicule , presque aussi large que l'ab- domen. On connaît un grandanombre d'espèces d'Ichneumons proprement dits ; la plupart de celles connues sont européennes. Les plus répandue.? dans notre pays sont les /. deliratorius Lin., quassUorius, Lin., fuso- rius Lin., etc. Voy. pour les détails de mœurs l'art, ichneumoniens. (Bl. ICIIÎVEUSÏOXÏDES. Ichneumonidœ. ins. — Famille de la tribu des Ichneumoniens. Voy. ce mot. (Bl.) ICII^EU1!0\IE\S. Ichneumonii. ins. — Tribu de l'ordre des Hyménoptères, cor- respondant à peu près à l'ancien genre Ichneumon , et caractérisée par un corps étroit et linéaire; des mâchoires munies de palpes longs; des antennes vibratiles , lon- gues , grêles et filiformes , très rapprochées à leur base et composées d'un assez grand nombre d'articles ; des ailes très veinées , offrant toujours des cellules complètes et des pattes longues et grêles. Celte tribu répond à la famille des Pupivores de La- treille, en en retranchant les Chalcidiens et les Proclotrnpicns , qui forment pour nous lies tribus particulières. Les Ichneumoniens ont un nombre im- ICTI 9 mense de représentants , et cependant jus- qu'ici les espèces exotiques ont été pres- que complètement négligées. Des travaux monographiques très considérables de la part de MM. Gravenhorst et Nées von Esen- beck en Allemagne, de M. Wesniael en Belgique, de M. Haliday en Angleterre, ont contribué puissamment à faire connaître les espèces d'Europe, particulièrement celles du nord et du centre de cette partie du monde. Dans un travail qui doit pa- raître prochainement, M. Brullé traitera des types exotiques aussi bien que des in- digènes. Les coupes génériques ont été augmen- tées successivement dans une proportion énorme. En 1827, Latreille , dans son Règneani- inal , n'admettait encore que 24 genres dans ses Evaniales et Ichneumonides réunis, qui correspondent exactement à notre tribu des Ichneumoniens. Dans notre Histoire des /n- secïes, publiée récemment, nous avons été conduit à en admettre 79. Cependant nous avons cherché à n'admettre que des genres assez caractérisés, rejetant comme simples divisions ceux dont les caractères ne nous ont pas paru suffisamment tranchés ou assez importants. En clTet, M. Weslwood , dans son Synopsis des genres de la Grande-Bre- tagne seulement, en admet 123. Afin de mettre un peu d'ordre dans cette tribu et de rendre les déterminations géné- riques plus faciles, nous avons établi dans chaque famille plusieurs groupes. M. Wes- mael l'avait déjà fait avec succès pour la fa- mille des Braconides; nous avons tenté de le faire pour la première fois dans celle seconde famille des Ichneumonides. Dans cet ensemble qui constitue la tribu des Ichneumoniens, tous les entomologistes admettent 3 familles; nous les subdivisons maintenant en plusieurs groupes comme l'indique le tableau suivant : braconides. Alïsiitks. ÎRACONITES. Agathites. formant une Ile carapare SiGiLPHITM. 10 ICTI ICIINEUMONIDF.S. iiisi0oç, pierre), moll. — M. Des- marest, dans un mémoire communiqué à la Société philomatique.a proposé sous ce nom un genre pour des fra^iments de coquilles fossiles , enroulées , à tours disjoints peu nombreux, et divisées à l'intérieur par des cloisons obliques, inégalement espacées. Établi sur des morceaux de moules intérieurs très imparfaits, ce genre a cependant été adopté par un assez grand nombre de per- sonnes et rapproché des Spirules. Mais en examinant des matériaux plus complets , nous nous aperçûmes que le corps nommé Ichthyosarcolite par Desmarest était un fragment d'une coquille bivalve, voisine des Caprimes et des Sphérulites , et qui peut- être devra rentrer dans le premier de ces genres. N'ayant pu nous procurer depuis une dizaine d'années de nouveaux matériaux, nous ignorons si ces débris appartiennent en réalité à un genre distinct de ceux que nous venons de nommer. Voy. sphérulite, CAPRINE et nuDisTE. (Desh.) ICHTIIIOSAIJRE. Ichihyosaurus. rept. Foss. — Genre établi par Conybeare dans l'ordre des Énaliosauriens. Voy. ce mot. *ICHTnYOSMA,Schlec. but. pu.— Syn. de Sarcophyte, Sparm. ICIITIIYOSOMLS , Dcj. iNS. — Syn. de Tmesislernus. (C.) ICIITIIYOTHEKA (îxOvç, poisson; Ôopa, chasse), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Mar- tius {Arzncipf., 27). Herbes du Brésil. Voy. COMPOSÉES. ICICA. bot. PII. — Genre de la famille des Burséracées , établi par Aublet (Guian., 1 , 337, t. 130-135). Arbres de l'Amérique et de l'Asie tropicale. Voy. burséracées. ICIÎME. roiss. — Espèce du genre Sau- mon. Voy. ce mot. ICOSAMDllIE. Icosandria {uKoai, vingt; iiv-nu, homme), bot. pu. — Linné, dans sou Syslème , donne ce nom à une classe de plantes comprenant celles q\ii ont vingt éia- mines ou plus fixées à la paroi interne da calice. ICTÉRIE. kteria. ois. — Genre fondé par Vieillot sur une espèce que Gmelin et Latham plaçaient parmi les Gobe-Mouches, dont Bulfon et Brisson faisaient un Merle,, et que Wilson rapportait au genre Mana- kin, bien qu'en réalité cette espèce différât des uns et des autres de ces oiseaux tant sous le rapport des caractères que sous celui des mœurs. Vieillot assigne à ce genre les caractères suivants : Bec un peu robuste, convexe en dessus, longicône , un peu arqué, pointu, entier; à bords mandibulaires fléchis en dedans; narines rondes ; langue bifide à la, pointe ; bouche ciliée ; tarses nus, annelés; doigt médian soudé à la base avec l'externe, totalement séparé de l'interne. Une seule espèce se rapporte à ce genre, c'est ricTÉBiE DUMicoLE, /ct. dwmico/a Vieill. [Gai. ornilh. , pi. 8a ) , décrite par BulTon sous le nom de Merle vert de la Caroline. Le plumage de cet oiseau est d'un gris ver- dâtre sur la tête , le dessus du ("ou et le dos ; d'un jaune orangé sur la poitrine et le de- i vant du cou , et blanc sur le reste des par- i lies inférieures. Un trait blanc qui part de ' la mandibule inférieure s'étend sur les côtés.. I du cou. ] Nous devons à Vieillot quelques détails i vraiment curieux sur cet oiseau, qu'il a eu I l'occasion d'observer à l'état de liberté et I dans son pays natal. Lorsqu'au printemps il arrive dans une contrée où il vient se ( propager, son premier soin est de chercher une résidence convenable. Il s'établit ordi- nairement dans les buissons fourrés de noi- setiers , de vignes sauvages ou dans les. taillis épais. Très jaloux de sa possession , î il semble s'irriter contre tout ce qui en ap- proche. Si le mâle aperçoit quelque objet I qui lui porte ombrage, aussitôt il mani- I feste son inquiétude par des cris tellement i bizarres qu'il est impossible de les décrire; i mais ces cris , qu'on ne [icut exprimer par le langage, sont cependant faciles à imiter au point de tromper l'oiseau lui-même et s'en faire suivre pendant un quart de mille. Lorsqu'on le force ainsi à vous accompagner, il répond à vos provocations par des criail- ICT Icrics continuelles. D'abord les sons «le sa voix imitent le sifflement que font en vo- lant les ailes d'un Canard: ils sont élevés et rapides, puis ils deviennent plus fai- bles, plus lents et finissent par s'éteindre. D'autres cris qui leur succèdent reprodui- sent en quelque sorte les aboiements d'un petit Chien et sont suivis de sons variés , sourds, partant de la gorge, répétés chacun huit ou dix fois de suite et plus semblables à la voix d'un Mammifère qu'à celle d'un Oiseau; enfin ce babillage se termine par des cris assez pareils au miaulement d'un Chat : seulement, on les dirait plus enroués. Tous ces sons, rendus avec une grande véhé- mence et de tant de façons diflërentes, pro- duisent des effets de ventriloquie tels que l'oiseau semble être à une grande distance et en môme temps très près de celui qui l'écoute, et qu'on est surtout fort embar- rassé pour déterminer l'endroit d'où vient la voix. Lorsque le temps est doux et serein et surtout lorsqu'il fait clair de lune , le mâle babille de celte étrange manière, pres- que sans interruption, durant toute la nuit. 11 est probable que ces cris sont pour lui un moyen d'attirer ou de charnier sa femelle ; car lorsque l'époque des amours est avancée , on ne l'entend plus que très rarement: aussi est-ce pendant les pontes et l'incubation (lu'il crie plus fort et plus fréquemment que de coutume. A cette épo- que aussi on le \oit quelquefois s'élever dans les airs presque perpendiculairement, à la hauteur de trente à quarante pieds, tenant ses jambes pendantes, montant par soubresauts, comme s'il était irrité, et descendant de même. ' L'Ictérie dumicole se nourrit d'Insectes, i de baies et surtout du fruit du Solatium \ carolinense. Elle niche dans les buissons les plus fourrés , et sa ponte est de quatre ou cinq œufs. On la rencontre dans diverses provinces des États-Unis, particulièrement dans celles de la Caroline , de Pensylvanie et de New- York , où elle arrive au printemps et d'où elle parla l'automne. (,Z. G.) ICTÉlUîNiÉES. Iclcrinœ. ois. — Sous- division de la famille des Sturnidœ , établi principalement en vue des Troupiales et des genres qui en sont voisins. G.-R. Gray, dans son List of Ihc Gênera, com- ICT i:> prend dans cette sous-famille les genres Cassicus (Cassique), Cassiculus, Xanthomus (Carouge ), Icterus (Troupialc) et Chryso- Mus. (Z. G.) ICTERUS. ois. — VOIJ. TROl'PIALE. ICTIDES(cxTi:).5iAM. — Genre deCarnas- siers plantigrades , voisin des Paradoxures, créé par M. Valenciennes {Ann. des se. nat., IV, 1825 ) et adopté par la plupart des au- teurs. Les Iclides ont pour caractères : Six in- cisives, deux canines, dix màchelières, en tout dix-huit dents à chaque mâchoire. A la mâchoire supérieure , il y a quatre fausses molaires et six vraies, tandis qu'il y a six fausses molaires et quatre vraies à l'infé- rieure; les canines sont longues, comprimées, tranchantes ; il y a, à la mâchoire supérieure, deux tuberculeuses, une seule à l'inférieure; elles sont remarquables à cause de la grosseur de leur talon, plus court, plus arrondi et en-, core plus fort que chez les Paradoxures. Les Iclides se rapprochent assez des Ratons par la forme de leurs doigts, et ils lient ce genre aux Civettes et surtout aux Paradoxures. Ce sont des animaux à corps trapu, dont la tête est grosse, les yeux petits, les oreilles arron- dies et velues; les pieds penladactyles et ar- més d'ongles crochus, comprimés et assez, forts, mais non rétractiles; la queue est* prenante et entièrement velue. Deux espèces entrent dans ce gçnre:- 1° le Benturong, Iclides albifrons Val., Pa-, radoxurus albifrons Fr. Cuv., qui a deux" pieds environ de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, dont la couleur est d'un gris noirâtre, et se trouve à Sumatra, àMalaca et plus rarement à Java; et 2" le Benturong Noin, IctidcsatcrFr. Cuv., plus grand que le précédent, d'une couleur noire, et des mêmes pays. Cette seconde espèce toutefois n'est peui-èue pas bien dé- terminée et pourrait bien n'être qu'une sim- ple variété de la précédente. (E. D.) ICTIIVIE. Ictinia (Uz:vo<;, milan), ois. — Genre de l'ordre des Rapaces , établi par Vieillot aux dépens du g. Buleo pour des espèces qui, par leurs caractères, partici- pent des Buses et des Milans, et paraissent établir le passage des uns aux autres. Ce g. est caractérisé par un bec court, droit, étroit en dessus, comprimé sur les côtés, à mandibule supérieure à bords dilatés en forme de dent, crochue à la pointe, l'infé- 16 IDA ricure plus courte, obtuse, échanciéc vers le bout; des narines lunuiées obliques; des tarses courts, grêles, nus et réticulés, et des ongles courts, peu aigus. Deux espèces seulement composent celte division : toutes les deux se trouvent dans l'Amérique. Elles se tiennent le plus sou- vent dans les bois sur les arbres élevés , vo- lent à une très grande hauteur , se jouent fréquemment dans les airs, où elles décri- vent des cercles à la manière de tous les oiseaux de proie, et font une chasse conti- nuelle aux gros Insectes, aux Lézards et aux Serpents. L'espèce qui a servi de type à ce g. e.-^t ricTiNiEOPHioPHAGE, /cf. opliiophaga {V iciU . , Gai. des Ois., pi. 17; Wils., Am. ornith., pi. 25 , f. 1), à manteau brunâtre; à dos, ventre, flancs et couvertures des ailes d'un gris bleuâtre; à cercle oculaire, rémiges et rectrices noirs. Habite l'Amérique septen- trionale. La seconde espèce est I'Ictinie bleuâtre, Ici. plumbea Vieill. {Ois. de l'Am. sept. , pi. 10 bis), dont G. Guvier a fait une Buse sous le nom de Buleo plumbeus. Celle-ci a la tète, le manteau, les ailes d'un bleu ar- doisé cerclé de brun, et tout le dessous du corps de même couleur, sans lunules brunes. Habite le Brésil, la Guiane, le Mexique et les Étals-Unis. (Z. G.) *ICTIIMJS (nom mythologique), ms. — M. Rambur { Ins. névropt. , Suites à Buf- fon) désigne ainsi un petit genre de la tribu des Libeiluliens, de l'ordre des Névroplères. Les Ictinus, très voisins des iEshnes et des Gomphus , sont exotiques. On peut en con- sidérer comme le type 1'/. vorax Uamb. (Bl.) *ICTI]VUS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoplîères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Troneatipennes, établi par M. Laporte ( Éludes enlomolo- giques, p. 53), avec une espèce de Cayenne : ]'/. tenebrioides La p. (G.) ICTODES, Bigel. bot. ph. — Syn. de Symplocarpus , Salisb. *ICT0!\1'X (c'xTi'ç, marte; ovu?, ongle). MAM. — Groupe de Carnivores de la division des ilfusfe/a indiqué par M. li ai\ip{Thierr., I, 1835). (E. D.) *IDALIA (nom niytholo^i(]ue). moll. — M. Leuikarl a proposé ce genre dans la par- IDI tic zoologiquc du Voyage en Egypte de M. Ruppel.II comprend un petit nombre de lMollusques"nusqui, pour nous, ressemblent trop aux Doris pour constituer un bon genre. En effet, ces Mollusques nedilTèreiit des au- tres Doris que par des ornements découpés sur les bords du manteau, ornements que l'on a eu tort de prendre pour des annexes des organes de la respiration. M. Philippi, dans son Enumcralio Molluscot'utn Siciliœ, avait établi ce genre sous le nom d'Euplo- camus, mais depuis il a adopté celui de l'au- teur allemand. Voy. dukis. (Desh.) *1DI!]A (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes , famille des Nym- phaliens , groupe des Danaïtes, établi par Fabricius (Enl. syst., t. 111, p. 185, n. 573) aux dépens du grand g. Papilio de Linné. 11 ne renferme que 2 espèces, nommées par l'auteur /. agelia {Papilio idca Lin.), et lyncea {Papilio lynceus Dr. ). La première appartient aux Indes orientales; la seconde à l'Afrique méridionale. *1DGIA. INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Malacodermes , tribu des Mélyrides, créé par M. Laporte {lieu, enl. de Silb., t. IV, p. 27). L'espèce type, /. tenninala {Epiphyla melanura Dej.), est originaire du Sénégal. (C.) *IDi,i. INS. — Genre de l'ordre des Diptè- res , famille des Athéricères, tribu des Mus- cides , établi par Meigen et adopté par M. Macquart {Hist. nat. des Diplèi-es). Ce dernier y rapporte 3 espèces : nous citerons comme type 1'/. fasciala Meig., du midi de la France. IDIE. Idia. polyp. — Genre de Sertu- laires établi par Lamouroux, dans son His- toire des Polypiers flexibles, pour une espèce des mers australes qu'il nomme /. prislls. M. de Blainville {Actinologie, p. 682) rec- tifie ainsi les caractères des Idies : Animaux inconnus, contenus dans des cellules ovales, un peu recourbées, disposées d'une manière serrée sur deux rangs alternes et saillants sur les côtés des rameaux également al- ternes et comprimés d'un Polypier phyloïde .•I fixé. (P. G.) 5 "IDIOCERUS (li'coç, particulier; xtpaç , corne, antenne), ins. — M. Lewis a établi sous cette dénomination ( Transact. of tho Enlom. Soc. of London , t. I) un genre de l'ordie (les HéniipliTcs de la famille des IDO Cercopides , très voisin des Jassws, dont il diffère par les antennes des mâles, renflées en massue à rextrémité. (Bl.) ♦IDIOCIVEMA [rSioq, particulier ; >yr,iJ.-„, jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéiiles phyllopbages, créé par Fal- dermann ( Coleoplerorum ab Hl. Bungio China bor. illuslraliones , p. 41, pi. 1, f. 2). L'espèce type et unique, /. sca- bripennis , a été prise dans le nord de la Chine, au mois de juin, sur VAcacia nia- crophylla. (C.) *IDIOCOCCYX, Boié. ois.— Synonyme de Rhinortha, Vig. Voy. boudou. (Z. G.) IDIOPS, Per. arach. — Voy. spiiasus, Walck. (H. L.) *IDIOPTERA(?îioç, particulier; TTTf'pov, aile). INS. — Genre de l'ordre des Dipicres, famille des Tipulaires, tribu des Tipnlaires terricoles , établi par M. Macquart ( Dip- tères , suites à Buffon , t. I, p. 94) pour une seule espèce nommée par l'auteur /. maculala. De Hambourg. IDIOTIIALAMES. Idiolhalami ("^co;, propre; 6xl(xu.o^ , lit), bot. cr. — Acharius donne ce nom à une classe de Lichens com- prenant ceux dont les conceptacles diffèrent du thalle par leur nature et leur couleur. *IDMAÏS. INS. — Genre de Lépidoptères diurnes ou Rhopalocères, tribu des Piérides, établi par Boisduval ( Ins. Lépid. , stiiles à Buffon), et auquel il rapporte 5 espèces, toutes de l'Afrique , du Bengale et de la Syrie. IDMOXÉE. Idmonea (nom mythologi- que). POLYP. — Genre de Polypiers fossiles de la famille des Millépores, établi par La- mouroui, et renfermant plusieurs espèces trouvées fossiles dans des terrains secondaires et tertiaires d'Europe et une autre actuelle- ment vivanteau Japon. M. de Blainville(,^c- tinologie,p. 419) caractérise ainsi ce genre : Cellules saillantes, un peu coniques, dis- tinctes, à ouverture cellulaire, disposées en demi-anneau ou en lignes brisées, trans- verses sur les deux tiers seulement de la circonférence des branches très divergen- tes et triquètres d'un Polypier calcaire, fixé , rameux , non poreux , mais légère- ment canaliculé sur la face non cellulifère. [P. G.) IDOCRASE (tWor, ntrnie; ^f.à^-.ç , mé- IDO 17 lange; c'est-à-dire formes mélangées). MIN. — Espèce ou plutôt groupe d'espèces isomorphes, de l'ordre des Silicates alumi- neux, cristallisant dans le système quadra- tique, et remarquables par leur identité de composition chimique avec les Grenats des mêmes bases; identité qui paraît bien éta- blie par les analyses de Richardson et ri'I- vanoff. Les Idocrases sont donc aux Grenats correspondants ce que l'Aragonile est au Calcaire ordinaire. La formule générale desj Idocrases se compose de I atome d'Alumine; de 3 atomes de base monoxydée, et àé 6 atomes de Silice (en supposant celle-ci représentée par Si'O). Les bases autres qut l'Alumine sont : la Chaux, la Magnésie et l'oxydulede Fer. Les oxydes de Manganèsel s'y montrent quelquefois, mais presque tou-1 jours en faible quantité. Les Idocrases sont des minéraux à cas sure vitreuse, fusibles en verre jaunâtre assez durs pour rayer le Quartz, presque? toujours cristallisés sous des formes quij dérivent d'un quadroctaèdre de 74" 10' la base, ou, selon Haiiy, d'un prisme carré droit, dont la largeur est à la hauteur comme 13 est à 14. Leur pesanteur spéci-] fique est de 3,2. Les formes qu'ils affec- tent le plus ordinairement sont des prismes à 4, 8, 12 et 16 pans, surmontés de py- ramides tronquées. Les autres variétés, do- pendantes des formes et textures acciden- telles, sont : les cylindroides et bacillaires, les granulaires, et les compactes à texture vitreuse ou lithoide. Les couleurs sont : le brun , le rouge violet, le vert obscur, le vert jaunâtre et le bleu. On peut distinguer, sous le rapport des caractères extérieurs : 1° I'Idocrase dd Vé- suve ou la Vésuvienne, de couleur brune ; et I'Idocrase pe Sibérie ou la Wilouite, qui est d'un vert obscur : elles sont à base de Chaux, et colorées par l'oxyde de l'er et un peu d'oxyde de Manganèse. On peut y rap- porter I'Idocrase de Bohème , nommée Égé- ran. Les Idocrases vésuvicnnes se rencon- trent abondamment dans les blocs de la Somma , avec le Grenat , le Mica , le Py- roxène augite, etc.; celles de Sibérie se trouvent sur les bords de la rivière Achta- ragda , qui se jette dans le fleuve Wiloui; celles de Bohême à llaslau , dans le pays d'Eger.— 2" L'Idochase vîomtti. ou manca- ■J 18 IDO NÉsiENNE, deTÂIpe de la Mussa, analyste iiar M. Sismonda, qui y a trouvé une propor- tion assez considérable d'oxyde de Manga- nèse. 3''L'IU0CRASE VERTJAlINATRK,du Ban- nateldu Piémont. — 4"L'1docrase magné- sienne, dite Frugardile, de Frugard en Fin- lande.— b" L'Idocrase CYPRiNE, de coulcuF bleue, due à une petite quantité d'oxyde de Cuivre; elle se rencontre à Telleinar- iken, en Norwége, avec la Thulite, le Gré- ât blanc, etc. Les Idocrases ont leur gisement ordi- aire dans les terrains de cristallisation : lies se présentent tantôt en veines ou en j Ipetites couches granulaires et compactes au o'-milieu des Micaschistes , et tantôt dissémi- J^iiées dans ces roches ou dans celles des ter- acrrains calcaires et serpeiitineux. Quand ces flFpierres sont transparentes, elles peuvent reêtre taillées et montées en bagues. Ces tripierres taillées se vendent à Naples sous le : nom de Gemmes du Vésuve. (Del.) Ici IDOLE. MOLL. — Nom vulgaire donné plpar les anciens conchyliologues à Tune des soiplus grandes espèces d'Ampullaires. Voy. U ce mot. (Desh.) do IDOTÉE. Idotea (nom mythologique). ^KRUST. — Ce genre, qui a été établi par F'a- Hjbricius aux dépens des Oniscus de Linné , le.'des Squilia de Degeer, et des Asellus d'Oli- vier, appartient à l'ordre des Isopodes, et 1 est rangé par M. Milne-Edwards dans la section des Isopodes marchemrs, et danssa famille des Idoléides. Tous les Crustacés qui composent cette coupe générique ont le corps très allongé et peu dilaté vers le milieu. La tête est quadrilatère; les yeux en oc- cupent les côtés, et sont petits et circu- laires. Les antennes s'insèrent au bord ex- térieur de la tête; celles de la première paire sont très rapprochées à leur base ; cel- les de la seconde paire s'insèrent en dessous et en dehors des précédentes, et sont ordi- nairement assez grandes. La bouche est très saillante, munie d'un labre rhomboidal , de mandibules fortes et armées de dents, de deux paires de mâchoires dont la première porte deux lames terminales et la seconde trois de ces lames dont le bord est denté ou cilié. Les pattes-mâchoires sont très grandes et très compliquées dans leur structure. Le thorax se compose de sept anneaux, qui ont tous à peu près la même forme et les mê- IDO mes dimensions. Les pattes sont plus ou moins subchéliformes avec l'ongle qui les termine, grand, courbe et très flexible. L'ab- domen est grand, mais formé presque en- tièrement par le dernier anneau , qui est excessivement développé, tandis que les seg- ments précédents sont 1res étroits, et pour la plupart à peine distincts. Les fausses pattes des cinq premières paires se compo- sent, comme d'ordinaire, d'un article basi- laire portant deux lames terminales qui sont grandes, allongées et couchées les unes sur les autres au-dessous de l'espèce de toit formé par le dernier article de l'abdomen. Les appendices de ce dernier anneau sont extrêmement grands , recouvrent toute la face inférieure de l'abdomen , et se com- posent chacun d'une grande lame arrondie en avant, divisée en deux pièces par une ar- ticulation transversale, et réunie dans pres- que toute la longueur de son bord externe à l'anneau correspondant, de façon cepen- dant à pouvoir le reployer en bas et en dehors, ou le relever, et à renfermer alors les fausses pattes précédentes dans une es- pèce d'armoire à deux battants. Ce genre est très nombreux en espèces, et ces dernières habitent presque toutes les mers; parmi celles que nourrissent nos cô- tes océaniques et méditerranéennes, je ci- terai I'Idotée tricuspide , Idolea tricuspi- data Latr., très répandue sur les côtes de la Manche et de la Méditerranée, et qui se plaît particulièrement parmi les plantes marines. Pendant mon séjour en Algérie, j'ai rencontré, sur les côtes de l'est et de l'ouest, plusieurs espèces nouvelles que j'ai désignées sous les noms de Idotea ca- rinata, auguslata et algerica. (H. L.) *IDOTÉES xlRPEIMTEUSES. crust. — M. Milne-Edwards a employé ce nom pour désigner, dans sa famille des Idotéides, une tribu dont les Crustacés qui la composent sont très remarquables par la conformation des pattes et des antennes, d'où résulte un mode de progression analogue à celui propre aux Corophies (voy. ce mot), et ayant quel- que ressemblance avec celui des Chenilles arpenteuses. Les pattes des quatre premières paires, dont la conformation diffère de tout ce qu'on connaît chez les autres Édriophlbal- mes, sont impropres à la marche, et parais- sent être remplacées dans cette fonction par IDO les antennes de la seconde paire. Cette tribu ne renferme qu'un seul genre, désigné sous le nom d'Arcture. Voy. ce mot. (H. L.) *ID0TÉES0RDII>;AIRES. crust.— Ce nom, employé par M. Milne-Edwards dans son Hist. nal. des Crust., désigne, dans la famille des Idotéides, une tribu dont les Crustacés qui la composent ont tous des pattes, ou du moins celles des six dernières paires, conformées de la même manière et terminées par un ongle pointu, de façon à être propres à la marche et quelquefois aussi à la préhension. Les antennes de la seconde paire sont, en général, assez longues, mais elles ne sont jamais pédiformes. Les genres qui composent cette tribu sont au nombre de deux: ce sont ceux d'idotée etd'Anthure. Voy. ces mots. (H. L.) IDOTEID.E. CRUST. — Voy. idotéides. IDOTEIDEA. CRUST. — Voy. idotéides. IDOTÉIDES. Idoteidœ. crust.— M. Milne- Edwards, dans son Hist. nat. sur les Crust., emploie ce mot pour désigner, dans l'ordre des Isopodes, une famille dont les Crustacés qui la composent se font remarquer par la forme allongée de leur corps, qui n'est que peu ou point élargi au milieu , et paraît tronqué brusquement à ses deux extrémi- tés. Les antennes delà première paire, in- sérées au-dessus de celles de la seconde paire fort près de la ligne médiane, sont très cour- tes. Les mandibules ne portent pas de tiges palpiformes , et les pattes-mâchoires sont grandes et palpiformes. Les pattes anté- rieures ne sont jamais terminées par une pince didactyle commechez les Asellotes hé- téropodes, mais sont en général préhensiles,' et plus ou moins complètement subchéli- formes. Enfln, l'abdomen ne porte pas d'ap- pendices à son extrémité, mais est garni en dessous d'un appareil operculaire très déve- loppé, destiné à clore une cavité respiratoire où se logent les fausses pattes branchiales. On ne connaît encore que trois genres appartenante celte famille; mais cepen- dant, à raison des modifications importantes qu'on y rencontre dans la conformation des pattes, on a cru devoir la diviser en deux tribus , désignées sous les noms d'Idolcides ordinaires et Idotéides arpenteuses. Voy. ces mots. (H. L.) IDOTIIÉE. Idolhea. moll. — Syn. de Corbeille. Voy. ce mot. (Desu.) IF 19 *IDU1\A , Keys et Blas. ois.— Genre de la famille des Fauvettes. Voy. sylvie. (Z. G.) *IDYA (nom mythologique), acal. — M. de Fremin ville {N. Bull. Soc. phil., 1809 ) a créé sous ce nom un genre d'Aca- ièphesde la division des Méduses. Le groupe des Mi/a, qui a été adopté par Ocken (Syst. de zool.) et par la plupart des auteurs , a pour caractères : Corps cylindrique, lisse, en forme de sac allongé, sans tentacule à la bouche ; parois composées de longs tubes garnis de cloisons transverses. •% j,,, M. Lesson (Acalèphes, Suites à Buffon , 1843 ) décrit 9 espèces de ce genre : nous prendrons pour type VIdya islandica Frem., Ook., qui se trouve, ainsi que l'indique son. nom, dans les mers d'Islande. (E. D.) *IDYA ( nom mythologique), crust. Nom donné par Rafinesque à un genre de. Crustacés de l'ordre des Isopodes, et dont les caractères n'ont jamais été publiés. (H. L.) lÉMTE ou lÉlVITE. min. — Syn. de Liévrite. Voy. fers silicates. *IERACIDEA. OIS.— Division établie par Gould aux dépens du g. Fal£0, pour une espèce que Vigors et Horsfield avaient dé- crite sous le nom de F. berigora. (Z. G.) lERÉE. lerea. spong. ■ — Genre de Spon- giaires, distingué par Lamouroux pour une espèce fossile de l'argile bleue de Caen. M. de Çlainville le caractérise ainsi dans son Actinologie, p. 544 : Corps ovale, globuleux, subpédiculé, finement et irrégulièrement poreux , percé a son extrémité supérieure, tronquée, par un grand nombre d'ostioles servant de ter- minaison à des espèces de tubules dont il est composé. L'espèce type de ce genre est 1'/. pyri- formis. M. Defrance en a indiqué sous le même nom un Polypier que M. de Blaih- ville croit d'espèce et même de genre diffé- rents. (P. G.) IF. Taxus , Tourn. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Taxinées , l'une de celles qui ont été formées par la subdivi- sion de l'ancien groupe des Conifères de Jussieu, à laquelle il donne son nom, de la Diœcie monadelpbie dans le système sexuel. Les fleurs des espèces qui le composent sont dioiques , naissant de bourgeons axillaires. Les fleurs mâles forment de petits chatons globuleux , portés sur un pédicule entouré 20 IK IF trécailles imbriqui^os dont les su|uMicurcs sont les plus grandes. Ces chatons [irésen- lent de 6 à 15 petits corps qui ont été en- visagés de deux manières diverses ; chacun d'eux se compose en effet d'un pédicule ter- miné par une sorte décaille discoïde, fixée par son centre , au-dessous de laquelle sont . rangés circuluirement de 3 à 8 petits corps arrondis extérieurement , conTondus entre eux et avec leur support commun intérieu- rement. L.-C. Richard considérait chacun de ces corps comme une fleur mâle à 3-8 anthères ; au contraire , la plupart des bo- tanistes les considèrent aujourd'hui comme formant chacun une seule étamine à 3-8 •loges, dans laquelle l'écaillé peltée ne serait autre chose qu'un épanouissement du con- iieclif. Ces fleurs mâles sont, on le voit, ré- duites à la plus grande simplicité. Le pollen est formé de grains très petits, lisses et glo- buleux. Les fleurs femelles sont solitaires , portées à l'extrémité d'un très petit rameau axillaire , entouré également à sa base de bractées semblables à celles des chatons mâ- les, le tout constituant un petit chaton uni- flore. Cette fleur femelle est réduite , selon l'interprétation généralement admise au- jourd'hui , à un petit ovule nu , dont l'exos- tome est entièrement et assez largement ou- vert chez la fleur adulte, et déborde très notablement le sommet du nucelie. Cet ovule repose sur un disque annulaire fort peu apparent dans la fleur, mais qui, après la fécondation , prend peu à peu un accrois- sement assez considérable pour recouvrir et déborder fortement le fruit proprement dit; en même temps et à mesure qu'il s'élève , il s'épaissit et devient charnu ; de là résulte ce faux drupe qui constitue le fruit des Ifs , et dans lequel la partie charnue n'est comparable en rien à un péricarpe. La graine nue cachée sous cette enveloppe constitue seule le fruit proprement dit ; elle est dres- sée , recouverte d'un test dur et coriace, que L.-C. Richard considérait, par suite de sa manière d'envisager les orgaties floraux de ces plantes , comme le péricarpe formé par l'accroissement du calice. L'embryon est à deux cotylédons très courts. Les Ifs sont des arbres ou des arbrisseaux toujours verts qui habitent les contrées tempérées et un peu froides de tout l'hémisphère boréal ; leurs feuilles sont linéaires , raides, persistantes. Parmi les espèces que renferme ce genre , il en est une d'un très grand intérêt : If commun, Taxus baccala Linn. Cette espèce est un arbre de hauteur moyenne et qui ne s'élève guère qu'à 12 ou 13 mètres; le plus souvent son tronc n'acquiert que 6 ou 8 décimètres de diamètre; mais, comme nous le montrerons plus loin , il dépasse quelquefois considérablement ces dimensions au point de devenir énorme. L'écorce qui recouvre ce tronc est brune et se détache par plaques dans les vieux troncs. Les branches sont étalées , les inférieures horizontales, et leur ensemble forme une cyme très touffue qui rend cet arbre parfaitement propre à former des masses compactes de verdure, auxquelles on s'est appliqué pendant long- temps à donner des formes bizarres par la taille. Les racines s'étendent horizontale- ment et acquièrent une grande longueur. Les feuilles sont linéaires , à court pétiole , mucronées au sommet, coriaces, planes, luisantes, d'un vert foncé ; elles se dirigent horizontalement sur les deux côtés opposés des rameaux , quoiqu'elles ne soient nulle- ment distiques par leur insertion. L'enve- loppe charnue du fruit est de la grosseur d'une petite cerise, percée au sommet d'une ouverture circulaire , d'une belle couleur rouge ; sa pulpe est visqueuse, d'une saveur douce et agréable; la graine qu'elle recou- vre est ovoïde ou oblongue , ou presque glo- buleuse , d'une couleur brune-noirâtre ou roussâtre , d'une saveur amère ; son albu- men est blanchâtre et renferme beaucoup d'huile. Parmi les variétés de l'If, l'une des plus remarquables est le T. baccala fastigiala , que M. Lindley classe comme espèce dis- tincte sous le nom de T. fastigiala. Elle se dislingue par la direction redressée de ses branches et par la disposition de ses feuilles uniformément tout autour des rameaux , et non sur deux lignes opposées seulement. Elle paraît appartenir en propre à l'Irlande. Loudon en indique , sous le nom de T. baccala erecta , une variété qui se rappro- che de la précédente par ses branches re- dressées , mais qui s'en distingue parce que ses feuilles sont dirigées comme dans le type , et non tout autour des rameaux. L'If du Canada, Taxus canaden sis Wild., n'est qu'une variété naine de l'If commun IF IF 2i dont elle reproduit tous les caractères; elle appartient au Canada et aux parties septen- trionales des États-Unis. lilnfin nous citerons encore lïne variété à feuilles panachées de blanc ou de jaune, l'If panaché des jardiniers, et une à fruit jaune, qui a été , sinon découverte, au moins re- trouvée en Irlande en 1833. L'If commun habite la plus grande par- tie de l'Europe, depuis le 58* et même le 60* degré de latitude N. jusqu'aux parties qui bordent la Méditerranée ; en Asie , on le trouve dans les parties orientales (Thunberg) et occidentales ; enfln il existe dans l'Amé- rique septentrionale , représenté par sa va- riété naine. Cependant, quoique répandu sur une grande partie de la surface du globe, il ne se trouve communément nulle part . et il ne se montre guère que par pieds iso- lés au milieu des forêts, surtout sur le ver- sant septentrional des collines et des mon- tagnes. Il se trouve principalement dans les terrains frais, un peu humides , surtout ar- gileux ou calcaires ; on le rencontre aussi quelquefois dans des lieux pierreux , mais jamais dans le sable. Le feuillage toujours vert et extrêmement toulTu de rif lui a fait jouer un rôle des plus importants dans la décoration des jardins. On peut observer encore aujourd'hui dans plusieurs parcs des restes de ces magnifiques ïnasses de verdure, que la mode des jardins paysagers a fait négliger ou même abandon- ner presque partout. La facilité avec laquelle cet arbre subit la taille et prend ainsi toutes les formes avait permis aux jardiniers d'exercer sur lui leur goût souvent bizarre, et avait ainsi donné naissance à tout un art devenu de nos jours sans objet. On se borne en effet généralement aujourd'hui à lui laisser sa forme naturelle, et l'on a presque partout renoncé à ces murs , à ces pyra- mides de verdure qui décoraient tous les grands jardins de nos ancêtres. Les anciens attribuaient à l'If des pro- priétés vénéneuses très prononcées. Selon eux , son ombrage même était funeste, sur- tout pendant qu'il était en fleur. Théo- phraste dit que ses feuilles empoisonnent les chevaux; Strabon rapporte que les Gau- lois se servent de son suc pour empoisonner leurs flèches ; Dioscoride dit que ses fruits font périr les oiseaux, etc., etc. Parmi les modernes , ces idées ont été encore expri- mées dans beaucoup de circonstances. Ainsi Mathiole dit avoir traité des personnes at- taquées de fièvres ardentes pour avoir mangé des fruits d'If ; J. Bauhin , Rai, etc., rap- portent également des accidents fâcheux qu'ils attribuent à cet arbre et à ses diverses parties. A une époque plus récente , des ob-' servations ont été faites à ce sujet avec plus de soin , et ont démontré l'innocuité de son ombrage et de ses fruits; cependant il a été reconnu aussi que le suc retiré de ses feuil- les et l'extrait qu'on en fait exercent une action énergique et même vénéneuse, à dose un peu forte. L'écorce de l'If partage les propriétés de ses feuilles, quoiqu'à un degré différent. Plusieurs médecins ont essayé de tirer parti de l'action de ces parties et même de la pulpe des fruits , mais les effets qu'ils en ont obtenus n'ont pas été très avanta- geux : aussi a-t-on renoncé de nos jours à leur emploi. Le bois de l'If est d'un rouge brun, veiné ; c'est le plus dense de nos bois indigènes , après le buis; selon Varennes de Feuilles, lorsqu'il est vert , il pèse 80 livres 9 onces par pied cube ; lorsqu'il est sec , il pèse 61 livres 7 onces. Il sèche plus lentement que tout autre bois. Il est dur, d'un grain très fin, élastique , et il résiste très longtemps à l'action destructive de l'air et de l'eau. Travaillé en meubles , il peut presque ri- valiser avec le bois d'acajou. Sa couleur se fonce avec le temps. L'observateur que nous venons de citer dit que lorsqu'on le scie en planches minces, pendant qu'il est vert et qu'on le laisse quelque temps plongé dans l'eau , il prend une teinte pourpre violette très prononcée. Toutes les qualités du bois d'If le font estimer plus que tous les autres bois indigènes; malheureusement sa rareié ne permet de l'employer que rarement à quelques uns des nombreux usages auxquels il serait si propre. Son principal emploi est pour le tour et la tabletterie. On l'emploie aussi pour des vis , des dents d'engrenage, des essieux de voitures , etc. Le développement de l'If est très lent; on a compté jusqu'à 180 couches annuelles dans un tronc de 20 pouces de diamètre; il est par là facile de se faire une idée de l'é- potiue extrêmement reculée à laquelle doi- vent remonter quelques uns de ces arbres, 22 IGN dont le tronc a acquis des dimensions colos- sales ; ainsi, dans la longue liste d'Ifs très gros dont Loudon donne lesdimensions dans son Arboretum and fruticetum , vol. IV, p. 2073 et suiv., nous remarquons ceux de Buckland , dont l'un a 24 pieds (anglais) de circonférence à quelques pieds au-dessus du sol ; de Landlevy-Vach , qui a 30 pieds 4 pouces , et surtout celui de Fortingal, en Ecosse , qui mesure 56 pieds 6 pouces de circonférence. L'If commun se multiplie de graines, de boutures et de marcottes ; mais le premier de ces moyens de multiplication est le plus avantHgeux , les deux autres donnant ordi- nairement des pieds moins vigoureux et moins droits. On sème les graines avec la I»ulpe qui les entoure , et on les recouvre légèrement de terre de bruyère. La plupart lèvent la première année ; mais il en est aussi qui tardent jusqu'à la seconde et même la troisième. A la fin de la seconde année , le jeune plant peut être mis en pé- pinière; il esi ensuite mis en place à l'âge de 4 à 6 ans. (P. D.) IGIMAi\lE. Dioscorea, Plum. bot. ph. — Oenre de plantes monocolyiédones de la famille des Dioscorécs à laquelle il donne son nom. Il présente les caractères sui- vants: Fleurs dioïques formées d'un périan- tlie verdàtre dont le tube est adhérent à l'ovaire et relevé de trois ailes, dont le limbe présente six divisions profondes; de six étamines insérées à la base du limbe du périanlhe; d'un ovaire adhérent à trois lo- ges, dont chacune renferme deux ovules .surmontés de trois styles distincts et de trois stigmates très peu apparents. Le fruit est une capsule triangulaire à trois loges, s'ou- vrant par ses angles saillants. Les Ignames sont des plantes herbacées vivacesou sous-frutescentes, à tige volubile, qui habitent les contrées tropicales et sous • tropicales de toute la surface du globe ; leur rhizome devientquelquefois très volumineux; .«ia substance est parfois ligneuse, mais plus habituellement tubéreuse, fournissant une matière alimentaire précieuse. Les feuilles de ces plantes sont le plus souvent en cœur ou hastées, marquées de nervures très pro- noncées; leurs fleurs, très peu apparentes et herbacées, sont disposées en épis ou en grap- pes axillaires. IGN Parmi les espèces les plus importantes de ce genre, nous devons citer en premier lieu I'Igname ailée, Dioscorea alala Linn., vul- gairement connue sous la seule dénomina- tion d'Igname. C'est l'espèce la plus répan- due et la pluscommunément cultivée comme alimentaire. Son rhizome acquiert et dépasse même le volume de nos betteraves ; il est noirâtre à l'extérieur, blanc ou rougeâtre à l'intérieur, de formes diverses, selon les variétés. Dans certaines circonstances, il at- teint jusqu'à 1 mètre de longueur, et jus- qu'à 40 livres de poids. 11 est tantôt simple, tantôt sinueux et contourné, tantôt lobé et comme digité. De ce rhizome partent plu- sieurs tiges grimpantes, longues de 2 mètres et plus, quadrangulaires et ailées. Les feuil- les sont opposées, pétiolées, cordiformes, lisses, à sept nervures. Les fleurs sont pe- tites, en grappes axillaires vers le sommet des tiges. Cette espèce est originaire de l'Inde , mais sa culture s'est répandue en Afrique, dans les îles de la mer des Indes. Son rhi- zome constitue un aliment sain , d'une saveur assez douce, mais un peu acre, lors- qu'elle est crue, qui devient doux et très nourrissant par la cuisson. Généralement, il sert à remplacer le pain; on en fait aussi diverses préparations alimentaires. La culture de cette plante est extrême- ment simple et ressembleentièrementà celle de la Pomme de terre. On cultive encore sur divers points du globe quelques autres espèces d'Ignames, comme I'Igname du Japon, Dioscorea japo- nica Thunb. , I'Igname a racine blanche, Dioscorea eburnea Lour., qui joue un rôle assez important comme plante alimentaire à la Cochinchine. (P. D.) IGIVATIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Loganiacées-Eustrychnées, établi par Linné ( Suppl. , 20 ). Arbrisseau de Manille. Voy. loganiacées. IGIVATIAIVA , Lour. bot. ph. — Syn. d'Ignatia, Linn. *IGIMITI01V. Ignilio (tgrwis,'feu). phys.— L'Ignition peut être définie , une combustion rapide avec flamme. Ainsi l'on dit tous les jours , dans les amphithéâtres : tel gaz brûle ou s'enflamme à l'approche d'un corps en ignilion, d'une bougie allumée par excnipk-; les géologues disent que tel volcan est en IGU ignilion; les physiciens ont leurs météores ignés : ce sont les éloiles filantes, les globes de feu, etc. Mais, d'un autre côté , une barre de fer chauffée , quelque élevée qu'en soit la température, est rouge, esiincandescenle , arrive même au point de fusion, mais elle n'est jamais en ignilion, bien qu'elle brûle réellement ; il n'en est pas de même du zinc, avec son éclatante flamme blanche. L'usage apprend, du reste, dans quelles circonstances il faut employer ce mol, qui n'a pas de place distincte dans le vocabu- laire de la science. Voy. combustion, feu, TEMPÉRATURE. (A. D.) *IGlVOBLES. Ignobiles. ois.— En terme de fauconnerie, on donnait ce nom à tous les Oiseaux de proie qui ne pouvaient être employés à la haute volerie, soit à cause de l'imperfection de leur vol , soit parce que leurs moyens d'attaque, c'est-à-dire leur bec et leurs serres , avaient une organisation trop ingrate pour pouvoir dompter et lier une proie. Ainsi étaient considérés comme Ignobles les Aigles, les Vautours, les Milans, les Balbuzards, les Buses et les Buzards. (Z. G.) IGUAIME. Iguana. rept. — Le genre Iguane a été formé par Laurenti aux dépens du grand groupe des Lacerla de Linné. Longtemps conservées avec de nombreuses espèces , les Iguanes ont été ensuite parta- gées avec juste raison en plusieurs groupes distincts, d"abord parDaudin, qui forma les genres Agame , Dragon, Basilic, Anolis; puis par G. Cuvier , qui créa le genre Po- lychre ; et enfin par Wagler, par MM. Du- méril et Bibron {Erp. gén., IV, 1837), etc., qui en établirent près de 50 avec les Iguana, qui devinrent alors , sous le nom d'Igua- niens ou d'Eunoies , une famille particu- lière de Sauriens. Wagler même proposa de supprimer entièrement du Catalogue erpétologique le nom générique d'Iguane; mais MM. Duméril et Bibron le conservè- rent pour un petit nombre d'espèces , et ils caractérisent ainsi ce groupe : Un très grand fanon mince sous le cou ; les plaques cépha- liques polygones , inégales en diamètre , plates et carénées ; un double rang de pe- tites dents palatines; les dents maxillaires à bords finement dentelés ; une crête sur le dos et la queue ; les doigts longs , iné- gaux ; un seul rang de pores fémoraux ; IGU 2.i une queue très longue, grêle, comprimée , revêtue de petites écailles égales , imbri- quées, carénées. Les Iguanes sont herbivores; M. Bibron n'a jamais trouvé que des feuilles et des fleurs dans l'estomac des individus qu'il a ouverts. Ce sont des Bepliles doués d'une grande taille; et leur chair, qui passe pour fort délicate , est très recherchée sur les bonnes tables de l'Amérique interlropicale. On les trouve au Brésil, à Saint-Domingue, à la Martinique, etc. Trois espèces entrent seulement dans ce genre; ce sont : L'Iguane Lacép., I'Iguane ordinaire Cuv., Iguana tuberculata Laurenti, Iguana de- Ucatissima Daudin , Lacertus americanus Séba, etc., qui est l'espèce type , et est ca- ractérisée par les côtés du cou semés de tu- bercules, et par la grande écaille circulaire que l'on voit sous le tympan. Sa couleur est en dessus d'un vert plus ou moins foncé , devenant quelquefois bleuâtre, d'autres fois ardoisé, et en dessous d'un jaune verdâlre ; les côtés présentent des raies en zigzags brunes bordées de jaune. Cette espèce se trouve assez communément dans l'A- I mérique méridionale, aux Antilles, etc. V Iguana {Hypsilophus) rhinolopha Wieg- mann {Hcrp. mex.), qui habite le Mexique et Saint-Domingue. V Iguana nudicollis Cuv., particulière- ment remarquable en ce qu'elle ne présente pas de tubercules sur le cou. Cette espèce a été trouvée à la Martinique, à la Guade- loupe et au Brésil. (E. D.) IGIJAIVIEI\S. Iguanii. rept. — L'ancien groupe des Iguanes de Linné étant devenu très nombreux en espèces, a été partagé en plusieurs genres distincts et a été élevé au rang de famille, queG. Cuviernomnie Igua- niens, et que MM. Duméril et Bibron {Ei-p. I gén., IV, 1337) indiquent sous la dénomi- nation d'Eunotes. Les Iguaniens ont le corps couvert de lames ou écailles cornées, sans écussons osseux ni tubercules enchâssés, n'étant pas disposés par anneaux verticillés ou circu- lairement entuilés; sans grandes plaques carrées sous le ventre : le plus souvent ils ont une crête ou ligne saillante sur le dos ou sur la queue. Leur tête offre un crâne non revêtu de grandes plaques polygones. 24 IGU Les dents sont tantôt dans une alvéole com- mune, tantôt soudées au bord libre des os, mais non enchâssées. La langue, libre à sa pointe, épaisse, fongueuse ou veloutée, n'est pas cylindrique et ne présente pas de fourreau dans lequel elle puisse rentrer. Les yeux sont garnis de paupières mobiles. Les doigts sont libres , distincts , tous on- guiculés. Ce sont, en général , des Reptiles très agiles; d'abord parce que tous vivent dans des climats dont la température est con- stamment chaude, ensuite parce que tous ont les membres fort développés , et propres à supporter le tronc. Quelques uns , par la forme comprimée et l'excessive longueur de leur queue, peuvent habiter les savanes noyées , où cet instrument doit leur servir de rame ou d'aviron. Leurs ongles cro- chus leur permettent de grimper facilement et de poursuivre les petits animaux, qui deviennent leur nourriture la plus habi- tuelle, quoique cependant quelques espèces aient une alimentation exclusivement vé- gétale. Quelques Iguaniens servent en Amérique pour leur chair , qui est très re- cherchée. L'Europe ne présente qu'un seul Igua- nien, le Stellio vulgaris, qui se trouve aussi en Afrique et en Asie. Cette dernière partie du monde compte un assez grand nombre de Sauriens de cette famille, mais la plu- part appartiennent aux Indes orientales. L'Afrique, outre le Stellion vulgaire et plu- sieurs Agames , présente encore quelques Iguaniens. L'Amérique est beaucoup plus riche que les autres parties du monde, et nous offre les vrais Iguanes. Enfin peu d'espèces de ce groupe habitent l'Austra- lasie, et presque toutes appartiennent au genre Grammatophore. Oppel , G. Cuvier, Wagler et quelques autres zoologistes ont formé un grand nom- bre de genres dans la famille des Igua- niens ; MM. Duméril et Bibron , dont nous suivons la classification , ont admis quarante-six genres dans cette famille , et nous allons en donner la liste en terminant cet article. La famille des Iguaniens ou Eunotes se subdivise en deux sous-familles : § 1. les Pledrodontes , comprenant les genres Po- lychrus, Cuv.; Lœmanclus, Wiegm.; Uros- ILE trophusy D. et B. ; Norops , Wagler; Ano- lis, Daud.; Corylhophancs, Boié; Basiliscus, Laur.; Aloponotus , D. et B. ; Amblyrhyn- chus , Bell; Iguana, Laur.; Metopoceras , Wagl.; Cydura , Harlan ; Drachylophus , Cuv.; Euyalius, Wagl.; Ophryœssa, Boié; Leiosaurus,!). etB.; Uperanodon, D. et B.; Hypsibatus, Wagl.; Holotropis , D . etB.; Proctotretus , D. et B.; Tropidolepis , Cuv.; Phrynasoma , Wiegmann ; Callisaurus , Blainv.; Tropidogasler, D. etB.; Microlo- phus, D. et B. ; Ecphymotes, Cuv. ; Steno- cercus, D. et B.; Stroôtiuriis , Wiegm. ; Trachycydus , D. et B. ; Oplurus, Cuv. et Doryphorus , Cuv. — § 2. les Acrodontes, divisés en : Istiurus , Cuv.; Galoles , Cuv.; Lop/iî/?MS,Dumér.; Lyriocephalus , Merrem; Otocryptis, Wieg.; Ceratophora, Gray; Si- tana, Cuv.; Chlamydosaurus, Gray; Draco, Linné; Leiolepis, Cuv.; Grammatophora , Kaup; Agama, Daud. : Phrynocephalus , Kaup; Stellio, Daud.; et Uromastix , Merrem. (E. D.) IGUANODON. REPT. — Genre de l'ordre des Dinosauriens établi par Manlell. Voy. D1N0SAURIENS. IGUANOIDES. REPT.— Syn. d'iguaniens, d'après M. de Blainville. (E. D.) *IGlJAN0SAURlIS(/5'wana, iguane; Sau- rus, lézard), rept. — Dénomination appli- quée par M. Mantell à un groupe de Sau- riens. (E. D.) *ILA,RUS. INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes de la famille des Hadénides , créé par M. Boisduval aux dépens des Ere- mobia deStephens , etadpoté par MM. Gué- née et Duponchel. L'espèce unique qui entre dans ce groupe a reçu le nom d'Ilarus ochroleuca W. V.; on la trouve au mois de juillet dans le centre de la France. (E. D.) *ILE01MUS (t'Jt'oj, je resserre; ùf/ôç, épaule). INS. — Genre de Coléoptères tétramc- res, famille des Curculionides gonatocères, division des Érirhinides, établi par Schœn- herr {Disposit. melh. , p. 220) , qui y rap- porte quatre espèces : le Curcul. mucoreus Linn. {roreus F.), longulus Sch., distinclus Chev. et pacalus Sch. Les deux premiers sont originaires du Brésil , le troisième pro- vient du Mexique, et le quatrième du Cau- case. (C.) IliF.X. iiOT. PH. — Voy. i\ûvx. ILI ILIA (nom mythologique), ciidst. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Dé- capodes brachyures, à la famille des Oxys- tomes, a été établi par Leach aux dépens des Cancer de Linné et des Leucosia de Fabricius. Chez ces Crustacés remarquables par leur forme, la carapace est globuleuse, (>t plutôt renflée que rélrécie vers les ré- gions hépatiques; le prolongement anté- rieur qui se termine sur le front est court, mais bien distinct et un peu relevé. Le front est profondément échancré au mi- lieu , et s'avance sous la forme de deux pe- tites cornes obtuses au-devant de i'épis- tome. Le bord orbitaire supérieur présente en dehors deux fissures plus ou moins dis- tinctes. Les fossettes antennaires sont très obliques, mais petites, et leur angle exté- rieur s'avance beaucoup au-devant des or- biles. Le cadre buccal est triangulaire, et séparé des régions ptérygostomiennes par un bord saillant et droit. Le palpe, ou tige externe des pattes-mâchoires externes, est droit, obtus au bout, sans dilatation laté- rale , et terminé en dehors par un bord à peu près droit. Les pattes antérieures sont grêles et très longues; elles ont environ deux fois la longueur du corps ; la main se rétrécit beaucoup vers l'origine de la pince, et est contournée sur son axe de manière que la direction de son articulation car- pienne est toute différente de celle de la pince : celle-ci , très longue et très grêle , est armée de petites dents coniques et très pointues, séparées de distance en distance par une dent semblable, mais plus longue. Les pattes suivantes sont presque cylindri- ques et assez longues. L'abdomen du mâle a les deux premiers et les deux derniers segments libres, et les trois moyens soudés en une seule pièce. Chez la femelle, le pé- nultième segment est soudé aux précédents. Cette coupe générique renferme trois es- pèces, dont deux sont propres à la Méditer- ranée , et la troisième aux Antilles. L'Ilia NOYAU, Ilia nucleus Fabr., peut être con- sidérée comme le type de ce genre. Sur les côtes de l'Algérie , j'en ai rencontré une seconde espèce nommée par Roux Ilia rugu- losa, et qui est assez abondamment répan- due dans les rades de Bone , d'Alger et d'Oran. (H. L.) MMCÏÎMÉES. Jlicineœ. bot. pu.— Famille ILI 25 de plantes dicotylédones qui a été longtemps confondue avec celle des CélaStrtnées. Elle" avait d'abord reçu de De Candolle {Théor. élc'in., éd. i '")](: nom d'Aqui foliacées; mais, dans son Mémoire sur la famille des Rham- nées, M. Ad. Brongniart, tout en traçant avec précision ses limites et ses caractères, a changé ce nom en celui d'Ilicinées. Ce nom est emprunté au principal des genres qu'elle renferme, celui des Ilex, Houx. Elle se com- pose d'arbres et d'arbrisseaux toujours verts ; à feuilles alternes ou opposées, simples, le plus souvent raides et coriaces , glabres et luisantes, entières ou bordées de dents épi- neuses, dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont régulières, complètes ou seulement in- complètes par ren"et d'un avortement, pe- tites et peu apparentes, blanches ou vcrdà- tres. Le calice des Ilicinées est décrit par la plupart des botanistes comme formé de 4-6 sépales soudés entre eux, à leur partie infé- rieure, dans une longueur plus ou moins considérable; au contraire, M. Ad. Bron- gniart regarde sa partie inférieure non di- visée comme n'étant autre chose que le som- met élargi du pédoncule; par conséquent, d'après lui, le calice de ces plantes serait formé tout entier par les lobes de ce que , dans l'autre manière de voir, on considère comme le limbe du calice ; cet organe est persistant, et sa préfloraison est imbriquée. La corolle est presque toujours légèrement gamopétale ou formée de pétales soudés entre eux à leur base dans une faible longueur, alterne au calice, en préfloraison imbriquée; elle s'insère immédiatement sous l'ovaire. Les étamines sont en même nombre que les pétales et alternent avec eux; le plus sou- vent elles s'insèrent à la base de la corolle; quelquefois aussi elles sont immédiatement hypogynes; leur connectif est continu au filament, et les deux loges sont adnées sur ses côtés. L'ovaire est charnu, presque glo- buleux ou tronqué, creusé de 2 à 6-8 loges uni-ovulées; les ovules sont anatropes, sus- pendus au sommet de l'angle interne des loges par un funicule court, dilaté à son extrémité en une sorte de cupule qui les embrasse, mais qui ne s'accroît pas après la fécondation. Le fruit est un drupe bacci- forme, dans lequel chaque loge forme un noyau indéhiscent, monosperme. La graine est renversée, revêtue d'un test membra- 26 ILI neux; son hile est situé vers le haut de la loge; Talbumen charnu, blanc, forme la majeure partie de son volume ; au contraire 'embryon est très petit, situé à l'extrémité supérieure de l'albumen; ses cotylédons sont épais , plans, arrondis ; sa radicule est su père. Parmi les caractères qui viennent d'être énumérés, ceux qui ont déterminé la sépa- ration des llicinées d'avec les Célastrinées sont surtout l'absence du disque, l'union presque constante des pétales en une corolle gamopétale staminifére, la position des ovu- les dans leur loge et leur isolement constant, enfin l'organisation du fruit, le petit volume de l'embryon et la direction de sa radicule. A.-L. de Jussieu {Gen., p. 383) exprime l'opinion que les Ilex et les genres voisins devraient être placés près des Sapolées, parmi les monopétales; M. Ad. Brongniart, dans son Mémoire sur les Rhamnées, se mon- trait disposé à les placer de la même ma- nière , ou plutôt à la suite des Ébénacées; postérieurement il a adopté définitivement cette classification , dans son Énuméra- tion des genres cultivés au Jardin des Plan- tes de Paris. M. Ad. de Jussieu a aussi adopté cette manière de voir {Éléments, § 825). Les llicinées sont répandues sur presque toute la surface du globe, mais en quantité différente dans les diverses contrées et sans être très nombreuses nulle part. Elles sont plus rares dans l'Asie tropicale et en Europe que partout ailleurs. Les genres qui composent aujourd'hui cette famille sont les suivants : Cassine, Linn.; /tea;,Linn.;jPrmos,Linn.; Nemopanthes, Raf. ; Byronia, Endl.; Villa- rezia, Ruiz etPav. A ces genres, on ajoutait VAzima, Lam., auquel presque tous les botanistes ont ap- pliqué mal à propos le nom de Monetia, proposé par L'Héritier postérieurement au premier; mais, MM. Wight et Gardner, ayant récemment étudié ce genre avec soin, ont reconnu qu'il doit former le type d'une nouvelle famille à laquelleils donnent le nom d'AziMACÉEs, et qu'ils regardent comme in- termédiaire aux Oléacées etauxJasminacées. [yoy. Calcutta Journ. ofnat. hist., n° 21, avril 1845, ou lievue botanique , 15" livr., 1845, p. 198.) (P. D.) JLO *ILICOroES , Dumorl. bot. pu. — Syn. de Nemopanthes, Raf. ILITIIIA. INS. — Voy. ilythia, *tLL/El\A {î\la(vo>, regarder de tra- vers). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères deLatreille, famille desLongicornes, tribu des Lamiaires, créé par Erichson {Archiv. fur naturg., 1842, p. 224), qui lui donne pour type une espèce de la Nouvelle-Hollande, Vl.exilis. (C.) *ILLÉCÉBRÉES. Illecebreœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Caryophyllées. Voy. ce mot. ILLECEBRUM. bot. ph. — Genre de la famille des earyophyllées-Ulécébrées, établi par Gaertner fils (III, 36, t. 184). Herbes de l'Europe et de l'Asie centrale. Voy. cabvo- PHYLLÉES. *ILLEIVUS. CRUST. — M. Murchison {in Silurian syst., p. 6G1 ) a employé ce mol pour désigner un genre de Crustacés fossiles, que M. Milne-Edwards, dans le tome III de son Hist. nat. sur ces animaux, rapporte au genre des Jsotelus de M. Dckay. Voy. iso- TKLLS. (H. L.) ILLIACAIVTHE. polyp. — Donati {Hist. de la mer Adriatique) indique sous ce nom une production marine qu'il regarde comme une plante, et que Lamarck considère comme un Polypier de la famille des Sertulariées, voisins des Agiaophémies. (E. D.) ILLICIL'M. BOT. PH. — Voy. badi.\ne. *ILLIGERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Gyrocarpées, établi par Blume {Bijdr., 1153). Arbrisseau de Java. Voy. gyrocarpées. *ILLIGÉRÉES. Illigereœ, Blume. bot. PH. — Syn. de Gyrocarpées. *ILLOPS (c'^'ô;, louche; ^^, regard), ins. — Genre de Coléoptères pcntamères, famille des Malacodermes, tribu des Mélyrides , créé par Erichson {Entomographien, p. 87). L'espèce type et unique est 1'/. corniculatus de l'auteur. (C.) ILLOSPORIUM. bot. cr. — Genre de Champignons gastéromycètes apiosporés , établi par Martius ( FI. erlang., 325 ) pour de petits Champignons groupés, rougeâtres, et la plupart parasites sur les Lichens. Voy. MYCOLOGIE. *ILMÉ!\ITE (nom de lieu), min. — Voy. FER OLIGISTE. (DeL.) ILOTLS. POLYP. — Mou tfort (Co»c/»yL IMA syst., 1808 ) donne ce nom à un Polypier que l'on rapporte au genre Orbiculina. Voy. ce mot. (E. D.) ILVAITE {llva, nom latin de l'île d'Elbe). MIN. — Syn. de Liévrile et de Yé- nite. Voy. liévrite. (Del.) *ILYBIUS (c^ivç, tournant d'eau ; Stéti, je vis ). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Hydrocanthares , établi par Ericbson, et adopté par M. Aube {Species général des Coléoptères, t. VI, p. 270), qui y comprend 1 1 espèces : 7 sont originaires d'Amérique, et 3 d'Europe; parmi celles-ci figurent les types : Dytiscus ater et fenestra- tus de Fabricius. (C.) *ILYOGETOA'('ivç, bourbe; ynruoy, sorte de ciboule), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées , établi par Endiicher (Ge»i. pi. , 3957, p. 68 i)- Herbes de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. scro- PHULARINÉES. *ILYSIA(i).u;, bourbe). REPT. — M.Hem- prich, dans Wagler {Syst. amphib., 1830), désigne sous ce nom un groupe formé aux dépens de l'ancien genre Vipère. Voy. ce mot. (E. D.) *ILYTH1A (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , famille des Pyraliens , tribu des Crambides, établi par Latreille {Fam. nat.) aux dépens du g. Crambus. La seule espèce que ce genre ren- ferme, /. camélia Dup. (C. colonum), a été trouvée aux environs deParis. *IMA!\TOCERA (cfj.aç, courroie, fouetde cuir; xt'paç, antenne), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille , famille des Longicornes , tribu des Lamiaires , proposé par Dejean , dans son Catalogue, pour XaLamia plumosa d'Olivier, espèce indigène de l'île de Java. (C.) IIII.ATIDIUM(îaaTe(îiov, mantcau). ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, tétra- mères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Cassidaires, créé par Fabricius, et adopté par M. Dejean et par nous. Nous y rapportons six espèces , parmi lesquelles nous citerons , comme type , 1'/. fascialum, de Cayenne. (C.) IMATISMUS (îfiiaTKTuo'ç, habit), ins. — Genre de Coléoptères héléromères, famille des Mélasomes , tribu des Ténébrionites , formé par Dejean dans son Catalogue. Six espèces rentrent dans ce genre; les types IMM 27 sont Ips Helops villosus et fasc.iculatus { Sle- nosis orientalis Herbst.) de Fabr. Le premier est originaire d'Egypte, et le deuxième ha- bite les Indes orientales. (C.) *IMATOPHYLLlJM , Hook. bot. ph. — Syn. de Olivia, Lin. IMBERBES. Imherbi. ois. — Sous ce nom Vieillot a composé, dans son ordre des Sylvains et dans sa tribu des Zygodaclyles, une famille qui offre pour caractère un bec arqué ou seulement crochu à sa pointe et sans soies à sa base. Les g. Saurothera, Scythrops, Seplosomus, Coccjzus, Cuculus , Crotophaga, indicator et Corydonia entrent dans cette famille. (Z. G.) *IMBKICAmE. Imbricaria. moll. — M. Schumacher , dans son Essai d'une classification des coquilles , a proposé ce g. pour celles des Mitres de Lamarck qui sont conoides, eUdont les plis columellaires sont imbriqués. Plus tard, ce genre a été repro- duit par M. Swainson sous le nom de Co- nœlix. Mais, quel que soit ce nom, il ne peut être adopté dans une classification naturelle. Voy. MITRE. (Desh.) miBRICAIlIA (imbricatus , imbriqué). BOT. PH. — Genre de la famille des Sapota- cées, établi par Commerson {ex Jussieu gen . , 152). Arbre lactescent de la Mauritanie. Voy. s.\POTACÉES. — Sm., syn. deBœckea, Linn. IMBRIM. OIS. — Espèce du genre Plon- geon. IMBRIQUÉ. Imbricaius. zool., bot. — On donne ce nom à tous les corps composés de parties placées en recouvrement les unes sur les autres , de manière que l'extrémité de l'une de ces parties cache la base de la suivante, etainsi de suite. Ainsi on applique ce nom en zoologie à certaines écailles de Poissons , à des antennes d'Insectes , etc. ; et, en botanique, aux élamines, aux feuil- les , aux pétales , aux squames , etc. , qui offrent cette disposition. *IMISIA. MOLL. — Genre qui nous est resté inconnu et dont nous trouvons le nom dans les tableaux zoologiques de M. Renieri. D'après cet auteur, le genre en question de- vrait faire partie de la famille des Byssi- fères de Lamarck. (Desh.) IMMORTELLE, bot. ph. — Nom vul- gaire appliqué à quelques espèces de Xeran- themum et d'/ie(tc/ijvsiwn. Voy. ces mots. 28 INA IMPARIPEWÉE (feuille), bot. — On donne ce nom à toutes les feuilles dont le pétiole porte à sou sommet une seule fo- liole. IMPATIEIMS, Linn. bot. ph. — Syn. de Balsamina, Gœrtn. IMPEIMVES. Impenni. ois. — Famille établie par Illigerdans l'ordre des Palmi- pèdes, pour les dernières espèces de cet or- dre, dont les ailes, devenues impropres au vol , ne sont plus pourvues de pennes, mais sont recouvertes par des plumes écailleuses. L'ancien g. Aplenodytes est seul compris dans cette famille. (Z. G.) ÏMPERATA. BOT. PH. — Genre de la famille des Graminées-Andropogonées, éta- bli par Cyrillo {le. rar., Il, t. 11). Gra- mens croissant sur le littoral de la Médi- terranée, dans la Séiiégambie, dans l'Inde orientale et l'Amérique australe. Voy. gra- HIN'ËES. IMPERATOR. MOLL. — Genre inutile proposé par Montfort pour une très belle espèce de Troque ombiliqué. Foy. Tiioguii. (Desh.) IMPERATORIA, Linn., DC. , Kock. BOT. PH. — Syn. de Peucedanum, Linn. IMPEY.Impeyanus, Less. ois. — Voy. Lophophore. (Z. G.) laiPORTEiV. OIS. — Nom imposé par Levaillant à une espèce de Merle. Voy. ce mot. (Z. G.) IMPKÉGl^ATIOIV. zooL. — Voy. pro- pagation. IIMACIIUS (nom mythologique), crust. — Genre de l'ordre des Décapodes bra- chyures , de la famille des Oxyrhynques , bli par Fabricius et adopté par tous les earcinologistes avec de grandes restrictions cependant. Les Crustacés qui composent ce genre tel qu'il est adopté actuellement, ont la carapace presque triangulaire, guère plus longue que large, et fortement bos- selée en dessus. Le rostre est très court, avec les yeux se reployant en arrière et se logeant dans une cavité orbitaire peu profoude. L'épistome est un peu plus large que long. Le troisième article des pattes- mâchoires externes est plus long que large et a à peu près la forme d'un triangle dont la base serait tournée en avant. Le plastron sterual se rétrécit assez brusque- ment entre les pattes et la première paire, INC et sa longueur égale tout-à-fait la plus grande largeur. Les pattes de la première paire sont très petites chez les femelles; chez le mâle, elles sont assez grosses , et ont quelquefois jusqu'à trois fois la lar- geur ducorps; les pinces sont toujours poin- tues et recourbées en dedans. Les pattes suivantes sont cylindriques, grêles et plus ou moins filiformes; celles de la seconde paire , toujours plus longues que les anté- rieures, ont trois ou quatre fois la longueur de la portion sous-frontale de la carapace; les autres diminuent successivement de lon- gueur, et toutes se terminent par un arti- cle cylindrique , très long , pointu et peu ou point courbé. L'abdomen ne se compose que de six articles distincts. Les /«ac/ms sont des Crustacés de petite taille qui habitent nos côtes océaniques et méditerranéennes et se tiennent ordinaire- meot dans des eaux assez profondes ; on en trouve souvent sur les bancs d'Huîtres si- tués dans des lieux abrités. Ils ont tout le corps couvert de duvet et de poils, auxquels s'attachent souvent des Eponges et des Co- rallines ; leur couleur est plus ou moins brunâtre. Parmi les quatre espèces que cette coupe générique renferme , nous citerons comme type I'Inachus Scorpion , Inachus scorpio Fabr. Cette espèce est très répan- due sur les cotes de la Manche. Pendant mon séjour dans le nord de l'Afrique, j'ai rencontré sur les côtes de l'Ouest une cin- quième espèce appartenant à ce genre et que j'ai désignée sous le nom d' Inachus mau- ritanicus. Ce Crustacé est assez abondam- ment répandu dans la rade de Mers-el-Ke- bir. (H. L.) '^IXCA ou YIVCA (nom propre), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles, créé par MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Serville {Encycl. mélh.y t. X, p. 380), et généralement adopté. Ce genre renferme 9 espèces de l'Amérique méridionale et équinoxiale , parmi lesquelles nous citerons 1'/. clathrala d'OI. (C.) I!\CARVILL/EA. bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées, établi par .lus- sieu (Gew.,13S). Herbes de la Chine. Voy. bignoniacées. *I!>iCILARIA,Benson. moi.l. — Syn. de Véronicelle de M. de Blainville. (Uesu.) IND IIVCISÉ. IncisHS. bot. — Se dit de tout organe présentant quelques découpures plus profondes que celles auxquelles on donne le nom de dents. *ItViCLIIVÉÈS. Inclinatœ. arach. — Ce nom désigne, dans le genre des Epeira, une famille dont les caractères peuvent être ainsi présentés : Mâchoires allongées, droi- tes à leur extrémité; lèvre plus haute que large; corselet convexe ; abdomen ovale, ar- rondi ou triangulaire. Huit espèces d'E- peira appartiennent à cette famille, et tou- tes se construisent une toile petite, inclinée ou horizontale. (H.L.) INCLUSES. BOT. — Se dit des étamines quand elles sont plus courtes que la corolle et renfermées dans sa cavité. IIVCOMliAI\T. Incumbans. bot. — On dit des organes floraux qu'ils soaiincombanls , quand ils se recouvrent latéralement les uns les autres. Ainsi les anthères sont m- combantes quand elles sont attachées par le milieu, et dressées de manière que leur moitié inférieure se trouve appliquée contre le filet, etc. L\ClîUSTATIO!\iS. min. —Les eaux de certaines sources , chargées de matière cal- caire qu'elles tiennent en dissolution à la faveur d'un excès d'acide carbonique, la dépo.>;enl sur tous les corps qu'elles rencon- trent, et fur le sol même, par buite du dé- gagement du gaz ou de l'évaporation qu'elles éprouvent. De là ces sédiments sous forme de croules qui incrustent le sol (travertins), ou qui revêtent des cristaux, des corps or- ganiques dont ils prennent la forme et l'apparence. On distingue des incrustations cristallines, et des incrustations compactes ou terreuses. Il en résulte de fausses pétri- fications, des formes empruntées de divers genres , que nous considérerons dans tous leurs détails au mot pseuuomorpuoses. (Del.) IKCUBATIOIV. OIS. — Voy. oiseaux. Ii\DÉlIISClii\T. Indehiscens. bot. — Se dit de toute espèce de fruit qui ne s'ouvre pas naturellement à la maturité. I.\DIAi\ITE ( nom de pays ). min. — Substance minérale , en masses grenues , de couleur blanche ou rosàtre , qui se trouve disséminée , avec le Grenat et la Hornblende, dans une roche feldspalhique^ à l'île de Ceyluu, et au Caruate dans les JND 29 Indes orientales. M. Beudant la considère comme une Néphéline à base de Chaux , tandis que la plupart des autres minéralo- gistes la placent dans le groupe des espèces feldspathiques, à côté de l'Anorthite, dont elle n'est peut-être qu'une variété. (Del.) IXDÏCATEUR. Indicator {indicator, qui indique), ois. — Genre de l'ordre des Zygo- dactyles , très voisin des Coucous , dont il est un démembrement, et à côté desquels il prend place dans la même famille. Bien que Vieillot soit, par le fait, créateur de ce g., cependant Levaillant l'avait avant lui parfaitement reconnu et indiqué. Ses caractères sont les suivants : Bec plus court que la tête, un peu fléchi en arc, convexe en dessus , un peu rétréci vers le bout; mandibule supérieure inclinée à sa pointe , qui est sans échancrure; l'in- férieure retroussée à son extrémité; na- rines petites, arrondies, à demi couvertes par les plumes du capistrum; tarses nus, annelés ; doigts au nombre de quatre, deux dirigés en avant et deux en arrière, armés d'ongles forts, crochus et amincis. Le nom d'Indicateur qui a été imposé à l'espèce type de ce g., et par suite à tou- tes celles qui s'y rapportent, laisse assez préjuger , ce me semble, que ce nom doit faire allusion à des habitudes particulières, à des mœurs exceptionnelles : c'est ce qui est en efl'et. La présence des Indicateurs dans un canton est toujours l'indice de l'existence dans le voisinage d'un nid d'A- beilles sauvages : or, comme ces oiseaux se décèlent par des cris continuels, il en ré- sulte qu'ils semblent appeler l'homme à eux,etluiîHi«gMerquelà où ils sont, une ré- colle de miel reste à faire. Ce fait de la pré- sence des Indicateurs dans les lieux où se trouvent des ruches a pour cause toute na- turelle l'appétit bien décidé de ces oiseaux pour le miel et la cire. Les Holtenlots les ont en grande affec- tion , les vénèrent même, et ne voient pas d'un bon œil qu'on leur fasse la chasse. Celle affection se conçoit aisément, parce que les Indicateurs sont pour eux, au mi- lieu des déserts de l'Afrique, leurs plus utiles auxiliaires pour la découverte du miel. Les voyageurs qui ont eu l'occasion d'étudier ces oiseaux rapportent que lors- qu'un Indicateur se fuit entendre, les per- 30 l.M) tonnes qui sont à la recherche des nids d'A- beilles sauvages se dirigent de son côté, et lui répondent en imitant son cri , qu'aussi- tôt que l'oiseau les aperçoit, il va se placer sur l'abre qui renferme une ruche , et que s'ils tardent à s'y rendre , il redouble ses cris, vient au-devant d'eux, et paraft par ses mouvements vouloir les faire se hâ- ter. Pendant qu'on recueille ce que con- tient la ruche, il se tient dans les envi- rons, et attend la part qu'on ne manque jamais de lui laisser. L'existence des Indi- cateurs est donc très précieuse pour les peu- ples qui habitent les contrées où on les trouve. Levaillant avance, dans son Voyage en Afrique, que la peau de l'espèce qu'il a ob- servée est si épaisse , et le tissu si serré, que, lorsque cette peau est encore fraîche, on peut à peine la percer avec une épingle. « Je ne vois là, ajoute-t-il, qu'une admira- ble précaution de la nature, qui, ayant des- tiné l'Indicateur à disputer sa subsistance au plus ingénieux des insectes, lui donna une enveloppe assez forte pour le mettre à l'abri de sa piqûre. » Les Indicateurs se nourrissent de cire , de miel et d'insectes. Ils font leurs nids dans des trous d'arbres et pondent 3 ou 4 œufs d'un blanc sale. Ils ne laissent pas , comme les Coucous , à des oiseaux étran- gers, le soin de faire cclore leurs œufs et de nourrir leurs petits. Pendant longtemps on n'a connu que deux espèces d'Indicateurs, on en admet ac- tuellement trois; quelques auteurs en re- connaissent même quatre. 1. Le GRAND Indicatkur, />id. mojor Vieill. (Gai. desOis., pi. 45). Manteau brun, par- ties inférieures roux-jaune clair; queue blanche en dessous, tachée de noir. Bec et tarses noirs. — Habite le cap de Bonne- Espérance. 2. Le PETIT Indicateur , Ind. minor Cuv. (Ois. d'Afr.,y>\. 242). Manteau brun-ver- dàtre; ailes flammées de roux ; parties in- férieures grises nuancées de verdâtre, — Habite le cap de Bonne-Espérance. 3. L'Indicateur a bec blanc, Ind. albiros- déci- mètres. Ses feuilles sont composées de neuf à treize folioles obovales ou presque en coin, très obtuses , glauques , et très légèrement pubescentes sur leurs deux faces. Les fleurs sont en grappes plus longues que les feuilles; les légumes sont courts, globuleux, pointus aux deux bouts, à une ou deux graines. 5. M. Perrottet(iri de l'Indigotier, in-8, Paris, 1842) décrit sous le nom d'iNDiGO- TiER DE LA JAMAÏQUE, ludigofcra jamaicensis Perrot. , une espèce qu'il pense avoir été introduite à la Jamaïque, et qui est cultivée dans cette île. C'est un arbrisseau qui s'élève à environ 1 mètre 1/2 ou même un peu au- delà, dont les branches sont anguleuses, qui est blanchâtre dans toutes ses parties. Ses feuilles ont de cinq à sept paires de folioles ovales-allongées, à duvet ras et blanc, ap- pliqué sur les deux surfaces. Les fleurs sont petites , rosées ou rouge pâle , en grappes serrées, plus courtes que les feuilles. Les légumes sont courts, non toruleux, renfer- mant 4-5 graines brunes. La culture des Indigotiers et l'extraction de la précieuse matière tinctoriale qu'ils fournissent constituent un art important , qui, comme tous les autres, a subi, surtout depuis quelques années , des perfectionne- ments successifs et d'autant plus impor- tants qu'ils sont devenus la source de bé- néfices considérables , et que tout en amé- liorant les qualités de l'Indigo commercial , ils ont contribué à en diminuer le prix. Aujourd'hui la culture des Indigotiers serait sans profit, et même onéreuse à ceux qui IND mettraient uniquement en pratique les pro- cédés qui étaient généralement en usage il y a vingt-cinq ans. Il est donc important de donner ici un exposé xibrégé, mais suffisant, des principes de la culture des Indigotiers, et de l'extraction de l'Indigo conformément aux traités les plus récents et les plus esti- més. A cet égard , nous ne-croyons pouvoir mieux faire que de puiser nos renseigne- ments dans l'excellent ouvrage déjà cité de M. Perrottet, que ses études spéciales et ses observations pratiques dans l'Inde et au Sénégal ont mis à même plus que personne d'écrire un résumé complet de la matière. La culture des Indigotiers n'a réussi jus- qu'à ce jour que dans les contrées intertro- picalcs ou sous-tropicales; des essais ont été tentés à diverses époques à Malte, par les Arabes; en France, en Allemagne, et parti- culièrement en Italie, dans le courant du siècle dernier, par le pèreArduino, parZuc- cagni , etc Mais ces essais ont seulement démontré l'impossibilité d'établir avec suc- cès cette culture dans nos contrées. L'In- digo obtenu dans quelques unes de ces ex- périences était de qualité passable ; mais sa quantité était trop faible, proportionnel- lement aux feuilles employées , pour ne pas amener des perles considérables. Il est donc nécessaire de réserver cette culture pourles parties chaudes du globe, dans lesquelles même elle n'est d'uu avantage incon- testable que lorsqu'elle est faite sur une grande échelle. Le premier soin qu'exige cette cultu(e en grand consiste dans le choix d'un terrain uni, sans pente prononcée et peu acci- denté; sans cela, les pluies diluviennes de ces contrées chaudes entraîneraient les grai- nes dans les parties basses en laissant a nu les éminences et les parties inclinées. La terre destinée à recevoir les Indigotiers doit être d'une composition aussi homogène qu'il est possible, légère, peu argileuse, riche en humus et d'une couleur brunâtre. Les terres compactes sont très désavantageuses; les plantes s'y développent parfois assez bien, mais elles contiennent de faibles propor- tions de -matière colorante; au reste, la teinte de leur vert accuse extérieurement ces différences. Les sols sablonneux , blan- châtres , doivent également être laissés de côté, tandis que ceux de couleur ferrugi- IND 33 neuse ou brunâtre donnent généralement de bons résultats. Comme pour obtenir des produits de quelque importance, on est obligé de consacrer a la culture des Indigo- tiers une grande étendue de terrain , il est impossible de faire usage d'engrais, si ce n'est quelquefois dans le voisinage immédiat des usines; il a été reconnu cependant que les engrais produisent de très bons effets non seulement sur la vigueur et la rapidité du développement de la plante elle-même, mais encore sur l'abondance du produit qu'elle donne. La terre destinée à être ensemencée doit I recooir d'abord de bons labours aussi pro- fonds qu'il est possible, et qui, dans tous les cas, doivent pénétrer à 3 décimètres au moins de profondeur. Si la terre est encore neuve, on donne au moins trois de ces labours renouvelés de trois en trois untis, et en sens croisé. Les graines à semer doi- Aent être choisies avec soin parmi les plus mûres, les plus nouvelles et les mieux nour- ries; les meilleures sont celles qui ont été recueillies la même année sur des pieds vi- goureux et en bon état. Celles de deux et même trois ans ont besoin d'être légèrement triturées dans un mortier, avec un peu de sable, de brique pilée ou de charbon , pour détacher ou rompre leur test crustacé. Après celte opération , elles lèvent très bien. Pour faire sortir ces graines des fragments de lé- gumes qui les renferment, on se sert d'un mortier et d'un pilon, sans que, grâce à leur finesse, à la dureté et à la surface unie et luisante de leur test, elles soient écra- sées , si ce n'est en très petit nombre. Ainsi dégagées, les graines sont nettoyées et iso- lées par le van ou de toute autre manière. Les semis se font de diverses manières; mais le plus avantageux, selon M. Perrottet, comme aussi le plus simple et le plus éco- nomique de tous, est celui à la volée, lin arpent de bon terrain . bien ensemencé par celte méthode, n'exige guère que six ou sept demi-kilogrammes de graines; plusieurs des autres méthodes employées ordinaire- ment obligent à dépasser notablement cette quantité. L'époque qu'on choisit pour .«iemex les Indigotiers est celle de l'approche des pluies: cependant, sur. la côte de Coronian- del, on ne sème qu'après les pluies, en décembre et en jamicr, parce qu'on a cru 34 IlM) remarquer que l'exlrêine abondance d'hu- midité pourrit parfors les graines. I>ès que le plant a atteint une hauteur de 9 ou 10 centimètres et que les mau- vaises herbes qui y sont entremêlées ont crû assez pour pouvoir être arrachées avec leur racine, ce qui a lieu dix ou douze Jours après le semis, on opère un premier sarclage avec de grandes précautions , pour ne pas faire souffrir les jeunes plantes. Plus tard on répète ces sarclages , qu'il est très bon d'accompagner de binages dès que les her- bes ont déjà envahi la plantation. Conduits de celte manière, et lorsque le temps leur est favorable, les Indigotiers acquièrent généralement en trois mois un développe- ment sufflsant pour qu'on puisse en faire la recolle. Le moment delà récolte est déter- miné par celui où le principe colorant est le plus abondant dans la plante : c'est celui où les fleurs commencent a se développer. Plus lard, et lorsque le fruit est formé , la quan- tité de matière colorante diminue, de telle sorte que chaque jour de retard amène une perte évidente. La récolle des Indigotiers se fait en les coupant au pied , le plus près de terre qu'il est possible , avec de bonnes serpettes. Ce travail étant assez pénible , on y emploie les ouvriers les plus forts; tandis que d'au- tres , marchant après eux , ramassent les plantes à mesure qu'elles sont coupées, et les réunissent par gerbes qu'on transporte sans retard à l'Iudigoterie, et qu'on délie des qu'elles y sont rendues, pour opérer aussitôt sur elles. Immédiatement après cette pre- mière récolte, on donne à la terre un binage profond; un mois ou six semaines après, on fait une seconde récolle; plus tard encore on en obtient une troisième; mais ces deux dernières sont généralement pauvres eu Indigo. Dans tous les cas, la coupe des plantes doit se faire le plus promptement j possible. Quoique les Indigotiers soient vi- vaces, on trouve de l'avantage à les semer chaque année. Voici maintenant les procédés employés pour extraire l'Indigo de ces plantes. Ces procédés sont de deux sortes. Dans l'un on opère seulement sur la feuille sèche : il n'est employé que dans l'Inde et en Egypte ; il est, du reste, plus dispendieux, au point de diminuer beaucoup ou même d'annihiler INI) les bénéfices de Tcxpluitation : aussi M. Pet- rottet pense-t-il qu'on ne doit y avoir re- cours que lorsqu'on ne peut faire autre- ment, par exemple quand on n'a que peu de plantes ou qu'elles sont en trop mauvais état pour pouvoir être traitées par le second procédé. Celui-ci consiste à opérer sur la feuille verte: c'est celui qu'on emploie gé- néralement et qui paraît opérer l'extraction du principe colorant avec le plus d'avantage; c'est aussi celui dont nous allons donner la description abrégée. Une indigoterie destinée à opérer sur une grande échelle doit toujours être bâtie le long d'une rivière ou d'un ruisseau. Elle se compose d'un ou plusieurs jeux de cuve, suivant l'importance de l'exploitation. Cha- que jeu de cuve consiste en diverses par- ties ; 1" un grand bassin ou 7-éservoir des- tiné à contenir l'eau nécessaire pour l'opé- ration , construit en forte maçonnerie, de forme ronde ou carrée à angles arrondis; ce bassin est muni d'une première ouver- ture, ou d'un canal à décanter, percé à en- viron 650 millimètres du fond; une seconde ouverture est percée au niveau du fond, aGu de permellre le nettoyage ; 2" une cuve- trcmpoire, second bassin également en ma- çonnerie, moins grand que le premier, adossé au mur de celui-ci, qui porte le canal de décharge , présentant, en surface carrée, de 5 1/2 à 8 nièlres, sur 1 mètre au plus de profondeur, percé à son fond de deux ou- vertures à décanter ; 3" par ces ouvertures, le liquide se déverse dans la fcaUerie, •autre bassin semblable à la ticmpoire et à peu près de mêmes dimensions ; la batterie pré- sente dans son mur inférieur, au niveau du fond, une plaque de pierre ou de métal percée de trous superposés, servant à l'écou- lement de l'eau à mesure qu'elle se dépouille de l'Indigo qui se dépose; de plus, à côté de cette plaque et au niveau du fond-, est percé un trou rond, d'environ 108 millimètres de diamètre par lequel l'Indigo passe dans le diablotin; i° celui-ci est une cuve , de forme ronde ou carrée indifféremment, or- dinairement construite dans le sol , immé- diatement sous la batterie , dont le fond est plus incliné que dans les trois premières cuves , et qui présente comme la batterie, au niveau du fond, une plaque trouée, et de plus une ouverture pour la vider et la IND nettoyer entièrement; 5° une chaudière d'environ un demi-mètre en tous sens , for- mée d'une plaque de cuivre enchâssée par ses bords dans des côtés en maçonnerie ; elle présente sur une de ses faces, dans toute sa hauteur, une série de robinets su- perposés , dont le dernier est au niveau du foad; 6° immédiatement au-dessous de celui-ci se trouve la caisse à flitrer ou le refroidissoir . On nomme ainsi un bassin en maçonnerie de 4-5 mètres de long , sur près de 2 mètres de large et environ 75 centi- mètres de profondeur; son fond est concave pour l'écoulement du liquide ; 7° enfln, à l'extrémité inférieure du refroidissoir est construit un petit bassin rond et conique, profond de 65 centimètres sur environ 50 de diamètre. Voici maintenant la marche de l'opéra- tion. Dès que les Indigotiers ont été coupés, on les dispose par couches minces, superposées et un peu inclinées dans la cuve-trempoire; cette disposition a pour but de rendre la ma- cération des plantes régulière et de permet- tre l'écoulement de l'eau dans laquelle elles ont macéré. La trempoire étant remplie, on presse fortement la masse avec des perches et avec trois gros madriers retenus par des boulons; on ouvre alors le réservoir, oîi Peau a dû séjourner au moins vingt-quatre heures, et on couvre les plantes d'environ 8 centimè- tres de liquide. La macération commence à manifester ses elTets après six ou huit heures ; elle est terminée lorsque l'eau a contracté une âpreté qui se fait sentir à la langue, au palais et jusqu'au larynx, et qu'elle s'est co- lorée en vert. Il faut sur le-champ la décan- ter. En un quart d'heure ou vingt minutes, cette eau a pu s'écouler dans la batterie, et aussitôt après, on commence à la battre. Le battage a pour effet d'amener le dégagement fie l'acide carbonique du liquide, eten même temps de faciliter l'action de l'oxygène sur le principe colorant et son oxydation qui déter- mine sa précipitation. La durée de cette opé- ration est déterminée par la coloration de l'eau en bleu foncé; des signes, que la pra- tique a appris à connaître, permettent delà terminer au moment précis. On l'opère au moyen de sortes de battes de sapin, qu'on agite vivement et en tous sens dans le liquide; ce travail dure d'une heure et demie à deux IND 35 heures au plus. Généralement, on ajoute alors de l'eau de chaux bien flltrée, afin de hâter la précipitation de l'Indigo ; et, ces deux liquides ayant été bien mêlés, on laisse le tout en repos jusqu'à ce que le dépôt se soit opéré. Alors on ouvre, pour enlever l'eau, d'abord le trou supérieur de la plaque per- cée, mentionnée plus haut, puis le deuxième, le troisième, etc., ju.squ'au dernier, situé un» peu au-dessus du fond, qu'on n'ouvre qu'-i moitié avec les plus grandes précautions. Le restant du liquide avec le dépôt passe alors dans le diablotin, où le tout est reçu sur un grand filtre. L'Indigo reste sur le filtre à l'état de pâte; on le porte au|)rès de la chau- dière, et on le délaie dans de l'eau très lim- pide. Le tout est jeté dans la chaudière en passant à travers un filtre qui retient les corps étrangers mêlés précédemment à la pâte. Le liquide filtré n'est plus que de l'eau tenant en suspension l'Indigo. On le fait bouillir en l'agitant sans ces.sc pendant deux heures ; après quoi on retire le feu et on laLsse reposer. Après trois quarts d'heure au plus, la précipitation de l'Indigo s'est opé- rée suffisamment pour qu'en décante l'eau qui surnage, en ouvrant successivement les robinets, à partir du plus h«ut. Lorsqu'il ne reste plus que peu d'eau avec le dépôt d'In- digo au fond de la chaudière, on ouvre le robinet inférieur pour faire écouler dans le refroidissoir à travers un filtre de canevas, qui débarrasse encore l'Indigo des corps étrangers mêlés avec lui. L'eau, qui passe chargée d'Indigo, se rend dans le petit bas- sin rond inférieur; elle est reversée sur le filtre jusqu'à ce qu'elle coule claire et inco- lore, ce qui. a lieu après un quart d'heure environ. L'Indigo est alors resté sur le filtre en totalité à l'état pâteux; il reste à l'intro- duire dans un caisson à parois mobiles, percé de trous, muni intérieurement d'une toile bleue dont on fait une enveloppe com- plète à la pâte; après quoi on fait agir une presse qui exprime l'eau, et l'on obtient ainsi une sorte de tourteau qu'on divise en ta- blettes de 81 millimètres cubes environ, qui sont versées dans le commerce après avoir été desséchées. Dans le commerce on distingue un grand nombre de qualités d'Indigo qui reçoivent des noms divers d'après leur provenance et d'après leur nuance. Celui qui nous vient 3i) IMJ de l'Inde est nommé Indigo du Bengale : c'est le plus estimé de tous ; de Coroman- del, de Madras, de Manille, etc. Parmi ceux qui nous arrivent d'Amérique, celui qu'on classe au premier rang est l'Indigo flor ou de Guatemala; puis viennent ceux du Pérou, de Saint-Domingue, Caraque , de la Loui- siane; enfin l'on obtient encore de l'Indigo en Egypte. (P. Duchartre.) IISIDUI. Lichanotus (lixcar les cils vibratiles de la bouche de ces Infusoires, l'eau avec les corpuscules flot- tants s'accumule à l'extrémité de l'œsophage et y refoule le parenchyme en formant une cavité globuleuse, qui bientôt s'isole et de- vient libre dans ce parenchyme. D'autres cavités, formées successivement de même, sont ensuite irrégulièrement disséminées et se soudent quelquefois de telle sorte qu'on ne peut leur attribuer aucune mem- brane ou paroi propre. M. de Siebold con- sidère les vésicules contractiles, chez les In- fusoires, comme une ébauche d'appareil circulatoire, tout en convenant qu'en cer- tains cas on ne peut leur attribuer de paroi propre. Quanta ces organes plus denses, que M. Ehrenberg a pris pour des testicules, chez les Infusoires, M. de Siebold les consi- dère comme le nucléus de la cellule primi- tive, d'où dérive leur formation; mais il n'attribue à ces animaux ni organes des sens, ni œufs, ni organes génitaux, et con- tredit formellement une telle signiBcation donnée par d'autres auteurs à diverses par- lies des Infusoires. Enfin, pour montrer au juste l'état ac- tuel de cette question si importante pour les vrais principes de la physiologie , je crois ne pouvoir mieux faire que de transcrire ici ce que m'écrit à ce sujet M. de Quatre- fages. Les bonnes et nombreuses observa- tions de ce savant sur différents animaux inférieurs montrent suffisamment combien l'usage du microscope lui est familier, et combien il est réservé dans l'interprétation des résultats révélés par cet instrument. « ..Uneétudecomplètedes Infusoires sup- l)oseunensemblede possibilités etde moyens d'observation qui n'existe pas encore pour ces êtres infiniment petits. A chaque pas quej'ai voulu faire dans cette voie, j'ai mieux senti l'insuffisance de nos moyens d'investigation, et tout en reconnaissant combien le micro- scope a fuit de progrès réels dans ces der- nières années, progrès auxquels vous aurez si largement contribué par l'invention de votre éclairage , j'ai éprouvé à chaque iu- INF stant le besoin de lentilles i>lus puissantes. » Pour résoudre la plupart des problèmes que présente cette étude, il faudrait, je crois, des grossissements d'au moins 1,000 diamètres , tout en conservant la netteté de vision que votre appareil nous permet d'ob- tenir jusqu'aux grossissements de 300 ou 360 diamètres. Ainsi, bien que mes opinions actuelles reposent, j'ose le dire, sur des ob- servations nombreuses et consciencieuses , je crois devoir faire les plus amples réserves pour l'avenir ; car tel perfectionnement possible dans les instruments d'optique modifierait peut-être sur bien des points ma manière de voir. "Tout ce quej'ai pu voir chez les Infusoi- res me semble témoigner en faveur de la simplicité de leur organisation. Malgré tous mes efforts , je n'ai pu y distinguer ces organes multiples décrits par un illustre micrographe, qu'ont entraîné, je pense, au-delà des limites de l'observation directe, les découvertes admirables et bien réelles qu'il avait faites chez les Rotateurs. En employant des verres dont vous connais- siez toute la bonté , il m'a été impossible d'apercevoir, soit le tube digestif, soit les organes génitaux, soit les organes des sens suffisamment caractérisés. » Toutefois je ne crois pas que cette sim- plicité d'organisation soit portée au même degré chez tous les animalcules qu'on a compris sous ce nom commun d'Infu- soires. Les Protées, les Rhizopodesme sem- blent atteindre à cet égard les dernières limites du possible. J'ai revu presque tous les faits que vous avez découverts chez ces êtres étranges, et entre autres la soudure et la fusion des expansions temporaires des Gromies. Il me paraît presque démontré qu'ici l'observateur n'a bien réellement sous les yeux qu'une masse homogène vivante , un animal entièrement composé de sarcode; car cette expression me semble très heu- reusement choisie, et devoir rester dans le vocabulaire de la science. » Quant aux autres Infusoires , il ne me semble pas probable que leur homogénéité soit aussi entière. Nous .saisissons dans, l'aspect de leurs tissus des difl"érences qui doivent annoncer des différences correspon- dantes décomposition, d'organisation, ose- rai-je dire. Chez le plus grand nombre, j'ai. INF cni saisir les indices d'une soric de tégu- ment, distinct d'ailleurs du tégument strié que vous aurez admis. Chez plusieurs, des portions entières du corps m'ont paru dif- férer du reste. Ainsi chez les Amphilcptus, les Dileptus, la portion étendue en avant de la bouche m'a semblé d'une autre na- ture que la portion renflée de l'animal. Enfin l'existence de vacuoles a forme et à position constantes chez certaines Paramé- cies , chez les Pleuronèmes , etc., me sem- ble également annoncer un degré d'or- ganisation bien supérieur déjà à ce qui existe chez les Amibes et les Rhizopodes. Peut-être faudra- t-il distinguer les vérita- bles vacuoles, qui, réellement accidentelles, se manifestent à l'intérieur des liifusoires comme dans un globule isolé de sarcode, et d'autres cavités semblables aux va- cuoles, mais dont la position est déterminée, et qui mériteraient mieux le nom de lacu- nes. Celles-ci existeraient toujours , mais leur présence ne nous serait révélée qu'au- tant qu'un liquide viendrait à les remplir, à distendre leurs parois , et à faire naître ainsi divers jeux de lumière. » En général, les infusoires me semblent être essentiellement formés d'une couche plus ou moins épaisse de substance enfer- mant une certaine cavité, laquelle, pliJs ou moins considérable, par rapport au volume de r^inirnal, constitue souvent le corps pres- que tout entier : dans quelques cas , celle cavité n'en occupe qu'une assez petite par- tie , conmie chez certains Erviliens ou Plœs- coniens. Ainsi mon opinion sur ce sujet se rapproche de celle de Meyen. » Cette opinion repose pour moi sur deux fails que j'ai maintes fois vérifiés. J'ai vu souvent les corpuscules avalés par les In- fusoires , agités dans l'intérieur de leur corps d'un mouvement semblable au mou- vement brownien. Les particules qui le pré- sentaient n'étaient pas renfermées dans des vacuoles, et ce mouvement était d'ailleurs très distinct de celui qu'occasionnent les contractions ou les mouvements généraux de l'animal, tel qu'on l'observe si bien chez une Amibe en marche. » D'un autre coté , j'ai vu chez certains Plœsconiens la masse entière des corpus- cules avalés se mouvoir dans l'intérieur du corps d'un mouvement de rotation assez INF 47 uniforme. Ici la masse alimentaire (passez- moi l'expression) présentait un mouvement assez semblable à celui que l'on observe dans le tube digestif des petites Annéiides , mais plus lent. Il est hors de doute pour moi que ces corpuscules étaient renfermes dans une cavité dont d'ailleurs on ne pou- vait apercevoir les limites. » Cette dernière circonstance nous ap- prend que le liquide existant a l'intérieur du corps des Infusoires réfracte la lumière de la même manière que la portion plus so- lide de leur substance. Elle nous rend compte de l'extrême difficulté que nous éprouvons à distinguer certaines particula- rités d'une organisation qui ne se révèle à nous que par un très petit nombre de ré- sultats , parce qu'elle-même est extrême- ment simple. » Cette simplicité d'organisation me sem- ble être le grand caractère commun de tous les animaux qu'on a désignés sous le nom d'infusoires, et qu'où a réunis généralement dans un seul et même groupe; mais au con- traire , la classe des Infusoires me paraît composée d'éléments hétérogènes. D'une part, on y comprend encore les êtres que, d'après les belles découvertes de MM. De- caisne et Thuret, le règne végétal ne tardera pas à réclamer; et d'autre part, je crois pou- voir dire que chacun des principaux types du sous-règne des Invertébrés y compte des représentants, mais des représentants dé- gradés; au reste, celte proposition aurait besoin , pour être soutenue, de détails qui ne peuvent trouver place ici. « D'après ce qui précède, nous ne considé- rons provisoirement conmie de vrais Infu- soires que les animaux aquatiques, très pe- tits, non symétriques, sans sexes distincts, sans œufs visibles, sans cavité digestive dé- terminée ou permanente , ayant tout ou partie de leur corps sans tégument résistant, et se propageant par division spontanée ou par quelque mode encore inconnu. La classe ainsi restreinte présente encore une assez grande diversité de caractères pour qu'on puisse y établir des ordres, des familles et des genres; et d'abord, il con- vient, je crois, de mettre à part, comme ap- pendice, les ViBRiONiENS, dont on n'a pu jus- qu'à ce jour , avec l'aide des meilleurs ink- 48 INF croscopes, deviner la slruclurcou les moyens de locomotion. Ce sont de très petits corps filiformes, droits ou ondulés, ou en spirale, continus ou articulés , qui apparaissent par myriades dans les infusions fétides animales ou végétales, ou dans le liquide des macé- rations, ou même dans les produits morbi- des et liquides de l'organisme. On a essayé de les diviser en genres et en espèces , mais sans avoir véritablement des caractères suf- fisants pour pouvoir se prononcer sur leur nature animale ou végétale. Tels sont les Baciermm, en forme de fil raide et court, se mouvant en vacillant dans le liquide, et longs de 2 à 3 millièmes de millimètre, avec une épaisseur deux à trois fois moindre ; les Vibrions, dont le corps filiforme est sus- ceptible d'un mouvement ondulatoire, et qui sont épais de 3 à 13 dix-millièmes de millimètre ; les Spirillum , dont le corps filiforme, proportionnellement très long, épais de H à 13 dix-millièmes de millimè- tre, et enroulé en hélice, se meut quel- quefois avec une grande agilité en tournant sur son axe. Parmi les vrais Infusoircs, il faut distin- guer en premier lieu ceux qui manquent de cils vibratiles. Ils sont toujours sans bouche, et se nourrissent en absorbant par la surface externe de leur corps les éléments dissous dans le liquide ambiant; à moins que, ve- nant au contact de quelque aliment , ils ne l'enferment dans leur propre substance, molle et susceptible de se creuser de va- cuoles. De ces Infusoires non ciliés, les uns n'ont d'autre moyen de locomotion que des expansions variables plus ou moins allon- gées , extensibles et contractiles , se mou- vant assez lentement, et susceptibles de se souder entre elles, ce qui prouve qu'el- les n'ont pas de forme ni de structure dé- finie. Les Amibiens , qu'on nomme aussi Protéiîs , sont toul-à-fait nus, et ne dif- fèrent entre eux que par leur volume et par les dimensions relatives de leurs ex- pansions, tantôt larges et courtes , tantôt allongées, de plus en plus minces ou même filiformes, simples ou rameuses. L'extrême variabilité de leur forme et la simplicité de leur organisation n'ont pas permis de les caractériser suffisamment comme genres et comme espèces. On les trouve constamment dans le dépôt vaseux qui couvre les plantes INF aquatiques et les pierres submergées, ainsi que dans la pellicule floconneuse qui se forme à la surface des infusions. Les Ami- biens, vivant dans l'eau de mer, ont géné- ralement les expansions plus effilées. Ce sont sans contredit les plus simples de tous les animaux; larges de 5 à 40 cen- tièmes de millimètre , on les voit , sous le microscope , glisser lentement ou couler comme une goutte d'huile, avançant d'un côté des lobes arrondis , tandis qu'ils aban- donnent le plan de reptation au côté op- posé. Les autres Infusoires non ciliés, à expan- sions indéterminées, lentement mobiles, sont les RiiizopoDES, qui diffèrent des Amibiens par la propriété qu'ils ont de sécréter une coque molle ou dure, cornée ou calcaire, lisse ou encroûtée de corpuscules étrangers. Les uns, à expansions peu nombreuses, cour- tes, arrondies, sont les Arcelles, dont le têt est discoïde , avec une large ouverture ronde au milieu de la face inférieure, qui est plane; et les Difflugies, dont la coque ovoïde, presque globuleuse, souvent enrou- lée , a un orifice plus étroit, terminal. Quel- ques /{/usopodc'S, à expansions nombreuses, filiformes, ont une coque simple, membra- neuse ou cornée, avec un seul orifice, comme les Gromies , qui se trouvent, soit dans les eaux douces, soit dans la mer; d'autres ont une coque calcaire , à plusieurs loges, comme la plupart des petits animaux marins, qu'on avait classés d'abord parmi les Céphalopodes , sous le nom de Forami- nifères , d'après la connaissance seule de leur coquille, et qu'on ne peut s'empêcher au- jourd'hui de rapprocher des Gromies et des Difllugies. D'autres Infusoires non ciliés ont aussi des expansions fiiliformes ou terminées en bou- ton ; mais leur contractiliié est si obscure qu'on a souvent beaucoup de peine à l'aper- cevoir, quoiqu'elle soit bien réelle, et, pour eux, la locomotion est à peu près nulle. Ce sont les Actinopuryens, qui sont nus, avec des expansions effilées, comme les .4c- tinophrys, ou avec des expansions filiformes, terminées en bouton, comme les Acinètes, et, dans ce cas encore, souvent revêtus en par- tie d'une enveloppe membraneuse. Certains Infusoires non ciliés sont pour- vus d'une ou plusieurs expansions filiformes. INF agitées d'un mouvement ondulatoire très vif surtout à l'extrémité, et servant d'organes locomoteurs. Ces Infusoires, très nombreux, doivent former plusieurs ordres distincts: les MoNADiENS, dont le corps blanchâtre, nu, très contractile et de formes variables, est souvent muni d'un ou plusieurs prolon- gements effilés ou d'une autre expansion filiforme contractile, mais non agitée d'un mouvement ondulatoire. Les Monades proprement dites, qui n'ont qu'un filament, et les Cyclides, qui en dif- fèrent par leur filament raide, plus épais à la base, et agité seulement à l'extrémité, iiinsi que les Amphimonas , Cercomonas et Trepomonas, qui en diffèrent seulement par des prolongements postérieurs ou latéraux, se produisent en foule dans les diverses in- fusions; leurs dimensions ordinaires n'ex- cèdent guère un centième de millimètre. Les VoLvociENs diffèrent des Monadiens parce qu'ils sont pourvus d'enveloppes épais- ses, gélatineuses, diaphanes, qui, se soudant ensemble, forment une masse commune dans laquelle sont engagés ces Infusoires. Ils sont ordinairement verts, avec un petit point rouge qu'on a voulu prendre pour un œil, et vivent exclusivement dans les eaux marécageuses, et non dans les infusions. Q)ini(iu"ils forment des mas.ses proportion- nellement assez grandes, presque tous sont si petits qu'on n'a pu les étudier suffisam- ment et en particulier. En effet, \esVnlvox, qui, réunis par milliers, constituent des globules verts, larges souvent d'un milli- mètre, n'ont pas en particulier chacun plus de 7 à 9 dix-millièmes de millimètre. Ils sont munis d'un double filament flagel- liforme, dont l'agitation continuelle déter- mine un mouvement de rotation pour la masse. Les Dinobryens diffèrent des Volvo- eiens parce que les individus , au lieu d'une enveloppe gélatineuse épaisse, sont logés fhacun dans une petite gaîne membraneu.se , de sorte que la soudure partielle et succes- sive de toutes les petites gaines produit un petit Polypier rameux. Les Thécamonadiens et les Eugléniens, qui se trouvent particulièrement dans l'eau verte des fossés et des mares, ont une grande analogie avec les précédents, quanta leur couleur verte ou rouge, à leurs filaments flagelliformesetà la simplicité de leur struc- ÎNF 49 lure ; mais ils ne sont point agrégés, et, an contraire des Monadiens, ils sont revêtus d'un tégument plusou moins résistantetnon gélatineux comme celui des Volvociens; ils diffèrent entre eux par la contraclilité ou la non-contraclilité de l'enveloppe. Chez les Thécamonadiens , elle est quelquefois dure et cassante, chez les Trachelomonas par exemple. Elle est membraneuse et ovoïde chez les Cryptomonas, membraneuse et apla- tie chez les Crumenula, ainsi que chez les Phacus, qui se distinguent par un prolonge- ment en forme de queue. Le Diselmis se dis- tingue des Cryptomonas par la présence d'un double filament flagelliforme, et VAniso- nema se reconnaît à un filament traînant , comme celui des Monadiens, que nous avons nommé Hétéromita. Parmi les Eugléniens, dont l'enveloppe est très contractile, au contraire, les vraies Euglena sonl \erles, avec nn ou plusieurs points rouges, ou entièrement rouges; ce sont elles qui colorent plus fréquemment les eaux stagnantes; elles n'ont qu'un seul filament flagelliforme, inséré obliquement, et se font remarquer par la diversité des formes résultant de la contraction de leur corps. La longueur du corps des Eugléniens est ordinairement de 2 à 7 centièmes de millimètre : cependant quelques Euglena ont un dixième et jusqu'à un huitième de millimètre. Des Infusoires encore peu connus, en raison de leur enveloppe coriace peu tran.s- parente, ont à la fois un filament flagelli- forme et une bande transverse garnie de cils vibratiles qui les distinguent des Thé- camonadiens ; ce sonl les Péridiniens, dont plusieurs espèces marines sont phosphores- centes, et dont quelques unes ont leur en- veloppe prolongée d'une manière bizarre en forme de corne ou de queue; ceiles-ei sont longues de 15 à 28 centièmes de milli- mètre; celles, au contraire, dont la forme est plus ou moins globuleuse ont de 2 à 6 centièmes de millimètre. Le reste des Infusoires se distingue par la présence des cils vibratiles servant a la fois d'organes respiratoires et locomoteurs. Quelques uns des Infusoires ciliés sont en- core privés de bouche et doivent se nourrir simplement par absorption : ce sont les En- cHÉLiENS, trop peu connus pour qu'on puisse 7 50 INF les classer exactement; ils se développent presque tous dans les infusions ou dans les eaux stagnantes putréfiées ; leur longueur est comprise entre 2 et 6 centièmes de millimètre; ils sont plus ou moins complè- tement revêtus de cils, et l'on doit distin- guer parmi eux VAlyscum, qui possède des filaments traînants rélractiles. Les Infusoires ciliés et pourvus d'une bouche, mais sans tégument distinct, doi- vent peut être former une seule famille, qu'on nommerait les Tuichodiens , et qui réunirait sous ce même nom ceux que j'ai précédemment désignés sous celui de Ké- roniens, en les caractérisant par la présence de cils plus épais, non vibratiles, en forme de stylets ou de crochets; car ces appen- dices ne diffèrent véritablement des cils vi- bratiles que par leurs dimensions et par un moindre degré de mobilité ; toutefois la fa- mille des Trichodiens comprendrait ainsi un grand nombre de types divers, dont une étude plus approfondie pourrait fyire plu- sieurs groupes importants. Fai effet, nous y voyons des Infusoires à corps oblong, flexi- ble, inégalement cilié, ayant toujours une rangée de cils plus forts , dirigés oblique- ment vers la bouche; ce sont les vrais Tri- chodes et les Oxytriques qu'il faut peut-être réunir en un seul genre, en y ajoutant même les Trachéliens, qui n'en diffèrent que par leur forme plus allongée. Le Dilep- tus, au contraire, se distingue par la posi- tion de sa bouche, à la base d'un prolonge- ment antérieur , très étroit, en forme de cou de cygne. Les Kcrones sont des Tri- chodiens à corps déprimé, oblong, pourvu en avant et en dessous de cils courts et épais , quoique très flexibles , et prenant l'aspect de petits crochets, quand, appuyés sur le porte-objet, ils servent de pieds; les Kérones ont souvent, en outre, de gros cils droits, raides, figurant autant de stylets en arrière, et dont on a voulu faire un ca- ractère (iistinctif pour les Slylonychia, qui sont de vrais Kérones. Ces Infusoires , vi- sibles à l'œil nu, sont longs de 1 dixième à un 1 4 de millimètre. Les PLœscoNiENs ne diffèrent des Tricho- diens , et particulièrement des Kérones, que par une apparence de cuirasse à côtes lon- gitudinales , qui se décompose par dif- lluence en même temps que le reste du INF corps, mais qui, pendant la vie , s'oppose à la contractilité des tissus et à tout chan- gement de forme. Les Plœsconiens , longs de 6 à 12 centièmes de millimètre, sont très abondants dans l'eau de mer stagnante, dans les marais et dans quelques infusions; ils se reconnaissent aisément à leur cuirasse et à leur manière de marcher au moyen des cils courts et épais qui leur servent de pieds. Les Erviliens ont une cuirasse plus réelle, membraneuse et persistante; ils sont pour- vus de cils vibratiles sur la partie décou- verte seulement, et portent un appendice court en forme de queue; ce sont, pour la plupart, des Infusoires marins longs de 3 à 6 centièmes de millimètre. Les Leucophryens sont les plus complète- ment ciliés de tous les Infusoires , mais ils manquent de bouche et d'organisation vi- sible à l'intérieur; ce sont presque tous des animalcules parasites , vivant les uns dans l'intestin des lombrics et dans les nais, les autres dans l'intestin des Batraciens: aussi ne peuvent-ils vivre dans l'eau pure , où ils se décomposent bientôt en laissant exsuder le sarcode ; il semble que, devant vivre plon- gés dans un liquide nourricier, leur orga- nisation soit plus complètement en rapport avec un mode de nutrition effectua par la surface extérieure. Les Paramkciens, au contraire, sont les Infusoires dont l'organisation paraît être la plus complète, quoiqu'elle ne puisse être encore complètement définie. En effet, leur corps mou, flexible, ordinairement oblong, est revêtu d'une sorte de tégument réticulé, contractile, portant sur les mailles de son tissu des cils vibratiles disposés en sé- ries régulières et quinconciales. Leur bou- che, bien visible, est ordinairement de côté, dans une dépression , à l'extrémité d'une bande oblique de cils plus longs et plus foris , dont le mouvement continuel déter- mine un tourbillon dans le liquide, et amène successivement les corpuscules flot- tants. Dans leur intérieur se voient des ca- vités globuleuses remplies de liquide ou contenant des substances avalées, et se creusant soit spontanément dans la sub- stance molle de leur corps, soit par l'effet de l'impulsion de l'eau et des corpuscules flottants que le mouvement des cils amène sans cesse au fond de la bouche. Ou bien INF encore quelques Paraméciens, comme les iVassw/a, avalent directement des brins d'os- tillaire, par exemple, qui dilatent forte- ment leur corps en se creusant eux-mêmes une cavité indépendante au milieu de la substance molle intérieure. Chez les Pa- raméciens se voient généralement aussi des cavités contractiles spéciales remplies de li- quide, disposées avec une sorte de régula- rité, paraissant et disparaissant alternati- vement à la même place. Enfin chez la plu- part de ces animaux , on voit à l'intérieur une ou plusieurs masses d'apparence glan- duleuse , et chez quelques uns seulement, on voit la bouche entourée d'un faisceau de petites baguettes comme l'orifice d'une nasse. Cette famille des Paraméciens, à la- quelle il faut, jecrois, réunir les Bursariens, contient au moins douze genres bien ca- ractérisés , tels que les Paramécies à corps oblong, comprimé, avec un pli longitudinal oblique correspondant à l'emplacement de la bouche; les Amphileplus qui en diffèrent par leur forme plus allongée , amincie en fuseau, et par l'absence de ce pli oblique; les Kolpodes et les Glaucomes , dont la bou- che est munie d'une lèvre saillante ou d'une lame vibratile, et dont les uns ont le corps sinueux ou échancré, tandis que les autres sont ovales, déprimés. Les Chûodon et les Nassula, dont la bouche est entourée d'un faisceau de petites baguettes, se distinguent par la forme du corps, ovoïde chez ceux-ci, et déprimé chez ceux-là. Les Bursaires ont la bouche très grande , située à l'extré- mité d'une double rangée de cils, en spi- rale , et les Kondyloslome ont latérale- ment en avant une bouche béante encore plus grande, entourée de cils très forts qui leur permet d'avaler directement une proie volumineuse. D'autres genres classés pro- visoirement avec les Paraméciens réclament un nouvel examen ; tels sont le Prorodon et VHolophrya, dont la bouche tout-à-fait ter- minale , comme chez les embryons de Mé- duse, est nue chez celui-ci, et entourée de baguettes chez celui-là; le Pleuronema, semblable à une Paramécie dont la bouche laisse sortir un faisceau de longs filaments rétractiles , et n'admet pas de nourriture visible à l'intérieur; le Lacrymaria, dont le corps fusiforme , épais , se prolonge en avant par un rétrécissement en forme de cou, INF 51 mais dont la bouche n'est pas distincte, etc. Beaucoup de Paraméciens sont longs de 1/4 à un 1/2 millimètre, et par conséquent vi- sibles à l'œil nu. Entre les Paraméciens et les Vorticel- liens on rencontre certains genres partici- pant des uns et des autres, mais trop dif- férents entre eux pour qu'on en puisse faire une famille bien nettement caractérisée: ce sont les Stentor, dont le corps, tantôt glo- buleux, tantôt ovoïde ou cylindrique, est tout couvert de cils vibratiles; tantôt ils se meuvent librement , tantôt ils se fixent tem- porairemen t et se développent en forme d'en- tonnoir ou de trompette; ils sont longs d'un demi-millimètre ou même d'un millimètre et plus; les Urcéolaires, dont le corps, non cilié partout, est tantôt globuleux ou dis- coïde, tantôt en forme de cupule, assez semblable à celui des Vorticelles, mais non fixé sur un pédoncule. La bouche des Sten- tors et des Urcéolaires se trouve, comme celle des Vorticelles, à l'extrémité d'une ran- gée de cils qui se recourbe en spirale après avoir entouré comme une couronne la face supérieure; on pourrait donc provisoire- ment en former un groupe sous le nom d'UiiCEOLAïuENS. Ce sont des animaux habi- tant seulement les eaux limpidesdes marais. Les VoRTiCELLiENs 611 fin constituent une dernière famille d'infusoires très remar- quables parleurs métamorphoses et par leur mode de développement , analogue, pour quelques uns, à celui des Polypes, lisse composent d'un corps contractile, tantôt glo- buleux ou ovoïde, tantôt épanoui en forme de vase ou de clochette , et d'abord fixé sur un pédoncule simple ou ranieux, raide ou susceptible de se contracter brusquement en tire-bouchon ; dans une dernière pé- riode de leur vie , ils abandonnent leur pé- doncule, prennent une forme cylindrique et nagent, à la manière des Urcéolaires , au moyen d'une rangée postérieure de cils on- dulants. Leur bouche est située dans le bord de l'expansion terminale de leur forme de vase pendant l'épanouissement. Le nom de Vorticelle a dû être laissé seulement à ceux dont le pédoncule simple ou rameux est contractile. Quelques Vorticelles, vivant dans les eaux marécageuses , forment des touffes blanchâtres, nuageuses , larges de plusieurs millimètres; mais le corps de chacune en 52 INF particulier n'a jamais plus de î» à 10 cenliè- iiies (Jemilliniètre. D'autres, beaucoup plus petites, se développent dans les infusions, et leur pédoncule est toujours simple. Les Vorlicelliens dont le pédoncule simple ou rameux n'est pas contractile ont reçu le nom iTEpislylis; chez eux, c'est le corps même qui, plus allongé, se contracte en se plissant transversalement. Dans mon histoire naturelle, à la suite des vrais Infusoires non symétriques, j'ad- mettais provisoirement un groupe d'Infu- soires symétriques; mais depuis lors j'ai reconnu que les Cliœlonotus et les Ichlhy- dium sont des Syslolides; il ne resterait donc aujourd'huiqu'un seul type, \eColeps, qu'on pourrait considérer comme un Infu- soire symétrique ; mais l'opacité de son en- veloppe ne permet pas d'avoir une idée précise de sa vraie structure et conséquem- uuMit de ses rapports zoologiques. Pour compléter cet article, il nous faut mentionner aussi les nombreux objets qui ont été classés à tort parmi les Infusoires. Si nous suivons pour cela la nomenclature deO. F. Muller, adoptée par les zoologistes de la période subséquente, nous voyons d'abord sous le nom de Vibrions, des An- guillules et divers Helminthes nématoides analogues, puis des Navicules , des Bacil- laires et des Clostéries qui doivent être re- portées dans le règne végétal. Parmi les Volvox sont compris des corps reproducteurs ciliés de diverses Algues, et aussi le germe ou bulbille cilié, diaphane, de l'Eponge d'eau douce. Le genre Cercaire, que nous avons supprimé dans la liste des Infusoires, renfermait des animaux très différents, un Peridinien , des Eugléniens et Thécamona- diens, des Systolides et des Helminthes trématodes parasites du foie des Mollusques d'eau douce et auxquels seuls le nom de Cer- caire doit être laissé. On a voulu aussi rap- procher des Cercaires les Spermatozoïdes ou prétendus animalcules spermatiques en leur donnant une organisation qu'ils n'ont point. Au nombre des Trichodes de Muller se trouvaient plusieurs espèces trouvées avec l'eau de mer dans la coquille des Moules, et qui ne sont autre chose que des lambeaux de la branchie ciliée de ces Mollusques. Une de ses LcucopLres est une jeune Alcyo- INÏ nelle; la plupart de sae Vorticelles, ainsi que plusieurs de ses Trichodes et tous ses Brachions, sont des Systolides. Enfin, l'on doit remarquer aussi que beaucoup de ses Trichodes et de ses Kérones , ainsi que ses Ilimantopus, sont des individus de quel- que autre espèce déformés ou en partie dé- composés. (F. DUJARDIN.) li\GA. BOT. PH. — Genre de la famille des Mimosées-Parkiées, établi par Plumier (Gcn. 13, t. 25). Arbres ou arbustes des régions tropicales del'Asieetde l'Amérique. Voy. MIMOSÉES. JIMGEIMnOtJSIA, Dennst. bot. pu.— Syn. de Cissus, Linn. IiXGElXlIOL'SSIA , E. Mey. bot. ph. — Syn. d'Amphilalea, Eckl. et Zeyh. i;\lGEî\IIOUZIA, Bert. bot. pu. — Syn. de Balbisia, DC. * IMGÉIMEIJSES. Ingeniosœ. aracu.— Sous ce nom est désigné par M. Walcke- naër, dans son Hist. nat. des Ins. apt., une race qui appartient au genre des Clubiona, et dont les espèces qui la composent ont les mandibules portées en avant, la quatrième paire de pattes la plus longue, ensuite la troisième est la plus courte. Les Clubiona désignées sous les noms li'epimelas et de caslanea sont les représentants de cette race. (H. L.) *I\IA. MAM.- — Genre de Cétacés créé par M. l'"r. Cuvier {Hist. des Cél. , suites à Buf- fon, éd. Roret, 1836) aux dépens du grand groupe des Dauphins, dont il se rapproche par l'ensemble des formes extérieures, mais dont le museau est plus allongé, les nageoi- res pectorales plus larges, et la nageoire dor- sale représentée par une simple élévation de la peau. Ces caractères, peu propres a servir à la formation d'un genre, acquièrent de l'importance par les particularités qui se tirent de la tète osseuse de cesaiiimaux, principalement remarquable par des dents mamelliformes. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est Vlnia boUviensis Aie. d'Orb. {Nouv. Ann. d>i Mus., 111, pi. 3) qui se trouve dans l'intérieur du Haut-Pérou (Bolivia), et dont les couleurs, communément variables, sont en dessus d'un bleuâtre pâle, passantau rosé en dessous; la queue et les nageoires sont bleuâtres. Ce Cétacé ne fait, d'après les rapports des naturels du pays qu'il habite, Ii\0 . qu'un seul pelit à la fois, et la mère a pour mut eiiTanl une aflectioa très grande , qui, «lu reste, dit-on, est réciproque. Ces Dau- pliins viennent plus fréquemment que les ispèces marines respirer à la surface de l'eau ; mais leurs mouvements n'ont ni la vivacité ni l'impétuosité de mouvement de ceux-ci; ils se réunissent habituellement en petites troupes de trois ou quatre indivi- dus, et on les voit quelquefois élever leur museau au-dessus des flots pour manger leur jiioie. Les Indiens Guarayas des rives du lUodeSan Miguel leur donnent le nom d'/- Ji/a, dénomination qui leur a été conservée génériquement. (E. D.) *II\;iEI^;CÉI»IIALE./nJe»icep/iaîus.TiiRAT. — Genre de Monstres unitaires de la famille des Exencéphaliens. Voy. ce mot. *lMOD\ME.Iniodyinus. terat.— Genre de Monstres doubles , ordre des Autositai- res , famille desMonosomieiis. l'oy. ce mot. *IIM10rE. Iniopes. tékat. — Genre de Monstres doubles de l'ordre des Autositaires, famille des Sycéphaliens. Voy. ce mot. *1I\0 (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères peniameres, famille des Bra- cliélylres, tribu des Omaliniens, établi par M. Lsi\)one [Éludes enlumologiques, p. 135), avec une espèce de Madagascar , nommée piir l'auteur /.pttta. (G.) IXOCAF.PLS (h, 'voî, fibre; xapTroç , fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des llernandiacées , établi par Forster {Cliar. gcn., 66). Arbres résineux de l'Asie et de rOcéanie. Voy. hernandiacéks. lîVOCÉllAME. Inocei-amus {"; , "vôq, fi- bre; xe'pajj^o; , VasC , COquille). MUl.L. — On doit la création du genre Inocérame à M. Sowerby ; il le proposa , en 1815 , dans son Minerai coiichology. il est destiné à rassembler des coquilles bivalves singuliè- res , dont quelques espèces ont été connues des anciens paléontologistes, comme le té- moignent les ouvrages de Lister, de Bour- guet , de Knoss et Walch , etc. Lorsque MM. Cuvier et Brongniart publièrent la deuxième édition de la Minéralogie des en- virons de Paris , M. Brongniart fut spécia- lement chargé de la détermination des fos- siles; il démembra le g. Inocérame, et en détacha les espèces les plus grandes sous le nom de Catillus , et proposa de plus , pour une coquille iucerlaine encore à cette épo- INO 53 que, un g. Mytiloïdes pour une espèce myti- liformedu genre de Sowerby. En continuant la publication de son Minerai conchoiogy, l'auteur lui-même laissa échapper quelques doubles emplois. En effet, on trouve plu- sieurs Inocérames rangées sous le nom de Crénatules, et une autre fort grande et fort remarquable , pour laquelle il a institué le g. Tachinia. Ainsi , pour nous , nous réu- nissons au genre du paléontologiste anglais ceux nommés Calillus et Mytiloides par M, Brongniurl , ainsi que les Crenatula et Tachinia de .Sowerby. Ces genres, en effet, offrent des caractères communs de structure, et ils doivent par conséquent rentrer dans un seul groupe naturel. Il est difficile sans doute de présenter tous les caractères du g. Inocérame , parce que, toutes les espèces qui en dépendent se trouvant dans la craie , elles ont subi dans ce terrain des altérations considérables dont nous avons eu occasion de parler déjà en traitant de plusieurs autres genres. Nous verrons encore a l'article FoDoPsioii comment, conduit par des observations précises, nous avons découvert ce fait important que, dans la craie, certaines coquilles peuvent être dissoutes en partie seulement, tandis qu'une portion extérieure plus ou moins considé- rable a résisté à la dissolution , et c'est là justement ce qui est arrivé aux Inocérames, et dès lors on doit comprendre combien il est difficile de retrouver dans des débris incomplets tous les caractères du genre. Néanmoins, d'après l'ensemble des formes extérieures et quelques uns des caractères de la charnière , on peut dire que ces co- quilles doivent appartenir à la cla.sse des Conchifèrcs monomy aires de Lamarck. Les coquilles groupées dans cette classe se divi- sent en deux parties bien disLincies; les unes sont adhérentes par le test ; elles conser- vent, à cause de cela, une irrégularité qui leur est propre; les autres, libres ou fixées par un byssus, ont plus de régularité , niiiis il y en a un certain nombre qui , étant iné- quivalves et irrégulières, ont constitué pour Lamarck sa famille liesMalléacces. Les Inocérames ayant les caractères extérieurs des coquilles de cette famille doivent y prendre place , quoique l'on ignore si dans ce genre il n'y a en réalité qu'une seule im pression musculaire. On n'aurait aucun mo- 54 INO tir de supposer que les Inocéramcs sont des coquilles dimyaircs ; car toutes les coquilles dimyaires Irrégulières sont adhérentes, tan- dis que toutes les coquilles irrégulières li- bres appartiennent sans exception à la classe des Monomyaires. Les Inocérames sont des coquilles singu- lières , inéquivalves, longitudinales , ayant les sommets rapprochés, plus ou moins proé- minents, selon les espèces, et une charnière droite, large, épaisse, sur la surface in- terne de laquelle sont creusées un grand nombre de gouttières pour recevoir un liga- mentmu.ltiple. Déjàla Tamille des Maliéacées renferme plusieurs genres présentant des caractères semblables : ce «ont les Crénatu- les , les Pernes et les Gervilies. Les valves sont inégales ; mais il y a des espèces , par- ticulièrement celles dont M. Brongniart a fait le g. CatiUus , qui ont des valves pres- que égales , et c'est dans cette série que doit venir se placer le g. Tachinia. Dans toutes ces coquilles , sans exception., les portions de test que Ton peut observei- of- frent une composition que l'on ne rencontre que chez un petit nombre de Mollusques. On voit, par les cassures , que ces coquilles étaient revêtues à l'extérieur d'une couche plus ou moins épaisse, à fibre très fine et perpendiculaire , disposée exactement de la même manière que dans les Jambonneaux. Nous avons recherché si cette disposition fibreuse se retrouvait dans les autres gen- res des Malléacées , et nous en avons con- staté la présence dans les Pernes et les Avi- cules. Nous en avons conclu par analogie que cette couche fibreuse des Inocérames, la seule aujourd'hui conservée , était soute- nue, pendant la vie de l'animal, par une couche intérieure nacrée , plus ou moins épaisse, et que la dissolution a fait dispa- raître complètement. On a une autre preuve que la partie fibreuse ne constituait pas toute la coquille. On voit qu'en effet cette couche s'épaissit, des crochets vers les bords des valves, ce qui n'a jamais lieu dans une coquille entière , quelle qu'elle soit , tandis que cette disposition doit se présenter lors- que la couche intérieure d'une coquille a été dénudée de la couche extérieure, comme nous le verrons aux articles spondyle et po- UOl'SIDE. Il résulte des observations précédenlcs INS que le g. Inocérame peut être caractérisé de la manière suivante : Coquille irrégulière, inéquivalve , inéquilatérale , longitudinale, à crochets terminaux, inégaux , et plus ou moins saillants ; charnière droite , linéaire , présentant une série de gouttières étroites pour l'insertion d'un ligament multiple ; une impression musculaire, subpostérieure; couche extérieure du test fibreuse , à fibres perpendiculaires. Le g. Inocérame, consti- tué par un groupe de Mollusques, est ac- tuellement éteint; la plus grande partie de ces animaux ont vécu pendant la période crétacée; aucun , jusqu'à présent, ne s'est montré dans les terrains tertiaires , mais quelques uns ont descendu dans la série des terrains oolithiques ; on en a même rencontré dans les terrains siluriens , dont les dépôts remontent aux premiers âges géo- logiques de la terre. On comptait à peine une dizaine d'espèces d'Inocérames dans les ouvrages de M. Sowerby et de M. Mantell; aujourd'hui il y en a une quarantaine d'in- scrites dans les catalogues des paléontolo- gistes. (Desh.) INORGANIQUE. Inorganicus. — On nomme ainsi tous les corps dépourvus des organes nécessaires à la vie , soit végétale, soit animale. *I\OSTEMMA. INS. — Genre de la tribu des Proclotrupicns, de l'ordre des Hymé- noptères , groupe des Platygastérites , établi par M. Haliday et adopté par nous (Flist. des Ins., t. I, p. 148). Le type de cette coupe générique est Vin. Boscii, Hal. (Bl.) INSECTES. Insecla. zool. — On a ap- pelé ainsi, avec Linné , tous les animaux dont le corps est formé d'articles placés bout à bout, et dont les pattes ofl'rent aussi ce caractère : en sorte que l'on comprenait sous cette dénomination ce que l'on nomme aujourd'hui les animaux articulés. Pour Linné, un Crabe, une lïcrevisse, une Arai- gnée , un Papillon, étaient des Insectes; pour les naturalistes modernes, les Insectes ne renferment plus que les Articulés pour- vus de trois paires de pattes, tels que le Hanneton , la Sauterelle , la Mouche à. miel , etc. Cependant un entomologiste an- glais , M. Westwood , propose de conserver à tous les animaux articulés leur ancienne dénomination d'Insectes, pour se confor- mer au langage usuel, dans lequel on INS INS 55 dit encore d'une Araignée qu'elle est un Insecte. On désignerait alors, avec Aristote, sous le nom de Ptilota la classe des Insectes proprement dits. Il y a néanmoins lieu de penser que le nom d'Insectes restera long- temps encore ce qu'il est aujourd'hui, s'ap- pliquant , dans le langage des naturalistes , à tous les Articulés à six pattes, et, dans le langage ordinaire , à tout ce qu'on voudra lui faire signifier. Les animaux qui constituent avec les In- sectes le groupe des Articulés proprement dits sont les Crustacés, les Arachnides et les Myriapodes {voyez ces mots) ; mais tous se distinguent des Insectes par le nombre de leurs pattes qui est supérieur à six , et par d'autres caractères plus importants. Il faut remarquer que le nombre six, qui est celui des pattes dans la classe des Insectes , ne se rapporte qu'à l'état parfait ou défini- tif de ces animaux; car, pendant les pre- miers temps de leur vie , beaucoup d'Insec- tes ont plus de six pattes. Il n'y a cepen- dant que six pattes articulées , les autres n'étant , pour ainsi dire, que des mamelons formés d'une seule pièce. Quant aux autres caractères différentiels des Insectes, les or- ganes de la respiration en fournissent un des principaux. Ces organes sont des tra- chées pour le passage de l'air, ce qui dis- tingue les Insectes des Crustacés, qui ont des branchies; mais un grand nombre d'Arach- nides respirent aussi par des trachées, et les Myriapodes sont tous dans le même cas. C'est donc le mode de division des parties du corps qui sert le mieux à distinguer les In- sectes, concurremment avec le nombre des pattes. Ainsi les Arachnides ont la tête con- fondue avec le thorax, et les Myriapodes ont le corps vermiforme, avec toutes les ar- ticulations semblables, excepté la tête. Dans les Insectes, le corps est, au contraire, ma- nifestement divisé en tête, thorax et abdo- men. Ce mode de division permet de dis- tinguer au premier coup d'œil les Insectes de certains Crustacés, dans lesquels la tète est aussi confondue avec le thorax ; mais il est d'autres Crustacés qui présentent aussi les trois régions du corps que l'on remarque dans les Insectes. La présence des antennes est encore un des caractères constants de la classe des Insectes , tandis que celle des Arachnides en est dépourvue ; mais les antennes exis- tent aussi dans les Crustacés et dans les Myriapodes. Enfin il se produit chez les In- sectes, tantôt des mues, ou simples chan- gements de peau , avec conservation de la forme du corps ; tantôt des changements de peau, avec altération de la forme. On ne trouve pas non plus dans ces phénomènes des caractères propres aux Insectes seule- ment ; car les Arachnides changent de peau, et quelques unes même changent aussi de forme. On peut en dire autant des Crustacés et des Myriapodes ; en sorte que les change- ments de peau , accompagnés de change- ments de forme , se présentent à la fois dans une partie au moins de chacune des quatre classes d'Articulés. Enfin, un des caractères les plus saillants de la classe des Insectes, c'est sans contredit la présence des ailes, qui manquent entiè- rement aux trois autres classes d'Articulés. Et cependant ce caractère n'a pas une va- leur absolue, puisqu'il existe des groupes d'Insectes aptères , c'est-à-dire privés d'ai- les , et que certaines espèces ordinairement ailées se montrent accidentellement dépour- vues des organes du vol. 11 n'y a donc en définitive que le nombre des pattes qui ne souffre pas d'exception ; mais ce caractère n'est constant que dans les Insectes à l'état parfait. Dans les premiers temps de leur vie, ces animaux sont tantôt apodes, c'est-à-dire dépourvus de pattes; tantôt ils en ont six ou un plus grand nom- bre; tantôt même ils n'en ont que deux. Il faut une certaine habitude pour recon- naître dans tous les cas une larve d'Insecte. L'œuf des Insectes varie beaucoup dans sa forme, l'aspect de sa surface et sa colo- ration ; il varie beaucoup aussi dans sa si- tuation au milieu de la nature. Tantôt il estsphérique ; tantôt, ce qui arrive le plus ordinairement, il est ovoïde; d'autres fois il a la forme d'un cylindre ou d'un concom- bre, ou celle d'une lentille. Sa surface est tantôt lisse, tantôt striée ou relevée par des côtes ou des lignes d'apparences variées. Sa couleur est blanche , ou jaunâtre ou grise dans la plupart des cas; mais quelquefois aussi elle est verte ou noire, ou même ba- riolée. Dans quelques cas, l'œuf est tout-à- fait transparent. Quant à sa situation , il est quelquefoi> déposé sur une feuille, 56 INS sur une branche d'arbre , ou bien enfoui dans la terre ou dans l'eau. On voit sou- vent des anneaux formés autour des bran- ches par des œufs accolés les uns aux au- tres, ou des amas d'œufs déposés à la sur- face des feuilles ; on en voit même qui sont fixés à la feuille au moyen d'un long pé- dicelle. Les œufs déposés en terre sont tan- tôt abandonnés à eux-mêmes dans une fente produite par la mère à l'aide d'un organe spécial (tarière) ; tantôt renfermés dans des loges construites à dessein, et dans lesquelles la mère a eu soin de déposer la nourriture destinée aux larves qui en sortiront. Dans d'autres cas, les œufs sont placés dans le tissu même des végétaux à l'aide d'organes appropriés. Certaines espèces pondent leurs œufs dans l'eau, et les y abandonnent; d'autres les enferment dans un cocon, ainsi que cela a lieu parmi certains Insectes car- nassiers; d'autres encore les enveloppent d'une sorte de gelée à l'aide de laquelle ils les fixent à la face inférieure des pierres submergées. Enfin un certain nombre d'In- sectes déposent leurs œufs dans le corps d'autres animaux, et dans les larves ou les Chenilles des Insectes eux-mêmes. Les lar- ves ainsi attaquées servent à la nourriture de l'ennemi qu'elles renferment, et péris- sent prématurément. Il y a deux choses à remarquer au sujet de la manière dont les œufs sont déposés par la femelle. La première, c'est qu'en général ils sont pondus dans des circonstances qui permettent aux larves qui en sortiront de trouver leur nourriture autour d'elles. C'est ce qui a lieu surtout pour les œufs qui sont pondus dans le corps de certains animaux ou dans les larves de certains Insectes. C'est ce qui a encore lieu pour les œufs qui sont pondus par quelques espèces appelées pa- rasites dans le nid préparé par d'autres espèces, et approvisionné par ces dernières. Il en est de même pour les œufs qui sont abandonnés dans l'eau ou déposés dans le tissu des végétaux. Les larves, au moment où elles éclosent, se trouvent à même de rencontrer les aliments qui leur convien- nent. En étudiant l'industrie des Insectes, on reconnaît qu'un grand nombre d'entre eux pond des œufs dans des circonstances toutes spéciales, et appropriées au but dont il est question. INS La seconde chose à considérer au sujet de la position des œufs , c'est que l'in- fluence de l'air et de la température pa- raît avoir une action marquée sur certains œufs. Ainsi ceux d'un Insecte aquatique ( Hydrcphilus piceus ) voguent à la surface de l'eau renfermés dans un cocon de soie, et ne se développent pas, suivant M.New- port , si on les dépose au fond d'un vase plein d'eau. Cependant les œufs des Phry- ganes, que l'on rencontre à la face infé- rieure des pierres, restent toujours plongés dans l'eau. Quant à l'influence de la tem- pérature, elle est plus prononcée, si l'on en juge par l'habitude où sont les Fourmis d'éloigner ou de rapprocher de la surface de la fourmilière les œufs de la génération prochaine, suivant que le temps est froid ou chaud, suivant que la pluie menace ou que le soleil prodigue ses rayons. Les soins que les Fourmis donnent aux œufs, elle» les donnent également aux nymphes en- core renfermées dans leur cocon , et la nymphe a été considérée comme un se- cond œuf. Larve. C'est l'état de l'Insecte lorsqu'il sort de l'œuf, c'est-à-dire qu'il n'a pas encore, soit la forme, soit tous les or- ganes de l'Insecte parfait. Sous ce rapport, il y a une distinction à établir entre les di- verses larves. Les unes dilTèrent essentielle- ment de l'Insecte parfait : elles ont le corps plus ou moins vermiforme; les au- tres ressemblent à l'Insecte parfait, et sont cependant dépourvues des organes du vol , des ailes proprement dites. Aussi quelques auteurs ont-ils partagé les Insectes en deux catégories distinctes, suivant que leurs larves ressemblent ou ne ressemblent pas à l'Insecte parfait. On a donné le nom de larve, du latin lai-va, masque , au premier état des Insectes, parce que, dans un très grand nombre d'entre eux, la forme défi- nitive est pour ainsi dire masquée par l'en- veloppe primitive. Outre l'absence des or- ganes du vol, la larve est encore dépourvue des organes de reproduction, des organes sexuels. C'est ce que l'on remarque dans tous les Insectes à l'état de larve, que cette larve ressemble ou non à Tlnsecle parfait. Les Puces, par exemple, les Poux, ne dif- fèrent à leurs divers états que par la taille : voilà pour l'extérieur; les organes delà INS reproduction leur manquent cependant. Les Sauterelles, les Punaiiies, les Cigales, ont. à l'état de larve, la forme de l'insecte parfait, moins les ailes et les organes re- producteurs. Enfin les Hannetons, les Pa- pillons, les Abeilles, les Mouches, ont une tout autre forme, lorsqu'ils sont à l'état de larve, que celle qu'ils auront à l'état d'Insectes parfaits. Non seulement ils sont privés alors de tout organe de reproduc- tion, mais ils présentent des diflérences notables , tant dans la forme générale de leur corps que dans les parties de leur bouche ; souvent ils ont des organes qu'ils perdront ensuite , comme la fliière de la Chenille, à l'aide de laquelle sera filé le cocon de soie destiné à la protéger dans ses transformations ultérieures. Souvent en- core, ou pour mieux dire toujours, dans les larves à corps vermiforme , les organes de la digestion, le tube intestinal, subiront des changements notables pour arriver à l'état définitif qui constitue celui d'Insecte parfait. Dans les larves qui diffèrent pour la forme de celle de l'Insecte parfait, tantôt il existe des pattes pour la locomotion, tan- tôt il n'en existe pas. Lorsque les pattes existent , elles sont tantôt au nombre de six, comme cela a lieu dans tous les Insec- tes parfaits, tantôt en plus grand nombre. Dans le cas où il y a six pattes , ces pattes sont formées de plusieurs pièces , placées les unes à la suite des autres; elles sont dites alors articulées , et représentent les six pattes de l'Insecte parfait. Lorsqu'il y a plus de six pattes , les unes sont articu- lées : ce sont les six pattes persistantes ou les vraies pattes; les autres sont formées d'une seule pièce, ou sont, pour mieux dire, des prolongements de l'enveloppe externe et des muscles qui s'y attachent à l'inté- rieur. On les appelle des fausses pattes , parce qu'elles sont transitoires, et ne se montrent pas sur l'Insecte parfait. En général, l'état de larve est celui sous lequel les Insectes vivent le plus longtemps. II y en a même qui ne vivent que quelques heures , ou même moins , à l'état parfait ; tels sont les Éphémères. Le Hanneton vit trois ans sous la forme de larve, et quel- ques semaines seulement à l'état parfait; l'Ephémère vit deux ans à l'état de larve. INS 57 D'autres subissent, dans le cours d'un même été , toutes leurs transformations , et ne se perpétuent l'année suivante que par l'éclosion des œufs qu'ils ont déposés. C'est aussi sous la forme de larves que les Insectes sont le plus voraces , du moins ceux qui subissent des métamorphoses com- plètes ; car les Sauterelles , par exemple, causent de grands dégâts à leur état parfait. Les Termites, certaines Fourmis, sont dans le même cas. Le Hanneton lui-même ronge les feuilles à son état parfait, et continue des dégâts que sa larve avait si bien com- mencés en attaquant les racines des jeunes arbres. Au contraire, les Papillons et beau- coup d'autres Insectes ne prennent presque pas de nourriture à leur état parfait, et il est même des Insectes qui n'en prennent plus du tout : tels sont les Éphémères. Les larves dont le corps est vermiforme, et ne ressemble pas , par conséquent , à celui de l'Insecte parfait, sont en général divisées en treize articulations ou segments. La première de ces articulations constitue d'ordinaire à elle seule la tête, qui porte les organes de préhension des aliments, les parties buccales , c'est-à-dire les man- dibules, les mâchoires, etc. Les trois arti- culations suivantes sont celles qui portent les pattes, et ces pattes sont fixées deux à deux à chacune des trois articulations. En général, toutes les articulations du corps de la larve se ressemblent pour la forme et pour le développement , si l'on en excepte la tête. Celle-ci porte souvent encore des antennes et des yeux, outre les pièces de la bouche déjà indiquées. Les articulations qui ne supportent pas de vraies pattes peu- vent présenter ce que nous avons appelé de fausses pattes. Le nombre de ces fausses pattes varie dans les différentes classes d'Insectes ( voyez Lépidoptères , Tenthré- dînes). Sur les côtés du corps de la larve , on voit ordinairement des ouvertures appe- lées stigmates, qui sont destinées à l'entrée ou à la sortie de l'air que respire l'Insecte. On n'en voit pas sur la tête, non plus que sur une des premières et sur les dernières articulations; on en voit ordinairement sur presque toutes les autres, et il y en a deux pour une seule articulation , c'est-à-dire une de chaque côté. Dans quelques larves d'Insectes (Hyménoptères) dépourvues de 8 58 INS pattes, où il y a jusqu'à quatorze segments ou articulations au corps, tous les segments portent deux stigmates, excepté le segment céphalique et les deux derniers segments du corps. En somme , il y a d'ordinaire, soit neuf, soit dix stigmates de chaque côté du corps de la larve. Les stigmates sont l'entrée des conduits aériens , ou trachées, dont nous parlerons en décrivant l'Insecte parfait. Dans les larves de certaines Mouches , il n'y a plus que deux stigmates, situés à la partie postérieure du corps. Dans d'autres appartenant encore à certaines espèces de Mouches ( Straliomys ) , les orifices de la respiration sont situés à la partie anté- rieure, et le corps très allongé de la larve lui permet de porter cette extrémité au- dessus du liquide dans lequel elle vit. Il y a donc , sous le rapport du nombre et de la position des stigmates, une assez grande différence entre les diverses familles d'In- sectes. Le segment céphalique de la larve ne ré- pond pas toujours seul à la tête de l'Insecte parfait ; dans la larve de certaines Mouches {Musca vomitoria ), où il y a aussi quatorze articulations ou segments au corps , les quatre premiers segments constituent la tête, suivant M. Newport {Brilish cyclope- dia), parce que les pièces de la bouche sont réparties sur ces dilTéients segments. Cette composition multiple de la tête de certaines larves nous permet d'expliquer la composition de la tête en général, tant dans les autres larves que dans les Insectes par- faits. Les larves dont la tête paraît formée d'une seule pièce ont cette tête de forme sphérique ou ovoïde et revêtue de téguments plus solides d'ordinaire que le reste du corps. On y distingue ordinairement une ligne ou suture médiane qui la divise pres- que en deux parties. Outre les yeux et les antennes, qui n'existent pas sur toutes les larves; outre les mandibules, les mâchoires et les lèvres, que nous décrirons chez l'In- secte parfait, il existe parfois un organe dont nous avons déjà parié, la filière, qui est située sur la lèvre inférieure, c'est-à-dire au-dessous de la bouche. C'est un orifice percé dans une saillie de la face inférieure de la tête ou dans ia bouche même, et qui INS permet la sortie des matériaux soyeux du cocon sécrétés ou formés dans des organes spéciaux, dans des espèces de glandes sali- vaires. Ils forment dans le Ver à soie deux longs vaisseaux flexueux, qui occupent une grande partie de la longueur de son corps. Les pièces de la bouche, les antennes, les yeux même, sont rudimcntaires dans la larve, c'est-à-dire que les parties buccales et les antennes n'ont ni la forme ni le nom- bre de pièces qu'on leur connaît dans l'In- secte parfait. Quant aux yeux, qui sont grou- pés, rapprochés et composés dans l'Insecte parfait, ils sont séparés, simples, isolés dans ia larve, par conséquent réduits à quelques uns de leurs éléments. Lorsqu'il existe des fausses pattes, elles sont, avons-nous dit, formées d'une seule pièce, et se distinguent en outre par leur épaisseur, tandis que les vraies pattes se terminent en pointe ou en crochet. C'est surtout dans les chenilles, ou larves des Lé- pidoptères, qu'on remarque de semblables pattes. Elles s'appliquent sur les feuilles ou les branches des arbres par une large base, qui peut prendre toutes les formes du sup- port qu'elles embrassent, et sont souvent garnies d'une couronne de crochets qui leur permettent de mieux se fixer. Quelquefois ces pattes sont divisées en deux parties à leur extrémité, de manière à pouvoir mieux saisir les corps sur lesquels elles s'appliquent. Il y a ordinairement plusieurs paires de ces pâlies, qui sont situéesdeuxàdeux sur quel- ques uns des derniers anneaux du corps; quelquefois il n'y en a que deux , placées sur le dernier anneau (Géomètres), et en général elles existent en même temps que les pattes articulées ou vraies pattes; mais, dans les larves de certains Diptères (Eristales), les fausses-pattes sont les seules qui existent. Métamorphoses. L'accroissement des larves se fait en général par des changements de peau, par de véritables mues, dans lesquelles l'enveloppe s'ouvre pour laisser sortir le corps de l'Insecte. La mue semble déterminée par le volume trop grand que le corps acquiert et qui amène alors la rupture de ses tégu- ments. Les téguments nouveaux, tout formés sous les anciens, ne tardent pas à se solidi- fier. Au bout d'un certain temps, une nou- velle mue se produit, et ainsi de suite, de sorte que la larve ne croît pas d'une manière INS insensible, comme les jeunes des autres ani- maux, du moins en apparence, et son ac- croissement se maiiireste à nous par de vé- ritables sauts, par des transitions brusques. Comme il y a une très grande dilTérence entre la grosseur d'une larve à sa sortie de l'œuf et celle de la même larve au moment de changer de forme ou d'état , on conçoit qu'elle doive passer par plusieurs mues suc- cessives pour arriver à sa grandeur défini- tive. Aussi ne compte-t-on pas moins de cinq changements de peau dans les larves en général, et,dans certains Lépidoptères même, on en reconnaît davantage. Lorsque la larve est arrivée au moment de subir ce change- ment, de même que lorsqu'elle doit se trans- former pour passer à un autre état, elle reste pendant plusieurs heures sans mou- vement et sans prendre de nourriture. On remarque cependant de temps à autre des contractions brusques de tout son corps. La peau se dessèche peu à peu et finit par s'ou- vrir sur le dos en commençant par la tête ; puis la larve se dégnge peu à peu et finit par abandonner son ancienne dépouille, dont elle se nourrit quelquefois , au dire de cer- tains auteurs. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que l'enveloppe extérieure n'est pas la seule qu'abandonne la larve. La membrane interne du canal intestinal et celle même des tra- chées se séparent aussi de l'intestin. C'est surtout au dernier changement de peau que ces phénomènes se remarquent le mieux, et souvent les Insectes meurent pendant qu'ils s'accomplissent. C'est donc pour eux une véritable crise morbifique. Au moment de la dernière mue, beaucoup de larves se filent un cocon de soie dans lequel doit s'opérer le changement de leur enveloppe : aussi trouve-t-on celle-ci pelo- tonnée dans l'intérieur du cocon à côté de l'enveloppe de la nymphe, lorsque l'Insecte sort à l'état parfait. Quelques larves pénè- trent dans la terre, où elles se creusent une loge qu'elles tapissent avec de la vase; d'au- tres se filent un cordon qui les soutient par le milieu du corps; d'autres, encore, se suspendent, la tête en bas, à l'aide de leurs fausses pattes postérieures. Il y aà cet égard de grandes différences qu'il serait trop long d'énumérer ici. Nymphe. C'est le deuxième état de l'In- IINS 59 secte, après sa sortie de l'œuf. Toutes les larves ne ressemblent pas à l'Insecte parfait; il en est de même des nymphes. Les unes sont immobiles, renfermées dans un cocon plus ou moins simple, dans l'intérieur du- quel leur corps est plus ou moins contracté et transformé; les autres, au contraire, sont actives, ressemblent à ce qu'elles étaient sous forme de larves et à ce qu'elles seront à l'état parfait, si ce n'est à l'égard des or- ganes du vol. Dans ces nymphes de la se- conde espèce, les ailes sont déjà ébauchées, et l'Insecte vit, marche, se nourrit comme à l'ordinaire; telles sont les Sauterelles, par exemple. Dans les autres nymphes, qui sont bien plus nombreuses, le mouvement, la vie extérieure,sont suspendus ; c'est un temps de torpeur, d'engourdissement, en quelque sorte, pendant lequel il se passe des phéno- mènes physiologiques très remarquables. L'état de nymphe dans les Insectes à, métamorphoses complètes est indiqué par un développement relatif des anneaux du corps, qui permet d'y reconnaître trois ré- gions distinctes, la tète, le thorax et l'abdo- men. Il s'est donc opéré, sous la dernière enveloppe de la larve, des changements qui se sont manifestés au moment où cette en- veloppe était rejeiée : aussi les pattes , les antennes, ont-elles acquis plus de longueur et en même temps plus de parties qu'elles n'en avaient d'abord. Les ailes , jusqu'a- lors invisibles, se montrent appliquées contre les côtés et la partie inférieure du corps et recouvertes, de même que les antennes et les pattes, par une enveloppe commune à tout le corps. Cette enveloppe, quelquefois rehaussée de plaques dorées dans les Lépi- doptères, a fait donner aux nymphes de ces Insectes le nom très répandu de Chrysalide ou celui moins connu A'Aurélie. Le nom la- tin de pupa avait été employé par Linné, comme pour rappeler par l'idée de maillot l'espèce d'enfance dans laquelle se trouve alors l'Insecte. C'est donc un état d'abstinence et de re- pos que celui de nymphe dans la plupart des Insectes, et, pour quelques uns, c'est le plus long de la vie, ainsi qu'on le voit dans les Papillons, qui passent plusieurs mois sous cette forme. Mais, en général, la période de nymphe est la plus courte et varie de quel- ques jours à quelques semaines. Ce qu'il y 60 INS a de remarquable, c'est l'innueiice de la tem- pérature sur le développement de riiisecte a l'état de nymphe, (l'est pourquoi l'époque de l'année et l'élévation de la température de l'été, occasionnent des différences sur la durée de cet état, que l'on prolonge ou que l'on abrège pour ainsi dire à volonté, en soumettant les nymphes à une température basse ou élevée, ainsi que l'a fait Réaumur. De grands changements se produisent dans les organes de l'Insecte, pendant l'état de nymphe; cependant la circulation et la respiration sont pendant longtemps à peu près suspendues. Aussi a-t-on re- marqué une diminution de poids à peine appréciable dans la nymphe de certains Lépidoptères (Newport) après les sept ou liuit mois de l'hiver. 11 est vrai que c'est là le moment oij la température doit s'oppo- ser à toute action intérieure: aussi arrive- t-il une époque à laquelle la respiration redevient active. C'est alors , sans doute, que s'opèrent les plus grands changements ; et c'est alors aussi que la transformation en Insecte parfait est sur le point d'avoir lieu. A l'extérieur , les articulations du corps se dessinent plus exactement; les pattes , les antennes semblent se détacher et l'abdomen exécute des mouvements fré- quents. A l'intérieur, il se produit des mo- dilications de forme dans les organes diges- tifs ; il s'en produit dans le système ner- veux, et enfin les organes génitaux se dé- veloppent, en même temps que disparaît en très grande partie la niasse du corps graisseux qui occupait un très grand vo- lume dans la larve. Nous reviendrons sur ces phénomènes. Lorsqu'un Papillon a dépouillé sa der- nière enveloppe , celle de la nymphe, il cherche à étendre ses ailes, qui étaient jus- qu'alors resserrées dans une sorte d'étui, et fait de grands ell'orts pour respirer. On voit alors les ailes s'agrandir de plus en plus, ce qui est dû à l'arrivée de l'air dans les canaux qui les traversent et à l'arri- vée du sang. Une fois que les ailes sont développées , l'Insecte se repose pendant quelques heures, qui sont employées en quelque sorte à consolider les téguments de son corps. C'est alors, en elTet, que ces té- guments acquièrent de la consistance, qu'ils se colorent; et, des ce moment, l'iu- INS secte a la grosseur qu'il doit conserver. Dans certains Insectes, le corps se gonfle tout-à-coup, ainsi que Uéaumur l'a cons- taté pour quelques Diptères, et ses tégu- ments semblent se solidifier instantané- ment. Dans certains Insectes aquatiques (Phryganes) , la nymphe , jusqu'alors inac- tive , devient capable de se déplacer aux approches de sa transformation; elle gagne alors les branches et les feuilles des végé- taux, sur lesquelles elle abandonne sa dé- pouille. Ce changement de peau , qui constitue le passage de l'état de nymphe à l'état parfait, n'est cependant pas le dernier pour tous les Insectes, comme on le croit géné- ralement. Swammerdani avait déjà remar- qué que les Éphémères, après avoir aban- donné leur enveloppe de nymphe, s'envo- lent, puis redescendent bientôt pour se dé- pouiller d'une légère membrane qui recou- vre toutes les parties de leur corps. Il semble alors que leurs mouvements soient plus vifs et plus dégagés. Ce dernier chan- gement s'observe aussi dans les Lépidop- tères et les Diptères, suivant les auteurs; mais il a lieu en même temps que le pas- sage de l'état de nymphe à l'état d'Insecte parfait ( Westv., Intrud. lu modcrn. class., t. Il, 28.) Insectes par-faits. Sous celte forme, que nous allons étudier avec un peu de soin , l'Insecte vit plus ou moins de temps, depuis quelques heures jusqu'à plusieurs années, mais ce dernier cas est le plus rare. Parmi ceux qui vivent peu , il en est qui ne pren- nent aucune nourriture et dont les pièces de la bouche sont plus ou moins atrophiées. L'objet principal de l'existence des Insectes sous leur dernière forme, paraît être le soin de la reproduction. Aussi, est-ce seulement à cette époque que les organes de la géné- ration ont acquis tout leur développement. C'est un des phénomènes les plus importants de tous ceux qui se produisent sous l'enve- loppe de la nymphe. Les Ic'gumenls, par lesquels nous commen- cerons l'étude des Insectes, sont le sque- lette de ces animaux , tant à l'état parfait que pendant chacun des étals précédents. C'est en effet sur les téguments, quelle que soit d'ailleurs leur consistance, que sont in- sérés les muscles destinés à produire les ÎNS mouvements. Ainsi que cela a lieu dans d'autres animaux , les Tortues , c'est à l'in- térieur des parties solides que les muscles ont leurs attaches. Ce n'est pas, comme le Tait remarquer avec raison M. Newport , cette disposition seule des muscles à l'inté- rieur de l'enveloppe du corps , qui donne aux téguments des Articulés , et en parti- culier des Insectes , une analogie réelle avec le squelette des animaux vertébrés; il y a de plus , dans la composition de ces téguments , des rapports marqués avec les os. En outre, la solidification des té- guments se fait après chaque mue, par le dépôt d'une substance particulière , la chiline ou Venlomoline , en sorte que ces téguments, recouverts d'un mince épidémie, rappellent exactement la carapace de la Tortue et l'écaillé dont elle est garnie. La chitine, ainsi nommée par Odier, du mot grec x'^^v, vêlement , ou l'enlomoline de MM. Lassaigne et Payen , est le prin- cipe particulier de l'enveloppe des Insectes. Il forme la troisième ou la quatrième par- tie du poids de cette enveloppe. On y trouve en outre, de l'albumine, une matière so- luble dans l'eau, une huile soluble dans l'alcool et une substance animale brune soluble dans la potasse, qui se trouve abondamment dans la cochenille, d'où elle a reçu le nom de coccine (cocews). La Chi- tine est, par sa nature, très différente des poils, de la corne, et en général de toute substance épidermique, en ce qu'elle est tout-à-fait insoluble dans la potasse à chaud et qu'elle ne se déforme et ne se boursoufle pas comme la corne lorsqu'on l'expose à la chaleur rouge; elle laisse alors une cendre blanche qui conserve la forme du tégument. C'est encore pourquoi, dit M. Newport, on ne peut regarder les téguments de l'Insecte comme analogues à la peau seulement. La chitine renferme d'ailleurs du phosphate de chaux comme les os , des traces de carbo- nate de chaux, du carbonate de potasse, etc., en sorte qu'elle se rapproche de l'os par sa nature. On ignore d'ailleurs quelles sont les lois d'après lesquelles la chitine se dé- pose dans la peau de l'Insecte; on n'a émis, à cet égard , que des conjectures. Quoi qu'il en soit, on distingue dans les téguments de l'Insecte le derme et l'épiderme; le premier reuferme les élémeuts dont nous veoous de INS 61 parler, le second forme une touche très mince à sa surface; il existe en outre, dans quelques circonstances, une matière colorante ou pigment, qui forme parfois des taches régulières à la surface des téguments Envisagés sous le rapport de leur dispo- sition extérieure, les téguments de l'In- secte se divisent ordinairement en treize ar- ticulations ou segments apparents; mais dans beaucoup d'Insectes on en distingue même quatorze. C'est ce qui a lieu dans certaines larves d'Hyménoptères et de Dip- tères, d'après les observations deMM. West- wood et Newport, et dans les Forficules , suivant le premier de ces deux auteurs. Ou manque d'ailleurs d'observations suffisantes pour établir quelque chose à cet égard. Le mode de groupementdes différents segments du corps sur le thorax , l'atrophie des seg- ments postérieurs, pour servir d'appendices aux organes génitaux , sont encore des faits reconnus trop imparfaitement. La tête, d'ailleurs , paraît elle-même formée de plu- sieurs segments sur le nombre desquels on n'est pas d'accord. Le nombre des segments de l'abdomen varie beaucoup dans certains groupes d'Insectes, et l'on n'a pas encore déterminé les lois de cette variation. Par conséquent, ce qu'il y a de mieux à faire en ce moment, c'est de s'en tenir à la di- vision du corps des Insectes eu tête, thorax et abdomen, chacune de ces divisions ayant des caractères bien tranchés. Les segments offrent des différences re- marquables dans leur disposition, suivant qu'ils appartiennent à la tête, au thorax ou à l'abdomen. Dans la tête , tous les seg- ments sont réunis en un seul et tout au plus indiqués par des lignes ou sutures, soit à l'extérieur, soit à l'intérieur. Au tho- rax , les segments sont distincts et partagés, en outre , en un certain nombre de pièces élémentaires, toutes confondues dans la larve. Enfin, les segments de l'abdomen sont ordinairement formés de deux demi - segments, deux arceaux, comme on les appelle, dont l'un répond à la face supé- rieure et l'autre à la face opposée. Le mode de réunion de toutes ces parties n'est pas le même partout. A la tète et au thorax, les différents segments et même leurs pièces élémentaires sont réunis d'une niaoière iulime : les segmeuts par uue arli- 62 INS culation serrée, retenue au moyen d'une ] couche intime de la peau ; les pièces élé- mentaires par une saillie intérieure de cha- j cun des bords , qui s'accolent à une saillie \ semblable des pièces voisines. C'est ce qu'on | a nommé des épidcmes (Audouin). Chacune i de ces saillies sert de point d'attache aux i muscles qui viennent s'y insérer. Dans l'ab- , domen , les anneaux ou segments sont or- dinairement mobiles au moyen de l'enve- ! loppe cutanée plus ou moins étendue, mais non solidifiée. Ils rentrent les uns dans les autres comme les différentes pièces d'une lunette , et les arceaux, ou demi-segments, j sont souvent aussi mobiles l'un sur l'autre; ils peuvent du moins s'écarter par leurs | extrémités. Les muscles qui les font mou- voir s'attachent immédiatement sur leur face interne. Les pattes et les pièces de la bouche sont formées de pièces plus ou moins cylindri- ques , qui jouent l'une sur l'autre par un véritable mouvement de ginglyme; c'est- à-dire que chaque cylindre ou chaque ar- ticle séparé tient au précédent par deux points saillants reçus dans deux cavités de celui-ci. Il en résulte une sorte de char- nière qui permet des mouvements de flexion dans deux directions. Assez souvent les muscles qui font mouvoir les articles des pattes, des mandibules, etc., prennent leur insertion sur une ou plusieurs pièces solides, attachés au dedans de ces parties et mobiles sur elles. Ce sont les apodèmes (Audouin). Les antennes jouissent pour l'or- dinaire de mouvements dans tous les sens, et chacun de leurs nombreux articles est reçu dans le précédent, à peu près à la ma- nière des segments de l'abdomen. Enfin, les ailes présentent souvent à leur base, entre les deux membranes dont elles sont formées , des espèces d'osselets sur lesquels les muscles moteurs des ailes prennentleur point d'appui. Ce sont des épidèmes d'iiiser- tion (Audouin), tandis que les lamelles sail- lantes à l'intérieur de la tête et du thorax, sont appelées par le même auteur des épi- dèmes d'arliculalion. Après ces données gé- nérales , nous pouvons examiner en parti- culier les trois parties principales du corps de l'Insecte. Parlons cependant encore de quelques pièces intérieures, qui ont la même consis- INS tance que les téguments et qui soutiennent le cordon nerveux principal ou ganglion- naire. Ces pièces, qui ont , dans le thorax et l'abdomen, au moins, la formed'une fourche ou d'un Y, sont fixées par leur branche unique à la partie inférieure ou ventrale du segment auquel elles appartiennent, et re- présentent par leur usage les vertèbres des animaux supérieurs , beaucoup mieux que les segments eux mêmes , qui furent consi- dérés dans le temps par Geoffroy-Saint- Hilaire comme les analogues des vertèbres. Cette disposition établit, entre le système tégumentaire des Insectes et le squelette des Tortues, une analogie plus complète; mais il n'en est pas moins sûr que les In- sectes sont, à l'égard des vertébrés, des ani- maux renversés, comme l'avait fait remar- quer le savant cité plus haut. En effet, le système nerveux principal occupe chez les Insectes la région ventrale, tandis que le canal intestinal et surtout l'aorte et le cœur, sont situés à la région dorsale. Les pièces en Y ont reçu les noms d'en tocc'phale, entothorax et enlogaslre (Audouin), suivant qu'elles sont situées dans la tête, dans le thorax ou dans l'abdomen. Examinons maintenant en particulier chacune des trois régions principales du corps des Insectes, et les appendices qui y sont fixés. La tête est constituée en apparence par un segment unique, qui a plus ou moins la forme d'une sphère , et qui est fixée au thorax par un rétrécissement en forme de col , appartenant tantôt à la tête et tantôt au thorax. Néanmoins on s'accorde assez à regarder la tête comme étant formée de la réunion de plusieurs segments , en raison des appendices , les parties de la bouche et les antennes, qui appartiennent à cette ré- gion du corps. On se fonde pour cela sur ce que , dans le thorax, chaque segment porte une paire de pattes. On se fonde encore sur ce que, dans les Myriapodes, qui sont pour- vus de nombreux anneaux ou segments , chacun de ces anneaux ou segments porte une paire de pattes : c'est ce qui a lieu dans les Scolopendres. Lorsque, dans d'autres Myriapodes (les Iules), il y a deux paires de pattes à chaque anneau, on remarque sur ces anneaux une suture transversale qui semble indiquer leur origine double. INS Dans les Crustacés encore, les segments de l'abdomen sont pourvus chacun d'une paire d'appendices (fausses pattes, nageoires, etc.), et comme ces animaux ont au thorax et a la tète , qui forment souvent une masse unique, un certain nombre de paires d'ap- pendices, on regarde la région céphalo- thoraciquc comme étant constituée primi- tivement d'autant d'anneaux qu'il y a d'appendices. Ajoutons à cette considéra- tion la disposition remarquable, signalée par M. Newport, de la tête de certains Diptères, qui est formée de quatre ou cinq anneaux, portantchacun quelques unes des pièces de la bouche et l'on aura les prin- cipales raisons pour lesquelles on peut con- sidérer la tête des Insectes comme le ré- sultat de la fusion de plusieurs anneaux. Mais il y a deux manières d'envisager celle fusion; on peut, comme l'ont fait M. Newport et quelques autres , admettre que chacun des segments céphaliques porte deux sortes d'appendices, l'un à la partie supérieure, l'autre, au contraire, à la partie inférieure. On peut, d'un autre côté, envisager la tête comme formée d'autant de segments qu'elle offre de paires d'appen- dices. Cette seconde manière de voir nous semble plus rationnelle et permet de sim- plifier davantage l'étude des parties dont se compose la tête des Insectes. Au premier abord, les parties de la tête des Insectes paraissent de nature diffé- rente. Ainsi, on y remarque deux lèvres, l'une supérieure ou labre , l'autre qui porte le nom de lèvre inférieure; on y trouve ensuite deux mandibules et deux mâchoires. Enfin , on y reconnaît encore , outre les mandibules et les mâchoires , deux pièces dites pharyngiennes , parce qu'elles occu- pent le fond de la bouche. Toutes ces pièces sont ce que l'on appelle les parties buc- cales. En examinant ces différentes pièces , on reconnaît que les unes sont paires et les au- tres impaires. Les pièces paires sont les deux mandibules et les deux mâchoires ; les pièces impaires sont les deux lèvres et les deux pièces pharyngiennes. Les deux lèvres ferment en dessus et en dessous la cavité buccale, que les mâchoires et les mandi- bules ferment par les côtés, tandis que les pièces pharyngiennes occupent le fond de INS 63 la bouche. Les pièces pharyngiennes sont ce qu'on a appelé la langue; et comme il est rare qu'elles soient toutes les deux éga- lement développées dans le même Insecte, on a pris pour la langue tantôt l'une, tan- tôt l'autre de ces deux pièces. Voilà donc , en réalité , la composition de la bouche des Insectes; mais, d'une ma- nière théorique, on peut y introduire plus de simplicité. Ainsi, on a remarqué depuis long-temps que la lèvre inférieure était formée de deux parties soudées plus ou moins complètement sur la ligne médiane. On a par conséquent regardé cette lèvre comme une autre paire de mâchoires , avec d'autant plus déraison qu'elle supporte des parties semblables à celles que présentent les mâchoires. On peut en dire autant delà lèvre supérieure, qui, pour être plus simple que l'inférieure , n'en paraît pas moins le résultat de la fusion de deux appendices. Cette proposition est également vraie , si on l'applique à chacune des deux pièces du pharynx, dont l'une, située au-dessus de l'entrée du canal intestinal , porte le nom à'épipharynx , et l'autre, située au-des- sous de cette même entrée, a reçu le nom à'hypopharynx. Il est des Insectes , et ce sont particulièrement les Hyménoptères, dans lesquels chacune des pièces du pharynx porte des traces évidentes de la division sur la ligne du milieu. Ce sont aussi les In- sectes dans lesquels on trouve le plus ordi- nairement les deux pièces pharyngiennes à la fois, quoique leur développement soit presque toujours inégal. Ces faits une fois établis, et ils l'ont été par nous dans un travail assez récent (1), on peut donc dire que la bouche des In- sectes se compose de six paires d'appen- dices, dans l'ordre que voici ; 1. Appendices formant la lèvre supérieure , 2. — — les mandibules, 3. — — l'épipharynx, 4. — — l'hypopharynx , 5. — — les mâchoires , 6. — — la lèvre inférieure. Tous ces appendices ne sont pas égale- ment développés dans la bouche du même Insecte, et ils ne le sont pas également non plus si on les compare dans des Insectes de (il Annales (Ui sciences nulurdks . année itt44- 64 INS groupes difiTérents. Sous ce rapport, chacun des groupes principaux, chacun desordres, comme on les appelle, offre, dans les ap- pendices de la bouche , une disposition par- ticulière. Cependant on ramène assez faci- lement au môme type de structure les piè- ces de la bouche de tous les Insectes, quel- que diflérenles qu'elles soient au premier abord. De même on ramène au même type de structure chacune des espèces d'appen- dices de la bouche prises dans le même In- secte. On remarque alors que les transfor- mations subies par les appendices en géné- ral consistent dans le développement exagéré ou dans l'atrophie de certains éléments et dans la fusion ou la réunion de quelques uns de ces éléments. Il arrive là ce que Geoflfroy-Saint-Hilairea proclamé pour tous les organes quels qu'ils soient , savoir, que lorsqu'une partie ou un organe vient à se développer outre mesure , la partie voisine ou l'organe voisin reste dans un état d'atro- phie plus ou moins complet. Depuis longtemps déjà M. Savigny a dé- montré , par des exemples choisis, que la bouche d'une Sauterelle, d'un Papillon, d'une Punaise, d'une Mouche, se compo- sait des mêmes appendices , et que ces ap- pendices restaient entre eux dans le même rapport , eu égard à leur position ; que les uns se développaient plus que les autres, mais qu'en somme tous ces appendices étaient comparables d'un Insecte à l'autre. Il restait à montrer que, dans un même In- secte, tous les appendices étaient également comparables. Sous ce rapport, M. Oken et M. Savigny se sont rencontrés, en ce qui concerne l'analogie de la lèvre inférieure avec les mâchoires. D'autres naturalistes ont analysé la mâchoire des Insectes et en ont déterminé les éléments. Ils ont aussi analysé la lèvre inférieure , mais ils n'ont pas donné suite au rapprochement de MM. Savigny et Oken. Nous avons entrepris ce travail pour ce qui concerne, non seu- lement la lèvre inférieure, mais tous les au- tres appendices buccaux, et nous renvoyons, pour les détails, au recueil que nous avons déjà cité. Laissant de côté maintenant ce qui a rapport à l'analogie des parties buccales entre elles, nous devons dire un mot des différences qu'elles présentent au premier INS examen. En général, la lèvre supérieure est une pièce unique , doublée à la face interne par des parties membraneuses. Elle s'arti- cule à l'aide des téguments avec le bord antérieur de la tête. Sa forme varie beau- coup dans les divers groupes d'Insectes , et quelquefois elle paraît manquer, parce qu'elle reste cachée sous le bord de la tête, qui porte ordinairement le nom de chape- ron. Les»nandi6uîessontaussi formées d'une seule pièce, située à droite et à gauche de la bouche et pourvues de dents ou de tuber- cules variables suivant les groupes et ser- vant à broyer ou à entamer, à déchirer dif- férentes substances. Dans quelques Insectes, une ou plusieurs de ces dents sont mobiles (Hydroj)hile,Passale, Mcloé),etdans d'autres ( Staphylins) au lieu d'une dent mobile, on remarque un appendice velu , une sorte de pinceau qui occupe la place de la dent mobile; dans beaucoup d'autres , enfin, ces parties sont remplacées ou mieux indi- quées parune série de poils raidcs. C'est tou- jours au côté intérieur de la mandibule que se remarquent ces différentes parties. Les mâchoi7-es sont des organes plus complexes, dans lesquels on remarque au premier coup d'œil le corps de mâchoire et les pa/pes. Le corps de mâchoire est terminé par ce qu'on a nommé les lobes externe et interne. De ces deux lobes , l'externe ressemble quelquefois ( Cicindèle, Carabe) au palpe, c'est-à-dire qu'il est , comme lui , formé d'articles pla- cés bout à bout, qu'il a l'aspect, comme lui, de petites antennes. On a d'abord donné le nom d'antennules aux palpes, et l'on pourrait le donner aussi bien au lobe externe , lorsqu'il a la même forme que le palpe. Dans certains cas , ce lobe a reçu le nom de galea (casque), à cause de l'espèce de coiffe qu'il simule en s'appliquant sur le lobe interne; c'est ce qui arrive dans la Sau- terelle. Dans la plupart des Insectes, enfin, on lui a laissé le nom de lobe interne. On voit qu'il vaudrait mieux lui laisser toujours le même nom, et on parait, en elfet. s'ac- corder aujourd'hui à préférer le nom de galea, qui doit évidemment être employé pour ce lobe, soit lorsqu'il est palpiforme, soit lorsqu'il ne l'est pas. Enfin le lobe in- terne est quelquefois aussi formé de plu- sieurs articles (Hydrophile), ce qui témoigne de son analogie avec le lobe externe et avec ms le palpe. Ce dernier est une petite antenne formée de six articles, de cinq ou de quatre, suivant les groupes dans lesquels on le con- sidère. La lèvre inférieure est un organe pair, plus ou moins divisé sur la ligne mé- diane et portant des palpes comme les mâ- choires. Ces palpes, sauf quelques excep- tions , sont moins développés que ceux des mâchoires, et comptent, en général, un ou deux articles de moins. Ils sont , comme les palpes des mâchoires, que l'on appelle aussi palpes maxillaires {maxillat mâ- choire), cachés sur un côté extérieur de l'organe qui les porte, et on les appelle les palpes labiaux { labium , lèvre). La portion de la lèvre inférieure qui porte les palpes a reçu en particulier le nom de lèvre {labium), el cette portion se termine dans quelques Insectes, tels que la Sauterelle, par qua- tre lobes qui répondent aux lobes des mâ- choires. On retrouve donc , dans le plus exiérieur de ces lobes, dans celui qui est voiisin du palpe, l'analogue du galea des mâchoires; c'est la pièce à laquelle on donne quelquefois le nom de paraglosse; on reconnaît dans le plus inférieur des lobes de chaque moitié de la lèvre l'analogue du lobe interne des mâchoires, et dans un grand nombre d'Insectes les deux lobes internes sont réunis en un seul, qui constitue le corps de la lèvre. On ne remarque alors sur ses côtés que les paraglosses et les pal- pes. Enfin , soit au devant , soit à la partie inférieure de la lèvre , on trouve une pièce impaire que l'on appelle menton, qui sou- vent cache plus ou moins complètement la lèvre; on reconnaît même quelquefois un sous-menton ( Hydrophile ). Pour nous, le sous-menton est le souS' maxillaire; le menton est le maxillaire; le corps de la lèvre est Vintermaxillaire. Ces pièces , réunies deux à deux dans la lèvre inférieure, se montrent isolées dans chacune des mâchoires. Si l'on y ajoute le palpigcre, qui supporte le palpe et qui est visible dans la mâchoire, tandis qu'il ne se distingue pas ordinairement dans la lèvre inférieure, on aura la composition des ap- pendices buccaux les plus développés. C'est l'intermaxillaire qui répond au lobe externe des mâchoires; mais quelquefois il est ter- miné par un p^'émaxillaire , comme dans VHydrophile et la Cicindèle, où l'on dit que T. vu. INS 65 le lobe interne est mobile. Le lobe externe est ce qu'on appelle galea dans la mâchoire, ou paraglosse dans la lèvre inférieure. Il nous reste à parler de la langue. Nous avons déjà dit que cette pièce répond tantôt à l'épipharynx et tantôt à l'hypopharynx. En effet, les auteurs semblent ne pas toujours s'être préoccupés de savoir si elle était si- tuée au-dessus ou au-dessous de l'entrée de l'œsophage. On voit dans les Demoiselles ou Libellules un exemple bien remarquable de la langue des Insectes: elle répond à l'hy- popharynx. On en voit un autre exemple dans les Bourdons, où elle paraît répondre a l'épipharynx. Les deux appendices sont, en général, d'une structure plus rudimentaire que les autres ; mais, en les étudiant dans les Hyménoptères fouisseurs (Pompiles, Pepsis), on y remarque des traces d'une composition assez avancée, La description succincte que nous venons de donner des différentes pièces de la bou- che des Insectes ne convient qu'à ceux aux- quels on a donné les noms de mandibules ou broyeurs, parce qu'ils ont des mandibules fortes, dentées et capables de diviser les aliments. Ces Insectes sont surtout les Co- léoptères (Hanneton), les Orthoptères (Saute- relle), les Névroptères (Libellule) et les Hy- ménoptères (Abeille). Les autres Insectes portent, en général, les noms de suceurs ou hauslellés [haustellum), parce que leurs man- dibules et leurs mâchoires sont incapables de broyer, de couper les aliments. Chez eux, les appendices buccaux sont simplifiés ou transformés de telle manière que, pendant longtemps, on les a crus construits d'après un autre type. On doit surtout à M. Savigny d'avoir démontré qu'il n'en est pas ainsi, et que les mêmes appendices se retrouvent semblablement situés dans les Insectes broyeurs et dans les Insectes suceurs. Si l'on prend un Papillon, par exemple, on voit que sa tête est pourvue d'une trompe qui s'enroule dans le repos, et qui se déve- loppe, s'allonge, lorsque l'Insecte puise sa nourriture dans le suc des fleurs. Celle trompe a entraîné en quelque sorte, par son développement, l'atrophie des autres pièces de la bouche, qui sont rudimentaires, à l'exception de la lèvre inférieure. Celle lèvre porte deux palpes très développés qui vien- nent se placer au-devant de la bouche dans C6 INS le repos. Elle est elle-môrhe triangulaire et bifide à son extrémité. On trouve, en dissé- quant les parties avec quelque soin, une lè- vre supérieure et deux mandibules très pe- tites, hors d'état de servir à la préhension des aliments, mais qui n'en sont pas moins les analogues des pièces que nous avons déjà décrites. Il en résulte que la trompe du Papillon doit représenter les mâchoires des autres Insectes ; et, en effet, cette trompe est composée de deux tubes accolés l'un à l'autre et dont chacun est creusé, au côté interne, d'une gouttière qui constitue, par la réunion des deux pièces, un canal destiné à laisser passer les liquides servant à la nourriture de l'Insecte. Deux palpes très courts, situés à la base de la trompe, vien- nent fournir une preuve concluante de l'a- nalogie qui existe entre les deux parties de la trompe et les mâchoires des autres In- sectes. Lorsqu'au lieu d'un Papillon on examine une Punaise des bois, on remarque une autre disposition. Sur la pièce principale, celle qui a pris le plus de développement, est la lèvre inférieure. Cette lèvre forme une gaine composée de trois pièces articulées bout à bout et percée aux deux extrémités de ma- nière à laisser jouer dans son intérieur qua- tre soies ou quatre espèces de cils, qui sont garnis à leur extrémité de petites dentelures ou épines dirigées en arrière. Ces quatre soies représentent les mandibules et les mâ- choires des autres Insectes, et leur extré- mité garnie d'épines sert à percer le tissu des végétaux ou la peau ties animaux, sui- vant que la Punaise est carnassière ou her- bivore. Par suite du jeu de ces mâchoires et de ces mandibules si simples, les liquides qui s'échappent de la plaie faite à la plante ou à l'animal montent dans le canal formé par la lèvre inférieure et arrivent à la bou- che. Une lèvre supérieure, plus courte que l'inférieure, vient, en s'appliquant sur celle-ci, fermer l'ouverture par laquelle les mâchoires et les mandibules pénètrent dans la lèvre inférieure. Dans les Mouches, on retrouve encore les mêmes pièces à la bouche que dans les autres Insectes , si ce n'est qu'il y a quel- quefois une pièce impaire qui représente une des pharyngiennes (langue). La partie la plus développée est ici la lèvre infé- INS rieurc; puis viennent les mâchoires, pour- vues d'un palpe formé d'un seul ou de plu- sieurs articles ; les mandibules, qui ont la forme d'une soie ou d'une lancette comme les mâchoires; et enfin la lèvre supérieure, qui est moins développée que l'inférieure. Les espèces de lancettes qui représentent les mandibules et les mâchoires conduisent à la bouche des Puces, qui appartiennent à un ordre d'Insectes différents , et qui con- stituent avec les Mouches ou Diptères , les Punaises ou Hémiptères, les Papillons ou Lépidoptères , la série des Insectes appelés Haustellés ou Suceurs. Dans les Poux , les uns, tels que les Poux proprement dits, ont la bouche des Insectes suceurs; les autres, ou Ricins, sont, au contraire, pourvus de tnandibules , et se rapportent à la division des Insectes broyeurs. Les antennes sont encore des pièces qui appartiennent à la tête. Elles sont généra- lement situées en avant et au-dessus de la bouche. Ce sont des appendices multi-arti- culés, avoisinant les yeux, dont nous parle- rons en décrivant les organes des sens, et de forme extrêmement variable , lorsqu'on les examine dans des groupes éloignés. Nous reviendrons sur les usages des antennes en parlant des sens. Ces organes sont extrême- ment mobiles, en raison du grand nombre de pièces dont ils sont formés ; ils man- quent quelquefois dans les Insectes à l'état de larve , mais jamais dans les Insectes par- faits. Le nombre des pièces ou articles dont ils se composent est plus variable que celui des palpes. Il difl'ère assez souvent d'une familleà l'autre, tandis que les palpes présentent en général le même nombre d'articles, non seule- ment dans tous les Insectes d'une même fa- mille, mais dans tous ceux d'un ordre en- tier. Les antennes, par la grande variété de leur forme et du nombre de leurs articles, offrent d'excellents caractères pour la clas- sification des Insectes. On peut en dire au- tant des palpes ; car il existe de grands rap- ports entre ces deux sortes d'organes, sinon pour les usages, du moins pour la structure et la disposition. Disons seulement ici que les antennes sont tantôt droites, tantôt cou- dées ou brisées ; que dans l'un et l'autre cas elles peuvent être filiformes, c'est-à-dire d'égale épaisseur partout; sélacées, c'est- à-dire terminées en pointe; moniliformes , INS c'est-à-dire composées d'articles globuleux, comme les graius d'un collier ou d'un cha- pelet; en massue, c'est-à-dire terminées par des articles plus gros ; dentées ou en scie, lorsque leurs articles sont plats et triangulaires ; peclinées , flalellées , etc. , lorsque leurs articles s'allongent sur l'un des côtés , de manière à imiter les dents d'un peigne : lorsque cette disposition existe des deux côtés, l'antenne est dite bipecli- née; enfin les antennes lamelleuses sont celles dont les articles terminaux sont élar- gis en lamelles, comme cela se voit dans le Hanneton. Lorsque les antennes sont bri- sées, comme dans l'Abeille, la Fourmi, etc., le premier article ou celui de la base est plus long que les autres , et le coude ne commence qu'au second article. Dans les Mouches, les antennes sont pourvues d'une soie qui se détache de l'origine du dernier article, et qui est elle-même simple ou ar- ticulée, nue ou plumeuse , c'est-à-dire gar- nie de barbes dans toute sa longueur, à peu près comme les plumes d'un oiseau. Quelquefois la soie est placée dans l'axe même de l'antenne, comme cela se voit dans les Libellules et les Cigales : elle en est alors la continuation. Le thorax est la deuxième des trois gran- des régions du corps des Insectes ; il en constitue la région moyenne. En général il est composé de trois segments distincts , qui portent chacun une paire de pattes dans tous les Insectes parfaits. Lorsque l'In- secte est pourvu d'ailes, c'est toujours sur les deux derniers segments que ces organes sont placés, s'il en existe quatre; dans le cas oîi il n'y en a que deux, c'est le segment moyen , le deuxième , qui porte ces ailes. Ainsi dans l'Abeille, dans le Papillon, etc., il y a deux ailes sur le segment moyen, et deux encore sur le troisième segment; dans les Mouches, il y a deux ailes sur le seg- ment moyen , mais non sur le troisième segment. Par conséquent, la présence des pattes dans tous les Insectes , et la présence des ailes dans tous ceux où ces organes exis- tent, caractérisent le thorax. Les pattes en constituent les appendices inférieurs; les ailes en sont, au contraire, les appendices supérieurs. Il y a donc, dans le thorax en- TJsagé en entier, trois régions distinctes, INS 67 savoir : une r^ion dorsale qui porte les ai- les; une région sternale qui porte les pattes, et enfin une région latérale située entre les ailes et les pattes. Cette dernière région porte le nom de flancs (pieurœ). De plus, comme il y a au thorax trois segments on anneaux distincts, on est convenu de dési- gner chacun de ces anneaux par un nom spécial. Le premier porte le nom de pro- thorax ; le second est appelé mésothorax ; le troisième enfin est le métathorax ( Au- douin). En outre, chacun des trois anneaux du thorax offrant dans les différents grou- pes d'Insectes une disposition particulière qu'il importe de pouvoir signaler, on a pro- posé de désigner la région dorsale de cha- que anneau par les noms de pronotum, mesonolum et metanotum, suivant que le dos (vtoTo;) est celui du premier, du se- cond ou du troisième anneau (Burmeister). Le nom de la région sternale sç rattache (le même à sa position , que l'on indique, avec le même auteur, par les noms de pro- Sternum , de mesosternum et de metaster- num. Les flancs n'ont pas reçu de nom particulier. La division de chaque anneau du thorax en trois régions n'est pas arbitraire ; elle est fondée sur la structure même du tho- rax. On reconnaît facilement, en effet, que les trois anneaux thoraciques se subdivisent en un certain nombre de pièces, inégale- ment développées sur les trois anneaux, mais qui s'y retrouvent assez ordinaire- ment. Ainsi la région dorsale de chaque anneau se compose de quatre parties placées l'une à la suite de l'autre, et que M. New- port appelle sous-segment : ce sont le prœ- scutum, le scutum, le scutellumel \e posl- sculellum (Audouin). La région sternale consiste en une seule ptèce nommée sler- nurrt, qui est considérée, ainsi que les qua- tre pièces de la région dorsale , comme pro- venant de la réunion de deux pièces laté- rales, ce qu'indique d'ordinaire une su--, ture médiane. Certains auteurs prétendent même que l'on doit concevoir d'une ma- nière théorique la division du sternum de. chaque anneau thoracique en quatre sous- segments comme à la région dorsale; mais il est bon de faire remarquer que nulle part on ne trouve l'indication d'un pareil mode de division. Les flancs se composent 68 INS de pièces qui sont désignées sous les noms d'epislernum , d'eptmère et de paraptère (Audouin). Il est facile de voir, pour les pièces dor- sales, que leur nom indique leur position à regard de Tanneau dont elles font partie. Quant aux pièces des flancs, on peut leur appliquer également cette observation. Ainsi l'épisternum est une pièce qui s'articule toujours avec le sternum par un de ses poinis ; l'épimère se trouve en rapport avec la hanche {i^-npoi), et le paraptère avoisine l'origine de i'ailc(»rT£pov). Les diverses piècej jsoit du dos, soit des flancs, et le sternum lui-même,sont inégalement développés dans les dilTérents ordres d'Insectes et dans cha- cun des trois anneaux d'un même Insecte. Quelques détails à ce sujet sont nécessaires. De même que les Insectes sont construits d'après deux types assez différents sous le rapport des parties de leur bouche, de même aussi, lorsqu'on envisage le dévelop- pement de leurs anneaux thoraciques, on voit qu'ils peuvent se répartir dans deus; catégories distinctes. Il est à remarquer, cependant, que les deux groupes d'Insectes que fait reconnaître la structure de la bou- che ne répondent pas à ceux que l'on peut établir d'après la disposition du thorax. Ainsi, dans un Hanneton, dans une Sau- terelle et dans une Punaise, le premier an- neau du thorax est très développé, sans pièces élémentaires distinctes, si l'on en excepte les lignes transversales qui en sont les indications dans le prothorax de la Sau-^ terelle. Dans une Libellule, au contraire, dans une Abeille, dans une Mouche, dans un Papillon, le prothorax est rudimen- taire. Or, les pièces de la bouche, dans les Sauterelles et dans les Libellules et autres Insectes du même ordre , ont tant d'ana- logie entre elles, que tout récemment encore M. Burmeister a réuni ces Insectes dans un seul groupe, ainsi que l'avaient fait De Geer et Linné. Les Punaises ont, comme les Han- netons et les Sauterelles , le prothorax très développé, et cependant elles diffèrent de ces deux derniers par la structure de leur bouche, qui en fait des Insectes suceurs. Les Cigales, que l'on a placées pendant longtemps dans le môme ordre que les Pu- naises, en diffèrent presque au même titre que les Libellules diffèrent des Sauterelles, INS c'est-à-dire par le moindre développement de leur prothorax. Voilà, par conséquent, des caractères qui, bien qu'ils ne répon- dent pas aux caractères fournis par la bou- che. D'en sont pas moins précieux pour sé- parer et caractériser les divers groupes d'In- sectes. Cependant ils ne peuvent être em- ployés qu'après ceux que fournit la bou- che , car ils sont plus variables que ces der- niers. Malgré le grand développement que prend le prothorax dans certains Insectes, il est à remarquer que jamais cet anneau thora- cique n'offre les quatre pièces de la région dorsale autrement que réunies ou soudées. C'est l'absence plus ou moins complète de cette région dorsale qui caractérise parti- culièrement le prothorax de l'Abeille, de la Mouche ou du Papillon ; au contraire, la région sternale, celle des flancs, sont, en général , plus développées. Le méso- thorax offre à l'analyse les éléments déjà indiqués d'une manière beaucoup plus com- plète; cet anneau est ordinairement le plus développé des trois, et ce développement est en rapport avec les ailes qu'il supporte. Ce qui le prouve, c'est que dans les Han- netons, dont les ailes de la première paire ne servent pas au vol, ainsi que nous le verrons bientôt ; dans les Xenos , Sly- lops, etc., quiiont dans le même cas, c'est le métaihorax qui est le plus développé. Dans les Papillons, au contraire, dans les Abeilles, dans les Libellules, le mélaUio- rax est moins développé que le segment pré- cédent. Enfin , dans les Mouches propre- ment dites, qui n'ont pas la seconde paire d'ailes, le métathorax est rudimentaire , tandis que le mésothorax a pris une très grande extension. Donc, pour retrouver les différentes pièces dont se compose un an- neau du thorax lorsqu'il est complet , il faut étudier le mésothorax d'un Papillon , celui d'une Abeille, ou le métathorax d'un Hanneton. Il arrive cependant que, dans les Coléoptères , groupe qui renferme ce der- nier Insecte, les deux derniers anneaux du thorax sont à peu près également dévelop- pés, tant à la partie supérieure qu'aux parties inférieures et latérales. On peut en dire autant des Névroptères, qui renfer- ment les Libellules ou Demoiselles, mais il n'en est pas de même pour les Diptères INS INS 69 (Mouches), dans lesquels le métatborai est 'rudimeotaire, et les pièces du mésolhorax sont soudées ou réunies entre elles. En général, un anneau du thorax est d'autant plus développé qu'il supporte des ailes et des pattes plus destinées à agir; c'est pour cela, sans doute, que, dans les Hyménoptères ( Guêpes , Abeilles) , la por- tion sternale est plus contractée; ces In- sectes volent, en effet, plus qu'ils ne mar- chent. Plusieurs cependant portent une proie assez lourde , qui exige une force no- table dans les pattes de ces animaux; mais on n'a pas encore assez étudié ce sujet pour se rendre exactement compte de toutes les variétés de structure. Ne pouvant aborder ici l'étude compara- tive de toutes les pièces du thorax dans les divers ordres d'Insectes , nous signalerons seulement quelques faits importants. Il ar- rive , par exemple, que certaines parties , simples d'ordinaire, ou mieux paires et sy- métriques , sont quelquefois divisées. Tel est le scutum du métaihorax dans le Dy- tique (Âudouin), ce qui témoigne suffisam- ment de l'origine double des sous-segments du thorax : origine indiquée, dans d'autres tas, comme nous l'avons dit, par une su- ture longitudinale. Dans les Hyménoptères, la plus grande partie de la région dorsale du thorax est formée par le scutum du mé- sonotum, ou partie dorsale du deuxième segment. Celte pièce , qui figure un lo- sange, est divisée dans toute sa longueur par une suture. Or, il arrive que dans les Mouches dorées (Chrysis) , et quelques au- tres groupes d'Hyménoptères, chacune des moitiés de ce scutum est, en outre, divisée en deux parties par une autre suture lon- gitudinale. Il résulte qu'il y a , de chaque côté du scutum , une pièce particulière (pa- rapside Mac-Leay), que les uns regardent comme distincte, les autres comme unç simple division du scutum. De plus, dans les Hyménoptères , la plus grande partie du inétanotum, ou portion dorsale du troisième anneau thoracique , est constituée par une grande plaque tantôt lisse , tantôt striée , assez souvent partagée en deux par une su- ture longitudinale. Cette plaque est pour les uns (Mac-Leay) le scutellum du méta- thorax, pour d'autres (Newport, Westwood) le scutum et le scutellum réunis; pour d'au- tres enfin (Âudouin), c'est un des segments de l'abdomen qui vient projeter son arceau dorsal sur le métathorax , en sorte que le premier segment apparent de l'abdomen n'en serait ^n réalité que le deuxième. M. Newport prétend en outre que le tho- rax n'est par formé de trois segments, comme on le croit d'ordinaire. Il y ajoute un qua- trième segment , qui serait commun au tho- rax et à l'abdomen, et qu'il nomme à cause de cela thoraco-abdominal. Ce segment, ré- duit en général dans ses dimensions, se mon- tre particulièrement à la base de l'abdomen dans les Papillons. Enfin, une des pièces des flancs, le paraptère, est située diverse- ment dans les différents groupes d'Insectes. Dans les Coléoptères (Dytique) , cette pièce fait réellement partie des flancs et remonte le long de l'épisternum, pour atteindre la base des élytres ou mésotborax et celle des ailes au métathorax. Dans les Lépidoptères et les Hyménoptères, c'est au-dessous de l'origine des ailes, ou au moins des ailes an- térieures , que se trouve situé le paraptère. C'est la pièce à laquelle on donne ordinai- rement le nom à'écaille ( squama). Dans la plupart des Insectes, cette pièce n'existe pas au prothorax. M. Newport la retrouve chez les Coléoptères, en particulier, dans une partie rudimentaire qui est située dans la peau entre la tète et le prothorax, et que M. Straus nomme pièce jugulawe. Cette pièce jugulaire, qui existe de chaque côté , est pour M. Straus le rudiment d'un anneau du corps qui ne se serait pas complètement développé. Outre les parties indiquées , le thorax pré- sente encore ordinairement deux paires de stigmates , qui sont les ouvertures pour l'en- trée et la sortie de l'air. De ces deux paires de stigmates, la première est située sur les côtés du prothorax et la seconde sur les côtés du mésothorax. Cependant la position de ces segments est sujette à varier ; c'est ainsi que, dans les Hyménoptères, on trouve or- dinairement la seconde paire de stigmates sur les côtés du métathorax. Les stigmates thoraciques sont surtout caractérisés par deux espèces de volets mobiles , qui s'oppo- sent à la sortie de l'air au gré de l'Insecte, et ces volets mobiles distinguent les stigma- tes thoraciques des stigmates abdominaux , qui ne sont formés que par des poils ou des "0 INS cils croisés. Les stigmates du thorax sont nommés péritrèmes par Audouin ( -nipi, rptixa, autour du trou). Les pattes sont les organes de locomotion ou de déplacement les plus constants chez les Insectes, puisque les ailes manquent à quelques uns de ces animaux. Tantôt les pat- tes sont destinées à la locomotion terrestre, tantôt à la locomotion dans l'eau; quelque- fois, enfin , elles sont construites de manière à servir soit pour l'accouplement, soit pour saisir ou pour porter la proie. Ces différents «sages des pattes sont en rapport avec des modifications de forme qui ne changent pas d'une manière notable la disposition relative des pièces dont ces pattes se composent. Les trois paires de pattes sont en général sem- blables entre elles, si ce n'est que la pre- mière est plus courte que la deuxième, et ainsi de suite. En partant de leur insertion à la face inférieure du thorax, on voit qu'elles se composent : 1° d'une hanche, pièce diver- sement développée, mais ayant le plus ordi- nairement une forme sphéroïdale ou ovoïde; 2" de deux petits articles appelés trochanter et trochantin (Audouin) , qui font suite à la hanche; 3" d'un long article, presque tou- jours plus épais que les autres et qui porte le nom de cuisse ; 4" d'un autre article sou- vent aussi long que le précédent, mais plus grêle et qui forme la jambe; 5° enfin d'une série de petits articles, variant de 1 à 5, et connus sous le nom collectif de tarse. Les deux parties extrêmes de ces pattes servent seules à caractériser certains grou- pes. Ainsi la hanche présente dans sa forme et dans son mode d'articulation, soit avec le thorax, soit avec le reste de la patte, une disposition qui n'est pas la même à beau- coup près dans toutes les familles. Le tarse, cependant, offre sous ce rapport plus d'in- térêt, surtout à cause des différences qu'il présente dans le nombre de ses articles. Quelquefois le nombre apparent des articles du tarse diffère du nombre réel , parce qu'un d'entre eux se trouve très réduit dans ses di- mensions et en partie caché par ceux qui l'avoisinent. Quelquefois encore le nombre des articles des tarses n'est pas le même à toutes les pattes. Il existe, par exemple, un groupe nombreux de Coléoptères dont les quatre pattes antérieures ont les tarses for- més de cinq articles , tandis que les tarses IKS des deux pattes postérieures n'en comptent que quatre. Ces Coléoptères ont reçu , par suite de cette disposition, le nom d" Hétéro- mères. Les tarses se terminent d'ordinaire par deux crochets qui sont situés à l'extrémité du dernier article, et entre lesquels on voit quelquefois un sixième article plus petit que les précédents. Quelquefois cet article sur- numéraire, en quelque sorte, est une espèce de palette qui paraît servir à l'Insecte pour se fixer sur les différents corps. Cette palette est tantôt simple et tantôt double, comme dans la Mouche des appartements, qui fait le vide à l'aide de ces petits organes, et peut ainsi se soutenir et marcher dans une situa- tion renversée. Les crochets qui terminent les tarses servent évidemment à saisir, à se cramponner, et ils offrent assez de variété dans leur forme, les uns étant doubles ou bifides, les autres ayant une rangée de dentelures sur leur bord concave , etc. Dans les mâles de certains Insectes (Carabiques), plusieurs des articles du tarse élargis à la face inférieure et garnis de poils forment une sorte de velours ou de papilles disposées sur deux séries. Ces organes servent alors à mieux saisir le corps de la femelle. Dans les Dytiques, il existe un appareil plus com- pliqué. Le tarse forme une palette circu- laire, pourvue en dessous de véritables ventouses. Les tarses , du moins les anté- rieurs , manquent constamment à quel- ques espèces {Ateuchus et autres), sans que l'on entrevoie la raison de cette dispo- sition. Les ailes constituent la seconde espèce d'organes locomoteurs. Elles sont situées à la partie supérieure et latérale du thorax, et sont, comme nous l'avons dit, au nombre d'une paire par segment du thorax. Le pre- mier segment thoracique en est toujours dépourvu ; il ne porte que les deux pattes de devant, tandis que les autres segments du thorax supportent chacun deux pattes et deux ailes. Les Diptères, ainsi nommés de ce qu'ils n'ont que deux ailes , ne font ce- pendant qu'une exception apparente à la règle. Les ailes du métathorax sont rem- placées chez ces Insectes par deux petits or- ganes appelés balanciers (haltères) , qui se composent d'une tige terminée par un ren- llement, et qui semblerait, d'après certaines INS ctpdricnces , avoir une action sur Téquilibrc de rinsecte pendant le vol. Les ailes peuvent être considérées comme une extension des téguments communs ou de la peau , dépourvue de toute partie solide, si ce n'est autour de certains canaux quise ramifient entre les deux couches de ces téguments. Ces canaux , qui ont reçu depuis longtemps le nom de nervures, et que M.Mac- Leay appelle pferygostia (os de l'aile), ren- ferment dans leur intérieur une trachée et un courant sanguin , lorsque l'aile est en voie de formation. Lorsque, au contraire, au moment du passage de l'Insecte à l'état parfait, l'aile acquiert, comme nous l'avons vu plus haut, son extension définitive, le courant sanguin s'arrête, et l'on trouve des débris de corpuscules sanguins desséchés dans l'intérieur des canaux ou nervures, comme l'a observé M. Newport(l). On admet qu'il se dépose de la chitine, ou matière solide des téguments des Insectes , sur les parois des nervures des ailes, et c'est à la surabondance d'un semblable dépôt qu'est due la consolidation complète des ailes antérieures des Coléoptères ( Hanne- tons), des Orthoptères (Sauterelles) et de certains Hémiptères (Punaises). Ces ailes ont reçu le nom spécial d'élytres , qui veut dire étui ; et en effet, elles recouvrent l'abdomen cl les deux derniers anneaux du thorax, qui S8 trouvent alors placés comme dans une gaîne ou un étui. Dans tous les autres In- sectes, les ailes restent membraneuses; leurs nervures s'épaississent diversement ; les plus voisines du bord antérieur des ailes acquièrent en effet plus de consistance, et les autres en prennent d'autant moins , en gé- néral , qu'elles sont plus voisines de l'extré- mité et du bord postérieur. Le grand nom- bre de trachées qui se répandent dans les ailes a fait considérer ces organes, par quel- ques savants, comme étant une dépen- dance de l'appareil respiratoire. Quoi qu'il en soit, la disposition que présentent les ner- vures dans les ailes des Insectes fournit de bons caractères pour la classification, en raison même de la constance de cette dis- position dans un même ordre d'Insectes. Ainsi ces nervures , très nombreuses dans les Névroptères ( Libellules ) et dans les Or- thoptères (Sauterelles), où elles forment un (■) Jnn.dttse.nat., i845. INS 7t réseau à mailles très .serrées, le deviennent moins dans les Hémiptères (Abeilles), dans les Diptères ( Mouches ), dans les Lépidop- tères (Papillons). On a nommé cellules les intervalles compris entre les nervures, etces cellules ont été distinguéesen cellules mor- ginales, sous-marginales, discoïdales , etc., d'après leur position à l'égard des bords de l'aile. C'est dans le nombre et la position de ces cellules que l'on a pris des caractères pour certains groupes d'Insectes. Quelque- fois ces cellules et les nervures qui les sépa- rent sont plus ou moins masquées par des poils; mais elles le sont surtout, dans les Papillons, par des appendices particuliers, que l'on nomme e'cailles et qui recouvrent les deux surfaces des ailes. Ces écailles sont un repli de la peau , ou de la membrane des ailes; ce sont presque des ailes en petit, qui renferment entre les deux lamelles dont elles sont formées , un dépôt de matière co- lorante. C'est à la présence de ces écailles, supportées par un pédicule et insérées par lignes régulières sur la surface de l'aile, que sont dues les couleurs variées et parfois si brillantes que présente l'aile des Papillons. Dans les Insectes à quatre ailes , les deux ailes d'un même côté du corps sont souvent retenues par un appareil particulier. Dans les Hyménoptères, c'est une série de cro- chets recourbés, qui garnissent une portion du bord antérieur des ailes de la seconde paire et qui se fixent , pendant le vol, an bord postérieur des ailes de devant, de manière à présentera l'air une surface plus étendue. Dans les Lépidoptères, c'est un frein , une espèce de cordon , qui passe de l'aile antérieure à l'aile postérieure, et rem- plit le même office que les crochets dans le cas précédent. Dans les autres ordres d'In- sectes, les quatre ailes agissent isolément; et quand les ailes antérieures sont épaisses, on admet qu'elles servent peu ou point au vol. Certaines espèces d'Orthoptères, telles que les Sauterelles , les Grillons, appelés vulgairement cri-cri, ont une partie de leurs ailes antérieures plus minces que le reste et formant une espèce de tambour ou de tympan. Une des nervures qui traversent ce tambour est armée de dentelures sur les- quelles frotte, pendant le mouvement alter- natif des ailes l'unesur l'autre.lebord sail- 72 INS lant de l'aile opposée , de manière à faire résonner le tambour et à produire des sons que tout le monde connaît. Cette disposition est, en général, l'attribut des mâles; mais on la trouve aussi sur les ailes des femelles, quoique moins prononcée et hors d'état de donner lieu aux mêmes phénomènes. On peut, sur un Insecte mort, faire résonner les ailes en les frottant l'une sur l'autre, et produire alors le même son que dans l'In- secte vivant. Enfin , les ailes de la seconde paire man- quent quelquefois dans certains Coléop- tères. Dans ce cas, les élytres sont ordi- nairement soudées dans toute leurlongueur, et la face dorsale de l'abdomen , en rapport avec ces élytres, reste molle, comme si la présence d'un organe protecteur rendait inutile la solidification de cette partie des téguments. Vàbdomen est la troisième région du corps des Insectes , celle qui vient après le thorax. Elle est formée d'une suite d'an- neaux dont le nombre varie suivant leS groupes, et ce nombre sert dans quelques cas a caractériser le sexe à l'extérieur. Il arrive souvent que le nombre des anneaux de l'ab- domen n'est pas le même à la face dorsale qu'à la face ventrale. Il est moindre en gé- néral à la face ventrale , parce qu'alors quelques uns des arceaux ou demi-arceaux dont se compose chacun des segments de l'abdomen entrentdans la formation de l'ap- pareil génital. Dans quelques Insectes, tels que les Chrysis, la moitié au moins des segments de l'abdomen est réduite à l'état rudimentaire, et constitue un fourreau ar- ticulé comme le tube d'une lunette d'ap- proche, à l'extrémité duquel est placé l'ai- guillon des femelles. Il résulte de cette dis- position que le nombre des segments de l'abdomen n'est que de trois ou de quatre dans ces Insectes, ce qui varie selon les sexes. Les Chrysis forment une division de l'ordre des Hyménoptères, que l'on a nom- mée celle des Porte-tuyaux , Tubulifères, à cause de la disposition particulière des der- niers anneaux de leur abdomen. Dansd'au- res Hyiiiéuoptères (les Tenthrèdes, les Ich- neumons) et dans quelques Orthoptères (Sauterelles), les arceaux inférieurs des der- niers segments abdominaux contribuent à la formation d'un organe particulier (ta- INS rière) qui sert à déposer les œufs. En gé- néral , les anneaux de l'abdomen ont la même consistance dans toutes leurs parties, et ils sont réunis par la peau de manière à pouvoir rentrer plus ou moins les uns dans les autres d'arrière en avant. Chaque arceau est en outre disposé de telle sorte qu'il peut s'écarter de l'arceau qui lui correspond en distendant la peau. Cette distension est quelquefois très prononcée dans les femelles, lorsque leur abdomen est rempli d'œufs. Dans quelques espèces de Coléoptères, dont les premières ailes ou les élytres sont sou- dées , la face dorsale de l'abdomen , qui est exactement recouverte par ces élytres, reste molle. C'est, en général, entre les extré- mités des deux arceaux de chaque segment abdominal que se trouvent situés les stig- mates; quelquefois aussi ils sont percés dans l'arceau supérieur ou dorsal. Il y a , en général, presque autant de paires de stig- mates qu'il y a de segments à l'abdomen. C'est enfin dans cette région du corps que sont renfermés la plupart des organes intérieurs, tandis que le thorax contient particulièrement les muscles destinés à mettre en mouvement les pattes et les ai- les , et que la tête est surtout le siège des organes des sens. Les trachées ou organes de la respiration , le commencement du canal intestinal ou l'œsophage, une partie du vaisseau dorsal et une portion notable du cordon nerveux principal, sont renfer- més dans la tête et dans le thorax ; les or- ganes de la génération sont au contraire contenus entièrement dans l'abdomen. Dans les Insectes , l'abdomen ne supporte pas d'autres appendices que ceux qui dépen- dent de l'appareil génital, et ces appendices peuvent en général se retirer dans son in- térieur : c'est ce qui arrive même dans la tarière de certaines espèces. Les muscles, ou principaux organes de la locomotion , sont nécessairement situés à l'intérieur , comme dans les Tortues. Ils prennent généralement leur insertion sur des crêtes, des saillies, des téguments (épi- dèmes), et quelquefois sur des pièces parti- culières qui font en quelque sorte l'office de tendons (apodèmes). Le premier mode d'insertion a lieu dans le corps; le second existe plus ordinairement dans les mem- bres , y compris les pièces de la bouche. INS Les muscles des Insectes sont formés de fi bres plus généralement isolées que ceux des animaux vertébrés ; ces fibres ne se ^éuni^- sent pas , comme dans ces derniers , pour former des faisceaux, et ne sont pas , par conséquent, revêtus de cette enveloppe com- mune que l'on appelle aponévrose. Les fi- bres musculaires sont disposées de manière à former des couches ou des sériés de cor- dons parallèles. Tantôt ces couches sont plates et constituent des espèces de rubans : tels sont les muscles de l'abdomen; tantôt ces couches sont plus épaisses et forment de véritables faisceaux, comme dans les mu.«- cles du thorax. Chaque fibre musculaire peut se séparer en fibrilles par la macéra- tion. On trouve aussi des stries transver- sales à la surface des fibres, comme dans les animaux vertébrés. On conçoit que dans les larves d'Insectes dont les anneaux sont presque tous de la même forme , les mus- cles offrent une disposition assez simple. Ils se composent surtout de plusieurs cou- ches de fibres qui s'étendent dans toute la longueur du corps. Dans les larves apodes, le système musculaire doit donc être le plus simple possible; mais lorsque les larves d'Insectes sont pourvues de pattes, il sur- vient une plus grande complication dans la disposition des parties musculaires C'est pourquoi aussi les muscles de la tête sont plus nombreux et plus compliqués que ceux des autres parties du corps , car c'est là qu'il existe le plus d'appendices. Les sail- lies, les espèces de cloisons que présentent à l'intérieur les téguments céphaliques , servent à l'insertion des muscles qui y sont logés. Il en est de même au thorax , dans lequel certaines pièces élémentaires rentrées à l'intérieur forment aussi des cloisons in- complètes {phragmata des auteurs anglais), sur lesquelles viennent se fixer les extrémi- tés des muscles qui font mouvoir les ailes et les pattes. C'est dans les ouvrages de MM. Straus et Newport qu'il faut étudier la distribution des muscles dans le corps des Insectes, sans parler de Lyonnet, qui, le premier, les a décrits dans les Chenilles. Le défaut de place et de figures nous empêche absolu- ment d'aborder cette étude. Lé vaisseau dorsal ou le cœur est le pre- mier organe qui se présente à l'observa- T. VU. INS T? leur, lorsqu'on vient a ouvrir le corps d'uM Insecte par la face dorsale, et qu'on a sou- levé les téguments et les muscles. C'est un vaisseau qui s'étend de la tête à l'extré- mité du corps, et que ses contractions et ses dilatations successives rendent très vi- sible dans certaines larves d'Insectes , soit terrestres, soit aquatiques. Dans l'Insecte parfait, la partie du vaisseau dorsal située dans l'abdomen est plus large que toute la portion antérieure. Cette dernière, renfer- mée dans la tête et dans le thorax, s'inflé- chit plusieurs fois, deux fois au moins, pour passer sous les demi-cloisons formées par les parois du thorax. Lor.«qu'clle est parvenue dans la tête, elle s'y divise en plusieurs branches, dont deux principales. Ces branches sont courtes, et ne paraissent pas se continuer avec d'autres vaisseaux. La structure du vaisseau dorsal est mus- culaire. Dans l'abdomen , il est partagé en plusieurs loges incomplètes placées les unes à la suite des autres. On lui reconnaîtdeux ou trois couches, dont l'intérieure est plnyée et striée; la moyenne présente des fibres longitudinales fortes et épaisses; et l'exté- rieure serait une membrane transparente, sans structure appréciable (Newport), et qui envelopperait le cœur sans suivre les inflexions de la membrane musculaire. Les loges que renferme le cœur sont dues a des replis de parois, replis en forme de val- vules, décrits par M. Straus dans le Han- neton. Chaque loge présente une ouverture de chaque côté, et les replis sont disposé.^ de telle manière que le sang qui pénètre par ces ouvertures ne peut sortir par la même voie. Le nombre des loges p.iraît varier avec les espèces. Il est de neuf dans le Hanneton, d'après M. Straus; de sept dans le LucaneCerf-Volant, suivant M. New- port; de cinq dans le Bourdon terrestre,, d'après le même auteur. On se demande si ce nombre varie dans la larve et l'Insecte parfait. M. Newport répond à cela que dans le Sphinx ligustri, il l'a toujours trouvé de huit, tant dans la larve que dans l'hisecte parfait, et qu'il en est de même pour plu- sieurs autres Lépidoptères. Lorsqu'on examine le cœur dans des In- sectes transparents , tels que des larves aquatiques, on aperçoit autour de ces or- ganes un courant sanguin , indiqué par le 74 INS mouvement des globules que renferme lo «ang. Ce courant se produit d'arrière en «vant dans la longueur du corps , et on le suppose limité par une enveloppe très mince, dont l'existence est tout-à-fait douteuse. L'espace que limite ou non cette enveloppe est regardée comme une oreillette , parce qu'elle joue à l'égard du cœur des Insectes le même rôle que les oreillettes du cœur des animaux vertébrés. On a nommé les ailes du cœur des mus- cles triangulaires, partant de chaque loge, où ils sont aussi larges que la longueur de 'a loge elle - même , et finissant en pointe pour aller s'attacher sur les côtés des seg- ments abdominaux. Ces muscles, outre l'u- sage qu'ils ont de fixer le corps en place , servent à dilater chaque loge en la raccour- cissant lorsqu'ils se conirattent , ou à l'al- longer au contraire dans le moment où ils se dilatent. Chacun de ces muscles est dou- ble, et ils s'attachent par conséquent à la face dorsale et à la face ventrale du cœur; c'est entre les deux couches de ces muscles qu'est située l'espèce d'oreillette dont nous avons parlé. La portion du cœur qui traverse le tho- rax et la tête a été comparée avec raison à l'aorte des animaux vertébrés. C'est celte portion du cœur, en effet, qui porte le sang dans les différentes parties du corps , ou plutôt dans la tête, d'où il revient dans la cavité du corps et de ses appendices. Le mou- vement du sang a donc lieu d'arrière en avant pour le sang qui passe par le cœur , et d'avant en arrière au contraire pour ce- lui qui traverse librement le corps. Le sang ainsi épanché dans la cavité générale pé- nètre dans le cœur par les ouvertures laté- rales qui sont percées dans chaque loge de cet organe. Quelques auteurs récents , tels que MM. Bowerbank, Newport, prétendent qu'il existe des vaisseaux pour le passage du sang au travers du corps ; que ces vaisseaux avoisinent le passage des trachées ou orga- nes respiratoires des Insectes , et ramènent ainsi le sang au cœur. Cependant l'existence de semblables vaisseaux est très probléma- tique, et il paraît certain que dans quelques parties du corps, dans les pattes en parti- culier, il n'existe pas de parois vasculaires. On voit, à l'aide du microscope , les cou- rants sanguins s'arrêter tout-à-coup , rc- INS brou.<;ser chemin ; on les voit décrire des contours bien déterminés, et cependant on ne distingue pas de membrane qui serve à les circonscrire. La circulation du sang dans les Insectes a été reconnue d'abord par M. Carus et constatée depuis par différents observateurs, parmi lesquels il faut mentionner surtout les deux auteurs que nous avons cités plus haut. Le sang des Insectes est généralement pâle, quelquefois verdâtre ou rougeâtre, et renferme des corpuscules allongés, un peu aplatis, qui diffèrent d'ailleurs de forme dans les différents états de l'Insecte, et qui deviennent globuleux, dit M. Newport, comme les globules du sang des Vertébrés, dès qu'on le met en contact avec l'eau. Ce sont surtout ces globules qui rendent visibles les courants sanguins, lorsqu'on les examine au dehors du cœur. Ils paraissent cependant ne pas exister partout. Ainsi ils manquent dans certaines larves aquatiques [Quatre- rages(l)], do»t le corps est rouge, et qui paraissent être des larves de Tipulaires. M. Newport décrit, sous le nom de vais- seau supraspinal, un canal qui s'étend sur la face supérieure du cordon nerveux prin- cipal, dans la portion abdominale de ce cor- don chez les Lépidoptères à l'état parfait. Ce vaisseau est protégé, suivant lui, par des fibres musculaires dirigées en travers du corps et destinées à le séparer de la cavité commune. Nous ne suivrons pas cet auteur dans la description de ce vaisseau, ni des autres parties de l'appareil circulatoire des Insectes; mais nous engageons le lecteur à lire l'article Insectes qu'il a publié dans l'En- cyclopédie anglaise d'anatomie et de physio- logie, ainsi que les recherches de M. Bower- bank, dans le Magasin entomologique de Londres. Le canal inlesUnal s'étend dans toute la longueur du corps , au-dessous du cœur ou mieux du vaisseau dorsal. C'est un tube tantôt droit et de la longueur du corps seu- lement, comme dans les chenilles, tantôt contourné de manière à décrire de nombreu- ses circonvolutions, et, dans ce cas, il est plus long que le corps. Ce tube n'a pas d'ail- leurs le même diamètre partout; il présente des étranglements qui le divisent en régions (i) Communication faite à la Société iiliilomatiquc en ai.ùl INS distinctes, comme cela a lieu dans les ani- maux vertébrés. Lorsqu'il n'a que la longueur du corps, son diamètre est très considérable, comme pour suppléer à son défaut d'éten- due dans le sens de la longueur; dans le cas contraire , son diamètre est très réduit, et varie d'ailleurs avec les différentes parties du canal lui-même. On reconnaît trois couches ou enveloppes au canal intestinal : une couche extérieure,- appelée péritonéale par quelques auteurs; une couche moyenne ou musculaire; une couche intérieure ou muqueuse. La couche extérieure est très mince, blanche et trans- parente, et revêt la couche musculaire dans toute la longueur du canal. On la détache très difficilement de la couche musculaire, mais on la reconnaît en soumettant au mi- croscope une portion du canal intestinal (Newport). La couche musculaire est très prononcée et formée de fibres, les unes longitudinales, les autres transversales, qui s'entrecroisent avec des fibres obliques, sui- vant certains auteurs. La couche muqueuse est considérée comme formée de deux autres couches qui auraient une structure diffé- rente. De ces deux couches, la plus intérieure serait une membrane mince, plus visible à la partie antérieure du canal intestinal qu'à sa partie postérieure. Celte couche serait celle qui entrerait dans la formation de cer- taines parties solides que l'on trouve à la partie antérieure du canal intestinal, sous l'aspect de dents cornées, comme cela a lieu dans quelques Coléoptères et Orthoptères. L'autre couche, ou l'autre feuillet, pour ainsi dire, de la couche muqueuse, est placée par conséquent entre le feuillet précédent et la couche musculaire. Sa structure est rarement distincte, si ce n'est dans l'Hydrophile (//. piceus) et quelques autres Insectes, oij elle présente une apparence glanduleuse. Le canal intestinal se compose en général du pharynx ou fond de la cavité buccale, de Vœsophage, àa jabot, du gésier, de l'es- tomac {ventricule chylifique Léon Dufour), de Vinteslin grêle et du gros intestin (colon et rectum). Le jabot, qui rappelle la même partie dans les Oiseaux, n'est pas situé dans l'axe du tube intestinal. C'est une espèce de vessie qui ne tient au canal intestinal que par un pédicule étroit, et se rencontre sur- tout dans les Insectes suceurs, tels q,ue les IxNS 75 Lépiiloptères et les Diptères : aussi a-t-on supposé que cet organe avait pour objet de faire le vide dans l'œsophage et de permettre ainsi l'arrivée des aliments (Burmeisler); mais il paraît qu'on y trouve quelquelois de la substance alimentaire (Newport), et que c'estun appareil préparatoire de la digestion. L'œsophage est un tube plus ou moins long, intermédiaire entre la bouche et le jabot, ou entre la bouche et le gésier, quand le jabot n'existe pas. Le gésier forme la seconde po- che stomacale, quand il y a un jabot, ou la première, dans le cas contraire; il est sur- tout caractérisé par les replis saillants, ou les dents, les épines saillantes dont il est armé. L'estomac est la troisième ou la se- conde poche gastrique, suivant que le jabot existe ou n'existe pas. Ce qui le distingue surtout, c'est qu'il donne insertion par son extrémité inférieure aux vaisseaux biliaireSy sorte de canaux très longs et très sinueux dont nous parlerons bientôt. On voit que les Insectes, de même que les oiseaux et les mammifères ruminants, sont des animaux à estomac multiple. Il y a ce rapport entre les Insectes et les oiseaux, que le jabot n'existe pas toujours, ce qui réduit à deux le nombre des poches stomacales. Il faut toutefois remarquer que le gésier des Insectes ne correspond pas à celui des oiseaux; c'est la deuxième poche dans les Insectes, tandis que c'est la troisième dans les oiseaux. L'in- testin grêle fait suito à l'insertion des vais- seaux biliaires, lorsque ceux-ci n'ont qu'un point d'insertion; il est plus ou moins long etcontournésur lui-même, etdiffère surtout par son diamètre du gros intestin. Ceux-ci se divisent quelquefois en colon et en rectum, et quelquefois aussi il existe un appendice {cœcum) entre l'intestin giêle et le gros in- testin. Outre le caractère que présente l'estomac dans l'insertion des vaisseaux biliaires , il en possède souvent un autre dans la pré- sence, à sa surface externe, d'un grand nombre d'appendices ou petits canaux aveu- gles, qui sont tapissés à l'intérieur par la muqueuse de l'estomac, et sont considérés par M. Léon Dufour comme servant au pas- sage du chyle, qui se répandrait ainsi libre- ment dans la cavité générale du corps. D'autres (Newport) les regardent comme des organes de sécrétion, destinés à verser dans T> INS li\S l'estomac un liquide dilTcreot de celui que lournissent les vaisseaux biliaires. Ces der- niers se réunissent a l'estomac en arrière, par la portion de cet organe appelée pylo- rique , comme dans les animaux vertébrés. Ce sont des canaux au nombre de deux , de aualre , de six , et quelquefois même au 'iombre de vingt ou de cent, comme dans quelques Hyménoptères et Orthoptères. Us constituent de longs tubes très repliés sur eux-mêmes, et qui s'appliquent sur la por- tion postérieure de l'estomac, et sur une araude partie de l'intestin grêle. On a cru pendant longtemps qu'ils allaient , par leur citrémité, prendre une nouvelle insertion ^u^ la partie postérieure du canal intesti- nal ; mais on a reconnu depuis (Newport, Léon Dufour) qu'il n'y avait pas continuité t'nire les canaux de l'estomac et ceux du f;ros intestin. Ils se terminent les uns et les autres en une portion très étroite , très Urèle, qui doit plutôt, comme le dit M. New- port , être regardée comme leur origine que comme leur terminaison, celle-ci ayant lieu dans l'estomac. D'après ce dernier auteur, les vaisseaux biliaires, dans la larve de la plupart des Lépidoptères, présentent à leur surface extérieure un très grand nombre de petits appendices, que l'on retrouve dans d'autres Insectes à l'état parfait, tels que le Hanneton. Ces petits appendices des vais- seaux biliaires se terminent, dans les Che- nilles, par un vaisseau très fin, qui se perd grou- pes d'Insectes nous renvoyons à chacun des articles qui les concerne. Or) y trouvera sur leurs caractères des détails que le défaut d'espace nous empêche de donner ici. (Brullé). IlVSECTrVORES. Insectivora. mam. — L'une des familles de l'ordre des Carnassiers a reçu le nom à' Insectivores à cause des mœurs des animaux qui la composent. De même que les Chauves-Souris, les Insectivo- res ont desmâchelières hérissées de pointes coniques, mais ils n'ont pas de membranes la- térales,quoique ne manquant jamais de clavi- cules ; leurs pieds sont courts ; tous appuient la planteentière du pied surla terre en mar- chant; leurs mamelles sont placées sous le ventre. Les uns ont de longues incisives en avant, suivies d'autres incisives et de ca- nines toutes moins hautes même que les molaires, genre de dentition qui rappelle celle des Rongeurs ; d'autres ont de grandes canines écartées, entre lesquelles sont de petites incisives, ce qui est la disposition la plus ordinaire aux Quadrumanes et aux Carnassiers. La vie des Insectivores est le plus sou- vent nocturne et souterraine ; leurs mouve- ments sont assez faciles, et beaucoup d'en- tre eux passent l'hiver en léthargie, surtout dans les pays froids; ils se nourrissent presque exdusivementd'Insectes. Ces mam- mifères se ressemblent beaucoup par leurs téguments , les formes des membres et le genre de vie; ils sont divisés en un as.sez grand nombre de genres, ainsi que nous le verrons plus tard , dont les trois princi- paux , dans lesquels peuvent rentrer tous les autres, sont ceux des Taupes, des Mu- saraignes et des Hérissons. Les anciens naturalistes connais aient à peine les trois types européens de l'ordre des Insectivores, et ils ne se sont nullement Ii\S IKS 85 occupés de leurs rapports naturels ni de leur place dans la série zoologique. Arisioie ( 350 ans avant l'ère chrétienne) dit néan- moins quelques mots de la Taupe , qu'il dé- signe sous le nom d'Aspalax ; des Musarai- gnes, qui pour lui sont des Mygales, et des Hérissons, ses Echinus. Pline (50 ans avant Jésus-Christ) n'ajoute que peu de chose aux écrits d'Arislote, et le premier il crée les mots Talpa , Musaraneus et Efinaceus. Au moyen-âge , les auteurs qui se sont occupés d'histoire naturelle, Isidore de Séville, Albert-Ie-Grand, Agricola , Sca- liger, ne ûrent que rectifier ce qu'avaient dit Aristoteet Pline, et n'augmentèrent que peu les connaissances acquises sur les In- sectivores. Gesner, en 1520, est le premier qui ait passablement défini, au moins dans les deux genres Talpa et Sorex, les Insectivores. Puis vinrent Walton (1552), AIdrovande (I()45), Johnston(1657), Charleton (1668), qui ajoutèrent quelques matériaux à leur histoire. Ray, en 1693, est le premier qui, sentant leurs rapports naturels , les ait rap- prochés tous convenablement dans un sys- tème mammalogique. Linné ( 1735) ras- sembla ce qu'avait dit ses devanciers, et il détourna le nom de Sorex, qu'il appliqua aux Musaraignes, dénomination latine qui leur est restée, et est venue remplacer celle de Musaraneus. Daubenton (1756) com- mença à distinguer les espèces, du moins dans le genre Musaraigne, et il publia un travail dans le grand ouvrage de Buffon; Schreber (1778) s'occupa de leur système dentaire. Hermann(1780) donna de grands détails sur les Musaraignes européennes. En 1780, Pallas et Storr sentirent les rap- ports naturels des Insectivores entre eux et avec les autres Mammifères. Linck , en 1795, en forma le premier un ordre parti- culier, et son exemple a été suivi par pres- que tous les zoologistes. G. Cuvier (1798), Lacépède (1798) et Illiger(1811 ), prenant en considération rigoureuse le système den- taire, les ont partagés en plusieurs sections génériques. Pallas(lSl 1), Etienne Geofiroy- Saint-Hilaire (1811), Savi (1832), Say (1835), augmentèrent le nornbredes espèces européennes connues , principalement dans le groupe des Musaraignes. Ual'fles, Sniilh, lîrandt, etc., ontaj'ulé les uuu\ elles for- mes, beaucoup plus distinctes, fournies par l'Afrique, l'Inde et l'Amérique. Wagler, en 1832, a appliqué aux Sorex proprement dits le même principe de divisions généri- ques qui avait été employé par Lacépède, et il a introduit ainsi les bases de la distinction et de la distribution des espèces , ce qui a étéadoptépar MM. Duvernoy (1835), Jen- nyns (1837) et Nathusius (1838). M. de Blainville publia [Ann. d'Anat. et de Phys.t t. II, 1838, et Osléographie , Insectivores, 1841 ) un mémoire de la plus haute impor- tancesur l'ancienneté des Mammifères Insec- tivores à la surface de la terre , et dans ce travail il résuma tout ce qui avait été dit sur ces animaux; il posa les bases de leur clas- sification et de leur position dans la série zoologique, et il indiqua les espèces que l'on a trouvées à l'état fossile. Depuis la publication de ce Mémoire peu de travaux ont été faits sur les Insectivores ; on doitciter cependant un Mémoire de M Isidore Geoffroy -Saint- Hilaire sur lesTenrecs, la description de quelques espèces du nord de la France ap- partenant au genre Musaraigne par M. Edme deSelys Longchamps, une monographie des espèces rord-aniéricaines du genre Sorex par M. Buchanan , etc., etc. Les Insectivores doivent constituer un ordre distinct , dont la place est intermé- diaire à celui des Chéiroptères et à celui des Carnassiers. La disposition des espèces doit être des plus anomales aux plus normales; c'est-à-dire que l'on doit l'établir ainsi : Talpa, Sorex et Erinaceus; d'abord les es- pèces dont la vie est souterraine, puis les intermédiaires, et enfin celles qui se rappro- chent le plus des Carnassiers. La distribu- tion des espèces repose essentiellement sur le système dentaire, qui, pour chacune {d'elles, présente une particularité tranchée dans le nombre, la forme ou les proportions des dents. Relativement à la géographie zoologique, les trois genres principaux des Insectivores sont essentiellement de l'ancien continent. Tous trois sont européens. Un seul, celui des Musaraignes, se trouve dans toutes les parties du monde, le sud-Amérique et la Nouvelle-Hollande exceptés. Les Taupes pro- prement dites sont exclusivement de l'an- cien continent, ou tout au plus des parties si'\)iouliioi:aîesdu nouveau ; et c'est à peine 86 irs^^ si elles dépassent, en Asie et en Afrique , le litioral de la Méditerranée. Le sud-Afri- que seul offre les Taupes dorées ou Chry- sochlores; le nord-Amérique les Taupes- Musaraignes. Les Musaraignes proprement dites sont de toutes les parties de l'ancien continent et même du nord du nouveau. Les Glisorex et les Echinosorex ne se trou- vent qu'en Asie. L'Afrique seule of!|re les Macroscelis. Les Hérissons proprement dits sont exclusivement de l'ancien continent; taudis que les Tenrecs ne se trouvent qu'à Madagascar. Comme résultat de l'ancienneté à la sur- face du globe , on peut dire que les trois types européens des Insectivores sont de la plus haute antiquité historique. Des indi- vidus qui se rapportent à l'un d'eux étaient conservés à l'élat de momie par les Égyp- tiens; et les deux ou peut-être trois espèces qui ont été admises à cet état ne diflereiU pas d'une espèce actuellement vivante en Afrique et même en Egypte. Les trois genres types des Insectivores se trouvent à l'état fossile : l"dans les brèches osseuses du littoral de la Méditerranée; 2" dans le col des cavernes d'Allemagne, d'Angleterre, de Belgique et dç France; 3 dans un terrain tertiaire moyen des mon- tagnes sous-pyrénéennes; 4" dans un ter- rain d'eau douce d'Auvergne. Les six espè- ces qui ont été reconnues jusqu'ici, savoir : une Taupe , trois espèces de Musaraignes , lin Desman et un Hérisson, ne diffèrent pas spécifiquement de celles qui existent ac- tuellement à l'état vivant : elles se trouvent pêle-mêle avec des restes d'animaux qui ne vivent plus dans nos contrées. Les autres, douton ne connaît pas encore à l'étatrécent les analogues, savoir : une Taupe, une Musaraigne, un Hérisson et un Tenrec , forment des espèces intermédiaires exclu- sivement à celles de l'ancien monde. Voy. GBOTTES. Les genres qui ont été formés dans la fa- mille des Insectivores sont assez nombreux, et nous n'indiquerons que les principaux : Taupe, Chrysochlore, Cladobate, Condy- lure, Scaiope, Musaraigne, Desman, Hé- risson , Tenrec, etc., etc. En terminant cet article, nous croyons devoir rappeler que, chez les Mammifères, là dénoaiination d'ioscclivores n'est pas INS seulement applicable aux Taupes , aux Mu- saraignes, aux Hérissons et aux animaux qui s'en rapprochent le plus; mais qu'elle pourrait encore être donnée à quelques ani- maux de groupes différents qui se nour- rissent presque uniquement d'Insectes. Ainsi beaucoup de Cbauves-Souris sont ex- clusivement Insectivores: aussiM. Fr.Cuvier avait-il réuni sous cette dénomination les Chéiroptères et les Insectivores proprement dits ; quelques Singes, des Lémuriens, des Galéopithèques , un grand nombre d'Éden- tés, se nourrissent aussi d'Insectes; enfin, dans la grande division des Marsupiaux, il y a un groupe d'animaux auquel on a pu , à juste titre , donner le nom d'Insecti- vores. (E. D.) IlVSECTrvORES. /«secttuoj-i. ois. — Ce mot, dont la signification ne saurait offrir d'équivoque, esldevenu.pourM.Temminck, le titre d'un ordre particulier de Passereaux, qui ont pour caractères communs : un bec médiocre ou court, faiblement tranchant ou en alêne, à mandibule supérieure cour- bée et échancrée vers la pointe ; des doigts au nombre de quatre, trois devant et un derrière , l'extérieur étant soudé à la ba.se ou uni jusqu'à la preipière articulatioD au. doigt du milieu. Selon M. Temminck, les Insectivores ne se nourrissent pas exclusivement d'Insectes, comme leur nom collectif semblerait l'in- diquer, mais les baies et les fruits servent aussi d'aliment à plusieurs espèces. Leur voix est harmonieuse ; ils habitent les bois, les buissons , les roseaux, nichent solitai- rement et font plusieurs pontes par an. Les g. que M. Temminck introduit dans ses Insectivores font presque tous partie do la famille des Dentiroslres de G. Cuvier. Ce sont les g. Merle, Cinclc, Lyre, Brève, Fourmilier, Batara , Vanga, Pie-Grièche , Bécarde , Bec-en-Fer , Langrayen , Crinon , Drongo, Échenilleur.Coracine, Cotinga, Ave- rano, Procné, Rupicole, Tanmanak, Ma- nakin, Pardalote, Todier , Platyrhinque, Moucherolle, Gobe-Mouche, Mérion, Bec- Fin, Traquet, Accenteur, Bergeronnette et Pipit. (Z. G.) *Il\SIGI>iÉES. Insignatœ. abach. — Ce nom désigne, dans VHist. nul. des Ins. apt., par M. Walckenaër, une race dans le genre des Lycosa, dont les espèces qui la compo- INS sent présentent les caractères suivants : Corps dont la longueur n'excède pas 10 li- gnes. Abdomen ayant sur le dos une figure régulière, tantôt formant un ovale ou un polygone allongé, tantôt une raie à la par- tie antérieure, accompagnée de taches dis- posées régulièrement, avec une figure bien distincte, à la partie postérieure. Dix-neuf espèces de Lycosa font partie de cette race. (H. L.) IMSTIIVCT ET IIVTELLIGEIVCE DES AI^IiMAUX. PHYSioL. — Il y a, dans ce qu'on appelle communément du nom vague d'In- telligence, trois faits distincts : VlnsUnct, V Intelligence des bêtes, etV Intelligence, larai- son de l'Homme. § I. De l'instinct. L'Instinct a trois caractères qui lui sont propres. Il agit sang instruction , sans expérience. Il ne fait jamais de progrès. Il est toujours particulier. 1* L'Instinct agit sans instruction. L'Âraignëe n'apprend point à faire sa toile, ni le Ver à soie son cocon, ni l'Oiseau son nid, ni le Castor sa cabane. L'Homme lui-même fait plusieurs choses par un pur instinct. L'enfant tette en venant au monde , sans l'avoir appris , sans avoir pu l'apprendre : il tette par instinct. 2' L'Instinct ne fait jamais de progrès. L'Araignée ne fait pas mieux sa toile le dernier jour de sa vie que le premier. Elle fait bien du premier coup. Elle ne fait ja- mais mieux; elle n'a jamais fait mal. 3* L'Instinct est toujours particulier. Le Castor a la merveilleuse industrie de se bâtir une cabane; mais cette merveil- leuse industrie ne lui sert qu'à bâtir sa ca- bane. Pour tout le reste, pour les qualités relatives à nous, comme dit Buffon (1), il est fort inférieur au Cheval, au Chien. Le Chien, quia tant d'Intelligence (je parle de l'Intelligence des bêtes), n'a au- cune industrie qui approche des industries si compliquées de l'Abeille et de la Fourmi. (0 • te Castor p»riiit inférieur aa Cliien par Im «jualltp» relatives qui pourraient l'approcher de l'Homme, » Hiiloiit liu Caitor, INS 87 Il n'y a point ù'Instinct général, il y a des Instincts. L'Instinct est donc toujours un fait spé- cial ; et, par cela seul, il n'est point l'Intelli- gence, laquelle est toujours un fait général, comme nous le verrons bientôt. « La rai- son est un instrument universel, » dit ad- mirablement Descartes (1). On me dit que l'Instinct n'est qu'un mot. Je demande s'il y a des choses que l'animal fasse sans les avoir apprises ? Et il y en a, sans doute; je viens d'en indiquer plusieurs : la toile de l'Araignée, le cocon du Ver à soie, la cabane du Castor, etc. Il y a donc des choses d'Instinct, puisqu'il y a des choses faites sans être apprises , car qui ditl'un, dit l'autre. L'Instinct n'estdonc point un vain mot; l'Instinct est un fait. On a voulu, tour à tour, expliquer l'In- stinct par V Intelligence et par le pur méca- nisme. On l'a toujours voulu en vain. Dupont de Nemours veut que l'action de téter soit un art, lequel, dit-il, « s'apprend par raisonnement, par méthode, par un cer- tain nombre d'expériences suivies d'induc- tions justes (2); » et voilà l'enfant, à peine né, qui déjà raisonne et expérimente. Georges Leroy veut que « les voyages des oiseaux soient le fruit d'une instruction qui se perpétue de race en race (3); » et voilà les oiseaux qui se transmettent, de race en race, des instructions, un corps de doctrine. D'un autre côté, si j'en crois BulTon , l'Instinct n'est qu'un pur mécanisme. De ce que des pois, qu'il fait bouillir dans un vase fermé, deviennent (étant comprimés les uns par les autres ) , de petites colonnes à six pans (4), il conclut que les alvéoles, les cel- lules hexagones des Abeilles ne sont aussi que l'effet d'une compression réciproque. Comment Buffon peut-il se payer d'une comparaison aussi vague? Et, d'ailleurs , combien d'autres industries, non moins ad- mirables que celle de l'Abeille, et sans com- pression réciproque ! La compression réciproque agit-elle pour (i) • Au lieu que la raison est un instrument universel qui prut servir en toutes sortes de rencontres, ces org^n. s (les organes des bètes) ont besoin de quelque partirulieie disposition pour chaque action particulière. • Diicours de la méthode. (a) Mêm. sur l'imtinct. (î) Lettres philosophiques sur V intelligence et la perfielibi- ité des animaux , etc. (i) Distours lur la nature aes animaux. 88 INS le cocon du Ver à soie, pniir ]c> nid île l'Oi- seau, pour la cabane du Casior? La toile de l'Araignée est-elle un effet de la compression réciproque ? L'inslinct ne s'explique donc ni par l'In- telligence, ni par le mécanisme. L'Instinci est donc une force propre. § II. De l'intelligence des bêtes. L'Intelligence a ses caracières; et tous sont opposés à ceux de l'Instinct. L'inslinct agit sans instruction ; l'Intel- ligence n'agit que par instruction, par expé- rience. L'inslinct ne fait point de progrès ; l'In- telligence en fait. L'Instinct est toujours particulier ; l'In- tslligence est toujours générale. i^L'Inlelligence n'agit que par instruction, par expérience. J'instruis mon Chien à faire ce que je veux; et ce que je veux est souvent le con- traire de ce que son Instinct lui suggère. Son Insiinct lui suggère de se jeter sur la proie pour la dévorer ; et je l'instruis à me l'apporter sans y toucher. Je dresse mon Cheval, comme je dresse mon Chien, en associant une impression à une autre. Et je suis le maître de ces associations ; et l'animal s'y soumet et s'y ploie. Son In- telligence a donc quelque chose de reiati/ à la mienne. En général , le bruit du fouet fait fuir le Chien, parce qu'il lui rappelle une impres- sion de douleur. Mais, si au lieu d'un coup, j'associe au bruit du fouet une caresse, une friandise, ce bruit fera venir mon Chien au lieu de le faire fuir. L'association des impressions est le grand moyen sur lequel se fonde loule l'éducation de nos animaux duniesliques. El quel parti ne pourrait-on p;is en tirer pour la première éducation de lllomme lui-même, si l'on sa- vait s'y prendre? 2" L Intelligence fait des progrès. Nous voyons tous les jours, dans nos cir- ques, des Chiens, des Chevaux, dcsOurs, etc., qui font des choses qu'assurémeiii ils n'eus- sent point faites , abandonnés à eux seuls. On leur apprend à faire ces choses ; on les y instruit, on les y prépare. Ils ne les font INS pas du premier coup. Ils commencent par faire mal; puis ils font mieux; puis bien. Qui n'a remarqué les progrès du Chien qu'on dresse à la chasse, du Cheval qu'on dresse au manège? Et ce qui montre bien encore jusqu'à quel point cette éducation des animaux est relative à la nôtre , c'est que nous y pro- cédons de même : nous les excitons, nous les corrigeons; nous les flaltons, quand ils font bien ; nous les châtions, quand ils font mal. 3" L' Intelligence est toujours générale. II y a plusieurs Instincts, il n'y a qu'une Intelligence. C'est par la même intelligence , générale et une, que le Chien apprend à m'apporter le gibier au lieu de le dévorer, à venir quand je l'appelle, à fuir quand je le menace, etc. L'Instinct est donc , en tout , l'opposé de l'Intelligence. Comment l'une de ces choses serait-elle l'autre? L'Instinct et l'Intelligence sont donc deux forces distinctes. § III. De l'intelligence de l'homme. Les animaux ont une certaine Intelli- gence. Ils ont , comme nous , des sens, des sensations , des perceptions, de la mémoire; ils comparent leurs souvenirs , leurs per- ceptions ; ils jugent , ils veulent. Mais, ce qui fait ici toute la question, l'animal ne sort jamais du physique. J'agis sur lui , mais par des coups , par des cris , par le son de ma voix, par des gestes, par des caresses , etc. Il ne s'élève jamais jusqu'au métaphy- sique. Il a des sensations et n'a pas des idées(l); il a l'intelligence et n'a pas la réflexion. « L'Homme seul est capable de réfléchir, » disait Aristote(2); et tous les bons esprits l'ont dit après lui. Mais qu'est-ce que la réflexion? Je définis la réflexion : V étude de V esprit par l'esprit, la connaissance de la pensée par la pensée. L'étude de la pensée par la pensée est le monde métaphysique. Et ce monde est propre à l'Homme. (i) \oytz mon Histoire ries travaux et (tel idées rie Viif- ton , au chapître sur V Intelligence des brtes. (2) Histoire ries «iiimaiiz, Uv. i. L" Intelligence de Taninial ne se voit pas, ne se comprend pas. L'Homme seul com- prend son Intelligence, et se juge lui- même; et c'est par là qu'il est moral. Il est moral , parce qu'il voit sa pensée et la juge. Comme je le disais en commençant cet article , il y a donc trois grands faits essen- tiellement distincts : VInstinct qui ne connaît pas; Vlnlelligence des bêles qui connaît; Et Vlnlelligence de l'Homme , la Raison , qui connaît et se connaît. § IV. Observations de Frédéric Cuvier sur L'INSTINCT DU CASTOR ET SUR L'INTEL- LIGENCE DE L'OltANG-OUTAKG. Fr. Cuvier nous a laissé sur le Castor des observations très curieuses. L'individu qu'il a étudié avec le plus de suite avait été pris tout jeune sur les bords du Rhône; il avait été allaité par une femme; il n'avait donc pu rien apprendre, même de ses parents. Fr. Cuvier l'avait placé dans une cage grillée , et là ce fut ab- solument de lui-même qu'il donna les pre- mières marques de son Instinct. Ou le nour- rissait habituellement avec des branches de saule, dont il mangeait l'écorce. Or, on s'aperçut bientôt qu'après les avoir dé- pouillées, il les coupait par morceaux et les entassait dans un coin de sa cage. L'idée vint donc de lui fournir des matériaux avec lesquels il pût bâtir, c'est-à-dire de la terre, de la paille, des branches d'arbre; et dès lors on le vit former de petites mas- ses de cette terre avec ses pieds de devant, puis pousser ces niasses en avant avec son menton, ou les transporter avec sa bouche, les placer les unes sur les autres , les pres- ser fortement avec son museau jusqu'à ce qu'il en résultât une masse commune et so- lide, enfoncer alors un bâton avec sa bou- che dans cette masse; en un mot, bâtir et construire (1). BulTon veut que « les Castors soUlaires " ne sachent plus rien entreprendre ni rien » construire (2). » On voit ici combien il se trompe. I! veut que le Castor tire son industrie INS «9 (1) VoVfT 171 niiiiaux (scronde é.lition) (2) fltstoire (in Cmtor. sur Vins de la sociéié des siens (l). Le Castor de Fr. Cuvier n'avait jamais vu les siens. En un mot, cet animal travaillait de lui- même, et sans l'avoir appris; il travaillait, de plus, sans utilité , sans but ( car il était dans une cage, c'est-à-dire dans une cabane, et par conséquent il n'avait pas besoin de s'en faire une autre). Son travail n'était donc quereiïet d'un pur Instinct. Tel est le résultat précieux des obser- vations de Fr. Cuvier sur VInslinct du Castor. Le résultat de ses observations sur l'Intelligence de l'Orang-Outang n'est pas moins remarquable. Son jeune Orang-Outang se plaisait à grimper sur les arbres. On lit un jour sem- blant de monter à l'un de ces arbres pour aller l'y prendre; mais aussitôt il se mita secouer l'arbre de toutes ses forces pour effrayer la personne qui s'approchait; cette personne s'éloigna , et il s'arrêta ; elle se rapprocha, et il se mit de nouveau à secouer l'arbre. Pour ouvrir la porte de la pièce dans laquelle on le tenait, il était obligé, vu sa petite taille, de monter sur une chaise placée près decette porte. On imagina d'ôter cette chaise; il alla en chercher une autre, qu'il mit à la place de la première, et sur laquelle il monta, de même, pour ouvrir la porte. Enfin, lorsqu'on lui refusait quelque chose, comme il n'osait s'en pren- dre à la personne qui ne lui cédait pas , il s'en prenait à lui-même, et se frappait \r tête contre la terre ; il se faisait du mal , comme s'en font quelquefois nos enfants, pour inspirer plus d'intérêt et de compas- sion(2). " J'ai vu, dit Buffon, un Orang-Outang " présenter sa main pour reconduire les gens » qui venaient le visiter, se promener gra- » vement avec eux et comme de compagnie ; .1 je l'ai vu s'asseoira table, déployer sa » serviette, s'en essuyer les lèvres , se ser- " vir de la cuiller et de la fourchette pour .1 porter à sa bouche, verser lui-même sa « boisson dans un verre, le choquer lors- •' qu'il y était invité , aller prendre une >> tasse et une soucoupe, rai>porter sur la » table, y mettre du sucre, y verser du » café, le laisser refroidir pour le boire, et Castor. •i-oii>ie *di V. 90 INS INS » tout cela sans autre instigation que les » signes ou la parole de son maître, et sou- » vent de lui-même. H ne faisait du mal à » personne , s'approchait même avec cir- » conspeclion, et se présentait comme pour » demander des caresses, etc.(l). » Le jeune Orang-Outang que nous avons eu dans ces derniers temps, au Jardin des Plantes, faisait toutes ces choses comme celui de Buffon. 11 savait très bien aussi , comme celui de Tr, Cuvier, prendre la clef de la chambre où on l'avait mis , l'enfoncer dans la ser- rure, ouvrir la porte. On mettait quelque- fois celte clef sur la cheminée, il grimpait alors sur la cheminée, au moyen d'une corde suspendue au plancher et qui lui ser- vait ordinairement pour se balancer. On fit un noeud à cette corde pour la rendre plus courte. Il défit aussitôt ce nœud. J'allai un jour le visiter avec un illustre vieillard , observateur fin et profond. Un costume un peu singulier, une démarche lente et débile, un corps voûté , fixèrent, dès notre arrivée , l'attention du jeune ani- mal. Il se prêta avec complaisance à tout ce qu'on exigea de lui, l'œil toujours atta- ché sur l'objet de sa curiosité. Nous allions nous retirer, lorsqu'il s'approcha de son nouveau visiteur, prit avec douceur et ma- lice la canne qu'il tenait à la main , et , fei- gnant de s'appuyer dessus , courbant son dos, ralentissant son pas, il fit ainsi le tour de la pièce où nous étions , imitant la pose et la marche de mon vieil ami. Il rapporta ensuite la canne de lui-même, et nous le quittâmes , convaincus que lui aussi savait observer (2). Que l'on compare maintenant le Castor à l'Orang-Outang : on verra, dans l'un, un Instinct spécial, exclusif, arrêté, borné; enverra, dans l'autre, une Intelligence variée, souple , flexible, pleine de ressour- ces, et l'on aura une idée juste de la dif- férence profonde qui sépare Vlnslincl de Vlntelligenco. § V. REMARQUES DIVERSES. 1° Développement inverse de l'Instinct et de l' Intelligence dans les espèces. Si l'Instinct et l'Intelligence n'étaient (i) Histoire des Orangs-Ouinnss. eti'. li) Voyei mon livre sur l'Instinct et l'intelligence des a ni- uiuiu, l'ir ^sfionde édition). qu'une seule et même chose , on ne lesver- raitpas se disjoindre et se séparer l'un de l'autre dans les espèces. Quand l'un croît, l'autre croîtrait ; quand l'un décroît, l'au- tre décroîtrait aussi. Or, c'est précisément l'inverse qui a lieu. Les animaux qui ont le plus d'Intelli- gence sont ceux qui ont le moins d'Instincts : et ceux qui ont le plus d'Instincts, les Ins- tincts les plus compliqués, sont ceux qu: ont le moins d'Intelligence. Le Chien , le Cheval, l'Orang-Outang, qui ont beaucoup d'Intelligence, ont peu d'Instincts ; et les Insectes (les Araignées, les Abeilles, les Fourmis, par exemple) qui ont à peine de l'Intelligence, nous éton- nent par leurs Instincts. Dans les Mammifères, l'Intelligence dé- croît des Singes (ou plus exactement de l'Orang-Outang et du Chimpanzé) aux Car- nassiers, des Carnassiers aux Pachydermes, des Pachydermes aux Ruminants, des Ru- minants aux Rongeurs; et c'est justement dans les Rongeurs, les Mammifères qui ont le moins d'Intelligence , que se trouve le Castor, c'est-à-dire le Mammifère qui a l'Instinct le plus remarquable. 2° Du siège de l'Instinct et de l'Intelligence. Mes expériences sur le cerveau nous ont appris que cet organe se compose de quatre parties essentiellement distinctes : la moelle allongée, siège du principe qui pré- side au mécanisme respiratoire ; les tuber- cules (1), siège du principe du sens de la vue; le cervelet, siège de la faculté (jusqu'à moi demeurée inconnue ) qui coordonne les mouvements de locomotion; et le cer- veau proprement dit (lobes ou hémisphères cérébraux) i siège, et siège exclusif de l'Intelligence (2). Les Instincts ont le même siège que l'In- telligence. Lorsqu'on enlève le cerveau proprement dit à un animal , il perd sur- le-champ toute son Intelligence; mais il perd aussi tous ses Instincts. La Taupe, en perdant l'Intelligence, perd l'Instinct de fouir; le Chien perd l'Instinct (i) Bijumtaux dans les oiseaux; quadrijumeaux dans If s (3) Vovfz tiK-s Ilecheichts expérimentales sur les propiu- li-s <-t h-s fondions du système nerveux , etc. ( seconde éiii- 1]NS INS 91 de mordre, lous les animaux perdent l'In- siinct de manger, celui de fuir, celui de se reproduire, etc. Il y a donc une connexion, une liaison secrète qui unit l'Instinct à l'Intelligence. Nous distinguons ces deux forces par leurs cTets, sans pouvoir les distinguer, du moins encore, par leur siège. 3° Des rapports du cerveau proprement dit ( lobes ou hémisphères cérébraux ) avec l'Intelligence. On a beaucoup trop exagéré, dans tous Jes temps et particulièrement dans le der- nier siècle, l'influence des sens sur l'In- telligence. Helvétius va jusqu'à dire que l'homme ne doit qu'à ses mains sa supériorité sur les bêtes. Ace compte, le Singe devrait être fort supérieur à l'homme ; car l'homme n'a quedeux mains, et le Singeen a quatre. Les sens ne sont que les instruments ex- térieurs de l'Intelligence. Loin de se développer en raison directe de l'Intelligence , la plupart se dévelop- pent en raison inverse. Le goût , l'odo- rat, sont plus développés dans le quadru- pède que dans l'homme; la vue, l'ouïe, le sont plus dans l'oiseau que dans le qua- drupède , etc. La perte d'un sens n'entraîne pas la perte de l'Intelligence. Elle survit au sens de la vue, à celui de l'ouïe ; elle survivrait à tous. Il suffit d'interrompre la commu- nication d'un sens quelconque avec le cer- veau pour que ce sens soit perdu. La seule compression du cerveau, qui abolit l'Intel- ligence, les abolit tous. Loin donc d'être organes de l'Intelli- gence, les sens ne sont même organes des sens que par l'Intelligence. L'Intelligence ne dépend que du cerveau. Etquandjedis cerueaM, remarquez bien, encore une fois , que je n'entends que le cerveau proprement dit (1), et le cerveau proprement dit seul entre toutes les autres parties de l'encéphale. Ni le cervelet, ni les tubercules , ni la moelle allongée ne sont sièges de l'Intelli- gence. Aussi ni le cervelet , ni les tubercu- les, ni la moelle allongée ne se développent- (i) Loba eu hâtti! \ea animaul invcittbrés n'a pai eiicute été ttudi*. 92 IN'S inpiit à l'Oiang-Oul.ing el au Chimpanzé. Enfin, vient IHoinme : il a , sans compa- raison, beaucoup plus d'lp.l,elli;;ence (1) qu'aucun animal, el il a aussi un cerveau incomparablement plus grand qu'aucun autre (2). 4" De riiislinct et de V Intelligence considérés comme caractères zoologiques. Fr. Cuvier avait eu l'idée de chercher, dans les qualités inlellecluelles et instinc- tives (3) des animaux, un nouvel ordre oe caractères. « L'Intelligence des animaux of- )> frirait, dit-il , des caractères spécifiques » peut-être plus fixes que ceux qui sont » tires des organes extérieurs. » Il avait raison. Les qualités intellectuelles sont même les seules caractéristiques des espèces, dans plus d'un cas. A ne consulter que l'organisation , le Loup serait un Chien; et cependant la des- tination de ces deux animaux est loin d'être la même : l'un vit dans les forêts, l'autre vit près de l'homme; l'un vit à peu près solitaire, l'autre est essentiellement socia- ble; l'un est resté sauvage, l'autre est de- venu domestique. Rien ne ressemble donc plus au Loup que le Chien par les formes et par les organes, et rien n'en diffère plus par les penchants, par les mœurs, par l'In- telligence. Le Lièvre et le Lapin se confondent pres- que à la vue, et cependant le Lièvre prend son gîte à la surface du sol, et le Lapin se creuse un terrier; noire Écureuil se cons- truit un nid au sommet des arbres, et l'É- cureuil d'IIudson cherche un abri dans la terre entre les racines des Pins, dont les fruits le nourrissent, etc. Ainsi donc , à ne considérer même les cho.ses que sous le point de la vue de la dis- tinction positive des espèces , l'étude des (i) Et je ne parle pas ici de l'intelligence propre à l'homme, île la raisvn , je ne parle que de l'intelligence qui lui est commune avec les animaux. (/) Voyrit , pour la démonstration el le développement il'- luus ces f.iits, iiits Hecherches expérimentâtes sur lis pro- finétés et les fonctions du système nerveux , etc (seconde édi- tion), ()) Ou, en un seul mot, psychiques. Buffon les nomme t/iiuhlt^s intérieures : • Les animaux qui ressemblent le plus à . l'hoinme par leur figure et par leur organisation,... seront » m.iintenus dans la possession où ils étaient d'être supé- • rieurs a tous 1rs autres pour les qualuis intérieures... • DiS' i. iuts sur la nature des < qualités intellectuelles n'importe guère moins que l'étude des qualités organiques; et la raison en est simple : c'est par ses qualités intellectuelles que l'animal agit; c'est des actions que dépend la vie; et par conséquent la conservation des espèces ne repose pas moins, au fond, sur les qualités inlellecluelles des animaux que sur leurs çiialilcs organiques. 5° Hapports de l'Instinct avec l'habilude. Voici une remarque très fine el très juste deCondillac: « La réfiexion , dit-il , veille » a la naissance des habitudes ; mais à » mesure qu'elle les forme , elle les aban- )' donne à elles-mêmes (1). » Cette remarque est vraie pour lout. Lors- que je comnieiice à écrire , je m'occupe de chaque lettre, j'écris par réflexion, par In- telligence. Plus tard , je ne songe plus aux lettres; j'écris par habitude , j'écris par In- stinct. Il y a plus : il y a des mots que ma main finit par savoir mieux que mon esprit. J'oublie l'orthographe d'un mot : pour la retrouver, je n'ai qu'à laisser aller ma plume. " Lorsqu'un géomètre, dit encore Con- )' dillac, est fort occupé de la solution d'un » problème, les objets continuent d'agir » sur ses sens. Le moi d'habitude obéit donc » à leurs impressions : c'est lui qui traverse Il Paris , qui évite les embarras , tandis que » le moi de réflexion est tout entier à la so- II luiion qu'il cherche (2). » L'habitude agit donc sur Vlntelligence et la transforme presque en Instinct. Les cho- ses d'Intelligence deviennent par l'habitude des choses d'Instinct; et ceci encore est un nouvel indice de l'union secrète qui lie Vln- telligence à y Instinct, et leur assigne pour siège le même organe. G" De l'acception précise du mot Instinct da»JS l'étude philosophique des actions des bêtes. Lç mot Instinct, comme tous ceux dont on use beaucoup dans une langue, a fini par avoir une foule d'acceptions diverses. Dans le langage ordinaire, nous appelons II) 'l'ratté des animaux , 2 pjilic, ilijp. i. [i) lùul , cliap. 1. INS InsHncls tous nos pencbanls, toutes nos dé- lerrninalioris, toutes nos tendances. Gall appelle indifféremment les facultés de l'âme des Instincts ou des facultés (1). Selon Ca- banis, « la sympathie est l'Instinct lui- )) même (2). » « Tout sentiment est Ins- » tinct, » dit Voltaire (3). Dans le langage précis de Vétude philo- sophique des actions des bêtes , VInslinct est une aptitude déterminée, exclusive, pour une action donnée. J'appelle, avec Fr. Cuvier (le seul homme, on histoire naturelle, qui ait bien compris V Instinct [i]), action instinctive, toute action que l'animal fait naturellement, sans ins- truction, sans expérience , et qui , pour être (aile par l'homme, demanderait de l'ins- iruction , des tâtonnements , de l'expé- rience. 7" Du prétendu langage des animaux. Les animaux ont des cris, des sons, des voix naturelles; ils n'ont pas de langage. iTH0DES ( î'ovGoî , duvet ). ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, tétra- mèresdeLatreiiie, famille des Longicornes, tribu des Cérambjcins, formé par Serville {Ann. de la Soc. entom. de Fr.f tome II, p. 558). L'espèce type estl'/. formosa Dej.- Serv., originaire du Sénégal. (C.) IPÉCACUANHA. bot. ph. — Ce nom a été donné à plusieurs plantes ditTérentes d'espèce , de genre et même de famille , mais qui se ressemblent toutes par les pro- priétés médicinales de leur racine, pronon- cées à des degrés divers. Ce nom appartient, il est vrai, plus particulièrement à deux Rubiacées ; mais leur histoire ne peut être présentée sans qu'il soit question en même temps des autres espèces qui ont des pro- priétés analogues, et qui sont employées à leur place en divers points du globe, quoi- que avec moins d'avantages. Les premiers auteurs qui firent connattre ripécacuanha en Europe furent Marcgrair et Pison , qui, au xvu* siècle, le décrivirent, le figurèrent, et signalèrent ses propriétés dans leur Histoire naturelle et médicale du Brésil. Mais, tout exacts qu'ils étaient, les renseignements fournis par eux furent né- gligés et oubliés ensuite entièrement , et les botanistes qui vinrent après eux attribuè- rent la substance employée sous le nom d'I- pécacuanha à plusieurs plantes toutes dilTé- rentes de celle de Marcgraff et Pison. Ainsi Rai crut qu'elle provenait d'une espèce de Paris; Linné pensa d'abord qu'elle était fournie par un Lonicera, et plus tard par une Violette. Cette dernière opinion préva- lut pendant longtemps : seulement, les bo- tanistes variaient alors d'opinion au sujet de l'espèce de Violette qui devait être re- gardée comme le véritable Ipécacuanha. Les premiers renseignements exacts sur cette importante question furent publiés en 1781 par Linné fils , qui les tenait de IPE io;i Mutis ; mais la plante envoyée par Mu- tis, et que Linné fils publia sous le nom de Psychotria emelica Mutis , n'était que ripécacuanha du Pérou; et, oubliant la description de Pison, l'on crut alors qu'elle était identique avec l'espèce du Brésil. Cette erreur ne cessa qu'en 1800 , lorsque Gomez ayant rapporté du Brésil la plante qui four- nit ripécacuanha de cette contrée, Brotero reconnut qu'elle était totalement distincte de l'espèce péruvienne , et la rapporta au genre Callicocca de Schreber, qui rentre dans le Cephœlis , antérieurement établi par Swartz. Cette distinction , établie par Brotero dans les Actes de la Société lin- néenne de Londres en 1800 , fut confirmée l'année suivante par Gomez dans son iUe- moria sobre Ipécacuanha, dans lequel fut donnée une nouvelle figure de la plante du Brésil. Dans l'état actuel de nos connaissances , la dénomination d'Ipécacuauha appartient essentiellement à l'espèce brésilienne, Ce- phœlis Ipécacuanha Swartz ( Callicocca Ipé- cacuanha Brot.) , celle décrite ancienne- ment par Pison, et à l'espèce péruvienne, Psychotria emetica Mutis, signalée et décrite pour la première fois par Linné fils, d'après Mutis. Outre ces deux Rubiacées , il eu est encore d'autres, telles que des Richardso- nia, des Spermacoce , qui ont quelquefois été compris sous la dénomination vague d'Ipécacuanha; mais l'une des plantes qui reçoivent le plus habituellement ce nom est une Violariée, \eJonidiumIpecacuanhay uni. {Pombalia Ipécacuanha Y aadeUi) , qui porte au Brésil les noms de Poaya, Poaya branca, et à laquelle ressemblent plus ou moins, sous le rapport de leurs propriétés, quelques autres espèces du même genre, comme les /. indecoru7n et poaya Aug. St-Hil., J. bre- vicaule et urticœfolium Mart. Ces diverses plantes sont comprises sous la dénomina- tion générale d'Ipécacuanha blanc , que l'on étend encore à des Asclépiadées, comme les Cynanchum voinilorium, mauritianum, etc., même à des Euphorbiacées. Ne pouvant examiner ici toutes ces plantes, nous allons nous borner à jeter un coup d'œil sur les trois auxquelles s'applique spécialement la dénomination d'Ipécacuanha , et che:< lesquelles résident au plus haut degré les propriétés médicinales qui en font des i04 IPE médicaments d'une grande importance. I. Cepliœlis, Swartz. Ce genre appartient à la famille des Rubiacées , tribu des Psy- chotriées ; il donne son nom à la sous-tribu des Céphaelidées ; ses caractères ayant été donnés à l'art, ceph^îlis, nous ne lès repro- duirons pas ici. L'espèce essentiellement intéressante de ce genre est le Cephœlis Ipeeacuanha Sy/aru. {Callicocca Ipecacuanha Brotero , Ipeca- cuanha officinalis Arruda). Elle croît au Brésil, dans les provinces de Fernambouc, de Bahia , de Rio-Janeiro , etc., où elle fleurit de novembre à janvier; elle habile les forêts et les vallées des montagnes. Sa lige est d'abord ascendante et finit par se redresser; elle est légèrement pubescente au sommet ; ses feuilles sont ovales-oblon- gues, scabres en dessus, revêtues en des- sous d'un léger duvet; ses stipules sont fendues en lanières sétacées; ses capitules de fleurs sont terminaux , d'abord dressés , puis pendants; ils sont accompagnés de 4 bractées presque en cœur. C'est cette espèce qui fournit à l'Europe presque tout l'Ipéca- cuanha qui s'y consomme. Cette substance est fournie par le rhizome de la plante, qui s'étend à peu près horizontalement sous la surface du sol , et qui se reconnaît à des ca- ractères très marqués. Tel qu'il existe dans le commerce , il forme des morceaux allon gés , de la grosseur d'une plume à écrire, contournés de manière irrégulière, simples ou rameux ; sa surface est entrecoupée, à des espaces très rapprochés , de sortes d'é- tranglements circulaires, dans l'intervalle desquels i'écorce , acquérant beaucoup d'é- paisseur, se relève en espèces d'anneaux qui en forment le caractère le plus essentiel. C'est dans cette écorce que résident les propriétés médicinales de la plante, car l'axe ligneux qu'elle recouvre en est entiè- rement dépourvu. Lorsqu'on coupe ce rhi- zome ou , comme on le dit ordinairement, cette racine, on reconnaît qu'elle est cas- sante, que sa cassure est brunâtre, comme résineuse; de plus, sa saveur est un peu acre et amère; son odeur est nauséabonde, faible pour de petites quantités, assez forte dans de grands amas pour avoir pu quel- quefois, dit-on, causer des arcidents fâ- cheux. Cette espèce d'Ipécacuanha est aussi IPE désignée sous le nom d'Ipécacuanha gris. M. A. Richard ayant reconnu que la cou- leur ne peut servir à caractériser nette- ment les diverses racines qui portent la dé- nomination commune d'Ipécacuanha, a pro- posé de leur donner des noms tirés de leur configuration extérieure; c'est d'après ce motif qu'il a nommé l'Ipécacuanba fourni par le Cephœlis, Ipecacuanha annelé , déno- mination tirée de la forme qu'affecte son ccorce. II. P sy choir ia,Linn. Cegenreappartient, comme le précédent , à la famille des Ru- biacées et à la tribu des Psychotriées , à la- quelle il donne son nom. Les plantes qui le composent sont de petits arbres ou des ar- brisseaux, rarement des herbes à racines vivaces, qui habitent les contrées intertro- picales , principalement en Amérique. Pour les caractères de ce genre, voyes psv- CHOTRIA. L'espèce la plus remarquable de ce genre est le Psycholria emetica Mulis {in Lin. fil., suppl., 144). C'est une plante sous-frutes- cente , à tige droite , pileuse et presque co- tonneuse; à feuilles oblongues, acuminées, rétrécies à la base, ciliées, légèrement pi- leuses à leur face inférieure; à stipules très courtes, ovales, acuminées; à fleurs réu- nies en grappes pauciflores axillaires. Sa baie est bleue , ovoïde ou presque globu- leuse , lisse. Sa racine est rameuse et s'en- fonce verticalement dans la terre. Cette es- pèce croît dans la Nouvelle-Grenade, le long de la rivière Magdalena , dans la pro- vince de Gironne, etc. : c'est elle que I'du a regardée pendant quelque temps comme fournissant tout l'Ipécacuanha du commerce, tandis qu'en réalité sa racine n'arrive eu Europe que rarement, et n'entre dans la consommation qu'en quantité presque insi- gnifiante. Elle constitue ce qu'on nommait d'abord l'Ipécacuanha brun ou noir, et que M. A. Richard a désigné , d'après son ap- parence extérieure, sous le nom d'Ipéca- cuanha strié. Cette substance médicinale forme des morceaux à peu près cylindri- ques, de la grosseur d'un tuyau de plume à écrire, peu contournés, marqués à des distances assez éloignées d'étranglements circulaires profonds , et présentant des li- gnes enfoncées longitudinales, ou des stries, qui lui ont valu sa dénomination. Sa cou- IP leur est brun foncé. Sa cassure est brune , d'apparence peu résineuse; son odeur est presque nulle; sa saveur n'est pas amère, et ne devient légèrement acre qu'après que la matière a resté longtemps sur la langue. lu. Parmi les diverses espèces dont la racine est confondue sous le nom d'Ipcca- cuanha blanc, nous ne décrirons ici que relie qui noiis paraît la plus importante à connaître, et qui appartient au genre Joni- dium. Jonidium, Vent. Ce genre fait partie de la famille des Violariées; il se compose de plan- tes herbacées, sous-frutescentes, ou même quelquefois frutescentes, qui croissent pres- que toutes dans les contrées intertropicales, particulièrement en Amérique. Pour ses ca- ractères , voyez JONIDIUM. L'espèce la plus intéressante de ce genre est le Jonidium Ipecacuavha Y enl. , dont Vandelliavaitfaitson genre /'om6a/('a, adopté par M. Gingins dans le Prodr., 1. 1, p. 307. Elle croît spontanément à Cayenne et sur la plus grande partie de la côte du Brésil jus- qu'au cap Frio , au-delà duquel elle ne se montre plus. Ses feuilles sont alternes, lan- céolées, ovales, dentées en scie, aiguës à leurs deux extrémités; ses stipules sont membraneuses, acuminées, marquées de nervures dans leur milieu; les divisions du calice sont demi-pinnatifides ; le pétale pos- térieur est très grand, elliptique dans le sens transversal. La racine de cette espèce est très employée dans l'Amérique méridionale en place de celle du Cephœlis Ipecacuanha ; à Fernambouc, on la regarde comme un ex- cellent remède pour combattre la dysente- rie. Dans le commerce, elle est assez peu répandue. Les propriétés médicinales des racines dos plantes qui viennent de nous occuper et de celles qui leur ressemblent sous ce rapport et que nous avons citées plus haut, n'ont été reconnues et n'ont déterminé leur emploi fréquent en Europe que depuis la fin du xvu' siècle. Marcgraff et Pison les avaient préconisées, il est vrai , surtout pour com- battre les diarrhées chroniques , mais néan- moins ce médicament était resté encore inusité. En 1672, un médecin, nommé Le- gras, en ayant rapporté d'Amérique une quantité assez considérable, avait cherché a î'introflnire dans la thcrnpeutique euro- IPE îo: péenne; mais l'emploi en ayant été fait sans discernement et à trop forte dose , les effets qu'on en obtint furentdésavantageux, et il en résulta un abandon completde cette substance. Un peu plus tard, en 1686, un négociant français nommé Grenier en rap- porta d'Espagne environ 150 livres; il cher- cha à en tirer un parti avantageux; il s'as- socia pour cela à un médecin hollandais établi à Reims, nommé Adrien Helvetius. Celui-ci obtint de si bons résultats de l'emploi de ce remède, qu'il eut soin de tenir caché, que Louis XIV lui en acheta le secret moyen- nant une forte somme d'argent; ce fut dès cet instant que l'usage de i'Ipécacuanha se répandit en France, et qu'il s'étendit ensuite en Allemagne, en Angleterre et dans toute l'Europe. Les propriétés de I'Ipécacuanha détermi- nent son emploi presque journalier dans des circonstances diverses. II est surtout usité comme émétique; mais ses effets dans ce cas sont moins avantageux que ceux de l'émétique lui-même; en effet, il détermine des vomissements assez peu abondants, mais accompagnesdeviolentsefrorts.il agit d'une manière plus avantageuse sur le canal in- testinal, comme tonique, dans les cas de diarrhées chroniques; dans ces cas, son ac- tion est généralement salutaire. On le pres- crit également avec succès pour combattre les embarras bronchiques, les catarrhes pulmonaires chroniques , et il détermine alors une expectoration abondante; enfin, on a recours à lui dans les fièvres puerpé- rales; ses bons effets, dans celte redoutable maladie, constatés d'abord par Doublet, eu 1782, ont été remis en lumière par Désor- meaux, qui a reconnu qu'ils étaient beau- coup moins prononcés et presque nuls en hiver. Dans ces diverses ciiconstances , on emploie la poudre de son écorce. Les propriétés des Ipécacuanhas sont prin- cipalement dues à un alcaloïde végétal, l'é- niétiiie, qui existe en quantités variables dans leurs diverses espèces. L'analyse qui en a éié faite par Pelletier a montré que ces écorces renferment les matières suivantes; l"une matière grasse, huileuse, brune, très odo- rante; 2" l'alcaloide dont il vient d'être question, ou l'émétine; 3° de la cire végétale; ■4" une assez forte proportion de gomme ; 5" près de la moitié le leur poids de fécule , 14 105 IPH G° du ligneux; 7° des traces d'acide gallique. Quant à l'émétine en particulier, elle entre, d'après M. A. Richard, dans la proportion de 14 ou 16 pour 100 dans l'Ipécacuanha annelé, dans celle de 8 pour 100 dans l'Ipé- cacuanha strié, et seulement dans cellede 3 pour 100 dans l'Ipécacuanha blanc du Jo- nidium Ipecacuanha. Ces proportions rela- tives son t l'expression de la valeur médicinale et de l'activité relative de ces substances. (P. D.) *IPHIAS { nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères Rhopalocères, famille des Papiiloniens , tribu des Piérides, établi par M. Boisduval (Sp. gén. des Lépid., t. I). On n'en connaît que deux espèces; nous citerons comme type 1'/. glaucippe, de la Chine et des Indes orientales. *IPHICERUS, Dej. ins.— Syn. d'Odon- topus, Silb. (C.) IPHICLUS ( nom mythologique ). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, famille des Clavi- palpes, formé par nous et adopté par M. De- jean dans son Catalogue, où 18 espèces, toutes de l'Amérique équinoxiale, ont été énumérées. Nous citerons principalement les Erotylus 1 6-gullatus 01 . , et /. sexpuncta- tus Dej.-Dup., l'une de Cayenne, l'autre du Brésil. (C.) *IPHIGÉ1VIE. Iphigenia. moll, — Syn. de Capse. (Desh.) IPHIO\A (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-As- téroidées, établi par De Candolle {Prodr., "V, 473). Petits arbrisseaux d'Egypte. Voy. COMPOSÉES. *IPHI01VEA(nom mythologique), annél. — Genre d'Annélidts errantes , établi par Savigny(i4nne7., p. 21) aux dépens des Po- lynoe , dont il diffère essentiellement par les antennes, qui sont au nombre de quatre. La seule espèce connue est 17. muricata, delà mer Rouge et des côtes de l'Ile de France. *IPHIPlJS(iV<;, fort; nov;, pied), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Érirhinides, créé par Schœnherr {Syn. gèn. et sp. Curculion., t. III, p. 248-7, t. Il, p. 127). Il ne renferme que 2 espèces, 1'/. rudis Sch. et Roeï Hope; la première est originaire du Brésil, la seconde de la Nou- velle-Hollande. (C.) IPH IPniS (nom mythologique), crust. — G enre de l'ordre des Décapodes bracbyures, de la famille des Oxystomes, établi par Leac h aux dépens des Cancer de Herbsl et desLeit- cosia de Fabricius. Dans cette coupe géné- rique, la carapace a presque la forme d'un rhombe, dont les côtés seraient arrondis et dont l'un des angles , dirigé en avant pour former le fond, serait tronqué. De chaque côté, elle se prolonge longiludinale- mentsous la forme d'une grosse et longue épine. La tige externe des pattes-màchoires extérieures est presque linéaire, mais un peu plus étroite vers son extrémité qu'à sa base. Les pattes antérieures sont filiformes et ter- minées par une pince pointue un peu re- courbée en dedans et armée de petites épi- nes, comme chez les Ilia (voy. ce mot). Les pattes suivantes sont cylindriques et extrê- mement grêles. Enfin, le grand segmentde l'abdomen est formé de deux articles soudés chez la femelle et de trois chez le mâle. L'Iphis a sept épines , Iphis septem-spinosa Fabr., est le seul représentant decette coupe générique. Ce singulier Crustacé a pour pa- trie la mer des Indes. (11. L.) *IPHIS ( nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, créé par M. Laporte (Revue entom. de Silb., t. IV, p. 4). L'espèce type, /. gfiawca, est origi- naire du Mexique. (C.) *IPHISIA. BOT. PH.— Genre de la famille des Asclépiadées-Cynanchées, établi par Wight et Arnott (Contribut., 52). Herbes ou sous-arbrisseaux des Indes orientales. Voy. ASCLÉPIADÉES. IPHITIOIV. POLYP. — Genre de Spon- giaires. Voy. ÉPONGES. *ÏPHITRACHELDS ( roç, cou)o INS.— Genre de la tribu des Proc- totrupiens , de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Haliday (Entom. magaz.) sur une seule espèce (/. lar Halid.) trouvée d'a- bord en Angleterre. (Bl.) *IPmUS (îVtoç, robuste), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Méla- somes, tribu des Ténébrionites, établi par Dejean (Calai.) pour une seule espèce , le Tenebrio serralus de Fabr., originaire de Guinée. C.) *IPHTH1\HS, Dej. ins. — Syn. de N>i- ctobales, Guér. (C.) IPO, Pers. BOT. PH. — Syn. d'Anliaris, Leschen. IPOM^A, Jacq. bot. ph.— Syn. de Con- volvulus, Linp. IPOMOPSIS, L.-C. Rich. bot. ph.— Syn. de Gilia, Ruiz et Pav. IPOAOMELTA. ins. — Voy. ïpono- MEUTA. IPOXOMEUTIDES. ins. — Voy. ypo- KOMEUTIDES. IPREAU. BOT. PH. — Voy. peupher. IPS (i'I, ver). INS. — Genre de Coléop- lères pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Nitidulaires d'Érichson, créé par Fabricius (Systema Eleuth., t. 11 , p. 577). On connaît 9 espèces de ce genre; 6 appar- tiennent à l'Amérique du Nord , et 3 à l'Europe. (C.) *IPSEA(nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Dendro- biées, établi par Lindley {Orchid., 124). Herbes de l'île deCeylan.Foy . orchidées. *IPSOLELRLS. INS.— Genre de Coléop- tères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Férouiens, créé par Kîrby (Fauna boreali americana, 1837), pour une seule espèce, 1'/. nitidus, originaire du Ca- nada. (C.) *IR:ï:iVEUS , Leach. ins. —Syn. de Zi- rophohius, Dalm.,etLep«oc/iirMS, Germ. (C.) *IRÊI>1E. Irena, Horsf. ois.— Genre créé aux dépens des Drongos. Voy. ce mot. (Z. G.) *IRESIA ou HIRESIA (îp,,? , épervier). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Cicindé- lètes, créé par Dejean {Species général des Coléoptères , t. V, p. 206 ), et qui a pour type 17. Lacordairei Dej., espèce fort rare, et qui habite le Brésil. Trois autres espèces de la même partie de l'Amérique , décrites depuis par M. de Mannerheim, se rappor- tent à ce genre. (C.) IRESIKE (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées- Gomphrénées, établi par Willdenow pour des herbes de l'Amérique et de la Nouvelle- Hollande. Voy. AMARANTACÉES. IRIA, Rich. BOT. PH. — Syn. d'Abild- gardia, Vahl. IRIARTEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Palmiers, tribu des Arécinées, établi par Ruiz et Pavon {Prodr., 139, IRI 107 t. 32). Palmiers de l'Amérique équinoiiale. Voy. PALMIERS. IRIBIIV. Daptrius. ois. — Genre de l'or- dre des Oiseaux de proie , démembré par Vieillot du g. Falco, et fondé sur une es- pèce qui a les plus grands rapports avec les Caracaras. Il a pour caractères : Bec droit, robuste, comprimé sur les côtés, à cire couverte de poils; narines arrondies, obli-r ques; le tour des yeux , la gorge et le bas du cou nus; tarses grêles, médiocres, réti- culés ; ongles médiocres et pointus. Ce genre ne renferme qu'une seule es- pèce , riRiBiN NOIR, Daptrius ater Vieill., {Gai. des Ois., pi. 5; Falco aterrimus Temm., pi. col. 37 et 342), dont le plumage, comme son nom l'indique, est entièrement noir, à l'exception de la queue, qui est blanche, ponctuée de noir à son origine. — Habite la Guiane et le Brésil. On ne connaît ni les habitudes, ni les mœurs, ni même le genre de nourriture de cet oiseau. (Z. G. *IRICnROlJS ("piç, iris ; xpo^5, couleur). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Simpli- cimanes, créé par Newman , qui lui donne pour type le Cychrus unicolor de Knoch , espèce de l'Amérique septentrionale. (C.) IRIDÉES. Irideœ. bot. ph. — Cette grande et belle famille de monocotylédones se compose de plantes herbacées , pourvues d'un rhizome tantôt très développé et hori- zontal, tantôt vertical et raccourci, resserré en renflements bulbiformes qui ont été dé- crits, soit comme des bulbes solides, soit commedes tubercules, maisqui n'en sont pas moins de vrais rhizomes, seulement modi- fiés; un petit nombre présente une racine fibreuse vivace. Leurs feuilles sont disti- ques, équilantes ou pliées le long de leur nervure médiane, de manière à ne présenter à l'extérieur que leur surface inférieure, ensiformes ou linéaires ; les caulinaires en- gainantes à leur base. Leurs fleurs sont complètes, quelquefois solitaires, plus sou- vent réunies en inflorescences diverses ; elles sont accompagnées d'une spathe for- mée ordinairement de deux bractées, et, en outre, de deux ou plusieurs autres bractées scarieuses ; leur périanthe est formé de six parties colorées de nuances vives et diver- ses, pétaloides, réunies inféricurement en 108 [VA un tube adhérent à l'ovaire, libres supé- rieurement et disposées sur deux rangs bien distincts, non seulement par leur situation, mais quelquefois encore par leur forme et leur direction (ex. : Iris). Le périanthe, régulier dans certains genres de la fa- mille, commence à devenir évidemment irrégulier chez d'autres ( ex. : Gladio- lus), oix sa division supérieure et interne se montre notablement plus large que les autres; elle indique ainsi une transition vers les Orchidées, avec lesquelles les Iridées ont une analogie marquée. Ce périanthe est souvent très fugace ( ex. : Tigridia) ; quel- quefois aussi il est marcescent, et s'enroule en spirale après la fécondation. Les étami- nes sont au nombre de trois, épigynes, op- posées aux parties extérieures du périanthe à la base desquelles elles s'insèrent; leurs filets sont quelquefois soudés en tube, même fort allongé; leurs anthères sont extrorses , biloculaires; leur situation exlrorse, qui constitue le principal caractère de la famille, se reconnaît surtout très bien dans le bou- ton ; mais quelquefois elle ne se manifeste plus dans la fleur épanouie, à cause de la torsion du DIet ou de leur versatilité. L'o- vaire est adhérent en totalité, ou rarement dans les deux tiers de sa longueur seule- ment, divisé intérieurement par les bords rentrants des feuilles carpellaires en trois loges multi-ovulées; les ovules sont rangés en deux séries insérées à l'angle central des loges, analropes , le plus souvent horizon- taux ; le style est unique , et se divise su- périeurement en trois branches stigniatiques de forme et de dimensions variables. Le fruit qui succède à ces fleurs est une cap- sule Irigone, triloculaire, à déhiscence lo- culicide; les graines sont presque toujours nombreuses , aplaties horizontalement par reffet de leur pression mutuelle, a test membraneux, quelquefois coriace ou charnu. Elles renferment un albumen charnu, plus ou moins consistant , et devenant parfois presque corné, et un embryon axile ou excentrique, généralement assez court. Les Iridées sont peu abondantes dans les régions intertropicales , surtout en Asie et en Afrique ; mais dans les régions chaudes ou tempérées situées en dehors des tropi- ques, elles sont beaucoup plus nombreuses, répandues presque partout, et, sur certains IRI points, accumulées en quantité très consi- dérable ; c'est ainsi qu'elles forment l'un des éléments dominants de la Flore du cap de Bonne-Espérance. Les parties méridio- nales de l'Europe en possèdent un assez grand nombre; mais ses parties moyennes n'en conservent plus qu'une quantité très limitée, et ses parties septentrionales en sont dépourvues. Certains de leurs genres ont des limites géographiques bien déter- minées : qinsi les Iris appartiennent aux parties tempérées de l'hémisphère nord; les Crocus à l'Europe et à l'Asie tempérée ; les Pardanthus à l'Asie tropicale , etc. Au- cun genre du Cap n'a été encore retrouvé en Amérique ni à la Nouvelle- Hollande ; enfin les parties occidentales de l'Amérique du Nord en ont aussi qui leur sont exclusi- vement propres. Plusieurs Iridées donnent des produits utiles comme substances médicinales, éco- nomiques, etc. : c'est presque toujours leur rhizome qui est employé sous ce rapport. Il renferme généralement, surtout dans sa forme tubéreuse ou bulbeuse, une quantité de fécule assez grande pour devenir quel- quefois comestible; mais cette fécule est mêlée d'une matière acre et d'une huile es- sentielle qui lui donnent ordinairement des propriétés excitantes que la dessiccation af- faiblit. Plusieurs Iris sont usitées pour ce motif (ex. : Iris florentina, germanica, etc.); d'autres sont ou surtout ont été employées comme purgatives, diurétiques, etc. (ex. : Iris pseudo-acorus) . Les parties extérieures et vertes de ces plantes sont absolument sans usages; mais la fleur de certaines d'entre elles présente de l'intérêt sous ce rapport : les stigmates du Crocus salivus fournissent la matière connue sous le nom de Safran , et le périanthe des Iris germanica et sibe- rica donne à la peinture une couleur assez usitée que l'on connaît sous le nom de vert d'Iris. Comme plantes d'ornement , les Iridées jouent un rôle très important dans les jar- dins ù cause de la beauté de leurs fleurs ; presque tous leurs genres, et, pour plu- sieurs d'entre eux, un nombre considérable d'espèces , sont cultivés habituellement , soit en pleine terre , soit en pots. La cul- ture a même perfectionné la plupart de ces plantes, et on a obtenu un grand nombre IRI de variétés plus brillantes encore que leur type. Voici, d'après VEnchiridion holanicum d'Endlicher, la liste des genres qui compo- sent aujourd'hui la famille des Iridées : Sisyrinchium, Lin. {Bermudiana, Tourn.; Stjorinchium , Uoffmans. ; Orlhrosanthus , Sweet) — Liberlia, Spr. {Renealmia, R. Dr.; Nematostigma , Dietr. ) — Cipura, Aubl. (Marica, Schreb. ; ? Trimeriza, Saiisb. ; ? Hy- dasLulis, Saiisb. ; ? Galatea, Saiisb.)— Fteus- seuxia. Roche {? Freuchenia, Eckl.) ~Mo- rœa, Lin. {Homeria, Vent.; "^Dieles, Saiisb.) — Diplarrhena, Labill. — Iris, Lin. (A'i- phion , Tourn. ; Hermodactylus , Tourn. ; Sisyrinchium, Tourn.; Isis, Tratt,) — Her- bertia, Sweet. — Cypella, Herb. {Phalocal- lis, Herb.; Alophia, Herb. ; 1 Trifurcaria , Herb.; ^Dealonia, Herb.) — Hydrolœnia , Lindl. — Tigridia, Juss. — Rigidella, Lindl. — Ferraria, Lin. — Pardanlhus, Ker. (6e- lemcanda, Rheede ) — Aristea , Soland. (Cleanlhe, Saiisb. ; 2 Bobartia, Lin. ; Wre- dowia , Eckl. ) — Witsenia , Thunb. ( Nive- ni», Vent.; Genlisia , Rchb. ; Sophronia, Lichtenst. ; Tapeinia, Commers.) — Pater- sonia, R. Br. {Genosiris, Labill.) — Galaxia, Thunb. — Ovieda , Spreng. ( Lapeyrousia , Pourr. ; Peyrousia , Sweet; Merisostigma , Dietr.) — Anomatheca, Ker. {Anomaza, Laws.) — Babiana, Ker. (Acasle, Saiisb. ) — Gladiolus, Tourn. {Hebea, Pers.; Lemo- wia, Pers. ; Homoglossum, Saiisb.; Synotia, Sweet; Slreptanthera , Sweet; Berlera , Sweet; Anlholyza, Lin.; Cunonia, Buttn,; Anisanlhus, Sweet; Pétamcnes, Saiisb.) — Watsonia, Mill. {Micranthus , Pers. ; Pha- langium, Houtt.; Meriana, Trevir.; 'iNeu- heria, Eckl.) — Sparaxis, Ker. — Monlbre- tla, DC. {Hexaglottis, Vent.; Tritonia, Ker. ; Waizia , Rchb. ; Houltuynia , Houtt. ; Freesa, Eckl.; Dellendenia, Rafin.) — Ixia, Lin. {'f Morphixia , Ker; Hyatis , Saiisb.; Eurydice, Pers.; AgreUa, Eckl.) — Diasia, Y)C.{Aglœa, Pers.; Melasphœrula, Ker.; Phalangium, Burm.) — Hesperanlha, Ker. (Hesperanthus, Saiisb.) — Geissorhiza, Ker. (? Weihca, Eckl.; f Spatalanthus, Sweet)— Trichoneina, Ker. {Romutea, Muratti; ?A''e- mastylis, Nutt. ; 2Gelasine, Herb.). — Cro- cus, Tourn. (P. D.) IRIDIIVE. /ridma (nom mythologique). MOLL. — En créant son g- *nodonle dans IKI 109 ]es Planches de l'Encyclope'die, Bruguière y confondit plusieurs sortes de coquilles, une entre autres fort remarquable par les cré- nelures de sa charnière , et pour laquelle Lamarck créa un peu plus tard son g. Iri- dine. Fondé d'abord uniquement sur les ca- ractères extérieurs de la coquille , il fut considéré tantôt comme un sous-genre, tan- tôt comme une simple section, soit des Anodonles, soit des Mulettes, selon que l'on envisageait l'un de ces genres d'une manière plus ou moins générale. L'espèce qui servit de type au genre était excessive- ment rare dans les collections. Dans son voyage dans la haute Egypte , M. Cailliaud trouva dans le Nil une belle espèce d'Iridine, dont il recueillit des animaux qu'il voulut bien nous confier à son retour; il y joignit quelques individus de VAnodonta rubens, et nous reconnûmes dans ces coquilles , ainsi que dans l'animal , des caractères propres à les faire conserver comme un bon genre. Cette communication de M. Cailliaud nous détermina à publier, parmi les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, une notice anatomique sur l'animal du g. Iri- dine de Lamarck. Avant ce travail , on au- rait pu sans scrupule réunir les Iridines aux Anodontes; car, si les unes ont des créne- lures irrégulières sur la charnière, les au- tres ont une charnière absolument sembla- ble à celle des Anodontes; la réunion de ces genres se trouvait donc justifiée. Mais l'ani- mal des Iridines offre des caractères qui le distinguent nettement de celui des Anodon- tes ; en effet, dans les Anodontes et dans les Mulettes , les lobes du manteau sont disjoints dans toute leur circonférence; une seule petite bride placée à l'extrémité de la branchie circonscrit un vestige de siphon anal. Dans les Iridines, au contraire, les lobes du manteau se joignent à la base, et leur commissure remonte vers le tiers infé- rieur de leur longueur. Ce manteau n'est pas seulement perforé à son extrémité pos- térieure, il se prolonge en deux siphons courts , réunis dans toute leur longueur et garnis de papilles à leur extrémité. Ces si- phons sont contractiles par eux-mêmes, et peuvent rentrer presque entièrement dans l'intérieur de la coquille , quoiqu'ils soient dépourvus de muscles rélracteurs propres, produisant une sinuosité dans l'in)prtssion 110 II\Ï palléale. Quant aux autres caractères de l'animal , ils sont absolument semblables à ceux des Anodontes et des Mulettes. Le pied est grand et comprimé ; les palpes labiaux sont triangulaires et de la même forme que dans les Anodontes ; l'appareil branchial lui-même ne présente aucune différence: de sorte que , pour caractériser les Iridines, il suffirait de dire que ce sont des Anodon- tes dont les lobes du manteau sont réunis à la base et prolongés en deux siphons réunis. Une forme toute spéciale rendait autre- fois très facile la distinction des espèces du g. Iridine; mais depuis que nous avons dé- couvert dans VAnodonla rubens un animal semblable à celui de VIridina nilolica, on ne peut plus, d'après la forme seulement, distinguer les Iridines des Anodontes. La charnière elle-même, dentelée comme celle «Jes Arches, dans quelques espèces, reste simple dans la plupart des autres et ressem- ble par là à celle des Anodontes. Nous avons recherché dans l'intérieur des valves s'il n'y aurait pas quelques caractères particuliers aux Iridines , et nous y avons trouvé au côté antérieur deux grandes impressions musculaires nettement séparées que l'on ne voit ni dans les Anodontes , ni dans les Mulettes. Ainsi, dans toutes les Iridines, on trouvera trois impressions musculaires, caractères très apparents , et dont l'obser- vation est très facile. On sait que la classification des Mollus- ques acéphales repose, dans la plupart des méthodes, sur les modifications du manteau, puisque, d'un côté, on peut ranger tous ceux de ces animaux qui ont le manteau plus ou moins fermé et muni de siphons postérieurs, et d'un autre , tous ceux dont le manteau a les lobes désunis, et par con- séquent dépourvu de siphons. Les Anodon- tes et les Mulettes sont comprises dans cette 2' section , et le g. Iridine devait se ranger naturellement à leur suite. Actuellement que l'existence des siphons est bien prouvée dans les Iridines, il semblerait que ce genre devrait trouver sa place à côté des Cyrènes et de quelques autres genres de la famille des Conques. Telle a été d'abord notre opi- nion; mais depuis, considérant que, dans l'ensemble des caractères de l'animal, celui de la réunion du manteau est réellement d'une moindre importance , nous pensons IRT que le g. Iridine doit rester dans les Naïa- des de Lamarck , non seulement à cause de la ressemblance des coquilles, mais aussi par l'analogie qu'offrent toutes les parties importantes de l'animal avec celles des Ano- dontes et des Mulettes. Le nombre des espèces d'Iridines est peu considérable ; presque toutes proviennent des eaux douces de l'Afrique centrale ; il y en a une cependant que l'on croit des eaux douces de la Chine. (Desh.) *IRIDII\lIIVyE. MOLL. — M. Swainson a proposé sous ce nom , dans son Traité de malacologie, une sous-famille dans celle des Unionidœ , qui se compose des trois, genres : Iridina, Calliscapha, Helicetopus. (Desh.) IRIDIO\, Burm. bot. pb. — Syn. de lloridula, Linn. IRIDIUM. CHiM. — L'Iridium est un mé- tal ressemblant au Platine par sa couleur argentine, mais dépourvu de toute malléa- bilité, bien qu'il puisse s'agglomérer en masse par une forte pression. D'une ex- trême dureté, très fixe, il est réfracta.ire au feu de forge le plus violent; l'air et l'Oxygène, sans action sur lui lorsqu'il est en masse , l'oxydent à la chaleur rouge quand il est très divisé. Pur, l'eau régale (mélange d'acides nitrique et chlorhydrique) l'attaque à peine, mais elle le dissout, s'il est allié au Platine ou à d'autres métaux. Sa densité est de 15,683. La connaissance de l'Iridium ne remonte qu'aux premières années de ce siècle ; il fut découvert simultanément, vers 1808, par Descotils en France, et par Smithson Tennant en Angleterre. Il se rencontre, dans les rainerais de Pla- tine , à l'état d'alliage avec l'Osmium, et sous forme de petits grains métalliques ou de lames hexagones , doués de plus d'éclat que les grains de Platine , dont il se dis- tingue ainsi facilement. Il est sans usage. (A. D.) *IRI\A. BOT. PII. — Genre de la famille des Sapindacées - Sapindées , établi par Blume {Bijdr., 229). Arbres de Java. Voyez SAPINDACÉES. IRIS. zooL. — Voy. œiL. IRIS. Iris, Lin. (nom mythologique donné , dit-on , à cause de la variété de cou- leurs que présentent les fleurs de ce genre). IRI IRI lî BOT. pn. — Grand genre de la famille des Iridées, à laquelle il donne son nom, et de la triandrie monogynie dans le système sexuel. Il se compose d'un nombre considé- rable d'espèces , dont la plupart sont ou peuvent être cultivées dans les jardins à cause de la grandeur et de la beauté de leurs fleurs. Ce sont des plantes herbacées, à rhizome tantôthorizontal et plus ou moins développé, tantôt raccourci et bulbiforme. Leurs Teuilles sont distiques , équitantes ou pliées longitudinalement le long de leur nervure médiane, ensiformes ou linéaires , les caullnaires engainantes à leur base. Leurs fleurs sont généralement très grandes, et pré- sentent une variété de teintes plus grande peut-être que dans aucun autre genre. Leur périanthe est à six divisions , dont les trois extérieuresjbeaucoup plus grandes, sont éta- lées ou même rabattues , dont les trois in- térieures sont plus petites, plus étroites et dressées ; leurs trois étamines sont libres et distinctes; leur style présente d'abord une portion basilaire courte, cylindrique et in- divise, et, dans tout le reste de son étendue, il se divise et se dilate en trois grandes la- mes pétaloïdes le plus souvent échancrées à leur extrémité; ces grandes divisions sty- laires sont fréquemment qualifiées à tort de stigmates ; vers leur extrémité , elles pré- sentent, à leur face inférieure, un repli qui les fait paraître en quelque sorte bilabiées; c'est entre ces deux lèvres que se trouvent les papilles qui constituent le vrai stigmate. Parmi les nombreuses espèces d'Iris , un assez grand nombre sont intéressantes à connaître, soit comme appartenant a la flore française, soit comme fort répandues dans les jardins à titre de plantes d'ornement , soit enfin comme plantes officinales. Néan moins, faute d'espace, nous nous bornerons à ^^eu de mots sur les principales d'entre elles. On divise ordinairement les Iris en deux sections : 1° celles dans lesquelles les trois divisions extérieures du périanthe sont bar- bues vers leur base; 2" celles à divisions extérieures du périanthe imberbes. V Divisions externes du périanthe bar- bues vers leur base. Iris de Florence, Iris florentina Lin. Cette belle espèce croît spontanément dans les parties les plus méridionales de l'Europe et en Barbarie; on la cultive fréquemment dans les jardins , où elle se fait remarquer par ses grandes et belles fleurs blanches , sessiles , portées au nombre de 1 à 3 sur une hampe plus longue que les feuilles; les subdivisions extérieures du périanthe sont obovales, obtuses; les grandes lames pé- taloïdes du style sont légèrement crénelées. Son rhizome est fréquemment employé, soit comme parfum , à cause de l'odeur de vio- lette qu'il possède à l'état sec, soit par ses propriétés excitantes très prononcées et qui sont dues à un principe acre très actif.Cetle substance connue dans le commerce sous le nom d'7?"is, d'Iris de Florence , nous vient d'Italie, particulièrement de Florence et de Livourne. On l'emploie à l'extérieur à l'étal de poudre ou comme pois à cautère ; dans ce dernier cas, ses effets avantageux sont dus en partie à son action excitante qui fa- vorise et détermine la suppuration, en par- tie à son gonflement qui va jusqu'à doubler presque son volume. Prise à l'intérieur, cette substance agit comme évacuant et même comme vomitif , et de plus comme diu- rétique. Iris d'Allemagne , Iris germanica Lin., Iris flambe ou flamme. Celte grande et belle espèce est très répandue. Ses feuilles sont courbées en faux, plus courtes que la hampe, qui porte plusieurs grandes fleurs violettes accompagnées de bractées scarieuses ; les divisions extérieures da périanthe sont ar- rondies. Par les semis on en a obtenu, dans les jardins, beaucoup de variétés de couleur du bleu violet au blanc et même au jaune. Le rhizome de celte espèce est plus gros que celui de l'Iris de Florence. Lorsqu'il est frais, son odeur est forte et désagréable; par la dessiccation, il prend l'odeur de violette qui le fait quelquefois substituer à l'espèce pré- cédente, dont il a à peu près les propriétés, toutefois avec une activité plus forte et qui peut rendre parfois son emploi nuisible. Outre les deux espèces précédentes, on cultive fréquemment: I'Iris naine ou petite FLAMBE, Iris pumila Linn., dont on fait de très jolies bordures et dont on possède des variétés à fleurs blanches, jaunes, purpu- rines, veinées de brun, etc.; I'Iris de SwERT, Iris Sioeri» Lam. , 1'/. lutescens Lam., etc., qui appartiennent à la même division du genre. 112 IRP IRR 2° Divisions externes du périanihe im- berbes à leur base. Iris DES marais, Iris pseudo-acorus Lin. Cette espèce , commune dans les lieux ma- récageux et au bord des fossés, se reconnaît à ses longues feuilles ensiformcs qui égalent ou surpassent en longueur sa hampe; celle- ci porte des spatbes vertes, non scarieuses, et plusieurs fleurs jaunes , de grandeur médiocre. Son rhizome est doué de pro- priétés plus actives encore que celui des es- pèces dont il a été question plus haut. Il renferme une quantité plus considérable de principe astringent qui permet de l'em- ployer, en quelques parties de l'Angleterre, soit pour faire de l'encre , soit pour teindre des draps en noir. Ses graines ont été quel - quefois employées pour remplacer le café d'une manière assez imparfaite. Iris puante, Iris fœiidissima Lin,, Irisa ODEDR DE GIGOT. Celte cspècc a reçu une dé- nomination peu exacte, puisque l'odeur de son rhizome rappelle seulementl'odeur d'un gigot rôti et mêlé d'ail. Ses feuilles ensi- formes, acuminées, sont au moins égales en longueur à la hampe; celle-ci présente un angle longitudinal. Ses fleurs, de grandeur médiocre , sont d'une teinte rougeâtre sale et sombre; leur ovaire est à trois angles partagés dans leur longueur par un sillon. Ses graines sont rouges, charnues et bacci- formes. Elles agissent comme purgatif, de même que le rhizome, que les habitants de la campagne emploient quelquefois à cet usage. Cette espèce est assez commune en plusieurs points de la France, dans les lieux couverts et frais. On cultive fréquemment plusieurs espèces de celte deuxième section telles que I'Iris xipnioN ou bulbeuse, /. xi- phium Lin., 1'/. xiphioides Ehrh., 1'/. spuria Lin., VI. persica Lin., 1'/. sibinca Lin., etc. (P. D.) IRIS. MIN. — Voy. pierre d'iris. *IRLIiACIlIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Genlianées-Chiro- niées , établi par Martius {Nov. gen. etsp.. Il, 101 , t. 179). Herbes du Brésil. Voye: GENTIANÉES. *IRON, P. Br. BOT. PH.— Syn. àe Sauva- gesia, Linn. ♦IRPEX. bot. CR. — GenredeChampi- gnons hyménomycètes, établi par Pries {PI. honi., 81 ) pour des (Champignons croissant sur les arbres, à chapeau roulé , sessile ou substipité. Voy. mycologie. *1RRÉGIILIÈRES. Irregulares. arach. — Nom employé par M. Walckenaër pour désigner, dans son Hist. nat. des Ins. aptè- res, une famille dans le genre des Epeira , et dont les espèces qui la composent ont pour caractères d'avoir l'abdomen termine f en différents sens par des tubercules char- nus ; les Epeira diabrosis, pustulosa, argyo- pes , arenata, depressa , verrucosa, prudeus et prostypa appartiennent à cette famille. (H. L.) IRRITABILITÉ, zool. et bot.— Ce mot, introduit parGlisson dans la langue physio- logique, a été employé dans plusieurs accep- tions différentes. En général , on entend par Irrilabûilé ce ressort particulier, propre à certaines par- ties des êtres vivants, en verlu duquel, après avoir été impressionnées par un agent exté- rieur ou par l'action de la volonté, elles se meuvent, avec d'autant plus d'énergie que l'excitation a été plus vive ou qu'elles pos- sèdent à un plus haut degré cette sorte d'é- lasticité vitale. Ce qui caractérise cette re- marquable faculté, c'est donc la réaction, après l'impression ; le mouvement, après la sensation. L'emploi du mot Irritabilité im- plique donc, comme condition essentielle, l'idée de l'existence d'un système nerveux ; il ne convient donc qu'aux animaux, et ce n'est que dans une acception vulgaire ou figurée qu'on peut l'appliquer à ces singu- liers mouvements qu'exécutent les feuilles de la Sensitive, de la Dionée Attrape-Mouche et de tant d'autres végétaux, au contact d'un corps étranger, d'une vapeur Acre ou sous l'action des fluides impondérables. Ainsi interprété, le mot Irritabilité indi- que seulement une propriété de certains tis- sus animaux ; il ne préjuge rien sur la cause même de cette propriété; il n'explique pas suivant quel mode cette propriété se mani- feste : deux ordres d'idées différents dans lesquels les physiologistes ont recueilli tant d'hypothèses et trouvé tant de théories. Pour Glisson, l'Irritabilité n'est pas celte faculté telle que nous venons de la définir ; c'est la force même qui préside à son exercice aussi bien qu'à l'exercice de toute autre faculté; en vertu de laquelle toutes les parties des êtres vivants accomplissent telle ou telle IPxR fonction, absorption, nutrition ou autres, exécutent tel ou tel mouvement apparent ou occulte, volontaire, involontaire ou automa- tique; sans laquelle ne se produit aucun phénomène caractéristique des êtres orga- nisés. Pour Glisson, par conséquent, Irrila- bililé est presque synonyme de Force vitale, et représente la cause inconnue et insaisis- sable de la vie animale. Étendant l'idée de Glisson à tous les êtres organisés , J. Gortcr l'appliqua aux végétaux, et voulut démon- trer , par les mouvements qu'exécutent les plantes, que V hritabilUé est une faculté pro- pre à tous les êtres vivants, qui la possèdent seulement à des degrés divers. Depuis celle époque, on chercha l'explicatiou des mouve- ments des végétaux dans leur organisation même, on oublia l'influence des forces mé- caniques, et nous avons vu formuler une théorie qui essaya de rendre compte des mouvements dans les plantes par l'existence d'un système comparable au système nerveux des animaux. Des physiologistes, remontant plus haut que Glisson et Gorter dans le phénomène de l'Irritabilité, voulurent préciser le mode d'influence de cette force vitale, et en pla- cèrent la cause, les uns dans la Gbre mus- culaire, seule et indépendamment des autres parties de l'organisme; les autres dans le sang artériel; d'autres dans l'action de ce fluide nerveux dont on aurait dû avant tout démontrer l'existence; et c'est ainsi que prirent naissance tant d'inventions phi- losophiques pour chacune desquelles il fallut créer un nom, après avoir créé la chose elle- même. Haller, s'arrêtant plus sagement au phénomène du mouvement que manifestent certains tissus sous l'influence des agents extérieurs, et constatant, sans se préoccuper de la cause, que, dans cette circonstance, les muscles se raccourcissent ou se contractent avec efl'ort, donna à cette force le nom d'/r- rilabilite', définition bien difl'érente de celle de Glisson, distinguant nettement l'Irrita- bilité de la Sensibilité, et s'appliquant à ce qu'on a appelé depuis Contractilile', à ce que Bichat nommait Contractilité animale et ot- gfanigMesensib/e, à ce que Chaussier désignait sous le nom spécial de Myolililé. Mais Hal- ler allait plus loin, et appliquait le nom d'Irritabilité toutes les fois qu'un tissu, ten- don, aponévrose ou membrane, lui montrait ISA 113 celte espèce d'élasticité organique qui per- siste longtemps encore après la mort, et que beaucoup de physiologistes regardent commtj une force morte, toute difl'érente de ce qu'on pourrait nommer l'Irritabilité vitale, s'il n'existait pas déjà trop de mots pour repré- senter des faits dont nous ne pouvons ni constater, ni nier l'identité. Ainsi Glisson et Haller attachent au mot Irritabilité unesignifuation toute différente. Parce mot, Haller représente spécialement, non pas tant la faculté que possède le mus- cle de se mouvoir, que la faculté qu'il pos- sède de se raccourcir, quand un corps étran- ger le touche ou que la volonté le lui ordonne, et le mot de Contractilile exprime mieux cette idée; tandis que Glisson entend par Irritabilité la raison même de cette contrac- tion. D'après le sens général qui lui appar- tient et que nous lui donnons au coinmen- cement de cet article, le mot Irritabilité représente une faculté dont l'Irritabilitc» de Haller est le signe, et dont l'Irritabilité rie Glisson serait la cause. Pour connaître com- plètement l'Irritabilité, il faut étudier l'é- tat du muscle et la forme que prennent ses fibres pendant la contraction, le concours que leur prêtent les autres parties de l'or- ganisation, et le rôle du nerf dans ce phé- nomène. Mais ces questions importantes seront examinées plus à propos aux mots MUSCLE , NEUFS, SYSTÈME NERVEUX. (É. B.) *mRISOR, Less. ois.— Syn. de Mo- queur. (Z. G.) IRSIOLA, P. Br. bot. ph. — Syn. de Cissus, Linn. *IRUS, Ock. MOLL. — Syn. de Petricola, Lamk. (Desh.) *ISACAIVTHA(rîo;, égal ; axavOa, aiguil- lon). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Curculionides ortho- cères, division des Rhinomacérides, établi par M. Hope (Trans. linn.. Soc. lond., 183."^, t. V,p. 102). L'espèce type, 1'/. rhinotioides, est indigène de la Nouvelle-Hollande. (G.) ISABELLE. iioLL. — Nom donné par les anciens conchyliologistes à une Porcelaine et à un Cône. Voy. ces mots. (Desb.) ISACIINE (fjoç, égal ; à'xvv). duvet), bot. PH. — Genre de la famille des Graminées- Panicées, établi par R. Brown {Prodr. , 196). Gramens de l'Asie tropicale. \'oy. GRAMINÉES. 15 114 ISG ♦ISACM/IÎA. poLYP.— Groupe d'Actinies, dénommé par M. Brandi. (P. G.) * ISAMTIIEHA ( 1'y,, coupure ). INS. — Genre de Coléoptères hétéromèics , ISS 197 famille des Trao;, sauteur), mam. — Groupe forme par M. Ogilby {Proc. zool. Soc. Lond., 1836) aux dépens du grand genre Cerf. Voy. ce mot. (E. D.) *1\AIVÏIJIIS (îîôç , glu ; à'v6o; , llenr ). BOT. PH. — Genre de la famille des Gentia- iiées , établi par Griesebach (Gentian., 129). Herbes de l'île ïénérilfe. Voy. gen- TIANÉES. *1XAUCIIER11]S (t'^oç, glu; , cou). BOT. PH. — Genre de la famille des Com- posées-Astéroidées , établi par Cassini ( in Dict. se. nat., LVI, 176). Herbes de la Nouvelle-Hollande. IXIE. Ixia, Linn. (ainsi nommé, dit-on , parce que la fleur de ces plantes, ou- \erle, rappelle la roue d'hion ). bot. pu. — Grand ycnre de la funiille des Iridces , de la iriandrie monogynie dans le système .sexuel. Lorsqu'il fut établi par Linné, il ne se composait que d'environ une douzaine d'espèces; ce nombre était déjà de 50 en 1805, lorsque Persoon publia son Synopsis ; aujourd'hui il s'élève au-delà de 100. Les Ixies croissent au cap de Bonne-Espèrance , à l'exception d'un petit nombre. Ce sont des plantes herbacées, pourvues d'un rhi- zome raccourci en forme de tubercule ou de bulbe ; leur tige est grêle, simple ou ra- meuse; leurs feuilles sont ensiforuies ou linéaires; leurs fleurs sont généralement assez grandes et de couleur brillante , ac- compagnées de deux bractées réunies en spathe. Chacune d'elles se compose d'un périanthe hypocratériforme, à tube grêle, à limbe divisé profondément en six lobes éta- lés, égaux ; de trois étamines insérées à la gorge du périanthe, à filament court, à an- thère versatile; d'un ovaire adhérent, à trois loges multi-ovulces , surmonté d'un fciylc filiforme que icrminenl trois stigmates IXO linéaires, recourbés. Le fruit qui succède à ces fleurs est une capsule ovoïde, presque globuleuse , à trois loges qui s'ouvrent par déhiscence loculicide , et qui renferment chacune plusieurs graines presque globu- leuses. Nous ne croyons pas devoir donner ici la description des espèces de ce genre, que l'on rencontre le plus fréquemment dans les jar- dins. On les cultive ordinairement dans des pots dont on garnit d'abord le fond d'une couche de gravier épaisse de 3 ou 4 centi- mètres, et qu'on achève de remplir de terre de bruyère bien tamisée. La plantation se fait en octobre. On place les pots dans une bâche ou dans une serre tempérée basse, et l'on se trouve bien de les enfoncer dans de la terre de bruyère pure. La multiplica- tion deces plantes se fait par cayeux qui com- mencent à fleurir dès la seconde année. Plusieurs d'entre elles donnent de bonnes graines qui fournissent un nouveau moyen de multiplication , d'autant plus précieux que c'est par lui qu'on a obtenu de belles et nombreuses variétés. On voit fleurir, dès la troisième année , le plan provenu de ces graines. La culture de ces jolies plantes pré- sente au total peu de difficultés , et l'élé- gance de leurs fleurs leur assigne un rang distingué parmi les plantes d'ornement. (P. D.) *IXIOr.T.IVA O'Itonç, gluant; )iarva , en- veloppe ). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées Sénécionidées , établi par Bentbam (in Enumer. plant. HUgel., p. 66).. Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. com- posées. *rXîOLlRIOIV (t'Itottç, gluant; i.'pcov, lis). BOT. PH. — Genre de la famille des Amaryllidées, établi par Fischer (Msc). Herbes du Liban , de la Tauride et de la Sibérie. Voy. amarvllidéës. *IXI0ÎVANTHES (î^otc;, gluant; à'v9oç , fleur). BOT. PH. — Genre établi par Jack {Malay. mise, et Hooher bot. mag. comp., 1 , 15i), et placé avec doute par Endlicher d.ins la famille des Cédrélacées-Cédrélées. Arbres de l'Asie tropicale. *IXOCOSâvPHE. Ixocossyphus. ois. — Genre établi par Kaup pour le Turdusvisci- VOJ-US. Voy. MERLE. (Z. G.) IXODE. Ixodos (l^tiSnu visqueux), abach, — Genre de l'ordre des Araridcs , établi par 1X0 r.iniié et adopté par tous les aptérologistes , avec quelques morlifications cependant. Chez les animaux de ce genre singulier, le corps, presque orbiculaire , est ovale, très plat, quand l'animal est à jeun, mais d'une grandeur démesurée quand il est repu; le bec est obtus en avant; il con- siste en un support formé d'une petite pièce écailieuse servant de boîte à la base du suçoir, et reçue dans une échancrure prati- quée au-devant du corselet, en une gaine de «ieux pièces fortes, courtes, écailleuses, con- caves au côté interne, arrondies et même un peu larges à leur extrémité; chacune de ces pièces, vue à la loupe, paraît coupée transver- salement, et il est facile de voir que ce sont deux palpes qui se sont allongées en gaîne. Enfin, la bouche présente, entre ces deux palpes, le suçoir, qui est composé de trois lames cornées, très dures, dont les deux la- térales sonten recouvrementsurla troisième, qui est grande, large, et remarquable parce qu'elle porte un grand nombre de dents en scie très fortes; c'est au moyen de ces dents que l'insecte s'attache fortement à la peau des animaux qu'il suce. Les pattes sont com- posées de six articles, dont les deux derniers forment un tarse conique qui est terminé p.ir une palette et garni de deux crochets au bout ; cette partie est d'un grand secours à ces Arachnides pour se fixer sur les ani- maux qui se trouvent à leur portée. Le des- sous de l'abdomen présente un petit espace circulaire et écailleux, qui paraîtrait indi- quer les organes de la génération. Leslxo- (les, malgré leurs organes de locomotion assez fortement constitués, n'ont pas une démarche vive; au contraire, leurs mouve- ments sont lents et pesants; mais ils ont une grande facilité à s'attacher avec leurs pattes aux objets qu'ils rencontrent, même au verre le plus poli; quand ils sont posés sur des végétaux, ils se tiennent dans une position verticale, accrochés simplement avec (Jeux de leurs pattes, et tiennent les autres étendues. Un animal quelconque vient-il à s'arrêter dans leur voisinage, ils s'y accro- chent avec les pattes qui restent libres, et «luiltent facilement la branche où ils élaieiil fixés par deux de leurs pattes. Lutreille a ^lb.^er\é que les Ixodcs d'Europe habitent de prédilection les Genêts, mais on en trouve aussi sur d'autres plantes. Ces Aracbuidcs 1X0 133 attaquent l'homme , et fréquemment elles se fixent sur les voyageurs et les chasseurs ; il suffit même, dans bien des cas, d'une petite promenade au bois pendant la belle saison, et les d.ames alors, à cause de la nature de leurs chaussures, y sont plus su- jettes, les hommes étant mieux garantis par les bottes et les pantalons. Les Ixodes sont connus en France sous le nom de Tique; l'espèce qui tourmente les Chiens de chasse est désignée par les piqueurs sous le nom de Louvette ou Tique des Chiens. Une autre nuit beaucoup aux Bœufs, si on la laisse multiplier. Pendant mon séjour dans le Cercle de la Galle, j'ai vu quelques uns de ces animaux couverts de ces Arachnides, au point qu'ils en succombaient presque, tant ils étaient maigres et affaiblis. Aussi les bergers devraient ils visiter avec soin leurs bestiaux, afin de les débarrasser de ces Ixo- des, s'ils ne veulent pas les voir se multiplier a l'infini et nuire à la santé de leurs trou- peaux. Ces Arachnides vivent aussi sur les Oiseaux et sur les Reptiles, et j'en ai sou- ventrencontré sur les Chéloniens, Sauriens, Batraciens et Ophidiens; j'en ai même ob- servé une espèce qui vit dans le contour interne de la cavité orbitaire du Python Sebœ, grand Ophidien que possède la ména- gerie du Muséum; cette espèce, que j'ai dé- signée sous le nom d'/. transver salis Luc, s'est multipliée aussi sur le Boaconstrictor. Enfin, tout dernièrement, j'ai fait connaître une espèce de ce genre qui vit parasite sur rOrnithorhynque, et que j'ai appelée /, or- nUhorhynchi Luc. Latreille , dans le Règne animal de Cuvier, rapporte que ces Ixodes pondent une quantité prodigieuse d'œufs , et que ceux-ci sont expulsés par la bouche, ce qu'il tient de M. Chabrier. L'analogie i seule aurait pu démontrer l'invraisemblance de cette opinion; c'est, au reste, ce que j'ai démontré (/!»?«. de la soc. enlom. de France, 1836, p. 630), ayant eu à ma disposition une femelle pondant ses œufs. Chez ces Arachnides, l'oviducte s'ouvre près de la bouche, et c'est par lui, et non pas par celle-ci, que les œufs sont expulsés hors du corps. Je dois dire aussi que Dugès avait constaté la véritable nature de cet orifice. L'imperfection des connaissances, au sujet des Ixodes, ne nous permet pas de donner exactement l'ordre naturel des espèces con- 134 JAC nues dans ce groupe; et comme l'on sait quechacuned'elles peut se retrouver parasite d'animaux de plusieurs sortes, l'on conçoit aussi qu'elles ne peuvent être rigoureuse- ment énumérées en suivant la classification des animaux sur lesquels on lésa trouvées fixées. Ce genre renferme environ une soixantaine d'espèces, dont I'Ixode bicin, Ixodes ricinus Linn., peut être regardée comme étant le type; c'est cette espèce que l'on trouve ordinairement sur les Chiens. (H. L.) *IXODÉS. Ixodei. arach. — Dugès, dans ses Rechercher our l'ordre des Acariens , donne ce nom à une Tamille de l'ordre des Acariens, dont les caractères du genre qui la compose seraient d'avoir les palpes valves. Cette fumille , qui ne renferme qu'un seul genre, celui d" Ixodes, n'a pas été adoptée par M. P. Gervais dans son Hist. nat. des Ins.apt. par M. Walckenaër. (H. L.) JAC IXODIA (î?«^/),-, gluant), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Séné- cionidées , établi par R. Brown ( in Âiton Hort. kew., 12 , IV, 517). Sous-arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voyez compo- sées. — Soland , syn. de Brasenia , Schreb. *IXODIIVÉES. Ixodinœ. ois. — Sous-fa- mille établie par M. de La Fresnaye dans l'ordre des Passereaux dentirostres , et ayant pour type le g. Ixos. (Z. G.) IXORA (nom mythologique), bot. ph. — Genre établi par Linné (Gen., n. 931) dans la famille des Rubiacées-Psychotriées. Ar- bustes ou arbrisseaux de l'Asie et de l'Afri- que tropicale. L'Ixore écarlate , Ix. cocci- nea, espèce type du genre, est cultivée dans les serres chaudes des jardins d'Europe. Voy. RUBIACÉES. IXOS, Temm. ois. — Syn. de Turdoïde. Voy. MERLE. (Z. G.) lYNX. OIS. — Voy. VNX. JABET. MOLL. — Adanson , dans son Voyage au Sénégal, donne ce nom à une petite espèce d'Arche, inscrite sous le nom d'irca afra dans la lO"^ édition du Sys- tema naturœ. Voy. arche. (Desh.) JABIK. MOLL. — Nom donné par Adan- son à une coquille voisine du Mu7-ex scro- biculator de Linné , et qui en paraît diffé- rente; ce n'est pas non plus le Murex gy- rinus, auquel Gmelin a rapporté la figure d'Adanson. Pour nous, l'espèce en question appartient au g. Triton; mais avant d'y être introduite, elle aurait besoin d'être examinée de nouveau. Voy. triton. (Desh.) JABIRU. Mycteria, Linn. ois. — Voy. CIGOGNE. (Z. G.) JABOROSA. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Solanacées-Solanées , établi par Jussieu ( Gen., 125). Herbes de l'île Do- uaire. Voy. SOLANACÉES. JABOT. Ingluvies. ois. — Foy. oiseaux. JACAMAR. Galbula. ois. — Genre de Passereaux zygodactyles ( Grimpeurs de G. Cuvier) établi sur quelques unes des espè- ces que Linné comprenait dans son genre jl/cerfo,etdont Willughby et Klein faisaient des Pics. Mœhring fut le premier qui isola les Jacamars des Martins-Pêcheurs. Brisson et Latham reproduisirent ce genre et en fixèrent les caractères bien mieux que ne l'avait fait Mœhring. A leur exemple, tous les ornithologistes ont admis la division des Jacamars; mais tandis que les uns l'ont adoptée sans altération, et telle que Bris- son et Latham l'avaient conçue, les autres la modifiaient en y introduisant des subdi- visions dontje parlerai bientôt. Le g. Jacamar est caractérisé par un bec long.tétragone, pointu, à arête vive, garni de soies sur les côtés ; des narines ovales à demi fermées ; des tarses courts , en partie em- plumés; quatre doigts, dont deux en avant et deux en arrière, ou trois seulement, l'un de ceux de derrière manquant. Les Jacamars sont des oiseaux du nou- veau continent. Leurs mœurs ne sont pas eniièrement connues. Le peu de notions que l'on a à cet égard laisserait supposer que ces oiseaux ont, par leurs habitudes, quel- que analogie avec les Martins-Pêcheurs, comme ils en ont, du reste, par leurs ca- ractères physiques. En effet, les Jacamars JAG vivent , en général , dans l'isolement ou par paires ; ils s'écartent peu du canton qu'ils se sont choisi; demeurent des heu- res entières perchés sur une branche, et ont un vol rapide et peu étendu. Les uns se plaisent dans le plus épais des bois , les autres préfèrent les lieui découverts, d'au- tres enfin fréquentent les endroits hu- mides. Tous ont un régime animal : les insectes composent leur principale nour- riture. Tout ce qui a rapport à leur re- production a jusqu'ici échappé à l'obser- vation. On ne connaît ni leur nid, ni leurs œufs, ni la manière dont ils élèvent leurs petits. Les Jacamars forment aujourd'hui une petite famille assez naturelle (celle des Galbulidées), et sont distribués dans trois genres ou sous- genres : les Jacamars pro- prement dits, les Jacamerops et les Jaca- maralcyons. Celte distinction me paraît parfaitement légitime , et je dois l'employer ici. 1" Espèces qui, avec deux doigts devant et deux derrière, ont un bec droit. ( G. Ja- camar, Galbula , Auct.) i. Jacamar a bec blanc. Gai. albirostris Laih. (Levaill., pi. 51). Bec blanc; man- teau d'un vert doré; gorge blanche; par- ties inférieures roux -cannelle. Habite la Guyane 2. Jacamar vert, Gai. viridis Lath. (Buf., pi. enl. , 238). Bec noir; plumage généra- lement d'un beau vert doré à reflets ; abdo- men et couvertures inférieures de la queue roux. Habite Cayenne. 3. Jacamar a queue rousse , Gai. rufi- cauda Cuv. (Vieill., Gai. des Ois., pi 29). Ceinture vert doré sur la poitrine; queue longue, en partie rousse. Habite l'île de la Trinité. 4. Jacamar a ventre blanc, Gai. albi- ventris Less. (Levaill., pi. 46). Bec noir et blanc; milieu du ventre blanc; queue courte. Habite le Brésil. 5. Jacamar a longue queue , Gai. para- disœa Lath. (Bu£f.,pL enl., 274). Plumage brun ; gorge d'un blanc pur ; queue longue et fourchue , les deux rectrices externes très allongées. Habite Cayenne. JAG 135 2" Espèces qui , avec deux doigts devant et deux derrière, ont un bec fort et notable- ment recourbé . (G. Jacamerops, Levaill., Cuv. ; Lamprotila, Swains.) Le nom de Jacamerops ( fait de Jacamar et deMerops, Guêpier) indique que l'oiseau qui a servi de type à cette section participe par ses caractères des Jacamars et des Guê- piers. L'unique espèce qui s'y rapporte est le Jacamarici Levaill., Gai. grandis Lath. Gorge et joues vert doré ; cravate blanche ; tout le dessous du corps cannelle foncé. Habite Cayenne. 3° Espèces qui , avec deux doigts devant et un seul derrière, ont un bec grêle, allongé. (G. Jacamaralcyon , Levaill., Cuv. ; Al- cyon, Spix.) Si les Jacamerops sont des Jacamars à bec de Guêpier, ceux-ci sont des Jacamars à pieds de certains Martins Pêcheurs: aussi le nom qu'ils ont reçu (composé par con- traction de Jacamar et Alcyon, fait de Al- cedo) est-il parfaitement convenable. On ne place dans celte division que le Jacamaralcyon tridactvle, Galb. tridactyla Vieill. (Levaill. , pi. 50). Plumage d'urj gris brun-vert; ventre blanc. Habite la Guyane. (Z. G.) JACAMARALCYOIV - Levaill. ois. — Voy. jacamar. (Z. G.) JACAMEROPS, Levaill. ois. — Voy. JACAMAR. (Z. G.) JACAIVA. Parra. ois. — Genre de l'ordre des Échassiers et de la famille des Parri- dées. Caractères: Bec médiocre, droit, comprimé latéralement , un peu renflé vers le bout, qui est convexe, caroncule ou nu à la base de la mandibule supérieure; na- rines étroites longitudinales, situées vers le milieu du bec et percées dans la membrane qui recouvre les fosses nasales ; tarses longs, grêles, annelés ; doigts déliés, munis d'on- gles aigus, fort longs ; celui du pouce dé- passe en longueur le doigt auquel il appar- tient; ailes munies d'un éperon pointu. Ce g., créé par Linné, mais mal défini par lui , puisqu'il y introduisait des espèces de la famille des Vanneaux; un peu mieux limité dans la suite par Latham et Bris- son , a été élevé par les méthodistes mo- dernes à la dignité de famille, et décom- 136 JAO JAC posé en quatre divisions génériques que je signalerai plus bas. Les Jacanas se rapprochent des Râles et des Poules-d'Eau par leurs habitudes , par la forme comprimée et raccourcie de leur corps, par leurs doigts longs et grêles, et par la petitesse de leur tête; mais ils en diffèrent par l'éperon qu'ils ont aux ailes, et surtout par leurs ongles, excessivement longs , droits et fort aigus. Ce sont proba- blement ces ongles, dans lesquels on a cru voir , par une comparaison forcée et à cause de leur acuité, l'instrument dont on se sert pour pratiquer la saignée, qui ont valu aux Jacanas , dans quelques unes des contrées que ces oiseaux habitent, le nom vulgaire de Chirurgien; ou peut-être, comme le pense Vieillot, doivent-ils cette dénomination triviale à l'éperon triangu- laire dont leurs ailes sont armées. Les habitudes des Jacanas sont essen- tiellement aquatiques; ils vivent constam- ment dans les marécages, les lagunes, et sur le bord des étangs. Leurs grands doigts, pourvus d'ongles également longs , leur donnent la faculté de marcher avec une grande légèreté sur les herbes, les nénu- phars , et les autres plantes à feuilles larges qui recouvrent la surface de l'eau. Contrai- rement à l'opinion de M. Temminck, il paraîtrait que ces oiseaux sont de fort mau- vais nageurs. D'Azara et Vieillot prétendent même qu'ils ne nagent jamais, et que c'est tout au plus s'ils s'enfoncent dans l'eau jus- qu'aux genoux. Ce sont des oiseaux qui vivent ordinai- rement par couples. Lorsqu'un accident sépare momentanément un mâle de sa fe- melle, ou réciproquement celle-ci de son mâle, aussitôt des cris de rappel se font entendre. Mais ces cris ne sont pas les seuls que les Jacanas poussent : il en est un au- tre qui est propre surtout aux mâles , et qu'ils jettent lorsqu'on les force à prendre leur essor. Ce dernier cri est aigu , glapis- sant, et s'entend de fort loin. Leur vol est rapide, mais peu élevé, et s'exécute en ligne droite. Les Jacanas sont très sauvages ; le moin- dre bruit leur devient suspect, et le moin- dre objetqu'ils n'ont pas l'habitude de voir les met en fuite: aussi faut-il pour les ap- procher user de beaucoup de précautions et de beaucoup de ruses. Ils sont querelleurs, et se battent avec vigueur contre les autres oiseaux ou leurs pareils qui les attaquent. Ils font usage dans leur lutte des armes dont leurs ailes sont pourvues. Comme tous les vrais monogames, les Jacanas contractent une union durable; le mâle et la femelle restent fidèles l'un a l'autre. Ils nichent au milieu des herbes aquatiques, et pondent 4 ou 5 œufs, qu'ils ne couvent, d'après M. Aie. d'Orbigny, que pendant la nuit, laissant, durant le jour, au soleil et à la température élevée du climat, le soin de faire le reste. Les petits en nais- sant suivent les parents. La nourriture des Jacanas consiste prin- cipalement en insectes aquatiques. Toutes les espèces appartiennent aux ré- gions intertropicales. Parmi elles, quelques unes ont donné lieu à de doubles emplois. Vieillot, eu égard à l'absence ou à la pré- sence de caroncules au-dessous de la base du bec, avait cru devoir les distribuer dans deux groupes distincts; M. Lesson , de son côté, prenant en considération la forme de la queue, est également arrivé à établir deux coupes ; aujourd'hui leur nombre a été porté à quatre ; mais , de plus , ces coupes ayant été converties en genres, l'ancien g. Parra a été transformé en famille ou en sous-famille , celle des Parrinées. Il me sem- ble que la conservation du g. Jacana, tel que Vieillot ou M. Lesson l'ont compris, en distribuant les espèces par groupes , se- lon leurs affinités les plus prochaines, doit conduire à ce dernier résultat. Ce moyen a , du reste, l'avantage de décharger la no- menclature générique de trois noms nou- veaux : aussi essaierai-je de le mettre en pra- tique. lo Espèces à front nu et caroncule ; queua courte et cunéiforme. (a) Deux barbillons charnus sous le bec ; sur le front une membrane trilobée. (G. Parrn, Linn., Lath., Vieill., etc. ; Jacana, Bris.*.) 1. Le Jacana commun, Pa. JacanaUnn. (Buff. , pi. enl. , 322 et 846). Manteau roux ; tête , cou , gorge et tout le dessus du corps d'un noir violet. Habile le Brésil. Selon G. Cuvier, le Pa. variabilis Lath., représenté dans les Enl. pi. , 846 , n'est qu'un jeune âge de celle espère. JAC (b) Pas de barbillons ; sur la base de la mandibule supérieure, une crête lisse, char- nue, s' élevant perpendiculairement en forme de plastron. (G. Hydraîector,'Wag\.) 2. Le Jacana a crêtes, Pa. gallinacea Temm. (pi. col., 464), Pa. cristato Vieil I. Manteau de couleur cuivre bronzé à re- flets verts; tête , cou, poitrine, ventre et jambes d un beau vert de bouteille foncé et brillant; sourcil blanc. Habite les Célè- bes , à Ménado et Aniboine. (c) Pas de barbillons ; caroncule du front à deux lobes. (G. Metopidius, Wagl.) 3. Le Jacana bronzé , Pa. œnea Cuv. ( Pa. melanochloris Vieill. , Gai. des Ois. , pi. 264). Manteau d'un vert brillant; tête et cou noirs; au-dessus de l'œil, un sour- cil blanc qui descend sur les côtés du cou. Habite le Bengale et Java. C'est à ce groupe que se rapporte le Pa. indica Lath. , si toutefois cet oiseau n'est pas une variété d'âge du précédent. (d) Pas de barbillons; membrane du front non lobée 4. Le Jacana a nuque blanche , Pa. al~ binuca Is. Geoff. {Magaz. de zool., cl. 2, p. 6). Gorge et devant du cou noirs, nu- que et derrière du cou blancs; ailes noires ; le reste du plumage rou&-marron. Habite Madagascar. A côté de cette espèce, me paraît venir se ranger le Jacana a poitrine dorée , Pa. africanaLaih. {Syn., pi. 87). Plumage en dessus cannelle clair ; gorge blanche; poi- trine jaune, tachetée et rayée de noir. Ha- bite le Sénégal. 2» Espèces à front garni de plumes; queue très longue. (G. Hydrophasianus, Wagl.) Cette division a été fondée sur l'espèce qui est figurée dans VAtlas de ce Diction- naire, oiseaux, pi. 10, sous le nom de Jacana A longue queue, Pa. sinensis Gmel. Cet oi- seau , qui porte dans l'Inde le nom de Vuppi-pi, est remarquable par la longueur desdeux pennes intermédiaires de la queue. Il se distingue encore de ses congénères en ce que deux des pennes de l'aile sont beau- coup plus longues que les autres. Il a le front , les côtés de la tête , le devant du cou, un miroir sur l'aile, et les barbes e\- T. vil. JAC 137 ternes des rémiges secondaires blancs v l'oc- ciput noir; un trait de cette couleur enca- dre le blanc du front de la tête et du cou ; le manteau est d'un brun rougeâtre; Iq derrière du cou d'un beau jaune marron; toutes les parties inférieures et la queued'un pourpre foncé. Le Jacana à longue queue habite le Bengale et les Philippines. Le Pa. luzoniensis Lath. serait , d'après G. Cuvier, lejeune âge de cette espèce. (Z. G.) JACAPA. Ramphocelus, Vieill. ois. Division du g. Tangara.Foy. ce mot. (Z. G.) JACARANDA. bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées-Técomées , établi par Jussieu (Gen., 138). Arbres souvent très élevés de l'Amérique tropicale. Voy. BIGNONIACÉES. JACARD. MAM. — L'un des synonymes du Chacal , d'après Belon. (E. D.) JACARIIMIS. OIS. — Nom sous leque M. Lesson a groupé un certain nombre de Fringilles , dont Vieillot a fait son g. Pas- serine. Voy. ce mot. (Z. G.) JACIIVTHE. Hyacinlhus (nom mytholo- gique ). BOT. PH. —Genre de plantes de la famille des Liliacées. Tel que l'admettent aujourd'hui généralement les botanistes, il est renfermé dans des limites beaucoup plus étroites que celles qui lui avaient été assi- gnées par Linné. En efl"et, diverses espèces en ont été successivement détachées : les unes ont servi à rétablir le genre Muscari, qui avait été déjà proposé par Tournefort , et que le botaniste suédois n'avait pas adopté; les autres sont devenues la base des genres Bellevalia, Lapeyr.; Uropelalum, Ker; Agraphis, Link; LachenaIia,Jacq. En- fin , parmi les plantes comprises dans le genre linnéen, il en est que Ton range au- jourd'hui parmi les Scilles (ex. : Scilla nu- tans Smith, Hyacinlhus nonscriptus Linn.). Tel qu'il se trouve circonscrit après ces di- verses suppressions, le genre Jacinthe pré- sente les caractères suivants: Il se compose de végétaux herbacés , bulbeux , dont le.s fleurs, portées par une hampe, forment une grappe terminale simple. Chacune de ces fleurs est composée d'un périanthe coloré et corollin en entonnoir ou campanule, à limbe étalé, 6-fide; de 6 étamines insérées sur le tube du périanthe, à filet très court; d'un ovaire à 3 loges renfermant chacune un petit nombre d'ovules , surmonté d'un 18 J38 JAC style icourt que termine un stigmate obtus. Le fruit qui succède à ces fleurs est une capsule à 3 angles, à 3 loges qui s'ou- vrent par une déhiscence loculicide; cha- cune de ces loges renferme deux graines presque globuleuses , revêtues d'un test crustacé noir, et dont l'ombilic présente un renflement charnu. Les Jacinthes croissent spontanément dans l'Europe méridionale, dans les parties moyennes et méditerra- néennes de l'Asie. Tout l'intérêt que présente ce genre est à peu près concentré sur une seule espèce, la Jacinthe d'Orient, Hyacinthus orientalis Linn. Elle est, comme le rappelleson nom, originaire de l'Orient; mais on l'indique aussi comme croissant spontanément dans quelques parties de l'Europe méridionale, notamment en Provence, et même dans les environs de Tarbes. Ses feuilles sont étroi- tes, obtuses, plus courtes que la hampe; ses fleurs, au nombre de 4 à 10, forment une grappe lâche, dressée; le pédicule qui les porte est accompagné à sa base de brac- tées membraneuses géminées, lancéolées, plus courtes que lui; le périanthe est en forme d'entonnoir, ventru à sa base; ses six divisions sont oblongues, obtuses. On sait toute l'importance que cette plante a acquise par la culture et le rôle majeur qu'elle joue aujourd'hui dans les jardins. En Hollande particulièrement, elle est de- venue l'objet d'exploitations considérables, et aujourd'hui elle y fournit la matière d'un commerce important, dont 'le centre est Harlem. Les Hollandais apportent à cette culture un soin extrême; des comités sont institués pour examiner les variétés nou- velles , pour décider de leur valeur, et des prix sont décernés aux horticuleurs qui ont réussi à obtenir de bonnes acquisitions. Grâce à ces précautions, aux soins infinis donnés à cette culture, et aussi, à ce qu'il parait , grâce à l'influence avantageuse de son climat, la Hollande est aujourd'hui en possession d'un nombre extrêmement con- sidérable de variétés de Jacinthes, parmi lesquelles 4 ou 500 environ sont assez bien caractérisées pour pouvoir aisément être distinguées l'une de l'autre. Ces variétés s'obtiennent tous les jours à l'aide des se- mis de graines produites par les pieds à fleurs simples; elles se conservent et se JAC propagent par les cayeux : ce dernier mode de multiplication est évidemment le seul dont soient susceptibles les variétés à fleurs doubles. En général, la Jacinthe cultivée s'accom- mode d'une terre légère , et cela d'autant plus que le climat sous lequel on la cultive est plus froid et plus humide; aussi la terre des plates-bandes consacrées à cette culture doit-elle être préparée d'après cette donnée. Les oignons sont mis en terre dès les mois de septembre et d'octobre; pendant les froids assez vifs pour que la terre soit gelée à plus d'un décimètre de profondeur, on les protège contre cette basse ten)pérature en couvrant les planches de fougère ou de paille fratche. Lorsque la pousse a lieu, on dispose au-dessus des planches des toiles ou des paillassons soutenus par des cerceaux; on n'étend ces couvertures que lorsque le thermomètre descend au-dessous de zéro. La floraison a lieu dès les mois de mars et d'avril; les fleurs ne redoutent pas une gelée de 2 ou 3 degrés, mais leur durée est considérablement abrégée lorsqu'à la gelée ou à la neige succède l'action directe des rayons du soleil. Dans les variétés à fleurs doubles , la hampe se dessèche lorsque la fleuraison est terminée; on retire alors les bulbes de terre, en choisissant un beau jour , et en ayant la précaution de ne pas les blesser en les arrachant ; on enlève les feuilles, après quoi on conserve les bulbes dans un lieu sec jusqu'au moment de la plantation. Les variétés à fleurs simples dont on désire obtenir la graine restent nécessairement plus longtemps en terre; on détache leurs capsules lorsqu'elles jau- nissent et qu'elles s'ouvrent; après quoi on les laisse pendant quinze jours à l'ombre et à l'air pour que les graines achèvent de mûrir entièrement; leur bulbe n'est retiré de terre que lorsque les feuilles jaunissent. Les semis de ces graines se font au mois de septembre, dans une terre légère et pré- parée avec soin , à la volée ou en rayons ; on couvre ensuite de 2 ou 3 ceniimètres de terre; chaque année on ajoute une couche de 5 ou 6 centimètres de terre lorsque les feuilles du jeune plant se dessèchent; en- fin, la troisième année, les bulbes sont assez développés pour pouvoir être arrachés et traités ensuite comme ceux qui doivent JAG fleurir. Ordinairement ces bulbes fleuris- sent dès la quatrième année après le semis. Les fleurs qui en proviennent sont les unes simples, les autres semi-doubles ; enfin d'au- tres , en nombre peu considérable , sont doubles. Une des variétés les plus curieuses de la Jacinthe cultivée est celle que les Hollan- dais ont nommée Diane d'Éphèse ,donl les pédicules sont bi-triflores. Le peu de mots que nous avons dits sur la culture de la Jacinthe d'Orient n'en indique que les généralités; pour les dé- tails nombreux qui peuvent en assurer le succès, nous renverrons aux ouvrages d'hor- ticulture. (P. D.) JACKAL. MAU.— Espèce du genre Chien. Voy. ce mot. JACRIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, établi par Wallich (in Roxburgh Flor. Ind., H, 312). Arbre très haut de l'Inde australe. Voy. KUBiACÉES. — Blume, syn. de Xanthophyl- him, Roxb. — Spreng., syn. de Microlœna, Wall. (J.) *JACRÏE. REPT. — Nom d'un gros Tê- tard (larve de Grenouille) que l'on trouve dans l'Amérique méridionale , et particu- lièrement à Cayenne. Comme la Grenouille uui provient de ce Têtard est plus- petite de beaucoup que le Têtard lui-même , quel- ques naturalistes avaient pensé que c'était ce dernier qui était le second âge, la Grenouille n'en étant que le jeune, et ils avaient dit quelaJackie était un poisson qui provenait d'une Grenouille. C'est comme telle que mademoiselle Sibylle de Mérian et Seba dé- crivent la Jackie ; mais la plupart des na- turalistes , même ceux de leur époque, ne s'y sont pas trompés, et Linné met la Jac- kie dans le genre Rana, en l'appelant tou- tefois R.paradoxa , sans doute à cause des récits dont nous venons de parler. Pour Laurentj, c'est un Protée, Proteus raninus ; mais on sait maintenant que c'est bien une espèce de la famille des Grenouilles, et Wa- gler en a fait un petit genre à part dans ce groupe sous le nom de Pseudis. (P. G.) JACKSOMA (nom propre), bot. pu. — Genre de la fauiille des Papilionacées-Poda- lyriées, établi par R. Brown {in Aiton Horl. kew. édit., 2 , III, 12). Voy. papilionacées. — Rafin., synonyme de Polanisia, Rafin. JAL 131) JACO. OIS. — Nom vulgaire du Perro quet cendré. M. Lesson l'a appliqué à un genre qui a cette espèce pour type. Voy. PERROQUET. (Z. G.) JACOBiEA", Tourn. bot.ph. — Syn. de Senecîo, Less. JACOBINES, Less. ois. — Genre de la famille des Colibris. Voy. ce mot. (Z. G.) *JACOSTA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Séné- cionidées, établi par E. Meyer (m Herb. Dreg. ). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. com- JACQUEMONTIA , Belang. bot. ph.— Syn. de Psilolhamnus , DC. JACQLIER. BOT. m.— Voy. jaquier. JACQUINIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Myrsinées-Théo- phrastées, établi par Linné {Gen.n. 254). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. MïRsiNÉEs. — Mut., syn. de Trilix , Linn. *JACULUS. MAM. — Erxleben ( Syst. reg.anim. 1777) indique sous cette déno- mination un genre de Rongeurs dontle type est la Gerboise, Dipusjaculus. (E. D.) JADE. MIN. — Voy. feldspath. J;EGERIA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Séné- cionidées, établi par H.-B. Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et $p., IV, 277, t. 400 ). Herbes de l'Amérique tropicale. Foy. COMPOSÉES. JAGON. MOLL. — Il est incertain si la coquille nommée ainsi par Adanson est un Cardium ou une Lucine; cependant, si l'on s'en rapporte à la description, la charnière serait plutôt celle d'un Cardium. Voy. bu- carde. (Desh.) JAGUAR. MAM.— Espèce du genre Chat. Voy. ce mot. (E. D.) JAIS. MIN. —Foy. LIGNITE. *JALA1MBICEA, Llav. et Lexar. bot. PH. — Syn. de Limnobium , L. C. Rich, JALAP. BOT. PH. — On donne ce nom à la racine d'une espèce de Convolvulus, le C. Jalappa Linn., qui lui-même tire son nom de la ville de Xalappa dans le Mexique, aux environs de laquelle cette plante croit spontanément en assez grande abondance pour que sa racine puisse être recueillie et livrée au commerce en quantité considérable. Pendant longtemps cette substance médici- nale a été importée en Europe sans que l'on 140 J.VL sût à quelle plante elle appartenait ; ainsi, des 1609, elle fut introduite en Angleterre, et, comme l'on crut qu'elle était fournie par une Rhubarbe, on lui donna le nom de Rhu^ larbe noire. Une autre opinion fut émise par Plumier, Tournefort, et par Linné lui- inême, dans la première édition de sa ma- tière médicale : ces célèbres botanistes crurent, d'après une certaine analogie de propriétés observée par eux, que le Jalap n'était autre chose que la racine de laBelle- de-Nuit, qui fut nommée, par suite de cette opinion. Mirabilis Jalappa. Cependant Rai, Sloane, etc., furent les premiers à penser que cette substance était la racine d'un Convol- vulus; Linné adopta enfin cette manière de voir, et donna, dans son Mantism, à la plante qui la produit, \e nom de Convolvulus Jalappa qu'elle a conservé. Le Liseron jalap, Convolvulus Jalappa L\i\n. {fpomœa macrorhizaUich. Flor. bor. amer.), est une plante vivace dont la racine est pivotante, très renflée et plus ou moins ovoïde; cette racine émet, dans sa partie in- férieure, plusieurs branches épaisses et cy- lindriques, inégales; elle est blanche, char- nue et lactescente à l'état frais; elle change de couleur, comme nous le dirons, par la dessiccation. De cette racine partent des tiges qui s'enroulent autour des corps, et qui atteignent jusqu'à 5 et 6 mètres de longueur; les feuilles sont ovales, plus ou moins en cœur, un peu rudes, velues à leur face inférieure, entières ou lobées; les pé- doncules sont uni- ou multiflores ; les fleurs sont grandes; le tube de leur corolle est violet en dedans, d'un lilas pâle en dehors, tandis que le limbe est blanc ou nuancé de violet; le filet des étamines est cotonneux à sa base; les graines sont noires, oblongues, entièrement revêtues de longs poils soyeux et roussâtres. Cette plante est très commune dans le Mexique, aux environs de Xalappa et ailleurs ; elle s'élève même, dans l'Amérique septentrionale, jusqu'à une latitude assez haute pour qu'on ait tout lieu de penser qu'elle pourrait être cultivée avec succès dans les parties les plus méridionales de la France; en elfet, Michaux père a vu sa ra- cine, même saillante hors de terre en partie, supporter, à Charlestown, un froid de A" et 0" sans paraître en souffrir. C'est la raciuc de cette plante quiconsti- JAL tue le Jalap. Cette racine est susceptible d'acquérir, par les progrès de l'âge, de fortes dimensions : ainsi Thiéry de Menonville en a vu qui pesaient 12, 15 et 25 livres; mais ce sont toujours les petites que l'on choisit pour les verser dans le commerce. Ces ra- cines sont coupées en tranches ou seulement en deux moitiés longitudinales, lorsqu'elles sont fort petites, et on les soumet, ainsi divisées, à une dessiccation lente. Il en ré- sulte des morceaux hémisphériques ou des rouelles de 6-7 centimètres de diamètre, de couleur brun sale à l'extérieur, plus pâles à l'intérieur, marquées sur leur tranche de zones concentriques. La cassure de ces frag- ments est irrégulière, et présente çà et là des points brillants dus à la présence delà matière résineuse qui constitue le principe essentiellement actif du Jalap, le reste du tissu étant à peu près inerte : aussi les qua- lités les plus estimées sont-elles celles dans lesquelles des Insectesont rongé une grande partie du parenchyme en respectant les points résineux, ou celles qu'on nomme Jalap piqué. Le Jalap a été l'objet de deux travaux spéciaux, l'un de Desfontaines(/l>m. du A/ms., t. II, p. 120-130, t. 40, 41),qui leconsrdère sous le point de vue botanique; l'autre de F. Cadet-Gassicourt, qui l'envisage surtout sous le point de vue chimique et médicinal. D'après ce dernier savant, sur 500 parties de celte substance, il existe 50 de résine, 24 d'eau, 220 d'extrait gommeux, 12,5 de fécule, 12,5 d'albumine, 4 de phosphate de chaux, 8,1 de chlorure de potassium, enfin quelques autres sels. Ce médicament était autrefois extrêmement usité, et l'on en im- portait annuellement en Europe une quan- tité considérable ; mais aujourd'hui son em- ploi est considérablement restreint, etil entre presque uniquement dans ia médecine des paysans et dans celle des bestiaux. Il consti- tue un purgatif certain et énergique, mais dont l'action présente malheureusement beaucoup d'inégalité, selon qu'il est de qua- lité supérieure ou inférieure. On l'a employé aussi contre l'hydropisie, et il a souvent produit dans ce cas des effets avantageux; enfin, on a dit s'être bien trouvé quelque- fois de son emploi contre le Ténia. Dans ces di\erscas,on administre le Jalap en poudre. (P. D.) JAM *JALLA. INS. — Genre de la tribu des Pcutellériens , groupe des Pentatomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par Hahn ( Wanzart. /nsecfcO etadoptéparMM.Amyot et Serville (Ins. hémipt., suites à Buffon). Nous avons considéré, dans nos divers ou- vrages, les Jalla comme ne devant former qu'une simple division parmi les Stiretrus. Le type est le J. dumosa ( Cimex dumo- sns Linn.), répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *JALODIS, JELODIS ou JULODÏS (îa>oç, poil). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides , créé par Eschscholtz et gé- néralement adopté. Ce genre renferme près de 50 espèces originaires d'Afrique , d'Asie et d'Europe. Elles sont à peu près les plus grandes de la tribu, et se reconnaissent par leur corps conique, par l'absence d'écusson, et par des antennes aplaties, élargies au sommet, minces à la base. Nous citerons comme en faisant partie les Bup. fascicu- laris, variolaris, onopordius, pilosa, An- dreœ et hirta de Fabricius. Nous avons représenté dans l'Atlas de ce Dictionnaire, Coléoptères, pi. 4, f. 1, une belle espèce de ce genre , le Julodis a bou- OUETs , Julodis cirrosa Schœnh. (C.) JAMAR. MOLL. — Adanson , dans son Voyage au Sénégal, nomme ainsi un Cône assez commun, qui, selon toutes les appa- rences, est le Cône papilionacé de Lamarck. Voy. CÔNE. (Desh.) JAMBLE. MOLL. — Nom vulgaire , sur les côtes du Poitou, des espèces les plus vulgaires de Patelle. Voy. ce mot. (Desh.) JAMBCLIFEKA , Linn. bot. ph.— Syn. d'Acronychia, Fors t. JAMBOIV. MOLL. — Nom vulgaire du g. Pinna de Linné. (Desh.) JAMBONNEAU, moll. — Adanson a donné ce nom à un g. dans lequel il ras- semble non seulement les Pinnes de Linné, mais encore des Moules, des Modioles, des Avicules. Voy. ces divers mots. (Desh.) JAMBOS, Adans. bot. ph. — Syn. de Jambosa, Rumph. JAMBOSA. BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Myrtacées, établi par Rumph {Amboin.,\, 121). Arbres indigènes des ré- gions tropicales de l'Asie et de l'Afrique. Voy. MVRTACÉtS. JAN U\ *JAMESIA (nom propre), eot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, établi parTorrey et A. Gray (Flor.ofNorlh. amer., I, 393). Arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. SAXIFRAGACÉES. *JAMES01\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille desPolypodiacées, éta- bli par Hooker (/c, t. 178). Petites Fou- gères du Pérou. Voy. polvpodiacées. JAMESONITE. MIN.— Sulfure d'Anti- moine. Voy. SULFURES. *JAII1IIVIA. MOLL. — M. Say a proposé ce g. pour des coquilles appartenant, selon nous, au g. Auricule , dont elles ne diffè- rent que par un seul pli columellaire, tan- dis que, dans lesAuricules, il existe plusieurs de ces plis. Ce caractère me paraît de trop peu de valeur, et nous croyons que l'on de- vra rejeter le g. en question. Voy. auri- cule. (Desh.) *JA1VASSA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères clavi- palpes , formé par nous avec la Languria thoracica d'Olivier, espèce originaire des États-Unis. (C.) *JAI\EREA. CBUST. — Rafinesque,dans son Précis de découvertes somiologiques, dé- signe sous ce nom un genre de Crustacés dont les caractères génériques n'ont jamais été publiés. (H, L.) JANIA, Schult. BOT. PH. — Syn. de Bœo- metra, Salisb. JAIVIE. Jania (Janus, nom mythologi- que). poLYP. ? algues cALCiFÈREs. — Genre établi par Lamouroux dans l'ordre des Co- rallinées, qu'il plaçait dans sa division des Polypiers flexibles calcifères. « C'est, di- sait-il, un Polypier muscoïde, capillaire, dichotome, articulé, ayant les articulations cylindriques, l'axe corné, et l'écorce moins crétacée que celle des Corallines. » Lamarck et les autres zoologistes ont laissé les Janies avec les Corallines , et aujourd'hui tous les naturalistes sont d'avis de les reporter également dans le règne végétal. Les Janies, d'une couleur verdàtre, violacée ou rou- geàtre, à l'état vivant, deviennent bientôt blanches par l'action de l'air et de la lu- mière; elles forment , sur les plantes ma- rines, de petites touffes hautes de 2 à 4 centimètres, et souvent beaucoup moins hautes. Elles habitent la Méditerranée et les diverses régions littorales de l'Océan. 142 JAN On les a quelquefois confondues avec les autres Corallines sous le nom de Mousse de Corse. (DuJ.) *JAIVICEPS. TÉRAT.— Genre de monslres îiutositaires de la famille des Sycéphaliens. Vo}!. ce mot. JAIVIPHA, Kunth. BOT. PH. — Syn. de Manihot, Plum. JAMRE. Janira ( nom mythologique ), MOLL. — Il existe quelques espèces. de Pei- gnes, sur le bord cardinal desquelles on re- marque une série de petites dents très apla- ties, que l'on a comparées à celles des Ar- ches . M. Schumacker a proposé de séparer ces espèces en un g. auquel il a donné le nom de Janire. Ce g. ne saurait être adopté. Voy. PEIGNE. (Desh.) JAMilE. Janira (nom mythologique). ACAL.— Genre établi pur M. Oken , aux dé- pens des Béroés, pour 2 espèces munies de nageoires longitudinales, et ayant la bouche pédonculée et deux tentacules branchiaux. La Janire hexagone est une Callianire {voy. ce mot) pour M. Lesueur, qui a institué ce nouveau genre, et pour Eschscholtz ; elle est large de 7 millim., de couleur bleu-cé- leste, avec des lobes plus foncés à Textré- niiié, et des tentacules rouges : elle se trouve dans la mer du Nord. M. Lesson, dans son Hist. nat. des Aca- lèphes, conserve le genre Janira, et en dé- crit 4 autres espèces , dont l'une, J. ellip- iica , est une Cydippe d'Eschschollz; les trois dernières avaient été décrites comme «les Béroés par MM. Quoy et Gaimard , ou par M. Mertens. 11 lui assigne les caractères suivants : Corps vertical , garni de côtes saillantes, portant sur leur arête une rangée de cils. Les rubans ciliaires sont toujours au nombre de huit, et étendus d'une ouver- ture à l'autre dans toute la longueur de l'Acalèphe; l'ouverture buccale est grande sans aucuns appendices buccaux ; des côtés du corps partent deux prolongements cir- rhigères, pectines. (Duj.) ■ JAI^i \JA,Plura. BOT. PH. — Syn, défia- jania, F .nn. JAIMTHL^E. Janthina (l'âvGivoç, violet). ïioi.L. — L'attention des observateurs a été depuis longtemps appelée sur l'animal cu- rieux qui fait le sujet de cet article. Fabius Columnaest le premier qui, en 1616, en ait donné unefigure et une description dans son JAN ouvrage sur les animaux aquatiques. Lister, dans son Synopsis conchyliorum, a reproduit lafigureexacte de Fabius Columna, et bien- tôt après Breyne , devenu célèbre par sa dis- sertation sur les Polythalames, publia des observations intéressantes dans les Transac- tions philosophiques (1703). Depuis, presque tous les auteurs ont flguré la coquille de Fa- bius Columna , que Linné rangea dans son genre Hélix dès la 10' édition du Systerna naturœ. Quoique rien ne justiGât cette opi- nion de Linné, elle fut cependant adoptée universellement, jusqu'au moment où La- marck , écartant des Hélices toutes les co- quilles fluviatiles et marines que Linné y avaitconfondues, proposa pour l'Hélix Jan- thine le genre auquel il a consacré le nom spécifique de Linné. Si, en principe, Linné n'avait pas été si sobre pour la création de ses genres, aucun ne lui était plus nette- ment indiqué que celui-ci; il n'ignorait pas, en effet , que cette coquille est marine, et la figure de Fabius Columna , ainsi que sa description , auraient dû éclairer Linné sur la nature de l'animal et la valeur de ses caractères extérieurs. A défaut de Fabius Columna , Linné aurait pu trouver un guide dans les observations de Breyne; mais il n'était pas dans l'esprit de ce grand légis- lateur de l'histoire naturelle d'apprécier la nécessité d'un genre pour une seule es- pèce. Lamarck n'eut pas plus tôt créé le genre Janthine, que tous les conchyliologistes s'empressèrent de l'adopter; mais il fallait indiquer ses rapports naturels, et à cet égard les naturalistes furent d'opinion dif- férente, ce qui fit sentir à Cuvier combien étaient insuffisants les documents laissés par Fabius Columna et par Breyne ; et notre grand anatomiste voulut combler cette la- cune parla publication d'un mémoire ana- tomique spécial , publié dans les Annales du Muséum. Malgré ce travail, dans lequel Cuvier a dévoilé l'organisation des Jan- thines, les zoologistes ne sont point tombés d'accord sur la place que ce genre doit occu- per. Cuvier le rapproche des Ampullaires et des Phasianelles. Lamarck, dans son dernier ouvrage, en fait une famille à la suite des Macrostomes. L'opinion de M. de Blainville se rapproche assez de celle de Lamarck , tandis que celle de Férussac et de Latreille semble résulter d'une conabi- JAN JAN 143 naison malheureuse des opinions de Cuvier et de Lamarck. 11 faut conclure de cette diverpité, ou que les faits que possède la science sont insuffisants , ou bien que les caractères du genre Janthine sont d'une appréciation difficile, parce qu'ils s'éloi- gnent de ceux de la plupart des autres Mollusques. C'est en effet ce qui a lieu, car l'animal se rapproche, à certains égards, de ceux des Carinaires et des Ptérotrachées, et il a également de l'analogie avec les Gastéropodes; il semble le résultat de la combinaison des caractères de deux groupes de Mollusques que l'on a regardés jusqu'ici comme très nettement séparés. Les Janthines sont des Mollusques qui, par leurs mœurs, s'éloignent des autres Gastéropodes et, à certains égards, se rap- prochent des Ptéropodes. Ils restent con- stamment suspendus à la surface des eaux, deviennent le jouetdes vents, et se laissent aller dans toutes les directions comme tous les autres corps flottants. Ils sont pourvus d'une tête fort grosse, cylindracée, sem- blable à un gros mufle , tronquée en avant et fendue longitudinalement par une bouche à lèvres assez épaisses et armées en dedans de plaques cornées , hérissées de crochets. Tout'à-fait en arrière, et sur les parties la- térales de la tête , s'élèvent deux grands tentacules coudés dans leur milieu , et sur lesquels on n'aperçoit aucune trace de l'or- gane de la vision; en arrière de cette tête et en dessous, séparé d'elle par un sillon profond , se voit un disque charnu , assez court, auquel est attachée, eri guise d'oper- cule une vésicule singulière, remplie d'air et destinée à suspendre l'animal à la surface de l'eau. Ce disque n'est autre chose que le pied des autres Mollusques gastéropodes. Quant à la vésicule, Fabius Columna l'a caractérisée en la désignant par l'épilhèie de Spuma cartilaginea; elle est, en effet, composée d'un amas de petites vésicules agglomérées, remplies d'air, contenues dans une enveloppe subcartilagineuse. D'après les observations de MM. Quoy et Gaimard, cette vésicule n'a pas seulement pour usage de suspendre la Janthine à la surface de l'eau, elle sert aussi, au moment de la ponte, à tenir suspendues un grand nom- bre de capsules ovifères que l'animal y a attachées. La partie antérieure de l'animal est en- veloppée d'un manteau s'appliquant sur la surface interne de la coquille et constituant en arrière delà tête une cavité assez grande, largement ouverte en avant, dans laquelle sont contenus les organes de la respiration. Ces organes respiratoires se présentent sous la forme d'un grand peigne , à dents profondément découpées, et attaché par sa base au plafond de la cavité respiratrice. Derrière la branchie existe l'organe des mu- cosités, semblable à celui des autres Mollus- ques gastéropodes , mais sécrétant , comme dans lesAplysies, une liqueur d't:n très beau violet. Plus en arrière encr ' de cet organe, au point de jonction du .aanteau avec le corps, on trouve un cœur subglo- buleux, contenu dans un péricarde peu étendu. Par son extrémité antérieure, ce cœur reçoit les vaisseaux de la branchie par l'intermédiaire d'une oreillette, et par son extrémité postérieure il donne naissance à une aorte, dont les branches se distribuent dans tout le corps. La cavité de la bouche est assez grande; en arrière, vers l'entrée de l'œsophage, une petite langue y foit saillie, et c'est près d'elle que se débouchent les canaux de quatre glandes salivaires fort allongées et contenues par la masse viscé- rale dans le voisinage de l'estomac. L'es- tomac n'est point une cavité simple et uni- que comme dans beaucoup de Mollusques; deux étranglements le partagent en trois cavités inégales, dans lesquelles se complète successivement la digestion des aliments, avant qu'ils soient admis dans un intesiiu grêle faisant quelques circonvolutions dans le foie avant de se terminer en un anus qui débouche au côté droit de la cavité bran- chiale. Le foie est, comme à l'ordinaire, un organe très volumineux, envahissant vv.q très grande partie des tours de la spire ; il contient des vaisseaux biliaires qui i-e dirigent vers le cul-de-sac du second esto- mac, où il débouche au moyen d'une grande crypte. Cuvier soupçonne dans ces Janthi- nes des individus mâles et des individus femelles. En effet, chez les uns il a trouvé un petit organe excitateur sur le côté dr( it du corps, organe qui ne se montre jamais dans d'autres individus. La coquille des Janthines se reconnaît non seulement à sa couleur violette , mais 144 JAN encore à d'autres caractères propres à ce genre. Ce sont des coquilles turbinées, à spire obtuse et courte, se rapprochant en cela des véritables Hélices. Le test est très mince, transparent, d'une structure plus vitrée et plus serrée , ce qui lui donne plus de fragilité et laisse à ses cassures un ca- ractère tout particulier. L'ouverture est grande , subquadrangulaire, un peu évasée à la bare, à péristonne non complet. La columelle est mince , fortement tordue sur elle-même. Le bord droit est tranchant, et il présente au milieu de sa longueur une sinuosité plus ou moins profonde selon les espèces. Il est quelques unes de ces espèces chez lesquelles la sinuosité du bord droit rappelle assez bien celle des Bellérophes. D'après des observations assez souvent répétées, les Janthines ne se montreraient pas dans toutes les saisons ; on s'est natu- rellement demandé ce que devenait un Mol- lusque invinciblement suspendu à la surface de l'eau par sa vésicule aérienne. On a sup- posé que l'animal pouvait se comprimer au point de devenir plus pesant et de pouvoir s'enfermer ainsi dans les profondeurs de la mer. D'autres personnes supposent que les Janthines peuvent se débarrasser de leurs vésicules, s'en foncer sous l'eau, et re- monter ensuite à sa surface en sécrétant une vésicule nouvelle. Cette dernière opi- nion semble se rapprocher de la vérité, quoi- que nous n'ayons à son sujet aucun exem- ple définitif. Nous avons faitune remarque qui n'est point sans intérêt : nous avons trouvé des Janthines attachées aux Vélelles et se nourrissant de la substance de ces Zoo- phytes ; la Vélelle devenait ainsi tout à la fois une proie et un organe de natation pour cette Jantbine ; et nous avons vu aussi que le Mollusque, parvenu à un certain degré de développement, quittait la Vé- lelle, mais seulement au moment où il a sécrété sa vésicule de natation. On conçoit, d'après la manière de vivre des Janthines, que certaines espèces ont dû se propager dans toutes les mers, et il en est une entre autres qui se montre sur toutes les parties du globe terrestre. Le nombre des espèces en est peu considérable, 8 ou 10 seulement ; aucune jusqu'à présent n'est connue à l'état fossile. (Desh.) JANUS ( nomi mythologique), moll. — 3AQ M. Verani a proposé ce g. dans la llcvjts zoologique (août 184i) pour un petit Mol- lusque gastéropode voisin des Éolides,etque l'auteur caractérise de la manière suivante : Corps limaciforme, gastéropode; tête dis- tincte, pourvue en avant et de chaque côté d'un prolongement tentaculiforme; deux tentacules dorsaux , non rétractiles , coni- ques, implantés sur un gros pédicule leur servant de base commune; yeui sessiles, peu apparents , situés en arriére de ce pé- dicule; branchies formées, comme dans les Éolides, par un grand nombre de cirrhcscy- lindroïdes, disposées par rangées longitudi- nales sur les côtés du dos, mais sétendaiit jusqu'à la partie supérieure de la tête , et se réunissant également en arrière de ma- nière à former autour de la face dorsale de l'animal une série non interrompue ; anus dorsal, postérieur et médian ; terminaison des organes de la génération dans un tu- bercule commun, situé en avant et du côté droit. (Desh.) *JA1\TSIA (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées, établi par Adrien de Jussieu {Synops. Mal- pigh. Msc). Arbrisseaux du Brésil. Voy. MALPIGHIACÉES. *JAPOTAriTA, Plum. bot, ph. — Syn. Gomphia, Schreb. JAQUES. OIS. — Nom vulgaire du Geai. JAQUIER ou JACQUIER. Ârlocarpus. BOT. PH. — Genre type de la petite famille desArtocarpéesà laquelle il donne son nom. Quoique peu nombreux en espèces, il pré- sente le plus grand intérêt , deux de celles qu'il renferme fournissant l'aliment princi- pal et presque unique de nombreuses popu- lations. Il se compose d'arbres à suc laiteux abondant, qui sort de toutes leurs parties à la moindre blessure ou même quelquefois spontanément. Ces arbres ont des feuilles alternes, à court pétiole, tantôt entières, tantôt lobées-pinnatifides, accompagnées de grandes stipules qui d'abord sont enrou- lées autour des bourgeons et des jeunes in- florescences, qui tombent ensuite de bonne heure. Leurs fleurs sont monoïques; les mâles sont portées en grand nombre et très pressées sur un réceptacle en massue, de manière à constituer par leur ensemble une sorte de chaton ; elles sont formées d'un périanthe à 2-3 folioles légèrement inéga- JAQ les, plus ou moins soudées entre elles, vers leur base; leur unique étamine a son filet plus ou moins aplati et une anthère terminale a deux loges opposées. Les fleurs femelles sont réunies en grande quantité toutautour d'un réceptable globuleux, et elles se soudent les unes aux autres; leur périanthe est tubu- leux, surmonté d'un limbe pyramidal, ou- vert seulement pour le passage du style; leur pistil se compose d'un ovaire libre, à une seule loge uni-ovulée, et d'un style la- téral, allongé, saillant, filiforme, terminé par un stigmate indivis ou bifide. A ces inflorescences femelles succède une masse volumineuse qu'on nomme le fruit, formée par les périanthcs épaissis et devenus char- nus, dont un grand nombre stériles, soudés par l'intermédiaire d'un tissu cellulaire in- terposé en un seul corps sur la surface duquel s'élèvent les limbes en pyramide qui y for- ment extérieurement autant de saillies. Les vrais fruits, situés au milieu de cette masse charnue, sont des utricules membraneux, qui conservent des restes de leur style latéral et qui se déchirent longitudinalement. La graine, solitaire dans chacun de ces utricu- les , renferme un embryon sans albumen , mais à deux cotylédons très développés et charnus, inégaux, à radicule très courte, supère, incombante sur le dos des cotylé- dons. Ces végétaux croissent spontanément dans l'Asie et l'Océanie tropicales ; certains d'entre eux ont été introduits en Amérique, où on les cultive pour l'aliment abondant qu'ils fournissent. Parmi les espèces en petit nombre que renferme ce genre, il en est deux qui mé- ritent une attention particulière, à cause de leur haute importance. 1. Le Jaquier incisé, Artocarpiis incisa Linn., très connu sous le nom d'Arbre à pain(Botan.magaz., t. 2869, 2870,2871). C'est un arbre d'environ 10 ou 12 mètres de haut, dont le tronc atteint environ 3 ou 4 décimètres «Je diamètre et se termine par une grosse cime formée de branches étalées ; ses feuilles sont très grandes et acquièrent quelquefois 1 mètre de long sur 5 décimètres de large; elles sontalternes, ovales dans leur ensemble, en coin et entières à leur base, pinnatifides, à 3-9 lobes aigus, coriaces: ses stipules sont grandes, caduques. Le périan- the des fleurs mâles a ses deux folioles sou- T. VII. JAQ 14' dées à moitié et parait bifide. Le sligmaie est bifide. Son fruit est ovoïde ou globuleux, delà grosseur d'un fort melon. Sa surface, sa forme et son volume varient de manière à caractériser diverses variétés dont voici les principales : 1" Fruit rond et muriqué a sa surface; 2° fruit ovoïde et muriqué; c'est le meilleur; 3" fruit ovoïde et lisse; il vient après le précédent pour la qualité; 4° fruit rond et lisse ; 5" var. de Timor, à fruit pe- tit et de qualité très inférieure. Ces fruits se divisent en deux catégories, sous le rap- port des graines: tantôt, en elTet, ils en contiennent une certaine quantité et ils sont alors fertiles; tantôt, au contraire, ils res- tent absolument stériles, toutes les graines ayant avorté; la masse charnue, qui semble constituer le fruit, n'est composée, dans en dernier cas, que par les périanthes épaissis et soudés entre eux. Les variétés à fruits stériles sont préférées pour les cultures; aussi remplacent-elles chaque jour les va- riétés à graines, qui ont déjà disparu de certains endroits, de Taïti, par exemple. Le fruit de l'Arbre à pain est d'abord vert; à sa maturité, il se couvre d'une sorte de croûte jaune. Sur sa surface exsudent çà et là des gouttes de suc laiteux qui se concrètent en espèces de larmes. Dans les îles intertropicales de l'Océanie, il constitue presque toute la nourriture des habitants; en elTet, pendant huit mois de l'année, l'arbre en produit incessamment que l'on mange en nature ; pendantles quatre autres mois , c'est-à-dire en septembre, octobre , novembre et décembre, la récolte manque, mais on la remplace par une sorte de pulpe cuite qui a été faite avec le même fruit. Cette espèce produit, au reste, en si grande abondance, que trois pieds suffisent, dit- on, pour fournir à la nourriture d'un homme pendant toute l'année. Le fruit de l'Arbre à pain se mange en guise de pain, cuit au four ou sur le feu, plus souvent bouilli comme les patates; dans cet état, il consiilne un aliment très sain, d'une saveur agréable, et qui rappelle, dit-on, le pain de froment ou la pomme de terre. Avant sa parfaite maturité, il est farineux; c'est en cet état qu'on le mange le plus communément. Lorsqu'il a atteint toute sa maturité, il renferme une pulpe d'une saveur douce et agréable. Dans Icd 19 146 JAR variétés fertiles , les graines deviennent un aliment important; on les mange , comme DOS châtaignes , cuites à l'eau , sous la cen- dre ou grillées. Peu de végétaux pourraient être compa- rés à l'Arbre à pain pour leur utilité ; non seulement son fruit est raliment fonda- mental et souvent unique des Océaniens, mais les ûbres de son liber leur servent à faire des étoffes dont ils s'habillent; son bois est employé par eux pour la construc- tion de leurs huttes et pour la confection de leurs pirogues; ses feuilles leur servent comme enveloppes pour leurs vivres, etc. ; son suc laiteux, en se concrétant, forme une matière très visqueuse qu'ils emploient comme notre glu pour la chasse aux oi- seaux; enfin ses inflorescences mâles leur servent en guise d'amadou. 2. Jaquier A FEUILLES ENTIÈRES, Artocarpus integrifolia Linn. {Botan. magaz. tab. 2833, 2834), A. /aca Lam. Celte espèce est le véritable Jacquier ou Jack des colo- nies. C'est pour elle qu'a été proposé par Banks le genre Sitodium, qui a été admis dans Gartner {deFruct., I, p. 344, tab. 71, 72), mais non par les botanistes postérieurs. Elle forme un arbre d'assez haute taille, dont le tronc ne dépasse guère d'ordinaire les dimensions de celui de l'espèce précé- dente , quoique , dans les Indes, il atteigne quelquefois, selon Roxburgh, jusqu'à 3 et 4 mètres de circonférence ; le tronc se ter- mine par une cime arrondie, très rameuse; les feuilles sont alternes, ovales, entières, glabres, rudes à leur face inférieure, co- riaces; assez souvent elles sont trilobées dans leur jeunesse. Ses fleurs se dévelop- pent aux mois de janvier et de février; elles ont une légère odeur. Le fruit qui leur succède mûrit en août et septembre; il est le plus souvent très gros et acquiert jusqu'à 4 et 5 décimètres dans le sens de son grand diamètre; sa grosseur est cependant très su- jette à varier. Ce fruit, dont la nature est semblable à celle que nous avons fait con- naître pour l'Arbre à pain, a une chair jau- nâtre, dont la saveur est généralement douce , mais qui ne plaît pas toujours aux étrangers. Sans être aussi important que celui de l'Arbre à pain , il joue cependant un rôle majeur dans l'alimentation de plu- sieurs contrées interlropicales : ainsi, à Ccy- JAS lan , les naturels en font leur principale nourriture. Le Jaquier à feuilles entières croît natu- rellement dans les Indes orientales et à nie de France ; il a été introduit dans les Indes occidentales, où sa culture s'est tellement répandue qu'il s'y est presque naturalisé, particulièrement dans l'île de Saint-Vin- cent. Ses diverses parties ont des usages pour la plupart analogues à ceux que nous avons signalés au sujet de l'Arbre à pain : son fruit est un aliment précieux, abon- dant et très sain, que l'on prépare de la même manière que celui de l'espèce pré- cédente; les graines qu'il renferme servent égalemenid'aliment etse préparent comme nos Châtaignes; son bois est généralement employé pour la construction des habita- tions ; de plus, lorsqu'il est resté exposé à l'air pendant quelque temps , il a une cou- leur analogue à celle de l'acajou , ce qui le fait employer quelquefois pour la confection des meubles; enfin son suc laiteux concrète fournit encore une matière très visqueuse que l'on emploie en guise de glu. (P. D.) JARACAÏIA, Marcg. bot. ph. — Syn. de Carica, Linn. JARAV^A. BOT. PH. — Genre de la famille des Mélastomacées-Rhexiées, établi par Sco- poli [Introduc, n. 968 , et dont les espèces qui le composent ont été réparties dans les genres Nolerophila, Mart. et Microlicia, Don. JABDIIVIER. MOLL. — Nom vulgaire de VHelix aspersa. Voy. hélice. (Desh.) JARDIIVIÈRE. INS. — Nom vulgaire du Carabe doré, de la Courtillière et d'autres Insectes qui attaquent les racines des plan- tes potagères. JARGON. MIN.— Foy. ZIRCON. *JAROBA, Marcg. bot. ph. — Syn. de Tannœcium, Swartz. JARRETIÈRE, poiss. — Toy. lépidope. JARS. OIS. — Nom vulgaire du mâle de l'Oie domestique. JASERAIV. BOT. CR.— Nom vulgaire, dans quelques cantons de la France, de rOronge vraie. JASEUR. Bombycilla. o». — Genre de Tordre des Passereaux, établi par Brisson , d'après une espèce que Linné plaçait dans son genre Ampelis. Caractères : Bec court, droit, convexe en dessus, bombé en des- JAS sous, à mandibule supérieure échancrée et un peu recourbée à la pointe ; narines ovoï- des situées à la base du bec , et en partie cachées par les plumes du front; tarses courts, scutellés. Les naturalistes ne sont point d'accord sur la place que doit occuper le genre Ja- seur dans les méthodes ornithologiques. Les uns le rangent dans la famille des Cor- beaux; les autres le rapprathent des Mer- les; d'autres enfin , et c'est le plus grand nombre, pensent qu'il doit prendre place dans la famille des Cotingas. C'est, du reste, avec ceux-ci que Linné avait confondu les espèces du g. en question. Ce que l'on connaît des mœurs et des habitudes des Jaseurs , se borne à peu près aux quelques faits qui ont été fournis à l'observation par l'espèce que possède l'Eu- rope, le Jaseur DE Bohème; ce sera donc plutôt une histoire spéciale que l'histoire du genre que nous ferons ici. Il est cepen- dant infiniment probable qu'on ne s'écarte- rait pas trop de la vérité en attribuant à toutes les espèces les habitudes naturelles de celle qui nous est le mieux connue ; car les Jaseurs diffèrent si peu entre eux sous le rapport de leur faciès, qu'on a pu pen- d.int quelque temps les considérer couime de simples variétés les uns des autres. Les Jaseurs sont d'un naturel peu farou- che; ils ont des mœurs sociales , aiment à vivre en compagnie de leurs semblables, et ne s'isolent par paires qu'au moment des couvées. Aussitôt que celles-ci sont termi- nées, jeunes et vieux se rassemblent pour former des volées nombreuses. Ce sont des oiseaux quivîNentde baies, surtout durant l'hiver, d'insectes, et qui même, au besoin, ébourgeonnent les Hêtres, les Érables et les fiibres fruitiers. Depuis longtemps on avait dit qu'ils chassaient les Mouches au vol , M. Nordmann a constaté ce fait. 11 a vu qu'à l'instar des Pies-Grièches, les Jaseurs se perchent, en été, à la cime d'un arbre , que de celle espèce d'observatoire ils s'élan- cent sur l'insecte qui passe à la portée de leur vue, et qu'après l'avoir saisi, ils vien- nent reprendre leur poste. Très rarement les Jaseurs se posent a terre. Les buissons les plus épais sont leur retraite habituelle. Leur vol n'est ni rapide ni de longue durée, et leur indolence est extrême. JAS 147 En captivité, ils sont d'autant plus in- dolents qu'ils ont moins de besoins. Bech- stein, qui a conservé souvent et longtemps en chambre l'espèce d'Europe, prétend que cet oiseau est niais et paresseux. « Pendant les dix ou douze ans , dit-il , qu'il peut vi- vre en captivité , avec une nourriture même très chétive, il ne fait que manger et se reposer pour digérer. Si la faim le porte à se mouvoir, sa démarche est si gauche, ses sauts si maladroits , qu'il est pénible de le voir; son chant n'est composé que de quel- ques sifflements faibles et tremblants, un peu ressemblants à celui du Mauvis {Turdus iliaceus), excepté qu'il est moins haut en- core ; pendant ce chant , il lève et baisse sa huppe, mais à peine agite-t-il son gosier. Si ce ramage est peu harmonieux , il a au moins le mérite de n'être interrompu dans aucune saison de l'année. » Il est probable que c'est en raison de son babil continuel que l'espèce dont il est ici question a reçu le nom de Jaseur. Cependant il ne faudrait point trop se hâter de croire que cette fa- culté de chanter ou même de gazouiller à toutes les époques de l'année soit commune à toutes les espèces. Le Jaseur du Cèdre, que Vieillot a conservé longtemps en cage, était aussi silencieux que le plus silencieux des oiseaux. Les Jaseurs s'apprivoisent avec la plus grande facilité; mais ils n'ont d'agréable que leurs belles couleurs ; du reste ils sont fort sales. Ce sont de grands mangeurs qui engloutissent par jour une masse égale à leur propre poids. On s'accorde à dire que les Jaseurs se re- produisent dans les contrées montueuses de l'hémisphère boréal ; les uns avancent qu'ils nichent sur les grands arbres, les au- tres prétendent que c'est dans les fentes des rochers. Leur ponte serait de quatre ou cinq œufs. Si le Jaseur de Bohème , qui habite l'ex- trême nord y pousse tous les ans ses migra- tions d'automne jusque dans les parties les plus méridionales de la Russie européenne, dans laThuringe et la Bohême, le même fait ne se produit pas d'une manière aussi périodique dans les contrées de l'Europe situées plus au midi, par exemple en France, en Espagne et en Italie. Rien n'est plus ir- régulier que l'apparition de cet oiseau dans 148 JAS tes contrées. Il esi impossible de fiier d'a- vance l'époque de sa venue et de pouvoir dire quelle est la cause qui nous l'amène. Dans les pays qu'il visite assez annuelle- trient, il se montre tantôt en petitnombre, tantôt en troupes considérables, selon lés circonstances de température. Chez nous , on ne le rencontre jamais trop abondant, et malgré que presque tous les ans quel- ques individus isolés s'y montrent, on peut dire cepetidani que son passage ne s'y fait que de loin en loin. En 1826, époque où Ton en vit des troupes excessivement nom- breuses répandues sur presque toute l'Eu- rope, M. Florent Prévost, dans une seule chasse faite aux environs de Paris, en tua quatorze. Depuis, cet oiseau ne s'est mon- tré un peu abondamment qu'en 1835. A celle dernière époque, il fut capturé sur plusieurs points de la France , et notam- ment, d'après M. de La Fresnaye, à Fa- laise et à Caen. Je ne sache pas qu'on l'ait revu, durant ces dix dernières années, en nombre un peu notable. Un seul individu isolé a été tiré, il y a trois ans, dans un bois des environs de Paris. On ne connaît encore que trois espèces de Jaseurs, toutes originaires du nord de l'ancien et du nouveau continent. L'espèce la plus anciennement connue, celle qui a servi de type au genre, est le Jaseur de Bohème, Bomb. garrula Vieill. ( Buff. pi. enl. 261). Cet oiseau, représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 2, est remarquable par son plumage doux et soyeux, par les plumes du sommet de la tête allongées en forme de huppe, et par les disques cornés , rouges et brillants qui ter- minent plusieurs des pennes secondaires de l'aile. Un cendré rougcàtre, foncé en des- sus, plus paie en dessous, est la couleur générale de cet oiseau , qui a en outre le front, un trait au-dessus des yeux, la gorge et les rémiges d'un noir profond ; ces dernières ont à leur extrémité une tache angulaire jaune et blanche. Une bande d'un beau jaune termine la queue. Le nombre des plaques cornées rouges qui se montrent sous forme d'appendices à l'extrémité des pennes secondaires des ailes varie selon les sexes , et même selon les individus. Les mâles en ont jusqu'à huit de chaque côléi on n'en compte jamais plus JAS de quatre chez les femelles , quelquefois même elles n'en possèdent pas. Le Jaseur de Bohême est originaire de l'extrême nord de l'Europe. On le trouve aussi , mais en petit nombre, au Japon. Le Jaseur du Cèdre , Bomb. cedrorum Vieill. {Gai. des Ois., pi. 118). Cette es- pèce , à l'exception de son ventre , qui est jaune , est parfaitement semblable, par les couleurs et leur distribution, à la précédente. Du reste, sa taille est de moitié plus pe- tite. Habite la Louisiane et la Caroline. Le Jaseur phénicoptère , Bomb. pheni- coplera Temm. {pi. col. 450). Sans disque à l'exirémiié des rémiges secondaires; une bande rouge sur le milieu de l'aile et l'ex- trémité de la queue. Habite le Japon. (Z.G.) JASIOXE (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Campanulacées- Wahlenbergiées, établi par Linné {Gen., n° 1055). Herbes annuelles ou, plus sou- vent, vivaces, basses, lactescentes, indigènes de lEurope. Ces plantes ont le port des Scabieuses; les feuilles radicales sont réu- nies en rosaces, celles de la tige sont alter- nes, étroites, très entières ou sinuées; les fleurs sont petites, terminales, blanches et quelquefois bleuâtres. Ou sème ces plantes en massifs. (J.) JASMIN. Jasminum. bot. ph. — Genre nombreuxde planiesde la famille desJasmi- nées à laquelle il donne son nom. Il se com- pose d'arbrisseaux à tige droite ouvolubile, qui croissent dans toute la zone tropicale, dans la région méditerranéenne, dans l'Afrique australe et dans les parties de l'Australasie situées au-delà du tropique. Leurs feuilles sont alternes ou opposées , quelquefois sim- ples, plus souvent ternées ou piunées, avec impaire, dépourvuesde stipules. Leurs fleurs blanches , rosées ou jaunes, ont pour la plupart une odeur agréable. Leur calire est tubulé, a 5-8 dents ou lobes, persistant; la corolle est hypocralériforme , à tube al- longé, à limbe divisé en 5-8 lobes pro- fonds, étalés. A l'intérieur du tube de la corolle s'insèrent 2 étamines incluses. Le pistil se compose d'un ovaire a deux loges uni-ovulées, surmonté d'un style court que termine un stigmate bilobé ou bifide. Le fruit qui succède à ces fleurs est une baie à deux graines, ou à une seule par suite d'un a\oilcment; ces graines sont revêtues d'uu JAS test coriace ou réticulé qui a étéquelquerois décrit comme une arille. On cultive aujourd'hui communément de 12 a 15 espèces de Jasmins , dont 2 seule- ment sont indigènes. Sur ce nombre d'es- pèces cultivées , nous nous bornerons à par- ler ici brièvement des plus répandues, et que, pour ce motif, il est indispensable de connaître. A. Fleurs jaunes. 1. Jasmin arbuste ou a feuilles de Cytise, Jasminimi fruticans Linn. Cette espèce croit dans les haies, sur les bords des vignes, dans les parties méridionales de France et, en général , de l'Europe, dans le Levant. On la cultive fréquemment dans les jardins et les parcs; elle est rustique et ne craint que les hivers rigoureux des contrées sep- tentrionales. Elle forme un buisson de 1-2 mètres de haut, toujours vert. Sa tige est très rameuse ; les nombreux rameaux qu'elle donne sont verts et flexibles; ses feuilles sont persistantes, alternes, glabres, ter- nées pour la plupart, simples vers l'extré- mité des rameaux ; leurs folioles sont pres- que en coin , obtuses. De mai en septembre, elle produit des fleurs terminales , assez pe- tites, peu odorantes, dans lesquelles les lobes du calice sont subulés. Les baies qui succèdent à ces fleurs sont d'un pourpre noir. — Le Jasmin arbuste vient sans peine dans presque toutes les terres et à toutes les expositions; cependant il réussit beau- coup mieux dans un sol léger et à une ex- position chaude. On le multiplie de mar- cottes et de rejetons. 2. Jasmin humble, Jasminum humile Linu. Cette espèce, connue dans les jardins sous le nom de Jasmin d'Halte, s'avance jusque dans la Pro\eiice, aux environs de Grasse. Elle ressemble a la précédente, dont elledifl'ère par sa taille plus basse, par ses rameaux anguleux, par ses feuilles les unes entières, d'autres ternées, d'autres enGu piunées, à 5 folioles ovales-oblongues, uu peu aiguës; par les lobes de son calice très courts, enCn par ses corolles plus pâles, inodores. Il est plus délicat, demande une exposition chaude et abritée, et doit être couvert pendant l'hiver. 3. Jasmin tkès odorant , Jasminum odo- taUsiiinum Linn. , vulgairement nommé 7as- JAS 149 min jonquille à cause de la couleur et de l'odeur de ses fleurs. Cet arbrisseau est ori- ginaire de l'Inde , oii il s'élève ordinaire- ment de 1 à 2 mètres. Ses feuilles sont per- sistantes, alternes, simples ou ternées, à folioles ovales-obtuses, luisantes. Ses fleurs sont terminales, portées sur des pédoncules triflores; elles se développent pendant pres- que toute l'année. On le multiplie de grai- nes , de marcottes et de rejetons. Sa multi- plication par graines est facile et avanta- geuse; semé au printemps, il commence à fleurir dès l'année suivante. 11 passe l'hiver dans l'orangerie. On cultive encore communément le Jas- min TRIOMPHANT, Jasminum revolutum Sims., à feuilles pinnées, avec impaire, formées de 5-7 folioles ovales, à fleurs d'un jaune vif et d'une odeur très agréable. B. Fleurs blanches. 4. Jasmin commun, Jasminum officinale Linn. Cette espèce, originaire du Malabar, s'est tellement répandue en Europe depuis un temps immémorial qu'elle s'y est entiè- rement naturalisée. Aujourd'hui on la trouve cultivée dans les moindres jardins comme plante d'ornement, et dans le midi de la France on en implante des champs tout entiers pour le principe odorant de ses fleurs, particulièrement dans les environs de Grasse. Le Jasmin commun donne des rameaux effilés et allongés qui, dans les bons terrains et dans des circonstances fa- vorables, peuvent acquérir jusqu'à 5 et 6 mètres de longueur en un an ; ce sont ces longs jets que, dans le Midi et en Orient, on utilise, à leur deuxième ou troisième année, , pour la confection de tuyaux de pipes. Ses feuilles sont opposées , pinnées , ( plus exactement pinnatipartites), à folioles acu- minées, l'impaire plus grande queles autres. Ses fleurs sont blanches, d'une odeur agréa- ble , terminales ; les lobes de leur calice sont subulés. — Le nom de cette espèce indique qu'on en faisait usage en médecine; on employait soit sa fleur, soit son eau dis- tillée , comme antispasmodique. Aujour- d'hui l'une et l'autre sont inusitées. Les parfumeurs seuls se servent de son arôme pour aromatiser diverses substances. L'un des procédés les plus usités pour extraire cet arôme des fleurs du Jasmin consiste à 150 JAS imbiber des tampons de coton d'une huile peu sujette à rancir, particulièrement celle tJe Ben ou Behen , qui est extraite des grai- nes du Moringa plerygosperma DC. ; on dispose alternativement des couches de ces tampons et de fleurs de Jasmin. Au bout de 24 heures, l'huile est fortement parfumée, et peut être extraite par expression. Mêlée ensuite à de l'alcool , elle lui communique le parfum et se sépare de manière à pouvoir être décantée. — Le Jasmin commun perd quelquefois ses tiges par l'effet des gelées; mais au printemps suivant, il repousse du pied qu'il est indispensable de couvrir de litière dans le Nord. Oo le cultive en pleine terre à une exposition méridionale. On le multiplie de marcottes et de rejetons. — La culture en a obtenu 2 variétés à feuilles panachées, dans l'une de blanc, dansTau- Ire de jaune. 5. Jasmin a grandes fleurs, Jasminum grandiflorum Linn. Cette espèce , connue sous le nom impropre de Jasmin d'Espa- gne, est originaire de l'Inde. Elle ressemble à la précédente par ses branches longues et flexibles; ses feuilles sont persistantes, à 7 folioles ovales-obtuses, dont les 3 su- périeures se soudent assez souvent à leur base, de manière à simuler une foliole tri- lobée. Ses fleurs sont grandes, blanches en dedans, purpurines en dehors , d'une odeur agréable, à lobes de la corolle obtus. On la cultive beaucoup, surtout en Provence. Elle est d'orangerie. On la multiplie par greffe sur le Jasmin commun. Enfln, pour ne pas prolonger davantage cet article, nous nous bornerons à citer quelques autres des espèces cultivées dans les jardins , telles que le Jasmin des Açores , Jasminum azoricum Linn., le Jasmin glau- que, /. glaucum H. K., le Jasmin sarmen- TEUX, J.volubile, etc. (P. D.) JASMIISI DE MER. polyp. — Nom vul- gaire du Millépore tronqué. (E. D.) JASaiIiVACÉES, JASMIIVÉES. Jasmi- naceœ, Jasmineœ. bot. pu. — Famille de plantes dicoiyledonées monopétales hypo- gynes, ainsi caractérisée: Fleurs réguliè- tes; calice monophylle , divisé en 5-8 dents ou segments plus profonds. Corolle hypo- craiériforme, à tube cylindrique, à limbe découpé en 5-8 lobes égaux, qui sont im- briqués et tordus dans la préfloraison , et JAS plus tard continuent à se recouvrir l'un l'autre par leurs bords. Étamines au nom- bre de deux seulement insérées sur le tube et incluses, à anthères presque sessiles, biloculaires, s'ouvrant dans le sens de la longueur. Ovaire libre, dépourvu de dis- que glanduleux, surmonté d'un style court avec un stigmate indivis ou bilobé, creusé de deux loges contenant chacun un ou ra- rement deux ovules collatéraux ascendants de la base, devenant parla maturation une baie biloculaire disperme ou une cap- sule qui se sépare en deux, par le décolle- ment de ses cloisons, ou quelquefois se cir- conscrit transversalement. La graine dres- sée, sous un test coriace doublé d'une mem- brane un peu épaisse, offre une couche très mince de périsperme et un embryon à radi- cule infère , à cotylédons charnus, plans sur la face interne, légèrement convexes sur l'autre. Les espèces , très tares en Améri- que, habitent surtout les régions chaudes de l'ancien continent; mais quelques unes s'avancent jusqu'aux tempérées. Ce sont des arbres ou arbrisseaux, le plus souvent grimpants , à feuilles opposées, ordinaire- ment composées , ternées ou pennées avec impaire, quelquefois simples, à limbe pres- que toujours articulé avec le pétiole, dé- pourvues de stipules. L'inflorescence axil- laire ou terminale est définie, divisée par dichotomie, une ou plusieurs fois, et ainsi réduite à trois fleurs ou en ofl'rant un plus grand nombre. Ces fleurs sont remplies d'une huile volatile qui donne à la plupart des espèces une odeur délicieuse qui les fait employer et rechercher. Quelques unes ne s'épanouissent que la nuit, comme le Nyc- tanthes qui doit à cette circonstance son nom générique, ainsi que le spécifique d'ortor- trislis. Jasminum, Tournef. {Myogorium, J.). — Nyctanthes, L. ( Scabrita, L. — Pariliii.m, Gœrtn. ). — Menodora , Humb. et BonpI. {Bolivaria, Chamiss. — Calyptrospermum, Dietr. ). M. Endlicher y ajoute avec doute le Chondrospermum, Wall., qui par le nombre quaternaire de ses parties et sa préfloraison valvaire, semble se lier plutôt aux Oléi- nées, mais d'une autre part se rattache JAT aux Jasminées par les ovules dressés ; in- termédiaire ainsi entre ces deux familles , qui étaient primitivement confondues par Jussieu et qui le sont aujourd'hui encore par plusieurs botanistes. (âd. J.) JASOIVIA (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Aslé- roidées, établi par De Candolle (Prodr., V, 476). Herbes ou arbrisseaux des régions méditerranéennes et des îles Canaries. L'au- teur rapporte à ce genre 5 espèces réparties en 4 sections, nommées : Chiliadenus, Cass.; Eujasioîia, DC; AUagopappus, Cass.; et Dondoïdes, DG. JASPE. MIN. — Voy. QUARTZ. *JASriDIA. ms. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, famille des Noctué- liens, groupe des Hadénites, établi par Bois- duval {Gcn. et Ind. meth.,ç. 128). Il ne ren- ferme qu'une seule espèce , J. celsia , qui se trouve en Autriche, en Suède, en Siyrie, etc. .*1SSE. Jassa. crust. — Syn. de Céra- po;e. Foy. ce mot. (H. L.) «^ JASSIDES. INS. — MM. Amyot et Ser- viiie {Ins. hémipt.. Suites à Buffon) ont iK^mmé ainsi un petit groupe de la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères, -comprenant les genres'-' Eupelix, Acocepha- lus, Selenocephaius, Cœlidia,'Jassus, Ambly- cephalus; Idiocerus, etc. (Bl.) ô JASSUS ( nom mythologique). iNs. — Genre de la tribu des Fulgoriens, famille des Cercopides , de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes avec de plus ou moins gran- des restrictions. Les Jassus ont une tète large et arrondie antérieurement; des ocelles situés dans une fossette en avant des yeux, et des jambes épaisses garnies d'épines ai- guës. On en trouve un certain nombre d'es- pèces de ce genre en Europe. Elles sont toutes de taille très médiocre et de couleur grise ou brunâtre. Le type est le v. aloma^ rius {Cercopis atomaria Fabr.) , qu'on ren- contre ordinairement sur les Osiers {Salix fragilis). ,J)i\evs entomologistes regardent les genres' Byt/ioscopus de M. Germar,']l/a- cropsis de Lewis eiPediopsis de M. Burmeis- ter , comme de simples divisions du genre Jassus. (Bl.) JATARO\. MOLL. — Ce g. , établi par Adanson , aurait dû être conservé ; les co- quilles qu'il renferme ont été comprises par JEL 151 Linné dans son g. Chama et plus tard, celui- ci dégagé de coquilles qui lui sont étrangères, a été conservé par Lamarck et les zoologistes modernes justement pour celles des espèces appartenant au g. Jataron d'Adanson. Au- jourd'hui que celte partie de la nomen- clature conchyliologique a subi des change- ments universellement adoptés, il serait difficile de la réformer pour revenir au g. en question. L'espèce de Came, nommée Jataron par le célèbre voyageur, est inscrite dans les Catalogues sous le nom de Chama crenulata. Voy. came. (Desh.) JATROPHA. BOT. PB. — Voy. uédicinier. — PohI., syn. de Curcas, Adans. JATOU. BOLL. — Une jolie espèce de Afu- rex, nommée Lingua vervecina par Chem- nitz. Murex gibbosus par Lamarck, a été décrite et figurée pour la première fois par Adanson sous le nom de Jalou. Voy. murex. (Desh.) *JATUS, Rumph. bot. ph. — Syn. de Tectonia, Linn. JAUMEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidécs, établi par Persoon [Ench., II, 397). Sous- arbrisseau de l'île Bonaire. Voy. compo- sées. JAUIVE AIXiTIQUE. min. — Espèce de Marbre. Voy. ce mot. JAUNE DE MONTAGIVE. min.— Espèce d'ocre. Voy. ce mot. JAUNE D'œUF. MOLL. — Nom vulgaire d'une belle espèce de Naiice, Nalica albu- men. Voy. NATiCE. (Desh.) JAUNET. poiss. — Nom vulgaire de quel- ques espèces du genre Zeus. Voy. ce mot. . JAUNET D'EAU, bot. ph. — Nom \u\- gaire du Nénuphar jaune. Voy. NÉNUPHAn. JAVARI. MAM. — Voy. pécari. JAYET. MIN. — Voy. lignite. JEA\-LE-BLA!VC. ois. —Nom vulgaiie d'une espèce de Faucon. Voy. ce mot. JEANNETTE, bot. ph, — Nom vulgaire d'une espèce de Narcisse. Voy. ce mot. JEFFERSONIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Berbéridées, éta- bli par Barton (in Act. Soc. americ, 111, 334). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. berbéridées. JEFFERSONITE. min.— Variété dePy- roîène. Voy. ce mot. JEM\. MOLL.— Nom donné par Adanson 152 JOD m à un tube calcaire irrégulier, dépendant du genre Vermet. Votj. re mot. (Desh.) JEIVAC. MOLL. — Le Jenac d'Adanson est une petite coquille appartenant au genre Crépiduie de Lamarck, et dont Gmelin a fait le Crepidula coreensis. Voy. cnÉpioiLE. (Desh.) JERBOA MAM. — Voy. ckreoise. *JERBOID/E. MAM. — M. Gvay{Ann.of phil., XXVI, 182;1) indique, sous ce nom, un groupe de Rongeurs, dont le genre prin- cipal est celui des Gerboises. (E. D.) JESES. poiss. — Espèce d'Able. Voy. ce mot. JESOIV. MOLL. — Ce nom est celui qu'A- danson a imposé à une belle espèce de Car- dite commune au Sénégal, Cardita crassi- costa de Lamarck. Voy. cardite. (Desh.) JET D'EAU MARIIV. acal. — Les Ascidies ont reçu ce nom de quelques au- teurs, à cause de l'eau qu'elles lancent quand on les comprime: cette eau est quelquefois irritante, et produit des érup- tions sur les parties du corps qu'elle frappe. • (E. D.) JEUX DE VA\ HELMOIMT. min. — Concrétions pierreuses remarquables par la constance des particularités qu'elles pré- " sentent. Elles sont composées ou de calcaire I marneux gris très compacte , ou de fercar- Lbonaté lithoide et argileux, et renfermant '. des prismes courts à quatre pans. On les , Irouve disposées par lits dans les couches Jd'argile schisteuse des mines de houille et des verraches de calcaire alpin. Voy. ro- ches et STALACTITES. „ JHARAL. MAM. ^ Espèce de Bouquetin. y^Oy. CHÈVRE. jj JOACHIMIA, Ten. bot. ph. — Syn. de jBeckmannia, Host. JOAIMIVEA , Spreng. bot. ph. — Syn. de Chuquiraga, Juss. JOAINMESIA , Pers. bot. ph. — Syn. de Chuquiraga^ Juss. JOCKO. MAM. — Voy. ORANG-OUTANG. (E. D.) JODAMIE. Jodamia. moll.— Gente pro- posé par M. Defrance pour une grande co- quille fossile, dont les caractères se rappor- tent exactement à ceux des Sphéruliles. Voy. ce mot. (Desh.) *J0DAIMUS, Lap. INS. — Syn. de Calli- theres, Spin. (C.) JOER JOËL. POISS. — Nom vulgaire, usité dans le Languedoc et la Provence, des Poissons du genre Athérine. Foi/, ce mot. *J(K,RA, Jœra. ois. — Genre fondé par Horsfield sur une espèce dont sir Raffles avait fait un Merle sous le nom de Turdus scapularis. Ce genre se trouve, dans les méthodes actuelles, rapproché de la famille des Accenteurs, et en fait même partie pour quelques ornithologistes. (Z. G.) *JCMliRA. CRUST. — Genre de l'ordre des Isopodes, famille des Asellotes, tribu des Asellotes homopodes, a été établi par Leach aux dépens des Oniscus de Montagu. Le corps de ces Crustacés est étroit, aplati et profondément divisé latéralement eu neuf articles. La tête est élargie latérale- ment , et porte les yeux à quelque dis- tance de son bord latéral. Les antennes s'insèrent sous le front. Celles de la pre- mière paire sont très courtes, et manquent de filet multi-articulé; celles de la seconde paire, insérées au-dessous des précédentes, sont au contraire assez longues, et se com- posent d'un pédoncule cylindrique et d'un petit filet multi-articulé. F>es mandibules sont pourvues d'une branche palpiforme très développée; les mâchoires de la première paire sont garnies de trois lames terminales, dont l'interne est la plus large; celles de la seconde paire se composent de deux bran- ches, dont l'externe est élargie et armée au bout de crochets. Les pattes-mâchoires n'ont pas d'appendice fixé au côté externe de leur base, lequel se termine par un prolongement lamelleuxetune longue branche palpiforme. Les pattes sont grêles, allongées, terminées par un article court et armé de deux cro- chets ; chez la femelle, il existe, entre la base de ces organes, une poche ovifère, dans la- quelle les petits doivent probablement se développer. L'abdomen ne se compose que d'une seule pièce scutiforme et ovalaire, ter- minée par deux petits appendices. Les faus- ses pattes de la première paire sont rempla- cées par une grande lame cornée, impaire, qui s'étend sur toute la face inférieure de l'abdomen et recouvre les fausses pattes branchiales qui sont au nombre de trois. Ce genre renferme trois espèces qui sont propres aux mers d'Europe; celle qui peut être con- sidérée comme type est la Joer-^deRrovei!, Jœra Kroyerii Edw. (/iist. nal. desCrusl., JOH t. III, p. 149, n° 1). Celle espèce a été ren- conlrée sur les côtes de la Vendée. Pendant le séjour de la commission scientifique en Algérie, M. Deshayes a rencontré, dans la rade de Bône, une nouvelle espèce de ce genre à laquelle j'ai donné le nom de Jœra Deshayesii. (H. L.) *JOEIUDI\E./œndtMa.CRiisT.— M.Milne- Edwards a donné ce nom à un petit Crustacé récemment décrit par M. Rathke et rangé par ce naturaliste dans le genre Janira de Leacb ou Oniscode de Latreille. Cette nou- velle coupe générique, qui appartient à l'or- dre des Isopodes , à la famille des Asellotes, et à la tribu des Asellotes homopodes, dif- fère des Asel les {voy. ce mot) par les derniè- res fausses pattes de l'abdomen, qui ne sont pas semblables à celles des autres, caractère qui paraît se rencontrer aussi chez le? Ja- nires, et ii ressemble, sous ce rapport, aussi bien que par sa forme générale, aux Jœras. D'un autre côté, il diffère de ceux-ci par l'absence de la grande lame operculaire, qui, chez eux, remplace les premières faus- ses pattes, et recouvre toute la face infé- rieure de l'abdomen. On ne connaît qu'une espèce de ce g., JœR. de Nordmann, Jœr. Nordmannii Edw. (H. L.) *J0HA1VÎVESIA, Velloz. bot. pu. — Syn. d'Anda, Pis. JOHAIVIMA, Willd. BOT. ph. —Syn. de Chuquiraga, Juss. JÔHMA (nom propre), bot. ph. — Roïb., syn. de Salacia, Linn. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Pha^éolées, établi parWight et Arnott (Prodr., I, 449). Sous- arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. papi- LIONACÉES. (J.) JOHIVJIUS (nom propre), poiss. — Genre de Poissons de la famille des Sciénoides , établi par Bloch, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes {Hist. des Poiss. , tom. V, pag. 115). Il diffère des autres genres de la même famille, et surtout des Corbs princi- palement , par la seconde épine anale plus faible, plus courte que les rayons mous qui la suivent. Les Johnius font une partie con- sidérable des aliments que la mer et les ri- vières fournissent aux habitants de l'Inde. Leur chair est blanche, légère et de peu de goût. On en connaît un assez grand nom- bre d'espèces (15 ou 16) ; la principale est le Jnlwius Coilor, qui habite les mers des 1. VII. JON 1.5^ Indes. C'est un poisson qui paraît tout en- tier d'un gris-brun un peu doré ou argenté. On voit quelques taches nuageuses brunes sur ses dorsales. Sa taille ordinaire est de 20 à 25 centimètres; on en a cependant vu des individus atteindre quelquefois 30 a 35 centimètres. (J.) JOHl\SOIVIA (nom propre), bot. pu. — Catesb. , syn. de Callicarpa , Linn. — Genre établi par R. Brown dans la famille des Aphyjlanthées , détachés des Liliacées {Prodr., 287). Herbes vivaces de la Nou- velle-Hollande. *JOHRE!\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Peu- cédanées, établi par De Candolle (3/em., V, 54, t. 1, f. c). Herbes du Liban. Voy. om- EELLIFÈRES. JOL. MOLL. — Le Jol d'Adanson est une petite coquille qui paraitappartenir au genre Buccin, mais dont les caractères ne sont pas suffisamment exposés, soit dans la figure, soitdansia description, pour décider à quelle espèce elle appartient. (Desh.) JOLIBOIS. bot. ph. — Synonyme vul- gaire d'une espèce de Daphne, le D. mese- reum. *JOLIFFIA, Boj. BOT. PH.— Syn. de l'el- fairia, Hook. JO\C. Juncus. BOT. PH. — Grand genre de plantes qui donne son nom à la famille des Joncacées , dont il constitue à lui seul la plus grande partie, de l'hexandrie mono- gynie dans le système sexuel. Le nombre des espèces qui le composent est considé- rable; M. Kunth, dans le III' volume de son Enumeralio plantarum (1841), en dé- crit 105. Ces plantes sont vivaces ou rare- ment annuelles; elles habitent les lieux humides et les marais de toutes les con- trées tempérées et froides du globe ; elles deviennent déjà peu communes dans les pays voisins des tropiques ; enfin elles sont très rares dans Id zone intertropicale, où elles sont réduites à un petit nombre d'es- pèces cosmopolites que l'on retrouve sur presque tous les points de la surface du globe. Les Joncs présentent les caractères génériques suivants : Périanthe glumacé, à six folioles presque semblables entre elles, dont les trois extérieures sont cependant arénées ; étamines au nombre de six, quel- quefois de trois seulement; ovaire libre, à '20 154 JON trois loges, renfermant des ovules nom- breux fixés à leur angle interne ; trois stig- mates filiTormes, couverts de poils de tous les côtés; capsule à trois loges distinctes ou plus ou moins confluentes par l'efTet de la rétraction des cloisons , à graines nom- breuses, recouvertes d'un test lâchî Tel que le circonscrivent les caractères que nous venons d'énoncer, le genre /uh- cus ne correspond qu'à une portion du groupe primitif établi par Linné; en effet, DeCandolieen avait détaché {Flore franc., 2* édit., t. III, p. 158), pour en former le genre Luzule, tous les Joncs à feuilles pla- nes portant çà et là de longs poils épars , à capsule uniloculaire, 3-sperme; plus ré- cemment, M. Ern. Meyer a formé à ses dé- pens le petit genre Prionium. M. Desvaux, dans son Journal de botanique, avait encore subdivisé le genre Jonc, déjà réduit , en quatre autres qui n'ont pas été adoptés, ou qui ont seulementservi à y établir les sous- genres suivants : a. Juncus , Desv. Capsule à trois valves portant chacune une cloison sur la ligne médiane. Le test des graines de même forme que leur amande. Dans ce sous-genre rentrent les Rostkovia, Desv. b. Marsippospermum, Desv. Capsule sem- blable à la précédente. Le test des graines dilaté à ses deux eilrémités en une sorte de sac dans lequel l'amande se trouve au large. c. Cephaloxys, Desv. Capsule à trois lo- ges , s'ouvrant par déhiscence septifrage ; la portion qui reste au centre , formée par la réunion des cloisons, simulant une co- iumelle à trois ailes. Les usages des Joncs sont fort limités ; à peine en signale-t-on quelques uns dans lesquels on ait reconnu des propriétés mé- dicinales. C'est ainsi, par exemple, que les rhizomes des Juncus effusus Lin. , conglo- meratus Lin., glaucus Ehrh., sont regardés et employés comme de bons diurétiques par le peuple des parties septentrionales de •'.Allemagne. Dans les jardins on fait grand usage de la première et de la dernière de ces trois espèces comme liens, soit pour pa- lisser les arbres, soit pour attacher les plan- tes à leurs tuteurs ; aussi recommande-t-on d'en avoir toujours en bordure ou en touffes dans les endroits frais et humides des jar- JOlV dins. Certains Joncs servent encore à C\cr les terres dans des endroits marécageux ou le long des eaux ; c'est ainsi que, dans toute l'étendue du canal du Languedoc, règne une bordure de Joncs entretenue avec soin, et qui produit un effet très satisfaisant. Enfin, on fait des mèches de veilleuses avec la moelle du Juncus conglomeralus Lin. (P. D.) On a encore donné le nom de Jonc à des plantes de genres et de familles différents. Ainsi l'on a appelé : Jonc carré , une espèce de Souchet; Jonc A COTON ou de soie, les Ériophores; Jonc cotonneux, quelques espèces de Tomex ; Jonc d'eau , les Scirpes ; Jonc épineux ou marin, VIlex europœus; Jonc d'Espagne , le Sparlium junceum ; Jonc d'étang ou Jonc des chaisiers , le Scirpus lacustris; Jonc faux, les Triglochins; Jonc fleuri , le Butomus umbellatus ; Jonc des Indes , le Rotang ; Jonc a Mouches , le Senecio Jacobœus; Jonc du Nil , le Cyperus papyrus; Jonc odorant, VAndropogon schœnanlhe et VAcorus verus; Jonc de la passion , les Masseltes. JONCACÉES, Juncaceœ. bot. pr. — Fa- inille de plantes monocotylédones, qui em- prunte son nom au genre Jonc qui en est le principal. Dans son Gênera, A.- L. de Jus- sieu avait formé une famille sous le nom de Junci, les Joncs ( Genet-a, pag. 43). Ce groupe était considérable et peu naturel; il se subdivisait en 4 sections, dans les- quelles entraient 23 genres d'organisation assez diverse pour avoir dû nécessairement être dissociés plus tard. En effet, dans sa 2' édition de la Flore française , De Can- doUe détacha du grand groupe de Jussieu les deux dernières sections : la 3' et une partie de la 4° formèrent la famille des Alismacées; le reste de la i' entra dans la famille qui avait été proposée par M. de Mirbel sous le nom de Merendcrœ , à la- quelle le botaniste genevois donna le nom de Colchicacées. D'un autre côté, M. Rob. Brown trouva, dans la 2« section, des bases suffisantes pour l'établissement de la fa- mille des Commélinées, et dans la 1" celles de la famille des Restiacées. Enûa aujour- JON d'hui, après les derniers travaux des bota- nistes, les 23 genres du groupe primitif de Jussieu se trouvent répartis dans les fa- milles suivantes : Ériocaulonées , Restia- cées, Xyridées, Aphyllantbées, Joncacées, Rapatéées , Comraélinacées , Alismacées , Cabombées, et Colchicacées ou Mélantha- cées. Toutes ces suppressions n'ont laissé dans le groupe des vraies Joncacées que les genres Juncus et Narlhecium ou Abama , dont le premier a été subdivisé. Voy. jonc. Ainsi réduite , la famille des Joncacées se compose de plantes berbacées vivaces , rarement annuelles, à rhizome horizontal, tortueux , rameux , couvert d'écaillés sca- rieuses. Ce rhizome émet des tiges noueu- ses , presque toujours simples. Les feuilles sont alternes, engainantes à leur base: tan- tôt linéaires, entières ou dentelées en scie , tantôt canaliculées ou cylindriques, tantôt comprimées par les côtés, tantôt enfin res- tant rudimentaires. Les fleurs sont quel- quefois uni-sexuées par suite d'un avorte- nient, presque toujours hermaphrodites, régulières, accompagnées de petites brac- tées. Leur périanthe est persistant, formé de six folioles sur deux rangs presque tou- jours égaux , le plus souvent vertes etglu- inacées , quelquefois presque pétaloides. Les étamines sont le plus souvent au nom- bre de six, opposées aux folioles du périan- the et insérées à leur base ; dans les cas peu communs où le rang interne a avorté, et où l'on n'en trouve que trois, elles sont placées devant les trois folioles extérieures; les anthères sont inlrorses, biloculaires, à déhiscence longitudinale. L'ovaire est libre, divisé intérieurement en trois loges , soit dans toute son étendue, soit à sa base seu- lement. Cet ovaire supporte un style, que terminent trois stigmates filiformes. Le fruit est une capsule 1-3-loculaire, 3-valve, à déhiscence presque toujours loculicide, renfermant trois ou plusieurs graines revê- tues d'un test membraneux, souvent lâche; leur embryon est logé près du point d'at- tuche de la graine, dans la base même d'un albumen farineux; sa radicule est infère. Les Joncacées se rencontrent dans pres- que toutes les zones et à des hauteurs très diverses ; sous l'équateur elles sont alpines; dans les contrées tempérées ou froides qu'el- les habitent principalement, elles se trou- Jim 155 vent surtout dans les endroits marécageux : un très petit nombre habitent des lieux secs. Quelques unes sont cosmopolites. Géné- ralement elles sont plus rares sous l'équa- teur et dans l'hémisphère austral. Les seuls genres qui composent la famille des Joncacées sont les suivants : Luzula , DC. — Prionium , E. Mey. — Juncus, DC. — Narlhecium, Mœhr. (P. D.) JOIMCQUETIA , Schreb. bot. ph. — Syn. de Tapiria, Juss. JOIVESIA (nom propre), bot. ph. ^ Genre de la famille des Papilionacées-Cae- salpiniées, établi par Roxburgh (m Asiat. Research., IV, 355). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. papilionacées. JOIVGERMAIMVE . Jungermannia. bot. CR. — Genre type de la tribu des Jonger- manniacées , de la grande famille ou ordre des Hépatiques, établi par Ruppius et mo- difié par Dillen et Linné {Gen., n" 1662). LesJongermannes sont de petites herbes ter- restres ou parasites , à feuillages ou expan- sions, tantôt simples et d'une seule pièce, diversement incisées, portantles fleurssur la superficie et sur les marges ; tantôt de plu-: sieurs pièces, les folioles imbriquées ou disti- ques; tantôtles fleurs axillaires ou terminales, assises au sommet des feuilles. Fleurs md/es pédonculées, nues; anthères à quatre valves. Fleurs /eme^es sessiles, nues; semences pres- que rondes. Ce genre présente une infinité d'espèces (environ 300), croissant principalement en Europe et en Amérique, Elles ont été ré- parties par divers auteurs en plusieurs sec- tions; aucune de ces espèces n'intéresse ni les arts ni la culture. JOI\GERMAM\IACÉES ou JONGER- MAIVNIÉES. Jungermanniaceœ, Junger- mannieœ. bot. cr. — Tribu de la grande fa- mille des Hépatiques. Voy. ce mot. JONIDIUM. BOT. PB. — Genre de la fa- mille des Violariées, établi par Ventenat {Malmais., t. 27). Leurs feuilles sont alter- nes ou opposées, entières ou dentées en scie, accompagnées de stipules latérales gémi- nées; leurs fleurs sont le plus souvent pendantes, fixées sur des pédoncules qui portent ordinairement deux bractées et qui sont souvent articulés au-dessous de leur extrémité. Ces fleurs présentent les caraclè- ressuivants : Calice profondément 5 parti, s 156 JOU divisions inégales, les trois antérieures étant plus grandes, non prolongées à leur base; corolle à cinq pétales, généralement insérés à la base du calice, très inégaux, les anté- rieurs étant les plus courts, le postérieur très grand et onguiculé; cinq étamines dont les anthères se prolongent au sommet en un appendice membraneux. A ces fleurs succède une capsule presque ovoïde , qu'accompa- gnent les enveloppes florales et les étamines marcescentes, 1-loculaire, s'ouvranten trois valves qui portent les graines sur leur ligne médiane. L'espèce la plus remarquable de ce genre est le Jonidium Ipecacuanha. Voy. IPÉCACUANHA. JOIVOPSIDIUM (^ov, violette ; ^v},tç , as- pect). BOT. PU. — Genre de la famille des Crucifères-Lépidinées, établi par Reichen- bach {konog., VII, 26 , t. 649 ). Herbes de la Lusitanie. Voy. cri cifères. JO\OPSIS (t'ov , violette; «i'^/tç, aspect). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchi- dées-Vandées, établi par Kuntb {in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et sp., I, 348, t. 83). Herbes de l'Asie tropicale. Voy. orchidées. JONQUILLE. BOT. PU. — Espèce du genre Narcisse. Voy. ce mot. JOXSOIVIA, Adans. bot. ph. — Syn. de Cedrela, Linn. JOPPA. INS. — Genre de la tribu des Ichneumonicns, groupe des Ophioniles, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabri- cius et adopté par tous les entomologistes. Les Joppa sont caractérisés par leurs an • lennes dilatées avant l'extrémité et termi- nées en pointe. Ils habitent l'Amérique méridionale. Le type du genre est le /. dorsato Fab., du Brésil. (Bl.) JOSEPHA, Flor. flum. bot. pu. — Sjn. de Bougainvillea, Commers. JOSEPHIA, Knight et Salisb. bot. ph.— Syn. de Dryandra, R. Br. JOSEPHIMA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Pédalinées , établi par Ventenat {Malm. , t. 103). Herbes de la Nouvelle Hollande etdes Moluques. Voy. PÉDALINÉES. *JOUA!\NÉTIE. Jouannelia [nom pro- pre). MOLL. — M. Desmoulins a proposé ce genre en l'honneur d'un observateur fort distingué, M. Jouannet, pour une petite coquille perforante, globuleuse, qui , pour nous, dépend du genre Pholade, et appar- JOU tient à ce groupe d'espèces presque entière- ment enveloppées par un écussoo très grand. Voy. piioLADE. (Desh.) JOUBARBE. Sempervivum , Linn. — Genre de la famille des Crassulacées ; sa place véritable dans le système de Linné est difficile à déterminer, par suite des varia- tions de nombre que présentent les organes sexuels dans les fleurs de ses diverses es- pèces. Le nombre des espèces qui le com- posent est déjà assez considérable : De Can- dolje en décrit 31 dans le 5' volume du Pro- dromus, p. 411 ; Walpers en relève quatre nouvelles, portant ainsi le nombre total à 35. La distribution géographique de ces vé- gétaux est très remarquable; en effet, la plupart d'entre eux sont resserrés dans la circonscription fort étroite de l'archipel des Canaries et de Madère; les autres se trou- vent dans les parties moyennes et méridio- nales de l'Europe. Ce sont des plantes plus ou moins charnues , herbacées , sous-fru- tescentes ou frutescentes ; parmi les espèces herbacées, les unes sont acaules et pour- vues de jets (propap'o) axillaires , terminés par une rosette de feuilles , les autres sont caulescentes, et dans ce cas, dépourvues de jets. Les fleurs sont disposées en cymes ; leur corolle est jaune, purpurine ou blan- châtre ; elles présentent l'organisation sui- vante : Calice à 6-20 divisions profondes ; corolle à 6-20 pétales étroits et allongés, aigus ; étamines au nombre de 12-40, c'est- à-dire en nombre double des pétales , pé- rigynes; autour de l'ovaire une rangée de petites écailles hypogynes , ovales , dentées, échancrées ou déchirées à leur extrémité; 6-20 carpelles distincts et séparés , unilo- culaires, renfermant de nombreux ovules fixés le long de leur suture ventrale; ces carpelles donnent autant de follicules dis- tincts, polyspennes. Les Joubarbes ont été divisées par De Candolle {l. c.) en trois .sous-genres, qui sont généralement adoptés. a. Jovibarba, DC. Des jets partant de l'ais- selle des feuilles inférieures. Fleurs purpu- rines ou jaune-pâle. Toutes les espèces de ce sous-genre sont européennes. Telles sont celles qui appartiennent à la Flore fran- çaise, les Semper-vivum tectoi'um Linn., mo7i- taiium Lino . , arachnoideum Linn., glohife- ruin Linn., /uriDA (jucunda, agréable). BOT. m. 158 JUG — Genre de la famille des Mélastomacées- Miconiées, établi par Chamisso (m Itnnœo, IX, 456). Arbrisseaux du Brésil. Foy. mé- lASTOMACÉES. judaïques (pierres), échin. —On dé- signe sous ce nom des pointes d'Oursins et des articulations d'Encrine. JUGLA\DÉES. Juglandeœ. bot. ph. — Famille de plantes dicoiylédonées apétales, diclines , à fleurs monoïques ou dioiques. Dans les mâles, le calice partagé profon- dément en lanières inégales , au nombre de deux ou six , est adné par sa base à une bractée squamiforme, simple ou plus ra- rement trilobée, et renferme des étami- nes en nombre défini, égal ou double, ou indéfini, à filets courts , à anthères s'ou- vrant longitudinalement , dont les deux loges, parallèles et obliques, sont fixées sur sur les côtés d'un conneclif qui souvent se prolonge et s'épaissit au-dessus d'elles. Dans les fleurs femelles, le calice adhère à l'ovaire qu'il recouvre et se partage au-dessus de lui en quatre lobes avec lesquels alter- nent quelquefois ceux d'une petite corolle caduque , rarement en 3 ou en 5 ; il est dans quelques cas doublé à sa base par un involucre cupuliforme. L'ovaire est cou- ronné par un stigmate discoïde 4-lobé ou plus souvent par 2 ou 4 grands stigmates tout hérissés de franges papilleuses et por- tés sur un style court, simple ou double; il renferme un seul ovule droit et dressé au milieu d'une loge unique; mais celle-ci en bas et sur les côtés est divisée en 4 compar- timents par quatre cloisons incomplètes. La graine, à mesure qu'elle grossit, s'enfonce dans ces compartiments et prend ainsi une forme 4-lobée , lisse ou souvent inégale à la^ surface : c'est celle de l'embryon recouvert d'une enveloppe membraneuse et notam- ment des cotylédons qui forment presque toute la masse. Ils sont chacun bilobé infé- rieurement; la radicule courte et supère; la gemmule a deux petites feuilles pennées. Quant au fruit, il est devenu celui qu'on connaît vulgairement sous le nom de noix , e'est-à-dire, un noyau ligneux indéhiscent ou se séparant en deux valves et recouvert d'une couche coriace et fibreuse qu'on nomme le brou et que forme le sarcophage avec le calice adhérent et persistant. Les espèces de cette famille sont originaires JUG principalement de l'Amérique du nord, en moindre nombre dans l'Asie tempérée et tropicale et les îles qui en dépendent. Plu- sieurs sont cultivées en Europe et une sur- tout assez communément pour faire au- jourd'hui partie de sa Flore. Ce sont de grands arbres dont le bois est très estimé et employé pour la charpente et les meu- bles, dont les feuilles sont alternes, pen- nées avec ou sans impaire , dépourvues de points glanduleux et exhalant pourtant une odeur aromatique , sans stipules. Les fleurs mâles sont disposées en chatons ; le» fe- melles ramassées en petit nombre, ou plus nombreuses en grappes lâches. La graine, dans beaucoup d'espèces et surtout dans celle que nous cultivons, se mange et sert de plus pour l'huile qu'elle contient et qui est employée non seulement par les arts, auxquels ses propriétés siccatives la rendent avantageuse, mais aussi comme alimen- taire dans beaucoup de pays. GENRES. Carya, Nutt. ( Scorias , Raf.— fficorms , Raf. — Juglans, L. — Plerocarya, Kunth. — Engelhardtia, Lesch. (Plerilema, Reinw.) (Ad. J.) *JUGLA\DITES. bot. foss. — Groupe établi par M. Al. Brpngniart {Prodr., 144) pour quelques espèces de Juglans fossiles , dont 2 (la 2* et la 3') sont propres aux ter- rains de lignite; une autre (la 1") aux ter- rains de sédiment supérieurs; la 4' appar- tient à la formation salifère de Wieliczka. JUGLAXS. BOT. PH. —Voy. nover. ♦JUGULAIRES, poiss. —Ordre de Pois-, sons établi par Linné et correspondant à la famille des Auchénoptères de M. Duméril. Voy. AUCBÉNOPTÈRES. *JUGULIBRAIMCHES. Jugulibranchiata. poiss. — Lalreille donne ce nom [Fam. du règn. anim., p, 141) à une famille de l'or- dre des Acanthoptérygiens apodes, caracté- risée principalement par les ouïes, qui s'ou- vrent par un ou deux petits trous sous la gorge. Celte famille est subdivisée elle-même en deux groupes : le premier présente deux ou- vertures branchiales extérieures , et ren- ferme les genres Sphagébranche et Apté- richte ; les Poissons du second groupe (Ala- JLJ bès et Synbranche) n'ont qu'une seule ou- verture branchiale extérieure. . (J.) JLIDA. Juida, Less, ois. — Division de la famille des Merles. Voy. ce mot. (Z. G.) JUJUBE. BOT. PH. — Fruit du Jujubier. Voy, ce mot. JUJUBIER. Zizyphus. bot. ph. — Genre de la familledes Rbamnées, de la pentandrie monogyniedans le système sexuel. Il se com- pose d'arbrisseaux ou de petits arbres qui habitent principalement les parties voisines du tropique et celles qui bordent la Médi- terranée, dans l'hémisphère nord, que l'on rencontre aussi, mais en petit nombre, dans l'Amérique intertropicale; leurs rameaux sont grêles, garnis de feuilles alternes, pres- que distiques, à trois nervures. Leurs sti- pules sont tantôt transformées l'une et l'autre en épines, dont l'une est droite, l'autre recourbée; tantôt l'une des deux seulement est transformée en épine, tandis que l'autre est caduque ou avorte. Les fleurs de ces végétaux présentent un calice étalé, dont le tube est très peu concave, tandis que le limbe est divisé en cinq lobes étalés; ce tube calicinal est tapissé intérieurement par un disque dont le bord porte une corolle à cinq pétales et cinq étamines opposées à ces pétales. L'ovaire est enfoncé par sa base dans le disque auquel il adhère ; il présente intérieurement deux ou plus rarement trois loges dont chacune renferme un seul ovule dressé, et il supporte autant de styles (le plus ordinairement distincts ) et de stigmates qu'il existe de loges. Le fruit, qui succède à ces fleurs, est charnu et renferme un noyau à 2-3 loges monospermes, quelquefois à une seule, par l'efl'et d'un avortement. Sous lui, persiste la base du calice, qui s'est rompu transversalement. Parmi les espèces de Jujubiers, il en est deux qui méritent d'être examinées en particulier. 1. JcJCBiEB COMMUN, Zizyphus vulgaris Linn. {Rhamnus Zizyphus Linn.). C'est un grand arbrisseau, ou un arbre de taille peu élevée, originaire de Syrie, d'où il fut trans- porté à Rome sous Auguste; depuis cette époque, il s'est répandu sur tout le littoral de la Méditerranée où on le cultive com- munément et où il s'est même naturalisé en quelques endroits. Dans son pays natal, il s'élève en arbre de 7 à 10 mètres de hau- teur, avec un tronc cylindrique recouvert JLJ 159 d'une écorce brune; généralement, sa taillo s'élève moins dans l'Europe; cependant il en existe en Provence et dans le Bas-Lan- gnedoc des individus cultivés qui forment d'assez beaux arbres. Ses rameaux sont tor- tueux, grêles et flexibles; ses feuilles sont ovales, dentelées sur leur bord , glabres, ainsi que les rameaux, luisantes; ses pi- quants stipulaires sont ou nuls ou géminés, l'un des deux étant recourbé. Ses fruits, ou les Jujubes, sont de forme ovale oblongue, longues de 1 1/2 à 2 centimètres, de couleur rouge un peu jaunâtre à leur maturité; leur chair est ferme, de saveur douce et très agréable. On les mange en abondance dans le midi de l'Europe et en Orient; on les nomme Guindoulos dans le Bas-Languedoc. Séchées au soleil, les Jujubes ont des usages médicinaux assez importants; avec les Dattes, les Figues et les Raisins, elles constituent ce qu'on a nommé les fruits béchiques ou mucoso-sucrés. Leur décoction forme une tisane calmante, adoucissante , que l'on emploie contre les irritations, particulière- ment contre celles des poumons. Elle forme aussi la base de la pâte de Jujubes, dans laquelle elle est mêlée à la gomme et au sucre. Le bois du Jujubier commun est dur, de couleur roussâlre; il est susceptible de prendre un beau poli, ce qui le fait employer assez souvent pour le tour, les pièces qu'il donne n'étant pas assez fortes pour qu'on puisse s'en servir pour des usages plus im- portants. Le Jujubier se multiplie facilement par graines et par drageons ; il se plaît sur- tout dans les terrains légers, sablonneux et secs. Dans le midi de la France, on le cul- tive en plein vent; dans le nord, il demande une exposition au midi, contre un mur, et il doit même être couvert pendant l'hiver. 2. Jujubier LOTOS , Zizyphus lotus Lam. Cette espèce ressemble sous plusieurs rap- ports à la précédente; ses feuilles sont ova- les-oblongues, légèrement crénelées, glabres ainsi que les rameaux; ses piqunntssont géminés, l'un crochu, l'autre droit, plus long que le pétiole; ses fruits sont presque arrondis ou légèrement ovales. Elle croît en Afrique, dans les parties intérieures, et sur- tout dans le nord, dans la régence de Tunis en Sicile, dans le Portugal. C'est elle qui produit le fruit si célèbre dans l'antiquilc, comme formant l'aliment favori des Loto- 160 JUL phages, ainsi que l'avaient déjà avancé quelques botanistes anciens, et que l'a dé- montré Desfonlaines, dans un Mémoire en date de l'année 1788. Le plus souvent, ces peuples l'écrasaient, faisaient ensuite ma- cérer sa pulpe dans l'eau, et ils en faisaient ainsi une sorte de liqueur, qu'on prépare encore dans le nord de l'Afrique. (P. D.) JULAN. MOLL. — Adanson désigne sous ce nom une jolie espèce de Pholade du Séné- gal, Pholas striata de Gmelin. Voy. pho- lade. (Desh.) JULE. JulUS. MYRIAP. Voy. ICLE. *JULIAMA. BOT. PH. - Genre de la fa- mille des Zygophyllées, tribu des Zygophyl- lées vraies, établi par Llave et Lexarca {Nov. veget. descript., II, 4). Arbrisseau du Mexique. Voy. zygophyllées. JULIEMNE. Hespéris. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Crucifères, tribu des Notoi hizées siliqueuses de De Can- dolle; de la tétradynamie siliqueuse, dans le système sexuel. Il se compose de plantes herbacées annuelles ou bisannuelles, ou quelquefois, mais rarement, vivaces, qui croissent spontanément dans les parties moyennes de l'Europe , dans la région mé- diterranéenne et dans l'Asie moyenne. Elles présentent une villosité blanchâtre formée de poils simples ou rameux , quelquefois glanduleux. Leurs fleurs forment des grap- pes terminales lâches; elles sont purpurines ou blanchâtres, quelquefois odorantes. Cha- cune d'elles présente un calice à quatre sé- pales connivents , dont les deux latéraux sont renflés et gibbeux à leur base; une corolle à quatre pétales onguiculés, dont le limbe est étalé, obtus ou échancré; deux stigmates elliptiques. Le fruit est une si- lique droite, allongée, bivalve, à peu près cylindrique ou légèrement télragone, ren- fermant plusieurs graines pendantes , ran- gées en une seule série, sans rebord, lisses, rarement comprimées ; les cotylédons de leur embryon sont incombants. Ce genre avait pris une extension assez grande dans les ouvrages de Linné et des botanistes sub- séquents ; mais les travaux les plus récents, notamment ceux de MM. R. Brown et De Candolle, l'ont beaucoup restreint. Cepen- dant, tel qu'il a été limité, il renferme en- core plus de 40 espèces, puisque De Can- dolle en a décrit 20 dans le Prodromus , JUL tom. I , pag. 188 , et que depuis la publi- cation de cet ouvrage, Walpers a pu en re- lever 21 nouvelles. Resserré dans ses nouvelles limites, le genre Hespéris ne présente plus qu'une seule espèce qui offre un intérêt direct ; c'est la suivante : Julienne des dames , Hespéris malronalis Lam. C'est une plante bisannuelle, dont la tige est haute de 6 à 10 décimètres, velue et presque simple; dont les feuilles sont ovales-lancéolées, aiguës, dentées, légère- ment velues; ses fleurs sont blanches ou violacées, portées sur des pédoncules de la longueur du calice; ses pétales sont pour- vus d'un long onglet qui dépasse le calice, et leur limbe est obovale. L'odeur agréable de ces fleurs se fait sentir principalement le soir, et fait cultiver cette espèce dans les jardins oîi elle est très répandue, et où elle est connue vulgairement sous les noms de Cassolette , Damas , etc. La Julienne des dames croit spontanément dans les lieux frais et ombragés, dans les haies, les buis- sons, etc. On en distingue deux variétés, dont l'une [Hespéris matronalis sylvestris DC. ), presque inodore, a les fleurs purpu- rines et les pétales obtus : c'est la variété spontanée dont Linné avait fait une espèce distincte sous le nom à' Hespéris inodorOf que l'on rencontre communément dans les vallées fraîches et peu élevées des monta- gnes des Pyrénées, autour de Luchon , par exemple, etc.; dont l'autre (Hespéris matro- nalis hortensis DC), cultivée dans les jar- dins, où elle a été modifiée et perfectionnée par la culture , se fait remarquer par l'o- deur suave de ses fleurs. On en possède des sous-variétés vivaces à fleurs doubles, blan- ches ou violettes. On multiplie ces derniè- res par éclats ou par boutures qu'on obtient en coupant la tige, après la floraison, en deux où trois morceaux. Celte plante ne prospère que dans une terre franche subs- tantielle; elle ne demande que de rares ar- rosements. (P. D.) JULIEIViME JAUKE. bot. ph. — Nom vulgaire du Barbarea vulgaris. Voy. bah- BAREA. *JIJLIETA, Leschen. bot. ph. — Syn, de Lysinema, R. Br. JUMS ou GIRELLE. rm.'ss. — Genre de Poissons Âcanlboplérygicn» ue la famille JUL des Labroïdes , établi par Cuvier {Règn. anim. , t. II, p. 257), et comprenant tous les Labroïdes à ligne latérale non inter- rompue; à dorsale munie de rayons épi- neux, raides et piquants, dont la tête en- tière , c'est-à-dire le sous-orbitaire , le préopercule et les autres pièces opercu- laires, le dessus de la tête et les mâchoires sont. dépourvues d'écaillés. Leurs dents sont coniques, plus fortes en avant; derrière cette rangée externe, il y en a de tuber- culeuses ou de grenues en nombre varia- ble, qui, dans quelques espèces, se succè- dent avec l'âge, et augmentent la largeur de la surface émaillée des deux mâchoires {Hist. nat. despoiss., Cuv. etVal., t. XIII, p. 358). Les Girelles sont des poissons parés des couleurs les plus variées et les plus bril- lantes. Ils habitent principalement les ré- gions intertropicales; cependant on en voit quelques uns s'avancer vers le nord, jus- que sur les côtes d'Angleterre ou de France. La Méditerranée en renferme trois ou qua- tre espèces, qui ne le cèdent en rien , par leur édatet leur beauté, aux poissons les plus brillants des mers tropicales. Les Girelles vivent sur le bord de la mer, parmi les roches madréporiques, où ils trou- vent en abondance des Mollusques , des Oursins et autres animaux à test dur, qu'ils brisent facilement avec les dents fortes et coniques, soit des mâchoires, soit des pha- ryngiens. On connaît environ 88 espèces ou va- riétés de Girelles. Parmi elles, nous citerons principalement la Girelle commune, Julis vulgarisCuv. et Val. ; son corps est allongé et ses écailles sont très petites; le som- met de la tête et le dos sont d'un beau brun mêlé de rougeâtre et de bleu; au- dessous de cette teinte brille une large ban- delette à bords dentelés d'un beau rouge orangé. A partir de l'épaule, et jusque sous les premiers rayons mous de la dor- sale , le milieu des côtés est coloré par une bande bleu foncé, presque noire, qui forme une grande tache oblongue sur les côtés du corps du poisson. Celte tache se pro- longe, jusqu'auprès de la queue, en une bande colorée de bleu d'outre-mer, plus ou \noins rembrunie par le brun doré qui s'y Vuuve mêlé; le dessous du corps est blanc T. VII. JUN IGl d'argent; une raie bleu d'outre-mer, très vif, naît de l'angle de la bouche, traverse la joue; se marque à l'angle de la pecto- rale, et se prolonge, en diminuant de ton, le long du bord inférieur de la tache bleu foncé des côtés. La disposition de ces couleurs , ou leur éclat plus ou moins vif, a fait établir parmi les individus de cette espèce quelques va- riétés qui cependant offrent constamment la tache latérale noire allongée. La taille de ces poissons varie de 15 à 30 centimètres; leur chair est blanche, de bon goût , et facile à digérer. On en trouve fréquemment à Nice, sur les bords de la Méditerranée , dans les rochers couverts d'algues marines. (J.) ♦JLLOCROTOIV. BOT. ph.— Genre de la famille des Euphorbiacées-Acalyphées, éta- bli par Marlius(f/ec6a7".Brasii., p. Il 9). Sous- arbrisseaux du Brésil. Voy. eupborbiacées. JUMEMT. HAM.— La femelle du Cheval. Voy. ce îiiot. JUIMCAGO, Tourn. bot. ph. — Syn. de Triglochin, Linn. JLIMGARIA, CIus. bot. ph. — Synon, fïOrlegia, Lœffl. *JU1XCKÉRITE. MIN. — Carbonate de Fer prismatique. Voy. ce mot. JUIVCUS. BOT. PH. — Voy. JONC. JLNGERMAIMIME, bot. cr. — Voy. jon- GERMANNE. JUIVGERMA1\!\IIACÉES. bot. cr. — Voy. JONGERMANNIACÉES. JUINIGHALSIA , Gmel. bot. ph. — Syn. de Curtisia, Ait. JLNGIA. bot.' PU. — Genre de la famille des Composées -Nassauviacées, établi par Linné {Suppl., 58). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique australe. Voy. composées. — Gaertn., syn. de Bœckea, Linn. JLIMIPÉRITES (juniperus, genévrier). BOT. Foss. — Groupe de Conifères fossiles, établi par M. Ad. Brongniart (Prodr. 108) pour des plantes présentant des rameaux disposés sans ordre; des feuilles opposées semblables à celles des Genévriers et des Cyprès, courtes, obtuses, insérées par une base large, opposées en croix et disposées sur quatre rangs. M. Ad. Brongniart rap- porte à ce groupe trois espèces {J. hrevifo" lia, acutifolia, aliéna) trouvées dans des lignites de sédiment supérieur. (J.) 21 162 JUS JUiVIPERLS.BOT.PH.— Voy. genévrier. JUPUPA. OIS. — Nom d'une espèce de Cassique. Voy. ce mot. *JURGEI\SIA, Spreng. bot. ph.— Syn. de Commersonia, Forst. JUUINEA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Mutisiacées, établi par Cassini (in Bullet. Soc. philom. 1821, p. 140). Herbes des régions méditer- ranéennes. Voy. COMPOSÉES. JLSQUIAME. Hyoscyàmus. bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, de la pentandrie monogynie dans le système sexuel. On en connaît aujourd'hui environ 20 espèces. 11 se compose de plantes herba- cées, qui croissent naturellement dans les parties moyennes de l'Europe et de l'Asie, et dans toute la région méditerranéenne. Cesplantessont généralement remarquables par leur aspect sombre et livide, plus carac- térisé encore que chez la plupart des autres Solanacées, par leur viscosité et par leur odeur vireuse; leurs feuilles sont alternes, lé plus souvent sinueuses, les florales ordinai- rement géminées ; leurs fleurs sont solitaires à l'aisselle des feuilles florales, le plus sou- vent dirigées vers un seul côté. Elles pré- sentent un calice urcéolé, à cinq dents; une corolle en entonnoir, à limbe plissé, divisé en cinq lobes obtus, inégaux, marqués le plus souvent de veines foncées; cinq étami- nes insérées au fond du tube de hi corolle; un ovaire à deux loges multi ovulées, dans chacune desquelles un placenta développé tient à la cloison par sa ligne dorsale. Le fruit est une capsule enveloppée par le calice persistant et qui s'est accrue après la florai- son, biloculaire, s'ouvrant transversalement vers la partie supérieure, et constituant dès lors une pyxide; l'opercule, qui se détache alors, conserve intérieurement une partie de la cloison. Parmi les espèces de ce genre, il en est deux qui méritent d'être examinées en particulier. 1. JusQuiAME NOIRE, Hyoscyamus nigér Liun. Cette espèce est connue vulgairement en diverses parties de la France sous les noms de Careillade (qu'on applique aussi plus particulièrement à l'espèce suivante dans les environs de Mon tpellier),i/anne6a«e potelée; elle croît communément le long des chemins et surtout autour des habita- lions. Sa tige s'élève de G à S décimètres; JUS elle est cylindrique, épaisse, couverte de poils épais et visqueux; ses feuilles sont grandes, molles et cotonneuses, marquées sur leur bord de sinus aigus, sessiles et amplexicaules; ses fleurs sont d'un jaune pâle, marquées de veines pourpre noirâtre; elles deviennent de cette dernière couleur dans leur milieu; elles sont sessiles, ran- gées à l'aisselle des feuilles florales en une sorte de long épi feuille unilatéral. Les propriétés médicinales de cette espèce la rapprochent beaucoup delà Belladone, à la place de laquelle on l'emploie quelquefois. Ses feuilles ont, à l'état frais, une odeur forte, désagréable et une saveur mucilagineuse un peu acre; mais, par la dessiccation, elles per- dent presque entièrement l'une et l'autre de ces propriétés. On prépare, soit de ces feuil- les, soit des graines, un extrait que l'on em- ploie à doses faibles ou modérées , surtout pour combattre les afl^ections nerveuses. Cette même substance, prise à forte dose, constitue un poison narcotico-âcre dont on combat les elTets par l'émétique d'abord et ensuite par les boissons acidulées. Les pro- priétés vénéneuses de la Jusquiarae noire se retrouvent dans sa racine qui, dans quel- ques circonstances, ayant été prise pour de petits Panais, a déterminé des accidents fâcheux; elles existent également dans ses graines. Les feuilles de cette plante, appli- quées, cuites, sur les tumeurs goutteuses et rhumatismales, agissent comme calmant; ses graines servent principalement au même titre, pour calmer les douleurs dentaires; pour cela, on les projette sur des charbons ardents et l'on en reçoit la vapeur dans la bouche, en usant toutefois de précaution, pour éviter les fâcheux elTets qu'elles pour- raient produire si elles étaient respirées en quantité un peu considérable. Les anciens en exprimaient l'huile, qu'ils employaient en diverses circonstances; mais, dans ces der- niers temps, leur usage a été beaucoup plus restreint, ainsi, du reste, que celui des feuilles. Les elTets de la Jusquiame noire ont été soumis à de nombreuses expériences par le D' Fouquier, qui est arrivé à cette conclu- sion, qu'on en avait beaucoup exagéré l'im- portance ; ce médecin en est venu à donner, dans l'espace de vingt-quatre heures, jus- qu'à 250 grains d'extrait de cette plante, sans qu'il se soit produit d'efl"ets fâcheux. JUS La conclusion définitive qu'il s'est cru au- torisé à déduire de ses observations est que la Jusquiame constitue une substance très inégale dans son action , et de laquelle on n'est dès lors jamais certain d'obtenir les résultats que l'on désire; enfln, que son iiarcotisme est très faible, sinon même entiè- rement nul. Les diverses espèces d'animaux, éprouvent de la part de la Jusquiame noire et de ses différentes parties des effets variés; ainsi l'on a dit que ses graines, mêlées à l'avoine, non seulement ne nuisent pas aux Chevaux, mais encore les engraissent; que les Cochons, les Vaches et les Brebis mangent la plante entière sans qu'il en résulte pour eux le moindre inconvénient, tandis qu'elle agit sur les Cerfs, lès Gallinacés, les Oies et les Poissons comme un poison véritable. Les effets plus ou moins énergiques de la Jusquiame noire sont dus à un alcaloïde qui a été découvert par Brandes, et qui a reçu de ce chimiste le nom ù" Ilyoscya- mine. 2. Jusquiame blanche, Hyoscyamus allas Linn. Cette espèce est moins répandue que la précédente et est lirtiitée aux parties mé- ridionales de l'Europe; elle diffère de la Jusquiame noire par sa tige un peu moins haute et moins rameuse; par ses feuilles caulinaires, assez longuement pétiolées en cœur à leur base, aiguës, marquées sur leur bord de sinus obtus, tandis que les florales sont parfaitement entières; par ses fleurs presque sessiles à l'aisselle des feuilles flo- rales; enfin par ses corolles ventrues. Ses propriétés sont analogues à celles de la Jusquiame noire, quoique moins prononcées; aussi est-elle quelquefois substituée à cette dernière. (P. D.) JUSSL«A (Jussieu, célèbre botaniste). — Genre de la famille des OEnothérées-Jus- sieuées, établi par Linné {Gen., n" 538). Herbes ou arbrisseaux, ou, très rarement, arbres des régions tropicales du globe. Voy. OENOTHÉRÉES. *JIJSSIEIIÉES. Jussieveœ. bot. ph. — Tribu des OEnothérées. Voy. ce mot. JUSSIEVIA, Houst. BOT. PH. — Syn. de Cnidoscolus, Pohl. JUSTICIE ouCARMAlVTINE. Justicia. JUS 163 BOT. PH. — Genre de la famille des Acan- thacées. Linné avait admis sous ce nom un genre de plantes à deux étamines auxquelles il assignait pour caractères : Un calice sim- ple ou double; une corolle monopétale la- biée; une capsule s'ouvrant par un onglet élastique, dont la cloison était contraire aux valves et adnée. Mais ce groupe, assez mal défini, reçut successivement un nombre considérable d'espèces, et finit par devenir un assemblage de plantes qui se ressem- blaient par quelques traits, mais qui diffé- raient les unes des autres sous des rapports importants. C'est ce que sentit très bien M. Nées d'Esenbeck , qui , dans le bel ou- vrage de M. Wallich ( Plantœ As. rariores, tom. III, pag. 70 et suiv. ), présenta une revue de la famille des Acanthacées, et qui resserra le genre Juslicia dans des limites beaucoup plus étroites en établissant un grand nombre de genres nouveaux, ou en admettant ceux qui avaient déjà été établis à ses dépens. Voy. acanthacées. Le résultat de ces nombreuses divi- sions a été nécessairement de diminuer beaucoup le nombre des vrais Justicia, qui sont restés caractérisés de la manière sui- vante : Calice 5-parti, égal ; corolle bilabiée- infundibuliforme, à' tube allongé ; lèvre su- périeure aiguë, réfléchie, l'inférieure à trois divisions égales ; deux étamines insérées à la gorge de la corolle, à anthères saillantes, formées de deux loges contiguës, légèrement inégales à leur base, muiiques; ovaire à deux loges bi-ovulées; style simple ; stig- nlate bifide; capsule onguiculée, cuspidée, biloculaire, disperrae par l'effet de l'avor- tement des deux autres ovules, s'ouvrant en deux valves par déhiscence Inculicide, les valves portant la cloison sur leur ligne médiane; graines en forme de cœur, com- primées, tuberculées, entourées d'un bord relevé. Ces plantes sont des arbrisseaux de l'Asie tropicale , dont les feuilles sont op- posées; dont les fleurs, disposées en épis terminaux, sont accompagnées de bractées herbacées , larges , et de petites bractéoles subulées. Quelques unes de leurs espèces sontcultivéesdaBS les jardinscomme plantes d'ornement. (P- ^0 KABASSOU. MAM.— Nom vulgaire du Tatou à douze bandes. Voy. tatou. (E. D.) KACiUlM. MOLL. — Adaiison (Voyage au Sénégal) nomme ainsi une coquille du genre Trochus, le T. Panlherinus Linn. KADSURA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Schizandracées, établi par Jussieu {in Annal. Mus., XVI, 340). Arbrisseaux de Java et du Japon. Voy. schizandracées. K.EMPFÉRIE. Kœmpferia (du nom du botaniste Kœmpfer). bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Scilaminées ou Zingibéracées, de la monandrie monogynie dans le système sexuel. Il se compose de plantes herbacées, à racines tuberculeuses, dont un petit nombre sont cultivées dans les serres où elles se font remarquer par l'é- légance et la singulière organisation de leurs fleurs. Celles-ci semblent naître de la ra- cine, et sont généralement groupées au nombre de 4-5 ou davantage, accompa- gnées de plusieurs bractées , dont les unes sont grandes, extérieures, et communes à plusieurs fleurs; dont les autres sont pro- pres à chaque fleur. Parmi ces dernières bractées, Tune est placée du côté extérieur, les deux autres se soudent l'une à l'autre du côté supérieur en une seule qui paraît être bidentée au sommet. Dans la descrip- tion de la fleur de ce genre et pour l'inter- prétation de ses parties, nous croyons ne pouvoir suivre de meilleur guide que M. Les- tiboudois, dans son Mémoire sur les Scita- minées, Musacées, etc., publié dans les An- nales des sciences naturelles , 2" série, mai et juin 1841 , avril et mai 1842. Le pé- rianthe des Kœmpféries se compose, comme dans le type normal des monocotylédones , de deux rangées de folioles ; les trois exté- rieures sont soudées entre elles en une seule lame fendue d'un côté, et présentant à son extrémité trois dents qui indiquent la seule partie de leur étendue qui a échappé à la soudure; les trois intérieures sont plus al- longées , distinctes les unes des autres , étroites et allongées , aiguës , canaliculécs. Ces six parties, qui constituent le périanthe des Kœmpferia , sont cependant les moins apparentes parmi celles que présente la fleur de ces plantes ; plus intérieurement, en effet, on y remarque des lames pétaloides plus développées , colorées de couleurs diverses elle plus souvent brillantes, de formes di- verses dans une même fleur, et qui consti- tuent précisément la partie remarquable et bizarre de ces fleurs. Ces lames pétaloides ne sont autre chose que des staminodes, c'est-à-dire qu'elles proviennent de la trans- formation de la plupart des élamines qui entraient dans la constitution normale de la fleur. Les A'œmp/e?ia présentent trois de ces lames, dont deux sont entières et la troi- sième profondément bilobée; les deux pre- mières sont blanches ou faiblement colo- rées, distinctes l'une de l'autre, très larges à leur base ; la dernière, à laquelle M. Les- tiboudois donne le nom de synème, est op- posée aux premières ; ses deux grands lobes sont colorés de teintes vives, purpurines, plus ou moins violacées, \einées de blanc, irrégulièrement crénelés ou échancrés : la plupart des botanistes la nomment labelle. La fleur ne conserve qu'une seule étamine fertile, dont l'anthère est dépassée et sur- montée par un appendice ou lame profon- dément divisée en deux lobes aigus, quel- quefois séparés par un lobe médian. Le tra- vail de M. Lestiboudois a eu pour objet principal de retrouver la symétrie déguisée dans les lames pétaloides supplémentaires des fleurs des Scitaminées et des familles voisines. Selon ce savant, dans le genre qui nous occupe, les deux staminodes symétri- ques appartiennent au verticille qu'auraient formé les trois étamines externes ; la troi- sième de ces étamines externes qui aurait complété le verticille, se trouve confondue dans le synème ou le labelle avec deux éta- mines également transformées appartenant au verticille interne; le synème ou le la- belle représente donc trois étamines, dont une extérieure et deux intérieures. Enfin KAH ce verticille interne est complété par l'éta- niine, resiée seule à l'état normal et fertile. Nous ne pouvons reproduire ici les obser- vations délicates par lesquelles M. Lesti- boudois est parvenu à rétablir ainsi, dans ces fleurs si bizarres d'organisation, la symétrie ordinaire des fleurs des monocotylédons. Le pistil se compose d'un ovaire adhérent, à trois loges renfermant chacune plusieurs ovules horizontaux fixés à l'angle interne. Du sommet de cet ovaire s'élève un style allongé, filiforme, qui se loge dans le sillon du filet et de l'anthère de l'étamine fertile, et que termine un stigmate urcéolé, cilié; l'ovaire supporte encore deux filaments plus ou moins rudimentaires qui ne sont autre chose que deux stylodes, c'est-à-dire les deux styles qui complétaient la symétrie ternaire du pistil réduits à un développement très imparfait. Le fruit est une capsule à trois loges polyspermes , qui s'ouvrent en trois valves par déhiscence loculicide. Les Kœmpféries sont des plantes des par- ties tropicales de l'Inde. Deux ou trois d'entre elles sont assez fréquemment culti- vées dans les serres : ce sont les K. rotunda, longa et galanga. Les tubercules charnus , arrondis ou allongés, qui accompagnent leur racine sont féculents et très aromatiques. Ceux de la première de ces espèces ont l'o- deur et la saveur du Gingembre, seulement à un degré moins prononcé. La plupart des botanistes pensent qu'ils fournissent ce qu'on désigne dans les pharmacies sous le nom de 7'acine de Zédoaire, dont on distingue deux sortes : l'une arrondie, l'autre allongée, qui proviendraient de deux variétés de cette plante. Cette substance possède des proprié- tés stimulantes assez énergiques; elle est aujourd'hui fort peu employée : elle entre seulement dans la composition de certaines préparations pharmaceutiques. D'autres bo- tanistes pensent qu'elle provient de plantes différentes ; ainsi Roxburgh dit positivement que la Zédoaire est formée par le Cri7-curna Zedoaria Roxb. (P. D.) KAGE!V£GKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées-Quil- lajées , établi par Ruiz et Pavon ( Prodr. , 134, t. 37). Arbres du Pérou. Voy. ro- sacées. KAHIRIA, Forsk. bot. ph. — Syn. d'£- thuHa, Cass. KAL 185 KAKADOE. OIS. — Nom substitué par Kuhl à celui de Cacatua (Cacatois). (Z. G.) KAKATOÈS et KAKATOIS.— Foj/. ca- CATOIS. KAKERLAGS. iNs. —Nom des Blattes dans les colonies. Voy. blattiens. (Bl.) *KAKOXÈIVE. MIN.— Phosphate hydraté de peroxyde de Fer et d'Alumine. Voy. fers puosPHATÉs au mot fer. KALAN. MOLL.— C'est le nom que donne Adanson {Voyage au Sénégal) à une co- quille du g. Strombe, le Sir. lentiginosus L. KALA\CHOE. bot. ph. —Genre de la famille des Crassulacées-Crassulées-diplos- lémones, établi par Adanson {Fam., II, 248). Sous-arbrisseaux charnus croissant en Afrique, en Asie et au Brésil. Voy. cras- SULACÉES. KALEIVCHOE, Haw. bot. ph. — Syn. de Kalanchoe, Adans. KALLSTRiEMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Zygophyllées- Tribulées , établi par Scopoli {Introduct., 937). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. ZYGOPHVLLÉES. KALMIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Éricacées-Rhododendrées, établi par Linné (Gen.,n. 545) et présentant pour caractères: Calice à 5 divisions; co- rolle hypogyne, monopétale, déprimée et renflée, à limbe 5-fide; étamines 10, insé- rées au fond de la corolle ; ovaire à 5 loges multi-ovulées; style allongé, persistant, à stigmate capité; capsule subglobuleuse, à 5 loges. Les Kalmies sont des arbrisseaux à feuilles alternes ou ternées-verticillées, toujours vertes ou tombant rarement, à ra- meaux uniflores ; fleurs disposées en grappes ou en corymbes, ou rarement axillaires. Parmi les cinq espèces que renferme ce genre, quelques unes sont généralement cultivées dans les jardins dont elles font l'ornement par leur feuillage toujours vert et leurs belles fleurs roses. Nous citerons principalement les K. A larges feuilles, a FEUILLES ÉTROITES Ct GLAUQUE ( K. lutifoUa , angustifolia et glauca Linn. ). Elles sont originaires de l'Amérique boréale, mais elles s'acclimatent parfaitement dans nos jardins où on lesmultiplie par semences, marcottes et boutures. (J-) *KAL0PHR1IMUS (xalio'ç, beau; yp^vo?, crapaud), rept. — Groupe d'Amphibiens I6G KAM formé par M. Tschudi (Class. Batrach., 1838) aux dépens des Bombiriator. Voy. SONNEUR. (E. D.) KALOWRATIA. bot. ph. — Voy. ko- LOWRATIA. KAMBEUL. MOLL. — Adanson, dans son Voyage au Sénégal , désigne ainsi une co- quille terrestre que Lamarck a nommée Du- lirnus karnbeul. KAIMIGIII. PaJamedea. ois. — Genre de Tordre des Éch.issiers, caractérisé par un bec plus couit que la tête, droit, peu com- primé , non renflé, à mandibule supérieure légèrement arquée; des narines ovales si- tuées vers le. milieu du bec; par deux épe- rons ou ergots à chaque aile, et par des doigts séparés, forts, à ongles robustes, surtout celui du pouce, qui est long et droit. Les auteurs ne sont point d'accord sur la place qu'il convient d'assigner aux Kami- chis ; les uns les rangent parmi les Échas- siers, et c'est le plus grand nombre; les autres les rapprochent des Gallinacés. On n'est pas d'accord , non plus , sur la ques- tion de savoir si le Chauna ou Chavaria doit être placé avec le Kamichi, ou s'il doit for- mer un genre à part. Vieillot a cru devoir, comme Uliger, distinguer ces oiseaux géné- riquement. Latbam et Gmelin les avaient réunis sous la même dénomination généri- que ; G, Cuvier a agi de même, et M. Tem- minck , tout en reproduisant le g. Chava- ria, a émis cette opinion, « qu'on pourrait être tenté , d'après la description que d'A- zara donne de l'oiseau qui a servi à fonder cette division, d'en faire une seconde espèce du g. Palamedea. Les méthodes les plus modernes mettent d'accord ces opinions diverses en faisant de l'ancien g. Palamedea la famille ou sous-famille des Palamédidées. De la sorte, quoique séparés génériquement, lesChavarias et les Kamichis appartiennent, par le fait , à la même division. Si l'histoire naturelle des Kamichis et des Chavarias , depuis qu'elle a été écrite par les premiers voyageurs naturalistes , ne s'est guère enrichie de nouveaux faits, toujours est-il qu'elle a été dépouillée de quelques erreurs qui s'y étaient glissées. On n'attribue plus à ces espèces des habi- tudes d'oiseaux de proie , et elles ne s'at- taquent plus aux Reptiles, comme on l'a écrit. KAM Les Kamichis et les Chavarias , qui ont tant de rapports par leurs caractères exté- . rieurs, au point que quelques auteurs dou- tent s'ils doivent former réellement deux genres, se ressemblent encore par leiirn mœurs. Ils ont à peu près la taille et le port de la Dinde. Leur démarche est i;rave ; ils portent le cou droit et la tête haute. Très rarement ils se perchent sur les ar- bres. Leur vie se passe loin des forêts et des grands bois. Ils ne fréquentent que les lieux découverts et humides , les maréca- ges , les bords peu profonds des grands fleuves, et les savanes à demi noyées. Malgré leurs habitudes semi-aquatiques , les Kamichis et les Chavarias ne sont point des oiseaux nageurs ; cependant ils entrent dans l'eau à la manière des Hérons. Leur voix est forte et retentissante. Celle du Ka- michi a quelque chose de terrible, selon Ma regrave : « Terribilem clamorem edit Vyhu-Vyhu vociferando , » dit-il. Celle du Chavaria est un peu moins bruyante. L'un et l'autre font entendre leurs cris, non seulement pendant le jour, mais encore durant la nuit, lorsque quelque bruit vient les frapper; et l'un et l'autre ont reçu des noms vulgaires qui ont du rapport avec ces cris. Les Indiens des bords de l'Amazone appellent le premier de ces oiseaux Cahui- tahu , et les naturels du Paraguay nom- ment le second Chaja et Ch'ajaii: On rencontre les Kamichis et les Chava- rias tantôt seuls, tantôt par paires, conmie à l'époque de la reproduction , tantôt en troupes assez nombreuses , ce qui arrive après les pontes. Les armes dont ils sont pour ainsi dire environnés pourraient faire supposer que ces oiseaux sont d'un naturel féroce, et qu'ils doivent rechercher les combats; cependant il n'en est rien: ils sont doux et tranquilles , et vivent paisi- blement au milieu d'autres animaux ou de leurs semblables. Cependant il est une époque de l'année où leur caractère change; cette époque est celle des amours. Alors les mâles entrent en fureur les uns contre les autres , et se disputent avec acharne- ment la possession des femelles. L'union que contractent ces oiseaux est indissolu- ble : la mort seule de l'un des deux con- tractants peut la rompre. Les Kamichis et les Chavarias nichent à KAM terre , au pied d'un arbre , dans les brous- sailles , dans les hautes herbes ou les joncs entourés d'eau. La ponte n'a lieu qu'une fois dans l'année, en janvier ou février. Elle est de deux oeufs de la grosseur de ceux de l'Oie. Les petits , en naissant, sont revêtus d'un simple duvet et suivent le père et la mère. Lorsqu'ils ont pris leur plume du premier âge, leur chair est alors très bonne à manger ; celle des adultes est coriace et n'a pas de sapidité. La nourriture ordinaire des Kamichis et des Chavarias consiste en herbe tendre, qu'ils pâturent à la manière des Oies; ils mangent aussi les graines de plusieurs plantes aquatiques. Leur régime est donc uniquement végétal. Le Chavaria est susceptible d'éducation. Le voyageur Jacquin a fourni de curieux détails sur cet oiseau réduit en domesticité. '< Si on le tient en esclavage, dit-il, il se familiarise avec l'homme, et, investi , pour ainsi dire, de sa confiance , il devient un domestique fidèle , actif et intelligent , un gardien vigilant et incorruptible. Nourri dans les basses-cours, il est l'ami et le protecteur de la volaille; il demeure con- stamment au milieu d'elle , la suit dans ses courses journalières, l'empêche de s'é- garer et la ramène soigneusement à l'entrée de la nuit. Aucun oiseau de proie ne peut approcher du petit troupeau que le Cha- varia s'est chargé de défendre. Si un de ces oiseaux paraît à portée de la basse- cour, le vigilant gardien s'élance vers lui , déploie ses longues et fortes ailes , porte à son ennemi les coups les plus rudes et le met bientôt en fuite. » Il est probable que l'on pourrait également dire du Kamirhi réduit en domesticité ce que le voyageur Jacquin rapporte du Chavaria. Ces oiseaux ont des mœurs trop semblables pour qu'il ne doive pas en être ainsi. Le genre, ou, si l'on aime mieux, la sous famille des Kamichis n'est composée, jusqu'à présent, que de deux espèces qui appartiennent aux contrées sauvages et peu habitées de l'Amérique méridionale. L'une se distingue par un appendice corné , arrondi , mobile, qui surmonte le front (g. Palamédea, Linn.).; c'est le Ka- Micni CORNU, Pal. cornuta Lin., représenté dans l'Atlas de ce Dictionnaire j Oiseaux, KAN 167 pi. 10 (Bu(T.,p«. enl. 431). lia le manteau giis-ardoise, l'abdomen blanchâtre, la tête couverte de quelques plumes duveteuses , variées de blanc et de noir, et sur l'aile une tache rousse. On le trouve au Brésil et à la Guyane. L'autre n'a point de corne sur le front, mais a l'occiput garni d'une petite touiïe de plumes (g. Chauna, 11!.; Opistolophus, Vieill.);c'estleCHAVARiAFiDÈLE, 0»is«. ^deiis Vieill. {Gai. des Ois., pi. 262). 1*1 a la tête et le haut du cou couverts déplumes cour- tes, cotonneuses et d'une couleur gris- clair; deux colliers, un supérieur blanc, l'autre noir; le manteau" et les parties in- férieures d'un plombé blani hâtre.On trouve des individus à plumage d'un noir nuancé de gris. Il habite le Paraguay et le Brésil. (Z.G.) KAMPMAÎVIVIA, Rafin. bot. ph.— Syn. de Xanthoxylum, L. KAIVAHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées-Cy- nanchées, établi par R. Brown {in Mem. Werner. soc. , 1 , 39). Arbrisseaux de l'A- rabie. Voy. ASCI.ÉPIADÉES. *KAKDEL1A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille desRhizophorées, établi par Wightet Arnolt {Prodr., I , 310). Ar- bres du Malabar. Voy. BHizoPHonÉEs. KAIVEELSTEIIV ou PIERRE DE CAÎV- NELLE. MIN. — Une des variétés du Grenat grossulaire. Voy. grenat. KA\GUROO. Kangurus. mam. — Les habitants de l'Océanie donnent le nom de Kanguroo à des Mammifères appartenant au groupe des Didelphes et qui se distin- guent particulièrement par leur museau al- longé, leurs grandes oreilles, leurs mem- bres postérieurs de beaucoup plus grands que les antérieurs et leur queue très puis- sante : les naturalistes ont formé avec ces animaux un groupe très distinct qui a reçu plusieurs noms latins, celui de Macropus , donné parShaw, celui d'Halmalurus par Illiger, et enfin celui de Kangurus pro- posé par Etienne Geoffroy Saint-Hllaire et adopté par la plupart des zoologistes français. Les Kanguroos ont la- tête assez allongée; leur système dentaire est remarquable par l'absence de canines et par la dispo- sition des incisives inférieures; celles-ci, au 168 KAN nombre de deux seulement, sont très lon- gues , très fortes et ont une direction hori- zontale ; tandis que les supérieures, au nom- bre de six, sont larges, disposées sur une ligne courbe et qu'elles ont une direction verticale; un espace assez grand sépare dans les deux mâchoires les incisives des autres dents; les molaires sont, dans un certain nombre d'espèces , au nombre de cinq de chaque côté et à chaque mâchoire (genre Macropus , Fr. Cuvier) et dans d'autres il n'y en a que quatre (genre i/aimatwjMS, Fr. Cuvier ) ; les dents sont en général peu for- tes et montrent que ces animaux sont des- tinés à prendre une nourriture végétale. Le membre antérieur est très petit et peu re- marquable par sa conformation : il offre cinq doigts armés d'ongles assez forts; les deux doigts latéraux sont les plus courts; la paume de la main est nue; le radius permet à l'avant-bras une rotation en- tière; le membre postérieur ne ressemble nullement à l'antérieur, il est très déve- loppé; les os de la jambe sont près de deux fois aussi longs que ceux de l'avant-bras; ils sont très épais, car ils doivent presque toujours supporter tout le poids du corps de l'animal. Le pied est également très al- longé, très solide, il ne présente que qua- tre doigts ; l'externe est assez gros et long ; mais le doigt voisin est beaucoup plus fort, plus allongé, et son ongle ressemble à un véritable sabot. La queue est excessivement développée et sert aux Kanguroos comme un véritable membre; surtout dans l'action du saut. Le nombre des vertèbres caudales est considérable et dépâàse souvent celui de vingt ; ces vertèbres ont des dimensions trèS fortes, elles sont hérissées de larges et lon- gues apophyses et donnent attache à des muscles très puissants. Le corps de ces ani- maux est beaucoup plus gros vers la région inférieure que vers la supérieure; chez eux le train de devant semble tout-à-faitsacrifié pour celui de derrière , et l'animal a une forme presque conique. La conformation générale des Kanguroos leur permet une station totalement verticale, et leur queue forme alors, avec les pieds postérieurs, un trépied solide , dont la pesanteur des par- ties supérieures ne peut détruire l'équilibre. Dans cette position , ces animaux se tien- nent appuyés sur leurs longs métatarses qui KAN ajoutent encore à Jeur stabilité. Leur pelage est composé de deux sortes de poils , des soyeux et des laineux :. les premiers ne se trouvent qu'aux membres , à la tête et à la queue ; les autres couvrent tout le reste du corps; quelques soies noires assez raides, courtes et peu nombreuses , se voient à la lèvre supérieure , aux sourcils, sous l'œil et sous la gorge. Les femelles, comme celles de tous les Marsupiaux , présentent une bourse dans laquelle sont placés les petits; les tes- ticules des mâles sont très développés et la verge n'est pas fuurchue, comme cela a lieu chez les Didelphes. Les os marsupiaux sont aplatis et assez longs. L'estomac est formé de deux longues poches divisées en boursouflures comme un Colon ; le cœcuni est également grand et boursouflé. L'ana- tomie de ces animaux a encore été peu étu- diée; cependant M. Morgan {Tians. soe. linn. de Londres, 16) a publié un travail sur les glandes mammaires des Kanguroos; M. Laurent a fait connaître quelques points de l'organisation de ces Marsupiaux dans la partie zoologique du voyage autour du monde de la Favorite ; et enfln M. Richard Owen (Trans. soc. roy. de Londres, année 1833) a donné des détails intéressants sur l'accouplement et la parturition de ces animaux. Par leur forme générale , les Kanguroos se rapprochent des Rongeurs, des Gerboi- ses , par exemple. Ces Mammifères sont gé- néralement de taille moyenne; quelques espèces sont néanmoins très grandes et ont plus de deux mètres de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue; tels sont les Kanguroos géant et laineux. A l'état sauvage, ces animaux sont exclusivement herbivores et frugivores. Ils Vivent en troupes composées d'une douzaine d'individus, et conduites, dit-on, par les vieux mâles; ils se trouvent dans les en- droits boisés et paraissent suivre des sentiers qu'ils se sont tracés. Les femelles font géné- ralement un ou deux petits qui naissent presque à l'état de fœtus et sont placés dans leur poche ventrale. Rarement elles produi- sent trois ou quatre petits. Les Kanguroos ont deux sortes de progression : le saut et la marche ; celle-ci est rampante et gênée; les quatre pattes sur le sol , ils enlèvent leur KAN partie postérieure en se servant de leur queue, appuyée sur la terre, comme d'un ressçrt, et ramenant les jambes de derrière près de celles de devant, ils portent celles- ci en avant : continuant cet exercice , ils avancent avec assez de vitesse. Dans d'au- tres cas , ils font des sauts de sept à dix mètres d'étendue et de deux à trois mètres de hauteur, en se servant aussi de leur queue comme d'un ressort puissant. D'après les relations des voyageurs modernes, il paraîtrait que lorsqu'ils sont poursuivis, ils se bornent à marcher, ce qu'ils font avec une grande vitesse, et qu'ils ne sau- tent que lorsque quelque obstacle vient à se présenter sur leur passage. Leur queue leur sert en outre d'arme défensive et offen- sive. On rapporte, en effet, avoir vu des Kanguroos se défendre contre l'atiaque de gros chiens en donnant à leurs ennemis de grands coups de queue. Dans nos ménage- ries on a vu également des Kanguroos at- taquer leurs gardiens de la même manière. Étieiine Geoffroy Saint-Hilaire dit que ces animaux, pour combattre ou éventrer leurs ennemis, se servent du doigt annulaire de leur pied de derrière, doigt qui est très fort et très développé; comme ils meuvent toujours à la fois chaque paire démembres, ils sont obligés dans le combat de se soute- nir sur leur queue ; mais alors ils ont recours à un point d'appui, afin de se tenir en équilibre; et pour cet effet, ils chassent leurs ennemis contre un mur bu contre un arbre, le long duquel ils se dressent et se tiennent avec leurs pattes de devant; ou bien, ajoute le célèbre professeur, quand deux Kanguroos combattent l'un contre l'au- tre , ils appuient réciproquement leurs pat- tes de devant contre leur poitrine, et, unique- ment soutenus sur leur queue, ils se battent avec leurs jambes de derrière. La chair des Kanguroos est un excel- lent manger, qui ressemble à la chair du Cerf suivant quelques voyageurs, à celle du Lapin suivant d'autres. Leur peau produit une fourrure recher- chée des habitants des pays qu'ils habitent : aussi les chasse-t-on avec ardeur et a-t-on dressé des chiens pour les combattre. Comme on parvient assez aisément à les at- teindre, il est à craindre que, dans un nom- bre d'années assez peu considérable, on T. TU. KAN 169 ne parvienne à détruire complètement ces animaux. On a possédé un assez grand nombre d'espèces de Kanguroos dans nos ména- geries européennes, surtout en Angle- terre et en Fr;ince. En domesticité, les Kan- guroos sont nourris avec des matières végé- tales; cependant, suivant MM. Quoy et Gaimard , ils ne refjsent pas de la viande fraîche et salée , du cuir et en général pres- que toutes les substances qu'on leur pré- sente. Plusieurs fois on a vu les Kanguroos se reproduire dans nos. ménageries : aussi serait-il à désirer qu'on cherchât, ainsi qu'on a commencé à le faire en Angleterre, à les acclimater d'une manière définitive et à les multiplier, leur introduction en Europe pouvant être une nouvelle source de ri- chesses. Malheureusement notre climat pa^ risien ne leur semble pas favorable : les in., dividus amenés vivants au muséum n'y ont, guère vécu que quelques mois ; dernièremene encore, en décembre 1845, la ménagerie de Paris avait reçu un mâle, une femelle et uc jeune du KauguroodeBenneit, eidéjàqueU ques jours après, la femelle était morte, et son petit, malgré tous les soins possibles, était destiné également a une prompte mort. Les Kanguroos appartiennent exclusive- ment à l'Occanie; ce sont les plus grands Mammifères qu'on y trouve. Ils habitent surtout la Nouvelle-Hollande, Van Diémen et les grandes îles voisines; une espèce de ce genre, le Kanguroo d'Aroë, se rencontre a la Nouvelle-Guinée et dans les îles de la Sonde. Valentyn et Lebruyn sont les premiers auteurs qui aient fait mention des Kangu- roos; depuis, plusieurs voyageurs anglais et français ( et parmi eux nous devons citer Cook, Dampier, MM. Pérou et Les- nem, Quoy et Gaimard , Lesson , Hambron, et Jacquinot , Jules Verreaux, etc.) décou- vrirent de nouvelles espèces de ce genre, et lé nombre en devenant assez considérable, des zoologistes classificateurs crurent devoir former des divisions génériques aux dépens du genre des Kanguroos ; tels sont les grou- pes des PoTOROOs de A. G. Desmarest {Hyp- sipnjmmis, Illiger) et Ueieropus de M. Jour- dan , qui sont adoptés par les auteurs {voy. ces mots); ceux des Macropus et Halmalu- rus, Fr. Cuv. , qu'on réunit générale- 170 KAN ment sous la dénomination de Kanguroos, et dont nous allons nous occuper. 1° Macropus, Fr. Ciivier. Ce sous-genre se distingue par ses molaires au nombre de quatre de chaque côté et à chaque mâ- choire, et par la queue entièrement velue. M. Lesson (Nouv. tab. du Hèg. anim. 1842) y rapporte vingt-et-une espèces qu'il subdi- vise en quatre groupes particuliers, dési- gnés sous les noms de Macropus , Setonix , Petrogale et Conoyces. Nous allons dire quelques mots des espèces principales , nous bornant à indiquer simplement les autres. Le Kanguroo géant, Macropus giganteus Shaw, Fr. Cuv. ( Hist. nat. des Mamm.).Cest Tune des espèces le plus anciennement con- nues; elle atteint presque la grandeur d'un Mouton. Cet- animal est d'un brun- roux cannelle, plus pâle en dessous, plus foncé en dessus; le bout du museau, le derrière des oreilles, les pieds et les mains, le derrière du coude et du talon , le dessus et le bout du dessous de la queue sont d'un brun noir très foncé ; la gorge est grisâtre. Il vit à la Nouvelle-Galles du Sud; on le chasse aux environs de Boiany-Pay avec de grands chiens lévriers. Le Kangcroo laineux, Kangurus lani- gfer Quoy et Gaimard , figuré dans l'Atlas de ce Dictionnaire , mammifères, pi. 19. De la taille du précédent ; il s'en distingue par ses formes plus grêles, par son pelage doux au toucher, court , serré , laineux , comme feutré, et dont la couleur est d'un roux fer- rugineux. Habite la Nouvelle-Hollande; il a été pris au port Maquarie. Le Philander d'Aroe, Didelphîs Brunii <îm., Kangurus Brunii. De la taille d'un Chien de chasse , il est d'un roux noir ; le dessous du corps et l'intérieur des membres est d'un blanc roussâtre sale ; la gorge est grise, et le museau , les doigts, toute la queue et le bout des oreilles sont d'un brun noir très foncé; la queue est moins longue que le corps, au contraire de ce qui a lieu dans les espèces précédentes. Cette espèce se trouve aux îles Moluques et à la Nouvelle-Guinée. ' Les autres espèces sont désignées sous les noms de Macropus fuliginosus G eoS., M. Banksianus Less., M. rufo-griseus Geoff. , Kangurus Eugenii Desm. , M. nalabalus Less. , M. ruflcollis Geoff. , K. Billardieri KAR Desm, , M. elegans Lambert, Af. Bennelti Waterh. , M. rufivenler Ogilby, M. frœna- tus Gould, M. unguifer Gould, M. luna- tus Gould, M. leporides Gould, 'ii. bra- chyurus Quoy et Gaim., M. Parryii Ben- nett, M. brachyotis Gould, et K. dorsalis Gray, espèce qui est figurée dans notre At- las , mammifères, pi. 18. 2° Halmalurus, Fr. Cuvier. Dans les Kanguroos de ce sous-genre, les molaires sont au nombre de cinq de chaque côtéet à chaque mâchoire; la queue est en partie dénudée. On n'a encore indiqué que cinq espèces dans ce groupe; ce sont : Le Kanguroo a bandes, Kangurus fascia- lus Péron et Lesueur. Espècede petite taille, généralement d'un gris roussâtre. avec la moitié inférieure du corps rayée transver- salement en dessus de roux et de noir. Cet animal vient de l'île Dernier, et il se ren- contre également dans les îles voisines. Les autres espèces de ce groupe sont les ilacropus Thetys Fr. Cuv., et les Halnia- turus Irma Ogilb. , H. strialus Fr. Cuv,, et H. manicutus Gou\d. (E. D.) *KAI\mAM , Th. BOT. PH. — Syn. de Slrychnos, Linn. KAOLIIV. MIN. — Voy. argile. KAKATAS, Plum. bot. ph. — Syn. de Bromelia, Linn. *KARELI1\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Asté- roidées , établi par Lessing {Msc. ex DC. Prodr., V, 375). Herbes du Cap. Voy. com- posées. KARIL. BOT. PH. — Voy. zalico. *KARI\THI!\E. min.— Variété deHorn- blende. Voy. ce mot à l'article amphi- bole. KARPHOLITHE (x.pvo?, paille; i.'Qoc, pierre), min. — Minéral d'un jaune de paille, en fibres soyeuses et rayonnées, opaque, donnant de l'eau par la calcination, et l'in- dicedu Manganèse par la fusion avec la Soude. D'après l'analyse qu'en a faite Stronieyer, il est composé de Silice, d'Alumine, de Pro- toxyde de fer, de Manganèse et d'Eau ; ce dernier principe dans la proportion de 10,7 sur 100. On pense que ses fibres sont des cristaux prismatiques, très déli'és, se rap- portant au système rhombique. Il se trouve avec le Quartz et la Fluorine dans le Gra- nité de Schiackenwald en Bohême. (Del.) KEN *KARPHOSIDÉRITE ( xa'pyo?, paille ; oi'^yjpo.;, fer). MIN,— Nom donné parM.Breit- haupt à un minéral d'un jaune paille, riche en oxyde de fer, qui* se trouve en petits ro- gnons dans un Micaschiste , sur la côte du Labrador. Selon Harkort, ce serait un Phos- phate de fer basique avec un peu de sulfate de Manganèse. (Del.) KARSTÉIVITE. min. — Sulfate anhydre de Chaux. Voy. sulfates. *KARWI\SKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rhamnées- Frangulées, établi par Zuccarini ( in Vou. Stirp. fascic, I, 349, t. 16). Arbustes du Mexique. Voy. rhamnées. KADLFUSSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Marattiacées , établi par Blume (Enum. pi. Java, II, 260). Fougères de Java. Voy. maiiattiacées, — Nées, syn. de Çharieis, Cass. *KAYEA (nom propre), bot.ph. — Genre de la famille des Clusiacées-Callophyllées, établi par Wallich {Plant, as. rar., 111, i, t. 210). Arbres de l'Inde. Voy. clusiacées. *KEERLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Asté- roidées, établi par De CandoUe (Prodr., V, 309). Herbes du Mexique. Voy. compo- sées. ♦REITIIIA (nom propre), bot. ph.— Genre delà famille des Labiées-Mélissinées, établi par Bentham (Labial., 409). Herbes ou arbustes du Brésil. Voy. labiées. *KE1MAS. MAM. — Groupe formé par M. Ogilby (Proc. sool. Soc. Lond., 1826) aux dépens du grand genre Cerf. (E. D.) KÉIVEUX. rept. — Voy. cyclode. KEIVIVEDYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Pha-. séolées, établi par Ventenat (Mate., 1. 104). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. PAPILIONACÉES. KEIVTIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Palmiers, établi par Blume (ire BuUet. Neerland., 1838, p. 64). Palmiers de l'Ar- chipel indien. KEI\TRA1\THUS. bot. pu. — Voy. cen- tranthus. KEIVTROPHYLLUM (x/vrpov, aiguillon; ifvWov, feuille), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Cynarées , établi par Necker (ilem., n. 155). Herbes de lEu- ïope australe et des régions médilerranéen- KER 171 nés. Ce genre, adopté par De Candollo {Prodr., VI, 610), renferme 7 espèces ré- parties en 3 sections, nommées : Atraxyle, Odontagnatha et Thamnacantha. ♦REIMTROPHITA ( xtvxpov. aiguillon; yvTov, plante), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Papilionacées, établi par Nuttal {ex Torrey et a Gray Flora ofNorlh Amer., I, 353). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. PAPILIONACÉES. *KEPPLERIA (nom propre), bot.ph.— Genre de la famille des Palmiers pinnati- frondes, créé par Martius {Palm., t. 139). Palmiers de l'Inde. Voy. palmiers. KÉRAMIDES. bot. cr. — Voy. concep- tacle. *KERAI\THIIS, Lour. bot. ph.— Syn. de Dendrobium, Swarlz. KÉRARGYRE. min. — Syn. d'Argent chloruré. Voy. argent. KERASELMA , Nées. bot. ph. — Syn. d'Euphorbia , Linn. KÉRATE (x£pa; , corne), min. — Dans le système de Mohs , c'est le nom d'un or- dre de la seconde classe, celui qui renferme les minéraux qui ont une apparence de corne, comme les chlorures d'argent et de mercure. (Del.) KÉRATELLE. KeratcUa (xtpa;, corne). SYSTOL. — Genre de Brachionides établi par M. Bory de Saint-Vincent pour le Brachio- nus quadralus de Muller, que M. Ehrenberg réunit à son genre Anurœa. Voy. anou- relle. (DuJ.) KÉRATITE (x£paç, corne). MIN.— C'est «ne des pierres de cornedesanciens minéra- logistes, le silex corné de M. Brongniart. Voy. SILEX. (Del.) KÉRATOPHYTES. polyp. — Voy. cÉ- ratophytes et gorgone. KERALDREIVIA (nom propre), bot. ph, — Genre de la famille des Byttnériacées- Lasiopétalées , établi par Gay {in Mem. Mus., VII, 461 , t. 23). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. KÉRIS. Keris. poiss. — Genre de Pois- sons de la famille des Teuthies, établi par MM. Cuvier et Valenciennes {Eisl. des Poiss., t. X, p. 304) et auquel ils don- nent pour caractères essentiels : Dents fi- nes, lisses, pointues, serrées l'une contre l'autre; queue nue sans aucune armure; ventrales a 5 rayons. 372 KER On ne connaît jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce geure, le Kéris a coi- TiiE , Keris anginosus. Ce Poisson n'a guère que 2 à 3 centimètres de long; sa couleur est jaunâtre , avec une bande verticale grise sur l'arrière du tronc, et une autre sur la queue près de la caudale. Toutes les na- geoires sont incolores et transparentes. *KERIVOLLA. mam. — M. Gray {Ann. hisl. nat., 1842) indique sous ce nom un petit groupe de Chéiroptères. (E. D.) KERMÈS. Kermès, ins. — Genre de la tribu des Aphidiens, famille des Apliidiides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Linné, et adopté par les entomologistes avec cer- taines restrictions. Ces Insectes se distinguent des Pucerons, dont ils sont très voisins, par leurs anten- nes n'offrant que cinq articles, et par leur abdomen dépourvu de tubes sécréteurs. On a décrit un certain nombre d'espèces de ce genre; mais néanmoins elles n'ont encore que peu fixé l'attention des entomolo- gistes. On peut citer, parmi les plus répandues, les K. hursarius Lin. , qui se trouve sur les Peupliers; K. buxi Lin., qu'on ren- contre sur le Buis; K. feus Lin., assez commun sur les Figuiers, etc. Le Kermès à teinture et les espèces qui en sont voisines ont été rangées par llliger dans un genre particulier sous le nom de Lecanium {voy. ce mot et l'article cocmi- mille). Ce sont ces dernières surtout dont les femelles ont tout-à-fait cet aspect de galle, qui leur a fait appliquer par Latreille le nom de Gallinsectes. Les espèces qui ont été conservées dans le genre Kermès ou CUermès se rapprochent davantage des Pu- cerons. Il eût été préférable de réserver ce der- nier nom générique pour l'espèce à tein- ture; mais aujourd'hui on ne saurait ap- porter celle modiDcaiion dans la nomen- clature de ces deux genres sans l'embrouiller davantage. (Bl.) *KERH1ÈS MIi\ÉRAL. ciiiu.— Composé d'Antimoine, d'oxyde d'Aniimoine, de Sou- fre et d'Eau ( oxy sulfure d'Anlimoiiie lnj- dralc, Gay-Lussac, Liébig, Ortila), sur lequel les chimistes ne sont pas d'accord. Cette divergence d'opinions sur la composition du Kermès provient probablement de lu diver- KER silé du procédé niis en usage pour obtenir ce produit, qui ne se trouve pas dans la na- ture, et qui est fort employé en médecine. Voy. ANTIMOINE. (A. D.) KERMÈS VÉGÉTAL. Coccus ilicis. bot. — Voy. COCHENILLE. KER^ERA, Willd. bot. pu.— .Sy». de Posidojiia , Kœn. KER\'ERIA, Mœnch. b»t. pii. — Syn. de Bidens , Linn. KÉROBALAWiE. Kerobalaniis ( /.£>«; , corne ; gotXavoç, gland), infus. — Genre éta- bli par M. Bory de Saint-Vincent pour des formes d'Infusoirês dérivant des Vorticelles (voyez ce mot), c'est-à-dire que les Kéro- balanes sont des Vorticelles qui ont quitté leur pédoncule et nagent librement dans les eaux, en présentant la forme d'une urne ou d'un vase muni d'anses latérales. L'unç d'elles avait été décrite par Joblot sous le nom de Pot au lait. (Duj.) KERODON (xtpaç, corne; ISo^i, dent). MAM. — Genre de Rongeurs indiqué par M. F. Cuvier (Dents des Mamm., 1823) et adopté par les zoologistes. Le système den- taire des Kérodons se rapproche beaucoup •le celui des Cochons d'Inde, et, comme chez ces animaux, il est composé de quatre mo- laires de chaque côté, et de deux incisives à chaque mâchoire; les molaires ont une forme un peu différente de celles des Co- bayes, ïl y a quatre doigts au membre an- térieur, et trois au postérieur; les jambes sont hautes; les doigts assez gros et bien séparés les uns des autres; les ongles sont larges, courts, assez aplatis ; les moustaches, dirigées en arrière, sont d'une longueur considérable et dépassent l'occiput; la queue n'est pas visible à l'extérieur, de même que cela a lieu chez le Cochon d'Inde. Une seule espèce a longtemps formé ce genre; c'est le Moco, Kerodon moco F. Cuv., Kerodon sciureus Is. Geoffroy {Dict. class. d'hist. nal.), Cavia rupestris Neuwied. Ce Rongeur est un peu plus grand que le Co- chon d'Inde. Il a environ 9 pouces de lon- gueur sur 4 et demi de hauteur. Son pelage, par sa couleur, par son abondance, sa dou- ceur, etc., rappelle celui de quelques espèces d'Écureuils; il est gris, piqueté de noir et de fauve en dessus, blanc en dessous et à lu région interno des membres, roux sur les parties externes et antérieures, ainsi que KER sur les parties latérales de la tête et la face convexe des oreilles. Cette espèce habite PAmérique méridionale. Dans ces derniers temps , M. Bennett {Phil. mag. ,1856. Beagl. 88) afaitconnaltre sous le nom de Kerodon kingii une seconde espèce de ce genre, qui se trouve en Pata- gonie. On a également indiqué deux espèces fos- siles; nous ne citerons que le Kerodon an- ttquum Aie. d'Orb., trouvé dans l'Amérique méridionale. (E. D.) KÉROIME. Kerona (x/paç, corne), infus. — Genre d'Infusoires de la famille des Tri- Chodiens. Les Kérones ont le corps ovale- oblong, déprimé , sans tégument résistant ; elles sont pourvues de plusieurs sortes d'ap- pendices , savoir : des cils vibratiles dissé- minés sur tout le corps, et d'autres formant une rangée oblique depuis le bord anté- rieur jusqu'à la bouche ; une troisième sorte d'appendices sont des cils plus épais, raides et non vibratiles, partant du bord postérieur et dirigés en arrière; enfin d'au- tres appendices particuliers, et qui ont fait nommer ainsi les Kérones, sont des cils plus épais et plus courts, recourbés en ma- nière de cornes, implantés sous la face in- férieure du corps, et pouvant servir comme des pieds quand l'animal se fixe ou rampe çur un corps solide : ce sont ces appendices que Muller nommait des cornicules ( corni- çuli). Les Kérones se montrent très abon- dantes dans les infusions végétales, et dans les eaux douces ou marines conservées long- temps avec des végétaux en décomposition. Elles sont longues de 12 à 30 centièmes de millimètre , blanches et par conséquent bien visibles à l'œil nu, surtout quand elles sont nombreuses : elles paraissent alors comme une poussière flottant dans le li- quide. Elles sont très voraces, et avalent des Infusoires.plus petits ou des débris d'Algues microscopiques, ou même les corpuscules (jmenés à leur bouche par le mouvement de leurs cils vibratiles; c'est ainsi qu'elles avalent aisément le carmin ou l'indigo en quantité suffisante pour montrer la dispo- sition interne de leur appareil digestif, ou plutôt l'absence d'un intestin. Les Kérones sont souvent déformées ou mutilées par le contact trop brusque des Confervcs et des autres corps agités dans le liquide. Elles KET 173 continuent cependant à vivre, et peuvent alors être prises pour des espèces distinctes en raison de leur forme totalement diffé- rente. Il est difficile d'ailleurs de caracté- riser suffisamment les diverses espèces de Kérones, bien qu'on doive reconnaître qu'il en existe au moins quatre ou cinq, dont les principales sont les K. puslulala , K. mytilus et K. silurus. Le genre Kérone a été établi par O.-F. Muller, qui fit plusieurs espèces avec des individus mutilés. M. Eh- renberg en a séparé sous le nom de Stylo- nychia les espèces qui ont des cils raides en arrière, ou ce qu'il nomme des stylets, tomme la K. mytilus. (Duj.) *KÉR01\IE1\S. INFUS.— Famille de l'or- dre des Infusoires ciliés , instituée par M. Dujardin dans son Histoire naturelle des Infusoires, et qui doit être réunie à celle des Trichodiens. Voy. ce mot et l'article INFUSOIRES. (Duj.) *KEROPIA, G.-R. Gray. ois.— Syno- nyme de Turnagra. Voy. tangara. (Z. G.) *KEROLLA, J.-E. Gray. ois.— Section de la famille des Pies-Grièches. Voy. ce mot. (Z. G.) KERRIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Rosacées-Spiracées , établi par De Candolle (in Transact. Linn. Soc, XII, 156). Arbrisseaux du Japon. Voy. ro- sacées. KERSAIVTOIV. min. — Voy. diorite. KETMLE. Hibiscus, bot. ph. — Grand et beau genre de la famille des Malvacées et de la tribu des Hibiscées, à laquelle il donne son nom, de la monadelphie polyandrie dans le système sexuel. Les plantes qui le com- posent se distinguent parmi toutes les Mal- vacées par la grandeur et la beauté de leurs fleurs, qui en font cultiver plusieurs pour l'ornement des jardins. Sous ce nom d'Hi- biscus, De Candolle {Prodr., I, p. 446) a rangé 117 espèces; mais ce nombre doit être réduit assez fortement, trois des sections établies dans ce groupe par le botaniste gene- vois étant maintenant admises comme gen- res distincts, savoir: les Pentaspermum, sous le nom de Kbstelelzkia, Presl , les Abelmoschus et les Lagunaria. De là, et augmenté des espèces décrites depuis la pu- blication du Prodromus, le genre Hibiscus renferme aujourd'hui environ 120 espèces. Resserré dans ses nouvelles limites, le genre 74 KET Ketmie se distingue par les caractères sui- vants : Involucellepolyphylle; calice 5-fide, persistant; corolle à cinq pétales inéquilaté- raus; tube staminal nu dans sa partie su- périeure, tronqué ou quinquédenlé à son extrémité ; ovaire sessile, à cinq loges renfer- mant chacune deux ou plusieurs ovules fixés à l'angle interne; style terminal, divisé à son extrémité en cinq branches stigmatirères; stigmates capitcs. Le fruit est une capsule, le plus souvent polysperme, à cinq loges, «'ouvrant par déhiscence loculicide en cinq valves, dont chacune porte sur sa ligne mé- diane une cloison au bord delaquelle tiennent les graines; ces cloisons, en se séparant, ne laissent pas de columelle centrale. Graines réniformes, ascendantes , quelquefois revê- tues de petites écailles ou de poils laineux. Les Ketmies sont des arbres, des arbrisseaux ou même des plantes herbacées, qui crois- sent naturellement dans les contrées inter- tropicales ou sous-tropicales du globe, dont quelques unes s'élèvent jusque dans la zone tempérée chaude. Leurs feuilles sont alter- nes, entières ou lobées, accompagnées de stipules latérales. Leurs fleurs sont grandes, colorées de nuances très diverses, souvent marquées à leur centre d'une tache de cou- leur différente de celle du reste de la corolle. L'étendue de ce groupe générique et les modifications qu'il présente dans quelques uns de ses caractères ont déterminé les bo- tanistes à le subdiviser en sous-genres ou en sections. De Candolle Qoc. cit.) y avait établi les suivantes : Cremontia, Pentospermum,qui rentrent dans le genre Kosteletskia, Presl, Manihot, Kelmia, Furcaria, Abelmoschus, Medik., séparée comme genre distinct, Bom- bicella, Trionum, Sabdariffa , Azanisa, La- gunaria, détachée comme genre. M. Endli- cher modifie cette classification et la réduit à ne plus former que les quatre sous-genres suivants : a. Furcaria, T)C. Calice à nervures pour- vues d'une petite glande linéaire ; semences glabres; folioles deTinvolucelle très souvent fourchues. b. Kelmia. Calice sans glandes et ne se renflant pas après la fécondation; folioles de l'involucelle simples ou très rarement four- chues, distinctes ou soudées entre elles à leur base. C'est dans ce sous-genre que ren- trent comme simples subdivisions les Cre- * KET monlia, DC; Kelmia, DC; Sabdariffa, DC; Polychlœna, Don. c. Trionum , DC. Calice sans glandes, finissant par se renfler et devenir vésiculeux ; graines glabres; folioles de l'involucelle nombreuses. d. Bombicella, DC. Calice ni glanduleux ni renflé; graines revêtues de poils lai- neux ; involucelle formé de 5-10 folioles. Parmi les espèces les plus intéressantes et les plus répandues de ce genre , nous nous arrêterons sur les suivantes : 1. KetSiie de SîRiE , //ibiscws {Kelmia} Syriacus Lin. Les jardiniers la désignent sous le nom d'Althœa frutex. Sa tige est ar- borescente, mais dans nos jardins elle ne s'élève guère qu'à 2 ou 3 mètres, de ma- nière à former un très petit arbre; ses feuilles sont ovales, cunéiformes à leur base, trilobées et dentées; ses fleurs sont portées sur un pédoncule qui dépasse à peine en longueur le pétiole ; elles se développent en août et septembre; elles sont violacées dans la plante spontanée. Dans les jardins, on en possède diverses variétés : rouge simple ; pourpre violet ; blanche, avec l'onglet d'un rouge vif; à fleurs doubles; à feuilles pa- nachées de blanc ou de jaune. L'involucelle est formé de 6-S folioles. Les loges de la capsule sont polyspermes. Cette espèce est originaire de la Syrie et de la CarnioJe ; elle est aujourd'hui très répandue dans les jar- dins, dans les cours des maisons du midi de la France, etc. Elle s'accommode de toutes les natures de terre; cependant elle pros- père surtout dans une terre légère, à une exposition méridionale. Elle est rustique ; néanmoins sa variété à fleurs blanches re- doute la gelée. On la multiplie principale- ment de semis ; on a recours aussi aux mar- cottes par incision , à la greffe et même aux boutures, quoique ce dernier mode de mul- tiplication soit peu avantageux , à cause de la difficulté de la reprise. 2. Ketmie rose de Chine , Hibiscus (Kel- mia) Rosa sinensis Lin. Cette espèce est ori- ginaire de l'Inde; c'est incontestablement l'une des plus belles que l'on possède. Elle forme un arbrisseau da 1 à 2 mètres de hauteur; ses feuilles sont ovales, acumi- nées, dentées, très entières à leur base, gla- bres; l'involucelle a le plus souvent 8 fo- lioles. Ses grandes fleurs, d'un rouge vif, sont KIB d'une beauté remarquable; elles doublent facilement par la culture. On en possède aussi des variétés blanches, aurores doubles et jaunes doubles ; elles se succèdent pen- dant tout l'été. Cette plante est de serre chaude pendant l'hiver. Plantée en pleine terre dans la serre, elle peut s'étendre de manière à couvrir le mur de la serre , et à produire un effet magnifique lorsqu'elle est en fleur. On la multiplie, soit par semis que l'on fuit sur couche et sous châssis, soit par boutures qu'on fait sur couche chaude , qui reprennent facilement, et qui fleurissent quelquefois dès la première année. 3. Ketmie VÉS1C13LEUSE , Hibiscus (Trio- num) Trionum Lin. Cette espèce est origi- naire de l'Afrique, de la Carniole, dç l'Ita- lie. Elle est annuelle ; sa tige s'élève de 3 à 5 décimètres; ses feuilles sont trilobées, dentées , les supérieures triparties à lobes lancéolés, l'intermédiaire* très long; ses ca- lices se renflent après la fécondation , de- viennent membraneux, vésiculeux et veinés; l'involucelle est formé de folioles nombreu- ses, linéaires. Les fleurs sont larges d'envi- ron 4 centimètres, d'une couleur jaune de Soufre , à onglets occupés par une grande tache d'un brun foncé velouté. Sa multipli- cation est très facile et se fait par semis , au printemps et en pleine terre. Dans le midi de la France , elle se resème d'elle- même dans les jardins. V Hibiscus sabdariffa Lin. , espèce an- nuelle, est connue sous le nom d'Oseille de Guinée, à cause de la saveur acidulé de ses feuilles. (P. D.) KETUPA, Less. ois. — Division du g. Strix. Voy. CHOUtTiE. (Z. G.) KEURVA, Forsk. bot. ph. — Syn. de Pandanus , Linn. KEVEL. MAM. — Espèce du genre Anti- lope. Voy. ce mot. (E. D.) ♦KHAIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Cédrélacées-Swiéléniées, établi par Adr. de Jussieu (in Mem. Mus., XIX, 249 , t. 21). Arbres de la Sénégam- bie. Voy. cédrélacées. *KIBARA (nom propre). BOT. PH. — Genre de la famille des Monimiacées , établi par Endlicher ( Gen. plant., p. 314 , n. 2016). Arbres de Java. Voy. monimiacées. *RIBATALIA , Don. bot. PH.-Syn. de Kixia, Bluta. KIN 175 «KIBDELOPK ANE . min . — Variété delà Craitonite. Voy. ce mot à l'article fer. ♦KIBESSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, éta- bli par De Candolle {Prodr., III, 176). Ar- brisseau de Java. Voy. mélastomacées. «KIELMEVERA (nom propre), bot. m. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées- Laplacées, établi par Martius et Zuccarini {Nov.gen. etsp., 1, 109, t. 68-72). Arbres ou arbrisseaux du Brésil. Voy. ternstroe- MIACÉES. KIESELGUHR. min. — Nom donné par les Allemands à une sorte de Tuf siliceux , semblable à l'Opale du Geyser en Islande, et qui a été déposé par des eaux de sources à l'Ile de France. Go l'a aussi nommé farine volcanique. (Del.) KIESELSPATH, Hausmann, min.— Va- riété de Feldspath albite , trouvée près de Chesterfield dans le Massachussets , aux États-Unis. Voy. feldspath. (Del.) *KIESERA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées-Phaséolées, établi par Reinwardt (in Syllog. plant., II, 11). Arbrisseaux de Java. Foy. papiliona- CÉES. *KIESERIA, Nées. bot. ph.— Syn. de Bonnelia, Mart. et Zuccar. *RIGELIA(nom propre). bot.ph.— Genre de la famille des Gesnéracées, établi par De Candolle (Berct. Bignon. 18). Arbres de l'Afrique orientale. Voy. gesséracées. KIGëLLARIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Flacourtiacées-Éry- Ihrospermées , établi par Linné ( Gen., n. 1128). Arbres du Cap. Voy. flacourtiacées. KILLAS. MIN. — C'est le nom que les mineurs du Cornouailles donnent au Phyl- lade qui contient les filons de Cuivre et d'Étain de ce pays. (Dei,.) KILLIMTE (nom de pays), min. — Mi- néral d'un vert-pomme ou d'un jaune bru- nâtre, à structure lamelleuse, ressemblant au Triphane, dont il n'est probablement qu'une variété ; et qui se trouve à Killiney, en Irlande, dans un filon de Granité qui traverse un Micaschiste. (Del.) *KiNGIA (nom propre), bot. ph.— Genre placé par Endlicher à la fin des Joncacées, et qu'il considère comme devant former le type d'une nouvelle famille, lesKingiacées. Il a été établi par R. Brown (inKing's voya- I7t> KIN ges of discovery, II, p. 530, t. c.) pour des végétaux de la Nouvelle-Hollande, qui ont le port des Xanthorrhoées. K1I\I\E. CHIM. — Voy. QUININE. RIIVIQUE (acide). CHIM. — Acide dé- couvert par Vauquelin dans un sel que Des- champs avait retiré de l'écorce du Quin- quina. Voy. ce mot. KINKAJOU. Polos. MAM.— C'està Lacé- pède {Tab. des Jl/amm., 1799-1800) que l'on doit la création de ce genre, qui est placé dans l'ordre des Carnassiers planti- grades, quoique, par plusieurs de ses ca- ractères, il se rapproche des Singes, des Makis, des Insectivores et même des Chéi- roptères. Chez les Kinkajous, les incisives sont, comme dans les Carnassiers, au nom-* bre de six aux deux mâchoires, et les cani- nes au nombre de deux ; il y a cinq molaires de chaque côté et à chaque mâchoire. Les pattes ont toutes cinq doigts , et chacun de ces doigts est terminé par un ongle un peu crochu et très comprimé ; le pouce est beau- coup plus court que les autres doigts aux pieds de derrière , le troisième et le quatrièrne sont les plus longs : aux pieds de devant, les trois doigts du milieu sont à peu près de même longueur; les deux latéraux sont plus courts. La queue, couverte de poils dans toute son étendue, est longue et susceptible de s'enrouler autour des corps, et ce carac- tère a fait rapprocher par quelques zoolo- gistes les Kinkajous des Singes à queue pre- nante. La tête est globuleuse; les yeux sont grands; les oreilles sans lobule, et ayant une forme à peu près demi-circulaire; les narines sont ouvertes sur les côtés d'un mullc; la langue est douce et longue; les mamelles sont inguinales et au nombre de deux. Le pelage est touffu et généralement laineux. Ce groupe ne comprend encore qu'une seule espèce, qui avait été placée ancienne- ment dans les genres Viverra (sous le nom de V. caudiiolvula) et lemw par lesanciens naturalistes. Lacépède et ensuite G. Cuvier en formèrent les premiers, sous le nom de /(Tm/cajoUjUngenreparticulierauquel Etienne Geoffroy-Saint-Hilaireadonné le nom lalin de Potos ; tandis qu'llliger lui applique celui de Cercoleples, et MM, C. Duméril et Tie- demann celui de Caudivolvulus. L'espèce type est le Kinkajou pottot, Pc KIS TOTde Buffon, Potos caudiuo/t'u/us E.Gcoiïr. - St-Hil., Viverra caudivolvulus G m. , etc. Il est à peu près de la taille de notre Chat ordinaire: son pelage est d'un roux vif en dessous et à la face interne des quatre jambes, d'un roux brun à leur face externe et en dessus; les pattes et l'extrémité de la queue sont même presque entièrement brunes. Du reste, chez certains individus, les teintes que nous venons d'indiquer varient plus ou moins. Le Kinkajou est un animal nocturne, à démarche lente, recherchant les endroits solitaires, et se tenant habituellement sur les arbres, oiiil se cramponne au moyen de sa queue prenante; il est doué d'une grande force. Il vit généralement de chair vive, et il atteint avec beaucoup de dextérité les petits animaux dont il fait sa proie: cepen- dant il se nourritaussi volontiers de matiè- res végétales. Il aime également beaucoup le miel, et détruit, pour s'en procurer, un grand nombre de ruches. Il habile l'Améri- que méridionale, et paraît même se trouver dans la partie méridionale de l'Amérique du Nord. Les habitants du pays lui donnent les noms de Cwc/iMmfct el Manaviri. (E. D.) KII\KI!\A, Adans. bot. ph. — Syn. de Cinchona, Linn. KIMO. CHIM. — Voy. OTHÉROCERNE. KIIMOSTERNUM. rept. — Voy. cinos- TERNE. KIODOTE. MAM.— Espèce du genreRous- sette. Voy. ce mot. (E. D.) *KIRBY'IA(Kirby, entomologiste très dis- tingué de l'Angleterre), ins. — Genre de la tribu des Apiens ou Mellifères , groupe des Anthophorites , de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par Lepeletier de Saint-Fargeau {Insect. hymen. , t. II , p. 45, Suites à Buf- fon) sur deux ou trois espèces européen- nes. Le type est la K. tricincta {Melilla tri- cincta Kirby ), observée plusieurs fois en France et en Angleterre. (Bl.) KIRGANELIA (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des Euphorbiacées-Phyl- lanthées, établi par Jussieu (Gen., 337). Arbres de l'Inde et de la Mauritanie. Voy. EUPHOUDIACliES. KISIT. MOLL. — Nom donné par Adan- son ( Voyage au Sénégal ) à une petite es- pèce de Nérite marine , la Nerita Magda- lenœ Linn. KLO KITAIBELIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Malvacees-Malopécs, établi par WiI!denow(mBer/m.A^cu.Sc/in7Z., II, 107, t. 4, f. 4). Herbes des bords du Da- nube. Voy. MAI.VACÉES. KITTA, Kuhl. OIS. — Voy. piroll. KITTACIXCLA , Gould. ois. — Vorj. TUIiDOÏDE. ♦RIXIA. bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées- Wrightiées, établi par Blume {Flor. jav. prœf., p. 8). Arbres de Java. Voy. apocynacées. KLAPROTIIIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Loasées, établi par H.-B. Kunth (m Humb. et Bonpl. Nov. gen. etsp., VI, 121, t. 537). Herbes volubiles rapportées des Andes par M. de Humboldt. Voy. LOASÉES. KLAPUOTHITE (dédié au chimiste Kla- proth). MIN. — Syn. : Lasulithe deKlaproth, Voraulite. Substance d'un bleu d'azur, cris- tallisant dans le système rhombique en prismes de 91° 30'; infusible; pesanteur spécifique, 3. C'est un phosphate hydraté d'Alumine et de Magnésie; on le trouve dans des veines de Quartz traversant le Mi- caschiste ou le Gneiss , à Vorau en Styrie, etàWerfendansIe pays deSalzbourg. (Del.) ♦KLALSEA, Cass. bot. pu. —Syn.de Serralula, DC. kLEIMlOVIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Byttnériacées, établi par Linné {Gen., n. 1024). Arbres de l'Asie tropicale. Voy. byttnériacéks. KLEIMA (nom propre), bot. ph. — Jacq., syn. de Porophyllum,Ya\\]. — Juss.,syn. de Jaumea , Pers. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par Linné {Uorl. Cliffort., 395). Arbrisseaux de l'A- frique. Ce g. renferme environ 25 espères, réparties en deux sections (DC, Prodr., VI, 336) nommées : Cacalianthemum (ca- pitule homogame), et Erechthitoides (capi- tule hétérogaine). (J.) RLEISTAGÎ^ATHES. Kleistagnatha , Fabr. crust. — Syn. de Brachyures. Voy. ce mol. (^H. L.) KLIIVGSTEIIV. K\H.—Voy. phonolithi:. KLI^ORHOMBIQLES. min. — Tribu établie dans l'ordre des Carbonates. Voy. ce mi.t. *KI.0TZSC1IIA (nom propre), bot. ru.— Genre de la famille des Ombeliiferes-Suni ■ T. vir. KNO 177 culées, établi par Cbamisso {in Linnœa, VIII, 327). Herbes du Brésil. Voy. ombelh- FÈRES. ♦KLtGIA, Schl. bot. ph. — Syn. de Glossanlhus , Klein. ♦RLYTIE. Klytia. crust.— Ce nom a été donné par M. Meyer a un Crustacé fossile de l'ordre des Dérapodes macroures. Cette nouvelle coupe générique renferme 2 espè- ces, dont la Klytia venlrosa Meyer {Foss. krebs., p. 20, tab. 4, fi^. 29) peut en être considérée comme le type. (H. L.) R1\APPIA. BOT. PII. — Sm., syn. de Mibora, Adans. — Bauer, syn. de Loxolis, R. Br. RIMAUTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Dipsacées-Scabio- sées, établi par Coulter (Dip.>>r7c., 28). Her- bes de l'Europe et de l'Asie. Voy. difsacées. RIVÉBÉLITE ( nom d'homme ). min. — Silicate de protoxyde de Fer et de Manga- nèse , que l'on a trouvé en masses amor- phes, opaques, de couleur grise tirant sur le verdâtre et le brunâtre, et qui paraît se rapprocher du Grenat par son aspect. C'est une substance encore mal déterminée et dont on ignore le gisement. (Del.) KIMEMIA ( xvnfxlaL, rayon ). bot. ph. — Genre de la famille des Myristicées, établi par Loureiro {Flor. Cochinch.,~i2). Arbres assez élevés de l'Asie tropicale. Voy. my- risticées. RIVIGHTIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Protéacécs-Grevil- lées, établi par R. Brown (m Linn. Trans., X, 193, t. 2). Arbres de la Nouvelle-Zé- lande. Voy. protkacées. RMPÎIOFIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Liliarées, établi par Mœnch {Meth., 631). Herbes du Cap. Voy. liliacées. *R!\IPOrEGUS. OIS.— Genre établi p;:r Boié sur les Muscicapa comata et crislala Lirhst. Voy. gobe-mouche. (Z. G.) RA'OWMO.MA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Renonculaiées- Clématidées, établi par Salisbury {Prudr., 372). Herbes vivaces originaires du Cap. Voy. renoncvlacées. RXOXIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées -Spermacocées , établi piir Linné {Gen., n" 123). Herbes ou arbris- seaux de l'Inde. Voy. rubiacées. 23 178 KOEL KOALA. Liparus. mam. — M. de Blain- ville a Tait connaître en 1815 ( Bu», de la Soc. philom.), sous le nom d'OuRS a poche, Phascolarctos, un Didelphe de la Nouvelle- Hollande, dont le port est assez semblable à celui d'un Ours. Cet anim.il , qui est un véritable Phaliinger {voy. ce mot et phas- colarctos) dépourvu de queue, est souvent désigné par les naturalistes sous le nom de Koala ; ses membres de derrière ont, comme ceux des Phalangers, un ponce opposable , et ses dents sont aussi semblables à celles de ces animaux. G. Cuvier, possédant le dessin d'un autre animal appeléaussi Koala, et qui est de la même contrée, crut devoir en faire un Phascolarctos, bien qu'il affirme qu'il manque de pouce. Comme il est cer- tain que le vrai Phascolarctos a un pouce îiux membres de derrière, c'est avec raison que l'on a laissé au Koala de Cuvier le nom de Liparus cinereus , que lui avait donné Goldfuss. Il reste encore à démontrer que cet animal, qui est d'un cendré légèrement bleuâtre en dessus et blanchâtre en dessous, et qui se trouve à la Nouvelle- Hollande , est véritablement distinct du Phascolarclos, ou bien qu'il ne repose que sur un dessin incomplet. (E. D.) KOB et KOBA. MAM. — Espèce d'Anti- lope. (E. D.) KOBEZ. OIS. — Nom d'une espèce de Faucon. Voy. ce mot. KOBOLDINE. min.— Sulfure de Cobalt. Voy. ce mot. KOBRESIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Cypéracées-Élynées , établi par Willdenow {Sp. pL, IV, 205). Herbes des montagnes du centre de l'Europe. Voy. cï- PÉRACÉES. KOCHIA (nom propre), bot. pb. — Genre de la famille des Chénopodées ( Atripli- cées)-Chénopodiées , établi par Roih et R. Brown {Prodr., 409). Herbes ou arbrisseaux de l'Europe, de l'Asie et de la Nouvelle- Hollande. Voy. ATRIPI.ICÉKS. ♦KOEBERLIIMIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Piitosporées , établi par Zuccarini ( Miinch. Devkoch. , 1832, p. 358). Arbrisseaux du Mexique. Voy. PITTOSPOREES. *K(«;LERA, Willd. BOT. PH— Syn. de lioumea. Foi t. KŒILERIA (nom propre), bot. pu. — KOL Genre la famille des Graminées-Festuca- cées, établi par Persoon (EticTi., 1,97). Gr.i- mens fréquents dans l'Europe centrale , et trouvés, mais plus rarement, dans l'Asie et l'Amérique septentrionale. Voy. gramikéks. K(»:li.EA , Bir. bot. ph. — Syn. d'A'- ranthis, Salisb. KCHELPIIVIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cicho • racées, établi par Pallas {Reise., Ill, 755). Herbes de la Daourie. Voy. composées. KOCLUELTERA. bot. pu. —Hedw., syn. de Funaria, Hedw. — bot. cr. — Murr., syn. de Giese/cia, Linn. KOELREUTERIA ( nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Sapindacées- Dodonœacées, étaMi par Laxinann {inSov. comment. PetropolH. , XVi , 561 , t. 18 ). Arbres de la Chine. Voy. sapindacees. KCMîlVIGIA ( nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Polygonées , tribu des vraies Polygonées , établi par Linné {Gen., n° 1241). Herbes de l'Islande et de la Laponie. Voy. polygonées. — Comraers., syn. d'Assonia, Cavan. KOHLEIMBLENDE. min. — Synonyme allemand de l'Anthracite. (Del.) *KOLBEA , Schl. bot. ru. — Syn. de Bœometra, Salisb. KOLBIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille desPassiflorées, établi par Pa- lisot de Beauvois {Flor. owar., II, 91 , t. 120). Plantes sarmenleuses de l'Afrique tropicale. Voy. passiflorées. KOLLYRITE. min. — Voy. collvrite. *K0L0WRAT1A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Zingibéracées?, établi par Presl (m ïleliq. Hœnk. , 1 , 113, t. 20 ). Herbes de Luzon. Voy. zingibé- racées. KOLPODE. Kolpoda (xo'Woç, sinus, échancrure). infus. — Genre d'infusoires ciliés, de la famille des Paraméciens , ca- ractérisé par l'échancrure latérale de leur corps ovoïde ou réniforme, qui leur fît don- ner par un ancien micrographe , Joblot , les noms bizarres de cornemuses , de rognons argentés et de cucurhites dorées. Leur bou- che est située latéralement au fond de l'échancrure et pourvue d'une lèvre trans- verse saillante; la surface du corps est ré- ticulée ou marquée de stries noduleuses , croisées obliquement et auxquelles corres- KON pondent des rangées de cils vibratiles très Gns. Les Kolpodes , longs de 2 à 9cenlièmes de millimètre , se trouvent dans les eaux douces stagnantes au milieu des herbes en décomposition ; ils se montrent surtout avec une abondance extrême dans les infusions de substances végétales, de farine ou de foin, par exemple. Ils ont été vus par les premiers micrographes: Leeuwenhoek , en 1677, en parlait déjà sous le nom d'animaux ovales ; Hill , en 1751 , les nommait Paramécies, et Ellis, en 1769, en faisait un Volvox tor- quitta; c'est sur les Kolpodes ou animal- cules en forme de pendeloque (Pandeloquen- thierchen) que Gleichen fit principalement ses essais de coloration artificielle en leur faisant avaler du carmin. 0. F. Millier éta- blit le genre Kolpode et nomma K. cucul- lus (K. capuchon) l'espèce que nous consi- dérons comme le type et peut-être même comme l'espèce unique, mais singulièrement variable de ce genre. M. Bory de Saint-Vin- cent en a failses Bursaria cucuUus et Amiba cydonea, tout en conservant le nom de Kolpodes à des Infusoires d'un autre genre. W. Ehrenberg a pris le Kolpoda cucullus pour type de sa famille des Kolpodea, qui ré- pond en partie à notre famille des Para- méciens; mais cet auteur a caractérisé in- complètement cette famille d'après une pré- tendue disposition des organes digestifs, et le genre Kolpode en lui assignant une lan- gue courte et des ci's vibratiles au côté ven- tral seulement. Toutefois M. Ehrenberg n'inscrit dans le genre Kolpode que l'espèce type et deux espèces douteuses, les K. ren et K. cucullio de Muller, dont l'une au moins appartient au genre Loxode. (Duj.) KOI\DYLOSTOME. Kondylostoma (,x<;v- Svloç, nœud; aTÔ^a, bouche), infus. — Genre d'Infusoires ciliés, établi par M. Bory de Saint-Vincent pour un Trichode de Mul- ler que ce dernier avait observé dans l'eau de mer. Les Kondylostomes ont le corps effilé, cylindroide ou fusifurme, droit ou courbé, quelquefois vermiforme, blanc, long de 9 a 15 centimètres de millimètre, et par conséquent ils sont bien visibles à l'œil nu. Leur bouche, très grande, bordée de cils vibratiles assez forts et raides , est située latéralement près de l'extrémité antérieure; la surface est striée obliquement et recou- verte de cils vibratiles. Les Kondylostomes KKA 179 se trouvent exclusivement dans de l'eau de mer, entre les Algues et les Corallines , ou parmi les végétaux en partie décomposés; ils avalent des animalcules ou des spores qui sont une proie souvent trop volumi- neuse et distendent considérablement leur corps. Ils ont beaucoup de rapports avec les Spiroslomes et doivent appartenir à la même famille , soit celle des Bursariens si elle était trouvée suffisammentcaractérisée, soit celle des Paraméciens. Voy. ce dernier mot et l'article infusoires. (Duj.) *KOi\IGA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères-Alyssinées , établi par Robert Brown {in Clapperl. Nar- rât. , 214). Herbes des régions méditerra- néennes et de l'Asie boréale. Voy . crucifères KOI>iIG, Adans. bot. ph. — Syn. de Ko- niga, R. Br. K01\ILITHE (xov'ç, poussière; )é9oç , pierre), min. — Nom donné par Macculoch à une Silice pulvérulente trouvée par lui flans les cavités des roches amygdalaires de plusieurs îles d'Ecosse et d'Irlande. (Del.) KOIVITE. MIN. — Nom donné par Ret- zius à une variété de la Dolomie. Voy. ce mot à l'article carbonates. KOON, Gaertn. bot. ph.— Syn, de ScWet- chera, Willd. *KOPSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées , établi par Blume(Bydr. , 1030). Arbres ou arbris- seaux de Java. Vny. apocynacées. *KORDELESTRIS , Arrud. bot. ph. — Syn. de Jacaranda, Juss. KORÉITE. MIN. — Voy. pagodite. KORSAC. MAM. — Voy. corsac. *ROSTELETZRYA (nom propre), bot. PH, — Genre de la famille des Malvacées- Hibiscées, établi par Presl {in Reliq. Hœnk., II, 130, t. 70). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. malvacées. *KOTSCH\ A (nom propre ). bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées-Hé- dysarées , établi par Endlicher ( Gen. pi. , p. 1284, n° 6607). Arbrisseaux de l'Afrique tropicale. Voy. papilionacées. KOUPHOLITHE. min. — Foy. prehnite. *RRAMERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Polygalées?, éta- bli par Lœffling (//. , 915). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale et subtropicale. Voy. rOLYCALÉES. 180 KUH KRA^CHIL. MAM, — Espèce de Cbe- vrotain. Voy. ce mot. KKASCH£IM1\N1K0VIA (nom propre). BOT. PH. — Guldenst. , syn. d'Eurotia, Adans. — Genre établi par Turczaniiiow in Flora, 1834) dans la famille des Caryo- phyllées -Stellarinées. Herbes de Baikal. Voy. CARYOPHVLLÉES. *KRAU1\HIA , Raf. bot. ph. — Syn. de Wisteria, Nutt *KIl£BSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lo- tées, établi par Ecklon et Zeyher {Enum., 179). Arbrisseaux du Cap. Voy. papilio- NACÉES. KKELZSTEinJ. min. — Synonyme alle- mand d'Harmotonie. Voy. ce mot. ♦KUEYSIGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mëianthacées-Vé- ralrées, établi par Reicheubach (le. exoL, t. 229, excl. syn.). Herbes de la Nouvelle- Hollande. Voy. mélanthacées. KIUGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Gomposées-Cichoracées , établi par Schreber {Gen., n* 1244). Her- bes de l'Amérique boréale. Voy. compo- sées. KROCKERIA , Neck. bot. pu. — Syn. ù'Avan, Linn. KULIBËllA ( nom propre ). bot. pu. — Genre de la famille des Ombelliféres- Pa- cbypleurées, établi par Hoffmann {Umbellif., I, 202 et 203, t. 61, f. 14). Herbes des re- filons méditerranéennes et du cap de Bonne- Espérance. Voy. OMBELLIFÉRES. KRUSE\STEK\E. Krusenslerna (du nomd'un célèbre navigateur russe), polvp. — Genre établi par Tiiesius pour une espèce de Polypier rapportée des mers du Kanit- schatka; Lamouroux Ta cru identique avec le Millepora reliculala de Linné, dont La- niarck avait fait son Réiépoie réticulé. M. de Blainville a nommé le même genre Fron- dipore (voy. ce mot) et en a distingué trois espèces. (Duj.) *KTE\OSI>ERMU!M,Lehm. bot. pu.— Syn. de Pectocarya, DC. ♦KTIIMORIIÏIMCIIIJS, Eyton. ois. — (îenre qui a pour type le Canard cbipeau ( Anas slrepera). (Z. G.) *KIJllLIA(nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Bixacées-Prockiées , éta- bli par Kuntb ( in Humb. et Donpl. Nuv. KLR gen. et sp., VIII, 234). Arbres de la Nou- velle-Grenade. Voy. BIXACÉES. KUHIMIA (nom propre), bot. ph — Genre de la famille des Composées-Eupa- toriacées, établi par Linné (Sp. 1662). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tro- picale. On connaît 10 espèces de ce genre, réparties en 3 sections (DC. Prodr. V, 126) nommées : Slrigia, Trichogonia et Leio- gonia. KUMRAH. MAM.— Nom donné, en Bar- barie, à un métis provenant de l'Ane et de la Vache. Kl]I\DMAIVMA (nom propre), bot. ph. Genre de la famille des Ombellifères-Sésé- linées, établi par Scopoli (Inlrod. n. 332). Herbes de l'Europe méditerranéenne. Voy. ombelliféres. KLIMTUIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers , tribu des Arécinées, établi par Humboldl et Bonpland (Plant, œquinoct., U, 128, t.l22). Palmiers des Cordillères. Voy. palmiers, KLKZEA , Spreng. bot. pu. — Syn. de Purshia, DC. KtPFERGLAS. min. — Synonyme al- lemand de Cuivre sulfuré ou CH'>lkosiiie. Voy. CUIVRE KUPFERGLIMMER. min— Synonyme allemand de Cuivre arsénialé. Voy. clivhe. KUPFERI.XDIG. min. — Syn. deCovel- line ou Cuivre bisulfure. Voy. cuivre. KLPFERKIES. MiN. — Synonyme al- lemand de Cuivre pyriteux ou Cbalkopyrile. Voy. cuivre. KLPFERLAZUR. min. — Synonyme allemand de Cuivre carbonate. Voy. cuivre. KtPFERSCIIWARZE. min. — Synon. allemand de Métaconile ou Cuivre oxydé noir. Voy. cuivre. KLPFERSMARAGD. min— Synonyme de Cuivre bydro-silicaté ou Diopiase. Voy. CUIVRE. KLFPER-VITRIOL. min. — Synonyme de Cuivre sulfaté ou Cyanose. Voy. sulfaies. ♦KLRRIMIA, Wall. bot. pu.— Syn. de Dltesa , Hamilt. KURTE. Kurlus (xupTo;, bossu)., poiss. — Genre de Poissons de la famille des Scombéroides , établi par Bluch et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes (llisl. des Poiss., t. IX, p. 419). Il est caractérisé piincipalement par l'épine dorsale, qui pré- LAB sente une pointe couchée en avant et une plus petite en arrière. La principale espèce de ce genre est le KuRTE Blocuien, K. Blochii Lacép., d'une belle couleur fauve glacée d'argent et irisée en quelques endroits; il est long de 10 à 11 centimètres. Habite les mers des Indes. Une autre espèce trouvée dans la rade de Pondichéry , mais que MM. Cuvier et Va- Icnciennes considèrent comme le mâle de l'espèce précédente, est remarquable, en outre, parla présence d'une corne noire , cartilagineuse , au sommet de la nuque, et qui se recourbe un peu en dessus à son ex- trémité. Cet appendice lui a fait donner par les auteurs que nous venons de citer le nom de KuRTE couNU , K. cornutus. (J.) *KUTCI1LB.'EA (nom propre), bot. pu.— Genre de la famille des Rubiacées-Gardé- niées, établi par fischer (m DC. Proir., LAB 181 IV, 373). Arbres de la Guinée. Voy. bu- BIACÉES. KLWUC. MAM. — Espècede Chat. Voy. ce mot. KYDIA. BOT. PH. — Genre delà famille des Byttnériacées, établi par Roxburgh (Plant. ofCoromand. III, II, t. 215, 216). Arbres de l'Inde. KY\ODO\. SEPT. — ¥.]ein (Tentamen her-pelologiœ) indique sous ce nom un genre d'Ophidiens qui correspond au groupe des Vipères des naturalistes. Voy. vipère. (E.D.) *KY\'OS (xutuv , chien ). mam.— M.Rup- pel (Mus. seack., 1842) donne ce nom à un groupe de Carnivores assez voisin du grand genre Chien. (E. D.) ♦KYRTANTHUS, Gmel. eot. ph.— Syn. de Posoqueria, Aubl. *KYT0RH1MJS, Stev. iNS. —Syn. do Druchus. (C.) LABARIIV. MOLL. — Adanson donne ce nom (Voyage au Sénégal) à une jolie espèce de Pourpre, le Purpwea coronala Lam. LABATIA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Sapotacées, établi par Swartz ( Flor. Ind. occid., 1 , 283 ). Arbres de l'A- mérique tropicale. Foy. sapotacées. — Scop., syn. d'Ilex, Linn. LABR£. Lestris. ois. — Genre de la fa- mille des Longipennes dans l'ordre des Pal- mipèdes. Caractères: Bec de moyenne gran- deur, presque cylindrique, robuste, couvert d'une membrane, depuis la base jusqu'aux narines, à mandibule supérieure armée à son extrémité d'un onglet qui paraît surajouté; narines linéaires, latérales, situées au-delà du milieu du bec; doigt postérieur court, touchant à peine au sol; ongles gros, cro- chus; queue inégale, plus ou moins pointue. Linné rangeait les espèces de cette di\ision dans son genre Larus (Mouette). Laiham commença par en former un groupe parti- culier, etBrisson coineriit définitivement ce groupe en genre qu'il nomma Siercorarius. llliger changea ce nom en celui de Leslris, Cl Viellot eu celui de Prœdaliix; mais ce dernier n'a jamais été adopté, et a même été abandonné par son créateur. Les Labbes ou Stercoraires (comme quel- ques auteurs les ont appelés par suite d'un» opinion mal fondée) doivent-ils être distin- gués génériquernent, ainsi que le veulent la plupart des ornithologistes, ou forment-ils, comme d'autres le prétendent, une simple section du genre Larus? Les Labbes se dif- I férencient de ces derniers par leur bec pres- ' que cylindrique, par l'espèce de cire qui le : recouvre, et par leur queue inégale: ils doivent donc en être séparés. En outre, si ' nous voulions faire le parallèle des mœurs et du genre de vie des uns et des autres, nous trouverions encore entre eux, sous ce ' rapport, des différences; mais nous devons nous borner à faire ici l'hisiuire des Labbes. ! Ces oiseaux fréquentent les bords de la ' mer et ne se font voir qu'accidentellement [ dans l'intérieur des terres. C'est en automne ' et en hiver, à la suite des tempêtes et des ! ouragans, qu'ils apparaissent sur nos côtes ! maritimes et quelquefois en plaine, où ils se I tiennent de préférence dans les champs de blé. Us volent avec beaucoup de rapidité. 182 LAB Le vent le plus violent paraît fort peu con- trarier la direction de leur vol. Ils ont dans le porl et le /tetiw quelque chose de l'oiseau de proie. Ce sont, comme on Va déjà dit, de vrais tyrans de la mer, et ils méritent sur- tout ce titre vis-à-vis des Mouettes, des Ster- nes, et même des Fous et des Cormorans, qu'ils poursuivent avec acharnement, afin de leur enlever leur proie. On pourrait dire que les diverses espèces appartenant à ces genres sont tour à tour les pourvoyeuses des I.abbes. L'industrie à laquelle ceui-ci se li- vrent à l'égard des oiseaux dont il vient d'être question, est vraiment fort curieuse. Si l'un d'eux aperçoit une Mouette ou une Sterne qui vienne de saisir un poisson ou toute autre pâture, aussitôt il fond sur elle, la poursuit dans l'air, la harcèle, 1» frappe et Onil presque toujours par lui faire dé- gorger la proie qu'elle avait saisie, et dont il s'empare à son tour, avec la plus grande ha- bileté, avant qu'elle tombe dans la mer. Ce fait, légèrement observé, avait donné lieu à une opinion erronée. On a cru longtemps que les excréments des Mouettes, des Ster- nes, etc., étaient une nourriture pour les Labbes; c'est ce qu'atteste le nom de Ster- corarius, qu'on leur donnait et que quelques personnes leur donnent encore pjr habitude. On les voyait s'acharner après d'autres oi- seaux ; on voyait ceux-ci rendre quelque chose, les Labbes saisir, dans l'air, ce quel- que chose, et, sans regarder ce fait de trop près, on avait tout naturellement pensé qu'ils mangaient les excréments des espèces qu'ils pourchassaient. Mais, lorsqu'on a mieux observé, on a pu se convaincre que les Mouettes, les Sternes, etc., péchaient la plupart du temps au profit des Labbes. Rarement on voit plusieurs Labbes en- semble; ils vivent isolés les uns des autres, et cet isolément est une conséquence de l'in- dustrie à laquelle ils se livrent. Leur nour- riture consiste en Poissons, en Mollusques, en œufs et en jeunes Oiseaux de mer. Sous ce dernier rapport, les Labbes sont de vrais oiseaux de rapine. Les Labbes nichent dans les rochers et sur les élévations, dans les marais et les ter- rains arides voisins de la raer. Leur ponte est de deux œufs que la femelle et le mâle couvent, dit-on, alternativement. Ils ne Souffrent aucune espèce d'Écbassier ou de LAB Palmipède dans le voisinage des contrées qu'ils choisissent pour leur ponte. Les Mum- miferes et l'Homme même sont exposés à. leurs attaques: aussi, selon M. Graba , les habitants de Féroë qui vont à la récolte de leurs œufs se munissent-ils de couteaux qu'ils tiennent sur leur bonnet, la pointe en l'air, pour ne pas être blessés par les as- sauts impétueux que leur livrent les Labbes. catarractes. Les Labbes habitent les régions arctiques de l'Europe et de l'Amérique. Leur mue paraît avoir lieu deux fois dans l'année. Leur plumage varie beaucoup depuis leur premier âge jusqu'au moment où ils revêtent leur livrée stable , ce qui a donné lieu à de doubles emplois. On s'accorde assez généralement aujourd'hui à reconnaître quatre espèces européennes. M. Degland, [ dans une excellente monographie sur ces j oiseaux, en avait admis six; mais dans son j Catalogue des Oiseaux observés en Europe ^ I il a réduit ce nombre à quatre. 1 . Le Labbe PABASiTE , L. parasilicus Gmel. [Buff., pi. enl. 762, sous le nom de Lahhe à longue queue). Sommet de la tête noir; nuque, côtés du cou et joues d'un jaune paille; tout le dessus d4i corps d'un gris de plomb ; dessous d'un gris plus clair; filets à la queue de 15 à 20 centimètres. Habite particulièrement le Groenland, Terre-Neuve et le Spitzberg : s'avance assez souvent jusque sur nos côtes de l'Océan. 2. Le Labbe Richardson, Les. Richardsonii Swains. {Buff.,pl. enl. 991, sous le nom de Stercoraire), loui le plumage d'un noir fu- ligineux en dessus, blanc en dessous; nuque et côtés du cou ocres; filets de la queue n'ayant jamais plus de 7 à 8 centimètres. Habite la Suède , la Norwége, la Laponie, l'Amérique du Nord ; plus rare sur nos côtes que le précédent 3. Le Labbe pomarien , Les. pomarineus Temm. Plumage fort variable surtout dans les vieux sujets; généralement noir en dessus, blanc en dessous, avec une calotte brune. La gorge grise , le cou et la poitrine d'un gris brun. Filets de la queue larges et arrondis au bout. Habite Terre-Xeuve , l'Islande et Eeroë. Commun sur nos côtes à la suite d'un ouragan. 4. Le Labbe catarracte , Les. catarractes LAB Illig. (Vieill. Gai. des Ois., pi. 288 sous le nom de Stercoraire pomarin ). Plumage brun fuligineux, un miroir blancsur Taile; filets de la queue ayant au plus 2 ou 3 cen- timètres. Habite l'Islande, le Groenland; assez commun l'hiver sur nos côtes. M. Lesson ajoute, sous le nom de Les. antar- cticus, une cinquième espèce que MM. Quoy et Gaimard ont décrite sous celui de Les. catarractes {voy. de l'Ura , p. 38). Elle habite les îles Malouines et la Nouvelle- Zélande, et ne dilTère de la précédente que par les stries ou zones blanchâtres de la poitrine, (Z. G.) LABDAKUM ou LADAI^UM. cbim. — Voy. GOMMES-RÉSINES. LABELLE. Labellum. bot. — On donne ce nom à la partie inférieure d'un périgone bilabié, et plus particulièrement de l'en- veloppe florale des Orchidées. Voy. ce mot. ♦LABEO. INS. — Genre de l'ordre des Hyménoptères, tribu des Proctotrupiens, famille des Proctotrupides, groupe des Go- natopites, établi par M. Haliday (Blanch., Uist. des Ins., t. I, p. i47), et caractérisé principalement par des antennes filiformes, avec le premier article fort grand, et des palpes maxillaires de trois articles. On con- naît peu d'espèces de ce genre ; celle que nous citerons comme type est le Labeo exci- sus Walk., que l'on trouve en France et en Angleterre. *LABÉOBARBE. Labeobarbus {labeo, grosses lèvres; barba, barbe), poiss. — Genre de Poissons abdominaux de la famille des Cyprinoïdes, établi par Ruppell , et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes {Hist. des Poiss., t. XVI, 206). Les La- béobarbes sont des Poissons a corps allongé , à lèvres épaisses, dont l'inférieure, dilatée, porte un appendice charnu prolongé en bar- billon; deux autres barbillons, l'un maxil- laire, l'autre labial, comme dans les Bar- beaux; l'anale courte. On connaît trois espèces de ce genre ; celle que nous citerons comme type est le Laeéo- BARBKNADGiA,Ia6. no^lg'ia, irouvé par M. Rap- pelle daos le Nil. Ce Poisson a ledessusdudos et de la tète d'un beau vert-citron; le ventre jaune-soufre clair; les nageoires vertes, mais teintées de brun; la lèvre supérieure est de la même nuance, mais l'inférieure estcou- LAB 18:? leur de chair. Il atteint près de 60 à 6."> centimètres, et sa chair est, dit-on , d'assez bon goût. (j.) LABÉOIV. Labeo {labeo, à grosses lèvres). poiss. — Genre de Poissons malacopiérygiens, de la famille des Cyprinoïdes, établi par Cuvier , et modifié par M. Valenciennes {Hist. desPoiss., t. XVI, p. 333). Ces Poissons sont remarquables par un museau épais et charnu, avançant sur la bouche, dont la fente est recouverte par un triple rang de lèvres; par un premier voile naissant du sous-orbitaire , et s'étendant sur les deux autres ; par un second maxillaire, sorte de première lèvre, et un troisième, la vraie lè- vre, en dessous; le bord de la lèvre infé- rieure se détache et se replie de manière à faire aussi un voile particulier en dessous. A l'angle du maxillaire est un petit barbil- lon. Les premiers rayons de la dorsale sont simples et grêles, et les autres, branchus, sont aussi très flexibles. Les espèces de ce genre sont toutes exotiques, etde l'ancien monde; le Nil nourrit les plus ancienne- ment connues; quelques unes ont été dé- couvertes récemment dans les rivières de l'Inde. On en connaît actuellement 18, dont la principale est le Labéon du kil, L. nilo- ticus Cuv., décrit par Forskal sous le nom de Cyprinus niloticus. Sa couleur est un brun violacé, tirant au verdàtre par la teinie du bord de chaque écaille. Les nageoires sont brunes ou verdâtres. C'est le plus com- mun de tous les Poissons du Nil, et sa chair est assez estimée par les Arabes. (J.) ♦LABIA. INS. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Forficuliens, établi par Leach (ZooL Miscell., 111), et réuni p;ir M. Blanchard {Hist. des Ins. ) aux Forficu- les proprement dites. Voy. forficuliens. ♦L.4BICHEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Cîe- salpiniées , établi par Gaudichaud (ad Freycinet, 483, t. 1 12). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. papilionacées. * LABIDOGNATHA ( >aÇt; , tenaille; yva'Soç , mâchoire), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères , famille des Tu- bifères, tribu des Clythraires, formé par M. Dejean , dans son Catalogue , avec une espèce de Guinée, le Clylhra cœruhus de Fabricius. (C.) *LABIDO\IERA (îaS.';, tenaille; i,y>p^;. 184 LAB cuisse). INS. — Genre de Coléoptères sub- penlamères, famille des Cycliques , tribu des Chrysomëlines, établi par nous et adopte par M. Dejean. Nous rapportons à ce genre trois espères, parmi lesquelles nous citerons comme type la L. Germari du Mexique. Voy. chrysomélines. (C.) *LABll)OSTOMIS (>ocÇi'ç , tenaille; a-ci- p.a , boucbe). INS.— Genre de Coléop- tères subpentamères, fannlle desTubifères (llydiques), tribu des Clyihraires (Chry- somélines de Latreille) , créé par nous et adopté par M. Dejean, qui, dans son Cata- logue, mentionne 27 espèces : 21 appar- tiennent à l'Europe, 4 à l'Afrique et 2 à l'Asie. Nous citerons parmi les espèces qui en font partie: les Clylhra taxicornis, tri- dentata, longimana, hordei de Fab., et la Chrysom. Iridentala de Lin., qui diffère de celle du même nom. Presque toutes ces es- pèces ont le corselet transverse , très élevé fiu-dessus de l'angle postérieur. Les élytres sont d'un jaune pâle , plus étroites que le corselet , avec le reste du corps bleu ou vert. Les mâles ont la tète forte, munie de lon- gues mâchoires en forme de tenailles ; et leurs pattes antérieures sont beaucoup plus longues que chez les femelles. (C.) LABIDURES, Duf. iNS. — ."^yn. de For- ficuliens. LABIDUS ( )agi'ç, pince), ms. — Genre de l'ordre des Hyménoptères, tribu des For- miciens, famille des Dorylides, établi par Jurine (Hym., p. 283). M. Blanchard {Hisl. des Ins., t. I, p. 108) lui assigne pour carac- tères essentiels: Palpes maxillaires de deux articles. On ne connaît que quelques espèces de ce genre propres à l'Amérique méridio- nale; nous citerons comme type le Labidus Lalreillei Jur., fréquent au Brésil. LABIÉ. Labiatus. zool.,bot. — En zoolo- gie, on applique celte épithète à tous les ani- maux qui ont des lèvres remarquables par leur grandeur et leur épaisseur, ou leur co- loration différente de celle des autres par- ties du corps (ex. : Ursus labiatus, Dicotyîes labiatus). En botanique, on donne le nom de labié à toute corolle monopétale dont le linibe e.si divisé en deux lobes principaux, disposésl'un au-dessus de l'autre comme deux lèvres. Cet aspect de la corolle a servi de principal caractère à l'établissement d'une grande fa- LAB mille , cpl'e des Labiées. Voy. ce mo(. LABIÉES. Labialœ. bot. ph.— Famille de plantes dicotylédonées monopétales hy- pogynes , l'une des plus naturelles du rè- gne végétal , et , comme telle , reconnue dans presque toutes les classiflcations. Linné l'admettait déjà parmi ses ordres naturels sous le nom de Verticillées ( Verlicillatœ) , empruntée son inflorescence, et, avant lui, elle formait la quatrième classe de Tourne- fort sous ce nom de Labiées, que Jussieu lui a conservé, et qui est tiré de la forme de ses corolles. Il a prévalu, quoiqu'il soitcon- traire à la règle généralement suivie, d'a- près laquelle chaque famille est désignée par un nom qui rappelle celui d'un de ses principaux genres, et quoique plusieurs au- teurs aient proposé en conséquence d'eu substituer un nouveau conforme à cette loi, comme, par exemple, ceux de Lamiacées , Salviées, etc. Voici ses caractères : Calice libre, persistant, monophylle, tantôt régu- lier et terminé par cinq dents, quelquefois par dix, lorsque les nervures latérales de chaque sépale se soudent deux à deux et se prolongent à leur sommet; tantôt irré- gulier, courbe, bilabié lui même : la dent supérieure, toujours pla( ée du côté de l'axe, avorte quelquefois ou se réduit à une écaille. Corolle caduque, hypogyne, tubuleuse, avec son limbe partagé en deux lèvres, la supé- rieure a deux lobes quelquefois confondus en un seul ; l'inférieure a trois lobes , le médian placé en dehors et recouvert parles latéraux , qui le sont eux-mênics par la lè- vre supérieure. Étamines insérées au tube de la corolle , au nombre de quatre : deux plus courtes alternant avec les deux lèvres et avortant quelquefois ; deux plus longues alternant avec les lobes de la lèvre infé- rieure ; la cinquième élamine, qui serait si- tuée normalement entre les lobes de la su- périeure, avorte conslanunent. Anthères portées à l'extrémité ou un peu au-dessous du sommet d'un filet filiforme, à deux loges parallèles ou divergentes sur un connectif, qui, quelquefois, prend relativement à elle une grande dimension , et même s'allonge en une sorte de filet transversal, s'ouvrant par une fente latérale ; rarement réduites à une seule par l'avortement complet et par- tiel de l'une des deux. Pistil porté sur un disque glanduleux, souvent découpé en lobes LAB LAB 185 qui alternent avec les ovaires, gynobasique, c'est-à-dire composé d'un style central, bi- fide au sommet, inséré sur le réceptacle même, et de quatre lobes vertiriilés autour de lui, contenant chacun une loge, et dans cette loge un ovule dressé : il n'y a aucun doute qu'ils représentent deux ovaires bi- ovules , tournés l'un vers le haut, l'autre vers le bas de la fleur. Ils deviennent plus tard autant d'akènes dont il n'est pas rare de voir plusieurs avorter, et dont chacun , sous un péricarpe mince, ou coriace, ou os- seux, quelquefois même charnu, renferme une graine dressée , à périsperme nul ou extrêmement mince, à radicule courte et infère, à cotylédons épais, droits, ou légè- rement recouibés au sommet. Les Labiées sont des herbes ou au plus des arbrisseaux , a rameaux souvent tétra- gones, opposés ou verticiilés ainsi que les feuilles , qui sont entières ou divisées , dé- pourvues de stipules. Les fleurs sont soli- taires , ou plus ordinairement groupées en petits bouquets à l'aisselle des supérieures , dont l'avortcment partiel donne quelquefois à l'inflorescence l'apparence d'un gros épi terminal; mais l'étude de ces petits bouquets fait aisément reconnaître qu'elle est définie et que ce sont autant de cymes. Les espèces, donton compte aujourd'huià peu près 1700, dispersées surtouiela terre, ne s'y montrent aussi nombreuses nulle part que dans les parties les plus chaudes de la zone tempérée boréale, et sur les montagnes des tropiques à une hauteur qui reproduise une tempéra- ture analogue. Elles deviennent rares sous le climat brûlant de la ligne, et disparaissent presque entièrement en s'approrhant des cercles polaires ou de la limite des neiges. Les parties herbacées, les feuilles surtout, sont couvertes d'un grand nombre de pe- tits réservoirs d'huiles essentielles, aux- quelles les Labiées doivent leur odeur aro- matique, variée suivant les espèces , et si agréable dans quelques unesqu'il suffitde les nommer : la Sauge, le Thym et le Serpolet, laMé'issc, la Lavande, la Menthe, le Roma- rin , le Patchouly ( espèce de Coleus), etc. Tantôt ou extrait l'huile môme pour l'em- ployer comme parfum ; tantôt on en prépare les eaux spiritueuses dont nous faisons le plus fréquent usage, ou l'on en aromatise divers cosmétiques. Certaines feuilles, celles de la Sarriette , de la Marjolaine , du Basi lie, etc. , sont introduites dans nos mets comme condiments. L'infusion de plusieurs déjà nommées (Sauge, Mélisse), et d'autres encore ( Moldavie, Glechome, etc.), légère- ment tonique, est prise quelquefois en guise de Thé. A l'elTet que doit déterminer la pré- sence d huiles essentielles dont on connaît la propriété généralement excitante, il faut ajouter celui que produira la présence si- multanée d'un autre principe gommo-rési- ueux, légèrement amer, duquel résulteront ces vertus toniques : aussi plusieurs de ces boissons sont-elles conseillées pour cette cause comme stomachiques; et même, si le dernier principeabonde, elles pourrontdeve- nir fébiifiiges ( Gerniandrée , Ivette, Scor- dium). Il esta remarquer que le Camphre, cette substance qu'on relire d'une autre fa- mille biendiTérente , celle des Laurinées, se trouve associé à l'huile volatile des Labiées, et avec une telle abondance dans quelques unes, qu'elles pourraient servir avantageusement à son extraction. Ou cite enfin quelques es- pèces dont les racines présentent des ren- flements tuberculeux dont la fécule peut fournir un aliment, et, parmi elles, une de notre pays, le Stachys paluslris. Pour l'énuméralion et la classification des genres, a l'exemple de la plupart des auteurs modernes , nous suivrons le travail de M. Bentham , le plus complet sur cette famille, qu'il subdivise en 11 tribus. GKNRES. Tribu 1. — OciMoinicKS. Étamines déclinées. Ocinium , L. Geniosporum , Wall. {Pla- tostoma, Beauv.) — Mesona, Blum. — Acro- cephalus , Benth. — Moschosma , Reichenb. ( Lummitzera , Jacq. F. ) — Orlhosiphon , Beiith. — Pleclranlhus, Lher. {Genaanea , Lam. — Denlidia, Lour. — /sodon, Schrad.). — Coleus, Lour. {Solenoslemon, Schum.) — Anisochilus, Wall. — Ai:olanlhus, Mart. — P'ichnostachys, Hook. — Peltodon, Pohl. — Marsypianllies , Mart. — liyplis , Jacq. — Eriope, Ilunib. BonpI. — Lavandula, L. ( Stœchas, Tourn. — Fabricia, Adans. — Chœtoslachys, Benth.) Tribu IL — Menthoïdées. Étamines droites ou divergentes. Tube 2i 186 LAB de la corolle dépassant à peine le calice , à 4-5 divisions à peu près égales. Pogostemon , Desf. — Dysophylla, Blum. {Chotekia, Opiz, Cord. ) — ElshoUzia, W. {Aphanochilus, Ben\.h.—Cycloslegia, Benlh.) — Telradenia , Ben th. — Colebrookia , Sm. — Perilla, L. — Isanthus, Mich.— Preslia, Opiz. — Mentka, L. — Lycopus, L.—Me- riandra, Benlh. Tribu III. — MoNARDÉES. Étamines ascendantes : les supérieures avortées ou synanthérées; les inlérieures à anthères linéaires soudées ou dimidiées. Corolle bilabiée. Salvia, L. (Horminum, Sclarea el^lhio- pis, loura. —Schraderia etJungia, Mœnch. — Stenarrhena, Don.— Leonia, Llav. Lex.) — Audibertia, Benth. — Rosmarimis, L. — Monarda , L. {Cheilyctis , Raf. — Coryan- thus. Nuit.) — Blephilia, Raf. — Zizyphora, h.'- Fladermannia, Bung. — Horminum, L. Tribu IV. — Satureinées. Étamines droites, divergentes ou à peine ascendantes : les inférieures plus longues. Anthères non dimidiées. Tube de la corolle dépourvu d'anneau , dépassant à peine le calice et les bractées imbriquées; le limbe à peu près bilabié, à divisions planes. Bystropogon , Lhér. — Pycnanthemum , Mich. { Brachystemum , Mich. — Koellia, Mœnch. — Tullia, Llav. ) — Monardella, Benth. — Amaracus, Mœnch. — Origanum, L. — Majorana , Mœnch. — Thymus , L. (Serpillum , Pers.) — Salureia , L. — Hys- sopus, L. — Collinsonia , L. — Cunila, L. Tribu V. — MÉLissiNÉES. Étamines ascendantes : les inférieures plus longues. Corolle bilabiée à divisions planes (la lèvre supérieure très rarement en casque). Calice ordinairement parcouru par 4 3 nervures, bilabié. Hedeoma, Pers. — Micromeria , Benth. {Sabbatia, Mœnch. non Pursh. — Piperella, Presl.) — Melissa, Benth. {Clinopodium,L. — Calamintha et Acinos, Mœnch. ) — Gar- doquia, R. Pav. {Rizoa, Cav.) — Glechon , Spreng. — Keithia, Benlh. — Thimbra , L. — Dicerandra , Benth. {Ceranthera , Eli. non. Beauv.) — Pogogync, Benlh. — Lepe- chinia, W. LAB Tribu VI. — Scotellarinées. Étamines ascendantes, les inférieures plus longues. Corolle bilabiée; la lèvre supé- rieure en casque. Lèvre supérieure du ca- lice entière ou tronquée. Prunella, L. ( Brunella , Mœnch.)— Scu- tellaria, L. {Cassilda, T our a.) — Perilomia, Kunth. Tribu VII. — Prostanthérées. Étamines divergentes ou ascendantes, les inférieures plus longues ou avortant. An- thères souvent dimidiées. Corolle à tube court, canipanulée supérieurement, à divi-< sions planes disposées à peu près en deux lèvres. Akènes coriaces , réticulés , avec le style persistant. Plantes toutes australa- siennes. Chilodia, R. Br. — Cryphia, R. Br. — Pronlanlhera , Labill. — Hemiandra, R. Br. — Colobranda, Baril. — Hemigenia, R. Br. — Lallemantia, Fisch. Mey. — Anisandra, Baril. — Westringia , Sm. — Microcorys , R. Br. Tribu VIII. — Népétées. Étamines supérieures saillantes plus lon- guement. Luphanlhus, Benlh. — iVepeto , Benth. {Glecliuma, L. — Cataria, Mœnch.) — Mar- morilis, Benth. — Dracocephalum, L. {Mol- davica et Zornia, Mœnch. — Ruyschiana, Miil.) — Cedronella, Mœnch. Tribu IX. — Stachydées. Étamines ascendantes, les inférieures plus longues. Corolle bilabiée. Calice non 13-nervé. Akènes secs, presque lisses. Melittis , L. — Physostegia, Benlh. — Macbridea , Eli. — Synandra , Nuit. •>— Wiedemannia, Fisch. — Lamium, L. ( Or- vala, L. — Galeobdolon, Huds. — Pollichia, Rotb. — Erianlhera, Benth.) — Leonurus, L, {Cardiaca, Chailurus et Panzena, Mœnc.) — Galeopsis, L. (Telrahit, Mœnch.) — S/û,, j'aime), ins. — Genre de Coléoptères penla- mères , famille des Ilydrocanthares, tribu des Dytiscides, établi par Leach et adopté par MM. Dejean, Erichson, Aube, etc., etc. Le nombre des espèces qu'on rapporte à ce genre est d'environ 26 à 30. Elles habitent les eaux douces de l'Amérique, de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. Nous citerons les o suivantes, comme appartenantà notre hé- misphère : L. hyalinus De Géer, minulus Linn., teslaceus Aube, variegalus Germ. et bicolor Lep. Ces Insectes sontpetits, ovalaires, allongés, aplatis ; leur écusson n'est pas visible en dessus; le corps est comme vernissé et orné de ta( hes d'un blanc jaunâtre. (C.) LACEPEDEA (nom propre ). dot. pu. — Genre de la famille des Hippocratéa- cées?, établi par H. R. Kunlh {in Humb. et Bonpl. Nov.gen. et sp. IV, 142, t. 144). Arbres du Mexique. LACERTA. REPT.— Nom scientifique du genre Lézard. Voy. ce mot. LACERTA , Spix. rept. — Voy. lacer- tiens. (E. D.) LACERTID;E et LACERTI\A , Bona- parte, rept. Voy. LACERTIENS. (E. D.) LACERTIEIVS. rept. - Famille de Sau- riens créée par G. Cuvier {lîèyn. anim.) et adoptée par tousies zoologistes. MM. Dumé- ril et Bibron {Erp. gen., V, 1839) donnent aux Lacertiens les caractères suivants : Corps arrondi, excessivementallongé, surtout dans la région de la queue, qui atteint, dans quelques espèces, jusqu'à quatre fois la longueur du reste du tronc, lequel n'est ni comprimé ni déprimé. Quatre pattes fortes, à cinq ou quatre doigts très distincts, pres- que arrondis ou légèrement comprimés, al- longés, coniques, inégaux, tous armés d'on- gles crochus. Tête en pyramide quadrangu- lyn LAC laire, aplatie, rélrécie en avant, couverte de plaques cornées, polygones, symétriques, V, lympan distinct, lendu soit a fleur de tête, soit en dedans du trou de l'oreille ; yeux le plus souvent à trois paupières mobiles; bouche très fendue, garnie de grandes écail- les labiales et de sous-maxillaires. Dents inéfiales pour la forme et la longueur, in- sérées sur le bord interne d'un sillon com- mun , creusé dans la portion saillante des os maxillaires; celles du palais variables. Langue libre, charnue, plate, mince, plus ou moins extensible , mais dont la base se lo^e quelquefois dans un fourreau; à pa- pilles comme écailleuses, arrondies ou angu- leuses; toujours échancrée à la pointe, ou divisée en deux parties. Queue conique, très longue, arrondie le plus souvent dans toute sa longueur, à écailles distribuées par anneaux réguliers. Peau écailleuse , sans crêtes saillantes, à écailles du dos va- riables; le cou sans goitres ou sans fanon, mais le plus souvent marqué d'un ou plusieurs plis transversaux, garnis de tuber- cules, de granulations ou d'écaillés grandes, de formes variables, simulant alors une sorte de collier; le dessou sdu ventre pro- tégé par des plaques constamment plus grandes, rectangulaires ou arrondies; le plus souvent des pores dans la longueur des cuisses et vers leur bord interne. Beaucoup de naturalistes se sont occupés du groupe des Lacertiens, et l'on sait que le genre principal de celte grande famille, celui des Lézards , était connu dans l'anti- quité la plus reculée. Parmi les zoolo- gistes qui se sont occupés de ces Reptiles , nous ne citerons que Linné , Laurenti , Lacépède, Oppel, MM. Merrem, Gray, Fit- zinger, Cuvier, Wagler, Wiegmann, et sur- tout MM. Duméril etBibron,qui ont admis dix-neuf genres, savoir : Crocodilurus, Tho- ricte , Neustiguros , Aporomerus , Salvalor (Sauvegarde), Ameiva, Cnemidophorus, Di- crodonius, Acrantus, Centropyx, Tachydro- ?/ms , Tropidosaurus , Lacerta (Lézard), Psammodromus, Ophiops, Calosaurus,Acan- îliodaclylus, Scapteirus et Eremia. Ces gen- res sont distribués dans deux subdivisions particulières : celles des Autosaures (ou Lacertiens) pleodontes, et celle des Auto- saures cœlodontes. Nous devrions dire quelques mots ici de LAC l'anatomie des Lacertiens, et parler surtout de leurs mœurs; mais nous croyons plus convenable de traiter ce sujet à l'article lé- zard {voy. ce mot) de ce Dictionnaire. Relativement à la distribution géogra- phique des Reptiles qui nous occupent, nous dirons que tous les Pleodontes sont propres au Nouveau -Monde , tandis que les Cœlo- dontes appartiennent, sans exception , aux anciens continents; car aucun vrai Lacer- tien n'a jusqu'ici été rapporté ni de la Nouvelle-Hollande ni de la Polynésie. (E. D.) *LACERTIFORMES. rept. — M. Pic- tet ( 7"raî7e de Paléont. II, 1843) indique sous ce nom une famille de Sauriens fossi- les. (E. D.) LACERTI\I , Oppel. rept.— Voy. la- certiens. (E. D.) LACERTI1\ID.« , Gray. rept. — Voy. lacertiens. (E. D.) LACERTOIDES, Fitzinger. rept. — Voy. LACEHT1ENS. (E. D.) *LACI1AX0DES. bot. pb.— Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par De Candolle (Prodr., VI, 442). Arbre de l'île Sainte-Hélène. Voy. composées. LACIIEIVALIA(nom propre), bot. ph. — Genre de la familledesLiliacées-Hyacinthées, établi par Jacquin {le. rar., t. 381-404), Herbes du Cap. Voy. liliacées, *LACHESILLA (nom mythologique). INS. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des ForDculiens , établi par Westwood (Mod. fos. ins) et réuni par M. Blanchard {Hisl. des Ins.) aux Forficules proprement dites. Voy. forficuliens. LACHESIS (nom mythologique), rept. — Daudin ( Reptiles, V) l'a appliqué à un petit groupe d'Ophidiens formé aux dépens du grand genre Vipère. Foy. cemot. (E.D.) *LACI1ESIS (nom mythologique ). arach. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Ara- néides et à la tribu des Araignées, a étéétabli parSavigny, etainsi caractérisé par M. Walc- kenaër: Yeux huit, presque égaux entre eux, les deux lignes très courbées en avant, les la- téraux antérieurs beaucoup plus rapprochés des mandibules que les intermédiaires de la même ligne; lèvre allongée, ovalaire, ar- rondie à son extrémité; mâchoires courtes, inclinées sur la lèvre, très dilatées à leur base , très évidées à leur extrémité externe LAC et se terminant en pointe cunéiforme; man- dibules dont Tonglet est articulé en dehors et dont la pointe est saillante et contournée en bas ; pattes fortes , propres à la course , la quatrième paire est la plus allongée. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre africain , c'est la Lachésis perverse, Lache- sisperversa Sw. Elle a pour patrie les envi- rons du Caire. (H. L.) ♦LAClIKiEA {y.ax^-ntii, couvert de du- vet). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, famille des Tubifères ( Cycliques), tribu des Clythraires (Chrysoméiines de Latreille), établi par nous et adopté par M. Dejean dans son Catalogue, où 12 es- pèces se trouvent mentionnées : 9 provien- nent d'Europe et 3 d'Afrique. Nous rap- portons à ce genre les Chrys. variolosa Lin., Ciyt. longipes, bipunctala, hirta F., paradoxa, cerealis 01., etc., etc. Presque toutes ont le corps cylindrique. Les élyires sont de la largeur à peu près du corselet, d'un jaune rougeâtre, avec 2 ou 3 points noirs ou bleus. La tête et surtout les mandibules sont moins développées que chez les autres Clythraires; tarses fort longs et élargis. (C.) LACH\J^A (^axvmi;, laineux). bot. ph. — Genre de la famille des Daphnoïdées, éta- bli par Linné (Gen., n" 490). Arbrisseaux du Cap. Voy. daphnoïdées. LACH1\AGR0STIS, Trin. bot. ph. — Syn. de Pentapogon, R. Br. *LACHIVA!VTHES ( ^» On connaît cinq espèces de ce genre ; leurs teintes générales sont rouges, et presque toutes ont une tache noire sur la base de la dorsale à son bord postérieur. La principale espèce est le Lachnolème AIGRETTE, L. aigula Cuv. et Val., nommé vulgairement Aigrelle aux Antilles, oîi il vit. Il passe pour un excellent Poisson, dont la chair est blanche comme du lait et d'un goût délicieux. LACIlNOPHORUSCîa'x'"'. duvet; IA (^xxvn, duvet; ar/p- vov, sternum), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, proposé par M. Hope {Coleopterisl' s Manual, 1837, p. 100), et qui a pour types les Melolontha quercicola et hirticola Knoch, rentrant dans les genres Ancylonycha de Dejean, Hololri- c/iéade Kirby et iK/ihct d'Ericbson. Ce genre est composé de plus de 60 espè- ces américaines. Il est caractérisé par des crochets de tarses doubles; la paire interne est isolée. (C.) LACII\OSTOMA Q^iix^n, duvet; aTo>2h8 0*. Dans les Lactates, il retiendrait 2 alomes d'eau; sa formule serait alors (:'2 H^ 0* -{- H* 0 ; et il serait isomérique .•ivec le sucre de canne. Enfin , à l'état siru- peux , il renfermerait 4 atomes d'eau et aurait pour formule C'-* H» 0* + H* 02. Combiné avec le Fer à l'état d'oxyde, l'Acide lactique a reçu, dans ces derniers temps, quelques applications thérapeuti- ques. (A. D.) LACTUCA. BOT. PH. — Voy. laitue. *LACL'NA (iocuna, fosse), moll. — Genre proposé par M. Turton , en 1828 , dans le tom. III du Zoological Journal, pour un petit nombre de Coquilles qui, avant cette épo- que, étaient disséminées dans plusieurs genres auxquels elles ne sauraient apparte- nir. Les unes, en effet, sont rangées par Montagu , soit dans son genre Turbo, soit p.irmi les Hélices. D'autres étaient rangées LAC 195 parmi les Nérites, et quelques unes, enfin, plus allongées, étaient confondues parmi les Rissoa. Cependant toutes ces Coquilles, malgré la diversité de leurs formes , se réunissent par quelques caractères com- muns, dont M. Turton a senti la valeur: aussi, depuis la création du genre, il a été adopté par le plus grand nombre des con- chyliologistes. Ce genre est caractérisé de la manière suivante: Animal ayant l&corps allongé, tourné en spirale, rampant sur un pied ovalaire, élargi en arrière; tête allon- gée, proboscidiforme , terminée par une bouche longitudinale, garnie de lèvres épais- ses, et contenant à l'intérieur une langue fornée, filiforme, tournée en spirale et hé- rissée de petits crochets ; deux tentacules contractiles, coniques, portant en dehors et à leur base un pédicule court, tronqué, ter- miné par l'organe de la vision. Coquille mince, spirale, conoïde ou sub- globuleuse, couverte d'un épiderme lisse, ayant l'ouverture entière ovale, obronde et à bords disjoints supérieurement; columelle aplatie, ombiliquée et présentant un sillon longitudinal, tombant à la partie supérieure de l'ombilic; opercule corné, paucispiré. Le petit genre Lacuna est intéressant et mérite un moment de fixer l'attention. D'après les caractères que nous venons d'ex- poser, il est évident que, par son animal, il se rapproche beaucoup de celui des Littori- nes. En effet, dans les Littorines, la tête est proboscidiforme; elle porte deux grands ten- tacules coniques, à la base desquels les yeux sont presque sessiles, tandis que, dans ies Lacuna, ces organes sont portés sur des pédicules courts. Quant à l'opercule, il pa- raît avoir la plus grande ressemblance dans les deux genres, tant par sa nature que par ses caractères extérieurs. Les Coquilles sont généralement petites; plusieurs sont minces et assez fragiles; elles n'ont point une forme constante, car on connaît des espèces à spire élancée, subturriculée, et d'autres aspire très courte et subglobuleuse. Ces deux extrémités de la série se rattachent entre elles par des modifications dans lesquelles on voit la spire s'élever graduellement, et les Coquilles pas- ser ainsi de la forme globuleuse à la forme subturriculée. Les espèces allongées se rat- tachent incontestablement aux Littorines, tandis que les espèces globuleuses pourraient 106 LEM être confondues dans le genre Natice, et il y en a quelques unes qui se rapprochent sin- gulièrement des Néritines. Toutes ces Co- quilles sont caractérisées par une ouverture ovale, semi-lunaire, entière, dont le bord droit, mince et tranchant, tombe obliquement sur l'axe longitudinal. La columelle est assez large et assez épaisse, légèrement arquée dans sa longueur, présentant, comme dans les Natices , une surface presque plane ou creusée en sillon, que l'on voit pénétrer dans un ombilic étroit et profond, dépourvu de callosités. Toutes ces Coquilles sont épi- dermées, et cet épidémie est lisse, corné et assez épais vers le bord droit. On ne connaît encore qu'un petit nombre d'espèces de ce genre. Presque toutes sont des mers d'Europe et de l'Océan du Nord. Nous en connaissons quelques unes fossiles, pro- venant des terrains tertiaires. (Desh.) LACUiMES. BOT. — Voy. tissu cellu- laire. LACUSTRES. Lacustres, zool., bot. — On donne ce nom aux animaux et aux plan- tes qui vivent dans les lacs ou sur leurs ^ords. LADANUM. CHiM. — Voy. labdanum. *LADAS. MOLL.— M. Canlraiiie, dans la 1'* livraison de sa Malacologie médilerra- néeane et UUorale, a proposé ce g. pour un netjt Mollusnue ptéropode, connu déjà de- ()uis longtemps sous le nom A" Atlanta Kerau- 4renii. Il est à présumer que M. Caniraine renoncera à ce g. en présence des beaux tra- vaux de M. Souleyet sur le g. Atlante, tra- vaux par lesquels il est bien constaté que l'animal du g. Ladas ne diffère pas généri- quement de celui des avUijes Atlantes. Voy. ce mot. (Desu.) *L.f:LIA , Steph. ins.— Syn. û'Orgya, Poisd. L/ELIA. BOT. PH. — Voy. lélia. *L/EMAI\CTUS ( Xac^oç , gorge; Hy^^ , j'étrangle), rept. — Division des Stellions, d'après M.Wiegmann {Herp. Mexic, 4834). (E. D.) ^LiEMARGLE. Lœmargus [Xaluapyo-, , glouton). CRUST. — Genre de l'ordre des Si- phonostomes, de la familledes Peliocéphales, tribu des Pandariens, établi par M. Kroyer. Chez cette petite coupe générique , la carapace est bombée sans régions distinctes et confondue pour ainsi dire avec le premier L^3I anneau thoracique. Le second et le troisième anneau sont au contraire distincts ; ils sont courts et étroits ; le pénultième anneau est plus grand et porte en dessus un large bouclier dorsal élytroide, qui couvre une grande partie de l'anneau suivant; ce der- nier est très développé. Chez le mâle, il est complètement bilobé; chez la femelle, il se continue en arrière avec deux grandes lames élyiroides, qui cachent toute la por- tion interne. L'abdomen est court et éiroit, chez le mâle ; très grand, ovalaire et bilobé, chez la femelle. Les pattes sont toutes bi- ramées. Enfin, les tubes ovifères sont mul- tiples, reployés en forme d'anse, et cachés entre l'abdomen et le dernier bouclier tho- racique. La seule espèce connue est le L.î;mar- GUE MUhiQUÉ, Lœmargus muricalus Kroyer. Cette espèce semble se plaire sur les môles. (H. L.) L.CMIPODES. Lœmipoda. crust. --Foy. l.s;modipodes. (H. L.) L.^aiODIPODES. Lœmodipoda. crust. — Cet ordre, qui est le quatrième de la classe des Crustacés, a été établi par Latreille pour recevoir un petit nombre de Crustacés confondus jusqu'alors avec les Lsopodes, mais qui se rapprochent réellement davantage des Amphipodes et qui se distinguent des uns et des autres par l'état rudimentaire de toute la portion abdominale, laquelle est représentée seulement par un tubercule à peine visible. Le corps des animaux qui composent cet ordre, est cylindrique ou dé- primé; il se compose d'une tête très petite, suivie de six anneaux thoraciques distincts et d'un tubercule abdominal plus ou moins obscurément divisé en deux ou trois segments. Les antennes sont au nombre de quatre et ne présentent rien de particulier. La bouche est garnie d'un labre à peu près circulaire, d'une paire de mâchoires fortement dentées et dépourvues de tiges palpiformes , de deux paires de mâchoires lamelleuses et d'une paire de pattes -mâchoires pourvues de gran- des branches palpiformes, mais dont la con- formation varie du reste. Les anneaux tho- raciques ne recouvrent qu'à peine l'insertion des pattes et ne présentent pas de pièces épi- mériennes distinctes. Le nombre des pattes varie : tantôt on en compte sept paires, tan- tôt cinq paires seulement, et, dans ce der- nier cas, ce sont en général celles des troi- L^M LAF 107 ième et quatrième paires qui manquent, ou ne sont représentées que par un tubercule donnant insertion à des appendices lamel- leux ou vésiculeux. Les pattes de la première paire, fixées en général à la tète, et celles de la seconde paire, fixées au premier segment du thorax, se terminent par une main sub- chéliforme; les suivantes sont aussi armées d'une grille flexible, et sont plus ou moins préhensiles. Des vésicules branchiales , ana- logues à celles des Amphipodes, naissent du second et du troisième anneau thoracique, quelquefois aussi du premier; mais on n'en voit aucun vestige aux trois derniers segments. Chez la Temelle, il existe aussi, au second et au troisième anneau , des fouets lamelleux , qui, en se réunissant, constituent une poche ovifère. Enfin, l'abdomen, caché entre la base des pattes postérieures, est à peine visi- ble, mais porte néanmoins à sa face infé- rieure des appendices rudimentaires. Cet ordre, peu nombreux en espèces, est divisé par Latreille en deux familles natu- relles indiquées sous les noms de Lœmodipodes filiformes ou Caprelliens , et Lœmodipodes ovalaires ou Cyaniem;. Voy. ces mots. (H. L.) Li^MODIPODES FILIFORMES. iœmo- dipoda filiforma. crust. — Foy. caprelliens. L Jî:\10DIP0DES ovalaires. Lœmo- dipodaovalia. crust. — Foy.CYAtiir.Ns. (H. L.) *L.EMOPHLOEUS ( >ai^o; , qui mange avec voracité; 9)010; , écorce). ins.— Genre ayo5ç, lièvre; ij-^:, rat), mam. — Groupe de Rongeurs, séparé du genre Lièvre par Pallas, qui leur avait donné le nom de Lepores ccaudati, et dont G. Cuvier {Tabl. élém. du R. anim., 1797) a fait un genre distinct. Les Lagomysontlesoreilles petites, le trou sous-orbitaire simple, les clavicules presque complètes, et la qtieue nulle. Lesillon de leurs grandes incisives supérieures est beaucoup plus prononcé que chez les Lièvres, de sorte que chacune d'elles paraît double ; les mo- laires ne sont qu'au nombre de cinq de chaque côté et à chaque mâchoire, la dent postérieure des Lièvres venant à manquer; la dernière molaire inférieure n'a sa cou- ronne formée que d'une seule surface el- liptique, sans aucun sillon. Tous les Lagomys se trouvent en Sibérie ; nous citerons prmcipalement : Le PiKA , Lepus alpinus Pallas, Lago- mys alpinus Desm., qui est d'un rous jaunâtre , avec quelques longs poils noirs, et dont la taille ne dépasse pas 15 cen- timètres. Cette espèce vit en Sibérie, dans les montagnes escarpées, et habile les ro- rhes les plus itiaccessibles, au milieu des bois. Les Pikas se creusent des terriers; ils se rassemblent des provisions en été, et les cachent dans les fentes des rochers ; pour faire ce travail, ils se réunissent , dit- on , en petites troupes. L'Ogoton, Lepus ogotona Pal., Lagomys LAG ogotona Desm., qui est d'un gris pile, avec les pieds jaunâtres et le dessous du corps blanc. Plus grand que le précédent , il ne se trouve pas dans les mêmes régions; on le rencontre particulièrement au-delà du lacBaikal, dans la Mangolie et dans les montagnes pierreuses de la Sélanga. Cette espèce ne sort guère que le soir ; elle se nourrit d'écorce d'Aubépine et de Bouleau, et surtout d'une espèce de plante du genre Véronique; elle fait des provisions comme le Pika. Enfin une dernière espèce est le Sulgan, Lepus pusillusPaW . ,Lagomyspusillus Desm. , qui est plus petit que les précédents, dont le pelage est mêlé de gris et de brun, avec les pattes jaunes ; il a les mêmes mœurs, et se rencontre sur la lisière des bois de la Si- bérie. G. Cuvier a signalé {Oss. foss., t. IV) des débris de Lagomys fossiles , qui ont été trouvés dans les brèches osseuses de Corse et de Sardaigne. (E. D.) LAG0\'1CHIUM (Wwî, lièvre; Swî, uxoç» ongle). BOT. PU. — Genre de la famille des Mimosées-Parkiées , établi par Biebers- tein [Suppl. 288). Sous-arbrisseaux du Cau- case et de la Sénégambie. Voy. mimosées. LAGOPÈDE. Lagopus (/ayo!;, lièvre; noOï, pied: piedssemblables àceux du Lièvre). OIS.— Genre de la famille des Tétras (Tétrao- nidées), dans l'ordre des Gallinacés. Carac- tères : Bec robuste, court, convexe en des- sus, voûté; narines oblongues, cachées sous les plumes du front; pouce court, ne por- tant à terre que sur l'ongle, et surtout tar- ses et doigts entièrement recouverts de plumes, ce qui donne aux pieds de ces oi- seaux une apparence de similitude avec ceux du Lièvre. Les Lagopèdes doivent , sous plusieurs rapports, être distingués génériquement , ainsi qu'ont cru devoir le faire Brisson , Vieillot et quelques autres naturalistes; car ils présentent des caractères qui sontétran- ^ gers aux autres espèces de la famille des ' Tétras. Leur histoire naturelle mérite d'autant plus de fixer notre attention que ces oiseaux font partie de l'ornithologie européenne; leurs mœurs, d'ailleurs, ne laissent pas que d'offrir un certain intérêt. Les régions glaciales de l'Europe, do LAG l'Asie et de l'Amérique , les cimes des mon- tagnes inaccessibles et couvertes de neiges sont les lieux où la nature a confiné les La- gopèdes; s'ils les abandonnent, ce n'est jamais que momentanément et dans un cas d'extrême urgence : c'est lorsque les neiges, devenues trop abondantes, recouvrent, en s'accumuiant, les végétaux dont ils se nour- rissent; alors seulement ils descendent du haut des monts pour chercher leur nourri- ture dans les endroits où une exposition fa- vorable maintient la végétation. Il est très rare que dans ces déplacements, occasion- nés par le besoin , ils descendent jusque dans les plaines. D'ailleurs ils ont tant d'a- mour pour leurs montagnes qu'ils se hâtent de les regagner lorsque le motif qui les leur avait fait abandonner cesse d'exister : ils en fréquentent les halliers, les buissons et les bosquets de bouleaux et de saules. La neige paraît être pour les Lagopèdes ce que l'eau est pour les Palmipèdes. L'hi- ver, ils la trouvent dans les régions moyen- nes , où ils descendent ; par les beaux jours d'été, ils vont la chercher sur les monts qui efl sont couronnés. Peu sensibles au froid , parce qu'ils sont pourvus , durant l'hiver, d'un duvet très épais qui recouvre immédiatement leur corps (duvetqui tombe à mesure que la chaleur s'accroît), les Lagopèdes se roulent dans la neige. Ils s'y creusent même , au moyen de leurs pieds, des trous où ils se mettent à l'abri du vent, qu'ils redoutent fort, et des pluies de neige. Ces trous sont encore pour eux des gîtes pour la nuit. Ainsi que tous les oiseaux du même or- dre, les Lagopèdes aiment la société de leurs semblables. Ils vivent en familles et demeu- rent réunis par troupes plus ou moins nom- breuses depuis le mois de septembre jus- qu'en avril ou mai. A cette époque, des alTections d'une autre nature , celles que fait naître le besoin de se reproduire, dé- terminent la dissolution des familles; les couples se reconstituent et se forment, s'é- cartent les uns des autres et se cantonnent. Un creux circulaire d'environ 20centimètres de diamètre, pratiqué au bas d'un rocher, au pied d'un arbuste, est tout ce qui con- stitue le nid des Lagopèdes. Les femelles commencent leur ponte dans le courant de juin. Le nombre d'œufs varie selon les es- T. VII. LAG 201 pccps : il est ordinairement de six à dix. Pendant tout le temps de l'incubation, les mâles veillent auprès des femelles. Ils rôdent sans cesse en caquetant autour du nid, ap- portent même de la nourriture aux cou- veuses; mais ils ne les remplacent point dans leur pénible fonction. Celles-ci couvent avec tant d'assiduité, qu'on a pu quelquefois les prendre à la main, sans qu'elles songeassent à s'éch.ipper. Le terme de l'incubation e.a environ de vingt jours. Les jeunes naissent couverts d'un duvet bnin, noir et jaunâtre; ils quittent le nid après leur éclosion, et suivent leurs père et iflère, qui les défendent avec beaucoup de courage contre tout en- nemi qui les approche. L'accroissement des jeunes Lagopèdes est prompt. Ce rapide ac- croisseuicnt était nécessaire à des oiseaux destinés à vivre dans des régions uù le froid se faitsentir avec violencede très bonne heure. Les Lagopèdes mâles ont un cri fort, rau- que, qu'ils font entendre le matin, le soir, et quekjuefois durant la nuit, surtout à l'é- poque des amours ; celui des femelles, beau- coup plus faible, ressemble au caquetagede nos jeunes Poules. Comme les Perdrix, les Lagopèii, lièvre; çToma, bouche). CRI ST. — Gcurc de l'ordre des Décapodes, famille des Cyclométopes, tribu des Cancériens , établi par M. Milne- Edwards sur un petit Crustacé dont le bord .intérieur du troisième article des pattes- mârhoires externes présente une échancrure l.irge et profonde vers son milieu. La carapace est un peu ovoïde et bombée dans tous les sens; le front est incliné, avec les bords latéro-antérieurs très cour- bés en arrière. L'article basilaire des an- tennes externes est remarquablement sail- l.int , et l'article basilaire des antennes ex- ternes n'arrive pas tout-à-fait jusqu'au front. Les pattes antérieures sontcomprimées, iné- gales, avec leurs pinces creusées au milieu; les pattes suivantes sont courtes et épineu- S!-s en dessus. La seule espèce connue dans ce genre est le Lagostome perlé, Lagostoma ]>erlala Edw. Cette espèce se rencontre dans l'océan Atlantique et quelquefois aussi sur les côtes de la Bretagne- (H. L.) ♦LAGOSTOMl'S ()ay«î, lièvre; aroVa, bouche). MAM. — M. Brook (Linn. trans.., XVI, 1829) a désigné sous ce nom un proupe de Rongeurs voisin des Chinchilla. Voy. CHINCHILLA et VISCACHE. ( E. D.) LAGOSTOMLS. ins.— Foy. dermatodes. *LAGOTHAMINUS , Nutt. bot. ph.— Syn. de Tetradymia, DC. LAGOTHRIX(Uyées de diverses manières: tantôt les mâles cl les femelles réunies dans un même épi qui est ainsi androgyne , tantôt celles de chaque sexe constituant des épis distincts et sépa- rés; ces épis unisexuels sont le plus souvent portés sur le rnème pied , les mâles à l'extré- mité de la tige, les femelles au-dessous; la plante est alors monoïque ; plus rare- ment elle est dioïque. Ces épis présentent les bradées de leurs fleurs imbriquées éga- lement de tous les côtés. Ces bractées sont solitaires, uniflores; les fleurs mâles ont trois élamines ; les femelles ont un seul pistil dont l'ovaire est embrassé par une sorte d'enveloppe en petit sac ovoïde, ou- verte supérieuremeni , bicarénée, presque toujours bifurquée au sommet, qui consti- tue ce qu'on nomme ordinairement Vulii- vule, \e perigynmm àe M. Nées, le périan- t.he de M. Brown. Cet utricule a été cnvi- s^sé de manières diverses. M. Kuuth l'a rc- LAl 205 gardé comme analogue à la glumelle supé- rieure ou parinerviée des fleurs des Grami- nées, dont les deux bords libres se seraient soudés l'un à l'autre. M. Rob. Brown la regarde comme appartenant à la rangée ex- térieure des folioles du périanthe de ces fleurs. D'autres enfin, se fondant sur ce que le genre Diplacrum de la même famille présente autour du pistil , non un utricule, mais deux écailles latérales trilobées , caré- nées et rapprochées, pensent que cet utri- cule des Carex est formé de même par deux bractées latérales, mais soudées entre elles parleurs bords. Le pistilest surmonté d'un style à 2 ou 3 branches stigmatifcres , al- longées. Le fruit est un akène lenticulaire, comprimé ou triangulaire, enveloppé par l'utricule accru. Les Laichescroissentprincipalement dans les parties humides et marécageuses, quel- quefois aussi dans les endroits secs et même sablonneux des parties tempérées et froides de l'hémisphère boréal; elles sont nom- breuses dans la zone intertropitale, où elles s'élèvent sur les montagnes et disparaissent presque des parties chaudes et basses; elles sont encore peu nombreuses dans les con- trées extratropicales de l'hémisphère aus- tral. Leurs usages sont très bornés. Ne pouvant les utiliser comme foin , on les re- cueille pour en faire de la litière et du fu- mier. Les grandes espèces servent à la con- fection de nattes et de grossiers tissus de paille. Enfin l'une d'elles, le Carex arena- ria, qui croît spontanément dans les lieux sablonneux et qui possède un rhizome tra- çant, susceptible de beaucoup de dévelop- pement , est employée avec assez de succès pour fixer les sables mouvants. On en plante quelques autres espèces au bord des fossés et des canaux dans un but analogue. Pour faciliter la détermination des espè- ces de ce vaste genre , on a cherché à y éta- blir des coupes nombreuses; mais ce groupe est tellement naturel et toutes les plantes qui le composent ont une organisation telle- ment analogue, quedeux seulement des di- visions proposées par divers auteurs ont été admises coiimie sous ■• genres par M. Kunih : les Vignea, Reichenb., caracté- risés par leur style bifide, et les Carex pro- prement dits, Reich., à style trifide. Les sutdi\isions secondaires ont été établies 206 LAI seulement pour faciliter la détermination , et d'après des caractères peu importants, tels que le nombre des épis, leurs diverses com- bitiaisons dénombre, de sexes, etc. (P. D.) LAIE. MAM. — Femelle du Cochon. ♦LAniODOIV.G.-R. Gray. ois — Synon. de Pogonias. Foj/. barbican. (Z. G.) LAI^'E. zooL., BOT. — Voy. poil, LAirVlEUX. Lanatus, Lanuginosus. bot. —Cetteépithèles'applique à toute partie d'un végétal recouverte d'un duvet analogue à la laine des animaux. Ex. : Stachys lanata. *LAIRl!S. INS. — Genre de Coléoptères pentaméres , famille des Malacodermes , tribu des Atopites, créé par M. de Castel- iiau {Histoire naturelle des animaux articu- les, tom. I, p. 258), et composé d'espèces tit, mais assez convexe. Les yeux sont parfaitement rétractiles et les orbites pres- que circulaires. Les antennes internes se teploient obliquement , et les fossettes qui les logent se continuent en général sans in- terruption avec les orbites. L'épistome est peu développé, et beaucoup plus large que long. Les régions ptérygostomiennes sont petites et presque triangulaires. Le plastron sternal est beaucoup plus long que large. Les pattes de la première paire sont au moins deux fois et demie aussi longues que la por- tion post-frontale de la carapace, et souvent elles ont plus de deux fois cette longueur; elles sont toujours plus ou moins triangu- laires avec la pince qui les termine, petite, brusquement recourbée en bas, de manière î> former un angle avec le reste de la main. Les pattes suivantes sont courtes et grêles, et diminuent progressivement. L'abdomen de la femelle présente quelquefois six arti- cles , tandis que celui du mâle n'en offre que cinq, et même quelquefois que quatre. Ces Crustacés habitent la Méditerranée et l'océan Indien; ils vivent parmi les rochers à d'assez grandes profondeurs. Le Lamkre LONGiMANE , Lambvus longimanus Leach , peut être considéré comme le type de ce pcnre. Nos côtes méditerranéennes nourris- sent les Lambrus Massena et medUerraneus, (jue l'on trouve aux environs de Toulon, de Nice et de Sicile , et que j'ai rencontrés .nussi, en Algérie^ dans les rades de Bone et d'Oran. (H. L.) LAME PROLIGÈRE. bot. — Organe particulier aux végétaux désignés sous le nom de Lichens. Voy. ce mot. *LAMELLAIRE. Lamellaria. moix. — Moiitagu a donné ce nom à un petit Mol- lusque nu paraissant appartenir au g. Pté- robranrhe. Voy. ce mot. (Desh.) LAMELLE. Lamella. bot. — M. de Mir- bel donne ce nom à certains appendices pé- talnïdes qui naissent sur les corolles de quel- ques plantes; et beaucoup de botanistes L.AM 219 l'appliquent à la membrane plisséequi gar- nit le dessous du chapeau des Agarics. ♦LAMELLES. Lamdlata. moll. — La- treille, dans ses Familles naturelles, a pro- posé de substituer ce nom à celui de Polype laxifére, donné par M. de Blainville aux Os- cabrions (voy. ce mot). M. Rang, dans son Manuel des Mollusques, a préféré ce nom de Lamelles à celui de M. de Blainville. (Desh.) LAMELL1BRAI\CHES. Lamellibran- chiala. moll. — M. de Blainville a proposé d'appliquer ce nom à tous les Mollusques dont les branchies, placées par paire entre le corps et le manteau , sont étalées sous forme de larges lamelles. Par ce moyen, M. de Blain- ville réunit tous les Mollusques acéphales des auteurs etconchifères de Lamarck. Foj/. MOLLUSQUES. (DeSH.) LAMELLICORNES. Lamellicornes {la- mellœ, petites feuilles ; cornu, corne), ins. — Famille de Coléoptères pentamères, très nombreuse en espèces et en genres, établie par Latreille, et divisée par l'auteur en deux tribus: Scarabéides et Lucanides. Les Scarabéides renferment six divisions : les Coprophages, les Arénicoles, les Xylo- philes, les Phyllophages, les Anthobies et les Mélitophiles ; les Lucanides, deux : les Lucanes et les Passales. Mac-Leay, qui a fait une étude particu- I ière de ces Insectes, en a formé {Annulosaja- vanica, édition Lequien, Paris 1833) deux familles : celle des Rectocères, qui comprend les Lamprimides, les Jïsalides, les Syndéri- des, les Passalides et les Lucanides ; et celle des Pétalocères, divisée en Saprophaget et Thalérophages, et renfermant chacune cinq tribus nommées : Géotrupides, Scarabéides, Aphodiides, Trogides, Dynastides, Anoplog- nathides, Mélolonthides , Glaphyrides, Cé- toniides et Rutélides. Mulsant, dans ses Lamellicornes de France, a adopté à peu près la même manière de voir pour la partie restreinte qu'il a traitée, mais dans une classificalion inverse. Le docteur Biirmeister a commencé un travail considérable sur celte famille , et comme les deux volumes qui ont paru ne concernent que les Mélitophiles et les Scara- béides, nous ne pouvons en rendre compte ici. Les Lamellicornes offrent des antennes insérées dans une fossette profonde, sous les 220 LA.M bords latéraux de la tôle, toujours courtes, de oeuf à dix articles , et terminées en une massue composée ordinairement des trois derniers, qui sont en forme de lame, tan- tôt disposée en éventail ou à la manière des feuillets d'un livre, quelquefois contournée et s'emboîtant concentriquement, le premier ou l'inférieur de cette massue ayant alors la forme d'un demi-entonnoir et recevant les autres; tantôt disposée perpendiculairement a l'axe et formant une sorte de peigne. Le corps est généralement ovoïde ou ova- laire et épais. Le côté extérieur des deux jambes antérieures est denté, et les articles des tarses, a l'exception de quelques mâles, sont entiers et sans brosses ni pelotes en dessous. L'extrémité antérieure de la tête s'avance ou se dilate le plus souvent en ma- nière de chaperon. Le menton est grand, recouvre la languette ou est incorporé avec elle, et porte les palpes. Les mandibules de plusieurs sont membraneuses, caractère unique pour cette famille. Souvent les mâles différent des femelles, soit par des élévations en forme de cônes ou de tubercules du cor- selet ou de la tète, soit par la grandeur des mandibules. Cette famille est l'une des plus belles de cet ordre sous le rapport de la grandeur du corps, de la variété des formes dans les deux sexes, ou du brillant métallique des cou- leurs. La plupart des Lamellicornes se nouris- sent de végétaux décomposés, tels que le fu- mier, le tan, ou de matières excrémentitiel- les; les Mélitopbiles se rencontrent sur les fleurs ou sur le tronc d'arbres ulcérés, mais leurs larves vivent de détritus ligneux. Les larves ont le corps long, presque denii-cylinilrique, mou, souvent ridé, blan- châtre , divisé en douze anneaux, avec la tète écailleuse, armée de fortes mandibules, et six pieds écailleux. Chaque côté du corps a neuf stigmates ; son extrémité postérieure est plus épaisse, arrondie, et toujours cour- bée en dessous : en sorte que ces larves, ayant le dos convexe et arqué, ne peuvent s'éten- dre en ligne droite, marchent mal sur un plan uni, et tombent à chaque instant à la renverse ou sur le côté. On peut re faire une idée de leur forme par celle de la larve si connue des horticulteurs sous le nom de Ver blanc , celle du lianneluu coaiiuun. Quel- LAM ques unes ne se changent en nymphe qu'au bout de trois à quatre ans : elles se forment dans leur séjour, avec de la terre ou les dé- bris des matières qu'elles ont rongées, une coque ovoïde en forme de boule allongée , dont les parties sont liécsavec une substance glutineuse qu'elles émettent du corps. Elles ont pour aliments le fumier, le tan, les dé- bris de peaux d'animaux ou de vieux vête- ments, les racines des végétaux , souvent même de ceux qui sont nécessaires à nos besoins, d'où résultent pour le cultivateur lies perles considérables. Les trachées de ces larves sont élastiques, tandis que celles de l'insecte parfait sont lubulaires. Le système nerveux , considéré dans ces deux âges, présente aussi des dif- férences remarquables. Les ganglions sont moins nombreux et plus rapprochés dans l'insecte parvenu à sa dernière transforma- tion , et les deux postérieurs portent un grand nombre de filets disposés en rayons. D'après les observations de M. Marcel de Serres sur les yeux des insectes , ceux des Lamellicornes offrent des caractères parti- culiers , et qui rapprochent leur organisa- tion de celle des yeux des Ténébrionites et autres insectes lucifuges. Le tube alitnenlaire est généralement fort long, surtout dans les Coprophages, contourné sur lui-même , et le ventricule chylifique est hérissé de papilles, reconnues par M. Léon Dufour pour des bourses desti- nées au séjour du liquide alimentaire. Les vaisseaux biliaires ressemblent , par leur nombre et leur mode d'implantation, à ceux Coléoptères carnassiers, mais ils sont plus longs et plus déliés. M. Hercule Straus a publié, dans un ou- vrage in-4", de belles planches et de pro- fondes observations sur l'anatomie du Han- neton commun. Le Catalogue de M. Dejean réunit dans la famille des Lamellicornes 201 genres et 2,380 espèces. Depuis l'époque où cet ou- vrage a paru, le nombre des premiers est plus que doublé, et celui des cspcces est à peu près dans la même proportion. (G.) LAMËLLIIME. LamcUina {lamclla, petite lame), infls. — Genre proposé par M. Bory de Saint-Vincent pour la Monas lamellula de Mijiler, et pour quelques autres Infu- soircs très petits, homogènes, ayant la foune LA M crime lame en carré long, et la transpa- rence (lu verre. 11 faudrait de nouvelles ob- scrvalions pour déterminer les caractères (le ces Infusoires, qui doivent être munis d'un ou de plusieurs fllaments flagellifor- mes locomoteurs, s'ils appartiennent réel- lement à la famille des Monadiens. (Duj.) LAI\1EÎ,LIK0STKES. Lamellirostres. OIS. — Sous ce nom, G. Cuvier a établi, dans l'ordre des Palmipèdes, une famille qui ren- ferme toutes les espèces de cet ordre dont le bec est épais , revêtu d'une peau molie plutôt que d'une véritable corne, et garni sur ses bords de lames ou petites dents ; dont la langue est large, charnue, dentelée sur ses bords ; et qui ont pour habitude de vivre plutôt sur les eaux douces que sur les eaux de la mer. Cette famille se compose des genres Cygne, Oie, Cercopse, Bernache, Canard, Macreuse, Garrot , Eider, Milouin, Pouchet, Tadorne, Sarcelle et Harle. Elle cor- respond à celle que Vieillot a nommée Der- 7norhynques. (Z. G.) LAHIELL0S0DE1\TATI. ois.— Famille établie par llliger ( Prod. mam. et av.), et qui correspond entièrement à celle des La- nwlliroslres de G. Cuvier. Voy. lamelli- JIOSTRES, (Z. G.) LAMIA (^aui'a, voracité), ins. — Genre de Coléoptères pentanières ( tétramères de Latreille), famille des Longicornes , type de la tribu des Lamiaires, créé p.ir Fabricius, adopté par Olivier, Latreille, Serville et Mulsant , mais restreint par les deux derniers auteurs à une espèce d'Eu- rope : le Ccramhyx texlor de Linné, espèce entièrement noire, aptère, à enveloppe dure et coriace. La larve, ainsi que l'insecte parfait, vit dans les racines du Saule et de l'Osier. Cette espèce est assez commune aux environs de Paris. (C.) LAUIIACÉES. Lamiaceœ. bot. ph. — M. Lindley a proposé de substituer au nom de Labiées celui-ci, qui serait plus conforme aux règles de nomenclature établies , mais qui néanmoins n'a pas prévalu. (An. J.) LAMIAIRES. Lamiana'.iNS.— Tribu for- mée par Latreille dans l'ordre des Culéopiè- ros, famille des Longicornes subpentamères, ctquiétaientdésignés précédemment comme tiUramères. L'auteur l'a caractérisée ainsi : Tête verticale ; palpes filiformes, guère plus gos à leur eilrémilé, terminés par un ar- LAM 221 lide plus ou moins ovoïde, allant en pointe ; lobe extérieur des mâchoires un peu rétréci au bout, se courbant sur la division interne ; antennes le plus souvent sétacées ou simples; corselet, abstraction faite des tubercules ou épines des côtés, à peu près de la même lar- geur partout. Quelques espèces sont aptères, caractère qui ne se retrouve dans aucune autre division de cette famille. Latreille com- pose cette tribu des genres Lajrtia, Saperda,et de quelques uns des Stenocorusde Fabricius ; il cite comme devant y être rattachés les genres Acrocitms, Tetraopes, Monohammus, Dorcadion, Par mena, Adesmus, Apomccyna, Colobothea, de divers auteurs. Serville a adopté cette tribu. Mulsant, qui en forme une branche de ses Lamiens {Histoire naturelle des Longi- cornes de France, p. 118, 130), pour la par- tie restreinte qu'il a traitée, n'y introduit que les genres Morinius, Lamia et Monoham- mus. Les Lamiaires représentent au Catalogue de Dejean 163 genres et 839 espèces; et, vu le trop grand nombre de ces genres, nous nous dispenserons de les énumérer. On peut juger par leur répartition géographique que les climats chauds et boisés sont les plus fa- vorables à ces Insectes : ainsi l'Amérique re- présente 484 espèces; l'Europe, si explorée, seulement 125; l'Afrique, 108; l'Asie, 101; l'Australasie, 21 . Depuis la publication de ce Catalogue, MM. Guérin, Erichson, Newman, etc., etc., ont établi une cinquantaine de nouvelles coupes génériques. Les espèces qui s'y rap- portent, ainsi que celles décrites antérieure- ment, et qui étaient inconnues à D;jean, forment un total d'environ 1,400. Les Lamiaires varient infiniment pour la taille. La plus grande a 80, et la plus pe- tite n'a guère plus de 2 millimètres de lon- gueur. En général, cette taille est assez éle- vée et peut être portée en moyenne de 40 à 50. Leurs couleurs vives sont tranchées chez les espèces des Indes orientales et de l'Afrique équinoxiale; chez les américaines, ces couleurs sont variées de cendré, de brun, de fauve et do jaune, et forment un mélange la plupart du temps indescriptible. Beau- coup sont recouvertes d'une pubescence co- tonneuse qui, exceptionnellement, est chan- i-cante. Les espèces d'Europe sont le plus 2-22 LAx^I souvent d'un noir plus ou moins Toncé, et celles aptères ont des lignes blanchâtres ou grises. On reconnaît celles aptères de l'A- frique méridionale et de l'Australie à la consistance épaisse de leurs étuis, qui, d'or- dinaire, présentent des tubercules ou des épines ; indépendamment de ces bizarreries, leur physionomie rappelle certains Brachy- cerus. A l'état d'insectes parfaits , les Lamiaires se rencontrent sur le bois mort, et les espèces aptères se traînent sur le sol. Ces dernières sont toujours diurnes; la plupart des autres sont aussi dans ce cas; plusieurs, toutefois, sont crépusculaires ou nocturnes. A l'état de larves, les Lamiaires ne sillon- nent pas ordinairement les couchesligneuses, et ne pratiquent pas ainsi dans les arbres les dégâts considérables qu'y commettent par conséquent les grandes espèces des Procé- I)halides (les Spondyliens, les Prioniens, et les Cérambycins). Comment, en effet, après leur dernière métamorphose, se traceraient- ils avec leur tête, souvent très inclinée, un long chemin pour arriver au jour? Aussi la plupart se contentent de ronger presque ex- clusivement les écorces, ou vivent, danscer- l.iins végétaux, de la substance médullaire qu'ils renferment. Il a suffi à la nature de modifier la direction de leur bouche pour opérer, entre leurs habitudes et celles des espèces des autres tribus de Longicornes,ces différences importantes. Nous croyons devoir donner un extrait des observations très intéressantes de M. Solier (Ann. de la Soc. entom. de France, t. IV, p. 123-129, pi. 3, fig. A) sur les métamor- jihoses de la Parmena pilosa (P. Solieri de Rliilsant), habitant le midi de la France. Larve blanchâtre; mandibules noires. Tête antérieurement rousse. Premier seg- ment (prothorax) avec une ligne transverse •l'un brun pâle, apode; composé de douze segments; côtés légèrement ciliés; cils longs, roussâlrcs, écartés; premier segment plus grand que les autres, lisse; deuxième, égale- ment lisse, plus court que les autres; lessui- vants,jusqu'au dixième, inclus, augmentant insensiblement de longueur, offrant deux élévations dorsales tuberculeuses, plus éle- vées et espacées vers ces derniers; onzième et douzième plus larges; premier et dixième |>lusdilatés. Elle est un peu rétrécie dans le lam milieu de sa longueur. Segments inférieurs suivant à peu près la même gradation qu'en dessus : deux élévations, ornées de tuber- cules, depuis le troisième jusqu'au dixième compris, représentant des pattes membra- neuses peu prononcées. Côtés des segments plus ou moins arqués, ayant une fossette oblongue, longitudinale, et formant un bourrelet marginal ondulé; stigmates petits, bruns, s'oblitérant postérieurement, placés sur les deuxième, quatrième, cinquième à onzième segments ; premier très grand. Derniers segments montrant deux enfonce- ments et deux petits tubercules bruns à l'extrémité. M. Solier dit avoir trouvé cette larve en mars, aux environs de Marseille, dans des tiges sèches de V Euphorbia characias. Elle se pratique un chemin tortueux dans la moelle dont elle fait sa nourriture, et re- vient ensuite sur ses pas en achevant de manger ce qui reste de cette moelle. Outre les excréments, on trouve dans les liges, des parties de la fibre ligneuse, serrées et bou- chantentièrement l'ouverture. L'observateur suppose que la larve pratique cet obstacle pour se garantir de ses ennemis au mo- ment des mues. Il a rencontré plusieurs de ces larves renfermées entre deux bouchons. La larve paraît s'introduire plutôt par le haut; la moelle, étant plus tendre, doit en effet mieux convenir à sa faiblesse. Parmi celles trouvées en mars, quelques unesavaient acquise peu près toute leur grosseur; d'au- tres étaient très petites, et il y avait alors des insectes parfaits. M. Solier présume que les grosses larves avaient passé l'hiver, et que les plus avancées s'étaient transformées dès les premières chaleurs. Elles continuè- rent de manger, sans prendre un accroisse- ment bien sensible, jusqu'au commencement d'août, époque à laquelle elles se transfor- maient généralement en nymphe. A dater du 8 du même mois, les insectes parfaits sorti- rent en grand nombre des caisses oij cet entomologiste avait renfermé les plantes at- taquées. Lorsqu'on recherche la larve en ouvrant des liges, elle s'enfonce du côté opposé avec assez de vivacité , et se sert , dans ce mouvement des mamelons tuberculeux comme de crampons; par ce moyen, elle fixe alternativement la partie antérieure et LAM postérieure de son corps; puis, resserrantses anneaux et les allongeant alternativement, elle chemine à Topposé du danger. Composition des parties de la bouche. — Mandibules cornées, courtes, anguleuses, minces, creusées en dedans , tronquées en arc de cercle sur l'extrémité, paraissant légèrement bidentées et à dents très écar- tées; labre court, membraneux, trans- verse, faiblement rétréci en arrière, cilié antérieurement , à angles arrondis. Mem- brane reliant le labre à la tète, représen- tant l'épistome en segment de cercle très contractile. Mâchoires grandes, élargies à la base, terminées par un lobe cilié à son extrémité, munies chacune d'un palpe triartieulé : les deux premiers articles très courts , en cône renversé ; troisième un peu plus long, étroit, cylindrique. Languette grande, arquée, velue en avant; renfle- ments palpiformes très gros. Palpes à deux articles cylindriques de même longueur. Premier article beaucoup plus gros; deuxième étroit, filiforme. Menton court, trapézoïde, à suture peu distincte, etlacée dans le mi- lieu. Partie inférieure de la bouche réunie à la tête par une sorte de membrane plissée postérieurement en arc de cercle. Antennes très courtes, de deux articles peu appa- rents; entre elles et l'épistome ressort une dent triangulaire sur chaque côté. Nymphe blanche; antennes, tarses et extrémités vitrés. Yeux marqués d'une tache brune, arquée, élargie aux deux bouts, très mince, presque nulle dans le milieu. Antennes longues, rejetées sur les côtés et en arrière , courbées vers le bas et en des- sous, repliées de nouveau en hameçon vers la tête , à articles indiqués et ayant la lon- gueur qu'ils devront avoir dans la suite. Tête fortement courbée en dessous, à bou- che appliquée contre la poitrine du protho- rax. Labre et épistome presque aussi mar- qués que dans l'insecte parfait, mais un peu plus allongés. Mandibules apparentes , latéralement arquées, ornées d'une ligne transversale sanguine qui s'étend à la par- tie inférieure de la tête. Palpes bien dis- tincts, à articles courts, presque cylindri- ques. Pattes repliées en dessous; cuisses appliquées contre la poitrine , et tibias con- tre les cuisses, paires antérieures placées en dessus, et dernière paire en dessous de.s LA.M 223 fourreaux des élytres; tarses rejetés en ar- rière et rangés sur deux lignes longitudi- nales, vers le milieu, et de manière à sé- parer les élytres. Élytres courtes, sublriaii- gulaires , repliées en dessous et reparaissant en dessus , sur les côtés, avec un écart no- table. Prothorax très grand, plus court que dans l'insecte parfait, ce qui le fait paraître plus large; mésothorax plus court, néan- moins assez développé, caché en dessous par les pattes et les tarses , subtriangulaire en dessus, à peu près réduit au sculellum; métathorax très court, peu développé. Ab- domen vu en dessus, très grand, à peu près en demi-cercle , composé de 7 seg- ments; segments antérieurs courts, trans- verses, égaux en longueur, dernier ( ou anus) très petit, terminé par 2 épines di- vergentes. Les 6 premiers segments et le métathorax marqués d'une ligne longitudi- nale médiane plus obscure. En dessous, ces segments sont plus lisses que dans la larve , et les tubercules et poils du dessus sont plus rares et placés sur le bord postérieur. Les 2 derniers sont lisses. M. Solier pense que les deux piquants terminaux servent à cette nymphe de point d'appui pour se débar- rasser de sa peau. On trouve l'insecte par- fait sous les pierres pendant les mois de mars, avril, juin et septembre. MM. Guilding, de l'île Saint-Vincent, et L'Herminier, de la Guadeloupe, ont men- tionné un fait curieux concernant les ha- bitudes des Oncideres, genre américain, fai- sant autrefois partie des Lamia de Fabri dus, les femelles des 0. ampulator Fab. et Lherminieri de Schœnherr. Lorsqu'elles sont sur le point de pondre , elles saisissent aven leurs mandibules larges, aplaties et tran- chantes, une branche d'arbre souvent deux fois plus plus grosse que leur corps. Elles volent alentour, de manière à la scier, jusqu'à ce que, son poids et le vent aidant , elle vienne à se rompre. C'est alors qu'elles déposent, dans les déchirures et les pores de cette branche, les œufs qui doivent assu- rer la perpétuité de l'espèce. La même manœuvre a depuis été constatée par des voyageurs pour d'autres espèces du même genre. (C.) ♦LAMICTIS {Uata, voracité; îxTi'5,mus- tela). MAM. — M. de Blainville (Ann. se. nat., VIII, 1839) a établi sous ce nom un petit 224 LAINI groupe de Carnassiers de la division des Viverras, et ne comprenant qu'une seule espèce, désignée sous la dénomination de Viverra carcharias Bl. Le Lamictis a quarante dents, savoir : incisives |, canines f, molaires ^ à chaque mâ- choire , ce qui le rapproche des Viverras. Le museau est assez allongé et le palais clroit. La langue est garnie de papilles cor- nées; le gros intestin est niusculeux et long lie 6 pouces ; le cœcum n'a que 6 lignes, il est étroit et niusculeux ; l'intestin grêle a 4 pouces; les pieds antérieurs et posté- rieurs ont cinq doigts ; il n'y a pas de clavi- cule. La longueur totale de l'animal est de 0'- 72 cent. M. de Blainville n'a pu étudier qu'un seul individu de ce groupe; il provenait de l'Inde, d'où il avait été envoyé en 1826 par M. Diard. Le Viverra carcharias &e rap- proche un peu du Cynogalc. { E. D.) LAUIIË. Lamia (^a^îa, poisson de mer), poiss. — Genre de Poissons de l'ordre des Chondroptérygiens , famille des Sélaciens, établi par Cuvier(/{é5'. anim.) aux dépens des Squales, dont les Laniies diirèrent par leur museau pyramidal, à la base duquel sont situées les narines , et par les trous des branchies placés tous en avant des pectorales. On connaît 2 espèces de ce genre : les Sq. cornubtcus Schn., et monensis Sh. Leur taille les a souvent fait confondre avec le Uequin. (J.) *LA1VIIEI\1S. Lamii. ins. — Sous ce nom, M. Mulsant désigne {Histoire naturelle des Longicornes de France, [). 116) une famille de Coléoptères subpentamères, que l'auteur distribue en quatre branches, savoir : Par- méniaires, Laniiuires, /Edilaires et Pogono- chériiires. Voici les caractères qu'il attri- bue à cette famille : Prothorax armé de chaque côté d'une épine ou d'un tubercule épineux ; palpes à dernier article ovulaire ou subcylindrique, rétréci vers l'extrémité, et terminé en une pointe entière ou tron- quée ; lobe extérieur des mâchoires recourbé sur l'interne; antennes plus longues que le corps chez les espèces ailées; yeux très échancrés, et s'avançant inférieurenienlau- delà delà basedesantennes qu'ils entourent en partie; élytres presque soudées, et alors ailes nulles ou peu développées ; tarière des femelles quelquefois saillante; jambes LAM comprimées, inlcrmédiaires, munies d'un tubercule ou sorte de dent obtuse, suivie d'une échancrure couverte d'une frange de poils. (C.) LAMIER. Laniium. noT. pu. — Genre delà famille des Labiécs-Slachydées, établi par Linné ( Ge». , n. 7 IG ), et présentant pour caractères principaut : Calice campa- nule, à cinq dents presque égales , ou les supérieures plus longues ; corolle redressée, dilatée à la gorge, à lèvre supérieure oblon- gue ou en casque, étroite à la base; éta- mines quatre , ascendantes , les inférieu- res les plus longues. Style bifide, à deux divisions presque égales, et portant un stig- mate à leur sommet. Les Lamiers sont des herbes indigènes d'Asie et d'Europe, à feuilles inférieures longuement pétiolées , petites , celles du centre plus grandes, souvent cordiformes a leur base; les feuilles supérieures sont les plus petites, très brièvemetit pétiolées ; fleurs blanches, ou roses , ou pourpres , ou jaunes Les espèces de ce genre ont été divisées en 4 sections fondées sur l'aspect de la co- rolle , et nommées : Orua/a , Linn.; La- miopsis, Duinort. ; Lamiotypus , Dumort. ; Galeobdolon, Huds. Le Lamier blanc, L. album Linn., espère type du genre, est commune dans les bois, les haies et les buissons. On la désigne vul- gairement sous les noms d'Ortie blanche on Orlie morte. L'infusion de ses fleurs passe pour pectorale; dans beaucoup de contrées, ses feuilles sont mangées en salade et en gnise d'épinards. (J.) LAMIÎVARL4. bot. cr. — Genre de Phy- cées, de la tribu des Laminarines, dont il est le principal genre, il a été établi par La- mouroux [in Ann. «tu.s\, XX, il) et adopté sous ce nom par un grand nombre de bota- nistes. Les pri[icipaux caractères de ce genre sont: Stipe simple et quelquefois fîstuleux, ou à deux divisions et solide, se terminant en une lame simjjle, plane, sans nervures, indiiise ou quelquerois divisée en forme de palme; les organes de la fructification con- sistent en filaments fixés à l'intérieur de la substance de la lame; ces filaments sont ar- ticulés, quelquefois rendes en forme d'ur- céole à chaque articulation, et libres; ou bien ils sont disposés dans la partie fisluleusu LAM du slipc ; dans ce cas, ils sont très rameux et presque continus. Les Laminaria sont toutes des Algues co- riaces ou, rarement, membraneuses, et d'un vert foncé ou roussâtre. Elles renferment un principe sucré assez abondant, qui apparaît, après la dessiccation, sous forme d'efflores- cence farineuse et blanchâtre. Les espèces de ce genre sont nombreuses ; quelques unes ont servi de base à la fonda- tion de nouveaux genres : ainsi, la Lamina- ria buccinalis est le type du genre Ecklonia de Hornemann {in Act. Hafn , 1828, III, 370); la Laminaria biruncinata a donné lieu à l'établissement du genre Copea, Mont. {Flor. canar. plant, cellul., 140); M. De- caisne a créé le genre Haligenia sur la La- minaria bulbosa {in Nov. Ann. se. nat. , XVII, 3i5), etc. Tel qu'il est actuellement restreint, le g. Laminaria renferme 15 espèces habitant toutes les mers septentrionales et l'hémi- sphère boréal. LAMIIVARIÉES. Laminariœ. bot. cr.— Tribu de la grande familledesPhycées. Voy. ce mot. LAMIUM. BOT. VQ.— Voy. lamier. LAMOLROLXIA , Ag. bot. cr. — Syn. de Claudea, Lamx. — Bonnem., syn. de Cal- lilhamnion, Lyngb. LAMOUROUXIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées Rhinanthées , établi par H.-B. Kunlh (in Humb. et Bonpl., Nov. gen. etsp., IIÏ, 335, t. 167-169). Herbes du Mexique et du Pé- rou. Voy. SCROPHULARINÉES. LAMPADIE. MOLL. — Genre créé par Monlfort {Conchyliologie systématique), et rapporté comme sous -genre , par M. Aie. d'Orbigny, au groupe des Robulina. Voy. ce mot. LAMPAS. MOLL. — Dans le Muséum ca- lonnianvm, Humphrey propose sous ce nom un g. qu'il détache des Anomies de Linné, et dans lequel il ne range que de véritables Térébratules. Voy. ce mot. (Desh.) LAMPAS, Schum. holl. — Syn. de Tri- ton, Lamk. (Desh.) LAMPE ANTIQUE, moll. — Nom vul- gaire d'une coquille terrestre fort curieuse pour laquelle Lamarck a créé le g. Anos- tome. Voy. ce mot, (Desh.) *LAMPETIS(^o(p«tr/);,qui brille), ms.— T. vu. LAM 225 Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternnxes, tribu des Buprestides, éta- bli par Dcjean et publié par Spino!a(/4nna/. de la Soc. entom. de France, t. VI, p. 113). Le nombre des espèces qu'on rapporte à ce genre est d'une vingtaine. Elles sont origi- naires d'Afrique, d'Asie et d'Amérique. Nous citerons comme en faisant partie les Bupreslis punctalissima , funesta , fastuosa de Fabr., et L. movilis de Ch. (G.) *LAMP0R1VI1VÉES. Lamporninœ. o\s. - Sous-famille établie par G.-R. Gray {List ofthe gen) dans la famille des Trochilidées. Les genres Campylopterus, Eulampis, Pe- tazophora, Lampornis , Glaucis, Topaza et Calothorax font partie de cette sous-fa- mille. (Z. G.) LAMPORNIS, Swains. ois. — Genre de la famille des Colibris. Voy. ce mot. (Z. G.) LAMPOURDE. Xanlhiiim. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi parTournefort(/?2S«., t. 252), et présentant pour principaux caractères : Capitule homogame monoïque. Fleurs mâ- les : \n\o\\iCTe subg\oh\\\evix , multiflore , à écailles libres , uni-sériées. Rcreptacle cy- lindrique, paléacé; corolle tnbuleuse, à limbe brièvement 5-lobé; filaments des élamines à peine adnés à la corolle; an- thères libres. Stigmates 2, concrets. Fleurs femelles : involucre ovale, gamophylle, bi- flore , couvert de piquants, et surmonté d'une ou de deux épines. Corolle filiforme tnbuleuse. Étamines nulles. Stigmates 2, linéaires, divergents. Akène comprimé, biloculaire. Les Lampourdes sont des herbes annuel- les, rameuses, à feuilles alternes découpées ; les fleurs sont disposées en capitule ou en épi terminal : les mâles sont à la partie su- périeure; les femelles à la partie infé- rieure. Ce genre renferme 8 espèces, réparties par De Candolle {Prodr. , V, 522) en deux sections qu'il nomme : Euxanthium et Acan- thoxanthium. La première comprend celles dont l'involucre est surmonté de deux cor- nes plus ou moins recourbées; la seconde celles dont l'involucre ne présente à son sommet qu'une seule corne toujours droite. Toutes les espèces de ce genre croissent dans les régions chaudes et tempérées du globe; nous citerons parmi celles vulgaire- 29 9>6 LAM nient connues , le Xanlhium slramarium , nommé aussi Herbe aux écrouelles, à cause de la propriété attribuée autrefois à cette plante de guérir les écrouelles. (J.) *LA1IIPRA (^ap.Trpoç, resplendissant). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Sternoxes, tribu des Bupreslides, proposé par Mégerle, adopté par Dejean, et publié par Spinola {Annales de la Soc. ent. de France, t. VI, p. 108). Quatre espèces rentrent dans ce genre : les 3 premières se rencontrent dans le midi de la France , et la 4* est originaire de la Russie méridio- nale. (C.) *LAMPRA, Lindl. bot. ph.— Syn. d&Di- discus, DG. LAMPRIAS ( W^rpôç , brillant), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, créé par Bonelli ( Observations entomologi- çues, partie i". Tableau sijnoptique), et qui a pour types : les Car. cyanocephalus de F., Lebia chlorocephala de Duf., et nigritarsis de Sleven. (C.) LAMPRIAS, Mac-Leay. ms. — Syn. de Loxocrepis d'Eschscholtz. (C.) LAMPRILL0I\JetLAMPR0Y01V. Poiss. — Noms vulgaires de l'Ammocsete. Voy. ce mot. LAMPRIMA (VafjiTrpôç, resplendissant). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Luca- nides , créé par Latreille {Gênera Crust. et Insect., t. II, p. 132) avec le Lethrusœneus deFabr., espèce originaire de la Nouvelle- Hollande. Une seconde espèce du même pays, la L. Micardi de Reiche, en fait aussi partie; mais on doit considérer comme variété ou différence du sexe de la pre- mière les L. Latreillei et pygmœa L. (C.) LAMPRIS ou CHRYSOTOSE (i«.u«poç, brillant). Poiss. — Genre de l'ordre des Acan- thoptérygiens, de la famille des Scombéroï- des, établi par ^etzius ( Nouv. mém. de VAcad. des se. de Suède, t. XX, 1799), et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes {Hist. des Poiss., t. X, p. 39). Ce genre a de grands rapports avec les Zées; mais il en diffère par l'absence d'épines sur le dos, et par le nombre des rayons des ventrales, qui est de 14 au lieu de 8. Les Lampris paraissent originaires du nord de la mer At antique. On n'en connaît I.AM jusqu'à présent qu'une seule espèce, le Lampris TACHETÉ, L. guttatus^etx., nommé aussi Poisson-lune. Il porte des couleurs magniGques; tout son dos est d'un bleu d'acier, qui, sur les flancs, passe au lilas , et devient, vers le ventre, du plus beau rose. Des taches nombreuses, ovales, quelquefois d'un blanc de lait, d'autres fois du plus bel éclat d'argent, sont semées sur le fond du corps. Les opercules sont très brillants, et l'œil et l'iris de la plus belle couleur d'or; enfin toutes les nageoires sont d'un rouge vermillon. (J.) ♦LAMPROCARPUS , Blum. bot. ph.— Syn. de Pohlia, Thunb. LAMPROCARYA (>au7rpo';, brillant; x«pvoy,noix). bot. pu. — Genre de la famille des Cypéracées-Cladiées, établi par R. Browu {Prodr., 238). Herbes de l'Australasie. Voy. CVPF.RACÉES. *LA]HPROCERA (lia.tx^pô;, brillant; xe- paç, antenne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides, créé par de Lapone {Annales de la Soc. entom. de France, t. 11, p. 129), et qui renferme 2 espèces : les L. Latreillei de Kirby {grandis de St. ), et les- liludinaria de Lac. La première est origi- naire du Brésil, la seconde de Cayenne. (C.) ♦LAMPROCOLIUS , Sunder. ois. — Syn. de Guira, Less. (Z, G.) LAMPRODOMA. moll. — Genre inutile proposé parSwainson pour les espèces d'Oli- ves à spire allongée. Voy. cuve. (Desh.) *LAMPROGLÈI\E. Laniproglena ( ^au.- itpo; , brillant; y)wri , oeil), crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Si- phonostomes, à la famille des Pachycé- phales et à la tribu des Dichélestiens, a été établi parM. Nordmann.Chez cette nouvelle coupe générique, la tête est épaisse, arron- die, et porte, vers le tiers antérieur de la face supérieure , deux petits yeux rouges confondus entre eux sur une ligne médiane. Le thorax est très allongé, et se compose de cinq anneaux bien distincts séparés par des étranglements. L'abdomen est égale- ment très allongé, offre quelques traces d'une division en trois segments, et se ter- mine par deux lobes obtus. Les antennes s'insèrent sous le bord frontal; elles sont courtes, sétacées et multi-articulées. Les appendices, qui semblent devoir être con- LAM sidérées comme les analogues des pattes- tnàchoires antérieures, sont également grê- les et coniques. Les pattes- mâchoires des deux paires suivantes sont au contraire ro- bustes et ancreuses. Ces pattes , presque nidimentaires, naissent près du bord laté- r.il du corps , et consistent chacune en un |ietit tubercule basilaire , terminé par deux r.imes sétifères. Enfin le dernier anneau thoracique, qui est apode, offre près de son bord postérieur deux tubercules cornés, et porte les orifices de l'appareil générateur. On ne connaît encore qu'une seule espèce «ians ce genre : c'est la Lamproglène mi- gnonne, Lamproglena pulchella'iioTdm. Ce Crustacé a été rencontré sur les branchies à\t Cyprinusjeses. (H. L.) LAMPROIE, poiss. — Nom vulgaire du genre Pelromyzon. Voy. ce mot. *LAMPROLEPIS ( Xafxnpoç , brillant; ^eiri;, écaille). REPT. — Groupc formé aux dépens du genre Scinque d'après M. Fit- z'wger {Sy st. rept.,\UZ). (E. D.) •LA1MPR0M0RPI1US , Vigors. ois. — Syn. de Chrysococcyx , division du genre Coucou. Voy. ce mot. (Z. G.) *LAMPRO!VESSA,Wagl. OIS.— Division de la famille des Canards , fondée sur la Sarcelle de la Chine , Anas galericulata Linn. (Z. G.) *LAMPROPELTIS (Jiapwpo'ç , brillant ; ■kùt/,, bouclier), rept. ; — M. Fitzinger {Syst. rept., 1843) désigne sous ce nom un groupe formé aux dépens du grand genre Couleuvre. (E. D.) *LAMPR0PH1S (;iapLTrpo';, brillant ; ôVtç, serpent), rept. — Groupe établi aux dépens (lu genre Couleuvre , d'après M. Fitzinger {Syst. rept., ISiZ). {E. D.) *LAMPROPIiOLIS ( >a,(iL7tpo5 , brillant ; (polîi, écaille), rept. — Groupe formé par M. Fitzinger ( Syst. rept. 1843) aux dépens (Jes Scinques. Voy. ce mot. (E. D.) £> *LAMPROPTERA (Jauîrpo'ç, brillant; '.TTt'pov , aile). INS. —Genre de l'ordre des Ilémiplères, section des Homoptères, famille osé celui-ci, et lui a donné pour type le 'Jrilon pilearc des auteurs. Il ne peut être adopté. Voy. tkiton. (Desu.) B.AMl'Yr.lDlîS.La/iijayndfS. INS. -Tribu ! de l'oidie des Colcoplèies pentaniéie.s, éta | LA.AI hlieparM. de Casltlnau {Histoire nalurcUc des animaux arliculcs, l. 1 , p. 2G0) dans la famille des Malacodermes , et qu'il subdi- vise en Lycusiles et Lampyrtles. Voici quels caractères l'auteur assigne à cette tribu : Mandibules entières ou unidenlées; pal- pes plus gros à l'extrémité; corps aplati; tête sans étranglement à la partie posté- rieure. Les Lampyrites forment une tribu nom- breuse d'insectes, chez lesquels l'éclat des cou- leurs vient sejoindre quelquefois à la bizarre- rie des formes. Lorsqu'ils se croient menacés de quelque danger, ou qu'on les saisit, ils replient aussitôt les antennes et les pieds contre leur corps, et restent immobiles. Plu- sieurs recourbent alors l'abdomen en dessoi}S. Les uns se tiennent à terre, les autres sur les arbres et les fleurs. Tous paraissent carnassiers, quelques uns même attaquent les individus de leur espèce ou des espèces, de genres voisins. Les larves des Lycusiles vivent dans le bois mort un peu humide et entièrement décomposé; celles des Lampyriles, à terre dans les prairies; et celles des Téléphores dans le sable. L'anatomie de ces insectes a présenté plu- sieurs différences notables dans les individus soumis aux investigations des analomistes. Le tube digestif ou intestinal a uae fois et demie la longueur du corps; il est revêtu de tuniques minces et diaphanes; l'œso- phage se renfleen un jabotoblong séparé par une valvule annulaire du ventricule clijli- Uque. Celui-ci est lisse, droit et membra- neux. L'intestin grêle est ûliforme, flexueux, avec quelques rides transversales pies du coecum : ce dernier est allongé; le rectum un peu marginé. Les vaisseaux biliaires sont au nombre de quatre , deux en avant et deux en arrière ; chaque ovaire est composé d'une vingtaine de glandes très courtes. L'oviducte s'en- fonce avec le rectum dans un étui commun, et il est terminé par deux appendices courts et bi-arliculés. Dans le Lampyris splendidula , le canal alimentaire a deux fois la longueur du corps. L'œsophage est d'une telle brièveté qu'il devient inaperçu; il se dilate subite- ment eu un jabot court, et il est séparé par un étranglement du ventricule ihylitique , LAN relui- ci esl 1res long; rintesliu gifle est fort court, fleiueux, et offre un rennemcnt qui représente le cœcum et qui se termine par un rectum allongé. Il n'a que deux vnisseaux biliaires, insérés comme chez les (Carnassiers. Les ovaires sont composés d'une trentaine de gaines biloculaires. Les Cantharis ou Telephorus ont un canal digestif sans aucune inflexion. L'œsophage e>t renflé à son issue de la tête ; le ventri- cule chyliQque est allongé ; l'intestin grêle filiforme; le cœcum peu distinct. Ses vais seaux biliaires ne diffèrent pas de ceux des Lycus. (C.) LA.HPYRIS (Àa/xTiupî;, ver luisant), in's. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, tribu des Lampyrides , créé par Linné {Systemanat. , p. 644), et généralement adopté par les auteurs, mais restreint dans ces derniers temps , par MM. La porte et Dejean , aux espèces dont les mâles sont ailés et les femelles aptères ; 14 espèces rentrent dans ce genre : 5 ap- partiennent à l'Europe, 5 à l'Amérique, 3 à l'Afrique et 1 à l'Asie. Les types sont les L. 7iocLiluca et splendidula de Lin. ; tous deux se trouvent eu France. Le premier est assez commun aux environs de Paris, pen- dant les mois de juin et de juillet, où il est désigné sous le nom de Ver luisant, et t'est presque toujours la femelle qu'on aper- çoit briller la nuit au milieu de l'herbe et des buissons. Le mâle est bien plus rare, et se lient ordinairement caché pendant le jour dans des troncs d'arbres. Les larves de ces espèces ont aussi la propriété phospho- rescente , cependant à un degré moins in- tense que chez l'insecte parfait. Elles res- semblent beaucoup aux femelles, et se dis- tinguent aisément de ces dernières par leurs tarses , qui sont toujours privés de crochets. (C.) LAi\ARIA. BOT. PB. — Genre de la fa- mille des Hajmodoracées , établi par Thun- berg ( /'rodr. G3). Herbes du Cap. Voy. hs.- MODORACÉES. LAIVCliOL.1. UELM. — Voy. lakcette. *LA\'CÉOLE. Lanccola. crust. — Celte coupe générique, qui a été établie par Say, est rapportée par M. Milne-Edwards au tenre des Uyperia. Voy. ce mot. (H. L.) LAACliOLÉ. Lanceolalus. bot. — On (ionuc le nom de lancéolé à tout organe LAN 229 d'un végétal dont les extrémités se termi- nent en fer de lance. LA\CEROIV!etLAXÇO!V. poiss— Noms vulgaires des jeunes Brochets. Voy. ce mot. LANCETTE. Lanccola. uelm. — M. de Blainville {Dict. se. nat., t. LVII, p. 553) a fait connaître sous celte dénomination un genre d'Helminthes qu'il rapproche des Si- poncles, mais qui a certainementaussi beau- coup d'affinités avec les Némeries et quel- ques Hirudinées. Voici les caractères que l'auteur assigne à ce genre : Corps assez mou, quelquefois ridé en tra- vers, déprimé, tout-à-fait plat en dessous, de forme ovale, lancéolée, obtus en avant, aminci en arrière en lancette ; une grande ouverture antérieure d'où sort une longue trompe claviforme, ridée et percée à son exirémité; anus à l'extrémité opposée (les .Sipondes l'ont à la moitié environ de la face abdominale); un orifice médian infé- rieur tout près de la bouche pour l'appa- reil de la génération. L'espèce type de ce genre a été recueillie dans la mer, auprès de Gênes. M. de Blainville l'a nommée Lanccola Parelli. Nous avons fait connaître, dans le tom. H des Annales d'analomie et de physiologie, que le SagiUula lon^iroslrum de Risso {Eu- rope rv.crid. , t. V, p. 263) est aussi une espèce de Lanccola. Une note de M. Lauril- lard et un dessin qu il a fait à Nice nous apprennent, en effet, que ce Ver réunit à peu près tous les caractères des Lancettes. Cette prétendue Sagittule, très bien obser- vée par M. Laurillard, était logée dans un tuyau de Protule dont elle avait peut-être dévoré l'animal. C'est un Ver plat sur louie sa longueur, et diminuant peu à peu de largeur. Par ses contractions , il s'arrondit parfois d'espace en espace, ou même durs toute sa longueur. Lorsque M. Laurillard a brisé la coquille dans laquelle cet Helmin- the était retiré, celui ci a lancé plusieurs fois sa trompe, qu'il retirait ensuite entiè- rement. Cet organe est très adhérent, à cause des petites pointes qui le garnisseni. La têle porte quatre doubles rangées lon- gitudinales de points oculaires. Plus récemment, j'ai recueilli à Cette un petit exemplaire du genre Lanccola. (P. G.) LA\C1SL\, Adaus.uoT. pu. — Sjn. de Colula, Qddila. 230 LAN I.AIVCRETIA. BOT. PH. — Genre ilont la place dans les méthodes n'est pas encore Gxée. ]l a été établi par Delile (Flor. œgypt. 69, t. 25) pour des plantes dont les principaux raractères sont : Calice 5-phylle, à folio- les lancéolées , ciliées à leurs bords; corolle à 5 pétales bypogynes, alternes, oblongs el à peine plus longs que les folioles du calice; étan)ines 10, bypogynes; anthères introrses, biloculaires; ovaire libre, ses- sile , 5-lobé , 5-loculaire ; styles 5, distincts; stigmates capités. Les Lancrelia sont des sous-arbrisseaux de l'Egypte et de l'Afrique tropicale , très rameux, à rameaux opposés, ascendants, villeux; à feuilles opposées, brièvement pétiolées, oblongues , dentées en scie; à fleurs axillaires , solitaires ou agrégées , ses- siies ou pédonculées; bi-bractéées à la base, petites et d'un blanc rosé. L'auteur de ce genre n'en cite qu'une seule espèce, i. suffrulicosa. (J.) LAIVDOLE. poiss. — Nom vulgaire, sur le littoral de la Méditerranée, du Dacty- loptère commun, D. communis Cuv. LANDOLPniA (nom propre), bot. ph. — fienre de la famille des Apocynacées, éta- bli par Palisot deBeauvois {Flor. oioar. I, 54, t. 34). Arbrisseaux d'Oware. Voy. ArOCYNACÉES. *LA!MDTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par Lessing (Synops. 37). Herbes vi- vaces du Cap. Voy. composées. *LAI\GAHA. BEPT. — Bruguière {Joiirn. dephys. 1784)désigne sous le nom de La',i- gaha un groupe formé aux dépens du grand genre Couleuvre. (E. D.) *LAIVGA1A. REPT. — Groupe formé aux dépens des Couleuvres par Shaw {Gêner, zool. III). (E. D.) *LA^^GELAI\IDIA (nom propre), ms. — Genre de Coléoptères tétramères, famille (les Xylophages, tribu des Lyctides, créé par M. le docteur Aube ( Annales de la Société entomologiquede France, 1842, t. II, p. 225, pi. 6, f. 2 6) avec une espèce découverte aux environs de Paris par feu Lange- land, jeune entomologiste, auquel ce genre a été dédié. Le type , L. anophthalma , ap- partient au petit nombre de Coléoptères jirivé de l'organe de la vue; les ailes man- quent aussi chez cet insecte. Il a été trouvé LAN dans le bois mort, et qui était en partie enfoui sous le sol. (C.) *LA!MGLA(nom propre), bot.pb. — Genre de la famille des Amarantacées-Achyran- thées , établi par Endiicher {Gen. pi. p. 304, n. 1977). Herbes du Cap. Voy. amaran- TACÉES. LA\GOSTI\0. CRCST. — Nom employé par Parra pour désigner le Scyllarus oequi- noxialis. Voy. scyllarl's. (H. L.) LA1\G01JSTE. Palinurus. enusT. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Décapo- des macroures, à la famille des Macroures cuirassés et à la tribu des Langousliens, a été établi par Fabricius et adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés renfermés dans celte coupe généiique ont le corps presque cylindrique. La carapace est pres- que droite d'avant en arrière, convexe trans- versalement, avec les régions stomacale, cordiale et branchiale bien distinctes. Le bord antérieur de la carapace est toujours armé de deux grosses cornes qui s'avancent au-dessous des yeux et de la base des an- tennes. L'anneau ophlhalmique est libre, à découvert, avec les yeux gros, courts et ar- rondis. L'anneau antennulaire est très dé- veloppé et s'avance entre les antennes ex- ternes, au-dessous et en avant de l'anneau ophthalmique. Les antennes internes sont très longues, avec leur premier article tout- à-fait cylindrique; elles sont terminées par deux filets multi-articulésdont la longueur est très variable. Les antennes externes sont très grosses et très longues ; l'article basi- laire, dans lequel est logé l'appareil auditif, est très grand, et se soude à son congénère de manière à former au-devant de la bouche un épistome très grand ; les trois articles suivants sont gros, mobiles et épineux ; ils constituent la portion basilaire de l'antenne et sont suivis par une lige multi-articulée très grosse et très longue. Les pattes-mâchoires externes sont petites et pédiformes, avec leur bord intérieur garni de faisceaux de poils; leur palpe est fjrt petit, et manque même quelquefois complètement; maisilsdonnent insertion à un grand article flabclliforme. Les pattes-mâchoires de la seconde paire sont petites; celles de la première paire portent un palpe très grand et se terminent tantôt par un appendice styliforme, tantôt par une lame ovalaire plus ou moins spatu- LAN liforme. Les mandibules sont très grosses et garnies d'un bord tranchant; leur tige palpiforme est grêle. Le plastron sternal est grand et composé de cinq segments soudés entre eui. Les pattes sont toutes monodac- tyles; celles de la première paire sont en général plus grosses que les autres, et termi- nées par un doigfgros et court qui n'est que fort peu mobile; quelquefois on voit au- dessous de sa base une épine qui est un vestige de pouce; mais ces organes ne sont jamais même subchéliformes. Les pattes de la troisième paire sont en général les plus longues. L'abdomen est gros et très long ; son premier anneau ne porte pas d'appen- dices ; mais les quatre suivants donnent insertion chacun à une paire de fausses pattes, composées, chez le mâle, d'un petit article basilaire et d'une grande lame terminale ovalaire, tandis que, chez la fe- melle , il existe deux lames semblables, ou bien une seule lame et une tigelle bi-arti- culée et garnie de poils. La nageoire cau- dale, formée par le septième anneau de l'abdomen et par les appendices de l'an- neau précédent, est très grande, et chacune des lames dont elle se compose reste flexi- ble et semi-cornée dans les deux tiers pos- térieurs, tandis qu'en avant elle est crus- tacée. Les branchies sont composées de filaments cylindriques, courts et serrés en manière de tronc. On en compte dix-huit de chaque côté. Ce genre se compose de Crustacés de grande taille, qui sont remarquables par la dureté de leur test, et qui sont répandus dans toutes les mers. Us habitent principa- lement les côtes rocailleuses, et ils se divi- sent en deux groupes naturels auxquels M. Milne-Edwards a donné les noms de Langoustes ordinaires et Langoustes lon- gicornes. La Langouste commune, Palinurus vul- garis Lair., peut être considérée comme le type de ce genre. Cette espèce est très- commune sur les parties rocailleuses de nos côtes méridionales et occidentales, et sa chair est très estimée; elle atteint jusqu'à 45 à 50 centimètres de long, et pèse quel- quefois jusqu'à 8 kilogrammes; sa couleur est brune-violacée, tachetée de jaune; mais il parait qu'elle prend quelquefois une teinte verdâtre. Elle habile aussi les côlos LAN 231 de l'Algérie, particulièrement !es rades d'Alger etd'Oran, où je l'ai rencontrée pen- dant l'hiver et le printemps. (H. L.) LAIVGOUSTIEIMS. Palinurii. crust. — Tribu de l'ordre des Décapodes macroures, de la famille des Macroures cuirassés, éta- blie par M. Milne - Edwards , dans son Hist. nat. des Crust. Cette tribu, qui ne ren- ferme qu'un seul genre, est caractérisée p.ir l'existence d'antennes de forme ordinaire et l'absence de pinces didaclyles. Laseulecoupe générique qui la représente est celle des Langoustes. Voy. ce mot. (H. L.) LAKGOIJSTIXES , Luc. cbust. — Syn. de Langoustiens, Mil.-Edw. LANGRAIEN ou LANGRAYEN. Ârta- jnus. ois. — Genre de la famille des Demi- rostres, de l'ordre des Passereaux, carac- térisé par un bec conique, arrondi, assez ro- buste, arqué vers le bout, à pointe fine , lé- gèrement échancrée de chaque côté; des narines latérales, petites, ouvertes par df vaut, et des ailes longues, pointues et dépassant la queue dans quelques espèces. Ce genre, que Vieillot et G. Cuvieront publié à peu près à la même époque , 1 un sous le nom û'Artamus, et l'autre sous ce- lui d'Ocyplerus (noms auxquels M. Horsfield a substitué celui de Leptapleryx), renferme des espèces qu'on avait toujours confondues avec les Pies-Grièches. Les Langraiens se distinguent pourtant de ces dernières par la forme et l'étendue de leurs ailes, et par quelques particularités de mœurs. Ils ont le vol rapide et soutenu de l'Hirondelle ; comme elle ils se balancent dans les airs, et comme elle ils font , en volant , la chasse aux insectes. Leur courage égale au moins celui des Pies-Grièches. On les a vus atta- quer des oiseaux beaucoup plus forts qu'eux. Sonnerat dit du Langraien à ventre blanc qu'il est l'ennemi du Corbeau; que, quoi- que beaucoup plus petit , il ose non seule- ment se mesurer à lui, mais qu'il le pro- voque même; il harcèle quelquefois son ennemi pendant une demi-heure, et finit toujours par lui faire prendre la fuite. La se borne ce que l'on connaît de l'histoire naturelle des Langraiens. On peut donc dire que cette histoire reste conséquemment tout entière à tracer. Les Langraiens appartiennent à l'Afrique, aux Grandes-Indes et aux terres australes. 232 LAN Vieillot en a dScrit six. M. Valcnclennes , dans sa monographie sur ces oiseaux {M6m. du Mus. d'hist. nat., t. IV, p. 2), a adopté ce nombre, à Tdgard duquel on avait quel- ques doutes. Wagler, dans son Sijslema nvium, en fait connaître neuf. A l'exemple (le M. Lesson , nous distribuerons les Lan- graiens dans deux groupes. 1° Espèces à bec médiocre, arrondi, à queue moins longue que les ailes. i. Le Langraien proprement dit. Art. leu- corhynchos Vieill., Lept. melaleuca Wag. ( BulT., pi. enl. 9, fig. 1). Tout le dessus du corps noir ; parties inférieures blanches. — Habit, nie Luçon et la Nouvelle-Calédonie. 2. Le Langraien a ventre blanc. Art., leucogaster, Lept. leucogaster Wagl. (Val., lococit., pi. 7, fig. 2). Dessus du corps gris- ardoise; ventre blanc. Espèce confondue avec la précédente. — Habite Java. 3. Le Langraien brun, Art. fuscus Vieill., Ocyp. rufiventerYal. (lococit., pi. 7, fig. 1). Dessus du corps gris; ventre roux.— Habite le Bengale. 4. Le Langraien gms. Art. cmereus Vieil., Ocyp. cinereus Val. ( loco cit., pi. 9, fig. 2). Front noir ; queue terminée de blanc. — Habite Timor. 5. Le Langraien a lignes blanches, Art. lineatus Vieill., Ocyp. albivitattus Cuv. D'un 'cendré fuligineux; ailes bordées de blanc. — Habite la Nouvelle-Hollande et Timor. 6. Le Petit Langraien, Art. minor Vieil., Ocyp. fuscatus\a\. ( lococit., pi. 9, fig. 1). Plumage couleur chocolat, à l'exception des ailes , qui sont noires. — Habite la Nou- velle-Hollande. 7. Le Langraien a tète blanche, Lept. leucocephalus Wagl. (Buff., pi. enl. 374). Dessus du corps d'un noir verdâtre; tête, cou et parties inférieures d'un blanc pur. — Habite Madagascar. 2" Espèces à bec comprimé, à queue plus longue que les ailes. 8. Le Langraien vert. Art. viridis Vieill ( Buff. , pL enl. 32 , fig. 2 ). Dessus du corps noir-verdâtre bronzé; dessous blanc. — Habite Madagascar. 9. Le Langraien sanglant , Lept. cruenta Wagl. (Syst. avi, addimenta). Tout le plu- mage noir, à l'exception du milieu du ven- LAN Ire et de l'extrémilé des grandes couvertu- res des ailes, qui sont rouges. — Habile Java et Sumatra. — Celte dernière espèce a été prise par SwainsOn pour type du genre Analcypus{Arlamia, Is. GeolT.; Poslor, Vig.; Psacolopleis, Jard. etSelb.; Erylhrolanius, Less.), genre que G.-R. Gray place dans sa famille des Loriots ( Oriolinœ ). (Z. G.) LAIVGSDORFFIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Balanophorées- Cynomoriées, établi parMartius {inEschwe- gexJourn. von Brasil, H, 179). Herbes du Brésil. Voy. balanopiiorées. — Radd.,syn. de Cocos, Linn. — Willd., syn. de Lycoseris, Cass. *LAIVGIJAS, Kœn. bot. pu. — Svn. à'Hel- lenia, Willd. *LA1VGIIE. Lingua. zool. — Cet organe remplit dans l'économie animale plusieurs fonctions importantes : les unes ont rapport à la sensibilité, les autres ont rapport à la grande fonction de nutrition , et la Langue est placée , en raison même de cette desti- nation, à l'entrée du canal alimentaire. Douée de la sensibilité tactile, et devenant quelquefois un organe du toucher, la Lan- gue est le plus généralement un organe du goût, et est môme le siège principal de ce sens, surtout chez les Vertébrés ; mais elle devient aussi , par des modifications spé- ciales dans sa structure et sa composition, un organe pour la préhension des aliments, la mastication et la déglutition. Elle sert encore, chez les animaux qui sont doués de la voix et de la parole, à varier les sons et les accentuations par les positions diverses qu'elle peut prendre, et qui se combinent avec celles du larynx, de la cavité buccale et des lèvres. Nous renvoyons à l'article voix l'étude du jeu de la Langue dans la formation des sons ; nous allons examiner ici ses autres fonctions, successivement dans chacun des grands types du règne animal où l'on rencontre cet organe. Chez tous les Mammifères , la Langue est flexible et libre dans presque toute son étendue, attachée seulement par sa racine à l'os hyoïde, et adhérente à la mâchoire inférieure par une portion de sa base. Elle est charnue, formée presque exclusivement de muscles nombreux, qu'accompagne une quantité plus ou moins abondante de tissu cellulaire et de tissu graisseux, et revêtue LAN d'une membrane épaisse qui n'est qu'une continuation de la muqueuse qui tapisse la cavité buccale. Mais cette portion de la mem- brane muqueuse qui recouvre 4a Langue , destinée plus spécialement à l'exercice du goût, se distingue par sa mollesse, par l'a- bondance des vaisseaux sanguins qui s'y dis- tribuent, et surtout par le grand nombre et le développement extraordinaire des émi- nencesou papilles, qui rendent comme ru- gueuse la face supérieure ou dos de la Lan- gue, tandis que le dessous de cet organe ne présente guère de papilles que vers Textré- mité et dilTère peu de la membrane qui re- vêt le reste de la bouche. Ces papilles sont de plusieurs espèces : les unes sont appelées coviques, à cause de leur forme, et sont répandues, chez Ihomme, sur toute la face supérieure de la Langue, depuis sa poiuU", presque jusqu'à sa racine. C'est sur le mi- lieu de la Langue et vers sa pointe que les papilles de cette espèce sont le plus haute.-, et le plus aiguës, et se divisent même, à leur sommet, en plusieurs filets déliés; elles diminuent graduellement de volume en s'approchant des côtés, et deviennent enfin desimpies petits tubercules; partout elles sont très rapprochées et serrées à la manière des soies d'une brosse. Ces difié- rences que présentent les papilles coniques suivant leur situation ont conduit plusieurs anatomistes à en distinguer de deux sortes : les unes, fines , molles, flexibles, vascu- laires et peut-être nerveuses; les autres, plus grosses, plus résistantes , moins sen- sibles. D'autres papilles sont portées sur un pédicule grêle, se terminent en une têie large et arrondie, présentent la formed'un champignon, et sont nommées , en consé- quence,/bjig'i/bjmes. Plus grosses, mais beau- coup moins nombreuses que les précédentes, au milieu desquelles elles sontéparses, principalement vers le bout de la Langue , elles reçoivent beaucoup de filets nerveux et les plus apparents ; ces papilles pourraient bien être la partie la plus sensible de l'or- gane du goût, surtoutsi l'on observe que les parties coniques acquièrent une grande du- retéchcz certains animaux. Enfin on trouve encore une troisième espèce de papilles, au nombre de dix environ chez l'homme, et nommées caliciformes , à raison de l'appa- rence que leur donne le bourrelet circulaire T. Vil. LAN 233 dont est bordé le tubercule demi-sphérique qui les compose. C'est à la base de la Lan- gue que se voient ces papilles; elles y sont disposées sur deux lignes obliques qui se réunissent en un V, dont l'ouverture re- garde la partie antérieure de la bouche. Entre la pointe de ce V et l'épiglotte , on ne rencontre pas de papilles, mais des fol- licules qui versent dans la bouche les hu- meurs qu'ils sécrètent. Les papilles de la Langue ont été classées d'autres manières différentes par plusieurs anatomistes ; mais les noms particuliers adoptés pour chacune d'elles se comprendront facilement , après la description que nous venons d'en faire. La souplesse et la mobilité parfaite dont jouit la Langue de l'Homme dépendent du grand liombreetderarrangement particulier des fibres musculaires donielie est essenlicl- lement composée, et qui lui permettent de s'allonger ou de se raccourcir, de s'élargir ou de s'amincir, de se plier en arc dans presque tous les sens, et de promener s;i pointe sur tous les points de la cavité buc- cale, pour y exercer le toucher ou ramener vers le pharynx les aliments dont la tritu- ration a dispersé les fragments. Pour l'ac- complissement de ces mouvements divers , la Langue trouve un point d'appui sur l'hyoïde, et elle est aidée aussi par les mou- vements combinés des muscles de cet ap- pareil , dont le jeu est fort important, sur- tout chez les animaux qui peuvent faire usage de la Langue au-dehors de la cavité buccale , soit pour saisir les aliments et les boissons , soit pour palper les objets. Parmi les muscles de la Langue, chez l'homme, les uns naissent et se terminent dans l'organe même, et sont nommés intrin- sèques; les autres, appelés ea;<»t»(sè(7ues, se rendent de divers points dans la Langue, et ne sont que la continuation des muscles, dont le point d'origine est ailleurs. Parmi les principaux muscles intrinsèques, on compte le muscle lingual longiludinal inférieur, qui naît en arrière de la Langue, à sa face inférieure, et dont les fibres se terminent de droite et de gauche sous la pointe de cet organe, où elles se rencontreut : ce muscle esi destiné a fléchir la pointe de la Langue en bas, et à la raccourcir; tandis qu'un muscle extrinsèque, le lingual longiludinal supérieur, nommé aus.si clwndro-glossc et 30 234 LAN cutané lingual { Bauer) , fléchit cet organe dans le sens opposé. Dans le tiers antérieur de la Langue , on a distingué aussi , comme muscles intrinsèques , des linguaux trans- verses, dont les fibres marchent du milieu de la Langue vers les bords, ou même s'é- tendent d'un bord à l'autre, et s'entrecroi- sent avec les fibres longitudinales; et des linguaux verticaux , qui montent de la face inférieure à la face supérieure de la Langue. La contraction de ces deux espèces de muscles a pour effet d'appointir la Langue. Parmi les muscles extrinsèques se trou- vent deux protracteurs, les gcnio-glosses, muscles de forme triangulaire , qui s'at- tachent par un tendon à l'apophyse géni, et dont les fiiisccaux sont les plus con- sidérables de la Langue. Les elTets pro- ftuits par ce muscle sont nombreux et va- rient suivant que telle ou telle de leurs par- ties est contractée; leur portion inférieure fait sortir la Langue de la bouche, leur por- tion supérieure l'y fait reiureren partie; la conlraction de leur portion moyenne abaisse l'axe de la Langue et la creuse en canal. Ils ont pour antagonistes deux muscles rétrac- teurs principaux : les hyo-glosses et les stylo-glosses. Les hyo-glosses sont divisés, en arrière, en trois portions ou muscles distincts, qui prennent différents noms, selon leurs points divers d'attache sur l'hyoïde; ce sont: les cérato-glosses, qui s'attachent aux cornes thyroïdes : les basio-glosses, qui s'attachent nu corps de l'hyoïde, et les chondro-glosses, qui s'attachent aux cornes styloïdes. Nous avons déjà indiqué la direction des fibres de ces derniers et leur usage , en parlant du muscle longitudinal inférieur; les fibres des deux autres muscles sont obliques et se terminent au bord de la langue, celles des cérato-glosses à la moitié postérieure, celles des basio-glosses à la moitié anté- rieure. L'effet de la contraction de ces muscles est de faire rentrer complètement la langue dans la bouche, et de l'abaisser en la rapprochant de l'hyoïde. Les stylo- glosses descendent de l'apophyse styloide sur les côtés de la Langue jusqu'à la pointe ; ils élargissent la Langue et en relèvent les bords. C'est dans ces derniers temps seule- ment que les anatomistes sont parvenus à d'^broi'jller ce lacis presque inextricable de LAN fibres musculaires dont se compose la Lan- gue, et dont nous avons négligé les moins importantes. L'entrelacement des fibres des gfcnto-gf/osses dans l'axe de la Langue forme ce que Bauer appelle le noyau de la Lan- gue, et, suivant M. Blandin, c'est entre ces muscles que se trouverait, chez l'homme, une lame fibro-cartilagineuse , placée verti- calement, plus épaisse en arrière, visible en dessous, et qui serait l'analogue de l'os lingual que nous allons trouver chez cer- taines classes d'animaux. C'est entre le génio-glosse et le stylo- glosse de chaque côté que se placent les principaux vaisseaux et les principaux nerfs qui se rendent dans la Langue. L'artère lin- guale naît de la carotide externe ; la veine linguale se jette dans la jugulaire interne par un tronc qui lui est commun avec la pharyngienne, la labiale et une branche considérable de la jugulaire externe. Quant aux nerfs qui se distribuent dans la Langue, ils ont deux fonctions bien distinctes; les uns servent à y exciter les mouvements, les autres transmettent au cerveau les sen- sations du goût. Les premiers sont les filets du nerf hypoglosse ; les seconds sont les fi- lets linguaux du glosso-pharyngien, et sur- tout le rameau lingual du nerf maxil- laire inférieur, une des trois branches du nerf trifacial ou de la cinquième paire. Des expériences physiologiques et des obser- vations pathologiques semblent prouver que tel est le rôle réel qui appartient à chacun des nerfs que nous venons de nommer. En effet, la section des hypoglosses n'entraîne pas la perte de la faculté guslalive, mais amène la paralysie des mouvements de la Langue , aussi bien que celle des autres parties auxquelles ces nerfs se distribuent. La destruction du glosso-pharyngien, qui se rend principalement autour de l'arrière- bouche et dans la portion postérieure de la Langue, a pour conséquence la peite de la sensibilité tactile dont sont douées ces par- ties, et paraît aussi y anéantir la sensibi- lité gustative. Par la ligauire, la compres- sion ou la section du nerf lingual, on ne paralyse pas les mouvements de la Langue, mais on y détruit complètement la faculté de sentir les saveurs , résidant spécialement vers l'extrémité antérieure et sur les bords de la Langue où se distribuent seuls les LAN LAN 235. filets de ce nerf. Les principales branches nerveuses rampent à la face inférieure de la Langue, et les filets qu'elles envoient au dos de cet organe s'élèvent dans l'épaisseur des muscles, presque perpendiculairement à la surface où ils aboutissent, et où ils sont coiffés par les papilles; nous avons déjà vu que les plus gros sont reçus dans les papilles fongiforraes. Ce que nous venons de dire sur la dis- tribution des nerfs de la Langue de l'Hom- me, convient entièrement aux autres Mam- mifères. Quant aux différences que présente la Langue, chez les animaux qui appartien- nent à cette grande classe, elles proviennent seulement du volume ou de l'abondance des papilles fongiformes, du nombre et de la disposition des papilles caliciformes, surtout de la forme des papilles coniques et des par- ties nouvelles dont elles peuvent être ar- mées ; on trouve aussi, dans les proportions relatives des muscles , et dans les modifica- tions qu'ils ont subies pour s'approprier à tel ou tel usage, des difi'ércnces qui expli- quent les particularités de forme, les de- grés divers de mobilité , et la nature spé- ciale de mouvements que nous présente la Langue de certains Mammifères. Nous citerons les exemples les plus remarquables de ces singularités d'organisation. Chez les Chats et les Civettes, la partie moyenne de la Langue porte deux espèces de papilles ; les unes arrondies et se divi- sant, par la macération, en faisceaux de fi- laments qui paraissent nerveux; les autres, toniqueset pointues, revêtues d'écaillés cor- nées qui se recourbent en arrière, ressem- blent assez à de petits ongles , et peuvent facilement être arrachées. Ces dernières pa- pilles relèvent la Langue du Chat d'aspéri-- lés semblables à celles d'une râpe, et ren- (ient «on contact dur et désagréable quand l'animal lèche. La Langue de la Hyène porte au milieu, dans son tiers antérieur, des pa- pilles coniques armées d'étuis cornés, raides et pointus , qui hérissent cette partie et doivent lui faire déchirer en léchant. On trouve aussi de ces sortes d'étuis cornés, mais terminés en coins ou arrondis , sur la Langue des Sarigues, dont la pointe est dentelée et comme frangée. Vers le bout de la Langue du Porc-Épic se montrent de larges écailles terminées par deux ou trois pointes cunéiformes. Les papilles coniques qui recouvrent la moitié antérieure de la Langue, chez les Ruminants, se terminent chacune par un filet corné, recourbé en ar- rière et flexible; ces filets, longs et comme soyeux, sur la Langue du Chameau, lui don- nent au toucher la douceur du velours; il faut aussi remarquer que, chez cet animal, les papilles caliciformes sont très larges et concaves. Chez plusieurs Cétacés , le Dau- phin et le Marsouin, par exemple, la loupe ne découvre sur la Langue aucune papille distincte, et les bords antérieurs sont dé- coupés et comme déchiquetés en lanières étroites. Les animaux de cet ordre ont une Langue énorme, pénétrée d'une quantité considérable de graisse; mais c'est chez eux que la partie libre de la Langue est la moins longue. C'est, au contraire, cht;z les Édei:- tés à long museau, et primipalement chez les Fourmiliers, que la Langue jouit de l'extensibilité la plus considérable. Cette Langue, effilée, cylindrique, très longue, est extrêmement lisse et ne présente aucune es- pèce de papille; on sait que les Fourmi- liers la projettent facilement au loin , au- (lehors de leur bouche , et qu'elle est en- duite d'une humeur visqueuse à l'aide de laquelle les Fourmis et les autres insectes sont agglutinés et amenés ensuite dans la bouche de l'animal, qui raccourcit et relire sa Langue avec une égale facilité. Cette pro- traction remarquable est due à l'action d'un muscle annulaire placé de chaque côté, qui compose à lui seul toute la substance de la Langue , et qui forme , dans la lon- gueur de cet organe, une double série d'an- neaux dont le diamètre va en diminuant de sa base à sa pointe. La contraction ra- pide et simultanée de ces anneaux projette la Langue hors de la bouche ; leur simple relâchement la rappelle. D'autres muscles, les sterno-glosses , agissent aussi pour pro- duire ce dernier effet ; ils viennent de l'ap- pendice xiphoide, se placenta l'extérieur des sterno-thyroïdiens , du larynx et de l'os hyoïde , auxquels ils n'adhèrent en aucune façon , et pénètrent dans le muscle annu- laire, dans lequel ils ne paraissent pas se prolonger; la Langue, restant ainsi formée de fibres circulaires transversales que ne relie aucun faisceau longitudinal , est très fragile et se rompt facilement, La Langue •36 LAN de rÉchidné nous présente un mode d'or- ganisation très semblable. Nous trouvons le muscle annulaire et les sterno-glosses , mais ceux-ci sont cylindriques , s'attachent à la partie moyenne et supéri2ure du ster- num , et pénètrent dans chacun des deux cônes effilés que forme le muscle annulaire. Les fauiceaux qui composent ces muscles sont roulés en une spirale très allongée, s'enveloppant les uns les autres, et ont une inégale longueur; les plus courts se trou- vent près de la base de la Langue , de sorte que chacun d'eux se termine successivement iiux anneaux du muscle annulaire , à me- sure que sa longueur lui permet de les at- teindre. Cette disposition , en même temps qu'elle donne plus de solidité à la Langue, et qu'elle aide au raccourcissement et au rappel facile de cet organe dans la bouche, permet des mouvements de flexion dans tous les sens. Chez les Fourmiliers et les Echidnés, les génio-glosses et les stylo- glosses s'arrêtent à la base de la Langue, dans la portion adhérente; le muscle annu- liiire , dont la composition est si remarqua- ble, peut être considéré comme l'analogue des fibres verticales et longitudinales que nous avons signalées dans la Langue des autres Mammifères. La Langue de l'Orni- ihorhynque ofl're aussi une composition in- téressante , en ce qu'elle paraît avoir une certaine importance physiologique. En effet, cette Langue, hérissée de villosités, porte à .s.i base un renflement épais, divisé anlé- lieurement en deux pointes charnues, et «lui peut servir à l'animal à fermer l'ouver- ture du larynx, quand il va fouiller le fond des rivières pour y chercher sa nourriture. Chez les Oiseaux, la Langue prend un caractère tout particulier, qui dépend de SOS rapports infimes et de son union avec l'hyoïde. En eîTet . cet os . dont le corps a la forme d'un triangle qui dirigerait son sommet en avant, donne nKache antérieu- rement à un os ou à un carliliige, simple ou double, avec lequel il s'articule , et qui se prolonge dans l'axe de la Langue. Cet os lingual soutient la Langue, participe évi- dcmmentà tous les mouvements de l'hyoïde, cl rattache, par conséquent, la Langue à ce dernier os, de manière à former avec lui nu seul appareil. En arrière, l'hyoïde se prolonge sous la foi me de deux longues cor- LAN nés qui s'élèvent derrière le crâne , .sans y prendre l'attache, et dont les extrémités donnent insertion à des muscles fixés anté- rieurement à la mâchoire inférieure. Ces muscles, par leur contraction, ramènent les cornes en bas et en avant, et poussent, par conséquent, la Langue hors de la bouche, mécanisme dont le jeu est si curieux chez les Oiseaux qui dardent leur Langue avec une vitesse extrême et à de gr.indes distan- ces pour saisir les insectes dont ils font leur nourriture , mais qui diffère tout-à-fait, quant à son principe, de ce que nous avons vu chez les Mammifères qui jouissent de la même faculté. Ces muscles protracleurs (le l'hyoïde sont les analogues des géni- hyoïdiens et des génio-glosses des Mammi- fères, et leur effet est d'autant plus grand que les cornes auxquelles ils s'attachent sont plus longues, conditions qui sont réunies chez les Pics, les Torcols, les Colibris. Geof- froy trouve, dans les parties qui forment l'hyoïde des Oiseaux , les mêmes éléments qui composent l'hyoïde des Mammifères, présentant les mêmes connexions. Les os linguaux, que cet anatomiste célèbre appelle les glosso-hyaux , correspondraient aux cornes postérieures ou thyroïdes ; ils s'ap- puieraient aussi sur le corps de Ihyoïde ou le basihyal; et les cornes si prolongées de l'hyoïde répondraient aux cornes styloïdes des Mammifères. L'état rudimentaire des muscles linguaux, chez les Oiseaux , n'exl- ueant plus que les cornes postérieures fus- sent écartées , comme elles le sont chez les Mammifères, elles se rapprocheraient et se confondraient sur la ligne médiane en un seul glosso-hyal ; l'allongement du cou et de toutes les parties cervicales entraînerait nécessairement un développement considé- rable du basi-hyal et du glosso-hyal, et obli- gerait ce dernier à pénétrer dans la Langue. Cet os ou cartilage lingual constitue seul, en général, presque toute la Langue des Oi- seaux, n'étant recouvert seulement que de quelques petits muscles situés à la face inférieure de la Langue, et que revêlent des téguments peu épais. La Langue de ces ani- maux ne peut donc changer ni de forme ni de dimensions, à la façon de la Langue charnue des Mammifères, et ne possède d'autre mobilité que celle qu'elle partage avec l'hyoïde, et celle que lui donne l'aiti- LAN ciiîation plus ou moins libre de son os lin- gual sur le basi-hyai. Quelquefois elle est divisée dans sa longueur, et ses deux nioi- liés peuvent alors exécuter aussi des mou- vements l'une sur l'autre. Dure, en géné- ral , à sa partie antérieure, et présentant une extrémité arrondie ou pointue, entière ou bifide, plate ou creusée, la Langue des Oiseaux peut cependant jouir d'une cer- taine flexibilité, quand l'os lingual se ter- mine par une portion cartilagineuse moins rigide. Les papilles de formes diverses qui hérissent le dos et surtout la base de la Langue, n'indiquent pas que lesens du goût soit très développé chez les Oiseaux; la Lan- gue sert surtout à ces animaux comme or- gane de déglutition et de préhension des liquides, et souvent aussi pour saisir au loin ou au fond des fleurs les animaux dont ils font leur nourriture. En effet, ces pa- pilles sont souvent cornées, cartilagineuses et osseuses, dirigées en arrière et propres à empêcher le retour des aliments quand ils ont été introduits dans l'arrière-bouche. Il y a des différences nombreuses à cet égard, aussi bien que sous le rapport de la forme. Ainsi, chez les Oiseauxde proie, la Langue est généralement assez large et épaisse, un peu molle, et, chez les nocturnes, elle est fourchue et garnie en arrière de papilles coniques dirigées vers le gosier. Dans l'ordre des Passereaux, les moitiés de l'os lingual restent souvent distinctes et ouver- tes en fourche antérieurement, et, dans plu- sieurs genres, la pointe de la langue est fendue ou même divisée et comme déchiquetée en petites soies ; sa surface est presque entière- ment lisse, et l'arrière-langue seule offre des papilles généralement cartilagineuses. Les Gallinacés ont la Langue pointue, car- tilagineuse et en fer de lance, très sem- blable, pour ses téguments, à la Langue des Passereaux. On trouve de grandes différences parmi les Échassiers ; nous citerons seulement l'Autruche, dont la Langue, en forme de large demi-lune, ne présente aucune pa pille, et est si courte qu'on en a nié l'exis- tence.Engénéral, chez les Oiseaux de rivage, la Langue est lisse et aplatie, d'une forme triangulaire, plus ou moins allongée, ou hasliforme. Cependant la présence d'un aiuas considérable de tissu graisseux rend LAN 237 très épaisse la Langue des Phénicoptèresou Flammants. On rapporte que les Romainsre- gardaient cette Langue comme un mets très délicat, et que l'empereur Héliogabale en- tretenait constamment des troupes chargées d'en pourvoir sa table. Geoffroy a souvent vu en Egypte le lac Menzaieh (à l'ouest de Damiette) couvert d'une multitude de bar- ques remplies de Flammants, dont les chas- seurs arrachaient et pressaient la Langue pour se procurer une graisse dont ils pré- fèrent l'usage à celui du beurre. Les Oiseaux de l'ordre des Palmipèdes offrent aussi de grandes variations dans la nature et la forme de la Langue , variations qui sont eu harmonie avec l'usage quel'ani- mal doit en faire, avec la forme de son bec, la nature deses aliments et la manière dont il se les procure. Quand la proie est vivante et peut être avalée tout entière, comme c'est le cas pour le Harle, l'Oiseau n'a pas besoin d'une Langue aussi développée, aussi sensible, aussi flexible que lorsqu'il doit re- chercher sa nourriture par parcelles, comme le font les espèces du genre Canard. C'est surtout dans l'ordre des Grimpeurs que la Langue offre les modifications les plus remarquables. Chez les Pics et les Tor- cols, elle est étroite et formée de deux par- ties : l'une antérieure, lisse, pointue, et revêtue d'une gaine cornée, garnie sur ses bords de quatre ou cinq épines raides, di- rigées en arrière, de façon que la Langue ressemble à un hameçon barbelé; l'autre postérieure, plus lâche , hérissée de petites épines. L'os lingual est beaucoup plus court que la peau de cette Langue, et lorsque la Langue s'allonge et sort tout entière de la bouche, à l'aide du mécanisme que nous avons décrit plus haut, l'hyoïde s'avance dans cet organe, remplit sa portion posté- rieure en l'élargissant, et pousse la Langue en avant. Les Toucans ont la Langue étroite, garnie latéralement de soies cornées qui lui donnent l'apparenced'une plume, et qui ont mérité aux Aracaris le nom de Plero- glossus. Chez les Perroquets , la Langue est très épaisse, charnue, arrondie en avant et pourvue de vraies papilles fongiformes, surtout vers la base. L'appareil musculaire qui met cet organe en mouvement est aussi plus compliqué que celui des autresOiseaux, et les nerfs qui s'y distribuent ont des di- 23o' LAN LAN mensions plus considérables : aussi les Per- roquets se servent-ils de leur langue comme d'un organe assez délicat pour goûter, en quelque sorte, chaque parcelle d'aliment. Bien que les Perroquets se distinguent, en général, par le volume plus considérable de leur Langue, il est néanmoins un petit genre auquel Levaillant donna le nom d'Ara à trompe, parce qu'il considérait la Langue de ces Oiseaux comme étant très longue et leur servant pour prendre leur nourriture de la même manière que l'Élé- phant le fait avec sa trompe ; Geoffroy re- connut, au contraire, que c'est de l'allon- gement de l'hyoïde et de ses dépendances que résulte cette faculté, et qu'en réalité la Langue est très petite et ne consiste qu'en une simple tubérosité ovale et cornée : aussi en forma-t-il sa section des Micro- glosses. Dans la classe des Reptiles, la Langue présente plus de variations encore que dans celle des Oiseaux, et il faudrait passer en revue chaque ordre et même chaque fa- mille pour indiquer complètement les for- mes diverses, la structure, les rapports de cet organe. C'est ce que nous n'entrepren- drons point; il nous sufûra d'indiquer les faits principaux. Chez les Chéloniens, la Langue est courte , épaisse, très peu mo- bile, d'une forme assez semblable à une semelle de soulier; les papilles uniformes coniques, longues, charnues et serrées qui en garnissent la face supérieure, la rendent comme veloutée. Ses rapports avec l'hyoïde n'ont plus la même étendue que chez les Oiseaux ; elle est soutenue par la pointe seu- lement de l'hyoïde, et surtout par une pla- que cartilagineuse qui est distincte de cet os, et qui ne s'y relie que par des ligaments et des muscles. La Langue sert donc fai- blement ici aux mouvements de la dégluti- lion. Les Crocodiliens n'ontqu'une Langue ru- dimentaire , plate , charnue , attachée par ses bords et par sa pointe à la mâchoire inférieure, de sorte qu'elle est aussi immo- bile que possible; l'anatomiste seul la dé- couvre sous les enveloppes générales qui la couvrent et la masquent si bien, que long- temps on a cru qu'elle n'existait pas chez ces animaux. C'est cette circonstance qui explique l'utilité des services que rend au Crocodile un petit oiseau , le Ciiaradiius œgyptius, désigné par Hérodote sous le nom. de Trochilus : cet animal entre dans la gueule du Crocodile pendant que celui-ci. la tient ouverte, et mange les Insectes su- ceurs qui s'attachent dans la bouche du rep- tile. Dans la famille des Lacertiens, la Lan- gue est en général bifurquée; quelques genres ont une Langue musculeuse, lisse, contenue en partie dans un fourreau qui s'ouvre au devant du larynx; d'autres ne présentent pas de fourreau , et l'ont plus large et aplatie. Les Lé/ards, les Iguaniens, les Geckotiens, les Scincoïdiens , ont géné- ralement une langue triangulaire, très ex- tensible , peu profondément bifurquée, et composée antérieurement de deux feuillets minces, presque cornés ; le corps de la Lan- gue est plus épais , sa surface est feuilletée ou papiileuse. Le plus curieux des Reptiles ,sous le rapport de la proiracliliié de sa Langue, comme à beaucoup d'autres égards, est le Caméléon. Chez cet animal, la Langue est cylindrique, plutôt ridée que papiileuse, traversée par un axe osseux , et susceptible d'être projetée au -dehors de la bouche sur les insectes dont le Caméléon fait sa proie , à une distance qui dépasse quelquefois la longueur du corps lui-même. Cette Langue, si extensible, se relire dans une sorte de fourreau ou fosse du plancher du palais, et sa peau est extrêmement plissée en arrière, pour fournir à l'extension extraordinaire qu'elle prend dans le moment où elle est ainsi dardée. Cette élongation considérable a lieu par un mécanisme assez analogue à celui que nous avons indiqué pour les Pics. On trouve chez les Ophidiens, comme chez les Sauriens, des animaux dont la Langue est protractile et cachée dans un fourreau, et d'autres chez lesquels elle est libre, visi- ble dans le palais et peu extensible. Les Ser- pents proprement dits appartiennent à la première de ces deux catégories , et leur Langue, qui leur sert principalement à pal- per, ressemble en conséquence à celle des Lézards, est extrêmement lisse, semi-carti- lagineuse et très mobile, comme celle de ces derniers animaux : elle est plus profondé- ment bifurquée. La Langue des Batraciens ne présente pas dans toutes les familles , et même dans, tous les genres d'une famille, lamêmestruc- LAN ture et la même mobilité. Chez les Anoures en général, Grenouilles, Crapauds, etc., la Langue est ch.irnuc, lisse et muqueuse, tout-à-fait ind<*pendante de l'hyoïde et Gxée antérieurement à l'arc du menton; sa par- lie postérieure bifurquée est détachée et libre , susceptible de se renverser en avant sur les animaux dont le Batracien fait sa proie, et de se reployer en arrière pour s'appliquer contre l'ouverture des narines postérieures. La Langue des Salamandres est molle et couverte de papilles qui for- ment un velouté fin ; adhérente en avant et en arrière, elle ne jouit d'un peu de mobilité que sur les côtés, et ne peut servir à l'animal comme organe mobile que lors- qu'il abaisse extrêmement la mâchoire infé- rieure. Les Sirènes ont une langue toute osseuse ou cartilagineuse, incapable d'au- cun mouvement propre, et ne recevant plus d'impulsion que de l'appareil hyoïde , semblable, sous ce rapport, à celle des Poissons. En général, on ne découvre pas de Lan- gue chez les Poisso7is cartilagineux ; et chez la plupart des Poissons osseux , la Langue ne consiste guère qu'en une simple saillie à la partie inférieure de la bouche. Elleest soute- nue, le plus souvent, par un os lingual qui s'articule avec l'appareil hyoïdien, et dont la forme ainsi que le volume relatif varie beaucoup. La membrane qui recouvre cette Langue ne présente aucune différence avec celle qui tapisse la bouche, si ce n'e.st qu'elle est souvent garnie de dents aiguës ou en forme de pavés, qui doivent y émous- ser la sensibilité. Généralement peu mus- culense, la Langue des Poissons est peu susceptible de changer de forme, et l'os qui la supporte ne pouvant se mouvoir que fai- blement, il en résulte que les mouvements de cet organe dépendent de ceux qui sont imprimés à l'hyoïde, et que son rôle se confond avec celui de cet appareil. En quittant le grand type des Vertébrés, nous trouvons quelquefois chez les ani- maux qui appartiennent à d'autres types un organe qui a reçu aussi le nom de Langue, en général à cause de la ressemblance de sa forme avec la Langue des animaux supé- rieurs, quelquefois en raison de l'analogie de ses fonctions avec celles que nous avons reconnues propres à la Langue chez les ver- LAN 2?.0 tébrés. N'ayant à nous occuper ici ni du goût , ni du toucher , ni de la préhension ^ de la mastication et de la déglutition des aliments, nous ne pouvons entreprendre d'indiquer les organes qui sont physiologi- quement, chez les autres animaux, le» analogues de la Langue des Vertébrés. Nous renvoyons pour la distinction et la description de ces organes analogues , aux articles qui sont destinés à faire connaître les animaux qui appartiennent au type des Annelés et à celui des Zoophvtes; nous ne dirons ici que quelques mots de la Langise des Malacozoaires, les seuls chez lesquels cet organe offre quelque ressemblance de situa- tion et de composition avec la Langue des Vertébrés , telle que nous venons de la dé- crire, et qui mérite à plus juste titre le nom de Langue. Dans la classe des Céphalopodes, la Langue est en général composée de deux lobes, l'un plus avancé , inférieur, mus- culeux , relevé d'un nombre plus ou moins considérable de feuillets transverses , à bord libre, entier ou découpé; l'autre, plus reculé, supérieur, armé de lames cornées transverses, supportant des séries de crochets qui varient aussi beaucoup par le nombre et la forme. Ces deux lobes for- ment comme deux lèvres qui pincent les aliments , et les lames cornées, exécutant ensuite vne sorte de mouvement péristal- tique, redressent successivement et re- courbent leurs crochets, qui poussent ainsi le bol alimentaire dans l'œsophage. Cette langue est généralement garnie de papilles et soutenue par un cartilage particulier; sa partie antérieure ne peut cependant en- velopper les matières sapides à la façon d'un véritable organe du goût, et elle ne sert guère qu'à la déglutition. Chez les Gastéropodes, la Langue pré- sente de grandes variations quant à sa forme , à sa longueur, à sa position , à son armure. En général, la Langue est courte chez les Gastéropodes qui ont une trompe; elle est au contraire longue, et quelque- fois démesurément longue, chez les Gasté- ropodes qui sont privés de trompe. Parmi ces derniers nous citerons la Patelle, le Turbo pica, chez lesquels la Langue est contournée sur elle-même dans l'état de repos, et égale presque en longueur le corps 240 LAN «otit entier, quand elle se déploie; i! est difficile de concevoir à quoi peut être utile à ces animaux une pareille exiensioti de cet organe. Chaque espèce présente aussi une armure particulière, disposée d'une façon régulière. Dans TAplysie, la Langue, large, en forme de cœur et portée sur deux éminences arrondies etsé|tarces, est garnie de petites épines recourbées, placées en quinconce. On trouve, chez d'autres Gasté- ropodes , des lames tranchantes dentelées , des crochets à plusieurs pointes, des épi- nes simples , etc. Dans celte classe , la Langue est toujours placée près de l'ouver- ture buccale; derrière les mâchoires , chez les Mollusques dont la bouche en est ar- mée ; à l'exlrémité antérieure de la trompe, chez ceux qui en possèdent une. Il est à remarquer que la langue de l'Oscabrion se prolonge en arrière et est enveloppée d'un sac propre. Les Ptéropodes manquent le plus géné- ralement de Langue. M. Rang en a trouvé une à dents nombreuses dans la cavité buc- cale de son Ciiviera columnella , espèce qui se rapproche des Hyales. Les Acéphales pa- raissent manquer complètement de Lan- gue aussi bien que les Molluscoides. Les Zoologistes classificateurs ont sou- vent trouvé, dans les caractères que leur fournit la Langue, le moyen de distinguer facilement les espèces ou les genres; c'est ainsi qu'ont été créés les noms de Ptéro- glosse, Microglosse, Glossophage et au- tres. Les différences nombreuses que pré- sente cet organe dans sa forme, son vo- lume, sa structure; les degrés divers de liberté et d'extensibilité dont il jouit; la disposition de ses papilles, peuvent, en effet, prêter des caractères utiles, surtout s'ils concordent avec des faits plus im- portants dans l'organisation , et si on ne la7ry7, pituite; eVv'ç, tortue). k: PT. — Groupe d'Ophidiens proposé par Gray [Zool. Miscell. 1842). (E. D.) LAPEREAU. MAM. — Nom que l'on donne vulgairement au jenne Lapin. (E.D.) LAPEYR0USL4 (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sé- nécionidées , établi par Thunberg {FI. cap. 700). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. com- posées. — Pourr., syn. à'Ovieda, Spreng. LAPHRIA (nom mythologique). INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille desTanystomes, tribu des Asiliques, établi par Meigen.Les Lap/iria diffèrent des autres genres de la même tribu par les anten- nes à troisième article fusiforme, sans style (iistiact, et par des janibes courbes ioermes. LAP 243 Ce genre renferme 7 ou 8 espèces , dont la plus connue est la Laphrie dorée, L. au- rea, qui se trouve fréquemment en France, surtout aux environs de Paris. *LAPHYRA { Xâyvpov , butin ), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Cicindélètes , formé par Dejean, dans son Catalogue, avec une espèce de Barbarie, la Cicindela Au- douinii de M. Barthélémy de Marseille {Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 597, et qui a donné lieu à quelques criti- ques sur l'établissement du genre , criti- ques qui n'étaient nullement fondées, puis- qu'elles avaient pour base l'examen d'une véritable Cicindèle des environs d'Oran, très semblable à celle avec laquelle ce genre a été établi. (C.) *LAPICAUME , Lapeyr. bot. ph.— Syn. de Soyeria, Monn. *LAPIEDRA. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Amaryllidées , établi par Lagasca ( Nov. gen. et Sp., 14 ). Herbes de l'Ibérie. Voy. AMARYLLIDÉES. LAPIIV. MAM. — Espèce du genre Liè- vre. Voy. ce mot. Le nom de Lapin a été étendu à plusieurs Mammifères qui diffèrent beaucoup de l'espèce connue généralement sous ce nom; c'est ainsi que le Souslik a reçu la dénomination de Lapin d'Allemagne ; V Agouti, celle de Lapin d'Amérique; le Kan- guroo philandre , celle de Lapin d'Aroe; le Cochon d'Inde, celle de Lapin dd Brésil ; le Lemming , celle de Lapin de Norwège , etc. (E. D.) LAPIS-LAZULI. MIN. — Voy. lazulite. LAPLACEA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées- Laplacées, établi par H. - B. Kunth {in Ilumb. et Bonpl. Nov. gen. et Sp., V, 207, t. 461). Arbres ou arbrisseaux de l'Améri- que tropicale. Voy. ternsikcemiacées. LAPLACÉES. Laplaceœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Ternstroemiacées , ainsi nomméedu genre Laplacea, qui en fait par- tie. (Ad. J.) LAPLYSIE. MOLL. — Voy. aplysie. LAPLYSIEIVS , Lamk. moll. — Voy. APLY siens. LAPPA. BOT. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées , établi par Tour- nefort {Inst., 156). Herbes de l'Europe et de l'Asie. Voy. courosÉEs, 244 LAQ LAPPAGO. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Graminées-Panicées , établi par Schreber (Gen., 131). Gramens croissant en aboDdance entre les tropiques , dans les ré< gions australes de l'Europe et centrales de l'Asie. Voy. graminées. .i D *LAPPIDA (d'un mot bébreu signifiant lampe ). ins. — Genre de la famille des Ful- gorides, de l'ordre des Hémiptères , établi par MM. Amyot et Serville {Ins. hémipt., suites à Buffon) sur une seule espèce du Bré- sil i, proboscidea), décrite par M, Spinola sous le nom dé Ùyctiophora proboscidea. {Bl.) LAPPULA , Moench. bot. ph. — Syn. à'Echinospermum , Swartz. LAPSAIVA, Tourncf. bot. th. —Syn. ûe Lampsana , Vaill. LAQIIE. cHiM. — Cette résine, impro- prement appelée Gomme-laque dans les arts , où elle est très employée , exsude des branches du Croton lacciferum, qui croît dans les Indes , et de quelques autres ar- bres à la suite des piqûres d'un Insecte hé- mipière désigné sous le nom de Coccus lacca. La Résine-laque se trouve dans le com- merce sous trois formes : en bâtons, telle qu'on la trouve concrétée à l'extrémité des branches d'où elle exsude ; en grains , ou réduite en poudre grossière; enfln en ecajiZes, c'est-à-dire fondue et coulée en plaques minces. La qualité de la Laque en écailles varie avec la proportion de prin- cipe colorant qu'elle renferme encore; de la trois variétés connues sous le nom de Laque blonde , rouge , ou brune. La Résine-laque est composée d'une grande quantité de résine unie à de la ma- tière colorante rouge soluble dans l'eau, à de la cire, à du gluten , et à quelques corps étrangers. Nous présentons ici l'analyse de la Laque en écailles, par M. Hatchett: ré- sine 90,9 , matière colorante 0,5 , cire 4,0, gluten 2,8, corps étrangers 0, perte 1,8. M. John prétend y avoir trouvé 16,7 d'un principe particulier auquel il a donné le nom de Laccine , et des traces d'Acide lac- cique. On donne encore le nom de Laques a des matières colorantes précipitées de leurs solutions aqueuses par des oxydes ou des sous-sels; mais ces produits de l'art n'ont, comme on voit, rien de commun LAR avec la Résine qui fait le sujet de cet ar- ticle. (A. D.) LAQUEOLARI.E. aracu. — Voy. con- DITÈLES. LAR. MAM. —Espèce de Gibbon. Voy. ce mot. LARBREA, Sering. bot. pu. — Syn. de Malachium, Fr. LARDITE. MIN. — Syn. de Pagodite. LARDIZABALA. bot. pu. — Genre do la famille des Lardizabalées, établi par Ruiz et Pavon {Prodr., 143, t. 37). Ar- brisseaux grimpants, indigènes du Pérou. Voy. LARDIZABALÉES. LARDIZABALÉES. Lardisabaleœ. bot. PH. — Famille de plantes dicotylédonées, polypétales, hypogynes, réunie primitive- ment aux Ménispermacées, dont elle for- mait une tribu distincte, distinguée au- jourd'hui avec raison par plusieurs carac- tères , notamment par la disposition de ses ovules. Ces caractères , que nous emprun- tons à l'excellente Monographie de M. De- caisne, sont les suivants : Fleurs uni- sexuelles par avorlement, monoïques ou dioïques. Dans les mâles, un calice de 3 folioles, ou plus souvent de six alternant sur deux rangs; pétales au nombre de six, également sur deux rangs, opposés aux fo- lioles, les intérieurs plus petits ou glandi- formes et manquant quelquefois; 6 éta- mines opposées aux pétales, à filets soudés entre eux ou plus rarement libres, à an- thères presque toujours extrorses , dont les deux loges sont réunies par un gros connectif souvent prolongé en pointe au- dessus, et s'ouvrant chacune par une fente longitudinale; au centre, 2-3 rudiments d'ovaires charnus, rarement plus. Dans les femelles, qui sont un peu plus grandes que les mâles, même disposition des enve- loppes par verticilles ternaires; des éta- mines qui sont toujours libres , petites et dépourvues de pollen. Ovaires au nombrede 3 , plus rarement de 6 ou de 9 , exhaussés sur un court gynopbore, terminés chacun par un sigmale papilleux, pelté, obtus ou co- nique, sessiles ou portés sur un style court, contenant chacun des ovules nom- breux (très rarement réduits à un seul), fixés sur toute à la paroi interne de la loge , excepté sur la ligne qui répond à la suture interne , et tomme enfoncés au milieu d'un LAR tissu mou qui se divise souvent en une foule de papilles piliformes, anatropes ou campulitropes. Ces ovaires deviennent au- tant de carpelles charnus ou de follicules, sessiles ou courlement pédicellés , poly- spermes , oligospermes, ou même mono- spermes. Les graines, sous un tégument cartilagineux et à l'extrémité d'un gros périsperme corné, blanc, offrent un em- bryon ovoïde très petit , dont la radicule infère regarde le point d'attache. Les es- pèces, peu nombreuses, sont des arbrisseaux grimpants, originaires du Chili, en Amé- rique ; du Népaul , de la Chine et du Japon, en Asie; celles d'un seul genre, de Mada- gascar; à feuilles alternes , dépourvues de stipules, une ou deux fois ternées avec des folioles entières, dentées ou lobées, tri- nerviées , et dont les pétioles et pétiolules se renflent à leur base et à leur sommet Les fleurs blanches , lilas , d'un rouge pour- pre ou d'un jaune pâle, souvent odorantes, sont disposées en grappes axillaires, ou sor- tent en nombre du milieu d'un groupe d'é- cailles. Le fruit se mange. Tribu l. Fleurs dioïques. Anthères ex- irorses. Espèces américaines. Lardisabala , R. Pav. — BoquUa , De- caisne. Tribu IL Fleurs monoïques. Anthères extrorses. Espèces asiatiques. Parvalia, DC. — Stauntonia , DC. — . llolbœllia, WaH. —Akebia,Dec. Tribu III. Fleurs dioïques. Anthères in- trorses. Espèces madagascariennes. Durasaia, Pet. -Th. (Ad. J.) *LARE;>iTIA. INS.— Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, famille des Phalé- niens, tribu des Phalénides , établi par Treitschke et adopté par MM. Duponchel, Coisduval, Blanchard , etc., dans leurs ou- vrages respectifs. Les Larenlia présentent un corps grêle , assez long; des antennes sé- tacées, simples dans les deux sexes; une tête arrondie ; des palpes fort longs, grêles et velus, avec leur dernier article très grêle et penché; des ailes assez larges, arrondies; l'abdomen long, presque cylindrique. On connaît un grand nombre d'espèces de ce genre, indigènes et exotiques ; elles ont Clé réparties ca deux sections, qui sont: LAR 245 l^Les Larenlia proprement dits, dont les ailes antérieures sont assez larges, et les pos- térieures assez grandes.Laiarew^iadufciVajia est l'espèce type de celte section : sa che- nille vit sur le Nerprun , et se trouve fré- quemment en France, surtout aux environs i de Paris. > 2° Les Eupilhecia , qui ont les ailes an té- \ rieures plus étroites et plus oblongues, et les postérieures plus petites. La Larenlia innolaria est une des principales espèces de cette section ; elle est aussi , comme la première, très répandue en France. (J.) *LARETIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, éta- bli par Gillies et Hooker {Bot. miscell., I, 329, t. 69). Herbes du Chili. Voy. ombel- lifères. *LARGES(ovALAiRES triangulaires). ia/CB (ovales triangulares). arach. — Ce nom désigne, dans le genre des Epeira, une race dont les espèces qui la composent ont ordi- nairement l'abdomen triangulaire, large. Dix-huit espèces û'Epeh'a appartiennent à cette race. (H. L.) ♦LARGIDES.Iargrfdes.iNS.— MM.Amyot et Serville (/ns. ftemipt., suites à Buffon) ont établi sous cette dénomination un groupe dans la famille des Lygéides, compre- nant les deux seuls genres Largusel Acino- coris. (Bl.) *LARGUS. INS.— Genre delà famille des Lygéides , de l'ordre des Hémiptères , éta- bli par Hahn (Wanzenart /nse/ci.) sur quel- ques espèces exotiques privées d'ocelles , ayant la tête courte et le corselet plan. Les espèces les plus répandues sont les Largus lunulalus {Lygœus lunulalus Fabr.), Largus humilis {Cimex humilis Drury.), etc., du Brésil. (Bl.) *LARÏDEES. Laridœ. ois.— Famille éta- blie par G.-R. Gray ( List of the gen.) dans l'ordre des Palmipèdes pour les espèces que Linné classait dans les genres Larus, Rhyn- chops et Slerna. Trois sous-familles, corres- pondant à ces trois genres ( celles des Lari- ne'es , des Bhynchopinées et des Slerninées), composent la famille des Laridées pour G -R. Gray. (Z. G.) *LARIlXÉES.Z;anncp. OIS. —Sous-famille qui correspond entièrement au genre linnéen Larus. Les nombreuses divisions que l'on a fait subir à ce dernier en font naturellement 246 LAR partie; ce sont les genres Lestris , Slercora- rius, Rossia, Larus, Laroides, Xema, Chroi- cocephalus, Rissa et Gavia. La sous-famille fies Larinées fait partie, dans G.-R. Gray, de la famille des Laridées. (Z. G.) LARIIVlIS(lox'crto; , velu; Sorpu,- , grappe), bot. cr. — Sprengel a donné ce nom à un petit Champignon qui croit sur les feuilles vivantes du Lonicera cœruîea et de quelques Xylostrum : il appartient aux Tubéracés épiphylles. On remarque sur les feuilles de petits tubercules arrondis, noirs, très consistants, développés sous l'épiderme, qu'ils rompent pour se montrer au dehors. Vus sous le microscope, ils représentent une série circulaire de poils raides, simples, qui les fixent au parenchyme des feuilles. Leur intérieur est blanc, et composé d'utricuies au nombre de sept ou huit, qui renferment le même nombre de spores. On ne connaît encore que le Lasiobotrys lonicera, dont Kunze avait fait une Sphérie, De Candolle un Xyloma, et Pries un Dothidea. C'est un des plus jolis petits Champignons à étudier. Greville {FI. scot., tab. 191) en a donné une belle figure, qui ne pèche que sous le rap- port des spores. (Lév.) LASIOCAMPA (Aa(Tco;, velu; xafiL7r>7, chenille), ms. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, famille des Bomby- ciens, tribu desBombycides, établi par La- treille aux dépens du genre Bombyx de Linné. Il diffère des autres genres de la même famille par des palpes longs prolon- gés en forme de bec , et des antennes éga- lement pectinées dans toute leur longueur. On connaît 8 à 10 espèces de ce genre pour lesquelles on a établi deux divisions : la première comprend les espèces à ailes dentelées , et a pour type la Lasiocampa quercifolia. Cette espèce se trouve dans une grande partie de l'Europe; sa chenille est grise , velue , avec un double collier bleu. La seconde division renferme les espèces à ailes non dentelées; une des plus connues est la Lasiocampa pini, qui habite la France méridionale. Toutes ces espèces ont les mêmes mœurs que les Bom6?/a:;,dont ils faisaient autrefois partie. *LASIOCERA (Aa'jio;, velu; x/pa? , an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carahiques , tribu des Cicindélèles , établi par M. Dejean , qui y LAS rapporte 1 seule espèce, L. nitidula, indi- gène du Sénégal. *LASIOCHLOA ( ^a'jtoç , velu ; x^"'" . herbe), bot. ph.— Genre de la famille des Graminées-Feslucacées, établi par Kunth (Gram., II, 535, t. 192 , 193). Gramens du Cap. Voy. graminées. *LAS10C0RYS (),âcrioç, velu; xopuç, cas- que). BOT. PH. — Genre de la famille des Labiées-Slachydées , établi par Bentham (Laaiat., 600). Arbrisseaux du Cap et de lAbyssinie. Voy. labiées. *LASIODACTYLUS ()«3io;, velu; Soix- Tu/o;. doigt). INS. — Genre de Coléoptères siibpeniaméres, famille des Clavicornes, tribu des Nitidulaires , créé par Perty {De- leclusanim. art., 18^0, p. 35, t. VII, fig. 13). Le cinquième article des tarses paraît soudé au quatrième; la massue a quatre articula- tions. L'espèce type est du Brésil; elle porte le nom de L. brunnetis. (G.) *LASIODACTlLL'S(Aa5yî, ha- billement). INS. — Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Mélasomes, tribu des Piniéliaires, formé par Dejcan, dans son Ca- talogue, où deux espèces de la Russie mé- ridionale sont mentionnées : le Tenebrio pubescens de Pallas, et le Pimelia hirla de Fischer. (C) LASIOSTOMA, Schreb. bot. ph.— Syn. de Slrychnos, Linn. *LASlURUS(>aatoç, poilu; ovpâ, queue). MAM. — Rafinesque indique sous ce nom un groupe de Chéiroptères qui n'est géné- ralement pas adopté par les auteurs. (E. D.) *LASTEMA. MOLL. — Sous-genre inutile établi par Rafinesque pour quelques espèces d'Anodontes indiquées par Lamarck. Voy. ANODONTE. (DeSH.) *LASTHE\IA. BOT. pn. — Cass., syn. de Rancagua, Pœpp. et Endl.— Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées, établi par Lindley {in Bot. reg. t. 1780). Herbes de la Californie. Voy. composées. *LASTR:EA (nom propre), bot. cr. — Genre de Fougères établi par M. Bory {Dict. class. , VI, 588), et considéré comme une subdivision du g. Polypodium. Voy. ce mot. LATANIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Palmiers , tribu des Borassinées, établi par Commerson {ex Juss. gen., 39). Palmiers de l'Inde. Voy. palmiers. LATAX, Glog. MAM. — Syn. d'Enhydra, Flem. LATÉPORE. Latepora ( latens , caché ; parus, pore), polyp. — Genre de Polypiers fossiles, établi par Rafinesque pour des corps fossiles de l'Amérique septentrionale, formés de tubes cloisonnés , prismatiques, soudés parallèlement et communiquant par des po- res latéraux; d'après ces caractères, ce g. se rapproche beaucoup du Calamopora go- thlandica. (DuJ.) *LATÉRAL. Lateralis. bot.— On donne cette épithète à toutes les parties d'une plante, feuilles, stipules, etc., qui ont leur point d'insertion sur les côtés de la tige , LAT du rameau , ou de tel autre organe qui supporte ces parties. LATERKEA {laterna, lanterne), bot. en. — Genre qui ne comprend encore que 2 espèces , et qui doit être réuni au Cla- thrus. Voy. ce mot. (Lév.) LATÈS. poiss. — Voy. variole. *LATHAiM. Lalhamus, Less.oiS: — Genre de la famille des Perroquets. Voy. ce mol. LATHR.EA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orobanchées , établi par Linné {Gen., n. 743). Herbes de l'Europe centrale. Voy. OROBANCHÉES, *LATHR^OPHILA,Léand. bot.ph. — Syn. d'Helosis , Rich. *LATHRIA, Swains. ois. — Syn. deit- pangus, Boié. Voy. gobe-mouche. (Z. G.) LATHRIDIUS, écrit à tort LATRIDILS {la.Opa.Toc, qui agit en secret), ms. — Genre de Coléoptères trimères, classé par quelques auteurs dans la famille des Xylpphages, et par d'autres, dans celle des Clavicornes, rapporté à la tribu des Mycétophagites par Latreille, et à celle des Corticaires par Curtis. Ce genre, créé par Herbst, a été adopté par Latreille, Dejean, Erichson, Man- nerheim, etc., etc. Ce dernier, dans une Monographie publiée récemment (Zei^sc/iri/ï fur die Entomologie von Germar, 1844, p. 67), en mentionne 52 espèces; 41 appartien- nent à l'Europe, 6 à l'Asie, 4 à l'Amérique, et 1 est indigène de la Nouvelle-Hollande. M. Mannerhéim a séparé des Lalhridius et reporté aux Corlicaria de Marsham 66 es- pèces qui, la plupart, étaientconfondues avec les précédentes. Les La«/indms se distinguent aisément des Corlicaria, en ce que le premier article des antennes est court, globuleux, renflé , au lieu d'être grand et en massue, comme dans les derniers. Nous citerons , comme en faisant partie , les L. minutus Lin., rugicollis , transversus 01., etc. Ils vivent sur le Lichen des arbres , dans le fu- mier , sur le bois en décomposition, dans les lieux obscurs, sales, enfin sous la Mousse. (C.) *LATHRI0G1KE {lo^Bptoç, caché; yvvyj, femme), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par Ecklon et Zeyher ( Enum., 170). Arbrisseaux du Cap. Voy. PAPILIONACÉES. *LATIIRIMA , Swartz. BOT. ph. — Syn. de Barlholina, R. Br. LAT LATnROBIUM (U6p-n, secrètement; ëiéo, je vis) INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu desPœdériniens, créé par Gravenhorst {Mo- nographiamicroplerorum, p. 130) et adopté parRlM. Mannerheim, Curtis, Latreille, De- jean , Erichson , etc., etc. Ce dernier au- teur (Gen. et sp. Staphylinorum, p. 588) leur assigne les caractères suivants : Labre bilobé; tarses de quatre articles simples, égaux, cinquième plus court. Ce genre ren- ferme 30 espèces; 24 appartiennent à l'Eu- rope, et 6 à l'Amérique. Nous citerons, parmi celles de notre pays, le L. elon g atum de Lin. et quadralum de Paykull {Staphylinus). Ces Insectes se trouvent dans les bois, sous les pierres, et dans la terre grasse des mares desséchées. (C.) LATIIYRUS. BOT. PH. — Nom scienti- fique du g. Gesse. LATIALITE. bin. — Syn. d'Haiiyne. *LATIAXIS. MOLL. — Genre inutilement établi par M. Swainson pour une coquille avec laquelle , depuis plusieurs années , M. Sowerby avait établi le genre Tricholro- pis. Voy. ce mot. (Desh.) *LATICOXES. Laticones. ois. — Section établie par M. Temminck dans son genre Gros-Bec (Fringilla) pour les espèces qui ont un bec bombé et plus ou moins renflé sur les côtés. Cette section comprend la plupart des espèces des Loxia de Linné et Latham et quelques autres du groupe des Bengalis. (Z. G.) *LATILABES. Latilabiœ. arach. — Ce nom est donné par M. Walckenaër à une riice du genre des Tegenaria dont la seule espèce qui la représente a les yeux latéraux (les deux lignes écartés , la lèvre plus large (lue haute et ayant la forme d'une coupe. la Tegenaria senegalensis est le type de cette race. (H. L ) *LATILUS. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Sciénoïdes, établi par MM. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss., V, 368). Les Poissons de ce genre sont remarquables surtout par leur profil en arc arrondi et descendant presque verticalement , ce qui rend leur museau très court: l'œil est grand et tout près de la courbe supérieure du profil; l'ouverture de la bouche , fendue jusque Sious l'œil, est presque horizontale , et l'en- LAT 251 semble de leur corps rappelle plut<ît celui d'un Mulle que celui des Corypliènes, avec lequel Lacépède les avait confondus. On ne connaît jusqu'à présent que 2 es- pèces de ce genre, provenant de la mer des Jndes, et que les auteurs ont nommées : Lat. argentatus et doliatus. Ces Poissons ont une teinte argentée tirant sur le rose ou le vert, et ont environ 40 centimètfes de lon- gueur. (J.) *LATIPALPIS {latus, large; palpus, palpe). iNS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Siernoxes , tribu des Buprestides, établi par Solier {Ann. de la Soc. eut. deFr.yt. 2, p. 287, pl.ll,f.l6), qui y introduit plusieurs divisions regar- dées par Dejean et Spinola comme formant chacune un genre distinct; tels sont ; les Lampetis, Dicerea, Perolis , Lampra(Voy. ces mots). A l'exemple de Solier, MM. Gory et de Castelnau, dans leur Monographie , font des Latipalpis plusieurs divisions sous le nom de Buprestis , genre ancien , qu'ils ont pensé devoir maintenir. (C.) *LATIPES (latus, large; pes, pied), bot. PH, -r Genre de la famille des Graminées- Panicées, établi par Kunth {Gram., 53, 42). Gramens delà Sénégambie. Foy. graminées. LATIRE. Latirus. moll.— Genre inutile établi par Monfort , dans sa Conchyliologie systématique, pour les Fuseaux dont la colu- melle est ombiliquée. Voy. fuseau. -(Desh.) LATIROSTRES. Laliroslres. ois. — Famille établie par MM. Vieillot et Dumé- ril, pour d«s oiseaux échassiers qui ont pour caractère principal un bec aplati horizonta- lement. Pour M. Vieillot, deux genres seu- lement font partie de cette famille; ce sont les genres Spatule et Savacou. M. Duméril y admet en plus le genre Phénicoptère. — M. Lesson {Traité d'ornith.) a, de son côté, fait de ce nom le titre d'une tribu de l'or- dre des Passereaux, dans laquelle se ran- gent des espèces qui ont un bec très dé- primé, très aplati, à commissure excessi- vement fendue et à pieds très courts. Cette tribu , qui correspond aux Hiantes d'Illi- ger, aux Planiroslres de M. Duméril et aux Fissiroslres de G. Cuvier, comprend la fa- mille des Chélidons, c'est-à-dire toutes les espèces des genres linnéeus Caprimulgus et Ilirundo. M. de Blainville a également ad- 252 LAT mis sous le nom de Laliroslres une famille qui a pour lype le genre Engoulevent. (Z. G.) *I.ATOMETlJS (XaToy.f'o* , qui taille les pierres), ms. — Genre de Coléoptères té- iramères, famille des Xylophages, tribu des Colydites, créé par Erichson (^rc/iiu. fiirnaturg. 1842, p. 152, tab. V, f. 3). L'auteur n'y introduit qu'une espèce de la Nouvelle-Hollande , L. pubescens\lr. (C.) *LATOI>iA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Pœdériniens, créé par M. Guérin-Méneville (fieuue zooL, 1844 , p. 13), avec deux espèces de Colom- bie : les L. Spinolœ et Erichsonii. (C.) *LATOIME. La(ona (nom mythologique). TRUST. — Genre de l'ordre des Daphnoides, établi par M. Straus surdos petits Crustacés dont l'abdomen est infléchi et dont les ra- mes des grandes antennes sont divisées en trois branches, formées chacune d'un seul article. On n'en connaît qu'une seule es- pèce, le Latone sÉTUÈitE, L. sclifera Miill., qui habile le Danemark. (H. L.) *LATOi\E. Iaiona(nom mythologique). WOLL. — M. Schumacher, dans son Nou- vel Essai d'une classifivalion des Coquilles , a voulu diviser le genre Donax des auteurs ; et prenant le Uotiax cuneata pour type d'un nouveau genre, il l'a proposé sous le nom de Latone. Ce genre, qu'aucun carac- tère particulier ne jusiiûe, ne peut être adopté. Voy. donace. (Dksh.) LATOi^lA (Latone, nom mythologi- que). REPT. — Groupe de Rainettes désigné sous ce nom par M. Hermanu von Meyer (Falerb,f. Min. 1842). (E. D.) *LATIIE1LLEA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille dés Composées-Séné- fionidées, établi par De Candolle {Prodr., V, 50i). Herbes du Brésil. Voy. composées. LATKEILLIE. Lalrcillia {nom propre). ciiiiST. — Ce genre, qui appartient à l'or- dre des Décapodes, à la famille des Oxy- rhynques.ct à la tribu des Macropodiens , a été établi par Roux sur un Crustacé très remarquable qui se trouve dans la Médi- terranée , et qui ressemble assez, par la forme générale du corps , à une Leptopodie qui serait privée de son rostre , et qui serait munie de pédoncules oculaires d'une lon- gueur extrême. La carapace est triangulaire. LAT tronquée en avant, et ne recouvre pas le dernier anneau du thorax; l'épistome est beaucoup plus long que large; le second et le troisième article des pattes-mâchoires externes sont très étroits. Les pattes sont filiformes et extrêmement longues; enfin l'abdomen de la femelle ne se compose que de cinq articles, mais on y distingue les sutures des deux autres; quanta l'abdo- men du mâle, il n'en offre que cinq. L'es- pèce avec laquelle cette nouvelle coupe gé- nérique a été établie est la Latreillie élé- gante, Laireilliaelegans Rou%. Ce Crustacé a été rencontré dans' les mers de Sicile. Ou ne connaissait que la femelle de ce singu- lier crustacé; quant au mâle, il a été trouvé sur les côtes Est de l'Afrique fran- çaise, entre l'île de Galiteet le cercle de la Calle. Cette espèce habite de très grandes profondeurs et semble se plaire dans des. lieux coralligènes ; car elle a été trouvée accrochée aux ûlets qui servent à la pêche du corail , Polypier qui est assez abondant sur les côtes Est de nos possessions d'Afri- que. Enflri plusieurs espèces de ce genre ont été aussi rencontrées dans les mers du Japon et figurées dans la faune japonaise par M. Dehaan. (H. L.) LATUIDIL'S. INS. — Voy. lathiudius. LATllODECTE. Lalrodectus {larpi;, captif; (J^V-TYi;, qui mord), aracu, — Genre de l'ordre des Aranéides , de la tribu des Araignées, créé par M. Walckenaër , aux dépens de celui des Theridion {voy. ce mot). Dans cette coupe générique, les yeux sont au nombre de huit , presque égaux entre eux, sur deux lignes écartées et légèrement diver- gentes; les yeux latéraux étant un peu plus écartés entre eux que ne le sont les intermé- diaires, et portés surdeséminences de la tôle. La lèvre est triangulaire , grande et dilatée à sa base. Les mâchoires sont inclinées sur la lèvre, allongées, cylindriques, arrondies vers leur extrémité externe , terminées par une pointe interne, et coupées en ligne droite à leur côté interne. Les pattes sont allongées , inégales entre elles; la première paire est plus longue que la quatrième ; celle- ci sensiblement plus allongée que les deux intermédiaires ; la troisième paire est la plus courte. Ce sont des Aranéides fdant dans les sillons, sous les pierres, des fils en nœuds ou en fdels où les plus gros insectes se trouvent LAU arrêtés. l.e cocon est sphéroïde et pointu par un bout. Les espèces qui composent ce genre liabiteiit le nouveau et l'ancien monde. Le Latrodecte MALMiGNATTE, Latrodectus mal- mignatus Wa\ck., peut être regardé comme le type de ce genre. Suivant plusieurs au- teurs, celle espèce est réputée très veni- meuse; sa morsure cause, dit-on, à l'homme, des douleurs léthargiques, et souvent la fièvre. Ayant observé , en Algérie, cette es- pèce, qui y est très commune, je n'ai ja- mais remarqué les accidents indiqués par MM. Luigi Totti, Ahbot et Cauro , par ce dernier surtout, qui dit , dans une thèse intitulée : Exposition des moyens curatifs de la morsure du Latrodecte {Theridion) mal- mignatte : « Il paraît qu'on n'était pas fixé sur le caractère venimeux du Latrodecte malmignatte , car tous les naturalistes se bornent à dire que l'on croit que sa mor- sure est très dangereuse. Il est certain, bien certain, qu'elle est très dangereuse en Corse ; peut-être serait-elle mortelle dans quelques circonstances. » M. Cauro donne les détails dos effets de cette morsure, qui ressemblent, dit-il, à ceux de la Vipère ; mais M. Cauro, non plus qu'aucun de ses prédécesseurs , n'a pris le soin de s'as.^urer que la maladie qu'il décrit était véritablement causée par le Latrodecte malmignatte. Il ne rapporte aucune observation , aucune expérience qui le démontre. (M. L.) LAUDAXUHI. CHiM. — Voy. labdanum. LAlllIONITE. MIN. — Voy. zéolithe. LAU\'.EA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composées -Chicoracées, établi pnrCassini(DicL se. nat., t. XXV, p. 321). Herbes de Madagascar. *LAUI>iZEA , Buch. BOT. ph. — Syn. de Suchanania, Roxb. *LAL'REA. BOT. PH. — Genre rapproché avec doute, par Endlicher, de la famille des Pipéracées. 11 a été établi par Gaudichaud (ad Freyc., 513) pour des arbres ou des arbrisseaux indigènes de la Guyane. LALRELIA , Juss. bot. ph. — Syn. de Pavonia , Cuv. LAUREMBERGIA, Berg. bot. va. — Syn. de Serpicula, Linn. LAUREiVCIE. Laurencia (nom propre). uoT. CR. — Genre d'Algues de la famille des lloridées, tribu des Chondriées, établi par Lamouroux { Ess. 42, cxcl. sp. ), et carac- LAU 253 térisé principalement par une fronde fili- forme , cylindrique ou comprimée , et com- posé, à la périphérie, de cellules presque égales, ou plus petites les unes que les au- tres. La fructification consiste en granules pyriformes fixés à l'extrémité des rameaux ou de leurs divisions, et dilatés quelquefois en massue ou en grappe. Les Laurencies sont des Algues marines ; cartilagineuses ou gélatineuses, d'une cou- leur rouge assez vive, rameuse , à rameaux diffus ou alternes. On connaît une vingtaine d'espèces de ce genre dispersées dans les mers tempérées du globe. Quatre espèces habitent la Médi- terranée; ce sont les Laurencia lenuissima Grev. ,dasyphylla Gtev., pinnatifida l^amx., et oblusa Lamx. Quelques unes des espèces de ce genre contiennent, à une certaine époque de l'an- née , un principe poivré , acre et brûlant , dont quelques peuples du Nord se servent, dit-on, comme de piment. (J.) LAUREIVTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lobéliacées- Lobé- liées, établi par Micheli (Nov. gen., 18, t. 14). Herbes du littoral méditerranéen , croissant aussi au cap de Bonne-Espérance et dans les contrées extratropicales de la Nouvelle-Hollande. Voy. lobéliacées. LALIRÉOLE. bot. ph. —Nom vulgaire des Daphne. *LAU1«1A. MOLL. — Ce genre a.été pro- posé par M. Gray et adopté par M.Swainson pour les Maillots ombiliqués. Voy. mail- lot. (Desh.) *LAURlDIA,Eck1. et Zeyh. bot. ph. — Syn. à' Elœodendron , Jacq. LAURIER. Laurus. bot. ph.— Tourne- fortavait établi et Linné avait conservé, sous le nom de Laurus , un genre dans lequel entrèrent successivement un grand nom- bre d'arbres que réunissaient des caractères communs assez vagues. Ce genre se rap- portait à l'Ennéandrie monngynie dans le système sexuel. Lorsque A.-L. de Jussieu établitla méthode naturelle qui a immorta- lisé son nom, il admit une famille des Lau- rinées dont le genre linnéen forma le type et la presque totalité. Mais les découvertes faitesdansces derniers temps ayantconsidé- rablement augmenté le nombre des espèces comprises dans ce groupe générique , et tl'yi LAU 'ctamen p!us alteniif de leurs caractères ayant montré parmi elles de nombreuses niodificalions de structure, une subdivision était devenue nécessaire. C'est ce qu'a très bien senti M. Nées d'Esenbeck, qui , d'a- bord dans les Plantœ asiat. rar. de M. Wal- lich, et ensuite dansson Syslema Laurina- rum(l in-8 Bcrl. 1836) a partagé les Lau- riers en un nombre considérable, peut-être même un peu trop considérable de genres distincts. Par suite du travail monographi- que du savant allemand, le nom de Laurier n'appartient plus qu'à l'espèce la plus an- ciennement connue du grand g. de Linné, le Laurier d'Apollon. Nous devrions donc nous borner dans cet article à faire connaî- tre cette espèce, et les caractères du genre si fortement réduit auquel elle appartient ; mais déjà plusieurs espèces généralement comprises jusqu'à ces dernières années sous la même dénomination générique, et quipré- sentent un intérêt réel, auraient dû être dé- crites dans les volumes déjà publiés de cet ouvrage: cependant elles ont été entière- ment passées sous silence, ou elles ont été étudiées trop rapidement et sans le moin- dre développement; ce motif nous engage à considérer ici le grand groupe de Linné comme formant encore en quelque sorte un tout unique pour y réunir les espèces im- portantes à connaître qu'il renfermait dans sa vaste circonscription, à présenter parcon- séquent l'histoire de ces végétaux en les réu- nissant dans un article unique : seulement, pour satisfaire à la fois aux besoins de cet ou- vrage et à ceux de la science, en rapportant chacune de ces espèces d'anciens Lauriers sous le nom qu'elle porte actuellement , nous indiquerons entre parenthèses son an- cienne dénomination; de plus, nous ne donnerons en fait de caractères génériques que ceux du Laurus proprement dit, et ceux qui ont été omis mal à propos, renvoyant pour les autres à l'article qui les regardera spécialement. 1 . Réduit aux étroites limites qui le com- prennent maintenant tout entier, le genre Laurus se distingue par les caractères sui- vants : Ses fleurs sontdioïques ou herma- jihrodiies; chacune d'elles a un périanihe partagé en quatre divisions égales, qui tom- bent après la floraison ; 12étamines fertiles rangées en trois séries ; celles delà rangée lAU extérieure alternent avee les divisions du périanthe; toutes présentent 2 glandes au milieu ou bien au-delà du milieu de leur longueur; leurs anthères sont oblongues, à 2 logetles s'ouvrant toutes à leur côté in- terne par autant de valvules qui se relèvent. Les fleurs mâles ne présentent pas même un rudiment de pistil. Les fleurs femelles ne conservent que 2-4 rudiments d'étamines sans anthère, dilatés à leur base, entourant l'ovaire. Le stigmate est en tête. Le fruit est une baie qui repose sur la base du pé- rianthe persistant. Le type de ce genre ejt le Laurieb d'A- pollon, Laurus nobilis Lin., vulgairement connu sous les noms de Laurier commun, Laurier franc, Laurier sauce. Son nom spé- cifique vient de la transformation de Daphné en Laurier, et de ce que les branches de cet arbre servaient, dans l'antiquité, à faire les couronnes qu'on décernait aux vainqueurs desjeux olympiquesetaux poètes; au moyen- âge, les lauréats des jeux académiques re- cevaient aussi une couronne de Laurier, mais chargé de ses baies, d'oîi est venu no- tre mot baccalauréat. Quant aux autres dé- nominations, elles s'expliquent par elles- mêmes. Le Laurier est un arbre qui s'élève à 10 mètres environ, dans les pays où il croît spontanément, mais qui reste beaucoup plus bas dans les pays plus septentrionaux dans lesquels on le cultive; ses feuilles sont per- sistantes, lancéolées, veinées; elles varient assez notablement, de manière à constituer quelques variétés: ainsi l'on possède une variété à grandes feuilles, une autre à feuil- les ondulées sur leurs bords, et crépues, «ne troisième à feuilles très étroites. Ce Wel ar- bre croît spontanément dans l'Asie-Mineure, dans l'Afrique méditerranéenne, en Grèce, dans les parties chaudes de l'Italie, de l'Es- pagne, en Portugal; il est presque natu- ralisé dans le Piémont et dans nos départe- ments méditerranéens. Il fleurit en mars et avril; ses fruits atteignent leur maturité en automne. Toutes ses parties renferment une huile essentielle abondante, surtout dans ses feuilles, qu'elle rend aromatiques, et auxquelles elle donne leurs propriétés to- niques et excitantes : aussi lesemploie-t-on en bains, en injections, lotions, pour fortifier les organes, en applications sur les tum€urs indolentes, etc. On les prend aussi à l'inlo- LAU rieur, comme digeslivcs, stomachiques, etc. On sait leur emploi fréquent comme condi- ment dans l'assaisonnement des mets, d'où l'arbre lui-même a tiré l'un dé ses noms viilgaires. Par distillation, ces feuilles don- nent leur huile essentielle, qui est acre , chaude, et dont on fait quelquefois usage en médecine, surtout à l'extérieur. Les baies du Laurier commun ont aussi des usages assez fréquents en médecine ; leur péricarpe contient une huile volatile très odorante; leur graine renferme de son côté une huile grasse; par l'expression , on obtient, des fruits tout entiers, une huile formée en ma- jeure partie de la dernière , qui est en con- sistance de beurre, verdàtre , d'une odeur forte, d'une saveur amère, que l'on emploie soit à l'extérieur, comme résolutive, soit à l'intérieur, en l'introduisant dans la compo- sition de divers médicaments, tels que le baume de Fioraventi , l'élecluaire de baies de Laurier, etc. Le Laurier d'Apollon se multiplie soit de graines, soit de marcottes par incision, et de rejetons, soit enfln de boutures qui reprennent, il est vrai, diffi- cilement. Dans le nord de la France , il exige une terre franche, légère, une expo- sition au midi; il doit être couvert pendant l'hiver ou rentré dans l'orangerie. L'été, il demande de fréquents arrosements. 2. Cannellier. Cinnamomum , Burm. Ce genre, d'une importance majeure, ayant été entièrement omis dans le 3^ tome de cet ouvrage , nous ne pouvons nous dis- penser d'en parler ici, avec une partie des développements qu'il mérite. Les végétaux qui le composent sont des arbres de taille peu élevée, dont les feuilles sont marquées de nervures prononcées , le plus souvent rapprochées par paires , ou presque oppo- sées. Leurs fleurs sont hermaphrodites ou polygames, composées d'un périanthe à six divisions, coriace, dans lequel la partie su- périeure du limbe, ou même tout le limbe, se détache après la floraison , laissant le tube en forme de cupule; de 9 étamines fertiles en trois rangées, dont les trois in- térieures sont accompagnées, à leur base, de deux staminodes sessiles , en forme de glandes ; leurs anthères sont ovales , à 4 lo- gettes s'ouvrant par autant de valvules qui se relèvent; celles des trois intérieures s'ou- vrent sur le côté extérieur, celles des autres LAU 255 sur le côté intérieur de ces organes ; sur un rang plus intérieur encore se trouvent de plus 3 staminodes à tête ovoïde. Le stig- mate est discoïde. Le fruit est une baie nio- nosperme, dont la base est embrassée pat la portion persistante du périanthe. L'espèce la plus anciennement connue et la plus intéressante du genre Cannellier est le Cannellier de Ceylan , Cinnamomum Zey lanicum Breyn. {}i . ab E. Syst. Laurin., p. 45) (Laurus Cinnamomum Lin.). C'est un grand arbrisseau ou un arbre de taille peu élevée , qui cependant peut acquérir 8 et 10 mètres lorsqu'il croît tout isolé, dont les branches sont assez grosses proportion- nellement, à 4 angles obtus, glabres et vertes pendant leur jeunesse, fauves à l'é- tat adulte, et finissant par prendre une cou- leur cendrée; ses feuilles sont presque op- posées , ovales ou ovales-oblongues, formant à leur extrémité un prolongement obtus, trinervées , réticulées à leur face inférieure, glabres ; les fleurs sont réunies en panicules terminales et axillaires pédonculées; elles sont couvertes d'un duvet blanc soyeux. Le.'? divisions de leur périanthe sont oblongues et se détachent dans la moitié de leur lon- gueur. Cette espèce croît spontanément à Ceylan , dans la Chine et au Japon ; on la cultive aux Antilles , à Cayenne, à l'Ile de France , etc. C'est l'écorce des branches du Cannellier de Ceylan , dépouillées de leur épiderme , qui fournit la cannelle du commerce (voy. cannelle). C'est pour obtenir cette substance importante par ses usages que l'on cultive le Cannellier en diverses contrées, et principalement à Ceylan. Dans cette île, dont elle forme l'une des productions les plus importantes , cette culture occupe un espace considérable qui s"étend entre Mcliœa, Celyphus. LAVAGXON', Cuv. mull. — Voy. tri- GONELLE , d'AcoSt. LAV.4IVDE. Lavandula (de lavare, la- ver; plusieurs espèces du genre étant usi- tées en lotions , en bains , etc.). eot. pu. — Genre de plantes de la famille des Labiées, de la didynamie gyninuspermie , dans le système sexuel, auquel appartiennent plu- sieurs espèces intéressantes par leurs ap- plications. Il se compose de végétaux her- bacés vivaces, de sous-arbrisseaux ou de petits arbrisseaux qui croissent à partir des Canaries, en Portugal, dans les contrées qui bordent la Méditerranée , jusqu'en Grèce d'un côté, en Egypte de l'autre; de là elles s'étendent jusque dans l'Inde, eu passant par la Perse. Ces plantes ont leurs fleurs en faux épis terminaux , simples ou rameux à leur base, souvent accompagnées de bractées, et de plus, de bractées à l'ais- selle desquelles elles se développent au nombre de 1 à 5. Chacune de ces fleurs présente un calice ovale tubulé, à nervures longitudinales , terminé par 5 dents , dont les inférieures sont presque égales entre elles , dont la supérieure se termine sou- vent par une sorte d'appendice élargi ; une corolle dont le tube est saillant, la gorge légèrement renflée, le limbe oblique, bi- labié , à 5 lobes étalés , presque égaux entre eux; 4 étamines didynames, incluses, dé- clinées; un disque concave, portant à son bord des écailles charnues auxquelles sont adnés, par leur face interne, les achaines, qui sont glabres et lisses. Les Lavandes forment un petit groupe très naturel et bien distinct des autres gen- res de la famille des Labiées. Elles ont été l'objet d'un travail monographique deM.de Gingins Lassaraz {Hist. nal. des Lavandes, par le baron de Gingins Lassaraz , Genève, in-8", 1826). Parmi elles, il en est trois sur lesquelles nous croyons devoir nous ar- rêter quelques instants. 1. Lavande st^chas, Lavandula slœchas Liun. Cette espèce forme un petit sous- arbrisseau de 3 ou 4 décimètres de hauteur. lAV dont la tige est ligueuse à sa partie infé- rieure ; dont les feuilles sont oblongues, lancéolées , blanchâtres ; dont les fleurs sont petites, de couleur pourpre foncé, dé- pourvues de bractéoles, réunies en faux épi serré, qiiadrangulaire , à bractées im- briquées, surmonté d'une touffe de feuilles florales ovales , violacées. Ses graines sont ovales, réticulées. Elle croît abondamment dans nos départements méditerranéens , dans les parties sèches et chaudes, particu- lièrement dans ces vastes surfaces de ter- rains incultes , peuplés surtout de Cistes, auxquels on donne le nom de Garrigues. Elle a une odeur très forte et camphrée. On l'emploie en médecine, notamment dans les asthmes humides , dans les affections pulmonaires avec atonie. Alibert l'a recom- mandée comme un bon antispasmodique. Dans ces divers cas , on fait usage de l'infu- sion théiforme de ses sommités fleuries. On la cullivequelquefois dans les jardinscomnie plante d'ornement; elle est alors d'orange rie dans le nord de la France; on la mul- tiplie de graines et de boutures. 2. Lavande spic, Lavandula spica DC. Cette espèce, vulgairement connue sous les noms de Spic, Aspic, forme un sous-ar- brisseau dont la tige ligneuse , dure et très rameuse dans sa partie inférieure, est nue dans sa partie supérieure ; ses feuilles sont linéaires-lancéolées , plus ou moins élargies vers le haut, revêtues d'un duvet court et blanchâtre, légèrement roulées en dessous par leurs bords; ses fleurs sont bleues-vio- lacées, quelquefois blanches; les bradées qui les accompagnent sont linéaires, velou- tées; l'appendice calicinal est rhomboidal- ovale. La Lavande spic croît dans les lieux secs et pierreux du littoral de la Méditerra- née ; on la cultive fréquemment dans les jardins , ainsi que l'espèce suivante , dont elle a du reste les propriétés à un degré plus élevé; ainsi son odeur est plus forte et moins douce; cette odeur tient sensiblement de celle du camphre, qui, selon Proust, y existe en firte proportion. C'est avec elle qu'on prépare l'eau spirilueuse de Lavande, et surtout l'huile essentielle de Spic ou d'As- pic. Cette huile est jaunâtre, acre, aroma- tique , douée d'une odeur forte et péné- trante qui lient de la térébenthine. Elle est fabriquée en grand eu Provence, auprès LAV 261 d'Avignon , et à Murcie , en Espagne , par les pâtres, qui font cette opération en plein air. Le département de Vaucluse est, en France , le centre principal de cette fabri- cation ; il en exporte, dit-on, annuellement de 3 à 4,000 kilogrammes. L'huile de Spic est employée dans l'art vétérinaire , en mé- decine et pour la préparation de certains vernis. 3 . Lavande véritable , Lavandula vera DC. Cette espèce , malgré sa ressemblance avec la précédente, s'en distingue sans peine par ses feuilles non spathulées , de teinte plus verdâtre; par ses bractées en cœur à leur base, acumiuées au sommet, scarieu- ses, plus courtes que le calice des fleurs, par son calice bleuâtre vers son extrémité, cotonneux, dont l'appendice est de forme ovale. Elle croît naturellement sur les col- lines, dans les parties montueuses du midi de la France ; elle monte jusqu'à Lyon. EHe est plus rustique que la Lavande spic ; aussi est-elle cultivée plus habituellement que cette dernière dans les pays septetitrionaux. Son odeur est, du reste, plus agréable et moins forte que celle du Spic, ce qui la fait préférer par les parfumeurs. C'est presque uniquement avec elle qu'on prépare plu- sieurs liquides aromatiques très employés, tels que l'esprit de Lavande, l'essence de Lavande, l'eau de Lavande, qui consiste en uneinfusion de cette plante dans l'alcool, ou, comme étaitcelle de Treinel, la plus esti- mée de toutes, dans un mélange de bonne es- sence de Lavande avec de l'alcool pur. On prépare encore un vinaigre de Lavande en distillant les fleurs fraîches de cette plante dans de bon vinaigre puriDé. On fait aussi une conserve de Lavande véritable; enfin cette même espèce entre dans la composition de plusieurs médicaments, tels que le vi- naigre antiseptique, le baume nerval , etc. L'odeur aromatique des deux Lavandes spic et véritable , se conservant longtemps après leur dessiccation , on en fait des sachets odoriférants; on en fait aussi des bottes , qu'on place dans les garde-robes et dans les lieux où se dégage constamment une mau- vaise odeur, que la leur est destinée à mas- quer. Considérées en général , les diverses es- pèces de Lavandes participent aux proprié- tés générales des Labiées ; mais comme, 262 LAV rhez les trois que nous avons examinées, le principe aromatique prédomine sur l'amer, il en résulte pour elles les propriétés qui déterminent leur emploi dans le plus grand nombre des cas. D'un autre côté, le principe amer qui existe chez elles les rend toniques et stomachiques ; enfin l'union de ces deux principes les rend fortifiantes : c'est pour re dernier motifqu'oD les emploie en bains, en lotions , pour raaimer l'énergie des or- ganes. (P. D.) IAVA\DIÈRE. OIS. — Nom vulgaire que l'on donne à la plupart des espèces du genre Bergeronnette. (Z. G.) LAVA^'DULA. bot. ph. — Voy. lavande. LAVA\'GA, Meisn. bot. ph. — Syn. de Luvanga, Hamilt. I.AVARET. Coregonus. poiss. — Artédi réunissait les Ombres et les Lavarets sous la dénomination de Coregonus; Cuvier a séparé les seconds des premiers , et il leur a donné à chacun une désignation particu- lière , laissant aux Lavarets exclusivement le nom de Coregonus. Les Lavarets forment actuellement un genre distinct dans l'ordre des Malacoptéry- giens abdominaux, famille des Salmonoides. Ils ont à peu près la même organisation que les Truites; ils en diffèrent seulement par une bouche très peu fendue et souvent dé- pourvue de dents; par leurs écailles qui sont beaucoup plus grandes, et leur dorsale moins longue qu'elle n'est haute de l'avant. Quelques espèces de ce genre sont assez répandues. Nous citerons principalement : le HouTiN ou Hautin des Belges {Salmo oxy- rhynchus), remarquable par une proémi- nence molle qu'il porte au bout du museau ; ce poisson habite surtout la mer du Nord et la Baltique, où il poursuit les bandes de Ha- rengs.— La Grande MARÈNE(SateomarŒna), transportée par ordre du grand Frédéric du lac Bourget dans les lacs de la Poméranie, où elle s'est abondamment multipliée ; sa chair, blanche, savoureuse, sans aucune pe- tite arête, constitue un mets très délicat. — Le Lavaret {Salmo Warlemanni), indigène des lacs de Bourget , de Constance , du Bhin, etc. Son museau est tronqué au ni- veau du devant de la bouche ; sa tête est moins longue à proportion, et sa forme plus effilée. — Le Lavaret nilotique ( Coregonus niloticus) , jolie petite espèce, longue de 5 LAV à 6 centimètres seulement , et trouvée par M. de Joannis, dans le Nil, à Thèbes. Toutes les espèces de ce genre sont l'ob- jet d'une pêche assez consiiliTiible, à cn-se de la délicatesse de leur chair. (J.) LAVATÈRE. Lavatera (nom propre). BOT. PB. — Gei.re de la famille des Malva- céesMalvées, établi par Linné(Gejj.,n. 842), et présentant les caractères suivants: Invo- lucelle 3-6-fide, persistant ou décidu. Ca- lice à 3 divisions ; corolle à 5 pétales hy- pogynes, ohlongs, soudés par leur base au tube staminal : celui-ci dilaté à la base, resserré dans la partie supérieure, formant une sorte de colonne; filaments des étamiues nombreux, filiformes ; anthères réniformes, bivalves. Ovaires nombreux, uniloculaires, verticillés à la base du réceptacle, ou éta- lés à la partie supérieure en un disque ar- rondi. Style soudé au réceptacle ; stigmates nombreux, filiformes. Capsules nombreuses, réniformes, indéhiscentes, monospermes. Les Lavatères sont des herbes, ou des arbrisseaux , ou des arbres , croissant dans presque toute l'Europe, surtout dans la par- tie occidentale. Elles ont des feuilles alter- nes , pétiolées , 3-7-lobées ou anguleuses ; les stipules pétiolaires géminés; les fleurs axillaires, solitaires, disposées en grappe ou en corymbe. On connaît 26 espèces de ce genre , que De Candolle répartit en 4 sections (Prodr., I, 428). Endlicher n'en admet que 3 {Gen. pi. , p. 980, n. 5269 ), basées sur l'aspect du réceptacle : 1. Axolopha, DC. : Réceptacle tronqué. — La Lavatère arborée , Lavatera arhorea Linn., type de cette section, a le port d'un arbre, avec des feuilles plissées, à 7 angles, des pédicelles axillaires uniflores groupés; des fleurs petites et de couleur violette. Elle croit dans presque toute l'Europe, dans l'Afrique boréale et aux Canaries. 2. Olhia, DC. : Réceptacle conique. — Dans cette section , on remarque la Lava- tère A FEUILLES POINTUES, Lavatera olbia Linn. Sa tige est haute de 1 mètre 1/2 à 2; ses rameaux portent des feuilles cotonneuses et blanchâtres: les inférieures 5-lobées, les supérieures 3-lobées, avec des fleurs soli- taires sessiles , d'une couleur purpurine. Elle croît en France, où on la cultive pour l'ornement des jardins. LAX 3. Slegia, DC. : Réceptacle columnaire. — La Lavatère a grandes fleurs, Lavatera trimestris Linn., est le représentant de cette section. C'est une espèce à tige herbacée, à feuilles glabres, arrondies en cœur : les su- périeures étroites. Les fleurs sont d'un rose foncé, quelquefois blanches, et sillonnées de veines purpurines. (J.) LAVENIA , Swartz. bot. ph.— Syn. d'A- denostemma , Fors t. LAVES. GÉOL. — Voy. VOLCANS. *LAVIA. MAM. — Groupe de Chéiroptères d'après M. Gt»Y{Mag. zool. et bot., II, 1838). (E. D.) LAVIGNOiV. MOLL. — Voy. lavagnon , LtTRAlRE et TRTGONELLE. ♦LAVOISIERA (nom propre), bot.ph. — Genre de la famille des Mélastomacées-La- Toisiérées, établi par De Candolle ( Prodr., îll, 102). Arbrisseaux du Brésil. Voy. m- LASTOMACÉES. *LAVOISÉRIÉES. Lavoiserieœ. bot.ph. — Tribu de la famille des Mélastomacées , ayant pour type le genre Lavoisiera. (Ad. J.) LAVRADIA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sauvagésiées, établi par Vellozo (ex Vandelli in Rœmer script., 88 , t. VI , fig. 6 ). Arbrisseaux du Brésil. Voy. SAUVAGÉSIÉES. LAWSOiMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lythrariées-Euly- thrariées, établi par Linné (Gen., n. 482). Arbrisseaux de l'Asie tropicale et de l'Afri- 1ECERA. ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères , famille des Tanystomes, tribu des Asiliques, éta- bli par M. Macquart {Dipt. exot. , t. I, 2* partie, p. 77 ), et principalement carac- térisé par des antennes à troisième article velu. M. Macquart rapporte à ce genre 2 es- pèces, qu'il nomme i. flavibarbis, albibar- bis , toutes deux du Bengale. LAXHIANNIA (nom propre), bot. ph. — Fisch., syn. de Coluria , R. Br. — Sm., syn. à^Acronychia , Forst. — Forst., syn. de Petrobium, R. Br. — Gmel., syn. de Crucianella, Lin. — Genre de la famille des Liliacées, établi parR. Brown {Prodr., 285) pour des herbes vivaces croissant dans toute l'étendue de la Nouvelle-Hollande et ians File de Timor. LAZ 263 *LAYA , Hook. et Arnott. bot. ph. — Syn. de Macrotropis, DC. *LA1IA. BOT. PH. — Genre de la famille des Composées -Sénécionidées, établi par Hooker et Arnott {ad Beechey, 148). Her- bes originaires de la Californie. Voy. com- posées. *LAZAROLUS, Medik. bot. ph.— Syn. de Pyrus , Lindl. LAZULITE. MiN.~Syn.: Outremer; La- pis-Lazuli ; Pierre d'azur ; Lazurstein,W. — Substance minérale d'un bleu d'azur, ap- partenant à l'ordre des Silicates alumineux, opaque, fusible en verre blanc, et soluble dans les acides en perdant sa couleur. Elle est disséminée sous forme de cristaux ou de grains, ou en veines dans les terrains gra- nitiques, et particulièrement au milieu des calcaires grenus en Sibérie, et dans plusieurs parties de l'Asie centrale. Elle cristallise eu dodécaèdres rhomboidaux, et, par sa cris- tallisation comme par sa composition chi- mique, elle paraît avoir les plus grandes analogies avec la Haiiyne. Elle est formée de Silice, d'Alumine, de Soude et de Chaux, et l'analyse a donné de plus quelques cen- tièmes d'acide sulfurique; on attribue sa coloration à une petite quantité d'un sul- fure métallique, dont la décomposition au- rait lieu par l'action des acides; et la chi- mie est parvenue à obtenir de l'Outremer artificiel , dont la teinte rivalise avec celle du minéral dont il s'agit. Le Lazulite est souvent entremêlé de vei- nes blanches de calcaire, et parsemé de veinules de pyrite. Lorsqu'il est d'un beau bleu , et exempt de taches blanches , il c.ctur«s. Foy. ce mot. (H. L.) LE.TiBA, Forsk. bot. fh. — Syn. deCoc- culus, DG. LEAIVDRA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées-Mi- coniées, établi par Raddi (m Mem. Soc. ital. , 1820 , p. 6). Arbrisseaux du Brésil. Voy. MÉLASTOMACÉES. *LEATHESIA. BOT. cr. — Genre de la grande famille des Phycées, tribu des Chor- dariées, établi par Gray (Brit. plant. , I , 301 ). Algues marines. Voy. cbordariées et PHVCI'ES. *LEAVEIVV\'ORTHIA (nom propre). BOT. PH. — Genre de la famille des Crucifères- Arabidées, établi par Torrey (m Annal. Lyc. New-York, 111, 87 , t. 5). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. crucifères. LEBECKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lo- tées, établi par Thunberg (Prodr., 2). Ar- brisseaux du Cap. Ce genre renferme 11 espèces , réparties par Walpers {in Linnœa, XIII, 476) en 4 sections, qu'il nomme : Phyllodium, Phyl- lodiastrum, Calobota et Acanthobolrya. Voy. PAPU.10NACÉES. LEBERKISE, Beud. min. — Syn. de Pyrite magnétique , espèce de Fer sulfuré. Voy. FEh. LEBÉROPAL. min. — Syn. de Ménilite. *LEBETAI>JTHUS ( Xe^vi; , urne; avSo;, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Épacridées Épacrées , établi par Endlicher {Gen. plant, suppl., t. I, p. 1411, n. 4283). Arbrisseaux de l'Amérique antarctique. Voy. ÉPACRIDÉES. LEBETIIVA {ItS-nriov, petite urne), bot. PH. — Genre de la famille des Composées- Sénécionidées , établi par Cassini {in Dict. se. nat., XXV, 394 ; LIX , 68). Herbes de rAméii()iie. Voy. composées. LEBIA ( lîSvii? urne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ca- rabiques, tribu des Troncatipennes, créé par Latreille {Gen. Crust. et Insect., 1, 191) et adopté par Dejean. Le nombre des espèces décrites et rapportées à ce genre s'élève à plus de 160. Quelques unes ont donné lieu à l'établissement des genres Lamprias, Lia {Lhclonodema), qui n'ont pas été reconnus par le dernier de ces auteurs. Mais ces gen- LEG res devront nécessairement, par suite, cire admis, lorsqu'on aura étudié avec plus de soin l'organisation deces petits Insecies, qui tous sont ornés de couleurs variées et bril- lantes. Nous citerons, parmi les espèces de France, les Lebiapubipenni (qui est réelle- ment distincte de la L. falvicolus de Fab., espèce d'Algérie) de Léon Dufour, Crux minor, turcica , hœmorrhoidalis de Fab., cyathigera Rossi, nigripes, maculata et/iu- meralis de Dejean. Les vraies Lebia habitent sous les écorces ; elles ont le pénultième article des tarses bilobé; leurs éiytres sont en carré long. (C.) LEBIA, Less. ois. — Genre de la sous- famille des Trochilinées. Voy. ce motet co- libri. (Z. G.) LEBIAS. poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux , famille des Cyprinoides , établi par G. Cuvier ( Règn. anim., t. II, p. 280). Ces Poissons ressem- blent beaucoup aux Paecilies, si ce n'est que leurs dents, non seulement sont très fines, mais sont encore dentelées. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, la Pœcilia calaritana Bonn., qui vit sur les côtes de la Sardaigne. C'est un très petit poisson marqué de petites raies noirâ- tres sur les flancs. *LÉBIITES. Lebiiles. ms. — Tribu de l'ordre des Coléoptères, de la famille des Carabiques, formée par de Castelnau ( Hist. nat. des anim. articulés, t. I, p. 41). L'au- teur lui donne pour caractères : Tête non rétrécie en arrière en forme de cou ; crochets des tarses dentelés en dessous ; palpes labiaux à dernier article non sécuriforme. Cette tribu renferme les genres : Onyplerygia , Demelrias, Dromius, Lebia, Coptodera, Orthogonius et Hexagonia. (C.) LECANACTIS ( Aexavvj , bassin ; «xn'ç , rayon), bot. ph. — Genre de Lichens, de la tribu des Graphidées, établi par Eschwei- 1er {Syst., 14, f. 7). Lichens croissant sur les écorces des arbres, rarement sur les ro- chers. Voy. GRAPHIDÉES Ct LICHENS. LECAIVAI\TIIUS (Itxoivn, bassin; à'v- Ooç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu incertaine), établi par Jack ( in Malay. mise, II). Arbrisseaux de l'Inde. T'oy. rubiacées. *LECA1VE. HELM.— Genre de Vers tré- matodes signalé par Nitzsch. (P G ) LEC ♦LECAîMIA (ÀExxvto», petit bassin), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, Tamilledes Tanystofties, tribu des Asiliques, établi par M. Macquart ( Dipt. exot., t. I , 2' partie, p. 131), et distingué surtout par des antennes à style très long , terminé en palette. Il renferme 2 espèces, nommées par l'au- teur L. rufipes et femorata. La première est du Brésil ; on ignore la patrie de la seconde. *LECA!\ILM (ilîxanov, petit bassin), ins. — Genre de la tribu des Cocciniens, de l'or- dre des Hémiptères, section des Homoptères, établi par Illiger aux dépens des Chermès de Linné, et adopté par la plupart des ento- mologistes Les Lecanium paraissent différer très peu des Cochenilles proprement dites. Le corps des femelles est [lius aplati, et ses anneaux demeurent distincts, même après la ponte. Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces, vivant sur divers végé- taux. On doit en considérer comme le type l'espèce désignée dans le commerce sous le nom de Kermès , et dont on s'est servi pen- dant longtemps pour la teinture en cra- moisi : c'est la Cochenille du Chêne vert (L. ilicis, Coccusilicis Lin.), qui vit sur les Chê- nes de l'Europe. méridionale, Quercus coc cifera. Voyez notre article cochenille. Parmi les Lecanium les plus répandus, on compte encore les L. hesperidum Lin. , vi- vant sur les Myrtes, les Orangers, les Citron- niers ; L. persicœ Schrank, vivant sur les Pêchers ( Amygdalus persica ) ; L. coryli Lin., vivant surles Coudriers {Corylus stel- lana), etc. Voy. aussi l'art, kermès. (Bl.) LECAIXOCARPUS (i^avn, bassin ; xap- TTo'ç, fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Chénopodées ( Atriplicées)-Kochiées , établi par Nées {Amœnit. Bonn., II, 4, t. 2). Herbes du Népaul. Voy. atriplicées. *LÉCAl\OCÉPHALE.Leca»iocep/ia?«s()i£- xa'v»), patelle, capsule; xsipaW, tête), helm. — Genre d'Helminthes nématoides, institué par M, Diesing dans les Ann. du Mus. de Vienne, pour un Ver long de 18 à 27 mil- limètres , et large de 2", 23 environ, vivant dans l'estomac d'un poisson du Brésil {Su- ais gigas). Les Lécanocéphales sont des Vers à corps cylindrique, obtus en avant, acu miné en arrière , tout couvert de petites épines simples en séries transverses ; îeur tèle, en forme de patelle , avec trois angles LEC 2ôr> obtus peu marqués , est séparée du corps par un léger étranglement, et la bouche est munie de trois lèvres ; le mâle a la queue infléchie en crochet , et porte deux spicules égaux ; la femelle a sa queue droite et su- bulée. (Duj.) *LECA!V^OPTERIS ()1£x«vy,, bassin ; «te- P'i, fougère), bot. cr. — Genre de Fougères Polypodiacées, établi par Reinwardt (m Flora, 1823). Fougères de Java. Voy. fou- gères et polypodiacées. LECANOPLS. BOT. PH. — Faute typo- graphique. Voy. LECAN0CARPUS. LECAIVORA. BOT. cr. — Achar., syn. de Parmelia, Fr. — Reich., syn. de Lecanactis, Escbw. *LECAIVOTIS. BOT. CR.— Genre de Li- chens de la tribu des Graphidées, établi par Eschweiler ( Syst. , 14 , f. 7 ) pour des Li- chens croissant sur les écorces d'arbres, ra-* rement sur les rochers. Voy. lichens et gra- phidées. LECHE A. BOT. PH. — Cass. , syn . de Coreop- sis, Linn. — Genre de la famille des Cis- tinées, établi par Linné (Gen., n. 142). Her- bes vivaces de l'Amérique boréale. On en connaît 6 espèces réparties en 2 sections, nommées par M.Spach (mi?o«. mag. comp., II, 282 et 286 ) Lechea et Lecheoides. Voy. CISTINÉES. LECHENAULTIA (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Goodénia- cées - Goodéniées , établi par R. Brown (Prodr., 581). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. GOODÉNIACÉES. *LECHIDILM, Spach. bot. ph.— Syn. de Lechea, Linn. *LECHRIOPS (l^xfoç, oblique; â,œi\). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionidesgonatocères, division des Apostasimérides cryptorhynchides, créé par Schœnherr {Disp. melhod., p. 306; Gen. etsp. Curciil. t. IV, p. 261-8),et quine ren- ferme qu'une espèce : le L. sciurus Fab., ori- ginaire de l'Amérique méridionale. (C.) LECIDEA (hx!:, plat), bot. cr.— Genre de Lichens hyménothalames, tribu des Lé- ridinées, établi par Acharius {Synops., 32). Lichens croissant sur les arbres et les ro- chers. Voy. LICHENS. LÉC1DÏ1\ÉES. Lecidineœ. bot. cr. — Tribu de la grande famille des Lichens. Voy. ce mot 266 LED *LECOKIA (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des OmbellifèresSmyr- nées, établi par De Candolle (Afc'm., V, 67, t. 2). Herbes vivaces de l'île de Crète. Voy. OMBELLIFÈRES. *LECO\TEA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Rubiacées-Pœ- dériées , établi par A. Richard (m 3/enî. Soc. h. n. Paris, V, 195, t. 20, f. 1, 2). Arbrisseaux de Madagascar. Voy. rcbia- CÉES. *LECOSTEIMO!M ( ^«o; , plat; cttyiVuv, filament), bot. ph. — Genre dont la place, dans la méthode, n'est pas encore fixée ; Endlicher le rapproche desChrysobalanées, mais avec doute. II a été établi par Moçino et Sessé {Flor. mexic.) pour des arbrisseaux du Mexique. . *LECTICOLES. Lecticolœ. ms.— MM. Amyot et Serville nomment ainsi un groupe ne renfermant que le genre Punaise {Cimex) : c'est le groupe desCimites pour les autres entomologistes. (Bl.) LÉCYTIIÏDÉES. Lecylhidece. bot. ph.— Le groupe des Myrtacées en contient plu- sieurs secondaires, considérés par les uns comme de simples tribus, par les autres comme des familles distinctes; et parmi celles-ci serait celle des Lécythidées, que nous traiterons avec le groupe général au- quel elles se rapportent, quel que soitle nom qu'on lui donne. Voy. myrtacées. (Ad. J.) LECYTHIS (ivî'xvOoç, flacon), bot. ph.— Genre de la famille des Myrtacées (Lécythi- dées), établi par Loeftling (/<., 189)." Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Les fruits du Lecythis, durs et volumineux, ser- ventauiindigènes de tasses et de vases qu'on appelle marmites de Singes. *LECYTHOPSIS, Schr. bot. ph.— Syn. de Couratari, Aubl. LEDA ( nom mythologique ). moll. — Parmi les Nucules, on en remarque quel- ques unes qui , au lieu d'avoir le liga- ment dans des cuillerons intérieurs , ont cette partie fixée au dehors dans une petite fossette triangulaire, assez semblable à celle de quelques Pétoncles. Ces espèces , dont VArca rostrata de Chemnitz peut donner une idée, sont devenues pour M. Schu- macher le type d'un nouveau genre , au- quel il a imposé le nom de Leda. Dans notre opinion, ce g. n'a point de caractères LED suffisants, et doit rentrer dans les Nucules à titre de section. Voy. nucdle. . (Desh.) *LEDEBOURIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélanthacées- Vératrées, établi par Roth {Nov. sp., 193). •Herbes des Indes orientales. Voy. mélan- THACÉES. *LÉDÉRÉRITE, Jackson. MIN. —Sortede Zéolithe, trouvée au cap Blomidon, dans la Nouvelle-Ecosse, et qui n'est probablement qu'une variété de la Gmélinite. (Del.) ♦LÉDOCARPÉES. iedocarpeœ. bot. ph. — Le genre Ledocarpum se rapproche des Géraniacées {voy. ce mol) par plusieurs ca- ractères, mais s'en éloigne assez par d'autres pour que, tout en le laissant à la suite, ou ait cru devoir le considérer comme le type d'une famille à établir plus tard si l'on trouve d'autres genres qui viennent se grou- per autour de lui. Ce sera celle des Lédo- carpées. (Ad. J.) LEDOCARPOX {ledum , lédon ; xapuor, fruit). BOT. PH. — Genre de la petite famille des Lédocarpées, détachée par Endlicher des Géraniacées. Il a été établi par Desfon- taines {in Mem. Mus., IV, 2o0) pour des sous-arbrisseaux du Pérou et du Chili. Foi/. LÉDOCARPÉES et GÉRANIACÉES. LÉDOIV. Ledum. bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées-Rhododendrées, établi par Linné (Gen., n. 546), et présentant pour caractères principaux : Calice 5-denté. Corolle à 5 pétales hypogynes, très déve- loppés. Éiamines 10, ou rarement 5, hypo- gynes. Ovaire o-Ioculaire, à loges multi- ovulées. Style simple; stigmate annelé , formant un disque 5-radié. Les Lédons sont des arbustes des régions marécageuses de l'hémisphère boréal, à feuilles alternes, coriaces, linéaires ou elliptiques, tomen- teuses et d'une couleur de rouille en des- sous; à fleurs blanches, terminales, dispo- sées en ombelle. On ne connaît que 2 espèces de ce genre : les Lédons a feuilles étroites et a larges FEUILLES, L. palustre et latifolinm Linn. On les cultive en pleine terre, dans les lieux frais et humides. Leurs feuilles sont quel- quefois employées comme infusion astrin- gente et aromatique, ce qui a valu à ces plantes le nom vulgaire de Thé du Labra- dor. Le Labrador est le pays où elles crois- sent le plus abondamment. /. LEG ^LEDRA. INS. — Genre de la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères, sec- tion des Homoptères , établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Les Ledra se font remarquer par leur tête ei- trêmement large, avancée et arrondie; par leurs ocelles rapprochées sur le vertes; leurs jambes postérieures ciliées, etc. On connaît un k;ès petit OËrflabre d'espè- ces de ce genre. Xe type , la \edra aurila Lin. , Fabr. , se rencontre sur les Chênes , les Coudriers, etc. Nous en avons décrit (Hist. desanim. art^lns.,i. 111) deui autres : l'une de Madagasifar^t. niarmorafa, l'autre de la Tasmahi^i. gladiala. MM. Amyot et Serv. {Ins. hémipt., p. 577) en ont men- tionné une quatrième de l'Amérique du Nordy^. perdita. (Bl.) LEDUM. BOT. PU. — Voy. lédon. LEEA. BOT. PH. — Genre de la famille des Anipélidées-Lééacées, établi par Linné (Maiitiss., 124). Sous-arbrisseaux ou arbris- seaux de l'Asie tropicale et du cap de Bonne- Espérance. Voy. AMPKLIDÉES. LÉÉACÉES. Leeaceœ. bot. ph. — Sous le nom ou sous celui d'Aquiliciées on con- naît une tribu de la famille des Ampéli- dées. Voy. ce mot. (Ad. J.) LÉÉLITE , Clarke. min. — Minéral de couleur rouge, qui pourrait bien n'être qu'un Feldspath impur, et qu'on a trouvé àGry- phytta, eu W.esimannie, (Del.) LEERSLI, Hedw. bot. cr.— Syn. de Cos- cinodon, Spreng., et Eucalypta, Hedw. LEERSI.l (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Oryzées, ét.ibli par Solander (A/sc). Gramens abon- dants dans l'Amérique tropicale, très rares dans l'Europe. Voy. graminées. *LEEUWENH(»:CKIA, E. Meg. bot. ph. — Syn. de Xcropetalum, Del. *LEGGADA.MAM. — Nom donné parGray à une subdivision du grand genre Rat. Voy. ce mot. (E. D.) LEGIVOTIS, Sw. BOT. PH. — Syn. de. Cassipourea, Aubl. LÉGLME ou GOUSSE, bot. ph. — Voy. FRUIT. ♦LÉGUMIIVAlRE.Leg'Mminana.MOLL.— Le g. Solen, tel qu'il a été institué par Linné et réformé par Lamarck , contient plusieurs groupes d'espèces bien distinctes. M. Schumacher a élevé ces divers groupes LEG 267 au litre de genre , et pour ce naturaliste , le g. Solen est réduit aux seules espèces dont la charnière est tout-à-fait terminale. Le Solen legumen, dont la charnière est mé- diane, est devenu pour lui le type d'un g. nouveau ; mais, d'après les observations nombreuses sur l'animal de cette espèce, celle-ci ne saurait être séparée du g. Solea auquel nous renvoyons. (Desh.) LEGUMINEUSES. Leguminosœ. bot, pu, — Le vaste groupe de plantes ainsi nommé forme plutôt une classe qu'une de ces as- sociations qu'on est convenu de désigner sous un nom moins général , et les affinités qui rapprochent la plupart de ses genres sont tellement évidentes qu'elles n'ont pas échappé à la plupart des classificateurs, et que presque tous les systèmes, soit natu- rels , soit même artificiels , nous les mon- trent réunis pour la plus grande partie. Les Papilionacées de Tournefort, les Genislœ d'A- daiison, sans citer tous les autres auteurs qui les ont rapprochés sous d'autres noms, nous en offrent des exemples. A.-L, de Jus- sieu , tant dans les noms qu'il assigna aui familles de son oncle Bernard que dans son propre ouvrage, leur donna celui de Légu- mineuses , emprunté à l'un des caractères les plus importants du groupe, celui qui se tire du fruit; et il a été presque unanime- ment adopté , quoique plus récemment, et pour se conformer à la règle établie, on en ait proposé quelques autres , comme celui de Fabacées. Ce changement est devenu, au reste , peu important aujourd'hui qu'on est convenu de partager le groupe en plusieurs, dont chacun en particulier porte un nom tiré d'un de ses principaux genres , et que celui de chacune de ces familles se trouve ainsi rentrer dans la loi générale. La grande majorité des plantes que com- prend la totalité du groupe appartient aux l Dicotylédonées polypétales périgynes, et à } ces caractères viennent se joindre: un calice j libre, à préfloraison le plus ordinairement imbriquée; des pétales en nombre égal aux divisions calicinales, alternant avec elles, inégaux entre eux et imbriqués, ou égaux et valvaires , plus rarement réduits en nom- bre , ou même quelquefois manquant tout- .; à-fait ; des étamines en nombre double ou ^j^-^ indéfini ; un carpelle unique qui devient plus tard une gousse ou un fruit lomentacé, 268 LEG à graines presque coustainment dépourvues .Je périsperme , dont l'embryon est droit ou courbé; une tige herbacée, frulescente ou arborescente; des feuilles alternes, presque toujours composées , constamment accom- pagnées de stipules. On a proposé à diverses époques diverses divisions; nous nous arrêterons aux plus modernes, les trois qu'on a appelées Papi- lionacées, Cœsalpinices et Mimosées, dont nous exposerons les caractères avec quelques détails en traçant aussi ceux des tribus. Pour les sous-tribus, nous nous contente- rons de les nommer, de peur de trop allon- ger cet article. 1. PAPILIONACÉES. PAPILIONACEJE. Calice monophylle à cinq divisions égales ou inégales, et , dans ce cas , groupées sou- vent en deux lèvres, la supérieure de trois, l'inférieure de deux parties. Pétales presque constamment au complet, c'est-à-dire au nombre de cinq , insérés sur une lame qui tapisse le fond du ralicc, et le plus souvent la paroi de son tube à une hauteur plus ou moins grande ; un supérieur, c'est-à-dire tourné du côté de l'axe, plus grand et ordi- nairement plié sur lui-même, embrassant les quatre autres : on le nomme Vétendard {vexillum); deux latéraux qu'on appelle les ailes {alœ) recouvrant eux-mêmes les deux inférieurs, .qui, rapprochés et souvent même soudés par leurs bords, forment par leur réunion une pièce en forme de nacelle, la carène (carina). Élamines insérées avec les pétales , en nombre ordinairement double , rarement moindre par avorteraent, à an- thères introrses , biloculaires , à filets libres ou plus souvent soudés en un tube , ou en- tier, ou fendu, rarement en deux moitiés symétriques j ordinairement par une seule fente du côté externe où la dixième éta- mine se montre détachée des neuf autres réunies : de là l'association de la plupart des genres dans la classe de la Diadelphie du système linnéen. Ovaire lisse, sessile ou stipité, formé d'une seule feuilie carpellaire qui tourne sa suture du côté de l'axe, et, à l'intérieur, offre des ovules ordinairement disposés sur double rang en nombre plus ou inoins grand, quelquefois fort réduit et même, rarement, à l'unité, anatropes ou pius communément tampulitroj^cs. LEG Une gousse ou légume, tantôt entièrement d'accord avec la définition qu'on donne de cette modification du fruit, tantôt interrom- pue à l'intérieur, entre les graines, par des replis qui séparent la loge en autant de lo- geâtes qu'il y a de graines, tantôt enfin , se coupant à la maturité, à chacun de ces replis, en autant d'articles séparés et indéhiscents, de manière à former un fruit lomentacé {lo- inenlum), très rarement indéhiscente en to- talité et alors polysperme ou monosperme, et présentant alors une transition au fruit de certaines Rosacées. Graines plus ou moins réniformes, portées par un funicule plus ou moins distinct, quelquefois dilaté en caron- cule vers le point d'attache, à tégument dou- ble, l'extérieur lisse, l'intérieur membra- neux ou quelquefois gonflé, au point même de simuler un périsperme, et au dedans un embryon ordinairementcourbé, droit rare- ment, et seulement dans les derniers genres qui forment ainsi le passage à la famille sui- vante, à cotylédons plus ou moins épais, s'é- levant, dans la germination, au-dessus de la terre en expansion foliacée , ou restant ca- chés au-dessous et charnus. Feuilles oppo- sées au-dessus des cotylédons, puis alternes, pennées avec ou sans impaire, trifoliées lors- qu'elles sont dans le premier cas réduites à une paire unique, unifoliées lorsque, dans lé second, toutes les paires latérales avortent , quelquefois même manquant toutes et remplacées par le pétiole métamorphosé en vrille, métamorphose assez fréquente dang tous les cas. Stipules plus ou moins déve- loppées, souvent foliacées, quelquefois spi- niformes, persistantes ou caduques. Quel- quefois aussi des stipelles à l'origine des fo- lioles. Fleurs de couleurs variées , en épis, grappes ou capitules, plus rarement paiii- culées ou solitaires, nues ou munies d'une bractée à la base du pédicelle, et souvent aussi de deux bractéoles opposées immédia- tement au-dessous du calice. GENRES. Tribu I. — PODALYRIÉES. Dix étamines libres. Légume bivalve, très rarement indéhiscent, et alors plus court que le calice. Cotylédons foliacés dans la germination, et radicule courbée sur leur commissure. Feuilles 1-3-foliolées, très ra- rement pennées avec impaire. LEG 1. Podalyriées. Cistropicales. Anagyris, L. ( Piptanthus, Sweel.) — Pickeringia, Nutt.— Thermopsis, R. Br. [Thermia, Nutt.) — ScoZobus, Raf.— Baptisia, Vent. {Podalyria, Rich. — Crota- lopsiSy Mich.) Du Cap. Cydopia , Vent. — Podalyria , Lam. non Bich. (Aphora, Neck.). Topicales. Dalhousiea, Wall. ( ?De/ana, Desv. ). Australasiennes. Brachyscma , R. Br. — CallistachySy Vent. — Oxylobium, Andr.— Podolobijum , R. Br. — Isolropis , Benlh. (CalUstachya , Sm. ) — Orlliolropis , Benth. — Chorozema , Labill. — Gompholobium , Smith. 2. PuZ^enees.— ^uWomo, R. Br. — /acfc- sonia, R. Br. — Daviesia, Sm. — Vimina- ria , Sm. — Sphœrolobium , Sm. -^ iîceea , liug. —Phyllota, DC. — i4o«MS, Sm.—Dill- iO!,nia , Sm. — EiUaxia, R. Br. — Gaslro- lobium, R. Br. — Euchilus, R. Br. — Spa- dostyles , Benlh. — Pultenœa , Sm. ( PuUe- neja, Hoffms. — Hymenota, DC.) — Scle- rulliamnus, R. Br. 3. Mirbélices. — Mirbelia, Sm. — Dicho- sema, Beulb. — Leptosema, Benlh. Tribu II. — LoTÉES. Dix étamines monadelphes ou diadel- phes. Légume bivalve, continu sans élran- f;!cmenls. Cotylédons foliacés dans lagermi- nulion et radicule courbée. Feuilles 1-3- piuriroliolées , très souvent pennées avec paire. 1. Génistées. — Hovea, R. Br. {Poirelia, S.m. — Pkysicarpos, Poir.). — Plagiolobium, Sweet. — Lalage , Lindl. {1 Plalychilum , l)elaun.) — Plalylobium, Sm. (Cheilococca, Salisb.) — Bossiœa, Vent. — Goodia, Sulisb. — Templetonia, R. Br. — Scottia,'R. Br.— Piofriia, Thunb. (OEdmannia, Thunb.). — Pelecynthis,E. Mey. — Borbonia, L. — Achij- jvxiî'a, Wendl. — Liparia, L. — Priestleya, DC. ( Xipholheca,EM. et Zeyh. ) — Amphi- talca, Eckl. et Zeyh. {Cryphianlha , Eckl. cl Zeyh. — Ligenhoussia, E. Mey.) — La- tin iogyne, Eckl. et Zeyh. {Ileudusa, E. RI;y.) — Cœlidium , Vogel. — Epislemum , Valp. — Hallia, Thunh. —Heylandia, DC. T- Requienia, DC. — Crolalaria, L. i^Chry- svalyx, Guill. Perrot. —Cyrlolobus, R. LEG 269 Br. — Clavalium yDesx. — Priotropis , Wight et Arn. — ? Amplinomia, DC. ) — Lupinus, Tourn. — Xerocwpus , Guill. Perrot. — Westonia, Spreng {Rolhia, Pers. — Dillwy- nia, Roth. — Harpelema, Jacq. F. — Goel- iea, Reichenb.) — Loddigesîo, Sims. — Hy- pocalyptus , Thunb. — Lebeckia , Thunb. (Calobota, Eckl. et Zeyh. — Stiza, E. Mey.) — Viborgia, Tbunb. {Acanthobotrya, Eckl. et Zeyh. — ? Acropodium , Desv.) — Dichi- lus , DC. — Cclobotus, E. Mey. — Aspala- thus , L. {Erocalyx, Neck. — Scaligera, Adans. — Buthenroedera, Eckl. et Zeyh. — Aulacinthus, E. Mey.) — Sarcocalyx, Walp. — Euchlora , Eckl. et Zehy. {Microtropis , E.Mey.)—M«lfc6JMm, Eckl. et Zeyh. {Sphin- gium, E. Mey.) — Leplis , E. Mey. — {Li- pozygis , E. Mey. ) — Lolononis , Eckl. et Zeyh. — Pdylobium, Eckl. et Zeyh. — Leo- bordea, Del. {CopnUis, E. Mey.) — Krebsia, Eckl. et Zejh. ( Telinay E. Mey.) — Listia , E. Mey. —Adenocaipus, DC. — Ononis, L. ( Anonis , lourn. ) — Erindcea, Boiss. — Ulex, L. ■— Stau7'acanthus, Liiik.— . Spar^ tium, DC. (Sparlianthus y Link) — Sarco- pliyllum, Thunb. — Sarothamnus, W^imm. — Genista, Lam, {Scorpius , Genistoides et Genislellc, Mœnch. — Woglera et Salzwe- delia, FI. Wett.)— Rétama, Boiss. — Tri- chosma, Walp. — Gamochilum , Walp. — Argyrobbium, Eckl. et Zeyh. {Chasmone, E. Mey.-) — Cytisus, L. (l'/borgia, Mœnch. — Chanœcyttsus, Link. — Calycotome, Link. — Caiycotomon , HoEfms. ) — Diotolotus , Tausch. — AnthylUs , L. ( Vulneraria et Barba-jovis, llœnch.—Pogonilis, Reichenb. — Physanthyllis , Boiss. — Hymenocarpus, Savi].. 2. Trifoliées. — Medicago , L. — ? Diplo- prion, Vis. — Trigonella., L. {Fœnum-Grœ- cum, Tourn. — Falcalula, Brot.) — Pococ- kia, Ser. — Melilolus, Tourn. — Trifolium, Tourn. {Calycomorphum, Galearia, Mislyl- lus, Lupinaster, Amoria, Amarenus et Pa- ramesus, PicsI. — Trichocephalum, Koch.— Pentaphylhm, Pers. — Daclyphyllum, Raf. — Brachydonlium et Lotophyllum, hekh.) — Dorycnium, Tourn.— Dorycnopsis, Boiss. — Lotus, L. {Krokeria , Mœnch. — Lolea, Ued.)—Telragonolobus, Scop. {Scandalida, . Neck.) — Bonjeania, Reichenb. — Hosackia, Dougl. {Anisolotus, Bernh.) — Syrmalium, •* Vogel. — Parochctus, Hamilt. — Todo/o/Hj, 270 LEO îiL-Hih. — Melinospernium , Walp. {Calyco- tome, E. Mey.). 3. Galégées. — PetalosUmon , Mich. (R'w/i- nistra, Lam. — Cylipogor,, Raf.) — Dalea, L. (Parosellaf Cav.) — Amorpha , L. (Bo- nafidia, Neck.) — Eysenhardiia, Kunlh. — Psoralea, L. (Dorychnium, Mœnch. — Ru- teria, Mœnch. — Poikadenn, Eli.) — Olo- tropis, Benth. (Oustropis, Don) — Hydro- sia, E. Mey. — Pycnospora,^. Br. —Indi- gofera, L. {Sphœridiophorum,'ùes\.—Hemis- padon, Endl. —? Diplonyx, Xaf. ) — Oxy- rampis, Wall. — Glycyrhiza, Tourn. (£i- quirilia , Mœnch) — ? NeristrHopis , Fisch. et Mey. — Galega, Tourn. — Cydogyne , Benih. — Accorombona, Endl. (Calolropis, Don, non R. Br.) — Po/ytropici,. Presl. — Chœlocalyx ,\}C (Bœnninghauùa, Spreng.) — Apodyiiomene , E. Mey. — Tep/iJ-os/a , Pers. (Cracca, L. — Needhamic , Scop. — Reineria, Mœnch. — Brissonia , Neck. — Erebinlhus , Mitch. ) — Crafordii , Raf. — Brongniariia , Kunth. — Perallen , Kunth. — Xiphocarpus, Presl. — Harpatyce, Sess. Moc. ( fMegastegia , Don ) — Gliricidia , Kunth. — Robinia, L {Pseudacacia, Toura.) — Lennea, KIotsch. — Poilœa, Vent.— Sa- linea, DC.—Coursetia, DC. — Glottidium, Desv. — Sesbania, Pers. (Sesban , Poir. — Emerus, Schuniach.) — Herminiera, Guill. Perr. —Agati, Rheed. — Daubentonla , DC. — Diphysa, Jacq. — Corynella, DC. (Co- ri/nias , Spreng. ) — Cara^ano, Lim. — Chesneya, Lindl. — Halimodendron , Fisch. (Halodendron, DC.) — Calophaca, Fisch. — ~-Colutea, L. — Swainsona, Salisb.— ies- ser/ia, DC. [SulUra, Mœnch.) — Phyilolo- hium, hisch.— Sylilra, E. Mey. — SwI/jer- /a/idia, R. Br. {Colulia, Mœnch. ) —Cten- ihus, So\. {Sleblorhiza, Endl.)— Carmlchae- Ua, R. Br. j 4. Aslragalées. — Sphœrophysa , DC. — . ïïremosparton, Fisch. et Mey ■ — Guldœns- iedlia, Fisch. — P/iaca, L. [lErophaca, . Boiss.) — Oxytropis, DC. (Spiesia, Neck.)— ^Astragalus, DC — Biserrula, L.(Peleciims, Tourn. ) — Homalobus , Nutt. — KetUro- phyta, Nutt. Tribu III. — Viciées. Dix étamines diadelphes. Légume bivalve, continu sans étranglements. Cotylédons çpais, hypogés, et radicule courbée. Feuilles LEG souvent pennées sans inipaire, et dont le pétiole se prolonge en pointe ou en vrille. Cker, L. — Pisum,. Tourn. — Ervum, L, ( Lens , Tourn. — Ervilia , Link.) — Vicia , L. (Faba , Tourn. — Wiggersia, FI. Welt. — Vicioides , Mœnch. — Oxypogon , Raf. ) — Lâthyrus, L. ( Aphaca , Ochrus , Clyme- wuni et iVissoho, Tourn. — CicereUa, Mœnch. —^Astrophia,îiult.)—Orubus,To\xra.{Pla- tyslylis, Sweet.). Tribu IV. — Hédysarées. Dix étamines monadelphes ou diadelphes. Fruit lomentacé. Cotylédons foliacés et ra- dicule courbée. Feuilles 1-3-foliolées ou pennées avec impaire, souvent munies de stipelles, i.Coronillées. — Scorpiurus, L. [Scorpioi- des, Tourn. — Scorpîus, Lout.)—Coronilla, L. {Emerus, Tourn.) — Arthrolobium,De&\. {Aslrolobiwn, DC.) — Antopelitia, A. Rich. — Ornithopus, L. (Ornithopodium, Tourn.) — Hammalolobium , Fenzl — Hippocrepis , L. {Ferrum-equinum, Tourn.) — Bonaveria, Scop. {Securigera, DC. — Securilla, Pers. — Securidaca, Tourn. non auct.). 2. Hédysarées. — Diphaca, Lour. — Picte- tia , DC. — Brya, P. Br. — Omocarpon, Beauv. — Amicia , Kunth. ( Zygomeris , Sess. Moç. ) — Poirelia, Vent. ( Turpinia , Pers.) — Myriadenus, Desv. — Geissaspis , Wight et Arn. — Phylacium, Benn. — Zornia, Gmel. — Stylosanthes , L. — Ava- chis, L. {Arachnida, Vlum.-- Arachnidoides, Niss. — Chamœbalanus , Rumph. — Mun- dubi, Marcg.) — Chapmannia, Torr. Gray. — Adesmia, DC. {Palagonium, Schrank. — Heteroloma, Desv. — Loudonia, Bertero) — Ralhkea, Schum. — JEschynomene , L. — Sœmmeringia, Mart. — Kolschya, Endl. — Smilkia, Ait. {Petagnana, Gm.) — Lourea, Neck. (Christia, Mœnch.) — Uraria, Desv. [Doodia, Roxb.) — Mecopus , Benn. — Ni- colsonia,DC. {Perroletia, DC.) — Anarlhro- syne, E. Mey. — Dollinera, Endl. (Olotro- pis, Sahauer. )— Desmodium, DC. {Dendro- lobium , Wight. et Arn. — Codoriocalyx , Hase.) — Dicerma, DC. {PhTjUodium, Desv.) — Taverniera, DC. — Hedysarum, Jeaum. ( Echinoldbium , Desv.) — Eversmannia, Bung. — Onobrychis , Tourn. — Eleiotis , DC. — Oxydium , Benn. — Campylotropis , Bisng. — Lespedcza, Rich. — Ebcnus, L. LEG 3. Alhagées. — Âlaghi, Tourn. (Manna , Don. ) — Alysicarpus , Neck. — Hallia , Jeaum. — Fabricia, Scop. — Bremontiera, DC. — HegetschweUera, Heer. — Bhadino- carpus, Vogel. — Nissolia, Jacq. {Nisso- laria, DC). Tribu V. — Phaséolées. Dixétamines monadelpbes. Légume bi- valve , continu ou interrompu par des étranglements de distance en° distance, mais sans se séparer en autant d'articles. Cotylédons épais , hypogés ou épigés , et radicule courbée. Feuilles à trois folioles ou plus rarement à plusieurs paires, ac- compagnées très souvent de stipelles. 1. Clilériées. — Amphicarpœa, Eli. {Savia et Xypherus, Raf. — Cryptolobus , Spreng. — Falcata , Gme]. )—Dumasia, DC. — Pue- raria, DC. — Colog ania , Kunib. — Am- phodus , Lindl. — Clitoria, L. {CUtorius, Peiiv.—Nauchea,liesc. — Ternatea,TomD.) — Neurocarpum,ï)es\. {Rhombifolium, Rich. — Mania, Leandro. — Martiusia, Sch.) — Vexillaria,.Benlh. {Pilanthus, Poit.)— Cen- trosema, DC. {Steganatropis, Lehm. — ? Plec- trotropis , Schum. ) — Periandra, Mart. — Platysema, Bent, 2. Kennédyées. — Kennedya, Vent. {CauU- nia, Mœnch , non W.)— Zichya, Hug. — Physolobium, Benth, — Hardenbergia,]ienlh. — Leptocyamus , Bentb. ( Leptolobium , Bentb. ). 3. G/ycinées.— MnJa.W.etArn. {Noto- nia, W. et Atq.) —■ Cyamopsis, DC. {Cor- dœa , Spreng. ) — Stenolobiùm , Bentb. — Soya, Mœnch. — Glycine, L. {Bujacia, E. Mey. — Teramnus, P. Br.) — Retencourlia, St-Hil. — Shuteria, W. et Arn. —Galac- tia, P. Br. {Bradburya, Raf. — Swèetia , DC. —Odonia, Bertol. — Grona, Lour.) — A'jesera, Reinw. — Vilmorinia, DC. — Bar- bier ia, DC. 4. Dioclées. — Collœa, DC. — Bionia, Mart. — Camptosema, Hook. et Arn. — Cleobulia, Mari. — Cratylia, Mart. — Diocka, Kunth. ( Hymenospron , Spreng. ) — Cymbosema , Bentb. — Canavalia, DC. [Canavali, Ad. — Malocchia, Sav. — Nattamame, Banks. — Clementea, Cav.) — Chloryllis, E. Mey. 5. Erythrinées. — Aft/cunno, Ad. [Stizolo- bium et Zoàphthalmutn , P. Br. — Bornera, LEG 9rt Neck. — Neg-re/îa R. Pav, — CiUa, Lour. — Làbradia, Swei. — Carpopogon , Roxb. — Macroceralides, Raddi.) — Wenderothia, Scblecht. — Eryih'-ina, L. {Corallodendron, Tourn. — Mouriau , Ad. — Xiphantkus , Raf.) - Slrongylolon, Vog. — Rudolphia, W. —Butea, Kœn {Plaso, Rééd.). e.Wistériées.—Wisteria, Nutt. {Thyrsan- thus, Eli. — Kraunhia, Raf.) — Cyrtotropis, Wahl. — Apios, Bierh. 7. Phaséolées \ta\es.—Phaseolus, L. {Pha- siolus et Phasellus, Mœnch.— Strophoslyles, Eli. ) — Fîg-îja, SaM {Scytalis, E. Mey. — ? Otoptera, DC.) —Doliclios , L. —Lablab , Ad.—Sphonoslylis,E. Mey. — Pachyrrhi- zus, Ricb. {Cacara., Pet.-Th. — Psophocar- pus, Neck. (eo^or, \d.) — Diesw^/a, Endl. — Dunbaria, W. e; Arn. — Tceniocarpon , Desv. — Foandzeja, Pet.-Th, (Foawdsow, Flac). 8. Cajanées —FegeUa, Neck.— Cajaraws, DC. (Cfljan, Ad.) —^^j;'o«a,, W. et Arn. Cantharospermum, W. et Arn. — Pseudar- thria, W. et Arn. 9. Rhynchosices.—Orthodanum, E. Mey. — Eriosema, DC. (ruryosj/ia, Desv.— Pj^r- rhotrichia, W. et Arn.) — iî/)2/«c/iosia,DC. {Copisma, E. Mey.' — ^rcj/p/iy^Mm, Eli.— Pitcheria, iiult.) —Nomismia, W. et Arn. — Cylista, Ait. — Cyanospermum , W. et Arn. — Chrysoscias, E. Mej.— Flemingia, Roxb. {Oslryodium, Lour.) — Lourea et Jl/o • ghania, Jeaum. ■10. Abrinées. — /4&rMS, L. 11. Genres douteux. Jlfacranf.'iMS, Lour. — Calopogonium , Desv. — Cruminium , Desv, Tribu VL — Dalbergiées. Dix étamines monadelpbes ou diadelphes. Légume indéhiscent, souvent interrompu par des étranglements. Cotylédons épais, charnus; radicule courbée ou plus rarement droite. Feuilles pennées, à folioles souvent alternes, plus rarement réduites à une. Cyclolobium, Bentb. — Amerimnum, P. Br. — Corylholobium, Bentb. — Hecastophhi' lum, Kunth. {Ecaslophyllum, P. Br. — Acou- roa, Aubl. — Drakensteinia, Neck.) — Mou' touchia, Aubl. {Grieselinia, Neck.) — Plerw carpus, L. — Santalaria, DC.) — Echinodi.<- eus, Bentb. ( Weinreichia, Reichenb ) - CenlroloUum , Bentb. — Amphymcmuni , 272 LÉG Kunth {Apalatoa, Auhl. ) — Ancylocalyx, Tul. — Drepanocarpus, "V. Mey. (Nephru- sis, Rich. — Sommer feldla, Schum. — Oru- caria, Glus.) — Machœrium , Pers. — Ale- leia, Moç. Se&s.—BrachUerum,W. etAro. — Pongamia, Lam. {Guadelupa, Lam.) — Sphinclolobium , Vog. — Lonchocarpus , Kunih.— Neuroscapha, Tul. — J»/J»eeiit libres, et où l'eni- LEci bryon est droit; et il en distinguait un autre fort peu étendu, celui des Swarlziées , où les pétales se réduisent en nombre ou même manquent tout-à-fait, où le nombre des éla- miiies dépasse souvent dix et où l'embryon se remontre courbé. Endlicher, en conservant lesSwartziées,réuniilesCa;salpiniéesaux Pa- pilionacées , comme une simple tribu. Plus récemment, Benlham lésa confondus en ua seul groupe dont les Swarlziées ne forment plus qu'une des tribus. C'est son travail que nous suivrons ici, et, par conséquent, les Cœsalpiniées seront caractérisées et subdivi- sées de la manière suivante : Calice à cinq divisions réunies ensemble à divers degrés, à préfloraisun imbriquée ou valvaire, souvent fendu jusqu'à la base. Péta- les égaux ou moindres en nombre, ou même manquant quelquefois, à prédoraison imbri- quée et souvent carénée , c'est-à-dire telle- ment disposée que les deux extérieurs re- couvrent latéralement les latéraux, qui em- brassent eux-mêmes le cinquième placé du côté de l'axe. Étarnines souvent non symé- triques aux autres parties de la fleur ou très inégales, tantôt très nombreuses, tantôt au contraire avortant eu partie, plus rarement régulières, très souvent libres ou légèrement soudées entre elles seulement à la base. Ovaires exhaussés sur un support libre ou soudé en partie avec le calice, et devenant un. légume qui présente quelques unes des modiûcations décrites dans le groupe précé- dent, et, danscertains cas, ne renferme qu'un ovule unique ou double, et dont le péricarpe peut avoir une consistance charnue. Graines également dépourvues de périsperme, à em- bryon souvent droit. Tige arborescente ou frutescente, grimpante quelquefois. Feuilles simples ou plus souvent composées et, dans ce dernier cas, fréquemment bipennées. Tribu L Leptolobiées. Calice ordinairement campanule, 5 fnle. 5 pétales un peu inégaux. 10 étarnines fer- tiles, un peu inégales, déclinées ou diver- gentes. Support de l'ovaire libre. Feuilles une fois pennées avec ou sans impaire, a folioles tendant souvent à l'alternance. Leptolobium, Vog. — Thalesia, Mart. — Sclerolobium, Vo^. — Diptijcliaiidm, Tul. — Acosmium, Schott (Stueeiia, Spreng.) — Zuccagnia,CaiV. — Hœmaioxylon , L.—Pœp- pigia, Presl {Bamizezia, A. Kich.)—Cadia, Forsk. (Spœotidoncea, Desf. — Panciatira, Picciv.) — Parkinsonia, Plum. — Cercidium, Tul. Tribu II. — C/ESALPiNiÉES vraies. Calice 5-fide ou plus souvent 5-parti. 5 pétales un peu inégaux. 10 étamines fertiles, a peine déclinées. Support de l'ovaire libre. Feuilles bipennées. Gymnocladus , L. — ?G'cditscliia, L. — Guilandina, J. {Bonduc, Plum.) — Poin- viana, L. {Poincia, Neck.) — Cenosligma, Tul. — Coulteria, Kunt. [Adenocalyx, Bert. — Tara, MoVm.) — Cœsalpinia, L. {Tikanto et Campecia, Ad.) — Callcrya, Endl. (Mac- qunrtia,Yog.)—Peltophomm,Yog,.— Schizo- lobium, Vog. — Mezonevrum, Desf. — Plcro- /o6mm, R.Br. (/?eicftardJa,Roih. — Kanluffa, Bruce. — Quartinia, — A.Rich.) Ptcrogyne, Tul. — Colvillea, Boj. — Cladothrkium, Vog. — Hoffmanseggia, Cav. — Pomaria, Cav. — Melanosticla,DC — Moldenhauera, Schrad. {Dolichonema , Nées). Tribu IH. — Cassiées. Calice 5-parti. 5 pétales. Étamines au nombre de 10 ou moins, à peine périgynes, quelques unes souvent difformes ou man- quant. Anthères grandes, oblongues ou quadrangulaires, s'ouvrant par un pore api- cilaire ou plus rarement basilaire. Support de l'ovaire libre. Feuilles pennées sans im- paire ou, plus rarement, à folioles alternant légèrement avec une impaire terminale. Cassia, L. (Cathartocarpus, Vers. — Bacly- rilobium, W. — Chamœcassia et Chamœ- crista, Breyn. — Senna, Tourn. — Grimaldia, Schrank.) — Labichea, Gaudich.— Dtcory- nia, Bentb. Tribu IV. — Swabtziées. Calice à dchisrence vnlvaire, tantôt se rompant irrégulièrement, tantôt fendu jus- qu'à la base en 4-5 segments presque égaux. Pétales au nombre de 5 ou moins, quelque- fois réduits à un seul ou même manquant tous.Étiimines indéfin ies, plus ou moins nom- breuses, à peine ou très inégales, dissembla- bles, insérées avec les pétales sur le récepia- ïle ou distinctement, mais, plus rarement, T. vu. LEG 2:3 sur le calice. Feuilles pennées avec impaire, à plusieurs ou à une seule foliole. Bractéoles le plus souvent nulles. Bracleolaria, Hochst. — Baphia, Afz. — Martiusia, Benth. — Zollernia , Nées (/Ici- dandra, Mart. — Coqueberlia, Brongn.) — Swartzia, W. {Tounatea, Aubl. — Gynav- Ihistroplw, Po\l.)—Allania, Benth. (Aldina, Endl.)— Cordyla, Lour. {Cordylia, Pers. — • Calycandra, A. Rich.) — Trischidium, Tul. Tribu V. — Amherstiées. Calice tubuleux inférieurement et persis- tant, à 4-5-divisions concaves, imbriquées, réfléchies dans la fleur ou caduques. Pétales au nombre de 5 ou moins, ou réduits souvent à un seul. 10 étamines ou moins ou plus, toutes ou quelques unes seulement souvent très longues et pliées dans le bouton. Sup- port de l'ovaire soudé le plus souvent d'un côté avec le tube calicinal. Feuilles pennées à plusieurs paires de folioles, sans ou très rarement avec impaire. Thylacanthus, Tul. — Brownea, Jacq. (Flermesias, Lœffl.) — Elisabetha, Schomb. — llelerostemon , Desf. — AmJierstia, Wall. — Jonesia, Roxb. {Saraca, BaTm.)—Hum- boldtia, Wahl. {Batschia, Wah\.)—SchoUia, Jacq. {Omphalobium , Jacq. f.) — TJieodora, Med. - A fzelia, Sm. (? Pankovia,W.)~ Epenia, Aubl. (Rotoannia, Neck. — Pan- zera, W.)—Parivoa, Aubl. (Adleria, Neck. — Dimorpha, W.) — Campsiandra, Benth. Tachigalia, .\ubl. {Tachia, Pers.— Valenty- nia, Neck. — Tassia, Rich.) — Exoslyles , Schott. — Melanoxylon, Schott. — Tamarin- dus, Tomn . — PhTjllocarpus, Tul. — Oulea, AuM. —Anihonota, Beauv. (? Westia, Y ah\ . — Intsia, Pet. -Th. — Vouapa , Aubl. {Ma- crolobium, Vahl. — Kruegeria, Neck.) — Phylacanthns , Tui. — Peltngyne, Vog. — TrachyloUum, Hayne. — Hymenœa, L.(Cour- baril, Plum.) Tribu VI. — Bauhiniées. Calice inférieurement tubuleux , persis- tant , à divisions tantôt courtes et deniifor- mcs, tantôt allongées etvalvaires. 5 pétales. 10 étamines ou moins. Support de l'ovaire libre ou soudé. Feuilles composées d'une seule paire de folioles distinctes ou soudées entre elles par leurs bords en regard, plus rarement réduites à une foliole unique. 274 l.EG Ca^parea, Kunlb. — Dauhinia, L. (Pau- letia, Cav. — Phanera, Lour.) — Schnella, Radd. {Caulolrelus,Kn:h.)-Etabaina, Bent. Cercis, L. (Siliquastrum, Tourn.). Tribu VI - Cynométrées. Calice 4-5-parti, à divisions imbriquées, réfléchies dans Ja floraison. Pélalés 4-5 à peu près égaux, plus souvent nuls. Étamines, -10 ou moins, égales ou légèrement inégales. Support de l'ovaire libre , extrêmement court. Ovule unique ou double. Feuilles composées d'une ou plusieurs paires de fo- lioles tendant souvent à l'alternance, avec ou plus ordinairement sans impaire. Cynometra, L. {Cynomorimn, Rumph. non Auct.) — Hardwickia, Roxb. — Copaifera, L. (Copaiva, Jacq. — Coapoiba Marcg.) — Dialium, L. {Codarium, Sol. — Aroitna, Aubl. —Cleyria, Neck.)— Apuleia, Mart. — Deta- rium, J. — Crudya, W. {Crudia, Schreb. — Touchiroa, ApalatoaelVouarana, Aubl. — Waldschmidtia, Neck.). Tribu VIII. — Dimorphandrées. Calice cairipanulé, régulier, 5-denté. Cinq pétales presque égaux. Étamines b, fertiles, pre-^ique égales, alternant avec autant de stériles. Feuilles une ou deux fois pen- nées. Mora, Beiith. — Pentadelhra , Benth. — Dimorphandra, Schott. IX. Genres dont la place est encore in- certaine. Acrocarpus, Arn. — Ceratonia, L. {Sili- qua, Tourn. •) X. Genres douteux. Palovea, Aubl. [Ginnania, Scop.) — Vatai- ■rea, Aubl.— Amaria, Mutis. — Metrocynia, Pet. -Th. — Anémia, Lour. — Baryxylum , Lour. — Aloexylum, Lour. m. — MIMOSÉES. MIMOSEJE. Fleurs à peu près régulières. Calice 4-5- fideou parti, à préfloraison le plus souvent valvaire. Pétales en nombre égal et alternes, insérés à sa base ou au réceptacle, libres, à préfloraison valvaire, ou inférieurement soudés en un tube plus ou moins long, et dans ce cas assez rare, imbriqués au sommet dfns le bouton. Étamines insérées de l.EG même, en nombre symétrique aux pétales , double ou multiple, rarement égal , sou- vent indéfinies, à filets libres ou réunis en tube. Carpelle unique et semblable à celui des Papilionacées (plusieurs dans un très petit nombre d'exceptions), sessile ou sli- pité, devenant une gousse bivalve ou un fruit lomentacé. Graines à embryon droit , dépourvu de périsperme, excepté dans un très petit nombre de cas ; à cotylédons grands et charnus, ordinairement épigés dans la germination. Tige arborescente ou frutescente, rarement herbacée, assez fré- quemment armée d'aiguillons ou d'épines. Feuilles le plus souvent deux ou trois fois pennées, plus rarement une seule fois avec impaire, etquelquefois enfln réduites à un phyllode, accompagnées de stipules libres souvent spinescentes. Fleurs en épis ou en capitules, plus rarement en pauicules ou en corymbes. Tribu I. — Parkiéés. Préfloraison du calice et de la corolle im- briquée. Erylhrophlœum , Afz. — Parkia, R. Br. Tribu II. — AcACiÉES. Préfloraison du calice et de la corolle valvaire. Adenanthera, L. {Clypearia, Rumph). — Prosopi^ , L. — Lagonychium, Bieb. — Al- garobia, Benth. ~ Fillœa, Guill. Perrot. — Caillen, Guill. Perr. — Dichrostachys , Wightet Arn. — Leplogloitis , DC. — Des- manthus, W. {Neptunia, Lour.) — Schran- kia, W. — Darlingtonia , DC. — Mimosa, Ad. — Entada, Ad. (G i g alobium, P. Br. — Pursœlha, L.) — Gagnebina, Neck. — Aca- cia, Neck. {Stachychrysu7n, Boj.) — Àh bizzia, Duraz. — Vachelia , W. et Arn. (Famesia , Gasp.) — Zygia, P. Br. — Inga, Plum. {Amosa, Neck.) — Affonsea, St-Hil. Les espèces de Légumineuses habitent presque toutes les régions du globe, excepté les glaciales, soit en latitude, soit en hau- teur. Suivant la loi ordinaire, la forme herbacée qui ftbonde dans les latitudes tem- pérées devient relativement de plus en plus rare dans les tropicales. Le nombre total va en augmentant des pôles à l'équateur dans une telle proportion que, suivant les LEG tables de M. de Humboldt, calculées, il est vrai, à uneépoque où la totalité des plantes connues était bien loin du chiffre qu'elle atteint aujourd'hui , le rapport des Légumi- neuses à la masse entière des phanéro- games serait à peu près 1/1 0 dans la zone équatoriale, 1/18 dans la tempérée, 1/33 dans la glaciale. Si nous examinons sépa- rément les divers groupes, nons voyons que les Cœsalpiniées , très abondantes entre les tropiques, dépassent à peine celui du can- cer dans l'ancien continent, un peu da- vantage dans le nouveau ; que les Minwsées sont nombreuses, surtout dans l'Amérique équatoriale, ainsi que dans l'Afrique, beaucoup moins dans l'Asie ; que, dans la Nouvelle- Hollande, on les trouve en quan- tités considérables, notamment au-delà du tropique, représentées presque exclusive- ment par des espèces du genre Acacia ap- partenant presque toutes à cette section oîi la feuille est réduite à un phyllode , c'est à- dire une dilatation du pétiole foliiforme, verticale et assez raide, et par ce caractère qui leur donne un port particulier, impri- mant au paysage une partie de son singu- lier caractère. Pour les Papilionacées, c'est aux Lolécs, Viciées, Hédysarées , Phaséolées, qu'appartiennent celles de nos climats tem- pérés; mais les deux dernières tribus y sont faiblement représentées et prennent au con- traire un accroissement considérable à me- sure qu'un avance vers l'équateur; la pre- mière est presque également abondante dans les deux zones, surtout à cause du nombre prodigieux des espèces de certains genres, comme les Trèfles en Europe et les Astraga- les dans l'Asie septentrionale. Les Podaly- rices habitent principalement l'hcmisphère austral au-delà du tropique; les Dalhergiées sont presque toutes inieriropicales, eten plus grande proportion américaines; les Sophorées disposées sur tout le globe, dans les régions chaudes et surtout tempérées. Parmi les végétaux, les Légumineuses sont ceux où l'on remarque le plus évi- demment cette propriété singulière de l'ir- ritabilité de laquelle résultent des mouve- ments vifs ou lents, soit continus, soit sous l'influence de la lumière , soit sous celle des agents extérieurs. Il n'est pas besoin de nom- mer la Sensitive, où ce phénomène a été si souvent signalé et étudié, d'une espèce LEG ^:5 d,; Sainfoin { Desmodium gyrans ) où l'os- cillation perpétuelle des deux petites folioles latérales a également appelé l'attention et l'admiration. Mais des phénomènes ana- logues paraissent se produire sur beaucoup d'autres espères, quoiqu'ils échappent fa- cilement à l'observation , parce que che? elles l'excitabilité est beaucoup plus faible et plus lente, et parce que l'excitation doit être beaucoup plus forte pour produire des résultats beaucoup moins apparents. Mais il en est qu'il est aisé de constater, ce sont ceux du sommeil, c'est-à-dire la position que les folioles prennent sur leurs pétioles jiendant la nuit, plus ou moins différente de celle qu'elles avaient pendant le jour. Quand on réfléchit au nombre si grand d'espèces contenues dans le groupe des Lé- gumineuses, qui comprend des plantes de toutes dimensions et du port le plus varié, depuis les arbres les plus élevés jusqu'aux herbes les plus humbles, on doit s'attendre à y rencontrer en même temps une grande v.iriété de produits et de propriétés. Les passer en revue serait une tâche beaucoup trop longue, et nous nous contenterons de signaler ici les plus remarquables. Beaucoup d'arbres de cette famille sont employés pour la charpente dans les pays où ils croissent, et on peut citer dans le nôtre le Faux-Acacia, excellent par sa du- rée et par sa résistance à l'humidité. Le grain serré , les teintes foncées que prend le cœur dans un grand nombre, les font rechercher pour l'ébénisterie et les ont rendus un objet de commerce plus ou moins considérable. Citons le bois de Palissandre, dont l'origine, longtemps inconnue, est rapportée maintenant à une Léguminense (une espèce de Dalbergia), le bois de Fer- nambouc (Cœsalpinia echinata), de Brésil (C. Irasiliensis), de Sappan (C. sappan), un bois de fer {Swartzia tomentosa), celui de Baphia, et tant d'autres, parmi lesquels un arbre indigène, le Faux-Ébénier {Cytisvs laburnum), pourrait être mentionné. Beaucoup d'espèces herbacées de Papilio- nacées sont riches en principes nutritifs, cultivées comme fourragères, et ce sont elles dont on forme les prairies artificielles: les Trèfles, les Luzernes, les Sainfoins, etc., etc. Elles abondent, en effet, en produits azotés, et les expériences récentes de t^'. 276 LEG M. Boussaingault ont prouvé qu'elles peu- vent prendre direclementdans l'atmosphère une certaine proportion d'azote. Cette propriété se retrouve souvent dans le péricarpe foliacé des fruits.et c'est ce qui permet de manger les cosses de plusieurs de ces gousses encore jeunes. Quant aux graines, elles sont de plu- sieurs sortes : les unes à cotylédons minces et foliacés, non alimentaires; les autres à cotylédons épais, qui le sont fréquemment: ce sont celles qui, en mûrissant, seremplis- sent d'une abondante féculo; comme les hari- cots, fèves, lentilles, petits pois, vesces, etc., et beaucoup d'autres moins communes ou exotiques, dont les noms ne nous rappelle- raient pas des objets aussi familiers. Remar- quons que cette fécule est mêlée de prin- cipes azotés très abondants et qui en font encore un aliment beaucoup plus substan- tiel; remarquons aussi qu'elle ne se forme et ne s'accumule que graduellement dans la graine, qui, dans son premier âge, bornée pour sa plus grande partie à ses téguments, offrait des cellules remplies de ces principes et d'un mucilagesucré, et , par conséquent, donnait à cette époque une nourriture dilTérenle de celle qu'elle doit donner plus lard. Dans d'antres, les cotylédons sont charnus-oléagineux , comme, par exemple, dans VArachis hypogœa (vulgairement Pis- tache de terre), qui peut fournir unegrande proportion d'huile; et, sous ce rapport, est devenue, dans ces derniers temps, un objet de spéculation. D'autres fois c'est une huile essentielle qui aromatise la graine, et c'est ainsi que celle du CoMmaj'owna odorata (vulgairement la fève de Tonka) sert à par- fumer le tabac. Des graines à cotylédons foliacés ont souvent des propriétés toutes contraires et deviennent purgatives ; par exemple, celles du Buguenaudier, de plu- sieurs Genêts et Cytises, etc., etc. Il faut donc user de précautions dans les essais auxquels on serait tenté de se livrer, par la ressemblance extérieure des fruits avec nos légumes les plus familiers. Mais ces projjriéiés purgatives se retrou- vent dans d'autres parties : dans les feuil- les,dans les péricarpes, surloutdansceuxqui sont foliacés. Le médicament le plus connu sous ce rapport est le Séné (feuilles et prin- cipalement fruits des Casiia senna et aculi- LEG folia, qui nous viennent de TOrienl) : on en extrait une substance particulière , lu Catharline, qui paraît être la le principe actif; mais c'en est sans doute un dilTéreut qui contient la pulpe qui remplit la cavité du fruit dans la Casse en bàlon (Cassia fislula), dans le Tamarin, le Caroubier, et dont l'action est inGniment plus douce. Les propriétés précédentes s'observent sur- tout dans les Cxsalpiniées. Dans lesMimo- sées, c'en sont d'autres, toniques et as- tringentes, dont nous ne cileroiis qu'un exemple, \e Cavlinu , suc d'un Acacia {A. cathecu) qu'on obtient par extrait, c'est-à- dire en faisant bouillir le cœur de son bois, puis laissant évaporer , épaissir et sécher la dissolution obtenue. La présence abondante du tannin rend compte de ces propriétés, et donne à l'écorce de plusieurs autres de ces plantes une grande valeur pour la prépara- tion des cuirs. Parmi d'autres produits de certaines Lé- gumineuses, on en trouve de sucrés comme la réglisse, suc extrait de la racine du Gly- cyrhiza glahra cl d'autres espèces encore; comme la manne de Perse, qui coule par incision de VAlaghi Maurorum, et présente des propriétés analogues à celle qu'on obtient du Frêne. On trouve aussi plusieurs résines, comme l'une de celles qu'on ap- pelle sang dragon, extraite ici du Ptcrocar- piisdraco; quelques unes, encore liquides, parce qu'elles retientient une portion de l'huile volatile qui les tenait en dissolution dans le végétal , comme le Baume de Copahu (fourni par plusieurs espèces de Copaifera, notamment Vofficinalis) ; quelques autres, associées à de l'acide benzoïque , et consti- tuant par conséquent de véritables baumes, comme ceux du Pérou ( Myrospermum peruiferum), de Tolu {M. toluiferum). C'est encore cette famille qui produit les gommes les plus estimées : ra?-afcigue (fournie par divers acacias, et surtout \TERA , Kaup. ois. —Genre établi sur VAnthus arboi-eus. Voy. pipit. LELllOIVITES. Leimoniles. ois. — Fa- mille peu naturelle, établie par Vieillot dans l'ordre des Passereaux, et de laquelle font partie les genres Stournelle , Étourneau et Pique-Bœuf. (Z. G.) LEIIVKERIA, Scop. bot. ph. — Syu. (!e Rhopala, Schreb. LEIOCAMPA {\uo;, lisse; xaf/.7c»,', che- nille). INS. — Genre de l'ordre des Lépidop- tères établi par Stephens, et réuni aux No- todonta, Ochs. Voy. ce mot. *LEIOCARPLS ( ).£To; , lisse ; xapno? , fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées- Phyllanihées , établi par B\ume {Bijdr., 581). Arbres ou arbrisseaux de Java. Voy. euphorbiacées. — DC, syn. à'Anogeissus , Wall. *LEIOCEPHALUS (Itroç , lisse; xifcâ-ô, lêle) UEPT. —Groupe des Slcllions (voy. '278 LEI fe mot) d'après M. Gray {Philos. Mag. Il, 1837). (E. D.) LÉIOCÈRE. MAM. — Subdivision du genre Antilope. Voy. ce mot. (E. D.) ♦LEIOCIUTON, Curlis. ins. — Syn. de Misodera d'Esclischollz. Voy. ce mot. (C.) *LEIOCIVEMIS (Jiuoç, lisse; xvyju^ , jambe), ins. — Genre de Coléoptères peii- tameres , famille des Carabiques, tribu des Téroniens, établi par Zinimermann. La seule espèce que nous sachions avoir été rap- portée à ce genre, est du Caucase : la L. cordicollis de Mcnélriés. (C.) *LEIODACTYLES ( UTa , lisse ; <îâx- Tu^oç , doigt). REPT. — Division des Sau- riens, de la famille des Lacertiens , propo- sée par MM. Duméril et Bibron (Erp. gen. V, 1839). (E. D.) LÉIODERMES. rept. — M. Bory de Saint-Vincent ( Tabl. erp. et die. class. ) a créé sous ce nom une famille de Reptiles , caractérisée par la peau non écailleuse, ne comprenant que le genre Cœcilie , et placée |)ar l'auteur entre les Ophidiens et les Ba- traciens. (E. D.) LEIODES {lùoi, lisse), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Taxi- cornes , tribu des Diapériales, créé par La- treille (Gêner. Crustaceor. et Insect., t. 4, p. 379), réuni par Dejean comme synonyme aux Anisotoma de Fab.,mais rétabli comme genre propre par Schmidt {Zeilschrift fiir die entomologie von Gerniar, 1841, p. 130, 133 ). Ce dernier auteur y introduit les L. glabra Pz., humerai is , seminulum de F., axillaris de Gyll., castanea de Herbst, et orbicularis de Kugel. La plupart de ces es- pèces sont propres au centre et au nord de l'Europe. Les Léiodes ont pour caractères : Un chaperon séparé de la têle; des mandi- bules épaisses, presque cachées, légèrement dentées sur le bord intérieur; des palpes maxillaires à dernier article ovalaire , acu- miné; des labiaux à article terminal oblong, pointu. Le bord postérieur du corselet est lisse; le mésosternum horizontal, large, et les tarses antérieurs des mâles sont hétéro- mères. (C.) LEIOD!!VA {luoi , lisse), inf.? syst.? — Genre établi par M. Bory de Saint-Vincent pour trois espèces d'Infusoires de Rliiller appartenant au genre Ccrcaria de ce der- nier. L'une d'elles, Ccrcaria crimenula. LEI est la Furcocerque bourse de Lamarck ; les deux autres, C. vermicularis et C. forcipola, sont des Trichocerques de Lamarck et des Dekiniade M. Morren; 'a dernière espèce a été placée, par M. Ehrenberg, dans son genre Dislemma. M. Bory de Saint-Vincent avait voulu caractériser sou genre Léiodine par l'absence des cils vibratiles; aussi le laissait-il dans son ordre des Gymnodés. Il lui attribuait aussi une queue bifide , com- posée d'une sorte de fourreau lâche etcomme musculaire , se contractant ou s'allongeant au moyen d'anneaux peu distincts. M. Mor- ren, ayant, au contraire, constaté la pré- sence des cils vibratiles chez les deux der- nières espèces, en fit son genre Dekinia, caractérisé d'ailleurs par une trompe pro- tractile armée de deux pinces mobiles. Une étude plus complète de ces animaux doit les faire classer parmi les Rot.teurs ou Systo- lides, avec les Furculaires. Voy. ce mot. (Diij.) *LEIODOMUS. MOLL. — Genre inutile , proposé par M. Swainson , dans son Traité de malacologie , pour un petit groupe de Buccins, auquel il donne pour type le Buc- cinum achatinum des auteurs. Voy. buc- cin. (Desh.) *LEIODOIV (Xf-oç, lisse; hSoii, dent). REPT. Foss. — Genre de Lacertiens fossiles, établi par M. Owen pour des dents très voi- sines de celles du iUosasaurus, provenant de la chaux de Norfolk. Leur face externe est aussi convexe que leur face interne , et leur coupe transversale donne une ellipse dont les extrémités du grand axe correspon- dent à deux arêtes tranchantes opposées, longitudinales, qui séparent la face externe de la face interne de la dent. (L...D.) *LEIOLEPIS (iuo;, lisse; >enK, écaille). REPT. — G. Cuvier ( Règ. anjm. II, 1839) désigne sous cette dénomination un groupe de Sauriens qu'il distingue génériquement des Stellions. Voy. ce mot. (E. D.) *LEIOLOPISMA ()£roç, lisse; >o'«ia^a,. enveloppe), rept. — Genre de Sauriens de la famille des Scincoïdiens, établi par MM. Duméril et ]i\b\on[Erp. gen. V, 1 839). Une seule espèce entre dans ce groupe , c'est le Leiolopisma Tclfairi Dum. et Bibr. (loco cilalo), qui se trouve dans les petits îlots de Coui, de Mire, etc., voisins de l'Ile de France. (E. D.) LEl *LEIOMVZA (>£?«, lisse ; «lyza pour fjura, mouche), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart ( Hist. des Dipt. , suites à Buffon, tom. II , pag. 605) pour une seule espère, Leiomyza glabriuscula, qui habite l'Allemagne. *LEIOXOTA, Dej. ins. — Syn. d'Holo- lepla de Pajkul et d'Erichson. Voy. ce mot. *LEIOiVOTUS Ouoi, lisse; vcSto;, dos). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Hydrocanthares, tribu des Dy- tiscides, établi par Kirby (Fauna boreali aniericana, 1837 , p. 77 ) avec une espèce du nord de l'Amérique , le L. Franklini de l'auteur. (C.) *LEIOXOTUS. REPT.— Groupe établi aux dépens des Couleuvres. Voy. ce mot. *LEIOPA, Gould. OIS. — Division du g. Mégapode. Voy. ce mot. (Z. G.) *LEIOPHROIV. INS. — Genre de la fa- mille des Braconides , de l'ordre des Hymé- noptères, établi par M. Nées von Esenbeck (Ichn. a/fin., t. I ). L'espèce type, Leiop/iron ater, se trouve dans plusieurs contrées de l'Europe. (Bl.) LEIOPIIYLLUM {hTo,;, lisse; 9v;}iov, feuille). BOT. ph. — Genre de la famille des Éricacées-Rhododendrées, établi par Persoon ( Encheit. , 1 , 497 ). Arbrisseaux de l'Amé- rique boréale. Voy. éricacées. *LEIOPLACIS O-tToz, lisse; w).â;,croûte). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Cycliques, tribu des Chrysomé- lines , formé par Dejean dans son Catalo- gue , où il en cite deux espèces de l'Améri- que méridionale, les L. Klugii et consobrina . Voy. CHRYSOMÉLINES. (C.) ♦LEIOPOMIS {^£~o; , lisse; irSau, gobe- let). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, famille des Cycliques, tribu des Alticites (Chrysomélines de Latreille), établi par Dejean dans son Catalogue avec une es- pèce de Cayenne qu'il a nommée L. cro- cea. (C.) ♦LEIOPTERUS, Sch. ins.— Syn. du g. Olidocephalus. Voy. ce mot. (C.) *LEIOPUS()eroç, lisse; «ov;, pied), ins. • — Genre de Coléoptères subpentamères, fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Servillc (Ayrn. de la Soc. ent. de Fr , t. IV, p. 86), et adopté par MM. Miil- sanl et Dejean. Ce dernierauteurenénumcre LEI 2'0 dans son Catalogue 40 espèces : 38 appjr- tiennent à l'Amérique et 2 à l'Europe; ces dernières sont les Cerambyx nebulosus de Lin., et punctulatus de Paykul. Les types, L. griseo fascialus Dej.-Serv., et seniculus Germ., sont originaires du Brésil. Le nom- bre des espèces aujourd'hui connues dépas.';e 60. Les Leiopus se distinguent des Pcgono- cherus par des antennes glabres, par la lon- gueur du premier article des antennes, et par la face antérieure de la tète, qui est longue, plane ou légèrement bombée. (C.) LElOUr.EU!\IA, Eschw. bot. cr.— Syn. de Graphis, Fr. *LEIOSAURL'S {\t~o;, lisse; aaSpoç, lé- zard). REPT. — Division des Stellions pro- posée par MM. Duraéril et Bibron ( Erp. gen. IV, 1837), et ne comprenant que deux espèces caractérisées par leur tête courte , déprimée, revêtue de très petites écailles; par leur queue courte, arrondie, etc. Les deux espèces connues sont indiquées sous les noms dei. BelUi Dum. et Bibr., et de L. fascialus Aie. d'Orb. {Voy. Amer, mérid.); la première a été prise au Mexique et la seconde à Buénos-Ayres. (E. D.) *LEIOSELASMA (luo,-, lisse; a/Aaafxac, lumière), rept. — Lacépède [Ann. Mus. IV, 1806) indique sous ce .lom un groupe d'Ophidiens Hydridiens qui ne renferme qu'une seule espèce , le Leioselasma slriatus Lacép. (loco cilato) , qui se trouve à la Nou- velle-Hollande. {E. D.) *LEIOSO]WA, Chevrolat.iNs.— Syn. à'I- somalus, Erichson. Voy. ce mot. (C.) *LEIOSOMUS(;£ro:, glabre; a«;^at,corps). ms. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, di- vision des Molytides , proposé par Kirby , publié par Stephens {British Enlomology ) sous le nom de Leiosoma, et adopté p.ir Schœnherr {Syn. gen. et sp. Curcul., t. 6, 2' part., p. 315) avec la terminaison mas- culine. 5 espèces d'Europe font partie du genre: les L. ovatulus C\air\., cribrum et concinnus Gr., oblongus etimpressus ScUr. Elles faisaient autrefois partie des Liparus ou Molytes. Leur taille est petite et leur corps dur à l'égal de la pierre. H est noir et bisphérique. On trouve ces insectes dans l'herbe et sur les plantes basses de nos prai- ries. (C.) *LEIOSPERIMlJM {hToc, lisse; (rw/pyiv. 280 LEI graine), bot. ru. — Genre de la famille des Saxifragacées-Cunoniées, établi par Don (m Edinb. new philosoph. Journ., IX, 91). Ar- bres ou arbrisseaux de la Nouvelle-Zélande. Voy. saxifuagacées. — Wall., syn. de Psi- lotrichum, Blum. *LEIOSTOMA(UToç, lisse; a, ouver- ture). MOLL. — Une coquille fossile, extrê- mement commune dans le calcaire grossier des environs de Paris , ainsi que dans l'ar- gile de Londres, le Fusus bulbiformis, est devenue pour M. Swainson le type d'un g. nouveau auquel il donne le nom de Leios- loma. Voy. fuseau. M. Swainson , oubliant sans doute qu'il avait déjà appliqué ce nom à un g. extrait des Fuseaux, l'emploie de nouveau dans le même ouvrage pour un autre g. extrait du grand type des Hélices, V Hélix xwsicalis. Ce g., comme on le voit , n'est pas plus utile que le premier. Voy. hélice. (Desh.) LÉIOSTOME. Leioslomus ( Xe-o? , lisse; (jTo'^a, bouche), poiss. —Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Sciénoï- des, établi par Lacépède, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes ( Hist. des Poiss. ,\, 140). Ces Poissons sont principa- lement caractérisés par des dents tellement fines, qu'elles avaient échappé à l'œil de divers observateurs. On connaît 2 espèces de ce genre : les Léiostomes a épaule noire et A queue jaune, L. humeralis Cuv. et Val., et xanthurus Lavép., qui paraissent habiter les deux Amériques. LEIOSTllOMA. BOT. CR. — Voy. thélé- PHORE. *LEIOTIIECA, Brid. bot. CR.— Syn. à'Ulota, Moelir. LÉIOTHRICIIVÉES. Leiothricinœ. ois. — Section établie dans la famille des Bac- civoridées, et ayant pour type le genre leJo- thrix. Voy. baccivoridées et leiothrix. *LEI0THR1X, Swains. ois. —Voy. mé- sange. *LEIOTULUS. BOT. PII.— Genre de la fa- mille des Ombellifères-Peucédanées, établi par Ehrenberg ( in Linnœa , IV, 400). Her- bes de l'Egypte. Voy. ombellifères. *LEIRUS, Mégerle. ins.— Syn, de Cur- tonotus de Stephens. (C.) LEISTES, Vig. OIS. —Section de la fa- mille des Troupiales. Voy. ce mot. (Z. G.) LEJ *LEISTOTROPnuS, Perty. ms.-Syn. à'Osorius. Toy. cemot. (C.) LEISTUS (),£~oç, uni), ins. -Genre de Coléoptères pentnmères, famille des Cara- biques, tribu des Patellimanes, établi par Frœhlich et adopté par Dejean, et par La- treille dans ses derniers ouvrages. 1 6 espèces rentrent dans ce genre: 14 appartiennent à l'Europe et 2 à l'Amérique du Nord. Parmi les premières, sontlesl. spinibarbis, spifi- labris de Fab. et fulvibarbis d'Hoffmansegg, Dej. Toutes trois se rencontrent aux envi- rons de Paris, dans les parties montueuses, sous les pierres, sous les écorces ou au pied des arbres, et parmi les mousses et les feuil- les sèches. Les Leislus sont agiles et se dis- tinguent de tous les autres genres de Cara- biqiies par des mâchoires garnies, sur le côté extérieur, desoies raides, fortes etépineuses. Ce caractère unique leur avait fait donner par Latreille le nom générique de Pogono- phorus , qui n'a pas prévalu. Leur corselet est cordiforme, et leurs élytres sont ova- lalres. On doit rapporter à ce genre la Ncbria paihpes de Sayetde Dejean, qui estoriginaire des États-Unis. (C.) *LEIUPERUS (}i£ro;, lisse; C/Tripoia, palais). REPT. — Genre d'Amphibiens de la famille des Crapauds, créé par MM. Du- méril et Bibron (Erp. gcn. VllI, 1840) et très voisin des Cystignathes , dont il se dislingue par son palais entièrement lisse. Par leur forme concave, les Leiuperus ont également quelques rapports avec les Son- neurs. Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est le L. marmoratus Duin. et Bibr., de l'Amérique du Sud. (E. D.) *LEJA {h7y., butin), ins. — Sous-genre de Coléoptères penlamères, famille des Cara- biques, tribu des Subulipalpes, proposé par Mégerle et adopté par Dejean , comme for- mant une des divisions du grand genre Bem- bidiuni. 28 espèces y sont rapportées par ce dernier auteur:25 appartiennent à l'Europe, et 3 à l'Amérique. Parmi les espèces de notre pays, nous citerons \esCar.pygmœus, celer, minutus, gullula et bi-guttalus de Fab. Les Leja sont petits, vifs, verts, noirs et brillants; leurs élytres sont souvent mar- quées, vers l'extrémité, d'une tache pâle ou rouge. Ils fréquentent les endroits maréca- geux. (C.) LEI\I LELIA. Lœlia. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées -Épidendrées , établi par Lindiey {Bot. reg., t. 1947), et pré- sentant pour caractères principaux : Divi- sions du périgone étalées : les extérieures lancéolées, égales ; les intérieures plus gran- des, charnues. Labelle 3-parti, lamelle, s'en- roulant autour dugynostème; celui-ci est charnu, dépourvu d'ailes, canaliculé. An- thères Pollinies 8, caudicules 4. Les Lélias sont des herbes du Mexique, croissant sur les arbres , à rhizome pseudobulbiTère ; a feuilles charnues ; à fleurs peu nombreu- ses, apparentes, odoriférantes, et disposées en scapes terminaux. Nous avons figuré dans l'Atlas de ce Dic- tionnaire , Botanique , Monocotylédones , pi. 19 , une belle espèce de ce genre, le Léi.ia faux cattleya. LEMA (Aaeaû, voracilé). ins. — Genre de Coléopières subpentamères , famille des Eupodes , Irihu des Criocérides, créé par Fabiicius ( Entomologia syslemalica supp., p. 90), et adopté par M. Th. Lacor- daire (Monographie des Coléoptères subpen- tamères phytophages, p. 303), qui y établit 6 divisions , et y comprend les Petauristes de Latreille et de Guérin. M. Lacordaireen conservant les g. Lema elCrioceris, dont le second n'était regardé que comme syno- nyme du premier, distingue les premiers des seconds, par les tarses qui, chez ceux-là, ont des crochets soudés à la base dans le tiers , la moitié ou les deux tiers de leur longueur. Ces tarses sont simplement divisés dans les Crioceris. Les espèces qui consti- tuent ce g, (273) sont réparties sur tout le globe. Les larves de ces Insectes traînent avec elles, sur les plantes qui les nourrissent, un fourreau formé des excréments humides qu'elles rendent, et qui doit les préserver de l'action trop vive de l'air et de l'avidité des oi.seaux. (C.) LEMAIXEA. BOT. CR. — Genre d'Algues, famille des Phycées , tribu des Lémanées , établi par M. Bory de Saint-Vincent {Dicl. claies., IX, 274 ). Algues d'eau douce, de couleur olivâtre. Voy. phycées. LÉMA1MÉES. Lemaneœ. bot.cr. — Tribu des Phycées. Toy. ce mot. LEMAIVIIXA , Bor. bot. cr. — Syn. de Batrachospermum, Roth. LÉMAMTE. MIN.— Le Jade de Saussure, LEIVI 281 qu'on trouve en morceaux roulés, $v.t les bords du lac Léman. (Del.) *LE!MBOSIA (XrtxSoç, barque), bot. en. — Genre de Champignons de la classe des Thécasporés , que j'ai décrit (Ann. se. vat., 1845 , p. 58), et qui a quelques rapports avec les Asteroma de De Candolle. Il se pré- sente sous la forme de petites taches noires formées par un subiculum composé de fila- ments rameux, très petits, adhérents à la surface des feuilles. Ces filaments suppor- tent çà et là des petits réceptacles ovales ou allongés qui s'ouvrent par une fente longi- tudinale ; ils renferment une petite masse charnue, formée de thèques presque globu- leuses, dans lesquelles on voit de 6 à 12 spores ovales divisées en deux par une cloi- son médiane. On n'en connaît encore que quelques espèces , qui sont toutes exotiques etépiphylles. (Lév.) *LEIWBULUS ()V]G. MAM.— Espèce et sous-genre de Campagnols. Voy. ce mot. *LEIlfMOMYS {Lemmus, Lemming; fiZi;, rat). MAM. — Genre de Mammifères de Tor- dre des Rongeurs, proposé par M. Lesson (Nouv. Tab. Mamm., 1842 ), et formé aux dépens des Bathyergus. Ce groupe ne com- prend qu'une seule espèce, décrite par Pal- las sous le nom de Mus talpinus, indiqué par Erxleben sous la dénomination de Spa- lax minor, et qui se trouve dans les step- pes d'Asiracan. (E. D.) LEIMMIIS. MAM. — Voy. campagnol, LEIMIVA. BOT.PH. — Foy. lenticule. *LEM]\ACÉES.iemnaceœ.BOT. ph.— Fa- mille monocotylédone qui se compose d'un nombre peu considérable de végétaux très petits, remarquables sous plusieurs rap- (iorts. Leurs diverses espèces connues jus- cju'à ce jour vivent dans les eaux douces et stagnantes , sur toute la surface du globe, mais surtout dans les parties tempérées de l'hémisphère nord. Elles s'y multiplient si facilement et en si grande abondance, que souvent elles cachent absolument la sur- face de l'eau sous une couche continue d'un vert gai. L'organisation de ces petites plan- tes, vulgairement connues sous le nom de lenlilles d'eau, à cause de la forme sous laquelle elles se présentent le i)lus habi- tuellement, a été étudiée avec soin par plu- sieurs observateurs, parmi lesquels nous citerons particulièrement MM. L. C. Ri- chard ( ReliquicB Richardianœ , etc. Archiv. de Dotan., t. I, p. 200, plane. 7), Ad. Brongniart (Note sur la structure du fruit àesLetnna, Ârckiv. de Botan., t. II, p. 97, plane. 12), Schleiden {Prodromus niono- graphiœ Lemnacearum, etc. Linnaea, 1839, p. 383-392). C'est en grande partie d'a- près ces célèbres observateurs que nous allons exposer les caractères et la struc- ture des Lemnacées. Ce sont de petites herbes enticremrnt libres qui nagent à la surface des eaux douces ou qui y sont parfois submergées; elles présentent une ou plusieurs racines qui s'enfoncent verticalement dans l'eau et dont chacune porte, à son extrémité, une sorte de coiffe ou de petit étui lâche ; cette coiffe ou gaine est formée d'un tissu cellu- laire assez consistant, dans l'intérieur du- quel Meyen a observé le phénomène de la rotation; elle donne à l'extrémité de îa racine des Lemnacées un diamètre nota- blement plus considérable que dans le reste de son étendue. Elle a été envisagée de diverses manières depuis Wolf, qui le premier l'a observée avec soin; les uns l'ont regardée comme une portion de l'é- piderme de la racine qui se serait déta- chée; M. Treviranus a même dit qu'elle pouvait se reproduire après avoir été enle- vée, ce que Meyen affirme n'avoir jamais pu observer; d'autres ont pensé que c'est une modification de la spongiole de la ra- dicule; enfin M. Schleiden, rejetant l'unû et l'autre de ces opinions , y voit un organe propre qui existe déjà lorsque la racine n'a pas encore fait saillie hors du tissu même de la plante. Le corps même du vé- gétal est formé, chez les Lemnacées, de petites expansions le plus souvent de la forme et de la grosseur des lentilles, dont la première, formée à la germination, donne naissance à une seconde, une troisième ,etc., qui sortent de fentes creusées au bord même de l'expansion lenticulaire. Ces ex- pansions sont désignées sous le nom de fronde; elles représentent à la fois la tige et les feuilles de ces petites plantes. C'est également des fentes latérales de la fronde que sortent les fleurs. Ces fleurs sont dif- ficiles à rencontrer à cause de leurs petites dimensions et parce qu'elles paraissent ne se développer que rarement. Cependant M. Schleiden assure que toutes les fois qu'il les a cherchées en temps convenable, au premier printemps, il les a observées en abondance sur la plupart des espèces. Ces fleurs sont monoïques, pourvues pour toute enveloppe d'une spathe d'abord fermée, membraneuse, qui se déchire irrégulière- ment pour laisser sortir les organes sexuels. Les mâles renfermées dans cette spathe, au nombre de 1 ou 2, présentent chacune Li:i\i LEM 233 unç étaminc dont le filet est filiforme, allongé, dont l'anthère est à deux loges presque globuleuses, très écartées l'une de l'autre à la base, conligucs au sommet, subdivisées en deux logettes, s'ouvraiit par une fente longitudinale. Le pollen est glo- buleux, hérissé. La fleur femelle est uni- que , renfermée dans la même spathe ; elle se composed'un pistil sessile, dont l'ovaire est uniloculaire , à un ou plusieurs ovules anatropes, demi-anatropes ou orthotropes, pourvus de deux téguments; le style est terminal et continua J'ovaire, dilaté à son extrémité en un stigmate infundibuliforme. Le fruit qui succède à ces fleurs est un utricule indéhiscent mono- ou polysperme, ou bien une capsule qui s'ouvre transver- salement. La graine est pourvue de deux téguments, dont l'extérieur est assez épais, l'intérieur membraneux. L'embryon a été décrit dans les sens les plus divergents par M. Brongniart d'un côté, par M. Schleiden de l'autre. Selon le premier de ces savants (loc. cit., p, 99), il est dépourvu de péri- sperme ou d'albumen, presque cylindrique, de forme analogue à celle de la graine; sa radicule (ou plutôt la base de sa tigelle) répondant au sommet libre du nucléus, enfermée dans la fente du cotylédon, est comprimée, lunulée, adhérente au corps cotylédonaire par un pédicelle étroit; son cotylédon est épais, farineux, verdâtre vers sa base , creusé inférieurement d'une cavité où est renfermée la radicule , enve- loppant, plus bas que son point central, une pi'tite gemmule ovoïde, presque globuleuse, percé dans le sens de son axe, depuis la gemmule jusqu'à ia chalaze, d'une cavité allongée, occupée par un tube membra- neux , sinueux , rempli de globules denses. Au contraire, la description de M. Schlei- den ne signale absolument aucune de ces particularités singulières; selon lui , l'em- bryon est droit, logé dans l'axe d'un albu- men charnu; il est monocolylédone; sa gemmule regarde en dehors; sa radicule est supère , ou infère, ou vague. Entre ces deux descriptions si discordantes , ducs à deux observateurs d'une exactitude recon- nue , il serait très difficile de se prononcer; mais nous savons de bonne source que M. Ad. Brongniart, ayant eu occasion, l'an dernier, de revenir sur ses premières observations, qui remontent à 182G, n'a pas retrouvé l'organisation singulière qu'il avait d'abord signalée. Il en résulterait donc que la description donnée par M. Schleiden devrait être regardée comme plus conforme à la nature. La place des Lemnacées parmi les fa- milles monocotylédones n'est pas parfai- tement déterminée; M. Schleiden en fait une simple tribu dans la famille des Aroi- dées, tandis que la plupart des botanistes y voient une famille distincte qu'ils pla- cent parmi les monocotylédones aquati- ques , à la suite des Naiadées. Mais si l'on admet avec M. Schleiden que leur embryon est pourvu d'un albumen, elles formeront une exception remarquable parmi les mo- nocotylédones aquatiques, dont la graine est dépourvue d'albumen. Dans sa monographie des Lemnacées, M. Schleiden a subdivisé le genre Lemna, L., qui seul constituait la famille, en quatre genres distincts. Wolfia, Horkel (Lerrma hya/ena Delile) Lemna, Schleid. — Telmatophace, Schleid. {Lerrma Gibba Lin.) — Spirodela, Schleid. (Lemna polyrhiza Un.). (P. D.) LEMIMISCIA, Schreb. bot. ph.— Syn. de Lantanea, Aubl. *LEM1VISQI]E. lemntscws (Xnpv'axo;, co- rymbe). acal. — Genre de l'ordre des Bé- roïdes , proposé par MM. Quoy et Gaimard pour un Acalèphe large de 60 centimètres sur 4 centimètres de hauteur, hyalin, bordé de rose, trouvé dans les mers équatoriales, près de la Nouvelle-Guinée. Son corps est gélatineux, en forme de ruban , lisse, ho- mogène , sans ouverture ni canal dans son intérieur, sans cils ni franges sur ses bords. D'après ces caractères vagues ou négatifs , on ne peut donc l'inscrire qu'avec doute parmi les Acalèphes , auprès des Gestes. Peut-être est-ce un amas d'œufs de Mollus- ques, comme ceux des Doris. (Duj.) LEMIMSQUE. rept. — Espèce du genre Couleuvre. LEMOINilA. BOT. PH.— Genre de la famille des Diosmées, établi par Lindiey {in Bot. reg., 1840, t. 59). Arbrisseau des Antilles. Toi/. DIOSMÉES. — Pers., syn.de Gladiolus, Linn. LEMOSTHEIMUS. iss. — Voy. l^uos- THENUS, 234 LEN *LEMPHUS ()t> ches des arbres, soit à l'air, soit dans l'eau )> ou dans la terre. » L'opinion de De Candolle fut d'abord adoptée par la plupart des botanistes ; même M. Ern. Meyer établit (Linnœa , tom. VU, l).ig. 447 ) pour elles une classification pa^ ruilèle à celle qu'il adoptait pour les bour- geons, et il distingua des Lenticelles princi- pales ou fondamentales (Hauptlinsen), qu'il comparait aux bourgeons axiliaires ; desien- ticelles accessoires {Beilinsen) analogues aux bourgeons accessoires; enfin des Lenticelles éparses (lerstreute Linsen) , comparables aux bourgeons adventifs. Il alla jusqu'à admet- tre l'existence de ces bourgeons de racines, même chez les monocotylédons et chez les 11) Dans SOD Mémoire sur les l.enticdtes. De Candolle «n aniionre un second érrit sur le cuërne nlijct. Crpciidaiit ce se- • Diid travail nVxiste pas; Hu moin'i je n'ai pu le découvrir «■11 le cherchant avec soin, ftil n'est pas cit» clans les listes les plus coœplclcs dis uuviu^Ci du cilcbre botuuiste gèue- \ois. LEN 285 végétaux herbacés où De Candolle ne les avait pas observés. D'un autre côté, M. Hugo MohI combat- tit, et, peut-on dire, renversa, dès 1832, l'opinion de De Candolle. Dans un premier écrit portant le litre suivant : tes Lenticelles doivent-elles être considérées comme des bour- geons de racines? (Sind die Lenticellen als Wurzelknospen zubetrachlen? Flora, 1832, 1 ; Vermischle .Sc/in/fen, pag. 229) , il prouva que la théorie de De Candolle reposait sur une erreur d'observation; il vit que lors- qu'on met dans l'eau une branche de Salix viminaliSj par exemple, les Lenticelles se gonflent, la peau brune qui les recouvrait d'abord se rompt, et par la déchirure , on voit une masse de cellules blanches; que celte masse celluleuse grossit , se divise en lambeaux irréguliers, fait saillie à la surface^ de la branche ; mais que jamais on n'en voit sortir des racines, si ce n'est peut-être dans un très petit nombre de cas exceptionnels; que, d'un autre côté, sur des points indé- terminés et épars de la surface corticale submergée, on voit paraître de petites émi- nences qui soulèvent d'abord l'cpiderme, le crèvent ensuite, mettant ainsi à découvert le parenchyme vert sous-jacent, et qu'enfin de cette ouverture percée dans l'épiderme sort bientôt la jeune racine, qui n'a dès lors aucun rapport avec les Lenticelles. Dans un second Mémoire plus étendu , et portant le titre de: Recherches sur les Lenticelles {Un- tersuchungen iiber die Lenticellen , dissert, de 1836; Vermischteschriften,p. 233-244), il acheva de renverser l'opinion du botaniste de Genève; et, après avoir fait connaître l'organisation de ces petits organes, il pro- posa lui-même une nouvelle théorie à leur égard. Le savant Allemand reconnut qu'une Lenticelle n'est autre chose qu'un amas de cellules blanches , arrondies ou allongées, disposées en séries perpendiculaires à l'é- corce; que la portion supérieure de cette masse celluleuse est desséchée, et forme la peau brune de la Lenticelle: que celle-ci repose dans un petit enfoncement que pré- sente la couche extérieure du parenchyme vert de l'écorce; que là les cellules des cou- ches corticales extérieures sont perpendicu- laires à l'épiderme , tandis que partout ail- leurs elles sont dirigées dans le sens trans- versal ; enfin que la partie sous jaccnte de 5S6 LIN l'ecorce n'a pas subi dit Itération appréciable. Envisageant ensuite les Leniicelles sous le point de vue théorique, M. HugoMohl émit Topinion que leur formation est analogue à la production du Liège ; qu'une Lenticelle n'est qu'une production subéreuse partielle qui ne provient pas , comme le vrai Liège , de la surface du parenchyme cortical ex- terne, mais qui doit son existence à une hy- pertrophie ( Wuchermg ) du parenchyme cortical interne. L'année môme de la publication du der- nier écrit de M. H. MohI, M. Unger publia dans le Flora un Mémoire étendu sur les Lenticelles {Ueber die Bedeutung der Lenti- ccllen. F/o-a, 1836, p. 577-592 et 593-606). Il fit connaître un fait remarquable qui avait échappé à M. H. MohI lui-même, sa- voir : que les Lenticelles ne se développent sur les branches qu'aux points où se trou- vent les Stomates. Il les regardait alors, d'un côté, comme des organes respiratoires oblitérés; de l'autre, comme des organes reproducteurs , analogues aux bulbilles des Jongermannes, etc., qui n'auraient pas at- teint leur état de développement parfait. M. Unger paraît avoir changé de manière de voir depuis la publication de son grand Mémoire ; car, dans les Éléments de bota- nique, qu'il a publiés en commun avec M. Endiicher ( Grundsuge der Botanik , 1843, § 251 , pag. 99), il s'est rangé à la théorie de M. H. MohI. On voit donc, par l'exposé rapide que nous venons de faire , que l'opinion de De Can- dolle est absolument dépourvue de fonde- ment, et que celle qui paraît avoir pour elle le plus de probabilité est celle de M. H. MohI , qu'appuient l'observation microsco- pique et l'expérience; que, par suite, les Lenticelles sont des productions analogues à celle du Liège , mais très restreintes et ré- duites à des points peu étendus, et qu'elles sont absolument sans relation avec les ra- tines, qui apparaissent sur de tout autres points çt se forment de tout autre ma- nière. (P, D ) LEIVTICIJLAIRES ou PIERRES LEIV- TlCULAinES. — Voy. lenticulites. LEIVTICULE. Lemna. bot. ph. Ce genre, qui correspondait à la famille entière des Lemnacées.aélé restreint parM. Schlei- deu, et réduit par ce botaniste aux Lemna LEN minor et trisuîca de Linné. Voy. lkmna- CÉES. (P. D.) LENTICULITES ou LEIMTICULINES, POLYP. — Corps fossiles analogues aux Num- mulites (wy. ce mot), dont ils diffèrent par ce que les cloisons intérieures s'étendent jusqu'au centre, et parceque l'ouverture est toujours visible. (DuJ.) *LEI\iTIDIUM, MOLL.— MM.Jan etCris- tofori ont proposé sous ce nom un petit g. pour le Corbula mediterranea ; mais il ne saurait être adopté, car l'animal que nous avons vu ne diffère pas de celui des autres Corbules. Voy. corbule. (Desh.) LEIVTILIER. poiss. — Syn. d'Achire. *LE\TILLAIRE. Lentillaria. moll.— M. Schumacher avait reconnu , parmi les Cythérées de Lamarck, quelques espèces qui s'en distinguent assez facilement. Ces espè- ces, en effet, appartiennent réellement au genre Lucine, ce que nous avons démontré de la manière la plus évidente en discu- tant leurs caractères. M. Schumacher ne reconnut pas leur véritable genre, ce qui le conduisit à en proposer un particulier, qui ne saurait être adopté. Voy. CYiaÉRÉE et LL'CiNE. (Desh.) LEIVTILLE. Ervum. bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, de la dia- deiphie-décandrie dans le système sexuel. Il se compose de plantes herbacées annuelles, qui croissent naturellement dans les parties tempérées de l'hémisphère nord; leur feuil- les sont pennées, à folioles nombreuses, ter- minées par une vrille, accompagnées de sti- pules demi-ovales ou demi-sagittées. Leurs fleurs sont portées sur des pédoncules axil- laires allongés ; elles se composent d'un ca- lice à 5 divisions linéaires, acuminées, pres- que égales entre elles; d'une corolle papil- lonacée qui dépasse à peine le calice; de 10 étamines diadelphes; d'un ovaire sessile , renfermant un petit nombre d'ovules, sur- monté d'un style filiforme, ascendant, ren- flé au-dessous de son extrémité sligmatique ; le légume qui succède à ces fleurs estoblong, comprimé, à 2-4-6 graines. Parmi les es- pèces de ce genre, il en est deux sur les- quelles nous devons nous arrêterun instant. 1. Lentille COMMUNE , Ervum Lens Lin., nommée aussi vulgairement grosse Lentille , Lentille blonde ou rouge, selon les variétés, ou simplement Lentille. Sa tige est rameuse LEN et anguleuse, légèrement velue, peu élevée; ses feuilles sont formées, de 8-10 folioles oblongues , un peu obtuses au sommet, presque glabres; la vrille qui termine le pé- tiole commun est courte; les pédoncules portent 2-3 fleurs blanchâtres , à étendard légèrement rayé de violet , et ils égalent en longueur les feuilles ; le légume est large et court, presque tronqué à son extrémité, glabre; il renferme 2 ou 3 graines arron- dies et comprimées. Cette plante croît spon- tanément parmi les blés; on la cultive fré- quemment, surtout aux environs de Paris , pour ses graines dont on fait une consom- mation considérable. On en cultive deux variétés principales, qui sedistinguenlTune de l'autre par la largeur et la couleur de leurs graines : l'une est la grosse Lentille blonde, remarquable par ses graines larges et de couleur claire, qui entre dans les cul- tures pour la plus grande partie, principa- lement dans nos départements du centre et du nord ; l'autre est la Lentille à la reine , ou la Lentille rouge, dont la graine est beau- coup plus petite, plus convexe proportion- nellement à sa largeur, et qui est la plus cul- tivée dans certains de nos départements mé- ridionaux. On a de l'avantage à cultiver la Lentille dans les terrains secs et sablon- neux, dans lesquels elle fructifie plus abon- damment que dans les sols gras oij elle de- vient plus haute, mais où elle produit moins. On la sème au commencementdu printemps. Tout le monde connaît l'importance des usages économiques de la Lentille. On a aussi quelquefois recours à elle en méde- cine. Ainsi sa farine est regardée comme résolutive, ce qui la fait employer dans cer- tains cas en cataplasmes; on a même dit que, préparée en guise de café, elle agit comme un puissant diurétique. Depuis quel- ques années, la farine de Lentilles est de- venue l'objet d'une grande exploitation de la part d'un M. Warton, qui l'a érigée en un médicament de la plus heureuse efficacité. 2. Lentille ervilier, Ervum ervilia Lin., vulgairement nommée £'rs, Alliez, Comin. Celle espèce est glabre dans toutes ses par- ties. Sa tige est faible, très rameuse, et s'é- lève un peu plus haut que chez la précé- dente; ses feuilles sont formées de 12-16 folioles oblongues , munies à leur sommet J'une très petite poînte ; leur pétiole se ter- LEN 2S7 mine en une petite vrille simple , trè% courte. Les pédoncules sont olus courts que les feuilles, et portent ordinairement deux fleurs pendantes , blanchâtres, légèrement rayées de violet. Les divi- sions du calice sont très étroites, beaucoup plus longues que le tube. Le légume est toruleux, à 4 graines arrondies et anguleu- ses. Cette espèce croît naturellement dans les champs; elle est cultivée comme four- rage dans diverses contrées; cependant son herbe ne doit être donnée aux animaux qu'en quaniité modérée , parce qu'elle les échauffe, et peut leur devenir nuisible. Quant à sa graine, on la donne aux Pigeons et à la volaille, mais elle les échauffe aussi, lorsqu'ils la mangent en trop grande quan- tité; il paraît même qu'elle peut les faire périr lorsqu'ils s'en gorgent. Sa farine est résolutive, et s'emploie assez souvent en ca- taplasmes ; mêlée au pain, elledevientnui- sible; l'on assure qu'elle donne des fai- blesses dans les jambes et même des para- lysies. Cultivé à titre de fourrage, l'Ers se recommande particulièrement comme réus- sissant très bien dans les terres sèches et calcaires. Dans les départements méridio- naux, on le sème surtout en automne; mais dans les parties plus septentrionales de la France, il est beaucoup plus avantageux d'en faire les semailles au printemps. Ceu« plante enterrée toute fraîche, et à l'époque de la floraison, est regardée comme un ex- cellent engrais végétal. (P- D.) *LE\TIIVIJS [lentus, souple, flexible). BOT. CR. — Genre établi par le professeur Pries , en raison de sa consistance : c'est le plus beau de la nombreuse famille des Aga- ricinés. Quoiqu'on reconnaisse au premier coup d'oeil les individus qui appartiennent à ce genre, il est cependant difficile de lui assigner des caracières qui conviennent a tous. Ce sont des Agarics proprement dits, mais dont la consistance est coriace , sou[)!e et flexible , qui croissent lentement , et qui persistent longtemps; comme ceux ci , on les trouve isolés ou groupés en plus ou moins grand nombre. Le mycélium d'où ils nais- sent est nématoide , caché dans le bois dé- composé ou dans la terre ; le L. Tuber re- ginm seul , jusqu'à ce jour, a présenté un énorme sclerotium à sa base. Le pédicule est central, excentrique, latéral ou nul, plein. 288 LEN rarement fisluleux, coriace, souple, élasti- que, quelquefois (l'une consistance presque ligneuse; il est cylindrique ou atténué à l'une de ses extrémités , terminé en pointe, arrondi ou dilaté eu forme de disque. Gé- néralement il ne tient au chapeau par aucune partie accessoire ; dans quelques es- pèces , il existe un léger voile ûlauienteux , et dans le L. daclyliopkorus, il y a un véri- table anneau; sa surface est lisse, écail- leuse , tomenleuse ou hérissée de poils. Le chapeau ressemble quelquefois à un enton- noir parfait; le plus ordinairement il est convexe et plus ou moins déprimé au cen- ire ; la marge est, surtout dans le jeune âge, fortement repliée en dessous. Les lames ailhèrent constamment au pédicule ; presque toujours très aiguës aux deux extrémités, généralement minces et très rapprochées , elles sont décurrentes depuis le plus petit jusqu'au plus haut degré; leur marge est tantôt entière , tantôt finement denticulée. Dans quelques espèces, elles sont égales, comme dans les Russula, mais le plus sou- vent d'inégale longueur (polydynames), et quelquefois dichotomes. Leur couleur varie ; il y eu a de blanches, de safranées, de rousses, et même qui sont presque noires; elles sont souvent chatoyantes ( lamelles vi- brantes, ludentes ); les L. Decaisneanus et poiychrous an présentent les plus jolis exem- ples. La disposition des spores n'a pas en- core été étudiée sur le vivant; mais la conformité de structure que les Lenlinus ont avec les Agarics ne permet pas de sup- poser qu'elle puisse être différente; elles sont blanches ou jaunes. De tous les Aga- ricinés, ce sont les Lentinus qui se conser- vent le mieux ; par la dessiccation , ils ne perdent que la vivacité de leurs couleurs, et à l'aide d'un peu d'humidité, on les ré- tablit si facilement qu'ils peuvent être des- sinés avec autant de Udélité que s'ils étaient frais et nouvellement recueillis. Jusqu'à ce jour, les Lentinus ne sont guère que rornement des herbiers. Runiphius dit que, dans plusieurs îles des Indes occiden- tales, on emploie contre la dysenterie le sclérotium du L. tuber regium. M. Mon- tagne rapporte également , d'après M. Le- duc, que le L. djamor est fort bon et re- cherché comme nourriture par les habi- tants de l'île de Galcga. LÉO Les Lentinus se rencontrent principale- ment dans les pays chauds; l'Amérique bo- réale en produit quelques espèces ; on en trouve aussi en Europe; mais leurs formes et leurs couleurs sont si dilTérenies des es- pèces tropicales, que l'on pourrait douter, si ce n'était leur consistance, qu'elles appar- tiennent à ce genre. (Lév.) LEM'ISQUE. BOT. PU. — Voy. pista- chier. *LEO. MAM. — Voy. LION. LEOBORDEA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées-Lolées, établi par Delile{i« Léon de Laborde Voyage, t. I). Herbes du cap de Bonne Espérance et des régions méditerranéennes. Voy. légu- mineuses. *LEOCH^TA, mal à propos écrit LEO- CiETA (Xtuv, lion; x»''^^. toison). iNS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, formé par Dejean, dans son Catalogue, avec une espèce du cap de Bonne- Espérance , la MelolonthaalopexFàh. (C.) LEODICE,Sav. annél. — Syn. d'Eu- nice, Cuv., et Néréidonte , Blainv. (P. G.) LEOIMIA (nom propre), bot. pu.— Genre rapproché parEndlicher, mais avec doute, de la famille des Myrsinées. Il a été établi par Ruiz etPavon (Flor. peruv., II, 69, t. 222 ) pour des arbres originaires du Pérou et du Brésil. LEOMCEMA, Scop. bot. ph.— Syn. de Diplochiton, DC, LEOXOTIS ( >£;.t)G ASTRE. Lepadogasier (kTra'ç, bassin ; yaarrto, ventre) poiss. — Genre de Tordre des Malacoptérygiens subbrachiens, famille des Discoboles, établi par Guuan et adopté par tous les Ichthyologisies. Leur ca- ractère principal consiste «ans la forme des nageoires ventrales, qui représentent un 37 290 LEP large disque ou bassin : de là leur nom vul- gaire de Porte- Écuelle. D'un autre côté, les os de l'épaule forment en arrière une légère saillie qui complète un second disque , avec la membrane qui unit les pectorales. Les mers d'Europe renferment plusieurs espèces de ce genre : la principale est le Lé- PADOGASTRE DE GouAN , Lepadogasier Gouan. C'est un poisson long de 5 à 6 centimètres, de couleur brune ponctuée de blanc. Sa chair ne peut servir d'aliment. (J.) liEPAI^TÏIES(>£na;, espèce de coquille ; avGo;, fleur). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Orchidées-Pleurothallées, établi par Swartz(m.4c«. Acad. Upsal, VI, p. 85). Herbes des Antilles. Voy. orchidées. *LEPARGYREIA, RaGn. bot. ph.— Syn. de Shepherdia, Nutt LEl'AS. MOLL. — Les anciens conchylio- logistes consacraient ce nom à toutes les co- quilles patelliformes , régulières ou non. Adanson, dans son Voyage au Sénégal, ap- plique cette dénomination à un genre parti- culier, dans lequel se rassemblent non seu- lement les Patelles , mais encore les Crépi- dules, les Calyptrées, les Oscabrions et même les Siphonaires. Ce g., qui ne pouvait être adopté, contient, comme on s'en aperçoit, des coquilles appartenant aujourd'hui à di- verses familles. Foy.les noms de g. mention- nes plus haut. (Desh.) LEPEClilMIA. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Labiées Siachydées, établi par Will- denow {llorl. berol., I, 21, t. 12). Herbes du Mexique. Voy. labiées. *LEPERIZ4, Herb. bot. ph. — Syn. de Chrysiphiala, Ker. *LEPES0PI1THEIRUS. crust. — Syn. de Caligus. Voy. ce mot. (H. L.) LEPIA, Desv. bot. ph. — Syn. de Lepi- dium, R. Br. LÉPICÈIVE. bot.— Syn. de Glume. Voy. ce mot. *LEPICEPHALUS , Lagasc. bot. ph.— Syn. de Cephalaria, Scbrad. *LEPICLIIVE,Cass. bot. va.—S^n.A'He- Uchrysum, DG. *LEPIDADEI\1IA ( Xtirt'ç , iSoç, écaille ; â<î/)v, glande), bot. ph. — Genre de la famille des Laurinées-Tétranthérées, établi par Nées (inEdinb. nov. phil.journ., 1833, p. 379). Arbres de l'Inde. Voy. laurinées. LEPID.IGATHIS (ktnli , écaille; àyaO,;, LEP pelote), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacantbées , établi par Willdenow (Spec, III, 400). Herbes de l'Asie, de l'Afrique tropicale et des Antilles. Voy. acanthacées. *LEP1DA!MTHL'S (>£"<',-, écaille; Sv 6o;, fleur). BOT. pu. — Genre de la famille des Restiacées , établi par Nées ( in Lin- nœa, V, 665). Plantes du Cap. Voy. res- tiacées. *LEPIDEILEMA, Trin. bot. ph.— Syn. de Sireptochœta, Nées. LEPIDIA. ANNÉL. — Genre d'Annélides de l'ordre des Néréidées, créé par M. Savigny (Syst. des anim.) pour le Nereis stellifera Mull., qui fait partie des Lepidonereis ou NéréiphyilesdeM. de Dlainville. (P. G.) LÉPIDIER. Lepidium ( XE7t.'.Siov , nom grec de la Passerage). bot. ph. — Genre de la famille desCrucifères-Lépidinées, éta- bli par R. Brown (m AU. hort. Kew. , édit. 2, IV, 85), et présentant pour caractères principaux : Calice à quatre divisions égales, corolle à quatre pétales hypogynes, entiers; étamines six, hypogynes , tétradynames, li-' bres, à filets non dentelés; silicule compri- mée sur les côtés, ovale, entière ou plus ou moins échancrée au sommet, déhiscente, à valves carénées; style presque nul ou fili- forme. Les graines sont solitaires dans cha- que loge ou, très rarement, géminées, tri- quètres ou comprimées. Les Lépidiers sont des herbes ou de pe- tits arbrisseaux dispersés sur toute la sur- face du globe; ils croissent cependant avec plus d'abondance dans les contrées méditer- ranéennes et orientales de l'Europe et sur les confins de l'Asie. Ce sont des végétaux à tiges cylindriques, rameuses, a feuilles de diverses formes; à fleurs petites, blanches, disposées en grappes terminales, droites et supportées par des pédicelles filiformes , ébractéés. De Candolle {Prodr.,\, 203) énumère 58 espèces de ce genre (dont 50 bien détermi- nées) qu'il répartit en 7 sections basées sur l'aspect de la silicule. Ces sections ont été généralement adoptées. 1. CardarJa; Silicule cordiforme, aiguë, subdéprimée; valves concaves, sans ailes; style filiforme, allongé. — Une seule espèce, L. Draba {Cochlearia Draba Lin.). 2. Ellipsaria: Silicule elliptique, entière; LEP LEl» '29 1 valves carénées, sans ailes; style filiforme, long. — 4 espèces. 3. Bradypiptum : Silicule elliptique ; val- ves carénées, sans ailes; style court. — 3 espèces. 4. Cardamon : Silicule presque orbicu- laire, échancrée au sommet ; valves carénées- ïiaviculaires, un peu ailées; style très court. • — 2 espèces. 5. Lepia : Style presque orbiculaire, échan- cré au sommet; valves naviculaires, ailées; les ailes adnées au style , qui est très court. — 5 espèces. 6. Dileplium : Silicule presque elliptique, très brièvement échancrée au sommet; val- ves carénées, sans ailes; style presque nul. — 22 espèces. 7. Lepidiastrum: Silicule presque ellipti- que, très entière; valves carénées, sans ai- les ; style très court. — 13 espèces. (J.) LÉPIDIIN'ÉES. Lepidineœ. BOt. ph. — Tribu de la famille des Crucifères. Voy. ce mol. *LEPIDIOTA ()£ir..îo>To;, écailleux). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides pliyllophages, proposé par Kirby et adopté par M. Hope {Coleopterisf s Manual, 1837, \). 39, 98). Les espères qui composent ce genre sont les Melolontha stigma , tomen- losa etcandida de Fabricius. Elles provien- nent des Indes orientales. (C.) LEPIDOCARPODKfVDROIV, Boerh.BOT. PH. — Syn. de Protea, Linn. *LÉPIDOCARY!\ÉES. Lepidocaryneœ. BOT. PH. — Tribu de la famille des Palmiers Voy. ce mot. LEPIDOCARYLM (Iett,';, écaille; xap- voy, noix). BOT.PH. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Lépidocarynées , établi par Martius (Palm., 50, t. 45). Palmiers bas et élégants des rives du fleuve des Ama- zones. Voy. PALMiEns. *LEPIDOCHELYS ( Jfirfç , écaille; xAv; , tortue). REPT. — M. Fitzinger [Syst. liept. 1843) a indiqué sous ce nom un groupe de Reptiles de la division des Clié- loniens. (E. D.) *LÉPIDOCYRTE. Lepidocyrlus (Xtir.'ç, écaille; xvotoç, bossu), hexap. — Genre de l'ordre des Thysanures, de la famille des Po- diirelles, établi par M. l'abbé Bourict. Les es- pèces qui composent cette coupe générique ont le corps composé de buit segments écail- leux, peu velu , rendu comme bossu par le premier, qui est aussi long que les deux sui- vants, et avancé en dessus et en avant pour recouvrir le cou et souvent aussi une partie de la tête. Le sixième segment est aussi long ou plus long que les trois précédents pris ensemble ; les deux derniers sont très courts ; la tète est très inclinée, insérée sur la ca- vité du rebord antérieur du mésothorax; le prothorax est très petit; les antennes sont moins longues que la tête et lé corselet pris ensemble; elles sont de quatre articles iné- gaux et non composés ; les yeux sont au nombre de huit paires; la queue est assez longue, à pièce basilaire formant plus de la moitié de son étendue. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces qui sont toutes pro- pres à l'Europe. Le Lépidocyrte curvicole, Lepidocyrlus curvicoUis Bourl., peut être considéré comme le type de cette nouvelle coupe générique; cette espèce habite le nord de la France, vit en famille peu nombreuse sur les pierres ou sous le vieux bois; elle habite aussi les environs de Paris. (H.L.) LEPIDODACTYLL'S {UtzIç, écaille; ^ï'xTv)oç, doigt) REPT. — Division des Gec- kos d'après M. Fitiinget (Syst. fiept., 1843). (E. D.) * LÉPIDODENDRÉES. Lepidodendreœ. BOT. TH.— Famille établie aux dépens des Lycopodiacées. Les genres qu'elle renferme offrant de grands rapports avec les vrais Lycopodes, nous renvoyons à l'article lyco- podiacées, où il sera fait mention des diffé- rences d'organisation que présentent les Lé- pidodendrées. *LEPIDODE!VDROIV (ieu.'ç, écaille ; Sc'v- Spov, arbre), bot. foss. — Genre de végétaux fossiles de la famille des Lépidodendrées, établi par M. Ad. Brongniart {Prodr., 84), qui le caractérise ainsi : Tiges dichotomes, couvertes, vers leurs extrémités, de feuilles simples, linéaires ou lancéolées, insérées sur des mamelons rhomboïdaux ; partie infé- rieure des tigesdépourvue de feuilles; mame- lons marqués, vers leur partie supérieure, d'une cicatrice plus large dans le sens trans- versal, à trois angles, deux latéraux aigus, un inférieur obtus; ce dernier manque quelquefois. M. Brongniart (locodlato) cite 3 4 espèces de ce genre qui, toutes, appartiennent au 292 LEP terrain houiller. M. Sternberg a réparti ces espèces (Tenf.) en tleux sections, qu'il nomme: I.epidodendron : cicatrices rhomboïdes ; Le- dopifloyos: cicatrices orbiculées. (J.) *LEPI»OGEIVYS, J.-E. Gray.ois.— Syn. fJe Baza, Hodgs., et de Lopholes, Less. Voy. FAUCON. (Z. G.) *LEPIDOGLOSSUS (hr:U, écaille ; ylCic- oroij langue). BiiPT. — Th. Cocteau {Cornpt. rend. Acad. se, 1827) indique sous ce nom une division du groupe des Scincoïdiens Voy. ce mot. (E. D.) LÉPIDOKROITE. min. — Syn. de Gœ- Ihile. Voy. ff.u. LÊPIDOLÈPSE. Lepidoleprus {IfnU, écaiîle; h-Kpi^, rude), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygieiis , famille des Gadojdes, établi par Risso et adopté par G. Cuvier {Règ. anim.. H, 336 ) , qui le carac- térise ainsi : Museau déprimé, formé par la réunion des sous-orbitaires et des os du nez ; corps garni d'écailles dures et héris- sées de petites épines ; ventrales petites et un peu jugulaires ; pectorales médiocres ; première dorsale courte et haute ; deuxième dorsale et anale très longues, s'unissant en pointe à la caudale; mâchoires à dents très fines et très courtes. Ces poissons habitent les mers d'Europe, où ils se tiennent à de grandes profondeurs ; ils rendent un son très bruyant lorsqu'on les tire de l'eau. On en connaît 2 espèces : les Lepidoleprus cœlorhynchus et Irachyrhynchus Risso. Sur nos côtes, on les nomme vulgairement Gre- nadiers. (j.) LEPÏDOMA, Achar. bot. cr. — Syn. de PateUaria, Vers. *LEPID01\EMA, Fisch. bot. PH.-Syn. de Microseris, Don. *LEPIDONEREIS {hn'.;, écaille; nereis, néréide), annéi.. — Genre de Néréides indi- qué par M. de Blainville en 1818 ( Bull, de la Sociélc philom. de Paris), et répondant à celui qu'il a depuis appelé Nereiphylla. Il comprend les g. Phyllodoca, Eulalia, Eleone et Lepidia, Sav. (P. G.) LEPIDOi\OTUS, Leach. annél. —Syn. û'Eumolpus, Oken. *LEPIDOPAPPUS, Flor. meuc bot. pu. — Syn. de Florestina, Cass. I.ÉPIDOPE. Lepidopus (>£7r.';, écaille; «ovi, pied). POISS. — Genre de l'ordre des LEP Acanthoptérygiens, famille des Scombéroï- des , remarquable par l'éclat et la forme singulière des poissons qu'il renferme. Ce sont de grands et larges rubans d'argent na- geant par ondulations, et jetant dans leurs mouvements de beaux redets de lumière. Le corps des Lépidopes, allongé, mince, a, en dessus, une dorsale qui règne sur toute s.i longueur, en dessous une anale basse, et se termine par une caudale bien formée; Ics ventrales sont réduites a deux petites pièces écailleuses, ce qui constitue leur ca- ractère principal, La seule espèce que renferme ce genre est le Lépidope akgenté, Lepidopus argyreus Cuv., long souvent de 1 nièire 65 centimè- tres, et qui habite les mers d'Europe. Selon M. Risso, la chair de ce poisson est ferme et délicate , et M. Ralinesque pense que l'on pourrait employer la poussière ar- gentée qui le recouvre pour colorer les faus- ses perles ; il assure même en avoir tiré une encre de couleur d'argent. La forme des Lépidopes les a fait appeler .Jarretières par les pêcheurs des côles de France. (J.) *LEPIDOPHORA ( h-rtc, écaille ; «.-s-r, qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Dip- tères brachocères, famille des Briuhystomes, tribu des Bombyliers, établi par Westwood etadopté par M. Macquart, qui (Di/'L exoL, t. Il, 1" partie, p. 119 ) n'en cite qu'une espèce, L. œgeriiformis, de la Géorgie d'A- mérique. LEPIDOPHORUM (hnlq, écaille; ov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille desComposées-Sénécionidées, établi par Cas- sini {in Bullet. Soc. philom., 1816, p. 199). Arbrisseau de Magellan. Voy. toMi'Oàtts. LEP ♦LEPIDOPH VLLLM {ItnU, écaille ; ov, feuille). BOT. foss. Genre de végétaux fossiles de la famille des Lépidodendrées, établi par M. Ad. Brongniart {Prodr., 87), qui le caractérise ainsi: Feuilles simples, sessiles, très entières, lancéolées ou linéaires, traversées par une seule nervure simple, ou par trois nervures parallèles; pas de ner- vures secondaires. Ce genre renferme i espèces qui appar- tiennent au terrain houiller. LEPIDOPILUM {h-nU, écaille; «r^o;, laine), bot. cr. — Genre de Mousses brya- cées, établi par Bridel {Mant., 141). Mousses vivaces d'Amérique. Voy. mousses et brya- CÉES. *LEPIDOPrEURUS0£Tr<';, ISoç, écaille; ■n'/.t-jpx, flanc). MOLL. — M. Risso, dans sou Hist. nat. des prod. de l'Europe méridionale, a proposé ce g. pour un petit groupe d'Osca- brions, chez lesquels le bord du manteau est couvert de petites écailles. Ce genre, saus aucune valeur, n'a point été adopté. (Desh.) ♦LEPIDOPOGON, Lamk. bot.ph. - S} n. de Cyliiidrocline , Cass. LÉPlûOPTÈKES Lepidoptera ( h-rU , écaille; -mepiv , aile), ins. — L'ordre des Lépidoptères , l'un des plus naturels de tuus ceux de la classe des Insectes, a été créé par Linné, et comprend tous les animaux arti- culés qui présentent les caractères suivants : Quatre ailes recouvertes, sur les deux sur- faces, de petites écailles colorées semblables à une poussière farineuse; une trompe plus ou moins longue, roulée en spirale ; deux palpes plus ou moins relevés , composés de trois articles et insérés sur une lèvre fixe; deux antennes de forme variable et toujours composées d'un grand nombre d'articles; une pièce assez développée, appelée ptéry- gode ou épaulette, située à la base des ailes supérieures en dessus ; un abdomen dé- pourvu de tarière; jamais que deux sortes d'individus, des mâles et des femelles. Les Lépidoptères sont des insectes à mé- tamorphoses complètes : aussi allons-nous étudier ces animaux sous leurs trois états d'insecte parfait, de larve, qui chez eux porte le nom de chenille, et de chrysalide ou nymphe. Comme chez tous les autres Insectes, le coips des Lépidoptères, à Vélat d'insecte par- LEP 293 fait, offre trois choses à considérer, la tête, le thorax et V abdomen. La tète, en général arrondie , comprimée en avant, plus large que longue, légèrement plus étroite que le thorax, est quelquefois grande, saillante, comme dans les Diurnes, et d'autres fois très petite, comme chez les Crépusculaires etsurtoutchez les Nocturnes; la partie antérieure du front porte le nom de chaperon. Les yeux sont grands , bordés de poils qui remplacent probablement les paupiè- res, et ils varient beaucoup relativement à leur coloration. Les stemmates ou yeux lisses, qui ne se rencontrent pas dans toutes les espèces , sont situés sur le vertex; ils sont cachés entre les écailles, et ne devien- nent visibles qu'après qu'on a dénudé le dessus de la tête. Les antennes , placées près du bord in- terne de chaque oeil, sont en général plus courtes que le tronc et composées d'un grand nombre d'articles ; leur forme est très variable: daus les Diurnes, qui ont pour cela reçu de MM. Duniéril etBoisduval le nom de Rhopalocères (pona/ov , massue ; xf'paç , antenne ) , elles sont filiformes jus- que près de l'extrémité, et terminées par un bouton ou massue plus ou moins al- longé, et variant de forme et de grosseur; dans les Crépusculaires et les Nocturnes, que M. Boisduval a nommés Hétérocères (ÉTcporo;, variable; xtoaç, antenne), on ne retrouve plus d'antennes en massue, excepté toutefois chez les Castniaires. M. Duméril (ZooL anal.) a basé sa classi- fication des Lépidoptères sur la forme des antennes, £t il établit les divisions des liho- palocères ou Globulicornes ; Closlérocèi'es ou Fusicornes; Netnalucères ou Filicornes et Chétocèrcs ou Sélicornes. Les antennes peuvent être prismatiques ( Sphingides); linéaires (Sésiaires); en corne de bélier ( Zygaena); arquées de dedans en dehors ( OEgocérides ) ; filiformes ( Bombyx ) ; pec- tinées ou plumeuses (Géomètres), etc. Les pa/pes son tau nombredequatre : deux maxillaires, situés à la base de la spiri- trompe : ils ont la forme d'un tubercule; sont très petits, et ne peuvent se voir qu'à l'aide d'une forte loupe , et deux labiaux, qui, au contraire, sont très apparents, re- dressés, cylindriques ou coniques, couverts 294 LEP d'écaillés ou velus, formés de trois articles; le dernier article étant très petit ou nul dans les Rhopaiocères, et souvent très grand dans les Héléiocères. La trompe, qui porte généralement le nom de spiritrompe, se compose de deux filets plus ou moins longs, cornés, con- caves à leur face interne, engrenés sur les bords. Dans l'inaction, elle est toujours roulée en spirale entre les palpes; elle sert à l'insecte pour puiser les sucs dans l'inté- rieur des fleurs. La spiritrompe est en général longue dans les Rhopaiocères, et elle est d'une longueur très variable dans les Hétérocères ; trois ou quatre fois plus longue que le corps dans les Sphinx , elle n'estplus qu'à l'état rudimentaire dans les Bombyx. Cette trompe n'est autre chose que la langue, comme l'a montré M. Savi- gny (3/e'm. sur les anim. articulés). La disposition de cette langue est un des faits caractéristiques que nous présentent les Lé- pidoptères, et c'est pour cela que Fabricius leur avait appliqué le nom de Glossates {ylwaaa, langue.) Les mandibules se retrouvent chez les Lé- pidoptères, comme chez les autres Insectes, mais elles sont à l'état tout-à-fait rudimen- taire et rejetées sur les côtés. La lèvre su- périeure existe également , mais elle est presque imperceptible Le thorax ou cori.elet est la partie située entre la tête et l'abdomen, et sert de point d'attache aux ailes et aux pattes. Le thorax est formé de trois segments intimement unis, dont l'antérieur très court et en forme de collier porte le nom de prothorax; les deux autres , ou le mésothorax et le méta- thorax ; sont toujours soudés ensemble et semblent ne former qu'un tout unique. Le thorax estgénéralementovale; il varie pour la grosseur : très gros et assez long dans les Sphinx, il est grêle et allongé dans les Sa- tyrus. Sa couleur est variable et semble participer de la teinte générale des ailes. La partie supérieure du thorax est le dos ; et l'inférieure la poitrine. Le dernier segment thoracique se termine en dessui par une petite pièce triangulaire dont le sommet regarde la tête, etqui est l'e'cusson. Lesai/essontattachéesà la partie latérale supérieure du thorax; elles sont toujours au nombie de quatre, excepté dans quel- le EP ques femelles, chez lesquelles elles avortent ou sont réduites à de simples rudiments impropres au vol. Chaque aile consiste en deux lames membraneuses intimement unies entre elles par leur face interne , et divisées en plusieurs parties distinctes par des filets cornés plus ou moins saillants nommés nervures. Ces deux lames sont re- couvertes d'une poussière farineuse qui s'enlève par le toucher. Lorsqu'on étudie cette poussière au microscope, on voit qu'elle est composée d'un assemblage de petites écailles colorées, implantées sur la partie membraneuse au moyen d'un pédi- cule et disposées avec la même symétrie que les tuiles d'un toit. Ces écailles, qui ont valu aux Insectes qui nous occupent le nom qu'ils portent (Jîni'ç, écaille; •nrtpov, aile), ont une forme très variable, non seu- lement dans des espèces différentes, mais aussi dans les diverses parties du corps d'un même papillon. C'est aux écailles que sont dues les brillantes couleurs que nous pré- sentent les Lépidoptères. Les écailles sont quelquefois tellement rares sur certaines ailes de papillons, que cet organe devient transparent, comme vitré; c'est ce qui a lieu dans les Macroglossa. De nombreux et im- portants travaux ont été faits sur les écailles des Lépidoptères, et nous citerons particu- lièrement un mémoire de M. Bernard- De.schamps {Ann. se. nat., 1837). Lès nervu- res des ailes sont des organes fistuleux , fi- liformes, qui paraissent destinés à suppor- ter les lames membraneuses et forment la charpente de l'aile. Le nombre des nervu- res varie beaucoup , ainsi que le point de l'aile d'où elles partent; elles se ramifient plus ou moins, et forment entre elles des espaces, dont la forme diffère suivant les espèces. Les entomologistes ont étudié avec soin les nervures des ailes des Lépidoptères, dont ils ont, dans ces derniers temps, tiré de bons caractères génériques; ils leur ont appliqué des noms particuliers, ainsi qu'aux espaces qu'elles forment. Des fi- gures étant indispensables pour faire bien comprendre les divers noms et la position de ces nervures, nous ne croyons pas devoir entrer ici dans plus de détails, renvoyant nos lecteursaux travaux de MM. Duponchel, Boisduval, Guénée, Lacordaire, Ram- bur, etc., cl surtout à un mémoire de LEP M. Alexandre Lefebvre sur la Plérologie des Lépidoptères ( Ann. Soc. ent. de France, \" série, t. XI, 1842). Les ailes supérieures sont toujours plus grandes que les inférieu- res ; les ailes inférieures sont souvent plis- sées à leur bord interne, et semblent former uu canal propre à recevoir ei à garantir l'ab- domen. Les quatre ailes sont quelquefois re- levées perpendiculairement dans le repos : c'estce quia lieu dans les Diurnes; dans les autres, elles sontborizontales ouinclinéesen manière de toit: c'est ce que l'on observe chez les Crépusculaires et Nocturnes. Dans ce dernier cas, les papillons sont pourvus d'un organe propre à retenir les ailes dans celte situation : c'est une espèce de frein ou crochetatiaché aux ailes inférieureset passant dans une boucle des supérieures. Cette dispo- sition toute particulière a servi à M. E. Blan- chard, pour la création des deux divisions primaires de l'ordre des Lépidoptères, qu'il nomme Achalinoplères (àxaitvo? sans frein; ■jrT£pov,aile): ce sont les Rhopalocères des au- teurs , et des Chalinoptères (xa^ivo? , frein ; Ttrtpov, aile), c'est-à-dire les Hétérocères. Re- lativement à leur coloration générale, les ailes peuvent présenter les couleurs les plus vives, les plus brillantes. Les Rhopalocères ont en général une coloration plus vive que les Hétérocères. Quelquefois des groupes entiers ont une même couleur: les Pieris sont blanches, les Colias jaunes, les Po- lyommatus fauves, etc. Le dessin est un ca- ractère plus constant et peut servir pour la formation des genres ; c'est ainsi que les Thaïs ont les ailes tachées de noir et de rouge; les Satyi'us ont des taches oculaires; les Plusia, des taches d'or et d'argent aux ailes supérieures, etc. Enfin les pattes, dont il nous resteà par- ler, sont composées, comme celles des autres insectes, de hanche, trochanter , cuisse , jambe et tarse. Ce dernier a cinq articles distincts, non compris les crochets termi- naux, parfois très développés. Dans pres- que tous les Lépidoptères, les six pattes sont d'égale longueur. Dans quelques uns, les Nymphalides par exemple, les pattes antérieures sont très petites. Les pattes sont velues ou écailleuses ; assez grêles en général . Les jambes postérieures sont tantôt deux, tantôt quatre petites pointes nommées épierons. LEP 293 Uabdomen est en ovale allongé ou pres- que cylindrique. Il est composé de sept an- neaux, formés chacun d'un arceau supérieur et d'un arceau inférieur, unis par une mem- brane. A l'exlrémité, il y a une ouverture servant d'issue aux organes reproducteurs et au canal intestinal ; cette ouverture est plus prononcée dans les mâles que dans les fe- melles. L'abdomen ne présente jamais de tarière proprement dite; mais, dans quel- ques espèces, les derniers anneaux de la fe- melle peuvent s'allonger et former un ovi- ducte pointu et très apparenta l'extérieur, comme cela a lieu dans les espèces dont les chenilles vivent dans l'intérieur du bois. La couleur de l'abdomen varie; il présente souvent la même coloration que les ailes inférieures; il est généralement cependant d'une couleur sombre. L'organisation des Lépidoptères, à l'état parfait, a été étudiée par plusieurs zoologisies; mais cependant son étude n'a pas été faite avec autantdesoinquecelledesinsectesdes ordres des Coléoptères, des Hyménoptères, des Dip- tères , etc. L'espace ne nous permet pas de nous étendre sur ce sujet; nous nous bornerons à dire que leur intestin est assez court, et cela d'après leur genre de vie, qu'il se compose d'un jabot, d'un estomac dilaté, d'un intestin grêle assez long et d'un cloaque, auprès duquel s'insère un cœcum. Pour plus de détails, nous renvoyons au mot INSECTES et aux articles d'anatomie, ainsi qu'aux ouvrages de Réaumur, de Lyonnet, de M. Th. Lacordaire, etc. Chez les Lépidoptères à l'état parfait, la femelle est , en général, un peu plus grande que le mâle, et les couleurs qu'elle présente sont moins brillantes; toutefois, dans beaucoup d'espèces, il n'y a de diffé- rence que dans l'abdomen, qui, chez les fe- melles, est distendu par les œufs, tandisqu'il est plat chez les mâles. Sous le rapport de la forme des ailes, il existe aussi quelque- fois une grande différence entre les deux sexes : dans les Nymphalides , les ailes infé- rieures des mâles se terminent par une queue très prononcée, tandis qu'elles sont arron- dies dans les femelles, etc.. Relativement a la couleur, la différence entre les mâles et les femelles est parfois si grande qu'on pren- drait les deux sexes d'une même espèce pour deux espèces distinctes : ainsi, dans le genre 296 LEP Argux, les femelles sont presque toutes bru- nes, et les mâles bleus, etc. Le dessin est presque toujours le même pour les deux sexes. On renrontrc quelquefois, mais très ra- rement , des Lépidoptères hermaphrodites , qui ont tout un côté mâle et l'autre femelle ; mais on n'a pas encore observé d'individus chez lesquels il y ait fusion complète des carac- tères du mâle et de ceux de la femelle. L'on voit parfois le mâle d'une espèce accouplé avec la femelle d'une autre, mais toujours très voisine, et il en résulte des hybrides; on en cite des exemples nombreux dans le genre Zygœna. L'existence est de courte durée, chez les Lépidoptères à l'état parfait; le mâle péril presque immédiatement après l'accouple- ment, et la femelle après la ponte; la vie est seulement prolongée de quelques jours, lors- que le hasard fait que deux individus de sexe différent d'une même espèce ne se sont pas rencontrés pour consommer l'acte de la re- production. On a souventvudes femelles de Bombyx pondre, quoique n'étant pas fécon- dées : il n'est pas besoin de dire que ces œufs ne produisent pas de jeunes chenilles. L'accouplement, en général très court chez les Diurnes, peut au contraire durer près de vingt-quatre heures chez quelques Noc- turnes. On a vu le même mâle de Bom- byx s' accoMp\cr plusieurs fois avec diverses femelles; mais on présume que ce fait, qui a été produit en captivité, n'a pas lieu lors- que l'insecte est libre, et qu'en général les Lépidoptères ne peuvent chacun s'accoupler qu'une seule fois. Les mâles sont très ar~ •lents et poursuivent très vivement leurs femelles. Chez quelques Nocturnes, ils savent les découvrir au moyen d'un sens très dé- veloppé chez eux, et qui ne peut être que l'odorat : ces mâles trouvent les femelles jusque dans les appartements où on les élève. La plupart des Papillons se nourrissent en pompant avec leur spiritrompe le suc miel- leux des fleurs; ceux qui n'ontpas cet organe périssent sans prendre de nourriture. Quel- ques espèces se nourrissent du liquide sécrété par les plaies des arbres ; d'autres recherchent les excréments des animaux, etc. La femelle vient déposer ses œufs sur la plante qui doit nourrir les jeunes chenilles. LEP Les œufs ont une forme sphéroïdnie al- longée. La coque offre des cannelures plus ou moins marquées. Au moment où ils vien- nent d'être pondus, les œufs sont enduits d'unematièregluaiite, insoluble dans l'eau, qui sert à les fixersur leur végétal nourricier. Chez quelques espèces, les œufs sont déposés sur les troncs des arbres , et la fonielle prend soin de les recouvrir de duvet quelle arra- che de son abdomen. Le volume des œufs varie beaucoup. La fécondité des Lépidoptè- res est grande; certaines pontes, toutefois, ne comprennentqu'unequarantaine d'œufs, tandis que d'autres en donnent plusieurs milliers. L'action du chaud ou du froid est peu sensible sur les œufs : une température de 60" Réaumur de chaleur ne leur ôte pas leur force vitale, et les plus grands froids de la Sibérie n'empcihent pas la reproduc- tion des œufs , même des espèces des pays chauds, telles que celles du Ver à soie. La chenille qui provient de l'œuf, et que nous devons maintenant étudier, nous pié- sente une icte et un corps. La tête, formée de deux espèces de ca- lottes arrondies et écailleuses, olfre de cha- que côté des points noirs saillants, sembla- bles à des yeux lisses, mais qui ne parais- sent pas servir pour la vision. La bouche ressemble à celle des Insectes broyeurs; elle se compose de deux mandibules cornées, vscuLAiRm.Crepuscularia, Latr. . Antennes plus ou moins renflées au mi- lieu ou avant l'extrémité, et, indépendam- ment de cela, tantôt prismatiques , tantôt cylindriques, et tantôt pectinées ou dentées. Corps généralement très gros relativement aux ailes, et ne présentant jamais d'étran- glement entre le corselet et l'abdomen. Les six pattes propres à la marche ; les jambes postérieures armées de deux paires d'ergots. Ailes étroites en toit horizontal, ou légère- ment inclinées dans le repos : les supérieu- res recouvrant alors les inférieures, qui sont généralement très courtes, et retenues par un frein aux premières, dans les mâles seulement. Vol nocturne ou crépusculaire dans un grand nombre d'espèces, diurne dans quelques unes. Chenilles à seize pat- tes, glabres, demi-velues ou pubescentes: les métamorphoses ont lieu dans la terre ou à sa surface , sous quelque abri , sous forme de coque , tantôt dans l'intérieur des tiges , tantôt sous une coque grossière. Chrysalides mutiques; géuéralcmentconico- cylindriques. LEP Tribus : Sphingides , Sésiéides et Zygé- nides. 3' famille. — Nocturnes. Nocturna, Latr. Antennes en forme de soie , c'est-à-dire dont la tige diminue de grosseur de la base à la pointe, abstraction faite des dents, barbes, poils ou cils dont elle peut être gar- nie. Corps tantôt grand , tantôt petit rela- tivement aux ailes , mais ne présentant ja- mais d'étranglement entre le corselet et l'abdomen. Les quatre ailes d'égale consis- tance, quand les supérieures ne servent pas de couverture aux inférieures ; celles-ci plus minces et moins solides dans le cas con- traire : les unes et les autres reten-ues en- .semble par un frein dans les mâles seule- ment, et jamais relevées perpendiculairement dans le repos, mais tantôt horizontales, tan- tôt en toit plus ou moins incliné, tantôt en- fin en fourreau enveloppant le corps. Les Chenilles ont de dix à seize pattes ; elles sont glabres, plus ou moins velues, jamais épineuses, du moins dans l'âge adulte. Elles se métamorphosent, soit sous terre, soit dans l'intérieur des tiges ou des racines dont elles se nourrissent, soit dans des coques de soie pure ou mêlée d'autres matières. Les Chrysalides ne sont jamais suspendues dans Tair, à peu d'exceptions près; elles sont en général muliques , et quelques unes seule- ment garnies de poils. Tribus ; Lithosides, Chélonides, Psycbi- des, Liparides, Lasiocampides, Bombycides, Attaccides, Endromides, Hépialides, Enda- grides, Limacodides, Platyptérides, Cicra- nurides, Notodontides , Pygérides, Bomby- coides, Noctuo-Bombycites, Orthosides, Gor- tynides, Nonagrides, Leucanides, Caradri- nides, Apamides , Hadénides , Noctuélides , Amphipyrides, Xylinides , Héliothides, Cal- pides, Plusides , Catocalides, Ophiusides , Anthophilides , Agrophilides , Anomalides , Phalénoïdes, Gonialides, Acontides, Noctuo- Phalénides, Pyralides, Phaiénides, Platyo- niides, Schéuobides, Crambides, Yponomeu- lides, Tinéides et Ptérophorides. Pour les espèces exotiques qui ne sont pas placées daus le Catalogue de Duponchel , elles ont été classées d'après Latreilie {liègne animal et Familles naturelles), et d'après M. Boisduval (Index nielhodicum). Nous ren- vojous à tous les mots indiiiucs plus haut, LEP 30 1 et principalement aux articles diurnes, cré- pusculaires, SPHIKÏ et NOCTURNES. En termiuaut cet article , nous donnons en quelques mots la classification proposée par M. E. Blanchard. 1" section. ACHALINOPTÈRES ( Diurnes des auteurs, lihopalocères de Boisduval.) Ailes dépourvues de frein pour les main- tenir. Antennes toujours renflées en mas- sue vers l'extrémité. Tribus : Papilioniens, Nymphaliens, Éry- ciniens, Hespérienset Cydimoniens. 2' sect. CHALINOPTÈRES ( Crépusculaires et Nocturnes des auteurs , Hétérocères. Boisduval.) Ailes presque toujours munies d'un frein pour les retenir dans une position horizon- tale. Antennes renflées en massue, fusifor- mes , plus souvent sétacées , quelquefois peclinées dans les mâles. Tribus . Castniens, Sésiens , Zyzéniens, Sphingiens, Bombyciens, Noctuéliens, Ura- niens, Phaléniens, Pyra liens. (E. Desmarest.) *LEPIDOPTERYX, Hope.iNS.— Syn. de Gymnocheilis de Gray, publié sous le nom de Gymnochila parErichson. Voy. ce mot. (C.) *LÉPIDOSAURES (hm^;, écaille; aav- poç , lézard), rept. — Synonyme de Scincoï- diens [voy. ce mot), d'après MM. Duméril et Bibron (Erp. gén., V, 1839). (E. D.) *LEPIDOSIREIV ()£«cç, écaille; aetovi;, sirène), rept. ? — Singulier genre d'animaux découvert dans ces derniers temps, et que quelques zoologistes placent dans la classe des Reptiles ichlhyoides, tandis que d'autres le mettent avec les Poissons anguilliformes. C'est à M. Natterer {Annales d' histoire na- turelle de Vienne, t. H, 1837) que l'on doit la description de ce genre; ce zoolo- giste place les Lepidosiren à côté du groupe des Sirènes, dans la classe des Reptiles am- phibiens; M. Owen, au contraire, en fait un groupe de la classe des Poissons. Depuis les travaux de ces deux auteurs, les natura- listes ne se sont pas encore mis d'accord sur la place que ce groupe doit occuper dans la série zoologique. Pour nous, nous croyons qu'il doit être placé à côté des Cécilies, dans la division des Reptiles amphibieus, et qu'il 302 LEP éiablit ainsi le passage entre les Repliles et les Poissons. M. Naiierer a donné avec soio la des- rripiion d'une seule espèce de ce genre, la Lepidosirenparadoxa, et nous croyons devoir la reproduire ici en entier. Le corps est long de près d'un pied, très allongé, plus fort que chez aucun des Reptiles ichthyoïdes connus; la tète est pyramidale, courte et obtuse; la bouche est petite, garnie en haut et en bas de lèvres molles en forme de bour- relet; la langue est molle, épaisse, charnue ; elle est adhérente au plancher de la bouche et libre seulement sur les côtés et un peu en avant; les mâchoires sont garnies, de chaque côté, de deux dents soudées au bord dentaire, grandes, plates, comprimées de dehors en dedans; leur sommet offre un bord droit et tranchant; leurs faces exter- nes et internes sont marquées d'un sillon qui, se prolongeant jusqu'au bord libre des dents, donne à ce bord un aspect bidenté, disposition qui rappelle celle des dents des Mammifères et des Congres; au-devant des d^nts de la mâchoire supérieure, sont deux petites dents coniques, dirigées obliquement en dehors; les narines s'ouvrent immédia- tement derrière le bord de la mâchoire ; il n'existe pas de dents palatines; on n'aperçoit aucune trace de tympan à l'extérieur, et l'œil est caché par la peau. En arrière delà tête, on aperçoit une ouverture ovale, assez grande , dans laquelle on voit quatre arcs branchiaux articulés; le cou n'est pas dis- tinct de la tête et du tronc. Immédiatement à la suite de l'ouverture branchiale, on trouve de chaque côté un appendice conique sou- tenu par une tige cartilagineuse; ce sont des sortes de membres impropres à la locomo- tion et à la natation ; une paire d'appendices analogues saille en arrière sur les côtés de l'anus; ils sont un peu plus forts seulement que les appendices antérieurs; il arrive quelquefois que l'un des appendices de la paire antérieure ou postérieure est un peu plus gros d'un côté que de l'autre. Le dos est marqué en avant d'un léger sillon qui, vers la partie moyenne, donne naissance à une crête membraneuse droite, analogue à la nageoire dorsale des Murénoides; elle s'é- tend , en conservant une hauteur de 6 à 8 lignes, jusqu'à l'extrémité delà queue, se poursuit sur la face inférieure de cet organe, LEP et vient aboutir en décroissant au-devant de l'anus. La queue est conique, légèrement comprimée. Sur les côtés du corps, on ob- serve une ligne longitudinale, qui rappelle la ligne latérale des Poissons ; elle commence sur les côtés du museau, en ligne onduleuse, et donne, en haut et en bas, de légères ra- mifications pour les mâchoires supérieure et inférieure. Au-delà de l'ouverture branchiale, elle se poursuit en ligne droite jusqu'à l'ex- trémité de la queue. Parmi les ramiflcations qu'elle donne à la partie postérieure et du côté inférieur, il en est une qui, de chaque côté , se porte sur les parties latérales de l'abdomen, et se prolonge sur la partie in- férieure du corps, en donnant plusieurs ra- meaux, qui se distribuent à la surface des parois abdominales. Tout le corps est cou- vert d'écaillés fines, minces et arrondies à Itur bord postérieur, qui est confondu avec les écailles voisines par un épiderme com- mun , mais qui cependant paraît libre lors- que l'épiderme est enlevé; chacune des écailles est composée de petits compartiments polygones plats. L'anus n'est pas médian , mais placé légèrement sur le côlé gauche du corps ; il est rond et légèrement froncé. A la suite du larynx et d'une trachée-artère fort courts, naissent de chaque côté des poumons vésiculeux très étendus, qui se prolongent jusqu'aux environs de l'anus. Le canal intes- tinal est presque de même grosseur dans toute son étendue; il n'existe pas de renfle- ment stomacal, seulement on voit à l'inté- rieur un léger canal spiroide analogue à celui des Perches. Il y a une sorte de vessie na- tatoire. Les vertèbres dorsales paraissent supporter toutes des côtes rudimentaires. La Lepidosiren paradoxa, d'une couleur noi- râtre avec des taches blanches, a été trouvée dansl'Amériquedu Sud, dans lesflaquesd'eau et les fossés des environs de Bahia : les ha- bitants de ce pays lui donnent le nom de Caraucuru. On croit que cet animal se nour- rit de matières végétales, car on a trouvé dans le tube digestif d'un individu des dé- bris de racines féculentes. M. Owen, dans un mémoire publié à Lon- dres, en 1839, a décrit une seconde espèce de ce genre sous le nom de Lepidosiren an- neclens, et il rapproche cet animal, comm© nous l'avons dit, de la classe des Poissons. Un nouveau travail a été public récem- LEP ment, en Allemagne, sur les Lépidosirènes* (E. D.) *LEProOSOiMA, Wagl. rept.— Syn. de Pantodaclylus, Dum. et Bibr. (E. D.) LEPIDOSI'ERMA {hiz^, écaille; antp- (ita , semence), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cypéracées-Rhynchosporées , éta- bli par Labillardière (Nov. Holl.-, I, 14). Végétaux de l'Australasie extra-tropicale et du cap de Bonne-Espérance. Voy. cypéra- CÉES. *LEPIDOSTACHYS (^twfç, écaille; ara- xvç , épi ). BOT. PH. — Genre de la famille des Scépacées , détachée par Endiicber de telle des Antidesmées. Il a été établi par Wallich (Calai., n. 6816) pour un arbre de l'Inde. Voy. scépacées. *LEIUD0STEPHA1MIS {It-^U, écaille; £7t<'ç, écaille; ov'pa', tige), bot. ph. —Genre de la famille des Olacinées, établi par Blume (Bijdr., 1143j. Arbrisseaux de Java. Voy. olacinées. LÉPIPTÈRE. Lepipterus (hitU, écaille; TTTtpov, aile), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Sciénoides , établi par MM. Cuvier et Valenciennes(//js(. des Poiss., t. V, p. 151), et dillérant prin- cipalement des autres genres de la même famille par des nageoires verticales fort écailleuses. On n'en connaît qu'une espèce, le Lépip- tère de Saint -François, Lepipterus Fran- cisci Cuv. et Val. , pris dans la rivière de Saint-François au Brésil. (J.) LEPIR0\1A (,,£nupov, cosse), bot.ph.— Genre de la famille des Cypéracées-Chrysi- trichées, établi par L.-C. Kichard (in Pers, ench., 1 , 70). Herbes marécageuses de l'A- frique et de la Nouvelle-Hollande. Voy. cy- PÉRACÉES. LEPISACA1\THE. Lepisacanthus (ktTcU, écaille; âxavea, épine), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Joues cuirassées, établi par Lacépède et adopté par G. Cuvier [Règ. anim. , t. 11, p. 169). Ces poissons sont remarquables par leur h corps gros et court, entièrement cui- rassé d'énormes écailles anguleuses , âpres et carénées , où quatre ou cinq grosses épi- nef libres remplacent la première dorsale , et oîi les ventrales sont composées chacune d'une énorme épine, dans l'angle de laquelle se cachent quelques rayons mous , presque imperceptibles; leur tête est grosse, cui- rassée; leur front bombé; leur bouche as- sez grande; leurs mâchoires et leurs pala- tins ont des dents en velours ras, et leur vo- mer en manque. Il y a huit rayons à leurs branchies. » On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre, le Lépisacanthe japonais de Lacép. ( Monocenlris Japonica Sch.), qui habile les mers du Japon. C'est un poisson long de 15 à 16 centimètres, et d'un blanc argenté. (J) 304 LEP *LEPISA\THES {Uni;, écaille; 5v9o; , fleur). BOT. PH. -~ Genre de la famille des Sapindacées - Sapindées, établi par Blume {Bijdr., 237). Arbres de Java. Voy. sapin- dacées. LEPISELAGA ( hn!ç, écaille; t7ti5, écaille; jto>o<, ouverture), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées , établi par Blume {Flor. jav. prœfat., VII). Arbrisseaux de Java. Voy. ASCI.ÉPIADÉFS. 39 300 LEP •LEPITHERILlM()ic7tfç, écaille; Q-nplov, b^te sauvage), rept. — Groupe de Sauriens fossiles proposé par E. Geoffroy-Saint-Hi- laire. (E. D.) LEPITRIX (Àcwc'î , écaille; Tptxi'a;, velu). INS. — Genre de Coléoptères pentamcres, famille des Lamellicornes, tribu des Sca- labéides anlhobies, créé par MM, Lepele- tier de Saint-Fargeau et Serville (Encyclo- pédie méthodique, 1823, t. X, p. 301) et ndopté par Latreille et Dejean. Ce dernier auteur, dans son Catalogue, en mentionne 12 espèces, toutes propres à l'Afrique aus- trale. Nous citerons, comme types, les Tri- chius lineatus , ahbrevialus , nigripes de F., et cinereus d'OI. Leurs tarses ofTrent l'or- ganisation suivante : les quatre antérieurs sont inégalement bifldes, et les postérieurs n'ont qu'un crochet, qui est entier. (C.) LÉPOCÈRE. Lepocera [Unoi , écorce , écaille; xtpaç, corne) polyp. — Genre éta- bli par M. Rafinesque pour des Polypiers pierreux a écorce distincte, et dont les os- cules sont à peine radiés. On le suppose voisin des Caryophyllies, mais la description n'en a pas encore été donnée. (Dl'J) *LEPORID.E, Gray. mam.— Syn.de Léporins. Foy.ce mot. (E. D.) LÉPORI\S. Leporina. mam. — Famille de Rongeurs formée par A. -G. Demarest (Tab. des Mam., Dict. d'hist. nat. de Déler- ville, t. XXV) pour les genres Lièvre et Pika. Voy. ces mots. (E. D.) *LEPOSMA, Bl. BOT. PH.— Syn. de Le- pistoma, Bl. *LEPOSO]MA{>/-n-oç, peau; cwyia, corps). REPT.— M. Spix (Lacert. Bras., 1826) a créé sous ce nom un groupe deScincoidiens rap- porté par MM. Duméril et Bibron à leur genre Tropidophorus. Voy. ce mot. (E. D.) LEPRA, Hall. bot. cr.— Syn. de Pulve- raria, Ach. LEPRA\THA, Duf. bot. cr. — Syn. de Plirenothea, Fr. LEPRARIA, Acb. bot. cr. —Syn. de Pu, ver aria, id. *LEPRODERA ( Itnpii , rude ; Stp-^ , cou ). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères ( tétramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , formé par Dejean, dans son Catalogue, avec 2 espèces de l'île de Java; les L. pleuri- caxisla et trimaculata de l'auteur. La pre- LEP mière a été publiée par M. Guérin-Ménè- ville sous le nom de Lamia Carcelii. On doit rapporter à ce genre deux autres espè- ces : les Lam. mamillata de Scb. et Swan- sonii de Hope. L'une est propre à la Guinée, l'autre provient d'Assam. (C.) ♦LEPROXOTA (/tTtp-:;, rude; vSroç.dos). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de Latreille), famille des Cycli- ques, tribu des Colaspides (Chrysomélines de Latreille), établi par nous et adopté par Dejean, qui, dans son Catalogue, en énumère 14 espèces originaires deCayenneetdu Bré- sil. Les types sont les L. maculicornis et la- timanaChv. Ces insectes sont ovalaires, de couleur métallique obscure. Leurs élytres offrent des tubercules quelquefois oblongs, disposés en lignes longitudinales. (C.) ♦LEPROPTERUS (À£ffpô;, rude; nrt- pôv, aile). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères (tétramères de Latreille), famille des Cycliques, tribudes Colaspides (Chryso- mélines), formé par Dejean, dans son Cata- logue, avec une espèce du Brésil, nommée L. monstrosus par l'auteur. (C.) *LEPROSO!WA (îi£«po'ç, rude; oùaa, corps). iNS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères (tétramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Dejean, dans son Catalogue, avec une espèce de l'île de Ténériffe, qu'il nomme L. asperalum. (C.) LEPTA (^ettto;, grêle), bot. ph. — Genre de la famille des Célastrinées?, établi par Loureiro (Flor. cochin., 103). Arbustes de la Cochinchine. Voy. célastrinées. *LEPTACAI\THUS [Unréi , grêle ; Sxav- Ga, épine), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacanthées , établi par Nées (m Vallich Plant, as. rarior., Ill, 90). Herbes de l'Inde. Voy. acanthacées. LEPTADEÎMIA ().eitToç, mince; iS-nv, glande), bot. pu. — Genre de la famille des Asclépiadées-Pergulariées, établi par R. Brown (m Mem. Werner. Soc, I, 24). Ar- brisseaux des Indes orientales et des con- trées tropicales et boréales de l'Afrique. Voy. ASCLÉPIADÉES. *LEPT^IVA. MOLL.— M. Dalmann.dans un travail assez considérable sur le g. Téré- bratule, a proposé ce g. pour des coquilles très singulières, auxquelles M. Defrance a imposélenomdeTrigonocéphale.Ceg.jfondé LEP sur la structure de l'appareil apophysairequi est dans l'intérieur des valves, ne semble pas suffisamment molivé, comme nous le verrons aui articles productus et térébratule , aux- quels nous renvoyons. (Desh.) . LEPTALEUM ( le7rroc),£oç , grêle). BOT. PH. — Genre de la famille des Crucifères- Sisymbriées, établi par De Candolle {Syst., 11, 510). Herbes de la Sibérie et de la Perse. Voy. CRUCIFÈKES. *LEPTAL1S (>£7tTak'oç, grêle), ins.— Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, famille des Papilloniens, groupe des Piéri- des, établi par M. Boisduval(ffes<. des Dipt., Suites à Buffon), et distingué principalement par des antennes longues, à massue grêle, allongée; par des palpes très courts, poin- tus, et des ailes étroites, lancéolées. M. Boisduval décrit {loco cilalo) 19 espè- ces de ce genre; elles se trouvent depuis les Antilles jusque dans le Brésil méridional , et ont à peu près les mêmes mœurs que les Heliconia. Nous citerons principalement la Leptalisamphione, dont la chenille, suivant Stoll, vit sur le Cacaoyer. LEPTANDRA, Nutt. bot. ph.— Syn. de Pœderola, Linn. *LEPTARRHEIVA (WtÔ;, grêle; Sppyiv, mâle). BOT. PH. — Genre de la famille des Saxifragacées, établi par R Brown (in Par- ry's, I, voy. supplem. 273). Herbes de l'A- Qiérique arctique. Voy. saxifragacées. ♦LEPTARTHRUS , Steph. ois.— Syn. d« Dasypogon , Fabr. LEPTASPIS. BOT. FH. — Genre de la fa- mille des Graminées-Phalaridées, établi par R. Brown (Prodr., 211). Gramensdel'Aus- tralasie tropicale. Voy. graminées. LEPTE. Leplus().fmoi, grêle), arachn.— Genre de l'ordre des Acarides, établi parLa- Ireille et ainsi caractérisé par ce savant : An- tennules coniques, dequatre articles ; celui de la base très gros. Un tube obtus, presqueconi- que, avancé. L'espècequi peutêtre considérée comme type de ce genre est le Lepte du Faucheur , Leplus phalangii , Degéer. Cette espèce, qui est d'un beau rouge orange, passe son premier âge en parasite sur les Fau- cheurs; il tourmente surtout les femelles, et se place principalement derrière leurs han- ches postérieures, la où ne peuvent attein- dre les palpes, beaucoup plus courts dans ce seie que chez le mâle. Dugès a observé que. LEP ao7 détachées spontanément du corps de ces Arachnides, les larves meurent si elles tom- bent dans l'eau, bien qu'elles n'aient pas été noyées, si on les y a laissées quelques heu- res seulement; c'est la terre qu'elles cher- chent. L'observateur cité les a vues se ca- cher plus ou moins profondément dans les interstices des plus petites mottes, devenir immobiles et rester ainsi pendant vingt jours; elles représentent alors une nymphe ovoïde, lisse, semblable à un petit œuf d'un jaune rouge et de laquelle sortira le petit Lepte octopode et écarlate dont nous avons plus haut indiqué la couleur. M. P. Gervais, dans son Hist. nat. des Ins. apt. par M. le baron Walckenaër, n'adopte pas le genre Leplus, qu'il rapporte au Trom- bidium des auteurs. (H. L.) LEPTEMON, Raf. bot. ph. — Syn. de Crolonopsis, L.-C. Rich. *LEPTEUS ()£7rT,'ç, mince), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Cur- culionides, cité par Motschouski [Bull, de la Soc. imp. de Moscou, 1836 à 1840), et qui avoisine les Plinthus. (C.) *LEPTHlLA,Dum. et Bibr. bept.— Syn. de Litoria. (E. D.) ♦LEPTIA (XtTtTo'ç, menu, grêle), ins. — Genre de Coléo[)tères pentainères, famille des Sternoxes , tribu des Buprestides, formé par Dejean , dans son Catalogue , avec 4 es- pèces d'Amérique : les Leptia piilverea, ca- cica, viridipuncta et erythropus de l'auteur. Les deux premiers sont originaires du Bré- sil , le troisième se trouve à Cayenne, et le quatrième aux États-Unis. (C.) *LEPTIDEA (ÀeTTTo;, grêle; i<Σa, forme). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Céram- hycins, créé par Mulsant { Hist. nat. des Longic. de France, 1839, p. 105), qui le fait entrer dans la branche de ses Graciliaires. L'espèce type : le L. brevipennis ( mâle ) ou thoracica (femelle) est originaire du midi de la France. Ce très petit insecte a été trouvé assez abondamment sortant du bois d'un vieux panier. (G.) *LEPTIDES. Leptides. ins.— Tribu de la famille des Brachystomes , dans l'ordre des Diptères brachocères , et qui renferme les genres Leptis, Psammorycler, Chrysopila , .itherix , Clinocera , Lampromyia et Da- sijomma. Voy. l'article brachystomes pour les 508 LEP LEI caraclères essentiels de cette tribu , et les «létails de mœurs et d'organisation des In- sectes qu'elle comprend. *LEPTIDES. LepUdes. arach. — Nom employé par M. Sundeval pour désigner une l'amille dans l'ordre des Acarides ; cette fa- mille, qui comprend les genres Caris, Lep- tus, Ocypeta, Asloma elAchlysia, n'a pas été adoptée par M P. Gervais dans son Hist. liât, des Ins. apt. parM.Walckenaér. (H. L.) LEPTINELLA (;i£«To'?, grêle), bot. ph.— Genre de la Tamille des Composées-Sénécio- nidées, éliibli par Cassini (in BuUet. Soc. philom., 1822, p. 127). Herbes de l'Amé- rique. Voy. COMPOSÉES. *LEPTIIVODERUS {Unri^, grêle; St- pn, cou). INS. — Genre de Coléoptères héié- romères, famille des Mélasomes, tribu des Scotobides , proposé par Solier {Ann. de la Soc. enlom. de France, 1838, t. VI, p. 44) pour une espère du Chili et des environs de Buénos-Ayres : le Scntobius varicosus de Germar. (C.) LEPTIIMOTARSA. ins. — Foy. lepty- NOTAKSA. *LEPTI!\US(>£«To'ç, menu, grêle). iNS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille desClavicornes, tribu des Scaphidites , créé par Germar (Fauna Europœa), et composé de deux espèces : L. testaceas Gr. et cauca- siens Motschoulski. (C . LEPTIS (>£TrTc;, cbétif). ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères , famille des Brachystomes, tribu des Leptides, établi par Fabritius, et généralement adopté. Ses caractères essentiels sont : Antennes à 2* article unique; le 3' court, terminé par le style. Tête déprimée. Thorax tubercule. M. Macquart ( Hist. des Dipt., Suites à Buffon, et Dipt. exot.,i. Il, repartie, p. 29) rapporte à ce genre 9 espèces indigènes, et 1 5 à 20 d'exotiques. Nous citerons principa- lement, parmi les premières, la Leplis slri- gosa, commune en France et en Allemagne. Les femelles des Leplis déposent leurs œufs dans la terre ou dans la mousse. *LEPTIS {hi^zoi, grêle), bot. pu. — Genrede la famille des Papilionacées-Lotées, établi par E. Meyer ( Msc. ex Ecklon et Zeyherenum., 174). Arbustes du Cap. Voy. LÉGUMINEL'SKS. *LEPTOCALMS.G.Don. bot. ph.— Syn. de Quamoclil, Tournef. »LEPTOCARPHA ( X^wtoç, grêle; xip- ipo;, fétu). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Astéroidées, établi par De Can- dolle (Prodr., V, 495). Arbustes du Chili. Voy. COMPOSÉES. LEPTOCARPUS (icTrrôç, mince; xap- Trôç, fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Restiacées, établi parR. Brown {Prodr., 250). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy RESTIACÉES. LEPTOCARYOIV. bot. ph. — Voy. noi- sette. *LEPTOCADLIS (ItTTTo'ç, grêle; xavXôç, tige), bot. ph. — Genre ds la famille des Om- bellifères-Acuminées, établi par Nuttall (ex DC. Mem., V, 39, t. 10). Herbes de l'Amé- rique boréale. Voy. ombellifères. LEPTOCÉPIIALE. Leptocephalus (hn- To',, grêle; xiyi, LEP 309 jambe), ins. — Geme de Coléoptères subpeu- tamères (tétramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Cérambyeins, formé par Dejean, dans son Catalogue, avec deux insectes du Mexique : L. costipennis et tripunclatus de l'auteur, qui ne sont proba- blement que le mâle et la femelle d'une même espèce, bien que l'une soit d'un jaune pâle et l'autre noirâtre. (C.) *LEPTOCOMA(i£7rTo';, frêle; x6^y), che- velure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroidées, établi par Lessing (in Linnea, VI, 130). Herbes du Népaul. Voy. COMPOSÉES. *LEPTOCOIVCnuS (Itnxiz, grêle ; xôr xoç, coquille), moll. — M. Rijppel, dans îin petit mémoire, publié parmi ceux des cu- rieux de la nature, a signalé à l'attention des naturalistes une coquille fort singulière, se rapprochant fort des Magiles, et semblant en effet le premier âge d'une coquille de ce der- nier g.; l'illusion à cet égard est d'autant plus complète que le Lepioconque vit dans des conditions à peu près semblables à celles des Magiles. La coquille est ovale-oblongue, blanche, mince , à spire obtuse , composée d'un petit nombre de tours conjoints. L'ou- verture est assez grande, ovale, oblongue; la columelle médiocrement aplatie et sub- tronquée à la base. Le burd droit est mince, simple; il tombe perpendiculairement dans le plan de l'ouverture; et il présente dans sa longueur une sinuosité large et peu pro- fonde ; cette ouverture est fermée par un opercule semblable à celui des Pourpres. La permanence des caractères que nous venons de rapporter fait toute la valeur du g. Leptoconque; car si la coquille, dans ses accroissements, finissait par s'épaissir et se prolonger en un tube irrégulier, elleappar- wendrait incontestablement au g. Magile. Quoique les caractères du g. en question soient relativement d'une faible importance, néanmoins, dans l'état des observations, ils doivent suffire pour faire admettre le genre proposé par M. Ruppel; mais tout nous porte à croire qu'aussitôt que l'on sera par- venu à examiner les animaux, et à compa- rer avec ceux des Pourpres et des M.igiles les caractères principaux, ou leur trouvera une ressemblance assez considérable pour être rapportés à l'un ou à l'autre de ces ty- pt^s. 310 LEP On ne connaît jusqu'ici qu'un très petit nombre d'espèces dépendant du g. Leplo- conqne; elles vivent dans les madrépores, quelquefois attachées à leur surface, et cette manière de vivre emporte quelquefois des irrégularités plus ou moins considérables dans la coquille. Jusqu'ici nous ne connais- sons aucune espèce fossile. (Desh.) ♦LEPTOCOMJS ().£itTo'ç, n)ince; conus, cône).MOLL. — Genre inutile proposé par M. Swainson, dansson Traité demalacologie, pour les espèces de Cônes d'une forme cy- lindrique. Voy. CÔNE. (Desh.) LEPTOCORISA {h-rzrii y grêle ; xo'po;, doigt). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu lies Troncatipennes, créé par MM. Audouin et BruUé {Hist. nal. des Ins., t. IV, p. 130), et qui a pour type une espèce de Java, qu'ils nomment L. apicalis (Miscelus javanus de KIug.).Dejean a réuni à tort cette espèce au genre Cymindis. (C.) LEPTODACTYLES. Leplodactylœ. mam. — Nom donné par lUiger à la famille des Chiromyens. Voy. ce mol. (E. D.) *LEPTODACTYLUS, Fitz. rept.— Syn. de Cystignathus, Dum. et Bibr. *I-EPTODAPHÎVE {XtTtréç, frêle; ,îa«rya, en- veloppe). BOT. PH. — Genre de la famille des Chlénacées , établi par Dupetit-Thouars {Hist. veg. afr. aust., 41, t. 11). Arbus- tes de Madagascar. Voy. chlénacées. *LEPTOLOBIl)!M ( >£«tÔç , mince; \o- S6;, gousse). BOT. PH. — Benth., syn.de Lep- tocyanus, Benih. — Genre de la famille des Papilionacées-Césalpiniées, établi par Vogel (Linnea, XI, 388). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale Voy. papilionacées. *LEPTOLOPHL'S, Swains. ois.— Genre de la famille des Psittacidées. Voy. perro- quet. (Z. G.) ♦LEPTOLYMN.EA [Itn^k, allongé; lymnea, lymnée). moll. — Ce g. a été proposé par M. Swainson, dans son Traité de mala- cologie, pour les espèces allongées de Lym- nées , telles que le Lymnea elongala par exemple. Voy. lymnée. (Desu.) LEPTOIÎERA (XcTTTÔç, grêle; fxïjpôç , jambe), crust. — Genre de l'ordre des Lœmodipodes , de la famille des Caprel- liens, établi par Latreille sur un Crustacé caractérisé par l'existence de pattes à tous les anneaux du thorax ; le nombre de ces or- ganes est de sept paires. On en connaît deux espèces; celle qui peut être considérée comme type de ce genre est le Leptomera peda£wTo'î , grêle ; «ovç , pied). INS. — Genre de la famille des S.)l- dides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Latreille sur quelques petites espèces dont le bec est très court et épineux, les ocelles au nombre de deux, portés sur une élévation, etc. LesLeptopus habitent généralement sur le bord des mers , des étangs , sur les rivages couverts de cailloux et exposés à l'ardeur du soleil. On en trouve plusieurs espèces dans le midi de la France (L. lilloralis, lanosus echinops L. Dufour ). (Bl.) *LEPTOPl'S(),£"To^, grêle; noZ;, pied). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scarabéi- des phyllophages, créé par Dejean (Cat.) avec deux espèces. d'Espagne : les Melolontha den- ticornis et Bedeau l>ut. (C.) *LEPTOPUS ( Xfnxôi , grêle ; noîç, pied). REPT. — Division des Pipas ( voy. ce mot) d'après M. Meyer. (E. D.) LEPTOPUS. CRUST. — Syn. d'Égérie. Voy. ce mot. (H. L.) ♦LEPTOPIRUM, Raf. bot. ph.— Syn. d'Avena, Linn. LEPTORAMPHES. Leptoramphi. ois.— M. Duméril a créé sous ce nom une famille de Passereaux à bec long, étroit, sans échan - crure , souvent flexible, dont font partie les genres Martin-Pêcheur, Todier, Sittelle, Orthorynque, Guêpier, Colibri, Grimpe- reau et Huppe. Cette famille, sauf les deux premiers genres, correspond aux Té- nuirostres de G. Cuvier. (Z. G.) ♦LEPIORHYIVCHUS. Leptorhynchus , Ménélr. ois. — Section du g. Fourmilier. — Swains. , section du g. Ara. — Dubus , section du g. Avocette. (Z. G.) ♦LEPTORHYMCHUS {h^xér, grêle ; pvy. ^oi , bec). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi parLes- sing (Sytwps., 273). Herbes de la Nouvelle- Hollande. Les espèces de ce genre ont été réparties en deux sections nommées: Apha- norhynchus, Less.; Morna, Liudl. Voy. com- posées. ♦LEPTORHYNCHUS (hnxi^, grêle; pyyxo;, rostre), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Curculionides Or- Ihocères, division des Brenlhides, créé par M. Guérin-Méneville (Voy. aul {Reiiq. Hœnk., I, 111. t. XVIII). Herbes de l'île Luçon. Voy. zingibéracées. LEPTOSOMA. CHL.sT. — Syn. d'Idolée. Voy. ce mot. 'H- L-) 4u 3i4 LEP ♦LEPTOSOMUM ou LEPTOSOMA (Xt ir- xôi, grêle; «jùpia, corps), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes établi par M. Boisduval (Faune de Madagascar, p. 8i), qui lui donne pour type le Leptosomum insulare, fréquent à Madagascar. M. Blan- chard, qui adopte ce genre (Hist. des Ins., faisant suite au Buffon-Duménil), le place dans la famille des Bombyciens, tribu des Bombycides. LEPTOSOMLS, Vieill. ois. — Syn. de Coura!. Voy. ce mot. (Z. G.) LEPTOSOMUS, Schœnherr. INS.— Syn. de Rhudinosomus. Votj. ce mot. (G.) *LEPTOSPERME Leplospermum (itTtro'ç, mince et menu; attipp-a, graine), bot. ph. — Ce genre de plantes appartient à la fa- mille des Myrtacées et à Ticosandrie mono- gynie, dans le système sexuel. Il se compose de végétaux frutescents ou arborescents , qui croissent spontanément à la Nouvelle- Hollande et à la Nouvelle-Zélande; leurs feuilles sont alternes, très entières, dépour- vues de stipules, ponctuées; leurs fleurs sont solitaires, aiillaires, nues ou accompa- gnées de petites bractées scarieuses, blan- ches. Chacune d'elles se compose d'un ca- lice à tube campanule, adhérent , à limbe 5-fide, persistant parfois après la floraison; d'une corolle à 5 pétales insérés à la gorge du calice, orbiculaires, à onglet court; d'é- tamines en nombre indéterminé, insérées à l'extrémité du tube calicinal ; d'un ovaire infère ou demi-supère, à 4 5 loges, conte- nant de nombreux ovules; d'un style fili- forme que termine un stigmate capité. Le fruit qui succède à ces fleurs est une cap- sule infère entièrement ou à demi, à 4-5 loges qui s'ouvrent à leur sommet par dé- hiscence loculicide. Les graines sont nom- breuses, très petites et comprimées. On en connaît aujourd'hui environ 30 espèces, parmi lesquelles il en est plusieurs qu'on trouve assez souvent cultivées comme plan- tes d'agrément. La plus connue et la plus remarquable de ces espèces est le Lepto- SPERME JAUNATRE, Leplospermum flaves- cens Smith ( L. Thea Willd ). C'est un petit arbuste de la Nouvelle-Hollande, dont 1 les feuilles sont linéaires-lancéolées, obtu- ses, uninervées , ponctuées ; dont les fleurs sont petites , et ont leur calice glabre, à dents membraneuses, tombant après la flo- LEP raison. Ses feuilles ont une saveur et une odeur aromatiques et agréables. A la Nciu- velle-Hollande , on en fait , ainsi que des sommités fleuries, une infusion théiforme agréable, quoique un peu amère. Pendant l'un de ses voyages, le capitaine Cook em- ploya avec succès cette infusion pour com- battre le scorbut. Parmi les autres espèces de ce genre , celles qu'on cultive le plus habituellement sontlesLep^ospermwjn scopan'um Smith, tn- loculare Vent., juniperinum \ent., etc. Us sont tous d'orangerie. Ils demandent la terre de bruyère soit pure, soit mélangée. On les multiplie soit par graines semées en terre de bruyère, et sur couche tiède sous châssis, soit de boutures faites également sur couche et sous châssis, soit enfin de marcottes. (P.D.) *LEPTOSPERlMÉES.Z;ep(ospermeœ.BOT. PH. — C'est un des groupes secondaires ou tribus établies dans celui des Myrtacées ( voyez ce mot), et ainsi nommé du genre Leplospermum, qui lui sert de type. (Ad. J.) *LEPTOSPmA {hnrii, allongé; spira, spire). MOLL. — Mauvais g. proposé par M. Swainson , dans son Traité de malacolo- gie, pour quelques espèces de Bulimes à spire allongée. (Desh.) LErrOSTACHYA (k-rrrô; , frêle; arâ- XV5, épi). BOT. PU. — Genre de la famille desAcanthacées-Echmatacanthées,élablipar Neos {in Wallich plant, as. ror., 111, 105). Arbrisseaux de l'Asie et de l'Amérique tro- picale. Voy. ACANTHACÉES. LEPTOSTACHVS , Mey. bot. ph. — Syn. de Leptochloa, Palis. *LEPTOSTE(ilA , Don. bot. ph.— Syn. d'Onychium, Kaulf, *LEPTOSTEMMA (JtTrTÔ;, frêle ; ot/^- fjLoc, couronne), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Asclépiadées-Pergulariées, établi par Blume {Bijdr., 1057). Herbes de Java. Voy. ASCl-ÉPIADÉES. *LEPTOSTOMA, Swains. ois.— Syn. de Saurothera, Vieill. Voy. tacco. (Z. G.) LEPTOSTOMLM (^etttoç, mince ; aToVa, ouverture), bot. cr. — Genre de Mousses bryacées , établi par R. Brown (m T7-ans. Linn. Soc, X, 130). Mousses vivaces et terrestres des contrées extra-tropicales de l'hémisphère austral et des îles de l'archi- pel Sandwich. LEP LEP 315 »LEPT0SY1\E. BOT. PH.— Genre delà famille des Composées-Sénécionidées, établi par De Candolle {Prodr.,Y. 531). Herbes de la Californie. Voy. composées. *LEPTOT;*;iVA. INS.— Genre de l'ordre des Diptères brachocères, Tamille des Orni- ihomyens (tribu des Coriaces de Latreille), groupe desOriiilhomyites, établi par Nitzsch et généralement adopté. Le type est le L^p- tonema Cervi , qui vit sur les Cerfs et les Daims. *LEPTOTARSIS, Gould. ois.— Genrede la sous-famille des Analinées de G.-R.Gray. Voy. CANARD. (Z. G.) ♦LEPTOTHAMIVUS (Xcttto'ç , frêle; 6^ vov, buisson), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Astéroidées, établi par De Candolle ( Prodr., V, 367). Arbrisseaux du Cap. Voy. composées. LEPTOÏHECA ( >£7rTo'; , grêle ; en'xv) , boîte). BOT. CR. — Genre de Mousses brya- (ées, établi par Schwœgrichen (Suppl. II, ■135, t. 137). Mousses vivaces, épigées, de la Nouvelle-Hollande. *LEPT0THERIU1M {hnri^ , gracieux ; 6/ipiov, bêle sauvage), mam. — M. Lund {Ann. se. nat. XI, 1839) désigne sous ce nom un groupede Ruminants fossiles (ED.) LEPT0iHRIL!M(/£7rT^;, grêle; epfov, fouille ). BOT. PH.— Genrede la famille des Graminées - Andropogonées , établi par Kunth(Gram.,156).GramensderAmérique tropicale. Voy. graminées. *LEPTOTRACHELUS ( ieirro'; , grêle ; Tpa^fYîJoç, cou). INS. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, créé par Latreille { Règne animal , tom. 4, pag. 370) et adopté par Dejean. 6 espèces, toutes d'Amé- rique, sont rapportées à ce genre. Nous ci- terons comme types : les L. dorsalis , Bra- siliensis et lestaceus de Dejean. Le 1" est originaire des États-Unis, le 2' du Brésil et le 3- de la Colombie. (C.) LEPTOXIS, Rafin. moll.— Syn. deLym- née, Lam. (Desh.) LEPTUBERIA, Raf. bot. cr.— Syn.de Pulvcraria, Ach. LEPTUR.4(UirTi5;, mince; o-ip , queue). INS. — Genre de Coléoptères subpentamè- res, tétramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Lepturètes, créé |iar Fabricius ( %sr. Eleuth. t. 2 , p. 331) et adopté par Olivier, Latreille , mais res- treint à un petit nombre d'espèces par MM. Dejean, Serville et Mulsant. Nous citerons comme faisant partie de ce genre \esLept.virens,testacea, scutellata haslata, canadensis, etc., etc., deFabricius. (C.) LEPTURÈTES. Lepturètes. ins. —Qua- trième tribu de Coléoptères subpentamères, t de la famille des Longicornes, établie par Latreille et adoptée par Serville {Ann. de la Soc. entom. de Fr., t. IV, p. 197), qui la ca- ractérise ainsi : Yeux arrondis, entiers, ou à peine échancrés; antennes insérées en avant des yeux, ou tout au plus à l'extrémité antérieure de leur faible échancrure; tête prolongée postérieument en arrière , ou ré- ' irécie brusquement en manière de cou à sa ' jonction avec le corselet; mandibules de J grandeur ordinaire, semblables ou peu » différentes dans les deux sexes. ; Serville établit deux sous-tribus : celle des Laticerves et des Angcsticerves. Il com- prend, dans la première, les genres : Desmo- i cerus, Vesperus , Hhamnusium , Rhagium; ' et dans la seconde, les genres Distenia, Co- mètes, Stenoderus, Toxotus, Pachi/ta, Gram- moptera, Leptura, Strangalia et Euryptera. Dejean, qui a suivi cette méthode, crée avec des espèces exotiques les genres Ophistomis, OEdecnema et Trigonarthris ; et Mulsant, son g. Anoplodera, qui ne se compose jusqu'à présent que d'espèces européennes. (C.) LEPTURLS, Mœhr. ois. — Synon. de Phaéton. — M. Swainson a aussi donné le nom de Leptums à un genre de la famille des Gobe- Mouches , dont le type est le Lep. ruficeps. (Z. G.) LEPTDRUS ()i£«To'ç, grêle; ovpoî, lige). ooT. PH. — Genre de la famille des Grami- nées-Rothœlliacées , établi par R. Browa {Prodr., 207). Gramens très abondants dans l'Europe centrale, l'Asie, l'Amérique tropi- cale et la Nouvelle-Hollande. Foy. GRAMINEES. LEPTUS. ARACH. — Voy. lepte. LEPTYNITE (hnzvvto , atténuer), min. — Sorte de roche formée d'un feldspath grenu, et dont le grain est tellement atté- nué , que cette roche a souvent un aspect analogue à celui du grès. C'est le Weissein des minéralogistes allemands. Ses teintes sont ordinairement blanches , jaunâtres où verdâtres. Elle a des rapports avec la Peg- matite, et d'un autre côté ellepasse à l'Eurite 316 LER DU au Pétrosilex. Elle est composée essen- tiellement d'une matière fcldspathique, qui est de rOligoclase ou de l'Orthose , dans laquelle sont disséminés fréquemment des grains de Mica; plus rarement du Corindon et de l'Amphibole. (Del.) LEPUllOPETALUM {h-nvpèi, écail- leux; TtcTaXov, pétale), bot. ph. — Genre de la famille des Saiifragacées, établi par Kiliott (Carolin., I, 370). Herbes de l'Amé- rique boréale et du Chili. Voy. saxifraga- CiiKS. LEPUS. MAM. — Nom scientiflque du g. Lièvre. Voy. ce mot. (E. D.) LEPUSCULLS. MAM. — Syn. du Lapin d'après Klein. (E. D.) LEV\llOBl\ {h-nup^Soi, semblable à une cosse), bot. ph. — Genre de la fanulle des Restiacées, établi par R. Brown (f'rorfr., 2i7). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. RESTIACÉKS. *LEPyKOD!CLÏS. bot. ph.— Genre de la famille des Caryophyllëes-Sabulinées , établi par Fenzl (AJunogr. alsin., inédit.). Herbes des montagnes de l'Asie centrale. ^^Oy. CARYOPHVLLÉES. *LEPYROIVIA ( ;,£',rupo«, écaille d'œuf). INS. — MM. Amyol et Serville {Ins. hé- mipt. suites à Buff. ) désignent ainsi une de leurs coupes génériques détachées des Aphro- phora. Ces entomologistes y rapportent trois espèces dont une seule européenne, la L. coleoplrat'a {Cicada coleoplrata Lin.^ Cer- cupis angulala Fabr.) (Bl.) *LEPÏKIJS (/ETTupôç, érailleux). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculiouides gonatocères, division des Mo- lytides, créé par Germar et adopté par Schcenherr {Disposit. méth., pag. 167 ; Syn. yen. etsp. Carcul, t. Il, pag. 329). Ce genre est formé de cinq espèces , dont deux sont originaires d'Europe , deux de l'Amérique septentrionale, et une est propre à l'Asie (Sibérie). Ses types sont : les Cure, colon, clbinolatusde Fabr.; ils se rencontrent assez communément aux environs de Paris, sur les feuilles et les tiges des jeunes plants d'osier. (C.) LERCIIEA. BOT. PH. —Genre de la fa- mille des Rubiacées, établi par Linné {Mant., lo3). Arbrisseaux de Java. Voy. RUBiACÉiis. *LERCHIA , Ualli. bot. pu. ~ Syu. de Suada, Forsk. LER LER1.4. bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées, établi par De Candolle (m Ann. Mus., XIX, 68). Herbes des Antilles. Voy. composéks. *LER1STA, rkpt. — Genre de Sauriens de la division des Scincoïdiens, créé par M. Bell {Lond. and Edinb. Phil. Mag.) et adopté par MM. DumériletBibron(Êrp.gfen. V). Une seule espèce entre dans ce genre : c'est la Lcrisla liueala Bell, Dum. et Bibr., qui se trouveà la Nouvelle-Hollande. (E. D.) LERMACAIVTHUS. crust. — Synon. de Chondracanthus. Voy. ce mot. (H. L.) LERIVAIVTHROPLS. crust. — Genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Chondracanlhiens, établi par M. Ducrotay de Blain ville (Z)jc<. des se. nat. XXVI). Deux espèces composent ce genre, dont le Lernan- tliropus pupa Burni. peut être considéré comme le type. Cette espèce a été trouvée sur les branchies d'un Plalax du Brésil. (H. L.) LERIMÉE. Ler«ŒO (nom mythologique). CRUST. — Genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Chondracanthiens , établi par Linné et adopté par tous les carcinolo- gistes avec de grandes modifications cepen- dant. Ce genre ne comprend plus aujour- d'hui que les Lernéocériens, dépourvus de pattes rudimentaires, dont l'extrémité cé- phalique porte des cornes irrégulièrement ramifiées, et dont les lobes ovifères sont ramassés en peloton sous la partie posté- rieure du corps. On connaît cinq espèces de ce genre , qui toutes vivent sur les Pois- sons. La Lernée branchiale, Lernca bran- chialis Lin. , peut être regardée comme le type de ce genre linnéen; cette espèce, qui habite les mers du Nord , a été rencon- trée sur les branchies de diverses espèces de Gades. (H. L.) *LERNÉIDES. Lernéides. crust. — M. Milne Edwards, dans son Hist. nat. sur tes Crust., désigne sous ce nom le huitième ordre de la classe des Crustacés. Toutes les espèces que renferme cet ordre se distin- guent principalement des Sipbonoslomes par l'état rudiinentaire de tout le système ap- pendiculaire , qui ne se trouve représenté que par des vestiges de membres ou par de simples lobes tcgumentaires sans articula- tions , et propres seulement à servir pour accrocher l'animal sur la proie aux dépens LER de laquelle il vil. lis se font aussi remar- quer par la bizarrerie de leur forme, qui en {;énéral s'éloigne beaucoup de toutes celles ordinaires dans cette classe, et semble être le résultat d'un développement monstrueux. Dans le jeune âge, ils offrent un mode de conformation normale, et ressemblent ex- irêmement à de jeunes Cyclopes {voy. ce mot); ils sont alors pourvus d'un œil fron- tal et de lames natatoires qui lui permettent de se mouvoir avec agilité; mais après avoir éprouvé un certain nombre de mues, ils cessent de mener une vie errante; les fe- melles se fixent sur quelque autre animal, le plus souvent sur un Poisson, et les mâles s'accrochent en général sous l'abdomen de leur femelle. Les organes de la locomotion, devenus alors inutiles, s'atrophient ou se déforment de façon à devenir impropres aux usages qu'ils étaient primitivement desti- nés à remplir, l'œil disparaît presque tou- jours, et la configuration générale de l'ani- mal se change au point de rendre celui-ci méconnaissable. Ce sont les femelles surtout qui acquièrent ainsi les formes les plus sin- gulières; elles grossissent beaucoup, et, en général , se soudent pour ainsi dire sur leur proie à l'aide de simples appendices cutanés ou de certains membres transformés en bras immobiles. Les mâles restent extrêmement petits, et s'éloignent moins de leur mode de conformation primitive : seulement, la tête devient très grosse, et les pattes-mâchoires, transformées en instruments de préhen- sion et destinées à fixer l'animal sur la par- tie qu'il doit habiter, acquièrent un grand développemen t relati f. Jusqu'en ces dern ières années, les zoologistes ont méconnu la na- ture véritable des Lernéides, et les ont éloi- gnés des Crustacés pour les ranger parmi les Vers. Desmarest est un des premiers au- teurs qui aient réellement indiqué les rap- ports naturels qu'ils ont avec les Crustacés ordinaires; mais c'est depuis que l'on con- naît les formes transitoires affectées par ces parasites dans les premiers temps de leur vie que l'on a pu leur assigner définitivement une place dans la série naturelle des Crus- tacés; et la connaissance de ces change- ments est due principalement à M. de Nord- niann , observateur d'une grande habileté, et duquel la science est en droit d'attendre des services encore plus considérables. Il LER 317 n'est aucune branche de l'histoire naturelle des Crustacés qui soit aussi peu avancée que celle relative aux Lernéides; presque tout le reste est à faire , et l'on doit espérer que M. Nordrnann n'abandonnera pas une voie qui l'a déjà conduit à des résultats si impor- tants pour la science. Les Lernéides, dit M. Milne-Edwards , me paraissent devoir être divisés en trois familles reconnaissables à la manière dont ces parasites s'attachent à leur proie; les uns s'y fixent à l'aide de grands appendices branchiformes réunis en- tre eux vers le bout, et terminés par un bou- ton corné médian ; d'autres par leurs pattes- mâchoires armées de crochets très forts ; et d'autres encore par toute la tête , qui est garnie à cet effet de prolongements cornés de formes variées; ces premières correspon- dent à peu près à la division générique des Lernéopodes de M. de Blainville, et peu- vent être désignés sous le nom de Lernéo- podiens ; les seconds ont pour type le genre Chondracanthe, et forment la famille des Chondracanthiens ; enfin les derniers peuvent être appelés Lernéocériens , parce que le g. Lernéocère y rentre, et parce que ce nom rappelle un de leurs principaux caractères. Quant à l'établissement des divisions géné- riques et à la caractérisation des espèces, on ne peut, dans la plupart des cas, avoir égard au mode d'organisation des femelles, car les mâles sont presque toujours incon- nus. Cet ordre renferme donc trois familles, désignées sous les noms de Lernéopodiens , de Chondracanthiens et de Lernéocériens. Voy. ces mots. (H. L.) *LER1\1ÉIF0RMES. Lerncei/brmes. CROST. — Latreille, dans ses Cours d'e-ntomologie , désigne ainsi une famille de Crustacés , qui n'a pas été adoptée, etqui correspond d'une part aux Ergasiliens, et de l'autre aux Di- chélasiens de M. Milne-Edwards. Voy. er- gasiliens et DICHÉLASIENS. (H. L.) LERNEIMTOMEA. crust. — Synonyme de Chondracanthus. (H. L.) LER1\E0CE1\A {Lernea, lernée; x/pa;, antenne ). crust. — Genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Lernéocériens, établi par M. de Blainville aux dépens des Lernea de Linné. Ce genre renferme 4 ou 5 espèces, dont le Lernéocère cyprin, Ler neocera cyprinacea Lin., peut en être con- sidéré comme le type. Cette espèce a été SIS LER trouvée en Suède sur le Cyprinus cara- nus. (H. L.) *LERlVÉOCÉRIE\S.Z,erneorfl»-ii.r,nu6T. — Ce nom, employé par M. Milne-EdwHids, désigne, dans l'Histoire naturelle des Crus- tacés par ce savant zoologiste, une famille qui appartient à l'ordre des Lernéides. Les Lernéocériens femelles , comme chez les Chondracanthiens , se fixent à leur proie par l'extrémité antérieure de leur corps seu- lement, et n'ont point d'appendices thora- ciques brachiformes servant à cet usage, comme cela se voit chez les Lernéopodiens; mais l'armature de leur bouche est loin d'avoir la forme que cet appareil offre chez les Chondracanthiens, et la tète tout en- tière du parasite s'enfonce dans les sinus de l'animal sur lequel il établit sa demeure, et y est retenu par des prolongements cor- nés , de forme variée, qui naissent de la partie postérieure ou occipitale. En générai, !a tête est peu distincte du thorax, et paraît ^tre complètement dépourvue d'antennes; la bouche n'est armée que d'une seule paire JÉ0PE\1VE. Lerneopenna. crust. — Synonyme de Penelle. Voyez ce mot. (H. L.) LER\EOPODA {lernœa, lernée ; iroS?» pied). CRUST. — Ce genre, qui appartient à l'or- dre des Lernéides et à la famille des Lernéo- cériens, a été établi par M. Kroyer aux dé- pens du sernœa des auteurs. Les Crustacés qui composent ce genre se rapprochent ex- trêmement des Brachielles, et ne devraient pas probablement en être séparés. Le carac- tère qui les en distingue se tire de la forme delà portion céphalique du corps , qui est ici courte et trapue, au lieu de s'allonger en ma- nière de cou comme dans les Brachielles (voy. ce mot). Cinq ou six espèces composent ce genre, dont la Lernéoi-ode étoilée , Ler- ncopoda slellala Mayer, peut en être con- sidérée comme le type. Cette espèce a été rencontrée sur les nageoires d'un Sterlet en Norwége. (H. L.) *LER!\!ÉOPODIE!MS.Z:erneopodit. CRUST. — Ce nom est employé par M. Milne Ed- wards pour désigner, dans l'ordre des Ler- néides, un groupe de Crustacés dont les in- dividus femelles ont la tête conformée à peu près de même que chez les Chondracan- thiens, c'est-à-dire distincte du thorax, gar- nie d'une paire d'antennes, et armée de deux paires de pattes-mâchoires ancreuses; mais les pattes-mâchoires antérieures sont moins propres à servir à ces petits Crustacés pour s'accrocher à leur proie, et le thorax, qui ne porte plus de pattes ni d'appendices charnus, semblables à ceux qui représentent les deux premières paires de membres tho- raciques dans la division précédente, donne naissance à une paire de prolongements brachiformes très grands qui se réunissent entre eux, tantôt dès leur base, tantôt vers leur extrémité seulement , et se terminent par un bouton corné, à l'aide duquel le pa- rasite adhère fortement à l'animal sur le- quel il a établi sa demeure. Ces organes d'adhésion paraissent remplacer la première paire de membres thoraciques. Le mâle n'est connu que chez un très petit nombre de Lernéopodiens, et diffère extrêmement de la femelle; il a le corps divisé en deux parties bien distinctes : une antérieure ce- LES pbalique qui porte les antennes, une paire de pattes-mâchoires antérieures unciformes, le suçoir, et plus en arrière deux paires d'appendices très développés qui représen- tent les pattes-mâchoires postérieures et les bras de la femelle, mais qui ont la forme de grosses mains portées sur un pédoncule cylindrique, et terminées par un pied mai conformé. Les jeunes subissent les méta- morphoses ordinaires. Les Lernéopodiens renferment six genres, designés sous les noms de Tracheliastes, Basanistes, Achihe- res , Brachiella , Lerneopoda et Ânchorella. (H. L.) LEROT. MAM. — Espèce de Rongeurs ap- partenant au genre Loir. Voy. ce mot. LERWA , Hodgs. ois. — Division de la famille des Perdrix. Voy. ce mot. (Z. G.) LESJÎA. MOLL. — Ce genre, proposé par Leach , est encore incertain pour nous, car il a pour type le Venus minuta de Fabricius, que nous ne connaissons point en nature, et dont la description est insuffisante pour en déterminer les caractères. (Desh.) LESBIA, Less. ois.— Genre de la sous- famille des Trochilinées. Foy. ce mot et co- libri. LESCHE DE MER. annél. — L'Aréni- cole {voy. ce mot) porte ce nom sur nos côtes. (E. D.) LESKEAouLESKIA (nom propre), bot. m. — Genre de Mousses bryacées, établi par Hedwig {Fund., II, 93) pour des Mous- ses vivaces, rameuses, épigées ou troncico- les, et croissant dans toutes les régions du globe. Bridel , qui a adopté ce genre {Bryolog., Il, 283, t. X) en répartit les espèces en 3 sections qu'il nomme : Leskia, Omalia, He- miragis. LESPEDEZA. bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées-Hédysarées, éta- bli par L. C. Richard {in Michaux Flor. Bot. amer, II, 70, t. 39-40). Herbes ou sous- arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. pa- pilionacées. LESSERTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par De Candolle {Astrogal., 37). Her- bes du cap de Bonne-Espérance. Voy. papi- LIONACÉES. *LESSI1VGIA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroi- Li:s 319 dées, établi par Chanutso (m Linnœa, I\% 203). Herbes de la Californie. Voy. compo- sées. LESSOIVIA, Bert. bot. ph. — Syn. d'E"- ryngium, Tournef.; — bot. cr. — Bor., syn. de Laminaria, Lamk. LESSO\IA,S\vains. ois. — - Syn.de Mus- cisaxicola, d'Orb. et Lafr. (Z. G.) *LESTADIA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Composées- Astéroidées , établi par Kunth {in Lessing synops., 203). Ar- brisseaux de l'Amérique australe. Voy. com- posées. *LESTES. INS.— M. Rambur {Ins. Né- vrop., suites à Buff.) a établi sous celte dé- nomination, dans la tribu des Libelluliens, ordre des Névroptères, une division généri- que aux dépens du genre Libellula. Voy. LIBELLULIENS. (Bl..) LESTEVA. INS. —Genre de Coléoptè- res pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Omaliniens , créé par Latreille [Hist. nal. des Crust. et des Ins., t. IX, p. 369), et adopté parErichson dans sa mo- nographie des Slaphyliniens , où 6 espèces d'Europe sont énuniérées. Le type, la L. bicolor de F., se trouve quelquefois aux en- virons de Paris, près des eaux. (C.) LESTIBUDESIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Ainarantacées, établi par Dupetit-Thouars {Gen. Madag., n. 17). Arbrisseaux de Madagascar. Voy. AM.^RANTACÉES. *LESTICLS ( ).»îaTi'xoç , brigand ). iss.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Féroniens, créé par Dejean {Species général des Carabiques , t. III, p. 1S9). L'espèce type et unique , le L. Janthinus (De Haan) Dejean , est origi- naire de l'île de Java. (C.) *LESTIGIVATHUS {U^tÛv., brigandage ; >va9o;, mâchoire), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Carabiques , créé par Erichson ( Archiv. fur Nalurgc- schechle , 1 842 , p. i 32, f. 3. a , b ), qui le comprend dans sa tribu des Anchoménide,<. L'espèce type et unique , le L. cursor de l'auteur , est originaire de la Nouvelle-Hol- lande. (C.) *LESTIS(>v)CTTv5;, ravisseur), ins. — Genre de la tribu des Apiens ( Mellifères de La- treille), de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Lepeletier de Saint Fargeau sur 320 LET quelques espèces de la Tasmanie, dont les couleurs sont très brillantes et généralement métalliques. Les Lestis, que nous rangeons dans le groupe des Xylocopites, se font re- marquer par leurs antennes bidentées. Le type est le L. muscaria, Cenlris muscaria et Bembylon l'abr. (Bl.) *LESTO.VlERUS Q-o:>rr.<;, voleur; p^vjpoç, cuisse). INS. — MM. Amyot et Serville dé- signent sous cette dénomination un de leurs genres appartenant à la famille des Rédu- viides, dans l'ordre des Hémiptères. Ils y rapportent deux espères. Les L. spinipes Serv. , du Sénégal et L. affinis Serv., de Java. (Bl.) ♦LESTREMIA. ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Tipu- laires, tribu des Tipulaires gallicoles, établi par M. IMacquart {Dipl. du Nord), qui n'y rapporte que deux espèces, les Lestremia cinerea Macq., et leucoph(ca Meig. La pre- mière se trouve en France et en Allemagne; la seconde, en Allemagne seulement. LESTRIGO\. Lestrigonus. crust. — Genre de l'ordre des Amphipodes, de la fa- mille des Hypérines et de la tribu des Hy- pérines ordinaires, établi par M. Milne-Ed- ■\vards. L'organisation des Crustacés de ce genre est, sous beaucoup de rapports, la même que celle des Hypérines, et ce qui a porté M. Milne-Edwards à les en distinguer, c'est la disposition du thorax. Chez les Hypérines, celte partie du corps est beaucoup plus grande que l'abdomen, et se divise en sept anneaux, tandis qu'ici elle n'est pas plusvolumineu^e que l'abdomen , et n'est formée que de six segments très resserrés. On ne connaît en- core qu'une seule espèce dans ce genre: c'est le Lestrigon de Fabre , Lestrigonus Fa- bri Edw. {Hist. nat. des Crusl., t. IV, p. 81, pi. 50, fig. 18). Cette espèce a été rencon- trée dans la mer des Indes. (H. L.) LESTRIS, Linn, ois. — Nom latin du g. Labbe. Voy. ce mot. LESUEURIE. Lesueuria [nom proprel. ACAL. — M. Milne-Edwards a décrit sous ce nom {Ann. se. nat., 2' série) un g. d'A- calèphes voisin des Callianires et des Alci- noës. Ce g. comprend une espèce de la Méditerranée (baie de Nice), que l'auteur appelle LesMeuiia uJrœa. (P. G.) LÉTHIFÈRE. rept. — Nom donné par M. de Blainville à une des cinq subdivisions du genre Vipère, comprenant l'espère con- nue sous le nom ù'IIàie. (E. D.) ♦LETHRIMJS. poiss.— Genre de l'ordie des Acanthoptérygieris, famille des Spa- roides, établi par MM. Cuvier et Valeii- ciennes {Hist. des Poiss. , t. VU , p. 2'i'2 ) aux dépens des Dentés, dont ils diffèrent d'abord par le nu de la plus grande portion de la tête (l'opercule et le sous-opercule seuls sont couverts d'écaillés; les autres parties de la face, depuis l'extrémité du mu- seau jusqu'à la nuque, les joues , la mâ- choire inférieure, n'ont qu'une peau sans écailles, épaisse, et presque toujours cri- blée d'une inGnité de pores), et par la forme de leurs dents latérales; celles-ci, vers l'ar- rière, sont le plus souvent tuberculeuses, arrondies, et sur une seule rangée. Ce genre est très nombreux en espèces. M. Valenciennes {loco cilato) en décrit 44 , dont une seule de l'océan Atlantique ; les autres habitent toutes l'océan Indien. Nous citerons, comme une des plus remarquables, le LÉTHuiNUS DE l' ATLANTIQUE , L. Allanticus Cuv. et Val. ; le Jardin des Plantes en pos- sède un individu qui a 35 centimètres de long. Tous ces Poissons se nourrissent de co- quillages , qu'ils brisent facilement avec leurs dents arrondies. (J.) LETHRUS. INS.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabcides arénicoles , établi par Sco- \H>\i ( Inlrod. in hist.nat., p. 439, n° 19.'i), et adopté par tous les entomologistes sub- séquents. Deux espèces font partie de ce genre; les L. cephalolesF., et Longimanus Fischer. L'organisation de ces Insectes est assez curieuse. Le prolhorax et les étuis forment sé- parément un hémisphère presque égal . La tête est arrondie, et munie, surtout chez le mâle, de fortes mandibules aplaties et cintrées; leurs pattes, assez longues, sont implantées l'une près de l'autre, et les antennes se ter- minent par une sorte de cône renversé. (C.) I.ETTSOMÏA, Roxb. bot. ph. — Syn. à'Argyreia, Lour. — Genre de la famille des Ternstrœniiacces-Ternstrcemiées, éta- bli par Ruiz et Pavon {Prodr., 772, t. XIV). Arbrisseaux du Pérou. Voy. ternstroï- MIACI'.ES. LEU *LEUCACANTHA , Gr. bot. fu. — Syn. de Centaurea , Less. LEUCADE!\iDRO!V (Jeuxôç , blanc ; St'y- Spov , arbre), bot. ph. — Genre de la famille des Prolëacées-Protéiiiées , établi par Hcr- maiin {ex Pluchen pliijL, t. 200 , f. 1). Ar- bres ou arbrisseaux du Cap. Voy. protéa- CÉES. LEUCADEIVDROIV, Linn. bot. ph.— S) n. de Protea, Linn. *LElJCAMA(:i£«xo\', blanc), ms.— Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, fa- mille des Noctuéliens, groupe des Orthosi- les, établi par Ochseinheimer {Schm. von Europ.). Il est principalement caractérisé par des palpes velus, a dernier article très petit; par des pattes glabres et des anten- nes simples. Les chenilles, cylindriques, glabres, se métamorphosent dans la terre. Les espèces de ce genre sont assez nom- breuses, et toutes sont d'une couleur pâle, d'un gris ou jaunâtre blanc. Nous citerons, comme espèce type, la Leucania pallens {Noctuaid. Linn.), très commune enEurope, et qui vit, à l'état de chenille, sur les Oseilles. ♦LEUCEICA. crust.— Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, établi parM. Mac- Leay, dans le t. 111 des Illuslr. zool. dans le sud de l'Afrique, (H. L.) LEUCERIA. BOT. PH. — Genre de la fa mille des Com posées-Nassau viacées, établi par Lagasca {Amen. ncU., 1, 32). Herbes du Chili. De Candolle répartit les espèces de ce g. {Prodr.y VII, 56) en deux sections , qu'il nomme Eubuceria et Macrobolrys. Voy. COMPOSÉES. LEllCH^RIA, Less. bot. ph. — Syn. de Leuceria , Lagasc. *LELClFER.LeMci/er. CRUST. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Stomapodes, à la famille des Caridioïdes et à la tribu des Leucifériens, a été établi par M. Thompson, et adopté par Latreille dans son Cours d'en- tomologie. L'un des traits les plus remar- quables de Turganisaiion de ce genre est la longueur excessive de la portion anté- rieure de la tête, la brièveté extrême de la partie du corps occupée par la bouche et constituant le thorax , et le grand dévelop- pement de l'abdomen. Ce genre ne renferme que 2 espèces, dont T. VII. LtU 321 IcLeucifer deReynaud, Leucifer Reynaudit, peut en être considéré comme le type; ceue espèce a été trouvée dans l'océan Indien. (H. L.) *LEUCIFERIEMS. Leuciferii. crust. — Tribu de l'ordre des Stomapodes , de la fa- mille des Caridioïdes, établie par M. Thomp- son, et adoptée par M. Milne-Edwards dans son Histoire naturelle des Crustacés. Le genre desiewci/'er est un des plus singuliers que l'on connaisse; il ne se laisserait que difflci- lement ranger dans aucun des ordres déjà établis: aussi, quoiqueson histoire soitencore très incomplète, a-ton cru devoir le prendre pour type d'une tribu particulière. C'est aus.si a celle tribu que paraisseui devoir se rap- porter quelques uns des Crusiacés figures d'une manière grossière dans l'atias du Voyage de Krusenstern. Cette tribu ne ren- fei.ne qu'un seul genre, qui est celui de Leu- cifer. Voy. ce mot, (H. L.) LEUCIFÉRITES. Leuciferites. crust. — Syn. de Leucifériens. Foy. ce mot. (H. L.) *LEUCIPPA (nom mythologique), crust. — Ce genre, qui a été établi par M. Milne- Edwards, appartient à l'ordre des Décapodes brachyures, à la famille des Oxyrhynques et à la tribu des Maiens. La Leucippa penla- gona Latr. peut être considérée comme le représentant de cette coupe générique Cette espèce a été rencontrée sur les côtes du Chili. Dans le Voyage de l'Amérique méri- dionale, par M. A. d'Orbigny , nous avons fait connaître, M. Milne-Edwards et moi, une seconde espèce, à laquelle nous avons donné le nom de Leucippa Ensenadœ Edw. et Luc. Cette espèce a été rencontrée sur les côtes de la Patagonie. (H. L.) LELCISCIJS. P0I5S. —Voy. able. LEUCITE ( Isvxo; , blanc), min. — Syn. d'Amphigène. Voy. ce mot. (Del.) *LEUCOGARPOI\ , A. Rich.— bot. pa. — Syn. de Denhamia, Meisn. *LELCOCARPUS (kvxo;, blanc; xapTro,-, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, établi par Don (m Sweet FI. gard., II, t. 124). Herbes du Mexique. Voy. scropuularinées. *LEUCOCERA(/£uxoç, blanc; x/paç, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramèresde Latreille, famille des Cycliques, tribu des Chrysomélincs, créé par nous, et adopté par M. Dejeau 41 S-22 EU {Cal., 3*édit.,p. 428). 7 à 8 espèces, toutes originaires des Antilles , rentrent dans ce ce g.; nous citerons comme types la Chrys. lO'puslulalade F.,Poyci et apicicornis Chc- vrolat. (C) *LEUCOCERCA , Swains. ois.— Genre de la sous- famille des Muscicapinées de G.-R. Gray. Voy. gobe-mocche. (Z. G.) *LEl]COCHLOIUDHJM. helm.— Para- site de l'Ambrette décrit par M. Carus ; il a quelque analogie avec certaines larves de Diptères. <( 11 se meut, dit M. Diijardin , assez vivement entre les viscères et jusque dans les tentacules du Mollusque , oîi il se laisse voir à travers les téguments; mais si on veut chercher quelques traces d'organi- sation interne , on voit que ce n'est qu'un grand Sporocyste contenant de jeunes Tré- matodes anabgues aux Distomes, ainsi que des Sporocystes et Cc.caires. » (P. G.) LEUCOCHRISOS (^£1^x05 , blanc; xP"- ao;, or). MIN. — Sorte de gemme, ainsi nommée par Pline, et qui pouvait être un Quartz hyalin ou une Topaze. Onest incer- tain sur sa véritable nature. (Del.) *LEl]COCORl'lVE()£uxl;, blanc; xopvv/j, massue). BOT. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Agapanthées, établi par Lindley {in Bot. Reg., t. 1293). Herbes du Chili. Voy. LILIACÉES. ♦LEL'COCRIMJM, Sw. bot. ph.— Syn. de Weldenia, Schult. *LEUCOC\CÏ.ITE (^Euxoç, blanc; xv- x^oç, cercle), min. — Brewster a donné ce nom à une variété d'Apophyllite , du mont Cipit en Tyrol , dans laquelle les anneaux polarisés circulaires, qui se montrent au- tour de l'axe optique , ne présentent point les nuances ordinaires, mais paraissent al- ternativement noirs et blancs, ce qui tient à ce que, dans cette substance, lesdiamètres des anneaux sont à peu près les mêmes pour toutes les couleurs du spectre. (Del.) LEUCODON ()i£wxoç, blanc; S(îou5, dent). noT. CR. — Genre de Mousses Bryacées, éta- bli par Schwaegrichen {Suppl., I, 2, p. I, II, t. 125, 133). Mousses vivaces, croissant ordinairement sur les arbres des régions tempérées des deux hémisphères. ♦LEUCODORE. annél.— Genred'Ânné- lides de la famille des Ariciens , décrit par M. Johnston , dans le Mag. zuoJ. and Bo- tumj pour 1838. (P. G.) LEU LEUCOmUl. BOT. PH. Voy. nivéole. LEUCOIUM , Mœnch. bot. pu. — Syn. de Matlhiola, R. Brown. LEl]COL.«i\A()i£uxo,-, blanc; ^«"va, en- veloppe) BOT. PH. — Genre de la famille des Ombellifères-Hydrocolyiées , établi par R. Brown (in Fiinders Voy., Il, 357). Herbes ou sous -arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande. Les espèces de ce genre ont été réparties par Endlicher {Gen. pL, p. 7G6, n. 436i) en 3 sections qu'il a nommées : Xanlhosia , Cruciella, Pentapellis. LEUCOLITHE. min. — l'oy. dipvre. *LElJCOLOMA [hxjxi;, blanc; )ù,u.a, bor- dure). BOT. CR. — Genre de Mousses bryacées, établi par Bridel ( Uryol., II, 218 et 751). Mousses vivaces et grêles des Iles tropicales de l'Afrique australe. ♦LEUCOLOPllUS, Dejean. ins.— Syn. d\^gorhinus, d" Eublepharus et de Lopholus. Voy. ces mots. (C.) *LEUCOLYTES (>£«xo;, blanc; ).v<-, dis- soudre). MIN. — Nom donné par M. Beudant, dans sa méthode, à une classe de minéraux qui renferme les substances dont l'élément fondamental, celui qui détermine le genre, ne donne lieu qu'a des solutions blanches. (DEL.) LELCOMERIS (/««xoç, blanc; p.£pf;, tige). BOT.PH. — Genredela familledesGom- posées-Mutisiacées , établi par Don {Népal. ^ 169). Arbrisseaux du Népaul. Voy. compo- sées. *LE11C01VERPES, Swains. ois. — Genre de la famille des Pics. Voy. pic. (Z. G.) LELCOI\OTIS (/SVX05, blanc; vûtoç, dos), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynées , établi par Jack {in Linn., 7'?a«sacf.,XIV, 121). Arbrisseaux de Su- matra. Voy. APOCYNACÉES. LEUCOIVYMPH/EA , Boerh. bot. pu. — Syn. de Nymphœa, Neck. *LEUC0PHA1\"ES (Xeuxoç, blanc; <()=^c'vJS. infus. —Famille d'Infusoires ciliés, dépourvus de bouche et vi- vant pour la plupart dans l'intestin des Ba- traciens ou dans la cavité viscérale de di- vers Annélides (voy. l'article infusoires). Les Leucophryens se multiplient par divi- sion spontanée transverse ; ils constituent trois genres : les Leucophres , dont le corps oblong est également arrondi aux deux ex- trémités, et sans aucun indice de bouche; les Spathidies , dont le corps est élargi et tronqué en avant ; les OpuHnes , dont le corps oblong présente en avant une fente oblique qui paraît indiquer une bouche. (D0J.) LEUCOPHRl'S, Swains. ois. — Syn. de Ploceus. Voy. tisserin. (Z. G.) LEUCOPHILLUM ( >£wx,$î, blanc; «p-^- >ov, feuille). BOT. PH. — Genre de la famille des Scrophularinées, établi par Humboldt et Bonpland {Plant. cPQuinoct.,!!, 95, t. 109). Arbrisseaux du Mexique. Voy. scbophcla- RINÉES. LEUCOPHYTA ( h-oxi^ , blanr ; (piîrov , plante), bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Sénécionidées, établi par R. Brown (in Linn. Transact. , XII, 106). Herbes de la Nouvelle -Hollande. Voy. com- posées. * LEUCOPIS ( y.twi , blanc ; à'| .as- pect). INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par Meigen, et dont le type est la Leucopis grisecla , qui provient de l'Allemagne. *LEl)COPSIDIUM (^tuxôç, blanc; ô'«|/iç, aspect), bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Sénécionidées , établi par De Candolle {Prodr., VI, 43). Herbes de l'A- mérique boréale. Voy. composées. *LEUCOPl'GL\ , Swains. ois. — Sy- nonyme de Cypsnagra, Less. Voy. tan- GARA (Z. G.) *LEUCOPYRITE ( ituxo'ç, blanc ; «vpt- Tï)5 , pyrite). MIN. — C'est la Pyrite arseni- cale, l'Arséniure de fer sans soufre de Rei* chenstein. Voy. arséniures. (Del.) * LEUCORnilMCHUS (hvxS; , blanc; pûyxoç. museau), mam. — M. Kaup {Entio. g. eur., tab. 1, 1829) donne ce nom à un groupe d'Insectivores. (E. D.) 324 f.EU ♦LEUCOSCELIS , Burm. ms. — Syn. à'Oxylherea, Muls. (C.) LEUCOSIA, Th. bot. ph. — Syn. de Chailletia, DC. LEUCOSIA (nom propre), crust. — Ce g., (ini appartient à l'ordre des Décapodes bra- fhyures et à la famille des Oxystomes , a été établi par Fabricius aux dépens du Can- cer de Linné et de Herbst, et adopté par tous les carcinologistes. Ce genre renferme 3 espèces, dont 2 vivantes habitent les mers rie la Nouvelle-Guinée et les côtes de l'Inde; la 3' n'est connue qu'à l'état fossile. La Leucosie URANiE , Leucosia «rania Runiph , peut être considérée comme le type de ce genre singulier, et a pour patrie la mer de la Nouvelle-Guinée. (H. L.) LELCOSIDEA Oewxô;, blanc; lSt£vxc;;, blanc; û|,tt'il. LEU aspect). INS. — Genre unique de la Tamille dus Leucospides, tribu des Chalcidiens, de l'ordre des Hyménoptères , établi par Fa- bricius et adopté par tous les entomologis- tes. Les espèces de ce genre ne sont pas fort nombreuses. Elles sont généralement de moyenne taille. MM. Nées, Von Esenbeck [ Hymenopl. ichn. afjlnia) , Klug {Symb. phys.), Spinola (Ann. delà Soc. ent. de fr.) ont surtout contribué à les Taire conna!lre. Les Leucospis les plus répandus dans le midi de la France sont les L. gigas Fab., et L. dorsigera Fab. ( Bl.) *LEUC0SP0R.4, Nuit. bot. pu.— Syn. de Sutera, Rotb. LEUCOSPORE ()i£uxoç, blanc; (rrto'pa, spore). BOT. CR.— Nom que l'on a donné à quelques divisions des Agarics, des Bolets et des Clavaires, parce qu'elles ont les spo- res blanches. (Lév.) *LEUCOSTEGIA, Presl.BOT. ph.— Syn. d'Acrophorus, Presl. *I.EUCOSTICTE. OIS. —Genre établi aux dépens du g. Pyrrhula , pour une es- pèce que M. Swaiuson nomme L. tephroco- tis. (Z. G.) LEUCOSTINE (Xeuxo'ç, blanc), min. — C'est-à-dire roche à petits points blancs. M. Cordier applique ce nom, créé par La- métherie, aux roches volcaniques pétrosi- liceuses, composées de cristaux microscopi- ques entrelacés, d'un é^al volume, réunis par juxtaposition , et ollrant entre eux des vacuoles plus ou moins rares. Il en distin- gue trois variétés : la Leucostine compacte, ou l'honolite ; la Leucostine écailleuse , ou Do- lérite; et la Leucostine granulaire , ou Do- mite. Voy. ROCHES. (DEL.) *LEUCOSTOMA ()i£vxo'?, blanc; <7To>a, ouverture), moll. — M. Swainson a élabW ce g. pour une coquille singulière apparte- nant au g. Planaxe, mais qui s'en distin- t;ijerait facilement par un pli coluniellaire. l)"après les observations de MM. Quoy et Gaimard , l'animal qui construit celte co- quille ne dill'èie en rien de celui des autres tîspèces de Planaxes. Voy. ce mot. (Desu.) *LEUCOTHAMI^US (Icvxo'ç, blanc ; 9âp.- voç , buisson), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Byttnériacées, établi par Lindley {Swan Rivei\ XIX). Arbrisseaux de la Nou- \ elle Hollande. Voy. malvacéI'.s. LEU Î25 ♦LEUCOTHEA, Moc. etSess. bot. ph.— Syn. de Saurauja, Willd. LEUCOTIIOÉ. Leucothoe (nom mytholo- gique). CRUST. — Genre de l'ordre des Amphi- podes, de la famille des Crevettines, de la tribu des Crevettines sauteuses, établi par Leach et adopté pur M. Milne-Edwards. La forme générale des Leucothoés est assez semblable à celle des Crevettes. On ne con- naît encore qu'une seule espèce de ce genre, c'est le Leucothoe furine , Leucothoe furma Savig. Cette espèce a été rencontrée sur les côtes d'Egypte. (H. L.) * LEUCOTHOE (nom mythologique). ACAL, — Mertens, dans son travail sur les Bé- roës, a fait connaître sous ce nom un genre voisin des Callianires ,dont les caractères ont paru assez tranchés à M. Lesson pour en faire une famille, qu'il place entre les Callianires et les Calymnes. La seule espèce connue de Leucothoe est des parages des Açores. Mer- leus l'a nommée L. formosa. (P. G.) *LEl)COTHYREUS (hvxéi, blanc jGv .a, porte, ouverture).iNs.— Genre de Coléoptè- res pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, créé par Mac-Leay [Annulosa javanica, édit.Lequien, Paris, 1833, p. 78), qu'il rapporte à sa fa- mille des Anoplognathides. L'espèce type, L. kirbyanus de l'auteur, est originaire du Bré- sil. Dejean, qui a adopté ce genre, en men- tionne dans son Catalogue 35 espèces, qui tou- tes sont propres à l'Amérique équinoxiale; mais il paraît y avoir compris des espèces qui rentrent dans les g. ^M/acoderws et Zio/aa;.(C.) *LEUCOTIS. MOLL.— Ce genre a été pro- posé par M. Swainson pour le Sigaretus cancellalus des auteurs. Toj/e^ sigaret. (Desu.) *LEUC0X1L0IV ( Xsvx'.ç , blanc ; Ç^'iov , buis). BOT. PU. — Genre dont la place, dans la méthode, n'est pas encore fixée; Endli- cher le rapproche des Ternstraemiacées. Il a été établi par Blume {Bijdr. , 1169) pour un arbre de Java. L£IK£RL\. BOT. PH. — Voy. leuceria. *LEUKOPHAME (ituxo';, blanc; yatvtu, paraître), min. — Silicate de chaux et de glucine, à poussière blanche, d'un vert ou d'un jaune pâle en masse, clivable en prisme quadrangulairede 53°, 24', et qu'on a trouvé en petites masses cristallines dans uneSyé- nite, à Lammoen, sur les côtes de Norwége. 326 LI-V l'CS lames minces paraissent incolores , quand elles sont vues par transparence. Ce minéral est vitreux, phosphorescent, et pyro- électrique. Sa densité est de 2,97; sa du- reté de 3,5. Il a été analysé par Erdmann, qui, outre les trois principes composants in- diqués plus haut, y a trouvé de la soude, et reconnu la présence du fluor, (Del.) LEUZEA. BOT. PU. — Genre de la famille des Composées-Cyuarées, établi par De Gan- e la queue de ces Reptiles; cette rupture est si fréquente que l'on trouve peut-être plus de Lézards dontlaqueuea été brisée ets'est renouvelée qu'on n'en rencontre avec une queue intacte. Le moindre elTort suffit pour la détacher, et il arrive souvent, lorsqu'on a pris l'un de ces petits Sauriens par cet or- gane, de le voir fuir en le laissant dans les mains de celui qui l'a saisi, sans paraître nullement s'inquiéter de la perte qu'il vient de faire. Le fragment de queue détaché du corps est doué de la faculté de se contracter pendant un certain temps. La queue ainsi détruite se reproduit bien vite, et au bout de quelques jours, en été surtout, l'animal est pourvu de nouveau de l'organe qui lui a été enlevé. Un Lézard peut vivre encore quelques jours, marcher même avec assez de vivacité, éprouver des sensations, après avoir été décapité. L'organisation des Lézards a été étudiée avec soin, et l'on connaît assez bien aujour- d'hui leur anatomie ; ne pouvant pas en- trer dans de nombreux détails sur ce point, nous n'indiquerons que quelques uns des faits principaux. Le crâne s'articule avec l'occipital à l'aide d'un seul condyle , ce qui ne permet qu'un mouvement peu sensible de la tête. Le nombre des vertèbres est considérable et variable, aussi bien que leur mode d'ar- ticulation. Le bassin est généralementformé de deux vertèbres sacrées ; les lombes, d'une ou deux; la région cervicale, de huit; la queue en a un nombre plus variable et plus considérable. Les côtes sont mobiles. Les muscles sont assez forts, et l'un a étudié leur formation dans la reproduction de LEZ la queue des Lézards qui avait été brisée Les muscles des membres sont forts , et c'est probablement d'après cela, selon M. Duméril,que leur est venu le nom qu'ils portent ( de lacerlosus , bien musclé). Les diiïérents viscères, le cœur, l'organe respi- ratoire , le tube digestif, les organes repro- ducteurs , sont contenus dans une même cavité; aucune séparation n'existe entre l'abdomen et la poitrine. La structure du cœur et la disposition générale des vaisseaux est telle que l'acte respiratoire peut être suspendu sans interrompre le cours du sang. La respiration est quelquefois très active. Les parois de l'estomac jouissent d'une grande dilatabilité. Le sternum, les côtes, leurs cartilages , les vertèbres elles-mêmes, sont susceptibles d'une grande mobilité qui aide la respiration. Le canal intestinal est peu étendu en longueur; l'estomac, allongé, pyriforme, se confond presque entièrement avec l'œsophage, qui est large , plissé, di- latable, parce qu'il doit donner passage à des aliments qui ont à peine été divisés; il semble ne pas y avoir de cardia. Il n'y a pas de véritable pharynx. Le voile du palais paraît manquer entièrement. L'intestin grêle présente quelques circonvolutions; le gros intestin se renfle brusquement en une sorte de cloaque, dans lequel débouchent l'urine, les matières excrémentitielles et les canaux de la génération dans les deux sexes. Les dents, qui n'ont pas de véritables racines, ne servent qu'à retenir la proie dont ils s'emparent, et elles n'agissent pas pour la dé- chirer, comme cela a lieu dans les animaux supérieurs. L'œil est conformé de telle sorte que le Lézard peut voir à une grande distance. L'ouie offre beaucoup de dévelop- pement. L'odorat n'est pas très (in chez ces Reptiles. La langue est molle, couverte de papilles nerveuses, continuellement hu- mectée, terminée par des filaments en forme de pique, et ne doit venir que peu en aide à l'organe du goût. La disposition générale du système nerveux est à peu de chose près ce que l'on retrouve chez tous les Reptiles; le cerveau remplit exactement la cavité crâ- nienne , et ne se trouve pas divisé en deux hémisphères; sa surface est à peu près lisse et sans circonvolutions : il est divisé par lobes dont la première paire donne naissance aux nerfs olfactifs; le nerf optique part de LEZ 329 deux lobes , qui , placés après la masse moyenne, forment une grande partie de l'encéphale. Un grand nombre d'auteurs se sont occu- pés des Lézards; dans l'antiquité, Aristote leur a consacré un chapitre de son immortel ouvrage; Pline les a également cités. Des monographies de ce groupe important de Reptiles ont été publiées; nous devons citer principalement les travaux de MM. Milne- Edwards (Avn. se. nat., 1827), Dugès {Ann. se. 7ia«., 1827), Duméril et Bibron(£'rp.gren., V, 1839, etc.). La classification des Lézards a donné lieu à des observations du plus haut intérêt ; indiquons les auteurs princi- paux qui se sont occupés de ce sujet. Linné avait placé dans son genre Lacerta presque toutes les espèces de Reptiles que l'on com- prend aujourd'hui dans l'ordre des Sauriens, excepté toutefois celles des genres Dragon et Caméléon , qu'il avait distinguées. Gme- lin forma des groupes particuliers avec les espèces les plus notables , et ces groupes , adoptés par la plupart des zoologistes, fu- rent tous admis par Lacépède dans son Hisloire naturelle des Quadrupèdes ovipares et des Serpents. Laurenti les accepta ég.ile- ment : seulement, il appliqua le nom de Seps aux véritables Lézards. Les zoologistes qui suivirent, tels que MM. Al. Brongniart, Daudin, Oppel, G. Cuvier, Merrern , Filzin- ger, Wagler. "Wiegmann, Ch. Bonaparte, Duméril et Bibron , etc., restreignirent de plus en plus le genre Lézard ; ils formèrent un grand nombre de genres qui , comme ceux des Neusticurus, Du m. et Bibr.; Apo- romera, Dum. et Bibr.; Tupinambis, Daud., Cuv. (Salvator, Dum. et Bibr.); Ameiva , Cuv.; Cnemidophores , Wagl. ; Dicrodon , Dum. et Bibr.; Acrantus, Wagl.; Centro- phyx , Spix ; Tachydromus, Daud. ; Tropi- dosaura , Boié; Lacerta, Auct.|; Psammo- dromus, Fitz. ; Ophiops , Ménétries ; Calos- aura, Dum. et Bibr.; Acanthodaclylus, Filz.; Scrapteira, Fitz.; Eremias, Fitz.; Zonurus, Merrem ; Cordylus , Klein, etc., furent adoptés ; tandis que d'autres , et nous indiquerons les groupes des Podinema, Wagl.; Ctenodoi}, Wagl.; Tejus, Gray: Ta- chygaster, Wagl.; Pseudo-ameiva , Wagl.; Algira, Cuv.; Psammuros, Wagl.; Lacerta, Zootoca et Podai-cis , Wagl., Wiedm., Bonap., etc.; Algiroides, Bibr. et Bory; 330 LEZ Notopholis, Wagl.; Aspislus , Wagl., etc., ne le furent généralement pas. Nous adopterons , dans ce Dictionnaire, le genre Lézard , Lacerta , tel qu'il a été établi par MM. Duméril et Bibron {Erp. gen., t. V, 1839), et comprenant tous les Sauriens ayant pour caractères : Langue à base non engainante, médiocrement longue, échancrée au bout, couverte de papilles squamiformes , imbriquées ; palais denté ou non denté; dents intermaxillaires coniques, simples; dents maxillaires un peu compri- mées , droites; les premières simples, les suivantes obtusérnent Iricuspides; narines s'ouvrant latéralement sous le sommet du canthus rostralis , dans une seule plaque, la naso-rostrale, qui n'est pas renflée; des paupières; membrane du tympan distincte, tendue en dedans du trou auriculaire; un collier squameux sous le cou ; ventre garni de scutelles quadrilatères , plates , lisses , en quinconce; des pores fémoraux; pattes terminées chacune par cinq doigts légère- ment comprimés ; queue conique ou cyclo- tétragone. Le genre Lézard reste, pour MM. Dumé- ril et Bibron, à peu près tel qu'il avait été conçu par G. Cuvier: il comprend 16 espè- ces, qui sont placées dans 4 groupes distincts, et qui sont caractérisées principalement par la forme et la position des écailles et des plaques; car le système de coloration, qui avait servi pendant longtemps de caracté- ristique, varie quelquefois considérablement dans la même espèce, ainsi que la propor- tion relative entre la longueur du corps et celle de la queue. La plupart des espèces de Lézards se trouvent dans l'Europe et même en France : quelques unes habitent l'Afrique et l'Asie. 1° Espèces à écailles dorsales grandes, rhomboidales , carénées , très distinctement cntuilées. 1 r Le LÉZARD DE FiTziNGEB , LaccTta Filsin- gert Dum. etBibr. {Erp. gen., V), Notopholis FUzingeri Wiegm. (Herpel.mexic. pars. I), Lacertanjgrra (Mus. Findob.) Écailles dorsales rhomboidales, imbriquées, carénées, à peine un peu plus grandes que celles des flancs, qui sont de couleur olivâtre, comme celles du dos. Ce Lézard est uniformément peint de gris olivâtre sur toutes les parties supérieures, tandis qu'en dessous il présente une teinte LEZ blanche, glacée de vert, excepté toutefois à la face inférieure de la queue, où règne la même couleur que sur le dos. Sa longueur totale est de près de 12 centimètres, sur les- quels sa queue en occupe plus de 7. Il habite la Sardaigne, où on ne le trouve que rarement. 2. Le Lézard moréotique, Algiroidesmore- oticus Bibron et Bory ( Exped. se. Morée, Rept., pi. 10, fig. o). Écailles dorsales rhom- boidales, imbriquées, carénées, à peine un peu plus grandes que celles des flancs, qui sont de couleur noire tachetée de blanc. Le dessus de la tête, les régions cervicale et dorsale, le dessus des membres et la queue sont d'un olivâtre uniforme ; une raie jaune se voit sur l'oreille, le cou et le dos ; les cô- tés du cou et des flancs sont noirs, tachés de blanc; les parties inférieures sont blan- ches. De la taille du précédent. Cette espèce, découverte en Morée, avait servi de type à la création d'un genre par- ticulier, celui des Algirvides; mais elle doit être réunie aux Lacerta, dont elle ne dilTère que par la forme rhomboïdale et par la dispo- sition enluiléede ses écailles. 3. Le LÉZARD PONCTUÉ DE NOIR, LacertanigTO- punclata Dum. et Bibr. {loco citato). Écailles dorsales rhomboidales, imbriquées, carénées, beaucoup plus grandes que celles des flancs. En dessus, il est d'un vert olive, piqueté de noir ; en dessous, d'un blanc glacé de bleu verdâtre: sa longueur est de 2 décimètres, dont la queue occupe près de 12 centimètres. Il habite l'île de Corfou. 2" Espèces à écailles dorsales, plus ou moins oblongues, étroites , hexagones, tecli- formes ou en dos d'âne, non imbriquées. 4. Lézard des souches, Lacerta stirpium Daud. {Hist. nat. Rept.), Dugès, Milne-Ed- wards, Dum. etBibr. Écailles dorsales hexa- gones, oblongues, en dos d'âne, non imbri- quées : deux plaques naso-frénales super- posées, l'inférieure un peu en arrière de la supérieure. Le système de coloration de ce Lézard varie beaucoup: aussi plusieurs au- teurs ont-ils décrit cette espèce sous des noms din"érenls; Daudin en a fait ses Lacerta stirpium, Laurentii , arenicola; Laureuii, les Seps varius, cœrulescens, argus , rw- ber, etc.; et d'autres zoologistes l'ont, au contraire , réuni au Lézard commun. Le mâle a le dos brun ou couleur de brique LEZ uniformément, ou tacheté, ou ocellé de noi- râtre; les côtés du corps, verts, ocellés de brun; le ventre blanc ou piqueté de noir; la femelle a le dessus et les côtés du corps d'un brun clair ou fauve; le dos marqué d'une suite de taches noirâtres ; une ou deux séries de taches noires , papillées de blanc se voit le long des flancs. La longueur to- tale est d'environ 21 centimètres, sur les- quels la queue en occupe 12. Le Lézard des souches habite les plaines et les collines ; il se trouve de préférence sur la lisière des bois, dans les haies, les jardins et les vignes. Sa demeure est un trou étroit, plus ou moins profond, creusé sous une touffe d'herbes ou entre les racines d'un arbre; il s'y tient caché tout l'hiver, après avoir bouché l'entrée avec un peu de terre ou quelques feuilles sèches; il n'en sort plus que dans la belle saison ou lorsque le temps est favorable à la chasse des insectes dont il fait sa nourriture, tels que des Mou- ches , de petits Orthoptères , et quelquefois même des chenilles. Il est agile, peu crain- tif, et se glisse parmi les feuilles sèches lors- qu'on veut le prendre. Il se trouve dans toute l'Europe, excepté lout-à-fait au nord , où il ne s'avance pas autant que le Lézard des murailles; on le rencontre en Crimée, sur les bords de la mer Caspienne, dans le Caucase, etc. Il est commun aux environs de Paris. S. Le Lézard vivipare, Lacerta viviparia Jacquin {Nov. act. helvet.), Dum. et Bibr., ( loco citato ) Lacerta vulgaris et agilis Auct. L. crocea Wolf., Fitz., Evers. L. pralicola Fitz. L. montana Mik., Schinz. Lacerta ■S'c/ireiberstana Milne-Edwards (Ann. sc.nat. , 1 829), Dugès, Cocteau, etc. Écailles dorsales hexagones, oblongues, en dos d'âne, non imbriquées: une seule plaque naso-frénale. Le dos est brun, olivâtre ou roussâtre, of- frant de chaque côté une bande noire, lise- rée de blanc en haut et en bas; une raie noire le long de la région rachidienne : le ventre est tacheté de noir sur un fond jaune orangé. Long de près de 2 décimètres , la queue occupant plus de la moitié de cette longueur. Ce Lézard ne se rencontre guère que dans les montagnes; on le trouve en Suisse dans les bois de Sapins secs , où il se creuse des tious sous les feuilles tombées : on le voit LEZ 331 aussi quelquefois dans les forêts som- bres et humides. Il se nourrit d'Insectes de différents ordres, mais principalemen] de Diptères. La femelle fait, vers le mois de juin, cinq à sept œufs, d'où, quelques mi- nutes après qu'ils sont pondus, les petits sortent parfuiiement développés. Ce fait, observé pour la première fois par Jacquin, aéié vériûé depuis par Leuckart, Coc- teau, etc. Le Lézard vivipare se trouve en France, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Ecosse, en Irlande, eg Russie, et même dans quelques provinces de l'Asie. Il est rare en France, mais on en a rencontré des indi- vidus dans les Pyrénées, au Mont-Dore, dans la forêt d'Eu, etc. 6. Le Lézard VERT, Lacerta viridis Daudin {Hist. nat. Rept.), Dum. et Bibr. (loco cUalo), Seps terrestris Laur.; le Lézard vert piqueté et le Lézard a deux bandes Cuvier, La- certa bilineataDaud. , Ménétries, Lacerta exigua, strtgala, gracilis Eichw., Lacerta smaragdina, bistriata, Ménétries, etc. Écail- les dorsales hexagones , oblongues, endos d'âne, non imbriquées; deux plaques naso- frénaies superposées bien régulièrement. Il est en dessus, soit uniformément vert, ou brun piqueté de vert, ou vert piqueté de jaune; soit d'une teinte brune marquée de taches vertes ou blanches, ondées de noir, ou bien de raies longitudinales blanches, liserées de noir, au nombre de deux à cinq ; le ventre est jaune. Du reste, on connaît un grand nombre de variétés de cette espèce, et toutes ont été formées par leur système de coloration différent, et en outre, comme ce Reptile, dans son jeune âge, ne ressemble pas à ce qu'il sera plus tard , il en résulte des variations telles que plusieurs zoologistes ont fait des espèces particulières avec de simples variétés, ainsi qu'on a pu le voir dans la synonymie que nous en avons donnée plus haut. La taille de ce Lézard est d'en- viron 40 centimètres de longueur, sur les- quels la queue entre à peu près pour les deux tiers. Cette espèce habite les lieux peu élevés, boisés, mais où le soleil pénètre aisément; on le trouve aussi dans les prairies au milieu des herbes et des fleurs; ce Lézard se nourrit de petits Insectes, et l'on dit que, lorsqu'il rencontre quelques nids sur son passage, il 332 lEZ mange les œufs qu'il y trouve; mais ce fait n'est pas prouvé ; en doineslicilé, on lui donne des Lombrics, des larves de Téné- brions, etc., et il semble s'en nourrir avec plaisir. La présence de l'homme ne par.iit pas lui causer beaucoup d'effroi; il s'arrête pour le regarder. L'approche d'un Serpent semble, au contraire, lui inspirer beaucoup de crainte : a sa vue , il se meut vivement, fuit entendre des soufflements violents, et cherche à se cacher; mais, si la fuite est im- possible, il combat son ennemi avec cou- rage. Sa chair ne pu lavoir dans notre définition des Lichens, leur mode de propagation est double , comme dans la plupart des autres agames, les Champignons, peut-être, exceptés. Il a lieu ou par la germination de la sporidie (elongatio) ou par l'évolution continuée d'une gonidiequi, dans ce cas, fait l'office d'une gemme prolifère. Meyer et Pries, par des expériences directes , et bien avant eux l'immortel Micheli , ont mis hors de doute le premier moyen de propagation. Fries in- dique les précautions à prendre pour faire réussir l'opération. Comme celles de toutes les autres Agames, les sporidies des Lichens en état de germination se prolongent en un {monone^nea) ou deux filaments opposés {di- nemea) qui , réunis à plusieurs autres dans des circonstances favorables à leur dévelop- pement, reproduisent une nouvelle plante. Il est facile de se convaincre de la réalité de l'autre mode de propagatiim , nié par Eschweiler,en observant l'évolution des fo- lioles qui a lieu, soit à la surface de certaines Parmélies, soit autour des sup- ports {Podelia) des Cladonies , folioles évi- demment produites par la végétation con- tinuée de la couche gonimique du Lichen. On remarque néanmoins cette différence entre les individus provenus de sporidies, et ceux qui résultent de l'évolution des goni- dies , que les premiers commencent par un bypothaile, et que les seconds, qui en sont dépourvus, consistent en plusieurs gonidies rapprochées, agglutinées et simultanément développées selon la loi qui préside à la multiplication des cellules. iwamop/ioses des Lic/ie/iS.Lesétats atypi- ques ( Anamoi-phosis ) des Lichens ou leur aberration du type dont ils proviennent, peuvent se ranger sous deux chefs principaux: ou leur évolution normale a été empêchée ou retardée, ou bien elle a été précipitée et accélérée. Mais selon les circonstances qui ont agi , c'est tantôt un organe , tantôt ua autre qui subit la dégénérescence ou l'alté- ration d'où naît l'état atypique. C'est ainsi que, selon que le lieu où il végète est hu- 44 3i^ un niide ou exposé aux rayons d'un soleil ar- dent, l'hypoUiiille s'allonge en flocons variés qui simulent des Confervées, ou s'oblitiMe complètement, comme dans le Lepra anli- quilatis. Le thalle subit encore bien d'au- tres variations. Sa dégénérescence pulvéru- lente produit les Lepran'a d'Acharius , cii sont confondus ensemble les gonidies et tous les autres éléments organiques du Lichen. Lorsque l'excroissance lépreuse a lieu par pulvinules discrets sur un thalle foliacé, elle constitue ce que l'on nomme des Sori- dies {Soredia); si elle existe sur un thalle crustacé, elle donne lieu à un état vario- loide {Vai'iolarià). Ce sont surtout les Per- tusaires qui présentent ordinairement cette dernière altération. Les croûtes ou les fron- des des Lichens offrent encore certaines ex- croissances cylindriques ou coralloïdes qui déterminent l'état isidiophore, dont Acha- rius avait fait son genre Isidium. Une chose digne de remarque pourtant, c'est que ce célèbre lichénographe avait restreint ce g. aux espèces à thalle crustacé, quoiqu'on observe la même sorte d'anamorphose sur toutes les autres formes de thalle. Dans les états atypiques que nous venons d'exumi- ner, l'on trouve rarement des apothécies ; le Lichen ainsi dégénéré reste ordinaire- ment stérile. Mais il arrive aussi quelque- fois que le thalle s'oblitère entièrement, et qu'une apoihécie solitaire constitue tout le Lichen; bien plus encore, on peut rencon- trer la scutelle d'une Parméliacée sur le thalle d'une autre espèce de la même tribu, quelquefois même d'une tribu éloignée (ex.: Endocarpon saxorum devenant ainsi le Parmelia Schœreri Fries). Au reste, que cette scutelle soit sur une autre fronde , ou bien qu'elle se soit développée sur un autre corps quelconque, comme dans l'un et l'autre cas elle est pourvue de son excipu- lum thalloiiique , il est évident que, quoi- que fort restreint, le thalle n'est pas ab- solument nul. Quand le même cas se pré- sente dans les Lécidinées, quijouissent d'un cxie de ces plantes est donc presque indéfi- nie , et leur mort ou plutôt leur destruction dépendante des seules causes extérieures. Station des Lichens. Les Lichens croissent sur tous les corps de la nature : les arbres, la terre, les rochers, les pierres, tout leur est bon , pourvu qu'ils y trouvent un point d'appui, car ce sont de faux parasites, qui ne vivent point aux dépens de leurs supports. On en rencontre même sur le fer ou les au- tres métaux. Les uns vivent indifféremment sur les pierres, la terre ou les écorces ; les autres affectionnent une station unique, et ne vivent que là. Sous les tropiques, ils at- teignent leur développement normal jusque sur les feuilles. Dans nos climats septentrio- naux, nous avons trouvé une Opégraphe (0. herbarum) sur des tiges de plantes her- bacées , ce qui est très remarquable sous le point de vue physiologique. La même es- pèce a été aussi recueillie par mademoiselle Libert sur le chaume des céréales. De même qu'il y a des Lichens propres à tel ou tel habitat, de même aussi il y a des régions et des stations particulières à tel ou tel Lichen. Quand, par hasard, il arrive que ce Lichen croit dans une région moins favorable à sa parfaite évolution, il demeure stérile et se reproduit probablement alors au moyen de ses gonidies. C'est le cas où se trouvent les Sticta limbaia et aurata , le Leptogium Drebissonii , etc., qu'on n'a ja- mais rencontrés avec des apolhécies dans nos départements de l'Ouest , où pourtant ces Lichens sont assez communs. Le char- mant Yen ucaria i^ulchella Borr., qui vient en Angleterre , ne fructifie pas non plus chez nous, et ce sont ses squames qui, vues stériles par Delise , ont servi de type à son genre Lenormandia. Ainsi de mille autres. Statistique des Llcliens. Le nombre des Lichens connus est fort variable , selon le point de vue où l'on se place et la manière d'apprécier les genres et les espèces. Ainsi , pour ne citer qu'un seul exemple, Delise énumérait 53 Cladonies dans le Botanicon Gallicum, tandis que Fries , venu après lui, n'en compte que 23 espèces seulement pour toute l'Europe , rejetant toutes les autres comme des variétés ou de simples formes. S'il nous était permis d'indiquer ici d'une façon approximative le nombre des espèces de Lichens publiées jusqu'ici , car le relevé exact de ce qui a été décrit depuis le SynO' psis d'Acharius serait un long travail , nous le porterions de 1,000 à 1,200, réparties dans 90 genres en y comprenant les Collé- macées. Ce total ne s'écarte pas de beau- coup, en elTet, de la loi générale qui a été déduite des faits, etqui donne, terme moyen, 10 à 12 espèces par genre. Toutes les tribus connues de la famille des Lichens, à peu d'exceptions près , comptent des représen- tants dans les diverses régions du globe ; mais il est faux que les plantes cellulaires ou agames en général , et en particulier les Lichens, soient plus nombreux vers les pôles que sous les tropiques. Si l'on entend parler du nombre des individus comparés aux au- tres plantes vasculaires , on a sans doute raison; mais absolument parlant, c'est tout l'opposé (1 ). Le nombre des espèces croît en effet avec la chaleur, qui favorise et provo- que leur développement. Il est bon dénoter toutefois que ce sont principalement les Li- chens angiocarpes qui prédominent dans les régions les plus chaudes du globe. Les nom- breuses espèces que nous a envoyées dans le temps , de la Guiane, notre ami M. Le- prieur, et que nous avons publiées dans no- tre Seconde Centurie de Plantes cellulaires exotiques, appartenaient en effet, pour la plupart, aux tribus des Trypéthéliées , des Verrucariées et des Graphidées. A l'appui de l'opinion énoncée plus haut, nous rap- porterons les propres termes de la lettre de (i) Summa tst specinrurn accuntutatio Fries, LUhiii njvrin JC M. Leprieur, qui accompagnait ces plantes: " Une chose fort surprenante, dit-il, c'est » Vhabitat de ces belles cryptogames. Pour » qu'elles se propagent, il faut de l'air et » de la lumière en abondance. Ce n'est que M sur les arbres des prairies naturelles que » vivent toutes ces espèces. Là où le vent ne » se fait pas sentir, là où le soleil ne darde » pas ses rayons de feu, on ne doit pas s'at- » tendre à en rencontrer. » Les Stictesjes Verrucaires, les Graphis et en général les Lichens corticoles ou épi- ph) Iles ( Myco-Lichenes Pries) ont donc leur rentre géographique dans les zones les plus rapprochées de l'équateur. Quelques espèces isolées viennent bien faire acte de présence dans les régions australes ou occidentales de l'Europe , mais elles y fructifient rarement, ou même elles restent constamment stériles; ce sont les Chiodecton myrlicola , Myrian- gium Duriœi, DirinaCeraloniœ et repanda , Sticta aurata , Leptogium Brebissonii , etc. Les Peltigères , les Cladonies et les Parmé- liacées {Phyco-Lichenes Pries) sont, au con- traire , plus nombreuses dans les pays tem- pérés , et s'élèvent davantage dans les ré- gions alpines ou polaires. Parmi les espèces cosmop.ilites , on peut citer les suivantes : Usnea barbata , Parmelia subfusca , Clado- nia rangiferina , Biatora veinalis , Opegra- pha scripta et Verrucaria nilida. Pries fait remarquer qu'on ne trouve point de Cali- cium entre les tropiques. Il ajoute que, dans le Nord , certains Lichens corticoles propres a telle ou telle espèce d'arbre cessent de se montrer des que cette espèce disparaît , et qu'ainsi les Biatora rostUa, Pertusaria Wulfenii a, Thelolrema lepadinuni, dispa- raissent avec le Hêtre , VOpegrapha herpe- tica et le Coniocarpon cinvabarinum avec le Charme, VOpegrapha scripta avec le Cou- drier, VOpegrapha varia avec le Prêne et l'Erable , et enfin le Verrucaria gemmata avec le Chêne. Quant aux Lichens terrestres ou saxicoles , il existe une immense dill'é- rence entre ceux qui vivent dans les régions granitiques et ceux qui habitent les terrains calcaires. Cette différence est même plus marquée que celle qu'on rencontre ordinai- rement entre les Lichens des régions méri- (iionales et septentrionales de l'Europe. On jioiirrait faire un livre sur cette matière; mais nous nous arrêterons là, et nous rcn- Lie verrons les personnes qui désireraient plu.t de détails, à ]& Lichenographiaeuropœa de Pries, et à l'ouvrage de M. Unger, intitulé : Uber den Einfluss des Bodens auf die Ver- theilung der Geicachse etc. Usages des Lichens. Ces usages ont rap- port soit à l'économie domestique ou à la médecine, soit aux arts industriels. Le Li- chen d'Islande ( Cetraria islandica) est non seulement employé comme alimentdans cer- taines contrées où les céréales ne peuvent prospérer, mais on en fait usage avec un grand succès en tout pays pour remédier aux affections chroniques du poumon. H fournit, par la décoction , un mucilage qui peut servir comme aliment doux et restau- rant tout à la fois dans les convalescences. Tout le monde connaît l'importance du Li- chen des Rennes [Cladonia rangiferina), sans lequel la Laponie serait condamnée à la plus affreuse solitude; nous en avons parlé au mot cladonie , et nous y renver- rons le lecteur, il est une autre plante du même genre qu'on emploie avec avantage au Brésil contre la maladie aphtheuse des nouveaux-nés , c'est le Cladonia sanguinea Eschw. Sous le point de vue industriel , les Li- chens ne sont pas moins importants, puis- qu'ils produisent Vorcine, ce principe tinc- torial qu'en a retiré M. Robiquet. Quoique l'on connût depuis les temps les plus recu- lés les propriétés colorantes de plusieurs es- pèces de cette famille, il est toutefois équi- table de reconnaître que c'est aux savantes recherches de cet habile chimiste que l'on doit ce produit à l'état cristallin. On le retire surtout des Roccella tinctoria, fuciformis , Montagnei, mais aussi des Lecanora parella et de plusieurs autres Lichens. Classification des Lichens. Malgré les nom- breux et excellents travaux dus aux efforts d'Acharius , de Meyer et Wallroth , d'Esch- weiler, de Pée et de Pries, nous ne pensons pas que l'état actuel de la science permette de classer d'une façon suffisamment métho- dique les plantes de celte vaste famille. Si l'on veut bien se rappeler le mode d'évolu- tion des apothécies , on se persuadera faci- lement que la division première en Lichens gymnocarpes et en Lichens angiocarpes est plus spécieuse que solide , puisque ces or- ganes olTrent le plus souvent es deux états, Lie sdon lYpoque de leur développement à la- quelle on les observe. Il est en effet des Li- chens , les Endocarpes , par exemple, qui, par la disposition de leur lame proligère, sont bien plus rapprochés des Gymnorarpes que des Angiocarpes, où ils ont été placés. Les thèques et les paraphyses y sont fixées par une de leurs extrémités à la paroi de la loge, et convergent par l'autre vers le centre de celle-ci , et si vous supposez une évolu- tion plus avancée de l'apothécie, comme nous en avons des exemples dans notre En- docarpon Dufourei DR. et Montg. {Par- melia Endocarpea Pries), et dans YEndocar- pon saxorum Chaill. { Parmelia Schœreri Pries ), vous aurez, au lieu d'une loge ostio- Ice , un disque plus ou moins concave. Nous trouvons ici la même différence que présente, parmi les Pyrénomycètes, le g. Diplodia Pries (Sporocadus, Corda), lequel est bien plus rapproché des g. Hysterium , Phaci- dium et Rhytisma que des vraies Sphéria • cées. Sans nous dissimuler que quelques anomalies en pourraient encore résulter, car quelle méthode en est exempte? nous croyons donc qu'une classification dont les premières divisions reposeraient sur l'érec- tion , la divergence ou la convergence des thèques , puis sur la présence ou l'absence d'un excipulum propre ou de tout excipu- lum, fournirait le moyen d'arriver peut-être à une disposition plus naturelle des genres de cette famille. En faisant concourir en- suite avec ces données primordiales les for- mes si variées du thalle, sa composition, les formes des thèques et des sporidies (1), on trouverait peut-être «ne somme de ca- ractères propres à différencier les genres entre eux. Tout en reconnaissant que la tâche est bien ardue , peut-être même au-dessus de nos forces , les nombreux matériaux dont nous disposons, nos études antérieures et «elles que nous nous proposons de faire en- ioredans ce but , les conseils des premiers lichénographes de l'Europe, avec lesquels nous sommes en relation, enfin le concours qui nous est promis par la communication (i) Nnus aviim déjà pxprimé ailleurs {annales des sciences niiCurelles. î' sine, t IX, p j5o) l'opinion que cette forme, indépeiidaminent de ses rel;ition5 avec le lUjIle, ne pouvait sii vir a fonder drs genres solutés. De nouvelles observations. Lie 349 des immenses richesses contenues dans les herbiers de MM. Bory de Saint-Vincent , Lenormand et Delise , Léon Dufour, qui a entretenu si longtemps des communications avec Acharius, Fée, et d'autres encore, tout nous encourage à consacrer nos efforts à la publication d'un Synopsis Lichenum. Cet ouvrage manque à la science, et il en faut chercher les éléments épars dans une foule de livres rares ou chers. Nous tente- rons donc de mener à fin cette longue et difficile entreprise dès que sera terminée la Cryptogamie de la Flore chilienne, dont nous sommes occupé en cet instant. Nous nous servirons en attendant de la classification admise par Pries, la meilleure, selon nous, qui ait encore été proposée jus- qu'ici. Seulement, nous pensons qu'il est opportun de faire revivre plusieurs des gen- res d'Acharius et de De Candolle, que l'il- lustre auteur de la Lichenographia Europœa ne considère que comme des sous - genres , et que Eschweiler a tout-à-fait négligés. Ordre I.— GYMNOCARPES, Schrad. Apothécies ouvertes et étalées sous forme de disque. Tribu L — Parméliacées, Pries. Lame proligère arrondie, persistante, marginée par le thalle. Sous-tribu 1. — Usnéées, Pries. Disque primitivement ouvert. Thalle cen- tripète, similaire, le plus souvent vertical ou sarmenteui, toujours privé d'hypo- ihalle. Genres : Usnea, Hoffm.; Evernia, Ach. ; Cornkularia, Ach.; Bryopogon, Nées; Neu- ropogon., Nées et Plw.; liamalina, Acb.; Thy- sanothecium, Berk. et Uonl^.; Alectoria , Ach. exparle; Roccella, DC; Cetraria, Ach. Sous-Tribu 2.— Parméliées, Pries. Disque d'abord clos, puis étalé, ouvert et marginé par le thalle. Tballe horizontal , centrifuge, pourvu d'un hypothalle. Genres : Slicta, Ach.; Parmelia, Ach. (J); Zeora, Pries; P lacodium, DC. ; Lecanora , Ach.; Urceolaria, Ach.; Du ma. Pries; Gas- sicurlia. Fée; Gyaievla, Ach. (i) Ce genre devra fert louveau ; mais sur quelle jnur divisé de qu'une lougue 3-.0 JC Sous-lribu 3.— Peltigérées, Montg. Disque étalé, arrondi ou rénifonne, pri- tnitivement revêtu d'un vélum, dont les dé- bris persistent souvent autour de l'apothé- de. Thalle foliacé. Genres : Peltigera, HofTnti. ; Erioderma , Vée;Nephroma, Ach.; Solorina, Ach. Tribu II. — Lécidinées, Fries. Disque arrondi, persistant, contenu dans un eicipulum propre, ouvert dès le jeune âge et souvent oblitéré dans l'âge adulte ou la vieillesse par le développement centri- fuge de la lame proligère, d'oîi apothécies céphaloïdes. Thalle fruticuleux ou horizon- tal, foliacé ou cruslacé. Genres : Stereocaulon, Schreb. ; Sphyri- dium, Ftw. (?); Pycnothelia, Duf. (P. reli- pora)\ Cladonia, Hoffm.; Bœomyces, Pers.; Biatora, Fries ; Megalospora, Flw.; Lecidea, Ach. Tribu III.— CoccocARPÉES, Montg. Disque étalé, arrondi, né entre les flla- nients de la couche médullaire , persistant et privé de tout excipulum, soit propre, soit thallodique. Thalle foliacé. Genres : Coccocarpia, Pers.; Abrolhallus, De Notar. Tribu IV.— PyxiNÉES, Fries. Disque arrondi. Excipulum propre, d'a- bord clos, superficiel, adué à un thalle ho- rizontal, foliacé, le plus souvent fixé par le «jentre. Genres : Gyrophora, Ach.; Umbilicaria, HoQ'm.; Omp/iatodiwm, Mey. et Flw. Tribu V. — Graphidées, Fries. Disque oblongou allongé (rarement or- bicuiaire), simple ou rameux, liielliforme, pourvu ou dépourvu d'excipulum propre. Thalle crustacé. Genres : Opegrapha, Ilumb. ; Graphis, Fries ; Aulaxina, Fée , Lecanaclis, Eschw. ; ticlerophylon, Eschw.; Uslalia, Fries; Arlho- nia, Eschw. ! Ach. expart.\Fissurina, Fée; Coniangium, Fries; Coniocarpon, BC. Tribu VI.— Glyphidées, Fries. Disque dilTorme, variable, coloré, primi- tivement niché dans la couche niédullaiie ti'un thalle crustacé, puis dénudé et eucLàssé Lie dans ce même iballe soulevé en pustules ou en plaques. Genres : Glyphis, Ach. ; Aclinoglyphh, Montg.; Af edusuia, Eschy/ .; Chiodeclon , Ach. Tribu VII. — Caliciées, Fries. Disque globuleux ou orbicutaire d'abord recouvert d'une membranule {vélum), puis pulvérulent , contenu dans un excipulum sessile ou pédicellé. Genres : Calicium (1), Pers. ; Coniocybe, Ach.; Trachylia , Fries. Ordre II.— ANGIOCARPES, Schrad. Apothécies closes ou nucléifères. Tribu I. — Sphérophorées, Fries. Excipulum fourni par le thalle , d'abord clos, puis s'ouvrant par déchirure. Thalle vertical, dressé, fruticuleux. Genres : Sphœrophoron, Pers. ; Siphula, Fries. Tribu II. — Endocarpées, Fries. Excipulum simple ou double, et, dans ce dernier cas , le plus intérieur membraneux fourni, comme l'extérieur, par le thalle, d'abord clos, et plus lard ostiolé. Thalle ho- rizontal, libre ou adné. Genres ; Endocarpon , Fries ; Sagedia, Fries; Porina, Ach., pro parle; Periusaria, DC. ; Slegobolus, Montg.; Thelolrema, Ach.; Ascidium, Fée {Myriotrema, Fée?). Tribu m. — Verrucariées , Fries. Excipulum propre clos (Périlhèce), percé d'un pore ou d'un osliole par où s'échappent les sporidies d'un nudéus déliquescent. Thalle crustacé. Genres: Verrucaria, Pers.; Pyrenastrum, Eschw. Tribu IV. — Trypéthéliées , Fries. Excipulum double, l'extérieur formé par une verrue du thalle ostiolée, et contenant, soit immédiatement, soit médiatement , dans un ou plusieurs excipulums intérieurs (Périlhèce), un nudéus déliquescent. ThaNe pustuleux ou verruqueux par hypertrophie de sa couche médullaire souvent colorée. Genres : Porodothion , Fries ; Sphœroni- (i) V. les motsriLiciUM et coniocybb de ce Dirtion- naire; si vous vouIpz connaître la structuf* de la l.inn' p'o- igcrc f mal comprise jusqu'ici. Lie j^hale, Reich.; Aslrothelinm, Eschw.; Trype- thelium, Spreng. Tribu V. — Limbokiées, Pries. Excipulum propre carbonacé clos ( Péri- Ihèce), s'ouvrant ensuite d'une manière fort irrégulière. Thalle crustacé. Genres: Pyrenothea, Pries ; Gyrostomum, Pries ; Clioslomum, Pries; Liniboria, Pries ; Strigula, Pr. LlCBENS DÉGÉNÉRÉS, et genres anomaux qui en résultent. Lepraria, L.;Pulveraria, Ach.; Incillaria, Pries; ^rt/irowana, Pries ; Variolaria, Ach.; Spiloma, Ach. ; Isidium, Ach. ; Arthonia, Ach. ex part.; Protonema, Ag. ex part. Sous-famille. — COLLÉMACÉES , Montg. {Byssacées, Pries). Le nom sous lequel Pries désignait cette famille ou sous-famille, comme on voudra, alliée étroitement, d'un côté, aux Lichens, et, de l'autre, aux Algues, et dont nous avons déjà traité au mot byssacées {voy. ce mot) de ce Dictionnaire, n'ayant pas été admis, sans doute à cause de son étymolo- gie qui rappelle trop à l'esprit l'idée de Champignons ou de Bysse, force nous a été de reprendre et de lui préférer celui de Col- lémacées , bien que comme l'autre il ne puisse s'appliquer convenablement qu'à Tune des trois tribus dont se compose la famille entière. Comme cette famille s'est considé- rablement accrue depuis la publication de notre premier article, nous pensons qu'on nous saura gré de donner ici un nouveau tableau des genres qui la composent. Tribu I.— CoLLÉMACÉES VRAIES, Pries. Genres: Coi/ema, Hoff m. ; Mallotium, Ftw.; Leplogium, Pries; Stephanophorus, Fiw. ; Omphalaria, Gir. et Dun. ; Myrian- giurn , Berk. et Montg. ; Myxopuntia, Montg. ( iVostoc? Pries ). Tribu IL — Cénogoniées , Pries. Genres : Cœnogonium, Ehrenb. ; Cilicia, Pries , emend. ; Ephebe, Pries ; Micarœa, Pries; Thermulis, Pries (fi/iacodium? Pers.). Tribu IIL — Lichinées, Montg. Genres : Lichina, Ag.;Pauita,Fée. (Camille Montagne.) Lie 3il MCnilVKES. Lichineœ. bot. cr.— Tribu de la famille ou sous-famille des Collému- cées. Voy. lichens. *LICHIVIr\ {hix-nv, dartre vive), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, familledes Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllo- phages,créé par Erichson {Archiv. Wieg.,t. I, p. 269). L'espèce type et unique, L. limbata de l'auteur, est originaire du Chili. (C.) LICHTEXSTEI1\IA (nom propre) bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Sé- sélinées, établi par Chamisso et Schlechten- dalt (m Linn., I, 394). Herbes vivaces ori- ginairesduCap.Foy.ouBFxuFÈRES. — Willd., syn. d'Ornilhoglossum, Salisb. LICIIMIIS ( licinus , qui est tourné en haut?). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Patellimanes, créé par Latreiile (les Crusta- cés, les Arachnides, les Insectes, t. I, p. 103), et adopté par Dejean. 15 espèces, la plupart européennes ou du nord de l'Afrique, ren- trent dans ce g. Trois se trouvent aux en- virons de Paris : les L. sylphoides, cassi- deus de P., et depressus Pk. Les deux pre- mières vivent sous les pierres, dans les lieux moiitueux, crétacés, et la dernière ne se ren- contre que sous la mousse, dans les bois. (C.) *LICMETIS, Wagl. ois.— Syn. de Ca- catua , Less. Voy. perroquet. (Z. G.) LICIUM, Rumph. moll. — Syn. d'Ovule, Lamk. (Desh.) LICOPHRE. Licophris. polyp. — Genre établi par Denis de Montfort pour des corps fossiles qu'il classait parmi les Mollusques. M. Deshayes a démontré que c'est simple- ment un degré de développement plus avancé des Orbitolites. Voy. ce mot. (Duj.) LICORNE. Monoceros. MAM. — Les zoolo- gistes modernes placent aujourd'hui, en gé- néral, la Licorne ou le Monoceros au rang de ces êtres fabuleux que l'imagination des poè- tes s'est plu à créer, et ne lui croient pas une existence plus réelle que celle du Griffon , de l'Hippogriffe, de la Sirène, etc. En effet, la Licorne n'a été vue par aucun naturalisie , par aucun voyageur dont l'instruction et la bonne foi puissent mettre le témoignagehors de doute; les récits qui attestent son exis- tence n'ont pour la plupart aucune authen- ticité ; les cornes données à ce prétendu ani- mal nesontautre rhosequedes cornes der.(4»- tilope oryx; et enfin les nombreuses et ac- 352 Lie lives recherches qui ont été faites, à plusieurs reprises, pour trouver ce Mammirère, n'ont produit aucun résultat. Néanmoins cette question n'est pas entièrement tranchée; et Cùxnme certains naturalistes admettent la Licorne comme un animai qui existe réel- lement, nous en dirons quelques mots. Du reste, anatomiquement , l'existence d'un animal pourvu d'une seule corne sur la ligne médiane de la tête n'est pas impos- sible, et l'on peut citer certaine espèce de Rhinocéros qui n'offre qu'une seule corne. Tous les anciens admettent l'existence de la Licorne, et Pline la définit ainsi : un ani- mal ayant la tête du Cerf, les pieds de l'É- léphant, la queue du Sanglier, la forme gé- nérale du Cheval, et présentant une corne noire, longue de 2 coudées, placée au mi- lieu du front ; la Licorne habiterait le pays des Indiens-Orséens , et en outre l'Afrique centrale. On croit généralement dans une grande partie de l'Afrique, comme le dit Sparmann dans son Voyage au Cap , à l'existence d'un animal unicorne qui res- semble assez au Cheval. Le naturaliste sué- dois ajoute même, d'après un voyageur qu'il représente comme instruit et comme très digne de foi, qu'il existe dans une plaine du pays des Hottentots-Chinois, sur la sur- face unie d'un rocher, un dessin grossière- ment tracé, il est vrai, et tel, dit il, qu'on peut l'attendre d'un peuple sauvage et sans arts ; mais où l'on reconnaît cependant sans peine la Licorne. Enfin les habitants du pays auraient donné au même voyageur des détails sur la chasse de cet animal fort rare, extrêmement léger à la course, méchant et furieux. Barthéma {liineralio de L. de Barthema , 1517), voyageur italien, dit avoir vu à la Mecque, dans une cour murée, deux Licor- nes qu'on lui montra comme de grandes ra- retés, et qui provenaient d'Ethiopie. D'après un Hollandais nommé Cloete, une Licorne fut tuée, en 1791 , par une troupe de Hot- tentots, à seize journées de Cambado et à trente journées (en voyageant avec un cha- riot de Bœufs) de la ville du Cap. Ce même voyageur ajoutait que la figure de cet ani- mal se trouve gravée sur plusieurs centaines de rochers par les Hottentots qui habitent les bois. Le fait rapporté par Sparmann se trouve aÏDsi confirmé ; il est également vé- LIC riûé par Barrow, et MM. Delalande et Vcr- reaux l'ont pareillement rapporté. Ils ont vu la Licorne lij^uree eu manière d'ornement sur un manche de poignard avec un Singe et un autre Quadrupède; en outre, plu- sieurs Hottentots leur ont assuré qu'ils avaient eux -mêmes observé l'animal singu- lier qui nous occupe. Plusieurs observations tendent encore à constater l'existence de la Licorne. Ruppel , d'après le récit d'un esclave, dit qu'un ani- mal delà grandeur d'uneVadie, mais avec la forme svelte d'une Gazelle, et dont le mâle porte sur le front une longue corne droite , se trouve à Koldaji, où il porte le nom de Nilukma. Le major Loltar avait vérifié l'existence de la Licorne dans l'in- térieur du Thibet; enfin l'on a envoyé à la Société de Calcutta une grande corne en spirale provenant d'une Licorne , avec le dessin, la description et des observations sur les mœurs de ce Mammifère, dont tous les habitants de Bhote attestent unani- mement l'existence, et auquel ils appliquent la dénomination de Chiro. D'après toutes les observations que nous venons de présenter, on ne peut pas nier entièrement l'existence de la Li'iorne, ainsi que l'ont fait quelques zoologistes; on doit croire qu'il existe un animal à peu près constitué comme celui que nous indiquent les anciens et quelques voyageurs modernes. Plusieurs conjectures ont été faites au sujet de la Licorne, et nous devons en parler. On remarque sur des monuments égyp- tiens des figures d'Oryx dessinées si exacte- ment de profil, qu'une seule corne est ap- parente, la seconde se trouvant entièrement cachée par celle qui est placée du côté de celui qui la regarde. N'est-il pas possible que la vue d'une semblable figure ait donné l'idée de la Licorne ? Cette conjecture a d'au- tant plus de vraisemblance que les formes et les proportions qu'on lui attribue sont a peu près celles de l'Oryx , et que ses cornes sont parfaitement semblables à celles de cette espèce d'Antilope. Pallas {Spicilegia zool. fasc, 12) ayant remarqué que le nom- bre des cornes n'était pas constarntnent le même chez les Antilopes, et ayant vu dans la même espèce des individus qui en avaient trois, et dViulres qui n'en avaient qu'une seule , fut conduit à penser que la Licorne LIE pourrait bien n'être qu'une variété uni- corne de quelque espèce de ce genre, et probablement de TOryx. A l'appui de celte opinion , on doit dire que l'Oryx habite les pays où l'on indique l'existence de la Li- corne; que le pelage de l'Oryx est à peu près le même que celui attribué à la Li- corne , etc. En résumé, disons que très probablement la Licorne, telle que les anciens l'imagi- naient, n'existe pas dans la nature, et qu'il est possible que cet animal ne soit qu'une simple espèce d'Antilope. (E. D.) LICOllXE. Monoceros. moll. — Lamarck a institué ce genre à une époque où la science ne possédait qu'un petit nombre de bons travaux sur les formes extérieures des Mol- lusques et leurs caractères zoologiques. On ignorait alors si les animaux des Pourpres, pourvus d'une dent à la lèvre droite, diffé- raient des autres espèces, et dès lors le genre Licorne pouvait rester provisoirement dans la méthode. Aujourd'hui il peut être sup- primé, puisque l'on connaît l'entière res- semblance entre les animaux des Pourpres et des Licornes. Voy. pourpre. (Desh.) LICORNE DE MER. mam. — Nom vul- gaire du Narval. Voy. ce mot. (E. D.) LICUALA. BOT. PH. - Genre de la famille des Palmiers, tribu des Coryphinées, établi par Rumph (Ambniti., I, 44, t. 9). Palmiers de l'Asie tropicale. Voy. palmiers. LIDBECKL\ (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi parBergius(FJ. cap., 307, t. 5, fig. 9). Herbes du Cap. Voy. composées. LIEBERKUHIMIA (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Composées- Mutisiacées , établi par Cassini (m Dict. se. nat,, XXVI , 206). Herbes de Montevideo. Voy. COMPOSÉES. LIEBIGIA(nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Gesnéracées, établi par Blume (Bydr., 766). Arbrisseaux de Java. Voy. GESNÉRACÉES. LIÈGE. BOT. — Voy. chêne. LIEGE FOSSILE, min.— L'un des noms vulgaires de r.\sbeste. (Del.) LIERRE. Hedera. bot. ph. — Genre rap- porté d'abord à la famille des Caprifolia fées, étrange aujourd'hui dans celle des Ara- liacées; il appartient à la pentandrie mo- nogynie dans le système linncen. Dans ces T. VII. LIE 353 dernières années, le nombre des espèios qui le composent a été accru consiiiérable- ment, au point que De Candolle en a décrit 42 dans le Prodromus, vol. iV, pag. 261 , tandis que Persoon dans son Synopsti (180:.) n'en signalait que 4. Ces diverses espèces habitent, en grande majorité, les régions interlropicales; un petit nombre d'eniie elles s'élèvent jusque dans les régions teni pérées de l'hémisphère boréal. Ce sont des végétaux ligneux, grimpante ou formant des arbrisseaux droits, parfois même des arbres; leurs feuilles sont le plus souvent simples , quelquefois composées. Leurs fleurs soiit réunies en ombelles ou en têtes ; elles pré- sentent les caractères suivants : Le tube du calice est adhérente lovaire; son limlie estsupère, très court, entier ou à cin.j dents; la corolle est formée de 5-10 pétales distincts, étalés, insérés au bord d'un dis- que épigyne; les étamines, au nombre de 5-10, ont la même insertion que les péta- les , auxquels elles sont alternes ou oppo- sées; le pistil se compose d'un ovaire adhé- rent, présentant à son intérieur 510 loges dont chacune renferme un seul ovUle sus- pendu ; cet ovaire supporte 5 10 styles li- bres ou soudés en un seul corps. Le fruit qui succède à ces fleurs est une baie couronnée parle limbe du calice et par les styles, à 5-10 loges nionospermes. L'espèce la plus connue et la plus inté- ressante de ce genre est notre Likure grim- pant, Hedera hélix Lin., qui croît sponl;i- nément dans les bois , les haies , contre les vieux murs et les rochers de presque toute l'Europe. C'est un arbrisseau dont la lige grimpe sTir le tronc des arbres, sur les mu r,--, en s'y accrochant au moyen de (îbrilles ra- diciforjnes ou de crampons; elle s'élè\e ainsi communément jusqu'à une hauteur de 10 à 15 mètres; mais, dans certaines cir- constances, elle acquiert un développement beaucoup pi us considérable et atteint jusqu'à 30 mètres de hauteur. Dans un âge avancé ,/V pour les variétés les plus communes, et constamment pour une autre variété (//. arborescens ) , celte tige peut se soutenir elle-même, et prend alors la forme arbores- cente. Les feuilles sont pétiolées , coriaces, luisantes , à 5 angles ou 5 lobes sur la plus grande partie de la plante , plus ou moins ovales dans le voisinage des fleurs. Les flcuts 3ô4 LIE forment une ombelle simple ; elles sont jau- nâtres ou verdâlres , odorantes , sécrétant en abondance un liquide sucré qui attire les insectes; elles se développent vers la On du mois de septembre, et restent ouvertes pendant ceux d'octobre et de novembre. Le fruit qui leur succèdese forme etsedéveloppe pendant l'hiver ; il a atteint son développe- ment complet au mois de février et sa ma- turité en avril ; alors il est charnu et ren- ferme un suc rouge abondant ; mais plus tard ce suc diminue, disparaît, et le fruit devient sec et coriace. De Candolle a dis- tingué, dans son Prodrome, 3 variétés du Lierre grimpant, dont l'une (F. H. vulgaris) se distingue par les pédiceiles de sou om- belle revêtus d'un duvet formé de poils étalés, par ses feuilles florales ovales, par son fruit noir. C'est celle de nos contrées. Dans les jardins elle a donné des sous-va- riétés d'un très joli effet, à feuilles pana- chées de blanc ou de jaune , ainsi qu'une autre à feuilles plus grandes que celles du type , que les horticulteurs connaissent sous la dénomination de H. H. hibernica. La seconde de ces variétés {H. H. canariensis) est caractérisée par ses pédiceiles revêtus d'un duvet écailleux, par ses feuilles florales presque en cœur, et par son fruit, qui paraît être rouge; elle habile les Canaries. Enfin la troisième (H. H. chrysocarpa) se distin- gue des précédentes par une taille plus élevée, par ses pédiceiles couverts de poils écailleux, par ses feuilles florales ellipti- ques, plus ou moins en coin à leur base, Durtout par son fruit jaune doré. Celle-ci est indiquée comme se trouvant dans les parties septentrionales de l'Inde. Le Lierre a une durée extrêmement lon- gue; sa lige finit par acquérir 2 et 3 déci- mètres de diamètre; on peut alors tirer quelque parti de son bois : c'est ainsi qu'eu Suisse et dans le midi de l'Europe on l'uti- lise pour la confection de divers objets tra- -* vailles au tour. Au reste, ce bois est mou et poreux à tel point que, réduit en plaques minces, il sert à filtrer les liquides. Les an- ciens lui attribuaient la propriété singu lière de séparer l'eau du vin lorsqu'on fai- sait passer ainsi à travers ses pores un mé- lange de ces deux liquides. Mais il a été re- connu que c'était là une supposition dénuée de fondement. Dans les parties chaudes de LIE l'Europe, il exsude des vieilles tiges de Lierre une matière noirâtre, formée de fragments irréguliers, sans saveur pronon- cée, brûlant avec une odeur d'encens, à la- quelle on donne les noms de gomme de Lierre, d'Hédërine ou Hédérée. Cette sub- stance est employée pour la fabrication de certains vernis ; elle entre également dans la composition de quelques médicaments, comme le baume de Fioravanli. Les feuilles du Lierre sont amères et nauséeuses; leur décoction est employée parfois contre les ulcères sanieux, la gale, etc.; on lui attri- bue la propriété de teindre les cheveux en noir. Tout le monde connaît l'usage qu'on fait journellement de ses feuilles pour pan- ser les cautères, qu'elles maintiennent cons- tamment frais. Enfin les baies du Lierre ont elles-mêmes des propriétés médicinales; elles sont amères, éméliques et purgatives. En dernier lieu le Lierre joue un rôle assez important dans les jardins paysagers; on l'emploie surtout pourcouvrird'un beau ri- deau vert les murs, les rochers, etc. On le multiplie de graines, de boutures ou de branches enracinées. 11 s'accommode de tou- tes les natures de terre et de toutes les ex- positions. (F. D.) LIÈVRE. Lepus. mam. — Linné a dési- gné sous ce nom l'un des groupes les plus naturels de l'ordre des Rongeurs, ayant pour type notre Lièvre commun ; les naturalistes modernes ont tous adopté cette division , et ils en ont seulement séparé quelques es- pèces, qu'ils ont distinguées génériquement sous les noms de Lagomys ( l'oy. ce mol). Les Lièvres ont tous des caractères bien marqués , pris dans la forme générale de leur corps , dans leurs habitudes as- sez bien connues, et surtout dans leur sjstéme dentaire tout spécial : mais tous ces caractères sont en quelque sorte secondaires ou spécifiques; et c'est ce qui fait que, si l'on peut distinguer aisément le genre, il n'en est pas de même des espèces, qui ne diffèrent que très peu entre elles. Chez les Lièvres, les incisives, au nombre de quatre pour la mâchoire supérieure, sont placées parallèlement, et par paires, les unes derrière les autres; les antérieures, convexes et sillonnées sur leur face externe, sont plus larges et plus longues que les pos- térieuies, qutilles cachent entièrement, et LIE qui semblent n'êtie là que pour servir d'arc- l)outant aux deux incisives de la mâchoire inférieure. On a remarqué que, durant une période de deux à cinq jours, les Lièvres ont six incisives toujours situées derrière les autres, et cette particularité a conduit E. Geoffroy Saint-Hilaire à considérer ces Mammifères comme très voisins des Kan- guroos.dont ils se rapprocheraient encore par leurs membres postérieurs , beaucoup plus longs que les antérieurs. Les molaires, au nombre de vingt-deux , douze pour la mâ- choire supérieure et di\ pour l'inférieure, sont formées de lames verticales soudées ensemble : ces dents sont ciselées sur le sens de leur extrémité libre et dans le sens de leur aie latéral. La forme générale du corps est toute particulière à ce groupe : la tête est assez grosse ; le museau épais , recou- vert de poils courts et soyeux; les yeux sont grands , saillants, latéraux, à membranes clignotantes; les oreilles sont longues, mol- les, revêtues r,, marais; âySo; , fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Limnanthacées , établi par R. Brown {in Lond. et Edinb. philosoph. Mad. et Journ. July, 1833). Herbes marécageuses de la Californie. Voy. limnanthacées. *LIMIVAS (^('//v/), marais), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées- Pliala- ridées, établi par Trinius(Fwnd., 116, t. G). Gramens de Kamtschatka. Voy. graminkks. *LIM!VATIS, Moq. Tand. annél.— Syn. de Bdella , Sav. LIMIMÉBIAIRES. ins.— Branche de la famille des Hydrophiliens de Mulsant (//îsL nat.des Coléopt. deFr., Palpicornes, 184i, p. 88) , ainsi caractérisée par l'auteur: Seg- ments abdominaux au nombre de 7, dont les deux derniers peu distinctement séparés chez les mâles; élytres tronquées à l'extré- mité, débordées, du moins pendant la vie de l'Insecte, par l'extrémité de l'abdomen. (C.) *LIIMNEBIUS(Kfjvy), étang; Sio'u, jevis). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Palpicornes, tribu des Limné- LIM biaires, créé par Leach ( Miscellany, t. lîl , p. 93), et adopté parMulsant, qui le com- pose de 4 espèces propres à la France, sa- voir: L. truncatellus Th., papposus Muls., nitidus Marsh., et atotyms Dut. (C.) LI\1MÉE. MOLL. — Voy. lymnée. I.I]M\ÉEI\S. MOLL. — Foy. lymnéens. ♦LIMIVEPHILIJS (>LVvy), marais ; yuoç , qui aime). INS. Genre de la tribu des Phryganiens, de l'ordre des Névroptères , établi par Leach sur quelques espèces, dont les jambes intermédiaires sont pourvues d'un seul éperon vers le milieu. Les espèces les plus répandues sont lesL. vj'ffa^us Fabr., rhotvbius Lin., aternarius Yabr., etc. (Bl.) *LIMIMESIA {V.ii.vr,, marais), arach. — M. Koch,dans son Système des Arachnides, désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Ascarides qui comprend 30 espèces , et qui u'apas été adopté par M. P. Gervaisdans son Histoire naturelle des Insectes aptères ; ce naturaliste semble, dans son travail, rappor- ter cette nouvelle coupe générique à celle des Hydrachna. Voy. ce mot. (H. L.) LnïKETIS, Rich. bot. ph. — Syn, do Spartina , Schreb. L1M1\IA, Lin. bot. ph. —Syn. deClay- tonia, Lin. *LIMl\IAS.L!mneas()iVvvi, marais). iNFUs., syst. — Genre proposé par Schrank et adopté par M. Ehrenberg , en 1838, pour une es- pèce de Mélicerte ( M. biloha , qui se dis- tingue par le nombre des lobes ciliés de son limbe, et par la structure du tube qu'elle se fait en agglutinant des parcelles de ma- tières terreuses. M. Dutrochet l'avait nom- mée Rotifer confervicola , et M. Ehrenberg l'avait laissée avec les Mélicertes avant de reprendre le premier nom de Limnias cerato- p/ii/IZî,que lui avait imposé Schrank. Les tubes ou fourreaux qu'habite ce Systolide sont longs de 3/4 à 5/4 de millimètre, et sont en conséquence bien visibles à l'œil nu sur les feuilles des Cératophylles, desMyriophylles, et des autres plantes aquatiques flottantes. (Doj.) LIM%'ICF1US (^iV"^, étang; îxvtuw, re- chercher). INS.— Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Clavicornes, tribu des Dermestins, proposé par Ziegler , et adopté par la plupart des entomologistes modernes. 7 à 8 espèces rentrent dans ce g.; 3 ou 4 appartiennent à l'Europe, 2 ou 3 à l'Ame- LIM rique septentrionale, et une est originaire de la Nouvelle -Hollande. Nous citerons comme en faisant partie les L. nparm.t, ame- ricanusDej., sericeusDuf. etaustralis Erkh. Ce sont de très petits Insectes soyeux, qu'on trouve au bord des eaux sur les plages sa- blonneuses. (C.) LmxIUS, Illiger. ins. — Syn. d'Elmis. Voy. ce mot. (C.) *LIMXOBATES,Burm.iNS.— Syn.d'/iy- drometra. (Bl.) LIMAOBIA {\tfivn, marais; Çto; , vie). INS. — Genre de l'ordre des Diptères-Némo- cères , famille des Tipulaires, Latr., établi l»ar Meigen et adopté par M. Macquart (Ms. Dipt. , t. I, p. 101 ). Il est principalement caractérisé par des antennes généralement de seize articles ; ces articles sont globuleux à partir du troisième , lés derniers oblongs. M. Macquart {loco citalo) en décrit 29 es- jicces d'Europe et {Dipt. exot.) 7 exoti- ques. Nous citerons, parmi les premières , la Limnohia lulea, commune en France et eu Allemagne. (J.) LIMIVOBIUM ()iVvT), marais; g'o;, vie). EOT. PH. — Genre de la famille des Hydro- charidées-Stratiotidées, établi par L.-C. Ri- chard {in Mem. de l'Inst., 1811). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. hydrocharidées. LIMIVOCHARE. Limnocharis ( lîixvn , marais; x^'P''^'- » vyi , étang; ê^- Tvi; , qui plonge ). rept. — Genre de Batra- ciens anoures, de la famille des Hylœformes, créé par MM. Duméril et Bibron (Erp. gen., VIII, 1841), et correspondant au groupe des Hylarana de M. Tschudi. Les Limno- dytes ne diflèrent des Grenouilles que par le dessous de rextrémité de leurs doigts et de leurs orteils, dilaté en un disque circu- laire, comme chez les Rainettes. On ne connaît que 3 espèces de ce genre ; 2 proviennent de Java : ce sont les L. ery- thrœus Dum. etBibr., etchalconotusDam. et Bibr. ; et une , le L. Waigiensis Dum. et Bibr., a été trouvée par MM. Garnot et Les- son dans l'île Waigiou. (E. D.) LIMIVOPEIICE , Taill. bot. ph. — Syn. d'Hippuris , Linn. LIMXOPniLA ( Ài'^v/i , marais ; v„, étang; ^.loc, ami). REPT. — Groupe formé par M. Gray {Syst. rept., 1843) aux dépens des Grenouil- les. Voy. ce mot. (E. D.) *LIMIVOPHORA (itVvy,, marais ; ^opo'ç, penchant), ins. — Genrede l'ordre des Diptè- res brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart ( Ms. dipt., t. II , p. 309), et différant des autres genres de la même tribu par des antennes à style cotonneux et un abdomen long. L'auteur de ce genre y rapporte 13 espè- ces , toutes d'Europe ; nous citerons prin- cipalement la L. palusiris, commune en France, sur le bord des marais. I-IIMIVORÉE. poLvp. — Voy. lvmnorée. LI.UXORIE. Limnoria (nom mythologi- que). cnusT.— Genrede l'ordre des Isopodes, de la famille des Asellotes, de la tribu des Asellotes homopodes , établi par Leach , et généralement adopté. Le corps des Limnories est allongé, convexe en dessus, et peu ré- tréci vers les extrémités. La tête est large, courte et bombée ; les yeux sont petits, si- tués sur les côtés, et dirigés en dehors. Les antennes sont petites, cylindriques, courtes et presque égales entre elles. La bouche est proéminente, et armée de mandibules gar- nies d'un appendice palpiforme; quant aux mâchoires et aux pattes- mâchoires , leur forme n'est pas bien connue. Le thorax se compose de sept anneaux, dont les premiers sont les plus grands. L'abdomen est de même longueur que le thorax , et se com- po.se de six segments mobiles, dont les qua- tre premiers sont très courts , et les deux derniers très grands. Les pattes sont grêles, cylindriques, et armées d'un ongle simple et légèrement courbé, mais faible et peu mobile. Chez la femelle, il existe à leur base des appendices lamelleux , qui se relèvent contre la face inférieure du thorax pour constituer une poche ovifère. Les fausses pattes branchiales sont disposées comme chez les Cirolanes et les iEgas {voyez ces mots). Les membres abdominaux de la dernière paire portent chacun deux appendices styli- formes, dont l'interne se compose de deux articles, et l'externe de trois ou quatre. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre : c'est la Limnorie perforante, Limno- ria terebrans Leach. Ce petit Crustacé a été aperçu pour la première fois par un ingé- nieur anglais, M. Stevenson, chargé de Ij^ construction du pha^e de Bell -Rock. La charpente provisoire, fixée au rocher et bai- gnée par la mer, fut, dans l'espace d'une seule saison , criblée de trous produits par les Limnories; et de grosses poutres de 10 pouces d'équarrissage, employées dans la même localité pour soutenir un chemin de fer provisoire, furent, dans l'espace de trois ans, réduites à 7 pouces par les ravages de ces mômes animaux. Depuis cette époque , on a constaté dçs dégâts analogues occasion- nés par les Limnories sur plusieurs points du littoral de la Grande-Bretagne, et no- tamment au pont de Montrose, aux écluses du canal deCrinan, à Leilh, à Portpatrick, à Dublin, etc. ; mais on n'a pas encore si- LIM gnalé la présence de cet animal sur nos cô- tes. Les trous qu'il perce ont ordinaire- ment un vingtième à un quinzième de pouce anglais en diamètre, et près de 2 pouces de profondeur; ces galeries sont cylindriques, parfaitement lisses en dedans, et en général tortueuses : elles peuvent être dirigées dans tous les sens , mais le plus souvent elles se portent de bas en haut. C'est avec ses man- dibules que l'animal paraît ronger de la sorte le bois dans lequel il se loge , car on trouve son estomac rempli de matières li- gueuses. Les bois les plus durs ne sont pas a l'abri de ses attaques ; mais cependant il détruit de préférence les couches les plus tendres. (H. L.) *LIMIVORXIS. OIS.— Genrede la famille des Grimpereaux établi par Gould {Voy. Heagle Zool. Dirds, pi. 23) pour une espèce qu'il nomme L. curvirostris. (Z. G.) LIMOBIUS (IceVaÇ, pré ; g.o'o), je vis ). i.NS. — Genre de Coléoptères télramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, division iVs Molytides , créé par Schœnherr avec le J'hytonomus dissimilis de Herbst {Curculio) «luquel g. il se distingue par le fuoicule de l'antenne, qui n'est composé que de 6 ar- ticles seulement. (C.) LIMODOllUM {Uia^v, prairie; <îùpov , don). BOT. PH. — Genre de la famille des Or- chidées-Ophrydées , établi par Tournefort (/nstit., 437). Herbes des régions centraleset australes de l'Europe. Voy. orchidées. LIIUOIV. BOT. PH. — Fruit du Limonier. Voy. ORANGER. LIMOIV. GÉOL. — Voy. matière et ter- BAINS. *L1M0\ÉES. Limoneœ. bot. ph.— Tribu delà famille des Àurantiacées, qui comprend le g. Limonia, et en reçoit son nom. (Ad. J.) LIVlOIVIA (\iijj.âvioi, de prairie), bot. ph. — Genre de la famille des Aurantiacées-Li- nionées, établi par Linné {Gen., n. 524). Ar- bres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. AURANTIACEES. — GiErtu., syu. de Phoberos, Lour. LIMONIER, bot. ph. — Voy. oranger. LIMO.^ITE. UIN.— Foi/, fer HYDROXYDÉ. LIHIOMLJS ( /tcjjLoJyioç , de prairie), ins. — Genre de Coléoptères pentanières , fa- mille des Sternoies, tribu des Élatérides, r rcé pa r Eschschol U[Entomologisches archiv., V. III. Thon.; lena, 1821), p. 83), et adopté LIM 381 p.ir Dejean (CataL, 3* éd., p. 102), qui en énumère 24 espèces ; 12 appartiennent à l'Europe et 12 à l'Amérique septentrionale. Parmi les premières, nous citerons comme en faisant partie les El. minutus, Bructeri, de.F.,cylindricuset serralicornis de Pay- kul. (C.) *LI!MOPSIS {lima, lime; o|.;, aspect). MOLL. — M. Sassi a proposé ce g. pour quel- ques espèces de Pétoncles, qui, au lieu d'a- voir le ligament sur toute la surface des cro- chets, sont pourvus d'une fossette triangu- laire comparable à celle des Limes. Rien ne prouve que ce g. doive être adopté ; il fau- drait que ces caractères de peu d'impor- tance fussent appuyés sur ceux de l'animal, Voy. PÉTONCLE. (Desh.) Ll\IOSA. OIS. — Nom latin du g. Barge. I.IMOSELLA (/imosa, limoneuse). BOT. PII. — Genre de la famille des Scrophularinées- Véronicées, établi par Linné (Gen., n. 776). Herbes de l'Europe. Voy. scrophularinées. *LIMOSII\ÉES. Limosinœ. ois. — Sous- fimillede la famille des Scolopacidées, dans laquelle G.-R. Gray (a List of the gen. ) réunit les genres i\^urne«ius (Courlis), Phœo- pus (Corlieu), Limosa (Barge), Terekia, Erolia (Erolie), Ibidorhyncha (Ibidorhyn- que). (Z. G.) LIMIJLE. Limulus ((imws, limon). crust. — Ce genre, quia été établi par Muller, est rangé par M. Milne-Edwards dans son His- toire naturelle sur les Crustacés dans sa sous- classe des Xyphosures(voî/es ce mot). Leach, en adoptant ce genre, a réservé ce nom aux espèces dont toutes les pattes sont chéli- formes , et a formé un nouveau genre sous le nom de Tachypleus , pour celles dont les pieds antérieurs sont monodactyles ; mais on sait aujourd'hui que ce dernier caractère ne se rencontre que chez les mâles de cer- tains Limules, et ne coïncide pas avec d'au- tres particularités de structure de quelque importance, en sorte qu'il ne paraît pas être une base suffisante pour l'établisse- ment d'une division générique. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de 5, habitent la mer, et viennent quel- quefois sur les plages sablonneuses; elles se nourrissent de substances animales , et lors- qu'elles sont à terre, elles s'enfoncent sou- vent dans le sable pour se soustraire à l'in- fluence de la chaleur du soleil qui les fait 3H2 LIN périr promptement. On les trouve dans les mers de l'Inde, du Japon, et dans l'Allan- lique, sur les côtes de l'Amérique septen- trionale; mais elles ne paraissent pas s'éle- ver au-delà du H' degré de latitude Nord, et semblent confinées à l'hémisphère boréal. Le LiMULE DES MoLUQUEs, Limulus molucca- nus Clus. , peut être considéré comme le type de ce genre singulier. (H. L.) LIIV. Linum. bot. ph. — Grand et beau genre que l'on rangeait d'abord à la suite des Caryophyllées, et pour lequel De Can- iOSTOMA (Xt'vov, lin; ari^a, ou- verture). BOT. PH. — Genre de la famille des Diiphnoidées, établi par Wallich (Catalog., n"4203). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. dapu- KOiDÉES. LmOSYRIS ()tvov, fil; ovpâ, tige), bot. PU. — Genre de la famille des Composées- Astéroidées, établi par Lobel {Hislor., 223). Herbes de l'Europe et de l'Asie boréale. Voy. COMPOSÉES. *LI\0TRIT0]V. rept. — M. Bell dési- gne sous celte dénomination une division du genre Salamandre. Voy. ce mot. (E. D.) LIIVOTTE. Linaria (qui aime la graine de lin). OIS. — Par suite des réformes introduites dans les méthodes ornithologiques, réformes dont un des principaux résultats a été la création d'un nombre considérable de genres nouveaux, beaucoup de noms d'espèces sont devenus des dénominations génériques : ainsi le mot Linotte , que l'on avait toujours affecté à l'une des nombreuses espèces des Fringillœ de Linné, a pris chez les auteurs modernes une signification plus étendue, en devenant le titre d'un genre particulier, qui a pour type l'espèce même à laquelle ce nom de Linotte était spécialement donné. Bechstein, si je ne me trompe, est le pre- mier qui ait proposé d'introduire cette coupe dans le genre Fringilla. Quelques ornitholo- gistes, après lui, voulant rester fidèles à la classification de Linné, ont repoussé les mo- difications qui tendaient à altérer cette clas- sification ; mais bon nombred'aulres auteurs, parmi lesquels je citerai G. Cuvier, se sont empressés de reconnaître la distinction que Bechstein avait établie entre les Linottes et les autres espèces avec lesquelles on les avait confondues. Aujourd'hui ce genre paraît dé- finitivement admis et accepté. Boié, Brehm , Ch. Bonaparte, G.-R. Gray, et beaucoup d'autres naturalistes l'ont inséré dans leurs divers travaux ornithologiques. On reconnaît aux Linottes un bec parfaite- ment conique, court, sans renflement à la 390 LIN base ni sur aucun point de son étendue. Ces caractères physiques, les seuls que l'on puisse mettre en relief, seraient, il faut en conve- nir, très insuffisants pourautoriser la distinc- tion que l'on a voulu établir entre ces oiseaux et les autres espèces de la famille des Frin- gilles (Conirostres de G. Cuvier), si ici on n'avait pris en considération les circonstances de mœurs et d'habitudes. En effet, sous ce rapport, les Linottes se distinguent assuré- ment des Moineaux, des Veuves, des Pinsons, dont elles étaient les congénères. Les Linottes, comme les Chardonnerets, avec lesquels elles ont les plus grandes affi- nités, ont un instinct de sociabilité déve- loppé à un très haut degré. Elles ne vivent dans l'isolement qu'à l'époque de la repro duction , c'est-à-dire depuis avril jusqu'à la fin de juillet. Le reste de l'année, on les rencontre rassemblées par troupes plus ou moins nombreuses. Non seulement tous les individus provenant de la même nichée de- meurent réunis, mais encore toutes les fa- milles que nourrit un canton s'attroupent vers la fin de l'été, en septembre ordinaire- ment , pour voyager en compagnie les unes des autres. Après l'époque des migrations, lorsqu'elles se sont cantonnées , c'est-à-dire lorsqu'elles ont fait choix d'une localité qui puisse leur offrir pendant quelque temps une nourriture facile et appropriée à leurs goûts, les Linottes forment alors des bandes vraiment prodigieuses. L'été, ces oiseaux se tiennent sur les lisières des bois, des gran- des forêts, et généralement dans les halliers, les haies et les buissons ; l'hiver, ils descen- dent dans les plaines et les lieux découverts Cl cultivés. Les Linottes offrent ceci de parti- culier que l'hiver, et surtout s'il fait grand froid, elles volent très serrées, très rap- prochées les unes des autres ; elles se pe- lotonnent, comme on dit en terme d'oisel- lerie. Elles ont aussi pour habitudes com- munes de s'abattre, de s'élever toutes en- semble , et de se poser, lorsqu'elles le peu- vent , à la cime du même arbre. La nuit , elles gagnent les bois , et choisissent pour asile les arbres dont les feuilles, quoique sèches , ne sont pas encore tombées. Leur vol est suivi, et ne s'exécute pas par élans répétés, comme celui des Moineaux. Posées à terre, elles avancent au moyen de petits sauts. Les Linottes, qu'un besoin commun avait LIN réunies, se séparent par couples, quand vient le printemps. Elles vont vaquer aux soins de la reproduction. Ordinairement elles font deux pontes par an , quelquefois trois. Les mâles ne partagent ni le travail de la nidification , ni les fonctions pénibles de l'incubation; mais ils sont remplis d'at- tention pour leurs femelles, et leur appor- tent à manger. Les petits sont nourris dans le nid jusqu'à ce qu'ils aient acquis assez de forces pour prendre leur volée : le père et la mère leur dégorgent dans le bec des graines préalablement triturées et en voie de décomposition par suite du séjour que ces graines font dans leur jabot. La plupart des Linottes chantent très agréablement, et le printemps est l'époque où leur chant a le plus d'éclat ; mais de toutes, celle qui a servi de type au genre, est, sans contredit, l'espèce la plus recom- mandable par la beauté de sa voix. Le chant de celle-ci ne cesse qu'à la mue; il est écla- tant , flûlé , varié, et son gosier se ploie fa- cilement aux différents airs qu'on veut lui enseigner. Ces brillantes qualités, réunies à un natursl docile et susceptible d'attache- ment, la font rechercher comme oiseau de volière. Elle s'habitue si bien à la capti- vité qu'on peut la conserver dix ou douze ans en cage : Sonnini cite un individu qui vécut ainsi quatorze ans. Les Linottes font leur principale nourri- ture de jeunes graines de Lin, de Navette, de Chanvre. Ce régime n'est pourtant pas exclusif, car pendant l'hiver ces oiseaux s'at- taquent à toutes les graines qui peuvent leur fournir un aliment quelconque; ils ébour- geonnent'même, ainsi que le font la plupart des Fringilles, tels que les Bouvreuils, les Tarins, etc., les Peupliers, les Tilleuls et les Bouleaux. Le genre Linotte a des représentants dans les deux continents , mais l'Europe paraît en posséder plus que l'Amérique; du moins des espères actuellement connues, le plus grand nombre appartient à l'ancien continent. Le plumage de ces oiseaux est susceptible de varier accidentellement : le mélanisme et l'albinisme total ou partiel sont les variétés les plus fréquentes que l'on ait observées. On trouve encore des individus à plumage Isabelle; mais, indépendamment de ces va- riétés accidentelles, les Linottes, et surtout LIN l'espèce type, se présentent encore sous une livrée différente, selon les saisons; ce qui a occasionné des erreurs, en donnant lieu à de doubles emplois. Parmi les espèces du genre Linotte, nous nous bornerons à mentionner ici celles qui sont parfaitement connues et déterminées, et plus particulièrement les espèces d'Eu- rope. 1. La Linotte ORDINAIRE ou des vignes, Lin. cannabina , Fr. cannabina Lin. (Buff., pi. enl, 485etl51,fig. 1, 2). Frontet poi- trine rouges au printemps; gorge blanchâ- tre grivelée; bec noirâtre; rémiges primaires largement bordées de blanc ; tectrices alaires unicolores. — Habite la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, les provinces méridio- nales de la Russie et la Grèce. Partout elle est commune. 2 . La Linotte de montagne ou a bec jaune, L. montium, Fr. niontium Linn. , flaviros- tmPallas (Vieill., Faun. fr., pi. 39,fig,l). Bec jaune; croupion d'un brun rouge dans le mâle; une seule bande blanche à l'extré- mité des grandes tectrices alaires. — Habite les contrées arctiques de l'ancien continent. Commun en Ecosse, en Norwége et en Suède ; de passage annuel en Allemagne et en France. 3. La Linotte cabaret, L. rufescens, Fr. linaria Linn. Plumage généralement rous- sâtre; dessus de la tête d'un rouge cramoisi; gorge noire; poitrine et croupion d'un rouge clair; sur cette dernière partie se mon- trent des traits bruns. — Habite les con- trées du cercle arctique , les pays tempérés de l'Europe et l'Amérique du Nord. De passage régulier en France. 4. La Linotte sizerin ou boréale, L. ca- nescens , Fr. borealis Temm.(Gould, Birds of Europe, vol. III). Plumage généralement blanchâtre; dessus de la tête et front d'un rouge sanguin ; croupion d'un rouge rose au printemps, d'un blanc pur l'hiver. — Habite le nord de l'Europe et l'Amérique septen- trionale; très accidentellement de passage en France. Savi , d'après Cb. Bonaparte {Birds of Europe and ^orth America), aurait reconnu, sous le nom de Fr. borealis, une espèce dis- tincte du Fr. canescens. Il nous est difficile de dire jusqu'à quel point cette distinc- tion est fondée. Peut-être bien le Fr. bo- LIN ni)i reaîis de Savi n'a-t-il été créé que sur un Fr. canescens en plumage de noces. Il est également difficile dediresil'espèce du nord de l'Europe dont Gould a fait une Linotte, sous le nom de Lin. brevirostris , se rapporte réellement à ce genre. Des espèces étrangères à l'ancien conti- nent, la seule que l'on ait considérée jus- qu'à ce jour avec certitude, comme étant une Linotte, est la Fr. pusillade Wilson , oiseau qui habite les États-Unis. (Z. G.) *LI!\!SA1MG. MAM. — Groupe de Carnivo- res Viverriens, d'après M. Muller ( Verhandl. , I, 1829). (E. D.) LL\SCOTIA, Adans. bot. ph. — Syn. de Limeum, Linn. LINTHURIE. MOLL. —Ce g. a été pro- posé par Denys de Montfort, dans le 1" vo- lume de sa Conchyliologie sijslématique, pour une petite coquille appartenant à la classe des Rhizopodes de M. Dujardin, et dépen- dant évidemment du g. Cristellaire de La- marck. Vo^j. cristellaire. (Dksh.) *LII\UCHE. ACAL. — Genre de Méduses établi par Eschscholtz pour une espèce des côtes de la Jamaïque. (P. G.) LIIMUIII. BOT. PH. — Voy. lin. *LI\1PHIDES. Linyphidœ. arach. — C'est une famille du genre des Linyphia établie par M. Walckenaër, et dont les es- pèces qui la composent ont les mâchoires droites et très écartées , l'abomen ellipsoïde ou ovalaire, à dos bombé , et le céphalo- thorax grand. Les espèces portant les noms de Linyphia montana , triangularis , resu- pina, emphana, frutetorum, pratensis,pas- cuensis, mnltiguttata, pelleta, domestica, tenebricola, elegans, reticulata, phrygiana, pyramitela, radiata, lemidscata , longidens et crocea, appartiennent à cette famille. (H. L.) LIIMYPHIE. Linyphia (linyphio , tisse- rand). ARACH. — Genre de l'ordre des Ara- néides, de la tribu des Araignées, établi par M. Walckenaër sur des Araignées dont les yeux sont au nombre de huit, presque égaux entre eux, les intermédiaires pos- térieurs plus écartés entre eux que ne le sont les intermédiaires antérieurs; les yeux latéraux sont rapprochés. La lèvre est triangulaire et large à sa base; les mâchoires sont droites, carrées, écar- tées entre elles ou s'inclinant légèrement 392 LIN sur la lèvre. Les pattes sont allongées, Ones; la première paire est la plus longue, la se- conde ensuite, la troisième est la plus courte. Les Arandides qui composent ce genre sont sédentaires, forment une toile à tissu serré, horizontale, surmontée d'une autre toile à réseaux irréguliers, formés par des fils tendus sur plusieurs plans différents, et qui se croisent en tous sens. Ces Ara- néides se tiennent le plus souvent sous la toile horizontale, dans une position ren- versée, les pattes allongées en avant et en arrière. Ce genre renferme une quarantaine d'es- pèces, dont la plus grande partie est propre à l'Europe; cependant on en trouve quel- ques unes dans le Nouveau-Monde, particu- lièrement dans l'Amériqne du Nord. La LiNTPHiE MONTAGNARDE , Linyphta montana Walck., peut être regardée comme le type de ce genre singulier; cette espèce est très commune en France, et particulièrement dans les environs de Paris. (H. L.) LI1\ZA. iNFiis. — Nom donné par Schrank à l'Ophrydie. Voy. ce mot. (Duj.) LIMZE. poLYP. — Genre de Spongiaires proposé par Guettard en 1786. (Duj.) ♦LIODEIK A ()£ro;, lisse ; Sapai, cou).rept. — Groupe formé par M. Fitzinger {Sysl. rept , 1843) aux dépens des Stellions. Voy. ce mot. (E. D.) *LIODE. Liodes (nom mythologique). ARACH. — Sous ce nom , M. Stephens dé- signe, dans le journal VIsis, une nouvelle coupe générique d'Arachnides. Ce nouveau genre, que M. P. Gervais place dans l'ordie des Acarides , a pour type le Notaspis thele- proctus Herm. Voy. notaspis. (H. L.) ♦LIOGEIVIS {UTor, nu ; yï'vuç, menton). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides phyliophages , créé par M. Guérin- Méneville (Voyage autour du monde de la Coquille, Zoologie, p. 84, pi. 3, f. 6). L'es- pèce type et unique, L. castaneus, est de la Conception (Chili). Ce g. a été placé à côté des Amphicyania de Dejean. (C.) LIOIV. MAM. — Espèce du genre Chat : la femelle porte le nom de Lionne, et les jeunes celui de LtOMCfiaMa:. Voy. chat. (E. D.) LION. CRUST. — Nom donné par Ronde- let, dans le tome II de son Histoire des Pois- LIO sons, et adopté par AIdrovande, à la GtJ.'a- thœa rugosa. Voy. galathée. (H. L.) LIO!\IA ou LYOMA, Elliott. bot. ph. — Syn. de Scutera, Reichenb. LI01\1\E. MAM. — Femelle du Lion. Voy. CUAT. *LIOPELTIS (Àtro;, lisse; weOty,, bou- clier). REPT. — Division des Couleuvres, d'a- près M. Fitzinger {Syst. rept., 1843). (E. D.) *LIOPHIS (kroç, lisse; o£t'iTûi, je manque; oùp* , queue), mam. — Illiger (Prodr. syst. Mam. et Av., 1811) a créé sous ce nom un genre de Pachydermes , dans lequel il ne place que V Hyrax hudsonius Schreb. Voy. daman, (E. D.) *LIPURE. Lipura {\inovpot;, qui n'a pas de queue), ins. — Genre de l'ordre des Thysanures , de la famille des Podurelles , établi par Bnrmeister aux dépens des PJdwra des auteurs. Dans cette coupe générique, les antennes sont, au nombre de quatre, iné- gales, subclavellces ; les yeux sont peu visi- bles, et au nombre de 13 à 28, placés sur les côtés de la tête ; le corps est divisé en neuf segments inégaux; les pattes sont courtes; il n'y a point d'appendice saltatoire; il y a deux crochets au dernier article de l'abdomen et une rainure ventrale ; l'organe rétractile du ventre est très court; il y a des mandibules et des mâchoires, et tout le corps paraît dé- pourvu d'écaillés. Ce genre, propre au nord de l'Europe , se compose de trois espèces , dont la LiPURE marcheuse, Lipura ambu- lans Degeer ( Gerv., Hist. nat. des Ins. apt., t. III, 441, n. 87, pi. r>0, fig. 2, syô LIQ peut être regardé comme le type de celte coupe générique. Cette espèce, qui n'est pas rare dans les environs de Paris, vit sur la terre végétale, un peu humide, sous les plantes et les pierres , ne saute pas. Lors- qu'on l'inquiète , elle se roule en boule en rapprochant l'extrémité de son abdomen de la tête. On voit alors ses deux petites pointes terniinales, dont elle semble vouloir se faire un moyen de défense. (H. L.) *LIPlJIiUS (),£[7ru , je manque; oùp^t, queue), mam. — Groupe de Marsupiaux in- (Ji(iué par M. Goldfuss {Isis, 1819). (E. D.) Î.SQUIDAMliAR. Liquidambar {liquida ambar, ambre liquide), bot. ph. — Ce genre appartenait d'abord a la grande famille des Ameiitacées de Jussieu; dans le démembre- ment de ce vaste groupe, il est devenu le type de la petite famille des Balsamifluées de M. Blume, qu'il constitue encore à lui seul; il est rangé dans la monoecie polyan- drie, dans le système sexuel de Linné. Les végétaux qui le composent sont des arbres de taille moyenne, à feuilles alternes , pé- tiolées, entières ou lobées, accompagnées de stipules; leurs fleurs sont réunies en chatons, dont les mâles sont plus ou moins coniques, dimt les femelles sont plus courts et globuleux, situés plus bas, portés par des pédoncules plus longs, à l'extrémité desquels ils pendent; les uns et les autres sont en- tourés à leur base par un involucre caduc, de quatre folioles. Les chatons mâles se com- posent d'un grand nombre d'étamines, in- sérées sur un axe commun, formées d'une anthère presque sessile; les fleurs qui con- stituent le chaton femelle présentent une .sorte de calice formé de petites écailles qui entourent l'ovaire, soudées les unes aux autres, prenant de l'accroissement après la floraison; leur ovaire est à deux loges, qui contiennent des ovules nombreux; il se ter- mine par deux styles subulés. Les fruits qui leur succèdent sont des capsules bilo- bées, à 2 loges, réunies en une sorte de cône, s'ouvrant entre les deux styles pour laisser sortir les graines, qui sont en petit nombre. L'espèce la plus connue de ce genre est le LiQuiDAMBAK lUisiNEUx, Liquidaïubar styraci- jlua Lin. C'est un arbre de l'Amérique sep- tentrionale, que l'on trouve de laNouvelle- Anglctci ic à la Floride II s'élève en moyenne LIQ de 12 à 15 mètres; son tronc est générale- ment fort, proportionnellementà sa hauteur, et il acquiert souvent des dimensions consi- dérables; il est formé d'un bois blanc, dur, à grain fin, qui est propre à la menuiserie. Ses feuilles ont un pétiole allongé, arrondi, accompagné à sa base de deux petites stipu- les caduques; elles sont en cœur à leur base, divisées en cinq grands lobes aigus, dentées en scie sur leurs bords, portant à leur face inférieure quelques poils blancs aux points de bifurcation des nervures. Les chatons mâles sont globuleux, à élamines courtes, ramassées au sommet des branches; les fe- melles sont également globuleux, pendants à l'extrémité de longs pédoncules axillaires. Les bourgeons et les jeunes branches de cet arbre ont une odeur agréable qu'on retrouve dans ses feuilles en les froissant entre les doigts. Cette odeur est due à une substance balsamique connue sous les noms de Styrax, Styrax liquide, Baume copalme, Copalme liquide, Storax fluide, etc. Cette substance coule spontanément par les incisions qu'on fait à l'écorce. Elle est alors très odorante, en consistance de miel, peu colorée, et porte plus particulièrement le nom de Liquidam- bar blanc; son odeur est celle de l'acide benzoïque; sa saveur est amère et acre; mais celle qu'on se procure ainsi est très rare et ne se trouve même plus dans le commerce. Plus habituellement on l'obtient en faisant bouillir les jeunes branches, dans lesquelles elle existe en plus grande quan- tité que dans les autres parties; dans ce dernier cas, elle est moins odorante et plus colorée; c'est dans cet état qu'on la trouve dans le commerce, et qu'on lui donne les divers noms que nous avons rapportés. Cette substance était fréquemment employée au- trefois pour la parfumerie; mais elle est presque abandonnée aujourd'hui. Quant à ses propriétés médicinales, elle est regardée comme cordiale, stomachique, diaphoréti- que; on l'administre assez rarement aujour- d'hui à l'intérieur, mais plus fréquemment à l'extérieur. M. Blume a fait connaître dans ces der- nières années, et décrit, sous le nom dele- quidambar ailingiana, une autre espèce du même genre dont les feuilles sont en cœur à leur base, ovales-lancéolées, dentées sur leurs bord.s, qui croît à une hauteur de 700 LIR à 1000 mètres dans l'île de Java, où elle porte le nom de Rosa malla; cet arbre four- nit également un suc balsamique, qui con- stitue le vrai Slorax liquide d'Orient, qu'on emploie fréquemment dans l'Inde. A l'état frais, cette substance a la consistance et la couleur du miel; elle devient ensuite plus blanche et transparente. Il paraît qu'elle arrive d'abord, de Java et de l'Inde, en Perse et en Arabie , et que de là on en transporte une certaine quantité en Europe. (P. D.) LIQLHUTIA, Mœnch. bot. ph. — Sjn. de Glycyrhiza, Tournef. LIUCEUS. CRusT. — Ce genre , qui ap- l)artieat à l'ordre des Isopodes, a été établi par Raflnesque d'après un petit Crustacé d'eau douce qui se trouve aux États-Unis d'Amérique , et qui paraît appartenir à la tribu des Asellotes bomopodes. Mais ce genre paraît être trop imparfaitement connu pour qu'on puisse l'adopter. (H. L.) LIRELLE. Lirella. bot. cr. — Voy. tha- LAMiuM à l'article lichens. LIIU. MOLL. — Adanson nomme ainsi une petite coquille qu'il range dans son g. Lepa. Guielin l'a inscrite dans la 13* édi- tion du Syslema naturœ, sous le nom de Palella pervcrsa ; mais celte coquille étant irréguliere ne peut rester parmi les Patelles, et elle doit faire partie, soit des Cabochons, soit des Siphonaires. Voy. ces mots. (DEan.) *LIRIA. MOLL.— M. Cray ayant reconnu au Liri d'Adanson des caractères qui l'éloi- gnent des autres genres connus , a proposé pour lui le g. Liria, dans lequel il ajoute aussi le Pileopsis garnolideU. Payraudeau. D'après cela, le g. Liria ne serait qu'un double emploi des Siphonaires, car nous avons vu l'animal que la dernière espèce mentionnait, et il ne diffère en rien de ce- lui des Siphonaires. Voy. ce mot. (Desh.) *LIRIAI\!THE , Sp. eût. ph. — Syn. de Magnolia, Linn. LIRICOMTE, James, min. — Voy. liro- CONITE. LIRIODEKDRON. bot. ph.— Voy. tu- lipier. *LIRIOPE(nom mythologique), acal. — Genre de Médusaires établi par M. Lesson dans son Hist. des Acalèph.,Y). 331. Il com- pieiid deux espèces de la Méditerranée. (P. G.) LIS 397 *LIRIOPE (nom mythologique), crust. — Genre de l'ordre des Amphipodes, éta- bli par M. Ralhke dans le tom. XX (1843) des Nov. act. Curios., p. 60, et dont la seule espèce connue est le Liriope pygmœa Rath. (H. L.) *LmiOPSIS, Sp. BOT. PU.— Syn. deilfa- gnolia, Linn. LIRIOZOA. POLVP. — Voy. tulipaire, UROCOIMITE ou LIROKOI^ITE (Xtipo'ç, pâle; xovcç, poussière), min. — Cuivre arsé- niaté bleu ou vert, en octaèdre rectangu- laire obtus; le Linsenerz des minéralogistes allemands. Voy. cuivre arséniaté. (Del.) LIROIV. MAM. — Synonyme do Lérot. Voy. LOIR. LIS. Lilium ( On a cherché l'étymologie de Lilium dans le mot celtique li, qui si- gnifie blanc, à cause de la blancheur des fleurs de l'espèce la plus anciennement con- nue), bot. pu. — Beau genre de la famille des Liliacées, à laquelle il donne son nom, de l'hexandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Les végétaux qui le com- posent sont pourvus d'un bulbe écailleux , d'une tige simple, droite, feuillée , por- tant au sommet une ou plusieurs fleurs toujours remarquables par leur beauté , et le plus souvent par leur grandeur. Ces fleurs présentent un périanthe corollin , formé de 6 pièces distinctes, souvent rétré- cies à leur base en un long onglet, étalées à leur partie supérieure ou même révolu- tées, creusées, à leur face interne et dans leur partie inférieure, d'un sillon médian où s'opère une sécrétion de matière sucrée; ce sillon est nu ou cilié, et comme frangé sur ses bords. Sixétamines s'insèrent à la base du périanthe ; leurs filets sont subulés au sommet; leurs anthères sont linéaires , ob- tuses ou échancrées à leur extrémité; elles s'ouvrent par deux fentes longitudinales. Leur pistil se compose d'un ovaire libre , prismatique , généralement à trois angles , à trois loges, renfermant chacune de nom- breux ovules en deux séries longitudinales ; d'un style terminal , cylindrique, surmonté d'un stigmate épais, trilobé. Le fruit qui suc- cède à ces fleurs est une capsule presque co- riace , à 6 angles longitudinaux , obtuse et déprimée au sommet, un peu resserrée à sa base, à 3 loges, s'ouvrant en trois valves par déhiscence lorulicide, sans laisser de co- 398 LIS lumelle à son centre; les graines qu'elle ren- fernne sont nombreuses, bordées d'une aile large. La révision la plus récente du genre Lis, celle de M. Kunlh (Enumer. plantar., t. IV, p. 256), renferme la description de 34 es- pèces. Ces plantes sont tellement remar- quables par la beauté de leurs fleurs, que toutes, sans exception, mériteraient d'être cultivées comme plantes d'ornement; il ne Tautdonc s'étonner nullement d'en rencon- trer fréquemment dans les jardins environ la moitié de ce nombre. Nous ne pouvons dès lors nous dispenser de faire connaître ici les plus connues de ces espèces en les rapportant aus divisions qui ont été établies dans ce genre. A. Martagon. Folioles du périanthe sessiles ou non ré- trécies en onglet à leur base , révolutées. 1. Lis Martagon, Lilium martagon Lin. Cette espèce, qui a donné par la culture plusieurs belles variétés très répandues , croît spontanément dans les montagnes de l'Europe moyenne et méridionale, ainsi que dans l'Altaï. Sa tige est droite, simple, lui- sante, généralement tachetée, haute d'en- viron 1 mètre; ses feuilles sont verlicillées, ovales-lancéolées, aiguës au sommet; ses fleurs se développent en juillet et août ; elles forment une grappe lâche: elles sont pen- chées; leur périanthe, ordinairement pu- bescent à sa face externe , est tacheté de points pourpre foncé ou noirs ; sa couleur est rougeâtre dans le type; mais, par la culture, elle est devenue, dans certaines va- riétés, blanchâtre ou tachetée de pourpre; on en possède aussi une variété à fleurs dou- bles. L'odeur de ces fleurs est peu agréable. La capsule qui leur succède est obovée , à 6 angles bordés supérieurement d'une pe- tite crête membraneuse. On cultive le Lis martagon en i i re de bruyère. Dans le nord de la France, il est bon de le couvrir pen- dant l'hiver. 2. Lis superbe, Lilium superbum Linn. Cette belle espèce , qui porte aussi, dans les jardins, le nom de Lis martagon du Canada, croît spontanément datis les parties argileu- ses, humides, de l'Amérique septentrionale, depuis le Canada jusqu'à la Virginie. Sa lige s'élève à 2 mètres, et quelquefois plus ; LIS elle est droite et de couleur violacée ; ses feuilles inférieures sont verticillées , les su- périeures éparses et plus grandes; elles sont lancéolées, acuminées , marquées de trois nervures, glabres. Ses fleurs sont ren- versées, d'un bel orangé rouge , tachetées de points pourpres-bruns, à périanthe ré- voluté; elles sont de grandeur moyenne, souvent réunies au nombre de trente à qua- rante en une magnifique grappe pyramidale. Cette belle espèce se cultive en terre de bruyère; elle passe l'hiver en plein air; ce- pendant on recommande de la garantir des grands froids. On la multiplie, soit par ses cayeux, qu'on détache tous les trois ou qua- tre ans , soit par les écailles de son bulbe. 3. Lis tigré , Lilium tigrinum Gawl. Cette espèce est originaire de Chine et du Japon. Sa tige s'élève de 1 mètre à 1 mètre 1/2; elle est de couleur violacée et revêtue de poils laineux; ses feuilles sont éparses, lancéolées-étroites, et portent des bulbilles noirâtres à leur aisselle; ses fleurs , qui se développent an mois de juillet, sont très grandes , réunies, en nombre qui s'élève quelquefois jusqu'à quarante, en une grappe paniculée; leur couleur est rouge-miniura, parsemée intérieurement de points noirs et pourpre foncé; leur périanthe présente à sa face interne , vers sa base , des caroncules ou papilles jaunâtres; ses folioles sont ré- volutées. Cette belle plante réussit très bien dans nos climats , en pleine terre légère. 4. Lis pompon, Lilium pomponium Linn. Cette espèce est également connue sous le nom de Lis turban ; elle croît naturellement en Sibérie, dans l'Orient; on l'a indiquée comme croissant près de Nice, en Provence, et même dans les Pyrénées , où elle n'a été pourtant rencontrée, à notre connaissance, par aucun botaniste moderne. Sa tige est haute de 5 ou C décimètres , droite , abon- damment chargée de feuilles éparses , éta- lées, lancéolées-linéaires , aiguës , ciliées, diminuant peu à peu vers le haut de la plante. Ses fleurs sont pendantes, de gran- deur moyenne, à périanthe révoluté , d'un rouge ponceau très beau , généralement au nombre de trois ou quatre. La capsule est bordée à ses angles , dans sa partie supé- rieure , d'une membrane fort étroite. Le Lis pompon se cultive en pleine terre légère et dans une exposition un peu couverte. LIS 5. Lis DES PïRÉNÉES, LiUum pyrenaicum Gouan. Cette plante ressemble assez à la précédente, dont elle se distingue par ses feuilles bordées de blanc; par ses fleurs jaunâtres, parsemées de points noirâtres, à anthères d'un rouge vif. Ces fleurs exha- lent une odeur de bouc très forte et très désagréable. Cette espèce croît dans les Py- rénées. On la cultive en pleine terre ou en terre de bruyère mélangée. B. Fseudolirion. Périanthe campanule à folioles rétrécies en onglet à leur base, conniventes. 6. Lis de Philadelphie, Lilium philadel- hicum Lin. Jolie espèce qui croît dans les forêts et dans les prés de l'Amérique septen- trionale, du Canada jusqu'à la Caroline. Sa tige s'élève à environ 6-7 décimètres ; elle porte des feuilles verticillées par quatre ou cinq, ovales-oblongues ; elle se termine par une ou plusieurs fleurs dressées, de forme campanulée, de couleur rouge-orangée ; leur fond jaune parsemé de points noirs. On la cultive en terre de bruyère mélangée et dans des pots enterrés, afin de retrouver les oayeux, qui sont fort petits. C. Eulirion. Périanthe à folioles sessiles, campanule. 7. Lis bulbifù:re, Lilirmibulliferum Lin. Cette espèce croît dans les parties moyennes et méridionales de l'Europe ; elle est aujour- d'hui très répandue dans les jardins, où elle réussit avec la plus grande facilité dans toute terre et à toute exposition. Sa tige s'é- lève jusqu'à 1 mètre; elle est brunâtre, et porte des feuilles éparses , linéaires-lancéo- lées, à l'aisselle desquelles se développent le plus souvent des bulbilles d'un vert foncé et sessiles. Ses fleurs se montrent vers la fin du mois de mai; elles sont peu nombreuses, grandes, de couleur rouge-orangé, pubescen- tes à leur face externe, présentant à leur face interne des caroncules ou des papilles sail- lantes et plus colorées. Sa capsule est oblon- gue, à six angles , obtuse et déprimée au som- met, rétrécie et turbinée à la base ; ses angles sont bordés à leur partie supérieure d'une membrane étroite. On en possède quelques variétés à fleurs doubles, à feuilles panachées. On peut la multiplier par ses bulbilles; les LIS 399 pieds qui en proviennent fleurissent la qua- trième année. 8. Lis ORANGÉ, iî7mmcroceum Chaix. La patrie de cette espèce, aujourd'hui lort ré- pandue dans nos jardins, paraît être l'Italie. Saculture est également sans difficultés. Ses feuilles sont éparses, marquées de cinq ner- vures, jamais accompagnées de bulbilles. Ses fleurs, de couleur orangée, sont marquées in- térieurement de taches noires. Sa capsule est pyriforme, ailée à ses six angles, courte proportionnellement à sa longueur. Cette plante ressemble à la précédente, de laquelle elle se distingue par la forme et les caractè- i res de sa capsule, par sa fleur plus petite et j plus pâle, plus ouverte, à folio'es plus étroi- I tes, plus rétrécies à leur base. 9. Lis blanc, LihMmcandidum Lin. Celte ' espèce, la plus connue et la plus répandue de toutes, est originaire du Levant; on l'in- dique aussi comme croissant spontanément dans quelques parties de l'Europe, comme la Morée , la Sardaigne, même la Suisse et le ' Jura; il est cependant très probable qu'elle n'est que naturalisée dans ces deux dernières ; localités. Sa tif^e s'élève à environ 1 mètre; elle va régulièrement en diminuant de gros- seur de la base au sommet; ses feuilles sont éparses, ondulées sur leurs bords, diminuant progressivement de grandeur du bas vers le haut; elles sont lancéolées en coin dans le bas, linéaires-lancéolées vers le haut, ovales- lancéolées dans la partie supérieure de la tige; ses fleurs, que tout le monde connaît, sont campanulées, lisses et glabres à leur surface interne; le style présente trois sil- lons au-dessous du stigmate. On possède quelques variétés de cette belle espèce; l'une à fleurs marquées extérieurement de lignes rouges, ce qui lui fait donner vulgairement le nom de Lis ensanglanté ; une seconde, fort remarquable, à fleurs imparfaites, et présen- tant à la partie supérieure de sa tige une grande quantité de folioles pétaloides ; une troisième, à feuilles panachées, etc. Le Lis blanc ou Lis commun réussit sans peine en pleine terre dans les jardins ; on le multiplie par ses cayeux qu'on sépare tous les trois ou quatre ans lorsque les feuilles sont dessé- chées, et qu'on remet aussitôt en terre. Son bulbe a une saveur légèrement piquante et amère, qui disparaît par la cuisson; cuit, il devient comme pulpeux, doux et sucré ; sous 400 LIS ce dernier état, il est utilisé comme aliment dans quelques parties de l'Asie, ainsi que celui de quelques autres espèces du même genre. Cuit sous la cendre ou après avoir bouilli longtemps, soit dans Teau, soit dans le lait, il est employé comme émoliient et maturatir. Avec les folioles du périanthe, on prépare une huile qui a quelques usages en médecine, comme adoucissant; on l'obtient en faisant macérer ces folioles dans de l'huile d'amandes douces ou d'olive. Tout le monde connaît l'odeur des fleurs de cette plante; les parfumeurs réussissentà recueillir l'arôme qui la produit, et ils s'en servent pour di- verses préparations. D. Cardiocrinum. Périanthe campanule, à folioles conniven- tes, non rélrécies en onglet, présentant leur sillon nectarifère presque élargi en sac à leur base. 10. A cette section se rapporte \eLilium giganteum Wall., sur lequel nous ne dirons que quelques mots. C'est une magnifique espèce du Népaul à tige très élevée, à gran- des feuilles ovales, qui portent huit ou dix fleurs blanches, teintées de vert en dehors, roussâtres en dedans, d'une odeur agréable, longues d'environ 2 décimètres. Ce serait une très belle acquisition pour nos cultures européennes. (P. D.) On a encore donné le nom de Lis à des plantes de genres et de familles différents; nous citerons les principales. Ainsi l'on a appelé : Lis asphodèle, les Hémérocalles et leCn- num americanum ; Lis ÉPiNKUx , le Calesbœa spinosa; Lis d'étang , le Nymphœa alba; Lis des Incas, VAlstrœnieria lichtu; Lis Jacinthe, le Scilla lilio-hyacinthus ; Lis du Japon , V Amaryllis sarniensis et VUvaria Japonica; Lis de mai , le Convallaria majalis , Lis des marais, les Iris; Lis de Mathiole , le Pancralium mariti- mum ; Lis du Mexique, V Amaryllis belladona ; Lis Narcisse , V Amaryllis alamasco et le Pancralium maritimum : Lis orangé, VHemerocaUis fulva; Lis de Perse, le Fritillaria Persica; LIS Lis de Saint- Bruno, \ePhalangium lilicis- trum ; Lis de Saint- Jacques, V Amaryllis forma - sissima ; Lis de Saint-Jean, le Glayeul commun; Lis de Surate , V Hibiscus suratensis : Lis des teinturiers, la Gaude et la Lysi- machie vulgaire; Lis turc, l'Ixie de la Chine; Lis des vallées, le Convallaria majalis , Lis vermeil, les Hémérocalles; Lis vert , le Colchicum autumnaîe. LISEROLLE. bot. ph. — Nom vulgaire des espèces du g. Evolvulus. MSEROîV. BOT. PH. — Pris dans son application la plus exacte, ce mot corres- pond au grand genre Convolvulus de Tour- nefort et de Linné ; mais, dans l'usage ordi- naire, il a une signification encore plus éten- due, puisqu'on le donne vulgairement a une espèce du genre Ipomœa de Tournefort et de Linné, espèce aujourd'hui cultivée par- tout dans les jardins, sur les fenêtres, etc., que M. Choisy range maintenant dans son genre P/iar6t(!S, sous le nom de Pharbilis hispida Choisy. Cette espèce est le Volubilis des jardiniers. Voy. pharbitis. Le genre Convolvulus, Tourn., Lin. , au- quel appartient proprement la dénomination française de Liseron , formait un groupe extrêmement considérable que les travaux des botanistes modernes , et particulière- ment de M. Choisy , ont beaucoup modifié et subdivisé. Des genres nombreux ont été établis à ses dépens, et, par suite, le groupe des Convolvtdus proprement dits s'est trouvé fortement restreint. Certains de ces genres avaient déjà été proposés et adoptés lorsque les premiers volumes de ce Dictionnaire ont été publiés; cependant ils ont été entière- ment passés sous silence, ou ont été l'objet d'articles évidemment insuffisants; d'au- tres n'ont été établis définitivement que dans le travail monographique relatif à la famille des Convolvulacées, que M. Choisy a publié dans le volume IX du Prodromus. Pour ces motifs, nous croyons devoir don- ner ici, sous la dénomination générale de Liseron , un article général sur le grand genre Convolvulus pris dans son acception linnéenne, en nous arrêtant aux genres qui auraient dû trouver place dans les parties déjà publiées de cet ouvrage, et qui méritent LIS une attention particulière à cause de cer- taines des espèces quMIs renTerment. A. Liseron. Convolvulus, Lin. (Choisy, Prodr., tom. IX, pag. 399). Ce genre, quoiqu'ayant fourni récem- ment a l'établissement de plusieurs autres, et restreint dès-lors dans des limites beau- coup plus étroites, renferme cependant en- core au moins 120 espèces. Il se compose de plantes herbacées ou frutescentes , dont la fleur présente un calice à cinq sépales soudés entre eux à leur ba.se; une corolle campanulée; un pistil formé d'un ovaire à deux loges renfermant chacune deux ovules, d'un seul style et de deux stigmates linéai- res-cylindriques. A cet ovaire succède une capsule à deux loges. Parmi les espèces de Coyivolvulus , il en est quelques unes qui méritent de fixer quelques instants l'atten- tion ; ce sont les suivantes : i. Liseron SCAMMONÉE, Convoîvulus scam- monia Lin. Cette espèce habite la région méditerranéenne et l'Asie-Mineure. Sa tige est glabre, voluble; ses feuilles sont has- tées , tronquée- i leur partie postérieure , présentant deux oreillettes entières ou laci- niées; ses fleurs sont jaunes, marquées ex- térieurement de cinq bandes purpurines, larges d'environ 3 centimètres : elles sont portées au nombre de trois ou davantage sur un long pédoncule; leur calice est co- loré, à sépales ovales , obtus et légèrement mucronés au sommet, les extérieurs étant un peu plus petits que les autres. Le Liseron scammonée fournit une gomme-résine connue sous le nom de Scam- monée. C'est surtout dans l'Asie méditerra- néenne qu'on l'obtient en assez grande quantité pour en faire un objet de com- merce. Pour l'obtenir, on emploie deux procédés dont l'un donne la qualité supé- rieure qui n'arrive guère en Europe et qui est consommée sur place, dont l'autre donne les qualités ordinaires qu'on emploie en médecine; dans le premier de ces pro- cédés, on coupe, dit-on, la tige un peu au dessus du collet, et l'on creuse une cavité dans la substance même de la racine qui est longue et assez volumineuse; dans cette cavité vient se ramasser un suc laiteux, qui n'est autre que la gomme-résine; ce suc I V». LIS 401 est recueilli et desséché; il donne la Scam- monée de premier choix ou de première goutte. Dans le second procédé, on écrase et l'on presse la racine pour en obtenir le suc, qu'on fait ensuite évaporer à une douce chaleur; on obtient ainsi la Scammonée de deuxième choix ou de deuxième goutte, qui est connue dans le commerce sous le nom de Scammonée d'Alep. Les analyses de Vogel et de BouillonLagrangeont montré que la Scam- monée d'Alep renferme, sur KiO parties, 60 de résine, 3 de gomme , 2 d'extrait et 35 de débris végétaux. La Scammonée a des propriétés médicinales qui la faisaient esti- mer des anciens à un très haut degré; au- jourd'hui elle est moins fréquemment em- ployée; elle constitue un purgatif drastique dont l'action se prononce en très peu de temps, et qui, pris à haute dose, irrite for- tement la muqueuse intestinale; aussi l'emploie-t-on le plus souvent à faibles doses, excepté dans certains cas particu- liers. 2. Liseron DES CHAMPS , Convoîvulus ar- vensis Lin. Cette espèce abonde dans nos champs et dans les lieux cultivés. Sa tige est anguleuse, glabre, voluble; ses feuilles sont sagittées et ne présentent qu'un com- mencement d'oreillettes; ses fleurs sont blanches ou rosées, le plus souvent soli- taires sur des pédonculesanguleux, glabres, plus longs que les feuilles ; leur calice est membraneux, à lobes obtus. Cette jolie plante est regardée comme vulnéraire; on l'emploie aussi tout entière comme purgative. 3. Liseron tricolore, Convoîvulus trico- lor Lin. Cette jolie espèce croît naturelle- ment en Portugal, en Espagne, en Italie, en Sicile, et dans l'Afrique septentrionale; elle est aujourd'hui extrêmement répandue dans les jardins où elle porte le nom de Belle-de-jour. Sa tige est ascendante, cy- lindrique, velue, haute d'environ 3-4 dé- cimètres; ses feuilles sont lancéolées-oho- vées, presque spathulées, sessiles, ciliées à leur base; ses fleurs se succèdent en grand nombre ; elles sont solitaires sur des pédon- cules velus , d'un bleu clair sur le limbe, blanches à la gorge, jaunes sur le tube ; leur calice est velu, à sépales ovales-lan- céolés, aigus. La capsule est velue. On en possède une variété à fleurs blanches et une autre à fleurs panachées. On sème ordi - 51 402 LIS iiairement cette espèce en pleine terre et sur place, au mois d'avril. Nous nous bornerons à mentionner , parmi les autres espèces du même genre : le Convolvulus althœoides Lin., jolie espèce qui croit sur les rochers et les murs, le long de la Méditerranée, etdans laqueiieM. Loi- seleur-Deslongchamps a reconnu et démon- tré Fesistence de propriétés purgatives assez prononcées pour pouvoir être avanta- geusement mises à profit; et le Convolvulus cneorum Lin., ou le Liseron satiné, joli arbuste d'Espagne, que Ton cultive fré- quemment pour son feuillage couvert d'un duvet soyeux argenté , et pour ses fleurs blanches légèrement teintées de rose qui se succèdent pendant tout l'été. B. Calystégie. Calystegia, Rob. Brown. Les caractères de ce g. consistent dans deux bractées opposées situées dans le calice et enveloppant la fleur pendant sa jeunesse; dans un calice à 5 parties égales; dans un ovaire dont deux loges se réunissent au sommet à cause de la briè- veté de la cloison qui les sépare dans le bas seulement. Deux belles espèces de France se rapportent à ce genre, savoir: 1° notre GRAND Liseron des haies, Calystegia sepium Rob. Br. (Convolvulus sepium Lin.), à longues tiges volubiles, anguleuses, à feuilles sagittées, presque en cœur, à grandes fleurs blanches, solitaires sur un pédon- cule quadrangulaire; sa tige est purgative , comme la plupart de celles des anciens Convolvulus; 2° Le Calystegia soldanella Rob. Br. {Convolvulus soldanella Lin.), qui croît abondamment dans nos sables mari- times, dont la tige est couchée, lisse; dont les feuilles sont réniformes, très obtuses ou même quelquefois échancrées au sommet, rappelant très bien par leur forme celles de la Soldanelle des Alpes, ce qui a valu à la plante le nom qu'elle porte; ses fleurs sont grandes, purpurines, solitaires à l'ex- trémité de pédoncules axillaires plus longs que les feuilles. Les expériences de M. Loi- seleur-Deslongchamps ont prouvé que la racine de cette espèce est purgative à un degré assez prononcé pour pouvoir être sub- stituée sans désavantage à celle du Jalap. On l'a recommandée également comme pou- LIS vant être employée avec avantage dans l'hydropisie, contre le scorbut, et même comme anthelmintbique. C. Batate. Batatas, Rumph., Choisy. Ce genre doit son nom à la plus impor- tante des espèces qu'il renferme; il se com- pose de plantes herbacées ou sous-frutes- centes, pour la plupart originaires de l'A- mérique, et il se distingue particulièrement par des étaniines incluses; par un stigmate capité, bilobé; par un ovaire qui présente à son intérieur quatre loges, ou, par l'effet d'un avortement, seulement trois ou même deux. Deux de ses espèces ont une grande importance; mais l'une d'elles nous a déjà occupé; c'est le Jalap {voy. Jai.ap), Balatas Ja- lapa Choisy {Convolvulus Jalapa Lin.). C'est à cette espèce queM. Choisy rapporte comme synonyme une plante qui avait été toujours décrite comme distincte et séparée, sous le nom de Mechoacan, Convolvulus Mechoacana Lin., et dont laracine, faiblement purgative, avait fait donner à la plante elle-même les noms de Patate purgative, Bhubarbe blanche. L'autre espèce est la suivante: Batate comestible, Batatas edulis Choisy ( Convolvulus Batatas Lin. ). C'est une plante originaire de l'Inde , mais qui est cultivée aujourd'hui dans presque toutes les contrées intertropicales ; sa tige est ram- pante, rarement volubile; ses feuilles, de forme assez variable, sont le plus souvent anguleuses ou même lobées , longues de 1 ou 2 décimètres, aiguës, en cœur, pétiolées; les fleurs sont portées au nombre de 3 ou 4 , sur un pédoncule à peu près de même longueur que le pétiole; les sépales de leur calice sont acuminés-mucronés, les exté- rieurs un peu plus courts; leur corolle est purpurine. La racine de celle plante est très féculente et sucrée; elle fournitun aliment très sain et abondant, qui jnne un rôle im- portant dans l'alimentation des habitants des contrées chaudes. C'est en vue des nom- breux avantages qu'elle peut présenter qu'on a fait, depuis quelques années, de nombreux essais pour introduire sa culture en France; ces essais n'ont pas été d'abord très heu- reux ; mais tout récemment quelques agro- nomes sont arrivés à des résultats entière- ment décisifs , et qui prouvent tout ce que LIS ririlroduction de la Batate ou Patate dans nos cultures pourrait amener d'avantages. Ainsi tout récemment, M. de Gasparin a fait connaître à la Société centrale d'agri- culture, dans la séance du 17 décembre 1845, le succès complet qu'il a obtenu pour la culture de celte plante, dans le midi de U France, pendant l'été de 1845. Ce succès a été tel que, malgré les circonstances atmo- sphériques extrêmement défavorables qui ont signalé cet été, ses champs de Bâtâtes lui ont donné une moyenne de 1 kilogramme de tubercules par plante, ce qui , à raison de 25,000 pieds par hectare, élève le pro- duit à 250 quintaux métriques, quantité supérieure à ce que la Pomme de terre peut donner sous notre climat. La racine tubéreuse de la Batate varie de couleur; on en possède des variétés rouges ou violacées , jaunes et blanches : l'une de ces dernières , connue sous le nom de Ba- tate igname, donne des tubercules d'un vo- lume très considérable, et qu'on a vus peser jusqu'à 4 kilogrammes. Le seul défaut que l'on trouve en elle, relativement à son em- ploi comme aliment, consiste dans sa saveur sucrée qui lui a valu le nom vulgaire de Pa- tate douce, par opposition au nom de Patate proprement dite qu'on donne souvent à la Pomme de terre dans nos départements mé- ridionaux. Orcedéfaut même, si c'en est un, peut être facilement corrigé dans la prépa- ration des aliments ; et de plus, il paraîtrait certainement une qualité dans certaines circonstances et pour certaines personnes. Nous ne pouvons entrer ici dans les dé- tails de la culture de la Batate , d'autant moins que plusieurs méthodes sont em- ployées en divers lieux et par divers agro- nomes qui, tous, vantent les résultats avan- tageux qu'ils en obtiennent. Nous nous bor- nerons à indiquer à grands traits la marche générale à laquelle on peut ramener ces mé- thodes différentes. Dans nos climats, et même dans le midi de la France, on emploie des couches pour produire la première végéta- tion de la plante. Pour cela, on plante sur ces couches les tubercules de la Batate qu'on couvre d'environ un décimètre de terre; cette plantation se fait en mars ou en avril, même au commencement de mai; dans le premier cas, il est indispensable de couvrir de châssis vitrés. Les tubercules ne tardent LIS 403 pas adonner des pousses qu'on laisse s'éle- ver au-dessus de terre de 1 ou 2 décimè- tres; ce sont ces pousses qui servent de plant. On les enlève soit en les détachant à la main, soit, comme l'a fait avec succès M. Vallet, de Fréjus, en laissant tenir à leur base un petit fragment du tubercule; après quoi, les uns les plantent d'abord en pépi- nière pour les faire enraciner, et les mettre ensuite en place, les autres les plantent di- rectement, en formant des rangs espacés de 7 ou 8 décimètres, quelquefois davantage. Il est avantageux de planter ces boutures dans une direction oblique; en effet, elles sont alors enterrées sur une plus grande lon- gueur ; or, comme elles s'enracinent à cha- que nçeud, et qu'elles donnent des tuber- cules sur tous ces points , il est évident qu'on obtient ainsi des produits plus abon- dants. On a même cru reconnaître que les tubercules qui en proviennent sont d'autant plus volumineux qu'ils se forment à un nœud placé plus haut. Quant aux tubercules- mères qui ont fourni ces premières pousses, ils continuent à en produire de nouvelles en grand nombre , de manière à pouvoir donner encore de nouvelles boutures pour des plantations plus tardives. Dès la fin du mois d'août, les pieds qui ont été bien con- duits ont déjà des tubercules bons à man- ger; mais ce n'est qu'au mois d'octobre que se fait la récolte générale, pour laquelle on arrache les pieds tout entiers, par un jour beau et sec, autant qu'il est possible. On laisse ensuite pendant quelque temps les tu- bercules à l'air et au soleil , après quoi on conserve dans un lieu sec ceux que l'on destine à la consommation; quant à ceux qui doivent être employés à la reproduc- tion, on les stratifle dans des caisses avec du sable sec ou de la mousse qu'on a préala- blement séchée avec soin. La Batate fleurit et fructifle très rare- ment; il en est même des variétés qui ne donnent jamais de graines. Cependant d'au- tres variétés fructifient plus facilement, et quelques cultivateurs , notamment M. Sa- geret, en ont même obtenu des graines à Pa- ris. Cette production de graines est très im- portante, parce que c'est là le seul moyen par lequel on puisses'occuper d'obtenir des variétés ou meilleures ou plus hâtives. La Batate est utile non seulement pour. 404 LIS ses tubercules, mais encore pour ses fanes, que les bestiaux mangent sans difficulté. (P. D.) *LISIAS (nom mythologique). ms.— Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Cycliques, tribu des Colaspides(Ghrysoméli- nes de Latreille), formé par Dejean (Catal., 3* édit., p. 434) avec 2 espèces de Colom- bie, nommées par Tauteur L. rufo-œnea et marginata. (C.) LïSOR. MOLL. — Dans son Voyage au Sénégal, Adanson donne ce nom à une co- quille bivalve du g. Mactre. La plupart des conchyliologistes rapportent le Lisor au Mac- tra sluUorum de Linné; mais il serait pos- sible que l'espèce du Sénégal restât diffé- rente, et dût être mentionnée à part dans les Catalogues. Voy. mactre. (Desh.) L!SPE. MOLL. — Le Lispe d'Adanson n'est autre chose qu'une agglomération assez com- pacte de tubes irrégulièrement contournés, qui appartiennent au g. Verniet. Linné comprenait tous ces tubes calcaires parmi les Serpules, et il a donné aux Lispes le nom de Serpula glomerala. Voy. ve-rmet. (Desh.) LISPE (/aTto;, grêle). ms. — Genrede l'or- dre des Diptères brachocères, famille des Mus- tiens, tribu des Muscides, établi par Latreille et adopté par M. Macquart (//is. dipl., t. II, p. 313), qui en décrit 9 espèces, dont 8 d'Europe et 1 des Indes orientales. Nous citerons, comme type du genre, la L. ten- taculata , commuue en France , sur le bord des rivières. *LISPII\US (Xc'cttto?, ras, maigre), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélylres, tribu des Piestiniens, créé par Erichson {Gen. et sp. Staphylin., 1840, p. 828). 7 espèces sont rapportées par l'au- teur au genre; 6 sont propres à l'Amérique, et 1 est originaire de Madagascar. Le type, L. attenuatus, se trouve à PortoRicco. (G.) LISSA (Xmad;, lisse), crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la fa- mille des Oxyrhynques et de la tribu des Maiens , établi par Leach aux dépens du Cancer de Herbst et des Inachus de Fabri- cius. La seule espèce connue dans ce genre, et qui paraît être propre à la Méditerranée, ost la Lissa goutteuse , Lissa chiragra Herbst, pi. 17, fig. 96. Ce Crustacé, qui n'est pas rare dans la rade de Toulon et LIS dans la mer de Sicile, habile aussi les cô- tes françaises du nord de l'Afrique ; car, pendant mon séjour en Algérie, j'en ai ren- contré plusieurs individus dans la rade d'Alger. (H. L.) *L1SSA (>(t11US (Xicraôç, lisse ; aix^'v, le derrière du cou), ms. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Patellimanes , créé par Mac-Leay (Annulosa javanica , éd. Lequien , Paris , 1 833, p. 108, t. 4, fig. 1), qui le place dans sa famille des Carabiques. Ce genre ne ren- ferme jusqu'à présent que 2 espèces, le L. rufifemoratus de l'auteur et le Car. porlicus de F. Elles appartiennent aux Indes orien- tales. (C.) Tloc, lè- LISSOCIIILUS(:ici<7CTÔ;, lisse; yîvtiov , menton ). ms. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides - Mélitophiles , créé par Schaum, avec une espèce de Guinée, nom- mée par l'auteur L. planicoUis. (C.) *LISS0MlJS(;iiiTjÔ4, lisse; aSfjjia, corps). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Sternoxes, tribu des Élatérides, créé par Dalmann (Éphéinérides entomologiques, 1824), et adopté par Latreille, Dejean et Germar. Quelques auteurs y comprennent les Drapeles deMegerle, ce qui porte le nombre des espèces, pour ces deux genres, à 35. Nous citerons, comme faisant partie du premier, les L. lœvigatus dtV., foveolatus Daim., et b icolor Ch\.; et du second, VEl, equestris de F. Les trois premiers sont amé- ricains, et le dernier se trouve en Autriche. LIS Latreille avait employé, pour désigner gêné- riquement ces Insectes, le nom de Lissodes, qui n'a pu être adopté. (C.) LISSOIVOTLS (Àcaaôç, lisse; vutoç, dos). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, famille des Longi- cornes, tribu desCérambycins, des Trachy- dérides de M. H. Dupont, créé par Dalmann {Synon. Ins. Sch. app., p. 159, t. 6, f. 4) et adopté par Serville et par Dejean {Ann. Soc.ent.deFr.i.lU, p. 57). 12ou 13 espè- ces, toutes d'Amérique, font partie du genre. Nous citerons, comme types, les L.equestris deLinnéet ôî'gM^/atMsdeDalm. (C.) *LISSOPTERUS (Àtaao;, lisse; nrtpév, aile). INS. — Genre deColéoptèrespentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, créé par Waterhouse {Ann. and Magaz. nat. hist., 1843, p. 1). L'espèce type, L. quadri- notatus de l'auteur, est originaire des îles Falkland. (C.) *LISSORHI!VUS {Xeat<7Tpov, râteau ; è'w?, on- gle ). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides phyllophages, créé par M. Gué- rin-Méneville ( Revue zoologique , 1839 , pag. 302). L'espèce type, la L. nigriceps de l'auteur, est originaire du détroit de Magel- lan. La Mel. testacea de F. , de la terre de Feu, rentre aussi dans ce genre. (C.) *LISTROPTERA (/.'.jTpov, râteau ; nrt- pév, aile). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Céramby- cins, établi par Serville {Annales de la Soc. ent. de France, t. III, p. 71) qui y rapporte quatre espèces : les Callid. tenebricosum F., Callichroma aterrima G. , Cer. col- ians Klug. et L. a05, jambe), ins. — Genre de la tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères, éta- bli par M. Serville { Essai Ins. orth. ), et que nous rangeons dans le groupe des Gryl- lacrites. Toutes les espèces de ce genre sont étrangères à l'Europe. L'esp. type , Listr. pectinata Serv., est des Moluques. (El.) LISYAIMTHDS. bot. ph. — Genre de la famille des Gentianées, établi par Aublet {Guian., I, 210). Griesebach, qui l'a adopté {Gent., 173), en a réparti les espèces en quatre sections , qu'il nomme : Macrocar- pœa, Sphœricarpœa, Choriophyllum elC/te- 406 LIT lonanlhus. Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Amérique. Voy. gentianéks. *LITA (À(T(jç, petit). INS.— Genre de l'or- dre des Lépidoptères nocturnes , tribu des Tinéides, établi par Treitschke, et différant des autres genres de la même tribu par des palpes très redressés , à dernier article nu , stibulé; par des ailes étroites, prolongées en pointe. Duponchel {Calai, des Lépid. d'Eur.) men- tionne 83 espèces de ce genre, toutes d'Eu- ïope. Ce sont de très petits Papillons; leurs chenilles se métamorphosent entre des feuil- les roulées et retenues par des fils , ou dans les Champignons et le bois pourri. Parmi les espèces les plus communes en l'rance, nous citerons les L. betulinella,proxi- mella, bicolorella, etc. (J.) LÎTCill, Sonner, bot. ph. — Syn. de Nephelium, Linn. LITHACME, Palis, bot. pu.— Syn. d'O- lyra , Linn. *MTnACTI\IA ()i.'9o;, pierre; aciinia, actinie), polyp. — Genre établi par M. Les- son [Illusl. de zooL, pi. 6) pour un Po- lype des côtes de la Nouvelle-Irlande. Ce Polype se compose d'une membrane charnue eiivelcppant un disque calcaire recouvert de petites lames crénelées , auxquelles corres- pondent un grand nombre de gros appen- dices tentaculirormes entourant la bouche. La Lithactinie paraît avoir beaucoup de rap- ports avec lesCycloliteset lesFonpies. (Duj.) HTÏIAGROSTSS, Gaertii. dot. ph. — Syn. de Cùix, Linn. LITS3ARGE. min. — Protoxyde de Plomb fondu et cristallisé en lames jaunes par le refroidissement. Foy. plomb. MTïlïIVE, LITHIUM. CHiM.— La Lithine, oxyde de Lithium, fut trouvée en 1817 par Arfverdson , unie à de la silice et à de l'alu- mine dans le pételite, pierre des mines (i'Uto, en Suède. Davy ayant soumis cet oxyde hydraté à l'action de la pile galvanique, en sépara le métal (Lithium) , qui, par ses propriétés phy- siques, présente une grande analogie avec le Sodium {voy. ce mot). La Lithine hydratée est blanche, d'une saveur acre et caustique, rappelant à un faible degré celle de la potasse; elle verdit les teintures bleues végétales ; beaucoup moins soluble que la Pol*isse et que la LIT Soude , elle n'absorbe pas l'humidité de l'air, mais elle se combine peu à peu avec l'acide carbonique qu'il contient; chauffée au rouge dans un creuset de pla- tine, elle agit fortement sur le métal au- quel elle s'unit. La formule I, iO de la Lithine démontrt que cet oxyde contient plus d'oxygène qut toutes les autres bases salifiables alcalines. L'équivalent du Lithium = 80,37. (A. D.) *L1THI1\US O.i'Gcvoç, de pierre). ïns.— Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides gonatocères, division des Cléonides , créé par Klug {Insectenvon Ma- dagascar, p. 106 , t. IV, fig. 9), et adopté parSchœnherr (Gen.et .sp. Curculion., t. VI, 2* part., p. 233). Deux espèces de Mada- gascar rentrent dans ce' genre, L. pipa Guér. {superciliosus Kl., Scb.), et le ludiosus de Schr. (C.) *LITHOBATES ( ).i'9o; , rivage; Sa- Tt'oi , j« marchfr). bept. — Division du grand genre Grenouille proposée par M. Fit- zinger {Syst. rept., 1843). (E. D.) LITHOBIE. Lithobius ( )c9o; , pierre; Sio'ç , vie). MYRiAP. — Genre de l'ordre des Chilopodes, de la famille des Sco- lopendrites, établi par Leach aux dépens des Scolopendra de Linné. Dans ce genre , les segments du corps , dans l'âge adulte, sont au nombre de dix-sept, imbriqués en dessus , inégaux. Les pieds sont au nom- bre de quinze paires de chaque côté, les postérieurs étant les plus allongés. Les antennes varient suivant l'âge ; elles ont de trente à quarante articles, sétacés ; ces der- niers décroissent du premier au dernier; le premier et le second étant beaucoup plus grand que tous les autres. Les yeux sont granuleux , distribués en deux groupes de chaque côté, et varient aussi, comme les antennes, suivant l'âge. Ce genre renferme sept ou huit espèces, dont la plus grande partie est propre à l'Europe , les autres ha- bitent le nord de l'Afrique et l'Amérique. Le LiTHOBiE FOURCHU , LUhobius forcipatus Linn., peut être considéré comme le type de ce genre. Cette espèce est connue dans toute l'Europe; on l'a signalée en France , en Italie , en Allemagne , en Belgique et en Angleterre. On la rencontre ordinairement sous les pierres, les écorces , dans les lieux humides. M. Léon Dufour en a donné une LIT bonne anatomie dans le totn. II des Ann. des se. nat., pi. 5, fig. 1 à 3. (H. L.) *HTHOBlimi (m'Ooç, pierre ; e.ô;, vie). BOT. PH. — Genre de la famille des Mélasto- macées, établi par Bongard (in Mem. acad. St-Petersb., VI). Herbes du Brésil. Voyez MÉLASTOMACÉES. *LITHOCARPUS Ot9oç, pierre; xapno'; , fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Cupulifères, établi par Blume {Flor. jav., fasc. 13-14, p. 34, t. XX). Arbres de Java. Voy. cupulifères. *LlTHOCHARIS(>c9oç, pierre; x«'>, aimer), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Brathélytres, tribu des Pœdériniens, créé par Dejean [Catal., 3" éd., p. 74), et adopté par Erichson (Gênera et sp. Staphylinor., p. 610), qui comprend 30 es- pèces; 19 sont d'Amérique et 11 d'Europe. Les types appartenant à notre pays sont les L. inelanocephala F. (Stap.), ochracea Grav., et castanea, Er. Ou les trouve aux environs de Paris , dans les lieux boisés et humides. (G.) LITHODE. Lithodes OcGoi^îy,;, pierreux). CHUST. — Ce genre, qui appartient à la section des Décapodes anomoures, a été établi par Latreilleaux dépens des Cancer de Linné, et rangé, par M. Milne-Edwards, dans sa tribu des Homoliens. Ces Crustacés entêté jus qu'ici placés parmi lesOxyrhynques, à cause de la forme de leur rostre; maisce n'estpoint là leur place, et c'est évidemment à la divi- sion des Anomoures qu'elles appartiennent. C'est avec les Aplérures, et surtout avec les Homoles , qu'elles ont plus d'analogie; mais elles établissent le passage entre ces Crus lacés et les Birgus (voy. ce mot). Ce genre est représenté par trois espèces distinctes dans la région Scandinave, dans les mers du Kamtschatka et à l'extrémité australe de l'Amérique , mais ne paraît pas exister dans toute la partie chaude du globe intermé- diaire, entre ces points si éloignés géogra- phiquement, mais si analogues sous le rap- port du climat. La Lithode arctique, Litho- des arclica Lamk., peut être considérée comme le type de ce genre singulier; cette espèce habile les mers du Nord. Dans le tome II des Archives du Muséum d'histoire na- turelle, nous avons fait connaître, M. Milne- Edwards et moi , une nouvelle espèce de Lithodes j à laquelle nous avons donné le LIT 407 nom de L. brevipes, et que nous avons figu- rée dans l'ouvrage ci-dessus cité, pi. 34 à 37. (H. L.) LITHODEXDROIV. Lithnderidron (m'Oo?, pierre; SivSpov , arbre). poi,yp. — Genre éta- bli par Schweigger, et adopté par M. Gold- fuss pour des Polypiers calcaires, rameux , portant des cellules étoilées ou cyalhiformes, lamelleuses, éparsesou terminales. Ce genre correspond en partie aux Caryophyllies et aux Oculines rameuses; il comprend surtout un grand nombre d'espèces fossiles. (Duj.) *LITHODERME. Lithoderma (. l'Go ; , pierre ; <îfpfA«, peau), échin. — Genre d'E- chinodermes apodes , établi par Cuvier pour une espèce longue de 5 à 6 centimètres, et noirâtre, vivant dans la mer des Indes. Le corps est ovale , comprimé en arrière , et sa surface est comme incrustée d'une couche de petits grains pierreux qui y forment une croûte très dure; la bouche est entourée de tentacules, et les intestins paraissent avoir des rapports avec ceux des Holothu- ries ; cependant Cuvier n'y put reconnaître un orifice anal. (Duj.) LITHODOME. Lilhodomus().lBo<;, pierre; (îôfxo; , demeure), moll. — Lamarck avait déjà partagé le g. Mylilus de Linné en deux parties presque égales , d'après un ca- ractère artificiel , tiré de la position des cro- chets. Dans son g. Modiole, Lamarck a en- traîné le Mylilus lilhophagusde Linné et des autres espèces perforantes du même genre. Cuvier a proposé de retirer des Modioles ces espèces perforantes pour en faire un g. à part sous le nom de Liihodome ; mais ce g. n'a point été adopté, non seulement parce qu'il y a une transition entre ces espèces et les autres, mais encore parce que ranim.il ne diffère pas sensiblement des Modioles et des Moules. Voy. modiole et moule. (Desh.) *LITHODl]S (iSiiSn-,, très pierreux), in.s. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Byrsopsides, proposé par Germar, et adopté par Schœnherr (Gêner, et sp. Curcul. Syn., t. VI, 2* part., p. 389). L'espèce type et unique a été publiée antérieurement par Say (Descrip. of Curcul. of New. Am., p. 8) sous les noms générique et spécifique de Tkecesternus humeralis. (C.) *LITHODY'TES (Àc'9oç, rivage ; Wrnr, qui navigue), rept.— M. Fitzinger (Syst. rept., -508 LIT 1843) indique sous ce nom un des groupes du grand genre des Rainettes. Voy. ce mot. (E. D.) *MTH01V'0MA (Xt'ôo; , pierre; vowlo'î, de- meure). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Laireille, famille des Cycliques , tribu des Alticiles (Chryso- mélines de Lat.), créé par nous, et adopté par Dejean (Ca^aiopue , 3" édit., p. 408). Deux espèces rentrent dans ce genre , la Gallerucaviargineilade F ., et la L. ar>dalu- saca de Rambur. La première est originaire d'tispagne et de Portugal , et la deuxième a été trouvée aux environs de Valence. Les Lilhonoma sont aptères , et se rapprochent des OUdioiiythis. Voy. galehucites. (C.) LITHOFIIAGES. moll. — Lamarck a créé cette famille pour y réunir plusieurs genres de Mollusques acéphales dimyaires siphonés, jouissant de la propriété de creu- ser la pierre pour s'y loger. Ces g. sont les suivants : Saxicave , Pétricole , Vénérupe , auxquels nous renvoyons. C'est a l'un de ces genres que nous nous proposons de trai- ter de la question curieuse et importante de la perforation des pierres par les Mol- lusques. (Desh.) LiTHOPHAGLS, Még. mull. — Syn. de Liihodome, Cuv. LITHOPUILA (À:9oç , pierre; «fiioç, qui aime), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées, établi parSwartz {Flor. ind. occid., 1, 47, t. 1). Herbes croissant sur les roches désertes d'une petite île des An- tilles. LITHOPIIILES. Lithophilœ. arach. — C'est une famille du genre des Drassus , établie par M. Walckenaër, et dont les Ara- néides qui la composent ont les yeux sur deux lignes divergentes ou courbées , en sens contraire ou parallèle. Les mâchoires sont dilatées dans leur milieu. La lèvre est allongée, arrondie à son extrémité. Les pattes sont courtes , renflées; la quatrième paire est la plus longue; la première ensuite, la troisième est la plus courte. Le céphalotho- rax est ordinairement terminé en pointe. Les Drassus , désignés sous les noms de lucifu- gus, nyctalopes, appartiennent à cette fa- mille. Ces Aranéides se tiennent derrière les pierres ou les cavités des marais. (H. L.) *HTHOPHILL'S (>.'0o<; , pierre ; '9oç, pierre; âvQoç, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Rubiacées-Guettardées , établi par Blume (ira Flora, 1825, p. 187). Arbrisseaux du Java. Voy. rubiacées. *LITnOSIDES. Lithosides. ins.— Tribu établie par M. Boisduval dans la famille des Nocturnes de l'ordre des Lépidoptères. Elle est ainsi caractérisée : Corps grêle, allongé; ailes supérieures en sautoir, toujours plus étroites que les inférieures, qui sont ordi- nairement plissées en éventail sous les pre- mières , les unes et les autres enveloppant l'abdomen lorsqu'elles sont fermées. LIT Chenilles à seize pattes, garnies de petits faisceaux de poils implantés ordinairement surdes tubercules. Chrysalides plus ou moins courtes, ovoïdes, à segments abdominaux inflexibles, et contennesdans des coques d'un tissu lâche et entremêlé de poils. La tribu des Lithosides comprend huit genres, nommés : Nadia, Melasina, Emy- dia, Dejopeia, Lilhosia, Calligenia, Setina et Nudaria . LITHOSIE. Lithosia (L'Oo; , pierre pré- cieuse). INS. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères Nocturnes, tribu des Lithosides , établi par Latreille, et caractérisé principale- ment par des antennes sétacées , très grê- les; par des ailes longues et étroites, sur- tout les antérieures. Duponchel ( Catal. des Lcpid. d'Eur. ) en cite 18 espèces, toutes d'Europe, principa- lement de la France. Elles sont générale- ment de petite taille, et leurs Chenilles vi- vent des lichens des pierres ou des arbres. Nous citerons comme une des plus répan- dues en France, la L. rubricolUs L. LITHOSPERMUM. bot. ph. — Voy. GREMIL. LITHOSTRITIOrV. POLYP. — Voy. co- LDMNAIRE. ♦LITIIOXYLOIV ()<9o;, pierre; ?v:ov , bois). BOT. PH. — Genre de la Tamille des Euphorbiacées-Buxées, établi par Endlicher {Gen. pL, p. 1122, n. 5863). Arbres de Taïti. Voil. EUPHORBIACÉES. ♦LITHR^A. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Anacardiacées , établi par Miers ( Travels in Chili , Il , 529). Arbrisseaux du Chili et de la Californie. Une chose à remar- quer dans ce genre , c'est que les étamines sont au nombre de 10 dans les espèces qui appartiennent au Chili , et de 5 seulement dans celles propres à la Californie, ce qui a déterminé Endlicher à diviser le genre en deux sections , qu'il nomme Llithi (espèces du Chili )elMalos:ma (esp. de la Californie). *LITHURGLS ( ISoxjpyi^ , qui perce la pierre), ins. — Genre de la tribu des Apiens ( Mellifères de Latreille), de l'ordre des Hy- ménoptères, famille des Osmiides. Les Li- thurgus , détachés par Latreille des Centris de Fabricius, sont peu nombreux en espèces. Toutes celles connues habitent le midi de l'Europe et le nord de l'Afrique. Le type est le L. cornutus Fabr. (Bl.) T. VII. L]T 409 *LITIOrE. MOLL. — Ce petit genre a été établi par M. Rang, dans son Manuel de con- chyliologie, pour un petit Mollusque gasté- ropode , à coquille spirale et lurriculée , dont les mœurs singulières ont été obser- vées pour la première fois par le capitaine de vaisseau, M. Bélanger. La coquille res- semble par ses formes extérieures à celles d'un très petit Buccin, dont l'ouverture se- rait à peine échancréc à la base; la spire est courte, obtuse; l'ouverture est un peu moins longue que la spire; elle est ovale, subsemi-lunaire, un peu oblique sur l'axe longitudinal; son bord droit est mince, tranchant, et il se joint à la base de la co- lumelle en formant une légère dépression, que l'on pourrait comparer à celle des Ris- soa. La columelle est simple, sans pii.s, ar- rondie, subcylindracée ; le plan général de l'ouverture est un peu incliné d'arrière en avant sur l'axe longitudinal. L'animal rampe sur un pied allongé , étroit , bifurqué en ar- rière. Sur son extrémité antérieure, ce pied peut se ployer en une espèce de canal ; nous verrons tout-à-l'heure de quelle utilité lui est cette disposition. La tête est médiocre, un peu proboscidiforme , et elle porte en arrière deux tentacules cylindriques, tron- qués , et obtus au sommet. L'œil est placé sur la partie externe et un peu antérieure de la base du tentacule. Ce qui rend parti- culièrement ce petit Mollusque digne d'at- tention , c'est sa manière de vivre, et sur- tout la propriété dont il jouitde se suspendre dans l'eau à un fil muqueux qu'il a préal.i- hlement attaché à la plante sur laquelle il vit habituellement. En cela le Litiope res- semble à ces Chenilles qui , inquiétées ou poursuivies, se laissent tomber en filant un fil qui les tient suspendues. On ne devait guère s'attendre à rencontrer un Mollusque marin doué d'une aussi singulière pro- priété; car on doit supposer qu'une matière muqueuse, sécrétée par l'animal, doit offrir une singulière résistance pour le tenir dans l'eau, et lui permettre de se servir de ce fil pour regagner le point de départd'où il est tombé. Cependant le fait existe, et nous avons eu occasion d'en vérifier l'exactitude sur une belle petite espèce de Litiope de la Méditerranée. Voici , à ce sujet , ce que nous avons observé. Notre Litiope rampiiit sur une feuille de Zoslcre; aussitôt que luu AlQ LIT imprimait une secousse à cette feuille, l'a- nimal, effrayé, se laissait tomber; mais comme le Mollusque , en rampant , avait laissé sa mucosité attachée derrière lui , il continuait à la sécréter dans sa chute , ou plutôt elle sortait d'un petit crypte muqueux situé à la troncature postérieure du pied, à peu près de la même manière que celui d'un assez grand nombre de Limaces. Le fil pro- duit par la chute de l'animal pouvait acqué- rir jusqu'à 15 ou 18 centimètres de lon- gueur. Lorsque l'animal suppose le danger passé , il saisit son fil muqueux par le mi- lieu du pied, l'extrémité antérieure de cet organe se reploie en canal cylindrique , de manière à forcer le fil à se présenter tou- jours sur le milieu du pied , et à mesure que l'animal remonte, la portion du fil mu- queux , devenue inutile, se place en tortil- lons irréguliers dans la bifurcation de l'ex- trémité postérieure du pied. L'animal rampe assez rapidement sur son fil muqueux, et bientôt il a regagné la plante sur laquelle il vit. En essayant la force du fil muqueux produit par le Litiope , nous avons été sur- pris de lui trouver plus de ténacité que nous ne nous y étions attendu , et nous avons compris dès lors comment l'animal peut res- ter suspendu à un support qui échappe fa- cilement à l'observation autant par sa trans- parence que par son extrême finesse. Le nombre des espèces jusqu'à présent connues dans ce genre est peu considérable; nous en connaissons trois seulement, et, jusqu'ici, aucune n'a été signalée à l'état fossile. ( Desh.) ♦LITOCERUS {hriç mince; xtpaç, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères tétra- inères, famille des Curculionides orthocères, division des Anthribides, créé par Schœnherr (Gênera et sp. Curculion., t. I, p. 125, 5* part., p. 186 ) avec 3 espèces des Indes orientales, lei. histrio Schr., et les il/acroce- phalus maculalus et fuUginosus d'Oliv. (C.) ♦LÎTOMERUS ( icxb'î , mince ; fxnpo'; , cuisse). INS. — Genre de Coléoptères tétra- nières , famille des Curculionides gonatocè- res , division des Apostasimérides cholides , créé par Schœnherr {Gêner, et sp. Curculion., tom. III , p. 573 ; VIII , r« part., p. 17), avec une espèce du Brésil , qu'il nomme L. lineatus. Perty l'a décrite antérieurement sous les noms générique et spécifique de LIT Desmosomuslongipes {Delect. an. art., p. 81, tab. 16, fig. 11). (C.) ♦LITOPUS (ieTo'ç, mince ; nov; , pied). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille , famille des Longi- cornes, tribu des Cérambycins, créé par Serville ( Ânn. de la Soc. ent. de Fr., t. II , p. 563 ). 6 espèces sont comprises dans ce genre, et proviennent la plupart du cap de Bonne-Espérance. Le type a reçu, de la part de Fabricius , les noms de Cerambyx ater (individu mâle) , et de Saperda latipes (in- dividu femelle). (C.) *LITORHYIVCHlJS(JnTo'ç, simple; pvyx»?. rostre), bot. ph. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Tanysto- nies , tribu des Bombyliens , établi par M. Macquart (Dipt. exot., t. 111, 1" part., p. 78), qui y rapporte 3 espèces du cap de Bonne- Espérance. *LITORIA. RF.iT. - Genre de Batraciens anoures de la famille des Hylaeformes , pro- posé par M. Tschudi (C/oss. Datrac, 1838), qui y rapporte deux espèces : la Litoria Freycineti Dum. et Bibr. {Ërp. gén., VIII, pi. 88, f. 2), qui se trouve au port Jackson , et la Liloria americana Dum. et Bibr. {lococit.), qui provientde la Nouvelle- Orléans. (E. D.) LITORNE. OIS. — Nom d'une espèce eu- ropéenne de la famille des Merles. (Z. G.) *LlTOSOI>iYCHA ( }ictoç , simple; Sw? , ongle). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques , tribu des Alticides ( des Chryso- mélines de Lat. ), créé par nous et adopté par Dejean {Catalogue, 3* éd.), qui y com- prend 2 espèces du Brésil : les L. decipiens elcalceata Dej. (C.) LITS.'EA. BOT. PH. — Genre de la famille desLaurinées-Daphnidiées, établi par Jus- sieu (Dicf. sc.nat., t. XXVII, p. 79). Arbres de l'Inde. Voy. laurinées. — Lam., Syn. de Tetranthera, Jacq. LITTORALES, Ulig. ois. —Syn. de Li- micoles. LITTORE LL A ( n»omNs, de rivage). BOT. PH. — Genre de la famille des Planta-- ginées, établi par Linné ( Gen., n. 1328). Herbes aquatiques de l'Europe boréale. Voy. PLANTAGINÉES. LITTORIIME. Littorina {lilloralis, de ri- vage). MOLL. — On doit la création de ce g. à LIT M. de Férussac, qui l'a proposé pour la pre- mière fois, dans ses Tabl. systém. L'arran- gement de ce naturaliste consistait à partager le g. Paludine en cinq sous-genres : celui des Littorines s'y rencontre. Il a pour type le Turbo littoreus de Linné, et il rassemble au- jourd'hui un assez grand nombre d'espèces, parmi lesquelles on en remarque plusieurs eonnueset figurées par les anciens conchy lio- iDgisles. Parmi ces espèces , on remarque le Turbo littoreus de Linné, et encore quel- ques autres plus aplaties, qui ont été en- traînées dans le g. Nérite. Les auteurs systé- matiques conservèrent presque toutes ces coquilles dans le g. Turbo ou dans celui des Trochus, et Lamarck lui-même suivit l'exemple de ses prédécesseurs , quoiqu'il connût la figure du Turbo liltoi-eus donnée par Cuvier, dans les Annales du Muséum. Lamarck distribua les espèces , non seule- ment parmi les Turbos, mais encore parmi les Phasianelles ; on en rencontre même quelques unes parmi les Monodentes. La création du g. Liltorine a donc eu le grand avantage de faire cesser cette confusion, et de réunir en un seul groupe naturel des ani- maux, avant cela disséminés dans quatre ou cinq genres. Tous les zoologistes aujourd'hui Si nt d'accord pour admettre le genre qui nous occupe; mais il s'agit actuellementd'en déterminer les rapports avec les g. con- nus. Il est évident que les Littorines s'é- loignent beaucoup de la famille des Tur- bos et des Troques, ainsi que des Néri- tes , des Lacunes, et plus encore des Pha- sianelles. Ce qui caractérise les animaux de la famille des Turbinacés , ce sont les ten- tacules plus ou moins nombreux implantés sur les parties latérales du pied. Jamais on n'a retrouvé la moindre trace de ces organes dans les Littorines ; aussi nous pensons qu'il conviendra d'adopter l'opinion de Fé- russac, et de rapprocher les Littorines des Paludines , sans cependant les comprendre dans la même famille. Nous pensons aussi que les g. Scalaire et Turriteile ne doivent pas en êire très éloignés. Enfin, nous voyons dans le g. Planax une modification des Lit- torines comparable à celle des Mélanopsides, par rapport aux Mélanies. Les coquilles du g. Littorine sont géné- ralement ovales, subglobuleuses. La spire est rarement élancée, et presque jamais sa LIT 411 longueur ne dépasse celle du dernier tour. L'ouverture est généralement semi-lunaire. Chez quelques espèces, elle est ovale, quel- quefois subcirculaire. Le plan de cette ou- verture est toujours obliquement incliné sur l'axe longitudinal de la coquille. Le bord droit est simple, tranchant, plus ou moins épais à l'extérieur, selon les espèces; il s'ar- rondit à sa base; il reste parfaitement en- tier, et se joint insensiblement à la colu- melle. Celle-ci est assez courte, presque tou- jours un peu élargie à la base, et si elle est arrondie au sommet dans un grand nom- bre d'espèces, elle s'aplatit et devient un peu tranchante à son extrémité antérieure. La base du dernier tour est toujours très convexe, et très rarement on trouve une pe- tite perforation ombilicale. Dans les espèces rapportées par Lamarck au g. Monodonte, on voit, à l'extrémiléde la columelle, une petite troncature dentiforme, caractère sans importance, qui en a imposé au zoologiste dont nous parlons. L'animal présente des caractères parti- culiers qui viennent confirmer ceux de la coquille. Il rampe sur un pied arrondi, ova- laire, court, entièrement caché par sa co- quille ; l'extrémité antérieure estséparée en- lièretnenl d'une grosse tête proboscidiforme ridée transversalement, et fendue en avant dans toute sa longueur par une bouche gar- nie de chaquecôté d'une lèvre longitudinale. En arrière de la tête, et sur les parties la- térales, s'élèvent deux tentacules fort allon- gés, coniques, très pointus au sommet, élargis à la base, et y portant , au côté ex- terne, un œil assez grand et plus proémi- nent. Sur l'extrémité postérieure du pied est attaché un opercule corné qui affecte la forme de l'ouverture de la coquille, et qui est paucispirée. La spire de cet opercule est tantôt subcentrale, tantôt latérale, et l'on y compte rarement plus de 2 à 3 tours. Si l'on pénètre dans la cavité cervicale de l'a- nimal, on trouve à droite l'anus et les or- ganes de la génération , et dans le fond , vers la gauche , un peigne branchial assez considérable. 11 est évident, d'après ce que nous venons de dire, que le genre Liltorine se distingue complètement de tous ceux avec lesquels il a été confondu, et, pour s'en convaincre, il suffit de consulter les art. Ti;kbo , Troque, 412 LIT PhASIANELLE , MONODONTE, NÉRITE Cl LaCUNE. Les Litlorines sont des Mollusques marins ayant une manière de vivre spéciale. Ils s'at- tacbentaux rochers au-dessusdu niveau des eaux, et sont seulement mouillés par les va- gues qui viennent battre les rivages. Nous avons vu pendant toute Tannée des Littorines sur les rochers du rivage de l'Algérie, sup- portant sans presque se déranger toutes les influences des saisons, recevant alternative- ment les eaux torrentielles de l'automne et du printemps, les vagues de la mer pendant les tempêtes, et supportant l'ardeur du soleil dans une saison où les roches qui y sont exposées peuvent à peine être saisies par la mer. Ces animaux sont en grande abondance , et on en connaît maintenant de presque toutes les mers. Nous en connaissons plus de 80 espèces vivantes, auxquelles on peut ajouter une quinzaine de fossiles, distribuées en partie dans les terrains tertiaires et eh partie dans les te.rains secondaires; ce sont les terrains oolitiques qui en contiennent le plus. (Desh.) LITUACÉS. LUuaceœ. moll. — M. de Blainville, dans son Tiaile de Malacologie, a institué cette famille pour y ranger un cer- tain nombre de genres de Cepnalopodes. Il les distribue en deux groupes: dans le pre- mier, sont ceux dont la coquille est a cloi- sons simples, tels que les genres Ichthyosar- colite , Lituole et Spirule; dans le deuxième groupe sont les genres dont la coquille a les cloisons sinueuses, tels que les g. Amite et Ammonocéralite. Cette famille ne peut rester comme son auteur l'a instituée; car on sait aujourd'hui que les Ichihyosarcoliles sont I es débris d'une coquille bivalve, et que les Li- tuoles se rapprochent plus des Nautiles que des Spirules. Enfin tous les zoologistes ont réuni dans la famille des Ammonées toutes les coquilles à siphon dorsal et à cloisons pro- fondément découpées, comme les Amiles, et tous aussi ont abandonné le genre Ainnio- nocérate établi pour une Ammonite incom- plète. V. cÉPHALoroDES et MOLLUSQUES. (Desh.) LÏTIJITE. Liluiles [lituus, crosse), moll. — Ces coquilles, d'une forme très singulière, ont depuis très longtemps attiré l'aitention des oryctographes et des amateurs de pélrifi- lations. Figurées dans plusieurs ouvrages , res coquilles, restées rares jusqu'ici dans les tolIcctioDs, ont Clé le sujet de diverses opi- LIT nions et de plusieurs discussions , à la suite desquelles leur véritable nature a été enfin as- sez bien connue pour permettre à un homme d'un mérite peu commun de les rapprocher des Nautiles , des Orthocères et des autres Céphalopodes à coquille cloisonnée. Breyne, en effet, dans sa dissertation sur les Poly- thalames, est conduit par une appréciation très exacte des caractères à rapprocher sans confusion les Lituites des Orthocères , des Nautiles, et même des Spirules. Linné con- sacra l'opinion de Breyne en la modifiant; car dès les premières éditions du Systema nalurœ, il comprend la Lituite dans le genre Nautile , sous le nom de Naulilus li- luus. Lorsque, au commencement de ce siècle , on découvrit à l'état fossile des co- quilles microscopiques cloisonnées, on vou- lut les classer et les rapprocher de celles des Céphalopodes proprement dits. Linné, dans ses classifications , avait commencé cette confusion pour les espèces vivantes obser- vées par Gualtieri , et elle se continua , en s'aggravant, à mesure que de nouveaux ob- servateurs ajoutèrent des faits nouveaux dans ce monde si intéressant des coquilles microscopiques. Lamarck, entraîné par des rapports de formes, réunit dans un seul j genre, celui des Lituoles, non seulement les Lituites , mais encore les petites co- quilles de Grignon et d'autres localités, qui présentent des formes à peu près sembla- bles. Il résulta de cette confusion que le genre Lituite lui-même fut évincé de la méthode et remplacé par les coquilles qui n'appar- tiennent même pas à la classe des Mollus- ques. Les découvertes de M. Dujardin et l'é- tablissement de la classe des Rhizopodes mirent un ternie à la confusion que nous venons de signaler, et aujourd'hui le genre Lituite, débarrassé de toutes les coquilles microscopiques qui l'encombraient inutile- ment, se trouve à la vérité réduit à uu petit nombre d'espèces, mais qui toutes présentent des caractères uniformes , au moyen desquels le genre reprend toute la valeur que Breyne lui avait d'abord accordée. Les Lituites sont des coquilles très singu- lières. Leur sommet, tourné en spirale régu- lière, symétrique, est composé d'un nombre détours plus ou moins considérable, en- roulés sur un plan horizontal, ordinaire- ment désunis ou se touchant à peine. Le LIT dernier lour , au lieu de s'enrouler comme les précédents , se continue en ligne droite , de sorieque, dans son ensemble, la co- quille ressemble en petit à la crosse d'un fvêque. Tons les tours de la spire sont rem- plis par des cloisons simples, concaves d'un ciiié, convexes de l'autre, et toutes sont per- cées d'un siphon petit, circulaire, subven- tral et se continuant sans interruption d'une loge à l'autre. Dans les individus bien en- tiers et parvenus à l'état adulte, ce dernier tour reçoit encore un petit nombre de cloi- sons, mais presque toute sa partie droite constitue une grande cavité simple, ter- minée parune ouverture circulaire, à bords à peine obliques, sans sinuosité et dégarnis de bourrelet. Cette longue cavité était des- tinée à contenir l'animal, et son existence dans le genre Lituite est une grande valeur pour déterminer à quelle famille il doit ap- partenir. Les spirules, en effet, étant con- tenues à l'intérieur du sac de l'animal, n'ont point de cavité propre pour le recevoir, et leur dernière cloison n'a pas plus d'étendue que les précédentes. Dans les Nautiles au contraire et dans tous les genres qui appar- tiennent à la fauiille des Nautilacés, la co- quille est complètement extérieure : aussi se termine-t-elle toujours par un long étui dans lequel l'animal est en quelque sorte engaîné. Il devient évident par là que le genre Lituite doit appartenir à la famille des Nautilacés et non a celle des Spirules. Au reste, la connaissance que l'on a actuel- lement de l'animal du Nautile, ne permet plus de rapprocher les Spirules des Nauti- lacés , et malgré l'apparence, il faut sé- parer des genres qui semblent avoir entre eux beaucoup de rapports. Le genre Lituite doit donc se ranger dans la méthode parmi les Céphalopodes cloisonnés, dans la famille des Nautilacés , dans le voisinage des Gom- phocéras, des Campulites et des Clymenia. D'après ce que nous venons d'exposer, il est facile de résumer les caractères généri- ques de la manière suivante : Animal inconnu; coquille cloisonnée transversalement, à cloisons simples, per- cées d'un siphon subventral ; sommet tourné en spirale, à tours distincts et contigus; (iernière loge grande, engainante, propre a lonlenir l'animal, et terminée par une ou- \eilure simple cl circulaire. LIV 413 Le nombre des espèces actuellement con- nues est peu considérable ; toutes sont fos- siles et appartiennent à une race entière- ment éteinte à la surface de la terre. Sans exception , les Lituites se trouvent dans les couches de sédiment les plus anciennement déposées à la surface de la terre, et appar- tiennent par conséquente cette période re- marquable pendant laquelle existait, parmi les animaux Céphalopodes , la seule famille des Nautilacés qui, à cette époque reculée, a subi toutes les modifications actuellement connues. (Desh.) LITL'OLACÉES , Lamk. moll. — Syn. de Lituolées, id. (Desh.) LITUOLE. Lituola. moll. — Genre insti- tué par Lamarck pour de petites coquilles microscopiques appartenant à la classe des Rhizopodes, et parfaitement caractérisées par leur forme générale. En effet , la spire est discoïde, composée d'un petit nombre de tours conjoints, dont le dernier se pro- longe en ligne droite. Ces coquilles sont di- visées par de nombreuses cloisons convexes en avant et percées de trois à six trous. (Desh.) LITL'OLÉES. Lituolœ. moll. — Lamarck a institué celte famille parmi les Mollusques céphalopodes pour réunir toutes les coquilles à sommet tourné en spirale , et ayant lo dernier tour projeté en ligne droite. 11 y réunit les trois genres Spirule, Spiroline et Lituole. Le genre Spirule doit rester actuel- lement dans la classe des Céphalopodes ; mais les deux autres doivent passer dans celle des Rhizopodes, Voy. ces mots. (Desh.) LITUUS, Humpb. moll, — Syn. de Cy- clostome, Lamk. (Desh.) *LIl)S()itroç, lisse), ins. —Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, proposé par Eschscholtz et adopté par Dejean ( Catalogue , 3' édit. , p. 94 ), qui en énumère 14 espèces : 8 sont originairesdeCayenne, 3 de Colombie, 2 des États-Unis, et 1 est indigène du Brésil. Le type, le L. dilalatus Eschs., est propre à ce dernier pays. Les Lius rentrent dans le g. Biachys de M. Solier, adopté par MM. Gory et de Laporte ; ces derniers auteurs en ont connu 38 espèces, qui appartiennent toutes à l'Amérique. (C) LIVÈCIJE. Ligusticum.soT. ph.— Genre de la famille des Ombellifères , établi par Liuué {Gcn., n" oiti). Herbes originaires de A14 LIV 1 Kurope, de rAmérique boréale et de l'A- sie centrale Voy. ombellifèuks. LIVIA (nom mylliologique). ins. — Genre de la famille des Psyllides , tribu des Aphidiens, de l'ordre des Hémiptères, éla- l)li par Latreille et adopté par tous les en- tomologistes. Les Livia se reconnaissent ai- sément à leursantennes beaucoup plus cour- tes que le corps, à premier article très gros, le second fort grand, et les suivants larges et courts. On a décrit une seule espèce de ce genre : c'est la LiviE des joncs (L. juncorum Latr.), qui vit et dépose ses œufs dans les fleurs des joncs. Souvent ces Insectes y occasion- nent des excroissances en absorbi(>ogoç, lobe; <»T»)V(x , bouche ). MAM. — Groupe de Chéiroptères indiqué par M. Gundlach {Wiegm. Arch. , VI, 1840). (E. D.) *LOBOSTO!IIA. helm.— M. de Blairnille {Traduction française de Bremseï-, p. 518) 420 LOC a distingué génériqiiement, par ce nom, le Fasciola clavata. (P- G.) LOBOTE. Lobotes (XoSoÎtïiî, divisé par lobes), roiss. — Genre de l'ordre des Acan- ihopiérygiens, famille des Sciénoides, éia- bli par Cu\\er [ Hèg . anim., t. H, p. 1"7), qui le range parmi les Sciénoides à dorsale unique, à moins de sept rayons aux bran- chies, et dont la ligne latérale continue jus- qu'à la caud.ile. On en connaît 4 espèces ou variétés, dont la principale est le Lobote DE Surinam, Lob. Surinamensis Cuv. *LOBOTUACIIELliS (;,oêo;, lobe; rpa- Xiî^oç, cou ). INS. — Genre de Coléoptères tétranières, famille des Curculionides gona- tocères, division des Apolasimérides , créé par Schœnherr (Gênera et sp. Curcul. syn., t. IV, p. 711-7, 2^ part., pag.127). L'au- teur eu décrit huit espèces; six sont origi- naires d'Afrique et deux d'Asie. C.) LOBULAiRE. Lobularia. polyp. — Voy. ALCYON. LOBULARIA, Desv. bot. ph. — Syn. de Kœaiga, Adans. L0CA\D1, Adans. bot. ph. — Syn. de Simadera, Gœrtn. LOCHE. Cobitis. poiss. — Genre de l'or- dre des Malacoptérygiens abdominaux , fa- mille des Cypriiioïdes, établi par Linné et adopté par Cuvier ( Règ. anim. , tom. Il , |iag. 277). Ses principaux caractères sont: Tète petite, aplatie; corps cylindrique, très raccourci , et revêtu de petites écailles en- duites d'une matière gluante; les ventrales fort en arrière , et au-dessus d'elles une seule petite dorsale ; la bouche au bout du museau, peu fendue, sans dents, mais «entourée de lèvres propres à sucer et de bar- billons; les ouïes peu ouvertes, à trois rayons seulement. Les Loches sont abondantes dans nos ruisseaux, nos étangs et nos rivières. On en connaît 3 espèces : la Locim franche , Co- bilis barbalula L. ; elle porte six barbillons a la ievre supérieure, et sa taille est de S à 0 centimètres. Elle est commune dans nos ruisseaux , et sa chair est de fort bon goût. La Loche d'étang , CobUts fossilis L. , qui présente six barbillons à la lèvre supérieure et quatre à Tinférieure. Cette espèce abonde surtout dans les étangs, où elle se main- tient longtemps enfoncée dans la vase, même lorsque CCS étangs sont gclcs ou desséchés, LOC sans manger et sans remuer. Elle atteint une taille de 35 à AO centimètres. Sa chair est molle et sent la vase. La Loche de ri- vière , Cobitis lœnia L. , a six barbillons, dont deux à la lèvre supérieure. Elle a , de plus que les précédentes, une épine fourchue auprès de chaque œil. Elle atteint rarement 15 centimètres de longueur, et sa chair est peu recherchée. Toutes ces espèces ont le corps généralement d'un brun jaunâtre. J.) LOCHE. MOLL. — Nom vulgaire des es- pèces du g. Limace. *LOCIIEMIA, Arnolt. BOT. ph.— Syn. de Riedlea, Venten. LOCIIERIA, Neck. bot. ph. —Syn. de Verbesina, Less. *LOCHMIAS, Swains. ois.— Syn. de Pi- certhie. Voy. ce mot. (Z. G.) LOCHI\ËRA. BOT. PH. —Genre de la fa- mille des Apocynacées-Plumériées , établi par Reichenbach {Consp. , n. 2353). Sous- arbrisseaui des régions tropicales de l'Asie et de l'Amérique. Voy. apocynacées. *LOCKHARTIA, Ruiz et Pav. bot. ph.— Syn. de Fernandezia, id. LOCOMOTIOIV. piivsiOL. — La Locomo- tion , qu'on appelle aussi mouvement spon- tané ou volontaire, est la faculté dont jouit un animal de changer en tout ou en partie ses rapports avec les corps existant dans l'espace. Cette faculté a particulièrement son siège dans l'enveloppe générale de l'animal , et repose essentiellement sur la propriété con- tractile et irritable de la fibre musculaire. On ne saurait nier que la Locomotion n'ait été donnée aux animaux dans un but de conservation, et au même litre que la sensibilité. De ces deux facultés, l'une exé- cute ce que l'autre perçoit et ordonne. Si la sensibilité donne à l'animal la notion des corps dont il doit faire usage ou qu'il doit repousser; si elle lui fait distinguer les agents qui peuvent lui être utiles de ceux qui lui sont nuisibles , c'est au moyen de la faculté locomotrice dont il est doué qu'il va au-devant des uns et qu'il fuit la pré- sence des autres. Ces deux fondions, la lo- comotilité et la sensibilité , se lient donc nécessairement; l'une est indispensable à l'autre, et toute disposition contraire serait un trouble , un bouleversement complet dans l'ensemble si bai nioiiique des êtres. LOC I/apparcil à la faveur duquel la Loco- moiion s'exécule offre des différences selon quon l'examine chez les animaux supérieurs ou (bez ceux qui sont placés au bas de l'é- chelleanimale. Chez cesderniers l'animulité, si Ton peut se servir de celte expression , se manirestantsous sa forme la plus simple, celle de corps homogène dans toutes ses par- ties et sans distinction d'organe exclusive- ment propreà telle ou telle fonction, la Loco- motion n'a plus, comme dans les animaux su- périeurs, un appareildistinct:c'està la masse totale de l'individu qu'est dévolue la faculté locomotrice. A mesure qu'on s'élève, la sen- sibilité et surtout la sensibilité réfléchie de- venant plus étendue, la Locomotion devient plus active, se spécialise, en d'autres ter- mes, s'exécute au moyen d'un appareil par- ticulier, appareil qui, lui-même, se compli- que de l'évolution d'organes distincts, d'ap- pendices libres lorsquedes classes inférieures on remonte vers celle dans laquelle l'homme se trouve compris. Ainsi, dans la classe des Vers, dans celledesMollusques, etc., la plu- part des espèces offrent un appareil locomo- teur uniquementconiposé de l'élément mus- culaire et de son moteur indispensable, l'élé- ment nerveux; mais dans la classe des Insec- tes et dans celle des Vertébrés, à ces deux éléments vient s'en joindre un troisième, constitué par des pièces en général solides, dont l'ensemble forme ce que, chez les pre- miers, on a nommé un sderette, et dans les seconds un squelette. Ce sont ces organes que quelques physiologistes ont distingués sous le nom de parties accessoires ou de per- fectionnement, parties passives de l'appareil locomoteur, les muscles étant pour eux la partie essentielle ou active de ce même ap- pareil. Ce n'est point ici le lieu d'entrer dans des considérations étendues sur les organes passifs du mouvement dans les animaux; cependant nous ne pouvons nous dispenser de dire qu'ils varient beaucoup quant à leur position, à leur disposition et à leur forme. Sous le rapport delà position, à laquelle nous aurons seulement égard , nous ferons remarquer que chez certaines classes, et par- ticulièrement chez les articulés extérieure- ment, ces organes sont situés dans la peau dont ils dépendent, et que chez les Vertébrés, ces mêmes organes sont enveloppes par les LOC 421 chairs. De cette disposition résulte une grande différence dans les mouvements. Ainsi, dans le premier cas, les parties pas- sives de l'appareil locomoteur étant à l'exté- rieur, et formant par leur réunion une sorte d'éiui dans lequel se trouve renfermé l'élé- nii'iit actif ou musculaire, ne peuvent servir qu'à des mouvements bornés; dans le se- cond cas, au contraire, les leviers étant in- térieurs, et les puissances se Oxant sur eux dans tous les points et sur toutes les faces, les mouvements deviennent plus étendus, plus variés et plus actifs. Quant à la partie active de l'appareil lo- comoteur, nous nous bornerons également à dire que la fibre musculaire, qui, dans les animaux les plus inférieurs, tels que les Éponges, etc., est tellement difficile à con- sulter qu'on a pu la nier, se distingue aussi- tôt qu'on arrive à des animaux qui exécu- tent des mouvements d une certaine éten- due ; qu'elle se fascicule, et constitue alors ce qu'on nomme un muscle. La (ibre mus- culaire affecte généralement une disposition qui correspond à la forme de l'animal, et sa direction est toujours dans le sens des mouvements qui se produisent. Ces mouvements, selon les milieux dans lesquels ils ont lieu, selon la forme sous la- quelle ils se manifestent, ont reçu les noms particuliers de marche, de vol, de natation et de reptation. Ces quatre modes de Loco- motion se rencontrent à peu près dans tou- tes les classes d'animaux, et quelquefois plusieurs de ces modes locomoteurs se trou- vent réunis dans la même espèce ; ainsi , il y a des Mammifères qui jouissent de la faculté de marcher et de voler; la plupart des oiseaux peuvent indifréremment mar- cher, voler ou nager, etc.; mais en général, chaque type a un mode de Locomotion qui lui est plus particulier. (Z. G.) LOCLSTA. INS.— Toy. sauterelle. LOCUSTAIRES, Latr. ins. — Syn. de Locustiens. LOCUSTE. Locusta. cntJST. — Nom em- ployé par Suétone, Belon et Rondelet pour désigner les Langoustes. V. ce mot. (H. L.) LOCUSTELLA.Kamp. ois. — Genre de la famille des Fauvettes. Voy. svlvie. (Z. G.) LOCtSTELLE. ois. — Espère de la fa- mille des Fauvettes, qui a donné son nom au g. dont elle est le type. V. svlvie. (Z. G.) 422 LOD LOCUSTIDES. INS.— Syn. deLocusliens ou Locuslites. (Bl.) LOClJSTIE\S. Locustii. ms. — Nous désignons ainsi une tribu de l'ordre des Or- tboplères, caractérisée par de longues an- tennes sétacées; des cuisses postérieures longues, renflées et propres au saut; des tarses de quatre articles, et un abdomen ter- miné, dans les deux sexes, par une paire de petits appendices articulés, et muni, dans les femelles, d'une longue et robuste tarière. Kous divisons les Locusliens en cinq groupes; ce sont: les Prochilites, Piérocbroziies, Lo- custites, Bradypérites et Gryllacrites Celte tribu a pour type le genre Sauterelle, bien connu de tout le monde. Pour cette raison, nous renvoyons à ce mot pour les particu- larités de mœurs et d'organisation. (Bl.) LOCL'STIIVA, Burm. ins. — Syn. de Lo- custiens. (Bu.) *LOCUSTITES. Locustitœ. ins.— Groupe de la tribu des Locustiens , de l'ordre des Orthoptères, caractérisé par des palpes assez courts et des antennes insérées au sommet du front. Ce groupe comprend le plus grand nombre des genres de la tribu des Locusliens. Voy. SAUTERELLE. (Bl.) LODDE. Mallotus, poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux , famille des Salmones, établi par Cuvier(Rè9. anim., t. Il, p. 305) aux dépens des Sau- mons, et qui ne renferme qu'une seule es- pèce , Salmo groenlandicus , qui habite les mers septentrionales. LODDIGESIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées-Lo- tées, établi par Sims ( Dot. Mag., 1 , 9G4 ). Sous- arbrisseaux du Cap. Voy. papilio- NACÉES. LODICULARIA, Pal.-Beauv. bot. ph.— Syn. d'Heynarthria, R. Br. LODICULE. BOT. PH. — Voy. graminées. LODOICÉE. Lodoicea. bot. ph. — Genre établi parCommerson dans ses manuscrits, et publié sous le même nom par Labillar- dière pour une des plus belles espèces de la famille des Palmiers; ce genre appartient à la diceeie polyandrie, dans le système sexuel de Linné. Il présente les caractères suivants : Fleurs dioïques ; les mâles réunies en spa- dice qui ressemble à un chaton , accompa- gné d'une spathe à sa base, allongé et cy- lindracé, rétréci à ses deux extrémités; les LOD fleurs sont plongées dans les cavités qui restent dans l'intervalle des écailles soudées entre elles; ces cavités se présentent sur une coupe transversale du spadice,sous la forme ovale; elles rayonnent de l'axe vers la cir- conférence; chacune d'elles renferme des fleurs nombreuses, réunies en une masse presque réniforme et très étroitementserrées sur deux rangs opposés. Ces fleurs présen- tent un périanthe à 6 folioles distinctes sur deux rangs , et des étamines nombreuses , monadelphes par la soudure de leurs filets à leur base. Les fleurs femelles forment aussi un spadice accompagné d'une spathe à sa base , et dans lequel l'axe et la base des fleurs sont recouverts de larges écailles concaves irrégulièrementcrénelées ou comme rongées à leur bord. Ces fleurs présentent un périanlhe à 6 folioles sur deux rangs et un pistil dont l'ovaire est ovoïde, élargi dans sa partie inférieure, où il est creusé de trois loges, et qui se termine par un petit stigmate percé, au centre , d'une ouverture dont le bord est trilobé. Le fruit est une drupe très volumineuse , fibreuse , renfermant le plus souvent un seul noyau , rarement deux , trois ou même quatre; ce noyau est très gros , terminé par deux grands lobes arron- dis, entre lesquels se trouve un faisceau de sortes de gros poils ; quelquefois la con- fluence des noyaux et l'avortement de quel- ques uns des lobes donne une masse unique trilobée au sommet. La seule espèce de ce genre est le beau Palmier connu vulgairement sous les noms impropres de Coco des Maldives, Coco de mer, Coco de Salomon , ou le Lodoicée des Séchelles, Lodoicea Sechell arum. C'est un bel arbre dont le tronc parfaitement simple et cylindrique , marqué, à des intervalles d'environ 12 centimètres , de cicatrices an- nulaires laissées par les feuilles tombées , s'élève à 15, 20, quelquefois à 30 et 33 mè- tres, sur environ 3 décimètres de diamètre; ce tronc se termine par une touffe de 12 à 20 feuilles très grandes, dont la forme générale est ovale , en coin à la base , qui présentent une côle médiane et des plis di- vergeant à partir de celle-ci; leurs bords sont plus ou moins profondément déchirés et fendus ; elles ont généralement 3 ou 4 mètres de long; mais quelquefois aussi on en voit qui atteignent une longueur de 6 ou LOD 7 mètres sur 3 ou 4 de largeur; leur pé- tiole est à peu près de même longueur que leur limbe. Il s'en développe une chaque année. Les spadices mâles existent au nombre de plusieurs à la Tois sur un même pied; leur longueur varie de 7 à 14 décimètres sur 10 ou 12 centimètres de diamètre ; dans cha- cune de leurs cavités se trouve une masse de 50 ou 60 fleurs mâles , longues d'envi- ron 3 centimètres, qui viennent successi- vement, des plus hautes aux plus basses, répandre leur pollen par l'ouverture termi- nale. Les spadices femelles ont également de 7 à 14 décimètres de longueur; ils sont tortueux; les fleurs qui les composent sont à la fois de plusieurs âges différents et écar- tées l'une de l'autre; les folioles qui for- ment leur périanthe sont très épaisses ; elles croissent avec le fruit, et finissent par avoir près de 2 décimètres de diamètre; dans la fleur, elles cachent presque l'ovaire, qui constitue une masse à peu près de la forme ei du volume d'une petite poire, seulement plus courte et plus large à la partie infé- rieure. Chaque spadice conserve et mûrit généralement cinq ou six fruits d'un volume considérable ; chacun d'eux atteint, en effet, jusqu'à 5 décimètres de long, et pèse 10 ou 12 kilogrammes; ce fruit est ovoïde, arrondi, comprimé sur l'un de ses côtés; sa base est embrassée par le périanthe persistant et ac- cru ; son péricarpe ressemble , pour la cou- leur et la consistance de son tissu, au brou de la noix ; c'est le volumineux noyau , le plus souvent unique , contenu dans son épaisseur qui constitue le fameux Coco au- quel l'arbre a dû sa célébrité. Avant sa ma- turité, il renferme jusque 3 pintes d'un liquide laiteux agréable à boire, mais qui rancit et se gâte en quelques jours ; son amande est blanche, cornée, et d'une dureté telle qu'on a peine à l'entamer avec un in- strument tranchant. Le fruit n'atleintsa ma- turité qu'après un an , et il reste suspendu à l'arbre pendant un temps beaucoup plus long, quelquefois pendant trois années en- tières; ordinairement un même pied en porte à la fois de 20 à 30 entièrement mûrs. Ce bel arbre ne croît naturellement que dans l'archipel des Séchelles ou Mahé , et seulement dans l'île Prasiin ou Curieuse, et dans l'île Ronde ; il y existe , dans le voi- LOEIAI 423 sinage de la mer, en quantité extrêmement considérable. Les détails que nous venons de donner à son sujet sont puisés en ma- jeure partie dans une notice étendue de sir W. Hooker, insérée dans le Rotanical Ma- gazine , tab. 2734, 2735, 2736, 2737 et 2738. Celte notice a été rédigée, par le bo- taniste anglais , d'après les renseignements et les échantillons pris sur les lieux mêmes, avec le plus grand soin , par M. Harrison , et communiqués par M. Telfair. Le volumineux Coco du Lodoicea , après sa chute de l'arbre, est souvent entraîné par les flots de la mer à des distances très consi- dérables ; ainsi, avant la découverte des Sé- chelles , on ne possédait guère que ceux qui avaient été jetés sur la côte des Maldives , et de la était venue la dénomination de Coco des Maldives. D'un autre côté, comme il était jeté sur la côte par les flots , sans que l'on connût le moins du monde ni son origine, ni l'arbre qui le produisait, les contes les plus absurdes s'étaient répandus et accrédités à cet égard. Celui de ces contes qui semblait le moins ridicule consistait à y voir le fruit d'une sorte de Cocotier qui végétait dans les profondeurs de la mer, de manière à n'avoir jamais pu être observé. Le mystère qui entourait l'origine de ce fr^jit en avait fait un objet d'uu très haut prix, et lui avait fait supposer des vertus médici- nales précieuses. Les Chinois surtout le re- cherchaient comme une sorte de panacée universelle. Tout ce merveilleux s'évanouit lorsque Sonnerai, ayant abordé à l'île Pras- iin , décrivit et figura ce bel arbre , qu'il importa même à l'Ile-de-France. Aujourd'hui le Coco des Séchelles n'est plus qu'un objet de curiosité , qu'on trouve habituellement dans les collections , oii il se fait toujours remarquer par son volume, et le plus sou- vent par sa forme. Dans les deux îles où il croît naturellement, on emploie ses énormes feuilles, dont le tissu est sec et résistant , pour en couvrir les habitations. (P. D.) L division des Érirhinides , établi par nous {Annales de la Soc. enlom. de France , lova. I, pag. 21 ), et adopté par Dejean et Schœnherr (Gen. et sp. Curculion. syn., t. III, p. 391 ; VII, 2' part. , pag. 293). Ce genre est composé de 5 espèces toutes amé- ricaines. (C.) ♦LOIVCHOPTERA (îio'yxn, lance ; n-:cp6y , aile). INS. — Genre de l'ordre des Diptères bracbocères, famille des Musciens, tribu des Platypézides, établi par Meigen (tome IV, pag. 107). Ce g. renferme un assez grand nombre de petites espèces, vivant dans les lieux aquatiques. La L. lutea, espèce type, est commune dans toute l'Europe. ♦LOXCHOPTERIS()ôyx»), lance; «x/p.;, fougère), bot. ph. — Genre de Fougères fos- siles, établi par M. Ad. Brongniart {Prodr., 59), qui le caractérise ainsi : Fronde plu- sieurs fuis piunatifide ; pinnules plus ou moins adhérentes entre elles a leur base, traversées par une nervure moyenne; ner- vures secondaires réticulées. Ce genre renferme 3 espèces ( L. Bricii, rugosa et Mandelli ) , qui font partie des teirains buuillers. »LO!VCHOSTOIVIA G-yx^, lance ; oriî^/a , ouverture), bot. ph. — Genre de la pe- tite famille des Retziacées, établi par Will- strœm (in Act. IJolm., 1818, p. 349, T. VII. .ON 433 t. X). Arbrisseaux du Cap. Voy. retzu- CÉES. ♦LOIVCHURE. Lonchura {'^ôy^-n, lance; oùpoi, queue), ois. — Genre de la famille des Fringillidées, dans Tordre des Passereaux, établi par Sykes sur des espèces qui ont un bec robuste, court, large, aussi haut que large àsabase; à mandibule supérieure entamant les plumes du front en formant un angle, et décrivant un arc vers le crâne ; à queue éta- gée et lancéolée , et à tarses grêles. Les Lonchures se trouvent dispersés dans les g. Fringilla, Loxia et Emberiza de la plupart des auteurs. Ces oiseaux ont les ha- bitudes sociales de la plupart des espèces de la famille à laquelle ils appartiennent; ils se nourrissent d'herbes et de semences. Le Lonchure cheet s'empare fréquemment , dit- on , des nids du Tisserin des Philippines, pour s'y loger , et compose le sieu de Gra- minées. Les Lonchures habitent principalement les montagnes des grandes îles de la Sonde ; uueseule est africaine. On en connaît huit ; 1 . Le Lonchure leuconote , L. leuconola Syk. , Fr. leuconola Tem., à baguettes des plumes du dos blanches. Habite le Bengale. 2. Le Lonchure Épervier , L. nisoria Syk., Fr. nisoria Temm. (pi. col., 500, f. 2). Croupion marbré de gris et de brun. Même habitation. 3. Le Lonchure cheet, L. cheel Syk. Croupion blanc. Habite les Philippines. 4. Le Lonchure quinticolore , L. qumti- color Syk., Loxia quinticolor Vieill. (Ois. ch. , pi. 54). Croupion orangé pur. Habile les Moluques. 5. Le Lonchure vermiculb , L. variegata Syk., Lox. variegata Vieill. (Ois. ch. , pi. 51). Croupion finement vermiculé de noir. Même habitation. 6. Le Lonchuregbis, Lox. raw^ans Vieill. (Ois. ch., pi, 57). Plumage d'un blanc roux. Habite le Sénégal. 7. Le Lonchure binglis, Fring. prasina Horsf. (Trans., XIII , 161). Croupion écar- late. Habite Sumatra. S. Le Lonchure longicône, Fring. sphe- cura Temm. (BufT.,pL en/., 101, f. 2). Ha- bite Java et le continent indien. (Z. G.) *LO\"CHLRE. Lonchurus ('hx^, lance ; cùpâ, queue), poiss. — Genre de l'ordre des Acanlhopiérygiens, famille des Sciénoidc*, 53 43i LON établi par Bloch, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes ( llist. des Poiss. , t. V, p. 192). Ces Poissons sont très voisins des Ombrines, dont ils ne difTcrenlque par un barbillon double. On en connaît 2 espèces : L. barbatus et depressus Bl. *LOIMDESIA. BOT. PII.— Genre de la fa- mille des Atriplicées (Chénopodiées)-Chéno- podées, établi par Fischer et Meyer {Index sem. hort. pelropoL, 1833, p. 40). Herbes des bords de la mer Caspienne. Voy. atri- plicées. *L0NDRA , Sykes. ois. — Syn. de Calan- dra, Less. Voy. ce mot et alouette. (Z. G.) rOî^GlBAIMDE. MAM. — Nom d'une es- pèce de Chat. Voy. ce mot. LOIVGICAUDES. ois. — Famille de l'or- dredes Gallinacés, établi par M. de Blain- ville {Tabl. du lièg. anim.), pour des espèces de cet ordre, qui ont, comme les Faisans, une queue plus longue que le corps. (Z. G.) LOIVGICOIVES. OIS. — Section établie par M. Temminck, dans son genre Gros- Bec {Fringilla), pour les espèces qui ont un bec en cône droit, long, comprimé et à pointe aiguë. Celte section renferme les Tarins, !cs Chardonnerets et les Sénégalis. (Z. G.) LONGICORNES. Longicornes. ins. — Famille de Coléoptères subpentamères (té- tramères des auteurs), établie par Latreille. Ils ont le dessous des trois premiers arti- cles des tarses garni de brosses ; les deuxième et troisième en cœur, le quatrième profon- dément bilobé , et un petit nodule simulant un article à l'origine du dernier. La lan- guette, portée par un menton court et trans- versal, est ordinairement membraneuse, en forme de cœur, échancrée ou bifide, cornée et en segment de cercle très court, et trans- versal dans d'autres. Les antennes sont fili- formes ou sétacées, le plus souvent delà longueur du corps au moins, tantôt simples dans les deux sexes , tantôt en scie, pecti- nées ou en éventail dans les mâles. Les yeux d'un grand nombre sont réniformes, et en- tourent ces antennes à leur base. Le corse- let est en forme de trapèze , ou rétréci en avant dans ceux chez qui les yeux sont ar- rondis , entiers ou peu échancrés. Dans ce cas, les pieds sont longs et grêles, les tarses allongés. Le corps est long ou ova- laire. Les femelles ont l'ahdomen terminé par un oviducte tubulniic et corné. Les LON Longicornes produisent un petit son aigu (ceux-ci appartiennent ordinairement à la tribu des Cérambycins) par le frottement du pédicule de la base de leur abdomen contre la paroi intérieure du corselet. M. Serville, qui a fait une étude toute particulière des insectes de cette famille {Ann. de la Soc. ent. de France, t. 1 , 1832, pag. 118-201; t. II, 1833, pag. 528 373; t. ill , 1834 , p. 1-109 ; t. IV, 1833, pag. 1-99, 197-228), a donné les caractères d'un bon nombre de genres qu'il a fondés, ou de ceux qu'il a adoptés, tout en maintenant les quatre tribus de Latreille , celles des PrIONIENS, CÉRAMBYCIiSS, LaMIAIRES Cl LePTU- RÈTI'S. Dans la première section rentrent les Prioniens , les Cérambycins et les Lamiai- res, dont les yeux sont échancrés ou réni- formes, et reçoivent la base des antennes; la tête est enfoncée jusqu'aux yeux dans la corselet, sans rétrécissement ni cou distinct; La deuxième section comprend les Lepturètes. qui ont les yeux arrondis, entiers ou à peine échancrés, et les antennes insérées en avant, ou tout au plus à l'extrémité antérieure ( « leur faible échancrure, et la tête prolongée postérieurement derrière les yeux, ou r(- trécie brusquement en manière de cou, à la jonction avec le corselet. M. Mulsant, qui , dans son Hist. nat. des Coléopt. de France, Longicornes, 1839, ou- vrage d'un grand mérite , s'est occupé de cette famille , partage les Longicornes en trois groupes, savoir : les Procéphalides , dont la tête est penchée en avant; les Cli- N0CÉPHAL1DES , à lêtc Verticale ou inclinée , et les DÉRÉcÉPHALiDEs, à tête séparée, par une sorte de cou, du prolhorax, qui est ré- tréci en avant. L'auteur introduit dans les Procéphalides trois familles : celles des Spondyliens , des Prioniens et des Cérambycins ; dans lesCli- nocéphalides, deux familles : celles des La- miens etSaperdins, et dans les Dérécépha- lides, encore deux familles : celles des Rha- giens et Lepluriens. Il dispose ensuite ses familles par branches, lesquelles renferment les genres. Dans la méthode de Linné , ces insectes forment les genres Cerambyx, Leptura, Ne- cydalis. Fabricius , Olivier , Latreille , Dalmann, LON Mulsant, etc., etc., ont créé successivement des genres qui aujourd'hui sont générale- ment adoptés. Dejean, dans la 3' édition de son Catalogue, a formé, avec des espèces exo- tiques, de nouvelles coupes qui lui ont paru ne pouvoir rentrer dans celles déjà établies. Depuis, M. lieyi màn (The Entomologist— Enlomological Magasine) créa, avec des es- pèces de la Nouvelle-Hollande, des Philip- pines, etc., etc., un assez grand nombre d'autres genres. Le relevé des genres dé- crits ou indiqués dépasse aujourd'hui 520 , et celui des espèces est de 4,000 à 4,500. Les Longicornes sont les plus grands, les plus gracieux des Coléoptères. Leurs couleurs sont variées, quelquefois très vives. Le Ti- tanus giganteus F. , Remphan serripes F. (Prionus f/ayesi Hope), Macrodontacervicor- »fts' , Acrocinus loiiginianus , ont plus de 130 millimètres de longueur sur 50 de lar- geur ; le plus petit n'a pas moins de 2 mil- limètres sur 1 de largeur. Leurs larves sont molles, allongées, blan- châtres. Le corps est presque quadrilatère, dilaté et déprimé à la partie antérieure. Il se compose, outre la tête, de douze seg- ments ; le premier (prolhorax) surpasse les suivants en grandeur. Quelques unes de ces ïarves sont apodes , ayant des mamelons ou élévations tuberculeuses rétractiles , qui va- rient par le nombre et la position, et servent à la progression. D'autres sont pourvues de six pieds écailleux, très courts, disposés par paire à la partie inférieure des trois pre- miers anneaux ; dans la plupart de ces der- niers , la brièveté des organes du mouve- ment est encore suppléée par divers mame- lons. De chaque côté du corps sont neuf stigmates. Le premier, le plus grand de tous, situé sur le deuxième segment, est presque sur le point de jonction de celui-ci avec le firécédent; les autres existent sur les qua- trième, cinquième, sixième, septième, hui- tième, neuvième , dixième et onzième seg- ments. Tèle plus étroite que l'anneau prothora- cique , sinueusement découpée sur le bord antérieur, armée de mandibules cornées ou dentées, de manière à perforer le bois le plus dur. Labre presque coriace, membra- neux, transversal, semi-circulaire ou cordi- forme ; mâchoires terminées par un seul lobe, munies chacune d'un palpe composé LON 43:. de trois à quatre articles , en cône droit ou renversé, cylindriques ou filiformes; lan- guette portant également deux palpes, et formée de deux ou trois pièces; antennes peu apparentes ou rudimentaires dans plusieurs, composées dans d'autres de deux à quatre articles contigus, décroissant successivement de grosseur, plus ou moins rétractiles, sus- ceptibles, suivant la volonté de l'animal , de s'engaîner les uns dans les autres. Près du côté extérieur, on aperçoit un à trois points globuleux brillants, enchâssés dans les bords de la tète ; ils semblent représen- ter l'organe de la vue. Ces larves , désignées par Duméril sous le nom de Lignivores ou de Xylophages, vi- vent toutes aux dépens des végétaux ; elles habitent l'intérieur des arbres ou des plan- tes dont la durée est assez longue pour en- tretenir leur existence. Plusieurs se contentent de ronger l'écorce en rampant sur l'aubier; la plupart enta- ment les couches ligneuses ou s'y enfoncent profondément; d'autres s'attachent exclu- sivement à la substance médullaire. Les unes creusent les branches ou les rameaux; les autres le tronc et les racines, ou ron- gent, jusqu'à les mettreen poussière, les sou- ches abandonnées dans la terre. Elles ré- duisent souvent à une très faible épaisseur la couche qui les sépare de l'extérieur, et au lieu de rejeter au dehors le détritus de leurs aliments , elles en garnissent les ga- leries qu'en avançant elles laissent derrière elles. Si la matière est ligneuse ou solide, la vermoulure produite remplit à peu près ces canaux. Si la substance doit , comme la moelle , être réduite, par le travail de la di- gestion, en un volume peu considérable, ils restent plus ou moins vides , et leur four- nissent, en cas de besoin, une sorte de moyen d'échapper à leurs ennemis, en leur permettant de chercher un refuge du côté opposé à celui de l'attaque. Quelquefois ces larves vivent solitaires dans les tiges de certaines plantes; mais elle» habitent toujours en nombre plus ou moins grand un voisinage rapproché. Leur éloignement réciproque sur le même végé- tal n'est soumis à aucune règle; ordinaire- ment, les distances qui les séparent sont proportionnées à la nourriture nécessaire à chaque individu, jusqu'à son accroissemeni, 436 ON Cependant cette loi semble quelquefois mise en oubli, et quand la matière à ronger de- vient moins abondante, et que les larves , trop nombreuses, traversent des conduits conligus aui leurs , des combats ont lieu , dont la suite est la mort pour l'un des cham- pions. Elles se déciment ainsi jusqu'à ce que leur nombre soit réduit à des proportions convenables. Avant d'arriver à l'état de nymphes, ces larves changent plusieurs fois de peau. La durée de leur vie, sous leur première forme, est ordinairement d'un à trois ans ; mais cette durée est variable jusque chez les in- dividus d'une môme ponte, soit par suite de leur position individuelle, d'accidents im- prévus , de causes atmosphériques , ou dans un but secret de la nature pour conserver et perpétuer chaque espèce. Avant de quitter leur figure vermiforme, la plupart agrandissent leur demeure, se pratiquent une sorte de niche ovoide; celles qui habitent les tiges des plantes ferment, avec un bouchon serré , les deux extrémités du tuyau où elles doivent s'arrêter. Certai- nes espèces désertent l«s écorces et se creu- sent une couche dans les parties ligneuses; d'autres , qui avaient poursuivi leurs tra- vaux jusqu'au cœur des arbres , se rappro- chent au contraire de l'extérieur. Sous la forme de Nymphes, elles présen- tent toutes les parties propres à l'insecte parfait; mais plusieurs n'ont pas le dévelop- pement dont elles sont susceptibles. Les élytres sont raccourcies et déhiscentes; la tête est infléchie; les antennes sont couchées et recourbées sous la poitrine; les pieds re- courbés en dessous ou saillant anguleu e- ment sur les côtés. Quelquefois l'abdomen est terminé par des espèces de crochets des- tinés à donner, plus tard , à l'animal la ta- culté de se cramponner, afin de se dépouil- ler avec plus de facilité de son enveloppe. Ces nymphes restent dans une sorte de léthargie. Cependant, si on les inquiète, elles font mouvoir avec facilité leurs segments abdo- minaux. Huit ou quinze jours suffisent à la plupart pour se transformer en insectes par- faits. Quand ces insectes s'occupent à se frayer un chemin pour arriver au jour, il arrive c|tjelquefois que la sécheresse a durci telie- iiieut les parties qu'ils ont à perforer qu'ils LON s'épuisent en efforts et périssent dans leur trou. D'autres , éclos trop tard dans l'au- lonme, attendent le retour du printemps pour sortir. Les espèces nocturnes rentrent, pendant le jour, dans les trous où elles ont pris naissance; les autres les quittent pour toujours. Quelques Longicornes exhalent des odeurs suaves; telles sont, chez nous, les Aromia moschata , rosarum , suaveolens , etc.; en Amérique, les Callichroma , et en Austra- lie, le Bardislus cibarius. Cet insecte est recherché des naturels de l'île du Roi-Geor- ges comme un mets exquis. On cite aussi comme tel plusieurs espèces de Prioniens d'Amérique , tels que le Stenodonles dami- curnis F., à l'île de Cuba; le Trichoderes pini Chev., au Mexique , et la Macrodonlia cervicornis F.-Serv., au Brésil et à Cayenne. M. Léon Dufour remarque que , par leur tube alimentaire , ainsi que par la disposi- tion des vaisseaux hépatiques, ces insectes ressemblent aux Mélasomes; contre l'opinioa de M. Marcel de Serres, il nie l'existence d'un gésier. Le tube alimentaire, le plus^ souvent hérissé de papilles, est précédé d'un jabot, mais moins ou peu prononcé dans les Lamiaires ou Leplurètes, qui, dans la mé- thode de Latreille, terminent cette famille. Les testicules sont constitués par des cap- sules ou des sachets spermatiques, distincts, pédicellés, assez gros, et dont le nombre varie suivant les genres. (C.) *LO\GICOXES. Longicoœi. ins.— MM. Amyot et Serville {Ins. Iiémipt., Suit. à Buff.) désignent ainsi un petit groupe de ! i famille des Réduviides correspondant à notre groupe des Émérides , et comprenant seulement les genres Emera, Emerodema et Ploiaria. (Bl.) *LOI\GILABRES. Longilabri. arach.— C'est une race du g. des Clubiona {voy. ce mot), établi par M. Walckenaër, et dont la seule espèce qui la compose est remarquable par la lèvre allongée, coupée en ligne droite à son extrémité, et à côtes presque paral- lèles. La Clubiona sœva, Walck., est leseul représentant de cette race. (H. L.) *LOIMGIllIAI\ES. Longimanœ. arach. — M. Walckenaër emploie ce nom pour dési- gner dans le genre des AUus une famille dont les principaux caractères son t d'avoir les pattes allongées, égalant p:ès de trois fois LON toute la longueur du corps; dont les arti- cles se replient les uns sur les autres, et dont le rémoral est dilaté en forme de rame. VAltus phi-ynoides Wakk. est le seul représentant de cette famille. (H. L.) *LO\GIIVA. INS.— Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille desMusciens , tribu des Muscides, établi par Wiedmann (Àuss. Zw., t. II, p. 554). L'espèce type , L. abdotninalis, habite le Brésil LO\'GIPEMNES. Longipennes. ois. — G. Cuvier et M. Duméril ont établi sous ce nom, dans l'ordre des Palmipèdes, une fa- mille qui comprend les oiseaui de haute mer, c'est-à-dire ceux qui, doués d'un vol étendu, ont la faculté de s'avancer en mer à des distances excessivement éloignées des plages. Leurs ailes sont très longues, leur puuce est libre ou nul, et leur bec est sans dentelure. Cette famille renferme les genres Pétrel, Puffin, Pélicanoïde, Prions, Albatros, Mouette, Goéland, Stercoraire, Sterne, Noddi et Rec-en-Ciseaux. M. Lesson s'est également servi du nom de Longipennes pour l'appliquer à une tribu qui comprend trois familles, celle des Syphorhiniens ou Procellaires, celle des Hydrochélidons ou Sternes, et celle des Pélagiens ou Phuélons. Abstraction faite de cette dernière, la tribu des Longipennes de M. Lesson n'est que la reproduction de la famille établie sous le même nom par Illiger et G . Cuvier. (Z. G.) rOIVGIROSTRE. Longirostris. bept. — Sous-genre de Crocodiles ainsi nommé par Cuvier. Voy. crocodile. LOXGIROSTRES Longirostri. ois. — Famillede l'ordre des Échassiers créée par G. Cuvieretcomposéed'unefouled'oiseaux de ri- vage, que Linné rangeait dans les genres Sco- hipax, Tringael ra?îe(Zus. Tous les Longiros- ties de G. Cuvier ont à peu près les mêmes formes, les mêmes habitudes et souvent les mêmes distributions de couleurs. Ils se ca- ractérisent en général par un bec grêle, long et faible, qui ne leur permet guère que de rmiller dans la vase pour y chercher les ^■ers elles petits Insectes. Les genres Ibis, Courlis, Bécasse, Rhynchée, Barge, Maubè- clie , Sanderling , Pélidne ou Alouette de mer, Cocorli, Falcinelle , Combattant, Eu- rinorhynque, Phalarope, Tourne-Pierre, Che- viller, Lobipède, Échasse et Avocette, com- l"'eent cette famille. M. de Blainville a aussi LOP 4.37 établi une famille des Longirostres dont le genre Turdus est le type. (Z. G.) *L01VGISACTES. Longisacti, Am. et Serv.iNS. — Synonyme deScutellériens. (Bl.) *LO\GITARSLS, Latreille. ins.— Syn. de Teinodactyla t Chevrolat , et Thyamis f Stephens. Voy. ces mots. (C.) ♦LOXGITROKCS. Longitronci. arachn. ■^Ce nom désigne, dans le tome l" des Ins. api. par M.Walckenaër, une race dans le genre des Dolomèdes, et dont la seule es- pèce qui la compose a les yeux latéraux de la ligne antérieure égalant ou surpassant en grosseur ceux de la ligne du milieu. La lèvre est carrée. Le céphalothorax est ovale, al- longé et convexe. L'abdomen est ovale, étroit et peu allongé. La DoLOMÈDE de Dufour, Do- lomèdes Dufourii, est la seule représentante de cette race. (H. L.) LOI\iG-NEZ. MAM. — Nom vulgaire du Nasique. Voy. ce mol. (E. D.) LOIVG-!\EZ. BEPT.— Un Serpent du genre Typhlops {voy. ce mot) porte vulgairement ce nom. (E. D.) LOIVICERA. BOT. PH. — Voy. chèvre- feuille. *LOMCÉRÉES. Lonicereœ. bot. pn. — Plusieurs auteurs ont donné ce nom à la famille des Caprifoliacées {voy. ce mol); d'autres , comme nous l'avons fait , le ré- servent pour désigner l'une des deux tribus dans lesquelles on la partage. (Ad. J.) LOXIER. MOLL. — Adnnson {Voyage au Sénégal ) désigne ainsi une coquille rangée par Gmelin dans le g. Troque, sous le nom de Trochus griseus. (Desh.) LOIVTARUS, Rumph. bot. ph. — Syn. de Borassus , Linné. LOOSA. KOT. PU. — Voy. loasa. LOrEZIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des OEnothérées-Lopé- ziées , établi par Cavanilles {le. I, 12, l. XVIIl). Herbes ou sous -arbrisseaux du Mexique. Voy. of.nothéréks. *L0PÉZ1ÉES. Lopesieœ. BOT. PH.— Tribu des Onagrariées (voy. ce mot) , ainsi nom- mée du genre Lopezia, qui lui sert de type. (Ad. J.) LOPHA (ÀéVoç, crête), ins.— Sous ce nom de genre, fondé par Megerle, Dejean a éta- bli sa neuvième division du grand genre Bembidium. Les espèces qui s'y rapportent sont au nombre de six. Cinq sont propres à 438 l.OP IKurope, et une est originaire des Eiats- Unis. (C.) LOPHAIMTHUS (Xo^o;, aigrette; av9c. , fleur). BOT. vu. — Genre de la famille des Labiées-Népéiées , établi par Bentham {in Bol. Reg , n. 1282). Herbes de l'Amérique boréale et de la Sibérie orientale. Voy. la- biées. — Forst., syn. de Waltheria, Linn. *L0PHATI1ERI]M ( >o'o>o;, crête; hSov<; , dent). MAM. Foss. — Genre de Pachydermes fossiles, voisin du genre Tapir, dont les dé- pouilles se rencontrent dans les terrains tertiaires moyens et supérieurs , établi par M. Cuvier dans le 2^ vol. de ses Recherches sur les ossemenls fossiles. La dentition des Lophiollons se compose, comme celle des Tapirs, de 6 incisives et 2 canines à chaque mâchoire; de 7 molaires de chaque côté à la mâchoire supérieure et G à l'inférieure. Il existe un espace vide assez étendu dans quelques espèces entre la canine et la première molaire. Les molaires offrent aussi, comme dans les Tapirs, des collines ou des crêtes trans- versales d'où le nom générique de Lophio- dona éié tiré; mais elles diflerent de celles de ces derniers par la plus grande obliquité de leurs collines , par l'absence d'une se- conde colline dans les premières molaires supérieures, et par la présence d'une troi- sième à la dernière molaire d'en bas. LOP Tous les os connus du reste du squelette annoncent des rapports sensibles avec les Tapirs, les Rhinocéros, et à quelques égards avec les Hippopotames. Il a été trouvé des ossements de ces ani- maux dans un grand nombre de collines ter- tiaires de France, aux environs d'issel , département de l'Aude, dans une espèce de poudingue; aux environs d'Argenton , dé- partement de l'Indre , dans une espèce de marne ; au Bastley, près Buchsweiler , dé- partement du Bas-Rhin, dans un calcaire compacte; aux environs de Soissons, dépar- tement de l'Aisne, dans une sablière; à Montabusard , département du Loiret , dans une pierre marneuse; aux environs de Montpellier; aux environs de Laon ; dans la montagne des Éparmailles à Provins; dans le calcaire grossier des environs de Paris et dans la colline de Sansan, départe- ment du Gers. Les espèces de Lophiodon sont nombreu- ses ; Cuvier en compte trois à Issel , qui sont: \eLoph. hselense, d'un tiers plus grand que le Tapir des Indes ; cette espèce se ren- contrait aussi à Argenton et à Soissons; le Loph. tapirotherium , de la taille du Tapir d'Amérique; on la trouve aussi à Eppel- sheim; \e Loph. occitanum, moindre d'un tiers que le précédent. Il en compte à Argenton , outre une semblable à celle d'issel, quatre autres différentes : le Loph. médium, delà taille du Tapir des Indes; le Loph. minutum, d'un tiers moindre que le Tapir d'Amérique; le Loph. minimum, dont la taille était moitié moindre de celle du Tapir d'Amérique ; le Loph. parvulum, dont les dimensions longi- tudinales n'ont que le tiers de celle du Tapir d'Amérique. Cuvier en compte deux espèces à Buchs- weiler, c'est-à-dire le Loph. tapiroides , à peu près de la grandeur du Loph. isse- lense, dont il ne différait que par de légères modiflcations dans la forme des molaires et par la grandeur des canines ; le Loph. buxo- villianum, à peu près de la grandeur du Tapir des Indes. Le même auteur établit encore un Loph. aurelianenscdc Montabusard; mais il pense I que cette espèce est peut-être la même que I le Loph. tapirotherinm. \ Quant à la grande espèce de ce même lieu. LOP que l'on a nommée Loph. giganteum , nous ne l'inscrirons pas ici, parce que nous croyons que le fragment de mâchoire et l'astragale qui ont servi à l'établir appartiennent à une espèce de Rhinocéros. Le Loph. monspessulanum, établi sur quelques molaires trouvées à Boutonnet, près Montpellier. Ses dents ressemblcntbeau- coup à celles du Lnph. buxovillianum. Il est bien probable que lorsqu'on aura rassemblé un plus grand nombre de ces os- sements dans chaque localité, on trouvera quelques espèces à supprimer; mais, d'un autre côté , on en découvrira peut-être aussi qui ne sont point mentionnées dans ce ca- talogue: ainsi l'espèce qu'a trouvée M. Lar- tet dans la colline de Sansan nous paraît «iilTérer de toutes les autres et se rapprocher du Cheval par ses incisives. Celle dont les os ont été trouvés par M. Félix Robert dans le calcaire grossier marin de Nanterre n'est point encore déterminée spéciflquement, et doit peut-être faire aussi une espèce à part. (L...D.) LOPHIOLA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Hœmodoracées, établi par Ker {in Bot. mag., t. 1596). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. ilemodoracées. LOPHIOLEPIS, Cass. bot. ph. — Syn. de Cirsium, Tourn. LOPHIRA. BOT. PH. — Genre delà famille des Diptérocarpées, etconsidéré par quelques auteurs comme devant constituer le type d'unenouvelle famille, celle des Lophiracées, Il a été établi par Banks {apud Gœrtn. t. III, 52, t. 188) pour des arbres da l'Afrique tropicale. Voy. diptérocarpées. *L0PH1P.0S, Targion. bot. cr.— Syn. de Rhodomela, Ag. LOPHIUM(Xo<()o;, crête), bot. cr.— Genre de Champignons de l'ordre des Pyrénomy- cètes, établi par Pries et caractérisé par des réceptacles verticaux, comprimés, membra- neuxet fragiles, s'ouvrant longitudinalement à leur partie supérieure; la pulpe qu'ils ren- ferment est composée de paraphyses rameu- ses très fines et de thèques dressées, avec huit petites spores dans leur intérieur, qui se ré- duisent en poussière brune floconneuse. Ces Champignons se développent sur le bois et même sur les feuilles des Pins. LeLopInuyn my tilinum Fr., Hysterium ostraceum Bull., est très commun dans les forêts de Pins, et LOP 4^a ressemble, comme son nom l'indique, à une coquille bivalve. (Lév.) LOPIIIL'S. poiss. — Voy, baudroie. LOPHOBUANCHES {)ô<(>o;, aigrette; Spa-yxla, branchies), poiss. — Ordre établi par Cuvier dans la cla.sse des Poissons a squelette osseux ou fibreux, et qu'il carac- térise ainsi {liég. anim., t. II, p. 361) : «< Mâchoires complètes et libres; branchies divisées en petites houppes rondes disposées par paires le long des arcs branchiaux. Elles sont enfermées sous un grand opercule at- taché de toutes parts par une membrane qui ne laisse qu'un petit trou pour la sor- tie de l'eau , et ne montre , dans son épais- seur, que quelques vestiges de rayons. Ces Poissons se reconnaissent en outre a leur corps cuirassé d'une extrémité à l'autre par des écussons qui le rendent presque tou- jours anguleux. Ils sont généralement de petite taille et presque sans chair. » Cet ordre renferme 4 genres nommés : Syngnathe, Hippocampe, Solénostome et Pégase. Voy. ces mots. (J.) *LOPHOCEPHALA ( )o>o; , crête; xt- iOTUS ( >co>o;, aigrette; «popéç, qui porte), ois. — Genre de la so\is-famille des Lophophorinées dans l'ordre des Gallinacés. Caractères : Bec long, fort, très courbé, large à sa base, à bords saillants, à mandibule supérieure large, tranchante à son extrémité et dépas- sant de beaucoup l'inférieure; narines si- tuées à la base du bec, recouvertes en ar- rière par une membrane revêtue de plumes ; tarses courts ornés d'un fort éperon : queue droite, horizontale, arrondie à son extré- mité. M. Temminck est le créateur de ce genre. 11 l'établit sur une espèce que Lalham pla- I.OP çail, sous le nom de Phasianus impeyanub>o?, crête; wl, face), ins. — Genre de la famille des Fulgorides , de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spi- nola (Ann. de la Soc. ent. de France, t. 8) sur une espèce d'Afrique :'' le L. Servillœi Spin, (Bl.) LOPHOPTERYS (5io((>oç , aigrette; «t/- pv$ , aile ). BOT. PH. — Genre de la famille des Malpighiacées-Notoptérygiées, établi par Ad r. de Jussieu (m DWessert. le. sélect. 111, 18, 29). Arbres et arbrisseaux de la Guiane. Voy. hai.pighiacfes. T. VII. LOP 441 *LOriIOPTERYX(lo'9o<:, aigrette; nzi- P«î, aile). INS. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Noiodon- tides, établi par Stephens aux dépens des Notodontes. Il y rapporte 3 espèces, qui ha- bitent la France et l'Allemagne. LOPHORHYIMCHUS , Swains. ois. — Division établie aux dépens du g. Colombe. Voy. PIGEON. (Z. G.) LOPHORIIV.'l, Vieill. ots. — Division du g. Paradisier. Voy. ce mol. (Z. G.) *LOPHORIVIS,Less.ois.— C'est, dans le Traité d'ornithologie de M. Lesson , le nom que porte une des "races dans lesquelles il place les Oiseaux Mouches. ( Z. G.) *LOPHORTYX, Bonap. ois. — Genre de la famille des Perdrix. Voyez ce mot. (Z.G.) LOPHOSCIADIUM (J<:' ; , aigrette ; . Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. myrtacées. *LOPHOSTERNUS (îio>oç, crête; r6;, qui porte une ciêle). poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Taenioides, établi par M. Giorna et adopté par MM. Cu- vier et Valenciennes (Hist. des Poiss., t. X, p. 405). Le caractère le plus frappant de la physionomie de ce Poisson consiste dans la crête tranchante , en triangle à peu près ver- tical, qui surmonte sa tête, et au sommet de laquelle s'articule une longue épine com- primée, arquée, pointue, représentant une véritable corne. On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre: le Lophote Lacépède {Giorna, Mém. de l'Âcad. imp. de Turin, 1805-1808, p. 19, pi. 2). C'est un des plus grands Poissons qui habitent la Méditerranée, puisque sa taille atteint environ 1 mètre 50 centimè- tres; mais il y est si rare qu'on ne sait en- core rien ni de ses mœurs ni de la qualité de sa chair. *LOPîîOTUS (>oo«us Erichson. (C.) LOPHLRA, Flem. ois. — Syn. du g. Houppifère. *LOPIIYRE. Lophyrus. ois — Division établie par Vieillot aus dépens du g. Pi- geon. Voy. ce mot. (Z. G.) LOP LOPHYROPES. Lophyropa, Latr.CRUsT. —Syn. de Copépodes, Mil.-Edw. ( H. L.) LOPUYROPODES. Lophyropoda. crust. — Syn. de Copépodes. Voy. ce mot. (H.L.) LOPIIVRUS (>ooVo;, aigrette; ovpa, queue), rept. — Genre de Sauriens formé par M. C. Duméril aux dépens des Aganies de Daudin, et qui a été adopté par tous les auteurs. Les Lophyrus ont pour caractères principaux : Dos garni d'une crête sans rayons osseux, et couvert d'écaillés sem- blables et égales ; queue comprimée. On ne connaît qu'un petit nombre d'es- pèces de ce groupe; nous ne citerons que : 1" le LoPHTRE A CASQDE FOURCHU , Lacertu scutata Linn. ( Iguana clamosa Laurenti , Agama scutata Daud.), dont le corps, long de plus d'un pied, est d'un jaune pâle , nuancé de bleu clair et parsemé de tubercules blancs et ronds; il se trouve à Amboine ; 2° le LoPHYRE SOURCILLEUX , Lacevta superciUosa Linné, un peu plus grand que le précédent, avec une teinte d'un noir de poix plus ou moins foncé, plus claire sur la tête et les joues. Cette espèce se rencontre à Ceylan et à Amboine. ( E. D.) ♦LOPUS. INS. — Hahn {Wansenart In- LOR sclct ) a établi sous celle dénominaUon un genre de la famille des Mirides dans l'ordre des Hyménoptères, qui n'est pas séparé des Phytocores par la plupart des autres ento- mologistes. (Bl.) I.ORAIVTHACÉES. Loranthaceœ. bot. PU. — La place de cette famille singulière de plantes dicotylédonées est encore incer- taine, car elle présente des fleurs dépour- vues d'enveloppe , d'autres réduites à une seule , d'autres enfin avec une double enve- loppe, l'intérieure corolliforme , et celle-ci à pétales tantôt libres, tantôt soudés en tube; de sorte que les uns l'ont classée parmi les polypétales auprès des Cornacées, les autres parmi les monopétales auprès des Caprifoliacées, les autres parmi les apétales auprès des Santalacées et des Protéacées. C'est cette dernière place que paraissent jus- tifier le plus grand nombre de ses rapports et léiude récemment plus approfondie de son organisation. On devrait alors considérer certaines parties sous un autre point de vue qu'on ne l'avait généralement fait et chan- ger leur nom, en admettant qu'il n'yeiiste pas de véritable corolle, mais un calice quelquefois coloré et doublé d'un involucre qui manque d'autres fois. En adoptant ce dernier système, on pourra tracer ainsi les caractères des Loranlhacées : Fleurs uni- sexuelles ou hermaphrodites. Périanlhe soudé avec l'ovaire, à 3-8 divisions, souvent dou- blé extérieurement d'une cupule , que ter- mine un rebord entier ou lobé ou à peine visible, et qu'on décrit généralement comme un calice, dans ce cas coloré , et ayant jus- qu'à un certain point l'apparence d'une co- rolle dont il reçoit le nom ; dans lesautres, vert et ayant l'apparence de calice , man- quant quelquefois complètement dans les fleurs unisexuelles. Étamines en nombre égal aux divisions du périanlhe, opposées et insérées à leur milieu ; anthères portées à l'extrémilé d'un filet, plus rarement sessiles ou même accolées au périanlhe, à deux loges ou à une seule , s'ouvrant par deux fentes longitudinales introrses ou par une seule transversale, quelquefois multicellulaires et s'ouvrant par aulaui de pores. Ovaire con- fondu avec le périanlhe, souvent surmonté d'un disque charnu qui environne la base d'un style simple, terminé par un stigmate le plus souvent indivis, longtemps plein à LOR Ui l'intérieur, et ne lais>ant apercevoir de loge et d'ovule qu'après k floraison. Alors il se creuse, et présente un ou plusieurs ovules très petits dressés du fond de la loge unique, ou portés sur une petite colonne centrale : c'est donc dans tous les cas une placentaiion centrale, avec arrêt ou développement du placenta. Ces ovules sont réduits au nucelle dans lequel se forme un périsperme charnu, quelquefois remarquable par sa coloration en vert , entourant un embryon à radicule. épaissie, supère, souvent saillante à son ex- trémité, à cotylédons plus courts , à peine plus larges, quelquefois soudés entre eux en partie. Cette graine se soude avec la paroi correspondante du péricarpe , qui semble ainsi former ses téguments , et qui est charnu , ordinairement converti dans sa couche moyenne en une substance visqueuse qui est la glu. On ne trouve qu'une graine unique développée , mais dans certains cas renfermant deux ou trois embryons, et alors on doit admettre la soudure et la confusion de deux ou trois ovules. La germination de- celte graine est en général fort singulière, et par la marche de la radicule qui, s'éloi- gnant de la verticale, se dirige toujours vers l'obscurité, etconséquemment vers les corps opaques situés dans son voisinage, et par la manière dont elle s'implante à la surface des autres plantes ligneuses dicotylédonées. La radicule élargie à son extrémité perce l'é- corce, et vient former un empâlen>ent à la surface de la couche ligneuse, qui, quelque- fois, se dilate à ce point en une tumeur cor- respondante à la surface de laquelle s'accole celle de la base de la plante parasite , qui , peut-être plus tard recouverte par les cou- ches du bois formées ultérieurement, le plus souvent est dépourvue de racines, rarement en émet qui rampent au-dessous de l'écorce. L'union des deux plantes peut être aussi fortifiée par des branches latérales, qui, s'al- longeant parallèlement à la surface exté- rieure de l'écorce, émettent de distance en distance des prolongements ou suçoirs au moyen desquels elles lui adhèrent. Telle est la végétation de la plupart des Loranlhacées, qui sont donc des arbrisseaux parasites sur le bois d'autres végétaux arborescents , et variant suivant les espèces; mais il en est aussi quelques unes exceptionnelles , qui s'enracinent en terre à la manière ordi- ■m LOR iiaire. Presque toutes se ramifient par di- c-liotomies, et leurs rameaux, articulés aux nœuds, sont cylindriques, tétragones ou aplatis , remarquables par leur structure intérieure, qui présente, au lieu de vais- seaux, de longues cellules ou fibres striées. Les Teuilles sont ordinairement opposées ou verticillées à ces nœuds, quelquefois alter- nes, très entières, coriaces; quelquefois ré- duites à des écailles stipuliformes, ou même elles manquent entièrement. Les fleurs sont hermaphrodites ou unisexuelles, et alors monoïques ou dioïques, en cymes triflores, en épis, en panicules, plus rarement en têtes ou ombelles, ordinairement accompa- gnées de bractées , et vertes ou autrement colorées. Les espèces habitent presque toutes la région intertropicale du nouveau ainsi que de Tancien continent, mais s'avancent aussi au-delà des tropiques dans la région tempérée; quelques unes, comme le Gui tommun, représentent seules la famille sous notre latitude plus froide. La glu ne se trouve pas seulement dans les fruits, mais plus abondante encore dans l'écorce d'un {.'rand nombre d'espèces et en proportion variable dans la même, suivant la nature de l'arbre où elle vit en parasite. GENRES. Misodendron, Banks. — Antidaphne, Poep. — Arceuthobium , Bieberst. — Viscum , L. — Tupeia , Cham. Schlecht. — Ginalloa , Korth. — Loranthus , L. ( Helixanlhera , Lour. — Scurrula, Notanthera et Gaioden- dron , Don. — Lichtonsteinia , Wendl. — Moquinia , Spreng. — Spiroslyles , Schult. — Slrulanlhus , Phtirusa , PsUlacanlhus , Trislerix et Dendrophloe, Mart. — Lepeoste- geres, Elytranlhc et Loxanthera, Blum.) — Nuytsia, R. Br. —'iSchopfia, Schreb. {Co- donia, Vahl — Hœnkea, R. Pav.) — ? Dia~ cœcarpium, Blum. (Ad. J.) LORAIMTHE. Loranthus {\ùpov, lanière; âvGoç, fleur). BOT. ph. — Grand genre qui donne son nom à la petite famille des Lo- ranthacées, à laquelle il appartient; il a été rangé par Linné dans l'hexandrie monogy- iiie. Le nombre des espèces qui le composent est très considérable; il s'élevait déjà a 231, lors de la révision qui en fut publiée dans le t. IV du Prodrome; mais parmi ce grand iiotnbre de plantes, une seule arrive en Ku- lope, et aucune ne se distingue par une LUR utilité réelle. Les Loranthes sont tous de» arbrisseaux rameux etdicholomes, qui crois- sent pour la plupart dans les régions tropi- cales et sous-tropicales, dont un très petit nombre arrive jusque dans les contrées tem- pérées; le plus souvent ces véfjétaux s'im- plantent sur la tige et les branches d'autres végétaux, aux dépens desquels ils vivent, à la manière du Gui , et par suite, en para- sites; plus rarement ils s'accrochent simple- nient comme le Lierre à l'écorce du tronc cl des branches de vieux arbres; enfin, dans un très petit nombre de cas , ils végètent diins la terre isolément et par eux seuls. Leurs feuilles sont opposées ou alternes, entières, presque toujours épaisses, plus ou moins coriaces; leurs fleurs, réunies en in- florescences diverses, sont de couleur verte, jaune ou orangée, le plus ordinairement rouge. Elles sont presque toujours herma- phrodites, mais quelquefois aussi unisexuées par l'effet d'un avortement; chacune d'elles est accompagnée de 1-3 bractées. La nature de leurs enveloppes florales peut être inter- prétée de diverses manières; mais ordinai- rement on les décrit comme consistant : en un calice dont le tube, adhérent à l'ovaire, est de forme ovoïde ou parfois turbinée, dont le limbe est court et réduit à une sorte de léger rebord circulaire, entier ou denté; en une corolle insérée à l'extrémité du ca- lice, tubulée, formée de 4 à 8 pétales dis- tincts ou plus ou moins soudés entre eux. Les étamiues de ces fleurs sont en même, nombreque les pétales^et leur sont opposées. L'ovaire est infère, ani-loculaire; il ren- ferme un seul ovule, il est surmonté d'un seul style, que termine un stigmate simple. Le fruit est une baie dont le sommet est nu ou couronné par le limbe du calice qui per- siste.. La seule espèce sur laquelle nous croyons devoir dire quelques mois est le Loranthe d'Iîukope, Loranthus curopœus Linn. , qui croît sur les Châtaigniers et sur les Chênes, dans l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, la Si- bérie, etc. Il furme un arbrisseau très rame x et glabre dans ses diverses parties, dont le port ressemble beaucoup à celui du Gui ; dont les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales-oblongiies, obtuses, un peu rétrécies à leur base, léncrenient veinées; dont les Heurs soûl dioique?, veidàiies. Les niàlcs LOR forment des grappes terminales ; les Temelles sont presque en épi. Ces fleurs présentent G pétales et 6 élamines dont les anthères sont adnées. Les baies de cette espèce sont ovoï- des, de couleur blanchâtre. (P. D.) *LOKAX. ABACHN. — M. Heyden désigne sous ce nom, dans le journal VJsis, une nou- velle coupe générique de l'ordre des Aca- riens, et dont les caractères n'ont pas encore été publiés. (H. L.) *LOUDOPS(),op(îo';, courbe; £>l>, œil), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curcuiionides gonatocères, division des Ciéonides, établi par Schœnhcrr(DJsp.niee cylin- drique ou comprimé sur les côtés, mais tou- jours dépourvu de membranes marginales ou d'ailes. Tel qu'il vient d être caractérisé, le genre Lotier ne correspond qu'a une por- tion du genre établi par Linné sous le nom de Lotus; en effet, celles des espèces lin- néennes dont le légume est bordé de quatre membranes longitudinales ou de quatre ailes, ont été détachées par Scopoli pour former le genre Telragonolohus : tels sont nos Lotus tetragonolobus, siiiquosus elconju- gatus Lin., qui forment aujourd'hui les Te- tragonolobus purpureus Mœnch , siliquosus Roih , et conjugatus Seringe. D'un autre côté, les espèces distinguées surtout par des ailes notablement plus courtes que l'éten- dard, par une carène non prolongée en bec, par un stigmate capité, constituent le genre Dorycnium , qui avait été proposé primiti- vement par Tournefort {voy. dorycnium). Tels sont entre autres nos Lotus Dorycnium , rectus, hirsutus, etc.. Lin., qui forment au- jourd'hui les Dor. suffruticosum\i\l., rec- tum Ser. , et hirsutum Ser. Parmi les espèces qui restent dans le g. Lotus ainsi restreint, nous ne signalerons que les deux suivantes : 1. Lotier corniculé, Lotus corniculatus Linn. L'une des plantes les plus vulgaires dans les lieux herbeux et dans les prés. Sa tige est couchée , rameuse ; ses folioles sont obovales ou linéaires , glabres ou pileuses ; ses stipules sont ovales; ses bractées lan- céolées ou linéaires; ses pédoncules, beau- coup plus longs que les feuilles, portent à leur extrémité 8 ou 10 fleurs. Celles-ci, d'un jaunedoré, prennent, parla dessicca- tion, une teinte verte. Les légumes qui leur succèdent sont raides, droits, cylindriques. Cette espèce est très polymorphe, et forme ainsi plusieurs variétés distinctes qui sont généralement en rapport avec les divers lieux où la plante s'est développée. C'est ainsi, par exemple, que dans les endroits secs des bords de la mer, ses feuilles devien- nent presque charnues et pileuses, prenant par là les caractères généraux qui distin- guent la végétation littorale; que, sur les montagnes, ses liges et ses feuilles se rédui- sent à lie très faibles dimensions , etc. Le Lotier corniculé fournirait un fourrage ex- cellent, cl devrait occuper une place distin- 450 LOT puée dans la culture fourragère, si sa graine était plus abondante et plus facile à recueil- lir; les bestiaux le mangent avec plaisir; de plus, sa facilité à croître dans des sols très divers, et même dans des lieux secs , lui donnerait un nouveau prix ; mais la dif- ficulté que nous venons de signaler ne per- mettra guère , selon toute apparence, de le cultiver avantageusement. 2. LoTiER DE Saint-Jacques, Lotus Jaco- bœus Linn. Cette jolie espèce est originaire de l'île de Saint-Jacques (Afrique); on la cultive souvent dans les jardins à cause de ses jolies fleurs brunes. Sa tige est sous- frutescente, et s'élève à 8 ou 10 décimètres; ses feuilles et ses stipules sont légèrement glauques , linéaires ou linéaires-spathulées, pubescentes , mucronées au sommet; ses fleurs se développent pendant tout l'été et une partie de l'automne; elles sont réunies au nombre de 3 à 5 à l'extrémité d'un pé- doncule commun plus long que la feuille, à l'aisselle de laquelle il se trouve. Le légume qui leur succède est cylindrique et glabre. Cette espèce demande une terre légère et une exposition chaude; elle est d'orangerie. On en possède une variété à fleurs mordorées. Une espèce annuelle des parties les plus méridionales de l'Europe et d'Egypte, le LoTiER COMESTIBLE, Lotus eduUs Linn.,donne des légumes tendres , d'une saveur douce qui ressemble à celle des petits Pois ; ils servent d'aliment dans certains pays. Bosc avait conseillé de la cultiver pour la nour- riture des bestiaux. (P. D.) LOTOIRE. Lolorium. moll. — Genre inu- tile proposé par Montfort, dans sa Conchy- liologie systémalique, pour quelques espèces de Tritons, tels que \eLotorium, etc. Voy. TRITON. (Dbsh.) LOTOIVOIVIS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des PapilionacéesLotées, établi par E. Meyer {Msc. ex Ecklon et Zeyher Enum. plant., 174). Arbrisseaux du Cap. Voy. pa- PILIONACÉES. LOTOR. MAM. — Voy. BATON. LOTOS. BOT. — Les anciens désignaient sous ce nom quelques espèces de plantes , dont la plupart ont pu être déterminées de nos jours d'une manière positive. Ainsi le Lo- tos desLotophages a été reconnu pour le Zt- zyphus Lotus Lam. {voy. jujubier), et les trois Lotos du Nil ont été retrouvés dans le LOU Neîumbium speciosum Willd. , et dans les Nymphœa Lotus Lin. et cœruleaSa\\^. Voy., pour ces trois derniers, les mots nelumbo et ^yMPH2EA. (P. D.) LOTTE, poiss. — Voy. lote. LOTTIA, Gr. moll. — Syn. de Patel- loide, Quoy et Gaim. LOTUS. BOT. PH. — Voy. LOTIER. LOUICHEA , Hérit. bot. ph. — Syn. de Pteranthus, Forsk. LOLP. MAM. — Espèce du g. Chien. Voy. ce mot. (E. D.) LOUP^WARIX. MAM.— Nom donné quel- quefois au Phoque. Voy. ce mot. (E. D.) LOUREA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Hédysarées, établi par Necker [Elém. Bot., n. 1318). Plantes de la Cochincbine et des îles de l'archipel Indien. Voy. papilionacées. LOUREIRA (nom propre), bot. ph. — Caran., syn. de Moginna, Orteg. — Genre delà famille des Burséracées?, établi par Meisner {Gen. comm., 53). Arbustes de la Cochincbine. LOUTRE. Lutra. mam. — La Loutre et quelques Mammifères ayant avec elle de grandes analogies ont formé depuis Bris- son l'un des genres les plus naturels de l'or- dre des Carnassiers, tribu des Digitigrades, famille des Mustéliens. Les Loutres sont des carnassiers qu'on distingue facilement de tous les autres : outre leur naturel aqua- tique, ils tirent de leur tête large et plate, de leur corps épais et écrasé, de leurs jambes courtes, de leurs pieds palmés, une physionomie générale qui ne permet de les confondre avec aucune des espèces que leur organisation en rapproche le plus. Les principaux caractères des Loutres sont les suivants. Leur système dentaire est celui des Mustela, modifié par le grand dé- veloppement de la partie de ce système qui a pour objet de triturer les aliments et non de les couper, c'est-à-dire que ce dévelop- pement caractérise des animaux moins car- nassiers et plus frugivores que les Maries : les Loutres ont six incisives à chaque mâ- choire; les fausses molaires sont au nom- bre de trois supérieurement et de quatre inférieurement ; en avant et à chaque mâ- choire il y a une carnassière, dont la su- périeure a un fort talon, et l'inférieure un tu- bercule à la face interne, et enfin une tuber- LOU culeuse de la mâchoire supérieure est remar- quable par sa longueur. Les membres sont d'une extrême brièveté; les pieds ont cinq doigts allongés, armés d'ongles courts, reployés en gouttières et réunis jusqu'aux ongles par une large et forte membrane, qui, aux pieds postérieurs, déborde un peu le bord du doigt externe ; la paume est nue, garnie au milieu d'un large tubercule à quatre lobes : la plante, aux membres pos- térieurs, est nue à sa partie antérieure, et le talon est entièrement recouvert de poils. La queue est revêtue de poils; elle est courte , cylindrique et terminée en pointe. Le corps est très allongé, et l'animal est comme ver- miforme. Les poils sont de deux sortes; les uns rugueux, Iuisants,asse2 longs, de couleur brune en général; les autres laineux, plus courts, plus abondants, plus fins, ordi- nairement de couleur grise. Chez quelques espèces le pelage est rude; mais dans le plus grand nombre la fourrure est douce, fine, et pour cela est recherchée dans l'art de la pelleterie. Quelques poils longs, blanchâtres, forment les moustaches. Les sens, excepté celui de l'odorat, paraissent être obtus. La langue est douce. L'ostéologie des Loutres a occupé plu- sieurs zoologistes, et nous citerons particu- lièrement Daubenton , dans l'histoire natu- relle de BufTon , G. Cuvier, Steller, Everard Home et M. Martin ; et enfin assez récem- ment M. de Blainville (Ostéogr aphte, fasci- cule des Mustela) a donné la monographie os- téologique complète de ces animaux. Les vertèbres sont au nombre de 56, savoir : 7 cervicales, 14 dorsales, 6 lombaires, 3 sa- crées et 26 coccygiennes. Les vertèbres cer- vicales sont en général plus courtes que dans la Fouine ; les coccygiennes, également plus courtes , décroissent moins rapidement; en outre elles sont beaucoup plus épaisses et plus robustes. L'os hyoide a son corps lirge et plat. Le sternum n'est formé que de dix sternèbres. Les côtes, au nombre de 16, sont presque contournées en S, fort allongées, très plates inférieurement. Les membres sont courts et distants. Les anté- rieurs sont pourvus d'une clavicule très grêle, d'une omoplate courte et large, d'un humérus robuste, court, fortement courbé en deux sens contraires; d'un radius et d'un cubitus également fort courts, robustes, LOU 451 tourmentés, accentués par des crêtes d'inser- tions musculaires très prononcées; d'une main égaleenlongueuràl humérus etqui présente un carpe formé d'os très petits , surtout le pisiforme, ainsi que les métacarpiens et les phalanges. Les membres postérieurs sont aussi robustes, du moins dans les deux premières parties; l'os innominé est mé- diocre; le fémur, un peu plus long; l'humérus est court et large à ses deux extrémités; le tibia est pir.s long, un peu tordu; le péroné est grêle et terminé en spatule presque également à ses deux extrémités; le pied, un peu plus long que la main, est large et épais, surtout le tarse. Quelques différences dans le système ostéologique de diverses espèces de Loutres ont été signalées par M. de Blainville. La forme du crâne varie un peu ; mais , en général , la tête, osseuse, est large, la face est très courbe et la boîte crânienne très déprimée. Les vertèbres dorsales, au nom- bre de 14 dans la Loutre commune, ne sont plus qu'àcelui de ISdans la Loutre marine, et les côtes ne sont également qu'au même nombre de 13. D'autres différences dans le nombre relatif des diverses vertèbres ont été observées dans les Loutres sans ongles du Brésil, du Kamtschatka , etc. L'appareil générateur du mâle et celui de la femelle ont été étudiés. L'os pénial est assez développé chez les mâles ; et le clitoris contient aussi un os peu développé, chez la femelle. La Loutre est un animal essentiellement aquatique, commel'indiquent l'allongement du corps, l'aplatissement de la tête, la palmature de ses pattes, etc. Cet ani- mal ne marche que difficilement sur la terre, et c'est l'eau qui est son véritable do- micile. La Loutre se nourrit de préférence de poissons et en détruit un grand nombre; elle mange également les autres animaux aquatiques qu'elle rencontre , et aussi , dit- on , quelquefois des herbes marines. Elle se retire dans un gîte qu'elle se forme soit dans la fente d'un rocher ou dans la cavité d'un arbre, mais toujours très près de la rivière qu'elle habile. On a vu quelques Loutres apprivoisées et dressées par leur maître de telle sorte qu'elles allaient à la pêche pour lui; mais ces cas sont rares, et la Loutre est un animal 452 LOU naturellement sauvage, intraitable et peu apte à être conservé en domesticité. On fait à la Loutre une chasse assez suivie, car sa fourrureest employée dans l'art de la pelleterie. Toutes les Loutres ont à peu près le même pelage ; toutes sont d'un brun plus ou moins foncé en dessus, d'un brun plus clair en dessous, et surtout à la gorge, qui est même quelquefois presque blancbe : aussi la dis- tinction des espèces du genre est-elle très difficile. Pendant longtemps on a cru qu'il n'existait que trois espèces de Loutres; mais on en a découvert un assez grand nombre , dans ces derniers temps, au cap deBonne- EspéranQe, dans l'Inde et dans les deui Amériques, et le nombre en est porté au- jourd'hui à vingt; mais toutefois on est loin cependant d'être bien certain de l'exis- tence d'un aussi grand nombre d'espèces: tout au plus si l'on eu connaît compléie- inenl la moitié. Plusieurs sous-genres ont été formés dans le groupe des Loutres, et nous indiquerons «eux que M. Lesson a adoptés dans son Nouveau tableau des Mammifères. I. Latax, Gloger ( Pusa,, Ok.; Enhydris , Fiera. ; Enhydra, Richardson). 1. L\ Loutre de Kamtschatka Buffon , Lutra marîHa Stelier, Mustela lutris L\n., Schreb., E. Geoffr., Enhydris Stelleri Flem- ming. Elle a un peu plus d'un mètre de longueur; sa queue n'a que 33 centimètres. Sa couleur générale est un beau brun-mar- ron lustré, dont la nuance varie suivant la disposition des poils; avec la tète, la gorge, le dessous du corps et le bas des membres antérieurs d'un gris brunâtre argenté. Les voyageurs rapportent que dans cette espèce, qui vit par couple, la femelle ne met bas qu'un seul petit, après une ges- tation de huit à neuf mois. Sa fourrure, composée principalement de poils laineux, surtout à la partie supérieure du corps, est remarquable par sa douceur, son moelleux et son éclat. La peau de ces Loutres est très recherchée dans la Chine et dans le Japon , oii les Russes et les Anglais en transportent annuellement un grand nombre. Cette espèce habite non seulement le Kamtschatka, mais aussi la partie la plus septentrionale de rAniéiique cl plusieurs LOU Iles; elle se tient le plus souvent sur le bord de la mer , et non pas, comme les autres espèces, à portée des eaux douces. IL PrERONURUS, Gray. 2. Une seule espèce entredans ce groupe : c'est la Luira Sandbackii Gray, qui se trouve dans l'Amérique du Nord et n'est pas en- core bien connue. III. AoNYX, Lesson. 3. Loutre du Cap, Lutra inunguis Fr, Cuv., Lutra capensis Rupp., Aoiijix Dela- landii Lesson. Plus grande que la Loutre d'Europe, elle lui ressemble par son pelage, qui est d'un brun châtain, avec l'extrémité du museau et de la gorge blanche. Les pieds présentent une particularité fort re- marquable : les doigts, gros et courts, sont très peu palmés, surtout aux membres an- térieurs; ils sont de grandeur fort inégale, et les deux plus longs, le second elle troisième, ont leur première phalange réunie; enfin les ongles manquent partout, si ce n'est aux deux grands doigts du membre postérieur, où même ils ne sont que rudi- mentaires. Les membres sont moins allon- gés , et le corps un peu plus raccourci pro- portionnellement quedans les autres espèces; en outre, l'imperfection de la palmature rend cette espèce plus terrestre que les autres. Elle vit à peu près à la manière de notre Loutre d'Europe , et se nourrit de poissons et de crustacés. Elle se rencontre au cap de Bonne-Es- pérance, oîi M. Delalande l'a étudiée avec soin. IV. Saricovia, Lesson. 4. La Loutre d'Amérique G. Cuv. ( Reg. anim. ) , Lutra brasiliensis Ray , E. Geof- froy-Saint-Hil., Mustela lutris brasiliensis Gm. ; la Saricovienne, E. Geoffroy. Plus grande que notre Loutre d'Europe; son pelage est généralement d'un beau fauve, un peu plus clair sur la tête et le cou, plus foncé vers l'eAtrémité de» membres et de la queue, avec la gorge et l'extrémité du mu- seau d'un blanc jaunâtre. Elle n'a pas de véritable mufle: seulement, les narines sont nues sur leurs contours. Cette espèce habite l'Amérique méridio- iiale et paraît exister aussi dans le sml oÇo'; , oblique ; 5v9o; , fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacanthées , établi par Nées ( in Wallich Plantar. as. rar. , 111 , 89). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. acantha- CÉES, LOXIE. Loxia. ois. — L'étude mieux faite des mœurs des Oiseaux et de leurs ca- ractères physiques devait nécessairement conduire à des réformes profondes dans la méthode et la nomenclature ornithologiques de Linné et de Latham. La plupart des gen- res créés par ces auteurs, vu la limite des caractères qu'ils leur avaient assignés, pou- vaient en quelque sorte être considérés comme autant d'incerfœ sedis, dans lesquels venaient prendre rang des Oiseaux qui de- vaient plus tard en être retirés. De ce nom- bre était le g. Loxia, composé d'espèces qui, bien qu'ayant des affinités rapprochées , ne pouvaient cependant rester dans la même division. Aussi, avec les tendances de notre époque à la décomposition poussée à l'ex- trême, les Loxia de Linné et de Latham ont- ils été dispersés dans huit familles différen- tes. Quant aux coupes génériques auxquelles ils ont donné lieu, leur nombre est vrai- ment considérable. Les g. Ploceus, Pyrome- lana, Philitairus, Spermophaga, Cardinalis, Guiraca, Pyrenestes, Coccothraustes, Pily^ tus , Estrelda , Paroaria , Ligurinus , Ery • thrina, Crithagra, Spermophila , Pyrrhula, Slrohilophaga, Uragus, Loxia, Psittirostra, Hyreus et Colius , sont autant de démem- brements des Loxiœ du Systema naturœ. Comme on peut le voir, un seul de ces groupes a conservé le nom donné par Linné, et ce groupe est celui qui comprend les Becs-Croisés : à eux seuls, en effet, a été réservée la dénomination de ioxio. (Z. G.) LOX LOXIGELLA, Less. ois. — Syn. d'Es- trelda. Voy. amadina. (Z. G.) *L0X1MÉES. Loxinœ. 0]s. — Sous-famille établie par G. R. Gray (a List of the gen.) dans la famille des Fringillidées, pour les genres Crucirostra (Bec-Croisé), Psittirostra (Psiltacin) et Paradoxoins. (Z. G.) *LOXOCARPLS (XoÇo; , oblique; xap- »roî, fruit), BOT. PH. — Genre de la famille des Gesndracées , établi par R. Brown {in Horsfield Plant. Jav. rar., 120). Herbes de l'Inde. Voy. gesnéracées. LOXOCARYA {lo^i^, oblique; xapvov , noix ). BOT. TH. — Genre de la famille des Restiacées, établi par R. Brown {Prodi-., 249). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. BESTIACÉES. LOXOCERA (;io|ô; , oblique ; x/poi;, an- tenne). INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par Meigen. La L. ichneu- monea , espèce type du g. , est originaire de la France. LOXOCREPIS (XoÇoç, oblique; xpWç , chaussure), ins.— Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Brachinides de Mac-Leay, des Anchoménites de Casteliiau, créé par Eschscboltz et adopté par Gaslelnau (Hist. nat. des animaux ar- ticulés, tom. I, pag. 126). L'espèce type et unique est le L. ruficeps M.-L. {Lamprias) Escb. (C.) *LOX ODE. Loa-odes(XoÇô;, oblique). iNFDs. — Genre institué en 1830 par M. Ehren- berg, qui y comprenait alors plusieurs In- fusoires appartenant à d'autres genres , et notamment un des Kolpodes de Muller {K. cucullulus) qu'il prenait pour type, et dont il fit en 1833 le genre Euodon , et en 1838 le genre Chilodon. Les Lojodes, que nous limitons un peu différemment, sont des Iri- fusoires très communs, mais dont la struc- ture est peu distincte en raison de leur transparence et de leur exiguïté , car leur longueur n'est que de 5 à 6 centièmes de millimètre. Leur corps est plat, membra- neux, et semble revêtu d'une enveloppe flexible non contractile. Il est renflé en des- sus , souvent concave en dessous, irréguliè- rement ovale ou sinueux , et obliquement prolongé en avant; il montre des cils vibra- tiles au bord antérieur seulement. Leur forme sinueuse les fit prendre par 0. -F. l.OX 455 Mttller pour des Kolpodes ; mais l'absence de cils vibratiles sur la plus grande partie de la surface , et surtout l'apparence d'une cuirasse membraneuse, doivent les rappro- cher davantage des Plœsconies, avec les- quels nous les plaçons provisoirement dans la famille des Plœsconiens. Les Loxodes se montrent fréquemment dans les infusions et dans les eaux de marais déjà altérées par la putréfaction ; quelques uns se voient aussi dans l'eau de mer. Le Loxodes cucullulus , qui vit dans l'eau douce et qui est le type de ce genre, a été rangé par Muller avec les Kolpodes; et M. Ehrenberg l'a confondu avec le Chilodon cucullulus, qui est d'un d'un tiers plus grand , et qui se distingue par sa bouche armée d'un faisceau de dents. (DuJf.) LOXODOIV (XoÇo'ç, oblique; J5ov?,dent). BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées-Nassauviacées , établi par Cassini (w Dict. se. nat., XXVII, 2oi). Herbes de l'A- mérique australe. Voy. composées. *LOXOI>iEMA, Phil.. moll. — Syn. de Chemnitzia , Aie. d'Orb. *L0X01\1EVRA (io|os , oblique ; vevoa , nervure), ms. — Genre de l'ordre des Dip- tères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart {his. dipt., t. Il, p. 446). La seule espèce connue est la L. décora, de l'île de Java. LOXOMA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Gesnéracées, établi par Jack [in Linn. Transact., XiV, 40). Herbes des Mo- luques. Voy. gesnéracées. *LOXOPHYLLE. Loxophyllum (;toîoç, oblique ;vUov, feuille), infus. — Genred'lti- fusoires ciliés de la famille des Paraméciens, ayant pour type le L. pintade [L. melea- gris), qui est le Kolpoda meleagris de Mul- ler, dont M. Bory fit ses K. meleagris, K. zygœna et K. hirundinacea. M. Ehrenberg le nomme Amphileptus meleagris , mais il nous a paru devoir constituer un genre par- ticulier , caractérisé par son corps très dé- primé, lamelliforme ou en forme de feuille, oblique, très flexible et sinueux ou ondulé, ou même festonné sur les bords, et revêtu de cils vibratiles en séries parallèles, écar- tées. La bouche est située latéralement. Le Loxophylle pintade se trouve assez souvent dans l'eau des marais autour des plantes aquatiques. Il est long de 3 à 4 dixièmes de 456 LUC millimètre, et par conséquent visible à rœil nu. C'est, comme dit Muller, un Infusoire des plus grands et des plus remarquables ; c'est une membrane transparente, suscepii- blc de se plier très délicatement, présentaot à chaque instant des flexions et des plisse- ments variés. Son bord latéral antérieur est diversementsinueus, et présente tantôt trois ou quatre dentelures, tantôt de nombreuses crénelures. On voit en outre près du bord postérieur une rangée de dix a douze globu- les égaux diaphanes. Il se meut lentement à la manière des Planaires. (Doj.) *L0\0PHÏLLUIVI, Bl. bot. ph. — ■ Syn. de Loxonia , Jack. — bot. cr. — KIotsch , syn. de Cydomyces, Kunze. *LO\OPYGA, Westw. ins. — Syn. de Boiax, Zoubkofr. Voy. ce mot. (C.) *LOXOSTOMA, Biv. moll.— Syn. à'Al- vinia , Risso, *L0X0ST1LIS 0°?^; , oblique ; cxClo; , style). BOT. PH. — Genre de la famille des Anacardiées , établi par Sprengel {in lici- chenb. le. exoL, t. 205). Arbrisseaux du Cap. Voy. ANACARDIÉKS. *LOXOTIS ()io?ÔTy)5, obliquité), bot. ph. — Genre de la famille des Gesnéracées , établi par R. Brown (in Wallich Plant, as. rar. , III , 65 ). Herbes de l'Asie tropicale. Voy. GKS>KnACÉES. *LOXl)RA (^oÇo'ç, oblique; oùpà , queue). rNs. — Genre de l'ordre des Lépidoptères Diurnes, famille des Eryciniens, groupe ou tribu des Lycénides, établi par M. Bois- duval, qui lui donne pour type le L. alcides {Hesperia alcides Fabr. ), qui appartient à l'Afrique occidentale. *LOZAIVIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Vochysiacées?, établi par Seba et Mutis(m Seman. Nov. gran., 1810, p. 20). Arbres de la Nouvelle-Grenade. LLBIIMA (nom propre), bot. ph. —Genre de la famille des Primulacées-Primulées , établi par Commerson ( ex Venlen. Cels. t. 69 ). Herbes de la Mauritanie. Voy. pri- MHLACÉES. *LL'C^A, Kunth. bot. ph. —Syn. à'Ar- thraxon , Palis. *LIJCAINAIRES. INS.— Mulsant (iïisia , LUC lampe), zoopb. — Genre encore inrompl(rangé, W jaune, le fciV, le bleu, Vindigo, \e violet. Le rouge est la couleur produite par les rayons les moins réfrangibles, elle vio- let par les rayons les plus réfrangibles. La réunion de toutes les couleurs forme le blanc; pour le prouver, il suffit de réunir avec un miroir courbe toutes les parties de l'image du spectre en un seul point. En ex- LUIM périmentant avec des prismes de différentes substances incolores , les couleurs se succè- dent toujours dans le même ordre ; mais elles n'occupent pas, dans le spectre, des es- paces proportionnels. Newton , à qui est due l'analyse complète du spectre solaire, a admis sept couleurs principales ou sept teintes primitives ; mais plusieurs physi- ciens ont montré qu'on pouvait expliquer les phénomènes en admettant simplement trois couleurs fondamentales : Mayer, le rouge, le jaune et le bleu; Young a choisi le rouge, le vert elle violet; et M. Brewster, en partant de l'hypothèse de Mayer, a fait concevoir la possibilité d'expliquer toutes les teintes du spectre solaire par la super- position de trois spectres, chacun de cou- leur homogène, de même étendue, mais dans lesquels le maximum d'intensité n'est pas placé de la même manière. Quant à la couleur des corps , elle résulte d'une dispo- sition particulière des molécules , qui les rend propres à réfléchir en plus grande abondance les rayons d'une même couleur, et à transmettre, à éteindre ou à absorber les autres. Dans la théorie des ondes , le nombre des oscillations des molécules de l'élher déter- mine la couleur, comme le nombre de vibra- tions sonores détermine la note musicale ou acoustique , et l'intensité lumineuse dé- pend de l'amplitude des vibrations. Comme la vitesse de la Lumière, d'après ce que nous avons vu, est de soixante-dix mille lieues par seconde , il est facile de trouver le nombre de vibrations des molécules de l'éther pour chaque couleur. Ce nombre est immense; pour en donner un exemple, nous citerons le cas de la Lumière jaune, qui est la teinte moyenne du spectre. Le nombre de vibrations des molécules de Lumière est, pour cette couleur, de cinq cent soixante- quatre mille dans un millionième de se- conde. Le spectre solaire présente encore d'au- tres phénomènes qui ont été aperçus la première fois par Wollaston et étudiés avec beaucoup de soin par Fraunhofer. Voici en quoi ils consistent : Lorsqu'on forme un spectre en introduisant le faisceau de rayons solaires dans l'intérieur d'une chambre ob- scure, à l'aide d'une ouverture longitudi- nale parallèle à l'arête du prisme, qui doit LUIM 471 briser le rayon solaire, puis, qu'on examine le spectre avec une lunette, on reconnaît qu'il est sillonné transversalement ou paral- lèlement à l'arête du prisme, par un très grand nombre de raies ou de bandes noires très étroites; ces raies sont inégalement ré- parties dans l'intérieur du spectre , et on n'en compte pas moins de six cents , parmi lesquelles on en distingue sept plus faciles à reconnaître que d'autres, une dans chaque couleur primitive pour la môme espèce de Lu- mière. Le nombre des raies, leurs formes et leurs dispositions sont tout-à-fait indépen- dants de l'angle réfringent du prisme; les Lu- mières artificielles n'en donnent pas, ou du moins ne présentent que des lignes brillan- tes ; mais lorsque les Lumières traversent des milieux gazeux colorés, tels que du gaz nitreux, de l'iode , alors elles donnent nais- sance à des raies analogues aux précédentes, et qui dépendent de la nature de ces gaz. On est donc porté à croire que les raies du spectre solaire sont dues à l'absorption de certains rayons dans le passage de la Lu- mière à travers l'air, l'atmosphère du soleil, ou bien divers milieux gazeux. Si l'on examine avec soin, comme l'a fait Fraunhofer, les raies obtenues à l'aide de la Lumière solaire, de la Lumière de la lune et des planètes, on trouve qu'elles sont les mêmes et semblablenient placées, comme on devait le supposer, puisque tous les corps empruntent leur Lumière au soleil. Avec la Lumière des étoiles fixes, on obtient des ré- sultats différents : Sirius donne deux raies plus foncées dans le vert, etc.; il n'y a plus identité de Lumière, ou du moins identité des milieux traversés par cet agent. La décomposition de la Lumière, la ré- flexion et la réfraction , sont la cause de la production de i'are-en-ciel, des parhélies, clr. Nous y reviendrons en parlant des météores lumineux. De r achromatisme et de la vision. — La construction de tous les instruments d'op- tique repose sur les lois générales de la ré- flexion et de la réfraction ; mais comme, lors delà réfraction, la Lumière se décompose et ne reste pas blanche, il faut pouvoir con- struire des lentilles et des prismes qui dé- vient les rayons de Lumière sans les décom- poser; c'est le but de l'achromatisme. New- \ ton ne crut pas la question soluble ; mais un 472 LUI\I nommé Hall trouva le premier, et Dollond publia que l'on pouvait obtenir des prismes et des lentilles achromatiques en les com- posant avec des prismes et des lentilles d'iné- gal pouvoir dispersif. Pour obtenir des len- tilles qui ne donnassent pas d'auréoles colorées autour des images, il faudrait sept lentilles de divers indices de réfraction, afin de faire coïncider les sept images colo- rées depuis le jaune jusqu'au violet; mais comme ces deux lentilles feraient perdre une trop grande quantité de lumière, on se borne à faire coïncider les rayons jaunes et bleus, et il n'y a pas sensiblement d'auréo- les colorées autour des images. Grâce à la découverte de l'achromatisme, la construc- tion des lunettes astronomiques et celle du microscope ont pu être portées à un très haut degré de perfection. Les premières remplacent complètement les télescopes à réflexion ou catadioptriques , qui n'avaient été imaginés que pour parer au défaut d'a- chromatisme que l'on n'avait pu corriger, avant Dollond, dans les lunettes ou téles- copes dioptriques. Il est inutile de donner ici la description des instruments tels que la chambre obscure, le microscope solaire, la caméra lucida ou chambre claire, le mégascope, la lanterne magique, etc. , qui sont fondés sur la réflexion régulière et la réfraction simple, comme les lunettes et les microscopes. La vision est due à l'action de la Lumière sur la rétine, qui communique un ébranle- ment au nerf optique, d'où résulte la sensa- tion de Lumière. L'explication du phéno- mène de la vision repose donc sur la connais- sance parfaite de la structure de l'œil : nous renverrons, quant à cette description, à l'ar- ticle ŒIL, et nous dirons seulement que les lois générales de la réflexion et de la réfrac- tion donnent une explication des effets pro- duits. Effectivement , quand des rayons émanés des corps tombent sur la cornée transparente, ils la traversent en conver- geant; les rayons qui ont trop d'obliquité sont rejetés par l'iris, membrane opaque, variable de couleur, située derrière la cor- née transparente, et percée à son centre d'une petite ouverture appelée pupille, qui peut se dilater ou se contracter. Les rayons qui ont traversé la pupille convergent de nouveau en traversant le cristallin, corps LUM lenticulaire et achromatique, puis se réunis- sent sur la rétine, et viennent peindre les objets extérieurs sur cette membrane, sans qu'ils soient environnés des couleurs du spectre et sans que la netteté des images soit dépendante de la distance des objets. Les images des corps se peignent donc sur la rétine comme sur le tableau d'une cham- bre obscure, et nous nous reportons naturel- lement de la sensation à la rause qui les produit. L'habitude et l'éducation nous ac- coutument, du reste, à juger de la position et de la grandeur relatives des objets. Il y a d'autrcsquestions qui ont rapporta la vision, qu'on ne pourra résoudre que lorsqu'on connaîtra parfaitement les courbures de toutes les substances que la Lumière parcourt dans l'œil, ainsi que leur indice de réfrac- tion . La sensation delà Lumière sur la rétine n'est pas instantanée; elle a une certaine durée, et l'expérience bien connue du cercle lumineux que l'on aperçoit quand on fait tourner rapidement un morceau de charbon enflammé attaché à l'extrémité d'une corde, montre bien que la sensation persiste pen- dant quelque temps. M. Plateau a trouvé, par des mesures directes, que la durée totale des impressions lumineuses était la même pour tous les rayons lumineux, et égale à 0"',34, c'est-a-dire à ^^ de seconde. , Il existe une autre classe de phénomènes très remarquables qui ont été étudiés par différents physiciens, et dus à l'action de la Lumière sur la rétine ; cette classe comprend les images accidentelles et les effets de con- traste. Pour en avoir une idée, il faut re- garder fixement un objet coloré, placé sur un fond noir: en tenant l'œil dirigé vers le même point, on voit l'objet perdre peu à peu de son éclat; mais si alors on porte rapide- ment l'œil sur une surface blanche, on voit apparaître une image complémentaire. Si l'objet est vert, l'imiige est rouge, c'est-à- dire que le rouge et le vert reforment du blanc. Si l'objet est blanc, l'image est noire. Ces phénomènes sont dus à des modi- fications physiques de l'organe de la vue, la rétine. Ces phénomènes non seulement se manifestent quand on reporte les yeux sur un fond blanc ou coloré, mais encore quand on vient à fermer les yeux; dans ce dernier cas, l'image accidentelle change plusieurs fois de teinte, et passe de la couleur primi- LUM live à la teinte complémentaire avant de tlisparatire. Non seulement l'impulsion lu- mineuse persiste pendant quelque temps, mais encore l'impulsion peut s'étendre au- delà du point frappé ; c'est à un phénomène de ce genre que l'on doit rapporter les effets de contraste qui consistent dans l'influence mutuelle qui résulte de la juxtaposition des deux couleurs. Le fait le plus général est le suivant : lorsque deux objets colorés se trouvent dans le voisinage l'un de l'autre, à chacune des couleurs s'ajoute la couleur complémentaire de l'autre. Ainsi en pla- çante côté l'un de l'autre un objet jaune et un rouge, le premier semblera tirer sur le vert, le deuxième sur le violet. 11 résulte de là que si les deux couleurs sont complé- mentaires, elles s'avivent par leur juxta- position et acquièrent une pureté et un éclat remarquable. Si l'on juxtapose une couleur quelconque avec du blanc, ce dernier se teint légèrement d'une couleur complémen- taire, et la première parait plus claire et plus brillante. Ces effets , nous le répétons, tiennent à la transmission de l'excitation de la rétine aux points voisins de ceux qui sont frappés par la Lumière. Diffraction et interférences. — Lorsqu'on reçoit, dans une chambre noire, un faisceau deLumièresolaire réfléchie horizontalement, après lui avoir fait traverser une lentille à court foyer placée à louverturedu volet, si l'on place à quelque distance de ce foyer un écran pour intercepter une partie du cône de Lumière, et que l'on reçoive l'autre sur une glace légèrement dépolie par derrière, on voit que la trace de l'ombre géométrique n'est pas réellement la séparation de l'ombre et de la Lumière ; dans l'ombre, ou du côté de l'écran, la glace est éclairée d'une lueur très sensible, qui s'affaiblit continuellement jusqu'à une assez grande dislance, tandis que, de l'autre côté, on aperçoit une alter- native de franges obscures et lumineuses. Le phénomène se produit encore avec toutes les couleurs du spectre, mais avec celte par- ticularité cependant qu'en passantdes rayons rouges aux rayons violets, les franges obscu- res et lumineuses diminuent graduellement de largeur, et deviennent par conséquent de plus en plus serrées. Ce phénomène est un de ceux qui sont connus sous le nom de phé- T. vil . LUM 473 nomène de diffraction; il se manifeste avec toute espèce de Lumière. Non seulement on obtient des franges lumineuses à l'aide des bords des écrans , mais encore avec des ou- vertures étroites , et de corps étroits et rectilignes. Dans ce cas, on ne peut dire que les rayons de Lumière se meuvent mathé- matiquement en ligne droite, puisqu'ils dévient en passant près de la surface des corps. Pour expliquer ces effets, dans le système de l'émission, on avait supposé que les mo- lécules lumineuses, en passant près des bords d'un corps quelconque, étaient détournées par un pouvoir répulsif, et que celles qui s'en approchaient le plus étaient les plus dé- tournées, de telle sorte qu'il se formait des séries de caustique, lesquelles, coupées par un plan, produisaient les franges observées. Cette explication rendait bien compte des franges extérieures, mais non des franges intérieures, il n'en est pas ainsi dans lesys- tè-.ie des ondes, dont il a été question au couiniencement de cet article, et qui rend compte complètement des phénomènes de diffraction. Dans cette théorie, la Lumière est due à un mouvement vibratoire qui se transmet du corps lumineux à la rétine par l'intermédiaire de l'éiher, pénètre tous les corps, etdont la densité dans l'intérieur de ceux-ci dépend de leur nature. Ce mouve- ment vibratoire fait donc entrer successive- ment eu mouvement les particules d'élher placées dans la direction du rayonnement, de telle sorte qu'à un instant déterminé il existe sur toute la longueur de ses rayons des molécules dans toutes les phases de mou- vement. De même que, lorsqu'une onde se transmet à la surface de l'eau, en projetant dans celle-ci une pierre , si on suppose qu'a un instant donné toute cette eau se solidifie en masse, il existera à sa surface, là oii l'onde a été arrêtée et prise pour ainsi dire sur le fait, il existera, dis-je, des molécules dans toutes les phases possibles de mouve- ment ondulatoire, les unes au-dessus de la surfacede l'eau, les autres au-dessous. Si l'on se reporte maintenant au rayon de Lumière, et que l'on considère un second rayon sem- blable dirigé dans le même sens, dans une direction parallèle et coïncidant avec lui; si les deux rayons ont même origine et que les mouvements qu'ils teiideut à imprimer aux 474 LUM mêmes molécules de l'éiher aient même di- rection , c'est-à-dire si les phases des molé- cules de l'éiher agité par les rayons sont les mêmes, au même instant, pour les mê- mes portions, alors les actions s'ajouteront ; les molécules d'éther auront alors un mou- vement plus rapide, et l'intensité lumineuse de l'ensemble des deux rayons sera double. Si, au contraire, les Lumières ayant même origine, un rayon est un peu en retard sur l'autre, de façon que les actions se contra- rient, et que, tandis que l'éiher est sollicité d'un côté par une des phases d'un rayon, il le soit dans un sens inverse, par la phase contraire de l'autre rayon , alors les actions se détruisent et l'intensité lumineuse est nulle. On conçoit donc, dans ce système , et c'en est une conséquence immédiate, que de la Lumière ajoutée à de la Lumière puisse produire de l'obscurité; c'est là le point de départ des interférences et la base delà théorie des phénomènes de diffraction. Les franges brillantes sont dues à des rayons dont les actions sont concordantes, et les franges obscures à des rayons dont les ac- tions sont discordantes. On a appelé, dans ce système, longueur d'ondulation, la distance qui sépare deux molécules d'éther, qui sont au même instant dans une même phase de leur mouvement vibratoire, sur la direction d'un rayon lu- mineux. On voit d'après cela que, si deux rayons cheminent parallèlement dans le même sens, et que l'un, dans sa marche, soit en retard sur l'autre d'un nombre impair de demi-ondulation , alors leur action se dé- truira, et on aura l'obscurité. Si, au con- traire, le retard est au nombre pair de demi- ondulation, alors ils s'ajouteront, et l'intensité lumineuse sera double. Voilà ce qui arrive, en opérant avec de la lumière colorée, ho- mogène, rouge, orangée, jaune, ou enfin d'une Couleur quelconque du spectre solaire ; en effet, dans celte circonstance, on n'ob- serve que des franges obscures ou brillantes. Mais, si l'on ne fait usage que de rayons de Lumière blanche, il n'y a que des rayons de couleur homogène qui puissent interférer, les rayons rouges avec les rayons rouges, les rayons bleus avec les rayons bleus, et on doit voir simultanément sur l'écran, qui reçoit les impressions lumineuses, toutes les séries de franges des diverses couleurs; elles sont LUM plus ou moins serrées, suivant leur réfran- gibilité, et donnent lieu à des franges co- lorées des diverses couleurs de l'iris. Les interférences ou les actions récipro- ques des rayons lumineux ont démontréque les phénomènes étaient inconciliables avec le système de l'émission, étaient, au con- traire, une conséquence immédiate de la théorie des ondes. Les spectres des réseaux rentrent dans les effets de diffraction et d'interférence. Si l'on fait tomber sur une plaque de verre, sur la- quelle on a tracé au diamant des lignes pa- rallèles très serrées, un rayon de Lumière solaire, passant par une fente très étroite, et que l'image soit reçue sur un écran, on voit d'abord l'image de la fente, qui parait éclai- rée au milieu d'une Lumière blanche , avec des bords très tranchés; de chaque côlé de l'image de la fente, il y a obscurité com- plète; puis après, un spectre brillant ayant le violet au dedans et le rouge au dehors; vient ensuite un espace obscur; au-delà, viennent à la suite les uns des autres des spectres de diverses intensités. L'explication de ces phénomènes est une déduction rigou- reuse de la théorie des ondes. Couleurs produites par les lames minces et les lames épaisses. Les corps diaphanes, ré- duits en lames minces, se présentent à nous colorés des nuances les plus vives, comme les bulles de savon, les boules de verre souf- flées à la lampe et les lames de mica, eu sont des exemples; l'air, les vapeurs et les gaz produisent des effets semblables. Pour s'en convaincre, il suffit de poser une len- tille de verre biconvexe sur une lame do verre plan; la couche d'air est alors entre les verres d'une épaisseur variable depuis 0 jus- qu'au plus grand écartement de ces deux verres; en faisant arriver sur ce système un faisceau de rayons solaires, on voit une série d'anneaux lumineux autour du point de con- tact, comme centre, et celui-ci parait noir par réflexion. Ces anneaux sont colorés des plus vives nuances du spectre. En se servant d'une lumière homogène, on n'obtient que des anneaux aliernativement obscurs et lu- mineux ; pour ces anneaux vus par réflexion, les épaisseurs de la couche d'air correspon- dant aux anneaux brillants sont entre eux comme la série des nombres impairs 1, 3, 5, 7, 9, etc., tandis que les épaisseurs de la LLM couche d'air correspondant aux anneaux obscurs suivent la série des nombres pairs •2, 4, 6, 8, ÎO, etc. Avec les différentes cou- leurs du spectre, les anneaux d'un même ordre sont plus larges pour les rayons les moins réTrangibles; non seulement on a des anneaux colorés par réflexion, mais on en observe aussi par transmission : seulement, ceux-ci sont complémentaires des premiers, et sont à centre blanc. Les lames minces de divers gaz, de différents liquides substitués à l'air, donnent lieu à des phénomènes ana- logues: seulement, les diamètres varient avec la nature des substances interposées. Newton a reconnu que les épaisseurs corres- pondant à un même anneau, dans différents milieux, sont en raison inverse des indices de réfraction des milieux. Pour expliquer ces phénomènes, il avait imaginé une théo- rie qui a été célèbre sous le nom de théorie des accès de facile réflexion et de facile transmission. Les molécules de Lumière, suivant ce grand physicien, possédaient, pour ainsi dire, une polarité contraire sur deux faces différentes, de telle sorte que, lorsqu'elles se présentaient à une surface avec un accès de facile réflexion, elles se ré- fléchissaient; tandis que, lorsqu'elles se présentaient avec un accès de facile trans- mission, elles traversaient la substance. En pénétrant alors dans la lame mince, avant l'épaisseur de celle-ci , elles arrivaient à la seconde surface avec un accès de facile ré- flexion ou de facile réfraction, et traversaient ou se réfléchissaient à des épaisseurs fixes , de façon à produire des anneaux lumineux ou obscurs. Ce principe a servi de base au système de l'émission. Dans la théorie des ondes , on explique les anneaux colorés par les interférences des rayons réfléchis sur les deux surfaces des lames minces. Ainsi il faut considérer les rayons réfléchis sur la pre- mière surface et les rayons presque parallè- les, qui proviennent de la réflexion sur la seconde surface, et chercher quelles sont les différences de roule nécessaires pour qu'il y ait obscurité ou lumière, de prime abord. Il semble qu'il suffit de doubler l'épaisseur de la lame mince au point que l'on consi- dère pour avoir cette différence; mais alors, comme toutes les fois que la différence de route est - d, - d il y a obscurité- LUM 475 toutes les fois que l'épaisseur de la lame se- rait - d, 7 d, etc., étant la longueur d'on- dulation, il y aurait obscurité. C'est précisé- ment l'inverse que l'on observe; car les anneaux réfléchis seraient à centre blanc, tandis qu'ils sont à centre noir. Cela tient à ce que, dans l'acte de la réflexion, quand la Lumière passe dans un milieu où l'éther a une densité moins considérable, dans un milieu où il est plus dense, alors une partie de la vitesse de la molécule d'éther lui est rendue en sens inverse. On dit, dans ce cas- là, qu'il y a perte d'une demi- ondulation ; de même que, lorsqu'une bille d'ivoire vient en choquer une de plus forte masse, la pre- mière a une certaine vitesse en sens inverse; tandis que si c'est la seconde qui choque la première, elles se meuvent toutes deux 1 . dans le même sens. Il faut donc ajouter ^ a à l'épaisseur, et, toutes les fois que celte épaisseur sera id,^d,^d, etc., les diffé- 0 1 2 1 rences de roule seront^ d -\--d,2 -^d-\--d, 2|d-|-ld, elc.,ou -d, -d, - d, etc.. Il y aura obscurité: ainsi cette supposition hardie de la perte d'une demi-ondulation, qui a été faite d'abord par Young et démon- trée plus tard, explique complètement ces phénomènes. La preuve en est quesi, dans l'expérience des anneaux colorés, on prend pour lame mince un corps tel que l'huile de cassia, pour lentille une lentille de flint- glass, et pour lame de verre, sur laquelle on pose la lentille, une lame de crown, alors l'indice de réfraction de l'huile de cassia est intermédiaire entre celui du flint et ce- lui du crown ; il doit en être de même des densités de l'éther dans ces trois substances, et il ne doit pas y avoir perte d'une demi- ondulation au passage de l'une dans l'autre, ou du moins, s'il en existe une , elle doit être compensée. On doit alors avoir des anneaux colorés réfléchis à cen- tre blanc, qui sont l'inverse des anneaux ordinaires; c'est effectivement ce que l'on observe. On peut aussi avoir des anneaux colorés produits par les plaques épaisses des mi- 47(5 LUI\I roirs courbes; il suffit, à cet effet, d'intro- duire un rayon solaire dans une chambre noire par une petite ouverture, et de le faire tomber sur un miroir concave de verre éiamé, de manière à le renvoyer exactement dans la direction d'incidence; on voit alors autour de l'ouverture, sur un carton blanc placé à cet effet, une série d'anneaux colo- rés très éclatants, qui sont dus aussi à l'in- terférence des rayons réfléchis sur les deux surfaces du miroir étamé; les diamètres de ces anneaux sont soumis aux mêmes lois que les diamètres des anneaux des lames min- ces. Du reste, les brillantes couleurs que présentent les plumes des oiseaux, les ailes et le corps des insectes, sont dues à des phénomènes de diffraction, à des couleurs de réseau, à des teintes de lames minces, c'est-à-dire à l'interférence des rayons lu- mineux. Double réfraction et polarisation . — Quand la lumière se réfracte à travers le verre, l'eau , les liquides et les corps amorphes, un seul rayon incident homogène ne donne lieu qu'à un seul rayon réfracté , abstrac- tion faite, bien entendu, de la décompo- sition de la Lumière et de la formation du spectre solaire. Il en est encore de même quand la réfraction a lieu à travers les cris- taux qui dérivent du cube et d'un polyèdre régulier; mais si le faisceau de Lumière tombe sur la surface d'un cristal qui diffère du cube et des polyèdres réguliers, il se partage en deux, et donne lieu ainsi à la double réfraction. On peut s'en convaincre en examinant un objet à travers un rhom- boèdre de chaux carboiiatée ou un cristal «le soufre; on voit en général deux images de cet objet. Il existe cependant , dans ces cristaux , une ou deux directions , suivant lesquelles un rayon de Lumière ne se bi- furque pas : ces directions ont été nommées axes; de là la dénomination de cristaux à un axe ou à deux axes. Dans les cristaux à un axe optique , cet axe coïncide toujours avec l'axe cristallogra- phique. Dans ces cristaux, un des deux rayons suit toujours les lois ordinaires de la réfraction simple, c'est-à-dire que le rayon réfracté est toujours dans un même plan avec le rayon incident normal à sa surface, et le rapport des sinus des angles d'inci- dence et de réfraction est constante. Ce rayon , en raison de cette propriété , a été appelé rayon ordinaire, et l'autre rayon ex- traordinaire; ce dernier ne suit pas, en gé- néral, ces deux lois; il existe cependant deux positions dans lesquelles les lois qui régissent la marche du rayon extraordi- naire sont plus simples ; ces positions sont celles, quand le rayon est situé dans la sec- lion principale ou perpendiculairement à cette section : 1° Dans la section principale, le rayon extraordinaire suit la première loi de Descartes , c'est-à-dire que le rayon ré- fracté et le rayon incident sont dans un même plan normal à la surface; la deuxième lui, le rapport des sinus n'est pas constant, c'est le rapport des tangentes. On a appelé section principale tout plan mené par l'axe perpendiculairement à une face ; ainsi cha- que face a sa section principale. 2*^ Dans une section perpendiculaire à l'axe, le rayon extraordinaire suit les deux lois de la ré- fraction de Descartes. Dans les cristaux à deux axes , il n'y a plus, à proprement parler, de rayon ordi- naire ni de rayon extraordinaire, puisqu'ils ne suivent plus en général la loi de Descar- tes. Mais dans deux positions la question se simplifie : 1° Dans la coupe perpendiculaire à la ligne moyenne, qui est biseclrice des. deux axes, un des rayons suit les deux lois ordinaires ; 2" dans la coupe perpendicu- laire à la ligne supplémentaire ou qui di- vise en deux parties égales le supplément de l'angle des axes, l'autre rayon suit les deux lois ordinaires. A l'aide des prismes biréfringents, on a construit des lunettes qui donnent immé- diatement l'angle visuel sous lequel on voit uu objet, et par conséquent la grandeur de l'objet lui-même , quand on connaît sa distance. Polarisalion. — Le phénomène de la double réfraction a conduit à la découverte d'une classe de faits qui ont montré que les rayons de Lumière peuvent acquérir par la réflexion et la réfraction des propriétés particulières qui les distinguent des rayons parvenus directement des sources lumi- neuses. Lorsque l'on fait traverser un rayon lumineux à un prisme biréfringent, il se produit deux images qui conservent la même intensité quand on fait tourner le prisme autour du rayon lumineux comme axe sup- LUM posé perpendiculaire à la face dentice du cristal. Mais si on reçoit les deux images qui proviennent du premier prisme sur un se- cond prisme biréfringent, on voit, en gé- néral , quatre images , mais qui n'ont pas la même intensité dans toutes les positions relatives des deux prismes, si, le premier restant fixe, le second tourne autour du rayon incident comme axe, alors l'intensité des quatre images change, et dans deux portions, quand les sections principales sont parallèles, deux images sont réduites à 0 , et on n'en voit que deux ; si , au con- traire , les sections principales sont per- pendiculaires, les deux images qui étaient anéanties ont leur maximum d'intensité et les deuxautres ont disparu. Ainsi les rayons qui ont déjà éprouvé la double réfraction iiese comportent plus comme de la Lumière naturelle, puisque celle-ci donne toujours deux images d'égale intensité en traversant les cristaux biréfringents, et qu'il n'en est pasdemêmedes premiers rayons. Huyghens, qui avait étudié ce phénomène, en avait conclu que les rayons réfractés dans ces cristaux avaient éprouvé une modification profonde dans leur constitution. Celte ex- périence, comme, du reste, la théorie d'Hiiy- ghens, qui peut être considéré comme le fondateur du système des ondes , fut ou- bliée, et pendant un siècle et demi la dou- ble réfraction resta stationnaire ; mais Malus, en 1810, observant un jour l'image du soleil réfléchi sur les vitres du Luxem- bourg, et regardant cette image à travers un prisme biréfringent, vit que les deux images n'avaient pas la même intensité dans toutes les positions du prisme. Il varia cette expérience , examina les images réfléchies sous différentes incidences sur du verre, et parvint à démontrer que, sous certaines conditions, on pouvait don- ner aux rayons réfléchis la même propriété qu'aux rayons qui ont traversé un prisme biréfringent dans l'expérience des rhom- boèdres superposés. Et en effet, dans ces deux circonstances, ils sont ce que l'on uomme polarisés. Quand la réflexion a lieu sur une lame de verre sous un angle de 35°, 25' avec la surface, le rayon réfléchi jouit des proprié- lés suivantes : 1° Il ne donne qu'une seule image en LUM 477 passant à (ravers un prisme biréfringent, quand la section principale est parallèle ou perpendiculaire au plan d'incidence ou de réflexion, tandis qu'il donne deux images plus ou moins intenses dans les autres po- sitions. Le plan de réflexion ou d'incidence, qui est le même, a été nommé plan de po- larisation. 2° Ce rayon n'éprouve aucune réflexion en tombant sur une seconde lame de verre, sous le même angle de 35, 25', quand le plan d'incidence sur cette seconde lame est perpendiculaire au plan d'incidence sur la première , tandis qu'il se réfléchit partiel- lement sous d'autres incidences. 3° Il est incapable de se transmettre per- pendiculairement au travers d'une plaque de tourmaline dont l'axe est parallèle au plan de réflexion , tandis qu'il se transmet avec une certaine intensité à mesure que l'axe de la tourmaline approche d'être per- pendiculaire au plan de réflexion. Le nom de polarisation a été donné à la faculté que possède la Lumière d'être ainsi modifiée, parce que, dans le système de l'émission qui dominait à l'époque de la dé- couverte de Malus, on supposait que les axes des molécules lumineuses étaient di- rigés de la même manière dans le plan du rayon qui manifestait ces propriétés. Lorsque la Lumière tombe sous une in- cidence différente sur du verre , toute la Lumière réfléchie n'est pas polarisée ; il n'y en a qu'une portion, qui augmentée me- sure que l'angle approche de 35", 25' avec la surface ; c'est donc un maximum. Toutes les substances ne polarisent pas la Lumière sous le même angle: le diamant la polarise sous un angle de 22". Les métaux ne la po- larisent pas complètement; mais il y a un angle qui donne aussi un maximum de po- larisation. En comparant entre eux tous les résultats obtenus avec les angles de po- larisation, Brewster a été conduit à la loi remarquable et simple dont voici l'é- noncé : La tangente de l'angle de polarisation avec la normale est égale à l'indice de ré- fraction ; ou bien, l'angle de polarisation est celui dans lequel le rayon réfléchi est per- pendiculaire au rayon réfracté. Non seulement la réflexion polarise la Lu- mière et lui donne les pvopriéiés dont on a 678 LUM parlé plus haut, mais la réfraction simple jouit de celte même faculté. Quand un rayon tombe sur une surface sous un angle d'incidence égal à l'angle de polarisation, une partie pénètre dans la masse par réfraction , et cette partie-là est aussi polarisée, mais dans un plan perpen- diculaire au plan d'incidence. Une série de réflexions ou de réfractions successives peuvent polariser un rayon in- cident. Lorsqu'un rayon de Lumière polarisée est réfléchi sur une surface polie, sous diver- ses obliqurtés , la portion réfléchie se trouve encore polarisée; mais il arrive, en général, que son plan de polarisation change de di- rection : on appelle ce changement mou- vement du plan de polarisation. Ce plan se rapproche de celui d'incidence à mesure que l'on approche de l'angle de polarisation. La réfraction peut aussi imprimer un mou- vement au plan de polarisation; mais, dans ce cas, c'est l'inverse de ce qui se passe dans la réflexion ; le plan de polarisation du rayon réfracté s'éloigne de plus en plus du plan de polarisation du rayon primitif. On observe encore que lorsqu'un rayon de Lumière naturelle tombe sur une surface sous une obliquité quelconque, une portion- de Lumière réfléchie est polarisée : mais , en outre, une égale portion de la Lumière réfractée se trouve polarisée. Enfln, comme l'expérience des rhomboè- dres superposés avait dû le faire pressentir, un rayon de Lumière naturelle bifurqué par un prisme biréfringent est complète- ment polarisé ; le rayon ordinaire est pola- risé dans le plan d'émergence, le rayon ex- traordinaire perpendiculairement à ce plan. Il faut maintenant définir ce qu'on en- tend par rayon polarisé dans le système des ondes. En acoustique, dans la propagation des ondes sonores dans l'air, les mouve- ments vibratoires des molécules se font pa- rallèlement à la direction du rayon sonore par condensation et par dilatation de l'air; mais, dans la Lumière, la direction des vi- brations de l'éther n'est pas la même. Les vibrations se font à la surface desondes per- pendiculairement au rayon lumineux, sans changement de densité dans l'éther; il est facile de concevoir qu'un mouvement pareil puisse se transmettre de molécule à mole- LUM cule , car la propagation des ondes à la sur* face de l'eau en est un exemple; en effet, dans ce cas, les molécules d'eau oscillentverticalc- ment, et les ondes s'étendent horizontale- ment à la surface. On définit alors le rayon de la Lumière naturelle par des vibrations qui se font perpendiculairement à la direc- tion du faisceau , dans tous les sens, autour de cette direction ; et la Lumière polarisée par un faisceau dans lequel toutes ces direc- tions sont parallèles, le plan de polarisation étant perpendiculaire à la direction du mou- vement des molécules. Ainsi la nappe d'eau sur laquelle se meut une onde peut repré- senter grossièrement le plan de polarisation, le mouvement vertical des molécules de l'eau indiquant les vibrations de l'éther, tangen- tes à la surface des ondulations lumineuses. Cette manière devoiraété vérifiée parune expérience très remarquable de MM, Fresnel et Arago, qui a montré que les rayons po- larisés à angle droit n'interfèrent plus et ne peuvent plus donner de franges; en effet, les vibrations de l'éther étant perpendicu- laires dans les deux rayons, les actions ne peuvent plus se détruire, malgré la diffé- rence de route des rayons. Fresnel , en partant de cette théorie, a donné des formules pour exprimer l'inten- sité lumineuse des rayons réfléchis dans tous les azimuts possibles. Couleur des lames minces biréfringenles parallèles à l'axe. — La Lumière polarisée, en traversant des corps doués de la double réfraction, peut donner naissance à des cou- leurs aussi belles et plus vives que celles que Newton a trouvées dans des couches minces, gazeuses ou liquides. Ces couleurs se manifestent lorsque des substances douées de la double réfraction et parallèles à l'axe, en lames plus ou moins minces, sont traver- sées par de la Lumière polarisée. Une lame de mica, par exemple, est incolore et dia- phane quand on la regarde à l'œil nu ; mais si, pour la regarder, on place devant l'œil un prisme biréfringent, et que la Lumière qui éclaire cette lame soit polarisée , on la voit, en général, prendre des teintes colorées, uniformes et brillantes ; le prisme la fait pa- raître double, et ses deux images colorées sont toujours d'une couleur complémentaire Tune de l'autre. Quand la section principale du prisme LU M biréfringent est dans le plan primitif de po- larisation, si l'on fait tourner la lame mince autour du rayon incident, on ne voit qu'une seule image blanche dans quatre positions: image ordinaire, quand la section principale de la lame mince coïncide avec celle du prisme biréfringent; image extraordinaire, quand elle lui devient perpendiculaire. Dans toutes les autres positions, il y a deux images tou- jours colorées des mêmes nuances et exacte- ment complémentaires, car elles donnentdu blanc quand elles se superposent. Ces deux images ont le plusvif éclat dans les positions moyennes entre les sections principales. Quand la section principale du prisme est perpendiculaire au plan primitif de polari- sation, on observe des phénomènes analo- gues, mais l'image ordinaire prend la place de l'image extraordinaire. Enfin, dans les autres positions du plan de polarisation, on observe des eflets analogues. Toutes les lames cristallisées présentent des phénomènes semblables , lorsqu'elles proviennent d'un cristal biréfringent à un ou à deux axes; mais les teintes sont d'au- tant plus vives que les lames sont plus min- ces, et il y a toujours une épaisseur au-delà de laquelle tous les phénomènes de couleur disparaissent. Ainsi, les lames de cristal de roche, plus épaisses qu'un demi-millimèlre environ , ne donnent plus que des teintes très affaiblies. On a de même ici que pour les lames minces, des anneaux colorés, des teintes de différents ordres, qui se repro- duisent pour des épaisseurs qui sont mul- tiples les unes des autres ou qui suivent la série des nombres naturels 1, 2, 3 Les divers cristaux à un axe offrent de très grandes dilTérences, quant à l'épaisseur nécessaire pour obtenir une teinte du même ordre. Ainsi, parexemple, unelamede chaux carbonatée devrait être dix-huit fois plus mince qu'une lame de cristal de roche, pour donner la couleur du même ordre. Ces phénomènes s'expliquent très bien dans la section des ondes, et Fresnel en a donné la théorie complète. En effet, le rayon polarisé se bifurque dans l'intérieur de la lame cristallisée, non pas pour que cette bi- furcation soit apparente, mais assez pour quela vitesse des deux rayons qui en résulte snii changée; ensuite chaque rayon se bifur- que encore dans le prisme biréfringent, de LU M 479 sorte que les images vues dans ce dernier prisme sont formées chacune de deux fais- ceaux parallèles. Mais il résulte du passage dans la lame mince une avance ou un re- tard de l'un des faisceaux élémentaires sur l'autre, et, par conséquent, interférence en- tre quelques uns des éléments des rayons, interférence qui produit les couleurs obte- nues. Anneaux colorés des lames cristallines. Les phénomènes de coloration dont nous venons de parler ne sont pas les seuls que présente la lumière polarisée; elle donne lieu encore à des phénomènes extrêmement brillants d'anneaux colorés, quand elle tra- verse une lame de cristal biréfringent taillé perpendiculairementà l'axe. Si l'on regarde, par exemple, une lame de spath d'Irlande perpendiculaire à l'axe, avec une plaque de tourmaline, et que la lumière qui éclaire cette lame soit polarisée à l'aide d'une au- tre tourmaline ou dans une glace de verre, on aperçoit une série d'anneaux ronds con- centriques et très vivement colorés; les ef- fets changent d'aspect avec la position de la tourmaline. Quand l'axe de cette dernière se trouve dans le plan primitif de polarisa- tion, les anneaux sont traversés par une belle croix noire qui s'étend à une grande distance; au contraire, la croix est blanche quand l'axe de la tourmaline est perpendi- culaire au plan de polarisation. En étudiant ce phénomène dans les cris- taux à un axe, on a été conduit aux lois suivantes: « Dans une même lame, les carrés des dia- » mètres des anneaux de divers ordres sui- » vent la série des nombres 0, 1, 2, 3, 4 » Dans les lames d'épaisseur différente, » les carrés des diamètres des anneaux du » même ordre sont en raison inverse des » racines carrées des épaisseurs des la- » mes. » Quant à l'épaisseur que doit avoir une lame pour produire des anneaux de gran- deur déterminée, elle dépend du rapp'^t de vitesse des rayons dans l'intérieur du cristal. Les cristaux à un axe, tels que le cristal de roche, la tourmaline, le zircon, le nitrate de soude, le mica, l'hyposulfate de chaux, l'apophylliie, donnent lieu à des phénomè- nes analogues : seulement, dans le cristal de 480 LUM roche, la croix noire disparaît par l'action de la polarisation circulaire, dont il va être question plus loin. Tous ces phénomènes sont encore dus à rinterférencedes rayons, qui, en traversant a plaque un peu obliquement, donne lieu à des rayons ordinaires et extraordinaires qui suivent la même route, mais qui n'ont pas la même vitesse. Les cristaux à deux axes présentent des phénomènes analogues : seulement, il y a des systèmes d'anneaux colorés autour de chaque axe. Lorsque l'angle des deux axes est assez petit, on peut, par une coupe perpendiculaire à la ligne moyenne, avoir en même temps ces deux systèmes d'anneaux; quand il est trop grand, comme dans le plomb carbonate, alors on ne voit plus à la fin qu'un même système d'anneaux. La théorie de tous ces phénomènes serait fort compliquée et est loin d'être complète; car il est bien difficile de tenir compte de toutes les circonstances des phénomènes; mais on s'en rend compte, comme on le voit dans les cas les plus simples, par les inter- férences des rayons lumineux. On s'est basé surces phénomènes pour for- mer ce que l'on nomme des polariscopes , c'est-à-dire des appareils qui indiquent lors- qu'il y a de la Lumière polarisée dans un fais- ceau de rayons lumirieuxquitraversel'appa- reil. Nous citerons, par exemple, le polari- scope de M. Savart, composé de deuxquarts obliques etcroisés, sur lesquels on ajuste une tourmaline dont l'axe divise en deux l'angle des deux axes des quarts. Dès que la Lumière qui traverse ce système est polarisée , on voit des- bandes colorées parallèles. La di rection de ces bandes montre la direction du plan de polarisation; une peau de baudru- che, mise devant les quarts, rend les franges plus apparentes. Polarisation circulaire. — On donne le nom de polarisation circulaire à un phénomène observé pour la première fois dans le quartz par M. Arago. Si, par exemple, on fait tom- berun rayun polarisé sur une lamedequartz, avant de le recevoir sur un prisme biréfrin- gent, les deux images obtenues par le pas- sage du rayon dans le prisme, au lieu d'être blanches et d'inégale intensité, en faisant tourner le prisme autour de la direction du LUM rayon, sont colorées toutes deux de couleur complémentaire, puisque leur superposition produit de la Lumière blanche; de sorte que, dans le cours d'une demi-révolution du prisme, si l'image ordinaire était d'abord rouge , elle devient successivement orangée, jaune, verte, bleue, indigo, violette ; l'image extraordinaire donne toujours la teinte com- plémentaire, et les phénomènes se repro- duisent dans le même ordre en continuant le mouvement de rotation du prisme. Si, au lieu d'opérer avec la Lumière blan- che, on fait usage d'une Lumière homogène, alors les images sont seulement plus ou moins lumineuses, et le résultat final est que le plan de polarisation primitif est dé- vié, soit à droite, soit à gauche de l'obser- vateur, d'un angle proportionnel à l'épais- seur de la plaque, lequel aussi est différent pour chaque couleur simple, et va en crois- sant avec la réfrangibilité, de telle sorte que cette rotation est « sensiblement réci- » proque au carré de la longueur des oudu- )) lations propres à chaque espèce de rayon » coloré. » Ce mouvement angulaire ne peut être que le résultat d'une véritable rota- tion imprimée au plan de polarisation pri- mitif. Chaque rayon ainsi dévié se com- porte dans son nouveau plan de polarisa- tion réel ou apparent, comme s'il avait été primitivement polarisé par la réflexion dans ce plan. Le quartz est la seule substance minérale cristallisée qui donne lieu à ce phénomène; mais seulement on n'observe ce résultat cu- rieux que suivant les variétés de quartz ; la rotation des lames perpendiculaires à l'axe a lieu tantôt dans un sens, tantôt dans un autre; dans chaque cas, les rotations sont soumises aux mêmes lois, elles sont les mêmes à égalité d'épai.'seur ; car si l'on in- terpose dans le trajet d'un rayon lumineux deux plaques douées de propriétés contrai- res, l'une défait ce que l'autre produit, et, suivant que l'une est plus épaisse que l'au- tre, il reste un excès de la rotation primitive en faveur de l'un ou de l'autre. Ce phéno- mène n'est pas inhérent aux particules d'a- cide silicique, car le quartz fondu n'a au- cune action, mais il dépend de leur groupe- ment et de leur mode de cristallisation. M. Biot a découvert que certains liquides et même des gaz possédaient aussi la pro- LU M priété remarquable d'agir à la façon du quartz et de faire tourner le plan de pola- risation, comme ce cristal. Parmi les substances qui font tourner le plan de polarisation à gauche, nous citerons l'essence de térébenthine, la gomme arabi- que, et, parmi les substances qui tournent à droite, l'essence de citron, le sirop de sucre, la solution alcoolique de camphre, la dex- trine et l'acide tartrique. L'essence de téré- benthine porte son pouvoir de rotation dans diverses combinaisons, et même, quand elle est en vapeurs, elle donne encore une ac- tion. La rotation des liquides est moins con- sidérable que celle du quartz; car le plus efOcace d'entre les liquides donne uneaction trente à quarante fois moins forte que le cristal de roche. Dans les substances amor- phes, comme dans le quartz, la rotation augmente en général avec la réfrangibilité, suivant la loi énoncée plus haut. Cependant il y a des exceptions, particulièrement pour l'acide tartrique dissous dans l'e.ui, qui imprime une rotation plus considérable aux rayons verts et une moins forte aux rayons rouges. Du reste, on a pu étudier à l'aide de ces phénomènes les arrangements des aloniesdans diverses combinaisons, soit dans l'acte de leur combinaison même, soit après qu'elle est effectuée. On a aussi appliqué l'étude de ces phénomènes à la détermination de la quantité de sucre qui se trouve dans l'urine des diabétiques , et la rotation a servi de moyen très précis d'analyse indi- quant avec une très grande exactitude la quantité de sucre renfermée dans l'urine du malade. Fresnel a donné une théorie ingé- nieuse des effets de la rotation, et a fait ren- trer ces phénomènes dans la théorie des ondes. On observe encore d'autres effets dus à l'action des rayons polarisés, comme les ef- fets du dichroisme, la polarisation produite dans les cristaux superposés , colorés , dans le verre trempé, chauffé, comprimé ou dont les molécnleseiécutenides vibrations; mais ce que nous avons dit de l'action de la Lu- mière polarisée suffit pour donner uneidéede cette branche importante de l'optique. De l'action calorifique, chimique et phos- phorogcnique de la lumière. — Un faisceau de rayons solaires introduit dans une cham- bre obscure n'a pas pour unique fonction . T. vu. LU M 4SI d'éclairer les corps, et par conséquent d'a- gir sur la rétine ; il possède encore d'autres propriétés. Si l'on place sur sa route un thermomètre dont la boule soit entourée de noir de fumée pour que son action soit plus marquée, on voit sur le-champ ce thermo- mètre indiquer une élévation de tempéra- ture. Si on projette aussi ce rayon solaire sur du chlorure d'argent nouvellement pré- cipité et naturellement blanc, le chlorure noircit aussitôt et est décomposé, phéno- mène qui n'a pas lieu sous l'influence de la chaleur. EnOn vient-on à recevoir ce même faisceau sur des coquilles d'Huîtres calci- nées, et ferme-t-on l'ouverture de la cham- bre obscure , on voit alors les coquilles d'Huîtres briller et devenir lumineuses par elles-mêmes, ou bien phosphorescentes; on doit donc reconnaître au faisceau de rayons solaires un pouvoir éclairant, un pouvoir calorifique, un pouvoir chimique, et enfin un pouvoir phosphorogénique. Ces diverses actions sont-elles dues à des rayonnemenis particuliers, à des rayons distincts compris dans le faisceau solaire , ou bien sont-elles dues à un seul et même rayonnement dont l'action est modifiée, suivant la nature des substances sur lesquelles il agit? Nous al- lons essayer de résoudre cette question en examinant chaque classe de phénomènes en particulier, et les comparant entre eux. Action calorifique. — La combustion qui a lieu au foyer des miroirs ardents et des lentilles montre bien que les rayons calori- fiques, si on peut hs nommer ainsi, ont les mêmes propriétés physiques que les rayons lumineux; mais pour bien connaître la re- lation qui existe entre ces deux classes de rayons, il faut opérer sur le spectre solaire, et chercher la distribution de la chaleur dans l'image oblorigue colorée que l'on ob- tient quand on réfracte un faisceau de rayons solaires à travers un prisme. Lorsqu'on opère avec un thermomètre sans aucune précaution préalable , et avec un spectre obtenu par la réfraction d'un rayon lumi- neux qui a traNersé une petite ouverture circulaire d'un volet, puis un prisme de flint, on trouve qu'il n'y a aucune élévii- tion de température dans le violet, qu'elle commence à être sensible dans le bleu , augmente à mesure qu'on s'approche du rouge, puis atteint son maximum un peu 482 LUM en dehors du rouge, dans l'espace obscur; au-delà elle va en diminuant, de sorte qu'à une certaine distance l'action cesse de nou- veau comme vers l'extrémité violette. On a donc une action calorifique au-delà du rouge dans un espace qui n'est pas éclairé. Si on opère à l'aide de prismes de crown, d'eau, d'acide sulfurique, avec le même faisceau , on voit que le maximum d'action se déplace, et pénètre dans le rouge et même le jaune; mais, en opérant d'une manière plus exacte en prenant pour fais- ceau de lumière un faisceau qui traverse une fente longitudinale d'un volet d'une thambre obscure, pour éviter la superposi- tion des couleurs dans le spectre, si l'on fait usage d'une pile thermo-électrique au lieu de thermomètre, on trouve que le maxi- mum se voit sensiblement au dehors du rouge avec tous les prismes incolores, et que l'action absorbante des milieux dont se composent les prismes sur l'action calorifique du spectre ne se fait sentir qu'au-delà du rouge dans l'espace obscur. Là où il existe des rayonslumineux, les élévations de tem- pérature restent proportionnelles. On peut en inférer d'abord qu'il peut se faire que les actions calorifiques et lumineuses soient dues à un seul et même agent; mais que d'une part l'organe sensible, de l'autre les corps soumis à l'action du faisceau, ne soient pas impressionnés entre les mêmes limites de rayonnement. Nous allons retrouver les mêmes effets dans l'action chimique. Action chimique de la Lumière. — Nous avons cité plus haut pour exemple le chlo- rure d'argent , sur lequel les rayons so- laires ont un pouvoir chimique assez éner- gique. Mais ce composé n'est pas le seul corps qui jouisse de cette propriété ; une grande quantité de sels d'argent, des sels d'or, de platine et de plomb, des mélanges gazeux, sont également altérés dans leur constitution chimique; le mélange de chlore et d'hydrogène détone instantanément, le chlore tend à enlever l'hydrogène à un grand nombre de matières organiques sous l'action puissante de ces rayons; enfin la coloration des végétaux , les couleurs si belles et si variées des fleurs, témoignent en faveur de leur intervention comme agent chimique. Lorsque les plantes ne sont pas soumises à leur influence, leurs tiges et Lu:.i leurs feuilles prennent une teinte jaunâtic annonçant un état de langueur et de dé- périssement; elles s'étiolent enfin. Les ani- maux privés de Lumière languissent et pé- rissent également par suite de l'affaiblis-^e- ment de tous leurs organes. Enfin , la dé- composition de l'acide carbonique contenu dans l'air par les végétaux, dans l'acte de la respiration, est due aussi à l'action chi- mique de la Lumière. Il faut examiner maintenant l'action des différentes parties du spectre solaire sur les substances qui changent chimiquement d'é- tat, pour voir comment l'action se modifie avec la nature de ces substances. Ici l'ac- tion est plus complexe que celle provenant des rayons calorifiques ; car il n'y a pas de substance pour l'action chimique analogue au noir de fumée pour les rayons calorifi- ques, c'est-à-dire absorbant également bien tous les rayons actifs. On est obligé d'em- ployer chaque substance impressionnable comme un instrument particulier. Si ces substances changent de couleur, on peut les étendre sur du papier, et former ce que l'on nomme des papiers sensibles. Indiquons d'abord ce qui se passe sur le chlorure d'argent, les sels d'argent donnant presque tous les mêmes résultats , mais à un degré plus ou moins marqué. Si l'on projette un spectre solaire sur une feuille de papier enduite de chlorure d'argent, et qu'on laisse continuer l'action pendant quelque temps, on s'aperçoit bien- tôt que la partie du papier qui se trouve dans le violet commence à noircir peu à peu : cette coloration s'étend au-delà du violet d'un côté, et jusqu'au vert de l'autre. Ainsi les rayons qui donnent naissance à ce phénomène sont en partie plus réfrangi- bles que les rayons lumineux. Il existe en outre une seconde classe de phénomènes très remarquables découverts par M. Ed. Becquerel , et qui consistent en ceci : si la matière a été impressionnée primitivement, non seulement la coloration se manifeste comme avant dans le violet et au-delà, mais encore l'action a lieu et très vivement, de- puis le bleu jusqu'au rouge , là où on n'a- vait pas observé d'action auparavant. On doit donc distinguer des rayons qui com- mencent et continuent l'action, et des rayons qui continuent seuls. La plupart des sels LU M d'argent donnent lieu aux mêmes efTels. Si on projette un spectre solaire sur du chlorure d'or, l'action commence dans le vert, et s'étend au-delà du violet. La résine de gayac est bleuie par les rayons situés au-delà du violet visible ; et les rayons compris depuis le violet jusqu'au rouge agissent en sens inverse, et ramènent le gayac bleui au blanc. La décomposition de l'acide carbonique de l'air par les feuilles a lieu principale- ment dans la partie moyenne, vers le jaune. Enfin les couleurs végétales qui sont in- fluencées par les rayons solaires sont dé- truites dans des portions différentes du spectre; les rayons actifs, dans ce cas, ne sont compris qu'entre le rouge et le violet, et on a remarqué qu'en général les rayons qui sont efficaces pour la destruction d'une matière végétale d'une couleur quelconque sont, dans un grand nombre de cas , ceux qui accompagnent les rayons lumineux qui , par leur couleur, sont complémentaires de la couleur de la matière végétale détruite. C'est ainsi que les matières végétales d'une couleur jaune ou orangée sont détruites avec plus d'énergie par la partie bleue du spectre ; les parties bleues par les portions rouges, orangées et jaunes du spectre. D'autresexemplesmontreraient que, pour chaque substance impressionnable, l'action des rayons solaires est différente , c'est-à- dire que ces substances ne sont pas impres- sionnées entre les mêmes limites de réfran- gibililé, et que les portions desmaxima et minima d'action ne sont pas les mêmes dans chaque circonstance. Aussi, nous le répé- tons, chiique substance est un appareil par- ticulier à l'aide duquel on doit interroger l'action chimique de la Lumière. Il existe une autre série de phénomènes produits sous l'influence de l'action chimique de la Lumière : ce sont les effets électri- ques qui se manifestent toujours quand les molécules des corps éprouvent des déran- gements dans leur position d'équilibre, se c. imbinent ou se désunissent. Il suffit pour les rendre sensibles de couvrir une lame de platine, plongeant dans de l'eau rendue con- (iujctricedel'éleciricité, de chlorure d'argent; de plonger une seconde lame dans celte eau, mais sans chlorure sur sa surface; de faire communiquer les deux lames avec un gal- UM 4S3 vanomètre très sensible, et d'exposer le chlorure à l'action de la Lumière : aussitôt un courant électrique se manifeste. Le bro- mure d'argent donne aussi lieu à ce phéno- mène. On peut, en couvrant les lames de ces substances, ou bien en prenant une lame d'argent recouverte d'iodure , avoir les intensités relatives des actions exercées dans le spectre solaire; on arrive à l'aide de ce procédé au même résultat qu'avec la coloration , si ce n'est que l'on mesure les actions. En étudiant l'influence que les écrans incolores et colorés exercent sur les diffé- rentes portions du spectre solaire, on a été conduit aux conséquences suivantes; lors- qu'une substance agit par absorption sur une portion du spectre lumineux , elle se comporte aussi de la même manière sur la portion de même réfrangibilité du spectre chimique qui influence une substance sen- sible; les différences qui paraissent exister ne proviennent que de ce que l'on n'a pas égard à l'intensité relative d'action de ces parties des deux spectres par rapport à leur maxima et à l'étendue du spectre actif. Tous les faits observés jusqu'ici servent donc à montrer que les réactions chimiques et les phénomènes lumineux sont engendrés par un seul et même rayonnement, dont les effets sont modifiés suivant la nature du corps sur lequel il agit. Nous ne devons pas oublier de dire ici que c'est à l'aide d'une substance sensible, l'iodure d'argent, que MM. fsiepce et Da- guerre sont parvenus avec celte admirable précision à fixer les images de la chambre obscure. Action phosphorogénique de la lumière. — Nous avons dit que lorsqu'un faisceau de rayons solaires tombait sur des écailles d'huîtres calcinées, celles-ci acquéraient la faculté d'émettre de la lumière dans l'ob- scurité, d'être, en un mot, lumineuses par elles-mêmes. Les écailles d'huîires doivent cette faculté au sulfure de calcium, qui partage avec d'autres sulfures la propriété de manifester à un haut degré le phéno- mène de phosphorescence. Bon nombre de corps jouissent de la propriété de devenir lumineux par insolation, et ces effets pa- raissent dépendre d'un changement mo- mentané dans l'équilibre des particules. 4U LUïM Nous traiterons ce sujet à l'article phos- phorescence; mais il faut examiner les dif- férentes parties du spectre qui donnent lieu à cet effet. Sur le sulfure de calcium, on reconnaît que c'est dans l'extrême violet qu'il devient lumineux, il y a deuxmaxima d'action. Il existe en outre depuis le violet jusqu'au rouge des rayons qui étei- gnent la phosphorescence. Le sulfure de Daryum donne lieu à des effets analogues, mais dans le violet on ne trouve qu'un maximum. Du reste, danscesspectrescomme dans les spectres chimiques, on observe des raies obscures semblables aux raies du spectre lumineux, et placées dans les mêmes positions : on a conclu que, dans les parties oîi il n'existe pas de lumière, la cause qui a produit la perte de Ces rayons lumineux est aussi celle qui amène la disparition des effets chimiques et phosphorogéniques. On voit donc qu'il est très probable que les divers effets de lumière, de chaleur, d'action chimique, et de phosphorescence produits par l'action des rayons solaires, sont dus à un seul et même rayonnement qui se modifie suivant la nature des sub- stances qu'il impressionne, et que la diver- sité des effets provient d'une différence entre les matières ou organes sensibles, et non de la modification de l'agent producteur. Ce seraient donc, dans cette hypothèse, des vibrations qui, sur la rétine, entre cer- taines limites, donneraient lasensation lu- mineuse, et en se transmettant aux corps entre d'autres limites, produiraient de la chaleur et de nouveaux arrangements entre les molécules; enfin ce seraient encore des vibrations qui, transmises aux molécules des corps, les rendraient momentanément lumineux par eux-mêmes ou phosphores- cents. Des météores lumineux. — Il existe plu- sieurs météores lumineux qui sont dus à la réflexion, à la réfraction et aux phénomènes d'interférence; nous en avotis déjà donné un exemple dans le mirage. Nous citerons l'arc-enciel , les couronnes, les halos, les parhélies et la scintillation des étoiles. L'arc-en-ciel se manifeste à l'observateur lorsqu'il se trouve à une certaine distance d'un nuage qui déverse de l'eau entre le so- leil et le nuage; ce phénomène est dû à la réfraction des rayons du soleil à travers les LUM gouttes d'eau. En effet , si l'on se place der- rière un jet d'eau dont l'eau retombe en gouttes, entre ces gouttes et le soleil , ou voit apparaître un arc lumineux analogue à l'arc-en-ciel. Or, comme il faut que les rayons soient renvoyés du nuage à l'obser- vateur, on ne doit chercher à expliquer le phénomène qu'à l'aide des rayons qui ont pénétré dans la goutte d'eau, et qui ont éprouvé au moins une réflexion dans son intérieur. Si l'on suit la marche d'un rayon lumineux à travers une sphère d'eau, en s'appuyant sur les lois de la réflexion et de la réfraction , on recon- naît qu'il existe une certaine position du rayon pour laquelle les rayons voisins se réfléchissent entièrement au même point et ressortent parallèles entre eux; l'œil placé dans la direction de ces derniers reçoit donc uneimpression lumineuse beau- coup plus forte que dans toute autre posi- tion, ou une impression qui efface toutes les autres. Ces rayons ont été nommés rayons efficaces; leur position par rapport à la goutte d'eau dépend de la couleur de la lu- mière incidente; car la puissance de ré- fraction n'est pas la même pour les diffé- rentes couleurs du spectre. Si l'on conçoit une ligne menée par l'œil de l'observateur et le centre du soleil, la direction des rayons efficaces rouges fera un angle de 42 T avec cette ligne; celle des rayons violets un angle de 40" 17'; mais, comme toutes les gouttes d'eau qui se trouvent dans cette condition donnent lieu à des rayons efficaces, il en ré- sulte que l'observateur doit apercevoir un arc coloré de toutes les couleurs du prisme, dont le centre sera sur la ligne passant par l'observateur et le soleil , éloigné de cette ligne des angles dont nous venons de parler et d'une largeur de 420 1' — 40 19' = 1" 45'. Le rouge dans cet arc est en dehors, le violet en dedans , et entre ces deux couleurs toutes les autres couleurs du prisme, orangé, jaune, vert, bleu, indigo. On voit, d'après cela, que plus le soleil est bas sur l'horizon, plus est grande la portion de l'arc que l'on voit. On aperçoit ordinairement un second arc-en-ciel que l'on nomme extérieur, parce qu'il enveloppe le premier; il est produit par des rayons efficaces qui ont subi deux réflexions dans l'intérieur dos g'^utte.';d'eau. LUM Dans cet arc, le violet est en dehors et le rouge en dedans; la position des couleurs est inverse de ce qu'elle est dans le premier cas. L'intensité lumineuse est déjà moins forte que dans le premier arc. Il paraîlque dans des circonstances extrêmement favo- bles , on parvient quelquefois à observer un troisième arc-en-ciel, dont la lumière, qui a déjà subi plusieurs réflexions , est excessi- vement faible; ce phénomène est très rare. Il y a aussi des arcs secondaires ou surnu- méraires qui paraissent résulter de l'interfé- rence des rayons qui traversent les gouttes d'eau. La lune peut donner aussi quelquefois des arcs-en-ciel comme le soleil , surtout quand elle est pleine et qu'elle brille de tout son éclat; mais les couleurs en sont toujours pâles. On donne quelquefois mal à propos le nom d"arc-en-ciel lunaire au |)hénomène des couronnes qu2 l'on observe autour de la lune, et aussi parfois autour du soleil, quand l'air n'est pas pur et qu'il se trouve delà vapeur ou des gouttelettes d'eau ex- trêmement petites. Ce phénomène est tout- à-fait dilférent du précédent, en ce que les arcs-en-ciel sont toujours à l'opposite de l'astre, tandis que les couronnes ont tou- jours l'astre pour centre. Elles sont, en gé- néral, au nombre de trois, quatre, et sont plus ou moins brillantes suivant l'état de l'atmosphère ; le rouge est en dehors et le violet en dedans, comme les couleurs des interférences. Les déviations des mêmes couleurs pour les anneaux différents suivent les nombres 1, 2, 3, 4, excepté pour le premier arc. Cet effet est dû à l'interférence des rayons qui rasent les vésicules contenues dans l'air, de même que les spectres ou réseaux sont dus à l'interférence des rayons qui tra- versent les intervallesdeces réseaux. Ce phé- nomène est absolument semblable et peut être facilement reproduit en mettant une coucbe mince de lycopode entre deux verres et examinant l'astre à travers ce système. Des halos et des parhélies. — Les halos sont deux cercles colorés qui se montrent autour du soleil ou de la lune, ayam pour demi-angle visuel 22 à 23" pour le plus petit, et 4G" pour le plus grand; il arrive rarement que l'on aperçoive les deux. Le LUM 4^5 rouge de ces cercles est en dedans et le violet en dehors; cette disposition les dis- tingue des couronnes. On les attribue à la réfraction de la lumière à travers des prismes déglace de 60", dont les haf.es sont perpendiculaires aux faces. Chacun des angles de 60 et 90° donne des rayons efG- caces, comme les gouttes d'eau de l'arc -en- ciel, mais sans réflexion intérieure, et les déviations sont de 23 et 46", comme le montre l'expérience. Quelquefois, mais très rarement, les halos se compliquent de plusieurs phénomènes; on voit un cercle blanc horizontal passant par le soleil, ayant la même largeur que lui , et quelque- fois aussi un cercle vertical blanc qui coupe le premier angle droit et fait une cniix dont le point de croisement est au soleil. On explique ces cercles en admettant que , parmi les prismes de glace, il en existe qui sont très longs, d'autres très courts ; ces deux espèces de prismes tombent suivant leur moins grande résistance , les premiers verticaux, les autres horizontaux, et les faces de ces prismes doivent réfléchir régu- lièrement la lumière de façon à donner lieu aux deux cercles blancs, qui, ne donnant pas de coloration , annoncent de la lumière ré- fléchie. Enfin, dans les balos, on voit aussi sur le cercle parhélique, un peu en dehors des halos, des images colorées du soleil. Ce sont des parhélies ou faux soleils et quelquefois une image à l'opposite du soleil, appelée anthélie. L'explication de ces derniers effets laisse encore quelque chose à désirer, comme aussi celle de certains cercles tangents aux halos ; mais ce phénomène complet est ex- cessivement rare. Il existe un autre phénomène connu do tout le monde, la scintillation des étoiles, ou le changeme^ de couleurs rapide que présentent les étoiles fixes, le passage du bleu au rouge, du vert au jaune, passage qui se renouvelle plusieurs fois par seconde. Ce phénomène, longtemps inexpliqué, dépend des interférences, comme l'a démontré M. Arago. Suivant lui, les rayons parallèles venant du soleil et qui tombent sur une lentille pour donner lieu à l'image d'une étoile, ne traversent i)as des couches d'air dont la densité reste la même; l'air étant agité continuellement change d'état; les r^6 -UM LUM rayons voisins peuvent interférer du moins les rayons colorés, dont la dinérence de roule se trouve être en nombre impair de demi- ondulation. Alors , à l'instant que l'on con- sidère, l'image de l'étoile est due à l'action de tous les rayons qui n'ont pas interféré. Comme l'état de l'atmosphère change con- tinuellement, la couleur des points lumi- neux doit changer en même temps. De la lumière des comètes. — Ces astres sont formés ordinairement d'une masse de lumière plus ou moins éclatante mal ter- minée, présentant une tête et une queue. A la tête se trouve souvent un noyau beau- coup plus brillant, semblable à une étoile ou à une planète. On considère ces astres comme un grand amas de vapeurs subtiles, se laissant traverser par les rayons solaires, et pouvant les réfléchir de toutes parts. On attribue ce grand développement des at- mosphères des comètes à la. très faible ré- sistance qu'oppose l'attraction exercée par une masse aussi' petite que celle du noyau et l'élasticité des parties gazeuses. Cette matière lumineuse, cette atmosphère des comètes, a quelqufois 60 millions de lieues de longueur , 1 million de lieues de large. Oh se demande depuis long- temps si les comètes sont lumineuses par elles-mêmes, ou bien si, de même que les planètes , elles réfléchissent les rayons solaires. Cette question a occupé à diverses reprises les physiciens et les astronomes. Nous nous bornerons à rapporter les ob- servations faites à cet égard par M. Arago, en s'aidant des propriétés de la lumière po- larisée. Lorsque la lumière est réfléchie sous certains angles, elle acquiert des pro- priétés qui la distinguent de la lumière di- recte : or , dans la lumière de la queue des comètes, on a reconnu des traces de lu- mière polarisée, caractère propre à la lu- mière réfléchie et non directe. Cette ob- servation tranche la difficulté de la lu- mière des étoiles. Ces corps sont situés à une distance de nous qui n'est pas au-des- sous de 6,720,000,000,000 de lieues. Or, comme la vitesse de la lumière est de 7,000 lieues par seconde, la lumière des étoiles doit donc employer plus de 96,000,000 de secondes pour arriverjusqu'à nous, c'est- à-dire plus de 3 ans. Quant aux étoiles té- Icscopiques, si nombreuses, les astrono- £nes pensent qu'il y eu a dont la lumière, en raison de leur distance, doit mettre mille ans pour parvenir jusqu'à nous. La cause de leur lumière est inconnue; nous savons seulement que les étoiles constituent autant de soleils. Pour les reconnaître et en faciliter l'étude, on les classe d'après leur éclat apparent, et le rang qu'on leur assigne aussi sert à les désigner sous les dénominations de première, de deuxième grandeur. On a établi sept ordres de grandeur, le dernier comprenant les étoiles les plus petites que l'on puisse à peine voir à l'œil nu. Outre les étoiles de diverses grandeurs vues au télescope ou à l'œil nu, il existe encore des amas d'étoiles appelées nébuleuses, en raison de l'aspect sous lequel elles se présentent à nous. Les nébuleuses sont très probable- ment formées d'un amas d'étoiles qui, en raison de leur grand éloignement de nous ou de leur faible éclat, ne peuvent être dis- tinguées, de sorte qu'elles se présentent à nous comme une masse lumineuse. Peut- être aussi sont-elles une matière lumineuse et plus phosphorescente, disséminées dans l'immensité de l'espace, comme un nuage ou un brouillard, tantôt revêtant des formes capricieuses comme les nuages chassés par les vents, tantôt se concentrant autour de certaines étoiles à la manière des atmo- sphères des comètes. Mais quelle est la des- tination de cette matière nébuleuse? Sert- elle en se condensant à fonder de nouveaux systèmes stellaires ou des étoiles isolées? Outre les étoiles fixes, il existe encore des étoiles qui, sans se distinguer des autres par un déplacement apparent ni par une différence d'aspect, sont sujettes à des accroissements périodiques d'éclat qui, dans un ou deux cas, sont l'extinction et la révi- vification complète : ce sont les étoiles pé- riodiques. De la lumière zodiacale. — La lumière ainsi nommée est celle que l'on aperçoit dans les beaux temps, aussitôt après le coucher du soleil, vers le mois d'avril ou de mai, ou avant le lever du soleil dans la saison opposée. Elle a la forme de cône ou de lentille, dont la direction est en général celle de l'éclipiique , ou mieux celle de l'équateur solaire. Cette lumière est extrê- mement faible , au moins dans nos climats, mais on la voit mieux dans les régions in- lertropicales, oîi elle ne peut être confondue LU M avec une aurnre boréale. Elle s'annonce évidemment comme une atmosphère rare et de forme lenticulaire qui entoure le soleil, et s'étend au-delà des orbites de Mercure et même de Vénus. De la lumière des étoiles doubles. — On s'est demandé s'il existait ou non des astres émettant plusieurs des couleurs du spectre et même une seule; les étoiles doubles sont dans ce cas. On appelle ainsi des étoiles qui se résolvent en deux et quelquefois en trois autres très rapprochées; elles obéis- sent à la même loi dynamique qui régit notre système. La lumière de ces astres présente des combinaisons binaires de rouge et de bleu verdâtre, de jaune et de bleu. La teinte bleue ou verte de la plus petite étoile est- elle due ou non à un effet de contraste? C'est une question qui a été ré- solue par M. Arago, comme il suit : une faible lumière blanche paraît verte à l'égard d'une forte couleur rouge, et passe au bleu quand la lumière vive environnante est jaunâtre. On observe précisément un effet de ce genre entre la partie brillante et la partie faible des étoiles doubles , ce qui ten- drait à faire croire que la cause est la même. Il y a cependant des exceptions; car une petite étoile bleue accompagne souvent une grande étoile blanche sans apparence de couleur rouge, et dans ce cas on ne peut admettre des effets de contrastes. La couleur bleue, ne pouvant être attribuée à une illu- sion, doit être réellement celle de là lumière de certaines étoiles; c'est ce que M. Arago a effectivement constaté. Il existe donc par conséquent un grand nombre d'étoiles doubles, érnettant, les unes une couleur bleue, les autres une couleur verte. D'où peuvent donc provenir ces cou- leurs uniques? Doit-on' les considérer comme le résultat de la décomposition d'une lu- mière analogue à celle du soleil, à travers les milieux qu'elle a pu traverser, la cou- leur complémentaire ou seulement une portion ayant été absorbée par ces milieux? Sont- elles dues encore à des étoiles qui s'é- teignent, ou à un état de combustion de l'étoile semblable àceluidecertainscorpsqui brûlent en n'émettant qu'un petit nombre de couleurs et même une seule? C'est ce qu'on ne saurait dire. .VM 487 DE LA LUMIÈRE ÉLECTniQUE, Toutes les fois que deux corps chargés d'électricité contraire sont placés à une dis- tance convenable, les deux électricités s'é- lancent l'une vers l'autre pour reformer du fluide neutre, en produisant une étincelle plus ou moins brillante. La tension néces- saire pour que cette production ait lieu, ainsi que la couleur de la Lumière , dépend de la forme des corps, de la pression des milieux gazeux que traverse la décharge, ainsi que de leur nature. La Lumière électrique esc d'autant plus brillante que les corps entre lesquels elle se manifeste sont meilleurs conducteurs; sui- vant la nature de ces corps, elle prend des teintes violacées, puis rouges comme tes corps combustibles qui brûlent plus ou moins len- tement. La Lumière devient blanche et brillante quand la décharge a lieu dans un milieu condensé, et prend une teinte rougeâtre quand il est raréfié. Dans le premier cas, il faut une plus grande tension que dans le second ; dans le vide, la Lumière est naturel- lement diffuse et très pâle. La présence de particules matérielles dans le milieu traversé par la décharge modifie la couleur de la Lumière électrique. Lorsqu'on élève la température du mer- cure dans le vide barométrique, la Lumière électrique qui traverse ce vide se montre d'une couleur verte, en raison des vapeurs mercurielles qui s'y trouvent en plus ou moins grande quantité. En élevant graduel- lement la température jusqu'à l'ébullition du mercure, la décharge de quelques bo- caux y produit une Lumière très éclatante, due à ce que toutes les molécules de mercure deviennent incandescentes, tandis qu'en re- froidissant le mercure, elle s'affaiblit peu à peu , et tellement, qu'à 20° au-dessous de zéro, elle est à peine sensible. Elle n'est vi- sible que dans une obscurité très profonde. Cet effet ne dépend, comme il est facile de le concevoir, que de la distance qui doit êlre parcourue par l'éleciricité. Quand on opère avec une batterie très énergique, et que les boules de l'excitateur soqt très rapprochées on peut avoir dans le vide une Lumière vive et éclatante. En introduisant dans le vide mercuriel la plus petite quantité d'air pos- sible, la couleur change du vert au vert 488 LUM de mer. Par de nouvelles additions, elle passe au bleu et au pourpre. En faisant le vide au-dessus de l'alliage fusible, afin de ne pas avoir sensiblement de maiières pon- dérables, la Lumière est pâle et d'un jaune paille. Tous les faits observés jusqu'ici ten- dent à prouver que les propriétés lumineu- ses de l'électricité appartiennentà la matière pondérable à travers laquelle les décharges sont transmises; néanmoins l'espace dans lequel il n'y a pas de quantités appréciables de cette matière est apte à transmettre les effets lumineux, pourvu toutefois que l'in tensité de la décharge soit suffisante; mais il est probable que, dans ce cas, les parties matérielles des corps entre lesquels éclate la décharge interviennent dans la produc- tion de la Lumière : cet effet est analogue à celui qui a lieu quand on brûle du gaz hydrogène pur et du gaz hydrogène carboné; dans ce dernier, les corpu.^cules de carbone en ignition ou en combustion donnent plus d'éclat à la Lumière. Nous avons dit que la Lumière électrique, quand la décharge traverse du gaz, dépend principalement, du moins sa couleur et son intensité, de la tension de l'électricité; mais cette cause n't;?t pas la seule, car la nature propre du gaz eiçrce aussi une influence sur la production du pîénomene. A pression égale , dans l'air, les étincelles ont cette lu- mière intense et cette couleur bleue que nous leur connaissons. Elles ont souvent des parties claires et obscures dans leur trajet , c'est-a-dire qu'elles montrent des solutions de continuité quand la quantité d'électricité est plus considérable. Dans l'azote, elles ont la même apparence que dans l'air, si ce n'est que la couleur bleue ou pourpre est plus prononcée. Dansl'oxvfièiie, les étincelles sont plus blanches que dans l'air ou dans l'azote, mais non aussi brillantes. Dans l'hy- drogène, elles présentent une belle couleur cramoisie, qui n'est pas due à sa faible den- sité, puisqu'elle disparaît quand on raréfie le gaz. Dans le gaz acide carboiiique, la couleur est semblable à celle de léiincelle dans l'air, mais avec un peu de couleur verte. Dans le gaz chlorhydrique, l'étincelle est presque toujours blanche, sans parties ob- scures, probablement en raison d'une bonne conductibilité. Dans l'oxyde de carbone, elle est verte, rouge, tantôt l'une, tantôt l'autre. LUM Pour bien étudier le développement de l'étincelle dans l'air, à mesure que la dis- tance augmente entre deux boules chargées d'électricité contraire, on opère de la ma- nière suivante avec la machine de Nairne, qui fournit en même temps les deux élec- tricités. Cette machine est tellement dispo- sée que l'on peut approcher à volonté deux boules de métal en relation chacune avec un des deux conducteurs. Lorsque les deux boules sont placées de 4 à 6 millim. de dis- tance, l'étincelle a la constitution suivante: Du côté négatif, on 'aperçoit un point lu- mineux bien prononcé ; du côté posiiif, il y a également un point lumineux moins fort. Dans l'intervalle, on aperçoit une partie sombre violacée. Si l'on écarte peu à peu les deux conducteurs , la partie lumineuse négative se sépare en deux parties qui s'é- loignent de plus en plus. L'étincelle se trouve alors composée de trois parties lu- mineuses et de deux parties sombres viola- cées. En continuant à écarter les boules, la partie lumineuse qui s'est détachée du con- ducteur négatif se rapproche de la lueur positive, et finit par se joindre à elle. Il ne reste plus qu'une très faible lueur du côté négatif, tandis qu'il y a une lueur très forte du côté positif. Les étincelles acquièrent alors une telle intensité qu'il est difficile de les analyser. Pour obtenir l'aigrette électrique, il suffit de fixer à l'angle droit, sur le conducteur positif d'une machine électrique, une tige métallique de quelques lignes de diamètre, arrondie par le bout extérieur, et d'ap- procher ensuite la main ou toute autre sur- face conductrice. Quand on opère avec une puissante machine électrique , une petite boule métallique d'environ 18 millimètres de diamètre , fixée à l'une des extrémités d'une longue tige en cuivre, l'aigrette pré- sente l'apparence suivante : une petite par- tie conique brillante paraît au milieu de la balle , laquelle se projette loin d'elle direc- tement, à une petite distance; elle se brise soudainement en une large aigrette de pâles ramifications ayant un mouvement tremblé, et est accompagnée en même temps d'un claquement sourd et faible , dû à des dé- charges successives et intermittentes. Avec une balle plus petite, l'aigrette es! plus faible, et le son, quoique plus marque, LLM est plus continu. Avec un fil à bout ar- rondi, l'aigrette est encore plus faible, mais séparable. Le son , quoique moins intense, est plus élevé et rend une note musicale distincte. Ce son est dû aux décharges suc- ce.«isives, qui, arrivant chacune à des inter- valles presque égaux , font entendre une note définie dont le ton monte avec l'ac- croissement de rapidité , la régularité et la rapidité de décharges intermittentes. De la coinposition de la Lumière électrique. — On analyse la Lumière électrique, comme les autres Lumières, au moyen d'un prisme. On obtient un spectre dont la composition n'est pas la même que celle du spectre so- laire. Celte diirérenre se manifeste princi- palement dans le rapport des raies et des bandes. On distingue , dans le spectre élec- trique, plusieurs lignes en partie très clai- res , dont l'une, qui se trouve dans le vert, est d'une clarté pour ainsi dire brillante, en comparaison du reste du spectre. L'o- rangé renferme une autre ligne moins lu- mineuse, dont la couleur paraît être la même que celle de la ligne claire du spectre de la flamme de lampe. A peu de distance de l'extrémiié du spectre, on remarque une ligne qui n'est pas très claire, et dont la Lumière est aussi fortement réfractée que celle de la Lumière claire de la lampe dan.o le reste du spectre. On distingue encere fa- cilement dans diverses parties quatre lignes bien claires. Fraunhofer attribue la présence de ces lignes claires à une portion de la Lu- mière qui n'a pas été décomposée par les prismes. M. Weathstone a étudié la composition du spectre de la Lumière électrique avec un télescope muni d'un micromètre. Il s'est servi d'un appareil électro-magnétique dis- posé de manière à donner une étincelle ne variant pas de position. Voici les princi- paux résultats qu'il a obtenus : Le spectre de l'étincelle tirée du mercure consiste en sept bandes définies , séparées les unes des autres par des intervalles ob- scurs ; elles sont composées de deux bandes orangées rapprochées l'une de l'autre, d'une bande vert-brillant, de deux bandes verl- bleuàtre très rapprochées , d'une bande pourpre très brillante, et enfin d'une bande violette. En étudiant la composition du spectre T. vu. LUM 489 provenant des étincelles tirées du zinc, du cadmium, du bismuth, du plomb en fusion, Weathstone a trouvé que le nombre, la po- sition et la couleur varient dans chaque cas. Le spectre du zinc et du cadmium donne la bande rouge, qu'on ne trouve pas dans les autres spectres. Les résultats ont été les mêmes en employant l'étincelle d'une pile voltaïque , nouvelle preuve de l'identité de la Lumière électrique provenant des ma-- chines ordinaires ou des appareils vollaïques. L'influence des métaux est tellement mar- quée que, lorsqu'on tire l'étincelle d'allia- ges, on aperçoit simultanément les lignes qui appartiennent à chacun de ces métaux. L'intervention de la matière pondérable du conducteur, qui est volatilisée, est donc complètement démontrée. D'un autre côté, on sait que l'étincelle qui traverse l'air, en sortant d'un conducteur métallique ou au- tre , emporte toujours avec elle des particu- les matérielles, et que dès lors la Lumière électrique n'est pas formée seulement de la réunion des deux fluides , mais provient encore de l'ignition et même delà combus- tion des matières pondérables transportées, efl'et analogue à celui que l'on observe dans les flammes résultant de la combustion du gaz composé. En résumé , nous voyons que réellement la Lumière électrique peut naître de la réu- nion des deux électricités, mais qu'elle a besoin , pour se manifester à nos yeux avec plus ou moins d'éclat , de la présence de particules matérielles insaisissables, et qui modifient ces propriétés , comme nous l'at- testent les raies différentes que nous retrou- vons dans les spectres obtenus avec la Lu- mière électrique provenant des étincelles tirées de diverses substances. Lumière de l'aurore boréale. — On appelle ainsi le phénomène lumineux qui apparaît quelquefois après le coucher du soleil vers le nord, rarement vers le couchant, et plus ra- rement encore vers le midi : tantôt il se présente près de l'horizon comme une lueur vague ressemblant à celle de l'aurore qui pré- cède le lever du soleil ; d'autres fois, sous la forme d'une nuée son)bre , d'où partent des fusées lumineuses, quelquefois vivement colorées , et qui éclairent alors toute l'at- mosphère. Telles sont les apparences prin- cipales qu'on observe dans ce météore, qui 62 490 LU.M prend diverses Tormes ; son apparition est toujours accompagnée d'un dérangement dans la marche des variations diurnes de l'aiguille aimantée, non seulement dans les lieux où l'aurore boréale est visible , mais encore dans les contrées qui en sont éloi- gnées. La supposition la plus admissible pour expliquer ce phénomène est de lui attribuer une origine électrique. On sait eiïectivement que l'électricité qui passe dans le, vide s'y montre avec les mêmes apparences lumi- neuses que celle de l'aurore boréale. Or, l'air devenant moins dense à mesure qu'il s'élève au-dessus de la terre, si l'aurore est due à des décharges électriques ayant lieu dans des régions supérieures , ces dé- charges doivent présenter les mêmes appa- rences que dans des tubes remplis d'air plus ou moins raréfié. La présence d'une cer- taine quantité d'électricité dans l'atmo- sphère vient encore à l'appui de l'identité entre la Lumière électrique et celle des au- rores. Tous les faits observés montrent bien que les colonnes de l'aurore boréale obéissent à l'action dumagnétisme terrestre, etdoivent, par conséquent , être considérées comme analogues à ces jets lumineux produits en- tre deui pointes de charbon , dans le vide, au moyen d'une très forte batterie voltaïque. Tout tend donc à prouver que les rayons lumineux de l'aurore boréale sont dus à des décharges électriques qui s'opèrent dans les parties supérieures , ou très probablement au-delà de notre atmosphère. Nous renvoyons pour plus amples développements à l'article AURORE BORÉALE. Lumière des étoiles filantes. — C«s météores sont encore très obscurs ; on les explique en admettant l'existence d'une zone composée de milliers de petits corpsdontles orbites ren- contrent le plan de l'écliptique vers le point que la terre va occuper tous les ans du H au 13 novembre. Ces petits corps sont com- posés très probablement de matières oxyda- bles qui s'échauffent , puis s'enflamment quand elles sont dans notre atmosphère, et donnent lieu, par là , aux efTets lumineux observés. (Becquerel.) LUMIVITZERA. bot. ph. — Jacq. F., syn. de Moschosma , Reichenb. — Genre de la famille des Combrétacées-Combré- lées , établi par Wildenow {in Berl., n. fr., LLN IV, 186). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. 7oy. combrétacées. LUMP, poiss. — Voy. lompe. LUiVA. BOLL. — Ce mauvais genre de Klein a été fondé pour une espèce de Calyp- trée, probablement \e Calyptrœa trochifor- mis. Ce genre est tombé dans l'oubli. (Desh.) LUNAIRE. Lunaria. bot. pu. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Alys- sinées, établi par Linné {Gen. , n. 809). Herbes des contrées centrales et australes de l'Europe, bisannuelles ou vivaces, gran- des, légèrement velues; à tiges cylindriques, droites, rameuses; à feuilles alternes ou opposées , pétiolëes , cordées , acurainées , dentées en scie; à fleurs d'un rose clair, quelquefois couvert d'une teinte argentée, et disposées en grappe terminale. Deux espèces seulement rentrent dans ce genre : la Lunaire vivace, L. rediviva L., et la Lunaire bisannuelle, L. biennis Mœnch. L'éclat argentin des fleurs de cette dernière espèce lui a valu les noms de Satinée et Passe-satin. Dans certaines localités , elle porte encore les noms de Grande Lunaire , Médaille et Bulbonac. LUIMANEA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Térébinthacées, éta- bli par De Candolle {Prodr., Il, 92), Herbes de la Guinée. Voy. térébinthacées. LUIVATUS. MOLL. — Humphrey, dans le Muséum calonnianum, a proposé ce g. pour y rassembler un certain nombre de Natices. Voy. ce mot. (Desh.) LL'IME. ASTR. — C'est ainsi qu'on ap- pelle l'astre qui accompagne la Terre dans sa révolution annuelle autour du Soleil. Cette aptitude à suivre constamment les mouvements de translation de notre pla- nète, lui a valu le surnom de satellite de la Terre. Voy. terre. LUNETTE. MAM. —Nom vulgaire d'une espèce de Phyllostome. Voy. ce mot. (E.D.) LUIMOT. MOLL. — Le Lunot d'Adanson est une assez belle espèce de Vénus, à la- quelle Gmelin a imposé le nom de Venus senegalensis. Voy. venus. (Desh.) *LUIVULACARDIUM. moll. — M. de Munsters {Pélrif. de l'Allemagne) a proposé ce genre pour quelques coquilles fossiles , qui, d'après leurs formes générales, sem- blent avoisiner les Opis Defr. (Desh.) LUIMULARIA. bot. cr.— Génie de la fa- LUI' mille des Hépatiques , tribu des Marchan- liees, établi par Micheli( iVou. gen., 4, t. IV) pour de petites espèces d'Hépatiques très répandues en Europe. LUIVULE. uoLL. — Voy. COQUILLES au mot MOLLUSQUES. LLNLLIIME. Lunulina. infcs? , algues. — Foy. CLOSTÉRIE. LLi^ULITE.Lunuîties (diminutif de^una, iune). POLYP. — Genre de Bryozoaires, établi par Lamarck pour des Polypiers fossiles en forme de disque concave, ou de cupule, ou de dé à coudre, et présentant, sur la face convexe seulement , des cellules régulières comme celles des Flustres, et disposées en quinconce ou en stries rayonnantes et lon- gitudinales dans les diverses espèces. La face concave est lisse ou marquée de rides et de sillons divergents. Plusieurs espèces fossiles des terrains secondaires et tertiaires étaient déjà connues quand M. Gray a décrit line Lunuliie recueillie à l'état vivant sur les côtes d'Afrique: c'est la L.Owenii. (Di;j.) LUPÉE. Lupa. crust. — Ce genre, qui ap- partient à l'ordre des Décapodes brachyures et à la famille des Porluniens, a été établi par Leach aus dépens des Porlunus de Fa- bricius. Les Crustacés qui composent celte coupe générique ont la carapace générale- ment beaucoup plus large que longue, avec ses bords antérieurs armés chacun de neuf dents plus ou moints saillantes et spinifor- mes. Les orbites sont ovalaires , et dirigées obliquement en avant et en haut. Les fos- settes qui logent les internes sont peu pro- fondes, et l'article basilaire des antennes externes se soude au bord inférieur de l'an- gle supérieur du front. L'épistome est très étroit, avec le cadre buccal à peu pris carré. Le troisième article des pattes -mâchoires externes est assez fortement tronqué en avant, elle plastron slernal, très large et à peine resserré postérieurement, est toujours assez bombé longiludinalement. Les pattes de la première paire sont très grandes; les suivantes sont beaucoup moins longues, et toutes à peu près de même grandeur, avec les deux derniers articles des pattes de la cinquième paire constituant par leur élar- gissement des rames puissantes , et aidant beaucoup ces Crustacés dans leur natation. L'abdomen ne présente rien de remarqua- ble. Les Lupées sont des Crustacés essen- LUP ^91 liellement pélagiens, et se rencontrent sou- vent en pleine mer. Plusieurs voyageurs en ont vu au milieu de l'Océan , n'ayant pour lieu de repos que des fucus flottants. La fa- cilité avec laquelle ils nagent est extrême; et, d'après les observations de Bosc, il pa- raîtrait même qu'ils ont la faculté de se soutenir à la surface de l'eau dans un état stationnaire et sans exécuter aucun mouve- ment. Cette coupe générique, que M. Milne- Edwards a divisée en trois sous -genres sous les noms de Lupées convexes, nageuses et marcheuses, renferme 13 espèces répandues dans les mers des Indes et d'Amérique; une seule habite la Méditerranée : c'est la Lupa lactata Linn. Dans notre Atlas, Crustacés, pi. 2, nous avons représenté la Lupée péla- gique, Lupa pelagica Linn. , qui peut être considérée comme le type de ce genre. Cette espèce est commune dans la mer Rouge et dans tout l'océan Indien. (H. L.) *Ll]PERIIVA. iNS — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Apamides, établi par M. Boisduval , et dont l'espèce type est le L. polyodon {Noclua id. Linn.), commun dans toute l'Europe. LDPERUS (XvTtYjpo'ç, triste), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères , famille des Cycliques , tribu des Galérucites , créé par Geoffroy (Hîst. abr. des Ins., t. I, p. 230). Le type, Chrys. flavipes Linn., a pour fe- melle le L. rufipes de F. Dejean, qui adopte ce genre, en mentionne (Catai., 3* éd., p. 406) 36 espèces de tous les points du globe; mais il est possible que ce nombre soit moins élevé , car beaucoup de mâles noirs ont des femelles à corselet rouge ou jaune qui auront été prises séparément pour des es- pèces. On doit encore rapporter au g. Lupe- rus le Plinus longicornis Fab., qui vit sur le Bouleau. Geoffroy dit que les larves du type sont assez grosses , courtes, de forme ovale : elles ont 6 pattes et une petite tête écail- leuse. Le reste de leur corps est mou et d'un blanc sale. On trouve ces larves sur l'Orme, dentelles mangent les feuilles. (C.) LLPIIV. Lupinus. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses -Papilionacées , tribu des Lotées; c'est l'un de ceux que Linné a rangés dans la diadelphie-décandrie. pour ne pas rompre des affinités naturelles évidentes, quoique leur place dût être dans la monadelphie. 11 se compose de plantes 492 LUP herbacées, sous-frutescentes ou frutescentes, qui croissent pour la plupart dans les parties tempérées et sous-tropicales de presque toute la surface du globe, surtout dans l'Améri- que septentrionale, dont un petit nombre habitent aussi la zone intertropicale. Leurs feuilles sont digitées, le plus souvent à 5 fo- lioles, quelquefois à 3 ou à un plus grand nombre; parfois même elles deviennent sim- ples par l'effet d'un avortement; leurs sti- pules sont adnées au pétiole; leurs fleurs sont assez grandes , réunies en épis ou en grappes, le plus souvent terminales, accom- pagnées d'une bractée, très souvent aussi de deux bractéoles. Elles présentent l'organi- sation suivante : Calice divisé profondément en deux lèvres, dont la supérieure est plus courte et bifide, dont l'inférieure est triSde ; corolle papilionacée, dont l'étendard est ré- fléchi sur les côtés, dont la carène est acumi- née et présente deux onglets distincts; 10 étamines monadelpbes dont les anthères sont alternativement oblongues et presque réni • formes; style filiforme, courbé en dedans; stigmate terminal, presque arrondi, barbu; légume coriace, oblong, plus ou moins com- primé, renfermant deux ou plusieurs grai- nes qui produisent extérieurement des ren- flements transversaux et obliques. Quelques espèces de Lupins méritent d'être signalées i1E. Lycœna. ins.— Genre de l'or- dre des Lépidoptères diurnes , tribu des Lycénides , établi par Fabricius, et présen- tant pour caractères essentiels : Antennes en massue ovalaire ; palpes avancés, à der- nier article long, très grêle ; ailes arrondies. Duponchel {Catalogue des Lépidoptères, pag. 30 ) cite 52 espèces de ce genre , qu'il répartit en deux sections fondées sur la présence ou l'absence d'une queue aux ailes inférieures. Nous citerons comme une des belles espèces de ce genre la Lycène ADONIS, Lycœna Adonis ¥aht. {Argus bleu céleste Eng.), très petit Papillori dont les ailes sont d'un beau bleu dans le mâle et d'un brun foncé dans la femelle, couvertes de nombreuses petites taches noires , et or- nées d'une bande marginale de taches fau- ves , avec la frange blanche , entrecoupée de noir dans les deux sexes. Cette espèce est répandue dansunegrande partie de l'Europe. Nous l'avons représentée dans l'Atlas de ce Dictionnaire, insectes lépidoptères, pi. 5, f.5. *LYCÉ!V1DES. Lycénides. ins. — Tribu de la famille des Diurnes , dans l'ordre ries Lépidoptères , et caractérisée de la ma- nière suivante par Duponchel {Calai, des LYC Lépid.,ç. 28) : Antennes droites, dont la tige est toujours annelée de blanc, et terminée par une massue allongée de forme un peu va- riable. Palpes dépassant de beaucoup la tête, et dont le dernier article est toujours grêle et bien distinct des deux autres. Yeux oblongs , cernés de blanc. Corselet robuste. Abdomen plus ou moins court, et caché presque en entier par les deux bords inter- nes des ailes inférieures , qui se rejoignent en dessous, et forment gouttière dans l'état de repos. Cellulediscoidaledes mêmes ailes ou- verte. Crochets du bout des tarses très petits. Les chenilles sont en forme de Cloportes, pubescentes, à tête petite et rétractile, avec les pattes extrêmement courtes. Celte tribu renferme 3 genres , nommés Thecla, Polyommatus et Lycœna. Voy. ces mots. (J.) *LVCESTE. Lycesta. crust. — Syn. de Leucolhoe. Voy. ce mot. (H. L.) L1CII\AIV1TIIUS , Gmel. bot. ph.— Syn. de Cucubalus , Tournef. LYCIIMDE. Lychnis. bot. ph. — Beau genre de la famille des Caryophyllées, tribu des Silénées, de la décandrie pentagynie dans le système sexuel de Linné. Il com- prend aujourd'hui environ 30 espèces, dont plus d'un tiers appartiennent à la Flore française, et qui habitent toutes les parties de l'hémisphère boréal situées en deçà du tropique du Cancer. Ce sont des plantes herbacées vivaces , rarement annuelles , à feuilles simples , opposées , dont les fleurs , ordinairement grandes et belles , sont dis- posées en inflorescences diverses, et présen- tent l'organisation suivante : Calice non ac- compagné de bradées, tubuleux et de forme variable, carapanulé-ovoïde , turbiné, en massue , ou presque cylindrique ; corolle à 5 pétales égaux, dont l'onglet est linéaire et allongé, dont la lame est entière ou bifide, ou même laciniée, presque toujours accom- pagnée d'un appendice à sa base; 10 éta- mines; ovaire (dans la fleur adulte) à une seule loge renfermant des ovules nombreux, portés sur un placentaire central, surmonté de cinq styles , que couvrent à leur côté in- terne les papilles stigmaliques. Le fruit qui leur succède est une capsule uniloculaire , qui s'ouvre au sommet en formant cinq dents qui répondent aux cinq styles. Plusieurs es- pèces de Lychnides, la plupart empruntées à LYC 490 notre Flore, mais embellies parla culture, figurent dans les jardins au nombre des plantes d'ornement les plus répandues et les plus remarquables ; de plus il en est une qui infeste nos moissons, et qui mérite aussi une mention particulière. A. GiTHAGO, Desf. Calice cylindrique-cam- panule coriace, à divisions très longues; capsule uniloculaire ; anthophore, ou support commun des organes floraux plus intérieurs que le calice, nul. 1. Lycbnide nielle, Lychnis Githago Lam. {Agroslemma Githago Lin., Gilhago segelum Desf. ). Cette espèce est annuelle ; elle est très connue sous le nom vulgaire de Nielle; elle est beaucoup trop commune dans les champs parmi les moissons. Elle est hérissée de longs poils dans ses diverses parties ; sa tige est droite, presque simple ou rameuse vers le haut, et s'élève à 6 ou 7 décimètres de hauteur; ses feuilles sont linéaires-allon- gées, aiguës au sommet; ses fleurs sont grandes, purpurines, solitaires, longue- ment pédonculées et terminales, leurs pé- tales sont échancrés au sommet, dépourvus d'appendice; ses graines sont noirâtres, chagrinées ; leur mélange presque inévitable avec les grains des céréales altère la qualité de la farine de ces dernières; de plus, les agriculteurs ont cru remarquer que la pré- sence de cette plante dans un champ de blé nuisait à la végétation de cette graminée : aussi prennent-ils des soins pour empêcher sa multiplication dans leurs récoltes. B. Agrostemma, DC. Calice ovoïde, à dents courtes; capsule uniloculaire; anthophore très court ou nul. 2. Lychnide coquelodrde, Lychni" roro- naria Lam. {Agrostemma coronaria Lin. ). Cette espèce croît spontanément dans les Alpes de Suisse et du Piémont, dans les Py- rénées, oîi nous l'avons trouvée près de Ba- gnères-de-Luchon , en Italie. Elle est fré- quemment cultivée dans les jardins. Elle est couverte dans toutes ses parties de longs poils blancs , cotonneux, serrés ; sa lige est droite, dichotome, de même hauteur que la précédente ; ses feuilles sont entières, ovales- lancéolées; ses fleurs sont grandes, blan- ches, avec le centre purpurin ou rosé , soli- taires à l'extrémité de pédoncules allongés; leur calice est campanule, marqué de côtes saillantes ; leurs pétales sont échancrés , 500 LYC doiilés en scie , appeiidiculés. Dans les jar- dins on possède des variétés de celte plante, a fleurs simples et doubles, de couleur uni- r>rme, blanche ou pourpre, ou rouge écar- Jate. On lui donne vulgairement les noms dé Passe-Fleur , OEillet-de-Dieu. Elle demande «me terre légère; on la multiplie de graines qu'on sème immédiatement après leur ma- turité, et, pour les variétés à fleurs doubles, par éclats que l'on fait en automne. 3 et 4. LvcHNiDE DES BOIS, Lychnis sylves- tris Hoppe ; Lychnide dioïque, Lychnis dioica Lin. Ces deux espèces sont très voisines l'une de l'autre et d'un port analogue , mais la première est chargée de poils plus longs et plus nombreux ; leur lige s'élève de 5 à 7 décimètres ; leurs feuilles sont ovales ou lan- céolées; leurs différences principales consis- tent : 1° dans les fleurs, qui , dans la pre- mière, sont rouges, inodores, presque ses- siles, assez souvent hermaphrodites, à pé- tales divisés en deux lobes divergents, étroits, tandis que, dans la seconde, elles sont blan- ches, odorantes, pédonculées, toujours dioi- ques, à pétales divisés en deux lobes rap- prochés et larges; 2" dans les capsules, qui sont presque arrondies et s'ouvrent en val- ves recourbées chez la Lychnide des bois; qui sont coniques et s'ouvrent par des dents droites chez la Lychnide dioïque. Nous réu- nissons ici comparativement ces deux plan- tes , que beaucoup de botanistes et tous les jardiniers confondent encore, et que des champs et des lieux ombragés oij elles crois- sent, la dernière très communément, sont passées dans nos jardins, où elles sont con- nues sous les noms vulgaires de Jacée, Ro- hinet. Leurs fleurs, doublées par la culture, sont d'un très joli effet, surtout pour la pre- mière des deux. On les multiplie par les re- jets qu'on les obligea produire en leur sup- primant presque toute leur partie extérieure. Ces plantes sont, du reste, un peu délicates, et elles redoutent le froid et les grandes pluies. 5. Lychnide fleur de coucou, Lychnis flos Cuculi Lin. Cette jolie plante croît commu- nément dans les prairies humides, d'oîi elle a été introduite dans les jardins. Sa tige est ascendante, presque glabre, un peu visqueuse A-ers son extrémité, et s'élève à o-6 décimè- tres; ses feuilles sont lancéolées-linéaires, aiguës; ses fleurs sont purpurines, réunies LYG en cyme assez sente ; leurs calices sont mar- qués de dix côies longitudinales; leurs pé- tales sont divisés profondément en 4-5 lo- bes étroits, appendiculés. Par la culture, celte plante a donné une très jolie variété à fleurs doubles qu'on rencontre fréquemment dans les jardins, où elle est connue sous le nom vulgaire et fort impropre de Véronique des jardiniers. On en possède aussi une va- riété naine qu'on plante en bordures. Cette plante est délicate, d'une conservation assez difficile; on la multiplie de la même manière que la précédente. C. EuLYCHNis, DC. Calice cylindrique, renflé vers son extrémité, à dents courtes; capsule uniloculaire ; anthophore le plus souvent allongé. 6. Lychnide DE Chalcédoine, Lychnis Chal- cedonica Lin. Cette belle espèce, originaire des parties méridionales de la Russie, est l'une des plus répandues et des plus remar-r quables parmi les plantes d'ornement. Elle est généralement connue sous les noms do Croix de Jérusalem, Croix de Malte. Sa lige s'élève à 8-10 décimètres de hauteur; ses feuilles sont lancéolées, en cœur etembras- s.'.ntes à leur base, légèrement velues; ses fleurs sont d'un beau rouge-minium, réunies en une cyme serrée; leurs pétales sont échan- crés profondément, appendiculés; leur an- thophore est allongé. Par la culture, on en a obtenu des variétés de couleurs diverses , blanches, roses, safranées, écarlales, souvent doubles. Ces dernières sont plus délicates et redoutent le froid. Celte plante demande une terre légère et une exposition méridio- nale; on la multiplie par graines, par bou- tures ou par éclats. 7. Lychnide a grandes fleurs, Lychnis grandiflora Jacq. Celte espèce , originaire de la Chine, commence à se répandre as- sez dans les jardins , où elle se fait remar- quer par ses fleurs plus grandes que celles de toutes ses congénères, d'un beau rouge- minium. On la multiplie comme la précé- dente, mais surtout par graines semées sur couche au printemps. Elle redoute le froid. D. ViscARTA, DC. Calice cylindrique, renflé vers son extrémité; capsule demi-quinqué- loculaire; ce caractère de cloisons incomplè- tes, qui divisent à moitié la cavité de la capsule, est un reste de l'organisation prinii- LYG tive de l'ovaire jeune qui a persisté chez les plantes (le celle section; en effet, l'ovaire jeune des Caryopbyllées est divisé par des cloisons complètes en autant de loges que le pistil compte de carpelles; mais, à propor- tion que l'accroissement s'opère, ces cloisons s'amincissent, elles ne tardent pas à se rom- pre , et de là résulte pour ces ovaires l'ap- pjirence d'un placenta central libre, qui cependant, comme on le voit, ne doit nul- lement être comparé à celui des Primulacées et des familles organisées sur le même type. L'anthophore est allongé. 8. LvcHNiDE VISQUEUSE, Lychtiis viscaria Lin. Cette plante croît naturellement dans les prairies sèches. Elle est cultivée dans les jardins, où Ton en possède une variété à fleurs doubles. Sa tige est haute d'environ 3 décimètres, droite et simple, visqueuse au- dessous des nœuds: sesfeuillessontlinéaires, presque spatbulées, glabres; ses fleurs sont purpurines, à pétales légèrement écbaucrés au sommet. , On cultiveencoredans les jardins quelques autres espèces de Lychnides, soit indigènes, suit exotiques; mais, comme elles y sont beaucoup moins répandues que les précé- dentes , nous les passerons sous silence. (P. D.) *LYCH1MIDÉES. Lychnideœ. bot. ph. — M. Fenzl partage le groupe des Caryophyl- lées en plusieurs sous-familles et celles-ci en tribu. Les Lychnidées en forment une dans la sous-famille des Silénées. (Ad. J.) *L1CI1\0CEPHALLS (Xv^vo;, lampe; xi-fOil-n, tête). BOT. PH.— Genre de la famille des Composées -Vernoniacées , établi par Wartius {exDC. Prodr.,\, 83). Arbrisseaux du Brésil. Voy. composées. *L1 CHIV'OPHORA ( >wxvo5 , lampe ; 90- poç , qui porte), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées -Vernoniacées, établi par Marlius {in Regensb. Denkschrift., II, 149). Arbustes du Brésil. Voy. composées. *LYCH1\LRIS, Dejean. ins. — Syn. de Lucidota, La porte. (C.) ♦LYCIDILS, Leach. ins.— Syn. de Pino- fhilus, Gravenhorst. Voy. ce mot. (C.) LYCIET. Lijcium. bot. ph. — Genre de la famille de? Solanacées, de la pentandrie monogyniedaiis le système sexuel de Linné, il se compose d'environ 40 espèces de plan- tes frutescentes ou arborescenles,qui crois- LYC 501 sent dans la région méditerranéenne et dans les parties de l'Amérique tropicale situées au-delà de la chaîne des Andes. Ces végé- taux ont des feuilles alternes, entières, quelquefois fasciculées; leurs fleurs sont de diverses couleurs, blanchâtres, jaunâtres, rosées, purpurines ou rouges-coccinées, so- litaires ou groupées de diverses manières, portées sur des pédoncules extra-axillaires ou terminaux. Ces fleurs présentent: un calice urcéolé, à 5 dents égales ou à 3-5 di- visions irrégulières; une corolle en enton- noir ou tubuleuse; 5 élamines insérées au milieu ou vers le fond du tube de la corolle; un ovaire à deux loges renfermant de nom- breux ovules portés sur deux placentaires adhérents à la cloison; le style est simple, surmonté d'un stigmate en tête, déprimé ou 2--lobé. Le fruit qui succède à ces fleurs est une baie embrassée à sa base par le calice, à deux loges et renfermant des graines nom- breuses. Quelques espèces de ce genre se rencontrent fréquemment en buissons, en haies, en tonnelles; l'une d'elles croit spontanément dans nos départements méri- dionaux, une autre est aujourd'hui natura- lisée dans presque toute la France; ce sont les deux seules sur lesquelles nous nous proposions de dire ici quelques mots. 1 . LïCiET d'Europe , Lycium europcBum Linn. C'est un arbrisseau d'un aspect triste et maigre, très épineux, dont la tige est droite, les rameaux irrégulièrement flexueux, épineux au sommet, plus ou moins penchés vers le sol ; dont les feuilles sont en coin vers leur base, élargies ou spathulées vers leur sommet, glabres, fléchies obliquement, alternes et solitaires à l'extrémité des bran- ches, fasciculées par trois ou quatre dans les parties plus âgées. Ses fleurs sont solitai- res ou réunies par deux ou trois, à pédon- cule court. Leur calice est très court, mar- qué à son bord de cinq dents ciliées; le tube de la corolle est blanchâtre à sa base, puis d'une teinte violacée sombre ; le limbe est à cinq lobes ovales, obtus, de couleur plus pâle. Ses étamines sont glabres. Le fruit est rouge dans une variété, jaune ou fauve dans une autre. Cette espèce croît naturellement dans les parties méridionales de l'Europe , dans les îles de la Grèce et dans le nord do l'Afrique. 2. LvciET DE Barbarie, Lycium baibarum m Lie J.in. Cette espèce est connue vulgairement snus le nom de Jasmmoïde ; elle forme un arbrisseau un peu moins épineux que le pré- cédent, dont .les rameaux sont anguleux, longs et pendants; ses feuilles sont lancéo- lées, aiguës, glabres; ses fleurs sont d'une couleur purpurine ou violacée terne, plus foncée que chez le précédent, géminées, por- tées sur des pédoncules extra-axillaires; leur calice estdivisé en deux lèvres; les étamines sont velues à leur partie inférieure et sail- lantes. Le fruit est jaune ou rouge-jaunâtre. Ce Lyciet est indiqué comme croissant spon- tanément en Asie, dans l'Afrique septentrio- nale et dans les parties méridionales de l'Europe; mais il est depuis longtemps cul- tivé dans presque tous les jardins, en haies ou pour couvrir des tonnelles, et, comme il est fort peu délicat et qu'il réussit sans la moindre difficulté dans toutes sortes de terre et à toutes les expositions, il s'est naturalisé dans presque toute la France. On cultive encore fréquemment d'autres espèces du même genre, surtout les Lycium sinenseLam. etafrumUn. (P. D) ô *LyC0DÈRES ().vxo;, loup ; Sipr,, cou). INS.— Genre de la famille des Membracides, tribu des Fulgoriens , de l'ordre des Hé- miptères, établi par M. Germar et adopté par MM. Amyot et Serville. Les Lycodères sont très voisins des Bocydies; ils n'en diffè- rent guère que par les éminences de leur corselet pt les membranes foliacées de leurs pattes, te type est le L. fuscus km. et Serv. (Bl.) *LYCODO!V Ov'xoç, loup; ê^ovç, dent). REPT.— M. Boié {Isis, 1827) donne ce nom à une des nombreuses divisions du grand g. Couleuvre. Voy. ce mot. (E. D.) *LlCODO^OiMORPHUS {Lycodon, Ly- codon ; pop'lrès fins, et lancent, à la plus légère pres- sion , un nuage de poussière ou plutôt de spores : c'est de là qu'ils tirent leur nom. Les auteurs -, en fixant les yeux sur ce der- ' nier état des Lycoperdacés, ont introduit dans la science des caractères erronés. Ce capil- litiura auquel ils attachent tant d'impor- tance n'existe pas; c'est un être imaginaire produit par la dissociation des tissus. En effet, quand on l'examine au microscope, on voit qu'il est composé de cellules allon- gées , cloisonnées, rameuses , anastomosées et réduites à leur plus simple expression ; il n'y a plus de basides, de tissus ni d'orga- nisation. Enfin la partie supérieure dispiimît à son tour, et il ne reste plus que la base du champignon, qui persiste assez longtemps, et qui représente une espèce de coupe à bord large et irrégulier. Dodonœus, Sterbeik, BuUiard, Bose, l'ont figurée, et Desfontaines a décrit et figuré dans sa Flore atlantique, sous le nom de Lycoperdon compla»aitim, la base d'une espèce que le capitaine Du- rieu a retrouvée très abondamment en Al- gérie. Les spores des Lycoperdacés sont fines et très nombreuses. Leur forme est ronde, et leur surface lisse et hérissée. Palisot de Beauvois les méconnaiss;iit, et ne regardait comme dignes de ce nom que des globules arrondis, noirs, visibles à l'œil nu, qui sont LYC môlan2<îs avec les filaments et qui ne sont que des excréments d'insectes. La couleur des spores et des filaments est d'un grand secours pour la distinction des espèces; maiscommeces champignons, quand on les récolle, ne parcourent pas toujours toutes les périodes de la végétation , il en résulte que dans une même espèce la cou- leur n'est pas constante. M. le professeur Pries a parfaitement saisi cette circonstance, et il n'attache d'importance à la couleur que lorsque le champignon a pu se développer entièrement et librement. Leur volume est également très variable. Le Lycoperdon gi- ganteum, la plus grosse espèce de nos pays, m'a présenté des individus dont le diamètre était de 40 à 45 centimètres. M.Czerniaiew en a rencontré en Crimée une nouvelle es- pèce, \e Lycoperdon horrenduni , dont le diamètre dépasse quelquefois 1 mètre. « Ce n champignon, dit-il, peut effectivement ef- » frayer dans une forêt sombre , où tout » d'un coup on croit apercevoir un fan- » tome courbé en robe blanche ou bru- » nâtre. » Les usages des Lycoperdacés sont peu nombreux; quand ilssont jeunes eUque leur parenchyme est ferme, on en mange quel- ques uns, particulièrement en Italie; mais leur odeur, qui est toujours assez prononcée, même à cet âge , ne permet guère de les re- garder comme un mets délicieux. J'ai dit, d'après Zippelius , qu'à Java on employait contre les flatuosiiés la poussière du Lyco- perdon Kakavu. Bosc nous apprend quel'on peut avec leur base préparer un bon ama- dou en le trempant dans une solution d'azo- tate de potasse , et pour qu'il brûle moins vite il conseille d'y ajouter un peu de farine. M. Czerniaiew rapporte que dans la Rus- sie méridionale on emploie le Lycoperdon horrendumelVEndoneuron suberosuin pour enivrer les abeilles quand on veut recueil- lir leur miel. De temps immémorial,, d'après Bocconi et Micheli, le Polysaccurn crassipes sert à teindre les fils, les étoffes en Italie, et Saint-Amans rapporte que dans les environs d'Agen on s'en sert éga- lement pour le même usage. Comme l'amii- dou , le Lycoperdon giganteum, divisé par morceaux et appliqué sur les plaies, arrête les hémorrhagies; en Allemagne même, et LYC il n'y a pas longtemps, les barbiers en avaient toujours dans leur boutique pour réparer en même temps leur maladresse et les in- sultes du rasoir. Enfin quelques auteurs regardent les Ly- ooperdacés comme vénéneux ; l'usage qu'on en fait en Italie, comme je l'ai dit, prouve le contraire : on ne pourrait cependant pas garder chez soi pendant longtemps un Ly- coperdon giganleum sans être incommodé par l'odeur qu'il dégage; l'expérience sem- ble également avoir prouvé qu'on ne peut pas en recevoir impunément les nuages de spores dans les yeux, mais il est proba- ble qu'elles agissent ici comme corps étran- gers. Les Lycoperdacés se divisent en huit tribus. Tribu I. — BATARnÉs. Réceptacle campanule, recouvert d'une écorce qui se déchire en lambeaux irrégu- liers ; pédicule allongé, fibreux ; volve mem- braneuse , persistante , s'ouvrant irréguliè- rement. Balarrea, Pers. Tribu II. — PoDAXiNÉs. Réceptacle allongé ou déprimé, charnu , traversé en tout ou en partie par un axe central qui est la continuation du pédicule. Podaxon , Desv. ; Cauloglossum , Gxq\ .; Hyperrhiza, Bosc; Cycloderma, Klolzsch Tribu III. — TuLOSTOMÉs. Réceptacle globuleux papyracé , déprimé en dessous; ouverture irrégulière ou en tube; pédicule fibreux résistant; volve fu- gace, membraneuse, persistant quelquefois à la base du pédicule. TuloUoma, Fers.; Schiznsloma, Ehrenb.; Calostoma, Desv.?; HJilremyces, Nées.? Tribu IV. — Polvsaccés. Réceptacle charnu , sessile ou pédicule , divisé a l'intérieur en plusieurs loges qui renferment chacune un sporange. Polysaccum, DC; Sco/eioca/pus, Berk. Tribu V. — Geastrés. Réceptacle membraneux , papyracé , ses- sile ou pé'liculé, s'ouvrant irrégulièrement ou en cône; volve persistante à la base, co- riace, élastique, s'ouvrant en étoile ou en forme de soucoupe. Geasler, Mich.; Plecostoma, Desv.; My- LYC 505 riostoma, Desv.; Disciscda, Czern.; Acti- nodermium. Nées?; Diploderma, Lk.? Tribu "VI. — Broomi^iés. Réceptacles membraneux, sessiles, s'ou- vrant irrégiiliùrement , plongés en partie dans une base commune. Droomeia, Berk. Tribu VII. — LvcoPF.nnKs. Réceptacles charnus , puis membraneux, recouverts d'une écorce verruqueuse ou to- menteuse plus ou moins durable, s'ouvrant irrégulièrement au sommet. Lycoperdon, Mich.; Ilippoperdon, Mntg.; Bovista, Pers. Tribu VIII. — Phellorinés. Réceptacle coriace subéreux , recouvert d'une écorce fugace, s'ouvrant au sommet en lambeaux. Phellorina, Berk.; Mycenastrum, Desv.; Endoneuron, Czern. Je crois devoir terminer cet article en donnant la description de quelques genres qui ont été découverts depuis peu , et qui ne pourraient être décrits nulle part. Broomeia (nom d'homme). Genredecham- pignons que je regarde comme le type d'une nouvelle tribu de la famille des Lycoperda- cés, et dont nous devons la découverte à M. Berkeley. Il présente pour caractères un grand nombre de réceptacles arrondis papyracés, dont l'ouverture située au sommet est frangée; par leur partie in- férieure ils plongent dans une base com- mune à laquelle ils n'adhèrent que par un seul point, et qui leur sert en quelqne sorte de volve. Le capillitium est lâche, adhérent à tous les points du réceptacle; les filaments qui le composent sont noueux de temps en temps et les spores couvertes d'aspérités. Le Broomeia congregnta, la seule espèce connue, croit dans le district d'Albany sur le bois mort, Disciseda (discus, disque; sedere, asseoir) M. Czerniaiew a décrit sous ce nom {Bull. Soc. imp. nat. Moscou, 1843, p. 138) un genre de Champignons de la tribu des Geas- trés, caractérisé par un réceptacle sphérique membraneux, sessile, s'ouvrant irrégulière- ment au sommet, dont la volve se dilate en forme de soucoupe , au lieu de se déchirer 506 L\G en rayons comme une étoile. L'auteur en a décrit trois espèces qui croissent dans les steppes de la Russie méridionale. Endoneuron (î'vfîov, en dedans; vtùpov, nervure). Le même auteur, dans le même ouvrage, adécritun champignon delà tribu des Phellorinés, dont le réceptacle est épais, coriace, très dur et élastique , marqué de nervures à la face interne et qui se déchire en étoile. Son écorce est membraneuse; le capilliiium dense, spongieux, composé de filaments courts cl rameus. Les spores sont sessiles. VEndoneuron suberosum est la seule espèce connue; elle croît également dans les steppes de la Russie méridionale. HiPPOPERDON ('l'uTTOi;, cheval; ntp^w, crepi- tare). Genre de champignons de la tribu des Lycoperdés, décrit par M. Montagne dans VHisloire physique, politique et naturelle de Vile de Cuba (édit. franc., p. 319). Ce sont des champignons presque globuleux, d'un assez gros volume, qui diflèrent des Lyco- perdon en ce que leur parenchyme conserve, même dans le plus grand état de vétusté, sa structure et son apparence spongieuse. Le réceptacle est papyracé et recouvert d'une écorce lisse qui se sépare rarement; il ne s'ouvre pas, et quand le funicule qui le retenait au sol est rompu, il devient le jouet du vent: alors sa surface se détruit, et les spores sont disséminées. On en connaît trois espèces : l'une de Cuba, la seconde de Madagascar, et la troisième, de Rio de Janeiro. (Léveillé.) LYCOPERDASTRUM (^v'xoç, loup; •nipSiù; crepitare ; âuTpov, étoile), bot. cr. — Nom assez impropre sous lequel Micheli {Nov. pi. gen., p. 219, t. 99) désignait les individus appartenant au genre Scleroderma. Le Sel. geaster Fr. est le seul auquel il con- vienne. Ce nom est maintenant abandonné. Voy. SCLERODERMA et SCLERODERMIS. (LÉV.) LICOPERDIIMA (>,5xo;, loup; -KipSo,, crepitare). ins. — Genre de Coléoptères sub- téiramères, trimères de Latreiile, famille des Fongicoles, créé par Latreiile (Ge«er. Crusl. etinsect., t. III, p. 73) et adopté par Dejean (Catal., 3" édit. p. 464), qui en mentionne b espèces ; 3 appartiennent à l'Europe et 2 à l'Amérique (États-Unis). Parmi les premiè- res sont les Endomychus crucialus , fascia- tus et bovi&tœ de F. Les deux, dernières , ainsi que leurs larves , se trouvent aux en- LYC virons de Paris, aux époques du printemps et de l'automne , dans l'intérieur des Lyco- perdons niùrs. (C.) LYCOPERDOIDES ()vxoç, loup; nîo- S) y comprend 6 espèces: 3 appartiennent a l'Europe, et 3 à l'Asie. Le type, la Meloeal- girus Linné, se trouve dans les contrées que baigne la Méditerranée en Europe et en Barbarie. (C.) LYEIXII (nom propre), bot. cr. — Genre de Mousses bryacées, éHibli par R. Brown (in Transact. Linn. Soc, Xli , 561). Mousses du Népaul. *LYG.^JDES. Lygœidœ. ins. — Famille de la tribu des Lygéens, de l'ordre des Hé- miptères , caractérisée par des antennes in- sérées au-dessous des yeux, à dernier article fiisiforme, par l'absence d'appendices enUe .li LVG les crochets des tarses , etc. Nous divisons tetle famille en trois groupes , les Myodo- chites, reconnaissables à leur lête étranglée en arrière; les Astemmites elles Lygœiies, à tête courte , sans étranglement , les pre- miers dépourvus d'ocelles , les seconds en offrant de très distincts. ( Bl.) *LYG;EITES. Lygœileœ.ws.— Groupe de la famille des Lygaeides, auquel nous ratta- chons les genres Lygœus , Cymus , Helero- gasler, Aphanus , Anthocoris et Ophthalmi- cus, dont quelques uns sont très subdivisés dans l'ouvrage de MM. Amyot et Serville. (Bl.) LYG.CODES, Burm. ins. — Syn. de Ly- gaeides. (Bl.) »L\'G.'EOMORPnUS(iw)'aroç,genred'in- sectes ; f^opvn, forme), ins. — Genre de la fa- mille des Coréides , de l'ordre des Hémip- tères, établi par M. Blanchard (Hist. des Ins. orlh.fhémipl., elc, t. III), sur quelques es- pèces exotiques, dont l'aspect rappelle celui des Lygées. Les Lygœomorphus ont une tête courte, des antennes grêles à dernier article pointu et plus long que les précédents, etc. Les espèces les plus répandues sont les L. abdominalis (Lygœus abdominalis Fabr.), de l'Amérique méridionale; L. augur Fabr. {Lygœus augur Fabr.), d'Afrique. Ce genre porte le nom de Leptocorisa dans les ouvrages de MM. Hahn ( Wanzenarl. Insekt ) et Burmeister ( Handb. der entom.). Cette dénomination ayant été employée pré- cédemment pour désigner un autre genre d'Hémiptère, nous avons dû nécessairement la changer. (Bl.) LYGÉE. Lygœus {lvya.~o<;, noirâtre), ins. — Genre delà famille des Lygteides, de l'or- dre des Hémiptères, établi par Fabriciuset adopté par tous les entomologistes avec de plus ou moins grandes restrictions. Tel qu'il est considéré par la plupart des auteurs, les Lygées se distinguent des genres voisins, prin- cipalement par leurs antennes, dont les ar- ticles sont courts, avec le dernier grêle; la tête courte et un peu conique. Ce genre est fort nombreux en espèces; un grand nombre d'entre elles habitent l'Eu- rope. On les trouve fréquemment réunies en très grand nombre sur certaines plantes, particulièrement sur les Crucifères, les Asclé- pias, etc. La plupart de ces Hémiptères sont d'une couleur rouge plus ou moins vive et LYG relevée par des taches noires. Leur corps est aplati et de forme ovalaire; leurs pattes sont grêles et assez longues. Les Lygées aussi sont agiles et courent avec rapidité quand on veut les saisir. Les espèces de ce genre les plus répandues dans notre pays sont les L. mililaris Fabr., equestris Linn., saxalilis Fabr., familiaris Fabr., etc. (Bl.) *LYGÉEISiS. Lygœii. ins. — Tribu del'or- dre des Hémiptères , caractérisée par une tête courte , n'étant pas ordinairement ré- trécie en arrière en forme de cou ; par des antennes toujours libres, longues et assez épaisses ; par l'écusson petit , etc. Les Ly - géens constituent une tribu fort nombreuse, composée des espèces ayant un bec assez court , des pattes simples et propres à la course. Toutes sont phytophages, fort abon- damment répandues en Europe et dans la plupart des régions du globe. Leurs habi- tudes n'ont rien de remarquable. On les rencontre sur les plantes, dont ils se nour- rissent. Les femelles déposent leurs œufs en paquets sur les plantes. On divise les Lygéens en trois familles , qui se distinguent les unes des autres par le point d'insertion des antennes, et par la présence ou l'absence d'appendices entre les crochets des tarses. /àlapnn,e<,ntérieurr.|p\ ^„ / \h tetp. sur In meiMP I j,^,,, 1 / ligne que lesyeux. Ap- > ^^^ j^ [ Coréides. ■ ppn■»» au-dessous des ypux , à dernier «rtule fili- forme. Appendices en- tre les crochets des Ces trois familles ont été regardées par plusieurs entomologistes comme devant constituer des tribus distinctes ; mais elles ont réellement des caractères qui les rap- prochent trop manifestement pour motiver cette séparation. Du reste, l'organisation de ces insectes n'est pas suffisamment connue pour que l'on ait une opinion parfaitemeiit arrêtée sur la valeur de leurs affinités na- turelles. (Bl.) LYGEUM. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Graminées-Phalaridées, établi par Linné {Lœfjl. II., 283, t. 2'. Gramens d« la Mcdiierranée. Voy. graminées. LYG *L\GIDIE. Lygidium {Lygia, Lygie ; lSt:l, forme), crust. — Genre de l'ordre des Iso podes , de la famille des Cloporlides , établi par Brandt aux dépens des Lagia de La- treille. Ce genre diiïère des Lygia par l'ar- ucle basilaire des dernières fausses pattes abdominales, qui, au lieu d'être tronqué au bout transversalement et de donner inser- tion au& appendices terminaux p.ir cette structure, est en forme de fourche à deux branches d'inégale longueur, et porte les ap- pendices filiformes fixes à l'extrémité de (hacune de ces branches. Ce genre ne ren- ferme qu'une seule espèce, qui est le Lygi- dium Personii Brandt. (H. L.) *LYGIE. Lygia {Ivycùoi, noir), crust.— Genre de l'ordre des Isopodes , de !a section (>»,, étang), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ca- rabiques, tribu des Subulipalpes, créé par 516 LYM fcitephens (o System, calai, of DrUish Insecls, p 36), qui y comprend 2 espèces d'Angle- terre : les L nigru-piceum M.iri. et depres- sum C. Ce genre fait partie de la lainille des Beinbidiiiies de l'auteur. (C.) *LïlVm'AS (^l'uvy), marais), ins. —Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Erycinides , établi par M. Boisduval. L'espèce type a été nommée par l'auteur Lymnaa électron, papillon indigène de la Guiane et du Brésil. LV!MI\E. poiss. — E.-pècc du genre Raie. Voy. ce mot. LViV!!\ÉE. Lyrnnœa {\lij.vn, marais). moll. —Si nous voulions tracer avec quelque soin l'histoire de ce genre, il faudrait en chercher les premières flgures dans les ouvrages d"AI- (Irovande, de Petiver, de Lister et Bonanni, et de plusieurs autres naturalistes qui , les confondant avec des coquilles d'autres gen- res, les ont désignées par des dénominations diverses. Lister , qui jeta les premiers fon- dements de l'anatomie des Mollusques, es- saya de faire connaître la structure organi- que des Lymnées dans son Exercilatioanato- inica altéra. Ce travail incomplet peut être cependant consulté avec avantage, quand ce ne serait que pour y constater le peu de moyens dont les anaiomistes disposaient à cette époque. Nous mentionnerons aussi un autre travail anatomiqiie , mais beaucoup plus complet , entrepris par Swammerdan» dans son Biblianalurœ. Quoique Linné con- nût les triivaux en question, et pût appré- cier la di;Vé;ence d'organisation qui existe tuitre des animaux aquatiques et des ani- maux terrestres, il introduisit cependant les Lymnées dans son grand g. Hélice, opinion dans laquelle il persista jusque dans les der- nières éditions du Syslema, quoique Guet- tard , dans un Ms'inoire très remarquable publié parmi ceux de l'Académie en l"o6 , eût caractérisé les Hélices et les Lymnées, d'après leurs animaux et leurs coquilles , d'une manière tellement précise, que les caractères imposés par cet excellent obser- vateur pourraient être conservés dans nos ouvrages modernes. Plus tard, Muller, dans son Histoire des coquilles terrestres , recon- nut aussi dans les Lymnées un genre parti- culier auquel il donna le nom de Buccinum, quoique cette dénomination fût consacrée ueouis longtemps à un g. de coquilles ma LYM rines. Il faut ajouter cependant que ce g. Buccinum de Millier n'était point exempt d'erreurs, car il y avait introduit plus d'une espèce terrestre. Nous ne mentionnerons pas les auteurs linnéeus qui adoptèrent sans restriction les opinions du maître, et nous arrivons à Bruguicre, qui voulut tenter aussi la réforme du g. Hélice, en entraînant dans ses Bulimes toutes les espèces qui ont l'ou- verture plus haute que large. Celle réforme, il faut l'avouer, était peu importante, puis- qu'elle laissait régner dans les deux genres une confusion qu'il aurait fallu éviter, car les Bulimes contiennent à la fois des co- quilles terrestres et fluviatiles. Lamarck com- prit qu'il fallait enfin séparer des Bulimes et des Hélices toutes les coquilles aquatiques, et en constituer des genres selon leurs ca- ractères naturels; et par la création de ce- lui des Lymnées, il prouva qu'il avait com- pris et généralisé les grands principes de classiflcation posés par les grands natura- listes qui l'avaient précédé. Bientôt après avoir été fondé , ce g. fut consacré par l'ou- vrage de Draparnaud, et ensuite successive- ment adopté dans toutes les méthodes de conchyliologie. En établissant ses familles dans sa Philosophie zoologique, Lamarck proposa celle des Auriculacces, dans laquelle se trouvent rangés les 4 genres Auricule , Mélanopside, Mclanie et Lymnée. Ou voit, par cet arrangement, que l'auteur de l'ou- vrage que nous citons rapprochait des Mol- lusques pectinibranches des Mollusques pul- monés, ce qui prouve combien pouvait être utile à la science le Mémoire anatomiquedc Cuvier sur les Lymnées et les Planorbes , publié dans les Annales du Muséum. Ce Mé- moire eut pour résultat, relativement à la classification, la création par Lamarck de sa famille des Lymnéens, et d'autres change- ments importants que l'on peut apprécier eu comparant la classification des Mollusques de la Philosophie zoologique et de VExtrait du cours. Cette famille des Lymnéens con- tient 4 genres : Lymnée, Physe, Planorbe, Conovule, et ce dernier avec un point de doute, d'autant mieux appliqué qu'en effet il devient un double emploi des Auricules , comme Lamarck lui-même l'a reconnu. Tous les naturalistes n'ont point adopté la famille des Lymnéens de Lamarck ; mais tous ont été dans iu nécessité de ranger les animaux LYM dont il est question dans des rapports sem- blables, car ilssontseuls naturels, puisqu'ils découlent de la connaissance des caractères exacts, empruntés aux formes extérieures et à l'organisation intime. En 1812, M. Nilsoii , dans son petit ou- vrage des coquilles terrestres et fluviatiles de la Suède , proposa de démembrer sous le nom d'Amphipeplea un petit genre pour une espèce de Lymnée des auteurs , le Lymnœa glutinosa, d'après ce caractère d'une coquille toujours lisse, polie, sur laquelle l'animal renverse une portion de son manteau. De- puis, un naturaliste recommandable par de nombreuses observations zoologiques et ana- tomiques, M. Van Beneden, tenta de justi- fier la création du genre en question, en se liindant sur des caractères anatomiques plu- lot que zoologiques. En examinant les faits allégués par M. Nilson et Van Beneden, nous en concluons que le g. Amphipeplea doit rester parmi les Lymnées à titre de sous-division , et nous pensons qu'il en sera de même d'un autre genre proposé plus ré- cemment, sous le nom de Chilina, par M. Gray, pour des coquilles des eaux douces de l'Amérique méridionale, et dont une espèce a été rapportée par Lamarck au g. Auricule, sous le nom d'Auricula dom- leyana. Depuis longtemps nous avons fait remarquer que cette coquille n'appartient pas au g. Auricule, et qu'elle présente tous les caractères des Lymnées ; et notre opinion s'est trouvée justiûée par les figures des ani- maux publiées par M. Aie. d'Orbigny, dans son Voyage en Amérique; néanmoins, ce g. Chilina mérite aussi déformer une section à part dans le genre des Lymnées. Les Lymnées sont des Mollusques aqua- tiques, répandus dans les eaux douces des deux mondes, mais plus particulièrement dans celles des régions tempérées. Cependant ces animaux ne peuvent rester longtemps plongés sous l'eau, car ils respirent l'air élastique, et ils sont obligés de remonter souvent à la surface de l'eau pour respirer. Ils rampent sur un pied large et assez épais, ovalaire, plus court que la coquille et com- plètement dénué d'opercule. En avant, iisporlentune tète aplatie, large, de chaque côté de laquelle s'élève un tentacule trian- gulaire, large à la base et portant un œil sans saillie, au côté interne. La partie la plus LYM 517 considérable du corps, comprenant la masse viscérale, est tournée en spirale , et contenue dans une coquille mince, diaphane, dont les tours de spire sont généralement allon- gés, et le dernier plus grand que tous les autres. L'ouverture qui termine le dernier tour est entière, à peine versante à la base , ovale-oblongue ; son bord droit est mince, tranchant, simple, et la columelle, assez épaisse, est toujours tordue sur elle-même, et forme un véritable pli avant de se con- fondre insensiblement avec l'extrémité an- térieure du bord droit. L'intérieur du der- nier tour est occupé par une grande ca- vité du manteau dans laquelle est contenu l'organe de la respiration. Sur le bord, et à droite, est percée une ouverture que l'on peut comparer à celle qui existe dans les Hélices et dans les Limaces. Cette ouverture peut se dilater et se contracter de manière à recevoir l'air dans la cavité respiratoire , et à empêcher l'eau d'y avoir accès lorsque l'animal cherche sa nourriture au-dessous de la surface du milieu dans lequel il vit. La bouche se présente ordinairement sous la forme d'une fente transverse entre deux lèvres peu épaisses. Si l'animal la fait sail- lir, elle acquiert un peu de la forme d'une trompe très courte, au centre de laquelle so trouvent trois petites dents cornées , dont la supérieure est assez semblable à celle des Li- maces. Au milieu de ces trois dents se re- marque une ouverture , celle de l'œsophage. Cet œsophage est grêle, assez long, s'élargit en une poche stomacale, trilobée, d'où il s'échappe un intestin grêle, à l'origine du- quel se verse la bile, au m jyen de plusieurs canaux biliaires provenant d'un foie con- sidérable divisé en 3 lobes. Après avoir fait plusieurs circonvolutions dans le foie et les organes de la génération , l'intestin gagne le côté droit du corps, et il vient s'ouvrir au dehors, à côté de l'ouverture de la cavité pul- monaire. Les Lymnées sont, comme les Hé- lices , pourvues des deux sortes d'organes de la génération. Les organes mâles sont com- posés d'un testicule fort gros placé en tra- vers du corps, derrière la cavité de la respi- ration ; il est blanchâtre, donne naissance à un canal déférent, court etiarge, aboutissant aune poche plissée assez grande, dans la- quelle doit s'accumuler une assez grande quantité de liquide fécondateur; de cette 5I« LYM poche part le véritable canal durèrent qui , fiprès avoir rejoint la terminaison des or- ganes femelles, se détache, fait de nombreux replis, et vient se terminer à l'extrémité pos- térieure de l'organe excitateur. Ce dernier est charnu, cylindracé; on le trouve à côté de l'œsophage, et il est retiré en arrière, au moyen de trois petits muscles; il a son issue naturelle au-dessous du tentacule droit. Les organes femelles consistent en un ovaire fort gros, embrassé dans le dernier lobe du foie, vers l'extrémité de la coquille. Un oviducte mince, très tortueux, se renfle en une pre- mière poche, à laquelle en succède une se- conde, de sorte que chez ces animaux la ma- trice est composée de deux cavités. Un col assez long vient aboutir au fond du repli qui sépare le corps du limbe du manteau ; à l'extrémité de ce col, vient s'insérer le pé- dicule d'une vésicule copulatrice peu consi- dérable. Chez les Lymnées, comme on le voit, les deux organes de la génération sont î'Ius séparés que ceux des Hélices, et ceci explique un fait remarquable observé de- puis longtemps : c'est qu'une même Lym- née sert à la fois de mâle à un individu et de femelle à un second, ce qui permet à ces animaux, dans le temps de la copulation, de former de longues chaînes d'individus , dont le rapprochement ne dure que le mo- ment de la génération. Comme nous l'avons vu, la cavité de la respiration s'ouvre sur le côté droit de l'a- nimal; elle est construite à peu près de la même manière que dans les Hélices: seule- ment, le réseau vasculaire mis en contact avec l'air est moins apparent. Un organe des viscosités occupe une placeconsidérable dans la cavité pulmonaire, et c'esten arrière que se trouve la cavité du péricarde, contenant un cœur composé d'un ventricule et d'une oreil- lette. La circulation, du reste, d'après Cuvier, ressemble beaucoup à celle du Colimaçon; elle a lieu par deux artères postérieures as- sez grandes, dont les branches se distribuent aux principaux viscères et par une seule artère antérieure, dont les rameaux se por- tent vers la tête à l'extrémité antérieure de l'animal. Les Lymnées ont souvent l'habitude de venir à la surface de l'eau , se renversent de manière à présenter la face inférieure de leur pied. Dans cette position, elles LYM se meuvent lentement , en exécutant les mouvements musculaires de la reptation. Nous nous sommes souvent demandé com- ment la couche d'eau excessivement mobile sur laquelle l'animal agit peut offrir assez de résistance pour lui permettre de^-amper comme sur un corps solide ; et nous avouons que ce problème pour nous est resté inso- luble, puisqu'il faudrait admettre, contre tous les principes, qu'un corps à molécules aussi libres que celles de l'eau peut servir de point d'appui à un corps beaucoup plus solide, les muscles du pied de l'animal. Si ces muscles agissaient par des mouvements très rapides , le phénomène s'expliquerait ; mais il n'en est rien; les mouvements de reptation, dans les Lymnées, sont sembla- bles à ceux des Hélices et des autres Mollus- ques; si l'animal rampe au moyen d'une couche d'eau excessivement mince, il faut que cette natation toute spéciale s'exécute- par des moyens que n'ont point encore dé- couverts les observateurs. Si nous comparons les animaux du genre CMino à ceux des Lymnées, nous trouvons leur organisation tout-à-fait semblable: seulement, les tenta- cules deviennent encore plus larges à la base, plus courtes en proportion, et présentent souvent la forme d'un triangle équilaléral; mais ce caractère a réellement peu de valeur, lorsque l'on voit certaines espèces de nos Lymnées, telles que Vauricularis , par exemple, avoir les tentacules d'une forme à peu près semblable. Les Lymnées sont éminemment des co- quilles d'eau douce; aussi leur présence à l'état fossile, dans certaines couches des environs de Paris, a depuis longtemps éveillé l'attention des géologues, et leur a donné la preuve que, dans le bassin au centre duquel se trouve Paris, il y avait eu de grands amas d'eaux douces dont nous pouvons comparer la population à celle des eaux actuelles. Ce qui a dû étonner le plus les observateurs de ce fait important, c'est que l'on retrouve les couches de Lymnées à diverses hauteurs in- tercalées entre d'autres couches remplies de coquilles marines. Ce fait, d'un grand inté- rêt, a d'abord été expliqué par le retour al- ternatif de la mer et des eaux douces sur les mêmes points du continent. Celte idée, qui parut d'abord plausible, était celle de Cu- vier et de M. Brongniart; mais, en obser- vaut les faits d'une manière plus complète, M. Prévost leur a donné une explication plus naturelle et plus simple. II sufût d'admettre que dans le bassin de Paris se rendaient des cours d'eau douce y apportant périodique- ment les matériaux qu'ils charriaient, et dans lesquels se trouvaient en plus ou moins grande quantité des coquilles terrestres et lacustres. Ces dépôts venaient s'intercaler presque au centre du bassin parisien parmi ceux formés par les eaux marines, et c'est ainsi que se sont produites ces alternances nombreuses entre des matériaux provenant de sources très différentes. Le nombre des Lymnées connues à l'état vivant n'est pas très considérable. On compte, dans les Catalogues les plus récents, 46 es- pèces, auxquelles il faut joindre 14 C/u7i«a. Les espèces fossiles sont moins nombreuses; elles sont répandues dans les terrains ter- tiaires seulement, et on en connaît dans les trois étages qui constituent ces terrains. (Desh.) LYMNÉEA'S. moll. — Famille proposée par Lamarck dans VExlrait du cours , et conservée par lui dans son Histoire des ani- maux sans vertèbres, pour les genres Pla- norbe.Physe et Lymnée, qui, en effet, ont entre eux beaucoup d'analogie. Voy. ces mots. (Desh.) LYMXIAS. — Voy. limnias. (Duj.) *LYIM^'IUM. MOLL. — Nom sous lequel M. Ocken a désigné le g. Unio des auteurs. Voy. MULETTE. (DeSH.) *LyiVl\ODROMUS, Pr.Max.Gis.-Syn. de Macroramphus. Voy. bixasse. (Z. G.) LYMiXOREA (nom mythologique), acal. — Genre de Méduses distingué par Pérou et M. Lesueur pour une espèce du détroit de Bass, entre la Nouvelle-Hollande et la tene de Diémen. (P. G.) LY1W\0RÉE. Lymnorea ( nom mytho- logique). POLYP. — Genre d'Épongés fossiles, établi par Lamouroux pour de petites mas- ses plus ou moins globuleuses, cupulifor- mes et ridées en dessous, terminées en des- sus par des mamelons ayant chacun un oscule. Les Lymnoréesonlété trouvées dans le calcaire jurassique des environs de Caen. Goldfuss avait rapporté ces fossiles à son genre Cnemidium, mais ensuite il les a réu- nis au genre Tragos. Voy. ces mots et l'ar- ticle éponge. (Dn.) LVN 519 LYMPHE ( vv^ipy,, eau , en changeant v en A ). pHVSioL. — La Lymphe est le liquide qui circule dans les vaisseaux lymphati- ques; elle est limpide, d'un jaune clair, sans teinte rougeâtre, à moins qu'elle ne renferme accidentellement des globules sanguins; elle est inodore, d'une saveur un peu salée, et présente une réaction lé- gèrement alcaline. Comme le chyle, elle tient en dissolution de la fibrine et l'albu- mine. Elle concourt àla formation du sang. Voy. ce mot. (A. D.) *LYi\CEA , Cham. et Schlec. bot. ph.— Syn. de Melasma , Berg. LYNCEE. Lynceus (nom mythologique). CRUST. — Genre de l'ordre des Daphnoides, établi par Muller aux dépens des Mono- culus de Fabricius. Ce genre a une très grande analogie avec les Daphnies, et n'en diffère que par les valves de la carapace, qui sont très grandes et peu distinctes de la tête, qui est fort petite, se recourbe eu bas en forme de bec , et se prolonge très loin en arrière du dos. En général, il existe au-devant de l'œil une tache oculifornie d'un noir foncé : il est aussi à noter que l'intestin , au lieu de se porter eu ligne directe vers l'anus , comme chez les Daphnies [voyez ce mot), décrit une ou deux cir- convolutions. Ces petits Crustacés ont pres- que les mêmes mœurs que les Daphnies, mais ne produisent qu'un très petit nom- bre d'œufs à chaque ponte, et au lieu de nager par bonds irréguliers, ils se diri- gent tout droit vers le point où ils veu- lent se rendre. On connaît 3 espèces dans ce genre , toutes propres aux eaux douces de l'Europe-. Le Lyncée sphérioue , Lynceus sphericus Jurin., peut être regardé comme le type de ce genre. Cette espèce habite les environs de Genève. (H. L.) *LY1\C0RMS , Gould. ois. — Genre de la sous-famille des Caprimulginées. Voy. ENGOULEVENT. (Z. 6.) *LY1VCLS (:^v).$, lynx). mam.-M. Gray {Ann. ofphil., XXVI, 1823) a séparé, sous ce nom, le Lynx des autres espèces du groupe des Chats. (E. D.) LYIVGEYA (nom propre), bot. cr. — Genre d'Algues de la famille des Conferva- cées, établi par Agardh (Syst., XXV), qui lui donne pour caractères principaux : Fi- laments membraneux dépourvus d'un strate 520 LYO nitiqueux, simples, sans mouvement oscil- latoire; tube renfermant un endochrome annulaire. Les Lyngbya sont des Algues marines ; quelques unes cependant croissent dans les eaux douces et les marais. On en connaît 14 espèces. — Gaillon., syn. d'Ectocarpus, Agardh. LYINGBYEÏXA, Bnry. bot. cr. —Syn. de Sphacelaria , Lyngb. LYIMX. MAM. — Espèce du genre Chai. Voy. ce mot. (E. D.) LYOIVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées-Andromédées, établiparNultall(Gen., 1,266). Arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. éricacées. *LY0IVIVETÎA (nom propre) bot. ph.— Genre delà famille des Composées-Sénécio- nidées , établi par Cassini (in Dicl. se. nat., XXXIV, 106 ). Petites herbes des bords de la Méiliierranée. Voy. composées. *LYOIMSIA. MOi.L.— Ce genre appartient à la classe des Mollusques acéphales dimyai- res et à notre famille des Ostéodesmes. Il a été proposé par M. Turton , dans ses Coquil- les bivalves de la Grande-Bretagne, pour une coquille connue déjà depuis longtemps par tous les naturalistes sous le nom de Mya norwegica. Il suffit de l'examiner avec quel- que attention pour reconnaître facilement qu'elle n'appartient pas au genre Mye, et qu'elle doit, en effet, constituer un genre particulier. Quelques années après la pu- blication de l'ouvrage de M. Turton et avant d'en avoir eu connaissance, nous avions caractérisé un genre Ostéodesmeayant également pour type la Mya norwe- gica des auteurs. Mais, depuis, nous avons adopté le nom du zoologiste anglais, ce qui ne nous a pas empêché de conserver un g. Ostéodesme pour quelques espèces rapportées soit aux Analines, soit aux Lyonsia , mais qui ont des caractères génériques faciles à reconnaître. Les coquilles du genre Lî/onsia se distinguent facilement par l'ensemble de leurs caractères. Toutes sont ovales, étroites, transverses, régulières, subéquilatérales et inéquivalves; leur test est mince, transpa- rent, nacré en dedans, d'un blanc grisâtre en dehors, recouvert sur les bords d'un épi- derme écailleux, mince et grisâtre. Des stries très fines et souvent granuleuses descendent des crochets vers les bords. Les crochets sont LYO gonflés, mais peu saillants. Le côté posté- rieur est tronqué transversalement et bâil- lant dans toute la largeur de la tronca- ture ; le côté antérieur, arrondi, est a peine bâillant. La charnière est fort re- marquable. A partir des sommets, on voit s'enfoncer obliquement en arrière, au- dessous du bord dorsal, un petit cuilleron peu saillant dans chaque valve, et dont l"é- cartement est beaucoup plus grand en ar- rière qu'en avant. Les valves étant réunies, ces cuillerons sont en V. Ils contiennent un ligament large, qui s'étend d'une valve à l'autre, et dans l'épaisseur duquel se trouve compris un petit osselet aplati, triangulaire, complètement séparé des valves et retenu seulement par le ligament. Cet osselet caduc avait échappé aux observateurs jusqu'à M. Turton et à nous, et, comme nous l'a- vons retrouvé avec des modifications parti- culières dans plusieurs autres genres, nous avons réuni ces genres dans une seule fa- mille, à laquelle nous avons consacré le nom d'Ostéodesmes. M. Turton n'a donné aucun renseignement sur l'animal de son genre Lyonsia. On doit à M. Scacchi les première.^ observations à son sujet, publiées plus tard par M. Philippi, dans les Annales des scien- ces naturelles de Londres, ainsi que dans le second volume de son Enumeratio Mollusco- rum Siciiiœ. Depuis, nous avons euoccasiou de trouver le même animal sur les côtes de l'Algérie, et nous avons reconnu qu'il ne manquait pas d'analogie avec celui des Pan- dores. En effet, il est enveloppé dans un manteau dont les bords sont réunis dans presque toute leur circonférence; ils laissent en avant une fente d'une médiocre étendue pour le passage d'un pied triangulaire, sub- lancéolé, portant à sa base un byssus gros- sier assez considérable. La bouche est assez grande, transverse entre deux lèvres assez larges, qui, de chaque côté du corps, se changent en une graiule paire de palpes la- biaux, étroits, à surface interne lamelleuse. Les branchies sont très longues, situées obliquement de chaque côté du corps et dis- posées comme deux feuillets d'un livre ou- vert. En arrière, l'animal est terminé par deux siphons très courts, garnis à la base d'un seul rang de tentacules. Si nous com- parons cet animal à celui des Pandores, nous trouvons entre ces genres un petit LYO nombre de caractères communs: c'est ainsi que le manteau, dans les Pandores , pré- sente aussi une fente courte et antérieure pour le passage d'un pied triangtilaire et lancéolé. Les siphons des Pandores sont très courts et garnis aussi d'un seul rang de tentacules; mais ils offrent quelques carac- tères qui ne se montrent pas dans les Lyon- sia. Si nous ootnparons ensuite l'animal qui nous occupe avec celui des Anaiines, décrit et figuré par M. Mittre dans le Magasin de zoologie, la ressemblance entre ces genres s'établit par les organes branchiaux, chez lesquels se trouvent des dispositions tout-à- fait semblables. Il résulte des observations précédentes que le genre Lyonsia appar- tient réellement à la famille des Osléo- desmes, et prouve que la famille des Pan- dores ne peut eu être éloignée; ses caractères peuvent être exposés de la manière sui- vante : Animal ovalaire , ayant les lobes du man- teau réunis dans presque toute leur circon- férence, et laissant en avant et en dessous une petite fente pour le passage du pied. Pied petit, triangulaire, subcylindracé , portant un byssus à la base. Siphons très courts, réunis, si ce n'est au sommet, et garnis à la base d'un seul rang de tenta- cules. Impression palléale, à peine sinueuse postérieurement. Coquille ovale-oblongue, transverse, inéquivalve, inéquilatérale, ré- gulière, très mince et nacrée. Cuilleron étroit, appliqué contre le bord dorsal , re- cevant un ligament interne , large, aplati, contenant dans son épaisseur un osselet mince et triangulaire. Les Lyonsia sont des coquilles marines, vivant à la manière des Byssomies, attachées sous les pierres à une profondeur peu consi- dérable sous l'eau. On n'en connaît encore que trois ou quatre espères, dont deux ap- partiennent aux mers d'Eorope, et les au- tres aux mers de l'Amérique septentrionale. Nous n'en connaissons pas de fossiles, car les espèces que M. Aie. d'Orbigny a rappor- tées à ce genre dans sa Paléontologie fran- çaise nous paraissent bien plutôt des Ana- iines ou des Thracies. (Desh.) LYO\SIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Apocynacées-Échitées , établi par R. Brown (in Mem. Werner. Soc, 1,66). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. On T. vu. LYR 521 n'en connaît qu'une seule espèce , L. stra- miweaR.Br. Voy. apocynacèes. LIPERANTIIUS {\^Jn■npé<;, fâcheux; â'vSo;, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchidées - Aréthusées , établi par R. Brown (Prodr., 325). Herbes de la Nouvelle- Hollande. Voy. ORCHIDÉES. *LYPEUIA ( >u7tyipo;, fâcheux ). bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées- Ruchnérées, établi par Bentham [in Bot. Mag. Comp., I, 377). Herbes, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux du Cap. Voy. scrophu- LARINÉES. *LY FERUS (>v7r-/)po; , triste). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des l'éroniens , éta- bli par M. de Chàudoir [Tableau d'une nou- velle subdivision du g. Ferunia de Dejean). L'auteur introduit dans ce genre quatre es- pèces d'Europe. (C.) *LYPOR\'IX, Wagl. ois.— Syn. de Mo- nasa. Voy. barbacou. (Z. G.) *L\PROPS ( Ivnpii , grêle ; ti'-l-, œil ). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Sténélytres, tribu des Hélopieris, créé par M. Hope ( Trans. Soc. zool. Lon- don , 1833 , t. I , p. 101). L'espèce type , le L. chrysophlhalmus de l'auteur, est ori- ginaire des Indes orientales. (C.) *LYPRIJS ( ^uirpô; , maigre , grêle), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Apostasimérides cryptorhynchides, créé par Schœnherr {Disposit. method., p. 288 ). L'espèce type et unique, L. cylindrus Gyll., est répandue par toute l'Europe , oîi elle vit sur les petites plantes marécageuses. (C.) *LYPSYMEIVA (^vTrpoç, grêle; V^', membrane). iNS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par Dejean {Catal., y éd., p. 374), avec une espèce des États-Unis, nommée L. fus- cata par l'auteur. (C.) *LYR.'EA (). Noire, sans miroir sur l'aile; deux protubérances osseuses à la partie la- térale du bec. Habite la baie d'Hudson et de Baffin ; se montre accidentellement dans les Orcades. 4. La Macreuse a face blanche, Oi. leu- cocephala. An. leucocephala Lath. Front, joues, gorge et occiput d'un blanc pur ; som- met de la tête d'un noir profond. Habite les lacs salés des contrées orientales de l'Eu- rope. On a encore introduit dans ce g. , sous le nom de Petite Macreuse , une espèce d'un noir fuligineux, que MM. Milbert et La- pylnie ont rencontrée à Terre-Neuve. (Z. Gerbe.) *MACROBIOTUS(.yiaxpo'î, long; 6ro,-,vie). — Nom pi'oposé par M. Schultze pour des animaux microscopiques nommés précé- demment Tardigrades , et vivant dans la mousse ou dans la poussière des toits. M. Doyère , dans un travail approfondi sur ces animaux , les a divisés en trois genres bien définis, et il a adopté le nom de Ma- crobiotus pour un de ces groupes. Ce genre, qui contient toutes les espèces anciennement connues, est caractérisé ainsi: « Tête sans appendices; bouche terminée par une ven- touse dépourvue de palpes. Peau molle, di- visée seulement par des rides variables. Qua-. Ire paires de pattes. » Les Macrobiotus ne présentent d'ailleurs aucune trace de méta- morphoses. L'espèce la plus connue est le Macrobiotus Hufelandii, nommée aussi Arx- tiscon Hufelandii, par Perty et Nitzsch; son corps, de forme cylindrique, transparent et incolore, est long de 3 à 6 dixièmes de millimètre. Ses œufs sont ronds, larges de 7 centièmes de millimètre. On trouve cette espèce dans toutes les mousses qui croissent sur les toits, les murs, les pierres isolées ou les arbres, ainsi que dans le sable des gouttières. De même que les autres Tar- digrades, les Rotifères et les divers habitants des touffes de mousses qui croissent sur les toits, les Macrobiotesont la faculté de s'en- gourdir et de résister, sans périr, à la dessic- cation la plus prolongée , pour recommen- cer à vivre quand la pluie vient de nouveau humecter et ramollir leurs organes. Voy. TARDIGRAbES. (Duj) MAC MACROCARPUS, Bonnem. bot. en. — Syn. d'£c«ocaj-pMS, Agardh. MACROCEPnALUS, Oliv. ms. — Voy. ANTHRIBE. MACROCEPHALUS (paxpô;, gros; xt- tpoàn, lête). INS. — Genre de l'ordre des Hé- miptères hétéroptères, tribu des Réduviens, famille des Aradides, établi par Swederus {Acad. des se. de Stockholm, 1837, p. 181, pi. 8), L'espèce type de ce genre, le M. ci- micoïdesSvieà.,se Irouvedans l'Amériquedu Nord, en Colombie et au Brésil. MACROCERA ((xaxpo'ç, long; xt'pa,-, an- tenne). INS. — Genre de l'ordre des Diptè- res némocères , famille des Tipulaires , éta- bli par Meigen et adopté par Latreilie [Fam. Maf.).L'espècetype,M.iMoç, lèvre), ms. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Helluonides de Hope, attribué par cet auteur à Kirby. Le type, le M. Bensoni de Kirby, est originaire des Indes orientales. (C.) MACROCHEIRIJS (fxaxpoç, long;^^'?, pied antérieur ). ins. — Genre de Co- léoptères télramères, famille des Curculio- IMAG 543 nides gonatocères, division des Rhynchopho- rides, proposé par Dehaan et publié par Schœnherr [Synon. gen, et sp. Cucurl., t. V, part. 8, p. 831). L'espèce type et uni- que, le M. prolor Schœiih., est de l'île de Java. (C.) *MACROCniLA(^axpo':, long; x^T^o;, lè- vre). INS. — Genre de l'ordre des Lépidop- tères nocturnes, tribu des Tinéides, établi par Stephens. L'unique espèce de ce genre, M, roslrella, habite l'Allemagne et l'Aus- tralie. *MACROCHILUS (f..axpiç, long ; xn>°? , lèvre), bot. ph. — Genre de la famille des Lobéliacées-Délisséacées , établi par Presl {Monogr. , 47). Arbres des îles Sandwich. Voy. LOBÉLIACÉES. *MACROCHLOA (fx«xp5;, long; x^°«, herbe), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées - Stipacées , établi par Kunth {Gram., 58). Gramens des régions méditer- ranéennes et occidentales de l'Europe. Voy. GRAMINÉES. *MACR0C1\EMA , Még., Curtis. ms. — Syn. dePsylliodes, Latreilie. (C.) MACROCIVEMUM (fxaxp-:?, long; xrn- liri , rayon ). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Hédyotidées , établi par P. Brown {Jam., 16o). Arbustes de la Ja- maïque. Voy. rubiacées. — Welloz., syn. de Remijia, DC. *MACROCOR'yiVUS (ptatxpo'ç, long; xo- pvv-n, massue), ms. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Phyllobides, créé par Schœnherr (Disposilio melh. pag. 179 ; Syn. gen. et sp. Curculion., t. II, p. 433, 7, p. 12), L'espèce type et unique, le M. discoideus d'Olivier, est indiquée comme ori- ginaire de l'Inde orientale. (C.) MACROCVSTIS {(jL«xpoç, grand; xû»- Ti;, vessie), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Phycées-Laminariées, établi par Agardh (Spec, 1 , 46). Algues gigantesques croissant en abondance dans les régions de l'hémisphère austral. Voy. phycées. MACRODACTYLES. Macrodactyla. ins. — Tribu de Coléoptères pentamères, établie par Latreilie dans la famille des Clavicornes {Règne animal de Cuvier, t. IV, p. 516), et qui renferme des insectes à jambes simples, étroites, à tarses longs, de cinq articles dis- tincts, dont le dernier est terminé par deux 544 MAC forts crochets. Le corps est épais, convexe; le corselet est arrondi, et se termine le plus souvent de chaque côté par des angles aigus. Celte tribu se compose des genres Potanio- philus, Dryops (Parnus, F.), Ebnis, Stenel- mis, Macronychus et Georissus. Latreille a changé, à l'errata de son ou- vrage, le nom de Macrodactyles en Lepto- daclyles. (C.) MACr.ODACTYLES. Macrodaclyli. ois. — G. Cuvier {Règne aiiimal) a établi sous ce nom, dans l'ordre desÉchassiers, une famille composée d'espèces qui doivent à leurs doigis entièrement fendus et surtout fort longs la faculté de pouvoir marcher sur les herbes des marais. Ces espèces sont en outre remar- quables par un corps singulièrement corn • primé, conformation qui est déterminée par l'étroitesse du sternum. Leurs ailés sont mé- diocres et leur vol faible. G. Cuvier compose celte famille des genres Jacana, Kamichi, Mégapode, Ralle, Poule d'eau, Talève et Foulque. Vieillot a également admis une fa- mille de Macrodactyles; mais, pour lui, les seuls genres Ralle, Poule d'eau et Porphy- rion ou Talève en font partie. Enfin Iliiger a, de son côté, établi sous le nom de Ma- crodactyli une famille qui renferme les gen- res Jacana, Ralle et Poule d'eau. (Z. G.) MACRODACTYLUS (,uotxpo,-, long; êâ^- Tv)ioç, doigt). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, créé par La- treille (/îèffncmnmoi! de Cuvier, t. V,p. 562) et adopté par Dejean. Ce genre renferme plus de 20 espèces , qui toutes sont propres aux deux Amériques. Nous citerons parmi celles décrites les suivantes: M. UneatusCh., lon- gicoUis, angustatus La t., subspinosus F., hœmorrhous P. (saturalis Lap. ). Ces Insec- tes ont le corselet long, presque hexagonal ; tous les articles des tarses sont semblables dans les deux sexes, allongés et simplement velus. (C.) *MACRODES (ixaxpii , grand ). iNS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatériiies, proposé par Dejean, qui , dans son Catalogue, 3' édit., p. 106, y rapporte une seule espèce origi- naire de la partie méridionale de l'Espagne. Il la nomme M. slriatus. (C.) *MACUODIPTERYX ( fxaxpo'; , long ; Sîi, deux; -nzspiv, aile), ois. — Swainson MAC a créé sous ce nom, dans la famille des En* goulevents, un genre qui a pour type une espèce que Shaw avait désignée depuis fort longtemps sous le nom de Capr. longipen- nis. (Z. G.) MACRODOIV, Arnott. bot. cr.— Syn.de Daltonia, Hook. *]VIACRODOIVTIA (uaxpo';. long; hSoi,;, dent). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères (tétramères de Latreille), famille des Longicornes , tribu des Prioniens , établi par Serville {Annales de la Société entomol. de Fr., tom. 1, pag. 125, 139). Ce genre renferme les 5 espèces suivantes, qui toutes appartiennent à l'Amérique méridionale, savoir : M. cervicornis Lin., Dejeanii Gy. {Acteon Dj. ), flavipennis Chvt. , serridens Dj., crenala 01. {quadrispinosa fechr.,Se7"- villei Gy. ). Ce sont de grands et beaux in- sectes; les mâles ont les mandibules plus grandes que celles des femelles, et plus longues que n'est leur tête. La M. cervi- cornis vit sur le Fromager (Bombax, Lin.). La larve est recherchée par les indigènes comme un mets délicat. (C.) MACROGASTER(p:axp^ç, long; yoc^iy,'-. , ventre ). ins. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères Nocturnes , tribu des Hépialides , établi par Duponchel ( Cat. des Lépidopt. d'Eur., p. 81). L'unique espèce de ce genre, M. arundinis, habite le nord de la France et l'Allemagne. MACROGASTER, Thunberg. ins. — Syn. dlAtraclocerus , Palisot-Beauvois. (C.) *MACROGASTRES.Macrog'as(rt.iNS.— Latreilledésignait ainsi autrefois une famille de l'ordre des Coléoptères hétéromères.Elle n'était composée que de 2 genres : Pyro- chroa et Calopus , dont le premier rentre maintenant dans la tribu des Sténélytres,et l'autre dans celle des Trachélydes. (C.) *MACROGLE\ES (fxaxpo; , grand ; vrj , œil). INS. — Genre de l'ordre des Hymé- noptères, tribu des Chalcidiens, établi par Westwood {Lond. and Edinb. phil. mag., 3* série, t. 1, n° 2, p. 127). L'espèce type de ce genre est le M. oculatus, trouvé aux environs de Londres. MACROGLOSSES. Macroglosst. ois. — Famille établie par Vieillot, dans l'ordre des Passereaux grimpeurs, pour des espèces qui sont caractérisées par une langue très lon- gue, lombriciforme. Les seuls genres Pic et MAC Torcol font partie de cette famille. (Z. G.) MACROGLOSSUM (y.axpôî, long ; y).Sj- aa, langue), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères Crépusculaires, tribu des Sphin- gidcs , établi par Scopoli , aux dépens des Sphinx. La principale espèce , M. slellata- rum, est répandue dans une grande partie de l'Europe. MACKOGLOSSUS (p«poç, long ; >>S(t- aa, langue), mam. — Genre de Chéirop- tères créé par Fr. Cuvier {Mamm., 38" liv., 1822) et adopté par tous les zoologistes. Les Macroglosses, quiappartiennent à la division des Rousseiles, se distinguent par leur mu- seau très allongé, très menu, cylindrique, acuminé, et assez semblable pour la forme à celui des Fourmiliers; par leur langue très longue, cylindrique, et, dit-on, un peu extensible, et par leurs dents , qui sont très petites , quoique en mênne nombre que dans les autres groupes de Roussettes. On ne connaît qu'une espèce de ce genre : c'est la Roussette kiodote , Pteropus mini- mus E. Geoff. , Pleropus rostraUis Horsf. (ZooL ), qui est en dessus d'un roux clair, en dessous d'un fauve roussâtre, et habite Sumatra et Java. (E. D.) MACliOGNATHE. Macrognalhus. poiss. Voy. RHVNCHOBDELLE. *MACKOGYI\E,Link et Ott. bot. ph.— Syn. à'Aspidistra, Ker. *iVlACROLE\'ES (p.axpô;, grand ; ù>£vyi, l'avant-bras). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de quelques au- teurs), tribu de nos Tubifères ( des Chry- somélines de Latreille), créé par nous et adopté par Dejean, qui (Catalogue, 3'édit., pag. 4'i3)en mentionne 15 espères : 10 ap- partiennent à l'Afrique et 5 à l'Europe. Nous indiquerons les suivantes : Clijtra sexma- culata , octopunctata, maxillosa de F., sex- punclata et ruficoUis d'Olivier. Les mâles ont les pattes antérieures excessivement lon- gues. (C.) *MACROLEPIS ( fjLaxpô; , long; icTr.'?, écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Dendrobiées , établi par A. Ri- chard (Sert. AstroJab., 25, t. 19). Herbes de l'île Vanikoro. Voy. orchidées. MACROLOBIUM (aaxpôç, long; IloSc'ov, gousse). BOT. PH. — Genre de la famille des Légumineuses -Papilionacées - Cœsalpi- niées, établi par Schreber {Gen., n. 62) MAC 5-^5 Arbres de l'Amérique tropicale. Voyez li>- gimineuses. *MACROLOCERA {■^.axpS^, grand; ^,- >ôç, velu; x/pa;, antenne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille àc^ Slernoxes, tribu des Élatérides, propo.sé par Westwood et publié par M.Hope{0DIE1VS. Macropodii. crust. — C'est une tribu de l'ordre des Décapodes brachyures, qui appartient à la famille des Oxyrhynques,etquiaétéétablieparM.Milne- Edwards. Les Crustacés de celle tribu, qui correspond a peu près au genre Macrope, tel que Lalreille l'avait d'abord établi, sont re- marquables par la longueur démesurée de leurs patles: aussi les désigne-t-on souvent sous le nom vulgaire d'Araignées de mer. La forme de la carapace varie; mais eu général elle est triangulaire, et en quelque sorte re- jetée en avant; très souvent elle ne s'étend pas sur le dernier anneau Ihoracique. Les pattes antérieures sont courtes et presque toujours très grêles; celles des paires sui- vantes sont toujours plus ou moins fllifor- mes; la longueur de celles de la seconde paire égale quelquefois neuf ou dix fois la longueur de la portion post- frontale de la carapace, et excède toujours de beaucoup le double de cette dernière mesure ; en général, les pattes suivantes sont également très lon- gues. Presque toujours l'article basilaire des antennes externes constitue la majeure par- tie de la paroi inférieure de l'orbite, et va se souder au front. Enfin , chez la plupart des Macropodieus , le troisième article des pattes-mâchoires externes est ovalaire ou triangulaire, plus long que large, et ne porte pas l'article suivant à son angle anté- rieur et interne, comme chez les autres Oxyrhynques. Ces Crustacés vivent ordinairement à d'as- sez grandes profondeurs dans la mer, et s'y cachent parmi les Algues ; on en trouve sou- \ent sur les bancs d'Huîtres. Leur démarche csi lente et parait comme mal assurée. La f.iiblesse de leurs pinces doit les rendre peu tcdouiables aux autres animaux marins, ci il paraît probable qu'ils vivent principale- ment d'Annélides , de Planaires et de petits Mollusques. Cette tribu renferme une di- zaine de genres , désignés sous les noms de Stenorhynchus, Lalreiliia, Compilica, Lepto- podia, Achœus, Inachus, Amathia, Eurypoda, E[]eria et Uiociœa. (H. L.) MACKOPODINESbtIWACROPO- DITES. CRUSÏ. — Syn. de Macropodiens. Voy. ce mot. (H. L.) ♦MACllOPODITES. i»/acropodîRÉPORE PALMÉ, qu'oH nommc vulgairement le Char de Neptune, et qui vient des mers d'Amérique; ses expansions sont aplaties, profondément divisées, laciniées et presque piilmées. On connaît 9 espèces de Madré- pores à l'élat vivant et 7 à l'état fossile. M. Ehrenberg a changé le nom de ces Po- lypiers en celui dlleleropora. (Duj.) M.-EANDRIXE. — T'oy. méandrine. *iAIAEMACTES (pLac.^axtyi;, furieux). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, di- vision des Apostasimérides-Cryptorhynchi- «les , créé par Schœnherr {Gen. et sp. Cur- cnlion. synony., tom. 4,pag. 277-8,1, 392) avec une espèce du Mexique, nommée par nous M. ruficornis. (C.) M.^EXL'RA. OIS. — Voy. ménure. M.ïRUA. BOT. PH.— Genre de la famille des Capparidées-Capparées, établi par Forskal (.Egypt., 104). Arbustes de l'Afrique tropi- cale. Voy. CAPPARIDÉES. M^SA. BOT. PH. — Genre de la famille des Myrsinées-Mœsc-es, établi par Forskal (Descript., 66). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie et de l'Afrique. Voy. myrsinées. *M^SÉES. Mœseœ. bot. ph.— Le genre il/œsa, qui sans aucun doute appartient à la famille des Myrsinées, mais présente une exception remarquable à ses caractères par ladbérence du calice à l'ovaire, a paru en conséquence devoir y constituer une tribu distincte à laquelle il a donné sou nom. (Ad. J.) MAGALLANA (nom propre), bot. pb.— Commers., syn. de Drimys, Forst. — Genre de la famille des Tropaeolées , établi par Cavanilles (/c, IV, 50 , t. 344). Herbes de l'Amérique antarctique. Voy. tropjîolées. MAGAS. MOLL. — Genre proposé par So- werby {Minerai conchology , pi. 119), et considéré par M. de Blainville comme une subdivision du g. Térébratule. Fcy. ce mot. MAGDALIS ou MAGDALIXLS {mag- àalia, emplâtres cylindriques). iNS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Cur- culionides gonatocères , division des Eri- rhinides, créé par Germar ( Species Insec- torum, pag. 191 ) et adopté par Schœnherr MAG 555 {Gcn. et sp.curcul., 7, 2, pag. 135). 29 es- pèces d'Europe , d'Asie et d'Amérique ren- trent dans ce genre; parmi les espèces,^ nous désignerons principalement les sui- vantes : M. violaceus, carlonarius, prunii F., cerasi etalUariœ Lin. La plupart sont petites et d'un noir plus ou moins foncé. Les noms de Thamnophilus , Schr. et Rhinodes, Dej., que ces auteurs leur avaient donnés , ont été abandonnés pour celui de Magdalis; et sous ce dernier nom , Germar a compris des espèces du Brésil , qui font actuellement partie des Lœmosaccus de Schœnherr. (C.) *MAGILA. CRUST. — Munster, dans son Beilrage zur PetrefKund., etc., désignesous ce nom un genre de Crustacés de l'ordre des Décapodes macroures. (H. L.) MAGILE. Magilus. moll. —Genre d'a- nimaux dont la place dans les méthodes a été longtemps incertaine. Les uns les pla- çaient parmi les Annélides à côté des Ser- pules; les autres dans les Mollusques, avec lesquels ils présentaient de très grands rap- ports. Celte dernière place est celle qui leur a été définitivement niée ; actuellement les Magiles constituent un genre de Mollusques gastéropodes , que l'on peut caractériser ainsi : Animal de forme conique , un peu en spirale, et terminé particulièrement en mamelon ; sa tête est garnie d'une trompe cylindrique, courte; ses tentacules sont co- niques, au nombre de deux, et portent les yeux au côté interne de leur base; le pied est assez grand, musculeux, et sillonné lon- gitudinalement à sa face inférieure ; il porte à sa partie postérieure un opercule corné de forme elliptique , mince , à sommet margi- nal. Le manteau a sa surface lisse ; son bord est renflé, surtout du côté droit, et se pro- longe à gauche en une espèce de siphon échancré, qui forme, au moyen de deux arêtes longitudinales, un tube qui se loge dans la gouttière du bord columellaire de la coquille. La coquille a sa base contournée en une spirale courte, ovale, héliciforme; la spire est composée de quatre tours conligus, con- vexes, dont le dernier est plus grand, et se prolonge en un tube dirigé en ligne droite ondée, et un peu comprimé latéralement. Les Magiles s'établissent dans les excava- tions de certains Madrépores , qui , venant à grossir, obligent l'animal des Magiles à se 5ô6 MAG former «n tube qu'il maintient toujours au niveau de la surface du Polypier qu'il ha- bite, et par lequel il peut abandonner la partie spirale de son babitalioii. On ne con- naît encore bien qu'une se tine d'un petit diamètre, et on suspend le petit barreau à un étrier en platine. Alors on peut chauffer le barreau soumis à l'ex- périence jusqu'au rouge brillant, maintenir la température stalionnaire à l'aide de la flamme d'une lampe à alcool, et par les os- cillations du barreau sous l'influence d'ai- mant, trouver le Magnétisme spécifique. Ou est conduit ainsi aux conséquences suivantes : r Le Magnétisme spécifique du fer doux ne varie que' très peu entre la température orditiaire et celle du rouge sombre où il perd tout son pouvoir. Seulement, au rouge sombre, il augmente de -i^ à peu près , ce qui montre qu'à la température ordinaire ce métal se comporte comme ayant une fai- ble force coërcitive. 2" Le Magnétisme spécifique de la fonte de fer augmente avec la température, de sorte qu'au rouge naissant il esta son maxi- mum. Dans la fonte et l'acier, le Magnétisme spécifique, qui est plus faible que celui du fer à la température ordinaire , augmente à mesure que celle-ci s'élève, de manière qu'avant de s'anéantir, il est égal à celui du fer doux. 3" Pour les fontes de nickel et de cobalt, on observe les mêmes effets; ainsi, vers 400° pour le nickel et au rouge blanc pour le cobalt, l'action des carbures devient égale à l'action de ces métaux malléables, et à la température ordinaire. On voit donc que le Magnétisme des trois métaux ne varie que dans de faibles limites entre la température ordinaire et celle où ils cessent d'être magnétiques. On voit en outre qu'il serait avantageux de tenter des essais pour faire des aiguilles de boussole en cobalt; car il est possible que les varia- lions de la force coërcitive, par suite de la température, soient plus faibles pour ce mé- tal que pour les deux autres. Action de la chaleur sur les barreaux ai- mantés.— Coulomb est le premier qui se soit 1 occupé de l'influence de la chaleur sur la ÎMAG dislrlbuUon du Magiiéiisrne libre dans les aiguilles aimantées. Ayant pris des bar- reaux d'acier recuits et aimantés à satura- tion, il éleva de nouveau leur température ; après avoir compté avant chaque expérience le temps des oscillations , il trouva que ce temps augmente de telle soite que l'inten- sité, magnétique diminue à mesure qu'on élève la température. Or, comme les voya- geurs, en parcourant les diverses parties du globe, observentdes localités qui présentent des différences de température entre 12 et 40°, on doit en conclure que les aiguilles aimantées dont ils font usage doivent éprou- ver des changements dans leur magnétisme, changements qui empêchentque les résultats si>ientcompatables entre eux. MM. Kuppfer, Gauss, Weber et Goldsmilh se sont aussi oc- cupés de celle question. M. Kuppfer a été conduit à une loi très simple, qui peut s'ex- primer ainsi : l'intensité magnétique de l'ai- guille diminuant à mesure que la température s'élève, le temps d'une oscillation augmente d'un nombre proportionnel aux augmenta- tions de température, pour de faibles varia- tions de température bien entendu. Ainsi, quand il s'agit de déterminer les oscillations à une même température , il suffit de déter- miner combien, pour chaque degré de cha- leur, augmente la durée d'un certain nom- bre d'oscillations de l'aiguille, et de faire la correction en conséquence d'après une formule. M. Gauss a été conduit à conclure que les variations du Magnétisme du bar- reau, quand la température monte, sont soumises à d'autres lois que lorsqu'elle baisse, et qu'un même barreau se comporte diffé- remment suivant l'intensité magnétique qu'il possède; quand celle-ci est très grande, ce barreau la retient opiniâtrement, et lechan- pement de température ne produit que de petites augmentations ou diminutions. Si, au contraire, son intensité est faible, la température agit plus fortement sur lui. L'élévation de température agit donc en diminuant la force coërcitive de l'acier et laissant recomposer une partie du Magné- tisme. Lorsqu'on arrive vers 650 ou 700°, toute trace de Magnétisme disparait. Des métaux auxquels on avait attribué une action-magnétique. — Ob avait placé parmi les métaux magnétiques, en outre du fer, du nickel et du cobalt, le chrome et le man- MAG 565 ganèse; mais, parla méthode des oscilla- tions, on a trouvé que l'action d'un échan- tillon de chrome, par rapport «u fer, était de j de millième, et celle d'un échantillon de manganèse de 1 millième. Etait-on assez sûr de la pureté de ces métaux pour assurer qu'ils ne continssent pas une si faible pro- portion de fer? C'est ce que des expériences ultérieures établiront. D'après ce mode d'action de la chaleur sur les métaux magnétiques, il est tout na- turel de supposer qu'en abaissant convena- blement la température de certains métaux qui n'ont pas cette propriété à la tempéra- ture ordinaire, on parviendrait à la leur donner; mais jusqu'ici les tentatives ont été vaines , et on n'a pas pu manifester d'action même à — 100" centigrades avec les froids intenses que l'on peut produire maintenant. II ne reste plus à parler main- tenant, comme substance assez fortem. iit magnétique, quede l'aimant naturel, c'est-à- dire du fer oxydulé. Cette substance est une combinaison de protoxyde et de peroxyde de fer. Un cristal octaédrique et taillé en bar- reau a donné une action représentée par \ centième à peu près, celle du fer étant 1 ; mais aussi la force coërcitive était considé- rable ; car une fois le petit barreau aimanté, il est devenu un aimant permanent assez éner- gique; aussi presque tous les échantillons qu'on retire de la terre sont-ils des aimants permanents. Du reste, l'action de la chaleur sur les oxydes est aussi facile à étudier que sur les métaux magnétiques. On trouve qu'au-dessous du rouge l'oxyde magnétique cesse d'être attiré par les barreaux aimantés. Nous renvoyons à l'article aimant pour de plus amples détails touchant l'oxyde magné- tique naturel. De l'action du Magnétisme sur tous les corps. Coulomb est le premier qui ait annoncé que non seulement le fer, le nickel et le cobalt, et quelques autres métaux qui peu- vent être mélangés de fer, sont influencés par un aimant, mais encore que de petites aiguilles de toutes les substances métalli- ques ou végétales, telles que du bois, du verre, oscillent sous l'influence de forts bar- reaux comme de petites aiguilles aimantées. Il a donné le rapport des forces exercées sur de petites aiguilles d'or, d'argent, de plomb, r.G6 MAG «le cuivre, eu égard à la faible torsion d'un fil de cocon. Il a cherché, en faisant des mé- langes de cire et de fer, quelle était la faible proportion de métal ou de particules ma- gnétiques nécessaires pour produire ces ré- sultats. Il a trouvé qu'il sufQsait de la pré- sence de ,,,'iTr de fer dans ces métaux pour Jeur donner une force directrice sensible entre le» pôles de deux forts aimants. Ce sont là des quantités tellement minimes, que l'analyse chimique la plus parfaite est im- puissante pour en déceler la présence. Il est nécessaire, quand on opère avec des petites aiguilles de ces substances, de les prendre d'une longueur de 1 ou 2 centimètres SDulemenl, et du poids de 50 ou 100 mil- ligrammes; car, sans cela, il pourrait se Caire une distribution transversale de Ma- gnétisme, et les aigailles se placeraient per- pendiculairement à la ligne des pôles au lieu de se placer dans la direction même. Plusieurs physiciens se sont occupés de cette question , et ont été conduits à cette conséquence, que des petites aiguilles de tous les corps oscillent entre les pôles de barreaux qui même ne sont pas très éner- giques : la silice cristallisée, la chaux sulfa- tée limpide, le soufre cristallisé, le spath d'Islande très pur, sont toujours influencés, mais dans une même substance cet effet ne reste pas le même pour des échantillons dif- férents, et le Magnétisme spérifique est va- riable d'un échantillon à l'autre. En prenant de la silice fondue au chalumeau à gaz, l'ac- tion diminue, et même s'anéantit presque dans certains échantillons. L'iode ordinaire éprouve une forte action de la part des aimants; mais en le volatili- sant, on obtient des fragments qui oscillent presque aussi vite entre les aimants qu'au dehors des aimants. Le camphre est dans le même cas. Ainsi on peut donc en conclure que toutes les substances cristallisées et transparentes que l'on trouve à la surface de la terre, et les matières végétales, obéis- sent à l'action des barreaux aimantés, et que pour certaines distances, à mesure qu'on les purifie, l'action exercée de la part des oimants diminue de façon à s'anéantir pres- que dans quelques cas. Ces effets sont dus à des actions de Magnétisme ordinaire, et non à des effets de Magnétisme en mouve- ment. On voit que ce phénomème a toute MAG Tapparence d'un mélange de matières iner- tes et de particules actives, puisqu'il change avec les échantillons. Mais il peut se faire qu'il y ait deux actions distinctes : l'une provenant de l'action moléculaire exercée de la part du Magnétisme sur les particules elles-mêmes et qui serait très petite; l'autre provenant de l'action exercée sur les par- ticules de fer, ou les particules magnétiques renfermées dans le corps. On a comparé les résultats donnés par les différentes substances que nous avons indiquées avec le fer métallique, c'est-à dire qu'on a cherché le Magnétisme spécifique de ces substances, ou, si l'on veut, la quan- tité de fer qu'il faudrait mélanger à ces substances supposées inertes pour donner lieu aux mêmes résultats. Pour cela on a d'abord comparé un mélange de cire et de fer en poudre impalpable, avec un petit bar- reau d'or pris comme unité; et on a trouvé que l'action du fer étant représentée par 1000000 , celle de l'or est 8,8 , c'est à-dire qu'il faudrait en poids ,— rsir de fer métal- lique pour donner lieu au même effet , en supposant l'or pur inerte. Ce nombre se rapproche de ,,^^^ donné par Coulomb pour l'argent. Avec des aimants très éner- giques, on pourrait rendre sensible une ac- tion dix fois et même cent fois plus faible , c'est-à-dire jniri.iv^ de fer. Pour exprimer cela en d'autres termes, on peut dire qu'il suffirait d'un gramme de fer métallique pour donner cette faculté à 10 quintaux mé- triques d'un métal supposé inaciif. Ce sont des traces que l'analyse chimique la plus parfaite ne peut indiquer. Les matières organiques manifestent une action beaucoup plus énergique ; nous cite- rons, par exemple, la cire blanche. On a com- paré ensuite l'or, pris pour unité, avec les différents minéraux et les diverses roches qui se trouvent à la surface de la terre , et on a obtenu leur Magnétisme spécifique. On trouve encore dans ce cas que quelquefois deux échantillons identiques en apparence donnent des actions très différentes. Sans vouloir préjuger en rien la question de l'origine du magnétisme terrestre, il est évident que, sous son influence, les diffé- rentes roches dont se compose l'écorce se sont constituées en aimant, et que la résul- tante de toutes ces actions forme une partie IMAG plus ou moins grande de ce Magnétisme. Il | peut même se Taire, comme l'a annoncé Fu- i sinieri, que des particules ferrugineuses se ' trouvent dans l'air , et aient une influence ' sur l'aiguille aimantée. Ces questions ne doivent être traitées qu'avec beaucoup de réserve : cependant on ne doit rien omettre de ce qui peut éclairer sur les recherches relatives à l'origine du Magnétisme du globe, sur lequel nous reviendrons à la fin de cet article. On voit , d'après ce que nous avons dit, que les substances minérales et autres se comportent comme des mélanges de sub- stances qui ont peu ou point d'action, et de particules magnétiques. Cependant il peut se faire que le Magnétisme agisse aussi sur les molécules; mais cette action serait ex- cessivement faible par rapport à celle qui a lieu sur le fer, et ces deux action? agissent simultanément pour donner lieu aux efl'els observés. Théoriesdu Magnétisme. Électro-Magnétisme. Induction. Nous avons dit plus haut que l'on a cher- ché à expliquer tous les phénomènes magné- tiques, soit en admettant l'existence de deux fluides, soit en supposant qu'il circule au- tour des molécules des courants électriques dans des plans perpendiculaires à l'axe des aimants. La première théorie a été proposée par Coulomb. M. Poisson l'a développée, et en a fait une application mathématique à la distribution du Magnétisme sur des sphè- res et des ellipsoïdes. On admet dans celle hypothèse qu'il existe deux fluides : l'un aus- tral, l'autre boréal , qui , dans leur état de combinaison, forment le fluide neutre. L'acte de l'aimantation sépare ces deux fluides, qui ne s'écartent que très peu autour de chaque molécule, et ne passent pas d'une molécule à une autre. On ne sait pas si les parties des corps aimantés dans lesquelles la décompo- sition du fluide neutre peut s'effectuer sont les molécules mêmes de ces corps ; on sup- pose seulement que leurs dimensions sont très petites, et on appelle élément magné- tique chacune de ces parties dont la pro- priété caractéristique consiste en ce que les quantités des deux fluides y sont égales en- tre elles , dans l'état d'aimantation comme dans l'état neulre. MAG 567 Cette hypothèse de Coulomb sur deux fluides magnétiques est d'une grande sim- plicité, et rend bien compte des phénomènes de Magnétisme proprement dit; mais elle ne lie aucunement le Magnétisme à l'élec- tricité. AprèsqueM. OErsted eut découvert l'ac- tion d'un courant sur un aimant , M. Am- père conçut l'idée d'une nouvelle théorie sur la constitution des aimants, qui le con- duisit à la découverte de l'action des cou- rants entre eux. Les principes qui servent de base à cette théorie sont les suivants: i° L'action exercée de la part d'un cou- rant électrique sur un aimant est telle que l'aimant tend à se mettre perpendiculaire- ment à la direction du courant, comme s'il était sollicité par un couple de deux forces directrices appliquées à ses pôles. Le pôle austral est rejeté vers la gauche du cou- rant (la gauche du courant est la gauche d'une personne qui serait couchée dans le sens du courant, Télectricilé positive entrant par les pieds, et la personne regardant tou- jours l'aimant). 2° L'action d'un courant rectiligne sur un aimant placé dans un plan perpendicu- laire au courant varie en raison inverse de la simple distance du fil à l'aimant. On eu conclut que l'action élémentaire exercée par un élément de courant sur un élément ma- gnétique, varie en raison inverse du carré de la distance, et proportionnellement au sinus de l'angle que fait avec la direction du cou- rant la ligne qui joint les centres des élé- ments. 3" Deux courants rectilignes parallèles s'attirent lorsqu'ils sont dirigés dans le même sens, et se repoussent lorsqu'ils sont dirigés en sens contraire; s'ils font entre eux un angle, ils tendent à se mettre paral- lèles et dirigés dans le même sens. D'après ces principes, M. Ampère a trouvé qu'en transmettant un courant à travers un fil conducteur enroulé en héiiceautour d'un cylindre de façon à former un grand nom- bre de spires, et ramené dans l'axe du cy- lindre afin que cette dernière partie du fil détruisit les composantes horizontales du courant de l'hélice, c'est-à-dire, pour s'ex- primer autrement, en ayant une suite de courants circulaires égaux dirigés dans le même sens, et dont les plans soient perpen- 568 MAG diculaires à une même ligne droite, celte série de courants circulaires à laquelle on a donné le nom de so/enoïde se conduit comme un aimant, lorsqu'on le soumet, soit à l'in- fluence d'un aimant, soit à celle d'un cou- rant. Un solénoïde se dirige dans le méridien magnétique, et ses extrémités sont successi- vement attirées et repoussées par les pôles d'un aimant comme un aimant lui-même. Deux solénoïdes agissent l'un sur l'autre comme deux aimants. Enfin un solenoide se conduit comme un aimant ayant même axe, dont le pôle austral serait a la gauche d'un observateur couché sur une des spires de l'hélice, l'électricité positive allant des pieds à la tête, et la figure regardant l'axe du cy- lindre. D'après cela, M. Ampère, au lieu de sup- poser que le Magnétisme est dû a l'action de deux fluides particuliers, attribue les phé- nomènes auxquels il donne naissance à des courants électriques qui se meuvent autour des particules des corps. Ces courants existeraient donc dans tous les corps sensibles a l'action du Magnétisme. Dans les corps à l'état naturel, les courants électriques circuleraient dans tous les azi- muts possibles autour des molécules, et l'ef- .ret de l'aimantation serait de donnera ces courants des directions tendant toutes à de- venir parallèles, et dont les actions sur des courants extérieurs expliqueraient les at- tractions et les répulsions. Dans l'hypothèse de M. Ampère, un ai- mant ne serait pas un seiil solénoïde, mais une réunion de solénoïdes. Plus on étudie l'électro-magnétisme, plus on est frappé du rapport qui existe entre les phénomènes magnétiques et les phénomènes électriques; d'un autre côté, la théorie de M. Ampère, quoique plus compliquée que celle de Coulomb, a cela de remarquable, qu'elle lie les deux parties de la physique. On voit donc que jusqu'à présent, cette der- nière est celle qui comprend le plus grand nombre de faits, et à laquelle on doit s'ar- rêter. Du reste, les phénomènes d'induc- tion sur lesquels reposait l'explication du magnétisme par rotation, viennent donner une nouvelle preuve à l'appui de la théorie d'Ampère. Nous venons de dire quelle est l'action ré- ciproque des courants et des aimants ; mais MAG les courants possèdent aussi la faculté de développer le Magnétisme dans le fer doux et l'acier, et de rendre permanent co Magnétisme, tant que ilure laciion du cou- rant, et de ne laisser d'action après le pas- sage du courant que ce que la force coërci- tive permet. M. Faraday partant du principe que le courant électrique développe une aimanta- tion dans les métaux magnéiiques, a voulu s'assurer si réciproquement un aimant pou- vait faire naître un courant électrique dans un circuit métallique; le succès a répondu à son attente, et il est parvenu à développer des courants électriques à l'aide des aimants, et même à l'aide des courants électriques eux-mêmes. Tous les phénonicnes qui ren- trent dans ces actions réciproques des ai- mants et des courants ont reçu le nom de phénomènes d'induction. Si l'on forme une hélice métallique avec un fil de cuivre enrouléautour d'un cylindre creux en carton ou en verre, que l'on at- tache les deux extrémités du fil conducteur aux extrémités d'un galvanomètre, et que l'on introduise dans l'intérieur un barreau aimanté, l'aiguille du multiplicateur est di- visée, et indique dans l'hélice un courant inverse, c'est-à-dire opposé à celui qui eût pu donnera l'aimant la polarité qu'il pos- sède, si le fil eût été parcouru par un cou- rant. La direction de l'aiguille indique, au contraire, un courant direct quand on retire rapidement le barreau. Ainsi, lorsqu'un aimant s'approche d'un fil conducteur de l'électricité placé à angle droit, il s'y développe un courant, de même que lorsqu'il s'en éloigne; mais ces deux courants sont inverses. Lorsque l'aimant reste en repos , le fil étant fixe , rien ne se manifeste; il n'y a que lorsque l'un des deux, l'aimant ou le fil, est mobile; l'effet est le même lorsque, l'aimant restant en re- pos, l'état magnétique de l'aimant change. On voit donc que non seulement les cou- rants électriques développent une aimanta- tion permanente dans les métaux magnéti- ques, mais encore que les aimants peuvent développer des courants. La différence qui existe entre ces deux genres de phénomènes, c'est que , dans le premier cas , le Magné- tisme persiste tant que le courant dure; tandis que, dans le second, le courant ne se MAG manifeste que lorsque l'aimant est en mou- vement par rapport au fil, ou que son Ma- gnétisme varie. Or, dans l'état de repos, il ne se manifeste aucun effet dans le fil. D après cela , on peut expliquer comme il suit les phénomènes de Magnétisme par rotation dont on a parlé plus haut. Lorsqu'un disque de cuivre tourne au- dessous (l'une aiguille aimantée mobile au- tour de son centre, il doit se manifester des courants d'induction en ditlérents sens dans celte plaque; car dans les parties qui s'éloignent des pôles , les courants sont di- rects, et dans celles qui se rapprochent ils sont inverses : seulement les actions sont très compliquées, puisqu'il doit y avoir des courants dans un grand nombre de direc- tions. L'action combinée de ceux ci sur l'ai- guille mobile doit tendre à lui doimer un mouvement que l'espérience a montré de- voir être dans la direction du mouvement du disque. On a reconnu, en elTet , qu'il y avait des courants électriques dans le sens des rayons du disque et dans plusieurs di- rections. On conçoit d'après cela, pourquoi les so- lutions de continuité dans le disque tour- nant diminuent sa puissance magnétique, et comment il se fait que l'action soit ai;g- mentée quand les entaillures sont remplies par des substances métalliques conductrices de l'électricité. Magnétisme terrestre. Toutes les fois qu'une aiguille aimantée, librement suspendue par son centre de gra- vité, et libre de se mouvoir dans un plan vertical , passant par la direction de l'ai- guille de déclinaison , est abandonnée à l'ac- tion du globe terrestre, elle se fixe, après quelques oscillations , dans une direction faisant un angle qui varie de 0 à 90", sui- vant la latitude du lieu, avec l'horizontale située dans le plan vertical de l'aiguille. En supposant que le globe soit un aimant dont les deux pôles soient situés à peu de distance de celui de la terre, la direction de l'aiguille aimantée, telle qu'elle vient d'être déterminée, est précisément celle de la résultante des forces magnétiques terres- tres , attendu que cette résultante peut être représentée par deux forces égales dirigée* en sens contraire , suivant la direction de MAG 569 l'aiguille, et appliquées à chacun de ces pôles. Or, trois éléments sont nécessaires pour déterminer une force: la direction, l'in- tensité et le point d'application. La direc- tion serait celle de l'aiguille aimantée libre- ment suspendue par son centre de gravité; l'intensité est donnée par l'action magné- tique terrestre. Quant au point d'applica- tion , il faut des éléments dont nous avons déjà parlé. Pour la facilité des observations, on fait usage de deux iiiguilles , dont l'une peut se mouvoir seulement dans un plan horizontal, et l'aulre dans un plan vertical. Chacune des résultantes terrestres agis- sant en sens contraire, suivant sa direction, et ayant pour point d'application un des deux pôles de l'aiguille, peut être décom- posée par la pensée en deux autres forces , l'une dirigée suivant l'horizontale , située dans le plan vertical d'équilibre, l'autre suivant la verticale. Si donc on peut avoir la direction et l'intensité de la composante horizontale, ainsi que l'angle formé par la direction de l'aiguille avec l'horizontale , on pourra en déduire la direction et l'intensité de la résultante. Or, rien n'est plus simple que d'avoir ces deux éléments. Lorsqu'une aiguille aiman- tée suspendue à un fil sans torsion est libre de se mouvoir dans un plan horizontal, elle se fixe, avons-nous dit, après un certain nombre d'oscillations, dans une direction qui fait un certain angle avec la méridienne du lieu où l'on se trouve. Vient-on à la dé- ranger de sa position d'équilibre d'un petit nombre de degrés, elle y revient en effec- tuant des oscillations isochrones, dont la durée dépend de son état magnétique et de l'intensité des forces magnétiques terrestres. Cette aiguille peut donc servir à déterminer en intensité et en direction la composante horizontale. Maintenant, si l'on prend une autre ai- guille aimantée suspendtie librement par son centre de gravité, et ne pouvant se mouvoir que dans le plan vertical , elle ne conservera pas son horizontalité, lors même que ces deux moitiés auraient été parfaite- ment équilibrées avant l'aimantation; elle s'inclinera, comme on l'a vu précédemment, par rapport à l'horizon, d'un angle qui va- 570 ^JAG riera en allant de chaque pôle à Péqualeur. Cet angle devient nul dans certaines zones qui s'écartent peu de l'équateur terrestre. De l'équateur au pôle nord, l'extrémité de l'aiguille tournée vers le nord s'incline de plus en plus au-dessous de l'horizon; dans l'hémisphère sud, c'est l'inverse. L'angle qu'elle forme avec l'horizontale, joint aux deux éléments de la composantehorizontale, sert à déterminer complètement la résul- tante terrestre , à part les points d'applica- tion de cette résultante. La déclinaison est l'angle formé par l'ai- guiile horizontale avec le méridien du lieu oh l'on observe; l'inclinaison, l'angle formé par l'aiguille se mouvant dans le plun vertical du méridien magnétique avec l'ho- rizontale. Les appareils destinés à donner ces deux éléments ont été appelés boussoles de déclinaison et d'inclinaison. En écartant de sa position d'équilibre, d'un petit nombre de degrés, l'aiguille hori- zontale, elle revient, en effectuant des oscil- lations isochrones dont la durée dépend de son Magnétisme propre et de l'intensité des forces magnétiques terrestres du lieu de l'observation : or, si cette aiguille conserve constamment son Magnétisme , et qu'on la transporte à ditTérents points du globe, le nombre d'oscillations qu'elle effectuera dans le même temps pourra servir à mesurer l'in- tensité des forces magnétiques en ces difl'é- rents points, attendu qu'elle oscille sous l'in- fluence des forces magnétiques, comme le fait un pendule sous l'action de la pesanteur. En se transportant donc en divers points du globe avec une aiguille de déclinaison et une aiguille d'inclinaison conservant l'une et l'autre leur puissance magnétique , on aura la direction et l'intensité des résultanr les terrestres en ces points; ces forces sont entre elles comme les carrés des nombres d'oscillations exécutées dans le même temps. Les observations magnétiques, pour être comparables, exigent des précautions indis- pensables. La chaleur exerçantune influence sur le Magnétisme des aiguilles , comme nous l'avons déjà dit, on a dû chercher les moyens de rapporter les effets magnétiques observés à la même température; des lois ont été données pour rendre les observations comparables. Quand on est en mer , l'attraction lo- MAG cale des masses de fer qui se trouvent à bord des vaisseaux apporte des perturbations dans les observations : aussi a ton dû chercher les moyens de s'en préserver; di- vers procédés sont employés à cet effet. La méthode la plus directe est celle dont la découverte est due à M. Barlow. Pour cor- riger les effets de l'attraction locale, ce physicien est parti du principe incontestable que les diverses masses de fer qui se trou- vent à bord des bâtiments acquièrent la po- larité magnétique sous l'influence de l'ac- tion du globe, et qu'elles agissent ensuite sur les boussoles, comme pourraient le faire de véritables aimants. Ce principe posé, il admet que si l'on fait varier en même temps la distance et l'élévation d'une plaque de fer doux, pur rapport à une aiguille ai- mantée horizontale, on peut trouver une position où cette plaque exerce la même ac- tion que les pièces de fer qui se trouvent sur un bâtiment. Dès lors celte plaque, placée d'un certain côté de l'aiguille, doit détruire les effets de l'attraction locale. La plaque et les masses ferrugineuses perturbatrices étant modifiées de la mênie manière, suivant la latitude magnétique des lieux où l'on observe, ce mode de com- pensation n'a donc pas besoin d'être changé. Avant de rapporter les résultats généraux obtenus , nous devons dire quelques mots des observations magnétiques simultanées faites en différents points du globe, d'après le plan proposé par MM. de Humboldt et Gauss, observations qui sont d'une grande importance pour la solution d'une des gran- des questions de la physique terrestre. M. de Humboldt s'est servi de sa haute influence scientifique pour faire élever des observatoires magnétiques partout où il existe des savants avec lesquels il pouvait entrer en relation. II fut arrêté que dans les diverses localités , à des jours convenus, on ferait des observations régulières des varia- tions de l'aiguille aimantée; on fixa, en outre , huit termes dans l'année, de 44 heu- res chacun, pendant lesquels l'aiguille de- vait être observée d'heure en heure. Dans plusieurs endroits, les intervalles sont plus rapprochés encore, de demi-heure en demi- heure , de vingt minutes en vingt minutes, et même de cinq minutes en cinq minutes , comme à Gœttingue. MAG Des observations de déclinaison faites sur différents points du globe. Les premiers observateurs ayant négligé, à bord des vaisseaux , les effets de l'attrac- tion des masses métalliques, leurs résultats sont donc entachés d'erreurs. Halley est le premier qui ait essayé de réunir et de coordonner ensemble le grand nombre d'observations de déclinaison faites jusqu'à lui; en 1700, il publia une carte marine dans laquelle sont tracées les lignes d'égale déclinaison de 5 en 5°. Cette carte, à l'époque où elle parut, fit sensation , parce qu'elle permettait de saisir d'un seul coup d'œil la marche de la déclinaison, depuis l'équateur jusqu'aux parties les plus septentrionales où les voya- geurs étaient parvenus. Des changements étant survenus dans la déclinaison , et les méthodes d'observation ayant été perfectionnées, on sentit de jour en jour combien les indications de la carte d'Halley devenaient défectueuses. En 1745 et 1746, Mountain et Dodson, ayant eu à leur disposition les registres de l'amirauté anglaise et les mémoires de plusieurs officiers de marine, publièrent une nouvelle carte de déclinaison. Churcbman fit paraître en 1794 un allas magnétique, dans lequel il essaya de flonner les lois, de la déclinaison, en s'ap- piiyant sur l'existence de deux pôles ma- gnétiques, dont l'unétait placé, pour 1800, sous la latitude de 58° nord et sous la lon- gitude de 134° ouest de Greenwich, très près du cap Fairweather, et l'autre sous la latitude de 58" sud et sous la longitude de 163°. Churcbman avança en outre que le pôle nord effectuait sa révolution en 1096 ans , et le pôle sud en 2289 ; de sorte qu'a- près ces deux laps de temps les pôles se- raient revenus dans leur position respective. Cet ouvrage avait été précédé d'un autre plus remarquable, qui parut en 1787 , et dans lequel son auteur , M. Hansteen , donna le tableau le plus complet qu'on ait encore eu des observations de déclinaison. Cet ouvrage est accompagné d'un atlas ma- gnétique où se trouvent toutes les lignes d'égale déclinaison. Le défaut de symétrie de ces lignes était tel , qu'on dut en con- clure que les causes d'où dépend le Magné- IVIAG 571 tisme terrestre étaient réparties irrégulière- ment sur la surface du globe. Mais le capitaine Duperrey publia en 1836 de nouvelles caries, dans lesquelles la déclinaison de l'aiguille aimantée se trouve employée selon sa véritable destination, qui est de faire connaître la direction du méri- dien magnétique en chaque point du globe où elle a été observée, et, par suite, la fi- gure générale de courbes qui ont la pro- priété d'être , d'un pôle magnétiqueà l'autre, les méridiens magnétiques de tous les lieux où elles passent. Nous donnerons plus loin le tracé des principales lignes d'égale déclinaison. Des variations séculaires et annuelles de la déclinaison. La déclinaison de l'aiguille aimantée est soumise à des variations séculaires, annuel- les , mensuelles et diurnes , qu'on peut considérer comme régulières, et à des va- riations irrégulières qui se montrent dans certaines circonstances atmosphériques, telles que les aurores boréales, les trem- blements de terre, les éruptions volcaniques. Faute d'observations , on ne peut remonter au-delà de 1 380. A cette époque , à Paris , l'extrémité nord de l'aiguille déviait à l'est de 11° 30'; en 1663, l'aiguille se trouvait dans le méridien terrestre; depuis lors, la déclinaison est devenue occidentale; en 1814, elle avait atteint son maximum, et. depuis elle a continué à diminuer. En comparant les observations de décli- naison faites à Paris depuis 1800 jusqu'en. 1 826 , et celles de Londres depuis 1 376 jus- qu'en 1821, on voit que le maximum de déclinaison à l'ouest a eu lieu à Londres en 1813, et à Paris en 1814. Ainsi, les deux niaxima ont eu lieu à l'est et à l'ouest sen- siblement aux mêmes époques, à Paris et à Londres. Si l'on rapproche de ces observations celles faites au cap de Bonne-Espérance, on trouve que, dans l'hémisphère sud , comme dans l'hémisphère nord, la déclinaison est soumise à une marche semblable; on la voit légèrement à l'est en 1605; de 1603 à 1609, elle devient nulle, puis passe à l'ouest, atteint son maximum vers 1791, et rétro- grade vers l'est. Outre ces variations , l'aigiiille est soumise 572 MAG à des variations qui paraissent se rattacher à la position du soleil à l'époque des équi- noxes et des sol.siices, comme Cassini l'a dé- couvert. Voici les conséquences déduites des observations de cet astronome. Dans l'inlervalle du mois de janvier au mois d'avril , l'aiguille aimantée s'éloigne du pôle nord , en sorte que la déclinaison occidentale augmente. A partir du mois d'avril , et jusqu'au commencement du mois de juillet, c'est à- dire durant tout le temps qui s'écoule entre l'équinoxe du printemps et le solstice d'été, la déclinaison diminue. Après le solstice d'été et jusqu'à l'équi- noxe du printemps suivant, l'aiguille reprend son chemin vers l'ouest , de manière qu'en octobre elle se retrouve, à fort peu près, dans la même direction qu'en mai; entre octobre et mars, le mouvement occidental est plus petit que dans les trois mois pré- cédents. Il résulte de là que pendant les trois mois qui se sont écoulés entre l'équinoxe du ]irintemps et le solstice d'été, l'aiguille a ré- trogradé vers l'est, et que dans les neuf mois suivants, sa marche générale, au con- traire, s'est dirigée vers l'ouest. M. Arago, voulant discuter les observa- lions faites dans divers lieux, a pris la dé- clinaison nioyeiinedechaque jour, qui est la demi-somme dedeux déclinaisons, maximum et minimum; puis la déclinaison moyenne de chaque mois, qui est la somme des moyennes de tous les jours du mois, divisée par le nombre de ces jours. En comparant tous les résultats obtenus , il a trouvé un maximum de déclinaison vers l'équinoxe du printemps, et un minimum au solstice ti'été; avec cette différence toutefois que l'amplitude de l'oscillation est moindre à Londres qu'à Paris. Des variations diurnes de Vaiguille aimantée. En Europe, l'extrémité boréale de l'ai- {.'uille aimantée marche tous les jours de l'est à l'ouest, depuis le lever du soleil jus- que vers une heure de l'après-midi , et re- tourne ensuite vers l'est par un mouvement rétrograde, de manière à reprendre à très peu près , vers dix heures du soir, la posi- tion qu'elle occupait le matin ; pendant la nuit, l'aiguille est presque stationnaire, et MAG recommence le lendemain ses excursions périodiques. La position géographique du lieu où l'on observe exerce-t-elle une influence sur le phénomène? Ce phénomène est-il moins marqué près de l'équateur terrestre que dans nos climats? Nous répondrons plus loin à ces deux questions. A Paris, la moyenne de la variation diurne est, pour avril , mai, juin, juillet et septembre, de 13 à 15', et pour les autres mois de 8 à 10'. Il y a des jours où elle s'élève à 25', et d'autres où elle ne dépasse pas 5 à 6'. Le maximum de déviation n'a pas lieu à la même heure sur les différents points du globe, comme l'ont constaté divers ob- servateurs. Si l'ou compare toutes ces obser- vations, on est porté à admettre que les variations de l'aiguille aimantée, soit an- nuelles, soit diurnes, doivent être attri- buées à l'action de la chaleur solaire. Des variations irre'gulières de la déclinaison. Une foule d'observations faites sur diffé- rents points du globe prouvent que la mar- che régulière de l'aiguille aimantée, lors de l'apparition de l'aurore boréale, estsubite- inent dérangée, non seulement dans les lieux où elle est visible, mais encore dans des contrées qui en sont éloignées; il en résulte .-.'lors des variations iirégulières dont nous iillDits parler. Parmi les physiciens qui se sont le plus occupés de constater l'influence qu'exercent les aurores boréales sur des aiguilles ai- mantées placées dans les régions où les mé- téores ne sont pas visibles, nous citerons M. Arago, qui, outre ses observations pro- pres, a réuni encore un grand nombre de faits tendant à mettre hors de doute cette influence, niée d'abord par quelques per- sonnes. M. Farquharson a cru remarquer que les dérangements de l'aiguille aimantée ne se manifestent qu'à l'époque où, dans leur mouvement ascendant, les parties lumineu- ses de l'aurore atteignent le plan perpendicu- laire au méridien magnétique; mais M. Arago ne regarde pas cette supposition comme applicable dans nos climats. En effet , pres- que toujours l'aurore qui, à son apparition, le soir, déviera la pointe nord de l'aiguilla ÎMAG MAG 573 vers l'orient, a déjà produit le malin un dérangement en sens opposé. M. Arago a remarqué en outre qu'il arrive que i'au- rnreagità Paris, lors même qu'elle ne s'é- lève point au dessus de l'hurizon. Voici quelques observations faites à Bos- sekop, dans la partie la plus septentrionale de l'Europe, la où les aurores paraissent dans tout leur éclat. Quand celles-ci n'of- frent que des vapeurs diffuses, disposées en arcs ou en plaques éparses, la perturbation de l'aiguille aimantée est généralement f.iible et sou\cnt nulle; mais lorsque les arcs rayonna Dis ou les faisceaux de rayons isolés deviennent vifs et colorés, l'action se fait sentir de 1 à 3' après leur apparition, et alors il est difficile de suivre les grandes oscillations de l'aiguille, qui souvent sont de plusieurs degrés. Les plus grands écarts de l'aiguille se ma- nifestent quand les couronnes boréales, formées par les rayons qui convergent au zénith magnétique, effacent i'éclatdes étoiles de première grandeur, et dont les bases inégales, colorées d'admirables teintes rou- ges et vertes , dardent et ondulent avec ra- pidité. MM. les membres de la commission scien- tifique dans le Nord ont encore remarqué que parfois l'aiguille reste parfaitement tran- quille, jusqu'au moment de l'apparition de laurore, même pendant une partie du temps (Je sa présence sur l'horizon. Il arrive sou- %ent aussi quelle prédit l'aurore, pour ainsi dire, par sa manhe anormale vers l'ouest durant toute la journée. En général, la déclinaison augmente avant l'aurore, et soinent même jusqu'à ce que le i)liénomène ait atteintun certain degré d'in- tensité: alors les grandes oscillations com- mencent ; puis l'aiguille revient vers l'est liés régulièrement, elle dépasse sa position normale, qu'elle ne reprend que quelques heures après, si une nouvelle aurore ne \ient pas troubler sa marche. M. Lottin, qui a étudié avec le plus grand soin les phénomènes qui accompagnent l'au- rore boréale, a remarqué que les faits pré- cédents ne sont pas sans exception; qu'ils ne laissent néanmoins aucun doute touchant l'action exercée par les aurores boréales sur les aiguilles aimantées, placées non seu- lement dans les régions où ces phénomènes apparaissent, mais encore dans celles où ils ne sont pas visibles. Des variations de l'aiguille aimantée observées par MM. Gauss et Weber. Les méthodes adoptées par M. Gauss pour étudier les phénomènes magnétiques consti- tuent une nouvelle ère d'observation , aussi doit-on en faire une classe à part. C'est ce motif qui nous engage à exposer séparément tout ce qui concerne les variations de l'ai- guille aimantée , étudiées, d'après les nou- velles méthodes d'observation , pendant les années 1836, 1837 et 1838. Ces résultats montrent : 1" que chaque année, au mois de décembre, la différence est un minimum, ce qui paraît naturel, at- tendu que les changements variant selon les différentes heures de la journée, ne peuvent être attribuées, suivant toutes les apparen- ces , qu'à l'influence exercée par le soleil ; 2" que les déclinaisons sont plus fortes vers une heure de l'après-midi que le matin, comme on le savait déjà ; que les différences n'atteignent pas leur maximum à l'époque du solstice d'été, puisqu'en juin, juillet, elles sont plus petites qu'en avril , mai et août. Cassini avait déjà reconnu une période à peu près semblable. Ces eflets paraissent être dus également à l'influence du soleil. MM. Gauss et Weber ont reconnu encore que, pendant la dernière année, la diffé- rence a été beaucoup plus grande dans tous les mois pris isolément que pendant la pre- mière, et que dans la troisième , cette dif- férence est encore plus grande que dans la précédente. Ces différences sont beaucoup trop fortes pour que l'on puisse y voir l'in- dice d'un accroissement séculaire. Les ob- servations sont faites depuis trop peu d'an- nées pour que l'on en tire cette induction. Au surplus, si cela est, comment faire ca- drer ce résultat avec le fait bien constaté que la déclinaison est maintenant dans sa période de décroissement? llpourrailse faire cependant que l'influence exercée par le so- leil sur le Magnétisme terrestre fût, selon les années, plus ou moins marquée, de même que la température diffère souvent d'une année à l'autre. Les précédents résultats nous montrent bien que les différences qui existent entre 574 WAG les variations de la déclinaison du malin et celles de l'après-midi, présentent des par- ticularités tout opposées à celles qu'elles of- frent dans la marche normale ou régulière. Ces exceptions, à la vérité, sont rares, et il ne s'est présenté que 14 cas, dont un seul pour 79 jours, dans l'espace de trois ans, oîi la déclinaison a été plus forte le malin que le soir. Pour reconnaître les variations séculaires, on a comparé les moyennes mensuelles de première année avec celles des mois des deuxième et troisième années qui leur cor- respondent. Sur 48 observations, 47 don- nent des diminutions et une seule de l'aug- mentation. MM. Gauss et Weber ont tracé sur des cartes particulières , les observations rela- tives aux variations des six termes de cha- leur des années 1836, 1837 et 1838. En comparant tous les résultats, on voit qu'en général , les vents les plus violents restent sans influence sur l'aiguille aimantée. Il en est de même des orages. Dans les six der- niers termes de 1836, on trouve que , dans les trois premiers termes d'été , au milieu de toutes les grandes anomalies, le mouve- ment de chaque jour est régulier, en ce sens, que les courbes montent dans les heures de l'après-midi, et descendent dans celles de la matinée. Dans les trois termes d'hiver, le tracé régulier est envahi par le tracé ir- régulier, où il se perd entièrement. Mais ce qui rend les mouvements anormaux si re- marquables, c'est te grand accord que l'on trouve.jusqu'aux plus faibles nuances en dif- ïérenta endroits ; accord qui se montre même dans tous les lieux d'observation, seulement avec des valeurs différentes. MM. Gauss et Weber appellent ces divers effets des hiéroglyphes de la nature. Suivant eux, les anomalies ne sont que de légers changements dans la grande force magnétique terrestre, dus probablement à des effets magnétiques du globe, ou qui ont lieu peut-être en dehors de notre atmo- sphère. Us n'abandonnent pas néanmoins pour cela l'ancienne idée, que la force ma- gnétique principale a son siège dans la par- tie solide du globe. Si, d'après l'opinion de quelques physiciens, l'intérieur de la terre était encore dans un état liquide, lasolidifi- talion progressive offrirait alors l'explication MAO I.i plus naturelle des changements séculaires de la force magnétique. M. Gauss a remarqué que la plupart des. anomalies sont plus petites a beaucoup près, dans les lieux d'observation situés au sud, que dans ceux placés au nord. Les régions les plus septentrionales paraîtraient donc être, en général, suivant lui, le foyer prin- cipal d'où partent les plus fréquentes et les. plus grandes actions perturbatrices. Des observations d'inclinaison faites en différents points du globe. Les observations relatives à l'inclinaison ont occupé les voyageurs non moins autant que celles de la déclinaison. En étudiant la marche de l'inclinaison, en partant de Paris, et se rendant vers le nord, on a trouvé que le pôle austral de l'aiguille s'abaisse de plus en plus au-dessous de l'horizon; que l'incli- naison augmente en même temps que la la- titude, et que dans les régions polaires il existe des points où elle est de 90". En se dirigeant, au contraire, dans l'hé- misphère austral , on a reconnu que l'in- clinaison diminue avec la latitude, et qu'il existe non loin de l'équateur des points où l'aiguille est sans inclinaison. Au-delà de ces points , l'inclinaison recommence, mais dans un sens inverse, et continue à augmen- ter jusque vers le pôle , où elle est de 90". La courbe comprenant tous les points où l'aiguille aimantée est sans inclinaison , a été nommée équaleur magnétique , et les points où l'aiguille est verticale pôte magné- tique. Les observations d'inclinaison ont pour but de trouver la position de cet équa- leur et des pôles, dont nous parlerons ci- après, L'inclinaison de l'aiguille aimantée est soumise, comme la déclinaison, à des varia- tions continuelles. On a trouvé qu'elle a tou- jours été en diminuant, depuis 1671 jusqu'à 1829 à Paris, et jusqu'en 1831 à Londres. M. Hansleen a observé de son côié que l'inclinaison est d'environ 15' plus forte pendant l'été que pendant l'hiver , et d'en- viron 4 ou o' plus grande avant midi qu'a- près. De l'intensité magnétique du globe en divers points de sa surface. Cette intensité a été étudiée pour la pre- MAG mière fois, par Graham, celui-là même qui a découvert les variations diurnes de Paiguille aimantée, puis elle a été étudiée par un grand nombre de physiciens etde voyageurs, et en outre par M. de Humboldt, qui a mis en évi- dence ce fait important entrevu avant lui, que l'intensité de la force magnétique du globe est variable en différents points. Il s'est attaché à déterminer la loi suivant laquelle varie l'intensité des forces uuignéliques à diverses latitudes. Il découvrit en se rendant au haut Orénoque et au Pico-Negro, pen- dant l'été de 1800, que cette intensité al- lait en croissant des basses latitudes aux pôles. En comparant la valeur de l'intensité en divers points du globe, M. de Humboldt a découvert un autre point très important , c'est le défaut de parallélisme des lignes isodynamiques et d'égale inclinaison. Nous ne pouvons rentrer ici dans des dé- tails sur les observations relatives aux ob servations d'intensité, en raison de leur grand nombre; néanmoins nous citerons les principaux résultats. M. Hansteen a publié en 1819 un ou- vrage sur le Magnétisme terrestre, dans le- quel on trouve cette conséquence, qu'il doit exister un pôle magnétique dans le nord de la Sibérie, moins puissant, mais semblable à celui du nord de l'Amérique, et que les li- gnes d'égale intensité se disposent d'elles- mêmes autour du centre en Sibérie , de la même manière qu'autour du centre d'une force plus grande en Amérique. Cette idée de l'existence de deux pôles dans chaque hé- misphère, fut admise par MM. Due et Er- man, d'après les observations qu'ils firent dans un voyage en Sibérie, en 1818. Des variations de l'intensité. Il est probable que l'action magnétique du globes'étend dans l'espaceà des distances con- sidérables, comme l'ont constaté MM. Gay- LussacetBiotdans leur voyage aérostatique; car ils ont trouvé qu'elle décroissait très len- tement à mesure que l'on s'éloigne de la terre. Il est probable que cette diminution suit la loi inverse du carré de la distance. Il y a quelques probabilités à supposer que les as- tres, la lune, le soleil, etc., sontégalement doués de la puissance magnétique; s'il en est ainsi, leur action doit réagir sur nos ai- MAG 67.5 guillesen raison de leur distance et de leur position par rapport à nous. Mais comme ces derniers éléments changent par suite des mouvements de la terre et des planètes, il doit en résulter des variations diurnes et annuelles. Néanmoins on est loin d'attribuer à de semblables causes toutes les variations observées dans la marche de l'aiguille de la boussole. Elles y contribuent probablement pour une partie; mais il y a d'autres causes dont on ne saurait nier la coopération. M. Hansteen paraît être un des premiers qui se soient occupés de rechercher les varia- tions diurnes et annuelles de l'intensité. Ces observations l'ont conduit aux conséquences suivantes: 1° l'intensité magnétique est soumise à des variations diurnes ; 2" le mi- nimum de cette intensité a lieu entre dix et onze heures du matin, et le maximum entre quatre et cinq heures de l'après-midi; 3" les iqtensités moyennes mensuelles sont elles- mêmes variables ; 4" l'intensité moyenne vers le solstice d'hiver surpasse beaucoup l'inten- sité moyenne donnée par des jours sembla- blement placés relativementau solsiiced'été ; 5° les variations d'intensité moyenne d'un mois à l'autre sont à leur minimum en mai et juin, et à leur maximum vers leséquinoxes; 6" enfin les moyennes variations journaliè- res sont plus grandes en été qu'en hiver. M. Hansteen, qui a étudié également les va- riations diurnes de l'inclinaison, lesquelles, suivant lui, sont plus grandes d'environ 15' en été qu'en hiver, et de 4 ou 5' plus gran- des le matin que dans l'après-midi, en a conclu que les variations d'intensité devaient être attribuées à des changements dans l'iu- clinaison. MM. Gauss et Weberont également étu- dié les variations de l'intensité avec leurs nouveaux appareils. Les résultats qu'ils ont obtenus indiquent également des variations régulières dépendantes du temps de la jour- née et qui peuvent se confondre, comme pour la déclinaison, avec des variations ir- régulières, et qu'on ne pourra distinguer les u nés des autres qu'après des observations con- tinuées pendant nombre d'années. M. Gauss pense néanmoins que l'intensité décroît pen- dant les heures de la matinée, de telle sorte qu'elle atteint son minimum une ou deux heures avant midi, et qu'elle augmente de nouveau à partir de ce temps; suivant 576 WAG M. Hansteen, ce mouvement a lieu entre dix et onze heures. Nous ajouterons que M. Weber a reconnu que des variations irrégulières, quelquefois très considérables, se montrent à de courts intervalles et ne sont pas moins fréquentes que dans lu déclinaison. Les tracés graphi- ques montrent que les courbes représentent les variations de l'intensité, et celles de la déclinaison ont des mouvements dans cha- que terme d'observations qui n'ont aucune ressemblance; néanmoins l'on voit que là où la déclinaison est fortement troublée, il y a également perturbation dans l'intensité. Des lignes sans inclinaison et des lignes d'égale déclinaison. Dans l'atlas magnétique, publié en 1787 par M. Hansteen , on voit qu'il existe deux lignes sans déclinaison , l'une située dans l'océau Atlantique, entre l'ancien et le nou- veau monde, laquelle commence sous le 60° de latitude, à l'ouest de la baie d'Hudson , s'avance dans la direction sud-est, à travers les lacs de l'Amérique du Nord, traverse les Antilles et le cap Saint-Roch, jusqu'à ce qu'elle atteigne l'océan Atlantique du Sud, oïl elle coupe le méridien de Greenwich par 65° de latitude sud. Cette ligne est à peu près droite jusque près de la partie orientale de l'Amérique du Sud, où elle se courbe un peu au-dessus de l'équateur. La seconde ligne sans déclinaison, qui est remplie d'inflexions, commence au 60" de latitude sud au-dessous de la Nouvelle-Hol- lande, traverse cette île, s'étend dans l'ar- chipel Indien en se partageant en deux branches qui coupent trois fois l'équateur. Elle passe d'abord au nord de ce dernier, à l'est de Bornéo ; elle revient ensuite et passe au sud entre Sumatra et Bornéo, et, tra- versant de nouveau l'équateur au-dessus de Ceylan, d'où elle passe a l'est au milieu de la mer Jaune, elle se dirige ensuite le long de la côte de la Chine, puis atteint la lati- tude de 71", redescend de nouveau au nord en décrivant une courbe demi-circulaire qui se termine à la mer Blanche. Cook avança qu'il existait encore une troisième ligne sans déclinaison vers le point de la plus grande inflexion magnétique; mais elle n'a pas été suivie dans le Nord , de sorte que l'on ne connaît pas son cours. MAG Les voyageurs ont cherché aussi la série des points où ils pensaient que la déclinaison était la plus grande. Cook a trouvé une ligne de ce genre dans l'hémisphère austral , à 60" 49' de latitude et 93° 43' de longitude occidentale, comptés du méridien de Paris. Outre les lignes de non - déclinaison , M. Hansteen en a tracé d'autres qui les sui- vent, et dont la déclinaison est de 5,10 et 15°, etc. Ces dernières présentant une courbure sur elles-mêmes à leurs extrémi- tés, il en a tiré la conséquence qu'il exis- tait, comme nous l'avons déjà dit, deux pôles magnétiques dans chaque hénusphère, dont l'un avait une intensité plus grande que l'autre , et que ces quatre pôles avaient un mouvement régulier autour des pôles terrestres , les deux pôles du nord allant de l'ouest à l'est dans une direction oblique, et les deux autres de l'est à l'ouest aussi obli- quement. Il a assigné à ces révolutions, d'après les observations faites antérieurement à 1817, les durées suivantes ; Au N., pôle donl l'inteus. est la plii<; forte. 1740 ans' Au S. . . . irf. . . . irl. . . . 4609 Au N. . . . id. . . lu plus faible. 860 Au S. . . . id. . . . id. . . . 1304 M. Hansteen, en s'appuyant, d'autre part, sur les observations des voyageurs français et anglais, a obtenu, pour la posi- tion du pôle fort au nord , les résultats sui- vants: Latitude du pôlf. Longitude ouest du pôle. 1730. . 70o 43'. ... 108O 6'. 1769. . 70 17 ... . 100 2 . 1813. . C7 10. . . . 9-2 24 . On voit donc que le mouvement du pôle à l'est, de 17 30 à 1769, a été de 8° 4', ou de 12' 44" par année; de 1769 a 1813, de 7" 38', ou de 10' 41" par année. Moyen mouvement : 11' 42'', 25. Période de Ik révolution complète : 1890 ans. Le capitaine Ross, qui a été sur le pôle même, a trouvé qu'il était situé par les 70" 5" de latitude nord, et les 99" 5' 48" de lon- gitude ouest, à compter du méridien de Greenwich. Pôle fort au sud. M. Hansteen, en com- binant les observations de Cook en 1773 et 1777 , avec celles de Furneaux en 1773, et les comparant avec les observations do I\IAG Tasman en 1Gi2, a trouvé, pour la position de ce pôle : IGi2, lalit. Noid,7Io 5'; long. Est, l4Go37'. 1775, ici. 69o26'5"; id. i36o 15' 4". Le déplacement de ce pôle, en 131 ans, est de 10" 14 , ou de -i' 67" par an ; ce qui donne 4ti05 ans pour la révolution complète. Pùle faible au Nord. M. Hansteen, en comparant les observations faites en 1770 et 1805, aTobolsk, Taran et Udinsk, en Sibérie, a trouvé, pour sa position à ces deux époques : Latitude Nord, hongit. Est. | Mouv.en 35ans. Mouv. ann. 1770.85o46', 9lo-29'ÔO" I 14»3S' 35" li8 Ainsi ce pôle achèverait sa révolution de "est à l'ouest en 860 ans. Pôle le plus faible au sud dont la position a été déterminée au moyen des observations de Gook et de Fourneaux en 1774 et de Halley en 1760 : Lallt. Sud. Long. Ouest, f Mouv. en loi ans. Mouv. ann. 28° 43" 1/2. 16' 57. MAG 577 1670,640 7', 1774, 77 17, :!t4o Ô5'i;2 iiô 17 Ce pôle accomplirait donc sa révolution en 1303 ans. M. Barlow n'admet pas deux pôles dans chaque hémisphère. On lui doit une carte de lignes d'égale dé- clinaison tracées au moyen des observations les plus importantes faites dans les voyayes récents, en écartant toutes vues théoriques: ainsi dans les parties où il y avait solution de continuité faute d'observations, comme vers le pôle sud, il a laissé des blancs. En jetant les yeux sur cette carte, qui est a peu près celle tle M. Hansteen, à part cependant les nombreuses additions , on re- connaît qu'abstraction faite des portions qui offrent des courbures extraordinaires , ces lignes d'égale déclinaison doivent dépendre de lois que nous ne connaissons pas encore. Dans l'océan Indien , on trouve une ligne sans déclinaison qui coupe l'équateur ter- restre et dont la courbure est extraordi- naire; les lignes dégale déclinaison , si • tuées à gauche de celles-ci, ont une décli- naison occ'deiuale , celles à dioiie une dé- clinaison orientale. Dans ce même océan pendant 40 ', la ligne sans déclinaison court presque parallèlement à l'équateur, et pen- dant 40 antres degrés elle revient dans le méridien. Maiscomme, dans le cas de non- déclinaison , le pôle magnétique doit se trouver dans le méridien du lieu, il s'en- snit que le pôle doit aussi courir pendant 40° ou coïncider avec le pôle du globe. Ces faits sont incompatibles avec l'existence 1IA. BOT. PH.— Flor. flum.,sjn. de Triplaris, Linn. — Genre de la famille des Sapindacées ? établi par St.-Hilaire (Mem. mus., XII, 336, t. 12 et 13). Arbres du Brésil. MAGOT. MAU. — Espèce du genre Ma- caque. Voy. ce mot. ♦MAGY'DARIS. bot. ph.— Genre de la famille des Ombellifères-Smyrnées , établi par Koch {Msc). Herbes des régions occi- dentales de la Méditerranée. Voy. ombejxi- FÈHES. MAHERNIA. BOT. pn.— Genre de la fa- mille des Byttnériacées-Hermannices, établi pat Linné {Mant., 59). Herbes ou sous-ar- brisseaux du Cap. Voy. malvacées. *MAH01META, DG. bot. m. Syn. de Monarrhenus , Cass. MAIIOIVIA, Nutt. BOT. PB. — Voy. beh- BEnis. MAIIUREA. BOT. PH. —Genre de la fa- niille des TernstrœmiacéesLaplacécs, établi MAI par Aublet (Guian., I, 558, t. 122). Ar- bres de la Giiiane. Voy. ternstrcemiacées. MAIA. Mata, (nom mythologique), crust. — Ce genre , qui appartient à l'ordre des Dé- capodes, à la famille des Oxyrhynques et à la tribu desMaieiis, aété établi par Lamarck aux dépens des Cancer de Herbsl et des Inachus de Fabricius. Cette coupe générique cependant n'a été conservée qu'en restreignant singu- lièrement les limites ; il ne renferme plus aujourd'hui qu'un très petit nombre d'es- pèces qui viennent se grouper autour du Maïa squinado de nos côtes. Les caractères principaux de celle coupe générique sont d'avoir la tige mobile des antennes externes insérée dans le canlhus interne de Por- bile, et à découvert. Les pinces sont poin- tues. Les espèces qui composent ce genre pa- raissent propres aux mers d'Europe et re- présentent des Décapodes, les plus grands que nous ayons sur nos côtes. Le Maïa squi- NADE , Maia squinado Herbst , peut être considéré comme le type de ce genre; le corps de cette espèce est couvert de poils crochus et sa longueur égale ordinairement 10 à 12 centimètres; elle est commune dans la Manche, dans l'Océan et dans la Méditerranée, et elle se trouve jusque sur les côtes des possessions françaises dans le nord de l'Afrique. On prend ce Crustacé dans les filets traînants , et les pêcheurs le man- gent, mais sa chair est peu estimée. Les anciens le regardaient comme doué de rai- son et le représentaient suspendu au cou de Diane d'Éphèse, comme un emblème de la sagesse. On le voit aussi figurersur quel- ques unes de leurs médailles. Une autre espèce, aussi commune que la précédente , mais qui est plus petite , est le Maïa verruqueux, Màia verrucosa (Edw. Hist. nat. des Crust., tom. I, p. 328, n. 2, pi. 3, fig. 1 à 14). Ce Crustacé est très commun dans la Méditerranée, et je l'ai rencontré aussi assez abondamment sur les côtes est et ouest de nos possessions dans le nord de l'Afrique. (H. L.) *IMAIACÉS. Maiacea. crust, — Sous ce nom, est désigné dans la Faune japonaise, par M. Dehaan , une famille de Crusta- cés, qui correspond en grande partie à celle des Maïens de M. Milne- Edwards. Voy. XAÏFNS. (H. L.) MAI MAIDES. Maidœ. crust. — Syn. de Maiens. Voy. ce mot. (H. L.) *MAIE!\S. Maïœ. crust. — M. Milne- Edwards, dans son Histoire naturelle des Crustacés, désigne sous ce nom une tribu qui appartient à l'ordre des Décapodes bra- (hyures et à la famille des Oxyrhynques. Cette tribu se compose de Crustacés dont la carapace, presque toujours très épineuse, est, à quelques exceptions près , beaucoup plus longue que large, et plus ou moins triangulaire. Le rostre est en général formé de deux cornes allongées. Le premier article des antennes internes est peu développé; celui des antennes externes, au contraire, est extrêmement grand , et soudé avec les parties voisines de manière à se confondre presque avec elles ; son bord externe con- stitue toujours une portion considérable de la paroi inférieure de l'orbite, et son extré- mité antérieure s'unit au front au-devant du niveau du canihus interne des yeux. Quant à la tige mobile de ces antennes, elle est toujours assez longue. En général , l'épistome est notablement plus large que long, tandis que le cadre buccal est plus long que large. Le troisième article des pat- tes-mâchoires externes est aussi large que long , plus ou moms dilaté du côté externe, et tronqué ou échancré a son angle anie- • rieur interne, par lequel il s'articule avec le quatrième article, qui est très petit. Les pattes antérieures de la femelle ne sont en général guère plus grosses ni plus longues que les suivantes; quelquefois elles sont plus courtes ; il en est à peu près de même chez les mâles; mais, en général , chez ces der- niers , elles sont plus longues et beaucoup plus grosses que celles de la seconde paire. Les paltessuivantes sont, en général, delon- gueur médiocre. L'abdomen se compose or- dinairement de sept articles distincts dans l'un et l'autre sexe, mais quelquefois ce nombre varie dans les différentes espèces d'un même genre. Cette tribu renferme une vingtaine de coupes génériques désignées sous les noms de: Libinia, Herbslia, Naxia, Chorina , Pisa , Lissa , Hyades , Paranithrax , Mi- thrax , Maia, Micippe, Criocarcinus Para- micippa, Slenocinops , Pericera , Menœlhia, Halimus , Acanthonyx, Epialtus et Leucippa. (H. L.) MAI 593 MAIGRE, poiss. — On désigne sous ce nom les Sciènes proprement dites. Voy. SCIÈNE. MAILLOT. Pupa. moll. — Genre établi par Draparnaud aux dépens des Bulimes de Bruguière, qui, eux-mêmes, faisaient partie des genres Hélix et Turbo de O.-F. Mul- ler, de Linné, et des autres zoologistes du xvm' siècle. Lamarck adopta ce genre, et le rangea dans sa famille des Colimacées; M. de Blainville l'adopta également, ainsi que M. Deshayes; mais ce dernier natura- liste reconnut ensuite la nécessité de le réu- nir avec un autre genre de Draparnaud , également adopté par Lamarck, avec le genre Clausilie. Ces deux genres, en effet, ne dif- fèrent que par des caractères d'une trop faible importance, et tendent à se fondre l'un dans l'autre sans qu'une limite précise puisse être indiquée. L'animal des Maillots paraît avoir une organisation semblable à celui des Hélices; mais les tentacules inférieurs ou antérieurs sont proportionnellement plus courts, et ils sont même peu distincts dans certaines pe- tites espèces. La masse viscérale occupant la spire est en même temps beaucoup plus considérable ; de sorte que la spire a dû con- séquemment devenir plus longue et plus développée. De là résulte la forme allongée, cylindroïde, en gênerai, de la coquille, avec des modifications d'âge ou d'espèce qui lui donnent la forme d'un maillot, ou d'un pe- tit baril, ou d'un fuseau, ou d'un grain d'Orge ou d'Avoine. En effet, dans la co- quille adulte, le dernier tour est ordinaire- ment plus étroit que la partie moyenne plus renflée, et cela seul suffirait déjà pour em- pêcher que de jeunes individus pussent être rapportés à l'espèce dont ils provien- nent. Mais une autre différence non moins sensible provient du développement du bord de la coquille adulte; ce bord, primitive- ment très mince et tranchant, devient enfin plus épais, élargi et réfléchi , ou replié en dehors; en même temps, des plis ou sail- lies dentiformes plus ou moins prononcées, plus ou moins nombreuses, se forment à l'intérieur de celte ouverture chez plusieurs espèces ; chez quelques autres aussi dont on avait fait le type du genre Clausilie, une sécrétion calcaire analogue se fait le long de la columelle, mais le produit de cptiesécré- 594 MAI lion n'y est pas soudé comme les plis ou dents que nous avons mentionnés : il en ré- sulte donc une petite pièce mobile qui vient obstruer ou boucher en partie l'endroit le plus rétréci de Pavant -dernier tour quand l'animai se retire complètement dans sa co- quille. Les mêmes espèces dont on formait d'abord le genre Clausilie ont le bord con- tinu et libre dans tout son pourtour, tandis que le bord de la coquille des Maillots pro- prement dits est disjoint et interrompu par une lame columellaire. Mais, comme nous l'avons déjà dit, à mesure que le nombre des espèces connues est devenu plus consi- dérable , le passage d'un genre à l'autre a dû se faire par des nuances moins pronon- cées quant à ce caractère tiré de la forme extérieure. La coquille est quelquefois pres- que lisse, mais le plus souvent elle présente des stries longitudinales, c'e.st-à-dire dans le sens de l'axe ou un peu inclinées. Ces stries sont plus ou moins prononcées, et sont même, pour certaines espèces, remplacées par des côtes kmgiludinales. Le nombre des espèces connues est au- jourd'hui tellement considérable, qu'on sera forcé de subdiviser le genre Maillot en plu- sieurs sections, dont l'une, en partie au moins, doit correspondre à l'ancien genre Clausilie; d'autres sections seront basées sur la présence des dents de l'ouverture de la coquille. Plusieurs espèces des Antilles et des Indes sont longues de 27 à 38 millimètres, très épaisses, avec des côtes longitudinales ou un peu obliques très saillantes ; tels sont : le Maillot MOMIE ( Pupa mumia), le Maillot GRiGAïKE {Pupa uva), le Maillot bombé (Pupa su/cata), etc. Les espèces indigènes sont beau- coup plus petites, et proportionnellement plus minces; parmi les espèces à bouche dentée, on peut citer les Maillots cendré et A TROIS DENTS, loDgs de 10 à 11 millimètres, et le Maillot avoine, long de 6 à 7 millimè- tres; parmi les espèces sans dents , sont le Maillot ombiliqué et le Maillot mousseron [Pupa muscorum), longs de 2 millimètres. Une autre espèce, Pupa fragilis, est remar- quable par la ténuité de la coquille et par la direction inverse de la spire, qui est plus effilée et tournée à gauche ; sa longueur est de 9 millimètres. Les espèces de l'ancien genre Clausilie I\1AT sont aussi ordinairement inverses ; leur der- nier tour est rétréci et souvent anguleux , comme s'il était tordu ; l'espèce la plus commune dans la France centrale est la Clausilie rugueuse , que Geoffroy nommait la Nonpareille, et qu'on trouve dans les fentes des vieux arbres : elle est longue de 10 millimètres environ. (Diu.) MA1!W01\. MAM. — Espèce du genre Ma- caque. Voy. ce mot. (E. D.) MAIIM. — Voy. membres. MAIIMA, Hodgson. ois. — Syn. de Gra- euîa, Lin. Voy. mainate. (Z. G.) IMAIîMATE. Gracula. ois.— Genre de la famille des Sturnidées, de l'ordre des Passe- reaux, caractérisé par un bec fort, comprimé, élevé, un peu arqué; des narines rondes, en partie recouvertes de plumes soyeuses, et percées près du front; deux larges lambeaux charnus qui partent de l'occiput et se diri- gent sur les côtés de la tête; des joues nues et des tarses de médiocre longueur, ro- bustes. Le genre Gracula ne pouvait rester tel que l'auteur du Syslema nalurœ et Latham l'avaient fait. Il était difficile, en effet, que des Merles, des Quiscales, des Coracines, des Picucules, etc., pussent demeurer réu- nis sous la même caractéristique. Il fallait donc rendre chaque espèce à son genre, et de plus créer des coupes pour celles des es- . pèces qu'on ne .pouvait rapporter à aucune des divisions connues. C'est ce qu'ont fait les divers naturalistes qui, après Linné et Latham, se sont occupés de classification des oiseaux. Aujourd'hui, les Graculœ des méthodistes anciens sont dispersés dans quinze genres différents. A celui que forment les Mainates, les auteurs ont, en général, conservé le nom imposé par Linné: cepen- dant Brisson lui a substitué celui de Mai- natus; G. Cuvier lui a donné celui d'Eula- bes, et Hodgson celui de Maina. Les Mainates, au rapport des voyageurs, sont des oiseaux qui se font distinguer et même rechercher par les habitants des pays d'où ils sont originaires, à cause de la dou- ceur de leur caractère, de la facilité avec la- quelle ils acceptent l'esclavage, de l'aptitude qu'ils montrent à retenir les airs, les mots et les phrases qu'on veut leur apprendre, et de la complaisance qu'ils semblent mettre à les répéter au moindre désir du maître. Il IMAI paraît même qu'ils poussent le talent de l'i- niiialion à un degré supérieur à celui que l'on observe chez les Perroquets. Ainsi les Mainates, dit-on, sont de tous les oiseaux ceux qui reproduisent le mieux le langage de l'homme. Dans les îles de Java et de Sumatra, où les Mainates sont communs, on voit ces oi- seaux réunis en troupes se répandre dans les plaines, visiter tour à tour les jardins et les forêts pour y chercher leur nourriture. Leur régime est à la fois animal et végétal ; car il consiste en vers, en insectes, en graines, en fruits, et surtout en bananes. Le chant qu'ils font entendre en liberté est fort agréable. Les mâles, chez ces espèces, té- moignent à leur femelle un grand attache- ment, et participent comme elle à l'œuvre de la nidiOcation. Leur nid, assez grossière- ment fait, tapissé à l'intérieur d'un duvet très abondant, est placé ordinairement près du sol, entre les tiges accumulées d'une souche épaisse. Leur ponte est de trois ou quatre œufs grisâtres, tachetés de vert-olive. Le vol des Mainates est assez rapide, quoi- que peu .soutenu; il a beaucoup d'analogie avec celui du Merle. Le genre Mainate, en y comprenant, comme Wagler l'a fait, l'oiseau que M. Lesson a in- troduit dans son genre Mino, ne renferme de bien déterminées que les espèces suivantes : 1. Le Mainate religieux, Gr. religiosa Vieill. (Gai. des Ois., pi. 95, etBuff.,p/. enl. 268). Plumage d'un noir bleuâtre, avec une tache blanche sur l'aile ; le bec élevé et très comprimé vers son extrémité. — Habite l'iie de Sumatra. Les Javanais se procurent, par la naviga- tion, des Mainates religieux, qu'ils estiment à un haut prix, et dont ils se défont dif6ci- lenient. Le nom dislinctif que lui ont donné les Européuns provient, non pas de ce que cet oiseau serait pour les Javanais l'objet de quelque culte, mais bien parce qu'une femme musulmane se refusa par scrupule religieux, dit Bontius, à laisser peindre un individu de cette espèce qu'elle nourrissait en captivité. 2. Le Mainate de Java, Gr. Jauana Less. Même plumage que le précédent, mais de taille plus petite, et en différant encore par un bec moins haut et moins comprimé. — ildbite l'île de Java. MAI 595 3.LeMAiNATEDuMONT,G.DuHion«ttWagl., Mino Dumonlii Less. (Zool. delà Coquille, pi. 26). Plumage vert.— Habite la Nouvelle- Guinée. Cette espèce fait partie du genre Mino de M. Lesson ; G. Cuvier la place dans son g. Gijmnops [GouUn). (Z. G.) *MA1IVATES. OIS.— M. Lesson, dans son Traité d'ornilhologie , a établi sous ce nom une famille qui correspond à celle des Ca- roncules {Carunculali) de Vieillot, et dans laquelle il place les genres Mainate, Mino et Créadion. (Z. G.) *MAINEA,Flor. flumin. bot. pu. — Syn. de Trigonia, Aubl. MAIÎVOTTE. BOT. CR. — Nom que l'on donne, dans quelques contrées de la France, aux Clavaires en raison des divisions qu'elles présentent et qui rappellent grossièrement les doigts de la main. (Lév.) MAir.ANIA, Neck. bot. ph, — Synon. d' Arclostaphylos , Adans. !lIAIIlErJ.'\, Scop. BOT. PH. — Syn. do Mouroucoa , Aubl. *!M AIRIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées , établi par De Gandolle {Prodr., V, 217). Herbes ou sous- arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance. Ce genre renferme 7 espèces réparties en deux sections nommées Pleropappus , Less., et Zyrphelis, Cass. Voy. composées. MAÏS. Zea (Çâu, je vis), bot. ph. — Genre de plantes monocotylédonesde la fa- mille des Graminées, de la monœcie trian- drie dans le système sexuel de Linné. Il se Compose de plantes annuelles, à tige droite, pleine intérieurement et épaisse, simple; à feuilles planes , larges et grandes , munies d une ligule courte. Leurs fleurs sont mo- noïques : les mâles forment une grappe ra- meuse, terminale ; les femelles sont sessiles, réunies en un épi simple, dans lequel les épillets sont rangés en séries nombreuses , rapprochées par paires; cet épi est muni d'une enveloppe serrée, formée par des gai- nes de feuilles dont le limbe a avorté ; il est surmonté d'une sorte de houppe soyeuse , formée par les stigmates très longs et .sail- lants. Les fleurs mâles sont réunies en épil- lets géminés, pédicules (excepté chez le 7.ea hirla Bonaf.), biflores ; chaque fleur présente deux glumes presque égales entre elles , herbacées, mutiques ; deux glumclks uu. 596 MAI MAI peu plus courtes, mutiques, transparentes, dont la supérieure est à deux nervures, l'in- férieure à trois ; deux glum■ {voy. la traduction de ce rapport dans les Ann. des se. nat., 2* sér., vol. IV, pag. 242). Cependant, et malgré toutes ces autorités, la question n'est peut-être pas définitivement résolue. Ce qui le prouve clairement, c'est que M. Bonafous , après avoir positivement admis l'origine améri- caine du Maïs, et son acclimatation en Eu- rope depuis le xvi' siècle {voy. Note sur une nouvelle espèce de Mais, Ann. des se. nat. , r* sér., vol. XVII, pag. 156), a été conduit, par des recherches nouvelles et plus appro- fondies, à une conclusion entièrement diffé- rente. Ainsi, dans le premier chapitre de son grand ouvrage monographique, après une longue et savante discussion sur ce sujet, il s'exprime dans des termes que nous croyons devoir rapporter textuellement : ■< S'il est » certain, comme les historiens l'attestent, » que le Maïs était cultivé en Amérique » lorsque les Européens y arrivèrent à la » fin du xv' siècle, il paraît également vrai » que cette céréale était en pleine culture » dans l'Inde à une époque antérieure. Le » Traité d'histoire naturelle de Li-tchi-tchin, )) écrit vers le milieu du xvi* siècle, fixe » l'existence du Mais chez les Chinois à une » époque si rapprochée de celle de la décou- » verte de l'Amérique, que l'on ne doit pas » rapporter à cet événement l'introduction » de cette plante en Asie. Enfin le Mais » trouvé à Thèbes dans le cercueil d'une » momie (par M. Rifaud, en 1819) après 30 » ou 40 siècles, serait une relique précieuse, n mais unique, qui prouverait qu'il existe » eu Afrique dès les temps les plus reculés. MAI » Ces différents points admis, c'en est assez ») pour conclure que le Mais était connu u dans Tancien monde avant la découverte «du nouveau; qu'il n'est pas improbable » que les Arabes ou les croisés l'aient intro- j) duit les premiers en Europe, et que, plus » tard , la découverte de l'Amérique ait « donné lieu à une nouvelle introduction }) et à une culture plus étendue de celle cé- )» réale, renfermée jusqu'alors dans d'étroi- » tes limites. » Quoi qu'il en soit de cette question d'ori- gine si difGcile à résoudre, le Mais se trouve aujourd'hui à l'état cultivé sur une grande partie de la surface du globe ; il y est même plus répandu que le Blé lui-même. Il occupe de vastes étendues de terrain dans la zone torride et dans la zone tempérée chaude. Vers sa limite septentrionale, sa culture marche d'abord concurremment avec celle du Blé ; plus au sud, elle se mêle à celle du Riz, ou bien elle reste seule. Elle atteint son plus grand développement en Amérique, où celle du Riz est proporiionnellement moins répandue , tandis que l'inverse a lieu pour l'une et l'autre dans l'ancien continent. Dans les contrées intertropicales, le Mais s'étend des bords de l'Océan jusqu'à une hauteur de 2,400 mètres; mais il domine surtout sur les montagnes entre 1,000 et 2,000 mètres de hauteur , et c'est là qu'il acquiert des dimensions souvent doubles ou même triples de celles sous lesquelles il se présente dans nos climats. En Amérique on peut lui assigner pour limites extrêmes 42° de latitude S. et 45° de latitude N. En Eu- rope, et plus particulièrement en France, Arthur Young avait cru reconnaître que sa circonscription était bornée au nord par une ligne oblique qui , partant de l'embouchure de la Gironde, passerait à travers le Berri, le Nivernais, la Champagne, la Lorraine, et viendrait aboutir au Rhin, près de Landau, c'est-à-dire qui, prenant pour point de dé- part 45° de latitude à l'ouest, arriverait à la hauteur de 49" à l'est. C'est cette ligne qui a été tracée sur la carte botanique de la France qui accompagne la Flore française de De Candolle ; mais la détermination de cette limite septentrionale est inexacte sur plu- sieurs points, la culture du Mais s'élevant , dans plusieurs de nos départements, nota- blement au-delà de ses bornes supposées. MAI 597 Au reste, on trouve le Mais cultivé dans des parties avancées vers le nord sans qu'on puisse faire entrer celte donnée en ligne de compte, la plante n'étant plus alors consi- dérée et employée que comme fourrage, parce qu'elle ne mûrit plus son grain. Comme céréale, le Maïs présente des avan- tages inappréciables à cause de l'abondance de ses produits et de leurs divers usages pour la nourriture de l'homme et des ani- maux : aussi est-il surtout une ressource précieuse pour le peuple des campagnes quf, eu divers lieux, en fait la partie fondamen- tale de sa nourriture. Son produit peut s'é- lever jusqu'à 40 hectolitres de grain* par hectare. En même temps ses extrémités fleuries, coupées après la fécondation, même ses feuilles, constituent un fourrage utile pour les bestiaux: de plus, les larges enve- loppes de son épi , détachées à la maturité du fruit, sont employées fréquemment pour les lits, dans lesquels elles remplacent avec beaucoup d'avantage la paille de seigle; on en obtient même un papier à écrire de bonne qualité , mais qui, pour la blancheur, n'égale jamais celui de chiffons. Ses épis encore jeunes et tendres se confisent au vi- naigre comme les cornichons. Les rafles qui restent après qu'on a enlevé le grain ser- vent comme combustible, et sont très utiles sous ce rapport dans les pays où le bois est rare et cher. Enfin , un autre avantage qui peut acquérir une haute importance, est ce- lui de fournir du sucre en assez forte pro- portion pour que l'exploitation en soit fruc- tueuse. Depuis longtemps déjà, on avait re- connu que le parenchyme qui remplit le chaume du Maïs renferme 'ine certaine pro- portion de matière sucrée , et quelques ob- servateurs en avaient même extrait du sucre parfaitement analogue, pour la nature et pour la beauté, à celui fourni par la Canne à sucre; mais dans ces dernières années, M. Pallas a reconnu que ce sucre , dont la quantité est peu considérable , lorsqu'on laisse la plante passer par toutes les phases de la végétation, s'accumule dans son tissu en quantité beaucoup plus forte lorsqu'on enlève les inflorescences sans leur laisser le temps de se développer ; à l'aide de cette cas- tration , le Mais peut , selon lui , remplacer sans désavantage la Canne à sucre. Dans une communication faite récemment par lui 598 MAI à l'Académie des sciences, M. Pallas assure que les avantages de cette nouvelle exploi- tation ont été reconnus tellement évidents qu'elle a fait abondonner la Canne à sucre dans les environs de la Nouvelle-Orléans. Ce rapide exposé suffit pour faire comprendre toute l'importance que présente la culture du Mais, et pour rendre raison du haut prix, et en quelque sorte de la vénération que les Incas accordaient à cette plante. Le grain du Mais est employé en nature pour la nourriture de nos animaux domes- tiques ; il sert particulièrement à nourrir et engraisser la volaille; on en cultive assez fréquemment pour ce dernier usage une va- riété nommée vulgairement Mais à poulet, dont le grain est très petit. Une observation populaire , que nous rappellerons, est que la couleur blanche ou jaune de son grain se communique dans ce cas à la graisse de l'oi- seau qui en a été nourri. Ce grain fournit une farine abondante, de couleur plus ou moins jaune, suivant la variété, que l'on mange, soit sous forme de bouillie très épaisse, soit sous celle de pain. Pour ce der- nier usage, on la mêle ordinairement d'un quart ou de moitié de farine de Froment. Cette farine a même un usage médical ; on eu fait des cataplasmes émollients qui pa- raissent être préférables à ceux de farine de Lin, parce qu'ils sèchent plus lentement et ne rancissent pas. On se rappelle que les observations récentes de quelques médecins tendent à faire regarder l'alimentation ex- clusive par le Maïs comme la source de la pellagre , maladie qui règne à peu près constamment en certains lieux, particuliè- rement en Lombardie. L'examen chimique de la farine de Mais a été fait par Lespez et Mercadien , qui y ont reconnu la compo- sition suivante : Fécule 75,35 Matière sucrée et animalisée. 4,50 Mucilage . 2,.S0 Albumine 0,.'S0 Son 3,25 Eau 12,00 Perte 1,90 100 Le Mais est rustique do sa nature; ce- pendant il est plus sensible au froid que le Blé : aussi s'avancel-il moins vers le nord. MAI On peut cependant dépasser pour la cul- ture les limites que semblerait devoir lui assigner la température moyenne de l'an- née , en recourant à certaines de ses va- riétés dont la végétation est très rapide, particulièrement à celle qu'on connaît sons le nom de Mais quarantain. On peut alors le semer plus tard , et profiler ainsi des deux mois les plus chauds de l'année. Il réussit dans presque toutes les terres, pourvu qu'el- les aient été soigneusement préparées et en- graissées; néanmoins il préfère les bons ter- rains. Il aime assez l'humidité, et il résiste même à la submersion plus que nos autres céréales. On le sème, soit en avril ou en mai, lorsqu'il doit donner la récolte prin- cipale, soit plus tard, avec des variétés hâ- tives, lorsqu'il succède à une autre récolte; le semis se fait généralement en lignes di- versement espacées, suivant les usages lo- caux; et on éclaircit le plant de manière à laisser les pieds séparés d'environ 50 ou 60 centimètres. On bine deux ou trois fois, en rechaussant chaque fois, et en buttant tout- à-fait en dernier lieu. Lorsque la féconda- tion a eu lieu , ce qu'indique le dessèche- ment des stigmates, on coupe l'inflorescence mâle avec l'extrémité de la tige, au-dessus des épis femelles. On cueille les épis lorsque leur enveloppe desséchée indique quêteur ma- turité est arrivée; après quoi on les fait sécher, soit en les étalant par couches peu épaisses, soit en les réunissant en paquets qu'on sus- pend dans un lieu bien aéré. On détache ensuite les grains à la main, ou mieux à l'aide d'une plate-forme verticale hérissée de petites saillies. Le Mais a donné par la culture un grand nombre de variétés qui se distinguent, soit par la rapidité de leur végétation , comme le Maïs quarantain , soit par l'époque à la- quelle ils mûrissent, comme leil/aïs d'e'ie'ou d'aotU et celui d'automne, soit par la peti- tesse de leur grain, comme le Mais à poulet, soit enfin, et surtout, par la couleur de leur grain , qui est le plus souvent d'un jaune doré, fréquemment aussi blanc, plus rare- ment rouge, brun ou même panaché. De là de nombreuses dénominations qu'il nous est impossible d'exposer ici. Nous avons dit plus haut que la plupart des botanistes n'admettent qu'une seule espèce de Mais; cependant Molina en avait MAI MAR i09 riojà propose* une seconde, à laquelle il avait donné le nom de Maïs ccragua ou curahua, Zea curagua Molina, qu'il avait observée dans le Chili. Cette espèce était indiquée par les botanistes avec doute; mais M. Bonafous en ayant obtenu des grains, et ayant pu dès lors la cultiver, a cru devoir l'admettre comme dilTcrente de celle du Zea Maïs Lin., de laquelle elle se distingue par ses feuilles constamment dentelées à leur bord. Il l'a figurée dans son grand ouvrage déjà cité (pl. 3). D'un autre côté , M. Aug. de Saint-Hi- laire a fait connaître , par une nete publiée dans les Ann. des se. nal. (!'* sér., t. XVI, pag. 143), une plante du Paraguay, qu'il a regardée comme une simple variété du Zea Mais Lin., et qui se dislingue parce que « ses grains sont revêtus d'enveloppes comme ceux des autres Graminées. » Il pensait que la culture avait pour effet de faire perdre en peu de temps à ces grains leur enveloppe. Il avait nommé cette plante : Zea Maïs, var. tunicata. M. Bonafous, l'ayant cultivée, a re- connu que les enveloppes de ces grains se conservent malgré la culture; pour ce mo- tif, il l'a regardée comme constituant une espèce distincte à laquelle il a donné le nom de Zea cryptosperma Bonaf., et que caractérisent essentiellement les glnmes re- vêtant entièrement le grain (Id., loc. cit., pl. 5 bis). Déjà, depuis plusieurs années, ce dernier botaniste avait proposé comme nouvelle es- pèce un Maïs de la Californie, dont les feuil les et les glumes sont hérissées, dont les épil- lets sont pour la plupart sessiles dans l'épi mâle, et non pédicules comme dans ses con- génères. Dans son grand ouvrage, il a con- servé et figuré cette même espèce à laquelle il a donné le nom de Zea hirta Bonaf. {loc. cit., pl. 4). Enfin, dans ce dernier ouvrage, M. Bo- nafous a proposé également, comme espèce distincte et séparée, un Maïs qu'on cultive en Amérique sur les rives du Missouri, et que caractérisent des grains aplatis, et sur- tout la coloration rouge, constante, des glu- mes et des glumelles de l'épi femelle. Il lui a donné le nom de Zea erylhrolepis Bonaf., et il l'a figurée comme les précédentes {Id., loc. cit., pl. 5). On voit par ce qui précède que si, comn e l'a reconnu M. Bonafous, les caractères que nous avo ns indiqués résistent à l'épreuve de la culture, le genre Zea renfermeraitau- jourd'hui 5 espèces distinctes et séparées. Dans le cas contraire, les quatre dernières plantes dont nous venons de parler rentre- raient dans le Zea Maïs Lin., comme des variétés extrêmement remarquables. (P. D.) MAITEN, Feuil. bot. ph. — Synon. de Maylcnus , Juss. MAITES, Luc. CRUST. — Syn. de Maïens, Milne-Edwards. (H. L.) MAJA, Linn. crust. — Syn. de Maia. MA.JAT. MOLL. — Adanson ( Voyage an Sénégal) nomme ainsi une espèce très com- mune de Porcelaine , Cypiœa slercoraria Lamk. *MAJETA. BOT. J>H. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées-Miconiées , établi par Aublet ( Guian., I, 443, t. 176 ). Ar- brisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. mé- LASTOMACEES. MAJORAWA. BOT. PH. — Voy. marjo- laine. MAKAIRA. poiss. — Genre de l'ordre des Acanlhoptérygiens , famille des Scombéroï- des, établi par Lacépède etadopté par Cuvier {Règne animal, t. II, p. 202). Les Makaira diffèrent des Espadons proprement dits par la pointe en forme de stylet qui termine leur museau, par les deux petites crêtes saillantes qui garnissent la base delà cau- dale, et par l'absence des ventrales. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre; elle a été prise à l'île de Ré, et nommée Makaira noirâtre, Lacép. {Xiphias inalaii'a Sh.). MAKI. Lemur. mam. — Le genre Maki , Lemur de Linné , Prosimia de Brisson , a été beaucoup restreint par les naturalistes mo- dernes, et pris dans son ensemble, il est devenu la famille des Primates désignée sous la dénomination de Lémuriens. Les Makis proprement dits ont encore quelques uns des caractères des Singes , mais ils en diffèrent principalement sous le rap- port de leur système dentaire. Les Makis ont 36 dents, savoir : 4 incisives supérieures et 6 inférieures, 4 canines, 6 molaires supé- rieures de chaque côté, et seulement 5 in- I férieures : les deux incisives intermédiaires I supérieures sont très écartées entre elles, plus ! petites que les latérales, etlerminéesparune 600 MAK ligne droite transversale ; les latérales sont coupées obliquement d'arrière en avant , et placées presque l'une devant l'autre; les 4 incisives intermédiaires inférieures sont très minces, très longues, couchées en avant, et rapprochées de manière à figurer les dents d'un peigne; les latérales sont plus grandes, coupées obliquement du côté de la canine, et couchées en avant comme les autres. Les canines supérieures sont minces, larges, arquées, tranchantes en avant et en arrière, aplaties à la face externe et renfermées à la face interne par une saillie qui les rend triangulaires ; les inférieures se croisent en arrière avec les supérieures , elles sont triangulaires et semblables à de fausses molaires. Trois fausses molaires suivent la canine supérieure après un intervalle vide; elles présentent une pointe assez aiguë, triangulaire et un large talon ; 3 vraies molaires vienneut après, la première est la plus grande, et la troisième beaucoup plus petite; à la mâchoire inférieure il n'y a que 2 fausses molaires et 3 vraies, et toutes ont à peu près la même forme que les su- périeures. Les formes générales des Makis sont svelies; leur tête est longue, triangu- laire, à museau effilé, et elle a été souvent comparée à celle des Renards. Le pelage est en général laineux, très touffu et abondant. Les oreilles sont courtes et velues; les na- rines terminales et sinueuses. Les yeux sont placés, non pas antérieurement, comme chez l'Homme, ni latéralement, comme chez les Singes , mais dans une position inter- médiaire. Les membres des Makis, et sur- tout les postérieurs, sont longs, et les pouces, bien séparés des autres doigts et bien op- posables, font de leurs mains des instru- ments assez parfaits de préhension ; tous les doigis sont terminés par des ongles plats, ou du moins aplatis, à l'exception d'un seul; le second des pieds de derrière , qui est as- sez court, est remarquable par sa phalange onguéale fort amincie , que termine un ongle subuié, long etrele>é. La queue est plus longue que le corps; mais ce n'est pas un orgnne de préhension. Les mamelles sont pectorales , et au nombre de deux. Le gland est conique, et sa surface est couverte de papilles cornées dirigées en arrière. L organisation des Makis a été étudiée, et l'on a vu que, sous ce rapport, ces animaux MAK se rapprochaient beaucoup des Singes. Les parties molles ont offert à peu près les mêmes dispositions; le foie n'a que deux grands lobes et un petit; l'estomac, approchant de la forme sphéroïdale , a ses deux issues , le cardia et le pylore, très rapprochées l'une de l'autre. Leur squelette a donné lieu à divers travaux; mais c'est surtout M. de Blainville {Ostéographie , fascicule des Pri- mates, 1842) qui l'a étudié avec soin. L'en- semble des pièces qui composent le sque- lette indique des mouvements de préhen- sion et de saut. Les os de ces animaux ont quelque chose de ceux des oiseaux; ils sont plus légers, plus fistuleux et moins épais que ceux des Singes. Le nombre des os du squelette des Makis, ainsi que leur disposition générale n'offre rien de particu- lier, si ce n'est dans l'absence assez fré- quente de la queue. La colonne vertébrale des Makis, et en particulier celle du Lemur catla, pris pour type par M. de Blainville, a beaucoup de ressemblance avec celle des quadrumanesordinaires : il y a riO vertèbres, 4 céphaliques, 7 cervicales, 13 dorsales, 6 lombaires, 3 sacrées et 26 coccygiennes. L'hyoïde a un corps étroit en travers, un peu arqué , ce qui indique la dégradation vers les Carnassiers. Le sternum étroit, surtout an- térieurement, comme celui des Carnassiers , est composé de 7 sternèbres. Les côtes sont au nombre de 13 : savoir, 8 vraies et 5 fausses. Les membres antérieurs, plus courts que les postérieurs, sont composés: d'une omoplate plus petite que celle des Sapajous; d'une clavicule très peu développée , droite ; d'un humérus plus grêle et plus allongé que chez les Singes; d'os de l'avant-bras assez grêle, et d'une main, plus longue que dans les Sajous, et presque égale en longueur au radius. Les membres postérieurs ont un en- semble plus grêle; ils sont plus longs que chez les Singes ; le bassin est assez faible et étroit ; le fémur est long, un peu grêle; son corps est presque droit; la jambe ressemble à celle des Guenons; le pied en totalité offre à peu près la même proportion , par rapport à la jambe, que chez les Cercopithèques; il est néanmoins plus étroit, et la partie tar- sienne est proportionnellement un peu plus longue. Dans leur pays natal, les Makis vivent en troupes sur les arbres, et ils se nourrissent MAK ' de fruits. Ces Lémuriens s'apprivoisent fa- cilement, et vivent très bien en captivité: dans nos ménageries, ils font preuve d'une grande agilité, et se comportent à peu près comme les Singes , mais toutefois leur ca- ractère est beaucoup moins impétueux, et même est empreint d'une espèce de taci- turnité. Un individu de l'espèce du Mo- coco, qui a été étudié par Fr. Cuvier, se portait encore très bien au bout de dix-neuf ans de domesticité, quoique, depuis son arrivée en France, il eût toujours paru fort incommodé du froid ; il cherchait à s'en garantir en se ramassant en boule, les jam- bes rapprochées du ventre, et en se couvrant le dos avec sa queue; il s'asseyait l'hiver à portée d'un foyer, et tenait ses mains et même son visage aussi près du feu qu'il le pouvait ; il lui arrivait quelquefois de se laisser ainsi brûler les moustaches, et alors même il se contentait de tourner la tête, au lieu de s'éloigner du feu. Les mâles sont ardents en amour, et les femelles portent environ quatre mois leurs petits, qui nais- sent ordinairement au nombre de deux, et tettent pendant six mois. Ils recherchent, même en été, les rayons du soleil. Pour dormir, ils se placent dans des lieux d'un difficile accès, et lorsqu'ils sont accouplés par paire, ils se rapprochent ventre contre ventre, s'enlacent avec leurs bras et leur queue, et dirigent leurs têtes de façon que chacun d'eux peut apercevoir ce qui se passe derrière le dos de l'autre. Ils ont grand soin d'entretenir la propreté de leur robe et de leur queue, qu'ils tiennent le plus souvent relevée lorsqu'ils marchent à terre, et au contraire, qu'ils laissent pendre toute droite lorsqu'ils sont placés sur un point élevé. On les nourrit de fruits, de carottes et de quelques autres racines, et l'on y joint même de la chair cuite et du poisson cru , qu'ils ne dédaignent pas : ils mangent aussi des insectes. Les Makis habitent Madagascar et quel- ques petites Iles très rapprochées de cette terre, telles que celle d'Anjouan. Plusieurs naturalistes se sont occupés du genre Maki; nous citerons les principaux , tels que Audebert (Flisl. nat. des Makis) , Buffon et Daubenton {Hist. nat. gén. et part.). Et. Geoffroy Saint-Hilaire {Annales du Muséum et Mag. encyclcp.), Fr. Cuvier I. VII. MAK 601 {Mamm. de la ménagerie), A. -G. Desmarest {MammaJogie) et M. Lesson , qui , dans un ouvrage récent (ATout;. tab. desMam., 1842), a proposé la création de divers genres, ceux des Cebugale, Myscehus, Gliacebus , Mioxi- cebus, etc., formés aux dépens de l'ancien genre Lemur , etc. On connaît une quinzaine d'espèces de ce genre; nous ne décrirons que les princi- pales et nous nous bornerons à citer seu- lement les autres. i. Le Maki vari, Buffon {Hist. natur., t. XIU, pi. 27), Et. Geoffr. [Mag. encyclo- pédique, t. I, et Ann. du Muséum, t. XIX) , iemurmacaco Linné. Il a 55 centimètres de long. Son pelage est varié de grandes ta- ches blanches et noires: le mâle a les côtés du nez , les coins de la bouche , les oreilles, le dessus du cou, le dos et les flancs, de couleur blanche, avec le dessus de la tête, le ventre, la queue et la face externe des avant-bras et des cuisses de couleur noire: la femelle dilTère du mâle en ce qu'elle a beaucoup moins de blanc, et particulière- ment en ce que son dos est tout noir, à l'exception d'une bande blanche placée transversalement à son milieu : les jeunes des deux sexes ont le dos bliinc. Cet animal porte à Madagascar , d'après Flaccourt, le nom de Vari cossi, et les voya- geurs lui attribuent des mœurs sauvages et furibondes qu'on ne lui reconnaît nulle- ment à l'état de captivité. On dit qu'il fait retentir les forêts de cris très élevés et très perçants. 2. Le Maki mococo, Buffon {Hist. nat., t. XIII, pi. 22), Et. GedtTr. (Ménag.), Fr. Cuvier (ilfam. lithogr.), Lemur calla Linné, Gmelin. Sa longueur, du bout du nez à l'origine de la queue , est de 40 à 42 centi- mètres , et la queue a 50 centimètres. Le pelage est cendré roussàtre en dessus , cen- dré sur les membres et les flancs, et blanc en dessous ; la queue est colorée d'anneaux alternativement blancs et noirs. A Madagascar, ces Makis errent dans les forêts, par troupes composées de trente à quarante individus. Cette espèce est très fré- quemment apportée en Europe. Elle est fort agile et grimpe avec la plus grande légèreté sur les points du plus difficile accès. Son caractère est très doux et fort curieux , et il montre quelque afTection pour les personnes G02 MAK qui ont soin de lui. Avant de dormir, il se livre à un exercice violent qu'il prolonge assez longtemps , comme pour se fatiguer; ensuite il choisit un endroit très élevé, et s'y accroupit en inclinant son museau sur sa poitrine, et s'enveloppant de sa longue queue. 3. Le Maki A FRONT BLANC, Et. Geofrr.{fl/agr. encycL, 1. 1 ; Ann. Mus., t. XIX), Audebert, Fr. Cuvier; le Maki d'Anjouan, Et. Geoffr. [loco citato), Lernur albifrons Et. Geoffr. -St- Hil. Il est roux-brunâtre en dessus, gris à l'occiput et sur les épaules, gris-roussâtre en dessous. La face est noire depuis les yeux; le mâle a sur le dessus de la tête et sur le front un bandeau blanc qui n'existe pas chez la femelle : aussi celle-ci avait-elle été considérée comme une espèce distincte sous le nom de Maki d'Anjouan. La Ména- gerie du Muséum ayant réuni à la fois les deux sexes, on est parvenu à les faire accou- pler; la femelle a mis bas au bout de quatre mois de gestation. Les petits, qui n'avaient en naissant que la grosseur d'un rat, pou- vaient déjà manger seuls au bout de six semaines. C'est Fr. Cuvier qui a démontré que les Makis d'Anjouan et à front blanc ne formaient qu'une seule et même espèce ; et il est possible que d'autres observations fis- sent de même, dans la suite, diminuer le nombre des espèces de ce genre, en mon- trant à l'égard de quelques unes de celles admises aujourd'hui qu'elles ne sont pareil- lement que de simples variétés d'âge ou de sexe. Le Maki à front blanc a été trouvé à Ma- dagascar et à Anjouan. 4. Le Maki mongous, Buffon ( Hist. nat., t. XIII, pi. 26), Et. Geoffr., Lemurmongos Linné. Le pelage est gris en dessus, blanc en dessous; le tour des yeux et le chanfrein sont noirs; il a une tache noirâtre sur le sommet de la tête; les parties nues des pieds etdes mains sont de couleur brune. Du reste le nom de Mongous a été généralement appli- qué aux espèces de Makis à pelage plus ou moins brun ou gris, et n'offrent point de grandes taches de couleur , déterminées , comme le Vari et le Maki rouge , ou d'an- neaux sur la queue, comme le Mococo. Ces espèces , créées par Et. Geoffroy-Saint-Hi- laire, pour être admises , doivent être exa- minées de nouveau. MAK Le Lemur mongos est moins familier que le Mococo ; cependant il présente à peu près les mêmes habitudes naturelles. II habite Madagascar. 5. Le Maki a fraise, Et. Geoffr.; le Mon- gous, Fr. Cuv. (Mam. lilhogr.), Lemur colla- ris) Et. Geoffr. {loco ciialo). Son pelage e«t brun-roux en dessus, fauve en dessous; il offre une sorte de collerette de poils roux ; sa face est plombée; les poils de la queue sont dirigés latéralement. La femelle est plus pe- tite que le mâle, et elle a le sommet de la tête gris, et le pelage généralement jaunâtre. Il se trouve à Madagascar. En domesticité, il est timide et peu intelligent; il dort en boule, enveloppé dans sa queue, boit en humant, peigne son poil avec ses incisives inférieures : on le nourrit de racines , de pain , de lait. 6. Le PETIT Mari, Buffon {SuppL, VII, pi. 84); le Griset, Audebert (HisL nat.drs Makis, pi. 7); Lemur cinereus Et. Geoffr. (Mag. encycL). C'est la plus petite espèce du genre, car elle n'a environ que 28 centim.de longueur. Sa tête est un peu moins allongée proportionnellement à celle des autres es- pèces , et ce caractère , ainsi que celui de sa petite taille, l'a fait longtemps considérer comme le jeune âge d'une espèce connue; maison ne doute plus aujourd'hui de sa dis- tinction spécifique. Son pelage est généra- lement gris en dessus et blanc-grisâtre en dessous : les poils de sa queue sont un peu longs et d'un gris uniforme. Habile Madagascar, comme ses congé- nères. Les autres espèces de ce groupe, que nous nous bornerons à citer, sont : Le Maki nouGE, Et. Geoffr.; Maki rocx , Fr. Cuvier, Lemur ruber Pérou et Lesueur , le Maki noir, Edwards; Lemur niger Et. Geoffr., le Maki brun , Grand Mongous, Buffon ; Lemur fulvus Et. Geoffr., le Maki aux pieds blancs, Audebert; Lemur albimanus Brisson, Et. Geoffr. ; le Maki a frcnt noir. Et. Geoffr.; Lemur simiasciurus Petiver, Lemur nigri- frons Et. Geoffr. etc. M. Lesson, dans son Tableau des Mammifères, a indiqué plusieurs espèces nouvelles dont il n'a pas publié les caractères ; et il n'est pas facile de savoir quelles sont ces nouvelles espèces , car, dans la division des Lémuriens surtout , l'auteur ayant cru devoir changer plusieurs MAL noms pour en appliquer de nouveaux et n'ayant pas donné de synonymie, on ne sait pas au juste quelles sont les espèces anciennement connues et celles indiquées pour la première fois. D'après Fr. Cuvier et Desmoulins, on de- vrait joindre au genre Maki le Galago de Madagascar ou Maki nain, Lemur murinus , qui a le museau court, la tête ronde, les yeux grands et dont le pelage est épais, d'un gris fauve uniforme en dessus et blanc en dessous : mais, comme le fait observer M. Isidore Geoffroy -Saint-Hilaire, il est probable que cette espèce ne doit être pla- cée ni avec les Makis ni avec les Calages, et c'est avec raison que M. Lesson {loco ci- tato) a créé pour elle et pour un autre Le- mur du nom de rufus , Less. , un genre particulier sous la dénomination de Glisce- bus. (E. Desmarest.) MALABAILA. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Smyrnées, établi par Tausch [in Flora, 1834, p. 356). Her- bes de l'Illyrie. Voy. ombeli.ifères. MALABATHRUM , Burm. bot. ph. — Syn. de Cinnamomum , Burm. *I1IALACAI\THE. Malacanthus (ua>axî'ç, mou ; âxav9a , épine), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille des I.abroïdes, établi par Bloch et adopté par Cuvier {Règ. an., t. II, p. 264). Le carac- tère le plus apparent des Poissons de ce genre consiste dans leur longue nageoire dorsale, où, parmi de très nombreux rayons, il n'en est que trois ou quatre en avant qui soient simples : encore sont-ils quelquefois tout-à-fait flexibles. Ils ont d'ailleurs le corps allongé, peu comprimé; les écailles petites ; l'anale presque aussi longue que la dorsale; les autres nageoires médiocres; la tête oblongue ; le front peu convexe ; l'œil médiocre et placé en arrière ; la bou- che assez fendue; les lèvres charnues. Ce genre renferme 2 espèces : l'une, le Ma- lacanthe DE Plumier , M. Plumieri Cuv. et Val., habile les mers d'Amérique; l'autre, le Malacanthe a larges raies , ou Tubleu DE l'Ile DE France, M. iœniatus Cuv. et Val., vit dans les mers des Indes. Leur taille varie de 45 à 50 centimètres. Leur couleur générale est le jaune nuancé de violet. (J.) ♦MALACHADEMA {fj.,xUxn, mauve; yy)v, glande), bot. th. — Genre de la famille MAL G03 des Orchidées, établi par Lindley (m Bot. reg., 1 339). Herbes du Brésil. Voy. orchidées. *MALACI1IÉES. Malachiœ. bot. ph. — C'est une des tribus établies dans les Ca- ryophyllées par M. Fenzl, qui a proposé une nouvelle circonscription et de nouvelles di- visions pour ce groupe. Il caractérise cette tribu , composée jusqu'ici du seul genre Malachium, par des pétales bipartis , 5 sty- les alternant avec les segments du calice, une capsule s'ouvrant en autant de valves opposées à ces mêmes segments et bidentées. au sommet. (Ad. J.) *iMALACniEIVS. Malachii. ins. —Tribu formée par Erichson(Enlomographien,i8iO, p.44-131)dans la famille des Malacodermes, ordre des Coléoptères pentamères. Ils sont voisins desTéléphores, et s'en distinguent par une taille plus petite, trapue, presque carrée, et par des couleurs vives et agréables. On les trouve sur les plantes et les fleurs. Si l'on vient à les saisir, ils font paraître sur les côtés du corps des membranes charnues, ré- tractiles, susceptibles de se dilater, et aux- quelles on a donné le nom de cocardes. Cette particularité n'existe que chez ces In- -sectes. On les trouve répartis sur tous les points du globe. 200 espèces environ sont décrites. Leurs larves vivent dans l'intérieur du bois mort; on les suppose carnassières. Genres rentrant dans la tribu : Âpalo- chrus, Collops , Laïus, Malachius, Illops, Altalus , Hedybius, Anthocomus , Elœus , Cheropus , Atelestus , Chalicorus, Troglops, Colotes, Lemphus, Carphurus. (C.) MALACHITE (pia)axïî, mauve : pierre couleur de mauve), min. — C'est le nom du Cuivre carbonate vert. Voy. cuivre. (Del.) *MALACHIUM (^ot)âx»), mauve), bot. PH. — Genre de la famille des Caryophyllées- Malachiées , établi par Fries {Flor. holl., 77). Herbes de l'Europe et de l'Asie cen- trale. Voy. caryophyllées. ♦MALACHIUS {u-alâx-o, mauve), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Malacodermes, tribu des Mala- chiens (des Mélyrides de Laireille), créé par Fabricius {Systema eleutheralhorum, I, 306), et restreint par Erichson [Enlomographicn, p. 65-87) à 32 espèces. 28 appartiennent à. l'Europe et 4 à l'Asie. Les antennes des Malachius sont insérées enire les yeux et composées de onze articles distincLs, Leurs 604 MAL palpes sont filiTormes; le chaperon est tra- pézoïde, corné, et le lobe presque carré. Nous citerons les espèces les plus connues de France: M. œneus , bipuslulalus Linn., viridis, rufus, marginellus, pulicai-ius, rufi- collis F. et elegans 01. La plupart des mâles ont un appendice en forme de crochet au bout de chaque étui. Latreille dit que la fe- melle saisit par derrière avec ses mandibules les appendices du mâle pour l'arrêter lors- qu'il fuit ou qu'il court trop vite. Les pre- miers articles des antennes de ces mêmes mâles sont souvent irrégulièrement dila- tés. (C.) MALACHRA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Malvacées Sidées, établi par Linné {Gen., 1266). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. malvacées. *MALACM^A,Grieseb. bot. ph.— Syn. de Bunchosia, L.-C. Rich. *MALACOIiDE!-LA ( ^oc)iaxo'î , mou ; SSùloi , sangsue ). annél. — Genre d'Anné- lidesde la famille des Hirudinées, créé par M. de Blainville (Dic£. se. na<., article Fe?-s, t. LVII, 1828 ) , et ayant pour caractères : Corps ovale, très déprimé, continu ou sans articulations visibles; tête non distincte, avec une simple bifurcation antérieure, et sans aucun indice de points oculaires; dis- que d'adhérence beaucoup plus étroit que le corps; bouche antérieure; anus bien évi- dent à la racine dorsale de la ventouse pos- térieure; orifices des organes de la généra- tion situés au tiers antérieur du ventre. L'espèce type de ce genre c'est la Mala- coBDELLE DES Myes, Malacobdella grossa Lin., Gm., Mul., Bl. On doit probable- ment rapporter à cette espèce l'animal que M. E. Blanchard {Académie des sciences, mai 1845) a fait connaître sous le nom de Xenistum Valenciennœi ( voyez ce mol ). M. E. Blanchard a donné de nombreux dé- tails sur l'organisation de cette espèce, et y a remarqué que le système nerveux ne res- semble en rien à celui des Hirudinées ordi- naires ; en effet, les centres nerveux se trou- vent le long des flancs, à droite et à gauche du tube digestif. Vers l'extrémité antérieure du corps , on voit, de chaque côté de l'œso- phage , un ganglion arrondi qui peut être considéré comme le représentant d'une moi- tié de la masse médullaire située dans la tète des animaux articulés, et désignée sous MAL le nom de cerveau. Une commissure longue et étroite unit entre eux ces ganglions, en passant au dessus du canal digestif; mais les cordons qui partent de ces mêmes gan- glions pour se diriger en arrière ne se réu- nissent pas en dessous de ce tube, et ne for- ment pas un collier autour de l'oesophage : ils restent éloignés l'un de l'autre jusqu'à l'extrémité postérieure du corps, et parais- sent même ne pas être unis au moyen de commissures; enfin ils ne présentent, dans la plus grande partie de leur longueur, que des vestiges de ganglions, et c'est seulement dans la partie correspondante à la ventouse anale que ces centres nerveux se montrent de nouveau d'une manière bien distincte. D'autres détails sur les appareils digestif, circulatoire , respiratoire et générateur, sont donnés par M. E. Blanchard; mais nous ne croyons pas devoir en parler ici, renvoyant au Mémoire que notre collègue vient de pu- bliera ce sujet dans les Annales des sciences naturelles , décembre ISib. (E. D.) *MALACOCERClJS, Swainson. ois. — Division du g. Timalie. Voy. cemot. (Z. G.) MALACODERMES. il/a/acodermi ( aaÀa- xoç, mou; <î-pu.a, cuir), ins. — Famille de Coléoptères pentamères, formée par La- treille {Les Crustacés, les Arachnides et les Insectes, 1829, t, I, p. 457-484). L'auteur l'a composée des cinq tribus suivantes: Cé- brionides, Lampyrides, Mélyrides, Clairones et Ptiniores. Voyez ces divers mots. Laporte de Gastelnau {Hisl. naturelle des anim. articulés, t. I , p. 252-297), tout en adoptant ces cinq tribus, y a établi quelques subdivisions : dans la première rentrent ses Bhipicérites, Atopiles, Cyphonites ; dans la seconde, les Lycusites, Lampyrites, Télépho- rites; dans la troisième, ses Malachites, Da- sijdites ; dans la quatrième, ses Tillites, Prio- nocériles, Nutoxites et Corynétites ; dans la cinquième, les Ptinites; mais il ajoute une sixième tribu, celle des Xylotrogues, qu'il partage en Alractocérites et [ihysodites. Cette famille a pour caractères généraux: Corps presque toujours de consistance molle. Presternum point dilaté ni avancé antérieu- rement en forme de mentonnière, et très ra- rement prolongé en pointe reçue dans une cavité ou l'exiréniité antérieure du mésoster- num. Têteinclinée en avant. Antennes nese logeant pas dans une fossette sous le corselet. MAL Les Malacodermes sont nombreux en es- pèces, peu remarquables sous le rapport de la taille ou des couleurs; cependant quel- ques unes sont assez brillantes et métalli- ques. Ces insectes fréquentent les fleurs , les végétaux, le bois mort; quelques uns vivent à terre. Presque tous sont pourvus d'ailes et sont carnassiers au plus haut degré , mais plus particulièrement à l'état de larves. Le tube alimentaire de ces insectes est plus long que le corps; le jabot court; le ven- tricule chyliBque allongé; l'intestin grêle, presque toujours filiforme; le rectum long. (C.) ♦MALACOGASTER, Castelo. iNS. — Syn. de Clenidion, Dej. MALACOLITIIE et mieux MALACIIO- LITIIE { fi.a\x^rt f mauve), min, — Nom donné par Abildgaard à une espèce de Py- roxène d'un vert de Mauve. Voy. pyroxène. (Del.) MALACOLOGIE ( |ULaÀaxo; , mou ; ).ô;o;, discours), zool. — Histoire des animaux mous ou Mollusques. Dénomination em- ployée par M. de Blainville pour désigner cette branche de l'histoire naturelle. (Duj.) MALAGOLOPHUS, Sw. ( aaXaxoç, mou ; >.ôo<;, aigrette), ois. — Syn. deCeleus, Boié, g. de la famille des Picidées. Voy. pic. (Z. G.) *MALACOMVZA, Wesm. ins. — Syn. de Gonioptérygides. Voy. psociens. (Bl.) *lMALACO\OTUS , Swainson. ois. — Syn. de Laniarius , Vieiil. (Z. G.) *MALACOPTERA,Hope. INS. — Syn. àe Malacosoma, Chv. Voy. ce mot. (C.) *MALACOPTERON (ua)axoç, mou ; nzé- pov, aile). 013. — Genre créé par Eyton pour un oiseau voisin des Turdoïdes , apparte- nant à la même famille, et spécifiquement désignée sous le nomdeM. wasfitani. (Z. G.) MALACOPTERUS (aaXaxo':, mou ; Trrr'- pov , aile). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères deLatreille , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , créé par Serville {Ânn. de la Soc. ent. deFr., t. II, pag. 365). Ce genre est composé des quatre espèces suivantes : M. pavidus , apex Germ. , lineatus Guér., et sculella- ris Ch., originaires de l'Amérique méridio- nale. (C.) MALACOPTÉRYGIEIMS. Malacoplery- gii (aaXaxo'ç, mou ; -itTipwî, nageoire), poiss. — Grande division établie dans la classe des MAL 605 Poissons , et renfermant tous ceux qui ont les rayons composés de pièces osseuses arti- culées par synchondrose, qui rendent le rayon flexible quand les pièces ont de la lon- gueur, et lui donnent au contraire de la railleur et de la solidité quand les articula- tions sont très rapprochées, à cause du peu d'épaisseur des pièces réunies. Cuvier, qui a adopté cette division, y a établi trois or- dres, fondés sur la position des ventrales ou leur absence : 1. Malacoptérygif.ns abdominaux. Ici les ventrales sont suspendues sous l'abdomen et en arrière des pectorales, sans être atta- chées aux os de l'épaule. Cet ordre est subdivisé en cinq familles, nommées : Cyprénoïdes, Ésoces, Siluroides, Salmonoides et Clupéoïdes. 2. Malacoptérygienssdbbrachiens. Carac- tères : Ventrales attachées sous les pectora- les ; le bassin est immédiatement suspendu aux os de l'épaule. On y compte trois familles, nommées: Gadoides, Poissons plats et Discoboles. 3. Malacoptf.rygiens apodes. Cet ordre , caractérisé par l'absence des nageoires ven- trales, ne renferme qu'une seule famille, celle des Anguilliformes. Voy. tous les noms de familles cités dans cet article , pour les détails d'organisation relatifs à chacune d'elles. (J. *1MALAC0PTILA, G. R. Gray. ois. — Syn. de Lypornix, Wagl. Foi/, barbacou. *MALAC0RH1NQUE. Malacorhynchus {;j.al)axo';, mou; aÙa, corps). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères , t( tramères de Latreille , famille des Cycliques, tribu des Galérucites , formé par nous, et adopté par Dejean {Cata'-ogue, 3^ édit., pag. 503), qui en énumère 8 es- pèces; 4 sont originaires d'Afrique ( cap de Bonne-Espérance), 2 d'Asie (Java) et 2 d'Europe. Ces deux dernières sont: les M. lusitanica 01. {testacea F., cislela) et fulvi- collis Geh]. L'a première est excessivement commune dans les provinces méridionales 60l> WAL rie France , et la seconde a été trouvée en Podolie, en Sibérie et en Syrie. (C.) MALACOSTIiACÉS. Malacoslracœa. CRUST. — Latreille désignait ainsi dans les ouvrages antérieurs au Règne animal de Cii- vier, et formait sous ce nom un ordre de Crustacés correspondant au genre Cancer de Mnné, et il donnait le nom d'Entomoslra- «•és aux Crustacés qui forment aujourd'hui ks ordres des Lophyropoiles et des Phyllo- podes. Dans le Règne animal, et dans les Fa- milles nat-jLvelles , cet entomologiste n'a plus partagé les Crustacés en Entomostracés et Malacostracés, et ceux qui formaient ce der- nier ordre ou cette légion ont été divisés en cinq ordres. Voyes les mots décapodes, .SrOMAPODES, LOSMODIPODES , AMFHIPODES et ISO- PODES, et surtout l'article CRUSTACÉS. (H.L.) *MALACOTHRIX(f.oc;iax.';, souple; Gpc'l, poil ). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Cichoracées, établi par De Can- doile ( Prodr., VII , 192 ). Herbes de la Ca- lifornie. Voy. COMPOSÉES. MALACOZOAIRES. Malacozoaria , Blainv. zool. — Syn. de Mollusques. MALANEA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Riibiacées-Guettardées, établi par Aublet {Guian., 1 , 106, t. 41). Arbrisseaux de la Guiane. Voy. bubiacées. MALAPTÈRE. Malapterus (ua^axo;, mou ; ntrépov , nageoire), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoplérygiens , famille des Labroides, établi par M. Valenciennes {Hist. des Poiss., t. XIII , p. 355). Ses caractères tiennent à la fois de ceux des Cheilions et des Malacanthes. Il a les rayons flexibles des premiers sans en avoir les dents, et les oper- cules écailleux des seconds , sans l'épine operculaire qu'ils possèdent. On n'en con- naît qu'une seule espèce , le Malaptère ré- ticulé, M. reiiculatus Ya\., long d'environ 1 5 centimètres ; il habite les îles Juan-Fer- nandez. Sa couleur est brune sur tout le corps, avec un réseau noir dont la maille en- toure chaque écaille. (J.) MALAPTÉRURE. Malapterurus (^a- >axoç, mou; TTTî'pov, nageoire; ovoot, queue). POISS. — Genre de l'ordre des Malacoptéry- giens abdominaux, famille des Ésoces, établi parLacépède auxdépensdesSiluresetadopté par Cuvier (Règne animal, t. 11, p. 298), qui lui donne pour caractères distinctifs. Nageoire MAL dorsale nulle, une petite adipeuse seulement sur la queue; les pectorales sont entière- ment dépourvues d'épines, et leurs rayons sont mous. La tète de ces poissons est re- cc;ç, laine , àanU, écus- son). INS. — Genre de Coléoptères stibpenta- mères de Lalreille, famille des Longicornes, tribu des Prioniens, créé parServilie {Ânn. de la Soc. ent. de Fr., t. 1, p. 129, 188). Ce g. renferme cinq espèces de l'Amérique méri- dionale, parmi lesquelles sont les Mail, scutellaris 01. (Prionus) , leucaspis et xan- thaspis Dej. et Guérin. (C.) *MALLEA. BOT. PH.— Genrede la famille des Méliacées-Méliées, établi par Adr. de Jussieu (in Mem. Mus., XIX, 221 , t. 13 , f. 6). Arbrisseaux de l'Inde. Foy.MÉUACÉEs. MALLÉACÉS. moll. — Nom d'une fa- mille de Mollusques établie par Lamarck, et correspondant à la famille des Margaritacés de M. de Biainville. Voy. ce mot. (Duj.) MAÏ-LEUS. MOLL. — Voy. marteau. ♦MALLOCEKA ( paÀÀo; , toison ; x/pa; , antenne), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentameres, télramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par Serville ( Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. 2, p. 567). Ce genre est composé de sept espèces américaines, parmi lesquelles figurent les M. glauca, obliqua Dej.-Serv., auriflua Kl., sericata et opulenta Newm.; toutes cinq sont originaires du Brésil. (C.) *!MALLODERES ( fxano'ç , toison ; i/pn, cou). INS.— Genre de Coléoptères subpenta- mères, tétramères de Lalreille, famille des Prioniens , proposé par M. H. Dupont {Mag. zooL, 1835, cl. 9, pag. et pi. 125). L'espèce type et unique, \eM. microcephalus de l'au- teur, est originaire du Chili; elle offre de grands rapports avec les Ancistrolus. (C.) *MALLODOIM(,u:otno';, laine; hSo^q, dent). INS. — Genre de Coléoptères subpenla- mères, tétramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Prioniens, créé par Serville {Ann, de la Soc. ent. de Fr., t. I, p. 128, 176). 22 espèces rentrent dans ce genre , 15 sont originaires d'Amérique, 3 d'Asie, 2 d'Afrique et 2 d'Australie. Nous citerons comme en faisant partie , les M. maxillosvm mâle (acutum femelle) spini- barbe, melanopus F. Les mâles ont des man- dibules très robustes, pins longues que celles des femelles, et garnies intérieurement d'un duvet jaunâtre. La surface de leur corps est aplatie, et le prolhorax, de forme carre, dentelé sur les côtés, est couvert en dessus de plaques luisantes et en relief. La couleur T. VII. MAL 609 de CCS insectes est d'un châtain marron. Ils ont de 50 à 100 millim. de longueur. (C.) *MALLOGASTER, Dejean. ins. — Syn. de Rhinaspis, Perly. (C.) *IMALL0G01\1)1M, FenzI. bot. ph.— Syn. de Psainmolropha , Eckl. et Zeyh. *MALLOPHORA (p.oc»o'; , laine ; , à préfloraisoii convolutive. Étamines le plus souvent en nombre double, quelquefois plusieurs de 610 MAL celles qui sont opposées aux pétales man- quant; filets le plus ordinairement soudés à leur base, très rarement libres; anthères biloculaires, inlrorses, avec un connectif plus ou moins développé; quelques unes, dans certains genres, stériles ou déformées. Ovaires au nombre de 3 le plus souvent, rarement 2, très rarement 4, distincts ou plus ordinairement soudés en tout ou en partie, contenantchacun un ovule ascendant sur un funicule large et pendant. Autant de styles distincts ou soudés dans une éten- due plus ou moins grande, quelquefois un ou deui rudimentaires. Stigmates terminaux ou latéraux vers leur extrémité. Carpelles en nombre égal ou souvent réduits en nombre par avortement, tantôt confondus en un seul fruit drupacé ou ligneux, tantôt distincts dès le principe ou se séparant seulement à la maturité, le plus souvent marqués de ner- vures et d'angles saillants qui s'étendent en crêtes ou en ailes membraneuses, marginales ou dorsales, dont la proportion relative va- rie suivant les genres. Graine suspendue obliquement à un funicule court et large, et marquée immédiatement au-dessus du hile d'une large chalaze, présentant sous un té- gument membraneux double un embryon à radicule droite, supère, très courte; à coty- lédons plus longs, droits et égaux ou sou- vent, au contraire, inégaux, recourbés ou plies transversalement, ou même enroulés en spirale, épais ou foliacés. Les espèces qui habitent les tropiques ou les régions tempé- rées voisines, sans s'avancer au-delà du 36' degré de latitude, et qui, sur les montagnes des pays les plus chauds, ne dépassent guère 2,000 mètres d'élévation , abondent surtout en Amérique, et ne se montrent pas dans l'Australasie ni la Polynésie. Ce sont des arbres ou arbrisseaux, ou très fréquemment des lianes remarquables par les découpures de leur système ligneux partagé en plusieurs lobes auxquels s'interpose l'écorce, ou finis- sant même par se fractionner en plusieurs gros faisceaux qui simulent autant de bran- ches tordues ensemble. Leurs feuilles sont, à très peu d'exceptions près, opposées, sim- ples, ordinairement entières, lobées très ra- rement, souvent munies de glandes sur les parties ou sur leur face inférieure, accom- l);ignées de stipules tantôt petites, tantôt assez développées, et pouvant se souder deux MAL à deux en une seule inierpétiolaire ou axil- laire. Les poils, disséminés sur ces diverses parties, sont ordinairement attachés par le milieu et fourchus ou couchés sur les sur- faces. L'inflorescence est indéfinie, axillaire ou terminale, en grappes, en corymbes, plus communément en ombelles, le plus souvent 4-flores; chaque fleur sur un pédicelle ar- ticulé , avec deux bractéoles opposées en dessous de l'articulation. Ces fleurs sont rouges et très souvent jaunes, plus rarement blanches, presque jamais bleues, et on re- marque celte singularité, que, dans plusieurs genres, on en trouve eu même temps d'au- tres vertes, très petites, incomplètes, dé- pourvues d'étamines et de styles. L'existence de ces fleurs anormales se lie, en général, avec l'avortemeut de plusieurs styles etéta- mines dans les normales, et donne une va- leur à ce caractère qui permet de séparer la famille en deux groupes. GENRES. Section L Malpighiacées Diplostémonées. Étamines toujours en nombre double des pétales , dont quelques unes peuvent être stériles. Le plus ordinairement 2-3 styles. Autant d'ovaires soudés entre eux. Fleurs d'une seule forme. Tribu l. — Aptérygiées ou Malpighiées, Fruit dépourvu d'ailes. Malpighia, Plum. — Byrsonima, Rich. — Burdachia, Ad. J. {Carusia, Mart.) — Co- leostachys, Ad. J. — Lophanlhera, Ad. J. — Pterandra, Ad. J. — Verrucularia , Ad. J. — Galphimia, Cav. — Spachea, Ad. J. — Bunchosia, Rich. — Echinopterys, Ad. J. — Dicella, Griseb. —Heladena, Aà.J.—Thryal'- lis, Mart. Tribu II. — NoTOPTÉRTGiÉEs ou Banistériées. Carpelles munis d'ailes; la dorsale seule ou plus développée. Lophopterys, Ad. J. — Brachypterys,Kd. J. — Stigmaphyllon, Ad. J. — Ryssopterys, Blum. — Banisleria , Kunth. — Peixoloa, Ad. J. — Heteropterys, Kunih. — Tiicoma- ria , Hook. — Acridocarpus , Guill. Perr. Tribu III. — Pleuroptérygiées ou Hir.eées. Carpelles munis d'ailes; les marginales seules ou plus développées. rrislellateio , Pet.-Th. {Zimum, Norh.)— MAL Tliplage, Gxrtn. {Gœrtnera, Schreb. — Mo- Una, Cav. — Succoivia, Dennst.) — Trias- pis , Burch. {Ftabellaria , Cav.) — Aspidop- terys, Ad. J. — Triopterys, L. — Tetrapto- rys, Cav. — Hirœa, Jacq. {Mascagnia, Bert.) — Diploplerys , Ad. J. — Jubelina, Ad. J. — Dinemandra, Ad. J. — Dinemagonum , Ad. J. Section II. Malpigbiacées méiostémonées. La totalité ou une partie des étamines alteniipétales manquent. Un seul style, par l'avortement des deui autres. Ovaires dis- tincts. Fleurs de deux formes différentes sur ki même plante. Tribu IV. — Gaudichaudiées. Carpelles dépourvus ou munis d'ailes. Gaudichaudia, Kunlh. — Aspicarpa, Lag. {Acosmus , Desv. ) — Camarea , St-Hil. — Janusia, Ad. J. — Schwannia, Endl. {Fim- briaria, St-Hii.). GENRES IMPARFAITEMENT CONNDS. Caucanlhus , Forsk. — Platynema , W. Arn. — Bembix, Lour. (Ad. J.) MALPIGIIIER. Malpighia (dédié au cé- lèbre Malpighi). boy. ph.— Genre de la fa- mille des Malpigbiacées, à laquelle il donne son nom , de la décandrie trigynie dans le système .sexuel. Tel qji'il a été limité au- jourd'hui par les botanistes, et particulière- ment par M. A. de Jussieu, dans sa belle Monographie des Malpighiacées , il ne ré- pond plus qu'à une faible portion du grand groupe désigné sous le même nom par Linné et par les botanistes postérieurs. En effet , le nom de Malpighia a été donné par divers auteurs, soit à des plantes pour lesquelles ont été établis plus récemment les genres Byrsonima, L.-C. Rich.; Bunchosia, L.-C. Bich.; Galphimia, Cav.; Spachea, A. Juss.; soit à des espèces qui ne rentrent seulement pas dans la même tribu, soit même à quel- ques unes qui n'appartiennent pas à la fa- mille des Malpigbiacées. Dcbarras.sé de ces espèces hétérogènes , le genre Malpighier se compose de petits arbres et d'arbrisseaux qui habitent l'Amérique, dont les feuilles sont opposées , entières ou bordées de dents épi- neuses, portées sur un court pétiole; ces feuilles présentent, chez quelques espèces, fies poils en navette , c'est-à-dire piquants à leurs deux extrémités, libres et plus épais MAL Cil vers leur milieu, par lequel ils s'attachent; ces feuilles sont accompagnées de deux pe- tites stipules tombantes. Les fleurs de ces plantes sont rouges , rosées ou blanchâtres, sessiles ou pédiculées, réunies le plus sou- vent en ombelles ou en corymbes , pour la plupart axillaires ; elles sont portées sur un pédicelle articulé sur un pédoncule, et au point marqué par cette articulation se trou- vent deux bractéoles; chaque fleur considé- rée en particulier présente un calice profon- dément 2-f5de, muni de 10-8-6 glandes; suivant le nombre de ces glandes , on en trouve 2 sur chacune des 5 divisions caliei- nales, ou seulement sur les 4 supérieures; enCn, lorsqu'il n'en existe que 6 en tout, on en observe 2 sur chacune des 2 divisions supérieures, et seulement une sur chacunedes divisions latérales et sur son côté supérieur ; une corolle de 5 pétales à long onglet, à limbe denticulé; 10 étamines toutes fertiles, dont les filaments se réunissent en tube à leur partie inférieure ; 3 styles tronqués à leur extrémité; un ovaire glabre, à 3 lo- ges. Le fruit est charnu et renferme un en- docarpe osseux partagé en 3 noyaux faible- ment réunis entre eux le long de l'axe cen- tral, présentant à leur côté externe 3-3 ailes I ou crêtes. M. A. de Jussieu décrit 20 espèces de Malpigbiers, parmi lesquelles il en est deux sur lesquelles nous croyons devoir dire quel- ques mots. 1. Malpighier GLKmE , Malpighia glabra Linn. Cette espèce croît dans les parties chaudes de l'Amérique, où on lui donne le nom de Cerisier des Antilles. C'est un arbris- seau toujours vert , de 4 ou 5 mètres de hauteur, dont les feuilles sont ovales , ai- guës, très entières, coriaces, glabres et lui- santes , portées sur un pétiole court ; ses fleurs sont purpurines , petites , réunies en ombelle ; le fruit qui leur succède est une sorte de drupe rouge , de la forme et de la grosseur d'une cerise, d'une saveur aigre- lette; on le mange soit seul, soit avec du sucre. Cette espèce est cultivée dans nos jardins comme plante d'ornement; elle dé- veloppe ses fleurs de janvier à juillet. Elle demande la serre chaude pendant l'hiver el une exposition méridionale pendant l'été. On la multiplie de graines ou de boutures, sur couche chaude et sous châssis. 6Î2 MAL 2. Malpighier BRULANT , Mulpighia urens I.inn. Il croit naturellement dans les Antil- les; il a été aussi indiqué par Aublet comme se trouvant dans la Guiane ; mais il est dou- teux qu'il y soit spontané. Il est connu en Amérique sous les noms de Bois capitaine. Cerisier de Courwith , etc. II forme un ar- brisseau peu élevé, dont les rameaux sont glabres, dont les feuilles sont oblongues- ovales, à pétiole court, glabres à leur face supérieure , hérissées à leur face inférieure de poils en navette qui sécrètent une humeur caustique, grâce à laquelle ils produisent un effet analogue à celui que tout le monde connaît chez l'Ortie, ce qui a valu à l'espèce le nom qu'elle porte. Ses fleurs sont blan- ches et purpurines ; elles se développent, dans nos climats , de juillet à octobre ; elles sont portées sur des pédoncules uniflores ou corymbifères , deux fois plus courts que les feuilles; elles donnent de petites drupes globuleuses, de la couleur et de la grosseur d'une cerise, que l'on mange aux Antilles, surtout confites au sucre , et que leur vertu astringente assez prononcée fait employer à titre de remède contre la diarrhée, les hé- morrhagies , etc. L'écorce du Malpighier brûlant est également astringente, et s'em- ploie dans les mêmes circonstances. Cette espèce est cultivée comme la précédente. (P. D.) *MALTEBRUIMIA, Kunth. bot. ph. — Syn. d'Oryza, Linn. *1MAI.TI1ACUS (f..a),eaxo';, mou, délicat). l^s. — Genre de Coléoptères pentamères , fiiinille des Malacodermes, tribu des Télé- phorides , créé par Kirby ( Fauna boreali Americana), qui y rapporte trois espèces, il/, punclicollis , lœvicollis et mandibularis , du nord de l'Amérique. (C.) MALTHK. MIN. — Variété noire de Pé- trole ou de Poix minérale, l^. BITUMES. (Del.) MALTHÉE. Malthea (^dUBn, cire molle), puiss. — Genre de l'ordre des Acanlhoptéry- giens à pectorales pédiculées, établi parCu- \\eT [Règne animal, t. II, p. 252) aux dépens des Baudroies. « Les Malthées ont, comme les Baudroies, la partie antérieure du corps aplatie et élargie, les pectorales portées sur des pédicules, l'orifice de la branchie caché dans l'aisselle; mais elles manquent entiè- icment de première dorsale. Leur corps est ouvert eu dessus d'une peau dure et tu- MAL berculeuse, et garni tout autour de filaments charnus; leur museau est proéminent; leur bouche est petite, ouverte sous le museau, mais assez prolractile; un pédicule parti- culier attaché à leur museau, et terminé par un pinceau de filets charnus, représente seul les rayons libres de la Baudroie (Cuv. et Val., Hist. des Poiss., t. XII, p. 438). » On connaît six espèces de ce genre, qui toutes vivent en Amérique. La plus com- mune est la Malthee vespertilion, M. ves- perlilio Cuv. et Val.; son nom spécifique lui vient de la forme étrange de son corps qui l'a fait comparer à une Chauve-Souris. Ce poisson est d'un gris brun, pâle en des- sus, d'un rouge pâle en dessous, et sa taille atteint quelquefois 50 centimètres de lon- gueur. Suivant M. Plée , la Malthée porte à la Martinique les noms de Sourissoîe, pe- tite Licorne de mer (sans doute à cause de son museau excessivement pointu) etChau~ ve-Souris. (J.) MALTIÎIMIIS ifj.£Br,, mou, délicat). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes , tribu des Lam- pyrides, des Téléphorides de Laporte de Cast., établi par Latreille {Gênera crusta- ceorum et inscctorum, t. I, p. 261). Dejean, quia adopté ce genre, en mentionne {Catal., y édit., p. 121 ) 3d espèces. 21 sont pro- pres à l'Europe et 9 à l'Amérique. Parmi les premières sont les M. bigutlalus Lin., flaveolus , bigutlulus , brevicollis Paykul, et fasciatus 01. Ces insectes se tiennent sur les feuilles des arbrisseaux; ils ont pour en- nemis les Téléphores, qui, beaucoup plus grands et plus vifs qu'eux , les saisissent par le cou et leur brisent la tête. (G.) *MALURIO. OIS.— ^ Sous ce nom, M. Les- son , dans un travail intitulé : Cadre spéci- fique des Oisvaux de la famille di^s Myio- thères [lievuc zoologique, août 1 839), a fondé un genre sur une espèce qu'il nomme M. myiothera. (Z. G.) MALURLS, Vieillot, ois. — Synon. de Mérion. MALUS. BOT. PH. — Voy. pommier. MALVA. BOT. PH. — Voy. MAUVE. MALVACÉKS. Malvaceœ. bot. ph. — La famille établie sous ce nom par Jussieu dans la classe des dicotylédoiiées polypétalcs hypogynes, a été divisée plus récemment en plusieurs autres, celle qui a conservé ce MAL nom et les Byttnériacées , Sterculiaceés , Dombeyacées , Hermanniées , Bombacées. Ces groupes sont tous admis aujourd'hui par les botanistes comme autant d'associations na- turelles , mais à des titres différents , les uns comme des familles , les autres comme de simples tribus. Mais malgré ces dissidences dans la classification , on est généralement d'accord que tous sellent intimement dans l'ordre naturel, et que leur ensemble peut être considéré comme un de ces grands groupes du règne végétal, qui, ainsi que les Légumineuses, Rosacées, etc., restent unis sous le nom de classe, ou d'alliance, ou de Tamille, quelles que soient les subdivisions à l'aide desquelles on cherche à simplifier eiéclaircir leur étude en les partageant en plusieurs groupes secondaires, chacun plus nettement défini. La définition générale à l'aide de caractères qui soient communs à tous se trouve nécessairement plus vague et réduite à un petit nombre. Ceux des Mal- vacées ou Columnifères, nom que M. En- dlicher a employé plus récemment en l'em- pruntant aux essais de méthode naturelle proposés autrefois par Linné, seront les suivants : Tige ligneuse ou herbacée, à suc aqueux ou mucilagineux. Feuilles alternes, simples ou composées , toujours accompa- gnées de stipules libres assez grandes à la base des pétioles. Calice libre , à préfloraison valvaire. Pétales en nombre égal aux divi- sions de ce calice, à préfloraison ordinaire- ment tordue, manquant entièrement quel- quefois. Étamines en nombre égal ou mul- tiple, manifestant toujours une double ten- dance , celle de s'opposer aux pétales , soit isolées, soit par faisceaux, suivant leur nombre, la place ordinaire entre les pétales étant ocupée par des appendices stériles ou restant vide, et celle de s'unir par la base de leurs filets en gaine monadelphe. Car- pelles distincts ou soudés entre eux , etsou- vent verticillés autour d'une colonne cen- trale qui devient libre par suite de la dé- hiscence, et qui a fourni à Linné le nom que nous venons de citer. Graines variant par leur structure dans les divers groupes se- condaires , mais le plus généralement pres- que dépourvues de périsperme , et présen- tant alors des cotylédons foliacés, recourbés tfLplissésdediverses manières, Les poils, épars sur Içs diverses parties, sont eux-mêmes MAL 613 caractéristiques par leur forme générale en étoile ou en pinceaux, et forment ainsi sou- vent un enduit lomenteui. Passons maintenant à l'exposition de ces groupes secondaires , que les écrivains les plus modernes réduisent à trois : les Malva- cées proprement dites, les Sterculiaceés et les Byttnériacées, mais qui nous semblent devoir être portés à quatre par la division du second en deux , dont l'un porte le nom de Bombacées. Nous allons examiner suc- cessivement ces groupes en exposant leurs caractères et énuméran ta la suite de chacua d'eux les genres qui les composent. MALVACÉES proprement dites. Calice à 5 divisions plus ou moins pro- fondes, le plus souvent accompagné d'un ca- licule ou involucelle extérieur. 5 pétales on- guiculés, ordinairement obliques et inéquila- . léraux. Étamines monadelphes , dont les filets forment un tube qui lie inférieurement les onglets des pétales soudés avec lui , et se divise supérieurement quelquefois par cinq dents alternant avec les pétales toujours et plus en dehors, en un nombre plus ou moins grand de branches terminées chacune par une anthère réniforme, uniloculaire, s'ouvrant en deux valves par une fente lon- gitudinale supérieure et remplie par un pollen à grains globuleux et hérissés : tous ces filets anlhérifèressont plus ou moins ma- nifestement agencés en cinq groupes oppositi- pétales. Carpelles sessiles, en nombre égal aux pétales, quelquefois moindre, souvent plus grand, tantôt distincts, tantôt réunis par leurs faces latérales en un ovaire mul- tiloculaire renfermant dans chaque loge un ou plusieurs ovules campulitropes attachés à l'angle interne, verticillés ou amoncelés autour d'un aie central plus ou moins dé- veloppé que semblent continuer les styles en nombre égal aux carpelles ou double, mais inférieurement en colonne, séparés seulement à leur extrémité ou plus bas et terminés chacun par un stigmate souvent en tète et papilleux. Fruit se séparant en au- tant de coques par une déhiscence septicide, ou au contraire par une déhiscence loculicide en autant de valves, dont chacune emporte la cloison sur son milieu. Graines rénifor- nies , attachées de leur côté concave, qui est marqué par une chalaze assez large et vol- 614 I\IAL sine du hile, à tesl crustacé, doublé par une membrane iiiiernequi forme un repli saillant du côté concave et recouvre immédiatement l'embryon arqué, à cotylédons foliacés et ployés , embrassant dans leur repli la radi- cule recourbée en sens inverse et dirigée vers le hile. Le périsperme est représenté seulement par quelques flocons ou par une lame mince et mucilagineuse qui pénètre entre les divers replis de l'embryon. Les espèces sont des herbes, des sous-arbris- seaux, des arbrisseaux, ou plus rarement des arbres; à feuilles simples, souvent palmi- nervées , entières ou lobées plus ou moins profondément, à fleurs régulières, solitaires ou groupées à l'aisselle des feuilles, mais Souvent aussi , par suite de l'avortement de celles-ci qui passent à l'état de bractées, formant des grappes, des corymbes ou des panicules terminales. Elles abondent sous les tropiques, en Amérique particulièrement; puis leur nombre va en diminuant à me- sure qu'on s'en éloigne, de manière que dans nos climats tempérés la famille n'est déjà plus représentée que par un petit nom- bre d'espèces, et qu'elle disparaît complète- ment vers les pôles. Néanmoins on en ob- serve quelques-unes à une élévation consi- dérable dans les Andes. En général, les di- verses parties de ces plantes sont tout im- prégnées d'une substance mucilagineuse qui leur donne les propiiétés émollientes pour lesquelles elles sont renommées. C'està cette famille qu'appartiennent les Gossy- pium, dont les graines sont recouvertes de ce lacis de filaments fins qui constituent le coton, si important pour l'industrie. GENRES. Tribu l. — Malopées. Calice simple ou caliculé. Carpelles nom- breux, 1-spermes, groupés en capitules. Kitaibelia , W. — Malope , L. — Palava, Cav. {Palavia, Mœnch). Tribu II. — SiDÉES. Calice simple. Carpelles verticillés, se sé- parant en autant de coques ou autant de valves septifères. Wissadula, Medik. — Lagunea, Cav. {So- ïandra, Murr. — Triguera, Cav.) — Bastar- dia, Kunth. — Abutilon, Gaertn. — Gaya, Kiintb. — Sida, Kunlh {Napœa, L. — Mal- vtnda, Medik. — Diclyvcarpus, Wighi) — IMAL Hiiheria, A. Cunningh. — Plagianlhus , Forst. — "i Ingeultouzia, Moc. Sess. — Cris- turia , Cav. — Anoda, Cav. — Malachra, L. Tribu m. — Malvées. Calice accompagné d'un caliculé. Car- pelles verticillés, distincts, ou se séparant définitivement en autant de coques. Urena, L. — Pavonia , Cav. [Malache, Trew. — Thornthonia , Reichenb. — Lopi- mia et Gœlhea, Nées, Mart. —Lebrelonia, Schrank.— Sc/iouîCîfl, Schrad.) — Modiola, Mœnch {Haynea, Reichenb.) — Sphœralcea, Ad. J. {Phymosia, Desv. — Meliphlea, Zucc.) — Malva, L. (Nuttalia, Dkks. Bart.— Ca!- lirhoe , Nutt. — Anthema , Med.) — Allhœa, Cav. (Ferberia, Scop. — Alcea,L.) — Lava- tera, L. {Olbia, Med. — Savinionia et Na- vœa, Webb. Berth. — Stegia, Mœncb). Tribu IV. — Hibiscées. Calice accompagné d'un caliculé. Capsule s'ouvraut par 3-5 , rarement 10 valves sep- tifères, quelquefois indéhiscente. Koslelctzkya, Presl. — Hibiscus, L. {Kel- mia, Tourn. — Trionum , Med.) — Maiva- viscus, Dill. (Achania, Sw.) — Fugosia, J. (Cienfugosia, Cav. — Cienfuegia, W. — Re- doutea, Vent.) — Gossypium, L. (Xylon, Tourn.) — Serrœa , Decaisne {Senra , Cav. Senrœa, MV .—Dumreichera, Steud., Hochst). — Abelmoschus, Med. {Hymenocalyx, Zenk.) — Lagunaria, Don. — Parilium, Ad. J. {Pa- riti , Rheed. — Parita , Scop. — Azanza, Moc. Sess. ) — Thespesia, Corr. — Deca- schistia, Wight, Arn. BOMBACÉES. Bombaceœ. Calice à 5 divisions, quelquefois irrégu- lières, d'autres fois presque nulles, et le fai- sant alors paraître comme tronqué. Autant de pétales plans, ordinairement très grands, manquant très rarement. Étamines en nom- bre défini ou indéfini, à filets soudés en un tube qui se partage supérieurement en 5 ou plus de divisions portant chacune une ou plusieurs anthères linéaires , réniformes ou tortueuses, 1-loculaires, bivalves, remplies d'un pollen à grains lisses et ordinairement trièdres. Ovaire partagé complètement ou incomplètement en 5 loges, quelquefois plus, rarement moins, renfermant chacune 2 ou plusieurs ovules attachés à l'angle in- terne ou aux bords libres des cloisons in- MAL complètes. Style simple terminé par un stig- mate simple également , ou partagé en au- tant de lobes qu'il y a de loges. Fruit indé- hiscent, ou plus généralement s'ouvrant par une déhiscente ordinairement loculicide, rarement septicide, rempli de pulpe à l'in- térieur des loges, dont la paroi est d'autres fois toute couverte de longs poils laineux. Graine à test coriace doublé d'une mem- brane, à embryon dont les cotylédons plis- sés sont à peine tapissés d'une laine muci- lagineuse, ou épais et charnus, se sou- dent entre eux, ou, d'autres fois, moins développés, sont entourés d'un vérita- ble périsperme charnu. Les espèces sont presque sans exception tropicales. Ce sont toutes des arbres , et , parmi eux , les plus énormes qu'on connaisse. Leurs feuilles sont simples, ou plus souvent composées et pal- mées; leurs fleurs régulières ou quelquefois irrégulières, solitaires ou réunies en grappes et panicules. Cette famille , que beaucoup d'auteurs réunissent à la suivante, se lie au moins aussi intimement à la précédente, et forme réellement le passage de l'une a l'autre, plus rapprochée des Malvacées par sa première tribu, des Slerculiacées par la dernière. GF.NRKS. Tribu L — Adansoniées: Anthères 1-locuiaires (quelquefois gémi- nées). Fruit sessile , le plus souvent a dé- hiscence loculicide , rarement indéhiscent. Périsperme ordinairement presque nul. Âdansonia, L. (Baobab, P. Alp. — Ophe^ lus , Leur.) — Pachira , Aubl. ( Carolinea , Lœf.) — Chorhia, Kunlh. — Bombox, L. — Eriotheca, Schott. Endl. — Eriodendron , DC. {Ceiba, Plura. — Gossampinus, Rumph. — Erione , Schott. Endl.) — Salmalia , Schott, End\.— Cavanillesia^K. Pav. [Pour- relia, W.) — Durio, Rumph. — Ochroma , Sw. — Cheirostemon, Humb. BonpI. {Chei- ranlhodendron , Larreat. ) — Monlezuma , Moc. Sess. — Neesia, Bl.— Myrodia, Schreb. {Lexarza, Llav.) — Quararibea, Au\i\. (Ger- beria, Scop.) — Matisia, Humb. Bonpl. Tribu II. — Hélictérées. Anthères 2-loculaires (manifestement dans le bouton). Fruit longuement stipité , déhiscent souvent par le décollement des cloisons. Périsperme charnu et épais. | MAL 615 Melhorium, Schoti, Endl. ~ Helicleres , L. {Isora et Orlholhecium, Schott, Endl. — AUctores, Neck.) — Ungeria, Schott, Endl. — Reevesia, LindI, STERCULIACÉES. Stcrculiaceœ. Fleurs diclines , monoïques : les mAles avec un pistil rudimentaire ; les femelles avec des étamines anthérifères et même pol- linifères, mais toujours stériles. Calice à 5» rarement à 4 ou 6 divisions plus ou moins profondes, égales, colorées. Pas de pétales. Gynostème partant du centre de la fleur, s'élevant plus ou moins haut, et portant 15, 10, quelquefois 20, rarement 5 anthères biloculaires , sessiles sur le bord d'un tube court cyathiforme , ou groupées , soit en 5 faisceaux , soit sans ordre en capitule : pollen à grains lisses, sphéroïdes. Ovaires portés au sommet du gynostème au nombre de 5, ou rarement de 4-6 , ou plus rare- ment encore de 6-12, légèrement Cohérents, renfermant chacun un ou ordinairement plusieurs ovules attachés à l'angle interne, terminés par autant de styles bientôt rap- prochés et même soudés en un seul, qui finit par un stigmate 5-lobé ou par 5 stig- mates distincts. Fruit composé d'autant de follicules ligneux coriaces ou foliacés, rare- ment de carpelles indéhiscents. Graines tan- tôt dépourvues de périsperme , et revêtues alors d'un tégument simple; tantôt et gé- néralement périspermées, et revêtues d'un tégument triple : l'extérieur crustacé , le moyen cartilagineux, l'intérieur membra- neux. Embryon droit, à cotylédons épais, ou membraneux lorsqu il y a un périsperme, accolés alors à celui-ci, qui se partage en deux lobes, et peut facilement être pris pour eux; à radicule le plus souvent contraire au hile. Les espèces sont des arbres presque toujours originaires des régions tropicales, et néanmoins perdant chaque année leurs feuilles. Leurs feuilles sont simples ou lo- bées, ou même rarement composées et pal- mées; leurs fleurs en panicules ou grappes pendantes , quelquefois en faisceaux axil- laires ou terminaux, chacun sur un pédicelle articulé vers son sommet ou sou milieu. GENRES. Sterculia, R. Br. {Ttiphaca, Lour.—Chi~ chcea, Presl. — Ivira, Aubl.— Soulhwellia, Salisb.)— Telradia, R. Br. — Brachychilon, 616 MAL R. Br. (Pœcilodermis et Trichosiphon, Endl.) — Plerigota, Endl. — Hildcgardia, R. Br. — Firmiana, Marsil. (Erylhropsis,End\.)— Scaphium, Endl. — Pterocymbium, R. Br. — Courtenia , R. Br. — Cola, Endl. {Lur nania, DG.) — Heriliera, Dryand. BYTTNÉRIACÉES. Byttneriaceœ. Calice à 4-5 divisions plus ou moins pro- fondes. Pétales en nombre égal, manquant quelquefois. Eiamines monadelphes, en nombre égal ou multiple, les anthérifères opposées aux pétales par une ou par trois , aliernant souvent avec des languettes sté- riles; anthères biloculaires dont le pollen est à grains ovoïdes ou globuleux, lisses ou quelquefois hérissés. Ovaire sessile ou con- stamment slipité, à 4-5 loges, rarement moins, quelquefois 10 , contenant chacune 2 ou plusieurs ovules attachés à l'angle in- terne. Styles soudés en un seul terminé par autant de stigmates qu'il y a de loges. Fruit le plus souvent capsulaire, à déhiscence lo- culicide ou septicide. Graines à tégument crusiacé ou membraneux, quelquefois muni auprès du bile de strophioles ou appendices de forme diverse, quelquefois aussi aminci en aile à rexirémilé opposée. Embryon le plus communément enveloppé d'un péri- sperme charnu qui manque dans quelques genres, à cotylédons foliacés ou épais sui- vant l'un ou l'autre cas , entiers ou bipar- tis, plans ou plissés ou enroulés, à radi- cule droite ou courbe tournée du côté du bile, infère le plus souvent. Les espèces ré- pandues dans lîs régions tropicales et dans la partie des zones tempérées qui les avoi- sine, sur touie la terre, sont des arbres ou des arbrisseaux, rarement des herbes. Leurs feuilles sont simples, penninervées ou pal- matinervées , présentant souvent des inci- sions ou des lobes en rapport avec ces ner- vations; les inflorescences axillaires ou op- posiiifoliées ou terminales, en panicules, en épis ou en glomérules, quelquefois accom- pagnées d'un involucre général, plus souvent d'un involucelle particulier pour chaque fleur. Les diverses parties, par l'abondance du principe mucilagineui contenu, partici- pent aux propriétés générales des Malvacées; mais elles sont modifiées par le mélange d'une substance extractive, amère et astrin- gente. Les graines sont huileuses. L'une MAL d'elles, celle du Theobroma, est célèbre par l'usage de la matière fournie par son em- bryon, et si généralement connue sous le nom de Cacao, matière qui , torréfiée, sert à la fabrication du chocolat , en tempérant par le mucilage du sucre son amertume très intense. GENRES. Tribu l. — Lasiopétalées. Calice pétaloïde. Pétales réduits à de courtes écailles ou nuls. Cinq filets anthé- rifères alternant quelquefois avec autant de stériles, du reste semblables, libres ou son- dés. Embryon droit à cotylédons foliacés, dans un périsperme épais. Plantes austra- lasiennes. Seringia , Gay {Gaya , Spreng.) — Gui' chenotia, Gay. — Thomasia, Gay. — Leuco' thamnus, Lindl. — Lasiopetalum , Sm. — Corethrostylis , Endl. — Keraudrenia , Gay. — Sarotes, Lindl. Tribu II. — Byttnériées. Pétales concaves ou voûtés, souvent pro- longés au sommet en un appendice ligu- liforme. Tube staminal partagé supérieure- ment en dix lanières alternativement sté- riles, et portant 1-3 anthères. Embryon à cotylédons tantôt foliacés dans un périsperme épais, tantôt plissés ou convolutés sans pé- risperme. Plantes appartenant aux deux continents. liulingia, R. Br. — Commersonia, Forst. {Jurgensia, Spreng. — f Médusa, Lour.) — Abroma, Jacq. {Ambrnma, L. F. — Haslin- gia , Kœn. ) — Byttneria , Lœffl. ( Chœtea , Jacq. — Heterophyllum , Boj. — Telfairia , Newm. ) — Ayenia, L. {Dayenia, Mill. ) — Theobroma, L. {Cacao, Tourn.) — Guazuma, Plum. ( Bubroma , Schreb.) — Kleinhovia , L. — Aclinophora , Wall. — Penlagloltis , Wall. Tribu III. — Hermanniées. Pétales plans. 5 étamines monadelphes, fertiles. Embryon à cotylédons foliacés , droit ou arqué dans un périsperme charnu. Plantes communes aux deux continents , abondantes notamment à l'extrémité aus- trale de l'Afrique. Waltheria, L. {Lophanthus , Forst. — As- tropus, Spreng.) — Melochia, L. — lUedleia, DC. (fiied/ea, Vent. — Allhcria, Pet.-Th.— MAL Lochemia , Arn. ) — Physodium , Presl. — Hermannia, L. — Mahernia, L. — Visenia, Houtt. {Wisenia, Gm. — Aleurodendron , Reinw. — Glossospermwn, Wall.) Tribu IV. — Domdeyacées. Pétales plans. 15-40 étamines , les oppo- sitipétales ordinairement stériles et liguii- formes. Embryon à cotylédons foliacés, sou- vent bifides et plisses, dans un périsperme mince. Ruizia, Cav. — Pentapetes, L. {Moranda, Scop.) — Broiera, Cav. {Sprengelia, Schult.) — Assonia, Cav. {Kœnigia, Comm. — Vah- lia , Dabi.) — Dombeya , Cav. — Acropeta- lum, Delil. {Lecuwe)ihceckia,E. Mey). — Me- Ihania, Forsk. — Aslrapœa, Lindl. {Hilsen- bergia, Boj.) — Glossoslemon , Desf. — Tro- clwlia, DC. — Plerosperinum, Schreb. ( Ve- laga, Ad.) — Kydia, Roxb. Tribu V. — ÉiiioLiENÉEs. Pétales plans. Étamines nombreuses , toutes anthérifères, soudées en une colonne. Kmbryon à cotylédons plissés, bilobés, dans un périsperme charnu. Plantes asiatiques. Eriolœna, DG. — Schillera , Reichenb. (Wallichia, DC. — Microlœna, Wall.— Jac- kia, Spreng.) — Exilelia, Blum. {Mai'an- thes, Bl.) Ajoutons à rénumération précédente deux genres qui rentrent dans le groupe général, mais qu'on ne connaît pas assez à fond pour pouvoir y préciser leur place : le Philippo- dendron , Poit., et le Biassolellia , Presl, et signalons les affinités de ce même groupe avec la famille des Tiliacées, qui s'y rattache presque aussi évidemment que les précé- dentes, mais que néanmoins nous traiterons séparément. (Ad. de Jussieu.) MALVAVISCUS. BOT. ph. — Genre de la famille des Malvacées-Hibiscées, établi par Dillen (Eilh., 210, t. 170, f. 208). Arbustes de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, péiiolées, entières ou lobées ; stipules pétio- laires géminées; à pédoncules uniflores, à fleurs axillaires ou terminales, solitaires, géminées ou ternées, à corolles de couleur sanguine. On connaît une quinzaine d'espèces de ce genre; la principale est le Malva^-iscus arbo- re,us. Celte plante fleurit toute l'année, et so multiplie de graines ou de boutures. T. vil. MAM 617 MA!MAA;DRITE. polyp. — Nom donne autrefois à des Spongiaires fossiles, qu'on a regardés plus tard comme des Alcyons. MAMKLLES. Mamma. anat. phvs. — Ces glandes forment le caractère distinctif de la classe d'animaux à la tête desquels se trouve l'Homme, et qui ont reçu, en rai- son de cet organe que seuls ils possèiient, :e nom de Mammifères. Dans l'espèce humaine, les Mamelles soi't deux corps hémisphériques situés à la partit! supérieure et antérieure de la poitrine, et séparés l'un de l'autre par un sillon plus ou moins profond. Au centre de la surface hé- misphérique s'élève le mamelon, petite émi- nence conoïde d'un rouge plus ou moins foncé, susceptible d'érection, et dans la- quelle viennent aboutir \es vaisseaux lacti- fères. r^a base du mamelon, ou aure'ole, pré- sente les orifices d'un certain nombre de fol- licules sébacés. La forme hémisphérique dos Mamelles, chez la Femme, est due à un tissu adipeux, abondant, sous-jacent a la peau, et entourant de toutes parts les glandey: main maires , organes spéciaux de la sécrétion lactée. Lesglandes mammaires, considérées d'une manière générale, présentent deux modes difl"érents de structure; elles se composent, soit d'un amas de tubes terminés en cul-de- sac, soit de canaux ramifiés {conduits lacli- fères), dont les ramifications les plus déliées supportent des grappes de vésicules {cellules lacHpares), visibles au microscope. Le pre- mier mode de structure ne se remontre que chez rOrnithorhynquc; l'autre disposition est commune à la F"emme et aux femelles de tous les autres Mammifères. Les Mamelles , toujours apparentes chez la Femme, bien qu'elles présentent un sur- croît de turgescence dès les premiers temps de la conception , les Mamelles, dépourvues de graisse chez les animaux , ne se dévelop- pent qu'à l'époque de l'allaitement (uoy. ce mot). Le mamelon, ordinairement creux, et dans lequel aboutissent un ou deux réser- voirs dans lesquels les vaisseaux lactifèrcs versent le lait, n'est percé que d'un ou de deux orifices. La position et le nombre des Mamelles va- rient, suivant les familles. Les Singes et les Chauves-Souris ont deux Mamelles pecto- rales, ainsi que les Edcntés fnrdigrades , 7S 618 MA M rÉléphant et le Lamantin; les Galéopithè- qiiesontdeux paires de mamelles pectorales; l'externe est presque axillaire. Chez les Soli- pèdeset chez les Ruminants, elles sont ingui- nales; la Jument en ofTredeux ainsi placées; la Vache en présente quatre, qui consti- tuent une masse unique appelée pis, com- posée de deux parties symétriques accolées l'une à l'autre, et donnant naissance à qua- tre principaux mamelons nommés trayons ou lélines. Chez ceux des Mammifères où le nombre des Mamelles est plus considérable, elles sont rangées sur deux lignes parallèles s'étendant de la région inguinale à la ré- gion pectorale : ainsi sont disposées les huit Mamelles de la Chatte, les dix de la Chienne, de la Truie, de la Musaraigne, de la Lapine, les douze de la femelle du Rat, et les qua- torze de celle de l'Agouti. Nous avons dit Mamelles , nous aurions mieux fait de dire mamelon; car il arrive souvent que les glandes se confondent pour ne former qu'une seule masse. Le nombre des mamelons est ordinairement en rapport avec celui des pe- tits de chaque portée , sans que cependant celte proportion présente une exactitude mathématique. Chez les Marsupiaux (voy. ce mot), les Mamelles affectent une disposition toute particulière, rendue nécessaire par l'état in- forme et à peine ébauché des petits au mo- ment de leur expulsion de l'utérus. Au lieu de jouir, dès ce moment, d'une vie indépen- dante, ces embryons sont reçus dans une poche profonde (marsupium) dont est pour- vue la mère, et qui est formée par un pro- longement de la peau du ventre au-devant des Mamelles; parvenus dans celte poche, les jeunes animaux y subissent comme une seconde gestation et y achèvent leur déve- loppement , suspendus chacun à une tétine qui , pénétrant au fond de la bouche, y verse incessamment le lait exprimé par la contrac- tion qu'exerce sur les glandes mammaires un appareil musculaire particulier. (A. D.) MAMIIXARIA , Haw. bot. ph. — Voy. OPCNTIACÉES. MAMILLIFERA {mamilla, mamelon , fero, je porte), polyp. — Genre d'Actinies agrégées établi par M. Lesueur pour deux espèces qu'il a observées vivantes dans la mer des Antilles, et qui avaient été confon- dues avec les Alcyons par les anciens natu- 3JAM ralistes. Les Mamillifères naissent plus ou moins nombreuses à la surface d'une expan- sion membraneuse commune; leur corps est coriace, court, en forme de mamelon, terminé par la bouche, qui est élargie et bordée de plusieurs rangées de tentacules. Lamouroux avait formé son genre Polythoe avec \es Alcyonium mamillosum el ocellatum de Solander et Lamarck, que tous ces natu- ralistes ont vus seulement desséchés dans les collections, et qui sont de vrais Mamilli- fères. (Drjj.) MAMILLOPORA {mamilla, mamelon; porus, pore), polyp. — Genre de Spongiaires fossiles proposé par M. Persoon, et correspon- dant en partie aux genres lywnorea, Lamx, et Cnemidium, Golf. Foy. ces mots. (Du.) MAMMALIA. mam. — Linné {Syst. nat., X, 1753) a désigné sous ce nom la classe des Mammifères. Voy. ce mot. (E. D.) MAMMARIA. acal.? polyp.? — Genre établi par Millier pour 3 espèces de corps globuleux ou ovoïdes, flottants, de la mer du Nord. Ces corps, larges de 3 à 4 millimè- tres, sont terminés au sommet par une seule ouverture sans tentacules visibles. Millier les rapprochait des Actinies; Lamarck les place à la fin de son deuxième ordre des Tuniciers libres. On pourrait supposer que ces corps peu connus ont, au contraire, quelque rap- port avec la Noctiluque. (Duj.) MAMMALOGIE . Mammalogia [mamma, mamelle; Xoyo;, discours), zool. — On donne généralement ce nom à ta partie de l'histoire naturelle qui a pour objet l'élude des Mammifères. Voy. ce mot. MAMMEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Clusiacées-Garciniées, établi par Linné (Gen. , n. 1156). Arbres de l'Améri- que tropicale. Voy. clusiacées. MAMMIFÈRES. Mammalia. zool.— Les animaux désignés sous le nom commun de Mammifères forment la première classe du grand type des Vertébrés, et occupent ainsi le premier rang dans la création zoologique. A leur tête se place l'Homme, si semblable à eux par le plan général de son organisation, si supérieur par cette intelligence qui lui per- met de contempler et de comprendre la lon- gue chaîne du Règne Animal qui se développe au-dessous de lui. La dénomination de Mam - mifères introduite par Linné et déGnie par lui avec une exactitude qui semble avoir MAM suivi, plutôt que devancé les découvertes réceutes, est uue de celles qui ont été le plus lieureusement choisies dans la langue zuolo- {^ique. En indiquant que les animaux aux- quels elle convient portent des Mamelles, elle rappelle implicitement les rapports qui existent entre les Parents et les Jeunes, l'é- tat d'imperfection et de dépendance dans lequel naissent ces derniers, la qualité de l'aliment qu'ils reçoivent, après être sortis vivants du sein de la mère. Par la nature même de leurs fonctions, les Mamelles sont en outre des organes tellement spéciaux, que, signaler leur eiistence, c'est présenter immédiatement à l'esprit l'idée d'une orga- uisation particulière et concordante, c'est résumera la fois, par un trait saillant, les caractères de l'adulte et ceux du jeune ani- mal. Le nom de Pilifères, proposé par M. de Blainville pour remplacer celui de Mammi- fères, n'a paru ni assez précis ni assez ex- clusif pour qu'on ait, en général, accepté de préférence cette substitution. Si ce nom a l'avantage de former, avec ceux de Penni- fèies el de Squamifères , une série d« dé- nominations dans laquelle l'opposition des termes fait ressortir l'opposition des carac- tères, et traduit d'une manière brève cette phrase de Linné: Les Mammifères ont des poils, les Oiseaux des plumes, et les Poissons des écailles, il ne saurait représenter d'une manière aussi logique la classe d'animaux auxquels il s'applique, le fait de l'exis- tence des poils n'ayant point la valeur du fait si caractéristique de l'allaitement. Quand on plaçait dans une autre classe ces ani- maux marins que leurs formes et leurs ha- bitudes semblent rapprocher des Poissons , eiquiorit reçu des naturalistes lenom de Cé- tacés, la dénomination de Quadrupèdes Vivi- pares pouvait être appliquée à l'ensemble des Mammifèreset servira lesdistinguer des Rep- tiles quadrupèdes; mais depuis que Bernard de Jussieu, Brisson et Linné ont fait com- prendre les rapports qui unissent les Céta- cés aux autres Mammifères, et que l'illustre naturaliste suédois en a fait un groupe de sa grande classe des Animaux à mamelles, le nom de Quadrupèdes est une épithète gé- nérale , sans signification zoologique, à moins que , dans la classe même des Mam- mifères, on ne l'oppose au mot Bipèdes , tomme le fait M. Isidore Geoffi 03 Saint Hi- MAiNI 619 laire, qui applique ce dernier nom à Tancien ordre des Cétacés. En rapprochant, comme nous venons de le faire, les différentes appellations qui ont servi à distinguer les animaux que nous nous proposons d'étudier, nous avons pour but, moins de faire apprécier la valeur du mot Mammifères, que de rappeler d'une manière succincte les caractères les plus généraux, les plus extérieurs, les plus saisissables, que chacune de ces dénominations représente. Nous pourrions compléter cette indication sommaire par la déâniiion classique du groupe des Mammifères; mais il nous sem- ble que cette définition sera mieux placée à la un de ce travail, auquel elle servira de résumé et de conclusion. Pour faire connaiire l'organisation des Mammifères aussi complètement que cela nous est possible, nous prendrons l'animal à son début, dans l'œuf, et nous parcourrons successivement les périodes diverses du dé- veloppement de ses grands appareils. Ainsi guidés par la nature, depuis l'origine de l'ê- tre jusque la perfection de son état adulte, nous trouverons dans cette marche le moyen de caractériser d'une manière plus précise le plan organique suivant lequel les Mam- mifères sont constitués, de présenter en même temps l'état actuel de la science sur chacun des grands points de l'organisation, etd'iodiquer les résultats importants que les études embryologiques ont déjà fournis à la Zoologie, pour l'appréciation des affinités. L'ordre suivant lequel nous étudierons les divers appareils est l'ordre même dans le- quel ils se montrent chez l'embryon. Cette succession de formation est assez difficile à comprendre d'une manière rigoureuse , le travail génésique ayant lieu dans plusieurs flirections simultanément; néanmoins nous pourrons la saisir pour les parties essentiel- les, en adoptant comme principe rationnel (le cette détermination que le moment de l'apparition d'un appareil .l'est pas celui où deviennent saisissables les parties élémentai- res qui doivent fournir des matériaux à sa formation, mais bien celui où se montrent les premiers linéaments d'un organe ou d'une portion d'organe appartenant à cet appareil , c'est-à-dire que nous laisserons de côté les phénomènes histogéniques, et que nous commencerons notre étude au moment où 620 MAM les phénomènes orgaiiogéniques se déve- loppent. Celle connaissance générale de l'or- gjiiiisation des Mammifères nous permettra fie cotiii)rendre les idées qui ont lour à tour guidé les naturalistes dans le groupement zoologique de ces animaux, et nous termi- nerons par l'examen des classifications prin- cipales qui ont été la traduction de ces vues diverses. Embryon des Mammifères. Quand l'œuf fécondé des Mammifères est arrivé dans la matrice, et qu'il jouit encore lie son entière liberté, à une époque qui va- rie suivant les animaux, il se compose de deux vésicules , une externe et une interne. La vésicule externe est formée par la zûne transparente de l'œuf ovarique, avec laquelle s'est confondue la couche d'albumen dont l'œuf est revêtu chez certains animaux , quand il s'engage dans la trompe, et qui va toujours s'amincissant à mesure que l'œuf grossit. La vésicule interne s'est développée iiux dépens de la masse du jaune ou vitellus; PII effet, cette masse vitelline s'est précé- demment fragmentée en sphères nombreu- ses; ces sphères se sont couvertes de cellu- les; et plus tard ces cellules se sont réunies ensemble pour constituer la fine membrane de la vésicule interne, nommée vésicule llaslodermiquc. L'œuf peut donc être figuré à cette période comme deux sphères emboî- tées l'une dans l'autre, ayant chacune une tunique d'enveloppe, à savoir : la zone transparente, et la vésicule blastodermique. En cheminant dans la matrice, l'œuf ac- quiert un volume plus considérable, et, quoique toujours libre, arrive au point où il doit se fixer. A cette époque , on aperçoit sur la vésicule blastodermique une tache de forme circulaire, uniformément obscure, •iéterminée par l'accumulation de matéri.iux plastiques, et nommée cumnlus ■proligvre par Baër, tache embryonnaire ou aire germi- iiative par d'autres observateurs. Dans toute l'étendue iiie sorte d'épanouissement des feuillets séreux, niuqueux et vasculaire. Ce qui paraît cer- tain, c'est que le système nerveux central et les parois du corps tirent leur première origine du feuillet séreux ; que l'intestin doit sa formation première au feuillet muqueux, et que le feuillet vasculaire fournit les pre- 'iiiers matériaux des vaisseaux avec lesquels le cœur se met en rapport. Mais ensuite les IMAM éléments organiques , en vertu des forces propres qu'ils possèdent, tirent des fluides nourriciers les créations nouvelles qui se produisent jusqu'à ce que l'organisation soit complète, et les matériaux qui doivent en même temps entretenir les parties qui ont acquis leur développement définitif; de fa çon que des organes dilTérents , vaisseaux, os, nerfs, muscles, peuvent être produits par chacune des parties différentes, sans que pour cela le feuillet vasculaire, le feuillet séreux ou le feuillet muqueux envoie des prolongements dans ces parties, comme le font les racines des plantes qui s'enfoncent dans la terre. La rapidité avec laquelle s'accomplissent les phénomènes de la formation embryon- naire est d'autant plus grande que l'on ob- serve l'œuf à une époque plus rapprochée de son origine. La durée de ce développement complet diffère suivant les animaux , et est mesurée par le temps de la gestation, très va- riable , comme chacun le sait. Il ne nous est pas possible de présenter ici un tableau chro- nologique des formations qui se succèdent dans l'œuf de tous les Mammifères; la science ne possède pas à ce sujet assez de renseigne- ments positifs. Mais il nous semble intéres- sant d'indiquer, autant que les observations certaines nous permettront de le faire, l'é- poque approchée à laquelle devient visible chaque organe principal dans l'embryon hu- main. Ce n'est guère que sur des embryons âgés de trois semaines que les observations ont pu se faire avec quelque certitude. A cette époque, les ovules, enveloppés de leurcho- rion , ont à peu près 0™,Oll; l'embryon mesure environ O^.OOiS. Les phénomènes qu'il présentejusqu'au deuxième mois sont : la formation de l'amnios, de la vésicule om- bilicale et de l'allantoïde; l'incurvation de ses deux extrémités; le développement des parties centrales du système rachidien ; l'ap- parition des premiers rudiments de l'œil et de l'oreille, et des fentes branchiales. Le cœur se montre alors composé de deux cavi- tés; l'abdomen est ouvert dans une grande étendue; l'intestin est en rapport avec la vésicule ombilicale ; on voit le foie, un mé- sentère et le corps de Wolff. L'embryon de quatre semaines a une longueur d'environ O^.OOS ; c'est une croissance des huit dixiè- MAM mes à peu près de la longueur qu'il présen- lait une semaine auparavant. Au dévelop- pement des parties déjà existantes, sujoute la formation des membres antérieurs et pos- térieurs , et la distinction mieux prononcée des vertèbres. A cause de la courbure de l'embryon , l'extrémité antérieure est très rapprochée de l'extrémité caudale. Au deuxième mois, le cordon ombilical se forme complètement; les rapports entre l'embryon et le chorion s'établissent; les villosités de celui-ci se multiplient et se ra- mifient; le placenta commence à s'organiser. A cinq semaines, l'embryon étendu mesure 0"',0I1 à 0"',0133. Le dcveluppemenl des membres et celui des yeux marche rapide- ment; la tête devient distincte; les narines se montretit ; la bouche , à peine indiquée , est largement béante et comprise dans un es- pace 011 s'ouvre aussi la cavité nasale future ; le coccyx apparaît comme une petite queue , recourbée en avant; l'abdomen se fçrme, en l.iissant toujours libre la communication de l'ombilic. Dans la sixième semaine, l'em- bryon a 0'°,016 environ ; tous les organes à peu près se voient dans leurs rudiments, et déjà se dessinent les formes définitives. Le front se bombe; la moelle épinière et le cer- veau grandissent et se complètent; le cer- velet est indiqué par deux petites lames. On remarque, dans la septième semaine, la formation des côtes, celle du diaphragme, le développement complémentaire des cavi- tés du cœur, la naissance de l'aorte et des gros vaisseaux; les poumons, mieux déve- loppés, mais ne recevant aucun vaisseau, sont en rapport avec les parties annexes; les parois du tronc sont encore minces; la cavité de l'estomac se prononce; l'abdomen est proéminent; l'anus est encore fermé; les reins et les organes de la reproduction com- mencent leur développement. La tête , ar- rondie, est très volumineuse; le nez se prononce sous forme d'un petit renflement; une large cloison sépare ses deux fossettes. Toutes ces parties se perfectionnent davan- tage dans la huitième semaine , qui nous présente l'embryon à peu près avec sa forme définitive; il a une longueur de 0"',0225 à 0"',027. Pendant les mois suivants, le travail em- bryogénique consiste dans un développement plus considérable des organes qui sont, en MAI\I 6-29 quelque sorte, restés en arrière pendant les périodes précédentes, et dans un rapproche- ment de plus en plus marqué vers la forma que le ji'une présentera à sa naissance. Le détail de ces transformations trouvera sa place à chacun des paragraphes dans lesquels nous examinerons chaque appareil. A la fin du cinquième mois, l'embryon a une lon- gueur de 0",32. Cest au conmiencement du sixième mois que la mère ressent de fai- bles secousses, premiers indices des mouve- ments de l'embryon. Au septième mois, l'embryon est long de O"", 43, et pèse environ 1 kilogr.; les appendices épidermiques se caractérisent. Enfin le dixième mois lunaire, ou la quarantième semaine, est l'époque de la naissance; la longueur du fœtus varie en général de 0'",49 à 0"',54 ; son poids diffère de 3 a 5 kilogr. La série de phénomènes que présente le développement des Mammifères est essen- tiellement la même que celle dont nous ve- nons de suivre les phases principales chez l'Homme De ces différences dans le nombre des organes formés et dans leurs rapports mutuels, résultent des différences succes- sives de formes par lesquelles passe l'em- bryon ; nous en parlerons en examinant les formes générales dans la classe des Mam- mifères, après avoir étudié leur organi- sation. SYSTÈME NERVEUX DES MAMMIFÈPES ; ORGARES DES SENS. L'appareil nerveux des Mammifères , comme celui des autres Vertébrés , se com- pose de deux systèmes , dont l'un préside plus spécialement aux fonctions de la vie de relation , et l'autre presque exclusivement aux fonctions de la vie de nutrition. Le pre- mier est le système cérébrospinal ; le se- cond est le système ganglionnaire, ou grand sympathique. Le centre commun de ces deux systèmes est l'axe cérébro spinal, composé de la moelle épinière contenue dans le rachis, et de l'en- céphale enfermé dans le crâne. A cet axe central se rattachent les rameaux nerveux qui portent la sensation extérieure, de la cir- conférence au centre , ou transmettent les déterminations de la volonté, du centre à la circonférence, et les nerfs du grand sympa thique qui se distribuent aux viscères, en 6ÎÎ0 M A M formant çà el là des masses arrondies plus ou moins volumineuses qu'on nomme gan- glions. On sait que deux substances particulières composent les organes de l'appareil nerveux : In substance blanche et la substance grise; que la matière blanche est formée de fibres rectilignes et cylindriques , creusées d'un petit canal rempli par une matière demi- liquide; que ces fibres se réunissent, sans jamais se confondre , en faisceaux d'où peu- vent se détacher un certain nombre de fi- bres primitives qui forment une camslomose, ou qui se combinent par juxtaposition , se concentrant dans une partie de leur par- cours , pour donner naissance à un plexus. Ces fibres primitives doivent probablement leur origine à l'alignement de cellules, qui auraient été unies bout à bout par une ma- tière finement grenue , el dont les cloisons se seraient perforées dans les points de con- tact ; la cavité commune ainsi formée serait le canal de la fibre, les enveloppes des cel- lules en seraient la paroi. La matière grise ne paraît pas avoir une véritable structure fibreuse ; elle se présente comme une ruasse composée de globules grenus très rapprochés , qui ne sont peut- être autre chose que les cellules primaires de la substance nerveuse. Cependant quel- ques observateurs admettent des fibres ca- ïialiculées dans la matière grise, et M. Eh- renberg considère les cylindres de la sub- stance blanche comme une continuation immédiate des cylindres de la matière grise. Cette dernière assertion mérite d'être con- firmée; car c'est une des plus importantes pour les conséquences qu'on en pourrait tirer sur la structure de la matière nerveuse et sur le rôle des deux substances. De ces deux substances , la matière grise est celle qui se montre la dernière , et ainsi se trouve renversée l'opinion de Gall , qui considérait la matière grise comme la ma- trice , Vorigi7ie , Valiment de la matière blanche. Fidèle au plan que nous nous sommes tracé, nous allons prendre le système ner- veux à son origine dans l'embryon ; nous en suivrons le développement dans Taxe cé- rébro-spinal d'abord , puis dans les nerfs périphériques et le grand sympathique. No- tre but ne peut être de discuter les rapports ]MAM des différentes parties entre elles, ni d'ex- pliquer leurs fonctions en détail ; nous exa- minerons seulement l'harmonie de ces par- lies chez l'adulte, et nous chercherons les caractères que présentent, dans leur centre nerveux, les animaux des divers groupes que nous avons précédemment établis. Souvent , pour faire comprendre les pro- grès du développement elles connexions que ce développement amène, nous serons forcé d'employer des mots qui indiquent le mou- vement, un point de départ et un point d'ar- rivée ; ce sont là des expressions figurées , qu'il ne faut pas comprendre dans le sens exact d'une progression mécanique, dont l'idée est bien loin de notre esprit. Développement et constitution de l'encéphale. Nous avons vu que les Mammifères se conslituentcomme Vertébrés, dès les premiers instants de leur formation embryonnaire: qu'ils reçoivent le cachet de ce grand type de l'apparition primitive du système ra- chidien ; que cet axe central se montre, dans le diamètre longitudinal de l'aire ger- minative, comme une ligne plus claire, accompagnée de chaque côté d'un amas cel- lulaire qui n'est autre chose que l'indication élémentaire du corps futur de l'embryon. Cette masse embryonnaire primitive prend successivement des formes diverses, pendant que les formes de l'aire germinative subis- sent aussi des modifications correspondantes. Se présentant d'abord comme un anneau obscur, elle s'allonge ensuite en ovale, de- vient plus tard pyriforme, et lyri forme en dernier lieu. La ligne claire médiane paraît être produite par une sorte de retrait des matériaux plastiques, qui s'accumulent la- téralement; elle se termine à une de ses ex- trémités par un bourrelet arrondi, et à l'autre par une pointe lancéolée. L'accumulation graduelle de substance le long de la ligne primitive décide un enfoncement, et déter- mine la formation d'une gouttière. Bientôt les couches les plus rapprochées de cette gouttière se transforment en masse nerveuse, dont le développement procède du fond et des côtés; les lamelles ainsi fermées mar- chent au-devant l'une de l'autre des deux côtés vers la ligne médiane postérieure, se rencontrent, s'accolent l'une à l'autre, for- ment ainsi une suture médiane, et conver- IMAM tissent la gouttière primitive en un canal C^elle convergence des bords de la gouUière n'a lieu d'abord que dans le milieu, et se produit plus tard en haut et en bas. Remar- quons que ces changements se passent ex- clusivement dans le feuillet séreux, et que le feuillet muqueux de l'aire germinative n'y prend point de part. Le tube qui résulte de la réunion des couches nerveuses dont nous venons d'indiquer l'origine est le tube mé- dullaire de Baër; la gouttière primitive, transformée en canal, devient la cavité de la moelle épinière. Ce canal médullaire, qu'on trouve chez les adultes des Oiseaux, des Reptiles et des Poissons, se rencontre chez les Mammifères, non seulement pendant leur vie intra-utérine, comme le veut Tie- demann et d'autres anatomisles; il persiste chez tous les Mammifères et chez l'Homme, quand ils ont atteint leur complet dévelop- pement; il est seulement beaucoup pins rétréci. Fermé d'abord à sa portion moyenne seu- lement, comme nous venons de le dire, le ca- nal du tube médullaire s'écarte à sa partie su- périeure de manière à former successivement trois dilatations placées l'une à la suite d« l'autre, et qu'on a nommées cellules céré- brales, parce que c'est d'elles que naîtront les parties principales de l'encéphale. La cavité de ces dilatations est continue avec le canal de la moelle, et doit former les ventricules du cerveau quand la substance nerveuse du tube médullaire aura clos chacune des cel- lules cérébrales. Au-dessous de cette partie supérieure ainsi dilatée, le tube médullaire présente les mêmes dimensions dans toute sa longueur, et se termine inférieuremenl en pointe. Un rendement rhomboïdal ne tarde pas à se montrer à cette extrémité infé- rieure ; il correspond à la naissance des nerfs des membres inférieurs, et au point d'où divergeront les filaments nerveux à l'en- semble desquels on a donné le nom àequeue de cheval. A l'endroit de ce renflement, le tube mé- dullaire se ferme plus tard qu'aux parties voisines, de sorte qu'il présente une fente ellipsoïde très allongée , une espèce de bou tonnière qui est en communication avec le canal de la moelle, et qui, par la clôture complète du tube médullaire, disparaît en- suite, sans qu'on en trouve de trace chez le ]ma:m G3I Mammifère adulte. Au contraire, chez l'oi- seau adulte , on observe , dans la région des vertèbres sacrées , une dépression longitu- dinale, en forme de nacelle, dont on pour- rait se représenter la formation comme le résultat de l'écartement des bords d'un sil- lon qui se rétrécirait ensuite pour s'effacer insensiblement et se perdre en une ligne mé- diane au-dessus et au-dessous : cette excava- tion naviculaire est désignée sous le nom assez impropre de sinus rhomboidal. Certains ana- tomistes admettent à tort que ce sinus est en communication directe avec le canal de l'intérieur de la moelle épinière; cette hypothèse leur permet de le comparer au sinus que nous venons de décrire chez l'em- bryon des Mammifères ; et ils trouvent ainsi un fait nouveau à l'appui de la doc- trine des transitions successives du sys- tème nerveux de l'Homme et des Verté- brés supérieurs, à travers toutes les phases dont nous rencontrons la représentation permanente chez les animaux des dernières classes. Le sinus rhomboïdal des Oiseaux n'est point un prolongement, une sorte de soupirail du canal médullaire; il est, sur toutes ses parois, tapissé d'une couche de substance nerveuse qui le sépare de celle cavité; il n'est donc point l'analogue du sinus des embryons des Mammifères, au moment où ce sinus est une ouverture béante, en continuité avec le canal de la moelle. A sa partie antérieure, le tube médul- laire reste largement ouvert, comme nous l'avons dit; trois dilatations, trois cellules cérébrales se montrent successivement. La cellule antérieure est celle qui est. indiquée la première; la moyenne apparaît ensuite, et est suivie de la cellule postérieure. L'ordre dans lequel s'achève le développement de ces cellules est le même que celui dans lequel elles se produisent. Les lames dorsales se re- plient autour d'elles et se rejoignent; et, tan- dis que la substance nerveuse complète d'a- bord letubemédullairealapartieaniérieure, en fermant les deux premières cellules, les la- mes dorsales seules forment parois au-des- sus de la cellule postérieure, en face de la- quelle le tube médullaire se montre alors comme fendu. Avantcette époque, lecorpsde l'eiiibryon était situé tout entier dans le plan de la vésicule blaslodermique. Mais déjà, 632 MA M comme nous le savons, son extrémité cépha- lique s'est soulevée ai.-.l<'ssus de ce niveau, et décrit deux courbures principales, pres- que à angle droit, qui impriment à la tête une très forte flexion en avant. Une de ces courbures se prononce à la hauteur de la cellule moyenne; l'autre se dessine au point où la cellule postérieure se continue avec le uibe médullaire. Cette inflexion de la par- tie céphalique de l'embryon se rencontre chez les Mammifères et dans les autres classes de Vertébrés allanloidiens : on ne l'observe pas chez les Batraciens et les Poissons, c'est- à-dire chez les Vertébrés anallantoidiens. La dislinciioa de ces deux grands groupes de Vertébrés se prononce donc de plus eu plus , et celle flexion présente un carac- tère propre a distinguer profondément l'é- tat primitif de leneéphule des Mammi- fères, de l'éiat primitif et permanent de l'encéphale des Poissons. Remarquons de plus que ces courbures s'effacent ensuite chez les Mammifères par le développe- ment des parties diverses de l'encéphale, et que c'est au moment où la masse cérébrale a atteint son parfait développement que tou- tes ces parties sont disposées sur un même plan, tandis que cela a lieu primitivement chez l'embryon de Poisson. La subdivision des trois cellules céré- brales primitives est présentée de manières différentes par les auteurs. Tous admettent que, du développement ultérieur de l'encé- phale , résultent en définitive cinq cellules , ei que la cellule postérieure primitive four- nit deux de ces subdivisions. Mais tous ne sont pas d'accord sur la question de savoir quelle est celle des deux premières cellules qui se scinde. Les uns croient que la cellule antérieure se divise en deux cellules, tan- dis que la seconde resie indivise : parmi eux se range Bischoff. Les autres pensent, au contraire, que la cellule antérieure ne se subdivise pas, et que la seconde cellule se partage en deux vésicules distinctes: cette opinion est celle que nos observations nous font admettre (1). Immédiatement derrière la première cel- lule, sur le côté de la portion antérieure de lu seconde, deux saillies né tardent pas à se (i) L'étude d'un grand nombre d'œufs que M Vogt a bien voulu examiner avec nous, nous confirme dans cette Dia- montrer. Le développement de la portion encéphalique à laquelle elles sont lié«s, les rejette de plus en plus sur les côtés. Ces deux petites dilatations ne sont autre chose que les rudiments des yeux, dont nous sui- vrons plus loin le développement. La portion antérieure de la seconde cellule, où se voient ces vésicules oculaires , forme une proémi- nence qui se détache progressivement de la partie postérieure de la même cellule; de plus , un compartiment vient séparer nette- ment ces deux portions l'une de l'autre; et la seconde cellule se trouve de la sortedivisée en deux chambres , que Baër a distinguées l'une de l'autre par les noms de cerveau in- termédiaire et de cerveau moyen. La première cellule primitive, qui a pris cependant un accroissement considérable, ne se subdivise pas et forme le cerveau antérieur. La troi- sième cellule se divise plus tard en deux por- tions : l'une antérieure, plus courte, que nous désignerons sous le nom de cellule cé- rébelleuse; l'autre postérieure, plus allon- gée, et appointie en se continuant avec .a moelle épinière; nous la nommerons ce/iu/e encéphalique postérieure. Par suite de la croissance de sa paroi su-» périeure de chaque côté de la ligne mé- diane , le cerveau antérieur représente bien- tôt une cellule divisée en deux moitiés la- térales par une légère dépression. Ces deux saillies vésiculeuses sont les premiers rudi- ments des hémisphères cérébraux, qui de- viennent par conséquent reconnaissables de très bonne heure, et qui sont constitués par deux lamelles médullaires , enveloppant, sous forme dé voûte, la cavité qu'elles ren- ferment. Peu à peu les hémisphères se déve- loppent, montrent bientôt les premiers in- dices des circonvolutions dans les Mammi- fères qui en possèdent , et seienoent d'avant en arrière sur les parties qui se forment du cerveau intermédiaire et des vésicules sui- vantes; cette extension varie dans les difl"é- rents ordres des Mammifères, comme nous l'indiquerons plus loin. L'affaissement mé- dian qui se forme entre les deux lobes cé- rébraux se prononce de plus en plus, mais il ne descend d'abord qu'à une petite pro- fondeur, et ne sépare jamais complètement ces deux lobes l'un de l'autre. Les deux hé- misphères restent donc unis ensemble à leur partie antérieure; en arrière, ils s'isolent MAM riu cerveau intermédiaire. De leurs bords internes, résultant de cette séparation , aussi bien que de la rormation du sillon médian, naissent diverses parties dont nous allons parler. De la distinction histologique qui s'opère à leur bord antérieur, là où les lobes sont demeurés unis, se produit une petite lame médullaire verticale, qui croît d'abord de bas en haut , s'infléchit ensuite d'avant en arrière, et se prolonge, suivant cette direc- tion , dans la même proportion que la voûte des hémisphères s'étend sur les parties pos térieures. Cette formation médiane et trans- verse sert donc de lien entre les deux hé- misphères ; en conséquence, elle a été nommée grande commissure du cerveau par Sœmmerring; eu égard à la place qu'elle occupe, Cbaussier lui a donné le nom de mésolobe; on la nomme plus généralement norps calleux, à cause de la densité de son tissu. Le corps calleux, d'après cette des- cription , présente donc la forme d'une voûte, dont la direction est presque parallèle à la ligne qui dessine !e contour des hémi- sphères; on observe à sa partie antérieure une courbure que Reil appelle le genou, et à sa partie postérieure, plus large, un ren- flement que le même anatomiste a nomme bourrelet. Son ensemble figure assez bien la lettre C couchée horizontalement, la con- vexité tournée en haut. Par la formation du corps calleux, le cer- veau des Mammifères placentaires prend un caractère propre , qui distingue ces animaux de tous les autres Vertébrés, et qui les dis- tingue aussi des Mammifères aplacentaires, chez lesquels on ne trouve plus celte grande commissure; c'est ainsi que se prononcent de plus en plus les différences fondamen- tales dont nous avons trouvé le premier de- gré dans la présence ou dans l'absence du placenta. Au-dessous du corps calleux se produit , suivant la même marche, et aussi dans la ligne médiane, une lame blanche, convexe supérieurement, et nommée voûte à trois piliers ou trigone cérébial. Les piliers ou colonnes sont formés par des cordons ner- veux, et se présentent, en avant et en ar- rière, comme une bifurcation du cordon principal qui constitue la voûte. Les piliers antérieurs prennent naissance dans la sub- T. vu. MAI\I 633 stance nerveuse qui se produit au lieu même où apparaît d'abord le corps calleux, c'est- à-dire au point où les vésicules des hémi- sphères sont réunies. Antérieurement, ces piliers aboutissent à un petit tubercule qui se montre, un peu avant eux, à la face inférieure du cerveau, et qui, d'abord unique, se partage plus lard en deux ma- melons qui portent le nonni'étniuencesma- millaires. Les piliers postérieurs de la voûie doivent leur formation au renflement des bords internes des vésicules des lobes céré- braux. En arrière, la voûie se confond avec le bourrelet du corps calleux; mais, à sa partie antérieure , elle se sépare du corps calleux, probablement parce que, en cet endroit, celui-ci s'élève davantage de bas en haut avant de se courber en arrière pour suivre le mouvement de développe- ment des hémisphères. Bien qu'éloignés ainsi l'un de l'autre, en avant, le corps calleux et la voûte restent cependant unis par une petite lame médiane qui s'étend verticale- ment entre eux, de la face supérieure de la voûte à la face inférieure du corps calleux, et qui est produite par la substance qui leur servait naguère de liea immédiat : cette lame déliée est la cloison transparente , ou septum lucidum; elle est formée de deux petits feuillets verticaux, entre lesquels existe un sinus, désigné sous les noms de premier ou de cinquième ventricule , de fosse de Sylvius et de sinus du septum, La voûte est un organe propre au cerveau des Mammifères; on ne la trouve plus dans les autres classes de Vertébrés. Avant que la couche des hémisphères se soit épaissie tout au pourtour du cerveau antérieur; que le corps calleux unisse trans- versalement l'un et l'autre lobe cérébral , en se développant d'avant en arrière au fond du sillon qui les sépare; que la voûte se ferme au-dessous du corps calleux , et que la cloison transparente se tende verticale- ment de l'un à l'autre sur la ligne mé- diane, on voit deux renflements s'élever de bonne heure du fond et des parois ex- ternes des deux vésicules des hémisphères. Ces deux renflements se caractérisent bien- tôt comme corps striés , et par conséquent ne se forment pas d'abord à nu , comme certaines descriptions pourraient le faire supposer; à toute époque, ils «ont cou 634 M A M verts par les vésicules du cerveau antérieur, puisqu'ils apparaissent dans leur intérieur et non avant elles. De l'un à l'autre des deux corps striés, au-devant des piliers an- térieurs de la voûte, s'étend un cordon blanc, qui leur sert de commissure, et qui porte le nom de commissure cérébrale anté- rieure. Quand les vésicules cérébrales se sont pri- mitivement formées à la région supérieure du tube médullaire, elles ont enfermé en- tre leurs parois une portion de la cavité gé- nérale de ce tube. La cavité du cerveau an- térieur, relativement moindre par suite des développements que nous venons d'indi- quer, subsiste néanmoins, mais elle a subi dans sa forme plusieurs modifications im- portantes qui sont la conséquence de ces développements mêmes. Simple d'abord, elle se scinde peu à peu en deux moitiés, à mesure que les vésicules des hémisphères deviennent distinctes; le corps calleux lui sert de paroi supérieure; la voûte et la cloison transparente, productions des bords libres des hémisphères séparés, achèvent de la partager, sur la ligne médiane, en deux cavités latérales , qui sont de la sorte en- fermées chacune dans un hémisphère; on les a désignées sous le nom de ventricules latéraux. L'accumulation de substance ner- veuse, qui constitue chacun des corps striés, forme une saillie semi-circulaire au fond et sur le côté de chaque ventricule. La ca- vité ventriculaire prend donc, autour de chaque corps strié, la forme d'un croissant, dont l'arc antérieur et l'arc postérieur de- viennent, l'un la corne antérieure du ven- tricule cérébral , l'autre sa corne inférieure, moyenne ou descendante ; elle acquiert plus tard, chez les Bimanes et les Quadrumanes , une corne postérieure ou cavité digitale, ré- sultant de ce que l'hémisiihère qui la con- tient subit une flexion de dedans en dehors par suite de son développement plus consi- dérable en arrière. Du bord libre des piliers postérieurs naît la bandelette mince du corps bordé ou frangé, et de leur extrémité renflée se forme une éminence recourbée sur elle-même , qui saille dans la corne descendante du ventri- cule latéral , et qu'on a nommée grand hip- pocampe, pied d'hippocampe, ou bien en- core corne d' Amman , a cause de la ressem- MAM blance qu'on lui a trouvée avec la coquille fossile qui porte ce nom : c'est encore la une partie propre au cerveau des Mammifères. Un» sorte de pli rentrant de l'hémisphère, forme, dans la corne postérieure du ventri- cule latéral , la proéminence (\a petit pied d'hippocampe ou ergot de coq. Ainsi , des évolutions successives de la vé- sicule du cerveau antérieur, se forment les deux hémisphères et les parties qu'ils ren- ferment. Antérieurement et supérieure- ment, les hémisphères sont séparés l'un de l'autre par la grande scissure médiane ou inter-lobaire. Au fond de cette scissure, s'é- tend transversalement la lame plus dense de la grande commissure, ou corps calleux. Du corps calleux, descend sur la ligne mé- diane le double voile vertical de la cloison transparente qui s'attache sur la face su- périeure de la voûte à trois piliers, et com- prend un ventricule. Cette cloison partafie la cavité primitive du cerveau antérieur et» deux cavités ou ventricules droit et gauche, dans l'intérieur desquels plusieurs organes font saillie. Sur le plancher de ces ventri- cules , se montrent les corps striés réunis ea avant sur la ligne médiane par la commis- sure cérébrale antérieure. Cependant deux petits renflements vésiculaires de la partie antérieure et inférieure des hémisphères, ont indiqué le premier rudiment de l'appa- reil olfactif. Pendant que les hémisphères cérébraux et leurs parties annexes naissent des trans- formations successives de la vésicule encépha- lique antérieure, la vésicule du cerveau in- termédiaire se convertit en couches optique;', renflements volumineux situés, en raison même de leur origine, en arrière des corps striés, et qui doivent leur nom à ce que le nerf optique se forme, sinon en totalité, du moins en partie, d'un prolongement creux de la portion externe du plancher de leur vésicule. Primitivement simple et contenant une cavité unique, le cerveau intermédiaire se sépare peu à peu de la vésicule des hé- misphères en avant, suivant le mode que nous avons indiqué, et reste en communica- tion avec la cellule cérébrale moyenne en arrière. Visible dans le principe à la face su- périeure de l'encéphale, il est peu à peu re- couvert par les hémisphères qui enveloppent, d'avant en arrière, les parties résultant de MA?.I MAM G35 son évolution. Du fond , des côtés et de la partie postérieure de celte vésicule intermé- diaire, croissent des niasses de substance nerveuse qui la soliditient ialéralenient et par l'arrière, et rétrécissent de plus en plus la cavité qu'elle contient. Supérieurement, elle se fend d'avant en arrière, et se partage en deux lobes solides, qui sont complètement séparésà leurpartieantérieure,etqui restent encore unis postérieurement par une sorte de cordon qui se développe dans la profon- deur et qu'on nomme commisswe cérébrale postériewe. Beaucoup plus lard se montre, en avant de cette commissure , un petit lien nerveux jeté comme un pont d'une face in- terne à l'autre, et dont la présence n'est pas constante; il porte le nom de commissure molle. Entre les deux lobes ainsi formés, aboutit le canal du tube médullaire qui, en cet endroit, déboucherait a la surface, si, dans le même temps, les hémisphères ne s'avançaient par dessus, et ne fnurnissaient ainsi une voûte a cette cavité, qu^on désigne alors sous le nom de troisième ventricule. 11 ré- sulte du mode niême de sa formation que ce ventricule des couches optiques est oblong, étroit, et situé sur la ligne médiane. Le mou- vement de réflexion des piliers postérieurs du trigone qui se courbent d'arrière en avant, et celui des hémisphères qui se prolonge au- dessus des couches optiques, amènent ces der- niers organes à faire saillie, l'un à droite et l'autre à gauche, dans la cavité du ventricule latéral correspondant. Un peu au-dessus de la commissure antérieure, derrière les piliers antérieurs de la voûte qui contournent chaque couche optique en avant, on voit deux orifices nommés trous de Monro , par lesquels le troi- sième ventricule est mis en communication avec les ventricules latéraux des hémisphères. Kn avant, le troisième veutricuk' s'abouche aussi avec le ventricule de la cloison trans- parente par une ouverture fort étroite que plusieurs anatomistes ont appelée vulve , et dont plusieurs autres ont nié , à tort, l'exis- tence. L'extrémité postérieure de chaque couche optique présente deux renflements qui portent le nom de corps genouillés, l'un interne , l'autre externe ; le premier, en gé- néral , moins volumineux que le second. La base du cerveau antérieur et du cer- veau intermédiaire ne subit pas de scission semblable a celle qui partage leur face su- périeure en lobes cérébraux el en couches optiques. On y observe de très bonne heure une proéminence qu'on désigne sous le nom de tubercule cendré '( tuber cinereum ) , el dont le développement est, suivant Valen- tin , en rapport avec celui des éminences mamillaires , qui se trouvent plus tard pla- cées derrière lui. La masse nerveuse du tu- bercule cendré s'étend sur les parois du troisième ventricule, et concourt à le clore en bas. A sa face inférieure, il semble ser- vir de base à une tige creuse , conique, ap- pelée entonnoir (infundibulum) , et considé- rée par Baër comme l'extrémité antérieure du tube médullaire primitif, qui, fortement courbé et refoulé en arrière par le dévelop- pement des lobes cérébraux , se montre au- dessous du cerveau intermédiaire, dont iJ paraît être un prolongement. Au bord postérieur du cerveau intermé- diaire , apparaît encore un petit corps rond et aplati, qui, plus tard, devient conique, et qu'on nomme glande pinéale , à cause de sa ressemblance avec une Pomme de Pin. Cette glande serait produite, suivant Baër, par la portion postérieure du cerveau intermé- diaire qui ne se fend pas; elle devrait peut- être son origine au développement delà pic- mère, suivant Bischofl". Ou la voit derrière le troisième ventricule, au-dessous de la com- missure cérébrale postérieure : de petits pé- doncules l'assujettissent dans cette position. Pendant la durée de la vie fœtale, on ne rencontre pas à la surface, et même dans la substance de cette glande , les petiu cor- puscules cristallins qui s'y trouvent chez le nouveau-né, ou même , à une époque plus ou moins éloignée de la naissance, comme l'indiquent les observations de certains ana- tomistes. Enfin, à une époque très ancienne du développement du cerveau intermédiaire, on voit l'infundibulum en connexion avec une vésicule qui se change en une masse molle , et repose plus tard dans la selle tur- cique du sphénoïde. Cet organe, à l'aide de l'infundibulum , communique donc en haut avec le tubercule cendré et le troisième ven- tricule; on le désigne sous le nom de glande pituilaire. L'origine de cette glande n'est pas encore bien connue. Suivant Reichert, elle serait un débris de l'extrémité anté- rieure de la corde dorsale ; d'après Kopiuion 636 MAM plus probable de Raihke, elle se présente- rait d'abord comme un enfoncement de la membrane buccale dans le fond de la ca- vité pharyngienne; cet enfoncement, en se creusant davantage , formerait ensuite une sorte de cœcum , dont le fond s'élèverait jusqu'à l'infundibulum , et s'unirait à l'ei- irémité obtuse de ce dernier par un pédi- cule grêle; une valvule s'étendrait progres- sivement au-devant de l'ouverture de ce tœcum , jusqu'à ce qu'il fût enfin clos; le rœcum , transformé de la sorte en vésicule , se détacherait enfin de la cavité d'où il tire Son origine pour appartenir à la cavité crâ- nienne. Les couches optiques, le troisième ven- tricule, le tubercule cendré, l'unfundibu- lum, la glande pinéale, la glande pitui- laire , la commissure cérébrale postérieure, et la commissure molle, sont donc les par- ties principales produites immédiatement des méiamorpboses du cerveau intermé- diaire, ou rattachées à cette portion de l'en- céphale par les résultats de leur développe- ment. Les changements que subit le cerveau moyen ne sont pas aussi considérables que ceux dont nous venons de tracer la succes- sion pour les deux premières vésicules ; leur résultat est la formation des tubercules qua- drijumeaux ou lobes optiques. Nous avons vu qu'en cet endroit le tube médullaire pré- sente la première courbure caractéristique qui distingue primitivement l'encéphaledes Mammifères de celui des Anallantoidiens, et d oïl il résulte que le cerveau moyen occupe la région la plus élevée de la tête. Creusé d'a- bord d'une cavité, comme l'étaient aussi les deux vésicules qui le précèdent, le cer- veau moyen se solidifie peu à peu par le dé- veloppement de substance nerveuse dont laccroissement a lieu principalement à sa base et de bas en haut , comme dans tout l'encéphale en général. La masse qui le remplitainsi, forme d'abord une saillie dans son intérieur , s'élève ensuite en forme de mamelon, gagne insensiblement la voûte su- périeure, la rencontre, se soude avec elle; et la vésicule serait complètement pleine, s'il n'était resté par le bas, sur la lignt médiane, un petit canal, dernier vestige de la cavité primitive, et connu sous le nom d'aqueduc de Sylvius. Ce canal commu- WAM nique, en avant , avec le troisième ventri- cule, ou ventricule des couches optiques; nous verrons qu'il est en continuité avec une autre cavité postérieure. Le couvercle du cerveau moyen reste d'abord parfaitement lisse , et ne se fend point , comme cela a lieu pour celui des deux vésicules des hémisphères et des couches optiques ; mais il se développe ensuite sur sa surface un sillon longitudi- nal, coupé plus tard par un sillon trans- versal. Cet affaissement cruciforme partage donc superficiellement le cerveau moyen en quatre éminences ou tubercules; les deux tubercules antérieurs sont nommés nates, les deux postérieurs testes; leur volume re- latif et leur forme varient dans les divers groupes d'animaux, et il est à remarquer qu'en général les Herbivores ont les nates arrondis et plus grands que les testes. La plus grande partie de la masse nerveuse qui a so- lidifié par le bas le cerveau moyen, se re- courbe en avant pour se continuer avec les couches optiques, et constitue les pédoncules cérébraux. Dans certains ordres de Mammi- fères , les hémisphères recouvrent complè- tement les tubercules quadrijumeaux ; dans d'autres, au contraire, ils ne le recouvrent qu'en partie, et les tubercules se montrent à nu. Nous reviendrons sur ces parties en étudiant comparativement l'organfsation de l'encéphale; nous indiquons seulement ici leur origine et leur situation. Nous avons dit plus haut que la troisième cellule cérébrale primitive, dont la subdi- vision donne naissance à la cellule cérébel- leuse et à la cellule encéphalique postérieure, restait ouverte à sa partie supérieure plus longtemps que les autres cellules, et que la cavité du tube médullaire s'ouvrait librement à sa surface, close seulement par les la- mes dorsales. Peu à peu cependant la cel- lule cérébelleuse se ferme sur ce point, par le dépôt d'un blastème nerveux qui s'accu- mule progressivement de bas en haut sur les parois latérales du tube des lames dor- sales; ce dépôt produit une lamelle médul- laire, qui s'avance de chaque côte vers la lignç médiane supérieure, et se soude sur cette ligne; de là résulte une cellule dont le développement ultérieur donne naissance au cervelet. On peut donc représenter l'état originel du cervelet , comme celui des di- vers lobes de l'encéphale, sous la forme de MAM deux petites lames minces qui convergent de dehors en dedans, suivant le niude de formation que nous venons d'indiquer, mais non sous la forme de deux lamelles qui s'é- lèveraient des bords d'une fente produite par la fissure du tube médullaire qui aurait été primitivement fermé en cet endroit. L'épaississement de la lamelle du cerve- let est le seul phénomène qui indique dans les premiers temps l'activité dont elle est le «iége; les parties qui constituent l'organe complet ne se dégagent que plus tard des couches médullaires. A la face inférieure se montre d'abord un léger renflement, pre- mier indice de la petite masse irrégulière- ment ovoïde , qui sert, en quelque sorte, de noyau à ch/ique moitié du cervelet, et que Gall considérait comme le ganglion de cet organe; les anatomistes le désignent sous le nom de corps rhomboïdal ou dentelé. La surface élargie de la cellule cérébelleuse présente ensuite quatre sillons ou anfractuo- sités transverses, qui partagent l'organe en cinq lobes, dans chacun desquels ne s'ob- serve encore aucune ramification. Par les progrès du développement, les lobes se mul- tiplient avec les sillons ; aux lobules et aux dentelures qui en découpent alors la surface, correspondent des branches, des rameaux , des ramuscules intérieurs du même ordre; et de cette disposition rameuse se forme Varbre de vie que met en évidence une coupe verticale du cervelet. La portion centrale pri- mitivement formée est le lobe médian. Ce- pendant les parties latérales ont pris un ac- croissement plus considérable que celte par- lie moyenne ; on les voit bientôt sous forme de deux proéminences qui se caractérisent de plus en plus comme hémisphères cérébel- leux, et donnent au cervelet des Mammi- fères un caractère tout spécial , puisque l'on ne retrouve plus ces lobes latéraux au cer- velet des autres Vertébrés. Le lobe médian représente deux éminences vermiformes, qu'on dislingue par les noms d'éminences vermiformes supérieure ou inférieure, d'a- près leur situation par rapport au cervelet. Les diverses parties annexes du lobe mé- dian se dessinent d'une manière de plus en plus distincte; l'extrémité antérieure du ver- nus inferior se prononce en un petit pro- longement qui a la forme d'une lancette, et qu'on Domme lucltei de chaque côté de la IMAM 637 luette se détachent deux replis médullaires , les valvules de Tarin, qui interceptent deux cavités sigmoides, et qui, comparés aux pi- liers du voile palatin, ont valu à l'appen- dice précédent le nom de luette. Ces valvules aboutissent à deux petits lobes appendicu- laires, placés à la face inférieure du cerve- let, en arrière et en dedans de chaque hé- misphère cérébelleux, qu'ils terminent et qu'ils séparent des organes voisins. Reil a désigné ces lobes sous le nom de touffes; suivant Tiedemann, ils seraient produits, aussi bien que les valvules de Tarin, par un renversement du bord postérieur du cerve- let, de dehors en dedans. Au point où la cellule encéphalique pos- térieure se continue avec le tube médullaire, s'est produite , comme nous le savons , une forte Courbure qui imprime à la tête une flexion à angle droit d'arrière en avant. Mais entre la cellule cérébelleuse et la cellule postérieure, se montre une autre incurva- lion à angle aigu d'avant en arrière, qui corrige un peu le mouvement trop prononcé de la première , et par suite de laquelle les parties qui se forment du développement de la cellule postérieure se trouvent naturel- lement situées au-dessous de celles qui nais- sent de la cellule cérébelleuse. A l'endroit de ce genouillement , se dépose de bonne heure de la substance nerveuse, sous forme de bourrelet Iransverse et saillant, qui sert de commissure entre les deux hémisphères du cervelet, et sous lequel passent les cor- dons médullaires qui, des parties posté- rieures, s'unissent aux parties antérieures; ce renflement reçoit, en conséquence, les noms de protubérance annulaire ou de pont de Varole, bien que ce dernier nom ail été donné par Varole, seulement à la couche la plus superficielle de la protubérance. En même temps que naissent et se déve- loppent ces parties du cervelet, on voit ap- paraître et se compléter d'autres formations destinées à mettre cet organe en rapport avec les autres parties du système nerveux cen- trât Ces connexions s'établissent de chaque côté par trois pédoncules , distingués en in- férieur, moyen et supérieur; l'ordre de leur formation est celui dans lequel nous ve- nons de l3s nommer. Les pédoncules infé- rieurs ou corps resliformes unissent la la- melle médullaire du cervelet avec la ceh 6'î8 MAM Iule encéphalique postérieure, et, parcon- s<'quent, avec la moelle épinière ; plus tard, ils passent, en avant, au-dessous des tu- bercules quadrijumaux, et se placent au- dessus du pédoncule cérébral correspondant. Les pédoncules moyens se montrent en même temps que le pont de Varole, avec lequel ils se continuent latéralement pour former cette commissure cérébelleuse. Les pédoncules su- périeurs, ou p7'ocessus cerebelU ad lestes, sont situés au-dessus de la protubérance ; ils sem- blent émerger du lobe médian du cervelet, sengagent au-dessous des tubercules quadri- jumeaux, et se prolongent dans les pédon- cules cérébraux. Entre les deux processus cerebelli ad testes , l'intervalle est rempli par une lame médullaire, demi-transparente, dont l'apparition est liée à celle des pédon- cules qu'elle réunit , et avec lesquels elle se confond: c'est \aL valvule de Vieussens. Pour compléter l'exposé des transforma- tions successives que présentent les cellules cérébrales dans la constitution de l'encé- phale des Mammifères , il ne nous reste plus qu'à parler de la cellule encéphalique posté- rieure. De son développement se forme le bulbe rachidien, ou moelle allongée de Haller; mais comme, sous ce deriiier nom, les anato- mistes ont compris un plus ou moins grand nombre de parties encéphaliques, nous em- ploierons l'expression de bulbe rachidien , dont la signification est mieux définie; nous lui préférerions encore celle de bulbe crâ- rien. Dans cette dernière portion de la troi- sième cellule cérébrale primitive , le tube médullaire ne se ferme jamais à sa partie su- piùieure ; et, comme le cervelet s'étend au- dessus de cette cellule, par suite de la cour- bure que nous avons décrite et du déve- loppement dont nous venons de parcourir les phases diverses, il en résulte que le ca- îial médullaire vient s'ouvrir entre la face supérieure du bulbe rachidien et la face in- férieure du cervelet; la cavité ainsi formée prend le nom de ventricule du cervelet ou quatrième venli'icule. Tiedemann propose de l'appeler premier ventricule, parce qu'il se rencontre chez tous les Vertébrés, et aussi, parce qu'il est plus tôt formé que les autres. Cette dernière interprétation ne nous paraît pas exacte : le cervelet arrive plus tard que le cerveau au terme de sa perfection , et d'ailleurs les ventricules , d'après leur ori- WAM gine même, sont, dans l'encéphale, des par- ties en quelque façon préexistantes , qui se rétrécissent, se distribuent de manières di- verses , se délimitent enfin , mais qui ne se forment pas à proprement parler, l'expres- sion de formation laissant supposer qu'elles prennent naissance dans la masse d'un or- gane qui, primitivement plein, se creuserait ensuite. De plus, le mot de formation , in- exact pour représenter la simple délimitation des autres ventricules, devient tout à- fait impropre pour le ventricule du cervelet, qui n'est autre chose originellement qu'un vide permanent en dehors même du tube médullaire Quoi qu'il en soit, ce quatrième ventri- cule communique en avant avec le troisième, par l'aqueduc de Sylvius, et en arrière avec le canal médullaire. Sa paroi supérieure est constituée par les éminences mamelon- nées de la base du cervelet, par le vermis inferior, la valvule de Vieussens, et une por- tion des pédoncules cérébelleux supérieurs (processus cerebelli ad testes); sa paroi infé- rieure est la face supérieure du bulbe. Les parties principales qui constituent le bulbe sont : les corps restiformes, dont nous avons déjà parlé, et qui se montrent en même temps que le cervelet; les pyramides, les cordons olivaireset les corps olivaires-, qui de- viennent successivement distincts, et dont nous allons indiquer la position respective sur le bulbe complètement développé. Sur la ligne médiane, la face supérieure du bulbe est parcourue par un sillon qui fait suite en avant à l'aqueduc de Sylvius, et, en arrière, à une dépression linéaire mé- diane, qui règne sur toute la longueur de la face postérieure de la moelle. Ce sillon tra- verse, d'avant en arrière, un espace triangu- laire dont les côtés sont formés par les corps restiformes, ou mieux, par la portion la plus interne des corps restiformes nommée pyramide postérieure par quelques anato- mistes, et dont le sommet, dirigé en arrière et désigné sous le nom de calamus scripto- rius, s'enfonce en un angle où s'ouvre le canal de la moelle. La face inférieure du bulbe se termine à la protubérance annulaire; on y^oit un siN Ion qui se continue avec le sillon médian antérieur de la moelle. En partant de ce sillon , à droite et à gauche, on rencontre: MA M 1" une bande longitudinale, d'nhord'npla- lie, puis renflée, parallèle à celle de l'au- tre côté, et nommée pyramide antérieure; 2" une saillie oblongue , placée sur la face latérale du bulbe, et désignée sous le nom de corps oJivaire : 3° un faisceau médullaire intermédiaire ou latéral, appelé cordon oli- vaire par Tiedemann, parce que l'olive se formeàsa surface; son apparition précède, par conséquent, celle du corps olivaire ; 4" la portion du pédoncule cérébelleux inférieure laquelle est réservé le nom decorps restiforme proprement dit . On arrive ainsi à la pyramide postérieure que nous avons décrite, et le ren- flement conique du bulbe rachidien se trouve de la sorte complété. Chacune des parties que nous venons de nommer est séparée de la partie voisine par un sillon plus ou moins accusé. En arrière, le bulbe s'amincit et se continue avec la moelle épinière. Développement et constilulion de la moelle épinière. Pendant q>ie se succèdent toutes ces for- mations de l'encéphale, la moelle épinière s'est développée et complétée. La substance nerveuse, en se déposant au fond et sur les côtés de la gouttière primitive , s'est peu à peu élevée jusqu'à la ligne médiane supé- rieure , et le tube médullaire s'est ainsi fermé, d'abord à sa partie moyenne, comme nous l'avons déjà indiqué , puis en avant et en arrière de cette partie. Le mode suivant lequel se dépose la substance nerveuse ex- plique pourquoi la partie inférieure du tube médullaire est à toutes les époques plus épaisse que sur les autres points. En conséquence de la clôture du tube mé- dullaire, le sinus rhomboidal a disparu, se- lon que nous l'avons exposé plus haut; un renflement s'est prononcé à la partie infé- rieure, au point qui correspond à l'insertion des nerfs des membres inférieurs ; on le dé- signe, pour cette raison, sous le nom de bulbe crural; on lui donne aussi la déno- mination de bulbe lombaire, bien qu'il se trouve le plus souvent à la région dor- sale. Un renflement s'aperçoit aussi dans la région du cou , et correspond au point où s'implantent les nerfs des membres thoraci- ques; il reçoit, à cause de sa situation, le nom de bulbe cervical ; on le nomme bulbe brachial, à cause de ses connexions. De la Î\ÎAM fi:?9 pointe qne nous avons observée à l'extré- mité postérieure du tube médullaire, se dé- veloppe la queue de cheval, qui vient plus tard terminer inférieurement la moelle épi- nière. La formation de la queue de cheval est différemment expliquée par les embryolo- gistes. Tous les observateurs s'accordent à dire que, dans les premiers temps de la vie em- bryonnaire, la moelle épinière ociupe toute la longueur du canal des vertèbres, s'allonge dans le sacrum et le tubercule coccygien ; qu'en conséquence il n'existe pas alors de queue de cheval ; puis , qu'à une époque du développement plus ou moins avancée et va- riable suivant les animaux, un intervalle se prononce entre l'extrémité du canal rachi- dien et l'extrémité de la moelle, de sorte que la queue de cheval devient de plus en plus distincte, à mesure que ces deux or- ganes s'éloignent l'un de l'autre pour pren- dre la position qu'ils doivent conserver a l'état adulte. Mais tous les observa leur. s n'expliquent pas de la même manière ceiie différence de hauteur de la moelle épinière dans le canal vertébral. Quelques uns ad-' mettent que la moelle s'atrophie dans sa partie inférieure, et supposent que la pie- mère, affaissée sur elle-même par suite de celte disparition de la moelle, se transforme en ligament coccygien. Cette atrophie de la moelle, à une période de formation aussi ac- tive, ne nous semble guère naturelle, et, quantàla production du ligament coccygien, elle a lieu nécessairement quand la moelle épinière ne se trouve plus au fond du canal des vertèbres; mais il nous paraît qu'elle e.st due, comme toutes les autres formations, a un développement histogénique particulier dont on aura confondu les éléments avec la gaine fournie par la pie-mère. Parmi les au- tres auteurs, les uns, adoptant l'opinion de M. Serres, affirment que c'est la moelle qui abandonne l'extrémité du canal vertébral par un mouvement propre d'ascension; les au- tres pensent, avec Tiedemann, quec'estl'ex- trémité du canal vertébral qui s'éloigne de l'extrémité de la moelle, par suite de la croissance plus rapide des vertèbres. Cette dernière opinion, à laquelle un grand nom- bre d'embryologistes se rattachent, nous semble plus conforme à tout ce que nous G40 mam observons dans la marche générale du dé- veloppement; elle explique d'ailleurs com- ment la moelle peut paraître se retirer sur elle-même dans le canal du rachis. A Vascension de la moelle serait liée aussi, suivant l'anatomisle distingué qui admet ce phénomène , la disparition du prolongement caudal. Ce prolongement exis- terait primitivement chez l'Homme aussi bien que chez tous les animaux qui ne le présentent plus à une époque plus avancée de leur développement; il serait le résultat de l'extension de la moelle dans les dernières vertèbres; puis la moelle remonterait suc- cessivement jusqu'au milieu du coccyx, à la un du sacrum, au haut du canal sacré, au niveau des vertèbres lombaires ou même plus haut, selon les animaux, et la diminu- tion du prolongement caudal suivrait degré à degré chaque phase de l'ascension de la moelle. C'est par une succession de phéno- mènes identiques que disparaîtrait la queue du têtard des Batraciens, ce rapport néces- saire entre l'ascension de la moelle et la per- sistance d'un prolongement caudal étant, d'après M. Serres , une loi générale d'em- bryogénie. La conséquence de cette loi, c'est que, dans les espèces dont la queue prend une longueur considérable, la moelle épinière doit se trouver beaucoup plus bas dans le ca- nal rachidien, et que le contraire doit avoir lieu chez les animaux dont la queue est moins prolongée. L'observation est bien loin de con- firmer cette hypothèse. En effet, chez les Oi- seaux, qui ont une queue si courte, la moelle descend jusque dans la dernière vertèbre coccygienne; chez le Poisson-Lune (retrodon mola), la moelle épinière est extrêmement raccourcie, quoique la queue soit très allon- gée. Et, pour ne pas sortir de la classe des Mammifères, chez la Nodule, la Musaraigne, le Rat, le Kanguroo, qui ont une longue queue, la moelle se termine dans les vertè- bres lombaires, commechezl'Homme; tandis que chez le Lapin, dont la qneue est très courte, la moelle se continue au-delà des vertèbres sacrées. Quant à îa disparition de la queue chez les Batraciens anoures, qui sont munis de cet organe à l'état de têtards, elle a lieu par l'atrophie de la moelle, aussi m bien que par celle des autres nerfs , du ra- chis et des muscles. Sur la face antérieure de la moelle épinière MAM se montre un sillon médian longitudinal, qui doit sa formation à un prolongement que la pie-mère envoie et qui s'enfonce jusqu'au tiers environ de l'épaisseur de l'organe. Un semblable sillon médian s'observe aussi sur la face postérieure; il tire son origine de la fente longitudinale qui règne dans toute l'étendue de la gouttière médullaire, avant que celle-ci soit transformée en tube; la pie- mère ne s'y prolonge qu'en un mince repli. Beaucoup d'anatomistes, tels que Bartholin, Huber, Keuffel, Arnold, nient l'existence de ce dernier sillon; d'autres, avec Haller et Chaussier, le croient moins profond que l'an- térieur; d'autres, enfin, Blaes, Vicq-d'A- zyr, Gall, par exemple, le considèrent comme étant plus profond, quoique ses bords soient plus rapprochés. Par le sillon médian antérieur et le sillon médian postérieur, la moelle est donc parta- gée en deux cordons latéraux. Ces deux moi- tiés longitudinales ne sont pas immédiate- ment accolées l'une à l'autre par leur face interne; elles sont réunies dans toute leur longueur, en avant par une lame mince, qui a reçu le nom de commissure blanche ou antérieure; en arriére, par une lame plus mince que la précédente, appelée commissure grise. Les deux noms dislinclifs de ces com- missures viennent de ce qu'on considère la première comme unissant les faisceaux de matière blanche, et la seconde comme unis- sant les faisceaux de matière grise de la moelle. Cependant M. Natalis Guillot (1) trouve au fond du sillon postérieur, comme au fond du sillon antérieur, une lame de matière blanche; il appelle l'une axe mé- dian des stratifications antérieures, et l'au- tre, axe médian des stratifications posté- rieures. Le développement de la moelle épinière n'offre plus aucun phénomène qui puisse nous porter à admettre des subdivisions dans les deux grandes moitiés que distinguent les deux sillons médians. L'anatomie ne saurait d'ailleurs trouver, dans l'examen de la moelle épinière fraîche d'un Mammifère ou de l'Homme, une démonstration de la présence d'autres cordons longitudinaux. Aussi beau- coup d'auteurs rejettent-ils les faisceaux dont (i) Exposition anatomique de Vor^nnisation vtux dans les quatre classes d' animaux vertébn Guillot , it>44. , par Nalalis ÎMA3I d'autres ont tant multiplié le nombre, parce qu'ils les considèrent comme n'existant pas dans la nature, etcornme résultant deraclion «le l'alcool ou de l'adresse d'un observateur prévenu. La facilité qui résulte d'une pareille division pour expliquer les phénomènes di- vers de l'action du centre nerveux, n'est pas un motif suffisant pour admettre un fait que l'observation scrupuleuse peut contester à l'habileté. On a compté souvent trois sillons sur chaque moitié de la moelle. En partant du sillon médian postérieur, le premier sillon à droite et à gauche a été nommé sillon pos- térieur intermédiaire ; le second, sillon colla- téral postérieur ; le troisième, sillon collatéral antérieur. Bartholin, Sœmmerring, Meckel, admettent une fissure latérale entre les deux collatéraux. Les anatomistes ont aussi admis un nombre variable de co dons médullaires. Suivant les utis, il en existe deux : un poslé- rieur, compris entre le sillon médian posté- rieur et le sillon collatéral postérieur; et un anléro-laléral , compris entre ce dernier sil- lon et le sillon médian antérieur. Suivant les autres, on peut en reconnaître trois : un postérieur; un latéral ou moyen, entre les deux sillons collatéraux, et un antérieur. Les sillons que nous avons nommés plus haut indiquent encore , pour d'autres iina- tomistes, des subdivisions' dans ces fais- ceaux. S'il est impossible d'apporter des preuves anatomiques à l'appui d'une distinction évi- dente des sillons et des cordons médul- laires, il nous semble néanmoins que l'on peut considérer, à la surface de la moelle, deux lignes dessinées, l'une par l'inser- tion des racines antérieures des nerfs ra- chidiens, l'autre par l'insertion des filets postérieurs des mêmes nerfs; l'une collaté- rale antérieure, l'autre collatérale posté- rieure. Quant aux faisceaux, on peut ad- mettre , aver M. Nalalis Guillot , deux caté- gories de stratifications, qu'une coupe trans- versale de la moelle met en évidence. Les unes antérieures, comprenant les deux por- tions que sépare le sillon médian en avant, et que réunit l'axe antérieur des stratifica- tions; les autres postérieures, comprenant les deux portions que sépare le sillon mé- dian en arrière et que réunit l'axe posté- rieur; les unes et les autres possédant une matière prise dans leur partie centrale; les T. vu. MA M G4l unes séparées des autres par un proloujin- ment de cette matière grise et par les in- sertions des racines postérieures des nerfs rachidicns. Celte distinction paraît encore plus fondée quand on tient compte du rôle de ces deux portions médullaires, si diffé- rent , comme l'ont démontré les expériences d'un grand nombre de physiologistes, et, plus récemment, celles de M. Longet (1). Lu eflet, les faisceaux antérieurs, de même qi:e les filets antérieurs des nerfs rachidiens , sont insensibles et exclusivement relatifs au mouvement, tandis que les faisceaux posté- rieurs, ainsi que les filets correspondants, sont très sensibles et n'ont point de rapport avec le mouvement. Cette manière d'en\i- sager la moelle épinière a l'avantage de n'affirmer rien que l'observation ne puisse démontrer; elle s'appuie sur les résultats les plus intéressants qu'aient produit les travaux entrepris récemment en France sur le système nerveux , au point de vue auato- miqueet au point de vue plijsiologique. Les mêmes doutes ne peuvent exister sur la présence de cordons distincts à la portion intra-crànienne de la moelle épinière, c'est- à-dire au bulbe rachidien. Dès le moment où les éléments nerveux constitutifs ont pris leur forme caractéristique définitive, ils se disposent en faisceaux auxquels se ratta- chent les fibres de la moelle. Ces faisceaux sont ceux dont nous avons indiqué plus haut la situation relative à la surface du bulbe. Enveloppes de Vaxe cérébro-spinal. L'axe cérébro-spinal , dont nous venons de suivre le développement, est entouré de trois membranes, désignées collectivement sous le nom des méninges. Ces enveloppes sont produites, comme le sontd'aiiieurs tou- tes les formations embryonnaires, par une séparation des divers cléments histogéni- ques primitivement confondus. Le blastèrne général d"où dérivent les méninges se mon- tre dans le canal des lames dorsales, avant que se soient rapprochées les lamelles qui doivent clore les cellules cérébrales; et ce sont elles qui ferment le canal de la moelle, sur tous les points où le tube médullaire tarde à se compléter, à la cellule cérébel- ( 1 ) jliialomie et physiologie du txii'eme nerveux de fkoiimit tl des aiumuux veiteliréi, pal F A. Luiigci. i8,->. 642 MAM leuse et à la cellule postérieure , par exem- ple. Au-dessus de celte dernière, elles recou- vrent même toujours seules l'ouverture du canal de la moelle , puisque ce canal y reste toujours ouvert. Du départ qui s'accomplit dans les éléments destinés à former les mem- branes d'enveloppes de l'axe cérébro-spinal, naissent la pie-mère , Varachnoïde et la dure-mère. La pie-mère est celle qui se montre la première; la dure-mère ne tarde pas à devenir distincte; l'arachnoïde ne peut être aperçue que plus tard. La pie-mère est l'enveloppe la plus in- terne; elle se superpose immédiatement à la substance nerveuse, et supporte de nom- breux vaisseaux qui se ramifient sur elle : cette membrane est cellulo-vasculaire dans le crâne, fibro-vasculaire dans le canal ra- chidien. A l'extrémité inférieure de la moelle, elle se termine en un cordon grêle, le li- gament coccygien ou caudal , qui se plare au centre du faisceau des nerfs qui com- posent la queue de cheval. Nous avons dit plus haut, à propos de la moelle épinière, comment nous comprenions la formation de ce ligament. Entre les racines antérieures et postérieures des nerfs spinaux, la pie- mère s'élargit en une bandelette mince, dé- coupée sur ses bords externes en denticules, dont les pointes vont s'implanter sur la dure- mère : celle bandelette est le ligament den- telé! Dans sa portion crânienne , la pie-mère recouvre les hémisphères du cerveau et ceux du cervelet, s'enfonce dans les sillons tracés sur leur surface , sans cesser d'être continue avec elle-même, de sorte qu'elle émet un double feuillet dans chaque anfractuosité. Elle pénètre aussi dans les cavités du cer- veau , sans s'attacher à leurs parois, forme ]a toile choroïdienne , qui , par sa face su- périeure, correspond au trigone cérébral, et donne , par sa face inférieure, une paroi supérieure au troisième ventricule. Dans les ventricules latéraux , elle produit les plexus choroïdes qui en parcourent toute l'étendue et semblent comme pelotonnés sur eux- mêmes ; elle s'avance aussi dans le quatrième ventricule pour y donner naissance à deux plexus choroïdes. Suivant Tiedemann , Des- moulins et autres observateurs, ces replis intérieurs de la pie -mère devraient leur ori- gine à ce que cette membrane, tapissant intérieurement et extérieurement les la- MAM melles médullaires cérébrales avant que celles-ci se fussent rapprochées pour consti- tuer des cellules, aurait été enveloppée en- suite dans les cavités closes; la capacité des ventricules diminuant à mesure que la sub- stance médullaire s'épaissit, la pie-mère se serait plissée sur elle-même pour s'accom- moder à l'étendue des cavités où elle est enfermée; elle se serait atrophiée ou rétrac- tée entre les plis de la paroi ventriculaire. Nous croyons que ces plexus se forment des progrès ultérieurs du développement, et que la pie-mère n'atteint pas tout d'abord l'é- tendue qu'elle doit présenter, pour se pe- letonner ensuite dans les ventricules. En ef- fet, les plexus choroïdes sont en continuiié de tissu avec la membrane lisse qui revêt toute la paroi interne des ventricules; il faudrait donc admettre que la partie de la pie-mère enfermée primitivement dans les cellules cérébrales se serait ensuite parta- gée en deux portions; que l'une se serait plissée par suite de la diminution de la ca- vité, tandis que l'autre serait restée lisse, bien qu'elle dût aussi se plisser pour la même raison. Il est vrai qu'on peut dire aussi que le retrait même qui s'opère dans les plexus tend fortement la membrane ventriculaire, et est précisément la cause qui rend cette membrane unie. Mais toutes ces hypothèses de mécanique embryonnaire nous sédui- sent peu, parce qu'elles ne sont pas la con- séquence d'observations directes; l'observa- tion ne nous donne que la succession de formations qui deviennent distinctes après avoir été confondues. La dure-mère est une membrane fibreuse, la plus extérieure des enveloppes de l'axe cérébro-spinal. Par sa face externe , elle est en rapport avec les os, s'unit par de nom- breux prolongements fibreux et vasculaires avec les os du crâne, auxquels elle sert de périoste interne; contracte des adhérences beaucoup moins intimes avec les vertèbres. Dans le canal formé par ces dernières, elle constitue un long étui cylindrique , qui s'at- tache fortement en haut au pourtour du trou occipital, et s'étend en bas jusqu'au coccyx. Les nerfs et les vaisseaux qui tra- versent les os du crâne reçoivent, de la dure- mère, une gaîne qui cesse de les accompa- gner au point où ils quittent les canaux os- seux , et qui se continue ensuite avec le IMAM MAM 043 pdrioste externe. Il faut cependant excepter «le cette disposition générale la gaine que la dure-mère fournit au nerf optique , et qui iorme un double prolongement: l'un cons- titue le périoste des os de l'orbite; l'autre enveloppe le nerf optique jusqu'au globe de l'œil , et se continue avec la membrane ex- terne de cet organe, la sclérotique. Deux feuillets, très intimementadhérents l'un à l'autre, constituent la dure-mère; et leur distinction peut, surtout dans certains points, être rendue évidente. Ces points sont ceux où le feuillet interne se détache du feuillet externe pour former des cloisons ou des sinus. Dans les uns et dans les au- tres, le feuillet interne, après s'être en- foncé directement vers l'encéphale, se ré- fléchit sur lui-même et regagne le feuillet externe; mais, dans les cloisons, les deux portions s'accolent l'une à l'autre , tandis que, dans les sinus, elles laissent entre elles un intervalle que tapisse à l'intérieur la membrane des veines. Les sinus, en nombre variable, reçoivent le sang veineux de l'encéphale, de ses enveloppes et de ses os, et le portent, directement ou par des branches intermédiaires , dans la veine ju- gulaire interne. Les cloisons principales sont la tente du cervelet , sorte de voûte membra- neuse qui sépare le cerveau du cervelet; la faux du cerveau, lame fibreuse verticale, perpendiculaire à la tente du cervelet, avec laquelle elle se continue en arrière , et pla- cée sur la ligne médiane au-dessus du corps calleux, entre les deux hémisphères céré- braux ; enfin, la faux du cervelet, située en- tre les hémisphères cérébelleux, et implantée en avant sur la tente du cervelet. Cette der- nière cloison est la moins constante; elle dis- paraît chez les Mammifères dont le lobe mé- dian du cervelet fait plus de saillie que les lobes latéraux. Au contraire, la tente du cer- velet, destinée à garantir les deux principales portions de l'encéphale de tout contact qui pourrait les froisser , prend une grande so- lidité chez tous les Mammifères, et se ren- force même d'une lame osseuse chez pres- que tous les Carnivores prompts à la course. Entre la pie-mère et la dure-mère, et après ces tuniques, se développe V arachnoïde , membrane séreuse, dont le nom vient de la délicatesse et de la transparence de sa tex- ture. Comme la plupart des séreuses , l'a- rachnoïde forme un sac à double paroi , sans ouverture; son feuillet externe ou pariétal adhère fortement à la face interne de la dure- mère , et lui donne un aspect nacré et bril- lant; son feuillet interne ou viscéral est ap- pliqué contre la face externe de la pie-mère. Elle s'enfonce au-dessous de la dure-mère, partout où celle-ci forme des cloisons dans l'encéphale. Au contraire, elle ne pénètre pas avec la pie-mère dans les enfoncements où celle-ci se replie; elle se tend seulement au- dessus , en formant une sorte de pont. Le feuillet viscéral fournit aux nerfs et aux vaisseaux qui émergent de l'axe cérébro-spi- nal ou qui y pénètrent, une gaine qui les accompagne jusqu'à la rencontre du feuillet pariétal, se réfléchit ensuite et se continue avec ce même feuillet; c'est de la sorte que la continuité entre les deux feuillets arach- injïdiens n'est jamais interrompue. Ces deux feuillets sont partout en contact médiat l'un avec l'autre au moyen de petits filaments. La moelle épinière, l'encéphale et leurs enveloppes ne remplissent pas toute la cavité du canal rachidien et du crâne. Entre la pie-mère et le feuillet viscéral de l'arach- nuïde, existe une couche de liquide alcalin, d'une saveur salée, nommé liquide céphalo- rachidien; il est en communication avec le liquide contenu dans les cavités ventriculai- res, et baigne tous les nerfs jusqu'à leur îiortie du crâne ou jusqu'aux trous de con- jugaison des vertèbres. Nerfs qui émanent de l'axe cérébro-spinal. Grand sympathique. L'axe cérébro-spinal, dont nous venons d'étudier la composition, se complète par les nerfs qui s'y rattachent immédiatement, et qui établissent une communication entre cette portion centrale et les divers organes. Ces nerfs peuvent se diviser en nerfs crâ- niens et en nerfs rachidiens, selon que le lieu de leur émergence est à l'encéphale ou à la moelle épinière. Le nombre des pre- miers est de douze paires chez tous les Mam- mifères, à très peu d'exceptions près; le nombre des seconds varie avec le nombre des vertèbres , auquel il correspond en gé- néral. Les nerfs crâniens sont, d'avant en ar- rière : l'olfactif, l'optique, le moteur ocu- laire commun , le pathétique , le trijumeau, 644 MAM IMAM le moteur oculaire externe, le facial , l'au- ditif, le glosso-pbaryngien , le pneumo-gas- irique, le spinal et le grand hypoglosse. Nous indiquerons plus loin le point d'ori- gine de chacun d'eux. Ces nerfs forment deux catégories , dont nous tirons les caractères, des particularités que présente leur développement. La pre- mière catégorie comprend les nerfs des trois appareils sensoriels supérieurs , de l'œil , de l'oreille et de l'organe olfactif; le second renferme les autres paires nerveuses. En ef- fet, les trois premiers ordres d'organes sen- soriels se présentent sous forme de vési- cules qui procèdent des cellules encépha- liques, et leur développement est telle- ment lié avec le développement de ces cel- lules elles-mêmes, comme nous le dirons bientôt, que ce rapport tout particulier est un caractère important, qui mérite de ser- vir de base à une classification des nerfs de l'encéphale. Ajoutons qu'ils se distinguent encore par la nature même de leur ac- tion , et que leur rôle physiologique spécial vient appuyer la division que nous établis- sons ici d'après leur mode d'origine. Il ré- sulte en effet des expériences d'observateurs habiles, et en particulier de MM. Magendie, RJuller et Longet, qu'on peut exercer toute espèce d'action sur les nerfs optiques , ol- factifs et auditifs, et même les détruire, sans causer la moindre douleur; tandis que des excitations mécaniques ou galvaniques éveillent la sensation propre à chacun de ces nerfs, la vision, l'olfaction ou l'audi- tion. Le nom de nerfs sensoriaux ou de sen- sation spéciale peut être employé pour dési- gner ces trois espèces de nerfs , comme le propose le dernier des anatomistes que nous venons de citer. Quant aux nerfs crâniens de la seconde catégorie, on en distingue deux ordres : le premier est celui des nerfs de sensibililé générale, assimilables aux racines posté- rieures des nerfs rachiiliens , parce que, comme ceux-ci, ils président exclusive- ment à l'exercice de la sensibilité à leur origine, et s'unissent, au-delà de leur gan- glion, aux filets des nerfs moteurs, de fa- çon à constituer un tronc mixte; le second est celui des nerfs du mouvemenl , présidant à la fois aux mouvements volontaires et res- piratoires, et analogues aux filets antérieurs des nerfs spinaux, parce que, comme eux, ils sont exclusivement moteurs et ne sont point sensibles. Les nerfs de sensibilité gé- nérale sont au nombre de trois: la portion ganglionnaire du trijumeau , le glosso-pha- ryngien et le pneumo-gastrique. Les nerfs du mouvement sont au nombre de sept : le moteur oculaire commun, le pathétique, le masticateur (racine motriit comme ailleurs. Dans l'angle interne des pau- pières, on voit, chez l'Homme et les Quadru- manes, un petit repli en forme de croissant, indice d'une troisième paupière qui se déve- loppe davantage chez d'autres Mammifères, surtout chez les Ruminants, les Pachyder- mes, les Edenlés , sans pouvoir cependant jamais jouer indépendamment de l'œil. Les Cétacés ne présentent aucun vestige lie ce troisième voile palpébral ; et leurs deux paupières sont tellement épaissies par la graisse, qu'elles demeurent presque immo- biles. L'union primitive des paupières dis- paraît plus ou moins vite, suivant les es- pèces; on sait, en efiet, que certains ani- maux naissent les yeux ouverts , tandis que d'autres naissent les yeux fermés. Les os se forment à des époques différentes. Le globe de l'œil , appuyé dans l'orbito sur une couche de grais.se qui lui sert de coussinet , esl mis en mouvement par des as 658 MAM muscles obliques et des muscles droits. Les premiers sont au nombre de deux chez tous les Mammifères ; les seconds sont au nombre de quatre chez l'Homme et les Singes. Dans les autres ordres, on voit un cinquième muscle droit, le suspenseur ou choanoïde , dont quelques analomistes trouvent des tra- ces même chez les Quadrumanes, et qui se divise en deux chez les Rhinocéros, en qua- tre chez les Carnassiers et les Cétacés. Dans rembryon , les muscles droits deviennent vi- sibles avant les muscles obliques. Ces mus- cles reçoivent leurs ûlets moteurs du nerf moteur oculaire commun, du pathétique, et du moteur oculaire externe. On connaît mal le mode de formation de la glande lacrymale ; peut-être son dé- veloppement la rattache-t-il à la cavité pha- ryngienne. Cette glande acquiert un grand volume chez les Lièvres ; elle se subdivise en deux ou trois portions chez les Rumi- nants; chez les Cétacés, elle est remplacée par des lacunes d'où s'échappe une humeur mucilagineuse. Plusieurs Mammifères, les Ruminants, les Carnassiers, les Pachyder- mes, les Lièvres, les Paresseux, etc., pos- sèdent une glande particulière qui manque à l'Homme, et qu'on nomme glande de Harderus; elle est située à l'angle nasal , et verse sous la troisième paupière une hu- meur épaisse et blanchâtre. De l'ouïe. — L'oreille des Mammifères est composée de deux portions distinctes : l'une, fondamentale, dans laquelle se distribue les nerfs de l'audition ; l'autre, complémentaire, destinée à recueillir et à renforcer les sons. La première est l'oreille interne ou le laby- rinllie; la seconde se compose de l'oreille moyenne ou caisse, et de l'oreille externe. La première se développe tout-à-fait indé- pendamment de la seconde, et suivant le type primitif des organes de sensation spé- ciale, comme nous Talions voir. La forma- tion de la seconde se rattache aux évolutions des parties que nous avons déjà indiquées sous le nom d'arcs branchiaux ou viscéraux; nous en parlerons plus loin en examinant te développement de la face et du crâne. Suivant le même mode de formation que l'œil, mais après ce dernier organe, le laby- rinllie se montre d'abord comme une saillie vésiculeuse des cellules cérébrales, entre la cellule cérébelleuse et la cellule encéphali- MAM que postérieure. Cette vésicule, communi- quant primitivement avec la cavité médul- laire par une large ouverture, s'allonge peu à peu et s'efûle ensuite à sa partie postérieure en un pédicule d'abord creux, puis solide. Ce pédicule produit le nerf auditif; la por- tion vésiculeuse devient le labyrinlfie. Au-dessous de cette vésicule, et bientôt autour d'elle, se montre une capsule qui s'est progressivement formée et qui s'étend peu à peu jusqu'au point où la vésicule se continue avec l'encéphale. Les parois de cette enveloppe deviennent épaisses , et sont les parties du système osseux qui se cartilagi- niûenl et s'ossiQent les premières ; elles constituent alors le rocher qui, par consé- quent, est d'abord indépendant du tempo- ral. Elles donnent aussi naissance au laby- rinthe osseux en s'enroulant successivement autour de toutes les parties nées de la vési- cule, qui n'est elle-même que le labyrinthe membraneux. Cette vésiculelabyrinthique, d'abord sphé- roîdale, prend ensuite la forme d'un triangle, dont les côtés se renflent en plis convexes; les parois de ces plis se rapprochent par leurs bords, se soudent, et constituent ainsi des canaux qui, à leur partie moyenne, se sépa- rent partiellement du corps même du trian- gle, tout en restant en communication avec lui par leurs extrémités. Le corps vésiculem du triangle forme alors le vestibule; les ca- naux qui s'y abouchent sonl\es canaux semi- circulaires qui, d'abord courts, larges et ap- pliquées sur les parois du vestibule, s'en éloignent peu à peu, et se rétrécissent dans leur milieu, en même temps qu'ils se ren- flent à leur oriûce, de manière à former les ampoules. Les canaux semi-circulaires sont au nombre de trois chez les Mammifères, comme chez les autres Vertébrés à l'excep- tion des derniers Cartilagineux; on les dis- tingue, d'après leur situation relative, en vertical supérieur, vertical inférieur, et ho- rizontal; les deux premiers se rapprochent par une de leurs extrémités et se confondent dans une ouverture commune; de sorte qu'on ne trouve que cinq orifices dans le vestibule au lieu de six. Dans la pulpe du vesiibulese trouvent de petites concrétions calcaires, cristallines , analogues aux otoliihes et aux otoconies que l'on rencontre chez les Pois- sons. MAM Cette première période du développement de l'oreille interne s'observe chez tous les Vertébrés , et est en quelque sorte le point de départ commun pour la formation de l'or- gane auditif dans tous les embryons de ce type. Ce n'est pas à dire qu'elle soit, chez le Mam- mifère, l'image transitoire d'un état perma- nent chez le Poisson ; car si le labyrinthe du premier présente originairement une ressemblance avec le labyrinthe du second, et en général avec celui des Anallantoidiens, celte ressemblance ne va pas au-delà d'une analogie de type, et n'empêche pas que des caractères distinctifs ne se prononcent en même temps de manière à indiquer la dif- férence des classes. Tels sont l'ossification rapide du rocher, la formation d'une ouver- ture, la fenêtre ovale , par laquelle le vesti- bule communique avec l'oreille interne; tels sont encore les phénomènes que présente si- multanément le développement des autres parties de l'organe auditif, et que nous exa- minerons plus loin; telle est surtout la for- mation d'une vésicule cochléenne, contem- poraine de l'apparition des canaux semi-cir- culaires, et qui ne peut se rencontrer chez les Poissons , puisque ces animaux n'ont point de limaçon. De plus, bien que le laby- rinthe des Poissons soit au fond, et d'une manière tout-à-fait générale , analogue au labyrinthe primitif des Manimifères , il prend aussi des caractères propres que ne présente pas ce dernier. La seule consé- quence que la physiologie comparée puisse tirer du rapprochement du labyrinthe des Poissons de celui des Mammifères, c'est que l'existence d'un vestibule et de canaux plus ou moins développés est la condition de l'au- dition chez les Vertébrés; cette condition se simplifie chez les animaux des autres types, et arrive même à ne plus consister que dans l'existence d'une pulpe mobile et tremblo- tante. Nous venons de dire qu'à l'époque où les canaux semi-circulaires commencent à se former, se montre aussi la vésicule co- chléenne , d'où naît le limaçon. En effet, cette partie du labyrinthe est produite par une dilatation de la vésicule vestibul;iire ; les parois de celle dilatation vésiculiforme deviennent plus épaisses, et se creusent, de dedans en dehors , d'un sillon profond qui l'élève en spirale ; les bords de ce sillon se MAM 659 rapprochent peu à peu, et, quand ils se sont soudés , représentent de la sorte un axe autour duquel semblent s'être enroulées les circonvolutions d'un tube spiral. Un pli qui ne tarde pas à devenir une cloison com- plète, se forme dans toute la longueur du tube ainsi constitué. Une lame, fournie par la capsule osseuse qui environne le laby- rinthe membraneux , s'est enfoncée dans ce pli , et la cavité du limaçon se trouve ainsi divisée en deux rampes , dont l'une vient s'ouvrir dans le vestibule, et communique, par conséquent, avec la caisse au moyen de la fenêtre ovale; tandis que l'autre s'ouvre directement dans la caisse par la fenêtre ronde, au-dessous d'une saillie de la caisse nommée promontoire ; la fenêtre ovale est située au-dessus. Cette constitution du lima- çon est propre aux Mammifères; la partie du labyrinthe qui porte ce nom chez les Oi- seaux et les Reptiles proprement dits , n'est guère qu'un cornet partagé en deux loges par une cloison , et dont nous ne retrouvons l'analogue à aucune période connue du dé- veloppement du limaçon des Mammifères. C'est du pourtour de la fenêtre ronde que l'ossification commence ; elle se continue en- suite dans les canaux semi-circulaires. Un point osseux apparaît d'abord au canal ver- tical supérieur, d'où l'ossification marche en arrière et en bas pour former le plancher du labyrinthe; un autre point se montre au canal vertical inférieur, et l'ossification s'é- lendant sur la face interne du rocher, pro- duit le plancher du limaçon. Le canal ho- rizontal s'ossifie ensuite , par l'envahisse- ment de l'ossification émanée du premier et du second point osseux. Cette ossification du rocher atteint son maximum de dureté chez les Cétacés, dans lesquels il ne s'articule pas avec les os du crâne, mais reste suspendu par des ligaments à une voûte formée sous l'orcipilal. Chez les Taupes au contraire et les Chauves-Souris, diverses parties du labyrinthe se montrent libres et visibles dans l'intérieur du crâne, sans être enveloppées par le rocher. Du reste, chez tous les Mammifères, le laby- rinthe communique avec le crâne par deux canaux, nommes aqueducs, qui ont leur orifice, l'un dans le vestibule, l'autre dans le limaçon ; ils sont très larges dans le Dau- phin spécialement. G6a M A M Chez le plus grand nombre de Mammifè- res, le limaçon fait deux tours et demi, loinme celui de l'Homme; il en fait trois et demi chez les Chauves-Souris et quelques Uongeurs , tels que le Cabiai, le Cochon d'Inde , le Porc-Épic. C'est chez les Cétacés qu'il alieinl les plus grandes proportions , et leite circonstance , jointe à ce qu'il s'en- roule dans un même plan , et à la constitu- tion particulière du rocher, dislingue le la- byrinthe de ces animaux de celui des autres Mammifères, de même que leur oreille moyenne prend aussi des caractères particu- liers, comme nous le verrons en examinant celte portion de l'organe auditif. En outre, si l'on rapproche cette indépendance du ro- cher de son mode de formation, on en pourra tirer la conséquence que cet os doit être considéré comme une pièce osseuse spé- ciale, qui ne fait pas essentiellement partie du crâne, mais appartient à l'organe audi- tif, et se met seulement en connexion avec la boîte crânienne d'une manière variable. Le pédicule primitif, qui rattachait à l'en- céphale la vésicule auditive dont nous venons de suivre les transformations, s'est cepen- dant converti en nerf auditif ,(\m a prisses connexions définitives. Ce nerf paraît naî- tre, dans l'épaisseur de la substance grise qui revêt la face postérieure du bulbe rachi- dieii , par deux racines ; l'une élargie en ru- ban et grisâtre, l'autre arrondie et plus dense. Ces deux racines embrassent le corps reslifornie et s'unissent en un tronc qui se creuse d'une gouttière pour recevoir le nerf facial. Des fibres blanches, en nombre va- riable, et qui se voient sur le plancher du (|ualrième ventricule , ont des rapports dou- teux avec l'origine du nerf auditif. Arrivé dans le conduit auditif interne , ce nerf se divise en deux branches: l'une, la co- I liléenne ou antérieure , se distribue au limaçon, et se divise en filets ténus qui ••«'épanouissent sur la lame spirale (Je cetor- i;ane; l'autre, la veslibuluire , se partage en trois grands rameaux qui se subdivisent cux-mènies, et sont destinés aux diverses parties du vestibule et des canaux semi-cir- «ulaires. C'est chez les Cétacés que le nerf amlitif acquiert un plus grand volume, pro- portionnel au vi.lume considérable des par- lies de l'oreille interne. Do t odorat. — Un peu plus tard que les IMAM deux vésicules d'où naissent l'œil et le laby- rinthe, apparaissent, suivant le même mode que les précédentes, deux petites vésicules destinées à former le nerf olfactif. Elles sont produites par une saillie du cerveau anté- rieur et s'appliquent contre la paroi de la tête; à leur rencontre s'avance de dehors en dedans une dépression de celte paroi, d'où se formeront les fosses nasales. On voit que les vésicules olfactives présentent originaire- ment la forme qu'affectent les vésicules ocu- laires et auditives. Les petites fossettes, qui représentent pri- miiivement les fosses nasales , constituent seules le nez à une époque où les os ne se sont point développés , et elles se montrent comme deux petites ouvertures séparées par une cloison épaisse. Chez tous les Mammi- fères, même après la formation des os, les na- rines présentent à peu près celte disposition ; mais , chez l'Homme et chez quelques Sin- ges, elles s'ouvrent en dessous. Elles s'ou^ vrent sur le sommet de la tête chez les Céta- cés. Les narines se complètent par l'appari- tion de différentes parties que nous décrirons à propos dudéveloppemetit du crâne et de la face, et se revêtent intérieurement de la membrane piluitaire, siège de la sensation des odeurs. Chez les Cétacés ordinaires , la membrane piluitaire est mince, sèche, sans organes glandulaires, sans saillie, et cette structure particulière, si peu favorable a la perception des odeurs, coïncide avec l'ab- sence totale ou l'existence rudimentaire du nerf olfactif. L'orgatie de l'olfaction est complet chez les Siréniens. La disposition primitive du nerf olfactif, formant une sorle de tubercule creux en continuité avec le ventricule latéral, s'ob- serve chez la Taupe, où l'on voit comme deux lobes en avant des hémisphères. Chez les autres Mammifères, excepté l'Homme, les Singes et les Phoques, ce nerf présente une éminence cendrée, ou caroncule mamil- laire , appuyée sur la lame criblée de l'eth- moïde , et creusée aussi d'une cavité qui communique avec le ventricule cérébral. Dans l'Homme, les Singes et les Phoques, l'éminence mamillaire est très réduite, sans cavité, et se rattache au cerveau par un pé- doncule détaché de sa base et logé dans un sillon. Ce pédoncule , ou tronc olfactif, ré- sulte de l'union de trois racines : une grise^ MAM (\n\ naît de l'extrémité postérieure du sillon iiù le tronc olfactif est reçu ; les deux au- tres blanches, dont une externe, qui part du fond de la scissure de Sylvius , et , chez les (-arnassiers au moins, de la corne d'Ainmon et de la commissure cérébrale antérieure; l'autre, inlerne , naît de l'extrémité posté- rieure du lobe antérieur, en avant de la substance perforée. Arrivé sur la lame cri- blée , le ganglion mamillaire se divise en un grand nombre de filets qui se distribuent à la membrane pituitaire. Un organe particulier aux Mammifères, et lié à la membrane pituitaire, est l'organe de Jacobson , sorte de long sac étroit , plus ou moins glanduleux, revêtu d'un étui car- tilagineux et couché de chaque côté sur le plancher de la narine. Cet organe, dont on iijsnore l'usage , reçoit des nerfs des caron- cules mamillaires et aussi du ganglion nam- paiatin. Il manque chez l'Homme, est peu apparent chez les Quadrumanes, acquiert un très grand volume chez les Ruminants, et surtout chez les Rongeurs. L'étude du développement des autres par- lies qui constituent les fosses nasales com- plétera ce que nous avons à dire de l'organe olfactif. Du goût. — C'est aussi en décrivant les divers organes qui sont produits par le dé- veloppement des arcs viscéraux que nous indiquerons le mode de formation de la lan- gue. Nous en avons précédemment étudié la structure, décritlestégunientset les papilles, et passé en revue les particularités princi- pales aussi bien que les fonctions diverses {voy. langue). La sensibilité gustative ne ne réside pas également sur toute la surface de la langue, et toute la muqueuse de la bouche n'est pas apte à percevoir les saveurs, comme le pensaient les anciens physiologis- tes. Dans les expériences les plus récentes tentées pour déterminer le siège du goîii, la voûte palatine, la luette, les lèvres, les joues et les gencives, n'ont donné aucun signe de sensation savoureuse. La pointe, la base et la face inférieure de la langue, le voile du palais etdes piliers avec une certaine étendue du pharynx, c'est-à-dire les parties où se dis- tribuent le rameau lingual du trijumeau et le iierf glosso-pharyngien, possèdent exclu- sivement la sensibilité gustative. Il résulte de ce» faits qu'il n'existe pas de nerf spé( iai MAM 66] et unique de la gustation. De plus, toutes les parties qui humectent la langue, sont essen- tielles pour la transmission des impressions sapides, et le grand sympathique exerce aussi une influence nécessaire au complet exercice de la faculté gustative. Le nerf trijumeau naît par deux racines ; l'une, plus grosse, se nomme ganglionnaire ou sensitive ; l'autre est appelée racine mo- trice. La première semble confondue à son origine avec le corps restiforme; la seconde émerge, au-dessous et en arrière de la pre- mière, sans doute de la portion du faisceau antérieur de la moelle qui passe en dedans. Ces deux parties, réunies en un tronc, surgis- sent de la base du cerveau à la limite qui sé- pare le pédoncule cérébelleux moyen de la protubérance annulaire. Se pelotonnant bientôt en un ganglion, les fibres de ce nerf se partagent ensuite en trois branches; l'oiih- thalmique, la maxillaire supérieure et la maxillaire inférieure. C'est du rameau sen- sitif de cette dernière branche que naît le lingual. Le glosso-pharxjngien prend son origine, par quatre ou cinq filets, à la face laténle du bulbe rachidien, en arrière de l'éminence olivaire, au-dessus des nombreux fliaments du pneumo-gasirique; il émet des rameaux linguaux, jjharyngiens et toiisillai- res, qui animent la muqueuse de la base de la langue, du pharynx et des piliers du voile du palais. Les mouvements de la langue et des mus- cles de l'appareil hyoïdien ont pour agent le nerf grand hypoglosse, qui naît, par une sé- rie de filets superposés, du sillon intermé- diaire aux éminences pyramidale et olivaire. Le volume de ce nerf paraît en rapport avec la rapidité et l'étendue des mouvements qu'exigent, dans la langue, la préhension des aliments etdes boissons, la mastication, etc. Il est plus gros chez les Carnivores que chez les Rongeurs, et cette circonstance concor- dant avec une organisation spéciale, est un caractère de plus à ajouter à ceux qui dis- tinguent ces deux ordres. Du toucher. — Nous ne voulons pas exa- miner ici la portion des téguments qui est destinée à percevoir les impressions du de- hors, à exercer la faculté passive du tact, ni les organes divers, tels que les mains, la queue, la trompe de l'Éléphant, qui peuvent entrer en contact volontaire avec les ob- 662 MAM jets extérieurs, et mettre enjeu la faculté active du toucher. En étudiant l'histoire «iu développement de ces diverses parties, nous montrerons leur appropriation à leur fonction. Nous voulons seulement indiquer ici les nerfs qui président à la sensibilité tactile, leur origine, leur distribution, et compléter ainsi cette esquisse du système nerveux des Mammifères. La peau qui recouvre la partie antérieure de la tête, celle qui forme le pourtour des orifices sensoriaux, oculaire, nasal, buccal et auriculaire; la muqueuse linguale, ex- cepté à sa base; la palatine, excepté le voile du palais; la pituitaire et la conjonctive; en un mot, les téguments cutanés et muqueux de la tête, avec les dents, les glandes lacry- males , salivaires et autres , reçoivent leurs filets sensitifs de la portion ganglionnaire du nerf trijumeau, dont l'autre portion e^t le nerf moteur. C'est aussi de ce nerf que proviennent les filaments qui se distri- buent à tous les organes de toucher qui s'é- lèvent de la face des Mammifères, la trompe de l'Éléphant, le museau allongé de cer- tains animaux, les bulbes des moustaches du Lièvre, du Chat, du Phoque, etc. La peau qui revêt la partie postérieure de la tête emprunte ses filets sensitifs aux deuxième et troisième paires cervicales. Des filets éma- nés de rameaux du plexus cervical animent aussi les parties inférieures et latérales de la face. Quant aux mouvements des muscles qui entourent les orifices sensoriaux et des muscles sous-cutanés de la face, ils sont sous la dépendance du nerf facial, qui émane du f.iisceau antéro latéral de la moelle, au point où ce faisceau s'engage dans la protubérance annulaire. C'estaussi ce nerf qui préside aux mouvements de l'appareil de l'évent, si re- marquable chez les Cétacés souffleurs. Les muqueuses de la base de la langue, des pi- liers du voile du palais, d'une portion du pharynx, de la trompe d'Eustache et de l'o- reille moyenne, c'est-à-dire les muqueuses céphaliqiies auxquelles ne se distribuent pas les rameaux du trijumeau, doivent leursen- .■iibilité tactile aux filets du glosso-pharyn- gien, dont l'action semble partout être com- plémentaire de celle du trijumeau. C'est le pneumo gastrique qui préside à la sensibilité générale des muqueuses qui tapissent une partie du pharynx, l'œsophage, MAM l'estomac, le larynx , la trachée et les bron- ches. Ce nerf prend son origine au bulbe rachidien, par une série de filets qui appar- tiennent au faisceau postérieur de la moelle; il est donc sensitif, et a pour nerf moteur le spinal, qui se distribue aux mêmes parties, et naît, dans la région cervicale ou à la hauteur du bulbe, des fai«ceaux antéro-Ia- téraux de la moelle. Le tronc et les membres reçoivent leurs filets sensitifs des racines postérieures des nerfs rachidiens , et leurs filets moteurs des racines antérieures des mêmes nerfs. En gé- néral, le nom de la région où ces nerfs pren- nent leur origine, et celui des plexus qu'ils forment, indiquent aussi la région où ils se distribuent; néanmoins, les anastomoses qu'ils forment entre eux amènent quelques modifications, dont le détail ne peut trouver place dans cet article. SYSTÈME OSSEUX ; MEMBRES DES MAMMIFÈRES. Après que se sont dessinés les linéaments primitifs du tube médullaire, le système qui montre le premier quelque indice d'un de ses organes, est le système osseux; c'est pour cette raison que nous commençons son étude après celle de l'appareil nerveux. La partie du système osseux qui apparaît la pre- mière est la colonne vertébrale, dont les ru- diments deviennent visibles de bonne heure. Le squelette se complète successivement par l'apparition des côtes et du sternum ; par la formation des os du crâne et des os de la face; et enfin par le développement des ex- trémités thoraciques et abdominales. Au point de vue de leur rôle physiologi- que , les os sont des parties protectrices pour les organes qu'enveloppent les lames dorsales ou les lames viscérales; ils servent aussi de leviers pour les mouvements. Par rapport à leur origine , ils peuvent se dis- tinguer en deux catégories : l'une compre- nant les os qui se forment dans les lames dorsales, c'est-à-dire la colonne spinale et la boîte crânienne; l'autre renfermant les os qui doivent naissance aux lames viscérales, à savoir : la face, les côtes , le sternum et les os des membres. Chacun sait que les os ne se présentent pas d'abord comme parties solides, tels que nous les rencontrons chez l'adulte: ils exis- tent d'abord avec leur forme définitive à MAM Télat de cartilages , et résultent de la méta- morphose de celte base cartilagineuse en masse calcaire. Cette ossification se fait pro- gressivement, procède de certains points qu'on désigne sous le nom de points d'ossi- fications, et ne suit pas toujours l'ordre de Torniation successive des cartilages. Chez les Mammifères, elle ne s'achève qu'après la naissance; elle ne parait être complète, chez l'Homme, que vers l'âge de trente ans. Le nombre et la situation de ces points d'os- sification semble varier, non seulement sui- vant les divers os, mais aussi suivant les in- dividus; nous indiquerons, en parlant de chacune des portions du squelette, les par- "ticuiarités que l'ossification présente. En général, dans les os courts, on trouve deux points d'ossification symétriquement placés. Dans les os plats, l'ossification rayonne en tous sens d'un point situé vers le milieu de leur base cartilagineuse. Dans les os longs, le corps est séparé des épiphyses , et ces parties s'ossifient séparément pour se con- fondre ensuite; l'ossification du corps de l'os procède d'un point médian placé dans l'aie, et s'étend vers la surface et les extré- mités; celle des épiphyses a lieu ordinaire- ment plus tard par plusieurs points spé- ciaux. Remarquons que tantôt l'ossification a pour effet de réunir en un seul os plusieurs parties cartilagineuses, comme cela a lieu dans la formation du sacrum et de l'hyoïde ; que tantôt, au contraire, elle divise les car- tilages en plusieurs parties , comme on l'ob- serve pour le sternum et les os du crâne; que tantôt enfin, un cartilage primitivement unique se réduit, par l'ossification , en plu- sieurs pièces, qui se soudent ensuite ensem- ble: c'estce que nous montrent les os coxaux. Bien que l'ossification des différentes par- ties du squelette se succède dans un ordre sujet à varier , on peut dire qu'en général elle attaque les organes dans l'ordre suivant : rocher, côtes, clavicule, mâchoire, bras, cuisse, avant-bras, jambe, vertèbres, crâne, rotule , os du carpe et os du tarse. On voit donc que l'ossification ne suit pas néces- sairement la succession de formation des cartilages. Le tissu osseux n'atteint pas non plus le même degré de finesse chez tous les Mammifères : il est plus grossier, plus lâche dans les animaux de l'ordre des Cétacés , chez lesquels, en général, le système osseux MAM 6G:^ semble rester à son degré le moins élevé de développement. Des vertèbres; des côtes; du sternum. Chez tous les animaux vertébrés, la co- lonne du rachis a pour rudiment un mince cordon de substance gélatineuse cellulaire , qui s'enveloppe plus tard d'une gaine mem- braneuse, devient enfin fibreux, et porte le nom de corde dorsale ou vertébrale. Cette pe- tite colonne, essentiellement simple et im- paire, est située sur la ligne médiane, immé- diatement au-dessous du tube médullaire; elles'apointità ses deux extrémités, atteint en arrière jusqu'à l'extrémité caudale de l'embryon, et s'étend en avant sous l'encé- phale jusqu'au niveau des vésicules auditives entre lesquelles elle se termine. Si nous ex- ceptons certains Poissons des derniers ordres, chez lesquels la corde dorsale constitue seule ou presque seule la colonne rachidienne , nous pjouvons dire que cette corde ne con- court pas en quelque sorte directement par sa masse à la formation des vertèbres ; chez aucun animal elle ne se scinde en parties distinctes ; elle sert plutôt d'une matrice autour de laquelle viennent se modeler les arcs osseux destinés à former le corps des vertèbres; son existence est d'autant plus fugace, son rôle d'autant plus accessoire, qu'on l'observe chez les Vertébrés plus éle- vés en organisation. Une distinction impor- tante peut être établie à cet égard entre les Vertébrés anallantoidiens et les Vertébrés allantoïdiens. Chez les premiers, Poissons et Batraciens, la corde dorsale, plus ou moins modifiée, se retrouve a la naissance dans les cavités du corps des vertèbres; chez les se- conds, elle n'existe absolument que dans l'état embryonnaire; et chez les Mammifè- res , elle disparait de si bonne heure qu'elle ne laisse déjà plus de trace chez de très jeunes embryons. Les deux grands groupes que nous recon- naissons dans l'embranchement des Verté- brés , semblent aussi offrir chacun un type particulier pour le mode de production des vertèbres dans leur état cartilagineux. Chez les Anallantoidiens, il se montre toujours une paire de rudiments située à la partie supérieure de la gaine de la corde, et des- tinée a former les arcs vertébraux. Une au- tre paire d'éléments, placée a la partie iofé- 6fi4 M A M rieure, et devenant ensuite apoiihysos trans- verses , s'observe chez les Poissons et à la queue des Batraciens. La cartilaginiGcalion, puis l'ossification de la gaine entre ces deu\ parties, ou au-dessous de la paire de rudi- ments supérieurs quand ceux-ci existent seuls , concourt à compléter le corps des ver- tèbres. Chez les Allanloïdiens , le mode de for- mation et de développement des vertèbres cartilagineuses paraît être différent. Au côté droit et au côté gauche de la corde appa- raît d'abord le blastème, destiné à la pro- duction de la base cartilagineuse des vertè- bres ; de l'un et de l'autre de ces points , la substance formatrice s'étend en haut et en bas de manière à enfermer la corde, et bien- tôt , s'épaississant de chaque côté dans cha- cun de ces points primordiaux, elle forme un rudiment qui se montre comme une pe- tite plaque quadrilatère. Chaque vertèbre naît donc ici d'une seule paire d'éléments latéraux : chaque rudiment , en se dévelop- pant, entoure la corde dorsale , émet en haut dans les lames dorsales des prolongements ou arcs qui doivent envelopper la moelle épinière, et constitue ainsi le corps et l'arc vertébral de son côté. Devenus l'un et l'au- tre cartilagineux, les deux éléments d'une même paire s'unissent inférieurement , et s'ossifient ensuite indépendamment l'un de l'autre. C'est d'abord dans la région thora- cique que se montrent les petites plaques vertébrales; elles se multiplient prompte- ment vers la partie céphalique et vers la partie caudale de l'embryon, et se disposent ainsi en une série gauche et droite , dont chaque plaque est séparée de la suivante par un intervalle plus clair. La portion de chaque plaque vertébrale , qui se développé autour de la corde dorsale et qui l'enferme, la resserre de plus en plus, et forme enfin, comme nous l'avons indi- qué, le corps plein de la vertèbre; la corde dorsale disparaît donc peu à peu , et, chez les Mammifères, plus tôt que chez les au- tres Vertébrés. Les prolongements' laté- raux qui s'étendent dans l'intérieur des lames dorsales finissent par se rencontrer au-dessus de la moelle, se soudent par pai- res , et constituent les arcs vertébraux. Le trou qui se forme ainsi à la partie posté- rieure de chaque verlf'bre correspond aux MAni trous des vertèbres voisines, et il résulte de la superposition des vertèbres un canal con- tinu qui loge la moelle épinière. De chaque côté de la masse blasiématiqiie déposée autour de la corde, rayonnentaus>i des prolongements latéraux qui , dans les vertèbres dorsales, se divisent à quelque distance de l'axe rachidien , de manière a constituer des apophyses Iransverses et des côtes; tandis que, dans les autres vertèbres, ces mêmes prolongements donnent seule- ment naissance à des apophyses transverses. Enfin se produisent les deux petites apo- physes articulaires sur chaque face de la ver- tèbre, et l'apophyse épineuse, impaire, à la région dorsale. L'ossification de toutes les parties dont se compose la vertèbre cartilagineuse, procède de points dont les dilférents observateurs ont plus ou moins multiplié le nombre. Ce- pendant, suivant la plupart des auteurs, chaque vertèbre présente d'abord deux points d'ossification qui se confondent ensemble, à l'endroit où les deux éléments du corps de la vertèbre se sont unis inférieurement ; chaque moitié de l'arc vertébral, chaque apophyse traiisverse et l'apophyse épineuse, possèdent aussi un point particulier d'ossi- fication. Dans la première vertèbre cervicale ou Vallas, qui consiste seulement en un an- neau sans corps de vertèbre développé , chaque moitié de cet anneau vertébral offre , d'après le plus grand nombre des anato- mistes, deux points distincts d'ossification. La deuxième cervicale, Vaxis ou épislrophéc, présente un point d'ossification spécial pour l'apophyse odonloide , qui s'élève en avant du corps de cette vertèbre. Les autres vertè- bres cervicales ont généralement, à l'apo- physe traiisverse, un point d'ossification de plus, qu'il faut considérer comme un ru«li- ment abortif de côte; celui de la cervicale inférieure se développe plus que les autn^s de manière à former une pièce osseuse qui demeure assez longtemps isolée chez l'en- fant et les jeunes Mammifères. Les vertèbres lombaires ne paraissent pas, en général, pos- séder ce point d'ossification à leurs apophyses Iransverses; cependant, on peut l'observer de très bonne heure chez le fœtus du Cochon. Dans les vertèbres sacrées, qui toutes sont d'abord isolées, on rencontre aussi, du moins î\ia:\i »!ans les supérieures, deux points d'ossifica- lion analogues, qui unissent le sacrum aux os des iles ; ces vertèbres pelviennes supé- rieures ont généralement cinq points d'ossi- ficution; les inférieures n'en ont que trois. Les vertèbres coccygiennes présentent à peu près le même nombre de noyaux osseux que les vertèbres dont elles représentent toutes les parties; ce nombre diminue nécessaire- ment dans celles qui n'ont pas d'anneau vertébral. Suivant Cuvier, M. J. Weber et autres observateurs , les points d'ossifiiation se- raient bien plus nombreux; on en pourrait compter, chez les Mammifères, jusqu'à vingt dans une vertèbre dorsale. Nous avons déjà dit que les dilTérences, à cet égard, dépen- dent quelquefois des individus; elles varient surtout suivant les vertèbres et suivant les espèces. II est donc impossible de donner une énumération exacte de tous les points d'ossification qu'on peut observer succes- sivement dans le développement des os; nous avons indiqué seulement ce qu'on peut considérer comme une disposition gé- nérale et fondamentale autour de laquelle se multiplient les modifications de nombre et d'arrangement. Aussi, à moins de choisir arbitrairement telle ou telle époque de la vie embryonnaire, il ne nous semble pas qu'il soit possible de ramener la composition des os à un type défini, suivant lequel les noyaux osseux de l'embryon du Vertébré supérieur représenteraient autant de pièces isolées qu'on peut compter d'os distincts chez l'adulte du Vertébré inférieur. L'ossification de la colonne vertébrale n'est pas complète à la naissance du jeune animal; le coccyx est entièrement cartilagi- neux, et les autres vertèbres n'ont point en- core ache\é leur transformation. Ce sont les vertèbres cervicales, moins l'atlas, qui s'os- silient les premières; les vertèbres dorsales commencent ensuite, et les lombaires en troisième lieu; l'atlas ne s'ossifie que vers la fin de la vie embryonnaire. Quant à la partie de la vertèbre où se montre d'abord un point d'ossification, il parait, suivant Baër, que ce travail s'accomplit dans le corps, plus tôt que dans les arcs. Nous avons dit plus haut que les prolon- gements latéraux primitifs des vertèbres se séparent a quelque distance de la colonne MAI\I 6G5 vertébrale en apophyses transverses et en côtes. Les rudiments de ces derniers os s'iso- lent du corps des vertèbres par une distinc- tion histolofiique, se courbent de plus en plus de chaque côté dans les lames ven- trales dont elles suivent le mouvement de convergence, et se réunissent enfin sur la ligne médiane. Avant de se rencontrer ainsi à la partie inférieure du corps, les vraies côics d'un même côté sont unies ensemble par une mince languette qui s'étend de la première à la dernière ; et , par suite de la marche des parties gauche et droite au-devant l'une lie l'autre , ces deux languettes d'abord large- ment distantes se rapprochent, se touchent, se soudent et forment ainsi le slernum. C'est par le haut que se rencontrent d'abord les deux moitiés du sternum , et celte cir- constance explique l'absence de lappendice xiphoïde dans les premières périodes de la vie du fœtus. Cette formation et ce déve- loppement des côtes et du sternum, observés par Rathke sur des embryons de Cochon , présentent à l'esprit l'idée d'une proj;ression toute mécanique qui n'est peut être que l'expression d'une interprétation théorique des faits; beaucoup d'observateurs, et nous sommes disposés à adopter leur opinion, considèrent les côtes, le sternum et toutes les parties des p;irois thoraciques, connue résultant d'une métamorphose des éléments blastématiques nés des lames ventrales. Quel que soit, au reste, le mode de pro- duction du sternum, il e.»t certain quil se forme après les côtes. Le nombre des points d'ossification qu'il présente varie beaucoup d'individu à individu, et d'espèce à espèce, comme cela a lieu d'ailleurs pour la plupart des os; et la disposition de ces pièces, que certains analomistes ont considérées comme étant toujours paires, offre aussi de grandes irrégularités. Le sternum du fœtus humain à terme contient généralement six pièces os- seuses: une supérieure, une inférieure et quatre intermédiaires. Le sternum est un des éléments du squelette qui s'ossifient le plus tard ; les côtes, au contraire, sont, après le rocher, les os qui s'ossifient les premiers. Du sternum à la colonne des vertèbres, les arcs des côtes forment les parois d'une cage osseu.se, dont la capacité peut légèrement augmenter ou diminuer, par suite des mou- vements d'élévation ou d'abaissement que Si 666 MAM les côtes exécutent à leur point d'altache sur le rachis. Les vertèbres, quoique solide- ment unies entre elles, accomplissent de pe- tits mouvements, soit en s'appuyant sur la partie antérieure du corps de chacune d'el- les, soit en se fléchissant sur leurs apophyses épineuses, soiten glissant sur leurs apophyses articulaires. Ajoutés les uns aux autres, ces mouvements, quoique peu marqués, donnent néanmoins à la colonne une flexibilité totale assez considérable, et dont l'étendue dépend de l'écartement des apophyses épineuses aussi bien que de la solidité de la couche fibro- carlilagineuse interposée et des ligaments qui se prêtent à ces déplacements. Le liga- ment intervertébral n'est autre chose que la portion de la corde dorsale qui est demeurée entre chaque couple d'anneaux destinés à former le corps de la vertèbre; et, lorsque les corps se sont convertis en cartilage, les ligaments intervertébraux ont été tapissés par la masse intermédiaire devenue mem- braneuse, et qui semble continuer le périoste de la colonne rachidienne. Les parties dont nous venons de suivre les phases générales d'évolution chez tous les Mammifères, présentent des dilTérences im- portantes, quand on les examiue arrivées au terme de leur développement chez l'adulte. Ces différences portent sur le nombre, la forme et les rapports de ces parties entre elles. Le nombre et la forme influent principale- ment sur la taille et la forme même de l'a- fiimal; les rapports divers de ces parties modifient surtout les mouvements. Nous pouvons souvent expliquer les variétés de forme et de rapports mutuels de ces parties par la diversité de leur rôle physiologique approprié à certaines conditions de la vie d'un animal ou dépendant des proportions relatives de ses membres; mais il ne nous est pas également possible de trouver une raison des différences qu'elles offrent dans leur nombre. Aussi nous ne saurions, pour ces parties, tracer des caractères propres aux divers groupes que nousavons précédemment déflnis, la taille de l'animal et ses habitudes biologiques n'étant point des faits généraux qui puissent en aucune manière indiquer les affinités. Un de ces faits pour lesquels nous n entre- voyons aucune explication, est la présence constante de sept vertèbres cervicales chez IMAM tous les Mammifères, à l'exception de l'Aï, qui en a neuf, et du Lamentin, qui en a six. Cependant la constance du nombre de ces vertèbres n'entraîne pas comnie conséquence l'uniformité de longueur du cou, et chacun peut citer des animaux dont le rapproche- ment est propre à faire sentir les extrêmes de variation. Les dimensions différentes des vertèbres cervicales sont donc la seule cause de laquelle dépend la longueur du cou. Chez la Girafe et chez les Caméliens, elles sont très longues; chez les Cétacés, au con- traire, elles deviennentextrêmement minces, au point qu'elles présentent à peu près l'é- paisseur d'une feuille de papier, chez quel- ques Dauphins. C'est aussi dans l'ordre des Cétacés que les vertèbres cervicales perdent pour la plupart cette mobilité si remarquable chez les autres Mammifères. Dans les Ba- leines proprement dites, elles sont toutes soudées ensemble, et la première dorsale s'unit même quelquefois à la septième cer- vicale; dans les Cachalots, l'atlas seul reste libre, et les six autres cervicales se soudent ; dans les Dauphins, les cinq dernières cervi- cales, très minces, comme nous venons de le dire, sont séparées l'une de l'autre, tandis que l'atlas se soude à l'axis. Chez les Mammifères à long cou, les apo- physes épineuses des vertèbres cervicales sont peu développées, afin de ne point gêruT les mouvements de flexion en arrière; c'est ce qu'on observe chez les Chameaux et la Girafe. Elles disparaissent chez les Chéirop- tères et dans beaucoup d'espèces d'Insecti- vores ; elles deviennent au contraire très lon- gues chez les Carnivores , les Solipèdes , les Proboscidiens , chez quelques espèces d'In- sectivores , aussi bien que chez l'Orang-Ou- tang, et donnent insertion au ligament cer- vical, destiné à supporter le poids de la tête. Ce ligament est donc d'autant plus considé- rable que la tête est plus lourde, et que la position du trou occipital est plus reculée eu arrière du crâne. L'Homme le possède aussi; mais réduit à un état rudimentaire, puisque son étal habituel de station verticale, et la position antérieure du trou occipital , don- dent à la tête une stabilité qu'augmente en- core son propre poids , et qui rend inutile l'existence du ligament cervical. C'est principalement sur les apophyses épineuses des vertèbres dorsales que le liga- MAM ment cervical trouve un appui solide ; aussi vuyons-nous la longueur de ces apophyses croître avec la longueur du cou et la gros- seur de la têle. Elles atteignent un dévelop- pement considérable chez les Caméliens, la Girafe, les Ruminants, les Pachydermes; elles manquent chez les Chéiroptères, et sont remplacées, chez quelques espèces, par de pe- tits tubercules. Chez l'Homme, les apophyses sont dirigées en bas ; il en est de même de celles des Singes, chez lesquels elles s'allon- gent cependant davantage et se redressent. Dans les Cétacés , les premières apophyses épineuses des dorsales sont les plus courtes ; c'est le contraire, dans les autres ordres de Mammifères. Mais c'est surtout dans leur nombre que les vertèbres dorsales présentent le plus de variations; et ces variations ont une grande importance, puisqu'elles coïncident avec des modifications correspondantes dans le nom- bre des côtes, par conséquent, dans la capa- cité relative de la cavité thoracique et l'éten- due de l'appareil respiratoire. Chez l'Homme, on compte douze côtes qu'on distingue en vraies cotes ou côtes sternales, et en fausses côtes ou côtes vertébrales, suivant qu'elles s'étendent du rachis au sternum, ou qu'elles n'atteignent pas jusqu'à ce dernier os. En général , le nombre des côtes est de douze à quatorze chez les Quadrumanes , si l'on excepte le Bonnet-Chinois, qui en a onze, et le Loris paresseux, qui en a seize. Ce sont aussi ces nombres que l'on rencontre chez les Rongeurs, à l'exception du Porc-Épic à queue prenante et du Houtia, quien ontcha- cun seize; ce sont ceux que nous présentent également les Ruminants, chez lesquels le nombre treize est le plus commun. Dans l'ordre des Chéiroptères, on trouve généra- lement de onze à treize vertèbres dorsales; on en trouve de douze à quinze dans celui des Insectivores, parmi lesquels la Chryso- chlore du Cap en présente cependant dix- neuf. Chez les Carnivores, le nombre des côtes varie de treize à quinze ; mais il est de douze chez le Chat ordinaire, et de seize chez la Hyène rayée. Ce sont les Pachyder- mes qui ont, en général, le plusgrand nom- bre de côtes : s'il n'est que de treize chez le Phacochœre, de quatorze chez les Sangliers et les Cochons, de quinze chez l'Hippopotame, il s'élève à dix-huit dans le genre Equvts, à MAM 667 dix-neuf chez le Tapir des Indes et les Rhi- nocéros des Indes et de Java, à vingt chez le Rhinocéros d'Afrique, chez l'Éléphantetchez le Tapir d'Amérique, à vingt et une chez le Daman du Cap. Il est un Mammifère qui en présente un plus grand nombre encore, c'est rUnau, qui en a vingt-quatre, et cette par- ticularité est d'autant plus singulière que, dans le même ordre des Édentés, on trouve aussi le Mammifère dont le nombre des côtes est le moindre, le Tatou noir d'Azzara, qui n'en a que dix. Du reste, ces deux animaux, qui se distinguent ainsi dans la classe des Mammifères, font aussi exception dans l'or- dre des Édentés , qui , comme celui des Pa- chydermes, présente une grande variété à cet égard, sans que le nombre des côtes s'é- lève cependant au-dessus de dix-sept. Il ne peut entrer dans notre cadre d'exa- miner ici les différences qu'offrent ies côtes dans la constitution de la cavité thoracique, suivant qu'elles sont plus ou moins étroites, qu'elles élargissent plus ou moinsles flancs; c'est à l'article destiné à chacun des genres de Mammifères qu'il faut aller chercher ces détails. Les vertèbres lombaires sont loin de se présenter non plus en nombre constant dans la classe des Mammifères; le grand ou le petit nombre de ces vertèbres détermine la longueur des lombes d'où dépend la graci- lité ou l'épaisseur de la taille. C'est à la présence de neuf vertèbres lombaires que le Loris grêle doit le caractère dislinctif qui lui a valu son nom spécifique; et ce nom- bre est le plus élevé que nous observions dans la classe des Mammifères, car l'absence du sacrum, chez les Cétacés , ou du moins les considérations théoriques auxquelles on est obligé d'avoir recours pour en déterminer l'existence, nous font considérer à peu près, comme arbitraire la distinction des os de répiwe en lombaires, sacrées et coccygien nés chez les Mammifères pisciformes, et regarder, par conséquent, comme douteux les nombres de treize ou de dix-huit vertèbres lombaires assignées aux Dauphins. L'Hommea cinq ver- tèbres lombaires; lesQuadrumanes, quatre, cinq, six, et plus communément sept. Ce dernier nombre est aussi le plus général dans l'ordre des Carnivores, tandis que le nombre six se rencontre chez la plupart des Ruminants et chez beaucoup de Rongeurs. 66S IMAM MAM C'est parmi les Kdenli's que les vertèbres lombaires sont le moins nombreuses; et bien qu'on en trouve quatre et même trois chez un très petit nombre de Chéiroptères ou d'Insectivores, c'est seulement chez le Tatou encoubert et chez le Tamanoir qu'on n'en compte que deux. Les vertèbres post-dorsales des Cétacés ne présentent pas trace d'une soudure sembla- ble à celle qui caractérise le sacrum des au- tres Mammifères; nous venons de dire qu'il est impossible de les distinguer en lombai- res, sacrées et coccygiennes. Ces vertèbres sont, en général, très nombreuses, et les premières présententdes apophysesépineuses très fortes qui donnent attache aux muscles coccygiens, dont l'action est si énergique chez ces animaux aquatiques. C'est aux con- ditions biologiques dans lesquelles sont pla- cés ces arimaux que sont dus, et l'absence du sacrum, et le développement considérable des muscles coccygiens, et l'appropriation des membres à la natation, et la Torme générale du corps, qui rappellent, en général, le type ichihyologique, sans en prendre cependant aucun caractère et sans cesser de réaliser le type mammalogique fondamental. Les autres Mammifères ont un sacrum, résultat de la soudure intime des vertèbres sacrées, qui sont au nombre de cinq chez l'Homme, au nombre de deux chez beau- coup de Quadrumanes, et qui ne dépassent jamais le nombre de neuf qu'on observe seulement chez le Tatou mulet. C'est chez l'Homme que le sacrum est, en général, le plus large; chez les autres Mammifères, il continue la colonne vertébrale en une ligne étroite, et s'élargit davantage chez les ani- maux qui, comme les Singes, lesTartigrades et les Ours, se tiennent souvent dans une situation verticale. 11 est inutile de dire que le nombre des vertèbres coccygiennes est très variable dans ia classe des Mammifères; chacun peut citer des exemples d'animaux remarquables par un développenietit considérable ou par l'ab- sence de la queue. Tantôt, en efl'et, les ver- tèbres caudales manquent tou ta- f.iit, comme dans les Roussettes ; tantôt elles sont en pe- tit nombre et complètement cachées sous les téguments, comme chez riloinriie, qui en a liialre , chez les Orangs, le Magot, le Loris, l'Ali et autres Mammifères , qui eu ont de trois à onze; tantôt enfin elles souliennenl un prolongement caudal , dont la longueur n'est pas directetnent proportionnée au nombre des coccygiennes. On en compte , en effet, neuf seulement chez l'Ours, dont la queue, bien que courte, est visible à l'exté- rieur, tandis qu'on en trouve onze chez l'Ai, qui ne montre pas de queue. Le Pangolin a longue queue (Manis longicaudataGevff.-Sl- Hil.) est celui de tous les Mammifères qui pos- sède le plus grand nombrede vertèbres coccy- giennes : il en a quarante-six. Nous pouvons citer après lui, encore parmi les Édentés, le Fourmilier didaclyle, qui en a quarante; parmi les Rongeurs, le Pilori, qui en a trente-six; parmi les Carnivores, le Para- doxure, qui en a trente-quatre; parmi les Quadrumanes , le Cimepaye et le Lago- ihryx, qui en ont chacun trente et une. La forme , les proportions , les usages do la queue des Mammifères, ne nous présen- tent pas des variations moins nombreuses que celles que nous observons dans le déve- loppement de cet organe. Chez les Cétacés ,. la queue constitue un des principaux moyens de locomotion; chez beaucoup de Quadru- manes et de Mammifères appartenant à d'autres ordres, elle devient un organe de préhension en s'enroulant autour des ob- jets; chez les Gerboises et les autres ani- maux qui se tiennent ordinairement élevés sur les pattes postérieures , elle fournit un troisième point d'appui, assure de la sorte la position verticale, et prévient la fatigue qui résulterait de cette position si elle était prolongée trop longtemps. Des vertèbres de la queue, les unes con- tinuent le canal vertébral pour le passage de la moelle épinière; les autres ne conser- vent plus ce canal , et ne présentent plus que des traces d'apophyses, qui se mon- trent, au contraire, d'autant plus dévelop- pées chez les premières, que l'animal meut sa queue avec plus de rapidité ou plus de force. Chez les Mammifères dont la queue est longue, mobile et d'un usage fréquent, on trouve au point d'union de chaque cou- ple de vertèbres, à la face inférieure de la région caudale, un petit os en forme de V, dont les branches sont quelquefois séparées, et donnent attache aux muscles de la partie inférieure de la queue; on désigne ces os sous le nom d'os eu V ou furcéaux, H est MAM MAM 669 rare que ces os accompagnent toutes les ver- tèbres caudales, et c'est pour celle raison qu'il nous paraît peu logique de considérer comme vertèbres coccygiennes les vertèbres qui portent de ces petits os chez les Cétacés Du reste , les furcéaux sont très développés dans ce dernier ordre ; ils sont aussi très forts chez le Castor, très nombreux chez les Porcs-épics. Nous avons discuté plus haut la valeur de l'opinion qui attribue la formation et le dé- veloppement plus ou moins considérable du prolongement caudal , à la persistance et à l'ascension plus ou moins complète de la moelle épinière dans le canal vertébral. Nous ne rappellerons pas ici les faits qui nous démontrent qu'il n'existe aucune re- lation nécessaire entre la longueur de la queue et la hauteur de la moellC; Nous ajouterons seulement que le développement si variable de la queue, et les modifications de toute sorte qu'elle présente dans un même ordre naturel , nous avertissent du peu d'importance que cet organe doit avoir à nos yeux comme caractère zoologique. Nous avons dit déjà que l'on ne peut as- signer au sternum un nombre déterminé de pièces osseuses ; que ce nombre varie avec les espèces, et varie aussi pour des individus dilTérents d'une même espèce. Chez l'Homme adulte, le sternum Onit par constituer un seul os aplati et allongé, se terminant infé rieurement par un appendice xyphoide, et donnant latéralement allache aux vraies côtes qui s'unissent à lui à l'aiiie de pièces carlila- gineuses. Quelquefois cependant il arrive que ces cartilages s'ossifient chez l'Homme; et, chez plusieurs Mammifères, ils se conver- tissent constamment en os. Celte ossifica- tion accidentelle des cartilages costaux ne saurait établir un terme de comparaison en- tre l'état du sternum des Oiseaux et celui des Mammifères, puisque chez les Mammi- fères la métamorphose du cartilage en os est la conséquence tardive d'une loi de déve- loppement qui souvent ne trouve pas son application , tandis que chez les Oiseaux cette transformation est primitive et géné- rale. Pour les cartilages costaux, les Oiseaux atteignent donc beaucoup plus vite que les Mammifères un terme plus avancé de déve- loppement , l'ossification étant postérieure à la cartilagiuiûcation ; et c'est le contraire qui devrait exister s'il était vrai que les étals transitoires du développement de tout ap- pareil dussent se rencontrer chez les Verté- brés inférieurs, pour arriver à leur dernier degré de perfection chez les Mammifères. La longueur et la disposition des pièces osseuses qui constituent le sternum présen- tent autant d'irrégularités que leur nom- bre. Le sternum le plus court se rencontre chez les Cétacés; les Édentés ont en géné- ral le plus long; et cette élongation plus considérable dépend surtout du prolonge- ment de l'appendice xiphoide. Les particularités les plus curieuses du sternum des Mammifères, sont celles qui nous sont offertes par les Chauves-Souris et par les Taupes. On observe chez ces ani- maux une saillie en forme de crête longitu- dinale, destinée à donner attache à des pec- toraux vigoureux, et qui rappelle le bré- chet des oiseaux, sans être cependant con- stitué de la même manière. Nous retrouvons ici l'application d'une loi importante que la nature observe toujours fidèlement. En ef- fet, pour atteindre un même résultat phy- siologique , elle ne crée pas de prime abord des éléments organiques nouveaux , elle adapte de préférence les organes préexistants à un rôle spécial. Ainsi , pour des buts diffé- renis, les Chauves-Souris, les Taupes, les Oiseaux, ont besoin de muscles puissants auxquels il faut une attache solide; et c'est en modifiant légèrement le sternum des Mammifères, en donnant une crête aux di- verses pièces osseuses qui le consiituent, que la nature y introduit un caractère qui ne rappelle le type ornithologique par la forme, que parce qu'il résulte d'une analogie dans la fonction. Ici , comme partout, c'est la fonction qui domine l'organe : une fonc- tion identique amène une disposition ana- logue ; et c'est pour avoir méconnu cette influence primitive de la fonction , qui in- dique une analogie et non une affinité, qu'on a considéré comme un parallélisme dans l'organisation ce qui n'était, en quel- que sorte , qu'un terme de rappel , une cor- respondance. Nous reviendrons sur les faits de celte nature , à propos de la classifica- tion , et nous nous servirons dorénavant de l'expression de termei correspondants pour les représenter. 670 MAM Du crâne. De toutes les parties du squelette, la botte crânienne est , après la face , la plus complexe par le nombre et l'agencement de ses pièces; c'est, aussi celle dont la compo- siiion a donné lieu aux théories les plus nombreuses et les plus diverses. De même qu'on voyait dans l'encéphale la continua- tion de la moelle épinière un peu plus dé- veloppée, on vit aussi dans le crâne un prolongement de la colonne rachidienne, dont les éléments vertébraux , plus ou moins modifiés et diversement groupés, se re- trouvent dans les os crâniens. La dénomi- nation de vertèbres crâniennes fut donc em- ployée pour désigner l'ensemble des cein- tures osseuses qui enferment l'encéphale, comme les noms de vertèbres cervicales , dorsales et autres, servaient à rappeler les régions correspondantes du rachis qui en- veloppent la moelle épinière. Mais les mo- difications considérables que présentent les os du crâne , quand on les compare aux os des vertèbres, rendirent difficiles le rappro- chement des parties analogues , et la signi- fication des pièces osseuses fut alors diver- sement interprétée par les partisans de cette doctrine. Tantôt on ne vit dans le crâne en- tier qu'une seule vertèbre; tantôt on en trouva trois, quatre, six, sept et même davantage. Quelques anatomistes crurent même que les vertèbres crâniennes sont tout aussi complètes que les vertèbres du corps; que le nombre d'éléments vertébraux est normalement fixé, et se retrouve invaria- blement sur toutes les tètes des animaux vertébrés, à une époque plus ou moins re- culée du développement; que la vertèbre est la forme primitive et typique de toute com- position osseuse. Cette divergence d'opinions parmi les écrivains qui cependant ont un même but, prouve que la constitution du crâne ne s'offre pas avec toute la simplicité que l'énoncé de la doctrine semble pro- mettre; elle prouve surtout l'absence d'un principe commun qui pût guider dans la détermination de la nature vertébrale des pièces crâniennes. Ce principe, il nous sem- ble qu'il faut le chercher dans l'élude même des vertèbres, dans l'examen des condi- tions nécessaires à la formation et au déve- loppement des vertèbres, comme M. Agassiz MAM l'a fait pour le crâne des Poissons. Or, celte étude nous a appris que la condition fon- damentale de la formation des vertèbres est l'existence d'une corde dorsale, autour de luquelle se forment les anneaux du corps de la vertèbre, et de laquelle naissent les arcs qui doivent embrasser la moelle épinière. L'exposé suivant du développement des os crâniens nous montrera si ces os rem- plissent les conditions de la formation ver- tébrale, et nous permettra de comprendre la composition du crâne, sans théorie pré- conçue, et dans la limite rigoureuse des faits fournis par l'observation. Nous avons vu que les lames dorsales forment primitivement à leur partie anté- rieure trois dilatations qui se ferment en- suite autour des trois cellules encéphaliques, et que la corde dorsale se prolonge au-des- sous de celte capsule cérébrale , non pas jusqu'à son extrémité antérieure, mais seu- lement jusqu'au niveau des vésicules audi- tives , entre lesquelles elle se termine en pointe. Celle portion encéphalique de la corde dorsale présente les mêmes phéno- mènes que sa portion rachidienne : elle se revêt aussi d'une gaîne, et montre égale- ment sur chaque côté un amas plus consi- dérable de blastème. La masse blaslémalique qui enveloppe la corde se cariilaginifie en- suite, et devient le corps ou apophyse basi- laire de l'os occipital, enfermant l'extrémité antérieure de la corde dorsale. Par son ori- gine , par son mode de développement, par ses rapports avec la corde dorsale, le corps de l'occipital est donc réellement un corps de vertèbre. Latéralement il envoie des pro- longements arqués qui se recourbent sur la moelle épinière, et limitent le trou occipital par lequel la moelle pénètre dans la cavité encéphalique. Des apophyses articulaires se développent aussi de chaque côté du trou occipital , et servent à l'insertion du crâne sur l'atlas ; ce sont les condyles occipitaux. Tout, dans la formation de la portion basi- laire de l'occipital, nous rappelle donc évi- demment les conditions et les phases di- verses de la formation d'une vertèbre. En avant de l'extrémité effilée de la corde dorsale, la masse blaslémalique s'est un peu prolongée en s'élargissant, puis s'est di- visée en deux prolongements latéraux ou anses , que Ralhke nomme les po'xtres du MAM crâne. Ces anses latérales s'écartent , cir- conscrivent un espace qui va toujours en se rétrécissant, et dans lequel viendra se placer la glande pituilaire ; ils se rapprochent en une petite plaque vers l'extrémité an- térieure de la capsule cérébrale. Une pièce osseuse, le corps postérieur dnspénoïde, naît de la petite masse tabulaire située au-de- vant de la corde dorsale; d'abord distante du corps de l'occipital, elle se soude ensuite avec lui d'une manière si intime que plu- sieurs anatomistes désignent, avec Sœmmer- ring, l'ensemble de ces deux pièces sous le nom d'os basilaire. Les deux poutres du crâne vont toujours en se rapprochant, se soudent de bonne heure, et donnent nais- sance à la selle lurcique dans laquelle se loge la glande pituitaire, aux grandes et aux petites ailes du sphénoïde. Entre les deux petites ailes ou ailes antérieures, une masse blastématique spéciale produit le corps antérieur du sphé- noïde, que l'on retrouve chez tous les Mam- mifères. Un petit prolongement impair se montre aussi entre les deux poutres , sans s'avancer aussi loin qu'elles, et disparaît ensuite sans se métamorphoser en aucun os permanent. L'histoire du développement du sphénoïde ne nous présente donc plus aucun phénomène qui rappelle en quelque chose la formation de l'occipital , et par consé- quent celle des vertèbres : jamais il n'em- brasse la corde dorsale , ne prend pas un corps vertébral proprement dit, ne se courbe pas autour de la moelle; et il faudrait nier les lois du développement des vertèbres, ou se contenter d'un simple rapprochement de mots, pour considérer les anses latérales comme les analogues des arcs vertébraux. De la partie antérieure des poutres crâ- niennes réunies en une petite plaque, nais- sent les différents éléments de Vethmoïde , qui ne rappelle plus, en aucune façon , la formation vertébrale. La partie moyenne se développe en une lame perpendiculaire, qui forme, en s'ossifiant, la cloison des fosses nasales. Sur le bord postérieur de cette lame pose une petite plaque à peu près hori- zontale, qui secartilaginifie, et constitue, à sa portion médiane, une tablette osseuse qui se trouve ainsi placée de champ sur la lame perpendiculaire, et qu'on désigne sous le nom de lame criblée. Située au-devant du nerf olfactif, la lame criblée se perce lic MAIVI 671 trous pour lui livrer passage hors du crâne. Elle est dépassée, à sa punie antérieure, par un prolongement de la cloison perpen- diculaire qui fait saillie dans l'intérieur du crâne, et constitue l'apophyse crista galli. Par son bord externe, la mince plaque ho- rizontale, qui s'est convertie en lame cri- blée dans son milieu, se recourbe autour de la membrane olfactive, et projette, dans la cavité nasale, des renflements lamelleux qui forment les cornets du nez. Pour une autre portion elle produit l'os lisse et poli, qu'on désigne sous le nom d'os planum ou laine papyracée, et les lamelles transversales, ir- régulières, plus ou moins nombreuses, for- mant les cellules elhmoidales. Ne devant exposer ici que l'organisation des Mammifères, il nous est interdit d'en- trer dans des détails d'anatomie comparée, et de chercher la correspondance des divers os du crâne dans toutes les classes de Ver- tébrés. Nous ferons seulement cette remar- que, que les différences que présente la base du crâne des Anallanloidiens consis- tent principalement en ce que les éléments osseux sont plus étirés, et placés aussi à une distance plus considérable les uns des au- tres. Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple, la plaque osseuse que Guvier désigne, chez les Poissons, sous le nom de corps antérieur du sphénoïde, et que M. Agassiz appelle eih- moïde crânien, nous paraît représenter la lame criblée de l'eihmoïde, puisqu'elle est placée au-devant des nerfs olfactifs, et per- I cée de trous pour leur livrer passage. De ! cette portion crânienne de l'eihmoïde s'é- j tend une lame moyenne qui forme cloison I aux orbites, le long de laquelle continuent I à marcher les nerfs olfactifs , et qui se ter- mine à la portion faciale de l'ethmoïMe. 1 Chez les Mammifères toutes ces parties sont j rapprochées, condensées en quelque sorte ; I et ces particularités dérivent sans aucun , doute de la différence primordiale que pré- j sente l'encéphale , qui est courbé sur lui- même chez les Mammifères , tandis qu'il s'étend sur un même plan chez les Poissons, r Voilà une des raisons pour lesquelles nous avons attaché de Timporiance à ce carac- tère primitif de l'encophale, dans nos grands groupes de Vertébrés. Sur la base du crâne, constituée de la manière que nous venons d'exposer, est pur- 672 MAM tée la capsule cérébrale de laquelle vont se développer les plaques osseuses destinées à compléter la boite crânienne. A la portion basilaire de Voccipital se raliache la portion squameuse , qui ferme en arrière la cavité du crâne, et complète , comme une sorte de développement apo- physaire, la vertèbre constituée par l'occi- pital. C'est dans (les enfoncements de la face interne de cet os que sont logés les lobes cérébelleux et la portion postérieure des lobes cérébraux. Vers le milieu de la plaque squameuse de l'occipital, à la région nom- mée protubérance externe, se montrent, en général, deux points d'ossification, qui se confondent ensuite, et au-dessus desquels en apparaissent encore deux. On en voit sou- vent aussi deux au sommet et deux aux cô- tés, soudés prompiement avec les autres. Il arrive cependant assez souvent qu'un nom- bre plus ou moins considérable de ces pièces osseuses restent isolées; elles constituent alors les os tvoi-miens, placés dans la suture angulaire de l'occipital avec le pariétal , la suture lambdoïde. On trouve générale- ment un point d'ossification pour la partie basilaire de l'occipital, et un pour chaque apophyse articulaire. La portion écailleuse commence la première à s'ossifier ; c'est la portion basilaire qui s'ossifie en dernier lieu. A la naissance, l'occipital présente en général quaire pièces, qui ne sont toutà- fait soudées qu'après l'accroissement com- plet : l'une compose la partie postérieure et supérieure de l'occiput; une autre forme le corps occipital; les deux dernières, laié- rales, enveloppent les côtés du trou occipi- tal et comprennent les condyles. L'occipital supérieur s'unit d'abord avec les pièces la- térales, de sorte que la partie basilaire est celle qui reste le plus longtemps distincte. Au moment de la naissance et plusieurs années encore après , le sphcnoïdc est divisé en trois pièces : les deux grandes ailes , et le corps auquel sont unies les petites ailes. Quelquefois, cependant, les petites ailes res- tent longtemps distinctes. Mais dans le fœ- tus, le sphénoïde est l'os crânien qui pré- sente le plus grand nombre de noyaux iso- lés ; on en compte généralement seize, qui ne coexistent cependant pas en même temps, des soudures partielles ayant lieu avant que de nouvelles pièces apparaissent. MAM Avec la grande aile du sphénoïde s'arti- cule de chaque côté un temporal , dans le- quel on peut considérer trois parties : lu portion squameuse, le cadre du tympan, et le rocher avec l'apophyse mastoïdienne. En général, on admet que l'apophyse mastoïde forme primitivement une pièce distincte de la portion pélrée avec laquelle elle se con- fond de très bonne heure. La portion squa- meuse naît par un point osseux placé à son extrémité inférieure , et d'où rayonne l'os- sification. Quant au rocher et au cadre du tympan , nous avons parlé du premier en faisant l'histoire du développement de l'or- gane auditif; nous parlerons du second en étudiant les arcs branchiaux. De la face ex- terne de la portion squameuse du temporal , naît une apophyse qui doit rencontrer une autre apophyse de l'os jugal , et former avec elle Varcade zygomatique, qui se courbe plus ou moins en anse, et est plus ou moins apla- tie. Le temporal des Mammifères se distingue surtout de celui des trois dernières classes de Vertébrés, par la large surface de sa portion squameuse , et de celui des quatre dernières par l'absence de l'os carre ou tympanique., qui porte l'articulation de la mâchoire infé- rieure. Au-dessus des temporaux s'élèvent les pariétaux, sous forme de lames qui ferment la voûte du crâne. Leur ossification procède d'un point unique , situé vers leur milieu , et d'où elle s'étend sous forme de rayons. D'après cette marche du travail de l'ossifi- cation, les bords des pariétaux sont les der- nières parties converties en os; aussi reste- t-il longtemps, entre ces os et les os voisins, des intervalles vides, des fontanelles. Les deux pariétaux se confondent ensemble, par la suture sagittale, avant de s'unir à l'occi- pital par la suture lambdoïde; au frontal , par la suture coronale ; aux temporaux, par la suture écailleuse. Celte dernière suture indique une sorte de tendance des tempo- raux à glisser sur les pariétaux, et à sortir du crâne quand celui-ci se rapetisse; c'est ainsi que dans les Ruminants, le temporal se colle en dehors du pariétal. L'ossification de l'elhmoïde a lieu d'a- bord dans les parties latérales : dans les cor- nets du nez, elle commence par le moyen , et finit par le supérieur; elle attaque ensuite les cellules ethmoldales , et enfin la lame MAM papyracée. A la naissance, ces lames laté- rales sont distinctes de la lame perpendicu- laire, qui, avec l'apophyse crista galli, ne se développe en partie et ne s'ossifie que dans la première année. La lame criblée pa- raît être la dernière à prendre la nature osseuse , et ne termine son entière ossifica- tion que vers la cinquième année chez l'Homme. Chez les Bimanes et chez les Singes, l'eth- moïde apparaît dans l'orbite, tandis que chez presque tous les autres Mammifères , il est enveloppé par le sphénoïde et le fron- tal. Dans le Phoque, la lame perpendicu- laire se montre à l'extrémité du museau. La cloison des fosses nasales est complétée sur la ligne médiane par le vomer, qui s'ar- ticule en arrière avec la lame perpendicu- laire de l'eihmoïde. Il présente d'abord deux lames Fninces, unies par leur bord inférieur et postérieur, et qui ne se confondent com- plètement, chez l'Homme, qu'après la dou- zième année. Le vomer ne paraît pas avoir plusieurs points d'ossification. La paroi supérieure et antérieure de là cage osseuse du nez est formée par les deux os propres du nés, qui naissent chacun d'un seul point d'ossification , et qui varient chez les Mammifères par la promptitude avec la- quelle ils se réunissent en un seul os. La partie antérieure du crâne est occupée par le frontal, dont l'ossification commence par deux noyaux qui correspondent aux points où se montreront plus tard les émi- nences désignées sous le nom de bosses fron- tales. L'ossification se propage en rayonnant, et il en résulte deux os qui se soudent inti- mement sur la ligne médiane par la suture frontale, pendant les premières années de la vie, et qui restent quelquefois distincts. De la paroi frontale du crâne descend un prolongement nasal dont la substance donne naissance aux i>i tié du corps de la mère, ne traverse pas le bassin en naissant. On observe une dispo- sition analogue chez quelques Chauves- Souris. Le bras et la cuisse sont formés chacun par un seul os: le premier par Vhumérus, le second par le fémur, qui, tous deux, se développent à la manière des os longs. Les modes différents d'articulation de chacun de ces os avec l'épaule ou avec le bassin sont 1res variés , et ne peuvent être indiqués qu'a chacun des articles consacrés spécialement à l'étude des dilTérents genres. L'humérus est très long chez l'Homme, chez certains Singes, chez les Chauves-Souris et chez les Paresseux.il devient, au contraire, très court chez les Cétacés, chez les Phoques, et, en général, chez tous les Mammifères destinés à vivre dans l'eau; et c'est cette ressemblance, exagérée dans sa valeur, qui a fait longtemps considérer comme voisins les Ampbibiens et les Cétacés. En général, on peut dire que le bras devient d'autant plus court que le métacarpe s'allonge da- vantage, comme on le voit dans les ani- maux à canon , chez lesquels l'humérus est caché tout entier sous la peau. La disposi- tion la plus singulière, et en même temps la plus rationnelle, nous est offerte par la Taupe, dont l'humérus fort et court, s'ar- ticule solidement avec l'omoplate et aussi avec la clavicule, se courbe vers le haut de manière à porter le coude en l'air et à prendre ainsi une position qui, combinée avec la forme de Pavant-bras et la situation particulière de la main dont la paume re- garde en dehors , fournit à l'animal les moyens les plus propres à se frayer rapide- ment et sans fatigue un large chemin dans le sol. La Chrysochlore nous offre à peu près la même organisa tion. Le fémur présente aussi des modifications dans sa longueur, sa forme et son articula- tion. H est très court chez le Phoque et chez les Singes a longs bras ; chez les Ruminants et les Solipèdes, il acquiert une si petite di- mension qu'il reste caché par les chairs. A sa partie inférieure se trouve la rotule, dont l'ossification ne commence qu'après la nais- sance, par un seul point osseux, et n'est complète que vers l'âge de vingt ans chez l'Homme. U est probable que les os de l'avant-bras, 690 MAIM le radius et le cubitus, ne conslitncnt pri- mitivement qu'un seul cartilage qui se di- vise ensuite en deux os par un sillon lon- gitudinal. Les Chameaux nous offrent en quelque sorte une image de cet état pri- mitif, puisque chez eux le cubitus et le radius, soudés dans toute leur longueur, ne laissent pas entre eux de fente de sépa- ration.Chez les autres Ruminants, on observe un état un peu plus avancé : les deux os de l'avant-bras se séparent un peu; en haut seulement, chez les Bœufs et les Moutons ; en haut et en bas, chez la Girafe, les Cerfs et quelques Gazelles. Les Solipèdes présen- tent une fente en haut et un sillon longitu- dinal. Les Chéiroptères n'ont pour cubitus qu'un stylet grêle qui reste distinct jusque vers le quart inférieur. Dans tous les ani- maux que nous venons de nommer, la rota- tion de la main est impossible, etcet organe ne peut servir à la préhension. Mais les mouvements libres du cubitus et du radius deviennent plus prononcés à mesure qu'on approche des Mammifères qui doivent se ser- vir de leurs mains comme organes de pré- hension, et ils acquièrent le plus d'étendue possible chez les animaux grimpeurs, les Singes, les Paresseux. L'apopyse de l'olé- crâne prend différentes formes et un déve- loppement plus ou moins considérable. La jambe, comme l'avant-bras, se com- pose de deux os , le tibia et le péroné. Ce dernier os peut n'exister qu'à l'état tout-à- fait rudimentaire, comme on le voit chez les Ruminants, où il est représenté par une petite pièce osseuse; et chez les Solipèdes , où il ne forme qu'un petit os styloïde, très court, suspendu à la tête supérieure du ti- bia. Chez les Pachydermes , les deux os de la jambe, bien que distincts, restent très rapprochés , tandis qu'au contraire ils s'é- cartent beaucoup l'un de l'autre chez les Pa- resseux. Le péroné des Chauves-Souris est très grêle; celui des Taupes et des Musa- raignes se soude au tibia vers son bord in- férieur. Chez les Chiens, les Protèles, les Hyènes , le péroné marche à côté du tibia , ou même se soude avec lui dans une plus ou moins grande portion de sa moitié infé- rieure , tandis que chez les Civettes ces deux os s'écartent l'un de l'autre et ne se tou- chent que par leurs extrémités. Le membre antérieur se termine par la MAM main, qui, chez tous les Mammifères, se compose de trois parties : le carpe, le mé^ tacarpe et les phalanges; la première partie constitue , chez l'Homme , le poignet ; la se- conde , la paume de la main ; la troisième , les doigts. Chacune deces parties se compose d'un nombre plus ou moins considérable de pièces osseuses, qui prennent aussi un développement très différent, selon les ani- maux. Chez l'Homme , les os du carpe sont au nombre de huit, disposés sur deux ran- gées, qui en comprennent quatre chacune. La première rangée s'articule avec le radius par une facette beaucoup plus grande que celle du cubitus. Les deux osselets qui, dans cette première rangée, s'articulent avec le radius, sont le scaphoïde et le semi-lunaire; le troisième, nommé pyramidal ou cunéi- forme, touche à la facette articulaire du cu- bitus , et porte le quatrième petit os ap- pelé pisiforme. Les quatre osselets du se- cond rang sont le trapèze , qui porte la première phalange du pouce ; le li-apézoïde, sur lequel s'articule l'os métacarpien de l'in- dex; le grand os, qui porte l'os métacar- pien du médius , et une petite portion de celui de l'annulaire; Vunciforme, sur le- quel sont posés l'annulaire et le petit doigt. Chez les Singes, on trouve un petit os sup- plémentaire situé entre le scaphoïde , le tra- pèze et le grand os ; et souvent on ren- contre aussi quelques points ossiOés dans les tendons des muscles. Chez la Taupe , cha- que rangée carpienne contient cinq os ; et on trouve de plus un grand os en fer de faux, qui donne à la main de cet animal sa forme en pelle ou en pioche. L'Aï n'a que six os au carpe, comme le Phacochœre ; el l'on observe encore une foule de différences, sous ce rapport, dans tous les ordres d'ani- maux. On en observe aussi quant à la divi- sion ou à la soudure de quelques uns de ces osselets; ainsi, chez la plupart des Ron- geurs le grand os est divisé en deux ; etchez un grand nombre de ces animaux, aussi bien que chez les Carnivores, le scaphoïde et le semi-lunaire sont confondus. Chez les Cétacés ordinaires , les os du carpe sont très aplatis, et leur réunion forme une es- pèce de pavé. Chacun des os carpiens pos- sède un cartilage propre , dont l'ossiGcation ne commence, en général, qu'après la nais- sance. MAM Les os du métacarpe sont généralement en nombre égal à celui des doigts, et subis- sent d'importantes modifications. Chez les Cétacés en général, on compte cinq os méta- carpiens tout-à-fait aplatis , et ne difTéraut pas des phalanges. Chez les Chauves-Souris, ces os, également semblables aux phalanges, ont été extrêmement allongés , et contri- buent à former, avec ces dernières, les ba- guettes osseuses qui tendent et soutiennent la membrane alaire. Chez l'Homme, les os du métacarpe sont enveloppés par la peau , et peu mobiles, à l'exception de celui du pouce. Chez les Carnassiers digitigrades, ils s'allongent, se relèvent, et forment ce qu'on appelle vulgairement la jambe dans le Chien; c'est donc seulement par les doigts que ces animaux touchent au sol. Les trois os métacarpiens de l'Ai se soudent par la base, et la soudure entre ces os est complète chez les Mammifères à canon. Sous ce dernier rom , on a cru désigner d'abord une partie toute spéciale des membres du Cheval et des Ruminants; mais par l'étude comparée des extrémités de ces animaux et de celles des autres Mammifères, on a retrouvé les os mé- tacarpiens qu'un développement très consi- dérable avait pu faire méconnaître. Chez les Ruminants les deux os du métacarpe se sou- dent de très bonne heure, et ne laissent qu'un léger sillon comme signe de la dis- tinction primitive ; on voit aussi deux autres rudiments fort grêles des deux autres méta- carpiens, qui soutiennent les deux doigts ru- dimentaires. Les doigts forment la partie la plus mo- bile de l'appendice, chez les animaux où ils n'ont pas été tout-à fait enveloppés. On ne rencontre jamais moins de trois doigts , ni plus de cinq chez les Mammifères, si l'on compte les rudiments imparfaits qui restent souvent cachés sous la peau ; et de tous les doigts le pouce est celui qui disparaît le pre- mier. Les doigts parfaitement développés ont trois phalanges, à l'exception du pouce qui n'en a jamais que deux, et à l'exception des doigts des Cétacés, chez lesquels le nom- bre des phalanges peut devenir plus considé- rable , et s'élever à sept ou même à neuf. Dans cet ordre , la peau enveloppe les pha- langes aussi bien que le métacarpe , et la main compose ainsi une rame dans laquelle la présence de quelques ongles est souvent le MAM 691 seul indice des doigts. Dans les Chauves- Souris les phalanges sont excessivement dé- veloppées , et au nombre de cinq ; le pouce seul conserve un ongle. Les doigts sont aussi au nombre de cinq , en général , chez tous les Unguiculés. Le Tapir et l'Hippopotame en ont quatre complets, et chez l'Hippopo- tame, ils sont entièrement cachés sous une peau épaisse; les Ruminants en ont deux complets et deux incomplets, comme nous venons de le voir; le Rhinocéros en a trois complets ; les Solipèdes n'en ont qu'un par- fait et deux rudinientaires. Les trois pha- langes du doigt unique des Solipèdes portent les noms de paluron, de couronne et d'os du petit pied. Cette dernière forme un sabot. Le pouce, comme nous l'avons indiqué, est le doigt qui disparaît le premier ; chez quel- ques animaux , comme les Hyènes et les Suricates, il n'existe que dans son métacarpe styloïde; chez d'autres il est complètement oblitéré, comme nous le voyons dans l'Aï; ou oblitéré de ses deux phalanges, comme dans les Écureuils et les Rats; d'une pha- lange seulement , comme dans la Mar- motte, etc. Parmi les animaux chez lesquels il persiste, tantôt il demeure parallèle aux autres doigts , comme dans les Carnivores ; tantôt au contraire, il devient mobile et op- posable, et constitue ce qu'on nomme spé- cialement une »nam. En faisant l'application de cette définition générale de la main, on a confondu sous une même dénomination des organes très diffé- rents, et l'on est arrivé à comprendre dans une même catégorie l'extrémité antérieure de l'Homme, l'extrémité antérieure et posté- rieure des Singes, ou l'extrémité postérieure des Alèles, de l'Aye-Aye, de la Sarigue, etc. Or, il n'est pas nécessaire de comparer pen- dant longtemps la main de l'Homme à celle du Singe, pour comprendre la supériorité de la première, dans laquelle des doigts effilés et mobiles peuvent tous s'opposer parfaitement à un pouce dont la longueur relative est beau- coup plus considérable que dans la seconde. L'absence de poils, la finesse de la peau qu'a- niment des houppes nerveuses en grand nombre, et que n'altère point le contact du sol, l'indépendance de tout le bras et la li- berté que lui donne la position verticale, l'existence de muscles extenseur etfléchisseur propre, qui permettent de mouvoir les doigts 692 M A M séparément, sont en outre des conditions qui indiquenlévidemment un organede toucher. Cette perfection de la main de l'Homme n'em- pêche pas qu'elle reproduise le type essentiel de la main des Mammifères : ici, comme par- tout, la nature a employé de préférence les matériaux que lui fournissait le type pour con- stituer un instrument spécial, et a obtenu la perfeclionendivisantle travail physiologique. La main du Singe, au contraire, et celle des Mammifères que nous avons cités, ne donne à ces animaux que des notions tout-à-fait insuffisantes, qu'ils se hâtent de compléter en interrogeant leurs autres sens, et n'est autre chose que l'organe de locomotion d'un animal grimpeur, organe dont la spécialisa- tion fonctionnelle est obtenue dans tout le règne animal , à peu près avec les mêmes procédés, c'est-à-dire en oppos.int deux por- tions l'une à l'autre, de manière que ces deux parties en se rapprochant embrassent le point d'appui. Cette destination des mains et la distinc- tion essentielle que nous venons d'établir devient bien évidente, quand on étudie le rôle des membres dans le mode général de locomotion propre au type des Quadru- pèdes. Chez les Oiseaux et les Poissons , c'est le membre antérieur qui exécute les efforts nécessaires aux mouvements carac- téristiques de la locomotion aquatique ou aé- rienne; chez les Quadrupèdes, au contraire, c'est le membre postérieur qui est l'organe d'impulsion ; le membre antérieur ne fait qu'aidera la progression en fournissant un jioint d'appui au corps, pendant que le mem- bre postérieur le pousse en avant. Aussi est-ce le membre postérieur qui, chez ces mêmes animaux, est le plus solidement attaché au tronc , tandis que toutes les précautions de solidité ont clé prises pour le membre an- térieur dans les types ornithologique et ichtyologique. Aussi est-ce encore le mem- bre postérieur que la nature a modifié chez les Mammifères terrestres suivant le mode de progression particulier à l'animal. Ainsi, \)0ur les Mammifères sauteurs, elle a allongé les membres pelviens , quelquefois même d'une manière en quelque sorte exagérée, comme chez la Gerboise ou le Karigiiroo; pour les grimpeurs, elle a approprié les mêmes membres à la préhension, en donnant à leur extiénnLê uu doigi. opposable , comme à MAM rAyeAyeou à la Sarigue; ou bien, comme chez l'Aï, en articulant le pied avec la jambe de telle manière qu'il pût exécuter seulement des mouvements latéraux d'ad- duction et d'abduction à l'aide desquels il embrassât la lige des arbres ; pour l'Homme, qui devait seul jouir de la faculté de mar- cher debout, elle a combiné toutes les con- ditions de solidité avec toutes les conditions de force, pour faire un pied de l'extrémité du membre postérieur. L'Homme est le seul qui possède une main et un pied , et c'est à cette division remarquable du travail phy- siologique qu'il doit une partie de sa supé- riorité organique. De celte observation sur la valeur spé- ciale du membre postérieur, il résulte que, dans un animal grimpeur , c'est au mem- bre postérieur que la main ne devra pas manquer; et c'est en effet ce que nous observons chez les Mammifères auxquels convient Pépiihète de pédimanes. Quant à ceux que l'on peut appeler quadrumanes, l'existence d'une main au membre antérieur n'implique aucune autre supériorité que celle qui résulte de la possession de deux organes pour l'accomplissement d'une même fonction: ce sont seulement des grimpeurs plus parfaits. Sans doute le membre anté- rieur terminé par une main, peut devenir un organe pour la préhension des aliments, par cela même que c'est un organe spécial de préhension ; mais on ne doit voir la que la pratique d'un acte pour l'accomplissement quel nous trouvons les différents degrés d'une perfection croissante chez le Chien , l'Écu- reuil et le Singe. Aussi il nous semble qu'on s'est abusé quand on a voulu voir dans l'existence des mains un caractère qui rap- proche les Quadrumanes des Bimanes; le rang élevé que doivent occuper les premiers est justifié par d'autres caractères beaucoup plus importants, qui ont besoin d'être mieux analysés qu'on ne l'a fait jusqu'ici ; et parmi les Mammifères qu'on n'a placés à côté les uns des autres et au sommet de la création zoologique que parce qu'ils possè- dent des mains, il en est plusieurs, selon nous, qui ne méritent pas ce premier rang. Nous aurons occasion de faire l'application de ces idées en pariant de la classification. Le pied se compose, comme la main, de trois parties, qui sont: le ia/iC, le «k'ia- MAM MAM 693 tarse. el\es phalanges qui forment les orteils ou doigts. Le tarse se compose d'os qui sont plus forts que ceux du carpe, etprésenlent moins de variations que ceux-ci dans leur nombre. Chez l'Homme et la plupart des lIiiguiculés,on en compte sept: Vaslragale, le calcanéum, qui se développe le premier et forme le talon dans l'espèce humaine ; le scaphoide , le cuboïde et les trois cunéifor- mes. De ces os, le calcanéum est celui qui prend ordinairement le plus de développe- ment; chez leTarsier et le Galago, la grande épiphyse de cet os et le scaphoide sont si ex- cessivement allongés que le pied prend une longueur disproportionnée, et possède ainsi une sorte de canon formé, non pas par le métatarse comme cela a lieu chez la Ger- boise, mais par les deux os du tarse que nous avons nommés. Le métatarse, dont nous venons de rappeler la variation la plus remarquable dans la Gerboise, offre en gé néral des modifications semblables à celle que subit le métacarpe, surtout chez les animaux chez lesquels les deux membres remplissent les mêmes fondions. SYSTÈMEDELACIRCUL.4TI0N CHEZ LES MAMMIFÈRES. GLANDES SANGUINES. Quand les linéaments primitifs du système nerveux et du système osseux ont été indi- qués , les premiers par l'apparition de la gouttière médullaire , les seconds par celle (les rudiments vertébraux, nous savons que les lames viscérales se courbent rapidement au-devant de la portion céphalique de l'em- bryon, qui s'est soulevée au-dessus du plan de la membrane blastodermique. De la posi- tion que les deux feuillets primitifs de l'œuf occupent l'un par rapporta l'autre, il ré- sulte alors que le feuillet séreux forme la pa- roi antérieure de cette petite cavité, et que le feuillet muqueux en forme la paroi interne. Entre ces deux feuillets s'amasse une couche d'éléments plastiques, réunis bientôt en une lamelle membraneuse parcourue par les vais- seaux, et que nous avons déjà indiquée sous Je nom de feuillet vasculaire. On sait que le sang préexiste aux vaisseaux dont les parois se forment plus tard; que le réseau vasculaire consiste d'abord en un système de lacunes qui semblent se creuser dans le tissu du blastoderme, et qui communiquent entre elles par des sinuosités irrégulières; que ces cavités, espèces de lacs de grandeur diffé- rente, réunis entre eux par des goulets tor- tueux, se canalisent peu à peu par l'élargis- sement des détroits primitifs et le rétrécis- sement des lacs plus vastes; et qu'enfin, ce canaux se convertissent en vaisseaux dont la tunique se développe et se perfectionne pro- gressivement, sans doute sous l'influence de l'action irritante du sang. Tous ces phéno- mènes de la formation des vaisseaux s'obser- vent avec les mêmes circonstances, dans les états pathologiques de l'économie, et sem- blent être les conditions générales de la composition du système vasculaire dans le règne animal, comme l'a parfaitement établi M. Milne Edwards dans son beau mémoire sur la circulation (1). Ainsi, pour l'appareil de la circulation, comme pour tous les appa- reils en voie de formation, il n'y a pas pro- gression d'un point vers un autre, mais seulement rapprochement et réunion de parties formées sur tous les points de l'é- conomie, indépendamment les unes des au- tres. Nous ne répéterons pas, à propos de la circulation, les considérations qui nous em- pochent d'admettre la théorie des représen- tations évolutives; nous avons suffisament indiqué quels sont les principes qui président à la formation des types dans le règne ani- mal pour qu'on puisse facilement en faire l'application. Quant aux détails intéressants que comporte l'étude physiologique du sys- tème de la circulation, on devra les chercher aux articles consacrés aux diverses fonctions de ce grand appareil. C'est à l'article spécia- lement destiné à faire connaître le sang, qu'il faut demander l'exposé de la nature de ce fluide nourricier, de sa composition et de son rôle. Le feuillet vasculaire ne se développe pas sur toute l'étendue de la vésicule blastoder- mique; il s'arrête à une petite distance de la périphérie de l'embryon, et se distingue par une teinte plus obscure. L'espace circonscrit parcette ligne extrême du feuillet vasculaire, est nommé aire vasculaire , et présente bientôt les phénomènes généraux que nous venons de décrire dans la constitution de son réseau de vaisseaux sanguins. La vési- cule blastodermique présente donc a cette époque trois champs concentriques qui sont, du centre à la périphérie : l'aire transparente (1) .-/HH. rf.s se. noi.. 3*- s6rii\ t. Ml. p tir, i»'j. 694 MAM {area pellucida), l'aire vasculaire {areavas- culosa) et l'aire vilelline {area vitellina). A la limite extrême de l'aire vasculaire, les carrières que le sang s'est creusées for- ment, suivant le mode que nous avons dé- crit, d'abord des lacunes, puis un sinus, et enfin une veine , appelés sinus terminal , veine terminale. Ce sinus s'interrompt dans le point de son parcours qui répond à l'extré- mité céphalique de l'embryon, ou plutôt la ligne dessinée par le canal terminal, au lieu de se fermer en cet endroit, s'infléchit vers l'embryon en formant deux troncs princi- paux qui marchent vers le cœur. En effet, en même temps que se manifestait le canal ter- minal de l'aire vasculaire, ou même un peu avanllui, s'est montré, au-dessous de la partie céphaliquedel'embryon, entrelesdeux feuil- lets séreux et muqueux, et par conséquent dans la portion embryonnaire du feuillet vas- culaire, un cylindre oblong, droit, qui n'est autre chose que le premier indice du cœur. La formation du cœur a lieu aux mêmes con - dilions que celles des vaisseaux ; seulement ses parois sont les premières à s'isoler de la masse environnante, avec laquelle les autres vaisseaux, moins avancés alors dans leur dé- veloppement, se continuent et s'effacent; ou, pour parler plus exactement, c'est au cœur que le sang forme d'abord les parois qui le doivent circonscrire, tandis que son action, moins énergique sur les autres points du germe, n'a pas encore produit partout le même résultat. La puissance formatrice dont l'influence vient de se manifester au cœur avec une plus grande énergie que dans les autres por- tions du système vasculaire, continue de se montrer plus active dans la constitution de cet organe qui, prenant ainsi un développe- ment plus considérable que les parties voi- eines, est forcé de s'infléchir et de se plier sur lui-même. Dans le principe, le cylindre ou canal cardiaque encore droit, se termine par deux branches supérieures et deux bran- ches inférieures; les deux premières se per- dent dans les parois de la portion cépha- lique; les deux autres marchent de l'em- bryon vers la vésicule blastodermique. Plus tard , les deux branches antérieures se dé- veloppent en deux arcs vasculaires , appelés arcs aortiques, se courbent, puis se rencon- trent au-devant de la future colonne verlé- MAM brale, et constituent par leur réunion no tronc unique qui porte le sang du cœur dans l'embryon, et qu'on a nommé aorte. Les deux branches inférieures se sont cependant développées et ont formé deux troncs qui, s'aboucbant avec les deux branches émanées du sinus terminal, et recevant la plupart des autres carrières sanguines du blastoderme, ramènent le sang au cœur, et constituent les veines omphalo-mésentériques. De la par- tie inférieure de l'aire vasculaire se dévelop- pent encore un ou deux troncs qui viennent aussi s'unir aux branches inférieures du cœur. Le tronc unique que nous avons vu formé par la réunion des deux branches supérieu- res du cylindre cardiaque, ou, en un mot, Vaorte marche le long de la colonne rachi- dienne en voie de développement, puis se divise en deux branches nommées par Baër artères vertébrales postéiieures. Celles-cides- cendentjusqu'à l'extrémité caudale de l'em- bryon, et émettent, à droite et à gauche, des rameaux qui sortent de l'aire embryon- naire, passent dans le plan de la vésicule blastodermique, s'y ramifient et s'anasto- mosent avec les ramuscules émanés de la veine terminale. Bientôt , parmi les rameaux latéraux formés ainsi par l'aorte et répandus dans la vésicule blastodermique , il en est un de chaque côté qui devient plus fort que les autres, et plus volumineux même que la branche dont il n'était qu'un rameau : il constitue le tronc de Vaitère omphalo- mésentérique. En remontant à l'origine de cetteartère, on voit qu'elle porte le sang de l'embryon dans le blastoderme. Ainsi, dans ce premier état du dévelop- pementdel'appareilcirculatoire, lesang, par les contractions du canal cardiaque dont nous suivrons tout-à-l'heure les métamor- phoses, est poussé vers le haut, dans les aortes, leurs ramifications, les deux artères omphalo-mésentériques, et arrive dans l'aire vasculaire. Des ramifications des artères omphalo-mésentériques , il est reçu par les ramifications de la veine terminale , et ra- mené au cœur par les veines omphalo-mé- sentériques. Mais bientôt ces dispositions se compli- quent par l'apparition de divers organes, et notamment de l'intestin et du foie. Les deux branches qui forment les artères om- MAM phalo-mdsentériques ne tendent pas à ne plus conslituerqu'un tronc commun, ou une seule ancre omphalo-mésentérique, dont une petite branche devient l'artère mésentéri- que. Cette dernière prend bientôt une pré- pondérance considérable, lors du dévelop- pement de l'insestin; l'artère omphalo-mé- sentérique est alors tout-à-fait secondaire pour le volume, et ne forme plus à son touf qu'une branche de la mésentérique. Des modifications plus considérables ont lieu pour les veines omphalo-mésentériques dont toutes les veines du corps n'étaient naguère que de petites branches. A mesure que celles- ci acquièrent un volume plus considérable, le tronc de la veine omphalo-mésentérique prend le caractère de veine cave inférieure, tandis que le reste , auquel on conserve le nom déveine omphalo-mésentérique, sem- ble n'être plus qu'une simple branche de la veine cave. Sur le parcours de la veine omphalo-mésentérique ainsi diminuéed'im- portance, se développe le foie dans lequel elle plonge un grand nombre de ramifications ; de sorte que le sang arrive au cœur, non plus directement par la veine omphalo-mésenté- rique , mais après avoir passé en partie dans le fore. Bientôt même il passera en totalité dans cet organe , d'où les veines hépatiques \e porteront dans la veine cave inférieure, et celle-ci, dans le cœur. Il arrive aussi pour les modifications de la veine omphalo- mésentérique quelque chose d'analogue à ce que nous avons observé dans les trans- formations de l'artère omphalo-mésenté- rique. La veine mésentérique, simple bran- che d'abord de la veine omphalo-mésentéri- que, dans laquelle elle versait le sang avant que celle-ci plongeât ses ramifications dans le foie, surpasse bientôt en volume ce tronc lui-même, et le réduit au rôle de veine porte. Cette prem/ére circu/ation, circulation blastodermique ou ombilicale, est alors complète, après avoir passé par deux phases dont l'apparition des viscères intestinaux est le point de séparation ; elle persiste plus ou moins longtemps, suivant les différences que nous avons signalées dans la persistance même de la vésicule ombilicale. Dans la seconde période, celle de la se- conde circulation , les courbures du canal cardiaque, dont nous avons indiqué la cause apparente , se prononcent pour la cens- MAM 695 titutîon du cœur, et des progrès rapides» se manifestent dans tout le système vascu- laire. Nous dirons lout-à-l'heure un mot sur le développement et l'état définitif du cœur, des artères et des veines chez le» Mammifères; nous voulons présenter d'a- bord dans son ensemble l'histoire de l'ap- pareil vasculaire. La seconde circulation s'établit entre le cœur , l'allantoide et le placenta. Nous savons que lorsque la vé- sicule allantoidienne naît à l'extrémité in- férieure de l'embryon, elle se couvre de vaisseaux qui portent le nom de vaisseaux ombilicaux, les uns artères, les autres vei- nes. Les artères ombilicales ne sont autre chose que deux petites branches des artères vertébrales inférieures dont nous avons vu plus haut la formation , et que l'allantoide entraîne avec elle en quittant l'embryon. Il serait même plus exact de dire que les ar- tères ombilicales sont des branches des ar- tères iliaques, puisque celles-ci dérivent immédiatement des artères vertébrales in- férieures. L'allantoide porte les artères om- bilicales à la surface de la vésicule blasto- dermique où elle constitue le placenta, et distribue les ramifications arborescentes de ce système artériel aux villosités placentaires. Arrivées ainsi à la périphérie de l'œuf, ces ramifications se courbent en arcades, et se transforment de la sorte immédiatement en veines, qui, confluant de tous les points à droite et à gauche, se réunissent en deux troncs , les veines ombilicales. De celles-ci naît un tronc unique dans l'embryon; et même chez l'Homme, il n'existe plus de très bonne heure qu'une seule veine ombi- licale amenant le sang du placenta à l'em- bryon ; cette veine s'abouche dans la veine omphalo-mésentérique, transformée, comme nous venons de le dire , en veine cave infé- rieure. Quelques branches de la veine om- bilicale versent le sang dans le foie; une communication s'établit entre la veine porte et la veine ombilicale réduite à n'être plus qu'un canal anastomotique, nommé canal veineux d'Aranzi. Par cette disposition , et par suite du développement du cœur aussi bien que des poumons, le courant sanguin prend une direction particulière qui per- siste jusqu'à la naissance, et sur laquelle on trouvera des détails dans cet ouvrage à l'article circulation. C95 MAM A la naissance, la veine ombilicale se convertit en ligumeiil rond du foie , la di- reciion de certains vaisseaux change , les diverses cavités du cœur se complètent, la troisième circulation apparaît pour conti- nuer pendant toute la vie. C'est aussi à l'ar- ticle que nous venons de citer que sont exposés le mécanisme et le canicière parti- culier de cette circulation déflnitive. Du cœur. — Formant primitivement un canal simple et droit, le cœur, comme nous le savons, stibit plusieurs torsions qui l'a- mènent à prendre la fîgurequ'on lui connaît chez l'adulte. D'abord recourbé en fer à cheval, il se dilate bientôt sur trois points; et ces trois dilatations sont séparées l'une de l'autre- par un étranglement. La pre- mière dilatation, située à droite et en haut, l'embryon étant supposé couché sur le dos, forme un sac veineux ou oreillette simple ; la seconde , placée à la grande courbure du fer à cheval , est le ventricule, cavilésimple comme la première; la troisième, formant la branche gauche du fer à cheval, se dirige en haut , et se nomme bulbe de Vaorte , parce que c'est de ce renflement que l'aorte tire son origine. L'étranglement situé entre roreilletie et le ventricule est appelé canal auriculaire ; celui qui sépare le ventricule du bulbe est le détroit de Haller. La courbure extérieure ou grande courbure du fera che- val se développant beaucoup plus que la petite courbure intérieure , l'oreillette est ainsi rapprochée du bulbe, et la forme du ventricule se prononce davantage. Les parois du ventricule s'épaississent, un sillon se développe sur sa surface, pre- mier indice du partage qu'il va bientôt su- bir par le développement d'une cloison in- térieure correspondant au sillon extérieur. Cette cloison, qui se montre d'abord comme une fine membrane semi-lunaire, franchit peu à peu l'espace d'une paroi du ventricule à l'autre, et la cavité ventriculaire devient bientôt double, aussi bien que son orifice auriculo-ventriculaire. Cependant le bulbe de l'aorte et l'oreillette se sont rencontrés et accolés. A l'endroit où l'oreillette touche au ven- tricule, et après que celui-ci s'est partagé en deux moitiés , on voit aussi naître une cloison qui divise la , les doigts sontadhérents et recouverts par les téguments communs, comme chez MAM les Éléphants, ou bien les doigts sont plus ou moins distincts et séparables. Dans les animaux de cette dernière catégorie , les on- gles sont déprimés, c'est-à-dire larges et plats, comme chez les Singes, ou compri- més, c'est-à-dire étroits et pointus; et les animaux qui offrent ce dernier caractère ont deux dents incisives, très grandes, comme le Lièvre, ou des dents incisives nombreuses. Ces derniers, qui sont des animaux carni- vores, insectivores, ou dont la nourriture se compose à la fois d'insectes et d'autres matières, forment deux catégories : ceux qui ont une petite taille, le corps long et les extrémités courtes, comme les Belettes et la tribu des Vermiformes; et ceux qui ont une plus grande taille , parmi lesquels on en dislingue à musfcau court, comme les Felis, et à museau long, comme les Chiens. La grande section des Fissipèdes comprend en- fin les quadrupèdes i4nomau.x, le Hérisson, le Tatou, la Taupe, la Musaraigne, le Tamandua, la Chauve-Souris et le Pares- seux. Les cinq premières espèces ontquelques rapports avec les Chiens et les Vermiformes par leur museau plus allongé; mais ils en diffèrent par la disposition de leurs dents, dont le Tamandua est tout-à-fait privé ; les deux dernières espèces, au contraire, ont le museau court. La classification de Jean Ray repose donc, comme on le voit, sur des analogies tout- à-fait extérieures et de l'ordre de celles que nous avons appelées biologiques ; ce n'est qu'après avoir épuisé toutes les ressources que la forme des membres lui présente qu'il cherche des caractères dans le système den- taire, pour revenir ensuite à la forme du corps et du museau. Cependant les essais de Ray pour définir l'organisation des Qua- drupèdes indiquent une voie nouvelle, dans laquelle Linné va engager la science avec lui. C'est en 1733 que paraît la première édition du Systema Naturœ ; dans treize édi- tions successives, dont la dernière parut en 1767, Linné détermine et subdivise de plus en plus les genres qu'il a établis ou em- pruntés à Ray, en fondant ses détermina- tions sur la considération d'un plus grand nombre d'organes que ne l'avait fait le na- turaliste anglais. La forme exacte qu'il donne à l'étude des animaux, la précision , l'exactiuidc de sa méthode, et surtout la MA3I langue nouvelle qu'il applique à une no- menclature claire , sont des titres qui im- mortaliseront le génie de Linné. Supérieur à tous les naturalistes qui l'ont précédé par la merveilleuse intelligence des rapports des êtres, Linné, par la netteté de ses vues et la rigueur de sa formule, arriva à un dog- matisme qu'on lui a reproché à tort, parce qu'il contribua puissamment aux progrès des sciences naturelles en constatant les ré- sultats acquis et en fixant un point de dé- part pour les progrès à Taire. Toutefois la classification de Linné est arbitraire et ne s'éclaire guère que des analogies extérieures ; il place encore les Cétacés parmi les Pois- sons, et, abandonnant les traces d'Aristote pour suivre Jean Ray, il considère l'Eléphant comme un unguicuié. Plus tard cependant, à la suite de Bernard de Jussieu et de Bris- son , il reconnaît les affinités des Cétacés, puis, les réunissant aux Quadrupèdes de Ray, il fonde et définit la cla.sse des Mammi- fères; et c'est là sans doute un des résultats les plus scientifiques et les plus glorieux qu'ait obtenus l'illustre Suédois. 11 faut re- connaître aussi qu'après avoir employé les caractères fournis par les membres, il prend de suite en considération le système den- taire, c'est-à-dire des analogies d'un ordre supérieur, des analogies physiologiques, et que cette méthode le conduit à établir sept ordres que les travaux modernes ont peu modifiés, mais qu'ils ont mieux déterminés, mieux justifiés et mieux coordonnés. Linné reconnaît trois grandes divisions dans la classe des Mammifères : les Ongui- culés, les Ungulés et les Mammifères pisci- formes. Quatre ordres distingués par leurs incisives composent les Unguiculés ; ce sont: les Pi-imates , qui ont quatre incisives à cha- que mâchoire; les Brnlœ, qui n'en ont pas; les Ferœ, dont les dents incisives, coniques, sont au nombre de deux , de six ou de dix à chaque mâchoire , et les GUres , qui ont à chaque mâchoire deux incisives seulement. Les Ungulés comprennent deux ordres : les Pecora , qui n'ont point d'incisives à la mâ- choire supérieure, et les Belluœ, qui en ont aux deux mâchoires. La troisième division des Mammifères est formée par les Céta- cés (Cete). Quarante genres sont répartis entre ces sept ordres , et dans la distinction de quelques uns on retrouve encore le génie MA^I 725 du législateur des sciences naturelles ; nous citerons seulement le genre Simia et le genre Lemur , dont les observateurs ont de- puis fait deux familles de l'ordre des Pri- mates. Frappé de l'arbitraire des principes sur lesquels est fondée la classification de Linné, et ne croyant guère à la sincérité de ces rapports que l'on découvre à la première vue, BulTon ne chercha pas à perfectionner la méthode, et n'adopta ni plan ni nomen- clature. Dans son Hisloirenaiurelle des Qua- drupèdes ( 1 749), il oppose, en quelque sorte, la richesse des faits à la sécheresse de la dé- lerminalion spécifique, la magnificence des descriptions à la précision systématique, et sa langue , abondante et brillante , le rend aussi populaire en France que la langue so- bre et exacte de Linné avait rendu populaires en Europe les principes du Systema. Consi- déré d'abord comme un grand écrivain plu- tôt que comme un grand naturaliste, Buf- fon a cependant rendu à la science d'im- menses services en appelant les esprits à la méditation de ses grandes vues philosophi- ques, et en attirant à l'élude approfondie des êtres par l'attrait des tableaux de leur his- toire et de leurs mœurs. D'ailleurs, â côté de la partie en quelque sorte littéraire de son histoire, il a donné place aux descriptions de Daubenton , si précises et si exactes , mais trop isolées et n'appréciant aucun rapport. C'est presque uniquement sous l'influence de Linné et de Ikiffon que furent entrepris tous les travaux qui se succèdent en mam- malogie , jusqu'au moment où apparaît Cu- vier. Mais avant d'exposer la classification de notre illustre zoologiste , citons cepen- dant quelques uns des ouvrages les plus re- marquables de cette époque intermédiaire. Brisson , dans sa Distribution du Règne animal en veuf classes {l~b6), et Klein, dans son Quadrupedum disquisilio bi'evisque histo- ria naluralis (1751), se rapprochent plus ou moins de Linné , mais choisissent des carac • tères encore plus artificiels ; Brisson cepen- dant accorde une importance prépondérante aux dents, dont les diverses modifications lui fournissent les combinaisons principales de sa méthode. Le Systema Regni animalis d'Erxleben (1777) n'est qu'une nouvelle édition du Systema de Linné. Le Prodromus methodi Animalium de Slott (1780), et \'E~ 726 MAM ïenchus animàlium de Boddaërl (1785), re- produisent les principaux ordres de Linné, et les rattachent à peu près aux mêmes divi- sions générales. Gmeliri revoit une édition du Stjstema nalurœ (1788); Vicq -d'Az}!- donne , dans le Sijslèmc analomique des Quadrupèdes (1792), uneclassiBcation pres- (}ue linnéenne, due à Daubenton ; et BIu- menbach , dans son Manuel d'IIisloire nalu- relle (1796), ne fait guère qu'ajouter trois ordres aux sept ordres du Syslema de Linné. Allamand , Vosmaër, Bernardin de Saint- PJérre suivent de loin les traces de Buffon. Pallas seul cherche à fonder les rapports des animaux sur l'étude de l'anatomie; recon- naît les affinités de beaucoup de Mammi- fères , et entre autres celles des Insectivores avec les Chéiroptères et les Quadrumanes , bien qu'il emploie en général la nomencla- ture de Linné, légèrement modifiée. Les travaux anatomiques , de plus en plus nom- breux, conduisirent ainsi peu à peu à mieux reconnaître les liens véritables qui existent entre les animaux , et la coordination systé- matique de ces observations multipliées fut tentée par Cuvier à l'aide du principe de la subordination des caractères. Ce fut en 1797 que Cuvier et Geoffroy publièrent une nouvelle classification de Mammifères, en adoptant les trois divisions de Linné : les Unguiculés, les Ûnguléset les espèces dont les pieds sont eu nageoires. Ces grands embranchements étaient subdivisés en quatre ordres, dont noDs donnerons ici les noms seulement, sans en donner la ca- ractéristique , parce qu'ils ont été à peu près conservés comme ordres ou comme familles, et qu'on en trouvera la détermination dans ce Dictionnaire à l'article consacré à chacun d'eux. Les Unguiculés comprenaient neuf ordres: les Quadrumanes, les Chéiroptères, les Plantigrades, les Pédimanes, les Ver- miformes, les Bêtes féroces, les Rongeurs , les Édentés , et les Tardigrades; les Ungulés se composaient de trois ordres : les Pachy- dermes , les Ruminants et les Solipèdes ; les Mammifères dont les pieds sont en nageoires formaient deux ordres : les Amphibies et les Cétacés. C'est principalement sur la nature des dents et les modifications des membres que ces coupes sont établies ; elles sont pour la plupart naturelles , mais on voit qu'elles reposent encore sur des analogies lointaines, IMAM et que la base première de la classification, foiidét sur la forme des extrémités, conduit à méconnaître les affinités des Amphibies avec les Carnivores , qui ne seront même nettement distingués que plus lard par Cu- vier. En effet, Geoffroy abandonne alors les travaux de méthode pour se livrer exclusi- vement aux études monographiques et à celle des lois générales qui ont présidé à la création zoologique. Dans son Tableau d'Histoire naturelle (179S) Cuvier supprime l'ordre des Vermi- formes , considère les Chéiroptères, les Plan- ligradeset lesPédimanes comme des subdivi- sions d'un seul ordre, celui des Carnassiers, et réunit les Tardigrades aux Édentés. Son Anatomie comparée , et plus tard son Règne Animal (1817), indiquent encore d'autres modifications. C'est dans ce dernier ouvrage qu'il supprime la tribu des Pédimanes, di- vise ses Carnassiers en Chéiroptères, Insec- tivores, Carnivores et Marsupiaux ; et réunit les Solipèdes aux Pachydermes, comme l'avait indiqué Linné. Dans la famille des Marsupiaux, l'auteur comprend les Mammifères à bourse, c'est- à-dire la tribu supprimée des Pédimanes et d'autres animaux qui avaient été placés dans l'ordre des Rongeurs. L'Homme forme l'ordre des Bimanes. Ainsi les huit ordres qui composent la méthode de Cuvier cor- respondent en général à ceux qu'avait ad- mis Linné, et sont établis à peu près sur la même base. Cependant Cuvier saisit les affinités des animaux beaucoup mieux que ne l'avait fait Linné, et c'est le choix de ses signes représentatifs qu'il faut blâmer, plutôt que la valeur même qu'il leur attri- bue. Les analogies sur lesquelles se fonde l'expression de ces affinités empêchèrent néanmoins Cuvier de reconnaître parmi les Mammifères le type des Marsupiaux ; c'est à M. de Blainville qu'appartient l'honneur de cette détermination scientifique, que Cuvier adopta dans la suite. Dans un Prodrome d'une nouvelle dislri- lulion syslénialique du Règne animal, et dans son Trailc de l'organisalion des ani- maux , le savant distingué que nous ve- nons de nommer divise les Mammifères en deux sous-classcs : les Monodelphes et les Didelphcs. Les Monodelphes renferment sept ordres : l'Homme; — les Quadrumanes; — M A M les Carnassiers; — lesÉdentés; — les Ron- geurs ou Célérigrades; — les Gravigrades ou Bidentés, — et les Onguiogrades. Le huitième ordre est composé des Didelphes. Dans chacun de ces ordres, l'auteur recon- naît des animaux normaux et des animaux anomaux. Ces subdivisions devront être in- diquées dans les articles destinés à expli- quer chacune des dénominations que nous venons de faire connaître. Les auteurs systématiques dont nous pourrions maintenant citer les noms, ont tous adopté , et plus ou moins modifié , l'une ou l'autre des classifications de Cuvier, ou bien ont essayé de concilier la méthode de Cuvier avec celle de M. de Blainville. Nous mentionnerons cependant Fr. Cuvier et La- treille. La classification du premier peut être citée comme un exemple de l'abus dans l'emploi d'un caractère considéré comme dominateur; pour Fr. Cuvier, ce caractère est pris dans le système dentaire. 11 divise les Marsupiaux en insectivores et en fru- givores, sans cependant les éloigner des Car- nassiers et des Rongeurs ; Latreille considère les Chéiroptères comme devant former un ordre intermédiaire à celui des Quadrumanes et des Carnassiers. A l'exemple de Geoffroy, Latreille sépare les Monotrèmes des Édentés et en fait une classe à part. Nous nommerons encore Illiger, dont le Prodromus systcmalis Mammalium (18 H) contient beaucoup plus de mots nouveaux que de faits ou de vues importantes, et Oken, qui considère le Règne animal comme s'étant développé dans lé même ordre que les organes du corps , et se rapproche ainsi, au point de vue philosophi- que, delà théorie des représentations évolu- tives qu'il exagère beaucoup. La dernière classification dont nous de-= vons parler est celle de M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire, publiée en 1843, la plus complète de celles qui ont été proposées jus- qu'ici. Comme Aristote , M. Isidore Geoffroy fonde sa première subdivision des Mammi- fères sur le nombre des membres, et dis- tingue ainsi les Quadrupèdes et les Bipèdes; les premiers ayant un bassin bien déve- loppé, les seconds ayant un bassin rudi- mentaire ou nul. Avec la plupart des Mam- malogisles contemporains , il admet ensuite, parmi les Quadrupèdes, les deux groupes des MoDodelphes et des Didelphes, dont il trçuve I\IAM ?27 le caractère distinctif dans la présence ou dans l'absence des os marsupiaux. Les or- dres, les tribus, les familles établies dans chacun de ces grands groupes , sont ensuite caractérisés d'après le système dentaire , les modifications que présentent les extrémités, la forme du corps , et toutes les particulari- tés extérieures. L'économie de cette classi- fication remarquable sera facilement saisie à l'aide du tableau que nous donnons ci- après; nous essaierons seulement ici de faire comprendre le principe philosophique qui sert de fondement aux modifications essentielles introduites par l'auteur, et que nous voudrions mettre en relief à l'aide de moyens graphiques, si la dimension du for- mat de cet ouvrage nous le permettait. Ce principe est le Parallélisme des organisa- tions, et M. Isidore Geoffroy donne lui-même à son système le nom de Classification parallé- ii^ue. Appliqué aux deux divisions secondaires des Mammifères sans os marsupiaux , et des Mammifères avec os marsupiaux, ce prin- cipe nous présente les premiers d'une part et les seconds de l'autre, comme se déve- loppant les uns à côté des autres , et subis- sant dans leur organisation des modifica- tions de même nature, portant sur les mê- mes organes, principalement sur le système dentaire; en un mot, des modifications pa- rallèles. Appliqué aux deux grands groupes des Quadrupèdes et des Bipèdes, le même principe nous montre ces animaux marchant à côté les uns des autres, de sorte que la classe entière des Mammifères se trouve représen- tée par trois lignes distinctes et parallèles ; celle des Mammifères avec os marsupiaux, celle des Mammifères sans os marsupiaux , et celle de Bipèdes. Le parallélisme de la seconde ligne avec la première est établi par les Marsupiaux Carnassiers , qui répondent aux Carnassiers ordinaires; par les Marsu- piaux frugivores, qui répondent aux Ron- geurs; et par les Monotrèmes, qui répon- dent aux Édentés. De la troisième ligne à la première, le parallélisme est établi par les Sirénides, qui répondent aux Pachyder- mes; et par les Cétacés, dont les genres, échelonnés de la famille des Delphinidés à celle des Baiénidés , répondent, les plus élevés, aux Ruminants; les moins élevés, aux Édentés, et par conséquent aux Mono- trèmes. C'est donc seulement par leur ex- 728 M A M trémilé inférieure, par les Edentés, les Monotrèmes et lesBalénidés, que se louchent les trois lignes à l'aide desquelles nous cher- chons à faire comprendre l'idée principale du savant zoologiste. On voit que les faits sur lesquels M. Isi- dore Geoffroy fonde ce qu'il nomme lepa- rallélisme, sont pour la plupart de l'ordre de ceux que nous avons appelés termes corres- pondants, et à l'aide desquels nous recon- naissons, non des affinités , mais des analo- gies. Ici les analogies sont de la nature la plus importante; ce sont des analogies phy- siologiques pour la plupart, et nous avons eu plus haut l'occasion d'en établir la con- cordance dans les groupes dont nous expli- quions la valeur. Compris ainsi, le parallé- lisme ne saurait être pris comme une mé- thode générale de classification : seulement, il mettrait en saillie d'une manière heureuse cette loi, en vertu de laquelle une fonction semblable appelle une organisation appro- priée, etcette tendance générale que montre la nature à varier des types différents par des modifications correspondantes. C'est sur ce même principe que Macleay établit sa théorie des représenlants zoologiques, adoptée et développée par M. Swainson. Mais si le parallélisme ne s'arrêtait pas à la représentation de ces termes correspon- dants , et devait servir de point de départ à la distinction des types primitifs eux-mêmes, il nous semble qu'il ne conduirait pas sûre- ment au but. D'après les exemples que nous avons cités, et les principes qui en décou- lent, il est clair qu'il n'existe pas réellement de types naturels parallèles. Les Marsupiaux , à aucune époque de leur existence, ne mar- chent parallèlement avecles Placentaires; les uns et les autres sont d'abord Vertébrés, puisAllantoidiens, etalorsils ne suivent pas deux voies collatérales, mais bien la même voie : ils ne se correspondent pas, ils^sont semblables. Ensuite ils se séparent pour prendre des caractères propres , et s'enga- gent ainsi, pour la formation de chacun de leurs appareils typiques , dans des routes tel- lement spéciales , qu'ils sont toujours diver- gents sans se rapprocher ni se rencontrer. Ce que nous disons de ces deux grands types, nous le répétons pour les types dérivés , et surtout à propos des Bipèdes, que la classi- fication parallélique distingue beaucoup trop, MAM ce nous semble , du type des Mammifères sans os marsupiaux, auquel ils appartiennent en réalité. Nous aurions préféré, en effet, que la première coupe de la classe des Mam- mifères , au lieu d'être fondée sur le nombre des membres, fût établie sur la présence ou l'absence des os marsupiaux pris comme symbole des deux types des Monodelpheset des Didelphes. La division synthétique y au- rait perdu de sa généralité, à cause de la répé- tition que l'on aurait été contraint de faire du mot quadrupède pour le groupe des Mono- delpbes et pour celui des Didelphes ; mais la physiologie zoologique y aurait peut-être ga- gné. Remarquons aussi que c'est par les ani- maux les moins parfaits de chaque groupe que les séries parallèles se correspondent; nouvelle preuve de la divergence des types. Cette classification, si remarquable à tant de titres , et contre laquelle nous osons éle- ver quelques objections , parce qu'elle peut se passer de nos éloges, est celle qu'on a adoptée dans ce Dictionnaire. Nous allons en suivre le tableau jusqu'aux tribus; nous nommerons seulement les genres que chaque groupe contient, renvoyant pour leur ca- ractéristique aux articles qui leur sont con- sacrés. Les signes dubitatifs dont plusieurs noms sont suivis ont été indiqués par l'au- teur lui-même. Pour ne pas détruire l'en- semble de cette classification , et conserver autant que possible les rapprochements que M. Isidore Geoffroy a voulu indiquer, nous donnerons aussi le tableau de la distribu- tion des Marsupiaux. CLASSE DES MAMMIFÈRES. QUADRUPÈDES SANS OS MABJ5U FIAUX. {Bassin bien développé.) Ordre I. — Primates. Dents dissimilaires. Membres antérieurs terminés par des bras. Extrémités formées par des mains. Famille L — SINGES. Dents de trois sortes ; 4 incisives conti- guës opposées, entre 2 canines verticales. Ongles similaires , le pouce excepté. Tribu I. — PiTHÉciENS. Semi-bipèdes ; 5 molaires de chaque côté de chaque mâchoire. Troglodyte. Orang. Gibbon. MAM Tribu II. — Cynopithéciens. Quadrupèdes. Ongles courts. 5 molaires. Nasique. Semnopithàque. Colobe. Miopi- thèque. CercopUhèque. Macaque. Magot. Cy- nopithèque. Théropiihèque. Cynocéphale. Tribu III. -^ Cébiens. Quadrupèdes. Ongles courts. 6 molaires. Sàimiri. Callitriche. NycUpUhèque. Sajou. Lagotriche. Eriode. Alèle. Hurleur. Saki. Brachyure. Tribu IV, — Hapauens. Quadrupèdes. Ongles en grilTcs. 5 mo- laires. Ouistiti. Famille \l — LÉMURIDÉS. Dents de trois sortes. 2 ou 4 incisives su- périeures par paires ; 4 incisives et canines inférieures proclives. Deuxième doigt posté- rieyr à ongle subulé. Tribu I. — Indrisiens. Incisives inTérieures au nombre de 2. Avahi. Propilhèque. Jndri, Tribu II. — Lbmuiuens. Incisives inférieures ai| nombre de 4. Tarses ordiniiires. Nycticèbe. Loris. Pérodictique. Chéirogale. Maki. Tribu ni. — Galagiens. Incisives inférieures au nombre de 4. Tarses allongés. Microcèbe. Galago. Famille m. — TARSIDÉS. Dents de trois sortes. Dents antérieures coniiguës, verticales ; première paire supé- rieure très grande. Deuxième et troisième doigts postérieurs à ongles subulés. Tarsier. Famille IV. ^ CHÉIROMYDÉS. Dents de deux sortes. Une barre. Chéiromys. Ordre II. — Tardi^railes. Dents dissimilaires. Membres antérieurs terminés par des bras. Extrémités formées par des crochets. Famille V. — BRADYPODÉS. Bradype. Cholèpe. Ordre III. — CIléipoptères. Dents dissimilaires. Membres antérieurs terminés par des ailes. T. vn. MAI\I 72î> Famille VI. — GALÉOPITHÉCIDÉS. Expansions membraneuses latérales con- stituant de simples parachutes. Galéopithèque. Famille VII. — PTÉROPODÉS. Expansions membraneuses latérales con- stituant de véritables ailes. Phalange on- guéaleedstanlau doigt indicateur de l'aile. Tribu I. — PïÉRoroDiENS. Ailes insérées sur les côtés du dos. Rousselle. Pachysome. Macroglosse. Cé- phalote. Tfibu II. — HVPQDEBMIENS. Ailes insérées sur la ligne médiane du dos. Ilypoderme. Famille VIH. — VESPERTILIONIDÉS. Expansions membraneuses latérales con- stituant de véritables ailes. Phalange on- guéale manquant à tous les doigts de l'aile. Lèvres offrant la disposition ordinaire. Tribu I. — Taphozoïen§. Nez simple. Membrane imerfémçrale peu développée. Queue courte. Taphien. Emhallonute. Tribu II. — MoLOSSiENS. Nez simple. Membrane interfëmorale peu développée. Queue longue , à demi enve- loppée. Chéiroméle. Myoptère. Molosse. Nycti- nome. Dinope. Tribu m. — Vespertiliens. Nez simple. Membrane interfémorale peu développée. Queue très développée. Vesperlilion. Nijcticée. Lasyure. Oreillard. Tribu IV. — Ntctébiens. Nez creusé d'une cavité. Nyctère. Tribu V. — Rhinolophiens. Nez surmonté d'une feuille. Rhinopome. Rhinolophe. Mégaderme, Famille IX. — Noctilionidés. Expansions membraneuses latérales con- stituant de véritables ailes. Phalange on- guéale manquant à tous les doigts de l'aile. Une double fissure labiale. Noclilion. Famille X. — VAMPIRIDÉS. Eïiiansions membraneuses latérales con- 92 ■:^o ma:m siiluanl de véritables ailes. Phalange on- guéale existant au doigt médius de l'aile. Dents oirraiit la disposition ordinaire. Tribu I. — Sténodermiens. Nez simple. Slénoderme. Tribu II. — Phyllostomiens. Nez surmonté d'une feuille. Glossophage. Vampire. Phyllostome. Famille XI. — DESMODIDÉS. Expansions membraneuses latérales con- stituant de véritables ailes. Phalange on- guéale existant au doigt médius de l'aile. Dents de la mâchoire supérieure très grandes et fortement comprimées. Desmode. Ordre IV. — Carnassiers. Dents dissimilaires. Membres antérieurs terminés par des pattes. Dents plus ou moins en série continue. Section I. — Carnivores. Non empêtrés. Molaires alternes, à cou- ronnes au moins en partie tranchantes. Cir- convolutions cérébrales plus ou moins déve- loppées. Famille XII. — POTIDÉS. Doigts profondément divisés. Kinkajou. Famille XIII. — VIVERRIDÉS. Doigts peu profondément divisés. Tribu I. — Ursiens. Plantigrades. Membres courts. Macheliè- res toutes tuberculeuses. Ours. Mélours. Ralon. Coati. Tribu II. — MusTÉLiENS. ' Plantigrades ou semi-digitigrades. Mem- bres courts. Corps allongé. Une tuberculeuse en haut. Blaireau. Taxidée. Mydas. Thiosme. Ra- tel. Glouton. Huron. Mélogale. Moufelte. Zorille. Martre. Putois. Aonyx. Loutre. Lu- ride. Enhydre. Tribu III. — VivERRiENS. Plantigrades ou semi-digitigrades. Mem- bres courts ou moyens. Deux tuberculeuses en haut et une en bas. fclide. Paradoxure. Hémigale. Cynogale. MangomtQ. Crossarquç. Galidiç. Galidiclis. mam Suricate. Ailure. Civette. Genette. Bassaride. Jchneumie. Cynictis. Tribu IV. — Caniens. Digitigrades. Membres plus ou moins al- longés. Deux tuberculeuses au moins en haut et en bas. Otocyon. Fennec. Renard. Chien. Hyéno- pode. Cyon. Tribu V. — Hïéniens. Digitigrades. Membres plus ou moins al- longés. Corps surbaissé en arrière. Tubercu- leuses nulles ou rudimentaires. Hyène. Protèle. Tribu VI. — Féliens, Digitigrades. Membres plus ou moins al- longés , les postérieurs plus développés que les antérieurs. Tuberculeuses nulles ou ru- dimentaires. « Guépard. Chat. Tigre. Lynx. Section II. — Amphibies. Empêtrés. Circonvolutions cérébrales plus ou moins développées. Famille XIV. - PHOCIDÉS. Màchelièrcs comprimées ; point de dé- fenses. Phoque. Pelage. Slemmatope. Sténorhyri' que. Otarie. Famille XV. — TRICHÉCHIDÉS. Molaires cylindriques. Deux défenses à la mâchoire supérieure. Morse. Section III. — Insectivores. Non en)pêlrés. Molaires opposées, à cou- ronnes en partie hérissées de pointes. Lobes cérébraux lisses. Famille XVI. — EUPLÉRIDÉS (?) Plantes velues. Euplcre (?) Famille XVII. — TUPAIDÉS. Plantes nues. Corps couvert de poils. Veux bien développés. Membres postérieurs bien développés. Queue touffue. Tupaia. Famille XVIII. — GYMNURIDÉS (?) Plantes nues. Corps couvert de poils. Yeux bien développés. Membres postérieurs bien développés. Qiieue éeailleuse. Gymnurç (?) MAM Famille XIX.— MACROSCÉLIDÉS. Plantes nues. Corps couvert de poils. Yeux bien développés. Membres postérieurs ex- trêmement allongés. Macroscélide. Famille XX. — SORICIDÉS. Plantes nues. Corps couvert de poils. Yeux très petits. Pattes antérieures établies sur le même type que les postérieures. Musaraigne. Urotrique. Mygalinc. Des- man. Famille XXI. — TALPIDÉS. Plantes nues. Corpscouvert de poils. Yeux très petits. Pattes antérieures converties en pelles ou pioches. Tribu I. — Talpiens. Membres antérieurs pentadactyles, en forme de pelle. Taupe. Scalope. Condylure. Tribu II. — Chbysochloriens. Membres antérieurs tridactyles, en forme de pioche. Chrysochlore. Famille XXII. — ÉRINACÉIDÉS. Corps couvert de piquants. Tanrec. Éricule. Hérisson, Ordre V. — Rongeurs. Dents dissimilaires. Membres antérieurs terminés par des paties. Dents en série in- terrompue par une large barre. Famille XXIII. —SCIURIDÉS. Fortement clavicules. Cinq molaires à la mâchoire supérieure. Tribul. — SciuRiENS. Membres postérieurs beaucoup plus longs que les antérieurs. Pléromys. Polalouche. Écureuil. Tamie. Tribu II. — AncTOMYENS. Membres postérieurs presque égaui aux antérieurs. Spermophile. Marmotte. Famille XXIV.— MURIDÉS. Fortement clavicules. Quatre molaires au plus. Yeux de grandeur ordinaire. Point d'abajoues extérieures. MAM 731 Tribu I. — Castoriens. Membres postérieurs seulement un peu plus longs que les antérieurs. Pattes posté- rieures entièrement palmées. Queue plate. Quatre molaires. Castor. Tribu II. — Mdrîens. Membres postérieurs seulement un peu plus longs que les antérieurs. Pattes posté- rieures non palmées ou palmées en partie seulement. Queue arrondie ou comprimée. Deux, trois ou quatre molaires. Myopotame. Hydromys. Ondatra. Cam- pagnol. Lemming. Otomys. Rat. Acomys. Hamster. Cténomys. Péphagomys. Aulacode. Capromys. Dactylomys. Nélomys. Échimys. Tribu III. — Gliriens. Membres postérieurs beaucoup plus longs que les antérieurs. Ongles très courts, très recourbés, acérés. Loir. Tribu IV. — Dipodiens. Membres postérieurs beaucoup plus longs que les antérieurs. Ongles allongés, peu re- courbés. Pouce antérieur rudimentaire. Gerbille. Mérione. Gerboise. Gerbo. Tribu V. — Hélamyens. Membres postérieurs beaucoup plus longs que les antérieurs. Ongles allongés, peu re- courbés. Pouce antérieur bien développé. Hélamys. Famille XXV. — PSEUDOSTOMIDÉS. Fortement clavicules. Quatre molaires au plus. Yeux de grandeur ordinaire. Des aba- joues extérieures. Pseudostome. Diplostome. Famille XXVI. — SPALACIDÉS. Fortement clavicules. Quatre molaires au plus. Yeux excessivement petits. Bathyergue. Géoryque. Nyctoclepte. Spa- lax. Famille XXVII. — HYSTRICIDÉS. Imparfaitement clavicules. Corps recou- vert de piquants. Porc-Épic. Eréthison. Athérure. Coen- 732 MAIM Famille XXVIII. — LÉPORIDÉS. Imparfaitement clavicules. Corps recou- vert de poils. Dents antérieures au nombre de quatre à la mâchoire supérieure. Lièvre. Lagomys. Famille XXIX.— CAVIDÉS. Imparfaitement clavicules. Corps recou- vert de poils. Dents antérieures au nombre de deux en haut comme en bas. Tribu I. — ViscAciENS. Queue longue. Hapalotis. Chinchilla. Lagotis. Viscache. TriBùlI.^CAViteSë. Queue courte ou nulle. Dolichotis. Âgouii. iSobàyè. Kérodon, Cttbiait Paca^ Ordre VI. — Pacliyderniee. Dents dissimilaires. Membres antérieurs terminés par des colonnes. Estomac simple ou divisé en poches placées bout à bout, dont la première seule Communique avec l'œso- phage. Famille SXX.-^HYRAGIDÉS. Ongles dissimilaires. Daman. Famille XXXI. — ÉLÉPHANTIDÉS. Ongles isimilaiteâ. Troùipé bien dételop^ pée. Éléphant. Famille XXXII. — TAPIRIDÉS. Fafllillé XXXIII. -^ RHINOGÉRIDÉS. Famille XXXIV. — HIPPOPÔTAMIDÉS. Ongles similaires. Trompe rudimentaire ou nuHe. PluêieOi'ii sabots dé (tii-me ëymé- trique. Tapir. — Rhinocéros, — Hq)popotame. Famille XXXV. --SUIDÉS» Ongles similaires. Trompe nulle. Deui sabots principaux aplatis en dedans. Phacochère. Sanglier. Babiroussa. Pécari. Famille XXXVI. — ÉQUIDÉS. Ongles similaires.' Trompe nulle. Un seul sabot. Cheval, MAM Ordre VII. —Ruminants. Dents dissimilaires. Membres antérieurs terminés par des colonnes. Estomac très compliqué; œsophage communiquant à la fois avec trois poches stomacales. Famille XXXVII. — CAMÉLIDÉS. Semelles calleuses ; sabots moyens et de forme symétrique^ 6 incisives inférieures et 2 supérieures. Chameau. Lama. Famille XXXVIÎI. — ANTILOPIDÉS. Sans semelles calleuses; sabots très grands, convexes en dehors , aplatis eii de- dans. 8 incisives en bas ; point en hèUt. Tribu ï. — MoscHiENS. Prolongements frontaux nuls. Musc. Chevrotain. Tribu II. — CAHiLOPARDALIENS. Prolongements frontaux subsistant au moins chez le mâle, et consistant en des bois permanents non ramifiés. Girafe. Tribu III, — Cerviens. Prolongements frontaux subsistant au moins chez le mâle, et consistant en des bois caducs, ordinairement ramifiés. Renne. Elan. Cerf. Cervule. Tribu IV. — Anthlopiens. Prolongements frontaux subsistant àti moins chez le mâle, et consistant en des cornes à noyau osseux. Antilope. Gàèelle. Àlcélaphe. ChaffMis. Bosélaphe. Bouquetin. Moufloh. (fbibos. Bœuf. Ordre Vtli. — Édi^iÉtéd. Dents similaires ou nulles. Famille XXXIX. — DASYPODÉS. Corps couvert de plaques cornées , dispo- sées par bandes transversales. Âpar. Cachicame. Tatou. Taiusie. Prio- donte. Chlamyphore. Famille XL. — MYRMÉCOPHAGIDÉS. Corps couvert de poils. Oryclérope. Myrmécophage. Taman- dua. Dionyx, mam Famille XLI. — MANIDÉS. Corps couvert d'écaillés imbriquées. Pangolin. QUADRUPÈDES AVEC OS MAR- SUPIAUX. {Bassin bien développé.) Ordre I. — ]flai*8«iii. carnassiers. [Parallèles aux Carnassiers des Mammifères sans oS marsupiàvirX.) Section Premiêuë. Famille I. — DASYURIDÉS. De grandes caoiDes, entre lesquelles sont 8 incisives supérieures et 6 inférieures. Pouces postérieurs médiocres ou rudimen- taires. Thylacine. Sarcophile. Dasyure. Phasco- gale. Famille II. — DIDELPHIDÉS. De grandes canines, entre lesquelles sont 10 incisives supérieures et 8 inférieures. Pouces postérieurs très développés et bien opposables. Didelphe. Micouré. He'miure. Chironecte. Famille III. - PÉRAMÉLIDÉS. De grandes canines, entre lesquelles sont iO incisives supérieures et 6 inférieures. Membres postérieurs très développés, à pouces courts. Péramèle. SECtioii DEofiÈMÈ. Famille IV. — MYRMÉGOBIDÉS. Point de grandes canines de forme ordi- naire. Dents nombreuses. Pieds postérieurs tétradactyles. Myrmécobe. Famille V. — TARSIPÉDIDÉS. Point de grandes canines de forme ordi- nairc. Dents en très petit nombre. Pieds postérieurs penladactyles, à pouces oppo- sables. faisipède. MÂM "735 Ordre II, — IlIarsMi». frugi%ores. {Parallèles aux Rongeurs des Mammifères sans os marsupiaux.) Section Première. — Scmî-Rongcnrs. Famille VI. - PHALANGIDËS. 6 incisives à la mâchoire supérieure. Pou- ces postérieurs bien développés et opposables. Une longue queue. Couscous. Phalanger. Acrobate. Acropète. Pélauriste. Famille VII. — PHASCOLÂRCTIDÉS. 6 incisives à la mâchoire supérieure. Pou- ces postérieurs bien développés et opposables. Point de queue. Phascolarcte. Famille VIII. — MÂCROPODÉS. 6 incisives à la mâchoire supérieure. Pou- ces postérieurs non existants. Membres pos- térieurs très développés. Dendrolague. Poloroo. Hclcrope. Kan- guroo. Section II. — Rongeurs. Famille IX. — PHASGOLOMIDÉS. A chaque mâchoire, 2 grandes dents an- térieures suivies d'une barre. Phascolome. Ordre III. — MoBactr^BMes. (Parallèles aux Édenlés des Mammifères sans os marsupiaux.) Famille X. — ORNITHORHYNCHIDÉS. Bec corné élargi , aplati ; quelques dents. Ornithorhynque. Famille XI. — ÉCHIDNIDÉS. Bec corné allongé; point de dents. Échidné. MAM9Iir£RX:S BIPÈDES. {Bassin rudimcnlaire ou nul ). Ordre I. — Syréiaides. {Parallèles aux Pachydermes des Quadru- pèdes sans os marsupiaux.) Famille I. — MANATIDÉS. Queue large et arrondie. Lamantin. 734 MAM Famille II. — HALICORIDÉS. Queue terminée par une nageoire trian- gulaire. Des défenses à la mâchoire supé- rieure. Dugong. Famille III. — RYTINIDÉS. Queue terminée par une nageoire trian- gulaire. Point de défenses. Hutine. Ordre II. — Cétacés. {Parallèles aux Ruminants et aux Édentcs des Quadrupèdes sans os marsupiaux ; les deux dernières familles , parallèles aussi aux Monolrèmes des Marsupiaux.) Famille IV. — DELPHINIDÉS. Tête moyenne. Dents coniques, ou bien une ou deux déTenses. marsouin. Ddphinaptère. Dauphin. Inie. Plataniste. Delphinorhynque. Hétérodon. Narval. Famille V. — PHYSÉTÉRIDÉS. Tête extrêmement grande. Mâchoire in- férieure garnie de dents; la supérieure dé- pourvue de fanons. Physétère. Cachalot. Famille VI. — BALÉNIDÉS. Tête extrêmement grande. Mâchoire in- férieure dépourvue de dents; la supérieure garnie de fanons. Balénoptère. Baleine. Quelques remarques compléteront nos observations sur la classification générale des Mammifères. Elles porteront sur la ca- r.ictéristique qu'ont reçue les deux premiers ordres de la méthode dont nous venons de donner le tableau, et sur la place qu'occupe, dans cette méthode , la section des Carni- vores. L'existence de bras est le caractère com- miiii qui , dans le système précédent, dis- lingue les Primates et les Tardigrades des atiires ordres dont les membres antérieurs consiiiuent des ailes, des pattes ou des co- lonnes. Quant aux caractères distinctifs de CCS deux ordres eux-mêmes , ils reposent sur la disposition des extrémités, qui forment fli's mains chez les Primates , des crochets cIh'z les Tardigrades. Nous avons déjà indi- qué par quels caractères il nous semble que MAM les Tardigrades doivent être éloignés des Quadrumanes, avec lesquels ils n'ont guère que des analogies biologiques. En effet, chez les Paresseux, la forme quadrilatère du cer- veau qui ne recouvre pas le cervelet et ne présente que des traces de circonvolutions, ne rappelle aucun état de l'encéphale des Quadrumanes. Des différences considérables nous sont aussi présentées dans la constitu* tion de la tête des animaux de ces deux or- dres, à cause de l'espèce d'imperfection que nous avons signalée chez les Tardigrades , et dont nous voyons des exemples dans les crêtes temporales qui ne s'unissent pas à la crête occipitale; dans l'arcade zygomatique, qui reste imcomplète, parce que l'apophyse du jugal ne rencontre pas celle du tempo- ral ; dans la confusion des deux fosses orbi- taires et temporales ; dans l'absence d'enfon- cement cérébelleux , etc. Les membres eux- mêmessont constitués, chez les Tardigrades, sur le plan général de ceux des Édentés, plutôt que sur le plan de ceux des Quadru- manes, et fournissent encore des preuves à l'appui de cette opinion que le système os- seux de ces animaux serait à certains égards une sorte d'arrêt de développement. Ainsi la tête supérieure de l'humérus est à peine distincte du corps de l'os , les tubérosités sont peu saillantes, l'olécrane est tout-à-fait rudimentaire ; et si la tête presque ronde du radius rappelle une disposition semblable de c"l os chez l'Homme et les Quadrumanes , on la trouve, d'un autre côté, avec le même caractère chez les Fourmiliers. Au carpe comme au tarse des Paresseux , le nombre des os est inférieur à celui que l'on observe chez les Quadrumanes ; l'Ai n'a que six os carpiens , l'Unau n'en a que sept, tandis que chez les Quadrumanes il y en a un de plus que chez l'Homme, c'est-à-dire neuf, et que souvent on rencontre même quelques points ossifiés dans les tendons, indice de cette tendance à une perfection plus complète du système osseux, sur laquelle nous insistons. Les os du métacarpe et ceux du métatarse sont aussi moins nombreux chez les Tardi- grades, et se soudent entre eux par la base; l'Ai n'a que deux phalanges aux doigts comme aux orteils; l'Unau, qui conserve la première phalange, l'a courte, tandis que c'est celle qui acquiert le plus de dévelop- pement chez les Singes; et ce qui est surtout MAM remarquable, c'est que ces particularités se retrouvent chez les Edentés, parmi lesquels leTatou géant n'a quedeui phalanges comme l'Ai , et les Fourmiliers trois phalanges, dont la première plus courte, comme l'Unau. Ces derniers animaux, aussi bien que les Pares- seux , ont aussi pour caractère commun une gaine pour l'ongle à la dernière phalange. Dans les Tardigrades, le fémur est aplati , tandis qu'il est complètement cylindrique chez les Quadrumanes; dans cet os, comme dans celui du bras, les extrémités sont peu différentes du corps par leur longueur; le col du fémur est court. Les deux os de la jambe des Tardigrades, en se courbant, lun en dehors et l'autre en dedans, laissent en- tre eux un espace considérable, que l'on re trouve chez les Tatous, l'Oryctérope et les Edentés. La largeur même des os iléons, nécessitée par les conditions biologiques du Paresseux, n'empêche pas que ces os présen- tent encore des particularités que l'on re- trouve chez les Edentés, l'existence d'un trou au lieu d'une échancrure iscbiatique, par exemple. On trouve chez les Quadru- manes un os pénial, tandis que la verge des Tardigrades, comme celle des Edentés, ne présente pas cet os. Si l'utérus est simple chez les Singes et les Tardigrades , il offre aussi ce caractère chez les Edentés; et de plus, chez les Tardigrades comme chez les Edentés, il ne présente pas le museau de tanche que possède l'utérus des Quadru- manes. Les Tardigrades, comme la plupart des Tatous, n'ont ni cœcum , ni appendices vermiformes, et ceux des Edentés qui pos- sèdent un cœcum l'ont très rudimentaire; tandis que les Quadrumanes ont au moins un cœcum. Restent, comme caractères com- muns aux Tardigrades et aux Primates, la longueur considérable de l'humérus dont nous trouvons la raison dans le mode de progression de ces animaux grimpeurs; et l'existence de mamelles pectorales qu'on observe aussi chez les Cétacés. Quant au système dentaire, il est inutile d'en faire observer la différence profonde dans les deux ordres dont nous examinons les rapports. Bien que dtssimilaires , comme l'indique la classification précédente , les dents sont en eflet tellement différentes par leur forme, leur nature, leur position, leur ensemble, que nous ne pensons pas qu'on puisse éia- MAM 735 blir sur cette dissimilitude même un point de rapprochement entre les Tardigrades et les Primates. Nous préférons, sans sortir du groupe des Mammifères à placenta diffus, les rapprocher des Cétacés, comme cela est in- diqué d'ailleurs dans la classification parai- lélique. 11 nous semble, en effet, que les Bradypes ont leur place marquée dans le groupe des Mammifères à placenta diffus où ils représentent le type Singe , et que leurs affinités, appréciées par les procédés ordi- naires de la zoologie, sont confirmées par l'observation des phénomènes embryolo- giques , ou plutôt trouvent leur raison dans ces phénomènes mêmes. Quant à l'ordre des Primates, fondé sur la nature des extrémités en forme de mains , nous avons déjà dit quelle valeur il faut ac- corder à ce caractère, et combien il est arbi- traire dans son application. Mais nous ap- pelleronsl'attention sur laquatriàme famille de ce premier ordre, celle des Chéiromydés, formée par une seule espèce, l'Aye-Aye, et distinguée des trois précédentes par l'exis- tence d'une barre entre des dents de deux sortes. Ces dents sont de longues incisives et des molaires, et composent ainsi un appa- reil dentairede Rongeurs. C'esteneffetparmi ces derniers Mammifères que Gmelin, Et. Geoffroy et Cuvier plaçaient ce singulier animal, tandis que Schreber, MM. deBlaiu- ville et Isid. Geoffroy le rapprochèrent des Lémuriens, et que le dernier de ces zoolo- gistes en fit même une famille distincte, comme on vient de le voir. D'après l'impor- tance secondaire qu'il faut attribuer aux analogies biologiques, et l'observation des extrémités de l'Aye-Aye, chez lequel le pouce du membre postérieur est seul opposable nous sommes disposé à adopter l'opinion de Geoffroy et de Cuvier, et à rapprocher l'Aye-Aye des Rongeurs. Cet animal repré- senterait ainsi, dans le groupe des Rongeurs, le type des Primates, et d'ailleurs, quelle que soit la place qu'on lui donne, il ne forme pas moins un lien très remarquable entre les ordres qui composent la série .m na- turelle des Mammifères à placenta discoïde. L'étude du système nerveux et des envelop- pes fœtales de l'Aye-Aye jetterait un grand jour sur ces questions; mais nous ne con- naissons jusqu'ici qu'un seul individu em- paille de celle espèce rare. 736 MAIM Nous avons jusqu'ici présenté la série des Mammifères à placenta discoïde comme étant naturelle, et nous avons vu que celte opi- nioti est justifiée par l'élude de ces Mammi- fères , quel que soit lô mode d'investiga- tion que l'on emploie. Cependant, pour éta- blir cette série , il faut éloigner des ordres qui la composent le groupe des Carnivores qui en a toujours été plus ou moins rappro- ché , bien qu'il ait occupé une place diffé- rente dans toutes les classifications. Ainsi, placé par Cuvier dans l'ordre des Car- nassiers, entre les Insectivores et les Ron- geurs , le groupe des Carnivores devient in- termédiaire aux Chéiroptères et aux Insec- tivores dans la classification de M. Isidore Geoffroy, et se trouve rangé en partie entre les Quadrumanes et les Insectivores par M. de Blainville. Cette dernière place a été adoptée par d'autres auteurs , qui ont diffé- remment échelonné les autres ordres. Il ré- sulte de ces divergences d'opinions que les Carnivores, toujours classés après les Qua- drumanes, ont été tour à tour désignés comme supérieurs et inférieurs aux Chéi^ roptères et aux Insectivores, suivant le point de départ que l'on prenait. Mais toutes ces incertitudes cessent, elles diverses opinions sont conciliées, si, retirant les Carnivores de la série dont ils troublent les affinités, on en fait un groupe distinct, celui des Mam- mifères à placenta zonaire. Quelle que soit la question d'affinité qu'il s'agisse de résoudre , nous trouvons donc un guide certain dans l'étude des phéno- mènes embryonnaires , manifestations pri mitives de la différenciation des types orga- niques. Aussi nous croyons qu'une place est réservée , dans l'histoire de la philosophie zoologique, à cette idée si féconde de l'ap- plication de l'embryogénie à la détermina- tion des rapports naturels des êtres. Les ré- sultats de l'étude des formes extérieures , ceux de l'Anatomieet delà Physiologie, sur lesquels on a cherché tour à tour à fonder les systèmes, se trouvent, par cette idée, reliés entre eux dans les limites de leur va- leur, coordonnés et en quelque sorte ex- pliqués; une direction nouvelle est indiquée à l'Embryologie dont la plus petite obser- vation peut acquérir une haute importance zoologique ; et toutes les sciences , celles qui étudient l'adulte comme celles qui étu- ?.IAN dient l'embryon , sont appelées ainsi à four- nir leurs matériaux pour l'édification com- plète de cette belle science de la Zoologie. (Emile Baudement.) MAMMIFÈRES FOSSILES — Voy. pa- léontologie. MAMMOUTH, paléont. — Voy. élé- phant FOSSILE. MANABEA, Aubl. bot. ph. — Syn. d'.rB- giphila, Jacq. MAIVACUS, Brisson. ois, — Syn. de Manakin. MAIVAKIN. Pipra. ois. — Genre de la famille des Pipradées, dans l'ordre des Pas- sereaux , caractérisé par un bec court, assez profondément ouvert, déprimé, trigone à sa base qui est un peu élargie , à mandibule supérieure voûtée, échancrce vers la pointe; des narines situées à la base du bec, trian- gulaires ; des ailes médiocres ; une queue très courte ; des tarses grêles, allongés, scu- tellés , et des doigts faibles à ongles très petits. La place que doivent occuper les Mana- kins dans une méthodeornithologique parait avoir beaucoup embarrassé les naturalistes, puisque les uns les ont rapportés aux Cotin- gas, les autres aux Mésanges; ceux-ci les ont rangés dans le voisinage des Bec-fins, ceux là au contraire les ont placés tout près des Calaos , etc. Il est en effet difficile de dire de quelle famille ou de quel genre ces oiseaux se rapprochent le plus. Malgré l'opi- nion de Buffon, que les ManaUins ne sau- raient demeurer réunis dans la même sec- tion que les Coqs-de-roche , comme le vou- lait Brisson, qui cependant les distinguait et donnait aux premiers le nom de Jl/anacwset aux seconds celui de Rupicola , comme le Voulaient encore Gmelin et Latham qui con- fondaient les uns et les autres sous le nom de Pipra ; malgré le sentiment de Buffon , il est aujourd'hui généralement admis que ces différents oiseaux appartiennent non plus au même genre, mais à la même famille. C'est ce qu'ont reconnu MM. Is. Geoff. Saint-Hilaire et Lesson. On peut dire éga- lement que c'est ce qu'a reconnu G. Cuvier qui, tout en adoptant l'ancien ^enre Pipra de Linné, l'a cependant subdivisé en Coqs- de-roclie, en Calyplomcnes et en Vrais- Manakins. Nous n'avons à nous occuper ici que de ces derniers. M AN Les habitudes naturelles de toutes les es- pèces du genre Manakin sont trop peu con- nues pour qu'on puisse en déduire quelque chose de général. On peut dire que l'histoire de ces Oiseaux est à peu près restée au point où l'a laissée Buffon. Tout ce qu'on sait sur les espèces les plus connues, c'est que dans l'Amérique méridionale, leur patrie, elles habitent les grands bois, d'où elles ne sor- tent jamais pour aller dans les lieux décou- verts ou pour se répandre dans les campa- gnes voisines des habitations. Le matin, les Manakins se réunissent par petites troupes de huit à dix , se confondent souvent avec d'autres petites troupes d'espèces diiïéientes et cherchent ensemble leur nourriture, qui consiste en petits fruits sauvages et en in- sectes. Ces sortes de réunions durent jus- qu'à neuf ou dix heures du matin , après quoi les individus se séparent pour vivre isolés , tout le reste de la journée , dans les endroits les plus ombragés des forêts. Les lieux que les Manakins préfèrent sont ceux qui leur oITrent de la fraîcheur et de Thu- midité; ils ne fréquentent cependant ni les marécages ni le bord de l'eau. Leui* chant consiste en un gazouillement faible, mais assez agréable; ils ne le font entendre qu'au moment des réunions. Leur vol est bas, assez rapide, mais peu soutenu. Us éta- blissent leur nid dans les broussailles, etleur ponte est de 5 ou 6 œufs. Quelques soins que l'on donne aux jeunes pris au nid, ils ne peu- vent supporter la captivité et meurent bientôt. En général les Manakins ont un plumage assez richement et surtout assez franche- ment coloré; les espèces en sont nombreu- ses; on en compte environ 40, mais il est vrai de dire que quelques unes d'entre elles sont loin d'être parfaitement déterminées. BufTon n'en connaissait que 8. Parmi celles qui sont bien connues nous indiquerons : 1. Le Manakin tué ou giiand Manakin, Pi. pareola Lin. (Buff., pi. enl. 677, fig. 2 et 302, f. 2) : d'un beau noir velouté, avec une calotte bleue chez le mâle, rouge chez la femelle. — Habite le Brésil. 2. LeMAN. TiJoiDE, Pi. pareoUdes d'Orb. et la Fres.: même plumage que le précédent, mais les plumes médianes de la queue pro- lor.iïéi's en filet. — Habile Carlhagène. 3. I.e Man. MiuTAinii, i'«. milituiis Shaw T. vil. r — MAN 737 (Less. niustr. sool, pi. 23) : front e: crou- pion rouges; manteau noir; gorge , devant du cou d'un gris bleuâtre. — Habile la Brésil. 4. LcMan. longipenne. Pi. caudala Lalh. (Shaw. nat. mus., pi. 153) : bleu, avec le sommet de la tête rouge , les ailes et la queue noires. — Habile le Paraguay et le Brésil. 5. Le Man. a tète rouge. Pi. rubroca- pilla Briss. (Temm.,pL col. 5i, f. 3) : d'un beau noir luisant, avec la tête rouge. —Ha- bite le Brésil. 6. Le Man. a tête d'or, Pi. aurocapilla Lichst.: noir, tête d'un jaune d'or. — Habite le Brésil , la Guiane. 7. Le Man. a tète blanche, Pi. leuco- capilla Gmel. ( Buff. pi. enl, 34, fig. 2 ) : noir, avec la tête blanche. — Habile les mêmes contrées que les deux précédents. 8. Le Man. a tète bleue, Pi. cyanocephala Vieill.: vert-olive en dessus, jaune en des- sous , avec le sinciput azur. — Habite l'île de la Trinité. 9. Le Man. rubis, Pi. slrigilala Wied (Temm., pi. col.. M, fig. 1 et 2) : dessu» du corps d'un vert-pré uniforme, sommet de la tête couleur de feu. — Habite le Brésil. 10. Le Man. chaperonné, Pi. pileata Naît. (Temm,,pL col, 172, fig. 1): man- teau d'un roux-cannelle fort vif, sommet de la tête d'un noir jjrofond. — Habile le Brésil. 11. Le Man. bleu. Pi. cœrulea Lalh. '. bleu en dessus, jaune en dessous , ailes e' queue noirâtres. — Pairie inconnue. 12. Le Man. goîtreux,P». gullurosaDcsm (Tang. pi. lOj: noir sur le corps, d'un blanc de neige dessous. — Habile la Guiane. 13. Le Man. superbe, Pi. super6a Pall. {Spicil., pi. 3, f. 1): tout le plumage d'un noir intense, avec une tache d'un bleu clair sur le milieu du dos et le sommet de la tète rouge de feu. — Patrie inconnue. 14. LeMAN. A GORGE NOIRE, Pi. nigrlcol- lis Lalh.: dessus du corps bleuâtre, gorge et anus noirs. — Patrie inconnue. 15. Le Man. Laplace. Pi. Laplacei Ger- vais etEydoux {Voy. de la Favorite) : plu- mage en dessus brun-roux ; croupion blanc ; sur k'S flancs une loull'ede plume» violeilos. — Habile la Guiane. 93 73ft MAN 16. Le Man. FiLiFËRE, Pi. fiUfera Less. : belle espèce qui a le front et le dessous du corps rouge-safran; la tête, le cou et le manteau rouge de feu; le dos, les ailes et la queue noirs et les rectrices filiformes. — Habite le Pérou, Enfin nous citerons encore sans les dé- crire, le Man. ROUGE, Pi. aureolaGm. (Buff. enl, 34, f. 5 et 302); le M. a gouge blan- che, Pi. guUuralis Gmel. ( Buff. enl. 32i, f.l); le M. CASSE-NOISETTE, P. manacus Gmel. (Buff. enl. 302, f. 1 et 303, f. 1); le M. GRIS, P. grisea Lin.; le M. a huppe nocGE,P. erylhrolophos Vieill.;leM. a tète BAYÉE, p. slriala Lath. (Vieill. Encrj., pi. 99, f. 5) ; le M. A ventre rouge , P. hemor- rhoa Lalh.; le M. cendré, P. cinerea Lalh.; le M. acapuchonblanc, P. leucocephala Lin.; le M. plombé, p. plumbea\ie\\\.; le M. a POITRINE dorée , P. pectoralis Lath.; le M. VEHDiN, P. cWoris Naît. (Temm. pi. col., 172, f. 2); le M. A casque, P. galeata Licbst.; le M. de la Trinité, P. melanoce- phala Vieill. Quelques espèces des genres Euphone, Conopophage, Ictérie, Piihys, Pardalote et Cotinga, que l'on considérait comme des M.inakins, ont été rapportées , par suite des progrès faits en ornithologie, chacune à leur genre respectif. (Z. G.) MAINATE, MANATI et MAIVATUS (dé- rivé du mot main), mam. — On désigne sous ces noms, dans les langages vulgaire et scien- tifique, le groupe des Lamantins. Voy. ce mot. (E. D) AlANCANILLA, Plum. bot. ph. — Syn. à'nippomane, Linn. mANCENILLIER. Hippomane ("nnoç, cheval; (xat'vu, mettre en fureur), bot. ph.^ Genre de la famille des Euphorbiacées, de la monœcie monadelphie , dans le système sexuel de Linné , qui se distingue par les ca- ractères suivants : Ses fleurs sont monoïques ; les mâles sont réunies par petits groupes en un faux épi interrompu ; chacune d'elles pré- sente un calice turbiné, bifide, et un fila- ment court, terminé par deux anthères ad- nées, extrorses. Les femelles sont solitaires ; elles se composent d'un calice triparti; d'un ovaire sessile , creusé généralement de sept loges uni-ovulées, surmonté d'un style court et épais, que terminent sept stigmates aigus et étalés. Le fruit qui succède à ces fioiiis MAN est charnu; il renferme plusieurs coques ligneuses, indéhiscentes, monospermes, qui se réunissent en une noix inégale et sinueuse à sa surface; quelques unes d'entre elles avortent assez souvent. Ce genre ne renferme qu'une espèce qui a acquis une triste célébrité , le Mancenil- LiER VÉNKNEUX, IHppomane Mancenilla Lin. C'est un arbre très analogue de dimensions et de port à notre Poirier, qui croit sur le bord de la mer , aux Antilles , dans l'Amé- rique méridionale. D'après la description qu'en donne Tussac, il n'est que de hauteur moyenne, sa hauteur dépassant rarement 5-7 mètres, et son tronc n'ayant guère que 3 ou 4 décimètres de diamètre ; ce tronc est couvert d'une écorce épaisse, grisâtre , lais- sant couler à la moindre incision le suc laiteux qui abonde dans toutes les parties de l'arbre. Les feuilles sont alternes, pélio- lées, ovales, dentelées en scie sur leurs bords, glabres et luisantes, veinées; leur pétiole est accompagné à sa base de deux stipules , et il porte deux glandes à son sommet. Les glo- mérules de fleurs mâles sont embrassés à leur base par une bradée qui porte une glande de chaque côté de sa base ; les fleurs femelles sont solitaires à la base de l'épi mâle. Le fruit ressemble pour la couleur et la forme à une petite Pomme d'api ; c'est même de cette ressemblance que vient le nom deMancenillier(en espagnol, .Uan^aîia, Pomme, Manzanilla, petite Pomme). 11 est produit en si grande abondance qu'il couvre souvent la terre au-dessous de l'arbre. H exhale une odeur particulière, que certains observateurs ont comparée à celle du Citron. Le Mancenillier est devenu célèbre par ses effets délétères, qui, quoique très éner- giques , ont été encore exagérés sous plu- sieurs rapports; aussi a-til été l'objet de plusieurs mémoires spéciaux , tels que ceux de Tussac {Observations botaniques et médi- cales sur le Mancenillier, Jour, de lolan. de Desvaux, 1813, p. 1 12) , de M. Ricord-Ma- diana (Mém. sur le Mancenillier vénéneux, Bordeaux, 1826), et d'expériences suivies, comme celles de MM. OrCla et Olivier. En premier lieu , on a dit que son almosi.'hèrc était mortelle, et que les hommes qui s'ar- rêtaient, surtout qui s'endormaient sous sou ombrage , périssaient promptement. Mais déjà Jacquin (^Stirp.amcr. hial., p. 2o0 252) MAN rapporte qu'il s'est arrêté pendant trois heu- res avec ses compagnons de voyage sous un Manceniilier sans en éprouver le moindre mal. Tussac lui-même, quoique convaincu des fâcheux effets de l'atmosphère de cet arbre , n'en a rien éprouvé après être resté sous son feuillage pendant une heure ; enfin M. Ricord dit avoir répété souvent cette ex- périence , l'avoir prolongée pendant long- temps , s'être même endormi sous ce feuil- lage qu'on disait si funeste , sans en avoir été incommodé. Il semble donc assez naturel de conclure que les fâcheux effets de l'atmo- sphère du Manceniilier ont été tout au moins fort exagérés; cependant, comme s'ils exis- tent à un degré ou dans des circonstances quelconques , ils ne peuvent être dus qu'à l'exhalaison d'une matière volatile, il se pourrait que ces exhalaisons ne manifestas- sent plus leurs effets lorsque le vent les em- porterait à mesurequ'elles seraient produites. Il est néanmoins bien peu probable que les trois observateurs que nous avons cités se soient toujours trouvés dans des circonstan- ces telles qu'ils ne pussent en reconnaître l'action, quoique réelle du reste. On a dit encore que la pluie qui a lavé le feuillage du Manceniilier devient très nui- sible lorsqu'elle vient mouiller la peau ; mais Jacquia n'en a éprouvé aucun effet, et il pense que l'opinion qui existe à cet égard, a, peut-être, pris naissance dans des cas où les vents et la pluie avaient brisé des ra- meaux et des feuilles , et avaient par suite amené la chute d'une certaine quantité de suc laiteux qui tombait avec l'eau. C'est, en effet, dans ce suc laiteux que réside essentiellement la propriété vénéneuse du Manceniilier. A l'état frais et au moment où il coule de l'arbre, il agit avec une grande énergie , comme le prouve une observation de Tussac. Ce botaniste en ayant mis quel- ques gouttes sur la main, et n'en éprouvant d'abord aucun effet , les essuya au bout do quelque temps; mais une heure plus tard, il ressentit, sur les points qu'elles avaient mouillés, une douleur vive qu'accompagna bientôt la formation d'ampoules et d'ulcè- res malins, qui ne furent guéris qu'après plusieurs mois. Il est facile de concevoir dès lors avec quelle force il détermine l'empoi- scmnenicrit. Castera et d'autres, après lui, ont dit que les sauvages s'en servent pour MAN 730 empoisonner leurs flèches, ce dont M. Ricord conteste la possibilité. Le même suc laiteux, transporté en Europe, a été l'objet des ex- périences de MM. Orûla et Olivier. Dans l'é- tat où ils l'observèrent, il exhalait une odeur qui, respiréepareux pendant quelque temps, détermina des picotements aux yeux, aui lèvres , autour des ailes du nez; sa saveur était d'abord fade , et devenait ensuite trè» acre ; quelques gouttes, mises sur le visage, produisirent une très vive démangeaison et une inflammation érysipelateuse ; il s'en- suivit une éruption de très petites pustules. Ses effets vénéneux furent expérimentés sur des Chiens. Un gros de cette substance ayant été ingéré dans l'estomac de ces animaux amena leur mort en neuf ou dix heures sans convulsions; dans une autre expérience, une quantité de i gros à 1 gros 1/2 ayant été introduite dans le tissu cellulaire de la cuisse d'un gros Chien, le fit périr, sans con- vulsions , après vingt-quatre heures ; enfin 1/2 gros, injecté dans les veines d'un autre Chien, suffit pour amener la mort en deux minutes. A l'état frais ce suc est encore bien plus actif, puisque M. Ricord l'a vu tuer un Chien à la dose de 20 grains. Ces expériences prouvent que le suc du Mance- niilier est l'un des poisons acres végétaux les plus énergiques. Le fruit du Manceniilier participe des propriétés vénéneuses du suc laiteux ; il est cependant moins dangereux que ne l'ont dit certains observateurs; ainsi un seul n'empoisonne pas, quoi qu'on en ait dit, et même lorsqu'on en a mangé plusieurs , le vomissement suffit pour faire disparaître les symptômes de l'empoisonnement. M. Ricord en a essayé les effets sur lui-même ; en ayant mâché un sans l'avaler, il ressentit dans la bouche, après deux minutes, une imprcssiob de chaleur très vive , et , au bout de douzo heures, sa langue et ses lèvres se couvrirent de petits boutons qui guérirent après quel- ques jours. Le Manceniilier est devenu très rare dans les pays où il croit naturellement, par suite de la précaution que prennent les habitants d'arracher tous ceux qu'ils découvrent. Au reste, il est à peu près inutile. Son bois est mou, filandreux, et trop facilement déooni- posable pour être employé à des ouvrnpcs ifc charpente ou de menuifcrie ; ceux qui ont 740 MAN dit qu'il est dur et propre à l'ébénisterie l'ont confondu avec celui d'un Rhus, auquel on donne vulgairement et à tort, dans les Antilles , le nom de Mancenillier de mon- tagne. Il n'est pas même bon à brûler, car on assure que sa fumée est très malfaisante. Lorsqu'on veut abattre un Mancenillier, on commence par allumer du feu autour de son tronc aGn de brûler son écorce, qui, sans cette précaution , laisserait couler une grande quantité de suc laiteux , et ne manquerait p;is ainsi de causer des accidents graves. On a essayé d'introduire le Mancenillier dans la matière médicale. Ainsideson écorce découle spontanément une gomme-résine jaunâtre, opaque, friable, qu'on a vantée comme vermifuge et comme un bon diuré- tique. M. Ricord a également attribué cette dernière propriété à son fruit séché et pul- vérisé, ain.si qu'à ses graines; mais, au to- tal, ces substances ne paraissent pas appelées à rendre de bien grands services. Divers observateurs, et en particulier Tus- sac, ont dit que le meilleur antidote dans les cas d'empoisonnement par le Mancenil- lier, est l'eau de mer, ou, au besoin, l'eau salée ; mais cette assertion a été démontrée inexacte. Il a été reconnu que l'eau de mer a^'grave les symptômes de cet empoisonne- ment au lieu de les faire disparaître, et que le véritable antidote qu'on doit lui substi- tuer est une décoction de la graine de Nhan- tihoha {Fevillea scandens). (P. D.) MAIVCHETTEDE ÎVEPTUME polyp. — Un des noms vulgaires du Rétépore com- mun, Relepora cellulosa, qui, parla délica- tesse de sa structure, ressemble en effet à une dentelle de pierre. (Duj.) M \NCHOT. Aplenody tes (à7rT„'v, îivo?, sans ailes; «îÛTnç, plongeur), ois. — Genre appartenant à l'ordre des Palmipèdes, et à la famille des Impennes (Inailés de Blain- ville ; Sphenisci, Vieillot; Spheniscinœ, G. R. Gray). On lui donne pour caractères : Bec robuste ou grêle , convexe en dessus, dilaté et renflé à la base de la mandibule infé- rieure; des ailes tout-àfait impropres au vol, réduites à de simples moignons aplatis en forme de nageoires, et n'ayant plus que des vestiges de plumes d'apparence squa- meuse; des tarses excessivement portés en arrière, très gros, très courts, fort élargis, ce qui les fait ressembler à la plante du pied MAN d'un Mammifère; des doigts au nombre de quatre, trois devant, réunis par une mem- brane entière, et un pouce petit collé à la partie inférieure du bord. Les Manchots ont une si grande analogie de forme et de structure avec les Pingouins, que la plupart des voyageurs du siècle der- nier les confondaient sous le même nom. En effet , dans les relations qu'ils nous ont laissées de leurs voyages, il n'est question que de Pingouins, et cependant, assez sou- vent , les espèces qu'ils nommaient ainsi étaient bien positivement des Manchots , comme on l'a depuis longtemps reconnu d'après les descriptions qu'ils en ont faites, quelque imparfaites que soient généralement ces descriptions. Ces oiseaux sont assez bien connus pour qu'on ne puisse plus les con- fondre; d'ailleurs, ils se distinguent non seulement par des caractères qui sont pro- pres au genre, mais aussi par la différence d'habitat. Ainsi , tandis que les Manchots n'ont plus de pennes aux ailes , que tout leur corps n'est revêtu que d'une espèce de duvet serré, offrant plutôt l'apparence de poils que de plumes; que chez eux le pouce, tant petit soit-il, existe cependant, les Pin- gouins, au contraire, ont le corps couvertde véritables plumes; leurs ailes sont pourvues de rémiges, fort courtes à la vérité, et leurs pieds n'offrent plus de vestige de pouce. En outre, la nature semble avoir voulu établir entre eux une ligne de démarcation d'un autre genre : elle a confiné les premiers exclusivement dans l'hémisphère austral (on ne les a jamais rencontrés que dans les mers du Sud), et elle a fait les seconds habitants de l'hémisphère boréal, des mers les plus sep- tentrionales. Les Manchots sont peut-être, de toutes les espèces ornithologiques , celles qui offrent l'organisation la plus exceptionnelle. Comme l'a dit depuis fort longtemps Buffon : ■• Ils sont le moins oiseaux possible, » et, en ef- fet, ils offrent au minimum quelques uns des traits qui font le caractère principal de la classe à laquelle ils appartiennent. Leurs mœurs ne sont pas moins curieuses que leur organisation. Grâce aux faits, aux documents nombreux fournis par les naviga- teurs, tant anciens que modernes, l'histoire naturelle des Manchots peut être considérée comme complète. Tout, chez cesoiseaux, a été MAN dispose pour une vie essentiellement aqua- tique: aussi restent-ils prés de huit mois de l'année dans la mer, errants à l'aven- ture, et souvent loin des côtes. C'est ce qui leur arrive lorsque, gUés sur un glaçon, ils s'abandonnent aux vents et aux courants sous-marins. Ce n'est pas qu'en nageant ils ne puissent également se transporter à de très grandes distances et gagner Ja haute mer ; car on en a rencontré à 1 30 lieues loin de toute côte, et dans des parages où ils n'a- vaient pu être portés par les glaces. Ce fait, que plusieurs voyageurs s'accordent à ad- mettre, est en outre la preuve que les Man- chots peuvent, ainsi que le dit Cook, passer plusieurs jours de suite à la mer sans pren- dre terre nulle part : la mer est donc le seul élément qui convienne à leur nature. Les mouvements qu'ils exécutent dans l'eau sont vifs. Lorsqu'ils nagent, tout leur corps est submergé ; leur tête seule est appa- rente à la surface. Ils peuvent plonger à de très grandes profondeurs, et surtout ils ont la faculté de rester très longtemps sous l'eau. Ils nagent et plongent avec une vitesse vrai- ment prodigieuse. Quelques voyageurs ont même écrit qu'aucun poisson ne pourrait le suivre, ce qui est sans doute un peu exa- géré. Lorsque sur leur trajet ils rencontrent quelque obstacle, au lieu de le tourner, ils le franchissent en s'élevant avec rapidité à 4 ou 5 pieds hors de l'eau, et en retombant par-delà l'objet qui les bornait. L'une des espèces de ce singulier genre a même tiré son nom de celte habitude qui lui est plus particulièrement familière. On la voit très fréquemment bondir à la surface de la mer, plonger, rebondir de nouveau, et toujours exécuter ses sauts en décrivant un arc de cercle. Mais autant les mouvements des Man- chots sont prestes et faciles lorsque ces oi- seaux sont au sein de l'eau, autant ils sont pesants et gauches lorsqu'ils sont à terre : aussi n'y viennent-ils que momentanément, et lorsqu'ils y sont appelés par le besoin de pondre. Le sol est pour eux un hiilieu inso- lite, où ils sont livrés sans défene à la merci de tous leurs ennemis; de là vient que leur nombre a considérablement dimi- nué sur tous les points où rhomnie a f;iii de trop fréquentes apparitions et un trop long séjour. Dans quelques lieux même ces MAN 741 oiseaux ont presque entièrement disparu. Il est probable que les espèces actuelle- ment existantes finiraient par s'éteindre, comme nous avons vu le Dronte disparaître de l'île Maurice, comme nous verrons sans aucun àouleVÂplerix austral disparaître do la Nouvelle-Hollande, si la nature n'avait étendu leur demeure jusqu'aux extrêmes zones polaires, dernière retraite où l'homme ne pourra probablement jamais les at- teindre. En raisondela position etdela disposition de leurs tarses, on conçoit que la marche des Ma nchots doive être lourde et lente. Pour avancer et se soutenir sur leurs pieds courts et posés à l'arrière de l'abdomen , il faut qu'ils se tiennent debout, leur corps re- dressé en ligne perpendiculaire avec le cou et la tête, et ayant pour point d'appui non plus seulement le pied, mais tout le tarse. Dans cette attitude, on les prendrait de loin, selon Narborough, pour de petits enfants avec des tabliers blancs; Pernetty , se ser- vant d'expressions plus pittoresques , dit qu'on croirait voir des enfants de chœur en surplis et en camail noir. Ces comparaisons devaient naturellement venir à l'esprit des observateurs à la vue de bandes d'oiseaux marchant lentement, debout à la file les uns des autres, et parés de couleurs qui prêtaient singulièrement à l'illusion. Comme tous les oiseaux qui ne peuvent trouver ni dans la course ni dans le vol un moyen de se soustraire aux atteintes d'un ennemi, les Manchots, lorsqu'ils sont à terre, paraissent très indolents, et semblent avoir une confiance extrême. Ils se laissent ordinairement approcher de fort près. Co n'est pas qu'à la vue de l'homme, ils no cherchent à prendre la fuite, mais leur im- puissance est telle qu'il faut qu'ils soient réellement pressés de fuir pour s'y détermi- ner. « A mesure qu'on avance vers eux, dit Pernetty, ils vous regardent en penchant la tête sur un côté, puis sur l'autre, comme s'ils se moquaient de vous; quelquefois, cependant, ils fuient quand on n'en est plus qu'à b ou 6 pieds de distance. S'ils simi sur- pris et que vous les attaquiez, ils s'élancent sur vous, et tâchent de se défendre en vous donnant des coups de bec aux jatnbcs ; ils rusent même pour y réussir, et feignant de fuir de côté, ils se retournent p; omptemenc. 742 M/VN et pincent si serré, qu'ils emportent ta chair quand on a les jambes nues. On les voit com- niunémenl en troupes, quelquefois au nom- bre (Je quarante, rangés en bataille, qui vous regardent passer à une vingtaine de pas. » La plupart des navigateurs qui ont des- cendu sur les îles que ces oiseaux fréquen- tent momentanément ont été frappes de ces mœurs singulières; tous s'accordent égale- ment à dire que le cri des Manchots imite, à s'y méprendre, le braiment de l'Ane. M. P. Garnot raconte que pendant leur sé- jour aux îles Malouines, ils entendaient sou- vent dans les soirées calmes un bruit ana- logue à celui d'une populace un jour de fête. L'illusion était telle , qu'on aurait pu croire que les îles d'où partaient ce bruit étaient habitées , et cependant il n'y avait là que des Manchots. C'est ordinairement vers la fin de sep- tembre ou au commencement d'octobre que ces oiseaux font leur ponte, et c'est aussi, comme nous l'avons dit, particulièrement à cette époque qu'on les rencontre à terre. Leur mode de nidiûcation est assez singu- lier ; ils creusent dans les dunes de sable des trous ou plutôt des terriers profonds, et c'est dans la partie la plus reculée de ces nids d'espèce nouvelle, assez vastes pour lo- ger à l'aise la famille, que la femelle dépose ses œufs au nombre de deux; assez souvent cependant elle n'en pond qu'un seul. Le terrain dans lequel les Manchots creusent leurs terriers est parfois tellement criblé, tellement miné, qu'on ne peut y faire un pas sans le voir s'affaisser, et sans s'y enfoncer jusqu'aux genoux. Il paraîtrait pourtant que ce genre d'industrie n'est pas commun à toutes les espèces, et que toutes ne ca- chent pas leursœufs dans des trous; car, au rapport d'Anderson , les Manchots que le capitaine Cook trouva dans son troisième voyaf^e, sur la terre de Kerguelen, avaient pondu sur la pierre Sèche. lùi présence d'un fait aussi positif que ce- lui du peu de fécondité des Manchots, puis- (lue leur punie est d'un et au plus de deux cul:;, on est tenté de se demander si ce (ju'oiil dit les navigateurs de la prodigieuse niuUiplicilé de ces oiseaux n'était pas trop cxaf;éré. Ainsi, Narborough rapporte qu'é- lani descendu dans une île, en vue du port Uoairé , sur la côte des Patagons, on prit M AN 300 Manchots dans l'espace d'un quart d'heure, et qu'on aurait pu en prendre tout aussi facilement 3,000. « On les chassait devant soi, dit- il, comme des troupeaux, et chaque coup de bâton en abattait un. » Une autrefois, l'équipage ramassa sur le même lieu 100,000 œufs. D'une autre part, on lit dans les relations d'un voyage au détroit de Magellan , qu'on trouva sur une île une quantité si considérable de Man- chots, qu'il y aurait eu de quoi en pourvoir 25 navires, et qu'on en prit 900 en deux heu- res. C'est dans les mêmes parages que les équipages des vaisseaux du capitaine Drake en tuèrent pour leur provision 3,000 en un jour. EnQn, Cook en parlant des espèces de ce genre qu'il vit juchées sur les terres aus- trales de Sandwich, avance qu'elles y étaient en nombre tellement considérable, qu'elles paraissaient former une croûte sur le ro- cher. Si l'on veut bien considérer que les points du globe sur lesquels les navigateurs dont nous venons de parler ont rencontré des Manchots , étaient des lieux pour ainsi dire vierges, en ce sens, que l'homme en avait rarement troublé la solitude et la paix ; que par conséquent les oiseaux qui les ha- bitaient, s'y propageant en toute sécurité, et n'étant soumis à d'autres causes de des- truction que celle d'une mort naturelle, devaient de génération en génération s'y multiplier à un tel point, que le nombre en devint incalculable , on concevra sans peine, tout en admettant que les espèces soient par elles-mêmes peu fécondes, qu'il ne doive, et qu'il n'y ait en effet rien d'exagéré dans ce qu'ont rapporté Narborough , Drake , Cook , etc., des chasses phénoménales de Manchots. Ces oiseaux étaient à peu près le seul élément de subsistance de l'équipage du capitaine Cook sur la terre de Kerguelen. Les navigateurs ne sont pas parfaitement d'accord sur la qualité et le goût delà chair des Manchots. Tous conviennent unanime- ment qu'elle offre une ressource des plus abondantes dans les climats désolés et tristes que ces oiseaux habitent; mais les uns veu- lent qu'elle soit aussi bonne à manger que celle des Oies ; les autres la disent d'un mé- diocre manger; d'autres, enfin, lui trouvent une odeur musquée et un goût de poisson trop prononcé pour qu'elle soit un mets pas- sable. Il est de fait que les Manchots ne vi- MAN vant presque que de poissons, leur chair doit en contracter le goût , aussi bien que l'é- norme quantité de graisse dont leur corps est couvert. Les Manchots se rencontrent non seule- ment dans toutes les mers australes, et sur toutes les terres qui y sont éparses , mais on les voit aussi à des latitudes moins éle- vées, dans le grand Océan et dans l'océan Atlantique. Le tropique du Sud paraît ce- pendant être une limite que ces oiseaux n'ont guère franchie. Les 6 ou 7 espèces de Manchots que l'on connaît avaient été réunies par Forstersous la dénomination unique d'Aplenodyles; au- jourd'hui elles sont distribuées dans qualre genres distincts, établis sur des particula- rités diflérentielles que présente le bec. De ce nombre est le g. Gorfou, dont on a déjà fait l'objet d'un article particulier auquel nous renvoyons ; nous n'avons donc à nous occuper ici que des Manchots proprement dits, des Spliénisques et des Pygoscelis, que nous considérerons avec les méthodistes comme formant autant de divisions d'une même famille ou sous-famille. Les MANCHOTS proprement dits [Aptenodyles , Forster). Mandibule supérieure couverte de plu- mes jusqu'au tiers de sa longueur, où s'ou- vrent les narines, et d'où part de chaque côté un sillon qui s'étend jusqu'à l'extrémité du bec. — Espèce unique : Le GnAND Man'Chot , Apt. patagonka Forst. (Buff,,pJ. enl, 975), d'un blanc ar- doisé en dessus, blanc satiné dessous, avec un masque noir entouré d'une cravate jaune dorée. —Habite le détroit de Magellan , la Tcrre-de-Feu, les Malouines et la Nouvelle- Guinée. Les SPHÉNISQUES {Spheniscus, Brisson). Bec irrégulièrement sillonné à sa base; les narines découvertes et percées au mi- lieu de la mandibule supérieure , qui est crochue au bout; mandibule inférieure tron- quée au bout. — Espèce unique: Le SpniiMSQUB nu Cap, Sph. dcmersus, Apt. demersa Gmcl. (Buff., pi. enl., 382 et 1005), d'un noir brun en dessus , blanc aux pallies inférieures; une bande blanche MAN 743 au milieu du bec. — Habite le Cap et les îles Malouines. Les PYGOSCELIS {Pygoscelis, 'Wagler). Bec plus long que la tête, cylindrique, grêle, sans sillons; la mandibule inférieure pointue et plus courte que la supérieure. — Espèce unique: Le Pygoscelis papou, P. papua Wagl. (Vieill., Gai. des Ois., pi. 299). Tète et cou d'un noir sombre inclinant au bleu; un trait blanc au-dessus de l'œil ; parties supé- rieures d'un noir bleuâtre, les inférieures blanches. — Habite les îles des Papous et de Falkland. (Z. Geube.) ♦manchots. Sphenisci. ois. — Vieillot a établi sous ce nom, dans l'ordre des Pal- mipèdes, une famille qui est caractérisée par des ailes impropres au vol , courtes , com- primées en forme de nageoires, dépourvues de pennes proprement dites , et garnies de plumes qui ont l'apparence d'écaillcs. Celte famille, qui correspond au g. Aplenodytes de Forster (Manchots de G. Cuvier), et à la sous-famille des Sp/ic)i!5cmees do G .-R. Gray, comprend pour Vieiflot deux divisions seu- lement : celle des Gorfous et celle des Apté- nodytes. (Z. G.) *P»ÎAI\DALOTUS (u.av(îa>oç, verrou). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Aposlasimérides-Cryptorhynchides, créé par Erichson {NcUurgeschichle , 1842, p. 193, g. 20). L'auleur a décrit les quatre espèces suivantes, qui toutes sont originaires de la Nouvelle-Hollande : enidus , rigidus , sleri- lis et vctulus. Ce genre rentre dans sa tribu des Otiorhynchides. (C.) MAIVDAR, MAM. — Voy. onvcTiinoPE. MAiVDELSTEIX (c'est-à-dire pierre d'a- mandes). MIN. — Nom donné par les Alle- mands à des roches plutoniques caverneuses, dont les cavités sont remplies de géodes ou dedruses, le plus ordinairement siliceuses, calcaires ou zéoliihiques, lesquelles figurent des espèces de noyaux ou d'amandes au mi- lieu d'une pâte terreuse. Voy. amygdaloïdk. *MAIVDIIil]LATA. rept. — M. Fitzin- ger (Syst. rept., 1843) a désigné sous co nom, dans l'ordre des Reptiles chéloniens, un groupe d'Émydes. (E. D.) MA\D!BLLES. zool. — On nonitiie ainsi, eu orniihologic, les deux punies du bec 744 MAN MAN qu'on distingue en mandibule supérieure et mandibule inférieure. Ce nom est aussi donné, chez les Insectes, à une paire de mâ- choires , la première de toutes, qui offre d'ordinaire une plus grande consistance , et semble plus parliculièrement destinée à re- cevoir les aliments. V'oy. insectks. MA\DII10CA, Pit. BOT. PH. — Syn. de Manihol, PI uni. MAiVDIJBA, Marcg. bot. ph. — Syn. de Manihol, Plum. MAXDIOCCA, Link. bot. pu.— Syn. de Manihol, Plum. MANDIIAGORE. Mandragora (Hiav,îf>â, étable; a/vpo;, nuisible: nuisible aux bes- tiaux). BOT. PH. — Genre de plantes de la famille des Solanacées, de la pcniandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Séparées par Tourneforl comme groupe gé- nérique distinct, elconservées d'abord comme telles par Litiné, les Mandragores avaient clé ensuite réunies aux Alropa par ce der- nier et par la plupart des botanistes qui lui ont succédé; mais dans ces derniers temps, le genre primitif créé pour elles a été réta- bli et généralement adopté. Il se compose dun petit nombre d'espèces herbacées viva- ces , qui croissent dans les parties méridio- nales de i Europe. Ces plantes ont une ra- cine charnue, épaisse, en cône allongé, sou- vent bifurquée en deux grosses branches vo- lumineuses, égales entre elles, qu'on a quel- <|uefois comparées aux deux cuisses d'un homme, et celte ressemblance grossière avait fait donner autrefois a l'espèce la plus con- nue un nom qui la rappelait {Anthropomor- phon). La lige reste rudimenlaire, ce qui, dans le langage descriptif, fait dire que ces plantes sont acaules et leurs feuilles radi- cales; celles-ci sont nombreuses, réunies en une touffe serrée, longues souvent d'un pied ou plus , entières; les fleurs sont por- tées sur des pédoncules radicaux ; elles pré- sentent les caractères suivants : Calice tur- biné, quinquefide ; corolle campanulée, dont le limbe est divisé en cinq lobes plissés; cinq élamines Cxées au fond du tube de la corolle, ayant leur filet dilaté à sa base; ovaire à deux loges, renfermant de nom- breux ovules portés sur des placentas adhé- rents à la cloison ; le style est simple, ter- miné i)ar un stigmate presque capilé. Le fruit qui succède à ces fleurs est uue baie entourée à sa base par le calice un peu ac- cru, dans laquelle on n'observe plus qu'une seule loge par suite de l'oblitération de la cloison ; il renferme de nombreuses graines un peu réniformes. Ce genre a été l'objet d'un mémoire spécial de M. Berloloni. La plus connue des espèces qui la composent est la suivante. 1 . Mandragoiie officinale , Mandragora officinarum L\n. (Alropa Mandragora Lin.). Elle est vulgairemenl désignée sous le nom de Mandragore femelle, et c'est même sous celte dénomination éminemment impropre qu'elle est figurée par Bulliard (Alropa Man,' dragora fœmina Bull., Herb. de la Fr. , lab. 146). Sa racine est grosse, charnue, noirâtre à l'extérieur, blanchâtre à linté- rieur; ses feuilles sont grandes: les pre- mières développées sont obtuses au sommet, les autres acuminées; elles sont d'un vert un peu glauque , luisantes en dessus, plus pâles en dessous , plus ou moins hérissées , ciliées à leur bord , longuement péliolées. Les pédoncules de ses fleurs sont légèrement pentagones, rougeàlres. Le calice est hérissé, à lobes lancéolés, acuminés. La corolle, près de trois fois plus grande que le calice, est de couleur violacée, légèrement hérissée à l'extérieur, à divisions oblongues-obovées. Les élamines sont barbues au sommet; elles portent à leur base une grande quantité de poils blancs qui ferment la gorge de la co- rolle. Le fruit est médiocrement volumineux, de forme ovoïde oblongue, obtuse à son som- met, que surmonte une petite pointe, delà longueur du calice, d'un jaune roussàlre, d'une odeur forte et vireuse. Cette espère habite les parties méridionales de l'Europe; elle est commune, notamment dans la Cala- bre et dans la Sicile ; elle fleurit ei\ automne, et quelquefois elle a une seconde floraison au printemps. On la cultive comme plante officinale, de même que la suivante. 2. Mandragoue printanièiie, Mandragora vernalis Berlol. {Alropa Mandragora mas Bull., loc. cit., lab.). Celte espèce, quoique longtemps confondue avec la précédente, s'en dislingue suffisamment par plusieurs caractères. Sa racine est plus épaisse, d'une couleur blanchâtre sale à l'extérieur , plus blanche à l'intérieur. Ses premières feuilles sont presque arrondies, très obtuses, ridées, crépues et boursouflées ; les suivantes de plus MAN en plus grandes, ovales, moins obtuses ; enfin les dernières développées sont les plus gran- des de toutes, aiguës : toutes sont ondulées sur leurs bords, glabres ou très légèrement pileuses, d'un vert gai, décurrentes à leur base sur leur pétiole qui est court, d'une odeur nauséeuse et désagréable. Les pédon- cules radicaux sont nombreux et uniflores , nus, d'un vert pâle, velus, très légèrement pentagones à leur extrémité. Les fleurs se succèdent pendant longtemps; elles ont une odeur faible et désagréable. Le calice a ses lobes ovales ou ovales -lancéolés, aigus, dres- sés; la corolle est petite, à peine plus lon- gue que le calice, d'un blanc verdâtre, à di- visions oblongues, obtuses, ou presque ai- guës. Les filets des étamines sont très barbus à leur base. Le fruit est beaucoup plus gros que celui de la Mandragore officinale , du Volume d'une petite pomme, globuleux, ob- tus , lisse, glabre, beaucoup plus long que le calice, jaune à sa maturité, d'une odeur qui n'est pas tout-à-fait désagréable. Celte espèce monte plus au nord que la précé- dente; elle fleurit aux mois de mars et d'avril. Les deux espèces de Mandragores dont il vient d'être question se ressemblent absolu- ment par leurs propriétés. Ce sont des plan- tes narcotiques et stupéfiantes. Ces proprié- lés existent dans leuis diverses parties, mais surtout dans leur racine dont on fait un extrait, qui était autrefois employé dans un grand nombre de maladies dilTérentes , mais dont l'importance a singulièrement diminué dans la médecine moderne. On employait également leurs feuilles fraîches pour com- battre certaines ophthalmies , et leur fruit comme soporifique et sédatif. ; mais leur emploi devait être entouré de nombreuses précautions. On sait aussi que la racine de ces plantes jouait un rôle important dans lit sorcellerie du moyen-âge. Aujourd'hui, le seul usage qui leur reste est d'être quelque- fois employées à l'extérieur, en cataplasmes qu'on applique sur les tumeurs squirreuses. (P. D.) MANDRILL. MAM. — Espèce du genre Cynocéphale. A. -G. Desmarest {Dict. d'hist. nat., XXIV, 1806) avait proposé de former avec cette espèce, sous la dénomination de Mandnlla , un petit groupe de Quadru- manes catarrbiniens. Voy. l'article cynocé- phale. (E. D.) T. Vil. MAN '45 MAIVE. poLYP. -— Genre de Spongiaires proposé par Guettard pour des espèces d'É- ponges formées de fibres longitudinales, simples ou ramifiées, et ne présentant ni cavités, ni oscules distincts. (Duj.) MANETTIA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Rubiacées-Cinchonées , établi par Mutis (m Linn. Mantiss., 556) et présentant pour principaux caractères : Calice à tube turbiné, soudé à l'ovaire; limbe supère, à* ou 5 divisions linéaires-lancéolées, et souvent accompagnées d'un égal nombre de dents placées entre les lobes; corolle supère, infun- dibuliforme, à tube cylindrique ou à 4 ou 5 pans; limbe à 4 ou 5 divisions obtuses, éta- lées ou roulées. Étamines 4 ou 5 , insérées à la gorge de la corolle ; filaments filiformes, un peu saillants. Anthères ovales, incom- bantes. Ovaire infère, 2-lpcuIaire; style fili- forme; stigmate bilobé. Le fruit est une capsule membraneuse, couronnée par le limbe du calice, 2-loculaire, septicide-bi- valve. Les Manetlia sont des herbes ou des sous- arbrisseaux grimpants de l'Amérique tropi- cale , à rameaux grêles, à feuilles opposées, portées par un très court pétiole, ovales- oblongues ou subcordiformes, à pédoncules axillaires uni- ou mulliflores. On connaît plus de 20 espèces de ce genre, présentant des fleurs de couleurs variées; nous cite- rons, comme une des plus remarquables, la Manetlia licolor, figurée dans l'iillns de ce Dictionnaire, botanique, dicotylédones, pi. 18. IVIA\G.\, Rumph. cor. pu. — Syn. de Mangifcra, Linn. MAXGAIÎEY. MAM. — Espèce du genre Guenon, Cercopilliccus. Voy. CEncoPiTiiÉoi^E. *iMA\GAIIiA, Marcg. eût. pu. — Syn. d' Hancornia , Gomez. MAXGAMÈSE. min. — Ce métal forme la base d'un genre niinéralogiquc dans les méthodes qui admettent une classe de mé- taux aulopsides, comme celles dll.ïuy et de M. Brongniart. Les espèces de ce genre oMt pour caractère commun de donner, a\cc la soude, une fritte verte qui, par le refroi- dissement, devient vert-blcuàtrc ; et avec le borax , au feu d'oxydation , un vert violet ou rouge améthyste. Les espèces de ce genre peuvent se ranger sous les cini| liires suivants • Mangnni-scs sulfurés, Vang. oxy- 745 MAN dés, Mang. carbonalés , Mang. silicates et Mang. phosphalés. I. Manganèses sulfurés. On en connaît une seule espèce, qui est VAlabandine {\e Manganglanz ou Manganblende des Alle- mands). Substance légèrement métalloïde, d'un noir brunâtre , à poussière verte , se présentant en petites masses cristallines , en veines ou en enduits, et quand elle est lamelleuse, se prêtant assez facilement à un clivage cubique. Pesant, spécif. = 3,9. C'est un monosulfure qui contient 37 l de soufre. Elle se trouve en petites veines dans les Manganèses roses, les spaths brunissants et les minerais de tellure, à Nagy-ag en Transylvanie. II. Manganèses oxydés. Cette catégorie comprend toutes les espèces que les arts ont pu mettre à profit; car le Manganèse ne peut être utilisé qu'à l'état d'oxyde. Indé- pendamment des caractères que nous avons assignés au genre, elles possèdent encore la propriété de donner plus ou moins de chlore par leur action sur l'acide chlorhy- drique. On dislingue cinq espèces principales de Manganèse oxydé : la Pyrolusite , la Vraunile, VAcerdèse, la Hausmanriite et la Psilomélane. i° Pyrolusite. Manganèse peroxyde; Man- gaiièse gris ou noir de fer, à poussière d'un lioir foncé; le plus souvent cristallisé en ai- {.'uilles , qui se réunissent en concrétions , en rognons , en masses compactes ou ter- reuses , noires , pesantes , très tendres et tarhant fortement les doigts. Comme son nom l'indique, il se décompose facilement par l'action du feu, en se convertissant d'a- bor.i en Braunite, puis finalement en Haus- mannitc, ou oxyde rouge. Dans le premier cas , il perd le quart de son oxygène, et dans le second, le tiers. La Pyrolusite est un bi-oxyde de Manganèse, contenant 37 ^d'oxy- gène. Elle cristallise dans le système rhom- Ijique, en prismes droits d'environ 93" 40'. l'.llc est rayée par le calcaire, et produit une vive elTervescence avec le verre de borax. C'est le minerai de Manganèse le plus utile et l'un des plus communs ; il se trouve dans les terrains de cristallisation et dans les roches de sédiment qui les avoisinent, no- tamment dans les arkoses, y formantdesdé- ])ù'.9. plus ou moins considérables. On trouve celte espèce assez abondamment en France; MAN mais elle est rarement pure, et le plus .sou- vent elle est mélangée avec la Psilomélane ou l'Acerdèse (mine de Romanèche , près de Mâcon ; Thiviers , Périgueux , et Excideuil , dans la Dordogne; Calvéron, département de l'Aude); ou bien elle est à l'état d'hydrate (à Groroi, dans la Mayenne, et à Vicdes«os, dans l'Ariége). Dans ce dernier cas, elle constitue, à proprement parler, une nou- velle espèce , à laquelle on a donné le nom de Groroilile; sa poussière n'est plus noire, mais d'un brun de chocolat. Les variétés de Manganèse en enduits écailleux et argentins, qui viennent des mines de fer de Vicdessos, et les masses terreuses et légères, de cou- leur brune, connues sous le nom de Wad, peuvent être rapportées à celte dernière es- pèce. On peut en rapprocher également les substances désignées sous les noms de War- vicite et deNeukirchite. 2" Braunile. Sesqui-oxyde de Manganèse, ainsi nommé en l'honneur du docteur lirauii. C'est un minerai noir, d'une assez grande dureté, d'une pesanteur spécifique =4,8; dont la poussière est d'un noir fuligineux. Il cristallise en octaèdres à base carrée de 108° 39' à la base, et de 109° 53' sur les arêtes culminantes. Des traces de clivage ont lieu parallèlement aux faces de cet octaèdre, mais non parallèlement à la base. Elle est légèrement effervescente, quand on la fond avec le verre de borax, ce qui dénote qu'elle est capable de donner de l'oxygène par l'ac- tion de la chaleur; elle en contient environ 30 ^. On la trouve en masses lamellaires ou compactes, associées souvent à la llausman- nite, à Elgersburg en Thuringe, et à Wun- siedel en Bayreulh, et aussi en d'aulres pays , notamment à Saint-Marcel en Pié- mont, où se voient des cristaux de Braunite, qui sont des combinaisons d'octaèdres et de di-octaèdres. La Braunite de Saint-Marcel est mélangée de silice , ce qui est cause qu'on Ta considérée comme un silicate de Manga- nèse, et décrite sous le nom particulier de Marceline. 3" ylce?dèse (Manganile des Allemands). C'est de la Braunite hydratée, et l'une des plus communes du genre, celle à laquelle se rapportent la plus grande partie des échan- tillons dos collections ; elle accompagne sou- vent la Pyrolusite, et lui ressemble telle- ment par les caractères extérieurs, que les MAN minéralogistes les ont longtemps confondues sous le nom de Manganèse métalldide. Il est important de la distinguer de celle espèce, comme aussi de la Braunite, en ce que, ren- fermant moins d'oxygène, elle est beaucoup moins profitable dans l'industrie, ce qu'in- dique le nom d'Acerdèse, que M. Beudant lui a donné. On la distingue de la Pyrolu- site en ce qu'elle dégage de l'eau par la cal- cination , qu'elle est plus dure , moins ta- chante, et surtout en ce que sa poussière, au lieu d'être noire , est d'un brun hépati- que clair ; elle perd 10 ^ d'eau quand on la chaufTe. Elle cristallise dans le système rhombique, en prisme droit de 134" 14', surmonté fréquemment d'un sommet cunéi- forme de 114° 19' ; elle est isomorphe avec la Gœthite , et , comme celle-ci , formée d'un atome de sesqui-oxyde combiné avec un seul atome d'eau. Ses cristaux se clivent pa- rallèlement à la petite diagonale; leurs pans sont striés verticalement, et leurs sommets, quand ils se composent de faces pyramidales, manifestent une tendance à l'hémiédrie té- traédrique. Les variétés les plus communes sont celles qui sont dues aux structures ba- cillaire, aciculaire et fibreuse radiée, ou aux formes stalactitiques. L'Accrdèse forme des gttes assez considérables dans les terrains de cristallisation ou dans les terrains de sédi- ment rapprochés des terrains anciens ; elle accompagne souvent les dépôts d'Hématite (mines de Rancié , Ariége ; Lavoulle, Ardè- che; Laveline , près Saint-Dié, dans les Vosges ; Ihlefeld , au Harz , etc.) 4" Hausmannite. Manganèse oxydé salin ; oxyde intermédiaire ou oxyde rouge de Man- ganèse , formé d'un atome de sesquioxyde et d'un atome de protoxyde; c'est donc un Manganite de Manganèse, analogue, par sa composition , au fer magnétique , et comme celui-ci d'un noir de fer en masse compacte; mais sa poussière est d'un rouge brunâtre ou brun de châtaigne. 11 appartient, comme la Braunite, au système quadratique; mais il cristallise en octaèdres plus aigus, de 117" 54' à la base, et ces octaèdres présen- tent en outre un clivage basique que n'offrent pas ceux de la première espèce. P.S=4,8. Contenant 28 °- d'oxygène. Ne faisant point effervescence avec le borax. La Hausmannite se présente en cristaux ou en masses com- pactes , avec la Braunite, dans plusieurs des îNfAN -n mines du Harz et de la Thuringc (Ihlefeld, Ilmenau). Mais c'est un minerai fort rare, et dont la rareté n'est guère à regretter ; car c'est le plus mauvais ou le moins avan- tageux de tous les minerais, ainsi que nous le verrons dans un instant. 5" Psilomélane. Manganèse oxydé baryti- fère; en masses concrétionnées d'un noir bleuâtre, à cassure conchoide et mate; plus dure que la Pyrolusite. Sa nature chimique n'est pas encore bien connue. On la suppose formée d'un Manganite de baryte , mêlé de Pyrolusite ou de Groroilite. Elle produit, comme ces dernières espèces, une vive effer- vescence avec le verre de borax; et au point de vue industriel , elle peut être considérée comme une Pyrolusite impure. Son carac- tère distinctif consiste en ce que sa solution par l'acide chlorhydrique donne un précipité par l'acide sulfurique. La Psilomélane se rencontre en France avec la Pyrolusite , dans les mines de Thiviers et de la Roma- nèche. Les usages auxquels on peut employer les minerais de Manganèse oxydé sont de trois sortes : ils peuvent servir à la préparation du Chlore, au moyen de l'acide chlorhydri- que ; à la préparation de l'oxygène par l'ac- tion de la chaleur, et à la décoloration ou purification du verre dans les verreries. Tous peuvent être recherchés pour le pre- mier emploi ; mais comme , par la calcina- tion , les différents minerais se ramènent à l'état d'oxyde rouge ou de Hausmannite en perdant leur excès d'oxygène, il en résulte que les seuls minerais capables de fournir de l'oxygène à une température élevée sont la Pyrolusite et la Psilomélane, la Braunite et l'Acerdèse, et les plus avantageux sous ce rapport sont la Pyrolusite et la Braunite. Ce sont donc là les seules espèces que l'on puisse utiliser dans les laboratoires de chi- mie pour l'extraction de l'oxygène, et dans les verreries pour la fabrication du verre blanc. L'oxyde de Manganèse a été appelé le Savon des verriers, parce que l'oxygène, qu'il perd à une haute température, sert à brûler le charbon ou à suroxyder le protoxyde de fer, qui peuvent se trouver mélangés avec la pâte vitreuse. L'oxyde ferreux lui communiquerait une teinte verdàlre ; ou le fuit passer à l'étal de peroxyde pendant que le Mancanèse se rrduit de son côté à létal 748 MAN d'oxyde manganeux. Les deux oxydes sont alors dans l'état le plus convenable pour colorer !e verre le moins possible. III. Manganèses carbonates. Il n'en existe qu'une seule espèce , qui est la Diallogite. Voy. carbonate de manganèse. iV. Manganèses silicates. On en connaît plusieurs espèces , dont la principale est le lihodonite, ou bisilicate rose de Manganèse, isomorphe avec le Pyroxène, que l'on trouve à Langbanshyttan en Suède , à Saint-Mar- cel en Piémont, et à Kapnik en Transylva- nie, en masses laminaires, clivables en prisme de 87° 5'. Le silicate noir de Manganèse , que l'on trouve à Saint-Marcel en Piémont, paraît n'être qu'un produit d'altération du silicate rose, un état intermédiaire entre ce silicate Gt la Braunite proprement dite. Il en est de même, très vraisemblablement, des sub- stances qu'on a décrites sous les noms d'Opsimose, de Téphroïte , d'Hétérokline , de Dyssnite. La Bustamite du Mexique n'est qu'un mélange de bisilicate rose de Manga- nèse avec du bisilicate de chaux. Les miné- raux désignés sous les noms de PhoHzile , û'Allagile, d'Hydropile, sont des mélanges de Diallogite et deRhodonite. D'autres sub- stances enfin, comme la Knébélite et cer- tains silicates de la mine de Franklin , ne sont que des grenats ou des péridots à bases de Manganèse et de Fer. V. Manganèses phosphatés. Les seules es- pèces connues sont des phosphates doubles de Manganèse et de Fer, dont l'une, la Tri- plite, est anhydre , et les autres (Hureaulite, Hétérosite, Triphyline, etc.) sont hydratées. La première espèce cristallise dans le sys- tème rhombique; les autres, dans le sys- tème Ulinorhombique. La Triplite est une substance d'un brun noirâtre, qui se présente en masses clivables dans trois sens rectan- gulaires , au milieu des granités du Limou- sin. L'HureauliUest une substance vitreuse d'un jaune rougeàtre , que l'on trouve en petites masses cristallines dans les pegma- tites des environs de Limoges. L'Hétérosite, qui accompagne la précédente, est une sub- stance lamelleuse, d'un gris bleuâtre, et d'un éclat gras, qui devient terne et d'un beau violet dans les parties altérées. Toutes ces matières sont sans usages. (Del.) riMXGANÈSE. cniM. — Ce métal , in- MAN connu des anciens, fut extrait, pour la première fois, de son bi-oxyde par Gahn, peu de temps après que Schèele, en 1771 , eut décrit cet oxyde alors connu sous le nom de Magnésie noire. Le Manganèse, tel qu'on l'obtient de la décomposition du bi-oxyde par le charbon , est solide, d'un gris blanc, d'une texture grenue , d'une densité de 8,013 , très cas- sant, très dur, mais attaquable à la lime; infusible au plus haut feu des forges ordi- naires, il ne le devient qu'à 160" du pyro- mètre de Wegvood. L'air et l'oxygène secs ^onl sans action sur le Manganèse à la tem- pérature ordinaire ; mais ces deux corps , s'ils sont humides, le ternissent et le trans- forment en oxyde; l'oxydation est favorisée par la chaleur. L'eau, à la température or- dinaire, mise en contact avec ce métal , le décompose peu à peu , et le convertit par- tiellement en un oxyde de couleur verte; celte décomposition est rapide à la chaleur rouge. L'équivalent du Manganèse est repré- senté par 355,78. Le Manganèse s'unit en cinq proportions avec l'oxygène, pour former : un protoxyde, MnO , qui est une base énergique ; un ses- quioxyde , Mn'O^ qui est une base faible; un peroxyde y MnO% qui ne joue ni le rôle de base, ni celui d'acide; enfin ûqu\ acides, tnanganique, MnO^, et hypermanganique , Mw'Ot. Le protoxyde se trouve dans la nature , uni à l'acide carbonique et à l'acide phos- phorique; il est le seul qui produise des combinaisons permanentes avec les acides. Le sesquioxyde se rencontre aussi dans la nature à l'état d'hydrate d'un noir mé- tallique , donnant une poudre brune. Le peroxyde enfin , le plus commun des trois, se présente quelquefois en aiguilles douées de l'éclat métallique , mais le plus souvent en masses amorphes , friables , ta- chant les doigts en noir; il est anhydre ou hydraté. Les anciens , qui le connaissaient tout en en ignorant la nature, car ils le pre- naient pour un oxyde de fer, l'avaient dé- signé sous le nom de Magnésie noire , nom que justifie l'analogie de quelques unes de ses propriétés avec l'oxyde de Magnésium (Magnésie blanche). Chauffé au rouge, le peroxyde de Manganèse perd une partie de son oxygène , et se transforme en une l'ou- MAN dre brunâtre de peroxyde non décomposé, et de protoxyde; cette décomposition partielle du peroxyde est mise à profit dans les labo- ratoires pour obtenir en abondance le Gaz oxygène. L'Acide manganique s'obtient par la caN cination au contact de l'air du peroxyde de Manganèse et de la potasse; il se forme un Manganate do potasse. Schèele , qui le pre- mier observa la réaction mutuelle de ces deux substances , donna au produit qui en résulte le nom de Caméléon minéral, en rai- son de la variété de couleurs qu'en présente la solution. La nature de ce composé et la théorie de ses changements de couleur ont été mises en évidence, il y a peu de temps, par M. Mitscherlick , au mémoire duquel nous renvoyons le lecteur, ainsi qu'aux ou- vrages spéciaux de chimie. L'acide manganique ne semble pas pou- voir se séparer des bases auxquelles il est uni; il se décompose imniédialement en protoxyde et en acide hypermanganique plus stable. Le Manganèse s'unit au Chlore, à l'Iode, au Soufre, au Phosphore. A l'état de protoxyJe, il forme avec les acides des sels blancs lors- qu'ils sont purs, et légèrement rosés quand ils contiennent une certaine quantité de sesquioxyde. Les acides manganique et hypermanga- nique s'unissent aux bases pour former des Manganales et des Hypennanganales, parmi lesquels on remarque ceux de potasse , qui constituent le caméléon verl et le caméléon rouge. L'emploi qu'on fait depuis longtemps , dans les verreries , du peroxyde pour blan- chir le verre fondu en projetant de petites quantités de ce minéral dans la matière tn fusion, lui a fait donner le nom de Savon des verriers; lorsque la proportion d'oxyde est trop grande , le verre , au contraire , prend une belle teinte violette, qu'on utilise parfois. Mais le peroxyde a un usage bien plus important et bien plus étendu ; il sert à préparer en grand le chlore et les hypochlo- rites alcalins , à l'aide de procédés que nous n'avons point à examiner ici. (A. D.) MAIVGE-TOUT. bot. pu. —Nom vul- gaire d'une variété de Pois cultivé, dont la cosse se mange aussi bien que les grains. MANGHAS , Burm. bot. pu. ~ Syn. de Cerleia , Liuu. MAN 749 M AîVGIFERA. bot. vv.—Vny. mai^guieb. MAX'GILM, Rumph. bot. pu.— Syn. de Druguiera, Lam. MA\GLE. BOT. pn. — Fruit du Manglicr. *MA\GÎ.ESIA. BOT. PU. — Genre de la famille des Élaeagnées, établi par Endlicher {Nov. slirp. Mus. vindob. Dec, n. 31). Ar- brisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. tisAG-stES. — Liiidl., syn. de Sclùzopleura, Lindl. MAIVGLIER. bot. ru. —F. PAi.ÉTUvir.n. HM1VGLIETIA. bot. ph. — Genre de In famille des Magnoliacées-Magnoliécs , établi par Blume (Bijdr., 8; Ftor.jav., XIX, 20, t. 6). Arbres du Népaul et de Java. J'oy. MAGNOLIACÉES. MA!VGLILLA, Juss. bot. pn. — Syn. de Sfyrsinc , Linn. MANGOUSTAN. Garcinia (nom du na- turaliste voyageur Garcin ). bot. rn. — Genre de la famille des Clusiacées ou Guttifères , de la dodécandrie monogy- nie, dans le système sexuel de Linné. Il se compose de végétaux arborescents, qui, comme la plupart des autres espèces de la même famille, renrerment imi suc jaune qu'ils laissent couler lorsqu'on incise leur Iroiic. Leurs feuilles sont simi^les, portées ordinairement sur un pétiole court et ren- flé; leurs fleurs sont hermaphrodites ou unisexuelles, et présentent l'organisation suivante: Calice persistant, à 4 sépales; corolle à 4 pétales; étamincsau nombre de 16 ou davantage , à filets libres et distincts ou réunis à leur base en plusieurs fais- ceaux , à anthères ovales ou presque arron- dies ; pas de style ; stigmate à 4-8 lobes. A ces fleurs succède un fruit arrondi , sur- monté par le stigmate, renfermant, sous une couche cxtérietire coriace, une chair succulente, et divisé en 4-8 loges. Les grai- nes sont anguleuses, velues, munies d'une arillc. La seule espèce de ce genre sur laquelle nous croyions devoir nous arrêter, est le Garcinia mangostana Lin., bien connu sous le seul nom de Mangoustan, et que Ga-rtncr a considéré comme devant former le type d'un genre à part, auquel il a conservé, comme générique , la dénomination de Man- gostana. C'est un très bel arbre, qui croit naturellement dans les Moluques, mais qui s'est répandu de là dans l'Inde et dans rôo MAN une grande partie des régions intertropi- cales, où il est cultivé à cause de la boulé de son fruit. Ses feuilles sont ovales , al- gues au sommet, veinées; ses fleurs sont belles , de couleur rouge , terminales et so- litaires; leurs étamines sont libres; leur stigmate est à 6-8 lobes. Son fruit égale à peu près en volume une orange moyenne; il est regardé comme l'un des plus agréa- bles que produisent les contrées intertropi- cales. Son péricarpe est de couleur foncée à l'extérieur, plus pâle à l'intérieur; il forme une sorte d'écorce spongieuse qu'on regarde comme astringente et vermifuge; la pre- mière de ces propriétés le fait employer dans la Chine pour la teinture en noir. La chair renfermée sous cette écorce est blan- che, molle et très fondante, d'une saveur sucrée , accompagnée d'une légère acidité, d'une odeur qui rappelle celle de la fram- boise. On mange cette chair après avoir en- levé l'écorce péricarpienne ; elle est très rafraîchissante et un peu laxative; on lui attribue quelques effets avantageux dans le traitement des fièvres, du scorbut, des in- flammations, etc. (P. D.) MANGOUSTE. Ferpestes. mam. — Linné avait formé, sous le nom de Viverra, un groupe naturel de Carnassiers digitigrades, qui comprenait les Mangoustes et un grand nombre d'autres espèces qui en ont été sé- parées pour former les genres Civette, Ge- nette, Suricate, Paradoxure, Coati, Kinka- jou, Glouton, etc. G. Cuvier {Tabl. élém. du Jlèg. anim., 1797) le premier distingua les Mangoustes, auxquelles il laissa le nom géné- rique de Viverra. Illiger les désigna sous le nom d'Herpesles; Lacépède et Et. Geoffroy- Saint-Hilaire leur appliquèrent la dénomi- nation dlchneumon , et Olivier celle de Mangousta. Le genre Mangouste, qui est très voisin de celui des Civettes, créé plus anciennement, et (le ceux beaucoup plus nouveaux des Mangues et lies Ichneumies, comprend desespèces dont la taille est moyenne , le corps fort allongé ; les pattes courtes, terminées par cinq doigts , le pouce étant très court, et dont les ongles sont aigus et à demi réiractiles. La tête est petite, terminée par un museau fin qui présente un petit mufle , et qui est pourvu de quelques moustaches; les oreilles sent larges, courte? et Jirrondies ; les yeux assez MAN gratids, à pupilles allongés transversalement et recouverts presque entièrement par une grande paupière clignotante; la langue est hérissée de papilles cornées. Le nombre des dents est de quarante en totalité : à la mâ- choire supérieure, six incisives moyennes, simples et bien rangées ; une canine de cha- que côté, conique et non tranchante à sa partie postérieure; trois fausses molaires, dont la première est peu éloignée de la ca- nine; une carnassière fort élargie particu- lièrement par le développement du tubercule interne; deux tuberculeuses, dont la pre- mière présente deux tubercules pointus, mais peu saillants à son bord externe, et dont la seconde, de même forme, ne peut guère être considérée que comme rudimen- laire: à la mâchoire inférieure, six incisives dont la seconde, de chaque côté, est un peu rentrée; une canine, de chaque côté, sem- blable à la canine supérieure; quatre faus- ses molaires, dont la première est très pe- tite; une carnassière composée en avant de trois pointes très élevées, disposées en trian- gle, et en arrière d'un talon assez bas, sur le bord duquel sont trois petites élévations ; enfin une tuberculeuse peu volumineuse, plus grande d'avant en arrière que d'un côté a l'autre, et pourvue de trois tubercu- les. Dans les individus adultes, la première fausse molaire manque ordinairement aux deux mâchoires. La queue est grosse à la b;ise, très longue et poilue ; elle est dans la direction générale du corps et non prenante. L'anus est situé au fond d'une poche assez vaste, simple, dont l'ouverture peut se dila- ter plus ou moins, et se placer de façon que les excréments sont expulsés sans y faire aucun séjour. Les mamelles sont ventrales et pectorales. Le pelage est assez dur, et les poils offrent des couleurs variées, disposées par anneaux, de manière que la robe est en général liqueiée. Le squelette de la Mangouste d'Egypte, que M. de Blainville {Osléographie , fascicule des Viverras) a étudié et qu'il a pris pour type du genre qui nous occupe, est plus veruiiforme que celui de la Civette. Le nom- bre des vertèbres est de quatre céphaliques, sept cervicales, quatorze dorsales, trois sa- crées et trente et une caudales, nombre plus considérable que dans les Muslela. La tête est moins allongée que celle des Civettes ; IMAN l'orbite est plus petit; l'arcade zygomatique est plus large, mais surtout plus courte; la mâchoire supérieure est courte, et l'infé- rieure robuste. Les vertèbres cervicales res- semblent à celles de la Fouine; les dorsales ont leur apophyse épineuse haute et inclinée en arrière; les coccygiennes ont l'apophyse épineuse très petite. L'hyoïde est robuste. Le sternum est formé de huit pièces. Les côtes ont des cartilages fort longs. Aux mem- bres antérieurs, l'omoplate est grande, large; il n'y a pas de rudiment de clavicule; l'hu- mérus est court, fortement arqué en S; le cubitus et le radius sont aussi très arqués, serrés et tourmentés; la main égale le ra- dius en longueur. Dans les membres posté- rieurs, le bassin est plus long et plus étroit que dans la Civette et la Marte; le fémur est court, comprimé dans son corps, presque tranchant au bord externe; le tibia et le péroné ont la même longueur que le fémur; le premier est large et comprimé, et l'autre très grêle; le pied est d'un cinquième plus long que le tibia. Il y a un os dans le pénis, et sa forme, variable suivant les espèces, ressemble quelquefois à celle d'un sabot. Peu de différences ostéologiques se remar- quent dans les espèces du même groupe. Les Mangoustes se distinguent des genres qui en sont les plus rapprochés par leur système dentaire; mais , en outre , cer- tains autres caractères les en éloignent éga- lement. Les mœurs de ces animaux sont très ana- logues à celles des Martes. Ils vivent de rapine, et leur nourriture consiste princi- palement en petite proie vivante et en œ;ifs. Ils se tiennent ordinairement à terre, dans les endroits découverts, et ils ont un pen- chant déterminé pour la chasse aux Reptiles. On peut facilement les réduire en domesti- cité, et ils montrent alors assez d'intelli- gence. Les Mangoustes habitent les contrées chaudes de l'ancien continent. On connaît une quinzaine d'espèces de Mangoustes, et on y a formé dans cette di- vision deux genres distincts, ceux des Mongo, Ogilby, et Herpesles, Illiger. Un autre genre, celui des Ichneumia (voy. ce mot), doit éga- lement être rapproché des Mangoustes. Nous décrirons les principales espèces, nous in- diquerons sinoplemeot les autres, et nous IMAN 751 nous servirons des genres Mongo et Herpes- les comme de simples groupes. 1. MONGO, Ogilby. La Mangouste a bandiîs , A. -G. Desm.; Mangouste de l'Inde, Buffon (t. XIII, pi. 19) et Geoffroy {Mém. sur lÉgyple); Mangoiste DE Buffon, Fr. Cuvier; Herpesies fasciatus A. -G. Desm. {Mamm.), Viverra viungosLin. De la taille de la Fouine. Son corps a 27 à 28 ceniim. de longueur, et sa queue près de 20. Elle est généralement brune; le dos et les flancs sont recouverts de longs poils blan- châtres, terminés de roux et marqués , dans leur milieu, d'un large anneau brun, bien tranché; l'arrangement de ces poils est tel, que les anneaux bruns d'un certain nombre d'entre eux, arrivant à la même hauteur, forment sur le dos des bandes transversales de celle couleur, au nombre de douze à treize, lesquelles sonl séparées enlre elles par autant de bandes rousses formées par les extrémités des mêmes poils. Celte espèce est parliculière aux Indes orientales. Les habitants du pays qu'elle habite la regardent comme un ennemi acharné des Reptiles, et prétendent que, lorsqu'elle a éié mordue par quelques serpents veiii- rneux, elle sait se guérir en mangeant la ra- cine (le VOphioriza mongos Linné. La Mangouste de Touranne, Ilcrpcates exilis P. Gerv. ( Zoologie du Voyage de la Bonite de MM. Eijdoux et Smdeyel, Mamm. pi. 3, (ig. 9 et 10). Dans cette espèi-e, les poils sont marqués de plusieurs anneaux al- ternativement jaune clair et noirs, ce qui leur donne un aspect tiqueté; le jaunâtre est remplacé par du roux cannelle à la lête et presque tout le long de l'épine dorsale; les pattes passent au noir; le dessous de la gorge et le ventre n'ont presque pas de poils tiquetés; ceux de la gorge sont roux clair, et le ventre les a de couleur pâle, brun en- fumé à la base. La queue présente la cou- leur et le tiqueté des flancs; elle est bien velue et en balai, mais non pénicellée. Cette espèce habile la Tourrane dans la Cochinchine. D'autres espèces ont été placées dans ce genre ; mais elles sont peu connues : ce sont les Mangouste de Java, Geoffr , Fr. Cuv. ; Herpesles javanicus \. -G. Desm., G. Cuv., qui se trouve à Java; Mangouste fauve , 752 MAN Mongo fusca Waterhouse , habite Madras (Indes orientales) ; Mangouste a queuecourte, Herpesles brachyurus Gray, des Indes orien- tales; Mangouste DE Malacca, Herpesles ma- lacccnsis Fr. C\iv ., Herpesles Frederici A .-d . Desm., de Pondichéry et de Malacca ; Man- GoirsTE D'EiiWAKDS , Et. Geoffr.; Herpesles Edwardsii A. -G. Desm., des Indes orienta- les, etc. 2. HERPESTES, liliger. La Mangouste d'Egypte, ou Rat de Pha- raon, Necus des Égyptiens modernes, Ichneu- mon Hérodote, Mangouste, Biiffon {Suppl., t. III, pi. 26), Et. Geoffr. (Ménag. duMus.), Fr. Cuv. {Mamm. lilhogr.), Herpesles Pha- raonis A. -G. Desm. , Viverra ichneiimon Lin. Ichneumon PharaonisÉl. Geoff. Sa longueur, mesurée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, est de oOccnlimèlrcs, et celle de cet organe est à peu près égale. La hauteur du corps ne dépasse pas 20 centi- mètres. Le pelage est d'un brun foncé ti- queté de blanc sale, et composé de poils secs etcassanls, courts sur la tête et les membres, longs sur les flancs, le ventre et la queue, qui se termine par un pinceau en éventail. Le ventre est plus clair que le dos, et, au contraire, la tête et les pattes sont d'une teinte plus foncée. Cette espèce semble confinée maintenant dans la Basse-Egypte, entre la mer Méditer- ranée et la ville de Siout. L'Ichneumon était placé par les Égyptiens au rang des animaux qu'ils adoraient, parce qu'ils le considéraient comme un destructeur actif des Reptiles qui abondent dans ce pays. Ils croyaient que les Mangoustes pénétraient dans le corps des Crocodiles endormis la gueule béante; ce fait est fabuleux; mais elles nuisent aux Crocodiles en détruisant leurs œufs, dont elles se nourrissent. Les Mangoustes se tiennent dans les cam- pagnes au voisinage des habitations, et sou- vent sur les bords des rigoles qui servent aux irrigations. Lorsqu'elles pénètrent dans les basses-cours, elles mettent à mort toutes les volailles qu'elles rencontrent, et se con- tentent d'en manger la cervelle et d'en sucer le sang. Dans la campagne, elles font la guerre aux Rats, aux Oiseaux et aux petits Ri;i)tiles ; elles recherchent aussi les œufs des Oiseaux qui nichent à terre et ceux des Rep- MAN tiles qu'elles savent trouver dans le sable. Leur démarche est très circonspecte, et elles ne font point un seul pas sans avoir examiné avec soin l'état des lieux où elles se trouvent. Le moindre bruit les fait arrêter et rétro- grader. Quand elles se sont assurées de n'a- voir à craindreaucun danger, elles se jettent brusquement sur l'objet qu'elles guettent. Du temps de Prosper Alpin, les Mangous- tes étaient domestiques en Egypte; mais il n'en est pas de même aujourd'hui. 11 est très facile de les apprivoiser; et celles qu'on a observées en captivité avaient des allures très analogues à celles des Chats ; elles montraient quelque affection pour les personnes qui en prenaientsoin,maislesméconnaissaientlors- qu'elles avaient une proie en leur possession : alors elles se cachaient dans les lieux les plus reculés en faisant entendre une sorte de grognement. Les Mangoustes ont l'habitude singulière de frotter le fond de leur poche anale contre des corps durs, lisses et froids, et semblent éprouver une sorte de jouissance dans cette action. Elles lappent en buvant comme le Chien, et aussi, comme lui, lèvent une de leurs jambes de derrière pour pisser. L'homme leur fait souvent la chasse; en ou- tre, les Mangoustes ont deux autres enne- mis acharnés , le Chacal et le Tupinambis. Les autres espèces de ce groupe que nous ne croyons devoir qu'indiquer ici, car elles ne sont pas encore bien caractérisées, sont: la Mangouste numique , Mangusta numicus Fr. Cuv., d'Algérie; V Herpesles sanguineus Ruppell (pi. 8, f. 1), de Kordofau; VHer- pesles musgigella Ruppell (pi. 9, f. 1), de Simen en Abyssinie; Herpesles zébra Rupp. (pi. 9, f. 2), de Kordofau; Mangouste nems Buffon(t. Xlll, pi. 27), Et. Geoflr., Herpesles griseus A. -G. Desm., Viverra cafra Gm., Viverra grisea Thunb. , de la Cafrerie ; Mangouste des mahais, Herpesles paludinosus G. Cuv., Mangusla urinalor Smilh (Zoo/. journ., IV), et, enfin, deux espèces dont la patrie est inconnue: les Mangouste rouge, Herpesles ruber A. -G. Desm., Ichneumon ruber Et. Geoffr., et la grande Mangouste, Buffon (t. Xlll, pi. 26), Herpesles major A.-G. Desm., Ichneumon major Et. Geof- froy, etc. Quanta l'espèce indiquée sous le nom de Mangouste vausire, Hçrpçsles galçra, et qui AJAN habite Madagascar, nous nous en occupe- rons au mot Vausire de ce Dictionnaire. (E. Desmarest.) MAIVGUE. Crossarchus. mam. — Genre de Carnassiers voisin des Mangoustes et des Suricates, établi par Fr. Cuvier (il/ammi- fères lUogr., liv. 47), et adopté par tous les zoologistes. Chez les Mangues , le museau se prolonge de beaucoup au-delà des mâ- choires, et il jouit d'une extrême mobilité; il est terminé par un mufle sur le bord du- quel s'ouvrent les narines ; ce mufle est mo- bile , et par sa forme il rappelle celui des Coatis. Les dents sont en même nombre que chez le Suricate, mais elles ressemblent par leurs formes générales à celles des Man- goustes. Les oreilles sont assez petites , ar- rondies, et la conque présente dans son mi- lieu deux lobes très saillants situés l'un au- dessus de l'autre. La pupille est ronde, et la langue, couverte dans son milieu de pa- pilles cornées, est douce sur ses bords. Les pieds sont pentadactyles, comme chez les Mangoustes, mais il n'y a aucune trace de la petite membrane interdigitale qui existe chez celle-ci : le doigt du milieu est le plus long de tous, et le pouce le plus court. La plante du pied, qui pose tout entière sur le sol dans la marche , présente cinq tuber- cules , dont trois sont placés à la commis- sure des quatre grands doigts, et les deux autres plus en arrière : à la paume il y a le même nombre de tubercules, et ces organes sont disposés à peu près de la même ma- nière. La queue est comprimée et d'un tiers moins longue que le corps. Le squelette des Mangues, qui a été étu- dié par M. de Blainville {OstéograpUie, /as- cicule des Viverras), n'offre rien qui puisse le moins du monde le distinguer de celui de la Mangouste d'Egypte ; c'est toujours à peu près le même nombre d'os au tronc comme aux membres , sauf à la queue , où il n'y a que vingt-deux vertèbres : seulement cha- cun de ces os est en général plus ramassé ou plus court proportionnellement, ce qui rend les apophyses épineuses des vertèbres plus serrées ; les pouces sont peut-être aussi un peu plus développés, et surtout les pha- langes onguéales ; les autres différences os- léologiques ne peuvent guère être rendues que par l'iconographie, et nous renvoyons uuK plamhcs de M. Werner qui accompa- T. VII. MAN 753 gnent l'ouvrage de M. de Blainville. Les tes- ticules ne se voient pas à l'extérieur, et la verge est dirigée en avant; le gland, ter- miné en cône, est aplati sur les côtés. L'a- nus est situé à la partie inférieure de la poche anale, c'est-à-dire que celle-ci se rapproche de la base de la queue : elle se forme par une sorte de sphincter , de sorte que dans cet état, elle semble n'être que l'oriflce de l'anus; mais dès qu'on l'ouvre et qu'on la développe, elle présente une sorte de fraise, qui, en se déplissant, Onit par pré- senter une surface très considérable : cette poche sécrète une matière onctueuse très puante, dont l'animal se débarrasse en se frottant contre les corps durs qu'il ren- contre. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est la Mangue obscure , Crossarchus obscurus Fr. Cuvier (loco citalo) ; sa longueur est d'un peu moins d'un pied, depuis le bout du mu- seau jusqu'à l'origine de la queue, qui a 7 pouces; son pelage est d'un brun uni- forme, seulement avec une teinte un peu plus pâle sur la tête ; chaque poil étant brun avec la pointe jaune. La Mangue habite les côtes occidentales de l'Afrique , et principalement Sierra- Leone. Un individu a vécu à la Ménagerie du Mu- séum, et ses mœurs ont été étudiées avec soin par Fr. Cuvier et M. Isidore Geoffroy-Saint- Hiiaire. Cet animal était d'une extrême pro- preté; il déposait toujours ses excréments dans le même coin de sa cage, et avait au contraire bien soin de ne jamais salir celui où il avait coutume de se coucher. Il était doux et très apprivoisé , et aimait être caressé; et quand on approchait de sa cage, il venait présenter immédiatement sa gorge ou son dos. Lorsqu'on s'éloignait de lui, il faisait entendre de petits sifflements ou cris ni;:iis , semblables à ceux d'un Sajou. Il avait Iha- bitude d'élever de temps en temps son corps sur ses pattes antérieures, et d'appliiincr son anus contre la partie supérieure de sa cage. Il buvait en lappant, et faisait alors un bruit semblable à celui que produit le frot- tement du doigt sur un marbre mouillé. Il se nourrissait habituellement de viande, mais il mangeait aussi volontiers ilu p.iin , des carottes, des fruits desséchés, etc. (K. D.) AIANGIE. BOT. PU.-- Fruit du Manguier. 754 MAN MANGUIER. Mangifera. bot. ph. — Genre de la famille des Ânacardiacées, de la pentandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Les végétaux qui le com- posent sont des arbres originaires de l'Inde, dont les feuilles sont simples , entières, à nervures pennées, dépourvues de stipules, alternes; dont les fleurs sont petites, de couleur blanche ou rougeâtre, réunies en panicules terminales, et présentent l'orga- nisatiou suivante: Calice régulier, quinqué- parti, dont les lobes se détachent et tom- bent de bonne heure ; corolle à 3 pétales étalés, plus longs que le calice; 5 étami- oes, dont 4 sont ordinairement pluscourtes, peu développées ou stériles ; pistil formé d'un ovaire libre, sessile, sur le côté du- quel s'attache le style. Le fruit qui succède à ces fleurs est un drupe quelquefois très volumineux, plus ou moins comprimé, dont la chair est molle et pulpeuse, dont le noyau est ovale-oblong , presque réniforme , com- primé, de consistance dure et crustacée, uni-loculaire ; la surface externe de ce noyau est sillonnée, rugueuse, revêtue en entier de sortes de fibres ligneuses , assez sembla- bles à des poils; sa surface interne est au contraire glabre et lisse. La graine renfer- mée dans ce noyau est grosse , dépourvue d'albumen ; son embryon a les deux cotylé- dons charnus et la radicule courte. L'espèce la plus connue et la plus intéres- sante de ce genre est le Manguii:r des Indes, Mangifera indica Lin., originaire des In- des orientales, cultivé égalementaujourd'hui à nie de France et dans l'Amérique inter- tropicale, particulièrement aux Antilles. Le Manguier des Indes est un bel arbre dont le tronc est revêtu d'une écorce épaisse, ra- boteuse, brune, et se termine par une cime formée de rameaux di- ou trichotomes ; ses feuilles sont oblongues, lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, ondulées sur leurs bords, glabres à leur surface; ses fleurs sont très petites , réunies au sommet des rameaux en longues grappes paniculées; leur pédicule est rougeâtre ; leurs pétales sont aigus, de couleur rougeâtre, marqués â leur base d'une tache rouge-foncé; elles ont une seule étamine fertile, beaucoup plus développée que les quatre autres. Le fruit du Manguier des Indes est vtilg.iirc- uieui désigné aux Antilles sous les uuij;^ de MAN mangue ou mango. Il varie beaucoup de couleur ; ainsi on en possède des variétés jaunes , vertes et rouges ; son volume est celui d'un petit melon et son poids d'envi- ron un demi-kilogramme ; mais il acquiert, dit-on, quatre et six fois ce poids dans cer- taines variétés, comme dans celle de Java; sa forme approche de celle d'un rein; sa chair est jaune , un peu filandreuse, de sa- veur sucrée et fondante, très agréable; il est très estimé dans les contrées intertropi- cales, où il constitue un aliment aussi sain qu'abondant. Le Manguier fleurit et fructi- fie en avril , mai , juin et juillet ; alors , et particulièrement pendant deux mois, son fruit est si abondant et son prix si peu élevé, qu'il fournit exclusivement à l'alimentation des gens du peuple et des nègres , qui le mangent en nature et sans préparation ; dans quelques pays, on le mange cuit ou salé ; mais le mode de préparation le plus estimé consiste à le peler, à le couper par tranches et à l'assaisonner avec du vin , du sucre et des aromates. On en fait encore des compotes et des confitures au sucre très es- timées. Cueilli encore jeune, et confit au vinaigre, il remplace sans désavantage les cornichons. Outre ces nombreux usages éco- nomiques , qui lui donnent une grande im- portance, le fruit du Manguier des Indes se recommande encore par des propriétés mé- dicinales, particulièrement une de ses va- riétés, qui a une odeur très prononcée de térébenthine, et qui agit comme un dépu- ratif excellent. Un médecin de la Jamaïque a assuré qu'il lui avait suffi d'en nourrir ex- clusivement pendant deux ans des nègres chez lesquels le scorbut était arrivé à son dernier période pour les guérir entière- ment. En général , ce fruit est rafraî- chissant, nourrissant et adoucissant. Par suite de la culture, il varie beaucoup de saveur, de couleur, de forme, de volume, au point qu'on en distingue environ 80 va- riétés. Ce n'est pas seulement pour son fruit que ce Manguier des Indes a de l'intérêt. Son bois , quoique blanc , mou , et ne pouvant guère être utilisé que pour des ouvrafics de peu d'importance, a néanmoins beaucoup de prix au Malabar, où on l'emploie pour brûler le corps des grands personnages. Son ciorcc renferme un suc résineux brunâtre, MAN amer et acre , qui en découle lorsqu'on fait des incisions au tronc, et qui passe pour un excellent remède contre les diarrhées chro- niques. L'écorce elle-même , desséchée et pulvérisée, est regardée comme très efficace pour les contusions. D'un autre côté, les feuilles de cet arbre sont estimées, à l'état adulte, comme anti-odontalgiques, et dans l'état jeune, elles sont employées avec suc- cès contre l'asthme et la toux. Enfin la graine elle-même a une certaine importance comme anthelminthique. Ainsi l'on voit au total que le Manguier des Indes mérite d'ê- tre regardé comme l'un des arbres les plus intéressants et les plus utiles que possèdent les contrées chaudes du globe. Deux autres espèces du même genre mé- ritent d'être mentionnées en passant; ce sont : 1° le Mangifera fœlida Lour., grand arbre de la Cochincbine et des Moluques , dont le fruit est en forme de cœur et pubes- cent à sa surface ; 2" le Mangifera laxiflora Desrous., de l'île Maurice, dont le drupe est presque globuleux. L'un et l'autre de ces fruits sont comestibles. (P. D.) *MAI\1IA. INS.— Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Amphipy- rides , établi par Treitschke. Ce genre ne renferme que deux espèces : M- maura et typica, qui habitent l'Europe. Les chenilles vivent de plantes basses, et se cachent sous les feuilles pendant le jour. iVIAlVICARIA {manica, manche), bot. PII. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Borassinées-Pinnalifrondes, établi par Gœrtner (II, 468, t. 176). Palmiers des forêts marécageuses de l'Amérique. Voy. pal- miers. *MA\ICIÎVA (martico, manche), polvp.— Genre établi par M. Ehrenberg aux dépens des Méandrines et des Pavonies de Lamarck. Il comprend les espèces dont le Polypier présente des stolons dressés et distincts, et des étoiles non enveloppantes, mais de forme turbinée; comme dans les autres Méandri- nes, le disque de sa bouche est incomplète- ment circonscrit. Ce genre comprend les Méandrines pectinée, aréolée et ondoyante {M. gyrosa), et la Pavonie laitue. Ce sont, en quelque sorte, des Caryophyllies incom- plètement divisées; on les trouve dans les mers intertropicales. (Dp.) I^lAxMCOU. UAU. —Espèce du genre Di- MAN ■55 delphe, désignée scientifiquement sous le nom de Didelphis virginiana. (E. D.) MAMIIOT. Manihot, Plum. bot. pu. — Le nom générique de Manihot, que nous adoptons ici avec M. Endlicher, qui corres- pond à celui de Janipha , proposé par M. Kunth , et adopté par M. de Jussieu dans sa Monographie des Euphorbiacées , se rap- porte à un petit nombre de végétaux amé- ricains , que Linné rangeait dans son genre Ja.avo;, mou). POLVP. — Genre de Spongiaires établi par Schweigger, et ayant pour type l'Éponge oculée de Lamarck ou Spongia oculata de Solander , qui est très rameuse, molle, et dont les rameaux dressés, presque cylindriques, sont pourvus de petits oscules formant quelquefois une ou deux séries. Ce genre comprend les Epon- ges non lubuleuscs , dont la masse lacu- neuse est réticulée à la surface et pourvue d'oscules bien distincts. M. Goldfuss a dé- crit, comme appartenant à ce genre, plu- sieurs Spongiaires fossiles de la craie et des terrains j)lus anciens. (Duj.) ]\1A\00U0A OIS. —V. PAILLE-EN-QIJEUE. "•MAXOPL'SCuavoç, mince; iroûç, pied). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Srara- héides phyllophages, proposé par Laporle de Castelnau ( Hist. vat. des An. arlic, t. 11, p. JiT). L'espèce type est la Phiiochlœna ligutla'a Dcj. Elle est originaire de Co- lombie. (C.) MWOIMIWE Manorhina{i,a-/i<;, mince; ,ô:v, iieiî). 015. — Genre créé par Vieillot, et 758 MAN placé par lui à côté des Marlins dans sa fa- mille des Chanteurs, manière de voir qui, au reste, a été partagée par G. Cuvier. G.-R. Cray, au contraire , l'éloigné de cette famille, et le range dans celle des Philé- dons. Quoi qu'il en soit, ce g. a pour carac- tères: Bec très comprimé , peu arqué , fai- blement édiancré; des fosses nasales larges, fermées par une membrane dans laquelle sont percées des narines linéaires; les plu- mes du front veloutées , et s'avançant en partie sur les fosses nasales; le tour de l'œil nu. Ce g. ne renferme jusqu'à ce jour que l'espccc suivante : La MANonHiNE vekte , M. viridis Vieill. {Gai. des Ois., pi. 149). Elle a tout le plu- mage d'un vert olivâtre, les joues jaunâtres, et deux moustaches noires à la base du bec. Habite la Nouvelle-Hollande. (Z. G.) MAMOUL ou MA1>JUL. mam. — Espèce de Lynx. Vorj. ce mot à l'article chat. MAKS. INS. — Nom vulgaire de la larve du Hanneton. Foy. ce mot. *i"«ÎAXSOA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Bignoniacées , établi par De Can- dolle {Revis. Bignon., 12). Arbrisseaux du Brésil. Voy. dignoniacées. MANTE. Manlis ( r/a'vTt;, devin ). ins. — Genre de la tribu des Manliens, groupe des Manlites, de l'ordre des Orthoptères, carac- térisé par un prothorax plus long ou au moins aussi long que le mésothorax et le mé- tathorax; par des yeux arrondis; des cuisses simples, etc. Linné, établissant le genre Mantis dans son Syslemanalurœ, y comprenait non seu- lement tous les types de notre tribu des Man- liens , mais encore ceux de la tribu des Phasmiens. De plus en plus restreint par les entomologistes, il ne constitue maintenant qu'un petit genre de cette tribu. Les espèces de notre pays sont les Manlis religiosa et ora^oria Lin. Voy. pour les détails de mœurs, d'organisation, de classification, etc., notre article siANTUiNS. (Bl.) MAIVTKAU. MOLL. — Voy. coquilles , à l'article mollcsques. MAI^TELET. moll. — Adanson (l'oy. au Scnég.) donne ce nom à un genre qu'il a formé aux dépens des Porcelaines , adopté par quelques auteurs et rejeté par d'autres. Voy. l'ORCELAlNE, MAN ♦MAMTELMA (nom propre), bot. foss. — Genre de végétaux fossiles de la famille des Cycadées , établi par M. Ad. Brongniart ( Prodr., 96), qui le décrit ainsi : Tiges cy- lindriques ou presque sphéroidales , sans axe central dis'.'nct, couvertes de cicatrices rhomboidales, dont le diamètre horizontal est plus grand que le diamètre vertical. On n'en connaît que deux espèces : l'une {M. nidiformis], du calcaire de Portland ; l'autre {M. cylindrica), du calcaire conchy- lien. (J.) *MA1\TE1LES. INS. — Nom employé gé- nériquemcnt par Schœnherr pour un Co- léoptère tétramère de la famille des Curcu- lionides, mais que l'auteur a abandonné ensuite pour en faire la quatrième division de ses Geoncmus, uniquement composée d'espèces de l'Amérique méridionale; le G. S-iuberculalus de F. en était le type. (G.) MANTïCOilA , ou mieux MAMICHO- RA [Manlichora , animal fabuleux , suivant Pline, à figure humaine), ins. — Genre de Coléoptères pcntamères , famille des Gara- biques , tribu des Cicindélètes , créé par Fa- bricius {Systema eleiUheratorum , t. I, XIX, 167 ) , et généralement adopté depuis. Deux espèces de l'Afrique méridionale en font partie: les ÈI. tuberculala Dej. {gigantea Th., maxillosa F.), et latipennis Water- house. (G.) *MAI\iTICORIDES. Manlicoridœ. ins.— M. Th. Lacordairc, en adoptant à peu près la même manière de voir de MM. Audouin et Brullé, a établi une tribu de Coléoptères pentamères qui dépend de la famille de ses Cicindélides , Cicindelidœ {Réoision delà fa- mille des Cicindélides , 1842, p. H). Voici comment l'auteur la caractérise: Tête grosse. Palpes égaux en longueur; le premier article des labiaux ne dépassant pas, ou très légèrement, l'échancrure du menton : celle-ci munie d'une forte dent. Yeux petits, arrondis. Les trois premiers ar- ticles des tarses antérieurs, tantôt simples dans les deux sexes , tantôt dilatés chez les mâles. Jamais d'ailes sous les élytres. I. T.irsos antérieurs simples dans les deux H. Les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés cbez les mâles. A. Angles du protliorax saillants , surtout les iiQStcrieuis. . . • MAN MAN 759 B, CestnèDifs angles nuls. Labre dentelé en avant. ..... Amblïciieila. — simplement siuué en avant. . . Omus. (C.) *IWANTICORIEIVS. INS. — Famille de Coléoptères pentamères carnassiers , groupe des Cicindélètes , établie par MM. Audouin et Brullé ( Hist. nat. des Ins., 1834 , t. IV, p. 20), et ainsi caractérisée par ces au- teurs: Tête très grosse; yeux petits, labre court; mandibules très saillantes. Les gen- res rapportés à cette famille sont: Manti- cora, Omus, Platychile et Megacephala. (G.) MANTIDES. Mantidœ. ms. — Voy. man- TiTES et surtout mantiens. (Bl.) M.AIMTIEIVS. Mania, ins.— Tribu de l'or- dre des Orthoptères, caractérisée par une tête libre, un prothorax beaucoup plus long que les deux autres parties du thorax, méso et métathorax; par des pattes antérieures ra- visseuses, c'est-à-dire en crochets et armées de fortes épines, les autres seulement propres à la marche; des tarses de cinq ar- ticles et un abdomen muni de filets arti- culés. La tribu des Mantiens, telle que nous la considérons, telle que la considèrent aujour- d'hui tous les entomologistes, ne correspond pas même au genre Manlis de Linné, mais seulementàune portion de cegenre. L'auteur du Systema naturœ comprenait encore sous la même dénomination générique les espèces connues sous le nom vulgaire de Spectres, espèces qui aujourd'hui composent notre tribu des Phasmiens. Fabricius ne modifia d'abord en aucune manière les limites que Linné avait imposées à son genre Manlis. Illiger vint ensuite, et proposa plusieurs nouvelles divisions génériques. Ces coupes furent adoptées par Latreille; mais, néan- ifnoins, ce célèbre entomologiste conserva dans une même famille, dans un même pe- tit groupe, et les Mantes et les Spectres. Depuis cette époque encore bien peu éloignée de nous, tous les naturalistes qui se sont occupés de l'ordre des Orthoptères , soit sous le rapport anatomique, soit seule- ment sous le rapport des caractères zoologi- ques, ont complètement séparé ces deux types. Le genre de vie des Mantiens et des Phas- miens est si dilférent, les caractères des uns et des autres sont si parfaitement tranchés, qu'il y avait tout avantage à établir cette distinction. Les Mantiens présentent un ensemble de caractères et offrent un aspect particulier qui les font reconnaître au premier abord. Leur corps est toujours étroit et plus ou moins élancé. Leurs élylres , parcourues par de nombreuses nervures, embrassent les côtés du corps. Leurs pattes antérieures, ad- mirablement disposées pour saisir une proie, ont une conformation qui ne se retrouve point chez des Orthoptères d'une autre tribu, mais qu'on remarque cependant chez de pe- tits Névroptères du genre Manlispa et chez les Crustacés composant l'ordre des Stoma- podes. Ces pattes antérieures ont un déve- loppement considérable. Leà cuisses sont épaisses et garnies en dessous d'épines acé- rées; les jambes, un peu arquées et égale- ment munies de fortes épines, se replient contre les cuisses, de manière à constituer une pince préhensile retenant avec force les insectes que la Mante a pu saisir. L'anatomie de ces curieux insectes a été faite surtout par M. Léon Dufour. Ce savant a donné des détails assez étendus sur l'appa- reil digestif et sur les organes de la généra- tion chez ces Orthoptères. De notre côté, nous en avons examiné le système nerveux. Comme chez les animaux carnassiers en général, le tube digestif est assez court. Sa longueur dépasse peu celle du corps. L'œso- phage consiste en un tube long, grêle, con- tenu eu entier dans le thorax. Le jabot, si- tué dans le métathorax, est peu renflé, oblong et strié extérieurement. Au-delà de ce jabot, on remarque un gésier un peu contourné, qui, à l'intérieur, renferme un appareil de trituration consistant en six rangées longitudinales de petites lames d'ap- parence cornée. A son extrémité, on observe huit bourses ventriculaires, cylindriques et plus ou moins contournées sur elles-mêmes. Le ventricule chylifique est oblong et presque droit. L'intestin grêle qui lui succède est courbé en forme d'anse; mais, avant son extrémité, il se renfle en un rectum ovoïde offrant six bandelettes longitudinales. Les vais.seaux biliaires des Manies sont simples, assez longs, et au nombre dune centaine environ. L'appareil salivaire est très développé chez les Orthoptères; il consiste eo deux grosses 760 MAN glandes situées de chaque côté del'œsopliagc. On y dislingue un organe sécréteur composé d'un nombre très considérable de petits sa- chets oblongs et semi-diaphanes, un réservoir salivaire ayant l'apparence d'une pciile po- che ou d'une petite bourse, et enfin un con- duit excréteur qui se réunit à celui de la glande opposée de manière à former un seul canal s'ouvrant dans la bouche de l'insecte. Les ovaires des Mantiens sont constitués chacun par une quarantaine dégaines mul- tiloculaires. Les œufs de ces insectes sont pondus tous ensemble, rangés régulièrement dans une coque presque lisse et luisante. Ce fait coïncide avec l'existence, chez les Man ■ liens, d'un appareil sérifique, se composant d'un grand nombre de vaisseaux sécréteurs, les uns longs, flottants, et les autres très courts, s'insérant sur le tronc commun des premiers. Le système nerveux de ces insectes n'a point encore été représenté ; mais nous avons eu l'occasion de l'observer. Il consiste en une chaîne dont les ganglions sont petits et très espacés. Presque tous les Orthoptères vivent de matières végétales ou de matières desséchées. Dans cet ordre, les Mantiens seuls, sans ex- ception , sont carnassiers. En cela, comme on le voit, ils diffèrent encore beaucoup des Phusmiens, auxquels les premiers zoûlogi.stes les réunissaient; car ceux-ci sont tous phy- tophages. Les mouvements des Mantiens sont extrêmement lents. Ces insectes se traî- nent comme avec peine sur les arbrisseaux et les broussailles. Pendant des heures en- tières, on les voit se tenir au soleil sur la même tige ou sur la même feuille, attendant qu'un Insecte vienne à passer. C'est alors qu'ils jettent en avant une de leurs pattes antérieures, qui, comme nous l'avons vu, sont admirablement conformées pour saisir une proie et pour ne point la laisser échap- per. Si une Mante est parvenue à s'emparer d'un Insecte, elle le suce aussitôt et rejette ensuite sa dépouille; si elle a cherché en vain à s'emparer d'une proie, elle se remet aussitôt dans la même position qu'aupara- vant, en demeurant dans un état d'immo- bilité complète. Dans le midi de l'Europe, nous avons eu fréquemment l'occasion d'en observer (iiverses espèces ; toutes se compor- tent, a cet égard, eiaclement de la toême .MAN manière. En Sicile, comme en Afrique, il n'est pas rare de les rencontrer sur les Cac- tus. Quand on les inquiète, parfois elles se laissent choir, mais, le plus ordinairement, elles s'envolent brusquement pour aller se poser sur une autre plante. Leur vol, en général, est lourd, droit et assez rapide, mais il ne paraît pouvoir être de très longue durée, surtout pour les femelles dont le corps est quelquefois plus ramassé, dont l'abdomen est toujours beaucoup plus volu- mineux. Cette attitude singulière des Mantiens , dont le corps se trouve posé seulement sur les quatre pattes postérieures avec le pro- thorax et la tête relevés, avec les pattes an- térieures redressées, se croisant parfois, ont depuis fort longtemps attiré rattcnlion des habitants des régions où l'on rencontre ces animaux. On a comparé leur maintien à celui d'un priant, ou même l'on a cru qu'ils priaient réellement. Le nom de Prega-Diou (Prie-Dieu), qu'on leur donne dans le midi de la France et en Italie, est très générale- ment connu. A une époque assez éloignée de nous, des idées des plus singulières ont pu s'accréditer à l'égard de ces Insectes. Ils étaient regardés comme ayant quelque chose de divin. Mouffet, ce naturaliste du xyu* siè- cle , qui a décrit et représenté la Mante com- mune du midi de la France, rapporte, avec l'accent de la conviction , que si un enfant s'adressant à une Mante lui demande le chemin , elle le lui enseigne en étendant une de ses pattes; et il ajoute gravement : Elle se trompe rarement ou jamais. « Tamdivina censelur bestiola, ut puero inlerroganti de via , allero pede exlento rec- tam monslrel , alque rare vel nunquam fal- lut. » Il existe encore une sorte de vénération et diverses superstitions à l'égard des Man- tiens sur plusieurs points de l'Afrique. M. Caillaud, bien connu par ses voyages à Méroë et au fleuve Blanc, a trouvé une es- pèce de Mante qui est, chez ces Africains , l'objet d'un véritable culte. Au rapport de Sparmann , un Mantien , propre à l'Afrique australe, est adoré par les Hottentots; et s'il lui arrive de se poser sur une personne, celle-ci est considérée comme ayant reçu une faveur particulière du ciel , et regardée comme un saint. M AN Les naturalistes ont donné du reste aussi à beaucoup d'espèces de Mantiens des dé- nominations qui rappellent ces idées singu- lières. Le nom de Manlis lui-même , qui nous vient du grec, signifie devin. L'espèce la plus commune en France a reçu le nom de Mante ricligieuse {Mantis religiosa Lin.) ; une autre plus petite, également propre à l'Europe, a été appelée la Mante prêcheuse {Mantis ovaloria Fabr.) ; une autre la Mante SAINTE {Mantis sancta), etc. Ces Orthoptères sont d'une voracité ex- trême. Quand on enferme plusieurs indivi- dus dans la même boîte, ils s'entre-dévorent bientôt. Les mâles, étant plus petits que les femelles, sont ordinairement victimes de ces dernières. Rœsel est l'auteur souvent cité comme ayant observé les habitudes des Man- tes; il a remarqué que l'espèce du midi de ]a France ne dévorait pas moins de cinq à six Mouches chaque jour. Nous en avons nous-même observé quel- ques espèces en Sicile pendant plusieurs mois. Nous avons nourri ainsi avec des Mouches la Manlis religiosa et VEmpusa pauperata. Elles pouvaient supporter un jeûne fort long; quand on leur donnait une certaine quantité de Mouches après les avoir privées de nourriture pendant plusieurs jours , elles en dévoraient sept ou huit en très peu d'ins- tants, et ne cherchaient plus à inquiéter les autres, au moins jusqu'au lendemain. Les Mantes pondent leurs œufs vers la On de l'été , en accrochant la capsule qui les contient à quelque plante. Cette capsule, pour la Mantis religiosa , est environ de la grosseurd'uuepetitenoix. Dansson intérieur, les œufs sont rangés régulièrement, et sépa- rés les uns des autres par de petites cloi.sons. La matière gommeuse des vaisseaux sérifi- ques venant à imprégner d'abord chaque œuf constitue ainsi ces cloisons, qui sont ensuite toutes recouvertes par une enveloppe générale. D'après quelques observateurs, les œufs de ces Orthoptères, déposés au mois de septembre, ne viendraient à éclore qu'au mois de juin. II y a probablement à cet égard des différences coïncidant avec le cli- mat ; car , dans le midi de l'Europe , nous avons rencontré de jeunes Mantes dès le mois d'avril. Les jeunes ressemblent tout- à-fait aux adultes, sauf l'absence des ailes. Elles sont à l'état de nymphe quand elles T- vu. MAN 7C1 présentent des rudiments de ces appendices. Nous avons observé qu'elles demeuraient sous cette forme souvent pendant plus dQ deux mois. Les Mantiens sont souvent attaqués par de petits Chalcidiens, dont les larves vivent aux dépens de leur tissu adipeux. Ce fait {^ été observé particulièrement sur une espècQ de l'île de France. Les Mantiens sont de beaux insectes de grande taille, parés généralement de cou- leurs vives , ayant souvent des taches bril- lantes qui en relèvent l'éclat. Dans plusieurs espèces , on remarque des taches ocellées de diverses couleurs sur leurs ailes postérieures. Ces Orthoptères habitent toutes les régions un peu chaudes du globe. On les rencontre dans tout le midi de l'Europe, mais ils ne dé- passent guère le 42° de latitude ; cependant deux espèces, la Mantis religiosa et la Man- tis oratoria, ont été trouvées dans la forêt de Fontainebleau. On trouve les Mantiens dans toute l'A- frique, dans toute l'Amérique méridionale, dans la partie sud de l'Amérique septentrio- nale , dans la plus grande partie de l'Asie , et jusqu'à la Nouvelle-Hollande. Nous avons admis {Histoire des Insectes, publiée par Firmin Didot, Paris, 1845) treize genres seulement dans la tribu des Man- tiens, en les rattachant à trois groupes qu'on peut distinguer d'une manière précise de la manière suivante: ErÉMOPHILITESi iifiit / bipectinéei f sétaccrs Vfe.nellf,. . Au premier de ces groupes nous ratta- chons le seul genre Eremophila ou Eremia- phila, en regardant, au moins jusqu'à une connaissance plus complète des espèces, le genre Heteronytarsus comme une simple di- vision de ce genre. Tous ces Érémophilites sont de petits Mantiens, d'une couleur gri- sâtre en dessus, dont la démarche est très lente, et qui vivent au milieu des déserts de l'Egypte et de l'Arabie, en se traînant sur le sable. Au groupe des«Mantiles, nous rat- tachons les genres Mctalh'utica , propre à 762 MAN rîle de Java; Mantis, dispersé dans les di- verses parties du monde; Schizocephala , Acanthops, Oxypilus , Harpax, Hymeno- jvus, Toxodcra, Vales , dont les espèces sont généralement peu nombreuses. Au groupe des Empusites , dont beaucoup d'espèces sont remarquables par les expan- sions foliacées de leurs cuisses et de leurs jnmbés, nous rattachons seulement les trois genres Empusa , Blepharis , Phyllocrania (l'oyes chacune de ces dénominations pour les détails qui les concernent spécialement). M. Serville admet dans la tribu des Man- tiens quatorze genres , mais nous avons con- sidéré le genre Theoclyles comme ne devant pas être séparé du genre Thespis. M. Bur- meister a également opéré cette réunion. Mais celui-ci admettant en outre deux nou- veaux genres, on porte ainsi le nombre à quinze pour la tribu des Mantiens. Au reste, comme on le voit, les naturalistes s'accor- dent, en général, pour la plupart des divi- sions. 11 n'y a divergence que pour quel- ques unes des moins importantes établies ordinairement sur une ou deux espèces. (Bl.) *MAIVTIS. CRUST. — Peliver, dans sa Pe- trigraphia americana, tab. 20, fig. 10, donne ce nom au Gonodac'ylus chiragra. Voy. GONODACTYLUS. (H. L.) MANTIS. INS. — Voy. mante. MA\TISALCA, Cass. bot. ph. — Voy. MICROLONCHIIS. MAIMTISIA, Curt. bot. ph. — Syn. de Globba y Linn. MAI^TISPA. INS. — Genre unique de la famille des Mantides, tribu des Raphidiens, de l'ordre des Névroptères , établi par llli- ger et adopté par tous les entomologistes. Ce genre est parfaitement caractérisé par des pattes antérieures ravisseuses; les jam- bes très renflées et armées d'épines ; les tarses pouvant se replier sur la jambe , et former une pince préhensile. Les Manlispes sont des Insectes très sin- guliers, auxquels la conformation de leurs pattes antérieures donne l'aspect de petites Mantes. Ils furent, en effet, confondus avec ces dernières par Fabricius et plusieurs au- tres auteurs. M. Brullé {Voyage scienlif. en Morde), de son côté, a cru aussi, à une cer- taine époque , devoir les placer parmi les Orthoptères ; mais , depuis longtemps, tous les naluralistes n'ont plus hésité à les con- IMAN sidérer comme de véritables Névroptères. Leurs ailes diaphanes à réseau assez lâche, leur prothorax allongé et plus étroit que la tête, nous les montrent aussi comme extrê- mement voisins des Raphidies. La tête de ces Névroptères est large, et leurs antennes sont courtes et un peu moniliformes. Les pre- miers états des Mantispes ne sont pas con- nus ; on a voulu cependant, par analogie, rapporter à une espèce de ce genre une larve assez semblable à celle des Raphidies , mais un peu plus large. Comme on le voit, ceci n'a rien de concluant. Les Mantispes sont peu nombreuses eu espèces; elles sont dispersées dans des ré- gions du globe très éloignées les unes des autres. Le type est la M. pagana, qui se trouve en France , et principalement dans le midi. On en connaît en outre une de la Russie méridionale et de l'Orient {M. perla Pail.); une du Cap {M. pusilla Pall.); une des îles de l'océan Pacifique {M. gran- dis Guér. ); une de Colombie {M. gracilis Ramb. ); une du Bre'sil (M. semihyalina Ramb.), et enfin une de patrie inconnue {M. vircscensRamh.). (Bl.) MAMTISPIDES. Manlispidœ. ins. — Fa- mille de la tribu des Raphidiens, de l'ordre des Névroptères, ne comprenant que le seul genre Manlispa. Foy. ce mot. (Bl.) MAIMTITES. Mantitœ. ins. — Groupe de la tribu des Mantiens, de l'ordre des Orthoptères, caractérisé par un corps plus ou moins élancé; des élytres et des ailes couvrant totalement l'abdomen , et des an- tennes longues et sétacées. Ce groupe com- prend le plus grand nombre des genres de la tribu des Mantiens. (Bl.) *MA\TODEA. INS. — Syn. de Mantides, employé par M. Burmeister ( Handb. der Enlomol. ). (Bl.) *MA!\ït(RA, Stephens, Hope. ins. — Syn. de Balanomorpha , Chevrolat, Dejean. Voy. ce mot. (C.) MAI\'UCODE. ois. — Nom d'une espèce de Paradisier dont Vieillot a fait le type de son g. Cicinmirus. Voy. paradisieu. (Z. G.) MAIMLCODIATA, Briss. ois. — Syn. de Paradisea, Liiin. Voy. paradisicii. (Z. G.) MAiMUCODlATES. Paradisei. ois. — Sous ce nom , Vieillot a établi dans l'ordre des Passereaux une famille qui réunit des oiseaux chez lesquels les plumes cervicales MAP et hypocondriales sont longues et de diverses formes , et dont le bec est lolalenieiii cm- plumé à la base. Les genres Manucode, Si- siiet, Lophorjne et Smalie composent cette famille. ' (Z. G.) MAIVUET. MAM. — Voy. les articles la- GOTIS et HELAMYS. (E. D.) MAIVULÉE. Manuïea. bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées-Buchné- rées , établi par Linné {Gen., n" 1244), et caractérisé ainsi : Calice 5-parti , à divisions linéaires ou subulées ; corolle hypogyne , dé- cidue , à tube allongé, glabre ou lomenleux, à limbe 5-fide. Étamines 4, insérées au tube de la corolle, didynames , incluses; an- thères uniloculaires, conformes; ovaire 2- loculaire, multi-ovulé; style simple; stig- mate presque en massue. Capsule bilocu- laire, sepiicide-bivalve , à valves bifldes au sommet. Les Manulées sont des herbes ou des sous- arbrisseaux du Cap , à feuilles souvent rap- prochées vers la base de la tige, les florales petites, bractéiformes ; fleurs souvent d'un jaune orange; grappes quelquefois simples, nues ou bractéées , quelquefois composées , à pédicelles multiflores. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre; quelques unes sont cultivées, soit dans les jardins de botanique, soit dans les jardins d'agrément. Parmi ces dernières, nous citerons principalement la Masulée A FEUILLES OPPOSÉES , Monulea oppositifoUa Vent. , arbrisseau atteignant quelquefois plus d'un mètre de hauteur. Il porte des ra- meaux grêles et nombreux , avec des feuilles ovales renversées, et des fleurs rose-lilas ou blanches qui s'épanouissent tout l'éié. *MAIVLi\GALA, Man. Blanc, bot. ph. — Syn. de Samadera , Gaertn. MAPOURIA. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Rubiacées -Psychotriées , établi par A. Richard (in Mem. Soc. hist. n. Paris, V, 173). Arbres ou arbrisseaux de la Guiane et des Antilles. Voy. rubiacées. MAI'PA. BOT. PH. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Acalyphées , établi par Adr. Jussieu {Euphorb., 44, t. XIX). Ar- bres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. EUPHOnBIACÉES. MAPPIA, Schreb. bot. ph. — Syn. de Doliocarpus , Soland. MAPROUi\EA. BOT. PU. — Genre de la MAQ 7G3 famille des Euphorbiacées- Hippomanées , établi par Aublet (Guian., II, 895, t. 342). Arbres de la Guiane et du Brésil. Voy. ec- PU0nBI.4CÉES. MAQUARIE. Macquaria {nom d'une ri- vière), poiss. — Genre de l'ordre des Acan- thoptérygiens, famille des Sciénoïdes, établi par MM. Cuvier et Valenciennes {Hist. des Poiss., t. V, p. 377) pour un poisson qui présente le port de la Gremille, mais qui en diffère surtout par l'absence des dents et le nombre des rayons branchiaux réduit à cinq. On n'en connaît encore qu'uneseule espèce, la Maquabie DE LA Nouvelle -Hollande, Macquaria auslralasica Cuv. et Val., dont la chair est, dit-on, très délicate. La couleur de ce poisson est le brun roussâtre ou ver- dâtre, à part la gorge et la poitrine qui sont blanchâtres. Les individus ordinaires ont environ 15 centimètres de long; quelques uns, cependant, atteignent une plus grande taille, MAQlJEREAU.ScorJi6er,Lin.POiss.-Nom désignant un genre de poissons appartenant à l'ordre des Acanthoptérygiens et à la fa- mille des Scombéroïdes de Cuvier et Valen- ciennes. Tous les poissons de celte famille ont les écailles petites , quelquefois même imperceptibles, excepté vers la fin de la ligne latérale, où elles forment quelquefois une carènesaillante. D'autres fois celte carène est formée par la peau même, indépendamment de la grandeur des écailles, et soutenue par les apophyses transverses d'une ou deux ver- tèbres. Les pièces de leurs opercules sont sans dentelures. La partie molle de leur na- geoire dorsale et de l'anale est quelquefois un peu épaissie en avant par des écailles, mais jamais complètement encroûtée par elles; auconlraire, la membrane qui en unit les rayons, en arrière, est le plus souvent très frêle et manque même entièrement dans quelques genres où ces rayons, étant alors isolés, prennent le titre de fausses nageoires ou fausses pinnules. Les intestins sont am- ples, l'estomac en cul-de-sac elles cœcums généralement nombreux. Tels sonl les ca- ractères attribués par Cuvier à celle famille très nombreuse en genres, en sous-gcnres et en espèces, qui se rencontrent dans toutes les mers , et d'une élude fort difficile. Celle famille se divise en trois grandes 764 MAO tribus et en plusieurs petits groupes qui s'y rattachent par des caractères moins géné- raux. La première grande tribu, celle des Scombres, a deux dorsales dont l'épineuse n'est point divisée; elle a une carène sail- lante à chacun des côtés de la queue, des petites écailles partout , et une rangée de dents pointues à chaque mâchoire. L'anale de ces poissons, et leur seconde dorsale, ont toujours la partie postérieure divisée en Tuusses pinnules ; leur ligne latérale n'est ja- mais armée de boucliers; leur corps affecte la forme d'un fuseau, et leur queue, fort rétrécie , est plus ou moins carénée. Parmi ceux-ci , les Maquereaux, Scomher, Valcnc, forment le premier genre. Ils se dis- tinguent des autres en ce que, outre leurs fausses pinnules, leur première dorsale est séparée de la seconde par un grand inter- valle, et que leur queue n'a point de carène sur les côtés, mais seulement deux petites crêtes. Les Maquereaux , au nombre de douze es- pèces plus ou moins bien tranchées, offrent, dans leur anatomie, une anomalie qui de- vrait désoler les méthodistes de bonne foi et sans opinion préconçue. On sait que beau- coup de poissons portent immédiatement sous l'épine dorsale un organe d'une haute Importance physiologique : c'est la vessie natatoire, pleine d'air, qui, en se compri- mant ou en se dilatant, fait varier la pe- santeur spécifique de l'animal, et, selon G. Cuvier, l'aide à monter ou à descendre dans le liquide qu'il habite. Or, il semblerait que toutes les espèces du même genre , surtout quand elles n'offrent aucune différence dans les habitudes et la manière de vivre, des différences si légères dans les formes et les couleurs qu'à peine peut-on les distinguer les unes des autres , il semblerait , dis-je , que toutes devraient manquer d'un organe aussi important que la vessie natatoire, ou toutes avoir cet organe; et cependant il n'en est rien. La nature semble se plaire à don- ner souvent des démentis à nos faiseurs de systèmes et de méthodes naturelles ; mais ja- mais un de ces démentis n'a été aussi for- mel , aussi contrariant que dans les Maque- reaux , car les uns ont une vessie natatoire quand les espèces les plus voisines n'en of- ficnt pas le moindre vestige; et l'on sait combien les dustiricaleurs d'aujourd'hui at- MAQ tachent d'importance aux caractères anato- miques. Les Maquereaux , selon Andersen et d'au- tres observateurs, seraient des poissons voyageurs dont une espèce au moins , notre Maquereau commun , ne le céderait en rien auHareng sous ce rapport. C'est ce que nous discuterons à son article. Tous vivent en grandes troupes ou bancs, et paraissent à certaines époques déterminées dans chaque parage. Comme leur chair est généralement estimée, ils donnent lieu à des pêches qui, sous le rapport de leur importance commer- ciale, ne le cèdent guère qu'à celle de la Morue, du Hareng et du Thon, i . Le Maquereau commun , Scomber scorri' brus Lin.; le Macarelîo des Romains ; le Scombro des Vénitiens ; leLacerto des Napoli- tains; \eCavallo des Espagnols; le P/saro des Sardes ; le Mackrell ou Macarell]des Anglais ; le Makril des Suédois ; le Kalios-baîuk des Turcs, et enfin le Berhel, Brehel, Bresel ou Brill des Gallois et des Bas-Bretons , est extrêmement remarquable par l'éclat de ses couleurs, mais qui se ternissent rapidement peu de temps après avoir été sorti de la mer. Son corps est fusiforme , sa tête en cône comprimé , et sa queue se rétrécit en pointe jusqu'à la naissance delà nageoire caudale. Les ouïes sont fendues jusque sous le bord antérieur de l'œil, où leurs membranes se croisent un peu; les dents, toutes en forme de petits cônes pointus et un peu courbés en dedans, sont, en raison de l'âge de l'ani- mal , au nombre de 28 à 40 de chaque côté, à chaque 'mâchoire. Il a en outre quelques autres petites dents au bord externe de cha- que palatin et à chaque angle du devant du vomer. La première dorsale a douze rayons dont le second est le plus long; quelquefois il n'y en a que dix ou onze. La seconde dor- sale en a également douze , dont le premier seul est épineux. L'espace entre elle et la caudale est occupé par cinq fausses nageoi- res, dont la dernière fourchue. L'anale a douze rayons, et elle est précédée immédia- tement derrière l'anus , d'une petite épine libre. La caudale est fourchue presque jus- qu'à sa base et composée de dix-sept rayons entiers. Les pectoralessont petites, à dix-neuf rayons dont les premiers sont simples. Les ventrales sont un peu plus courtes, très rapprochées, triangulaires, àsix rayons, dont MAQ le premier est épineux ; entre elles est une petite écaille triangulaire. En sortant de l'eau , le Maquereau a le dos d'un beau bleu mélallique, changeant en vert irisé et reflétant l'or et le pourpre ; ces couleurs sont séparées par des raies on- dulées noires , se portant un peu en avant depuis le milieu du dos jusque un peu au- dessous de la ligne latérale. Le nombre de ces ondes est de trente ou environ. Parallè- lement à la ligne latérale sont deux lignes noirâtres, quelquefois une seule , s'élendant avec des interruptions, et presque effacées vers la queue. Le dessus de la tête estbieu, tacheté de noir. Tout le reste du corps est d'un blanc argenté ou nacré, à reflets plus ou moins rougeâtres ou dorés. Enfin , il n'a pas de vessie natatoire. Cet excellent poisson est connu sous dif- férents noms par les pêcheurs de nos côtes, et ces noms varient quelquefois en raison des localités, d'autres fois en raison de l'état ou de l'âge de l'animal quand on le pêche. Dans quelques endroits de la Provence, on le nomme Aurion ou Auriol ; en Languedoc, principalement à Narbonne, Veirat ou Vei- rat ; à Tréguier, à Lannion et dans quel- ques parties de la Bretagne , Bretel. Au- près de Marseille et sur les côtes d'Espagne , on prend un Maquereau d'assez forte taille, mais dont la chair gluante est assez peu estimée, auquel on donne le nom de Co- guoil. On dit qu'un Maquereau est chevillé lors- qu'il cesse d'être plein après avoir déposé ses œufs; sa chair, alors devenue huileuse, a perdu une grande partie de ses qualités. A Paris on nomme Sansonnet, et en Nor- mandie Roblot , un petit Maquereau de la grosseur d'un Hareng, qui est assez estimé quoique vide d'œufs et de laitance. EnGn on rencontre quelquefois un Maquereau un peu moins long , mais plus charnu que les autres, dont la chair est délicate et de très bon goût; on l'appelle jaspe, à cause de sa couleur, et quand il est vide ou chevillé, les pêcheurs le nomment trcaii. Le Maquereau commun , tel qu'on le vend sur nos mar- chés, a 33 à 38 centim. de longueur, ra- rement 50; mais à l'entrée de la Man- che , entre les Sorlingues et l'île de Bas , on en prend beaucoup qui ont près de 2 pieds de longueur ; on ne les pêche guère que pour MAQ 765 les saler, parce que leur chair a peu de dé- licatesse. Il paraît à peu près certain que notre Maquereau commun était le Scomber des anciens; mais il n'en est pas de même quand on dit que leur Cordylla et leur Colias étaient également des poissons de ce genre, et je regarde comme loutà-fait hasardée l'opinion des naturalistes qui ont appliqué ces noms à deux autres espèces du genre Ma- quereau qu'ils ont cru reconnaître pour les poissons cités par les anciens auteurs. Quoi qu'il en soit, si l'on s'en rapporte à Pline , c'était avec leScombre que l'on préparait, à Carthagène, à Pompéia, à Clazomèiie et à Leptes , le fameux Garum sociorum, la plus chère de toutes les liqueurs avec les- quelles les gastronomes romains détruisaient leur santé. Voici comment se préparait ce mets détestable. On jetait dans un vase pro- fond des Scombres que l'on péchait dans l'Océan le long des côtes de la Bétique et de la Mauritanie, et on y ajoutait des intestins de Thons , de Sardines et autres poissons ; on écrasait grossièrement le tout et on y jetait une certaine quantité de sel assez con- sidérable. On exposait le vase à l'ardeur du soleil , et , avec une grande spatule de bois, on remuait de temps à autre, afin de hâter la décomposition. Après plus ou moins long- temps, environ deux mois, au moment où la fermentation était arrivée au point con- venable, on enfonçait dans le vase un long panier d'osier d'un tissu serré; la portion liquide du mélange passait à travers le tissu du panier, était recueillie avec grand soin, et se vendait jusqu'à quinze et vingt francs le litre : c'était le véritable Garum. Quant à la partie ferme qui restait dans le vase, elle avait beaucoup moins de valeur, ne ser- vait guère qu'à l'assaisonnement de quelques ragoûts et se vendait sous le nom d'Alec. Le Garion, ce liquide à demi putréfié, sou- lèverait le cœur et empoisonnerait le plus déterminé de nos Apicius modernes; autre- fois il n'en était pas de même, et cette li- queur, acre et nauséabonde, ayant la pro- priété de réveiller l'appétit et de stimuler l'estomac, était fort recherchée par les ri- ches. Sénèque en parle comme étant une dos principales causes qui ruinaient la santé des gourmands. Mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est 766 MAQ queTusage de cet abominable Garum s'est conservé pendant nombre de siècles et s'est transmis jusqu'à une époque bien près de la nôtre. Belon prétend que de son temps « il était , en Turquie , en aussi grand cours qu'il fut jamais , et qu'il n'y avait boutique de poissonnier, à Constanlinople , qui n'en eût à vendre. » D'autre part, Rondelet dit en avoir mangé d'excellent chez Guillaume Pelicier, évêque de Montpellier. De nos jours on ne fait plus de garum avec les Maquereaux ; on se contente de les manger le plus frais possible , cuits sur le gril et relevés avec une sauce acide pré- parée avec de grosses groseilles vertes qui, de là , ont pris le nom de groseilles à Ma- quereaux. On prétend que les Maquereaux péchés sur les côtes de France sont meilleurs que ceux pris sur les côtes d'Angleterre, ce qui est positivement le contraire pour les Ha- rengs. Ce qu'il y a de bien certain, c'est que ceux que l'on prend sur les côtes de Nor- mandie sont plus petits, mais plus délicats que ceux que l'on pèche en Bretagne et à l'île de Bas. Les premiers qui arrivent sur nos côtes, par la Manche , et que l'on prend souvent avec les Harengs, au commence- ment du mois de mai , sont des Sansonnets sans œufs ni laitance ; vers la Dn du mois , ils sont pleins et délicieux. A la fin dejuil- let, et même en août, on en pèche encore, mais ils sont chevillés, et alors beaucoup moins estimés. Quelquefois , dans le mois d'octobre, on prend de très petits Maque- reaux, qui n'ont que 8 à 10 centim. de lon- gueur, provenant sans doute du frai que les gros ont jeté sur nos côtes. Ils disparaissent en hiver et reviennent en avril, mai etjuin : alors ils sont pleins et fort bons. Mais la grande question est, pour les na- tur.ilistes, de savoir où se retirent pendant l'hiver ces poissons voyageurs, et quelle est la injirche rie leurs migrations. Selon Duha- ird et Anderson , les Maquereaux passent l'hiver dans les mers du Nord. Au prin- temps ils côtoient l'Islande elle Hilland, puis l'Ecosse et l'Irlande, et ils se rendent dans l'océan Atlantique , où leur troupe im- mense se divise. Une partie passe devant l'Hspagne et le Portugal et entre dans la Méditerranée, pendant qu'une autre entre ans la Maochc. Ils paraissent en mai sur MAQ les côtes de France et d'Angleterre; en juin sur celles de Hollande et de la Frise. En juillet, une partie se rend dans la Baltique et une autre côtoie la Norwége pour retourner dans le Nord. Telle est leur marche générale; mais il paraît que, depuis quelques années surtout, elle a subi quelque perturbation par des causes restées jusqu'ici inconnues , quoique de certains écrivains les attribuent à des tempêtes. Ce qu'il y a de bien certain, c'est que , sur les côtes de France, on pêche des Maquereaux tous les mois de l'année, et on en voit sur les marchés de Paris, même en novembre, décembre et janvier. De ce fait nous ne tirerons pas la même consé- quence que M. Valenciennes, qui doute des grands voyages des Maquereaux dans le Nord ; nous croyons que le plus grand nom- bre effectue ces voyages, mais que beaucoup restent sur nos côtes pendant l'hiver. En effet, ces poissons ne nagent pas en bandes aussi serrées que les autres poissons migra- teurs, et ils s'embarrassent peu de voyager avec des individus de leur espèce ou d'une autre. Ceux que l'on prend en grand nom- bre les premiers, au printemps, se trouvent toujours pêle-mêle avec des bancs de Ha- rengs, et dans d'autres saisons avec des Rou- gets, des Merlans , etc. Les Maquereaux étant très voraces, on en prend beaucoup avec des haims ou hame- çons, comme on fait pour les Merlans, etc., et ils se jettent volontiers sur toutes sortes d'appâts et donnent facilement dans les parcs et les étentes. On se sert le plus sou- vent, dans les grands passages, demanets dont les mailles doivent être calculées sur la grosseur de la tête de ces poissons, qui doi- vent s'y prendre par les ouïes. Ces grandes nappes de filets, que l'on tend verticalement dans la mer, où cependant elles restent flot- tantes entre deux eaux , plus ou moins près de la surface, ont 2 brasses de largeur et jusqu'à 2,000 brasses de longueur. Lorsque le temps est convenable, on les tend tout près de la surface des eaux , parce qu'a- lors les Maquereaux s'assemblent très près de la superficie de la mer. Les pêcheurs pensent qu'ils feront une bonne pêche quand les eaux, qui ordinaire- ment sont claires, deviennent grasses et cou- vertes d'une espèce d'écume blanchâtre. MAQ changement qui présage le plus souvent de l'orage. Dans celte circonstance les poissons sont agités, et les Maquereaux surtout s'ap- prochent de la surface, ce qui est avantageux pour toutes sortes de pêches. Quand l'air est froid, que l'eau est claire et la mer calme, on est obligé d'aller les chercher entre deux eaux, et dans ce cas on en prend peu. Sur les côtes de Normandie, aussitôt que les Maquereaux arrivent, on va les pêcher dans les anses et les petites criques, en ba- telets, avec des lignes à canne, an bout des- quelles sont trois empiles et trois hameçons amorcés avec des Vers de mer, des Crevettes ou des lambeaux de chair de quelque pois- son. Cette petite pêche est tout-à-fait bour- geoise , et se fait plus par partie de plaisir que par intérêt. Quelquefois on se contente de pêcher avec la ligne au doigt, c'est à- dire sans canne. On en prend aussi aux cor- de.';, au libouret , à la senne , aux tramaux , enfin de toutes les manières employées avec des haims, et ceux que l'on pêche ainsi sont plus estimés que ceux qu'on trouve dans les filets, parce qu'ils sont toujours plus frais et moins froissés. Mais la pêche en grand ne se fait guère qu'aux niaiiels, .«oit près des côtes, ce que les pêcheurs appellent faire le pelil méliei' , soit à 30 ou 40 lieue.»; en mer, et alors c'est faire le grand métier. 2. Le M.^QUEllEAU PNEUMATOPH0RE, ScOUl- 6erprjeuma(op/io)-us Laroche, ressemble tel- lement au Maquereau commun pour les for- mes, la taille et les couleurs, qu'on n'aurait peut-être jamais pense à en faire une espèce distincte, s'il n'avait pas une vessie nata- toire qui manque au premier. Cependant on ne lui compte que neuf rayons apparents à la première dorsale, et un dixième à peu près perdu dans les chairs. Son œil est plus grand , et il a sur le front , entre les yeux , un espace blanchâtre. Ses dents, plus fines et plus serrées, sont, à chaque mâchoire et de chaque côté, au nombre de tiO à o2. Sa couleur est plus verdâlre et ne lire pas sur le bleu. Rarement il a plus de 22 à 2" cen- timètres de longueur. H se trouve sur tes côtes des îles Baléares, où il est connu sous le nom de Cavallo. 3. Le Maqueueau colias , Scomber coUas Valenc, a une vessie natatoire. Sa taille est d'environ lii pouces. Il ressemble au précédent, mais ses dents sont au nombre M.\Q 7fi7 de fiO à fifi de chaque côté ; les traits noirs du dos forment des sortes de mailles ayant souvent un point ou des petites taches noires au milieu. Enfin il a des écailles plus gran- des, surtout sur la région pectorale, où elles lui forment une espèce de corselet, mais beaucoup moins apparent que celui du Thon. On le trouve à Naples, à Messine et à Mar- seille, où il est connu sous le nom de .'lour- neuu-liias. Il est beaucoup moins estimé que le Maquereau commun. Nous l'avons figuré dans notre Atlas, poissons, pi. 9, fig. 1. 4. Le PETIT Maquereau, Scomber grex Mitch., ressemble beaucoup au Pneumato- phore , et a une vessie natatoire. Sa lon- gueur ordinaire est de 27 centim. Les lignes fomées du dos sont moins régulières, plus tortueuses et plus mêlées les unes aux au- tres; il est d'un vert pâle, avec des lignes d'un vert plus foncé, et, selon M. Valen- ciennes , il offrirait quelques légères autres différences anatomiqnes. On le pêche sur les côtes de New-York, où , de certaines an- nées, il arrive en troupes si nombreuses, que les criques et les baies en sont littéra- lement comblées. .^. Le Maqceueau printanier, Scomber ver- nalis Mitch., ne dilTère du Pneumatophore que par sa taille, qui alleintjusqu'à ;>0 cen- tim.; par son dos d'un bleu pâle nuancé de brun rougeâlre, traversé par des lignes d'un bleu foncé ; enfin par des taches noires, qu'il a près de la base des pectorales et des ven- trales. 11 se prend abondamment sur les côtes de New-York. 6. Le Maquereau australien, Scomber aus- traliens \a\enc., a une vessie natatoire et ressemble au Pneumatophore. Le limbe du préopcrcule est marqué, autour de l'angle, de stries en rayons; son dos plombé paraît manquer de taches; et enfin il n'aurait que 20 centim. de longueur si tous les individus ressemblaient à l'échantillon sur lequel M. Valcnciennes l'a décrit. Il est de la Nou- velle-Hollande. 7. Le Maquereau kanaguhta, Scomber ha- no^iu/a Valenc, \e Kanankajouté de Pondi- chéry, a une vessie natatoire. Il ne dcpa>so pas 27 à 28 centim. delongueur, et a le corps plus haut, proportionnellement, que le Ma- quereau commun. Son opercule et son sous- opercule sont beaucoup plus étroits d'avant en arrière; ses dents sont presque imper- 768 MAR ceplibles à l'œil ; ses écailles sont plus gran- des même que celles du Collas. Il a !e dos vert, reflétant l'or, le bleu et la nacre , et il manque de bandes noires. II se trouve sur les côtes de Pondichéry , du Malabar , et dans la mer Rouge. Sa chair est assez es- timée. 8. Le Maquereau Loo.Scomkr/ooValenc, ressemble au Kanagurta; mais il est plus gros que le Maquereau d'Europe, et son dos vert est nuancé d'une suite de taches et de deux lignes jaunes, dorées, à reflets irisés. On lo trouve en bandes nombreuses dans la baie de Prasiin, et au havre Dorey de la Nouvelle-Guinée. Les ;intres espèces, qui ne sont guère con- nues que par des descriptions très incom- plètes, sont: les Scomberdelphinaïis Comm., des côtes de Madagascar; Scomher japoni- cus Hûutt. , du Japon; Scomler auralus Houtt., du Japon; Scomber capensis Valenc. Ce dernier n'est connu que par un squelette rapporté du cap de Bonne- Espérance par Delalande. (Boitard.) MAQUîni, Aubl. BOT. PH.— Syn. d'Oi- media , Ruiz et Pav. *MAr»A. MAM. — M. Lesson {Complément de Buffon, t. V, 1836) a créé sous ce nom un genre de Rongeurs de la division des Caviens et qui ne comprend qu'une espèce, voisine des Cobayes et des Agoutis, et qui était désignée depuis longtemps sous la dé- nomination de Mara. Les Maras ont le même système denlaire que les Kérodons : les molaires sont au nom- bre de huit à chaque mâchoire , et elles re- présentent chacune un double cœur lamel- leux , ce qui éloigne beaucoup ces animaux des Chloromys, dont la dentition des molai- res est toute différente ; il n'y a pas de ca- nines , et les incisives sont au nombre de quatre, deux à chaque mâchoire. Les oreilles sont assez saillantes. Les jambes sont éle- vées, grêles, d'égale longueur, n'ayant, comme les Agoutis , que trois doigts aux pieds de derrière et quatre à ceux de devant; les doigts antérieurs sont petits, courts, bien que les deux moyens dépassent les latéraux; les trois postérieurs sont médiocres, celui du milieu déborde les externes; les ongles ont une forme triquètre. La queue est ru- dimentaire et nue. Une seule espèce entre dans ce genre : le IMAR Maua LiÈvftE pampa d'Azara, Maha macella- NiQUE (loco citato) Lesson, Dasyprocla pata- gonica A. -G. Desm. {Mamm.), Maramagel- lanica Lesson {Centurie zool. , pi. 42). Sa taille, à l'âge adulte, est de 80 centim. , et sa hauteur de 35 centim. au train de devant et de 53 à celui de derrière; la queue n'a que 3 centimètres. Son pelage est doux , soyeux, très fourni, de couleur brune sur te dos et sur la région externe des membres, tandis que les poils sont annelés de blanc et de roux clair sur les flancs , le cou , les joues et derrière les extrémités, ce qui leur donne une teinte jaune-cannelle ou fauve; les poils du dessous du corps et du dedans des mem- bres sont blancs : la bourre n'existe pas ; une tache d'un noir violàtre occupe toute la ré- gion lombaire à l'extrémité du dos, tandis qu'immédiatement en dessous la région sa- crée est neigeuse : les poils de ces parties sont beaucoup plus longs qu'ailleurs ; les moustaches sont noires, très luisantes; les oreilles sont bordées de poils qui forment un léger pinceau à leur sommet. Cette espèce se trouve dans les Pampas de la Patagonie et dans toute la partie aus- trale de l'Amérique. Elle est surtout com- mune vers les rivages du détroit de Ma- gellan. Les Maras vivent par paires : le mâle et la fem.elle vont de concert et courent avec beaucoup de rapidité; mais ils se fatiguent bientôt, et un chasseur à cheval peut les prendre au laço. Leur voix est élevée et très aiguë. Pris jeunes ces animaux s'apprivoi- sent aisément , se laissent toucher avec la main , et peuvent même errer en liberté dans la maison et aux alentours sans qu'on puisse craindre qu'ils ne s'échappent. Les Indiens mangent la chair des Maras, et ils se servent de leur peau pour faire des ta- pis. (E. D.) MARAROU. OIS. — Voy. cigogne. MAKACAYA. mau.— Syn. d'Ocelot. Voy. chat. IMARACOAIVI. CRUST. — Nom vulgaire donné par Marcgrave, dans son Hi&t. rerum nat. Brasiliœ, p. 174, au Gelasinms mara- coani. Voji. gelasimus. (H. L.) MARAIÏi. OIS. — Syn. de Pénélope. Voy. ce mot. (Z. G.) MA 85 A! J A. noT. pu. — Genre de la fa- mille des Araliacées , établi par Dupetit- MAR Thouars(Gert. Madagasc, n. 43). Arbusles de Madagascar. Voij. araliacées. MARAIMTA. Maranta. bot. ph. — Genre de la famille des Cannées , de la monandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Il se compose de végétaux qui croissent prin- cipalement dans TAmérique tropicale, et quelquefois, mais rarement, en Asie. Ces vé- gétaux ont un rhizome plus ou moins dé- veloppé dont le tissu renferme beaucoup de fécule; une tige herbacée ou sous- frutes- cente, terminée par des fleurs disposées en épis ou en grappes. Ces fleurs présentent une structure très remarquable , qu'il sem- ble très difGcile de rattacher au plan géné- ral de l'organisation florale des Monocoty- lédons, et pour l'eiposé de laquelle nous suivrons M. Lestiboudois (Observations sur les Musacées , les Scitaminées , les Cannées et les Orchidées, Ann. des se. nat., 2' série, t. XVII, 1842, p. 212). Selon ce botaniste, ces fleurs présentent un calice formé de deux rangs de sépales dont les trois exté- rieurs sont plus petits, herbacés et verts, distincts et séparés, dont les trois intérieurs sont plus longs , pélaloïdes, plus ou moins soudés à leur base en un tube qui porte les parties plus intérieures de la fleur; plus en dedans, on observe deux staminodes péta- loides, placés du côté supérieur de la fleur ; un staminode interne inférieur, dressé, émarginé et auriculé, enveloppant un autre staminode interne et l'étamine. Ces divers staminodes , provenus de la transformation des étamines qui entraient dans le plan nor- mal de la fleur, sont épanouis en lames pé- talùïdes, plus développées que les six pièces du périanthe proprement dit, et ils consti- tuent les parties les plus apparentes delà fleur. Le second staminode interne est soudé plus ou moins haut avec l'étamine unique, et il est toujours muni, sur le bord qui ne correspond pas à ce dernier organe , d'une oreillette descendante. Cette fleur singulière est décrite par d'autres botanistes , particu- lièrement par M. Endiicher, comme ayant un calice de 3 sépales seulement, et une co- rolle de 6 pétales, dont les trois extérieurs égaux entre eux, et les trois intérieurs (sta- minodes) inégaux, l'un d'eux formant un labellc bifide. L'ovaire est adhérent ou in- fère, creusé d'une seule loge dans laquelle se trouve un seul ovule; il est surmoiiié d'un X. VII. MAR 760 style recourbé au sommet , et embrasse par le Clet pétaloide de l'étamine qui lui forme comme une gaîne. Le fruit est charnu; il renferme une seule graine , à tégument dur et rugueux. L'espèce la plus intéressante de ce genre, est le Maranta a feuilles de Balisier , Ma- ranta arundinacea Lin., plante qui est l'ob- jet d'une culture importante aux Antilles, aux parties méridionales des États-Unis et à l'île de France , à cause de la fécule qu'elle fournit, et qui est très connue sous le nom d'Arrow-root. Cette espèce est aussi cultivée quelquefois dans les serres. Sa partie sou- terraine est de forme très singulière : en effet , le bas de sa tige descend à peu près verticalement, et va en se rétrécissant jus- qu'à son point d'attache à un tubercule al- longé, horizontal, charnu, blanc, dont le tissu renferme beaucoup de fécule, et qui paraît être un rhizome; c'est pour ce tuber- cule qu'on cultive la plante. De cette partie souterraine partent des jets allongés, qui se renflent vers l'extrémité par laquelle ils sor- tent de terre, après un trajet souterrain de 2 ou 3 décimètres. La tige de ce Maranta s'élève à environ 1 mètre de hauteur; elle est herbacée, rameuse vers le haut, renflée à ses nœuds. Ses feuilles inférieures présen- tent une longue gaîne large, dressée contra la tige qu'elle entoure, se terminant par ua court pétiole et par une lame grande, ovale- lancéolée; vers le haut de la tige, la lame va en décroissant progressivement, et finit par disparaître tout-à-fait, tandis que la gaîne persiste et reste seule. Les fleurs sont blanches, très délicates, assez petites, por- tées par deux sur chaque rameau de l'in- florescence. Comme nous l'avons déjà dit, c'est le tubercule du Maranta arundinacea qui fournit la fécule connue dans le com- merce sous le nom d'Arrow-root; il paraît cependant qu'une portion de celle qui se consomme provient aussi d'une autre plante du même genre, le Maranta de l'Inde. Celte fécule est recommandée en médecine comme étant très facile à digérer; elle ressemble beaucoup à celle de l'amidon ; mais elle est moins blanche, en poudre plus fine et plus douce au toucher. A Cayenne, on mange les tubercules du Maranta arundinacea, après les avoir cuits sous la cendre, à litre de re- mède contre les fièvres intcrDiii'cntes. On 770 MAR MAR écrase aussi ces tubercules sur les blessures, et on les regarde même comme un bon spé- ciflque contre celles qui ont été faites par des flèches empoisonnées , d'où est venu le nom de plante à flèches , racine à flèches , Arrow-root. (P. D.) ♦MARAMTHES , BI. bot. ph. — Synon. û'Exitelia, Blume. *MARASIMODES. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, éta- bli paf De Candolle {Prodr., VI, 136). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. composées. MARATHRUM , H. B. K. — Foy. mou- BERA. MARATTIA. bot. cr.— Genre de la fa- mille des Fougères-Marattiées , établi par Swartz {Synops., 168). Fougères de l'Amé- rique, de l'Afrique et de l'Océanie. Voy. TOUGÈRES. MARATTÉES. Maratlieœ. bot. cr. — Tribu de la famille des Fougères. Voy. ce inot. MARBRE. Marmor. min. — Les anciens nommaient ainsi , et de nos jours encore les artistes et les gens du monde désignent sous ce nom, toute espèce de roche suscep- tible de poli , et qui, par sa blancheur ou par les couleurs plus ou moins vives qui la distinguent, peut être employée dans la sculpture ou dans la décoration des édifices. Les minéralogistes ont restreint cette ex- pression aux seules pierres calcaires qui jouissent de cette propriété , mais qui , de plus, sont assez tendres pour se laisser rayer par une pointe de fer, et qui font effer- vescence avec l'acide nitrique. Ils séparent des Marbres proprement dits toutes les ma^ tières dures, telles que les granités, les por- phyres, les jaspes et les poudingues siliceux. Les Marbres, ainsi compris, sont tantôt unis ou d'une seule couleur, tantôt veinés ou ba- riolés de diverses nuances; ils sont grenus, saccharoïdes ou à grain salin ( les Marbres statuaires), compactes ou sublamellaires (les Marbres de décoration). Ceux qui sont cris- tallins ne renferment point de corps orga- nisés apparents ; les Marbres à texture com- pacte paraissent le plus souvent comme pé- tris de coquilles, ou de fragments d'Encrines et de Madrépores. Il peut en exister dans toutes les formations sédimentaires; et l'on trouve, par exemple, dans les terrains tertiaires des environs de Paris , au Ucmus du calcaire grossier, des calcaires lacustres, tels que la pierre de Château-Landon , qui sont quelquefois employés comme Marbres; mais c'est là une position presque exception- nelle, et généralement les Marbres ne se montrent que dans les formations secondai- res et primaires, depuis les dépôts juras- siques jusqu'aux terrains cambriens ; et c'est dans les portions de ces terrains de sédi- ment, qui avoisinent les roches de cristalli- sation , que se trouvent principalement les Marbres veinés, et les variétés les plus ri- ches en couleur. Le nombre des variétés de Marbre , qui ont reçu dans le commerce des noms parti- culiers, est considérable. Nous nous borne- rons à définir ici quelques termes génériques dont l'usage est assez fréquent. On nomme Marbres antiques ceux qui ont été employés par les anciens , et dont les carrières sont perdues ou épuisées; ces Mar- bres, par cela même qu'ils sont rares, sont très recherches; mais on applique aussi ce nom à des Marbres encore exploités , lors- que par leurs belles qualités ils peuvent ri- valiser avec ceux des anciens. Les Marbres brèches sont ceux qui sont composés de frag- ments anguleux, différemment colorés, réu- nis par une pâte plus ou moins distincte. Ce ne sont le plus souvent que de fausses brè- ches , de simples variétés de Marbres vei- nés, dont les veines sont coupées transver- salement par la surface de la roche, en sorte que celle-ci paraît formée de fragments réu- nis. Les Marbres lumachelles sont ceux qui contiennent des fragments minces de co- quilles , très nombreux et très apparents , dont la coupe se dessine ordinairement en blanc sur un fond gris ou noir. Dans les Marbres veinés, les couleurs se combinent souvent et se nuancent entre elles, comme celles des savons particuliers qu'on nomme marbrés ; on dirait qu'au mo- ment de leur formation, des sédiments de diverses teintes se sont déposés simultané- ment sans se mélanger, ou bien qu'une pâte sédimentaire et poreuse a été inégalement pénétrée par des solutions colorées. Cepen- dant, dans un grand nombre de cas, les veines, surtout celles qui sont blanches, pa- raissent être des fentes qui, après coup, ont été remplies par des infiltrations de calcaire spaibique. MAR Comme exemples de Marbres unicolores, nous citerons : les Marbres blancs ou sta- tuaires employés par les anciens , tels que ceux de Paros (la Vénus de Médicis) ; du mont Pentélès et du mont Hymetie près Athènes (le Torse et le Baccbus indien ) ; de Luni en Toscane (l'Antinous du Capitole , l'Apollon du Belvédère) ; les marbres sta- tuaires des modernes (Carrare , sur la côte de Gênes; Saint-Béat, dans les Pyrénées) ; le rouge antique de l'Egypte; la griotte, à fond d'un rouge foncé, avec des taches ovales dues à des coquilles du genre Nautile, de Caunes, près Narbonne; \e jaune antique ou jaune de Sieniie; les Marbres noirs de Di- nan, de Namur, en Belgique. Parmi les Marbres veinés, simples ou mé- langés de matières étrangères, nous cite- rons : le Sainte-Anne, d'un gris foncé, veiné de blanc, très employé en France, et venant de la Flandre; \e Languedoc, d'un rouge de feu, rubanné de blanc , exploité aux car- rières de Caunes, près Narbonne ; lepor/or, à fond noir et veines jaunes; le bleu-lur- quin , à fond bleuâtre , avec des veines gri- ses; le Cipolin de la côte de Gênes, à fond blanc, mêlé de veines verdâtrcs de mica ou de talc; le vert antique. Marbre saccharoide, blanc ou gris, entremêlé de veines serpenti- neuses ; le campan, à veines ondulées et en- trelacées , d'une nuance foncée , dans une pâte d'une teinte différente : il s'exploite dans la vallée de Campan, Hautes-Pyrénées. Les plus renommés, parmi les Marbres brèches, sont: le grand deuil, à taches blan- ches sur fond noir; la brèche violette, de Sa- ravezza en Italie ; et la brèche d'Aix en Pro- vence, qui sont à fragments blancs sur fond violet: Enfin , parmi les lumachelles, nous cite- rons : le drap mortuaire, qui est d'un noir foncé, parsemé de coquilles blanches, co- niques , de 2 à 3 centimètres de long. (Del.) MARBRÉ. Polychrus. mam. — L'une des sections du genre Agame de Daudin, dési- gnée par cet auteur {Uist. natur. des Rept.) sous le nom de Lczardet , et devenue pour G. Cuvier {Règ. anim.) un genre particulier sous la dénomination de Marbré. Les Marbrés sont intermédiaires entre les Iguanes et les Anolis; ils diffèrent des pre- miers parce qu'ils n'ont pas de crête dor- MAR 771 sale , et des seconds parce que leurs doigts ne sont pas dilatés. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est le Marbré, Lacerla marmorala Linné, Agama marmorala Daudin (Guérin, Icon, du règne animal. Reptiles, pi. M, f. 3), dont les couleurs sont brunâtres, cendrées ou de vert de-gris , mais tellement variées qu'on les a comparées aux nuances que présente le marbre. Il habite l'Amérique méridionale et est très commun à Surinam : c'est à tort qu'on a dit qu'il se trouvait en Espagne, (E. D.) MARCASSIN. MAM. —«Nom du très jeune Sanglier. (E. D.) MARCASSITE. min. — Nom donné au- trefois à une espèce de fer sulfuré, connue sous le nom de Pyrite cubique. Voy. fers SULFURÉS. MARCEAU. BOT. PH. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Saule. Voy. ce mot. MARCESCEIVT. Marcescens. bot. — On donne ce nom aux organes foliacés qui des- sèchent sur la plante avant de s'en déta- cher. MARCETIA. BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées-Rhexiées, établi par De Candolle {Prodr. 111, 124). Arbris- seaux ou sous-arbrisseaux du Brésil. T'oy. MÉLASTOMACÉES. MARCGRAVIA ( nom propre), bot. pir. — Genre de la famille des Marcgraviacées, établi par Plumier {Gen. 7, tom. 29). Ar- brisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. MARCGRAVI.4CÉES. MARCGRAVIACÉES. Marcgraviaccœ. BOT. PH. — Famille de plantes dicotylédonées, polypétales, hypogynes, ainsi caractérisée ; Calice de 2-4-6-5 folioles, distinctes et im- briquées ou légèrement soudées à leur base, coriaces, souvent colorées. Autant de pétales alternes, libres ou inférieurement réunis ou même entièrementsoudés en un opercule qui tombe d'une seule pièce en se fendant circu- lairement vers sa base. Étamines en nombre égal et alternes, plus ordinairement indéfi- nies; à filets libres ou soudés entre eux à la base et même avec celle des pétales, élargis du sommetàlabase;àanlhcresintrorses,bilocu- laires, oblongues. Ovaire sessile, quelquefois sur un disque staminifère, à 3-5 loges ou davantage, dont les cloisons viennent s'unir à un gros placentaire centrai portant de nom- 772 MAR breux ovules ascendants, couronné par un stigmate indivis ou lobé, marqué d'autant de rayons qu'il y a de loges, sessile ou sur un style court. Fruit (qu'on n'a pu observer que dans un petit nombre d'espèces) à déhiscence . scptifrage par laquelle les valves, en nombre égal aux loges, s'écartent en emportant cha- cune leur cloison sur leur milieu, du placen- taire charnu qui persiste au centre et dans lequel nichentquelques graines réduitesainsi en nombre par l'avortement de la plupart, ascendantes, oblongues, obtuses à leurs deux extrémités, droites ou courbées, renfermant sous un test dur, (jue double une membrane, un embryon en massue, à radicule conique, longue, infère, à cotylédons très courts. Les espèces sont des arbres, des arbrisseaux ou des lianes, habitant l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, simples, péliolées ou ses- silcs, penni-nervées, très entières ou quel- quefois légèrement dentées, très glabres, luisantes, articulées avec les rameaux, dé- pourvues de stipules. Leurs fleurs sont dis- posées en ombelles , en grappes ou en épis terminaux, les pédicelles articulés et munis d'une stipule qui souvent présente une forme singulière, celle d'un sac ou d'un capuchon. * Isostémones. Ruijschia, Jacq. {Souroubea, Aubl. — Sm- rubea, Mey. — Loghania, Scop.). ** Polystémones. Norantea, Aubl. (Ascium, Schreb. — Schwarzia, FI. fl.) — Marcgravia, Plum. On y joint avec beaucoup de doute l'^u- tholoma , Labill. , genre imparfaitement connu, qui, par son long style que termine un stigmate aigu, paraît s'éloigner des pré- cédents, ainsi que par sa patrie, la Nouvelle- Calédonie. (Ad. J.) MARCHAIS, poiss. — Voy. hareng. MARCHAIMTIA (nom propre), bot. cr. — fJenred'Hépatiques-Marchantiacées, éta- bli par Marchant fils {in act. Paris, 1713, t. V). Les espèces de ce genre croissent sur presque tous les points du globe. Voy. hépa- TIQITS. ÎIIAUCHAIVTIÉES. Marchantieœ. bot. cr. — Tribu de la famille des Hépatiques. Voy. ce nuit. * MARCHEURS. Ambulalorcs. ois. — M. l.cston a établi sous ce nom {Trailé MAR d'ornithologie), dans l'ordre des Passereaux, un sous-ordre auquel il rapporte toutes les espèces qui ont trois doigts, ou très rare- ment deux, toujours dirigés en avant, un pouce en arrière , rarement versatile. Ce sous -ordre correspond à l'ordre des Passe- reaux de G. Cuvier, à la tribu des Aniso- dactyles de Vieillot, aux Ambulalores d'Illi- gcr, et aux Insessores de Vigors. (Z. G.) MARCKEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées , établi par L. C. 'Richard {in Act. soc. hist. nal. Paris, 107). Arbrisseaux de la Guiane. Voy. SOLANACÉES. MARCOTTE et MARCOTTAGE, bot. — On donne le nom de Marcottage ou mul- tiplication par Marcottes à un procédé de multiplication très employé en horticulture, et qui repose uniquement sur la production de racines adventives par des branches en- terrées avec certaines précautions. Tout le monde sait que la tige , les branches, quel- quefois même les feuilles des plantes , lors- qu'elles sont plongées dans de la terre hu- mide, sont généralement susceptibles de produire des racines adventives; seulement, cette propriété est plus ou moins développée chez certaines espèces , et dans une même espèce en certains endroits particuliers. Ainsi, chez plusieurs plantes, la production de ces racines adventives est si facile, qu'on les voit se développer spontanément à l'air, et même à une hauteur quelquefois assez considérable au-dessus du sol ; chez d'au- tres elle ne s'opère jamais de la sorte, mais sur de simples rameaux détachés et mis en •erre, qui fournissent un moyen très com- mode pour multiplier ces espèces , et aux- quels on donne le nom de boutures; enfin, chez d'autres, l'enracinement est encore plus difficile, et assez lent pour que, si l'on en mettait dans la terre des rameaux détachés du pied, il n'eût pas lieu assez lot pour empêcher ces rameaux de se flétrir et de périr. C'est dans ce dernier cas qu'on a recours aux Marcottes. Laissant alors tenir au pied-mère la branche qui doit servir à la multiplication, on la courbe avec pré- caution et on l'enfonce dans la terre humide sur une certaine longueur qu'on a préalable- ment dépouillée de ses feuilles ; à l'aide d'un petit crochet ou par tout autre moyen, on maintient cette portion ainsi enterrée, et MAR Ton redresse reilrémité qui reste ainsi à l'air. On conçoit que dans ce cas, la bran- che recevant encore du pied-mère auquel elle tient la sève qui lui est nécessaire, con- tinuera à végéter comme elle le faisait au- paravant; mais en même temps, sa portion enterrée , se trouvant entourée de terre hu- mide, pourra développer des racines adven- tives; lorsqu'on reconnaîtra que cet enraci- nement a eu lieu en effet, on coupera la branche entre sa portion enracinée et la tige, et l'on obtiendra ainsi un nouveau pied distinct et séparé du premier ; on aura de la sorte multiplié la plante par Mar- cotte. Tel est , en effet, le Marcottage réduit à sa plus grande simplicité, et ce que nous ve- nons de dire suffit pour faire comprendre qu'on l'emploie toutes les fois qu'on veut multiplier des plantes qui s'enracinent len- tement. Quelquefois même , sa réussite ne peut être obtenue qu'à l'aide de certaines précautions que nous n'exposerons pas en détail , mais sur lesquelles néanmoins nous ne pouvons nous dispenser de dire quel- ques mots. Comme nous l'avions fait pressentir plus haut, les racines adventives, qui seules amè- nent la réussite de l'opération, se dévelop- pent plus facilement sur les renflements, sur les bourrelets, sur les points où une section purliclle de la tige se trouve en con- tact avec la terre humide. Dès lors, dans les cas où une Marcotte simple comme celle que nous avons décrite ne réussirait pas, on fait à la portion de branche enterrée une ligature ou une incision annulaire, ou une torsion qui déchire l'écorce , ou enfin des entailles plus ou moins compliquées. Dans ces divers cas, les bourrelets qui se forment au-dessus de la ligature, de l'incision circu- laire, etc., donnent plus facilement nais- sance à des racines, et facilitent dès lors le succès de l'opération. Ces Marcottes plus ou moins compliquées reçoivent dans la prati- que des dénominations particulières qui les distinguent de la Marcotte simple dont nous nous sommes d'abord occupé; on les nomme Marcottes pa?"sITHUS. noT. ph.— Genre de la famille des Pitlosporées , établi par HUgel (Afsc). Sous-arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. pittosporéks. MARICA, Schreb. bot. ph. —Syn. de Cipura, Aubl. • M ARIGIVLA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Burséracées, établi par Commcrson {ex Ku7ith in Annal, se. nat., II, 3S0). Ar- bres de la Mauritanie. Voy. burséracées. MAR1KI\A. MAM. — Espèce du genre Ouistiti. Voy. ce mot. (E. D.) MARILA. bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées-Laplacées , établi par Swarlz {Prodr. 84). Arbres des Antilles. Voy. ternsthœmiacées. MARIIVGOUIiMS. ins. — Nom donné aux Cousins dans diverses contrées de l'Amé- rique, et surtout dans les Antilles. Voy. COUSIN. MARIPA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Convolvulacées-Convolvulées , éta- bli par Aublet (Gttian., I, 230, t. 91 ). Ar- brisseaux delaGuiane. Foy. convolvulacées. ♦MARIIJS. INS. — Syn. de 3/e5raiura, em- ployé par M. Swainson (ZooJ. illustr.) (Bl.) MARJOI.AIIVE. Majorana. bot. ph. — Tournefort avait proposé sous ce nom un genre distinct et séparé pour des plantes de la famille des Labiées, et de la didynamie gymnospcrmie dans le système sexuel de Linné. Ce genre a été considéré par la plu- part des botanistes comme formant simple- ment une section dans celui des Origans; mais dans ces derniers temps 11 a été rétabli et adopté dans des ouvrages très importants, particulièrement par Mœnch et par M. End- licher dans son Gênera. Les végétaux qui le composent se distinguent des Origans {voy. ce mot) par leur calice nu pendant la maturation , et non fermé de poils comme chez ces derniers, divisé en deux lèvres, dont la supérieure est grande, et présente seulement trois petites dents à son bord , tandis que l'inférieure, plus courte, est pro- fondément bilobée; chez les Origans, il est cylindrique et à cinq dents égales. De plus , les épis de fleurs sont plus courts chez les Marjolaines que chez les Origans. Parmi les espèces peu nombreuses qui composent ce genre, il en est une très répandue dans 778 MAR les jardins et généralement connue. C'est ]a suivante: Maiijolaine commune , Majorana crassa Mœnch {Origanum majoranoides ^NM.), vulgairement désignée sous le nom de Mar- jolaine. Cette plante est originaire de l'A- frique septentrionale ; elle est cultivée dans tous les jardins. Sa tige est sous-frutescente; ses feuilles sont pétiolées , ovales, obtuses au sommet, entières sur leurs bords, cou- vertes de poils cotonneux blanchâtres ; ses fleurs sont petites, blanches, réunies en pe- tits épis serrés , tétragones , agglomérés et pédoncules. Cette plante est estimée pour l'odeur agréable qu'exhalent toutes ses par- lies ; sa saveur est chaude; elle est usi- tée comme plante médicinale, soit à l'in- térieur en infusion, soit à l'extérieur en lo- tions et en fumigations ; elle est de plus em- ployée en diverses parties de l'Europe comme condiment dans la préparation de la plupart des mets; enfin son odeur aromatique la fait cultiver très fréquemment pour elle- même , et indépendamment de l'utilité di- recte qu'elle peut avoir; on la met alors or- dinairement en bordures. Elle se multiplie sans difficulté par éclats ; mais on peut éga- lement l'obtenir avantageusement de semis que l'on fait au premier printemps, soit en pots, soit dans une plate-bande de terre douce; la transplantation et la mise en place du plant qui en provient se font dans les mois d'avril et de mai. Linné a décrit sous le nom à'Origanum majorana une plante qui rentre évidemment dans le même genre que celle que nous ve- nons de décrire, et qui a été confondue plu- sieurs fois avec elle, mais qui s'en distingue parce qu'elle est annuelle et que ses feuilles sont presque glabres ; de plus, elle est origi- naire de la Palestine et du Portugal ; elle n'est pas cultivée dans les jardins, et nous ne la signalons ici que pour la distinguer de la Marjolaine commune. (P. D.) *MARLEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Alangiées, établi par Roxburgh {Plant. Corom. III, t. 283). Arbustes de l'Inde. Voy. alangiées. *MARLIEREA. bot. ph.— Genre delà fa- mille des Myrtacées Myrtées, établi par St- Hilaire {Flor. brasil., II, 373, t. 156). Ar- bres ou arbrisseaux du Brésil. Voy. myr- tacées. IMAR *MAR1MAR0PIJS (uapaapuno';, dont les yeux sont brillants), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères , famille des Curculio- nides gonatocères, division des Apostasimé- rides cryptorhynchides, créé par Schœnherr {Gen. et Spec. Curcul, syn., t. IV, p. 310). L'espèce type et unique , le M. Desseri de l'auteur, a été trouvée seulement en Po- logne. (C.) MARMATITE. min. — Blende de Mar- mato, en Colombie. Foy. ziNCSULFunÉ. (Dki,.) MARMOLITE. min. — Variété de Ser- pentine, à texture foliée, d'un vert jaunâtre pâle, d'Hoboken, près de Baltimore, en Amérique. (Del.) MARMOR. MIN. — Voy. marbre. *MARIVIORITIS. BOT. ph. — Genre de la famille des Labiées-Népétées, établi par Ben tham (m //oofcer Bot. Miscell. III, 377). Herbes de l'Himalaya. Foy. labiées. MARMOSE. MAM. — Espèce du genre Didelphe. Voy. ce mot. (E. D.) MARMOTTE. Arctomys, Gmel.MAM. — Ce genre de Mammifères appartient à l'or- dre des Rongeurs, et se trouve aujourd'hui le type d'une famille renfermant les g. Li- pura, Aplodonlia, Arctomys , Cililliis, Spm'- mopkilus et Cynomys , qui tous ont la tête grosse, la queue courte ou moyenne ; dix mâ- chelières supérieures et huit inférieures, tou- tes tuberculées; les incisives sont pointues. Les vraies Marmottes, Arctomys, ont vingt- deux dents, savoir: quatre incisives, dis molaires supérieures et huit inférieures ; point de canines. Parmi les molaires supé- rieures, la première est beaucoup plus pe- tite que les autres, ne présente qu'un seul tubercule et une seule racine; les quatre suivantes ont trois racines dont deux exter- nes et une interne, divisées transversale- ment en trois collines par deux sillons pro- fonds, les deux collines postérieures formant par leur réunion un petit talon peu élevé. Les quatre molaires postérieures sont échan- crées sur leur côté externe. Les incisives sont très fortes, très longues, et taillées en biseau à leur face interne. Les membres sont courts, ce qui donne à ces animaux une démarche lourde et embarrassée. La dispo- sition de leurs clavicules les force à tenir leurs membres antérieurs un peu en de- dans ; mais comme les deux doigts sont ar- més d'ongles robustes» ils n'eu sont que MAR mieux organisés pour creuser la terre. Ces doigis, au nombre de quatre en devant et de cinq aux pieds de derrière , sont réunis par une membrane jusqu'à la première pha- lange. Leur corps est gros et trapu , et ses formes sont lourdes comme celles d'un Ours, d'où le nom de ce genre {Arcto-Mys , Rat- Ours). Les yeux sont latéraux, à pupille ronde ; la lèvre supérieure est fendue et di- visée en deux parties par un sillon. Les oreilles, très courtes, sont presque entière- ment cachées dans les poils. Chez la Mar- motte des Alpes, et peut-être chez toutes, il y a cinq mamelles de chaque côté, dont trois ventrales et deux pectorales. 1. La Marmotte commune ou des Alpes {Arclomys M aj-molta Gm\. , Arclomy s alpina Blum.) a plusd'un pied de longueur (0°',33o) sans comprendre la queue, qui est assez courte et noirâtre à son extrémité. Son pe- lage est d'un gris jaunâtre, teinté de cendré vers la tête, dont le dessus est noirâtre ; les pieds sont blanchâtres , et le tour du mu- seau d'un blanc grisâtre. La Marmotte se trouve sur le sommet de toutes les montagnes élevées de l'Europe, près des glaciers, et, en France, dans les Al- pes et les Pyrénées. Elle vit en petites so- ciétés, composées d'une à trois familles, et partout elle a de la célébrité à cause de son sommeil léthargique. Mangili, dans un Mé- moire sur la léthargie des Marmotles {Ann. Mus., t. IX), dit que l'engourdissement de ces Rongeurs commence dès que la tem- pérature n'est plus qu'à 8 ou 9 degrés, et ceci est une première erreur; j'ai vu et tué des Marmottes, hors de leur terrier, par des températures beaucoup plus basses, et même elles en sortent jusqu'aux premières gelées blanches, dans le milieu du jour, lorsqu'il fait du soleil. Lorsqu'elles s'hiber- nent, elles sont ordinairement très grasses, et leur épiploon est chargé d'une grande abondance de feuillets graisseux; tandis que, au contraire, elles sont très maigres, et pè- sent sensiblement moins quand elles sor- tent de leur terrier au printemps. Mangili dit à ce sujet : « Celle différence de poids nous prouve évidemment que la graisse dont elles sont pourvues leur est infiniment utile; non seulement il s'en consomme une partie pendant le sommeil léthargique, mais elles en sont encore nourries pendant les intervalles MAR ^79 de veilles auxquelles elles peuvent être ex- posées par relèvement ou l'abaissement de la température, m La léthargie des Mar- mottes , pas plus que celle de tous les ani- maux hibernants, n'est point du tout un sommeil, mais une suspension plus ou moins complète de toute circulation ; dans ce cas, aucun genre de nutrition ne peut s'opérer , la graisse leur devient donc parfaitement inutile pendant leur engourdissement. D'ail- leurs, quand on déterre des Marmottes à la fin de l'automne, on en trouve de grasses , mais on en prend aussi de très maigres; de quoi se nourriraient ces dernières? Cette graisse, quand elles en ont, ne leur peut donc être utile qu'au printemps, lorsqu'elles sortent de leur trou, et qu'elles ne trouvent alors qu'une nourriture peu abondante. A l'état sauvage, la Marmotte, sans avoir une intelligence bien remarquable, montre assez d'industrie. Sur les montagnes , elle établit son domicile le long des pentes un peu raides tournées au midi ou au levant. Comme je l'ai dit, elles se réunissent deux à trois familles ensemble pour se creuser une habitation commune, et elles donnent à leur terrier la forme invariable d'un -< grec couché. La branche d'en haut a une ouverture par où elles entrent et sortent : celle d'en bas, dont la pente va en dehors, ne leur sert qu'à faire leurs ordures, qui, au moyen de cette pente, sont facilement poussées hors de l'habitation. Ces deux bran- ches, assez étroites, aboutissent toutes deux à un cul-de-sac profond et spacieux, qui est le lieu du séjour, et celle partie est creusée horizontalement. Elle est tapissée et mate- lassée de mousse et de foin, dont ces ani- maux font une ample provision en été. '> On assure même, dit Buffon , que cela se fait à frais et travaux communs ; que les unes coupent les herbes les plus fines; que d'au- tres les ramassent, cl que tour à tour elles servent de voilures pour les transporter au gite ; l'une, dit-on, se couche sur le dos, se laisse charger 'de foin , étend ses pattes en haut pour servir de ridelles, et ensuite se laisse traîner par les autres, qui la tirent par la queue, et prennent garde en même temps que la voilure ne verse. » Ce qui a donné lieu à ce conte ridicule , c'est que l'on trouve beaucoup de Mar- mottes qui ont le poil rongé sur le dos, et, 780 MAR selon Tusage des chasseurs, peut-être aussi des naturalistes, on a mieux aimé inven- ter une histoire merveilleuse pour expliquer ce fait, que de n'y voir que l'effet fort sim- ple du frottement souvent répété du dos contre la paroi supérieure d'un terrier fort étroit. Les Marmottes, même pendant l'été, passent unegrande partie deleur vie dans leur habitation. Elles s'y retirent pendant la nuit, la pluie, l'orage, le brouillard, n'en sortent que pendant les plus beaux jours, et ne s'en éloignent guère. Pendant l'automne et le printemps, quand elles ne sont pas engour- dies , elles s'y nourrissent des provisions de foin qu'elles y ont amassées. Pendantqu'elles sont dehors à paître ou à jouer sur l'herbe, aux rayons du soleil, l'une d'elles fait sen- tinelle, pour veiller à la sûreté générale. Posée en observationsur une roche voisine, elle jette continuellement les yeux dans la campagne environnante, et si elle aperçoit quelque danger, quelque objet suspect, un homme, un chien, un oiseau de proie, elle fait aussitôt retentir les rochers d'un long sifUement, et, à ce signal , toutes se préci- pitent dans leur trou. Dès que le froid commence à se faire sentir, les Marmottes, retirées dans leur terrier, s'occupent à en fermer les deux ou- vertures.Elles emploient pourcela delà terre gâchée, et elles la maçonnent si bien qu'il est plus facile d'ouvrir le sol partout ailleurs que dans l'endroit qu'elles ont muré. Elles se blottissent dans le foin et la mousse, et s'engourdissent d'autant plus que le froid a plus d'intensité. Elles restent dans cet état de mort apparente depuis le commencement de décembre jusqu'à la fin d'avril , et quel- quefois depuis octobre jusqu'en mai, selon que l'hiver a été plus ou moins long. Lors- que les chasseurs vont les déterrer, ils les trouvent resserrées en boules et enveloppées dans le foin. Ils les emportent tout engour- dies , ou même ils les tuent sans qu'elles pa- raissent le sentir, lis mangent les plus gras- ses, et souvent ils conservent les plus jeunes pour les donner à de pauvres enfants qui viennent les montrer en France et déguisent ainsi leur mendicité. Pour faire sortir ces animaux de leur engourdissement, les rap- peler à la vie active et leur rendre toute leur npilité, il ne s'agitquedelesplacerdevanlun feu doux et de les y laisser jusqu'à ce qu'ils MAR se soient réchauffés. Un excès de froid les fait également sortir de leur léthargie. La chair des Marmottes serait fort bonne si elle était sans odeur ; mais il n'en est pas ainsi, et ce n'est qu'à force d'assaisonne- ments épicés que l'on parvient à la déguiser. Cependant j'ai mangé des Marmottes fu- mées à la manière du bœuf de Hambourg, qui avaient entièrement perdu leur mau- vaise odeur et étaient excellentes. Cet animal ne produitqu'une fois par an, et sa portée ordinaire n'est que de 4 ou 5 pe- tits, dont l'accroissement est rapide. Il ne vit guère que neuf à dix ans. En captivité, la Marmotte est fort douce de caractère, s'apprivoise aisément, et s'at- tache même jusqu'à un certain point à son maître. Lorsqu'elle est devenue familière dans une maison , et surtout quand elle se croit soutenue par son maître , elle montre un courage qui ne le cède en rien à celui des autres animaux domestiques, et elle n'hésite pas à attaquer les chats et les plus gros chiens pour les chasser de la place qu'elle s'est adjugée au coin du feu. ■■ Elle apprend aisément, dit Buffon , à saisir un bâton , à gesticuler, à danser et à obéir à la voix de son maître; » en un mot, il pensait qu'elle était susceptible d'éducation,, et c'est ce que je ne crois pas. Il est vrai que les jeunes Savoyards qui montrent des Mar- mottes au peuple leur font faire quelques exercices ; mais si on se donne la peine de les examiner sans prévention, on verra que les tours ne sont jamais que le résultat des tiraillements de la chaîne par laquelle on les tient, et delà manœuvre du bâton qu'on leur passeentreles jambes. L'éducation n'est pour rien dans tout cela , du moins je ne l'ai jamais vu autrement. On la nourrit avec tout ce que l'on veut, de la viande, du pain , des fruits , des racines , des herbes potagères, des choux , des hannetons , des sauterelles, etc ; mais ce qu'elle aime par- dessus tout, c'est le lait et le beurre. Nous ferons remarquer en passant que les natu- ralistes qui avaient placé les Marmottes près des Écureuils, sur la considération de leur système dentaire, et qui en avaient formé une division de Rongeurs omnivores, avaient bien étudié leurs caractères et leurs ha- bitudes Quoique moins prédisposé pour le vol MAR que le chat, si cet animal peut se glisser furtivement dans une laiterie , raremenl il manque de le faire , en se gorgeant de lait à n'en pouvoir plus; il exprime le plaisir qu'il éprouve par un petit murmure parti- culier et très expressif. Ce murmure, quand on le caresse ou qu'il joue, devient plus fort, et alors il a de l'analogie avec la voix d'un petit chien. Quand, au contraire, il est ef- frayé, son cri devient un sifllement si aigu et si perçant , qu'il est impossible à l'oreille de le supporter. D'une propreté recherchée, Ja Marmotte se met à l'écart, comme les chats, pour faire ses ordures; mais, ainsi quelerat, elle exhale une odeur qui la rend très désagréable pour certaines personnes. Ce qu'il y a de plus singulier dans la Mar- motte soumise à l'esclavage, c'est qu'elle ne s'engourdit pas l'hiver, et qu'elle est tout aussi éveillée au mois de janvier qu'en été , pourvu qu'elle habite les appartements. Nous terminerons cet article par une ob- servation qui se rapporte à tous les animaux sujets à l'engourdissement hibernal. Quel que soit le froid qu'ils aient à supporter quand ils sont sortis de leur état normal, soit par la maladie, soit par un simple changement d'habitude, comme, par exem- ple, l'esclavage, ils peuvent mourir gelés, mais ils ne s'engourdissent pas. Il en résulte que, lorsque l'hiver est très rigoureux et le froid excessif, les animaux engourdis se ré- veillent , souffrent beaucoupet finissent par mourir gelés si la température ne change pas après un certain temps. Les Marmottes courent rarement cette funeste chance, parce que leur trou est si profond et si bien bouché que la température se soutient tou- jours à quelques degrés au-dessus de zéro. Sous les tropiques , les excessives chaleurs de l'été produisent un effet semblable : beaucoup d'animaux , les caïmans surtout et la plupart des autres reptiles , qui , dans les pays plus tempérés , ne s'engourdissent que l'hiver, tombent en léthargie en été, pendant la saison sèche, et ne se réveillent que lorsque la saison des pluies vient ra- fraîchir la terre et l'atmosphère. Dans les environs de Mexico, c'est en été que l'on va chercher, dans les vases des lacs et des marais desséchés par l'ardeur du soleil, les crocodiles, donton tire, depuis peu d'années, une quantité d'huile considérable. On les MAR 7B] trouve au moyen d'une lige de fer de 5 à 6 pieds de longueur, dont on sonde la terre dans les endroits où l'on soupçonne qu'ils peuvent s'être enfouis. 2. Le BoB.^c ou BoBAK {Arclomys boiac Gmel.; la Marmotte de Pologne des voya- geurs). 11 est de la même grandeur que la précédente; son pelage est d'un gris jau- nâtre , entremêlé de poils bruns en dessus , roux en dessous ; il a quelques teintes rous- ses vers la tête; la queue et la gorge sont roussâtres ; le tour des yeux est brun et le bout du museau est d'un gris argenté. Cette espèce habite non seulement la par- tie septentrionale de l'Europe , mais encore le nord de l'Asie, jusqu'au Kamtschalka; elle n'est pas rare en Pologne , mais il parait qu'elle ne descend guère au-dessous de cette latitude. Ses mœurs sont absolument sem- blables à celles de notre Marmotte des Al- pes ; mais comme elle vit dans des pays beaucoup plus froids, elle ne creuse son habitation que sur le penchant des collines peu élevées, à l'exposition du midi. 3. Le MoNAx {Arclomys monaxGm\.,Cu- niculus bahamcnsis Calesb. , la MannoUc du Canada ou le Monax, Bull'.; h Siffleur de quelques voyageurs). Il a 14 ou 15 pou- ces (0"',379 à 406) de longueur, non com- pris la queue. Il est brun en dessus, plus pâle en dessous et sur les côtés ; le museau est d'un gris bleuâtre et noirâtre ; les oreilles sont arrondies, les ongles longs et aigus ; la queue, longue comme la moitié du corps, est couverte de poils noirâtres. Cet animal habite toute la partie septentrionale de l'A- mérique et particulièrement l'intérieur des États-Unis. Il se plaît dans les rochers et a les mêmes habitudes que notre Marmotte. 4. La Marmotte de Quédec ( Arctomys em- pêtra Gml., Mus empêtra Pall., la Mar- motte du Canada de VEncyclop. méthod., mais non de Buffon , VArctomys melanopus dcKuhl?). Elle est d'un brun noirâtre pi- queté de brun en dessus , d'un roux ferru- gineux en dessous; le dessous de la tête est d'un brun uniforme, passant au brun rou- gcâtre sur l'occiput; les joues et le menton sont d'un blanc grisâtre sale; la poitrine et les pattes de devant d'un roux vif; la queue est courte, noirâtre au bout. Elle habite particulièrement le Canada et les environs de la baie d'Hudson. 782 MAR 5. On signale encore comme espèce appar- tenant au genre Marmotte, V Arctomys cali- ^fa^a Eschsch., qui se trouve aux environs de la baie de Bristol. Comme on le voit , l'Asie possède 1 Mar- motte, l'Europe 2, et l'Amérique 4; mais si on s'en rapportait à Harlan , cette partie du globe en aurait 1 1 bien caractérisées. Les na- turalistes modernes se sont emparés de ces espèces, fort bien décrites , pour satisfaire à leur goût de création de nouveaux genres. Ainsi donc, VArclom]is rufa Harl. est de- venue VAplodonlia leporina Rich. ; VArc- tomys brachiurus Harl. est le Lipura hud~ sonica Rich. ; VArclomys lalrans Harl. est un Cynomys socialis ou griseus Raf. ; les Arclomys alpina Parry, Hoodii Sabine, Pruinosa Gm\. , etc., sont autant de Spcr- mophilus. Les Arclomys cilillus Pall. , le Zizel ou SouslickBud., etc., sont devenus des Cilillus. Voyez tous ces nouveaux noms de genre. (Boitard.) MARIVAT. MOLL. — Nom donné par Adan- son {Voyage au Sénégal) à une coquille du g. Turbo, le Turbo punclalus Linn. *MARI>!AX, Casteln. ins. — Syn. de Me- topias, Gory. (C.) MARNE. GÉOL. — C'est ainsi qu'on appelle une Toche composée de calcaire et d'argile avec ou sans sable, dans des proportions très variables. Lorsque le calcaire y domine, elle prend le nom de Marne calcaire; si c'est l'argile, elle reçoit celui de Marne argileuse. EnGn celle où le sable est très abondant s'appelle Marne sablonneuse. Quel que soit le mélange, la Marne fait toujours efferves- cence dans les acides : en cela elle est facile à distinguer de l'argile , dont elle a d'ail- leurs les caractères extérieurs. Cette roche est extrêmement commune dans la nature ; elle se trouve à peu près dans tous les étages des terrains secondaires. Partout elle forme des lits ou des bancs d'une épaisseur plus ou moins grande, al- ternant fréquemment avec des calcaires et des argiles. C'est par leur couleur, leur texture et les substances minérales qu'elles renferment qu'on distingue les diverses va- riétés de Marnes. Leurs couleurs sont très variées: le jaune, le vert, le brun, le rouge, le gris , qui forment leurs principales nuan- ces, sont dus aux oxydes de fer et de man- ganèse. Il y en a aussi qui sont lout-à-fait MAR blanches. Leur texture est tantôt compacte, tantôt feuilletée et terreuse. Parmi les sub- stances minérales qu'elles renferment, on cite le mica, l'oxyde de manganèse, le quartz ou silex, lamagnésite, etc. Les Marnes sont quelquefois riches en débris organiques fossiles : ainsi celles des environs d'Aix en Provence contiennent une grande quantité d'insectes et de pois- sons ; celles des environs de Paris renfer- ment, soit qu'elles appartiennent à une formation marine ou à une formation la- custre, des coquilles de mer et d'étangs, ainsi que des empreintes de végétaux. Les Marnes éprouvent quelquefois, en se desséchant, un retrait qui affecte des formes plus ou moins régulières. Dans les Marnes supérieures et inférieuresau gypse, on trouve souvent, en frappant un morceau de Marne, que son intérieur se compose de la réunion de six pyramides à quatre faces striées pro- fondément d'une manière régulière parallè- lement à la base et dontle sommet est tron- qué. Ces pyramides, réunies vers leur som- met, présentent une sorte de cube, dont chaque face est la base même de la pyra- mide. On a fait beaucoup de suppositions* pour expliquer ce singulier effet de retrait dans les Marnes, mais aucune théorie bien satisfaisante n'a complètement résolu la question. La Marne argileuse, se délayant dans l'eau et faisant pâte avec celle-ci, est em- ployée aux mêmes usages que l'argile plas- tique : elle entre dans la fabrication des po- teries. La Marne verte qui recouvre les gypses des environs de Paris, et qui sou- vent représente à elle seule la formation gypseuse, sert à fabriquer des tuiles, des briques, etc. La Marne verdàlre, d'un gris marbré, que l'on trouve entre les couches de la seconde masse de gypse à Montmartre, se vend à Paris comme pierre à détacher. On a cherché dans quelques localités à tirer partie de la Marne en l'exploitant pour le fer qu'elle contient , mais les tentatives ont été sans succès. L'usage le plus important des Marnes est celui destiné à l'amendement des terres. Dans les environs de Paris, c'est surtout la Marne calcaire, friable, que l'on exploite au moyen de puits dans toute l'étendue du plateau de Trappes, qui est la plus rechet- MAR chée par les agriculteurs^ parce qu'elle olTre l'avantage de se déliter facilement et de se réduire en poudre peu de temps après son exposition à l'air. Le besoin de marner les terres se fait sentir sur tous les points de la France. Des prix considérables sont proposés tous les ans dans plusieurs départements pour ce grand perfectionnement de l'agriculture qui produit les plus féconds résultats. Les agronomes ont enfin senti qu'il ne sufûsait pas de fumer les terres, souvent à grands frais, mais qu'il fallait aussi les remanier et les marnerpour les rendre plus productibles. Comme il y a des Marnes argileuses, des Marnes calcaires et des Marnes sablonneuses, suivant la combinaison de leurs éléments primitifs, il en résulte qu'en choisissant con- venablement les Marnes , selon les besoins des terres que l'on veut améliorer, on peut donner de l'argile aux terres qui en sont dépourvues, des sables à celles qui en récla- ment, et du calcaire à celles qui en man- quent. Quiconque parcourt la France est frappé de la stérilité que présentent plusieurs parties incultes de son territoire; on dirait comme des taches hideuses dissé- minées sur uli corps vigoureux et bien con- stitué. Cette infertilité n'est plus un mys- tère, le remède est découvert. Comme tous ceux de la nature, il est à côté du mal. Le géologue le découvre tantôt sous le sol, tantôt à côté : ce sont d'abondants gisements de Marnes et d'autres matières minérales dont le mélange avec la surface des terrains improductifs suffit pour leur donner une grande fécondité. Il est évident que cer- tains amendements sont susceptibles d'être modifiés selon les localités; quelquefois même ils deviennent impraticables, parce que les frais qu'ils occasionneraient dépas- seraient de beaucoup le produit qu'ils pour- raient donner. Toutefois il est bien reconnu aujourd'hui que l'agriculture, en opérant de grands mélanges et maniements de terre, a déjà obtenu les plus beaux résultats. Es- pérons que la France, en se couvrant de chemins de fer, profitera de ce puissant moyen de transport pour faire disparaître de son sol l'infertilité de quelques contrées qui la déparent. (C. d'O.) *MAU\OLlTE ou M ARÎVE E\DLRCIE . GÉOL. ~ Nom donné par M. Cordier à une MAn ?83 espèce de roche analogue à la Marne or- dinaire, mais contenant plus de calcaire. On pourrait la confondre avec le calcaire, si elle ne s'en distinguait par les traces d'ar- gile qu'elle donne lorsqu'on la plonge dans l'acide. Cette roche est quelquefois assez dure pour être employée comme pierre de taille. Sa cassure est mate, terne, terreuse- elle doit ses teintes à la houille , au lignite, à l'hydrate de fer. La Marnolite est très re- cherchée par les agriculteurs pour le mur- nage des terres. On la trouve dans les ter- rains des périodes phylladienne , salino- magiiésienne et dans les terrains plus ré- cents. (C. D'O.) MAROUETTE.ois.— Espècedug. Râle. Voy. ce mot. (Z. G.) *i\IARPII\SA. ANNÉL. — M. Savigny a créé sous ce nom un petit groupe d'Annéli- des , de la famille des Néréides , démembré du genre Néréidonte. L'espèce type est le Nereidontis sanguinea Montagu {TransacL linn.,t. II, tab. 3, f. 1), Leodice opalma Savigny, qui habite l'Océan. (E. D.) * MARPLTIL'S. MAM. — Un petit groupe de Carnassiers Mustéliens est désigné sous ce nom par M. Gray { Mag. h. n. , nouv. série). (E. D) MARQUISE. EOT. PH. — Nom vulgaire d'une variété de Poire. MARROIV. BOT. PH. — Fruit du Marron- nier. Voy. ce mot. MARROIVNIER D'I\DE. bot. pn. — C'est le nom sous lequel on désigne habi- tuellement W'Esculus hippocastanum Lin., ce bel arbre qui fait aujourd'hui l'orne- ment de nos promenades et de nos parcs. Le genre /L'sci//us ayant été déjà , dans cet ou- vrage, l'objet d'un article dans lequel ses caractères ont été exposés, nous nous con- tenterons de donner ici quelques détails indispensables sur celte espèce si intéres- sante. Le Marronnier d'Inde , aujourd'hui si ré- pandu dans presque toute l'Europe, est re- garde comme originaire des montagnes si- tuées dans le nord de l'Inde; cependant, le point précis où il croît spontanément n'est pas déterminé avec toute la rigueur dési- r.ible , et quelques doutes ont pu même être élevés à cet égard; ainsi, le docteur Rojle ne l'a jamais rencontré dans ces mêmes montagnes sur lesquelles viennent en quel- 784 MAR MAR que sorte s'appuyer les deux presqu'îles indiennes, dans les lieux où le Pavia est ex- trêmement abondant. Frappé de cette par- ticularité, et se fondant sur l'extrême ana- logie de VyEsculus hippocastanum avec celui de l'Ohio, Loudon a pensé que cet arbre pourrait bien appartenir au nouveau conti- nent en même temps qu'à l'ancien. Quoi qu'il en soit relativement à la patrie du Marronnier d'Inde, ce bel arbre n'est ar- rivé d'Asie en Europe que vers la fin du 16* siècle. D'après Clusius, c'était encore une rareté botanique en 1581 ; il en exis- tait alors un pied à Venise, mais il n'avait pas encore fleuri. Vers la même époque, il avait été introduit en Angleterre; mais, d'après Gérard , il y était regardé comme un arbre étranger fort rare. Son introduc- tion en France porte une date plus précise, mais postérieure; ce fut en effet en 1615 que Bachelier, qui possédait une belle col- lection de plantes vivantes, le rapporta de Constantinople. Le premier pied en fut planté , à Paris , dans une des cours de l'hô- tel Soubise , au Marais , où il existait en- core à la date de quelques années; un peu plus tard, en 1650, on en planta au Jar- din du Roi un autre pied qui mourut en 1767, et sur lequel on a pris une tranche qui est conservée dans la collection de bois du Muséum. On sait de quelle nombreuse postérité ces deux pieds ont été la source. Le Marronnier d'Inde est un arbre de très haute taille, dont le tronc est droit, dont la cime est conique. Ses bourgeons sont très gros , et les écailles de leur pérule sont char- gées, à l'intérieur, d'un duvet épais, tandis que celles de l'extérieur sont enduites d'une matière glutineuse abondante; l'abri parfait qui en résulte autour des jeunes pousses leur permet de résister même au froid de la Suède. En sortant de ces bour- geons, les feuilles portent un duvet qu'elles ne tardent pas à perdre, et dont la chute a lieu plus tôt ou plus tard, selon que le temps est plus ou moins sec; ces feuilles sont grandes, digitées, à 7 folioles en coin à leur base, élargies à leur partie supé- rieure, aiguës au sommet, dentées à leur bord; elles se développent, ainsi que les jeunes branches qui les portent, avec une rapidité remarquable. Les fleurs se mon- trent à la fin d'avril et en mai; elles sont blanches , avec des taches rouges. Tout le monde connaît les magnifiques Ihyrses qu'elles forment; elles ont 5 pétales et 7 étamines déjetées vers le bas et redressées à leur extrémité. Parmi les 6 ovules que renferment les trois loges de leur ovaire , un certain nombre avorte constamment; de telle sorte que le fruit qui leur succède ne présente plus que 2-i graines très grosses, marquées d'un hile très large, plus pâle que le reste du test qui est brun et luisant. L'élégance du port du Marronnier d'Inde, la beauté de son feuillage, et l'abondance de ses fleurs , en font le plus magnifique or- nement des allées ot des grands jardins. Son bois est blanc, mou, et cependant suscep- tible de recevoir un as.«ez beau poli; mais il résiste peu à 1 action de l'air, ce qui ne permet guère de l'employer autrement que comme bois de chauffage et pour quelques ouvrages de menuiserie commune : il est aussi utilisé pour le tour; son charbon peut servir à la fabrication de la poudre. D'après Loudon , il pèse 60 livres 4 onces par pied (anglais) cube, lorsqu'il est frais ; et seule- ment 35 liv. 7 onces lorsqu'il est sec. L'é- corce de cet arbre est très amère ; elle ren- ferme une substance alcaline particulière qui a été découverte par Lœseke, et qui a reçu le nom à'EscuUne {C^ Ha 0^). Cette écorce est utilisée pour le tannage et pour la teinture en jaune ; mais c'est surtout sous le rapport de ses propriétés médicinales qu'elle a fixé l'attention et qu'elle a été l'objet de nombreuses expériences. Déjà, dès 1720, Bon crut reconnaître en elle des pro- priétés vermifuges très prononcées, et il en fit l'objet d'une note qui existe à cette date parmi les Mémoires de l'Académie des scien- ces de Paris. Depuis cette époque , plusieurs médecins préconisèrent hautement sa vertu fébrifuge qui leur paraissait assez dévelop- pée pour qu'elle pût constituer un nouvel agent thérapeutique rival du quinquina. Néanmoins cette dernière substance étant d'un prix peu élevé et d'un effet assuré , l'ocorce du Marronnier n'avait encore que peu d'importance pratique; mais pendant le blocus continental, l'attention se porta sur elle plus que jamais , par suite de la rareté du quinquina ; et de nombreux essais furent tentés et suivis avec soin à Paris, à Or- léans, etc. Le résultat définitif auquel ils MAR conduisirent , fut que cette substance est en effet fébrifuge, mais à un degré assez peu prononcé pour qu'elle ne puisse, dans au- cun cas , être comparée au quinquina. Au reste , lorsqu'on veut employer cetie écorce en médecine, on l'enlève, au printemps, sur les branches jeunes; on la dépouille de son épiderme ; on la fait sécher avec soin ; après quoi on l'administre soit en poudre, soit, et avec moins d'avantage , en décoc- tion ou en extrait. On a cherché dans bien des circonstances à tirer parti des graines du Marronnier, que leur grosseur et leur abondance pourraient rendre très avantageuses. Elles renferment en effet une grande quantité de fécule ; mais malheureusement leur amertume extrême- ment prononcée a mis presque toujours ob- stacle à leur emploi. En Turquie, on les broie, et on en fait manger la farine aux chevaux en la mêlant à leur nourriture ha- bituelle ; de là est même venu le nom à'Hip- pocastanum (innaq , cheval ; xa^tavov , châ- taigne), dont la traduction est habituelle- ment employée dans le langage populaire de nos départements méditerranéens : certains animaux les mangent en nature, comme les Chèvres, les Moulons et les Daims. Mais l'objet le plus important consisterait à les rendre propres à la nourriture de l'homme. Parmentier avait dit que la macération dans une eau alcaline les dépouillerait de leur amertume , et qu'après cette préparation leur fécule donnerait un pain passable. M. Mérat a fait des essais à ce sujet, et il a vu qu'il est très facile d'opérer cette épu- ration, et qu'il en résulte alors une fécule qui l'emporte, dit-il, même sur celle de la Pomme de terre. Cependant, jusqu'à ce jour, ces essais n'ont pas amené de résultats positifs. En Irlande, on fait servir les grai- nes de Marronnier au blanchissage du linge ; pour cela, on les râpe et on en laisse en- suite macérer la poudre dans l'eau pendant quelque temps. On dit encore qu'un tiers de farine de Marronnier, introduit dans la colle de pâte, lui donne beaucoup de force. Enfin , les usages médicinaux de cette même farine sont presque nuls; on se borne à l'employer quelquefois comme slernula- toire. (P. D.) MARRUBE. Marruhium (nom dérivé de celui d'une ville d'Italie), bot. pu. — Genre T. Vit. MAR :85 de la famille des Labiées , de la didynaniie gymnospermie , dans le système sexuel de Linné. Il se compose de plantes vivaccs , qui croissent naturellement dans les pariies moyennes de l'Europe, dans la région médi- terranéenne, et dans l'Asie tempérée. La plupart d'entre elles sont revêtues d'une grande quantité de poils qui les rendent co- tonneuses ou laineuses ; leurs feuilles sont opposées, rugueuses, souvent incisées. Les fleurs de ces plantes sont réunies en faux verlicilles multiflores, à l'aisselle da feuilles florales semblables à celles que porte le reste de la tige; elles sont, de plus, accompagnées de petites bractées plus courtes que le ca- lice ; elles présentent l'organisation sui- vante : Un calice tubuleux, marqué de 5-10 nervures, terminé par 5-10 dents aiguës, égales entre elles ; une corolle bilabiée, dont la lèvre supérieure est dressée , étroite , entière ou bifide, dont l'inférieure est étalée, divisée en trois lobes, le médian plus large et échancré; 4 étamines qui ne dépassent pas le tube de la corolle; un style divisé à son sommet en deux branches courtes et obtuses. M. Bentham a partagé les Mariubes en deux sous-genres, dont le premier {Lagopsia) renferme ceux qui ont la lèvre supérieure entière et les feuilles incisées-pinnatifides, dont le second {Marrubium) comprend ceux qui ont la lèvre supérieure échancrée ou bi- fide, et dont les feuilles sont le plus souvent crénelées. C'est à ce dernier sous -genre qu'appartient la seule espèce dont nous ayons à nous occuper ici , le Marrube com- mun, Marrubium vulgare Lin., le Marrube blanc des officines. C'est une plante com- mune le long des chemins , parmi les décom- bres, dans les lieux incultes, etc., dont la tige est droite, tétragone, très velue et co- tonneuse dans sa partie supérieure ; dont les feuilles sont ovales, presque arrondies, ru- gueuses, crénelées. Ses fleurs sont petites , blanches, nombreuses à chaque faux vcr- ticille; leur calice présente à son bord dix dents très étroites, recourbées. Toute la plante a une odeur forte , aromatique et comme musquée, assez désagréable, une sa- veur amère , chaude et un peu acre ; elle renferme une huile essentielle, un principe amer, et, à ce qu'il parait , de l'acide palli- quc. Elle agit comme un slimulant très uiilo 786 MAR à la fin des catarrhes et des péripneumo- nies; elle facilite l'expectoration, ce qui la fait employer assez fréquemment. Elle exerce aussi une action tonique et excitante sur l'utérus, ce qui détermine son usage dans le traitement des affections qui se rat- tachent à cet organe. Enfin, on l'a conseillée également comme stomachique, et autrefois elle était très estimée comme diaphoréti- que et désobstruant. On mêle souvent le Marrube à la Ballote fétide, à laquelle on donne vulgairement le nom de Marrvbe noir, quoique les propriétés de l'une et l'au- tre diffèrent sous certains rapports. (P. D.) MARS , PETIT MARS CHANGEAIT, PETIT MARS ORANGÉ, ms.— Noms vul- gaires d'une espèce de Lépidoptère, le Nym- phalis ilia. MARS CIIAIVGEAIMT. ins. — Nom vul- gaire du Nymphalis iris. MARSANA , Sonn. bot. ph. — Syn. de Murraya, Kœnig. MARSGllALLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Séné- cionîdées, établi parSchreber(Gen. n. 1762). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. compo- sées. MARSOENIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées-Pergu- lariées , établi par R. Brown ( in Mem. Werner. Soc, I, 29). Sous-arbrisseaux de l'Inde et de la Nouvelle-Hollande. Voy. as- CLÉPIADÉES. MARSILEA. BOT. cr. — Genre de la fa- mille des Marsiléacées , établi par Linné [Gen.,n, 1134 ). Herbes vivaces, croissant dans les eaux stagnantes sous tous les cli- mats. Voy. MARSILÉACÉES. MARSILÉACÉES. Marsileaceœ. bot. cr. — On a longtemps désigné sous ce nom , ou sous ceux de Rhizocarpées , Rhizos- permées ou Hydroptéridées , une famille de plantes cryptogames, qui, malgré le petit nombre des plantes qu'elle comprenait, of- frait cepeadant deux types bien distincts : types qui ont été élevés au rang de familles distinctes sous les noms de Marsiléacées et de Salviniées ; nous ne nous occuperons ici que des Marsiléacées ainsi limitées , compre- nant seulement les deux genres Marsilea et Pilularia. Ce sont de petites plantes , dont les tiges rampent au fond des eaux peu pr- fi: ' :• , MAR produisant en même temps des racines ad- vcntives et des feuilles dressées , réduites à un simple filet cylindrique et filiforme dans la Pilulaire, où elles ne sont probablement formées que par un pétiole dépourvu de limbe, portant au contraire, dans les Mar- silea, deux paires de folioles disposées en croix , flottant à la surface de l'eau , ou s'é- levant hors de ce liquide. Ces folioles cu- néiformes, entières, ou lobées au sommet, sont parcourues par des nervures fines et dichotomes , analogues à celles de certaines Fougères, telles que les Adiantum. Dans leur jeunesse, les feuilles et leur pétiole sont enroulés en crosse; ce caractère et celui de la nervation établissent dans ces or- ganes beaucoup d'analogie entre les Marsi- léacées et les Fougères. Ces feuilles présen- tent un autre caractère remarquable, qui n'avait pas encore été signalé parmi les Cryp- togames , et qui a été observé en premier par M. Bory de Saint-Vincent; c'est la fa- culté que possèdent les folioles de se relever et de s'appliquer par paires l'une contre l'autre pendant la nuit, comme celles de certaines Légumineuses dans lesquelles le phénomène du sommeil de ces organes est le plus prononcé. Les organes de la reproduction sont con- tenus dans des conceptacles, sphériques dans la Pilulaire, comprimés latéralement dans \es Marsilea, portés tantôt sur la base des pétioles des feuilles, tantôt sur des pédi- celles propres, qui ne sont encore proba- blement que des pétioles raccourcis et à limbe avorté. Dans quelques Marsilea, le même pétiole porte deux ou même plu- sieurs de ces conceptacles. Leur paroi est épaisse , dure et coriace , ou crustacée ; dans la Pilulaire, elle se divise en quatre val- ves, qui correspondent à autant de loges distinctes, séparées par des cloisons mem- braneuses: dans les Marsilea, les concep- tacles ne s'ouvrent pas régulièrement , et sont divisés en plusieurs loges disposées des deux côtés d'une cloison principale , paral- lèle aux surfaces aplaties de ce concep- tacle. Chacune de ces petites loges , dans ces deux genres, contient doux sortes d'or- ganes fixés sur un placenta saillant; les uns, placés dans la partie inférieure , sont de pe- tits sacs ovoïdes, formés d'une membrane très ténue, remplis d'une substance gélati- MAR ncuse, qui se gonfle par l'absorption de l'eau après la déhisccnce des conceptacles ; au centre se trouve un corps unique cllip- tique, renflé au sommet, formé d'une en- veloppe crustacée, jaunâtre et lisse, conte- nant dans son intérieur une cellule très mince, remplie de fécule : c'est l'embryon qui germe et se développe dans l'eau , et on ne saurait douter que ces corps sont des sémi- nules analogues à celles dts Fougères ou des Chara. Les autres corps, contenus aussi dans les mêmes loges des conceptacles, mais vers leur partie supérieure, sont des sacs mem- braneux , claviformes , contenant chacun, au milieu d'un liquide légèrement gélati- neux, plusieurs corps sphériques jaunâtres, qui s'échappent de ces sacs par la rupture de la membrane qui les forme, après l'ab- sorption de l'eau. Chacun de ces corpus- cules sphériques est solide , de consistance grenue , et ressemble assez à une masse de pollen d'orchidée. La plupart des auteurs les ont considérés comme les organes mâles de ces plantes, dont l'action fécondante s'exer- cerait après la rupture des conceptacles, dans l'eau qui contiendrait les séminules mélan- gées avec ces corps polliniques. La germination des séminules a été ob- servée, depuis longtemps, dans la Pilu- laire , et récemment sur le MarsUea pubcs- censouFairi, par MM. Durial et Fabre; elle rappelle beaucoup, au premier coup d'oeil , celle de certaines Monocotylédones; mais on peut encore douter si la première petite écaille, ou feuille rudimenlaire, existe avant la germination, et est réellement ana- logue à un cotylédon, ou si, résultant de l'acte même de la germination , elle n'est pas plus analogue aux productions foliacées des Fougères. Le genre Pilularia ne ren- ferme qu'une seule espèce , assez commune en Europe ; le genre MarsUea comprend, au contraire , de nombreuses espèces répandues sur tout le globe et particulièrement dans les régions inlertropicales , dans l'Inde, l'A- frique et l'Amérique. J'ai rapproché de cette famille un genre de plantes fossiles des terrains houillers , les Sphenophyllum , dont les feuilles, vcrti- cillées 6 par 6 , ont beaucoup d'analogie , par leur forme et leu"r nervation, avec celles des folioles des MarsUea; mais la différence d'origine et de position de ces feuilles sira- MAR T87 pies établit entre ces plantes une difl"érence bien tranchée; et tant que les organes re- producteurs de ce genre détruit de l'ancien monde ne seront pas connus, ses rapports avec les végétaux vivants seront très dou- teux. (Ad. Brongniaut.) MARSOUIN. MAM. — Espèce du genre Dauphin. Koy. ce mot. (E. D.) MARSOUIIVS FOSSILES, paléont. — Voy. D.\urinNS fossiles. *MARSIIPIA, Dumort. bot. cr. — Syn. de Sarcoscyphus , Cord. *MARSl]PIALES. ACAL. — Troisième tribu des Méduses non proboscidées dans la classiGcation de M. Lesson. Ce sont des Mé- duses sacciformes ou en cloche, ayant de 4 à 8 faux bras au bord de l'ombrelle, qui a parfois deux replis simplement munis d'émi- nences papilleuses; le sac stomacal est sim- ple, et remplit toute la cavité interne, ou bien il est oblong allongé, et frangé à son ouverture. Il n'y a ni pédoncule, nicirrhes, ni ovaires apparents. Cette tribu comprend les genres Marsupialis, Bursarius, Milra, Eu- rybia, Cytœis,Campanella6i Scyphis. (Duj.) MARSUPIALIS {marsupium, bourse). ACAL. — Genre établi par M. Lesson , aux dépens des Carybdées , et placé même par cet auteur, dans une tribu distincte, à la- quelle ce nouveau genre a donné son nom. C'est l'ancienne Carybdée marsupiale des auteurs qui en est le type , sous le nom de Marsupiale de Plancus', et M. Lesson rap- porte à ce genre deux autres espèces obser- vées par M. Rcynaud et par lui-même. Ses caractères sont d'avoir l'ombrelle conique, en forme de sac allongé , terminé à son bord ouvert par 4 faux bras renflés ou comprimés, comme articulés ou terminés par un petit point globuleux. Le sac stomacal est en en- tonnoir , évasé et quadrilobé dans le haut, rétréci et entouré de quatre suçoirs dans le bas. L'espèce type habite la Méditerranée. On la trouve sur les côtes de Naples et de Nice; elle est large de i centimètres, pres- que diaphane. (Dcj.) MARSUPIAUX. MAM.— Nouscomprenons sous ce titre les Mammifères auxquels a été spécialement attribué le nom de MAnsiri m x dans les diverses méthodes, et ceux quKl. Geon"roy a désignés sous le nom de Mono- TiiLMES. Ces deux groupes coDBlituenl en efl'etun même type, dérivé du grand iji'C 788 MAR Mammifère, et dont nous avons essayé de caractériser les représentants par le nom dM- placentaires, lorsque nous cherchions, dnns l'étude des phénomènes génésiquesprimitirs, l'indice des affinités naturelles 'des Mammi- fères en général. Comme nous l'avons indi- qué alors, le point de divergence des deux types secondaires de la classe des Mammifères paraît se trouver au moment où rallantoïdc, couverte d'arborisations vasculaires, porte ses vaisseaux ombilicaux à la surface ducho- rion, pourconstituerun placenta cheziesuns, tandis que, chez les autres, cette même vési- culene paraîtpass'uniravecla membrane de l'œuf pour composer un organe placentaire, La distinction des types, indiquée par cette diiïérence fondamentale, devient encore plus marquée à mesure que l'animal avance dans son développement ; des caractères spé- ciaux dont le point de départ, et en quelque sorte la raison se trouve dans l'absence de lien organique entre la mère et le fœtus, appartiennent en propre aux Mammifères aplacentaires. En effet, la petite proportion de la masse vitelline contenue dans l'œuf, et l'impossi- bilité oij est l'embryon de tirer sa nourriture des vaisseaux utérins de la mère, sont deux circonstances qui exigent un mode de nu- trition particulier pour la complète forma- lion du jeune; ce mode de nutrition est celui que les mamelles des Mammifères sont des- tinées à accomplir. Seulement, pour les Apla- centaires, après la nutrition vilelUne et une courte nutrition utérine qu'effectuent pro- bablement les vaisseaux de la vésicule ombili- cale, cette nutrition mammaire est beaucoup plus prolongée, pour fournir à l'embryon le moyen de subvenir aux besoins de son orga- nisaiionen voiededéveloppement. Expulséde l'utérus dans un état d'imperfection tel qu'il ne peut saisir et quitter la mamelle, comme le fait le nouveau-né des Placentaires, c'est greffé en quelque manière à la tétine de la mère, que l'embryon des Aplacentaires subit celte seconde gestation, et, chez un certain nombre d'espèces, il trouve même un asile dnns une espèce d'utérus extérieur, ou po- che d'incubation en quelque sorte complé- mentaire. Ces conditions primitives de l'embryon dans le groupe que nous étudions, appar- tiennent donc jusqu'à un certain point au MAR type ovipare; et les Aplacentaires présentent en effet dans leur organisation des modifica- tions qui rappellent ce type. C'est même par des emprunts faits à ce type et par les né- cessités physiologiques qui dérivent de l'état primitif de l'embryon, que nous pouvons ex- pliquer les principales particularités orga- niques propres aux singuliers Mammifères dont nous nous occupons ici. Leurs caractères généraux essentiels sont, outre l'absence jusqu'ici constatée d'un véritable placenta : l'état rudimentaire du corps calleux entre les hémisphères cérébraux , et l'existence d'os en forme de languette, articulés et mobiles sur le pubis, nommés os marsu- piaux. On pourrait donc choisir arbitraire- ment dans ces trois grands caractères fon- damentaux celui qui servirait à dénom- mer le groupe de Mammifères qui les pré- sentent. Nous avons indiqué précédemment ivoy. mammifères) par quels motifs nous préférions le caractère tiré des phénomènes génésiques primitifs. M. Isidore Geoffroy a, au contraire, placé le point de départ de sa caractéristique dans la présence des os mar- supiaux, et c'est sous le nom de Quadrupè- des avec ommarsupiaux que ce zoologiste désigne les animaux que nous appelons Mammifères aplacentaires. Nous indiquerons, en donnant la défini- tion de ce groupe, les raisons qui doivent faire considérer comme Mammifères les ani- maux qui le composent; et nous rappelle- rons, à propos de leur classification, les places diverses qui leur ont été successivement assi- gnées. Nous devons insister d'abord sur les caractèresessentiels qu'offre leur organisme, en négligeant les particularités qui pourront trouver place dans les articles destinés aux principaux genres. La dénomination àe Marsupiaux, donnée au principal groupe des Aplacentaires, vient de ce que les Sarigues, les premiers animaux qui furent connus dans ce type si curieux, présentaient cette poche abdominale (marsM- pium, bourse) où le jeune trouve d'abord une chambre incubatrice, et plus tard un asile et un refuge. Le nom à'Animaux à bourse donné aussi à ces Mammifères était la traduction du mot technique. L'existenced'un véritable utérus et celle de cette poche qu'on a pu comparer à une seconde matrice , a valu encore aux Marsupiaux le nom de Di-. MAR delphes {Sk, Sùip-i;, double matrice), dont la valeur a été appréciée dans plusieurs ar- ticles de ce Dictionnaire, et sur lequel nous reviendrons dans le chapitre de la classi- fication. Le nom de Monotrèmes, employé pour désigner le second groupe des Aplacentaires , qui comprend les deux genres Orniihorhyn- que et Échidné, rappelle que les Mammi- fères qui le portent ont un orifice unique (f/ovov TpvifAa, un seul trou), une sorte de cloaque dans lequel les voies génitales, uri- naires et fécales débouchent à la fois. Pour caractériser les divisions secondaires du type mammalogique auquel appartien- nent les Marsupiaux et les Monotrèmes, nous ne pouvons cire guidés par les phé- nomènes embryologiques, puisque le déve- loppement de ces animaux est aujourd'hui très incomplètement connu. Nous ne cher- cherons donc pas à |irésenter l'ordre de suc- cession suivant lequel leurs divers appareils se forment. Mais, pour rendre la compa-. rai-'on plus facile entre les diverses parties de l'organisation dans les deux types dérivés du type mammalogique, nous suivrons néan- moins le plan que nous avons adoptép our l'article sur les Mammifères placentaires, en présentant d'abord les phénomènes embryo- géniques connus , et en nous arrêtant plus spécialement sur les systèmes nerveux et osseux, et sur le système delà reproduc- tion. Les systèmes de la digestion et de la respiration ne méritentque quelques lignes, parce qu'ils sont construits sur le plan gé- néral que l'on retrouve dans la classe des Mammifères. OEuf et embryon des Mammifères Aplacen- taires. Développement. Nous ne rapporterons dans ce chapitre que les faits qui ont rapport à la génération des Aplacentaires et à leur développement. La description des appareils sexuels trouvera place dans le chapitre destiné au système de la reproduction. C'est là que nous renvoyons aussi pour les détails sur les glandes mam- maires, la poche marsupiale, la gestation et l'accouplement. Les beaux travaux de M. Owen nous serviront de guide principal dans l'exposé de ces phénomènes, dont la con- naissance est due en grande partie à ce savant. MAR 789 L'étal d'imperfection et d'ébauche dans lequel on trouva les jeunes cums mammaires des Monotrèmes seront le point de départ. Supposons qu'un certain nombre de ces cœcums s'anasto- mosent entre eux , et forment plusieurs groupes aboutissant à plusieurs canaux ex- créteurs qui s'ouvrent à la surface, nous au- rons les tétines multiples des Chiennes, par exemple. La concentration de ces canaux vers un même point nous donnera la mamelle de la Femme, du Rhinocéros: la fusion de tous ces canaux en un seul canal 804 MAR qui débouche à l'extérieur par un seul ori- fice, nous représente le dernier terme du développement mammaire, celui que nous trouvons dans la Vache. Chez les Marsupiaux, comme chez les autres Mammifères, le nombre des ma- melles est en rapport avec le nombre des petits d'une portée; mais, comme le pro- duit de deux gestations demande le lait de la mère pendant quelque temps , il reste toujours quelques mamelles en quelque sorte supplémentaires, destinées à allaiter le jeune qui a déjà quitté la pocho, tandis que les fœtus de la portée suivante sont en- core greffés à la mère. Ainsi les Kanguroos, qui sont unipares, ont quatre mamelles, aussi bien que les Pétauristes, qui mettent bas deux petits, et les Thylacines. Dans le Perameles nasuta et le Pliascogale penicil- lala, le nombre des mamelles est de huit, placées circulairement chez le second, et dis- posées longitudinalement' sur deux lignes légèrement courbes chez le premier. On compte neuf mamelles, quatre de chaque côté et une dans le milieu, chez les Didelphis opossum et dorsigera. L'Opossum de Vir- ginie a treize mamelles, six de chaque côté, et la treizième médiane. Poche marsupiale. — On sait déjà que cet organe remarquable, destiné à envelopper les mamelles et à recevoir les petits, manque chez les Monotrèmes. Le degré de dévelop- pement qu'il acquiert chez les Marsupiaux semble être en raison inverse du développe- ment de l'utérus, et en raison directe de celui du vagin; il est aussi probablement en rapport avec la somme de métamor- phoses que subit le jeune dans le sein de la mère avant sa naissance utérine. Le Didel- phe dorsigère, dont l'utérus est très grand et le vagin simple, a une poche tout-à-fait rudimenlaire; les Kanguroos et lesPoloroos dont l'utérus est court, et dont les vagins avec leur cul-de-sac vaginal sont très développés, ont une bourse vaste et profonde. L'ouver- ture de cette bourse se dirige en avant chez la plupart des Marsupiaux ; chez les Péramèles et le Chœropus elle est au contraire dirigée vers la vulve. Cette ouverture est fermée par un sphincter puissant. Dans les fœtus mâles, il parait que l'on observe des indices d'une poche rudimentaire qui s'obliière à mesure que les sexes se caractérisent, et ce fait est MAR intéressant à constater quand on le rap* proche de cet état général primitif par le- quel l'appareil mâle présente, chez tous les Mammifères, l'apparence du sexe femelle. Les rudiments de la poche persistent même à l'état adulte dans les Thylacines mâles. Appareil urinaire. — Par leur forme, leur structure et leur position, les reins présen- tent dans le type des Aplacentaires les mêmes caractères que dans le type des Mammifères ordinaires. On y trouve les deux substances corticale et médullaire; ils sont simples ; leur surface est lisse. Les différences ne com- mencent dans la constitution de l'appareil urinaire qu'au point de la terminaison des urètres chez les Monotrèmes. Et il est remar- quable, comme le dit M. Owen, que cette dé- viation du type mammalogique général, qui rapproche les Monotrèmes des Chéloniens, commence dans les parties de l'appareil urinaire qui sont en rapport avec ceux des organes de la reproduction où apparaît plus spécialement le type ovipare. DÉFINITION DES MAMMIFÈRES APLACENTAIRES. Comme nous allons le voir à propos de la classification, on n'a pas tout d'abord con- sidéré les Monotrèmes comme des Mammifè - res; mais les découvertes successives de l'a- natomie, et celles de l'embryologie tout incomplètes qu'elles sont encore, ont montre d'une manière de plus en plus évidente que ces animaux doivent prendre place dans le grand groupe des Mammifères. En effet, les Monotrèmes, comme les Marsupiaux, ont la mâchoiresupérieure immobile; leur mâchoire inférieure n'est pas articulée avec un os carré ; le crâne repose sur l'atlas par deux condyles ; — les globules du sang sont circulaires; l'aorte se courbe à gauche; — les poumons, composés d'un tissu spongieux, sont divisés et subdivisés en cellules très petites, et ap- pendus librement dans la cavité thoracique ; celle-ci est séparée de la cavité abdominale par le diaphragme ; — il existe des mamelles qui acquièrent un développement plus con- sidérable à l'époque de la gestation; — la peau est garnie de poils. Pour indiquer le caractère distinctif du type secondaire que nous venons d'étudier, il nous suffira de dire que les Mammifères qui le composent sont : Aplacentaires, parce qu'ils ne paraissent MAR pas posséder le lien organique qu'établissent les vaisseaux allanloïdiens chez les Placen- taires, avec lesquels cependant ils ont des afflnités primitives qui sont représentées par les mots Vertébrés, Allantoidicns, Mammi- fères, que nous avons définis précédemment. Voy. MAMMIFÈRES. Avec cette différence fondamentale se ren- contrent plusieurs particularités organiques qu'on peut résumer de la manière suivante, en les rapportant principalement à deux sys- tèmes : Système nerveux: Pas de corps calleux, ou plutôt un corps calleux tout-à-fait rudi- mentaire. Système osseux : Des os marsupiaux arti- culés et mobiles sur le pubis. CLASSIFICATION DES MAMMIFÈRES APLACENTAIRES. Il faut attendre du temps et des circon- stances favorables la connaissance des phé- nomènes génésiques qui pourront nous faire apprécier les affinités des différents genres compris dans le type si remarquable et en- core si mal connu des Mammifères Aplacen- taires. A défaut de ce guide, les naturalistes, en suivant les procédés ordinaires de la zoo- logie, ont néanmoins groupé ces animaux de manières diverses, et nous allons indiquer les principales modifications que les méthodes ont subies sous ce rapport. Les Mammifères Aplacentaires, si l'on excepte l'Opossum de Virginie, sont confinés dans l'hémisphère austral, et appartiennent en général à l'Australie, où les différents genres semblent jouer des rôles correspon- dant à ceux des Mammifères Placentaires sur les autres continents. Les considérations intéressantes auxquelles nous conduirait l'étude de la distribution géographique de ces animaux, et celles que pourrait nous fournir la palœontologie, doivent se trouver dans les articles spéciaux consacrés à ces matières dans cet ouvrage, et nous nous abstenons de ces digressions, pour lesquelles la place nous manque. Nous voulions seule- ment appeler l'attention sur l'habitation de ces Mammifères sur le globe, pour faire com- prendre comment quelques uns d'entre eux restèrent si longtemps inconnus, et pourquoi leur mode d'existence, leur organisation, leur développement surtout, nous sont encore aujourd'hui si imparfaitement expliqués. WAR 805 C'est vers 1792 que Shaw fit connaître l'Échidné épineux dans le 3' volume de ses Naturalisas Miscellany ; c'est dans l'année 1799 que le même naturaliste parla de rOrnJthorhynque dans le 10' volume du même ouvrage , presque en même temps que Blumenbach le publiait et le nommait dans son Manuel d'IIist. Nat. Le naturaliste anglais, appréciant avec assez de justesse les analogies dp cet animal singulier, le plaça, ainsi que l'Échidné, à la suite des Myrmeco- phaga ; le savant Allemand, moinshcurcux, ne tint compte que des caractères fournis par les extrémités , et rangea l'Ornithorhynque dans sa division des Mammifères palmipè- des. Everard Home (1801, 1802), en appe- lant l'attention sur l'appareil sexuel des deux animaux, comprit les affinités qui les unissent; mais, les considérant comme s'éloi- gnant considérablement de tous les autres Mammifères, il en fit une classe distincte, in- termédiaire aux Mammifères et aux Ovipa- res. Geoffroy, en adoptant la distinction établie par Home, rapprocha davantage ces animaux de la classe des Mammifères, et en forma un ordre distinct , qu'il désigna sous le nom de Monotrèmes. Cependant les zoo- logistes que nous venons de nommer, et d'autres auteurs, ne considéraient pas les Mo- notrèmes comme des Mammifères; au con- traire, Spix, Oken, Cuvier et M. de Blainville appuyèrent ce rapprochement sur des analo- gies, et Meckel apporta une preuve de la plus grande valeur en faveur de cette dernière opinion, par la découverte des mamelles de l'Ornithorhynque. Dès lors les Monotrè- mes sont généralement considérés comme des Mammifères ; mais leurs affinités avec les animaux de ce groupe sont interprétées de bien des manières diverses , jusqu'au moment oii M. de Blainville les rapprocha des Marsupiaux pour en composer un groupe distinct, auquel il appliqua le nom général deDiDELPiiKS, par opposition à la dénomina- tion de MoNODELPHES, qu'il donna au groupe des Manunifères Placentaires. La plupart des auteurs qui ont classé les Mammifères Aplacentaires , ont générale- ment pris pour point de départ de leur sys- tème la disposition du système dentaire. Le groupe s'est trouvé ainsi morcelé , et ses représentants furent différemment répartis dans les ordres des Mammifères Placen- 806 MAR taires. Ainsi les MAnsupiAUX ont été dans le commencement considérés par G. Cuvier comme constituant la quatrième famille de ses Carnassiers, et c'est la place que leur a conservée Fréd. Cuvier. Les MoNoritiiUES fai- saient partie de l'ordre des Édentés. Nous ne donnerons pas ici le tableau de laclassificaiion deCuvier, parce que les diffé- rentes dénominations caractéristiques adop- tées par l'illustre auteur doivent être expli- quées aux articles destinés aux différents groupes, en concordance avec la classification suivie dans ce Dictionnaire. Prenant principalement en considération les analogies que présente le système den- taire des différents genres des Aplacen- taires, M. Isidore Geoffroy les a disposés en une série parallèle à celle des Quadrupèdes sans os marsupiaux , et à celle des Bipèdes. Nous en avons donné le tableau en même temps que celui des Mammifères Placen- taires. Quant aux caractères qui distinguent les Marsupiaux des Monotrèmes, on peut les résumer en disantque les premiers ont une poche abdominale; des dents enchâssées; des corps quadrijumeaux plus divisés, et dans lesquels les testes sont doubles; des vagins très développés et complexes ; des tes- ticules extérieurs; ils ont en outre une apo- physe anguleuse à la mâchoire inférieure, et ne présentent pas la disposition des os de l'épaule en une double clavicule, combi- née avec une composition sternale distincte. En examinant les rapports des orifices génitaux avec ceux des voies urinaires et fécales, nous avons vu que la distinction fondée sur la fusion de ces ouvertures n'est peut-être pas aussi profonde qu'elle le pa- raît d'abord. Le Phascolome, par plusieurs points de son organisation, semble aussi ser- vir de lien entre les deux groupes des Apla- centaires. Mais nous ne pouvons pas suivre ici ces considérations, qui manquent du point de départ que leur fourniraient les phéno- mènes génésiques primitifs. Voici le tableau que M. Owen a donné de la distribution méthodique des Marsupiaux. l'^nribu. — SARCOPHAGES (Carnivores). — Trois espèces de dents, et des longues ca- nines à chaque mâchoire. Estomac simple; pas de cffcum, MAR Famille. — Masyaridés. Genres : Thylacine. Dasyure. Phascogale. Deux genres fossiles représentant des for- mes transitoires : Phascololherium et Thy- lacotherium (?). 2' tribu. — ENTOMOPHAGES (Insecti- vores). — Trois espèces de dents à chaque mâchoire. Estomac simple; cœcum de lon- gueur médiocre. 1" famille. — Marcheurs. Genre : Myrmécobe. 2' famille. —Sauteurs. Genres : Chœrope. Péramèle. y famille. —Grimpeui's. Genre : Didelphe. Sous-genres : Didelphe. Chèironede. 3* tribu . — CARPOPHAGES (Frugivores). — Incisives antérieures grandes et longues à chaque mâchoire : canines inconstantes. Es- tomac simple, ou accompagné d'une glande particulière; cœcum très long. 1'* famille. — Plialangîslîdés. Genres : Phalanger. Pétaure. Sous-genres: Couscous. Pseudochéire. Ta- poa. — Pélauriste. Belidie. Acrobate. 2' famille. — Phascolarctidés. Genre : Phascolarcte. 4' tribu. — POEPHAGES (Herbivores). — Incisives antérieures grandes et longues à chaque mâchoire; canines existant à la mâ- choire supérieure seulement, ou manquant. Estomac complexe ; cœcum long. Famille. — Macropodidés. Genres: Potoroo. Kanguroo. Sous -genres : Lagochèles. Haltnaturus. Macropus. Osphranler. Snribu. — RHIZOPHAGES (Rongeurs).— Deux incisives en biseau à chaque mâchoire ; pas de canines. Estomac accompagné d'une glande spéciale; cœcum court, large, avec un appendice vermiforme. Famille. — Pbascolomydés. Genres : Phascolome. — Diprotodon ( Fos- sile ). MAR Quant aux Monotrènies, on les distingue en deux genres : l'Orniihorhynque et l'É- chidné. Le premier ne conipretid qu'une es- pèce, qui estaquatiquc {Oniilhorh>jnchuspa- radoxus); ie second comprend deux es^pcccs terrestres {Echidna hysLrix et selosa). L'Or- niihorhynque se distingue par son cerveau sans circonvolutions; par son bec élargi , armé de quelques dents; par sa langue courte et non extensible; par son gland bi- furqué ; par son corps entièrement dépourvu d'une armure épineuse; par d'autres carac- tères que nous avons indiqués en étudiant les divers appareils , et qui seront rappelés et développés dans les articles consacrés à ces deux genres, qui méritent, sous tous les rapports, de fixer l'attention du zoologiste. (Emile Baudi;ment.) *MARSUPL\UX FOSSILES, paléont.— Les grottes de la vallée de Wellington, dans la Nouvelle-Hollanfle ou Auslralasie, ren- ferment une grande quantité d'ossements encroûtés d'un sédiment rougeâtre sembla- ble aux brèches osseuses du littoral de la Méditerranée. Le major Mitchell , qui les découvrit, a reconnu des os des genres Phas- colome, Poloroo {Hypsiprymnus), Phalan- ger {Phalangisla), Kanguroo {Macropus) et Dasyure. Depuis , on en a trouvé en divers lieux de ce continent, dans le terrain ter- tiaire récent ou post-pliocène, qui se rappor- tent toujours à ces mêmes genres. Plusieurs de ces os paraissent être des espèces actuel- lement vivantes sur le même sol , mais on en rencontre aussi d'espèces perdues, telles que les Kanguroos Titan et Atlas, et le Da- syurus laniarius , décrites par M. Owen dans le 2' volume du voyage de Mitchell, intitulé : Trois expéditions dans l'intérieur de l Auslralasie, en anglais. Les deux Kan- guroos sont d'un tiers plus grands que le Kanguroo géant, et le D. laniarius, d'un tiers en sus que leD. oursinus actuellement confiné dans la terre de Van-Diémen. Il existe aussi parmi ces os des restes d'une espèce de Thylacine , et M. Owen , dans ce même voyage , a établi , sur une mâchoire inférieure, un nouveau genre de sa famille des Phascolomides, auquel il a donné le nom de Diprotodon, dont l'espèce qu'il dé- crit, Dip. australis, était un animal de la taille du Bœuf. Plus récemmentjCe même paléontologiste, MAR 807 dans un rapport sur les Mammifères perdus de l'Australasie, fait à l'Association britan- nique pour l'avancement des sciences en ISii, déirit des ossements nouvellement découverts d'un genre de Pachyderme mar- supial , auquel il a donné le nom de Noto^ therium. La forme de la mâchoire inférieure tient le milieu entre celle des Éléphants et des Mastodontes; il n'y a point d'incisives, et les molaires sont formées chacune de deux collines transverses , comme chez les Kanguroos, le Phascolome et le Diprolodon. M. Owen compte déjà deux espèces de ce genre : le Not. inerme et le Not. Milchelli. Ces animaux avaient à peu près la grandeur du Cheval. Ainsi paraît devoir se vérifier cette pré- vision de M. Cuvier, qui écrivait en 1829, dans son Règne animal: On dirait que les Marsupiaux forment une classe à part, pa- rallèle à celle des Quadrupèdes ordinaires , et divisibles en ordres semblables. Il existait aussi des Marsupiaux à des épo- ques plus reculées. Cuvier a découvert dans les plâtres des environs de Paris (terrain éocène) une petite espèce de Sarigue, Di- delphis Ciivieri {Oss. foss., III, 2* éd.), qui avait la taille de la Marmose, mais avec des proportions relatives différentes, et nous avons vu à l'arliile hvénodon que ces ani- maux appartiennent probablement à l'ordre des Marsupiaux. On trouve aussi une es- pèce de Sarigue qui n'est point encore dé- crite dans ce même terrain éocène, en Au- vergne. Enfin, dans les schistes oolitiquesde Sto- nesfield , qui sont de l'époque jurassique, il a été trouvé de petites mâchoires infé- rieures, que Cuvier, d'après un examen ra- pide qu'il en fit à Oxford, déclara devoir être de quelque Didelphe , et il en nomma même une dont M. Constant Prévost lui en- voya le dessin, Did. Prevoslii. M. Broderip en publia une autre espèce, à laquelle il donna le nom de Did. Bucklandii. Comme jusqu'alors on croyait que les Mammifères ne dataient que de l'époque tertiaire, on éleva des doutes sur celle des schistes de Slonesfield ; mais un nouvel exa- men démontra qu'ils appartiennent bien réel- lementàl'époquejurassique. D'autres doutes s'élevèrent alors sur la classe des animaux dont ces mâchoires proviennent. M. deBlain- mm 808 MAR ville (Comptes-rendus de V Institut , 1838), prononça qu'elles appartiennent probable- ment à des espèces de Reptiles ou peut-être de Poissons, et il proposa de leur donner le nom d'Amphilherium ; mais M. Valenciennes et un peu plus tard M. Owen ont établi que ce sont réellement des mâchoires de Mar- supiaux, et le premier créa un genre qu'il nomma Thylacotherium pour les deux espè- ces de mâchoires , et il eut ainsi le Thyl. Prevoslii et le Thyl. Bucldandii. M. Owen alla plus loin , il adopta le genre Thylaco- therium , et il en décrivit deux espèces : le Thyl. Prevoslii et le Thyl. Broderipii; mais il fit un second genre de l'espèce nommée par M. Valenciennes Thyl. Bucldandii sous le nom de Phascololherium Bucklandii. Les dents du genre Thyl. sont au nombre de 16 de chaque côté, savoir : 3 incisives, 1 canine, 6 fausses molaires et 6 molaires tricuspides. Celles du genre Phase, ne sont qu'au nom- bre de 11 , savoir : 3 incisives , 1 canine , 3 fausses molaires lobées, et 4 molaires éga- lement à plusieurs pointes. (L....D.) MARSUPIOCRINITES. échin. — Voy. MARSUP1TE3. MARSUPITES {marsupium, bourse), ÉCHiN. — Genre d'Encrines établi par Miller pour un fossile des terrains de craie en An- gleterre. Par sa forme et par la disposition des plaques, il se rapproche des Actinocri- nites et des Cyathocrinites; mais il manque de colonne, et semble se rapprocher des Eu- ryales , sous ce rapport, comme aussi par sa MAU forme des bras. Le Marsupile présente un corps régulier, ovale, en forme de bourse, ar- rondi à l'eitrémiié dorsale , tronque et aplati à l'autre extrémité, et revêtu de gran- des plaques polygonales, articulées entre elles, savoir : une plaque centrale ou basi- laire, supportant 3 séries superposées et al- ternes de 5 plaques chacune, 5 costales, 5 intercostales et 5 scapulaires; ces dernières portant chacune un bras terminal, lequel était bifide dès l'origine, et vraisemblable- ment subdivisé comme celui des Euryales. Il existait sans doute aussi un segment pro- tégé par des petites plaques nombreuses, et la bouche était entourée de quatre pièces squamiformes entre les bras. (Duj.) MARS VAS, Oken. moll. — Syn. d'Au- ricule, Lamk. *MARSYAS (nom mythologique). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, créé par Putzeys {Prémices entomologiques, 1845, pag. 52). L'espèce type et unique, le il/. œneusàe l'auteur, a été trouvé dans la pro- vince des Mines au Brésil. (C.) *MARSÏPIAIVTHES (fy.aav7r