3fe '"*■ ■^Mfk ' ^' PROPt--i-ant. DESMAREST, secrétaire de la Soc. entomolog. de France. DL'J ARDIN , ^ , professeur d'bistoae naturelle. DUI'OXCUEL, ^, membre de plusieurs sociétés sa». LUCAS, *, membre de la Sneiétè enlomologique. GERVAIS, professeur d'histoire naturelle, membre MILXE EDWARDS, 0. :jt , D. M., membre d, rinstilul, profess.adniinist. au Muséum d'hisldii. Zoopliytes o» Kayoïiiiés (Echinodeimes, Acalèphes, Foraniinifères, Polypes, Spongiaii ^deplusie el Inf'usoiies.) DUJAIîDlN. ij^, professeur dhistoire nature JtlLNEEDWARDS,0.iR5,D.M.,mem. del'ln Botanique. DEBRÉBISSON, membre de plusieurs sociétés sa Tantes. BROXGNIART, 0. #, D.-M., membre de llnsllt. professeur-administrateur au Muséum d'histoiri naturelle, etc. DECAIS.NE, ^, membre de ITi.stitut. DUCHARTRE, membre de la Société philomali. DE JUSSIEU, O.^, D.-M , membre de l'inslilul . professiur au Muséum d'Iiislolre naturelle. LEVEILLÉ:,D.-M.,n.emb. de la Société pliiIomalb|. MONTAGNE, ifif, D.-M., niemb. de la Soc. pbil.,elc. RICHARD, *, D.M., membre de l'Institut, prof, v seur à la Faculté de médecine. SPACII , aide-naturaliste au Muséum d'histoire i,ii- turelle. Géologie, Iflinéralogie. I^ORDIER, C.^, n.emb.del'Inslit., prof.-adm. au Muséum d'hist. natur., insp. gén. des mines, etc. DELAFOSSE, ifif, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, etc. DESNOYERS, *, bibliothécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre d,. plusieurs sociétés sa<. l'Institut ELIE DE BEAUMONT.O. iftf, mei prof, au Col. de France, insp. gén. des mines, etc Cil. DORUIGNY, membre de plusieurs acadt mies et sociétés savantes , etc. CONSTANT l'REVOST , ifts, professeur de géologie à la Faculté des sciences , etc. Cliiniie, Physique et Astronoiuie ARAtiO, C. Jjji, sfcrélaire perpétuel de l'Académi BECQUEREL, O. *, n.embre de l'Inslitut. profes..- admm.stratenr au Muséum d'histoire naturelle, etc. DDMAS.C.*, D.-M. memlr.de l'Inslitut. PELOUZE, ^, membre de l'Institut, professeur d,- chimie au Collège de France et à l'Ecole poly- technique, etc. PEI.TIER, membre de plusieurs académies et .so- ciétés savanles- RIVIERK, ^, professeur de sciences physiques. t.. RlAH-riMT, lue Migiii.n, 2. DICTIONNAIRE UNIVERSEL liESLMANT ET COMPLETANT Tous les laits itrésentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientitiiiues, ks Œuvre.» complètes de Bufton , et les meilleurs traités spéciaiix sur les diverses branrhes des science» naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l'étvmologie et la délinition des noms scientifiques, et les principales applications des corps organiiiues et inorganiiiues à lagriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. ; PAR HESSIEUliS AKAGU, AUDOIN , BAUDEMENT, BECQUEUEL ., BIBRUiN , BLANCEAUD, BOITARD , DE BBÉBISSON, AD. BRONGMART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE , DESHAYES, DESMAKEST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES d'ORBIGNY, DOYÈRE, DUCBARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, ÉL1EDE BEAUMONT, FLOIJRENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GERBE, GERVAIS , HOLLARD, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAURILLARD, LEMAlRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE , MILNE EDWARDS , MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN , SPACH , VALENCIENNES, ETC. DIRIGÉ PAR M. CHARLES D'ORBIGNY. Et enrichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sur acier. --0 00 OO C-c- PARIS. CHEZ LES EDITEURS MM. RENARD, MARTINET ET C, Rit ET UOÎEL BIGNUN, 2 (quartier de l'Écolf-dc-Méd^cin.' i. ET CHEZ AKGLOIS ET LECLERCQ, 1 VICTOR MASSO\, Rue de- la Harpe, 81. j Place de l'École-de-Medeciue, 17. illcmfs inoisons, c\)cz £. ÛWdjehcn , à ffifïig. n}47. M.ISTE DES ABRÉVJATIONS EMPI.OYjiES DANS CET OUVRAdE. ( Les abréviations en petite? capitales placées au connnencemeni de chaciue iniliqiient la grande classe à laquelle ils appartiennent.) Acal. . Acalèphes. Mam. \f il m m i fprpc Anal. . . . Analomie. Mém. . . iTiaiiiiiiiici es . . Mémoire. Ann. . . . Annales. Méléor. . Météorologie. Annél. . . Annélides. Min.. . . Minéralogie. Arach. . . Arachnides. Moll. . . . Mollusques. Aslr. . . . Astronomie. Myriap. . Myriapode. Bot. . . . Botanique. Ois. . . . Oiseaux. Bot. cr. . . Botanique cryptogami- Paléonl. . Paléontologie. que. Ph. ou Phc m. Phanérogame, ou ph Bol. ph. . Botanique phanéroga- nérogamie. mique. Phys. . . Physique. Bull. . . . Bulletin. Physiol . . Physiologie. Chim. . . . Chimie. PI . Planche. Cirrh. . . . Cirrhopodcs. Poiss. . . Poissons. Crust. . . Crustacés. Polyp. . . Polypes, Polypiers Êchin . . . Échinodermes. Rad. . . . Radiaires. Fig. . . . . Figure. Bept. . . . Reptiles. Foramin . . Foraminifères Spong. . . Spongiaires. Foss . . . . Fossile. Syslol. . . Systolides. G ou g. . . Genre. Syn.ouSyî ion. Synonyme. Géol. . . . Géologie. Térat. . . Tératologie. Helm. . . . Helminlhides. V. ou Voy . Voyez. Hist. nat. . Histoire naturelle Vulg.. . . . Vulgaire. In fus. . . . Infusoires. Zool. . . . . Zoologie. 1ns. . . . Insectes. Zooph. . . . Zoophytes DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. M MARTE. Mustela. mam. —Ce genre de Mammifères , établi par Linné et placé à la tête des Carnassiers digitigrades de G. Cu- vier, forme, pour M. Is Geoffroy, sous le nom de Mustéliens, la troisième famille de son sous-ordre des Carnivores à molaires plus ou moins tranchantes, mais non hérissées de pointes. Les Martes ont une seule dent tu- berculeuse en arrière de la dent carnassière de la mâchoire supérieure; on leur compte de trente-deux à trente-huit dents. Leur corps très allongé et leurs pieds très courts leur permettent de passer par les plus petits trous. Elles manquent de cœcum, et ne tombent pas l'hiver en léthargie. Les Martes proprement dites ont à cha- que mâchoire six incisives, deux canines, et, parmi les mâchelières, deux carnassières et deux tuberculeuses ; mais le nombre des faus- ses molaires varie quelquefois de quatre à six à la mâchoire supérieure, et de six à huit à l'inférieure, d'où il résulte que le nombre de leurs dents varie de trente quatre à trente- huit. Les carnassières ressemblent assez à celles des Chats : cependant les supérieures ont le tubercule interne plus distinct, et les inférieures sont remarquables par un talon assez étendu que présente leur partie pos- térieure. Les tuberculeuses inférieures sont petites, arrondies, et leur couronnese termine par trois petites pointes ; les supérieures sont divisées en deux parties par un sillon assez profond, et chaque partie offre trois petits tubercules. Les pieds sont courts compara- tivement à la longueur de leur corps effilé, et terminés chacun par cinq doigts réunis dans une grande partie de leur longueur par une membrane. Les ongles sont arques T. YUI. et très pointus, excepté dans les Zorilles. La queue varie beaucoup de longueur, selon les espèces. Leur pupille est allongée transver- salement, comme chez les animaux crépus- culaires; l'os pénial existe assez développé dans toutes, mais sa forme n'est pas toujours la même. Les mamelles sont placées sur le ventre, au nombre de quatre à huit. Près de l'anus sont de petites glandes qui sécrètent , surtout quand ces animaux sont en colère, une humeur d'une odeur toujours désagréa- ble et souvent fétide. De tous les animaux carnassiers, les Mar- tes sont les plus cruels. et les plus sangui- naires. Elles ne se nourrissent que de proies vivantes, et il faut qu'elles soient poussées par une faim extrême pour manger quelques baies sucrées, telles que les Raisins et les fruits de la Ronce. Celles qui vivent dans les bois sont constamment occupées de la chasse des Oiseaux, des Souris, des Rats; les plus pe- tites espèces même, telles que l'Hermine et la Belette, attaquent sans hésitation des ani- maux dix fois plus gros qu'elles, les Lapins, les Lièvres et les plus grands oiseaux de basse-cour. La ruse dans l'attaque, l'cirron- terie dans le danger, un courage furieux dans le combat, une cruauté inouïe dans la victoire, un goût désordonné pour le car- nage et le sang, sont des caractères qui ap- partiennent à toutes les espèces de cette la- milie, sans exception. Leur corps, long, grêle, vermiforme, comme disent les natu- ralistes, leurs jambes courtes, leur souplesse et leur agilité, permettent à ces animaux do se glisser partout et de passer par les i)lus petits trous, pourvu que leur lêle puisse y entrer ; aussi parviennent-ils aisément à pc- i 2 IMAR ndirer dans les basses-cours, et leur appari- tion est toujours le signal de la mort pour tous les petits animaux domestiques qu'on y élève. Rien n'est épargné, et, avant d'assou- vir leur faim, il faut qu'elles aient tu6 tout ce qui les entoure, tout ce qu'elles peuvent atteindre. Elles ont un art merveilleux pour s'approcher doucement de leur victime sans en iire aperçues et sans la réveiller, pour s'élancer sur elle, la saisir, l'envelopper comme un serpent dans les replis de leur corps long et souple, lui couper la gorge avant qu'elle ait eu le temps de pousser un cri qui eût donné l'alarme aux autres. Les Martes sont si cruelles qu'elles n'épargnent pas même les animaux de leur genre; les espèces les plus fortes font une guerre à mort aux plus faibles; et cependant les mâles ne mangent pas leurs petits, comme font la plu- part des Chats, les Cochons, et même les La- pins. Ils en prennent au contraire le plus grand soin, et, dès qu'ils peuvent marcher, ils partagent avec la femelle les soins de leur éducation. J'ai pu m'assurer de ce fait par mes propres yeux dans l'espèce de la Marte commune et celle de la Fouine. Les Martes, d'un caractère sauvage et fa- rouche, ne se plaisent que dans les forêts les moins fréquentées, et, si l'on en excepte la Fouine et la Belette, elles ne s'approchent pas volontiers des habitations de l'homme. On ne peut nier qu'elles aient de l'intelli- gence, si on en juge par l'adresse et la ruse qu'elles emploient pour surprendre leurs ennemis; mais c'est purement une intelli- gence de meurtre et de cruauté, qui ne les empêche pas de tomber dans tous les pièges qu'on leur tend. Réduites en captivité, elles s'apprivoisent assez bien; cependant jamais assez pour sentir de l'alTcction pour leur maître, et ne pas s'eiïaroucher de la présence d'un étranger. Sans cesse agitées par un mouvement de défiance et d'inquié- tude, elles ne peuvent rester un moment en place, et si elles cessent par intervalle d'es- sayer à briser leur chaîne, c'est pour dor- mir. Cependant, comme on le verra à l'ar- ticle de la Fouine , quelques individus font un peu exception et ont le caractère moins farouche. Le genre Marte a été divisé par presque lous les naturalistes en quatre sections ou sous-genres, savoir ; MAR l. Les MARTES {Muslela, G. Cuv.). Elles ont 6 fausses molaires à la mâchoire supérieure, et S à l'inférieure. Elles se trou- vent en Europe, en Asie et en Amérique. i . La Maute COMMUNE, il/»s' Pendant que les chasseurs dorment, l'un deux fait sentinelle , et souvent son coup de fusil annonce l'approche d'un Ours féroce ou d'une troupe de Loups aiïamés. Il faut se lever à la hâte , et quelquefois sou- tenir une affreuse lutte avec ces terribles animaux; mais il arrive aussi que la nuit n'est troublée par aucun bruit , si ce n'est par le sifflement du vent du nord qui glisse sur la neige, et par une sorte de petit bruis- sement particulier sur la toile de la tente. Les chasseurs ont dormi profondément, et il est grand jour quand ils se réveillent. Us appellent la sentinelle, mais personne ne répond : leur coeur se serre ; ils se hâtent de sortir, car ils savent ce que signifie ce si- lence. Leur camarade est là, assis sur un tronc de sapin renversé. Il a bien fait son devoir de surveillant, car son fusil est sur ses genoux, son doigt sur la gâchette, et ses yeux sont tournés sur la montagne, où, la nuit, les hurlements des loups se sont fait entendre; mais ce n'est plus un homme qui est en sentinelle, c'est un bloc de glace. Ses compagnons, après avoir versé une larme IMAR 5 sur sa destinée, le laissent là, assis dans le désert, cl se réservent de lui donner la sé- pulture six mois plus tard, à leur retour, lorsqu'un froid moins intense permettra d'ouvrir un trou dans la glace. Ils le retrou- veront à la même place, dans la même atti- tude et dans le même étal . si un Ours n'a pas essayé d'entamer avec ses dents des chairs transparenles , blanches et roses comme de la cire, colorées, mais dures comme le granit. » Enfin, après mille fatigues et mille dan- gers épouvantables, la petite caravane ar- rive dans une contrée coupée de collines et de ruisseaux. Les chasseurs les plus expéri- mentés tracent le plan d'une misérable ca- bane construite avec des perches et de vieux troncs de bouleaux à moitié pourris. Ils la couvrent d'herbes sèches et de mousse, et laissent au haut du toit un trou pour don- ner passage à la fumée. Un autre trou, par lequel on ne peut se glisser qu'en rampant, sert de porte, ei il n'y a pas d'aulre ouver- ture pour introduire l'air et la lumière. C'est là que quinze malheureux passeront les cinq ou six mois les plus rudes de l'hiver; c'est la qu'ils braveront l'inclémence d'une tem- pérature descendant presque chaque jour à 22 ou 25" du thermomètre de Uéaumur. Lor."«que les travaux de la cabane sont ter- minés, lorsque le chaudron est placé au mi- lieu de l'habilalion, sur le foyer, pour faire fondre la glace qui doit leur fournir de l'eau, lorsque la nrousse et les lichens sont dis- posés pour faire les lits, alors les chasseurs parlent ensemble pour aller visiter leur nou- veau domaine, et pour diviser le pays en autant de cantons de chasse qu'il y a d'hom- mes. Quand les limites en sont définitive- ment tracées, on lire ces cantons au sort, et chacun a le sien en toute propriété pendant la saison de la chasse, et aucun d'eux ne se permettrait d'empiéter sur celui de ses voisins. Ils passent toute la journée à tendre des pièges partout où ils voient sur la neigo des impressions de pieds annonçant le pus- sage ordinaire des Maries, Hermines et Re- nards bleus. Ils poursuivent aussi ces ani- maux dans les bois à coups de fusil , ce qui exige une grande adresse; car, pour ne pas gâter la peau, ils sont obligés de tirer à balle franche. Le soir tous se rendent à la cabane, et la première chose qu'ils font est 6 MM\ de se regarder mulucllement le bout du nez; si l'un d'eux l'a LIaiic connue de la cire \icrge et un i)eu iraiisparenl, c'est qu'il l'a pclc, ce diint il ne s'apeiçnii pas lui-nicine. Alors on ne laisse i)as le chasseur s'apiuo- clier du feu , et on lui applique sur le nez une compresse de neige que l'on renouvelle à mesure qu'elle se fond, jusqu'à ce que la partie malade ait repris sa couleur natu- relle. Ils traitent de même les pieds et les mains (:elcs ; mais, malf^ré ces soins, il est rare que la petite caravane se remette en roule au printemps sans ramener avec elle quelques estropiés. Dans les hivers extrême- ment rigoureux, il est arrivé maintes fois que des caravanes entières de chasseurs sont restées gelées dans leurs huttes , ou ont été englouties dans les iieii;es. Les douleurs morales des exilés, venant ajouter aux ri- gueurs de cetalTrcux climat, ontaussi poussé très souvent les chasseurs au découragement, et, dans ces solitudes épouvantables, il n'y a qu'un pas du découragement à la mort. Ou'un exilé harassé s'asseye un quart d'heure au pied d'un arbre, qu'il se laisse aller aux pleurs, puis au sommeil, il est certain qu il ue se réveillera plus. » Il paraîtrait , d'apiès ce que raconte le voyageur Lcsscps , que les Kamlsthadalcs prennent les Martes d'une manière fort sin- gulière. « Un d'entre eux, dit-il, nous de- manda un cordon : nous ne pûmes lui don- ner que celui qui attachait nos Chevaux. Tandis qu'il y faisait un nœud coulant, des Chiens accoutumés à cette chasse entou- raient l'arbre. L'animal, occupé à les regar- der , soit frayeur, soit stupidité naturelle, ne bougeait pus; il se contenta d'allonger son cou lorsqu'on lui présenta le nœud cou- lant: deux fois il s'y prit de lui-même, deux fois ce lacs se défit. A la fin, la Marte s'ciant jeiéeà terre, les Chiens voulurent s'en sai- ^ir ; mais bientôt elle sut se débarrasser, et clic s'accrocha avec ses pattes et ses dents au museau d'un des Chiens, qui n'eut pas sujet d'être satisfait de cet accueil. Comme nous voulions lâcher de prendre l'animal en vie, nous écartâmes les Chiens; la Marte quitta aussitôt prise et remonta sur isn ar- bre, où, pour la troisième fois, on lui passa le l.ics, qui coula de non\eau. Ce ne fut qu'à la (|uatricme que le Kamtschadalc parvint à la prendre. Celle facilité de chasser les WAR I Maries est d'une grande ressource aux ha- bitants de ces contrées, obliges de payer leur tribut en peaux de Mai tes-Zibelines. » 3. La l''oL'i.NE,Mus?e/a/'oi«aLin., a beau- coup de ressemblance avec la Marte com- mune; mais cependant elle s'en distingue au premier coup d'œil par le dessous du cou et la gorge, qui sont blancs et non pas jaunâtres. Sa taille est la même; son pelage est brun , avec les jambes et la queue noi- râtres. Elle exhale une forte odeur mus- quée désagréable. Elle se trouve dans toute l'Europe , et dans une partie de l'Asie occi- dentale. On la rencontre dans toutes les lo- calités, dans les forêts, les bois, les vergers, les granges, les fermes , et même dans les magasins à fourrage des villes; il n'est pas rare d'en trouver juscjucdans les faubourgs de Paris , cl c'est surtout par ces habitudes qu'elle dilTcre es-scnliellement de la Marte. « La Fouine, dit BulTon , a la physionomie très fine, l'œil vif, le saut léger, les mem- bres souples, le corps flexible, tous les mou- vements très prestes; elle saule et bondit plutôt qu'elle ne marche; elle grimpe aisé- ment contre les murailles qui ne sont pas bien enduites , entre dans les colombiers , les poulaillers , etc. ; mange les œufs , les Pigeons, les Poules, etc.; on lue quelque- fois un grand nombre et les porte à ses pe- tits; elle prend aussi les Souris , "les Rais , les Taupes, les Oiseaux dans leur nid. Les l'ouincs , dit-on , portent autant de temps que les Chats. On trouve des petits depuis le printemps jusqu'en automne, ce qui doit faire présumer qu'elles produisent plus d'une fois par an. Les plus jeunes ne font que trois ou quatre petits, les plus âgées en font jus- qu'à sept. Elles s'établissent, pour mettre bas, dans un magasin à foin, dans un trou de muraille, où elles poussent de la paille et des herbes; quelquefois dans une fenlo de rocher ou dans un trou d'arbre, où elles portent de la mousse ; et lorsqu'on les in- quiète , elles déménagent et transportent ailleurs leurs petits , qui grandissent assez vile; car celle que nous avions élevée avait, au bout d'un an , presque atteint sa gran- deur naturelle; et de là on peut inférer que ces animaux ne vivent que huit à dix ans. Kilo demandait à manger comme le Chat et le Chien, et mangeait de tout ce qu'on lui donnait , à l'exception de la salade et des MAR herbes ; elle aimait beaucoup le miel , et proférait le chènevis à toutes les autres graines. » Le grand naturaliste a remarqué qu'elle buvait fréquemment, qu'elle dor- mait quelquefois deux jours de suite , et qu'elle était aussi quelquefois deux ou trois jours sans dormir ; que pendant le sommeil elle se mettait en rond , cachait sa tête , et l'enveloppait de sa queue ; que, tant qu'elle ne dormait pas, elle était dans un mouve- ment continuel si violent et si incommode , que quand môme elle ne se serait pas jetée sur les volailles, on aurait été obligé de l'attacher pour l'empêcher de tout briser. La Fouine, sans s'attacher positivement à son maître , peut cependant s'apprivoiser et devenir capable d'une certaine éducation. J'ai élé témoin d'un fait assez curieux qui le prouve. Dans un village sur les bords de la Saône, un ancien garde-chasse, un peu fripon , était parvenu à apprivoiser si bien une Fouine, qu'il appelait Robin, que ja- mais il ne l'a tenue à l'attache; elle courait librement dans toute la maison , sans rien briser et avec toute l'adresse d'un chat. Elle était turbulente, il est vrai , mais elle pre- nait ses précautions pour ne rien renverser. Elle répondait à la voix de son maître, ac- courait quand il l'appelait, ne le caressait pas, mais semblait prendre plaisir à ses ca- resses. Elle vivait en très bonne intelligence avec Bibi , petit chien terrier anglais qui avait élé élevé avec elle. Ceci est déjà très singulier, mais voici qui l'est davantage : Robin et Bibi n'étaientpour leur maître que des instruments de vol et des complices. Chaque malin le vieux garde sortait de chez lui, portant à son bras un vaste panier à deux couvercles dans lequel était caché Ro- bin; Bibi suivait derrière son maître, lui marchant presque sur les talons. Ce trio se rendait ainsi autour des fermes écartées, où l'on est dans l'usage de laisser la volaille er- rer assez loin de l'habitation. Dès que le vieux garde apercevait une poule à proxi- mité d'une haie, dansunlieu où on ne pou- vait le voir, il prenait Robin, lui montrait la poule, le posait à terre et continuait son chemin. Robin se glissait dans la baie, se faisait petit, rampait comme un serpent, et s'approchait ainsi de l'oiseau; puis tout- à-coup il s'élançait sur lui et l'étranglait sans lui donner le temps de pousser un cri. MAR 7 Alors le vieux fripon de garde revenait sur ses pas; Bibi courait chercher la poule cl l'apportait suivi de Robin ; l'oiseau était aussitôt mis dans le panier avec la Fouine, qui avait sa petite loge séparée , et l'on se remettait en marche pour chercher une nou- velle occasion de recommencer cette ma- nœuvre. A la On , les fermiers du voisinage s'aperçurent de la diminution du nombre de leurs poules et de leurs chapons ; on se mit à guetter, et l'on ne tarda pas à saisir les voleurs sur le fait. Le juge de paix , qui n'était nullement soucieux des progrès de l'histoire naturelle, fit donner un coup de fusil à la Fouine, et crut faire grâce au vieux garde en ne le condamnant qu'à payer les poules qui, grâce à Bibi et à Robin, avaient passé par son pot-au-feu. 4. Le Pékan, Mustcla canadcnsis Gm].; le PeVian de Daubent, et de G. Cuv., est un peu plus grand que les espèces précédentes. Ses pattes, sa queue, le dessous de son corps et son museau sont d'un brun marron très foncé ; ses oreilles sont blanchâtres; le reste du corps est d'un brun gris varié de noirâtre, très changeant et passant quel- quefois au noir. Celte espèce vit sur le bord des lacs et des rivières, dans des terriers qu'elle sait se creuser. Elle habite le Canada et le nord des États-Unis. On en connaît une variété entièrement blanche, qui, chez les fourreurs , porte le nom de Vison blanc. 5. La Maute a t été de Loutue , Mnslcla lulreorephala Harian; le Mink des Améri- cains, de Warden ; le MusleJa rufa Desm., Mustela vison Shaw, est un animal assez mal déterminé par les auteurs , et il ne me paraît pas former une espèce bien dislincle. Voici , d'ailleurs , ce qu'en dit M. Is. Geof- froy : « La courte description et les indica- tions données par Warden ne permettent pas de décider si le Mink des Américains diffère réellement du Vison et du Mink d'Europe , et s'il existe deux espèces dans les États-Unis , sans compter le Pékan et les autres Martes bien caractérisées , que nous avons dit appartenir à la même contrée. L'examen des diverses pelleteries que possède le Muséum laisse dans le même doute. Nous avons trouvé, en effet, parmi les animaux de l'Amérique du Nord, des individus d'un brun foncé , d'autres d'un marron clair, d'autres enfin d'une nuance intermédiaire. & I\IAR Chez quelques uns, la tache blanche de la mâchoire inférieure se prolonge en une ligne élioilc sur le milieu de la gorge , tandis que chez la plupart on ne voit rien de semblable: mais d'autres n'ont qu'une ligne blanche très petite ou très peu prononcée, et tien- nent ainsi le milieu entre ceux où elle existe entière et ceux où elle n'existe pas. Enfin leur taille n'est pas moins variable, en sorte qu'ils ne sont ni assez did'érents pour qu'on puisse les considérer comme types de deux espèces distinctes, ni assez semblables pour qu'on soit certain de leur identité spéci- fique. » Quoi qu'il en soit , la Marte à tête de Lou- tre est généralement d'un blanc brunâtre ou jaunâtre, plus clair en dessous, avec la queue d'un brun ferrugineux, ce qui la dis- lingue du Vison ; «a taille est le double de celle du Tuhcuri, et elle ressemble à la Loutre par la forme de sa tête et de ses oreilles ; ses doigts sont à demi palmes , ce qui lui donne des habitudes un peu aquatiques, c'est-à- dire qu'elle vit de reptiles, de crustacés et de poissons, et qu'elle habite de préférence le bord des ruissenux et des petites rivières, dans le Maryland et les États-Unis. 6. Le Vison, A/us/eJa vison Lin.; le Vison, Buir., G. Cuv., est d'un brun plus ou moins foncé, tirant plus ou moins sur le fauve, avec une tache blanche à l'extrémité de la mâchoire inférieure ; sa queue est noirâtre, et il n'a pas les pieds palmés. Celle espèce vit dans des terriers qu'elle se creuse au bord des eaux , dans le Canada et dans tout le nord de l'Amérique. Je ne sais trop pourquoi M. Lesson {Nouv. tahl. du Règne animal) lui assigne pour patrie le Poitou et la Sain- tongc; se trouvcrait-il en France? 7. La Marte drs Huions, Mxislela huro Fr. Cuv., est ordinairement d'un brun clair, avec les pattes et l'extrémité de la queue plus foncées et quelquefois brunes. Cette es- pèce varie beaucoup pour les couleurs; car on en voit au Muséum dont les parties infé- rieures du corps sont plus foncées que les supérieures, et d'autres dont les couleurs sont dans une disposition inverse; la lèteest quelquefois blanchâtre ou même entièrement blanche. Elle habile le haut Canada. 8. LcWajach, Muslela Pennantii ErxL, AJmlola melanorhynclia Bodd., Muslela pis- ça(oria Less. , Yiverra piscator Shaw , a MAR ! le museau pointu et le nez d'un brun noi- râtre. Ses oreilles sont courtes, larges, ar- rondies, bordées de noir; ses moustaches longues et soyeuses; la poitrine est brune, avec quelques poils blancs ; le ventre et les cuisses sont d'un brun noir; ses pieds sont larges, velus, avec des ongles blancs; le fond de son pelage est jaunâtre, quelquefois noirâtre , passant au brun-marron sur la tête; la queue est touffue, très grêle à son extrémité, noire et lustrée. Il habite la Pen- sylvanie et les bords du grand lac des Es- claves. 9. La MAitTE-RRNAno, Mus/e/at'u?p(>ifl Ra- finesq., est une espèce assez mal déterminée, qui habite le Canada et principalement les bords du Missouri. 1 0. LeCi'JA, il/tis/^-fa cuja, UoMna, Muslela cigogniari Ch. Bonap., est de la taille d'un Furet ; son pelage est très doux , épais , en- tièrement noir; sa queue est aussi longue que son corps , touffue; son museau est re- levé vers l'extrémité; ses yeux sont noirs. Ses mœurs sont à peu près les mêmes que celles de notre Fouine. Il chasse continuelle- ment aux souris, qui font sa principale nour- riture, et la femelle fait deux portées par an , chacune de quatre ou cinq petits. Il habite le Chili et le Mexique. Quant au Muslela quiqui de Molina, son système dentaire l'exclut absolument du genre des Martes. II. — Les PUTOIS [Pulorius,G. Cuv.). Ils n'ont que quatre fausses molaires à la mâchoire supérieure, six à l'inférieure et point de tubercule intérieur à la carnassière inférieure. Leur tête est un peu moins al- longée que chez les Martes, et tous exhalent une odeur très désagréable. 1. Le Putois COMMUN, Putorius communis Less., Muslela putorius Lin., le Putois ^ BulT., a un peu plus d'un pied de longueur (0™,33o), non compris la queue , qui a envi- ron 6 pouces (O"",! 62). Il est d'un brun noi- râtre, assez foncé sur les membres, mais plus clairet prenant une teinte plus fauve sur les flancs ; il a le bout du museau , des oreilles et une tache derrière l'œil , blancs ; ses poilsintérieurs, laineux, sontblanchâtres. Il en existe une variété blanche, assez rare, et une autre blanchâtre ou jaunâtre, qui se trouve assez communénionten Lorraine Le MAR Putois (ou Puant) se trouve dans toute l'Europe, soit au Midi, soil au Nord, et il est très commun dans la zone intermédiaire de celle partie du globe. Son nom vient de l'odeur infecte qu'il cïliale, surtout lors- qu'il est en colère : alors celte odeur devient tellement forte qu'elle dégoûte et éloigne les chiens les plus ardents à la chasse. Ses mœurs ont beaucoup d'analogie avec celles de la Fouine, et souvent, quand il s'agit de leurs méfaits, nos cultivateurs les con- fondent l'un avec l'autre. Il habile la cam- pagne pendant la belle saison; mais aussitôt que les froids se font sentir, il se rapproche des habitations, et se loge dans les vieux bâ- timents, les granges et les greniers à foin. Il dort pendant le jour et ne sort de sa re- traite que la nuit, pour aller à la chasse des peliis mammifères dont il se nourrit. Il a toute la cruauté, toute l'audace des Mar- tes, mais il est plus rusé, plus défiant , et donne moins souvent dans les pièges qui lui sont tendus. •< Il se glisse dans les basses- cours , dit Buffon , monte aux volières , aux colombiers, oîi , sans faire autant de bruit que la Fouine, il fait plus de dégâts. 11 coupe ou écrase la tête à toutes les volailles, et en- suite il les emporte une à une et en fait un magasin. Si, comme il arrive souvent, il ne peut les emporter entières, parce que le trou par où il est passé se trouve trop étroit, il leur mange la cervelle et emporte les télés. Comme il aime beaucoup le miel, il sait profiler du temps où les abeilles sont en- gourdies pour attaquer les ruches et les piller. » Rarement cet animal s'éloigne des lieuX habités; il entre en amour au printemps, et alors il n'est pas rare d'entendre les ninles se livrer des combats acharnés sur les toits, pour se disputer une femelle que le vain- queur ne tarde pas à abandonner pour aller passer l'été à la campagne ou dans les bois. La femelle, au contraire, reste dans son grenier jusqu'à ce qu'elle ait mis bas, et n'emmène ses petits que vers le milieu ou la fin de l'été. Elle en fait trois ou quatre , quelquefois cinq, qu'elle n'allaite pas long- temps et qu'elle accoutume de bonne heure à sucer du sang et des œufs. Pendant qu'il habile la campagne , le Pu- tois fixe son domicile dans un trou de rocher ou un tronc d'arbre. Mais , s'il y a une ga- T. Vin. MAR 9 rcnnedanslcscnvirons, il s'empare d'un ter- rier de lapins , et, après en avoir mangé les habitants, il s'y établit commodément. Dans CCS heureuses circonstances, il trouve chaque jour la facilité de satisfaire son goût pour le carnage et sa soif pour le sang. Grâce à sa taille flueile , il se glisse aisément dans les terriers , et massacre tout ce qu'il y trouve. S'il n'y a pas do garenne dans les environs, il dort le jour et bat la campagne toute la nuit, pour chercher les nids d'aloueltes, de cailles, de perdrix, etc., et le plus souvent il parvient à surprendre la mère sur ses œufs. Quoique très farouche, cet animal ne manque pas d'intelligence , et probablement on pourrait le dressera la chasse aux lapins si l'on n'avait pas le Furet. 2. Le TiiHcrni, Pulorius lutreola Less., Mustcla luireola Pall., Muslela mvwr ErxI., le ilink des naturalistes, \e Tuhciiri des Finlandais , le Mœnch des Russes et le Nœrs ou A'oîe/c des Prussiens. Son pelage est d'un brun noirâtre, avec le dernier tiers de la queue tout-à-fait noir; la lèvre supérieure, le menton elle dessous du cou sont blancs; il a les pieds à demi palmés. Cet animal habite le nord de l'Europe et surtout la Fin- lande. Il se tient sur le bord des eaux, et se nourrit de grenouilles, d'écrevisses et de poissons, qu'il poursuit dans les ondes. Ses habitudes tiennent à la fois de celles des Putois et des Loutres. II n'exhale qu'une légère odeur de musc, peu désagréable, d'où il résulte que sa fourrure, d'ailleurs fort belle, est plus rechcrcliée que celle de la plupart des autres animaux de son genre. 3. Le FcuET ou Nijîse, Pulorius furo Less., Muslela furo Liun., ne diffère de notre Pu- tois que par son pelage, d'un blancjaunâtre, et ses yeux roses, ce qui me semble être sim- plement un effet de l'albinisme. Ce qui le prouve, c'est qu'on en élève souvent dont le pelage est mêlé de blanc, de fauve et de noir, ainsi que celui du Putois, et ceux-là n'ont plus les yeux roses. J'en conclus que le Furet n'est qu'une variété albine du Pu- tois, perpétuée par une longue domesticité. Il nous a été apporté d'Espagne, et les Espa- gnols eux-mêmes l'ont reçu de Barbarie, dès la plus haute antiquité, si l'on s'en rap- porte à Strabon. A l'état sauvage, il ne peut vivre en France, et, lorsqu'il a conquis sa liberté, les froids de nos hivers no lardent 2 10 MAR guère à le faire périr : aussi n'a-t-on jamais revu un seul des nombreux individus qui «•érliappentdei mains des chasseurs. En Es- pagne, où il s'est parfailement naluralisd, ses mœurs ne diiïcrent en rien de celles du Putois. « En naissant, dit BufTon , il ap- porte une telle haine pour les Lapins , qu'aussitôt qu'on en prt'sentc un, même mort, à un jeune Furet qui n'en a jamais vu, il se jette dessus et le mord avec fureur. S'il est vivant , il le prend par le cou , par le nez, et lui suce le sang. » I.cs chasseurs ont profité de cette anti- pathie pour dresser le Furet à la chasse des Lapins, autant que le cararicre farouche et indiscipliuabie de cet animal le permettait. Lorsqu'on s'en sert, on a le soin de le mu- seler avant de le présenter à l'entrée du ter- rier, car sans cela il en tuerait tous les ha- bitants, leur mangerait la cervelle, se gor- ?erait de sang , puis il s'endormirait sur ses victimes, et rien ne serait capable de le ré- veiller, ou au moins de le déterminer à sor- tir du trou. Quand il est muselé, il les at- taque seulement avec les ongles ; les pauvres Lapins épouvantés se hâtent de sortir, et, dans leur frayeur, vont donner lèlc baissée dans la bourse de filet que le chasseur a tendue à l'entrée du terrier. Quelquefois, malgré sa muselière, le Furet parvient à su- rtr le sang d'un jeune Lapin, après l'avoir déchiré avec les ongles. Dans ce cas on par- vient souvent à le faire sortir du trou en tirant un ou deux coups de fu.'iil à l'entrée du terrier, ou en le fumant comme un Re- nard. Mais quelquefois il s'enfonce davan- tage dans les diiïérentes branches du terrier, Cl alors il est perdu pour le chasseur. On voit que le Furet n'est jamais réelle- ment bien apprivoisé, et que, dans sa pré- tendue éducation, tout se borne à tirer parti de l'instinct que hii a donné la nature; on est parvenu à en faire, non un domestique, mais un esclave toujours en révolte, et qu'on ne peut conduire ([u'à la chaîne. Il ne re- connaît pas son maître, n'obéit à la voix de per.<îonne, et ne manque guère démordre la main qui le nourrit. On élève les Furets «lans des tonneaux ou des cages ; on leur lionne de la filasse dans laquelle ils aiment à s'enfoncer pour dormir, et on les nourrit avec du pain, du son, du lait, etc.; maison s'abstient de leur donner de la chair , afin MAR de leur faire oublier, autant que possible, ce goût pour le sang, qui les fait rester le plus souvent dans les terriers. Ils dorment continuellement , et ne se réveillent guère que pour manger, cequ'ils fontavec vor-icilé. La femelle est un peu plus petite que le nnle; elle le recherche avec ardeur dans le temps des amours, et il serait dangereux de les sé- parer à celte époque, puisque le plus ordi- nairement elle mourrait de chagrin. Elle porte six semaines, et fait des petits deux fois par an. Il arrive assez fréquemment à cette bonne mère de manger ses enfants, non par voracité, mais simplement pour avoir le plaisir de faire de nouvelles avances à son mâle; dans ce cas , elle fait (rois por- tées au lieu de deux. Chaque portée est or- dinairement de cinq ou six petits, rarement de huit ou neuf. Ces animaux exhalent, sur- tout quand ils sont en colère , une odeur fétide tout-à-fait analogue à celle du Pu- tois. 4. Le Perouasca, Pufon'ussarwafîCrt Less., MusteJa sarmalica Pall., Mustela prœcincla Rzacz., le Putois de Pologne des voyageurs, est un peu plus petit que notre Furet, étale poil très court, d'un beau fauve clair, par- semé de nombreuses taches brunes en des- sus ; le dessous , les membres et le bout de la queue sont d'un brun foncé; l'oreille, le bout du museau et le dessous de la mâ- choire inférieure sont blancs; il a sur le front une bande blanche en fer à cheval, naissant sous les oreilles et pa.ssaiit sous les yeux. Du reste, son pelage varie. Cet animal est vorace, cruel, et a toutes les ha- bitudes de notre Putois. Quand il est irrité, il exhale une odeur tout aussi fétide. Il ha- bite la Pologne méridionale, entre le Volga et le Tanaïs. 5. L'Hermine, Pulorius ennineaLess . , Mus- tela erminea Ua., Mustela albaGesn., Pu- torius henncllanus Boit., VHennine ou le Hosclet, BuIT. Cet animal atteint ordinaire • ment une taille un peu plus grande que la Belette, à laquelle, du reste, il ressemble beaucoup. Il a jusqu'à 9 pouces 6 lignes (0'",2.'>S) du bout du museau à l'origine de la queue, et celle-ci a un peu plus de 3 pou- ces et demi (0"',095). En pelaged'étc il porte le nom de Hosclet: alors il est généralement d'un beau marron, plus ou moins pâle en dessus , et d'un blanc quelquefois un peu IMAR jaunâtre en dessous, avec la mâchoire in- férieure blanche; sa queue est brune, avec l'eitrémilé noire. En hiver le Roselet de- vient une Hermine , c'est-à-dire que le pe- lage devient entièrement blanc, si ce n'est le bout de la queue , qui reste noir. Cet ani- mal est d'autant plus commun que l'on re- monte davantage vers le Nord jusqu'aux dernières limites des terres ; il est rare dans les pays tempérés, et il n'existe plus au- dessous du 4 4^ degré, si ce n'est quelquefois et accidentellement dans les Alpes. Les pays où il abonde sont: la Russie, la Sibérie, le Kamtschntlia, l'Amérique tout-à-fait septen- trionale, la Laponie et la Norwége. On a cru aussi qu'il se rencontrait en France, dans la Normandie et la Bretagne; mais ce fait, qui me paraît fort douteux, doit résulter de ce qu'on l'aura confondu avec VHermi- nelte , qui ne me paraît rien autre chose qu'une variété de Belette. .\ propos de la Zibeline, j'ai dit comment on lui faisait la chasse, et j'ai montré com- bien le luxe futile des riches coûte de larmes et de misères aux pauvres ; je n'y reviendrai pas. L'Hermine a 'es mêmes mœurs que la Belette, à cela près qu'elle est d'un carac- tère plus farouche , qu'elle ne se i)laU que dans les forcis les plus sauvascs , cl que ja- mais elle ne s'approche de l'habitation des hommes. Elle se nourrit d'Écureuils , de Peiils-Gris, de Rats et autres petits mam- m fères; elle se hasarde quelquefois dans les prairies et les roseaux , pour chercher les œufs d'oiseaux aquatiques, dont elle est très friande Comme la Belette, elle s'élève très bien en captivité, et elle s'apprivoise même beaucoup mieux; mais, au lieu de blanchir pendant' l'hiver, comme lorsqu'elle est en liberté , son pelage reste d'un brun sale et terne. Sa fourrure, en possession depuis longtemps d'orner la robe de nos docteurs , et, ce qui est beaucoup moins ridicule, les robes de nos dames, est, comme tout le monde le sait, l'objet d'un commerce considérable. Elle est extrêmement estimée parmi les plus précieuses, surtout quand elle a ce blanc éclatant, qu'elle perd toujours plus ou moins en vieillissant, pour prendre une teinte un peu jaunàlre. 6. L'ICTis d'Aristole , Pulorius boccamela Cetti, qui se trouve en Sardaigne, ne me paraît eue qu'une simple variété de la Be MAR 11 lette faisant le passage de celle-ci à l'Her- mine. Elle est brune en été et roussâtre en hiver. 7. La Belette, Pulorius mustela Boit., Muslelavulgaris Linn., le Ga/r? des Lapons, a 6 pouces de longueur (0'",tG2), non com- pris la queue, qui a environ 2 pouces (0"", 054). Son corps est extrêmement effilé , d'un brun roux en dessus, blanc en dessous; l'extré- mité de sa queue n'est jamais noire, si ce n'est dans ses variétés. Elle se trouve dans toutes les parties tem- pérées de l'Europe, et ne s'écarte guère des habitations, si ce n'est dans la belle saison: alors elle part pour la campagne, suit le bord des ruisseaux et des petites rivières, se plaît dans les haies et les broussailles des prairies sèches et des petites vallées, se loge dans un trou de rocher ou dans un las de pierre, plus souvent dans un terrier creuse par les Taupes ou les Mulots, quelquefois dans un trou d'arbre ou même dans la car- casse d'un animal mort et à demi putréfié, comme l'a observé Buffon. Son œil vif et sa marche dégagée lui donnent un air d'ef- fronterie remarquable quand, se croyant hors de danger sur les branches d'un arbre, elle regarde le chasseur. Elle est d'une agi- lité surprenante , et ses mouvements sont si aisés, si gracieux, qu'on croirait que les sauts les plus prodigieux ne lui coûtent au- cun effort. Sa vivacité ne lui permet pas de marcher, elle bondit; si elle grimpe à un arbre, du premier élan elle parvient à 3 ou 6 pieds de hauteur , et elle s'élance ensuite de branche en branche avec la même agi- lité que l'Écureuil. Dans la campagne, elle fait la chasse aux Taupes , aux Mulots, aux oiseaux, aux Rats d'eau , aux Lézards et aux Serpents . On a raconté à ce sujet que, lors- qu'en se battant contre une Vipère elle était mordue, elle allait aussitôt se rouler sur une certaine herbe {Echiumvulgare, ou Vi- périne), en mâchait quelques feuilles et re- venait guérie au combat. De tels contes n'ont pas besoin d'être réfutés. Le courage de ce joli petit animal est ex- traordinaire; il combat le Surmulot, deux fois plus gros que lui, l'enlace de son corps flexible, l'étreint de ses griffes et finit par le tuer : il ose même attaquer un Lièvre de 6 à 7 livres, et j'ai été témoin de ce fait. Buf- fon dit que la Belette ne chasse que la nuit. 12 MAR et ceci est une erreur : il n'est pas un chas- seur qui n'en ait rencontré le jour, en plein soleil, et qui n'ait admiré l'adresse qu'elle met pour surprendre les petits oiseaux dans les haies cl les buissons où elle se met en em- buscade. Si un Moineau l'aperçoit, il appelle aussitôt ses compagnons, qui l'entourent et la harcèlent de leurs cris; mais loin de s'en laisser étourdir, et de fuir, comme la Marte ou la Fouine, elle profile de la circonstance pour saisir et emporter le plus hardi ou le plus imprudent. C'est au printemps qu'elle met bas, dans un nid qu'elle s'est préparé à l'avance avec de la paille, du loin, des feuil- les sèches et de la mousse, dans un tronc d'arbre ou un terrier. Elle fait ordinaire- ment de 3 à 5 petits, qui grandissent vite , et qui ne tardent guère à suivre la mère à la diusse. Lorsque vient la mauvaise saison, toute la famille se retire dans les greniers à fourrage d'une grange ou d'une ferme , et c'est alors qu'elle est dangereuse par les dé- gâts qu'elle fait. Sa taille lui permet de se glisser par les plus petits trous, et si elle parvient à pénétrer dans un colombier ou un poulailler, elle y fait les mômes dépré- dations que la Fouine et le Putois. Si le ha- sard la fait tomber sur une couvée de jeu- nes poussins , elle les tue tous et les em- porte les uns après les autres. Quant aux vieilles volailles, elle se borne à leur sucer la cervelle par un très petit trou qu'elle leur fait au crâne, et elle abandonne le ca- davre sans y toucher autrement. Quoi qu'en ait dit Buffon, c'est, de tous les aniinanx de cegcnre, celui qui s'appri- voise le plus facilement, pourvu qu'il soit pris jeune et traité avec beaucoup de dou- ceur. J'ai vu une Dcletlc qui, à la voix de son maître , venait prendre dans sa main la viande et le pain trempé dans le lait dont on la nourrissait. On rencontre assez fréquemment en France des Belettes entièrement jaunâtres, d'autres parfaitement blanches, surtout en hiver. Je regarde encore comme de simples variétés de notre Belette, l'Herminctte, la Belette alpine , cl la Belette de l'Altaï, que je vais décrire. 8. L'IIerminettf. ou Biîlctte des Nricrs, MtisleUanivaUs Lin., jl/usfc/a hyemalis Pal- las, Muslela vulgaris var., Gmel.; Mustcla herminca var., Bodd., ressemble absolument MAR à la variété blanche de notre Belette, avec la seule dilTérence qu'elle a constamment le bout de la queue noir. Elle habite le nord do l'Europe, et se trouve quelquefois en France, 'j. La Belette altaïqle, Mustela altaica Pall., ne m'est connue que par cette phrase de Pallas : « Queue deux fois plus longue que la tête, et d'une seule couleur, » Elle est du nord de l'Asie et de l'Europe. 10. La Belette des Alpes, Muslela alpina Gebl., ne me paraît différer de notre Belette que par sa taille légèrement plus grande. Elle est jaunâtre ou brunâtre en dessus, d'un jaune pâle en dessous, avec le men- ton blanc, ainsi qu'une partie de la bouche. Elle habite les Alpes, se loge dans des trous de rochers ou dans des terriers, et se nour- rit de petits Mammifères et d'oiseaux. 11. Le CuoROCK, Putorius sibiricusLess.f Muslela sibirica Pall., est une espèce bien distincte, à peu près de la taille du Furet, dont il a les formes générales ; mais son pe- lage esta poils plus longs , d'un fauve doré en dessus, et d'un jaune fauve-pâle en des- sous ; le tour du mufle est blanc, et la par- tie du museau comprise entre les yeux et cette partie blanche est brune. Quelques in- dividus ont le dessous de la mâchoire infé- rieure blanc, d'autres de la couleur du corps, mais un peu plus clair. Le Chorock habite les forêts de la Sibérie, et, ainsi que je Putois, dont il a les mœurs , il se rap- proche des habitations rurales pendant l'hi- ver, et dévaste les basses-cours. 12. Le Putois a gokge dorée, Pttlorius Hardiuichii MoTSt., Mtistela flavigulaBodd., Muslela quadricolor Shavv. Cet animal va- rie assez de couleur , d'où il résulte que les auteurs en ont fait quatre espèces, trois sous les noms que je viens de citer, et la qua- trième sous celui de il/itsfe^a leucolis Temm. Il a environ 22 pouces de longueur (0",59o), non compris la queue, qui est presque de la même dimension. Il est généralement noir, avec la gorge, le ventre et le dos jaunes. Il a les joues blanches. Il se trouve au Népaul. IS.LePuTOisD'EvEusMANN, Pu/onusEi'ccs- mannii Lcss., ressemble beaucoup au Pu- tois ordinaire, dont il n'est peut-être qu'une variété. Son pel.igc est d'un jaune clair, à pointe des poils brune seulement sur les lombes; la poitrine et les pieds $oni bruns; MAU la queue est partout d'une ëgale teinte. H habite entre Orembourg et Bukkara. a. Le Furet de Java , Pulorius nudij)es Boit., Muslela midipes Fr. Cuv., est un peu plus petit que le Putois commun ; son pelage est d'un beau roux doré très brillant ; la tête et l'extrémité de sa queue sont blanches ou d'un blanc jaunâtre; le dessous de ses pieds est entièrement nu. 11 a été trouvé à Java, et l'on pense que ses mœurs sont les mêmes que celles de notre Putois commun. m. Les ZORILLES {Zorilla, Is. Geoff.). Système dentaire des Putois, mais on- gies longs, robustes, non pointus, propres à fouir la terre, mais non à grimper sur les arbres. On n'en connaît qu'une espèce. Le ZoRiLLE, Zorilla variegala Less., Vi- verra zorilla G m., Muslela zorilla Desm., le Blaireau du Cap, Kolbe; le Zorille, Buff. Cet animalaplus de 1 pied (0"',325)du bout du museau à l'extrémité de la queue, qui a 8 pouces {0'",217) à peu près de longueur. Il est noir, avec plusieurs taches blanches sur la tête, et des lignes longitudinales blanches sur le corps en dessus , ou blanc, avec des taches ou des lignes noires. La première va- riété se trouve au cap de Bonne-Espérance, et la seconde au Sénégal et sur les bords de la Gambie. Du reste, cet animal a le même genre de vie que les Maries, à cela près que, ne pouvant grimper sur les arbres, il se creuse un terrier qu'il habite pendant le jour, et dans lequel il se retire à la moin- dre apparence de danger. (Boitaud.) RIAUÏÎHAU. Zygœna. roi5s. — Genre de l'ordre des Chondroptérygicns à branchies fixes, famille des Sélaciens, établi par Cuvier (Règne animal, t. II, p. 393) aux dépens des Squales. Ces poissons ont à peu près les ca- ractères des Requins; ils en diffèrent par leur tête aplatie horizontalement, tronquée en avant, et dont les côtés se prolongent transversalement en branches qui la font ressembler à un marteau; les yeux sont aux extrémités des branches, et les narines à leur bord antérieur. On connaît i espèces de ce genre ; la plus commune dans nos mers est le Marteau comjiun, vulgairement appelé Maillet [Zygœna DittUeu s Val.). Ce poisson a le corps grisâtre, la tète lies large, noirâtre et légèrement festonnée. Il atteint quelque- fois i mètres de longueur, et son poids s'é- MÂR 13 lève jusqu'à Si myriagrammes. On le prend ordinairement en juillet, août et septembre. Sa chair est peu estimée. Les autres espèces sont : le Z. Blochii Val . , reconnaissable à ses narines placées bien plus près du milieu, et dont la deuxième dorsale est plus près de la caudale ; le Pantouflier (Z. ludes Val. ), es- pèce à très large tête ; le vrai Pantouflier {Sqnalus tiburo L. et Val. ) , qui a la tête en forme de cœur. La chair de cette dernière espèce est moins désagréable que celle du Marteau commun ; on la pêche souvent sur les côtes de la Méditerranée. MARTEAU. Malleus. moll. — Genre de Mollusques bivalves monomyaires , établi par Lamarck aux dépens du genre Avicule de Bruguière , lequel était lui-même un dé- membrement du grand genre Huître [Ostrea) de Linné. Lamarck avait d'abord rapproché ce genre des Vulselles et des Avicules, dans la famille des Ostracées ; mais plus tard il l'en sépara pour le porter dans la famille des Byssifères; et enOn , dans son Histoire des Animaux sans vcrlèbre?, il le prit pour lype de sa famille des Malléacées , qu'il séparait alors des Byssifères. Mais presque tous les autres zoologistes, au contraire, ont rappro- ché les Vulselles et les Marteaux dans une même famille, nommée par M. deBlainville les Margaritacés. L'animal du Marteau est inconnu ; sa coquille est presque équivalve, raboteuse , difforme , souvent allongée à l'opposé de la charnière et plus ou moins élargie à la base en deux lobes figurant des oreillettes ou les deux côtés d'un marteau ; la charnière , dépourvue de dents, présente une fossette obliquement allongée, conique, destinée à contenir un ligament très fort, et située sous les crochets, qui sont petits, divergents. Chaque valve est terminée au- dessus de la charnière par un talus oblique, qu'on nomme le talon , et dont la réunion forme un grand sillon triangulaire entre les crochets. A l'origine du bord supérieur de l'oreillette antérieure se voit une échancrure qui, lorsque les valves sont réunies, cor- respond à celle du côté opposé, et forme un trou perpendiculaire communiquant à l'in- térieur et donnant passage au byssus; à côté de cette échancrure est une surface plane, un peu saillante et triangulaire, derrière laquelle est creusée cette fossette dont nous avons parlé, destinée à contenir le ligament. 4 MAR Ce ligament n'est pas , comme le croyait La- marck, étendu sur toute la longueur du talon; il est , au contraire , resserré dans une fossette cardinale très analogue à celle des Avicules , des Limes ou des Peignes, ainsi que l'a démontré M. Deshayes. La coquille des Marteaux varie singulière- ment avec l'âge , et suivant les diverses cir- constances locales dans lesquelles ils ont vécu , de sorte qu'on n'en peut trouver deux semblables. Il paraît même que la coquille des jeunes indiviilus est toujours dépourvue d'oreillettes latérales. M. Deshayes a remar- qué aussi que, chez les vieux, le manteau abandonne peu à peu ces orcillclles, qu'il avait sécrétées d'abord. Il résulte donc de ce retrait successif du manteau des stries sem • blables à celles d'accroissement , mais qui se succèdent en sens inverse. On a décrit six espèces de Marteaux pro- venant de la mer des Indes et de la mer Rouge. Ce sont des coquilles longues de 9 à 15 millimètres, très recherchées dans les collections. (Dl;j.) AIAUTliLLA. COT. CR.— Nom que donne Scopoli dans ses plantes de Hongrie à VHyd- num echenis. (Lév.) MAUTESIA. — Voy. martisia. iVIARÏLV. noT. PU. — Leandr., syn. de Nciirocarpum , Desv.-Spreng. — Syn. d'E- lodes, Adans. MARTL\. INS. — L'un des noms vul- gaires des Coccinelles du pays. (C.) IVIARTL\. Acrydolhcres et Pastor. ois. — Genre de la famille des Slurnidées (Étour- neaux) dans l'ordre des Pussereaux, caracté- risé par un bec plus ou moins long, com- primé, très peu arqué, à mandibule supé- rieure légèrement échancrée à la pointe, à angles membraneux; des narines latérales, ovoïdes, recouvertes par une membrane en partie emplumée; un espace nu autour des yeux; des tarses allongés, assez robustes, et des ailes longues, pointues. Lcsespèccsquicomposent ce genre étaient confondues par Linné, Gmelin et Latham avec les Mainates, les Étourneaux et les Merles. Elles en ont été distraites par les ornithologistes modernes pour être groupées génériquement sous le nom que lîuffon don- nait à l'une d'elles. Nous ne devons point nous préoccuper, pour le moment, des dé- membrements que, vers tes dernières années, MAR on a fait subir à la division qui renferme les oiseaux dont il est question ; nous verrons plus bas quels sont parmi eux ceux qui cq ont clé l'objet; ce que nous devons faire ici, c'esU'histoire collective de toutes les espèces que G. Cuvier, Vieillot, Temminck, Wa- gler , etc , ont classées dans leur genre Martin. LcsMartins, déjàsi voisins des Étourneaux par leurscaruclères physiques, semblent l'être plus encore sous le rapport des mœurs; ils on ont les habitudes, les allures, la docilité. D'un autre côté, tous les Martins dont on a pu observer les actes dans l'état de nature, ont une manière de vivre tellement identique, que l'histoire de l'un d'entre eux est appli- cable à tous les autres. Ce sont des oiseaux très portés à vivre dans la société de leurs semblables. Us fuient la solitude autant que d'autres espèces la recherchent, et sont tou- jours réunis en troupes plus ou moins nom- breuses, mcmt à l'époque de la reproduction. On a remarqué que tous les Martins d'un canton, au lieu de former, durant le jour, une bande unique, se divisent en plusieurs volées qui vont chacune de leur côté exploiter les environs ; mais, quand vient le soir et au moment où le soleil disparait à l'horizon, ces diverses volées se réunissent en une seule. Ce rapprochement a pour cause le besoin de repos; en effet, la bande unique quelquefois innombrable que forment, à i c moment, les Martins, après quelques évolutions dins les airs, s'arrête sur les arbres eu sur larbre qu'elle a adopté pour gîte. Le plus touffu et le plus élevé est toujours celui sur lequel se portent de préférence ces oiseaux. Ils s'y en- tassent, pour ainsi dire, en se serrant les uns contre les autres. C'est lorsqu ils sont ainsi rassemblés que commence leur babtl, babil qui se transforme bientôt en un concert bruyant et discordant, en un mélange d'un millier de voix et de cris confus qui ivc ces- sent qu'à la nuit, Le vol des Martins est vif et saccadé ; en d'autres termes, il s'exécute par de fréquents battements d'ailes. Rarement ils s'élèvent très haut dans l'air; assez souvent ils rasent la terre et passent avec la vitesse d'un trait. Lorsque, cependant, ils n'ont qu'un court trajet à faire, leur vol est bien moins rapide. Les individus qui composent une bande volent en se tenant toujours serrés, ainsi MAR quo le fontlos Élourncaiit, ainsi que le font encore les Jaseurs de Bjhénfie. Comme ces oiseaux, on ne les voit dgalement jamais dé- vier de leur roiile; toujours ils se dirigent en ligne droite. M Nordman, qui a pavf;iiie- inentob>ervéle jUa>7(rt rose'i/t, a vu quo, lors- qu'une volée de celte espèce desrend à terre, tous les individus qui la composent se disjjor- scntbicntot dans foules les directrons, qu'il est rare d'en surprendre quatre ou cinq très rapprochés, etqu'en marchantdans l'herbe, ils observent striclement une certaine direc- tion générale et avancent peu à peu avec une certaine vitesse. « Les Roselms, ajoute t-il, sont très adroits à enlever, en sautant, les insectes de dessus les brins d'herbe; quel- quefois aussi, mais rarement, ils .';aisissent de celte façon des Sauterelles qui volent bas. (Jelui d'enire eux qui vient de faire une bonne trouvaille pousse un cri de joie qui attire sur-le-champ quelques uns de ses compagnons désireux de partager sa bonne fortune. Dans un pareil cas, surtout lorsqu'il s'agit d'une grosse Sauterelle ou de quel(]uc autre morceau friand, on voit souvent de petites disputes s'élever entre ces oiseaux, d'ailleurs paisibles, toujours de bonne hu- meur, gais et d'une grande agilité. » Les Marlins ne fuient pas trop la présence de l'homme; ils sont peu timides, et s'ap- prochent avec confiance des lieux habités. Ils fréquentent les prairies et les pâturages, se plaisent surtout dans le voisinage des eaux, se mêlent volontiers à d'autres bandes d'oi- seaux et principalement aux bandes d'Etour- neaux , et, comme ceux-ci, ils aiment à se percher sur le dos des troupeaux, au milieu desquels leur instinct les appelle souvent. Il est peu d'oiseaux qui rendent à l'agri- culture des services aussi grands que les Martins, parce qu'il en est peu qui soient aussi grands destructeurs de toute sorte d'in- sectes. C'est surtout dans les contrées expo- sées aux ravages des Sauterelles voyageuses {Gryllus 7)îi"(7ra/onu.sLinn.) que la présence des Martins peut être considérée comme un précieux bienfait de la providence. Ils met- tent un acharnement incroyable à poursuivre les essaims dévastateurs de ces redoutables insectes; ils les détruisent sous tous leurs étals, et les attaquentmêmedansleurgerme. Du reste, le fait cité parGuéneau de Mont- beillard [lUst. nat. des Ois.), d'après le té- MAR 15 moignagc de M. Poivre , démontre de la manière la plus positive quel est le rôle, quelle est la part que prennent ces oiseaux dans l'éronomic de la nature. H fut un temps oîi l'île Bourbon était, pour ainsi dire, dé- vorée par des Sauterelles , qui , ayant été apportées de Madagascar, dans de la terre, à l'état d'opufs , s'y étaient développées et avaient fini par s'y multiplier d'une façon prodigieuse et vraiment inquiétante. A cette époque , MM. Desforges-Boucher et Poivre, l'un gouverneur général et l'autre inten- dant de cette lie, eurent l'heureuse idée, pour arrêter les ravages toujours croissants que faisaient ces insectes, de tirer des Indes quelques paires de Martins {Acr. trisHs), de les faire propager , et de les opposer, tomme auxiliaires, à leurs redoutables en- nemis. Celte mesure eut d'abord un com- mencement de succès; mais, lorsqu'on s'en promettait les plus grands avantages, ils furent proscrits, parce que les colons, les ayant vus fouiller dans les terres nouvelle- ment ensemencées, s'imaginèrent qu'ils en voulaient aux grains, lorsque, selon toule probabilité, ils n'étaient qu'à la recherche des œufs d'insectes. L'espèce entière fut donc détruite, et avec elle la seule digue qu'on pouvait opposer aux Sauterelles; car celles- ci, ne trouvant plus d'ennemis acharnés à les dévorer, multiplièrent au point que les habitants de l'île eurent bientôtà se repentir de leur arrêt de proscription, et se virent forcés de rappeler les Marlins à leur secours. Deux autres couples furent donc rapportés et mis cette fois sous la protection des lois. Les médecins, de leur côté, leur donnèrent une sauve-garde encore plus sacrée, en déclarant que leur chair était irtie nourriture malsaine. Enfin, quelques années plus tard, les Saule- relles étaient entièrement détruites. Malheu- reusement les Marlins, dont le nombre s'élait considérablement accru, devinrent à leur tour un fléau redoutable, en ce sens que, ne trouvant. plus assez d'insectes pour satisfaire leur appétit, ils s'attaquèrent non seulement aux fruits, mais encore au blé, au mais, aux fèves, etc. Quoi qu'il en soit, les Martins sont de vé- ritables bienfaiteurs pour les contrées expo- sées aux ravages des Sauterelles. Partout où ces insectes se montrent, on est à peu près certain de rencontrer ces oiseaux. Au rap- J6 MAPi port de M. Nordmaiin, lesTarUies et les Ar- méniens considèrent le Martin rosclin comme étant en quelque sorte sacrd, et ont en lui une grande conliunce pour la dcslrnrtion des Sauterelles : " C'est au point, dit-il, que louies les fois que leurs terres sont menacées des ravages de quelque essaim de Sauterel- les, non seulement les habitants des provin- ces situ(^es au-delà du Caucase, mais encore les Tartares de la Crimée, emploient un pro- cédé particulier au moyen duquel ils espè- rent attirer les Martins roselins. Voici quel csl ce procédé : Non loin ducouventd'Eiche- miadsin, en Arménie, etdu viilaged'Argouri- situé au pied de l'Ararat, il se forme une source dont l'eau passe pour être sacrée. Dés que les Sauicrelics se montrent, on va chercher une certaine quantité de cette eau, et celle-ci n'est pas plus tôt arrivée que les oiseaux paraissent pour commencer la des- truction. Dans la Crimée et dans plusieurs endroits des provinces transcaucasiennes, on conserve constamment de cette eau sacrée, et, lorsqu'elle vient à manquer, on dépêche des exprès pour aller, au pied de l'Ararat, en chercher une nouvelle provision. » Les Martins font la chasse non seulement aux Orthoptères , mais encore à d'autres in- sectes de la classe des Coléoptères et de celle des Hémiptères. Ils sont également très friands de cerises et de mûres, et font une consommation ou plutôt un dégât considé- ra hie de ces fruils. Réduits en captivité, les Martins devien- nent bientôt aus.^i privés et aussi familiers que les Étourneaux, et se font aimer à cause de leur docilité cl de leurs gentillesses. Ils retiennent facilement et répètent avec assez de fidélité ce qu'on veut leur apprendre, et apprennent même sans qu'on leur fasse la leçon ; car bien souvent ils imitent le clinnt ou les cris des animaux qui restent quel(|ue temps leurs voisins. Dans plusieurs contrées de l'Inde, on se plaît à les élever à cause de leur talent imitateur. Les faits qui se rapportent aux circonstan- ces de nidification des Martins ne sont pas encore bien et entièrement connus. On a seulement quelques détails sur la manière dont nichent le Marlin Irisle et le Martin roselin, et sur leur ponte. Le premier donne à son nid une construction grossière et l'at- tache aux aisselles des feuilles du Palmier- MAR Latanier on d'autres arbres ; quelquefois même il l'établit dans les greniers, lorsqu'il peut s'y introduire; le second recherche, pour faire ses pontes , les gradins escarpés de quelque montagne, les masures abandon- nées , les ruines et aussi les arbres creux. L'un et l'autre font une ou deux couvées dans la saison, et chaque couvée est de qua- tre à six œufs. Une particularité des plus remarquables est celle dont M. Nordman a été le témoin. Il a vu que de grandes volées de Roselins, composées d'un nombre à peu près égal de mâles et de femelles (ce qui rend le fait en- core plus extraordinaire), ne vaquaient pas à l'œuvre de la reproduction et vivaient, comme il le dit lui-même, dans un célibat complet. Il a acquis la certitude que, parmi ces volées , il n'y avait pas un seul couple apparié. On pourrait croire que les indivi- dus qui forment ces bandes vagabondes sont de jeunes oiseaux incapables encore de se reproduire; mais M. Nordman a bien posi- tivement constaté qu'elles se composaient d'individus âgés d'un , de deux , de trois ans et même au-delà. Ce fait, que nous sa- chions, est sans exemple, et demeure, jus- qu'à présent, sans explication. Les Martins sont des oiseaux voyageurs. Levaillant a assisté aux migrations des es- pèces qui habitent l'Afrique, et a pu acqué- rir la preuve que leur passage, qui se fait toujours par bandes considérables, dure une semaine environ. Les jeunes de l'année, comme cela a lieu pour une foule d'autres oiseaux, ne voyagent pas en compagnie des adultes : les uns et les autres forment des bandes à part. Tous les Martins actuelle- ment connus appartiennent à l'ancien con- tinent. Nous ne saurions admettre avec quelques auteurs les coupes que l'on a voulu fonder sur certaines espèces de Martins, ces coupes n'étant motivées par aucun caractère d'une importance vraiment générique. Il y a chez toutes même organisation et mêmes mœurs. Bien plus , les Martins diffèrent si peu des Étourneaux sous ces deux rapports, que quelques ornithologistes, M. Nordman entre autres, malgré l'opinion générale, ont per- sisté à en faire des oiseaux congénères. Si l'on éprouve déjà de la difficulté à pouvoir distinguer génériquement les Étourneaux MAR des Marlins, à plus forte raison doit-il être difficile de trouver chez ces derniers des ca- ractères différentiels suffisants pour autori- ser des démembrements. Tout au plus pour- rait-on , avec M. Lesson et quelques autres auteurs, établir des groupes secondaires dans lesquels se trouveraient réunies des espèces que quelque attribut particulier distingue- rait des autres. Nous nous bornerons à citer quelques unes des espèces connues , et , parmi elles, celles surtout qui sont devenues types de genres. 1. Le Mautin TnisTE, Ac. tristis Vieill., Past. IrislisWag]. (Buff., pi. enl., 219). Tête et cou noirâtres , dessus du corps d'un brun marron, poitrine et gorge grises. — Habile le Bengale , l'Ile de France et Java. Cette espèce type du g. Martin est celle dont on s'était servi à Bourbon pour détruire les Sauterelles. 2. Le Martin roselin, Ac. roscus Vieill., P. roseus Temm. (représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire , oiseaux, pi. 25). Le mâle de cette espèce a la tête, le cou, les pennes des ailes et de la queue noirs, avec des reflets verts et pourpres; la poitrine, le ventre, le dos, le croupion et les petites couvertures des ailes roses. — Habite l'Asie et l'Afrique. Elle est accidentellement de passage dans l'Eu- rope méridionale, et visite irrégulièrement la France et surtout les contrées situées au midi. En 1838, plusieurs bandes considéra- bles se répandirent dans la Provence à leur passage au printemps, et y séjournèrent plus d'un mois. 3. Le Martin huppé, Ac. cristalellus'V'mW., P.cmornis des nombreuses proies qu'il a fai- tes. Les jeunes Martins-Pècheurs sont 1res difficiles à élever ; on ne peut guère les con- server que quatre ou cinq mois; d'ailleurs, liarviendrait-on à les faire vivre plus long- temps eu les entourant de tous les soins ]ios>ibles, ils n'offriraient d'autre agrément (juc celui que procure la vue de leur plu- mage. La chair des Martins-Pêcheurs est d'un goût détestable et porte avec elle une odeur «Je faux musc très prononcée; la qualité des aliments dont ils font usage influe d'ailleurs îiir celle de leur chair. Les uns se nourris- sent presque exclusivement de poissons, les autres mêlent à ce régime des insectes aqua- tiques de toute sorte , des crabes; ceux-ci font la chasse aux petits lézards, ceux-là aux insectes de terre et à leurs larves. La distribution géographique des Mar- tins-Pècheurs est fort étendue. Ces oiseaux sont répandus sur tout le globe et en nom- bre considérable; l'Europe et l'Amérique ne possèdent qu'une seule espèce qui soit propre à leur climat; mais ils se trouvent jirofusément répartis dans les contrées chaudes de l'Afrique et de l'Asie. Le genre Alcedo de nos méthodes mo- dernes est loin d'être ce qu'il était dans le Sijslema naturœ. Lalham , Brisson , Vieil- lut , etc. , l'ont conservé tel que l'avait éta- bli Linné. G. Cuvier, de son côté, a réuni sous le nom générique de Hlarlins- Pêcheurs toutes les espèces linnéennes desquelles il a distrait seulement sous le nom de Ceyx , comme d'ailleurs l'avait déjà fait Lacépède, celles qui n'ont que trois doigts , deux de- vant et un derrière. Levaillant, ayant con- staté que certaines espèces à plumage non lustré et à bec ordinairement échancré vers le bout, vivaient au sein des forêts loin du voisinage des eaux, s'autorisa de ces diffé- rences de mœurs et de caractères pour dis- tinguer ces espèces sous la dénomination de Marlins- Chasseurs. C'est de ceux-ci que Leach Gt un peu plus tard son genre Dacelo. M. Lcsson , tout en admettant une grande division Akedo (Alcyon), introduisit cepen- dant dans cette division des modifications assez importantes, en ce sens qu'il y établit plusieurs groupes auxquels il donna le titre de sous-genres. Par ce fait, les Alcyons fut MAR rent distingués en Ceyx , en Martins-Pé- cheurs proprement dits, en Symés, en Ta- nysiptères, en Martins-Chasseurs, en Chou- caicyons , en Mélidores et en Todiramphcs. Une autre modification profonde du genre /l?tedo est celle que G. -R. Gray a consignée dans sa List of Ihe gênera. Ici, ]cs Marlins- n-cheurs ne se trouvent plus réunis dans une seule grande division générique, mais ils sont compris dans deux sous-familles : celle des Halcyoninées , qui a pour type le genre Dacelo; et celle des Alcédininées, fondée sur les Martins-Pêcheurs proprement dits. Nous adopterons pour la classification des Oiseaux dont il est question une sorte de compromis; c'est-à-dire que distinguant ces Oiseaux en ceux qui fréquentent le bord des eaux et en ceux qui en vivent éloignés , nous essaierons ensuite de les grouper selon leurs affinités naturelles , chaque groupe corres- pondant à un genre établi. l. Itlartins-Pccheurs rÎTcrain.^. i" Espèces à bec droit, pointu et quadrangu- laire. (G. Alcedo, Lin.) Le Mautin-Pècheur d'Europe, Al. ipsida Lin. (Buff. , pi. enl. , 77). Dessus du corps d'un vertd'aigue-marine, le dessous roux- marron ; la gorge blanche et les joues rousses et vertes. Il est répandu dans toute l'Europe , mais il est assez rare dans les contrées boréales; il habite aussi l'Afrique et l'Asie , car on le trouve en Egypte, au cap de Bonne -Espé- rance et à la Chine , où il porte le nom de Tye-Tzoy. Le M. PÊCHEun BicotonE, Al. btcclorGm. (Buff., pi. enl., 592). Vert en dessus, mar- ron en dessous , un demi-collier de celte couleur; gorge rousse. Le M. PÉCHEUR DU Bengale, Al. benga- lensis Gmel. (Temm., pi. col., 239). Dessus du corps bleu d'aigue-marine; ventre roux; un trait de cette couleur sur les côtés de la tête ; gorge blanche. Habite !e Bengale, Ti- mor et les Moluques. Le M. PÉCHEUR POURPRE, Al. purpurea Gmel. (Buff. pi. enl., 778, f. 2). Dessus du corps d'un bleu pourpré ; tête pourpre ; ven- tre roux et bec rouge. Habile le Sénégal et la côte d'Angola. Le M. PÉCHEUR a tête bleue^ Al. cœru- leocephaia Gmel. (Buff., pi. enl, 356). IMAPv I\[AR 21 Tête, manteau et ailes bleu-azur tiqueté de bleu clair; dos aigue-marine; ventre mar- ron. Habite Java. Le M. Pécueur biru, Al. biru Horsf. (Tenim. , pi. col., 239, f. 1). Dessus du corps et ceinture vert d'eau clair; gorge et abdomen blancs; une tache blanche de cha- que côté du cou. llai)ile Java. Le M. Pécheur huppi;, Al. cristata Gme\. (BulT., pi. enl. , 756, f. 1 , sous le nom de Vintsi). Dessus du corps azur; huppe et oc- ciput bleus variés de brun; gorge blanche ; ventre roux. Habile le Sénégal, le cap de Bonne-Espérance et Madagascar. On rapporte encore à ce groupe le M. Pécheur a collier, Al. torquata Gmel., du Brésil. — Le Grand M. Péchfur , Al. maxi- 7nus Gmel. (Du(T., pi. enl., 679), du cap de Bonne-Espérance.— Le M. Pécheur alcyon, Al. alcyon Lin. (Bu(r.,pL enl., 590, f. 3), de Saint-Domingue. — Le M. Pécheur d'A- mérique, Al. amcricana Gmc\. ( Bu(T. , pL enl. , 191 , f. 2), de Cayenne. — Le M. Pé- cheur ORANVERT , Al. superciUosa Gmel. ( BulT., pi. enl., 756, f. 2), de Cayenne. — Le M. Pécheur roux, Al. madagascariensis Gmel. (Buff., pi. enl, 778, f. 1), de Mada- gascar. Le M. Pécheur Pie, Al. riidis Gmel. (Buff., pi. enl. ,216), à plumage lapiré de noir et de blanc ; oiseau que la plupart des ornithologistes ont toujours placé parmi les vrais Martins -Pêcheurs , et devenu pour Boié le sujet d'un g. nouveau , auquel il donne le nom de Ceryle. Cette espèce d'A- frique est mise au nombre des oiseaux d'Eu- rope; elle visite quelquefois l'Espagne et l'Italie. 2° Espèces à bec élargi à la base , à bords mandibulaires garnis de dents en scie, et à queue arrondie. (G. Syma, Lesson.) La seule espèce connue de cette division est le Symé touotoro, Syma torotoro Less. (ZooL de /a C07., pi. 31 6is, f. 1). Dessus du corps bleu; tète rousse; parties inférieures d'un roux blanchâtre; bec doré. Habile la Nouvelle-Guinée. 3° Espèces à pieds tridactyles el à queue très courte. (G. Ceyx, Lacépède.) Cette section a déjà été le sujet d'un ar- ticle particulier (rot/, ceyx). Nous rappelle- rons seulement ici que l'une des espèces qu'on y avait rapportée , le Ceyx azureus Vig. et Hors. {Al. tribracteys Sh^\i . ), tii devenue pour Swainson le type d'un genre qu'il a nommé Alcyone. {Yoy. également ce mot.) II. Martins-Pècheurs sylvains (Martins-Chasseurs). 1° Espèces à bec épais, large à sa base; à mandibule supérieure échancrée ou sans échancrure ; à queue allongée et à tarses robustes. (G. M. chasseur proprement dit; Dacelo, Leach; Choucalcyon, Lesson; Pa- ralcyon, G loger.) Le M. Chasseur trapu , Da. concreta Temm. (figuré dans l'atlas de ce Diction- naire, Ois., pi. 4). Dessus du corps et mous- tache d'un beau bleu d'azur; calotte verte à reflets dorés , encadrée par une bande noire qui part de l'angle du bec; rémiges noires; nuque, partie postérieure du cou, poitrine, ventre et abdomen roux. Le M. Chasseur OREILLON bleu, Da. cya- nolis Temm. {pi. col. , 262). Dessus de la tête et queue rousses; ailes et un trait sur l'œil azur ; sourcils pourprés ; abdomen gris- roussâlrc. Habite Sumatra. Le M. Chasseur de Coromandel, Da. co- romanda Less. , Al. coromanda Lath. Des- sus du corps d'un beau pourpre azur; crou- pion gris-blanc; parties inférieures roux- cannelle. Habite Java. Le M. Chasseur a tête rousse, Da. ru- ficeps G. Cuvier. Tête et cou roux ; trait sur lœil et demi - collier noirs ; dos et ailes ai- gue-marine; dessus du corps roux vif ou roux clair. Habite les Mariannes. Le M. Chasseur a bec noir , Da. melano- rhyncha Temm. {pi. col., 391). Plumage roux-gris varié de brun ; ailes et dos verts. Habile Java. Le M. Chasseur a tête blanche , Da. al- biciUa Less. Manteau et ailes aigue-marine; le resie du plumage blanc. Nous citerons encore le M. Chasseur de Lindsev , Da. Lyndseii (Eyd. elSouleyet, Voy. de la Bonite, pi. 6). — Le M. Chas- seur A COIFFE NOIRE , Da. alricapUla Less. , Al. alricapilla Gmel. (Buff., pi. enl., 679), du cap de Bonne-Espérance. — Le M. Chas- seur SMVBSEEN, A. smyrnensis Gmtl. (Buff., 22 MAR pi. enl., 894 ) , du Bengale. — Le M. Chas- SEim A TÈTE VERTE, Al. chlorocephcila Gmcl. (BulT. , pi. cnl. , 789), de Titnor. — Le M. Chasseur omnicoi.ore, Al. omnicolor laiwm. (pi. col., 135). — Le M. CHASSEoa ACTÉorî , Da. acleon Lcss. — Le M. Chasseur a tkte CUISE, Al. scnegalcnsis Gmel. (BulT., pi. enl., 591), dont Swainson a fait le type de son genre Jlalcrion. — Le M. Chasseur Gaudi- CUAID, .'H. GaudichaudiQiioy tlGaim. {Zool. de l'L'rauic, pi. 21), et le M. Chasselu ciiANT, AL giyaulea Vieill. (Gai. des Ois. , pL 180), composent pour M. Lesson le g. Clioucakyon. Voy. ce mot. 2° Espèces à bec conique court ; à rectriccs inlcrinédiaires très longues, terminées en pato/e. (G. Tanysiptèke, Tantjsiplera , VI- gors. ) Espèce unique, le TANvsiprÈRE des forêts, Tan. dea Vig., Al. dca Gmel. (BufT.,;;.'. en!., 1 1 ()). Dessus du corps bleu et azur ; parties inférieures d'un blanc pur; rectrices blan- ches à lige bleue. Habite les Moluques, Ter- nale et la Nouvelle-Guinée. 3° Espèces à bec robuste, énorme, à man- dibule supérieure terminée par un crochet, et garnie de cils rigides à sa base. (Genre MÉLiDORE, Mehdora, Lesson.) Le Mélidoue d'Euphrosine, Mel. Euphro- siœ, Da. manorhynchus Less. {Zool. de la Coq., pi. 31 bis, fig. 2). Calotte verte et brune, entourée d'un cercle bleu; dos et ailes d'un brun varié de roux ; joues noires ; lectrices et rémiges rousses. Habite la Nou- velle-Guinée. i" Espèces à bec droit déprimé, comme celui des Todiers, et à queue longue. (Genre To- DiRAUPHE, Todiramphus, Lesson.) Le ToDiRAMPiiE SACRÉ, Tod. sacer Less. (.Mém. delà Soc. dhist. nat., t. HI, pi. Il), Alcedo sacra Gmel. Tête et corps verts; sur le haut de la poitrine un collier blanc; ven- tre biaiirîiâtre tacheté de blanc. Habite Otaiti et Borabora , où les naturels le con- naissent sous le nom de Olalare. Le ToDiRAMiMiE Diuu, Tod. divinus Less. (iWm. de la Soc. dhist. nat.,\)\. 12). Plu- mage brun en dessus, blanc en dessous, avec un collier noir sur le bas du cou. Celte espèce ne serait-elle pas un double MAR emploi, et nercprésenterait-cllc pas le jeune âge ou la rcnicllc de la précédente? Quoi qu'il en soit, elle habite les mêmes contrées, et joue, à ce qu'il paraît, un grand rôle dans l'ancienne théogonie des habitants de l'ar- chipel de la Société. C'était un des oiseaui favoris du grand dieu Oro. (Z. Gerbe.) MVRTi\ SEC et MARTIX SIRE. bût. PH. — Noms vulgaires d'une variété de Poires. *.MARTi\ERL\, Flor. Flumin. dot. ph. — Syn. (!e Kielmeyera, Mart. et Zucc. MARTL\ET. ois. — Voy. hirondelle. MAIiTli^EZIA (nom propre), dot. pu. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Cocoïnées, établi parRuiz et Pa von (Prodr., 138, t. 11). Palmiers du Pérou. Voy. pal- UIERS. *MARTL\lERIA,Guill. bot. pu. — Syn. de Wcndlia , Mey. RIARTLXS. OIS. — M. Lesson a établi sous ce nom , dans l'ordre des Passereaux, une famille qui renferme des Oiseaux qui ont un bec allongé, pointu, comprimé, voûté, à bords lisses, déjetés; des narines percées en avant d'une membrane latérale, nues; les plumes de la tète ou du cou sétacées, lancéolées, rigides; la tête, ordinairement enveloppée d'une peau nue ou le bec sur- monté d'excroissances charnues, et le tour des yeux fréquemment nu. Les genres Tro- pidorliynque, Gracupie, Philantc, Argie et iMartin font partie de cette famille. (Z. G.) '*MART1SL'\. woLL. — Genre proposé par Leach pour des Phuladcs raccourcies, cunéi- formes , bâillantes , avec plusieurs pièces accessoires, Tune dorsale et moyenne, et deux marginales inférieures. Ce genre ne peut être admis que comme subdivision du genre Pholade. Voy. ce mot. (Duj.) *i\IARTITE. MIN.— Fer oligiste, en oc- taèdres réguliers , décrit sous ce nom par MM. Spix et Martins , dans leur Voyage au Brésil. Voy. fer oligiste. (Del.) MARTIUSIA, Schult. dot. ru. — Syn. de Ncurocarpum, Desv. WARTRASLA , Lagasc. BOT. PU. — Syn. de Jungia, Linné. M.VUTRE. MAM. — Voy. marte. !\ÎAUTYi\I.V ( nom propre), bot. pn. — Genre de la famille des Pédalinées, établi par Linné ( Gcn. n. 753). Herbes de l'Amé- rique tropicale. Voy. pédali.nées. MAS *»TA11TY\IACÉES. Martyniaceœ. bot. PU. — La section établie soiis ce nom par M. Link , parmi les Personnécs, correspond à la famille des Pédalinées. Voij. ce mot. (Ad. J.) ♦MARUMI.l. noT. ni. — Genre de la fa- mille des Métaslomacées-Miconiées, établi par Blume {in Flora , 1831, pag. 503). Ar- brisscaux"de l'Asie tropicale. Voy. iiiiLASTO- HACÉES.— Reinw., syn. deSaurauja, Willd. M.'VUUÏA. coT. PU. — Genre de la fa- mille des Composées-Scnéeionidées , établi par Cassini {in Dict. se. nat., XXIX, l'^i). Herbes d'Europe. Voy. composées. MASARIDES. Masaridœ. ins. — Famille de la tribu des Euméniens , de l'ordre des Hyménoptères, caractérisée par des anten- nes renflées en massue à l'extrémité , leurs derniers articles étant plus ou moins con- fondus entre eux. Nous rattachons deux groupes à cette petite famille : ce sont les Masahites et les Céramite«. (Bl.) IMASAr.IE\S. INS. — Voy. masahidës. MASARIS. INS. — Genre de la famille des Masarides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabricius, et adopté par tous les entomologistes. Ce genre se dislingue par- faitement des Cœlonites, qui appartiennent au même groupe par la longueur des an- tennes, qui surpasse celle de la tête et du thorax réunis. Les antennes, ainsi renflées en une longue massue fusiforme, font de ce type un des insectes les plus singuliers de l'ordre des Hyménoptères. On connaît une seule espèce du genre Masaris , qui a été rapportée de Barbarie par le célèbre bota- niste Desfontaines. C'est le il/, vespiformis Fabr. (Coquebert, Illuslr. Icon., Dec, 2, tab. 2) , que nous avons aussi représenté dans notre Histoire des Insectes, publiée par Firmin Didot , et dans les planches qui ac- compagnent la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que cette espèce n'a jamais été retrouvée par les voyageurs, qui, depuis Desfontaines, ont ex- ploré le nord de l'Afrique. (Bi..) MASARITES. Masaritœ. ins. — Groupe de la famille des Masarides, de l'ordre des Hyménoptères, caractérisé par des antennes dont les cinq derniers articles sont totale- ment confondus, et distingué ainsi du groupe des Céramites, qui est caractérisé par des MAS 23 antennes dont les cinq derniers articles sont moins renflés et un peu distincts les uns des autres. Nous rattachons seulement au groupe des Masarites les genres Masaris et Cœlo- nites. (Bl.) !\IASCARI^^ ^fasearinus, Less. o:s. — Division de la famille des Perroquets. Voy. ce mot. *iVIASCnALAlV!THE , Bl. dot. pu. — Syn. à'Axantlies, Bl. MASCHALAKTHUS ( fj.0Lnys viaulina. (E.D.) MAIJ\'E!A. BOT. m. — Genre dont la place dans les méthodes n'est pas encore fixée. 11 a été établi par Dupetit-Tliouars [Gen. Madagasc, 19), qui lui donne les caractères suivants : Galice monophylle à 4 lobes , plan ; corolle nulle ; ctamines nom- breuses, insérées au calice; ovaire unique. Style plus long que les étamincs; stig- mates, 3. Le fruit est une baie ovale, ai- guë 3-ou par avortcmcnt 2 sperme. Les Mauncla .«ont des arbrisseaux de Ma- dagascar, à fouilles alternes, ovales , den- tées , à épines axillaircs , à fleurs axillaires , solitaires. MlL^nAA'DlA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées- Antirrhinées , établi par Ortcga {Dccad., II, 21). Herbes du Mexique. Voy. scropiiula- BINÉES. MAlTiE. MAM.— Espèce de Guenon. Foy. CEr.COI'lTMÉnl'E. (E. D.) HIALKES. INS. — Nom donné vulgaire- ment aux Papillons du g. Satyre, à cause de leur couleur obscure et même noire. RlvriiESOliE. jioiL. — Nom vulgaire de VOliva maura I.inn. !\IAl'I\IA. BOT. PM. — Genre de la fa- mille des Anacardiacées, établi par Kunth ( m .'!/i»i. se. nat., 11, 338). Arbres du Pé- rou. Voy. ANACARDIACÉES, MAU MAL'RICOU , Adans. bot. pu. — Syn. (l'Erylkrina , Linn. KIAL'lilTIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille (les Palmiers, tribu des Lépidocary- nécs-riabellifrondes, établi par Linné fils (SuppL, 113C). Palmiers de l'Amérique tro- picale. Voy. PALMiEns. RL\L'r.OCEl\IA, Mill. Bor. ph. —Syn. de Cassine, Linn. aïAL'SSAîHiE. BOT. PU. — Nom vulgaire du Vibuntmn opulus , dans quelques can- tons de la France. HÏAL'VE. ois. — Nom vulgaire de quel- ques espèces de Mouettes. MAUVE. Malca. bot. pu. — Grand genre de plantes de la famille des Malvacées , à la- quelle il donne son nom , de la monadel- |ihie polyandrie dans le système sexuel de Linné. Il comprend aujourd'hui plus do 100 espèces. Les végétaux qui le composent sont herbacés, sous-frutcscents ou frutes- cents, quelquefois même, mais rarement, ils forment de petits arbres ; ils sont disper- sés sur presque toute la surface du globe; néanmoins on les trouve groupés en plus grand nombre dans la région méditerra-» néenne et au cap de Bonne-Espérance. Leurs feuilles sont alternes , pétiolécs , dans la plu- part des cas anguleuses ou lobées, pour- vues de stipules pétiolaires géminées. Leurs fleurs se font remarquer par la grande di- versité de couleurs qu'elles présentent dans toute l'étendue du genre; elles sont tantôt solitaires , tantôt réunies en épi , en grappes ou en glomcrules. Leur caliculc est formé de trois folioles , soudées au calice par leur base, très rarement fixées sur le pédicule; M. Endiicher considère ces folioles comme représentant une bractée avec deux stipules. Le calice est divisé en cinq lobes égaux entre cuï , à préfloraison valvaire dans le bouton, La corolle est à cinq pétales, le plus sou- vent échancrés au sommet et inéquilaté- raux , à préfloraison tordue. Comme nous l'ont montré nos recherches sur l'organogc- nie de la fleur (voyez Annales des se. nalur., septembre 1843, pag. 123 et suiv.), ces pé- tales sont libres et distincts , et même éloi- gnés l'un de l'autre , à l'état jeune; mais dans la fleur adulte , ils forment à leur base un corps unique par l'intermédiaire du tube staminal auquel ils adhèrent, de sorte que plusieurs botanistes ont pu mettre en qucsr IMAU lion si celte corolle est monopétalo ou po- lypétale. Les ctamiiics sont nombreuses , monadelphes , comme dans les autres genres de la famille. Le fruit est une capsule dé- primée, qui se divise, à la maturité, en plusieurs coques à une seule graine, s'ou- viant en deux valves ou indéhiscentes. Les espèces à coques renfermant deux ou plu- sieurs graines, que comprenait le genre tel qu'il était dans le Prodromus , en ont été séparées. Plusieurs espèces de ce grand et beau genre ont de l'intérêt , soit à cause de leurs usages médicinaux, soit parce qu'elles sont fréquemment cultivées dans les jardins comme plantes d'ornement; nous nous ar- rêterons seulement sur les plus connues d'en- tre elles. 1. Mauve sauvage , Malva sylvcslris Lin. Cette espèce est très connue sous les noms vulgaires de Mauve, grande Mauve. Sa tige est droite, rameuse, velue, et s'élève à 5 ou G décimètres de hauteur; ses feuilles sont péliolées , légèrement velues, divisées en 5-7 lobes aigus au sommet et crénelés sur leurs bords ; ses pétioles et ses pédoncules sont pi- leux. Les fleurs sont grandes , purpurines, marquées de lignes plus colorées; les fo- lioles de leur calice égaient en longueur les sépales. — La Mauve sauvage croît en abon- dance dans les lieux incultes, le long des haies , des habitations , etc. Ses propriétés médicinales sont absolument identiques à celles de l'espèce suivante; aussi les expo- serons-nous en même temps pour l'une et l'autre à la fois. 2. Mauve a fkuilles hondes, Malva ro- tundifolia Lin. Elle reçoit vulgairement le nom de pe]E. Meandrina (Méandre, fleuve de la Troade, remarquable par ses sinuosités), polyp. — Genre de Polypes an- Ihozoaires dont le Polypier calcaire a été classé par Lamarck parmi les Polypiers la- mellifères, et a fourni pour Lamouroux le type de la famille des Mcandrinées. M. de Biainville l'a placé dans sa section des Ma- dréphyllies.CePolypier forme ordinairement une masse simple convexe, hémisphérique ou ramassée en boule; sa surface est occu- pée par des sillons sinueux ou tortueux, plus ou moins larges, plus ou moins creux, garnis de chaque côté de lames transverses parallèles, qui adhèrent à des crêtes ou col- lines séparant les sillons dont elles suivent les sinuosités. Ces sillons ou vallons repré- sentent les étoiles isolées ou circonscrites qu'on voit sur les autres Polypiers lamelli- fères; ce ne sont en effet que des étoiles al- longées, confluentes latéralement. Les Po- MEB lypes des Méaiidiines, comme ceux des autres genres voisins, sont les animaux assez sem- blables à des Actinies qui seraient réunies par rangées sinueuses au fond des sillons du Polypier; mais ils n'ont de tentacules que sur les cotés de la bande charnue résultant de leur agrégation, et leurs bouches lisses et saillantes sont espacées au milieu de cette bande. L'espace qui sépare les bouches de deux Polypes voisins est non seulement dé- pourvu de tentacules, mais il ne présente aucune trace de soudure; de sorte que l'u- nion de ces Polypes est encore plus intime que pour les autres Anthozoaires. M. Ehrcn- berg a décrit une espèce de la mer Rouge comme tout-à-fait dépourvue de tentacules. Les Méandrines habitent les mers des pays chauds; on commence déjà à en trouver dans la mer Rouge; mais c'est surtout en se rapprochant de.l'équateur qu'on trouve ces masses de Méandrines , que leur forme et leur aspect ont fait nommer autrefois Ccr- vcau de Nepliine. On connaît onze ou treize cspècesdeMéandrines encore vivantes, etplus de huit fossiles, soit des calcaires jurassiques, soit des terrains tertiaires. Les caractères distinctifs ont été tirés de la largeur des sil- lons de l'aspect des crêtes ou collines qui sont lisses ou dentelées en peigne, simples ou bifides, etc.; mais il est vraisemblable que la connaissance des Polypes eux-mê- mes fournirait des caractères plus précis, (Dl!J.) MÉANDRI\ÉES. POLYP. — Famille de Polypiers pierreux lamellifères proposée par Laniouroux, mais non adoptée généralement. Elle devait contenir les genres Pavonie, Apseudésie, Agaricie, Méandrine et Monli- culaire. (Duj.) !\1É AIVDRITE. polyp.— Nom donné quel- quefois anciennement à des Méandrines fos- siles. (DuJ.) MEBOREA. BOT. pu. — Genre dont la place, dans les méthodes, n'est pas encore fixée. Endiicher {Gen. plant., 5879) le place avec doute à la fin des Euphorbiacées. Il a étéétabliparAublct(Guia».,lI,823, t. 323) qui lui donne les caractères suivants : Fleurs mono'iques. Calice à six divisions lancéolées, munies à leur base interne d'une fossette marginale. Corolle nulle. Fleurs mules : Éla- mines 3, formant par leur réunion une colonne épaisse à la base et trilobée au som- T. vm. MEC 4i met. Anthères 3, fixées aux lobes de la co- lonne, à deux loges s'ouvranl longitudinalc- mcnt. Fleurs faincUes : Ovaires à trois loges 2 ovulées. Style simple {'?). Le fruit est une capsule 3-lobée, à loges bivalves, dispermes. Les Mcborca sont des arbrisseaux origi- naires de la Guiane, à feuilles alternes, ses- siles, ovales, aiguës, très entières, glabres; fleurs axillaires et terminales, disposées en grappes; les supérieures, maies; les infé- rieures, femelles, et situées sur le même ra- meau. *iMECASPIS (m7;xoç, longueur; àyr.'^, écusson). INS.— Genre de Coléoptères tétra-- mères, famille des Curculionides, établi par Schœnherr {Dispositioinelhodica, p. 56) avec \e Lixus palmatus, mais que l'auteur a retiré des Orthoceres pour le mettre parmi les Go- natocères, et qu'il a réuni depuis aux C^eo- nus. (C.) *MECI1ÏDEI]S. INS. — Genre de Coléop- tères penlamères, famille des Lamellicor- nes, iribu des Scarabéides phyllophages , créé par Wcslwood ( Enlomological Society ofLondon, 1841), et qui renferme deux espèces, les M. Mellyanus et Ilopeianus, de la Nouvelle-Hollande. (C.) MECHIDILS ou MOECIIIDIUS (uo.;^.- <îco;, adultérin), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, établi par Mac-Leay (//o)-œ eniomo/og'iœ. Ed. Lequin, Paris, p. 71). L'espèce type et unique, le M. spurms Kirby, originaire de l'Australie. L'extrémité postérieure de leur abdomen est découverte, et leurs antennes sont compo- sées de 9 articles. (C.) MÉCnOACAÎV. DOT. PH. —Nom vulgaire d'une espèce de Convolvulus, le C. Mcchoa- cana. Voy. liseron. On nomme aussi Méchoacan NOin le Jalap, et Méchoacan du Canada le Phylolacca de- candra. *MECHORIS, Billberg, Stephens. ins. — Synon. de lihynchilcs des auteurs. Voy. ce mot. (G.) *1\1ECIIV0PUS {uTaoc, longueur; ^Tovr, pied). INS. — Genre de Coléoptères subpeu- tamères, tétramères de Lalreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, créé par Érichson (Arch. fur naliirg., 1842, p. 222, g. 30), et rapporté à la tribu des Néeydalides de l'auteur. Le type, le Jlf. co- 6 42 MEC humains , est originaire de la Nouvelle- Hollande. (G) RIECIMJS(m'^xoî, longueur), ins.- Genre de Coléoplùres létramères, famille des Cur- culionides gonalocères, division des Cioiii- des, établi par Germar {Magaz. enlom. i, p. 315) et adopté par Schœnherr [Disp. meth. 321; Gen. et $p. Curculion. synon., t. IV, p. 776). Quatre espèces d'Europe et une du nord de l'Afrique rentrent dans ce genre; ce sont les il/. pyrasterïiil.,barba)us Sclir., coUaris, janthinus Gr., et circulalus Marsh. (C.) •MECISTLRA , Leach. ois. — Syn. de Parus, Linn. Voy. mésange. (Z. G.) -'.^lEGliELIA (nom propre), remu. — Genre de la famille des Nemerlcs , établi par Leuckart en 1828. (P. G.) *i\lECLATlS. BOT. PU.— Genre de la fa- mille des Renonculacées-CIdmatidées, établi par M. Spach {Suites à Vuffon , VII , 239) pour deux espèces de Clématites, les Clema- tis glauca et orienlalis. *iHECOCEllUS (,".î;xo;, longueur ; xtpv, pavot; èU.;, as- pect). DOT. PU. — Genre de la famille des Papavéracées Argémonées, établi par Vi- guier {Papav., 20 et 48, f. 3). Herbes crois- sant sur les Pyrénées, en Angleterre, dans la Sibérie, le Népaul et l'Amérique boréale occidentale. Voy. papavéracées. *i\IEC01>iV\ {>j~,xoc, longueur; cw?, on- gle). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Malacodermes, tribu des Mélyrides, proposé par Schœnherr et adopté par Dejean {Calai., 3* édit., p. 12S}. La MEC MED 43 seule espèce connue est de Colombie ; Schœn- herr Ta nommée M. coUaris. (C.) *i\IECOPODA {fj.'nxo;, longueur; ttoù;, patle). INS.— Genre de la tribu des Locusliens, groupe des Locustites, de Tordre des Orthop- tères, établi par M. Serville sur une espèce assez commune à l'île de Java; c'est le M. elongata {Locusta elongala Fab.). Les Mécopodes sont caractérisés par un sternum étroit et bi-épineux, des él ytres une fois plus longues que le corps, etc. On trouve encore aux Indes orientales les M. ferruginca Stoll. (maculata Serv.) et M. virens Bru!!. (Bl.) *MECOPLS (ftTîxo;, longueur; ttov,-, tige). DOT. PU. — Genre de la famille des Légumineuses - Papillonacées- Hédysarées, établi par Bennett (in Horsfietd Plant. Jav. rar., loi , t. 52). Herbes de Java. Voy. lé- gumineuses. MECOPUS (ui^xoç, longueur; ■ttovç, pied). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, division des Apostasimérides cryptorbynchides, établi par Schœnherr {Disp, melhod., p. 304 ; Gen. et sp. Curcul. syn., t. III, p. 555-8, 2, p. 19). Huit espèces rentrent dans ce genre; nous citerons principalement les trois sui- vantes : M. lispinosus F., Audinetii Schr. et IrilinealHS Guérin. Sept sont originaires des Indes orientales et la dernière est propre à la Nouvelle-Guinée. Les mâles portent en avant du prothorax , en dessous , deux défenses minces et recourbées (C.) *MÉCORnV.\CIlES. Mecorhynchi. ins.— Sous celle dénomination, Schœnherr établit une seconde légion dans l'ordre des Coléop- tères lélramères, famille des Curculionides gonatocères {Gen. elsp. Curcul syn., t. VII, 1, p. 418) , et qui correspond aux Rlnjn- chœnides ( Rhynchaenides) de Fabric.'us. La trompe des Mécorhynques est cylindrique, filiforme, plus ou moins allongée, rarement plus courte que le corselet; leurs antennes sont insérées en avant ou vers le milieu de la trompe, et non près de la courbure de la bouche. (C.) *MECOSA , Blume. bot. ph. — Syn. de Platanthera , L.-C. Rich. *1VIEC0SARTHR0\ (m~«;, longueur; ôy.Opov, articulation), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, famille des Longicornes, tribu des Priooiens, créé par M. L. Duquel {Revue zoologique de Guérin, 1840, p. 172). L'au- teur l'a formé avec une espèce du Brésil qu'il nomme M. buphagus. (C.) *MECOTARSlJS ([.Tîxoç, longueur; rap- (705, tarse), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Curculionides or- thocères, division des Anlhribides, créé par Schœnherr {Gen. et sp. Curcul. syn., t. V, p. 186, 17). L'espèce type cl unique de ce genre est le M. Rosenschœldi. Elle est propre à l'île de Madagascar. (C.) *iVIECYl\ODERA ( pi„xuvw , être long ; êe'p-n, cou). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Eupodes, tribu des Sagrides, créé par M. Hope {Coleoplerisl's Miniual, 18i0, p. 181, pi. 1, fig. 6) qui lui donne pour type une espèce de la Nouvelle- Hollande , la M. picla, qui avait été décrite premièrement parM.Boisduval sous le nom de Lema coxalgica, et, en dernier lieu, par Sturm sous les noms générique et spécifique de Mesophalacrus Spinolœ. (C.) *MECY\ORHIIVA (pyixv'vu, être long; pi'v, nez). INS.— Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélilophiles, établi par M. Hope {Coleoplerisl's Manual, 1S51 , p. 60) avecles Cetonia polyphemus et micans de Fabricius. MM. Weslvvood, Burmeister et Schauin ont adopté ce genre; mais le dernier de ces au- teurs n'en mentionne qu'une espèce, la C. torquala de Drury {collaris Schr.). Elle pro- vient de la côle de Guinée. (C.) *MECVS.\IODERES (p.v)xu(jp.oç, prolon- gé ; (î/pï), cou). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonato- cères , division des Apostasimérides crypto- rbynchides, créé par Schœnherr {Gen. et sp. Curculion. synon., t. IV, p. 596). L'espèce type est le Rhynchœnus euglyplus Daim., espèce originaire de Java, et dont la taille se rapproche de celle du Ceuthorhynchus didy- mus de Fab. (C.) *iWÉDÉE (nom mythologique), acal. — Genre d'Acalèphes dans la famille des Bé- roïdes, établi parEscbscholtz pour des espèces de Béroés qui ont les cils vibratiles deux fois plus longs que les intervalles séparant les pe- tites rangées transverses de ces cils. Les rangées longitudinales qui parlcnl de l'ex- trémilé fermée ne dépassent pas beaucoup la moitié de la longueur du corps qui est comprimé et forme deux grosses lèvres de 44 MED chaque côté de la bouche. Le mouvement de locomolion est très vif en raison de la lon- gueur des cils vibratiles, et, comme les es- pèces de ce genre sont toutes très petites, on serait lente de penser que ce sont les jeunes de quelques espèces d'un autre genre. Eschjcholtz en décrivit deux espèces : Tune trouvée par lui dans la mer du Sud, l'autre trouvée par Chamisso dans le détroit de la Sonde. M. Lesson y ajoute trois autres es- pèces, savoir : deux observées par Scoresby dans les mers polaires, et une troisième nom- mée Bcroc fulgcns par Macartney, qui l'ob- serva sur la côte nord du comte de Kent, en Angleterre, où elle est commune, dit-il, et remarquable par sa phosphorescence. (Duj.) niEDEOLA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Smilacées-Paridées, établi par Gronovius {Virgin., p. 55). Herbes de l'A- mérique boréale. Voy. smilacées. *.MEDETERUS. iNS. —Genre de l'ordre des Diptères brachocères, tribu des Doli- chopodes, groupe des Dolichopodites, établi par Meigen aux dépens des Dolichopus de Fabricius. On n'en connaît qu'une seule es- pèce, le Medele7-us 7-c3ius, qui habite la France. Iil. Macquart (DipL cxol., t. II, 2' part, p. 123) en cite trois nouvelles espèces {M. ci- îicreusWied., cupreus et /"uscipeuntsMacq.) ; la première est de Tanger, les deux autres des îles Canaries. MEDICAGO. BOT. PH. — Voy. LUZEnNE. MÉDICINIER. Jalropha, Kunlh ('t'aTpov, remède; tpâyia , je mange), bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Euphorbiacées, de la monœcie monadelphie dans le système sexuel de Linné. Tel qu'il était circonscrit par le botaniste suédois, il formait un groupe hétérogène et nombreux ; mais les botanis- tes modernes l'ont restreint entre des limites plus étroites, en même temps plus précises, et pour cela ils en ont séparé diverses espèces qui ont été se ranger dans des genres déjà établis, ou qui ont servi à former des gen- res nouveaux {voy., par exemple, maniuot). Ainsi limité, le genre Médicinier se compose d'arbres et d'arbrisseaux , et de quelques herbes , qui renferment tous un suc laiteux abondant ; leurs feuilles sont alternes , quelquefois entières , plus souvent palmées ou lobées, dans quelques cas hérissées de poils glanduleux qui sécrètent une humeur MED caustique. Leurs fleurs, ordinairement de couleurs assez vives , sont monoïques; leur périanlhe est le plus souvent double , c'est- à-dire composé d'un calice à cinq lobes plus ou moins profonds , et d'une corolle égale- ment à cinq lobes profonds ; celle-ci manque dans quelques espèces. Plus intérieurement que la corolle , se trouve un disque formé de cinq petites écailles glanduleuses, tantôt libres et distinctes, tantôt soudées en un anneau sinueux à son bord. Les fleurs mâles présentent 8 10 étamines à fllets soudés dans leur partie inférieure, et dont les 3-3 plus intérieures dépassent les autres. Quant aux fleurs femelles, elles offrent un pistil dont l'ovaire est à trois loges uni-ovulées, et porte à son sommet trois styles bifides ou dichotomes, A ces fleurs succède un fruit à trois coques. Les Médiciniers habitent tous les contrées chaudes du globe , soit dans l'ancien, soit surtout dans le nouveau con- tinent. La plus connue et la plus importante d'entre leurs espèces est la suivante : Médicinier cathartique , Jalropha curcas Lin. Cette espèce porte vulgairement les noms de Médicinier, G70S Pignon d'Inde, Ri- cin d'Amérique. Elle paraît être originaire de l'Afrique et avoir été transportée de là en Amérique , où elle s'est naturalisée. C'est un arbre très peu élégant, haut d'environ 4 mètres, dont toutes les parties exhalent une odeur vireuse narcotique , et laissent couler par gouttes, à la moindre blessure , le suc laiteux qu'elles renferment. Son tronc a un décimètre environ de diamètre; il donne naissance à des branches nues dans une grande partie de leur longueur, cassan- tes, marquées à leur surface de nombreuses cicatrices laissées par les feuilles qui sont tombées; les feuilles ne se trouvent qu'à l'extrémité des branches; elles sont longue- ment pétiolées , en cœur à leur base, divi- sées sur leur bord en cinq lobes aigus et en- tiers ; les fleurs sont portées sur des pédon- cules multiflores, axillaires et latéraux, plus courts que le pétiole, et la même grappe en réunit de mâles et de femelles; leur corolle est d'un jaune terne, assez clair. Le fruit qui succède aux fleurs femelles est presque arrondi , itendant. Les graines du Médici- nier cathartique sont extrêmement actives, et agissent comme un violent purgatif lors- qu'on les prend en petite quantité; à plus ÎMED forle dose , elles sont vénéneuses. Leur prin» cipe actif réside dans leur embryon et dans leur tégument, tandis que leur albumen est presque inoffensif; aussi peut-on les manger impunément après les avoir débarrassées des deux parties qui leur communiquent toute leur énergie. Leur principe actif, qui paraît êtrcTacidejatrophique, est volatil, et dispa- raît en grande partie par l'action de la cha- leur. Telles qu'elles nous arrivent en Europe, elles constituent encore un médicament très actif, et même un poison acre et irritant, comme l'ont prouvé les expériences de M. Or- fila. Ce loxicologisle a vu en effet que leur farine , ingérée dans l'estomac des chiens à la dose de i-12 grammes, les fait périr en dix heures , et détermine une inflammation vive sur les parois de leur canal digestif. En Amérique , on obtient de ces graines une huile extrêmement énergique, qu'on n'em- ploie guère qu'à l'extérieur pour le traite- ment de la gale et des dartres, mais dont l'usage doit être accompagné de beaucoup de précautions. On l'utilise aussi comme huile à brûler. Les autres espèces du même genre possè- dent généralement des propriétés analogues à celles du Médicinier cathartique; l'une d'elles particulièrement, le Jalropha muUi- fida, donne des graines connues sous le nom vulgaire de noisctles purgatices , qui , après avoir été fort usitées autrefois, sont aujour- d'hui à peu près abandonnées, à cause des accidents qu'amène fréquemment leur em- ploi. Le Ja'.ropha urens et quelques autres sont cou\crls de poils raidcs, dont la piqûre est suivie pendant longtemps d'une vive cuisson. (P. D.) WEDICUSIA, Mœnch. bot. pu. — Sjn. de Picris , Linn. *MEDIXÏLLA.coT. pu. — Genre delà fa- mille des Mélastomacées-Miconiées , établi par Gaudichaud {adFreycinct, 48 i, t. lOG), et présentant pour principaux caractères : Calice à tube ovoïde, turbiné ou cylindracé, soudé à l'ovaire, à limbe supère, tronqué ou irrégulièrement denté. Corolle à quatre ou cinq pétales, rarement six, insérés à la gorge du calice. Étamincs huit ou dix, rarement douze. Anthères subulées, présentant à la base un conneclif émarginé-subbilobé anté- rieurement, et garni d'un éperon à la partie postérieure. Ovaire soudé, glabre au sommet IMED 45 ou très rarement pubescent , à quatre, cinq ou six loges multi-ovulées. Style filiforme; stigmate court, obtus. Le fruit est une baio allongéeouglobuleuse,couronncc par le limbe du calice. Les espèces de ce genre sont des arbrisseaux des Moluques, glabres ou rarement couverts d'une pubescence étoilée, à rameaux cylin- driques ou anguleux, à feuilles opposées ou verticillées, pélioléesousessiles, très entières ou dentelées, à fleurs d'un blanc rosé, dis- posées en cymes ou en ombelles pauciflores ou multiflores, axillairesou terminales. Blume (m Flora, 1831, p. 509) a établi dans ce genre quatre sections qu'il a nom- mées : 1° Campsoplacunlia : tube du calice ovale, limbecylindracé-tubuleux, tronquéou rarement fendu; 2° Sarcoplacunlia : tube du calice subglobuleux; limbe court, tron- qué ou dentelé; 3° Ilypcnanthe : tube du calice oblong; limbe court, 4-lobé; 4" Dac- tyliola: tube du calice subglobuleux; limbe court, très entier. Style entouré d'un nec- taire en forme d'anneau. *MEDOIV, Stephens(/;rMs!ement creusés dans le parenchyme de l'ombrelle, comme la cavilé digeslive elle-même. Au- tour de la bouche, comme chez la Pélagie, se voient quelquefois des prolongements très amples recourbés en dehors et creusés en gouttière à l'intérieur; une membrane sinueuse, flottante et garnie de cils vibratiles, borde ces prolongements ou bras de diaque côté de la gouttière interne; ce sont là de vrais organes respiratoires pour ces Acalè- phes , en même temps que ce sont des or- ganes destinés à la locomotion , et destinés aussi à amener à la bouche le courant du liquide où flottent de petits animaux ma- rins. Ajoutons aussi qu'une proie même assez volumineuse , une fois qu'elle a éié amenée dans la cavité digestive par les ."ii- pendices de la bourbe ou par ia simple «oii- traciion de cet organe , ne uiuo pas a cnC 50 IMED aliéiée et dissoute en quelque sorte par les sucs digeslifs sccréiés à rinlérieur. Les ca- naux circulatoires, simples ou ramifiés dans l'ombrelle , peuvent également être consi- dérés comme servant à la respiration ; mais surtout les cavités correspondant aux ovaires sous l'ombrelle des Pclagies, des Rliizo- stomes et de beaucoup d'autres Méduses, méritent d'être considérées comme remplis- sant ce même rôle quand elles sont garnies de franges et revêtues de cils vibratiles. Beaucoup de Méduses, comme d'autres Acalèphes physophores ou siphonophores , et comme les Actinies, sécrètent à leur sur- face externe une humeur acre, brûlante, qui produit sur la peau la même sensation que le contact des orties, et c'est là ce qui avait fait donner autrefois à ces divers ani- maux le nom d'Orties de mer. On a cru dans ces derniers temps que cette sensation douloureuse est causée par la piqûre des cils ou des pointes de la surface et même des fila- ments contenus dans les capsules filifères; mais il est facile de s'assurer que ce n'est point une action mécanique qui cause ici la brûlure. Une autre sécrétion non moins re- marquable des Méduses, c'est celle qui leur donne la propriété de luire dans l'obscurité, ou qui les rend phosphorescentes. Peut-être est-ce le même liquide qui, chez quelques unes, produit en même temps la brûlure. Ce qu'il y a de positif, c'est que nous avons vu le liquide qui s'écoulait de la surface des Pélagies en voie de décom- position , continuer à luire dans l'obscurité et causer la sensation de brûlure sur les bras d'un jeune enfant. Les Méduses se propagent par des œufs contenus dans des cavités spéciales sous l'ombrelle, ou dans la direction des rayons, ou produits dans l'épaisseur de la paroi de l'estomac en forme de trompe chez les Océa- nides. Avec les Méduses femelles, portant ainsi des œufs, se trouvent d'autres indi- vidus niàlcs qui, dans les mêmes endroits de l'ombrelle, ont produit des spermato- zoïdes filiformes très actifs. Les œufs donnent naissance non pas à de jeunes Méduses , mais à des formes ani- males totalement différentes , etqui devront passer par plusieurs phases avant d'acquérir leur forme définitive de Méduse; qui même pourront présenter ailernalivemenllcsphé- IMED nomèncs de la vie individuelle et de la vie collective. Tels sont du moins les faits étran- ges que l'on a eu l'occasion d'observer chez les seules espèces étudiées dans toute la série de leurs transformations et de leur déve- loppement. Ainsi la il/cdusa auri'to, étu- diée alternativement par MM. Sars et de Siebold, donne des œufs d'où sort un jeune animal ovoïde oblong, revêtu de cils vibra- tiles et ressemblant à un infusoirc du genre Leucophre ; cet infusoire , après s'être nourri pendant quelque temps des animalcules qu'il avale, se fixe et devient une sorte de polype péilicellé en forme de coupe, dont le bord est muni de huit tentacules allongés contractiles ; ce polype est susceptible de se multiplier par gemmation et par stolons, mais plus tard son corps de plus en plus long montre huit côtes longitudinales sépa- rées par autant de sillons; puis il se divi.se transversalement en un certain nombre de tranches, qui seront autant de jeunes ilé- duses analogues , sinon identiques , à celles que Pérou et Lcsueur avaient nommées Ephyra. Celles-ci, par suite de leur déve- loppement successif, deviendront finalement des Mcditsa aurita, comme la mère d'où provenaient les œufs destinés à produire une telle succession de formes. Un mode si singulier de propagation par segmentation transverse du polype transitoire de celte Méduse a donné lieu à l'établissement du genre Strobila, par M. Sars, qui reconnut ensuite la véritable signification de ce fait. D'autre part, plusieurs observateurs ont vu des polypes rapportés aux genres Cam- panulaire et Syncoryne produire des jeunes Méduses, qu'ils ont cru être ou des larves ou des femelles de ces mêmes polypes; nous- même nous avons pu suivre plus complète- ment les transformations, ou plutôt les phases successives du développement de plu- sieurs Méduses de la famille des Océanides. Nous avons vu que d'un œuf de ces Mé- duses naît un petit Polype voisin des Synco- rynes , lequel , après s'être propagé pendant longtemps par stolons et par gemmation , produit, à une certaine époque, des bour- geons latéraux qui se développent et s'épa- nouissent en Méduses, ainsi que l'on voit les fleurs chez les végétaux. Ces Méduses , que nous avons nommées Cladonème et Sihényo, produisent des œufs d'où naissent BIEG MEG 51 cncnre des Polypes destinds à se développer comme précédemment, et à reproduire en- core les IWéduscs. D'autres faits, déjà nom- breux , tendent à conOrmer cette théorie des phases successives et alternes du dévelop- pement des Polypes hydraires et des Aca- Icplies , qui ne sont ni les uns ni les autres des animaux complets, si on les considère isolément , puisque la notion de chacune des deux formes doit nécessairement compléter l'autre. Il est donc désormais bien probable que des recherches ultérieures feront con- naître, pour les autres types des Rhizosto- mcs, des Pélagies, etc. , des phases de déve- loppement analogues au fond, quoique diffé- rentes dans les particularités plus ou moins étranges qu'ils nous montrent. (Dujakdin.) MEDUSULA (nom mythologique), bot. CR. — Tode {Champ, di Mecklenb., p. 17, tab. 3 , f. 28) a décrit sous ce nom un my- célium et les réceptacles d'une trichiacée qiii n'ont pas acquis tout leur développe- ment. M. Corda {Icon. fung., I, p. 18 , tab. 4, Dg. 140 et 141) a donné ce nom à un autre genre , qu'il range dans sa famille des Psiloniacées, et qui a pour caractères des filaments droits , raides, cloisonnés et hétérogènes, qui reposent sur un fauxstroma charnu ; les spores sont rondes , simples et cparses sur les filaments. Ces caractères me paraissent trop vagues , malgré la figure que l'auteur en donne, pour que ce genre puisse cire parfaitement compris. (LÉv.) *MEERBURGIA, Mœnch. bot. pu. — Syn. de Pollichia, Soland. MEESIA, Gœrtn. bot. ph. —Syn. de Walkera, Schrad. *MEGABASIS (F/ya?, grand ; Sadiç, base). INS.— Genre de Coléoptères subpentamères, létramères de Latreille, famille des Longi- cornes, tribu des Lamiaires, établi par Ser- viile {Annal, de la Soc. entom. de France, t. IV, p. 53). L'espèce type, le M. specuUfer Serville, est originaire du Brésil. Ses étuis portent six épines fort longues , et sont re- vêtus d'une plaque brune, lisse, en forme de croissant, qui réfléchit les objets comme un miroir. (C.) !\IEGACARP.«A (asya; , grand ; xapTrJ; , fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Crutifères-Thlaspidées , établi par De Can- dolle (Si/st., 11,417; Prodj-., 1, 183). Herbes de l'Asie centrale. Voy. crucifères. MEGACEPHALA {fj-t'ya;, grand; xt- fxlri, tête). INS. — Genre de Coléoptères pciitamères , famille des Carabiques , tribu des Ciciudéiètes, créé par Latreille {Gênera Crustaceoriim el Inseclor., I, 175), et adopté depuis par plusieurs auteurs. Qua- rante espèces environ font partie du genro. Elles sont propres à l'Amérique , à l'Afrique et à l'Asie. Nous citerons comme en faisant partie les M. Sencgalensis Lat. {Cic. me- gacephala F.), Euphralica 01., Virginica et Sepulchralis de F. La première et la deuxième ont servi à Laporte à former son genre Apiema; la troisième, le genre Telra- cha de Westwood , et la quatrième celui de Aniara de Hope. Mais on n'est pas encore bien fixé sur les caractères de ces genres. Les Megacephala sont nocturnes, et se réu- nissent pendant le jour dans des trous faits sous les racines de certains arbres. (C.) *MÉGACÉPI1AL1DES. Megacephalidœ. INS. — Deuxième tribu de Coléoptères pen- tamères , famille des Cicindélides , ainsi éta- blie par M. Th. Lacordaire {Révision de la famille des Cicindélides, Liège, 1842, p. 11), qui la caractérise ainsi : Tête grosse ou mé- diocre; palpes labiaux plus longs que les maxillaires , leur premier article dépassant toujours fortement l'échancrure du men- ton, celle-ci munie d'une dent plus ou moins forte ; yeux petits chez les uns, grands chez les autres ; les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâ- les; des ailes sous les élylres chez presque tous. petits, arrondis, plus ou moini Labre en triangle .-illongc , ro; . lèvre). INS. — Genre de la famille des Os- niiides, tribu des Apiens (Mellifèrcs, Latr.), de l'ordre des Hyménoptères, établi par La- Ircille, et caractérisé par des palpes maxil- laires de deux articles ; des mandibules qua- diidcntécs; un abdomen plan en dessus chez les femelles, etc. Les Mégachiles sont assez nombreuses en espèces répandues en Europe, surtout dans le midi, ainsi que dans le nord de l'Afrique. Ces Hyménoptères , à raison de leurs habi- tudes , ont été nommées souvent Coupcuses de feuilles. Les femelles creusent dans le sa- ble ou dans la terre un trou propre à servir de nid à leurs larves; quelquefois même elles s'emparent d'une cavité dans de vieux troncs d'arbres ou dans des murailles : le lotit pour elles est d'avoir un endroit conve- nable. Quand elles ont ainsi trouvé une re- traite, elles coupent des fragments de feuilles Cl les emploient à garnir ces nids. Les Mé- INIEG gachilcs coupent les feuilles avec leurs man- dibules, et les taillent toujours avec une netteté si parfaite qu'il semblerait que les morceaux ont été enlevés à l'aide d'un em- porle-pièce. Le type du genre , l'espèce qui a été sur- tout observée par Réaumur, la MiiGACiniE nr. LA Rose cent feuilles (3/eg'af/u7e roitunciUa- m Lin.), est commune dans noire pays; elle est généralement assez abondante dans les jardins. Elle pratique d'abord, sur le bord des chemins ou dans les avenues, des trous formant à l'extérieur de longs tubes cylin- driques. C'est quand ce premier travail est achevé, que notre industrieux insecte va à la recherche des fragments de feuilles dont il a besoin. Notre espèce choisit de préférence celles du Rosier. Elle en coupe des morceaux à plusieurs reprises, les contourne et les rapproche les uns des autres de manière à simuler la forme d'un dé à coudre. La labo- rieuse Mégachile place cela au fond du tube ; mais ce godet, destiné à recevoir un œuf et plus tard une larve, n'aurait pas sans doute une solidité assez grande , car cette femelle ajoute bientôt une seconde enveloppe, puis une troisième, puis jusqu'à huit ou dix. Les feuilles en se desséchant se resserrent, et conservent enfin la forme qui leur a été im- primée. Quand un œuf a été déposé dans cette loge avec une quantité suffisante de nourriture, notre insecte la ferme avec un fragment de feuille, puis construit une nou- velle loge au-dessus de la première, et ainsi de suite jusqu'à l'extrémité. Les larves, au moment de se transformer en nymphe, se construisent une coque soyeuse, comme le font la plupart des Apiens. (Bl.) *MeGACHIRlJS. GRUST.— Syn. de Me- cochirns. Voy. ce mot. (H. L.) ' ♦MEGACLUVILM {fjt'y»;, grand; xllv-n . lit ). BOT. PU. — Genre de la famille des Or- chidées-Dendrobiées , établi par Lindiey (Bot. Rcg., t. 989). Herbes de l'Afrique tro- picale. Voy. ORCHIDÉES. *IMEGACMEiMIUS (utVaç , grand ; xv»,>y), jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- lamères, formé par Eschscholtz, et adopté par Dejean {Catalogue, 3' éd., p. 105) et Lap. de Castelnau (Histoire nalur. des anini. art., I , p. 239). Latreille a publié ce genre sous les noms générique et spécifique do Tomicephalus sanguinicoUis, quia éié adopté depuis par Germar. Celte espèce est origi- naire fin Brésil. (C.) ♦MEGACROMl'S, Stephens. ms. —Sy- nonyme de BoJclohius. (C.) * lIEGADACTYLUS(,a/ya; , grand ; Si-,- Tv/o.;, doigt). REPT. — Division du genre Plellion (roy. ce mot) , créée par Filzinger {Susl.Repl., 1843). (E. D.) MÉGADERME. Megaderma {p.(yo^-., praml ; ^i;y,.-x , peau), mam. — Et. GcofTroy Saint-Hilaire {Ani}. du Mus., t. XV, 1810) a créé sous ce nom un genre de Cliéiroplèrcs de la division des Vesperlilioiiicns, qui a été adopté i)ar tous les zoologistes , et qui vient établir un passage naturel des Phylloslomes aux Rhinolophes. [.es Mégadermes, principalement remar- quables par un développement considérable (le la peau au-dessus des narines , ont pour principaux caractères : pas d'incisives supé- rieures, les inférieures se trouvant unifor- riiémenl placées à côté Tune de l'autre sur la même ligne, et dentelées à leur tranchant; les canines, semblables à celles de toutes les Chauves-Souris, sont fortes et crochues; les fausses molaires au nombre de six : deux normales à la mâchoire supérieure , et à la mâchoire inférieure deux normales et deux anormales; enfin des vraies molaires, au nombre de six, à l'une et à l'autre mâchoire; les oreilles très grandes et réunies sur le de- vant de la tête; l'oreillon intérieur très dé- veloppé. On remarque trois crêtes nasales , une verticale, une horizontale ou foUiculée, et une troisième en fer à cheval; il n'y a pas de queue; la membrane fémorale estcou- I>ée carrément; enfin le troisième doigt de l'aile sans phalange onguéale. Les Chéiroptères qui nous occupent ont , comme nous l'avons dit, beaucoup de rap- ports avec les Phyllostomes et les Rhinolo- phes, mais ils ne sauraient être confondus avec eux; car, s'ils se rapprochent beaucoup des premiers par la présence d'oreillons et l'absence de queue; ils s'éloignent égale- ment des uns et des autres par leurs lèvres velues et sans tubercules , et par leur langue courte, lisse, sans verrues ni papilles : les os intermaxillaircs n'existent pas ou sont rudimentaires , ainsi que chez les Rhinolo- phus. On ne connaît que quatre espèces de ce groupe , et l'on n'a aucun détail sur leurs IMEG 51 mœurs : ces espèces habitent l'Afiiquc et l'Inde. Daubentou a fait connaître une es- pèce de ce genre ( Megaderma fvons); mais c'est surtout Et. Geoffroy Saint-Hilaire {loco citato] qui a donné une bonne monographie des Mégadermes. 1° Le Még.\deume trèfle, Megaderma tri- folhnnÉl. Geoffr. {Ann. Mus., XV; Guér., Icon. du règn, aniin., pi. 8, f. 4 et 5). La feuille nasale est ovale, la follicule aussi grande qu'elle, chacune du cinquième de la longueur des oreilles; l'oreillon est en trèfle. Le poil est très long, moelleux et de couleur de gris de souris. La longueur du corps est de 8 centimètres. Celte espèce a été trouvée à Java par ar Leschenault. 2" Le Mégaderme spasme , G. Cuv. ( Tab. e'ic'm. des Mamm.), GUs volans lernalanus Séba (Mus., pi. 56, f. 1), VesperlUio spasma Linn., Gm., Schreb., Sbaw, Et. Geoffr. La fouille nasale est en cœur; la follicule aussi grande et semblable; l'oreillon en demi- cœur. Un peu plus grande que la précédente, cette espèce n'est connue que par la des- cription de Séba, qui dit que son front est d'un roux clair, et que le reste de son j)C- lage tire sur le roussâtre. Elle habite l'île de Ternale. 3" Le MiiGADEUME i.YRE , Megaderma lyra El. Geoffr. {loco citato, pi. 12). La feuille nasale est rectangulaire, la follicule de moi- tié plus pelite qu'elle. Le corps a 8 centi- mètres de longueur, et le pelage est roux en dessus et fauve en dessous. Les oreilles sont très amples, et la partie de leurs bords réu- nis égale en longueur la portion libre qui en excède au-delà; l'oreillon est formé de deux lobes en demi-cœur. On ne sait pas positivement le pays qu'ha- bite celte espèce. Et. Geoffroy Saint-Hilaire pensait que l'individu qui lui avait été en- voyé de Hollande venait des Indes orientales. On l'indique aussi comme venant de la côte de Coromandel. 4" Le Mégaderme feuille, Daubentoa {Acad. dessc, 1759; Hist.nat. gén. etpart. de Buffon), Megaderma frons Et. Geoffr. {loco citato). La feuille nasale est ovale, très grande et d'une demi-longueur des oreilles ; le pelage est d'une belle couleur cendrée, avec quelque teinte de jaunâtre peu a|)pa- rent. La longueur du corps est moindre que 64 IMEG dans les cspc-ccs précédentes, car elle ne dé- passe pas C centinièlres. Celte espèce se trouve au Sénégal , d'où Adanson l'a rapportée pour la première Tois. {E. D.) RIEGADERUS { ij.iy=^; , grand; <î/p/), cou). i.NS. — Genre de Coléoptères subpcii- lanièrcs , tétramères de Latreillc, famille des Longicornes , tribu des Cérambycins, des Trachydéridcs de M. Dupont, formé par Dcjeaii , et adopté par Scrvillc {Ann. de la Soc. cnlom. de /<>., t. III , p. 57). Deux es- pèces font partie de ce genre , les Ccrambyx sligvia de Linné, et 31. lifascialus Dcj.- Serv. La première se trouve à Cayenne et au Brésil ; la seconde au Mexique. ( G.) * SIEG.ERA (nom mythologique), mam. — M. Tcnmiinck {Monog. mam.) indique sous cette dénomination un petit groupe de Chéiroptères (E. D.) *>IEGyERA. nEri. — Division du groupe des Vipères indiquée sous ce nom par M. WiigIer(S2/5i. amphib., 1830). (E. D.) •^^lEG.^GEXlLS (/«>.;, grand; y/vuov, joue). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Mélasomes, créé par So- lier {Annal, de la Soc. enlom. de France , t. IV, p. 513), qui le comprend parmi ses Collaptérides et dans la tribu de ses Macro- podiics. Ce genre ne renferme qu'une es- père , le M. Frioli Sol. Elle est originaire de Barbarie, et a été trouvée aux environs de Bune. (C.) Mli;GAGIVATHUS(;«Va?, grand; poiGo;, mâchoire ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Xylophagcs, iribu des Trogositides , proposé par Mégerle, et adopté par Dahl et Dejcan dans leurs Cata- logues respectifs. Le type, le M. mandibu- laris F. {Trogosila), se trouve dans une partie de l'Europe australe et de l'Asie mi- neure. (G.) •^MEGALAXGIUM. dot. en. — Genrede Mousscs-Bryacécs établi par Bridel {Dryol, II, 28) pour des mousses vivaces , épigées , croissant dans les parties les plus élevées des Andes de Quito. Vuy. woussks et bryacées. *?.lEGAI.OIiATRACnLS ( peVa;, grand ; eârpax».:, grenouille), hept. — Genre de Ba- traciens de la famille des Salamandres, créé par M. Tsclii]ili (Balrach., 1838). (E. D ) ♦SIEGALOCIHLl'S (..Vy.;, grand ; ^crto;, lèvre), nerr. — M. Eichwald indique sous MEG cette dénomination une des di\isions du genre Stcllioii. T. ce mot. (E. D.) *in:GALODERL'S (f^/ya?, grand; oVpvj, cou). INS. — Genre de Coléoptères penta- mèrcs , famille des Malacodermes , tribu des Scydmœnitcs, des Palpeurs de Lalreilie, créé par Stephens {lllusl. of BrUish Entorn., t. V, p. -128). Le type, M. Ihoracicus Mal- cer, a été trouvé en France , en Angleterre et en Allemagne. M. Schaum {Analccla eii' (omologica, 1841 , p. 29) forme, avec cet insecte , une division dans le genre Scyd- mcnus. (C ) llIEGALODOi\(fAïVa;, grand ;è^ov;, dent). INS. — Genre de la tribu des Locusticns , groupe des Bradyporitcs, de l'ordre des Or- thoptères, établi par M. Brullé {Ilist. des Ins.) sur une seule espèce très remarquable de l'île de Java, le M. ensifer Brul. Cet In- secte est caractérisé génériquement par un thorax très large , des mandibules incrmes, un prosternum et un mésosternum munis l'un et l'autre de deux longues épines , et des ély très aussi longues que l'abdomen. (Bl.) *MEGALOi\IETIS (f^r/a;. grand ; p.-7;Tt;, ruse). INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides gonalocères, division des Cléonides, établi parSchœnherr {Gêner, et sp. Curculionid. syn., tom. VI, part. 2, pag. 267). Deux espèces sont dé- crites par l'auteur: les M. spiniférus et Chi- Uensis Ch\., Schœn. ; toutes deux font par- tie de notre collection, et sont originaires du Chili. (C.) MEGALONVX. mam. foss. — Voy. uégx- TUlilUOÏDUS. *iMÉGALOiVÏX. Megalonyx ( /uVa; , grand; i'vv^ , ongle), ois. — Genre créé à peu près en même temps par trois au- teurs différents : par Kittlitz, sous le nom de Pteroplochos , par King sous le nom d'FJylacles, et par M. Lesson sous celui que nous avons adopté. Ce genre est éta- bli sur une espèce qui, par sa taille et la disposition de sa queue , par la forme de son bec, celle de ses tarses et la couleur de sou plumage , rappelle le beau Ménuro lyre qui vit relégué dans la zone tempérée australe de la Nouvelle -Hollande. On as- signe pour caractères à ce genre : un bec droit, conique, robuste, à mamlibule su- périeure plus longue que l'inférieure, ter- minée en pointe obtuse, et échancrée vers MEG le bout ; des narines amples , creusées sur les cùlés du bec, dont elles occupent la inoilié supérieure; des ailes très courtes, obtuses; des tarses pointus, très gros pro- portionnellement à la taille de l'oiseau; des doigts presque égaux, robustes; des on- gles, surtout celui du pouce, très grands, très peu recourbes , très forts , comprimés sur les côtés, et à pointe mousse. C'est prin- cipalement sur ce caractère tiré de la lon- gueur des ongles que repose la distinction du genre Mégalonyx. AI. Lesson, ayant cru apercevoir dans les Mégalonyx une analogie de forme avec cer- taines espèces de Gallinacés , les avait pla- cés à côté de ceux-ci dans son sous-ordre des Passeri-Galles. M. Is. Geof. Saint-Hilairc nous paraît avoir été plus heureux en rap- portant les Mégalonyx à l'ordre des Passe- reaux, et en les rapprochant des Rhino- myes de MM. Aie. d'Orbigny et Lafresnaye. M.G.-R. Gray, comme M. Is. Gcof. Saiiit- Hilaire, place ces deux genres d'oiseaux dans le voisinage l'un de l'autre, et dans sa sous- famille des Troglodylinces. On ignore complètement quelles sont les mœurs et quel est le génie de vie des Mé- galonyx ; il est à supposer pourtant , d'a- près la conformation de leurs ailes et de leurs pieds, que leurs habitudes sont plutôt terrestres qu'aériennes. Leur marche duit être rapide; et, selon toute probabilité, ils doivent gratter le sol pour y chercher leur nourriture. L'espèce type du genre est le Mégalonyx i\oux, M. rufus Less. {Centurie Zoo!., pi. GG). Plumage presque entièrement roux; sourcils, menton et moustaches blancs; sur le croupion de nombreuses raies blanchâtres. — Habite l'extréniité méridio- nale de l'Amérique , au Chili , dans le pays des Araucans et des Puelches. Le Mégalonyx a gorge norssiî , M. rufo- gularis d'Orb. et Laf. (Voijag. Ois., pi. 7, Cg. 3), d'un brun verdàtre nuancé de roux, avec la gorge et la poitrine rouges, ce qui lui donne quelque ressemblance avec notre Rouge-Gorge d'Europe. — Habite le Chili. Une troisième espèce, également de l'A- mérique méridionale, est celle qui a été publiée par Kittlitz sous le nom de Plero- ptoclios albicollis ; elle se trouve figurée dans le Voyage de M. Aie. d'Orbigny, à côté des MECx 55 autres espèces que ce naturaliste a dé- crites. (Z. G.) MKGALOPE. Megalopus (ueV"? , grand ; ti''!', aspect), poiss. — Genre de l'ordre «les Malacoptérygiens abdominaux , famille des Clupées, établi par Lacépède, et adopté par Cuvier(Rèa'. anim., H, 323). Ces Poissons re-semblent aux Harengs par la forme gé- nérale de leur corps; mais on leur compte beaucoup plus de rayons aux ouics ( 22 à 24), et le dernier rayon de leur dorsale, souvent de leur anale, se prolonge en filet. On connaît deux espèces de ce genre : la Savalle ou Apamke {Clupea cyprinoides Bl., Cl. giganlea?>h.), qui atteint jusqu'à -i mè- tres de longueur; cette espèce habite l'Amé- rique. Une autre , qui provient des Indes , porte le nom de Mégalope filamenteux. MÉGAI.OPE. Megalops (^iVaç, grand; 0^, œil). CRI ST. — Genre de l'ordre des Décapodes anomoures , de la famille des Ptérygures, de la tribu des Porccllaniens , établi par Lench aux dépens du Galalhea de Latreille. Les Crustacés qui composent ce genre, etquiontélé désignés sous le nom générique de Mégalope , ont beaucoup d'analogie avec les Galalhéides , aussi bien qu'avec les Porccllaniens; et, si ce sont réellement des animaux parvenus à leur entier développement, ils devront établir le passage entre les Décapodes anomoures et macroures : car leur abdomen, quoi- qu'il ne présente pas à son extrémité cinq lames réunies en éventail comme dans ces derniers, est très développé, et sert à la natation ; mais on est porté à croire que ce sont seulement des jeunes de quelques Ano- moures de la première famille, et que, lors- qu'on les aura mieux étudiés, on les rayera de la liste des genres dont se compose l'or- dre des Décapodes , ou du moins on leur assignera une place et des caractères diffé- rents. Du reste ces Crustacés ont une très grande analogie avec les Dromies dans le jeune âge; ils sont remarquables par leur carapace courte et large, terminée anté- rieurement par un très petit rostre ; par leurs yeux qui sont extrêmement gros et saillants, et par les pattes qui sont très courtes, dont la première paire est didac- tyle, et les autres moiiodactyles. Les Crus- tacés qui composent celte coupe générique, dont on ne connaît que trois espèces, so 60 ÎMKC rencoiilicnl priiuip.ilciiicnl en liante nier, et paraissent se tiouver ordinairoincnl en compagnie avec déjeunes Cruslatés nppai- icnanl aux genres Liipa, ïluilamita cl C.rop- sus {Voy. (TS niuts). Le Mloaloim: va iMon- tagi), Mcgalops Moidagui l.eacli {.Value, l'ocl. bnl., pi. IG, fig. 1 à G), peut êlre con- sidéré comme le type de ce genre. Cette es- pèce a été rencontrée sur les cotes d'Angie- lerre. (H- L.) *iVIEGAL0P110XUS,G.-R. Gray.ois.— Syn. de Uraclwuijx, Swainson. (Z. G.) *]Mi:GAI,OllMiUVS (,".£>«,', granil; icfovi, sourcil). Rici'T. — Genre d'Ampliibiens de la dixision des Ranifornies , créé par Kulil (Mtis.Lugd. Dalav.), et adopté par MM. Du- méril et Uibron qui lui donnent pour prin- cipaux caractères : Tète et corps très dépri- més ; paupière supérieure prolongée en pointe à son bord libre; quatre doigts libres, sans rudiment de pouce à l'extérieur, etc. Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est le Mcgalophrtjs monlana Kulil , qui est en dessus d'une couleur olivâtre avec une tache triangulaire en forme d'Y sur la tète, habite Java, et est assez voisine du liufo coniutus de Linné. (E. D.) *AIEGArOiMITHALl\Ii;S (p.r/a:, grand ; ô:f)6a)fAo';, œil). INS. — Genre de Coléoptères Ijcnlainères , Tamille des Malacodcrines , tribu des Lampyrides, établi par Gray {Ani- mal Ktiigdon, Ins., t. I , p. 371). Quatre espèces font partie de ce genre : les M. IknneUii Gray, coslalus Dclap. coUaris Guér., et melanurus Chev., Lap. Les trois premières sont originaires de l'ancien ne Co- lombie, et la quatrième provient du Pérou. (G.) *IVIEGALOPIILS, Swainson. 015. — Syn. de Muscivora, G. Cuvier. \'(e , ayant une aile sous sculcilaiic plus ou moins MEG dislincle , parfois tuberculeuses, arrondies isolément, et légèrement déhiscentes à leur eitrémité ; prothorax cylindrique ou sub- globuleux, traversé en dessus par deux sil- lons ; point de saillie mélasternale. (C.) *MEGALORHYi\CIIUS, Eyton. ois. — Syn. de Caloramphe , Lesson. Voy. ce mot. *MEGALORIVIS , G.-R. Gray. ois. — Syn. de Grue. Voy. ce mol, (Z. G.) MEG.ILOSALIRUS. — Foy. dinosauiuens. *iVlEGALOSOMA (p^/yaç, grand ; aS;^», corps). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides xylophilcs , créé par Kirby {Trans. Lin. soc, t. XIV, p. 3), et adopté par Hope {Coleopterist's manual, 1837, p. 82 ). Toutes les espèces de ce genre sont américaines; savoir, Geolrupes Acteon, Typhon, Elephasde F., Se. Anubis Chv., et Swison Linné. (C.) *MEGALOSTYLlJS {i^mr„ grand ; arv- Xoç, fouet ou scapus). ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques , tribu des Féroniens , créé par M. de Cbaudoir {Dullel. de la Soc. des nalur. de Moscou, 1842, extrait, pag. 24). L'auteur y rapporte 5 espèces des États-Unis, et qui toutes ont été trouvées aux environs de la Nouvelle-Orléans. (C.) MÉGALOTIS (fjeVa;, grand; oSç, ùto^, oreille), mam. — Illiger {Prodr. syst. Mam et Av. , 1811) a créé sous ce nom un genre de Mammifères carnivores qui ne comprend qu'une seule espèce, le Fennec ou Zordo, dont il a été parlé à l'article Chien, division des Renards {Dict. univ., t. III, p. 569). (E. D.) *MEGALOTIS {uiyali^-n;, grandeur). OIS. — Genre établi par Swainson pour une espèce de Fringillc, qui a des rapports avec \eS Bouvreuils d'une part, et avec les Alouettes d'une autre; aussi Smith, qui a également reconnu ce genre, a-t-il composé pour lui lô nom de Pyrrhulauda (Bouvreuil, Alouette). L'espèce type est le P. aush-alis Smith (///. zool. ois., pi. 24). (Z. G.) *MÉGALUr»E. Megalurus (H-t'/a;, grand ; oJpcc , queue ). ois. — Genre appartenant à la nombreuse tribu des Passereaux den- tirostres, formé par Vigors et Horsfield aux dépens des genres Mérion et Martin. Les caractères qu'on lui assigne sont : un bec allongé , presque droit ,. légpremen» T. VIII. BIEG 57 convexe, à bords lisses, à pointe mousse, à mandibules garnies d'une lamelle cou- pante; des narines petites, latérales, à demi closes; deux ou trois poils à la com- missure du bec; des tarses longs, grêles, scutellés, à doigt du milieu très long. On ne sait rien des mœurs des Mégalures. Les espèces que l'on rapporte à ce genre sont le Mégaluue a longue queue (Martin a LONGUE QUEUE, Grucula caudata Cuv.), le MÉGALURE GALACTOTE ( MliRION GALACTOTE , Malurus galacloles Temm., pi. col., 65, f. 1) et le Mégalure longibande (Mérion longi- tkfiDE, Malurus marginalis Reinw.,Temm., pi. col.,6o, t. 2). (Z. G.) *MEGAMERUS (."/j-otî , grand; (j-npo;, cuisse). INS. — Genre de Coléoptères subpen- lanières, tétramères de Latreille, famille des Eupodes, tribu des Sagrides, créé jiar Mac-Leay {Append. to King's Surv. of the coasl ofAuslral, II, p. 448), et adopté par M. Th. Lacordaire {Monogr. des Colcopl. subpent. delà famille des Phylophages, t. I, p. 5). Ce genre a une grande analogie de forme avec certains Prioniens. Le type, le M.KingiiM.-L. Lac. {M. pnonest/iis Buisd.), est originaire d'Australie. (C.) *HEGAMERUS {t>-(y%i, grand; pvjpo'î, cuisse). ARACiiN. — Genre de l'ordre des Aca- rides, établi par Dugès aux dépens des Trom- bidium de Hermann, et dont les caractères distinctifs peuvent être ainsi exprimés : Palpes onguiculés, allongés, libres ; corps étroit; hanches distantes; pieds ambulatoires à cuisse très longue ; septième ariicle du pied court; larves semblables aux adultes hexa- podes. Les espèces qui composent ce genre sont les Trombidiens à pieds antérieurs très longs d'Hermann. L'^. moiaforms Linné, en ferait sans doute partie, si on le connaissait mieux. Plusieurs de ceux qu'y place Dugès sont fort voisins du Tiombidium celer et des Scijphiusiie M. Koch. Les Mégamères vivent à terre, sur les lieux ombragés et un peu hu- mides ; leurs mœurs ne diffèrent guère de celles de la plupart des Tétronyques, mais ils sont plus vifs que ne le sont, en général, ces derniers. Ce genre renferme huit espèces toutes propres à l'Europe. Nous citerons sur- tout le mégamère agile, M. celer Kerm., Dugès {Ann. se. nat., 2' série, t. I, p. 30); cette espèce habite l'Alsace, e< marche avec une 1res grande rapidité. (H. L.) 58 MEG •SIEGAMYRIWOEKIOIV (^.V«; , grand ; y.vpijn^., fournii). araciin. — M. Rcuss (il/w- scuiii scnkciihcrgianum, l. I, P- 217, pi. 18, lig. 12) désigne ainsi un genre d'Aranéides tjuc M. \Valckenacr rapporte , mais avec doute, au genre des Agelena. Voy. ce mot. (II. L.) *!MEGAMYS (iJr/«;, grand; ,"3;, rat). M AM. —Un groupe de Rongeurs voisin des Oryrléropcs est indiqué sous ce nom dans le Voyagcdansl'Aménquemc'iidionalcde'Sl.W- cidc d'Orbigny. (E. D.) ♦MEGANEREIS. annéi- — Syn. de ieo- dice, Savig. ; Eunice, Cuvier; Nereidonte, I]lain\ille. (P- G.) *:\lEGArELIA, Kaup. ois. — Synon. de Goura. ♦MEG.APODA (fj-r/a;, grand ; noZi, pied). INS. —Genre de l'ordre des Diptères bra- rbocères, tribu des Asiliques, établi par I\!. Macquart {Suiies à Duffon, Ilist. des Dip- li-rcs, t. I, pag. 288), et caractérisé princi- palement par l'absence de la moustache et la longueur des pieds. Il ne renferme qu'une seule espèce, M. cyanea Macq. {Laphria la- hiata Fab.), grand et bel insecte du Brésil. :\II':GAÏ'0DE. MegapoUus {inyy.i, grand ; T.'yj; , pied). OIS. — Les Oiseaux ainsi nom- n-.és par MM. Quoy etGaimard et découverts en partie par ces naturalistes, dans un voyage de circumnavigation, se rapprochent des Mé- iiures et un peu des Kamichis par la forme de leurs doigts et de leurs ongles, et rappel- lent, par leurs autres caractères physiques, ceux des Cryptonyx et des Tinamous. Ces caractères mixtes, si nous pouvons ainsi dire, expliquent les divergences d'opinion des auteurs relativement à la place qu'il convient d'assigner aux Mégapodes. G. Cu- vier en a fait des Échassiers macrodaclyles, et les a placés à la suite des Jacanas et des Kamichis; M. Lessonlesaconsidércscomme des Passereaux et les a rangés immédiate- ment après les Pigeons. EnGn M. Temminck a pensé que les Mégapodes pouvaient être regardés comme les représentants des Tina- mous dans les contrées chaudes de l'ancien continent, et les a, par conséquent, placés parmi les Gallinacés. Cette opinion estcelle qu'a adoptée G.-R. Gray dans sa List of the (jenera. Quoi qu'il en soit, les Mégapodes forment uu genre qui offre pour caractères : un bec ISJEi; grêle, faible, droit, aussi large que haut, et aplati en dessus à sa base, à mandibule su- périeure dépassant l'inférieure et légèrement courbée à la pointe; des narines ovales, ouvertes, placées plus près de la pointe du bec que de sa base, et percées dans une membrane garnie de petites plumes; la ré- gion ophthahnique nue; le cou couvert seu- lement de petites plumes; des ailes médio- cres, concaves, arrondies; une queue cunéi- forme et courte; des tarses et des pieds forts, et des ongles très longs, très forts, plats en dessous, très peu courbés, triangu- laires et obtus. Les Mégapodes ne sont point encore par- faitement connus sous le rapport de leurs mœurs. Les voyageurs naturalistes se sont généralementbornésà nous apprendre qu'ils vivent dans les terrains marécageux, qu'ils sont craintifs, courent très vite dans les broussailles à la manière des Perdrix, volent peu et bas, et font entendre pour cri une sorte de gloussement. Les seuls détails un peu compleis que l'on possède ont été four- nis en grande partie par MM. Quoy et Gai- mard, et sont relatifs à leur reproduction. Leursflcufs sonténormes, relativement à leur taille; ils les déposentdans des cavités qu'ils forment eux-mêmes en creusant légèrement le sable. Ils choisissent pour cela les exposi- tions les plus chaudes, et ne pondent, dans chaque cavité, qu'un seul œuf qu'ils ont soin de recouvrir avec des débris de plantes; du moins c'est ce que fait le Mégapode aux pieds rouges. Les petits, à ce qu'il paraît, naissent par la seule influence de la chaleur solaire et pourvoient eux-mêmes à leurs be- soins dès qu'ils sortent de l'œuf, sans que leur mère veille à leur conservation. Ce fait, si contraire à ce que nous montrent les Gal- linacés sous le rapport des soins qu'ils don- nent à leurs petits, de la sollicitude avec laquelle ils veillent sur eux, ferait supposer que les Mégapodes ne sont point des Galli- nacés, et peut-être serait-il plus convenable, jusqu'à ce que de nouvelles observations pussent lever tous les doutes à l'égard de la place qu'ils doivent occuper, de les laisser auprès des Kamichis où les a mis G. Cuvier. MM. Quoy et Gaimard rapportent que, dans les îles Waigiou et Boni, l'espèce qu'ils ont nommée Mégapode Freycinet paraît vivre dans une sorte de dcmi-domcsiicité. MEG BufTon n'a connu aucune espèce de ce genre. Celles qu'on y admel sont: 1. Le Mégapode Freycinet, Meg. Freyci- nctii Quoy et Gaimard ( Voyage de l'Uranie, pi. 32). Plumage en entier d'un noir brun, qui .s'cdaircit un peu sous le ventre. Habite les îles de Guebé, de Waigiou. Les naturels de ces îles le nomment Maukirio ou Mane- saqui. 2. Le Mégapode LAPÉnoL'SE , Meg. Lape- rmisHQnoy et Gaimard ( Voyage de l'Uranie, pi. 33). Plumage roussâtre, cou dépourvu de plumes, tarses jaunes. Habite les îles Mariannes et les Philippines, où il porte le nom de Tavon. 3. Le Mégapode Duperrey, Meg. Duvcr- reyi Garnot et Less. {Voyage de la Coquille, pi. 36). Une huppe de couleur brune fauve; le cou, la gorge, Fabdomen gris - ardoise; ailes et dos roux; croupion rougeâtre. Ha- bite la Nouvelle-Guinée. ■4. Le Mégapode a pieds rouges, Meg. ru- bripea Temm. (pi. col., 411). Une huppe et le dos rotix; croupion et bas-ventre rougeà- tres ; bec de celle couleur ; tarses d'un rouge vif. Habite Amboine. Cette espèce est fort voisine de la précé- dente, et pourrait bien n'ètreétablie que sur une dilTërcnce d'âge ou de sexe. G. Cuvier et quelques autres naturalistes ont encore placé parmi les Mégapodcs une cinquième espèce dont M. Lesson a fait le type de son genre Aleclhilia, et qu'il nomme Al. Urvilii. (Z. G.) ♦MÉGAPODES. Lyriferi. ois. —Sous ce nom , M. Lesson a établi , dans l'ordre des Passereaux, une famille à laquelle il donne les caractères suivants : Bec droit, grêle , aplati et élargi à sa base, rétréci au milieu, et légèrement renflé au sommet; fosses na- sales latérales, étroites; tour des yeux dé- nudé; tarses allongé.s, forts, scutcllés , ter- minés par quatre doigts munis d'ongles al- longés, robustes. Cette famille, qui, pour M. Lesson, se joint aux Échassiers himanto- galles par le genre Talégale , comprend les genres Ménure, Mégapode et Alccthélie. (Z. G.) *]»1ÉGAP0DIDÉES. Megapodidœ. ois. — Famille établie par G.-R. Gray {A List of tlio gênera) dans l'ordre des Gallinacés, et correspondant en partie à celle que M. Les- son a fondée sous le nom de Mégapodcs; IVJEG 50 seulement il a éloigné les Ménures des g. Mégapode et Alecthélie, et a réuni à ces der- niers, pour en constituer sa famille des Afc- gapodidœ, les g. Talegallus , Leiopa et Me- siles. (Z. G.) MEGAPODIUS. OIS. — Voy. mégapode. *MEGAPROCTlJS {,,e'yy.q, grand ; ^pcux- To'; , anus). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tctramères de Lalreille, fa- mille des Longicornes , tribu des Céram- bycins, crée par nous {Revue ent. de Sil- bermann, tom. V, 1837, pag. 321, pi. 1, L 2, 3), avec une espèce de l'Afrique aus- trale, que nous avons nommée Megaproc- lus didelphis. (G.) *\1EGAPR0CTUS {at'ya;, grand; upojx- Ti'r , anus). INS. — Genre de Coléoptères té- tranièrcs, famille des Curculionides gonato- cères, division des Rhynchophori(ies,créé par Srliœnherr ( Gêner, et sp. Curcitlion. syn., t. IV, p. 868, 1838, 8-2, p. 234). Ce genre renferme les trois espèces suivantes : M. acu- lus P., exclamalionis Wied., etfunebris III. {Calandra), qui toutes sont originaires des Indes orientales. M. Guérin-Méneville a établi avec l'une de ces espèces son genre Belorbinus et non pas Belorliynclms, comme l'indique Schœn- herr : ce nom doit prévaloir. Cet auteur con- signe, dans le texte de Vie. du Ucgn. anim., t. m, p. 177 et 178, trois nouvelles espèees des mômes contrées : les B. ocellaliis , afjl- nis Guér., et fiUforinis Buq. (C ) *MEGARHIMUS (,.,EVa,-, grand ; 'plv, nez). INS. — Genre de Coléoptères létranièrcs , famille des Curculionides gonalocère.<, divi- sion des Érirhinides, établi par Schœiiberr {Gêner, etsp. Curculion. syn., t. HI, 397- 7, 2, p. 274). Le type, M. firmus Scb., est indigène de l'île de Java. (C.) *MEGARIIIPIS, Dupont, Delaporte. ins. .— Syn. de Microrhipis. (C.) *MEGARHYIVCHIIS (,ae'ya;, grand; ^vy- j(o; , bec , rostre), ins. — Genre de la fa- mille des Scutellérides , groupe des Pcnt;-.- tomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte de Castelnau, et adopté par MM. Amyot et Serville{//is. hém., suites à Buffon). Ces derniers rapportent seulement deux espèces {M. roslratus Fab., et iV. tes- taceus Am. et Serv.) à ce genre, que nous regardons comme une simple division du genre P/iî///ofef/(a?a. C^l.) 60 MEG *iVIEGARTHRUS (at'yaç, grand; ^pOpo/, articulation), ins. — Genre de Coléoptères pcnlaincrts, raniille des Urach(?lytrcs, tribu des Proléiniens , propose par Kirby, décrit par Slephens(/(/«s<. Brit. E>U.,\, p. 330). et adopte par Erichson {Gênera et sp. Sla- phylowrum, t. I, p. 904). Ce dernier au- teur mentionne les quatre espècessuivanles , qui toutes sont propres à l'Europe, cl se trouvent aux environs de Paris, savoir: M. depressus Pk. (Slaphyl.), sinuatocollis B.-D., Lac, denlicollis Beck {Omalium) et Itcmipterus III. {Silplia). On rencontre ces Insectes dans les amas de branches mortes et liuniides. (C). niKGASA^TltES, Alph. DC. bot. pu.— Syn. de Codonopsis , Wall. MliGASCELIS {ix.îyaii, grand; axAoç, jambe), iks. — Genre de Coléoptères sub- pentanières, tétramères de I.atreille, fa- mille des Kupodes, tribu des Criocérides , formé par Dcjean , et adopté par Lalreille et M. Th. Lacordaire. Ce dernier auteur en décrit (Monog. des CoUopl. subpent. de la fam. des Phytophages, t. I, p. 241) 51 es- pèces , qui toutes appartiennent à l'Amé- rique. Nous citerons les suivantes : M.pur- purea Pert., Icma, viridis 111., vittala {cu- prea var. ) Fab., M. prasina Chvt., et curla Lac. (G.) '^'AIEGASCOLEX .p^tVoc;, grand; cxw/n?, lombric), annél. — Genre de la famille des Lombrics ,• nouvellement établi par M. Tcnipleton pour une grande espèce qu'il a découverte dans l'île de Ceyian, Megas- colex cœruleus Templ. {Proceed zool. soc. Londoii, 1844). (P. G.) MEGASEA, Hasw. {Saxif., 6). bot. ph, — Syn. de Bergenia, Mœncb. ^iMEGASTEGIA, Don. bot. ph. — Syn. de Ilarpahjce, Moç. elLess. ■*IV1EGASTER!VII!H {f^yxi;, grand ; azcp- vov , sternum). ^Ns. — Genre de Coléoptères pcnlamèrcs, famille des Palpicornes, tribu des Spliéridicns mégasternaircs , créé par Muisant ( Uist. nal. des Colcopt. de Fr. , 184 4 , p. 187 ). L'espèce type, le M. bole- ophagum Marsh. , habile une partie de l'Europe. (C.) nn-:G,\STOMA,S\vainson. ois. —Syn. de Tyrannus, Vieillot. Toi/, tvuan. (Z.G.) AIÉGATIIÉRIOIDES ou HIÉGATIIÉ- RIDES. MAM. Foss. — M. Owen {Descrip- MEG lion du squelette du Mylodon robustus , Pa ■ resseux gigantesque perdu, Londres, 4842) désigne sous ce nom une famille d'animaux fossiles de l'ordre des Edentés , dont l'orga- nisation offre sur une grande échelle un composé de celle des Paresseux , des Four- miliers et des Tatous actuels , et qui a pour type un animal décrit par Cuvier sous le nom de Mcgalherium. Celte famille se compose déjà de plusieurs genres qui se rencontrent, hors un seul peut- être, tous en Amérique, c'est-à-dire dans le continent qui nourrit le plus grand nombre des genres actuels d'Édenlés. On en trouve en grande abondance dans les sables argileux tertiaires du vaste bassin de la Plala , mais on en rencontre aussi dans les nombreuses cavernes du Brésil et dans celles de l'Amé- rique septentrionale. Les os y sont môme si bien conservés qu'il n'est pas rare de ren- contrer des phalanges onguéales encore re- couvertes de leur partie cornée à demi dé™ composée; ce qui indique que ces cavernes se trouvent dans des conditions favorables à une longue conservation des matières ani- males, car il est probable que les animaux qui portaient ces ongles ont disparu depuis le soulèvement de la chaîne des Andes. Les dents des Mégathérides sont d'une seule venue , sans collets ni racines, et se composent, comme celles des Paresseux, d'un ivoire peu dense au milieu , entouré d'un ivoire plus dur (dentine vasculaire et den- tine dure de M. Owen), le tout enveloppé de cément , recouvert lui-même d'une couche mince de substance osseuse plus dure. Le pied est articulé, de telle sorte que son mouvement sur la jambe est oblique, ce qui lient à ce que le bord interne de la poulie de l'astragale est presque entièrement elTacé, et que le bord externe est oblique de dehors en dedans. La composition de la lète , qui est petite , est à peu près celle des Pares- seux ; le jugal fournit une apophyse mon- tante qui cerne en partie la fosse orbitairc, et une grande apophyse descendante, qui donnait sans doute de fortes attaches aux nuisclos des lèvres. Comme dans l'Unau, l'apophyse acromion de l'omoplate se joint à l'apojthyse coracoide. La tête supérieure du radius est tout-à fait circulaire, ce qui annonce un mouvement de pronation et de supination bien déterminé. Le bassin est Î\1EG 1res large et rextrémilé postérieure d'une force extrême, lisent tous un ou deux doigts externes sans ongles, propres à la sustcn- sion et à la marche ; les autres doigts por- tent de forts ongles qui ne pouvaient se ployer qu'en dessous. La queue est médio- crement longue, mais très épaisse. Cette famille comprend les genres : Mégalonyx , Jefferson ( f/i'ya; , grand ; ô/v- , ongle). Dans les Trans. de la Soc. phU. de Philadelphie , t. IV, on trouve un Mémoire de M. Jefferson (qui fut le troi- sième des présidents des États-Unis d'Amé- rique ), où cet homme d'État fait connaître des restes de cet animal , qu'il prenait pour ceux d'un grand Carnassier de 5 pieds de haut. Mais, dans le même volume, le doc- teur Whistar donna une description et des figures de ces os, en indiquant leur analo- gie avec les os des Paresseux. Peu de temps après, Cuvier {Oss. foss. , t. IV) prouva cette analogie par la disposition des facettes des deux dernières phalanges , qui empê- chent l'ongle de porter sa pointe en haut, et ne lui permettent que de le fléchir en des- sous, et par la forme générale des os, qui présentent en grand tous les détails d'orga- nisation que les Paresseux offrent en petit. 5-4-3 Les dents du Mégalonyx sont , sans 4 — 4 incisives ni canines; elles vont en grandis- sant d'avant en arrière ; les deuxième et troisième inférieures ont leur couronne à peu près pyriforme, le gros bout dirige en avaut. Les phalanges onguéales sont très grandes et comprimées. Les ossements mentionnés par Jefferson venaient d'une caverne de l'ouest de la Vir- ginie; mais il s'en trouve aussi dans le bas- sin de la Plata. M. Owen donne la figure de la mâchoire inférieure du il/eg'a/o/iya; Jcffev- sonii , car c'est ainsi que celte espèce se nomme, pi. 29 des Mamin. foss. du Beagle. Le bord interne des deux branches, à par- tir de la dernière dent, décrit une demi- ellipse. Cet animal était de la taille d'un très grand bœuf. Mec.^therium, Cuv. (fjiyx:, grand ; Ooûi'ov, animal). Ce genre a été établi par Cuvier pour un animal de la taille des grands Rhino- céros, dont un squelette presque complet a clé trouvé, en 1789 , sur les bords de la rivière de Luxan , à quatre lieues environ de BJEG Gl Buénos-Ayrcs. Ce squelette , qui fait l'orne- ment du cabinet de Madrid, a d'abord été dé- crit par Jeaii-Haplistc Rru, puis par Cu\icr [Ossements fossiles, t. IV), d'abord sur les figu- res de ce dernier, publiées par don Joseph Garriga, ensuite sur celles de MM. d'Alton et Pander (/)o)iîj, 1821). Enfin M. Clift (vol. m des Trans. de la Soc. gcol. de Londres, 2" série) a complété la description des par- ties qui manquaient au squelette de Madrid, telles que la queue et une portion du bassin. Chez le Mcgalherium Cuvieri, car c'est ainsi que les paléontologistes nomment cet ani- mal , l'apophyse descendante du jugal est très grande ; la mâchoire inférieure très ren- flée au-dessous des molaires , à cause de la profondeur des alvéoles, se termine en une 5 — 5 sorte de bec; lesdenls, au nombre de , 4 — 4 sont très longues , quadrangulaires , et of- frent une composition très compliquée. Lors- qu'on pratique une coupe longitudinale de l'une d'elles dans un plan anléro-postérien, on voit que la cavité de la pulpe est très grande, et qu'elle se prolonge en pointe presque jusqu'au niveau du bord alvéolaire. Le milieu de la dent est formé d'un ivoire blanc grossier et tendre; de chaque côté de cette substance existe pour un quart un cé- ment jaunâtre ; mais , entre lui et l'ivuirc , on voit un ruban de substance plus dure, formé lui-même de trois lignes grises et de deux blanches. Ce ruban, de substance dure, correspond à deux crêtes transversales de la couronne de la dent, séparées par une val- lée profonde. Sur les côtés latéraux de la dent, cette substance, plus dure, est très mince; le tout est enveloppé d'une couche peu épaisse , fort semblable à de l'émail. La dernière dent est de moitié plus petite ^;u« les autres , qui sont à peu près égales enlie elles; le diamètre antéro-postérieur d'une dent du cabinet de Paris a 53 millimètres, et le diamètre latéral 40. La longueur de !a plus longue, figurée par M. Owen , a 240 millimètres. Cet animal avait des membres 1res robustes , surtout ceux de derrière. Le fémur, d'un quart moins long que celui d'un Éléphant de 8 pieds de haut, est plus de deux fois plus large; le ba^siii , d'un tiers. Les vertèbres sont au nombre de 7 cervica- les , 16 dorsales, 3 lombaires, 5 sacrées et 15 caudales. Il avait quatre doigts à la main. 6-2 WEG «iniit Irois nrmi'S d'ongles peu comprimés. A en jiigerpar les figures, il yavaitaussi quatre doisls au pied , dont deux armés d'ongles. On a cru pendant quelque temps que cet animal était couvert d'une cuirasse osseuse, comme les Tatous ; mais on sait maintenant que les portions de derme ossifié qu'on lui n\;iit attribuées à tort, appartenaient à d'au- tres animaux plus voisins des Tatous. {Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, i'.^léomologie , MAMMIFKRKS FOSSILES, pi. 5. ) Mvi.oDON, Owen {u.i):n , meule; ôiou; , dent). Les dents sont au nombre de . 4 — i La première des supérieures est presque el- liptique et un peu éloignée des autres ; la seconde elliptique; les autres trigoncs, avec un sillon à leur face interne. La première inférieure est elliptique, la troisième télra- Rniie , la dernière , très grande , bilobée ; les pieils sont égaux, ceux de devant pentadac- tykv'; ; ceux de derrière tétradactyles ; dans lis uns et les autres, les deux doigts exter- nes ne portent point d'ongles; ceux-ci sont grands, semi-coniques, inégaux. M. Oweu compte dans ce genre: Le Myl. robustas Owcn , dont un sque- lette entier se voit au collège des chirurgiens de Londres. Ce squelette a été décrit par iM. Owcn, en 1842, avec toute la science ('.n'exigeait un aussi beau débris de la faune qui a précédé celle de nos jours , et qu'on pouvait attendre d'un paléontologiste aussi distingué. L'auteur fait ressortir dans sa .£'),aç, noir ; ipspo- , qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères , tribu des Miiscides, établi par Meigen et généralement adopté. Il se dislingue des autres genres de la mêine tribu par ses antennes à troisième article pins long que le deuxième; l'épistome non saillant; l'abdomen nu au milieu. Les espè- ces de ce genre sont assez nombreuses , et toutes très petites (vl/. Carccli, ruflpes, etc.). On les trouve assez ordinairement dans toute la France. Ces insectes voltigent sur les murs et les pierres qui se trouvent ex- posés au soleil. *l\lï■:LA^'0PI10nA (uV^/;,noir; y^p:':, qui porte). CHi;sr. — - Ce genre, établi par Kocb aux dépens des Drassus, a été rap- porté à cette dernière coupe générique par M. Walckenaër. Vo]/. duasscs. (H. L.) MEfiAIVOPHTIlALMU.lI, Fée ( Meth. Lichen. , 45 , t. 2 , f. 2). bot. cr. — Voy. STRIGULA, Fr. aiÉLA\OPSIDE. Meîa>wpsis{j.îUc, aeîia- vo';, noir; o.{/, aspect), moll. — Genre deMol- lusques g.istéropodes de la famille des Mé- lanicns, proposé d'abord par Férussac et adopté par Lamarck et tous les naturalistes qui l'ont suivi. Il C5t caractérisé par sa co- quille turriculéc, à ouverture entière, ovale- oblonfue avec la columelle calleuse, tron- quée à la base, et séptiréo du bord droit par un sinus peu profond. Une callosité plus ou moins considérable ou un sinus peu profond MEL se trouve à la réunion de la lèvre droite sur l'avant-dernier tour, et l'opercule est corné. L'animnl a le pied court, arrondi ; sa tête est munie de deux gros tentacules coniques mé- diocrement longs, portant les yeux sur un renflement a.ssez saillant, en dehors de leur base. Leur bouche est à l'extrémité d'une sorte de mufle; leur cavité respiratoire con- tient deux peignes branchiaux inégaux, et se prolonge en une sorte de tube à son angle antérieur et externe. Ce genre, ainsi défini, comprend en mC'ine temps une partie des Pyrènes de Lamarck qui devaient s'en dis- tinguer surtout par un sinus au sommet du bord droit, et qui d'ailleurs, en raison de leur forme allongée, avaient pu être prises pour des Gériles par Bruguière. Quant aux Méla- nopsides proprement dites, dont la forme est ordinairement plus ovoïde, c'étaient des Buc- cins ou des Bulimes pour les naturalistes pré- cédents. Toutes les espèces de ce genre ha- bitent les eaux douces; mais, tandis que les espèces allongées, et dont on faisait le genre Pyrène, ne se trouvent que dans les régions tropicales, les autres se voient sur divers points de la zone tempérée jusqu'au 45' de- gré de latitude ; c'est ainsi que l'espèce type, la M. MARRON {M. lœvigala Lamarck, ou buccinoidea Fér.) se trouve dans les îles de l'Archipel, en Grèce, et en Espagne, notam- ment dans les aqueducs de Séville. Une autre espèce, la M. allongée (il/, acictdaris F.), longue de 20 millimètres et large de 7 mil- limètres, se trouve dans le Danube et dans les autres rivières de l'Autriche méridionale. M. Dcshayes rapporte au même genre une coquille de l'Ohio, dans l'Amérique septen- trionale, qui, par sa forme ovale-globuleuse avec une spire courte et obtuse, rappelle cer- taines Néritines. Plusieurs des espèces vivantes se trouvent aussi fossiles dans les terrains tertiaires de l'Europe à des latitudes plus septentrionales. La M. lœviriata, que nous avons déjà citée, se trouve ainsi aux environs de Paris et en Angleterre. On connaît en outre sept autres espèces de Mélanopsides fossiles qui n'ont pas d'analo'.'iics vivants. (Dvj.) *MELAR;orS!DIUiVI (;;/)«,., noir; ^t'- Jcov, écorcc). roT. ru. — Genre de la famille des Uubiacées-(]iiH'honacécs , établi par Ccls ( Hort. ). Arbrisseaux d'origine orientale. Voy. RUBIACÉES. MEL ♦MELANORRHCffiA ("./),«?, noir ; poia, grenade), bot. ph. — Genre de la fannille des Anacardiacées, établi par Vailich {Plant, as. rar., I, 9, t. 11). Arbres de l'Inde. *1>1ELA1\'0RI\IIS , G.-R. Gray. ois. — Syn. de Melasoma, Swains. Voy. mélasome. MÉLANOS. TÉRAT. — Nom donné aux in- dividus affectés de Mélanisme. Voy. ce mot. MELAIVOSELIIVUM ( [xùaç , noir ; cÙt- V6V, persil), bot. pu. — Genre delà famille des Ombellirères Thapsiées, établi par Hoff- mann {Umbellif., 2" édit., I , p. 156). Ar- ibrisseaux d'origine incertaine. Voy. ombel- ilFKRES. MELANOSIIVAPIS , DG. {Prodr., I, 217 ). BOT. PH. — Voy. MOUTARDE. MELANOSTICTA (-..Aa?, noir ; «ttixtÔ; , piqué). BOT. PU. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées - Cœsalpiniées , établi par De Candolle {Mém. légum., 474, t. G9; Prodr., Il, 485). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. légumineuses. *MELAIVOSTOLA ( (xila;, noir ; .limulanles dans les unes, cméiiques elpurgativcsdans les autres. Les graines et les péricarpes renferment une huile Cne, qui participe à celle amertume. Cependant les fruits d'un petit nombre d'es- pèces font exception, et fournissent un ali- ment doux et agréable. GENRES. Tribu I. — MÉuÉES. Embryon dans un périsperme mince et charnu, à cotylédons foliacés, à radicule sail- lante. — Espèces toutes originaires de l'an- cien continent , à feuilles simples , pennées ou plus souvent bipennées, a folioles sou- vent dentées. Quivisia, Comm. {Gilibertia, Gmel. ) — Calodnjxim , Desv. — Turrœa, L. — Mun- ronia, Wiglit. — Naregamia, W. et Arn. — Melia , L. {Azedaracli , Tourn. ) — Azadi- rachla , Ad. J. — Mallea, Ad. J. — Cipa- dessa, Bl. Tribu II. — TniCHiLiÉES. Embryon sans périsperme, à cotylédons épais, à radicule courte et incluse. — Espèces originaires des deux continents , à feuilles une seule fois pennées, à folioles très en- tières. Aglaia, Lour. {Camunium , Rumph. — Cambania, Comm.) — Milnea. Roxb. [iXya- lelia, Dennst.) — Lansium, Rumph. {Sphœ- rosacme , WaW.) — Xcmedra , Ad. J. — Amoora, Roxb. (^ndcrsoua, Roxb. — Amura, Sch. — Aphanomixis, Bl.) — Disoxylon, BI. -^ Chizochcton , Bl. [Schizochilon, Spreng.) — Synoum, Ad. J, [Schoutensia, Endl.) — Ilartirjhsea, Ad. J. — Epicharis, Bl. — Ca- bmlea , Ad. J. — Didijmochilon, Bl. — Go- niochilon, Bl. — Sandoricum, Cav. — Ekc- bcrgia, Sparm. — ira/swca, Roxb. — Ilctj- nea, Roxb. — Trichilia, L. {Elcaja, Forsk. — Porlesia, Ca\ .) — Moschoxylum , Ad. J. — Guarea, L. (Eluiheria,?. Br.)—Cayapa, Aubl. {Persoonia, 'W.)—Xylocarpns, Ad. J. GENRES DOUTF.IIX. Calpandria, Bl. —Odontandra, Ktii. MEL CÉDRliL\CÉE3. Elles diffèrent de la famille précédente par leurs étaniincs quelquefois distinctes , par leurs ovules au nombre de quatre au moins dans chaque loge, de plus ordinai- rement imbriquées sur deux rangs, et de- venant autant de graines plates et ailées à périsperme mince ou nul , dans un fruit capsulaire à péricarpe ligneux dont les val- ves se séparent des cloisons qui restent avec les graines attachées à l'axe persistant. Les espèces, toutes tropicales, sont des arbres en général très élevés , à bois dur, odorant et coloré, employé en conséquence dans la me- nuiserie, comme l'est, par exemple, celui de l'Acajou , qui appartient à celte famille. Leurs feuilles sont pennées une seule fois, quelquefois parsemées de points transpa- rents. Les principes astringents et amers do- minent dans CCS plantes, et leur donnent des vertus toniques, vantées dans quelques unes comme fébrifuges. Tribu I. — SwiÉTÉNiÉES. Filets soudés en un tube. Hile à l'extré- mité d'une aile parcourue par le funicule. Préfloraison de la corolle tordue. Swietcnia, L. {Maagoni, Ad. — Roia , Scop. — Cedrus, Mill.) — Khaya, Ad. J. — Soymida, Ad. 3.—Chickrassia, Ad. J. (P/a- giolaxis, Wall.). Tribu II. — Cédrélées. Filets distincts. Hile à rexlrémité de la graine, qui n'est pas prolongée en aile. Pré- floraison de la corolle convolutive. Chloroxylon, DG. — Ftindersia, R. Br.— Oxlcya , Ail. Cunn. — Cedrela, L. {Jon- sonia. Ad, — Cuveracea, Jones. — Surenus, Rumph.). (Ad. J.) *MKLÏA]\TIIÉES. Mclianthcœ. iîot. pu. — Le genre McUanthus a été placé à la suile des Zygophyllécs avec doute, et présente en effet des caractères assez tranchés pour que M. Endlicher le considère comme destiné à former le noyau d'une famille distincte. Mais jusqu'ici il la constituerait à lui seul, et les caractères de cette famille rentreraient en conséquence complètement dans ceux du genre. Nous les indiquerons à l'arlicle de celle à laquelle on l'associait. Voy. zygo- PHïLLÉEs. (Ad. j.) MEL MELIANTHUS (fxAc, miel;5v0o5, Heur). BOT. PH. — Genre qu'Endlicher considère comme devant former le type d'une nouvelle famille, celle des Mélianlhées (voy. ce mol). Il a été établi par Tournefort {Inst., 245) pour des arbrisseaux du Cap et du Népaul. Voy. MÉLIANTHÉES OU plulÔt ZYGOPHYLLÉES pour les caractères distinctifs de ce genre. *MELIAS, Gloger. ois. — Syn. de Phœni- cop/iaus (Malcoba), Vieillot. (Z. G.) MÉLIBÉE. 1N3. — Nom d'une espèce du g. Satyre. MELICA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Graminées-Feslucacées, établi par Linné (Ge». n, 82). Gramens abondants dans l'Europe et l'Asie centrale , dans les régions tropicales et extra-tropicales Je l'A- mérique , et se rencontrant assez fréquem- ment aussi au cap de Bonne-Espérance. Voy. GRAMINÉES. *MELICERTA. iNS.— M. Stephens a éta- bli sous ce nom, pour une seule espèce trou- vée en Angleterre {M. ochroleuca Steph.), un genre dans le groupe des Tenlhrédites de la tribu des Tenthrédiniens, de l'ordre des Hyménoptères. Voy. tenthrédiniens. (Bl.) MELICERTA et MELICERTLM (nom mythologique), acal. — Genre de Méduses monostomes établi par Pérou et Lesueur et caractérisé par les tentacules marginaux de l'ombrelle et par des bras très nombreux fili- formes, chevelus et formant une espèce de houppe à l'extrémité du pédoncule. Ce genre, que Lamarck avait réuni à ses Dianées, comprenait alors cinq espèces dont la première, Meuc. digitale, est uneEirene d'Eschscholtz, et la troisième, M. perle, est un Rhizostome du même auteur. M. de Blainville adopta ce genre avec ses caractè- res; mais Eschscholtz,déjàauparavant, chan- geant son nom en Melicertum, l'avait défini d'une autre manière, en prenant pour type la deuxième espèce de Péron et Lesueur, la M. campanule. Il le plaçait dans la famille des Océanides, où seul, parmi les autres genres, il présente des franges de tentacules à la face inférieure de l'ombrelle, qui est en forme de cloche, avec une cavité stomacale simple, un orifice tubiforme lobé; quatre canaux supportant les franges et qui portent des cirrhes marginaux de différentes gran- deurs en nombre déterminé. Ce genre, ainsi caractérisé, comprenait quatre espèces dont T. vin. MEL 81 une seule de Péron et une autre, M. penkilla' tum, sont rangées par M. de Blainville parmi ses Aglaures. M. Lesson , dans son Histoire des Acaléphes, en 1843, aadmis : 1° un genre Melicerta comprenant trois des espèces de Pérou , mais aucune des espèces d'Eschs- choltz ; 2° un genre Melicertum comprenant seulement deux des espèces d'Eschscholtz, et 3° un genre Clochette, Campanella, renfer- mant les deux autres Mélicertes d'Eschscholtz, admises sous ce même nom par M. de Blain- ville, et dont l'une est en même temps la M. campanula de Péron et Lesueur. Pour M. Lesson, les Melicerta appartiennent à son troisième groupe; ce sont des Méduses aga- ricines ou proboscidées, c'est-à-dire ayant sous le milieu de l'ombrelle un stipe ou pé- doncule à peine divisé au sommet; comme caractère générique, elles ont des tentacules courts, simples ou peu nombreux au pour- tour de l'ombrelle, et leur pédoncule, assez épais, est terminé au sommet par des fran- ges ou filaments nombreux. Les Melicertum et les Clochettes du même auteur sont, au contraire, des Méduses non proboscidées. Le genre Clochette fait partie delà troisième tribu des Marsupiales, Médu- ses en sac ou en cloche, ayant de quatre à huit faux bras sur le rebord de l'ombrelle , sans pédoncule, sans cirrhes; comme carac- tère générique, elles ont une ombrelle à quatre angles, à bords lisses et garnis de trois rangées de tentacules courts, et des ovaires à cloisons en croix, garnies de fibrilles internes nombreuses. Le genre Melicertum de M. Lesson appar- tient à sa tribu des Nucléifères, Méduses cam- panules, à ouverture circulaire, lisse ou di- versement ciliée au pourtour, et distinguées de toutes les autres familles par un sac sto- macal, cylindracé, terminé en bas par un prolongement buccal en forme de trompe à quatre ou huit divisions. Comme caractères de ce genre, l'auteur signale les quatre pi- liers ciliés du sac stomacal quadrilobé, et le bord de l'ombrelle portant des cirrhes courts, réguliers, assez nombreux, et huit cirrhes plus grands. (Duj.) MELICERTA. CRUST.— Syn. deiyswia/a. Voy. ce mot. (H. L.) MÉLICERTE. iNs. —Espèce de Lépi- doptère du g. Satyre. MÉLICERTE. Melicerla , nom myllio- II 82 MEL logique). iNFis.— Genre de Systolidcs ou Ro- lateurs, établi par Sclirank pour une espèce assez commune dans les eaux douces, et que IlilIclPalIas rangeront parmi les Brachiens. M. Dulrochct la désigna sous le nom de liolifer quadricirciilaris; Lamarck, Cuvier et M. Bory de Saint-Vincent l'ont nommée Tubicoîaria quadriloba. M. Ehrenbcrg,cn adoptant ce genre, y réunit d'abord comme seconde espèce {M. Moba) le Limnias cera- tophyUi de Schrank , dont plus tard il a fait aussi un genre distinct. Nous pensons que ces deux espèces appartiennent à un seul genre que nous caractérisons ainsi : ce sont des animaux presque diaphanes, logés dans un fourreau un peu conique incrusté de matières terreuses qui le rendent opaque et cassant comme celui de la première espèce , M. ringens , ou formé de grains uniformes, longs de trois à cinq quarts de millimètre, qui sont les excréments. Ce tube est fixé perpendiculairement sur quelque tige de plante aquatique, et l'animal lui-même a le corps en massue ou en entonnoir al- longé, avec un limbe ou bord supérieur épanoui en deux ou quatre lobes arrondis et entourés de cils rotatoires. (Duj.). MÉLlCERTE.J/d/cerms.CRUST. — Genre établi par Rafinesque sur un Crustacé de l'ordre des Décapodes macroures, qui paraît excessivement voisin des Pénées, et qui a été adopté avec doute par les carcinologistes. L'espèce type de cette nouvelle coupe géné- rique est le Melicerlus tigrinus Raf. (H. L.) *MÉLICERTIE\S. infis. syst. — Fa- mille de Systolides ou Rotateurs fixés par un pédoncule. Ce sont de petits animaux aquatiques à corps mou, diaphane, en forme de massue ou d'entonnoir, porté par un pé- doncule charnu extensible , qui se contracte en se plissant. Ils vivent isolément à nu on logés dans un tube. Leur corps est terminé par un limbe supérieur plus ou moins étalé et lobé, bordé de cils rotatnires. La bouche, située près du limbe, est armée de mâchoires en élrier à trois ou plusieurs dents. Les Mé- licertiens se trouvent ordinairement fixés sur des herbes aquatiques , et ils sont assez volumineux pour être vus à l'œil nu ou avec le secours d'une loupe: aussi ont-ils attiré l'attention de tous les anciens observateurs. Pallas les réunissaitaux Brachions ; Eichhorn les nommait des polypes-fleurs et des po- MÉL lypes-étoiles ; O.-F. Muller rapportait à son genre Vorticelle ceux qu'il aconnus. âchrank le premier essaya de les distinguer généri- quement sous les noms de Melicerta, Lini' nias et Linza. M. Dutrochet, de son côté , les étudia plus particulièrement et les dé- crivit comme des Rotifcres ; mais Lamarck, d'après les observations mêmes de ce natu- raliste, en forma le genre Tubicolaire. Schwcigger, pour quelques unes des mêmes espèces , avait proposé le nom générique de Lacinulaire, que M. Bory de Saint-Vincent changea en celui de Mégalotroque , en dis- tinguant comme deux autres genres sous les noms de Synanthérine et de Stentorine les jeunes individus de ce genre. M. Ehren- berg, enfin, dans ses publications successives depuis 1830, a admis pour ces animaux les genres Ptygura , OEcisles , Conochilus , Megalotrocha, Tubicoîaria, Limnias, Laci- nularia et Melicerta , qu'il répartit dans ses quatre familles des Ichthydina, des OEcislina, des Megalotrochœa et des Flosculariœa , qui contiennent en même temps d'autres genres pourvus de caractères totalement dilTérents. Quant aux genres que nous ve- nons de nommer, cet auteur les distingue d'après l'absence ou la présence des yeux, au moins dans le jeune âge, et d'après le nombre des lobes de l'organe rotatoirc. Ainsi ses Tubicolaires sont toujours privées d'yeux, tandis que les autres genres en ont deux pendant le jeune âge; ses Limnias et ses Lacinulaires ont l'organe rolatoire bi- lobé; ils diffèrent parce que les uns ont des étuis ou fourreaux coniques, isolés, tandis que les autres ont une enveloppe commune qui n'est qu'une masse gélatineuse ; ses Mé- licertes ont des étuis isolés comme les Lim- nias, mais en diffèrent par leur appareil rolatoire à quatre lobes. Tous, d'ailleurs, ont la même forme générale et des mâchoires en élrier, c'est-à-dire composées d'un arc traversé par une barre sur laquelle s'ap- puient trois dents parallèles, partant du sommet. Nous pensons donc que ces dis- tinctions de genres et de familles, basées sur la présence des points rouges qu'on veut nommer des yeux , ou sur la nature de l'eRveloppc, ont trop peu d'importance, et nous préférons n'en former qu'une seule famille divisée seulement en quaire genres, d'après le mode d'expansion du limbe et MEL d'après la constitution du fourreau, ou son absence. Un premier genre, Ftygure, est caractérise par le peu d'ampleur du limbe, lequel , bordé de cils courts , n'offre pas l'apparence d'une roue en mouvement; le deuxième genre, Lacinulaire, a, au con- traire, un limbe largement étalé, échancrc d'un seul côté, et bordé de cils assez longs, produisant un mouvement rotatoire dis- tinct. Les espèces de ces deux genres sont libres ou accidentellement engagées dans une masse gélatineuse , mais toujours sans étui. Les deux autres genres, Tubicolaire et Méliccrte , ont le limbe divisé en lobes comme une corolle de fleur ; mais ils se dis- tinguent par la nature de l'étui ou fourreau, qui est membraneux , transparent chez les Tubicolaires, et incrusté de matière ter- reuse , opaque , chez les Mélicertes. (Duj.) MELICERTUS. crust. — Syn. de Lys- mata. Voy. ce mot. (H. L.) MELICnRUS (f^£>'XP°î » doux comme du miel). BOT. PH. — Genre de la famille des Épacridces-Styphéliées, établi parR. Brown (Prodr., 539). Petits arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Endiicher a réparti {Gen. plant., p. 747, n" 4270) les espèces de ce genre en deux sections , qu'il nomme : 1° Eumelich-us , corolle en forme de roue; 2° Melidepas , co- rolle urcéolée. MELICOCCA (i>.éh, miel; xoxxo',-, coque). BOT. PH. — Genre de la tribu des Sapinda- céesSapindées, établi par Linné {Gen. n. 47 ). Arbres de l'Amérique tropicale. Voy. SAPINDACÉES. MELICOPE. BOT. PH. — Genre de la famille des Diosmées-Pilocarpées, établi par Forster (Char, gen., 28). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. diosmées. MELICYTUS(p£'),i, miel; xv'to;, cavité). bot. PH. — Genre de la famille des Bixa- cées, tribu des Flacourtianées?, établi par Forster ( C/iar. gen., t. 62). Arbres de la Nouvelle-Zélande. Voy. bixacées. *MELÏDIUM(,uyi^i';, pommier), bot. cr.— Petite plante cryptogame décrite par M. Es- chweiler (de FnicHf. gen. x-hizomorphœ , p. 33, t. 1, fig. 10), et qui probablement n'a pas été observée depuis. Elle appartient aux Cysiisporés et est caractérisée par des fila- ments solides, rameux, d'abord ternes puis bifides, et qui se terminent par un sporange MEL 83 globuleux renfermant quatre spores ovales ou rondes. Le Melidium suhlerraneum, la seule espèce du genre , croit dans les sou- terrains , avec d'autres Mucédinces , sur le Rhizumorpha sublerranea. (Lév.) *MELIDORA , Salisb. bot. ru. — Syn. à'Encyanlhtis , Lour. *MÉLIDORE. Melidora. ois.— Division du genre Martin-Pêcheur. Voy. ce mot. (Z. G.) *MEL!ERAX. ois.— Genre établi par G.-R. Gray dans la sous-famille des Circi- nécs, pour l'Épervier chanteur, Nisus niusi eus Guy. Voy. autour. (Z. G.) *JSiELIGËTiïES ( iJ.thyr.Bn; , qui cause une douce joie), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Nitidulaires, proposé par Kirby , publié par Stéphens {Illust. of Brit. Enl., III, 45), et adopté par Érichson {Zcilschrift fur die Entomologie von Gcrmar, 1843). Ce genre a pour type une espèce de France, le M. pyrenaicus Lap. ( Slrongylus floraîis Dej.), qui paraît devoir habiter aussi l'An- gleterre et l'Allemagne. (G.) *i\lELÏGLOSSL'S, Schlect. bot. pu. — Voy. MELANTHIUM. MÉLILITHE (ixélt, miel ; Jn'Goç, pierre). MIN. — Substance d'un jaune de miel , en très petits prismes droits à base carrée, découverte par Fleuriau de Bellevue dans les roches basaltiques de Capo di Bove, près de Rome. Elle paraît identique avec la Humboldtilithe de la Somma, et composée comme elle de silice, d'alumine, d'oxyde ferrique , de chaux, de magnésie, et d'un peu de potasse et de soude. Ces deux miné- raux, réunis en une seule espèce, viennent se ranger à côté de la Gehlénite, parmi les silicates alumineux de la tribu des espèces quadratiques. (Del ) MÉLILOT. Melilolits, Tourn. bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Pa- pilionacées, de la diadelphiedécandricdans le système de Linné. Établi d'abord par Tournefort, il avait été réuni par Linné aux TrifoUum; dans ces derniers temps, il a été rétabli et généralement adopté par les bota- nistes , qui se sont bornés à en détacher un petit nombre d'espèces, soit pour les trans- porter dans des genres voisins (ex. : .1/. cccru ■ Iea = TrigoneUa cce>-«7eaSer.),soitpourfaii6 de l'une d'elles le tjpe d'un genre nouveau 84 MEL {M. creli«a = PococldacrelicaSeT.). Il com- prend aujourd'hui environ trente espèces qui habitent l'Europe moyenne et la région médi- terranéenne. Ce sont des plantes herbacées, glabres sur leurs diverses parties, dont la lige est dressée ou ascendante, souvent éle- vée, dont les feuilles sont pennées-trifolio- lées, fréquemment bordées de dents aiguës ; dont les fleurs, presque toujours jaunes, ([uelquefois blanches, sont petites , réunies en grappes allongées, axillaires et presque terminales , et présentent l'organisation sui- vante : un calice campanule, à 5 dents allon- gées, peu inégales; une corolle papiliona- rée, dont les ailes adhèrent, au-dessus de l'onglet, à la carène, qui est obtuse; 10 éta- inines diadelphes; un pistil dont l'ovaire est rétréci à sa base en pédicule, et 2-8- ovulé. Le principal caractère de ces plantes consiste dans leur légume, entouré à sa par- lie inférieure par le calice, qu'il dépasse, membraneux ou coriace, rugueux ou veiné ;i sa surface, indéhiscent, à 1-4 graines. C'est d'après la forme et l'état de la sur- face de ce légume que M. Seringe a par- tagé les Mélilots en trois sections ou sous- tîcnres, dont les noms indiquent les carac- tères distinctifs. a. Cœlorutis , Ser. Légume marqué de .«liions lacuneux. C'est à cette section qu'appartiennent la plupart de nos espèces françaises , dont les plus répandues sont les Melilotus alHssima Thu'iW., leucantha Koch, etofficinaUsMViM. Cette dernière {Trifolium melilotus officina- lis Lin.) est une plante annuelle, qui croît communément dans les prés et le long des champs de presque toute l'Europe ; ea tige est droite, rameuse, à branches étalées, et s'élève à 7-8 décimètres ; les folioles de ses feuilles sont lancéolées, oblongues, obtuses, découpées sur leurs bords en dents de scie écartées; ses stipules sont grêles et séta- cées; ses fleurs sont jaunes, réunies en grappes deux fois plus longues que les feuil- les ; leur calice est renflé en dessus à sa base, divisé à son bord en dents inégales, de lon- gueur égale à celle du tube; l'étendard de la corolle et ses ailes égalent en longueur la carène; le premier est marqué de stries lon- gitudinales. Le légume est obové, pubes- ccnt dans l'état jeune, assez renflé; il ren- ferme deux graines en forme de cœur, à MEL côtés ÎDégaux. Malgré sa dénomination spé- cifique, le Mélilot officinal n'a que des usa- ges très peu importants en médecine. On emploie sa décoction, à l'extérieur, en lo- tions, particulièrement contre les inflam- mations de l'œil , et en lavements. Toute la plante est regardée comme émolliente, et ses fleurs passent pour carminatives. Elle est remarquable par son odeur agréable , qui devient plus prononcée par la dessicca- tion, et que certains auteurs ont attribuée à l'acide benzoique qui existe en elle. Cette espèce, et les Mélilots en général, sont quelquefois cultivés comme plantes fourra- gères; mais les avantages de cette cullure sont assez peu prononcés pour qu'elle n'ait pris encore que peu d'extension. b. Plagiorutis, Ser. Légume marqué de sillons transverses , légèrement arqués. Comme appartenant à cette section, nous citerons le M. arvensis Wallr. c. Campylorutis, Ser. Légume ové ou obové, marqué de veines arquées , rapprochées. A cette troisième section appartiennent les ilf. sulcata Desf., et messanensis Desf. (P. D.) *31ELI\A {^nl'ivn, de couleur jaunâtre). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Cycliques, tribu des Colaspides, créé par nous, et adopté par Dejean {Cata- logue, y édit., p. 433) , qui en mentionne les trois espèces suivantes : M. calceala, de- cempunctata et erotyloides Dej. Elles sont originaires du Brésil. (C.) MÉLIXET. Cerinthe. bot. ph. — Genre de la famille des Aspérifoliées-Borraginées- Anchusées, établi par Linné (Gen., 186), et dont les principaux caractères sont : Calice à 5 folioles inégales. Corolle hypogync, cy- lindrique, nue à la gorge, à limbe 5-dcnlé. Élamines 5, insérées au tube de la corolle, incluses ; anthères sagittées, lobées à la base. Ovaire à 2 lobes 2-Ioculaires. Style simple ; stigmate émarginé. Deux noix biloculaires , fixées sur un réceptacle plan. — Les Méli- nets sont des herbes des contrées centrales et australes de l'Europe, velues ou lisses, à feuilles alternes, très entières ou dentelées; à fleurs disposées en grappes terminales. Les espèces de ce genre, peu nombreuses, ont été réparties par Reichenbach ( Flor. excurs., 339) en deux sections, nommées : Cet anlhe : Vimhe de la corolle 5-fide; fila- ments des élamines presque nuls ; noix mo- MEL nospermes par l'avoriement de l'une des loges ; Cerinlhe : limbe de la corolle à 5 dents très courtes; fliamentsdes étamines égalant les anthères; noix 2-IocuIaires, dispermes. MELIIVIS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Graminées-Panicées , établi par Palisotde Beauvois {Agrosl., 54, t. II, f. 4), Gramens du Brésil tropical. Voy. graminées. *i\IEL!I\OPTERUS (^.■4).tvoç , jaunâtre ; ïtte'oov, aile). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, créé par Mulsant {Hisl. nat. des Coléopt. de Fr., 1842, p. 282). Les trois espèces d'Europe suivantes y sont rapportées : M. {aphodius des auteurs) conla- minalus Ilbst., obUleralus Heyden et pro' dromus Braham. (C.) *MELINOSPERMUM ( p/)cvo; , miel ; CTTrt'pua, graine), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacécs- Lotées, établi par Walpers (m Linnœa, XIII, 527). Herbes du Cap, Voy. légumineuses. *MELIOLA (-/TîAoy, pomme), bot. cr. — Genre de Champignons de la classe des Cli- nosporés. Les réceptacles sont ronds, fragi- les, placés à la base de petites soies raides ; ils renferment dans leur intérieur un cli- node dont les divisions supportent à l'extrc- mité des spores ovales, noires et cloisonnées. Les espèces de ce genre croissent sur les feuilles, dans les contrées chaudes ou tropi- cales, sur lesquelles elles forment des taches noires, orbiculaires ou confluentes, qui rap- pellent les Fumago. On les a considérées comme des Sphéries ; mais les spores n'étant pas renfermées dans des thèques, elles doi- vent nécessairement en être séparées. Les longues soies au milieu desquelles les ré- ceptacles se développent ont été prises par Sprengel, Pries et d'autres mycologues, pour desostioles, mais elles ne sont véritablement que des parties accessoires, puisqu'elles exis- tent à la marge, où l'on ne voit pas de récep- tacles. (LÉv.) *MELIORI^IS, G.-R. Gray. ois. — Syn. de Philedon, Cuvier. Voy. philedon. (Z. G.) *i\IELIOSMA, (fxAt, miel; oTtx-n, odeur). BOT. PII. — Genre de la famille des Mélios- mées , établi par Blume {Flor. Jav. Prœf. , VII). Arbres de l'Asie tropicale. — Voy. MÉLIOSMÉES. *MÉLIOSMÉES. Meliosmeœ. bot. ph. — Cette famille est indiquée par M. Endlicher MEL 85 plutôt qu'établie, ne comprenant encore qu'un genre unique avec les caractères du- quel se confondent les siens. Elle est placée à la suite des Sapindacées avec laquelle nous l'examinerons. (Ad. J.) aiÉLIPHAGE. Mellphaga. ois. — Divi- sion du g. Philedon. Voy. ce mot. (Z. G.) *aiÉLIPHAGIDÉES. Meliphagidœ. ois. — Famille de l'ordre des Passereaux établi pour la plupart des espèces de cet ordre, qui ont la langue terminée par un pinceau de ûbres. G.-R. Gray ( A lisL of Ihe gênera ) la divise en trois sous-familles : celle des My- zomclinées {Myzomelinœ), qui renferme les genres Myzomela, Acanlhorhynchits et Gly- ciphila; celle des Méliphaginées {Meliphagi- nœ), qui comprend les genres Melioriiis , ProsUtcmadcra, Plilolis, Anlhornis , Phile- mon, Pliyllornis, Meliphaga , Anlhochœra, Acanlhogenys, Enlomy^a et Tropidorhyn- chus; et celle des Mélithreptinées (Melilhrep- tinœ), dont font partie les genres Plectoram' phus, Manorhina, Psophodeus , Eidopsarus, Meltthreplus el Enlomophila. (Z. G.) MÉLIPHAGIIVÉES. Meliphaginœ. ois.— Voy. MÉLIPHAGIDÉES. *i\lEUPHLEA, Zuccar. bot. ph. — Syn. de Sphœralcea , Sainl-Hil. MEMPHVLLUM, Dent. bot. ph. — Voy. MÉLISSE. MELIPOIVA (u.ch, miel; «moç, travail). INS. ~ Genre de la tribu des Apiens (Melli- fèresdeLatreille), familledesApodes, groupe des Méliponites, de l'ordre des Hyménop- tères, établi par lUiger et adopté par tous les entomologistes. Voy. méliponites. -(Bl.) MÉLÏPOMTES. Meiiponilœ. ins. — Groupe de la tribu des Apiens (Mellifères, Lalr.), de l'ordre des Hyménoptères , carac- térisé par des pattes postérieures dont les jambes sont élargies et munies d'une espèce de peigne à l'angle interne, et le premier article des tarses inerme et dilaté à l'angle externe de sa base , et par une langue cylin- drique presque aussi longue que le corps. Les Méliponites se rapprochent considé- rablement des Abeilles : ce sont même les Insectes qui leur ressemblent le plus. Il y a entre ces Hyménoptères des caractères com- muns extrêmement faciles à saisir. Comme les Abeilles , les Méliponites ont une langue allongée qui leur permet de sucer dans le nectaire des fleurs ; des pattes propres à la ré- 86 MEL colle du pollen. Comme les Abeilles encore, les Méliponites ont trois sortes d'individus, des màics, des femelles et des neutres, ces dernières construisant des demeures pour y élever les larves. Ce sont donc ég.ilement des Hyménoptères constituant de nombreu- ses sociétés. Les Méliponites ressemblent aussi à nos Abeilles par leur aspect général ; mais ce- pendant elles sont plus petites , elles ont un corps plus ramassé et plus velu, des pattes postérieures beaucoup plus longues, com- parativement à la dimension du corps. Les Méliponites diffèrent non seulement des Abeilles, mais encore de tous les Hymé- noptères qui construisent des niiJs, par l'ab- sence d'un aiguillon. On peut, en effet, toucher lesMéiipones sars le moindre dan- ger, car elles sont dépourvues de toute arme (.ITeiisivc et défensive; chez elles, on peut retrouver des traces d'un aiguillon, mais c'est ici un organe tout-à-fait rudimenlaire, n'ayant pas de vésicule pour la sécrétion du venin. On comprendra combien ce fait est important à noter, non seulement sous le rapport de la zoologie et de l'anatomie com- parée, mais aussi sous le rapport des modi- fications dans les habitudes de ces Hyméno- ptères que doit nécessairement entraîner la présence ou l'absence d'un aiguillon. Chez les Méliponites , il ne peut y avoir entre les femelles ces combats à mort qu'on observe parfois chez les Abeilles. Les mœurs de ces Insectes sont , au reste, fort mal connues , et cela n'a rien qui doive surprendre; les Méliponites, étant toutes étrangères à l'Europe, n'ont pu être étu- diées avec tout le soin qu'exigerait l'intérêt du sujet. La plupart des renseignements ont été répandus par les récits de quelques voyageurs, qui eux-mêmes n'avaient fait que des observations très peu nombreuses et très superficielles. Les Méliponites habitent exclusivement les régions chaudes du nouveau continent et quelques îles de l'Archipel indien. Leurs espèces paraissent fort nombreuses ; nos col- lections n'en renferment guère plus d'une cinquantaine, mais il est probable et même presque certain que beaucoup d'autres sont encore à découvrir. Les individus de plu- sieurs esi'cres américaines sont fort abon- dants. Cependant nous ne connaissons très MEL généralement que les individus neutres, ou ouvrières ; les mâles et les femelles n'ont presque jamais été recueillis par les voya- geurs. Ces Hyménoptères établissent leur domi- cile dans les creux de certains troncs d'ar- bres, ou quelquefois entre les branches. On les y rencontre abondamment dans les vas- tes forêts de l'Amérique méridionale. Ces industrieux Insectes construisent , comme les Abeilles , les loges de leurs larves avec la cire qu'elles ont, comme ces dernières, la propriété de sécréter. Leurs nids consis- tent en une série de gâteaux superposés et disposés horizontalement; mais ici ces gâ- teaux n'ont pas , comme ceux des Abeilles , deux rangées de cellules opposées. Sous ce rapport, les gâteaux de nos Méliponites res- semblent à ceux des Guêpes, n'offrant des cellules que d'un seul côté. Le capitaine Beechy a publié la description et la représentation du nid d'une Mélipone du Mexique; M. Pierre Huber (Jl/e'm. de la Soc. de phys. et d'hist. natur. de Ge- nève, t. VllI, 1839) a publié aussi une no- tice pleine d'intérêt sur une espèce égale- ment mexicaine, qui est devenue domes- tique au Mexique, où elle a été observée par le capitaine Basil Hall. Depuis, nous avons eu nous-même, à Paris, l'occasion de voir les constructions de deux espèces brési- liennes, ayant encore leurs habitants par- faitement vivants. Une dame, aimant beau- coup l'histoire naturelle, avaiteu la patience et pris tout le soin nécessaire pour amener de Rio- Janeiro à Paris ces curieux Hymé- noptères, "qui ont vécu encore plusieurs mois , allant recueillir le pollen et sucer le miel des fleurs dans un jardin de la rue Saint-Lazare. Tous les individus de l'une des deux espèces ne tardèrent pas à succomber; c'était une petite Trigone ( Trigona pallida Lep. St-Farg.). Quant à ceux de l'autre es- j)èoe, d'une taille bien supérieure, c'était la Mclipona anthidioides Lop. St-Farg., qui est noire , avec des bandes jaunes sur l'abdo- men ; on les conserva vivants à Paris depuis le mois de mai jusqu'à la fin de septembre; et déjà ces Insectes avaient vécu enfermés dans uiie petite caisse pendant toute la tra- versée de Rio-Janeiro en France et le voyage par terre jusqu'à Paris. Une petite provisiou de miel avait suffi à leur nourriture durant MEL tout ce temps. Au moment où leur prison leur fut ouverte, ces Insectes étaient faibles et volaient difficilement; mais au bout de peu de jours on les voyait quitter leur ru- che placée sur une terrasse, aller pomper le miel des fleurs et recueillir le pollen dans un jardin voisin. Quand le temps élaitbeau, on les voyait fréquemment rentrer et sortir, Comme le fontcontinuellementnosAbeilles. Ces laborieux Hyménoptères semblaient ne pas s'apercevoir qu'ils eussent changé de climat. On voyait leur nid s'augmenter peu à peu par de nouvelles constructions. Déjà j'espérais pouvoir conserver en captivité, et en quelque sorte élever en domesticité , ces industrieux Insectes. Déjà j'étais heureux de penser qu'on pourrait étudier tous les détails de leurs habitudes, et savoir exac- tement les différences qu'elles présentent, sous ce rapport, avec nos Abeilles. Mais cet espoir devait bientôt s'évanouir. Dès le mois de septembre, on les vit mourir successive- ment , et dans l'espace d'une quinzaine de jours, l'habitation était devenue complète- ment déserte. Je désirais bien vivement examiner l'intérieur de ce nid pour voir s'il n'existait pas à l'intérieur des cellules de grandeurs différentes , comme chez les Abeilles , pour les larves des mâles , des fe- melles et des neutres, et peut-être aussi pour y trouver une ou plusieurs femelles , car jamais je ne pus voir que des neutres; mais il me fut impossible d'obtenir la per- mission d'examiner ce nid et d'en rompre le moindre fragment. La personne qui avait fait des sacrifices de toutes sortes pour con- server ces Méliponites se désola au plus haut degré quand elle les vit mourir. Elle tint à conserver intact leur nid , sous un bocal , comme une précieuse relique. Il me fallut donc, à mon grand regret, renoncer à mieux connaître les constructions des IMéliponites. Toutefois nous savons que leurs habitations ne diffèrent pas seulement de celles de nos Abeilles par l'existence d'une seule rangée de cellules à chaque gâteau. Elles ne placent pas, comme ces dernières, leurs provisions de miel dans des cellules analogues à celles qui servent de berceaux aux larves ; elles construisent sur les côtés de leur nid , pour conserver leur miel , des godets d'une di- mension dix fois supérieure à celle des loges des gâteaux ; ce sont des sortes d'amphores MEL rf un peu irrégulières. Les Méllponites les remplissent peu à peu, et quand elles sont suffisamment pleines , elles en prolongent les parois de manière à former un couvercle et à les clore exactement. J'ai vu moi-même quelques unes de ces amphores de la Meli- pona anlhidioidcs s'agrandir et se remplir du miel puisé sur les fleurs cultivées dans nos jardins. Il semble que cette distinction que font les Méliponites dans la construction des vases devant servir à contenir le miel et les cellules destinées seulement aux larves in- dique quelque chose de plus parfait encore que la construction uniforme des Abeilles. Les Méliponites ménagent beaucoup moins la matière ; car ces amphores à miel en em- ploient une très grande quantité , et les gâteaux n'offrant qu'une rangée de cellules, il en faut nécessairement une quantité bien supérieure pour un nombre égal de cellules. On ignore encore si les Méliponites con- sliluent des sociétés aussi nombreuses que nos Abeilles. D'après la dimension des nids que nous avons vus, il est certain que les habitants n'avaient jamais pu être comptés par 13, 20 ou 23,000, comme chez les Abeilles. Toutefois ceci ne prouverait rien; il serait possible qu'ils acquissent un déve- loppement plus considérable d'année en an- née. Nous ne savons pas non plus si les sociétés des Méliponites sont durables ou si au contraire elles sont annuelles, comme celles des Bourdons et des Guêpes; cepen- dant le premier cas est le plus probable. On ne sait pas davantage si elles se multiplient par essaims, fondant de nouvelles colonies quand l'ancienne habitation est trop char- gée d'habitants, ou bien, au contraire, si les habitations peuvent s'étendre sans li- mites. On n'a pu même reconnaître jusqu'ici s'il existait, dans la ruche des Méliponites, une seule femelle féconde, une reine, comme chez les Abeilles, ou bien si, au contraire, il s'en trouve plusieurs dans la même demeure. Un entomologiste qui s'est occupé de ces intéressants Hyménoptères, M. Spinola [Ann. des se. nat., 2^ série, 18i0), a fait remarquer le premier combien les femelles fécondes de Mclipones étaient de petite taille. Sous ce rapport, il n'exis- terait pas de différence sensible entre elles 88 IVIEL et les ouvrières, tandis que chez les Abeilles l'abJonien des reines est toujours d'un vo- lume bien supérieur à celui des neutres. D'après ce fuit , ce savant a été conduit à regarder les Méliponiies comme devant pondre un petit non)bre d'oeufs, et de là la probabilité de l'existence de plusieurs fe- melles fécondes dans le même nid. C'est aussi ce qui nous paraît le plus probable; car, comme nous l'avons fait remarquer ailleurs {Hisl. des Insectes, t. I, p. 13), les Méliponiies n'ayant pas d'aiguillon , il ne saurait y avoir entre plusieurs femelles ces combats à mort qui ont lieu parmi les Abeilles entre les reines. Cette circonstance nous fait penser que plusieurs femelles fé- condes peuvent vivre en bonne intelligence dans les nids des Méliponiies. Mais l'obser- vaiion directe manque; on en est réduit aux conjectures. Les Méliponiies ne sont pas farouches; elles passent même, au Brésil et à la Guiane, pour être familières jusqu'à l'importunité. Elles sont donc connues de tout le monde dans l'Amérique méridionale; elles le sont même d'autant mieux qu'on va souvent dé- truire leurs nids pour s'emparer du miel et de la cire. Les sauvages américains ne crai- gnent pas d'enfumer et de tuer ces Insectes, si utiles pour eux, dans le seul but de s'emparer plus facilement de leur miel. Cependant quelques personnes plus éclai- rées ont tenté de transporter du couvain dans une ruche artificielle , comme on le fait généralement pour les Abeilles. Ce moyen , assure-t-on , aurait réussi pour quelques espèces ; mais il n'en aurait pas été ainsi pour toutes. Dans chaque localité, les sauvages et les •colons ont adopté des noms pour chaque es- pèce ; c'est une série de dénominations as- sez baroques pour des oreilles européennes, qu'on trouve rapportées dans diverses rela- tions d« voyages , et, par suite, dans cer- tain? ouvrages d'entomologie. La cire des Méliponiies a été étudiée, comparativement à celle des Abeilles , par M. Lewy {Ann. de chim. et de phys., t. XIII, 3' série). Ce chimiste l'a trouvée composée de 50 parties pour cent de cire de palmier, plus de 15 parties de cérosie et de 5 parties de matière huileuse. Ce résultat est plein d'in- MEL térèt au point de vue physiologique; car il prouve que les Méliponiies , comme les Abeilles, ne sécrètent pas directement la cire, mais la récoltent sur les végétaux en lui faisant subir une élaboration. 11 paraît cependant, comme l'ont montré les obser- vations de MM. Milne-Edwards et Dumas , que ces Insectes , absorbant une petite quantité de cire végétale , ont la faculté d'en produire une quantité beaucoup plus considérable. Des expériences faites sur des bestiaux, à l'égard de la graisse, par M. Bous- singault , ont donné un résultat analogue. Plusieurs auteurs se sont occupés des Mé- liponiies sous le rapport de leur conforma- tion extérieure et de leurs habitudes. Sca- bra a publié une notice en espagnol ; Huber a donné une notice dans les Mém. do la so- ciété de Genève, t. VIII; M. Spinola, que nous avons déjà eu l'occasion de citer, a publié un Mémoire plein d'intérêt sur ce sujet. Ce savant entomologiste a observé le premier que les Méliponiies ouvrières n'olTraient, sous les segments de leur abdomen, qu'une seule cavité propre à la sécrétion de la cire au lieu de deux, comme chez les Abeilles. Il a montré que les jambes postérieures de- vaient seules servir à détacher de l'abdomen les lamelles de cire, l'angle supérieur de l'extrémilc étant aigu et souvent prolongé en arrière, et l'angle interne toujours armé d'une espèce de peigne pourvu de neuf àonze branches spiniformes, courbes, dirigées de bas en haut, et terminées en pointe aiguë. Dès lors le premier article du tarse, servant, chez les Abeilles, à l'extraction de la cire, est ici tout-à-fait impropre à cet usage. II est de forme presque triangulaire, avec sa base étroite et le bord complètement inerme. Quant à la description des espèces du groupe des Méliponiies , elle a été faite surtout par Lalreille dans le Voyage de M. de Humloldt, et par Lepeletier de Saint- Fargeau, qui en décrit 35 espèces dans son Histoire des Hyménoptères {suites à Buffon, Roret). Depuis , M. Guérin , dans le texte de son Iconographie du Règne animal, en a fait connaître plusieurs espèces nouvelles. Nous admettons deux genres seulement dans le groupe des Méliponiies , et encore sont-ils très voisins l'un de l'autre : ce sont les genres Melipona et Trigona. Le pre- mier, caractérisé surtout par un abdomen MEL convexe en dessus, à peine caréné en des- sous, et le second , par un abdomen trian- gulaire et caréné en dessous. Lalreille avait voulu introduire une quatrième division sous le nom de Telragona , mais tous les en- tomologistes l'ont réunie aux Trigones. (Bl.) *\1EIJS0DERA (aAiJûi, blaireau ; S/r.y,, cou). INS. — GenredeCoIéoptèrcs pentamères, famille des Carabiques, tribu des Ozœnides, créé par Westwood {Mag. sool, 1833) et adoplé par Hope {Coleopt. man., 1838, p. 108). L'espèce type et unique, le M. pici pennis West., est originaire de la Nouvelle Hollande. (G.) MÉLISSE, Melissa, Benth. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Labiées, de la didynamie gymnospermie dans le sys- tème de Linné. Tel qu'il a été limité par M. Bentham {Labiat. gen. etspec, p. 383), et que nous l'admettons ici, il comprend non seulement les groupes établis par Tour- nefort sous les noms de Melissa et Calamin- tha , et réunis par Linné dans ses Melissa, mais encore une portion des Clinopodium et des Thymus du botaniste suédois. Même après la réforme que ce genre a subie , ses limites sont encore un peu vagues , comme cela a lieu du reste pour beaucoup de gen- res appartenant à des familles très natu- relles. Les Mélisses sont des plantes herba- cées, plus rarement sous-frutescentes , qui habitent presque toute l'Europe , la région méditerranéenne elle nord de l'Asie; deux d'entre elles se trouvent en Amérique et une troisième dans les Indes orientales. Leurs fleurs sont purpurines, blanchâtres ou jau- nes. Elles se composent d'un calice tubuleux à 13 nervures, souvent strié, dont le limbe est divisé en deux lèvres, la supérieure à 3 dents, l'infe'ricure bifide, dont la gorge est nue ou velue ; d'une corolle à tube droit ou courbé-ascendant, nu intérieurement, à gorge le plus souvent renflée, à limbe di- visé en deux lèvres dont la supérieure est dressée, presque plane, entière ou émar- ginée, dont l'inférieure est étalée, à trois lobes plans , entiers ou émarginés , le mé- dian ordinairement plus large ; de 4 éta- mines didynames, le plus souvent rappro- chées par paires au sommet, dont les supérieures parfois stériles; d'un style à deux lobes tantôt égaux, subulés, tan- tôt inégaux, l'inférieur étant allongé, re- T. VIII. MEL 89 courbé , aplani. Les achaines sont secs et lisses. Les Mélisses ont été divisées par M. Ben- tham en 7 sections ou sous-genres, dont nous allons donner le tableau d'après le botaniste anglais, en signalant dans chacune d'elles les principales espèces qu'elle ren- ferme et en décrivant les plus importantes: 1. Calaminlha. Grappes lâches , presque déjetées d'un seul côté. Cymes pédonculées, dichotomes (au moins les inférieures). Ca- lice à peine gibbeux à sa base , velu inté- rieurement à la gorge. A cette section se rapportent entre autres deux espèces assez répandues et assez intéressantes pour méri- ter de nous arrêter un instant. Mélisse népéta , Melissa nepela Linn. {Thymus nepela Smith). Celte plante est très commune dans les lieux secs, le long des chemins, etc., dans les parties surtout méridionales de l'Europe. Sa tige est her- bacée, décombante ou ascendante, rameuse, à rameaux couchés, ascendants ou dressé.^, allongés, légèrement tétragones , revêtus de poils serrés. Ses feuilles sont pétiolées, ovales élargies , obtuses au sommet, créne- lées sur leurs bords , velues à leurs deux faces , rugueuses , d'un vert foncé en des- sus, blanchâtres en dessous. Ses fleurs sont blanches ou légèrement purpurines, mar- quées de points plus colorés , réunies en une grappe composée, lâche, allongée, multiflore ; leur calice a ses dents peu iné- gales, les supérieures courtes, ovales, ai- guës, les inférieures subulées , un peu plus longues ; leur corolle n'est qu'une fois et demie environ plus longue que le calice. Cette plante a une odeur forte qui rappelle assez bien celle de la Menlhe-Pouiliot; elle a des propriétés stimulantes assez pronon- cées. MÉLISSE CALAMENT, M. cûlamintha Linn. { Thymus calaminlha Scop.). Cette espèce croît dans les mêmes lieux et plus au nord que la précédente, à laquelle elle ressemble et de laquelle il importe de la distinguer. Sa tige, également herbacée, est plus droite ; elle émet des rameaux ascendants ; ses feuilles ressemblent, pour la configuration, à celles de la précédente, mais elles sont moins obtuses, leurs dents sont moins ar- rondies, leurs deux faces sont également vertes. Ses fleurs sont réunies en une grappe i2 90 M EL composée, lâche, formée de cymes très lâ- ches , pauciflorcs, presque dicliotonies ; leur calice est ncltcmenl bilabié, au moins deux fois plus court que la ccrolle. Quoique d'un usage restreint, celle espèce est quelquefois subsiiluce à la Mclissc officinale, dont elle a les propriétés affaiblies. On emploie l'in- fusion de ses sommités. 2. Calomelissa. Faux verticilles mulliflo- ics, égaux , serrés. Calice velu intérieure- ment à la gorge : M. CaroUniana. 3. Acinos. Faux verticilles à 6 fleurs environ , portés sur des pcdicelles courts cl raides. Bradées presque nulles. Calice gibbeux en dessous à sa base , velu inté- rieurement à la gorge. C'est à celle section qu'appartient une espèce très commune dans nos champs, la Mti.issE ots champs , M. aci- nos Benlh. {Thymus acinos Lin.), petite plante herbacée, annuelle, presque dres- sée , pubescentc ou velue ; à feuilles ovales, un peu dentées en scie , dont les florales ont la même conGguralion et dépassent les fleurs ; celles-ci sont au nombre de 6 par faux verlicille , presque sessilcs, et leur co- rolle déborde à peine le calice. Une autre espèce qui se rapproche beaucoup de la pré- cédente est la Mklisse des Alpes, M. alpina Benth. {Thymus alpinus Lin.), plante qui croit dans les lieux pierreux de nos chaînes de montagnes ; elle est vivace ; elle se dis- lingue de la Mélisse des champs par sa lige presque ligneuse à sa base et très rameuse; par ses feuilles plus petites et propor- tionnellement plus larges ; par ses fleurs plus grandes, dont le calice est rougeâtre et deux fois au moins plus court que la corolle. A. Clinopodium. Faux verticilles multi- flores ou pauciflores, lâches, égùux , à pé- doncule commun presque nul. Bractées grôles , tantôt petites, tantôt de même lon- gueur que le calice. Gorge du calice nue ou peu velue. A cette section appartient la Mélisse clinopode, M. clinopodium Benlh. {Clinopodium vulgare Lin.), plante très com- mune le long des haies et des chemins, ainsi que dans les bois découverts de toute l'Eu- rope et des parties moyennes de l'Asie. Nous nous bornerons à la mentionner. Elle a fi- guré dans l'ancienne matière médicale; mais elle est aujourd'hui inusitée. Elle se fait remarquer par son défaut presque com- ]MEL plet d'odeur, particularité rare parmi les Labiées. a. Meliphyllum. Faux verticilles pauci- florcs, un peu lâches, déjelés d'un seul côté. Bradées peu nombreuses , ordinairement ovales. Calice étalé, nu ou à peine pileux à la gorge. Corolle jaune ou blanchâtre. C'est à ce sous-genre qu'appartient l'espèce du genre la plus remarquable et la plus inlé- ressanle à connaître, la Mélisse officinale, M. offtcinalis Lin. C'est une plante herba- cée très variable sous le rapport de sa taille, de sa villosité , de la grandeur de ses feuil- les, de la longueur de sa corolle. Sa tige est droite, plus ou moins velue, et s'élève de 3 à 10 décimètres ou même un peu au- delà. Ses feuilles sont ovales-élargies, cré- nelées sur leur bord, tronquées ou en cœur à leur base , les florales et les raniéales plus petites, toutes obtuses ou les supérieures seulement aiguës, à poils assez raides sur leurs deux faces , vertes, ridées. Ses fleurs sont blanches ou d'un jaune pâle , groupées à l'aisselle des feuilles florales en faux ver- ticilles distants. Leur calice est béant et à peu près nu à la gorge, à lèvre supérieure plane, tronquée, pourvue de trois dents courtes, de moilié plus court que la corolle. Cette plante exhale , surtout quand on la frolle, une odeur agréable de citron qui lui a valu le nom vulgaire de CiO-o»i)!c//e; mais celle odeur dégénère à mesure qu'elle arrive à un élat plus avancé, ce qui oblige à la recueillir pour l'usage un peu avant l'épo- que de la floraison. Sa saveur est amère et un peu aromatique. On en fait très souvent usage en médecine en diverses circonstan- ces. Comme antispasmodique, elle est fré- quemment usitée dans les afleclions ner- veuses, et son eau distillée entre habituel- lement dans les potions calmantes. Comme excitante et tonique , on la prescrit dans plusieurs maladies accompagnées ou prove- nant de débilité dans les organes; les an- ciens en faisaient encore plus souvent usage que les modernes sous ce rapport. On l'em- ploie encore comme cordial, stomachi- que, etc., comme diurétique, emménago- gue, etc. Par la distillation , on en obtient une huile essentielle qui partage les pro- priétés de la plante. On a recours principa- lement à son infusion ; enfin on se sert en- core de la plante entière réduite en poudre. MEL 6. Macromelissa. Faux verlicilles lâches, le plus souvent pauciflores ; cymesen forme d'ombelles , presque dicholomes. Calice étalé , à gorge nue ou à peine pileuse. Co- rolle purpurine ou rouge. Élamines non rapprochées. C'est dans celle section que rentre notre Mélisse a grandes fleurs , M. grandiflora Lin. {Thymus grandiflorus Scop.), jolie plante, remarquable par ses corolles renflées à la gorge, les plus grandes du genre , qui croît sur plusieurs points de la France , dans les lieux frais et om- bragés. 7. Heteromelissa. Faux verlicilles irrégu- liers, dcjetés d'un seul côté. Calice allongé, à peine bilabié, à dents droites presque égales : M. longicaulis. (P. D.) *iMÉLISSIIVÉES. J»/eh"ss»iece. bot. pu. — Tribu de la famille des Labiées, ainsi nom- mée du genre ilelissa , qui lui sert de type. (Ad. J.) MELISSODES. ms.— Genre de la tribu des Apiens, groupe des Anihophoriles , de l'ordre des Hyménoptères , établi par La- Ireille , et caractérisé par des antennes fili- formes très longues dans les mâles , des palpes maxillaires de quatre articles, elc. Les espèces de ce genre sont américaines, M. de Romand en a fait connaître une espèce sous le nom de M. Foscolombei dans le il/a- gasin de zoologie. Nous en avons aussi re- présenté une espèce de la Guiane dans l'a- tlas de la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier {Ins., pi. 128 bis); celle-ci porte Je nom de M. Leprieurei. (Bl.) *i\lELlSSOIDES, Bent. bot. ph. -• Voy. PLECTR,4NTHCS. MELIT.E.\ (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Argynnides, établi par Fabricius {Ent.Syst., t. III), et généralement adopté, Duponchel, dont nous adoptons la classifica- tion qu'il a lui-même suivie dans son Ilist. desLépidopt., le caractérise ainsi : Antennes presque aussi longues que le corps , termi- nées brusquement par un bouton turbiné ou pyriforme , un peu aplati en dessous. Palpes minces; leur second article hérissé de longs poils; le troisième moins velu et très aigu. Yeux moins gros que dans les Ar- gynnis. Abdomen presque aussi long que les ailes inférieures, et dont l'extrémité do- passe la gouttière abdominale dans l'élat MEL 91 de repos. Ailes entières ou à peine dentelées, et jamais ornées de taches d'argent. Les chenilles sont garnies de tubercules charnus, cunéiformes, couverts de poils courts et raides. Les chrysalides sont obtuses antérieurement, avec six rangées de points verruqueux sur le dos; sans taches métal- liques, mais de couleurs variées. Ce g. renferme 17 espèces, la plupart d'Europe , où elles vivent dans les bois ; nous citerons principalement la Melilœa Ar- ternis, qui habite les environs de Paris. Elle a le corps noir; les ailes d'un brun noirâtre, légèrement festonnées, ayant des taches fau- ves et jaunes , disposées par bandes trans- versales; les postérieures fauves en dessous, avec trois bandes d'un jaune pâle, et une rangée de taches ocellées. 1\ÏÉLITE. Melila. crust. — Synonyme d'Ischyrocère. Voyez ce mot. (H. L.) MÉLITE ET MÉLITÉE. Melitœa (nom mythologique), polyp. — Genre de Polypiers établi sous ce dernier nom par Lamouroux, et que, par erreur, Lamarck changea en ce- lui de Mélite. Il fait partie de l'ordre des Isidées dans la section des Polypiers cortici- fères, et comprend plusieurs espèces précé- demment décrites comme des Isis par Linné, Solander, Esper, etc. Les animaux de ce genre ne sont pas connus, mais ils sont très probablement analogues à ceux des Isis et des Gorgones, c'est-à-dire pourvus de huit tentacules pinnés. Le Polypier est fixé, ra- meux, composé d'un axe articulé pierreux et d'un encroûtement cortical contenant les Po- lypes à l'état frais, ou mince, cellulifère, et persistant dans l'état sec. Les articulations pierreuses sont un peu striées longiiudina- lement et séparées par des entre nœuds spongieux et renflés. Les Mélitées se distin- (juent des Isis parce que celles-ci ont les entre-nœuds au contraire plus resserrés et de consistance cornée, et en même temps l'écorce plus épaisse. Les Mélitées sont aussi beaucoup plus ramifiées et leurs rameaux sont souvent anastomosés comme ceux des Gorgones. On en connaît quatre espèces or- dinairement remarquables par leur colora- tion en rouge vif ou rose, ou en jaune. Quelques échantillons, conservés dans les col- lections, ont près d'un mètre de hauteur. (Dlj) MÉLITÉE (nom mythologique), acal. — 9] MEL Genre éiabli par Péron et Lesueur parmi leurs Mdduses gastriques, monostomes, pé- doncuI(«es , bracliiJces et non lentaculées. Il a pour caractères : Huit bras supportas par autant de pédoncules, et réunis en une espèce de croix de Malle; sans organes intd- rieursapparenls.Lamarck réunissait la seule espèce, M. purpvrca, type de ce genre, à ses Orythies qui ont un pédoncule avec ou sans bras, une bouche centrale, et qui sont dé- pourvues de tentacules. M. de Blainville, au contraire, a admis le genre de Péron et Lesueur, maisil l'a caractérisé tout diîTcrcm- ment, en lui attribuant « une excavation inté- rieure, qui communique avec l'extérieur par huit ouvertures, formées par autant de pédi- cules d'attache percés au milieu, d'où nais- sent huit appendices brachidés fort courts. » Eschscholtz, déjà précédemment , avait réuni cette même espèce à ses Rhizostomes. M. Lesson, dans son Histoire des Acalè- j^hcs, a de nouveau admis le genre de Péron, en y inscrivant une seconde espèce qu'il avait lui-même décrite d'abord sous le nom de Wiizosloma brachiura. Il place les Méli- tées dans la première tribu de son qua- trième groupe, celui des Rhizostomées ou Méduses à pédoncule central, portant des bras ou des appendices ramcux ; cette tribu des Médusidées ou Méduses monostomes est caractérisée par un pédoncule plus ou moins allongé, ayant au sommet une ou- verture quadrilatère qu'entourent quatre bras réunis à leur base. Les appendices du sac stomacal sont en forme de sac, et les ovaires flexueux sont surmontés par quatre cavités. La première espèce, M. purpurea, a souvent un denii-mctre de largeur et les bras très courts ; elle se trouve sur les côtes de l'Ile dcWight. La .1/. hrachyura est presque niis.si large ; mais les bras, d'un rouge ocreux foncé, ont un mètre de longueur; son om- brelle est incolore, demi-transparente, avec le bord légèrement teint de rouille; elle habite près des côtes de la Nouvelle-Gui- née. (DuJ.) ail'UTIIREPTIXKES. Melkhreplinœ . OIS. — Voy. siKi.iPHAGiDiiES. MEUTIIREPTL'S, Vieillot, ois. — Syn. de Philcdon , Cuvicr. Voy, piiiledon. (Z. G.) *MEMTO\OM.l (y£)cTo';, de couleur de miel; v^Va;, qui partage), ins. — Genre de Coléoptères subncntamères, famille des Tu- MÉL bifères (Cycliques), tribu des Clythraires (Chrysomélines deLatreilIe), formé parnous et adopté par Dcjean (Ca(aL, 3'"éd.,p. 443). Onze espèces font partie de ce genre; dix sont originaires d'Afrique, et la onzième est pro- pre aux Indes orientales. Cette dernière, type du genre, est le Cryplocephalus pollens de Fab. Parmi les autres, est la ClythradC' cempunc/a^a d'Olivier. (G.) *iVlÉLITOPHAGE. Melitophagus, Boié. OIS. — Syn. de Jl/eroiJS, Linn. Voy. gdèpier. (Z. G.) MÉLITOPHILES. Melitophili (fAe/erra, miel , pris pour pollen des fleurs ; 9i).£'o , j'aime). INS. — Sixième section ou tribu de Co- léoptères pentamères,de la famille des Lamel- licornes , établie par Latreille(^es Crustacés, les Araclmides et les Insectes, t. I, p. 569), et composée d'insectes dont le corps est dé- primé, le plus souvent ovale, brillant, sans cornes, avec le corselet trapéziforme ou presque orbiculaire; une pièce axillaire oc- cupe, dans le plus grand nombre, l'espace compris entre les angles postérieurs et l'ex- térieur de la base des élytres. L'anus est découvert. Le sternum est souvent prolongé en manière de pointe ou de corne avancée. Les crochets des tarses sont égaux et sim- ples. Les antennes ont dix articles , dont les trois derniers forment une massue toujours feuilletée. Le labre et les mandibules sont cachés, en forme de lames aplaties, entiè- rement ou presque entièrement membra- neuses. Les mâchoires se terminent par un lobe soyeux en forme de pinceau, sans dents cornées. Le menton est ordinairement ovoïde, tronqué supérieurement, ou presque carré, avec le milieu du bord supérieur plus ou moins concave ou échancré. La languette n'est point saillante. Des observations anatomiques faites par Léon Dufour sur ces Insectes , l'on peut conclure qu'ils sont de tous les Scarabéides ceux où le tube alimentaire est le plus court. Le ventricule chylifique a, communément, sa tunique extrême couverte de fort petites papilles superCcielles en forme de points saillants. Le renflement qui termine l'in- testin grêle n'est point caverneux, comme celui des Hannetons. L'armure copulalricc des mâles diiTère aussi de celle de ces der- niers. Les capsules spermaliques sont au nombre de dix ou de douze par chaque tes- MEL ticule. Leurs conduits propres ne confluent pas tous ensemble en un même point pour la formation du canal déférent, mais ils s'abouchent entre eux de diverses manières. Le nombre des vésicules séminales est d'une ou trois paires ; le conduit éjaculateur se contourne et se renfle beaucoup avant de pénétrer dans l'appareil copulateur {Ann. des se. nat.,m, 233; IV, 17S). Les larves vivent dans levieux bois pourri. On trouve l'insecte parfait sur les fleurs, et souvent aussi sur les troncs d'arbres d'oîi il suinte une liqueur qu'il suce. Latreille dit que celte section est suscep- tible de se partager en trois divisions: Tri- CUUDES , GOLIATHlDEs et CÉTONUDES. Les Mélilophiles des deux premières di- visions n'ont point de saillie sternale bien prononcée ; la pièce latérale du mésosternum ou axillaire (épimère) ne se montre point généralement en dessous, ou n'occupe qu'une portion de l'espace compris entre les angles postérieurs du corselet et la base extérieure des élytres. Le corselet ne s'élargit point de devant en arrière, ainsi que dans les Céto- niides. Le coté extérieur des élytres n'est point brusquement rétréci ou uni-sinué un peu au-dessous des angles huméraux , comme dans ces derniers insectes. Mais un caractère qui paraît à Latreille plus rigou- reux, c'est qu'ici les palpes latéraux sont insérés dans des fossettes latérales de la face antérieure du menton , de sorte qu'ils sont entièrement à découvert, et que les côtés de ce menton les débordent même à la naissance et les protègent par derrière. Dans les deux premières divisions, ces pal- pes sont insérés sous les bords latéraux du menton ou dans les bords mêmes , de ma- nière que les premiers articles ne paraissent point, vus par devant. Latreille rapporte aux Mélilophiles leS genres Trichius, Plalygenia, Crcmastochei' lus, Golialhus , Inca, Cetonia, Gymnetis et Macronota. Dans ces derniers temps , divers auteurs se sont appliqués à l'étude de ces insectes : 1° MM. H. Gory et A. Percheron ont donné une monographie des Cétoines (1833, 2 vol. in-8 avec planches). Elle renferme les genres Osmoderma , Valgus , Trichius , Agenius , Slripsipher, Gnorimus, Ynca, Plaligcnia , Cremastocheilus , Diplognatha , Gnathocera, IMEL 93 I Amphitoros, Macroma, Golialhus, Schiso- rhina, Cetonia, Dicheros , Ischnestoma , Tclragonos, Lomaplera, Macronota et Gym- netis ; 2" M. Burmeisler , tout en adoptant ces genres, a créé un assez grand nombre de nouvelles coupes génériques; 3° enOn , M. Schaum (.4n». delà Soc. eut, deFrance, 1843, p. 37) donne le catalogue des espèces qui entrent dans la famille des Lamellicor- nes Mélilophiles. Là se trouve établie l'in- dication de la synonymie des genres et es- pèces, ainsi que l'antériorité des noms. 11 résulte de ce travail que cette section ren- ferme 135 genres et 630 espèces , dont 121 genres et 393 esp. pour les Cctoiiiades et 14 genres et 57 esp. pour les Trichiadcs. On les trouve presque sur tous les points du globe. Cependant les pays chauds boisés et abondants en végétaux offrent un plus grand nombre d'espèces. Il est à remar- quer que la plupart des Mélilophiles, bien qu'ayant leurs étuis en partie soudés, peu- vent en soulever l'extrémité pour déployer leurs ailes. Ils volent avec rapidité en se te- nant placés obliquement , et produisent un bruit qui est assez élevé et continu. (C.) MELITTIS. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Labiées-Stachydées , établi par Linné (Gen., n. 731), et dont les principaux caractères sont : Calice campanule , mem- braneux, irrégulièrement veiné, bilabié , à lèvre supérieure large , arrondie , bilobée , ou brièvement 2-3-dentée; lèvre inférieure bifide, à lobes arrondis. Corolle à tube am- ple, saillant; limbe bilabié; lèvre supé- rieure orbiculée, entière, étalée; lèvre in- férieure à 3 lobes. Étamines i, ascendantes, les inférieures plus longues; anthères rap- prochées par paires, à 2 loges distinctes. Siyle brièvement bifide au sommet. Stig- mntes terminaux. Akène sec, lisse ou très légèrement réticulé. Les espèces de ce genre sont des herbes des régions de l'Europe centrale et australe, hirsutées , à feuilles brièvement pétiolées , ovales, crénelées, cordiformes ou arrondies à leur base, rugueuses; à fleurs gran- des , rouges ou d'un blanc rosé , disposées en verticille axillaire 6-flore. L'odeur qu'ex- halent ces plantes leur a fait donner les noms de Mélisse puante et de Mélisse pu- naise. MÉLIZOrHILE. Melizophilus. ois. — 94 IMEL Genre établi par Leach sur la Syl. provin- cialis. Voy. sylvie. (Z. G.) MELMI'ÈRES. Mellifera. ins.— Lalreille désignait ainsi une de ses grandes familles de l'ordre des Hyménoptères qui correspond a notre tribu des Apiens. Cette grande di- vision est caractérisée et distinguée de tous les autres Hyménoptères par des mâchoires et des lèvres généralement fort longues, constituant une sorte de trompe, la lèvre inférieure plus ou moins linéaire avec l'ex- trémité soyeuse; des pattes postérieures, le plus souvent conformées pour récolter le pollen des étamines, ayant le premier article des tarses très grand en palette carrée ou en forme de triangle; des ailes étendues pendant le repos. Plusieurs des caractères que nous ve- nons de signaler, malgré leur importance très réelle, bien qu'on les retrouve tous si- multanément chez la plupart des représen- tants de la famille des Mellifères, viennent ce- pendant à manquer chez quelques uns d'en- tre eus. L'allongement des mâchoires et des lèvres est une tendance bien marquée chez ces Hyménoptères. Dans un grand nombre, ces parties atteignent une longueur égale , ou même supérieure, à celle du corps tout entier. Mais chez quelques uns cependant elles demeurent infiniment plus courtes. On verra plus loin que ces modifications cor- respondent avecdes différences dansles habi- tudes et dans la constitution générale de ces Insectes. Le caractère si remarquable fourni par les pattes postérieures vient aussi à manquer, cl dans la plupart des cas , ceci coïncide avec le raccourcisssment des mâ- choires. Cependant, malgré ces différences notables, les Mellifères , par l'ensemble de leur organisation , n'en constituent pas moins une division extrêmement naturelle, dont les limites ne sauraient être modifiées en aucune manière. Les Mellifères ont généralement un corps gros et court, souvent très velu; ils ont des antennes filiformes, peu longues, s'épais- sissant un peu plus vers l'extrémité chez les mâles que chez les femelles. Ils ont des yeux étendus , surtout les mâles, et en outre on observe sur le sommet de la tête trois ocelles ou petits yeux lisses. Il existe chez certains de ces Hyméno- plcrcs trois sortes d'individus : des mâles, des MEL femelles et des neutres, ou ouvrières; c'est le cas, comme on le sait, pour les Abeilles et les Bourdons. Dans tous les autres il n'y a jamais que deux sortes d'individus. Les femelles et les individus neutres sont munis d'un aiguillon qui leur sert d'arme offensive et défensive. Cet organe produit une piqûre dans laquelle il verse un liquide venimeux contenu dans un petit réservoir; c'est ce qui occasionne , comme personne ne l'ignore, une douleur très vive, et qui suffit pour tuer ou paralyser complètement les autres Insectes ainsi atteints par les Melli- fères femelles. L'organisation de ces curieux Hyméno- ptères est encore bien incomplètement con- nue. Le système nerveux n'a encore été décrit que chez l'Abeille commune; ce sont MM. Brandt et Ratzeburg qui l'ont repré- senté; mais, par quelques recherches, nous avons comparé cet appareil dans quelques autres types. Chez tous les Mellifères, les trois centres nerveux du thorax sont confondus en une seule masse, et néanmoins les ganglions abdominaux forment encore une chaîne s'étendant presque jusqu'à l'extrémité de l'abdomen. Chez l'Abeille , on distingue seulement trois masses médullaires dans l'abdomen. Mais chez les Xylocopes et quel- ques autres, on en distingue encore au moins cinq. Au reste, l'absence d'observa- tions nous empêche de nous étendre sur ce point, si fécond cependant en données pré- cieuses pour la zoologie. Chez les Mellifères, l'appareil respiratoire est extrêmement développé. Les trachées de- viennent vésiculeuses dans certaines parties de l'économie, et elles acquièrent une dimension qu'on ne retrouve pas ailleurs. A la base de l'abdomen, on distingue deux poches aérifères occupant le tiers de la cavité abdominale. Ces deux poches, réu- nies l'une à l'autre par une arcade ana- stomotiquc, se continuent en arrière avec un tube plus ou moins élargi d'espace en espace , communiquant au tube du côté opposé par des conduits aériens transver- saux, et en rapport direct avec les stig- mates placés sur les parties latérales de l'ab- domen. Les deux grandes poches princi- pales sont encore en rapport, par leur portion antérieure, avec les trachées tubu- MEL MEL Sj Icuscs qui pénètrent et se ramiGent dans le thorax et dans la tête. M. Newport a donné une excellente Ogure de l'appareil respiratoire du Bourdon (1). Le canul di- gestif a été étudié dans divers Mellifères par M. Léon Dufour. 11 est de largeur va- riable suivant les genres, ayant chez cer- tains trois ou quatre fois rétendue du corps, mais dans plusieurs seulement le double de sa longueur. L'œsophage de ces Hyménoptères est droit et d'une ténuité capillaire dans le tho- rax , et jusqu'au-delà du pédicule de l'ab- domen, où il se renfle en un jabot niusculo- membraneux. Le gésier qui lui succède est en général turbiné et comme invagiiié dans le jabot. Le ventricule chyliBquc est allongé et de forme cylindroide. Les vaisseaux biliaires sont en nombre assez considérable. L'intestin décrit plusieurs circonvolutions dans l'abdomen, où il se termine en un rec- tum conoide ou turbiné , le plus souvent offrant à sa surface des boulons charnus. Les organes de la génération sont trop variables entre tous les types de la tribu des Rlellifères, pour qu'on puisse rien dire de général à cet égard ; les organes testiculaircs, rarement isolés, sont le plus souvent ren- fermés dans une même enveloppe. Ces or- ganes présentent le plus souvent de trois à huit capniles spermiflques suivant les genres ; mais, chez l'Abeille commune, le nombre en devient infiniment plus considérable. Il en est de même relativement aux ovaires; chez l'Abeille, les g.iîncs ovigères sont fort nom- breuses. Dans chaque ovaire on en compterait environ cent cinquante , d'après les observa- tions de Swammerdain ; tandis que, dans les Bourdons et la plupart des Mellifères, il n'en existe que huit, rarement en trouve- t-on cinq, six ou huit. Comme on le voit, il existe dans celte tribu, relativement aux organes de la génération , des différences notables qui paraissent devoir caractériser des gro\ipes secondaires , com.iie le fait très bien remarquer M. Léon Dufour. Si les Mellifères ou Apiens, par le dé- veloppement de leur organisation, parais- sent occuper le premier rang parmi les insectes, il en est de même, et comme conséquence de celle première perfection , (i) On the ifipiriition oT loserts {Philoiophical n. i836). relativement à leur instinct et, oserons- nous dire, à leur intelligence. Ces insectes savent pourvoir au besoin de leurs larves , qui sont incapables de se procurer leur nourriture ; tantôt c'est une femelle seule qui construit un nid dans lequel elle dépose ses œufs. Elle ne doit jamais voir les êtres qui en sortiront , car elle aura déjà cessé de vivre quand paraîtra sa postérité. Mais auprès de chaque œuf , bien enferme dans sa cellule, elle aura déposé une pro- vision suffisante pour l'existence entière de l'animal à l'état de larve. Tantôt ce sont des sociétés nombreuses où vivent quelques femelles ou une seule, mais alors entourées par des individus neu- tres, ou ouvrières, dont on compte des centaines et des milliersdans une mémeha- bitalion. Les mœurs de ces Hyménoptères sont vraiment admirables. Leurs travaux sont or- dinairementd'uneexéculion si parfaitequ'on s'explique difficilement commentun frêle in- secte parvient à un tel résultat, elcomnient, dans certaines circonstances, il parvient à vaincre des obstacles tout-à-faitfortuits. Certains observateurs, et plus particu- lièrement les adeptes de la philosophie sco- lastique, n'ont voulu voir dans ces mer- veilleux travaux que le produit d'un instinct extrêmement développé. D'autres, au con- traire, ont cru y voir le résultat d'une vé- ritable intelligence comparable en quelque sorte à celle de l'homme. Comme nous avons eu l'occasion de le dire ailleurs, ces deux opinions exclusives paraissent également fausses. En effet, cer- tains actes de la vie de ces Hyménoptères semblent cire seulement du domaine de l'instinct, mais certains autres semblent ne pouvoir être que le résultat d'une idée , d'une pensée, d'une volonté préméditée. La distinction entre ce qui appartient à l'un et ce qui appartient à l'autre est sans doute extrêmement difficile; car il doit y avoir une union intime, l'intelligence devant aider l'instinct dans mille détails que nous ne pouvons suivre. Néanmoins il semble qu'on doive ranger au nombre des faits instinctifs ce qui a rapport à la construc- tion des nids. Le Mellifère se met à l'œuvre dès sa naissance et sait disposer ses loges ou ses cellules sans aucune éducation préa- 9â MEL lablc. Les femelles ou les ouvrières vont chercher la nourriture qui convient à leurs larves. Ceci parait être encore du domaine de l'instinct. Mais l'Abeilie va pomper le miel de certaines (leurs plutôt que d'autres ; elle construit des cellules dirPt^rentes pour les ouvrières, pour les mâles et pour les femelles. Elle ne leur donne pas la même nourriture. Quand elle veut rendre des larves d'ouvrières, femelles fécondes, elle modifie la forme de leurs alvéoles et la nourriture de ses larves. L'Abeille ne se défend pas seulement contre l'ennemi qui vient l'attaquer comme le font beaucoup d'animaux, elle le poursuit encore après qu'il l'a abandonnée , semblant chercher une vengeance. L'Abeille sait reconnaître tous les individus de sa ruche, et expulse du- rement ou perce de son aiguillon les étran- gers, même ceux de son espèce. Les Xylocopes, comme l'indique leur nom, ont l'habitude de percer le bois etde creuser des tuyaux pour y établir le berceau de leur progéniture; mais nous connaissons des exem- ples qui montrent que ces Hyménoptères dé- rogent parfois à leurs habitudes ordinaires en s'emparant de trous déjà formés. Il en est de même à l'égard de beaucoup d'autres Mellifèrcs. Les Chalicodomes , qui construisent sur les murailles des nids d'une dureté extrême, composés en grande partie de gravier et de terre, qu'ils font adhérer fortement au moyen d'un liquide visqueux qu'ils ont la propriété de sécréter, ne man- quent pas de profiter souvent des vieux nids qui ont résisté d'une année à l'autre. Les industrieuses femelles se contentent alors de les raccommoder, d'en boucher les fissu- res , et en quelque sorte de les remettre à neuf. Cependant ces Hyménoptères sont ap- pelés à construire eux-mêmes leur nid tout entier, et la paresse, si l'on peut employer ici ce mol , les porte à s'emparer de l'hahi- talion d'un autre , depuis longtemps aban- donnée et détériorée. Tous ces faits, plus ou moins accidentels, étant le résultat de diverses impulsions, qui se manifestent selon les circonstances, elles ne peuvent être que du domaine de l'intel- ligence. En effet, comme nous l'avons dit dans une autre occasion , il semble que tout être appelé par la nature à exécuter une chose quelconque doit avoir uu certain de- MEL gré d'intelligence; car lorsqu'il s'agira d'ac- complir les actes auxquels la nature l'a des- tine, il se présentera toujours des cas parti- culiers qui pourront parfois en entraver la marche, et dont la solution ne sera trouvée que par une idée intelligente. Pendant leur état de larve , les Mellifères demeurent dans un élat d'imperfection re- marquable. Ce sont des Vers mous, blan- châtres, apodes , ne pouvant nullement se déplacer, restant maintenus dans une loge où leur nourriture leur est apportée , soit par la mère , soit par les ouvrières. Leur transformation en nymphe a lieu dans la même loge, et l'espace de temps qu'ils pas- sent sous cette forme varie suivant les gen- res et les espèces. Les Mellifères constituent une famille ex- trêmement considérable. Les espèces en sont très nombreuses, répandues dans toutes les régions du monde, mais plus abondamment, d'après tout ce que nous savons, dans l'Eu- rope méridionale et le nord de l'Afrique. Toutes ces espèces sont reparties par les en- tomologistes dans une soixantaine de gen- res, dont on forme plusieurs petits groupes et même plusieurs familles. Les habitudes des Mellifères étant très variables, suivant les groupes et les familles, nous ne pouvons en traiter d'une manière générale à toute la tribu. Pour que les faits les plus intéressants relatifs aux mœurs de ces curieux Hyménoptères puissent être suf- fisamment compris, et pour qu'on saisisse facilement ce qui est propre à chacun , il est nécessaire de connaître d'abord ces divi- sions. Nous commencerons par indiquer les plus essentielles. Dans notre Histoire des Insecles{l), nous avons admis six familles parmi les Mellifères ou notre tribu des Apiens. On les distingue surtout par les caractères fournis par les pattes postérieures cl par la langue. Ces six fannlles sont : 1" Les Apides, caractérisés par des pattes postérieures, dont les jambes sont élargies avec le premier article des tarses dilaté à l'angle externe de sa base, et par une langue cylindrique presque aussi longue que le corps. 2' Les PsYTMiuiDES, caractérisés par des pattes postérieures simples, sans dilatation (0 Paris, Didot, i845. IMEL m poils propres à retenir le pollen non plus que l'abdomen , et par une langue cylin- drique aussi longue que le corps. 5" Les Anthophorides , caractérisés par des pattes postérieures dont les jambes sont dilatées en forme de palette, ainsi que le premier article du tarse, dont la partie in- Térieure est en outre munie d'une brosse, et par une langue toujours plus longue que la moitié du corps. 4° Les ÂNonÉNiDES , caractérisés par des pattes postérieures dont les jambes sont mu- nies de longs poils pour la récolte du pollen, et par une langue courte. 5" LesOsMiiDEs, caractérisés par ocs pattes postérieures simples, impropres à recoller le pollen , ayant une seule brosse sous le pre- mier article des tarses , et par l'abdomen, offrant une palette garnie de poils étages pour retenir le pollen. 6° Les NoMADiDES , caractérisés par des pattes postérieures simples, sans dilatation ni poils propres à recueillir le pollen , non plus que l'abdomen , et par une langue à peine aussi longue que la tête. La première de ces familles , les Apides , est elle-même subdivisée en trois groupes : ce sont les Méliponites, dont les jambes pos- térieures sont munies d'une espèce de peigne à l'angle interne, et dont le premier article des tarses est inerme; les Apiles, dont les jambes postérieures sont inermes , et le premier article de leurs tarses quadrangu- laire, avec son angle supérieur proéminent ; et les Bombites, dont les jambes postérieures sont bi épineuses à l'extrémité , et le pre- mier article de leurs tarses dilaté à l'angle externe de sa base. Au groupe des Méliponites , on rattache seulement les genres Mélipone et Trigone. Voy. MÉLIPONITES. Au groupe des Apites appartient seule- ment le genre Abeille {Apis). Nous ren- voyons également à l'article de ce Diction- naire qui traite de ce genre. Seulement, comme les Abeilles ont une importance réelle pour les pays qu'elles ha- bitent, nous allons donner un aperçu de leur distribution géographique. Lepeletier de St.-Fargeau {Ins. hymc- nopt.f suites à Buffon) en décrit douze es- pèces : L'.\bkii.i.f. Mi:i.UF:QrF. [Apis mcUiHca Lwi V T. VIII. MFL 97 répandue dans tout le centre et le nord de l'Europe, et qui a été introduite dans l'A- mérique du Nord, et probablement aussi à Van-Diemen. VApis liguslica Lin., qu'on rencontre dans le midi de la France, en Italie, en Grèce, en Syrie. VApis un icolor Lat., qui est très répan- due à Madagascar, aux îles Mascareigncs, aux îles Canaries. Les Abeilles que M. Lucas . a rapportées d'Algérie et celles que j'ai re- cueillies en Sicile ne paraissent pas devoir en être distinguées. VApis coffra Lep. St.-Farg. , qui est commune au cap de Bonne-Espérance. Les Apis sculellata et capensis Lep. St.- Farg., habitent également la même partie de l'Afrique. VApis nigritarsum Lep. St.-Farg. , qui habite le Sénégal et une partie de la tôle occidentale d'Afrique. L'.'lpes fasciala Latr., qui habite l'Egypte et l'Arabie. L'/J2;(s dorsata et VApis socialis Fab., paraissent communes dans la péninsule en deçà du Gange. VApis Gronovii, décrite par M. Lesguil- lou, comme provenant d'Amboine, ne diffère pas sensiblement de l'^pîs dorsata. VApis Peronii Latr. , a été découverte à Timor. VApis indica Latr. est une toute petite espèce qui habite le Bengale. VApis nigripennis Latr., qui habite le même pays, est la plus grande espèce du genre. VApis zonata Guér. n'en est cer- tainement qu'une variété. Le troisième groupe de la famille des Apides (les Bombites) ne comprend que le seul genre Bourdon {Bomlus, Lin.). Ces Insectes, assez nombreux en espèces [voy. l'article bouhdon), ont beaucoup de rapiiorls avec les Abeilles, tout en ayant une taille très supérieure. Comme ces dernières , les Bourdons construisent des demeures consi- dérables. Ils y forment des sociétés assez nombreuses ; mais ce nombre est cependant minime comparativement à celui que nous fournissent les sociétés des Abeilles; car souvent ces habitations n'ont pas au delà de cinquante à soixanic habitants , et le grand maximum ne p.",r.;îl i;;:s dépnss.r deux 13 98 M KL r.cs Donnions construisent leurs nids dnns des prairies ou auprès des haies; la plupart emploient la mousse pour leurs construc- tions. Toujours ces nids sont creust's dnns la terre ; c'est pour cela qu'on voit frc^- qucnimentles Bourdons entrer et sortir par un orifice assez étroit pratique à la surface du sol. Les sociétés de ces Hyménoplères, comme celles des Guêpes, ne durent jamais au-delà d'une saison; cliaquc automne, tous les habitants se dispersent; les mâles ont péri peu de temps après l'accouplement; les individus neutres, ou ouvrières, meurent quand les premiers froids se font sentir. Seules les femelles fécondes se cachent dans le creux des arbres , dans les fissures des murailles , dans tous les endroits propres à leur fournir un abri convenable. Elles y passent l'hiver dans un état d'engourdisse- ment complet. Mais , dès qu'elles sentent les premières chaleurs du printemps, elles sortentdeleur retraite; le moment de pondre est venu; alors il devient nécessaire pour elles de construire une demeure pour rece- voir leur progéniture. Chaque femelle isolément choisit une ca- vité propice, la nettoie, la déblaie, et la dispose de la manière la plus convenable. Aussitôt après, elle apporte de la mousse et en recouvre l'habitation improvisée. La la- borieuse femelle va ensuite recueillir du miel et du pollen, et en amasse ainsi une provision considérable ; elle en forme des boules, et dans chacune d'elles elle dépose alors un ou plusieurs œufs. Les larves , ve- nant promplement à éclore, trouvent autour d'elles la nourriture qui leilr convient. Quand la matière alimentaire vient à dimi- nuer, l'industrieux Ilyménoplère va recueil- lir d'autres provisions. Quand les larves ont pris tout leur accroissement, elles se fabri- quent, au milieu des boules de pollen mêlé de miel, une coque soyeuse dans laquelle * elles se transforment en nymphes, et peu de jours après les Insectes parfaits sortent de cette étroite demeure. Comme chez les Guêpes, toutes les larves de cette première génération de l'année donnent naissance , sans exception, à des individus neutres, c'est-à-dire à des ouvrières. Alors celles-ci se nicUent bientôt à l'œuvre; elles agran- dissent le domicile, vont chercher de nou- veaux matériaux, de nouvelles provisions. 1 IMEL La femelle ne participera plus à ces rudes travaux , mais bientôt elle va pondre des œufs dont il sortira des larves de mâles et de femelles , aussi bien que de neutres ; et ce seront ces ouvrières qui leur donneront tous les soins nécessaires , ainsi que cela se passe dans les sociétés des Abeilles. Les Bourdons qui construisent leur nid avec de la mousse , et c'est le plus grand nombre, forment au-dessous de l'enveloppe supérieure une seconde voûte à parois de cire. Avec celte cire , ils construisent aussi de petits godets dans lesquels ils déposent du miel. Les gâteaux sont très irréguliers, et sont composés de corps oblongs appliqués les uns contre les autres. La cire est sécré» tée, comme celle des Abeilles, entre les an- neaux de l'abdomen, seulement elle n'a pas les mêmes propriétés; sa couleur est d'un gris jaunâtre ou brunâtre; elle brûle faci- lement; mais comme sans doute elle con- tient beaucoup de matières étrangères , elle ne se liquéfie pas complètement quand on l'expose à la chaleur. On n'a pas observé si les larves des fe- melles reçoivent une nourriture différente de celle des ouvrières. Lepeletier de Saint- Fargeau pense qu'il doit en être ainsi par analogie avec ce qui se passe à cet égard chez les Abeilles. Les Bourdons mâles et femelles nés au milieu de l'été produisent aussitôt une nou- velle génération qui n'arrive à l'état adulte que vers le mois d'août. Ces individus ont ordinairement une taille un peu supérieure à celle des précédents. C'est vers cette épo- que que les femelles , qui vont hiverner, reçoivent l'approche ilcs mâles. C'est dans les écrits de Réaumur qu'on trouve une série d'observations pleines d'in- térêt sur les Bourdons. On doit aussi à IIu- ber {Linnean Transaclions , t. VI) un mé- moire extrêmement important sur le même sujet. La famille des Psithyrides comprend le seul genre Psiihyre , dont les espèces con- nues ne sont pas fort nombreuses. LesPsi- tliyres ressemblent aux Bourdons d'une manière si frappante par leur grosseur, par leurs formes, par leurs couleurs , par leur aspect général, que pendant longtemps tous les entomologistes les ont confondus avec ces derniers, même ceux, comme Dahibom, M KL qui ont écrit spécialement sur les Bourdons. C'est Lepcictier de Saint Farnis , "5 HcmiMycha , PohjgUjpla, Enlitia , '-^loplo- phord^Oxijrachis c\(^embracis, en rallathaiit à quelques uns d'entre eux, comme simples divisions, plusieurs genres établis par les entomologistes et notamment par MM. Amyot et Serville. On connaît un grand nombre d'espèces de Membracides dont M. Léon Fairmaire vient de commencer la publication dans les An- nales de la Sociélé entomologique de France. A quelques exceptions près seulement, ces Insectes habitent le Nouveau-Monde. Ils ne présentent rien de bien particulier dans leurs habitudes; comme la plupart des Héniiplè- res, ils se tiennent sur les végétaux, dont ils sucent la sève. En général, les Membracides ont la faculté de sauter. Un grand nombre d'en- tre eux présentent des formes extrêmement bizarres dues aux expansions de leur corse- let, qui ressemblent tantôt à des membranes foliacées, tantôt à des points, tantôt à des parties vésiculeuses. Ils ont souvent des cou- leurs vives et assez variées. Beaucoup d'es- pèces sont noires et ornées de taches ou de bandes jaunes ou rougeàtres. (Bl.) O ME.YIBRACîS. iNs.— Genre de la famille des Membracides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius et adopté depuis par tous les entomologistes, mais avec de grandes restrictions. Tel qu'il est généralement admis aujourd'hui, les Membracis sont surtout dis- tingués des autres Membracides par un pro- thorax prolongé en arrière, fort élevé et com- primé latéralement en une sorte de feuillet, des jambes aplaties, etc. ^ On pey^t considérer comme le type de ce genre la"' Membracis foUacea Fabr., espèce assez commune au Brésil. (Dl.) MEMBRANES. Membrana. anat.— On donne le nom de Membranes à des parties molles , larges , minces , souples , qui tapis- sent les cavités du corps, enveloppent les organes , entrent dans la composition d'un grand nombre d'entre eux, enfln, en con- stituent quelques uns. Les Membranes, malgré ces caractères gé- néraux, diffèrent entre elles par leur texture, leur composition, leur action, etc. : aussi peut-on les diviser en deux grandes classes : l'une comprenant celles qui , libres par une de leurs faces, sont essentiellement exiia- IMEM 1(9 lantes et absorbantes , comme la peau , les Membranes muqueuses , les Membranes sé- 7-euses ; l'autre formée de celles qui, n'étant jamais libres , ni humectées par un fluide particulier, sont toujours adhérentes et continues par leurs deux faces aux parties voisines; telles sont : le pcVtoste, la dure- mère cérébrale et spinale , les capsules /i- breusesdes arliculations, les gaines fibreusei- des tendons , les aponévroses , la sclérotique l la Membrane propre du rein , de la rate , etc.' Bichat , auquel on doit d'avoir le premier éclairé l'anatomie des Membranes , ainsi que celle de tous les autres tissus de l'éco- nomie , avait établi une classe de Membra- nés composées; mais cette division nous semble pouvoir être supprimée sans incotii vénient , puisqu'une Membrane composée n'est jamais que le résultat deradossemeiil de deux Membranes différentes qu'il c^ toujours possible d'isoler. Les Membranes fibreuses, dont nous par» Ions d'abord, sont celles qui, comme noiÀ l'avons dit, adhèrent parleurs deux facesaiit parties voisines. Blanches, d'un aspect bril- lant et satiné , elles sont formées de fibres très apparentes, tantôt s'entrelaçant comme à la dure-mère, par exemple, tantôt, au contraire, régulières, parallèles, et se di- rigeant dans le sens des mouvements qu'exé- cutent les organes dont elles font partie. Ces fibres, dures, peu contractiles, douées néan- moins d'une sorte d'élasticité, et surtout d'une grande force de résistance, ne sont pas susceptibles d'une extension soudaine ; mais elles se prêtent facilement à un déve- loppement lent, graduel, et pouvant ainsi devenir considérable. Les vaisseaux sanguins sont inégalement répartis dans les mem- branes fibreuses ; la présence des nerfs n'y est guère démontrée que par la sensibilité extraordinaire qu'elles manifestent dans certains cas. Ces membranes servent, en grande partie , à protéger , à envelopper, à réunir les organes qu'elles embrassent , comme aussi à maintenir la configuration de certains d'entre eux. Aussi affectent-elles en général la forme de sacs ; ces sacs ne sont pas cependant complètement clos , comme nous verrons que le sont ceux que forment les Membranes séreuses , mais ils présentent des ouvertures aux points qui correspondent à l'entrée et à la sortie des nerfs, des vaisseaux 110 31E.M et des conduits excréteurs. Les aponévroses , néanmoins, toujours en rapport avec des muscles , alTectent rarement la disposition que nous venons d'indiquer. Sous le rapport de la composition chi- mique, les Membranes fibreuses sont entiè- rement formées de {)fc7a/n!c; trois heures d'é- iM bullilion suffisent pour les convertir presque complètement en colle. Nous avons réuni dans l'autre classe des Membranes la peau, les Membranes mu- queuses et les Membi-anes séreuses. La peau, onstituant l'un des organes, l'un des ap- ÏWfpnreils les plus importants de l'économie tanimale , fera l'objet d'un article spécial ; •^frious allons donc examiner immédiatement ^^cs Membranes muqueuses. ■** Les Membranes muqueuses, ainsi nonû- filées en raison de l'humeur qu'elles sécrè- '\ont, sont un véritable tégument interne, se 4:ontinuant avec le tégument externe, et for- ''niant avec lui une enveloppe close dans la- "*JluclIe sont contenus tous les organes ; celte "[•ontinuation des deux téguments s'opère au 'fiioyen d'ouvertures apparentes à l'extérieur, et conduisant , pour la plupart, dans la portion la plus considérable du système des Membranes muqueuses, qui n'est autre que le canal digestif {Voy. intestin), s'étendant de la tête a la partie inférieure du tronc, et envoyant des prolongements dans diffé- rents viscères. Au dessus du diaphragme , la Membrane muqueuse du canal alimen- taire pénètre dans les cavités du ne: et de la bouche, ainsi que d^ns leurs appendices et dans les glandes salivaires buccales. Elle se continue, en outre, par le canal nasal , avec un prolongement en cul-de-sac, com- prenant les voies lacrymales et la conjonc- tive. La Membrane muqueuse du nez et celle de la bouche se réunissent dans le pharynx , puis se partagent de nouveau pour aller tapisser en avant la trachée-artère et les bronches , et en arrière- Vœsophage. La Membrane interne des voies respiratoires est le |.his grand des prolongements du sys- tème muqueux alimentaire qui , à sa partie supérieure, en présente encore un autre peu considérable s'introduisant dans Voreitlc interne. Au-dessous du diaphragme, la Mem- brane muqueuse digestive pénètre dans le f'->ir. , dans le pancréas ; puis , après avoir tapissé l'intestin grêle et le gros intestin , ME M elle vient se terminer à Vanus, où elle se continue avec le tégument externe. Indépendamment de ce tégument mu- queux général, il existe encore quelques portions de Membranes muqueuses complè- tement isolées du premier , et qui n'offrent qu'une seule ouverture extérieure: ce sont la Membrane muqueuse qui s'enfonce dans V oreille externe , celle des conduits lactés , dans les glandes mammaires, enfin la Mem- brane muqueuse de ^appareil générateur, et celle de l'appareil urinaire, qui vien- nent toutes deux s'ouvrir au dehors par un orifice commun. Considéré d'une manière absolue, le té- gument interne s'éloigne peu, par sa texture, du tégument externe; il est loin, néan- moins, de présenter, comme celui-ci, une disposition presque identique dans toutes ses parties, et ces différences tiennent évi- demment à la variété des fonctions qu'il est destiné à accomplir. Comme la peau , la Membrane muqueuse possède une face libre et une face adhérente; celle-ci repose sur une couche de tissu cel- lulaire serré , blanc , fibreux , qui s'unit aux parties sous-jacentes , tantôt de la ma- nière la plus intime, comme à la langue , à la matrice, etc. , tantôt au contraire avec une grande laxité, comme dans le canal in- testinal et dans la vessTe. Outre ce tissu fibreux, parcouru par les nerfs et les vais- seaux qui se rendent à la membrane pro- prement dite , la membrane muqueuse est doublée dans presque toute lélendue du canal digestif, et dans quelques autres par- ties encore , par un plan niusculeux ; dans d'autres endroits , elle est soutenue par un tissu élastique particulier, comme on le remarque dans les voies aériennes ; ailleurs même, elle est doublée par un véritable tissu fibreux, aux fosses nasales, par exem- ple, dans les sinus, au palais, etc. La surface libre de la Membrane mu- queuse n'est point lisse comme celle de la peau ; elle offre des inégalités plus ou moins |)rononcées dans ses différentes portions; tantôt ce sont de petites éminences dont les unes, appelées papilles, se remarquent surtout à la surface de la langue , et dont les autres , qui ont reçu le nom de villosités, et se rencontrent partout, ne sont nulle part plus nombreuses, plus apparentes que ÎVIEI\[ dans la moilié pylorique de l'estomac, et dans l'intestin grêle; tantôt ces inégalités se présentent sous forme de valvules, de plis, de rides formés par toute l'épaisseur de la Membrane. La même surface libre de la Membrane muqueuse offre aussi des dépressions ou des enfoncements qui varient d'aspect ; les uns, simples, infundibuliformes, atteignant leur maximum de développement dans le second estomac des Ruminants, se rencon- trent beaucoup plus petits chez l'Homme; les autres sont les oriGces des organes sé- créteurs, /b/iîcu/es , cryptes, glandes , ré- pandus dans toute l'étendue du système , mais variant néanmoins en nombre , en volume, en structure, suivant les parties; certaines de ces glandes , désignées sous le nom de glandes de Lieherkuhm, ou glandes digeslives, constitueraient même à peu près à elles seules, selon M. le professeur Lacauchie, la Membrane de l'intestin; cette Membrane, dit l'habile et savant anato- miste, soumise à une injection continue d'eau, semble, et est en elTet, formée, pour la plus grande partie , d'un nombre im- mense de tubes très étroits, d'une longueur variable , dont les innombrables orifices , perceptibles seulement à la loupe, se pres- sent à côté les uns des autres, comme les trous d'un crible. La peau est revêtue d'un épiderme dans toute son étendue ; il n'en est pas de même du tégument muqueux. L'épiderme ou épithélium est , il est vrai , parfnitenient apparent aux différentes ouvertures qui font communiquer les deux enveloppes ; mais il le devient moins à mesure que l'on pénètre plus profondément, et finit enfin par disparaître, ou du moins il cesse d'être appréciable ; et disons à ce sujet que les dif- férentes couches du tégument interne sont bien plus difficiles à isoler que les couchcj correspondantes du tégument externe. L'épaisseur et la consistance du dervio muqueux sont loin d'être uniformes; dans la plus grande partie de son étendue, ce derme consiste en un tissu spongieux plus ou moins mou ; quant à l'épaisseur, il en diminue depuis les gencives , le palais , les fosses nasales, l'estomac, les intestins, la vésicule biliaire et la vessie urinaire, jus- qu'aux sinus et aux divisions des conduits MEM 111 excréteurs , où il parvient à sa pins grande ténuité. C'est dans le derme, partie essen- tielle de la Membrane muqueuse, que so ramifient les dernières divisions des vais- seaux et des nerfs, et c'est de sa surface li- bre que s'élèvent les villosités. Le corps muqueux ou rêliculaire {voy. peau) n'a pu, jusqu'à ce jour, être mis en évidence dans les Membranes muqueuses; nous n'avons rien à ajouter à ce qui a été dit pins haut de la couche celluleuse qui correspond au chorion du tégument externe , et du plan musculeux qui existe surtout dans la ma- jeure partie du canal digestif. La Membrane muqueuse, considéréed'une manière générale , reçoit de nombreux vais- seaux sanguins; ses nerfs proviennent du grand sympathique et du pneumogastrique; elle admet cependant, vers ses diffi'renlcs ouvertures, des filets du système cérébro- spinal. Sa couleur varie du blanc ou rose pàleau rouge vif; sa composition chimique, suivant Berzélius , semblerait différer de celle de la peau , puisqu'elle ne donnerait point de colle par l'ébullition prolongée, qui la rendrait, au contraire, dure et cas- sante ; elle se rapprocherait donc des ma- tières albumineuses ? Les actions organiques ou fonctions du tégument interne sont : une absorption en général très énergique, dont les villosités sont les principaux agents; une sécrétion pcrspiratoire et folliculaire , dont les pro- duits , variables suivant les appareils, por- tent néanmoins le nom collectif de mucosi- tés. Les Membranes muqueuses sont en outre susceptibles de certains mouvements de contraction tonique, augmentés , dans cer- tains organes , par l'action du tissu élasti- que , et, dans d'autres , par celle de la cou- che musculeuse ; elles sont aussi le siège de sensations plus ou moins distinctes, géné- rales ou spéciales, ainsi que des sentiments de besoin ou des appétits. Les Membranes séreuses, qui nous restent à examiner, sont ainsi nommées à cause du liquide que sécrètent les principales d'entre elles. Bien que formant toutes un groupe parfaitement naturel , on les distingue en Membranes séreuses proprement dites, ou séreuses des cavités splanchniques , et en Membranes synoviales. Les Membranes séreuses proprement dites 112 ]\IEM onl toutes la Torme d'un sne sans ouverture, se rc|)Iiant sur lui-même, et doiiluiie com- paraison triviale , celle du honncl de coton, peut seule donner une idée exacte. Toutes ces Membranes forment ainsi des sacs par- faiiement clos , dont la portion repliée sur elle - même renferme toujours un organe auquel elle adhère plus ou moins intime- ment; ainsi le cerveau est enveloppé par Varachndide, le cœur par le péricarde , les poumons par les plèvres, les viscères abdo- minaux par \epc'ritoinc et ses replis, le tes- ticule par la tunique vaginale. Il se trouve néanmoins toujours à la périphérie de l'or- gane un point dépourvu d'enveloppe sé- reuse, c'est celui par où il reçoit ses vais- seaux et ses nerfs, ou par lequel il tient aux parties voisines. Bien que les Membranes séreuses soient en général des sacs sans ou- verture , le péritoine cependant fuit excep- tion à cette règle, l'orifice abdominal des ^•ompes rfc Fa//ope s'ouvrant dans sa cavité; c'est du reste le seul cas où l'on voie deux Membranes complètement diiïérentes , une Membrane séreuse et une Membrane mu- queuse , se continuer l'une avec l'autre ; le péritoine présente en outre des replis et des prolongements connus sous le nom d'e'pj- ploons, qui se prêtent, quand il y a lieu , à l'ampliation des viscères abdominaux. La face interne des Membranes séreuses, toujours libre, est partout contiguë à elle- même ; elle paraît lisse et parfaitement po- lie ; cependant le microscope y fait aperce- voir des villosités; cette face est continuel- lement humectée par le liquide séreux ; la face externe, inégale, s'unit aux parties voisines par du tissu cellulaire parfois très lûchc, parfois, au contraire , très serré. Les Membranes séreuses sont blanches , brillantes, plus ou moins transparentes; leur composition intime les rapproche beau- coup du tissu cellulaire, dont elles semblent ne différer que par leur condensation et par la cavité qu'elles circonscrivent. Elles reçoi- vent peu de vaisseaux sanguins, et sont presque exclusivement composées d'un tissu de vaisseaux absorbants et exhalants; les nerfs n'y sont point apparents, bien que, dans certains cas , elles deviennent d'une extrême sensibilité; elles sont extensibles et rétracliles à un haut degré. Les fonctions des Membranes séreuses IMEIVI consistent à isoler les organes qu'elles enve- loppent, et surtout à en faciliter les mou- vements en exhalant , par leur surface lisse, un fluide lubrifiant qui ressemble au sérum du sang, quant à ses propriétés essentielles; aussi ces Membranes sont-elles dans un tra- vail incessant de sécrétion et d'absorption dont le juste équilibre constitue l'état nor- mal , le seul dont nous ayons à nous occu- per ici. Disons cependant que l'inflamma- tion des Membranes séreuses étant extrême- ment fréquente , elles deviennent le siège de nombreuses altérations de sécrétion et de tissu. Tout ce que nous venons de dire des Membranes séreuses proprement dites peut s'appliquer aux Membranes synoviales, qui comprennent les bourses synoviales sous- cutanées , les Membranes synoviales des leri' dons et les capsules synoviales articulaires. Il existe toutefois certaines différences que nous allons signaler; à l'exception des der- nières , les Membranes synoviales n'offrent point la forme de sac sans ouverture que présentent les séreuses ; elles sont minces, molles, demi-transparentes, blanchâtres, extensibles et rétracliles , mais moins que les séreuses proprement dites; leur adhé- rence avec les parties voisines , et surtout avec les cartilages , est plus intime que celle des précédentes avec les organes qu'elles re- vêtent. Il n'est pas rare de voir faire saillie, dans la cavité des Membranes synoviales, des corpuscules vasculaires , rougcâtres , dont l'extrémité libre est toujours frangée, et qui reçurent le nom de glandes synoviales do Uavers à une époque où on les regardait comme les organes sécréteurs de la synovie. La s]inovie, humeur sécrétée par les Mem- branes synoviales, est transparente, vis- queuse, et ses propriétés physiques la rap- prochent du blanc d'œuf : de là son nom , imaginé par Paracelse (ovv, avec; wov , œuf). Les Membranes synoviales ont pour Tonc- lion principale de faciliter, au moyen du fluide qu'elles sécrètent, les mouvements des articulations, le glissement des tendons, et même celui de la peau, là où cette enve- loppe rerouvre des parties qui exercent de grands et de fréquents mouvements, comme aui environs de l'épaule, au coude, autour MEM de l'articulalion de la cuisse, à la rotule, etc. Les Membranes synoviales présentent ce fait remarquable , c'est qu'elles se déve- loppent accidentellement dans certaines circonstances ; elles sont sujettes à de nombreuses et fréquentes altérations pa- thologiques. Leur composition chimique est essentiellement gélatineuse. Les Membranes séreuses et synoviales ne se rencontrent que chez les animaux vertébrés. Outre les Membranes que nous venons d'examiner, on en rencontre encore dans l'économie animale un certain nombre qui ne sauraient se grouper dans les deux gran- des divisions que nous avons établies. Ce sont : la pie-mère, trame celluleuse qui en- veloppe immédiatement le cerveau et la moelle épinière, en pénétrant dans toutes leurs cavités, ce que ne fait pas l'arachnoïde ; la choroïde outtve'e, expansion membra- neuse de couleur foncée qui revêt la face interne de la sclérotique ; la Membrane hya- loide , d'une excessive ténuité, qui contient l'humeur vitrée de l'œil, et envoie dans son intérieur des prolongements qui forment autant de cellules; la Memirane 6u cristal- lin, qui recouvre cet organe; la Membrane propre, qui tapisse les cavités du cœur et des vaisseaux sanguins; enfin les différentes Membranes du fœlus {voy. les articles oeil, coEun , ŒUF, ainsi que le mot sécrétions, pour la composition des humeurs sécrétées par les Membranes ). (.\. D.) MEMBRANEUSES. Membranaceœ. ins. — Tribu établie par Latreillc (Fam. nat.) dans l'ordre des Hémiptères hétcroptères , famille des Géocorises, et dans laquelle il comprenait les genres Macrocephalus, Phy- mata, Tingis, Arade et Cimex (Punaise). M. Blanchard {Hist. des Insectes, publiée par Firmin Didot, 1845) a groupé ces genres dans la famille des Aradides, de la tribu des Réduviens. Voy. ce dernier mot. *MEMBRA1>IIP0RA [membrana, mem- brane; parus, pore), polyp. — Genre pro- posé par M. de Biainville pour des Polypiers membraneux formés de cellules distinctes non saillantes, fermées à leur face supé- rieure par une membrane fort mince très fugace, dans laquelle est fermée l'ouverture. Ce genre comprend plusieurs Flustres et Discopores de Lamarck. (Duj.) MEMBRES. Mcmbnnn (xS)>oy, ^«/o,-). T. Vin. MEM 113 ANAT. — On donne le nom de Memh)r.. h des appendices disposés par paire, unis au tronc au moyen d'articulations, et compo- sés essentiellement d'os, organes passifs des mouvements, et de muscles, agents mo- teurs par excellence. Les Membres sont destinés spécialement à l'accomplissement de la locomotion et des autres grands mou- vements. Voy. les articles locomotion, mus- cles, os. Chez l'Homme et chez les animaux ver- tébrés , il n'y a jamais plus de quatre Mem- bres , deux thoraciques et deux pelviens ; parfois il n'en existe que deux , le plus sou- vent les thoraciques , comme chez les Céta- cés et chez certains Reptiles; il arrive même que tous quatre manquent, comme chez les Serpents et chez les Poissons cy- clostomes. Enfin , bien que nous ayons dit que les Membres sont disposés par paire, le Membre postérieur des Poissons est im- pair. Les Membres, chez l'Homme, comme chez tous les animaux vertébrés, sont thoraci- ques et pelviens ; mais chez lui ils sont de plus supérieurs et inférieurs, lis se compo- sent d'une portion fixe, épaule ou bassin, et d'une portion mobile, véritable levier, divisée elle-même en trois parties : bras , avant-bras, main, cuisse, jambe, pied. Chez les Mammifères , les membres thoraciques et pelviens , comme chez l'Homme, devien- nent , en raison de la station quadrupède , antérieurs et postérieurs ; ils présentent, du reste , une grande analogie de composition avec ceux de l'Homme; il est à remarquer néanmoins que la dissemblance qui se re- marque chez celui-ci, entre les membres supérieurs et inférieurs , est bien moins tranchée dans les Mammifères entre les membres antérieurs et postérieurs, et se manifeste à peine chez ceux qui sont essen- tiellement quadrupèdes. Les Oiseaux, appelés à s'élever dans les airs , ont les membres thoraciques modifies pour l'accomplissement du vol; les mem- bres pelviens, destinés à la station et à la progression , s'éloignent moins de ceux des Quadrupèdes. Nous retrouvons chez les Reptiles pourvus de Membres, comme les Tortues, les Lé- zards , les Batraciens anoures, la jilupart des Batraciens urodèlcs , nous retrouvons , 13 14 ]\TE1VI à 1res peu près, les dispositions signalises chez les Mammifères. Mais, chez les Pois- sons, toute ressemblance cesse , et ce n'est qu'en s'appuyant sur l'analogie de fonc- tions plutôt que sur celle de structure que l'on parvient à retrouver les Membres Iho- raciques dans les nageoires pccloraks, et les Membres abdominaux dans la nageoire ventrale, placée inférieurement sur la ligne miîdiane du corps. Nous venons d'indiquer sommairement les points d'analogie et de di.iîsemblance que pr(lacée pré- cédemment dans le genre Salamaiulra. Les Menopoma ont pour caractères : Un corps allongé , des yeux apparents , des i)ieds bien développés , un orifice de chaque côté du cou, des mâchoires armées de fortes dents et, en outre, une rangée de dents sur le devant du palais. L'espèce type est la Salamandra gigantea Barton, dont la longueur est de quinze à dix-huit pouces et la couleur d'un bleu noi- riitrc, et qui se trouve dans les rivières de Pintérieur et dans les grands lacs de l'Amé- r'T'C. (E. D.) *I\IE\OSCEî,IS (,,£'„,,-, force; a,<:'),,;, jambe), iss. — Genre de Coléoptères subté- iramèrcs, trimères de Latrcille, famille des Aphidiphagcs, de nos CoccincMidcs, formé MEN l)ar Dcjcan avec une espèce de Caycnne: la M. raQiiiata de Th. Lacordaire. (C.) IVÎl.AOTTE. ]!0T. CR.— Voy. maixotte. !11E\TI1E. BIcntha. bot. rn.— Genre do plantes de la famille des Labiées , de la di- dynamic gymnospermic dans le système de Linné, dans lequel rentrent aujourd'hui en- viron 23 espèces répandues très abondam- ment dans les parties tempérées et septen- trionales des deux mondes, d'oi'i elles sont même parvenues, à la suite des Européens, dans beaucoup d'autres contrées. Ce sont des plantes herbacées qui ressemblent, pour la configuration, la disposition de leur fige et de leurs feuilles, à la grande majorité des végétaux de la même famille; dont les fleurs sont réunies en vcriicillcs rnukifiorcs, tantôt éloignés les uns des autres à l'aisselle des feuilles supérieures, semblables à celles du reste de la tige , tantôt rapprochés en faux épis terminaux , les feuilles à l'aisselle desquelles ils se trouvent étant alors réduites à l'apparence de simples bractées. Ces fleurs présentent : un calice campanule ou tubu- leux, à 5 dents à peu près égales entre elles, nu ou velu à la gorge; une corolle dont le limbe 4-fide est presque régulier, sa division supérieure différant seule des autres par un peu plus de largeur, et se montrant entière ou à peine échancréc au sommet; 4 élamines égales entre elles et non didynamcs, distantes; un style terminé par deux courtes branches stigmatifères au sommet. Les arhaincs qui leur succèdent sont secs et lisses. Plusieurs des espèces qui composent le genre Menthe sont extrêmement variables dans tous leurs organes de la végétation; leurs feuilles particulièrement sont tantôt cotonneuses, tantôt seulement pubescentes, ou même glabres ; ailleurs elles deviennent ondulées, crépues, etc. Il en résulte que leur détermination est extrêmement difficile, et que , malgré les travaux de plusieurs bo- tanistes, elles forment un véritable chaos, et rendent nécessaire une révision complète du genre. Il est à espérer que cette révision sera faite d'une manière satisfaisante par M. Bcniham dans le il' volume du Pro- dromus. Deux des espèces dans lesquelles ces variations sont les plus nombreuses , et qui se trouvent le plus communément le long des fossés, des ruisseaux et dans tous IMEN les lieux humides, sont: l"la Menthk sau- vage , M. Sylveslris Lin., dont la tige est droite, les feuilles presque sessiles , ovales- lancéolées , oblongues, velues à des degrés très divers à leur face supérieure, généra- lement cotonneuses à leur face inférieure; dont les faux verlicilles de fleurs sont rap- prochés au sommet de la tige en épis denses, un peu coniques, assez souvent interrom- pus à leur base; enfin dont les calices sont légèrement striés, velus-cotonneux , et de- viennent ventrus après la floraison ; 2'' la Menthe aquatique, Menlha aqualica Lin., dont la tige est hérissée de poils réfléchis; dont les feuilles sont pétiolées, ovales, den- tées en scie, arrondies ou presque en cœur à leur base, légèrement hérissées ou velues à leurs deux faces; dont les faux verlicilles de fleurs sont en petit nombre, les 2 ou 3 supérieurs raccourcis et rapprochés en une sorte de tête arrondie ou oblongue, tandis que l'inférieur est toujours écarté. D'après M. Bentham , cette inflorescence et les ca- ractères des feuilles caractérisent toujours la Menthe aquatique. Cette espèce est du petit nombre des plantes cosmopolites qu'on est certain de rencontrer dans les lieux hu- mides de presque toute la terre, soit qu'elle y croisse spontanément , soit qu'elle y soit arrivée avec les Européens. Une espèce beaucoup plus intéressante par son utilité est la Menthe poivrée, 3Ie7i- iha piperita Lin., qui paraît être originaire des parties septentrionales de l'Europe, mais que l'on trouve cultivée et plus ou moins naturalisée dans presque toute l'Eu- rope, en Egypte, dans plusieurs parties de l'Asie et dans les deux Amériques. Sa tige est droite ou ascendante, flexueuse , ra- meuse au sommet, glabre ou ciliée de quel- ques poils étalés; ses feuilles sont pétiolées, ovales-oblongues , aiguës, dentées en scie, arrondies à leur base, d'un vert intense, glabres dans une variété, hérissées dans l'autre sur les nervures et les pétioles. Ses faux vcrticilles de fleurs sont peu nombreux, lâches, les supérieurs rapprochés en un faux épi court, oblong, rougeâtre, les inférieurs écartés ; les pédicelles de ces fleurs sont glabres; leur calice est tubuleux, rougeâtre, à dents subulées, hérissées. Tout le monde connaît l'odeur et la saveur de cette Menthe ; son odeur est forte et pénétrante; sa saveur JMEN 110 est poivrée, comme camphrée, et elle laisse après elle, dans la bouche , une impres?ioa de froid qui la caractérise. C'est surtout ii cause de ces deux propriétés qu'on la cul- tive si communément et qu'on la préfère à toutes ses congénères, dont certaines sont cependant remarquables sous les mêmes rapports, comme , par exemple , la Menlha cervina. C'est surtout dans les arts du con- fiseur et du liquoriste que la Menthe poivrée joue un rôle des plus importants; maisellea aussi des usages divers en médecine. On l'em- ploie surtout comme excitant et stimulant, pour ranimer les organes, dans les cas où il n'existe pas chez eux d'inflammation ; on l'emploie également comme résolutive, apé- ritive, diurétique, etc.; mais l'un de ses principaux usages est celui d'antispasmo- dique. On lui a attribué une action parti- culière sur le lait, dont elle empêcherait, a-t-on dit, la coagulation ; on a même dit qu'elle arrêtait la sécrétion de ce liquide; mais ces faits ne sont pas suffisamment éta- blis , bien que le dernier soit appuyé de l'autorité de Linné. Une partie des Menthes, que distinguent leur calice fermé de poils à la gorge , la di- vision supérieure de leur corolle entière, et leur inflorescence par faux verlicilles écartés, a été regardée par Miller comme un genre distinct que quelques botanistes de nos jours , par exemple M. Koch , ont adopté, tandis que la plupart des autres l'ont consi- déré comme ne formant qu'un sous-genre. C'est dans cette section , sous-genre ou genre, que rentre comme type principal la Mentue-Pouillot , Mentha Pulegium Lin. {Ptdegium vulgare Mill.), espèce très com- mune dans les fossés humides, le long des ruisseaux et dans les lieux inondés, que dis- tinguent sa tige rampante , ses feuilles ovales, obtuses, presque crénelées, ponc- tuées en dessous, son calice presque cylin- drique, à S dents, dont les 2 inférieures sont plus longues que les autres et acumi- nées. Cette plante est douée de l'odeur, de la saveur et des principales propriétés de ses congénères; de plus on l'a beaucoup préconisée comme produisant de bons efrcLî contre la toux, l'asthme, l'enrouement; enfin quelques médecins, et particulièrcf- ment Haller, l'ont regardée comme un ex- cellent emménagogue. (P- t)-) 120 MEN !IIE\THOIDÉES. Menthoidco'. noT. PU. — Tribu de la famille des Labiées [voy. te mot), qui comprend et a pour type le genre Menlha. (An. J.) IMEIVTIANE. BOT. pn. — Nom vulgaire du yihurnwn lantana. *ME!\TOPIliMJS {Menlha, Menthe; V>i)o;, ami). IN5. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides Coprophages, établi par M. La- porte de Castelnau {Hist, nal. des anim. atlic, t. II, p. 74), qui le place dans ses Ateuchites. L'espèce type , le Scarabœus Hollandiœ d'Olivier, est originaire de la NoJivelle-IIollande. (C), MEIVTZELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Loasées, établi par Linné (Gcn., n. 670). Herbes de l'Amé- rique tropicale. Voy. loasées. Ce genre renferme G espèces, que De Can- dolle {Prodr., III, 313) a reparties en 2 sec- tions : la première comprend celles qui ont 20-25 ctamines , toutes à peu près égales; 3-6 graines; les fleurs petites {M. asperaet oligosperma); la seconde section renferme les espèces qui ont 30 100 étamines, les 10 extérieures plus longues; 6-9 graines, les fleurs grandes {M. hispida, slrigoSa, scabra et stipitala). Endlicher {Gen. plant., p. 930, n. 5111) a aussi établi plusieurs divisions dans ce genre , d'après l'aspect de la capsule et le nombre des graines. Ces divisions sont au nombre de trois : Oligosperma : Capsule à 3 valves verticales , à 3 placentaires paric- laux ; graines 3-9 ; Macrosperma : Capsule à 3 valves verticales, à 3 placentaires pa- riétaux; graines nombreuses, très grandes; Microsperma : Capsule à 5 valves verticales, à 5 placentaires pariétaux; graines nom- breuses, très petites. (J.) A'IENLISIÈIIES. INS. —Nom vulgaire des Xylocopes. Voy. ce mot. Mëi\LI\E. Menura. ois. — Genre de l'or- dre des Passereaux, caractérisé par un bec plus large que haut à sa base, droit, incliné à sa pointe, qui est échancrée ; des fosses na- sales prolongées et grandes ; des narines percées vers le milieu du bec, ovales, gran- des, couvertes d'une membrane; des pieds grêles; des tarses deux fois longs comme le doigt intermédiaire; celui ci elles latéraux à peu près égaux, l'externe uni jusqu'à lu IMEN première articulation, l'interne divisé; des ailes courtes, concaves ; et une queue à pen- nes très larges, de différentes formes et au nombre de seize. Le genre Ménure est un de ces exemples si fréquents en ornithologie, qui décèlent l'em- barras où sontquelquefois les auteurs, lors- qu'il s'agit d'assigner à un oiseau sa vraie place. Celle du Méiiure, oiseau depuis long- temps connu, et beaucoup étudié par les dillerents auteurs, du moins sous le rapport de ses caractères physiques, est loin d'être irrévocablement fixée. Ballotté d'ordre en ordre, de famille en famille; placé d'abord parmi les Gallinacés sous le nom de Faisan- Lyre, ou sous ceux de Faisan des montagnes, Faisan des bois; rangé en second lieu parmi les Passereaux par la plupart des méthodis- tes, il a été reporté ensuite par quelques auteurs à la place qu'on lui avait primitive- ment assignée. Vieillot l'avait classé entre les Calaos et les Hoazins, à la fin des Passe- reaux. Cuvier et Temminck, d'après la re- marque faite par eux de l'existence d'une ëchancrure à rexirémité de la mandibule supérieure, ont été conduits à le rapporter à la famille des Passereaux dentirostres et à le rapprocher des Merles. M. Is. Geoffroy, sans lui assigner précisément le rang que lui avait marqué Vieillot, le fait voisin des Sa- sas, et le place dans son sous-ordre des Gallinacés passcripèdes, entre les Mégapo- des et les Tinamous. Enfin, M. G.-R. Gray {aListofthe gen.) le range dans sa sous- famille des Troglodytinc'es, dans sa famille des Certhidées. Quelle que soit l'opinion qui prévale, il résultera toujours de l'analyse faite des caractères extérieurs que l'Oiseau- Lyre, par son bec et ses pieds, se rapproche autant des Merles et s'éloigne autant des Mégapodes.ddns le voisinage desquels on l'a mis, qu'il est, par ses formes générales, voi- sin des derniers et éloigné des premiers. L'étude complète des mœurs du Ménure pourra seule conduire à déterminer défini- tivement sa place ou bien encore à le con- naître entièrement. Le peu que l'on en sait tendrait à faire admettre que c'est une es- pèce fort voisine des Merles , si même elle n'appartient pas à la même famille. M. de Lafresnaye nous apprend, d'après M. Gould [lievue zoologique, n" de janvier 1841), que c'est un oiseau chanteur; qu'il niclic dans MEN IMEN 101 Fes arbres à peu d'élévation de terre, et que ses grands ongles lui servent à gratter et à éparpiller les feuilles sèches et les détritus qui couvrent le sol des forêts pour y cher- cher les vers et les larves qu'ils récèlent. « C'est, dit de son côté M. Lesson {Annal, des se. nat. et Man. d'ornitli., p. 259), dans les forêts d'Eucalyptus et de Casuarina qui couvrent la surface entière des montagnes Bleues à la Nouvelle-Hollande, elles ravins qui les divisent, qu'habite principalement le Ménurc, dont la queue est l'image fidèle, sous les solitudes australes, de la lyre har- monieuse des Grecs. Cet oiseau, nommé Faisan des bois par les Anglais du Port- Jackson, aime les cantons rocailleux et reti- rés. Il sort le soir et le matin, et reste Iran quille pendant le jour sur les arbres où il est perché. Il devient de plus en plus rare. » La seule espèce connue est le Menure- LvRE, Men. superbaDav. (figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 2), auquel on a encore donné les épiihètes de paradisea Sv/ains., mirabilis Bechst. , Lyra Shaw. Comme la plupart des animaux qui nous viennent de la Nouvelle-Hollande et qui se font remar- quer par une physionomie exceptionnelle, le Ménurc se distingue par la singulière dispo- sition et par la nature des plumes de sa queue. Ces plumes, dans le mâle, sont de trois sortes : douze , très longues, à lige mince, ont leurs barbes effilées et très écar- tées; deux médianes, sont garnies d'un côte seulement de barbes serrées, sont étroites et se recourbent en arc chacune de leur côté; et deux externes, dont la figure est celle d'une S, ont leurs barbes extérieures très couiles , lanilis que les barbes intérieures, gr.indcs et .serrées, forment un large ruban aitcriiativcment rayé de bandes brunes et rousses. La queue de la femelle ne présente point cette disposition particulière. Le plu- mage du Ménure est d'ailleurs fort triste; il est généralement d'un brun grisâtre. Cet oiseau habite la Nouvelle-Galles du Sud. (Z. G.) i\IÉ\YAiVTnE. Menyanlhes, Tourn. (f;.v)V, mcnstrue; a-Oo;, fleur), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Gentianées, de la pciitandric monngynic dans le système sexuel. Linné et les botanistes qui l'ont suivi lui avaient donné une étendue qui 9 été considérablement restreinte par la sup- T. vui. pression des ViUarsia Vent., et des Lim- vanthemum Gmd. Aujourd'hui, réduit par les travaux monographiques de M. Grise- bach à une seule espèce , il présente les ca- ractères suivan(s : Calice 5-parli ; corolle charnue, régulière, Spartile, dont le limbe est barbu à sa face interne, c'est-à-dire hé- rissé de filaments corollins; ovaire unilo- culaire, dans lequel les ovules sont portés le long de l'axe des valves , entouré à sa base de S glandes; style filiforme; stigmate bilobé. Capsule uniloculaire, se déchirant à la maturité le long de la suture des valves. La seule espèce de ce genre est le Ményanthi'; TtiiFOLioLii, Menyanlhes Irifoliata Lin., vul- I gairement connu sous le nom de Trèflo \ d'eau, jolie espèce qui croît dans les marais de l'Europe moyenne et de l'Amérique du Nord. De son rhizome rampant s'élèvent des feuilles à long pétiole, pourvues à leur base d'une gaine auriculée, dont le limbe est di- visé très profondément en trois segments elliptiques , entiers. Ses fleurs sont assez grandes, blanches , et forment une grappe. Cette plante est d'une amertume très forte, que la dessiccation ne fait qu'affaiblir, mais que la cuisson dans l'eau lui enlève entiè- rement : aussi a-t-cllc la plupart des pro- priétés des plantes amères , et ressemble- t-elle, sous ce rapport, à la Gentiane jaune. On en fait usage , en médecine, contre les fièvres intermittentes, contre les maladies de la peau ; elle est encore estimée comme vermifuge , stomachique, comme antiscor- butique. Dans ces divers cas, on emploie la plante en poudre, ou son infusion , ou son extrait , ou même son suc. De plus , Linné nous apprend que les Lapons utilisent la fécule de son rhizome en la faisant entrer dans la composition de leur paiu ; enfin , dans plusieurs parties de l'Allemagne et en Angleterre , ses feuilles remplacent partiel- lement , ou même quelquefois en totalité , le Houblon dans la fabrication de la bière. ( P- D.) MÉIMVA\TIiÉES. Menyanlheœ. dot. pu, — Tribu de la famille des Gentianées ainsi nommée du genre Menyanlhes qui lui sert de type, et distincte des vraies Gentianées par ses feuilles alternes et non opposées, par ses graines revêtues d'un tégument ligneux et non membraneux, par la prcfloraison de sa corolle iiidwplicalive et non tordue, enfin 122 ÎMF.R par lp s(*joiir de ses espèces dans l'ean et non sur In terre. (Ad. J.) .ilKN/IFZIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la r.imille des Ériracées-Andromc- dops, dtabli par Smilh {le. inédit. Nr., 56), et dont les principaux caractères sont : Ca- lice 4-5fide. Corolle hypogyne,campaniilce ou arrondie , à limbe 4-5-fide ou réfléchi. Ktamines 8 ou 10, hypogynes, incluses; liieis filiformes ou subulés; anthères obtuses ou présentant deux pointes à leur sommet, mutiques ou arislées sur la partie dorsale. Ovaire à 4 ou 5 loges multi-ovulées. Style .«impie; stigmate dilaté. Capsule à 4 ou 5 loges. Graines nombreuses, lisses ou scro- biculées. Les Menziezia sont des arbrisseaux des contrées boréales du globe, à feuilles alter- nes, linéaires ou ovales; à fleurs terminales solitaires ou agrégées. Les espèces de ce genre ont été réparties en 4 sections, qui sont: V Bryanthus,Gm. : calice 5-parti; corolle 5-partite , étalée; étamines 10; anthères obtuses, mutiques ou aristces sur le dos ; 2" Phyllodoce, Salisb. : calice o-parti ; corolle globuleuse, à limbe 5-denté; ctamines 10; anthères obtuses, tiiuliques; capsule ti-loculairc ; T Dabœcia, Don : calice -i-parti; corolle ovale, à limbe 4 denté; étamines 8; anthères sagitlées à la base , garnies de deux pointes au som- met; capsule 4-loculaire; 4" Arcimhalda , Endl. : calice 5-parti; corolle globuleuse, à limbe 4-parii; étamines 8; anthères ob- tuses, mutiques. (J.) *.AlErilITIDI.\. BOT. rn. — Genre de la famille des Rubiacées-ColTéacéesGuellar- dées, établi par Reinwardt (Msc). Arbustes ou arbrisseaux de l'Inde, exhalant une odeur fétide. ÏMErilITIS. MAM. — Nom latin du genre Moufette. Voy. ce mot. (E. D.) MER. ciioL. — On entend par ce mot la totalité des eaux amères el salées qui occu- pent la plus grande partie de la surface du globe terrestre, et qu'on subdivise en Océans, en Mers proprement dites et en Golfes, se- lon leur étendue et la configuration des ter- res qui les environnent. Notre but n'est pas de nous arrêter à cette subdivision , qu'on trouvera d'ailleurs dans tous les traités de géographie. Éiendw de la Mer. Sur environ 5 millions ÎMKR de myriamelres carrés qiic présente In sur- face du globe, les trois quarts à peu près sont formés par les mers; elles sont répar- ties d'une manière fort inégale. L'hémi- sphère austral en contient plus que le bo- réal dans la proportion de 8 à 5. En ciïct , c'est autour du pôle nord que les terres sont particulièrement groupées. .\u sud , il n'y a de grandes terres que la Nouvelle-Hollande: du reste, il y existe une multitude d'îles plus ou moins grandes, tantôt isolées les unes des autres, tantôt rassemblées et formant des archipels. Niveau des Mers. La plupart des physi- ciens sont aujourd'hui d'accord sur ce point, que la Mer actuelle est dans un état sta- tionnaire, et que son niveau ne s'élève ou ne s'abaisse que par des causes locales et temporaires. Les lois de l'hydrostatique nous apprennent qu'une masse liquide ne peut présenter en un point de sa surface ni sou- lèvement, ni afTaissement durable, et que le niveau doit partout se rétablir. Il en ré- sulte que le niveau de la Mer ne peut rester stationnaire en un point sans se conserver également partout , et que ses eaux ne peu- vent s'élever ou s'abaisser quelque part sans subir les mêmes changements dans tous les points du même bassin. Or, on connaît des milliers de localités où la surface des mers n'a pas subi la moindre variation depuis les temps historiques les plus reculés; donc le niveau moyen des mers n'a pas changé, et sa constance est un fait positif, puisqu'il a subi l'épreuve de tous les âges. Si l'on pou- vait être conduit comme les habitants du Chili, en voyant les changements de niveau du sol qui ont eu lieu sur la côte , à penser que la Mer s'est retirée ou abaissée dans ces parages, il faudrait aussi conclure, avec ceux de la Californie , du Pérou , du Brésil, du cap de Bonne-Espérance, etc., que tlans les mêmes temps elle n'a subi en ces liens aucune variation. Ces circonstances étant incompatibles les unes avec les autres, et opposées aux lois d'équilibre qui régissent les liquides, on est en droit de conclure qu'au lieu de l'immutabilité du sol habi- table , il faut admettre celle de la Mer, eu reconnaissant que la surface solide de la terre est susceptible de soulèvements et d'af- faissements, comme la géologie le prouve par des faits concluants. Les narrations de MER tous les temps nous présentent ces mêmes faits, mais expliqués d'une autre manière. C'est ainsi que les auteurs anciens annon- cent tantôt que la Mer s'est retirée plus ou moins loin , laissant son lit à sec, tantôt, au contraire, qu'elle a envahi tout-à-coup des côtes plus ou moins élevées. Le niveau des grandes Mers est généralement le même partout, mais les golfes et les petites mers, qui ne sont que de grands golfes ne commu- niquant avec l'Océan que par quelques is- sues , peuvent être à un niveau quelquefois différent. C'est ainsi que les eaux de la Mer Rouge sont élevées de 8 mètres au-dessus de celles de la Méditerranée, parce que les vents y portent les eaux de l'Océan Indien, que le mouvement général de la Mer de l'est à l'ouest y retient. 11 y a aussi de petites Mers où le niveau des eau.v change avec les saisons : la Baltique et la Mer Noire, par exemple, s'enflent au printemps par la quantité d'eau que les grands fleuves leur apportent. On sait, suivant M. de Humboldt, que l'Océan Pacifique est de 7 mètres plus élevé que l'Atlantique, et que le golfe du Mexi- que, qu'on peut regarder comme une pe- tique Mer, est à 6'", 70 plus haut que l'O- céan Pacifique. Ces différences s'expliquent par l'influence des vents alizés qui chassent les eaux de r.\llantique dans le golfe du Mexique , et élèvent le niveau de celui-ci au- dessus de celui du grand Océan. Quant à la Mer Caspienne, son niveau est de 108 mètres au-dessous du niveau de la Mer Noire; cette différence est due pro- bablement soit à un affaissement du sol , soit à la diminution de ses eaux par suite de l'évaporation. Tout porte à croire qu'elle oc- cupait autrefois une bien plus grande éten- due , et que la Mer ou le lac d'Aral en fai- sait jadis partie: cette dernière aurait été isolée par un soulèvement. Nalure des eaux de la Mer. Les eaux de la Mer ont une odeur nauséabonde, une saveur amère et très salée; c'est aux sels à base de magnésie qu'on attribue leur amertume : leur salure provient du chlo- rure de sodium. On remarque que l'amer- tume diminue à raison de la profondeur, que l'Océan est plus salé au large que sur les côtes, vers l'équateur que vers les pôles; généralement la salure diminue près de l'em- IVIER 123 bouchurc des fleuves et près des glaces po- laires. Elle varie aussi suivant les saisons, les climats et la température. L'analyse faite sur 1,000 grammes d'eau de l'Océan Atlantique a donné les substances et les quantités suivantes: Acide carbonique 0,23 Chlorure de sojiiim ■2j,10 Id. de magne'^ium ~,S0 Sulfate de magnésie .... 5,78 Carbonate \<=^="^ ; •]. . . 0,20 Sulfate de chaux 0,ir. Résidu fixe. . . . 34,73 Outre ces substances, on y découvre quel- ques traces d'oxyde de fer, et une petite quantité de potasse qui paraît provenir de la décomposition des végétaux entraînés par les fleuves. L'analyse chimique découvre assez faci- lement la nature des eaux de la Mer ; mais on n'a que des hypothèses vagues sur l'ori- gine de leur salure. Quelques géologues l'ont attribuée à des bancs inépuisables de sel , qui se trouvent , disent-ils , au fond de l'Océan, ou à des amas immenses répandus sur la terre, et que les eaux dissolvent en sa rendant à la Mer. Ce qu'il y a de certain, c'est que les eauxdesfleuvesencontiennentàpeinc quelques atomes. D'autres pensent que, peut- être , les eaux se sont imprégnées de sel à l'époque de leur retraite dans le bassin , ou que la salure est le produit d'un fluide prit* mitif aussi ancien que la création. Enfin, le célèbre chimiste Cronstaedtdit que le sel ma- rin se forme journellement au sein des mers, et que l'acide chlorhydrique que l'on tire du sel est le produit de l'atmosphère, puis- qu'on le trouve à la surface de l'Océan, tan- dis qu'on ne le trouve point dans les eaux marines, à quelque profondeur qu'on les prenne. Densité. La pesanteur spécifique moyenne de l'eau de la Mer, d'après les expériences de M. Gay-Lussac , est de 1,0272; l'aug- mentation de pression qu'elle offre en rai- son de sa profondeur est un fait important à constater. Elle doit avoir une influence considérable sur les êtres organisés, et l'oa doit même penser qu'à une grande profon- deur, cette pression jointe à l'ab.^encc de la lumière s'oppose à l'action vitale: consé- 124 MER (jucrnment qu'il n'y existe ni animaui ni vi'gétaux. Tout fait prp.Mimcr aussi qu'à de grandes profondeurs, c'est à-dire sous l'in- fluence d'une forte pression , l'eau de la mer occupant moins d'espace qu'à sa sur- face, doit avoir une pesanteur sp(?ciDfiue plus consid(*rable. Fondée la Mer. Le fond des Mers oITre des inégalités analogues a celles qu'on remarque sur les continents. Quelquefois il est à peu de distance sous les eaux, et constitue ce qu'on nomme des bancs, des hauts fonds ; ailleurs on trouve avec la sonde des profondeurs di- verses autour d'un point situé lui-même plus ou moins profondément sous la surface du liquide, et qui indique une montagne sous-marine. Souvent on reconnaît à peu près la môme profondeur sur une très grande étendue, et par conséquent de vastes plaines qui sont aussi successivement les unes au-dessus des autres. Ailleurs, il y a des parties où la sonde, ne trouvant pas de fond à 3 et 4,000 mètres, point le plus bas où l'on puisse avec succès la descendre, nous indique des profondeurs qu'il est im- possible d'évaluer. On remarque aussi que, près des côtes plates, la Mer est peu pro- fonde, et que le fond s'abaisse successive- ment en pente douce jusqu'à une très grande distance; près des côtes escarpées, au con- traire, la profondeur est considérable, et s'accroît rapidement au large. Ainsi l'en- semble de ces observations indique la con- tinuation du relief supérieur avec la partie submergée, et nous fait voir que celte der- nière partie n'est pas moins irrégulière que la première. Profondeur. Il est probable que la plus grande profondeur da Mers ne dépasse pas la plus grande hauteur des montagnes. Ce n'est que par des calculs approximatifs que l'on est parvenu à évaluer, terme moyen , la profon- deur des Mers à 4 ou 5,000 mètres. En sou- mettant au calcul l'attraction que le soleil et la lune exercent sur la terre, et les divers effets de la force centrifuge provenant du mouvement de rotation du globe, Laplace a démontre que celte profondeur ne peut dé- passer 8,000 mètres. Celte profondeur s'ac- corde en cITet avec l'élévation des plus Lautes montagnes. On sait que les princi- paux points culminants de l'Himalaya ne s'élèvent pas au-delà. WER On connaît néanmoins assez exactement la profondcurde quelques Mers. La Méditerra- née, par exemple, est fort inégale. Suivant le capitaine Smith , entre Gibraltar et Ceuta , elle est d'environ ri, 700 pieds. A Nice, Saus- sure l'a évaluée à 2,000 pieds. La partie de cette Mer connue sous le nom d'Adriatique est beaucoup moins profonde. Le docteur Young porte à 3,000 pieds la profondeur moyenne de l'Océan Atlantique, et à 4,000 celle de l'Océan Pacifique , bien que la sonde n'y soit pas parvenue à la moitié de celle profondeur. Le capitaine Parry n'a pu trouver le fond de l'Océan Austral ; cepen- dant il est parvenu à y faire descendre la sonde à 7,700 pieds. Il importe de remar- quer que la sonde ne produit pas toujours des données exactes, surtout dans les grandes profondeurs, parce qu'elle peut être en- traînée par des courants sous-marins ou bien encore parce qu'elle peut avoir dé- placé une quantité d'eau égale à son poids, et dans ce cas elle doit flotter entre deux eaux, sans pouvoir descendre davantage, en raison des lois de la pesanteur. Température. La température des eaux de la Mer varie sensiblement par le voisinage des terres, selon les courants, les saisons, l'heure, la latitude et la profondeur. On a constaté surtout deux variations pronon- cées , dont l'une dépend de l'heure de l'ob- servation, et l'autre de la latitude et de la profondeur des eaux. Il semble que le re- froidissement général et progressif des cou- ches sous-marines est dû à l'action des courants, qui transportent sans cesse les eaux des pôles vers les régions équatoriales ; action qui se fait surtout sentir à de grandes profondeurs, et qui pourrait être due à l'é- vaporation des eaux des Mers de la zone tor- ride, qui sont remplacées par celles des la- titudes élevées. On remarque que la température de l'afr n'est pas la même à la surface des Mers qu'à la surface des terres. En contact avec les Mers éloignées des continents, l'air pré- sente moins de variations dans la tempéra- ture que celui qui touche les terres, ce qui provient évidemment de la température presque toujours égale des eaux qui lui corn • muniquent, par leur contact, leur unifor- mité. Entre les tropiques, la température di- minuc avec la profondeur. Dans les Mers tempérées la température dccroll aussi, mais l'abaissement est en raison inverse de la latitude ; ainsi au 70= parallèle elle com- mence à devenir croissante avec la proTon- dcur. Par une latitude boréiile de 80', on a trouvé à une profondeur de ■120 brasses que la température était de 2" 4, et celle de la surface de 1" 3. Dumont-d'l'rville a trouvé dans son voyage autour du Monde, à 520 brasses de profondeur, près du 37" de- gré de latitude australe, 5° 4, la Icrnpéra- turc de la surface étant 12". L'eau puisée à cette profondeur pétille comme du vin mousseux. En général, toutes les expériences faites dans diirérenles régions du globe prouvent, relativement aui zones torride et tempérée, que les eaux de la Mer sont plus chaudes à leur surface que dans leur profondeur , et qu'à mesure qu'on s'approche des pôles on obtient des résultats contraires. Toutefois, il importe de remarquer que ces expériences exigent une si grande précision et sont su- jettes à tant d'erreurs, qu'il ii'est pas éton- nant que des observateurs également ha- biles aient obtenu dans les mêmes parages des résultats différents. Cependant on peut admettre qu'elles s'accordent avec les lois de la physique, qui nous apprend qu'à la tem- pérature de 4", l'eau est à son maximum de densité; qu'ensuite celte densité diminue, soit que la température s'élève ou s'abaisse, d'où il résulte qu'à 4" l'eau doit toujours occuper la région la plus basse. Mouvement général des courants. Les na- vigateurs attestent qu'il existe au sein de l'Océan , principalement entre les tropi- ques , et jusqu'au 30'= degré de latitude nord et sud , un mouvement continuel qui porte les eaux d'Orient en Occident dans une direction onlraire à celle de la rotation du globe. Un second mouvement porte les Mers des pôles vers l'équateur, mouvement qui , d'ailleurs, a aussi son analogue dans l'at- mosphère. La cause de ces deux mouvements paraît tenir à l'action du soleil, à celle de i'évaporation des eaux et à la rotation du globe. Le mouvement de l'est à l'ouesl semble' être provoqué par l'action attractive du soleil et de la lune; ces deux astres, en avançant chaque jour à l'Occident , doivent, MER 155 selon Buffon , entraîner la masse des eaux vers ce côté: de là le retard des marées, qui font le tour du globe en 24 i,. 50', et en reculant chaque jour vers l'ouest ; d'où l'on conclut la tendance habituelle des eaux vers rOccilcnt. On explique l'autre mouvement, c'est-à- dire celui qui porte les eaux des pôles vers l'équateur, de cette manière: les rayons so- laires liquéûent constamment une énorme quantité de glaces , d'où il suit que les Mers polaires ont une surabondance d'eau dont elles tendent à se décharger; d'ailleurs, l'eau, sous l'équateur, a une moindre pesan- teur spécifique, et I'évaporation en absorbe une grande partie; il est donc nécessaire que les eaux voisines accourent pour réta- blir l'équilibre. La Concision qui doit régner dans un ar- ticle de Dictionnaire ne nous permet pas de mentionner les courants partiels résultant de la rencontre d'une grande terre ou d'un archipel , et qui forcent une partie des eaux à prendre une direction contraire à celle qu'elles avaient d'abord. On conçoit que ces mouvements doivent être aussi multi- pliés que les obstacles qui les font naître; de là ces courants si contraires et si dange- reux décrits dans les voyages de Cook, de La Pérouse et de la plupart des navigateurs. Mouvement et action des flots. Plusieurs savants célèbres ont soumis à leurs calculs le mouvement des ondes. Newton , La Place , La Grange , MM. Biot et Poisson ont, de leur propre aveu , fonde leurs sa- vantes théories sur des hypothèses plutôt que sur des faits. De nouvelles recherches , appuyées sur des expériences , ont conduit le colonel du Génie Emy à une théorie qui rend compte de tous les phénomènes dus à l'action des ondes. Selon cet ingé- nieur, « les véritables flo!; de fond sont produits par un de ces ressauts du fond do la mer que les marins nomment accorcs. Un banc de sable en pente douce, quelque élévation qu'on lui suppose , ne formera pas de flots de fond; mais s'il présente, dans le sens du mouvement des ondes, un escarpement vertical, il produit ces (lots de fond; et ceux-ci acquerront d'autant plus de force que l'accore sera plus élevée , ou qu'elle sera suivie d'autres accores qui s'é- lèveront successivement les unes au-dessus 126 MER des autres. Lorsqu'à la suite d'un ou de plusieurs ressauts les flots de fond ne ren- fontrent qu'une plage unie , mais en pente, l'inclinaison retarde leur mouvement de translation pendant que l'ondulation supé- rieure continue à les presser avec la même vigueur; ils sont alors contraints de pren- dre une forme plus relevée; ils influent davantage sur la forme des ondes de la sur- face , qui , en devenant plus courtes, don- nent lieu à l'accroissement du volume des (lots de fond. Une plage n'est', à l'égard des flots de fond, qu'une suite de très petits ressauts. Ainsi , soit que le fond s'élève par ressauts successifs , soit qu'il s'élève par une pente, les flots de fond, en s'avançant vers le rivage , se soulèvent et segonflcnl de plus en plus, tandis que l'épaisseur du fluide diminue par l'elTet de la pente du fond. » Les flots de fond , conduits par l'ondulation jusqu'à la limite de la Mer, s'avancent sur îa grève avec toute la vigueur qu'ils ont acquise par la pression continuelle des on- dulations supérieures, et forment alors ces nappes très étendues qui remontent au rivage. C'est le mouvement des flots de fond qui produit tous les phénomènes que l'on attri- bue ordinairement à la réaction des hauts- fonds, à l'action des ouragans dans les ras de marée, à la lutte qui a lieu entre l'eau douce et l'eau de rner à l'embouchure de certains fleuves, et qui forme les barres. C'est encore à l'action des flots de fond que le colonel Emy rapporte les atterrissements marins, les ensablements des ports, les bancs de sable et les atterrissements vaseux. Quand leur volume et leur vitesse sont suf- fisants, et que la masse d'eau supérieure n'est pas trop épaisse, ils montent rapide- ment et à une grande hauteur contre les escarpements de la côte. Souvent ils s'élan- cent en gerbes immenses au-dessus de la falaise. Le rocher nommé la Femme de Lolh, dans l'archipel des îles Rlariannes , s'élève perpendiculairement à 350 pieds de hau- teur, et cependant les vagues viennent se briser contre son sommet. Les flots de fond agissent toujours dans le môme sens ; et, à une grande profondeur, ils portent tout vers le rivage , soit que la marée monte ou qu'elle descende. D'ailleurs il y a des Mers sans flux ei reflux , et qui ne MER rejettent pas moins à la côte les objets qui y ont été engloutis. C'est ainsi que les flots de fond portent sur la plage les corps des nau- fragés, ce sont eux qui jettent les navires sur les écueils , qui font échouer sur la côte les corps des Baleines et d'autres grands Cétacés, qui, surpris par de gros temps près des côtes, ne trouvent pas assez d'eau pour utiliser leur vigueur contre les flots de fond. Il n'y a rien de plus remarquable et de plus terrible que les ras de marée, dus aussi à l'action des flots de fond. Ce phénomène, qu'on pourrait appeler bizarrerie de la mer, se manifeste dans les Antilles par un mou- vement subit et violent des ondes à peu de distance des côtes , tandis qu'à quelque dis- lance de celles-ci la Mer est calme. Le mou- vement de la Mer est tel que les navires sont souvent forcés de gagner le large au commencement du ras de marée , et re- viennent ensuite reprendre leur mouillage quand cette espèce decaprice est entièrement passé. Si l'on considère que les flots de fond sont formés par des ressauts ou des accores au sein des Mers, et qu'aux diverses épo- ques où les continents sont sortis du sein des eaux, ces inégalités du fond des Mers durent être plus abruptes qu'elles ne le sont aujourd'hui, on concevra que l'intensité des flots de fond dut être proportionnée aux obstacles qu'ils rencontraient, et conséquem- ment qu'ils durent exercer à la longue une influence considérable sur les côtes qu'ils ont morcelées. Tout ce que nous venons de dire prouve quelle est l'influence de la Mer sur la forme des côtes. Les flots de fond ne sont pas les seuls que l'on doive considérer. Les mouvements de l'air produisent aussi de grandes perturbations sur la surface des ondes , qui s'élèvent en montagnes écuman- tes, roulent et se brisent avec Xracas sur les falaises, qu'elles minent par une action incessante. Couleur de la mer. Elle est généralement d'un bleu verdâtre assez foncé et qui de- vient plus clair à mesure qu'on approche des cotes. Cette couleur azurée provient sans doute des mêmes causes qui font paraître bleues les montagnes vues dans le lointain , etquidonnentà l'atmosphère cette belle cou- leur d'azur qu'on nomme vulgairement le MER ciel. Les rayons bleus étant très réfrangi- bles sont conséquemment envoyés en plus grande quantité par l'eau, qui leur fait subir une déviation en raison directe de sa densité et de sa profondeur. Les autres nuances de couleur que l'on remarque dé- pendent de causes locales, quelquefois d'il- lusions d'optique. Autour des îles Maldives, la Mer est noire; elle est blanche dans le golfe de Guinée. Entre la Chine et le Japon elle est jaunâtre, rouge près de la Californie et vcrdâtre dans les Canaries et les Açores. 11 n'est pas impossible que plusieurs de ces teintes ne puissent provenir d'une grande quantité d'animalcules, d'un mélange de certaines substances terreuses ou minérales , de la nature du sol et de plusieurs autres causes. En 1825, M. Ehrenberg s'assura que la couleur de la Mer Rouge provenait d'une espèce trOscillaria , être microsco- pique intermédiaire entre l'animal et le végétal. M. De Candolle a aussi reconnu que la couleur de sang que prirent les eaux du lac de Mora, en 1825, provenait également d'une espèce d'Oscillaria. A l'égard des tein- tes noires, jaunes ou verdâtres, elles pro- viennent probablement des végétaux marins qui s'élèvent dans certains endroits jusqu'à la surface, et aussi dans certains parages de l'immense quantité d'eau qu'apportent les grands fleuves et qui tiennent en disso- lution plusieurs substances colorantes. Phosphorescence. Il n'est pas un navigateur qui n'ait contemplé avec autant de surprise que d'admiration le phénomène si remar- quable de la phosphorescencede la Mer. Sou- ventpar une nuit sombre, lorsque l'air est sec et la Mer agitée , une vive lumière se dégage à sa surface ; tantôt ce sont des étincelles qui brillent pendant quelques instants, quel- quefois c'est une nappe immense, lumineuse, qui s'étend comme une écharpe, dont toutes les ondulations suivent les mouvements continuels des vagues. C'est surtout entre les tropiques qu'a lieu cet étonnant et ma- gnifique spectacle, quoiqu'il paraisse se re- produire aussi dans tout l'Océan ; mais dans les régions les plus chaudes il est plus in- tenseetplus fréquent. Un mouvement même assez léger suffit le plus souvent pour y donner lieu. Un corps jeté dans la mer pro- duit aussitôt des jets lumineux qui s'élan- cent dans l'air , et les vaisseaux qui voguent MER 127 avec une certaine vitesse paraissent comme embrasés, enveloppés de toutes parts de flammes qui brillent avec éd.it. Ce phénomène était trop fréquent , trop remarquable pour qu'on ne cherchât pas à l'expliquer. L'abbé Nollet prétendit que l'électricité était la cause de cette phospho- rescence. Leroy, de Montpellier, tout en admettant ce principe , y joignait aussi l'in- fluence exercée parla présence du sel marin. Des expériences l'avaient conduit à cette opinion, qui était un acheminement de plus vers la vérité. Plus tard , quelques person- nes attribuèrent ce phénomène à la pré- sence d'animalcules phosphoriques. Les ex- périences de J. Canton vinrent jeter une vive lumière sur l'explication du phénomène qui nous occupe. Ce savant ayant mis dans de l'eau de mer des Poissons morts, et leur ayant imprimé un mouvement fréquent, vit qu'à la température de 26 à 30" cette eau devenait lumineuse; il constata aussi que l'elTet était plus intense lorsque l'on employait exclusivement des Poissons ma- rins , et que la présence du sel déterminait la production plus abondante de cette ma- tière lumineuse qui couvre souvent la sur- face de la Mer, matière connue par les pêcheurs sous le nom de Graissin , et que laissent souvent après eux les bancs nom- breux de harengs qui paraissent avoir le corps enduit de cette humeur. Il remarqua en outre que la présence du sel marin était indispensable, et que dans son absence le phénomène n'avait plus lieu. Dès lors on n'hésita pas à trouver dans le graissin la cause de la phosphorescence, opinion qui s'appuyait entièrement sur cette expérience que chacun peut répéter et qui consiste en ceci : si dans de l'eau de mer non lumi- neuse on place pendant un jour ou deux des Poissons marins, cette eau se couvre d'une pellicule de matière grasse , et elle ne tarde pas à devenir lumineuse. C'était, en effet, la principale cause du phénomène; toutefois, on n'aurait pas dû l'adopter à l'exclusion des autres; car lors- qu'on eut constaté que les Poissons étaient phosphoriques, on ne tarda pas à découvrir qu'il en était de même de beaucoup de Mol- lusques, de Polypiers et d'animaux micro- scopiques. Dès lors on cessa d'attacher au- tantd'importanceà l'effet de la putréfaction, V2^ MEU qui entre cependant pour beaucoup dans la production du phénomène. Plusieurs navi- gaieurs célèbres attribuèrent également la phosphorescence de la Mer à d'innombra- bles animalcules qui couvrent sa surface. Aujourd'hui, que ce phénomène et les diiïérentes causes qui le produisent sont mieux connus , on ne saurait refuser une certaine influence à chacune des causes qui se sont tour à tour partagé l'opinion des savants; l'influence de l'électricité, cetagent si général de la nature, ne peut être véri- tablement niée, car la phosphorescence de- vient plus intense si l'on agite leliquideavec une barre de fer. Celle du sel marin et des dépouilles putréfiées des animaux est prou- vée par des expériences directes. Il en est de même d'un grand nombre d'animaux vivants , et surtout de certains animalcules phosphorescents dont le nombre est tel, que parfois, pendant plusieurs nuits consécu- tives, toute la surface de la Mer est changée en une plaine de feu. La quantité des Mol- lusques et des Zoophytes jouissant aussi de cette propriété est encore plus considérable. Les observations fuites lors de l'expédi- tion commandée par le capitaine Freyciiict sont venues jeter un nouveau jour sur cette importante question. Voici dans quels ter- mes MM. Quoy et Gaimard les communi- quèrent à l'Académie des sciences, le 18 oc- tobre 182i: « Nous reconntimes que les zones blanchâtres qui entouraient le vais- seau étaient produites par des zoophytes d'une petitesse extrême, et qui avaient en eux un principe phosphorescent si subit et tellement susceptible d'expansion , qu'en nageant avec vitesse et en zigzag ils lais- saient sur la Mer des traînées éblouissantes, d'abord larges d'un pouce, et qui allaient à deux ou trois par le mouvement des ondes. Leur longueur était quelquefois de plusieurs brasses. Générateurs de ce fluide, ces ani- maux l'émettaient à volonté; on voyait lout- à-coup un point lumineux jaillir à leur sur- face et se développer avec une prodigieuse rapidité. Un bocal que nous mîmes à la surface de la mer reçut deux de ces animal- cules, qui rendirent immédiatement l'eau toute lumineuse. Peu à peu celte lueur di- minua et unit par disparaître. Ce fut en vain qu'à la loupe et à la lumière nous fîmes des efforts pour apercevoir quelque chose ; MF.R tout avait disparu. Seulement nous pouvons affirmer qu'à l'aide de la lueur que répan- daient ces animaux , nous discernâmes qu'ils étaient excessivement petits. » Quelquefois la Mer se montre toute lumi- neuse dans certaines contrées, notamment dans les Antilles. Les flammes qui sortent des récifs ressemblent à de grandes gerbes de feu d'artifice qui répandent au loin une clarté remarquable, surtout après le coucher de la lune. En pleine mer, les navires sont souvent suivis , pendant plusieurs jours, par une multitude de Bonites. Ces poissons, alléchés constamment par toutes les ordures qui s'échappent du bord, et dont ils font immédiatement leur proie, sont très visi- bles la nuit à l'aide des traînées lumineuses qu'ils dégagent continuellement par leurs mouvements locomolifs. (C. d'O.) *aiERACAl\iTHA (fAvjpo'?, cuisse ; âxavea, épine), ms. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Sténélytres , tribu des Hélopiens, créé par Kirby [Faiina boreali americana , p. 238), qui le comprend dans ses Hélopides. Le type, la M. Canadensis, est originaire de l'Amérique septentrio- nale. (G.) MERATIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénccionidées , crée par Cassini ( in Dict. se. nat. , XXX, 63 et 67 ) pour quelques espèces que De Candolle réunit à son genre Elvira. MERATIA, Nées (m N. A. N. C. , XI , 107, t. 10). coT. PII. — Syn. de Chinionan' thus, Lindl. MERCIERA. BOT. ru.— Genre placé par Endlichcr à la fin des Campanulacées. 1! a été établi par Alph. De Candolle {Camp. , 369 , t. 3 ) pour des sous-arbrisseaux du Cap. *MERCRIA. BOT. pn. — Genre de la fa- mille ties Caryophyllccs-AIsiiiécs, établi par Fischer ( Msc. ). Herbes de l'Asie et de l'A- mérique. Vu}/. CAnYOrHVLLÉKS. MESICLRE. MIN. — Dans les méthodes minéralogiques qui procèdent par les bases, comme celle d'Ilaûy, ce métal donne lieu à l'établissement d'un genre composé de cinq espèces, dont l'une ofl're le Mercure à l'état natif, une seconde à l'état d'alliage "vec l'ar- gent, et les autres le présentent combiné avec le soufre, le chlore et l'iode. Voici les principaux caractères de ces espèces. MER 1 . Mercure natif. Hydrargyrum, vulgai- rement Vif- Argent.— Ce métal, que les an- ciens comparaient à de l'argent liquide, est d'un blanc d'argent et liquide à la tempéra- ture ordinaire; sa densité est de 13,50; il se volatilise par l'action d'une chaleur peu élevée, et se congèle à 40° centigrades au- dessous de zéro. En se solidifiant, il cristal- lise sous la forme de l'octaèdre régulier. Le Mercure natif ne se rencontre qu'acciden- tellement dans les mines de Mercure, où il paraît résulter de la décomposition du Mer- cure sulfuré. Il existe en gouttelettes dans les fissures du minerai auquel il adhère, et de la masse duquel il semble suinter. Mais il est toujours en trop petite quantité pour devenir la base d'une exploitation spéciale. Le Mercure peut dissoudre l'or et l'argent, propriété qui est mise à profit pour l'extrac- tion de ces métaux ainsi que pour la dorure. Mais on l'emploie encore à d'autres usages importants , tels que la préparation de cer- tains médicaments bien connus, la construc- tion des baromètres et thermomètres, i'éta- mage des glaces, etc. 2. Mercure argental. Hydrargyrure d'ar- gent; amalgame naturel d'argent. — Sub- stance d'un blanc d'argent, cristallisant ed dodécaèdre rhomboïdal , et formée par la com- binaison d'un équivalent d'argent avec deux équivalents de Mercure. Elle est cassante, d'une dureté assez faible, d'une densité égale à celle du Mercure natif. Elle donne du Mercure par la distillation, et se décompose par l'action du feu en laissant sur le char- bon un globule d'argent. Elle contient 36 ^ d'argent. On ne connaît de cette substance que deux variétés principales : le Mercure argental cristallisé, en dodécaèdres simples ou modifiés; une des combinaisons décrites par Hauy est la réunion de six formes diffé- rentes, et offre cent vingt-deux faces, quand elle est complète ; le Mercure argental la- melliforme, en lames minces ou en dendrites superficielles. Ce minéral ne se trouve qu'ac- cidentellement, comme le Mercure natif, dans les gîtes de Mercure, surtout dans ceux de Moschel-Landsberg, dans le duché de Deux- Ponts, Bavière rhénane. M. Domeyko a dé- crit, sous le nom à'Ârquérite, un autre amalgame d'argent, trouvé à Arqueros, pro- vince de Coquimbo, .tu Chili, lequel cris- tallise en octaèdre régulier, et par couse- T. Vlll. MER 129 quent dans le même système que le premier, mais paraît offrir une composition très dif- férente; car il serait formé de six atomes d'argent contre un de Mercure, et contien- drait 86 l d'argent, d'après l'analyse qu'en a donnée M. Domeyko. 3. Mercure sulfuré ou Cinnabre. linno- ber, W.— Sulfure de Mercure , composé d'un atome de soufre et d'un atome de Mercure, ou en poids, de quatorze parties de soufre et de quatre-vingt-six de Mercure; facile à re- connaître à sa belle couleur rouge, jointe à la propriété de se volatiliser complètement au feu, sans dégagement d'odeur d'ail. Sa poussière est d'un rouge écarlate. Ses cris- taux, qui sont rares et généralement fort petits, se rapporteut au système rhomboédri- que, et dérivent d'un rhomboèdre aigu de 11°AT; ce rhomboèdre a cela de remarqua- ble, qu'il n'offre que des clivages à peine sensibles parallèlement à ses faces, tandis qu'il se divise très nettement parallèlement aux faces d'un prisme hexagonal. Les cris- taux, de forme tabulaire ou aplatie, se com- posent ordinairement de plusieurs rhomboè- dres combinés avec les bases et les pans de ce prisme hexagonal. La dureté du Cinna- bre=2,5; sa densilé=7.II n'est soluble que dans l'eau régale. Le Cinnabre se présente le plus souvent en masses grenues ou com- pactes, quelquefois à l'état terreux ou pul- vérulent (vermillon natif); ou bien en mas- ses feuillelées ou testacées, d'un rouge som- bre passant au noir. Celte dernière variété, qui est bitumineuse, est connue sous le nom de Mercure hépatique (Lebererz). Elle so rencontre en couches puissantes, et consti- tue l'un des principaux minerais deMercure d'Idria. Mais sa couleur et sa richesse en Mercure varient beaucoup: contient-elle une forte proportion de Cinnabre, elle est d'un rouge brun ; mais elle s'appauvrit souvent au point de n'être plus qu'un calcaire ou un schiste noirâtre, pénétré deCjnnabre, dont la présence ne peut se reconnaître sans le secours des essais que dans les points où le sulfure s'est concentré. Celte concentration a lieu surtout dans les coquilles et autres corps organiques, lorsque la roche en con- tient. Le Cinnabre, surtout celui qui est bi- tumineux, est le seul minerai de Mercure que l'on exploite pour fournir aux besoins des arts et manufactures. On en extrait le — -, 17 130 I\IER métal par un prorddé très simple, qui consiste à distiller le minerai en le mettant en con- tact avec de la limaille de fer ou de la chaux. Le soufre s'unit au fer ou à la chaux, el le Mercure seul se volatilise. Les mines de Mer- cure les plus importantes sont, en Europe: celles d'Idria en Carinlhie, etd'Almaden en Espagne; en Amérique: celles de Huanca- Velica au Pérou. Le Mercure sulfuré affecte deux gisements particuliers : il est, tantôt en filons, dans les schistes cristallins et les terrains de cristalli- sation (mines de Ripa, en Toscane; d'Alma- den, dans la Manche, en Espagne); tantôt disséminé dans les grès, schistes et calcaires secondaires, depuis le grès houiller jusqu'aux terrains jurassiques. 11 existe dans le grès houiller, dans le Palatinat et l'ancien duché de Deux-Ponts, sur la rive gauche du Rhin; ce terrain renferme, outre des impressions végétales, de nombreuses empreintes de Pois- sons, dont les écailles sont changées en Cin- nabre. A Idria, en Carinthie, dans les cal- caires et schistes bitumineux de l'âge du Zechstein, ou peut-être même jurassiques , les schistes y sont pétris de Mercure sulfuré. En France, on ne connaît que des indices de ce minerai, à Ménildot, département de la Manche, et à la Mure, département de l'Isère. Quelques gouttelettes de Mercure natif, trou- vées récemment à Saint-Paul-des-Fonts, ont fait penser que les montagnes du Larzac ren- fermaient un gisement de ce précieux mi- néral. 4. Mp.ncimE CHLonunÉ. Syn.: Mercure mu- riaté; Mercure corné; Calomel ; Hornerz. — Substance d'un gris de perle, fragile, très tendre, se coupant comme de la cire, vola- tile, déposant du Mercure lorsqu'on la passe avec frottement sur une lame de cuivre hu- mecté, cristallisant en prismes à bases car- rées qui dérivent d'un quadroctacdrede 1 3G" à la base des deux pyramides. Elle est for- mée d'un atome de chlore et d'un atome de Mercure, et contient 8j j de métal. On la trouve accidentellement et le plus souvent sous forme de petites concrétions dans quel- ques mines deCinnabre, notamment à Alma- den et à Moschel-Landsberg, dans le duché de Deux Ponts. 5. MpRcunE lODimÉ. CoccinUe, Haid. — M. Del Rio a trouvé à Casas Viegas, au Mexi- que , un iodure de Mercure dont la couleur MER rouge ressemble à celle du Cinnabre. Cetlo substance est encore peu connue. (Del.) MERCURE. Hydrargijrum{vSù>p, eau; ao>upo; , argent), chim. — Connu dès la plus haute antiquité , le Mercure , au moyen-âge , fut de tous les métaux celui sur lequel les alchimistes poursuivirent avec le plus d'ardeur et de persévérance le grand œuvre de la transmutation. Son vif éclat, joint à sa fluidité à la température ordinaire , leur faisait présumer que c'é- tait de l'argent liquéfié, auquel il ne s'a- gissait que de rendre sa solidité ; et ce fut dans ce but qu'ils se livrèrent à une foule d'opérations et d'expériences qui , si elles ne les conduisirent oîi ils désiraient , ame- nèrent néanmoins des résultats dont la science sut profiter plus tard. Le Mercure est liquide à la température et sous la pression atmosphérique ordinaires; il a le brillant de l'argent, avec un reflet bleuâtre; sa densité est de 13,S68. Il se so- lidifie à — 40°, et peut cristalliser en oc- taèdres au moment oïi il se congèle. A l'état solide , il devient malléable, et il augmente de densité (14,391). Quand, sous ce der- nier état, il est mis en contact avec la peau, il fait éprouver une vive sensation de brû- lure, et le point touché blanchit en perdant toute sensibilité. Le métal solidifié ne tarde point , du reste , à reprendre sa fluidité en absorbant rapidement le calorique des corps environnants. Le Mercure, comme tous les liquides, laisse dégager quelques vapeurs à la tem- pérature ordinaire; mais, soumis à une cha- leur de 3G0 à 365", il entre en ébullilion, et se volatilise complètement. La densité de sa vapeur est, d'après M. Dumas, de 6,976. L'Oxygène et l'air secs ou humides, à la température ordinaire, sont sans action sur le Mercure. On a cru remarquer toutcfoisquc le métal se recouvrait à la longue d'une lé- gère pellicule noirâtre, due à un commence- ment d'oxydation. A une température voi- sine de son point d'ébullilion, il s'oxyde peu à peu et se transforme en deuloxyde. Le Mercure se combine donc avec l'Oxy- gène en deux proportions. Le premierde ces composés, ouproloxyde, ne peut s'obtenir directement; il ne peut même être maintenu isolé sans se décompo- ser plus ou moins prompiement en métal MER ou en dcutosyde. On le produit en précipi- tant le proto -azotate de Mercure par une solution de potasse caustique; le précipité est formé de protoxyde de Mercure noir, pulvérulent, insoluble dans l'eau. Exposé à une chaleur rouge sombre, le protoxyde se décompose en Oxygène et en Mercure métal- lique; la plupart des corps avides d'Oxy- gène en opèrent aussi la décomposition à une température peu élevée. Sa formule ^ Ilg'O. Le deutox'jde se forme par la dissolution du Mercure dans l'acide azotique , puis par l'évaporalion jusqu'à siccité au bain de sa- ble ; la masse rouge ainsi produite est du deutoxyde. En maintenant le îMercure à son poiiil d'ébullition pendant un an et môme pendant deux dans un vase particulier connu sous le nomd'enfer de Boyle, î'îs alchimistes obtenaient une poudre rouge qu'ils appe- laient précipité per se, et qui n'est autre que du deutoxyde. Le deutoxyde de Mercure , en masse, est rouge-orangé; il prend une teinte jaunâtre par la pulvérisation. Soumis à une chaleur rouge, il se réduit en Oxygène et en Mer- cure métallique. La plupart des corps com- bustibles le décomposent. L'air est sans action sur ce composé ; mais l'eau, à la tem- pérature ordinaire, semble en dissoudre une certaine quantité, puisqu'elle acquiert une saveur acre et stypiique. La formule du deutoxyde est représentée par HgO. Le Mercure s'unit à la plupart des Mé- talloïdes pour former des composés dont quelques uns sont fort employés en méde- cine et dans les arts. Nous citerons le proto- chlorure (Mercure doux, calomélas), le deulo-cMorure (sublimé corrosif), les iodu- rcs , le proto-sulfure (éthiops minéral ), le deulus long que le tarse; pouce libre, élevé et un peu lobé. Ce genre, créé en 1841 par M. Gould et en second lieu (1844) par M. Gay, dans son ouvrage sur l'histoire naturelle du Chili, sous le nom de Raphiplerus, reposait jusqu'ici .sur un oiseau rapporté du Chili par M. Brid- ges, voyageur anglais. M. 0. Desmurs, dans la belle collection d'oiseaux qu'il publie pour faire suite aux planches enluminées de Buf- fon et aux planches coloriées deTemminck, vient de décrire une deuxième espèce fort voisine de celle que M. Gould avait précé- demment fait connaître. Ce petit genre se compose donc, quant à présent, des deux espèces suivantes: i. Le Merganette ahmé , Merg. arvmta Gould (0. Desmurs, Iconog. ornilh., pi. 5, sous le nom de Merg. chilensis). Tète ornée de trois bandes noires, une médiane large, et deux latérales plus étroites, séparées entre MER 133 elles par deux lignes blanches; naissance des épaules et scapulaires d'un blanc pur lan- céolé de noir; dos et croupion gris ardoisé foncé, avec de fines stries noires. Toutes les parties inférieures d'un brun marron taché de noir. Cette espèce est encore très rare, car M. Gay, pendant un séjour de douze ans, n'a pu s'en procurer que cinq individus de différents âges. 2. Le Merganette de CoLOMniE, Merg. columbiana 0. Desmurs {Iconog. ornith., pi. G). Tête comme chez l'espèce qui pré- cède; toute la base du bec entourée d'une ligne noire; plumes du dos effilées, brunes, avec une tache longitudinale noire dans le milieu; tout le dessous du corps d'un gris blanc flammé de noirâtre. Cette espèce vient de Santa-Fé de Bogota, et fait partie de la collection du Muséum de Paris. « Les Merganettes, dit M. Desmurs, sont très solitaires et habitent les plus hauts som- mets des Cordillères. M. Gay en a trouvé jusqu'à une élévation de 1500 à 2000 mè- tres au dessus du niveau de la mer. Ce n'est que lorsque le froid devient trop intense qu'ils redescendent de ces hauteurs; et en- core ne dépassent ils pas alors au-dessous do 600 mètres. «Ils fréquentent exclusivement les tor- rents, qu'ils parcourent avec une aisance et une facilitésurprenantes ; au moindre signe de danger, ils plongent immédiatement pour ne plus reparaître. » Leurs mœurs paraissent avoir une très grande analogie avec celles des Harles. (Z. G.) MERGANSER, Brisson. ois. —Syn. de Mergus, Linné. Voy. harle. *i\lERGINÉES. Merginœ. OIS.— "Som que porte , dans la List of Ihe gênera de G. - R. Gray, la huitième sous-famille de sa famille des Anatidées dans l'ordre des Palmipèdes. Elle a été établie pour les espèces de ect ordre qui ont les bords des deux mandibules garnis de dents aiguës dirigées en arrière, et ne renferme que le genre Harle ( Mer- gus). (Z. G.) *MERGOIDES , Eyton. ois. — Syn. do FuUgula , Leach , g. établi aux dépens des Canards , et dont le type est le Millouik HLPPÉ, An. rufina Lin. (Z. G.) MERGULE. Mergulus, "Vieill. ois. — 134 IMER Division (lu genre Guillemot. Voyez ce mot. (Z.G.) AICRGUS, I.inn. ois. — Syn. latin do Haric. ÎIIERIA. INS. — Genre de la famille des Scolêidcs, tribu des Siihôgiens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Illiger cl adopté par tous les entomologistes. Les Mérics ont des paltcs épineuses, des mandibules sans dentelures et des palpes maxillaires de six ar- ticles. On connaît peu d'espèces de ce genre, dont le type est la ^[cl■ia tripunclata Rossi, qui est assez répandue dans le midi de la France, en Italie et en Espagne. (Dl.) aiEIir.IXA , Trew. bot. pu. — Syn. de Walsonia , Mill. *rJEriIA\Dr%.4. eot. pu. — Genre de la famille des Labiccs-Mcnlhuïdccs, établi par Cenlham {Labial., 188). Arbrisseaux de rinde. Vuy. laiiili'.s. *,^IE!UA\ÎA. Bor. pn. — Genre de la fa- mille des Mélastomacces-Lavoisiérées , éta- bli par Swartz {Flov. Ind. occid., H, 824, t. i;>). Arbres ou arbrisseaux des Antilles, du Brésil et du Pérou. Voy. uiiLASTOMACiiEs. MERÎDA, Neck. {Elem. n. 1195). bot. ni. — Syn. de Porlulaca, Tourner. MERIDLWA, Linn. (iiiLinn. f.siippJ., 2i8). BOT. PU.— Syn. de l'ortulaca, Tourner. IWERli310.\ (;.£,oc;, ,/£;>iao-:, |)arliculc). iM-Ls ? ALGUiis. — Genre établi par Agardli pour des Bacillariécs que Pil. Ehrcnbcrg place parmi les Infusoires. Il est caractérisé par la forme et le mode d'agrégation des articles ou corpuscules, qui, plus larges à une extrémité , forment une bandelette contournée en cercle ou en spirale, au lieu d'être droite, comme pour les Fragiilaires. Le Meridion vernale, très commun au printemps dans les fossés d'eau vive, parmi les Confcrves, est le type de ce genre. (Dlj.) MÉRILÉGIDES , Lep. de St-Farg. ins. — Synonyme d'Andrénides. Voy. melli- riinES. (Bl.) *iAIERniEA. BOT.PH. —Genre de la fa- mille des Élalinées, établi par Cambessèdcs (in Mcin. Mus., XVIII, 230). Herbes du Brésil. Voy. ÊLATiNiii.s. *.\IEUI!^I\ETES (,n£p..v„Ty,'5, curieui). INS. —Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, divi- sion des Cydomides , crée par Scliœnherr (Gcnerà et sp. Curculion. syn., lom. VÎI , MÉR pag. 252). L'espèce type et unique, le M. xiniformis Scliœnherr, est originaire de la Nouvclle-llullande. (G.) IWÉRIXOS. MAM. — Race espagnole de Moutons. Voy. ce mot. (E. D.) *AIERI0E1X. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des OEnothéracées-Épilobiées, établi par Rafinesque {in Americ. Moytthly Magaz., 1819). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. QENOTUÉRACÉES. ÏIÎS^RIO.'V. Malurus. ois. — Genre de la nombreuse famille des Becs-Fins et de l'or- dre des Passereaux , caractérisé par un bec plus haut que large , comprimé dans toute sa longueur, fléchi, légèrement courbé et échaticré vers sa pointe, à arête distincte et se prolongeant jusque entre les plumes du front; des narines situées sur les côtés de la base du bec , et à moitié recouvertes par une membrane; des pieds longs et grêles; le doigt extérieur uni à celui du milieu jus- qu'à la première articulation ; des ailes courtes, arrondies; une queue très longue, conique; rectrices étroites, et souvent à bar- bules rares et décomposées. Ce g. n'a pas été adopté par tous les na- turalistes. Ainsi G. Cuvier a laissé les espè- ces qui le composent avec les Traquets. Ce- pendant les Mcrions , loin de se confondre avec CCS derniers, paraissent au contraire s'en distinguer et devoir former un groupe à part, dont le principal caractère peut être tiré de la longueur de la queue. Ce carac- tère, il est vrai, dclerminerail le genre trop incomplètement s'il était seul ; mais , asso- cié à ceux tirés de la forme du bec, etc., il sert à caractériser les Mérions d'une manière assez éncrgi({ue. Les mœurs des Mérions sont, en général, fort peu connues. Le MérionCapocier est la seule espèce sur laquelle on ait quelques détails un peu satisfaisants , dus eu grande partie à Levaillant, qui a eu occasion d'ob- server cet oiseau en Afrique, où on le trouve en nombre assez considérable, surtout dans les contrées les plus méridionales. Il paraît qu'il est familier, et qu'il s'approche avec confiance des habitations des colons. Il con- struit son nid avec le duvet qui entoure la graine d'une espèce d'Asdopiade , nommée par les habitants des colonies Capoc ( d'où le nom de Capocier). Ce nid, assez volumi- neux , a une entrée à la partie supérieure. IMER et souvent est établi dans les bifurcations de l'arbrisseau même. On sait aussi que le Malurus palustris habile les parties maréca- geuses de la Nouvelle-Hollande , et que le Mal. texlilis se tient presque constamment sous les buissons, comme notre Accenteur- Mouchet, et qu'il court très vile lorsqu'on le trouble. C'est à quoi se borne l'histoire de leurs mœurs. Du reste , ce sont des Oi- seaux insectivores, qui, ayant une grande analogie de formes avec les Fauvettes , doi- vent avoir avec elles de grands rapports de mœurs. A l'exception de quelques espèces ancien- nement connues , et qui étaient réparties dans les g. Merle, Sylvie et Gobe-Mouche, la plupart de celles dont on avait composé le g. dont nous parlons appartiennent aux découvertes faites dans ces quinze ou vingt dernières années : elles ont été trouvées dans l'archipel des Indes et de l'Océanie. Quel- ques unes des espèces que M. Temminck avait reconnues pour des Mérions sont deve- nues des types de nouvelles divisions généri- ques. Ainsi le Mérion bridé {Mal. frenalus Temm. ) a été pour Swainson la souche de son g. Chcetops. Le même auteur a fait du Capocier {Mal. macroura, Sylviamacroura Lath.) son g. Dnjmoica. Sur le Mal. pecto- ralis Steph. {Syl. brachyplera Lalh.) a été fondé, par Lichtenstein, le g. Sphenura. Il en est de même pour plusieurs autres espè- ces, considérées ou reconnues pour des Mé- fions par divers auteurs, et devenues plus lard des sujets de sections particulières. Telles sont, par exemple, le Mérion natté {Mal. texlilis Quoy et Gaim.) et le Mérion QLEUEGAzÉE(iVa/.nia!ac/iuj'usYig.etHorsf.), que M. Lesson a pris pour types, le premier de son g. Amytisde la famille des Fringilies, et le second de son g. Slipiturus de la fa- mille des Becs-Fins. Il en est de même du Mal. Africanus Swains. {Mal. o/'ra Gniel.), dont Slrickland a fait le g. Sphenœacus , et du Mal. marginalis Rclnw., dont Horsfieid a fait le g. Megalurus. De sorte qu'à vrai dire, il n'y a bien du g. Mcrion , tel que Vieillot et Temminck l'avaient fait, que l'es- pèce qui avait servi de type, et deux ou trois autres dont il ne serait pas surprenant que l'on fit plus tard autant de sections parti- culières. Nous citerons le Mérion a tête bleue , Î\IER 1.15 Mal. cyaneus Vieill. {Gai. des Ois., pi. 163) : front bleu ; tête et nuque d'un beau noir de velours; dessus du corps et gorge noirs; parties inférieures blanches. — Habite la Nouvelle-Hollande. G . Cuvier fait de cette espèce un Traquet. Le Mérion a tète noire , Mal. mclanoce- phalus , Musci. mclanocephala Lath. : tête et dessous du corps d'un noir de velours; dos et ailes rouge vermillon ; abdomen d'un blanc jaunâtre ; queue noire et blanche. M. Lesson place encore dans ce g. le M. ÉLÉGANT ( Mal. superba Shaw), de la Nou- velle-Hollande. (Z. G.) MERIO\ES, Illig. MAM. — Syn. de Ger- bille, A. -G. Desm. HIERIOXLS, Mégerle, Dejean. ins. — Syn. de Hypsonotus, Schœn., et Danjnolus, Germar. (C.) *i\ÎEKlPHL'S {a, par élision ; £>■ Fernandez , Nierembcrg et en général les Américains , considèrent le Moqueur comme le premier parmi les Oi- seaux chanteurs de l'univers; ils le mettent même au-dessus du Rossignol. Sa voix forte et bruyante est surtout aj;réab!e lorsqu'on l'enlcnd à une certaine distance. Non seu- lement il chante avec goût sans paraître se répéter, mais il chante avec action, avec âme ; il semble que les diverses positions où il se trouve, que les diverses passions qui l'affectent, aient leur ton particulier. Comme le Merle bleu et le Merle de roche, il s'é- lève en chantant dans les airs ; comme eux il décrit en volant une multitude de cercles qui se croisent ; il pousse en même temps des cris vifs et légers, puis son chant s'é- leignant par degrés , on le voit planer moel- leusement au-dessus de son arbre, cal- culer de plus en plus les ondulations im- perceptibles de ses ailes, et rester enfin comme suspendu au milieu des airs, immo- bile et sans voix. Ainsi que nous l'avons déjà di t , c'est sur- tout au printemps que les Merles, comme les Grives et les Moqueurs, déploient toutes les ressources de leur gosier. Chez eux , le chant est bien , comme l'a dit BulTon d'une manière générale des Oiseaux, l'expression des amours. Aussitôt accomplis , le mâle , chez ces espèces , ne quitte plus sa femelle et semble vouloir se l'attacher et lui plaire par ses chants continuels. Celle ci travaille- i-elle à son nid , le mâle , sans prendre une part active à sa construction, préside pour ainsi dire au travail de sa femelle, la suit dans les mille courses qu'elle fait pour cher- cher les matériaux quelle met en œuvre, et ne cesse de se faire entendre durant des heures entières. Alors son excitation est telle, qu'il chante même en volant. H chante encore, et cela presque sans inter- ruption, pendant toute la journée lorsque sa compagne couve; il paraît prendre à lâche de la distraire et de lui faire trouver niuiiis pénibles les soins de l'incubation ; niais son chant se ralentit, devient moins fiéqueut, après l'cclosion des petits; il finit IMER même par ne plus se faire entendre qu'à do longs intervalles, le matin et le soir. C'est, du reste, ce qui arrive pour presque tous les oiseaux chanteurs. Le mâle, qui n'avait point aidé sa femelle pour l'édification du nid , qui n'avait pris qu'une très légère part aux fonctions pénibles de l'incubation, par- tage cependant les soins que réclame l'édu- cation des jeunes ; il pourvoit comme elle à leur subsistance. Tout entier aux besoins de sa famille, il emploie son activité à aller chercher pour elle des aliments , et oublie , pour ainsi dire, de chanter. La plupart des espèces de la famille des Merles nichent de très bonne heure. Parmi celles d'Europe, la Draine, par exemple, travaille à son nid dès le mois de mars , quelquefois en février, par conséquent bien longtemps avant que les arbres sur lesquels elle s'établit se couvrent de feuilles. Des couples de cette espèce paraissent même ne pas être arrêtés dans leurs fonctions de re- production par les intempéries de la saison; car j'ai vu à Paris des nichées de Draines à une époque où la température tombait en- core quelquefois à zéro. Notre Merle noir entre également en amour de très bonne heure. Il n'est pas rare de trouver des jeunes de cette espèce vers la fin d'avril. Le Merle bleu, au contraire, et le Merle de roche, ne nichent qu'en mai et en juin. Ces der- niers n'élèvent ordinairement qu'unecouvée, tandis que les premiers font deux et parfois trois pontes. Ceux de nos Merles et de nos Grives d'Europe qui se retirent très avant dans le Nord , se reproduisent en général un peu plus tard que ceux qui restent dans les contrées plus méridionales. Ces mêmes faits se rencontrent chez les espèces étran- gères ; il en est de plus précoces et de plus fécondes les unes que les autres. Les mêmes endroits ne conviennent pas à tous les Merles pour l'établissement de leur nid; la plupart, comme le Merle noir, le Merle à plastron, la Grive commune, choisissent le plus ordinairement, à cet effet, les arbustes, les buissons épais, les broussailles , les vieux troncs d'arbres élêtés et couverts de lierre. La hauteur à laquelle ils le placent varie à l'infini; quelquefois il est tout à-fait à l'appui du sol, d'autres fois il occupe presque le sommet des grands ar- bres; mais, en général, il est situé à peu MER près à hauteur d'homme. D'autres espèces , comme la Litorne, la Draine, le construi- sent sur les arbres de haute Tutaie, au fond des forêts ou sur la lisière des bois. EnDn , il en est qui, à l'exemple du Merle de ro- ches et du Merle bleu, choisissent, pour établir leur nid , les sites rocailleux et es- carpés, les anfracluosités des cavernes creu- sées sur les flancs des montagnes, les vieilles tours, les édifices en ruines. Quelques uns, dit-on, parmi les exotiques, suspendent le leur aux roseaux, aux grandes plantes her- bacées qui croissent le long des eaux. D'ail- leurs on peut dire, d'une manière générale, que chaque espèce niche dans les lieux où ses habitudes naturelles l'appellent à vivre. On a vu, ce qui est assez remarquable , les mêmes couples de Merle noir, de Merle bleu et de Merle de roche, revenir constam- ment, à l'époque des amours, dans la loca- lité où ils s'étaient reproduits une première fois, et faire leur nid dans le même buis- son, dans le même trou de rocher. Les Merles n'apportent pas une égale in- dustrie dans la construction de l'édifice qui doit recevoir leurs œufs , et tous n'emploient pas les mêmes matériaux. Les espèces d'Eu- rope qui compliquent le plus leur ouvrage , sont le Merle uoir, la Grive commune et le Mauvis. Leur nid, composé extérieure- ment de mousse , de petites racines , de feuilles et d'herbes sèches , liées ensemble par une forte couche de terre détrempée , est matelassé à l'intérieur de matériaux plus mollets. Les espèces saxatiles font un nid assez négligé et fort semblable à celui des Traquels. Le nombre d'œufs que pond chaque espèce est ordinairement de cinq ; mais ce nombre est très susceptible de va- rier. J'ai vu jusqu'à sept petits dans un nid de Merle bleu et trois seulement dans un de Merle noir ; ce dernier nombre était probablement le produit d'une troisième couvée. La couleur des œufs, chez les Merles, ne varie pas autant que pourrait le faire supposer le grand nombre d'espèces con- nues : elle est ou bleu-verdàtre , avec des lâches noires, comme dans la Grive com- mune et le Mauvis; ou vert-bleuâtre clair, avec taches rousses ou brunes, comrn* chez le Merle ordinaire, le Merle erratique et la Litorne; ou d'un bleu sans taches, comme, chez les Merles bleu et de roche; ou d'un MER 141 gris roussâtre taché de brun, comme chez la Draine; ou enfin blanchâtre pointillé de noir , de roux ou de brun .comme chez plu- sieurs espèces étrangères. La durée de l'in- cubation chez les Oiseaux dont il est ques- tion est de 13 à 18 jours; elle est subor- donnée à des conditions de température. Celle de l'incubation des jeunes varie éga- lement, car elle dépend en grande partie de l'abondance ou de la disette de nourriture que fournit le canton où ils sont nés. C'est après l'émancipation des dernières nichées que toutes les espèces de la famille des Merles commencent à émigrer. Aucune d'elles ne reste dans le canton où elle s'est reproduite ; toutes passent dans d'autres contrées, pour y demeurer autant qu'elles y trouveront des circonstances favorables à leur existence : ces circonstances venant à faire défaut, elles gagnent d'autres loca- lités. C'est donc par une série d'excursions que les Merles effectuent leurs migrations. Les vieux partent rarement en compagnie des jeunes; ils les devancent cl suivent en général d'autres routes. Au moment du départ, les uns (et c'est le plus grand nom- bre) s'assemblent en bandes plus ou moins grandes qui se dispersent lorsqu'elles sont arrivées au lieu de leur destination; les autres, comme la Grive commune, voya- gent seulement par petites familles compo- sées d'un nombre d'individus qui varie de trois à dix environ ; d'autres , enfin , émi- grent solitairement ; les Merles saxicoles et le Merle noir sont dans ce cas. S'il arrive qu'au temps du passage on surprenne deux ou trois individus de ces espèces éniigrant ensemble, ils sont tellement éloignés l'un de l'autre, qu'il est impossible de les consi- dérer comme composant une petite troupe. Tous les Merles , à l'exception des saxicoles , réclament en voyageant. Dans une bande de Draines, de Litornes, de Grives com- munes et de Mauvis, il y a toujours un ou plusieurs individus qui poussent en volant un cri d'appel qu'on entend de fort loin. Si le temps leur est favorable, ils font de lon- gues traites et se soutiennent dans les ré- gions moyennes de l'air, tandis que s'ils ont un vent qui leur soit contraire et qui les fatigue, leur vol est fort bas et leur ex- cursion de courte durée. Comme c'est en grande partie le besoin 142 ]mi;r de nourriture qui force les Merles à émi- grcr, il en résulte que leur course s'élcnd d'autant plus loin , qu'ils ne trouveront pas les pays qu'ils traversent sufflsamment pourvus de subsistances; et cela est si vrai que nos Merles et nos Grives d'Europe qui, à l'automne, abandonnent le nord pour se répandre sur les îles de TArchipel grec et passer en Afrique, s'arrêtent et demeu- rent l'hiver, en nombre considérable , dans le midi de la France , sur les îles de la Corse et de la Sardaigne, lorsque les baies de Genévriers et d'autres petits fruits dont ils se nourrissent y sont abondants. Si la ré- colte de ces baies et de ces fruits est nulle ou pauvre , on est assuré de voir ces Oiseaux ne s'y arrêter qu'en très petit nombre. D'ailleurs quelques individus du Merle noir (ce qui ne fait pas exception à la règle gé- nérale) ne bougeront pas de toute l'année du canton où ils seraient assurés de trouver constamment de quoi satisfaire leur appétit. Si l'on en juge par les espèces qui se re- produisent chez nous, ou qui au temps des migrations traversent la France, il est certain que tous les Merles ne se met- tent pas en route au même moment ni à la même époque. Les Merles saiicoles émigrent les premiers ; ordinairement vers les derniers jours du mois d'août on les voit se mettre en mouvement; ce n'est qu'un mois plus tard qu'on com- mence à voir passer la Draine et le Merle noir; la Grive commune abandonne le nord vers la fin de septembre, son passage du- rant habituellement une vingtaine de jours; le Mauvis la suit de très près , et souvent l'accompagne; enGn , la Litorne, moins sensible au froid , ne paraît dans nos prai- ries humides et marécageuses qu'après les premières gelées. De tous les temps, la chair des Merles, et surtout celle des espèces à plumage gri- vclé , du Mauvis, par exemple, et de la Grive commune, a été fort recherchée et fort estimée à cause de son fumet et de sa dé- licatesse. Mais une réputation moins bien méritée qu'on lui avait faite , et que n'ont pas craint de lui attribuer des auteurs du siècle dernier, et même des écrivains fort recommandables du commencemeut du siècle actuel, est celle d'être un remède efficace conirç certaines jiialadies. Ainsi la MER chair du Merle noir guérissait, disait-on, les iiidammations intestinales, etl'huiledans laquelle on la faisait bouillir était fort re- commandée contre la sciatique et la goutte. Il n'est pas jusqu'aux excréments de cet Oiseau qui n'eussent, comme ceux des Hi- rondelles et d'une foule d'autres espèces, quelque propriété particulière. La plus re- marquable était celle de dissiper les rous- seurs du visage et les taches de la peau ; mais il fallait préalablement faire dissoudre ces excréments dans du vinaigre et en faire usage comme aliment. La chair de la Grive commune avait bien moins de vertus, car elle ne guérissait que de l'épitepsie; encore fallait-il que l'oiseau se fût nourri pendant quelque temps de gui de Chêne. Ces croyan- ces n'ont pas existé seulement aux époques de barbarie; et si nous en parlons, c'est précisément parce qu'on les trouve exposées sans commentaire dans des ouvrages dont la publication remonte à peine à trente et cinquante ans. La chair des Merles , des Grives, etc., a, comme la plupart des viandes noires, la propriété unique d'être légèrementexcitante, et le précieux avantage, surtout lorsqu'elle estgrasse, d'être, pour les gourmets, un mets très succulent et très savoureux. Les Romains, qui se connaissaient quel- quefois en 6o>is morceaux ( pour employer le langage des gourmands) , faisaient sou- vent figurer la Grive commune dans le menu de leur banquet. Cette espèce était pour eut le premier gibier parmi les Oiseaux, comme ils avaient fait du lièvre le premier des Mam- mifères. Horace, qui n'était pas le moins sen- suel deson temps, s'écriedans unedeses épl- tres: A'iime/ii(s Turdo, rien n'est préférable à la Grive. Cette opinion était tellement celle de ses compatriotes, que la manière d'élever et d'engraisser cet Oiseau était devenue pour eux un art, et un art dont le premier inventeur, à ce que dit Plutarque , fut, comme on le pense bien, ce même Lucullus qui employait son temps et ses richesses à chercher pour sa table des mets nouveaux ou délicats. Selon Varon et Columelle (de Re rusticâ), les Romains conservaient et en- graissaient les Grives dans des volières som- bres , et surtout éclairées de façon que les Oiseaux captifs, pour ne point être dis- I traits, ne pussont pas voir ni la campagne MER ni les bois. Entassées dans Ces sailos de prisons , et au milieu d'une nourriture abondante et choisie , dont faisaient partie les baies de lentisque , de myrte, de lierre, et surtout une pâte faite avec du millet pilé et des figues broyées, les Grives ne tar- daient pas à prendre de l'embonpoint. Puis , pour leur faire atteindre leur dernier degré d'obésité, et vingt jours environ avant de les manger , on les mettait à part dans un lieu bien plus étroit et plus abondamment pourvu de nourriture. Ces grivières, comme lesappelleGuéneau de Monlbeillard, étaient en si grand nombre aux environs de Rome, et les Grives qu'elles renfermaient étaient en quantité si prodigieuse , que leurs excré- ments étaient employés comme engrais pour fertiliser les terres, et servaient encore à engraisser les Bœufs et les Cochons. Cette industrie n'a plus d'imitateurs, et Lucullus, sous ce rapport, n'a plus de des- cendants. Les gastronomes du midi de la France sont peut-être les seuls qui aient un peu conservé les goûts des Romains , car la plupart d'entre eux savent encore parfumer la chair des Grives au moyen des baies de Genièvre. D'ailleurs, comme la chair de ces Oiseaux n'a rien perdu de ses qualités na- turelles, il en résulte que la chasse qu'on leur fait est toujours des plus destructives. Cette chasse forme même une branche con- sidérable d'industrie dans certaines loca- lités, telles que la Corse et la Sardaigne; les moyens que l'on met en usage pour la faire sont profligieux; mais le piège le plus simple, et en même temps le plus généra- lement usité , est le collet. Les espèces qui composent la famille des Merles offrent une vaste distribution géo- graphique. Elles sont, on peut dire, ré- pandues partout avec profusion , même en Europe, qui cependant est une des parties du monde qui en possède le moins. Eu effet, on n'y en compte guère que quatorze ; huit qui y nichent et six qui s'y montrent accidentellement de passage. EnOn, le plumage des Merles présente de nombreuses variétés totales ou partielles que nous indiquerons plus bas. Ainsi que nous l'avons dit, la division dans laquelle sont comprises les différentes espèces d'Oiseaux auxquelles on donne le nom général de Merles, se caractérise d'une MER 143 m\iiière si v.Tgiie, que la plus grande con- fusion règne parmi les auteurs sur la ques- tion de savoir quelles en sont les vraies li- mites. Les uns la bornent à un fort petit nombre de genres; les autres ne lui don- nent pour ainsi dire pas de circonscription, tant ils y comprennent d'éléments divers , mais en excluant telle ou telle espèce que d'autres y rapportent. Il n'y a jias dans toute la série ornitliologique de section qui soit aussi mal déGnie et aussi arbitrairement établie que celle dont il est question. Les auteurs se sont toujours récriés avec raison contre la difficulté que présentent sous le rapport de leur composition les familles des Fringillidées, des Sylviadées et des Muscica- pidées ; mais ces difficultés ne sont rien , on peut le dire, en comparaison de celles qu'offre la famille des Merles. Aussi une monographie de ces Oiseaux serait une chose vraiment nécessaire, et celui qui, dans un travail de synonymie et de classification, nous ferait bien connaître quelles sont les espèces auxquelles le nom de Merle, pris dans une acception un peu générale, doil rester, aurait bien mérité de l'ornithologie. Nous justifierons ces considérations en reti- rant de quelques unes des méthodes orni- thologiques la partie qui est relative aux Merles, et en en faisant un exposé rapide. Le g. Turdus, de Linné, Gmelin et La- tham, formait une collection si hétéro- gène, qu'on est arrivé à en retirer soixante espèces au moins, qui ont été réparties dans trente-cinq ou trente-six genres , el dans une vingtaine de familles ilifférentes. MM. Vieillot, Temminck et G. Cuvier,en adoptant le g. Turdus des auleurs que nous venons de citer, ont essayé de l'épurer en en éloignant des espèces qui ne pouvaient s'y rapporter; mais ce ne sont pas là les seules modifications qu'ils y aient intro- duites. Pour Vieillot, les Oiseaux compris .<;ous le nom de Turdus se divisaient en Moqueurs , en Grives et en Merles, qui eux- mêmes formaient deux sections: l'une pour les espèces à narines découvertes, et l'autre pour celles à narines couvertes par les plu- mes du capistrum. M. Temminck, prenant en considération l'habitat, s'est borné à les distinguer en Merles sylvains et en Merles saxicoles. La méthode de G, Cuvier, sur ce point, estplus compliquée et diffère notable- 144 IVIER mcnl (Iccequ'onl fait Vieillot etTemniinck. V.n ofTct , il comprend comme sections du g. Tnrdiis les Stournes, les Turduides, les Asirapies, les Grallines, les Emiures et les Crinons, que Temminck et Vieillot en nvaient génériqiiement retirés, et comme ce dernier il diiïérencie les Merles des Grives. Cette manière de voir est à peu près celle qu'a adoptée M. Lesson dans son Traité d'ornithologie. Les genres linnéens ayant été convertis en familles, et M. Lesson ac- ceptant cette innovation , qui était un pro- grès, fit du g. Trirdtis, non pas une fa- mille, comme Vigors, mais une sous-famille dans laquelle il distingua les Stournes, les Juidas, les Sprcos, les Pétrocincles, les Merles- pies-Grièches et les il/eWes qu'il a subdivi.*;és en Merles pr. dits, en Grives, en Fausses- Grives, en Cinclosomes , en Merles-Philé- dons, en Moqueurs, efi Pelils-Merles , en Merles à bec court , en Merles-Griviers, en Turdoides, en Podobcs et en Merles -Traquets. Un essai de classification que nous ne sau- rions passer sous silence, est celui qu'a proposé M. de Lafresnaye. Pour lui , les Oiseaux dont nous parlons composent la quatrième famille de ses Passereaux denti- rostres à bec comprimé, et sont, d'après des considérations de mœurs et d'habitat, distribués dans sept sections : celles des Merles BUissoNNiERS, qui comprend les genres Ixos , Brachypus , Tricophorus , Orpheus et les Merles philédons et latirostres; celle des Meri.es svlvains ou Merles proprement dits, représentés par les genres Turdus , Killacincla, Sericulus, Mtjioplwnus et Merles rubieltes ; celle des Merles river.mns, de laquelle font partie les genres Sciurus, Cra- teropus , Garrulaxis, Malacocircus , Cin- closoma, Psophodes, Mcgahirus ; celle des Meri.es de roseau, g. Doiiacohius; celle des Meri.es plongeurs, g. Cinclus ; celle des Merles MARCHEURS, comprenant les genres Lamprolornis et Gryllivora ; cl celle des Merles lU'jncoLES, g. Grallina. Enfin, pour G.-R. Gray la famille des Turdidées em- brasse 70 genres , qui sont répartis en cinq sous-familles, celles àes Formicarinœ , des Turdinœ , des Timalinœ , des Oriolinœ et des Pycnonotinœ. Il doit résulter de cet exposé très rapide et incomplet, mais suffisant cependant, que la difficulté de fixer les limites delà division MER qui renferme les Merles est grande, puisque les tentatives faites aux différentes époques de la science ont conduit à des résultats qui sont presque la négation les uns des autres. Comme la classification de G. Cuvier est celle que l'on a le plus généralement adop- tée dans le courant de cet ouvrage, c'est également d'après la méthode de cet auteur, combinée avec celle de M. Lesson , et mise le plus possible en rapport avec les progrès qu'a faits l'ornithologie, que nous distribue- rons les Merles. On ne doit pas s'attendre à trouver ici un spéciès complet, ni moins en- core la description de toutes les espèces que nous citerons; nous nous bornerons à dé- crire succinctement celles d'Europe, et pour les Merles étrangers , nous donnerons de la plupart d'entre eut une simple indication. I. MERLES. Turdus. Bec long , arqué, comprimé, fort, assez élevé, échancré à la pointe, qui n'est point recourbée en crochet; ailes ne dépassant pas les couvertures supérieures de la queue ; celle-ci ample elle plus ordinairement car- rée, et de médiocre longueur. (a) Espèces dont le plumage offre des cou- leurs uniformes ou distribuées par grandes masses. (G. Merula, Ray, Boié.) Le Merle commun , Turdus merula Linn. (Buff., pi. enl. , 2 et 5So) : tout le plumage noir, avec le bec jaune ; la femelle est brune. — Habite toute l'Europe. Cette espèce pré.'^ente de nombreuses va- riétés albines totales ou partielles. Celle à queue cerclée de blanc, que P. Roux indique comme constante sur les montagnes des en- virons de Nice, se trouve dans les environs de Paris, où nous l'avons rencontrée plu- sieurs fois. Le Merle a plastron , Tur. torqualus Linn. (Buff., pi. enl, 1G8 et 182) : noir, à plumes bordées de blanchâtre; un plastron blanc sur la poitrine. — Habite les diffé- rentes contrées de l'Europe ; s'y montre en moins grand nombre que le Merle commun, et comme lui effre de nombreuses variétés albines. Le Merle a corge noire , Tur. atrogu- laris Nauman (Gould., pi 75) : tête, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir pro- fond ; parties supérieures d'un cendré oli- MER vàtre; milieu du ventre blanchâtre; flancs roux , avec de faibles taches brunes. — Ha- bile la Russie et la Hongrie, de passage en Autriche et en Silésie. Le Merle blafard, Tur. pallidus Pall. : brun-olivâtre en dessus; de larges sourcils jaunâtres; thorax et flancs couleur d'ocre; tout le reste des parties inférieures blanc. — Habite la Sibérie , très accidentellement de passage en Europe. Le Merle a sourcils blancs, Tur. sibiricus Pall., des montagnes boisées de la Sibérie, que M. Temminck place, dans son Manuel, parmi les espèces qui se montrent en Eu- rope, doit être rayé de la liste des oiseaux européens , attendu que c'est d'après une fausse indication qu'on l'y avait mis. Parmi les espèces étrangères, nous citerons : le M. ardoise , T. ardosiacus Cuv. , du Brésil. — Le M. A collier blanc , T. collaris Soret (Rev. zool., janv. 1840), de Calcutta. — Le M. a tête noire, t. alricapillaCiiy., du Bré- sil.— Le M. A tête blanche, T. albiceps Cuv., du Sénégal. — Le M. a calotte noire, T. nigropHeus De la Fr. {Rev. zool., mars 1840), des Indes orientales. — Le M. citrin, T. citrinus Temm. [pi. col., 443). — Le M. a pieds rodges, t. rubripesTemm. {pi. col., 409 ), de Cuba. — Le M. de l'Australasie , T.AuslralasiœSh. {Nat. mise, 1013).— La Grive brune , T. fuscus Cuv. , du Brésil. — Le M. ROUX de Cayenne , T. pecloralis Cuv. (Buff., pi. enl., 644, t. 1). —Le M. uNico- LORE, T. unicolor Gould , de l'Himalaya. — Et le M. AUX AILES VARIÉES, T. pœcUopterus du même auteur, et venant des mêmes lo- calités. (b) Espèces à gorge seulement grivelée. (Ce sont les fausses Grives de M. Lesson.) Le M. erratiqce ou M. robin, T. migra- îorius (Buff., pi. enl, 556, t. 1) : tête gris- ardoise; gorge blanche marquée de taches noires oblongues; parties supérieures d'un brun noirâtre; devant du cou , poitrine et ventre d'un roux couleur de brique. — Ha- bite l'Amérique septentrionale , très acci- dentellement de passage en Allemagne. A ce groupe peuvent se rapporter le M. plombé, t. plumbeus Gmel. (Buff., pi. enl., 560), de Porto-Rico. — La Grive des Ma- LOUiNES, T. FaUdandicusQuoj elGaim. [Zool. du voy. deFreyc, p. 104). ~ Le M. a tète T. VIII. MER 145 JAUNE, T. ochrocephalus Tem. (pi. coî., 136). — Le Grivrou, T. olivaceus Gmel. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 98), du cap de Bonne-Espé- rance.— La Grive poiteau, T. Poileauii Less., de Cayenne; et le Gr. champêtre, T. campeslris Pr. Maxim. (c) Espèces à poitrine et dessous du corps grivele's. (Grives proprement dites. G. Tur- dus. ) La Grive commune, Tur. musicus Linn. (Buff., pi. enl., 406) : dessus du corps d'un brun nuancé d'olivâtre; sourcil jaunâtre; côtés du cou et de la poitrine roussâtres , avec des taches triangulaires brunes. — Ha- bite presque toute l'Europe. Cette espèce varie du blanc parfait au brun plus ou moins tapiré de blanc; elle a quelquefois tout le plumage d'un roux ar- dent ou d'un roux jaunâtre. La Draine, Tur. viscivorus Linn. (BulT., pi. enl. , 489 ) : dessus du corps brun cen- dré; dessous jaunâtre, avec des taches bru- nes en forme de fer de lance. — Habite l'Eu- rope; elle est très commune en France. Elle offre des variétés totales et partielles comme la précédente. La Grive DORÉE, Tur. aureus Holl., T. va- rjMsHorst. (Gould., Birdsof Eur., vol. 2). Cette Grive diffère de la précédente, avec laquelle elle a de fort grands rapports d'ail- leurs , en ce que son plumage est, en dessus comme en dessous , parsemé de taches en forme de croissant. Elle fait partie, si elle n'en est le type, du g. Oreocinclade Gould. — Habite l'Afie et l'Australie; très acciden- tellement de passage en Europe. La Litorne, Tur. pilaris Linn. (Gould, Birds ofEur., part. 8) : tête et derrière du cou cendrés; dos châtain ; gorge et poitrine d'un roux clair, avec des taches lancéolées noires ; plumes des flancs également tachées. — Habite de préférence le nord de l'Europe ; de passage à l'automne dans les contrées tempérées. Le Mauvis, Tur. thacus Linn. (Buff., pi. enl. , 51 ) : brun-olive en dessus; un large sourcil blanchâtre; sur les côtés du cou, de la poitrine et du ventre, de nombreuses ta- ches noirâtres ; le dessous de l'aile d'un roux ardent. — Habite le nord de l'Europe; de pas- sage en automne dans nos pays méridionaux. Le Merle Nauman, Tur. Naumanni Tem. : 19 146 MËR sommet de la kHe et méat auditif d'un brun foncé ; parties supérieures d'un cendré roux ; sur les flancs et l'abdomen de larges taches rousses frangées de blanc; couvertures in- férieures de la queue rousses. — Habile l'A- sie ; de passage en Silésie , en Hongrie , en Autriche et en Dalmatic. Nous citerons parmi les Grives étrangères à l'Europe: le Merle interprète, T. inteipreS Kuhl (ïcm.,pi. col, 458). — La Gn. de lA GuiANE, r. Gu(a»ensfsGniel.{BulT., pl.cnl., 398 , flg. 1). — Le Grivi-ueau , T. olivaveuS Lath. (Levain., Ois. d'Afr.,\>\. 98). — La Gr. grivette , T. tninoj- Gmel. , de l'Amé- rique. — La Gb. solitaire , T. soUtarius Wils. {Aud., pi. S8), de l'Aniériquedu Nord. — La Gh. a ventre blanc, T. vcnlralisTcm., de la Nouvelle-Hollande. — La Gn. tannée, T,«ius(ciinusWils.,derAmérique du NorJ. — La Gr. de Wilson, 3'. Wilsonii Bonap. , même habitat. — Et la Gn. brune, T. /"itsca- tus Vieill. (Ois. de VAm. sept., 57 bis). 11. PÉTROCINCLES. Pelrocossyphus, Boié. Bec allongé, comprimé, légèrement fléchi à son extrémité, et plus large a sa base que chez les Merles ordinaires; ailes fort lon- gues, dépassant le milieu de la queue ; celle- ci légèrement échancrée. Les espèces qui se rapportent à cette di- vision se rapprochent beaucoup des Traquels par leur manière de vivre, de nicher, et par la couleur de leurs œufs : aussi quelques auteurs les rangent-ils avec eux. Le Merle bleu, Pet. cyanus Boié, T. cya^ nus Gmel. ( BulV. , pi. enl. , 250) : tout le plumage bleu, avec des croissants noirs et blanchâtres. — Habile tout lo midi de la France, l'Espagne, la Sardaigne, l'Italie, la Grèce, etc. Le iMer. de rocue. Pet. saxatilis, T. saxa- ti/is Lath. (Buff., pi. enl., GG2) : tête et cou d'un joli bleu cendré; dos noirâtre, avec une large tache blanche; parties inférieures et queue d'un roux ardent. — Habite toutes les Alpes suisses et les Apennins; commun sur les hautes montagnes du midi de lal'rance. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, oiseaux, pi. 18. M. Lesson, qui a fait la révision de cette division , y place encore les espèces étran- gères suivantes : Le Pkt. solitaire, Pet. ma- nilliensis, T. manj///ens«s Gmel., do l'Inde. MER — Le Pet. Merle, Pet. cinclorkynclius Vig., de l'Himalaya. C'est de cette espèce que Swainson a fait son g. Pelrophila, nom au- quel G.-R. Gray a substitué celui li'Orocetes. — Le Pet. pacbon, Pet. paudao Sykes, du pays des Mahrates (Inde). — Le Pet. maal, Pet. maal Sykes, même habitat. —Le Pet. A VENTRE rouge-drcn. Pet. ferrugineo-venter Less., de l'Himalaya. M. Lesson pen.se, avec la plus grande réserve, que ce pourrait être là l'espèce dont M. Hodgson a fait son g. Larvivora. — Le Pet. a ventre orangé, Pet. auranliiventcr Less. , même habitat. — Et le Pet. a cou marron , Pet. castaneicollis Less., même habitat. A cette division doivent encore se rappor- ter le Merle bleu de la Chine , T. viola- ceus Lath., le M. rocar, T. ntpesfns Vieill. (Vieill., Ois. d'Afr., pi. 101), et I'Espion- neub, t. ea;/)Jora«or Vieill. (Vieill., loc. cit.i pi. 103). III, MOQUEURS. Mimus, Briss. {Orpheus, Sw.) Bec plus mince et plus convexe que dans les Merles; ailes de médiocre longueur; queue aussi longue ou plus longue que le reste du corps, très élagée. Toutes les espèces appartenante cette di- vision sont étrangères à l'Europe ; ce sont : Le Moqueur pr. dit. Mi. polyloltus, T. pohj- g'Zo«MsGmel. (Buff., pLeni., 558), desÉtats- Unis. — Le Moq. calandria , Mi. calandria Less., du Paraguay et du Chili. — Le Moq. cendré. Mi. gilvus, T. gilvus Vieill. , des États-Unis.— Le Moq. cat-bird. Mi. felivox, T. felivox Vieill., de Virginie. — Le Moq. a long bec, Orpheus longirostris de la Fr. , de la Californie. — Le Moq. bleu, Orp. cœru- lescens Sw., du Mexique. — Le Moq. merle, Orp. meruloïdes Sw., du détroit de Nootka. — Le MoQ. ROUX, Orp. rtifusSw., des États- Unis. — Le Moq. de la Pataconie, Orp. pa- tagonicus d'Orb. et la Fr. — Le Moq. a trois bandes, Orp. irifasciatus Gould, des Iles Gallapagos. — Le Moq. livide, Turdus livi- dus Licht., de la Guiane et de Cayenne. — VOrpheus dorsalis d'Orb. et la Fr. , de Bo- livie et des Andes. — VOrpheus tricaudalus d'Orb. et la Fr., de Bolivie. — Le Moq. mon- tagnard , Mi. montanus Bonap., de l'Amé- rique du Nord. — L'Or/)/i. nie/anot/sGouId, des Gallapagos. — L'Orph. parvulus Gould, MER même habitat. — Le Mi. saluvninus , Tur. salurninusLkht.y du Brésil. — L'Orph. mo- dulalor Gould, du détroit de Magellan. — Et le MoQ. A BEC RECOURBÉ, Orpli. curviros- tris Sw. ( du Mexique), dont Wagler a fait le type de son g. Toxosloma. C'est après cette division que se place celle des Cinclosomes {Cinclosoma, Vig. et Horsf. ), dont on a fait le sujet d'un article particulier. IV. STOURNES. Lamprotornis, Temm. Bec médiocre, élevé, élargi à sa base, à arête entamant le front; tarses forts; plumage métallisé, les plumes de l'occiput longues etpointuescommechezrÉtourneau. Toutes les espèces connues sont de l'an- cien continent, et sont considérées par la plupart des auteurs comme appartenant plu- tôt à la famille des Étourneaux qu'à celle des Merles. Le Merle vert, Lam. mauritia- nus, Tur. mauritianus Gmel. (Buff.,pL enl., 648, t. 2), de l'île Maurice et de Min- danao. — Le Stourne chanteur, Lam. can- tor Temm., Tur. cantor Lath. {pi. col., 149), de rilede France, type du g. Calor- nis de G.-R. Gray. — Le Stou. bronzé, Lam. metallicus Temm. {pi. col., 266), de Ter- nate. — Le Stou. des colombiers, Lam. co- lombinus, Tur. colombinus Gniel , des îles Mariannes , Carolines et Philippines. — Le Stou. a sourcils rouces, Lam. cnjthrophris Temm. {pi. col., 2G7), des Célèbcs. — Le Stou. a ventre roux, Lam. rufivenirisRûpp., de l'Abyssinie. — Le Stou. a bec CRiiLE, Lam. icnuiroatris Rtipp., de l'Abyssinie. G. Cuvier a cru devoir distinguer des Stournes les espèces à plumage cuivré, mé- tallisé et éclatant : la plupart d'entre elles ont une queue fort longue et étagée. Ce sont ces espèces que M. Lesson , dans son Traité d'ornithologie, réunit sous les noms de Juida et Spréo. Le Merle a longue queue, Lam. œnea Lîcbt. ( Buff. , pi. enl. , 220 ) , du Sénégal , type du g. Juida de M. Lesson. — Le Merle d'Angola , Lam. nilens Licht. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 90), de la Sénégambie. — Le Merle de Juida, Lam. aurala Licht. ( Buff., pi. enl., 540), du cap de Bonne-Espérance. — Le Sfréo , Lam. bicolor Licht. (Levaill. , Ois. d'Afr., pi. 88), du cap de Bonne-Espé- rance, type du g. Spréo de M. Lesson. —Le MER 147 Roupenne, Lam. morio Licht., Tur. rufipen- nis Shaw (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 83 ), du Cap. — L'Or.^nvert , Lam. chrysogaster Licht., de l'Afrique. — Et le Merle a ventre blanc , Lam. Icucogaster, Tur. leucogasler { Buir. , pi. enl., 648, t. 1 ), de Juida. M. Les- son place ces deux dernières espèces dans sa 7' race des Merles à petite taille. V. TURDOIDES. Ixos , Temm. Bec court, faible, comprimé, fléchi dès sa base; pieds courts ; doigt du milieu plus long que le tarse; ongles courts et grêles. Cette division réunit les Merles ixos et les Podobés de M. Lesson. Quelques unes des espèces dont M. Temminck a fait des Tur- doides ont été prises pour types ou pour su- jets d'autres sections, que nous indiquerons au fur et à mesure que nous signalerons ces espèces. Une d'elles se montre accidentelle- ment en Europe ; c'est le Turdoïde obscur , Ix. ohscurus Temm. : tête, joues et gorge d'un brun sombre; dessus du corps d'un brun de terre terne; poitrine et flancs d'un brun clair; abdomen et couvertures infé- rieures de la queue blanchâtres. — Habite l'Afrique; se montre en Andalousie. Le Tur. Levaillant, /a;. VaillanliiTemm. (Buff., pL enl., 317), du cap de Bonne-Es- pérance.—Le Tur. a tète blanche, Ix. leu- cocephala Temm. {pi. col. , 4 ). — Le Po- dobé, Turd. ery ihr opterus Gmd. (Buff. , pi. enl., 334), du Sénégal , type de la 11' race de M. Lesson , ou Podobés. — Le Turd. cap- bronzé, fo. calceocephalus Temm. {pi. col, 453 ) , de Java , type du g. Micropode ( 3/t- cropus) de Swainson. — Le Turd. écaillé , Ix. squamalus , Turd. squamalus Temm, {pi. col., 453), que Swainson place dans son g. Brachype {Brachypus), dont le Turd. dis- par Horsf., espèce de Turdoïde, est le type. — Le Turdoïde a tète noire , Ix. atriceps Temm. {pi. col. , 137 ). — L'teos plebeius Rapp. {Voy. pi. 23). — Le Turd. a ventre jaune, Turd. aurigaster Vieill. (Levaill., Ois. d'Afr., 107), dont Swainson fait son g. Hœmalornis. Enfin G. Cuvier range encore avec les Turdoïdesle/au/"redic (Levaill., Ois. d'Afr., il \). — Le Grivelin {id., 118). — Le Con- dor { id., 119 ). — Et le Turd. orientalis Gmel. (Buff.,pL enl., 273). Il en distingue les espèces à queue excès- 148 MER fiivement fourchue, dont M. Temminck a fait un g. sous le nom d'£«icure. VI. GRALLINES. Grallina, Vieill. {Tanypus, Oppel.) Bec médiocre , allongé , convexe ; ailes longues et pointues ; tarses longs, robustes, scutellés. C'est surtout par ce dernier caractère , qui donne à ces oiseaux une apparence d'E- chassiers, que les Grallines se distinguent des autres Merles. On n'en connaît que deux espèces : la Grall. noire et blanche, Gr. melanoleuca Vieill. (Gai. des Ois., pi. i 50), de la Nouvelle- Hollande; et la Grall. bicolore, Gr. bicolor Vig. et Horsf. , des environs de Port- Jackson. VII. CRINONS. Criniger, Temm. Enfin , G. Cuvier place parmi les Merles le Crinon BARBU, Cr. barbatus Temm. {pi. col., 86), qui porte pour caractères distinc- lifs des soies fortes et raides à la base de la mandibule supérieure , et les plumes de la nuque terminées par une sorte de soie. Une foule d'autres espèces, décrites par des auteurs comme étant des Merles, ont été rapportées par d'autres auteurs à des gen- res et à des familles tout dilTérents. Ainsi les Turd. malabarius Lath. et cochinchinen- sis Gmel., sont pour Boié des Philédons ; le Turd. badins Licht. , est un Fournier pour Vieillot; le T. longiroslris Gmel. est le type du g. Tatau de Lesson, et appartient à la famille des Grimpereaux; le T. variegatus Gmel. est le type du g. Campylorhynchus Spix, de la famille des Troglodytes ; le T. brachypterus Lath. est un Mérion pour M. Temminck; le T. arundinaceus Linn. est une Fauvelle; le T. aureocapilla Gmel. est, pour les uns , un Accenleur, pour les autres une Fauvelte: le T. flavirostris Horsf. est un Myophone pour M. Temminck; le T. colma Gmel. est pour Boddaert un Fourmi- lier; le T. perspiciltalus Gmel. est un Ga- rulaxc pour M. Lesson ; le T. crassirostris Lath. est pour le même auteur un Turnagra; le T. palmarum Linn. est dans Vieill. un Tachyphone; le T. guUuralis de Lath. est, dans la famille desCotingas, le type du g. Pachycéphale de Swainson ; le T. zeilonus est une Pie-Grièche; le T. leucolis Lath. est MER un Philédon pour M. Temminck ; le T. fla- virostris Horsf. est également pour lui ua Myophone; le T. amœnus Horsf. appartient, selon G.-R. Gray, au g. Traquel. La liste des espèces que l'on a successive- ment retirées du g. Turdus est presque iné- puisable; mais nous devons borner là nos citations. Elles su'firont pour démontrer combien peu cette division des Merles est caractérisée , puisqu'elle est susceptible de comporter tant d'éléments hétérogènes. (Z. Gerbe.) MERLE D'EAU. Ois. — Nom que don- naient Buffon et les ornithologistes de son époque au Cincle plongeur d'Europe. Voy. CINGLE. (Z. G.) MERLUS (Gadusnieriuccius Lin.), poiss. — C'est un grand Poisson de la famille des Gades habitant l'Océan d'Europe et la Médi- terranée. H a le corps très allongé , com- primé vers la queue, arrondi en avant; la tête large et déprimée; la gueule bien fen- due, les mâchoires hérissées de longues dents en crochets et pointues sur plusieurs rangs; un barbillon à la symphyse ; deux dorsales : l'antérieure petite, basse et courte ; la se- conde, étendue sur presque tout le dos , va jusqu'à la caudale, avec laquelle elle ne se confond pas; une seule anale très longue; la caudale petite et courte. Un gris plus ou moins blanchâtre colore le dos ; le ventre est blanc mat. C'est un Poisson vorace qui vit en trou- pes et dont on fait une pêche abondante, surtout le long des côtes de la Méditerranée, parce que ce poisson donne lieu à de bonnes et abondantes salaisons qui rendent sa chair plus ou moins sèche, suivant le procédé qui a été suivi pour la saler. On vend alors ce poisson sous le nom de Meriuche quand il n'est pas très dur, et sous celui de Slockfish quand il est devenu tout-à-fait raide et sec. On le réduit à cet état surtout en Flandre et dans le nord de la Basse-Allemagne. C'est une des nourritures les plus abondantes pour les classes pauvres. Le Merlus est devenu aussi le type d'un genre particulier de la famille des Gades, et qui se distingue de celui des Morues et des Merlans , parce qu'il n'a que deux dorsales et qu'une seule anale. Il se distingue des Merlans par le barbillon. Il y a plusieurs es- pèces de ce genre, car celle que Lacé- MER pcde a vue dessinée par Commerson, et qui se trouve autour du cap Horn, est bien dis- tincte de celle d'Europe. Elle a été rapportée par M. Gay. Oa en connaît d'autres de la Nouvelle-Zélande. (Val.) *]VlERMIS(y.f'pf;.tç, fil, cordelette), helm. — Genre d'Helminthes établi par M. Du- jardin pour des vers longs, filiformes, con- fondus avec les Gordius ou avec les Pi- laires. Les mâles sont inconnus ; les femelles, après avoir vécu dans le corps de quelque insecte ou d'une larve, en sortent et se trou- vent pelotonnées sur la terre humide, où elle répandent leurs œufs globuleux , noirâ- tres. Ces œufs sont contenus d'abord dans une capsule ou dans un calice bipolaire, susceptible de se diviser en deux moitiés cupuliformes. Les Mermis femelles, à l'in- stant de la ponte, n'ont qu'un intestin in- complet, sans orifice anal; leur bouche est terminale, très petite; leurs téguments, très épais, sont formés de fibres obliques. (Duj.) *i\lEROCORIS (c^vipo:, cuisse; xo'pt;, pu- naise). INS. — Genre de la famille des Coréi- des, groupe desCoréites, de l'ordre des Hé- miplères, établi par Perty [Delccl. anim. arliculat.) et généralement adopté par les entomologistes. Ces Insectes sont caractéri- sés p.ir une tête courte et des antennes dont le dernier article est en forme de fuseau al- longé. Le type de ce genre est le M. acri- dioides {Coreus acridioides Fabr.), de l'Amé- rique méridionale. (Bl.) MEUODOIV (pTjpo'ç , cuisse; ô<îov',-, dent). INS. — Genre de l'ordre des Diptères bra- chocères, famille des Brachystomes , tribu des Syrphides , établi par Latreille et carac- térisé comme suit : Corps épais. Antennes insérées sur la moitié inférieure de la hau- teur de la tète et sur une saillie du front; troisième article ovale ; style bi-articulé. Yeux velus. Cuisses épaisses, ordinairement terminées par une dent; jambes arquées. Cellule sous-marginale des ailes pédiforme. Ce genre renferme 16 espèces , toutes de France ou d'Italie, et 3 qui paraissent ap- partenir à l'Afrique septentrionale. Nous citerons parmi les piemières le ,1/. cqueslris, qui se trouve aux environs de Paris. C'est un Insecte long de 1 à 2 centimètres; il a la face et le front grisâtres , les antennes noires, le thorax antérieurement à poils ferrugineux, postérieurement à poils noirs; MER 149 l'écusson et l'abdomen à poils ferrugineux ; les pieds noirs; les jambes postérieures à tubercule vers l'extrémité, et terminées par une pointe recourbée. Les larves des Merodon se nourrissent de substances végétales ; quelques unes ont été découvertes dans des ognons de Narcisse , dont elles rongent Tinléricur. Elles ont le corps blanchâtre, épais, cylindrique, pointu aux deux extrémités. MÉKOÉ. Meroe. moll. — Genre créé par Schumacher aux dépens des Donaces. Voy. ce dernier mot. *MEROLES. REPT. ~ Division formée dans l'ancien genre Lézard par M. Gray ( Ann.ofn. hist., I, 1838). (E. D.) *MEK0>1ALI]S. INS.— Genre de la tribu des Chalcidiens, groupe des Osmocérites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Wal- ker (Enlom. Magasine). Le type est le M. flavicornis Walk. {Enlom. Magas., t. II, p. 178). (Bl.) *MEROIVCIDIUS. INS.— Genre de la tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Serville {liev.mélh. de l'ordre des Orthopt., Ann. des se. nat., 1" série) sur une espèce de la Guiane (M. obscurus Serv.), qui n'est pas séparée des Acanlhodis par d'autres entomologistes. (Bl.) *MEROPACHYS(p.yipoî, cuisse; «ax"?» épais). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamèrcs, tétramères de Latreille, famille des Longicornes , tribu des Cérambycins, établi par M. Hope et adopté par Erichson {Àrchiv. fur Naturg., 1842, p. 221, 162). Les deux espèces suivantes, de la Nouvelle- Hollande, en font partie : les M. Mac-Leayi II., et sericeus Er. (C.) *MEROPACHYS (fxnp-'ç, cuisse ; ^rax^'î» épais). INS. — Genre de la famille des Co- réides , groupe des Anisoscélites, de l'ordre des Hémiptères , établi par M. Laportc de Castclnau (Essai hémipl. héléropt.) sur quel- ques espèces exotiques. Les Meropachys ont une tête courte, arrondie; des pattes posté- rieures grandes , dont les cuisses sont très renflées et les jambes arquées. On peut en considérer comme le type le M. gracilis Burm., qui est assez commun au Brésil. (Bl.) *i\IÉROPIDÉES. Meropidœ. ois. — Fa- mille de l'ordre des Passereaux , établie pour des espèces qui ont un bec plus long que la tête, arqué; un corps allongé, sveltei 150 MER des ailes longues ; une queue le plus ordi- nairement terminée par deui brins ; des pieds courts , et le doigt externe profondé- ment soudé à celui du milieu. Cette famille , qui correspond aux Leplo- ramphus de M. Duméril et aui Guêpiers de G. Cuvier, a été créée par Vigors. Elle comprend, pour>G.-R. Gray, les genres Uerops, Melillophagus et Nijcliornis ; et pour M. Lcsson, indépendamment du genre Merops , dans lequel il confond les Mélitto- phages et les Nycliornes , la famille des Mé- ropidces renferme encore les genres Iirisor et lihinopomaslur. (Z. G.) MEROFS. OIS. — Nom scientifique du genre Gucpier. Voy. ce mot. ♦aiEROSCELISUS (fx-nrA, cuisse; t';, jambe; fîo; , égal), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- treille, famille des Longicornes , tribu des Prioniens , créé par Serville (Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. I , p. 126 et 157), et qui ne renferme qu'une espèce , le M. vio- laceus Dej., Serv., originaire du Brésil. La femelle paraît être privée d'ailes. (C.) MEROSPORUM. bot. cr. — Voy. da- CRINA. (LÉV.) *i\IEROSTACHYS(;/y)po?, tige; "^-^r^;, épi). BOT. PH. — Genre de la famille des Graminées-Feslucacées, établi par Sprengel (Syst. , 1 , 132 ). Gramens du Brésil. Voy. GBAMINëKS. MKROU. POIS. — Voy. serran. *]\1ERRETIA, Soland. (il/se), bot. ph. — Syn. de Corynocarpus , Forst. *I\1ERTENSIA (Mertens, zoologiste alle- mand). ACAL. — Genre de Béroïdes proposé par M. Lesson , qui le place dans sa tribu desCydippes, et le caractérise ainsi : Corps oblong, vertical, échancré en bas, com- primé sur les côtés , formé de huit côtes , portant chacune sur leur arête une rangée de cils; près de rouverture supérieure nais- sent deux longs cirrhes contenus dans deux tubes latéraux, et sortant par l'extrémité opposée. Le type de ce genre est le Bei-oe ovtim de Fabricius , qu'Eschscholtz avait nommé Cydippc ovum , et qui est la Mer- tensia Scoresbyi de M. Lesson. Cet Acalèphe, de la grosseur d'un œuf, est bleuâtre, pres- que diaphane. Il vit près du pôle arctique, dans la baie de Baftin , et au Spiizberg. M. Lesson rapporte au même genre , et MER peut être à la même espèce , le Beroe com' pressa de Mertens , qui est une Janiia de M. de Blainvillc. (Dn.) !\!EKTE%SIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Cellidées, établi par 11. B. Kunth (m Ilumb. et DonpL, Nov. gen. et sp., Il, 31 , t. 103). Arbres de l'A- mérique tropicale. Voy. celtidées. — Roth. {Catalect., I, 54), syn. de Stecnhammera , Reichenb. IMERTEIVSIA, Roth. (in Schrad. Jauni., Il, 1, t. 1). BOT. CR. — Syn. de Champia, Lamk. *i*lÉRULAXE. Merulaxis. ois. — Genre de la famille des Fourmiliers et de l'ordre des Passereaux , caractérisé par un bec mé- diocre, à mandibule supérieure convexe, presque droite, à arête très marquée entre les narines, et à pointe recourbée et nota- blement échancrée; des narines en partie recouvertes en avant par une écaille bom- bée, au-dessous de laquelle elles sont per- cées , et cachées en arrière sous des plumes rigides , étroites , courtes et dirigées en avant; des ailes obtuses, très courtes , très concaves et arrondies; une queue longue, étogée, à rectrices peu fournies , acuminées et molles; des tarses forts, assez robustes ; quatre doigts armés d'ongles minces, com- primés et peu vigoureux. Ce genre a été établi par M. Lesson, dans sa Centurie zoologiquc , sur un oiseau fort voisin des Fourmiliers : aussi les auteurs ont-ils été d'accord pour le placer dans la même famille. MM. Swainson et Ménétrier ont de leur côté reconnu, dans l'oiseau publié avant eux par M. Lesson , le type d'un genre nouveau qu'ils ont proposé, le premier sous le nom de Platyurus, et le se- cond sous celui de Malacorhynchus. Les espèces qu'a fait connaître M. Lesson sont : le Mérulaxe noir, M. ater Less. [Cent, zoologique, pi. 30). Noir ardoijé, uniforme; tarses jaune clair. — Habite le Mexique. Le Mérulaxe roux, M. rutilus Less. Brun ardoisé en dessus , roux vif sous le corps ; les plumes du front formant sur la narine une petite houppe comprimée. — Patrie inconnue. Peut-être cette deuxième espèce est-elle établie sur la femelle ou le jeune âge du Mérulaiie noir. Depuis la publication de ce genre par WÉR M. Lesson , quelques autres espèces ont été découvertes ; ainsi M. de La Fresnaye en a fait connaître quatre dans la Revue zoologi- que pour 18i0 (n" d'avril) : le ^1/. scnilis, le il/, grisei-collis, le M. squamiger (tous les trois venant de Sanla-Fé de Bogota), et le M. analis, que M. de La Fresnaye croit provenir du Paraguay ou du Chili. On ne sait absolument rien sur les mœurs des Mérulaxes ; cependant, comme, par l'ensemble de leurs formes, ce sont de vrais Fourmiliers , il est probable qu'ils en ont les habitudes et le genre de vie. ( Z. G.) mÉRlJLIDÉES. Merulidœ , Vig. ois. — Syn. de Turdidées. Voy. ce mot. (Z. G.) *]MERULI\A {merulius, genre de cham- pignons). POLYP. — Genre établi par M. Eh- renberg aux dépens des Agaricies de La- mouroux et de Lamarck, et ayant pour type le Madrcpora ampUata d'Eliis et Solander. Les expansions de ce Polypier sont presque flabellées, avec des rides longitudinales sé- parées par des carènes saillantes dentelées en scie, très rudes. II se trouve dan. la mer des Indes. (Duj.) MERULIUS. BOT. CR. — Genre de Cham- pignons créé par Haller, et si vaguement caractérisé, que les auteurs y ont introduit un grand nombre d'espèces dont on a forme depuis de nouveaux genres. Ainsi on trouvé décrits sous ce nom, des Agarics, des Chan- terelles, des Pézizes, des Théléphores, des Dœdalea, etc., etc. Il app;uiient à la classe des Basidiosporés, et doit être mis parmi les Polyporés. Le réceptacle est réfléchi ou rêsu- piné, ordinairement membraneux. L'hymc- nium est de la même nature, confondu avec le réceptacle, et composé d'une membrane parcourue par des veines peu saillantes , obtuses, et qui forment des aréoles ou de larges cellules, dont la surface dans l'état frais est couverte de bandes quadrifides. Ainsi limité , le g. MeruUus est parfaitement dis- tinct; mais, à l'exemple de Persoon, il faut en séparer les Xylomyzon , qui ont la même forme, et dont la consistance est coriace au lieu d'être charnue. Voy. xvlomvzon. (Lév.) MERVEILLE A FLELRS JAEiXES. BOT. PH. — Un des noms vulgaires de Vlm- paliens noU langere L. MERVEILLE DL PÉROU, bot. pu. — Nom qu'on donnait autrefois à la Belle-de- nuit, MES 151 MERYCOTHERILM. MAM. Foss.— Foy. CHAMKADX FOSSILES. *iAIERYLHI (,uipwu, pelotonner), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétra- mères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , créé par Kiiby {Faun. borcali americana , 1S31 , p. 172), et qui se rapporte au genre Phymalodcs , de Mulsant, que ce dernier auteur n'a publié qu'en 1839 ( Hist. nat. des Col. de Fr.), et qui par conséquent doit être rejeté. (C.) MERYX (avipuû), pelotonner), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Xy- lophages , tribu des Mycétophagides , créé par Latreille {Gênera Crust. et Ins., t. III, p. 17, t. I, pi. 11 , f. 1). Ce genre se dis- tingue par des palpes maxillaires tous sail- lants et terminés par un article plus grand, en triangle renversé. Le type , M. rugosa Lalr., indiqué à tort comme originaire des Indes orientales, est indigène de la Nou- velle-Hollande. (C.) *SïESACilLEA {fA£»05, moyen, médian; a::/ji.ro;, robuste). roLYP. — Sous-genre d'Ac- tinies , établi par M. Ehrenberg pour les esijcces qui auraient les tentacules moyens les plus forts, les internes et les externes étant au contraire plus petits; mais on ne connaît pas encore d'espèces de ce sous- genre. (Duj.) *MESAGROICUS (fj.£=ra>oexo; , qui est un peu rustique), ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères , famille des Curculioni- des gonatocèrcs, division des Brachydérides, établi par Schœnherr (Gênera et sp. Curcul. synon., t. VI, I, p. 281 ). L'auteur en dé- crit deux espèces du Caucase, les M. pisifc- rus Schr., et obscurus Stevens. (C.) MÉSAL. MOLL. — Adanson {Voy. au Se- nég.) nomme ainsi une coquille qu'il place dans son genre Cérithe , mais qu'une étude plus approfondie a fait reconnaître comme appartenant aux Turritelles. Voy. ce mot. *J\1ESALI\A. REPT. — Division formée par M. Gray {Ann. of se. hist., 1830) aux dépens du grand genre Lacerla. (E, D.) MÉSAIVGE, Parus, ois. — Genre type de la famille des Paridées , dans l'oriire des Passereaux. On lui assigne pour carac- tères : un bec petit, court, droit, conique, comprimé , non écliancré, et garni de poils à sa base, à mandibule supérieure quelque- fois un peu recourbée vers la pointe; des 152 MES narines situées à la base du bec , arrondies ei presque enliéremenl cachées par de pe- tites plumes dirigées en avant; des pieds médiocrement forts, et des doigts, au nom- bre de quatre, armés d'ongles assez puis- sants, surtout le pouce. Les Mésanges composent une division fort intéressante. Les espèces connues s'isolent d'une manière bien tranchée des autres groupes ornithologiques , non pas tant par leurs caractères extérieurs que par leurs habitudes naturelles. Ce sont , en efTet, de petits Oiseaux que leur manière de vivre suffirait pour caractériser d'une façon assez nette, tant elle leur est particulière. A la vérité , on trouve bien dans la série quel- ques espèces, les Colious, par exemple, les Sitelles, et surtout les Roitelets, dont les mœurs ont quelques traits d'analogie avec les leurs; mais quelques traits isolés ne sau- raient constituer en entier le naturel d'un oiseau, et celui des Mésanges leur est telle- ment propre, qu'il pourrait servir, nous le répétons, à caractériser le genre qu'elles forment. Aussi est-il possible de faire leur histoire générale; car, à quelques particu- larités près , ces Oiseaux ont des mœurs et des habitudes communes. Si les Mésanges avaient autant de force qu'elles ont de hardiesse et de courage, il est très certain qu'on pourrait les placer parmi les espèces les plus redoutables. En général, elles sont vives, actives, auda- cieuses et hargneuses au suprême degré. Elles se montrent jalouses à l'égard des au- tres Oiseaux, et ont, pour quelques uns d'entre eux, une antipathie bien pronon- cée. La Chouette surtout est leur léte d'a- version ; elles se lancent dessus avec fureur, avec opiniâtreté, en hérissant leurs plumes et en poussant des cris perçants qui attirent les autres petits Oiseaux. 11 est excessivement rare, durant le jour, de les trouver au repos. Constamment elles voltigent d'arbre en arbre, sautent de bran- che en branche, et s'y soutiennent dans toutes les attitudes. Tantôt elles s'accrochent à l'écorce pour prendre un insecte ou les œufs qu'il y a déposés , la frappent de leur bec pour en faire sortir ceux qui pourraient s'y être cachés ; tantôt elles se suspendent à rcxtréniilé du rameau le plus faible, pour chercher dans le bourgeon, ou sur la ligc MES qui le termine, les petites mouches qui s'y reposent. Après qu'elles ont ainsi exploré un arbre depuis le bas jusqu'à la cime, elles se jettent sur un autre arbre voisin, re- commencent leur chasse, et ainsi successi- vement elles visitent quelquefois toute la lisière d'un bois. La plupart des Mésanges étant en quel- que sorte omnivores , la nature leur offre presque partout de nombreux moyens d'exis- tence. Il est probable que c'est à la facilité qu'ont ces Oiseaux de se procurer partout une nourriture facile qu'il faut attribuer leur courte pérégrination ; car nous devons dire que les Mésanges n'entreprennent pas de longs voyages; elles errent çà et là plu- tôt qu'elles n'émigrent. L'été, elles man- gent des Abeilles, des Guêpes, des Punai- ses de bois , des Chenilles et un grand nombre d'autres Insectes, soit à l'état par- fait, soit à l'état de larve; l'hiver, elles se nourrissent de fruits à noyau, de graines sèches; elles recherchent avec avidité celles du Tilleul, du Sycomore, de l'Érable, du Hêtre et du Charme ; elles aiment aussi les noisettes, les glands, les noix, les Châtai- gnes, et surtout les olives piquées et à demi sèches. Peut-être n'attaquent-elles ce dernier fruit que pour mettre à découvert les larves qui le rongent. Il est surprenant que d'aussi petits Oiseaux, avec des moyens peu puis- sants en apparence , puissent venir à bout de rompre l'enveloppe ligneuse d'une noi- sette , par exemple , ou d'une noix. Le seul instrument qu'elles emploient à cet effet est le bec ; elles s'en servent comme d'un coin , à l'aide duquel elles frappent à coups redoublés sur l'enveloppe de la noix jusqu'à ce qu'elles soient parvenues à pratiquer un trou assez grand pour en extraire le con- tenu. C'est du reste de cette manière qu'elles mangent toutes les graines; car, malgré leur bec ferme et solide , elles ne les écra- sent pas , comme font certains Oiseaux co- niroslres : elles les dépècent, en ayant soin de les assujettir préalablement sur une bran- che , avec leurs pieds. La prévoyance n'est ordinairement pas une des qualités des Oi- seaux : ils vivent au jour le jour, sans pren- dre souci du lendemain. Cependant il pa- raîtrait que les Mésanges, quelques unes du moins , entassent dans des tro\is , pour leur provision d'Iiiver, des graines et des fruits MES à noyaux. Toutes sont gourmandes et vo- races; la plupart d'entre elles même sont, à vrai dire , carnivores. La Mésange char- bonnière, la Mésange bleue et la Nonnelte ont un appétit excessivement prononcé pour le suif et la graisse rance ; c'est là pour elles un appât auquel elles ne sauraient résis- ter. Un Tait certain, déjà signalé , et dont nous avons été témoin bien souvent, c'est qu'elles attaquent, en cage, les Oiseaux faibles et languissants , même ceux de leur espèce, et qu'après les avoir tués en les frappant à coups redoublés sur la tête, elles leur ouvrent le crâne pour en dévorer la cervelle. Becbstein a vu une grande Char- bonnière tuer de la sorte une Caille. Cette cruauté , comme le dit Buffon , n'est pas toujours jusliûée par le besoin, puisqu'elles se le permettent lors même qu'elle leur est inutile, par exemple dans une volière où elles ont en abondance la nourriture qui leur convient. En captivité , on nourrit les Mésanges avec du chènevis , de la faine et plusieurs autres graines ; elles mangent aussi du pain trempé dans du lait ; mais on a remarqué que, sans rien perdre de leurs habitudes et de leur activité naturelles , elles ne supportent pas longtemps l'escla- vage. On ne peut les garder que trois ou quatre ans en cage. Malgré la nourriture qu'elles prennent en abondance, et qu'elles savent si bien varier, les Mésanges ne sont Jamais bien grasses ni de bon goût ; leur chair est noirâtre , grossière , sèche et amère. Il est peu d'Oiseaux plus sociables que ceux dont nous faisons l'histoire ; car il est très rare de rencontrer des individus isolés. I Ils vivent en troupes ou plutôt en familles, surtout après les couvées. On les entend se \ rappeler sans cesse et redoubler leurs cris dès qu'ils se perdent de vue; on les voit se réunir un instant, se quitter, puis se rap- procher de nouveau. Les lisières des bois, les buissons, les haies, les jardins, les en- droits marécageux , les bords des rivières , sont les lieux où ils exercent constamment leur industrie. On a prétendu qu'il règne entre les Mésanges moins d'attachement que de méGance, et que les individus d'une même espèce se craignent mutuellement; on a même avancé que cette méfiance et celte crainte mutuelles étaient cause que T. VMI. MES 153 ces Oiseaux se tenaient toujours à quelque distance les uns des autres. Si le fait était vrai, on ne saurait trop comment expliquer leur instinct de sociabilité; mais nous pou- vons assurer que , dans cette circonstance comme dans beaucoup d'autres , on s'est trompé. Si bien souvent les Mésanges qui composent une bande sont éparpillées çà et là sur le même arbre , c'est que les insectes qu'elles y cherchent n'y sont pas non plus ramassés sur un seul point, et non seule- ment alors elles se dispersent sur toutes les branches , mais , lorsque deux de ces Oi- seaux suivent la même direction , on les Voit arriver jusqu'au bout de la tige qu'ils parcourent, exerçant tranquillement leur industrie l'un près de l'autre. Si quelquefois il y a querelle entre les Mésanges, c'est toujours lorsque l'une est sur le point d'en- lever la proie à l'autre. D'ailleurs la plus grande preuve de leur sociabilité est que la plupart d'entre elles ne sauraient vivre seules. La Mésange à longue queue surtout offre un exemple bien remarquable du besoin de la société de ses semblables. Se voit-elle isolée, on l'entend incontinent se désespé- rer, si nous pouvons ainsi dire. Elle, d'ordi- naire si active pour ses besoins, oublie même alors de chercher sa nourriture. Ce n'est plus dans le bas des arbres qu'elle se pose; elle n'en visite plus les branches jus- qu'au dernier rameau pour y découvrir l'in- secte qui s'y cache; c'est sur la cime qu'elle se perche alors ; et de là , poussant de hauts cris d'appel, elle paraît attendre qu'on lui réponde. Si rien ne lui indique la présence de ses compagnes dans le voisinage, elle vole se percher sur un arbre plus éloigné , pour y recommencer ses cris. Enfin cette agitation ne cesse que lorsqu'elle a retrouvé la petite troupe dont elle faisait partie, ou une autre dans laquelle elle comptera dé- sormais. Mais pour offrir un témoignage plus écla- tant de l'attachement que ces petits Oiseaux ont les uns pour les autres, nous citerons le fait suivant. Étant en chasse, nous démon- tâmes d'un coup de fusil une Mésange à longue queue qui demeura accrochée à l'ar- bre sur lequel nous l'avions tirée. Soudain elle poussa de petits cris plaintifs qui atti- rèrent tout autour d'elle les individus assez nombreux dont se conoposait la bande à la- 20 154 MES quelle elle appartenait. Ils voltigeaient avec agimiion à coté de leur compagnon blessé, s'en approrhaicnl jusqu'à le toucher, et pa- raissaient s'eiïorcer de rattiicr à eux par des tris particuliers. Enfin, après avoir observé quelque temps cette série de dévouement, nous les abattîmes l'un après l'autre, jus- qu'au dernier, sans que les coups de fusil pussent les déterminer à s'éloigner. Voilà bien certainement une preuve de l'attachement , nous dirions presque de l'a- mitié que les Mésanges à longue queue ont lune pour l'autre. Si toutes les espèces du genre sont en général sociables, ce qu'on ne saurait mettre en doute, nous n'en connais- sons cependant pas qui le soient à ce point. Les autres genres même ne nous offrent pas un exemple aussi remarquable ; les Roite- lets seuls pourraient peut-être, sous ce rap- port, soutenir la comparaison. Mais il n'est point, parmi les Oiseaux, de lien si étroit que l'époque des amours ne dé- truise, et les Mésanges à longue queue, comme toutes leurs congénères , quand vient le moment de la reproduction, cessent de former des familles; on ne les rencontre plus que par couples. Toutes les Mésanges ne mettent pas à fiiire leur nid le même soin ni la même adresse. Les unes le construisent dans les arbres creux, dans les fentes des murailles, dans les trous abandonnés des Mulots et des Taupes , dans les vieux nids des Pies et des Écureuils; les autres le placent entre les tiges des roseaux, à une certaine distance de l'eau; d'autres le posent contre le tronc dos arbres ou à l'enfourchure des branches; d'autres enfin le suspendent à l'extrémité des rameaux les plus flexibles. Parmi elles, (•elles qui apportent le plus d'art dans la construction de l'édifice qui doit recevoir leurs œufs et proléger leurs petits, sont la Mésange à longue queue et la Mésange Ré- miz. Celui de la première de ces deux es- pères, ordinairement posé sur l'enfourehe- menl des branches, est composé à l'exté- rieur avec des lichens , de la mousse et de la laine, entrelacés avec un art admirable, et est garni intérieurement d'une grande quantité de plumes et de duvet. Ce nid, qui affecte la forme d'un ovale, offre ceci de particulier que, sur deux de ses faces op- posées, sont pratiquées deux petites ouver- MES lures qui se correspondent de telle façon que la femelle ou le miile puissent entrer dans ce nid et en sortir sans être obligés de se retourner. Cette double ouverture est évidemment un fait de prévoyance inspiré à cet Oiseau par la nature; c'est afin que sa longue queue, qui, au moindre obstacle, se détache ou se froisse , fût à son aise du- rant l'incubation ; et ce qui le prouve, c'est que, après l'éclosion et lorsque les jeunes peuvent se passer de la chaleur maternelle, en d'autres termes, lorsqu'il n'y a plus né- cessité pour la femelle ou pour le mâle de se tenir dans le nid , ils se hâtent de bou • cher l'une des deux ouvertures qu'ils y avaient ménagées. La Mésange Rémiz, elle, procède d'une autre façon et se montre bien autrement industrieuse. C'est, de tous les Oiseaux d'Europe , celui qui apporte le plus d'art dans la construction de son nid. Il le suspend à l'extrémité d'une branche flexible et pendante au-dessus de l'eau , l'attache avec les fibres du chanvre, du lin , de l'or- tie , o*u avec d'autres matières filamenteu- ses ; lui donne la forme d'un sac, d'une bourse ou d'une cornemuse aplatie; en place l'ouverture sur le côté, ordinairement sur celui qui fait face à l'eau, et le compose du duvet léger qui se trouve aux aigrettes des fleurs du saule, du peuplier, du trem- ble, des chardons, des pi.ssenlits, etc. Pour entrelacer ce duvet avec des brins de racine, de façon à en composer un tissu épais, série, presque semblable à du drap , la Uémiz n'emploie d'autre instrument que son bec. L'intérieur de ce nid ne diffère pas de l'ex- térieur. Quant aux autres espèces, elles se bornent à entasser sans trop d'art, dans le trou qu'elles ont choisi, du crin, de la bourre , des plumes, en un mot des matiè- res molles. Les Mésanges sont en général extrême- ment fécondes. Certaines espèces, comme la MouslacheetlaRémiz, nefontordinairement que six ou huit œufs ; mais la Mésange bleuo et la grande Charbonnière en pondent jus- qu'à quinze et dix-huit. Il n'est pas rare de voir le dernier de ces Oiseaux commencer une seconde ponte avant d'avoir émancipé sa première couvée. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que les Mésanges pondent toutes des œufs qui ont à peu près la même couleur; ils .«?nt blan's, marqués de la'-hes rouges et MES violettes. Il y a quelquefois si peu de diffé- rence entre ceux des diverses espèces , qu'il est très difficile de ne pas les confondre. Peu d'oiseaux nourrissent leurs petits avec un zèle et une activité aussi infatigables ; il y en a peu qui leur soient plus attachés, et qui les défendent avec plus de courage contre les agresseurs. En raison du nombre des espèces et de leur considérable reproduction, les Mésanges seraient abondamment multipliées, si elles savaient veiller à leur conservation. Mais, en général, peu méfiantes, curieuses, hardies et sans défense, elles deviennent facilement la proie de l'oiseleur et des animaux qui cherchent à les surprendre. Le Hobereau, l'Émérillon, généralement tous les petits Oiseaux de proie, tant diurnes que nocturnes et même les Pies-Grièches, leur font la guerre; d'un autre côté, le Lérot, le Loir et les Souris détruisent souvent leurs pontes ou leurs nichées, en pénétrant dans les trous où la plupart d'entre elles font habituelle- ment leur nid. Tous les pièges, quelque grossiers qu'ils soient, sont bons pour pren- dre les Mésanges; elles s'y jettent en étour- dies, même lorsqu'elles ont déjà failli en être les victimes. On trouve des Mésanges dans l'ancien et dans le nouveau continent; mais , par une exception assez rare, les espèces sont beau- coup plus nombreuses en Europe, et surtout dans le nord de cette partie du monde que partout ailleurs. Les Mésanges ont été confondues par quel- ques naturalistesavecles Pics; d'autres, sans en faire des oiseaux de même genre, les ont pourtantconsidérés comme étant très voisins les uns des autres. Cependant, si l'on excepte une seule espèce (la Mésange des marais), qui, à ce qu'on assure, creuse elle-même les arbres pour y placer son nid, particularité qu'elle partagerait avec les Pics , ces deux genres d'oiseaux sont aussi éloignés entre eux par leurs habitudes qu'ils le sont par leurs caractères. Le genre Mésange ( Parus ) de Linné n'est plus aujourd'hui tel que l'avait fait son fon- dateur ; des coupes assez nombreuses y ont été introduites. G. Cuvier, le premier, l'a divisé en Mésanges proprement dites, en Moustaches et en Rémiz, et a fondé cette division sur quelques légères différences ti- MES 155 rées du bec et sur quelques particularités dans les habitudes. M. Temminck, qui d'a- bord avait résisté à cette manière de voir, s'est, lui aussi, décidé à établir trois sections dans le genre Paras ; les Sylvains, les Rive- rains et les Penduliens. Ces trois sections, qui ont pour motifs les oppositions d'habi- tudes, sont également distinctes entre elles par de légers caractères tirés des rémiges et du bec. Ainsi les Sylvains ont la première rémige de moyenne longueur; chez les Ri- verains elle est nulle, et les Penduliens ont un bec qui diffère totalement de celui des autres espèces. Quelques ornithologistes ont poussé plus loin encore le démembrement du genre Parus, devenu pour eux la famille des Pàridées. Ainsi, pour ne parler que de nos espèces d'Europe, la Mésange à longue queue est devenue pour Leach le type d'une division particulière sous le nom de Mecis- tura, et les Parus cristalus , cœruleus et paluslris ont servi à Kaup à fonder, la pre- mière, le genre Lophophanes, la seconde, le genre Cyanistes, et la troisième, le genre Pœcile. C'est là, ce nous semble, pousser un peu trop loin la manie de faire des genres. Nous reconnaissons que le genre Mésange ne pouvait rester tel que l'avait créé Linné, ni même tel que l'avait modifié G. Cuvier; mais nous sommes loin d'admettre qu'il faille sans motif réel multiplier les coupes et faire presque de chaque espèce un genre. Pour ne point tomber dans cet excès, nous adopterons la classification de G. Cuvier; seulement nous détacherons de ses Mésanges proprement dites le Parus caudalus, qui paraît réellement devoir composer, sinon un genre, du moins un groupe particulier dans la famille des Mésanges. MÉSANGES PROPREMENT DITES. Parus, Linn. Elles ont pour caractères distinctifs un bec épais, presque droit, pointu; des tarses courts et robustes ; une queue égale ou légè- rementéchancrée. Toutes ont pour habitude de vivre dans les bois et d'établir leur nid dans des trous. Parmi elles, nous ferons d'abord connaître les espèces que l'on rencontre en Europe. La MÉSANGE CHARBONNIÈRE , Par. major Linn. (Buff., pi. enl. 3, fig. 1). Tête d'un noir profond; joues blanches; une bande 156 MES longitudinale noire sur la poitrine; dessus du corps olive-verdâtre, dessous jaune.— Habite plus particulièrement les parties tem- pérées et froides que les contrées chaudes do l'Europe. La Mes. petite CHARBOioiitnE , Par. ater Linn. (Nilson, Skandinav. Faun., pi. 252, fig. 1). Parties supérieures cendrées ; dessous du corps blanc; deux bandes blanches sur l'aile ; le reste du plumage à peu près tomme chez l'espèce précédente. — Habile le nord de l'Europe, l'Angleterre. De passage en France. On la trouve également au Jupon. La Mes. nonnette, Par. paluslris Linn. (Bijrr.,pi. enl., 3, fig. 3). Dessus de la tête et nuque d'un noir profond; gorge noirâtre dans une petite élendue; dos gris-brun ; dessous du corps blanchâtre. — Habile très ava nt dans le Nord, esl commune en Hollande et en France, et vit pareillement dans FAmé- lique septentrionale. La Mts. LUGUBRE , Par. lugubris Nallerer (Gould , Birds o{ Europe , part. 7). Même plumage que la précédente: seulement, le noir de la tête ne s'étend pas au-delà de l'oc- ciput, et celui de la gorge occupe un plus grand espace. — Habite les parties orienlales du midi de l'Europe; commune en Dal- matie. La Mes. boréale. Par. borealis de Sel. Lonch. Espèce nouvelle publiée en 1843 dans le Bullelin de l'Académie des sciences de Bruxelles par M. de Sel. Lonchamps. Même système de coloration et mêmes couleurs que chez les deux espèces précéden- tes, mais dilTérant de la paluslris par une taille plus forte et par la tache d'un blanc pur qui occupe les côtés de la lêle, et de la lugubris par une calolle plus large et d'un noir plusdécidé. — Habite la Norwége et l'Is- lande, d'où l'expédition française du Nord a rapporté plusieurs individus. M. de Selys Lonchamps a encore proposé avec doute une deuxième espèce qu'il nomme Par. frigoris , et qui se distinguerait de la borealis par une taille moindre. La MES. A CEINTURE BLAN-CHE, Par. sibiri- cujGmel. (BufT., /)/. cnl. 708, fig. 3). Tête et nuque brunes; gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir profond; tem- pes, côtés du cou et bande sur la poitrine bleues. — Habite les parties les plus septen- trionales de FEurope et de l'Asie. En hiver, MES elle se répand dans quelques provinces delà Russie. La MES. DLEUE, Par. cœruleus Lin. (Buff., pi. enl. 3, Jlg. 2 ; voy. aussi l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 3 B, fig. 1). Une calotte azurée , bordée de blanc sur l'occiput; les joues blanclies, avec un trait noir ou bleu; le dessus du corps cendré-olivâtre; le des- sous jaune-citron. C'est l'espèce la plus com- mune que nous possédions. Elle se trouve aussi en Morée et au Japon. La MES. AZURÉE, Par. cyanus Pall . (Vieill . , Gai. des Ois., pi. 68). Front, tempes, tache sur la nuque et toutes les parties inférieures d'un blanc pur; têie entourée par une bande d'un bleu très foncé; dos, croupion, haut de l'aile et tache sur Fabdornen d'un bleu d'azur. — Habite le nord de l'Europe et de l'Asie. Vers la fin de l'automne, elle se ré- pand dans le centre de la Russie; quelque- fois elle s'avance en Pologne et jusque dans le nord de l'Allemagne. La Mes. huppée, Par. crislalus Lin. (Buff., pi. enl. 502, Cg. 2). Plumes delà huppe noires, bordées de blanchâtre; gorge, haut du cou , une raie sur les tempes , et collier d'un noir profond. Cette espèce, rare partout, visite, durant les hivers rigoureux, le centre et le midi de l'Europe; mais elle ne se montre jamais en grand nombre. LaMÉs. BicoLORE, Par. bicolorLin. (Wils., Amcric. birds, V, 1, pi. S, fig. 5). Une tache noire au front; la huppe et toutes les parties supérieures couleur de plomb ; gorge, devant du cou et parties inférieures d'un blanc roussâtre. — Habite F Amériquedu Nord et le Groenland. Elle est accidentellement de passage en Suède, et a été vue plusieurs fois en Danemark. Parmi les espèces étrangères, nous décri- rons la Mes. mont.^gnarde , Par. monlicolus Vig. (Proc, I, 22). Tête, cou, poitrine, milieu du ventre, ailes et queue noirs; nu- que et joues blanches; flancs jaunes. — Ha- bite les montagnes de l'Himalaya , où elle paraît remplacer la Charbonnière d'Europe. La Mes. de Bourbara, Par. bokharnesis Meyendorff. Elle ressemble par sa coloration à notre Par. ater; mais elle en diffère par une taille plus forte; le noir de la poitrine est en outre moins étendu sur les côtés. — Habite les environs de Boukhara. MES La Mes. de Ténériffe , P. Teneriffœ Less. Cet oiseau a jusqu'ici été considéré comme une variété du Par. cœruleus; cependant elle a une couronne et les joues d'un blanc pur; la tête et le cou d'un noir bleu indigo; le dos bleu clair, et le dessous du corps jaune. — Habile l'île de TénérilTe. La Mes. a quatre taches, Par. quadrivil- talus de La Fres. (Revue zooL, mai 1840). Espèce remarquable par les nombreuses taches blanches qui forment, sur l'aile et la queue, quatre bandes de cette couleur. — Habite Manille ou l'Inde? MM. Lesson et Swainson ont, chacun de leur côté, fait du Par. furcalus de M. Tem- minck (P. indiens Gmel.) un genre particu- lier, l'un sous le nom de Furcaria, et l'autre sous celui de Leiolhrix. Mais cet Oiseau , de l'avis de plusieurs auteurs, ne serait point une Mésange; G. Cuvier le considère plutôt comme un Traquet ou un Gobe-Mouche, et G.-R. Gray le place dans la famille des Ce-- tingas. Enfin, nous nous bornerons à citer comme appartenant encore à celte division : La Mes. étrangère, p. peregrinus Sparman (Caris., pi. 48 et 49) ; la Mes. élégantk , P. elegans Less.; la Mes. NOIRE, P. afer Lath. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 137, fig. 1), du Gap ; la Mes. indienne, P. indJcws Sparm. (Caris. pi. 50); la Mes. a tète noire , P. alviceps Horsr.(Temm.,jjL col. 287, fig. 2), de Java; la Mes. a tète rouge , P. erythrocephalus Vig. {Proceed.,1, 23), de l'Himalaya; la Mes. A HUPPE NOIRE, P. melanocephalus Vig. {loc. cit.), de l'Himalaya ; la Mes. a joues jaunes, P. xanlhogeriys Yig. {loc. cil.), de l'Hima- laya; la Mes. a grosse tète, P. macrocepha- lus Lalh., de la Nouvelle-Zélande ; la Mes. de la Nouvelle-Zélande , P. Novœ-Zelandiœ Lalh.; la Mes. momo, P. zclandicus Quoy et G Aim. (Voyage de l'Aslrolahe, pi. 11, fig. 3), de la Nouvelle-Zélande ; la Mes. a scapu- LAiRE, P. dorsalus Rûpp. (Vogël nord-est Afrika, pi. 17), de l'Abyssinie. La province de Bone (Afrique) nourrit plusieurs espèces de Mésanges parmi les- quelles deux se sont trouvées nouvelles. M. Al. Malherbe, dans un Catalogue rai- sonne d' Oiseaux de l'Algérie, les décrit, l'une sous le nom de Mes. Ledoux , P. Ledouci Malh., et l'autre sous celui de Mes. a dos BLEU, P. cœruleanus Malh.; la première est MES 157 voisine du P. aler, et la seconde du P. cœ- ruleus. MÉCISTURES. Mecistitra, Leach (Paroïdes, Brehm). Cette division ne renferme qu'une espèce qui se dislingue par un bec fort court, un plumage comme décomposé, une queue très longue et très étagée, et par son mode de nidification à découvert. La Mes. a longue queue , Mec. caudalus Leach , P. cawdaius Linn. (Buff., pi. enl. 502, fig. 3). Côtés de la tête, milieu du dos, rémiges, reclrices intermédiaires etcroupion noirs ; dessus de la tête , cou, gorge et poi- trine blancs.— Habite presque tous les pays de l'Europe; elle vit aussi au Japon. MOUSTACHES. Calamophilus , Leach ( Pa- nurus, Koch ; OEgithalus, Boié ; Myslaci- nus, Brehm). Cette section se caractérise par un bec dont la mandibule supérieure, plus longue que l'inférieure, est légèrement convexe et recourbée à sa pointe; par des ailes courtes, des jambes grêles et une nidification à dé- couvert, le nid étant fixé à des roseaux. Le type de cette section est la Mésange moustache , Cal. biarmicus Leach , P. biar- jmcwsLinn. (Buff., pi. enl. 618, fig. 1 et 2). Le caractère le plus tranché de cet Oiseau, celui qui lui a fait donner le nom qu'il porte, consiste dans deux bandes d'un noir de ve- lours, situées de chaque côté du cou, à par- tir de la base du bec; la femelle n'a pas ces moustaches. Elle diffère encore du mâle en ce que celui-ci a le dessus de la tête et la nuque d'un gris bleuâtre, tandis que chez elle ces parties sont roussâtres comme le reste du plumage. — Habite le nord de l'Europe, l'Angleterre, la Suède; elle vit également en Asie, sur les bords de la mer Caspienne. Quoi qu'en dise M. Temminck, elle est assez commune dans le midi de la France, et niche dans la Camargue. M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire pense que c'est à cette division qu'il faudrait rap- porter l'espèce dont MM. Lesson elSwaiuson ont fait leurs genres Furcaria et Leiolhrix. REMIZ. OEgithalus, Vigors (Pendulinus, Brehm; Paroides, Koch.) Ces MésaBges se distinguent radicalement l.iS iMES des auires par leur bec On, laillë en alêne; par leurs larses très courts, et surtout par leur mode de nidiûcalion, dont nous avons pnric plus haut. Trois espèces appartiennent à celte division générique : I.a Mésange Rémiz , OEgit. penduUnus \'ig., Par. penduUnus Linn. (ButT.. pi. enl. GIS, fig. 3). Sommet de la têle et nuque duii cendre pur; front et cotes de la icte duti noir profond; gorge blanche; croupion cendré. — Habile la Pologne, la Russie, la Hongrie, quelques contrées de l'Allemagne, rilalie et tout le midi de la 1-rancc. La Remiz D'AFRiyLE, OEgtl. capensis, Par. capensis Gmel. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 138, Gg. 1 et 2). Tête, cou, thorax et ven- tre d'un noir intense; côlés du cou et flancs blancs ; le reste du plumage cendré. — Ha- bite le cap de Bonne-Espérance. La Rémiz a tête collelu de feu, OEgit. flummiceps Barton (Proceed. V, 153). Tête et gorge couleur de feu; dos et scapulaires d'un jaune verdâtre; le croupion vert-jau- nàtre; ailes variées de jaune, de vert, de brun et de blanchâtre. — Habite les monta- gnes de l'Himalaya. (Z. Gerbe.) MLS.IXGES, Less. ois. — Syn. d'.Egi- Ihales. Voy. ce mot. (Z. G.) MESA^THUS, Nées. — Voy. willde- NOWIA. .WES.APUS. CRUST.— Ce nom est employé par Raflnesque pour désigner dans l'ordre des Décapodes brachyures une nouvelle coupe générique qui est ciccssivcment voisine de celle des Égéons, et qui n'a pas été adoptée par les carcinologistes. (H. L.) MÉSEIMIiRYANTHEMIÎES. Mesem- bryanthemeœ. bot. pu. — La famille qui a reçu ce nom ou celui de Ficoidécs est envi- sagée dilTéremment par divers auteurs. Les uns, avec M. Fenzl, la limitent aux nom- breuses espèces du seul genre Mesembryan- thcmum ou Ficoide, qui lui donne son nom; et, si nous adoptons cette opinion, nous n'a- vons qu'à renvoyer ici à l'article de ce genre dont la description devient celle de la famille. Les autres y ajoutent d'autres genres, dont le nombre varie suivant les botanistes. Ces mômes genres sont rejetés par M. Fenzl dans la famille des Porlulacacées, où ils se distri- buent en plusieurs tribus. Nous pensons donc que cette dijcussioa doit êtrç renvoyée MES à l'article des Porlulacacées, et que nous se- rons mieux compris en exposant comparati- vement les caractères sur lesquels s'appuient ces diverses classifications. (Ad. J.) MESEIHBRVA\THEMUM. bot. ph. — Voy. ficoïde. MESEMBRYAIVTIIUS, Neck. {Elem. n. 735). BOT. FH. — Syn. de Mesambryanlhe- muni, Linn. IMESEWBRYON , Adans. {Fam., H, 5G3). coT. l'U. — Syn. de Mesembryanlbe- mum , Linn. MIÏSE.XGÈRE. OIS. — Nom vulgaire de la Mésange charbonnière. MÉS£\TÈRE. ANAT. — Voy. péritoine. MESEIVTERICA (ut'jo; , milieu; cvt/- pov , intestin), bot. en. — Ce genre de Tode {Fung. mcckl. , p. 7, lab. 2, fig. 12) , ainsi nommé à cause de sa grande ressemblance avec un Mésentère , n'est pas un Champignon parfait, mais bien le mycélium stérile de plusieurs espèces deTrichiacées. Voy. mycé- lium. (Lév.) *iMÉS'E\TÉRIPORE {mésentère, mem- brane qui réunit les intestins), polyp. — Genre de Polypiers établi par M. de Blain- ville pour plusieurs fossiles du calcaire ju- rassique des environs de Caen , qu'il place dans la première famille (les Operculifères) de ses Polypiers membraneux, entre les Adéones et les Rétépores. Ce genre est ca- ractérisé ainsi : ses cellules ovales obliques, un peu saillantes , à ouverture presque ter- minale, sont disposées en quinconce de ma- nière à former un Polypier calcaire, fixé, subglobulcux, et composé d'expansions con- tournées dans tous les sens, divergentes du point d'attache. M. de Blainville rapporte à ce genre VEschara scobinula de Lamarck, qui est une espère vivante. (Duj.) 1HESEI\TERILM , Endl. {Gen. plant., p. 33, n. 403 d ). bot. cr. — Voy. tre- MELLA , Dill. *.^1ESIA. OIS.— Genre établi en 1838 par Ilodgson, dans la famille des Cotingas, pour une espèce qu'il nomme M. argenlaurus. (Z. G.) RIÉSITE. Mesites. ois — Genre dont la place dans la série ornithologique n'est pas encore parfaitement déterminée. M. Isid. Geoff. St.-Hilaire, à qui on en doit la créa- tion, en a donné communicatioh à l'Aca- démie des Sciences , dans sa séance du MES 9 avril 1838 , et l'a publié plus tard avec de bonnes figures de détails dans le Magasin de zoologie. On assigne pour caractères à ce genre : un bec presque aussi long que le reste de la tête, à peu près droit, comprimé, à man- dibule supérieure entière, mousse à son ex- trémité, à mandibule inTérieure présentant un angle vers le milieu ; des narines linéaires ouvertes dans un espace membraneux , qui se prolonge jusqu'au milieu du bec; des tarses médiocres, écussonnés ; quatre doigts libres, et bordés seulement près de leur ori- gine, celui du milieu le plus long de tous, l'interne dépassant un peu l'externe; des ongles assez petits, comprimés, très peu recourbés; une queue à pennes larges, et des ailes courtes, dépassant à peine l'origine de la queue. M. Isid. Geo(T.-St.-Hilaire, dans le travail que nous signalons plus haut, travail qu'il nous est impossible de suivre dans tous ses détails, a fait observer que l'oiseau , type du genre Mésite, d'après l'ensemble de ses caractères génériques et même de ses carac- tères spécifiques, se rapproche des Héliornes par sa tête, des Pénélopes et Calracas par son corps, notamment par ses ailes, des Pi- geons par ses pieds. « Ces dernières analo- gies, dit-il, sont évidemment celles aux- quelles doit être attribué le plus de valeur, au moins jusqu'à ce que l'étude du sque- lette permette de prononcer à cet égard avec une entière certitude; et s'il est incontes- table que le genre Mésite doit être considéré comme le type d'une famille nouvelle, cette famille paraît devoir se placer parmi les Gallinacés passéripèdes, près des Coloni- bidés. » G.-R. Gray , en enregistrant ce genre dans son List of the gênera, ne lui a point lout-à-fuit conservé la place que lui assigne M. Isid. Geoff.-St.-Hilaire : aussi le range-t il dans l'ordre des Gallinacés et dans la famille des Mégapodidées, entre les genres Megapodius et Alecthelia. L'espèce décrite par M. Isid. Geoff. St.-Hi- laire est la MiisiTE variée, Mesiles variegala O.Bcsmmsilconog.ornithoL, pi, XI) ; Tête, dessus du corps, ailes et queue d'un roux feuille morte; ventre roux, avec des raies irrégulières noires; plastron jaune clair, avec des taches noires; gorge blanche; sour- cil jaune clair; espace ou entourant l'œil. MES 169 Cet oiseau a été envoyé de Madagascar par M. Dernier, officier de santé de la ma- rine. Il parait fort rare, au moins dans les localités jusqu'à ce jour visitées par les Européens. On ne connaît absolument rien de ses mœurs. Vers ces derniers temps , M. 0. Desmuis a ajouté une dernière espèce à ce genre. Il décrit, en effet, sous le nom de Mésite um- COLORE, Mcsites unicolor {Iconog . omithoL, pi. XII), un oiseau qui a la plus grande analogie avec le précédent , mais qui cepen- dant parait en différer par son plumage, à peu près uniformément coloré ; par un bec et une taille moindres; par des tarses et des pieds un peu plus forts. Celte dernière espèce provient également de Madagascar, d'où elle a été envoyée au Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. Goudot. (Z. G.) *i\IESITES ((j.£(Jt'ty)5 , qui est au milieu). INS. — Genre de Coléoptères télramères, fa- milledesCurculionides gonatocères, division des Cossonides, créé par Schœnherr {Gcn. el sp. Curcul. syn., t. IV, 2, p. 103; VIII, 2, p. 276). Ce genre renferme les espèces suivantes, qui toutes appartiennent à l'Eu- rope : M. pallidipennis Schr., Tardii Steph , cuneipes Sol., et rarus Chvt. La première est originaire du Caucase, la deuxième d'An- gleterre, et les deux dernières se trouvent dans les contrées méridionales de la France. (C.) aiÉSITlîVITE. MIN.— Carbonate de Ma- gnésie et de Fer. Voy. caiibonates. I\IESLIER. BOT. PH.— Nom vulgaire du Néflier et d'une variété de Vigne. MIESOCANTIIICUS (p-t'aoç, qui est au milieu; âxav9o?, épineux), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Palpi- cornes, tribu des Phiihydrides, proposé par M.Hope(Coieop(emt's.l/aTiua«,1838,p.l26), L'auteur y rapporte trois espèces de l'.^fii- que tropicale, qui toutes ont quatre épines à l'extrémité des élyires. Il suppose aussi (|ue l'Asie offre des représentants de ce genre. (('■) * MÉSOCÈXE. Mesocena {aho;, milieu ; x£vo',-, vide). BOT. CR.— (Phycées.) M. Ehren- berg a formé ce genre déformes très remar- quables qu'il regarde comme appartenant aux Bacillariées, et que M. Kulzing a né- ce!:£Vo;, milieu; ttoS,-, pied; ).oSi;, lobe), ins. — Genre de la tribu des Chakidiens, groupe des Ptéroma- lites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood, et caractérisé par des anten- nes de treize articles, des palpes maxillaires fourchus et des jambes intermédiaires pout- 21 162 MES vues d'un lobe inlerne. Le type du genre est le M. fuscivcnlrisW'eslv. (Lond. and Edimb. philos. Mag., 3' série, t. II, p. G66). (Bl.) R!ÉSOPRIO\. Mesoprion (uîaov, milieu ; wjji'uv, scie), poiss. — Genre de l'ordre des Aranthoplérygiens , famille des Percoïdes , établi par G. Cuvier {Bèg. anim., tom. II, pag. i43). Ces Poissons ont pour caractère principal une dentelure en forme de scie sur le milieu de chaque côté de leur tête. Ils appartiennent à la famille des Percoïdes par leurs dents vomériennes et palatines , et se rapprochent plus particulièrement des Ser- rans, dont ils ont été démembrés, par les canines qui se mêlent à leurs dents , en ve- lours, et qui arment le devant ou les côtés de leurs mâchoires. Les Mésoprions vivent dans les deux Océans ; dans nos colonies françaises des Indes occidentales , on les désigne sous les noms de Vivaneau ou Vivanet et Sarde. On en connaît 39 espèces ou variétés remarqua- bles par l'éclat de leurs couleurs, et leur taille, qui, dans certaines espèces, atteint quelquefois 3 à 4 pieds. Parmi ces nombreu- ses espèces, nous citerons principalement : Le iMésoprion Dondiava , Mesoprion uni- maculaius Cuv. Le bord montant du préo- perculc a une fine dentelure, l'angle en a une plus forte et est arrondi; au-dessus de lui est une légère sinuosité rentrante. L'o- percule se termine en deux pointes arron- dies et plates. L'os surscapulaire est den- telé, mais non celui de l'épaule. Le museau, le sous-orbitaire et les os des mâchoires manquent d'écaillés. Les canines supérieu- res de devant et les latérales d'en bas sont fortes et pointues. Cette espèce est d'un jaune plus ou moins bronzé, argenté vers le ventre, avec une tache noire sur la ligne latérale et vis-à-vis le milieu de la partie molle de la dorsale; «les liiiiies noires régnent le long de chaque rang d'écaillés. Quelques individus présen- tent des reflets pourpres vers la tête et ver- dàtres vers le dos , avec des nageoires d'un Jaune roussâlre. Le Mésopbion doré, Mesoprion uninotalus Cuv. et Val. La nuque est plus élevée ; son sous-orbitaire est d'un tiers plus haut à pro- portion ; son inter-opercule n'olfre aucune apparence de tubérosité, et son préopercule présente à peine un léger arc rentrant; sa MES dorsale et son ovale finissent en pointe ar- rondie. Excepté les canines, ses dents sont très fines. C'est une des plus belles espèces de Mé- soprions. Le dos, le dessus de la tête et le haut des joues sont d'un bleu d'acier bruni ; le bas des joues et les flancs d'un rose vif, avec reflets métalliques; le ventre est ar- genté; sur le tout régnent sept ou huit bandes longitudinales d'une belle couleur d'or. La dorsale a trois bandes jaunes sur un fond rosé; l'anale et les ventrales sont d'un beau jaune jonquille; la caudale d'un bel aurore, avec un liseré noirâtre; la pec- torale d'un aurore pâle; les lèvres roses; l'iris est rosé, glacé d'argent. A Saint-Domingue, cette espèce porte les noms de Sarde dorée , Sarde rouleuse ou Sarde argentée , suivant le plus ou moins d'éclat de ses couleurs. C'est la même que celle qu'a décrite Desmaresl {Dict. class. d'hist. nat. ) sous le nom de Lutjanus Au- brieti. Les plus grands individus ne dépas- sent pas 35 à 40 centimètres. Le MÉsopnioN rouge, Mesoprion aya Cuv. et Val., est aussi une espèce de Saint-Do- mingue, où elle porte le nom de Sarde rouge de haut, fond. Sa couleur est entièrement d'un beau rouge carmin, avec des bords ar- gentés aux écailles. Sa taille ordinaire est de 75 centimètres ; quelques individus at- teignent cependant jusqu'à 1"',00 de lon- gueur. C'est un poisson très estimé au Port- au-Prince; sa chair est bonne à manger et peut se conserver au moyen du sel. Les autres espèces de ce genre diffèrent à peine des précédentes par quelques détails d'organisation, ou quelques variétés de cou- leurs que nous croyons inutile de mention- ner. (J.) *MESOPS (ac'doç, médian; â^, œil), ms. — M. Serville a détaché des Truxales dans la tribu des Acridiens, de l'ordre des Or- thoptères, quelques espèces qui en diffèrent un peu par la position des yeux. Le type est le M. abbrevialus {Truxalis abbreviatus Pal. Beauv.). (Bl.) *i\lESOSA(f;£'croç, qui est au milieu), ms, — Genre de Coléoptères subpentamères, tétrainèrcs de Latreille , famille des Longi- cornes , tribu des Lamiaires , proposé par Mégerle et adopté de préférence par Dejean {Catalogue, 3' édit., p. 371) à celui de Xy- MES lotribus de Serville , qui avait déjà été em- ployé dans un autre ordre. Ce genre ren- ferme trois espèces européennes , les Lamia curculionoides , neiulosa de Fab., et myops de Schr. Celte dernière se retrouve en Si- bérie. (C.) *MESOSTEmUS, DC. {Prodr., VI, 92). BOT. TH. — Voy. STILPNOPIIYTCM , LeSS. *l\IESOSTEXA (,y.î'ao;, milicu ; araét; , étroii). ISS. — Genre de Coléoptères bété- romères , famille des Mélasomes, tribu des Tentyriles , établi par Escbscholtz (Zoo- logical Atlas) et adopté par Solicr ( Ann. de la Soc. eut. de Fr., t. IV, p. 396). Ce genre est composé de 7 espèces africaines : buprcs- totdes F., 01. {Blaps), M. elegans, oblonga, brevicoUis, puncUpennis , Klugii el puncli- collis Sol. Elles proviennent d'Egypte et du Sénégal. (C.) *aiESOSTEI\US(,ut(To,-, milieu; artyôr, étroit). INS. — Genre de la famille des Ichncu- monides, de l'ordredes Hyménoptères, établi par Gravenhorst sur quelques espèces voisines des Cryptus. Le type est le M. transfuga Grav. (Bl.) MÉSOTHOR.'iX. INS. — Voy. thor.\x au mot I.VJSECTES. MKSOTYPE {,j.t,5ni. 1,800 m. o.Solieu es. Vont à peine sensible ,o 3,6oo o,3i Veiilsriuiblr. ,0 7,»oo i.fia Vent mt.ilrré. .5 19,800 4,45 Vent assez fort. >,o 3C,ooo 8, 16 Vent fort. i,o 71,000 16,20 Veut très fort. .5 81,000 17,35 Tempête. ,o q-,joo 22, ol Gramlf tempête. ,o iot,4od 29,33 Our,g»n. ,0 162,000 36,62 Ouragan qui renverse leséaificesctlrt ar- La décomposition des substances végé- tales et animales altère souvent la pureté de l'air dans certains lieux. Cette décomposi- tion parait cire la cause des Feux follels et celle des miasmes de tous genres qui pro- duisent la plupart des maladies pestilen- tielles et épidémiqucs. Les feux follets, que les superstitieux regardaient autrefois comme des revenants sortant du tombeau pour al- ler tourmenter les vivants, se manifestent principalement dans les cimetières, ce qui aura pu donner du poids à Cette croyance. Ils se développent aussi dans les lieux nU- rccageux , sur le bord des étangs et des ri- vières. C'est une flamme légère, qui semble sortir de terre et brûle en s'agitant , et en suivant difl'érentcs directions, il est aujour- d'hui constaté que les feux follels sont pro- duits par le dégagement de gaz hydrogènes phosphores, provenant de la décomposition des matières animales, et qui ont la pro- priété de s'enflammer au contact de l'air atmosphérique. MÉTKORr.s AQUEUX. — En passant de l'élat liquide à l'état aériforme, l'eau acquiert une densité moindre que celle de l'air alnicsp^é- 180 MET riquc, et s'dièvc alors en vertu de sa plus grande légèrelé. Celte vapeur est tantôt in- visible et tantôt visible. Dans le premier cas, elle constitue l'humidité proprement dite, et sa présence est accusée par l'hygromètre. Loin de troubler, en cet état, la transparence de l'atmosphère, elle semble l'augmenter dans plusieurs circonstances. La vapeur passe à l'état visible, lorsqu'elle devient vapeur vésiculaire, c'est-à-dire qu'elle forme de petites vésicules creuses dont la pesan- teur est à peu près la même que celle de l'air. Elle trouble alors la transparence de ce gaz à cause des réfractions multipliées qu'elle fait subir à la lumière, et demeure généralement en suspension pendant quel- que temps sous forme de Brouillards. Ceux- ci, à cause de leur plus grande pesanteur spécifique, «nt une tendance à tomber, et, quand les couches inférieures de l'atmo- sphère sont à la même température qu'eux, et saturées d'humidité, ils continuent de descendre jusqu'à ce qu'ils se résolvent en pluie à la surface de la terre. Lorsque les vapeurs sont entraînées à une certaine élévation et qu'elles planent à des hauteurs plus ou moins grandes, elles pren- nent le nom de Nuages. Les nuages peuvent encore se former dans les airs à la rencontre de deux vents humides inégalement chauds; alors, en raison de l'équilibre de tempéra- ture, le plus chaud se refroidit ,et la vapeur se condense. Il existe souvent plusieurs couches de nuages superposées les unes aux autres et qui marchent quelquefois dans des directions opposées. En général, elles sont d'autant plus élevées qu'elles sont plus blan- ches. Dans ce cas, elles affectent l'aspect désigné sous le nom de peliles pommelures, balayures, etc., tandis que les couches infé- rieures sont plutôt en pommelures grandes. Rien de plus difficile à fixer et à décrire que les nuages: leurs formes et leurs couleurs varient sans cesse, et présentent souvent les figures les plus bizarres. Cependant les cou- leurs dominantes sont le blanc, le gris et le noir; mais le matin et le soir, quand ils sont à une moyenne hauteur, les nuages ré- fléchissent différentes nuances et affectent toutes les teintes. Pluie. — Les vapeurs suspendues dans l'at- mosphère sont le résultat de l'évaporation qui a lieu sur les terres et principalement MET sur la vaste étendue des mers. Leur quantité est en proportion de la température, c'est- à-dire qu'elle varie en raison du climat, des saisons et de l'élévation du sol. Ces vapeurs s'élèvent, forment des nuages, et, lorsqu'elles ont acquis certaines dimensions et qu'elles ne peuvent plus être soutenues dans l'at- mosphère, elles se pressent, se condensent et se résolvent en pluie, qui tombe tantôt légèrement, sous le nom de bruine, tantôt avec plus ou moins d'intensité, quelquefois en gouttes très grosses. On remarque que le nombre des jours de pluie est en raison inverse de la quantité qui tombe. Il est moindre à l'équateur et augmente à mesure qu'on s'en éloigne. De même le nombre des jours de pluie est or- dinairement plus grand en hiver qu'en été, et cependant il tombe plus d'eau dans cette dernière saison que durant la première. 11 résulte des expériences faites depuis longtemps à l'observatoire de Paris que le pluviomètre placé à la surface du sol reçoit une plus grande quantité de pluie que celui placé sur la plate-forme du bâtiment, qui a 28 mètres de hauteur. Cette différence, qui est environ d'un neuvième, n'est pas l'effet du hasard, puisqu'elle a lieu chaque année. On explique cette particularité remarquable en admettant que les gouttes s'accroissent aux dépens de l'humidité de l'air en traver- sant ses couches inférieures toujours plus saturées d'humidité et souvent chargées da brouillards. Les vapeurs qui produisent la pluie se congèlent pendant l'hiver dans l'atmosphère et produisent la Neige, qui tombe généra- lement, par un temps calme, sous la forme symétrique d'étoiles à six rayons, tantôt ra- mifiés, tantôt sans ramifications. Passagère sur la plus grande partie du globe, la neige couvre de ses flocons éternels le sommet des hautes montagnes , où quelquefois elle prend une teinte rouge. Plusieurs natura- listes ont constaté que ces globules de ma- tière colorante sont de petits cryptogames du genre Uredo dont la neige est le sol na- turel , et que pour celte cause on appelle Uredo nivalis. Dans les années oii la neige a longtemps couvert le sol, les fontaines sont plus abon- dantes , les récolles sont plus sûres. En ef- fet , la neige trempe les terres plus que les MET pluies ; elle etnpêche la gelée de pénétrer pro- fondément dans le sol qu'elle recouvre. Ce résultat est dû à son faible pouvoir conduc- teur, d'où il résulte que non seulement elle s'oppose au passage du froid atmosphérique dans le sol, mais qu'elle empêche aussi la déperdition de la chaleur terrestre occasion- née par le rayonnement vers l'espace. De tous les Météores aqueux, la Grêle est le plus terrible et le moins connu. Elle se présente toujours en grêlons de glace ar- rondis par le frottement. Ces grêlons sont le plus souvent composés de couches con- centriques; quelquefois ils présentent la forme de cristaux dont les angles ont été émoussés. La théorie du célèbre Volta tend à démontrer que l'électricité forme ce mé- téore, que les grêlons sont successivement attirés et repoussés un certain nombre de fois par divers nuages charges d'électricités contraires. Leurs couches concentriques sem- blent, en effet, indiquer qu'ils sont formés par une suite de mouillages et de congéla- tions successives ; lorsque leur poids l'em- porte sur l'énergie électrique des nuages, les grêlons se précipitent vers la terre en faisant un bruit particulier qui ressemble assez à celui que produit un sac de noix qu'on vide. La grêle précède ordinairement les pluies d'orage ; elle les accompagne quelquefois , presque jamais elle ne les suit. Les nuages chargés de grêle semblent avoir beaucoup de profondeur, et se distinguent des autres nuages orageux par une nuance cendrée re- marquable. Ils sont généralement peu éle- vés. Aux approches de la grêle, l'élcctro- mèlre indique que l'électricité change très fréquemment d'intensité et de nature. La grêle est plus fréquente pendant l'été que pendant les autres saisons. Elle se manifeste plus souvent dans les zones tempérées que sous les pôles et l'équateur. Voy. grêle. On donne le nom de Grésil à la petite grêle peu consistante dont la surface parait comme saupoudrée de farine. C'est une es- pèce d'intermédiaire entre la grêle propre- ment dite et la neige. Le grésil se montre le plus ordinairement au printemps pendant les orages passagers et peu intenses. Voy. GRÉSIL. Le serein est une petite pluie fine qui tombe quelquefois pendant l'été , au cou- cher du soleil, sans qu'on aperçoive le MET 181 moindre nuage au ciel. Au premier abord, une pluie sans nuages parait chose extraor- dinaire. Il suffit cependant de réfléchir un instant pour en découvrir la cause et la pos- sibililé. En effet , pendant la chaleur de la journée, tous les corps humides fournissent une grande quantité de vapeur aqueuse qui se répand dans l'atmosphère. Or, il arrive que la température, qui était dans la jour- née à 20 ou 22", baisse au coucher du so- leil à 14 ou 15°. La température n'étant plus alors assez élevée pour maintenir à l'é- tat de vapeur l'eau que contient l'atmo- sphère , une partie devra nécessairement se condenser et retomber sur le sol. On donne le nom de /îose'e à cette innom- brable quantité de gouttelettes d'eau que l'on rencontre partout , surtout sur les plantes, avant le lever du soleil. Dans cer- tains pays secs, la rosée est assez abondante pour suppléer à la pluie et entretenir la verdure. On doit au docteur Wells la théo- rie qui rend parfaitement compte de ce mé- téore. Pendant les belles nuits d'été, la température des corps diminue beaucoup par le rayonnement du calorique qu'ils avaient accumulé durant le jour. La couche d'air qui repose sur ces corps refroidis se condense et dépose en gouttelettes une par- tie de l'eau qu'elle tenait en dissolution. Le pouvoir rayonnant n'étant pas le même pour tous les corps , le refroidissement doit être inégal , et tandis que les uns offrent à peine 1 ou 2 degrés au-dessous de l'air, il en est d'autres qui tombent à 8 et même à 10 degrés plus bas. C'est à cause de cela que l'on voit la rosée plus abondante sur tel corps que sur tel autre. Il est évident, en effet, que le corps le plus froid devra condenser une plus grande quantité d'hu- midité que celui qui le sera moins. Ce mé- téore n'a point lieu s'il se trouve des corps interposés entre la terre et les parties supé- rieures de l'atmosphère, car alors la perte du calorique par voie de rayonnement étant à peu près nulle, la température n'en sera pas sensiblement altérée. C'est ainsi que les nuages empêchent la formation de la rosée. Le vent peut produire aussi le même résultat en apportant sur les corps refroidis de nou- velles couches aériennes plus chaudes et qui rétablissent la température. Plusieurs expériences vienneol cooûrioer 18-2 INI ET celle explicalion de la rosëe. On sait que les métaux ne jouissent pas au même degré que les autres corps de la propriété d'émettre leur calorique; c'est en raison de leur grande conductibilité et de la faiblesse de leur rayonnement que l'or, l'argent , le cuivre se rerroidisscnt peu, et conséquemment ne se chargent point de rosée. Les végétaux , au contraire, ont un pouvoir rayonnant très fort : aussi la rosée se déposet-elle plus abondamment sur les plantes. Ainsi , d'a- près ce qui précède , on est en droit de con- clure que les corps qui se refroidissent da- vantage sontaussi ceux sur lesquels sedéposc une plus grande quantité de rosée. Mainte- nant on conçoit facilement que si , après la condensation de l'humidité en gouttelettes , la température descend jusqu'à 0", alors la rosée se congèle et devient gek'e blanche. C'est ce qui a lieu durant les belles nuits du printemps et de l'automne , quand le ciel est serein , circonstance nécessaire , comme nous avons vu, au rayonnement vers l'espace. Cette ingénieuse théorie explique complètement aussi l'uiilité des abris que lesjardiniers placent au-dessus ou au-devant des plantes délicates, et qui , quoique très légers, suffisent pour les garantir des gelées blanches en les préservant de la déperdition de leur calorique. RlÉrÉORES ÉLECTRIQUES. Le premier de ces Météores qui s'offre à notre esprit est le tonnerre. Ce terrible phénomène, longtemps inexplicable , ne présente plus aujourd'hui de mystère. Le tonnerre n'est autre chose qu'une forte décharge d'éieclricité. Nous renvoyons le lecteur désireux d'en connaître les causes et les elTels à l'article foudue , traité par le savant physicien M. Peltier ; nous dirons ici seulement quelques mots sur l'invention remarquable à laquelle ce phé- nomène a donné lieu , et que l'on doit à Franklin, le paratonnerre. On sait que ces conducteurs métalliques convenablement disposés méritent un degré de confiance qui ne laisse presque aucune place à la crainte. Les paratonnerres se composent d'une lige métallique pointue qui s'élève dans les airs et d'un conducteur de môme matière qui descend de rextréniilé inférieure de la tige jusqu'au sol. Les con- ditions nécessaires pour qu'ils puissent pro- duire leur effet sont : 1" que la pointe de la MET lige soit bien aiguë; 2" que le conducteur communique parfaitement au sol ; 3" que depuis la pointe jusqu'à l'eilrémiié infé- rieure du conducteur il n'y ait aucune so- lution de continuité; 4° enfin que toutes les parties de l'appareil aient des dimen- sions convenables. Non seulement la foudre ne peut pas tomber sur un paratonnerre, mais elle ne peut pas non plus tomber autour de lui jus- qu'à une certaine distance. Le fluide qui sort en abondance par la pointe du para- tonnerre se répand dans l'air environnant, et, emporté par la force d'attraction que le nuage orageux eierce sur lui , il arrive au nuage lui-même et neutralise en partie l'é- leclricilé contraire dont il est chargé. Ainsi, dès qu'un nuage orageux se trouve assez près du paratonnerre pour agir, par in- fluence , sur lui et sur les corps conducteurs qui en sont voisins, sa puissance est à l'in- stant diminuée par l'arrivée du fluide con- traire qui sort en plus grande abondance de la lige. A mesure qu'il approche , sa puis- sance décomposante devient plus énergique, mais en même temps il reçoit de la tige une plus grande quantité d'électricité contraire. Un paratonnerre est donc une arme qui de- vient plus efficace à mesure que le danger devient plus pressant. L'expérience a fait connaître qu'une tige de 27 pieds protège tout ce qui est autour d'elle dans un cercle de 20 mètres de rayon. Le Feu Saint Elme est une flamme de belle couleur violette; il se manifeste parti- culièrement sur mer, pendant les tempêtes, et parcourt , en voltigeant, les différentes extrémités des vergues et des mâts. Ce mé- téore est dû au fluide électrique qui se dé- gage par les pointes. On sait que ces der- nières ont la propriété d'attirer et de dégager le fluide: on assure que quand ce phéno- mène a lieu , on entend la décrépitalion de l'étincelle électrique. Les Trombes sont beaucoup plus fré- quentes sur mer que sur terre. Ce météore est encore incomplètement expliqué; tout ce qu'on sait, c'est qu'il est dû à une co- lonne d'air qui tourbillonne sur elle-même avec une grande rapidité. Il se présente sur mer sous la forme d'un nuage qui affecte celle d'un cône dont la base est attachée aux nuages. Une colonne d'eau s'élève dan* c» MET c<)ne renversé, et retombe quelquefois en assez grande abondance pour submerger un navire. Au moment où la colonne d'air s'a- gite pour former la trombe, si un navire se trouve au milieu du courant qu'elle pro- duit, elle le fait pirouetter sur lui-même en tortillant ses voiles et quelquefois en bri- sant ses mâts. L'électricité paraît jouer un rôle important dans le développement de ce phénomène; on y observe quelquefois les sillons de la foudre, et au moment où la trombe se rompt elle produit une grêle abon- dante. Les effets de ce météore sont si vio- lents, que lorsque les marins ne peuvent s'en écarter ils font tous leurs efforts pour la rompre à coups de canon. Les trombes sur terre se développent avec tant de violence, qu'elles renversent les maisons, arrachent les arbres, et exercent un ravage épouvantable. Quelquefois elles communiquent l'incendie , comme il est ar- rivé, en 1845, à Monlville (département de la Seine-Inférieure) , où de grands édi- Oces ont été complètement détruits par le feu. De toutes les conjectures vagues et ha- sardées que l'on peut faire sur l'origine de ce redoutable météore , la moins invraisenj- blabie est celle qui la regarde comme un tourbillon d'une excessive intensité, et au- quel l'électricité ne paraît point étrangère. Météores magnétiques. Le magnétisme ter- restre donne naissance à un grand nombre de phénomènes étroitement liés avec la science qui nous occupe. On sait que la dé- clinaison de l'aiguille aimantée est l'angle formé par la ligne nord et sud de la bous- sole, avec la ligne nord et sud du monde. Elle varie selon les temps et les lieux ; elle é|)rouve aussi des variations journalières. Il existe toujours quelque part sur le globe des lignes sans déclinaisons. V inclinaison est donnée par un barreau aimanté suspendu par son centre de gravité. Elle n'est pas plus constante que la déclinaison ; il y a des lieux où elle est nulle, et ces lieux sont dans le voisinage de l'équateur, tantôt un peu au nord, tantôt un peu au sud de cette ligne; ils forment ce qu'on appelle l'équateur magnétique , dont la ligne irré- gulière fait le tour de la terre en restant toujours dans la zone équatoriale. Voy. ma- gnétisme. Le principal phéDoraène magnétique ap> MET 183 parlenant à la Météorologie est V Aurore bo- réale, phénomène qui a déjà été décrit avec développement, dans ce Dictionnaire, aux articles aurore boréale et lumière. Voy. ces mots. Météore LUMINEUX. Ces météores, compre- nant la Héfraclion, le Mirage, V Arc-en-ciel, ayant tous été traitésd'une manière complèle, par le savant M. Becquerel, à l'article lu- mière , nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer encore à cet important article. L'exposé succinct et rapide que nous ve- nons de faire des principaux éléments de la Météorologie montre combien cette science est fertile en applications. Il montre aussi, dans bien des circonstances , l'incerlitude de ses principes, non pas pour l'explication des phénomènes , mais pour la prévision des cas donnés dans lesquels ils doivent se re- produire. Cette partie de la science est en- core presque entièrement empirique. Toute- fois il est certain que les gens de la cam- pagne, habitués à passer en plein air une grande partie de la journée, ont acquis un tact qui les trompe rarement dans la pré- diction des variations atmosphériques. En effet, il leur suffit de voir la marche des nuages et des vents, d'examiner l'état des plantes , d'entendre le cri de quelques ani- maux, pour annoncer à l'avance, et sou- vent avec beaucoup de précision, le chan- gement du temps. Dans l'état actuel des sciences physiques, les nombreuses observations peuvent seules nous guider dans la recherche des tésuiiats appliqués à l'agriculture. Tout porte à croire qu'une vaste correspondance météorolo- gique , régulièrement suivie sur une grande partie du globe, nous conduirait à d'impor- tants résultats, et permettrait de constituer la Météorologie sur des bases inébranlables. (C. D'O.) *H1ETE0RUS. INS. —Genre de la tribu des Ichneumoniens, famille des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Haliday (£n„, bois). CHiM. — Ce Composé binaire d'hydrogène et de carbone, C'H*, dont nous avons eu oc- casion de parler au mol hydrogène , est le radical admis de VEsprii de bois, corps ana- logue à V Alcool {voy. ce mot), et qui sera réellement le sujet de cet article. Parmi les produits nombreux et remar- quables de la distillation du bois , il en est un que l'on a successivement désigné sous les noms d'Élhçr pyroUgncux, à'Esprit f y- T, viu. MET 185 roxylique et, enfin, d'Esprit de lois, et au- quel MM. les professeurs Dumas et Péligot ont reconnu tous les caractères d'un vé- ritable alcool , isomorphe avec l'Alcool ordi- naire. L'Esprit de bois se trouve en dissolution dans la partie aqueuse du produit de la dis- tillation du bois; c'est donc dans les pre- miers produits de celle distillation qu'il faut le chercher. Il fut découvert en -1812 par PhilippsTaylor, qui ne publia cependant ses observations qu'en 1822. Obtenu pur par une série d'opérations que nous n'avons point à décrire ici, l'Esprit de bois est un liquide très fluide, incolore, d'une odeur particulière, tout à la fois alcoolique, aromatique et mêlée de celle d'Éther acéti- que; il brûle avec une flamme semblable à celle de l'Alcool; il bout à -}- 66" 3 sous la pression deO, 761 ; sa tension est fort grande; sa densité égale = 0,798 à la température de -f- 20"; elle est donc sensiblement la même que celle de l'Alcool pur; la densité de sa vapeur est égale à 1,120. Il résulte des analyses faites par les savants cités plus haut que l'Esprit de bois est com- posé de 4 atomes de Carbone ou bien 37,97, 8 atomes d'Hydrogène ou 12,40, 2 atomes d'Oxygène ou 49,63; sa composition pouvant donc être représentée par C'H^ + 2 H' 0, c'est-à-dire 1 atome de Méthylène et 2 ato- mes d'eau. L'Esprit de bois peut être consi- déré comme un bi-hydrale de Méthylène, de même que l'Alcool est un bi-hydrat3 d'Hy- drogène bicarborné C^H^ -f 2 H' 0. L'Esprit de bois se conserve «ans altéra- tion au contact de l'air; mais, si on en met la vapeur en contact avec l'air et le noir de platine (platine très divisé), il se forme, avec beaucoup de chaleur , de l'acide formique. L'Alcool, dans les mêmes circonstances, pro- duit de l'acide acétique. L'Esprit de bois se comporte avec les dif- férents corps simples et composés à la ma- nière de l'Alcool; comme l'Alcool aussi, il donne lieu à une série de composés analogues aux Éthers du deuxième genre ; quand on le traite par les acides hydrogénés, il donne lieu à de véritables sels neutres correspon- dant aux Éthers de troisième genre; enfin , il produit des composés acides analogues à l'actde sulfovinique, quand il est sounais à la téaciioa des oxacides. 24 186 MET On observe un phénomène remarquable lorsque l'on traite l'Esprit de bois par l'acide sulfurique; il se produit vers la fin de l'o- pération un gaz qui n'est point acide, qui se dissout compli'lement dans l'eau, qui pos- sède une odeur élhérée et qui brûle avec une flamme semblable à celle de l'Alcool ; ce gaz, que l'on a reconnu être un hydrate de Méthylène, et qui est à l'Esprit de bois ce que VÉther ordinaire est à l'Alcool, ce gaz présente un exemple d'isomérie des plus cu- rieux, car il a exactement la même composi- tion que l'Alcool, et il a la même densité que la vapeur alcoolique ; ainsi, dans l'un et l'au- tre corps. Hydrate de Méthylène et Alcool, le nombre et la condensation des atomes sont semblables, mais les propriétés sont toutes difTérentes; il faut donc nécessaire- ment admettre que , dans les deux , l'ar- rangement de ces mêmes atomes n'est pas le même. L'Esprit de bois agit comme dissolvant sur les sels, de même que l'alcool ; quand on le traite à la manière de ce dernier pour préparer V Argent fulminant, on obtient ce produit, mais en moins grande quantité et avec moins de réaction. L'Esprit de bois dissout parfaitement les résines, et, comme il est plus volatil que l'Al- cool, son emploi dans la fabrication des ver- nis sera sans doute substitué avec avantage à ce dernier, qui, souvent, est d'un prix élevé. Comme dissolvant, l'Esprit de bois est moins apte que l'Alcool à dissoudre les corps qui exigent des dissolvants très hydrogénés, mais il est plus propre à dissoudre les sub- stances riches en Oxygène: ainsi, en disant Eau, Esprit de bois, Alcool, Éther, on peut avoir une idée précise du rang et de la ten- dance de chacun de ces corps. (A. D.) *METIlYSCOPIIYLLl'M(u£0u'^xa., j'eni- vre; -., II , ir>2). Arbrisseaux résineux du Cap. MÉTIS. zooL. — On donne ce nom ou celui de Mulet aux individus qui naissent de l'union de deux espèces différentes. Voy. pnoPAGATioN, où l'on traitera de tout ce qui a rapport à la fécondation et à la génération. *IWETILS. INS. — Genre de Coléoptères pcntamères, famille des Carabiques, tribu MET des Troncatipennes, créé par Curtis (l'oi/. de King's tr. lin.'soc. of Lond., \o\. 17, pag. 182, pi. 15, Og. 16-18), et adopté par Guérin-Méneviile {Revue zool., 1839, pag. 297), qui le rapporte à la tribu des Harpalides. Deux espèces font partie de ce genre , les M. harpaloides Curt. et spîendi- dus G. M.; l'une et l'autre proviennent du détroit de Magellan. ' (C.) * WETOCEROS. BEPT. — Division des Stellions {voy. ce mot) d'après M. Gray {Syn. Brit. Mus., 1840). (E. D.) *METCMECUS.CRUST.— M. Kroyer emploie ce nom pour désigner un genre de Crustacés qui appartient à l'ordre des Amphipodes, et que M. Milne Edwards range dans sa famille des Hypérines et dans sa tribu des Hypérines ordinaires. Cette petite coupe générique est extrêmement voisine des Hypéries, dont elle ne se distingue que par la structure des pattes des deux premières paires, ces organes étant beaucoup plus courts que les suivants et terminés par une petite pince didactyle très bien formée, dont le doigt mobile porte à son extrémité un petit ongle rudimentaire. La seule espèce connue est le Métoèque des Méduses, Metœcus medusarum Kroyer {Grœl. Amf., p. 60, pi. 3, fig. 15). Cette espèce habite les mers du Groenland. (H. L.) *METCtt:CUS (ui'toixo;, étranger), ins. — Genre de Coléoptères hétéromèrcs, famille des Trachéiydes, tribu des Mordellones , formé par Dejean(Ca/a7ogft(e, 3' éd., p. 240) avec les liipiphorus paradoxus de F., es- pèce qui se trouve quelquefois aux 'envi- rons de Paris, et dont la larve est parasite de la Guêpe commune. L'inseclc parfait a été pris assez abondamment, une fois vers la fin de l'automne , au centre d'un nid sou- terrain de ces Hyménoptères. (C.) *MÉTOPAGE. Metopages (.;t'T(o»rcv, front ; Ttaytt; , uni ). TÉnAT. — Genre de Monstres composés de l'ordre des Autositaires et de la famille des Eusomphaliens. Voy. eusou- PHALIENS. METOPIA. OIS.— Genre créé par Swain- son aux dépens des Manakins, et ayant pour type ]e Pipra galeala Lkht. (Z. G.) METOPIA. INS. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athérîcères, tribu des Muscides, établi par Meigen , et dont les caractères sont : Cuillerons grands, couvrant la majeure partie des balanciers ; ailes élc- MET vées ; antennes un peu plus longues que la moitié de la face antérieure de la tête, con- tiguës à leur naissance et terminées par une palette oblongue. La principale espèce de ce genre est la Metopia labiata Meig., très commune aux environs de Paris. Elle vit dans les bois, sur les Teuilles des arbres, où sa couleur ar- gentée , très brillante, la fait aisément re- marquer. *METOPIAS {ixtran'iixç, ayant un large front). nEPT.—M.Herman von Meyer (/a&re5. f. Min., 1812) nomme ainsi un groupe de Sauriens. (E. D.) *iMETOPIAS (^/roTTtaç, large front), ins. — Genre de Coléoptères dimères, famille des Psélaphiens, créé par M. Gory {Magasin zoologique) et adopté par M. le docteur Aube (Monographia PseJaph., Mag. zool. , 1833, p. 13, tab. 79, f. 1). L'espèce type, le M. curculionoides , est originaire de Cayenne. (C.) *IMCTOPIDIA (fi/TWTtov, front), infus., svsTOL. — Genre de Brachionides proposé par M. Ehrenberg pour des Lépadelles, qui ont deux points rouges oculiformes, et qui sont dépourvus de l'écaillé frontale des Stepha- iiops. Nous croyons que ces points rouges peuvent se montrer ou s'effacer dans les mêmes espèces suivant l'âge ou le degré du développement, et qu'ainsi la Metopidia le- padella et la Squamellabractea de M. Ehren- berg sont une seule et même espèce, que nous nommons Lepadella rolundata. Voy. LÉPADF.LLE. (DuJ.) *METOPIDÎUS, Wagl. ois.— Synon. de Parra, Cuv. Voy. jacana. (Z. G.) METOPIUM, DG. voT.tB.— Voy. rhus, Linn. METOPIUS,Steven. ins. — Synonyme de Platyprosopus de Mannerheim. (C.) *METOPOCEROS (f;i£Vu7rey, front; xi- pa;, corne), rept.— M. Wagler (Syst. Amph.) a créé sous le nom de Melopoceros un genre de Sauriens de la famille des Iguaniens, qui se dislingue des Iguanapar l'absence de fa- non, par ses dents semblables à celles des Cyclures et par les deux rangées de poils que l'on remarque au-dessous des cuisses. Une seule espèce, le Lézard cornu, Lacépède, Iguana cornuta Latr.,Daud., entre dans ce genre et se fait remarquer particulièrement par son front surmonté d'un gros tubercule MET 187 en forme de corne. D'après Lacépède, celte espèce serait commune à Saint-Domingue. (E. D.) *METOPOCERlJS (/..trw'Trcev, le front; x£pa;, corne), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Méiasomes, tribu des Blapsides, formé par Dejean (Catalogue, 3* éd., p. 211), avec une espèce du cap de Bonne-Espérance, le M. cornifrons de l'au- teur. (G.) *mET0P0COELUS (^/tu^ov, le front; xocloç, creux). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latrellie, famille des Longicornes, tribu des Prio- niens, proposé par Dejean (Catalogue ^ 3" édit., p. 344) et adopté par Serville(4n- nales de la soc. ent. de Fr., t. I , p. 130 , 194). Le type, le Jl/. maculj/rons Dej. Serv., est originaire du Brésil, (C.) *METOPODUS, Am. et Sery. ins. -Sy- nonyme de Melapodius. (Bl.) *METOPON. INS.— M. 'Walker désigne ainsi un de ces genres de la tribu des Chai- cidiens, groupe des PferomaWes. Voy. pté- nOMALITES. (Bl.) *iHETOPOIVIA (fx/ruTTov , front), ins.— Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Agrophilides, établi par Duponchel (Calai, des Lépidopt. d'Europe, p. 187), qui n'y rapporte qu'une seule espèce, la Melopo- nia flavida , de la Russie méridionale et de la Hongrie. *METOPTRIA. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes , tribu des Go- niatides, établi par M. Guénée (Duponchel, Catal. des Lépidopt. d'Europe, p. 191), qui n'y rapporte qu'une seule espèce, M. mono- gramma, que l'on trouve dans le midi de la France, au mois de mai. *METRIDIUM (/xrîrpa, vulve; W/a, forme), polyp. — Genre d'Entozoaires éta- bli par M. Oken pour quelques espèces d'Actinies, caractérisées par des tenta- cules de deux sortes, dont les plus longs sont pinnés ou plumeux. Cet auteur pre- nait pour type VActinia plumosa de Mullcr, qui cependant doit être reportée dans le genre Cribrine. Mais d'autres espèces ayant bien réellement ce caractère ont été obser- vées par M. Ehrenberg, dans la Mer Rouge ( M. rhodostomum ) , et par MM. Quoy et Gaimard pendant le voyage de l'Astrolabe ; mais ces naturalistes ont cru devoir en faire 188 MET le type d'un genre nouveau sous le nom A'Actineria. (^^'■) *METRIOPUS ifxÎTpiouTnédiocre; ttoS;, pied). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Méiasomes, tribu des Maeropodites, établi par Solier (Ann. de la soc.ent. do Fr., t. IV, p. 571, pi. 15, fig. 1 2 , 1 4 ) , qui le comprend dans ses Col- laplérides. Le type, le M. Iloffmanseggii Sol., est originaire du cap de Bonne-Espé- rance. (C-) * METRIORIIYNCIIUS (aftpioç, médio- cre; pv'j-xo;, bec]. nEPT.— Groupe de Sauriens fossiles indiqué par M. Herman von Meyer (Palœogr., 1833). (E. D.) ♦METRIORUÏNCIIIJS (acrpio;, médio- cre; pv/x<^;» ^^'^)- INS. — Genre de Coicop- tères peniamères, famille des Mulacoder- mes, tribu des Lycusites , créé par Guérin- Méneville (Voyage de la Coquille, pag. 72). Ce genre est formé de trois espèces de la Nouvelle-Guinée (terre des Papous) , M. pa- rallelus, ephippiger et funestus , de l'au- teur. (C.) *METRIUS (/jieTpco?, modeste), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Simplicipèdes, for- mé par Eschscholiz, et adopté par M. Hope et par Dejean [Species général des Coléop- tères , t. V, p. 590). Le type, le M. con- traclus Eschs., est originaire de la Califor- nie. Ce genre sort de la forme ordinaire des Carabiques et rappelle celle d'un Hétéro- mère. (C.) MÉTROCAMPE, Metrocampa. ins. — Nom donné par Latreille au g. Ellopia de Trcitschke, et qui doit être préféré, à cause de sa priorité. Foy. ellopia. METROCIMA. bot. ph.— Genre de la famille des Légumineuses -Papilionacées- Cacsalpiniécs , établi par Dupelit-Thouars {Gcn. Madagasc., n. 76). Arbrisseaux de Madagascar. Foy. légumineuses. METRODOREA. bot. ph. — Genre de la famille des Diosmées-Pilocarpées, établi par Saint-Hilaire (Flor. Brasil, I, 81, t. 16 ). Arbrisseaux du Brésil. Voy. diosmées. MÉTROSIDEROS. Melrosideros.' bot. PU. — Genre de plantes de la famille des Myrtacées, de l'icosandrie mouogynie dans le système de Linné. Banks, Dryander, et Gœrlner après eus, ayant appliqué le nom de Mctrosideros, créé par Rumphius, à des MET Myrlacécs, pour la plupart indigènes de l'Australie, les botanistes firent entrer suc- cessivement dans le genre désigné sous ce nom un grand nombre de végétaux qui ont dû plus tard en ôlre retirés ; c'est ainsi qu'ont été formés aux dépens des Melroside- ros de Banks et Dryander les genres An- gophora, Cuv.; Callistemon, R. Brown ; Ere- mœa, Lindl. Ces suppressions ont beaucoup réduit le genre primitif, et il en est résulté que les Melrosidcros R. Brown, ne sont plus aujourd'hui qu'au nombre de 25 espèces, en comptant même celles qui ont été décrites dans les ouvrages les plus récents. Ces plantes sont des arbres ou des arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Zé- lande, plus rarement du cap de Bonne-Espé- rance, des Moluques, de Taili et des Sand- wich. Leurs feuilles sontopposées ou alternes, sans stipules, très entières ; leurs fleurs sont axillaires ou terminales, pédonculées , ce qui distingue du premier coup ces plantes des Callislemon. Ces fleurs se composent : d'un calice à tube campanule, adhérent in- férieurement à l'ovaire , à limbe S-fide ; d'une corolle à 5 pétales insérés à la gorge du calice, d'où partent aussi 20-30 étamines à filets grêles, très longs et saillants, libres et distincts ; d'un pistil à ovaire demi-infère, 2-3 loculaire, à loges mulli-ovulées, sur- monté d'un style cylindrique que termine un stigmate simple ou capité. A ce pistil suc- cède une capsule également 3-loculaire, à déhiscenceloculicide, polysperme. Une seule espèce a la capsule biloculaire (Metrosideros i^era Rumph. ), et ce caractère, joint à une différence dans le port, fait dire à De Can- dolle que, dans une nouvelle révision du genre elle pourrait bien y rester seule , à l'exclusion de toutes les autres. Néan- moins M. Endlicher s'est borné à établir pour elle un sous- genre distinct, sous le nom d'Eumetrosideros. Cette même es- pèce, originaire des Moluques et de Java, a été récemment introduite dans les jardins d'Europe, comme plante d'ornement. C'est un bel arbre à feuilles opposées, ovales- lancéolées, acuminées, très glabres, munies d'un court pétiole; ses fleurs jaunâtres sont réunies à l'aisselle des feuilles en cymes pé- donculées, multiflores. Mais si les plantes qui sont restées dans le genre Metrosideros réformé sont encore MET peu répandues dans les jardins, il n*en est pas de même de celles qui ont été détachées pour former le nouveau genre CaUislemon. Celles-ci occupent un rang très distingué parmi nos plantes d'ornement : aussi croyons- nous ne pouvoir pas nous dispenser de par- ler ici des principales d'entre elles , en les considérant comme appartenant à l'ancien groupe des Metrosidei'os. Les Callisiemon R. Brown sont tous des arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande, inter- médiaires jusqu'à un certain point entre les Melalcuca, dont ils ont l'inflorescence, et les Melrosideros, dont ils ont les élaiiiines. En effet, leurs fleurs sont sessiles le long des rameaux, en épis généralement denses ; le tube de leur calice, hémisphérique dans la fleur, acquiert ensuite plus d'épaisseur, et sa base est adnée à la branche qui forme l'axe de l'inflorescence. D'un autre côté, les longs filaments de leurs étamines sont libres et distincts, et dépassent fortement les pétales. Ce sont même ces nombreux filaments jaunes ou d'un rouge vif qui don- nent aux fleurs toute leur beauté. La plus répandue des espèces de ce genre est IcCallistémon lancéolé, Callisiemon lan- ceolatum DC, Melrosideros lophanta Y ent., plus connu des jardiniers sous ce dernier nom, et sous celui de Melrosideros à pa- naches, qui en est la traduction. C'est un bel arbrisseau de 2-3 ou même 4 mètres de hauteur, dont les branches sont longues et minces, quelquefois pendantes; dont les feuilles dures et coriaces sont alternes, lan- céolées, mucronées, rélrécies à leurs deux extrémités, marquées en dessous d'une côte médiane saillante, et de deux nervures la- térales qui longent tout leur bord, à une très petite distance; dans l'état jeune elles sont rougeâlres et pubescenles à leur face inférieure. Les fleurs sont réunies le long et vers l'extrémité des rameaux en beaux épis tout hérissés de longs filaments d'un rouge vif; leur calice et leurs pétales sont pubescents. Le rameau qui forme l'axe de cette sorte de goupillon, s'allongeant après la floraison, finit par dépasser beaucoup les fruits. On possède une variété de celte belle plante, que sa taille moins haute, sa pré- cocité et l'abondance de ses fleurs, font préférer par les horticulleurs iju type lui- même. MET 189 Une autre espèce plus remarquable en- core par sa beauté est le Callistémo.n èiè-' GAfiT, CaUistemoti spcciosum DC. (Melrosi- deros speciosaSims. , Dot.Mag., tabl. 1761). C'est de même un arbrisseau à longs ra- meaux flexibles, rougeâlres dans leur jeu- nesse, plus grand dans toutes ses parties que le précédent ; ses feuilles sont également lancéolées, à 3 nervures, dont les 2 laté- rales presque marginales ; elles prennent une teinle glauque assez prononcée, dans une variété queBonpland avait décrite sous le nom de Melrosideros glauca; dans leur jeunesse elles sont rougeâlres et couvertes d'un duvet qui tombe plus tard ; elles se terminent par une glande rougeâtre. Ses fleurs forment un gros épi dense, plus long et plus épais que chez le précédent; leur calice est velu, à 3 dents obtuses; elles doivent aussi toute leur beauté à leurs longs filaments d'un beau rouge, dont la vivacité est un peu déguisée par l'abondance du pol- len. La capsule est à 4 loges et cotonneuse au sommet. Parmi les autres espèces de Càllistémons à filaments rouges, on cultive encore les Callistémon linéaire et à feuilles nAioES (C. lineare DC, et C. rigidumB.. Brown ), qui se ressemblent par leurs feuilles raides, linéaires ; mais ces feuilles sont planes, et parfois un peu moins étroites dans le pre- mier, tandis que, chez le second, elles sont canaliculées en dessus, carénées en dessous. Dans le nombre des espèces à filaments et à fleurs jaunes, nous mentionnerons le Callistémon a feuilles de pin, C. pinifa- lium DC {Melrosideros pinifolia'Wendl.}, que distinguent ses feuilles linéaires-fili- formes, raides, mucronées au sommet, rudes au toucher, canaliculées en dessus, et ses calices glabres. Ses pétales sont ovales, ver- dâtres , trois fois plus courts que les fila- ments. Enfin on cultive encore quelques autres espèces du même genre, et surtout le Cal- listémon A FEUILLES DE SAULE, C. SùligtlUm DC , joli arbuste d'environ 2 mètres de hauteur, à feuilles lancéolées, acuminées à leurs deux extrémités, marquées de 3 ner- vures, dont 2 presque marginales, et des veines pennées qui partent de la nervure ou côte médiane. Ses fleurs sont d'un jaune pâle; leur calice et leurs pétales sont éga- 190 MET lement glabres; ces derniers sont presque arrondis et à peine trois fois plus courts que les filaments. Les diverses espèces de l'ancien genre Jlfe^rosirfcros se cultivent en terre de bruyère, pure ou mélangée. Dans le midi de l'Eu- rope, elles réussissent très bien en pleine terre; mais dans nos départements septen- trionaux, elles exigent l'orangerie pendant l'hiver. On les multiplie soit par graines qu'où sème en terre de bruyère, sous châs- sis, soit de boutures ou de greffes sur le Callistémon lancéolé. (P. D ) RIETROXYI.OIV. DOT. PH. — Genre de la famille des Palmiers , tribu des Lépidoca- rynccs-Pinnatifrondes, établi par Rotlbœll (in Ad. soc. Hafn., 1783, H, p. 525). Pal- miers originaires de l'Afrique tropicale. Voy. PALMIERS. ♦METTERNICHIA (nom propre), bot. PII. — Genre dont la place , dans la mé- thode, n'est pas encore fixée. Endlicher (Gc»i. plant, suppl., I, p. -1404, n. 3869) le range à la fin des Scrophularinées. Il a été établi par Mickan {Delect. Flor. cl Faun, Brasil., lll, t. I), qui lui donne pour ca- ractères : Calice campanule, à 5 divisions: deux postérieures, trois antérieures. Corolle bypogyne, infundibuliforme ; limbe à 5 di- visions courtes, égales. Etamines 5 , insé- rées au fond du tube de la corolle , incluses , d'inégale longueur; filets filiformes; anthè- res à 2 loges s'ouvrant longitudinalemenl. Ovaire à 2 loges pluri-ovulées. Style simple ; stigmate à 2 lames roulées sur les bords. Capsule coriace-ligneuse, ovale-cylindracée, à 2 loges s'ouvrant par le sommet. Les Melternichia sont des arbres du Bré- sil , à feuilles alternes, brièvement pétio- lées , elliptiques, très entières, brillantes; à fleurs terminales, solitaires ou nombreu- ses , ébracléées , blanches ou roses. *METZGERIA (nom propre), bot. cr. — • Genre de la famille des Hépatiques , tribu des Jungcrmanniacées-Metzgériées, établi par Raddi (in Mem. soc. liai, XVIII , 45, t. 7 , f. 1 ). Petites herbes qui croissent sur les troncs d'arbres ou sur les rochers, rare- ment sur la terre, et surtout dans les lieux ombragés et humides. Voy. hépatiques. — Cord. {Apud Slurm., H, 19, 20, p. 57, t. 15), syn. d'Ancura, Dumort. '''.^1ETZLERI.\ (nom propre), bot. ph. — MEÏ Genre de la famille des Lobéliacëes-Lobé* liées, établi par Presl {Monogr., 7). Herbes du Cap. Voy. lodéliacées. MEULIÈRE. GÉOL., MIN.— Syn. : Pierre à meule , Silex molaire, Quartz-agate mo- laire, etc. — On nomme ainsi une variété de Quartz ou de Silex tantôt compacte, tan- tôt plus ou moins caverneux ou cellulaire. Cette roche est faiblement translucide , et quelquefois même presque opaque. Ses cou- leurs sont le blanchâtre, le grisâtre, le jaunâtre, le rougeâtre et parfois le bleuâ- tre. La Meulière caverneuse, ou la Meulière proprement dite, est généralement criblée de trous irréguliers dont l'intérieur est garni de lames ou de filaments de Silex. Ces ca- vités, qui communiquent rarement entro elles, sont quelquefois remplies de marne, d'argile ferrugineuse ou de sable argileux. Cette variété de Meulière est complètement dépourvue de corps organisés ; mais la Meu- lière compacte , au contraire, en contient fréquemment un assez grand nombre. La Meulière forme des blocs, des rognu- res et surtout des fragments anguleux en- fouis dans des couches de sable , d'argile ou de marne des terrains paléolhériens. On l'emploie principalement à faire des meules à moudre le blé; on s'en sert aussi pour bâ- tisse. Cette roche est commune aux environs de Paris. Voy. lERnAiNS. (C. d'O.) MEUM. BOT. PU. — Genre de la famille des Ombellifères-Sésélinées, établi parTour- nefort {Inst., 165). Herbes des montagnes de l'Europe. Voy. ombellifères. niELMER. zooL.— Nom vulgaire d'une espèce d'Able , le Cyprinus dobiila Linn. {Leiiciscus dobula Cuv. et Val.), qu'on nomme aussi quelquefois Chevaine. — Parmi les Oiseaux, le Corbeau mantelé et'un Perro- quet portent ce nom. — En entomologie, on désigne aussi vulgairement sous le nom de Meunier le mâle des Hannetons, le Foulon, et principalement un Ténébrion dont la larve se nourrit de farine. MEUNIÈRE, ois. — Un des noms vul- gaires de la Mésange à longue queue. Dans certaines provinces , on donne aussi ce nom à la Corneille mantelée. •MEIENIA (nom propre), dot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées-Thun- bergiées établi par Nées (tn Wallich plant, as. rar., III, 78). Arbrisseaux de rind«. MIC Voy. ACANTHACÉEs. — Schlcchtcnd. (m Un- nœa, VllI , 251), syn. d' Habrothamnus , Endiich. MEYERA, Schreb. {Gen. n. 1318). bot. PH. — Syn. à'Enhrjdra, Lour. ♦MEYERIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par De Candolle {Prodr., V, 670). Arbrisseaux du Brésil. Ce genre ren- ferme quatre espèces réparties par De Can- dolle (/oc. cil.) en deuï sections nommées Holophyllœa : fleurs disposées en capitules terminaux solitaires; involucre campanule; feuilles très entières (M. myrlifolia, parvi- folia, longifolia); Glyphiphyllea : capitules réunis encorymbe; involucre ovale, étalé; feuilles dentées (M.hispida). ♦MEVINIIA, Link. (Jahrb., l, 3, p. 32). BOT. PH. — Syn. de Vanguiera, Commers. A1EZIRA. INS. — MM. Amyot et Serville emploient celle dénomination pour désigner un de leurs genres dans la famille des Ara- dides, de l'ordre des Hémiptères. (Bl.) *j\IEZIUm. INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, tribu des Palpeurs, des Ptiniores de Leach, créé par Leach et adopté par M. Hope [Coleopt. Manual, 1840, p. 147), et par Curlis (Bn- tish Entomology, p. 232). Le type Plinus sulcalus de F. est originaire des lies Cana- ries, d'où il aura été transporté en Angle- terre avec des marchandises provenant de cette partie de l'Afrique. (C.) lVlEZ01VEUROIV(p£Voî, milieu; vtCpov , nervure), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses -Papilionacées- Cœsalpi- niées, établi par Desfontaines {in Mem. mus., IV, 245, t. 10, 11 ). Arbres de l'Asie tropicale. Voy. légumineuses. miARlIS, Schr. et MIARIS, Stephens. INS. — Syn. de Gymnerron. (C.) MIALLARD , MIAULE et MIAULEUR. OIS. — Noms vulgaires des Goélands et des Mouettes. AlIRORA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Graminées-Phalaridées, établi par Adanson (II, 493). Gramens bas, annuels, croissant dans les régions centrales et occi- dentales de l'Europe. Voy. graminées. MICA. MIN. — Le Mica, de même que le Feldspath, n'est plus considéré comme une espèce minérale; c'est un groupe de plusieurs espèces qui se confondent par leurs carac- MIC Î91 tères extérieurs, au point qu'il est très dif- ficile de les distinguer, mais qui cachent, sous cette analogie d'aspect, des différences importantes de composition chimique et de structure cristalline. Cette substance est foliacée , divisible presque à l'infini en feuillets minces ou en paillettes flexibles , élastiques et à surface brillante. Les Micas sont fusibles au chalu- meau, et le plus souvent en émail blanc. Ils se laissent rayer avec l'ongle, et donnent une poussière blanche, quelle que soit leur couleur. Leurs teintes ordinaires sont le brun , le vert, le noirâtre ou le blanc d'ar- gent et le jaune d'or, avec un éclat métal- loïde. Ce sont des silicates alumineux , à base de potasse , d'oxyde de Fer et de Ma- gnésie , dont les proportions ne sont pas en- core bien connues. M. Beudant a établi une ingénieuse di- vision des Micas , suivant leurs propriétés optiques , reconnues à l'aide de la lumière polarisée , indiquant un axe ou deux axes de double réfraction, et par conséquent au moins deux systèmes différents de cristalli- sation. Micas à un axe de double réfraction. En plaçant ces Micas entre deux lames croisées de tourmaline , leurs feuillets lais- sent voir une croix noire entourée de lignes circulaires colorées, indications qui condui- sent à reconnaître dans leur cristallisation le système rhomboédrique. Ces Micas, gé- néralement verts ou noirs, contiennent en- viron un cinquième de leur poids de Ma- gnésie. Tous les Micas volcaniques et les Micas noirs de Sibérie appartiennent à cette division. Micas à deux axes de double réfraction. Lorsqu'on place ces Micas entre deux la- mes croisées de tourmaline , leurs feuillets laissent voir les indices de deux systèmes d'anneaux colorés, elliptiques, et offrant une ou plusieurs lignes noires qui traver- sent les anneaux ; ces indications cristalli- nes conduisent au prisme rhomboïdal droit ou oblique. Les Micas à deux axes présen- tent dans leur composition des proportions très différentes des précédents; ils ne con- tiennent point ou presque point de Magné- sie, et présentent beaucoup plus d'Aliimi ■•» m MI^ que les Micas à un axe. Ils sont lanlôt à base de potasse, tantôt à base de potasse cl de liihiiic. C'est à cette division qu'appartien- nent généralement les Micas des Gneiss, Granités et Pegmatiles, les Micas jaunes sombres en grandes feuilles de Sibérie, les Micas roses de Saie et d'Amérique , etc. Les Micas , considérés seulement sous le rapport de l'aspect extérieur , oiïrent plu- sieurs variétés parmi lesquelles on distingue surtout : 1° le Mica foliacé en grandes feuilles transparentes , quelquefois de plus de deux mètres de diamètre (vulgairement Verre de Moscovic) ; 2° le Mica lamelliforme ou pulvérulent, en petites paillettes bril- lantes , disséminées dans les roches solides ou dans les sables. Ces paillettes ont fréquem- ment un aspect métalloïde, joint à la cou- leur blanche de l'argent ou jaune de l'or, ce qui les fait prendre pour des parcelles de ces métaux par les personnes qui ne jugent que sur l'apparence. Le Mica est abondamment répandu dans la nature. On le trouve dans tous les ter- rains , depuis les plus anciens jusque dans les couches sableuses des dépôts les plus mo- dernes. Il fait partie essentielle de beaucoup de roches (Granité, Gneiss, Micacile, etc.), et c'est à son abondance dans quelques unes cl à sa disposition par feuillets ou couches planes que ces roches doivent leur struc- ture schisteuse. Ou emploie ce minéral à dinérents usa- ges. Le Mica en grandes feuilles sert en Russie pour le vitrage des vaisseaux de guerre, parce qu'il a l'avantage de ne pas se briser comme le verre lors des explosions de l'artillerie. Eu Sibérie, où on l'exploite, on le substitue au verre pour garnir les fe- nêtres et les lanternes. Les lames de Mica sont aussi utilisées dans la confection de cer- tains inslrunicnls de physique appelés colo- rigrades. Enfin les sables micacés , et sur • tout les vaiiéléslépidolithes sont employées comme poudre pour sécher l'écriture. (G. D'O.) MICACITE. GÉoL. — Synonyme de Mi- caschiste. Voy. ce mot. *.VIIC.\i;ii.\. BOT. en. — Genre de Li- chens de la tribu des Gollémacécs , établi par Tries (01. hom., 256 ) pour des Licliciis qui croissent sur les rochers et le bois pourri. Voy. LICHENS et COLLÉMACÉES. MIC MÏC.XSCIIISTE. ciîOL. — Syn.: Mica- cite, SchislcmicacéjCtc. — On donne ce nom à une roche composée de Mica et de Quartz, dans laquelle le Mica domine générale- ment. Sa texture est feuilletée, et sa struc- ture fissile. Celte roche renferme un très grand nombre de Minéraux disséminés; les prin- cipaux sont: 10 la Tourmaline en cristaux tantôt considérables, tantôt aciculaires; 2° l'Amphibole; sur quelques points elle forme jusqu'à un dixième et même un tiers de la roche, mais ce ne sont que des cas accidentels; 3" le Grenat, qui forme aussi par fois jusqu'à un tiers de la masse; 4° le Disthène, la Stauroiide, la Marie, le Talc, le Graphite. Puis on y trouve encore quel- quefois du Phosphate de chaux, delà Pyrite ordinaire, du Fer oxydulé oclaédrique, du Carbonate de chaux, etc. Le Micaschiste est toujours slralifié. Cette roche se trouve vers la partie supérieure des terrains primordiaux ou cristallins, oîi elle forme des couches puissantes, présen- tant souvent des accidents de conlourne- menls et de plissements remarquables. (G. D'O.) *]llICCOTROGUS{p.y.xoç, petit ;TpÛ7a), je mange), ins. — Sous-genre de Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides gonato- cères, division des Érirhinides, créé par Schœnherr {Dispositio melhodica, p. 2i7. — Gen. etsp. Curcul., Ill, 431), qui le com- prend dans ses Tjchius, dont il diffère par le funiculc des antennes , qui n'est composé que de six articles seulement. Deux espèces européennes se rapportent à ce sous-genre: les M. linealicollis Stephens et posticus Schr. L'une se trouve en Angleterre, l'aulrc eu France. (C.) MICIIAUXIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Campanulacées- Canipanulccs, établi par Lhéritier ( Jl/o)io- graph. inédit.). Herbes orientales. Voy. CAMrANULACÉlCS. MICHEL AUIA, Dumort. (Agrosl., 77, t. 16). BOT. PH. — Syn. de Bromus , Linn. niICIIELlA (nom propre), bot. pu. — Genres de la famille des Magnoliacées- Mugnoliées, établi par Linné {Gen. n. 691). Arbres ou arbrisseaux de l'Inde. Voy. mà- (JNOUACliliS. iViICirPE. Micippa, cbust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Décapodes bra- chyures, à la ramille des Oxyrhynques et à la tribu des Maiens, a été établi par Leach aux dépens des Cancer de Linné et de Fabricius. Chez ce genre singulier, le rostre est presque perpendiculaire, reployé en bas, et forme avec Taxe du corps un angle presque droit. Les orbites sont bien formées, avec les pé- doncules oculaires de longueur ordinaire. Ce genre, dont on ne connaît encore que deux espèces, appartient à l'océan Indien. Le MicipPE A CRÈTE , Micippa crislata Leach (ZooL miscell.ft. 111, pi. 128) peut être con- sidéré comme le type de ce genre singulier. Cette jolie espèce a été rencontrée sur les côtes de Java. (H. L.) MICO. MAM. — Buffon désigne sous ce nom une espèce du genre Ouistiti qu'Et.-Geoff. St-Iiilaire indique sous la dénomination la- tine deJacchus argentalus, et dont M. Les • son {Spec. des mammifères, 1840) a fait le type d'un genre nouveau sous le nom de Mico, Ce même nom de Mico avait été employé par Joscph»d'Acosta et par Gumilla pour désigner d'une manière générale les Singes des terres de l'Orénoque et spécialement les espèces de petite taille. (E. D.) MICOCOL'LIER. Cellis. bot. ph.— Genre de la famille des Celtidées, établi par Tour- nefort {Inst., 383) et dont les principaux caractères sont : Fleurs polygames, herma- phrodites, ou mâles par avortement de l'o- vaire. Périgone à 5 folioles égales, concaves. Étamines 5, opposées aux folioles du péri- gone; filets cylindriques; anthères introrses, 2-loculaires, fixées par la partie dorsale. Ovaireoblong, uni-loculaire, uni-ovulé. Stig- mates 2, terminaux, étalés ou recourbés , pubescents. Le fruit est un drupe charnu , lisse. Les Micocouliers sont des arbres indigènes des régions les plus chaudes de l'hémisphère boréal, à feuilles alternes, nerveuses, den- tées en scie; à fleurs axillaires , solitaires, pédicellées. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons le Mi- cocoulier AUSTRAL , Cellis auslralis Linné (vulgairement Bois de Perpignan, Fabre- caulier, Fabreguier), qui croît dans le midi de la France. C'est un arbre de 15 à 16 mètres de hauteur. Ses feuilles sont ovales- T. VIII. MIC 193 lancéolées, obliques à la base, dentées en scie, d'un vert foncé; ses fleurs sont très petites, verdâtres, éparses sur des pédoncu- les souvent simples ; les mâles à la base des rameaux, les hermaphrodites au dessus, dans les aisselles des feuilles. Son fruit noirâtre a la forme d'une petite cerise. Le bois de cet arbre est recherché pour sa souplesse et sa ténacité; il est susceptible d'un très beau poli. Aussi l'emploie-t-on assez souvent pour la confection d'instru- ments à vent, pour la menuiserie et la mar- queterie. Les oiseaux recherchent aussi avec avidité ses fruits, qui possèdent un principe sucré et agréable. (J.) MICOIVIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées-Miconiées , établi par Ruiz et Pavon {Prod. GO, Syst. 104), et dont les principaux caractères sont : Ca- lice à tube adhérent à l'ovaire; limbe court, persistant, membraneux, à 5 dents. Co- rolle à 5 pétales insérés à la gorge du c.ilice, ovales ou oblongs. Étamines 10, insérées avec les pétales, égales; anthères cylin- driques, s'ouvrant par un seul pore. Ovaire soudé à la partie inférieure, nu ou tomen- teux, à 3 ou 5 loges multi-ovulées. Style filiforme; stigmate obtus. Le fruit est une baie globuleuse, recouverte par le calice, à 3 ou 5 loges. — Les Miconia sont des ar- brisseaux de l'Amérique tropicale, à ra- meaux opposés ; à feuilles opposées , pé- tiolées, 5-7-nerviées, couvertes en dessous d'un duvet tomenteux très léger; à fleurs petites, bibractéées, blanches, disposées en ll^rses terminaux, allongés ou contractés; à baies violacées, rouges ou pourpres. De Candolle décrit 82 espèces de ce genre (Prodr., 111,179) qu'il répartit en trois sections nommées : Leiosphœra : tube du calice et fruit globuleux, très entiers; Erio- sphœra: alabastrc tomenteux; tube du calice globuleux ; limbe très court ; baie globu- leuse; Eumiconia : tube du calice campa- nule. ^ (J.) MICOMÉES. Miconieœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Mélastomacées et du groupe des Mélastomées, qui renferme le genre Miconia et en a pris son nom. (Ad. J.) MÏCOU. MAM. — Voy. MICO. *MICOl'RELS. MAM.— Groupe de Mar- supiaux créé par M. Lesson {Nonv. Tabl. 25 194 IMIC mamm., 1812) et qui généralement n'est pas adopté. (E- D.) *MICnA (Kixpo'î, petit). INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Anthophiiides, établi par M. Guénée (Du • ponchel , Catalogue des Lépidopièm d'Eu- rope, p. 185), qui y renferme huit espèces, dont trois (M. paula, parva et minuta) ha- bitent la France méridionale où on les trouve au mois de juin. *MICRACTIS (fj^txpo'î, petit; â'xTtî, rayon), dot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par De Can- dolle {Prodr., V, 619). Herbes de Madagas- car. Voy. COMPOSÉES. * MICRALOA C^txpJ;, petit; à)oa', aire). BOT. CR. — (Pbycées). Ce genre, de la tribu des Nostocinées, établi d'abord par M. Bia- soletto (Alg. Micr.), a été adopté par M. Me- neghini avec les caractères suivants : Fronde membraneuse-muqueuse, formée de vésicu- les renfermant des globules et présentant une membrane aréolée après la sortie de ces globules. On en compte huit à dix espèces appartenant toutes aux eaux douces. M. Kut- zing, dans son Phycologia generalis, a placé tous ce nom générique, avec d'autres carac- tères, deux Algues qui appartenaient à son ancien genre Microcystis. (Bkéb.) *MICRALYMiMA (fi^ixpiç, petit; >v>/,, fléau). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Brachélytres, tribu des Oxyléliniens coprophiliniens, créé par West- wood {Mag. of Zool. und Bot., II, 129, t. 4), et adopté par Erichson{Gen. etsp. Staphyl., p. 819). Ce genre renferme deux espèces : les M. brevipenne Ghl. {Johnstonis West.) et brevilingue Schiœdle. La première se trouve lous les fucus, au bord de la mer, en Suède, en Angleterre, en Norwége, et la deuxième au Groenland. (C.) 1\UC1;a\THEA ( (iixpo'î , petit; à'vOoî, fleur). BOT. PU. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Phyllanlhées, établi par Des- fontaines (in Mem. mus., IV, 253). Arbris- seaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. euphor- BIACHES. MICRANTHEMUM (k'^pÔî, petit; 5v- Oeç, fleur). BOT. PU. —Genre de la famille des Scropbularinées-Gratiolées, établi par L.-C. Richard {in Michaux Flor. Bot. amer., 1, 10). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. ecnoruuuARiriÉES. MIC MICRANTHERA , Alph. DC. (m Linn. Transact., XVII, 115). bot. pu. — Voy. ar- DisiA, Swarlz. — Choisy (m Mem. soc. hist. nat. Paris., I, 242, t. 11 , 12), syn. de Tovomita, Aubl. MIGRA NTHES, Tausch {Hort. canal., I), BOT. PU. — Voy. SAxiFRAGA, Linn. MICRANTIIDS;, Pers. (£"«c/i., 1,46). BOT. PH. — Syn. de Watsonia, Mill. — Wendl. {Obs., 39), syn. d'7/i/poesie5, Soland. *MICRASPIS {{j-'-^pk, petit ; àiTi-c';, écus- son). INS. — Genre de Coléoptères subtélra- mères, trimères de Latreille, famille des Aphidiphages, de nos Coccinellides, créé par nous et adopté par Dejcan {Catalogue, 3* édit., p. 459), qui en mentionne huit esp. ; trois sont originaires d'Afrique, deux d'Asie, deux d'Europe, et une est de patrie incon- nue. Nous citerons les suivantes : Coccinella striata, vittata {limbata var.), cincta, duode- cim-punclalaV, elfimbri'ala Hbst. L'avant- dernière espèce se trouve abondamment en France, pendant l'hiver, parmi les jeunes tiges touffues des Pommiers à q^dre. (C.) *MICRASÏER (p.cxpo;, petit ; à^x-np, étoile). ÉciiiN. — Genre d'Échinides établi par M. Agassiz pour les espèces de Spatan- gués, à disque cordiforme, qui ont la partie dorsale des ambulacres très développée et presque en étoile. Ce genre, qui correspond aux Brissoides de Klein , ou aux Âmygdala et Ovum de Van-Phelsum, renferme plu- sieurs des espèces fossiles caractéristiques des terrains de craie; tels sont les anciens Spatangus cor-anguinum, S. bufo et S. cor- testudinarium. (Duj.) *MICRASTERIAS ((^'xpo'ç, petit; acrrpoy, astre), infls.? algues. — Genre établi par Moyen pour une algue microscopique , classée à tort par quelques zoologistes avec les Infusoires. Elle est formée de plusieurs utricules vertes , anguleuses ou diversement prolongées en pointes et réunies symétri- quement en étoiles. On en connaît plusieurs espèces assez communes dans les eaux dou- ces; quelques unes ont été désignées par divers naturalistes sous les noms génériques d'Ursinella, Helierella. (Duj.) * MICRASTERIAS {i^txpôi, petit; àa- t^'p, étoile). BOT. CR.— (Phycées). Ce genre, le plus élégant de la tribu des Desmidiées , présente des corpuscules comprimés, discoï- des, formés de deux taémisomates à lobes MIC rayonnants, plus ou moins incisés sur leur contour, quelquefois denticulés ou épineuï. Ce genre a été établi par Agardh {Flora, 1827) pour une espèce que l'on croit être le M. rolata Balfs, d'après une description très incomplète. Le genre Micraslerias de M. Eh- renberg [hifus.) est synonyme du genre PcdiastrumdeM. Me-^en et, à ses Euastrum, appartiennent les espèces du genre dont nous venons de donner les caractères. Nous en connaissons dix à douze espèces. Toutes sont propres aux eaux douces des marais tour- beux. (Bréd.) *MÎCRASTUR, G.-R. Gray. ois.— Syn. à'Astur, Spin. Voy. autour. (Z. G.) MÎCRATIIE. Micralhera. AiiACm. — Voy. PLECTANE. • (H. L.) *MlCRnYLA (pixpo;, petit; hyla, rai- nette). REPT. — Genre de la famille des Rai- nettes (Batraciens anoures), établi par M. Tschuili, et défini avec soin par MM. Du- niéril et Bibron dans le t. Vlll de leur Ilist. des Repaies. On n'en connaît qu'une espèce, nommée Micrhyla achalina, qui vit dans nie de Java. (P-G.) *MICROBDELLA {u.:;:pii, petit ; ?<î//),k, sangsue), année. — Synonyme de Bvan- chiobdella (Odicr), employé par M. de Blain- ville et par quelques hclminlhologistes. Voy. I)P.ANCI!IOBDEI.I.E. (P, G.) * MICROlirEPIIARîS (utxpo-:, petit; êhif^xp!:, sourd]). REPT. — M. rilzinger {Syst. Hept., 1842) désigne ainsi un groupe formé aux dépens des Scinques. Voy. ce mot. (E.D.) *MICROBLEPHARIS, Wight. et Arn. (Prodr., I, 353). bot. pu. — Voy. modecca, Linn. * MICROCALIA , A. Rich. {Flor. Nov.- ZéL, 231, t. 30). BOT. PU. —Syn. (le Lage- nophora, Cass. MICROCARP.«A (ptxpo;, petit; xo serpent), rept. — Genre d'Ophidiens de la famille des Hydropbides, établi par M. Lesson dans la partie erpétolo- gique du voyage de M. Bélanger. (P. G.) MICROCEPIIALUS (^o^pos, petit; xt- f^l/i, tête). iKS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féronicns, créé par Latreille {Familles nalurelles, 1825, pag. 2i0 ) et adopté par Dejean {Species général des Coléoplères, t. III, p. 198). On en connaît deux espèces ; les Microcephalus dcpressicolUs Dej., et Uci- noides Pcrly. (C.) * KIICRÔCEPHALL'S {i^i^pi;, petit; xt- tf-Ar,, tête). REPT. — Groupe de Reptiles in- diqué par ai. Lesson. (E. D.) *S11CR0CERA (,u.cxpo;, petit; x/pcr, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Brachélytres , tribu des Aléochariniens, créé par Mannerheim {Bra- cliclylres, p. 72), qui lui donne pour type le M. dcpressicolUs Dej. , Mann. Ce genre , suivant Erichson, paraît être voisin des Oli- gota. (G.) *MICROCERlJS(pLtxpo',', petit; x/paç, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides gonatocè- res , division des Brachydérides , créé par Gyllenhal ( Schœnherr, Gen. et sp. Curcul. syn., t. V, p. 72i). Huit espèces, toutes de JWfrique australe, rentrent dans ce genre, et parmi celles-ci figurent les il/, relusiis F. Schr. et idolus GhI. (C.) *MlCROCn.«TES (uixpo';, petit; x«tTï), chevelure), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Clavicornes, tribu des 196 MIC Byrrhicns, crée par M. Hope {the Trans. of the enlomologicalSoc. ofLond., 183i, p. 12, pi. 1 , f. 2), qui le comprend dans les Byr- rhides de Leach. Le type, M. sphœricus II., est originaire de la Nouvelle-Hollande. Une seconde espèce du même pays a été décrite depuis par Erichson sous le nom de M. sco- parius. (C) *MICROCnEIL.\ (tx^xoo';, petit; x^"'»?. lèvre). INS. —Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens , créé par MM. Audouin et Brullé {Ilist. nalur. des Ins., t. IV, p. 337), qui lui donnent pour type une espèce de Mada- gascar, et à laquelle ces auteurs ont donné le nom de M. picea. (C.) imCllOCUILlJS (ptxpôç, petit; ^^r- lo;, lèvre) bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées -Néottiées, établi par Presl {in Reliq. Hœnk., II, 9i). Herbes du Pérou. Voy. onciiiDÉEs. MICROCIILOA (^.xpo'î, petit; x^°*i . herbe), bot. pu. — Genre de la famille des GraminéesChloridées, établi par R. Brown (Prodr. , 208). G ramena des régions tropi- cales du globe. Voy. graminées. »i\lICI\OCIIOERlS {aixpi;, petit; x^~- po; , porc). MAM. — M. Wood [Ann. nal. hist. , Xlll. ISii) désigne ainsi un petit genre de Pachydermes. (E. D.) » aiICROCL.\DI.\ ( pixpo'; , petit ; xla- êlav , rameau ). Bor. cr. — Genre d'Algues l'Ioridées , établi par Grevillc {Alg. Drit. , 99 ). Algues marines , cartilagineuses , dont on ne connaît qu'une espèce, nommée par l'auteur du genre Microcladia glandulosa, MICROCLEPTES(,acxpo;, petit; x).crr- m;, voleur), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Newmann {The entomologisl, t. I). Le type, M. aranea de l'auteur, a été rap- porté des environs de Valparaiso. (C.) * «ICROCOCllLE , Benth. {in Annal. Wiener mus., II, 136). bot. pu. — Voy. HABICOT. miCROCODOlV (p.xpo;, petit; xoiJwv , clochette), infus. ou svstol. — Genre de Syslolides ou Rotateurs, proposé par M. Ehrenberg pour un animalcule micro- scopique , imparfaitement connu, qu'il nomme Microcodon clavus , et qu'il place dans sa famille des Mégalotroques. Comme MIC son nom l'indique, le Microcodon a la forme d'un clou, et se termine en arrière par une sorte de queue ou de pédoncule contrac- tile. (Duj.) * MICROCODOIV (fxixps'ç, petit; xû^îcov, clochette), bot. ph. —Genre de la famille des Campanulacées-Lighfooliées, établi par Alph. De Candolle ( Camp., 127, t. 19). Herbes du Cap. Voy. campanulacées. ♦MICROCœLlA (pixpo';, petit; xocX.'a, cavité). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchidées-Dendrobiées, établi par Lindley {Orchid., 60). Herbes de Madagascar. Voy. ORCHIDÉES. IMICROCOLELS (fxixpo;, petit; xo).£o';, gaine), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la tribu des Oscillariécs, créé par M. Desma- zièrcs {Crypt. du nord de la Fr., fasc. II). Ses caractères consistent dans la réunion de plusieurs filaments cloisonnés, oscillants, renfermés dans une gaine qui ne laisse li- bre que leur partie supérieure. On en con- naît une dizaine d'espèces ; la plus commune est le M. terreslris Desmaz., qui croît sur la terre humide, et s'y montre sous la forme de filaments anastomosés d'un vert noirâ- tre. Le genre Chtonoblaslus de M. Kulzing {Phycol. gêner.) ne diffère point de ce- lui-ci. (Dréb.) MICROCORYS (pcxpo;, petit; xopv; , casque), bot. ph.— Genre de la famille des LabicesProstanthcrées, établi par R. Brown {Prodr., 502). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande méridionale. Voy. labiées. *IWICROCOSIMLIS (uexpo?, petit; xoauo';, monde), tunic, moli,. — Genre adopté d'a- bord par Linné, d'après Rcdi, pour une es- pèce d'Ascidie dont l'enveloppe est encroîiiéc de divers petits corps marins. Voyes a'-ci- DIE. (Dl!J.) miCROCTEIMUS (p^.xpôç, petit; xr/vo?, peigne), bept. — Groupe de Stellions {voy. ce mot), d'après M. Fitzinger ( Syst. Rcpt., 1843). (E. D.) miCROCYGlVA. OIS. — Genre établi par G.-R. Gray sur le Bernachc à collier. Voy. OIE. (Z. G.) ♦MICROCYSTIS (f*cxpo'ç, petit; fxixpo',-, vessie), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la tribu des Nostocinées, crée par M. Kulzing et adopté par M. Mcneghini dans sa Mono- graphie des Nostocinées , avec les caractères suivants : Fronde muqueuse, d'abord (lé(i- MIC nie , formée de globules renfermés dans des vésicules, se divisant selon une disposiiion quaternaire , et donnant lieu plus tard à de nouvelles frondes. M. Kutzing , dans son Phycologia generalis , a réuni les espè- ces appartenant à ce genre sous le nom de Glœcocapsa, et a réservé le nom de Micro- cyslis pour quelques espèces qui se rappor- tent principalement au g. Agmcnellum. Ces changemenls amènent nécessuiremeirt une déplorable confusion dans cette partie de l'algologie. En adoptant le g. Microcyslis tel que le présente M. Meneghini dans sa Monographie des Noslocine'es , nous croyons pouvoir y placer au moins 20 espèces pro- pres aux eaux douces, habitant la terre et les rochers humides. (BaiiB.) MICUODACTVLE. Microdactylus, Geof. Saint-Hilaire. ois.— Syn. daCariama, Bris- son. (Z. G.) ♦MICRODACTYLUS (a.xpo'ç, petit; ^Ix- TvÀo;, doigt). RF.PT. — Genre que M. Tschudi avait proposé pour un Saurien de l'Inde que MM. Duméril et Bibron ( Erpétologie , IV, p. 157) décrivent sous le nom de Clialcides Schlegelii. (P. G.) *MICKODELUS (fxtxpo'; , petit; Hhloc, obscur, douteux), ins. — Genre de la tribu des Chalcidiens , groupe des Ormorcérites , de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Walker sur quelques petites espèces dont les antennes, de douze articles, sont renflées en une massue terminée en pointe. On peut considérer le M. rolundus comme le type du genre. (Bl.) *MICRODEMA, Laporte. ins. — Syn. de Scydmœnus, Megaloderus , Tyltosoma et Ccphcnnium. (C.) *MICi;ODERA(ptxpoç, petit; (î/f,-/,, cou). iNS. — Genre de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Mélasomes , tribu des Tentyriles, établi par EschschoUz {Zoological Allas), et adopté par Solier [Annales de la Soc. enlom. de France, t. IV, p. 304). Six espèces ren- trent dans ce genre , et ce dernier auteur y introduit deux divisions. Il place dans la première la M. lucida Dej., Sol., et dans la seconde les M. gracilis et convexa Esch., Sol. La lucida est propre à l'Egypte , et les deux autres sont originaires de la Russie méridionale. (C.) ♦MICRODERES 0!i RIICRODERIS [u,- XÛ9?, petit; S;;.Y), cou). iNs, — Genre dc Co- IVllC 197 léopterespentamères,famil!edesCarabiques, tribu des Harpaliens , créé par Faldermann {Fauna Transcaucasica , t. I, pi. 4, f. 1). Le type, le M. robustus dc l'auteur, est ori- ginaire de la Russie méridionale. L'auteur le place près des Daplus. (C.) ♦MICRODElllS (p.cxpo';, petit ; oVot;, couverture), bot. vu. — Genre delà funiille des Composées-Cichoracées , établi par De Candolle (Prodr., VII, 127). Herbes vivaces des îles Açores. Voy. composées. *iVlICRODII>IIYE {yxxpôi, \)eiit ; diphya , diphye). acal. — Genre de Diphycs établi par M. Leison et constituant toute sa deuxième tribu des Diphydes monogastriques , les- quelles ont un seul sac stomacal exserlile, dilatable, probosciforme, terminé par une bouche en ventouse, à la base duquel se trouvent des organes qui semblent cire des ovaires. M. Lessou subdivise ce genre en neuf sous-genres, qui sont: 1" Nacelle, Cymba ; 2° Enneagonum ; 3° Cuboides ; 4° Cucubalus; 5° Capuchon , Cucullus; 6" En- doxia; 1" Amphiroa ; 8" Ersœa; 9" Aglais- ma. (Duj.) *MICRODOIV(pLo'-:, pelil; J^ov;, dent). 1.S3. — Genre de la faniille des Braconidcs, groupe des Agathites, de l'ordre des Hjnic • iMptèrcs, établi par M. Nées von Escnbeck, et adopté par la plupart des entomologistes avec (le plus ou moins grandes restrictions. Tel qu'il est généralement admis , on le distini;ue des autres Agaihites à des anten ■ nés longues et grêles et à des mâchoires et lèvres fort courtes. Le M. îiiridus Nées von Esenb., qui habite une grande partie de riuiropc , peut être considéré comme le type du genre. (Bl.) *i\IICI\OF.CA (aixoôç, petit; oT«?, mai- son), ois. — Division de la famille des Gobe- Mouches, établi par Gould aux dépens du genre Myiagra de Vigors et Horsfield, et ayant pour type le M. macroplera Yig. et liorsf. (Z. G.) * .-XIICROTILUS. DOT. PH. — Genre de la f.miilie des Euphorbiacées-Buxées , établi IKir \VightetArnolt(m E(ii»i6. New. philos. Journ., XIV, 298). Arbres de l'Inde. Voy. niMIOltDIACKES. niICROGASTER (;/..xpo'?, pelit ; -/«»- r/,n, abdomen), ins. — Genre de la famille des Braconidcs , groupe des Agathites , de l'ordre des Hyménoptères , établi par La- Ireille sur de petites espèces rcconnaissables à des antennes grêles de dix-huit articles et à des yeux velus. On connaît un certain nombre d'espèces de ce genre; mais la plus lépandueestle.l/. ghmeratusUn. Voy. pour son histoire l'article ichneumoniens de ce Dic- tionnaire. (Bl.) •MICROGLENA (,n,p,',., petit; yV^v„ , a-il). iNFi-3. — Genre établi par M. FJirenberg dans sa famille des Monadines, pour les es- pèces qui vivent isolément, et qui sont pourvues dun point coloré qu'il nomme un œil; elles ont en outre un ou deux fila- ments nagelliformcs ou trompes. Nous pen- sons que ces Infusoires doivent appartenir à la famille des Thécamonadiens. (Du ) ■' MICROGI.OSSA (p.xp,';, petit ; y)i;,- »«, langue), bot. ph. — Genre de la famille MIC des Composées-Astéroidées, établi par De Candolle {Prodr., V, 320). Arbrisseaux dQ l'Inde et de l'Afrique. Voy. coMPOsiiES. =*.:;!!Ci;OGï.OSSE. Microglossum. oi3. — Genre de la famille des Perroquets. Voy. ceiîiol. (Z. G.) *aiICROG\ATIIIDES(p.<)'.po?, petit ;yvx- 6i:, mâchoire), ins.— Groupe de Coléoptères pcntamèrcs, de la famille des Lamellicornes, attribué à Latreille par Laporlc de Caslel- nau {Histoire naturelle des animaux articU' les, t. II, p. 177), et qui a pour caractères: Antennes simplement arciuécs, velues ; labre toujours découvert et grand; languette bi- fide, couronnant le menton ; mâchoires cor- nées, avec deux fortes dents au moins; écus- son sur un pédicule portant l'abdomen; ce- lui-ci séparé du corselet par un intervalle notable. Les Micrognalhides sont généralement grands et de couleurs foncées. Ils sont pro- pres aux pays chauds de l'Amérique, do l'Asie, de l'Afrique et de l'Australie. On les rencontre dans le vieux bois et quelquefois en abondance dans les sucreries. Leurs larves ont beaucoup de ressemblance avec celles des Lucanites ; elles ne sont pourvues que de quatre pattes, et vivent de racines pendant plusieurs années avant de passer à l'état parfait. Ce groupe se compose des genres Passahij, Ocytiwe et Paj:illns. (C.) * MICROGOWPHUS, Benth. (Jl/sc. ). BOT. PII. — l'o.V. SYMPIEZA , Licht. *!mCROGRA;\niA, Presl. {Plerid., 213, t. IX, f. 7). BOT. CR. — Voy. SEI.I.IGIEA , Bory. *H1ICR0GY\E {;,:y.rA:, pClit ; yv'v/;, pistil). BOT. PU. — Genre de la famille des Compo- sées-Astéroidées, établi par Lessing {Synops. , 190; DC, Prodr., V, 296). Herbes du Bré- sil. Voy. COMPOSÉES. MICROL.«\A (,/ixpo';, pelit; ).arva, en- veloppe). coT. PII. — Genre de la famille des Graminées-Oryzées, établi par R. Brown {Prodr., 210). Gramens de la Nouvelle- Hollande et de l'île Van-Diemen. l'oy. gra- minées. — Genre de la famille des Byttnéria- cées Eriolaenécs, établi par Wallich {Ca- talog., II. 1173). Arbres de l'Inde. Voy. DYTTNÉRIACKES. *«ICROLAPTES, G.-R. Gray. ois. — Syn. de Picumnus, Temm. V. piclmne. (Z.G.) ♦MICROLEPIS. RF.PT. — Division des Soincoïdiens. Voy. ce mot. (P. G.) *MICROLEPIS (.u^ixpo'î, petit; )j7rt; , écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Méiastomacées-Osbeckiées , établi par De Candolle {Prodr., III, 139). Herbes du Brésil. Voy. composées. *MICROLEPTES (^xpô,-, petit; h^To',-, grêle). INS. — Genre de la famille des Ich- hcumonides, groupe des Ichneumonites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Gra- venhorst {Ichneumonog raphia) sur une seule espèce dont la tête est globuleuse , et dont les antennes sont renflées, ainsi que les pat- tes ; c'est le M. iplendidulus Grav., trouvé en Angleterre. (Bl.) MICROLEUCOIMIMPH/EA, Boer. bot. PH. — Syn. d' Hydrocharis , Linn. MICROLICIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Mélastomacécs Rhoxiéos, établi par Don {in Mem. Werner. Soc, IV, 301). Herbes ou arbrisseaux du Brésil. Voy. mé MSTOMACÉES. MICROLOWA (utxpo'î , petit ; Àùpa, bor- dure). BOT. PU. — Genre de la famille des Asclépiadées - Cynanchées, établi par R. Brown {in Mem. Werner. Soc, I, 83). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. asclépia- dées. *MICROLO\CIIUS (atxp::, petit; ).oyx'), lance), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par De Candolle {Prodr., y l, 562). Herbes vivaces des régions méditerranéennes et de l'Inde. Ce genre renferme trois espèces que De Candolle {loc. cil.) répartit en deux sections, nommées : Mantisulca : Écailles de l'invo- lucre prolongées en un appendice spiiii- forme; Uralepis : Écailles de l'involucre prolongées en un appendice scarieux. *MICROLOPIIIA ifjupk, petit; Xo^oç, panache), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères , tétramères de Lalreille , fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaircs, créé par Newman (The Enlomologisi's, p. 383). Le type, la M. ignara de l'auteur, est originaire de Manille. (C.) *MICROLOPHUS (fx.xpiç , petit ; Ufo;, crête). REPT. — MM. Duméril et Bibron , qui ont établi ce genre dans le t. IV de leur Histoire des Reptiles, en résument ainsi les caractères : Un repli de la peau sur les côtés du ven- IMIC 199 Ire et au-devant des épaules ; un autre ar- qué sur la poitrine; bord du trou auditif dentelé en avant ; une crête basse, dentelée sur le dos; queue à écailles verticillées, ca- rénées; pas de pores fémoraux; des dents au palais. La seule espèce connue dans ce genre vit sur les côies du Pérou ; elle est pleurodontc : c'est le Microlophus Lessonii Dum. et Bibr., d'abord nommée Stellio peruvianus par M. Lesson. (P. G.) * MICROLOPHUS («txpiî;, petit; Upô;, tige). BOT. m. — Genre de la famille des Labices-Molissin(ipoi, qui porte), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Tanysto- mes, tribu des Empides, établi par M. Mac- quart {Dipt. du Nord), qui en mentionne () espèces, toutes de France et d'Allemagne. MICROPÏITHIRES. ilicrophthirœ. AR-iiCH. — Lalreille désigne sous ce nom une famille de l'ordre des Arachnides qui ren- ferme les genres Leplus, Caris et Asloma. Voy. ces mois. (H. L.) *MICROPIIYSA {■Ji^pi-,, petit ; 6v,armc). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Dejean {Cat., 3' éd., p. 184) qui en mentionne sept espèces. Une est indigène du cap de Bonne-Espérance, et six sont originaires de Madagascar. Bur- meisler adopte ce genre {Handhuch der En~ tomologie, 1844, p. 174), mais il n'en décrit que quatre espèces, et comprend ce g. dans ses Hoplides. (C.) *1MICR0P0G0IV (uixpo';, petit ;itu>v, barbe), poiss. — Genre de l'ordre des Acan- thoplérygiens , famille des Sciénoides , éta- bli par MM. G. Cuvier etValenciennes {Hist. des Pûiss., t. X, p. 213). Ces Poissons ont une grande ressemblance avec les Johnius , particulièrement par leur épine anale; ils se rapprochent aussi des Corbs par leur nu- que bombée, et diffèrent des uns et des autres par l'exiguïté de leurs barbillons. On en connaît trois espèces ou variétés qui paraissent habiter l'Amérique méridio- nale. Ce sont les Micropogon rayé, M. li- neatus Cuv. et Val. {Umbrina Fournieri Desmar., SciœnaopercularisQaoy elGaim.), MiCROPOGON ONDULÉ , M. undulotus Cuv. et Val. {Perça tindulata Linn.), Micropogon ARGENTÉ, M. argenleus Cuv. et Val. (J.) *MICROPOGO\, Temm. ois. — Syn. de Barbion et de Barbusaie. Voy. ces mots. (Z. G.) MICROPORUS (fJitJ'po';, petit; Tto'oo,-, pore). BOT. CR. — Palissot de Beauvois, dans sa Flore d'Oran, a cherché à établir sous ce nom un genre parmi les Polypores, et auquel il donnait pour caractères des pores presque imperceptibles ; en effet, pour voir ceux du Polyporusperula, il faut nécessairementavoir recours à une loupe. Ce genre n'a pas été conservé et il ne pouvait l'être; cependant on pourrait se servir du caractère pour opé- rer quelques divisions parmi les Polypores qui sont si nombreux et qui présentent tant de difficultés pour la détermination des es- pèces. (LÉv.) MICROPS. MAM. —Espèce de Cachalot du sous -genre Physeter. Voy. cachalot. (E. D.) *MICROPS (pixpo'ç, petit; ^, œil). REPT. — Genre de Batraciens anoures, éta- bli par Wagler pour le Mna ovalis de Schneider. (P- G.) 26 20-2 IMIC •IMICROrS, Mégerle, Dahl. INS. — Syn. deDitylns, l'ischer, Lat., Dej. (C.) *:\IICROPS(uixpo'5, petit; «i'A, œil), ins. M. llnliday (Enlom. Magas.)a. établi sous ce nom un genre dans la tribu des Proctotru- picns; mais, selon toute apparence, il ne renferme que des femelles du genre Cera- phron. (Bl.) ♦MICROPSIS (uixpo'ç, petit; S^.ç, as- pect). BUT. PH. — Genre de la famille des Composées-Asléroïdées, établi par De Can- dolle {Prodr., V, 460). Herbes du Chili. Voy. COMPOSÉES. *MICROPSITTA, Less. ois. — Division de la famille des Perroquets. Voy. ce mot. • ^ (Z. G.) aiICROPTÈRE. MicropterusixvoTi^, pe- tit; n'ctp6v, nageoire), roiss. — Genre de l'ordre des Acanlhoptérygiens , famille des Sciénoïdes , établi par Lacépède et adopté par G. Cuvier (Ilèg. anim., t. II, p. 178). Ces Poissons ont le corps oblong, trois pores de chaque côté de la symphyse , les der- niers rayons de la partie molle de leur dor- sale séparés des autres, et formant une pe- tite nageoire particulière. Il n'y a aucune dentelure à leur opercule. On n'en connaît encore qu'une espèce, le MiCROPTÈnE DOLOMiEU (Lacépèdc, IV, III, 3). La couleur générale de ce poisson est gri- sâtre, et il atteint une taille de 30 à 32 cen- timètres au plus. ^.AlICROPTÈRE, Microplerus (fj^txpo';, petit ; ■nTtpo'v, aile), ois. — Section établie par M. Lesson dans la famille des Canards pour une espèce qui se distingue par son bec court, très élevé à sa base, à arête formant une ligne droite; par des tarses très courts; des .lilos impropres au vol, armées chacune de jii'iix tubercules, et par un pouce pinné. L'espèce qui offre ces caractères généri- riuo; est le Canaud aux ailes coiirtes, Anas l'iarhyptera et cinera Lath. (Quoy et Gaim., loyage de l'Uranie, pi, 39), Oiseau des îles M.ilouines. (Z. G.) IHICROPTERES (p.xpo';, petit; -nrtpiv, .nilc). INS.— Nom donné par Gravenhorst aux insectes Coléoptères pentamères formant la famille des BnAciiiiLYTiiES de Latreille ou leile des Stapiivliniens d'Erichson. (C.) *.\1ICR0PTERLS {/.ixpoç, petit ; «Ttpov, aile). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Malacodermes , tribu des j MIC Clairones, créé par nous (Rente zoologiquc , 18i2, p. 277) avec une espèce de l'Afrique méridionale que nous avons nommée M. brevipennis , et qui n'a pas été connue do MM. Kluget Spinola, (C.) *!\lICUOPTER\'\ (fAixpo'î, petit; Tittpvl, aile). 1N3. — Genre de l'ordre des Lépidoptè- res nocturnes, tribu des Tinéides, établi par Zeller, et considéré par Duponchel (Ca- talogue des Lépidoptères d'Europe, p. 332) comme une simple section du genre Adela. Voy. ce mot. MICROPUS, Wagl. et Meyer. ois.-Syn, de Cî/pse!i/.'5, Illig. Foy, hirondelle. (Z. G.) MICROPUS (p.ixpôî, petit; ttoS;, pied , tige). BOT. PII, — Genre de la famille des Composées- Astéroïdées, établi par Linné {Gen. n. 9U()) , et donCles principaux carac- tères sont : Capitule multiflore hélérogamc ; fleurs tubuleuses; celles du rayon femelles et disposées sur cinq à sept rangs ; celles du disque mâles 5-dentées, et aussi nombreuses que les premières. Involucre bisérié , dont les écailles enveloppent les fleurset le fruit du rayon. Réceptacle étroit, nu. Akène com- prime, latéralement enfermé dans les écailles de l'involucre et tombant avec elles. Ai- grette nulle. Les Micropus sont de petites herbes du- veteuses ou laineuses; à feuilles alternes, très entières; à fleurs réunies en capi- tules. Ce genre, tel que Linné l'avait établi, renfermait huit espèces. Par suite des tra- vaux postérieurs de différents botanistes, trois en ont été retranchées et rapportées au genre Evax. Actuellement il ne comprend donc plus que cinq espèces, reparties par De Candolle (Prodr. V, 460) en deux sec- tions, qu'il nomme: Acantholœna: écailles de l'involucre enveloppant l'akène hérissées d'aiguillons sur la partie dorsale ( M. supi- nus) ; Bomhycilœna : ces mêmes écailles, dépourvues d'aiguillons , mais laineuses (.1/. ereclus, bombycinus, globiferus , minimus). Toutes ces espèces se rencontrent assez abondamment dans l'Europe méridionale et l'Amérique occidentale. (J.) MICROPYLE. BOT. — Voy. graine. *MICROPYXIS (picxpoç, petit; ttvÇ.'î , boîte). BOT. PII. — Genre de la famille des Primulacées-Anagallidées, établi par Duby {Prim. Mcm. ined. ), Herbes du Brésil , de MIC Madagascar et de la Nouvelle-Hollande. Toy. PRIMULACÉES. *MICRORHACHIS, DC. {Prodr., VI, 85). BOT. PH. — Voy. METAGNANTHUS. *MICRORHAGUS (fji'xpo;, petit; payk, grain), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille desSternoies, tribu des Éla- térides, fondé par Eschscholtz et adopté par Germar {Zeitschrifl fiir die entomologie, t. I, 1839, p. 196) et par Dejean {Catalogue, 3* édit., p. 96). Ce dernier auteur en énuinère quatre espèces: les E. pygmœus, Sahlbergi, Mann., impressicollis et minulus Dej. Les deux premières se trouvent en Europe, le pygmœus, quelquefois aux environs de Paris ; et les deux dernières espèces en Amérique (États-Unis). Les antennes des mâles sont peclinées. Ces Insectes ont à un très faible degré la faculté de sauter, comme les Élaté- rides, mais, au moindre danger, ils contrac- tent leurs membres, et deviennent immo- biles. (C.) *i\IICRORniPISC.jitxpo;, petit; ^mU, éven- tail). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Serricornes, tribu des Cébrio- nites,crééparM.Guérin-Méneville (Magasin de Zoologie, 1830, p. et pi. 8), qui lui donne pour type une espèce du cap de Bonne-Es- pérance, le M. myslacina Thg. [Dumerilii Guér.). M.LaportedeCastelnau,qui a adopté ce genre, en mentionne trois autres espèces dont deux appartiennent au pays déjà cité, et une autre serait originaire du Brésil. (C.) *MICRORHOPALUS (^^cxpo'; , petit; pl- ■na/.av, massue). ins. — Genre de Coléoptères subpenlamères, tétramères de Latrciile, fa- mille des Cycliques, tribu des Cassidaires, créé par nous et adopté par Dejean {Catalo- gue, 3' édit., p. 389). Quatre espèces amé- ricaines font partie du genre; savoir: Hispa viltala F., excavataO\., M. perforata et ga- galina Dej. La larve de la première a été figurée et décrite dans l'ouvrage de Newman [Ihe Enloniologist, t. I, p. 75). (G.) *l\IICRORIIYXCHUS,MegerIe, Dabi. ins. — Synon. de Bans, Germar, et Bahdius, Schœnherr. (C.) *MICRORHV\CHUS, Less. {Synops., 139). BOT. PH.— Syn. de Rhabdotheca, Cass. *MICRORHY\QL'E. Microrhynchus (,t/i- .vpo;, petit; pv/;(o;, rostre). CRUST.—Cegenre, qui a été établi par M. Bell, appartient à l'ordre des Décapodes bracbyures et à la tribu MIC 203 des Maiens de M. Milne-Edwards.Dans cette coupe générique, la carapace est subtriangu- laire, arrondie postérieurement et terminée à sa partie antérieure par un rostre très court. Les yeux sont rétractiles et beaucoup plus épais que le pédoncule, qui est allongé. Les orbites sont unifissurées en dessus et unidentées au côté externe. Les antennes externessont insérées sur les côtés du rostre, tandis que les antennes internes sont logées dans une fossule entière. Les pattes de la première paire, chez le mâle, sont à peine plus longues que le corps, plus petites dans la femelle; les suivantes sont un peu plus longues que le corps et terminées par des ongles légèrement recourbés. L'abdomen du mâle est composé de sept segments , tandis que ce même organe n'en présente que cinq dans la femelle. Cette singulière coupe gé- nérique ne renferme que deux espèces qui habitent les îles Gallapagos. Le Microrhyn- chus gibbosns Bell {Trans. oflhezool. Soc. of Lond., t. II, pi. 8, fig. 1, p. 41), peut être considéré comme le type de ce genre. Quant à la seconde espèce, elle est désignée sous le nom de M. depressus {op. cit., t. Il, p. 41, pi. 8, fig. 1). (H. L.) *MICROSACCUS (,atxpo5, petit; aoJxxo?, sac). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchidées-Vandées, établi parBlume(B?jdr., 367). Herbes de Java. Voy. obcuidées. *iAIICROSAURUS, Dejean. ins. — Syno- nymedeQwed«MS,Erichson, et de P/»«/ont/»us, Ker. (C.) *MICROSCnATIA ( f/cxpo? , petit; axa- <7c;, coupure), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasoraes , tribu des Asidites, créé par Solier {Annales de la Soc. entomologique de France, t. V, p. 474), et adopté par M. Hope. Ce genre ne renferme jusqu'à présent qu'une seule espèce, la M. punclala Solier. Elle est originaire du Mexi- que. (C.) MICROSCOHIA. MOLL. — Nom donné par Rédi à une espèce d'Ascidie, VAscidia conchyloga L. MICROSCOPE (fj.ixpo'ç, petit; o-xo7rt'6) , je regarde), phys. — Le nom de cet instru- ment d'optique en indique suffisamment l'usage; doué du pouvoir d'amplifier consi- dérablement les plus petits objets, ceux-là même qui échappent à la vue , il permet de les examiner, de les étudier aussi facile- 204 Mie ment que ceui qui se présentent à nos yeux jous le plus gros volume. L'importance qu'on attache maintenant aux études microscopiques , complément obligé de toute éducation scientifique , a né- cessairement augmenté celle du Microscope; aussi cet instrument a-t-il subi, dans ces derniers temps , de nombreuses modiflca- tions, dont quelques unes sont de véritables perTectionnements. Considéré dans sa simplicité première, c'est-à-dire comme composé d'une seule lentille, le Microscope remonte évidemment à ranli(iuité la plus reculée ; nous en rencon- trons la preuve dans maints auteurs, depuis le comique Aristophane {Suées) jusqu'aux philosophes Sénèque , Pline, Plutarque. Quant au Microscope composé, son ori- gine est bien plus récente; on en attri- bue communément l'invention à Cornélius Drebbel , alchimiste hollandais , mort en 1601, mais qui ne fit, dit-on aussi, que reproduire l'instrument imaginé par son compatriote Zacharias Jansens , construc- teur, dès 1590, du premier Microscope connu. Sans entrer dans de plus longs dé- tails sur l'origine de l'instrument qui fait le sujet de cet article , instrument à la décou- verte duquel Galilée , dit Viviani , fut amené par celle du télescope, et que le moine Roger Bacon, qui inventa tant de choses, aurait aussi inventé, au dire de Record, auteur du Chemin de la science , livre qui parut en 1551 , nous entrerons de suite en matière. Le Microscope simple, le plus ancienne- ment connu, peut être formé d'une seule /entif/e biconvexe ou plano-con vexe, en verre ou en cristal de roche , ou bien de plusieurs lentilles superposées , mais n'agissant que comme une seule. Le Microscope simple à verre lenticulaire reçoit généralement le nom de loupe. Mais dans le Microscope simple proprement dit, on substitue maintenant avec avantage à la lentille unique , une len- tille composée, qui a reçu le nom de dou- llet. La première invention du doublet est due à Wullaston ; mais l'ingénieur Ch. Che- valier en a perfectionné la construction. Le doublet de cet opticien, adopté par les sa- vants les plus distingués de l'époque, se compose de deux verres piano-convexes , à foyers égaux, l'un, très large, placé du côté de l'observateur, l'autre plus petit et supé- MIC rieur ; leurs faces planes sont toutes deux tournées vers l'objet. Entre ces deux len- tilles,serties séparément dans leur monture, est placé un diaphragme dont l'ouverture varie selon le foyer du doublet. Le reste de l'appareil se compose de différentes pièces dont il serait difficile de donner une des- cription sans figure, et qui varient du reste selon l'usage auquel on destine l'instru- ment. LeMicroscopesoîairen'estautre que l'ins- trumentprécédent, auquel on adapte un ap- pareil réflecteur, ou miroir, qui réfléchit les rayons du soleil et les dirige vers un verre convexe de 0™,216 à0,„,270 de foyer; celui- ci les rassemble sur l'objet en observation, de manière à l'éclairer fortement. Une len- tille, dont le foyer est en rapport avec le grossissement que l'on veut obtenir, reçoit la lumière qui émane de l'objet, et la ré- fracte de manière à former une image am- plifiée que l'on fait tomber sur un plan de couleur blanche. Le Microscope à gaz est l'appareil solaire modifié pour recevoir une vive lumière arti- ficielle, celle, par exemple, qui est produite par la combustion d'un jet de gaz oxygène et hydrogène, reçu sur un fragment de craie (chaux carbonatée). Le Microscope composé , comme le Micro- scope simple, est destiné à l'amplification des objets; mais, tandis que dans celui-ci l'on obtient le résultat désiré, au moyen d'une seule lentille ou d'une combinaison de lentilles, agissant immédiatement sur les rayons lumineux , en d'autres termes, gros- sissant les objets et transmettant directe- ment à l'œil l'image amplifiée; dans ]& Mi- croscope composé, &u contraire, l'image n'est perçue qu'après avoir subi une seconde am- plification , produite par un autre système de verres. Ces derniers prennent le nom à'oculaires , et sont dirigés vers l'œil, tandis que ceux qui produisent les premières am- plifications se nomment objectifs, et sont tournés vers l'objet. Il résulte de cette com- binaison que le grossissement définitif est le produit du grossissement résultant de chacun de ces verres, ou de ces systèmes de verres; ainsi, l'objectif grossissant dix fois et l'oculaire cinq fois , le grossissement total équivaudra à cinquante fois, et ainsi de suite. MIC On peut, avec les mêmes verres, obtenir une plus forte ampHQcation en augmentant la distance entre l'oculaire et l'objectif; mais comme cette amplification ne s'obtient qu'en rétrécissant le champ de vue, en empêchant par conséquent de voir l'ensemble de l'objet à examiner, et de plus en en diminuant la netteté, on place ordinairement, entre li- mage et l'objectif, un troisième verre nommé verre de champ, qui remédie à ces incon- vénients. Depuis les plus anciens Microscopes jus- qu'aux Microscopes actuels, les plus perfec- tionnés, ceux d'Amici, d'Oberhaeuser , de Ch. Chevalier, on a imaginé une foule de dispositions secondaires qui ne changent en rien la disposition générale et fondamen- tale, rapportée plus haut; aussi n'enlre- ronsnous pas dans des détails de descrip- tif ns qui seraient ici sans intérêt , et qu'on trouvera dans tous les ouvrages de physique; nous dirons seulement que le Microscope est dioptrique, catoptrique ou catadioplrique , suivant que les amplifications sont produites par la rcfraclion , par la rcilexion , ou par la réflexion et la réfraction réunies. Il est inutile de dire que l'on obtient des grossissemenls proportionnés à la forme des lentilles objectives et oculaires employées. Il y a cepeni'ant de certaines limites qu'il ne faut pas dépasser (4 à 500 fois), car l'on perd toujours en lumière et en netteté ce que l'on peut gagner en amplification. On associe, dans certains cas, un appa- reil polarisant au Microscope, soit simple, soit composé, quand on veut étudier les phénomènesdela polarisation dans des corps infiniment petits. L'éclairage des objets soumis à l'observa- tion microscopique est d'une grande impor- tance, et l'on conçoit qu'il doit varier sui- vant que ces objets sont transparents , semi- transparents ou opaques , que la lumière est naturelle ou artiticielle, qu'elle arrive ou directement, ou par réflexion, ou par ré- fraction. Toutes ces circonstances forment autant de problèmes dont la solution dé- pend et de lexpérience et d'une longue suite d'observations. La chambre claire est un accessoire pres- que indispensable du Microscope; avec cet appareil, dont la disposition varie suivant qu'on emploie le Microscope horizontal ou MIC 205 vertical, on peut retracer exactement sur le papier l'image de l'objet mis en observation. Récemment le docteur Donné a fait une heureuse application des procédés photogra- phiques au Microscope. A l'aide d'un Mi- croscope dagucrréolype , dont il est l'inven- teur, lui et le docteur Léon Foucault sont parvenus à reproduire, avec une remarqua- ble fidélité, les particules les plus inliines des liquides de l'économie, tels que les globules sanguins, ceux du lait, du pus, etc. , les zoospermes (Voyez Y Allas d'Analomie microscopique , Baillière, 1844). Malgré sa longueur , cet article est à peine suffisant pour donner une i'icc du Micro- scope ; il nous est donc impossible d'aborder, même sommairement, la question, si impor- tante aujourd'hui, des études Microscopiques qui constituent comme une science à part, sous le nom de Micrographie; mais au moins indiquerons-nous au lecteur les ouvrages qu'il pourra consulter avec fruit sur ce su- jet ; ce sont : le Manuel du Micrographe, par Ch. Chevalier; le Traité pratique du Mi- croscope, par Mandle ; le Nouveau ma- nuel complet de l'observateur du microscope, par le professeur Dujardin , auquel ce dic- tionnaire doit d'excellents articles , et entre autres l'article inflisoiiiks ; enfin, le Cours de micro copie, du docteur Donné ; ce der- nier ouvrage traite particulièrement des fluides de l'économie animale. (A. D.). MICROSCOPIQUES. zooL.— Nom donné par M. Bory de Saint-Vincent ( Dict. class. d'hist. natur. , t. X, p. 533) aux animaux désignés généralement sous le nom d'iNFU- soiREs. Voy. ce mot. MICROSEMMA. bot. rn. — Genre de la famille des Tcrnstrœmiacées-Sauraujées , établi par Labillardière {Nov. Caledon, 58, t. 57). Arbrisseaux de la Nouvelle-Calédo- nie. Voy. Ti:[lNSTnOEMIACÉES. *!\nCROSERIS(yixpo5, petit; a/oiç, chi- corée). BOT. ru. — Genre de la famille des Composées -Cichoracées, établi par Don {in Edinb. philosoph. Magaz., XI, 388), Her!)es de l'Amérique boréale. Voy. composées. MICROSOLEIVA (,/ty.p;;, petit; ctoWv , tube). roi.YP. — Genre établi par Lamou- roux pour une espèce de polypier fossile du calcaire jurassique de Caen. C'est une masse pierreuse amorphe, formée de tubes capil- laires cylindriques rarement comprimés, pa- 206 MIC rallcles, communiquant entre eux par des ouvertures latérales, situées à des distances égales et presque du même diamètre que les tubes. D'après cette caractéristique, le Mi- crosolène doit être très voisin des Sjringo- porcs, comme le pense M. de Blainvilie pour la Microsolenaporosa^c Lamouroux. Quant au polypier figuré sous le même nom, dans le Dicliotinaire des sciences nalurelles , ce doit êire une véritable Asirée. (Duj.) *iMlCROSPLI\î\IA, Endl. {Gen. plant., p. 930, n. 5111). BOT. PU. — Voy. uentze- LIA. RIICKOSPERMUM (ixtxpo<;, petit; anc'p- ,xa, graine), bot. pu. — Genre de la famille des Composées , établi par Lagasca {Nov. yen., 25 ) pour une herbe mexicaine emcore trop peu connue. ■♦iAHCIlOSPHACE,Benlh.(I,a6iat.,244). tôt. PH. — Voy. SALVIA. *MICROSPII.«RA(fjitxpoç, petit; aya-pa, sphLTc ). INS. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Taxicornes , tribu des Anisotomides, créé par M. Redtenbacher {Die gasllengen der deutschen Kafer Fanna , p. 122), et qui a pour type le M. corlicalis, qui habite l'Allemagne. (G.) !\lICROSTACH\S((xcxpo'?, petit; or^x^^, épi). BOT. PH. — Genre de la famille des Euphorbiacécs - Hippomanées, établi par M. Ad. deJussieu (Euphorb. 48, t. 15). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. EUPiionBiACÉES. *.MICROSTEGIlJM, Nees(mL«nd«. inlr., ddit. II, p. 447). BOT. pa. — Syn. à'Erian- t/ius, Rich. RllCROSTEMMA (,ucxpôç, petit; <7T(V,t*a, couronne), bot. pu. — Genre de la famille des Asclépiadécs - Slapéliées , établi par U. Drown {in Mem. Werner. soc. I, 25). Herbes de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. ASCLÉPIADÉES. ♦ MICROSTEPIIIUM (;.IICUIIIU':a. «klii. — M. Ehrenberg réunit dans ce petit groupe les g. Disorus , Micnn-a, Potystemma, établis par lui dans son Si/tnbolœ ]ihysicœ. (P. G.). *I»HCRliRU8 (y.xpo?, petit; oi?i, queue), nirr. — Division de l'ancien genre Vipère (roi/, ce mot) d'après M. Spix (Wagl. Scip. IhaaiL, 1839). (E. D.) *\UCR\Pn\\TE.Micryphanles{MypU, petit; vfxvxf,; , tisserand ). AnACii. — Nom employé par M. Koch pour désigner dans le genre des Thcridion une nouvelle coupe géné- rique, qui n'a pas été adoptée pas M. Walc- kenaér. Toi/. TniiniDiON. (H. L.) *.MICTIS. INS. — Genre de la famille des Coréides, groupe desTuroscéliles, de l'ordre des Hémipicres, établi par Leacb sur des MIE espèces exotiques, toutes d'assez grande taille, ayant une tétc courte, des pattes pos- térieures à cuisses renflées et épineuses, des antennes simples à dernier article épaissi. Le M. valgus {Cimex valgus Lin.), très commun au cap de Bonne-Espérance, peut être considéré comme le type du genre. C'est le g. Cerbus de M. Burmeister. (El.) IMICTYRE.cn'jST. — Voy. mvctire. * MIDA. BOT. PU. —Genre de la famille des Santalacées, établi par A. Cunningham (3/ic.1 826, in Herbar. Mus. Vindob.). Arbres de la Nouvelle-Zélande. Voy. s.\ntal.\céf.s. IMIDAS (nom mythologique), mam. — Linné désigne sous le nom de Midas le Ta- marin de BulTon (roy. l'article oiistiti). De- puis, Ét.-Gcoffroy Saint-Hilaire {Ann. mus., XIX, 1812) en a fait le type d'un petit groupe de Singes. (E. D.) MIDAS. REPT. — Nom vulgaire de la Tor- tue franche. Voy. ciiélonée. (E. D.) *lllIDOTIS (Midas, nom mythologique, et oZç, Stoç, oreille), eot. cr. — Genre de Champignons qui ressemble à une oreille, comme son nom l'indique, découvert par Schleicher en Suisse, et décrit par Fries (Elench., p. 29). Il présente les caractères suivants : Ré- ceptacle cartilagineux, recouvert à sa partie inférieure d'un hyménium de nature diffé- rente, et susceptible d'en être séparé. Les thèques sont allongées, et lancent les spores sous forme de nuage comme les Pézizes. Le ilidolis Ungua de Fries croît sur les vieux- troncs et ressemble au Pe:i::a leporina. (LÉv.) RIIEGIA, Schreb. bot. ph. — Syn. de Remirea, Aubl.— Pers., syn. d'Arundina- ria , Rich. MIEL. — C'est le nom que l'on donnée la matière sucrée préparée par les Abeilles, et que ces Insectes déposent dans les alvéoles de leurs gâteaux. Voy. adi uxe. *MIELICIllIOFESir\ (nom propre). BOT. CR. — Genre de Mousses-Bryacées, établi parHornschuch(/-locu- laire, suivant que les bords rentrants des carpelles se réunissent ou non à son centre, est surmonté de 3-5 styles. A ces fleurs succède une capsule 1-3-5-loculaire qui renferme des graines presque toujours nom- breuses, oblongues-cylindriques, droites ou (i) Voyei Suites à Buf/on, V; Annales des sciences natu- reiles , %' séi ie , vol, V. 216 :mil courbes. Circonsrril par les caractères prd-- rcidcnts, le genre [lypericum correspond à quatre des sections établies par M. Spach, dans lesquelles rentrent, comme subdivi- sii.ns, plusieurs des genres proposés par ce botaniste. Voici le tableau des unes et des autres avec l'indication ou la description des princi|iali's espèces qui leur appartiennent. Section I. Drosantiunkes , Spach. Calice 5 fille ou 5-parti. Étamines Iriadelphes, per- si.>itantes; ovaire triloculaire, terminé par trois styles. Dans les loges 6-12 ovules ho- rizontaux ou ascendants. Capsules se parta- geant en trois coques 1-3 spermes, qui tom- bent enfin de même que le placenta central. Cette section ne se compose jusqu'à ce jour que de plantes de la Perse et de l'Asie mi- neure, partagées en deux subdivisions: Ere- mo^ponis et Drnsanthe, Spach. Section II. Hvpérinéf.s, Spach. Calice 5- parti ou "• fide, très rarement 5-sépale, à sépales distinctement bisériés. Étamines Iriadelphes, persistantes ou très rarement tombantes. Ovaire 3-loculaire, 3-styIe, multi- ovulé. Capsule trivalve à déhiscence septi- cide , les valves persistantes de même que le placentaire central indivis. Dans cette section rentrent : A. les Web- bia, Spach, que distinguent : un calice pro- fondément j-fide; des pétales à onglet dis- tinct, concave; des étamines soudées en phalanges de l2-2.j chacune; unecapsulc co- riace à placentaire épais, pyramidal, 3-gone; des graines à test spongieux, lâche, renfer- mant une amande beaucoup plus petite. On en connaît deux espèces des Canaries et de Madère, que l'on cultive comme plantes d'or- nement; ce sont les Ilypericum floribundum Ait. et H. canaricnsc Linn. Ce dernier est divisé par M. Spach en deux espèces distinc- tes, sous les noms de Webbia helerophylla et platypelda. Ce sont de jolis arbrisseaux très rameux et glabres, à Heurs nombreuses, assez grandes, d'un jaune orange, que l'on cultive en orangerie sous le climat de Paris. B. Les Millepertuis proprement dits, Ily- pericum, Spach, caractérisés par un calice 5-parti, à divisions égales ou inégales entre elles; une corolle à pétales plans, dont l'onglet est à peine appréciable ; une capsule cartilagineuse ou chartacée , très rarement coriace, à placentaire trigone, gréic ou pyra- MIL midal ; des graines à test membraneux, très finement réticulé, intimementappliqué sur l'amande. C'est dans cette division que ren- trent nos espèces les plus connues et les plus remarquables. M. Spach a établi, parmi les Hypericum proprement dits, plusieurs divisions que nous nous bornerons à signaler ici en y rapportant pour exemples les espèces les plus intéres- santes. a. Hoîosepalum. A cette section se rap- porte notre Millepertuis couché , M. humt- fasum Lin., petite plante à tiges couchées, que distinguent ses feuilles oblongues, obtu- ses, marquées de petites ponctuations, le.s unec transparentes, les autres noires, ainsi que son calice à sépales oblongs ou lancéolés, à peu près de même longueur que la corolle. b. Milleporum. Celle diyision necomprend que l'espèce la plusvulgaire ella plus ancien- nement connue de tout le grand genre Hype- ricum, savoir: Le Millepertuis commun , Hypericum peV' foralum Lin. C'est à celte plante qu'a été d'abord appliqué le nom de Herbe aux mille perluis, ou simplement Millepertuis , qui est devenu commun au genre entier. Sa tige herbacée, cylindrique, ponctuée de noir, est marquée de deux lignes saillantes oppo- sées; ses feuilles sont sessiles, obtuses, ovales-elliptiques, les raméales plus étroi- tes, marquées de nombreux points transpa- rents; ses fleurs, de grandeur moyenne, sont paniculées; leurs sépales lancéolés, deux fois plus courts que la corolle, présen- tent des points transparents et des ponctua- tions noires qui se retrouvent aussi au bord des pétales et sur les étamines; le pistil est un peu plus long que les étamines , à trois styles divergents. Celte espèce est commune dans les bois , le long des haies et dans les lieux incultes. Dans l'ancienne médecine , elle jouissait d'une haute réputation sous un grand nombre de rapports , et elle passait pour produire des efTets presque merveil- leux dans un grand nombre de maladies diverses; elle a eu même le privilège de figurer parmi les plantes auxquelles nos an- cêtres attribuaient une sorte de vertu sur- naturelle et le pouvoir de mettre en fuite les esprits malins; de là lui était venu au- trefois le nom de Chaase-diabJc. Envisagé sous des rapports moins ridiculement mer- MÎL veilleux, le Millepertuis commun a été em- ployé comme fébrifuge , comme astringent, comme vulnéraire à un degré éminent , comme vermifuge, diurétique, etc. De nos jours, cette plante a beaucoup perdu de son importance , et quoique figurant encore dans la matière médicale moderne, elle y est reléguée à un rang secondaire. c. Adcnosepalum . A celte section, la plus nombreuse du genre, se rapportent plu- sieurs de nos espèces françaises, savoir: les Hypcricum linearifoUum\ah\, H. hyssopifo- litim Vill. , H. pulchrum Lin. , H. nummu- larittm Lin. , //. montanitm Lin., H. tomoi- tosum L\n., que nous nous bornerons à mentionner. d. Drosocarpium. Parmi les espèces qui entrent dans cette division, il en est qui ap- partiennent à notre flore, savoir : Hyperi- cxnn Richeri Vill.,//. Burseri Bauh.,//. dentatum Lois. e. Coridium. Les plantes de cette division se distinguent entre toutes les autres par leurs feuilles verlicillées. L'une d'elles est V Hypericum coris Lin. , espèce sous-fru- tescente , qui croît sur les coteaux et dans les parties arides de la Provence. f. Crossophylhim. Le Millepertuis d'O- rient, //. orientale Desr., pour lequel a été établie cette subdivision, est facilement dis- tingué des plantes des divisions précédentes à ses feuilles dentelées en scie et ciliées à leur bord, munies à leur base de deux oreillettes. C. Les Olympies, Olympia, Spach , sont remarquables j)ar leur calice, dont les sé- pales sont disposés sur deux rangs, l'cxlé- térieur formé de deux latéraux, beaucoup plus grands que les trois inlcrieurs; leurs pétales sont très inéquilatéraux; leur cap- sule est presque coriace , à placentaire épais, pyramidal, triangulaire; leurs graines sont luisantes, ponctuées, scrobiculées à leur surface. L'espèce pour laquelle a été établi ce groupe est le Millepeuteis olympique , Hypericum olympicum Lin. {Olympia glauca Spach) jolie espcce,quj croît spontanément en Grèce , dans l'Asie Mineure, et que l'on cul- tive pour l'ornement des jardins. Sec. m. Andros.eminées, Spach. Calice à cinq sépales, souvent bisériés, inégaux entre eux ; étamines soudées par les filets presque toujours en cinq phalanges, très rarement en 4-6-8; ovaire 3-5-loculairc , T. VIII. MIL ?17 à placentaires juxta-posés dans Vsia, mais non soudés ; styles en même nombre que les loges , libres ou plus ou moins soudés entre eux ; capsule à dchiscence septicide. Celte section se subdivise en sept groupes secon- daires, qui forment autant de genres pour M. Spach, et dont voici les noms: Cam- pylopuSf Psorophytum , Androsa>mum, Ere- manlhe, Campylosporus, Norysca, Roscyna. Le troisième de ces groupes, proposé comme genre distinct par Allioni, a été adopté comme tel par plusieurs botanistes, et c'est même en le considérant comme tel que M. Spach a exposé en détail ses caractères dans le tom. I, pag. 490 de cet ouvrage. Parmi les espèces qui le composent, il en est deux qui doivent nous arrêter un in- stant. Millepertuis androsème, Hypericum Avdro- sœmum Lin. {Androsœmum officinale Alli.). Cette espèce, vulgairement connue sous le nom de Toute-saine, est assez commune dans les lieux ombragés et humides de l'ouest et du midi de la France. Sa tige rameuse , haute de 6-10 décim., porte des feuilles grandes pour le genre, sessiles, ovales ou elliptiques, arrondies au sommet, blan- châtres en dessous. Ses fleurs , de grandeur moyenne , sont réunies , au nombre de 3-9, en petites cymes, pour la plupart termi- nales; leurs sépales sont grands, oblus ; leurs pétales sont concaves, à peu près égaux en longueur aux sépales. Le fruit bacciforme est d'abord rougcàtre, et plus tard d'un violet noiràire. Cette plante, for- tement odorante dans toutes ses parties , jouissait autrefois d'une haute réputation comme espèce médicinale. On la regardait surtout comme un excellent vulnéraire. Mais de nos jours elle est à peu près inu- sitée , et c'est à peine si elle entre quelque- fois dans la médecine populaire. On la ren- conlre assez souvent cultivée comme plante d'ornement. Millepertuis fétide, Hypericum hircinum Lin. {Androsœmum hircinum Spach). Cette jolie espèce est originaire de l'Orient et des parties les plus méridionales de l'Europe; elle est très fréquemment cultivée dans les jardins, et elle s'est à peu près naturalisée dans certains de nos départements méridio- naux. Elle forme un sous-arbrisseau touffu, gui atteint jusqu'à 1 mètre de hauteur. Sa 28 218 MIL tige est rameuse, ferme; ses feuilles, assez grandes, sont scssiles , ovales-lancéolées , plus ou moins aiguës au sommet, glandu- leuses sur les bords. Ses fleurs jaunes, de 3 cenlim. environ de diamètre , sont portées sur des pédoncules ordinairement l-flores, à peu près de môme longueur que les feuil- les; leurs étamines sont très longues, les fleurs se succèdent pendant tout l'été. Celle plante doit son nom à son odeur de bouc très prononcée. C'est au 4' groupe, celui des Eremanthe, Spac4), qu'appartient le MiLLErnRTiMS A on.vNDS CALICES, Ilypcricum calycimtm Lin. (Erc- manlhe calycina Spach). Celte espèce, l'une des plus remarquables de tout le genre par l'élégance de son feuillage, par la grandeur et la beauté de ses fleurs, est communément cultivée pour l'ornement des jardins. Elle croît naturellement en Grèce et dans l'Asie mineure. Elle trace beaucoup, ce qui rend sa multiplication facile. Sa tige ligneuse, à longs rameaux simples , nombreux , ne s'é- lève guère qu'à 3 4 décimètres. Ses feuilles sont grandes, vertes en dessus, glauques en dessous, sessiles , ovales-oblongues, rare- ment lancéolées. Ses fleurs, d'un beau jaune, se succèdent de juin en septembre ; elles sont à peu près les plus grandes du genre , leur diamètre égalant 7 et 8 cenlinièlres. Leurs étamines sont de moitié plus courtes que les pétales. Cette belle espèce se multi- plie par graines, par boutures et marcottes, ou, plus facilement encore, par division des pieds et par rejets. Sect. IV. Brathvdinkes, Spach. Calice à 5, très rarement à 4 sépales. Étamines en- tièrement libres et tombantes, ou irréguliè- rement polyadelphcs à la bnse, et alors marcescentes. Ovaire 1 -S-loculaire , sur- monté de 3 styles distincts ou quelquefois soudés. Capsule 3-valve, septicide. Les grou- pes établis dans cette section par M. Spach sont au nombre de 4 , que nous nous bor- nerons à mentionner ici; ce sont les sui- vants: Isophyllum , Miiriandra, Bralliy- dium, Bralhys, Mutis. C'est dans le second de ces groupes que rentre le Millepertuis PROLIFIQUE, Hypericum proUficum Lin. (My- riandraprolifica Spach), originaire des États- Unis, et que l'on cultive fréquemment dans nos jardins comme espèce d'ornement. C'est un arbuste touffu, haut d'environ un mè- IVIIL tre, dont la tige produit des rameaux nom- breux , grêles, à 2 angles , qui portent de petits ramilles avortés, feuillus , à l'aisselle de presque toutes les feuilles. Celles-ci sont finement ponctuées, glauques en dessous, lancéolées-oblongues, rétrécies en court pé- tiole. Aux aisselles des deux ou trois paires supérieures de feuilles naissent les pédon- cules à fleurs, qui, réunis, forment une panicule multiflore; ces fleurs sont d'un jaune vif, larges d'environ 2 cenJmètres; elles se succèdent pendant les mois de juillet et d'août. Celte espèce se multiplie par graines et marcottes. (P. D.) MILLEl'ES, Klein {Meihod. oslrac. , pag. 99). MOLL. — Syn. de Ptéroccre. \'oy. ce mot. MILLEPIEDS. INS. —Nom vulgaire de.? animaux désignés scientifiquement sous le nom de Myriapodes. Voy. ce mot. MILLETOIÎVTS. moll. —Nom vulgaire du Conus litleralus L. MILLÉPORE. Millepora {mille pori, mille trous). Poi.YP. — Genre établi par Linné pour les Polypiers pierreux , non lubuleux , qui n'offrent pour cellules des Polypes que des porcssimplesnon lamelleux. Lamarckadopia ce genre en le restreignantaux Polypiers pier- reux, solides intérieurement, rameux ou fron- descenls, dont les pores cylindriques, très petits ou quelquefois non apparents, sont perpendiculaires à l'axe. Ainsi étaient séparés du genre de Linné les Escharcs, les Rélépo- rcs, que Lamarck range parmi ses Polypiers à réseau, tandis qu'il classe lesMillépores avec les Polypiers foraminés et avec les Caténi- pores, qui sont aussi des Millépores de Linné. Ce même nom avait d'ailleurs été donné par Pallas et par Solander et Eilis à beaucoup d'autres espèces qui ont servi à former les genres Tubulipore etCellépore; toutefois le genre admis par Lamarck était encore formé d'éléments tout-à-fait hétérogènes. Il com- prenait, notamment dans sa deuxième sec- tion, sous le nom de Nullipores, des corps pierreux qui sont très probablement des Al- gues calcifères et non des Polypiers. La pre- mière section, composée de huit espèces, devait aussi donner lieu à l'établissement de plusieurs genres bien différents. C'est ainsi que les trois premières espèces auxquelles Jl. Ehrenberg conserve exclusivement le nom de Millépores, en les rapprochant des Madré- MIL pores, ont formé pour M. de Blainville le genre Palmipore. La cinquième espèce , M. truncala, est devenue pour M. de Blain- ville le type du genre Myriozoon adopté par M. Ehrenberg. Enfin la huitième espèce, M. rubra, dont MM. RIsso et de Blainville ont fait le genre Polytrema, nous paraît être non pas un Polypier, mais bien un Rhizo- pode ou Foraminifère agrégé. Lamouroux, en adoptant comme genre Millépore la pre- mière section du genre de Lamarck, y a réuni quelques espèces fossiles dont plusieurs resteront peut-cire dans le genre Palmipore de M. de Blainville ou Millépore de M. Eh- renberg, mais dont les autres sont des Hé- téruporcs. (Dl'j.) WILLÉPORÉES. POLYP.— Ordre de Po- lypiers établi par Lamouroux, et contenant dix-huit genres, dont plusieurs, tels que les Ovulites et les ^rélobésies, ne sont même pas des produits du règne animal; un autre genre, Eudea, est un spongiaire ; un qua- trième , Lunulite, est voisin des Eschares; un cinquième, Réléporite ou Dactylopore, -D'est peut-être pas un Polypier; les autres devraient aussi être distribués en plusieurs groupes, quoique présentant un peu mieux les caractères assignés à l'ordre des Millé- porées d'avoir des cellules très petites, épar- ses ou sériales, jamais lamelleuses , sur un Polypierpierreux, compacte intérieurement. Si l'on devait conserver cet ordre, il fau- drait donc le circonscrire tout différem- ment. (Dlj.) MILLÉPORITES. moll.? — Dénomina- tion employée par Latreille pour désigner la quatrième tribu de ses Mollusques poly- Ihalames décapodes. Cette tribu, compo- sée d'éléments hétérogènes, comprend une partie des Uhizopodes ou Foraminifères , tels que les Milioles et les Rotalies. (Dlj.) MILLERIA (nom propre), cot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées , établi par Cassini {in Dict. se. nat., XXX , 67, LIX, 235). Herbes de l'Améri- que tropicale. Voy. composées. *MILLERICRI\l'S. ÉCHiN.— Genre d'É- chinodcrnies de l'ordre des Crinoides , de la famille des Apiocrinidées, établi par M. AI- cide d'Orbigny {Ilist. gcn. et partkul. des Crinoides). Voy. encrinks et APiocniNioÉES. MILLET. BOT. PU. — Voy. mil. *MILLETIA. BOT. PH. — Genre de la fa- MIL 219 mille des Légumineuses-Papilionacées-Dal- bergiées, établi par WighletArnott(P;-odr,, I, 263). Arbres ou arbrisseaux grimpants de l'Asie tropicale. Voy. légumineuses. MILLI1V.\. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composces-Cichoracées, établi par Cassini {in Dicl. se. nat., XXXI, 90) sans indication de patrie. RIILLINGTOXLl (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Bignoniacées- Eubignoniées, établi par Linné fils {SuppL, 45). Arbres de l'Inde. Voy. bigsoniacées. — Roxb., syn. de Meliosma, Blume, et deFle- mingia , Roxb. *MILLOTIA. bot. ph. —Genre de la fa- mille 'des Composées-Sénécionidées, établi par Cassini {in Annal, se. nat., XVII, 416). Herbes de la Nouvelle-Hollande occiden- tale. Voy. composées. MIL\EA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Méliacées-Trichiliées , établi par Roxburgh (F/or. ind., I, 637). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. JIÉLIACÉES. *i\IIL\ESILM (nom propre), s vstol. — Genre de Tardigradcs, établi par M. Doyère pour une espèce déjà vue par Spallanzani et par M. Dutrochet, qui la nommaient sim- plement Tardigrade, puis par M. Perly, qui lui donna le nom d'Areliscon Dutrochetii. Le Mdnesium a la tête munie de deux appen- dices palpiformes très courts et la bouche terminée par une ventouse entourée de palpes. Sa peau est molle, coupée transver- salement par des sillons en anneaux de for- mes variables. Comme les autres Tardigra- dcs , il a quatre paires de pattes munies chacune de quatre ongles , dont deux ter- minaux simples et en forme de filaments allongés, crochus à l'extrémité, portés cha- cun sur un mamelon distinct ; les deux au- tres sont situés en dessous et en dedans; l'antérieur étant divisé en trois crochets for- tement courbés , et le postérieur en deux. La seule espèce connue, M. tardigraduin , se trouve communément dans la Mousse des toits; elle est longue de 5à6dixièmes de mil- limètre ; sa peau est un peu colorée en brun- jaune ; ses œufs sont lisses , opaques, pres- que globuleux, larges de 8 à 9 centièmes de millimètre , et quelquefois colorés en brun-rougeâtre. On remarque aussi, à la tête de cette espèce, deux points oculiformes assez 2-20 IMIM grands, granuleux; le tube pharyngien est très dilate; les stylets sont très petits; le bulbe pliaryngien est allongé, pyriforme , sans charpente intérieure. (Dlj) ♦MILOTURYS. ISS. —Genre de Coléo- ptères subpentanrières , létramèrcs de La- treille, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , formé par Dejean {Catalogue, y éd., p. 37-4) avec la Saperda irrorata de Fab. {Lynx Dalmann, Marmorea Schœn- herr), espèce originaire de Java. (C.) MILOLIXS. Fuligula. ois. — Division de la famille des Canards. Voy. canard. (Z. G.) *anLTOGHAM.U\ (y.O.Toç, vermillon;; ypxuiaa, ligne), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, tribu des Muscides , établi par Meigen {Eur. Zw., t. IV, p. 227), et adopté par Latreilleet M. Macquartdans leurs ouvrages respectifs. L'espèce type , le Miltogramma fasciata, habite la France. *MILTO\IA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, établi par Lindley {in Bot. reg., n. 1976, 1. 1992). Herbes parasites du Brésil. MILTLS, Lour. {Flor. cochinch., I, 369). BOT. PU. — Syn. de Giesekia, Linn. *MILVAGO. OIS. — Genre établi par Spix sur une espèce que Vieillot a placée parmi les Caracaras {Polyborus) sous le nom de P. chi- machima. (Z. G.) *MILVI\ÉES. Milvinœ. ois. — Famille ou sous-famille de l'ordre des Oiseaux de proie (section des Diurnes ), renfermant les espèces de cet ordre, qui ont un bec faible incliné dès la base; des tarses courts , peu robustes, et surtout des ailes et une queue fort longue : celle-ci le plus souvent échan- crée. Pour M. Lesson, cette famille, qui est la quatrième de ses Accipitres diurnes, ne com- prend que les genres Elanus , Nauclerus et Milvus. G.-R. Gray, au contraire, en agrandit les limites jusqu'à y comprendre, indépendam- ment des trois genres que nous venons de citer, les genres Avicida, Basa, Pemis , Gampsonyx , Rostramus , Cymindis et fcti- "'«• (Z. G.) MILVULUS, Swains. ois. — Division de la famille des Tyrans. Voy. tyran. (Z. G.) IMILVTS, Bechst. ois. — Syn. latin de Milan. '.MI!WELA(,u!;7r,)o(', imitation), ixs. Genre de Coléoptères pentamères, famille des La- mellicornes, tribu des Scarabéides phyllo- phages, créé par Kirby {Transaction Lin. Soc. , vol. XIV , pag. 101 ) , et adopté par MM. Hope et Burmeister. Ce dernier auteur en ilécT\t{nandhuchder Entomologie, 1844, pag. 28o) 11 espèces, qui toutes appartien- nent aux Indes orientales. Nous citerons comme en faisant partie les M. Leei Swed., splendens Schr., hicidula, Lathami, Bluniei, cyanipes , Horsfieldi de Hope. Une dizaine d'autres espèces , publiées par ce dernier auteur, seraient encore comprises dans ce genre. Toutes sont de couleurs très écla- tantes, et paraissent devoir remplacer en Europe les Anomala. (C.) *IMIi\lESA (ut^vutç, imitation), ins. — Genrede la famille desCrabonides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Schuckard {Fossor. Ilymcnopt.) aux dépens du genre Psen, dont il ne diffère guère que par les ner- vures des ailes. Le type de cette division est le M. equesiris ( Trypoxylon equestris Fab. ) • (Bl, ) *MI\IET.A, Vig. et Horsf. ois.— Division de la famille des Loriots, établie sur le Gra' nu/a Diridis de Latham. (Z. G.) MIMETES, King. ois.— Syn. de Mimeta, Vig. et Horsf. MIMETES. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Protéacées-Nucamentacées-Protéi- nées, établi par Salisbury {Parad., 67). Arbrisseaux du Cap. Voy. protéacées. ♦MIMÉTÈSE. MIN.— Arséniatede Plomb. Voy. PLOMB. MIMEL'SE. Mimosa (de mimus , mime , comédien , à cause de la diversité de forme des plantes primitivement réunies sous cette dénomination), bot. ph. — Sous le nom do ilimosa , Linné avait établi un groupe gé- nérique pour des plantes qui rentrent au- jourd'hui dans la famille des Mimosécs (Légumineuses), que lui-même rapportait d'abord {Genera)k\à polyandrie-monogynie, dans son système sexuel, et qui ont été rangées ensuite dans la monadelphie-polyan- drie par les uns, dans la polygamie-monœ- cie par les autres. Ce groupe réunissait les vrais Mimosa de Tournefort aux Acacia du même botaniste et aux Inga de Plumier, c'est-à-dire qu'il correspondait à toute la fa- mille des Mimosécs , moins les genres Pro- sopis et Adcnanihcra. Il comprenait alors seulement 50 espè'-es. Mais, aptes Linné, WIM les limites de son genre Mimosa s'étendant de plus en plus , et son hélérogénéité deve- nant de plus en plus frappante, il parut in- dispensable de le subdiviser. WilJenow re- prit les trois genres Mimosa, Acacia, Tourn., Inga, Plum., et y ajouta les genres Schran- hia et Desmanthus ; M. Kuntb, d'après les vues et les idées de L.-C. Richard, rétablit les Entada d'Adanson; De Candolle , dans SCS beaux travaux sur les Légumineuses, ajouta à ces genres le Gagne' Ina , proposé déjà par Necker, et le Darlinglonia. Enfin, tout récemment, M. Benlham a fait de toutes les Mimosées une révision générale qu'il a publiée en une série de mémoires , dans le journal botanique de M. Hooker (Journal ofbolany, vol. IV, 1837, p. 323- 418; London Journal of botany , vol. I, p. 318-392; 494-528: vol. III, p. 82-il2; 195-223 ; vol. IV, p. 57T-622 ; vol. V, p. 75108), et qui l'a con en des peJs. 2. Le MlMllE CARDINAL, jl/ifflu'us ca'ûi- nalis Dougl. Cette belle plante, éga'errcnt vivace, a été rapportée par Doug'as de la Haute-Californie. M. Spach a proposé peur elle, sous le nom d'Erythranlhe , un nou- veau genre qui n'a pas été adopté. Sa ligo rameuse, à rameaux lâches, velue, s'élève à 6-10 décim. ; ses feuilles ovales, rétrécies à leur base et embrassantes, marquées de nombreuses nervures , sont dentées et comme un peu rongées sur leurs bords; ses fleurs, d'un beau rouge minium, sont grandes, très belles, et se succèdent pen- dant une grande partie de l'été et de l'au- tomne; elles ont un pédoncule plus long que la feuille à l'aissclle de laquelle il se MIM trouve ; leur calice est grand , un peu renflé, terminé par des dénis ovales, aiguës, courtes; le tube de leur corolle déborde à peine le calice ; son limbe est grand, à lobes réfléchis. Introduite dans les cultures euro- péennes en 1835 seulement, cette belle es- pèce y est déjà très répandue, à cause de sa beauté et de la grande fai-ilité avec laquelle on la cultive et on la multiplie. Elle a déjà donné un hybride que M. Bentbam nomme roseo-cardinalis, et dont les fleurs sont plus belles encore que celles du type. 3. MiMULE j.\usE, Mimulus lulcus Lin. Cette espèce est la plus répandue du genre, soit diins la nature, soit dans nos jardins. Elle croît naturellement dans les deux Amé- riques, le long de leurs côtes occidentales, Oans tout le Chili d'un côté, de l'autre de- puis Unalaschka jusqu'à la Californie, dans les forêts humides, le long des ruisseaux, etc. De plus, elle s'est naturalisée en Europe, aux environs de Saint-Pétersbourg, d'où nous la possédons. Elle est glabre ou un peu vis- queuse, et pubescente ; sa tige est ascendante ou dressée ; ses feuilles, pour la plupart forte- ment dentées, sont orbifulaires , ovales ou oblongues, les inférieures longuement pé- tiolées, les supérieures sessiles , cordées- cmbrassantes à leur base, à nervures nom- breuses. Ses fleurs sont grandes, de colora- tion très variable, d'un jaune plus ou moins vif, tantôt unicolores, tantôt parsemées à la gorge de nombreuses ponctuations rouges et marquées sur chaque lobe d'une grande tarhe de cette couleur; ces fleurs ont un long péiloncule ; leur calice est ovnïile, à dents ovales, dont la supérieure très grande; le tube de leur corolle est au moins deux fois plus long que le calice. Celte espèce varie beau'-oup, soit dans l'état spontané, soit dans les jardins, pour sa surface glabre ou pubescente, pour sa tige droite ou dé- combante, plus ou moins haute, pour la forme générale et les dentelures de ses feuilles, pour la coloration de ses fleurs, etc. Aussi a-t-elle donné matière à la formation de plusieurs espèces, dont les noms sont gé- néralement adoptés par nos horticulteurs, et par divers botanistes, mais que M. Ben- tham, dans sa dernière révision des Scro- phulariacées(Prodr., vol. X, p. 368), réunit sous la dénomination unique que nous adoptons avec lui. Ces espères sont les Mimu- MIM 2!Î9 lus gullatusDC, M. variegalus Lodd., M. rivularis Nuit., et M. /yrntusBenth. (P. D.) MIllUS, Briff. OIS.— Syu. latin de Mo- queur. Voy. MERLE. MIMUSOrS (f^r^oç, mime; w^, aspect). BOT. PH. — Genre de la famille des Sapo- tacées, établi par Linné qui le place dans roclandrie-moiu)gyiiie {Gen., n. 678) et dont les principaux caractères sont: Calice 6-8-parii, à divisions bisériées. Corolle hy- pogync, arrondie, à divisions nombreuses bisériées , les extérieures, au nombre de 12 ou IG, entières ou divisées, étalées; les in- férieures , au nombre de 6 ou 8 , indivises , dressées. Étamines in.sérées au fond du tube de la Corolle; 6 ou 8 , fertiles, opposées aux divisions intérieures de la corolle; autant d'autres étamines dépourvues d'an- thères, et alternes avec ces mêmes divisions ; filets subulés, filiformes; anthères sagittces, extror.ses, à 2 luges s'ouvrant longitudina- Icment. Ovaire à 8 loges uni-ovulées. Style subulé; stigmate aigu. Baie 1-2 loculaire. Les Mimusops sont des arbres lactescents de l'Asie et de la Nouvelle-Hollande tropi- cale. Leurs feuilles sont alternes, très en- tières, brillantes; les fleurs sont blanches et portées sur des pédoncules axillaires, souvent groupés. Ce genre renferme une trentaine d'espèces réparties par De Candolle en deux sections (Prodr. , VllI, p. 201) qu'il nomme: Qua- iernaria: Fleurs en nombre quaternaire ; éta- mines fertiles 8; Ternaria : Fleurs en nom- bre ternaire; étamines fertiles 6. Endlicher déjà, avant la publication de cegenrepar De Candolle, avait divisé les Mimusops en deux sections {Gen. plant., p. 741, n. 4263): Elcngi: Divisions extérieures de la corolle cniicrcs ; Dinectaria: Divisions extérieures de la corolle bifides. Une des espèces les plus remarquables de ce genre est le Mimusops Elengi L. , qui croît dans l'Inde oîi il s'élève à une très grande hauteur. Son tronc, simple, droit, grisâtre, produit des rameaux cylindriques qui portentdes feuilleselliptiques-oblongues, acuminées, glabres, pétiolées ; les fleurs naissent de l'aisselle des feuilles, réunies par 3 ou par 6, et portées sur des pédicelles rou- geâtres et duveteux ; les lobes du calice sont lancéolés acuminés,glabresintérieureHient; les extérieurs, pulvérulents et jaunâtres au 230 ]\JIN dehors; les intérieurs, d'un blanc velouté à la môme surface. Les fruits , ovoïdes , char- nus et rouges à leur maturité, ont une sa- veur douce et légèrement astringente, et les Indiens préparent avec l'eau disiillcc des fleurs une espèce de thé dont l'odeur est agréable et qui possède des qualités fébrifu- ges. Lu bois de cet arbre, blanc et dur, se conserve longtemps dans l'eau. (J.) miXARET. Tunis, moll. — Genre créé par Monlfort {Conchyl. ST/slém. , t. II, p. 53S) aux dépens des Mitres de Lamarck. Voy. siiinE. I«I\DIIJ:\1, Adans. (Fam., II, 130). bot. ni. — Syn. de Michauxia, L'Hérit. mm'ERAI. MIN. — Voy. MINES. 1\1I\LRAL0GIE {minera, minéraux; /oyo:, discours). — Branche de l'histoire natu- relle qui s'occupe de l'élude des corps bruts ou inorganiques formés naturellement, sans Icconcoursdes forces vitalesnidesopéralions de l'art, et que l'on trouve répandus par- tout en abondance à la surface et dans l'in- térieur de la terre. Elle embrasse dans son objet la connaissance de leurs propriétés gé- nérales; celle des caractères particuliers qui distinguent les différentes Espèces les unes des autres, elles Variétés de chaquo espèce entre elles; celle de leurs gisement; (m ma- nière d'être dans la nature, comme aussi de leur emploi dans les arts et les usages de la vie; enfin celle de leur classification, ou de leur disposition dans un ordre mélhodique et rationnel, propre à faciliter leur étude, et à faire ressortir leurs analogies et leurs dissemblances. La science des Minéraux est assurément bien fuite pour exciter un vif intérêt, soit que l'on considère seulement son utilité di- recte, qui résulte de ses applications nom- breuses à l'industrie et des services signa- lés qu'elle rend à la Géologie et à l'art Jes Mines, soit que, l'envisageantdc plus haut, 01) tienne compte de son importance philo- sophique et du rang qu'elle occupe dans l'ordre de nos connaissances positives. De toutes les productions de la nature, les Mi- néraux sont celles qui offrent le moins d'at- trait au premier abord; ils ne nous appa- raissent pour la plu|)art que comme des rnnste, pour établir, à l'aide du calcul, de l'expérience et de la simple observation, l'ensemble des caractères de chaque sub- stance, ce que les auteurs allemands ap- pellent sa caraclérislique, il reste encore au Minéralogiste à remplir un dernier rôle, un rôle plus spécial, celui du naturaliste des- cripteur et classificateur ; et, pour cela, il lui faut comparer avec soin les diverses sortes de caractères, reconnaître leurs lois et leur subordination, cherchera apprécier leur va- leur relative, et poser enfin les principes qui doivent le diriger, tant dans la spécification que dans la classification des espèces. La Minéralogie, comme on le voit, tient d'une part à l'histoire naturelle proprement dite, et d'un autre côté, se rattache à la géométrie, à la physique et à la chimie. Ce n'est que depuis qu'elle a été éclairée de la vive lumière que les sciences ont répandue sur elle, qu'elle a pris rang elle-même parmi les sciences positives; car elle oiïre maintenant un ensemble de faits qui se lient parfaitement entre eux, et se laissent 532 IMIN ramener à un petit nombre de lois géiit^- rales. Aujourd'hui les Minéralogistes, en parlant de principes certains, peuvent arri- ver à des résullals comparables; ils mar- ( lient vers leur but d'un pas assuré, en tenant (l'une main le flambeau des théories, et de l'autre, celui de l'observalion ou de l'expé- rience. Ce n'est que du commencement de ce siècle que date la nouvelle ère de la Mi- néralogie, car c'est Hauy qui a eu le mérite de poser les véritables bases de la science ; et il l'a fait avec tant de bonheur, qu'il n'y a presque rien à changer, ni à ajouter aux |)rintipcs qu'il a établis pour la formation des espèces. Si l'on remonte au-delà de l'é- poque d'Haijy, on voit la Minéralogie es- sayer de se former en corps de doctrine tout au plus dans la première moitié du siècle précédent. Elle est donc sous tous les rap- ports une science moderne; cependant, comme elle a, dans un si court intervalle de temps, changé plusieurs fois de face, il ne sera pas inutile de faire ici, en peu de mots, l'histoire de sa marche et de ses pro- grès depuis un siècle. Les divergences d'opinion qui ont divise et qui divisent encore les Minéralogistes en plusieurs écoles distinctes et profondément séparées, tiennent à la diversité des points de vue sous lesquels ils ont envisagé les Mi- néraux, et au choix qu'ils ont cru pouvoir faire de telle ou telle classe de propriétés, pour établir leurs principes de spécification et de classification, en excluant toutes les antres, ou du moins en ne leur accordant qu'une place insignifiante, .\ussi peut-on distinguer autant d'écoles de Minéralogistes, dont chacune a eu son temps de vogue, qu'il y a de classes ou de divisions importantes parmi les caractères. Or, les caractères des Minéraux se partagent assez naturellement en caractères extérieurs, caractères chi- miques, et caractères physiques ; ces der- niers ont été subdivisés en caractères géo- métriques ou cristallographiques, et en ca- ractères physiques proprement dits, ce qui fait eti tout quatre classes principales. Eh bien, à chacune de ces quatre divi. La production des antres parties du j liées par des rapports commerciaux avcfl monde n'est connue qu'autant qu'elles sont ] rEuropc. Les exploitations des Amériques, MIN par exemple , fournissent les W de l'or et de l'argent extrait annuellement; le Pérou produit la plus grande partie du platine em- ployé dans les arts. Le Chili et le Mexique fournissent une quantité de mercure assez notable pour que l'importation européenne (destinée au traitement des minerais d'or et d'argent ) ait subi une diminution sensible. Mais dans les riches contrées de l'Asie, la pro- duction se suffit en grande partie à elle- même , sans que nous en connaissions les moyens. La Chine fabrique abondamment le fer cl le cuivre. Banca et Malacca, dans les Indes, exportent une quantité d'ctain évaluée au double de la production euro- péenne. » Le tableau suivant donnera une idée de la répartition des principales Mines d'or et d'argent exploitées actuellement. MIN 243 ARGENT. -• maics. marcs. / Brésil J2,'iOO , Mexique . , , . 2,196,000 Cucooo iC.ooo Amériques. . . } r.os-Ayres. . . Colombie.' ■ ! ! 625.000 250,000 Il!iuu 18,000 VEuts-IJnis. . . . l3o,ooo (Thibet. . . .-. ? l5,ooo pris la Russie) j Archipel Indien. . ? 5.000 Xfbique. . Cotes mtiWioiialcs. ? iG.ooo 0 Ces tableaux ne peuvent fixer que sur les valeurs créées par l'exploitalion des sub- stances métallifères; mais le domaine de l'exploitation ne s'arrête pas là; les combus- tibles minéraux, le sel gemme, les roches employées dans les arts, constituent une branche de cette industrie encore plus gé- rale et plus productive. Ainsi , pour ne plus parler que de la France, on y exploite en- viron 300 Mines de combustibles minéraux, et 22,000 ouvriers en extraient annuelle- ment 32,000,000 de quintaux métriques. Dans les carrières de toute nature en pro- duction régulière de matériaux appliqués à la construction, une population de 70,000 ouvriers directement employés à l'extrac- tion produit annuellement une valeur de 50,000,000 de francs. » La production minérale de la France peut être appréciée par les chiffres suivants de l'année 1840, Houille , i Tourbe Sel fciiime . . Ter.es alun, ré,c s . . . C:.rrieresdeto..l e espèce. Mw.e,^,is de ler Mineciis divers QUIKT. MÉTKIQ. V.»,,., U: Si.oon.ooo 4,4;2.ooo 3o,ono,ooo 3.C')2,ooo ■450,000 500,000 120,000 4, 600,000 1,780,000 60,000.000 40,091,000 130,000 iJ.Soo.ooo C2G,poo 104,614,000 » Cette valeur est augmentée par les arts métallurgiques : Pour l'industrie (le fer, de . Pour les autres métaux , de. li6,83o,ooofr 766,000 ).' C'est-à-dire portée à plus de 220 mil- lions. Si , à ces évaluations, qui sont faites en considérant la valeur sur le carreau des Mines ou carrières, ou dans les usines mé- tallurgiques, on ajoutait les valeurs addi- tionnelles qui résultent des transports et des mises en œuvre , on arriverait à un chiffre important dans la richesse publique. Ce chiffre s'accroît d'ailleurs chaque année , car la France est une des contrées où il reste le plus à faire pour le développement de ses ressources minérales. » (C. d'O.) MIÎVETTE DORÉE, bot. pu. — Nom vulgaire de la Luzerne Lupuline. MINIÈRE. MIN. — Voy. MINES, *.^1IIVI0PTERL'S (,acvvo5, petit ; n-ztpov, aile). MAM. — M. Bonaparte {Faun. ilal. , 1837) a désigné sous celte dénomination un petit groupe de Chauves -Souris. MIMUM. MIN. — Deuloxyde de plomb d'un rouge orangé très vif. Voy. plomd. MI^'JAC. MOLL. — Adanson nomme ainsi {Voy. au Séncg.) une espèce de Buccin , le Buccinum olearium , qui fait actuellement partie du g. Tonne de Lamarck , sous le nom de Dolium olearium. l\n\0. ilimo. OIS. — Division du genre Mainate. Voy. ce mot. ( Z. G.) *MI\OA. INS.— Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Phalénides, établi par Treitschke , et généralement adopté. Il ne comprend qu'une seule espèce ( Calai, des Lépidopt. d'Europe, par Dupon- chel), dont la chenille vit sur différentes espères d'Euphorbes ; de là son nom spéci- fique d'Euphorbiaria. Elle est répandue dans toute l'Europe. * MIXOlîS. roiss. — Genre de l'ordre des Acanlhoplérygiens, famille des Joues 244 MIN cuirassées, établi par MM. G. Cuvier cl Va • lencicnncs {llisl. des Poiss., t. IV, p. 420). Ces Poissons ont beaucoup de rapports avec les Apisics; ils en diffèrent principalement par l'absence de dents aux palatins. On en connaît deux espèces , qui habitent l'Ile de France ; ce sont les Minous voora, M. voora Cuv. et Val. ( Woora-minao Russ.), et Mi- nous MON-ODACTYLE, .1/. monodaclylus Cu\. et Val. {Scorpœna monodactyla Bl., Schr.). *i\n\URI.\.BOT. PII.— Genredc la famille des Composées -Astéroïilces, établi par De Candollc {Prodr., V, 298). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. composéiîs. *.lIIi\LTIA {Flor. Flum., I, 47). bot. ph. — Syn. de Linociera, Swariz. I\lI\YAS(u.!VV3î, petit). POLYP.,ÉCUIN.? — Genre établi par Cuvier dans son ordre des Échinodermes apodes, à côté des Priapules et desSiponcles. Ce genre, mieux connu, a dû être rapproché des Actinies, avec lesquelles M. Ehrenberg le confond en partie; c'est M. Lesueurqui avait indiqué cette rectiflca- tion en établissant le même genre sous le nom d'Actinecte {voy. ce mot), qu'adopta M, de Blainville, tout en disant que le genre Mi- nyns pourrait cire conservé pour des espèces telles que VActinecla vhidula de MM. Quoy et Gaimard, sur laquelle les tubercules for- mant des côtes le long du corps sont séparés par des lignes simples de suçoirs. Ces au- teurs pensent même que ce genre serait in- lermédiairc entre les Holothuries, les For- pites et les Actinies ; mais la vraie structure «le ces prétendus Minyas , pour être bien connue, demanderait de nouvelles obser- vations. ( Duj.) *MIIMOPS (..cvuo'ç, petit; i'^,, œil), ins. — Genre de Coléoptères tétramércs, famille des Curculionides gonatocères , division des Cléonidcs, créé par Schœnherr (Disp. nieJYRUS (pivupô;, qui fredonne), ms. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionides gonatocères, tribu des Érirhinides, établi par Schocnherr {Gê- nera et sp. Curcul. si/n., tom. III, p. 226, — 7,2, p. 192) avec une espèce de Ma- nille, le M. craralus Schr. (C.) *MI0MTI1ECUS (,a£i'. BOT. PH.— Syn. de Cupania, Plum. *MISCHOCARYOIV, Endl. {^Gcn. plant., p. 338, n. 2128).B0T.pu. — Foy.soROCEPHA- Lus, R. Br. *MISCODERA (pVxos, pédicule; Sc'py), cou). INS. — Genre de Coléoptères penta- nières , famille des Carabiques, tribu des Bipartis, des Broschides de Hope , créé par Eschscholtz (BuU. de la Soc. imper, des Nat. de Moscou, 1830 , p. 63-66 ) et adopté par Solier, qui en fait une sous-tribu des Scari- tites. Le type, le Scariles arclicus de Pay- kul , espèce originaire de la Laponie, a reçu les noms génériques de Leiochilon par Curtis, Onchodenis par Stephens. MM. Brullé et Audouin le rapportent aux Broschus , et Dejean le classe parmi les Clivina. Mais le nomdeMscodera est celui quia prévalu. (C.) *MISCOGASTER (^^t'axo; , pédicule; yy-iT^p, abdomen), ins. — Genre de la tribu des Cbalcidiens , groupe des Misco- gastérites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Walkcr sur un certain nom- bre de très petites espèces dont les antennes filiformes ont quatorze articles dans les mâ- les et treize dans les femelles. Parmi les Miscogastres les plus répandus , on peut ci- ter les M. ckgans, viridis, etc., Walk. (Bl.) *MISCOGASTÉRITES. Miscogaslerilœ. INS. — Groupe de la tribu des Cbalcidiens, de l'ordre des Hyménoptères, caractérisé par un thorax rétréci antérieurement et un abdomen pédicule. Nous rattachons à ce groupe les genres Miscogasler, Pachylar- thrus , Pachyncvron, Coruna, Merismus , Syntomopus , Dipara, Micrornelus, Isocyr- tus et Spaniopus , et quelques autres qui peut être ne doivent former que de simples divisions dans les genres Miscogasler et Pa- chylarUirus. (Bl.) ♦MISCOLOBIUM ((.fjxo-:, pédicule; U- 6io->, gousse). BOT. PH. — Genre delà famille MIS des Légumineuses • Papilionacdes - Dalber- gices, éiabli par Vogel {in Liniiœa, XI, 208). Arbres du Brésil. Voy. léguminluses. aiISCOPIILS. INS.— Genre de la famille des Larrides, tribu des Craboniens, de l'or- dre des Hyménoptères, établi par Jurine et adopté par tous les entomologistes. Les ^«s- cophus, rcconnaissables surtout à leurs man- dibules tuberculées et unidentées intérieure- ment, sont peu nombreux en espèces. La plus répandue dans notre pays est le M. U- coior Jur. (Bl.) *MISELIA (p.cyjl.o; , qui évite le soleil). IN3. — Genre de l'ordre des Lépidoptères Nocturnes, tribu des Iladénides, établi par Treitsdikc, qui y rapporte trois espèces : les M. oxyacantha, bimaculosa et orbiculosa. La première est répandue dans toute l'Eu- rope ; la deuxième vit particulièrement en France et en Italie; la troisième habite la Hongrie. MISGURiVE. poiss. — Nom donné par Lacépède à la Loche d'étang, Colilis fossilis. Voy. i.ociiE. MISILE. MOLL.? — Genre proposé par Montfort pour un petit corps marin pris pour une coquille, et qui proviendrait plu- tôt d'un Rhizopode ou Foraminifère. C'est un petit corps ovale, aplati, muni d'une crête profondément découpée qui s'étend seulement vers un des côtés. On le trouve à l'état frais dans le sable de l'Adriatique, et fossile aux environs de Sienne. (Dlj.) *MISODEADRO\. COT. ph. — Genre de la famille des Loranthacées, établi par Banks (Msc.exDC. Mem., VI, 12, t. 11, 12). Arbri.'seaux de l'Amérique antarctique. Voy. LORANTHACÉES. aiISODERA. INS. — Voy. MISCODERA. MISOLAMPUS (f^'ioî, aversion; ^ajj- nx';, lumière), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides , créé par Latreille [Gênera Crust. et Ins., t. H, p. 163), et adopté par MM. Ilopc et Dejean. Une monographie sur ce genre a été publiée par M. de Brème (/?e- vue zoologiqite, 1842, p. 81) qui le com- pose des quatre espèces suivantes: M. gib- buluslU. (Iloffmanseggii Lat., Dcj.), lusi- tantcus, RamburiideUT. et Goudolii Guér. Les deux premières se trouvent en Portugal, la troisième en Espagne, et la quatrième en Barbarie. (C.) MIT '217 AIISPIKEL. MIN. — Nom donné par MM. Beudant et Brongniart au Fer sulfo- arséniuré. Voy. fur. *i\IISSOlJRlUM. MAM. —Groupe de Pa- chydermes fossiles indiqué par M. Koth ( Fror. Nolizen, 1840). ftlISSULÈîVE. il/i.çsutejia. arach. — Voy. ERfODON. (H. L.) MITCIIELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées- Gueitardées, établi par Linné (Gen., n. 134). HciIjc: de l'Amérique boréale. l'oy. RUBlACir.S. Ml.::;. ARACH. — Nom vulgaire des espè- ces du genre Acarus. Ainsi l'on a nommé : Mite domestique, V Acarus domesticus ; Mite des moineaux, V Acarus passerinus ; Mite de la farine, V Acarus farinœ ; Mite do fromage, VAcarus scabiei, etc. MITEIXA. MOLL. — Syn. àe Scalpelluiriy Leach, et de Polylepas, Blainv. MITELLA. rot. ph. — Genre de la fa- mille des Saxifragacées, établi par Tourne- fort {Inst., 126). Herbes vivaces de l'A-sie et de l'Amérique boréale. Voy. saxifragacées. MITELLARIA, Meisn. (Gen., 136). bot. ph. — Voy. MiTELLOPSis, Mcisn. MITELLASTRA, Endl. (Gen. pi. suppl, n. 4640 c. ). BOT. PH. — Voy. mitelloi*sis , Meisn. MITELLIÎVA , Meisn. [Gen., 136). bot. PH. — Voy. MiTELLOPSis, Mcisu. *\IlTELLOPSIS (mi7c»a, petite coiffe; ovfi;, apparence), eot. ph. — Genre de la fa- mille des Saxifragacées, établi par Mcisner [Gen. , 136) , et dont les principaux carac- tères sont: Calice à tube campanule ou turbiné, soudé inférieurement à la base de l'ovaire; limbe 5-fide. Corolle à 5 pétales insérés au sommet du tube calicinal, 3-fides ou pinnatifides. Étamines 5 , insérées avec les pétales, incluses; filets très courts, presque nuls; anthères ovales, à 2 loges s'ouvrant longiludinalement. Ovaire infère ou semi-supère, 1-loculaire , à 2 placentas pariétaux multi-ovulés. Styles 2, courts; stigmates simples , capités ou bilobés. Cap- sule uniloculaire, 2-valve. Les MileUopsis sont des plantes herbacéc.«, à feuilles radicales pétiolées, lobées-dentées ; à «cape nu ; à fleurs disposées en grappes ou en épis. Elles sont indigènes de l'Amériquo boréale. 248 IMIT Les espèces de ce genre ont été réparties par l'auteur en deux sections , nommées : jl/i7e//an'a ; pétales pinnalifides; ctamines opposées aux pétales; filets nuls; stigmates 2-lobés; 3/i/e;/i»ia ; pétales 3-fides; étami- nes alternes avec les pétales; filets très courts; stigmates indivis. Eiidlicher y a introduit une troisième section, qu'il nomme Mitellastra, et qui! caractérise ainsi: pétales pinnatifides; cta- mines alternes avec les pétales; filets courts; stigmates simples. (J.) *i\!ITIinAS. ARACH. — Genre de l'ordre des Aranéides, de la tribu des Araignées, établi par M. Koch, et rapporté par M. Walc- kenaër au genre des Scylodes {voy. ce mot). Dans cette coupe générique , les yeux , sé- parés entre eux , sont disposés sur le rebord antérieur du céphalothorax , par paire et sur trois lignes; les deux antérieurs plus rapprochés; les deux intermédiaires plus écartés; les deux postérieurs encore plus écartés; le tout figurant un V tronqué à sa base. La seule espèce connue est le Milhras paradoxus Koch (in Il.Schœff. Deuls. fnsecl., fasc. 123 , Cg. 9). Cette espère a été ren- contrée dans la forêt de Kœchiiiger. (H L.) RIITIJRAX (nom mythologique), crust. — Ce genre, qui fait partie de l'ordre des Décapodes brachyures, et que M. Milne Kdwards range dans sa famille des Oxy- rbynqucs et dans sa tribu des Maïens , a été établi par Leach aux dépens des Cancer de Herbst. Cette coupe générique établit quelques liaisons entre les Oxyrhyn- ques et certains Crustacés de la famille des Cancériens ; car on y range des Maïens dont la carapace est notablement plus large que longue, le rostre à peine distinct, les bords laiéro-antérieurs arqués, elles bords latéro postérieurs obliques, dispositions qui constituent un des traits caractéristiques de plusieurs Cyclométopes ; mais le plus ordi- nairement la forme générale des Mithrax s'éloigne moins de celle des autres genres de la même tribu. Du reste, chez tous les Crustacés de cette coupe générique , les pinces sont élargies vers le bout , arrondies et profondément creusées en cuillère. Le rostre est court, avec le front très large; la tige mobile des antennes externes est ordi- nairement à découvert. M. Milne Edwards signale 8 espèces de ce MIT genre, dont le Mithrax très épineux, Mithrax spinosissimus Edw. { Magas. zool. , IS31, pi. 2 à 3 ), peut être considéré comme le type. Cette espèce a pour patrie la mer des Antilles. Quelques unes d'entre elles par- viennent aune grosseur très considérable, ainsi que la plupart des autres espèces de ce genre. (H. L.) IMITHRIDATEA, Commers. {Msc). bot. PII. — Syn. d'Ambora, Juss. *iMITOPETALLM (a.Toç , fil; «/toc:Iov, pétale). BOT. PU. — Genre de la famille des Orchidées-Épidendrées , établi par Blume {Fl.Jav.prœf.,\Ul). Herbes de Java. Voy. OUCIIIDKES. *i\lITOPIIILLiS{,uÎTo;, fil ; yî){to, j'aime). INS. — Genre de Coléoptères pentamèies, famille des Lamellicornes , tribu des Lu- canides, créé par M. Parry {Trans. ent. Soc. Lond., t. IV, p. 56, tab. i, fig. 4), et adopté par M. White ( The Zool, of Iho voy, ofErebus, Terror, 1846, p. 9, pi. 2, fig. 3, 4). L'espèce type des auteurs , le M. trro- raius , est originaire de la Nouvelle-Zé- lande. (C.) ♦MITORHYIVCnLS, Westmael. ins. — Syn. d'Antliarhis, BWhy , ou Antliarhinus de Schœnherr. (C.) MITOU. OIS. — Syn. de Hocco. *MITRA {mitray mitre), acal. — Genre de Méduses établi par M. Lesson pour une seule espèce, M. Rangii, observée par Rang près de la côte d'Afrique, et présentant une ombrelle hyaline, conique, avec huit longs bras pres- que diaphanes. Ce genre, classé par M. Les- son dans la tribu des Marsupiales, qui fait partie du groupe des Méduses non probos- cidées,a les caractères suivants: l'ombrelle est sacciforme, oblongue, avec huit bras fili- formes se continuant dans le parenchyme jusqu'au sommet. Le sac stomacal est formé de quatre feuillets disposés en croix, du sommet desquels parlent huit vaisseaux qui se continuent dans les bras. (Duj.) MITRA. MOLL. — Voy. MITRE. ♦MITRACARPLM (f^/rpa, mitre; xap- TTo'ç, fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Rubiacées-ColTéacées-Spermacocées, éta- bli par Zuccarini {in Schulles Manliss., III, 210). Herbes ou arbrisseaux originaires de l'Amérique tropicale où ils sont très abon- dants. Voy. BUBIACÉKS. *MITI\AGF,M('S (,.M'Tpa, mitre; yin^ov. ]\IIT menton), iss. — Genre de Coléoptères hé- téroinères , famille des Mélasomes, tribu des Nyctéiitcs, établi par M. Solier {Annal. de la Soc. ent. de Fr., t. V, p. 328), qui le comprend parmi ses CoUaplérides. Le type, le M. Dejeanii Lac, Sol., est originaire du Tucuman (Amérique mérid. centr.). (G.) MlTRAGl\E,Korlh. {Naucl, 19). bot. PII. — Voy. NAucLEA, Linn. llI^rKAGY^E, R. Brown (Prodr., 452). BOT. PU. — Synonyme de Milrasacme , Labill. MITRAGllVE , EndL {Gen. plant., p. GOC, n. 3566). bot. ph. — Voy. mitra- SACME , Labill. iWITRARIA. BOT. PII. — Genre de la fa- mille des Gesnéracées-Beslérées, établi par Ca\an\Ucs {Annal, scienc. nat., III, 230, t. 31). Arbrisseaux du Chili. Voy. gesné- R.ACÉES. MITRASACIME ( f;.i'Tpa , mitre; âxp.>î, pointe). poT. PII. — Genre présentant quel- que affiiiiij avec les Gentianées, à la suite desquelles Endlicher l'a placé. Il a été éta- bli par Labillardière {Nov.-IIolland., l, 36), et présente pour caractères principaux : Ca- lice anguleux, 4-2-fide. Corolle hypogyne, à tube anguleux, à limbe 4 parti. Étamines 4, insérées à la gorge de la corolle, incluses ou rarement saillantes; filets filiformes, égaux; anthères sagillées, extrorses, à 2 loges s'ou- vrant longitudinaicment. Ovaire à 2 loges mulli-ovulées. Style bifide à la base, simple au sommet; stigmate indivis ou 2-Iobé. Cap- sule à 2 loges s'ouvrant entre les divisions du style. Les Milrasacmes sont des plantes herba- cées, à feuilles opposées, tantôt soudées, tantôt réunies en rosette , les caulinaiics nulles; à fleurs disposées en ombelles ter- minales, rarement solitaires à l'aisselle des feuilles. On connaît une vingtaine d'espèces de ce genre, qui ont été réparties par Endlicher ( Gen. plant., n. 3566) en 4 sections , qu'il nomme : Anisomilia .-Calice 2-fi(le; élaiiii- nes insérées au milieu du tube de la corolle, incluses; stigmate 2-lobé; MUragyne : Ca- lice 4-fide; étamines insérées au milieu du tube de la corolle, incluses ; stigmate 2 lobé; Holonnlrium : Calice4-fide; étamines insé- rées au milieu du tube de la corolle; stig- mate entier. DichelomUrium : Calice plissé, T. VIII. MIT no h lobes concaves; étamines insérées à la gorge de la corolle, saillantes. Toutes ces plantes croissent abondam- ment dans la Nouvelle-Hollande tropicale; elles sont plus rares dans les îles Moluques et le conliiient indien. (J.) MITRE. Mitra, moll. — Genre de Mol- lusques gastéropodes , établi par Lamarck aux dépens du grand genre Volute de Linné et de Bruguicrc. 11 comprend des coquilles turriculées ou subfusiformes , à spire poin- tue au sommet , à b.isc échancrée et sans canal ; ayant la columelle chargée de plis parallèles entre eux, Iransverses , et dont les inférieurs sont les plus petits. Les Vo- lutes, au contraire, ont généralement la coquille plus courte et plus ventrue, avec les plis de la columelle plus grands en bas, plus petits en haut. Cependant ces caractè- res, tirés de la forme des coquilles connues du temps de Lamarck, sont devenus insuf- fisants depuis qu'un grand nombre d'autres espèces ont montré des formes intermédiai- res et des passages tellement gradués d'un genre à l'autre , qu'on devrait réunir les Mitres et les Volutes, si les animaux ne présentaient pas des différences caractéris- tiques. MM. Quoy et Gaimard les premiers ont observé les animaux des Mitres, qui sont très apathiques , pourvus d'un pied petit et étroit, dilaté seulement en avant chez quel- ques espèces. Suivant ces auteurs , la tête est très petite, en forme de V, dont les ten- tacules forment les deux branches. Ces ten- tacules sont grêles, coniques, pointus au sommet , portant les yeux à la base ou à une certaine hauteur, suivant les espèces. M. Deshayes , sur plusieurs espèces de la Méditerranée, a trouvé au contraire des tentacules courts, subcylindracés , ayant à leur base un pédicule trois ou quatre fois moins long, soudé dans toute sa longueur et terminé par le point oculaire. Mais le caractère le plus remarquable des Mitres , c'est la longueur de la trompe , beaucoup plus considérable que chez tous les autres Mollusques; celle de la MrrnE êpiscopale, par exemple , est plus d'une fois et demie aussi longue que la coquille ; elle est cylin- dracée, avec un renflement terminal, fendu et contenant le suçoir. Le manteau revêt l'intcrionr de la coquille et se prolonge en 250 IVIIT un cinal rlmrnu, cylindrique, destiné à con6). Le type, le il/. Walerhousci Schr., a été trouvé dans la partie centrale du Bré- sil. (C.) *MITROPHORE. Mitrophora (/Airpa, mitre; ff'pu, porter), bot. ci\. — Genre de Champignons appartenant à la classe des Thé- casporés et à la tribu des Champignons en forme de mitre {Milrali). Ils ont les plus grands rapports avec les Morilles , auxquelles on les a toujours réunis. Le réceptacle est conique ou campanuliforme, charnu, plus ou moins fragile, et la face externe présente des alvéoles dont les cloisons afl'ectent générale- ment une direction verticale et parallèle; le pédicule s'insère à la face intérieure et à peu près à la partie moyenne du réceptacle. Les organes de la fructification tapissent la cavité et les parois des alvéoles , et sont re- présentés par des thèques allongés, cylin- driques, qui renferment huit spores sim- MIT pics, cllipliques et transparentes; les parn- physcs qui accompagnent les ihèqucs sont filiformes , continues ou cloisonnées , et un peu reiinêes à leur extrémité supérieure. Les Milrophores croissent au printemps avec les Morilles. On en distingue plusieurs espèces; et comme elles sont comestibles , je crois devoir en donner une courte des- cription. 1° Miirophora patula Lév. ( Morchella palula Pcrs.)- Le réceptacle est arrondi ou ovale, quelquefois campanule et d'une coti- Icur fauve; les alvéoles sont grandes, rhom- Loïdales ; le bord , libre , est très éloigné du pédicule , qui est blanc , creux et recouvert d'écaillés furfuracées. Chevallier dit qu'on trouve celte espèce dans la forêt de Com- piègnc; KIotzsch l'a rencontrée sur un des murs du jardin de botanique dcl5crlin; elle paraît assez commune en .'Mlemagnc; à Flo- rence , on l'iipporte fréquemment sur les marchés avec la Morille ordinaire , dont elle égale le volume. 2" Miirophora gigas Lév. (Morchella gi- gas Pers.). Le réceptacle est gris, conique, d'une couleur foncée; les alvéoles larges, rhomboïdales , et le pédicule d'un blanc jaune et écailleux. Micheli l'a représentée {Gcn.planl., p. 202, tab. 84, fig. 1); elle croît dans les environs de Florence, où elle paraît cependant assez rare. 3" Miirophora vndosa Lév. (Morchella nndosa Pers.)- Kl'e est caractérisée par un réceptacle roux , conique, à alvéoles gran- des , irrégulières , anastomosées et ondu- lées; le bord est éloigné du pédicule; celui- ci est alléinié , à sa partie inférieure, d'un blanc jaune et réticulé à sa surface. Ce der- nier caractère et les ondulations des cloisons des alvéoles en font une espèce très distincte. Elle croît dans les environs de Florence, et se mange comme la précédente. Micheli est le seul qui en ail donne , jusqu'à ce jour, une figure (loco citato, p. 203, lab. 8i, fig. 2), 4" Mflrophora semi libéra Lév. (Morchella semi-libcra DC). Réceptacle gris , conique', à alvéoles longitudinales ; pédicule très long , atténué à sa partie supérieure , blanc et glabre ( voy. Micheli , loc. cit., p. 203, tab. 84 , fig. 2, et Sowerby, English fitng, tab. 258). Elle croît au printemps, dans les endroits sablonneux , avec la Morelle or- MIT 251 dinairc. Dans les environs de Paris , la fo- rêt de Sénarl en fournit quelques années une grande quantité. J'en ai mangé plu- sieurs fois ; mais c'est un mets peu déli- cat en raison de sa saveur fade, aqueuse; outre cela elle est coriace , surtout son pé- dicule. 5° Miirophora rimosipes Lév. (Morchella rimosipes DC). Réceptacle campanule, obtus, d'une couleur noire; alvéoles rhomboïdales; pédicule très long, blanc, renflé à sa par- tie inférieure, et le plus souvent fendu lon- gitudinalement. De Candolle a rencontré cette espèce , assez rare , dans la forêt de Fontainebleau. Elle croît également dans les fossés du bois de Boulogne , où je l'ai trouvée dans le commencement du mois de niai. La substance de son réceptacle et du j pédicule est assez fragile. On ne la dislingue I lin Miirophora semi-libera , à laquelle elle I ressemble par la taille et le volume, que par sa couleur et les fentes du pédicule; encore n'existent-elles qu'à un âge assez avancé. G" Miirophora ftisca Lév. (Morchella fusca Pers.). Réceptacle court, presque rond, mem- braneux, d'un brun foncé; alvéoles formées par des cloisons droites, presque parallèles; pédicule long de 3 pouces, épais de 1, lisse et peu résistant. Cette espèce a été trouvée une seule fois par Persoon vers les premiers jours du mois d'avril, dans les environs de Paris, sur des morceaux de bois. 7o Miirophora carolivian a Lév. (Morchella cnroliyiiana \iosc.). Chapeau solide, plutôt sillonné que celluleux , de couleur feuille- morte , d'un diamètre de 3 ou 4 pouces, et même plus ; pédicule blanc et court. Elle se trouve dans les bois de la Haute-Caroline, où on la mange , quoiqu'elle ait peu d'o- deur et point de saveur. Les Mitrophores croissent , comme les Morilles, dans le printemps; elles parais- sent toutes comestibles, et on les trouve sur les marchés très souvent mélangées. (LÉV.) *MITROPHORlIS (a'rpa, mitre ; <(.o>oç , qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pen-- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Bur- mcister (Handbuch der Entomologie , iSii, pag. 140). L'espèce type, \eM. ateuchoidcs 252 Alix Ecklon, Biirm., est indigène du cap gr. : fleur mâle terminale, en forme de disque; Arrhenoptcrum, Hedw. : fleur mâle axillairc, gemmiforme. *MO.VCL'aR.\. BOT. ru. — Genre de la famille des Chailletiacées, établi par Rox- burgh (F/, ind.. H, 70). Arbustes de l'Inde. Voy. CII.\I1.LF.T1ACÉES. aiOC.'WCU.'i, Juss. {Gcn., 318). bot. ph. — Syn. de Vhnea, Linn. * .^lOCIIOW roiss. — Nom d'une espèce d'Alhérinc qui habite la Méditerranée, Athe- rina mochm Cuv. et Val. I\IOCI\A, DC. (il/se). BOT. TH. — Syn. d'Augusla, Lcandr. I\IOCO. M\M. — Buffon indiquait sous ce nom une espèce du genre Gyninocéphale. La dénomination de Moco est également cniplojée pour désigticr le Kcrodon sciureus. VOIJ. KK.IIDDDN. (E. D.) MOCOCO. MAM. — Espèce du g. Maki. Voy. ce mot. (E. D.) I^IODECCA. BOT. ni. — Genre de la fa- mille des Passiflorées-Modeccées, établi par Lamarck ( Dict. , IV, 208), et dont les ca- rarières sont : rieurs unisexuelles. Involu- ccllc nul. Périanthe campanule; limbe à 8 ou 10 divisions bisériées. FI. mâles: squa- mules 5, pétaloïdes, insérées au fond du liibe, opposées aux élamines , quelquefois nulles. Eianiiiics i 3, insérées à la base du périariihc, incluses; filets subulés, soudés à la base en un anneau membraneux ; anthè- res inlrorses, à deux loges dressées , s'ou- vrant longiludinalenicnl. Rudiment d'ovaire fusiformc. FI. /emc//es : Élamines stériles, 4-5, insérées à la base du tube du périanihe, sulmlées, soudées à la base en un anneau qui entoure le gynophore. Ovaire stij)ité , MUD uniloculaire. Ovules nombreux , bisériés , renfermés dans 3 placentas pariétaux. Style très court ou presque nul ; stigmates 3 , di- latés, obtus. Le fruit est une capsule globu- leuse ou oblongue, 1-loculaire , à 3 valves portant chacune sur le milieu un placenta nerviforme. Les Modecca sont des plantes herbacées ou frutescentes, à feuilles alternes, indivises ou palmati-lobées, dont les pétioles por- tent deux glandes à leur sommet ; à fleurs verdâtrcs, petites, disposées en grappes pa- niculccs a\illaires. Elles sont indigènes de l'Asie et de l'Afrique tropicale. Wight et Arnott {Prodr., 1 , 3o3) ont ré- parti les espèces de ce genre en deux sec- tions, qui sont : Microblcpharis : tube du pé- rianthe conique -tubuleux égal à la base; divisions intérieures du limbe contiguës aux extérieures; Blepharanihus : tube du pé- rianthe tubuleux-campanulé présentant à la base 5-10 gibbosités ; divisions intérieures du limbe insérées tout-à-fait au fond du tube. (J.) *MODESTIA, Chamiss. {in Linnœa, III, •4). BOT. PH. — Voy. STEMADiA, Linu. MODIOLA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Malvacées-Malvées , établi par Mœnch ( Mclhod., 620 ), et que De Candolle Prodr., I, 436) considère comme une simple section du g. Mauve. MODIOLE. Modiola {■.,.ol.o; ou modius, mesure pour les grains ou pour les liquides). MriL. —Genre de Mollusques bivalves ou conthifères, établi par Lamarck aux dépens des Moules de Linné et de Bruguièrc, et faisant également partie de la famille des Mytilacées. Il se distingue particulièrement des Moules, parce que les crochets ne sont pas pointus et terminaux, d'où résulte pour la coquille une forme plutôt transverse que longitudinale; mais, comme le remarque M. Dcshayes, en rassemblant un grand nombre d'espèces des deux genres, on en voit dont les crochets presque terminaux sont dépassés par un petit bord très court, d'antres dont ce bord est un peu plus étendu , et l'on passe des Moules aux Mo- diolcs par degrés insensibles, sans pouvoir déterminer avec précision la limite. Comme d'ailleurs l'organisation des animaux pré- sente une parfaite analogie, on peut con- clure avec ce savant zoologiste que ces MOD genres doivent cire réunis. II en doit être lie même aussi du genre Liihodome qu'on a voulu former avec les espèces qui creusent les pierres calcaires, car plusieurs vraies Modiules sont iiihophages comme les Saxi- caves, les Pholadcs, les Vénérupes, etc. Toutefois, la coquille des Modioles de La- inarck est subtransverse, équivulve, régu- lière, à côté postérieur très court; avec une impression musculaire sublatérale allongée et en hache. Les crochets sont presque la- téraux, abaissés sur le côté le plus court. La charnière est sans dents, latérale et linéaire; le ligament est cardinal presque intérieur, reçu dans une gouttière margi- nale. Toutes les espèces , même celles qui creusent la pierre, sont pourvues d'un byssus. La plus grande, et celle qu'on peut citer comme le type de ce genre, est la Mo- DioLE DES Papolx , naturellement couverte d'un épidémie brun, mais que souvent on a décapée et polie dans les collections; elle est alors d'une belle couleur violette; elle est longue presque d'un décimètre , et se trouve dans l'Océan Atlantique boréal, sur les côtes de l'Amérique septentrionale. La MoDioLE TULIPE, également remarquable par sa coloration , est même transparente et rayée comme les pétales d'une tulipe, avec les crochets et la carène du bord inférieur teints de rose ou de violet ; elle est longue de 7j à 80 millimètres, et se trouve dans les mers d'Amérique. Plusieurs espèces mon- trent des stries divariquées ou en deux fais- reaui rayonnants • telle est la Modiole discoudante sur laquelle ces deux faisceaux sont séparés par un espace lisse. La Modiole LiTHOPHAGE, dont Cuvicr a voulu faire le type du g. Lithodomc, est allongée, cylindrique, arrondie aux extrémités, longuedeTO à 120 millimètres ; la coquille est nacrée en dedans et revêtue d'un épiderme brun plus ou moins foncé, à travers lequel on aperçoit des stries transverscs, un peu sinueuses. Ce Mollus- que, très recherché pour la délicatesse de son goût, est nommé communément Datte de mer, ou Moule pholade. On le trouve abondamment sur plusieurs côtes calcaires de la Méditerranée et de l'Océan , et princi- palement aux lies Maurice et Bourbon. On connaît aussi une vingtaine de Modioles fossiles dont la plupart se trouvent dans les terrains tertiaires; mais plusieurs appar« MOH 2,S5 tiennent aux terrains secondaires , telle e.«t la M. hillana, de l'argile de Kimmeridge; la M, gibbosa, de l'oolile moyenne; la M. cuneata, des argiles du lias ; la M. plicala, de Cornbrash, etc. (Duj.) *MC»EHINIIA , Neck. (Elem., n. 13). kot. PH. — Syn. de Gazania, Gœrln. MOEHRIIVGIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Caryophyllécs-Stel- larinées, établi par Linné {Gen., n. 264), et renfermant des herbes annuelles ou vivaces, qui croissent en abondance dans les régions tempérées et froides de l'hémisphère boréal. MOEKISTOCERA. ms.— Syn. de Megis- tocera. MOELLE. zooL. — Voy. os. MOELLE. BOT. — Voy, ACcnoissEsiENT. MOELLE ÉPIIVIÉRE. anat. — Voy. SYSTÈME NERVEUX. MCffilVCHLl (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Caryophyllées-Stel- larinées, établi par Ehrhart (Deilr., Il, 277) aux dépensdeâCéraistes, pour lesesp. qui pré- sentent: un calice 4-5-parti; des pétales très entiers; 4-8-10 élamines; 4-5 styles; une capsule cylindrique, droite, plus courte ou presque de même longueur que le calice , à dents roulées à la marge. Voy. ci;uaiste. Roth a aussi établi, sous le même nom de Mœnchia {Flor. germ., 1, 273 ), un genre synonyme du g. Berleroa de De Candollc. Voy. ce dernier mot. MCffiRA. cnusT. — Voy. crevette. *MC*;SSLERA, Reichenb. (Cojnp., 160). bot. ph. — Syn. de Tittmannia, Brong. MOFAT.MOLL. — Nom donné par Adanson {Voyage au Sénégal) à une espèce de Bu- carde, la BucARDE GRiHACiÈRE, Cardium rin- gens Lamk. M0G1PUA\ES, Mart. (Nov. gen. elsp., II, 29 , t. 129-134 ). bot. ph. — Voy. te- leiantbera, R. Br. *MOHLAIVA. BOT. PU. — Genre de la famille des Phytolaccacées-Rivinées , étaibli par Martius {Nov. gen. et sp., III, 170, t. 290). Herbes du Brésil. Foy. puYTOLAC- CACÉES. *MOHO. Moho. OIS. — Division établie par M. Lesson dans le genre Philédon. Voy. ce mot. (Z. G.) *MOHOUA, Mohoua. ois. — Genre créé par M. Lesson pour une espèce dont MM. Quoy et Gaimard ont fait un Certiùa, 256 MOI el que M. de La Frosnaye rapporte au genre Ortlionix. Voy. ce mol. (Z. G.) .'tlOIIRIA (nom propre), bot. en.— Genre de Foijgères-Sthizéacées, établi par Swarlz {Synops., 159, t. 5) pour de petites Fougè- res qui croissent au cap de Bonne-Espc^- rance et dans l'île de Mascareigne. Voy. FOIGÈRES. niOliVE. MAM. — En mammalogie , la dénomination vulgaire de Moine est em- ployée pour désigner diverses espèces appar- tenant aux groupes des Singes, des Phoques et des Marsouins. (E. D.) !M0I\F.4U. Fringilla. ois.— Les ornitho- logistes ne donnent pas tous à ce mot la même valeur; les uns l'emploient comme nom de famille, les autres comme nom de genre et de sous-genre; d'autres s'en servent seule ment pour désigner quelques espèces. De ces trois eiceplions, nous adopterons la plus large; en d'autres termes, à l'exemple de G. Cuvier, de M. Lesson et de plusieurs au- tres naturalistes, nous considérerons ici les Moineaux comme composant une nombreuse tribu ou famille (1) caractérisée par un bec presque régulièrement conique, épais, fort, large à sa base, pointu au sommet, et par des narines arrondies et en partie cachées par les plumes du front. Les espèces que nous comprendrons, avec les auteurs que nous venons de citer, sous le titre général de Moineau, en raison de leur nombre considérable et de leur diversité, doivent nécessairement offrir des habitudes, des instincts, etc., dilTérents, dont il nous faudra tenir compte dans l'histoire que nous avons à faire de ces oiseaux. Mais, pour ne point augmenter la difficulté déjà très grande de cet historique, nous prendrons particuliè- rement en considération les mœurs de nos Moineaux d'Europe, et nous nous bornerons à signaler les différences que présentent à cet égard les espèces qui ont avec eux des rapports de famille. Les Oiseaux que l'on réunit sous le nom de Moineaux ont, en général, des formes plutôt lourdes que sveltcs. La plupart sont parés de couleurs agréables qui les font re- chercher. Répandus sur toute la surface du globe, mais surtout là où se trouvent des graines à leur convenance, les Moineaux for- (i) Cent famille corrcs|ion(l entiOrcmeiit «u g. Gios-Drc (le M. Temminck IMOI ment des associations nombreuses, et cxploi- tent ordinairement en troupes les contrées qu'ils habitent. Il semblerait que nos espèces d'Europe aient été créées tout exprès pour devenir les commensales de l'homme; car elles l'ont suivi partout où il s'est établi, et surtout partout où il s'est livré à la culture des céréales. Elles sont, selon l'heureuse ex- pression de Bulfon, comme les rats attachés à nos habitations, ne se plaisant ni dans les bois, ni dans les vastes campagnes, mais cherchant de préférence les grandes villes au sein desquelles elles sont assurées de trou- ver en tout temps une nourriture facile. Cette habitude qu'ont les Moineaux devenir vivre à nos dépens a fait penser à Sonnini que ces Oiseaux avaient changé de nature en se soumettant volontairement à une sorte de domesticité, domesticité plus nuisible qu'utile; car les Moineaux ne sont plus, comme les Pigeons, les Poules, les Ca- nards, etc. , des animaux dont on puisse tirer aucun profit, leurs plumes ne pouvant être utilisées et leur chair n'étant pas même mé- diocre. Ce sont plutôt des casaniers impor- tuns, des commensaux incommodes, d'im- pudents parasites qui partagent malgré nous nos grains, nos fruits et notre domicile. (( Plus hardis que les autres Oiseaux, dit avec beaucoupdejustesseSonnini, ils ne craignent pas l'homme, l'environnent dans les villes, à la campagne, se détournant à peine pour le laisser passer sur les chemins, et surtout dans les promenades publiques oùilsjouis- scnt d'une entière sécurité. Sa présence ne les gêne point, ne les distrait point de la re- cherche de leur nourriture, ni des soins qu'ils donnent à leurs petits, ni de leurs combats, ni de leurs plaisirs; ils ne sont assujettis en aucune manière, et, à vrai dire, ils ont plus d'insolencequedefamiliarité. » Il nefaudrait point juger des mœurs des espèces étrangè- res qui se rapportent aux Moineaux par celles des nôtres; le plus grand nombre vit loin de touledemeureet fuit avec autant de soin les lieux habités que nos espèces les recher- chent; mais elles ont ceci de commun avec nos Moineaux, que la plupart d'entre elles occasionnent de très grands dégâts par la Consommation inouïe qu'elles font des grai- nes utiles. Pendant longtemps on a discuté cette question de savoir si les Moineaux qui vivent MOI parmi nous étaient réellement aussi nuisi- Llesàl'agriculliirequ'on leditgénéralement. Ce qu'on a dépensé de paroles pour les ac- cuser et pour les défendre est incroyable. Les uns, les considérant comme des dépré- dateurs de nos moissons et de nos fruitiers, concluaient à leur proscription. Les autres ne trouvaient pas leur multiplication assez grande, tant ils étaient convaincus que les services qu'ils rendaient en détruisant les insectes étaient éminenls, tandis que leurs déprédations n'existaient pour eux qu'en Apparence. Les Moineaux, disaient-ils, que vous voyez attroupés dans un champ de blé. dans une chènevière,etc., n'y cherchent absolumentque des insectes, et s'ils égrainent quelques épis, c'est dans le but d'en débar- rasser les animaux nuisibles qui s'y trouvent. Leurs dégâts ne sauraient donc être mis en balance avec des services aussi signalés. De part et d'autre on dressa des statistiques. Déjà, en 1779, le moine PolycarpePoncelet, dans son Histoire naturelle du Froment, a\a\t dénoncé les Moineaux comme étant de très grands dévastateurs. En 1788, Rougier de La Bergerie, dans ses recherches sur les prin- cipaux abus qui s'opposent aux progrès de l'agriculture, sechargea d'apporter des preu- ves à l'appui de i'opinion de Poncelet. Il ac- cusa les Moineaux, d'après des calculs ap- proximatiTs, de consommer chaque année, eu France, plus d'un millier d'hectolitres de céréales, Tait sufGsant à ses yeux pour pro- voquer une loi non plus de proscription , mais de destruction totale de l'espèce. Les calculs de Bosc {Cours d'agriculture) élevè- rent à près de deux millions d'hectolitres la consommation de grains que faisaient ces Oiseaux. Mais les Moineaux, avons-nous dit, avaient en même temps leurs défenseurs, et ceux-ci dressèrent aussi leurs calculs et trou- vèrent qu'à en juger par le nombre d'insec- tes qu'un Moineau apporte à ses petits dans le courant d'une journée, la destruction an- nuelle qu'il en fait devait être de prèsde deux cent mille. De part et d'autre c'était partir de fausses données, pour arriver à des con- séquences qui ne pouvaient en rien être ri- goureuses. Malgré ces discussions, qui se produisaient dans les journaux elles traités d'agriculture d'alors, l'indétision resta dans les esprits, et nos lois voulant que le doute soit favorable à l'accusé, les Moineaux ga- T. Vlll. MOI 267 gnèrent, en France, une cause qui était perdue pour eux depuis longtemps dans cer- taines contrées de l'Europe où leur tête était mise à prix. Cependant, grâce à la nouvelle loi sur la chasse, nous sommes peut-être sur le point de voir renouveler le procès que l'on a fait aux Moineaux; car plusieurs pétitions collectives venues de la banlieue de Paris et adressées au conseil général de la Seine demandent qu'on autorise la destruction de ces oiseaux par trop dévastateurs. Le fait est que les Moineaux occasionnent d'assez grands dégâts pour qu'on doive prendre des mesures qui opposent des limites à leur trop grande multiplication. On peut dire que la plupart du temps ils détruisent pour le plaisir de détruire. Nos Moineaux ne rachètent leurs défauts par aucune qualité utile. Leur plumage, avons-nous dit, n'a rien qui flatte l'œil, leur chair n'est pas très bonne; d'un autre côté, leur voix est très désagréable. La plu- part des espèces étrangères ne sont pas mieux dotées sous ce dernier rapport et font enten- dre des cris importuns. Cependant il en est qui ramagent fort agréablement, et d'autres dont le chant plaît presque autant que ce- lui du Rossignol. C'est surtout lorsque les Moineaux vont se livrer au repos que leurs cris deviennent bruyants. Vers le milieu du jour, lorsque la chaleur est très forte, on voit nos espèces rassemblées sur une haie, sur les arbres qui bordent les rivières, exé- cuter un concert des moins harmonieux et des plus discordants, ce qu'ils font également pendant la belle saison, lorsque le soir ils se réunissent sur les arbres où ils passent la nuit. Leurs piailleries alors sont des plus étourdissantes. La seule chose qui soit capable de faire rechercher nos Moineaux, c'est la facilité qu'ils ont à s'apprivoiser, la docilité qu'ils mettent à obéira la voix qui les réclame (1), leur familiarité, qu'ils poussent jusqu'à ve- nir prendre leur pâture dans la main qui la (i) BuTfon paile d'un soldat qui possédait un Moineju franc qui te suivait partout el le reconnaissait au milieu de tout le régiment. Voici un fait d'un autre genre. Nous avons vu une femelle de la même espèce, vivant en pleine libellé, s'elolenant de la maison où elle avait été élevée, y revenaut volontairement ou à la voix du niaitre. A l'époque des amours , elle s'arcoupla avec un mâle du voisinage, loiisti ui- ait tant bien que mal un nid dcniùir "ne gijce, tUva snile «es petits, et leur fit prendre la libellé lorsqu'il (urnit dsseï (uils pour la suivre su ddidr». 33 258 MOI Jeur pri'spnte, à se laisser (oiirtief Cl Ca- resser. Cependant, ils ne conservent ces qualités que jusqu'à un certain 9ge; en vieillissant ils deviennent cai)ricieux et ara- riàlres, et ne sont pas toujours disposas à recevoir les caresses qu'on veiit leur faire. Quoique peu farouches , les Moineaux Oonncnt difficilement dans les pi(;pèces découvertes depuis BuITon sont :leSÉNÉGALi AURORE, Fr.sit6/laua Vieill., du Sénégal. — Le Sénég. sanguinolent, Fr. sangtiinolenta Temm. {pl. col., 221 , f. 2), de la Sénégambie. — Le Sénég. versicolore, Fr. vcrsicolor Vieill. — L'Astrild a ventre noucE, Fr. »«brivcn(j'is Vieill., Fr. troglo-- dylcs Lichst. {Cat., n" 258). - Le petit MOI SÉNÉG. noVGt, Fr. minima VieilL (Ois. chant, f pl. 10), de la Sénégambie. — Le Sénég. a FRONT POINTILLÉ, Fr. frontoUs Vieill. (Ois. chant. , pl 16 ), de la côte occidentale d'A- frique. — Le Sénég. Dcfresne, Fr. Dufresnii Vieill., même habitat. — Le Sénég. vert, Fr. viridis Vieill. {Ois. chant., pl. 4), même habitat. — Le Sénég. giiis-bleu, Fr. cœrules- cens Vieill. {Ois. chant., pl. 8).— Le Sénég. enflammé, Fr. ignita Lath. — Le Sénég. Peu- BEiN, Fr. Perreinii Vieill., de Malimbe. — Le Sénég. a gorge noire, Fr. atricoHis Vieill. ( Ois. chant. , pl. 14 ), de la Gambie. — Lo Bengali A joues ORANGÉES, Fr.maipoda Vieil, — Le SÉNÉG. CENDRÉ, Fr. cinerea Vieill. {Ois. chant., pl. 6), du Cap. — LeMÉLANOTE, Fr, melanotis Temm. {pl. col., 221, f. 1), de la Cafrerie. — Le Sénég. rougeatre, Fr. rubri- cata Lichst. , même patrie. — L'Astrild a moustaches noibes, Fr. erythronotus Vieill. {Ois. chant. , pl. 14), de l'Inde. — Le Ben- gali MOUCUETÉ , Fr. guttata Vieill. {Ois. chant., pl. 3).— Le Beng. a oreilles blan- ches, Fr. leucotis Vieill. , de la Chine. — Le Bkng. a COU brun, Fr. fuscicollis Vieill., même patrie. — Le Beng. a tète d'azur, Fr. picta Lath. , même patrie. — Le Beng. impérial, Fr. imperialis Lath., même patrie. — Et I'Astrild a moustaches bouges , Fr, nuptacea Daud., de la Cochinchine. III. Les WEEBOUGS, Less. Bec plus gros que celui des Astriids, plus élevé; ailes subaiguës; queue courte forte- ment arrondie. Les Weebougs remplacent les Sénégalls à la Nouvelle -Hollande et dans l'Occanie. Buffon n'en a connu aucun. Le Weeboug, Loxia bella Lath. (Vieill. , Ois. chant., pl. 55) , type de cette division, de Port- Jackson. — Le Quinticolore , Fr. (j-utntJcoJor Vieill. {Ois. chant. ^ pl.15), de la Nouvelle-Galles du Sud. — Le Leuco- phore , Fr. leucocephala Lath. (Vieill., Ois, chant. , pl. 26). — Le Lathamien , Fr. La' thami Vig. et Horsf. — Le Bichenovien, Fr. Dichenovti Vig. et Horsf. — Le Temporal, F;-, rcmpora/is Lath. — L'Oculé, Fr. oculata Quoy et Gaim. (V'oy. de VAstr., pl. 18, f. 2). —Et I'Acatanthe , Fr. psitlacea Vieill. {Ois. chant., pl. 302), de la Nouvelle- Calédonie. MOI IV. Les JACARINIS ou PASSERINES, Lcss. {Passerina, Vieil I.; Zonalrichia, Swains.; Spiza, Bonap, ; Passerculus, Bonap.). Bec robuste, plus allongé, plus aigu que celui des Sénégaiis; ailes courtes;. queue légèrement fourchue. Les Jacarinis remplacent en Amérique les Aslrilds de l'Afrique et des Indes. BuffonaconnulePÈBENoiRjFr. noc<«sGm. (Burr.,pL cnL, 201,f. 1).— LeJACAnim.Fr. nitens Gm. (Bufl.,pi. enl.,2U, f. 1). — Le Ministre, ou Tangaba bleu de la CAnonNE, Fr. cyanea Wils. {Am. orn., pi. 6, f. 5), type du g. Spiza, de Ch. Bonaparte. — Le GuiRNEGAT , Emberiza brasiliensis Briss. ( Bu(T. , pi. enl, 321 , f. 1 ). — L'Ortolan } ACOBiN, Emb. hiemnalis La II» . Ne serai tce pas de cette espèce qu'Audubon aurait fait le type de son g. Niphœa? — Le Bruant de Saint-Domingue, Emb. olivacia Briss. — Le Pinson de Virginie, Fr.pecoris Lalh. — Le SouLciET, Fr. monticola Briss. (Dufr., pi. enl. , 223 , î. 2). — L'Ortolan de la Loui- siane, Emb. Ludoviciana Lath. (Buff. , pi. enl., 158, f. 1). — Et le Verdier de Ba- HAMA, Fr. bicolor Lalh. Depuis Buiïon, de nombreuses espèces sont venues augmenter celte division. Parmi elles, nous citerons : la Passkrine a collier, Pass. colaris Vieillot, de l'Amérique méri- dionale. — La Pass. a cou noir, Pass. nigri- collis Vieill., de New-York.— Le Ccschisch, Pass. leucophrys Vieill. , de la baie d'Hud- son. Cette espèce est le type du g. Zono- trichia de Swainson, et fait partie du g. 5pt2a de Bonaparte. — La Pass. des marais, Pass. paluslris Vieill. (Wils., pi. 22 ,f. 1), de la Pensylvanie. — La Pass. musicienne, Pass. musica Vieill. (Wils., pi. 16 , f. 4 , sous le nom de Fr. me/odio).— La Pass. des PRÉS, Pass. pratensis Vieill., de New-York. — La Savannah , Pass. sauanarum Vieill. (Wils., pi. 34, f. 4, et pi. 22, f. 3), type du g. Passerculus de Bonaparte. — Le Titit, Pass. socialis Vieill. (Wils., pi. 15, f. 5, sous le nom de Fr. socialis), du Mexique — La Pass. gracieuse, Fr. amœna Ch. Bonap. {Ornith., pi. 6, f. 4). — La Pass. cendrée, Fr. cincrea Swains. V. Les CRITHAGRAS. Crithagra, Swains. Bec court , épais , à arête recourbée , à MOI 261 bords légèrement rentrés; ailes allongées; queue médiocre et fourchue. M. Lesson ne rapporte que quatre espèces à cette division : I'Ortolan a ventre jaune , Loxiaflaviventris Lilh. (Buff., pi. enl., 664), du Cap. — L'Ortolan du Cap, Emb. capcn- sis Lath. (Buff., pi. enl., 158, f. 2), type du g. Fringillaria de Swainson. — Le Gros-Bec de Java, Lox. quadricolor Lalh. ( Buff. , pi. enl., 101, f. 2). — Et I'Auréole, Emb. au- réola Lath., espèce du Kamlschalka et de la Sibérie, que l'on compte aujourd'hui parmi celles qui visitent accidentellement les pro- vinces méridionales de la Russie. Elle vit aussi dans la Crimée. VI. Les PADDAS ou MAIAS, Lcss. ( Loxia , Auct.). Bec très court, à mandibule supérieure voûtée en dessus et comprimée sur les côiés; ailes courtes ne dépassant pas le croupion; queue allongée , rectiligne ou échancrôe. Toutes les espèces que l'on connaît sont de l'ancien continent. Celle que l'on peut considérer comme le type de celte section est le Gros-Bec padda, Lox. oryzivora Gm., figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, oiseaux, pi. 3 a, fig. 2. Les autres espèces ancienne- ment connues sont: leMAïA.Fr.niaiaGmel. (Buff.,pL enL, 109).— Le Strié, Lox. slriala Gmel. (Buff., pi. enl., 153, f. 1). - Le Ja- coiiiN, Lox. moluca Gmel. (Buff., pi. col^ 1 39, f. 2). —Le Domino, Lox. variea'a/a Vieill. (Buff., pi. enl, 139, f. 3). — Le Grivelin, Lox. brasiliana Gmel. —Le Loxie tacueti:, Lox. punclularia Gmel. (Buff, pi. enl, 139, f. 1). Parmi les espèces plus nouvelle- ment décrites, nous citerons: le Padda brun, Lox. fuscata Vieill. ( Ots. chant. , pi. 62), des Moluques. — Le Gros-Bec majanoïoe, Lox. majanoidesTemm. {pi. col., 500, f. 3). — Le SÉNÉGALi CHANTEUR, Fr. musica Vieill. {Ois. chant , pi. 11), des rives du Niger.— Le Gros-Bec jaune, Lox. javanensis Lcss., de Java. —Le Mengiring, Fr. punicea Horsf. — Le Manyar, Fr. manyar Horsf. — Et lo PiPiT EOUDOL, Lox. leucocephala Rafflcs. VII. Les TIARIS. Tiaris, Swains. Bec en cône allongé, aigu, un peu échan- cré; ailes courtes, arrondies; queue ar- rondie. Deux espèces seulement appartiennent h 262 AIOI celle section; ce sont; le Tuais élégant, Fiin. ornataWicd. (Yemm.,pl. col, 208), du Drdsil ; cl le petit Tiaris, Tiar. pusiUus Swaiiis., de Mexico. Vill. Les ORYX. Oryx, Less. {Pyromclayw, Bonap.; Euplecles, Swains.). Bec épais , pointu , comprimé sur les cô- tés; ailes dépassant le croupion; queue courte, égale; mais le caractère le plus re- marquable est un plumage soyeux et crépu. Les Oryx sont des Oiseaux africains. A l'exception de I'Ignicolor, Lox. ignicolor , que Vieillot a distingué de l'Onvx, Lox, oryx Linn. (BulT., pi. cnl., 134, f. 1 ), les deux autres espèces que l'on rapporte encore à celte section ont été décrites par Buffon sous les noms de Jaunoir , Lox. capcnsis Gmel. , de WonABÉE, Lox. melanogaster Lath., Fr. ranunculacea Lichst. IX. Les VEUVES. Vidua,C\iv. (Emberiza, Linn., Gmel.). Bec fort, bombé en dessus, entamant les plumes du front; ailes moyennes; tarses médiocres; queue, chez les niales seuls, pre- nant , à l'époque des amours, des rectrices très allongées. Les Veuves sont africaines. Une seule es- pèce est venue s'ajouter à celles que con- naissait Buffon. La Veuve a épaulettes, Emberiza longi- cauJa Gmel. (Buff., pi. enl. , 633). — La Veuve a collier d'or, Emb. paradisea Gmel. (Du(r.,jj/. cnl., 194). — La Veuve a quatre BRINS, Emb. regia Linn. (Buff., pi. enl., 8 , f. 1 ). — La Veuve du Cap, Emb. pana- gensis Linn. (BuEf., pi. enl., 647). —La PETITE Veuve, Emb. sirena Linn. (Buff.,pJ. cnl., 8, f. 2). —La Veuve a longue queue, Emb. longicauda Linn. {Buff., pi. enl., 635). — La Veuve curvsoptèhe, Lox. ma- croura Gmel. (Buff., pi. enl, 283, f. 1 ). — Et la Veuve a deux brins, Frin. superci- liosa Vicill. {Gai. des Ois., pi. 61) X. Les PAROARES. Paroaria, Bonap. [Passcrella, Swains.). Bec épais , comprimé , à bords légèrement rennes; queue allongée, élargie, arrondie; tète ordinairement surmontée d'une huppe redressée. Toutes les espèces connues sont d'Amé- MOI lique. Buffon a décrit le DommcAiN , Lox. domj»(icona Lath. (Buff,, pi. enl., 55, f. 2). — Le Gros-Bec do Canada , Lox. Canaden- sis Lia. (Buff., pi. cnl., 152, f. 2 ). — Le Paroabe huppé, Lox. cucuHafa Lath. (Buff., pi. enl., 103). A ces espèces, il faut ajouter le Vesfertin , Fr. vesperlina Cooper, des Étals-Unis. — Le Cardinal , Fr. cardinalis Bonap. (Wils., Am. ornith. , pi. 11, f. 1 et 2), de la Nouvelle-Angleterre et des Indes occidentales. — Le Louisianais , Fr. ludovi- ciana Bonap. (Wils., Am. ornilh., pi. 17, f. 1). — Et I'Iliaca, Fr. iliaca Merrem (Wils., pi. 22, f. 4). Swainson a fait de cette dernière espèce le type de son g. Pas- scrella. XL Les CHARDONNERETS.Cardticiis, Brîss. {Spinus, Koch , Brehm; ChrysomitriSf Boié; Dryospiza, Keys. et Blas.). Bec assez mince, allongé, très pointu; tarses courts; queue échancrée. La plupart des auteurs placent ordinaire- ment avec les Chardonnerets les Linottes que nous en avons distraites, les Serins dont nous ferons un article à part; les Ta- rins et les Venturons. Cette division a des représentants dans toutes les parties du monde. Trois espèces vivent en Europe. Le Chardo.nneret , Fr. carducîis Linn. (Buff., pi. enl., i) : dos brun ; masque d'un beau rouge; un beau miroir jaune bur l'aile. — Hahite depuis les lies méridionales de l'Archipel jusqu'en Sibérie. Type du g. Car- duelis. LeTARiN.Fr. spiHUs Linn. (Buff., p?. cnl., 485, f. 3) : Dos olivâtre , parties inférieures jaunes; dessus de la tête cl menton noirs ; deux bandes jaunes sur l'aile. — Habite principalement le Nord jusqu'en Suède; abondant en France à son double passage. Type du g. Chrysomitris de Boié. Le Venturon, Fr. citrinella Linn. (Buff., pi. enl., 658, f. 2) : Occiput, nuque, côtés du cou et flancs cendrés; le reste du plu- mage d'un vert jaunâtre. — Habite la Grèce, la Turquie, l'Italie, la Suisse ; de passage en Allemagne et en France. Type du g. Dryo- spiza de Keyserling et Blasius. Les espèces étrangères qui ont des rap- ports, soit avec les Chardonnerets, soit avec les Tarins, sont : le Chardonneret écarlate, Fr. coccinea Linn. (Vieill., Ois. chant.. MOL pt. Si ), des Iles Sandwich. — Le CiiAno. A FACE ROUGE, Ff. ofitt Linn., de la côte d'An- gola. — La Cardaline , Fr. crylhrocephala Vieill. (Ois. cftant., pi. 28), de l'île de France. — Le Chard. mexicain, CardueUs mcxicanus Swains. — Le Chaud, tarin, Card. spinoides Vig.jdel'Himalaya.— Le Cuard. A TÈTE BLAN- CHE, Card. caniceps Vig., même habitat. — Le CnocpioN jaune, Fr. xanthorhœa Ch. Bo- iiap., du Brésil.— Le Triste, Fr. trislis Ch. Bonap. (Wils. Am. ornilh., pi. 1, f. 2). — Le Psaltrie , Fr, psaltria Say, des monta- gnes de l'Artausaw. — Le Ch. des pins, F'r. pinus Wils. {Am. ornith., pi. 57, f. 1).— Et le Char, capuchonné , Card. cucullata Sw., de l'Amérique méridionale. M. Lesson place à la suite des Chardon- nerets, et dans une division à part, lesil/e- galolis , pflit g. compose de dcui ou trois espèces seulement qui ont des rapports assez grands avec les Bouvreuils, pour que quel- ques auteurs, et entre autres G.-R. Gray, aient cru devoir les placer dans la même sous-famille. (Z. Gerbe.) RIOIRE. bot. tu. — Un des noms vulgai- res du Chèvrereuille. RIOISISSIJRE. bot. cr. -- Voij. mccor. ÎWOLAIRES. zooL. — Voy. dents. RIOLAÎV. MOLL. — Adanson nomme ainsi {Voyage au Sénégal) une espèce de Solen, le Solen legumen L. *M0LA1VIVA.1NS.— M. Curlisa établi sous celle dénomination, dans le groupe des Mys- tacidiies, delà tribu des Phryganiens, de Tordre des Névroplères, un petit genre ca- ractérisé par des jambes postérieures munies de quatre éperons; des antennes épaisses nondenticulées dans les mâles, plus courtes que les ailes qui sont longues et étroites. Le type du genre est le M. anguslata Curiis. (Bl.) MOLARITE ou MOLAROSILEX. min. — Lamétheric donne ce nom à une variété de Silex employée comme pierre meulière. MOLASSE. GÉOL. — Syn. de Grès quart- 2CUX avec Marne ordinaire. Voy. grès. MOLDEIVilIAUERA (nom propre), bot. rn. — Genre de la famille des Légumi- neuses-Papilionacées-CcEsalpiniées, établi par Schrader (in Golting. Gel. Anzcig. , 1821 , p. 718). Arbustes du Brésil. Voy. légumi- NFUSF.S. MOLE. Orlhagoriscus, poiss. —Genre de I^ÎOL âj3 l'ordre des Pleclognalhes, famille des Gym- nodonles, établi aux dépens des Tétrodons de Linné, et caractérisé delà manière suivante par G. Cuvier ( Règn. anim., t. II, p. 369) : « Mâchoires indivises ; corps comprimé , sans épines, non susceptible de s'enfler, et dont la queue est si courte et si haute ver- ticalement, qu'on dirait un poisson dont on aurait coupé la partie postérieure. Leur dorsale et leur anale, chacune haute et pointue, s'unissent à la caudale. Ils man- quent de vessie natatoire; leur estomac est peiir et reçoit immédiatement le canal cho- lédoque. » On connaît 3 ou 4 espèces de ce genre, dont la principale est la Mole de la Médi- terranée , Orlhagoriscus mola { Telrodon mola Lin.), nommée vulgairement Poisson- Iwie, à cause de la forme de son corps. Ce poisson vit dans les mers, où il atteint une taille de 1 mètre à 1 mètre 50 cent., el pèse plus de 150 kilogrammes. Sa nourri- ture consiste en petit poissons, mollusques, vers et fucus. Son corps est d'une belle couleur argentée; sa chair grasse, visqueuse et d'une odeur désagréable, explique le peu d'empressement que l'on met à pêcher ce poisson. MOLÉCULES. FHYS.— Foy. théorie ato- ÎIISTIQUE. MOLÈIVE. Verbascum, Lin. (d'après Lin- né, le nom de Verbascum n'est autre chose qu'une déformation de celui de Darbascum quiestd'origineancienne). bot. ph. — Grand genre de plantes rangé pendant longtemps dans la famille des Solanacées, rapporté au- jourd'hui à la grande famille des Scrophula- riacées, sous-ordre des Anlhirrhinées, tribu des Verbascées, de la pentandrie moiiogy- nie dans le système de Linné. Il est difficile de s'entendre sur le nombre des espèces qui le composent; c'est, en effet, dans tout le règne végétal, celui dans lequel les féconda- tions croisées s'opèrent spontanément avec la plus grande facilité : il en résulte un nom- bre considérable d'hybrides et de formes in- termédiaires qui rendent presque insaisissa- ble la circonscription de la plupart des espèces. Aussi n'est-il aucun autre genre qui réclame plus spécialement une bonne mono- graphie pour débrouiller son chaos aujour- d'hui presque inextricable sur plusieurs points. Walpers («epert. bot.syst., vol. Ilf, 264 MOL p. 127) avait relevé cent espèces déjà décri- tes de Verbascuvi. M. Benlham, dans le vo- lume X du Prodiomus, qui vient de paraître il y a peu de mois, n'en admet plus que quatre-vinet-lreize espèces, dont dix dou- teuses ou mal connues. Ce genre est l'un de ceux qui établissent une transition graduée entre les deux familles des Solanacées et des Scrophulariacées, ce qui rend compte de la plate qu'il a occupée successivement dans l'une et l'autre. Celles de ses espèces chez lesquelles les caractères de la dernière sont les plus prononcés, ont éié détachées pour former le genre Celsia. D'un autre côté , deux autres plantes en ont été séparées pour former deux nouveaux genres; ce sont: le Verbascum myconi Lin., pour lequel L.-G. Richard a fait son genre Ramondaou Ha- mondla {voy. ce mot) ; et le Verbascum bugu' lifolhm Lam., qui est devenu le type du genre Jantlie, Griseb. Après ces suppressions, le genre Molène comprend des espèces herbacées, bisannuelles ou vivaces, quelquefois sous-frutescentes, le plus souvent de haute taille, qui croissent presque toutes dans l'Europe, l'Afrique sep- lenirionale et l'Asie moyenne, dont un pe- tit nombre se trouve dans l'Amérique sep- tentrionale, où elles ont été portées d'Europe sur quelques points des régions tropicales. Ces plantes ont des feuilles alternes simples, parfois sinuées, dont les inférieures ou radi- cales sont ordinairement grandes, rétrécies en pétiole à leur base, tandis que les cauli- naires deviennent sessiles et fréquemment décurrentes, le plus souvent velues ou to- menteuses, ou même tellement chargées de ]iiiils cotonneux et laineux qu'elles ressem- blent à une éloflc de coton ou de laine. Leurs fleurs sont délicates et fugaces, le plus sou- vent jaunes ou fauves, quelquefois rouges, rarement blanches. Elles se composent d'un calice profondément 5-Gdeou 5-parli, rare- ment 5-denté; d'une corolle rolacée, apla- nie, rarement concave, à 5 grands lobes un peu illégaux, caractère qui déjà éloigne ces plantes des Solanacées; de b étamines dans lesquelles se manifeste aussi une inégalité prononcée, et dont les trois postérieures ou toutes ont leur filet hérissé de poils corollins ou barbus; d'un pistil à style comprimé, di- laté supérieurement. Le fruit qui leur suc- cède est une capsule biloculaire, globuleuse, MOL ovoïde ou ûbiongue, régulièrement déhis- cente. Le genre Molène, dans son ensemble, a été divisé en deux sous-genres auxquels se rapportent environ vingt espèces de notre Flore, parmi lesquelles nous n'en prendrons que deux comme types de ces divisions. A. Thapsus, Benlh. Étamines inférieures plus longues, plus ou moins adnécs-décur- rentcs sur le filet. Coton de toute la planto blanc ou jaunâtre, formé de poils rameux ou étoiles, souvent plus ou moins floconneux. Espèces presque simples ; grappe spiciforme, compacte ou interrompue à la base, rarement avec une ou deux ramifications; fleurs pres- que sessiles, fasciculées, rarement solitaires. Les étamines les plus longues sont souvent glabres , mais on les trouve aussi chez les mêmes espèces à fliet barbu , quoique à un degré moindre que ceux des étamines cour- tes. Celte section renferme plusieurs de nos espèces françaises, comme les Verbascum blatteria Lin., Verbascum phlomoides Lin., et particulièrement la suivante, l'une des plus remarquables et des plus connues d'en- tre elles, à laquelle elle emprunte son nom. Molène bouillon-blanc, Verbascum Thap- sus Lin., vulgairement connue sous les noms de MoUènc ou Bonhomme. C'est une très belle plante herbacée, de 1 à 2 mètres de hauteur, presque simple, abondamment couverte sur toute sa surface de poils coton- neux ou laineux, jaunâtres ou blanchâtres. Ses feuilles sont fort grandes : les inférieu- res ou radicales rétrécies en pétioles, oblon- gues, crénelées; les caulinaires toujours lon- guement décurrentes, souvent dans toute la longueur de l'entre-nœud, toutes rugueuses. Les fleurs sont groupées en fascicules serrés à l'aisselle de bractées , et réunies en une longue grappe spiciforme plus ou moins dense, et continue ou interrompue à la base, le plus souvent simple , rarement avec un ou deux rameaux; leurs pédicelles sont beaucoup plus courts que le calice, dont les lobes sont lancéolés-aigus, cotonneux à l'ex- térieur; leur corolle est jaune, les poils iIcs filets sont blanchâtres ; les anthères des lon- gues étamines sont un peu plus grandes que les autres. La capsule est ovoïde ou presque globuleuse, et elle égale ou surjiasse le ca- lice. Cette espèce est couituniie sur les co- loatix incultes, le lopg des chemins cl des MOL baies et toute TEuropc, de$ parties moyen- nes de l'Asie; elle s'est même naturalisée dans l'Amërique septentrionale où elle a été portée d'Europe. M. Bentham lui rapporte plusieurs autres espèces (K. indicum Roxb. , V. plantagineum Moris , V. pallidum Nces , V. elongalum Wild.), qu'il regarde comme ayant été établies sur de simples variations de ses diverses parties. C'est une espèce mé- dicinale : on la regarde comme adoucissante, pectorale et émolliente; on emploie vulgai- rement l'infusion de ses fleurs pour les rhu- mes , les catarrhes, les coliques , et la dé- coction de ses feuilles pour lavements, pour bains et lotions adoucissantes. Le croisement de la Molène bouillon-blanc avec diverses espèces du même genre a donné plusieurs hybrides bien caractérisées, telles que les suivantes : i. Verbascmn thapsosinualum Noultet, dans lequel rentre le V. calyculatum Chaub, {FI. Ag.); 2. V. thapso-lychniiis Mert. et Koch , qui com- prend le V. spurium Koch syn., et V. semi- album Ch&ub. (Le. ); 3. F. thapso-nigrum. Schiède, auquel se rapportent le V. collinum Schrad., le V. seminigrum Pries, le V. am- biguum Lej., etc. B. Lychnitis, Benth. Toutes les anthères réniformes et à peu près égales. Parmi celles de nos espèces françaises qui se rapportent à celle section, nous citerons : le Verbascum pulverulentum Vill. , le V. Thaixii Vill. , le V. nigrum Lin., et le suivant : MoLÈNE Lychnis, Verbascum Lychnitis Lin. Cette espèce est répandue dans toute l'Europe jusqu'aux bords du Don , dans l'Arménie et le Taurus. C'est une plante herbacée, bisannuelle, couverte dans ses di- verses parties d'un duvet cotonneux assez léger, blanc et comme farineux; sa tige, dans sa partie supérieure, est anguleuse de même que les branches de sa panicule; ses feuilles inférieures sont rétrécies en pétiole à leur base; les supérieures sessiles, toutes ovales, crénelées, verdâtres à leur face su- périeure, blanchâtres à l'inférieure : elles noircissent ordinairement par la dessicca- tion. Ses fleurs forment Une panicule pyra- midale à rameaux un peu étalés ; elles sont groupées en fascicules lâches multiflores; leur calice est petit, à lobes lancéolés subu- lés ; leur corolle, de grandeur assez variable, est jaune ou blanche ; les poils de leurs Gla- I. VItT. MOL 265 mcnls sont blanchâtres. Dans cerlaînas par- ties de la France, parliiulicrcmenl en Alsace et en Bourgogne, celle plante est employée Comme émolliente, pectorale et adoucis- sante. (P. D.) MOLETTE. MOU,. —Nom vulgaire de plusieurs espèces des genres Troque, Mono- donlc et Turbo. MOLETTE. BOT. pii. — Un des noms vulgaires du Thlaspi Bursa-Pastoris Lin. *M0LGE. hept. — Dénomination em- ployée par Merreni pour indiquer les espèces de Salamandres aquatiques (Lacerla ciqua- tica Lltin, ). Celle de Triton proposée par Laurenli a prévalu. (P. G.) MOLIIVA, Cavanil. {Dissert., IX, 435, t. 263). BOT. PH.— Syn. de Hiplage, Gajrtn. — RuizetPav. {Prodr., 111, t. 24), syn. de Baccharis, Linn. — Less. ( Synops. , 201 , 205), syn. de Baccharis, Linn. MOLUV.flA, Bcrt. {ex Sillim. Americ. Journ., XIX, C3). bot. ph. — Syn. deJubœa, II. B. K. — Juss. {Gen., 245), syn. de Cu- pania, Blume. *MOLI\'ERIA, Colla {Horl. ripul. opp., II, 333, t. 18). BOT. PH.— Syn, de Curcu- ligo, Gaertn. *M0LINESIA. poiss. —Genre de l'ordre des Malacoplérygiens abdominaux, famille des Cyprinoïde?, établi par Lesueur {Acad. sc.nat. P/it/rrf., janvier 1821, t III, 1), et qui se dislingue des autres genres de la même famille par la position de l'anale, située entre les ventrales, et sous l'origine de la dorsale qui est très grande. Les dents sont en velours, et la rangée anté- rieure en crochets comme dans les Pen- dules; il 7 en a de coniques assez fortes au pharynx , et les ouïes n'ont que 4 ou 5 rayons. On n'en connaît encore qu'une seule espèce, nommée par Lesueur Molinesia lati- pinna. Ce poisson vit dans les eaux douces de la Nouvelle Orléans. MOLIIMIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées- Pestu- cacées, établi par Mœnch {Meth., 183). Gra- mens de l'Europe et de l'Asie. Voy. gra- UINÉES. MOLLASSES, belu. — Lamarck appelle ainsi une partie des Vers intestinaux ainsi caractérisée : Ils sont nus, d'une consistance molle, 34 266 MOL sans raideur apparente, diversiformes et la plupart irrc'guliers. Les Mollasses constituent le premier ordre des Vers , et sont partagés en trois sections: 1° Vésirulaires : Hydatide, Hydatigère, Cénurc, Eoliinoroque et Bicorne ; 2" Planulaires : Ténia, Bothryocéphalc , Tricuspidaire , Ligule, Linguatule, Poly- stome, Fasciole; 3° Ilciéfomnrphes : Monostome, Amphi- stome, Géroné, Tétragule, Massette, Tenta- culaire, Sagittule. (P. G.) MOLLE, CIus. {Exot., 332). bot. PH.— Syn. de Schinus, Linn. mOLLlA ( Moll , naturaliste allemand). poi.YP. — Genre proposé par Lamouroux pour deux espèces que Moll avait décrites fORunc des Eschares sous les noms de E. palellaria et E. planula. Elles paraissent établir le passage entre les genres Fluslre et Eucralea, leurs cellules étant presque libres ou pcdonculées et réunies les unes aux autres par un seul point de leur bord, ou par des prolongements spéciaux. M. Milne Edwards rapporte à ce même genre le poly- pier figuré par M. de Savigny dans la des- cription de l'Egypte, et nommé Fluslra \ Broxgniartii par M. Audouin , ainsi que le j CcUepnra foUnecB de M. Délie Chiaje. (Da.) j RIOLLIA , Gmel. {Syst. , 303). bot. ph. [ — Syn. d'Escaîlonia, Mutis. — Gmel. {Syst., 420), ryn. de Dœckea, Linn. IMOLLIA. BOT. PH. — Genre de la famille (lo> Tiliacées-Grew'iées, établi par Martius et Ziiccarini {Nov. gen. et sp., I, 96, t. 60). A.rlires du Brésil. Voy. tiliacées. ;«.H)Ï,L1A, Schr. {FI. salisb., n. 832). BOT. en. — Syn. de Barhula, Hedw. 1\Ï0LL1IVEDIA. BOT. PH.— Genre dont la pliKcdans la méthode n'est pas encore fixée. Kiiiilirher le range avec doute à la suite des Moiiiiniacées. Il a été établi par Ruizet Pa- voii (;»rod»'., 72, t. 15) pour des plantes qui l-r<.!sentent pour caractères principaux : Pé- ri;iiiihc ovale, renflé au milieu, à limbe 4- lidc à peine ouvert. Étamines nombreuses; filets nuls; anthères cunéiformes, fixées sur le réceptacle. Ovaires nombreux, ovales. Sty- les nuls; stigmates tubulés. Le Truitestun drupe oblong, charnu. Les Mollincdia sont des arbres ou des arbrisseaux de l'Amérique tropicale, à feuilles opposées, péiiolées, très MôL entières ou dentées en scie, à pddonculcs axillaires, multiflores. MOLLIPEI\IVES. INS. — Voy. apaly- TUES. MOLLUGO. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Porlulacées-Molluginées , établi par Linné ( Gen. , n. 139 ), et caractérisé comme suit : Calice 5-parti, persistant. Co- rolle nulle. Étamines 3-5, rarement 6-10, hypogynes; filets courts, subulés; anthères globuleuses, à 2 loges s'ouvrant longitudi- nalement. Disque hypogyne nul. Ovaire libre, à 3 loges pluri ovulées. Stigmates 3, linéaires, cylindriques ou cunéiformes. Le fruit est une capsule légèrement membra* neuse, à 3 loges et à 3 valves. Les Mollugo sont des herbes basses , an- nuelles, à feuilles planes, linéaires, très entières; à fleurs disposées en cymes axi- laires dichotomes , ou en ombelles sessiles ou pédonculées. Elles croissent en abon- dance dans toutes les régions tropicales de l'ancien continent, principalement dans les lieux cultivés. MOLLUSQUES ou MALACOZOAIRES. zooL. — Un desembranchementsou des grou- pes primaires du règne animal, qui com- prend des animaux mous, sans squelette interne ou externe , et sans membres ar- ticulés , mais pourvus d'un appareil circu- latoire plus ou moins complet et d'un sys- tème nerveux ganglionnaire non sériai; possédant un appareil digestii'complet, c'est- à dire à deux ouvertures; et formés géné- ralement de parties paires plus ou moins parfaitement symétriques , mais non de parties homologues disposées en série recti- ligne, comme les Annelés , ou en rayons autour d'un axe, comme les Zoophyles. Les Mollusques ont été longtemps con- fondus avec les Vers et les autres animaux mous sans vertèbres. Les coquilles dont ils sont souvent pourvus ont d'abord fixé l'at- tention des naturalistes et des collecteurs , et la classification des coquilles, ou la Con- chyliologie, a précédé de beaucoup la con- naissance des animaux d'où elles provien- nent, et dont elles sont une partie accessoire, en quelque sorte, relativement aux organes essentiels. C'est la présence d'une coquille, en latin Testa , qui fit donner le nom de Testacés ou Vers testacés à une partie des Mollusques, confondus d'après ce seulcarac MOL 1ère avec des Annélides , des Échinides et des Girrhipèdes , tandis que d'autres Mol- lusques sans coquille, quoique présentant une organisation semblable , étaient placés séparément avec d'autres Annélides, avec des Acalèplies, des Échinodermes, des Zoo- phyles et des Hehninlhcs. Les premières bases de l'histoire naturelle des Mollusques ont clé posées par Aristote , qui distingua des coquilles terrestres et ma- rines , et parmi celles-ci fit aussi la distinc- tion des univalves et des bivalves; il avait d'ailleurs mis à part certains Mollusques mous ou sans coquille , et particulièrement des Céphalopodes. Jusque vers le milieu du xvi' siècle , l'histoire naturelle des Mollus- qucs , comme toutes les autres branches de la même science, resta ce qu'Aristote l'a- vait faite. A partir de cette époque, Ron- delet et Bclon donnent déjà quelques no- tions nouvelles sur les animaux aquatiques, et d'autres publications sans grande valeur succèdent encore pendant plus d'un siècle. Jlais enfin, en 1678, Lister, le premier, en décrivant les animaux de la Grande-Bre- tagne, donne une histoire naturelle un peu plus méthodique des Mollusques , et la fjmplète encore dans son Synopsis en 1685- 1693. 11 traite d'abord des Mollusques ter- restres , les uns pourvus d'une coquille, les autres nus , puis des coquilles d'eau douce univalves et bivalves; en troisième lieu, des coquilles marines bivalves , les unes ayant les valves égales, elles autres inéqui- vnîves; après quoi il décrit aussi les Testa- r's mullivalvcs. Son quatrième livre enfin est consacré aux coquilles marines univalves, qu'il divise en seize sections, dont plusieurs correspondent à des familles assez naturelles. Lister aussi fit l'anatomie de plusieurs Mol- lusques, autant du moins qu'il était possible à cette époque. A partir du xviii* siècle , la classification des Mollusques continue à se perfectionner ; mais elle n'était guère basée encore que sur les caractères des coquilles : c'est ainsi que Tournefort prit en considéra- tion pour les bivalves d'avoir la coquille parfaitement close ou bâillante; Rumph, en 1711 , distingua les coquilles univalves pourvues d'un opercule , suivant que cette pièce est ronde ou semi-lunaire; d'autre part, il sut assez bien circonscrire, d'après leur forme, plusieurs genres, tels que les MOL 267 Cônes , les Porcelaines et les Ptérorères ; c'est à lui enfin qu'on doit les premiers dé- t.iils dignes d'attention sur le Nautile. De- puis 1710 jusqu'en 1723, Réaumur publia divers mémoires sur quelques points de l'histoire naturelle des Mollusques , et con- tribua puissamment ainsi à développer le goût de cette élude. Une publication bien plus importante , en 1737, fut celle que fit Roerhaave du Biblia valurœ de Swammer- dam , ouvrage composé plus de soixante ans auparavant, et qui contient des anatomies de Mollusques demeurées longtemps les meilleures. Dargenville, dont le nom est fréquem- ment cité comme conchyliologisle, publia en 1742 un traité spécial que plus tard il augmenta de la Zoomorphose , c'est-à-dire de la description des animaux, et qui, mal- gré ses nombreuses imperfections , eut le mérite de fixer un des premiers raltentioa sur les Mollusques eux-mêmes autant que sur leurs coquilles. Ce mérite d'ailleurs ap- partient plus encore à Guettard , qui, dans un mémoire sur les caractères des coquilla- ges , proposa d'établir des genres, non seu- lement d'après la coquille , mais encore d'après j'animai , d'où l'on doit tirer des caractères plus essentiels. Guettard, en effet, d'après cette méthode , établit plusieurs genres très naturels qu'on a fini par adopter. Mais plus qu'aucun autre, c'est Adanson qui a contribué à l'établissement d'une classifi- cation rationnelle des Mollusques. Ce grand naturaliste, en effet, divise d'abord tous les Mollusques en Limaçons qui sont les univalves, et en Conques ou bival- ves. Il considère, d'une part, dans la coquille des Limaçons, six choses : 1' les spires, 2" le sommet , 3° l'ouverture. A" l'opercule, 5" la nacre, et 6° l'épiderme; et, d'autre part, dans l'animal cinq choses, qui sont: 1" les cornes, 2" les yeux, 3" la bouche, 4° la tra- chée, 5" le pied. D'après cela, il distinguo les Limaçons sans opercule, et les partage en cinq familles, savoir: 1° ceux qui n'ont ni yeux, ni cornes ; 2" ceux qui ont deux cornes et les yeux placés à la base de la partie in- terne; 30 ceux qui ont quatre cornes, les extérieures portant les yeux à leur sommet; i» ceux qui ont deux cornes, les yeux à la base, au côté externe ou par derrière; 5" en- fin ceux qui ont deux cornes, les yeux vers 2G8 ÎMOL le milieu, sur !e côté eilerne. Quant aux Limaçons operculés, ils forment trois famil- les: 1» ceux qui ont deux corncg avec un renflement, etqui portcntles yeux au-dessus delà base au côté externe; 2° ceux qui ont deux cornes sans renflement, les yeux à la base au côté externe ; 3" ceux qui ont quatre cornes dont les deux extérieures portent les jeux au son)met. Adanson n'employait ainsi qu'un ou deux caractères ; il en avait bien es- sajéd'aulrcs.maisla bouche, par exemple, ne lui avait fourni que deux caractères princi- paux, selon qu'elle était pourvue de mâchoires ou prolongée en trompe sans mâchoires. Lo canal respiratoire, qu'il nommait la trachée, ne lui offrait également que deux modifica- lions principales en raison de sa longueur, Les Conques ou Bival ves lui présen tèrent sept choses à considérer dans la coquille: 1° les battants ou valves, 2° les sommets, 3" les charnières, 4° les ligaments, 5" les attaches, 6* la nacre, 7° le périoste ou l'épiderme; et quatre parties à considérer dans l'animal, savoir : 1° le manteau, qui estou entièrement divisé en deux lobes, ou divisé d'un côté seu- lement, ou qui forme un sac ouvert seule- ment aux extrémités ; 2" les trachées ou si- phons, qui sont réunis en une seule ouver- ture, ou qui forment deux ouvertures dis- tinctes, ou qui sont allongés en deux tuyaux distincts ou réunis; 3° le pied, qui manque lout-à-fait, ou qui ne se présente pas au de- hors, ou qui parait «u dehors; 4" le byssus, qui existe ou n'existe pas. D'après cela Adan- son forme trois familles de ses Conques: 1* celles dont les deux lobes du manteau sont séparés dans tout leur contour, comme l'Huî- tre; 2° celles chex lesquelles les deux lobes du manteau forment trois ouvertures sans aucun tuyau, comme les Cames; 3" celles chez lesquelles les lobes du manteau forment trois ouvertures, dontdeux '|>rennent la (îgure d'un tuyau assez long, comme les Tellines. Une dernière section, consacrée au Conques multivalves, comprenait deux familles, l'une pour les coquilles tellesque les Pholades, dont «iicune pièce ne prend la forme d'un tuyau ; l'autre pouries TareU, chez lesquels une des pièces de la coquille prend la forme d'un tuyau qui enveloppe toutes les autres, Linné, qui plaçait les Mollusques dans sa classe des Vers , essaya de perfectionner successi veweoUeur cl«»fiific«lioD en publian t MOL les diverses éditions de son Syslema nahirce. Il n'avait considéré d'abord que la coquille ; mais, éclairé par les travaux d' Adanson , il voulut prendre aussi en considération l'or- ganisation même des animaux d'où provien- nent les coquilles, et quoiqu'il n'ait pu y réussir entièrement, sa classification devint beaucoup meilleure que toutes celles qui l'avaient précédée. Laissant les Mollusques nus dans son ordre des Vers mollusques, avec des Helminthes, des Acalèphes, des Anlhozoaires, etc., il comprend dans son or- dre des Vers testacés tous les Mollusques à coquille, avec quelques animaux qu'on a dû en séparer. Il les divise d'abord, comme on le faisait déjà , en Multivalves , Bivalves et Univalves. Ses Multivalves comprennent les trois genres Chiton , Lepas et Pholas , qui ont dû être répartis aujourd'hui en trois classes bien éloignées ; car le premier est un Gastéropode, le second un Cirrhipède de la classe des Articulés , et le troisième est un Conchifèrc. Ses Bivalves forment 14 genres : VMya; 2" Solen ; 3" Tellina; 4° Cardium; 5° Mactra; 6" Donax; V Venus; 8" Spon- dylus; 9» Chama; iO' Arca; 11» Oslrea ; 12° Anoniia; lZ''MyHlus; 14" Pinna. Les Univalves enfln, comprenant leTaret, qui est un Conchifère, la Sabelle et la Serpule, qui sont des Annélides , se divisent en 19 genres, qui sont : 1° Argonauta ; 2" Nauli- lus ; 3° Conus ; i" Cyprœa ; 5 ' Dulla ; 6" Vo- Jula; T Buccinum; 8" Slrombus; 9° Mu- rex; 10° Trochus; IV Turbo; 12° Hélix, 13° Nerila; 14" Halwtis ; lo" Patella ; 16° Dentalium; 17° Sabclla; 18° Tevedo, 19° Serpula. Presque tous ces genres ont dû être subdivisés; mais ils indiquaient dès lors des groupes assez naturels qui sont restés dans la classification. Après que la classification de Linné eut déjà été amenée à ce point, Geoffroy, en 1767, dans un Pelit traité des coquilles terreslres el fluvialiles des environs de Paris, établit avec assex de net- teté quelques genres qui ont dû être conser- vés , tels que l'Ancyle et le Planorbe. 0 -F. Millier, dans son Histoire des Mollusques ter' restres et (lutiatiles , établit en outre les genres Valvée, Carychie, Vertigo, et divisa les Bivalves en 3 genres, dont les noms Moule, Tclline et Mye ont été changés de- puis en ceux d'Anodonte, Cyclade et Mulette. Ces genres d'uiiivaive» furent d'ailleufs ran- MOL gés d*après la forme et le nombre des ten- tacules , et d'après la position des yeux : V Hélix ayant quatre et le Verligo deux tenta- cules linéaires; VAncylus et le Carychium ayant les tentacules tronqués avec les yeux en dedans chez l'un , et par derrière chez l'autre; le Buccin (Lymnée) ayant les ten- tacules triangulaires; et les trois autres gen- res ayant les tentacules sétacés avec les yeux en dehors chez la Nérite, en dedans chez le Planorbe, cl pijr derrière chez la Vaivée. Le même auteur, dans sa Zoologia da- nico, a établi un grand nombre de genres nouveaux parmi les Testâtes , qu'il divise d'abord comme Linné en Univalves, Divalves et Multivalves, mais qu'il distribue ensuite d'une manière un peu dilTérentc. Une pre- mière section de ses Teslacés univalves à co- quille percée de deux ouvertures, comprend les genres Echinus et Spalangus , qui sont des Éehinodermcs , avec le genre Dentale ; une deuxième section, à coquille béante ou non operculée , contient les 11 genres sui- vants : i^/iera , Argonauta , Bulla , Bucci- num, Cerilhium , Vertigo , Turbo, Hélix, Planorbis, Ancylus, Palclla clHaholis. Enfin la troisième section, celle des Univalves oper- culés, contient seulement les 5 genres Tri- tonium , Trochus , Nerita , Valvata et Ser~ pula. Il est bien entendu qu'il n'avait men- tionné ici que les genres trouvés dans les mers du Nord , et que les autres genres de Linné pouvaient rentrer aussi dans son cadre. Quant aux Teslacés bivalves , il ne s'éloigna de la classiGcation de Linné qu'en séparant avec raison les Tcrébratules du genre Anoniie. Après quelques autres publi- cations moins importantes, Bruguière com- mença, en 1792, le Dictionnaire des Vers de lEnciiclopcdic méthodique , et fil faire tout- à-coup un grand pas à l'histoire naturelle des Mollusques teslacés, quoiqu'il ait laissé encore les Mollusques nus confondus avec beaucoup d'autres animaux muus, et qu'il n'ait pas toujours su recunnatlre les vérita- bles rapports des différents genres de co- quilles , qu'il classe encore en Multivalves, Bivalves et Univalves. Ainsi, dans ses Mul- tivalves , comme Adanson , il comprend les Tarels et les Pholades, en ajoutant, d'après Linné , les Oscabrions et les Lepas, dont il fait les deux genres Balane et Anatife; puis ^1 ajoute UD genre Fistulane voisin du Taret, MOL 269 un genre fictif, Gioenia, établi par l'Italien Giueni avec les pièces osseuses de l'estomac des Bulles , et enfin les deux genres Anomic et Cranie ; de sorte que, parmi ces neuf genres , déduction faite de la prétendue Gioenie, il y a deux Cirrhipèdcs, un Gasté- ropode , quatre Conchifères et un Brachio» pode. Les Bivalves de Bruguière se divisent en deux parties : celles à coquille irrégulière forment les genres Came, Huilre, Spon- dyle, Placune, Pernc et le g. Acarde, quia dû disparaître de la méthode comme établi sur des épiphyses de vertèbres de Cétacés. Les Bivalves à coquille régulière forment les treize genres Mye, Solen, Pinne, Moule, Telline, Bucarde, Mactre, Donace, Venus, Trigonie, Arche, Peigne et Térébratule. Ses Univalves sont uniloculaires ou mul- tiloculaires; les premières sont subdivisées suivant la forme de la coquille, avec ou sans spire régulière ; celles-ci constituent les sii genres suivants : Fissurelle, Patelle, Den- tale et Siliquaire, qui sont des Gastéropodes ; Arrosoir, qui est un Conchifère voisin des Fislulanes ; et Serpule, qui est un Annélide. Les Univalves à spire régulière forment vingt- trois genres, dont plusieurs sont nou- veaux, savoir : Cône, Porcelaine, Ovule, Olive, Volute, Buccin, Pourpre, Casque, Strombe, Murex, Fuseau, Cérite, Vis, Tou- pie , Sabot, Bulle, Bulimc , Hélice, Pla- norbe, Naticc, Nérite, Halioiide, Argo- naute. Les Univalves multiloculaires enfin forment les quatre genres Camérine, Am- monite , Nautile et Orthocérate. Mais , en outre des perfectionnements que Bruguière apportait ainsi dans la classification des co- quilles, il en indiquait d'autres encore dans l'arrangement des figures de l'Encyclopédie, et si sa mort n'eût été prématurée, on peut croire qu'il eût contribué puissamment à l'avancement de cette partie de la zoologie. Toutefois disons encore qu'il admettait huit genres de Mollusques nus qu'il plaçait dans son ordre des Vers Mollusques, comme nous l'avons dit, avec des Vers, des Zoophyles, etc. Trois de ces genres , Ascidie , Biphore et Télhys, sont dans une première section ca- ractérisée par l'absence de tentacules; les cinq autres genres, Seiche, Clio, Doris, La- plysie et Limace, sont pourvu» de tenta- cules. Pans U même temps. Poli» à Naples, 270 MOL fomniençait la publication de son grand ou- vrage sur l'anatomic des Mollusques mulii- valves et bivalves, qu'il divise, d'après leur organisation, en quinze genres formant six familles. La première famille , comprenant les Mollusques à double trachée et munis d'un pied , se divise en six genres, savoir : 1" Ilupogrva , qui correspond aux Solens et aux PholaiJes ; 2° Paronœa, qui correspond au genre Telline de Linné; Z" Calisla, cor- respondant aux Venus de Linné; 4" Arlhe- mis, pour la {'enus ou djthcrca exolela de Lnmarck; 5° Cérastes, correspondant aux Diicardes. La deuxième famille, comprenant les Mollusques à une seule trachée et munis d'un pied , se compose des deux genres £o- ripes, établi sur la Tcllina laclea de Linné, et Limnœa, correspondant aux Mulettes et Anodontes. La troisième famille, pour les Mollusques à une seule trachée, ne comprend aussi que deux genres , Chimera et Callilri- chc , qui correspondent aux Pinnes et aux Moules. La quatrième famille, pour les Mollusques à une trachée abdominale et sans pied , contient le seul genre Argus , qui correspond aux Peignes , auxSpondyles et aux Limes. La cinquième famille, pour les Mollusques pourvus d'un pied sans trachée, ne contient aiis.si qu'un seul genre Axinœa correspon- d.iiit aux Pétoncles de Lamarck. Enfin la sixième famille, pour les Mollusques sans trnchée et sans pied, se divise en quatre gen- res, savoir : Daphne, comprenant une partie des Arches ; Pcloris, correspondant aux Huî- tres; Ec/iio/i.aux Anomies; etCnopus, pour VAnomia imper forai a. Quelques années plus tard, en 1798, Cu- vier, qui avait de son côté fait l'anatomic de beaucoup de Mollusques, sépara ces ani- maux des Vers et des autres animaux mous sans vertèbres, pour en faire un embranche- ment ou un groupe primaire qu'il plaça à la suite des Poissons et avant les Articulés , d'après la considération de leur appareil cir- culatoire. 11 ne considère plus alors la co- quille que comme un organe protecteur, non indispensablement nécessaire pour établir les rajtporls. D'après cela, il dut réunir les Mollusques nus et ceux qui sont pourvus de coquille ou les Vers test.icés de Linné et Uinpiiière, et les divisa d'abord en trois grands ordres, que plus t§r4 ii nomma des MOL classes : les Céphalopodes, les Gastéropodes et les Acéphales. Mais ensuite il établit encore trois autres classes : les Piéropodes, ayant pour typela Clioborealis que l'on avait précédemment classée dans les Mollusques nus auprès des Seiches; les Buaciiiopodes, établis pour des Mollusques bivalves ou acé- phales, tels que la Lingule, qui occupent dans leur coquille une position tout autre que les autres bivalves, et les CinnuopoDES, que Lamarck nomme Cirrhipèdes, et qui sont aujourd'hui classés parmi les Articulés. Sans nous arrêter à rapporter ici les modifications successivement introduites par Cuvicr dans sa classification des Mollusques d'après ses recherches et d'après les travaux de ses con- temporains, nous parlerons seulement ici de la classification définitive qu'il a adoptée dans la dernière édition de son Hègne ani- inal, en 1830. La première classe, celle des Céphalopodes, se divise en six genres princi- paux dont deux, Aciinocamax et Camcrine, doivent disparaître de l'embranchement des Mollusques, l'un comme double emploi des Bélemnites, l'autre comme renfermant les Rhizopodcs ou Foraminifères qui se placent auprès des Infusoires. Les quatre autres, les Seiches, les Nautiles et les Ammonites, se subdivisent en un grand nombre de sous- genres ou genres secondaires. Quant aux Bélemnites, qu'on ne connaît qu'à l'état fossile, elles paraissent devoir être une des subdivisions du grand genre Seiche. La deuxième classe, celle desPrÉnoponcs, com- prend les sept genres suivants: Clio, Cymbu- lie, Pneumoderme, Limacine, Hyale, Clco- dore et Pyrgo. Les Gastéropodf.s , formant la troisième classe, sont subdivisés en neuf ordres, savoir: 1° les Pulmoncs, qui sont terrestres ou aquatiques, les uns comprenant les genres Limace, Escargot (Hélix), Nompa- reille {Clausilia) et Agathine. Les Pulmonés aquatiques sont divisés en sept genres : Onchidic, Planorbe , Lymnée , Physe, Sca- rabe, Auricule et Mélampe; 2° les Nudi- branches comprennent les Doris, les Trito- nies, les Eolides, les Scyllées , les Téthys, dont Cuvier a publié des anatomies, et dix autres genres; 3"* à l'ordre des loférobran- ches se rapportent seulement les Phyllidies et Diphyllidies ; 4" celui des Tectibranches contient les neuf genres Pleurobranchus , Pleurobranchœa y Aplysie , Dolabelle, No- iMOL tarciic, Bursalelle , Acère, Gaslroplère et Ombrelle ; 5*" le cinquième ordre y celui des Hétéropodes, qui est pour Laniarck un groupe de même valeur que les Céphalopo- des , ne comprend aussi que deux genres , les Phylliroés et les Plérotrachées , subdivi- sés en Carinaire, Allante, Firole , Timo- riennc et Moncphore ; 6" le sixième ordre , celui des Pcctinibrancbes, est divisé en trois familles, les Trochoïdes , les Capuloides et les Buccinoidcs , comprenant chacune un grand nombre de genres , et caractérisées par l'ouverture ronde ou ovale, sans échan- crure , des premiers , par l'échancrure ou le prolongement en canal de l'ouverture des derniers , et par la coquille évasée et large- ment ouverte , ou même sans spire , des Capuloides , qui précédemment apparte- naient à l'ordre des Scutibranches ; 7° le septième ordre, celui des Tubuhbranches, plus récemment établi, comprend les gen- res Vermet, Magile et Siliquaire ; 8° le hui- tième, les Scutibranches, contient les gen- res Ormier ( Haliolis ), Fissurelle , Emargi- nule et Pavois [Parmophorus Lk.) ; il con- tenait primitivement aussi les Capuloides, qui sont reportés avec les Peclinibranches, et les Carinaires, qui sont des Hétéropodes; 9° enfin l'ordre des Cyclobrancbes contient seulcnent les Patelles et les Oscabrions. La quatrième classe des Mollusques de Cuvier, celle des Acéphales , se divise en deux ordres, les Acéphales testacés et les Acéphales sans coquille. Le premier ordre comprend les cinq familles des Oslracés, des Mylilacés , des Camacés , des Cardiacés et des Enfermés. Chacune de ces familles con- tient beaucoup de genres distincts, que nous mentionnerons plus loin. Les Acéphales sans coquille , correspondant à la classe des Tu- niciers de Lamarck, forment deux familles, suivant qu'ils sont Simples ou Agrégés : ceux-ci sont les Botrylles , les Pyrosomes et les Polyclinum; les autres sont les Biphores et les Ascidies. La cinquième classe , celle des Brachio- PODES, ne comprend que les quatre genres Lingule , Térébratule, Orbicule et Cranie. Quanta la sixième classe, celle des CiRr.uo- PODEs , nous avons déjà dit qu'elle doit être reportée avec les Articulés. Parallèlement aux travaux de Cuvier sur les Mollusques , nous voyons ceux de La- MOL 2^1 marck, dont la classiflcation se perfectionne également, tout en réagissant sur celle de son illustre rival, et en profilant des décou- vertes analomiques de manière à devenir le guide de presque tous ceux qui se sont oc- cupés de celle partie de l'histoire naturelle, sauf les modifications rendues nécessaires par la marche des sciences, et que M. Des- bayes y a faites ou indiquées avec l'autorité d'une longue étude. Lamarck déjà, en 1801 , dans son Sys" lème des Animaux sans vertèbres, avait aug- menté de 98 le nombre des genres admis par Bruguière, lequel avait lui-même porté de 35 à 61 le nombre des genres établis par Linné. H les divisait en onze groupes ou or- dres , dont six pour les Mollusques céphalcs ou pourvus d'une têie, et cinq pour les Mollusques sans tête ou acéphales. Les Mol- lusques céphalés, divisés en Mollusques nus, les uns nageant vaguement dans les eaux (Seiche, Lernée, Firole, Clio) , les autres rampant sur le ventre (Gastéropodes nus cl Oscabrions) ; et en Mollusques céphiilés con- chylirères,les uns à coquille univalve uni lo- culuire, à coquille non spirale recouvrant l'a- nimal, tels que les Patelles et les Fissurelles, les autres à coquille univalve uniloculaire , en spirale ou spirivalve, et engainant l'ani- mal , mais soit avec l'ouverture échaiicréc ou canaliculée , tels que les Cônes , les Buccins, les Cériles, soit avec rouverturo entière et sans canal, tels que les Troques, les Lymnécs, les Hélices, la Carinaire et l'Argonaute ; un troisième groupe enfin de Mollusques céphalés conchylifcrcs pré- sente une coquille multiloculairc , tels sont les Nautiles et les Ammonites, avec lesquels Lamarck réunissait les Hippuriles. Parmi SCS Mollusques acéphales, il séparait d'abord ceux qui sont nus , comme les Asciilics , dont il fit plus tard sa classe des Tuniciers; les autres Acéphales sont les uns pourvus d'une coquille à deux valves égales, sans pièces accessoires, tels que les Moules, les Bucardes et les Vénus ; les autres ont deux ou plusieurs valves, dont les princi- pales sont inégales: dans un premier groupe, comprenant le Taret et la l islulane, la vulve principale est tubuleuse; dans un deuxième groupe, deux valves inégaies sont oppo.<ées ou réunies en charnière , comme chez les HuUres, les Peignes, les Craiiics, les Té- 575 MOL rébralules, etc. ; le troisième groupe enfin, présentant plus de deui valves Inégales, sans charnière, correspond auxCirrhipèdes ou Cirrhopodes. Dans son Histoire des Animaux sans ver- tèbres, commencée en 1815 et terminée en 1822, il donna enfin la classiOcalion à la- quelle il s'était arrêté, et pour laquelle il avait profilé autant que possible de tous les travaux contemporains. Allant du simple au composé , il forme les trois premières classes des Infusoires, des Polypes et des Radiaires, et arrive ain.M à sa quatrième classe des TuNiciERS, qui sont les Acéphales sans co- quille de Cuvier, et qu'il divise en Botryl- laires, ou Tunioiers réunis, et en Ascidiens, ou Tuniciers libres , comprenant les Bipho- res et les Ascidies. Les sii classes suivantes sont consacrées aui Vers et aux Articulés; mais deux de ces classes , celles des Anné- lides et des Cirrhipèdes , contiennent des animaux qui avaient précédemmentélé clas- sés avec les Mollusques ; celle-ci même en est totalement formée. La onzième classe est celle des Conchifères, correspondant aux Acéphales tesiacés de Cuvier. Elle se partage en deux ordres : les Concbifères di- myaires, qui ont deux muscles d'attache entre leurs valves, et les Monomyaircs, qui n'en ont qu'un seul. Les Dimyaires forment deux sous-ordres , suivant que la coquille est régulière, le plus souvent équivalve ou irrégulière, et toujours inéquivalve ; ce dernier sous- ordre ne comprend que la fa- mille des Catnace'es; l'autre contient treize familles réparties ainsi en quatre groupes : Une première section renferme les coquilles généralement béantes aux extrémités, et se subdivise en Conchifères crassipèdcs , qui sont les Tubicolées, les Pholadaires, les So- lénacées et les Myaires, et en Conchifères ténuipèdes ; les unes à ligament intérieur, ce sont les Maclracées et les Corbulées ; les autres à ligament uniquement extérieur, ce sont les Lidiophages et les Nymphacées. Dans un< deuxième section se trouvent les coquilles closes aux extrémités, qui forment les cinq familles des Conques, des Cardia- fées, des Arcacées, des Trigonc'es et des A'niifldej. Les Conchifères monomyaircs comprennent sept familles formant presque autant de groupes distincts. En effet, une pvemière section , caractérisée par un liga- MOT. ment marginal allongé, se divise en deux sous-seciions , les Tridacnées , qui ont la coquille régulière , transverse, et les Myti- lacées , formant avec les Afalléace'es une autre sous-section , dans laquelle la coquille est longitudinale. Une deuxième section, ca- ractérisée par un ligament non marginal , resserré dans un court espace sous les cro- chets , comprend d'une part les Peclinides , qui ont la coquille régulière et le ligament intérieur, et d'autre part les Ostracées , qui ont la coquille irrégulière , feuilletée, et le ligament interno-externe. La troisième et dernière section ne présente pas de ligament comme chez les Rudistes, qui ont la coquille très inéquivalve, ou bien n'a qu'uu cordon tendineux pour soutenir la coquille, comme chei les Brachiopodes , qui sont d*ail!eurs pourvus de deux bras extensibles. La douzième classe de Lamarck est celle des Mollusques, divisée en cinq ordres, les ïtéropodes, les Gastéropodes, les Traché- lipodes, les Céphalopodes elles Hétéropo- des. Les Ptéropodes forment la seule famille des Hyales. Les Gastéropodes (Mollusques nus pour la plupart) se divisent en deux sec- tions : les Hydrobranches qui ne respirent que l'eau par des branchies saillantes, elles Pneumobranches qui ne respirent que l'air reçu dans une cavité spéciale tapissée par un réseau vasculaire, et qui constituent la seule famille des Limaciens. Les Hydro- branches au contraire forment six familles, savoir : les Triloniens, qui ont les branchies extérieures au-dessus du manteau , sur le dos ou sur les' côtés ; les Phyllidiens et les Semiphy indiens, qui ont les branchies exté- rieures sur le rebord du manteau, autour du corps chez ceux-ci, et d'un seul côté chez ceux-là ; les Calypli-aciens, qui ont les bran- chies dans une cavité particulière sur le dos; les Bullcens et les Laplysiens, qui ont les branchies dans une cavité particulière vers la partie postérieure du dos, et recouvertes soit par le manteau , soit par un écusson operculaire, mais qui diffèrent parce que ceux-ci ont des tentacules dont ceux-là sont privés. Les TracbéHpodes se partagent ea deux sections: les uns, sans siphon respira- toire, sont presque tous phytiphages, munis de mâchoires, et ils ont la coquille à ouver- ture entière. Ceux qui ne respirent que l'air se placent dans la classification h côté des MOL Limaciens; ils constituent les deux familles des Colimacés, vivant hors des eaux, et des Lymnéens, qui sont aquatiques. Ceux qui ne respirent que l'eau sont fluviatiles, comme les Melaniens, les Péristomiens, qui diffèrent par la forme de l'ouverture dont les bords sont désunis ou réunis ; ou bien , comme les Néritacés marins ou fluviatiles , ils ont le bord gauche en manière de demi-cloi- son; ou bien encore ils sont marins sans avoir le bord gauche en manière de demi- cloison, et ils forment alors cinq familles: les Janthines , qui ont la coquille flottante ; les Macrostomes , qui ont la coquille non flottante , et l'ouverture très ample sans columelle; les Plicacés, dont l'ouverture sans évasement particulier présente des plis à la columelle ; les Scalariens et les Turbinacés, qui n'ont pas de plis à la columelle, mais qui diffèrent parce que les bords de l'ouver- ture sont désunis chez ceux-ci, et réunis chez ceux-là. Les Trachélipodes de la deuxième section ont un siphon saillant, ils ne respirent que l'eau, ils sont tous marins, zoophages, et ils ont l'ouverture de la co- quille canaliculée, échancrée ou versante à la base; ils forment cinq familles : les Ca- nalifères, qui ont la coquille canaliculée à la base, et dont le bord droit de l'ouver- ture ne change point de forme avec l'âge ; les Ailées, qui en diffèrent parce que le bord droit change de forme avec l'âge, et présente un sinus inférieurement ; les Purpurifères , qui ont un canal court remontant en ar- rière, ou une échancrure oblique en demi- canal dirigée vers la face dorsale ; les Colu- mellaires, qui n'ont point de canal, mais une échancrure à la base de l'ouverture, et dont la columelle porte des plis; les En- roulées, dont la coquille est échancrée à la base de l'ouverture, et dont le dernier tour de spire enveloppe tous les autres. L'ordre des Céphalopodes se divise en trois sections, savoir: les Polylhalames , dont la coquille est à plusieurs loges, séparées par des cloisons simples chez \cs Nautilacées, les Liluolées et les Orlhocérées , avec lesquelles Lamarek range les Cristacées, les Sphérulées et les Iladiolées, qui sont des Rhizopodes ou Foraniinifères, ainsi que la majeure partie des deux premières familles. Les loges de la coquille sont séparées par des cloisons dé- coupées sur les bords daiLS la famille des T. Mil. MOL 273 Ammonées;les Céphalopodes dont la co- quille présente une cavité unique, ou les Monothalames, forment la seule famille des Argonautes, et les Céphalopodes sans coquille extérieure forment la famille des Seiches. Le cinquième et dernier ordre des Mol- lusques, les Hétéropodes, que Lamarck croyait plus élevés que les autres dans la série animale, et coiiséquemment plus rap- prochés des Poissons , constituent la seule famille des Carinaires, qu'on a dû, contrai- rement à son opinion , classer parmi les Gastéropodes, auxquels on réunit aussi les Trachélipodes, comme nous le dirons plus loin. Dans le même temps que Lamarck et Cuvier, divers auteurs concoururent aussi plus ou moins à développer la connaissance des Mollusques. Montfort établit un grand nombre de genres, dont quelques uns seu- lement sont restés, tel est le Magilus. Dra- parnaud, dans une histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France , créa les genres Vitrine, Ambrette ( SMCCinea), Clausilie et Physe. Férussac, en s'occupant des mêmes animaux d'une manière plus générale, avait ajouté les genres Littorine, Mélanopside et Parlula. Le genre Rissoa a de même été créé par Frerainville, le genre Onchidie par Buchanan, le genre Ploca- mère par Leuckardt, les genres Firole et Ph^lliroé par Pérou , le genre Atlante par M. Lesiieur, les genres Thracie et plusieurs autres par Leach , les genres Busiris et Eu- Uma par M. Risso, les genres Creseis, Cu- vieria, Melibœa fat Rang, les genres Ga- leonuna et Lacuna par Turton. Plus récem- ment aussi d'autres genres ont été créés par MM. Schumacher {Periploma), Studer (Du- linus), Webb et Berlhelot {Cnjptella), Quoy et Gaimard, Gray, Scacchi , Forbes, Lea, Eichwald , Johnston, Broderip, Troschel , Benson, Rossmasler, d'Orbigny, van Bene- den,Kiener, Philippi, Quairefages.etc. L'é- lude des coquilles fossiles, si importante pour la géologie, a d'un autre côté apporté de nom- breux matériaux pour la classification des Mollusques; elle a donné lieu à l'établisse- ment des genres Pleurotomaire , Hipponix, Hiniiites, Gcrvilie, Thécidéc par M. Uc- france, des genres Potainide et Calillus par M. Brongiiiart, du ^enrc Panopée par Mé- 274 AIOL nard de Lagroye, du genre fnoceramus de Parkinson, de» genres Evomphalus, Pro- ductus, Plagiostoma, Dianchora , eic, de UU. Sowerby, auxquels on doit aussi cer- tains genres de coquilles vivantes {Siphona- ria, Cleidolhœrus, Lyonsia, etc.). Plusieurs des mêmes auteurs, ainsi que MM. Sie- bold, Milne-Edwards et Valencienncs , ont beaucoup contribué aussi à mieux faire connaître l'organisation des Mollusques. Mais il nous reste à parler des travaux bien plus importants de MM. de Blain- ville et Deshayes. M. de Blainville , de puis 1814, a travaillé à perfectionner sa classification qui, basée plus diversement sur l'organisation des animaux, eût sans doute été généralement adoptée, si l'ou- vrage de Lamarck, à cause de ses descrip- tions spécifiques de coquilles, n'eût obtenu la préférence des collecteurs. Il change d'a- bord le nom de Mollusques en celui de Ma- ucozoAiRES , en séparant sous le nom de Malentozoaires les Oscabrions formant la classe des Polyplaxiphores , et les Balanes ou Cirrhipcdes formant la classe des Néma- topodes. Le type des Malacozoaires se partage en plusieurs classes et sous-classes. Les Cé- phalophores, dont la tête est distincte, cor- respondent aux Céphalopodes , et forment trois ordres. Les Faracéphalopbores , qui n'ont qu'une tête imparfaite, forment trois sous-classes: ils sont dioiqnes , ou wionoï- ques, ou hermaphrodites, et se subdivisent en ordres. Les Acépbalophores ou la troi- sième classe des Malacozoaires est divisée en quatre ordres : les Palliobranches ( Brachio- podes), les Rudisles, les LameUibranchcs (Conchifères), et les Hélérobranches {Ju- niciers ). Les Céphalophores d'un premier ordre sont les Crypiodibranches , caracté- risés, comme leur nom l'indique, par la présence de deux branchies cachées dans le sac du manteau; ils se divisent en deux familles d'après le nombre de leurs tenta- cules: les Octocèrcs, tels que les Poulpes, en ont huit; et les Décacères , tels que les Seiches et les Calmars , en ont dix. Le se- cond ordre des Céphalophores , les Cel- luîacés , comprend seulement des Rhizo- podes ou Foraminifèrcs qu'on ne classe plus aujourd'hui parmi les Mollusques. Le troisième ordre , les Polythalamaccs , se divise ea sept familles comprenant à la MOL fois des Rhizopodes et des Mollusques. Les Paracéphalophores dioïques, tous munis d'une coquille, forment les deux ordres des Siphonobrav.ches et des Asipbo- nobranches, suivant que le manteau est ou n'est pas prolongé en un tube destiné à conduire l'eau aux branchies. Les Siphono- branches, qui correspondent aux Pectini- branches buccinoïdes de Cuvier, forment trois familles : les Siphonostomes, tels que les Fuseauxetles Pleurotomes, dont la coquille a un prolongement en forme de tube ou de siphon à la base de l'ouverture; les Enlo- mostomes, tels que les Buccins, les Pour- pres, les Vis, dont la coquille, au lieu d'un canal ou siphon, n'a qu'une échancrurc, par laquelle passe le tube du manteau; les Angislomes enOn , tels que les Cônes, les Olives, etc., caractérisés par la forme longue et étroite de l'ouverture de leur coquille. L'ordre des Asiphonobranches , correspon- dant aux Pectinibranches trochoides de Cu- vier, se divise en cinq familles, d'après la forme de l'ouverture de la coquille; savoir: les Goniûstomes , qui ont cette ouverture anguleuse, tels que les Troques et les Ca- drans; les Cricostomes, qui l'ont arrondie, comme les Sabots, les Dauphinules, les Turriielles, les Cyclostonies, etc. ; les £/- lipsoslomcs , à ouverture elliptique comme les Mélanies et les Phasianelles; les Ilémi- cyc/os/omes, qui l'ont en demi-cercle, comme les Nérites et les Naiices ; les Oxyslomes, comprenant le seul genre Janthine, dont l'ouverture présente inférieurement un angle forme par la columellc et le bord droit. Les Paracéphalophores monoïques ont les deux sexes réunis, mais ils ont besoin d'un accouplement réciproque. Ils se divisent en symétriques et non symétriques; ceux-ci forment trois ordres qui sont : 1" les Pulmo- branches (Pulmonés), respirant l'air en na- ture, et divisés en trois familles : les Lim- nacées, les Âuriculacces et les Limacinées; 2" les Chismobranches, contenant quelques genres seulement, tels que le Sigarel , qu'il vaudra mieux réunir dans un autre groupe ; 3" les Monopleurobranches, respirant l'eau par un appareil branchial situé d'un seul côté, comme leur nom l'indique, forment quatre familles: les Subaphjsiens, les Apty- siens, les PalcUoides (Ombrelle, Siphonaire) et les Acères comprenant les Bulles, les MOL Bullées et le genre fossile Bellérophe. La sec- tion des Paraccphalophores monoïques sy- métriques se divise en cinq ordres, savoir: 1° les Aporobrancbes, comprenant les Pté- ropodcs de Cuvier, partagés en deux familles : les Thécosomcs, pourvus d'une coquille, et les Gyfnnosomés, sans coquille, comme leur nom l'indique, plus le genre Phylliroé qui est un IlélCropode de Lamarck et qui constitue seul ici une troisième famille, celle des Psilosomes; 2° les Polybranches, divises en deux familles, les Tc'tracères et les Dicères, ayant les uns quatre et les autres deux tentacules, et ré- pondant avec l'ordre suivant aux Nudibran- chesde Cuvier; 3" lesCyclobranchcs, consti- tuant une seule famille ayant pour type le g. Doris ; 4° les Inférobranches, Constituant aussi une seule famille nombreuse dont fait partie le genre Phyllidie ; a" enOn les Nu- cléobranches, formés de Mollusques nageurs répartis en deux familles: les Neclopodes, qui sont les Hétéropodes de Lamarck moins le genrePhylliroé, et les Pléropodcs, compre- nant les Allantes et les Limacines, mais non les Mollusques désignés sous ce nom par les autres zoologistes. LcsParacéphalophores/i(?rmap/irod(fe5qui, possédant les deux sexes, se fécondent eux- nicmes ou n'ont pas besoin d'accouplement, comprennent aussi deux sections caractérisées par la symétrie ou la non symétrie de la co- quille et des organes respiratoires. Un pre- mier ordre de la section des Symétriques, ce- lui des Cirrbobrancbes, se compose du seul genre Dentale; le second ordre, celui des Ccrvicobrauches, ainsi nommé parce que l'appareil branchial est censésitué sur lecou, comprend deux familles: l'une, formée du seul genre Patelle, est nommée famille des nétifères, parce que M. de Blainville prétend que la respiration s'opère dans un réseau spécial de la paroi cervicale, et non, comme on l'admet généralement, dans les lames qui entourent le pied au-dessous du manteau ; la deuxième famille, celle des Branchifèrcs, comprend les genres qui, comme la Fissu- relle, montrent une double branchie bien distincte dans celte même cavité cervicale. La deuxième section des Paracéphalophores hermaphrodites est constituée par le seul ordre des Scutibranches, comprenant les fa- milles des ondées et des CaUjptraciens. Parmi les q^uatre ordres des Acéphalophores, MOL 2'5 les deux pfotnicrs, Falliobrancfaes et Ha* distes, et le dernier, Hétérobranches , don- nent lieu à peu de subdivisions. Mais il en est tout autrement pour le troisième ordre, celui des lame'.libf anche» , qui renferme presque tous les Conchifères de Lamarck ou les Acéphales testacés de Cuvier. M. de Blain- ville les divise en dix familles dont plusieurs correspondent presque complètement aux fa-^ milles de Lamarck : telles sont les Oslracées, les Miililacées, les Arcacées ; telles sont aussWes Suhostracces Mes MargarilacéesfiMa Lamarck avait nommées les Pectinides et les Malléacées. La sixième famille , celle des Suhmylilacées , comprend celle des Naïades de Lamarck avec le genre Cardite, formant une section particulière. La septième, celle des Camacées , comprend, avec celle du même nom chez Lamarck, les Tridacnées et les genres Isocarde et Trigonie de cet au- teur. La huitième, celle des Conchacéei, renferme dans trois sections, mais tout dif- féremment disposées, les Nymphacées-Telll- naires, les Conques, les Mactracées, et en grande partie les Cardiacées , les Lithophâ- ges et les Corbulées. La neuvième famille, celle des Pyloridées , comprend le reste des Corbulées et des Lithophages, avec les Nym- phacées-Solénaires, les Solénacées, les Myal- res et une partie des Tubicolaires divisées en deux groupes, suivant que le ligament est interne ou externe. La dixième famille, celle des Adesmacées , caractérisée par l'ab- sence d'un ligament à la coquille, se com- pose des genres Pholade , Térédine, Taret, Fistulane et Cloisonnaire, rangés ainsi plus convenablement que dans la classification de Lamarck. M. de Blainville avait pu d'ail- leurs baser son travail sur l'anatomie d'un grand nombre de types, et particulièrement des animaux rapportés par MM. Q\ioj et Gaimard de leur voyage autour du monde. Il avait été conduit par là aussi à créer plu- sieurs genres nouveaux qui ont été adoptés, tels que l'Onchidore, le Laniogère, la Bur- satelle , le Coriocelle, la Cryptostomc, le Solecurte, etc., et à en supprimer plusieurs autres. M. Deshayes avait commencé sur les Mol- lusques, dès 1823, une série de travaux qui Joivent le placer au premier rang parmi les conchyliologistes, autant par leur impor- tance même qu'en raison du sage esprit do '276 MOL critique porté par lui dans cette étude. C'est lui en ciïctqui, plus qu'aucun autre, a cin- péclié que la conchyliologie, comme d'au- tres parties de l'histoire naturelle, fût en- vahie par la manie de créer sans cesse de nouveaux genres. Il avait publié avant 1836 sa Description des Coquilles fossiles des envi- ronsde Paris, et les articles relatifs aux Mol- lusques, soit dans le Dictionnaire des Vers de l'Encyclopédie méthodique, interrompu de- puis la mort de Bruguière, soit dans le Dic- tionnaire classique dhistoire naturelle. A cette époque, il commença les annotations d'une deuxième édition de Vllisloire des Ani- maux sans vertèbres de Lamarck , et dans ce travail consciencieux il résuma en quel- que sorte toutes ses observations antérieu- res, en indiquant la véritable circonscription des genres à conserver. Une nouvelle publi- cation plus importante que les précédentes, VHisloire naturelle des Mollusques , qui doit faire partie de l'ouvrage intitulé Exploration scientifique de l'Algérie, l'empêche seule en cet instant de continuer sa collaboration à ce Dictionnaire; mais, pour suppléer autant que possible à son absence, nous profile- rons soigneusement de tout ce qu'il a pu- blié et des renseignements qu'il a bien voulu nous donner personnellement. Mais d'abord nous devons rappeler que, tout en réduisant beaucoup le nombre des genres fictifs ou qui formaient dou>bIe emploi, il a dû aussi en créer quelques uns très ca- ractérisés, et qui doivent rester dans la classification : tels sont en particulier ks genres Mésodesme et Ostéodesme. 0RGANISATI0."« DES MOLLUSQUES. Manteau et Coquille. Les Mollusques sont revêtus d'une peau molle, généralement sans épiderme, mais susceptiblede sécréter, en certains points de sa surface ou de son épaisseur, un produit calcaire ou corné, qui devient un sac, un tôt (res(a)ou une coquille d'une ou de plu- sieurs pièces, dont l'étude a précédé celle des animaux eux-mêmes et doit tenir en- core une place très considérable dans l'his- toire des Mollusques. Un repli particulier de la peau constituant ce qu'on appelle le Man/iQu , parce qu'il enveloppe plus ou moins complètement l'animal , est plus spé- cialement destiné à la production du lêt. BIOL Mais ce n*est pas dans toute son étendue que la sécrétion a lieu, et souvent même deux ou trois régions distinctes du manteau produisent autant de substances dilTérenles qui sont: le tét proprement dit, ou fibreux, la nacre, et Vépiderme. Tous les accidents de la coquille , les plis , ks lames , les stries, les prolongements divers en tubes ou en écailles, ne sont que lareproiluclion des plis, des inflexions, et des alternances de repos et d'activité ou d'extension du manteau dans sa portion sécrétante. La coloration si vive de certaines coquilles est le résultat d'une sécrétion spéciale, et suivant que celte sé- crétion est continue ou interrompue, il en résulte des lignes, des bandes ou des séries de points. La plupart des coquilles marines, quand elles sont externes ou directement en contact avec l'eau, comme aussi les Moules d'eau douce, sont revêtues d'un épi- derme corné brunâtre , qui masque leur éclat : aussi , dans les collections , a-t-on dii les dépouiller de cet épiderme et les polir artificiellement. Quelquefois même on a usé ou dissous, par le moyen d'un acide, toute la couche calcaire externe du têt pour mellre en évidence la nacre qui naturellement ne doit se voir que par la face interne. Quant à cette nacre elle-même, elle doit à un simple jeu de lumière ses nuances iri- sées, son orient, comme on dit en parlant des perles , qui sont des productions iso- lées ou maladives de la nacre. En eiïet, l'observation microscopique montre que celle substance est formée de lames paral- lèles très minces; et d'autre part, une em- preinte prise avec de la résine laque ou de la gélatine reproduit exactement les mêmes teintes irisées, ce qui prouve que ce sont les inflexions de ces lames et leurs in- tersections avec la surface même qui pro- duisent ici le phénomène d'optique connu sous le nom d'interférences. On a vu d'ail- leurs aussi , sur les roues hydrauliques d'une usine, un dépôt calcaire formé de même de lames minces imprégnées de gé- latine , et ofl^rant également les reflets de la nacre. Le surplus de la coquille, ou la partie externe, paraît être formée ordinairement de fibres perpendiculaires, et non de lames parallèles comme la nacre; elle contient le carbonate de chaux dans un état molécu- laire tout difl"érent, et il en est résulté que, MOL pourles coquilles fossiles de certains terrains, cette portion du têt a disparu, ou bien a été remplacée par de la chaux carbonatée spalhique, tandis que les coquilles nacrées ont seules persisté; et d'autre part aussi la portion interne du têt a pu seule être dis- soute quand la partie externe s'était con- servée. De cette dissolution partielle est résultée une déformation étrange pour cer- taines coquilles qui avaient été complète- ment méconnues , mais dont M. Dcshayes a reconnu la vraie nature: telles sont lesPo- dopsis et les Sphcruliies, dont le têt externe a seul persisté, de telle sorte qu'entre le moule interne et le têt il reste un espace \ide correspondant à la portion dissoute. 11 suffit donc alors de mouler du plâtre dans cet espace vide, comme l'a fait M. Deshayes, pour retrouver les impressions musculaires, la charnière et toute la face interne pré- cédemment inconnue. Il est évident que le têt des coquilles, formé en grande partie de carbonate de chaux, contient aussi une certaine propor- tion de matière animale; mais on n'est pas d'accord sur la nature de cetie matière ani- male, ni sur son mode de répartition. Cer- taines portions des coquilles, comme les lamelles nacrées des Huîtres vues au mi- croscope, paraissent formées de petits cris- taux rhomboéJriques de carbonate de cltaux ; d'autres portions fibreuses parais- sent formées de petits cristaux prismatiques très fins, comme si le carbonate de chaux y avaitpris la forme cristalline qui caractérise TArragonitc; quelquefois aussi dans des la- mes minces et usées à l'émeri, on aperçoit de petits canaux distincts. Tout cela d'ailleurs pourrait s'accorder avecropinion qui ne veut voir dans le têt que le produit d'une sécrétion. Mais d'un autre côté, plusieurs savants, en- traînés par les théories récentes sur la struc- ture celluleuse de tous les tissus animaux, ont voulu considérer les coquilles comme résul- tant de la consolidation d'un tissu cellulaire, dont chaque cellule contiendrait ainsi , soit un cristal, soit un dépôt de matière calcaire. Toujours est-il que le manteau n'est pas nécessairement adhérent à la portion du têt qu'il vient de sécréter, c'est une lamelle d'abord très mince qui ne se consolide que progressivement par la juxta-posilion de nouvelles particules; mais le manteau peut MOL â^7 abandonner à plusieurs reprises l'œuvre qu'il a commencée, et se retirer pour reve- nir ensuite sans que le résultat soit diffé- rent. L'adhérence du manteau n'a lieu que dans une portion plus éloignée du bord , là où cet organe sécrète la couche interne de la coquille ; encore cette adhérence est-elle généralement très faible comparativemenl à celle des muscles d'attache. Puisque c'est le manteau qui produit la coquille, et qui généralement en détermine la forme, nous allons étudier comparative- ment ces deux parties chez les Mollusques. Les Céphalopodes des périodes antédilu- viennes de notre monde avaient presque tous un têt formé d'une série rectiligne ou spirale de loges ou chambres moulées suc- cessivement sur le manteau en forme de sac, à mesure que l'animal devenait plus volumineux. Ce têt devait être très mince et très léger, et nous n'en pouvons prendre idée aujourd'hui que par le Nautile et la Spirule, dont le têt nacré n'a qu'une mince couche extérieure non nacrée. C'est par la comparaison avec les formes de ces coquilles cloisonnées de Céphalopodes, qu'on a voulu rapporter à la même classe de Mollusques une foule de petites coquilles de Rhizopodes ou Foraminifères. Parmi les espèces encore vivantes de Céphalopodes, un autre genre a une coquille externe sans cloison : c'est l'Ar- gonaute, que longtemps on a voulu regarder comme parasite dans la coquille d'un Hété- ropode , ainsi que le Pagure ( Bernard- l'Ermite) est parasite dans la coquille des Buccins. Mais aujourd'hui on reconnaît plus généralement que la coquille de l'Argonaute appartient réellement à ce Mollusque; seu- lement on n'attribue pas au manteau seul la formation de cette coquille si mince, si fragile, qu'elle lui fit donner autrefois lo nom de Nautile papyracc ; les bras plus larges qui se replient latéralement semblent en effet servir non seulement à fixer l'ani- mal, mais aussi à accroître extérieurement sa coquille. Les Seiches ont une coquille interne très complexe, connue sous le nom de dos de Seiche; elle se compose d'une lame ex- terne dure, demi-transparente, rugueuse en dehors , et d'un assemblage de liyiics minces parallèles, dont le nombre s'accroît avec l'âge, et qui s'insèrent obliquement sur la lame dorsale; entre elles se trouvent des Û?8 ]\JOL petites colonnes creuses très multipliées. La lame dorsale elle-même se termine inférieu- remcnt par une pointe en forme de bec, pré- sentant une petite cavité conique en dessus. C'est cette pointe même qui est l'analogue des corps fossiles connus sous le nom de Dclemnites, et si répandus dans les terrains secondaires. Les Béiemnites, qui provien- nent donc très probablement d'un Mol- lusque céphalopode analogue aui Seiches , se composent d'une partie solide cylindrique ou conique, terminée en pointe à une ex- trémité , et présentant à l'autre extrémité une cavité conique cloisonnée, qu'on avait cru l'analogue des loges d'une coquille de Nautile, mais dont le bord, toujours brisé sur les fossiles, devait se prolonger en une lame analogue à la coquille interne de la Seiche ; quant à la partie solide, elle est formée de fibres rayonnantes autour de l'axe, et paraît avoir eu la même structure que la partie fibreuse des coquilles de Pinna. Les Ptcropodes ont en avant deux larges expansions en forme d'ailes, comme l'indi- que leur nom , et qui sont des prolonge- ments symétriques du manteau. La coquille, quand elle existe, est symétrique aussi, mais elle est le plus souvent transparente et plus cartilagineuse ou cornée que calcaire. Quelques Gastéropodes, tels que les Scu- tibranches (Fissurelle) et les Cyclobranchcs ( Patelle ) , ont une coquille symétrique comme le manteau qui recouvre entièrement lé corps en forme de cône surbaissé. Les Carinaires, parmi les Ilétéropodes, ont aussi une coquille symétrique, quoique le man- teau ne soit plus en rapport avec la forme du corps. D'autre part, beaucoup de Mol- lusques sans coquille ont encore le manteau symétrique; mais chez la plupart des Gas- téropodes le défaut de symétrie des organes intérieurs est déjà révélé par la disposition du manteau, et la coquille, quand elle existe, exprime plus fortement encore ce défaut de symétrie. En effet , la masse des viscères occupant ici le sommet d'un cône plus ou moins aigu, revêtu par le manteau, la cavité respiratoire et les organes génitaux sont situés au cOtédroildcIa base de ce cône, sous le bord du manteau, plus dilaté de ce côté. Si la coquille, sécrétée d'abord symé- trique, comme on la voit même chez l'em- MOL bryon des Mollusques nus; si, dîsons-nou«, la coquille tend à s'accroître, ce sera donc inégalement, et bien davantage sur le bord plus dilaté à droite. Dans ce cas, le tissu musculaire destiné à fixer l'animal et à lo retirer dans sa coquille s'attache sur le côté gauche, qui devient un axe autour duquel paraît s'enrouler la coquille. Cet axe plus ou moins distinct, plus ou moins consolidé par le dépôt successif de la matière calcaire, se nomme dans les coquilles lurhinécs la CoUimclle, et c'est ordinairement aussi le bord gaucho de l'ouverture. Cette ouver- ture de la coquille a reçu la dénomination impropre de bouche, ou qui tend à porter de l'ambiguïté dans les descriptions. Quel- quefois aussi le bord gauche de l'ouver- ture est libre, comme dans les Cycloslomcs, les Scalaires et les Dauphinules. La portion de la coquille ainsi enroulée autour de la Columelle est la apire, plus ou moins sail- lante, plus ou moins surbaissée, et formée de tours de spire plus ou moins nombreux. Si le cône occupé par les viscères de l'ani- mal et revêtu par le manteau est exactetnent circulaire, la bouche ou l'ouverture de la coquille sera ronde ; mnis si elle est en même temiis oblique, c'est-à-dire si le nmsded'attache s'insère obliquement sur la columelle, alors la spire pourra être aiguë comme pour le Cyclostome, ou très allon- gée comme pour la Turritelle, tandis que pour les Dauphinules elle est surbaissée, et que pour certaines Valvées elie est presque dans un même plan. Le plus souvent lu cône occupé par l'animal et enroulé dans la coquille est comprimé et déformé, de ma- nière à présenter intérieurement l'em- preinte du précédent tour de spire: il en résulte pour l'ouverture une forme échan- crée, ou semi-circulaire , ou semi-lunaire. Quelquefois même le corps de l'anima! est aplati et s'enroule comme un ruban autour de la Columelle : il en résulte des coquilles comme les Cônes, les Olives et les Porce- laines, constituant la famille des Enroulées, dont l'ouverture très étroite est beaucoup plus longue que large. Le bord de l'ouverture peut être mince* ou rendu plus épais par une sécrétion plus abondante. On dit que la columelle est cflf- lensc quand elle est ainsi épaissie ; la co- quille est dite war^'ine'equand son bord droit, MOL qu'on nomme aussi la lèvre, est épaissi ou renversé. C'est ordinairement quand le Mollusque a atteint tout son développement qu'il épaissit le bord de sa coquille, et dans ce cas il y produit quelquefois des pointes saillantes à l'intérieur, qu'on nomme des dents, comme chez les Maillots, ou des lames, des pointes, des tubes, des feuillets découpés à l'extérieur (Strombes, Ptérocè- res). Certaines coquilles présentent aussi une succession de varices ou de lames sail- lantes (Murex, Ranelle, Harpe), qui sont autant de bords distincts formés par le manteau du Mollusque pendant des pério- des de repos ou des temps d'arrêt dans l'ac- croissement de la coquille. D'autre part , on a des coquilles, comme les Mitres et les Vo- lutes, qui, pendant toute la durée de leur accroissement, présentent des plis saillants sur la columelle , ou même, comme les Né- rinées , qui en ont à la fois sur la columelle et sous le bord droit. Il est enfin des co- quilles, telles que les Porcelaines, qui chan- gent tellement avec l'âge, par suite de l'épais- sissement des bords et en raison de l'enduit émaillé sécrété en dehors par les lobes du manteau, qu'on a fait des genres distincts avec les coquilles plus jeunes. On a même cru pendant longtemps que ces Mollusques, dans l'impossibilité d'agrandir leur coquille ainsi épaissie, devaient la quitter pour s'en former une autre , comme les Crustacés quittent une enveloppe devenue trop petite. Les parties saillantes du bord de la co- quille représentent donc , comme nous venons de le voir, des parties correspon- dantes des bords du manteau; mais il est une partie de ce même organe qui, sur la coquille de certains Pectinibranches, mani- feste sa présence d'une manière fort diffé- rente: c'est le siphon, prolongement ou repli tubuieux du manteau destiné à ame- ner aux branchies l'eau nécessaire pour la respiration. Si le siphon reste droit et im- mobile, le têt se prolonge en forme de long canal, comme celui des Fuseaux et des Pleu- rotomes. Si, tout en restant immobile , il se recourbe en dessus, en s'appuyant sur le dos, il forme le canal recourbé de la co- quilledes Casques. Si, enGn, il est constam- ment mobile, il détermine la formation dune c'chancrure , comme chez les Buccins , entre le bord droit et la columelle. En outre de IMOL 279 ce siphon antérieur, quelques Ptérocères ont un canal postérieur , plus ou moins pro- longé et servant à l'évacuation de l'eau qui a baigné les branchies. On observe enfin chez les coquilles du même genre, et chez les Strombes, un sinus du bord droit destiné au passage de la tête quand l'animal est en marche. Les Gastéropodes pectinibranches ont or- dinairement une pièce accessoire, Vopercule, adhérente à la partie postérieure du pied, et destinée à fermer la coquille quand l'a- nimal s'y est retiré. L'opercule aura donc la forme ie l'ouverture : il sera rond, oblong, semi-circulaire, etc. Il sera d'ailleurs plus ou moins épais, plus ou moins chargé de matière calcaire, ou bien il restera simple- ment corné; un seul genre, l'IIipponix, est caractérisé par son opercule adhérent aux rochers. Dans tout ce qui vient d'être dit, nous avons considéré la coquille dans la position qu'elle occupe naturellement sur l'animal ; mais les conchyliologistes ont dû la consi- dérer d'une autre manière. Pour la décrire plus commodément, jls l'ont tenue dressée en regardant l'ouverture de manière que lu spire fût en haut. Alors, ils ont nommé base de l'ouverture ce que nous avons décrit comme la partie antérieure: c'est là que le bord droit se joint au bord gauche ou à la columelle qui s'y trouve quelquefois brus- quement terminée ou tronquée; c'est là aussi que se trouve l'échancrure ou le canal terminal des Pectinibranches buccinoicks. Conséquemment on a dû nommer sommet de l'ouverture le point où le bord droit rencontre le précédent tour de spire, et l'extrémité de la spire, ou la partie la plus ancienne, a été nommée le sommet. Consé- quemment aussi, quand les tours de spire ont présenté une rangée de tubercules saillante, on a pu dire qu'alors la spire est couronnée. La description que nous avons donnée de la coquille spirivalve ou turbinée des Gastéropodes suppose que, comme c'est l'ordinaire, les organes génitaux sont situés â droite de l'animal ; mais chez certains Mollusques (Maillots, Clausilies , Pbyse), ces organes occupent au contraire le côté gauche : la coquille alors a dû s'enrouler du côté opposé; elle est dite sencsire va 280 MOL perverse. Ce qui est général dans quelques genres se montre exceptionnellement pour des espèces plus rares, appartenant à des genres dont les autres espèces ont la coquille tournée à droite (Fuseau , Cérite). On voit mêmeaussi, très rarement, des individus se- nestres, par une sorte d'anomalie , dans les espèces les plus communes {Hélix asper sa). Si beaucoup de Gastéropodes peuvent être considérés comme ayant une coquille de deux pièces distinctes en comptant l'oper- cule, il y a aussi un genre particulier, l'Osrabrion, qui, sans avoir de coquille proprement dite, a huit pièces calcaires symétriques placées à la file sur le dos. D'autres, telles que les Limaces, ont dans l'épaisseur du manteau une coquille rudi- mentaire présentant au contraire des indices de disposition spirale. Les Mollusques acéphales , excepté les Tuniciers et les Bryozoaires, ont générale- ment le manteau formé de deux feuillets distincts , entre le.^quels sont logés les vis- cères , les branchies et les autres organes ; mais ces deux feuillets ont, par rapport à ces organes , une position totalement dilTé- renle chez les Conchifères proprement dits et chez les Brachiopodes : chez ceux-ci ; en effet, le corps est à plat entre les deux la- mes, dont l'une est censée dorsale et l'au- tre ventrale; les Conchifères, au contraire, sont couchés sur le flanc, entre les deux feuillets, qui dès lors sont situés latérale- ment, l'un à droite et l'autre à gauche, par rapport à la position de la bouche, quand même la coquille, comme l'Huître, est fixée aux roches par une de ses valves, qui est ici la valve gauche. Les deux feuillets du manteau produisent donc les deux valves de la coquille des Conchifères , en sécrétant par leur bord même les zones d'accroisse- ment de ces valves, qu'elles épaississent en- suite par une sécrétion spéciale de leur ré- gion médiane. Les principales différences sont offertes: 1» par l'égalité ou l'inégalité des valves chez les coquilles, dites alors éqiii- valvcs ou inéquivalves ; 2" par la fermeture plus ou moins complète de la coquille, qui est close ou hdillantc , et dans ce cas elle peut rester ouverte d'un coté seulement ou bien aux deux extrémités, comme les So- lens; 3" par la forme et la disposition des cioc7ie(s ou sommets de chaque vahc, qucl- MOL quefois contournés en avant; 4° par la forme des deux espaces en avant et en ar- rière des crochets , plus distincts sur certai- nes coquilles, et nommés, l'un anus ou lunule, l'autre corselet ou vulva ; 5" par la charnière avec ou sans dents; 6° par le li- gament externe ou interne , ou participant à ces deux positions ; 7° par la position du muscle ou des deux muscles d'attache , qui laissent des impressions musculaires bien reconnaissables ; 8° par Vimpression palle'ale, indiquant toute la portion adhérente au manteau, et successivement épaissie, el montrant souvent aussi un sinus profond correspondant à l'emplacement où se reti- rent les siphons. Le manteau est complètement ouvert chez les Huîtres et les Peignes, qui n'ont qu'un seul muscle détaché; chez ces der- niers aussi le bord du manteau est muni de tentacules et d'appendices divers; chez les Limes, le manteau est bordé par une longue frange flotlante. Chez les Conchifères ayant deux muscles d'attache, ou les dimyai- res , les lobes du manteau sont plus ou moins réunis par leur bord et laissent entre eux trois orifices: l'un pour lé passage du pied , soit à l'extrémité antérieure chez le Solen , soit en dessous ; les deux autres sont en arrière, pour l'accès et la sortie de l'eau, qui, tout en servant à la respiration, doit amener en même temps les particules nu- tritives à la bouche. Ces deux dernières ou- vertures sont quelquefois comme de simples lacunes dans la soudure des lobes du man- teau; mais plus souvent ce sont deux tubes, deux siphons rétractiies , soit libres, soit accolés, formés eux-mêmes par un prolon- gement du manteau , comme chez les Vénus, les Tellines , etc. Dans tous les cas , ces deux orifices, dont le supérieur (siphon anal) sert à la sortie de l'eau et des excré- ments, et dont l'inférieur (siphon branchial) amène l'eau pour la respiration, sont bor- dés par des appendices ou tentacules sim- ples ou rameux; c'est quand les siphons, très longs, doivent, en se retirant, occuper beaucoup de place entre les lobes du man- teau , qu'on voit dans l'intérieur de la co- quille un large sinus à l'impression palléale. Les muscles d'attache ferment la coquille avec force; mais leur distension, ou le gon- flement de l'onimal, ne suffirait pas pour MOL MOL 581 l'ouvrir s'il n'y avait un ressort , un liga- ment élastique, formé par une substance fibreuse cornée, que sécrète une partie spé- ciale du manteau sur un ou plusieurs points de la charnière. Ce ligament est tantôt in- térieur, comme dans les Peignes et les Mactres , et alors il agit par un simple ef- fet de gonflement pour écarter les valves quand le muscle d'attache cesse d'être tendu; tantôt il est extérieur , comme celui des Vé- nus et des Bucardes. Alors, au lieu d'être comprimé pendant la contraotion des mus- cles d'attache, il est distendu, et c'est en reprenant son état normal qu'il fait ouvrir la coquille quand les muscles se relâchent. On conçoit donc que les deux efïets ont lieu à la fois quand il y a en même temps un li- gament interne et un ligament externe. Dans tous les cas, un repli du manteau re- vêt le côté du lig.anient destiné à s'accroître en même temps que les valves. La charnière présente quelquefois , sur chaque valve , des dents, ou pointes, ou lames saillantes, qui s'engrènent dans des fossettes correspondantes de l'autre valve, et l'on a pu désigner ces dents d'après toutes les modifications de forme qu'elles présen- tent: en crochet, en lames, en cuillers, bi- liiles, etc. Les Mactres ont une dent en forme de V , les Trigonies et les Castalies ont des dents striées en travers. Une dis- tinction plus importante est fournie par la position des dents : celles qui sont sous les crochets sont les dents cardinales, celles qui en sont éloignées de 'chaque côté sont les dents lale'rales; mais chez les Arches et les Nucules, les dents sont très nombreuses et forment une ligne droite ou brisée sans qu'on puisse leur appliquer l'une ou l'autre dénomination; elles sont alors sériales. De même aussi le ligament, qui , le plus ordi- nairement, est unique ou double, est rem- placé chez les Pernes par une série de liga- ments partiels occupant autant de petites fossettes. Comme pour les coquilles univalves, les conchyliologistes, dans le seul but de dé- crire les bivalves, ont supposé la coquille placée dans une position arbitraire. Linné plaçait doue les crochets en bas et le liga- ment des Conques ou le côté des siphons tourné vers l'observateur, la bouche étant toujours au côté opposé; par conséquent le T. VUI. bord libre des valves était le bord supérieur, et les valves étaient nommées droite ùl gau- che, en raison de leur position par rapport à l'observateur. Bruguière et, après lui, Lniiiarck ont également pincé les crochets en bas , mais ils ont tourné en sens inverse le côté du ligament ou des siphons ; par conséquent , ils ont interverti les désignations de Linné, nommant valve droite sa valve gauche, et réciproquement. M. de Blainville, au con- traire, a voulu considérer la coquille dans la position qu'elle occupe quand le Mol- lusque muni d'un pied, comme une Vénus, un Bucarde , ou une Anodonte , se meut en traçant ua sillon sur le sable ou la vase. Mais aujourd'hui la plupart des naturalistes sont d'accord pour supposer le Mollusque bivalve placé de manière que, le ligament ou la charnière étant en haut, la bouche soit en avant. C'est d'après cette position que seront prises toutes nos dénominations : ainsi les siphons ou les oriQces qui les représentent sont toujours au côté postérieur, et le mus- cle rétracteur du même côté est le nniscio postérieur. Le ligament des Cardiacés est dont; aussi postérieur, ainsi que le corselet; les crochets sont, au contraire, recourbés en avant, et la lunule se trouve, par conséquent, située vers le côté antérieur. Les valves droite et gauche, d'après cette manière do Voir, ont la même dénomination que leur donnait Lamarck. Quoique le nom de bi- valves implique nécessairement l'idée d'une coquille formée de deux pièces seulement , quelques Conchifères ont une ou plusieurs pièces de surplus, et d'autres, au contraire, ont leurs valves soudées à la paroi d'un tuyau calcaire provenant d'une sécrétion spéciale du manteau et des siphons. Tel est l'Arrosoir, qui paraît avoir sa coquille d'une seule pièce, et que, pour cette raison, on classait autrefois avec les Univalves. Les Clavagelles ont également une des valves soudée au tuyau; mais l'autre valve reste libre. Le Taret, qui a ses valves libres, et qui sécrète aussi un tuyau, ferme ses siphons avec des pièces accessoires , souvent mul- tiples. LesPholades,quisecreusentunehahi- * tation dans les pierres calcaires, ont souvent aussi , en dehors de leurs deux valves min- ces et bâillantes, une enveloppe spéciale plus ou moins complète, sécrétée par lo 282 MOL manteau , ou simplement un écusson au- dessus de la charnière, ce qui porte à trois le nombre de leurs pièces teslacées. Enfin, quelques coquilles, comme les Ostéodesmcs, ont dans la charnière même une petite pièce isolée adhérente au ligament. Le manteau des Brachiopodes est formé de deux feuillets distincts , frangés au bord , et servant de branchies; leur coquille est toujours formée de deux valves portant à l'intérieur des appendices plus ou moins complexes pour soutenir les bras; mais ces valves , comme nous l'avons dit , sont l'une ventrale et l'autre dorsale ; celle-ci , d'ail- leurs, comme chez lesCranies, peut être fixée aux rochers. Les Tuniciers sont enveloppés par leur manteau comme par un sac ayant deux pro- longements tubuleux analogues aux deux si- phons des Conchifères, et servant de même, l'un pour l'entrée de l'eau qui apporte les aliments, l'autre pour la sortie de l'eau, des excréments et des œufs; mais, au lieu d'un têt calcaire, il se forme ici , en dehors du manteau, un sac de même forme, carti- lagineux, ou corné, ou membraneux, jouis- sant de la faculté de se contracter pour ex- pulser l'eau qui a servi à la respiration. Chez les Ascidies composées ou agrégées, qu'on nomme aussi les Bolryllaires, l'enve- loppe externe se confond avec le manteau ; clic est beaucoup plus épaisse, gélatineuse, et se soude avec celle de tous les animaux d'un même groupe , d'où résulte une masse molle, charnue, que l'on confondait avec les Alcyons avant les travaux de M. Savigny. Les Bryozoaires ont , comme les Bolryl- laires, le manteau confondu avec l'enveloppe externe, et quelquefois aussi celte enveloppe est molle et comme gélatineuse; mais plus souvent elle est cornée ou pénétrée de carbo- nalc de chaux, et susceptible de s'encroûter (le plus en plus. Ces enveloppes , qu'on lioinme des cellules, forment par leur réu- nion des polypiers de diverses formes, ra- nuMixou foliacés, qu'on nedoit pas confondre a\cc les supports calcaires des Anthozoaires. Quelques Bryozoaires, tels que les Eschares, ont aussi un opercule destiné à fermer leur cellule. Organes du mouvement des Mollusques. Tous les Mollusques fixés par leur tét, MOL comme certains Bivalves , comme les Tuni- ciers et les Bryozoaires , n'ont d'autres or- ganes de mouvement que les muscles adduC' leurs de leur coquille , ou ceux qui servent à retirer l'animal, en tout ou en partie, dans sonsacou dans sa cellule. A l'étald'embryon seulement, ils se meuvent à l'aide de cils vibraliles locomoteurs, pour aller fonder au loin de nouvelles colonies. Les Mollusques Céphalopodes , les Ptéro- podes et les Héléropodes, peuvent nager li- brement dans les eaux, soit par l'agitation de leurs bras ou de leurs appendices eu forme d'ailes ou de nageoires, soit par l'elTeJ de la contractiou du sac pour les premiers, qui nagent toujours la tête en arrière, soit par l'effet des cils vibraliles de plusieurs par- lies de leur surface. Les Gastéropodes se meuvent seulement en rampant par l'eiïet des contractions et dilatations successives de toutes les parties de la lame charnue nius- culeuse qu'on nomme leur pied, et qui est formée de fibres entrecroisées dans plusieurs sens. Tantôt ce pied adhère à toute la face inférieure du corps, comme chez les Li- maces ei les Doris, qui méritent bien alors le nom de Gastéropodes ( ■^u.ixnp , ventre; Ttoù; , Txuêô; , pied) ; tantôt il est porté par une partie plus étroite du corps comme sur un cou , chez les Mollusques à coquille tur- binée , que Lamarck voulait iiomnier Tra- chdlipodes. Les Gastéropodes rampent ordi-^ nairemenl sur les corps solides, mais sou- vent aussi ils continuent à ramper sous la surface de l'eau dans une position renver- sée, en creusant leur pied en forme, de na- celle pour que l'air contenu dans sa cavité compense la différence de leur poids spéci- fique. Dans cette position, ce sont les cils vibraliles de leur partie antérieure qui dé- terminent la progression. Les Gastéropodes, comme nous l'avons dit, sont d'ailleurs fixés à la columelle de leur coquille par un niusile rétracteur , qui sert à les y faire rentrer complètement. Les Conchifères non fixés sont ordinaire- ment munis d'un pied charnu, muscuieuï, en forme de langue, susceptible de s'allonger quelquefois beaucoup; ce pied leur sert à tracer un sillon ou à s'enfoncer dans le sable: celui des Bucardes est très long et coudé, et permet à ces Mollusques de s'élan- cer dans les eaux à une certaine dislance. MOL Beaucoup de Concbifèrcs munis d'un pied , comme les Moules , les Pinncs , les Arches , sécrètent une substance cornée élastique , tantôt en masse compacte, tantôt en fils plus ou moins déliés, qu'on nomme leur bysstis; ils se fixent par ce moyen , mais ils conser- vent la faculté de changer de lieu en aban- donnant l'ancien byssus à mesure qu'ils en portent plus loin un nouveau. Les Peignes et les Limes ont un pied très petit , mais ils se meuvent par secousses, en ouvrant et fermant brusquement leurs valves à plu- sieurs reprises. Dans tous les Mollusques , les Gbres mus- culaires sont lisses, et non striées comme chez les Vertébrés et les Articulés. Appareil digestif. Tous les Mollusques ont un intestin com- plet à deux ouvertures, et entouré dans une partiedeson trajet par le foie, qui peut, d'ail- leurs, chez certains Tuniciers et Bryozoaires, être confondu avec sa paroi. Les deux ori- fices sont le plus souvent rapprochés; mais, chez les dentales seules , ils sont termi- naux et opposés. Des portions plus dilatées de l'intestin prennent le nom de jabot et d'estomac. L'estomac des Bullces est muni de pièces osseuses très solides, mises en mou- vement par les parois musculeuses pour broyer la nourriture; celui des Aplysies est armé de dents crochues ou de pièces angu- leuses dans diverses parties de sa surface interne. L'estomac des Vénus et des Conques en général contient , dans un sac attenant , une tige demi ■• cartilagineuse , diaphane, qu'on a nomméeh style cristallin, et qui sert à triturer la nourriture. La bouche de tous les Mollusques acé- phales est une simple fente : elle est nue chez les Brachiopodes ; transverse, entourée de tentacules respiratoires chez les Bryo- zoaires, ou d'appendices rameux, de pa- pilles laciniées chez les Tuniciers et les Pei- gnes; chez tous les autres Conchifères, elle est accompagnée par quatre lames char- nues, triangulaires ou lancéolées, qu'on nomme palpes labiaux. Ces palpes sont re- vêtus de cils vibratiles comme les branchies, et concourent également à amener vers la bouche l'eau sans cesse renouvelée dans la- quelle flottent les petites particules organi- ques, les Algues microscopiques ou les Infu- IMOL 283 soires, seule nourriture des Mollusques acé- phales. Les Mollusques céphalés ont une bouche ordinairement pourvue d'organes de man- ducation et entourée de muscles spéciaux , ou suivie par un bulbe pharyngien muscu- leux ; de sorte qu'il y a une déglutition véri- table pour les substances solides végétales ou animales, coupées ou divisées par l'arma- ture buccale. Les Céphalopodes ont la bouche armée de deux mandibules cornées et re- courbées comme un bec de Perroquet. Beau- coup de Gastéropodes ont une lame man- dibulaire transparente fixée à la partie su- périeure de la bouche. Ces mêmes Mol- lusques, et beaucoup d'autres également her- bivores, ont le pharynx armé d'une infinité de petites dents , ou plutôt ils ont dans un sac attenant au pharynx une longue bande cartilagineuse portant de nombreuses dents aiguës ou crochues disposées avec une symé- trie parfaite; cette bande dentifcre, qu'on nomme la langue , s'allonge et se déploie successivement à mesure qu'elle est usée par le frottement des corps durs servant à la nourriture du Mollusque, Les Gastéropodes zoophages ou carnivores ont, au contraire, une longue trompe pro- tractile , dont l'extrémité seule est armée de petites dents comparables à celles de la langue des Herbivores. L'intestin fait ordinairement plusieurs circonvolutions avant de se terminer à l'o- rifice anal , qui , chez la plupart des Gasté- ropodes, est situé au côté droit, vers l'extré- mité antérieure; mais plusieurs Mollusques de la même classe , et notamment des Nu- dibranches, ont l'intestin ramifié, et même ses ramifications, chez les Éolides, pénè- trent dans les tentacules respiratoires de la face dorsale. C'est cette disposition que M. de Quatrefages a nommée phlébenlé- risme, en la supposant unie à un certain mode de dégradation du système circula- toire. Appareil respiratoire. Tous les Mollusques, pendant les premiè- res phases de leur développement, respirent seulement par leur surface extérieure plus ou moins revêtue de cils vibratiles; plus tard, la surface respiratoire devient plus li- mitée, et, chez les très jeunes Gastéropodes 284 Î^IOL marins, elle prend la forme de deux expan- sions arrondies en forme d'ailes, qui servent en môme temps d'organes locomoteurs au jeune Mollusque nageant alors librement.il paraît certain que plusieurs Mollusques de cet ordre n'ont, pendant toute leur vie, pas d'autre appareil respiratoire que les cils de la surface; chez les Gastéropodes d'eau douce, toute la surface antérieure du corps est ainsi munie de cils vibratiles et doit servir seule à la respiration pendant l'hiver, lorsque ces animaux sans branchies restent engourdis au fond des eaux. Mais , chez la plupart des Mollu.iqucs, l'appareil respiratoiie est loca- lisé de bonne heure et fournit môme un bon caractère distinctif pour ceux qui respirent l'air en nature (les Gastéropodes pulmonés etIesCyclostomcs), tandisque tous les autres ne respirent que l'air en dissolution dans l'eau. Les Mollusques respirant l'air, ou pulmonés, ont au-dessus du cou, ou sur le dos, une large cavité, simple, tapissée par un réseau vasculaire, mais dépourvue de cils vibratiles. Les Mollusques qui ne respirent que dans l'eau ont, au contraire, leur appa- reil respiratoire, qu'on nomme branchie, re- vêtu de cils vibratiles. Les tranc/iies simples ou multiples, chez les divers Mollusques, présentent les formes les plus dinérenles. Les Céphalopodes ont ou deux ou quatre branchies formées de lames empilées et ca- chées sous le manteau. Plusieurs zoologistes les divisent même en deux groujjes princi- paux d'après le nombre de ces organes. Parmi les Gastéropodes, la plupart ont les branchies en forme de peigne et ont été pour cette raison nommés Pectinibranches ; quelques uns n'en ont qu'une, tels sont les Calyptraciens dont la coquille n'est pas sy- métrique ; ceux dont la coquille est tur- binée en ont souvent une seconde plus pe- tite; mais les Fissurelles dont la coquille est symétrique en ont deux égales. Les Pa- telles ont une branchie lamelleuse plissée tout autour du pied , au-dessous du man- teau; les Oscabrions ont de chaque côté une rangée de lames branchiales. Plusieurs Gastéropodes à branchies découvertes , ou Nudibranches, ont des branchies arborescen- tes, soit tout le long du dos, comme les Scyllées, soit autour de l'anus , à là partie postérieure du dos, comme les Doris. Les Actëons ont pour branchie une large exp.in- MOL sion symétrique du manteau, repliée de chaque côté sur le dos. Les Éolides n'ont que des papilles nombreuses ou des tentacu- les disposées en séries transverses sur le dos. Les Conchifères ont ordinairement pour branchies quatre feuillets parallèles entre les lobes du manteau; ces branchies sont formées de nombreux vaisseaux parallèles réunis par des rameaux transverses; mais chez les Peignes les vaisseaux Iransverscs n'existent pas, et les branchies sont divisées en filaments parallèles comme une frange très régulière. Chez la Solénomye, les bran- chies, au nombre de deux, sont formées de lames parallèles très nombreuses , empilées comme celles des branchies de Crabe. Chez leTaret, les branchies sont soudées, très étroites et allongées; chez les Lucines, elles sont soudées deux à deux par leur bord ex- terne, de sorte qu'on pourrait croire qu'il n'en existe véritablement que deux. Les branchies non divisées en franges, celles des Anodontes, par exemple, présentent, à l'intérieur, des cellules nombreuses dans les- quelles sont logés les œufs en sortant de l'ovaire pour s'y développer jusqu'à un cer- tain point, tandis que chez les Anomies et les Moules c'est dans le manteau que les œufs sont reçus. Les Brachiopodes n'ont pas de branchies séparées; la face interne du manteau, ta- pissée de vaisseaux sanguins , en tient lieu, et l'on pourrait, dans ce cas, penser que la branchie est adhérente au manteau ; cepen- dant , chez les mêmes Mollusques , les fran- ges qui bordent le manteau et les bras ont peut-être aussi une fonction analogue. La branchie des Ascidies, parmi les Tu- niciers , est un sac tapissé par des vais- seaux formant des mailles rectangulaires , ou même par des lamelles saillantes ayant la même disposition. C'est au fond de ce snc qu'est située la bouche, et un des tubes du manteau et du sac externe est destiné à y amener l'eau. La branchie des Biphorcs est une longue bandelette oblique. Chez les Bryozoaires, l'appareil re.ipira- toire est formé par des tentacules plu» ou moins nombreux , garnis de cils vibratiles , ets'ctniant comme les pétales d'une fleur, ou rapprochés en faisceau quand l'animal se retire tout entier dans sa cellule. On peut comparer la houppe des tentacules d'un MOL Bryozoaire à une uranchie dcConchifère di- visée en filaments , et le sac respiratoire des Ascidies à deux branchies de Conchifère soudées par leurs bords. Appareil circulatoire. Tous les Mollusques , au début de leur for- mation, et plus ou moins longtemps encore pendant les premières phases de leur déve- loppement, sont dépourvus de cœur et de vaisseaux. Les Bryozoaires restent toujours privés de cet appareil, et si Ton voit chez eux une apparence de mouvement circula- toire, il est produit dans l'intestin même par des cils vibratiles qui agitent et font tournoyer les aliments. Mais chez les Tuni- ciers, on voit un liquide nourricier mu dans des canaux distincts. Un vaisseau plus volumineux, situé à la base du sac bran- chial , détermine la circulation irrégulière de ce sang, en se contractant de proche en proche, tantôt dans un sens et tantôt dans un autre. Quoique plusieurs naturalistes aient pu croire que la circulation est également alter- native chez les Conchifères, on admet généra- lement aujourd'hui qu'il existe, chez tous les autres Mollusques, une véritable circulation produite par un ou plusieurs cœurs , et liée avec la fonction respiratoire; cependant on n'est pas d'accord sur la nature des canaux dans lesquels le sang circule. Cuvier ad- mettait que tous les Mollusques ont un ap- pareil circulatoire parfaitement clos et formé d'artères et de veines à parois propres : cette opinion est encore celle d'un grand nombre de naturalistes. Mais, dans ces derniers temps , M. de Quatrefages voulut caracté- riser son ordre des Phlébcnlérés par l'im- perfection de l'appareil circulatoire , et MM. Milne Edwards et Valenciennesse sont clTorcés de démontrer que cette imperfec- tion se rencontre dans toute la classe des Mollusques à un degré plus ou moins pro- noncé, c'est-à-dire qu'au lieu d'être toujours contenu dans des vaisseaux , le sang s'é- panche dans diverses lacunes ou cavités sans parois propres, soit dans son trajet artériel, soit dans son trajet veineux , pour rentrer ensuite dans de véritables vaisseaux. Dans tous les cas, on doit admettre que, chez les embryons et les jeunes Mollusques, un système de lacunes doit précéder la for- MOL 99S mation des vaisseaux qu'on observe plus tard. Le sang des Mollusques est ordinaire- ment incolore et limpide; il est légèrement coloré en pourpre ou en violet chez quel- ques Gastéropodes; chez les Planorbes, par exemple, il charrie des corpuscules irrégu- liers, peu nombreux , qu'on ne peut assimiler aux globules sanguins des Vertébrés, mais qui cependant sont eux-mêmes colorés en rouge chez quelques Conchifères. Les Cé- phalopodes présentent l'appareil circulatoire le plus complet: un cœur aortique reçoit, par deux veines branchiales, le sang oxy- géné dans les branchies, et le distribue par un système d'artères dans tout le corps, d'où il revient en partie par des lacunes ou sinus et par des veines à une grande veine cave, qui, arrivée entre les branchies, se partage en deux branches aboutissant chacune à un ventricule spécial , destiné à pousser le sang dans chaque branchie. Ainsi les Céphalo- podes ont trois cœurs distincts , un cœur aortique et deux cœurs branchiaux. Les Gastéropodes ont en général un seul cœur formé d'une oreillette recevant le sang qui a traversé les branchies ou la paroi de la cavité pulmonaire, et d'un ventricule qui chasse le sang dans tout le corps par des artères ramifiées ; mais souvent aussi , nous l'avons dit , des lacunes plus ou moins vastes se trouvent sur le trajet de ces vais- seaux. Par une singulière exception, le ven- tricule du cœur des Fissurelles et des Halio- tides embrasse le rectum comme celui des Cardiacés. Chez les Conchifères dimyaireson trouve ordinairement un cœur aortique formé de trois cavités , savoir : un ventricule traversé par le rectum qu'il embrasse comme un anneau , et deux oreillettes recevant le sang des branchies de chaque côté; mais chez les Arches, dont la face dorsale est très élargie, d'où résulte l'écartement des cro- chets, le ventricule lui-même est divisé en deux cavités distinctes correspondant à cha- cune des oreillettes; chez les Conchifères monomyaires, comme l'Huître, le ventri- cule unique n'est pas traversé de même par le rectum, et les deux oreillettes sont réu- nies en une seule cavité, communiquant par deux ouvertures avec le ventricule. M. Deshayes admet d'ailleurs, chez les Cou- 286 MOL chifcrcs, l'existence d'un cceur branchial , situé au-dessus du muscle postérieur, el destiné à chasser le sang dans les branchies, comme les deux cœurs branchiaux des Cé- phalopodes. Cet organe, auquel aboulissenl évidemment de gros vaisseaux , a été pris par d'autres zoologistes pour le rein ou pour le testicule. Chez les Brachiopodes enfin il existe deux cœurs distincts, d'où parlent des vaisseaux ramiûés de chaque côté du manteau. Sécrétion chez les Mollusques. En outre des sécrétions du manteau , servant à former le têt des Mollusques et le ligament corné des bivalves , on observe chez tous ces animaux une sécrétion consi- dérable de mucus par toute la surface exté- rieure, dans des cryptes superficielles. Il y a aussi une production de substance tantôt gélatineuse ou muqueuse, tantôt cornée, destinée à envelopper les œufs dont il sera question en parlant des fonctions de la re- production. Le foie des Mollusques doit sé- créter un liquida analogue à la bile des vertébrés ; mais ce liquide est versé directe- ment dans l'intestin , au lieu d'être reçu préalablement dans une vésicule biliaire. Un autre organe dépuratoire se rencontre chez les Mollusques ccphalés, et sécrète soit un liquide noir, épais chez les Céphalo- podes, soit une liqueur violette ou pourprée chez beaucoup de Gastéropodes marins. L'encre des Céphalopodes, contenue dans un sac spécial, est employée pour faire la cou- leur employée sous le nom de sépia; on avait même cru longtemps que l'encre de Chine n'était que ce même produit de cer- tains Céphalopodes, mais aujourd'hui on sait que c'est du charbon très divisé, déposé par la flamme d'une substance huileuse. La pourpre des Gastéropodes, tels que les Mu- rex , a été considérée pendant longtemps comme devant être la matière première de la teinture en pourpre et en écarlate, si cé- lèbre dans l'antiquité; celle croyance a été propagée même par les Tyriens, qui vou- laient conserver le secret de leur teinture : mais il est plus probable que c'était comme aujourd'hui au moyen des Insectes du genre Coctus ou Kermès que se faisait celte tein- ture, car la couleur fournie par les MoU ÎMOL lusques manque toujours de solidité, et ne résiste pas à l'action de la lumière. Des glandes salivaires s'observent chez beaucoup de Mollusques céphalés. Une sé- crétion spéciale du pied des Conchifèrcs est destinée à fixer ces animaux aux rochers ou aux corps marins; elle a la propriété de se consolider au contact de l'eau , comme la soie des araignées et des chenilles au con- tact de l'air; quelquefois, comme pour cer- taines Arches, elle forme une sorte d'épate- ment d'une seule pièce, mais plus souvent encore elle est étirée en filaments plus ou moins fins, plus ou moins longs, qu'on nomme le byssus. Les Moules ont un bys- sus grossier et peu allongé ; les Pinnes au contraire ont un byssus long et soyeux, d'une belle couleur brune, qu'on a pu em- ployer comme la soie à confectionner divers tissus. Une sécrétion particulière de certains Mollusques est destinée à dissoudre les pierres calcaires ou les coquilles formées elles-mêmes de Carbonate de chaux. C'est ainsi que dans les eaux douces, peu char- gées de sels calcaires, les Gastéropodes, pour se procurer les matériaux de leur têt, ont coutume de corroder les coquilles des Ano- dontes et des Mulettes , et même des Pla- norbcs. Les Pectiuibranches buccinoides , qui sont presque tous carnivores, percent de même, au moyen des sécrétions acides de leur bouche, les coquilles dont ils veu- lent dévorer l'animal ; car ceux-là mêmes dont la langue est armée de dents nom- breuses, comme les Patelles, ou qui ont une mâchoire tranchante , comme les Hé- lices, sont précisément herbivores. Plusieurs Conchifères de différentes familles ont éga- lement une sécrétion acide, qui leur permet de se creuser une habitation dans des pierres calcaires, ou dans des Polypiers. Pour les Pholades, par exemple, c'est une portion du manteau qui, repliée en dehors, sécrète au contact de la pierre le liquide dissolvant. Pour les Modioles ou Lithodomes, c'est aussi le bord saillant du manteau, en même temps que le pied, qui corrode la pierre par son contact. On peut d'ailleurs attribuer aussi la corrosion de la pierre au courant de liquide chargé d'acide carbonique pro- venant de la respiration, qui, dans tous les cas , doit contribuer à entraîner au dehors MOL la porlion de la pierre qui vient d'être dis- soute. Ces Mollusques, habitant l'intérieur des pierres, ont été nommés Lithophages, d'après la fausse supposition qu'ils auraient creusé la pierre pour s'en nourrir, mais en réalité c'est seulement pour y trouver un gîte. On peut considérer enfin comme pro- duite par une sécrétion la phosphorescence de certains Conchifères lithophages, tels que des Pholades. Système nerveux des Mollusques et organes des sens. Le système nerveux, qui manque presque entièrement chez les Tuniciers et les Bryo- zoaires, est de plus en plus complet en al- lant des Brachiopodes aux Conchifères, puis de là aux Gastéropodes, et de ceux-ci aux Céph.iiopodes, qui, sous ce rapport comme sous tous les autres, sont considérablement plus élevés dans l'échelle des êtres. Les Cé- phalopodes, en effet, ont un ganglion princi- pal qu'on a même voulu nommer un cerveau, logé dans une cavité cartilagineuse de la têle. De ce ganglion partent des nerfs pour les bras, pour les organes des sens, pour le manteau et pour les viscères; mais il en part aussi latéralement deux cordons, qui vont joindre au-dessous de l'œsophage un gan- glion sous-œsophagien, avec lequel ils com- plètent un anneau comme chez les Articulés et les Gastéropodes. A la suite du ganglion sous -œsophagien , et en communication avec lui, se trouve aussi un autre ganglion qui fournit spécialement des nerfs aux vis- cères. Les nerfs principaux du manteau forment d'ailleurs aussi, dans l'épaisseur de cette enveloppe musculeuse si imporianlc, deux ganglions considérables. Les Gastéropodes ont aussi autour de l'œ- sophage un anneau nerveux, formé par deux paires de ganglions sus-œsophagiens (cer- veau) et sous-œsophagiens; mais chacune de ces paires peut être remplacée par un ganglion unique. Il en part directement des nerfs pour les viscères et les divers organes; mais le cordon nerveux destiné aux organes génitaux est ordinairement plus volumi- neux, et renfle lui-même en un gang. ion d'où partent d'autres filets nerveux. Les Conchifères n'ont pas un anneau ner- veux aussi nettement prononcé autour de MOL 287 l'œsophage. Une paire de ganglions accom- pagne, en eiïet, l'orifice buccal , au-dessus duquel une bride nerveuse les réunit ; mais les ganglions postérieurs, ceux qui sont censés compléter l'anneau nerveux , en sont très éloignes vers l'extrémité postérieure ; ils sont situés au-delà du pied chez les Mol- lusques qui sont pourvus de cet organe; toutefois on reconnaît encore que ces gan- glions , souvent confondus en un seul , sont réunis avec les premiers par deux cordons longitudinaux , d'où résulte un circuit fermé quoique très allongé. Des nerfs pour les vis- cères , pour les muscles, pour le manteau et pour les siphons, partent aussi de ces gan- glions ; ceux du manteau des Peignes et des Spondyles présentent une disposition particulière dont nous parlerons plus loin. Le système nerveux des Mononiyaircs est complètement dissymétrique; celui des Di- myaires, au contraire, est souvent presque symétrique. Les sensations extérieures, chez beaucoup de Mollusques, paraissent réduites à un tou- cher très délicat, exercé par toute la surface de la peau molle et muqueuse comme par la langue et la membrane olfactive des Mam- mifères; on peut concevoir qu'alors ce sens plus parfait et plus exalté permet à ces ani- maux de reconnaître, soit dans l'air, des variations d'humidité , soit dans l'air et dans l'eau des variations de température et de composition dont nous n'avons nulle idée. Telles paraissent être exclusivement les sen- sations des Bryozoaires, des Tuniciers, des Brachiopodes et même des Conchifères, et de beaucoup de Gastéropodes et de Ptéro- podei; mais chez plusieurs autres on a re- connu des organes de vision et d'audition. Les Céphalopodes sont ceux qui présen- tent les organes des sens plus distincts et moins équivoques; leurs yeux, au nombre de deux , sont presque aussi parfaits que les yeux des Vertébrés : on y trouve également une cornée , un iris, un cristallin et un corps vitré; mais le globe de l'œil n'est pas aussi complètement circonscrit par une sclc- rolique, et le nerf optique, au lieu d'y arri- ver par une seule ouverture pour s'épanouir en une rétine, arrive, en se divisant, par de nombreuses ouvertures^ et forme un ganglion spécial sur son trajet. Les nerfs optiques, d'ailleurs, naissent des deux ciitcs 588 MOL opposés du cerveau el n'ont aucune autre communication entre eux. Dans la boîte cartilagineuse incomplète, entourant comme un crâne le cerveau des Céphalopodes, se trouvent en dessous deux cavifds internes assez complexes, recevant un nerf court, assez volumineux , et conte- nant une petite masse calcaire comparable aux otoliles des poissons ; c'est là ce qu'on a nommé l'oreille des Ct^phalopodes avec as- sez de vraisemblance. Deux petites fossettes, qui dans l'embryon étaient déjà indiquées par deux papilles saillantes, ont été récem- ment aussi décrites chez certains Céphalo- podes comme des organes d'olfaction. La plupart des Gastéropodes portent aussi deux yeux, mais nullement comparables aux yeux des Céphalopodes. Le plus souvent, en effet, c'est un point noir recouvert par la peau; ou bien l'on n'y trouvequ'un cristallin, un simple appareil de concentration derrière lequel aboutit un mince filet nerveux. Il n'y a point alors de corps vitré, et conséquemment point d'image formée à une distance conve- nable en arrière du cristallin qui, dans un œil parfait, remplit l'office de la lentille d'une chambre obscure ou de l'objectif d'une lu- nette. De tels yeux ne peuvent donc servir qu'à donner simplement la sensation de la lumière, à distinguer le jour de la nuit. C'estainsi qu'on s'explique comment un Co- limaçon n'aperçoit pas les objets qu'on pré- sente devant lui, à moins que ces objets, très rapprochés, n'interceptent en partie la lumière. Mais, chez quelques gros Gastéro- podes peclinibranchcs, chez les Strombes et les Tritons, l'œil paraît susceptible de per- cevoir réellement sinon parfaitement une image; il a un cristallin distinct, souvent un iris placé à une certaine distance de la ter- minaison du nerf optique. Chez les Gastéropodes aussi, on a voulu trouver un organe d'audition dans une pe- tite cavité contenant une petite masse cal- caire, un otolite continuellement agité par des cils ondulants. Parmi les Conchifères, c'est chez les Pei- gnesetlesSpondylesseulemenlqu'ona voulu voir desyeuxdans des appendices pédiccllcs, au nombre de quarante environ, entremêles avec les tentacules du bord du manteau ; ces prétendus yeux, sur la structure desquels on n'est pas d'accord, reçoivent des filets ncr- MOL veux, comme les tentacules, maïs plus vo- lumineux. Ces filets partent d'un cordon nerveux circulaire situé près du bord du manteau, et auquel aboutissent des nerfs parlant des ganglions principaux. On a voulu attribuer aussi un organe d'audition aux Mollusques Conchifères; c'est une petite cavité située près du pied des Cyclades et des Vénus, et dans laquelle sont agitées des particules qu'on a comparées aux otolites. De la génération des Mollusques. De même que pour les autres fonctions, on remarque chez les Mollusques la plus grande diversité pour tout ce qui tient à la reproduction, et aussi une dégradation pro- gressive depuis les Céphalopodes qui ont les sexes séparés et dont l'œuf est en quelque sorte analogue à relui des oiseaux, jusqu'aux Tuniciers batraciens et aux Bryozoaires qui ont les sexes confondus ou réunis et qui se propagent à la fois par des œufs, par des gem- mes incluses ou bulhilles, par des gemmes agrégées et par des stolons. Il y a donc des Mollusques a sexes séparés ou Dioiques, conmie les Céphalopodes et les Gastéropodes pectinibranihes , ou à sexes distincts mais réunis sur le même individu et ayant besoin d'une fécondation réciproque; ils sont alors mondiques, comme les Gastéropodes, pulmo- nés ou même comme les Aplysies qui, au lieu de se féconder réciproquement, fécon- dent avec un premier individu, et sont eux- mêmes fécondés par un troisième, lequel l'est par un quatrième, et ainsi de suite. D'autres ont les sexes réunis sur le même individu, de telle sorte qu'ils n'ont pas besoin d'ac- couplement et de fécondation; tels sont les Gastéropodes cyclobranches (les Patelles), et tous les Mollusques acéphales ; les Conchi- fères, les Brachiopodes, les Tuniciers et les Bryozoaires. Ils sont dits alors hermaphrodi- tes, quand même, comme on l'a prétendu pour certains Conchifères (Muletles et Ano- (lontes), le principe fécondateur se montre- rait exclusivement chez quelques individus qu'on a pris pour des mâles, ou bien quand niême , comme chez certains Bryozoaires, certaines cellules produiraient plus spécia- lement des gemmes ou des embryons libres. Le principe fécondateur ou le sperme s^observe chez presque tous les Mollusques , MOL caractérisé par des Spermatozoïdes filiformes, très (iris, ayant un renflement terminal plus ou moins prononcé; mais chez les Céplialo- podes il offre aussi un caractère tout parti- culier : il est renfermé dans des tubes mem- braneux qu'on nomme spermatophores , et d'où il sort brusquement comme par explo- sion sous la forme d'un fil blanc élastique contourné en hélice, et qu'on a comparé à un ressort. Ce fil blanc est composé lui- même d'une infinité de Spermatozoïdes sus- ceptibles de se mouvoir isolément. C'est en introduisant, on ne sait comment, les sper- matophores encore entiers dans la cavité du manteau de la femelle, que les Céphalopodes mâles fécondent les œufs avant la ponte. Chez les Gastéropodes il est sécrété dans un organe glanduleux qui, entremêlé avec l'o- vaire, constitue une masse nommée Vorgane en grappes, et située vers le sommet de la spire des coquilles lurbinées. Les Sperma- tozoïdes naissent en houppes ou en faisceaux dans des masses globuleuses de sarcode , qu'en raison de leur contour circulaire et distinct on a prises pour des cellules. Ceux de certains Colimaçons sont très longs, flexueux; ils s'agitent vivement d'un mou- vement ondulatoire dans l'eau , et bientôt ils s'enroulent de diverses manières en éche- veau ou en boucle en continuant à se mou- voir circulairement. Les Gastéropodes dioïques ont un péniS très volumineux, souvent saillant au dehors , et pouvant même influer sur la forme du manteau et de la coquille. Les Gastéropodes monoïques ontun pénis plus mince, quelque- fois prolongé , comme celui des Colimaçons, par un long appendice flagelliforme, et sus- ceptible de rentrer dans l'intérieur du corps par invagination comme un doigt de gant. C'est quand le pénis est situé, comme chez ces Mollusques, tout à côté de l'orifice géni- tal femelle, que l'accouplement peut être ré- ciproque; et quand au contraire les deux organes sont plus écartés , chaque individu fécondant a besoin du concours d'un troi- sième individu pour être fécondé. On doit mentionner, chez certains Gastéropodes mo- noïques, divers appareils accessoires tels que les vésicules multifides , et surtout le dard calcaire des Colimaçons, sécrété dans un sac charnu dans la cavité interne duquel il est moulé, et servant, dit-on, à ces Mollusques X. VIII. MOL 289 pour se provoquer mutuellement à la copu* lalion. Chez tous les Mollusques hermaphrodites, les Spermatozoïdes viennent au contact avec les œufs dans l'intérieur du corps. Les œufs des Mollusques, au début de leui formation, présentent, comme ceux des Ver- tébrés et des Articulés, une vésicule germi- native, avec une tache germinative plus ou moins distincte; mais on a confondu sous ce nom, chez les Bryozoaires et les Botryl- liens , des gemmes susceptibles de se déve- lopper sans fécondation préalable et consé- quemment sans vésicule germinative. Les œufs de Céphalopodes, comme nous l'avons dit , sont les seuls qui contiennent un vitel- lus proprement dit sur lequel un blasto- derme se développe pour devenir l'embryon, tandis que le vitellus restera enfermé dans un sac membraneux jusqu'à son entière ré- sorption comme simple dépôt de matière organique. Chez tous les autres Mollusques, ce qu'on a nommé le vitellus devient en son entier l'embryon lui-même. L'embryon des Céphalopodes, après s'être développé , jus- qu'à un certain point, sur le vitellus, reste adhérent , par la base ou le côté de la tête, avec le sac vitellin externe, tandis qu'une por- tion interne du même sac est contenue dans l'intérieur du corps. Le vitellus ou le gfrme des Mollusques présente toujours, au début de son développement, les phénomènes de sillonnement ou de fractionnement qui ont été signalés chez les œufs des autres ani- maux; l'embryon se montre toujours aussi revêtu de cils vibratiles pendant une cer- taine période; mais d'abord il n'est qu'une masse sarcodique susceptible de contractions et d'expansions analogues à celles des Infu- soires du genre Amibe, et des Rhizopodes, des ArccUes, par exemple. C'est ainsi du moins que nous avons observé les premiers phénomènes de vitalité sur l'embryon des Limaces. Quand l'embryon est déjà revêtu de cils vibratiles, il arrive souvent qu'en raison de sa forme dissymétrique, il se meut en tournoyant dans l'enveloppe de son œuf, comme on le voit dans les œufs de Lymnées et de Planorbes. Ce phénomène, vu ancien- nement par Leeuwenhœk, a, depuis lors, été l'objet d'observations curieuses de la part de M. Carus ; mais il n'a été convena- blement expliqué qu'après les découvertes 37 290 MOL plus récentes sur le mouvement des cils vi- braliles.neauconp de Gastéropodes marins, nus ou à coquille lurbinde, ont , pendant cClie période de la vie embryonnaire, une forme et une structure totalement différentes de ce qu'ils seront plus tard. Ils ont un com- mencement de coquille enroulée, symétrique, parlaitement diaphane , d'où sort la partie antérieure du corps, munie de deux larges expansions arrondies et revêtues de cils vi- bratiles, an moyen desquelles le jeune ani- mal nage librement dans les eaux après son édosion comme un Systolide du genre Bra- chlon , dont il a quelque peu l'apparence. Cette coquille rudimentaire des jeunes Mol- lusquesdisparaît complètement chez les Mol- lusques nus, mais elle devient le principe uu le point de départ de la coquille des Gas- téropodes lestacés. Pour quelques Gastéropodes , comme les Paludincs, les œufs éclosent dans l'oviducte de la nicre : c'est donc une viviparité du même genre que celle des Salamandres et des Vipères. C'est ici qu'il faut mentionner les enve- loppes diverses construites ou sécrétées par les Gastéropodes pour leurs œufs. Quel- ques uns, comme les Hélices et les Limaces, les déposent à nu dans un trou du sol hu- mide; les Pulmonés aquatiques les enve- loppent (l'une couche épaisse de substance gélatineuse diaphane. Les Nudibranches , comme les Doris , enveloppent aussi leurs œufs d'une substance gélatineuse; mais ils en forment des rubans souvent colorés en rose qu'on trouve appliqués sur les pierres, et qu'on a pris même pour des Acalèphes. Les Pectinibranches buccinoïdes enferment leurs œufs dans des capsules membraneuses ou cornées qui en contiennent un certain nombre , et qui sont elles-mêmes groupées en masses si considérables qu'on doit sup- poser que c'est l'œuvre de plusieurs fe- melles- Chcz les Conchifères, les œufs séjournent jusqu'après l'éclosion dans des cavités spé- ciales , soit du manteau pour les Moules et les Anomies, soit des branchies pour les Dimyaires, et pour les Anodontes en parti- culier, dont on a observé le développement embryonnaire. La coquille de ces jeunes Mol- lusques a une forme différente de celle de l'adulte, et elle est pourvue d'appendices MOL spéciaux en forme de crochet au milieu du bord libre de chaque valve. On manque de renseignements sur le mode de développe- ment des Brachiopodes et de la plupart des Conchifères, comme au.ssi des Ascidies sim- ples parmi les Tuniciers; quant aux Asci- dies composées ou Botryllaires, on sait, d'a- près les observations de M. Milne Edwards, que l'œuf séjourne dans la tunique externe, et que l'embryon y subit des métamorphoses fort curieuses : il est pourvu d'un long ap- pendice caudal à l'aide duquel il noge comme »in têtard , jusqu'à ce qu'il ait trouvé une station convenable pour son développement ultérieur et pour sa multiplication sur place par des gemmes et des stotons ; mais en même temps le nouveau Botryllaire pro- duira aussi des œufs destinés à propager l'espèce en d'autres lieux. Les Biphores offrent des phénomènes non moins curieux , car ces animaux pré- sentent deux modes alternes de génération, c'est-à-dire que des Biphores simples et iso- lés produisent sur un stolon , dans leur ca- vité intérieure, une chaîne de Biphores agré- gés , lesquels , à leur tour, produiront plus tard des embryons de Biphores simples. Les Bryozoaires ont un mode de dévelop- pement analogue à celui des Ascidies com- posées , mais leurs œufs sont plutôt des bul- billes ou bourgeons libres contenant ordi- nairement plusieurs embryons. Ceux des Alcyoneiles sont déprimés , revêtus d'une coque dure, brune , formant un bourrelet épais, tout avitour ; ceux de la Cristalelle sont hérissés de crochets et laissent sortir un em- bryon double ou triple qui se meut libre- ment dans les eaux à l'aide des cils vibra- tiles de ses tentacules, jusqu'à ce qu'il se fixe pour continuer à s'accroître par^emmes et par stolons. Les prétendus œufs des Flus- tres sont globuleux et entièrement revêtus de cils \ibratiles par le mouvement des- quels ils nagent librement aussi dans les eaux jusqu'à ce qu'ils se fixent, Une fois que les Bryozoaires sont devenus fixes ou adhérents par leur têt à quelque objet sub- mergé, ils deviennent la souche d'une co- lonie dérivant toute du premier embryon par voie de gemmation, ou par des stolons sur lesquels se produisent les bourgeons. Pour terminer celle esquisse de l'histoire naturelle des Mollusques, il reste à parler MOL de leurs instincts, de leurs usages par rap- port à l'homme, de leur dislribuiion géo- graphique et géologique, ou de l'ordre sui- vant lequel les divers types de Mollusques ont apparu à la surface du globe; et enûn il faudrait évaluer les rapports des Mollus- ques avec les autres types organiques , et déterminer la valeur des différents carac- tères que leur organisation peut fournir par une classification naturelle : ce dernier sujet sera traité plus loin. Quant à la distribu- tion géographique et géologique, il en a été question déjà suffisamment dans le tome Vr (pag. 121 et suivantes et pag. 151 et suiv.). L'instinct chez les Mollusques est bien moins développé que chez les Articulés; leurs fonc- tions de relation, en général, ne s'appliquent guère qu'aux objets avec lesquels ils sont immédiatement en contact; et le hasard seul le plus souvent leur apporte leur nour- riture ou détermine le rapprochement des sexes. Cependant les Céphalopodes, munis d'un appareil de vision plus parfait, sont, par cela même, en état de poursuivre leur proie ou de lui tendre des pièges, comme le font les Poulpes cachées entre les pierres ; ce sont leurs yeux qui permettent à ces Mollusques de nager vers une femelle que les pécheuts leur présentent comme appât. Quant aux récits merveilleux de l'industrie de l'Argonaute, et de sa navigation en na- celle au moyen de ses bras servant les uns de rames et les autres de voiles, ces récits lie sont basés que sur la forme de la co- quille et sur l'élargissement de deux bras qui concourent à sécréter le têt et à fixer l'animal. Parmi les Gastéropodes, quelques uns seulement des Pulmonés terrestres montrent une sorte d'instinct pour s'abriter contre le froid , contre la chaleur et la sécheresse, en fermant leur coquille avec une plaque de bave desséchée qui forme un opercule tem- poraire, ou en se réfugiant dans des trous et derrière des abris. Ces mêmes Mollusques savent aussi chercher ou creuser pour leurs œufs un lieu de dépôt favorable à leur dé- veloppement. Les Gastéropodes marins sont sans doute aussi guidés par l'instinct pour la construction de leurs capsules ovigcres. Mais on ne peut guère trouver d'autre in- dice d'un instinct chez les Conchifères que cette faculté singulière qu'ont les Peignes de MOL 291 s'élancer à travers les eaux, pour éviter un danger, en ouvrant et fermant brusquement leurs valves à plusieurs reprises. Beaucoup de Mollusques des diverses clas- ses servent d'aliment à l'homme ; ce sont presque tous les Céphalopodes, les Gastéro- podes à coquilles terrestres et marines, et les Conchifères marins, dont le volume cM assez considérable ; ce sont même aussi les Astiilies simples. Nous avons parlé de la Sépia prépa- rée avec l'encre des Céphalopodes et des tein- tures auxquelles on a cru pouvoir employer les sécrétions des Gastéropodes buccinoïdes; nous avons aussi mentionné la coquille in- terne ou l'os de la Seiche qu'on emploie pour polir certaines substances, et qu'on donne aux petits oiseaux tenus en cage bien plutôt pour leur fournir le carbonate de chaux, in- suffisant dans leur alimentation, que pour leur donner le moyen d'aiguiser leur bec. La nacre, si employée dans les arts, est fournie par un grand nombre de coquilles bivalves, et notamment par les Pintadines {Melea- grina), qui fcurnissent en même temps les plus belles perles, et qu'on pêche dans le golfe Persique. Les perles sont simplement une production anormale de la substance même de la nacre, sécrétée dans quelque lacune du manteau, et non point, comme on le pourrait croire, une exsudation ou une excroissance de la nacre qui ne possède au- cune vitalité propre. La nacre, ordinaire- ment blanche et légèrement irisée, est vive- ment colorée des teintes les plus foncées ou même noire dans quelques coquilles, telles que l'Haliotide Iris qu'on recherche aujour- d'hui pour la confection de divers objets de bijouterie et de tabletterie. Le byssus des Pinnes, dont nous avons aussi parlé, est trop peu abondant pour donner lieu à des fabri- cations importantes. Les coquilles elles- mêmes peuvent toutes servir à faire de la chaux quand on les calcine; mais quelques unes ont servi directement dans leur état naturel à faire des ustensiles ou des vases : telles sont les grandes Tridacnes dont on toit des bénitiers, et que les naturels de la Poly- nésie savent tailler de manière à s'en faire des pioches ou des instruments pour travail- ler le bois. Tels sont aussi les Stronibes et les grands Tritons dont on se sert comme do trompe en soufflant par le sommet brisé do la spire, les Porcelaines dont on fait des ta- 202 J\IOL balières , les Nautiles dont on fait de beaux vases nacrés, les valves de Moules et de Mu- letles dans lesquelles on met des couleurs ou de l'or en coquilles, etc. Les coquilles, d'ailleurs, sont, en général, un objet de com- merce, comme servant à former des collec- tions ; quelques unes même, parmi les Cô- nes, les Porcelaines, etc., ont un prix très élevé, et se vendent 500, 1,000, 1,200 fr., cl mcmc davantage Quant aux rapports des Mollusques avec les autres types, ils sont peu nombreux et difficiles à démontrer clairement. On a sup- posé , il est vrai , en raison de la situation de l'anus rapproché de la tète chez les Cépha- lopodes et les Gastéropodes, que ces animaux pourraient être considérés comme des Ver- tébrés repliés en deux, soit par la. face dor- sale, soit par la face ventrale ; cette question même donna lieu à un débat célèbre entre Geoffroy-Saint-Hilaire et Cuvier au sein de l'Académie des sciences; mais aujourd'hui, tout en reconnaissant que le principe de l'unité de composition est véritablement ap- plicable à chacun des grands types du règne animal dans toute la série de ses dégrada- lions, on est forcé de reconnaître qu'il y a non pas un seul type mais plusieurs types à considérer. Les Mollusques en particulier, depuis les Céphalopodes jusqu'aux Bryo- zoaires, montrent une dégradation pro- gressive de leur divers systèmes d'organes : dégradation comparable à celle que nous montrent aussi les Articulés sans qu'on puisse dire que, dans leur ensemble, ils puissent faire la suite d'une série commencée par les Vertébrés et continuée soit par les Articulés, soit par les Vers ou les Zoophytes. Ce que nous avons dit en parlant des diverses fonc- tions de ces animaux et des appareils ou sys- tèmes d'organes consacrés à ces fondions, suffit d'ailleurs pour montrer que ce n'est ni le système nerveux , ni le système circula- toire qui peuvent fournir un caractère do- minateur pour leur classification ; le système respiratoire , non invariablement lié au dé- veloppement du système circulatoire comme on l'avait cru , fournirait déjà des caractères plus importants, mais le système digestif cl la nature des téguments nous offrent encore plus degénéralitc; c'est là ce qui nous & guidé dans l'exposition que nous avons faite de l'organisatiou des Mollusques. MOL CLASSIFICATION DES MOLLUSQUES. Si, reprenant la définition des Mollusques, nous disons que ce sont des animaux mou.s, sans vertèbres ou sans squelette intérieur, sans membres articulés , et non formés d'une série d'articles ou de segments homologues ; n'ayant par conséquent jamais une chaîne ganglionnaire comme les articulés, n'étant jamais parfaitement symétriques, quoique formés le plus souvent de parties binaires et n'ayant jamais la disposition rayonnée des Entozoaires ou Zoophytes, ni les fibres musculaires rayées des Vertébrés et des Arti- culés; nous pourrons, à l'aide de ces seuls caractères négatifs , et en procédant par exclusion , les distinguer en général des trois grands types des Vertébrés , des Articulés et des vrais Rayonnes. Mais il est beaucoup d'autres animaux mous, confondus sous le nom de Vers ou de Zoophytes, comme aussi des Acalèphes , dont on ne les distinguerait pas suffisamment ainsi, soit parce que chez ceux-ci la disposition rayonnée ou symétrique est moins évidente , soit parce que le défaut de symétrie parfaite chez certains Mollus- ques, tels que les Glaucus ou les Brachio- podes, est difficile à apercevoir. Si nous cherchons un caractère général et positif, nous ne pourrons le trouver que dans la disposition de l'appareil digestif ou dans la présence des cils vibratiles sur une partie plus ou moins considérable de la surface in- terne ou externe qui alors est dépourvue d'épiderme. Ce caractère, qui les distingue encore de tous les Articulés et des Néma- toides, leur est commun avec les Acalèphes, les Échinodermes et les Zoophytes; mais cet autre caractère, d'avoir un intestin com- plet à deux ouvertures, et le foie parenchy- mateux, achève de les distinguer de tous les autres animaux inférieurs. Quant aux caractères fournis par le système nerveux et l'appareil circulatoire, ils n'ont pas la va- leur absolue qu'on a voulu leur attribuer en les nommant caractères dominateurs; ils ne l'auraient même pas encore , si l'on retranchait de l'embranchement des Mol- lusques plusieurs groupes ayant véritable- ment [)lus de rapports avec quelques uns de ceux qu'on y laisse, que ceux-ci n'en ont entre eux. C'est ainsi que si, comme Cu- vier, on regarde les Tuniciers comme les MOL Mollusques acéphales , il faut rapporter au même embranchement les Bryozoaires, qui n'en diffèrent que par le mode de division du sac respiratoire devenu extérieur: or, chez CCS animaux, le système circulatoire a complètement disparu, comme le système nerveux lui-même a cessé d'être distinct déjà dans les Ascidies; et d'ailleurs on sait que chez les Brachiopodes le système ner- veux est très peu développé , et que chez certains Gastéropodes, au moins dans le jeune âge, le système circulatoire est très incomplet. D'après cette manière de voir, l'embran- chement des Mollusques comprend plusieurs types distincts ayant plus de rapport entre eux qu'avec ceux des autres embranche- ments, mais en même temps ayant beau- coup moins de tendance à l'unité. Quelques uns seulement de ces types sont susceptibles d'une dégradation progressive qui les rap- proche de certains types des Vers et des Zoophytes ou des Infusoires , mais qui ne suffisent pas encore pour établir une liaison parfaite entre ces différents types. Les prin- cipaux types autour desquels se groupent tous les autres sont le fondement des classes dans lesquelles on divise tout l'embranche- ment des Mollusques, sans qu'il soit possible d'y établir une série recliligne. Une première c?asse comprend les Mollus- ques pourvus d'une tête distincte avec deux mandibules cornées et deux yeux compara- bles à ceux des Vertébrés. Ils ont les sexes séparés; seuls , ils produisent des œufs dont le développement est comparable aussi à celui de l'œuf des Vertébrés, c'est-à-dire que l'embryon naît d'un Blastoderme dis- tinct à la surface d'un vitellus , lequel per- siste renfermé dans un sac vitellin jusqu'à son entière résorption. Ce sont les CÉPHA- LOPODES {voyez ce mol) , ainsi nommés parce que leur tête est entourée par des tenta- cules faisant roffice de pieds ou d'organes lo- comoteurs. Nous n'avons pas besoin de re- porter ici les détails qui ont été donnés dans le 3' volume sur cette classe, qui n'offre aucune analogie de structure avec les autres et qui présente une organisation beaucoup plus cojnplexe. Une deuxième classe comprend tous les Mollusques pourvus d'une tête imparfaite plus ou moins distincte, sans yeux ou avec MOL 293 des yeux rudimentaires (c'est-à-dire impro- pres à la perception des images), n'ayant pas les pieds ou tentacules locomoteurs de la classe précédente, mais se mouvant au moyen d'un pied musculeux étendu sous le ventre en forme de semelle (Gastéropodes). Ces animaux , que nous réunissons sous le nom de GASTÉROPODES , pour nous conformer à l'usage, ont rerude M. deBlain- ville le nom plus rationnel de Paracépha- lophores ; ils ont tous , au moins à l'état adulte, un cœur composé de deux cavités, et leurs œufs se composent d'une masse vi- telline qui s'organise tout entière. Leur système nerveux présente généralement deux paires de ganglions, l'une au-dessus, l'autre au-dessous de l'œsophage , réunis par des cordons qui en forment un anneau autour de cet organe; mais les ganglions d'une même paire sont quelquefois soudés entre eux. Quant à l'appareil respiratoire, il offre des modifications nombreuses, d'après lesquel- les, comme nous le verrons plus loin , cette classe a été divisée en ordres et en fa- milles. Des différences non moins impor- tantes sont fournies par la sexualité des Gastéropodes qui ont les sexes séparés ou réunis. Le type de cette classe, par ses dégradations successives, paraît se rappro- cher des Planaires et des autres Turbel- lariées , mais non des autres classes de Mollusques. La troisième classe, celle des PTÉRO- PODES , comprend des Mollusques égale- ment pourvus d'une tête imparfaite, et conséquemment compris sous la même dé- nomination de Paracéphalophores, mais ca- ractérisés par les deux expansions en forme d'ailes qui leur servent d'organes locomo- teurs. Tous les autres Mollusques sont dépour- vus de tête, ou sont dits Acéphales, l'nc quatrième classe, celle des BR.YCHIOPO- DES, comprend des Mollusques acéphales pourvus d'une coquille bivalve, dans la- quelle ils sont placés à plat, de telle sorte qu'une valve est dorsale et l'autre ventrale. Un feuillet du manteau correspond à cha- cune des valves qu'il a sécrétées et porte à sa face interne une branchie soudée ou un ré- seau branchial, ce qui leur a fait donner le nom de PalUobranches par JL de Blainville. Deux longs bras ou tentacules ciliés ou pec • 2f}4 MOL tinds pont roMs en spirale de chaque côté de la bouche, et se développent au dehors pour attirer la nourriture de l'ar)imal au moyen des courants qu'ils escilent dans les cauT. Il y a deux cœurs situés symétrique- ment un de chaque côte, et quelques gan- glions nerveux autour de la bouche. Cette classe, qui, l'une des premières, s'est montrée à la surface du globe, a presque disparu aujourd'hui, et ne comprend ijue des animaux marins dont l'organisation est encore peu connue; elle paraît ne se rap- procher beaucoup d'aucune des autres. Une quatrième classe, celle des CONCHI- FÈRES ou Acéphales testacés, comprend des Mollusques acéphales à coquille ordinaire- ment bivalve, qui sont couchés latéralement dans cette coquille , de sorte que les deux feuillets du manteau , correspondant aux deux valves sécrétées par eux , sont l'un à droite, l'autre à gauche de la ligne dorsale, qui suit la ligne de jonction des valves, au lieu d'être l'un dorsal et l'autre ventral , comme dans la classe précédente. De ces Mollusques , les uns sont flxés par leur co- quille même ou par un byssus, les autres sont libres, et quelques uns se meuvent au moyen d'un prolongement charnu rétrac- tile, en forme de langue, qu'on nomme leur pied, et qui loge en même temps la majeure partie de leurs viscères. Entre les deux feuillets du manteau se trouvent deux paires de feuillets branchiaux , quelquefois remplacées par autant de franges très déli- cates, formées dans l'un et l'autre cas par des vaisseaux parallèles oîi le sang reçoit l'induence de l'eau aérée ; c'est là ce qui leur a fait donner, par M. de Blainville, le nom de Lamellibranches. Le cœur se compose gé- néralement d'un ventricule ou cœur aor- tique , et de deux oreillettes à la base des branchies; cependant ces deux derniers or- ganes sont réunis en un seul chez certains ('onchifères, et, chez d'autres, le cœur aor- tique est au contraire divisé en deux. Deux ganglions nerveux plus distincts sont réunis par un cordon Iransverse au-dessus de la bouche , qu'accompagnent ordinairement quatre lobes charnus qu'on nomme les palpes labiaux, ou des tentacules divcrsi- formes; les sexes sont réunis ou confondus. Les œufs, d'une composition au moins aussi simple que ceux des Gastéropodes, sont ordi- MOL nairement reçus en quittanirovairc dans des cavités spéciales des branchies ou du man- teau, où ils écloseut après un séjour plus ou moins long, et où les jeunes subissent certai- nes métamorphoses. La classe des Conchi- fères se lie naturellement avec la suivante, qui parait en différer surtout »ar l'absenco d'une coquille, et par la soudure du man- teau et des branchies en deux sacs concen- triques. La cinquième classe est donc celle des TU- NICll^RS, que Cuvier nomme aussi les Acé- phales sans coquille, qui, dans une sorte d'outre, dans une enveloppe coriace ou car- tilagineuse, et cependant contractile, munie de deux orifices tubuleux, contiennent un corps semblable à celui d'un Conchifère dont le manteau serait fermé en manière de sac, ainsi que les branchies, et dont les deux siphons postérieurs correspondraient aux deux orifices tubuleux. Ainsi , l'orifice buc- cal se trouve au fond du sac branchial avec l'intestin replié, lequel se prolonge en de- hors entre les deux sacs, de telle sorte que l'anus corresponde à un des orifices de l'en- veloppe, tandis que le sac branchial corres- pond à l'autre. En outre des courants con- tinuellement produits à travers la branchie par les cils vibratiles, les contractions et di- latations alternatives du sac permettent à l'eau de se renouveler dans l'intérieur. Au lieu d'un cœur, poussant toujours le liquide nourricier dans une même direction pour produire une circulation continuelle, il n'y a plus ici qu'un gros vaisseau contractile, poussant ce liquide alternativement dans un sens et dans l'autre à travers des canaux longitudinaux et transverses qui forment le réseau de la branchie. Le système nerveux est représenté seulement par quelques filets de nature douteuse. Les sexes sont réunis ou confondus. Quelques Tuniciers vivent agrégés de di- verses manières, et chez eux on observe, en outre du mode ordinaire de reproduction par oviparité , d'autres modes de reproduc- tion par des stolons, ou par des gemmes, ou des germes multiples. Cette classe forme manifestement le passage entre la classe des Conchifères et celle des Bryozoaires, qui est la sixième et dernière classe. Cette sixième classe, qui est celle des BRYOZOAIRES, a été confondue avec les Po- MOL lypes jusqu'à ces derniers temps. Elle com- prend une foule de très petits Mollusques qui vivent agrégés de telle sorte que, les enve- loppes cornées ou calcaires de chacun ve- nant à se souder et souvent à s'encroûter de plus en plus, il en résulte des lames ou des expansions, ou des ramifications cornées , cartilagineuses ou pierreuses, qu'on a nom- mées des polypiers membraneux, ccllariés, oraminés, etc. Chaque petit Bryozoaire est complètement rétractile dans une loge ou cellule qui représente à la fois le manteau et la coquille d'un Conchifère, ou le man- teau et l'enveloppe coriace externe d'une Ascidie ; mais il fait sortir et il épanouit au dehors une couronne de longs tentacules garnis de cils vibratiles, et représentant le sac branchial des Tuniciers. A la base de celte couronne se trouve la bouche, suivie par un intestin replié dans la loge, de telle sorte que l'anus vient aboutir à côté. Ainsi que dans les deux classes précédentes, les sexes sont réunis ou confondus. La repro- duction a lieu par des œufs, par des sto- lons et par des gemmes qui contiennent plusieurs embryons. La classe des Bryo- zoaires présente le dernier degré de simpli- fication dans l'embranchement des Mol- lusques. Division des classes en ordres et en familles, La classe des Céphalopodes ayant été trai- tée dans le tome III, nous passons immédia- tement à la deuxième classe. GASTÉROPODES. On les divise en onze ordres : 1° les Pllmonés; 2° lesPECTiNiBPAN- CiiEs; 3° les Tcbulibranches; 4° les Cmniio- BRANciiEs; 5° les ScuTiBRANCHEs; 6° les Cv- CLOBRANCHES ; 7" ICS iNFÉROnHAN'CHES ; 8" ICS Tectibr anches; 9° les Nudibranciies ; 10° les Jantiiines; 11° les Hétéropodes, qui ont été rangés différemment par les auteurs, en rai- son de leurs rapports multiples qui ne per- mettent pas de les placer en série rectiligne. En effet, les Tubulibranches pourraient être réunis avec les Pectinibranchcs qui, eux- mêmes , se lient aux Pulmonés par certains genres dont l'appareil respiratoire seul dif- fère; et d'autre part , les Nudibranches, qui ofTrent dans plusieurs genres les dégradations les plus prononcées du type général des Gas- téropodes, semblent former le passage aux Hétéropodes,dontona voulu faire une classe âpart tant ils sont différents des autres, tan- IMOL 295 dis que ces mêmes Nudibranches se ratta- chent aux Pulmonés par des genres assez voisins des Limaces. Qu.int uux Cirrho- branches, ils paraissent également mal pla- cés, quelque rang qu'on leur assigne, tant ils durèrent des autres ordres par la sy- métrie presque complète des animaux et par la position terminale de l'anus. Les Scutibranches, les Cyclobranches et les Nu- dibranches montrent aussi une symétrie bien prononcée, ainsi que les Hétéropodes; tous les autres sont plus ou moins dissy- métriques, et leur coquille, quand ils ea ont, est contournée en spirale ou turbinée. Mais cette coquille n'offre pas toujours des caractères distinctifs aussi importants que les caractères tirés de l'organisation même de l'animal : voilà pourquoi les anciennes classifications, et notamment celle de La- marck que nous suivons autant que possible, ont besoin d'être remaniées. Toutefois les modifications qu'on pourrait introduire ne seront définitives que quand on connaîtra les animaux de la plupart des espèces, et jusque là nous restons dans une période d'incertitude au sujet de la circonscription des familles et de leur coordination. I. Les PiJLMONKS, caracléri.sés par la faculté que seuls entre tous les Mollusques ils ont de respirer l'air en nature, comprennent des types fort divers. Les Pulmonés, comme les entendait Cuvier, sont monoïques, et forment pour nous cinq familles , dont trois terrestres: 1° Les Limaciens qui sont nus comme les Limaces, ou munis d'une coquille rudimentairc comme les Tesla- celles , 2° les Uéliciens, qui sont pourvus d'une coquille enveloppante turbinée, plus ou moins arrondie ou discoïdale, ou turii- culée , comme les Hélices , les Maillots et le? Bulimcs, ou dont la coquille plus évasée ne peut suffire pour enfermer l'animal, comme les Vitrines et les Ambrettes; tous ils ont quatre tent.Rcules, et sont dépourvus d'o- percule; 3° les Auricules, dont la coquille est également sans opercule, mais qui n'ont que deux tentacules, et qui ont à la colu- mellc un ou plusieurs plis saillants ; avec le genre Auricule, comprenant les Carychies et ticarabés, ainsi que les Conovules qu'on en sépare quelquefois , la même famille ren- ferme aussi les genres Piétin {Pedipcs) et Ringicule, suivant M. Deshayes. 2=5« Mor Ueui autres familles sont aquatiques; /*" les Lymnccns , à coquille lurbince ou discoïde sans opercule, et portant seulement deui tentacules : ce sont les genres Planorbc, Lymnde et Pliysc, ce dernier ayant toujours la coquille senestre; 5° les Onchidies, qui sont des Mollusques nus comme les Limaces, mais entièrement recouverts par le man- teau en forme de bouclier, et pourvus seu- lement de deux tentacules. A ces cinq familles des Pulmonés de Cu- vier, nous devons en ajouter deux autres , pour des Mollusques que ce grand natura- liste classait parmi ses Pectinibranches , en raison de leur organisation. En effet, quoi- qu'ils n'aient point la branchie pectinée ca- ractéristique des Pectinibranches, ils sont dioi(ïuês et munis d'une coquille operculée: les uns sont terrestres; c'est la famille des Cycloslomés, qui ont deux tentacules et la cavité respiratoire largement ouverte au- dessus du cou ; tels sont les Cyclostomes et les Hélicines : les autres sont aquatiques, comme les AmpuUacères qui manquent de tentacules , et dont la cavité respiratoire n'a qu'une petite ouverture ronde à droite. ]I. L'ordre des Pectinibranches , caracté- risé par une ou deux branchies peclinées con- tenues dans une vaste cavité respiratoire , formée au-dessus du cou par le manteau, avait été classé d'après la forme de la co- quille turbinée, avec l'ouverture entière chez les Trochoïdes, ou munie d'un canal ou échancrée chez les Buccinoïdes, ou non ♦urbinée mais largement évasée chez lesCa- puloïdcs de Cuvier; mais on a dû les grou- per autrement d'après les caractères mêmes (le ranimai. Toutefois , une première divi- sion, correspondant aux Trochoïdes et à une partie des Capuloïdes, comprend tous ceux dont le manteau ne se prolonge pas pour former un tube ou siphon, dont la présence serait indiquée par le canal ou l'échancrure de la coquille, comme chez les Buccinoïdes , quoique quelques uns aient exceptionnelle- ment aussi une échancrure à la base de l'ou- verture. Presque tous sont phytophages ou se nourrissent de végétaux; ils ont une langue armée de pointes et non une trompe comme les carnassiers ou zoophages. Leur coquille est operculée, à moins que l'ouverture ne soit très dilatée. On peut en faire plusieurs familles: mt i" La famille des Paluàinés se compose des genres Paludine, Valvée, Ampullairc» Liitorine et Planaxe, qui ont la tête peu allongée et la langue courte; 2" Celle des Nérilacés , caractérisée par la forme semi- circulaire de l'ouverture, dont le bord gauche est en demi-cloison, comprend les Nérites et Néritines réunis en un seul genre, cl de plus les Navicclles; leur tête est prolongée en mufle allongé. 3'' Les Turbinaccs , carac- térisés par les tentacules accessoires ou les franges du pied ou du manteau, ont le mufle peu allongé; leur langue est très lon- gue; ils comprennent les genres Turbo, Troque, Dauphinule, Cadran, Roulette, Pleurotomaire et Phasianclle , auxquels M. Deshayes veut joindre aussi les Halio- lides et les Stomates malgré la grande dif- férence de forme qui les a fait ranger par Cuvier parmi les Capuloïdes. 4° Les Turri- telles, comprenant les genres Turritclle , Scalaire et Pyramidelle, se distinguent par leur mufle allongé, et par le pédoncule resserré qui joint le pied au reste du corps; ils ont aussi le bord du manteau frangé. 5° Les Mélaniens s'en distinguent par leur tête non allongée en mufle, par le pédon- cule plus court et plus épais qui joint le corps au pied, et par le bord du manteau sans franges. Ce sont les genres Mélanie, Mélanopside et Eulime, à la suite desquels se placent provisoirement les genres Rissoa et Troncatellc Une deuxième section des Pectinibran- ches , sans siphon au manteau , est formée par la famille des Nalicoides, qui seuls ont une trompe et sont zoophages. Ils ont en outre le pied très grand, et le manteau très grand et enveloppant : ce sont les Natices et les Sigarets. Les Pectinibranches dont le manteau forme un siphon, et dont la coquille a une échancrure ou un canal, se divisent égale- ment en deux sections, d'après leur manière de vivre en rapport avec la présence d'une trompe. Ceux qui n'ont pas cet organe sont phytophages et constituent deux familles. Les uns, comme les Cériles et les Cancel- laires, ayant le mufle court, les autres au contraire, comme le Chenopus et la Stru- thiolaire, ayant la tête en mufle allongé. Ceux qui sont pourvus d'une trompe, et conscquemment zoophages, se divisent en MOL six familles d*après la forme de Touverture ovale ou 1res élroite, échancrée ou prolon- gée en un canal , comme aussi d'après la présence d'un opercule et d'après le dé- veloppement du manteau : 1° les Canali- fères ont l'ouverture prolongée par un canal droit, souvent très long, que le siphon sé- crète dans toute sa longueur; ils ont tous un opercule ; ce sont les genres Pleurolomc, Turbinellc, Triton , Ranelle , Fuseau, Fas- ciolaire, Pyrule et Rocher ; ces 'quatre der- niers pouvant être réunis en un seul, sauf quelques Pyrules à transporter dans un genre Ficus, à côté des Harpes. 2° Les Ailés, comprenant les genres Roslellaire, Ptéro- cère et Strombe, se distinguent de tous les autres par le développement extraordinaire que prend le bord droit de la coquille de l'animal adulte, le manteau alors conti- nuant à s'étendre et à former des prolon- gements divers sans se replier sur la co- quille, dont le canal est comparable à celui des Canalifères. 3" Les Purpurifères, chez lesquels le canal est très court et ascendant, c'est-à-dire recourbé en dessus ou même appliqué sur le dos de la coquille, comme chez les Cassidaires, Oniscies et Casques, ou bien qui, au lieu d'un canal, n'ont qu'une simple échancrure pour le passage du si- phon , qui reste mobile et ne peut contri- buer à la sécrétion du têt que par un petit repli du manteau à sa base; tels sont les Pourpres (comprenant les Ricinules, les Monocéros ou Licornes et les Concholepas ) , les Buccins (auxquels on réunit en partie les Éburnes), les Nasses, le Tritonium (formé de quelques Buccins), et le g. Vis qui, comme les précédents , est pourvu d'un opercule. A celte famille appartiennent aussi , comme section particulière, les genres Harpe, Tonne et Ficus, qui sont au contraire dépourvus d'opercule, et dont le pied très grand ne peut rentrer complètement dans la coquille. EnGn, on doit aussi ranger à la suite des Purpurifères plusieurs genres anormaux, tels que les Magile et Leptoconquc qui \ivent fixés à la surface des madrépores ou engagés dans l'épaisseur de ces poly- piers, et qui sont munis d'un opercule. 4" Les Cônes, qui forment à la fois une fa- mille et un genre unique, caractérisé par la forme étroite et très allongée de l'ouverture de la coquille , dont la spire est surbaissée, T. vnr. Rior. 297 et qui n'est jamais recouverte par le bord du manteau ou par le pied, lis sont pour- vus d'un opercule, et n'ont qu'une échan- crure pour le passage du siphon. 5" Les Co- lumellaires, que Lamarck caractérisait par les plis de la columelle, quoique les Co- lombelies qui en font partie n'aient pas ces plis; mais comme c'est presque la seule dinérence des Colombelles et des Mitres, on doit les laisser dans le même groupe avec ces derniers, avec les Volutes et avec les Marginelles réunies aux Volvaires. Tous ont l'ouverture simplement échancrée, et pres- que tous ils manquent d'opercule; les Vo- lutes ont souvent la coquille enveloppée partiellement par le bord gauche du man- teau ou par une expansion du pied. Les Marginelles sont enveloppées de même par les deux lobes du manteau. 6" Les Enroulés sont caractérisés par la forme de leur co- quille, dont les tours s'enveloppent plus ou moins complètement. Cette coquille est re- couverte par le manteau chez les Ovules et les Porcelaines, ou par une expansion du pied chez les Tarières, les Ancillaires et les Olives, d'oii résulte l'épaississement du têt par une couche externe, émaillée, luisante. ils n'ont qu'une échancrure pour le passage du siphon, et sont dépourvus d'opercule. HI. L'ordre des Tlbulibbanches, très voi- sin des Pectinibranches, est caractérisé par la cavité respiratoire tubiforme contenant une branchie pectinée. Les Tubulibranches ont leur coquille ailhérente aux corps ma- rins , comme le têt des Serpules avec les- quelles on les a longtemps confondus. Ils ont un opercule porté par un support charnu. Us se divisent en deux genres: les Verniets dont la coquille est entière, et les Siliquaires qui ont en dessus une série de trous pour laisser arriver l'eau sur la branchie. IV. L'ordre des Cirrhobranches ne com- prend que le seul genre Dentale , caractérisé par la disposition symétrique des organes digestif et respiratoire, et par sa coquille en forme de cornet étroit, ouvert aux deux extré- mités. Les branchies sont des cirrhes ou filaments nombreux. V. Les ScuTiBRANcnes ont une ou deux branchies en forme de plume ou de peigne cachées dans une cavité au-dessus de la tête, comme les Pectinibranches , mais leur co- quille est très ouverte en cône surbaissé ou en 38 298 MOL houclier : les uns, dissymdlriques et n'ayant qu'une branchie, sont rangés avec les Pccli- nibrnnches par beaucoup de zoologistes ; ils constituent la famille des Calyplracicns, qui comprend les genres Calyptrée, Crcpidulc et Piléole, auxquels se rattachent les Hippo- nices si remarquables par le support cal- caire sécrété par leur pied et adhérant au\ rochers. Les autres, symétriques quant à la coquille et aux organes respiratoires, ont deux branchies ; on les a nomme'es Dicrano- branches; ce sont les genres Fissurellc, Ri- mule, Kmarginule et Parmophore. VI, Les Cyci-obranches sont également sy- métriques, quant à la forme externe et à la disposition de l'appareil respiratoire, mais leurs branchies forment une rangée de cha- que coté sous le bord du manteau. Ils se divisent en deux familles bien distinctes : ]es Patelles dont la coquille est d'une seule pièce en cône surbaissé, et les Oscabrions qui, au lieu de coquille, ont sur le dos une rangée d'écaillés symétriques en recouvre- ment. VIL Les iNFÉnoBRANCHEs, qui ont les bran- chies symétriques placées sur le côté on sur les deux côtés du corps, entre le pied et le bord avancé du manteau. Les uns, formant la famille des PhyUidines , ont deux bran- chies symétriques ; les autres , comme les Pleurobranches, n'en ont qu'une seule; c'est dans cet ordre que doit être placé aussi le petit genre Ancylc, type d'une famille par- ticulière. VIIL Les Tëctibranches, au contraire, n'ont plus de branchies symétriques; ils n'ont qu'une branchie composée de feuillets plus ou moins divisés sur le dos, et recou- verte par un repli du manteau contenant souvent une petite coquille. Ils sont tous monoïques ; on en peut faire plusieurs familles : 1° Les Aphjsiens ont les bords du pied redressés de chaque côté en crêtes llcxiblcs, enveloppant partiellement le dos, et pouvant, par leur agitation dans l'eau, servir à la nage de l'animal, comme chez les Aplysies, ou bien soudées en partie, comme chez les Notarches et les Bursatelles. 2° Les Bulléens se distinguent des précédents par les tentacules très courts ou presque nuls et par leur coquille enroulée : ce sont les Bulles et les Bullées, près desquelles doit se placer peut-être aussi la Tornatelle. Quel- MOL qucs unes d'ailleurs, telles que les Acères, manquent totalement de coquille. IX. Les Nudibuancues, comme leur nom l'indique, ont les branchies à nu; mais ces branchies sont quelquefois de simples ap- pendices revêtus de cils vibratiles dans les- quels ne se fait pas une circulation régulière du sang. On en peut faire plusieurs familles ayant pour types: lesDoris, dont les branchies ramifiées entourent l'oriOce anal comme les pétales d'une fleur, sur la partie postérieure du dos; les Tritonies et les Téthys, qui ont les branchies ramiOées ou en panache, ran- gées des deux côtés du corps; les Éolides, qui ont le dos couvert d'appendices nom- breux , en forme de longues papilles ou de tentacules ; les Glaucus , qui ont de chaque côté trois branchies pédonculées formées cha- cune de longues lanières disposées en éven- tail, au moyen desquelles ils nagent libre- ment dans la mer, etc. X. Les Jakthines, qu'on a souvent classées parmi les Pectinibranches, paraissent devoir former un ordre distinct dont la place serait difficile à assigner entre les Hétéropodes et les Pectinibranches. Ce sont des Gastéro- podes à coquille lurbinée, dont le pied, qui ne peut servir à la marche , sécrète une masse spongieuse légère destinée à soutenir l'animal à la surface des eaux. Leur bran- chie est pectinéc, et leur tête est prolongée en un mufle long et épais. XI. Les IlÉTÉnopoDEs, au lieu de flotter seulementcommelesJanthines, nagent libre- ment dans les eaux ; leur pied, à cet cflet, s'est allongé et comprimé en forme de nageoire , en conservant une petite ventouse rudimen- taire en arrière; la tête est prolongée en manière de trompe épaisse; leur corps, de substance gélatineuse transparente, est sus- ceptible de se gonfler d'eau , et leurs viscè- rent forment une masse relativement très peu volumineuse , souvent enfermée dans une coquille mince comme chez les Carinai- res. Les Ptérotrachées et les Firoles sont, au contraire, dépourvues de coquille. Les PTÉaOPODES, qui, peut-être, de- vront être réunis aux Gastéropodes ainsi que les Hétéropodes, sont caractérisés par les deux expansions en forme d'ailes qui leur servent d'organes locomoteurs pour nager librement dans les eaux. On avait cru d'a- bord que ces organes servaient en même MOL temps d'organe» respiratoires , mais on a trouvé chez eux aussi une véritable blan- chie. Les uns sont nus, comme les Clios et lesPneumodermes; les autres sont pourvus d'une coquille symétrique, comme les Hyales et les Cléodores. Parmi les Mollusques sans tête ou Acé- phales, nous rangeons d'abord les BRACHIO- PODES, qui, sous le rapport de la symétrie, se rapprochent davantage des Ptcropodes. Placés à la suite des Conchifèrcs, ils inter- rompraient la série naturelle, qui , des En- fermés , parait se continuer aux Tuniciers. Les Bracbiopodes, caractérisés par la pré- sence de deux bras ciliés contournés en spi- rale, ont tous une coquille bivalve dont les valves correspondent au dos et au ventre de l'animal ; mais chez les Lingules, qui consti- tuent une première famille, les valves sont absolument égales, sans charnière, et l'ani- mal est fixé par un long pédoncule cartila- gineux. Les Térébralulés , formant la se- conde famille, ont les valves inégales et réu- nies par une charnière assez complexe. Les uns ont la plus grande valve percée d'un trou par lequel passe un pédoncule pour fixer la coquille : ce sont les Térébratules proprement dites, dont on ne doit pas sépa- rer les Spirifers; les autres ont les deux valves également closes , et paraissent avoir été libres : ce sont les Produclus. D'autres ont également les valves closes ou non per- forées; mais la plus grande valve ou l in- férieure est adhérente , d'abord par son sommet, aux corps marins. Une troisième famille, celle des Craniacées , comprend les Cranies et les Orbicules , dont la valve inférieure est complètement adhérente aux corps marins. Les CONCHIFÈRES présentent plusieurs types distincts qui , liés entre eux par des rapports nombreux, forment, d'une part, le passage aux Bracbiopodes , et d'autre part, aux Tuniciers. On les divise d'abord d'après le nombre des muscles rétracleurs, qui est en rapport avec le reste de l'organi- sation , sauf quelques exceptions faciles à expliquer; on a donc deux groupes princi- paux: 1° les MosoMYAiRES, qui n'ont qu'un muscle rétracteur traversant tout le corps et les viscères ; 2" les Dimvaires, qui ont deux muscles rétracteurs situés vers les ex- tréiqités du corps. MOL Î99 l. Les MoNOMVAiRES constituent un seul ordre divisé en cinq familles. 1" Les Anomiaires , dont la valve infé- rieure est percée d'un trou traversé par un muscle rétracteur partant de la valve supé- rieure, pour se fixer sur les corps marins, au moyen d'une sécrétion testacée qu'il ac- croît sans cesse. Ce dépôt forme ainsi un os- selet indépendant de la valve inférieure chez les Anomies, et au contraire fixé partielle- ment à cette valve chez les Placunano- mies. En outre du muscle adhérent à l'os- selet, deux autres muscles partent de la valve supérieure pour s'attacher à l'infé- rieure, mais tout porte à croire que ce sont des dépendances du muscle rétracleur unique des Monomyaires. Les Anomiaires n'ont pas de tentacules ou de palpes à la bouche, et leurs œufs sont reçus dans l'é- paisseur du manteau après avoir quitté l'ovaire; ils ont un rudiment de pied. 2° Les Placunes, grandes coquilles min- ces, nacrées, demi-vitreuses, comme celles des Anomies, mais sans perforation à la valve inférieure, devront, quand les ani- maux seront connus , former une famille intermédiaire entre les Anomies et les Huî- tres; leur charnière présente deux saillies divergentes; leur ligament est marginal. 3° Les Oslracés , comprenant le seul genre Huître, ont la coquille inéquivalve et le li- gament dans une fossette et en partie ex- terne ; leurs branchies forment quatre feuil- lets continus, et leur bouche est garnie do quatre palpes lancéolés. Ils n'ont aucun ru- diment de pied; leur valve gauche, qu'on nomme l'inférieure, est ordinairement adhé- rente aux corps marins; mais pour quel- ques espèces , et notamment pour les espèces fossiles, dont on a voulu faire les genres Gryphée et Exogyre, l'adhérence n'a lieu que par le sommet, et cesse bientôt, de sorte que la coquille devient libre. 4" Les Peclinides ont aussi la coquille souvent iné- quivalve , mais régulière; leur ligament est tout-à-fait interne dans une fossette triangulaire. Leur bouche est entourée de tentacules ramifies, ou diversement con- formés, mais non de palpes labiaux , comme chez les autres Conchifères. Leurs branchies sont effilées ou divisées en filaments paral- lèles; leur manteau est bordé de tentacules nombreux , parmi lesquels on a voulu re- 3^0 MOL connatlrcdps yeux. Ils ont un pied plus ou moins rudimcntaire, et quelques uns même peuvent sécréter un byssus. Les genres Peigne et Lime ne contiennent que des coquilles libres, et souvent même re- marquables par leur mode de locomotion. Le genre Houlette a la coquille flxée par un byssus. Le genre Spondyle, auquel il faut réunir les Plicatules et les Podopsides , a , au contraire, sa coquille adhérente comme niuUre. 5" Les Margaritacés , dont nous avons déjà parlé {voy. ce mot), complètent la série des Monomyaires II. Les DiMVAiRF.s, suivant le mode de réunion des lobes du manteau, se partagent en trois groupes , qu'on pourrait nommer des ordres. Le premier, qui porte le nom de Mytilacés, comme la première famille , présente encore les lobes du manteau presque entièrement désunis comme les Ostracés ; il n'y a qu'une bride postérieure entre ces lobes. On le divise en cinq familles, sa- voir : 1° Les Mylilacées, comprenant le genre Pinne et le genre Moule , auquel on réunit les Modioles et les Lilhodonies. Leur co- quille est équivalve , mais inéquilatérale, le sommet des valves étant ordinairement très rapproché de l'extrémité extérieure, où se trouve un des muscles rétracteurs devenu beaucoup plus petit que l'autre. Leur man- teau reçoit les œufs quand ils ont quitté l'ovaire ; ils ont un pied linguiforme qui sécrète un byssus filiforme abondant pour fixer l'animal aux rochers; leur charnière est sans dents, leur ligament est externe et al- longé. 2° Les Arcacécs se distinguent de tous les autres par leur charnière munie d'une longue série de petites dents sur chaque valve. Cette série est rcctiligne chez les Ar- ches , arquée chez les Pétoncles et anguleuse chez les Nucules. Leurs muscles rétracteurs sont égaux; leurligamentcst externe et étalé chez les Arches et les Pétoncles ; il est contenu dans une petite fossette chez les Nucules; le pied est toujours fendu vers l'extrémité, mais il ne sécrète pas chez tous un byssus. Le pied des Pétoncles, par exemple, sert seu- lement à fixer l'animal dans le sable, et d'un autre côté, le byssus des Arches est Souvent confondu en une seule masse cor- née. 3" Les Trigoincs , caractérisées par leur I hu-iiière à deux dénis divergenteset latérale- ujciit -triées, ainsi qne par leur pied recourbé MOL en forme de faux, consiilucnt seules une troisième famille. 4° Les Nayades, compre- nant les Muletles, les Anodontcs et les Iri- dincs, ont un pied charnu , comprimé , très grand; leurs palpes sont lancéolés; leurs branchies sont grandes , creusées de lacunes assez vastes dans lesquelles sont reçus les œufs, et où les embryons se développent jusqu'à un certain point ; leur charnière présente quelquefois des dents irrégulières; le manteau, plus désuni chez les autres, est réuni en arrière chez les Iridines. C'est dans cette famille ou à sa suite qu'on doit placer les Ethéries , qui vivent dans les eaux douces, adhérentes aux rochers par une valve ou par l'autre indifféremment. 5° Les Car- dites [ qu'on nomme aussi Cardilacés,ce qui se rapproche trop du nom des Cardiacés) ont également les lobes du manteau réu- nis par une bride en arrière; mais leurs branchies sont formées de canaux beaucoup plus fins , et ne contiennent pas des lacunes aussi grandes que celles des Nayades. Elles en diffèrent d'ailleurs aussi par leurs palpes labiaux tronqués, et par la charnière de la coquille munie de dents obliques plus régu- lières sous les crochets. Les seuls genres Cardite et Opis appartiennent à cette fa- mille. Un deuxième ordre deDimyaires, lesRu- distes, est connu seulement par des coquilles fossiles très imparfaitement conservées ou dissoulesen partie: ce devaient être des Mol- lusques à valve inférieure adhérente plus ou moins prolongée en cône, avec une valve su- périeure mobile en forme d'opercule. On en fait deux familles : les Ilippxtrites , dont la valve supérieure présente deux oscules in- diquant le point d'attache de deux ligaments qui devaient partir du sommet de deux côtes saillantes parallèles à l'intérieur. Les Sphé- rulés ont deux grandes dents à la charnière, et deux impressions musculaires saillantes. Le ligament devait occuper une fossette der- rière les dents cardinales. Les Rudistes ont été considérés , par quelques naturalistes, comme devant faire partie desBrachiopodes, et par d'autres , comme représentant des ani- maux analogues aux Ascidies par leur orga • nisation. M. Deshayes les croit très voisins dos Camacés , et les place dans le même ordre. Le troisième ordre des Dimyaires , qu'on MOL peut nommer, d'après le nom d'une des fa- milles principales, l'ordre des Cardiacés, se- rait le deuxième si l'on voulait y réunir les Rudistes. 11 est caractérisé par la réunion des bords postérieurs du manteau, formant, ou deux orifices bordés de petits tentacules, ou deux siphons égaux ou inégaux, réunis ou distincts. Une troisième ouverture est laissée par le manteau pour le passage du pied. Les Cardiacés forment sept familles : 1" les Camacés ont le sommet des valves en- roulé en spirale aplatie, et une de leurs val- ves , tantôt l'une, tantôt l'autre, suivant les espèces, est adhérente aux rochers ou aux autres corps marins. Leur manteau forme en arrière deux siphons très courts et ciliés; le pied est petit , cylindracé , tronqué et coudé ; les palpes sont quadrangulaires, obli- quement tronqués ; le ligament est externe ; la charnière a une grosse dent. Avec les Cames, on doit provisoirement ranger dans cette famille le Cleidoihère, dont l'animal est inconnu , mais qui se distingue par la présence d'un osseletcaleaire allongé, que re- tient un ligament convexe dans des impres- sions profondes sur chaque valve. 2" les Tri- dacnés, comprenant le seul genre Tridacne, sont caractérisés par le rapprochement des muscles adducteurs , et par la position en quelque sorte inverse de l'animal dans sa coquille; car ici les parties inférieures sont les postérieures chez les autres, et le pied passe par la lunule. Ce pied est épais , cy- lindrique, et sécrète un byssus ; la char- nière a deux dents comprimées, et le liga- ment est externe. 3" Les Cardiacés, compre- nant les genres Bucarde, Isocarde et Cypri- carde, ont les siphons très courts, et réduits presque à une bordure saillante tentaculée. Ils sont caractérisés par leur pied long et coudé pouvant servir pour le saut, et par leur charnière portant quatre dents en croix, deux à chaque valve sous les crochets , en outre des dents latérales. Le ligament est externe. 4° Les Conques ont en général un pied comprimé droit, une charnière munie de deux ou trois dents obliques sous les cro- chets , et des siphons plus ou moins réunis dans leur longueur. Tous ils ont l'impres- sion palléale échancrée en arrière. On y compte beaucoup de genres qui pourraient être groupés en tribus, d'après les caractè- res des siphons. Ainsi les genres Cydade, MOL Soi Cythérée et Arthémis ont les siphons com- plètement réunis; les g. Cyrène, Cyprine, Vénus et Astarlé ont les siphons réunis en partie seulement; et les g. Pullastre, Véné- rupe, Pctricole, les ont encore plus séparés. 4» Les Lucinides, comprenant les genres Lucine, Cbrbcille, Cyprinoide, Bornia, Ery- cine et Galéome, ont pour caractère com- mun l'intégrité du contour de l'impression palléale et l'allongement d'une , au moins, des impressions musculaires qui se confond avec le bord du manteau. Tous ont les trois ouvertures au manteau et peut-être aussi, comme les Lucines, les branchies de chaque paire soudées par le bord externe, de sorte qu'on pourrait croire qu'il n'y en a qu'une seule paire. Un seul siphon se présente chez quelques uns (Lucine et Corbeille), et l'autre ouverture est sans prolongement; d'autres manquent entièrement de siphon. Leur ligament est seul externe chez tous. 5° Les Tellinides , comprenant les genres Donace et Telline, ont aussi le ligament externe, mais leurs branchies ne sont pas soudées, leur impression palléale est échan- crée, et leurs siphons sont allongés et sépa- rés , le siphon branchial étant frangé ou digité. 6" Les Amphidesmaccs, comprenant les genres Amphidesme, Cumingia, Trigo- nella et Syndesmia, se distinguent par leur ligament interne très oblique; leurs si- phons sont allongés et séparés. 7° Les Cras- salellés ont au contraire le ligament interne et central situé dans une fossette trian- gulaire droite au-dessous des crochets; leur impression palléale est échancrée; leurs si- phons sont séparés. On y comprend les genres Crassatelle et Amphidesme. Le quatrième ordre, celui des XDfermes {inclusa), comprend tous les Conchifères dont le manteau, plus complètement fermé, se prolonge en un tube double, ordinaire- ment trop volumineux pour pouvoir rentrer tout entier dans la coquille, et conséquem- ment alors revêtu d'un épiderme rési.'?- tant , ou bien susceptible de sécréter une portion du têt allongée en tuyau. La coquille alors est presque toujours bâillante; cepen- dant plusieurs familles, sans avoir les si- phons aussi longs et la coquille aussi bâil- lante, sont rangées ici d'après leurs autres rapports, et surtout parce qu'elles ont les lobes du manteau réunis sur les trois qua^t^ 302 î\IOL au moins de leur contour. D'après cela on y peut compter neuf familles, savoir : 1° Les Maclraccs , comprenant les seuls genres Mactrc et Lutraire ; l'un à coquille presque close et à siphons plus courts, l'autre à co- quille bâillante et à siphons plus longs; mais tous deui avec une dent cardinale ea forme de V, sous les crochets, à côté d'une plaque saillante portant un ligament in- terne. 2° Les Ostéodcsmés qui, dépourvus de dents cardinales, ont un ligament interne porté par deux appendices en forme de cuilleron, avec un osselet accessoire adhé- rent au ligament : tels sont les genres Lyonsia, Ostéodesme, Périplome, Thracic et Anaiine. 3° Les Myaires, comprenant les genres Mye et Corbule qui se distinguent par la présence d'une dent cardinale, en même temps que la coquille bâillante a le ligament interne. 4° Les Saxicaves, sans dents cardinales, mais avec deux siphons, et pourvus d'un pied très petit sécrétant un byssus : tels sont les genres Saxicave et Bys- somye. 5" Les Pandorccs, pour le seul genre Pandore, caractérisé par l'inégalité des val- ves de sa coquille et parce qu'il n'a qu'une branchic ordinaire de chaque côté. Ses si- phons sont courts ; son ligament est inté- rieur. 6" Les Solcmy aires , aussi pour le seul genre Solemye, qui se distingue de tous les autres par ses branchies d'une struc- ture toute particulière; en effet, il n'a de chaque côté qu'une seule branchie épaisse formée de lames très minces, empilées comme celles d'une branchie de Crabe. Il a en outre un .seul orifice postérieur au manteau et un pied fendu dont les lobes sont bordés de pe- tites papilles ; son ligament est extérieur. T Les Solcnacés, qui ont aussi un ligament externe marginal et un pied charnu très vo- lumineux sortant par l'extrémité antérieure de la coquille, forment les genres Solen, Solccurlc, Glycimère, Panopée et Pholado- mye. 8° Les Pholadaircs, dont le manteau renferme l'animal entier avec sa coquille dépourvue de ligament, et sécrète une en- veloppe testacée partielle en dehors, tan- dis que les siphons très volumineux peu- vent sécréter un tube calcaire. Les uns, comme les Pholades, ont un pied très court, tronqué, en forme de ventouse; leur mus- cle postérieur s'attache sur le bord cardinal même qui s'encroûte par suite d'une sécré- MOL tion correspondant à l'impression muscu- laire, là où devrait être le ligament. Les au- tres , qui forment le genre Taret , n'ont plus qu'un seul muscle adducteur dans la coquille, l'autre muscle paraissant s'être changé en un appareil spécial qui sécrète les opercules ca- ractéristiques de ces animaux. Chez eux aussi les viscères, ne pouvant être contenus entre les valves trop petites, se sont allongés dans le siphon branchial , où la branchie prisma- tique même représente les quatre feuillets des autres Conchifères soudés et rapprochés. LesPholadaires habitent tous des trous creu- sés dans la pierre, dans le bois ou dans le sable, et peuvent tapisser leur habitation par un enduit calcaire. 9° Les Tubicolés^, comme leur nom l'indique, habitent des tubes sécrétés par la surface du manteau et par les siphons qui en sont le prolonge- ment. Ces tubes sont donc continus ici et ils enveloppent ou empâtent même les valves. Ainsi les Arrosoirs ont les deux valves en- châssées dans la paroi du tube; les Clava- gelles n'ont qu'une valve enchâssée, tandis que l'autre reste libre; les Gastrochènes, au contraire, ont les deux valves libres; tous ont un ligament, ou du moins la place de ce ligament; ils ont aussi un pied très petit, et celui des Gastrochènes peut même sécréter un byssus, La classe des TUNICIERS, dont nous parle- rons plus loin [voy. ce mot), forme elle-même plusieurs ordres, savoir: les Bipuoues, les Ascidies, et les Botryllaiues ou Ascidies composés. La classe des BRYOZOAIRES, qui se rat- tache par des rapports d'organisation si frap- pants avec les Botrylliens, ne pourrait être traitée ici d'une manière assez complète. Nous renvoyons au mot polypiers ce que nous avons ù en dire; car, quoique cet ar- ticle n'y soit pas à sa place, c'est là encore que beaucoup de personnes seraient con- duites à le chercher d'après l'habitude qu'on a de considérer les Bryozoaires comme des Polypes. (F. Dujabdin.) MOLOBRUS. INS. — Genre de l'ordre des Diptères Némocères, tribu des Tipu- laires, établi par Latreille aux dépens des Tipiila. L'espèce type, le Tipula Tliomm Lin., est très fréquente dans les lieux frais et humides. *M0LOBRUS ifoUSpii, gourmand), ins. MOL — Genre de Cok'oplères pentaniêres, fa- mille des Caiabiques, tribu des Scaritides, créé par Putzeys ( Prémices Entomologiqiies, 1845, p. -10). Trois espèces du Mexique com- posent ce genre, les M. purpuralus, splen- àidus Putz., et Pasimachus rotundipennis Chev. (C.) MOLOCH. MAM. — Nom donné par Au- debert au Gibbon cendré, Hylobales leucis- eus. Voy. GIBBON. *MOLOCH. Molochus. rept.— M. J.-E. Gray a fait, le premier, connaître sous ce nom générique, en 1841, un Saurien propre à la Nouvelle-Hollande, qui paraîtrait au premier abord, aussi bien par ses caractères extérieurs que par sa physionomie , appar- tenir au singulier genre des Phrynosomes, dans la famille des Agamiens. Il y a toute- fois cette différence entre les Phrynosomes et les Molochs, que ceux-ci ont les dents acrodontes, tandis que chez les Phrynosomes elles sontpleurodontes comme chez les Aga- miens. Le Moloch a une physionomie aussi bizarre que celle desPhrysonomes, sa taille est à peu près la même que celle de ces der- niers; mais son abdomen est moins dis- coïde et son corps un peu plus allongé. Il a de même des épines sur le corps et sur la tête. (P. G.) *IVI0L0P0SPER1\1UM. bot. ph.— Genre de la famille des Ombellifères-Scandicinées, établi par Koch(f/m6eHî/'., 108 ;DG.,Prodr., IV, 230). Herbes de l'Europe australe. Voi/. OMBntLIFiiRES. MOLOPS. INS. — Division du genre Fera- nia de Latreiile. Votj. féroniens. (C.) *MOLOPSIDA ( Molops , molops ; l^'-jc , forme), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques , tribu des Subulipalpes, créé par A. White (Zoo/, of the Voy. Erebusand Teiror, 184G, p. G, 1. 1, pi. 15). Ce genre a pour type une espèce de la Nouvelle-Zélande , nommée M. poliia par l'auteur. (C.) MOLORCHUS (f/SJ.oî, guerre; oV^xo?, jardin), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , créé par Fabricius et adopté par Mulsant {Hisloire naturelle des Longicornes de France, 1839, p. 107), qui consacre ce nom aux petites espèces du genre Nccydalis de Linné, qu'on réunissait au premier. Le genre Molorchus se compose MOL 303 des espèces suivantes : M. minor {ceram- loides Deg. , dimidialiis F. ), umbellalarum Linn., sangiiinicoUis 01., pygmœus et affi- nis Dejean. Les deux premières et les deux dernières se trouvent en Europe, et la troi- sième est indigène des Antilles. Leur forme générale rappelle certains Ichneumonides. (C.) I *MOLOSO!MA, Say, ms. — Syn. à'Oso- rius, Leach., Lat., Erichson. (C.) MOLOSSE. MAM. — Genre de Chéiro- ptères de la division des Vespertilionides, établi par Et. GeolT. St.-Hilaire(yJnji. mus., t. VI) sur le Vesperlilio molossus de Linné, adopté par tous les zoologistes, et dont Ijli- ger a fait son genre Dysopes , nom qui a été adopté par quelques naturalistes. Les Molosses n'ont que deux incisives et deux canines à chaque mâchoire : les inci- sives sont de grandeur moyenne, bifides; les inférieures sont très petites, et leur tran- chant est garni de deux très petites pointes; les canines supérieures sont grandes, et les inférieures ont leur pointe déjetée du côté extérieur; les molaires qui, d'après Et. GeolT. St.-Hilaire, ne sont qu'au nombre de quatre de chaque côté, et qui, selon Fr. Cuvier, sont au nombre de cinq, ont leur couronne large et hérissée de pointes; toutefois les fausses molaires n'ont qu'une ou deux pointes seu- lement. La tête est grosse, le museau très large et renflé ; la face, en partie dépourvue de poils, ne présente pas d'appendices mem- braneux en forme de fer à cheval ou de lan- guette, comme cela se remarque dans plu- sieurs groupes de Chéiroptères. Les oreilles sont grandes , et les oreillons petits, ronds , épais et extérieurs. Les yeux sont très petits, les narines un peu saillantes et ouvertes en avant. La langue est douce, sans papilles cornées. Les membranes des ailes sont d'une étendue proportionnelle à celles des Chauves-Souris de nos pays; la membrane interfémorale est assez étroite, terminée carrément, et comprend la base de la queue ou la queue presque entière, dont l'extré- mité reste libre. Ces Chéiroptères, qui appartiennent tous à l'Amérique Méridionale, paraissent ne pas différer de nos Vespertilions ordinaires par leurs habitudes naturelles. Et. Geoff. St.-Hi- laire indique neuf espèces comme devant en- trer dans ce groupe; depuis, on en adécou- 304 MOL vende nouvelles, et dans un ouvrage assez récent (.Vohi;. tabl. du règne animal, wamm., J8i2) , M. Lesson en mentionne dii-huit espèces. Du reste, on est encore loin de con- naître assez bien toutes les espèces indiquées par les auteurs, pour pouvoir afOrmcr que ce sont bien des espèces distinctes, et l'on doit croire que plusieurs seront un jour rayées du catalogue niamnialogique. Nous nous bornerons ici à décrire quelques unes des principales espèces. Le Mul-OSSE A VENTRE BRUN , MOÎOSSUS fuscivenler El. Geotî.iloco cit. Desm., Mani.). Mulot volant ( Daubenton, Mém. de l'acad. des se. de Paris, 1771), et in Duffon, t. X, jjl li, fig. 3), Vcsperlilio molossus Linné. C'est le type du genre ; le corps et la tête ont deux pouces de longueur, et la queue dé- passe lie sept lignes la membrane inlerfé- roorale; le pelage est d'un cendré brun en dessus, excepté le ventre qui est brun à sou milieu. Habite la Martinique. Le Molosse a longue queue, Molossus Ion- gicaudalus Et. Geoll. (idem). Second mulot volant (Daubenton, in liuffon, t. X, pi. 19, fig. 3), Vesperlilio molossus Linné. Un peu plus petit que le précédent; son pelage est d'un cendré fjuve, et l'on remarque un ru- ban de peau nue et relevée, étendu du bout du museau jusqu'au front. Se trouve égale- ment à la Martinique. Le Molosse auplexicaude, Molossus am- plexicaudalus El.Gcoiï.{ibid.], Cii,\uve-souris DE LA GcvANE (Buffon, suppl., t. Vil, pi. 75), de la taille de la Nociule : le pelage est noi- ritre, moins Toncé en dessous qu'en dessus; la queue est entièrement enveloppée dans la membrane interfémorale ; les oreilles sont plissées et s'étendent sur les joues. On trouve celte e.'ipèce à Cayenne, où elle vole en grandes troupes. Citons en terminant deux espèces décrites nouvellement dans le Voyage dans l'Ame' rique Méridionale de M. Alcide d'Orbigny; ce sont les Molossus rugosus et Molossus vuixensis. (E. D.) MOLOSSE. 3/ofossus (nom d'un ancien peuple). uûLL. — Genre proposé par Monlfort jiour un corps fossile que Blumenbach avait déjà figuré sous le nom iVOrUwceraliles gra- cilis. Ce serait, suivant l'auteur, unecoquille libre, univalve, cloisonnée, droite, conique, (jstuleusectinierseclées, avec un siphon la- MOL tëral continu servant de bouche. Férussac et M. de Blainville ont classé ce corps au- près des Nûdosaires. (Duj.) MOLOSSE. REPT. — Nom d'une espèce du genre Couleuvre. (E- D-) MOLOSSUS. HAM. — Le Dogue , race pariiculière des Chiens domestiques, porte le nom scieutifique de Canis molossus. (E. D.) MOLPADIA (nom propre), échin. — Genre établi par Cuvier dans son ordre des Échinodermes sans pieds , pour une seule espèce , Molpadia holothurioides , de la mer Adriatique, à laquelle M. Risso en a ajoute une auue de la Méditerranée, M. muscu- îas. Les Molpadies sont censées différer des Holothuries par l'absence des pieds et ten- tacules à la bouche, et par une armure den- taire moins compliquée pourtant que celles •.es Oursins; leur extrémité postérieure finit en pointe. M. de Blainville, dans le supplément de ; on Manuel d'actinologie, les place dans la sixième section de ses Holothuries, les Si- ponculiformes, et il leur attribue des ten- tacules simples , courts et cylindriques comme ceux des Actinies. (Duj.) MOLiWDLV, Cassini (m Bull. Soc. pliil., 1818, p. 168). BOT. PU. — Syn. de Telclda, Baumg. M0LTKL4. BOT. pu.— Genre delà famille des Aspérifoliées-Anchusées, établi par Leh- mann (m Act. nat. scrut. Jlallens., H, 2, p. 3). Herbes orientales. Voij. aspérifolia- CÉES. MOLL'CV, Endl. {Gen. plant., p. 629, n. 3G68). BOT. ph. — Voy. molucella. MOLLCA, Tourner. {Inst., 88). box. PH. — Syn. àe Molucella, Linn. MOLLCELLA. bot. ru. — Genre de la famille des Labiées-Stachydées, établi par Linné qui le place dans la didynamie-gym- iiospermie {Gen., n. 726), et dont les ca- ractères sont: Calice campanule à la base, strié; limbe ample, dilaté, réticulé, à 5 ou 10 dents mucronées ou épineuses. Corolle à tube inclus; limbe à deux lèvres: la supé- rieure dressée, entière ou légèrement bifide sur les bords; l'inférieure à 3 lobes, dont le médian plus large, cordiforme. Etamincs 4, ascendantes, les inférieures les plus longues; filets nus à la base; anthères pédicellées la- téralement au sommet du filet, à 2 loges IMOL IMOM 30j «livariquées. Style bifide au sommet; stig- iiiales 2. Le fruit est un akène sec, à 4 co- ques, tronqué au sommet. Les MoluceUa sont des Lerbes annuelles, très glabres; à feuilles opposées, pétiolées, profondément dentées; à fleurs disposées en verticiilastresaxiilaires, à bractées subulées, épineuses. Elles croissent sur les bords de la Méditerranée. Ce genre ne renferme qu'un petit nombre d'espèces réparties par Endlicber(Gen.p?aj)(., p. 629, n. 3668) en deux sections qu'il nomme : Molucca: Limbe du calice très grand, membraneux, pentagone, à 5 dents très courtes et mucronécs; C/iosmone; Limbe du calice court, coriace, bilabié, à 8 ou 10 dents épineuses. (J.) MOLURIS (.aoîiwpo'î, triste). iNS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mé- lasomes, tribu des Piméliaires, créé par La- treille ( Gênera Crmtaceorum et Ins., t. II, p. 148). Ce genre ne se compose, jusqu'à ce jour, que d'espè;es de l'Afrique australe, et on en compte plus de 40. Quelques unes, d'une taille très grande, ont le corps bisphé- rique, d'autres l'ont allonge. Ces dernières sont plus étroites et moins gibbeuses. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les PimcUa siriata, glohosa, scalradeF., gibbosa, lavigata, brunnca d'Olivier, et M. cubica,discoidea, variolosa et Meipes Guér. Les pattes de la plupart de ces espèces sont cendrées et velues. (C.) MOLY. BOT. PH. — Genre de la famille des Liliacées-Asphodélées-Hyacinthées, établi par Mœnch {Meth., p. 286) aux dépens du genre Allium de Linné, et dans lequel il comprend toutes les espèces qui présentent pour caractères essentiels : les étamines égales, filiformes ou subulées; l'ovaire à 3 loges. T'oy. ail. MOLIBDÈÎVE ( poive^atva , po),vS(îo,')- CHiM. — Le Molybdène a été découvert en 1778, par Scheele, dans un minéral , où il se trouve à l'état de sulfure, et qui, jusqu'à celte époque, avait été confondu avec la Plombagine. Ce métal existe dans la nature, combiné , soit à l'Oxygène, soit au Soufre, et formant aussi un acide, un molybdatede Plomb et un sulfure. Ces minéraux sont ra- res, et en général disséminés dans les an- ciens terrains. Le Molybdène s'ublient en traitant l'acide T. vni. molybdique, soit par le charbon , soit par l'hydrogène. Ainsi obtenu, le métal se pré- sente en masse grisâtre, poreuse, parsemée de grains d'un blanc mat; il est presque in- fusible ; sa densité = 8,615. Exposéà l'air, il se ternit peu à peu ; chauffé au rouge , il brunit d'abord , puis devient bleuâtre , et brûle au feu avec fumée en se convertissant en acide mohjbdiquc. Il ne décompose pas l'eau ; il forme avec l'Oxygène deux oxydes et un acide; il s'unit au Soufre, au Chlore, à l'Iode. L'équivalent du Molybdène est re- présenté par 598,420. Ce métal est sans usages. (A. D.) *M0L1'TES. INS. — Genre de Coléoptè- res lélramères , famille des Curculionides gonatocères, division des Molytides, créé par Schœnherr {Disposilio melh., p. 172; Gênera cl sp. Curcul. syn., t. II, p. 349, 6, 2, p. 302). Ce genre renferme les es- pèces suivantes : M. coronalus Lat., Ger- manus Lin., Illyricus Ull., glabratus F., dirusH., lœvigalus Stev., et fancstus 01. Les six premières sont propres à l'Europe, et la dernière est désignée comme se trouvant au cap de Bonne-Espérance. (G.) *i\IOLYTIDES. INS. — Division des Co- léoptères tétramères, de la famille des Cur- culionides gonatocères, établie par Schœn- herr [Gênera et sp. CurcuUon. syn., t. VI, II, p. 295), et qui a pour caractères : Rostre long, courbé, cylindrique, un peu arqué et renflé. Elle se compose des genres suivants : Lepyrus, Tanysphyrus, Ilylobius, Cepurus, Molytes, Trysibius, Ânisorhynchus, Leioso- tnus, Adexius, Plinthus, Scotasinus, Cylin- drorhinus, Macrotarsus, Phylononius, Pro- cas et Conialus. Chez les individus des quatre premiers genres, le corps est ailé; mais il est aptère dans les suivants. (C.) 1VI0:41BIIV, DC. (Prodr., Il, 74). bot. ph. — Voy. spoNDiAS, Linn. MOAIORDIQUE. Momordica. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Cucurbi- tacées, de la monœcie-monadelphie dans le système de Linné. Sa circonscription primi- tive a été restreinte dans ces derniers temps par L.-C. Richard qui en a détaché une es- pèce très curieuse, le Momordica elaterium, Lin., plante extrêmement abondante autour des lieux habiles dans nos départements mé- ridionaux, avec laquelle il a fait son t;eme l^clolivm, caraclcri-^é particulièrement par 39 306 IMOiM son fruit qui, lorsqu'il est mûr, se déladie (Je son pdiiicule, soit au moindre contact, soit spontaiicment, et projette ainsi au loin ses graines au milieu d'un jet de liriuidc [voy. ecbai.um). Après cette suppression , il ne reste dans le genre Momordique que des espèces exotiques qui appartiennent à l'Asie et à l'Amérique tropicale; ce sont des plan- tes herbacdcs, grimpantes, à feuilles palmées 3-5-lobées, s'appuyant aux corps au moyen de vrilles simples, allongées, extra-axillaires. Leurs (leurs sont solitaires sur un pédoncule axillaire qui porte une bractée foliacée: elles sont monoïques. Les mâles se composent d'un calice court, campanule, 5-Cde, étalé; d'une corolle insérée sur le calice, 5-partite, à divisions étalées; obtuses; de 5 étamines, également insérées sur le calice, réunies en trois faisceaux. Les femelles présentent un calice adhérent, à limbe 5 parti, étalé; une corolle semblable à celle des fleurs mâles; trois rudiments d'étamines; un ovaireinfère, à trois loges mulli-ovulées, surmonté d'un style 3-fide ou 3-parti, auquel succède un fruit charnu, dont la surface extérieure porte des tubercules ou des pointes, et qui se rompt avec élasticité à sa maturité. Les graines sont comprimées, marginées, revêtues d'un tégu- ment charnu qui les fait paraître rugueuses lorsqu'elles sont sèches. On trouve aujourd'hui dans tous les jar- dins botaniques et dans plusieurs jardins d'agrément la Momordique balsamine, 71/o- mordica lalsamina, Lin., plante annuelle de l'Inde, à feuilles palmées-lobées, glabres, dont les lobes sont bordés de grosses dents aiguës; à fleurs petites, jaunes, dont les fe- melles ont l'ovaire pubescent, hérissé de pe- tits tubercules aigus, en rangées longitudi- nales. A ces fleurs succède un fruit oblong, de la grosseur d'une grosse prune, d'une belle couleur orangée ou rouge, ce qui lui fait donner dans les Indes le nom vulgaire de Pomme de mcn^cille, qui s'ouvre à la ma- turité en trois valves irrégulières. Ce fruit est regardé comme vulnéraire. Aux Philip- pines, on emploie comme vomitif la décoction des feuilles de celte plante. (P. D.) MOMOT. Momotus. ois. — Genre de Passereaux de la division des Syndactylcs, créé par Brisson sous la dénomination de Momolus, tirée de Momot , nom sous lequel fcrnandez avait désigné l'espèce type du ÎMOM Houtou. Linné confondait les Momots avec les Toucans; mais aujourd'hui ce groupe est adopté par tous les zoologistes , seule- ment on n'est généralement pas d'accord relativement à la dénomination latine qu'on doit lui appliquer, et l'on adopte indiffé- remment les noms de Momolus Brisson, Prionites Illiger, et Baryphonus Vieillot. Les Momots ont pour caractères : un bec long, robuste, épais, un peu comprimé la- téralement, infléchi vers la pointe, à bords mandibulaircs crénelés; une langue étroite, allongée et barbelée sur les bords; des na- rines arrondies, un peu obliques, situées à la base du bec, et en partie cachées par les plumes du front; la tête couverte de plumes lâches; les paupières nues et les cils rem- placés par de petites plumes; les tarses de moyenne longueur, écussonnés, et formant par la réunion des doigts une plante de pied solide; les ailes, subobtuscs, n'excèdent guère la naissance de la queue ; cette der- nière est longue , étagée , composée de dix ou douze pennes, celle du milieu s'ébarbant dans l'adulte sur un petit espace non loin du bord. Ces oiseaux , qu'on rencontre presque toujours seuls, habitent dans l'intérieur des forêts; ils sont sauvages et déGants; leur vol est difficile et peu soutenu, aussi n'a- bandonnent-t-ils guère les lieux oîi ils sont nés. Leur plumage, très fourni à la tête, au cou et au-dessus du corps , est composé de plumes longues, faibles et décomposées comme celles que l'on voit sur la tête des Geais. Les Momots ne se posent que sur les branches basses des arbres ; ils nichent dans des trous creusés par les Tatous ou d'autres Mammifères, dans lesquels ils portent des herbes sèches pour y déposer leurs œufs. De leurs chants ou plutôt de leurs cris graves et désagréables sont venus les noms de IIou- lou et de Tulu, qu'ils portent dans les contrées dont ils sont originaires. Ces ani- maux sont en général carnivores; car ils se nourrissent d'insectes , de vers de terre, do petits mammifères, etc.; toutefois ils pren- nent également parfois une nourriture vé- gétale. D'Azara a pu étudier au Paraguay les mœurs d'une espèce de ce genre, le Momot liitu, et nous rapporterons ici ce qu'il en dit: «Ces oiseaux, quoique assez farouches. MOM vivaient en liberté; ils étaient lourds dans leurs mouvements, leur démarclie consistait en sauts brusques et obliques, pour lesquels ils ouvrent beaucoup les jambes; ils agi- luietitleur cou en divers sens; ils dormaient sur le dos d'une chaise, et ne descendaient à terre que pour manger; on leur jetait de petits morceaux de pain ou de viande crue, à laquelle ils donnaient la préférence: ils ont aussi mangé quelquefois des melons d'eau et des oranges: mais ils ne faisaient aucun cas du maïs, entier ou concassé, et ne buvaient jamais: ils ne se servaient point de leurs pieds pour saisir les morceaux qu'on leur donnait, et qu'ils frappaient à plusieurs reprises contre terre avant de les avaler; ils en agissaient de même envers les Tiguicrs et autres petits oiseaux qu'on lâchait dans la chambre, lorsqu'après une poursuite acharnée ils s'en étaient emparés ; cette ha- bitude ne paraissait pas avoir seulement pour motif de les tuer, mais de leur briser les os pour amincir leur corps, afin de les avaler ensuite avec plus de facilité, en com- mençant par la tète, ainsi qu'ils le prati- quaient pour les Souris. >; Ces Momols habitent le Brésil : on n'en connaît encore bien que trois espèces ; d'autres espèces ont cependant été décrites, nous ne citerons qt:e : 1" Le MoîioT uouTou ou Momot a tète n.EL'iî, Momolus brasiliensis Lath. , Banj- phonus cyanocephaJus Vieillot. De la gros- seur de la Pic commune, il a environ dix- huit pouces de longueur du bout du bec à celui de la queue. Tout le dessus de son corps est vert; une tache d'un beau noir entoure les jeux, se termine en poiute vers les oreilles, et est bordée de bleu dans sa partie postérieure; un bleu de saphir chan- geant en violet est sur l'occiput, et un bleu d'aigue-marine sur le sinciput; ces deux couleurs sont séparées sur le sommet de la tête par une grande tache d'un noir de ve- lours; la nuque est légèrement parsemée de quelques plumes d'une teinte marron ; tout le dessous du corps est d'un vert sombre; au milieu de la poitrine on voit un petit bouquet de plumes noires, bordées de bleu à l'extérieur; un vert changeant en bleu couvre une partie des grandes rectrices alaires, ainsi que les premières rémiges; toutes les autres pennes et les petites rec- MOM 307 triccs sont vertes ; le bec est noir , les pieds sont bruns. Les rectrices très ctagécs sont vertes à leur origine, puis d'un bleu chan- geant en violet; les deux du milieu, beau- coup plus longues , sont ébarbées à un pouce environ de leur origine, jusqu'à un pouce ou deux de leur extrémité; dans cet intervalle, les barbules paraissent avoir été usées par le frottement, car on observe (luc dans les jeunes les barbes sont entières dans presque toute la longueur des rectrices, Chez les jeunes, le plumage est mêlé de roux sur tout le dessus du corps, et le bouquet de plumes noires de la poitrine n'existe pas. Le nom de lloulou provient du cri que fait entendre cet oiseau toutes les fois qu'il saute. Il habite le Brésil et la Guyane. 2" Le M0.M0T d'O.mbey, Momoius ruficapil- his Durnont de Sainte Croix , Daryphotms rupcapUlus Vieillot. Cette espèce ne diffère de la précédente qu'en ce que le dessus de la tête est roux, qu'aucune des rectrices n'est ébarbre, qu'en outre la couleur verte du dos et des ailes et la couleur bleue des rémiges primaires et des rectrices ne sont plus pures, et enfin que les quatre pennes intermédiaires de la queue sont égales entre elles, tandis que chez le lloulou les deux du milieu sont plus longues. A celte espèce on réunit généralement le MoMOT TUTU, Baryphonus cyanogaster Vieil- lot, sur lequel d'Azara a donné des détails de mœurs, ainsi que nous l'avons dit au commencement de cet article, et qui ne semble dilTérer du Momot d'Ombuy , que parce que la moitié inférieure de sa poitrine et le reste des parties inférieures du corps sont d'un bleu assez vif. Le nom de Tutu a été appliqué à cet oiseau , parce qu'il fait entendre souvent les syllabes tu-tu-txi- tu-lu. Le Momot d'Ombey se trouve au Brésil. 3° Le Momot onAN-Roux , Momolus Levail- lanlii Temm. , Lesson. Cette espèce, qui n'est pas encore bien connue, offre les ca- ractères suivants: Le plumage est générale- ment vert en dessus ; la tête est rouge , les joues noires ; une tache angulaire de même couleur se remarque au milieu de la poi- trine; les rémiges sont bleuâtres ; une cein- ture orangée se voit sur le haut du ventre, celui-ci est gris de perle; la queue est Ion 308 MON guc, étagéc, à exlrémilé égale. Se trouve au Crcsil. (E. Desmauest.) *M0\ACA1\TI1A (fjo'voç, seul; âV.avOo; , «'•pine). INS. — Genre de Coléoptères siib- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins (Sténochorides), attribué par M. Hope à Kirby {Cokoplerisl's manual, 1840 , p. 44). L'espèce type , le Cer. casta- neus de Lin. est propre à l'Europe (C.) MONACAI^TIIE. Monacanthus (uovoç, seule; «xxvGj:, épine), poiss.— Genre de l'or- dre des Pleclognathes, famille desScléroder- mcs, établi par G. Guvier {nègn. anm.,t. II, p. 373) aux dépens des Balisies proprement dits, dont ils diiïèrcnt par les caractères sui- vants : Écailles très petites, hérissées de sca - brosités raides et serrées comme du velours ; une seule épine dentelée à leur première dorsale. Plusieurs sections ont été établies dans ce genre; la première comprend les espèces dont l'os du bassin, très mobile, tient à l'a- domen par une sorte de fanon extensible, et dont la queue est garnie de fortes épines sur les côtés {Balisies chinensis, tomenlosus Bl., Dal. japonicus Tiles, Bal. pelleon Quoy et Gaim., Bal. geographicusPér.). La seconde section renferme les espèces qui diffèrent des précédentes par les soies rudes dont leur queue est hérissée {Bal. to- menlosus Lin. , Scopas Commers.). Une troisième section se compose des es- pèces qui ont le corps tout couvert de pe- tits tubercules fédicalés {Balisies papillo sus Schn.). Dans la quatrième se rangent celles dont le corps est garni partout de cils grêles et sou- vent branchus {B. pcnicilligerus Pér., Cuv., Bal. villosusEhrenh.). Enfin la cinquième section comprend tou- tes les autres espèces qui manquent de ces divers caractères {Bal. hispidus L., longi- roslris Sehn., papillosus L., villosus Cuv., guUalus Cuv.). Les Monacanthes habitent les mers de la zone lorride, près des rochers à fleur d'eau. Ils se nourrissent principalement de Polypes et de Coraux. La couleur de ces Poissons est généralement d'un brun foncé. MONACANTHUS, Lindl. {Bot. Mag., t. 3601, 3078). BOT. PU.— Syn.de CaJaseiMJn, Rich. *MONACUIDHJM {p^ya/Ju moine). MON INS. — Genre delà tribu des Acridiens, éta- bli par M. Serville ( Ess. d'une nouv. class. des Or^/i.), et adopté par nous (//is<. des Ins.). Les Monachidics sont caractérisés par un prosternum muni d'un tubercule; par des mandibules dentées, un prolhorax relevé en forme de crête; par des cuisses postérieures minces, inermes, etc. Le type est le M. fla- vipes Serv., de la Guyane. (Bl.) MOIVACIIXE, Palis. -Beauv. [Agrost., 168, t. 10, f. 10). BOT. Pli.— Syn. deAnii- cum, Linn. *i\IO\ACnLS {monachus, moine), ins. — Genre de Coléoptères subpenianières , tctramères de Latrcille, famille des Cycli- ques (de nos Tubifcrcs), tribu des Crypto- céphalides (Chrysomélines de Lai.), crée par nous et adopté par Dejean {Calai., 3° éd., p. 449) qui en énumèrc 1 3 espèces, toutes d'A- mérique. Les types: \q Cryplocephalus sa- ponolus F., et la Clylhra atm de Knock, sont originaires de la Caroline du Sud. L'Asie et l'Afrique offrent aussi des repré- sentants du genre. (C.) * MOIVACIILS (aovaxcç, moine), ois. — M. Kaup {Ealw. G. Eue. T/ueiy., 1839) in- dique ainsi une division des Sylvics. Voy. ce mot. (E. D.) MOIVACITE. MIN. —Espèce du genre Phosphate. Voy. ce mot. MOÎMACTÎS (f^.ovoç, seul; axn;, rayon). BOT. PU. — Genre de la famille dcsComposées- Sénécionidées, établi par H. B. Kuiilh {in Ilumb. el Bonpl. Nov. gen. et sp., IV, 286, t. 403). Arbres de l'Amérique. Voy. cosiro- SÉES. MOÎVADAIRES. infus. — Première fa- mille de l'ordre des Gymnodés de M. Bory de Saint-Vincent , dans sa classification des Microscopiques. Ce sont les plus simples des créatures vivantes, suivant cet auteur, qui comprend sous ce nom les g. Lamellinc, Monade, Ophthalmoplanie et Cyclide. (Duj.) MONADE, Monas (.u^ovâ;, fxova'îîoç, unité). iNFUS. — Genre d'Infusoires établi par 0. F. Muller, mais incomplètement caractérisé par lui, en raison de l'insuffisance de ses moyens d'observation. M. Bory de Saint-Vincent, en adoptant aussi ce genre, le caractérisa seulement aussi par l'extrême simplicité du corps parfaitement sphérique ; il exclut ainsi de ce genre, pour les reporter dans son genre Mélanelle, les espèces de Muller, MON à corps allongé, qui sont pour nous des Vi- brioriiens des genres Dacteriiim cl Vibrio de M. Ehrenberg. Ce dernier zoologiste, ayant voulu caractériser les Infusoires propre- meiil dits par la multiplicité des estomacs, attribua faussement aux Monades une vaste bouche entourée de cils vibratiles, et du fond de laquelle partent des estomacs pé- doncules comme autant de cœcums. Mais au- jourd'hui on sait que les Monades n'ont pas de bouche, que leur corps gélatineux de forme variable et susceptible de s'élircr plus ou moins quand il s'est agglutiné quelque part , est pourvu d'un long filament fla- gclliforme qui leur sert d'organe locomo- teur, et que M. Ehrenberg a voulu aussi nommer une trompe. Les Monades se montrent promptement dans les infusions animales ou végétales sous la forme de petits corps presque glo- buleux, incolores, presque transparents, larges d'un demi-millième à un et deux centièmes de millimètre, et se reconnaissent à leur mouvement irrcgulier vacillaiit. I/cspccc qu'on peut citer comme type est le Monas lens , qui fut ainsi nommé par Muller, àcause de sa forme un peu discoïde ou lenticulaire. Il est irrégulièrement bos- selé à la surface , sa largeur est de 5 à 1 i dix-millièmes de millimètres. Son filament locomoteur est très difficile à voir, même avec les meilleurs microscopes ; grossi 460 fois, il ne paraît pas plus gros qu'un cheveu, qui n'a lui-même qu'une épaisseur de cinq centièmes ou un vingtième de mil- limètre. Ainsi, l'épaisseur réelle de ce fila- ment locomoteur est la 400" partie de l'é- paisseur d'un cheveu ou la dix-millième partie d'un millimètre environ. Au reste, les Monades des diverses infusions ne dif- fèrent guère que par leur grosseur et par la mollesse de leur corps; on ne peut donc les' distinguer suffisamment comme espèces. (Di'J.) MO\ADELPinï;. Monadelphia (povo;, seul ; àSùféç, frère), bot. ph. — Seizième classe du système sexuel de Linné, compre- nanllesplantesdonl toutes les étaminessont réunies en un seul faisceau par leur filet {Malvacées). Celte classe se compose de cinq ordres distincts les uns des autres par le nom- bre des étamines: Monadelphie penlandrie, Monadelphie d6co)id)je,MoiiadeIphie ennéan- MON 309 dite, Monadelphie dodécandrie et Monadel- phie polyandrie. *MOI^ADEMA(,j,o'voç, seul ; itSrtv, glande). BOT. PU. — Genre de la famille des Orchidées, établi par Lindiey {Orchid., 456). Herbes du Cap. Voy. ORCHIDÉES. 1M0\ADIEI\S. iNFus. — Famille d'Infu- soires. Voy. ce mot. MO^ADIMES. iNFLS. — Sous ce nom , M. Ehrenberg désigne la première famille de ses Polygastriqucs ancnlérés , compris dans la première section , celle des Gym- niques, c'est-à-dire des Infusoires dont le corps n'est pas cilié, ni pourvu d'appen- dices. Mettant à part le genre liodo, carac- térisé par la présence d'une queue, il dis- tingue parmi les Monadines sans queue le genre Chilomonas, dont la bouche doit être pourvue de lèvres ; puis il sépare le genre Doxococcum, comprenant ceux qui se meu- vent en roulant, et tous les autres qui se meuvent en nageant, sont ou ne sont pas pourvus d'yeux. Les genres Monas, Uvella et Polyioma sont privés d'yeux, et did'èrent parce que les Monas sont toujours isolés, et les autres sont agrégés. Les genres Micro- glena , Phacclomonas et Glenotnorum ont des yeux, mais les derniers seuls vivent agrégés; les Microglena qui sont isolés n'ont qu'une ou deux trompes, et les Phacélomo- nas en ont davantage. Si l'on se reporte à notre art. Infusoires, on comprendra ce que ces caractères ont d'artificiel. (Du.) MOi\A\DRtE. iVonandm (acvo;, seul; àvSpiç, étamine). bot. ph. — Première classe du système sexuel de Linné, comprenant les plantes qui n'ont qu'une seule étamine (ex. : Halogelum, Halimocnemis, etc.). Elle a été, en outre, subdivisée en deux ordres nommes Monandrie monogynie et Monandrie digy- nie. M0\'A1VTHES, DC. (Prodr., III, 411). noT. vu. — Voy. sempervivcm, Linn. MO\ARCIIA. OIS.— Genre établi par Yi- gors et HorsDeld, et dont l'espèce type est le Moucherolle caréné. Voy. GOBE-MOucnE. M01\ARDE. il/onorda. BOT. ph. — Genre peu nombreux mais très naturel de la f.!- mille des Labiées, de la diandrie monogy- nie dans le système de Linné. Il ne ren- ferme qu'un petit nombre d'espèces, mais toutes sont assez remarquables par la beauté de leurs fleurs pour servir à l'ornement des 310 MON jardins, où (feux surtout sont très répan- dues. Ses limites sont assez nettement pro- noncées pour être restées presque les mctucs que celles qui lui avaient été assignées par Linné; cependant M. Ilufinesquc a trouvé que deuï de ses espèces {M. ciliala et hir- suta Pursh) présentaient des différences assez grandes pour pouvoir en être déta- chées et pour constituer un genre nouveau, le Itlephilia, RaGn., qui a été adopté par M. Beiitliam dans sa Monographie des La- biées. Apres cette légère modification, le genre Monarde comprend des plantes her- bacées vivaces, toutes de l'Amérique du nord, dont les fleurs sont réunies en grande quantité, en faux verticilles peu nombreux, mais très serrés , et dont le supérieur a l'aspect d'un capitule ; elles sont accom[)a- gnées de bractées ; leur couleur est purpu- rine ou rouge vif. Elles se composent : d'un calice tubuleux, allongé, à 15 nervures, ter- miné par 5 dents, le plus souvent velu in- térieurement à la gorge ; d'une corolle un peu renflée à la gorge, dont le limbe est di- visé en deux lèvres linéaires allongées, la supérieure dressée, entière ou échancrée au sommet, l'inférieure étalée, fendue en trois lobes courts; de deux étamines allongées et saillantes, les deux supérieures restant rudi- mentaires. i. Monarde didvmi; , Monarda didynia Lin. ( M. coccinea Mich. , il/, purpurea Lam.). Cette espèce, commune dans lesjar- diiis, est connue sous le nom vulgaire de Thé d'Osu'CQO ou de l'cnsylranie, qui lui vient de ce que ses feuilles aromatiques sont usi- tées en guise de Thé dans les parties de l'Amérique septentrionale où elle croît spontanément. S'a lige s'élève à 6-7 déci- mètres", et se distingue par quatre angles aii;us longitudinaux ; ses feuilles sont pé- lidlécs, ovales-lancéolées, acuminées, arron- ilics et presque en cœur à leur base, légère- riicnl hérissées à leurs deux surfaces; les fouilles florales sont sessiles, et les bractées extérieures, longuement rétrécies à leur btse, sont colorées. Ses fleurs sont belles et grandes, d'un rouge vif, longues de i ou l) centimètres; leiu- calice est courbe, strié, Coloré, glabre, presque nu à la gnrge; leur Corolle est très glabre; leurs organes sexuels 5>nl longs et saillants. C'est une plante de plciiic terre pour laquelle les précautions IMON se bornent a la couvrir pendant l'hiver , et k lui donner de nouvelle terre tous les deux ans; on la renouvelle par la division des pieds, opération qui se fait en automne. 2. MoN.\iu)K FisiLLEUSE, Moiiarda flsltdosa Lin. M. Beniham rattache à celte espèce comme synonymes les M. purpurea Pursh , M. rugosa Ait. , M. glabra Lam., M. l'io- lacca Desf., cl diverses plantes que les hor- ticulteurs regardent comme distinctes, et qu'ils désignent sous les noms de M. cœru- Ica, crislala, dubia. Cette synonymie com- pliquée tient à coque la Monarde (istuleusc varie beaucoup sous le rapport de la taille, de la villosité, de la grandeur et de la cou- leur des (leurs, de la forme des bractées, etc. Voit i cepcnilant les caractères qui permet- tent de la distinguer de la précédente. Elle s'élève plus haut; son calice est à peine eourbé, moins coloré, ainsi que ses brac- tées, hérissé intérieurement à la gorge; sa corolle plus pâle, le plus souvent purpu- rine ou violacée, et non d'un rouge vif, est plus petite et pubcscente. Cette plante croît très communément dans les endroits frais et montueux des États-Unis ; elle y est em- ployée pour le traitement des fièvres inter- mittentes à cause de son amertume. Elle est très répandue dans nos jardins; sa cuUuro est analogue à celle de l'espèce précédente. (P. D.) MOîVARDÉES. Monardeœ. nor. ni. — Tribu de la famille des Labiées (loy. ce mol), qui a reçu ce nom du genre Monarde qui lui sert de type. (Ad. J ) *MO\AnDELÏ>.'V(diminulifde.1/o«flrf/a). DOT. PU. — Genre de la famille des Labiées- Saturéinées, établi par Bcntham [Labial., 3ol). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. LADIliF.S. M0\'ARI\11E\TS ((iLovo5, seul; Hypnv, mftie). BOT. PU. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par Cassini [in BuUel. Soc. philom., 1817, p. 41 ; Dict. se. nat., XXXIl, 453; LUI, 236). Arbris- seaux de la Mauritanie. Voy. composées. MO^ÎAS. INFUS. — Voy. MONADE. mONASE. Monasa. ois. — Nom donné par Vieillot au Barbacou. MO^.\UL. Monaulus, Vieill. ois. — Syn. de Lophophore. Voy. ce mot. MOXAX. MAM. — Espèce du genre Mar- motte, roy.ce mot, (E.D.) MON î\ION 31 MOXDAIIV. OIS. — Nom vulgaire d'une race de Pigeons. Voy. ce mot. MO\E. MAM. — Nom vulgaire d'une es- pèce de Guenon. Voy. CKncoriTHÈQUf:. MOAEDLLA. ois. — Nom donné par Brehni au Choucas. Voy. coiibeau. aiOXEDl'LA. INS.— Genre de la famille des Bembécides, de l'ordre des Ilyménoplè- res , établi par Lalreille sur quelques espè- ces d'assez g»ande taille , propres à l'Amé- rique. Les Monédules se reconnaissent à leurs mâchoires et à leur labre allonges, formant une sorte de trompe , avec les pal- pes longs, les maxillaires ayant six articles et les labiaux quatre. On peut considcrer comme type du genre \aM. carolina {Bembex caroUna Fabr. ), de la Caroline et de la Géorgie d'Amérique. (Bl.) MOIVELLA, Herb. {App., 29). bot. pu. — Syn. de Cijrtanthus, Ait. * MONEMA (fxovo;, un seul; vç;u.a , fl- lament). bot. cr. — (Phycées). Ce genre, delà tribu des Diatomées, établi par M. ■Tire- ville avec ces caractères : Filaments simples ou rameux , renfermant une série de frus- tules oblongs ou elliptiques , ne peut être séparé du genre Sc/iuo«e?nad'Agardh. (Un.) MO\E\TELES. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées , établi par Labiilardière (iVov. Caled., t. 43, 44). Herbes de l'Asie tropicale. Voy. comfosùes. aiOXETIA. BOT. PB.— Genredela famille des Ilicinées?, établi par L'Héritier (//i^^;., I, 1). Arbrisseaux du Cap. Voy. iciNiiES. MOXGEZIA (F/or. flumin., V, t. 105, 106). BOT. PH. — Syn. de Samyda, Linn. MONGOLS. MAMM. — Espèce et subdi- vision du genre Maki. Voy. ce mot. aiOXGUL. MAîia. — Syn. d'Alogtaga , espèce du genre Gerboise. Voy. ce mot. MO\IEiî.\. BOT. PU. — Genre de la famille des Diosmccs-Cuspariées, établi par Linné {Gen., n. 830). Herbes des mers de l'Amé- rique tropicale. Voy. diosméf.s. M0MLI.4, [Monile, collier, chapelet). BOT. PH. — Genre de Champignons appar- tenant aux Arthrosporés. Ce sont des Mucé- dinées qui vivent en groupes nombreux sur les végétaux en décomposition. Ils sont ca- ractérisés par des filaments le plus ordinai- rement simples, tubuleux, cloisonnés, qui donnent naissance à leur extrémité supé- rieure , à peu près à une hauteur égale , à des rameaux composés d'articles (spores) réunis bout à bout comme les grains d'un chapelet, et qui .'c séparent. Ce genre ainsi caractérisé se distingue difficilement des Pénicillium ; mais dans celui-ci l'extrémité supérieure des filaments ou pédiceiles se dilate Sdus forme de vési- cule, et les spores disposées également en chapelet naissent et divergent de tous les points de celte vésicule. Le Munilia pcnicillala de F. prend quel- quefois un assez grand développement, et l'on peut presque distinguer à l'air ses ra- meaux longs et pendants, qui lui ont fait donner par Corda le nom de Driarea ele- gans. (Liiv.) MOXILIFOKÎllE. Monilifonnis {monile, collier; forma, forme), zool., bot. — On donne celte épithcle, en zoologie, à toutes les parties divisées par des étranglements en petites niasses arrondies placées à la suite les unes des autres, en manière de grains de chapelet, comme les antennes, les palpes de certains Insectes, les poils de quelques Pho- ques, etc. — En botanique, celteépithète a la même signification, et s'applique à tous les organes qui présentent celle disposition ; ex.: la lige du Caclusmonilifonnis, les feuilles du Mesembryanlhcmum moniiiforme, les fruits de Vlledysarum moniiiforme. SIOXIllIA. BOT. PH.— Genre de la famille des iMunimiatées-Monimiées, établi par Du- pelil-Thouars {Plant, afric, 21, t. 7). Ar- brisseaux de l'île Bourbon. Voy. monimiacéks. aiO.\lML\CÉES. Monimiaceœ-. bot. ru. — A. - L. de Jussicu , dans son Gcncra { p.ige 401) , rangeait parmi les Urlicées , et à la suite des Ficus, les deux genres Am- bora et Uedycaria, dont l'inflorescence, surtout celle du premier, prc.sente une rcs- semliianre marquée avec celle de ces ar- bres. Plus tard, les matériaux pins nom- breux et plus complets qu'il eut entre les mains le déterminèrent à faire entrer ces plantes dans une famille nouvelle, à la- quelle il donna le nom de Monimiécs, du nom du genre Monimia Thouars, qu'il re- garda comme eu formant le type(t'oi/. A.-L. de Juss., Ann. du ;¥u.ç., XIV, p. 132), et qui prit place parmi ses Dicotylédones di- clines. Celte nouvelle famille fut générale- ment adoptée par les botanistes; et la plu- part d'entre eux la conservent encore telle 312 MON que l'a proposée notre célèbre botaniste; de re nombre sont MM. Endiicher, A. Ri- cliarJ, etc. Cependant M. Robert Brown , se basant sur des dilTorences dans le mode de dohiscencc des anthères, dans la direc- tion de l'ovule, de la graine et de l'embryon, dans la consistance du péricarpe, etc., dif- forenccs que M. Endiicher regarde comme indiquant seulement la nécessité d'établir deux sous-ordres dans la famille établie paf A.-L. de Jussieu, a divisé les Monimiacces eii deux familles distinctes, dont l'une, celle des Athérospermécs , a été traitée par M. A. de Jussieu dans cet ouvrage {voy. ATiuinosPKRMÉEs), dont l'autre, celle des Monimiées ou Monimiacées, est celle qui nous occupe en ce moment. Ces deux fa- milles correspondent exactement aux deux sousordres des Monimiées et Athérosper- mées de M. Emilicher, des Amborées et Aihérospermces de M. A. Richard {Élcm., 1' édit., p. C65). Telle qu'elle reste après la séparation des Athérospermées , la famille des Monimiacées secomposed'arbresoud'arbrisseaux à feuilles opposées, simples, entières ou dentées, à ner- vures pennées, persistantes, non accompa- gnées 4c stipules. Leurs fleurs sont uni- sexuées. Elles ont été considérées par les au- teurs de deux manières différentes. Pour les uns, elles se composent d'un périanthe en forme de calice, étalé, ou resserré en tube ou en cloche, divisé à son bord en lobes qui forment fréquemment deux rangées, tapissa dans les mâles sur toute sa surface interne d'étarnines en nombre indéfini, dont les an- thères à deux loges opposées s'ouvrent par une simple fente longitudinale ; dans les fe- melles, ce périanthe porte à sa partie infé- rieure ou sur une grande portion de sa face interne des pistils nombreux, distincts, dont chacun présente un ovaire uniloculaire , avec un seul ovule analrope , suspendu au sommet de la loge, et un style terminal. D'autres auteurs ont considéré ce périanthe comme un involucre, et chaque étamine ou pistil comme formant autant de fleurs dis- tinctes, mâles ou femelles, opinion en fa- veur (te laquelle on peut donner plusieurs arguments de grande valeur. Le fruit se compose de drupes monospermes entourés par l'involucre ou périanthe persistant et acciu , ou même enfoncés dans sa sub- î\ION stance qui est devenue épaisse et charnue, La graine est renversée, et renferme un embryon assez développé, à cotylédons el- liptiques, plans, à radicule supcre, placé dans l'axe d'un albumen charnu-oléagi- neux. — Les Monimiacées habitent l'hénii- sphcrc austral , et leurs divers genres sont disséminés en différentes parties de l'ancien et du Nouveau-Monde : les Ambora et Mo- iumia, à Madagascar et à l'IUî de France, les Ktbara à Java, les Iledijcaria à la Nou- velle-Zélande «t à la Nouvelle-Hollande ; tandis que les Cilrosma habitent en grand nombre le Pérou, rarement le Brésil, et que ie genre Doldoa se trouve dans le Chili. — Ou ne sait rien de bien positif relative- ment aux propriétés de ces plantes, seu- lement celles de l'Amérique méridionale ont été remarquées pour l'odeur aromatique qu'exhalent toutes leurs parties; on sait aussi que l'écorce des Doldoa renferme assez de tannin pour qu'on l'emploie avec avan- tage au tannage des peaux. — Voici, d'après M. Endiicher, le tableau des genres de cette petite famille : Ambora, Juss. {Tcnnbourissa, Sonnerai; MiUvidatea, Commer.); Monimia, Thouars; Ktbara, Endl. {Brongniarlia, Blume); Ci- trosma, Ruiz. etPav.; Tetrapome, Poepp. ; Iledijcaria, Forst. ; Buldoa, Juss. {Ruiziay Puv.; Peumus, Pcrs. ) ; Mollinedia Ruiz. et Pav. (P. D.) MO\ITOR. UEPT. — Cette dénomination signifie qui averlil ; on l'a donnée à des Sau- riens de taille moyenne, dont les uns vivent en Afrique et dans l'Inde, passent pour pré- venir l'homme de l'approche des Crocodiles, ce sont les Varans; tandis que les autres, qui sont les Sauvegardes ou Tupinambis, habitent l'Amérique chaude. Cuvier et plu- sieurs naturalistes encore, ont employé gé- nériquement le mot Monilor; mais MM. Du- meril et Bibron, dont nous suivons la mé- thode, ne laissent pas dans la même famille les Varans et les Sauvegardes, et pour évi- ter toute équivoque, ils abandonnent l'ex- pression même de Monilor. Voy. les articles SAL'VF.GAnDEet VAUAN. (P- G ) *M01VIT0RES. nEPT. — M. Wiegmann {Herp. men., 1834) donne ce nom à un groupe de Sauriens, dont le genre principal est celui des Monitors. Voy. ce mot. (E. D.) *illOMUS (fi. vco; , qui va seul ). iNS. — MON Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division desÉri- rliinides, cité au Synopsis du tom. VIII, 2, p. 3il, Gcncracl sp. CurcuUon. de Schœn- herr. L*aiiteur a publié les caraclères du genre sous le nom de Stcnopelnnis , qu'il a changé ensuite en Panscopus, le précédent ayant été employé avant lui; mais Schœn- herr n'a pas fait connaître le motif qui l'a déterminé à adopter le nouveau nom de Monius. (C.) MOIVIVIIVA. BOT. PII. — Genre de la fa- mille des Pulygalécs, établi par Ruizet Pa- von {Syst., I, IGO). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. polvgalées. MONOCARPIOUE. DOT. — Foy. apo- OÏNE. MOXOCARYUM (ao'vo.-, seul ; x^Jovov , noix), bot. ph.— Genre de la famille des Mélanlhacées-Colchicées, établi par R.Brown {Append. to Denham et Clappert., p. 241). Herbes orientales. Voy. mélanthacées. *MON"OCELIS (aôvo;, unique; xr,)iç, ta- che, œil). HELM.— Division établie parmi les Planaires (voy. ce mot) par M. Ehrenberg. (P. G.) MONOCENTRA, DC. (Prorfr., III, 131). BOT. PH. — ^OJ/. CH.CTOGASTRA, DC. MOXOCENTRIS, Schneid. poiss— Syn. de Lépisacanthe. *iMO\OCÉl>IIALIEÎVS.M0J70Ccpfta/(i(f.ô- vor, seul; xe^a'i-n, tète), térat. — Famille de Monstres doubles, de l'ordre des Autositai- res, caractérisée principalement (TeVatoioâf/e, Isid. GcolTr.) par la présence, chez les indi- viilus (le celle famille, d'une double tète, n'olfrant aucune trace eitérieure de dupli- cité, et surmontant deux corps confondus dune manière plus ou moins intime et sur une étendue plus ou moins grande. L'unité apparente de la tête est le carac- tère qui dislingue essentiellement les Mo- nocéphaliens des autres Monstres doubles Autositaires; le second caractère, la fusion des corps, est celui dont les diverses modi- fications ont servi de base à l'établissement des trois genres Déradelphe, Thoradciphe et Synadelphe, ailniis par M. Isidore GeolTroy- Sainl-Ililaire (loco cilato) , et dont nous al- lons donner la description. 1. DÉnADELPHE. Deradelphus (d\'pyi , cou ; àiùtpi;, frère). Troncs séparés au-dessous de l'ombilic, réunis au-dessus; trois ou quatre T. vin. .IMON ■m: membres ihoraoiques ; une seule tôte, sans aucune partie surnuméraire à l'extérieur. Celte anomalie, rare chez l'homme, est, au contraire, fréquente chez les animaux, et l'a- nalomie des Déradelphes présente certaines particularités dignes de remarque, «llexiste, au moins dans les cas les mieux connus, non seulement deux moelles épinières distinctes jusqu'à leur extrémité supérieure, mais aussi deux moelles allonsccs ; non seulement deux rachis et deux canaux vertébraux , mais un trou occipital très large et manifestement double, ou même deux trous occipitaux très rapprochés, dont chacun donne séparément passage à l'une des moelles allongées, et entre lesquels sont interposés quelques os- selets plus ou moins rudimentaires. Quant aux viscères, leur organisation et leur dis- position sont généralement les mêmes que chez les Synotes. Ceux de la région sous • ombilicale sont doubles et normaux; mais la portion sus-ombilicale de l'abdomen, le thorax et le col, renferment un grand nom- bre de parties uniques, symétriquement dis- posées par rapport à l'axe d'union, et rcsul- tantde la fusion médiane d'éléments appar- tenant par moitié à chacun des deux sujets composants. » {Traité de Tératologie, par M. Isid. GeolT. St-Hilaire.) "" aucoup de Mammifères ont déjà pré- sciiié des cas authentiques de Déradelphic; nous citerons surtout le Chat , le Chien , la Chèvre, le Bœuf, le Cochon; et parmi les Reptiles, le Lézard gris a présenté quelques exemples de cette monstruosité. 2. Thoradelphe. Thoradelphus (Oupa?, tronc; à'h)n, pied fourchu). INS. — Genre de Coléoptères pon- tamèrcs , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides phyllophages , crée par llur- meister {Handbnch der Entomologie, 18*4, MON p. 153), qui le comprend parmi ses G y ni' nosomidcs. 11 se compose de 1 1 espèces , qui toutes sont originaires de l'Afrique australe. Nous citerons comme en faisant partie les espèces suivantes : M. glabarri- mus B., spinipes F., scutellaris et calcara- tus Dej. (C.) *i\IO.\OCniLES ( ;.o'vo« , seul ; xM , ongle). M.\M. — Klein {Quadr. dist. hist. nat., 1751 ) donne ce nom à un groupe de Solipèdes. (E. D.) *MO\OCHILUS (ixiyo-, , seul; yùU;, lè- vre). BOT. PU. — Genre de la famille des Ver- bénacées-Lippiées, établi par Fischer et Meyer {Index sem. hort. PelropolU., 1835, I, 34). Herbes du Brésil Voy. VEiiBÉ.SACiiES. RIOXOCHIRE. Monochirus. poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens Sub- brachiens , famille des Poissons plats, établi parG. CuvierC/ièflfn. anim., t. II, p. 343) pour "des Poissons qui ont de grands rapports avec les Soles. Ils en diffèrent principalement par une pectorale extrêmement petite du cote des yeux; celle du côté opposé est presque imperceptible ou manque tout-à-fait. On n'en connaît qu'une espèce qui vit dans la Méditerranée : c'est le Lingualula de Ron- delet {Plcuronectes microchirus, Lac). iV10\0CIIL.^IV.4 , Gaudich. (m Vorj. Freyc, t. 12, f. 3, d, c, /"). bot. cr. — Syn. de Didymochlœna, Desv. MO.VOCLE. Monoculus. crcst. — Syn. de Cyclops et de Cypris. Voy. ces mots. (H. L.) MO\OCLE.\. BOT. CB. — Genre de la fa- mille des Ilépatiques-Anthoccrolées, établi par Ilooker {Musc, exot., t. 176). Mousses des régions tropicales où elles croissent pa- rasites sur les arbres. *.^10\0CLES. Monoculi. crl'st. — M. Milne-Edwards, dans son Ilisloire natu- relle des Crustacés, désigne sous ce nom une famille qu'il range dans l'ordre des Co- pépodes. Ce groupe est caractérisé principa- lement par l'existence d'un œil unique situé sur la ligne médiane, à la partie antérieure et supérieure de la tête. Les Crustacés dont il se compose sont tous d'une petitesse ex- trême, et sont remarquables par les méta- morphoses qu'ils subissent dans le jeune âge. Pour que l'accouplement puisse s'ef- fectuer, le mâle s'accroche à la queue de la femelle à l'aide de ses antennes, qui dif- WON 315 fèrent presque toujours par leur forme de celles de cette dernière ; elles sont souvent pourvues d'un renflement préhensile. La manière dont la fécondation s'opère est des plus remarquables ; M. Siebold a constaté dernièrement qu'il n'y a pas de véritable coït, nuis que le mâle produit un sper- matophore tubulaire qu'il accole à l'abdo- men de la femelle, tout près de la vulve, et que, par un phénomène d'endosmose, la li- queur fécondante est ensuite expulsée de ce réservoir pour pénétrer dans l'appareil fe- melle, ou pour se porter sur les œufs ou moment de leur passage, et l'ovaire dans le sac ovifère. La femelle, beaucoup plus grande que le mâle, l'entraîne pendant quelque temps avec elle; et, après la fécondatioo, pond un nombre assez considérable d'œufs qui, pendant toute la durée de l'incubation, restent suspendus sous son abdomen dans une ou deux grosses poches ovoïdes. Les petits qui en éclosent sont de forme presque circulaire, et ne sont pourvus que dune paire d'antennes et de deux paires de pattes natatoires ; ils ressemblent alors si peu à leurs parents, qu'un zoologiste habile, Mullcr, en a formé un genre distinct sous le nom d'Amymone. Mais ils changent plu- sieurs fuis de peau, et chaque mois leur thorax, puis leur abdomen , se développent de plus en plus, et on voit paraître en même temps les membres, qui d'abord manquaient complètement. Lorsqu'ils n'ont que six pattes, ils constituent le genre Nauplius de Muller. Les Monocles présentent, dans la struc- ture de leurs antennes inférieures et do leurs pattes-mâchoires, des différences qui semblent suffisantes pour motiver leur di- vision en trois coupes génériques, désignées sous les noms de Cyclops, Cyclopsina «t Arpacliens. Voy. ces différents noms. (H. L.) MO.VOCLIXE. BOT. — Ce nom, employé par opposition à celui de Dicline, s'appliqu» à toutes les plantes qui ont les deux sexes réunis dans la même (leur. Monocline est par conséquent synonyme d'Hermaphrodite. ♦.MOXOCOSMIA (^.-;vo:,seul; xi\anles sans axe, MM. Unger et Endlicher réunissent sous la dénomina- tion commune de Cormophyta, Chorobrya , plantes pourvues d'un axe, tous les autres végétaux chez lesquels l'accroissement a lieu selon des directions fixes et détermi- nées, ou chez lesquels il existe un axe distinct. Chez ceux-ci le développement gé- néral s'opère de trois manières différentes qui caractérisent autant de sections: 1° tantôt les faisceaux vasculaires de la tige se pro- longent vers le haut en se développant sans se multiplier: ceci donne la végétation ter- minale {vegetatio terminalis, endsprossendei iyac/is très, qu'elles ne paraissent plus céder à » l'elTort de la végétation qui tend sans » cesse à les rapprocher, en les portant du » centre à la circonférence.» Ces idées furent adoptées par les botanistes , qui , sans les appuyer sur de nouvelles observations, les modifièrent encore et les généralisèrent plus que ne l'avait fait Desfonlaines lui-même : ainsi plusieurs Traités élémentaires repro- duisirent cette assertion dénuée de fonde- ment, que la lige d'un Monocotylédon se c impose d'une foule de faisceaux simple- ment juxtaposés et parallèles, dont les plus nouveaux occupent le centre et, à mesure qu'ils se forment, repoussent les plus an- ciens vers la circonférence. Par là fut in- troduite dans la science cette théorie selon laquelle les Monocotylédons végètent et se développent par leur portion centrale, théa- î\ION rie que De Candolle adopta et consacra en désignant les Monocotylëdons sous le nom d'Endogènes, ou à végétation centrale , et que nous voyons encore aujourd'hui adoptée sans restriction et développée par M. Lind- Icy dans son Vcgetahic kingdom, et par quelques autres botanistes. Cependant, s'il est un point bien établi maintenant dans la science , c'est qu'il n'existe point de plantes à végétation cen- trale, en d'autres termes, qu'il n'y a point d'Endogènes. C'est ce qu'ont surabondam- ment démontré les beaux travaux de MM. Mol- denhawcr, Hugo v. Mohl, Meneghini, Un- ger, de Mirbel , Gaudichaud, etc. (1). Voici un résumé des principaux résultats consignés dans les ouvrages de ces habiles observateurs, et par suite un exposé des caractères anato- miques des Monocotylédons. Lorsque, ne se contentant pasd'examiner la tige d'un Palmier sur une section trans- versale, comme le faisait Desfontaines, on la coupe longitudinalement et qu'on suit dans leur marche longitudinale les faisceaux fibro-vasculaires qui la composent, on ne larde pas à voir qu'au lieu d'être simple- ment juxtaposés et parallèles, comme on l'avait dit sans fondement, ils se croisent Cl s'entrecoupent, les uns paraissant monter directement, tandis que d'autres suivent Une ligne courbe de la circonférence vers le centre et du centre vers la circonférence. Mais ce n'est encore là qu'une vue incom- plète de la disposition réelle des faisceaux ; c'est tout ce qu'une coupe verticale peut apprendre à cet égard. Chaque faisceau ne restant pas dans un même plan , mais for- mant, au contraire, une courbe à double courbure , ou gauche , comme nous le ver- rons plus tard , il faut donc examiner un faisceau dans toute sa longueur, et pour cela l'isoler par une dissection longue et difficile, ou en s'aidant de la macération. Voici ce qu'on observe dans ce cas : à partir (i) f^oy.tiMitnhayreT, Beilraege zur Anat. rf.r rjlanzeit. — H. Molli, De structura Palmarum, dans los Gênera el spe- cifs Palmarum de M. de Martius; Vermischte Schrifwn , p. 12.). — Monogliiiii , Ricerche lulta tirullura ilelle caule mile plante monocotyl., Padoue, I836. — Unjcr, Mémoire rite plus haut — Miibel , MCm. sur le Dattier, Compte- Rendu , 12 juin 184:!; Munal. des se, nor, juillet I8i3, t. 30; sur le Co;v///irte, Compte-Rendu, 7 oitobre i8l(; annales rfa ic «flf , 3' sér., juin i845. — G;iudirliaud , plusieurs Mémoires insérés d»ns les Comptes-Rendio en I843, 44 *«45. MON 319 de la base de l,i fVuiilc à laquelle il corres- pond (1), le faisceau se jiorte vers le centre de la tige en formant une courbe à convexité supérieure; arrive au centre, il descend à peu près verticalement dans une certaine longueur , après quoi il se reporte vers la circonférence suivant un arc très ouvert et dans une direction très inclinée; il arrive ainsi à la circonférence où l'on voit son ex- trémité se superposer à celles des faisceaux formés avant lui. C'est en formant ces deux arcs, l'un de la feuille vers le centre, l'autre du centre vers le bas et vers l'extérieur de la tige, qu'il croise la direction des autres fais- ceaux , et de là cette sorte d'enchevêtrement sans ordre apparent qu'on remarque au premier coup d'œil sur une coupe verticale. Ce croisement est naturellement d'autant plus marqué et d'autant plus brusque, que la ligne suivie par le faisceau de la feuille vers le centre de la tige approche plus de l'horizontale , ce qui a lieu lorsque les feuilles se fixent sur la lige en grand nombre et à de très courts intervalles; de là l'or- ganisation si remarquable ilu Xanihorrhœa haslilis, qui a été signalée et figurée par A. -P. De Candolle (Organog., pi. 7 et 8) et par M. Gaudichaud [Recherches sur l'or- ganog. , etc., pi. X), et dans laquelle on voit les faisceaux, dans cette portion de leur trajet, suivre une ligne presque trans- versale Ainsi que l'a fait remarquer M. Mene- ghini, et plus récemment M. Gaudichaud , les faisceaux, dans leur marche à travers la lige, ne restent pas dans un même plan vertical, mais ils se portent peu à peu de côté, de telle sorte qu'ils décrivent par là une courbe gauche, et que leur extrémité inférieure ne se trouve pas verticalement au-dessous de la supérieure, mais plus ou moins de côté par rapport à elle. C'est pour expliquer cette sorte de torsion que M. Me- neghini a admis un déplacement relatif de la feuille sur la lige pendant son développe- ment, fait qui a été récemment contredit par M. Mohl. Une autre observation importante, c'est (f) Il est clair qu'en prenant ici la Teuitle pourpoint de départ des faisceaux, nous laissons tout à-fait de cùié la question de savoir si ces faisceaux , en se développant , des- cendent de la feuille vers le bas de ta tige, ou nionteiil de \i tige vers la feuille. 320 MON que dans les difTérenls points de son trajet un môme faisceau modifie beaucoup ses dimensions, sa consistance et sa struclurc anatomique. Dans sa porlion supérieure il présente sa structure la plus complexe et en môme temps sa consistance la plus faible. A mesure qu'il descend , sa consistance augmente; enfin, à son cxlrômitc inférieure il est réduit à l'état de filaments grêles, résistants , simples ou divisés. Il présente sa plus grande épaisseur dans sa portion qui avoisinc le centre de la tige. D'après les belles observations de M. H. Molli , trois parties bien distinctes entrent dans la composition d'un faisceau : 1" le liber; 2' les vaisseaux propres; 3° le corps ligneux. Le liber occupe la portion la plus extérieure du faisceau. Il se compose de cellules prosenchymaleiises à parois épaisses et ponctuées, qui forment la partie la plus dure et la plus résistante du faisceau; or, comme ces cellules constituent tout le fais- ceau à son extrémité inférieure , et que leur quantité relative diminue à mesure que l'on considère un point plus élevé dans la tige , on s'explique très bien la diminution gra- duelle de consistance du bas vers le haut de ce môme faisceau. Le corps ligneux occupe le côté intérieur du faisceau. Il se compose de cellules parenchynialeuses allongées , à pa- rois assez minces, ponctuées, entourant des vaisseaux de deux sortes, les uns extérieurs, très grands, souvent assez larges pour être visibles à l'œil nu, au nombre d'un ou deux, à parois ponctuées ou réticulées; les autres beaucoup plus petits, plus nom- breux, et annelés ou spiraux; ces derniers forment de vraies trachées qui occupent le point le plus central. Enfin, ce que M. iVJohl nomme vaisseaux propres est situé entre les deux parties précédentes , et se compose de cellules très allongées , de diamètre variable , et à parois minces. Comme le fait observer M. Schleiden, ce n'en autre chose que le tissu le plus jeune (lu faisceau , ou ce qu'on nomme le cam- bium. Dans sa portion inférieure grôleet très résistante, le faisceau est formé tout entier par les cellules libériennes; plus haut, on voit se joindre à celles-ci un commencement de corps ligneux, dans lequel il n'existe encore qu'un seul gros vaisseau entouré de quelques cellules; enfin, vers la partie su- INION périeure, les trois éléments constitutifs du faisceau existent simultanément, mais son liber n considérablement diminué et ne forme plus qu'une couche assez mince, en forme d'arc, tandis que son corps ligneux a pris beaucoup de développement, et con- stitue la plus grande partie de la masse to- tale devenue par là beaucoup moins ré- sistante. En résumé, l'on voit qu'une tige de Monocotylédon est loin d'avoir ses parties jeunes au centre, puisqu'au contraire ses faisceaux de nouvelle formation se placent toujours plus extérieurement que ceux qui existaient déjà; que dès lors ces végétaux n'ont pas une végétation centrale, et que par suite la division des végétaux phanéro- games en Endogènes et Exogènes repose sur une simple erreur d'observation et doit être abandonnée. Quelques mots achèveront de faire connaître l'organisation anatomique des Monocoiylédons. D'abord, le bois de ces végétaux étant formé simplement de faisceaux fibro-vascu- laires épars au milieu du tissu cellulaire, il en résulte que ce dernier ne s'agglomère point en moelle dans un canal médullaire d'organisation particulière, comme chez les Dicotylédons; cependant dans certains cas le centre même de la tige en présente une agglomération assez considérable et assez nettement limitée pour que quelques bota- nistes aient cru devoir la qualifier de moelle. De plus, on n'observe dans la masse ligneuse rien d'analogue aux rayons médullaires qui existent chez la grande majorité des Dico- tylédons, mais non chez tous, comme le montrent plusieurs exemples cités par MM. Ad. Brongniart, A. de Jussieu et par nous-même. A l'extérieur, cette tige est re- vêtue d'un épiderme et d'une couche cor- ticale, cellulaire, mince et très simple, dont l'organisation ne ressemble pas à celle des Dicotylédons, et ne présente jamais du couches fibreuses superposées comme chez ces derniers. Quelques modifications généralement lé- gères à l'organisation que nous venons de rapporter se remarquent chez divers Mono- cotylédons. La plus frappante est celle que présentent les Liliacées, particulièrement les Dracœna et Cordyline, par suite de la- quelle leur tige, au lieu de rester toujours MON grélc comme celle des Palmiers, peut ac- quérir une épaisseur énorme comme celle qui a rendu célèbre leDragonnier de l'Oro- tava. M. MohI explique cette particularité par ce fait que la portion inférieure des faisceaux fibro-vasculaires de ces végétaux, quoique n'étant plus formée que de cellules libériennes, comme chez les Palmiers, ne s'a- mincit pas comme chez ces derniers en filets très minces, mais conserve un assez fort diamètre. On sait que Dupetit-Thouars a rattaché ce fait à la production des bran- ches, et par suite de nombreux bourgeons chez ces arbres, et qu'il en a fait la base d'une théorie de l'accroissement végétal , devenue célèbre par ses travaux et par ceux de M. Gaudichaud. Les différences qui distinguent les Mono- cotylédons des Dicotylédons se trouvent non seulement dans la structure analo- iiiique de leur tige, mais encore dans leurs autres organes. Leur racine ne présente pas de pivot à la germination, leur radicule perce la couche externe de l'embryon qui lui forme une sorte de gaine ou une coléorhize; elle s'allonge ensuite pendant un temps assez limité après lequel elle s'oblitère, et la plante n'est plus fixée au sol que par des racines advenlives, nées à la base même de la radicule, et qui par les progrès de l'âge se développent sou- vent en grand nombre, de plus en plus haut, au point de former enfin quelquefois, à la base de la tige, une masse plus épaisse que celle tige elle-même. Les faits les plus cu- rieux à cet égard sont ceux que présentent les Urania, Pourrelia, surtout les Vellosia. Les feuilles des Monocotylédons sont presque toujours alternes, souvent sessiles et embrassantes , ou à pétiole engainant , simples et entières, à peu d'exceptions près; leurs nervures sont généralement égales et parallèles, quelquefois cependant réticulées (Aracées, Dioscoréacées , Smilacées). Leurs fleurs sont organisées d'après le type ternaire, c'est-à-dire qu'elles se com- posent : d'une enveloppe florale à 6 parties rangées en deux verticilles alternes entre eux, et de trois parties chacun; de Sou de 6 étamines opposées aux pièces de l'enve- loppe ; d'un pistil à trois carpelles. On trouve néanmoins des modifications de cette organisation florale exprimée en nombres si r. vui WON 321 simples, les unes réelles, les autres appa- rentes. Ainsi , la famille des Alismacées nous offre des exemples des premières pour les étamines dans la Sagittaire, pour le pis- til dans les i4h'sma; quant aux dernières, la transformation de plusieurs des G éta- mines en pièces pétaloïdes ou en stami- nodes s'opère de diverses manières chez les familles du groupe des Scitaminées, et donne aux fleurs de ces plantes leur orga- nisation singulière, dans laquelle cependant les ingénieuses recherches de M. Lestibou- dois ont eu pour résultat de montrer en- core la symétrie fondamentale des Monoco- lylédoncs, plus ou moins déguisée, il est vrai. Cette symétrie ternaire distingue presque toujours nettement les fleurs des Monocotylédones de celles des Dicotylé- dones, dont on sait que la fleur est généra- lement organisée d'après les types binaire et quinaire. D'un autre côté, le groupe des Glumacées est composé d'un grand nombre de Monocotylédones dont les fleurs n'ont pour toute enveloppe florale que des brac- tées. Voy. GRAMINÉES L'enveloppe florale des Monocotylédones en général a été envisagée de manières très diverses par les botanistes, dont chacun l'a définie et nommée selon le point de vue auquel il l'envisageait. Discuter ici leurs ma- nières de voir nous conduirait beaucoup trop loin; aussi renverrons-nous pour cela au mot PÉRIANTUE. L'une des parties des végétaux monoco- tylédons dont l'examen présente à la fois le plus d'intérêt et de difficultés, est leur em- bryon. Longtemps mart;onnu, il a été étu- dié avec soin dans ces dernières années par M. A. de Jussieu, qui a consigné les princi- paux résultats de ses recherches dans un mémoire auquel nous allons emprunter les points les plus importants de son histoire. ( Voy. A. de Jussieu, Mémoire sur les em- bryons monocotylédones ; Ann. se. nat. , 2' sér., t. XI, 1839, p. 341-361 ; pi. 17. ) Uu embryon monocotylédoné complet se compose, dit M. de Jussieu, d'un axe ou tigelle , terminé du côté intérieur de la graine par plusieurs feuilles, dont la pre- mière, beaucoup plus développée (cotylé- don), enveloppe les suivantes, qui le sont à peine et qui forment par leur réunion la pUimiilc ou gemmule. L'autre extrémité, 41 322 AlON qui louche la pëi iphéiie de la graine , en gciiér.il en un point déterniinc, le micro- jiylc, est dite radiculaiie, parce que c'est d'elle que sort la radicule. La forme la plus ordinaire de cet embryon est celle d"ua cy- lindre arrondi aux deux bouts, ou d'un ov(iïde plus ou moins allongé; sa portion la plus dilatée est tantôt la cotylédonaire, plus souvent la radiculaire, que leur situation respective dans la graine rend presque tou- jours faciles à déterminer. La position de la gemmule se trahit par une légère saillie extérieure sur un côté, et là se montre le j)lus souvent une solution de continuité ou une petite fente, que M. A. de Jussieu nomme fente gemmida'ue. Rarement cette fente gemmulaire est assez largement béante, et ses <;ôtés ou lèvres laissent voir entre elles la première feuille de la gem- mule dans toute sa longueur {Ouvirandra); ailleurs, seS lèvres se touchent ou se re- couvrent même dans leur milieu, en s'écar- lant en bas et en haut, où l'on voit souvent alors saillir la pointe de la gemmule {Apo- nogeton distachyum) ; dans d'autres cas, au contraire, celle-ci est plus courte et ne se montre pas au dehors {Sparganium ra- mosuin). Le plus généralement, les deux lèvres de la fente gemmulaire se touchent dans toute leur longueur, et il en résulte un petit sillon ou une ligne Cne, tantôt droite, très souvent aussi courbe, ce qui indique la superposition d'une lèvre sur l'autre (7'?'j- glochin Barrelievi). Quelquefois la gemmule se montre à l'extérieur comme un petit mamelon au fond d'un enfoncement circu- laire, ou ovale , %u en losange. Dans d'autres embryons, la fente gemmulaire est transversale, à bord supérieur courbe ou sinueux ; M. A. de Jussieu explique cette disposition, en admettant que les deux lèvres de la fente primitive se sont soudées l'une à l'autre dans la plus grande partie de leur longueur, et ne sont restées dis- tinctes que dans la portion inférieure qui se montre par suite transversale. Enfin , une soudure plus complète des deux lèvres de ]a fente gemmulaire peut la réduire à n'être plus qu'un simple petit trou , ou même la faire disparaître entièrement. On se rend compte de l'existence de la fente gemmulaire sur les embryons mono- coijlédonés, en se figurant que leur cotylé- MON don unique a la forme d'une sorte de capu- chon , qui coiffe et recouvre la gemmule, et dont les deux bords libres ne sont autre chose que les lèvres de cette fente. La position de la fente gemmulaire est importante à reconnaître, puisque son extré- mité inférieure indique oii Gnit la tigelle de l'embryon et où commence sa portion coty- lédonaire. Or, le plus souvent, elle est si- tuée dans la moitié inférieure de l'embryon, ou même plus bas; mais l'inverse a lieu dans les embryons dont la tigelle est très développée, et que L.-C. Richard nommait embryons macropodes : dans ceux-ci, le co- tylédon étant relativement plus court, elle se rapproche du sommet de l'embryon , et même, dans un petit nombre de plantes, on la voit devenir apicilaire. Après ces considérations sur l'organisa- tion des Monocutylédons, il nous reste à pré- senter le tableau des principales divisions qui ont été établies parmi eux, des groupes naturels qu'ils forment, et des familles qu'ils comprennent. A.-L. de Jussieu divisait l'embranche- ment des Monocotylédons en 3 classes, d'a- près l'insertion des étamines: la 1" (la 2" de sa méthode), pour les Monocotylédons à éla- mincs hypogynes , à laquelle il donna plus tard le nom de Monohypogynie , dans la- quelle rentraient les familles des Aroïdcs , des Massetles ou ïyphacées, des Cypéroides, et des Graminées; la 2% pour les Monoco- lylédons à étamines périgynes {Monopérigy- wî'e), comprenant les familles des Palmiers, des Asperges, des Joncs, des Lis, des Ananas, des Asphodèles, des Narcisses et des Iris ; en- On, la 3', pour les Monocotylédons à é/amines épigynes {Monoc'pigynic), qui renfermait les familles des Bananiers , des Balisiers , des Orchidées, et des Morrènes ou Hydrochari- dées. Mais ces classes de A.-L. de Jussieu étaient de grandes sections basées sur le seul carac- tère, souvent douteux, de l'insertion, et qui tenaient beaucoup plus des classifications purement systématiques que de la méthode naturelle. Les botanistes de nosjoursont agi dèslors plus conformément à l'esprit decetle méthode en y renonçant, et en leur substi- tuant des groupes plus nombreux et géné- ralement naturels dans lesquels il existe toujours des caractères généraux, et, jusqu'à Mon un certain point , un air de ramille souvent évident. Ces nouveaux groupes forment en quelque sorte de grandes famiUes, dans les- quelles viennent se grouper les familles pro- prement dites. Ils sont pour la plupart assez nellement tranchés chez les Monocotylédons pour que leur circonscription ne présente guère plus de variations, dans les différentes méthodes publiées pendant ces dernières années, que celle des familles ellesinémes. C'est ce que montrera le tableau suivant par lequel nous terminerons cet article. Ce tableau servira non seulement à l'histoire de la méthode naturelle dans l'étendue de l'embranchement des Monocotylédons , mais encore il donnera le moyen de rattacher les unes aux autres les familles naturelles qui sont présentées isolément dans cet ouvrage. M. Fr.-Th. llarlling {Ordincs naturalcs planlar., in- 8, GoUingœ , 1830) reconnaît parmi les Monocotvlédons l'existence des lOclasses suivantes : Cl. 1, Grumace'es (Fam : Graminées, Cypéracées). — CI. 2, Joncinées (Fam. :Resliacées, Joncacées, Xyridées , Commélinacées). — Cl. 3 , Ensatœ ( Fam. : Burmanniacées, Hypoxidées, Hœmodoracées, Iridées , Amaryllidées , Bronu'liacées ). — Cl. 4, Liliacées (Fam. : Asphodélées , Col- chicacées, Smilacées, Dioscorées). — Cl. 5 , Orchidées (Fam. : Orchidées). — Cl. 6, Sci- iaminées (Fam. : Amomées, Cannacées, Mu- sa cées ). — Cl. 7, ralmiers (Fam. : Pal- miers). — Cl. 8, Aroidécs (Fam. : Callacées, Oronliacées , Pandanées , Typhacées ). — Cl. 9, //e7ob/e'es(Fam. : Naïadées, Podostem- mées , Alismacées , Butomées ). — Cl. 10 , Hydrocharidées. M. Endlicher, dans son Gênera plantarum (gr.in-8', Vienne, 1839) et dans son Enchi- ridion botanicon (in-8, Leipsick et Vienne , 18il), établit les 11 classes suivantes parmi ses Amphibrya, que nous savons corres pondre aux Monocotylédons. Cl. 1 (la 12' de sa mé- thode), Glumace'es (Fam. : Graminées, Cy- péracées). — Cl. 2, Enanliohlastées (Fam. : Centrolépidées, Restiacées, Ériocaulonées, Xyridées, Commélinacées). — Cl. 3, Hélo- lie'es (Fam. : Alismacées, Butomacées). — Cl. i, Coronaric'cs (Fam. : Joncacées, Phi- lydrées, Mélanthacées, Pontédéracécs, Lilia- cées, Smilacées). — Cl. 5, i4r/or/iirces(Fam. : Dioscorées , Taccacées). — Cl. 6, Ensalœ (Fam. : Hydrocharidées, Burmanniacées, Iri- MON 323 ddes, Ha;moJoracées, Ilypoxidécs, Amaryl- lidées , Broiiiéiiacées ). — CI. 7, Gynandres (Fam. : Orchidées, Apostasiées ]. — Cl. 8, Scilaminées (Fam. : Ziiigibéracécs, Canna- cées, Musacées). — Cl. 9, Fluviales (Fam. : Naïadées, Lcmnacées). — Cl. 10, Spadici- fores (Fam. : Aroidées , Typhacées, Panda- nées). — Cl. 11, /"rinces (principes) (Fam. : Palmiers). M. Meisiier, dans son Gênera ( Plantar. vascularium gênera, in-fol., Leipsick, 1S3G- 18i3), n'admet parmi les Monocotylédoncs que 9 classes , dont la prenucre est nicmc formée par des plantes qui ne peuvent guère appartenir à cet embranchement du règne végétal. Cl, 1 , Rhizanlhées (Fam. : Balanophorées, Cyiinccs, Rafflésiacées). — CI. 2 , Spadiciflores (Fam. : Palmiers, Pan- danacécs , Typhacées , AroTdées). — Cl. 3 , Helobiécs (Fam. : Naïadées, Alismacées, Bu- tomées, Hydrocharidées). — Cl. 4, Gynan- dres (Fam. : Orchidées, Apostasiées). — Cl. 5, Scilaminces (Fam. : Zingibéracécs , Cannacées, Musacées). — Cl. 6, Ensatœ (Fam. : Burmanniacées, Iridées, Amarylli- dées, Broméliacées, Hœmodoracées, Hypoxi- décs)- — CI. 7, Coronariées (Fam. : Ponté- déracécs, Liliacées, ?Taccacées , Dioscoréa- cées, Ophiopogonées, Mélanthacées, Jonca- cées, Philydrées). — Cl. 8, Enantioblastces (Fam. Commélinacées, Mayacées, Xyridées, Ériocaulées, Restiacées, Centrolépidées). — Cl. 9, Glumacées (Fam. r Cypéracées, Gra- minées). M. Lindiey a conservé de grands groupes analogues aux classes des autres botanistes ; mais il leur a donné une autre dénomina- tion , celle d'Alliances, et il a adopté les classes de De Candolle , qui ne sont autre chose que les grands embranchements du règne végétal. Ces Alliances , que distinguo la désinence commune en aies , sont au nom- bre de 11 pour les Monocotylédons, aux- quels il conserve le nom d'ENDOGÈNEs [voy. The vegetaUe Kingdom , in-8, Lond. 1846). Ail. 1 (la 7' de la méthode), G/«?nafes (Fam.: Graminacées, Cypéracées, Dcsvauxiacécs , Restiacées, Ériocaulacées). — Ail. 2 , Aralcs (Fam. : Pistiacées, Typhacées, Aracées, Pan- danacées). —Ail. 3, Palmales (Fam. : Pal- macées). — Ail. 4, Hydraks (Fam. : lljdro- charidacées , Naïadacées , Zostéracées ). — Ail. 5, /Varcissaîes (Fam. : Broméliacées y 324 MON Taccacées, Haemodoracêes , Hypoxidact=os , Amaryllidacées, Iridacées). — Ali. 6, Anio- ma!cs{Vam.: Musacées, Zingibéracées, Ma- ranlacées).— Ail. 7, Orc/iida/es (Fam. : Biir- manniacécs, Orciiidacées , Aposlasiacccs ). — Ail. 8 , Xyridales (Fatn. : Piiilydracécs , Xyridacées, Commélinacécs, Mayacécs), — Ail. 9, Joncales (Fam. : Joncacées, Oronlia- cées). — Ali. 10, Liliaîes (Fam. : Gilliésia- cées , Mcianlhacécs, Liliacécs, Pontédéra- cécs). — Ali. 11 , Alismales (Fam. : Buto- inacées, Alismacées, Joncaginacces). Enfin nous allons terminer cet exposé en reproduisant le tableau des classes admises par M. Ad. Brongniart pour les Monocoty- lédons dans son Énuméralion des genres de plantes cullivces au Jardin du Roi en 18i3 (in-12, Paris 1843), et nous y joindrons les caractères assignés à ces classes , ainsi que la division dichotomique à l'aide de laquelle on parvient jusqu'à elles. MONOCOTYLÉDONES. *V SériC , PlJRISPEn- MÉES. Embryon accompagné de périsperme (il y a quelques exceptions à ce caractère dans quelques Aroïdées). 5 1. Périanlhe nul ou sépales glumacés; pcrisperme amylacé. Cl. 1 (la 7' de la méthode). Glumacées. Périanthenul; organes reproducteurs recou- verts par les bractées seules; pistil 1-ovulc; embryon placé en dehors du périsperme. (Fam. : Graminées, Cypéracées.) CI. 2. Joncinces. Périanthc à sépales glu- macés ou verts; pétales glumacés ou corol- loïiles ; embryon souvent en dedans du pé- risperme. (Fam. : Restiacées, Ériocaulonécs, Xyridées, Commélinées, Joncacées.) Cl. 3. Aroïdées. Périanthe nul ou très imparfait; fleurs sessiles sur un spadice sim- ple, et le plus souvent enveloppées par une .''pathe, souvent unisexuées; pistil composé de 1 à 6 carpelles uni ou pluri-ovulcs ; em- bryon entouré par le périsperme. (Fam. : Aracées, Typhacées.) § 2. Périanthe nul ou double, sépaloïde ou pétaloïdc; périsperme charnu ou corné, oléo albumineux, sans fécule. Cl. 4. Pandanoidées. Fleurs sessiles sur un spadice; périanthe nul ou très impar- fait; périsperme charnu, huileux. (Fam. : Cyclanthées, Freycinétiées, Pandanécs.) CI. 5. Phœnicoidées. Fleurs sessiles sur un spadice simple ou rameux , renfermées MON dans une spathe simple ou multiple, souvent 1-sexuées; périanthe double, sépaloïde; étamines 3-6; pistil à 1-3 carpelles 1-ovu- lés; fruit 1-3-sperme, indéhiscent; péri- sperme corné ou huileux. (Fam. : Nipacées, Phytéléphasiées, Palmiers.) Cl. 6. linoïdc'es. Périanthe double, péta- loïde (rarement sépaloïde), libre ou adhérent à l'ovaire; étamines 3-6 ; pistil à 3 carpelles; ovules bisériés, nombreux (rarement 2-1); fruit capsulaire ou bacciforme ; périsperme corné ou charnu. (Fam. : Mélanihacées, Li- liacécs, Giilicsiccs, Amaryllidccs , Hypoxi- dées, Astéliées, Taccacées, Dioscorées, Iri- dées, Burmanniacccs.) § 3. Périanthe double, l'interne ou tous les deux pétaloïdes; périsperme amylacé. Cl. 7. Dromélioïdes. Périanthe régulier, libre ou adhérent à l'ovaire; éianiincs 3-6 ou rarement plus, toutes fertiles. ( Fam. : Ilœmodoracées, Vellosiées, Broméliacées, Pontédériacées.) Cl. 8. Scilamine'es. Périanthe irrégulier, adhérent à l'ovaire, une des divisions labcl- liforme; étamines en partie stériles ou pé- taloïdes, souvent une seule fertile. (Fam. : Musacées, Cannées, Zingibéracées.) ** 2' série. ApÉuisPERjuies. Périsperme nul. Cl. 9. Orchioïdces. Périanthe adhérent, irrégulicr ou rarement régulier; étamines 1-3, insérées sur le style. (Fam. : Orchidées, Apostasices.) Cl. 10. Fluviales. Périanlhe libre ou adhérent, double ou quelquefois nul, l'ex- terne sépaloïde, l'interne pétaloïde; étami- nes indépendantes du pistil, souvent dans des fleurs distinctes. (Fam. : Hydrochari- décs, Butomées, Alismacées, NaïadéeS; Lem- nar.es. (P. Duciiartre.) *MOiVOCRAlVIA (a?vo,', seul; xpocv.V;, crâne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides'pbyllophages, créé par Laporte deCastelnau {Ann. de la Soc. Ent. do Fr., t. l, p. 410. -— Hist. nat. des An. art.. If, p. 150). L'auteur a formé ce g. avec deux espèces du Brésil, qu'il nomme M. nigricans et luridipennis. (C.) *i\10\0CRASPED0IV (aôvo;, seul ; xoaj- TVKÎiv, frange , bord), acal. — Sous-genre établi par M. Brandt pour les Aurélies qui ont le bord simple du côté ventral et des I\ION MON 325 tentacules sur un seul rang sans tentacules rudimentaires. (Duj.) *MO\OCREPIDIUS(fJLo'vo;, seul; xpyjTre'î, sandale), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Slernoxes , tribu des Élatérides, créé par Eschschollz {Enlomo- logischcr archiv. , von Th. Thon, 1829, |). 51), et adopté par Latrcillc, Dejean et Germar. Une cinquantaine d'espèces, toutes américaines, font partie de ce genre: nous citerons principalement les M. caslanipes , flabelliconiis , vesperlinus , unifascialus et melancliolicus de Fabr., geminalus, scalaris, et abbreviatus de G. (G.) MO\OCULUS. CRLST. — Voy. monocle. *Î\I0\0CYST1S (.o'vor, seul ; xvaTi;, ves- sie). BOT. PU. — Genre de la famille des Can- uacées?, établi par Lindiey (//UrodwcL edit., t. II, p. 443). Herbes de la Chine. *MOi\ODACA'A (povo;, un seul; Jaxv5, morsure), moll.— Genre établi par M. Eich- vald pour des coquilles bivalves de la mer Caspienne, qu'il avait d'aburd classées avec les Corbules. Les Monodacnes ont la coquille un peu bâillante en avant, transverse, assez mince, concave, à côtes fines, longitudinales, avec une seule dent cardinale, simple, pe- tite, distincte, sans dents latérales, mais avec une lamelle accessoire, quelquefois al- longée en arrière. 'L'espèce type est la M. caspia. M. Eichwald en décrit une autre {M. ponlica) de la mer Noire. (Duj.) MONOD.\CTYLES. mam.— Les vétérinai- res donnent le nom de Moiwdactyles aux animaux du genre Cheval. (E. D.) ]\IO\ODACT\LUS, Merr. rept. — Syn. àe Chamœ saura. (P. G.) MOAODELPHES (uovo;, seul; Sdfû;, matrice), mam. — M. de Blainvilie {Prodr. d'une classific. des animaux. Soc. phil. , 1816) a proposé ce nom, en opposition avec celui de Didclptœs, pour désigner les Mam- mifères ordinaires, chez lesquels le fœtus prend son entier développement dans la matrice : les Didelphes ou Marsupiaux d'une part, et les Monodelphes de l'autre, forme- raient, selon M. de Blainvilie, deux sous- classes distinctes dans la classe des Mam- mifères. Voy. MAMMIFÈRES. (E. D.) *M0IV10DESI\IUS (p.ovo;, seul; S'..:., nœud). INS. — Genre de Coléoptères siib- pentamères, famille des Longicoriies, tribu des Lamiaires, formé par Mcgerle , adopté par Dahl et Dejean, dans leurs catalogues respectifs, par Mulsant et tous les auteurs contemporains. Ce genre, qui a des repré- sentants dans toutes les parties du monde, renferme plus de 40 espèces. Nous citerons, parmi celles d'Europe , les M. maculaius Ziegler, sartor , sulor i\e F., GaUo-provin- cialis d'OI.; et parmi les espèces exotiques, les Lamia crue i fer a , dcntator , titillator , ruspator, riisticalor, et luscus de F. (C.) MONOnYPOGYIVIE. Monohypogynia (y.ovoç, seul; vni , SOUS; yvvr,, pislil ). BOT. PH. — Première division établie dans la classe des Monocotylédons. Voy. ce mot. *iV10\0lLEMA. INS. — Genre de Co- léoptères subpentamères, léiramèrcs de La- treille , famille des Longicornes , tribu des Prioniens , créé par Say et adopté par M. Guérin-Mencville {le. reg. an., t. III, 2, p. 216). L'esiicce type est originaire des États-Unis. (C ) MO.XOÎQUES. DOT. PU. — Voy. MONœcie. *MO\OLABIS (;;.'vo?, un seul; /aS;'; , agiafc ). INFUS., SYSTOL. — Genre établi par Bl. Ehrenberg, dans sa famille des Philodi- IMON nés qui répond à notre famille des RoUfèrcs, pour une espèce peu connue, Jl/. co'iica.qui paraît devoir être rangée dans une autre fa- mille. Elle a deux yeux frontaux et deux ap- pendices en forme de doigts sans coriiiculcs à la queue. (Du.) *1Î0\0LEP!S (,;.ovoç, seul ;),e7t;;, écaille). CRUST. — Ce genre , qui appartient à la section des Décapodes anomoures , à la famille des Plérygurcs et à la tribu des Porcellaniens , a été établi par Say sur des Crustacés encore jeunes et dont le dévelop- pement probablement n'est pas encore ter- miné. Quoi qu'il en soit, les Monolepis pa- raissent avoir la plus grande analogie avec les Mégalopes {voy. ce mot), et surtout a\ec les jeunes Dromies. Ils se distinguent des premiers par leurs pattes postérieures petites, rcployées au-dessus des angles postérieurs du lest et terminées par des soies très longues. On ne connaît encore que deux espèces qui ont pour patrie les mers d'Amérique. Le MoNOLEPis iNERME , MonoJcpis inemiis Say {Joiirn. of the Acad. of Philadoîph., t. I, p. 155), type du genre, a été pris sur les côtes du Maryland. (H. L.) *MO!\OÎ.EPTA (f.:voî, seul; Jctt^'î , menu), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Lalreille, fa- mille des Cycliques , tribu des Gallérucites , élabli par nous et adopté par Dejean {Cala- loguc, y éd., p. 407) qui en énumère 30 es- pèces; 15 sont originaires d'Afrique, 7 d'A- sie, fi d'Australie; l'Europe et l'Amérique n'ont encore l'une et l'autre qu'un seul re- présentant du genre. Les Monolcpla sem- blent faire le passage des Gallérucites aux Alticites; leurs pattes sont grêles, et leurs cuisses sont un tant soit peu renflées. Ce genre se distingue surtout par le premier ar- ticle des tarses postérieurs qui est fort long. Nous citerons, comme se rapportant à ce genre, les Crioc. humeralis, hioculata, qua- drhwtala de F., et la Gai. limbala d'OI. (C.) *MONOLOBA (uo'voî, seul ; h.ri., lobe). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Xystropides, tribu des Cisté- liles, créé par Solier {Ann. de la Soc. cnt. de Fr., t. IV, p. 235), qui lui donne pour type la il/, dircœoidos, espèce du Brésil. (C.) ^.-îlOXOLOPIiUS (p-.vo; , seul ; ),o.axp.;, long). iKS. — Genre de Coléoptères subpcn- lamcres, tétramères de Lalreille, famille des Cycliques, tribu des Aliicites { Chryso- mélincs de Lat.) , créé par nous , et adopté par Dejean (Calai., 3* éd., p. 413), qui en mentionne 15 espèces d'Amérique. Parmi elles nous citerons les deux suivantes : Crio- ceris pallens et reslitula (tibialis 01.) Fab.; l'une est originaire de la Guadeloupe et l'autre de Cuba. (C.) aiO\0.^1ÈRES. Alonomera. ins. — Der- nière section de l'ordre des Coléoptères, établie par Latreille, et composée d'espèces qui n'offrent qu'un seul article à chaque tarse; elle ne renferme jusqu'à présent que le seul genre Clambus , ayant pour type le Dennesles annadillo de Degéer. (C.) *MOXOMErjA(aovo5, seul ; fxtpi';, tige). BOT. PJi. — Genre de la famille des Orchi- dées-Dendrobiées, établi par Lindiey ( Or- chid., 61 ). Herbes du Népaul. Voy. ohchi- DÉES. *i\IOXO!\IMA {uivoi , seul ; opip:a , \ue ?). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Diapériales, tribu des Taxicornes, créé par Klug {Insecten von Madagascar , 1833, p. 9i, tab. 4, f. 6), qui lui donne pour type le M. irroralum. Le genre Ily- poragus de Dejean paraît être synonyme du genre en question; mais ce dernier au- teur en aurait alors fait, à tort, un penta- mère de la famille des Clavicornes. (C.) ]M0\0:\I0KPI1ES. Monomorpha. ins. — Syn. deThysanures. Voy. ce mot. (H. L.) *AIO\OMPnALlE\S. Monomphalii{çj.i- vo;, seul; ô.Jtpa).:;, ombilic). TLRAT. — Seconde famille de Monstres doubles autositaires , caractérisée principalement par la réunion de deux sujets presque complets , à ombilic commun. Deux sections ont été établies dans cette famille par M. Isidore Geoffroy Sainl-Hilaire (Téralologii générale, t. 111, p. 67) ; la pre- mière comprend lesMonomphaliens à union sous-ombilicale, et ne se compose que du MON 327 seul genre Ischiopage. La seconde section, cara,';térisée par Vunion sus-ombilicale, ren- ferme les genres Xiphopage, Sternopage, Ectopage et llémipage. Nous allons entrer dans quelques détails caractéristiques et descriptifs sur chacun d'eux. 1. Isciuop.iGE. hchiopages^lux^i^, isMon; •Trava'.;, uni). Ce genre, le seul, comme nous l'avons dit, qui se rapporte à la première section, a pour caractères: Deux individus à ombilic commun, réunis dans la région by- pogaslrique. Un Ischiopage est ainsi un être double, de forme très allongée, terminé à chacune de ses extrémités par un thorax, deux membres thoraciques, un cou, une tête, et présentant, dans la portion moyenne, un dou- ble abdomen , de doubles membres abdomi- naux et, tout-à-fait au centre, l'ombilic com- mun. La fréquence des cas d'Ischiopagie chez l'homme et les animaux a procuré à la science de nombreuses et utiles observations sur l'organisation de ces Monstres. Duverney, Dubreuil, Gcoffroy-Saint-Hilaire, ont fdit sur ce genre d'anomalies des travaux remarqua- bles, et M. Isidore Geoffroy-Saiiit-IIilaire , qui a eu plusieurs fois l'occasion d'observer des Ischiopages, a publié sur leur organisa- tion [Traité de^Téralologic) un travail digne d'intérêt. Les appareils de la région pelvienne offrent une disposition très remarquable. Ainsi, en premier lieu, les bassins, à peu près normaux en arrière, sont largement ouverts en avant, et les deux pubis de chaque sujet, rejetés tout-à-fait latéralement, au lieu de s'unir entre eux sur la ligne me. liane, vont se con- joindre à droite et à gauche avec ceux de l'autre sujet. De là deux symphyses pubien- nes disposées à peu près connue dans l'élat normal , mais placées l'une à droite et l'au- tre à gauche. De là aussi l'existence, non de deux bassins, mais bien d'un seul et très vaste bassin composé de doubles matériaux. Ce mélange de deux bassins entraîne né- cessairement des anomalies dans la compo- sition des appareils intra-pelviens. Ainsi, il existe deux vessies latérales, le plus souvent unies et communiquant entre elles plus ou moins largement, et appartenant chacune pour moitié aux deux sujets composants. L'appareil sexuel présente de semblables modiûcations ; sa porliou antérieure se divise 328 MON dans chaque sujet en deux moitiés dont cha- cune suit le pubis de son côtd, et va de mêiiie s'associer à une moitié analogue fournie par l'autre sujet. Quant aux intestins qui occu- pent la partie postérieure de la cavité pel- vienne, ils sont plus courts que dans l'état normal et se réunissent en un rectum com- mun quis'ouvreordinairementà l'extérieur, mais quelquefois, quand les deux vessies sont conjointes, dans la poche commune qui résulte de leur union. Les artères ombilica- les, généralement au nombre de trois, quel- quefois de deux, sont placées d'abord aux deux côtés de la vessie , et de là , suivant la disposition accoutumée, se portent à l'ombilic commun. 2. XiPHOPAGE. Xiphopages {V-fo<;, épée; -rtayt'K;, uni). Dans la Xiphopagie, la réunion des individus a lieu de l'extrémité inférieure du sternum à l'ombilic commun. Ce genre est de tous ceux du second groupe celui dont l'union est le moins étendue, et qui, par con- séquent, s'écarte le moins du type normal. Malgré le peu de rareté des cas de Xipho- pagie, l'analomie de ces Monstres est peu connue. Les recherches de Barkovi [Monstra animalia duplicia per analomcn indagala) faites sur un agneau double bimàle sont les seules à l'aide desquelles il soit possible de donner quelques détails sur l'organisation interne des Xiphopages. La réunion des deux sujets composants se faisait par la partie inférieure des sternums qui, libres et oITrant supérieurementla disposition normale, chan- geaient ensuite de direction pour se porter l'un ou-devant de l'autre et se conjoindre entre eux. Il existait deux cœurs inégalement volu- mineux,dont le plus petit à un seul ventricule; ils étaient complètement séparés, enveloppés môme chacun d'un péricarde propre, mais contigus sous la portion commune des ster- nums. Les deux foies se trouvaient réunis en une masse unique, mais très volumineuse, souleiiue par deux ligaments suspenseurs, et pourvuede deux vésicules biliaires. Les deux diaphragmes étaient pareillement conjoints en un seul; ils n'avaient même pour eux qu'un seul centre tendineux. Quant aux intestins, aux estomacs et aux autres organes abdominaux, ils étaient tous doubles et sé- parés. Les cas de Xiphopagie sont assez fréquents chez l'homme aussi bien que chez les ani- MON maux. C'est à ce genre d'anomalie qu'on doit rapporter un Monstre monomphalien devenu célèbre dans toute l'Europe; nous voulons dire cet cire double, né en 1811 de parens chinois établis dans le royaume de Siam, nommé Chang-Eng, et que Paris a vu, en 1835, sous le nom des Frères siamois. Nous ne pouvons mieux faire que de rappor- ter ici ce qu'en dit M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire dans sa Tératologie générale. « Très semblables l'un à l'autre par les traits de leur visage, mais différant sensi- blement par leur taille et par leur force, Chang et Eng sont unis entre eux de l'om- bilic à l'appendice xiphoide. Dans leur en- fance, les deux frères siamois se trouvaient opposés face à face, et se touchaient mutuel- lement, au-dessus et au-dessous du lien d'union , par leurs thorax et par leurs ab- domens. Si cette disposition première , qui est commune à tous les Xiphopages nais- sants , eût persisté pendant la vie de Chang etd'Eng , ils n'eussent pu ni marcher dans le même sens, ni s'asseoir en même temps, et ils se fussent réciproquement gênés et en- través dans toutes leurs actions. De là les efforts faits dès l'enfance pour arriver à des relations mutuelles plus commodes et mieux harmoniques, et par suite des modifications aussi heureuses pour les deux frères qu'elles sont physiologiquement remarquables. Les deux appendices xiphoides, au lieu de se continuer inférieurement dans les plans des sternums , se sont relevés et rejetés latéra- lement, l'un à droite, l'autre à gauche; ils forment, avec les parties musculaires et cu- tanées, très étendues en longueur, dont ils sont recouverts , une sorte de bande qui se porte transversalement d'un sujet à l'autre. Cette bande, par laquelle l'union primitive- ment intime et immédiate des deux sujets composants se trouve, en quelque sorte, changer en une union médiate et à dislance , a, dans l'état présent, jusqu'à 5 pouces de longueur sur 3 de large, et est flexible, mais inégalement dans tous les sens. Les deux appendices xiphoides , placés bout à bout, sont-ils en rapport par des articula- lions très lâches , soit avec le corps des sternums , soit l'un avec l'autre? ou bien , sous l'influence d'efforts gradués et presque continus, se seraient -ils séparés peu à peu ou même écartés? C'est ce que le tou- MON ' - cher de la bande d'union eût pu facile- ment apprendre , et cependant c'est ce que j'ignore encore, les deux frères s'étant con- stamment rerus(?s à laisser achever un exa- men qu'ils disaient douloureux. Ils ont tou- tefois suppléé en partie aux données qu'eût pu fournir cet examen , en exécutant sous mes yeux plusieurs mouvements, et prenant plusieurs positions qui attestent, dans la bande d'union , une flexibilité beaucoup plus grande que ne l'ontsupposée les auteurs. Ainsi j'ai, vu l'un des deux frères restant droit, l'autre se baisser, et dans ce moment son thorax tournait sur la bande d'union comme sur une sorte de pivot. Je les ai vus aussi se placer l'un en face de l'autre comme ils l'étaient dans leur enfance. Mais ces po- sitions, et celle dernière elle-même, dont l'organisation se plie à l'influence long- temps prolongée d'une habitude, sont pour Chang et Eiig des attitudes forcées qu'ils s'empressent de quillcr pour reprendre ce qui est aujourd'hui leur état ordinaire , c'est-à-dire pour se mettre l'un par rapport à l'aulre de côté et à angle droit. >' C'est ainsi placés qu'ils se couchent , qu'ils s'asseoient , qu'ils se tiennent debout, qu'ils marchent, comparables à deux per- sonnes qui, serrées l'une contre l'autre, se touchent réciproquement par un des côtés de leurs poitrines. Aussi la progression ne se fait-elle ni pour l'un ni pour l'autre , di- rectement d'avant en arrière, mais obli- quement, suivant la diagonale de l'angle qu'ils forment entre eux. Chacun d'eux a l'un des côtés de son corps placé en avant , et , relativement à l'ensemble de l'être dou- ble , en dehors; l'autre en arrière et en dedans. De même la jambe et le bras droits de l'un des frères, la jambe et le bras gau- ches de l'autre, sont en avant ; les deux au- tres jambes et les deux autres bras en ar- rière. De là une inégalité très marquée d'action, d'exercice, et par suite de déve- loppement entre les deux membres, d'abord semblables et égaux, de chaque paire thora- cique et abdominale. Tandis que Chang et Eng laissent leurs bras postérieurs pendre comme inertes derrière leur double corps , ou bien, et c'est le plus souvent, les entre- lacent mutuellement autour de leurs cous ou de leurs poitrines , tous les actes de la préhension, aussi bien ceux qui exigent de I. VIII. MON 829 la force que de l'adresse , restent dévolus aux bras antérieurs: aussi sont-ils robustes et bien musclés; les deux autres, au con- traire, faibles et grêles. Pareillement, dans la marche, dans la course, dans le saut même, qui s'accomplit par les efforls instan- tanément combinés et toujours harmoniques des deux frères , les jambes postérieures ne font que seconder et pour ainsi dire que suivre les deux antérieures : aussi sont-elles faibles, maigres, et même, chez l'un des deux surtout , très sensiblement cagneuses. Les deux moitiés du corps et même de la tète, les yeux exceptés, pour lesquels a pré- cisément lieu l'inverse, offrent des difl'é- renccs moins marquées, mais analogues, en sorte que, par une disposition que la simplicité de son explication ne rend pas moins singulière, le côté droit d'Eng se trouve beaucoup plus semblable au côté gauche de Chang, et réciproquement, qu'à l'autre moitié de son propre corps. )) Dans les circonstances ordinaires, lors- que tous deux sont également calmes ou également animés, la respiration et les pul- sations artérielles sont simultanées chez Chang et Eng. Cependant il n'en est pas toujours ainsi. L'un des deux frères s'étant un jour baissé pour examiner le jeu d'une montre, son pouls s'accéléra aussitôt , au rapport d'un médecin instruit, le docteur Waran , tandis que celui de l'autre jumeau ne subit point de changement sensible; mais l'isochromisme ne tarda pas à se réta- blir. Les médecins de Londres et de Paris ont eu aussi occasion de constater à plu- sieurs reprises , et même quelquefois sans cause apparente , des différences plus ou moins marquées dans le nombre des pul* salions. » Les deux Siamois montrent de même dans leurs autres fondions une concordance remarquable , mais non absolument con- stante, comme les journaux des États Unis, de Londres, de Paris, se sont plu à le ré- péter successivement, et comme le disaient eux-mêmes Chang et Eng aux personnes qui se contentaient de leur adresser quel- ques vagues questions. Sans douie rien do plus curieux que le contraste d'une dualité physique presque complète et d'une unité morale absolue; mais aussi rien de plus contraire à la saine théorie. J'ai fait avec 42 330 MON soin toutes les observations, recueilli tous les renseignements qui pourraient m'éclai- rer sur la valeur d'une assertion tant de fois répétée; et j'ai trouvé qu'entre les principes méconnus de la théorie et toutes les décla- mations physiologiques dont l'unité morale des frères siamois a été si longtemps l'iné- puisable texte, c'est aux premiers, commeon devait s'y attendre, que les faits donnent entièrement gain de cause. » Jumeaux créés sur deux types presque identiques, puis inévitablement soumis pen- dant toute leur vie à l'influence des mêmes circonstances physiques et morales ; sem- blables d'organisation et semblables d'édu- cation, les deux frères Siamois sont devenus deux êtres dont les fonctions, les actions , les paroles , les pensées même , sont presque toujours concordantes, et, si l'on peut s'ex- primer ainsi, se produisent et s'acromplis- sent parallèlement. Leurs heures d'appétit, de sommeil, de veille, leurs joies, leurs colères, leurs douleurs, sont communes; les mêmes idées, les mêmes désirs se font jour au même moment dans ces âmes jumelles ; la phrase commencée par l'un est souvent achevée pnr l'autre. Mais toutes ces concor- dances prouvent la parité et non l'unité; des jumeaux anormaux en présentent sou- vent d'analogues, et sans doute en oITri- raient de tout aussi remarquables , s'ils eussent invariablement pendant toute leur vie , comme les deux Siamois , vu les mêmes objets, perçu les mêmes sensations, joui des mêmes plaisirs , souflert des mêmes douleurs. » Chang et Eng ont l'un pour l'autre l'alTeclion la plus tendre. Obligés de mar- cher, de s'asseoir, de se coucher, de se lever ensemble, de s'obéir tour à tour , et de se faire mutuellement , et presque à chaque instant de leur vie, le sacriûce de leur volonté, à peine les a-t-on vus quel- quefois dans une passagère mésintelligence. Telle est même la force de leur mutuelle affection, qu'ils ne trouvent pas acheté trop cher, au prix de la gêne constante de leurs mouvements, le bonheur de se sentir sans cesse l'un près de l'autre, et de réaliser à la lettre cette belle image de l'amitié : Tous deux ne sont qu'un, et chacun est deux. On assure que, plusieurs chirurgiens ayant conçu le projet, trop hardi peut être, de les rendre BION à l'état normal par leur séparation , ce fut ce sentiment, bien plus que la crainte de la douleur ou de la mort, qui les détermina à se refuser à toute opération, j) Les deux frères siamois, aujourd'hui façonnés aux moeurs européennes, parlent tous deux avec la même facilité la langue anglaise, pour laquelle ils ont presque en- tièrement oublié le chinois. Ils s'entretien- nent volontiers avec les personnes qui les visitent. Souvent même chacun d'eux suit séparément une conversation distincte avec des interlocuteurs différents ; mais entre eux ils ne s'adressent presque jamais la parole, et lorsqu'ils le font, ce n'est que pour se dire quelques mots en apparence sans suite et à peine intelligibles pour d'au- tres. Comment, en effet, concevoir cet échange rapide et répété de faits et d'idées que l'on appelle conversation entre deux êtres qui, unis ensemble par un lien indis- soluble, voient tous les mêmes objets, en- tendent toutes les mêmes paroles, et sont l'un à l'autre , à chaque instant de leur vie, un confident inévitable? » 3. Stehnopage. Sternopages ( or/pvov , sternum; Trayn'?, uni). Ce genre est prin- cipalement caractérisé par la jonction de deux individus face à face, depuis l'ombi- lic jusqu'à la partie supérieure de la poi- trine. 11 diffère du genre précédent (Xipho- phage) par l'étendue très inégale de la ré- gion d'union , et surtout par la disposition très différente des viscères thoraciqncs et sus-abdominaux réunis entre eux, d'un su- jet à l'autre. Les observations assez nombreuses faites sur les Sternopages par différents auteurs, entre autres par M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire , ont suffisamment démontré l'or- ganisation de ces Monstres. Le sternimi de chaque sujet est divisé en deux moitiés re- jetées latéralement, et reportées ainsi sur les flancs. Là , rencontrant les deux moitiés semblablement disposées du sternum de l'autre sujet, elles se sont réunies avec elles ; de là deux sternums latéraux et communs aux deux sujets, du reste régulièrement conformés. Les cavités thoraciques, au nom- bre de deux, sont réunies en une seule et très vaste cavité, limitée par quatre parois, savoir : deux costo-dorsales , directement opposées l'une à l'autre; deux cosio-ster- MON nales, également opposées entre elles. Cha- cune des premières appartient en propre à l'un des sujets composants , tandis qu'au contraire les parois costo-sternales appar- tiennent, chacune pour moitié, aui deux sujets composants à la fois. Les organes tho- raciques s'écartent peu de leur conforma- tion normale; ainsi les poumons, qui sont au nombre de quatre, ne présentent rien de remarquable. Les organes de la région slernale , spécialement le péricarde et le cœur, présentent de graves modifications. Les deux péricardes sont confondus en un seul et vaste péricarde renfermant deux cœurs, ou, le plus ordinairement, un double cœur s'étendant d'un sternum à l'autre. Les deux cœurs sont plus ou moins intimement soudés, et, suivant le degré d'intensité de cette union, ils communiquent entre eux par un plus ou moins grand nombre de leurs cavités. Cette union se fait constam- ment sur la ligne médiane, et entre les faces similaires des deux organes. Le thorax est séparé de l'abdomen par un double dia- phragme, au-dessous duquel est placé un foie également double, très volumineux, ayant deux vésicules biliaires, s'étendant de l'une des parois abdominales à l'autre. M. Isidore Geoffroy SaintHilaire a déjà eu plusieurs fois l'occasion de constater dif- férents cas de Sternopagie chez l'homme. Les animaux en ont aussi présenté quelques exemples, entre autres un faon de Cerf et un de Veau. 4. EcTOPAGE. Ectopages (êxto'î, en de- hors; nayeti, Uni). Ce genre est caractérisé principalement par la jonction latérale de deux individus, à partir de l'ombilic, sur toute l'étendue du thorax. Ici, les deux su- jets composants sont placés à peu près à angle droit, et ont tous deux la face tour- née du côté de la plus grande paroi thora- cique. Les rachis sont postérieurs, par rap- port à l'être double tout entier, comme par rapport à chacun des individus. Sur les quatre bras, deux, placés aux deux côtés de la grande paroi thoracique, offrent la dispo- sition normale et sont semblables entre eux; les deux autres, au contraire, placés postérieurement, sont ordinairement plus petits ou plus grêles que les premiers, et tel- lement rapprochés l'un de l'autre, que quel- quefois ils se soudeat, et forment alors un MON 331 double bras appartenant pour moitié à l'un et à l'autre des sujets composants. L'organisation interne des Ectopages a beaucoup de rapports avec celle des Sterno- pages. Ils ont de même un double thorax, et entre eux un double cœur, qu'un diaphragme unique, mais très vaste, sépare des viscères abdominaux. Le foie est unique et inter- posé entre les estomacs distincts. Dans cer- tains cas, les intestins grêles étaient réunis et confondus en un seul , les gros intestins étant au contraire constamment séparés l'un de l'autre. On ne connaît qu'un assez petit nombre de cas d'Ectopagie, tous présentés par l'es- pèce humaine. 5. Hémipage. Hemipages \(-!1ij i- fAix, œil), zoom. — Genre proposé par M. Brandt pour des Cribrines pourvues d'une seule rangée de ventouses. (D'jj.) *MOXOSTEPIIA\LS(ao'vo;, un seul; crt- tf(xviv, couronne), zoopii. — Genre proposé par M. Brandt pour les Actinies qui n'ont qu'un seul rang de tentacules ; mais ce caractère paraît tenir à l'âge de ces animaux. (Dn ) *MO\OSTEnEA. HF.LM.— M. Ehrenberg établit sous ce nom, dans ses Symbolœ plty- sicœ, un petit groupe de ses Vers rliabdo- cèles (les Te'rdlulariens, Blainv). Ce groupe, dont les espèces ont toutes la bouche ou l'anus terminal, mais un seul de ces organes à la fois, est partagé par lui en Micrurca et Cliiloporina ou Deroslomata. Voy. ces mots. (P. G.) MOAOSTOME (povo;, un seul; aro>a, bouche). uEii^ — Genre d'Helminthes de la sous-classe des Trématodes , caractérisé par la présence d'une seule ventouse entou- rant la bouche en avant , et n'ayant ni ven- touse ventrale, comme les Distomes, ni ventouse postérieure, comme les Amphi-- stomes, mais ayant deux orifices génitaux distincts, et quelquefois un orifice posté- rieur respiratoire ou excrétoire. Les Mono- stomes ont été distingués d'abord sous le nom de Feslucaria par Schranck, mais bientôt après Zcder les nomma Monostoma , et ce nom, adopté par Rudolphi, a pré- valu depuis , sauf le changement de la ter- minaison par MM. Crépliu et Siebold , qui ont préféré dire Monostomum. Rudolphi avait mis à part, dans une section de sou genre Monostome, trois espèces douteuses, que nous croyons être de jeunes Bolhrioté- phales, il désignait par le nom d'/Zt/po- sloma cette section , dont M. de Blainville a fait un genre distinct. Parmi les autres Mo- 336 MON noslomes, on trouve des types tellement cliiïéreiits , qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a là de quoi former plusieurs genres dislincls; sans compter les espèces mal observées, et qui doivent rentrer dans des genres déjà connus, tels que le il/.ocrea- tum de la Taupe, qui est identique avec le Disloma fdum, le M. crucibulum , qui parait (Hre un Distome du sous -genre Crosso- dère , elc. Plusieurs Monostomes présentent les par- ticularités les plus surprenantes, quant à leur forme et à leur mode d'habitation , et plus encore dans leur mode de développe- ment et leurs métamorphoses. Ainsi, le M. fabase trouveexclusivemenl par paires dans un kysle de la peau des passereaux, ou pour nieui dire dans quelqu'un des follicules destiné à la production des plumes, et re- cevant alors un accroissement inaccoutumé. C'est dans certaines localités seulement qu'on trouve ainsi les couples de ce Mono- stome, dont la forme, comme le nom l'indi- que , est analogue à celle d'un grain de café. Le A/, mutabilese trouve exclusivement aussi dans la cellule infra-oculaire de certains Oi- seaux de marais, et particulièrement des Oies en Allemagne, c'est-à-dire dans la cavité assez vaste qui , chez ces Oiseaux , est située entre l'œil , le front et le bord latéral de la mandibule supérieure, en communication avec les fosses nasales. Ce Monostome, long de 5 à 14 et jusqu'à 20 ou 2^millimètres, et quatre fois moins large , est plus étroit en avant , où il se termine par un oriQce brun très petit, entouré d'un bord saillant. De cette bouche part un intestin blanchâtre bifurqué, dont les deux branches parallèles paraissent se rejoindre à l'extrémité posté- rieure. L'oviducte, replié entre les bran- ches de l'intestin , est coloré par les œufs brunâtres qui ont donné lieu à une obser- vation très curieuse de M. Siebold. En effet, dans ces œufs , longs deO'",!?, ou l/G' de millimètre, se voit un embryon tout diffé- remment conformé, revêtu de cils vibra- tiles, et terminé en avant par un rebord découpé en six lobes , avec deux points noirs oculiformes sur le cou. Quand il est sorti de l'œuf, cet embryon continue à se mou- voir avec rapidité; il est alors long de 1/4 de millimètre, mais il ne tarde pas à périr en laissant un corps plus petit, obiong, MON encore vivant, et auquel il servait d'enve- veloppe, et qui parait destiné lui-même à subir quelque autre métamorphose pour de- venir un Monostome. Une troisième espèce, le M. verrucosum, assez commun dans l'intestin et le cœcum des Canards, a été nommée par M. Diesing Nolocolylus Ifiserialis, à cause des papilles ou ventouses rondes, en nombre invaria- ble, que cet auteur croyait être sur le dos, et qui véritablement occupent la face ven- trale. Il est long de 3 à 6 millimètres ; ses œufs elliptiques , longs de 0,0227 , sont munis à chaque extrémité d'un long ap- pendice effilé , de telle sorte que la longueur totale de ces œufs dépasse ainsi 1/3 de millimètre. (Duj.) *MO\OSTOMES. ACAL.— Dénomination donnée par M. Brandt à un ordre de Mé- duses comprenant les familles des Océa- nides , des Équorides et des Médusides qui n'ont qu'une seule bouche, par opposition avec les autres ordres des Astomes et des Po- lyslomes. (DuJ.) *MOiVOSTl'LA (fxo'voî, un seul ; (jtv).ov, colonne). infus.,syst. — Genre de Rotateurs ou Systolides établi par M. Ehrenberg dans son ordre des Polylroques, et faisant partie de la famille des Euchianidotés ou Polytroques cuirassés. Il est caractérisé par sa queue sim- ple en stylet, par sa cuirasse déprimée, et par la présence d'un œil unique. M. Ehrenberg rapporte à ce genre trois espèces que nous croyons devoir laisser dans le genre E'uc/j/a- nis, caractérisé par ses mâchoires simples, à branches très longues. Ce sont : la M. luna- ris, longue de 14 centièmes de millimètre; la M. cornula, longue de O^.Oll, que cet auteur donne comme synonyme de la Tri- chuda cornula de MuUer ; et la M. quadri' de)ifa/a, longue de 0'",022. (Duj.) *aîOXOTAXIS (piovo',-, seul ; ra^tç, rang). BOT. PU. — Genre de la famille des Euphor- biacées-Crotonées, établi par M. Brongniart (ad Dupeney, 223, t. 49). Herbes de la Nouvelle-Hollande extra-tropicale. Voy. eu- phoubiacées. MOXOTHALAME. moll. — Voy. uni- LOCULAIRE. MOXOTIIERA, Raf. (m Journ. Phys.^ LXXXIX, 262). BOT. PH.— Syn. de Clcnium^ Panz. AIONOTOGA (f^éves, SCUl). BOT. PB. ~ MON Genre de la famille des Épacridées-Styphé- liées, établi par R. Brown {Prodr., 546). Arbustes de la Nouvelle-Hollande et de l'île de Diemen. Voy. épacridées. *MO\OTOMA (fAÔvo;, seul ; to,u»î, coupe). INS. — Genre de Coléoptères tétramcres , famille des Xylophages, tribu des Monoto- miles, créé par Herbst ( Nalurmslem. InseC' ten, 1793, t. V, p. 22, tab. 10, f, 1), et adopté par Latreille, Dejean , Aube, Kunze et Motchoulski. Ce genre renferme près de trente espèces européennes. On n'en connaît encore que deux exotiques, l'une du cap de Bonne-Espérance, et l'autre des États-Unis. Le type, M. picipes Pk., est l'espèce la plus répandue. On considère comme en faisant partie les M. conicicoUis Ch., angusticolUs, longicoUis Ghl. Ces Insectes vivent sous les écorces de branches mortes et décomposées, ou dans les nids de fourmilières contenant des débris ligneux. (C.) *MOIVOTOMITES. Monotomites. iNS. — Groupe de Coléoptères de la famille des Xylo- phages, établi par Laporte de Castelnau {Hist. natur. des anim. arliculés, t. III, p. 377), ainsi caractérisé par l'auteur: Corps allongé, déprimé. Tête rétrécie antérieurement et un peu avancée en forme de museau triangu- laire et obtus. Antennes ayant leur massue solide(ledixièmearticle) en forme de bouton. Palpes et mandibules très petits. Genres: Synchila, Cerylon, Rhizophagus, Myrme- coxcnus, Monotoma. (G.) *MO\OTRE!VIATA. mam.— M. Ch. Bo- raparte(Synopsis, 1837) désigne sous ce nom unedivision particulièredes Cétacés. (E. D.) MOIVOTRÈMES. mam. — Voy. marsu- piaux. (E. D.) *]VIO\'OTRIS, BOT. va. — Genre de la famille des Orchidées-Ophrydées, établi par Lindley {in Bot. Reg., n. 1701). Herbes du Cap. Voy. obciiidées. *MO\OTROCIIA (povoç, un seul ; Tpoxo;, roue). iNFUs., svstol. — Première section des Rotateurs de M. Ehrenberg , caracté- risée par la présence d'un organe rotatoire, simple, continu, et divisée en quatre fa- milles : \eïlchthydina et \esOEcistina, quionl le bord de l'organe rotatoire non divisé et qui forment le groupe des Holotroques; et, d'autre part, les Megalotrochœa et les Fias- culariœa, qui sont les Schizolroques ou qui ont cet organe découpé ou divisé. T. viii. MON 337 MONOTROPE. Monolropa ( fxovoTpoTroî, uniforme), bot. th. — Linné a établi sous ce nom un genre dans lequel il a compris des plantes fort singulières par leur aspect assez analogue à celui des Orobanches et par leur organisation, qu'il rangcaitdans ladécandric» monogy nie de son système sexuel , et auquel il donnait comme synonymes VOrobanclioidcs, Tourn. elVHypopilys, Dillen. Dans son Ge- «emil assignait à ce genre les caractères sui- vants : Calice nul , à moins qu'on ne regarde comme calice les 5 pétales extérieurs ; corolle à 10 pétalesoblongs , dressés parallèlement, dentés en scie au sommet, tombants , dont les extérieurs ont à leur base un renflement ^ui correspond à une concavité intérieure meliifère; 10 étamines à filaments su- bulcs , dressés, simples, à anthères sim- ples; pistil à ovaire presque arrondi, acu- miné, à style cylindracé , de la longueur des étamines, à stigmate obtus capité; cap- sule ovale , pentagone , obtuse, 5-valve ; graines nombreuses, paléacées. Il ajoutait que telle est l'organisation de la fleur terminale; mais que lorsqu'il existe des fleurs latérales , il manque un élément à chacun de leurs verticilles, et qu'elles de- viennent ainsi tétramères. Cette particula- rité rend très difficile, ainsi qu'il est aisé de le concevoir, le classement de ces plan- tes dans un système basé sur le nombre des parties de la fleur, comme l'est celui du botaniste suédois. Des difficultés plus gran- des encore s'opposent au classement de ces plantes singulières dans la méthode natu- relle. Aussi, dans l'impossibilité de saisir leur affinité avec une famille quelconque de Dicotylédones, A.-L. de Jussieu les a-t-il simplement rangées parmi ses inccrlœ sedis, et plusieurs botanistes ont suivi son exem- ple. M. Nuttal a voulu lever cette difficulté en établissant pour ces plantes une fa- mille distincte et séparée , à laquelle il a donné le nom de Monotropées , et que l'on adopte généralement aujourd'hui; mais il res- tait encore à déterminer la place de ce nou- veau groupe dans la série des familles , et quoique l'attention de plusieurs botanistes se soit portée sur ce point litigieux, tout n'est pas encore dit à cet égard. Quant au genre linnéen lui-même , le même botanislc américain a cru devoir le subdiviseren deux, dont l'un conserve le nom de Monolropa. 43 338 MON et ne comprend qu'une seule espèce de l'A- mérique du nord (Jl/onotropauni/ZoraWild.), dont l'autre a repris la dénomination d'Hy- popitys , que lui avait primitivement donnée Diiienius; c'est dans celui-ci que rentre le Monolropa JlypopUys Linn. des forêts de l'Europe moyenne, que plusieurs auteurs partagent aujourd'hui en deux espèces, dont l'une, JlypopUys muUiflora Scop., se trouve communément dans nos forêts. Ces deux genres, Monolropa et Ilypopitys, se distin- guent parce que, dans le premier, le calice 8e compose de 4 sépales, sensiblement éloi- gnés du reste de la fleur , placés à des hau- teurs diverses, tandis que dans le dernier il est formé de 3-5 sépales dans les fleurs terminales, situés immédiatement sous la corolle; que les pétales sont rapprochés en cloche dans le premier, en tube dans le second; que le style est court et épais dans Je premier , filiforme dans le second ; enfin , que le stigmate est orbiculaire, à 5 créne- lures, glabre chez le premier, tandis qu'il est élargi, arrondi, entouré de poils dans le second. Quoique les Hypopilys soient communs dans nos forêts, divers points de leur organisation avaient été fort peu étu- diés ou étaient même entièrement inconnus. Nous avons porté sur eux notre attention l'été dernier, et nous avons consigné les résultats de nos observations dans une noie de laquelle nous nous bornerons à extraire ici un petit nombre de faits, et à laquelle nous renverrons pour de plus amples dé- tails (Voy. Duchartre , Noie sur V Hypopilys muUiflora Scop.; .Reu. bolan., 2' année , pag. 5-18). 1° Les botanistes descripteurs regardent généralement le Monolropa hypopilys Linn. comme parasite sur les racines des Pins, des Sapins et du Hêtre. Il résulte de la discus- sion à laquelle nous nous sommes livré dans notre Note, que cette opinion n'est pas jus- tifiée par les faits. 2" Les feuilles de cette plante sont réduites à l'état de simples écailles pâles , et d'une teinte jaune-brun très clair, qui passe au brun foncé par la dessiccation , ainsi que le reste de la plante ; or, ces écailles ne présentent pas de stoma- tes, comme nous nous en sommes convaincu par l'examen microscopique. 3» La struc- ture anatomique de la tige présente, au centre» une moelle abondante, dont les MON cellules sont larges, à parois minces, et vont en se rétrécissant vers la circonférence , en même temps que leurs parois épaississent ; de là résulte un passage insensible aux cel- lules de la zone ligneuse. Celle-ci «e com- pose uniquement de petits faisceaux de vais- seaux, d'un faible diamètre, réunis en une zone continue par des cellules allongées ou proscnchymateuses à parois assez épaisses. Cette zone ligneuse est entourée immédiate- ment par une couche continue de cellules du liber, remarquables par la grande épaisseur et la forte résistance de leurs parois. Enfin, le liber est entouré par une enveloppe cel- lulaire épaisse que recouvre une couche épi- dermique à cellules semblables à celles qui sont placées au-dessous. Celte structure se distingue surtout par l'absence des rayons médullaires, de l'étui médullaire et des vraies trachées. 4° L'organisation des graines de ces plantes n'était pasconnuc. Ces graines sont extrêmement petites; elles se compo- sent uniquement d'un tégument lâche , à grandes cellules , circonscrivant une cavité dans laquelle est logé un corps qui nesemhie pouvoir être regardé que corn me l'embryon et dont la structure est tout-à-fait parliculicrc : il est en effet ovoïde, terminé par un petit filet à chaque extrémité , et il se compose de six grandes cellules, en quatre couches super- posées, dont l'intérieure ne renferme qu'un liquide cellulaire incolore dans lequel na- gent des gouttelettes d'huile. Ce singulier embryon ne parait avoir d'analogue que parmi les Rhizanthées , et encore est-il plus simple que celui de ces plantes. (P. D.) MOIVOTROPÉES. Monolropeœ. bot. pu. — Voy. MONOTROPE. *MOXOTROPSIS , Schweinitz {in EllioU Carolin., 1, 478). bot. pu.— Syn. de Schwei- nilzia, Eli. MONSIEUR. BOT. PU. — Nom vulgaire d'une variété de Prunes. MOIVSOIVIE. Monsonia. bot. ph. — Genre de la famille des Géraniacées, établi par Linné fils (Supplém., 342, DC. ; Prodr.y I, 638), et caractérisé de la manière sui- vante: Calice à 5 divisions profondes, égales, aristées. Corolle à 5 pétales, insérés au fond du gynophore, alternes aux divisions du calice. Étamines 15, msérées avec les pétales , bisériées : 10 extérieures plus courtes que les intérieures qui sont au MON nombre de S, opposées aux divisions du calice, toutes fertiles, monadclphes ou pen- tadelphes; filets membraneux; anthères in- trorses , à 2 loges s'ouvrant longitudinale- ïnent. Ovaires 5 , oblongs, uniloculaires , bi-ovulés. Styles Cliformes, soudés longitu- dinalement au gynophore, mais libres au sommet; stigmates latéraux, introrses. Cap- sules 5, oblongues, uniloculaires, mono- spermes par avortement, s'ouvraut par une suture ventrale. Les Monsonia sont des herbes inermes ou des arbrisseaux originaires du cap de Bonne- Espérance, à feuilles alternes ou opposées, entières, lobées ou multifides; à stipules gé- minées vers la base des pétioles ; à pédon- cules uni-pluri-bractcés. Ce genre renferme huit espèces réparties par De Candolle {Prodr. , I, 638) en trois sections , qu'il nomme ; Odonlopelalum , herbes à feuilles alternes, lobées ou multi- fides ; pédoncule uniflore, entouré de 6-8 bractées verticillées ; pétales oblongs, den- tés au sommet; étamines pentadeiphes (il/. lobala , pilosa , spcciosa ). Holopclalum : herbes à feuilles alternes, ovales, dentées; pédoncule 1-2-flore, 2-bractéûlé ou 4-brac- téolé; pétales ovales, crénelés; étamines pentadeiphes {M. ovala, biflora). Sarco- caulon: lige frutescente, charnue, hérissée d'épines ; feuilles alternes, très entières ou dentées ; pédoncule uniflore, 2-bractéolé ; pétales très entiers; étamines monadclphes {M. Lherilwri, Palersonii, Durmanni). Quelques espèces de Monsonia sont cul- tivées dans les jardins, où elles produisent beaucoup d'effet par la grandeur et la bril- lante coloration de leurs fleurs; nous cite- rons principalement la M. speciosa, à fleurs larges de 8 à 10 centimètres , d'un blanc rosé, veiné de pourpre et de carmin, et la M. lobala, dont les fleurs sont rouges, vei- nées de rose. (J.) MOIVSTERA. BOT. PH. — Genre de là famille des Aroidées -Callées , établi par Adanson {Fam., II, 470). Herbes de l'A- mérique tropicale. Voy. AnoioÉES. MONSTRES ET MONSTRUOSITÉS AIMIMALES. ZOOL. — Vo]j. tératolooie ANIMALE. MONSTRUOSITÉS VÉGÉTALES, bot. — Voy. tératologie végétale. MONTABEA, Pœggig. {Nov. gei\. etsp., Mon 339 II, 62, t. l08). BOT. PU. — Syn. de Mou- tabea, Aubl. *MOiVTAGiV.*;A(nom propre), bot. pu.— Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par De Candolle {Prodr., V^ 564), et présentant pour caractères: Capi- tule multiflore, l -lérogame; fleurs durayoa 5-10, unisériées, ligulées, neutres, celles du disque tubuleuses , hermaphrodites. Écailles de Tinvolucre bisériées : 5 exté- rieures, oblongues; 10 intérieures suppor- tant les paillettes. Réceptacle convexe, à paillettes larges à la base , épineuses au sommet, et enveloppant plus ou moins l'a- kène. Stigmate formant un cône court ou allongé. Akène du rayon nul , celui du disque comprimé, cunéiforme, nu ; aigrette nulle. Les Montagnœa sont des arbrisseaux amé- ricains, principalement du Mexique, à ra- meaux cylindriques; à feuilles opposées, pctiolées , ovales ou cordiformes, dentéc en scie ou lubces, souvent tomenieuses eu dessous; à fleurs disposées en capitules ce- rymbeux, celles du rayoh d'un blanc rosé, celles du disque entièrement blanches. Les huit espèces que ce genre renferme ont été réparties par De Candolle (/oc. cit.) eu deux sections, qu'il nomme et caractérise de la manière suivante : Eriocarphce : 5 fleurs au rayon; paillettes très hirsutces {M. flori- bunda, tomenlosa). Âcanthocarphœ : envi- ron 10 fleurs au rayon; paillettes un peu vilIeuses,mucronées, enfin spinescenteS(Ar. speciosa, graudijlora, Karvinskii , frutcs- ccns, arborescens, ovalifolia). (J.) *i^IOIVTAG\EA (nom d'un cryplogamiste français), rot. en. Champignons. — Ce genre de la famille des Hyménomycètes a été fondé par Pries {Gcncra Htjmenomyc. Upsal. , april. 1836, p. 7) sur un champignon curieux qui croît dans les sables du littoral de la Médi- terranée, en France et en Algérie. Ce Cham- pignon, d'abord publié par De Candolle {FI. Fr., VI, p. 45) sous le nom A' Agaricus are- narius, appartient bien, il est vrai, à la tribu des Agaricinées, mais n'e'St point un véritii- ble Agaric. Le genre Montagnca est ainsi caractérisé: Point de ehapéau proprement dit. Stipe ou pédicule ligneux, s'élevané du centre d'une valve ovale, ligneuse elle- même, et dilaté au sommet en un petit dis- que orbiculaire qui fait fonction d'byméno- 340 ]\iON phorc. Du borJ de ce disque parlent eu rayonnant des lamelles falciformes, fixées par un seul point, quelquefois par un court filet, libres dans le reste de leur étendue et non reliées par une membrane. L'hymenium qui les tapisse sur chaque face est d'abord blanc, puis devient noir. Ces lamelles sont persistantes et très fragiles , et ne se résol- vent point en eau noire, comme chez les Coprins. Les basides qui forment l'hyme- nium sont courtes, oblongues-ovoïdes, et naissent de la trame des feuillets ; elles sont couronnées par quatre spores oblongues, noires, tombant de bonne heure et primiti- vement portées par autant de stérigmates très courts, lesquels, après la chute des spo- res, se montrent au sommet de la baside sous la forme de petits mamelons. L'évolu- tion de ce Champignon est souterraine , comme celle du Batarrea {voy. ce mot). Il ne se montre au-dessus du sol que quand les spores sont détachées de leur support , en sorte que sa morphose, qui a été étudiée sur un exemplaire rapporté de la Calle par M. Duiieu deMaisonneuve, est extrêmement difûcileà observer. On en trouvera une bonne figure analytique dans la Flore d'Algérie. Al'espèce type, qu'il nomme M. Candollei, Pries en avait réuni deux autres, M. Pallasii et M. Delilei. La dernière, dont les lamelles sont rameuses sur leur plan, n'appartient point au genre Monlagnea; elle est devenue le type d'un nouveau genre que M. Monta- gne a établi sous le nom de Cyrophrag- mium. Quant au genre Montagnœa que De Can- dolle a admis dans la famille des Composées, en modifiant le nom de Monlanoa que ce genre avait primitivement reçu de son fon- dateur, outre que ce changement est posté- rieur à la création du genre de Pries, il ne serait pas difficile de prouver qu'il viole ou- vertement les lois de l'onomatologie. (CM.) M01\TAG1\ES. GÉOL. — Voy. soulève- ment et RÉVOLUTIONS DU GLOBE. *MOIVTAGUA. CRUST. — Synon. de Cal- lianassa. Voy, ce mot. (H. L.) *MOIVTAGUA (nom propre), moll. — Genre de Mollusques Nudibranches. Voy. NUDIBRANCHES. (Duj.) *M0IVTA1V0A, Llav. et Levar. {Nov. veget., II, 1). bot. ph. — Syn. de Monta- gnœa, DC. MON MONTANT. OIS. —Nom vulgaire de l'Or- tolan des roseaux. ♦MOIMTASTR.*;A(Âslrée-Monticulaire). polyp. — Sous-genre établi par M. de Blain- ville pour les Astrées en masses épaisses, composées de cellules tubuleuses assez ser- rées pour être polygonales, à bords non saillants, à cavité assez profonde, garnie de lamelles nombreuses remontant le long d'un axe solide plus ou moins saillant. Ce sont toutes des espèces fossiles. (Duj.) MONTBRETIA ( nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Iridées, établi par De Candolle (m Bullel. Soc. philom., n. 89), et dont les principaux caractères sont : Périanthe corollin supère, campanule ou tubuleux; limbe à 6 divisions régulières ou bilabiées, calleuses à la base. Élaniines 3, insérées au-dessous de la gorge du périan- the; filets filiformes; anthères versatiles. Ovaire ovale, à 3 loges pluri-ovulées. Style filiforme; stigmates 3, entiers ou briève- ment bifides. Le fruit est une capsule co- riace, à 3 renflements et à 3 loges. Les Monlbrelia sont des plantes herba- cées originaires du Cap, à rhizome bulbeux; à tige grêle, cylindrique, simple ou un peu rameuse ; à fleurs disposées en grappes très grandes, et de longue durée, enveloppées d'une spathe bivalve. La principale espèce de ce genre est la MoNTBRÉTiE PORTE-HACHE, M. secwigcva DC. {Gladiolus securiger Curt., Ixia gladiolaris Lamk.). (J) MOIVTE-AU-CIEL. bot. ph. —Nom vul- gaire du PoJygonum orientale. Voy. RENOUÉE. MONTÉE, poiss. — Voy. civelle. MONTEZUMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées ( tribu incertaine), établi par Mocino et Sessé {Flor. 7nex. inédit, ex DC. Prodr. I, 477). Arbres du Mexique, MONTIA, Houston, bot. p«. — Syn. û'Heliocarpus, Linn. MONTIA. Bor. ph. — Genre de la fa- mille des Portulacées-Calandrinées, établi par Micheli ( A^ou. gen., 17, t. XIII). Pe- tites herbes d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Voy. PORTULACÉES. MONTICULAIRE (Monticule, forme du sommet des étoiles du Polypier), polyp. — Genre établi par Lamarck dans sa section des Polypiers l£imellifères, et caractérisé par MON ses éloiles élevées en cône ou en colline, ayant un axe central solide, soit simple, soit dilaté , autour duquel adhèrent des lames rayonnantes. Il semblerait d'après cela que le sommet est situé dans l'inter- valle des espaces occupés par les Polypes, de môme que les sommets des collines chez les Méandrines ; c'était du moins l'opi- nion de Lamarck , et d'ailleurs la plupart des espèces fossiles rapportées à ce genre sont des moules d'Astrée ou des Astrées plus ou moins corrodées par les eaux. Mais M. de Blainville, qui a vu des Polypiers provenant d'espèces vivantes, admet au contraire que le sommet des étoiles devait correspondre au centre des Polypes, tout en disant qu'il est difûcile de préjuger la forme de ces ani- maux. Les Monliculaircs, comme les As- trées, sont des Polypiers fixés, pierreux, en- croûtant les corps marins, ou se réunissant, soit en masse subglobuleuse, gibbeuse ou lobée, soit en expansions subfoliacées, hé- rissées d'étoiles élevées, pyramidales. (Duj.) MONTIFRÏIVGILLA. ois. — Nom scien- tifique du Pinson des Ardennes. MONTIMIA. noT. PU. — Genre de la fa- mille des OEnothérées-Montiniées, établi par Linné {Gen. »., 1432). Arbrisseaux du Cap. Voy. OENOTHÉRÉES. MOIVTIIVIÉES. Monlinicœ. bot. ru. — Tribu de la famille des OEnothérées. Voy. ce mot. *MOIV[TIPOR A (mons, montagne; porws, pore). POLYP. — Genre établi par MM. Quoy et Gaimard pour des Polypiers pierreux, dont l'aspect rappelle un peu celui des Mon- ticulaires, mais qui se rapproche bien da- vantage des Madrépores proprement dits. Les Polypes sont actiniformes, courts, à douze tentacules très petits, sur un seul rang. Les loges du Polypier sont très petites, arrondies, enfoncées, régulières, avec quel- ques cannelures à l'intérieur ; elles sont éparses à la surface d'un Polypier encroû- tant ou glomérulé, et garni de mamelons ou monticules également échinulés. Le type de ce genre, M. verriicosa, avait été classé parmi les Polites de Lamarck, ainsi que le M. luberculosa, le M. spurnosa et le M. rosurea ; mais M. de Blainville range cette dernière espèce dans une sec- tion particulière , caractérisée par la forme du Polypier analogue à celle dos Explana- MOP 341 ria, et il lui associe les Agaricia lima et pa- pillosa de Lamarck, dont les cellules ont le même caractère. (Duj.) MOIVTIRA, Aubl. {Guyan., II, 637, t. 257 ). BOT. PU. — Syn. à'Achelaria , Cham. MOXTLIVALTIA (nom propre), polyp. — Genre établi par Lamouroux pour un Polyi)ier fossile du terrain jurassique de Cacn, qui est pyriforme, ridé transversale- ment en dessous, élargi , excavé et lamello- radié en dessus. M. de Blainville adopte ce genre et le place à côté des Cyclolites dans la section des Madréphyllies , faisant partie de la famille des Zoanthaircs pierreux. M. Gold- fus a placé l'espèce type, M.caryophyllia, dans le genre Anlhophyllum de Schweigger sous le nom d'A. pyriforme ; M. Defranceen a décrit une seconde espèce, qu'il appelle M. Guellardi. (Duj.) MOXTMARTRITE. min. — Variété de Gypse calcarifère, ainsi nommée par Jame- son, parce qu'on la rencontre principale- ment à Montmartre , aux environs de Paris. T'oy. CHAUX. *MOI\LRA (aovô;, un seul ; o vpâ, queue). iNFUS., SYST. — Genreélablipar M.Ehrenberg pour des Rotateurs ou Systolides cuirassés et pourvus d'yeux, de son ordre des Polytro- ques et de la famille des Euchlanidôta. Les Monura ont deux yeux au front et un ap- pendice terminal ou caudal simple, en stylet. Us ne diffèrent des Colurelles auxquelles nous les réunissons que parce que ceux dont M. Ehrenberg fait son genre Colurus ont la queue terminée par deux stylets. La Monura dulcis a sa cuirasse plus comprimée et obli- quement tronquée en arrière. Cette espèce est longue d'environ un douzième de milli- mètre. (Duj.) *i\IOOIMA. BOT. PH. — Genre de la famille des Composées -Sénécionidées, établi par Arnott ( m N. A. N. C, XVllI, 348 ; DC. , Prodr., VII, 289). Sous-arbrisseaux de Zeylan. Voy. composées. *I\IOORCROFTIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Convolvulacécs- Convolvulées, établi par Choisy (m A/em. Soc, h.n.Genev.,\l, 431, t. 5). Sous-arbrisseaux de l'Inde. Foy.coNVOLVULACiiEs. *MOPS. MAM. — Fr. Cuvier {Denis des Mam.) avait indiqué sous le nom de Dyso- pes tmps une espèce de Chéiroptère dont 342 MOQ ht. Lesson {Nouv. Tahl. du Règn. anim. Mam., 1842) a cru devoir faire un petit groupe disiinct sous la dénominalion de Mops. Du reste, M. Lesson n'a pas publié les caractères de ce genre, qu'il indique luême avec doute , el il s'est borné à ciiaii- gcr les noms de Dysopes mops en ceux de Mops iiidicus. ( E. D.) niOrSE. MAM. — Syn. de Doguin ou Car- lin. Vuy. CHIEN, (E. D.) MOPSCA ( nom mythologique), roi.vp. — Genre créé par Laniouroux pour des Polypes à 8 tentacules, de la famille des Isidces, qui dillercnt des Isis p.ircc que l'é- corce est plus mince. M. Etirenberg a adopté ce genre, et l'a caractérisé par la disposi- tion du Polypier dont les entre-nœuds sont calcaires et non ramifères , tandis que les nœuds cornés donnent naissance aux ra- meaux. Dans les Isis, au contraire, lescnUe- nœuds sont cornes sans rameaux, et les nœuds sont calcaires et ramifères. L'espèce type, M. vcrlicillala de Lamooroux, a été nommée Isis encrinula par Lamarck , et Mopsea encrinula par M. Elirenberg. (Duj.) MOQUEUR. REPT. — Nom donné par Daubenton à la Couleuvre rubanée. Voy. l'article coLLKUviiE. (E. D.) MOQUKUK. OIS. — Espèce type d'une des divisions des Merles. Voy. ce mot. MOQUILEA. BOT. l'U. —Genre de la fa- mille des Chrysobalanéts, établi par Aublet {Guyan.,ï, 521, t. 208). Arbres ou arbris- seaux de l'Amérique tropicale. Voy. cukvso- CALANÉES. *MOQUI\IA (nom propre), cor. m. — Genre de la famille des Composécs-Muti- siacées, établi par De Candolle (Prodr. , VU, 22), qui le caractérise ainsi: Capitule dioique pauciflore homogame. Involucre imbriqué. Réceptacle plan , nu. Corolles glabres, régulières, 5-fidcs, à lobes linéaires. Style glabre. Akène cylindrique, hirsute ; aigrette bisériale, soyeuse. — Les Moquinia sont des arbrisseaux de l'Afrique et de l'A- mérique, à feuilles alternes, péiiolées, en- tières, tomenteuses en dessous, à capitules petits, agrégés. Ce genre renferme G es[)èccs réparties par De Candolle en deux sections, qui sont : Spadunisma : lobes de la corolle plus longs que le tube; akène velouté; plantes amé- ricaines {M. racemosa, paniculala, poly- MOR movpha, cinerea, hypoleuca). Siphonisma: lobes de la corolle plus courts que le tube; akène glabre; plantes d'Afrique {M. Bo- jeri). *MOr»A. BOT. PH. — Genre de la famille des Légumineuses -Papilionacées -Cœsalpi- niées, établi par Bentliam ( tuLiiin. Tians., XVIll, 201, t. 16, 17). Arbres de laGuyane. Toi/, légumineuses. i\ÏOr«.EA. BOT. PU. Voy. MORÉE. SîOK.Ei\ULE. poiss. — Nom d'une es- pèce d'Ombre. Voy. ce mot. *.^10r.Al\DA,Scop. [Inlroduct., n. 1312) BOT. PU. — Syn. de Pentapeles, Linn. MOUBKAi\ ET MORVRAN. ois. — Noms vulgaires, en Basse-Bretagne, du Corbeau noir. MORCHELLA. bot. cr. — Voy. mo- rille. MORDELLA {mordeo, s'emporter, se laisser aller à la fougue), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Traché- lydes, tribu des Mordellones, créé par Fabri- dus{Syslcma EntomoL, p. 262), et généra- lement adopté depuis. Plus de cent espèces, réparties sur tous les points du globe, ren- trent dans ce genre. Nous citerons, comme en faisant partie, les.1/. iO-gullala, S-puuc- tata, pubescens, aloinaria, fasciala, scuiella- ris, aculcala, lestacea, ahdominalis, venlra» lis F. et l2-piinclataO\. On trouve ces espèces dispersées sur les fleurs et sur les plantes; mais leurs larves vivent dans le bois. Le corps des Mordelles est allongé, étroit, arqué et terminé par une longue tarière acunii- née; lorsqu'on les a sorties, elles s'échappent souvent des doigts en exécutant sur le côté des mouvements circulaires très rajjidcs , et parviennent ainsi à se déroberau danger. (C.) *iA10RDELLITES. Mordellitcs. ins. — Groupe de Coléoptères hétéromères , de la tribu des Mordellones , établi par Laportc deCastelnau [Hist. nat. des Anim. arliculés, t. III , p. 26i). et ain ; caractérisé par l'auteur : .\ntennes jamais en éventail , au plus en scie dans les mâles; abdomen des femelles prolongé en arrière. Genres 3Ior- dclla, .inaspis. (C.) MORDELLONES. INS. - Troisième tribu de Coléoptères hétéromères , de la famille des Trachélydes , formée par Latrcille ( l'.è- gne animal, t. V, p. 54), et composée des genres fi/i(/)j/>/iorMs , Myodiles , Velecoloma, MOR Mordella , Anaspis , Ctenopus. Les uns ont les palpes presque de la même grosseur partout. Les antennes des mâles sont très pectinées ou en éventail. L'eitrémité des mandibules n'offre pas d'cchancrure. Les articles des tarses sont toujours entiers , et les crochets du dernier sont dentelés ou bi- fides. Le milieu du bord postérieur du cor- selet est fortement prolongé en arrière et simule l'écusson. Les yeux ne sont pas échan- crés. Les larves de quelques uns de ces In- sectes [Wtiptphorus) vivent dans les nids de certaines Guêpes. (C.) MORDELLO^ES. ins. — - Tribu de Co- léoptères héléromères , famille des Traché- lydes , adoptée par Laporte de Caslelnau {Hist. nat. des An. art., t. III , p. 261 ), et ainsi caractérisée : Pénultième article des tarses postérieurs au moins entier; corps élevé, très convexe, arqué, comprimé laté- ralement, cunéiforme, allongé. L'auteur l'a subdivisé en deux groupes, RHiPiPBoniTEs et Mordellites ; dans le pre- mier rentrent les genres Bhipiphorus , Emmadia , Myodites , Pelecotoma , Peleco- toides; et dans le second, les genres 31or- àella et Anaspis. (C.) MORÉE. Morœa. bot. ph. — Genre de la famille des Iridées, établi par Linné {Gen. n. 60, excl. sp.), et dont les principaux ca- ractères sont : Périanlhe corollin supère , à tube très court; limbe à 6 divisions étalées, les intérieures plus petites. Étamines 3, in- sérées au tube du périanlhe ; filets distincts ; anthères oblongues fixées par la base. Ovaire infère, pluri-ovulé. Style triquêtre, grêle; stigmates 3, 2-3-fides, opposés aux étami- nes. Le fruit est une capsule membraneuse, trigone, triloculaire. Les Morées sont des herbes à rhizome rampant ou bulbeux; à feuilles bifariées , ensiformes; àspathes allongées, un peu im- briquées. Ces plantes sont originaires du Cap , et on en cultive un assez grand nombre d'es- pèces dans nos jardins. Parmi ces dernières, les principales sont : La MoRÉE FAUSSE-IRIS , Morœu iridioides , qui tire son nom de sa très grande ressem- blance avec les Iris. La tige s'élève à coté des feuilles; elle est ordinairement simple, et garnie d'écaiiles engainantes. Les fleurs, de couleur blanche mélangée dejaunç et de MOR 3^3 bleu, s'épanouissent à la fin du mois de juin ; elles sont en petit nombre et sans odeur. La MoRÉE A GAÎNE , Movœa vagi^fala DC. {M. Norlhiana Andr., Iris Norlhiana Pers.). La feuille impaire tient dans toute sa lon- gueur la hampe enfermée , ce qui constitue une sorte de gaîne d'où sortent les fleurs , peu nombreuses et d'une courte durée. Elles sont bleues, avec une tache jaunâtre et une raie barbue. La MoRÉE DE LA Chine , Morœa sinensis Willd. , nommée par les jardiniers Iris ti- grée, a les fleurs d'un jaune safran maculé de rouge. La MoRÉE A GRANDES FLECRS , Morœa vir- gala L., vulgairement Iris plumeuse , a des fleurs blanches teintées de bleu, avec une tache jaune et une raie barbue. La MoRÉE TRICOLORE, Morœu tricoîor, fleur très délicate, a les trois petites divisions du limbe entièrement rouges; les autres, plus larges, sont marquées de jaune àleuronglet. La MoRÉE FRANGÉE , Morceu fiuihriata, pro- duit 40 ;i 50 fleurs d'un bleu pâle, à stig- mates r. oiigés. La MoRÉE d'Afrique, Morœa africana L. ( Aristea major Andr.) , est une grande et belle espèce, dont les tiges supportent deux épis de fleurs bleues étalées en roue. Les Morées, originaires des contrées chau- des, demandent une bonne exposition, et doivent être rentrées en serre aux approches de l'hiver. On les multiplie, soit de graines semées sur couche, suit en séparant au prin- temps les jeunes pieds. (J.) *MORELL'\. REPT. — Genre du groupe des Pythons dans l'ordre des Ophidiens, établi par M. J.-E. Gray , et adopté par MM. Duméril et Bibron , qui le caracté- risent ainsi dans le t. VI de leur Histoire des Reptiles : « Narines latérales, ouvertes chacune dans une seule plaque, offrant un sillon aux dépens du trou nasal ; yeux latéraux, à pu- pille vertico-elliptique; des plaques suscé- phaliques sur le bout du museau seulement ; des fossettes aux deux lèvres. Écailles lisses; scutelles sous-caudales partagées en deux. » On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, c'est V Argus de Lacépède et de plu- sieurs autres naturalistes [Coluber Argus 344 MOR Linné ). Ce serpent habite la Nouvclle- Iloliandect la terre de Van -Diemcn. (P. G.) !\!ORCLIA. BOT. ru.— Genre de la famille des Rnbiacées?, établi par A. Richard (m Mon. Soc. h. n. Paris, Y, 232). Arbrisseaux de la Séndgambie. SIORELLE. Sola>mm (de Solari, con- soler, a-t-on dit, à cause des propriétés nar- cotiques de diverses espèces), bot. pu. — Très grand genre de plantes de la famille des Solanacées, tribu des Solanées , qui lui empruntent leur nom, de la Penlandrie monogyniedanslesystèmedeLinné. Lenom- bre des espèces qui le composent est ex- trêmement considérable et surpasse peut- être celui des plus grands genres connus. En effet, dans ses travaux monographiques qui remontent à 1813 et 1816, M. Dunal en décrivaitde2o0 à 300; dans la deuxième édition de son Nomcnclalorbolanicus {I8il), M. Steudel en citait plus de SOO, parmi les- quelles, il est vrai, se trouvent plusieurs doubles emplois; d'un autre côté, M. Wal- pers, dans sa révision des Solanacées ( Re- perl. bot. System., vol. III, 1844-1845), en relève 452, dont les descriptions ont été déjà publiées ; si l'on ajoute à ce chiffre ce- lui des espèces nouvelles qui se trouvent dans les collections, et qui ont échappé à MM. Steudel et Walpers par suite de la na- ture de leurs travaux, on arrivera nécessai- rement à un nombre très élevé: aussi as- sure-t-on que dans la monographie qu'en fait en ce moment M. Dunal, pour le XP vo- lume du Prodrome, il existera plus de 700 ou 800 Solanum; or, jusqu'à ce jour, le plus grand genre de Phanérogames était celui des Séneçons, dans lequel rentrent environ GOO espèces. Tournefort avait établi trois genres dis- tincts sous les noms de Solanum, Melongena et Lycopersicon ; L'mné ne regarda pas leurs caractères comme suffisamment distinctjfs, et il les réunit en un seul groupe sous la dénomination commune de Solanum. Adan- son s'écarta quelque peu de la manière de voir du botaniste suédois, et sépara des So- lanum \es Lycopersicon , qui lui parurent devoir former un genre distinct. Dans son travail monographique sur les Solanum, M. Dunal adopta cette séparation et con- serva comme distinct et séparé le genre Ly- copersicon {voy, ce mot ou Toji.ue ), qui MOR lui parut suffisamment caractérisé par ses anthères soudées, s'ouvrant à leur face in- terne par des fentes longitudinales et non par des pores terminaux. Il adopta aussi comme distinct le genre Wilheriiigia , qui avait été proposé par Ventenat ; mais il comprit parmi les Solanum proprement dits le genre Aqnarlia, que Jacquin en avait séparé d'après le caractère de ses fleurs à symétrie quaternaire , et les Nyclerium Vent., qui avaient été distingués pour ce seul motif que leurs anthères sont un peu arquées, et que l'une d'elles est deux fois plus longue que les autres. Enfin il rejeta comme trop superficielle la séparation faite par Mœnch des Dulcamara, Pseudocapsi' cum, Psolanum. Ainji circonscrit, le genre Morelle (Sola- num) se compose de plantes herbacées, sous-frutescentes, frutescentes, ou même arborescentes, qui croissent dans les parties tropicales et tempérées de toute la circonfé- rence du globe, dont les unes sont inermes, tandis que les autres sont aiguillonnées ou épineuses. Leurs feuilles sont simples, en- tières ou divisées, parfois très profondément, alternes et solitaires , ou rapprochées par paires; leur fleurs sont le plus souvent blanches ou violacées, rarement jaunes, or- dinairement assez grandes, très variables dans l'étendue du genre pour leur insertion sur la tige et leur groupement; dans la plu- part des espèces, elles sont portées sur des pédoncules extra-axillaires. Elles se com- posent : d'un calice 5-1 0-fide ; d'une corolle rotacée, quelquefois campanulée, à tube court età limbe plissé, 5-10 fide, rarement 4-6-fide; de 5 étamincs dans la grande majorité des cas, de 4-6 quelquefois, à fila- ment court, à anthères conniventes, mais non soudées entre elles , s'ouvrant à leur sommet par deux pores ; d'un pistil à ovaire 2-loculaire, quelquefois 3-4-loculaire, dans lequel les placentaires adhèrent à la cloison, et portent des ovules nombreux. Le fruit est une baie organisée sur le même plan que l'ovaire. La vaste étendue du genre Morelle aurait rendu très avantageux l'établissement de sous-genres qui permissent de grouper de manière naturelle les nombreuses espèces qui le renferment ; mais l'organisation de toutes ces plantes est tellement analogue MOR MOR 345 que, en place de subdivisions naturelles, on n'a guère pu y établir que de simples sec- lions basées sur la présence ou l'absence des piquants , sur la diversité de configura • lion des feuilles, etc., et parmi lesquelles on reconnaît à peine quelques groupes assez bien définis. Aussi ne présenterons- nous pas ici le tableau de ces subdivisions , et disposerons-nous presque sans ordre la des- cription ou l'histo ,e du petit nombre d'es- pèces sur lesquelles nous devrons nous ar- rêter. Or, dans le nombre de ces espèces, il en est qui mériteraient d'être étudiées avec beaucoup de développement , et sur les- quelles cependant la nature de cet ouvrage nous obligera à supprimer des détails intéres- sants, et à glisser légèrement sur des particula- rités qui se rattachent directement à la culture et à l'économie industrielle ou domestique. 1 . MotiELLE TUBÉnEUSE , Solatium tubero- sum Linn., vulgairement Pomme de terre , Parmoitière, connue dans nos départements mcridiiinaux sous les noms impropres de Patate y Truffe. Plante herbacée à racine vivace inerme, à tige rameuse, haute de 5-6 décimètres ; à feuilles pinnatisêquées avec impaire, à segments inégaux , alterna- tivement grands et petits, ovales; à fleurs blanches ou violacées , portées sur des pé- dicelles articulés. Le principal caractère de cette plante consiste dans les tubercules qu'elle produit sous terre, et qui en font une des espèces les plus précieuses à l'espèce humaine. Ce sont des masses de forme gé- néralement arrondie, ovoïde ou oblongue , bosselées , dont la surface est creusée d'un nombre variable d'enfoncements , au fond de chacun desquels se trouve un bourgeon ou un ail. Leur nature véritable n'a été re- connue que depuis quelques années, par suite des observations de MM. Dunal , Du- trochet et Turpin ( Voy. particulièrement Turpin : Mém. sur l'organis. intér. etexlér. des tubercules du Solanum tuherosum et de l'Helianthus tuberosus ; Mém. du mus., tom. XIX , i830 , pag. 1-56 , pi. I-V)', et avant eux, de Knight et Dupetit-Thouars. Ces observateurs ont reconnu que les tuber- cules de la Pomme de terre sont entièrement indépendants des racines, et qu'ils se compo- sent uniquement de l'extrémité renflée de branches souterraines ou de bourgeons sou- terrains, dans lesquels le tissu cellulaire r. vni. s'est développé au point de devenir extrê- mement abondant et d'en former la masse presque tout entière. Dans ces cellules la fécule s'est produite en très grande quan- tité, et a fait de ces tubercules une matière alimentaire des plus importantes. Au reste, même lorsque la formation de ces tuber- cules s'est accomplie , on peut encore y re- trouver, à l'aide du microscope, les diverses parties qui constituent une tige, et recon- naître par suite leur véritable nature ; ainsi , sur leur coupe transversale, on observe: r un épiderme; 2° une zone celluleuse, analogue à l'écorce ; 3° quelques vaisseaux épars et rares, assez régulièrement dispo- sés circulairement , qui représentent la zone ligneuse; 4» enfin , une masse cellulaire qui forme la plus grande partie du tubercule , et qui ne peut être comparée qu'à la moelle. Une autre circonstance qui achève- rait de lever les doutes , s'il en existait, re- lativement à la nature des renflements tu- berculeux de la Pomme de terre, consiste dans leur propriété de verdir lorsqu'une circonstance quelconque leur fait perdre leur position souterraine et les expose à la lumière. Au reste , ce ne sont pas seulement les bourgeons souterrains qui peuvent se renfler en tubercules ; ceux qui naissent à l'air, à l'aisselle des feuilles normales , se renflent également en masses féculentes, plus ou moins arrondies , toutes les fois que par une incision transversale faite vers la base de la tige , ou simplement en la ployant brusquement sans la casser , on a rendu plus difficile en elle la marche de la sève. Il n'est pas rare de voir, dans les champs, des tiges de Pommes de terre sur lesquelles on a marché présenter la plupart de leurs bour- geons axillaires renflés en tubercules plus ou moins verts , absolument semblables pour la forme à ceux des branches souter- raines, mais terminés au sommet par de petites feuilles normales. Nous devons dire en passant que la Mo- relle tubéreuse n'est pas la seule espèce du genre Solanum qui produise des tubercules souterrains. Ainsi, le Solanum montanum Linn., espèce péruvienne, donne un tuber- cule qui sert aussi comme matière alimen- taire , mais qui est unique, d'où, selon M. Dunal, s'élèvent les tiges et naissent les racines, et que ce botaniste regarde 4i MG MOR comme faisant partie de la tige même. Ainsi encore, sans parler du S. slolonife- rum, rapporté récemment du Mexique par MM. Schiede cl Deppc, ni du Solanum que, d'après M. Alcide d'Orbigny, les Boliviens cultivent sous le nom de Papa Usa, et qui paraît l'emporter, à certains égards, sur la Pomme de terre elle-même, nous mention- nerons une espèce que Manuel Blanco, dans sa Floredes Philippines (Flora de Filipinas, in-8", Manille, 1837) décrit sous le nom de Solanum sinense. Cette plante est, dit-il, originaire de la Chine ; on la cultive aux Philippines pour ses tubercules, qui ressem- blent à ceux de la Pomme de terre, dont la grosseur égaleau plus la moitié du poing, et qui sont estimés par les habitants de ces îles (1). La Morelle tubéreuse est cultivée très abondamment et depuis une hauleaniiquité dans les parties un peu élevées de la Colom- bie, au Pérou, où elle porte le nom de Fapas, etc.; elle forme l'aliment principal des habitants de ces contrées. 11 paraît même démontré qu'elle est originaire du Pérou , quoique la détermination du lieu précis où elle se trouve à l'état sauvage soit entourée de difflculiés , de même que pour les autres végétaux alimentaires les plus importants. Son introduction en Europe re- monte à moins de trois siècles ; c'est seule- ment à une époque bien plus rapprochée de nous qu'elle a commencé de se répandre partout et que son tubercule est devenu une matière alimentaire de la plus haute importance. Les auteurs ne sont pas d'ac- cord relativement à celui à qui revient l'honneur d'avoir doté l'Europe de cette pré- cieuse acquisition. Au milieu de cette diver- gence d'opinions , nous croyons voir plus de probabilité en faveur de la version repro- duite par le docteur Putsche {Versuch einer Monographie der Karloffeln, in-4, Weimar, 1819) , et nous croyons dès lors devoir l'a- dopter. Selon ce savant, le capitaine John (i) Planta oriunda de China, de la altura de dos pies, y que se planta en este pais por sus raices que son estimadas. Ignoi o si esta planta se podra perpetuar, ya de por si , sin necesidad detraher anuainriente las raices de China. Estas se parecen a las patatas de Espagna , y la cortera es blanquecina como en otras que vi yo en Valladolid... Se multipllcan plantando las rames , o dererlias o hrrhadas o por los yemas de la raire t ividiendolas estas. El grandor de los muyoïej raicei es como U Diidad del pugno. Blanco, I. c., p. 13;. MOR Hawkins est le premier qui ait essayé d'in- troduire enEuropela culture de cetleplante; en loGo, il en rapporta en Irlande, de Santa Té de Bogota, quelques tubercules, qui furent entièrement négligés. Aussi le nom de Hawkins ne peut il figurer que pour mémoire dans l'histoire de l'importation de la Pomme de terre en Europe. Le célèbre navigateur Franz Drake, qui avait d'abord navigué sur les vaisseaux de Hawkins, re- connut toute l'étendue des services que pourrait rendre à l'Europe la culture de ce précieux végétal. A son retour de son expé- dition dans la mer du Sud, il en porta des tubercules en Virginie, où ils furent cul- tivés avec succès. Ce fut en Virginie qu'il prit ceux qu'il porta en Angleterre en UiSG, et qu'il remit à son propre jardinier, en lui enjoignant de donner tous ses soins aux plantes qui en sortiraient. On s'explique par ce fait pourquoi la Morelle tubéreuse fut regardée d'abord comme originaire de la Virginie. Drake donna également quelques tubercules de cette plante au botaniste an- glais Gérard , qui les planta dans son jardin à Londres, et qui, à son tour, en envoya à quelques uns de ses amis , et particulière- ment à Clusius : aussi ce dernier botaniste est-il le premier qui ait fait mention de l'espèce qui nous occupe. Tout porte à croire que vers la même époque il arriva des Pom- mes de terre dans le midi de l'Europe, par l'intermédiaire des Espagnols ; mais les do- cuments historiques ne sont pas très précis à cet égard , et de plus , on n'apprécia pas plus en Espagne et en Italie qu'en Angle- terre l'importance de la nouvelle acquisi- tion , qui resta dans la catégorie des raretés, et qui fut même bientôt oubliée, puisque l'on regarde assez généralement celte con- quête si importante pour l'Europe comme due à l'amiral Walter Raleigh , tandis que ce célèbre marin n'eut en réalité d'autre mérite que de rapporter de nouveaux tu- bercules de Virginie en Irlande, au com- mencement du XVII* siècle. Cette fois , ce- pendant , l'acquisition fut définitive , et les cultivateurs de la Grande-Bretagne, en ap- préciant la haute valeur, commencèrent à en faire l'objet de tous leurs soins : aussi cette nouvelle culture ne tarda- t-elle pas à prendre de l'importance dans les îles Britan- niques; mais son introduction et ses progrès MOR sur le continent furent beaucoup plus tar- difs. En 1616 , il est vrai , des Pommes de terre furent servies en France sur la table du roi; mais ce fait même montre que c'é- tait alors dans notre royaume une rareté de haut prix; et l'on sait, en effet, que jusque vers le dernier tiers du xviii' siècle, la culture de cette plante se répandit à peine sur quelques points. En Allemagne, ce ne fut qu'en 1650 que son introduciion eut lieu , et les mêmes préjugés , les mêmes er- reurs populaires qui, chez nous, entravè- rent si longtemps sa marche, eurent des effets analogues pendant longtemps au-delà du Rhin. Enfin , vers la fin du xviii' siècle, un homme dont le nom est devenu célèbre, Parmentier , employa plusieurs années de sa vie en efforts dont une énergie devolonté peu commune et une conviction profonde pouvaient seules le rendre capable , pour propager parmi nous une plante qu'il savait être appelée à rendre les plus grands ser- vices. Cependant ses efforts et ses écrits n'auraient peut-être amené que partielle- ment les résultats qu'il désirait; mais la disette de vivres qui suivit les premières guerres de la révolution fit sentir toute l'étendue des ressources qu'offrait la plante préconisée par Parmentier : la Morelle tu- béreuse se répandit presque instantanément sur toute l'étendue de la France , et lorsque ses immenses avantages furent universelle- ment constatés , la reconnaissance publique la nomma Parmenlière , pour rappeler le nom de l'homme de bien dont les généreux efforts avaient enfin contribué à produire de si importants résultats. Aujourd'hui , il est inutile d'insister sur le mérite de cette plante; aucune voix ne s'élèverait pour le contester. Depuis que sa culture a pris de l'extension en Europe, la Morelle tubéreuse a donné un nombre extrêmement considérable de variétés que distinguent des différences dans répoquedudéveloppement,dansla grosseur, la forme, la couleur, la surface , etc. , des tubercules , dans le mode de végétation , dans les feuilles, les fleurs, etc. Beaucoup de ces variétés sont caractérisées par des nuances tellement délicates , qu'un œil très exercé éprouve souvent de la difficulté à les saisir. Il ne peut entrer dans le plan de cet Quvrage de signaler ces nombreuses variétés ; MOR 347 mais, d'un autre côté, il est impossible de les passer toutes sous silence , sans faire connaître en quelques mots les plus con- nues et les plus utiles d'entre elles, celles que l'on cultive le plus habituellement en France. Parmi ces variétés, il en est que l'on qualifie de hâtives, comme donnant leurs produits de très bonne heure : elles sont en général médiocrement productives ; mais les malheureuses circonstances qu'ont pré- sentées ces deux dernières années tendent à leur donner de l'importance , puisque leur récolte a échappé entièrement au fléau qui a sévi si cruellement sur les variétés tar- dives. Parmi elles, on distingue surtout les suivantes : la Pomme de terre naine hâtive, dont les tubercules sont jaunes, ronds et déjà bons à être récoltés au mois de juin, et la fine hâtive, à peu près aussi précoce, mais de meilleure qualité et plus productive. La Chave ou Schaw , un peu moins précoce, mais déjà mûre en juillet, et d'ailleurs plus productive; ses tubercules sont plus gros , jaunes , de bonne qualité et de forme arrondie un peu ovoïde. La grosse jaune hâtive l'emporte beaucoup sur les trois précédentes pour l'abondance des produits; mais ceux-ci sont de qualité médiocre , et sont principalement employés, comme four- rages-racines, à la nourriture des bestiaux. A la suite des variétés hâtives, on peut ranger celles qui arrivent plus tard et celles qu'on qualifie de tardives; ce sont les plus nombreuses et aussi les plus répandues ; parmi elles , nous mentionnerons les sui- vantes : la truffe d'août , dont les tuber- cules sont mûrs en août, d'un rouge pâle et de très bonne qualité; le Cornichon jaune on Hollande jaune, k tubercules al- longés , jaunes , très farineux et des plus délicats ; le Cortiichon rouge ou rouge longue, très connu à Paris sous le nom de vitelotte: tubercules de forme très allongée, rouges , fermes et très longs , fort estimés ; la descroizille , à tubercules rosés , de forme allongée, de très bonne qualité et très fécu- lents, se conservant très bien; la tardive d'Irlande, qu'on nomme aussi Pomme do terre suisse, que distingue particulièrement sa propriété de se conserver presque sans pousser jusque vers le milieu de l'été qui a suivi la récolte. Dans cette même catégoriq 348 MOR des Pommes de terre tardives rentrent ks variétés que l'abondance de leurs produits a fait adopter plus spécialement que les précédentes dans la grande culture , et qui servent principalement à la nourriture du peuple des campagnes et à celle du bétail. Ce sont la grosse ronde blanche ou patraque Hanche , qu'on cultivait surtout beaucoup il y a quelques années, et qui se distingue par l'abondance de ses produits; la grosse jaune ou patraque jaune , la plus commune aujourd'hui , dont les tubercules sont gros, nombreux et ramassés, cequi distingue cette Variété de la grosse jaune coureuse ; on l'emploie beaucoup pour les féculcries. Enfin , pour ne pas trop prolonger cette éniimération, nous nous bornerons à citer encore la Pomme de terre Bolian , qui a été tant préconisée il y a quelques années , et qui, dans certains terrains, donne des tu- bercules énormes , mais bons seulement pour la nourriture des bestiaux; et, comme simple objet de curiosité, la Pomme déterre haricot, à tubercules remarquables parleur petitesse, ainsi que des variétés marbrées, d'un violet très foncé et presque noir, etc. L'une des qualités les plus précieuses de la Morelle tubéreuse consiste dans la faci- lité de sa culture et de sa multiplication. Elle s'accommode presque de toutes les na- tures de sol ; cependant, les terres argileu- ses compactes lui sont peu favorables. Pour les détails de cette culture, nous renverrons aux ouvrages d'agriculture et aux traités ou mémoires spéciaux. Sa multiplication se fait de diverses manières : 1° Par graines; c'est de cette manière qu'on obtient les va- riétés nouvelles; mais jamais on n'a recours aux semis dans la culture en grand, à cause de la nécessité d'attendre les produits pen- dant deux ans. 2" Par les tubercules, ce qui constitue de véritables boutures. A cet égard, tantôt on plante les tubercules tout entiers, tantôt on les divise par morceaux, dont chacun doit porter au moins un bour- geon ou un œil. On a cherchée reconnaître quel est le plus avantageux de ces deux der- niers moyens de multiplication, et les nom- breuses expériences comparatives qui ont été faites à ce sujet ont paru prouver qu'il vaut mieux employer des tubercules entiers de grosseur moyenne que de simples frag- ments. MOR Nous n'essaierons pas d'énumérer tous les usages de la Morelle tubéreuse et de ses diverses parties. Ses tubercules rivalisent aujourd'hui d'importance avec les céréales pour la nourriture de l'homme et des bes- tiaux ; ils l'emportent m^me de beaucoup sur elles dans certains pays, comme la Bel- gique et l'Irlande , où ils jouent le même rôle dans l'alimentation du peuple que le mais dans quelques uns de nos départe- ments méridionaux. Ce n'est pas seulement en nature qu'on les consomme : l'extraction de leur fécule constitue une industrie im- portante; cette fécule devient la base de nombreuses préparations alimentaires ; elle sert même à la fabrication d'un pain de bonne qualité, soit pure , soit surtout mé- langée d'environ moitié de farine de fro- ment; enfin , par l'effet de la fermentation alcoolique, elle donne un alcool et une eau- de-vie qui, dans certains pays du nord de l'Europe, et surtout parmi les classes infé- rieures de la société, sont consommés en très grande quantité , concurremment avec les alcools et les eaux de- vie de vin. Les fanes elles-mêmes de ce précieux végétal ne sont pas dépourvues d'importance : les bestiaux les mangent volontiers, et elles constituent ainsi pour eux un bon fourrage; de plus, enfouies dans la terre, elles forment un ex- cellent engrais ; enfin il n'est pas jusqu'aux fleurs qui ne puissent être utilisées, puis- qu'on peut en extraire une matière colo- rante jaune. Les usages médicinaux de la Pomme de terre sont très peu importants, et tout ce qui a été dit à cet égard mériterait peut- être d'être l'objet d'un nouvel examen plus attentif et sans prévention; dans l'état ac- tuel des choses, ils se bornent à l'emploi de sa fécule, principalement en cataplasmes: aussi nous ne nous y arrêterons pas; et nous terminerons ce que nous avons à dire sur cette espèce par quelques mots sur deux maladies qui, dans ces dernières an- nées, ont fait des ravages affreux dans les cultures de ce précieux végétal. La première de ces maladies parait s'être manifestée pour la première fois, en 1830, dans plusieurs districts de l'Allemagne voisins du Uhin; de là elle se répandit dans le Palatinat, entre Cologne et Neuwied, près d'Erfurtb, en Saxe, dans le Mecklembourg, MOR la Bohême et la Silésie. Dans ces diverses contrées ses ravages furent tels, que la ré- colte de la Pomme de terre en fut réduite des deux tiers sur plusieurs points. Ses ca- ractères étaient fort remarquables. Les tu- bercules qui en étaient affectés n'en of- fraient d'abord extérieurement d'autre in- dice que des taches plus foncées et réticulées à leur surface, dues à la dessiccation partielle de i'épiderme. Plus tard, la dessiccation de leur tissu faisait des progrès rapides, et leur intérieur présentait plusieurs parties d'une teinte livide et noirâtre. EnGn, l'altération, gagnant sans cesse, arrivait à un tel degré, que les tubercules entiers devenaient durs comme une pierre, au point de pouvoir être frappés à coups de marteau sans se briser; leur dureté résistait même à l'action de l'eau bouillante et de la vapeur, et l'on sent dès lors qu'il devenait absolument impos- sible de les utiliser. Cette maladie, qui s'est montrée à des degrés variables d'intensité pendant plusieurs années, a été nommée en Allemagne Trockenfaille , Stoclifaiile , ou gangrène sèche. Chargé par le gouvernement Bavarois d'en étudier la nature, les progrès et les remèdes, M. de Marlius l'a attribuée à un Champignon microscopique, qu'il a nommé Fusisporhim Solani, qui se serait produit en immense abondance au milieu du tissu cellulaire des tubercules, et qui aurait pu se propager par infection. On peut consulter à ce sujet, soit le grand mémoire spécial de M. de Martius, soit la note qu'il a présentée à l'Académie des sciences de Paris, le 16 août 1842, et qui a été repro- duite dans les Annal, des se. nalur., 2' sér., t. XVIII, septembre 1842, pag. 141-148. La seconde de ces maladies a produit des effets bien plus déplorables encore et plus étendus. Elle a commencé de se manifester à la fin de juillet et au commencement d'août 1845, dans certaines parties de la Belgique, de la Hollande, et de là elle s'est répandue avec une désolante rapidité dans une grande partie de l'Allemagne, de la France, dans la Grande-Bretagne, etc. Son intensité a été telle sur plusieurs points, qu'elle a détruit entièrement la récolle de la Pomme de terre, ou que du moins elle l'a réduite à une fraction très faible de son chiffre moyen. Cette année même(1846), et au moment où nous écrivons, elle ^'est nta- MOR 349 nifestée de nouveau, soit avec les mêmes ca- ractères, soit avec des modifications pro- noncées, sur un assez grand nombre do parties de l'Europe , généralement avec beaucoup moins de gravité, mais aussi, dans certaines localités, et particulièrement en Irlande, avec une intensité si désastreuse, qu'elle a détruit totalement cet aliment fondamental et presque unique du peuple des campagnes. Celte maladie de la Pomme de terre a donné matière à tant d'écrits dans les diverses parties de l'Europe, que, dans l'impuissance d'en présenter ici un ré- sumé, quelque succinct qu'il fût, nous ren- verrons à notre Revue botanique (I), dans laquelle nous avons publié un extrait étendu et détaillé de ces nombreux travaux. Nous nous bornerons à dire ici que celte ma- ladie, nouvelle aux yeux des uns , déjà an- cienne pour les autres, s'est manifestée par des taches brunes sur les fanes qui n'ont pas tardé à périr, et dans les tubercules par la production d'une matière d'un jaune brun qui s'est montrée d'abord vers l'exté- rieur pour pénétrer ensuite toute la masse et en amener la décomposition. Nous ajou- terons que deux opinions ont été publiées à cet égard : l'une soutenue par quelques savants, qui , par analogie peut-être avec l'expluation donnée par M. de Martius pour la gangrène sèche, ont attribué tout le mal à un Champignon parasite microscopique agissant comme cause, qui même ont voulu voir cette funeste Mucédinée dans la matière brunâtre des tubercules malades; l'autre professée par la grande majorité des obser- vateurs , qui ont vu dans cette matière bru- nâtre une simple altération des matières azotées, albumineuses ou autres, contenues dans le tissu des tubercules, altération qui aurait eu pour cause des influences météo- rologiques anormales. Nous ajouterons que cette maladie n'a pas empêché d'utiliser les Pommes de terre toutes les fois qu'on les a retirées de terre avant qu'elle eût atteint un haut degré de développement. 2. MonELLE FAUX-PIMENT, Solanum pseudO' capsicum Linn., vulgairement Ccriscî^e, petit Cerisier d'hiver, Amome des jardiniers. Cette (i) \oy. Revue botanique (jjurnal mfiisufl cotorrë à la boUniqueet à ses applications; Paris , chei Frank, rue Ri' clielieu, 69), i'' année, pages 147. 223, Jj6, 217, 255, 375 56(, 565, 56ff. 350 MOR jolie espèce, si communément cultivée comme plante d'ornement, est originaire de Madère. D'après De Candolle {FI. franc., V, p. 4 1 7) , elle est aujourd'hui naturalisée au bord des murs, dans le village d'Ârette en Béarn. C'est un joli arbuste sans épines, d'environ un mètre de haut, dont les feuilles sont oblongues, lancéolées, péliolées, per- sistantes; ses fleurs sont petites, blanches, solitaires sur des pédoncules extra-foliacés, et se succèdent pendant tout l'été. Le fruit qu'elles produisent est une jolie baie d'un rouge vif, de la grosseur et de la forme d'une Cerise, qui, persistant sur l'arbuste pendant tout l'hiver, en forme le principal ornement et lui a valu ses divers noms vul- gaires. Cette espèce est d'Orangerie ; on lu multiplie de graines. 3. WoRELLE FAUX-QUINQUINA , Solanum pscudoquina Aug. St.-Ilil., plante très re- marquable par l'amertume extrême et par les propriétés éminemment fébrifuges de son écorce, que les Brésiliens emploient avec beaucoup de succès en place du Quinquina. Elle forme un petit arbre sans épines; ses feuilles sont oblongues-lancéolées, étroites, aiguës, entières, glabres à leur face supé- rieure, munies à leur face inférieure de petits faisceaux de poils dans les angles for- més par la ramiflcation des nervures. M. Auguste deSaint-Hilaire n'a pu voir ses fleurs; il l'a vue seulement pourvue de ses fruits, baies globuleuses, d'environ 15 mil- limètres de diamètre , réunies en petit nombre en grappes courtes, extra-axillaires. Vauquelin a analyse l'écorce de cette Mo- relle, et il y a reconnu l'existence d'un prin- cipe amer, dans lequel réside probable- ment la propriété fébrifuge , et qui entre dans sa composition pour 1/12; de même qu'une matière résineuse ou résinoïde , amère, dans la proportion de 1/50; divers sels, etc. 4. MoRELLENoiRE, Solatiumnigrum Linn., vulgairement Morellc , MourcUe , Crève- chien. Cette plante est extrêmement répan- due dans les lieux cultivés, le long des enclos, etc. Elle est glabre dans ses diverses parties, d'une teinte générale vert sombre. Sa tige est herbacée, rameuse, anguleuse, et s'élève à 3 décimètres environ ; ses feuilles sont ovales, dentées-anguleuses, jjéiiolées; ses fleurs sont petites, blanches , MOR [ presque ombellées, pendantes; il leur suc- cède des baies d'environ 6 ou 8 millimètres de diamètre, noires à leur maturité. La Morelle noire est une de ces espèces liti- gieuses au sujet desquelles les botanistes sont loin de s'entendre; les uns en séparent, en effet, surtout d'après la couleur des baies mûres, la villosité, etc., des plantes que d'autres y rattachent comme de simples variétés ou comme des formes tranchées, il est vrai, mais trop faiblement caractérisées pour en être séparées. Elle sent le musc d'une manière très prononcée. Depuis l'antiquité, elle est usitée comme plante alimentaire dans certaines contrées , où ses feuilles remplacent celles de l'Epinard et leur sont même quelquefois préférées. Cependant en France elle est négligée presque partout. Ses feuilles perdent par la cuisson les principes nuisibles qu'elles renferment, et deviennent entièrement inofifensives. Ses fruits sont généralement regardés comme suspects, ou même comme décidément vénéneux ; cepen- dant les observations consignées par M. Du- nal, dans son histoire des Solanum, sont loin de conflrmer celte croyance populaire; ce botaniste en a mangé une assez grande quantité sans en être incommodé; il en a donné 40 à un Cochon de mer, 30 à un Coq, sans que ces animaux en aient éprouvé le moindre accident. Il a été reconnu ce- pendant par l'analyse chimique (Desfosses) que ces baies renferment une certaine quan- tité de Solanine à l'état de malate. En mé- decine , les usages de cette plante sont limi- tés à cause de son peu d'énergie ; cependant on l'emploiecommenarcotique léger, comme sédatif, surtout en cataplasmes. 5. Morelle douce-amère , Solanum dut- camara Linn., vulgairement Doucc-amère, Loque, Vigne de Judée. Cette espèce est commune dans les haies de toute l'Eu- rope. Sa tige est ligneuse, sarmenteuse et flexueuse; ses feuilles sont glabres, ovales en cœur, aiguës, les supérieures avec deux lobes basilaires; ses fleurs sont violacées, avec taches verdâtres vers la gorge, et blan- ches dans une variété, en corymbes à peu près opposés aux feuilles; il leur succède des baies ovoïdes, rouges à leur maturité. Le nom de Douce-amère a été donné à cette plante, parce que son écorce paraît d'abord douce au goût et denent ensuite amère, Sot) MOR odenr, à l'état fiais, est forle et virense. On emploie en médecine ses tiges à titre de dé- puratif, de sudorifique et d'antiscorbutique, parlicuiièrement dans les maladies de la peau, dans les affections rhumatismales. Ses feuilles sont regardées comme anodines et calmantes. Au reste, les médecins de nos jours font beaucoup moins usage de cette plante que ceux du siècle dernier, dont certains l'ont beaucoup préconisée. 6. MoRELLE MÉLONGÈNE , Solmium melon- gena Linn., vulgairement connue sous les noms d'Aule}-gine , Mélongène , Mc'lan- zane, etc. Cette espèce fournit un des aliments le plus habituellementusités dans ceux d« nos départements méridionaux qui longent ou avoisinent la Méditerranée. Elle est indiquée comme croissant spontanément dans les Indes orientales, à Java, à Ccylan et à l'île de France. Sa tige herbacée, à base dure persistante, s'élève, à l'état cul- tivé, à 7 et 8 décimètres; ses feuilles sont grandes , ovales , à base inégale, sinuée-an- guleuse, revêtues, surtout à leur face infé- rieure, de poils abondants, étoiles, blan- châtres; ses fleurs sont grandes, violacées, marquées intérieurementd'une tache jaune, portées sur des pédoncules réfléchis, renflés au sommet ; leur calice et leur corolle sont 6-9-Cdes. Le fruit est charnu, d'un volume considérable par l'effet de la culture (jus- qu'à 2 décimètres ou plus de long), glabre, luisant, obtus au sommet, entouré à sa base par le calice accru et aiguillonné; ce fruit renferme, fixées sur des placentaires char- nus , un grand nombre de graines petites et comprimées. L'espèce qui nous occupe avait été divisée en deux par M. Dunal, surtout d'après la forme et la couleur de son fruit; ce botaniste a donné en effet le nom de So- larium esculentnm à la plante habituelle- ment cultivée dans les potagers, dans la- quelle le fruit est volumineux, généralement oblong et violacé, tandis qu'il a nommé Solanum ovigerum celle que l'on ne cultive guère que comme plante d'ornement, sous les noms vulgaires de pondeuse et de plante à œufs, dans laquelle le fruit ressemble parfaitement, pourle volume, la forme et la blancheur, à un œuf de poule. Comme nous l'avons dit plus haut, la Morelle mélongène se consomme en quantité considérable dans le midi de la France, où elle est fort esii- MOR 351 mée, et où on la prépare de beaucoup de manières diverses. L'abondance de ses fruits et leur prix peu élevé à la fin de l'été et pendant l'automne en font une es- pèce potagère très utile. Dans le nord de la France, sa culture est beaucoup moins ré- pandue ; cependant depuis quelques années elle commence à y prendre beaucoup de développement. On la multiplie de graines. ' Dans le Midi, on la sème ordinairement aujourd'hui au premier printemps sur couche ou même sous châssis, lorsqu'on se propose de la cultiver en primeur; on repique en- suite le plant en place, et le reste de la cul- ture n'exige guère d'autres soins que celui d'arroser abondamment. Dans nos dépar- tements septentrionaux, les semis se font toujours sous châssis, au mois de février; l'on repique généralement en pépinière deux ou trois fois avant de mettre en place au mois de mai. Le fruit de la Mélongène doit être mangé bien mûr, et l'on doit tou- jours avoir le soin d'en exprimer le suc autant qu'il est possible avant de le pré- parer. On cultive dans lesjardins, comme plantes d'ornement, quelques espèces de Morelles, telles que la Morelle de Madag.^scar, Sola- 7iwn pyi-acanthum Lam.; la Morelle de Buenos-Ayres , Solanum lonariense Linn.; la Morelle bl.\ncue, Solanum marginalum Linn., etc. Pour ne pas trop prolonger cet article, nous nous bornerons à cette simple indication relativement à ces diverses plantes. (P. Dl'chartre ) MORELLE. OIS. — Nom vulgaire de la Foulque macroule. *]\Ï0REL0SIA. BOT. PU. — Genre de la famille des Symplocées d'EndIicher, établi par Llave et Lexarza (A^oy. vegel. Descript., I, 1). Arbustes du Mexique. Voy. symplo- cées. *MORELOTIA, Gaudich. {ad Freyc. , 416, t. 28). BOT. PH. — Synon. de Lampio- carya, R. Br. MOREÎVIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Palmiers, tribu des Arécinées, éta- bli par Ruiz et Pavon {Prodr., laO, t. 32). Palmiers croissant sur les montagnes du Pé- rou. Voy. PALMIERS. MORESQUE. MOLL. —Nom vulgaire de marchand de VOHva maura Lamk., et du Fusus morio L. 352 MOR mORETOIV. OIS. — Nom vulgai&e du Canard milouin. WORETTIA. BOT. PH. —Genre de la fa- mille des Ciucirères-Anaslalicées, établi par De Candolle (Syst., II, 426 ; Prodr.,l, 185). Herbes de l'Egypte. Voy. crucifères. aiORFEX. OIS. — Nom donné par Ges- ner an Cormoran. aiORFlL. MAM. — Les dents d'Éléphants portent dans le commerce la dénomination vulgaire de Morfil. (E. D.) MORGAIVIA (nom propre), bot. pii. — Genre de la fumille des Scrophularinées-&ra- tiolées, établi par R. Browii {Prodr., 441). Herbes de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. SCROPIIULARINÉF.S. IWOUGELIIVE. BOT. PU. — Nom vulgaire àeVAlsine média L. Voy. alsinecIstellaria. *MOI\ICA (f^opioc, folie), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes , tribu des Piméliaires , formé par Dejean {Catalogue, 3' édit., p. 202), et adopté par Solier (Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. V, p. 646). L'auteur le classe dans ses Collaptérides, et le rattache à sa tribu des Akisites. Quatre espèces font partie du genre, savoir : le Tenebrio grossus de Linné, VAkisplanala de V., 8-costata de Leach, et obtusa de Lat. Les trois premières sont ori- ginaires de l'Afrique septentrionale, et la quatrième se trouve en Espagne (Anda- lousie). (C.) MORICAÎVDIA. BOT. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Brassicécs, établi par De Candolle {Syst., II, 626). Herbes d'Eu- rope et d'Afrique. Voy. CRUCIFÈRES. MORILLE. MOLL. — Nom vulgaire du Murex hyslrix Linn., qui fait partie du genre Pourpre. MORILLE. Morchella. bot. cr. — Dillen a formé le nom latin du mol allemand Mor- chel. Suivant Ménage, celui de Morille se- rait dérivé de Morum , Morucula (Mûre), ou plutôt du mot celtique ou bas-breton Mo- rillen. Dans les anciens auteurs , les Morilles sont désignées sous les noms de Dolelus ; Fungus spongiosus, porosus , rugosus, fa- voginosus , cavernosus ; Merulius niger , albus; Fungi prœcoces ; Spongiolœ ; Phal- lus, etc. Quoique Dillen ne connût pas la diffé- rence qui existe entre les organes de la reproduction de ces Champignons et ceux MOR des Phallus, auxquels Linné les a réunis plus lard, il a créé un très beau genre; mais comme les auteurs ont ajouté plusieurs espèces qui n'olTrent pas le même caractère, il faut nécessairement le diviser. Les Morilles appartiennent à la classe des Thécasporés et à la famille des Champignons en forme de mitre {Mitrati). Le réceptacle est charnu, fragile, arrondi, ovoïde ou conique, creux à l'intérieur, parsemé d'al- véoles polygones, et supporté par un pédi- cule distinct, également charnu, creux, plus ou moins long, avec lequel il se continue immédiatement. Les organes de la fructifi- cation recouvrent les cavités et les parois des alvéoles; ils consistent dans des thèques allongées, cylindriques, qui renferment huit spores simples, elliptiques et transparentes ; les paraphyses sont peu nombreuses, fili- formes et continues. Les autres espèces , comme les Morchella semiUbera DC, Mitra Linn. , dont le ré- ceptacle est conique ou campanule, uni ou alvéolé , mais fixé au pédicule à la moitié de sa hauteur , et dont le bord est libre , constituent le genre Mitrophora {Voyez ce mot.) Il résulte de cette séparation un pas- sage naturel aux Verpa, qui ont le chapeau entièrement libre. Mitheli avait déjà senti cette dilVérence, puisqu'il donnait aux uns le nom de Bolelus, et aux autres celui de Phallobolalus. Avec le printemps nous voyons arriver les Morilles; elles ne paraissent jamais sous la latitude de Paris avant le mois d'avril , et le plus souvent dans la seconde quinzaine, à moins que la saison ne soit chaude et hu- mide ; rarement on en trouve dans le mois de mai , tandis que dans le midi de la France elles commencent au mois de mars. On les rencontre dans presque tous les terrains , mais plus abondamment dans ceux qui sont siliceux, dans les bois, sur les bords des chemins. On pense assez généralement qu'elles croissent plus particulièrement sous les Ormes; c'est une erreur, on en trouve aussi sous les Chênes, les Frênes, les Châ- taigniers , etc. , et quelquefois dans des en- droits insolites. M. de Brondeau, dans ses Plantes ctyptogames de l'Agenais (p. 35, pi. 9), a décrit et figuré le Morchella vapo-^ varia, que M. Bartayres a trouvé au prin- temps , à Agen , dans des serres chaudes sur de la tannée humide; il n'est pas rare d'en voir dans les cavités des vieux arbres qui sont remplies d'humus. Feu le proresseur Balbis a trouvé, à Parme, \e Morchella hiema- lis sur un mur. Les caractères spécifiques qui distinguent ces Champignons sont infini- ment légers. Comme ils croissent à la même époque, et qu'ils sont presque tous comes- tibles, les auteurs les regardent assez géné- ralement comme des variétés d'une même espèce. La couleur paraît à peu près con- stante, et ceux qui en ont récolté pendant plusieurs années dans un même endroit, n'y ont presque jamais vu que des individus de la même couleur, mais dont le volume et la forme étaient très variables. Les auteurs distinguent les espèces sui- vantes : 1° La Morille commune, Morchella escu- lenta Pers. Sa forme est généralement ar- rondie; elle présente plusieurs variétés. a. La Morille blanche, dont le réceptacle et le pédicule sont blancs. M. Czerniaew a vu cette variété atteindre, dans la Russie méridionale, près d'un pied de haut. On la rencontre quelquefois à Paris chez les mar- chands de comestibles , où elle est recher- chée, quoiqu'elle passe pour être d'un goût fade et aqueux. b. La Morille blonde, Morchella rolunda. C'est la variété qui, dans nos pays, atteint le plus grand développement : son réceptacle est globuleux, d'une couleur jaune, légè- rement fauve; les alvéoles sont presque ron- des. Elle est très recherchée et d'un bon goût. Cette variété, assez rare dans les environs de Paris , aime les terrains argileux , et sou- vent on la rencontre dans les bois, sur les places où on a fait du charbon. c. La Morille ordinaire , Morchella vul- ■garis. C'est, en effet, la plus commune de toutes, et celle qui est le plus généralement connue par rapport à sa couleur. Le récep- tacle, tantôt rond, tantôtovale, estd'unecou- leur fuligineuse qui la fait reconnaître de suite. Ses alvéoles sont , en raison de son développement, extrêmement variables, qua- drangulaires, hexagones, avec des cloisons très saillantes, obtuses et quelquefois céré- briformes. Elle passe pour la meilleure. d. La Morille violette , Morchella violacea Despr. Cette variété a été trouvée et des- sinée par le docteur Dcsprcaux ; le rcccpta- T. Vlll. MOR 3.')3 de est ovale; les alvéoles régulières, hexa- gones, avec les angles arrondis, et d'uno couleur violette; le pédicule blanc, un peu violeté, et renflé à sa base. Cette description a été faite sur un dessin conserve dans la bibliothèque de M. Benj. Delessert. Celte Morille a été trouvée au Mexique. e. La Morille changeante, Morchella cœ- rulescens. Lév., décrite par Sterbeek {Thcat. /"ungr. , pag. 94; pi. 10, fig. I). Le récep- tacle est presque sphérique et d'une couleur jaune; les alvéoles irrégulières; la chair, quand on la rompt, prend au contact de l'air la couleur de l'indigo. 2° La Morille délicieuse , Morchella de- liciosa Fr. Le réceptacle est conique , de couleur jaune, quelquefois un peu livide; les alvéoles sont longues, parallèles, profon- des; le pédicule est assez gros, nu et blanc. Cette espèce est assez commune en Hon- grie; il paraît, d'après Fries, que Vaillant l'aurait rencontrée dans le parc de Saint- Maur, près de Paris; mais comme il n'en donne pas les caractères , on peut la regar- der comme douteuse pour la flore de Paris. 3" La Morille conique , Morchella conica Pers. Le professeur Fries regarde cette es- pèce comme une variété de la Morille com- mune. On la reconnaît facilement à son chapeau généralement assez petit, de forme conique et d'une couleur fuligineuse; le pédicule est creux , blanc et farineux. Per- soon dit qu'elle est rare en France, qu'on la trouve en Alsace, et très communément en Allemagne; on l'aperçiitdans le temps où le Prunellier, le Pétasite et les Prime- vères commencent à fleurir. Je l'ai rencon- trée assez abondamment dans les Makis de la Corse, et surtout dans les endroits qui avaient été incendiés. Si j'en juge d'après la quantité que j'ai vu sécher au soleil pour la conserver, elle serait également très com- mune et très recherchée en Valachie et en Moldavie. 4° Morille perforée , Morchella fora- minulosa Schweinz, Espèce de l'Amérique septentrionale, que Schweinitz fait con- naître {Syn. fung. amer. Dor. , p. 169); elle ressemble beaucoup au Morchella escu- lenta, avec lequel elle croît. Sa hauteur est de trois pouces; le réceptacle, plus ov.ilc que conique , présente une ouverture aiiiiulairo au sommet. 354 MOR 5" Morille d'hiver , Morchella hiemalis Fr. Celte espèce est à peu près du volume de la Morille commune; les alvéoles du ré- ceptacle sont très profondes, et le pédicule est marqué de stries légères. Ce dernier carac- tère, s'il est constant, peut facilement la faire distinguer. Le mur sur lequel elle a pris naissance a peut être contribué à mo- diGcr une espèce déjà connue. 6" La Mouille Acnos pied, Morchella cras- sipes Fr., figurée par Ventenat {Mém. Insl. nal. , i, p. 509, fig. 2) et par Krombholtz ( Esbar. und Verdad. Schivœm , 2 heft. , p. 6, lab. XVI, fig. 1-2), a été trouvée dans le bois de Pont-Chartrain , par Ant. de Jussieu. Elle est remarquable par sa haute taille. Son réceptacle est conique, aigu et brun ; le pédoncule est atténué à sa partie supérieure, trois à quatre fois plus long que le réceptacle , et très renflé à sa partie infé- rieure. 7° La Morille tremelloïde, Morchella tremelloides Fr., n'est probablement qu'une variété de la Morille ordinaire, dont elle ne diffère que par la brièveté du pédicule et la forme des alvéoles, qui, au lieu d'être an- guleuses , sont contournées , obtuses comme les circonvolutions des Tremelles. Elle a été également trouvée à Pont-Chartrain par Ant. de Jussieu. Si ces caractères sont exacts, on ne conçoit pas comment les auteurs ont pu rapporter à cette espèce la figure de la Mo- rille comestible que Bulliard a donnée pL 218, fig. 1, dont les alvéoles paraissent d'une parfaite irrégularité. 8" La Morille élevée , Morchella elala Fr. Grande et belle espèce , dont le récep- tacle est obtus et conique; les cloisons des alvéoles longitudinales, minces, très saillantes, et réunies par d'autres cloi- sons transversales moins prononcées ; elle est d'une couleur grise tirant sur le brun. Le pédicule a deux ou trois pouces de lon- gueur , et quelquefois plus d'un de diamètre. Il est creux , fragile , avec quelques lacunes, de couleur jaune ou rosée. Sa saveur est fade, aqueuse, et devient très fétide en vieillissant. Quelques personnes la regar- dent comme dangereuse. Krombholtz dit qu'on peut la manger sans crainte. 8° La Morille pubescente, Morchella pu- bescens Pers. Persoon, dans sa Mycologia MOR Europœa , regarde cette espèce comme une variété du Morchella esculenta. Krombhollr et Rabenhorst, au contraire, croient qu'elle en diffère; en effet, son pédicule grêle et pubescent lui imprime un caractère parti- culier,ainsi que les alvéoles, qui sont beau- coup plus grandes. Krombholtz l'a figurée {Loc. cit., p. 13, lib. XVII, fig. 20). Ella est commune dans la Suisse, le Jura , la Bohême, où on l'apporte sur les marches avec la Morille comestible. Elle croît sur la terre, dans les forêts de Pins. 1 0" La Morille de lolp ou du diable j Morchella plcopus Paul. Cette Morille est fort peu connue; Paulet l'a figurée dans son Traité des Champignons, lab. CXC bis- II dit qu'on la trouve au printemps dans la forêt de Fontainebleau, dans les friches et parmi les bruyères , et qu'elle a causé des accidents presque mortels ; elle diffère de la Morille ordinaire par sa forme irrégulière, par sa tige, qui n'est pas creuse, par un vilain aspect et par son odeur. Cette e.-- j>hine au plus actif des nombreux principes dont l'analyse chimique a constaté la pré- sence dans l'Opium. Voy. ce mot. (A. P.) *SlORPIlIXUS. OIS, — Division formée dans le genre des Faucons {voy. ce mol) par M. Fleming {Phil. of ZooL, 1822). (E. D.) *MOIlPHIXIA, Ker. [Gen. hid., 105). BOT. PH. — Syn. d'Ixia, Linn. MORPHXLS , Cuv. OIS. — Synonyme d'Autour. MORPHO ((ii!>ppson à bord, afin qu'on lui fasse subir les préparations convenables pour sa conservation. Il y a sur le pont du oavire une table nommée e/ai; à l'un des 366 MOR bouts est un matelot nommé Vétêleur , et à l'autre, un second matelot appelé Vhabil- Icur : le premier, armé d'un couteau à deux tranchants, dont la longueur delà lame est de 0"", 160 à 0"", 180 , décolle ou coupe la lêtc de la Morue; il fuit tomber les têtes dans un panier, qu'un mousse porte dans un parc à tribord ; ce parc est vidé tous les soirs par celui qui a pris le moins de Mo- rues. C'est par le nombre de langues que chaque pêcheur apporte le soir que l'on fait le compte de chacun; le capitaine connaît ainsi le produit de la pêche de la journée, et le pêcheur sait quel a été son profit, parce qu'il est payé à la pièce. Quand on est sur une bonne place, et qu'on est suffisamment pourvu d'appât, un bateau monté par quatre hommes peut pren- dre dans sa journée 5 à 600 Morues. L'étêteur relire le foie, qu'un mousse porte dans un baril , où l'huile s'écoule et est recueillie ; puis on garde les œufs dans un autre baril pour en faire la rave ou rogue , employée à la pêche de la Sardine. Quand l'éiêteur a fini ses opérations, il passe le poisson à Vhahilleur : c'est ordinairement le capitaine qui prend cet office. Habiller la Morue , c'est l'ouvrir depuis la gorge jusqu'à l'anus , que les pêcheurs appellent le nombril; ôter l'arête ou dés- osser la Morue ; nettoyer la cavité abdo- minale des membranes péritonéalcs, delà graisse, du sang; la fendre souvent, à la manière hollandaise, jusqu'à la queue. Après qu'elle est bien propre, bien nettoyée, on la jette par une ouverture, ou éclaire, dans l'en- trepont , ou dans la cale, suivant la gran- deur du navire, où l'on sale la Morue. Pour les mettre dans har premier sel, on en fait entrer le plus qu'on peut dans le corps, on en frotte la peau , puis alors on range les Mo- rues dans l'entrepont en les entassant les unes sur les autres avec une couche de sel entre chaque lit de poisson; elles restent ainsi vingt-quatre ou quarante-huit heures. Quand on juge que les Morues ont suffi- samment rendu leur eau et leur sang, on les sale à demeure. On les empile de nou- veau , soit en les rangeant dans la cale ou l'entrepont, ce qui s'appelle les charger en grenier, ou, ce qui vaut mieux, en les mettant dans des futailles convenable- ment arrangées , et où le poisson , suffi- MOR samment pressé, est à l'abri de l'humi- dité. J'ai dit pourquoi l'on conservait les lan- gues de Morues; après les avoir comptées, on les sale: on les regarde comme une des parties les plus délicates. On fait aussi ôter, par un mousse, la vessie aérienne attachée à la colonne vertébrale après qu'on a désossé le poisson. Les vessies, que les pêcheurs appellent AWi ou iVoues, sont conservées et salées, et sont considérées comme une par- tie de très bon goût. L'huile que l'on relire du foie des Morues est aussi un article qu'il ne faut pas négliger. Elle sert aux mêmes usages que l'huile de la Baleine; les tan- neurs la préfèrent même pour quelques usages. Enfin, les œufs salés forment la rogue ou la résure, employée pour la pêche de la Sardine sur les côtes de Bretagne. Quand les Morues sont préparées à la façon hollandaise, c'est-à-dire qu'elles ont été salées et paquées deux fois à la mer, on les sale et on les paque une troisième fois à leur arrivée dans le port, pour les rendre marchandes. Cette opération, qu'on appelle la salaison à sec , est faite par des femmes qui lavent, nettoient convenablement les poissons ,et en font des tonnes qui doivent contenir 120 à 130 kilogr. de poisson et 20 kilogr. de sel. Après avoir lavé la Morue sortant de sa première saumure, on en fait des théâtres pour la bien laisser égoutter pendant une huitaine de jours. Telles sont, très en abrégé, les manipula- lions pour préparer la Morue en vert, celle qui a été salée mais point séchée. La Morue qui a subi ces deux préparations se nomme Morue sèche. On la confond aussi quelque- fois , sous le nom de Merluche , avec le Mer- lan qui se pêche et se prépare sur le litto- ral de la Méditerranée. Comme c'est à terre que l'on arrange la Moruesèche, on ne se livre pas à la pêche dans le bâtiment qui a fait la traversée ; mais elle est pratiquée dans de petits bateaux montés par trois hommes qui rapportent leur pêche à terre. Alors commence une suite de travaux fatigants, consistant à étendre le premier jour les Morues sur la grève, où on leur donne le 'premier soleil. Le second jour , après les avoir laissées jusqu'à midi, on les rassemble trois par trois; elles ont alors reçu leur second soleil. M lendemaiq on les MOR dlend sur la grève, puis le soir on les ras- semble par las de huit, qu'on nomme ja- velles; c'est leur troisième soleil. Le lende- main on les étend de nouveau , puis on les réunit en tas plus gros qu'on appelle mou- tons; c'est leur quatrième soleil. Au cin- quième soleil on fait des tas de 50 kilogr. ; puis les tas deviennent de 25, de 30 et même de 50 quintaux de kilogr. au sixième soleil. Les piles restent de six à douze jours ; et dès que le temps se met au beau , on étend de nouveau les poissons pour refaire ensuite les piles en mettant les Morues les moins sèches au haut des piles; on a donné ainsi le septième so/ei7. Ces nouvelles piles restent quinze jours au moins avant qu'on leur donne le huitième soleil. Au bout d'un mois on procède de la même manière à f;iire prendre aux poissons le neuvième soleil. Quarante jours après, on donne le dixième soleil , et alors on les laisse cinquante jours ou deux mois. Après quoi l'on étend de nouveau les Morues sur la grève, on les trie pour mettre à part celles qui sont bien sèches et en bon état, faire sécher celles qui sont encore humides , donner du sel à celles qui en manquent, et enfin les mettre en état d'être embarquées. On estime qu'année commune un navire de 100 ton- neaux rapporte 18 à 1900 quintaux de pois- son. Cette Morue, ainsi préparée, a l'avan- tage de se conserver beaucoup plus longtemps que la Morue verte, de supporter, sans crainte d'altération , les chaleurs de nos provinces méridionales ; on l'exporte en Provence, en Espagne, en Portugal et dans le Levant, ce qu'on ne peut faire de la Morue verte, qui est cependant plus déli- cate. Les Anglais et les Hollandais prépa- rent beaucoup plus de Morues sèches que de Morues vertes. Enfin, on conserve encore la Morue, dans le Nord , en la suspendant au-dessus des foyers et en la desséchant promptement par l'action delà fumée, sans employer l'action du sel. On pourrait appeler le poisson , ainsi préparé. Morue loucanée, ou fumée. On donne à ces poissons ainsi desséchés le nom de Stockfisch. Il faut observer qu'on fait la même préparation, en Hollande, aux Flets, aux Soles, aux Perches, et à beaucoup d'autres espèces. Telles sont les diverses opérations que MOR 367 l'on fait subir à la Morue pour la livrer au commerce. On comprend que, dans un ar- ticle de Dictionnaire, j'ai dû faire l'exposition de ces procédés d'une manière fort abrégée, et que je n'ai dû m'arrêler que sur les cho- ses les plus essentielles, pour donner une idée du travail auquel on soumet une espèce si intéressante, dont la pèche met en mou- vement 10 à 12 millions de capitaux en France seulement. Les zoologistes considèrent aujourd'hui la Morue comme le type d'un genre de la fa- mille des Gadoïdes , voisin du Merlan , et qui diffère de celui-ci par le barbillon de la mâchoire inférieure; de sorte que le carac- tère générique des Morues peut être ainsi décrit : «Poisson malacoptérygien jugulaire à trois dorsales, à deux anales , et avec un barbillon attache sous la symphyse de la mâchoire inférieure. » La Morue qnc nous venons de décrire, et dont nous avons fait connaître la pêche ainsi que les avantages immenses que riioinme en retire , est la première espèce du genre. La seconde est la Morue égrefin {Gadus Eglcfinus Linn.), qui diffère par ses formes plus allongées, par sa ligne latérale noire, et par une tache noirâtre sur chaque flanc derrière la pectorale. Cette espèce de Morue, presque aussi nombreuse que la Morue vul- gaire, n'est pas tout-à-fait si agréable au goût, parce que sa chair est plus molle et moins blanche; cependant on en fait, avec raison, de nombreuses salaisons. C'est un poisson fort commun sur les côtes de S.iint- Malo et de Bretagne , et pendant la guerre continentale on avait fait à l'île Dieu d'a.'^sez grandes pêcheries très profitables, mais que l'on a abandonnées à l'époque de la paix, qui a ouvert à nos pêcheurs la route de Terre-Neuve. Le Dorsch ou Petite morue ( Gadus cal- larias Linn.), est aussi une petite espèce de Morue , abondante sur les côtes de Norvège, dans la Baltique, et aussi en Islande. Les Danois et les Norvégiens en font des salai- sons estimées. On nomme ces poissons salés Rondfisch, ou quelquefois Stoclifisch rond, parce qu'après leur dessèchement ils sont roulés ou arrondis et raides comme des bâ- tons. Comme ils sont aussi souvent sèches et salés à la manière de la Morue sèche, 368 NOR mais qu'au lieu (rêire restés sur la grève, ils ont dté étendus sur les rochers des bords de l'Océan septentrional, on leur donne aussi souvent le nom de Klippfisch ou pois- sons de roches ; mais il arrive aussi que l'on appelle quelquefois de ce nom la Morue sèche sur les pl.iges rocheuses. Le Capelan ou Officier {Gadusminulus) est une petite Morue, à cause de ses barbil- lons, de ses nageoires dorsales ou anales, mais de forme dilTérente des autres Morues, et plus semblables par ses grandes dents et son museau pointu aux Merlans ; sa longueur est de 1 j à 16 centimètres. Ce petit poisson est , dit-on , très bon à manger frais. On en fait une pêche active , parce qu'il est un des meilleurs appàls pour amorcer les haims des lignes à Morues. Aussi les bateaux ou les hom- mes de l'équipage d'un lerre-iieuvier , pê- cheurs de Capelans, ont-ils le noms de Cape- laniers. Les Capelans \ivent dans les anses, près de la surface de l'eau. Ils s'y rassem- blent quelquefois en si grande quantité, qu'on peut en prendre en pleine eau avec des manettes, ou avec des seines traînées en pleine eau par deux bateaux. Leur présence est toujours indiquée par la quantité d'oi- seaui de mer qui volent autour d'eux pour s'en nourrir. On les conserve en saumure ou à mi-sel pour la pêche de la Morue. 11 faut observer que l'on désigne sous le même nom de Capelan, une petite Morue de la Méditerranée, qui paraît être d'une espèce différente. Il existe encore plusieurs autres espèces de Gades des mers septentrionales arcti- ques, décrites par Pallas, Lepechin, Pen- nant, Tilesius, et dont nous ne parlerons pas ici parce que ces poissons n'ont d'autre intérêt que des caractères zoologiques qui du reste sont encore fort incertains. Il existe aussi d'autres Morues sur les côtes de l'Amérique septentrionale, que MM. Mitchill , Dekay des États-Unis, ou M. le docteur Richardson, en Angleterre, ont fait connaître. Nous n'avons pas encore de données suf- fisantes sur les espèces de grands Gades plus ou moins voisins des Morues qui vi- vent dans les mers antarctiques. Il n'y a pas longtemps que les ichthyologistcs con- naissent ces poissons; on avait même donné pendant longtemps, comme une des lois de MOS distribution géographique des Poissons, qu'il n'y avait pas de Gades dans l'hénii- splière austral près du pôle sud. Il est cer- tain qu'il en existe des légions aussi nom- breuses que dans nos mers boréales. Nous croyons devoir appeler l'attention des éco- nomistes éclairés ou des habiles armateurs sur ces faits, lorsque nous réfléchissons sur la destruction incessante que l'homme fait de l'espèce de la Morue, destruction qui augmente au fur et à mesure que l'industrie perfectionne les moyens de transport de pêches, et par conséquent d'extinction de l'espèce. Je ne veux pas dire qu'elle est im- minente ou entière, mais elle a pour effet de rendre le poisson plus rare, et de procu- rer moins de profit à ceux qui se livrent aux grandes expéditions de pêches. Une autre cause aussi de diminution dans les profils des armateurs existe dans les changements d'emplacements quechois- sissent les poissons pour frayer. Ainsi l'on sait qu'autrefois les pêcheurs de Gravesend . ou de Barking ne prenaient de Morues qu'aux Orkneys ou sur le Doggers-Bank ; aujourd'hui le marché de Londres est ap- provisionné de Morues pêchées sur les côtes de Norfolk ou de Lincoinshire. On conçoit qu'une chasse continuelle faite sur un même lieu finit par effrayer le poisson. Il se dérange, finit par se détour- ner, chercher et quelquefois trouver des abris plus tranquilles. Si l'on étendait la surface des recherches , que les navires fussent moins pressés sur un même lieu, il en résulterait certainement un grand avantage pour les produits de la pêche, art que l'on a nommé avec raison l'agriculture de la mer. (Valenciennes.) MORL'S. BOT. PH. — Voy. hurieh. MOIILS. ois. — Nom donné par Vieil- lot au genre Fou. Voy. ce mot. MOIIVAÎV. MAM. — Race de Mouton. Voy. ce mot. (E. D.) MOSAÏQUE. MOLL.— Nom vulgaire d'une espèce de Cône, le Conus Icssellalus L. MOSASAUULS. iiept. foss. — Nom de genre, qui signifie Saiiricn de la Meuse, proposé par M. Conybeare pour un très grand re(>lile fossile de l'ordre des Sauriens, connu sous le nom d'animal ou Crocodile de Maéili icht, parce que c'est dans le ter- rain crétacé de celte ville et des environs MOS que l'on en a trouvé en premier lieu et en plus grande abondance. Cet animal a été considéré par les premiers collecteurs et par M. Faujas Saint-Fond {Hist. de la montagne de Saint-Pierre , in - 4" ) comme un Crocodile, puis par Pierre Cam- per (Trans. phil., 1786 ) comme un Cétacé. Mais Adrien Camper {Journ. de phys. , an IX) fils de Pierre, et ensuite G. Guvier {Ossements foss., V, 2' part.), ont démontré qu'il doit former un genre particulier de Reptiles qui a des rapports avec les Varans et avec les Iguanes. Les dents des Mosasaures sont pyrami- dales, un peu arquées, et, comme chez celles des Varans, la pointe infléchie en dedans et en arrière ; elles sont très légèrement can- nelées, et la partie externe de leur circon- férence est une portion d'arc de cercle d'un diamètre à peu près double que celui de l'arc de la partie interne et des côtés , en sorte que la face externe est plus aplatie que les autres; cette face aplatie est bornée par deux arêtes aiguës faiblement dentelées. Ces dents sont portées sur des racines ou noyaux adhérents dans des alvéoles prati- quées dans l'épaisseur du bord de la mâ- choire. Les os de la face ressemblent à ceux des Varans, seulement l'os du nez, unique chez ceux-ci, parait être divisé dans les Mo- sasaures; mais les ptérygoïdiens sont armés de dents plus petites , ce qui les rapproche des Iguaniens. Les vertèbres, comme dans presque tous les Sauriens et les Ophidiens, ont leur corps concave en avant, et con- vexe en arrière; dans les vertèbres du cou et du dos, cette concavité et cette convexité sont plus prononcées que dans celles de la queue. Une apophyse médiane inférieure existe dans les vertèbres cervicales et les premières dorsales ; les apophyses épineuses sont hautes, les os en V sont également très longs et articulés, comme dans les Varans, sous le corps de chaque vertèbre pour la première moitié, et soudés pour la seconde, et faisant corps avec la vertèbre comme chez les Poissons. Le plus grand nombre des ver- tèbres caudales n'a point d'apophyse trans- verse, ce qui annonce une queue aplatie sur les côtés et propre à la nage. L'humérus est épais et plus court que celui des Ichthyo- saures, et il parait que ses extrémités étaient , comme chez les Énaliosaiiriens , T. Vlll. i\iOS 3tî9 f;iitesen forme de rames. Ses dents en fe- raient un animal carnassier. G. Cuvier a classé le Mosasaunis parmi les Iguaniens; MM. Duméril et Bibron le placent parmi les Varaniens : mais comme il tient des uns et des autres, il doit être placé entre ces deux familles, si l'on n'a point d'égard à la stucture de ses extrémités; mais si Ton prend cette structure en considération , on doit nécessairement établir une famille de plus parmi les Sauriens, ou plutôt parmi les Reptiles fossiles, que nous serions tentés de nommer les Proterpèles, car on trouve de très grandes difficultés à intercaler les genres fossiles des Vertébrés des terrains se- condaires parmi ceux du règne animal ac- tuel, et nous sommes persuadés que l'on sera forcé d'y renoncer un jour et de créer pour eux une classification particulière. Le il/os. //o/'fma?iniConyb., ainsi nommé en l'honneur de l'un des premiers collec- teurs de ses débris , est l'espèce que l'on rencontre dans la craie de Maëstricht. Cu- vier lui compte 133 vertèbres, 12 dents de chaque cô'é des deux mâchoires et 8 dents à chaque ptérygoïdien ; l'animal devait avoir environ huit mètres de longueur, la colonne vertébrale occupant six mètres et demi, et la tête un mètre et demi. Le 7l/os. Maximiliani Gohif. Dans les Mé- moires de l'Académie de Bonn., t. XXI, M. Goldfuss a établi cette espèce en don- nant sur la structure du crâne des Mosa- saures des détails que n'avait pu fournir la tête que Cuvier a décrite. Ces débris sur lesquels elle repose viennent de la forma- tion du grès vert de l'Amérique septentrio- nale, et ont été rapportés par le prince Maximilien de Wied. Les pièces décrites par M. Gofdfuss n'ont guère que le tiers de la grandeur de celles du Mos, Hoffmanni qui leur correspondent ; mais on ne peut point donner cette moindre taille comme un ca- ractère de l'espèce, puisque l'individu pou- vait bien n'être point encore parvenu à l'âge adulte. Pour établir les différences qui exis- tent entre ces deux espèces, il faudrait pou- voir les comparer ensemble. D'après les fi- gures, nous croyons avoir vu que les ptéry- goïdiens diffèrent sensiblement les uns des autres. M. Decay (vol. III des Annales du Lycée de Xew-Yorli) a figuré et décrit une dent 47 370 MOS de Mosasaure, trouvée dans une marnière du conf)lé de Monmouth, que M. Bronn a inscrile dans sa Lelhœa geognoslica, sous le nom de Mos. Decayi. Cette dent est beau- coup plus grande que celles de la lêle du Mosasaure Maximiiien ; mais il se peut qu'elle provienne d'un individu plus âgé. (L...D.) MOSCARIA, Pers. {Encheir., II, 379). BOT. PH. — Syn. de Moscharia, Ruiz et Pav. MOSCATELLE, bot. ph. — Nom vul- gaire des Adoxa. Voy. ce mot. MOSCHARIA (fJio<'X°?> niusc: odeur des fleurs). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Nassauviacées , établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 103). Herbes du Chili. Voy. composées. *MOSCHATA(nom mythologique), polvp. — Genre d'Actiniaires proposé par Renieri et adopté par M. de Blainvillc, qui lui at- tribue: un corps cylindro-conique, allongé, élargi en disque à l'extrémité buccale, et aminci à l'autre extrémité ; une bouche assez petite, linéaire, transverse, au milieu de tentacules de deux sortes, les externes étant bien plus longs que les autres. M. de Blainville a vu dans la collection de Turin l'espèce qu'il prend pour type, M. rhodo- daclyla, et qui vit flottant dans la Méditer- ranée; il ajoute que cet animal presque vermiforme ressemble un peu à une Holo- thurie, et que sa peau est couverte de corps étrangers adhérents. Aussi peut-on penser que c'est la Crilrina bellis ou quelque es- pèce voisine qui a donné lieu à l'établisse- ment de ce genre. Telle est aussi l'opinion de M. Ehrenberg. ( Duj. ) *MOSCIIATUS (po'axo;, musc), ois.— M. Les&on{TraUé d'ornithologie, 18 il) donne ce nom à un groupe de Canards- Voy. ce mot. (E. D.) MOSCHELAPIIUS. mam.— L'un des sy- nonymes du Bubale. Voy. l'article antilope. *MOSCHIDÉES. MAM. — M. Swainson (JV. h. ofQuadr.f 183o) donnecenomàune division des Ruminants, dont le genre prin- cipal est celui des Chevrotains (voy. ce mot). Cette division correspond à celle des Mos- china de M. Gray {Ann. of phil., XXVI, 1835). (E. D.) MOSCHIFERA, Molin. bot. pu. — Syn. de Moscharia, Ruiz et Pav. ♦MOSCIIOSMA ( f.iox.oi , musc ; ôcr,,v,' , MOU odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Ocimoidées, établi par Reichenbach (CoHs;)., p. 171). Herbes des Indes orien- tales et de l'Afrique tropicale. Voy. labiées. *i\IOSCnO\lLU)\I (f^oaxo;, musc; ?J- )oy, bois). BOT. PH. — Genre de la famille des Méliacces-Trichiliées , établi par M. Adr. de Jussieu (m Mem. Mus., XIX, 238, t. 19, f. 19). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. wéliacées. MOSCIlfS. MAM. — Voy. ciiEvnoTAiN. * M05IA. MAM. — Petit genre de Cboirop- tcres décrit récemment par M. Gray {Ann. nat.hisL,X\, 1843). (E. D.) *MOSIEGIA, Spreng. (SysL, 111, 6G1). bot. PII. — Syn, de Mosrliaria, Ruiz et Pav. MOSILLtS. INS. —Genre de l'ordre des Diptères brachocères , tribu desMuscides, établi par Latreille {Fam. nal.), et généra- lement rapporté au genre Mouche {Musca). Voy. MOUCHE et muscides. MOSOSAURUS. REPT. Foss. — Voy. mo- SASAURUS. MOSQUILLOÎM. ois. —Nom vulgaire de la Bergeronnette grise, MOSQUITE. OIS. — Nom vulgaire de la Sylvie à lêle noire. MOTACILLA. ois, — Nom scientifique du genre Bergeronnette. Voy. ce mot. *motacii,lid.ï: et motacilliwe. OIS. — Divisions des Passereaux du groupe des Sylvies (voy. ce mol), suivant M. Char- les Bonaparte. (E. D.) MOTTEREAU. ois. — L'Hirondelle de rivage porte vulgairement ce nom. MOTTEIJX. OIS. — Espèce du genre Tra- quet. Voy. ce mot. MOUCHE. Musca. ins. — Dans la pre- mière édition du Syslema naturœ , Linné comprenait sous le nom générique de Musca toute l'immense série des Diptères , à l'ex- ception des Tipulaires, des Tabaniens, des Asiliques , des Bombyliers et des Empides; mais, dans les dernières éditions du même ouvrage, le célèbre entomologiste suédois avait déjà formé quelques divisions dans cet immense groupe ; depuis , de nombreuses subdivisions, tant de familles que de genres, ont été créées. Scopoli a préparé le premier les améliorations qui ont été apportées dans ce grand genre; il a examiné les parties de la manducalion de ces insectes, et s'en est servi pour caractériser ses genres. Geoffroy, mou Degéer, Fabricius , etc., ont ensuite étudié ces Diptères , et , depuis , Mcigen a créé plu- sieurs nouveaux genres en employant pour base de sa classiQcaiion la forme et la dis- position des ailes, et quelques parties exté- rieures du corps et de la bouche. Enfin La- treille, Fallen , M. C. Dumcril , et surtout MM. Macquart et Robineau-Desvoidy, ont encore beaucoup éclairci cette matière dans leurs ouvrages, et ils ont de plus en plus restreint le genre Mouche. D'après M. Macquart [Diptères des Suites à Duffon de l'éditeur Roret , Paris , 1835), que nous suivons dans ce Dictionnaire, le genre Mouche, Mitsca , ne comprend plus que la Mouche domestique et quelques es- pèces qui ont avec elle les plus grands rap- ports. Ce genre fait partie de la famille des Alhéricères, tribu des Muscides, et a pour caractères : Epistome peu saillant; anten- nes atteignant presque l'épistonie; troisième article triple du deuxième; style plumeux; première cellule postérieure des ailes attei- gnant le bord près de l'extrémité; nervure exlerno-médiane un peu concave après le coude. Les Mouches ont le corps oblong , à peu près cylindrique ; leur tête est globuleuse , un peu plus large que longue , avec deux yeux très grands et à réseaux, et trois pe- tits yeux lisses, distincts ; le front est aplati et présente un espace arrondi, en haut du- quel sont insérées les antennes , qui sont composées de trois articles, dont le premier et le second très courts , plus larges que longs, hérissés de quelques poils raides ; le troisième, à peu près trois fuis plus grand que les deux premiers ensemble, est pres- que prismatique , et donne attache à sa base, et un peu extérieurement, à une soie plus longue, couverte de longs poils ou plumeuse dans la plupart et simple dans d'autres ; la cavité buccale, située à la par- tie inférieure de la tête, contient une trompe membraneuse, coudée, rétraclile et termi- née par deux lèvres ; les palpes sont filifor- mes ou légèrement plus gros vers leur ex- trémité; lecorselet estcylindrique; lesailes, grandes et horizontales , ont les nervures longitudinales fermées par les nervures transversales ; les cuillcrons sont grands et recouvrent en grande partie les balanciers , qui sont assez courts ; les pattes sont lon- MOU 371 gués , grêles , terminées par deux crochets et deux pelotes, et généralement couvertes de l'Migs poils rudes ; l'abdomen est ova- laire, et terminé, dans les femelles, par un oviducle un peu saillant. Le genre Mouche se distingue des grou- pes qui ont été formés à ses dépens par un assez grand nombre de caractères ; il diffère des Echinomyies et des Ocyptères par les antennes qui, dans ces derniers, n'ont pas le troisième article beaucoup plus long que les deux premiers pris ensemble ; le genre Celyphe se distingue par un écus- son qui recouvre tout le corps ; les genres Phasie, Trichopode, Ivie, Métopie , Méla- nophore, etc., en sont séparés parleurs antennes, qui sont beaucoup plus courtes que la face antérieure de la tête , tandis qu'elles sont presque aussi longues qu'elle dans les Mouches ; les Lispes ont des ailes couchées sur le corps; le genre Achias a les yeux portés sur des prolongements de la tête eo forme de cornes; les CaUiphores en sont séparés par le peu de saillie de leur epistome et par la couleur de leur corps où domine le cendré ; les Lucillies n'ont pas de saillie s l'épislome.et le troisième article des antennes est quadruple du quatrième ; enfin , il existe un grand nombre de genres qui ont le même port que les Mouches, mais qui s'en dislin-» guent par des caractères tirés de la forme des antennes, de la tête, des palpes, etc. [Voy. les mots génériques indiqués plus haut, et les articles Diptères, Mcscides et MVODAIRES). Les larves des Mouches sont apodes et cylindriques; elles sont molles; leur tête est garnie d'un ou deux crochets écailleux; elles vivenjt dans différentes matières, telles que les excréments , la viande en décompo- sition , les fumiers; on les trouve dans les lieux fangeux et sales. Nous ne croyons pas devoir insister ici davantage sur ce sujet, devant donner des détails sur l'organisa- tion et les mœurs de ces larves, ainsi que de celles des Mouches en général , au mot ML'SCIDES. A l'état parfait, les Mouches sont très abondantes pendant tout l'été, et surtout pendant les mois de juillet et d'août; ce sont des Insectes très incommodes dans nos maisons, où ils gâtent tout eu y déposant leurs excréments , qui sont mous et durcis- 372 MOU sent en forme de peiiie tache aux endroits où ils ont été posés. Quelques Mouches su- cent le miel des fleurs; d'autres, en plus grand nombre, attaquent les cadavres, y déposent leurs œufs , et hâtent ainsi consi- dérablement la décomposition des matières animales. Ce genre , quoique très considérable- ment restreint par les auteurs, ainsi que nous l'avons déjà dit, est cependant encore très nombreux en espèces ; mais on n'en a encore décrit avec soin qu'un assez petit nombre, et principalement les es- pèces particulières à la France et à l'Alle- magne. Les espèces étrangères ont encore as- sez peu occupé les naturalistes et les voya- geurs. Pour nous, nous ne citerons que quelques unes des espèces les mieux con- nues, et nous n'indiquerons, à l'exemple de M. Macquart, que comme subdivisions plusieurs groupes génériques formés par M. Robineau - Desvoidy aux dépens des Musca. a. Genre Musca, Robineau-Desvoidy. Style des antennes plumeux en dessus et en dessous; corps grisâtre. 1 . La Mouche domestique , Blusca domes^ tica Linné, Fabr., Latr., Meig.,Fall., Rob.-. Desv., Macq. Longue d'environ trois lignes; d'une couleur cendrée , avec la face noire, les côtés jaunâtres, et le front jaune à bande noire; les antennes sont noires; le thorax présente des lignes noires; l'abdomen est marqueté de noir , il est pâle en dessous , et ses côtés sont d'un jaune transparent chez les mâles; les pieds sont noirs; les ailes sont assez claires, à base jaunâtre. Cette espèce se trouve très communément répandue dans toute l'Europe, et c'est elle qui, vers la fin de l'été, est si incommode aux environs de Paris. 2° La MoccHE DES BCKUFS , Musca bovina Rob. -Desv., Macq. Cette espèce, très voisine de la Musca domeslica, s'en dislingue par les côtés de la face et du front blancs, par son abdomen à bande dorsale noire et par l'ab- sence de jaune chez les mâles. Celte Muscideest très communeen France, et elle se jette sur les narines, les yeux et les plaies des bestiaux. Parmi les autres espèces de cette subdivi- sion, nous indiquerons les il/. ripaWa Rob.- MOU Desv., M. corvina Fab., M. aurifacies Rob.- Desv., M. campestris Rob. -Desv., Jlf. latC' ralis Macq., etc., qui toutes se renconlreat en France. b. G. Plaxemyia, Rob. -Desv. Style des antennes plumeux en dessus , n'ayant que quelques poils en dessous ; corps ordinairement d'un vert obscur ; trompe assez menue; abdomen hémisphérique; yeux velus; ailes très hyalines. 3° La Mouche vitripenne , Musca vitri- peîinjs Meig.,Macq., Plaxemyia sagillatrix Rob.-Desv. Elle n'a pas plus de 2 lignes 1/2 delongueur; la facect les côtés du front sont argentés; la bande frontale et les antennes noires ; les yeux pourprés ; le thorax d'un noir bleu ouvert; l'abdomen testacé, transparent, à bande dorsale noire, un peu bronzée; les pieds noirs; les ailes hyalines chez les mâles. Celle espèce vit sur les bœufs ; elle se ren- contre en France et n'est pas rare auprès de Bordeaux. La Musca phasiœformis, du midi de la France et de l'Autriche, entre dans la même subdivision. c. G. Bryomya, Rob.-Desv. Style des antennes plumeux en dessus, n'ayant que quelques poils en dessous ; corps ordinairement d'un vert obscur; trompe assez épaisse; yeux nus; pieds de longueur me ■ diocre. 4" La Mouche bourreau , Musca carnifex Macq., Bryomya carnifex Rob.-Desv. Lon- gue de 3 lignes ; d'un vert métallique obscur, à léger duvet cendré ; la face et les côlés du front argentés; la bande frontale et les an- tennes noires; les segments de l'abdomen bordés de noir; les pieds noirs ; les ailes hya- lines, à base jaunâtre. Se trouve sur les bœufs ; n'est pas rare en France. Deux autres espèces de cette subdivision, \es Musca stim^ilans Rob.-Desv., Macq., et M. cupreaMacq., se trouvent également en France. d. G. Sphora, Rob.-Desv. Style des antennes plumeux en dessus, n'ayant que quelques poils en dessous; corps ordinairement d'un vert obscur ; trompeasses MOU épaisse; yeux nus; pieds poslcricurs allon- gés. 5° La UoiciiE m[T^K^RE, Bluscanigricans Macq., Sphora nigricans Rob.-Desv. Lon- gue de 3 lignes; noire, à léger duvet cen- dré; la face d'un brun blanchâtre; ailes as- sez claires. Cette espèce provient de la Nouvelle-Hol- lande. Quelques espèces remarquables de l'ancien genre Mouche de Linné sont devenues les types de genres particuliers, et nous allons les indiquer ici en renvoyant le lecteur aux articles que nous citons : Mouches apla- ties, voy. FHASiE ; M. a queue, voy. tépuuite ; M. BLEUE DE LA VIANDE, VOrj . CALLIPHOUE ; M. CÉSAR, voy. LUCILIE ; M. CURVIPENNES, voy. osciNis; M. divariquées, voy. sphéro- cère; m. ÉPAISSES, voy. écuinouvie; M. inar- ticulées ouM. LATÉRICOLORES, VOy . OCYPTÈRE; M. LONGiPÈDES, voy. LOxocÈRE et calobate; M. TÉTANOCÈRES, VOy. TÉTANOCÈRE ; M. VI- BRANTES, voy. MICROPÈDE et TÉPHRITE, CtC. , CtC. (E. Desmarest.) Le nom de Mouche a été appliqué vulgai- rement à un grand nombre d'Insectes vo- lants. Plusieurs de ces dénominations ont été conservées dans beaucoup d'ouvrages d'histoire naturelle; c'est pourquoi nous allons faire connaître les principales d'entre elles : Mouche ABEiLLiFORME, un Élophile; Mouches aphidivores, des Syrphes et des Hémérobes ; Mouches araignées, les Hippobosques et les Ornilhomyies; Mouches armées , les Stratyomides ; Mouches asiles ou parasites, des OEstres, des Taons et des Mélophages ; Mouches d'automne , les StomoTes; Mouches a bateau, des Nolonecles; Mouche a bec, un Rhingie; Mouche-Bécasse, un Empis; Mouches bombardières, les Brachines; Mouches-Bourdons, les Volucelles ; Mouche bretonne, l'Hippobosque du Che- val ; Mouches du Cerisier et du Chardon , les Téphrites; Mouche a Chien, l'Hippobosque des Che- vaux; Mouche cornue , M. Taureau volant , un Scarabée; IMOU 373 Mouches a corselet armé, les Slralyo- mides; Mouches a coton, VIchneumon glome- ratus ; Mouche dévorante, un Pompile ou un Sphex ; Mouches éphémi^res, les Éphémères; Mouches d'Espagne, un Méloé, la Can- tharide et l'Hippobosque du Cheval ; Mouche a faux, la Raphidie ; Mouches a feu , les Lampyres , quelques Fulgore^ et Taupins; Mouche de feu, M. A drague, une espèce de Poliste; Mouche de Fourmilion , le Myrmeleo for- liïicarius ; Mouche du fromage , un Mosille; Mouches des galles, des Diplolèpes et des Cynips ; Mouche géant, une Échinomyie; Mouche de la gorge du Cerf , un OEs'trè ; Mouche guêpe, un Conops; MoucHt:s ichneumones , les Ichneumons ; Mouches des intestins des Chevaux, les OEslres; Mouche jaune, \ePolisies hebrœa; Mouche du Kermès , les Kermès ; Mouche ou Demoiselle du Lion des Puce- rons, l'Hémérobe; Mouches- Loups , les Asiles ; Mouches luisantes, les Lampyres, quel- ques Fulgores et Taupins; Mouche lumineuse, VElater 7wclilucus; Mouches merdivores, les Scatophages; Mouche a miel, l'Abeille; Mouches de l'Olivier, un Tcphrite; Mouches a ordure , les Scatopses ; Mouches papilionacées , les Phryganes et les Perles; Mouche pétronelle, un Calobate; Mouche piqueuse , un Stomoxe; Mouche plante. Voy. Mouche végétante; Mouche pourceau, l'Éristale tenace; Mouche de rivière , les Éphémères ; Mouche de Saint-Jean, la Cantharide; Mouches de Saint-Marc, les Bibions; Mouche sautante, le Psylle; Mouches a scie, les Tenthrédincs; Mouche-Scorpion, le Panorpe; Mouches stercoraires, les Scatophages; Mouches a tarière, les Térébrans ; Mouches des Teignes aquatjques, les Pbry ganes; 374 MOU Mouche des Truffes, une espèce de Sca- topbnge ou d'Osciue; iloi'CHES DES TUMEURS DES BÊTES A CORNES, les OEsires; AÎOUCIIES VÉGÉTANTES OU M. PLANTES, qiicl- qucs Insectes qui porleut sur leur dos une espèce de Champignon ; une Leplure et une OEdémèrc ont déjà présenté ce singulier plH'noniène ; i\IoucuE3 DES Vers du nez des Moutons, les OEsires; Mouches VIBRANTES, les Ichneumons ; Mouche DE vinaigre, un Mosille. aïOLCHKROLLE. Mmcipela. ois. — Genre d'Oiseaux de l'ordre des Passereaux Deiilirostres, famille des Muscicapidées, sous- famille des Muscicapinés , forme aux dépens de l'ancien groupe des Gobe-Mouches, et ayant pour caraelères : Bec long, très dé- primé, deux fois plus large que haut, même à sa base, ayant l'aréle très obtuse et ce- pendant vive, les bords un peu en courbe ovale, et la pointe de l'échancrure faible; mandibule supérieure recourbée sur la man- dibule inférieure , qui est pointue à son ex- trémité et garnie à sa base de poils d'une longueur quelquefois considérable , et re- couvrant plus ou moins les narines , qui sont placées à la base du bec; les ailes of- frent un développement médiocre, elles sont obtuses ou subobtuscs , c'est-à-dire que c'est la cinquième ou la quatrième penne, qui est la plus longue de toutes ; les pieds sont faibles, médiocres ou courts; les doigts sont au nombre de quatre , comme chez les Gobe- Mouches; les latéraux sont inégaux, res- terne est uni à celui du milieu jusqu'à la seconde articulation , et l'interne est soudé à la base seulement. Le genre Moucherolle, admis par G. Cu- vier, Temminck, et la plupart des orni- thologistes, ne forme pour Vieillot et quel- ques autres zoologistes qu'une simple section du genre Gobe-Mouche. Du reste, ces deux groupes d'Oiseaux ont entre eux les plus grands rapports; leurs mœurs et leur ha- bitudes, sont les mêmes, ils ont le même port, etc. : aussi ne nous étendrons-nous |ias longuement ici relativement aux Mou- cherolles, et renverrons-nous à ce qui a été dit des Gobe-Mouches. Nous dironsseulementquecesOiseaux, de très petite taille, ont leur plumage orné des MOU plus belles et des plus vives couleurs; que souvent leur queue est terminée par de lon- gues plumes; que leur tête porte, dans un grand nombre de cas, de belles hui)pes brillantes ; enfin , que leur faiblesse ne leur permet de prendre que des Insectes. Les Mouoherolles ne se trouvent pas en Europe , ainsi que cela a lieu pour un assez grand nombre deGobe-Mouches : ces Oiseaux sont tous étrangers; on en rencontre beau- coup en Afrique, en Asie, surtout dans les Indes , mais les voyageurs en ont signalé également plusieurs espèces comme propres à l'Amérique et à l'Océanie. On connaît un nombre considérable d'es- pèces de ce genre ; nous ne citerons que les principales , et en cela nous prendrons pour guide le îiègne animal de G. Cuvier, Le Roi des Gobe-Mouciies, Bulfon {pi. enl., 289), ou Moucherolle a huppe trans- verse, Tûdus regius Laih. La taille de cet Oiseau ne dépasse pas 22 centimètres. Une huppe d'un beau rouge bai terminée de noir couronne son front; les parties supérieures du corps sont d'un brun foncé; les couver- tures alaires sont également d'un brun fauve; les pennes des ailes rousses, ainsi que l'ab- domen ; la poitrine blanche, maculée de brun; la gorge jaunâtre; l'élégance de ces couleurs est encore relevée par un collier noir et des sourcils blanchâtres; le bec est noir, ainsi que les pieds. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, oiseaux, pi. 2, fig. 1. Celte belle espèce, la plus grande du genre, habite l'Amérique méridionale. Le Moucherolle a cou jaune , Muscicapa flavicoUis Lath. Celte es[)èce n'a que 16 à 17 cent.; ses parties supérieures sont vertes, sauf les rémiges et les rectrices qui sont noirâtres et bordées de jaune, et les deux rectrices in- termédiaires qui sont terminées de blanc; l'abdomen est également vert, mais il a quelques taches jaunes; les yeux sont de même entourés de cette dernière couleur, qui est aussi celle du sommet de la tête et du de- vant du cou ; le bec et les pieds sont rouges, la queue est très fourchue. Se trouve en Chine. Le Moucherolle des déserts. Muscicapa deserti Laih. Taille de 14 centim. ; ayant en dessus un plumage d'un jaune obscur, sauf les pennes des ailes et leurs couver- tures , qui sont noirâtres, ainsi que les pieds; le bec est jaunâtre. Habite l'Afrique. MOU le MoucHEROLLE A HUPPE JAUNE, Muscicopa lulea Lath. De la taille de l'esp. précédente ; son plumage est en général d'une couleur d'ocre avec des teintes noirâtres sur les ailes et la queue ; le bec et les yeux sont de cou- leur de plomb; les pieds cendrés; les on- gles noirs. Se rencontre communément à Otaïti. Parmi les autres espèces , nous citerons le MoucHEROLLE DE PAUADis, Muscicapa paradisH et Todus paradisiacus Gm., BulTon {pi. col.), 234. — Le PETIT MoUCHEROLLE DE PA- BADis, Muscicapa mutala Cuv. — Le Mou- cher. ouYetapa, m. psalura Temrn. {col. 286 à 296), M. risora Vieil.— LeMoucHER. A QUEUE DE COQ, M. aleclov Pr. Max., Vieil I. — M. melanoptera Gm. {pi. col. 567-2). — M. telescophlliahna Lesson et Garnot. — T. melat^ocephalus Spix. — Tolalus grisous Desm. — Mantele, Vaillant, M. borbonica. — M. crislata. — M. cœnilea. — Todus leucocephalus Pallas. — M. coronala. — M. Myslax Spix. — M muranlia. — M. cucuUalus Lath. , etc. (E. D.) MOUCHEROIVS. IN3. — Dénomination vulgaire des petits Diptères, et particulière- ment des espèces du g. Cousin. MOUCIIET. OIS. — Nom vulgaire du Pégot. MOUCHETS. OIS. — Pour Émouchets. Voy. ce mot. MOUCLIER. OIS. — Synonyme vulgaire de Morillon. Voy. canard. MOUETTE. Larus. ois. — Genre de l'ordre des Palmipèdes, créé par Linné, adopté par tous les zoologistes, et compre- nant non seulement les Moueltes ordinai- res , qui sont d'assez petite taille , mais en- core les Oiseaux dont la taille égale au moins celle du Canard, et que , depuis Buffon, on a l'habitude de désigner sous le nom de Goélands. Ces deux groupes d'Oi- seaux ne dînèrent pas entre eux , et le nom générique de Mouette doit leur rester appli- qué : ils portent, en outre, les dénomina- tions latines de Larus, le plus habituelle- ment employé , et de Gavia, et enfin on les a surnommés vulgairement Mauves, de l'allemand Meuu;en {miauleurs); mais ce dernier nom, appartenant également à une plante très commune, doit être exclu du règne animal. Les Mouettes présentent les caractères MOU P,7.> génériques suivants : Bec de médiocre Iim- gueur, lisse, tranchant, comprimé latéra- lement; la mandibule supérieure recourbée vers le bout; l'inférieure renflée en formant un angle saillant près de la pointe; les na- rines latérales placées au milieu du bec et percées à jour, étant en général linéaires et plus larges au-devant, mais toutefois, dans quelques espèces, elles sont plus ou moins arrondies; la langue aigué à l'extré- mité et un peu fendue; le tarse est long et nu au-dessus du genou; les trois duigis an- térieurs sont entièrement palmés , et les latéraux sont entièrement bordés d'une pe- tite membrane; le doigt de derrière, fort petit et élevé de terre, est privé d'ongle dans une espèce; les ongles sont falculaires ; les ailes, dont les deux premières pennes sont les plus longues, ont beaucoup d'ampleur, et dépassent la queue. Chez ces Oiseaux la tête est grosse , le cou est court, le plumage est serré et épais; ce sont de bons nageurs, et ils volent conti- nuellement, et savent braver les plus fortes tempêtes. Dans le repos leur port est igno- ble, ils ont l'air triste et le cou renfoncé. Lâches, voraces et criards, ils ont reçu le nom vulgaire de Vautours de mer, et on les voit souvent nettoyer les cadavres de toute espèce qui flottent sur la mer. Ils sont ré- pandus sur tout le globe, où ils couvrent les plages, les écueils et les rochers; mais ils fourmillent surtout sur les bords de la mer, où ils recherchent les poissons vivants et putréfiés, les matières animales en décom- position, les Vers, les Mollusques, etc. Quelques espèces fréquentent les eaux dou- ces; d'autres, au contraire, se trouvent à plus de cent lieues en mer. On prétend que parfois ils s'enfoncent beaucoup dans les terres lorsqu'ils sont attirés par l'odeur d'a- nimaux morts. Partout ils s'épient mu- tuellement , et lorsque l'un d'eux saisit quelque morceau, les autres l'entourent et l'étourdissent de leurs cris jusqu'à ce qu'il ait lâché sa proie. On ajoute même que, parfois, pour l'obtenir, ils se battent avec fureur , et que le blessé devient une victime qu'ils immolent à leur voracilc?; mais ce fait, rapporté par d'Azara , n'est pas encore confirmé et ne semble pas probable, parce que les Mouettes sont lâches et qu'elles ne sont pas armées pour se livrer de pareils 376 MOU combats. Ces Oiseaux ne peuvent subsister que d'une pâture ofTerte par le hasard , ou de proies qu'ils réussissent à enlever; ils sont doués de la faculté de supporter la faim pendant longtemps , et l'on cite certains Goélands qui ont vécu neuf jours sans prendre aucune nourriture. Cependant le besoin d'aliments et la crainte d'en manquer doivent causer à ces animaux des agitations perpétuelles, et c'est ce qui peut expliquer pourquoi ils fondent sur leur proie avec une violence telle qu'ils avalent l'amorce et l'hameçon, et s'enfer- rent sur la pointe placée par un pêcheur sous le poisson qu'il leur présente comme appât. C'est principalement pendant les ou- ragans que les Mouettes sont livrées aux horreurs de la faim : on les voit, durant la tempête, s'abattre de temps en temps sur l'eau, et les vagues les emportent et les bal- lottent sans les submerger; après avoir paru englouties, on les revoit bientôt à la cime des flots , où elles semblent se reposer; puis un instant après elles s'élancent sans peine dans l'espace, malgré la longueur de leurs ailes. C'est alors que le mauvais temps tient la mer agitée pendant plusieurs jours qu'on voit ces Oiseaux , tourmentés par la faim , exercer leurs brigandages sur les côtes. Alors ils s'avancent quelquefois bien avant dans les terres , et leur apparition loin des riva- ges , que l'on a prise pour un signe de tem- pête, n'en est que la conséquence, car ce n'est que lorsqu'ils ne peuvent rien trouver sur les parages des mers bouleversées qu'ils s'aventurent dans les terres. Notre collaborateur M. Gerbe rapporte ( Dict. pitt. d'hist. nal.) qu'il a plusieurs fois ob- servé, dans divers endroits du midi de la France, que, lorsqu'il neige, des bandes de Mouettes vont se porter dans les campa- gnes, quoiqu'il fasse calme plat en mer. A quoi attribuer ces excursions? On ne le sait d'une manière certaine; mais ne peut-on pas croire que c'est dans l'espoir de rencon- trer des proies vivantes , telles que de petits MamnHfères et Oiseau^ aiïaiblis par la di- sette de nourriture, que les bandes de Mouettes quittent le rivage pendant que la neige couvre la terre? La chair des Mouettes est un mauvais aliment; elle est dure et coriace, et son mauvais goût cl son odeur désagréable la font MOU repousser. Cependant, d'après Mauduyt, il paraît qu'on apportait en carême un grand nombre de ces Oiseaux dans les marchés de Paris pour les austères cénobites. Les habi- tants originaires des Antilles se nourrissent de la chair de ces Palmipèdes; on rapporte qu'ils les jettent tout entiers dans le feu sans les vider ni leur enlever les plumes, qui forment une croûte sur la peau , et lorsqu'ils veulent les manger, abattent cette croûte et ouvrent le corps par le milieu. Les Groërilandais en font aussi leur ressource. Nos marins s'en nourrissent également, et ils leur font subir une préparation particu- lière : après les avoir écorchés, ils les sus- pendent par les pattes, et les laissent ex- posés au serein pendant une ou deux nuits; par ce moyen ils leur font perdre en partie la mauvaise odeur qu'ils exhalent , la graisse s'échappe en grande partie du corps de Ces animaux, et ilsdeviennent alors un mets un peu plus mangeable. Les Goélands et les Mouettes rendent , du reste , de grands ser- vices à l'homme, en purgeant les rivages des mers de tous les cadavres petits et gros, de toutes les matières en putréfaction , etc., qui, en infectant l'air, pourraient lui être nuisibles. Les navigateurs ont trouvé des Mouettes sur tous les rivages; mais ces Oiseaux sont plus nombreux et plus grands dans les pays du Nord, où les cadavres des gros Poissons et des Baleines leur offrent une pâture plus abondante, et c'est sur les îles désertes des deux zones polaires, où ils ne sont pas in- quiétés, qu'ils préfèrent nicher. Un trou creusé dans le sable, un trou de rocher même , leur suffit pour y faire leur ponte ; dans les contrées plus habitées, les petit' s espèces recherchent les rivages des étangs au- delà de la mer, qui sont couverts d'her- bes. Le nombre de leurs œufs n'est pas tou- jours le même, l'on en trouve tantôt deux, tantôt quatre, et plus souvent trois. Ces œufs, d'assez petite taille, sont, dit-on, bons à manger. Les jeunes naissent couverts d'un duvet qu'ils portent longtemps ; les plumes ne poussent que tard, et ce n'est qu'après plusieurs mues , dans la plupart des espèces, que les jeunes prennent le plu- mage de l'adulte. Arrivées à tout leur accroissement , les Jifoucites ont un plumage épais, qui leur I^IOU ÎMOU permet de supporter aisément le froid ; elles muent deux fois par an , en automne et au printemps. Leur vol, quoique lourd, est aisé , et leur démarche est légère et pré- cipitée ; elles s'abattent souvent sur les flots pour s'y reposer, et nageni rarement, ou du moins en nageant elles ne parcourent pas de grandes distances. A l'Age adulte, les Goélands et les Mouet- tes ont leur plumage mélangé de blanc, de cendré bleuâtre, de gris noirâtre , de gris, de noir, de brun , et la distribution de ces diverses couleurs varie tellement , suivant l'âge, le sexe de chaque espèce, et suivant même l'époque de l'année où l'on étudie ces Oiseaux, que l'on a été amené à multiplier, d'une manière beaucoup trop considérable, le nombre des espèces, et que souvent la même espèce porte deux ou trois noms dans les ouvrages des ornithologistes. Les signes auxquels on peut reconnaître les individus dont la livrée est parfaite sont l'absence de taches ou bandes noires sur la queue , qui est alors tout-à-fait blanche ; la lon- gueur comparative du tarse et des ailes est aussi un moyen employé pour distinguer les individus vieux des jeunes. La taille des fe- melles est un peu moins considérable que celle des mâles ; elles ont, suivant Lewin, la queue terminée de noir, tandis que cet or- gane est terminé de blanc dans les mâles ; enfin, les femelles présentent un rang de plumes de couleur foncée sur les couvertures des ailes, et quelquefois leur plumage est tacheté ou varié. Il existe parmi les Goélands et les Mouettes une si grande confusion , et les auteurs sont si peu d'accord entre eux, qu'on hésite à assigner une place fixe aux espèces, et à leur appliquer des synonymes. Vieillot {llist. nat. des Ois. et Dict. d'Hist. nat. de Délerville) propose, dans ce genre, un grand nombre d'espèces , et il a été suivi en cela par M. Drapiez {Dict. class. d'Hist. nal.); G. Cuvier ( liègne animal) réduit au contraire ces espèces à un très petit nom- bre. Enfin, M. Temminck (Manuel d'Orni- thologie) n'admet qu'un certain nombre d'es- pèces; il rétablit la synonymie et semble avoir étudié chaque espèce , soit par des ob- servations directes , soit par celles de ses correspondants: aussi est-ce le meilleur travail que nous ayons encore sur le groupe T. vnr. des Mouettes, et c'est celui que nous sui- vrons dans la description et l'indication des principales espèces de ce grand genre. Quoique n'attachant pas beaucoup d'im- port;ince aux sections qui ont été établies dans le genre Mouette, nous les conserve- rons cependant, et nous grouperons sous le nom de Goélands les plus grandes espè- ces, tandis que les plus petites resteront in- diquées sous celui de Mouettes. l. GOELANDS. 1° Goéland BOuncMESTRE ou Goéland a MANTEAU cnis, LoTus çlaucus Brunn. {Omit. bov., n. 148), Larus ichlhycelus Pallas, Lath. {Index), Larus leucereles Sclileep. C'est le plus grand oiseau de ce groupe, et il peut atteindre jusqu'à 70 centim. Adulte, son bec est d'un beau jaune et l'angle de la mandibule inférieure d'un rouge vif; un cercle nu, de la même couleur, entoure les yeux, dont l'iris est fauve; la tête, le cou, le dessous du corps, la queue et plus de cinq centim. de l'extrémité des rémiges, sont d'un blanc pur, et cette couleur termine toutes les autres pennes des ailes; le manteau est d'un cendré bleuâtre et moins foncé que chez le Goéland à manteau bleu ; les pieds sont li- vides et les tarses ont 25 à 30 centim. de lon- gueur. Les jeunes diffèrent un peu des adultes. Cet Oiseau, qui habite les contrées les pins septentrionales,etqu'on trouve plus fréquem- ment vers l'Orient, sur les grandes mers et sur les golfes, est plus rare sur les côtes de l'Océan, où les jeunes se montrentdans l'au- tomne. Il se nourrit de débris de Cétacés, de Pingouins, de Poissons, etc. ; il fait enten- dre un cri rauque assez semblable à celui du Corbeau. On ne sait s'il niche sur le sable ou dans le creux des rochers ; les œufs sont ver- dâtres, d'une forme ovale allongée, et mar- qués de plusieurs taches noires. 2° Goéland a manteau noir, Larus mari- nus Linn., Lalh. , Temni. Les adultes at- teignent à peu près la même taille que le précédent; dans leur plumage d'hiver, le sommet de la tête, la région des yeux, l'oc- ciput et la nuque sont blancs avec une raie longitudinale d'un blanc clair au centre de toutes les plumes ; le front, la gorge, le cou, le dessous du corps et la queue sont d'un blanc parfait ; le bout du dos, les srapulaires 43 378 MOU et toute l'aile présentent du noir foncé, pa- raissant nuancé de bleuâtre ; les rémiges, vers le bout, sont d'un noir profond et terminées par un grand espace blanc, couleur qui se re- marque aussi à l'extérieur des scapulaires et des pennes secondaires ; le bec est d'un jaune blanchâtre; l'angle de la mandibule infé- rieure et le tour des yeux sont rouges ; l'iris est d'un jaune brillant, marbré de brun ; les pieds sont d'un blanc mat, et les tarses de la même longueur qu'à l'espèce précédente. Les jeunes de l'année ont la tête et le devant du cou d'un blanc grisâtre; les plumes des parties supérieures sont d'un brun noirâtre dans le milieu, et les bords d'un blanc rous- sâtre, tandis que le dessous du corps est d'un gris sale, rayé de taches brunes. De- puis la première année jusqu'à l'âge de deux ans, les parties brunes passent au blanc et la tête devient d'un blanc pur ; à deux ans, dans la mue d'automne, le manteau est d'un noirâtre varié de taches irrégulières, brunes et grises, et le blanc n'offre plus que quel- ques mouchetures clair-semées; enfin, ce n'est qu'à la troisième mue que cet Oiseau prend son plumage parfait. Ces variations de coloration ont fait prendre le même Oiseau pour des espèces distinctes; aussi rapporte-t-on au Larus marinus , les Larus nœvius Gm., Larus marinus junior, etc. Ce Goéland est rare dans la Méditerranée, et on ne le trouve qu'accidentellement dans l'intérieur des terres et sur les eaux douces; il quitte rarement les rivages de la mer. 11 est très abondant vers le Nord, auprès des îles Orcades et Hébrides, et il se montre dans son double passage sur les côtes de France, de Hollande et d'Angleterre. Cet Oiseau se nourrit de Poissons morts ou vi- vants, de frai, et rarement de Mollusques; il fait sur les rochers, dans les régions du cercle polaire, un nid dans lequel la femelle pond trois ou quatre œufs qui sont d'un vert olivâtre très foncé, avec quelques taches plus ou moins grandes, brun-noirâtres. 3' Le Goéland a manteau bleu, Larus argentalus Brenn., Larus glaucus G m. Cet Oiseau, à l'âge adulte, atteint environ 77 centim., et les femelles sont un peu plus pe- tites que les mâles ; le sommet de la tête, la région des yeux , l'occiput , la nuque et les côtés du cou sont blancs avec une raie lon- gitudinale d'un brun clair au milieu; le MOU front, la gorge, le dessous du corps, le crou- pion et la queue sont très blancs; le bout du dos, les scapulaires et les ailes sont d'un cendré bleuâtre; les rémiges sont noires vers le bout qui dépasse de très peu celui de la queue, et terminées par un grand espace blanc; le bec est d'un jaune d'ocre; l'angle delà mandibule inférieureest rouge; le tour des yeux et l'iris sont jaunes; les pieds de couleur de chair livide, et les tarses longs de G centim. environ. Chez les jeunes de la première année, le dessus du corps est d'un gris foncé avec des taches d'un brun clair; le manteau, d'un bleu cendré, ne se dessine qu'à la deuxième mue, et le pelage n'atteint sa (perfection qu'après la troisième. Le Goé- land à manteau gris cendré et le Goéland à manteau gris et blanc de Buffon , ne sont que des âges différents de cette espèce. On trouve cette espèce pendant toute l'année sur les côtes de la Méditerranée, ainsi que sur celles de l'Océan. Les mœurs sont les mêmes que celles des espèces pré- cédentes. 4° Le Goéland a pieds jaunes , Larus fuscus Gm. , Lalh. , Larus flavipes Meyer. Un peu plus petit que les autres Goélands; il n'a guère plus de 50 centim. de lon- gueur ; le sommet , les côtes , le derrière de la tête et le cou sont blancs, avec une raie longitudinale d'un brun clair au centre de chaque plume; le front, la gorge, le des- sous du corps , le bas du dos et la queue sont d'un blanc parfait. Le manteau est d'un noir d'ardoise; les rémiges sont pres- que entièrement noires; le bec et les pieds sont jaunes. Tel e.'^t le plumage d'hiver des adultes, tandis qu'en été ils ont la tête et le cou lout-à-fait blancs. Cet Oiseau, qui, en hiver, habite les bords de la mer, et n'est que de passage sur les fleuves des parties orientales de l'Europe , se trouve en été sur les parties septen- trionales; il est même commun en Angle- terre et sur la Baltique. Il est de passage en automne sur les côtes de Hollande et de France. On le trouve aussi dans l'Amérique méridionale. Il fait son nid sur les dunes, les rochers ou dans le sable. Sa ponte con- siste en deux œufs d'un gris brun , tachetés de noir. Telles sont les seules espèces de Goélands qui se trouvent en Europe, d'après M. Tem- MOU minck. Quelques autres espèces ont élé in- diquées par divers naturalistes , mais leur authenticité n'est pas bien reconnue. Il faut ajouter à ce groupe quelques es- pèces provenant de l'Océanie , et parmi les- quelles nous citerons: 5° Le Goéland a front gris, Larus fron- talis Vieillot. Taille de 66 centimètres ; dos, manteau, lectrices alaires et caudales brunes avec les bords de chaque plume rous- sâtres; front d'un gris cendré ; tête , cou, gorge et parties inférieures brunes, avec la base des plumes blanche; menton blanchâ- tre, tacheté de brun; rémiges et lectrices noires ; bec très épais , noirâtre , d'un jaune orange à la base; pieds jaunâtres. De la terre de Van-Diemen, 6" Larus leucomelas Vieill., Temm, Le manteau et les ailes noirs ; le reste du plu- mage blanc, avec une large bande noire à l'extrémité de la queue; le bec et les pieds jaunes. De l'île Moria, près de la terre de Van- Diemen. 7" Larus pacificus Lalh. Ressemble beau- conp au Goéland à manteau noir; couleur générale d'un brun foncé , qui devient blan- châtre aux parties supérieures du corps. Habile la Nouvelle-Galle méridionale, etc. n. MOUETTES. 8* Mouette blanche ou Ssnateur , Larus eburneus Gm., Temm. Les individus adul- tes, longs de 50 à 52 centimètres, sont, dans leur plumage parfait d'été, entièrement blancs ; leur bec, gros et fort, est d'un cendré bleuâtre à sa base, d'un jaune d'ocre sur le reste; l'iris est brun et les pieds sont noirs. Cet Oiseau, que Buffon a décrit et figuré sous le nom de Goéland blancdu Spitzberg, est regardé par G. Cuvier comme une simple variété de la Mouette à pieds bleus. Celte Mouette se trouve très communé- ment au Groenland , dans la baie de Baffin. C'est principalement dans la mer glaciale qu'habite cet Oiseau, aussi ne le voit-on qu'accidentellement sur les côtes de Hol- lande. 9° La Mouette a pieds bleus. Larus canus Linn., Temm. Taille de 45 centi- mètres!: adultes, en plumage d'hiver, ayant la tète et le cou blancs, avec de nombreu- ses taches d'un bruQ noirâtre; la gorge, le MOU 379 dessous du croupion , le corps et la queue sont très blancs; le dos, les scapulaires et les pennes secondaires des ailes d'un cendré bleuâtre; les rémiges noires, avec un es- pace blanc sur les deux extérieures; le bec d'un bleu verdâtre à la base , et d'un jaune d'ocre à la cravate ; les pieds d'un cendré bleuâtre, maculé de jaunâtre. Les Larus cyanorhynchus Meyer, hybernus Gm. , et procellosus Pechs. , ne sont que des jeunes âges de celle espèce. Celte Mouette , qui habile les bords de la mer , se répand en troupes dans les terres à l'approche des ouragans. Elle est commune en été dans les régions du cercle arctique, et en hiver sur les côtes de France et de Hollande. EllesenourritdePoissons vivants, de Vers , d'Insectes, de Mollusques ; elle fait son nid dans les herbes, près de l'em- bouchure des fleuves çt des bords de la mer , et la femelle y pond trois œufs d'une couleur ocracée blanchâtre , marquée irré- gulièrement de taches cendrées et noires. 10° La Mouette tridactyle, Io»"us tridac- tylus Linn. , Larus 7-issa Brunn. D'une longueur de 41 centimètres; elle a la tête et le cou d'un cendré bleuâtre uniforme , avec des raies noires très fines en avant des yeux ; le front, le dessous du corps, le crou- pion et la queue sont très blancs ; les rémiges en partie noires et en partie blanches ; le bec d'un jaune verdâtre, le tour des yeui d'un beau rouge ; l'iris et les pieds bruns. Un des meilleurs caractères de cette espèce consiste dans l'absence d'ongle au pouce. Ce n'est que rarement qu'on rencontre cet oiseau sur les bords de l'Océan ; mais on le trouve souvent auprès des lacs salés, dans les mers intérieures, les golfes, etc. ; en automne, il se répand sur les lacs et les fleuves, et en élé dans les régions du cercle polaire. Il se nourrit de Poissons frais et d'Insectes ; se niche sur les rochers, et pond trois œufs d'un blanc olivâtre, avec de pe- tites taches cendrées. 11° La Mouette a capuchon noir, Larus mclanocephalus Natlerer, Temm. De41 cen- timètres de longueur; manteau d'un cendré clair, avec les pennes terminées par un grand espace blanc; la tête, le cou, les parties in- férieures, la queue et la dernière moitié des rémiges d'un beau blanc; le dos, les scapulaires, les pennes secondaires des ailes 380 MOU et la base des rdmiges d'un cendré bleuâtre ; 1 le bec d'un rouge vermillon ; les pieds orangés; l'iris et le tour des yeux bruns. I,e pelage des jeunes varie et présente des taches brunes et blanches. On trouve sur les côtes de la mer Adria- tique cet oiseau, qui est très commun dans les marais de la Dalmatie, et qui ne paraît à Trieste que dans les gros temps. 12° La Mouette a capuchon plombé, Larus atricilla Linn.,Lath.,Temm.; Mouette rieuse Brisson. Cet oiseau , d'une longueur de 3S à 39 centimètres, a son manteau d'un cen- dré bleuâtre ; les rémiges noires dépassent la queue de 5 à 6 centim.; le bec et les pieds sont d'un rouge de laque foncé. Dans son plumage de noce, celte Mouette a la Ictc couverte d'un capuchon, qui s'étend plus sur le devant du cou que sur la nuque; son corps est varié de blanc. Se trouve dans le détroit de Gibraltar, sur les côtes de la Sicile, et sur celles de l'Amérique septentrionale. La femelle se fait un nid dans les marais, et y dépose trois œufs de couleur de terre glaise, avec de petites taches irrégulières d'un pourpre et d'un brun clairs. 1 3" La Mouette rieuse ou Mouette a ca- puchon BRUN, Larus ridibundus Leisler (atlas de ce Dictionnaire, OISEAUX , pi. 19). Les individus adultes de cette espèce ont une longueur de 38 à 39 centim. ; la tête, le cou et la queue sont blancs, à l'exception d'une tache noire en avant des yeux et d'une grande tache noirâtre sur les oreilles ; les parties inférieures sont blanches; le dos et les couvertures des ailes d'un cendré bleuâtre ; le bec et les pieds d'un rouge ver- millon. On doit réunir, d'après M. Tem- minclc, à la Mouelte rieuse, les espèces sui- vantes : Larus cinereus Gm. , L, procellosus Rochst. , L. erylhropiis Gm., L. canesccns Bechst., L. ridibundus G m., etc., etc. Ces oiseaux habitent les rivières et les lacs salés et d'eau douce; ce n'est qu'en hiver qu'on les trouve aux bords de la mer ; ils ne sont que de passage en Allemagne et en France, taudis qu'on en trouve en abon- dance en Hollande, dans toutes les saisons. Ils se nourrissent d'Insectes, de petits Pois- son;; , de Vers , etc. lis nichent auprès de la iiiii. dans l'embouchure des rivières: leur ponte consiste en trois œufs , dont le fond , MOU olivâtre, est ordinairement parsemé de grandes taches brunes et noirâtres, variant beaucoup. 14° La Mouette a masque brun, Larus lapislratus Temm. Plus petite que la Mouette rieuse, avec laquelle elle a beau- coup de rapport : son masque, d'un brun clair, ne descend pas sur la nuque, et ne recouvre pas la partie supérieure du devant du cou ; la partie intérieure des ailes n'est jamais d'un cendré noirâtre, mais toujours cendré clair ; le bec et les tarses sont d'un brun rougeàtre. On trouve communément cette Mouette aux îles Orcades en Ecosse ; elle se rencon- tre aussi dans la baie de BafOn. Les œufs sont d'un cendré verdâtre avec des taches plus foncées. 15" La Mouette pygmée, Larus minulus Pallas, Gm., Lath,, Temm. C'est la plus petite espèce du genre, et elle n'atteint pas plus de 25 à 26 centimèt. de longueur. Le dessus du corps est d'un cendré bleuâtre , et toutes les pennes alaires sont terminées par un grand espace blanc; le front, Ja ré- gion des yeux et la queue, ainsi que toutes les parties inférieures, sont blancs chez les femelles comme chez les mâles ; dans le plumage d'été la tête et le dessus du cou sont enveloppés par un capuchon noir. Cette espèce habite les lacs, les fleuves et les mers des contrées orientales de l'Eu- rope ; elle n'est qu'accidentellement de pas- sage en Hollande et en Allemagne, tandis qu'elle est très abondante en Russie, et qu'on la trouve partout en Suisse. Sa nour- riture consiste en Insectes et en Vers. Nous venons de décrire les espèces de Mouettes les mieux connues, et en même temps celles qui sont admises par tous les naturalistes; nous allons, en terminant cet article, citer quelques unes des espèces indi- quées comme distinctes, mais qu'il faudrait encore étudier avec soin avant de les placer définitivement dans la série ornithologique. 16° La Mouette pulo-condor, Larus pulo- condor Lath., Sparm. — De Chine. 17" La Mouette a tète cendrée, Larus cynocephalus Vieillot, — Du Brésil. 18° Larus poliocephalus Temm. — Du Brésil. 19" Larus Sabini Leacb- — De I3 baie de Baffin. MOU MOU 381 20" Larus Audouinii Drapiez — De Sar- daigne, etc., etc. (E. Desmabest.) MOUFETTE. Mephilis. mau. — Le nom de Moufette a été applique par BufToii , comme dénomination générique, à des ani- inaujL Carnassiers digitigrades assez voisins des Martes , et celte division a été adoptée par tous les zoologistes. Le système dentaire des Moufettes se rapproclie assez de celui des Martes, mais toutefois il est caractéris- tique , cl c'est pour cela que nous nous éten- drons longuement sur ce sujet. A la mâchoire supérieure il y a quatorze dents : six inci- sives, deux canines et six molaires, qui se composent de deux fausses molaires , deux carnassières et deux tuberculeuses; les inci- sives cl les canines sont exactement celles des Martes; des deux fausses molaires, une est très petite, rudimentaire, et raiitre est normale, à deux racines et une poifite; la carnassière se fait remarquer par le grand développement du tubercule interne, qui lui donne une grande épaisseur et une forme triangulaire, et la tuberculeuse par ses di- mensions, qui sont à peu près les mêmes du bord antérieur au bord postérieur que du côté interne au côté externe. Chez les Mar- tes, au contraire, cette dent n'a quelque étendue que dans ce dernier sens, et ces tubercules, peu saillants et arrondis, ne se marquent pas nettement ; dans les Moufettes ces tubercules sont devenus très forts et an- guleux, ce qui en fait vraiment une dent triturante: il y a quatre tubercules princi- paux séparés par des creux as*ez profonds ; mais l'extrême irrégularité de leur figure ne permet pas de les décrire. A la mâchoire in- férieure on compte dix-huit dents, savoir : six incisives , deux canines et dix molaires, se divisant en six fausses molaires, deux car- nassières et deux tuberculeuses; les incisi- ves et les canines sont semblables à celles des Martes ; les fausses molaires ne diffèrent pas de celles du Grison: la première est beau- coup plus petite que les deux autres, qui ont les formes et les proportions des fausses mo- Jaires normales ; la carnassière est divisée en deux parties à peu près égales par une ca- vité assez forte; l'antérieure est formée de trois tubercules pointus disposés en triangle, et la postérieure d'un talon terminé par deux tubercules aigus et assez minces, qu'un sillon profond sépare; enfin la tuberculeuse est la même que celle des Maries, Le sys- tème dentaire des Moufettes nous montre que ces animaux sont moins carnassiers que les Martes à cause de l'épaississemenl de leurs dents tranchantes, et sont plus frugi- vores à cause de l'élargissement de leurs molaires. Tels sont , d'après Fr. Cuvicr {Denis des Mammifères, 1825), les ca- ractères odonlalgiques des Moufettes. Étu- dions maintenant les caractères que nous fournissent les autres parties de l'organi- sation de ces animaux. La tête est courte; le nez peu saillant; le museau est terminé par un mufle qui s'étend inférieurement jusqu'à la partie externe des narines; les yeux sont simples ; les oreilles ont une con- que arrondie et assez petite ; la langue est lisse et douce. Les membres sont pen- tadactyles , conmie chez les Martes, et les doigts sont terminés par des ongles ar- qués, robustes, et propres à fouir, comme chez les Zorillcs : les Moufettes ne sont pas de véritables digitigrades, leurs talons de derrière sont fort peu relevés dans la marche, et elles sont demi-plantigrades. La queue , médiocre ou très courte, est co;i verte de très longs poils, et se relève en panache sur le dos. Le pelage est très fourni et fort long, et il se compose de poils soyeux et de poils lai- neux; de longues moustaches garnissent le museau. La robe des Moufettes présente du blanc et du brun-noir , et ces couleurs sont diversement distribuées selon les espèces et les variétés spécifiques. Quanta l'organisation intérieure des Mou- fettes, on n'a encore que des notions incom- plètes , excepté sur leur osléologie , qui est bien connue. Leur squelette a été d'abord étudié en partie par G. Cuvier ( Oss. foss. , t. IV), puis par Lichtenstein , et enfin, dans ces derniers temps, d'une manière complète par M. de Blainville ( Osléngr. fascicule des Muslela). Ce squelette, pour son ensemble , se rapproche beaucoup de celui de la Fouine. Les vertèbres sont au nombre de cinquante • cinq, sur lesquelles on compte quinze dor- sales, cinq lombaires et vingt-et-une cau- dales ; la tête osseuse a la forme de celle de tout le groupe des Mustela; la face seu- lement est un peu plus longue , et les apo- physes post-orbitaires du frontal et du jugal sont presque effacées; les côtes sont com- parativemen! plus fortes que celles de la 382 MOU Fouine, et l'on en compte une paire de plus que chez le Putois. Pour les différences que l'on peut remarquer entre les os des mem- bres des Moufettes et des Fouines {voij. l'ar- ticle maiite), elles ne peuvent être exprimées d'une manière convenable que par l'icono- graphie, et nous renvoyons aus planches de M. Werner, qui accompagnent le bel ou- vrage de M. de Biainvillc. Chez ces animaux il n'y a pas de cœcum. On ne connaît pas la structure des organes de la génération, mais on s'est assuré qu'il n'y a pas de poche anale. Deux glandes anales assez volumi- nciises sécrètent une liqueur excessivement fétide dont nous parlerons bientôt. On n'a encore que peu de détails sur les mœurs des Moufettes. On sait toutefois que ce sont des animaux nocturnes qui vivent dans des terriers, et se nourrisseni de petits Mammifères, d'Oiseaux, d'œufs, de miel, etc.; qu'elles pénètrent quelquefois dans les ha- bitations des hommes, et causent de grands dégâts dans les basses -cours , etc. Le nom de Moufettes , du latin Mephitis , odeur puante, et ceux de bêles puantes, enfants du diable, etc., leur ont été appliqués à cause de l'odeur infecte qu'ils répandent, surtout lors- qu'ils sont irrités et qu'ils veulent éloigner leurs ennemis. Celte odeur est si forte qu'elle suffoque; s'il tombait, dit on , une goutte de cette liqueur empestée dans les yeux, on courrait risque de perdre la vue. Lorsqu'il s'en répand sur les habits, elle leur im- prime une odeur qu'il est très difficile de faire passer. Plusieurs voyageurs ont parlé de l'odeur infecte produite par les Mou- fettes, et nous empruntons à Kalm {Voy. dans VAmér. seplentr. ) les passages sui- vants, qui font connaître son intensité. « En 1749, il vint un de ces animaux, écrit ce voyageur , près de la ferme où je logeais : c'étaiten hiver et pendant la nuit; les Chiens étaient éveillés et le poursuivaient. Dans le moment il se répandit une odeur si fétide , qu'étant dans mon lit je pensais être suffo- qué : les Vaches beuglaient de toute leur force. Sur la fin de la même année, il se glissa une Moufette dans notre cave : une femme, qui l'aperçut la nuit à ses yeux étin- celants , la tua, et dans le moment, elle remplit la cave d'une telle odeur, que non seulement celte femme en fut malade pen- dant quelques jours, mais que le pain , la MOU viande, et les autres provisions qu'on con- servait dans cette cave, furent tellement in- fectés qu'on ne put en rien garder, et qu'il fallut tout jeter au dehors. » Des faits à peu près semblables sont rapportés par d'Azara et par d'autres voyageurs, et l'on doit ajou- ter foi à ces récits, lorsqu'on se rappelle que des Moufettes, conservées dans l'alcool de- puis fort longtemps, conservent cependant une odeur très forte et très désagréable lorsqu'on les retire de ce liquide pour les étudier. La détermination et la distinction des di- verses espèces du genre Moufette est encore impossible dans l'état actuel de nos connais- sances. Tous les individus que possèdent les collections zoologiques de l'Europe, et que les naturalistes ont pu comparer entre eux, et tous ceux que les voyageurs ont décrits dans leurs ouvrages , sont assez différents par les couleurs de leur pelage pour faire regarder comme probable l'existence de plu- sieurs espèces ; mais ils ne le sont pas assez pour que le nombre de ces espèces puisse être fixé avec certitude ; aussi une grande confusion règne-t-elle à cet égard, et cha- que auteur a-t-il admis un nombre plus ou moins considérable d'espèces. Toutefois, on est généralement d'accord aujourd'hui pour ne plus placer dans ce genre que des espèéés provenant de l'Amérique. La Moufette du Cap a été reconnue n'être autre chose que le ZoRiLLE (voij. ce mot), et la Moufette de Java ou Télégan ( Mephitis mcliceps Griff. ) est devenue le type du genre Mijdaus. Voy. ce mot. Indiquons brièvement ce que les natura- listes ont écrit relativement aux diverses es- pèces du groupe des Moufettes. Buffon {Hist. nat. gén. et pari. , t. XIII , et Suppl. , t. VII) pensait qu'il existe cinq Moufettes, et il les indiquait sous les noms de Coase , de Conépale , de Chinche , de Zorille et de Moufette du Chili. Le Coase a été éloigné du genre qui nous occupe pour être placé, tan- tôt dans le groupe des Martes , tantôt dans celui des Coatis. Les Conépale et Zorille n'ont généralement pas été admis comme espèces distinctes; le Chinche, au contraire, est de- venu l'espèce type du groupe , et la Mou- fette du Chili a été admise spécifiquement par quelques zoologistes, et particulièrement par Et. Geoffroy St-Hilaire, Fr. Cuvier, etc. MOU G. Cuvicr {Règ. anim.), el, d'après lui, A. -G. Desmarest {Mammalogie) et Ranzam, remarquant que les différentes races qu'in- diquent les descriptions des voyageurs ren- trent tellement les unes dans les autres , qu'on est tenté ou de n'admettre qu'une seule espèce, ou d'en former dix-huit, réu- nissent ensemble toutes les Moufettes sous le nom de Mephilis americana; ces auteurs font observer toutefois que lorsqu'on con- naîtra mieux ces animaux, on devra proba- blement former des espèces définitives dans cette grande e?pècc en quelque sorte provi- soire, et ils indiquent les nombreuses varié- tés décrites par les voyageurs. Depuis celte époque, M. Lichtcnstein , M. Gray ( Mag. nat. hist., série 2 , t. I ) , et plus récemment M. Lesson {Nouv. tab. du règ. anim. , Mamm., 18i2),ont formé des sous-genres dans le groupe des Mou- fettes, et ce dernier naturaliste a admis neuf espèces dans le genre Moufette (1). Enfin , en 1841, notre collaborateur, M. Paul Ger- vais (Voy. de la Bonite , de MM. Eydoux et Souleyet , part, zool., Mamm., p. 10, et allas, pi. 3, fig. 1 à 2 ) , a décrit avec soin une espèce de ce groupe, le Mephilis FeuiUei, qui n'élait pas suffisamment connue aupa- ravant, et qui maintenant doit prendre place dans la série des espèces. Nous ne nous éten- (i) Nous croyons devoir iiidiqirer iri la liste des coupes secondaires et spiriCiques admises par M. Le«5on , tout en faisant observer de nouveau que de nouvelles études sont utiles avant d'admettre toutes ces divisions plus ou moins nouvelles. Genre MEPHITES, G. Cuv. {M.philii, Conepnlus et Marpatius. Gray). t" sous-genre: Tiiiossius. — Espèces: i" Th. r<'t«re Liclist. (Yagouaré Azara, Fiverra Contpati Gm.), du Pa- raguay et de la M.,^ell.iiMf ; 2 Th. iiaïuta { M,ph. nasuia Dcnn), de 1:. C.lifornie; 3" T/i. quitensis Les» {Giilo qtii- teinis llumb ) , de Quito , au Pérou; 4» Th. mapurito Less. (Var. iorilla Hetnand.l, de la Nouvelle-Grenade rt ileSanta- Fé de Bogota ; S" Th. chiUiisis Less. ( Mrp. chiUiisis Et. Geoff , Mephilii var. G. G. Cuv., la Mou/clU du Chili Buf- fun), du Cbili , f'oy. la description que nous en donnons plus loin. 3.' soui-genre : Ciiincha, Lesson. — Espèces: (i" Chincha ûmericana Li-ss.. Mt'ph, mephitis Erl. , Meph. americana Desm.. le Chinchr, liulfon. Si liicb , Fr. Cuv., far. hudso- nica Rirhars. (de la Louisiane), /'oir notre description. 3* sous-gerre: Mephitii . G. Cuv. — Espèces :■;<■ MepA. Fiuillei Gerv. ( Moufette Feiiillée , Vagouore Azara , Meph. su/fûcaiis Sil.; Meph. chinchi de Fcuillèe Desr), de Monte- video (foy. la fin de notre oitide); 8' Meph. pulorius Tied. {Iiv.putorius Enil.; M,pA. americana, Var. Desm; le Ctinepale. Buffun , Cotcrby. Fr. Cuv), des Étals-Unis, et (^"Meph. iiilcnuptn R.ifin., de l.i Louisiane. MOU 383 drons ici, en terminant cet article, que sur l'espèce type, la Mephilis americana, et nous ne dirons seulement que quelques mots des Mephilis chilcnsis et FeuiUei , qui nous sem- blent des espèces véritablement distinctes. 1" Le CiiiNCHE Buffon (t. XIII , pi. 29.), Viverra r)}ephilis Fr. Cuv. {Ilisl. nat. des Mamm. , 1821 ), Mephilis americana A.-G. ' Desm. {Mammalogie , 1820), etc. La tailla de cet animal est celle du Chat domestique. La tête , les épaules , les côtés du corps et les parlies inférieures et postérieures, les membres et une ligne qui naît entre les épaules et s'avance sur la queue en s'élar- gissant, sont noirs ; le blanc commence entre les deux yeux, s'élargit sur le sommet de la tête, continue à s'étendre sur les côtés du corps, et vient finir à la queue, où il se mêle avec beaucoup de poils noirs; on voit en outre deux taches blanches, l'une sur les membres de devant , et l'autre sur les cuisses. Le Chinche se rencontre dans toute r.\- mérique , depuis le centre des États-Unis jusqu'au Paraguay, dans les plaines comme dans les pays de montagnes, dans les en- droits boisés comme dans les lieux décou- verts. Le pelage de cet animal varie beau- coup , ce qui a fait établir par G. Guvier {Ossem. foss., Me'm. sur les Carnassiers des Cavernes) et par A.-G. Desmarest (A/amma- logie), dix -sept variétés dans cette espèce. Nous renvoyons aux ouvrages cilés plus haut pour la description de ces nombreuses va- riétés, et nous dirons seulement que plu- sieurs naturalistes en ont élevé quelques unes au rang d'espèces , et cela peut-êiro avec raison. 2" La Moufette DU Chili , Buffon {Hist. nat. gén. et Suppl, t. VII, pi. 57); Mephitis chilensis Et. Geoffr. , Fr. Cuvier. Celte es- pèce a plus de 50 centim. du bout du mu- seau à l'origine de la queue, et celle partie a environ 20 centim. Le fond du pelage est d'un brun noirâtre, mais la queue est blaiulie avec quelques poils bruns , et il en est de même de deux lignes qui partent du sommet de la tête où elles sont unies , s'avanceni le long du dos en se rétrécissant jusque sur les hanches. Se trouve au Chili. 3" La Moufette de Feuillice, Mephitis FeuiUei Gerv. {in Bonite Mamm., pi. 3, f. i 384 MOU à 3), ^^OUFETTE CHINCHE DE FeIII-LKE , A.- G. Desrii. (Manim.), etc. La longueur de cetarii- mal est de 57 centim. de la tête à l'extré- inité de la queue, celle-ci ayant environ 1o centim. Le pelage est entièrcnient d'un brun légèrement roussàlre; le mufle est nu et saillant; les t.irses et les carpes sont éga- lement sans poils à leur partie plantaire; les ongles sont plus longs antérieurement que postérieurement, et fouisseur.s aux quatre extrémités; la queue n'est pas en panache comme dans le Chinclie. Celte espèce a été prise plusieurs fois aux environs de Monte-Video. (E. Desmarest.) MOUFETTES et MOFETTES, phys. — Dénomination appliquée à certains gaz , soit délétères par eux-mêmes, soit incapa- bles d'entretenir la respiration et la combus- tion. Les vapeurs épaisses et pestilentielles qui souvent , pendant l'été surtout, se dé- gagent des mines, ont aussi reçu le nom de Moufeties, MOUFLON. MAM. — Nom appliqué géné- ralement à tous les Moutons sauvages, et qui, originairement, appartenait en propre à l'espèce type Mouton, Ovis. Vorj. ce mot. (E. D.) MOUGEOTIA (en l'honneur du docteur Mougeot , célèbre botaniste des Vosges). BOT. eu.— ( Phycées.) Genre créé par Agardh et appartenant à la tribu des Conjuguées ou Zygiiornées. Il se distingue des genres voi- sins par ses filaments géniculés au point de l'accouplement, et par ses globules repro- ducteurs se développant dans les tubes de conjonction. L'endochrome, le plus souvent vert , forme dans chaque article une masse allongée, non contournée en spirale, ni di- visée en étoiles. On en connaît environ dix espèces croissant dans les eaux douces ; la plus commune est le M. genuflexa Ag. Les genres Sirogonium, Staurospennum et Zy- gogonium de Kutzing {Phycol. gêner.), oniéléélablisaux dépens de celui ci. (Riiiiii.) I^IOUGEOTIA, Kunth. (in Ilumb. etBonpl. Nov. gen. et sp.,Y, 326, t. 483, 484). bot. PH.— Syn. de Riedlea, Venten. MOULE. Mylilus. moll.— Genre de Mol- lusques conchifères établi par Linné, qui y comprenait des Huîtres, desAvicules, des Anodontes, etc. Bruguière avait déjà assez bien circonscrit ce genre; mais Lamarck, voulant pousser plus loin la réforme, en sé- MOU para encore son genre ModioIe(t;oi/. ce mot), qui n'en diffère que par le caractère fort va- riable de la position des crochets moins rap- prochés de l'extrémité antérieure. Mais en même temps Lamarck ne sut pas reconnaître l'existence du muscle adducteur antérieur, et, conséquemment, il rangea les Moules et les Modioles dans son ordre des Monomyai- res. Mais l'anatomie de ces Mollusques faite par Poli a démontré que ce sont de vrais Dimyaires, malgré l'inégalité des deux mus- cles adducteurs. Les Moulesque M. Deshayes réunit aux Modioles font partie de la famille des My tilacés. Elles ont le corps ovale allongé, les lobes du manteau simples ou frangés, réunis postérieurement en un seul point pour former un siphon anal. La bouche, as- sez grande, est munie de deux paires de pal- pes labiaux triangulaires. Le pied est grêle , cylindracé , et sécrète un byssus grossier qui sert à fixer l'animal. Les branchies for- ment quatre feuillets presque égaux; le muscle adducteur postérieur est grand et arrondi; le muscle antérieur est beaucoup plus petit et il est accompagne par deux muscles longitudinaux qui servent aux mouvements du pied. La coquille est équi- valve , régulière; la charnière est ordi- nairement sans dents ; le ligament est marginal subintérieur, très long. Si, d'a- près Lamarck, on continue à séparer les Modioles des Moules, celles-ci seront censées avoir la coquille plus longitudinale et les crochets terminaux et pointus, tandis que celles-là ont la coquille subtransverse et les crochets moins rapproches de l'extrémité antérieure. Mais si l'on compare un grand nombre d'espèces, on voit entre ces deux formes des intermédiaires si nombreux et des transitions si insensibles qu'il devient impossible de préciser la limite, d'autant plus que l'animal est organisé de même dans tous les cas. La coquille des Moules est sou- vent nacrée à l'intérieur, mais la couche externe, beaucoup plus épaisse que la nacre, est formée de fibres presque perpendiculaires à la surface, qui lui donnent aussi une du- reté plus grande. La surface est d'ailleur.*; revêtue d'un épidémie corné, brunâtre, sous lequel se montrent des couleurs souvent très vives, nuancées de pourpre et de violet, ou formant des bandes divergentes à partir du sommet. Lamarck divisa son genre Moule eu MOU deuT sections: les unes ayant la coquille sillonnée ou striée longitudinalement, telles que la Moule de Magellan (M. magellanicus L.)qui est longuede 130 millimètres, etqui, après avoir été débarrassée de son épidémie et polie, est d'une belle couleur pourpre, teinte de violet. Telle est aussi la Moule sep- tifère ( M. bilocularis) dont les valves isolées oITrent quelque ressemblance avec certaines Crépidules, en raison d'une lame en forme de cloison qui couvre à l'intérieur une partie de la cavité du crochet. La deuxième section comprend les Moules à coquille lisse ou sans sillon, telles que la Moule comestible, espèce bien connue et très abondante sur toutes les côtes de l'Europe. Elle se trouve souvent filée en quantité considérable aux rochers des côtes de Bretagne et de Normandie où on va la chercher quand la mer est basse: car ces Mollusques choisissent de préférence les stations peu profondes ou même découvertes, pendant une partie du jour, dans l'intervalle des grandes marées. Mais, dans certaines lo- calités où le fond est vaseux, comme aux environs de La Rochelle, on favorise le dé- veloppement des Moules en établissant sur ces vases même, et jusqu'à une grande dis- tance, des palissades qu'on nomme des bou- chots et auxquelles se Gxent à la fois des Fu- cus et des Moules en quantité considérable. Les pêcheurs vont ensuite les y chercher à la marée basse, en glissant au moyen d'une petite nacelle sur la surface unie de la vase. On peut voir à l'article CoROPUiE, dans le tome IV, comment, avant que cette pêche soit profitable, de petits Crustacés anipbi- podes contribuent à aplanir la surface de la vase que l'action des vagues aurait rendue trop inégale. Un autre Crustaié de l'ordre des Décapodes brachyures, le Pinnolhère, habite l'intérieur même de la coquille des Moules vivantes auxquelles il ne parait pas devoir nuire par son séjour. C'est à tort qu'on voudrait attribuer aussi des propriétés malfaisantes à ce même Crustacc par rapport aux qualités alimentaires de la Moule. Une espèce du genre Moule de Lamarck, le Mylilus polymorphus de Pallas, a donné lieu à l'établissement d'un nouveau genre nommé, presque dans le même temps, Myti- line par M. Cantraine, Dreissena par M. Van Beneden, et Tichogonia par M. Rossmasler. Elle se trouve dans les eaux peu salées de la T. vni. MOU 385 mer Caspienne, de la mer Noire et delà Baltique, et en même temps dans les prin- cipaux fleuves de l'Allemagne et de la Rus- sie; par conséquent, elle peut donner un moyen d'expliquer la présence de certaines coquilles de Moules avec des coquilles d'eau douce dans divers terrains lacustres. On connaît d'ailleurs aussi plusieurs espèces de Moules marines fossiles dans les terrains se- condaires et tertiaires. (Duj.) MOLLES D'EAL DOUCE. aoLL.—Voy. ANODONTE et MULETTli:. *ilIOL'LI%SL\ (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sapindacées-Sapin- dées, établi par Cambessèdes {inMem. Mus., XVIII, 27, t. 2). Arbres de Timor. Voy. sa- PINDACÉES. MOLREAU. OIS. — Nom vulgaire du Rouge-Gorge. Voy. sylvie. MOLRERA. BOT. m. — Genre de la fa- mille des Podoslemniées, établi par Aublet (Guian., I, o82) qui le caractérise ainsi: Spathc tubuleuse-campanulée, irrégulière- ment fendue au sommet. Fleurs pédicellées. Périgone à deux squamules collatérales , quelquefois davantage et verlicillées. Élami- ncs 2, unilatérales, ou 8 12 et verlicillées ; filets filiformes, subulés, libres, indivis; an- thères sagittées, biloculaires. Ovaires 2-locu- laires. Stigmates 2, subulés, divariqués, in- divis. Capsule 2-loculaire, 2-valve. Les Mouj-cra sont des herbes de l'Améri- que tropicale, à feuilles découpées en plusieurs lobes ou entières, imbriquées ; à fleurs axil- laires ou terminales, solitaires ou réunies en nombre. Deux sections ont été établies dans ce g. ; ce sont: Ncolacis, Cham. {in Linnœa, IX, 503): Périgone à 2 squamules collatérales; étamines 2 , unilatérales. Maralhrum , H, et B. {PI. œquinocl., I, 40, t. M) : Périgone à 4-8 squamules verticillées; autant d'éta- mines alternes avec les squamules. (J.) MOL'RET. MOLL. — Dénomination em- ployée par Adanson pour désigner un Mol- lusque gastéropode qu'on suppose devoir être du genre Siphonaire. (DuJ.) MOLRIIVE. poiss. — Nom vulgaire donné en Provence à quelques espèces de Poissons pour lesquelles M. Duméril a établi le genre Myliohales. Voy. ce mot. MOURIRl, Aubl. {Guian., 1, 452, 1. 180). BOT. PH.— Syn. de iloiiriria, Juss. 49 386 MOU MOURIRIA. BOT. PH. —Genre de la fa- mille des Mémécylées, établi par Jussieu {Gen., 520). Arbres ou arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale. Voy. mémécylées. MOUROIV. REPT.— L'un des noms vulgai- res de la Salamandre terrestre. Voy. sala- MANDUE. (E. D.) MOUROIV. BOT. PH. — Nom \ulgaire des espèces du g. Anagallis. On a encore appelé : Mouron d'Alouette , le Ceraslium vul- gare ; Mouron blanc et Mouron des oiseaux , VAlsine média ou Morgeline ; Mouron d'eau, le Samolus valerandi ; Mouron de fontaine, le Montia fontana; Mouron des Galibis, le Cordia collo- cocca ; Mouron de montagne , le Mœhringîa mus- cosa ; Mouron violet , la Cymbalaire , etc. MOUROUCOA. bot. ph. — Genre de la famille des Sapotacées?, établi par Aublet {Guian., I, 141, t, 54) pour des arbrisseaux de la Guiane encore peu connus. MOUSSEL. MAM. — Espèce de Lièvre. Voy. ce mot. (E. D.) MOUSSELINE, bot.cr.— Le CanlhareU lus cibarius ou Chanterelle est désigné sous ce nom, dans quelques campagnes, à cause des plis, des dessins que présente son hy- menium. (LÉv.) MOUSSERON, bot. cr. — Nom vulgaire de quelques espèces d'Agarics. MOUSSES. Mtisci. bot. cr.— Les Mous- ses sont des plantes acotylédones, annuelles ou vivaces , pourvues des deux sexes , rare- ment acaules et privées de feuilles, plus souvent, au contraire , formées d'une lige simple ou rameuse , garnie de feuilles dis- tinctes. Cette tige et ces feuilles sont uni- quement composées de tissu cellulaire sans nulle trace de vaisseaux. Les rudiments du fruit sont un pistil dont l'épigone porte un style. L'épigone persiste , et se détachant circulairement à la base avant la maturité de \fl capsule, rarement au sommet, comme dans le Sphagnum, il constitue une sorte d'enveloppe ou de couvercle qui , sous le nom de coiffe, recouvre l'opercule et tout ou portion de la capsule. Celle-ci, terminale ou latérale , déhiscente ou indéhiscente, s'ouvre rarement par quelques fentes (ex.: MOU Andrœa), et n'est presque jamais dépour- vue de columelle. Une sorte de gaîne se rencontre au bas du pédoncule , dans la- quelle celui-ci est enchâssé ou plutôt fiché comme un pieu. Il n'y a point d'élalères mêlées aux spores ou séminules. Ce dernier caractère, joint au mode de rupture de l'é- pigone, est la principale base de la distinc- tion entre les Mousses et les Hépatiques {voy. ce mot). Histoire. De même que les autres Cryp- togames, les Mousses ont été longtemps né- gligées par les botanistes , ou confondues avec les familles voisines , ainsi que le fait encore de nos jours le vulgaire. Les Grecs leur donnaient le nom de j3pvov, mot qu'ils appliquaient aussi à quel- ques algues , entre autres à YUlva Lactuca. Mais on trouve encore dans les auteurs an- ciens les mots de pc'ov, ucpayvov, Zirvov et ]OU Mousse, ou , en d'autres termes, jusqu'à la chute spoiilanéc de l'opercule Au lieu de spores normales, nous avons en effet trouvé des corps tunéifurmes ou quadrilatères longs de li centièmes de milliinèires et larges de 4 à 6, composés de cellules irrégulières, opaques, et assez analogues quant à la struc- ture , mais non quant à la forme, à ces gemmes qu'on rencontre dans les corbeilles des Mardianlides. Pscudo-cotylcdons. Lors de leur germina- tion , les spores émettent des filaments con- fcrvoïdes cloisonnés, d'abord simples, puis rameux , auxquels on a donné le nom de pro-embryons {Proembryi) ou de pseudo- ciiiylédoiis [Pscudocolyledones) , en raison tics fonctions qu'ils sont appelés à remplir ( V. Drummond , Obs. on the Germin. of Masses in Trafis. Lin. Soc. Lond., XIII, p. 24). Si on les suit dans leur développe- ment , on reconnaît que la rupture du spo- roderme donne issue aux filaments en ques- tion, et que la plantule, dont les rudiments se montrent environ trois semaines plus lard , prend l'apparence d'un bourgeon formé de plusieurs feuilles. Les pseudo co- tylédons fournissant incessamment des sucs à la nouvelle plante, celle-ci pousse de son sommet une tige et de sa base des radicules capillaires cloisonnées. Les faux cotylédons ne disparaissent pas toujours après l'évolu- tion de la tige; il est des espèces , comme le Phascum serralum, où ils persistent pen- dant toute la durée de la vie de la Mousse. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Morphologie. La capsule incomplètement quadrifide des Andrécs , les dents des deux péristomes , la division régulière en 4, 6 ou 8 lanières de la base de la coiffe dans le genre Schlolheimia , et beaucoup d'autres faits, semblent démontrer que les fruits des Mousses subissent les mêmes lois que ceux des plantes supérieures, et ne sont , comme eux , que des feuilles transformées et sou- dées entreelles à dilTérents degrés. On trouve à ce sujet, dans M. Lindiey [A nat. Syst. of Bot., éd. 2, p. 408), des idées fort ingé- nieuses, dont nous ne saurions trop recom- mander la lecture aux personnes que ce su- jet peut intéresser. Plusieurs faits nouveaux viennent, du reste, à l'appui de cette manière de voir. Ainsi M. Ricbard Spruce , bryolo- MOU giste anglais lort distingué, nous a informé que, sur des échantillons de Bryum acumi- natum recueillis par M. Borrer, il a observé plusieurs exemples d'un pistil central changé en un rameau garni de feuilles et environné à sa base d'archégones ou de pistils avortés et de paraphyses. Il a encore vu la même sorte de monstruosité se répéter une fois ou deux dans le Bryum elongalum. Enfin M. Quekelt, qui l'a remarquée aussi dans le Torlula fallax, en a fait le sujet d'un mémoire qu'on ne lira pas sans intérêt, et qu'il a inséré dans le cahier d'octobre 1844 des Transactions de la Société microscopique de Londres. Dans tous ces exemples, ne peut-on pas considérer le rameau comme représentant le pédoncule et les feuilles comme les diverses parties qui entrent nor- malement dans la composition de la cap- sule ? De semblables métamorphoses ont lieu chez les phanérogames et ne laissent plus d'incrédules. L'hypothèse de M. Lind- iey acquiert donc une grande probabilité. Multiplication des Mousses. De même que les Hépatiques, les Mousses ne se propagent pas seulement par des spores, elles multi- plient encore par des espèces de boutures. Nous avons vu plus haut qu'il paraissait souvent, au-dessous de la fleur femelle et dans l'aisselle d'une feuille, des bourgeons dont l'évolution produisait des pousses an- nuelles hypogynes, destinées à perpétuer la plante (ex. : Bryum). Ces jets poussent de leur base des radicelles qui, lors de la sépa- ration ou de la mort de la tige-mère, leur permettent de végéter pour leur propre compte, et de se suffire à eux-mêmes. Mais ce n'est pas en ce lieu seulement que peu- vent se développer les innovations continua- trices de la plante : on les voit pulluler quel- quefois soit de la base, comme dans les Mnium, soit de l'aisselle des feuilles, de la tige ou des rameaux , comme dans les Hypnées, soit enfin du rhizome ou de la souche rampante propre à quelques espèces, comme dans le Neckera dendroïdes. C'est par cet artifice que se perpétuent chez nous les espèces qui ne fructifient point. Dans l'excellent article Mousses , rédigé par M. Adolphe Brongniart pour le Diction- naire classique , nous trouvons sur les spores de ces plantes des considérations qui méritent d'être reproduites. De peur d'alt(i- wou rer sa pensée, nous laisserons notre savant ami parler lui-même. « Quant à ces germes eux-mêmes que i> nous avons désignés par le nom de sémi- » nules ou de sporules, leur organisation et » leur mode de développement nous parais- )» sent les éloigner, sous beaucoup de rap- » ports, des graines des plantes phanéroga- » mes, et leur donner beaucoup plus d'analo- » gie avec les embryons de ces végétaux qui, » comme eux , deviennent promplement )) libres dans l'intérieur de la graine. Dans » ce cas, l'urne entière devrait être regar- » dée comme analogue à la graine; ce serait » une graine renfermant un grand nombre » d'embryons, structure qui n'est pas sans » exemple, même parmi les plantes phané- » rogames. Sans prétendre adopter complé- » tement cette opinion, qui a encore besoin >> d'être confirmée par de nouvelles recher- » ches, il est toutefois fort remarquable de » trouver dans l'urne des Mousses, et dans « ses enveloppes, presque toutes les parties » qui composent l'ovule des plantes phané- « rogames, et celte manière de la considérer » devient surtout très vraisemblable si on M adopte l'opinion de M. Robert Brown sur » la structure des fleurs femelles des Coni- )) fères ; ainsi la coilTe, d'abord perforée au » sommet, correspondrait au testa ou à la )) membrane interne de l'ovule; l'urne tout «'entière à l'amande ; la membrane externe à » la membrane du chorion ; le sac sporulifère » au sac de l'amnios, l'opercule au mame- » Ion qui termine l'amande; le pédicelle ne )) serait qu'un développement de la cha- » laze; la columelle serait formée par l'ex- )) tension du tissu du mamelon d'imprégna- j) tion de la chalaze, extension devenue né- » ccssaire pour la formation et la nutrition )) d'un grand nombre d'embryons, et dont » nous avons déjà une sorte d'indice dans )) la graine multi embryonnée des Cycas. » Géographie et station des Mousses. Ces plantes vivent sous tous les climats, et dans les localités les plus diverses, excepté dans le sein des mers. Depuis l'équateur jus- qu'aux deux pôles, sur les' plus hautes mon- tagnes comme dans les vallées les plus pro- fondes et les plus vastes plaines, elles recou- vrent les rochers, la terre et les troFics d'ar- bres, d'autant plus abondantes que la végé- tation aes plantes coiylédonées est moins MOU 397 vigoureuse ou tout-à-fait nulle. Quelques espèces ne vivent que dans les eaux douces, courantes ou tranquilles. Dans les Alpes les plus élevées des deux continents, ou les rencontre près des neiges éternelles, et M. Aie. d'Orbigny, en explorant la chaîne des Andes du Pérou, y a trouvé le Fabronia nivalis et VOrlhotricImm psychrophilum , à une hauteur de 5,000 mètres au-dessus du niveau de l'océan Pacifique. Chez nous, c'est le Polylriclium alpinum qui occupe cette place. Il sufflt que les aspérités ou les plus petites fissures d'un rocher ou d'un tronc puissent retenir quelque peu de terre pour que là vienne végéter une mousse, surtout à l'exposition du nord, car l'humi- dité est une des conditions essentielles de son existence. Il est un petit nombre de Mousses cosmopolites; mais plusieurs tribus et beaucoup de genres sont propres à telle zone, à telle localité. Parmi les premières, on compte les suivantes : Sphag^um latifo- lium el capillifolium ; Ceralodon purpureus ; Bryum argenleiim, capillare et cœspililium ; Funaria hygromelrica ; Polytrichum juni- perinum; Hypnum cupressiforme. Un article de Dictionnaire se refuse à ce que nous donnions une énumération com- plète des seconds. Nous dirons seulement, quant aux stations, que les Sphaignes et VHypnum cuspidalum occupent les lieux humides et marécageux; que les murs sont recouverts des Torlula niuralis , Grimmia pulvinata et crinita, etc.; que les Splachnuin aiment en général à végéter sur la fiente des herbivores ; que les Phusques et un grand nombre de Tortules préfèrent les champs et les cultures, enfin que les Hypnes , les Les- kies, les Neckères et les Fissidents vivent près des haies, dans les boi.s, à l'ombre des grands arbres, à terre ou sur leur tronc. Dans les sources d'eau vive ou dans les ruisseaux qui en naissent, se rencontre sur- tout le Bartramia fontana ; enfin la Fonti- nalis anlipyrelica, une des plus longues Mousses connues, VHedivigia aqualica, le Bacomitrium acicnlare , et les CincUdolus riparius et fontinaloides , habitent les eaux courantes. Dans toutes ces localités, les Mousses, et c'est le cas le plus rare, vivent isolées, éparses, ou bien, le besoin d'un mu- tuel appui venant à se faire sentir, elles se réunissent par touffes en plus ou moins 398 MOU grand nombre. Ces dernières sont appelées Mousses sociables. Aux premières appar- tiennent quelques Polylrics , quelques Hypnes, et en première ligne la Buxbaumie aphylle, dont on ne rencontre presque ja- mais plusieurs individus réunis. Ces plantes, enOn, affectionnent certains terrains, cer- taines stations géologiques qu'il serait trop long de faire connaître, et pour l'étude des- quels nous ne saurions mieux faire que de renvoyer à l'ouvrage de M. Unger, intitulé : Uber den Einfluss des Bodens auf die Ver- thcilung des Gewdchse U. S. W. On pourra aussi consulter avec fruit, pour l'altitude à laquelle vivent certaines espèces, un mé- moire de M. Dickie, qu'on trouvera dans le numéro de mai 1846 des Annals and Magazine ofnatural hislory, etc. Durée des Mousses. La plupart des espèces de cette famille sont vivaces; il n'en est qu'un bien petit nombre que la même an- née voit naître et mourir. Ce sont celles dont la tige reste simple; elles cessent de vivre ,. en effet , dès qu'elles ont mûri et ré- pandu leurs séminules; les autres, qui for- ment l'immense majorité, vivent, au con- traire , fort longtemps , sans qu'il devienne possible d'assigner un terme précis à cette longévité , qui , du reste , varie pour chaque espèce. On retrouve chez les Mousses cette singulière faculté, dont nous avons dit ail- leurs que sont doués les Lichens; qui con- siste à conserver, pendant bien des années, le pouvoir latent de végéter de nouveau après une longue interruption , lorsqu'on les place dans des conditions favorables. Plusieurs observateurs dignes de croyance en ont rapporté des exemples remarquables. Statistique des Mousses. Dans le Species plantaruniy on ne trouve énumérées que 111 Mousses. Le dernier recensement gé- néral , qui a été donné de cette famille en 1827, par Bridel, dans sa Bryologia uni- versa, porte le nombre des espèces à 1444, dont 921 acrocarpes et 523 pleurocarpes. Le relevé exact que j'ai fait de toutes celles qui ont été publiées depuis cette époque, soit dans les Flores générales ou locales, soit dans les ouvrages périodiques, me permet de donner ici l'état actuel de nos richesses bryologiques, et je vais le faire en peu de mots. Nous possédons aujourd'hui ( mai 1846) 2353 Mousses, réparties, comme MOU nous allons le faire voir, en 152 genres; ce qui donne en moyenne 15 1/2 espèces pour chaque genre. Sur ces 132 genres, il y en a 103 acro- carpes, dont 38 sont totalement étrangers à l'Europe, et les 65 autres lui sont pro- pres ou communs avec le reste du monde. Les 49 genres pleurocarpes restants se divi- sent en 23 qui sont purement exotiques , et en 17 européens, dont quelques uns ren- ferment aussi des espèces en même temps exotiques cl indigènes de nos contrées. Les genres dont les capsules terminent les tiges ou les rameaux comprennent 1493 espèces, dont 50 sont astomes, 7 schistostomes , 139 gymnostomes, 930 haplopéristomées , et 349 diplopéristomées. Les espèces qui ap- partiennent aux genres dont le fruit est ou latéral ou cladogénète, atteignent le chiffre de 838; elles sont ainsi réparties : 4 as- tomes, 6 gymnostomes, 127 haplopéristo- mées et 721 diplopéristomées ; d'oii il ré- sulte: 1» que les Mousses pleurocarpes ne font qu'à peu près la moitié des acrocarpes ; 2° que les g. astomes sont aux g. gymnos- tomes comme 7 : 22 , et à ceux munis d'un péristome comme 1 : 18 1/7; 3° que ceux munis d'un péristome simple sont égaux au nombre total des autres , et comme 11:7 si on les compare à ceux pourvus d'un pé- ristome double. Usage des Mousses. Ces usages peuvent être considérés sous plusieurs points de vue différents. Ainsi, dans l'économie de la na- ture, les Mousses remplissent des fonctions importantes. C'est effectivement à leur dé- tritus qu'on doit l'humus; cette terre vé- gétale sans laquelle les plantes supérieures ne pourraient se développer; de même que sans les herbivores les espèces carnivores ne pourraient subsister. Comme les phanéro- games , elles contribuent aussi à verser dans l'atmosphère, sous l'influence de la lu- mière , le gaz oxygène indispensable à la respiration et à la vie des animaux. Les Mousses qui recouvrent les arbres de nos vergers contribuent d'autant mieux à les préserver du froid rigoureux des hivers , que, par une sage prévoyance de la na- ture, c'est justement le côté du tronc tourné vers le nord qu'elles choisissent, nous avons dit plus haut pourquoi. L'accroissement ra- pide et la multiplicatioQ incessant^ de quel- MOU - ques espèces qui vëgètenl dans les lieux marécageux, des Sphaignes surtout, pro- duit avec le temps ces masses de tourbe qu'on exploite dans certains pays, et qu'on emploie comme combustible; enfin, elles servent de lit et de refuge à une foule d'a- nimaux dont quelques uns en font même leur pâture habituelle. On n'emploie plus les Mousses en médecine, mais elles ser- vent dans les arts et dans l'économie do- mestique. C'est ainsi qu'en Suède et en Nor- wège on utilise \'Hyp>ium pariclinum pour calfeutrer les fentes des parois des chau- mières ; et c'est de là que lui est venu son nom. On fait des balais avec le Polytric commun et des matelas avec le Sphagnum palustre, en mélangeant celui-ci avec les poils des Rennes. La première de ces Mousses est même un objet de commerce avec la Belgique, d'où nous la lirons pour faire des brosses très usitées pour donner l'apprêt aux étoffes; enfin on se sert de VHypnum tri- quetrum pour préparer nos desserts, et, vu sa grande élasticité, il est aussi employé à l'emballage des vases de porcelaine, etc. Classificalion des Mousses. Nous voici ar- rivé à la partie la plus difficile de la tâche que nous avons entreprise. En effet, don- ner à l'époque actuelle une bonne clas- sification naturelle de la famille des Mous- ses, quand on ne s'en est pas occupé d'une manière presque exclusive, est un dessein quelque peu téméraire de notre part, et pour l'exécution duquel nous som- mes obligé de réclamer toute l'indulgence des bryologistes. Nous étions presque as- suré d'être aidé, dans cette partie de notre travail , des conseils de notre ami W.-L. Schimper, du moins nous en avait-il fait la promesse, et nous en attendions chaque jour l'accomplissement, lorsque nous avons reçu la fâcheuse nouvelle qu'il fallait renon- cer à cet espoir. Nous offrirons donc au lec- teur, non toutefois sans une extrême dé- fiance, rénumération des tribus et des genres de Mousses, disposées dans un ordre naturel , tel que nous l'avions préparé nous- même pour le cas où le concours de notre ami viendrait à nous manquer. Ordre I. —MOUSSES PLEUROCaRPES. Capsules disposées le long de la lige ou des rameaux. MOU 399 Tribu I. — Hypoptéutgiées. Feuilles disposées sur trois rangs, celles de la troisième rangée correspondant aux amphigaslres des Hépatiques, et d'une autre forme ou plus petites que les autres. Genres : Hypopterygium , Brid.; liacopi- lutn, P. B.; Cyalhophorum, P. B.; Helko^ phyllum , Brid, Tribu II. — Phyllogoniées. Feuilles disposées sur deux rangées, pliées en carène selon la longueur, et embrassant la tige dans leur duplicature. Capsule laté- rale. Périslome simple et à dents non four- chues. Coiffe en capuchon. Genre : Phyllogonium, Brid. Tribu III. — RmzoGONiÉES. Tiges dressées , les unes en forme de fronde et stériles, les autres fertiles, et ré- duites, pour ainsi dire, au périchèse. Cap- sule égale. Péristome double. Coiffe cucuUi- forme. Genres : Rhizogonium, Brid.; Hymenodon, Hook. fil. etWils. Tribu IV. — Hvpnées. Mousses vivaces de formes très variées. Tige continue à axe double ou triple. Feuilles imbriquées de toutes parts, rarement dis- posées sur deux rangs et élaices , quelque- fois déjetées d'un seul côté. Fruit latéral. Capsule égale ou inégale plus ou moins lon- guement pédonculée. Péristome simple ou double. Coiffe en capuchon. Genres : IJypnum, Linn.; Leslcia, Hcdw. ; Isolhccium, Brid.; Trachyloma?, Brid.; Cli- macium , Mohr; Eriodon , Montag. ; Leuco- don, Schwaegr. ; Plerigynandium , Hedw. ; Sympliyodon, Montag.; Leplodon, Web.; Lasia, P. B.; Campylodontium, Schwœgr.; Dicnemon, Brid.; Aslrodontiuw, Schwaegr. ; Pylaisœa, Biid.; Sclerodonlium, Schwagr.; Clasmalodon, Hook. el Wils. Tribu V. — Neckeuées. Mousses vivaces. Tige plane ou compri- mée, ordinairement pennée. Feuilles im- briquées de toutes parts, ou le plus souvent déjetées sur deux rangs. Capsule latérale, égale, à pédoncule souvent court ou nul, et caché dans le périchèse, rarement allonge. 4où MOU réristiime (loiil)le. Coiffe en capuchon ou en niilro, iiucûii hérissée de poils (1). (icnies . Neckem , Hedw. ; Hookeria , Stnith ; Cnjphœa , Mohr ; Anacamplodon , Brid. ; Trachypus , Reinw. et Hornsch. ; lihcgmalodon , Schwœgr. ; Pilolrichum, P. B.; Leptohymenium, Srhwaegr.; Garovaglia , Eiidl.; Plerygophyllum , Brid.; Anomodon, Hook. et Tayl. ; Omalia , Brid. ; Dallonia , Hoolf. et Tayl. ; Aclinodoniium , Schwœgr.; Dendropogon, Schinip.; Lepidopilum, Brid.; Pterobryum , Hornsch. ; Cryplocarpon , D. et M. Tribu VI. — FONTlNALIiES. Mousses flottant dans les eaux courantes. Feuilles disposées sur trois rangs, à aréola- tion rhomboïdnle. Capsule latérale presque sessile. Périslonie double. CoilTe conique. Genres: Fontinalis, Dill.; Dichelyma, Myrrh. Tribu VU. — Fabroniées. Mousses très petites, gazonnantes. Feuilles imbriquées , ciliées, et terminées le plus or- dinairement par un poil. Capsule latérale urcéolée. Péristome simple composé de huit dents. Genre unique : Fabronia , Raddi. Tribu YIII. — Drépanophyllées. Mousses élégantes à frondes flabelliformes dont la fructification est indifféremment la- térale ou terminale, et que caractérisent surtout des feuilles distiques engainantes comme celles des Iris. Péristome simple formé de seize dents bifides. Coiffe en capu- chon. Genres : ConomUrium, Montag., Fissidens, Hedw.; Drepanophyllum, Rich. Tribu IX. — Ancectangiées. Capsule ovale ou sphérique, gymnostorae et longuement pédonculée. Genre unique : Anœctangium, Hook. Ordre H. — MOUSSES CLADOCARPES. Capsules placées à rextrémiléde rameaux latéraux très courts. 1\I0U Tribu X. — MlKLlClUIOFERlÉES. Mdusses vivaces , bi-axiles , cladocarpes. Capsule droite haplopérislomée , avec ou sans apophyse. Genres : Mielichhoferia, Nées et Hornsch.; Diploslichiim , Montag. ORDRE III. — MOUSSES ACROCARPES. Capsule toujours terminale , sessile ou pédonculée. Tribu XI. POLYTRICÉES. «noble de séparer le» Pterygo- (!) Peut.ar«sc.« _ pliyllées desNecknilfS, à cause de leur coiffe eut f iiiiée à la base . et île l'aréolution de leurs feuilles. Les Cry- pUces foi meut déjà une petite liibu Orifice de la capsule fermé par une mem- brane qui représente une sorte de tambour. Coiffe hérissée de poils couchés ou rare- ment nue. Genres : Lyellia, R. Br.; Dawsonia,'R. Br. ; Polylrichum, Lin., ayant pour sous-genres: Lipolriclnim, Montag.; Catharinea, Ehrh. ; Oligolrichum, DC; Pogonalum, P. B.; Psi' lopUum, Brid. Tribu XII. — Buxbaumiées. Capsule en forme de sabot, fixée oblique- ment sur un pédoncule court ou oblitéré. Coiffe courte, conique. Genres : Buxbaumia, Haller; Diphysciwn, Web. et Mohr. Tribu XIII. — Bartramiées. Capsule sphérique, striée, avec ou sans péristome. Feuilles lancéolées, en alêne, dcnticulées, disposées sur cinq ou huit ran-' gées. Genres: Conoslomum , Swartz; Bc^rtra- mia , Hedw. ; Bartramidula , B. et S. 5 Philonolis, Brid.; Philcnolula, B. et S. ; Pla- ^ftopus, Brid.; Glyphocarpus, R. Br.; Cryp- topodium, Brid. Tribu XIV. — Oréadèes. Capsule arrondie, petite, portée par un pédoncule recourbé, haplopérislomée. Coilfe cuculliforme. Genres : Oreas, Brid.; Caloscopium, Brid, Tribu XV. — Funariées. Capsule pyriforme, droite ou oblique, lisse ou striée. Péristome nul , simple ou double. CoilTe ventrue, miicronée, fendue une ou plusieurs fois à la base. Genres: Fuiiaria, Hedw.; Physcomilriwn, Brid. ; Enloslhodon, Schwœgr. MOU Tribu XVI. — Méesiées. Capsule irrégulièrement obconique, con- fluenle avec un pédoncule ordinairement fort long. Deux péristomes non hygrosco- piques. Mousses vivant dans les marais. Genres : Meesia , Hedw. ; Diplocomium , Mohr; Paluâella , Schwaegr. ; Amhhjodon, P. B. Tribu XVII. — Brtées. Capsule dressée ou pendante , lisse ou slriée, cylindrique, pyriforme ou urcéolée. Péristome double. Coiffe cucuiliforme. Tiges dressées, gazonnanles, à ramification hypo- gynique ou flagelliforme. Feuilles souvent marginées et dentées, « aréolation rhom- boidale. Genres : Aulacomnion, Schwaegr. ; Arrlie- noplerum, Hedw.; Dryum, Diil. ; Clado- dium , Brid. ; Pohlia, Hedw.; Webera , Hedw. ; Brachymenium , Hook.; Plychoslo- mum, Hornsch. ; Leptochlœna, Monlag.; Or- thodonlium, Schwœgr.; Leplolhcca,Schv; sgr.; Cinclidium, Swartz; Mnium, Lin.; Timmia, Hedw.; Schizymenium , Hook.; Megàtan- gium, Brid. Tribu XVIII. — Leptostomées. Capsule ascendante à orifice rétréci. Pé- ristome membraneux, annuliforme, dressé. Feuilles oblongues , terminées par un poil. Genre : Leploslomum, R. Br. Tribu XIX. — OarnoTnicÉES. Capsule égale, le plus souvent slriée. Pé- risiome variable. Coiffe en mitre , ordinaire- ment couverte de poils dressés. Feuilles ca- rénées, à aréolation poncliforme. Genres : Orlholrichum , Hedw. ; Macro- viitrium, Brid.; Notarisia , Hampe; Pty- chomilrion , B. et S.; Schlotheimia , Brid.; Leucophancs, Brid. ; Glyphomilrium, Brid.; Coscinodon , Brid. {Cryplocarpon, Doz. ). Tribu XX. — Zvgodontées. Capsule striée, pyriforme. Péristome va- riable. Coiffe cucuiliforme. Port des Gym- noslomes et des Orlbolrics. Genres: Zygodon, Hook.; Codonoblepha- rum, Schwaegr. Tribu XXI. — Grimmiées. Capsule égale, souvent sessilc, haplopé- risloméc. Feuilles d'un vert sombre, à T. VlU, MOU 401 aréoles ponctiformes sériées , toujours ter- minées par un poil blanc. Coiffe en mitre. Genres : Grimmia, Hedw.; Bacomitrium, Brid.; Dryptodon, Brid.; Schistidhim, Brid. Tribu XXII. — Encalyptiîes. Capsule dressée, cylindrique, rccouverlo en entier jusqu'à la maturité par une coiffe en éteignoir. Genre unique : Encalypla , Hedw. Tribu XXIII. — Hvdropogonées. Mousses flottant dans les eaux courantes. Capsule égale, cachée dans les feuilles, gym- nostome ou haplopéristomée. Coiffe en mi- tre. Opercule plan ou acuminé. Feuilles sans nervure. Genres : //y dropog^on, Brid. ; Cryptan- gium, C. Mull. Tribu XXIV. — Tricuostomées. Péristome simple, composé de 32 dents filiformes, distinctes ou réunies à la base, souvent rapprochées par paires, et quelque- fois contournées en spirale. Genres: Trichoslomum , Hedw.; Torliila, Hedw.; Desmalodon , Brid.; Leucoloma , Brid.; Ccralodon, Brid. ; Aschistodon, Mon- lag. ; Dislichium, B. et S. ; Spnœea, Wils.; Oriholheca, Brid. Tribu XXV. — Riparucées. Mousses acro ou cladocarpes, vivant dans les eaux courantes, Péristome en forme de treillis. Genre unique : Cinclidotus , P. B. Tribu XXVI. — Dicranées. Capsule lisse ou striée , haplopéristomée. Dents du péristome fendues en deux jus- qu'au milieu. Coiffe cucuiliforme, nue à la base ou frangée. Genres: Campylopus , Brid.; Dicranum, Hedw.; Campyloslylivm,Ji. et S.; Tiemato- don, Rich. ; Lcucobryum (I), Hampe ; Sym- blepharis, Monlag.; Cynodonlium, Hedw. ■ Tribu XXVII. — Sïrrhopodontées. Capsule égale, droite, sans anneau, ha- (i) La végétation de ce genre est trop différente de celle (les Dirran/es vraies, pour qu'il ne milite pas à paît quelque jour. M. Hampe en a fait le type de sa tribu lies Lcuc obrytrs; mais il y réunit VOctobUphiinim , (jui ne j'tn rapprodic que par la couleur des firiillle), 51 402 MOL^ plopdrislomée. Dents du përislome conni- venles ou même horizontales , et fermant l'orifice capsulaire. Base des feuilles décolo- rée et amplcxicaule ou engainante. CoilTe persistante et s'ouvrant par une fente vers son milieu. Genres: Syrrhopodon, Schwœgr.; CaJym- peres, Swartz; Trachymitrhim, Brid. Tribu XXVIII. — Discéliées. Mousses fort petites. Végétation des Phas- cum. Capsule du Catoscopium et péristome des Trematodon. Genre unique : Discelium, Brid. Tribu XXIX. — Weissiées (1). Capsule égale ou symétrique. Péristome nul ou simple, composé de seize dents. Coiffe cuculliforme. Feuilles imbriquées de toutes parts, linéaires- lancéolées , à aréolation compacte. Genres : Hymenostomum, R. Br.; Weissia, Heriv.-.; Weissiopsis, B. et S. ; Gtjmnowcis- sia, B. et S. ; Gymnostomum , Hedw.; Eu- cladiiim, B. et S. ; Rhabdo weissia, B. et S. ; Pyramidium, Brid.; Didymodon, Hedw.; Ceralodon, Brid. ; Eucantptodon , Monlag.; Hyophila, Brid.; Pilopogon , Brid.; Plaube- Ita, Brid.; Hymenostylium, Brid. (Entosthy- menium, Brid.) ; Eucladon (2), Hook. f. et Wils.; Lophiodon, Hook. f. et Wils.; Gar- ckea, C. Mull.; Microbryum , B. et S. ; Seligeria (3), B. et S.; Brachyodus, B. et S.; Blindia , B. et S.; Stijloslegium, B. et S.; Angslrœmia? , B. et S. Tribu XXX. — OCTOBI-ÉPHATIÉES. Capsule symétrique. Péristome de huit dents entières. Coille longuement conique et non fendue. Feuilles décolorées du Leu- cobryum. Genre unique : Octoblepharum , Hedw. Tribu XXXI. — Tétrodontées. Capsule égale. Péristome composé de qua- tre dents. CoifTe en mitre , fendue en plu- sieurs lanières à la base. Genres: Tetra/j/iis, Hedw,; Telrodontium, Schwœgr. (i) Celte tribu réunit trjp (le gtnres disparate» pour qu'elle reste ainsi disposée. (j) Eucladon et Eucladium ne peuvent subsister ensem- ble ; le premier, comme le plus ancien . doit être conserve. (1) MM Brucli etScliimper font autunt de pelitis tribus des jenitk Scli^cna, BracliJO'Ius, Btinriin et ^nrs'nvmia. MOU Tribu XXXII. — HEtwiGtACÉES. Capsule oblongue ou arrondie, munie d'un col , brièvement pédonculée et gym- noslome. Coiffe conique, entière à la base. Feuilles énerves. Genres: Hedwigia, Ehïh. ; Hedwigidiunif B. et S. ; Braunia, B. et S. Tribu XXXIII. — ScHisTOSTÉGÉES. Capsule égale, munie d'une apophyse. Coiffe conique, entière. Opercule se fendant en plusieurs lanières égales. Feuilles pen- nées , à pinnules confluenles dans les liges stériles. Genre unique: Schisloslega, W. et M. Tribu XXXIV. — Splachnées. Capsule droite , munie d'une grosse apo- physe ou d'un col allongé. Opercule à bec droit. Coiffe campanuice, entière ou fendue décote. Feuilles diaphanes, à mailles lâches et grandes, quadrilatères ou hexagones. Genres: Splachnum, Lin.; Tayloiiay Hook.; Haplodon , R. Br. ; Syslilium y Hornsch. ; Orlhodon , Bory ; Cyrlodon , R. Br. ; Eremodon , Brid. ; Dis^sodon , Grev. et Arn.; OEdipodium; Schwaegr.; Ràineria, De Not. r Telraplodon, B. et S. Tribu XXXV. — PoTTiACÉES. Capsule droite, ovale. Coiffe cuculliforme. Feuilles larges, concaves, à aréolalion lâche, formée de cellules carrées ou rectangulaires. Mousses gazonnantes annuelles ou trisan- nuelles. Genres : Pottia, Ehrh.; Anacalypla, Rœhl, Tribu XXXVI.— Sphagnées. Capsule droite, urcéolée , gymnostome, portée par un pédoncule blanc et mou dont la croissance est rapide. Feuilles décolorées remarquables par leur réseau. Mousses vi- vant dans les lieux humides. Genre unique : Sphagnmn, Dill. Tribu XXXVII, — Phascées. Mousses annuelles ou vivaces, remarqua- bles par l'indéhiscence de leur capsule. Genres: Phascum, Hedw.; Archidium, Brid.; Pleurîditm , Brid. (pleurocarpe ); Voitia, Hornsch.; Bruchia, Schwœgr.; P^iî/- sedium , Brid. MOU Ordre IV. — MOUSSES SCHISTOCARPES. Capsule terminale s'ouvrant par quatre fentes près du sommet. Opercule persistant. Tribu XXXVIII. — Andréées, Caractères de l'ordre. Genres : Andrcea , Ehrh. ; Acroschisma , Mook. f. et Wils. GENRES DONT LES AFFINITÉS SONT DOUTEISES OU NOUS SONT INCONNUES. Spiridens , N. ab E. ; Wardia, Ilook. et Ilarv. GENRES DOUTEUX OU INSUFFISAMMENT .CONNUS. lîcrpodon, C. Muil.; Entodon, C. Milll.; Rigodium, Kunze ; Aslomum, Hampe ; Plcro- Iryum, Hornsch.; Tridonlium, Hook.; Pc- romnium , Schwajgr.; Endolrichurn, D. et M. ; Symphysodon, D. et M. ( nom à chan- ger à cause de notre Symphyodon qui est antérieur); Prionodon, C. Mull. (Camille Montagne.) MOUSSES DE CORSE, box. cr,— Voy. HELMINTUOCORTOS et SFHJ;R0C0CCUS. On a encore appelé : Mousses aquatiques, quelques Conferves qui croissent dans les eaux douces et salées; Mousses d'Astracan , les Bu\baumes; Mousses d'Islande, le Lichen d'Islande; Mousses marines, des Conferves, des Va- rechs et quelques Polypiers; Mousses membraneuses, les Tremclles; MoussKS terrestres, les Lyco|)odes, etc. MOLISSOLE. MOLL. — Adanson donne cq nom {Voy. auSéncg., p. 230) à une espèce d'Arche , VArca Noe. MOLSSO\S. MÉTÉOR. — Foy. vents, a l'article météorologie. i\10LSTAC. MAM. — Espèce du genre Gue- non. Voy. l'article cercofithèque. (E. D.) MOUSTACHE, ois. — Nom donnée plu- sieurs espèces d'Oiseaux : à un Drongo, à un Corbeau et à une Mésange. MOUSTACHES (u.Cara^, moustache). MAM. — En mammalogie, on est convenu de donner le nom de Moustaches à un pinceau de poils beaucoup plus gros que les autres, longs et raides, quelquefois tordus, variant dans la coloration et peu flexibles. Ces poils sont implantés sous le derme, et occupent l'extrémité postérieure de la commissure des lèvrçsj ils sopl susceptibles d'êiie redressés MOU 4oi par l'action musculaire sous-cutanée; Icurj bulbes sont plus gros que ceux des poils ; le nerf qui s'y rend est très développé, ainsi que l'artère et la veine qui l'accompagnent; aussi les moustaches sont-elles d'une sensi- bilité excessive chez les animaux. Les Chats et les Phoques ont les moustaches très dé- veloppées; les Ours, les Mangoustes, etc., n'en ont plus même de traces. (E. D.) MOUSTIQUES (dérivé de l'espagnol mosquUos, qui signifie jJeti/es mouches). INS. — Nom vulgaire , passé des colonies françaises en Europe, des espèces du genro Cousin. MOUTABEA. bot. ph. — Genre dont la place dans la méthode n'est pas encore fixée; Endlicher le range à la fin des Ébé- nacées. Il a été établi par Aublet {Guian. , II, t. 679 , 274 ) pour des plantes qui présen- tentent les caractères suivants : Calice libre, tubuleux, à limbe subbilabié 3 fide. Corolle insérée au milieu du tube du calice , infun- dibuliforme, à tube court, fendu d'un côté; limbe à 5 divisions ovales, étalées. Filet co- nique-caréné , adné postérieurement à la gorge de la corolle; anthère décurrente par la marge du filet 8-ondulé. Ovaire arrondi. Style tubulé , courbé; stigmate simple. Le fruit a l'aspect d'une pomme subglobuleusc, à angles irréguliers, à 3 loges. Les Moulabea sont des arbrisseaux de l'A- mérique tropicale, inermes ou à rameaux sarmenteux, couverts d'épines en crochets; à feuilles alternes, dépourvues de stipules, pétiolées, oblongues , acuminées, coriaces, brillantes; à pédoncules axillaires, multi- flores, bractcolés. Le fruit est comestible. La principale espèce de ce genre est le Moulabea guianensis Aubl. , qui croit dans les terrains défrichés de la Guiane. Les in- digènes l'appellent Aymoutabou. (J.) MOUTAIV. BOT. PH. — Espèce de Pivoine. Voy. ce mot. MOUTARDE. Sinapis (j/vant ou ai'yaTrc, qu'on fait venir lui-même de aUn witt; , qui fait mal aux yeux), bot. ph. — -' Genre de la famille des Crucifères , sous-ordre des Orthoplûcées, tribu des Brassicées, de la té- tradynamie siliqueuse dans le système do Linné. Les divisions et les modifications qu'il a subies dans les ouvrages des bota- nistes sont assez nombreuses et asse? smiçsi 404 MOU pour que nous devions en présenter un aperçu , sans cependant entrer , à cet égard, dans des détails que ne comporte pas la na- ture de cet ouvrage. Circonscrit dans les limites que nous lui reconnaîtrons ici , à l'exemple de M. Backer-Webb (Phylographia Canariensis, pag. 77), le genre Moutarde se compose aujourd'hui d'environ 40 espè- ces. Ce sont des plantes herbacées, bisan- nuelles, disséminées sur presque toute la surfacedu globe , mais plus particulièrement dans le bassin de la Méditerranée; dont les feuilles varient beaucoup de forme , sou- vent dans une même espèce, et sont géné- ralement lyrées ou incisées-dcntées ; dont les fleurs, jaunes ou jaunâtres, sont réunies en grappes terminales sans bractées , et pos- sèdent les caractères suivants : Calice à 4 sé- pales étalés, non renflés à leur base; corolle de 4 pétales entiers; 6 étamines tétradyna- mes.à filets libres et non dentés; deu^ glandes hypogynes entre les deux paires d'é- tamines longues et le calice, deux autres entre les deux petites étamines et l'ovaire ; stigmate capilé. Le fruit est une silique bi- valve , cylindracée ou à 4 angles plus ou moins marqués, surmontée du style per- sistant et qui s'est développé en un bec co- nique , cylindrique ou comprimé, ne ren- fermant pas de graine ; les valves de celte silique sont convexes , marquées d'une ner- vure médiane saillante etde 2 ou 4 nervures latérales. Les graines sont rangées en une seule série longitudinale, globuleuses ou ovoïdes, suspendues; leur embryon a ses cotylédons condupliqués. Dans son Systema (vol. II, pag. 607 et suiv.), De Candolie avait conservé tout en- tier le genre Moutarde des auteurs, tout en disant qu'il devrait probablement être divisé plus tard, et il s'était borné à y établir 5 sections ou sous-genres qui ont été repro- duits par lui dans le Prodromus. Parmi ces sections, la 5% proposée par lui avec doute et sans matériaux suffisants, sous le nom de Disaccium, pour deux plantes de Ma- dère, et caractérisée par deux des sépales fortement renflés en sac à leur base, a été érigée en genre distinct sous le nom de Si- napidendron , par Lowe {Madeir. 36), prin- cipalement d'après le même caractère. Les 4 sections restantes forment le genre Sina- pis , tel que l'admet M. Endlicher [Gênera, MOU n" 49S0) , tout en y rapportant , il est vrai , avec doute les deux dernières. La quatrième d'entre elles avait di'jà été proposée comme genre par Mœnch,sous le nom à'IIirschfcl- àia. En la réduisant au rang de simple sec- lion des Moutardes, De Candolie lui avait conservé le même nom. Mais divers bota- nistes ont cru devoir reprendre le genre do Mœnch, et nous suivrons nous-même ici leur exemple. De ce nombre sont M. Presl {Flora sicula , tom. I , png. 95, in-8, Prague, 1826) et M. B. Webb (I. c. , pag. 85); ce dernier a non seulement séparé les Hirsch- feldia des Sinapis, mais encore il a mis l'un et l'autre de ces genres dans deux sous- Iribus différentes des Brassicécs , le premier parmi ses Enarthrocarpées, ou Brassicées à silique articulée , le dernier parmi ses Anar- throcarpées, ou Brassicées à silique non ar- ticulée. Au total , ce genre nous parait de- voir être conservé; il a la végétation des Moutardes et le fruit des Raiforts , et il est caractérisé particulièrement par sa silique dont chaque loge renferme ordinairement 4 graines, et 'que surmonte un bec ovale, indéhiscent, contenant toujours une graine. C'est dans ce genre que vient se ranger comme type, sous le nom de Hirschfeldia depressa Mœnch, le Sinapis incana Lin., plante commune dans les champs, les en- droits secs et pierreux de nos départements méridionaux, qui justifie assez mal sa dé- nomination d'incana, puisque sa villosilé se réduit à un duvet qui n'altère pas sensi- blement le vert de sa surface, et dont l'his- toire est très confuse dans les auteurs à cause de ses siliques,dont l'état normal est d'être cylindriques, glabres, redressées, munies d'une nervure médiane en forme de carène , le plus souvent à 4 graines, longues d'environ 6 millim. , avec un bec d'environ 2 millim. de long; mais qui modifient fré- quemment ces caractères par des avortc- ments plus ou moins complets. Les Hirschfeldia détachés , il ne reste plus dans le genre Moutarde que les trois pre- mières sections établies par De Candolie qui nous paraissent devoir être conservées, et dont chacune renferme, entre autres, une espèce commune en France, et assez connue pour mériter de nous occuper quel- ques instants. a. Melanosinapis , DC. Silique cylindra- MOU cée ou légèrement téiragone, surmontée d'une petite saillie formée par le style per- sistant , qui n'a pas pris la forme de bec. 1. Moutarde noire, Sinapis nigra Lin. Cette espèce est des plus communes dans les champs, dans les lieux pierreux, etc., depres- quc (oute l'Europe. Sa tige , haute d'environ un mètre, est rameuse, légèrement velue ; ses feuilles varient assez de configuration ; celles du bas delà plante sont lyrccs ou sinuées, avec des poils rares ; ses fleurs sont jaunes, petites; ses siliques sont glabres, lisses, légèrement télragones , redressées contre l'axe de l'inflorescence; sa graine, d'abord rougeâtre, devient brune foncée ou noirâtre à sa maturité , mais moins que celle de la Moutarde des champs qui s'y trouve ordi- nairement mêlée dans le commerce; elle est lisse , arrondie , marquée de ponctuations fines, visibles à la loupe, inodore lorsqu'elle est entière. C'est cette graine qui donne à la plante toute son importance ; tout le monde connaît, en effet, ses usages comme condiment et comme agent thérapeutique. Tout entière, elle est inodore et très peu active; au contraire, lorsqu'elle a été pul- vérisée et soumise à l'action de l'humidité, ou même mouillée, elle développe des propriétés très énergiques; dans le premier cas, son amertume est médiocre, tandis que dans le second elle devient acre et très piquante: aussi c'est toujours à l'état de poudre et en l'humectant qu'on en fait usage. Celte poudre est de couleur verdâtre, entremêlée de points plus foncés et noirâ- tres, qui proviennent des débris des tégu- ments. Mise sur le papier, elle y laisse des traces très visibles de l'huile qu'elle ren- ferme, et dont la présence la fait rancir après quelque temps; lorsqu'on veut remé- dier à cet inconvénient, on extrait cette huile, qui, du reste, pourrait elle-même être utilisée. Dans tous les cas , la graine de Moutarde conserve pendant longtemps ses propriétés. Outre l'huile fixe jaune-verdàtre dont nous venons de faire mention, elle ren- ferme encore une huile volatile, de couleur jaune-clair, dense, qu'on en relire en la distillant dans huit ou dix pintes d'eau. Le résultat de cette distillation est un liquide très énergique qui produit sur la peau une rubéfaction instantanée, et dont une seule goutte mise sur la langue, donne la sensation MOU 405 d'une brîilure vive. On a signalé encore dans cette grainede l'albumine végétale, du muci- lage, du soufre , des sels à base de chaux, etc. On emploie fréquemment la graine de Mou- tarde noire pour la confection de ce condi- ment très usité et très connu sous la seule dénomination de Moularde ; cependant ello n'entre que dans les qualités inférieures, la plus estimée étant fuite avec la graine de Moutarde blanche. Ses usages les plus im- portants sont ceux auxquels on l'emploie ca médecine, à l'extérieur, pour sinapismes, cataplasmes résolutifs, pédiluves, etc. , ou même quelquefois à l'intérieur. b. Ceratosinapis, DC. Silique surmontée d'un bec conique qui ne renferme pas de graine. A celte section , la plus nombreuse du genre, se rapporte l'espèce suivante : 2. MouT.\RDE DES CHAMPS, Siiiapis arvciisig Lin. Plante très commune dans les champs, les jachères, les vignes d'une grande parlic de l'Europe. Sa tige, haute de 5-6 décimè- tres , est rameuse et dure. Ses feuilles sont presque glabres, seulement dentées dans une variété, dans l'autre divisées en 7-9 lobes dentés , dont les inférieurs ressemblent à des pinnules. Ses fleurs sont jaunes , plus grandes que celles de l'espèce précédente, et leur calice est très étalé. Les siliques sont glabres, cylindracées, mais relevées de plu- sieurs nervures longitudinales saillantes, renfermant dans chaque loge 9-12 graines qui déterminent autant de bosselures à leur extérieur, longues de près de 3 centimètres, avec un bec subulé qui égale le tiers do leur longueur. Sa graine est noirâtre, plus foncée que celle de la précédente, à laquelle elle est presque toujours mêlée, et dont ello altère la qualité. c. Leucosinapis , DC. Silique hérissée ou glabre, à valves bosselées, surmontée d'un granc bec comprimé et ensiforme. En éta- blissant celle section. De Candolle se de- mande si elle ne devrait pas être réunie aux Eruca, ou si elle ne devrait pas former un genre distinct. De même M. Endlicher, en l'admettant après De Candolle, émet un doute semblable. D'autres botanistes ont dé- cidé la question en proposant de faire de ce sous-genre un genre à part , auquel An- drzeiowsky, et, d'après lui, Reichenbach , ont donné le nom de Ramphospermum , et Presl (L c.) celui de Bonannia. Cependant 4VG MOU nous suivons ici la manière de voir de M. B. Webb , qui conserve ces plantes parmi les vraies Moutardes. 3. MouTAKDE BLANCHE, Sinapis alba L\n. {Doiiannia olficinalis Prcsl). Celte plunle in- léressanlc croit parmi les moissons, et dans les lieun. incjlies et pierreui de toute l'Eu- rope moyenne et méridionale. Sa lige, haute de 5-6 décimètres, est peu rameuse, glabre ou pourvue de poils assez rares. Ses feuilles sont presque toujours glabres, pinnalipar- lites; les lobes inTéricurs oblongs , profon- dcnient séparés, le terminal plus grand, tous sinués-dentés ou à dents aiguës. Ses fleurs sont jaunes. Sa silique est hérissée de poils étalés, terminée par un bec plus long qu'elle et au moins aussi large, com- prirné-ensiforme , renfermant quelquefois une graine à sa base, marqué à sa surface de 3 nervures longitudinales, et glabre ou lé- gèrement hérissé; chacune de ses loges ren- ferme 2-4 graines. Ce sont encore ces grai- nes qui donnent à cette plante toute son importance. Leur couleur est claire, jaune- clair ou blanchâtre , d'où est venu , surtout par opposition, le nom de la plante; leur volume est à peu près double de celui des graines de la Moutarde noire; elles sont lisses et luisantes, inodores; leur saveur est amcre, mais elle ne devient pas acre comme dans l'espèce que nous venons de nommer. Leur tégument renferme une couche muci- lugineuse qui forme environ 1/3 du poiJs , et qui est soluble dans l'eau; de là vient que mises dans ce liquide après avoir été concassées, elles le rendent très visqueux en vingt-quatre heures de séjour. La graine de la Moutarde blanche pos- sède des propriétés assez analogues à celles de la Moutarde noire, mais beaucoup moins énergiques. Elle est employée en grande quanlilé à la fabrication de la Moutarde du commerce, dont elle donne les qualités su- périeures ; de plus, elle est devenue dans ces derniers temps un évacuant des plus vul- gaires, et sa consommation sous ce rapport avait pris, il y a dix ou douze ans, des pro- portions énormes qui ont considérablement décru depuis que la vogue en est passée. Pour cet usage, auquel elle servait en Angle- terre depuis environ un siècle, mais qui ne date pas de vingt ans sur le continent, on emploie la graine de Moutarde blanche en MOU nature, entière et sans préparation, ou seu- lement légèrement humectée; son action évacuante est remarquable et très difûcile à expliquer, puisqu'on ignore en quoi elle con- siste, et qu'elle passe tout entière sans ctro digérée. Les feuillcijeunes de la Moutarde blanche se mangent quelquefois en salade ; de plus, on la cultive assez fréquemment comme fourrage pour les bestiaux, auxquels on la donne en vert en automne. (P. D.) IMOL'TAIiDJEn. ois. — Nom donné par Belon au Martinet noir. Voy. uauti.net. MOLTOIV. Ovis. mam. — C'est à Linnd que l'on doit la création du genre Mouton, Ovis, et, d'après lui, un frand nombre de zoologistes, Brisson , Erxleben , Boddacrt, G. Cuvier, Et. Geoirroy-Saint- Hilaire, A. -G. Desmarest, etc., ont adopté ce groupe géné- rique, tandis que d'autres, et nous citerons particulièrementLeske,Illigcr,l3lumcnbach, Bunzani, etc., remarquant le manque de ca- ractères propres à séparer d'une manière bien tranchée les Chèvres des Moutons, les ont réunis dans une même division sous leiï dénominations de Capra et iWEginomus. Quoi qu'il en soit, les Moutons ne peuvent être confondus avec les Buminants sans cor- nes et pourvus de canines, tels que les Cha- mois, les Chevrolains, les Lamas, ni avec ceux dont la télé est ornée de bois ramifiés et caducs, comme les Cerfs, ou de produc- tions osseuses toujours couvertes de peau , tels que les Girafes. Dès lors on ne peut les rapprocher que des Bœuf», des Antilopes et surtout des Chèvres; mais les Bœufs se dis- tinguent des Moutons par leur corps trapu, leurs membres courts et robustes, leur fanon lâche et pendant sous le cou , leurs cornes lisses, leur mufle large, etc.; les chevilles des cornes totalement solides, sans pores ni sinus dans le plus grand nombre d'Antilo- pes; le nombre de leurs mamelles, qui est souvent de quatre; la présence de larmiers, de pores inguinaux, dans plusieurs de ces animaux; les cornes non anguleuses, sou- vent même très lisses, leur fournissent un ensemble de caractères qui ne se rapportent jamais entièrement à ceux qu'on observe chez les Moulons; enfin, le chanfrein droit ou concave , la direction des cornes d'abord en haut et ensuite en arrière, la présence d'une barbe $ous le menton , sont lc& lr«iil$ Mou disiinctifs qui séparent les Chèvres des Mou- tons. Les auteurs assignent au genre Mouton les caractères suivants : Ruminants pourvus de cornes creuses, persistantes, anguleuses, ri- dées en travers, contournées latéralement en spirale et se développant sur un axe osseux, celluleux, qui a la même direction; trente- deux dents en totalité, savoir: huit incisives inférieures, formant un arc entier, se tou- chant toutes régulièrement par leurs bords, les deux intermédiaires étant les plus larges et les deux latérales les plus petites; pas d'incisives supérieures; six molaires à cou- ronne marquée de doubles croissants d'é- mail, dont trois fausses et trois vraies à chaque côté et aux deux mâchoires ; les vraies molaires supérieures ayant la convexité des doubles croissants de leur couronne tournée en dedans, et les inférieures l'ayant en de- hors; le chanfrein arqué; le museau ter- miné par des narines de forme allongée, oblique, sans mulle ou partie nue et mu- queuse; pas de larmiers; pas de barbe au menton; les oreilles médiocres et pointues; le corps de stature moyenne, couvert de poils; les jambes assez grêles, sans brosses aux genoux; deux mamelles inguinales; pas de pores inguinaux; la queue (du moins dans les espèces sauvages) plus ou moins courte, infléchie ou pendante; enfin on peut ajouter qu'il existe un appareil de sécrétion occupant sur chaque pied le niveau de l'ar- ticulation supérieure des phalanges mitoyen- nes, et s'ouvrant à l'extérieur par un petit trou circulaire du diamètre à peu près d'une ligne. Ce dernier caractère, qui a été donné assez récemment par M. Gêné, de Turin, semble devoir s'appliquer d'une manière gé- nérale à toutes les espèces du genre Mouton, et ne pas se retrouver, au contraire, dans le groupe des Chèvres. L'organisation interne des Moutons est encore assez peu connue. On possède cepen- dant quelques détails sur leur squelette, leurs organes digestifs et delà génération, sur leur myologie, etc. On a cherché dans leur anatomie quelques caractères pour les dis- tinguer des Chèvres avec lesquelles ils ont tant de rapports, mais on n'a pu découvrir que des dilTérences spécifiques, c'est-à-dire de même valeur que celles que l'on peut rencontrer entre deux espèces congénères. MOU ^407 Ces deux groupes sont même tellement voi- sins que la Chèvre produit avec leMoiiflon, et In Brebis avec le Bouc, et que les métis qui en proviennent ne sont pas inféconds. Les Moutons se nourrissent de végétaux; ils vivent en familles ou en troupes plus ou moins nombreuses; les pays élevés, les som- mités des montagnes, sont les cnntrécs qu'ils habitent de préférence. Leurs habitudes sont les mêmes que celles des Chèvres , et c'est encore un rapport entre ces deux groiipes si voisins. A l'état sauvage, on les voit sauter de rocher en rocher avec une vitesse pres- que incroyable ; leur souplesse est extrême, leur force musculaire prodigieuse, leurs bonds très étendus et leur course très rapide; on ne pourrait les atteindre, s'ils ne s'arrê- taient fréquemment au milieu de leur course pour regarder le chasseur d'un air stupide et pour attendre que celui-ci soit à leur portée pour recommencer à fuir. A l'état domesti- que, les mœurs des Moutons sont tout-à-fait modifiées, ainsi que nous le verrons eu par- lant des diverses races de l'espèce employée dans l'économie rurale. On sait tous les avantages que l'homme relire du Mouton, et nous ne croyons pas devoir en parler main- tenant. Les Moutons habitent plusieurs régions do l'ancien et du nouveau monde. La Corse, la Sardaigne et quelques autres îles de la Mé- diterranée sont les lieux où l'on trouve l'es- pèce la plus anciennement connue et celle qu'on regarde comme la souche primitive de nos Moutons domestiques. Les autres espèces se trouvent dans la chaîne de l'Atlas, dans les montagnes de la Sibérie et du Kamts- chatka, dans celles du Canada, etc., etc. Op. ne connaît qu'un assez petit nombre d'espèces de ce groupe ; cependant M. Lesson (iVoHU. taU, du Rcg. anim. Manu, 1842) admet quatorze espèces que nous allons ci- ter: 1" MocFi-ON d'Afuiql'e, Oiis trogclaplnis Linné, de l'Afrique du Nonl , Abyssinie, Barbarie, Egypte, etc.; 2° Mouton D'AMiimouK, Oyisnioniana Et, Geoffr., de l'Amériiiue du Nord ; 3° Mouflon augali, Ovis ammon ErxI., des montagnes de la Tartarie et de la Sibé- rie; 4° Mouton onoiNAiRE, Ovis aries et mu- simon Linné, de la Corse, de la Sardai- gne, de I Egypte supérieure, etc.; 5° Ovis ophion Blyth., de l'île de Chypre ; 6° Ovis sieatopygus Pallas, d'Abyssiniej 7° Ovis cy- 408 MOU lindricornis Blylh., du Caucase; S° Ovis GmdmiBlyth., de l'Arménie et de la Perse; 9» Ovis Polii Biylh., de Pamir en Asie; 10" Ovis nahoor Hodg., du Thibet et de l'Hymalaya; 11° Ovis Durrhel Blylh., de l'Hymalaya; 12° Ovis nivicola Eschs. , du Kamlschalka; iZ" Ovis ca/i/bmm»ia Dougl., de la Californie; et 14° Ovis Viguei Blylli., du petit Thibet. La plupart de ces espèces ne sont encore qu'imparfaitement connues et ne seront probablement pas loules ad- mises, car plusieurs d'entre elles devront probablement être réunies pour n'en former qu'une seule. Les quatre que nous avons indiquées les premières sont les seules qui soient véritablement bien étudiées jusqu'à présent; nous ne nous occuperons ici que de celles-ci , et nous terminerons cet article en donnant, d'une manière rapide la des- cription des principales races ou variétés admises dans l'espèce du Mouton ordinaire. 1° Le Mouflon d'Afuique ou Mouton BARBU, Ovis iragelaphus G. Cuv. , A. -G. Dcsm.; Tragelaphus et Hirco-Cervus Caïus, Barded Sheep Pcnnant ( Quad., pi. 9)., Shaw (ZooL, II, 2* part., pi. 202); Mouton A MANCHETTES, Ovts omola Et. et Is. Gcoffr. Pennant a , le premier, décrit cette espèce, qu'il regarde comme le Tragelaphus de Pline, et il lui assigne les caractères sui- vants : Mouton ayant les poils de la région inférieure des joues et de la partie supé- rieure des mâchoires très longs et formant une sorte de barbe double ou divisëe; ceux du côté du corps courts ; ceux du dessus du cou un peu plus longs et assez droits ; ceux du dessous du cou et des épaules grossiers, au moins longs de 11 centimètres, et pour- vus à leur base d'une laine très courte et serrée; le cou, le dos et les flancs d'une couleur ferrugineuse pâle; la queue très courte; les cornes ayant vingt-cinq pouces anglais de longueur et onze pouces de cir- conférence à leur base, divergentes, diri- gées en arrière et en dehors, et écartées l'une de l'autre ; leurs pointes d'environ 25 centim. Celte description, malheureu- sement incomplète, a été reproduite par Shaw ; mais, suivant ce naturaliste , elle ne se rapporterait qu'à une simple variété de VArgali, et non à une espèce distincte; mais celle opinion o'a, du reste, aucun fondement, MOU Le Mouton barbu habite les lieux déserts et escarpés de la Barbarie et du nord de l'Afrique. G. Cuvier, A. -G. Desmarest et d'autres zoologistes réunissent au Mouton barbu un animal qu'Etienne Geoffroy - Saint - Hilaire regarde comme une espèce distincte , et qu'il a décrite dans l'ouvrage sur l'Egypte sous le nom de Mouton a manchettes , Ovis ornata. Cet animal est de la taille du Mouton ordinaire; son chanfrein est assez peu arqué ; ses cornes , médiocres , un peu plus longues que la tête , se louchent à leur base, s'élèvent d'abord droites, puis se re- couchent en arrière et un peu en dedans vers leurs extrémités; elles sont ridées trans- versalement, et leur face antérieure est la plus large: le pelage, généralement d'un fauve roussâtre, est assez court partout, si ce n'est sous le cou, où il existe une longue crinière pendante de poils longs et assez grossiers; les poignets des jambes antérieu- res ont aussi chacun une sorte de man- chette composée de poils très longs et non frisés. Celle variété du Mouton barbu a été trou- vée aux portes de la ville du Caire; mais il est probable qu'elle n'habite pas ordinaire- ment celle partie de l'Egypte. 2° Le Mouflon d'Améiuque ou Béliei» de MONTAGNE , Ovis moïilana Et. Geoffr. {Ann, Mus., t. II, pi. 60). Celle espèce a été dé- couverte en 1800 par un voyageur anglais, Gillevray. Il est remarquable par les formes sveltes de son corps et par ses longues jambes ; il a la tête courte et le chanfrein presque droit; sa bouche est exactement celle de la Brebis; les cornes, chez le mâle, grandes, larges , sont ramenées au-devant des yeux, en décrivant à peu près un tour de spirale; elles sont comprimées comme chez le Bélier domestique, et leur surface est de même transversalement striée: celles de la femelle sont beaucoup plus petites et sans courbure sensible; le poil est court, raide, grossier et comme desséché, et a une coloration générale d'un brun marron , tandis que les fesses sont blanchâtres, le museau et le chanfrein blancs et les joues d'un marron clair; la queue , très courte comme dans tous les Mouflons, est noire; l'animal a en- viron cinq pieds anglais de longueur, elles MOU Î\Î0TJ UO cornes , mesurées en ligne droite, ont trois pieds. G. Cuvier avait émis l'opinion que le Mouton américain et l'Argaii pourraient bien ne former qu'une seule espèce, et M. Harlan affirme même qu'il n'y a pas la plus légère différence spécifique entre ces deux animaux; mais ces Moutons sont en- core trop imparfaitement connus des natu- ralistes européens pour qu'on puisse se dérider à admettre comme certaine ou er- ronée l'opinion de M. Harlan; cependant, quelques caractères donnés par M. Isidore fieoffroy-Saint-Hilaire semblent bien dé- montrer que ce sont deux espèces distinctes. C'est vers le 50' degré de latitude du nord et le 11 5*" de longitude ouest, auprès de la rivière d'EIk, dans l'Amérique du Nord , que le Mouflon d'Amérique a été dé- couvert. Gilievray rencontra ce Bélier par troupes de vingt à trente individus, ayant à leur tète un vieux mâle , sur les sommets des plus hautes montagnes , et particuliè- rement sur les pentes arides et les moins accessibles, mais descendant de temps à autre pour paître dans les vallées; il les vit sauter de rocher en rocher avec une vitesse etune précision qui rappellentccllesdesCha- mois et des Bouquetins de nos Alpes, et il affirme qu'il serait impossible de les attein- dre s'il ne leur arrivait fréquemment de s'arrêter dans leur fuite pour observer ceux qui les poursuivent. Selon son rapport, plusieurs peuplades américaines, notamment celle des Grecs ou Kinslianeaux, font une chasse active à ces Ruminants , qu'ils nom- ment il/t-aiste à s'élancer verticalement hors de l'eau. On les voit même quelquefois ]\IUG An traverser en sautant par dessus les bateaux. Ces sauts les préservent quelquefois des fi- lets des pêcheurs, qui, pour obvier à ces pertes, ont imaginé un filet particulier nommé la Sautade. Pendant qu'il plonge verticalement au moyen de ses plombs , ce filet a son bord supérieur soutenu horizon- talement par des roseaux placés d'espace en espace , et en même temps divisé en autant de poches que ces roseaux laissent d'inter- valles entre eux. On entoure la troupe des Muges avec le grand filet vertical , et lors- qu'ils veulent sauter hors de son enceinte, ils tombent dans les poches qui entourent son bord supérieur. La chair de ce poisson est tendre, grasse et d'un goût agréable. Elle peut se conser- ver séchée ou salée pendant plusieurs mois. Les œufs , comprimés , salés et séchés , don- nent une espèce de caviar qu'on nomme bolargue, et qui est beaucoup recherchée en Provence, en Corse et en Italie. On trouve encore un grand nombre d'au- tres espèces de Muges dans les mers d'Amé- mérique , dans celles de l'Afrique et celles des Indes, différentes des Muges d'Europe , soit par les couleurs dont elles sont ornées, soit par quelques petits détails d'organisa- tion pour lesquels nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer à Vllisioire des Pois- sons par MM. Cuvier et Valenciennes. Toutes ces espèces, ou du moins la plu- part, sont l'objet d'une pêche assez active , et sont généralement recherchées , dans les pays qu'elles habiient, pour la bonté et la délicatesse de leur chair. (J.) IVIL'GIL. POISS. — Voi!. MUGE. mUGILOIDE. Mugiloides. poiss.— Genre établi par Lacépède {Poiss. , t. V) aux dé- pens des Muges, pour une espèce mal ob- servée par Molina. Ce genre, en consé- quence, doit être rayé du catalogue icliihyo- logique. mUGILOIDES. Mugiloides. poiss. — Fa- mille établie par MM. Cuvier et Valenciennes {llist. des Poiss., t. XI) dans l'ordre des Acanthoptérygicns , pour des Poissons qui présentent les caractères suivants : Corps allongé, comprimé, couvert de grandes écailles; deux nageoires dorsales, courtes, écartées , et dont la première a quatre épi- nes fortes et pointues; lèvres charnues et crénelées ; les dents sont si fines qu'elles 424 MUL sont à peine perceptibles et manquent quel- quefois. Celle famille comprend cinq genres nom- més : Muge, Ceslre, Dajao, NeslisetTélra- gonure. MLGILOMORE. Mugilomonis. poiss.— Une espèce de Poisson dont Bosc avait com- munique la description à Lacépède avait entraîné ce dernier à créer pour elle un genre qu'il plaçait à côté des Mugil. Ce Poisson n'est autre qu'une espèce d'Elops. En conséquence , le genre Mugilomore doit cire supprimé. MLGl'ET. BOT. PH, — Nom vulgaire des espèces du genre Convallaire. Voy. ce mot. SIUHLENBKRGIA (nom propre), bot. ph, —Genre de la famille des Graminées-Agros- tidées, établi par Schreber {Gram., II, t. 50, 51). Gramens de l'Amérique. Voy. grami- niîEs ♦MLISCA (uvi'ffxn, espèce de petit co- quillage). INS. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Malacodermes , tribu des Clairones, établi par Spinola {Essai mo- nographique sur les Clériles, ISii, t. II, p. lis , pi. 46, f. 4). Le type, M. lilœniala de l'auteur, est originaire de la Nouvelle- Grenade (Colombie). (C.) ML'LAR. M.\M. — Espèce du genre Cacha- lot (voy. ce mot) indiquée par Klein {Quadr. disp. h. n., 1751). (E. D.) MULARDS. ois. — On donne ce nom aux métis provenant du croisement de diverses races de Canards. (E. D.) MULATRE. zooL. — Voy. r.^ces bu- UAINES. MULCION. Mulcio. cnusT.— Sous ce nom est désigné par Latreille un g. de Crustacés, qu'il place à la On des Décapodes macroures, et chez lequel le corps est mou et le thorax ovoïde, avec les yeux cachés et les antennes internes coniques, inarticulées et fort cour- tes. Les pieds sont en forme de lanière, et, pour la plupart au moins, pourvus d'un appendice à leur base ; ceux de la quatrième paire sont les plus longs. On n'en connaît qu'une seule espèce , qui est le Mulcion de LEsutiR , M. Lesvcurii Lalr. Ce Crustacé remarquable a été recueilli par ce zélé na- turaliste dans les mers de l'Amérique sep- tentrionale. M. Milne Edwards , dans «on //is.'oire natunUe sur Içs Crustacés, n'adopte MUL pas ce genre, qu'il place dans sou Appendice aux Décapodes douteux. (H. L.) *iHULDERA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Pipéracées, établi par Miquel [Comment., II, 34, t. 4, f. 6). Arbrisseaux de Java. Toy. PiPÉnACÉEs. MLLE et MLLET. mam. — Espèce du genre Cheval. Voy. ce mot. (E. D.) MLLET. MAM. — Voy. métis. MLLETS. Poiss. — Nom vulgaire des Muges. MLLETTE. moll.— Foy. unio. MLLGEDILM. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Chicoracées, établi par Cassini {in Dict. se. nat., XXXllI, 296 ; XLVIli, 426). Herbes vivaces des régions froides de l'hémisphère boréal. Voy. compo- sées. MLLIXÉES. Mulineœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Ombellifères. Voy. ce mot. MLLl\LM. DOT. PB. — Genre de la fa- mille des Ombellifères-Mulinées, établi par Persoon {Encheir., I, 309). Herbes du Chili. Voy. OMDELLlFÈnES. MLLIO (nom que les Romains donnaient autrefois à une Mouche qui tourmentait les Mulets). INS. — Genre de l'ordre des Diptè- res brachocères , famille des Tanystomes , tribu des Anlhracions, établi par Latreille {Gen., 4), et adopté par Meigen et M. Mac- quart. On en connaît 4 ou 5 espèces, qui habitent particulièrement le nord de l'A- frique; 2 cependant {M. obscurus etinfus- caïus) se trouvent aussi dans le midi de l'Europe. MLLLE. Mullus. poiss. — Genre de Poissons de l'ordre des Acanthoptérygiens, de la famille des Percoïdes à ventrales ab- dominales, établi par Linné, et que MM. Cu- vier et Valenciennes {Hist. des Poiss., t. III, p. 419) caractérisent ainsi : Les deux dor- sales sont séparées l'une de l'autre par les écailles larges et peu adhérentes qui gar- nissent la lête et le corps ; il y a deux bar- billons attachés sous la symphyse de la mâ- choire inférieure, et qui se retirent entre ses branches dans l'état de repos. Le corps de ces Poissons est oblong, peu comprimé; les nageoires sont de médiocre étendue; leur profil est plus ou moins convexe; un sous-orbitaire haut et étroit, qui ne couvre point la joue, relève l'œil jusque près de la ligne du profil ; l'ouYcriurc de la bouche Î\1UL Î^ILL •;5 est petite, faiblement garnie de dents ; celle des blanchies est bien fendue, mais leur membrane n'a que quatre rayons; la ligne latérale, parallèle an dos, se marque par un petit arbuscule sur chacune de ses écail- les ; enDu le fond de la couleur est presque généralement d'un rouge plus ou moins vif. Deux sections ont été établies dans ce genre : la première, à laquelle on a con- servé le nom de Mullus, renferme des espèces qui n'ont que trois rayons aux branchies, manquent d'épine à l'opercule, de vessie natatoire, et de dents à la mâchoire supé- rieure ; mais leur vomer a deux larges plaques de petites dents en pavé. Les Poissons de la seconde section , dési- gnés sous le nom d'Upcneus, ont quatre rayons à leurs branchies, une petite épitic à l'upercule, une vessie natatoire, et des dents aux deux mâchoires. Les Mulles proprement dits , qui consti- tuent le premier sous-genre, sont tous d'Eu- rope , où on les nonmie aussi Rougets et llougels barbets. On en connaît principale- ment deux espèces : 1. Le Surmulet ou Grand mulle rayé de JAUNE, Mullus surmulelus Linn. Elle dif- fère de la suivante par un museau plus oblique, dont le rouge est interrompu par des lignes longitudinales jaunes. La couleur générale de ce poisson est, sur le dos et les flancs, d'un beau rouge de minium ou de vermillon clair, avec trois lignes jaunes do- rées. Les lignes sont beaucoup plus mar- quées au mois de mai , époque à laquelle le poisson approche de son frai. La gorge, la poitrine, le ventre et le dessous de la queue sont blancs, légèrement teintés de rose; les nageoires ont leurs rayons plus ou moins rouges; l'iris de l'œil, couleur d'or pâle, est teinté de quelques points rongeâtres; la prunelle est large et noire; sa longueur or- dinaire est de 30, 35 et 40 centimètres. Le Surmulet vit non seulement dans Fa Méditerranée, mais encore dans l'Océan, où il est assez commun : il n'est pas rare dans lu Manche , mais il est plus abondant dans le golfe de Gascogne; aussi en mange- l-on beaucoup à Bordeaux et à Bayonne, oij on le nomme Barbeau el Barberin; sa chair cependant est beaucoup moins estimée que celle de l'espèce suivante {Mullus barbaius). 11 se nourrit ordinairement de jeunes Crus- T. Vlllt tacés et de Mollusques, ce qui, au ùiic du Galien, donne à sa chair une odeur désa- gréable ; souvent au.>;si il se jette sur les cadavres d'animaux. Dès le commencement du printemps , les Surmulets vont par trou- pes dans les profondeurs de la mer, où ils font leur première ponte , auprès des em- bouchures des rivières. On les pêche avec des filets, des louves, des nasses et surtout à l'hameçon. 2. Le Vrai Rouget, ou Rouget barbet, Mullus barbatus Linn. Cette espèce se dis- tingue particulièrement de la précédente par la forme de sa tête, dont le profil tombe plus verticalement, par sa couleur plus uniforme et d'un rouge plus foncé , avec les plus beaux reflets iri.'îcs , mais sans lignes jaunes; le dessous de son corps est argenté; ses nageoires sont jaunes. Voyez l'atlas de ce Dictionnaire, poissons, pi. 3. Le Rouget est un des poissons qui ont été le plus célébrés dans les ouvrages des ai!- ciens , autant pour l'excellence de son goût que pour la beauté de ses couleurs. Les Romains en avaient fait un objet de hue , et, pour s'en procurer, ne reculaient pas devant les dépenses les plus folles. Asiiiius Celer, au rapport de Pline, en acheta un huit mille sesterces (1,558 francs) du lenip.s de Caligula. Suétone parle de trois Rougets qui furent payés trente mille sesterces ( 5,8i4 francs ) , ce qui obligea Tibère à rendre des lois soniptuaires et à faire taxer les vivres apporte^ au marché. Varron dit {Dere rustic, ]. III, c. 17) qu'Hortensius avait dans ses étangs une immense quantité de Rougets, et qu'il les faisait venir dans de petites rigoles jusque sous les tables où on les mangeait, pour les voir mourir dans des vases de verre et observer tous les chan- gements que leurs brillantes couleurs éprou- vaient pendant leur agonie. Beaucoup de riches Romains imitèrent cet exemple. Du reste, ce n'était pas seulement pour le plaisir des yeux qu'on voulait avoir le Mulle vivant, c'était aussi pour le manger plus frais. Et cette précaution était en quelque sorte devenue nécessaire depuis qu'Apicius avait enseigné à faire mourir le Mulle dans le garum des convives, et à lui préparer ui:e sauce avec son propre foie. Les Rougets ne sont plus comme autre- fois l'objet de soins extraordinaires et de 54 455 MUL folles prodigalités ; mais ces Poissons n'en sont pas moins recherchés comme des meil- leurs et des plus beaux. Ceux de Provence , el surtout ceux de Toulon , sont particuliè- rement célèbres. Leur chair est blanche , ferme, friable, agréable; elle se digère aisément , parce qu'elle n'est pas grasse. Le Rouget habite principalement la Mé- diterranée; il s'y prend dans tous les pa- rages, d'ordinaire sur les fonds limoneux. Sur les côtes de l'Océan, et surtout dans la Manche, il devient rare; cependant, M. Al. d'Orbigny l'a vu et dessiné à la Rochelle. Le second sous-genre est celui que MM. G. Cuvier et Valenciennes ont nommé Upeneus, et dont nous avons indiqué plus haut les principaux caractères. Les Upeneus sont plus nombreux que les Mulles proprement dits. MM. G. Cuvier et Valenciennes en citent et décrivent 23 es- pèces ou variétés. Ces Poissons proviennent tous des mers des pays chauds, principale- ment des mers des Indes, llsprésentententre eux certains caractères différentiels qui les ont fait répartir en 4 petites divisions. 1° Upénéus à dents en velours aux deux mâchoires , au vomer et aux palatins {Up. villalus, sulfureus, etc.). 2° Upénéus à dents en velours aux deux mâchoires et sur le chevron du vomer, mais non aux palatins {Up. porosus Cuv. et Val.). 3" Upénéus à dents en velours aux deux mâchoires et sans dents au palais {Up. flavo- l'meatus Cuv. et Val., etc.). 4° Upénéus à dents distinctes et sur une seule rangée; ils n'en ont point au palais {Up. auriflamma Cuv. el Val., 6arte/mus Lac, etc.). Une cinquième division comprend toutes les espèces d'Upénéus qui se trouvent prin- cipalement dans l'Atlantique {Up. maculatus Cuv. et Val.,pi(»ict d'un blond roussâtre d'une nnaiicc agréable à l'œil, et qui se change sur la face supérieure de la queue en un cendré roussâtre très cliur. Toutes les parties infé- rieures du corps , de la tèle et de la queue, la région interne et la partie inférieure des membres tant antérieurs que postérieurs, et le tour de la bouche, sont d'un blanc légèrement cendré; une ligne longitudinale brunâtre se voit sur le chanfrein. Les dents sont blanches, ainsi que les ongles. Chez les 440 IVIUS jeunes sujets , les couleurs des parties supé- rieures sont plus foncées, tandis que celles des parties inférieures sont au contraire plus claires. Celte espèce habite la Cafrerie, le pays des Ilotlenlots et presque toute l'Afrique équaloriale. G" Sorex crassicaudatus Lichst. {Dmslel- lung Wenec oderurnigk kuaukt Saugthier), Duvernoy, S. crassicaudatus et Suncus sa- cer Hem. et Ehr. Dans cette espèce , que quelques auteurs réunissent au Sorex fla- vescensy le pelage est d'un beau gris ar- genté; les oreilles sont nues e» décou- vertes; la queue ne présente que des poils rares. Elle habite l'Egypte. 7° Musaraigne GÉANTE, Sorex giganteus Is. Geoffr. -Saint-Mil., Duv. Cette espèce a 16 à 17 centimètres de l'extrémité du mu- seau à l'origine de la queue, et celle-ci a près de 10 centimètres, c'est-à-dire qu'elle forme à peu près les deux cinquièmes de la lon- gueur totale, ce qui n'a pas lieu chez le S. myosurus , dans lequel le corps a un peu moins de 11 centimètres, et la queue a environ 3 centimètres. Son pelage est d'un gris brun en dessus. Cette espèce a été con- fondue avec le Sorex indiens d'Et. GeolTroy- Saint-Hilaire, et n'est pas bien connue encore aujourd'hui. M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire rappor- tait à celte espèce une grande Musaraigne découverte à l'état de momie en divers lieux de l'Égyple par Olivier et par M. Passalac- qua; mais il parait certain, d'après les tra- vaux de MM. Ehrenberg et de Blainville, que cet animal doit être rapporté au Sorex fia- tcsccns. La Musaraigne géante est très répandue dans l'Inde; on la trouve communément dans les environs de Pondichéry, où elle se rend incommode par l'odeur musquée qu'elle répand. Cette odeur est très pénétrante, et l'on prétend qu'elle fait fuir les Serpents. C'est la nuit que celle Musaraigne sort de sa rctrailc et qu'elle fait entendre un petit cri aigu que l'on rend à peu près par la syllabe Icociih ; cet animal a reçu, dans la langue inal.ib.ire, le nom tic Mandjourou. 8" Mi'SAiiAiGNE SAcnÉE, Sorcx rcUgiosus h. GciilTr.-St.-Hil. Cet animal, de très petite taille, cl iiarliculièrcmenl caraclcrisé par sa IVIUS queue très longue, presque aussi exactement carrée que dans le Sorex remifer, a été trouvé en grand nombre dans un tombeau de la nécropolis deThèbes, et M. Isidore GeofTroy- Sainl Hilaire en avait fait une espèce dis- tincte sous le nom que nous avons indiqué plus haut; mais, d'après MM. Ehrenberg et de Blainville, etc., il paraîtrait que ce n'est autre chose que le jeune âge du Sorex fla- vescens Is. Geoffr. 9° MusAnAiGNE DE l'Inde , SoTCX wiyosu- j'KsPallas, S. marinus Linné, S. avella- norum, indicus et capensis Et. Geoffroy, S. cœrit/cscois Raffles , S. giganleus, indi- cus , Somierali et serpentarius I.s. Geoffroy. Cette espèce n'est pas encore suffisamment connue, et les travaux des zoologistes voya- geurs devront encore éduircir son histoire. Son corps a 14 centimètres de longueur et sa queue 4 centimètres. Son poil est par- tout extrêmement court et d'un gris brun, teint en dessus de roussâtre, parce que la pointe de chaque poil excède cette couleur; toutes les dents sont blanches; la queue est ronde. Celte Musaraigne se trouve en abondance dans les Indes orientales et dans quelques îles de rOcéanie. Elle est essentiellement terrestre et habite les champs, d'où elle se répand parfois dans les maisons. Elle exhale une odeur musquée très forte. 10° Musaraigne gracieuse, Sorex graci- lis Blainv. Dans celte espèce, qui provient du cap de Bonne-Espérance, la queue, com- primée et grise, se rapproche pour la forme de celle du Sorcx etruscus. 11° Musaraigne de Toscane , Sorex elrus- cus Savi , Crocidura ctrusca Bonap., Pa- chyura etnisca Selys. Celle espèce, la plus petite de celles d'Europe , a 3 centimètres du bout du museau à l'origine de la queue, et celle-ci a environ 5 à 6 cenlimèlres de long. Son pelage est brun grisâtre en dessus et grisâtre en dessous; ses oreilles sont gran- des , et sa queue a la forme de celle de la Muselle. Cette espèce, qui se trouve assez commu- nément eu Italie, se lient ordinairement sous les racines et dans les troncs des vieux arbres, dans des amas de paille ou de feuil- les, et dans les trous des digues. Elle se iil.iît parliculièrement, pendant l'hiver, dans les l;is de fumier, cîi elle trouve à la fois une MUS nouriiiure abondante et Un abri contre le fruid. II. Ampiiisobkx, Duvernoy, Blainv. {Sorex, Auct. ; Corsica, Gray ; Blarina, Giay, etc.) Les incisives inférieures à tranchant den- telé; les supérieures fourchues, ayant leur talon prolongé au niveau de leur pointe ; les petites dents qui les unissent, au nombre de cinq, très rarement de quatre, colorées pour la plupart à leur pointe et diminuant gra- duellement de la première à la dernière. Les espèces de ce groupe sont moins ter- restres que celles de la division précédente. On en connaît un assez grand nombre qui se trouvent en Europe et dans l'Amérique septentrionale. 12° WusAnAiGNE CARRELET, Sorex tetm- gouurus Ilerm. Duv. , S. conslriclus ? Et. Geoffr., S. rhinolophus , concinnvs, mela- nodon Wagl. , Corsica vulgaris Gray, etc. De la taille de la Musette , à queue carrée , présentant quatre faces séparées par des angles très prononcés , offrant à sa partie inférieure un léger sillon, et se terminant tout-à-coup en une pointe fine, ce qui l'a fait comparer à l'aiguille désignée ordinai- rement sous le nom de carrelet. Le pelage est ordinairement noirâtre en dessus et cendré-brun en dessous; mais le noir du dessus du corps passe parfois au brun , et les flancs varient du brun grisâtre au gris plus clair. Cette Musaraigne a les mêmes mœurs que la Musette ; on la trouve dans les jardins et dans les granges; elle a été rencontrée aux environs de Strasbourg, 130 Musaraigne plaron Daub. , Sorex conslrictus Herm., S. canicularius Bcchst. Et. Gcon'r. On doit peut-être rapporter cette espèce à la précédente : elle est la taille de la Musette; son pelage est long et doux au loucher, noirâtre dans sa plus grande lon- gueur et roux à sa pointe; son ventre est grisâtre et sa gorge cendrée. Celte espèce a été prise en France , au- près de Strasbourg, dAbbeville, de Char- Ires, etc.: d'après Harlan, elle se trouve- rait également aux États-Unis. H" Musaraigne alpine, Sorex alpimis Schintz, Duv., Sel ys , Corsica a/pina Les- son. Celte espèce, découverte assez réceni- uicnt dans les Alpes, est particulièrement T. vm. MUS 441 remarquable par la disposition de son sys- tème dentaire. 15" Musaraigne très petite, Sorex pyg- inœus Laxman, Pullas, S. minulus Linné S. miimlissimus Zimm. , S. minimus Et Geoff., S. exilis Gm. , S. cœculicns Laxm., S. pumiUo Wagler, Corsira pygmœa Less. Cette espèce , qui semble véritablement bien distincte, est propre à la Russie centrale, à l'Allemagne et à la Prusse, mais elle n'est pas encore assez bien connue pour que nous la décrivions. 16° Sorex ruslicus Jennys, S. hibernicus Jennys. On désigne ainsi une espèce propre à l'Irlande et à la Belgique. l~" Musaraigne de Torster, Musarai- gne masquée , Isid. Geoff.; Sorex Funlcri Richards, S. parvus Say, S. pcrsonalus Is. Geoffr., S. longiroslris?, Cooperi?, Ri- chardsonii? Bachm., Corsica Forsleri Lcsf. Cette espèce, qui se trouve dans les Étals- Unis d'Amérique , a à peu près la taille de la Musette ; elle est un peu plus brune, surtout à la partie inférieure du dos, sur la croupe et sur la queue; la queue est d'un brun foncé en dessus et d"un blanc roussàlre en dessous, et terminée par d'assez longs poils d'un brun noirâtre; le dessous du corps csi d'une couleur cendrée. 18" Musaraigne a queue courte, Sorex brevicaiidatus Say, S. lalpoides Gappcr, S. Dekayliii? , caroUnensis?, cinereus? , fimbripes Bachm., /îlaji/ia brevicauda Gia), Lesson. Plus petite que la Muselle, son pelage est en dessus d'un noirûue plombé, et en dessous d'une nuance plus claire; les pieds sont blancs; la queue est courte, ro- buste, peu velue, renflée légèrement dans son milieu, déprimée, et à peu près de la longueur des pieds postérieurs. Cette espèce se trouve aux Étals-Unis d'A- mérique, principalement dans la province du Missouri. 111. HvDRosoREX , Duvernoy {Sorex, Auct. ; Crossopus, Wagler; Pinalia, Gray, etc.) Incisives inférieures à traïubanl simple, sans dentelures ; les incisives sui éricures en hameçon, les deux premières peiiies dents suivantes égales, la troisième un peu plus petite, la quatrième rudimenlaire; la pointe des incisives et celle des molaires un peu colorée. S6 442 MUS Les espèce «le ce groupe sont plus essen- tiellement aquatiques que celles des divi- sions précédentes; elles appartiennent à l'Europe et au nord de l'Amérique. 19" MusAitAiGNE d'eau, Daub. ; le Grebeu, Vicq d'Azyr; Misahaigne de Daubenton, Et. GeolTr. ; Sorcx fodiens Pallas, Gm. , Flem., Bl., Duv. ; Sorex Dauhcnlonii En!., Et. GeolTr.; S. hydrophilus Pallas, S. bicolor et feijcwjus Shaw , S. co)iSrge, à limbe très court, 6-parti; enfin, dans les BellC' valia, il est campanule ou tubuicux, angu- leux , non resserré à la gorge. De plus, dans les Muscari, les 3 styles sont courts, sou- dés jusque près de leur extrémité qui est libre, arrondie et 2-lobéeà lobes connivcnts; ils sont plus ou moins soudés et inclus chez \cs Bolry an thus , terminés par 3 stigmates obtus; enfin, chez les Bellevalia, leur sou- dure est complète, et ils forment ainsi un style unique en apparence, allongé, droit, Icrminéparun stigmateentier, obtus. (P. D.) * MLSCARIIMIJS. OIS.— Division du genre Perroquet, suivant M. Lesson {Traité d'oi'' nilhologie, 1826). (E. D.) MUSCAT. coT. pn. — Nom d'une variété de Raisins. MLSCI. BOT. CR. — Voy. mousses. *MUSCICAFARA. ois. — Groupe d'Oi- .seaux de l'Amérique méridionale formé par M. Alcide d'Orbigny pour des espèces voisi- nes des Gobe-Mouches, Muscicapa. (E. D.) ML'SCICAPA. OIS.— Nom latin du genre Gobe-Mouche. Voy. ce mot. (E. D.) *MUSCICAPIDÉES. ois. — M. Lesson {Histoire naturelle des Oiseaux pour servir de compWmenl à Buffon) donne le nom de Mus- cicapidc'cs à une famille d'Oiseaux de l'ordre des Passereaux dentirostres, comprenant particulièrement les genres Gobe-Mouche et Moucherolle. Voy. ces mots. Pour M. G.-R. Gray(L!'st. of gênera or- uilh.), cette division des Mnscicapidces est partagée en cinq sous-fumilles ; les Quéru- MUS linées, Tsenioptérinées, Tyrannînées, Tîly- rianées et Muscicapinées. Voy. ces divers mots et l'article gode-mouche. (E. D.) * MUSCICAPLXÉES. ois.— Sous-famille d'Oiseaux de la division des Muscicapidces, ordre des Passereaux dentirostres, créé par M. G.-R. Gray {List, of gênera ornilh.), et comprenant principalement le grand genre Gobe-Mouche. Voy. ce mot. (E. D.) ML'SCIDES. Muscidcs. iNS.— Tribu d'In- scctes de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, établie par Latreille, adoptée par I;'. plupart des entomologistes, et ne renfer- mant qu'une partie du grand genre Musca de Linné. Les principaux caractères des Muscides sont les suivants, d'après Latreille : Antennes de deux ou trois articles, le plus souvent de trois, le dernier en forme de palette, inarticulé, avec une soie simple ou plumeuse sur le dos, près de sa base; une trompe très distincte, grande ou moyenne, membraneuse, rétractile, terminée par deux grandes lèvres, coudée, retirée entièrement, lorsqu'elle est en repos, dans la cavité buc- cale, et renfermant dans une gouttière su- périeure un suçoir de deux soies. Ces Insectes ont la tête hémisphérique; leurs yeux sont grands et à réseaux, et l'on voit entre eux et au-dessus du front trois petits yeux lisses très distincts; le front présente, de chaque côté, une fossette pour recevoir les antennes. Ces derniers organes sont le plus souvent inclinés et plus courts que la tète; le dernier article, qui a la forme d'une palette de figure variée, est ordinairement plus grand que les autres; il porte près de son articulation une soie ou une aigrette dorsale. Le corselet est cylin- drique et d'un seul segment apparent. Les ailes sont grandes, horizontales. Les ba- lanciers sont courts avec les cuillerons fort grands dans plusieurs espèces. Les pattes ont deux crochets et deux peloltes dans lesquel- les il existe un organe pneumatique propre à faire le vide, et permettant à ces Diptères de marcher sur les corps les plus polis et dans toutes les positions. Les jambes sont presque toujours épineuses. L'abdomen est ovalaire, triangulaire ou oblong ; quelque- fois cependant il est, au contraire, cylindri- que ou bien aplati. Le port des Muscides est, en général, le même que celui delà Mouche ordinaire. Ces MUS Inçpctcs sont répandus avec proTnsion sur la surface «lu glolie; on les voit à la fois, com- pagnes fidèles des plantes, les suivre jus- qu'aux derniers confins de la végétation, chercher la vie au sein de leurs corolles, et en même temps appelés par la nature à hâter la dissolution des êtres organisés qui ont cesse de vivre, en plaçant le berceau de leurs larves sur ces dépouilles. L'espèce d'u- niversalité que leur donne cette double des- tination s'accorde avec cette infinité de mo- difications qui affectent leurs organes et les approprient à toute la diversité de leurs fonctions. Les métaaiorphoses des Muscides ont été étudiées avec soin et n'ont présenté qu'un petit nombre de particularités dignes d'être remarquées. Cependant, dans la Mouche do- mestique, l'accouplementn'apaslieu comme chez les autres Diptères ; la femelle, au lieu de recevoir l'organe du mâle, introduit, au con- traire, dans son corps, un long tube charnu dans une fente qu'il a au derrière. Ordinai- rement on voitlesmàless'élancer sur le corps des femelles et les sollicitera l'accouplement; mais il n'a lieu que lorsque celles-ci y sont disposées ; on voit alors ces Insectes joints ensemble et volant ainsi l'un sur l'autre. Les femelles déposent leurs œufs, qui sont en général très petits et très nombreux, dans les matières animales ou végétales en putré- faction ; une seule espèce est vivipare et par conséquent pond des larves toutes formées. Les larves se nourrissent des matières dans lesquelles les œufs ont été déposés; celles qui vivent sur la chair en accélèrent la pu- tréfaction en y formant un grand nombre de cavités; il en est d'autres qui viventdans le fumier, dans la terre grasse, dans quel- ques plantes, etc. Ces larves sont apodes, allongées, et ordinairement cylindriques; elles sont molles, flexibles, le devant de leur corps est pointu et conique, et leur partie postérieure est grosse et arrondie ; leur tète est molle, charnue, garnie de deux crochets écailleux ; sans yeux, et ayant, en général, quatre stigmates ; les larves ne quittent pas leur peau pour se métamorphoser ; celte peau se durcit, devient écailleuse, et forme le co- con dans lequel la nymphe passe un certain temps avant de se transformer en Insecte ailé. Cette coque est d'une couleur brun- marron, et la larve y séjourne plus ou moins MUS 447 longtemps suivant que la saison est pins ou moins favorable au développement de l'In- secte. Lorsque l'Insecte parfait veut sortir de sa coque , il la brise et fait sauter avec sa tête, qui se gonfle à cet effet, une portion de cette enveloppe; à sa sortie, l'Insecte a les ailes plissées > chiffonnées, et si courtes qu'elles paraissent être des moignons; mais bientôt elles s'étendent, deviennent planes et unies; la Muscide les agite légèrement, elle prend son essor, voltige dans l'air, et cherche bientôt à remplir les fonctions pour lesquelles la nature l'a créée. Quelques espèces de Mouches, et par- ticulièrement la Mouche domestique, sont sujettes à une maladie très remarquable et dont on ne connaît pas la cause : leur ventre enfle d'une manière considérable, les an- neaux du corps se déboîtent, et les pièces qui les recouvrent s'éloignent les unes àcs autres ; dans cet état, leur ventre est rem ■ pli d'une matière grasse, onctueuse, d'une couleur blanche; cette matière pénètre la peau et s'accumule sur la surface du corps. Les Mouches attaquées de cette maladie s'ac- crochent avec leurs pattes sur les murailles et dans d'autres lieux, et on les trouve mor- tes dans cet état. Les Insectes de cette tribu sont très nom- breux et très répandus; quelques uns sont nuisibles par le tort qu'ils font à l'agriculture; mais la plupart sont seulement incommodes par la persévérance avec laquelle ils s'atta- chent aux parties découvertes de notre corps tnalgré les efforts qu'on fait pour les chasser, et par la crainte que nous donnent toujours leurs œufs pour les viandes qu'on est obligé de conserver ou de servir sur nos tables. L'a grand nombre de moyens de destruction sont mis en usage dans l'économie domestique, et ces procédés sont tellement connus de tout le monde que nous ne croyons pas de- voir en parler ici. Un groupe naturel aussi nombreux en es- pèces que celui des Muscides a dû être et a été, en effet, parlagéen un nombre assez con- sidérable de divisions et de genres distincts, l'allen, Meigen, Latreille, et plus récemment MM. Robineau-DcsvoidyetMacquart.sesnnt principalement occupés de ce sujet important et difficile. Nous dirons quelques mois à l'article UYOD.\inEs(i'oy. ce mot) des divisions proposées par M. Robineau Dcsvoidy, et nous 44f? ]\11JS terminerons cet article en exposant la clas- sification de M. Macquart {Suites à Buffon, Viplcrcs, t. II, 183j), que nous suivons dans ce Diciionnaire. M. Macquart caractérise ainsi les Musci- " Dexiaires (Dexia); 6" Sarcophagiens [Sarcophaga); et 7" Muscies {Muscu). II. Antiiomvzu)ES. Antennes à style ordi- nairement d'un seul article ; ailes à première cellule po.stérifure ouverte; cuillcrons mé- diocres, petits; front étroit chez les mâles. Subdivisée en quinze genres dont les princi- paux sont ceux des Aricia , Lispa , Anlho- myia, etc. III. AcALYPTÈRES. Aiitenues à style ordi- nairement d'un seul ariiclc; ailes à première cellule postérieure ouverte; cuillerons rudi- nienlaires ou nuls ; front large dans les deux sexes. Subdivisée en dix-sepl sous-tribus, sa- voir : 1° Dolichocères (genre type Scpedon); 2° Zioxocérides {Loxocera) ; 3" Cordylun'des (Cordylnra); 4° Scatomyzides (Scatophaga); 5° Psilomydes {Psilomyia) ; 6<> OrtaUdées (Ortalis) ; 7" Téphridites {Tcphrilis) ; 8° Sep- &idées ( Sepsis ) ; 9° leptopodites ( Micro- peza) ; lO°Thyr(5ophoridcs(r/i?y)eo;j/iora); iX" Ulidîens (Ulidia); 12" ï.auxanides {Lauxania); 13" Hydromyzidcv {Ilydrellia); 1 i° Fiophilidcs {PiopJiila) ; 15» Sphaerccé- rides ( Sphœrofera ) ; 1 G» Hétéromyzides {Oscinis); et 17° Kypocères {Plcvra). Voy. ces divers mots et tes articles diptères, myo- daires et MovciiE. (E. Desmarest.) *]ML'SCIEI\;s, Blanchard. iNS. — Voy. UUSCIDES. *i\IUSCIES. Musciœ. ins.— M. Macquart (Suites à Buffon, Diplèrex, t. H, 1835) in- dique sous ce nom une sous tribu de sa sec- Aï US tion des Créophiles, tribu des Muscides, or- dre des Diptères, et il lui assigne pour ca- ractères : Corps assez large; fror.t non saillant, antennes allongées; style ordinairement plu- meiix; yeux habituellement contiguschez les mâles; abdomen arrondi ou ovalaire, pas do soies au bord des segments; tarses à pelot- tes égales dans les mâles et les femelles ; pre- mière cellule postérieure des ailes entr'ou- verte. Celte division, qui contient le genre prin- cipal, et en quelque sorte typique, des Dip- tères, celui des Mouches, et l'une des plus considérables pour le nombre des espèces, et elle contient, d'après M. Macquart, les gen- res suivants: Stomoxe, Ilœmaiodie, Glaocine, Idie, Rliincliomyie , Ochromyie, Lucilie , Achias, Culliphore, Mouche, Pallexie, Mé- sembrine, Curtoiièvre. Voy. ces divers mots et les articles diptères, muscides et myodaires. (E. D.) *MUSCIGRALLA. ois. — Groupe de Gobe-Mouches d'après MM. Aie. d'Orbigny et deLafrcsiiaye {Mag. de zooL, 1836). (E. D.) MUSGIIMKES. BOT. CR. —Toy. mousses. Ml'SCîl'jRI'A. OIS.— Nom latin du groupe des Mouchcrolles. Koy. ce mot. (E. D.) *MLiSCIPHAGA {musca, mouche; <>ilcs C'UMi lav Al. Urcnt^niart I. VIII. MUS 44'J (Piodr., 137), qui le décrit ainsi: Fruit presque cylindrique , rétréci insensible- ment à sa base qui paraît avoir été con- tinue avec le pédoncule, à G cotes, et ter- miné supérieurement par une large aréole hexagone, dont le pourtour est formé par la cicatrice d'un périantbe adhérent : au milieu de cette aréole on voit la trace du style. Ce genre renferme deux espèces qui font partie des terrains houillers, et que M. Brongniart a nommées : M. prismalicum et difforme. (B.) MUSOPHAGE. Masophaga. ois. — Ce nom a été appliqué à certains Oiseaux à cause de leur appétit pour le fruit du Ba- nanier : du reste, celte dénomination n'a pas la même valeur pour tous les orniiho- loyisles ; les uns l'emploient comme nom de section , les autres ne s'en servent que pour désigner une espèce du genre Tou- raco. loy. ce mot. (E. D.) MUSSA. POLYP. — Sous-genre proposé par M. Oken parmi les Cuiyophyllies. MUSS/EfSlDA. BOT. Ml. — Genre de la famille des Rubiacées -Cinchonacécs-Gar- déiiiccs, établi par Linné (Gen., n. 241), et dont voici les principaux caractères : Ca- lice à tube oblong-lurbiiié, soudé à l'ovaire ; limbe supère , à 5 divisions ordinairement dressées, aiguës; l'une des divisions exté- rieures quelquefois prolongée en une feuille pétiolée, ample, colorée. Corolle supère, in- fundibuliforme, à gorge villeuse, à limbe 5- parti. Anthères 5, sessiles, linéaires, in- cluses ou un peu saillantes. Ovaire infère, à 2 loges pluri-ovulécs. Le fruit est une baie globuleuse, dénudée au sommet, bilo- culaire. Les Mussœnda sont des arbrisseaux des régions tropicales de l'ancien continent, à feuilles opposées, pétiolées , villeuses ou glabres ; à stipules placées par paire de cha- que côté , libres ou soudées à lu base , acu • minées; à fleurs terminales disposées en corymbcs. De Candolle, qui adopte ce genre {Prodr., IV, 370), en répartit les espèces dans 3 sec- lions qu'il nomme: Belilla : un lobe du ca lice prolongé en feuille très grande , pé- tiolée, réticulée, bractciforme ; iandia : tous les lobes du calice égaux ou à peu près, décidus; Cannlhe : lobes du calice égaux, linéaiicscu fclacé!:, persisiants. (B.) o7 450 TMIS *SlL'SSCni.\ (nom propre). noT. ph. — <]cnre de la famille des Campanulacées- Campannlces, dtabli par Dumortier {Com- vwnt. bot. , 28 ). Arbustes des Canaries. Vov- campani;i,aci':f.s. MUSSINIA, Willd. {Sp., m, 2263). coT. PII. — Syn. de Gazania, Gœrln. ^MLSTEL.I. MAM. — Linné ( Syst. nal. , 1735) a iiuliqiic sons le nom de Miislcla un genre de Carnassiers Vcrmiformes très .nombreu\ en espères, et p.irtngé en plu- ^iclJrs genrc-s p.ir les auteurs , qui n'ont laisse le nom de Musldn qu'aux espèces voi- sines de la Marte ( voy. ce mot ). Les Muslela de Linné sont devenus une petite ramille distincte, à laquelle on a appliqué les noms de Muslélins A. -G. Desm. , Mus- tclidœ et Muslelinœ Swuiiis. , Mudeltna Gray, etc., et à laquelle M. de Blainville a restitue {Ostéogr., fascicule des Muste- /(II) le nom de Mustela, en les considérant tous comme ne formant qu'un seul grand genre. Les Mustela sont des Carnassiers de pe- tite taille , à corps allongé , plus ou moins vermiforme, à membres ordinairement peu élevés, assez distants, plantigrades ou sub- digitigrados, et dont les pieds sont pourvus de cinq doigts à tous les membres, le pouce évidemment plus petit que les autres doigts, avec des ongles de moins en moins fouis- seurs , devenant quelquefois demi-rétrac- tiles; dont les oreilles sont courtes et ar- rondies; dont la tète, brève à la face, est plus ou moins allongée, et surtout déprimée au crâne; dont le système dentaire com- mence à être ordinairement plus carnassier que celui des Subursi en général , par un moins grand nombre de dents tubercu- leuses; dont le canal intestinal, pourvu d'une paire de glandes odoriférantes à sa terminaison , est entièrement privé de cœ- cum; dont le squelette odrc à peine des rudiments de clavicules, mais constamment un os du pénis considérable ; et dont l'hu- mérus est presrue toujours percé d'un trou au condyle interne; à quoi il faut ajouter que le système de coloration est constam- ment uniforme, quoique souvent de cou- leurs dilTérentes et tranchées en dessus et en dessous , où il est ordinairement plus foncé, et que les moustaches sont assez peu éveloppées. mut Les groupes admis par M. de Blainvillo dans le genre Linnéen des Mustela sont ceux des ^Ionfcttes, Ratels , Gloutons, Mé- logales, Zorilles, Grisons, Putois, Martes, Loutres et Bassaris. Voy. ces divers mois. (E. D.) *MIISTEIJD«, HmSTEMIMA, MLS- TELIN/E, MUSTÉLli\S, etc. mam. — Voy. le mot mi stela. (E. D.) Ml'STELLS. poiss.— Nom scientifique du genre Émissole. Voy. ce mol. * aiLTAHlLÏA. RF.PT. — Division des Reptiles , d'après Merrem { Tcnl. syst. amph., 1830). (E. D.) MLTEL. MOLL. — Dénomination employée par Adanson [Voy. au Sénégal, p. 234) pour désigner une coquille du genre Iridine, encore jeune. (Duj.) MLTILLA. iNS. — Genre de la famille desMutillides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Linné, et adopté dans tous les ouvrages avec certaines restrictions. Les Muiilles, dont les mandibules sont dentée;» et les antennes sétacés, sont nombreuses en espèces, dispersées dans les diverses ré- gions du globe, mais toujours plus abon- dantes dans les parties tropicales. Les mâles des Mutilles sont ailés, tandis que les fe- melles sont aptères et souvent assez difl"é- rentes de couleurs, ce qui a amené fré- quemment des erreurs dans la détermina- tion des espèces. On rencontre surtout dans notre pays les M. europœa Lin., M. calva Fab. {nigrila Panz. ), et M. cphippium Fab. (slellatarauz.). IBl.) aiLT!LL.\lllES.iN3.— Synonyme de Mu- tillides. MLTILLIDES . Mutillidœ. ins. — Fa- mille de la tribu des Sphégiens , de l'ordre des Ilyménopières, caractérisée surtout par des antennes assez épaisses et filiformes. Les Muiilles présentent de grandes dilTé- rencos entre les deux sexes; les mâles sont pourvus d'ailes, tandis que les femelles sont aptères. On connaît très peu les habi- tudes de ces Insectes, qui habitent dans les endroits sablonneux, les femelles courant dans les sentiers. On rencontre les Mutil- lides dans toutes les contrées du globe, mais c'est particulièrement dans les régions chau- des des deux hémisphères qu'elles se trou- vent en plus grande quantité. Voy. pour plus de détails, relativement MUT aux mœurs et à rorganisaliou de ces In- sectes, l'article spuÉGiiiNs. (Bl.) MLTILLIE\S KT MUTILLilES. iss. — Syn. de Mulillidcs. MUTIQUÈ. Mitlicus. zool., bot.— Se dit, en zoologie et en botanique, de tout organe qui n'a ni [loiulcs, ni piquants, ni arêtes. MUTISIA. DOT. PU. — Voy. mutisie. MUTISIACÉES. Mulisiaceœ. nor. pu. — Tribu de la famille des Composées, ayant pour type le genre Mulisia. Voy. comi'O- SÉES. MUTISÎASTRIJM , Lessing {in Linnœa , V, 265; Synops. , 103). bot. vu. — Voy. MUTISIE. MUTISIE. Miiiisia (du nom du botaniste américain Mutis). bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Composées , sous- ordre des Labiatiflores, tribu des Mulisia- cées , à laquelle il donne son nom ; de la Syngénésie polygamie superflue dans le sys- tème de Linné. Les plantes qui le compo- sent sont remarquables dans leur famille , parce que la plupart d'entre elles forment des arbrisseaux grimpants à l'aide de vrilles formées par le prolongement de la côte mé- diane de leurs feuilles. Elles croissent toutes dans r.\mérique méridionale, particulière- ment au Pérou etau Chili. Leurs feuilles sont alternes, le plus souvent pinnaliséquées au point d'avoir été souvent décrites comme pennées; parfois aussi elles sont presque réduites à leur côte médiane, des deux côtés de laquelle leur limbe ne forme qu'une étroite bordure. Leurs fleurs sont purpu- rines , rosées , ou plus rarement jaunes ; les capitules, solitaires et pédoncules, sont formés de fleurs de deux sortes : celles du centre ou du disque hermaphrodites, celles de la circonférence femelles; la corolle des unes et des autres est bilabiée , à lèvre ex- térieure tridentée et à lèvre intérieure for- mée de deux lobes linéaires profondément séparés; mais dans celles de la circonfé- rence la lèvre extérieure est proportion- nellement beaucoup plus grande, d'où il résulte que le capitule entier parait jusqu'à un certain point radié. Liiivolucre est formé de plusieurs séries de folioles, dont les exté- rieures se terminent , dans certaines espè- ces, par une sorte d'appendice. Le récep- tacle est nu. Dans les fleurs du disque; les auiLèrcs portent inféricurement deux pro- MIT 451 loiigements allongés ; le style est cylindracé, renflé à sa base, divisé à son extrémité en deux branches courtes. Le fruit est allongé , glabre, à côtes longitudinales, surmonté d'une aigrette à longues paillettes plumeu- ses, égales entre elles , soudées en anneau à leur base. De Candolle décrit, dans son Prodromus (VU, pag. 4 et suiv.), 27 espèces de ce genre. Ca?sini avait subdivisé les Mutisies en trois genres, qui n'ont été admis que comme de simples sous-genres: c'étaient les JJ/m- lisia, à folioles de l'involucre dépourvues d'appendices, à feuilles pinnatiséquées , ter- minées en vrille à trois branches; les Gua- riruma, à folioles extérieures et moyennes de l'involucre finis. toujours la uiôiue. Il y a un grand non)- MYC bre de plantes dont les feuilles sont couver- tes de parasites scinblahles, et qui ne pa- raissent pas afTectces de leur présence. Les filaments que l'on observe sont dus, comme Je prouve M. Decaisne, au dédoublement et au rai)procliement de la membrane des cellules. Pour ce qui concerne les véritables filaments confervoïdes que l'on observe sous réijjdermc et qu'on retrouve dans les fruits qui tombent en putréfaction , ils sont indé- pciidaiils du Boirijtis des feuilles , et les Punîmes de terre exposées à l'air se cou- vrent d'un si grand nombre de Champi- gnons, qu'il est impossible de dire à quelle espèce le mycélium que l'on voit appar- tient. On ne peut nier cependant le dévelop- pement des Champignons sur des végétaux vivants. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les Urédinés pour s'en convaincre. A mesure que la cryplogamie fait des progrès, nous voyons le nombre de ces parasites augmenter. Beaucoup de plantes ne ressentent aucun effet de l'existence des Urcdo, Puccinia, j-Ecidiuut. M.iis les Uslilaginés causent le plus souvent la stérililéde la plante, soit qu'ils se dévelop- pent dans les réceptacles des fleurs ou dans Icséiamincs, soit qu'ils affectent la graine elle même, comme dans le charbon ou la carie. Parmi les espèces de Champignons pa- rasites qui atlaqucnl les grains, la Sphacélie est une des plus dangereuses, parce qu'elle leur communique une propriété vénéneuse. F.es substances animales donnent naissance à un grand nombre de Champignons; il y c:i a niènie qu'on ne rencontre que sur telle ou telle partie. Le genre Onygeiia se déve- loji'i c sur les cornes, les sabots, le puil des animaux, les plumes desoiseaux. LcSphœria mililaris, Enlomogena, lloierlsii, sur les lar- ves ou sur les insectes eux-mêmes, VIsaria crassa sur les chrysalides enfouies, Vharia spliccophila sur la Gucpc Frelon , etc. De toutes ces espèces, celle qui a le plus Gxé l'attention est le SphœriamiUlaiis, qui, vers le milieu du xviu" siècle, a semblé conDrmer d'une manière incontestable la niélamor- phosc de quelques animaux en végétaux. Pour que l'homme pénétrât le mystère de ce singulier développement, il fallait que ses intérêts maiériels fussent compromis, comme ils le sont par la muscardiiic. Celte nialatiie, qui £Ç nionlie dans les magnaneries, cause MYC m quelquefois des pertes immenses en faisant périr les Vers à soie. Elle doit son origine à un Champignon d'une nature beaucoup plus délicate que le précédent; il végète dans le corps du Ver, le tue , le dessèche , le rend blancet cassant comme un morceau de plâtre. La cause d'une semblable maladie avait été longtemps cherchée et toujours en vain. En fin, en 1833, M. Bassi, avocat à Lodi, eut le bonheur de la découvrir. MM. Audouin et Montagne nous en ont fait cou naître la nature et le mode de propagation. Il résulte de leurs expériences que la muscardine est produite par le Botrylis Bassiana , que les spores dis- séminées dans l'air sont le moyen de trans- mission qu'emploie la nature pour sa repro- duction , et que la maladie est transmissible par l'inoculation des .'pores à d'autres Vers à soie , à des chenilles de différentes espèces , à des chrysalides et même à des larves de Coléoptères. Les expériences faites avec le plus grand soin ont (/rouvé d'une manière incontestable que des végétaux cryptogames peuvent naître dans les tissus des animaux; elles ont aussi fixé l'attention des observateurs, et mainte- nant la science possède plusieurs cas de ce genre. En 1841, M. Eudes Deslonchamps, professeur d'histoire naturelle à Caen , pré- senta à l'Institut l'observation d'un Canard Eider qui, trois semaines ou un mois avant sa moit, avait la respiration très gênée. Il mourut, et l'ouverture faite quelques heures après fit voir de nombreuses plaques blan- ches ou vertes d'une Mucédinée dans les sacs aériens; il yen avait aussi sur les reins, les intestins, les os du bassin, etc. Dans la même année, MM. Emmanuel Rousseau et Serru- rier firent aussi une communication sem- blable à l'Institut; le sujet de l'observation était une Perruche souris, morte de phthisic pulmonaire: dans l'abdomen, entre les in- testins, on voyait une fausse membrane sur laquelle existait une moisissure verdaire et liulvérulente. Les auteurs deceltcobservation disent avoir également observé des végéta- tions de même nature sur des Pigeons, des Poules, une Biche et une Toriue des Indes. Abraham Ilalsey, Will,Virey, Yarrel.Thiele, Montagne, Mitchill de New-York, Owcn, Wiews.etc, ont consigné dans did'érents re- cueils des observations semblables. Comment expliquer ce phénomène? Dans les Vers 4 462 WYC soie, le Dolrylis se fhe primilivcmcntsur le tissu graisseux , qui ne jouit, comme on le sait, que d'une faible vitalité; dans les oi- seaux et les animaux, c'est sur les membra- nes , et surtout celles qui sont en contact avec Pair. Ne peut-on pas supposer que les spores, respirccs depuis plus ou moins de temps, ont commencé à végéter au même instantque la vie s'est éteinte, et qu'elles ont continué jusqu'au moment de l'ouverture. Lorsque la mort survient, les liquides ainsi que les tissus tendent à changer de nature, et ce moment est peut-être aussi avantageux (ju'un autre plus éloigne pour favoriser leur développement. M. le docteur Mougcot.dans la partie botanique de la statistique du dé- parlement des Vosges qui vient de paraître, rapporte, d'après M. le docteur Muhlenbcck de Mulhouse, l'observation curieuse de deux garçons tonneliers empoisonnés par les spo- res de VAspergUhis glatœus. Ces garçons étant entrés dans iin tonneau fortement couvert de cette moisissure, pour le brosser, en respirèrent la poussière, et aussitôt ils furent pris de céphalalgie, vomissements, vertiges, qui cédèrent à une saignée et à une limonade légère. Que pouvait -il arriver dans une circonstance semblable s'ils fus- sent morts? Les moisissures se développent avec une rapidité quelquefois étonnante. M. Schmilz a observe que celles du Miicor Miicedo ont germé en cinq heures dans du .«^uc de pommes , tandis que dans l'eau seize heures ne leur ont pas snfû. N'avons-nous pas, dans un corps qui vient de perdre la vie, les deux circonstances les plus favorables pour leur germination, l'humidité et la cha- leur? Si l'on ajoute foi aux observations de quel- ques auteurs modernes , les Champignons peuvent se développer dans les organes di- gestifs et même sur la peau et les membranes muqueuses de l'homme vivant. M. le doc- teur Prosper Denis de Commercy, dans un Mémoire publié en 1828 sur trois cas rares dans l'ordre physiologico-anatomique, rap- porte deux observations de Bézoards qu'il considère comme des plantes cryptogames elcomparables aux Truffes. Dans la première, il s'agit d'une fille âgée de trente-six ans, afrecléc d'aménorrhée et d'hématémèse. Elle rendait par le vomissement des corps étran- gers qui avaient la forme dç pralines et. la MYC volume de petites noisettes; leur tissu était poreux, à peu près comme celui des os qui contiennent de la moelle ; ils offraient à l'une de leurs extrémités une dépression infundi- buliforme communiquant à un canal régu- lier qui régnait intérieurement dans leur longueur. Le second cas est celui d'un octo- génaire constipé depuis quinze jours; les excréments renfermaient des corps du volume d'une noisette; ils étaient couverts d'une couche jaune, friable, probablement formée par de la cholestérine; la structure de leur noyau rappelait celle du liège; on y voyait des stries poreuses brunes, plus colorées que le reste de la substance, et d'autres non poreuses, presque incolores, se voyaient à la surface des tranches entamées par lecouteau. Les acides agirent sur ces corps comme sur le liège dont ils partageaient la consistance, la couleur, la légèreté et même la spongiosité. De ces deux observations, on ne peut certai- nement pas conclure que des Champignons se sont développés dans les voies digesiives, La fille, alTcctée d'aménorrhée, comme beau- coup d'autres qui sont dans le même cas, peut bien avoir mangé, par suite de déprava- lion du goût, des morceaux de Champignons coriaces qu'elle n'a pu digérer. Pour ce qui concerne le vieillard, la cholestérine dont les Bézoards étaient encroûtés, et le mode d'ac- tion des acides , comme s'ils eussent été de liège, ne permettent pas non plus de croire à une végétation spontanée ni accidentelle. Fourcroy et Vauquelin ont donné une ex- plication plus simple et plus naturelle de la présence du tissu fongueux qu'ils ont ren- contré dans de véritables Bézoards, en disant que les animaux dans lesquels on les a trou- vés avaient mangé des Champignons durs, coriaces et subéreux, qui, comme le ligneux, les poils, avaient résisté à l'action des orga- nes digestifs, et en étaient devenus le noyau. M. Gruby {Comptes-rendus hebdomadaires , Académie des sciences 7iaiurelles, vol. Xllf, pag. 72, 309, 388, et tom. XIV, p. G31) a émis sur la cause et la nature de la teigne et du muguet des enfants une opinion non moins singulière. Suivant l'auteur, ces deux maladies seraient dues au développement de Champignons microscopiques voisins des genres Mycoderma, Torula et Sporoirichum. Cette manière d'envisager la teigne excita vivement ma curiosité. M, Baudelocquc, MYO iiicdccin à riiûpil.il des Enfants, me facilila les moyens de vérifier l'exaclilude de ces nouvelles et curieuses observations. Mes re- cherclies n'ont pas repondu à mon attente. Dans la matière qui compose le favns, je n'ai rien vu qui ait la moindre ressemblance avec un Champignon, ni qui puisse donner riiJce d'un Mycodcnna, d'un Torula ou d'un Spovûlrichum. On voit bien, il est vrai, en examinant au microscope, une parcelle de la croûte teigneuse, des corps ronds, allongés, irréguliers, réunis bouta bout ou par les côtés, mélangés avec des débris membraneux et des globules graisseux; mais ces caractè- res ne suffisent pas pour constituer un My- coderma, un Torula et, à plus forte raison, un Sporolrichum. Dans le premier cas, on a des corps inégaux, irréguliers, sans filaments distincts et sans aucune apparence de spo- res; dans le second cas, au contraire (les Mycodermes exceptés, qui sont composés d'Algues, d'Inftisoires et de Champignons réunis en masse), l'élégance, la régularité des formes, le mode d'articulation, de divi- sion , la constance dans les caractères et la présence des spores révèlent au premier coup d'œil une nature végétale. La croûte de la teigne faveuse n'est, pour moi, qu'une masse composée de parcelles membraneuses, de globules graisseux, et d'autres globules dont j'ignore la nature, et qui sont altérés dans leur forme et agglutinés les uns aux autres; ce qui semble le prouver d'une ma- nière incontestable, c'est que la sérosité qui s'écoule d'une surface que l'on vient de mettre à nu en enlevant la croûte est for- mée de globules absolument semblables, seulement ils sont plus visibles , parce qu'ils sont dégagés de toute matière étran- gère. Pour se convaincre du peu d'iden- tité qui existe entre la teigne et des Cham- pignons microscopiques, il suffit de les com- parer en nature allernativement, au lieu de consulter un dessin ou une description qui, pour des objets aussi petits, laissent toujours de l'incertitude. DISTRIDUTION CÉOGRAPUIQUE. La distribution des Champignons sur la sur- face du globe estun des points les moins con- nus de la botanique; la science manque même de matériaux pour que l'on ose en présen- ter une légère esquisse; les voyageurs ne de- MYC 463 meurent pas assez longtemps dans un pays pour les récolter tous, et la difficulté de leur conservation fait qu'ils les négligent généralement. On pourrait peut-être énu- mérer les espèces qui existent en l'rance, en Allemagne, en Angleterre, en Italie, etc. ; mais comme tous les jours on en trouve de nouvelles , les nombres établis changent également tous les jours. Les Lichens sont les végétaux que l'on rencontre à la plus grande élévation, ils y paraissent en quelque sorte pour attester la fécondité de la nature ; au-dessous d'eux viennent les Mousses, puis les Champignons. Pour que la végétation de ceux-ci ail lieu, il faut de l'humidité et un certain degré de température ; on les observe en nombre d'autant plus considérable que ces deux circonstances sont plus manifestes. Pour s'en convaincre , il suffit de considérer la zone centrale de l'Europe, où la tempéra- ture est moyenne et les pluies assez fré- quentes; ils sont plus rares dans le Midi, où il y a trop de chaleur et pas assez d'hu- midité, et dans le Nord , où la teujpérature moyenne n'est pas assez élevée. Le nombre des espèces varie dans chaque zone suivant la nature, les accidents du sol , suivant (iiic ce sol est couvert de prairies ou de forêts ; et comme elles préfèrent généralement un ar- bre à un autre, plus ceux-ci seront variés plus elles le seront aussi. Sous le rapport de l'altitude que les Cham- pignons peuvent atteindre , Oswald Ileer nous a fourni quelques renseignements pré- cieux pour les Alpes. A îiOOO pieds il a rencontré très abondamment VAgaricus Muscarhis et le MeruUus Cantharellus : l'un et l'autre avaient totalementdisparu à 2550. Il a vu un très bel échantillon de Clavaria crislala à 5G00 pieds. De 6500 p. jusqu'à 7000, il a trouvé un très grand nombre d'Agarics; et enfin, à 6780, deux Pézize.';; l'une d'elles croissait sur les tiges mortes du Clirysanlhemum alralum. Pliilippi rapporte que dans l'ascension de l'Etna qu'il fit, il observa à 3000 pieds de hauteur le Nidu- laria Crucibulam, et à 5100 \e Geastrum hygromelricum. J'ai vu dans l'herbier de M. Requien un Lycoperdou et le Sphcvria disciformis qu'il avait récoltés sur le numt Ventoux, de 4500 à 5000 pieds de haul. M. le docteur Mariins a recueilli à 26'-:{ .ff.4 MYC mèlres d'élévation , sur le Faulhniii , le Peziza Mulhenbeckii, un Bovista , un Ly- coperdon , et plusieurs espèces d'Agniics. M. Aiiassiz, qui est demeuré si longtemps dans les régions froides et élevées , a vu une Mycèno dont le pied était très long croître parmi les Mousses sur les bords du glacier de l'Aar, à 8000 pieds d'altituiic. Les observations de M. Junghuhn , faites sur le Merapi, Kcndang , Burang-rang , Tjcr- niai, etc. , hautes montagnes de Java , ne sont pas moins intéressantes ; elles nous apprennent que la plus grande partie des Champignons se montre à la hauteur de 3,000 à 5,000 pieds, qu'ils croissent dans toutes les saisons et presque toujours soli- laires. Au-delà de 5,000 pieds , ils devien- nent fort rares , les Mousses plus abondan- tes , et les Lichens atteignent le sommet des plus hautes montagnes. La SchizophyUum commune, que l'on trouve presque dans tous les pays, croît depuis le niveau de la mer jusqu'à 6,000 pieds; de 1,000 pieds à 2,000 on rencontre les l'olyporus minimus, (lavus , Mons Veueris , Xanthopus ; Xcrolus indiens ; Thckphora papyracea ; Siihœria pellala , llypoxijlon, alularea; Cenangium paradoxum. De 2,000 à 4,000, le Polypo- rus vulgaris, spadiceus , lacevus , furca- 1us,microscopicus, hiculor, vevsicolor ; Dœ- dalea crustacea; Thelnphora Oslrea; Cla- varia cristala; Peziza sculellala , belvola ; Stilbum incarnalum. De 4,000 à 5,000 p., rAgaricus campestris ; Polyporus niveus , fusco-albus , annulalus , venulosus , etc. ; Favoluspuslulalus ; Thelephora cervina ; Cy- phella musœ , catidida ; Arcyria punicea ; Hysleriumflexuosnm ; Sphœria Peziza, gil- va, digitala; Ceialium hyd)wides. Enfin, de 5,000 à 8,000 p., le Cantharelius redivivus; Sphœria concentrica. MM. de llumboldt, Donpland et Galeoli, eu ont rencontre à des hauteurs considérables sur les Cordillères , et M. Just. Goudol en a rapporté du Pic de Tolima , un des points les plus élevés de cette chaîne de montagnes; mais je ne sais à quelle hauteur ils ont été récollés. On doit être étonné que Ramond , qui a monté trente-cinq fois sur le Pic du Midi , dont l'élévation est de 1,500 toises ou 2,924 mè- tres, n'ait pas signalé un seul Champignon, quoiqu'il ait observé sa végétation à toutes les époques de l'année et dans toutes leurs MYC divcrsiiés ; mais , comme il le dit lui même, les Cryptogames n'avaient qu'une part se- condaire à son attention. On voit, par cet exposé, que les Cham- pignons diminuent en nombre quand on atteint le sommet des montagnes , par conséquent à mesure que la température s'abaisse. Le résultat est le même quand on consi- dère la latitude sous laquelle ils se dévelop- pent. Dans la zone équatoriale , et surtout dans celle des tropiques, ils paraissent plus abondants et plus variés que dans la zone tempérée, où ils sont cependant très nom- breux ; ils diminuent ensuite à mesure que l'on avance vers les régions polaires. Nousde- vons à M. Berkeley la description d'un grand nombre de Champignons de l'hémisphère aus- tral. MM. Gaudichaud et Raoul ont enrichi la collection du Muséum de Paris d'espèces récoltées dans les îles Malouines et la Nou- velle-Zélande. Menzies en a rencontré aussi dans la Terre des États. Ces îles , ainsi que le groupe des îles Aukland , paraissent beau- coup plus riches en mousses et en hépati- ques qu'en Champignons. Nous ne pouvons donc rien établir sur la végétation des terres polaires australes, parce que les voyageurs ne nous en ont rien rapporté. 11 en est à peu près de même pour l'hémisphère boréal. Tout le monde sait que VAgaricus musca- nus, ou du moins une espèce analogue, croît abondamment dans le Kamtschalka. M. le professeur Ehrenbcrg, qui a décrit les Champignons du voyage de Chamisso, note encore VUredo inlcrslilialis et rosœ? à Una- laska, par 54" lai. sept., V/Ecidium cpi- lobii, Uredo Pyrolœ , Puccinia vesiculosa f Eurotium herbariorum , Sphœria punclifor- mis, Hyslerium 07-bicuîarc et gracile. Par 65° lat. sept, dans l'île Saint-Laurent, le Sphœria llederœ , Triblidium arclicum ; et dans l'île de Chamisso, située au 66"^ degré, le Sphœria herbariim. Enfin, M. Robert Brown , dans sa Flore de l'île Melville, située au 74° 47' lat. sept., mentionne deux Champignons; c'est le point le plus reculé où l'on en ait rencontré. Il est donc impossible, sur des données aussi minimes, de pouvoir tracer les premières lignes de l'arithmétique botanique. Les Champignons et les Lichens parais- sent être les plantes les plus cosmopolites. MYC surtout quelques espèces. Les Agaricus cam- peslris ; Canlharellus cibarius ; Schizophyl- lum commune ; Poly ponts igniarius , fomen- tariiis , versicolor, lucidus; Thclephora hir- suta ; Cyathus Cnicibulum , vernicosus ; Pesiza sculellata ; Sphœriaconcentrica, her- barum; Ascophora Mucedo, existent partout. La Flore cryptogamique de l'Amérique bo- réale a les plus grands rapports avec celle de l'Europe. Quelques genres paraissent ap- parlenir à certaines régions: ainsi on n'a observé jusqu'à ce jour les genres Droomcia, Phellorina , Scoleiocarpus , Polyphcium f qu'au cap de Bonne-Kspérance ; Hymcno- gramme, Cymatoderma, Tikhocoma , Tri' champhora, qu'à Java ; Uyperrhiza en Caro- line; Plerophyllus en Kgyple, etc. Mais rien ne prouve qu'ils n'existent pas dans d'autres pays, ou qu'ils ne sont pas représentes par des espèces analogues. VAgaricus radiosus de Pailas (Montagniles Pallasii), trouvé sur les bords de l'irtisch , par G 1 degrés de lati- tude septentrionale, se montre sous la forme du Montagniles Candollei à Marseille et à Alger, sur les bords de la Méditerranée; le Ballarrea phalloïdes, qu'on avait vu très rarement en Angleterre, a été retrouvé au cap de Bonne-Espérance; \e Dallarrea Gau~ dichaudii croît à Lima , dans le Pérou ; le Mylremyces lulescens , delà Caroline, est représenté dans la Tasmanie par le M. fuscus. Le Cydomyccs fuscus , espèce scs.«ile dans rile Maurice, perd de son originalité quand on le compare au C. Greinii, qui est pédicule, et qu'on rencontre en Amérique, dans l'État de Massachusetts. Enfin , le genre Secolium , qui n'avait été observé qu'au Cap de Bonne-Espérance et dans la Nou- velle-Zélande, vient d'être trouvé en France par MM. Tulasne. Ces exemples , que je choisis parce qu'ils appartiennent à des ty- pes très remarquables , pourraient être mul- tipliés davantage, mais ils surPisent pour démontrer que les différents genres de Cham- pignons ne sont pas renfermés dans des li- mites aussi étroites que le sont quelques ramilles de plantes phanérogames. ACTION DES AGENTS EXTÉRIEUIIS. Les Champignons, comme tous les autres végétaux, sont vivement influencés par la lumière; ils la recherchent également. Pour s'en convaincre, il suffit de mettre dans de T. viu. ÎMIC 46" la mousse humide quelques Agarics à picil très long, dans un endroit éclairé par un seul point: on voit dans l'espace d'une nuit le pédicule se courber, ou le chapeau s'incli- ner sur celui-ci, et se diriger du côté qu'elle pénètre. Cette expérience, facile à faire sur des Coprins, des Mycènes, donne le moyen de courber naturellement le pied des gros Agarics sur les lames sans le briser. Leur dessiccation devient plus aisée , et ils conser- vent mieux leurs caractères. L'absence de la lumière, si marquée sur les plantes, l'est encore davantage sur les Champignons ; les caves, les souterrains, les galeries des mines, dans lesquelles il y a beaucoup de soutiens en bois, nous en oITrent de nombreux exemples. Dans des endroits, ces parties sont couvertes de ro- settes blanches, plus ou moins larges, ou supportent de longs flocons blancs, qui res- semblent à des houppes, à des globes; dans d'autres, ce sont des lihizomopha, qui mon- tent, qui descendent, ou sont pendants. Toutes ces végétations, qui n'arrivent jamais à un développement complet, appartiennent aux Champignons ; HolTmann , Scopoli , M. de Humboldt, nous en ont fait connaître un grand nombre. On a observé que les bois dont on se sert dans les mines de sel gemme présentent moins de productions fongiques, probablement parce que, péné- trés de sel, ils se décomposent beaucoup plus lentement. L'action de l'air est aussi marquée que celle de la lumière. Les Champignons n'ar- rivent jamais à leur état normal quand il est vicié ou qu'il ne circule pas librement; dans de semblables circonstances ils éprou- vent la même modification que précédem- ment, ils s'étiolent et s'allongent indéfini- ment. Les navires, malgré tous les soins que l'on prend pour renouveler l'air, n'en sont pas exempts. M. C. Dupin {Ann.de chim. et de phys., 2* sér., t. XVII, p. 290) dit que la pourriture sèche qui résulte du développement des Cryptogames sur le li- gneux est un véritable fléau pour la ma- rine. Un bâtiment envahi par le Ay/os^roma giganteum ? de\inl en très peu de temps incapable de tenir la mer. On cite à cet égard le vaisseau h Foudroyant, de 80 ca- nons, lancé en 1798, qu'il fallut radouber et refondre presque en entier en 1802. 59 4(36 WYC Une température assez ëlevée, jointe à riiumidité, favorise singulièrement leur dé- veloppenienl. C'est à ces deux causes réu- nies que l'on doit rapporter le développe- ment de Ciiampignons que Mcri , célèbre chirurgien du commencement du xvm' siè- cle, observa chez un malade, sur les dillé- rentes pièces d'un appareil de fracture. L'action directe du soleil en fait périr un grand nombre, elle n'épargne guère que ces pelils parasites qui vivent sur les feuilles et ceux qui croissent dans les prai- ries. Quelques auteurs assurent que la leni- pératuie de l'eau bouillante ne détruit pas la propriété végétative des spores. Tliore dit même que l'on propage par ce moyen l'Agaric Palomel dans le département des Landes, et des Cipérieiices récentes ont prouvé à M. Schmilz que les spores du Peziza repanda exposées à 110° dans un air sec, na\uent pas perdu leur faculté germinaiive, uiidisque celles du Tricholhe- cium roseuin l'avaient perdue de 53 à 60°. Au-dessous de zéro, les spores el les Cham- pignons sommeillent , mais la rapidité avec laquelle nous voyons, sous la latitude de l'iris, VAgaricus pulverulenlus Bull., et ï'Agar. nigripes Bull. , VAgar. tenacellus Pers., se montrera divers intervalles, pen- dant l'hiver, quand le froid vient à ces- ser, nous prouve que quelques uns ne sont pas très sensibles au froid : les Agar. cam- pestris, caryophyllœus, comalus , arundi- naceus , etc., ne paraissent en aucune ma- nière inûuencés par les gelées blanches. Lorsque les Champignons sont surpris par le froid , ils gèlent ; pendant tout ce temps ils conservent leur forme et pourrissent lorsque le dégel survient. VAgaricus stip- ticus et le Hchizophyllum commune me semblent faire exception, car dans les forêts on les voit alternativement se flétrir et re- venir à leur état naturel suivant les cir- constances. Mais les Tliélépliores , les Dœ- dalea beiulina et quercina, les Polypores, surtout ceux qui sont épais , subéreux , résistent aux froids les plus intenses de nos pays. Us gèlent, dégèlent, el conti- nuent de croître quand leur bonne saison arrive. L'électricité, dit M. De Candolle, « ac- )) célère la végétation dans les plantes. Une t> influence évidente, mais en sens con- MYC » traire, a été observée sur les Champi- » gnons. Les maraîchers de Paris qui se li- )) vrent à la culture des Champignons de » couche {Agaricus campeslris) m'ont as- » sure que le tonnerre lue les Champignons » de couche en plein air, et ils les pla- » cent dans des caves et mieux encore dans » les catacombespourévitercetelîet. J'ai vu .. une culture de ce genre établie dans une ). carrière du faubourg Saint-Jacques; le )) cultivateur m'assura que, dans l'étage su- » périeur, le tonnerre tuait encore quelques » Champignons, mais jamais dans l'étage » inférieur. » M. De Candolle rapporte ces faits sans en garantir l'authenticité. Les eUets de l'électricité ne sont pas tou- jours aussi nuisibles aux Champignons que les maraîchers de Paris le pensent; tous ceux qui s'occupent de la recherche de ces végétaux pour les étudier en trouvent un bien plus grand nombre après les pluies orageuses qu'après celles qui ne le sont pas. Les anciens avaient déjà remarqué que quand les orages étaient fréquents , les TrulTes étaient abondantes. Cette croyance est encore généralement répandue aujour- d'hui dans les pays où elles croissent. La Sphacélie, ce petit Champignon qui cause l'ergot des Graminées, ne se rencontre ja- mais que quand les mois de mai et juin sont chauds et orageux. Une observation atten- tive pendant plusieurs années m'a con- vaincu de ce fait. On peut donc croire que l'électricité a la même influence sur les Champignons que sur les autres plantes. Les brouillards ont-ils une action sur le développement des Champignons? Aucune observation positive ne confirme cette ac- tion, quoique, dans les campagnes, on attri- bue la rouille et le charbon à leur pré- sence. Mais dans l'automne, époque à la- quelle on les observe plus fréquemment, ils paraissent, et l'humidité continuelle qu'ils entretiennent prolonge leur exis- tence. L'arsenic a une action très vive sur les Champignons, il les fait périr très prompie- ment. De nombreuses expériences prouvent que la germination des graines est empêchée quand elles sont plongées dans un soj inerte, comme le sable lavé, le verre pilé , et qui est arrosé seulement avec de l'eau te- nant en solution de l'arsenic. Les agricul- leurs ont cherché à utiliser celte propriété pour détruire la faculté végétative des spores de la carie, du charbon , en plon- geant leurs grains dans une solution arse- nicale avant de les conûer à la terre. Ce moyen, dangereux sous plusieurs rapports, a été défendu par nos lois, et d'ailleurs rien ne prouve dans ce cas son cfûcacité. Jffger, M. Chalin, Bory de Saint-Vincent et Gil- genkranlz, ont vu des Mucédinées sedcvelop- per sur de l'eau qui en contenait une grande quantité en solution. Dans quelques expé- riences que j'ai faites nioi-nicme, j'ai vu des -Agarics secs, que j'avais trempés dans une solution d'arsenic blanc pour les con- server, se couvrir d'une forêt de Pénicillium glaucum. Le sulfate de cuivre a été proposé par Béncdict Prévost, pour prévenir les mêmes accidents. Les expériences qui ont été faites ont donné des résultats avantageux. Cette substance n'a pas les inconvénients de l'ar- senic, elle n'entraîne avec elle aucun dan- ger, et beaucoup de cultivateurs s'en ser- vent encore avec la certitude qu'elle garan- tit leurs grains de la carie et du charbon. Il n'entre pas dans mon sujet de parler des maladies des grains causées par les Cham- pignons parasites, ni d'exposer les recettes qui eut été préconisées pour les en préser- ver. Leur développement étant aussi mysté- rieux que celui desentozoaires, il est probable qu'on essaiera encore beaucoup de moyens avant de trouver un véritable préservatif. Comme l'arsenic, le deutoxyde de mer - cure est un poison violent pour les Cham- pignons : soumis à son action, on les voit se ramollir à l'instant même, perdre leurs for- mes et leurs couleurs, et jusqu'à ce jour on ne s'en est servi pour leur conservation que quand ils ont été desséchés préalablement. Quelques Champignons, comme les liole- ius ctjanescens Bull., luridus Fr., cnjlhro- pus Pers., etc., dont la chair est blanche, de\ iennent presque instantanément biens au contact de l'air quand on vientà les rompre : comment ce phénomène a-t-il lieu et com- ment se fait-il qu'en les exposant à la va- peur de l'ammoniaque liquide il ne se ma- nifeste pas; tandis que ce même réactif, d'après les belles recherches de M. De- caisnc, convertit à l'instant même le prin- cipe colorant jaune de la garant e en ronge ? MYC 467 J'abandonne la solution de ce problème aux chimistes qui voudront s'en occuper. On a cherché à détruire le développement des Champignons par la chaleur artificielle. Plusieurs personnes , pour conserver des arbres fruitiers , ont cautérisé avec un fer rouge la place qu'ils occupaient. La cauté- risation pendant un an a suspendu quel- quefois leur végétation , et à la seconde année ils ont reparu comme auparavant. Les Arabes, comme on le sait, ont l'habi- tude d'incendier des plaines immenses; ces incendies n'ont pas empêché le capitaine Duricu de récolter un grand nombre de Champignons sur des chaiimcs de graminées à moitié coiisumés, ainsi que sur des chênes- liéges dont l'écorce paraissait entièrement carbonisée. Dans nos forêts, les endroits où l'on a préparé le charbon sont encore ceux qui en produisent le plus grand nombre, quoique leur surface soit brûlée et recou- verte de débris de ce combustible. M. Bùussingault (Écon. rurale, I, p. 226) rapporte un fait trop curieux, de la rapidité avec laquelle se propage le Boletus {Meru- lius) deslruens , pour que je ne le rapporte pas ici: « Ces Champignons, dit-il, se trou- vent ordinairement entre les bordages et la membrure , dans des situations humides où l'air se renouvelle peu. On a cherclio quelle était la température qui favorise le plus cette pourriture sèche, on a trouvé qu'elle était comprise entre 7"^ et 32' cen- tigrades. Au-dessus ou au dessous la vé- gétation languit. A l'aide de ces données on espéra affranchir les navires de la pour- riture , en élevant convenablement leur température. Les essais furent tentés en hiver, à bord du vaisseau Quecn-CharloUe; on porta l'air de la caleàoo" ccnligr. Le ré- sultat général qu'on obtint par ce procédé ne répondit pas aux espérances qu'on avait conçues : tout en anéantissant dans la partio basse du navire la végétation des Champi- gnons, on la favorisait dans les lieux situés à une certaine élévation au-dessus de la cale, par la raison que l'air chaud et très humide qui émanait du point où étaient les poêles laissait condenser, en se refroidis- sant, la plus grande partie de l'eau dont il était saturé. On voit par cet aperçu avec quelle faci- lité Içs Champignons envahi.'fent le lijsii 4GS MYG ligneux, et le peu de moyens efficaces que nous posiéduns pour empêcher leur dévelop- pement ou pour les détruire. Les observa- lions faites depuis longtemps dans les mines de sel gemme, et les belles expé- riences de M. le docteur Boucherie , nous indiquent de la manière la plus évidente comment nous pouvons préserver nos con- structions de leur action. nÉCOLTE ET PRÉPARATION DES CHAMPIGNONS. Le botaniste qui récolte des Champignons doit savoir les préparer, afin que les maté- riaux, qu'il a acquis souvent avec beaucoup (le peines, puissent servir à l'étude; si ces vcgctaux ont été négligés par les \oyageurs, c'est uniquement parce qu'ils ne savaient pas les préparer. Toutes les espèces para- sites, comme les yEcirfium, Uredo, Pucci- rùa, et toutes celles qui se rencontrent sur les feuilles mortes , ne demandent pas d'au - 1res soins que les plantes sur lesquelles elles se sont développées. Les nombreuses espèces deSphéries, et toutes celles qui ont une certaine consistance, doivent être enlevées avec une portion de l'écorce ou du bois sur lesquels elles se trouvent, mais très mince, afin de pouvoir se prêter à la compression. Si les écorces sont trop dures ou desséchées, on peut les amincir ou les rendre flexibles à l'aide de l'humidité; sans celte précaution, on a un petit nombre d'espèces et un vo- lume très considérable et incommode. Si les Champignons sont visqueux, ou d'une con- sistance gélatineuse, il faut les laisser sécher à l'air libre et ne les comprimer que quand ils ne peuvent plus adhérer au papier. On peut encore les conserver en les fixant soli- dement sur une petite planche à l'aide d'une ficelle qui les enroule, et que l'on fuit pas- ser entre les individus pour ne pas les dé- former. Les Champignons rameux, comme les Clavaires, les Mérisma , forment quel- quefois des masses considérables : on est alors obligé de les diviser, mais il faut avoir la précaution de noter leur couleur et de recevoir les spores sur un papier; on les laisse exposés à l'air, et quand ils sont flé- tris on les soumet à une légère pression , afin de ne pas trop les déformer. LcsThélé- phorcs, et toutes les espèces qui sont mem- braneuses , se dessèchent très facilement; si elles sont contournées , irrégulières , or leur MYC rend la souplesse en les exposant à l'hunii- dilé. Les Pézizes perdent constamment leur forme et leur couleur; il faut toujours en tenir note: si elles sont terricoles, on les dépouille de la terre ou du sable qu'elles ont à leur base; on les expose quelque temps à l'air avant de les comprimer. Si elles vivent sur des bois, des liges de plantes, on divise ces parties de manière qu'elles aient peu de volume. Les Tubéracés ne pré- sentent aucune difficulté , parce qu'on peut les sécher entièrement ou les couper par tranches ; ils se conservent aussi très bien dans l'alcool ou dans l'eau salée. Les Lycoperdacés , quand on les trouve secs, peuvent être soumis à la pression après avoir passé une nuit dehors. Comme ils contiennent des sels déliquescents, ils se ramollissent et se laissent facilement com- primer; si ce sont des Geaster , des Tylos- toma, il faut s'arranger de manière que leur mode de déhiscence soit visible. Quant on récolte ces Champignons frais , il faut , de toute nécessité, les laisser à l'air parcou- rir leurs périodes de végétation ; on les voit alors se ramollir, changer de couleur, comme s'ils étaient décomposés; plus tard, le li- quide qu'ils contenaient s'évapore; ils se dessèchent, et on se comporte avec eux comme s'ils eussent été récoltés secs. On peut encore, après les avoir arrachés do terre, les tremper une ou deux fois dans une solution de sublimé corrosif; alors ils meurent promplement, leurréceptacle prend de la consistance, et on les conserve avec leur forme et leur volume. Ce dernier moyen est le seul qui permette la conservation des Trichiacés et des autres Myxogastères; mais, dans les uns et dans les autres, il faut avoir soin de noter la forme des écailles, et sur- tout la couleur, parce qu'elle est constam- ment altérée par l'agent conservateur. Les Polysaccum ont un réceptacle assez consistant et pourtant très friable quand ils sont desséchés. On les conserve dans une parfaite intégrité en les enveloppant dans du papier brouillard que l'on moule avec les mains autour d'eux après l'avoir mouillé; le papier sèche et forme une enveloppe très solide qui empêche leur rupture et la dis- persion des spores. Je me suis servi aussi très avantageusement pûur le même but de lamçs de ^^lomb très minces, semblables MYC à celles dont on se sert pour recouvrir le chocolat. Tous ces Champignons ainsi con- servés peuvent être mis dans des armoires cl servir aux démonstrations. Les Phalloïdes, les Clalhroïdés, dont il existe un si petit nombre dans les herbiers, sont beaucoup plus faciles à préparer qu'ils ne le paraissent; on les arrache avec leur volve et à l'aide d'une ficelle on les suspend dans l'air , le réceptacle en bas : le latex s'écoule ou se dessèche, les autres parties se déforment un peu; quand ils sont presque secs, on les met en presse , mais auparavant il faut les ajuster et rétablir les rapports des dilTc- renles parties. Cette opération , quoique longue, réussit constamment quand les voyageurs peuvent y mettre le temps. M. le docteur Klolzsch conseille de remplir cha- cune des parties de ces Champignons avec du coton, et de les exposer à une atmosphère sèche, et quand leur humidité est dissipée, on les met en presse après avoir retiré le coton. 11 emploie le même procédé pour les grandes Pézizes. Les Morilles , les Helvelles , les grandes Pézizes , les Clavaires , se conservent très bien en entier, presque avec leurs couleurs naturelles, en les mettant dans du sable fin et très sec. Il faut auparavant leur laisser perdre à l'air une grande partie de leur eau de végétation. Ce mode de préparation est 1res avantageux; les Champignons retien- nent un peu de sable à leur surface , que l'on parvient à détacher avec un pinceau rude. On évite cet accident chez les Pézizes en recouvrant la cavité de leur cupule avec un tissu de soie très souple. Les Champignons coriaces, comme la plu- part des Polypores, des Agarics, surtout ceux qui sont coriaces ou subéreux, n'ont pas be- soin de préparation ; ceux qui peuvent s'apla- lir sont soumis à une pression plus ou moins forte, l.cs Lcntnms, quand ils sont frais, se dessèchent avec la plus grande facilité; s'ils sont secs , un peu d'humidité leur rend leur forme, leur souplesse, et ils se prêtent à tout ce que l'on veut. Beaucoup d'espèces ont le chapeau en forme d'entonnoir. En se servant du sable , comme je l'ai dit plus haut, les voyageurs peuvent introduire dans les collections publiques , avec ses formes et ses couleurs naturelles, le plus beau genre de Champignons qui existe. MYC 469 Les espèces charnues , aqueuses , de Bo- lets, d'.\garics, présentent des difûcullés presque insurmontables. Il faut les arra- cher de terre toujours avec précaution, afin d'obtenir la volve, le mycélium, s'ils en ont; puis on les met à plat sur du papier pour recueillir les spores. Si on a le soin de diriger le chapeau du côté de la lumière, il se courbe souvent et commence à s'a- platir naturellement. Quand ils ontperdu la plus grande partie de leur eau de végétation, on les recouvre de quelques feuilles de pa- pier, puis on les soumet à une pression que l'on augmente peu à peu. En redressant un peu le bord , quand il se roule trop en de- dans, on parvient à avoir des échantillons convenables. Toute espèce de Champignon charnu dont le tissu est altéré ou dont le suc est exprimé par la pression , ne se des- séchera jamais bien; il faut la rejeter, ain?i que celle qui renferme des larves d'In- sectes. Pendant son séjour à Paris , M. le docteur Reuss a essayé d'obtenir la des- siccation de plusieurs espèces de Champi- gnons charnus en les plaçant sous la cloche d'une machine pneumatique : quoiqu'il y ajoutât une capsule remplie d'acide sulfu- riquepour rendre la dessiccation encore plus prompte, il a obtenu des résultats si peu satisfaisants que je n'ose engager personne à répéter ses expériences. M. KIotzsch indique, pour les Bolets et les Agarics charnus, un procédé ingénieux, par lequel il conserve assez bien les carac- tères principaux ; j'en emprunte la descrip- tion aux i4rc/i!Ïes de botanique {l. I,p. 287): « Avec un instrument en forme de scalpel, )> partageant la plante en trois portions vcr- » ticalcs, à partir du sommet du chapeau il jusqu'à la base du pédicule, de manière » à pouvoir en retirer la tranche du milieu, » on apercevra disliiiclcmcnt les contours » du Champignon , la nature interne do » son pédicule creux , spongieux ou so- » lide; l'épaisseur du chapeau ; la dispo.-i- » tion de ses feuillets égaux ou inégaux en » longueur, décurrents ou non sur le pédi- » cule, etc. Il reste alors deux portions cx- » lérieures , qui donnent une idée parfaiic » de tous les contours de l'échaniillon. » Avant de procéder à la dessiccation, il est » aussi nécessaire de séparer le pédicule du « chapeau, et de gratter les lames ou fcuil- 470 ]\IYC » lels si c'est un Agaric, et les tubes si c'est )) un Bulet. Nous avons ainsi cinq porlions, » sa\oir : la tranclie intérieure, les deux » côlés du pédicule, et ceux du chapeau. » (letle opération terminée, on e\pose la » plante à l'air le temps nécessaire pour en- )> lever une partie de son luimiilité sans y riilcr sa surface; on la met ensuite en » presse, comme les autres plantes, dans )) une feuille de papier non colle , qu'on a » soin de renouveler journellement jusqu'à » ce que le (lliarnpigrion soit parfailernent » sec. Il sufdt alors d'attacher sur du papier » blanc cluKjue pièce dans sa position nalu- )> relie pour avoir une idée nette du Cham- » pignon. La volve ou bourse et l'anneau 3) sont pareillement conservés par cette mé- » Ihode. Dans quelques petites espèces, » comFue VAgaricus filopcs , supinus, gale- » rkulalus, il devient inutile d'enlever les » feuillets. « Celle méthode, comme on le voit, a de grands avantages ; elle est préfé- rable à celle que Liidensdorn publia quel- ques années auparavant, et qui consiste à faire bouillir les Bolets et les Agarics dans du suif de Mouton, qui s'insinue et pé- nètre dans toutes leurs parties ; on les retire à mesure qu'ils se refroidissent, le suif se fige, et on obtient des Champignons que l'auteur conseille de recouvrir d'un ver- nis pour les conserver : comme les formes , les couleurs sont complètement altérées et méconnaissables, les Chatnpignons ne sont d'aucune utilité, et personne, à ma cannais- sanie, n'a cherche à se faire un herbier my- cologique de celle nature. Le voyageur qui veut utiliser ses collec- tions de Champignons charnus, doit en faire un croquis afin d'avoir le port et les propor- tions; noter s'il y a une volve ou un an- neau; reconnaître la couleur des spores; indiquer l'épaisseur du chapeau, et surtout la disposition des lames, leurs rapports avec Je pédicule; et enfin exprimer par une teinte plate la couleur des diverses parties. A son retour, il trouve tous les éléments néces- saires pour les décrire et les représenter, s'il le juge convenable. CONSERVATION DES CHAMPIGNONS. On a cherché à les conserver dans leur «Hat n;ilurel ou après les avoir desséchés. Pans le premier cas, on ne pouvait y paive- i\iyc nir qu'en les plongeant dans un liquide; dans le second, qu'en les imbibant d'un li- quide préservatif quand ils sont secs. lin 182j , M. Guiilery ( Ann. de la Soc. linn. , Paris, 1825 ) a proposé de les mellro dans l'acide pyroligneux. Ce moyen les con- serve très bien, mais la couleur est promp- lement détruite. J'ai vu VAgaricus aniclhys- lens Bull., après cinq ou six ans de séjour dans ce liquide, n'avoir éprouvé d'auue al- tération que celle de sa couleur. CouKe, chi- rurgien anglais, conseille l'eau salée. Janie- son {Ncv. Edinb. philos. Journ. , 1829, p. 373 ) rajiporle que ce chirurgien pré- senta à la Société linnéenne de Londres un individu de Clavaria muscoides par- faitement intact, qui avait séjourné plus de trois années dans celte simple prépara- tion ; sa couleur clait seulement un peu plus foncée. On sait que c'est un moyen de con- servation dutit ou se sert dans l'art culi- naire; MM. Tulasnc s'en servent avanta- geusement pour l'étude des Tubéracés; et dans les expertises médico-légales, c'est peut-être le seul que l'on puisse employer, et qui permette de reconnaître, de constater avec certitude, l'espèce qui aurait causé un empoisonnement criminel ou par ignorance. L'eau dans laquelle on met quelques mor- ceaux de camphre donne le même résultat. J'ai vu pourtant, après trois ou quatre mois, des Hygrocrocis se déveloj»per et les Champi- gnons tomber en décomposition. M. Moreiti, de Pavie , se sert avec beaucoup d'avantage d'unesolutionconcenlréed'acétatede plomb. Bayle-Barlalle et Wiltering conseillent de faire dissoudre dans l'eau autant de sulfate de cuivre qu'il en faut pour qu'elle prenne une couleur bleue; on ajoute 4 parties d'al- cool à 10 de celle solution et on y plonge les Chainpignons.Ludensdorfr(Fj-onejt»'sA'o/i3., b. 18, p. 10) recommande l'huile dans la- quelle on a mis du sulfate d'alumine. J'ai essayé la solution de ce sel dans l'eau : les Champignons se sont conservés pendant quelque temps, puis ils se sont décomposés. En Flandre on les met dans l'eau de chaux, et il paraît qu'ils se conservent très bien pour l'usage culinaire. Dans l'alcool conte- nant des quantités variables de deutoxyde do mercure, ils ne se déforment pas; mais ils se décolorent , et se couvrent d'une couche blanche qui les rend méconnaissables. Il n'y MYc a pas de meilleur moyen que de les suspen- dre (ians de l'alcool; s'ils peiclent leurs cou- leurs, du moins ils conservent leurs formes et leurs caractères. Il faut seulement avoir la précaution de changer l'alcool quand il vient à se colorer, et ne mettre que des individus de même espèce dans le même bocal , que l'on a soin d'étiqueter et de bou- cher très exactement. Si les échantillons desséchés ne sont pas aussi agréables à la vue que les précédents, ils ont l'avantage d'occuper moins de place, et d'être plus faciles à conserver. Les moyens que l'on a essayés pour préve- nir les dégâts causés par les Insectes sont as- sez nombreux. Peut-on se fier, comme le prescrit Olislagers, à un mélange de mercure et de mucilage de gomme arabique étendu sur du papier, que l'on coupe par morceaux quand il est sec, et dont on recouvre une plante ou un Champignon? Le procédé du docteur Kittel, qui consistée enduire avec de la tein- lured'opium la marge du papier dans lequel sont contenues les plantes , oITre t-il plus de garanties que l'essence de térébenthine con- seillée par le docteur Koch ? M. Kooker {Bûtan. miscell., i. M, p. 159) conseille d'enduire les Champignons et les plantes qu'on veut conserver avec un pinceau im- bibé d'huile essentielle de térébenthine dans laquelle on a introduit un peu de sublimé corrosif, afin de ne pas détruire les cou- leurs. 3'ai essayé plusieurs fois la solu- tion aqueuse d'acide arsénieux , et jamais elle ne m'a réussi; les Champignons se ra- mollissent trop , et se couvrent ensuite de Mucédinées qui en dérobent les caractères. Tout le monde sait que les papiers peints , dans lesquels les fabricants font entrer l'ar- sénite de cuivre ou vert de Schweinfurt, sont promptement altérés, envahis par ces pe- tits végétaux, surtout si les appartements sont humides; l'acétate de cuivre ne paraît pas avoir ces inconvénients. On doit donc rejeter les préparations arsenicales comme moyens de conservation des Champignons; si elles sont d'une grande utilité aux zoolo- gistes, elles ne présentent aucun avantage aux mycologues. Maerklin emploie unedécoction assez con- centrée deSimarouba, à laquelle on ajoute 30 à 60 grammes d'alun sur 5 hectogrammes; il assure que les Lichens, les Champignons Mt'C '471 imprégnés de cette liqueur sont à l'abri des attaques des Insectes, et qu'ils ne perdent ni leurs formes ni leurs couleurs naturelles. Bulliard se contentait de les laisser pendant quelque temps dans une décoction de tabac à fumer. Quelques personnes mettent du cam- phre, du poivre concassé dans leurs herbiers. Je mets à profit l'avidité que les Insectes ont pour quelques espèces, comme les Polyporus versicolor, sulphureus, suaveolens el fomenta- rius, pour m'en débarrasser. Ces Champi- gnons, coupés par tranches, placés dans des feuilles particulières et dans dilTcrents en- droits faciles à trouver, attirent en quelque sorte les Insectes; je visite de temps en temps, et relire les morceaux qui sont pi- qués. Ce moyen , qui m'a paru offrir quel- ques avantages, produirait un elTet opposé si on oubliait de visiter ou si l'on égarait les feuilles qui renferment l'appât, La formule que M. Gaimal a donnée pour la conservation des cadavres destinés aux préparations anatomiques, et qui se com- pose de sel marin, de sulfate d'alumine et d'azotate de potasse , ne m'a pas réussi. Je n'ai pas essayé le chlorure de zinc, conseillé pour le même objet par le docteur Sucquel. Une solution de 30 à 32 grammes de deu- tochlorurede mercure dans un litre d'alcool doit être préférée à toutes les préparations dont je viens de parler. Quand les Champi- gnons sont desséchés, s'ils sont gros, on les plonge dans le liquide ; s'ils sont petits, ou se sert d'un pinceau pour les mouiller. L'al- cool porte ce poison dans leur épaisseur, et désormais ils ne sont plus la pâture des Insec- tes. Cette préparation les décolore générale- ment : c'est un inconvénient auquel il est impossiblede remédier. L'alcool dissout aussi la résine qui forme le vernis du Polyporus lucidus , et par conséquent lui enlève sa belle couleur; ou évite cette altération en versant petit à petit la solution sur la sur- face recouverte de pores, on cesse quand ou le pense suifisamment imbibé, et on le met dans sa position naturelle pour qu'il ne pénètre pas la face supérieure. DISPOSITION d'un HEnBlER. Un herbier, étant destiné à être consulté sans cesse, doit être disposé de la manière la plus favorable. Les Champignons placés comme les autres plantes dans des feuilles 472 MVC de papier forment un volume considérable, certains Po- MYC lypiers qu'en raison des lames, des pores ou des ramifications qu'ils présentaient , et qui rappelaient des Agarics, des Bolets ou des Clavaires. H e\iste cependant des corps fossiles qui ont exactement la forme et l'aspect de Chain- liigiioiis. M. le professeur Eithwald a décrit, tiLiiis son Esquisse de l'histoire nalurelle de la IJihuanic, delà VolUynie et de la Podolie (1829), le Dœdaica Volhynira, qu'il a trouvé lui iiièrDC dans le sable tertiaire de Bilka, en Volliynie. Le même professeur m'a as- suré qu'il existait, avant son incendie, dans le musée de Tscherskask, un véritable Agaric fossile qui était encore pourvu de son pédicule. M. Gœppert ( Compt. Rend. Iieb- doin. de l'Acad. des se, mars 1845, p. 891) annonce en avoir trouvé de véritables dans le terrain houiller, le lias et les terrains tertiaires; malheureusement les genres aux- quels ils appartiennent ne sont pas indi- qués. Enfin, M. Agassiz, dont le nom est lié si intimement à l'histoire des fossiles , m'a dit avoir vu souvent des corps qui res- semblaient exactement à des Champignons, mais qu'ils appartenaient évidemmetit à des Polypiers. Les auteurs que je viens de citer occupent un rang trop distingué dans la science pour que je me permette de pro- noncer; attendons donc de nouvelles obser- vations, et tâchons de ne pas nous laisser séduire par quelques apparences trompeuses. des champignons sous le rapport de l'entomologie. Les Champignons ne servent pas seule- ment à la nourriture de l'homme ; les ani- maux , les Limaces et les Insectes les re- cherchent aussi. Ces derniers s'y rencon- trent à l'étal parfait et à l'élat de larves. Linné et Fabricius , comme on peut le voir dans la Flore des insectophiles , de J. Brez , avaient déjà observé que quelques espèces ne se trouvent que dans certains Champi- gnons. Olivier, Latreille, Paykull,M. Léon Dufour, etc. , en ont beaucoup augmenté le nombre. On ne verra pas sans intérêt, je pense, l'énuméralion de ces Insectes. Je la dois à l'amitié de mon confrère Cordier, qui a cultivé avec un égal succès l'entomo- logie et la mycologie. T. vui. MS'c Î73 COLEOPTERES. Tribu des Sylphiens. Necrophora mortuorum Fab. , in fungis putridis, prœsertim in Phallo impudico vivo. — Scaphidium imrnulalum Lat., S. qua^ drimaculatum Lat., S. agaricinum Lut., in Agaricis. — Sylplia rufipes Fab., S. nigra L., Fcib., S. agaricina L. , in Aga- ricis. — Sirongylus ferrugineus Falj., larva habitat in Lycoperdonibus ; S. glabratus Fab. , in variis fungis. — Nilidula Colon Fab., in Agaricis. — Anobium Fur Fab., in fungis variis praeserlim exsiccalis. — Gib- bius Scotias Lat. , iii fungis exsiccatis prà- sertim in tuberibus. — Derèuesles lardarius Fab., in fungis exsiccalis; D. Euslalius L., in fungis. Tribu des Staphyliniens. Phlœbium nilididoides Dej., P. depres- sum Payk. , in Boletis. — Proteinus bra- chyplerus Lai., in Boletis. — Anthobium ri- vulare Payk., A. oxyacantha Knoch , in Boletis. — Omalium textum Payk., 0. pyg- mœum Payk., in Boletis. — Oxyporus rufus Lat., 0. maxillosus Lat. , in Boletis. — Emus lateralis Grav., E. Fossor, in Boletis. — Tachinus rufipes Lat., 3'. signalus Lat., 3'. pallipes Grnw, T. sublerrancus L., T. bi- plagialus Dej., T. pmelarius Grav., in Bo- letis et fungis putrefactis. — Bolilobius alri- capillusYix\)., B. trimaculaius Payk., B. pygmœus Panz., B. striatus Oliv., in Bole- tis. — Ilyponocyplus granulum Grav., //. globii\usX)è].,H. loiigicornis Gyll., //. fla- vicornis Dej. , in Boletis. — Gyrophona amabilis Dej., G. nilidula Gyll., G. nana Payk. , in Boletis. — Aleocharis fuscipes Payk. , A. Triflis Grav., A . /oMuginosa Grav. , A. bipiiuctala Grav., A. carnivora Grav., A. crassicornis Dej., A. nilida Grav., A. biHneata Gyll., A. pulla Grav., in Boletis. — Oa:!/podao/?aca Grav., O.allenmnsGray., 0. scricea Dej. , 0. fuscala Grav. , in Bo- letis. — Bolilochara Boleli Lut., B. socialis Payk., B. pulchra Grav., B. cinrla Knoch, B. langiuscnlaGrà\'.,B. alramenlarialiirb., B. excavala Gyll., B. clongaia Grav., B. ohlonga Grav., B. dcpressa Grav., B. ciu- ■namomca Grav., B. PuinUio Grav., B. m/nit- I tissimà Dej., B. Fmgi Grav., B. Palruelis Dej., in Boletis variis. — Aulalia impressa 60 47i MYC Oliv., in Bolclis. — Staphylinus trîcolor L., S. lunatus L., S. thoracicus L., in Bolelis. Tribu des Érotîliens. Lycoperdina immaculata Lat. , L. suc- cincla Lat., in LycopetdomhyiS. — Endomy- cus coccincus Fab. , in Bolelis suberosis. — Erotylus nistrio L,, in Bolelis. — Tritoma puslulatum Lat., in variis fungis , T. li- puslulalum Fab., in Polyporis suberosis. _ Triplax russica Fab., T. rufipes Fab., T. œnca Fab., T. melanoccphala Fab., in variis fat^gis. —Engis humeralis Fab. , in Bolelis et aliis fanais.— Cryplophagus cclla- ris Fab., in Lycoperdonibus. Tribu des Dermestiens. Mycelophagus quadrimaculahis Fab. , in Polyporis prœsertim in Polyporo fomeptario. — Telraloma fungorum Fab., T. Demarestii Lat., in Polyporis suberosis. —Leiodescin- namomea Lai., in tuberibus, L. humera- lis , L. rufomarg'nmlus Duf. , in variis fungis. Tribu des Di-vriiniENS. BoUtophagus ajarkkola Lat., in Agaricis et Bolelis et praîserlim in Bolelo imbricalo. — Diaperis Doleli Lat., in Polyporis sube- rosis. Tribu des PiaÉLicNS. Uloma culinaris Fab., in fungis. Les larves de plusieurs espèces du genre Hypophlœus paraissent aussi vivre dans les Champignons. Opatrum sylphoides L., in fungis quer- neis dubii generis. Tribu des HÉLoriENS. Mycelocharis laihala Lat., in Bolelis. Tribu des Canth.\ridien3. Onhcsia micans Lat. , in Polyporis. — l'uslrophus dermcsloidcs Ulig , in Bi)leli.s. — Mycctoma sulurale Panz., in Polyporis abic- uini. Tribu des Bostrichiens. Cis Boleli, Lat., C. affinis G y 11., C. Bos- trichoides Duf., in Polyporis coriaceis. — liostrichius mlnulus Lin., in Polyporo re/'si- culori. Tribu des Curculioniens. Âiielabiis cemmhoides Lin., in Polyporo fomcnlaiio. MYC LÉPIDOPTÈRES. Tribu des Pyraliens. Phycis Boleli Fab. , in Bolelis. — Euplo- camus anlhracinellus Duf., larva in Fungis variis. — Phalœna Boleti F'ab., in Polyporo versicolori. — Tinea betulinella L. , in Po- lyporo belulino. DIPTÈRES. Tribu des Tipuliens. Bolitophila cinerea Meig. , larva in fun- gis. — Macrocera hybrida Meig. , larva in Agarico sulphureo. — Mycelophila fungo- rum Lat., in Boleto luteo ; M. Agarici Oliv., in Lcmile bctulina ; M. amabilis Duf., in Dœdalea suaveolcnte ; M. hilaris Duf., in Fistulina hcpalica ; M. îunafa Meig. , in Agaricis sessilibus; A/, inermis Duf., in Boleto pinorum. — Sciophila melanocC' phala Duf. , in FisHilina hepalica. — Cero- plaius tipuloides Bosc. , C. dispar Duf. , à la face inférieure du Bolelus ungulalus ; C. carbonarius Bosc. , in Bolelo unicolori? — Cordyla crassipalpis Meig. , in Bolelo eduli et Agarico Palomet. — Sciara ingenua Duf., in Bolelo imbricalo et variis fungis. Tribu des Musciens. Aricia teslacea Meig., in Bolelis putrefac- lis. — Cœnosia Fungorum Meig. , in Aga- rico campeslri. — Anlhomia melania Duf., A. manicata Meig. , in Bolelo eduli et Agaricis pulrefaciis. — Ilelomyza tuhc- nun , 77. lineala Duf. , 77. penicillala Duf., in Tubcre cibario ; 77. tigrinaUtig., in Fislulina hepalica. — Blephariplera ser- rata Duf., larva in Fislulina hepalica. — Sa- promyza blcpharipleroides Duf., larva in 7m- bcre cibario, Agarico Palomet, Ag. populi- cola iii Bolelis. — Drosophila fasciala Per- ris., in Fislulina hepalica , D. maculata Duf., in Bolelo imbricalo. — Pliora pal- lipes Lat. , in fungis pulrefaciis. — Limno- sina lugubris Duf., in Bolclis pulrefuclis. Tribu des Asyuens. Empis minuta Lin., in Agaricis. ARACHNIDES. Tribu des Ac.\ridiens. Acarus fungorum L., in variis fungis. — Cheylelus erudilus Lat., in fungis exsiccalis. Celte lislc est loin d'èlre coinplclc : elle MYC sufflt cependant pour indiquer aux entomo- logistes que les Champignons , comme les différents bois, les fleurs, etc., peuvent leur fournir de nombreux matériaux pour leurs culicctions. Puissent- ils à l'avenir noter plus exactement qu'ils ne l'ont fait jusqu'à ce jour, sous leur véritable nom, les Cham- pignons dans lesqiiels ils auront trouvé des Insectes parfaits ou à l'ctaLde larve. Ces végétaux inTérieurs sont quelquefois fort abondants. On ignore si leur putréfac- tion peut causer des accidents. Tout porte à croire que les nombreux Insectes qui s'en nourrissent hâtent leur destruction, comme celle des cadavres des animaux. DE LA PLACE QUE DOIVENT OCCUPER LES CHAMPIGNONS DANS L'ORDKE NATUHF.L. Cette place n'est pas encore déterminée. Si l'on consulte les auteurs , on voit que les Champignons sont tantôt entre les Algues et les Lichens , tantôt avant ou après l'une ou l'autre de ces deux familles. Lorsque M. Decaisne soutint sa thèse de docteur à la Faculté des sciences de Paris, il eut à ré- pondre à quelques questions que M. deJus- sieu lui flt sur ce sujet. Dans ses réponses, il chercha à démontrer que les Champignons forment un groupe parallèle aux Algues , mais que ceux-ci sont supérieurs à ces der- nières, tandis qu'ils se fondent avec les Li- chens par certains caractères de fructifica- tion. D'après les recherches de cet habile observateur, les Algues sont les végétaux qui s'éloignent le plus de tous les autres par la simplicité de leur organisation, puisque cha- que utricule, en se séparant, est susceptible de reproduire l'espèce , phénomène qui ne s'observe parmi les Champignons que dans les Arthrosporés. Ce point surtout, et quel- ques autres, établissent une ressemblance entre ces deux familles, mais seulement entre quelques groupes , comme ceux des Con- ferves et des Byssoidés. L'un et l'autre sont simples ou rameux, composés de cellules articulées bout à bout, fistuleuses et cloi- sonnées. Cette ressemblance est même telle- ment frappante dans quelques cas, que l'on a décrit comme des Algues les filaments con- fervoides que produisent les spores des Cham- pignons quand ils végètent dans les liqui- des : la germioaiioD des mousses, d'après MYC 475 les observations de MM. Bruch et Schimper, a donné lieu à la même méprise quand leurs spores se développent dans l'eau ou dans des lieux humides. Une disposition filamen- teuse et une grande simplicité dans la struc- ture sont donc les seuls caractères communs aux Algues et aux Champignons. Si maintenant on veut pousser plus loin la comparaison , on voit ces deux groupes s'éloigner et revêtir chacun des caractères particuliers. Les Algues vivent dans les eaux; les Champignons sur la terre, les débris do végétaux, d'animaux , etc. ; ils ont besoin du contact de l'air et de l'humidité pour végé- ter. La fronde des premières est générale- ment arrondie ou comprimée, de couleur verte ou rouge; le réceptacle des Champi- gnons présente des formes extrêmement va- riées et toutes les couleurs imaginables. Les unes, dans toutes les époques de la vie, sont toujours en contact immédiat avec le li- quide ambiant; les autres , au contraire, sont toujours recouverts, dans le premier âge, d'un voile membraneux, filamenteux, plus ou moins persistant. Relativement à la composition chimique , outre la cellulose et une gelée végétale, les Algues contiennent de la silice, du brome, de l'iode , des sels de chaux, de soude, de magnésie , etc., qu'elles ont puisés dans l'eau; la mannitc, que quelques espèces fournissent en se des- séchant, semble plutôt être le résultat do leur décomposition qu'un principe immé- diat. Les Champignons donnent à l'ana- lyse un plus grand nombre de produits; on y rencontre delà cellulose, de la fun- gine , de l'osmazome, de l'adipocire , de l'huile, de l'albumine, une espèce particu- lière de sucre, de l'acide oxalique, fongique, et dans plusieurs espèces un principe véné- neux , que M. Letellier désigne sous le nom d'amanitine. Ces différences sont certaine- ment assez marquées pour que l'on ne con- fonde pas ces deux familles de plantes ; mais la plus grande repose sur les organes de la reproduction. D'après les observations de M. Decaisne , on est autorisé à regarder les spores des Algues inférieures comme dépourvues de membranes, et quand elles se localisent, leur dernier terme de développement s'éloigne moins de la forme utriculaire que celles des Champignons, dans lesquelles on obsene 476 MYC toujours une et souvent deui ou trois mem- branes distinctes et colorées. lùi outre, elles sont douées d'un mou- vement manifeste, et celui que Linné et d'autres auteurs ont observé dans les Cham- pignons ne peut élre rapporté qu'au mou- vement moléculaire ou brownien. Enfin , MM. Deiaisiie et Thuret1)nt découvert dans les Altjues de véritables anMîéridies avec des anim.ilcules; les Champignons et les Lichens n'ont rien présenté de semblable jusqu'à ce jour. Quoique les végétaux qui .ipparlicnnent à ces deux familles aient une structure celluleuse et liés simple, ils (Mirèrent encore parce qu'ils n'ont p.is le même mode d'évolution. Les spores des Al- t;iics , en vertu des organes de locomotion dont elles sont pourvues, se fixent, se cramponnent à un corps quelconque dans l'ciu, donnent parfois naissance à des fila- miTits sur lesquels la fronde se développe plus tard d'une manière continue et uni- forme; celte fronde n'éprouve pas de chan- j^cinents manifestes, et lorsqu'elle vient à fructifier, les spores résulient de la trans- fiirmalion de l'endochrome. Dans les Cham- pignons, au contraire, on observe le my- célium, résultat de la végétation des spores, sur lequel se montre un tubercule dont la surface, dans les cas les plus simples, porte les spores, ou qui, dans d'autres cas, s'al- longe sous la forme d'un pédicule dont l'ex- trémité supérieure se dilate, prend des for- mes variées, et se couvre , arrivé au der- nier terme de son évolution en tout ou en partie, d'organes reproducteurs nus ou ren- fermés dans des conreptaclcs particuliers. Si l'on pouvait adopter l'idée de M. Corda, qui prétend avoir vu dans les Champignons lactescents des vaisseaux semblables à ceux •lu l.ilex, et des élatères dans le réceptacle lies Tricbiacées comparables aux trachées des végétaux supérieurs, les Champignons présenteraient une organisation beaucoup plus compliquée; malheureusement, jusqu'à ce jour , iM. Corda est le seul qui ait vu les vaisseaux des Agarics , et les élalères des Trichiacées ne sont que des. moyens de dis- sémination des spores analogues à ceux que l'on observe dans les Hépatiques. Les Algues et les Lichens n'ont aucun rapport, si ce n'est dans le développement (J'-s spores , qui émcllenl aussi dans ceux- MYC ci des filaments, ordinairement peu visi- bles , et auxquels on a donné le nom d'y/y- polltalLus;\!x structure du thallus est formée également de cellules simples, mais beau- coup plus enchevêtrées que dans la fronde des Algues. Les éléments constitutifs des Lichens sont plus nombreux, et la matière verle qu'ils présentent, ainsi que les spores, renfermées dans des thèques mélangées ou non avec de nombreuses paraphyscs, établis- sent des différences qui ne permettent pas de rapprochement, pas même avec le Cœno- gonium Linkii, dont le thallus est formé de fibres aussi ténues que celles de quelques conferves. Les Champignons et les Lichens, outre quelques ressemblances de thallus et de ré- ceptacles qui exislenldans la forme, la struc- ture et la consistance, présentent, sous le rapport de la fructification thécasporée qui leur est commune, une plus grande affinité. C'est pourquoi De Candolle avait formé des Hypoxylés une famille intermédiaire. Ces végétaux sont pourvus de spores simples ou composées avec ou sans paraphyses, et pla- cées à l'extérieur ou dans l'intérieur d'un réceptacle ou d'un conceptacle. Ces orga- nes , cependant , offrent encore des différen- ces remarquables. Dans les Champignons, que les thèques soient placées à l'intérieur ou à l'extérieur, leur surface est toujours nue, au lieu que, dans les Lichens, elle est constamment recouverte d'une croûte granuleuse, amorphe, assez compacte, qui les garantit des injures de l'atmosphère, et qui donne la couleur au disque des scutel- les. De plus , comme je l'ai observé dans plusieurs espèces de Lichens, et notamment dans les Lecanora Villarsii elvenlosa, l'apo- Ihecium n'est pas annuel, mais bien vivace ; toutes les thèques, comme dans les Cham- pignons, n'arrivent pas à maturité à la même époque , elles se succèdent, et pendant deux ou trois ans ; ce n'est que quand il n'existe plus d'éléments pour en produire de nou- velles, que la lame proligère disparaît de l'apothecium et le laisse à nu. Les Lichens, en raison des Gonidies ou de la matière verte qu'ils (losscdcnt , et qui n'existent pas dans les Champignons, paraissent a\o\t un degré d'organisation plus élevé que ceux- ci ; c'est donc ajuste titre que M. Decaisne, avec MM, Ad. de Jussieu , Endlichcr, J, MYG Liiidley et Ach. Richard , commence la série des familles naturelles par les Algues, les Champignons et les Lichens , etc. NOMENCLATUBE. Les termes dont on se sert dans une science doivent être clairs et précis, autre- ment il est difûcile de pouvoir l'exposer con- venablement. Ceux que l'on a employés jusqu'à ce jour dans la Mycologie ne nous le prouvent que trop, puisqu'ils se rapportent souvent à des objets très dilTérents, comme il est facile de s'en convaincre en parcourant re\posé suivant. AIGUILLONS. Prolongcmcnls en forme de dents on de pointes qui rccoiiviciit la face friiclifère d'un chapeau dis- linct ou membraneux. Acicula Balsch. ( hydniiin ) ; — Aculei Dillen, Jiissieu, etc. {hydnum), Micheli, Gledilsch {lyco- perdon) ; — Ai^Hillons Btilliard [hydna) ; — Ap- pendiculœ Hoffmann ( hydmini); — Dens Nées , Martius {sisloliema)\ — Denticuli Micheli [hydna) ; — Ptipillif Paulet ( hydnuin ) ; — Pointes Vaillant (hydiiiim); — Processus hynienii Berkeley (Po- lyplociuin); — Protiil/ernntin elongiilii Berkeley (hydnuin) ; — Subuli Nées, Relienliscli (hydnuin); — Spicula mW (eriuaceus); — Tubercula Mmi- \aQ,nc(iadulum); — TuiiUi connexe Glcditsi h (liyd- num); — Fillus dariusculusLoureiTO (hydnuin). ANNEAU, Voile membraneux ou filamenteux qui s'insère, d'un côte' autour du jh dicule , et do l'autre à la marge du chapeau, de sorte qu'il recouvre les oiganes de la fruttificalion. Annulas Linné' , Persoon , etc. (ngnricus , bole- tiis); — Anulus Gleditsch ( agni-nus ) ; — Collet l'aiilct , Montagne, etc. (ngnricus); — Collcrellc KiiharJ, [ngnricus), Brongniarl (hymenophnllus) ; — Corolla Vitladini (amnnita) ;— Corlinn Persoon (ngnricus), Fries (bolelus); — Indusium Vcntenat, Nccs, Fnes (hymenophnllus); — Invvlucrum pro- prium Corila (hymenophnllus) ; — Lepiotn Pcr- siHin, Blontagne ( ngnricus ) ; — Voile Paulcl ; — Vélum annulnium , partiale , proprium , uniter- snle, concreluin Fries, Monl.Tgne, etc. (ngnri- cus). CHAPEAU. Partie supe'rieure arrondie ou dilale'e d'un Cham- jiignon, diitinctc du pcdicule , et qui l'orte les or- i,aiics de la fiuclilicatiou cl leurs annexes. JsiomaTilaii et Fingerhut (ngnricus , polypo- rus, dtcdalea, phallus, thelephora, Exidia , hyd- nuin, leolia, clnfiiria, lielt'elln, solenia) ; — Ca- pitule Vaillant (agaricus) ; — Capilulum Michel [^yc{nlis, etc.), Ljune' (niHÇO/) , 'Tode .^slilLuni , I\JYC 477 ascophorn, hydivphora\ GleUitsch ( lycoperdon ); IlolmskjoUl (pezizn) , Montagne tphnllus) , Cnput Holmskjold ( c/ncnrirt , sphœria cnpilntn , leo- tin), Va'llant, Persoon (agaricus, bolelus, etc.) ; — Chapeau Vaillant, etc. ( ngnricus ', Rebenliscbi (morchellai ; — Chnpitenu Vaillant, Paulel (ngn- ricus); — Ilyinenopliorum Frics (ngnricus , poly- parus , liydnum, ett. ); — Bnrnsol Vaillant ( aga- ricus); — Pileolus Batt.irra (agaricus) ; — Micheli (l'olyporus , phallus , morchelln) , Glcditsch \hel- velln ), Hallcr (clnuarin); — Pileus Dodonreus Ray, Linné, Hallcr, etc. (ngnricus , bolelus, inor- chella , etc.) ; — Corda ( vibrissen , spnlhularia , leolin), Berkeley (guepinia), Schreller (pezizn), Rnini Holmskjold (clnvnria); — Table, tabula PmiIcI (agaricus , bolelus) ; — Tète VaiUant (bo- letus) ; Verlex Holmskjold (clai'aria); — Vmbelld Marsili (ngnricus). HYMENIUM. Couche membraneuse et superficielle sur la- quelle reposent imme'diatemenl les organes de la frudification, Cnllus Pline, Fries (tremelln, exidia, agyrium, dacryomyccs , etc. ) ; — Cnvus superus Batsch (pezizn), Discus Persoon , Fries , Hulmskjold , etc. (pezizn); — Hyinénc'e Persoon (helvelln, mor- chella, pezizn, geoglossum); — llyinenium Per- soon, Fries, etc. (ngnricus, bolelus, etc.), Reben- tisch (pezizn) , Sprcngcl (sphœria ) ; — Hymenion Noulet et Dassier (ngnricus, bolelus, etc.); — Memhrann gongylifern, seminifern , sporuli- fern Krou)bl)olli (ngnricus , bolelus, etc.); — Menibrnne fructifère Brongniarl ( agaricus , bole- lus, etc. ) ; — Placenta Vaillant ( phallus ) ; — Pulpa Corda (hyinenoiihallus , phallus, lysurus , clnlhrus , etc.); — Stralum sporidiferum Fries { tuberculnrin) ; — Stralum thecnruin , sporo- phnrorum î^ces (ctavarin, merisinn, namalelia); — Superficies corporis SchaelTer, Batsch (clnva- rin); — Superficies plncentnris Kromblioltz (ngn- ricus, bolelus, etc.); — Thnlamium Fries (hyme- noinycetes, discoinyceles, pyrenomycetes). LAME.s. Parties appcndiculaircs du chapeau , membra- neuses, allungccs , disposées en rayon ou en éven- tail. Ascoma Bluff et Fingerhul ( agaricus ) ; — /•■eHi7/e<.s BulliarJ, Paulel (aga/iciu); — Ilymc- niuin lamellosum Fiics , Berkeley , Montagne (ngnricus), Berkeley, Montagne (hymenogrnmme); — t.nmes Persoon , Montagne , etc. (ngnricus) ; — Lamellœ Micheli, Persoon, Fries, etc. (ngnricus, schtzophyllum , etc.) ; — Lamellulw Fries (sisn- treina). Corda ( cyclomyces ) ; — Lantinn Micheli (ngnricus), Glcditsch (helvella) ; — Membrnna Dodonœus ( ngnricus ) ; — Membrnne Jrurtifère Brongniarl ( agaricus, bolelus, etc. ) ; — j^ci\ures Vaillant (canlharellus); — Plica Nées, Berke- ley, etc. (meriilius , canthaietlus) ; — neceplacti^' 478 me Siilci Biittiiira (^tigtt- luin Pcrs. {ttsoslroma Corda { hystcriuni}, Ttloa- Itt^nc (tnierciilnrin), Nccs {sclerolium, stemoni- iis) ; — liypolliallus Corda, MonUigne ( itredo , piiccinia), Monlagne (trichia, arcyria, steiiioiii- tis, clc.) — Macula Marlius [Xyloma); — Mesen- tericn To-c [irichia, arcyria, clc.) ; — Myccli(hc Gasparini {Pietra Jungaja) ; — Nidularion, Nidu- larium Noulct et Dassier ( agaricus campestris , nmanila aurantiacu) ; — Phlebomorpha Persoon ( trichia , arcyria, etc. ) ; — Radicula hyssoidea Pcisoon {agaricus), S'prcn^eX { lycoperdon); — Rtidix Uallarra ( agaricus , bolelus ), Holinskjold {cyalhus , claviuia) , Batsch {hydnum, etc.) ; — naniusculi JilursiVi {agaricus ); — lihizopodium Nccs {agaricus), Ehrcnherg , Nées, etc. {/nucor , erysiphe) ; — Bouille Necker ( itredo ) ; — Silits Marsili ( agaricus , boletus ) ; — Stolons Raspail (conoplca); — Slrnma Montagne ( <»7c/iirt, arcy- ria, etc.) ; — Sabiculum Persoon {Irichia, stenio- niiis, clc.) ; — Thallus Fries {hyphotnyceles), Ber- keley ( antennaria ) ; — Tomcntuin Sprcngel {sphœria), Link {agaricus, polyporus). ORIFICE. Ouverture régulière ou irregulière par kquellc Jcs spores se dispersent. Aperlnra ToJc ( sphœria ) ; — Jpex Bulliard {sphœria) ; — Foraminula Gledilscli {poronia) ; — Linea Fries {sphœria pulvis pyrius ); — Linea iransvcrsalis Tode ( hysleriuin ) ; — Orificium Tode {sphœria), Batsch {lycoperdon ); — Os De Candollc {tylostomn) ,mon{n^nc {polyporus), GIc- «lilsth , Michcii {geaster) Sprengel {ascophoru) , Beliruliscli {œci,lium); — Osculum Micheli {geas- ter). Dlunel Fingerhut [tylostoma, myriostoma); — Osliolum Tode, Fries, Peisoon, clc. {sphœria); — Rima De Candolle, Marlius, Peisoon {hyste- rium); — Sillon Persoon { hysterium); — Stoma Frics , Marlius ( sphœria ) ; — Stylus Batsch {sphœria) ; — Slylus spermalicus vcl collum Rc- bcntisch {sphœria) ; — Trou Brongni.irt {myrios- toma) ; — UmOiltcuf Michcii {^casier). MYG PARENCHYME. Substance qui forme les diHcrcntes parties des Champignon;. Conlexlus Fries, Montagne, Berkeley, clc. {pO' ly parus , thelephora, trametes , agaricus, clc); — Caro Scopoli , Persoon , etc. (agaricus , bole- ttts, etc.);— C/ini'r Vaillant, BalUard {agaricus , boletus), Paulct {lycoperdon ) ; — Fabrica Holnis- kjold {claparia) ; — Gleba Fries, Tulasne ( lyco- perdon , etc. ) ; — Glebulœ , Glutinium Brrnliardi lUvona {sphœria bifrons); — Massa semiiinlis Persoon {boi-ista) ; — Massa pulposa Rebcnlisch {lycog'ila) ; — Medulla Micheli { elaphomyces , tuber) ; — Parenchyma Glcdilsch {lycoperdon ), Vitladini ( tuber) ; — Pulpa Bcrnhurdi - Bivona {sphœria echinus), Michcii, Gledilsch {lycoper- don). De Candolle {nœmaspora ), Corda {phallus, clalhrus , etc.); — Substanlia Tude {sjiermo- derinia, sclerotium), Scopoli, Batsch {agaricus, clavaria), HofTinann {thelephora) ; — Substance Vaillant {boletus) ; — Texturti Martius {xyloma) ; — Trama Fries, Montagne {agaricus, polypo- rus, trametes, etc.). PÉDICULE. Partie inférieure et re'lre'cie qui supporte le cha- peau. Basis Glcdilsch ( lycoperdon ) ; — Byssus Mi- cheli {mucor); — Cauliculus Dodonaeus (mor- chella) ; — Caulis DiUcn, Hallcr, Schocffcr ( aga- ricus, helfella), Rebenlisih {scleroderma, clava- ria ) ; — Cephalophorum, Nées {stilbum) ; — Cys- lophorum Nces (nu/cor, ascophora, thamnidium, pilobolus) ; — Fibrœ Marlius ( eriiicum , helmin- thosporinnt, rhacodium, aniennmria, himantii.); — Fibrillœ Pers. {menispora, allcrnaria, actino- cladium), Fries {campsotrichum, chloridium, ma- crosporium, œdemium, myxoirichum, polythri- chum , etc.); — Fila Persoon {enneuni, nionilia, allernaria, demulium, mesenterica, racodium, byssus, etc.), Beikclcy {macrosporium, septo- nenia, sporocybe, helminlhosporium) ; — Fila- ments Brunguiart {monilia, allernaria, dcina- tium, elc), Link, Nees,Lcveilld, etc. {hclicomyces, mycogone , acremonium, epochnium, monilia, desmotrichum, haplaria) ; — Hocci Fries ( core- mium, pénicillium, botry lis, tricholhecium, clc.) ; — Hypha Marlius {sepedonium,fusisporium, etc.), Blulï et Fingerhut {mycobanche , gonioLrichum , sporotrichum, fusisporiuni, trichotheciutii, chlo- ridium, botry lis, stilbum, etc.) ; — Hyphopodium, Corda, Montagne ( mucor, uredo, etc. ); — Pedi- cellus Frics {erineum, coryneum, phragmidium, xenodnchns), Sptengel {geastrum). Nées {pezizn), — Pédicule Dodons- kjold {lycngnln, epidendron); — Glohuli Ballaira, Glcdilsch {polvsaccum) , McrVclcy {scoleiocnr- pus) % — Clohiis Jussiou {lycoperdnfi) ; — Int'olii- crum Necs ( silcrodermn , dipladermn , hovisla , lycoperdon, liallarren, tylostomn, gctrstnim, c\c.); — Locclli, loculi Bulliard ( spuniaria, reticnla- rin) ; — Mucosite's splivriqucs Paulct {physarutn, lycogaln ) ; — Pericnrpia Bulliard , Montagne ( ly- coperdon, stcmonitis, retirulnrin, piluboliis, as- coplioni) ; — Peridiolum Fiics { polysnccnm , rni- tremyces, polysaccum, stilbum, niucor, verticil- lium , syzygiles, etc.), Biongniarl ( «iV/h/iîmVi, polyangium, myriococcnm) ^tiHvWus {cyalhus) , Monlugnc {mucor , nscospora , uperculum pilo- boli); — Peridium Pcrsoon {mucor, geastrum, lycoperdon ), Bcrnliardi Bivoiia {n'cidium ) ; — Frics {nidulnria, nrnchnion, elnphomyces, titber, phnlloidei, lycoperdei, trichodermei, sclerotiei, opiosporei,pcrisporet, astvrophora, œgerita, eiy- siplie, mucor'. Corda {hystcrangium, genea, sphœ- rozosmn, balsamia, rhizopognn, tuber) \ — Peri- dium exlcrnum Fries {clntlirus, coleus, laternea, phallus, lysurus , bntlarrea, nntennnria , lasio, botrys, a-gerita, asterolhecium, etc. ), Sprengel, Rcbenliscli {rlneiiocar/jus}, Berkeley, Bhift'et Fin- MYC A79 gerhut {lycoperdon, bovisla, tiiln-r , etc. ) ; — Pseudoperidium Link, Friis {ncidiiiin , rœstelia, uredo, uslilago, erineum). Corda {clnvaria tri- chopus), Peridium milri/orme HlouUigne {insti- tate, oslrncodermn) ; — Sporangioluni Nccs {sic- monilis) ; — Spornngium Link {lycoperdon, bo- i'ista,trichia, stemonitis). Corda (polynnginm, milrcmyces , polysaccum , etc. ) ; — Succulits Spiongcl {milremyces) ; — Tête Vaillant {lycoper- don) ; — Theca Pcrsoon ( spumaria , diderma , trichia, acidium), Bulliard {spumaria) ; — Tégu- ment Pcrsoon {spumaria, trichoderma) ; — Tuni- que Paulct ( lycoperdon , onygena). PERITHECIUM. Réceptacle le plus ordinairement coriace ou corni», renfermant des spores uucs ou contenues dans des Ihùqnes. Ali'eola' Jussicu ( spha-ria, hypoxylon ) ; — Crt- yitas \hA\ct{sphœria); — Capsula llallcr {sphœ- ria) ; — Cellœ Baisch {sphœric) ; — Cellulw llill, Baisch ( sphwria ) ; — Fofcola- Jussii'U ( sphœrin, hypoxylon); — Globuli Baisch {sphœiia glnhu- laris ) ; — Loculi , loges Bulli.ird ( sphwrin ) ; — Perilhecium Persuon ( tuber, geastrum, bnvisia ), Pcisoon, Fries, Mai lins {sphivriri, hyslcrium), Re- ^lenlhch { na;>7iaspora, xylonia), Coi\\n {sphœro- lueinti, sphœrificei, melancoiiiei, sporncndei, hys- teriacei , phragmolrichwi ) ; — Pscudopyreniuni Blud et Fingerhut ( phoma , ceulhosporu , peri- sporium , actinolhyrinm , lasiobothrys , cytîs- porn, elc.) ; — Pseudoslroiua BKifl' et Fingeihut ( lepiostroma , sclerotium , acrospermum ) ; — Pyrenium Blull et Fingerhut {helicobclus , cocco- bolus , erysiphe, spœronania , rhizopogon, dolhi- dca, tuber, cynthus , polysaccum) ; — Recepla- culum Peisoon, Fiics , clc. {sphœrin, hyste- rium, clc); — Sphœrula Pcrsoon, Sprengel {sphte- ria) ; — Verruca Batch {sphtvria). RÉCEPTACLE. Champignon en entier, ou seulement la partie sur laquelle reposent les organes de la rcpiodiiclion. Acelabnlum IIofTniann {peziza ) ; — Aggedulœ, Hoirmann {œcidium, arcyria); — Ascoma Bhiflf et Fingeihut ( peziza ) ; — Area ToJc ( epichy- sium ) ; — Pase sessile Brongniarl {a'gerita, epi- coccum, etc. ); — Calix Jus-ieu, Scopoli ( cyn- thus); — Capitulum Holmskjold {peziza); — Cap- sula Pcrsoon ( vermicularia ) ; — Cellule; llill {sphwrin) , Berkeley {dolhidea) ; — Cephiilopho- rum Nces ( stilbum ) ; — Cla^iila Ilolmskjoli:, Pcr- sojn ( sphœrin ), Frics ( pistillarin ) ; — Coneep. tacle A. Richard {sphœrin, hysleiium, erysiphe)- — Corpus Glcdilsch ( bolelus, clnfariu, lycoper- don), IJatsch, Sprengel {peziza) ; — Coque Haspail {couoplen) ; — Cratera Bulliard {peziza) ; — Cu- pulii Ilolmskjcld, Per-oou {peziza); — i)/.vfri j Fi ics [blennoria, coryneum , dicoccum , schizoderma , pezizji) ; — Epiperidium Nccs {polyangium, piso- carpiiim, cyalhus) ; — Excipulum Monljgi'e (/<•*• 3I&D MYC Zizn); — GlobiiU Pcrsoon {pUylloslictn) , Ilolnis- kjolJ (lycogala, epideiiiiron) , Bcn.liaidiliivona [eiysi/jhe) ; - Lamina Gledislch ( agaricits ) ; - Lnmina excavaln Sclirencr { peziza)\ — Massa carnosa Marlius ( podisoma ) ; — Massa stlnli- nosa Baisch (clathriis) ; — Peridiiim milrifurme Monlagiic {instilate , ostracodenna) ; — Pileoliis Haller [clat-ariafragilis), Micheli, Clcdltsch {aga- riciis , helvella ) ; — Pileiis SchœfTer ( peziza ) ; ~ Pseiidoslroma Mùiitagne { lliamitomyces ); — Pyrenium Blufl' tt Fii.girhul ( spUœria, cyalhus) ; — nami llolmskjoIJ, Bulliaid, ie;irfi(//?i cyalhi); Semen corniciilatnm Miclicli [sphœiia, ceralosperma ? ) ; — Sphœnila Pcrsoon ( spluc- ria)\ — Sphœrulœ ascigerm Link {hypoxytoii, Cordyceps ) ; — Sporangiitm Lii.k ( geoglossum , mitriila , morcltetla , peziza , sotenium , aiiricit- laria, Iremella , sclciotinr^i , tpha-riota , cenan- giiim, eiislegia, ballopoma, ascocliyta, lycuper- ilon , bovisla , lignidiiim , craleriuni , pliysa- rum, etc.); — Sporidochiuni veium Link(^ii/;frc«- lariu , fiisarium , ftgerita , periconia , isiiria , ceratiiim, etc.); — Sporidochinm spiirium Link ( sporidesmium, exosporium , corynenin ^ podi- soma, seiiidiiim, elc, ) ; — Slroma Frics , Mon- tagne ( spluviia), Marlius { gymnospoiangiiim , a'gerita , tuberciilaria , melanconium ^ etc.); — Mailius {slilbum); — Sitbiciiliim Sprengil {car- yoboliis); — llieciv pcrsoon {spumaria, fiisa- riinn, didtrma , Irichia, a-cidiiim ) ; — Tritncns Neis (ceialiiim); — Tubercule A. Uichard (tpha- ria); — L'mbraculum Rupp. (Iiydniim); — Utérus Frirs [tiibcr, rhizopogpn, nidularia, polyangium, nlrnclobolus , pilobolus , sphœrobolus , etc.): — ■VilLdini genea, balsainia); — yerlex Holmskjold {cla\'arui). SPORES. Graines ou corps reproducteurs des Chanipi- Cnons. Jnimnlcula Wilk, Munkchauscn , Roos, Linné', \Vciss(ng(jnf.'.f , io/e/Hi), Giroil-Cliantrans {uredo, Stilbospora);— Jscelli Fries f^ascospora )% — Jsci l'rics (yermicularia); — Ascifixi Nces [me- risiiia, clavaria) \ — Anicula. Nlcs, Link, Pir- su.iii {monilia, oïdium, lorula) ; — Biseiiiinn Nccker, Hull'niann {arcyi ia, diderma, trichoder/iia, iftidiiim, peziza); —Capsula Bernliardi-Bivona ('•redo. puccinia ; — Cirrlius R.binliscli {slil- J/.ij/u/rt )j — Corpora vtrmiculiformia Todu MYC hwnnicuhiria) : —Corpuscules h. Vyxchîir'^ {agnri- ciis, boletus, etc. ), Girod-Chantrans ( uredo, slil- bns/iora); — Embryo niidus Eliren))i'rg; — farina Marsili ( (iguricus ) ; — Gelalina hynicnii Hclii-n- tiscli (/«//e»fii/rt;7«); — GewinirtGœrtnLT; — Glebulœ Pursoon (botrytis); — Globus spermaticus ToJe (spbœronnnnà) ; — Gongylcs De ("andolle, Noulel et l'assier ( agaricus, boletus ) ; — Grana tetrus lieu îïecs [coprinus);— Graines Bulliaid {mucor , aspergillus, pénicillium ) ; — Gulta sperma- tica Tode (slilbum); — Latex Pirsoon , Rehen- lisch [phallus, ctr. ); — A'iic/eK.f Frics {cytispo- rei, xylômacei);—Nitcleus seminalis ToJe {pyre- nium); — Pollen Scbied'cr, Baisch {ngnricus , bo- letus') ; — Poussière se'minale Bulliaid [ngaricus); — Pruina seminalis Pcrsoon [isaria, uredo, etc.) ; — Pitlpa l'.lufl' et V\n^i-r\i\\\. [sphœrontvnia'); — Puhis seminalis Persobn ( isaria, œcidiitm, stil- bospora, uredo), Sprengel ( lycogala); — liouille Necker ( uredo rosit ); — Semences , semina BuL liard [cynthus, mttcor, aspergilhis, pénicillium'); — Séminales Turpin [spora , sporidia , sporula, spore, spuri-Ue , spontles), Mouscot ( agaricus, boletus, etc. ); ces termes .lont employés tous dans le mcn)e sens; — Sporangioln [sporidioln), lis pe- tits spores que renferment les spores mêmes; — Stamiiia MiiheU [agaricus, boletus, etc. ); — Truffinclles Turpiu (ti/ter); — î/icca- Nées [spha- rfa, histeriuni); — Vtriculi séminales Uoflmann ( œcidiuni ) ; — Fesicules spermalir/ues Bulliard [agaricus). SPORANGES. Cellules gloliiilcuses ou uUonge'es qui renferment les spores. Angiola Nées [tuber, endogone, upeniiiza) ; — Asci fixi Nccs ( nierisma, clavaria, spathuliiria, geoglossum, luhella, morchella); — Ascopora lilull et l'ing.r'hul (cyalhus), Viltadini [tuber), Esch- AveiliT ( jiielidium ); — Ascidia fixa Nées [pe- ziza , liysterium ) ; — Asci inclusifi Corda ( hel- vella, peziza); — Capiluluni Malpighi [mucedo), Persoou i /^Kcc/wirâ), Corda, lîcrkcley [stilbum); — Capsula- r.ebeniisch ( ^«ccf/iirt ', Bernhardi-Bi- vona ( uredo. puccinia), Holmskjold , Neos [cya- tlius). De C.mdolle (gymnosporangium , uredo," puccinia, bullaria, cyalhus, erysiphe), Hill , Mi- cheli ( tuber); — Carcerula Viltadini [tuber); — Cases séminales Bulliaid (luber) ; — Cellulœ Bul- li;ird, Iti'ikeli-y, Neis [tuber); — Clacuta; Persuon {puccinia, nscophora) ; — Corpora Dillcn ( cya- lhus); — Conceptacula Vit'adini 'tuber); — Cor- pora Dillen [cyalhus); — Corpora can'tosa P.r- i^oon [pilobolus , thelebolus , sphœroboln's , cya- lhus); — Corps lenticulaires V\a\\e\.[cyathus); — Corpuscula B.itiarra (cyalhus); — Cystis Nées ( mucor, pilobolus, exosporium); — Corda [puc- cinia) ; — Frnctus Miibeli, Rtbtnlisch, elc. [cya- lhus ) ; — Globuli Wci-s ( cyalhus ) ; — Graines BuUlaid ; — Granula Marsili [cyalhus) ; — Len- ticuto! Scopoli [cyalhus^ ; — Massa spoivphora. MYC thecigera Martius {^theleboliis); — Noyau Dumor- ticr ( nidularia , carpoboliis, etc. ) ; — Pericarpia liulUard {phragmidiitm , puccinid); — Peridiola Montagne {mucor) ; — Peridium Nées {eui-otium), Nccs {cyathus) ; — Peritheciiim Nces {sporansium cyathi, antennaria) ; — Perii/aPers. {mncor, hy- drophoia, mucedo) ; — Placenta Tode {jjiloboliis, cyalhiis) ; — Podetium Mariius; — Receptaculttm. leiiliforme Glcditsch {cyathus); — Réceptacles partiels ou secondaires Moiilagne {cyathus, po- lysaccum ) ; — Semences BuUiard ; — Semina Jussii'ii , Schrewekiiis ( cyathus ) ; — Sporange , Sporangia ; — Sporangium Martius ( didymocra- ter, eurotiuni , lycogala , myrothecium, licea , diderma , physanim , slemonitis , sclerodernia , lycoperdon, geastriim, cyathus, etc.); — Sporan- gidium Bischoir ( thecœ pezizarum), Fries ( co* siphe), Liiik {eurotiuni, mucor , sporodinia, thamnidium, didymocrater, eiysiphe , antenna- ria, rhizoctonia , spha;riola , cenangium, dothi- dea , ascochyta , lycoperdon, bovista, trichia , stemonitis , etc. ), Corda ( polyangium, polysac- cum, milremyces, nidularia, carpobolus, etc.) ; — Sporangiolum Fries {erysiphe , podosphœria , lasiobothiys , cyathus)^ Nocs (stemonitis ) ; — Thecœ Peisoon , Fi les , rtc. ( sphwria , liyste- rium, etc. ) ; — Thecœ sporiferœ Link {agaricus, bote tus); — Thecœ sporophora; fixa; Martius {pe- ziza, ascobolus, etc.) ; — Vesicula Sprengel {car- pobolus, pilobolus); — Vesicula carnosa Persoon {pilobolus , thelebolus , sphœrobolus , cyathus); — Vésicule favorisée Turj)in ( tuher) ; — Vési- cules fécondantes, spermatiques Dulliard {agari- cus, sphœria, tuher); — Vésicule globuleuse 'Bro»%waii {pilobolus, uscophora, syzygites); — Vesicula sporophora Martius ( mucor , asco- phora ). THÈQtES. Espèce de sporange compose' d'un utricule allongé ou globuleux qui lenferme les spurrs. Jsci Nées, Link, Fries, etc. {agaricus, bo- lelus, ctavaria, spharia, peziza, stegia, patella- fia, lympanis, helerosphwria, etc.), Corda {ery- siphe, etc.) ; — Jsci inclusivi Corda {helvella, etc.) ; — Asciilia Sirengrl {sphwria, lophium, phlebia, boletus, irpex) ; — Cellula: Bulliard {luber) ; — Capsula; Hill , Micbeli («iiifr); — Capsula A. Ri- cli^.rd {sphwria) ; — Carcerula Vitladini {tubcr) ; — Conceplaculu Vittudini {tuber); — Cases sé- minales Bulliard ( tuber) ; — Loges Paulet ( pe- iizaj ; — ^ucleus Frics ( sphwriacei , phacidia- cei); — Sporangia Fiirs {podisoma, gymnospo- rnngium, tuber, rhizopogon, emlogone, nidularia, polyangium, spha'robolus), Cordii {crateromyces , liemiscyphe, didymocraler , nidularia , carpobo- lus), Tulasne {hydnoboletes), Cas\.;i%\\c {sphceria , hyslerium , erysiphe) ; — Sporangidium Bischotf , Thecœ pezizarum ; — Thecœ Persoon {spumaria, fusarium, diderma, trichia, acidium) Rebenlisch (peziza , spiuvriu , stUbcs/wra ) ; — Thecœ spori- T. Vlll. MYC 481 Jerœ Nées ( agaricus, polyporus, pislillaria, etc.); — Thecœ spermatophorœ Sprengel {peziza); — Sporangiola Nées {sporœ pezizarum, hysterio- rum); — VtricuUHud'iuann {peziza);— Vésicules Geoffroy {tuber); — Vésicules favorisées Tuviia ( tuber). TUBES. Parties appendiculaircs du chapeau en forme de tuyaux cylindriques ou anguleux, places li'S uns à côte' des autres, ouverts par une cxtremiti^, et qui renferment dans leur cavité' les organes de la re- production. jiU'eolœJ^ees (dwdalea); — Alveoli Corda {fa- folus, hexagonia), Berkeley {laschia); — Ascoma Bluft et Fingerhut {solenia); — Cavernuli Baisch ( bolctus-polyporus ) ; — Foraminula Miclicli {bo- letus, polyporus) ; — Pori Liune, Frics, Persoon {boletus , polyporus ), Berkeley ( hexagona ), Re- bcnlisrli {dwdalea) ; — Beceptacalum Robcnli'ch, Sprengel (rfrt'rfn/en ) ; —Sinus Relientiscli, Spren- gel {dwdalea) ; — Tiifce* Persoon , Bullijrd (io/e- tus); — Tubi Batsch {boletus), Bulliard (fistulina) ; — Tubuli Sprengel {fistulina , erineum ) ; — Tu- buli connexi Gledilsch {hydnum); — Tuyaux Vaillant {boletus. polyporus). VOLVE. Membrane plus ou moins consistante , dans la- quelle est contenu le Champignon dans son jeune âge , et qui se de'cbir* par suite de son développe- ment. Enveloppe Paulet (amanila); — Involucrum Paulet (rt«inni/a); —Manteau Vaillant (u^aMCiu) ; — Peridium Fries, Curda {phallus, battarrea, ase- roe, clathrus); — Scrotum Dodonaeus {phallus) ; — Sporangium Sfxen%i\{mitremyces); — Utérus Y ries { phalloidei , luberacei, nidulariacei , car- poboli, trichospermei); — Vélum universale , discretum Frics ( amanita ) ; — Volva Alicbeli {agaricus, phallus, carpobolus) ; — Hill {cyathus), Sprengel {geaster), Berkeley {aseroé, secolium, polyplocium ), Gledilsch {arcyria, stemonitis). La nomenclature de ia Mycologie est , comme on vient de le voir, un véritable chaos. Elle possède un trop grand nombre de mois pour exprimer le même organe. Les modifications que j'essaie aujourd'hui d'y apporter sont le résultat de l'expérience; si elles ne présentent aucun caractère de nouveauté , j'espère qu'elles seront acceptées à cause de leur simplicité. Mou but, en proposant de donner le même nom à toutes les parties qui remplissent les mêmes fonc- tions, est de rétablir l'uniformiié dans la synonymie , et de faciliter en même temps l'étude des Champignons. Avant d'exposer les changements que celte nomenclature me semble nécessiter, il 61 482 MYC esiconvenabledeprendrequelqacs exemptes. Je suppose que l'on ait sous les yeux l'O- ronge (Agaricus Cœsareus), qui me paraît être le Champignon le plus complet, celui dans lequel toutes les parties ont atteint le plus haut degré d'organisation , et VAgari- ricus epixylon, qui est le plus simple de tous les Agarics. Dans le premier, il existe une volve, un pédicule, un anneau, un chapeau large et charnu, des lames entières, et d'au- tres de grandeurs différentes, disposées en ombrelles sur lesquelles reposent les orga- nes de la fructification. Le second, au con- traire, n'a ni volve, ni pédicule, ni anneau ; le chapeau est membraneux, sessile, résu- piné; les lames sont peu nombreuses, nais- sent d'un point unique situé à la marge du chapeau, et s'étendent en formant l'éven- tdil. Ces deux Champignons, si on les com- pare, n'ont de commun que le chapeau, les lames, les basides et les spores. Ils se res- semblent si peu que des auteurs en ont fait deux genres différents. Si maintenant on passe en revue toutes les espèces intermé- diaires, on voit la volve disparaître; le pé- dicifle, de central qu'il était, devient excen- trique, latéral, et enfin s'efface complète- ment; l'anneau, qui était membraneux, large, consistant, se réduit en filaments arachnoïdes qui finissent par disparaître aussi. Dans les Polypores, les Hydnes, les Thélépbores, les modifications sont encore plus manifestes , puisque ces Champignons ne présentent quelquefois qu'une simple membrane, des pores ou des aiguillons, immédiatement appliqués sur les corps qui les supportent. Dans les nombreuses fa- milles des Thécasporés et des Clinosporés , les phénomènes sont les mêmes; les diffé- rentes parties qui servent de support éprou- vent les mêmes changements. Depuis ces liclles et grandes Sphéries, qui ressemblent a des massues, et dont la surface est cou- verte de conceplacles, jusqu'à celles qui sont simples et par conséquent réduites au con- ceplacle seulement, on voit le slroma ou ré- ceptacle, de pédicule qu'il était, passer à l'état sessile, puis prendre la forme d'un cu- pule, d'un coussin, de fibres rayonnantes, d'une simple tache noire, et enfin s'effacer tellement qu'on n'en trouve plus de ves- tiges. Ces observations, que tout le monde a faites, nous prouvent que dans quelques circonstances la nature a déployé un grand luxe de végétation, et que dans d'autres elle s'est renfermée dans des limites extrême- ment étroites, mais toujours suffisantes pour la reproduction et la conservation des es- pèces. Réceptacle. Les spores senties parties es- sentielles des Champignons , elles sont le but et le terme de la végétation ; nues ou renfer- mées dans un sporange, il faut de toute né- cessité qu'elles reposent sur un organe ; c'est cet organe que je nomme réceptacle : il existe toujours , il se dérobe souvent à la vue en raison de son extrême ténuité, ou parce qu'il reste caché dans l'épaisseur des corps qui le nourrissent. Dans un grand nombre d'espèces , on ne le dislingue même pas du mycélium primitif , tandis que dans d'autres il prend des proportions considéra- bles, et se montre sous des formes et des couleurs qui en sont très différentes. Ces faits étant établis, on voit qu'indé- pendamment du mycélium tous les Cham- pignons présentent deux parties essentielles et constantes, le réceptacle et les organes de la reproduction. Les uns et les autres peuvent être aussi simples que possible, ou accompagnés de parties ou d'organes acces- soires. Les parties accessoires du réceptacle sont la volve, le chapeau, le pédicule, l'an- neau, la cortine, la lépiote; celles des or- ganes de la reproduction, le conceplacle , le sporange, les basides, le clinode et les cyslides. Mycélium. Lorsque l'on place sur du sable mouillé et mieux encore sur des lames minces de verre des spores que l'on recouvre d'une cloche, on voit, quand la température atmo- sphérique est modérée ou chaude, on voit, dis-je, au bout de quelques jours naître des filaments d'un, deux ou trois points de leur surface. Ces filaments sont rampants, se di- visent, s'anastomosent et finissent par for- mer un tissu plus ou moins épais. C'est ce tissu que l'on désigne sous le nom de my- célium, de blanc de Champignon, etc. Les expériences que nous pouvons faire sur les grandes espèces de Champignons ne nous donnent jamais d'autres résultais; mais si nous venons à agir sur des Mucédinées, alors il nous est possible de suivre le mycélium jusqu'à la fructification, et de reproduire en quelque sorte à volonté ces petits végétaux^ MIG Oh voit de distance en distance des ren- flements, des nœuds, se manifester; il en naît des filaments droits, simples ou fa- meux, qui portent des spores. Il n'y a pas d'espèce qui se prête plus facilement à celle expérience que VAscophoraMucedo. Un mor- ceau de pain chargé de cette moisissure, mis dans une assiette de porcelaine avec des la- mes de verre, çà et là, et recouvert d'une cloche, laisse voir, du troisième au sixième jour, toutes les surfaces recouvertes de nou- veaux individus. Comme son mycélium est noir, il se dessine lui-même sur le blanc de l'assiette, et, en portant les lames de verre sous le microscope, on en observe toutes ses phases de végétation. Est-il permis de conclure d'une expérience si simple que le phénomène de la végétation est le même pour toutes les espèces de Cham- pignons? Certainement il est le même, puis- que l'expérience prouve que les spores végè- tent toutes de la même manière, qu'elles don- nent naissance à un mycélium, et que de ce mycélium naissent un ou plusieurs Champi- gnons. 11 résulte de plus que le Champignon lui-même n'est pas une plante proprement dite, mais un fruit plus ou moins composé. Celte opinion n'est pas nouvelle; elle a déjà été émise par quelques auteurs de la fin du siècle dernier et du commencement de celui- ci. La plus grande preuve que l'on puisse en donner, c'est que le mycélium a une existence propre, qu'il est annuel ou vivace, et qu'à une époque fixe, quand les circonstances sont favorables, on le voit donner naissance à des Champignons, comme les arbres, les plantes donnent naissance a des fleurs et, par suite, à des fruits. Son époque de fructifica- tion écoulée (que l'on me passe celle expres- sion), ïl rentre dans le repos et attend son printemps, son automne, sa saison, en un mot, pour donner de nouveaux fruits. Tout iest conforme ici à ce que l'on observe tous les jours. Pourquoi les Champignons s'écar- teraientils donc de la règle générale? Le mycélium est la souche, le tronc des Champignons; sans lui ils cessent d'exis- ter. Dans un Mémoire que j'ai présenté à l'Académie des sciences, sur lequel MM. les commissaires ont fait un rapport favorable et qui est inséré dans les Annales des sciences nalurelles (tom. XX, p. 78 ) , j'ai distingué quatre formes de mycélium. MYC 483 10 Le mycélium nématoïde ou filamen- teux. C'est le plus fréquent de tous; il con- siste en filaments simples ou rameux, cloi- sonnés, dislincls, diversement colorés, sou- vent anastomosés. Ces anastomoses ont fail croire à Aubert du Pelit-Thouars que les Champignons dureraient des autres plantes parce qu'il fallait la réunion de plusieurs spores pour les produire, et qu'une seule graine suffisait pour donner naissance à une plante. Sa ténuité, son mélange avec le bois, la terre, les diflérents corps dans lesquels il s'est développé, nous empêchent souvent de le voir, mais assez généralement on le trouve à la base du pédicule sous la forme de filaments blancs. Les auteurs, peut-être à tort, en font rarement mention dans les des- criptions qu'ils donnent. Batlarra, à ma connaissance, est celui de tous qui lui a porté le plus d'alleution. Il le considérait comme une véritable racine qui fixe le Champignon au sol et lui transmet les élé- menls de nutrition. C'est une opinion, du reste, qui a été généralement admise. Sous cet état, il a donné naissance à un grand nombre de genres placés dans lesByssoïdées, que le professeur Fries a réduits à leur va- leur réelle. 2" Le mycélium hyménoïde ou membra- neux ne diffère pas sensiblement du précé- dent ; seulement les filaments sont plus rap- prochés, plus confondus, et forment des membranes plus ou moins épaisses. On le trouve principalement entre les feuilles , sous les écorces, dans les trous pratiqués par les Insectes dans le tronc des arbres morts. Souvent il reste stérile , et forme alors les genres Xyloslroma, Wiacodium. Mais quand les écorces viennent à se fendre , qu'il est en communication avec l'air et l'hu- midité, il naît de sa surface des Agarics et surtout des Bolets. Ces Champignons sont consécutifs à une maladie des arbres , ils en accélèrent considérablement la mort parlafacilitéavec laquelle leur mycélium en pénètre les interstices. 3" Le mycélium scléroide ou tuberculeux n'est jamais primitif, il est toujours consé- cutif au nématoïde. Sur différents points du celui-ci on voit naître des tubercules d'a- bord petits, puis qui augmentent de vo- lume. Leur structure est homogène, seule. ment leur surface est plus dense, et parait re 484 MYCl couverte (l'une dcorce parce qu'elle esl d'une couleur différente. Soumise au microscope , leur substance est composée de cellules très petites et anguleuses. Ces tubercules ont ëlé décrits sous les noms de Sclerolium , Rhi- zocionia, etc.; l'analyse n'a jamais démon- tré la présence de spores , mais ils paraissent surtout destinés à la conservation des es- pèces, comme le prouvent ceux que l'on trouve à la base du pédicule du Peziza tu- berosa, da Pilobolus cryslalUnus, du Dotry- tis cinerea , de VAgaricus tuberosus , etc. Quelques uns atteignent un volume consi. dérable, et sont même recherchés comme aliments ou médicaments, comme, par exemple , le Tuber regium de Rhumphius , et le Sclerolium cocos de Schweinitz, tan- dis que les espèces de Rhizoctonia se font remarquer par les dégâts qu'elles causent à quelques unes de nos cultures. 4" Le mycélium malacoïde ou pulpeux est moins connu que les autres. Il se pré- sente sous la forme de filaments char- nus, mous, anastomosés, ou de membra- nes. Dans le premier état , c'est le Phlebo- morpha, de Persoon ; dans le second , le Mesenterica, de Tode. Ces veines, ou ces membranes , examinées au microscope , n'offrent pas d'organisation bien distincte ; on n'y voit pas de filaments, mais bien des cellules presque rondes, irrégulicres, adhé- rentes entre elles. Lorsque la saison est favorable , ce mycélium se recouvre de ré- ceptacles dePhysariées, de Trichiacées, etc.; en même temps il se dessèche, et forme une membrane mince , blanche, luisante et friable. Desséché, il conserve la faculté de végéter pendant longtemps. Je l'ai vu, après vingt ans de conservation en herbier et mis au fond d'un verre dans lequel il y avait de l'eau , végéter comme s'il eût été frais. La Volve {Volva, vélum universale) esl une membrane continue dans laquelle le Champignon est enfermé pendant un cer- tain temps, comme un poulet dans sa co- quille; elle se rompt pour que le Champi- gnon puisse se développer entièrement. Voy. VOLVE. Le Pkdicule est la partie qui supporte le réceptacle même , et cette partie dans un grand nombre de genres en est à peine dis- tincte. Voy. PÉDICULE. L'Anneau, la Lépiote , la Cqrtinc {vçlum MYC pariiale, arachnoideum ) , ne présentent de différences réelles que sous le rapport de la consistance et le mode de texture. Voy. l'article agaric. Le Réceptacle {receptaculum) est la partie qui supporte l'appareil de la fructification et ses annexes. Cet appareil est situé à sa surface, dans son intérieur, ou dans des con- ceptacles particuliers. Lorsque les organes de la fructification sont extérieurs, ils recouvrent la surface du réceptacle en totalité ou seulement en par- tie : dans le premier cas , la forme de celui- ci est généralement assez simple. Discoïde, globuleuse, dans les Tubercularia, ^gcrila ; en massue dans les Geoglossum; rameuse dans les Clavaria , etc. Dans le second cas, une des surfaces est constamment stérile, libre, ou plus ou moins adhérente aux corps sur lesquels les Champignons ont pris nais- lance. Quelques Agarics, des Polypores, des Hydncs et toutes les espèces résupinées nous en offrent de nombreux exemples ; mais le plus souvent leur développement a été normal, et ils présentent généralement ce que l'on est convenu d'appeler un cha- peau. Désigné sous ce nom , le réceptacle a des formes plus ou moins régulières, quelquefois assez bizarres , et qui donnent une idée parfaite d'une ombrelle , d'un éventail, d'une coupe, d'une membrane plis- sée, d'une massue, d'un petit arbuste, etc. Celles de la surface fructifère, et que les auteurs désignent sous le nom û'Hymenium, ne sont pas moins variées ; elles représentent des lames, des pores, des rides, des aiguil- lons, des soies, etc. Dans les Théléphores elle est unie, etc. Le réceptacle renferme-t-il les organes de la fructification dans son parenchyme ? Il est ordinairement globuleux, ovale ou en forme de coussin, charnu et compacte dans les Truffes ; parsemé de lacunes dans les vrais Lycoperdacés ; mucilagineux, diffluent dans les ^thalium, Lycogala, Trichia , etc. Enfin, quand il porte des conceptacles, il varie un peu moins déformes; on le trouve allongé, en forme de coussin ou étalé dans quelques Sphéries, cupuliforme dans le Po- ronia, dendroide dans le Thamnomyces, etc. Sa consistance est subéreuse, coriace dans des Sphéries ; noire, friable comme du char- bon dans les Thqmnomyces et Phylacia, etc, MïC Les Spores sont des corps extrêmement petits, qui servent à la reproduction des Champignons, comme les graines à celle des plantes phanérogames; quoique leur struc- ture et leur mode de germination ou de vé- gétation n'aient aucune ressemblance, ces or- ganes ont incontestablement la même desti- nation. Abstraction faite de leur structure, de leur manière de végéter, et considérées sous le rapport de leur position seulement, elles nous offrent des caractères du premier ordre pour établir une classification. Elles sont nues ou renfermées dans des sporanges , et les parties accessoires qui les supportent ou qui les enveloppent établis- sent seulement une différence entre elles; peu importe que les appareils qui en résul- tent soient placés sur la face externe d'un réceptacle ou dans son intérieur. Ainsi la fructification des Clavaires est semblable à celle des Lycoperdons, celle des Géoglosses à celle des Sphéries, et celle des Tuberculaires à celles des Cylisporés. Les différences repo- sent uniquement sur les parties accessoires. Ces parties sont les Basides, les Sporan- ges, les Clinodes et les Conceptacles. Les Basides sont de petits corps saillants, composés le plus souvent d'une seule cel- lule arrondie, ovoïde ou allongée, qui pré- sente à son sommet une ou plusieurs pointes coniques {spictiles, sterigmales), à l'extrémité desquelles se développe une spore unique. Tous les Champignons qui présentent cette organisation appartiennent à la classe des Basidiosporés. Le Sporange (w4scws, Theca) est une vési- cule distincte, séparable, globuleuse, ovoïde ou allongée, dans laquelle les spores sont contenues en nombre variable. Il est le plus ordinairement de huit. Lorsque les spo- ranges occupent la surface du réceptacle, ils sont placés parallèlement les uns à côté des autres, comme les fils du velours ; dans les conceptacles, au contraire, ils affectent une disposition rayonnée , et généralement centripète. Le Clinode {Clinium) est une partie ac- cessoire composée de cellules très petites, allongées, simples ou rameuses, qui portent une spore à leur extrémité. Sous le micro- scope il se présente sous la forme de fila- ments plus ou moins longs , continus ou cloisonnés, qui naissent immédiatement des MYG 485 cellules qui forment le parenchyme du ré< ccptacle. Le CoNCEPTACLE cst un organe particulier développé à la surface ou dans l'intérieur d'un réceptacle, et qui renferme les organes delà reproduction ainsi que leurs annexes. Il diffère du sporange en raison que celui-ci est lui-même un annexe de ces mêmes or- ganes , et qu'il ne renferme que les spores. La forme du conceptacle est généralement arrondie, ovale ou plus ou moins allon- gée ; sa consistance charnue , coriace ou cornée, et son mode de déhiscence a lieu tantôt par la rupture des membranes qui le composent, tantôt par un pore sessile ou si- tué à l'extrémité d'un col plus ou moins long. Ainsi défini, le conceptacle ne peut se confondre avec aucune autre partie; il est basidiophoredans ce que l'on appelle les péridiums partiels des genres PoUjsaccum, Scoleiocarpus , dans les globules des Sphœ- rohohis , Theîebolus, etc. ; Ihécaphore dans les Sphœria, hysterium, etc., dont le récep- tacle proprement dit, ou stroma, est plus ou moins prononcé: enfin , clinophore dans les genres Diplodia, Sphœ rop sis, elc. Comme dans le précédent, le réceptacle qui le sup- porte est quelquefois très visible, et i'autres fois à peine sensible. Les Champignons que l'on appelle com- munément Moisissures n'ont pas d'organes particuliers. Le réceptacle {flocei, hyphas- ma, etc.), auquel on a donné tant de noms, est remarquable parce qu'il offre la struc- ture la plus simple. Il est composé de cellu- les continues ou cloisonnées, articulées bout à bout, simples ou rameuses, comme celles des Conferves ; les spores qu'il supporte sont renfermées dans des sporanges qui les ter- minent, ou nues et réparties sur différents points d'une manière plus ou moins régu- lière, ou rangées en séries continues. CvsTiDES. Enfin, parmi les basides, les spo- ranges et les clinodes, on remarque très souvent des cellules saillantes , arrondies, ovales, quelquefois filiformes, simples ou ra- meuses, aiguës, obtuses ou renflées à leur extrémité libre. Dans les Pézizes, les Sphé- ries , on les désigne sous le nom de Para- physes; dans les Agarics, les Bolets, etc., sous celui d'Anlhéridies ou de Cyslidcs. Quelques auteurs prétendent que ces orga- nes représentent les anihéridics des MouS' 4B(i me «es, des Ildpaliqucs, des Algues. Jusqu'à ce jour, personne, à ma connaissance, n'a ren- contré dans leur intérieur des corps analo- gues à ceux que l'on voit dans les vérita- bles anthéridics. Ce sont de petits organes dont on ignore encore les fondions. DIVISION DES CHAMPIGNONS. Les détails que je viens de donner sont plus que suffisants pour comprendre la clas- sification que je propose. Les Champignons se divisent en six classes : 1° IcsBasidiosporés, 2" les Thécasporés, 3° les Clinosporés, 4° les Cystisporcs, 5" les Trichosporés, 6° les Arthrosporés. Les lÎASiDiosponÉs renferment les Cham- pignons les plus connus. Leur réceptacle est très variable dans ses formes et sa struc- ture. Les organes de la fiuctification, qui se composent de basides, sont situés sur sa face externe ou dans son parenchyme, et quel- quefois dans des conceptacles particuliers. Les Thécasporés sont aussi très variables dans leur forme et leur structure, ils sont reconnaissables aux utricules ou thèques, dans lesquelles les spores sont renfermées. Ces petits appareils sont aussi placés à l'ex- térieur ou dans l'intérieur du réceptacle. Les Clinospoiiés sont extrêmement nom- breux et ordinairement peu volumineux; les spores sont fixées sur un clinode , et le cli- node esttantôtnu, tantôt renfermé dans l'in- térieurd'un réceptacle le plus souvent corné. Les CvsrispouÉs {Cijslispori) sont caracté- risés par des réceptacles filamenteux, simples ou rameux, le plus souvent cloisonnés, ter- minés par des sporanges vésiculeux dans lesquels les spores sont enfermées. Les TniciiosPouÉs {Trichospori) ont des réceptacles simples ou rameux , continus ou cloisonnés, recouverts en tout ou en partie de spores nues. Dans des genres, elles sont fixées à l'extrémité des rameaux, et, dans d'autres, distribuées plus ou moins réguliè- rement sur un ou plusieurs points de leur surface. Les ARTHnospoiiÉs {Arlhrospori) se distin- guent à la disposition des spores qui sont articulées ensemble et placées bout à bout, comme les grains d'un collier ou d'un chape- let. Le réceptacle qui les supporte est quel- quefois si court que ces Champignons sem- |)Içnt n'eue formés ^ue de^pores. MYC Les trois premières classes se partagent en (Jeux grandes sous-divisions; la première de chacune d'elles renferme tous les genres qui ont les spores à la surface du récep- tacle, et la seconde ceux qui les ont dans l'épaisseur même du parenchyme ou dans des conceptacles particuliers. Pour exprimer ces deux sous-divisions , et prenant la par- tie pour le tout , afin d'avoir des noms moins longs et plus doux ù l'oreille, je dis- tingue: 1" les Basidosporés en Enlohasides et Eclobasides ; 2" les Thécasporés eu En- dotlicques et Eclotlièques ; 3" les Clinosporés en Endocîines et EclocUnes. J'ai cru devoir appeler tribus et sections les divisions qui suivent; elles comprennent l'énumération des genres. Le nom de familles m'a paru trop élevé et trop bien défini en botanique pour le donner à ces petits groupes; je conserve donc la famille des Champignons dans le même sens que A. - L. de Jussieu l'a établie. DISTniBUTION MÉTHODIQUE DES CHAMPIGNONS. Division L — Basicliosporcs. Réceptacle de forme variable. Spores sup- portées par des basides qui recouvrent sa surface, ou qui sont renfermés dans son in- térieur. Sous-division L — ECTOBASIDES. Basides recouvrant une partie seulement ou la totalité du réceptacle. Tribu L — Idiomycètes. Réceptacle charnu, coriace ou trémel- loïde, pédicule, sessile ou résupiné, nu ou renfermé dans une volve ; face basidiophore lisse ou garnie de lames, de veines, de pores ou d'aiguillons. Section \, — Agarioinés. Réceptacle nu ou renfermé dans une volve. Basides situés sur des lames. A. Lames disposées en rayons ou en éven- tail. Genres : Amanila, Lam. ; Agaricus, L. ; Lentinus, Fr. ; MontagnUes, Fr.; Plerophyl- lus, Lév.; Heliomyces, Lév.; Panus , Fr. ; Xerotus , Fr. ; Trogia, Fr. ; Schizophyllum, Fr. ; Canlharelhia, Adans.; LenzUes, Fr. B. Lames concentriques. Genre : Cyclomyces, Klotzscb. Section H. — Phlébcphorës. Réceptacle cbamu ou trémelloide, mem.» ; MYC braneux ou épais, sessilc ou pédicule; face basidiophore parcourue par des plis ou par des veines irrégulières, simples, diclio- tomes. Genres : Phlebophora, Lév.; Plilcbia, Fr. ; Xylomyzon, Pcrs. Section III. — Polyporés. Réceptacle charnu , coriace , subcreux , épais, membraneux, sessile, pédicule ou ré- supiné, nu ou renfermé dans une volve. Pores iamelleux, anastomosés , parallèles, anfractueux, alvéolés, discrets ou réunis, dans lesquels sont renfermés des basides létraspores avec ou sans cyslides. A. Réceptacle charnu. Porcs parallèles, distincts, scparables, tubuleux. Genres : BoletuS, FisluJina, Bull, B. Réceptacle charnu. Pores anfractueux- inséparables. Genres: Secolium , Kze. ; Pohjpîocium, Berk. C. Réceptacle coriace, subéreux. Pores allongés , formés par des lames sinueuses anastomosées. Genres : Hymenogramme, Mntg. et Berk.; Dœdalea, Vers. D. Réceptacle coriace, subéreux. Pores parallèles, tubuleux, inséparables. Genres : Polyporus , Tramcles , Glœopo- ruSf Mntg. E. Réceptacle coriace. Pores parallèles , inséparables, grands, anguleux, alvéolés. Genres: Junguhnia, Cord. ; Favolus , P. B. ; Hexagona, Fr. Section IV. — Hydnés. Réceptacle charnu ou coriace , épais ou membraneux, pédicule, sessile ou résupiné. Basides situés sur des aiguillons ou des pa- pilles fortement prononcées. Genres : Hydnum, L. ; Hericiam , Pers. ; Irpex , Fr. ; Hadukim , Fr. ; Sislolrema, Pcrs.; Grandinia, Fr. ; Odontia , Fr. = Cymaloderma , Jnghn. Kneiffia, Fr. Section V. — Thélépborés. Réceptacle coriace, subéreux ou charnu , pédicule, sessile ou résupiné. Face fertile, lisse ou recouverte de petites soies , ou de petites cupules membraneuses. Genres : CratereUus, Fr. ; Thelephora , Ehrh. ; Leptoçhœle^ Lév. = Hymmochœte , UtC 4i7 Lév. ; Conhphora, DC. ; Hypochnus, Ehrbg.; Cladodcnis, Pers. ; Cora, Fr,; Cyphdla, Fr. Section VI, — Clavariés. Réceptacle charnu, rarement coriace, ra- meux ou en forme de massue, recouvert de basides sur toute sa périphérie, Genres : Sparassis, Fr.; Gomphus, Pers.; Clavaria, L. ; Lachnocladium,Lév. = Erio- cladus , Lév. ; Calocera , Fr. ; Merisma , Pers. ; Crinula, Fr. ; Pleruîa, Fr. ; Pistil' laria, Fr. ; Typhula, Fr. Section VII. — Trémellév. Réceptacle gélatineux, sessile, rarement pédicule. Surface fertile, humide, glabre, unie ou plissée, couverte de basides ino- nospores. Genres : Tremella, L.; Nœmatelia, Fr. ; Myxacium,\W Mi\\ Dacrymyces, Nées ; Exi' dia, Fr. ; Giiepinia, Fr. ; Tremiscus, Pers. ; Laschia, Fr. ; Lemalis, Fr. ? ; Ilinieola, Fr. ? ; Phyllopla, Fr.; Pyrenium, Tode? Tribu II. — AsÉROSMÉs, Réceptacle pédicule, renfermé dans une volve, campanule, arrondi ou divisé en étoile , alvéolé ou sinueux. Surface fertile recouvrant toute la surface du réceptacle ou située à la partie interne et à la base de ses divisions, se réduisant en un liquide fétide. Pédicule simple , lacuneux ou divisé en dif- férentes parties qui s'anastomosent et for- ment un treillage à mailles plus ou moins grandes. Section L — Phalloïdes. Réceptacle campaniforme, libre ou adhé- rent, alvéolé ou lisse. Basides situés à la pé- riphérie. Pédicule simple lacuneux, nu ou garni d'un réseau. Genres : Diclyoplwra , Desv. ; Sophronia, Pcrs.?; Phallus, Mich.; Cynophallus, Fr. ; Sinibhim, Klotzsch ; Fœtidaria, Montg. ? Section II. — Clathracés. Réceptacle globuleux, muni d'une volvfi et placé au centre d'un pédicule divisé et anastomosé en forme de treillage. Genres : Clalhnis, L. ; Ileodiclyon, Tul. ; Coleus , Cav. et Sech, ; Lalernea , Turp. j Aserophallus, Mntg.? Section III. — Iiysurés- Réceptacle pédicule, charnu, enfermé dans A6B M\C une volve, divisé on lanières du sommet a la base. Surface ferlile située en dedans et à ]a base des divisions. Genres : Lysurus , Fr. ; Ascroë, Labiil. ; Calalhiscus, Mnlg. ; Slaurophallus, Mnlg. ? Sous-division II. — ENTOBASIDES. Basides situés dans le parenchyme même du réceptacle, ou dans des sporanges parti- culiers qui y sont renfermés. Tribu I. — CoNioGASTnES. Réceptacle globuleux, ovale ou allongé, mernbraneui, charnu, papyracé, nu ou en- fermé dans une volve , se.ssile ou supporté par un pédicule qui le traverse quelquefois en tout ou en partie sous forme d'axe. Paren- chyme spongieux , compacte ou mou , se réduisant en poussière et en filaments. Ba- sides lélraspores, discrets, tapissant les vacuoles ou pressés les uns contre les autres. Section I. — Podaxînés. Réceptacle rond, ovale ou allongé, charnu ou mou , nu , traversé en tout ou en partie par un axe central. Genres: Podaxon, Desv. ; Cauloglossum, Grev. ; Uyperrhiza , Bosc. ; Cycloderma, Klotzsch; Slemonilis, Pers.; Diachea, Fr. Section II. — Battarrés. Réceptacle presque globuleux , enfermé dans une volve, se réduisant en spores et en filaments à sa partie supérieure. Pédicule long et fibreux. Genre: Ballarrea, Pers. Section III. — Tylostomés. Réceptacle globuleux, déprimé en dessous, papyracé, enveloppé dans une volve fugace, s'ouvrantparun pore régulier, cartilagineux ou se déchirant irrégulièrement. Pédicule al-- longé, fibreux, plein ou fistuleux. Genres: Tylostoma, Pers.; Schizostoma, Ehrbg, ; Calosloma, Pers. ? ; MUremyces, Nées?; Riella, Rafin. ; Suspicante, Schwei- nitz? Section IV. — Géastrés. Réceptacle arrondi, membraneux, sessile ou pédicule , s'ouvrant à sa partie supé- rieure ou sur plusieurs points de sa surface, renfermédans une volve persistante, coriace, hygrométrique, qui se rompt du sommet à la base sous forme d'étoile. Genres : Myriosloma, Dcsv. ; riecoslomoy MYC Desv. ; Geasler, Mich. ; Disciseda, Czcrn.; Actinodermum, Nées? Diploderma, Lk. Section V, — Brooméiés. Réceptacles globuleux, sessiles, s'ouvrant irrégulièrement à la partie supérieure, et plongés en partie dans une base commune. Genre : Broomeia, Berk. Section VI, — Iiycoperdës. Réceptacle presque globuleux , recouvert d'un cortex verruqucux plus ou moins fu- gace s'ouvrant à sa partie supérieure, ses- sile ou supporté par un pédicule celluleux en dedans et persistant. Spores sessiles ou pé- dicellécs, glabres ou hérissées. Genres : Lycoperdon , Mich. ; Dovista, Pers.; Lycogaîa, Pers. Section VII. — Hippoperdés. Réceptacle charnu, recouvert d'un cortex fugace. Parenchyme celluleux et persistant, ne se réduisant pas en filaments. Spores rondes, sessiles, glabres ou hérissées. Genre: Hippoperdon, Mntg. Section VIII. — Fhellorinés. Réceptacle arrondi, ovale, coriace, su- béreux, persistant, s'ouvrant en lanières irrégulières à sa partie supérieure. Genres : Phellorhw,\ieTk.; Mycenastrump Dcsv.; Endoneuron, Czern. Section IX. — Polysaccé». Réceptacle arrondi ou ovale, sessile ou pédicule, membraneux ou coriace, puis fra- gile , s'ouvrant irrégulièrement, divisé à l'intérieur en plusieurs loges qui renferment des conceplacles particuliers arrondis ou difformes. Genres :Po!i/jaccMm, DC. ; Scoleiocarpus, Berk. Section X. — Sdérodcrmés. Réceptacle presque globuleux , sessile ou pédicule, coriace, indéhiscent, ou se brisant ausommet.Parenchymecompacte, enfin pul- vérulent. Basides pressés les uns contre les autres. Genres: Scleroderma, Pers.; Goupilia, Mér.? Section XI. — Trichodermés. Réceptacle arrondi ou en forme de cous- sin , sessile ou pédicule , partie supérieure filamenteuse et disparaissant spontanément pour donner issue aux spores. Genre»*: Ti ic/iocawa , Jnglin. ; Pilacre , JVÎYC Fr. ; Trkhoâerma , Pers. ; Oslracodevma , Fr. ; Institale, Fr.; Hyphelia, Fr.? Section XII. — Réticulariés. Réceptacle arrondi ou en forme de cous- sin, d'abord mou, diffluent, puis pulvé- rulent. Genres ; Reticularia, Bull. ; /Elhaliitm, .Ji.; Lignidium, Lk.; Diphtherium, Ehrbg.; Enteridium, Ehrbg.; Lac/inobo/us, Fr.?; Ply- cog aster, Cord.? Section XIII. — Spumariés- Réceptacles nombrcui, fixés à une mem- brane muqueuse commune, recouverte d'une enveloppe, molle, diffluente comme de l'é- cume, et qui se réduit enfln en poussière. Genres : Spumaria, Pers. ; Piliocarpium, Lli.? Section XIV. — Physarés. Réceptacles de forme variable, sessiles ou pédicules. Parenchyme formé par un réseau solide, sans élasticité, el naissant des parois du réceptacle. Genres : Physarum , Pers. ; Didymium, Schrad.; Tricamphora, Jnghn.; Cupularia, Lk.; Tripotrichia , Cord.; Craterium , Trentp. ; Diderma, Pers.; Cionium, Lk.; Leocarpus, Lk. ; Leangium, Lk. ; Polychys- mium, Cord.; Angioridhim , Griv. ; Ste- gasma, Cord.; Cylichnium, Wallr. ?ï'n- chulius, Schmid. ? Section XV. — Trichiacés. Réceptacle ovale ou arrondi, sessile ou pédicule. Réseau élastique. Genres : Trichia, Hall. ; Arcyria, Hall, ; Cirrholus, Mart.? Section XVI. — Cribrariés. Réceptacle globuleui , ovale , pédicule. Réseau solide, persistant, et dépourvu d'é- lasticité. Genres : Diclydium , Schrad. ; Cribraria, Schrad. Section XVII. — licés. Réceptacle de forme variable, sessile. Pa- renchyme sans texture manifeste, et ne pré- sentant à l'époque de la dispersion des spo- res que peu ou point de filaments. Genres : Perichœna, Fr. ; Licea, Schrad.; Tubulinay Pers.; Phelonilis, Chev.; Tipula- ria, Chev.; Dichosporium, Neçs? ; Cli$sospQ- T. Vlll. Tï". MYC 489 rhnn , Fr. ?; Asteiolheciwn, Wallr.?; Am^ phispoiiuin , Lk. ? Tribu II. — CvopiioiiÉs. Réceptacle sessile ou pédicule , subglobu- leux ou urcéolc , floconneux, membraneux ou fibreux, renfermant dans son intérieur un ou plusieurs sporanges. Ouverture irré- gulicre, circulaire ou en lanières, nue ou munie d'un épiphragnie. Sporanges sphérï- ques, ovales, sessiles ou attachés à un funi- cule , quelquefois lancés au loin avec élas- ticité. Section I. — Polygastrés. Réceptacle arrondi, sessile, floconneux ou subéreux , s'ouvrant irrégulièrement. Spo- ranges nombreux et sessiles. Genres : Polygaster, Fr.; Endogone, Lk.; Gemmularia, Rafin.?; Arachnion,Sch\yeinz.; Myriococcum, Fr. ; Polyangium, Lk.; Cili- ciocarpiis, Cord. Section H. — Kfidulariés. Réceptacle arrondi ou urcéolé , coriace; ouverture irrégulière ou orbiculaire , nue ou munie d'un épiphragmc. Sporanges super- posés, le plus souvent lenticulaires, sessiles ou attaches à un funicule élastique. Genres : Crucibulum , Tul. ; Cyalhus , Pers. ; Cyalhea, Br. Section III. — Carpoboléî. Réceptacle arrondi ou urcéolé , sessile ; ouverture simple, orbiculaire ou divisée en lanières. Sporange unique, sessile, ovale ou arrondi , lancé quelquefois avec élasticité. Genres : Alracloholus, Tode; TUclei/olus, Tode ; Carpobolus , Mich. Tribu m. — Hystérangiés. RéccpUde globuleux ou difl^orme, charnu, indéhiscent. Parenchyme compacte ou spon- gieux, homogène ou veiné. Basides libres ou pressés les uns contre les autres. Genres : Gauthiera, Vilt. ; Splanchnomy- ces, Cord.; Ihjmenangium, KIotzsch. ; Ocla- viana , Tut. ; Melanog aster, Cord. ; Hyper - rliiza, Bosc.?; Hydnangium, Wallr.; Uyste- rangium, Vitt. ; DromicoUa, Eichwald.? Division II. — Tliécasporés. Réceptacle de forme variable. Spores ren- fermées dans des thèques avec ou sans para- physes , situées à sa surface ou dans l'in- térieur du réceptacle. 62 490 MYC Sous-division I. - ECTOTHÈQUES. Réceptacle charnu, coriace ou trémelloide, sessilc ou pédicule, capitulé, membraneux et plié , en forme de massue ou de cupule , lisse, sinueux ou alvéolé. Tribu I. — MiTnÉs. Réceptacle charnu, allongé, en forme de langue, de massue, capitulé, membraneux, sinueux, alvéolé, ou plié. Section I. — Géoglossés. Réceptacle charnu , pédicule , lisse , en forme de massue ou capitulé. Genres : Spalhularia, Pers.; Geoglossum, Pers. ; Leolia, Pers. ; Mitrula, Fr.; Ikyde- ria , Fr. ; Vibrissea, Fr. Section II. — Morchellés. Réceptacle pédicule, charnu ou trémel- loïde, sphérique, campanule ou conique, sinueux ou alvéolé. Genres : Morchella , Pers. ; Eromitra , Lév. = Milrophora , Lév. ; Gyrocephalus , Pers. ; Verpa, Pers. Section III. — Helvellés. Réceptacle pédicule, membraneux, divisé en lobes plies et rabattus , libres ou adhé- rents au pédicule. Genre : Helvella, L. Tribu II. — Cyathtdés. Réceptacle sessile ou pédicule , charnu , GOTÎace ou trémelloide, en forme de cupule. Section I. — Cyttariés. Réceptacle sessile ou pédicule, trémel- loide, présentant à sa périphérie un plus ou moins grand nombre de cellules dans les- quelles les thèques sont renfermées. Genre : C^jUaria, Berk. Section II. — Fézîzés. Réceptacle charnu, rarement coriace, ses- sile ou pédicule, en forme de cupule plus ou moins profonde , ou de disque convexe. Genres : Pcziza, L. ; Ascololus , Pers. ; Dulgaria, Vt.; Rhisina, ¥t.; Palellaria, Fr. ; Helolium, Pers. Section III. — Agyriés. Réceptacle charnu , sessile, convexe ou plat. Genres: Agyrium, Fr., Cord.; Pyro- nema, Carus.; Cryplomyces, Grev.; Propolis, Fr., Cord.; Xylogvapha, Fr.?; Sarea, Fr. ? IVIYC Section IV. — CénangJés. Réceptacle sessile, rarement pédicule, co- riace, déprimé ou concave; ouverture nue ou munie d'un voile membraneux fugace. Genres : Cenangium , Fr. ; Tympanis , Tode; Dermea, Fr.? Section V. — Stictés. Réceptacle sessile, membraneux; ouver- ture entière ou divisée en lanières. Genres : Slictis , Pers.; Cryplodiscus f Cord.; Godronia, Moug. et Lév.; MelUlospo- rium, Cord. Sous division II. — ENDOTHÈQUES. Réceptacle sessile ou pédicule , charnu , coriace, subéreux ou charbonneux, nu ; con- ceptaclcs isolés ou réunis en plus ou moins grand nombre, sphériques, ovales ou dépri- més, s'ouvrant en une ou plusieurs fentes, ou par un pore. Tribu I. — Rhegmostomés. Conceptacles sessiles , cornés ; ouverture linéaire ou radiée. Section I. — Hystéries. Conceptacles sessiles, cornés, saillants ou déprimés, orbiculaires, ovales ou linéaires; ouverture longitudinale, linéaire. Genres : Glonium, Muhlenb. ; Hysterium, Pers.; Hysterographium, Cord.; Lophium, Fr. ; Aylographum, Libert; Dichœna, Fr. ; Oslropa, Fr. ; Sporomega, Cord. ; Endolri- chum, Cord. ; Scliizolhecium, Cord. ; Chetla- ria, Libert; Wiylisma, Fr. Section II. — Cliostomés. Conceptacles sessiles, cornés, déprimés, s'ouvrant en plusieurs fentes du centre à la circonférence. Genres : Phacidium, Fr. ; Aclidiutn, Fr. ; CUoslomum, Fr. ; Pilidium, Kz. Tribu II. — Stégillés. Conceptacles se.ssiles , cornés , aplatis ; la partie supérieure se détache en forme d'opercule ou d'écaillé, et met à découvert les thèques. Genres : Steailla, Rchb. ; Schhodermat Ehrbg. Tribu III. — SpHÉniACÉs. Conceptacles globuleux , ovales , aplatis , coriaces ou cornés , isolés ou réunis en grand nombre, libres ou supportes par un MYC réceptacle allongé, pulviné ou étalé, charnu, subéreux , carbonacé ou composé de fibres rayonnantes, indéhiscent, ou s'ouvrantpar un pore en forme de papille, ou situé à l'ex- trémité d'un col ou bec plus ou moins pro- noncé. Genres : Hypocrea , Fr. ; Ilypoxylon , Bull.; Âcrosphœria , Cord. ; Acroscyphus , Lév. ; Thamnomyces , Ehrhg. ; Cliœnocar- pus , Rebent. ; Cordyceps, Mnlg., Fr.; Ba- ci7/ana , Mntg.; Sphœria,L.; Podoslrom- bium, Kz. = Ilypolyssus Montagnei, Dcrk. ; Aposphœria, Bcrk. ; Depasca, Fr. ; Sligmea, Fr. ; Spowtheca, Cord. ; Volidea, Fr. ; Py- renochium , Link. ; Polystigma, Pars. ; Sac- colhechim, Mnlg. ; Melanospora , Cord.; Splanchnonema , Cord.; Aslerina, Lév.; Pisomyxa, Cord.f; Lembosia, Lév.; Mcliola, Fr.?; Microthyrium , Desmaz. ; MicwpcUis, Mntg. ; Pemphydium , Mntg. ; Hypospila , Fr. ?; Perisporium, Fr. Tribu IV. — Angiosarques. Réceptacles charnus, arrondis ou lubé- reux, sessiles, pédicules ou placés sur une base filamenteuse, le plus souvent indé- hiscents ; parenchyme uniforme ou veiné; spores au nombre de six à huit, renfermées dans des thèques arrondies ou ovales, ra- rement cylindriques. Section L — Tubéracés. Réceptacle hypogé, arrondi, tubéreux, lisse ou verruqueux à sa surface; spores lisses ou hérissées , renfermées dans des Ihèques arrondies, ovales ou cylindriques. Genres: Tuber , Mich. ; Choiromyces , Tul. ; Pachypiilœus , Tul. ; HydnoboUles , Tul.; Delastria,Tii].; Si)/ia;rosoma,Klolzsch ; Elaphomyces , Nées; Balsamia, \iu.; G e- nea, Vitt. ; Picoa, Vitt. Section IL — Onygénés. Réceptacle sphériqueou en forme de ca- pitule, charnu, compacte, indéhiscent, sup- porté par un pédicule plein, charnu ; spores renfermées dans des thèques ovales ou ar- rondies. Genres : Onygena, Pers.; Spadonia, Fr.?; Hypochœna, Fr.? Section IIL — Érysiphés. Réceptacle charnu, sphérique , le plus souvent indéhiscent, supporté par une base (locooneuse superficielle ou cachée; spores MYC 401 au nombre d'une à huit, renfermées dans des thèques arrondies ou ovoïdes. Genres : Erysiphé, Hedw. fils; Lasioho- trys, Kze. Division IIF. — Cliliosporcs. Réceptacle de forme variable , recouvert par le clinode ou le renfermant dans son intérieur. Sous-division L — ECTOCLINES. Clinode charnu recouvrant en tout ou en partie la surface du réceptacle. Tribu I. Sabcopsidés. Réceptacle charnu, mou, en forme de capitule, de coussin, sessile ou pédicule. Section L — Tuberculariés. Réceptacle charnu, sessile ou pédicule; spores déliquescentes. Genres : Tubercuîaria , Tode ; DHiola^ Fr. ; Ceralopodium , Cord.; Cilicipodiumt Cord.; Hymenula, Fr. ; jEgerila, Pers.; Epicoccum , Lk. ; Conisporium , Cord. ; Sp/iœrosporiMm, Schweinz. ; Chromoslroma, Cord.; Crocisporium , Cord.; Fusarium, Lk. ; Sphacelia, Lév. ; Selenosporium, Cord. i Slromatcria, Cord. ; Seimatosporium, Cord.; Sphœrosporium , Schwnz. ; Chrooslroma , Cord.; Coccularia, Cord. ; Gymnosporiiim, Cord.? ; Chromosporium, Cord.? ; Amphispo- rium, Lk.? ; Echinobotryum, Cord.l ; Conio- thecium, Cord.? An status abortivus varia- rwn sphœriarum ? Blennoria, Fr. ? Section II. — Stiibés. Réceptacle pédicule, terminé en tête, mou, déliquescent, enfin pulvérulent. Genres : Hyalopus, Cord. ; Stilbum, Tode ; Grap/iium, Cord. ; Melanostroma , Cord.; Gloiocladium, Cord. Section III. — Sxcipulés. Réceptacle membraneux , cxcipuliforme , sessile ou pédicule; clinode convexe, déli- quescent; spores continues, cloisonnées, avec ou sans appendices filiformes. Genres: Excipula, Cord.; Dinemaspo- rium, Lév. ; Polynema, Lév. ; Chœlostroma, Cord. Section IV. — Mélanconiés. Réceptacle charnu, plat, simple ou lobé, caché sous l'épidcrme ; spores continues ou cloisonnées, mélangées avec une matière gé- 492 ^YC Jaiineuse, et sortant sous forme de masses, de CIs ou de rubans. Genres: Stcgonosporium, Cord.; Aslero- sporium, Kze. ; Didymosporium, Necs; Slil- lospora, Pers. ; Cryplosporium, Kze. ; Dic- tjiosporium , Cord.; Fusicoccum , Cord. ; NœmasporOf Pers.; Libertella , Desmaz.; Myxosporium, Lk.; Dicoccitm, Cord.?; Fu- soma, Cord.?; Aptenoum, Coïd.? Section V. — Myrothéciés. Réceptacle membraneux, sessile, super- ficiel , marge nue ou formée par des poils dressés. Genres: Myrothccium, Iode; Psilonia, Fr.; Myrosporium, Cord. ; Tricholeconium, Cord.; Scolicotrichiim , Kic.?; Ascimolri- dmm, Cord.?; Volulella, Tode? Tribu II. — CoNiorsiDÉs. Réceptacle charnu, coriace, trémelioide, pulviné , convexe, ou linguiforme, d'abord caché, puis saillant; spores caduques pul- vérulentes, simples ou cloisonnées, sessiles ou pédiculées. Section 1. — Urédmés. Réceptacle charnu, en forme de coussin ou subulé; spores rondes ou ovales, conti- nues, sessiles ou pédiculée,«. Genres : Uredo, Pers.; Conarlium, Fr. ; Spilocea, ¥r.V, Papularia, Fr,?; Phyllœ- àium , Fr.? ; Physoderma ? ; Prolomyces , Ung. ? Section II. — UstilagJnés. Réceptacle filamenteux, fugace, caché; spores situées dans l'épaisseur des tissus qu'elles détruisent pour se répandre au de- hors sous forme de poussière. Genres : Polycyslis , Lév. ; Ustilago , Diltm. ; Sporisorium, Ehrbg. ; Testicularia, Kloizsch. Section III. — PbragmJdiés. Réceptacle charnu, coriace ou trémel- ioide; spores pédiCellées et cloisonnées. Genres: Puccinia, Pers. ; Bhopalidium, Motg. = Puccinia Drassicœ, Mntg. ; Soleno- donta, Caslg. =Puccj»i(a coronala, Cord. ; Mdampsora, Castg. ; An slalus abortivus Pucciniœ? PoUjUirixcmm, Kze.; Phrogmi- àium, Fr. ; Xenodochus, Schlecl. ; Triphrag- viium, Lk. ; Gymnosporangium, Lk. ; Po- (|iJoj||a, \.\. ; Coryncum , îîçes; Sfondç^- MYC mium, Lk. ; Ceralosporium, Scbweinz.; C/as- terospormm , Schweinz. ; Hymenopodium , Cord. ; Didymaria , Cord. ; An Puccinia in slalu juvenili? Entomyclium, Wallr. ? Bryo- myces, Miq. ; An genninatio muscorwn? Sous-division II. — ENDOCLINES. Réceptacles coriaces ou cornés , sessiles ou pédicules, renfermant le clinode et les spores dans leur intérieur. Section I. — Actinotbyn'és. Réceptacle sessile, adné, se séparant sous forme d'écaille. Genres: Aclinolhyrium , Kze.; Lcplo- slroma, Leplothyrium , Kze. ; Parmularia , Lév. ; Coniothyriumy Cord.; Lichenopsis , Schweinz. Section II. — labrellés. Conceptacle corné, sessile, s'ouvranl par une fente longitudinale. Genres : Labrella, Fr.?; Endotrichum , Cord.; Phragmolrichum , Kze. ; Slrigula y Fr.? Section III. — Astéromés. Conceptacles hémisphériques , cornés , et s'ouvrant par un pore au sommet, sup- porté par un réceptacle composé de fibres solides , rayonnantes et adnées. Genres: Asleroma, DG. , Libert; Ypsi- lonia, Lév. ; Dendrina, Fr. Section IV. — Pestalozziés, Conceptacle nu, hémisphérique, corné, s'ouvrant par un pore; spores cloisonnées, pourvues d'appendices filiformes. Genres: Pestalozzia, Dntrs. = Robil- larda, Castg.; Discoùa, Libert; Diloplios- pora, Desmaz.; Neoltiospora , Desmaz.; Seiridium , Nées ; Phlyctidium y Wallr. , Dntrs. ; Proslhemium, Kze. Section V. — Sphéronémés. Conceptacle libre, rarement supporté par un réceptacle, globuleux, conique, cylindri- que , aplati, corné ou membraneux; spores simples ou cloisonnées, sortant sous forme de tache ou de globule. Genres : Zylhia, Fr. ; Sphœronœma, Fr. ; Hercospora, Fr. ; Ascospora, Libert; Seplo- r/a, Fr.; Phoma, Fr. ; Melasmia, Lév.; Cculho^pora, Grev. ; Stigmella, Lév.; Spo- rocadus , Cord. ; Couturea , Casig. ; Crypto- spQvium, Kze, ; Ilendersonia , RerU. ; Acro- SPcrriium, "l'o^e; Aftç)û|)er«, ï,cv.; Çyji-^ IMYC MYC 493 spora , Fr. ; Polychœion , Pers. ; Fttmago CUri, Pers. Section VI. — SphéropsJdés. Conceptacle corné, charbonneux, globu- leux, ovale, hémisphérique, isolé ou sup- porté sur un réceptacle commun, uniiocu- laire, indéhiscent, ou s'ouvrant par un pore en forme tie papille ou situé à l'extrémité d'un col plus ou moins allongé; spores con- tinues ou cloisonnées. Genres: Acrosphœria , Cord.? Phyla- cia , Lév. ; Corynelia , Fr. ? Sphœropsis, Lév. ; Piptoslomum , Lév. ; Sphinclrina, Fr.; Scopinella , Lév. = Scopulina , Lév.; Di- plodia, Fr. ; Apiosporium, Kze. ; Microlhe- cium, Cord. ; Gibbera, Fr, ; Spilololus, Lk. ; Coccobolus, Wallr. ; Pyrcnolrichwn, Miitg. ; Sclefococum, Fr. ; Chalomium, Kze. ; Myxo- trichum, Kze. ; Angiopoma, Lév. ; Vermicu- îaria, Fr.; Schizolhecium , Cord.; Apiospo- rium , Kze. ; Dryophilum , Schweinz. ; An incunabula insectorum? Division IV. — C^ytsto^iioi'és. Réccptaclesfloconneux, cloisonnés, simples ou rameux; spores continues renfermées dans un sporange terminal, membraneux, muni ou non d'une columelle centrale. Tribu l. — CoLUUELLÉs. Sporange renfermant une columeMe à Finlérieur, se déchirant irrégulièrement ou circulairement au-dessous. Section L — Cratéromycés. Sporange vésiculeux, terminal ou latéral, ouvert à sa partie supérieure. A. Sporange sans opercule. Genres: Calyssosporium, Cord.; Ikmis- cyphe, Cord.; Cratéromycés, Cord.; Didy- mocrater, Mart. ; Zygosporium^ Mntg. ? B. Sporange opercule. Genres: Diamphora, Mart. Section H. — Ascophorés. Sporange vésiculeux, s'ouvrant irrégu- lièrement ou circulairement en dessous. Genres: Ascophora, Tode; Rhizopus , Ehrnbg. ; Mucor, Midi. ; Sporodinia, Lk. ; Cyslopora, Rabenh.? Jribu II. — Sapropiulés. fïporanges terminaux ou latéraux , isolés ou conjugués, continus ou operculés, sans columelle à l'intérieur. Section I. — Mucorincs. Sporange vésiculeux, sans columelle à l'intérieur, s'ouvrant au sommet. Genres: Ilydrophora, Tode; Mclidium, Eidwv. ; Ilelicoslyluin, Cord.; Theleaclis, Mart.; Acroslalagmus , Cord.; Azygiles , Fr.; Cephaleuros, Kze.?;Endodroînia,Bcrk.? Section II. — Pilobolés. Sporange vésiculeux, terminal, recouvert d'un opercule. Genres : Pilobolus, Tode; Ptjcnopodium?^ Cord.; Cliordoslylum?, Tode; Caulogaster?, Cord.? Section III. — Syzygités? Réceptacle floconneux; sporange résul- tant de la conjugaison des rameaux laté- raux. Genres : Syzygites, Ehrnbg. ; An alga aerea ? Division V. — Trîcli©S|»orés. Flocons du réceptacle isolés ou réunis en un seul corps, simples ou rameux; spores extérieures fixées sur toute la surface ou sur quelques points seulement. Sous-division I. — ALEURINÉS. Réceptacles isolés ou formés de plusieurs flocons réunis, allongés, membraneux ou capitules; spores situées sur toute leur sur- face ou seulement à la partie supérieure. Tribu I. — IsAïuÉs. Réceptacle composé , solide , capitulé ou allongé. Genres : Isaria, Pers.; Amphichorda, Fr.; Pcribolryon, Fr.? Triclinitiih, fée? Tribu H. — Scoriadés. Réceptacle membraneux, cupuliforme ou rameux, diffluent ou persistant, recou- vert de spores. Genres: Ceratium , Alb. et Schweinz.; Dacrina, Fr., Epichysium, Tode? Tribu III. — PiiRicojiiÉs. Réceptacle composé, plein ou cloisonné, subuliforme,lerminécn un capitule arrondi, ovale ou allongé, couvert de spores. Genres ; Fericonta, Tode ; Sporoçybe^Ya 494 MYG J\.chnocybe, Berk. ; CepLaloliichum , Lk. ; Voratomyces, Cord., an gcnus dislinclum? Tribu IV. — SpoROinicHÉs. Rdccplnrles floconneux, rameux , recou- verts (le spores sur toute leur surface. Genres: Sporotrichum , Lk.; Fusidium , Lk.; Alcurisma,L\i.; Aslcrophora, Diliam.; Mycogonc, Pers. ; Sepedonium, Lk.; Nema- togonium, Desmaz.; CoUetosporium , Cota.] Acroihamnium, Nées?; Plecotrichum, Cord.?; Mainoinyccs, Cord.; Chrysosporium, Cord.?; Chromosporium, Cord.?; Myxonema, Cord.?; Melanolrichum, Cord.?; Memnonium, Cord. V, Arlolrogus, Mntg.? Tribu V. — Ménisporés. Rdceplacles floconneux, simples, cloison- nés, obtus ou aigus au sommet; spores nombreuses, simples ou cloisonnées, ovales, allongées, courbées ou anguleuses, termi- nales et verlicillées. Genres; Menispora, Pers.; Rhinotrichum, Cord.; Camploum, Lk.; A rlhriiiium,Kze.; Gonalosporium , Lk.; Psilonia, Fr.?; Medu- sula, Iode?; Balanium, Wallr.; Spondycla- dium, Mari.; Coelosporium, Lk.; Ospriospo- 1 iuin, Cord.f; Trichoslroma, Cord. f; QEde- mium , Lk. Sous-division IL — PHYCOCLADÉS. Réceptacles simples ou rameux , cloison- nés ; spores simples ou cloisonnées, fixées sur une vcsicule terminale, ou isolées à la pointe des rameaux. Tribu I. — Cépii.vlospokés. Réceptacles simples ou rameux; spores continues ou cloisonnées, fixées à la surface des vésicules. A. Spores continiÂCS. Genres : Phycomyces, Kze.; Acmosporium, Cord.; Cephalosporium, Cord.; Myriocepha- lutn, Dntrs. ; [ihopalomyces, Cord. ; Chore- topsis, Cord.; Haplolrichum, Cord.; Hapla- ria, Lk.; Gonalobolrys , Cord.; Desmotri- c/iuju, Lcv.; Chlonoslachys , Cord.; Myxo- trichum, ^iie.; Gonylrkhum, Nées; Ramu- laria, Ung.?; Aclinocladium , Ehrbg.?; Ca- pillaria , Pers.? ; Chionypha, Thien ? ; Schin- zia, Nag.?; Naegelia, Uabenh.? B. Spores cloisonnées. Genres : Arlhrobotrys , Cord. ? ; Slrachy- holrys, Cord.; Diphs^porium, Lk, MYC Tribu IL — Oxvci.adés. Réceptacles simples ou rameux , cloison- nés; spores continues ou cloisonnées, fixées en plus ou moins grand nombre , ou soli- taires à rexirémiié des rameaux lerininés eu pointes. Section I. — Cladobotryés. Spores plus ou moins nombreuses à l'ex- trémité des rameaux. A. Spores continues. Genres : Polyactis , Lk. ; Cladohotryum , Nées; Slachylidium , Cord. B. Spores cloisonnées. Genres: Tricholhecium , Lk.; CephalothC' cium, Cord.; Dactylium, Nées ; Myslrospo' riutn, Cord.; Stachybotrys, Cord. Section IL — Botrytidés, Réceptacles simples ou rameux , cloison- nés; spores simples ou cloisonnées, solitaires à l'extrémité des rameaux. A. Spores continues. Genres: Bofrytis.Lk. ; Peronospora, Cord.; Verticillium, Nées; Acremonium, Lk. ; Pie- rodinia, Chev.; SlreblocauUum, Chev.; .4m- phiblistrum, Cord.; Geolrichum, Lk.?; Zygo- desmus, Cord. B. Spores cloisonnées. Genres : Blaslotrichum , Cord! ; Brachy- cladium, Cord.; Triposporium, Cord.; Acro- thecitim, Cord.; Anodotrichum, Cord. Sous-division III. — SCLÉROCHÉTÉS. Réceptacles pleins ju cloisonnés, formés d'un seul rang de cellules ou de plusieurs réunis ensemble , simples ou rameux ; spores isolées répandues çà et là , ou réunies en plus ou moins grand nombre à la base ou au sommet. Tribu L — Hélicosporés. Spores filiformes, cloisonnées, tournées en hélice , fixées sur toute la surface des réceptacles. Genres : Helicotrichum, Nées; Helicoma, Cord. Tribu IL — Gvrocérés. Réceptacles composés, simples ou rameux ; rameaux stériles plus ou moins courbés; spores fixées en grand nombre autour dç la base. MYC Genres : Gyrothrix , CorJ.; Gyrocerus , Cor(i.;C/iœiojJsJs,Grev.; Slreplulhrix,Coril.; Ceratocladium, Cord.; Circinolrichum, Nées, Tribu m. — Hëlmintiiospoiiés. Réceptacles solides ou cloisonnés, simples ou rameui; spores cloisonnées, solitaires, fixées à rextrémité des rameaui ou sur dir- férents points. Genres : Helminlhosporium , Lk. ; Podo- sporium , Schweinz. ; Soredospora , Cord. ; Azosma, Cord.; Mitrosporium, Cord.; Ma- ci'osporium, l'r.; Coccosporium, Cord.; Mi- donolrichum , Cord.; Seplosporium, Cord.; Stemphylium, Cord. ; Tripospotium, Cord. ; Tvichœgum, Cord. ; Macroon, Cord. ; Am- phitrichum, Nées?; Midonosporium, Cord.? Division YI. — Artlirosporés. Réceptacles filamenteux, simples ou fa- meux, cloisonnés ou presque nuls; spores disposées en chapelet, terminales, persis- tantes ou caduques. Sous-division I. — PHRAGMONÉMÉS. Réceptacles rameux; spores ou articles persistants. Tribu I. — Antennaiiiés. Réceptacles rameux, étalés, rarement dres- ses, cloisonnés et atténués de la base au sommet, articles persistants; spores Genre : Anlennariaf Lk. Tribu II. — Alternabiés, Réceptacles simples, dressés; spores con- tinues ou cloisonnées, séparées par un étran- glement bien marqué. Genres: Alternaria, Nées; Phragmotri- chum, Kze. Sous-division II. — HORMISCINÉS. Réceptacle formé d'un seul rang de cel- lules «u de plusieurs réunies ensemble, so- lide ou cloisonné, simple ou rameux, capi- tulé ou allongé; spores caduques, conti- nues ou cloisonnées, terminales ou fixées au capitule. Tribu I. — CoRÉmÉs. Réceptacle plein , renflé à son extrémité supérieure en forme de capitule ou de massue. Genres; Coremium , Lk. ; Stysanus, Cord. MYC 495 Tribu II. — AsPERGiLLÉs. Réceptacle floconneux, simple ou ra- meux ; spores fiiées sur une vésicule arron- die ou ovale terminale. Genres: AspergiUus , Mich. ; Monilia, Hill.; Pénicillium, Lk. Tribu III. — OïDiÉs. | Réceptacles simples ou rameux, flocon- neux; spores terminales, faisant suite aux rameaux ou verticillées. A, Spores à l'extrémité des rameaux. Genres: Oïdium, Lk. ; Rhodocephaîus , Cord.; Dematinm , Pet.; Cladosporium , Lk. ; Chloridium, Lk. ? B. Spores disposées en vcrticilles. Genres: Sporodon, Cord. ; Gonatorrho- don, Cord. Tribu IV. — Septonémés. Réceptacles floconneux , simples ou ra- meux; spores cloisonnées. Genres: Dendryphium, Cord. ; Solenospo- rium, Cord. ; Cladotrichum, Cord. ; Trim- malospora , Cord. ; Septonema , Cord. ; Dispora, Cord. Tribu V. — Torulacés. Réceptacle floconneux, nul ou presque nul ; spores continues. Genres: Torula, Pers. ; TetracoUumf Kze. ; Cylindrosporium, Grév. ; Spoj'endo- ncma, Desmaz.; Speirea, Cord. ; GongylO' cladium, Wallr.?; Helicomyces , Lk. La disposition que je viens de présenter n'est pas entièrement nouvelle. Dans le mé- moire que j'ai publié sur THyménium des Champignons {Ann. des se. nat., 1837, vol. VIII, p. 321 ), j'ai fait voir que les lly- niénomycèles devaient être divisés en Basi- diosporés et en Thécasporés. Plus tard (Dc- midofl", Voy. Russ. ménd.) j'ai énoncé, mais sans le caractériser, l'ordre des Slromalo- spores ou Clinosporés. M. le professeur Ad. de Jussieu en a donné un aperçu général dans son Cours élémentaire de Botanique. Comme dès lors les caractères de mes six ordres se sont trouvés établis, je les ai con- servés dans mes diverses publications, insé- rées dans les Annales des sciences naturelles (3' série, t. H, p. 167, et t. V, p. 167). Do- 406 "î^^Yé puis, celle classificalion a reçu une applica- tion plus complète el plus directe de la p.irt de i\l. le docteur Mougeot dans l'énumera- tiun des Champignons des Vosges {Slalist. du dcpart. des Vosges, part, bot., 1846). Aujourd'hui je l'expose plus complètement, en y rattachant, autant qu'il m'a été pos- sible, tous les genres connus. Telle que je la soumets actuellement aux myioiogues, elle résulte de l'analyse de quel- ques centaines de genres et de plusieurs mil- liers d'espèces. Je n'ai pu cependant vériDer tous les genres qui ont été décrits, el j'ai cru devoir adopter ceux dont les figures con- cordaient parfaitement bien avec les des- criptions, el négliger ceux dont les descrip- tions élaieni incomplètes et les analyses in- signifiantes. Ces genres ont été répartis avec doute aux sections que les auteurs leur avaient eux-mêmes assignées. L'application de mes principes à la classe desCbampignonsa, j'ose le dire, dépassé mes espérances. Ainsi, parmi toutes les espèces que j'ai soumises à l'examen microscopique, je n'ai rencontré que le Chœnocarpus hip- polrichodes el le Scopuiella barbala qui n'ont pu y trouver place. Encore, je dois le faire observer, depuis la publication de mes observations sur la première de ces plan- tes, j'ai eu connaissance des remarques de MM. Greville el Berkeley, qui la rangent à côté des Sphéries, et, en efl'el , c'est la place qu'elle doit occuper; quant à la se- conde, je la laisse parmi les Clinosporés , attendant cependant une analyse plus satis- faisante el établie sur des individus Trais. Puisse l'exposé de mon travail jeter quelque lumière sur la Mycologie, el contribuer à l'avancement de la méthode naturelle, but constant de mes ellorts ! (Lùveillé.) MYCOMA, Lapeyr. (Abrég., 115). BOT. PU. — Syn. de Hanwndia, L. C. Rich. *MYCOPOULM (,avx/);, viscosité, Ttopo;, trou). iioT. CR. — Genre de la famille des Lichens, tribu des Trypéthéliacées, établi par Mcyer ( Tlecht., 327) pour des Lichens qui croissent sur les écorces des arbres des Tropiques. Voy. liciirns. (B.) *Al\COTIL\MMO\'Cau'xy,;, champignon; 0 >vo;, buisson), bot. en. — (Phycées). Genre créé par M. Kuelzing (P/ii/coî. gen., p. 156) pour une Algue byssoïde de la tribu des Lcp- lomiiées, le M. co>i/(?/i'ic(^fa Kg.> qui croît Ifc sur les filaments du Conferva fracla. Voici les caractères de ce genre : Fronde formée de filaments hyalins, dressés, rameux; sper- mopliorcs globuleux, bruns, placés au som- met des rameaux. (Bréb.) *1\1YC0TRETLS (.u^vx/iç, champignon; TpviTÔ;, troué). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Lalreille, fa- mille des Clavipalpes, tribu des Érotyliens, proposé par nous et adopté par Dejean, Hope et Lacordaire. Ce dernier auteur (Monogra- phie des Éroiijliens, 1842, p. 132) rapporte à ce genre quatre-vingt-onze espèces qui toutes sont originaires d'Amérique. Nous citerons principalement les M. tigrinus , maculatus (figuralus Dup.) 01., fasciatus F., conspersus et humeralis Germ. (C.) MICROPOGOM. OIS.— Foy. MicnopoGON. MYCTERIA. OIS. — Nom générique donné par Linnaeus aux Jabirus. Voy. ci- gogne. (E. D.) *MYCTERISTES ( n-'^xxnp , museau ; îaTrjui , élever), ins. — Genre de Coléoptè- res pentamèrcs, famille des Lamellicornes, tribu des Mélitophiles, créé par Laporle de Castelnau [Histoire naturelle des Animaux articulés, t. III, p. 162), et adopté par Weslwood, Burmeisterel Schaum. Le type, le M. rhinophyllus Wiedm., est originaire /de Java. (G.) O *1\1YCTER0DUS (p^^^xt^'p, museau ; hSov;, dent). INS. — Genre de la tribu des Fulgo- riens, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola, et que M. Blanchard {His- toire des Insectes) considère conyne devant former une simple division des^ssits. Voy. ce mot. (L.) MYCTERUSffjyxTyj'p, museau), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Sténélylres, tribu des Rhynchoslomes , créé par Olivier {Entomologie, t. V, n" 85, p. 4-48, pi. I, fig. 1 et 2). Il ne se compose que de deux espèces : M. curculionoidcs et umbellatarum de F. On les trouve, tant en Europe qu'en Afrique, sur les fleurs en om- belles, dans le voisinage des terres bai> gnées par la Méditerranée. Cependant la première a été rencontrée plusieurs fois dans la forêt de Fontainebleau. (C.) MYCTIRE. Mycliris (fAvxTvîp, museau). CRtsT. — Ce genre, qui appartient à la fa- mille des Catométopcs et à la tribu des Pinuoibériens, a été établi par Lalrçille et Î\1YD adopté par tous les carcinologistes. Les Ciustacés singuliers qui forment ce genre remarquable établissent à quelques égards le passage entre les Ocypodes et les Pin- nolhères, et même certains Macroures, tels que les Callianasses (voy. ces mots). Leur carapace est extrêmement mince; les yeux sont gros et courts , et tout-à-fait sans ca- vité orbitaire. Les antennes ne présentent rien de remarquable. Quant à la bouche , elle est fort curieuse. Les patles-màclioires externes , au lieu de s'appliquer horizonta- lement dans le cadre buccal , restent pres- que verticales, et forment par leur réunion un cône renversé, court et long. Au-de- vant de l'apophyse, située au-devant de ces pattes-mâchoires, et dirigée en dessous pour supporter le fouet , la carapace présente une grande échancrure, de façon que l'ou- verture afférente de l'appareil respiratoire est toujours béante. Les pattes de la pre- mière paire sont très longues , et se re- ploient longiludinaicment sur la bouche. Quant à l'abdomen , il ne présente rien de remarquable. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre, c'est le Myctire lgiN- GiCARPE, Mycliris longicarpis Lat. (Guér., Iconogr. du règne animal de Cuv., Ci'ust., pi. IV, fig. 4 ), qui a été rencontré dans les mers de l'Australie. (H. L.) *MYDAI\A. MAM. — M. Gray (Ann. of Phil., XXVI, 182o) donne ce nom à une fa- mille de Carnassiers vermiformes, ayant pour type le genre Mydaus. Voy. ce mot. (E. D.) MYDAS. hept. — Espèce du genre Tortue. Foy. ce mot. (E. D.) MYDAS. MAM. — Voy. mydaus. MYDAS (nom mythologique appliqué à ces Insectes à cause de la longueur de leurs antennes), ins. — Genre de l'ordre des Diptè- res brachocères,famil!cdesTanystomes, tribu des Mydasiens, établi par Fabricius, et prin- cipalement caractérisé par une trompe courte et des lèvres terminales, triangulaires, com- primées. Ce genre compte plus de vingt espèces exotiques connues, dont deux sont du cap de Bonne-Espérance, et une est de Tranque- bar; les autres sont d'Amérique, la plupart du Brésil , le reste du Mexique, de la Caro- line et de la Géorgie. Nous citerons, comme espèce type, le Mydas giganleus, du Brésil. *MYDASEA. «EPT. -— Dénomination cm- T. vui. MYD A97 ployéc pour la première fois dans ce Diction- naire (t. III, p. 457), et qui désigne un sous- gcnrc de Chélonées dans lequel rentre la Tortue franche (C/ido«iattiydas). Voy. ciiÉ-. LONiii;. (P. G.) MYDASIE\S. Mydasii. ins. — Première tribu de la famille des Tanystomcs, dans l'ordre des Diptères brachocères, établie pai Latreille, et caractérisée de la manière sui- vante par M. Macquart ( Ilisloiic des Diptè- res, Suiles à Duffon) : Trompe ordinairement courte; lèvres terminales, triangulaires, comprimées; palpes très petits , subulés. Face convexe , couverte de longues soies. Front enfoncé. Antennes ordinairement beaucoup plus longues que la tète, de cinq articles distincts; troisième très long; qua- trième moins long; cinquième en massue, excavé à l'extrémité. Point d'ocelles. Cuisses postérieures fortes, ordinairement garnies de petites pointes. Cellule médiastine des ailes assez large; marginale fermée ainsi que les sous-marginales ; deuxième appen- diculée à la base; quatre postérieures; troi- sième fermée. Les Mydasiens, si remarquables par la grandeur de la plupart d'entre eux, et plus encore par le développement de leur organi- sation , occupent le premier rang parmi les Tanystomcs. Les mœurs de ces Insectes sont à peu près les mêmes que celles des Asili- ques. Comme ces derniers, ils vivent de proie; ils font la guerre aux autres Insectes, les attaquent avec violence, les saisissent au vol, les serrent de leurs pieds robustes, et en font leur pâture. Cette tribu ne renferme que trois genres nommes : Mydas , Rbopalie et Céphalo- cère. La plus grande partie des espèces de My- dasiens sont exotiques, et appariieimcnt pour la plupart à l'Amérique méridionale. Quel- ques unes sont africaines; une seule est d'Asie. Voy. les noms des genres cités plus haut. (L.) MYDAUS (fxv(îo?, mauvaise odeur), mam. — Genre de Carnassiers plantigrades, com- posé d'une seule espèce que l'on avait placée parmi les Moufettes, sous la dénomination de Mephilis javanensis , et dont F. Cuvier (Ilist. nal. des Mamm., 1821) a fait le type d'une division générique, sous le nom de Mydaus meliceps. Les Mydaus ont le même 63 S i:. 498 1\1YD système dciiiaire queles Monrettes (t'oy. ce mol); toutefois les molaires des Mydaus sonl beaucoup plus écartées, et lés incisi- ves, au lieu d'être sur une ligne droite, sont sur un arc de cercle très petit. La tète «les Mydaus rappelle par sa forrne celle des Blaireaux ; les oreilles sont presque entiè- rement dt'pourvues de conque externe; les narines s'avancent très au-delà des mâchoi- res, et sont environnées par iiii nlufle qui a de la ressemblance avec celui du Cochon. Ces animaux sont plantigrades, et leurs pieds ont cinq doigts armes d'ongles jDropres a fouir; la queue est presque nulle. Il y a quatre mamelles pectorales et deux ingui- iiales. Le pelage est peu fourni aux parties supérieures.etlesparties inférieures, comme le museau , sont presque nues. Presque tous les poils sont soyeux , et les moustaches sont très rares. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est le TÉLAGON Sticnhad Morsden, Mydaus melkeps F. Cuv. , 3Iephilis melkeps Griff. , Mcphiiis javanensis Desm., sir Raffles. La peau est de couleur de chair, et presque tous les poils sont d'un brun marron très Toncé. On en trouve cependant quelques uns sur la poitrine, ou cachés parmi les au- tres , qui sont blancs et d'une apparence soyeuse. La couleur brune est la princi- pale du Télagon ; mais le sommet de la tète et une ligne qui se prolonge quelquefois le long du dos, jusqu'à l'exlrénnité de la queue, sont blancs. Cette espèce répand, comme les Mou- fettes, une odeur extrêmement fétide, et c'est à cette même circonstance que se rap- porte la dénomination générique deMydaus, que leur adonnée I"r. Cuvier. On ne connaît rien des mœurs des Télagons ; mais on peut conjecturer qu'ils vivent dans des terriers , et qu'eux-mêmes se creusent ces retraites. Ces animaux ne sont pas rares à Java , et c'est de cette île que Leschenault, Diard et Duvauccl ont envoyé au Muséum d'histoil-e naturelle de Paris les peaut et îe squelette qu'il possède. On les trouve aussi à Suriiatra. M. de lîlainville ( Osléographie , fascicule des Mustela) à indiqué , sous la dénotnina- tiori de Mydaus de Meudon , une espèce de Mustélien tbssile, trouvée aux environs de ï'aris, et qiii doit être rapportée i ce genre. (E, D.) ]MYE j\IYD01V0TRtCIlll\I , Corda ( apnd Stu'rm , 111 , t. 1 9, 2 1 , 24). CoT. en. — Voy. vEUMicuLArtiA, Todc. *.A!ÏDRIACIS (pv^po;; Hliitiêre rouge; âxi;, pointe aiguë), ins. — Genre de Co- léoptères pentahières j fahiille des Malaco- Hcrmes , Irlbii des ClàiroheS, proposé par Schœnhcrr bt adopté par lIo|ié {ColeopterisCs manual, 18iO, p. 138), qui le classe parmi ses Tillides. Le type, M. prceûila Schœn., est de la cote de Guinée. (C.) MYE. Myà [y^J-A, moule, coquille bi- valve). âoLL. — Genre de Mollusques con- chifcres dithyaires, faisant partie de la fa- mille des Myàires, dont il est le lyjie, dans la famille des Enfermés, il comprend des Mollusques incomplètement recouverts par une coquille bivalve baillante aux deux ex- trémités, et revêtus d'un épidémie coriace sut- toute la partie non recouverte par le têt. Le manteau est presque entièreinent fermé; il n'offre en avant qu'une petite ou- vetture pour le passage d'un pied gtêle en forme de languette , et en arrièic se trou- vent deux siphons très longs, réunis sous une enveloppe commuhe , brune et rii- giieuse ; les palpes labiaux sont longs et pointus, assez épais; les branchies se pro- longetit en arrière, et restent flottantes dans la cavité du manteau, jusqu'à l'orifice interne des siphons. La branchie externe se replie au-delà du point d'attache, de ma- nière à figurer un troisième feuillet bran- chial; la coquille est tranverse, ovale, pres- que équilatérale, bâillante aux deux bouts; la valve gauche porte une grande dent car- dinale comprimée, dressée presque vertica- lement; l'autre valve porte une fossette Correspondante, d'où partie ligament in- terne qui s'attache à la dent de la valve gauche ; mais on doit considérer le fond de cette fossette même comme représentant une dent repliée dans la cavité du cro- chet. Les Myes se tiennent toujours enfoncées dans le sable, de nrtanière à présenter l'o- rifice de leurs siphons à la surface; elles paraissent peu susceptibles dé changer de lieu , ôil tie Se creuser un houvcaii trou quand urte circonstance quelconque les a arrachées de leur gîte. On en connaît deux espèces qui vivent sur les côtes de l'Océan d'Europe ; ce sont : la Mïii: tronquée ( M. MYG tmncata), dont |a coquille, longue de C à 8 ccnliinèlres, épaisse, presque ovale, est comme tronquée en arrière ; et lu Mye des SABLES (3/. arenaria), qui en diffère par sa coquille régulièrement ovale, non tronquée, moins épaisse et moins inéquilaiérale. La- niarck inscrivait dans ce genre une M. ero- cloua, qui est une vraie Corbulc, et une M. solcmualis, que M. Desliayes a reportée dans son genre Osiéodesme. Le nom de Mye a été employé d'abord par Linné, qui con- fondait beaucoup de coquilles diiïércnlcs avec les vraies Myes. Druguière en lira d'abord les Anodontes, puis Laniarck en sépara les Anatines, les Glyciiuères, les Vulsclles, une partie des Lutraires, et finit par réduire à quatre le nombre des es- pèces, dont on ne doit même conserver que deux. D'un autre côté, Ménard de Lagroye a\ait fait aussi le genre Panopée avec la M. gjyci'me/js de Linné. (Duj.) *i\lVELO^iELlRA {uxj().i;, moelle; ,tZ- pov, nerf), zool. — Nom que M. Elirenberg (.Icad. Berlin, 1837) donne aux animaux vertébrés, à cause de leur système nerveux médullaire encéphalo rachidien, un de leurs principaux caractères. (P. G.) ^.llVKLOi'llILA {uveli:, moelle ; yw.o;, qui aime), iss. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Yponomeu- tides , établi par Treitscbke , et ne compre- nant qu'une seule espèce, M. cribrella, dont la chenille vit et se métamorphose dans l'in- térieur des tiges de Chardons. Ce papillon est répandu dans toute l'Europe. aiYGALK. Mygale, aracux. — C'est un genre de l'ordre des Aranéides, de la tribu des Théraphoses , établi par Latreille et adopté par tous les aptérologistes. Dans celte coupe générique, une des plus curieuses de la classe des Arachnides, les yeux sont tou- joursau nombre de huit, presque égaux entre eux, groupés et ramassés sur le devant du céphalothorax, trois de chaque côlé formant un triangle irrégulier, dont l'angle le plus aigu est en avant; les deux autres sont si- tués entre les précédents et sur une ligne transverse. La lèvre est petite, presque nulle, insérée sous les mâchoires. Celles-ci sont allongées, cylindronles, divergentes, creusées longiiudinaiemenl à leur côlé interne. Les palpes sont allongés, fusiformes, insérés à restréniilé des mâchoires. Les pitlcs sont IVJYG im allongées, fortes, peu égales entre elles. Les Araiicliles qui composent ce genre sont ré- pandues dans toutes les parties du monde; elles sont chasseuses, courent après leur proie; il y en a qui se renferment dans l'intérieur des feuilles, des creux d'arbres, des rochers, et dans les retraites qu'elles se creusent dans la terre. La Corse nourrit une espèce remarquable par ses mœurs : c'est la Mygale pionnière , Mygale fodiens Walck. Elle est d'un brun clair uniforme et sans moucheture sur son abdomen; les mandibules sont plus grosses, plus inclinées que celles de la M. cœmcnla- ria. Le râteau dont elles sont armées se compose de cinq ou six épines principales qui garnissent leur bord supérieur, et de * quelques autres moins prononcées situées en dehors des premières; la rainure que décrit J le crochet dans la rétraction a, de chaquQ côté, cinq dents noires, fortes et courtes; les pattes sont inégalement velues, mais les tarses des deux paires antérieures et les ar- ticles correspondants des palpes sont garnis de deux piquants remarquables. Ces ongles offrent cela de particulier qu'ils n'ont qu'une seule dent à leur base; le tarse se termine par un ergot, et les filières sont bien plus longues que chez la M. cœmentaria. Celle esjjcce, qui habile la Corse, a été le sujet ■ d'un mémoire plein d'intérêt sur la manière dont son nid est construit, par "V. Audouiii. Latreille a fait à l'égard de ces nids une remarque judicieuse, c'est que, rappro- chés comiiie ils le sont les uns des autres, ils doivent faire présumer que celle espète ne craint pas la société de ses semblables. Quoi qu'il en soit, dit Audouin, la molle de terre qui renferme ces tubes est eomposce d'une lerre argileuse d'un rouge de brique; les tubes ont, comme la masse dans laquelle ils sont creusés, S centimètres de hauteur et 22 millim. de largeur; droits dans les deux tiers de leur étendue, ils deviennent légère- ment obliques vers leur exlréniité inférieure, peut-clrc même se recourbaient-ils davantage en se prolongeant beaucoup plus avant dans la terre ; toujours est-il certain qu'en les enle- vant on ne les a pas obtenus dans leur en- tier. En examinant un de ces tubes avec quelque soin, Audouiu a remarqué qu'il n'é- tait pas sinqilement creusé dans la terre, comme le serait une exra\ation ou un trou :>oo MYG de sonde qu'on pratiquerait dans la terre , mais qu'il était construit à la manière d'un puits, c'est-à dire qu'il avait des parois pres- que formces par une espèce de mortier assez solide ; CM sorte qu'on peut, ainsi quÂudouin l'a fuit, le dégager entièrement de la masse qui l'entoure, et, pour l'observer encore avec plus de soin, le fendre dans le sens de la longueur: on voit que son intérieur est tapissé par une étolTe soyeuse et très mince, douce au toucher, et qu'il n'existe aucune des inégalités qu'on devrait s'attendre à rencontrer sur les murs faits avec une terre grossière. En effet, cette paroi intérieure semble avoir été crépie avec un mortier plus fin ; et, de plus, elle est unie et lisse comme si une truelle eût été habilement passée des- sus; mais les soins que prend l'Araignée pour terminer son ouvrage vont encore plus loin : ce que nous faisons pour nos tentures de quelque prix, elle le prodigue dans sa de- meure souterraine; cette sorte de papier satiné qui orne son habitation, elle ne l'a p.is posé le premier; mais elle a appliqué d'abord sur ces murailles une toile ou, pour parler plu^ exactement, des fils grossiers, et c'est sur eux qu'elle a placé ensuite son étoffe soyeuse. Tout cela est bien fait pour exciter l'ad- miration ; mais ce qui a le droit de nous surprendre davantage, c'est la manière dont cette chambre à boyau est ouverte et fermée, au gré de celui qui l'habite. Si l'Araignée n'avait eu rien à craindre de la part des au- tres animaux, ou bien si elle avait été assez courageuse et assez forte pour les attendre de pied ferme et les vaincre, elle aurait pu sans inconvénient laisser libre l'entrée de la maison, cela lui cûl été plus commode pour aller et venir ; mais il n'en est pas ainsi : elle a tout à redouter de la part d'une foule d'en- nemis, et son caractère timide, joint au peu de moyens qu'elle possède pour leur résister, l'oblige d'être sans cesse sur la défensive. Alors, comme tous les êtres faibles, elle em- ploie la ruse pour se soustraire au danger, et son industrie supplée d'une manière mer- veilleuse à ce qui lui manque de force et de courage. Nous avons déjà dit plus haut que l'Arai- gnée maçonne avait un couvercle pour fer- mer le tube qu'elle habitait; l'Araignée de (/Ji>e ou la Mygale pionnière emploie a peu MYG près les mêmes précautions , mais elle mon- tre plus de perfection dans son ouvrage , et comme l'édifice qu'elle construit est plus vaste dans l'ensemble et dans les détails, la description que nous allons en faire en don- nera une idée très exacte. Pour clore nos demeures, nous avons des portes qui, roulant sur leurs gonds, viennent s'appliquer dans une feuillure et y sont retenues ensuite par un moyen quelconque. L'Araignée pionnière ne s'enferme pas autrement chez elle: à l'o- rifice extérieur de son tube est adaptée une porte maintenue en place par une charnière et retenue dans une sorte d'avancement cir- culaire qu'on ne peut mieux comparer qu'à une véritable feuillure. Celte porte ou, si l'on aime mieux, ce couvercle, se rabat en dehors, et l'on conçoit que l'Araignée, lors- qu'elle veut sortir, n'a besoin que de le pousser pour l'ouvrir. Mais le moyen qu'elle emploie pour le fermer est vraiment remar- quable; voici ce qu'Audouin nous a encore appris à ce sujet : A en juger par son aspect, on croirait que ce couvercle est formé d'un amas de terre grossièrement pétrie et revê- tue du côté qui correspond à l'intérieur de l'habitation par une toile solide; mais celle structure, qui déjà pourrait surprendre chez un animal qui n'a pas d'instrument parti- culier pour construire, est bien plus compli- quée qu'elle ne le paraît d'abord. En effet, Audouin s'est assuré, en faisant une coupe verticale au couvercle, que son épaisseur, qui n'a pas moinsde 5 à 7 millim., résuliaitd'un assemblage de couches de terre et de couches de toile au nombre de plus de trente, em- boîtées les unes dans les autres, et rappelant assez bien, à cause de celte disposition, ces poids de cuivre en usage pour nos petites balances, et dont les divisions, qui ont la forme de petites cupules, se reçoivent succes- sivement jusqu'à la dernière. Si on examine chacune de ces couches de toile, on remarque qu'elles aboutissent tou- tes à la charnière qui se trouve d'autant plus remplie que la porte a plus de volume; la rainure elle-même sur laquelle la porte s'ap- plique, et que nous avons nommée précédem- ment la feuillure, est épaisse, et son épaisseur est dans un grand nombre de couches qui la constituent. Ce nombre parait même corres- pondre à celui que présente le couvercle. N'ayant pu voir l'Araignée construire son habitation, et Bosc, bien qu'il ail eu pendant quelque temps des individus vivants à sa disposition, n'ayant pu jouir non plus de ce spectacle, nous sommes niduits à faire dos conjectures sur la manière dont elle s'y prend pour confectionner les parties dont il vient d'être question. Supposons l'Araignée à l'œu- vre et voyons-la commencer son travail. Elle aura d'abord ourdi la première toile circu- laire qui forme la porte de sa demeure, puis, sans discontinuer, elle aura étendu cette toile sur la charnière et l'aura prolongée pres- que aussitôt sur la feuillure. On peut expli- quer de cette manière pourquoi chacune de ces trois parties fait suite à l'autre , et l'on conçoit facilement comment, celte ma- nœuvre s'élant répétée, la porte, la charnière et la feuillure se trouvent à la longue formées par un grand nombre de couches. Mais comme il existe entre celles qui constituent la porte des lits de terre, il est présumable que l'A- raignée aura interrompu chaque fois son tis- sage pour les en pétrir plus convenablement. Quoi qu'il en soit, le travail ayant eu lieu de celte manière, il doit nécessairement exis- ter une proportion toujours égale entre le volume du couvercle et la force de sa char- nière, puisque celle-ci se trouve augmentée d'une couche à mesure que le premier en re- çoit une nouvelle. Mais plus l'on a étudié avec soin l'arran- gement de ces parties, plus on découvre de perfection dans l'ouvrage. En effet, si l'on examine le bord circulaire de l'espèce de rondelle qui remplit en tout les fonctions d'une porte, on remarque qu'au lieu d'être taillé droit, il coupe obliquement de dehors en dedans, de manière à représenter, non pns une rondelle de cylindre, mais bien la, roildclle d'un cône; et, d'une autre part, on observe que la portion de l'orifice du tube qui reçoit ce couvercle est taillée elle-même en biseau et en sens inverse. Le but de celte disposition est facile à sai- sir. Si le couvercle avait un bord droit, il n'aurait rencontré en se rabattant, comme il le fait dans l'orifice du tube , aucune par- lie sur laquelle appuyer; et, dans ce cas, la charnière seule se serait opposée à ce qu'il pénétrât plus profondément dans l'intérieur; mais quand bien même celle partie délicate aurait dû supporter, sans éprouver de relâ- chement, ce poids continuel et le choc as.«pz BIYG 501 fort que |)roduil le couvercle chaque fois qu'il se rabat, il eût clé à craindre que quel- que pression accidentelle du dehors ne fût enfin venue la rompre. C'est pour obvier à ce grave inconvénient que l'Araignée a pra- tiqué à l'orifice de son habitation une feuil- lure contre laquelle vient appuyer la porte, et qu'elle ne saurait franchir. Mais cette feuillure est faite avec un tel soin, el le cou- vercle s'applique si exactementsur elle, qu'il fauty regarder de très près pour reconnaître le point où les deux parties se rencontrent. En outre, l'instinct de l'animal le porte à faire celle jonction aussi parfaite que pos- sible; car non seulement il lui importe de clore solidementsa demeure, mais il aie plus grand intérêt à en cacher l'ouverture aux yeux de ses ennemis ; c'est évidemment dans cette intention que l'Araignée a crépi ené- rieurcmenl la porte de son habitation avec, une terre grossière. En cela elle ne fait qu'i- miter l'instinct admirable qu'ont une foule d'Insectes de tromper le regard en fabricant avec des substances variées, et très souvent avec les feuilles des fruits dont ils se nour- rissent, des espèces d'habits ou de fourreaux sous lesquels ils se cachent, ou bien en fixant sur ces mêmes plantes des cocons ou d'au- tres demeures qui, par leur couleur et leur apparence, se confondent avec les tiges, les feuilles, les bourgeons, les fleurs. LaMyg.ilc pionnière, je le répète, a recours à une ruse semblable, en crépissant la porte qui clôt son habitation avec la terre qui forme la surface du sol, et en la rendant tellement trompeuse et inégale qu'elle se confond avec lui ; mais, en agissant ainsi, elle semble avoir prévu un autre genre de nécessité : dans l'habitude où elle paraît être de sortir souvent de sa demeure et d'y rentrer précipitamment au moindre danger, il lui a fallu pouvoir en ouvrir facilemcntla porte; or, cette manœu- vre, qui aurait été pénible et plus ou moins longue si la surface du couvercle eût été lisse, devient très facile à cause des nombreu- ses inégalités qu'on y trouve, et qui donnent toujours prise aux crochets dont l'Araignée est fournie. L'Araignée se trouve dans la nécessité d'ouvrir elle même la porte; lorsqu'elle vient du dehors, elle n'a pas à s'en inquié- ter pour la fermer; soit qu'elle sorte, soit qu'elle rentre, celte pnrte se ferme toujours 502 MYG d'ellc-mémp , cl c'est la encore une des ob- servations les plus curieuses que fonmit l'o- liirlc atlciitive de cctlc singulicre li;il)iu- lion. Quanil on clicrcliv! à ouvrir cç§ iiiiis, ou sent (lUC ce n'est qu";i '. ce quelqup effort que l'on parvient à soulever asscx le couvercle poiir qu'il devienne vertical , c'est-à-dire |iMi!r qu'il forrne un angle exacîcnient droit avec l'orifice du lul)c. Si on le renverse en- core iiliis, (|p manière à ouvrir cet angle d^vanltige, la résistance devient encore plus f;ran;lc; mais d'ins ce cas, comme dans le premier, le couvercle abandonné à lui- même rclombe aussitôt et ferme l'ouver- hiie. La tension et l'élasticité de la diar- nièrc sont les principales causes de cet clTet; rpais en adi!ieltai(t que celle élasli- cilé n'exjstât pjis, il se produirait encore, et le couvercle, soulevé de manière à dé- passer nn peu la ligue verticale , pourrait letotnber de lui-même et former naturelle- ment l'orifice du tube. Ce résultat curieux est dû à une résistance sensible qui existe dans son épaisseur. Siqn l'examine avec soin sous ce rapport, on remarque que la partie voisine de la charnière est plus épaisse, et comme bosselée iiilérieurement. Ce sur- croît de poids, qui, s'il avait eu lieu loin de la charnière, eût porté îe couvercle, chaque fuis (ju'il aurait élé soulevé au-delà de U ligne verticale, à se renverser en dehors, se trouvant au contraire placé tout près du point d'attache et du côté où il se l'erme , agit en sens inverse, cl tend sans cesse à le faire retomber. Comme nous l'avons déjà dit plus haut, la surface intérieure du couvercle qui dot l'iiabilalion de la Mygale pionpièrc ne rej- remble en rien à celle (ju dehors. Autant celle-ci est raboteuse , autant l'autre est unie ; de plus on a vu (lu'clle était tapissée, comme les parois de l'habilation , d'qne couciie soyeuse très blanche, mais beau- coup plus consistante et ayant l'apparence du parchemin; nous ajouterons que celte surface intéricvirç est surtout remarquable par l'existence d'une série de petits trous. Ces petits trous , qu'on pourrait au premier aliMi-d négliger de voir, forment un des ti.iits les plus curieux de l'histoire de la iMy^al;j pionnière, car c'est par leur moyeu qu'eljc peut , lorsqu'on veu^ forcer la porte. MYG la niainlenir cxactemenl fermée. Klle y |)arvient en se cramponnant, d'une part, à l'aide de ses pattes, aux parois de sou tube, et de l'autre, en introduisant dans les trous de son couvercle les épines et les crochets cornés dont sont munies ses mâchoires. On comprend que la porte de son couvercle .so trouve alors relcnuc par ce moyen , en queliiue sorte aussi bon que celui que nous obtenons lorsque nous poussons un verrou dans sa gâche. Mais ce - breux, on en compte au plus une trentaine, et au lieu de les avoir dispersés au hasard , ils se trouvent tous réunis dans une iilaco déterminée, cl qui est exactement la même dans les quatre nids qu'Audoyin a obser- vés. Mais cette place est très convenable, cl telle que nous l'aurions choisie nous-mêmc après y avoir bien réfléchi; en eflel, ils sont situés tout près du bord du couvercle, et toujours au côté opposé à la charnière. H est clair que l'Araignée trouve un grand avantage dans celte disposition-, car dans l'action de tirer à soi le couvercle , elle opère bien plus efficacement en se crampon- nant loin de la charnière que si elle eût agi dans son voisinage. L'instinct de l'ani- mal semble l'avoir si bien instruit sur ce point, qu'il n'a pas pris la peine de faire un seul trou, soit au milieu du couvercle, soit au voisinage du point où il s'attache, et que toutes les ouvertures qu'on y observe sont disposées sur une ligne demi-circulaire 1res étroite. Audouin , auquel nous avons emprunté ces intéressantes observations, dit à la suite de son mémoire : « Je n'ajouterai à ce sujet qu'une simple remarque, c'est que plus nous avons vu de perfection dans l'ouvrage de l'Araignée de Corse, plus nous sommes force de reconnaitre que tous ces actes dérivent exclusivement de l'instinct ; car si l'on ad- mettait que l'animal pût les exécuter avec quelque réflexion , il faudrait lui accorder non seulement un raisonnement Uès par- iUYG fait, mnis cnrore des connaissances d'un ordife ftirl élevé , et que Thoïnme liii-niCnie n'acquiert que parmi long travail d'esprit, et pdicé qu'il a mis à profil l'expérience siiccessive de ses devanciers. » Le rôle de l'Araignée se réduit donc à opérer sans calcul ni combinaison , mais sons une influence élrangèré et ii-iésistibic; et quant aux leçons que pourrait lui fournir l'expérience, elles sont entièrement nulles, fcomme cbez tous les Insectes, c'est-à-dire, qu'après avoir vécu des mois, dès années bile n'en sait guère plus , et n'en fait pas «lavaniagequclorsque, sortant de l'œuf, elle s'est rhise incontinent à construire. Dans le midi de la France, aux environs de Montpellier, on rencontre une espèce non mbins curieuse par son industrie: c'est la Mygale maçonnu , Mygale cœmehlaria Latr. Cette espèce établit plus particulière ment sa demeure contre des tertres secs , compactes, et exposés au midi, sur la route qui mène de Montpellier aux coteaux de Caslelnuu. M. L. Dufour nous a montré dans iiti mémoire fort intéressant les moyens dont il fallait se servir pour s'em- parer de cette Aranéide. « Voici comment je m'y prenais, dit ce savant observateur, pour faire la chasse à ces Mygales : Sans avoir be- soin de les poursuivre jusqu'au fond de leur tanière, qui est couverte à deux pieds de ptofondelir et tellement fléchie, qu'il est ttès facile d'en perdre la trace, il faut un œil exercé pour découvrir l'opercule circu- laire du terrier, tant la rainure capillaire, tjui en dessine le contour, a de finesse; si celte rainure est tant soit peu béante, c'est une prouve que la Mygale est placée en sentinelle derrière la porte; l'Araignée s'ac- croche unguibus et roslro à sa partie in- terne et bombée, et vous sentez une ré- sistance qui s'eflectue par saccades. Pen- dant que d'une main on provoque les clîorls réitérés et inouïs de la courageuse Mygale, on enfonce de l'autre une forte lame de cou- teau à 12 ou 13 millim. environ au-dessous de la trappe , de manière à traverser horizon- talement le diamètre du terrier; la retraite de l'habile ouvrière se trouve ainsi coupée; on soulève et on lance la portion de terre placée au-dessus du couteau, et la pauvre Mygale , toute stupéfaite de cette trahison , se laisse prendre sans résistance. » Je ferai IMYG r»ô:? aussi observer que cette cul icuse espèce , dont le nid a été figuré dails ce Diction- naire à la pi. 2, fig. 2, habite aussi les environs d'Alger. Nous avons figuré dans l'atlas de ce Dic- tionnaire deux espèces; la planche 2, Cïg. 1, représente la Mygale aviculaihe , Mygale avicularia Latr., qui se trouve dans l'A- mérique méridionale, à Cayenrtè et à Su- rinam. Suivalit M. Walckcnaér, cette es- pèce fait dans les gerçures lias arbres, les interstices des masses de pierrcsj sur la sur- face des feuilles, à la campagne, dans IbS lieux solitaires, dans les habitalicns aban- données, une cellule d'une soie très blan- che, fine, demi - transparente , qui a la forme d'un lobe rétréci à son exlréniiié postérieure; c'est un ovale allongé, tronqué antérieurement, qui a deux décimètres de long sur six centimètres de large. Le cocon est enveloppé d'une soie de trois couches , dont l'intermédiaire est plus niince et n'est pas recouverte de bourre; la femeile place son cocon près de sa demeure, et y veille assidûment; la toile de cette espèce est tou- jours propre, et jamais on n'y a trouvé de débris d'insectes. L'Araignée chasse pen- dant l'absence du soleil sur l'horizon. Sui- vant M. Moreau de Jonnès, elle enveloppe ses œufs dans une coque de soie blanche , au nombre de 1800 à 2000, et les fourmis rouges mangent les jeunes lorsqu'ils sont éclos. La planche I, représente la Mygale de Quov , Mygale Quoyi Walck., M. anlipo- dracia Ejusd. Cette espèce remarquable, dont on ne connaît pas les manières de vi- vre, a été rencontrée par M. Quoy à la Nou- velle-Zélande. Enfin, je ne terminerai pas cet article sans dire que, pendant le séjour que j'ai fait en Algérie, j'ai rencontré plusieurs espèces nouvelles de ce genre que j'ai décrites et figurées dans le magnifique ouvt-age dont la publication a été ordonnée il y a deux ans par le Ministère de la guerre; ces es- pèces sont les M. barbara et gracilipcs Luc. La première habite l'est et l'ouest de l'Al- gérie; quand à la seconde, je ne l'ai ren- contrée qu'aux environs d'Oran. (H. L.) M-kGALE. MAii. —Nom latin des Des- nians. /'oy. ce mol. (E.D.) *.^lYGALlî\iA. MAM. —Groupe d'Insecli- 504 jMY vores indiqué par M. Isidore Geoffroy Saiiil- liilaire, et comprenant le genre Desman l'oy. ce mot. (E. D.) Î\IYGI\DA. BOT. p». — Genre de la fu- niille des Célastrinées-Elœodendrées, établi par Jacquin {Amer., 24, t. 16). Arbris- seaux de l'Amérique tropicale. Voy. célas- iniNÉES. MYIADESTES. ois.— roy. myadestes. *j'\IVIAGIlA {y-vTx, mouche; a-/pv, proie). OIS. — MM. Vigorsel Horsfield (Lùd). na>i.s., 1825) donnent ce nom à un groupe de Gobe- Mouches. (E. D.) *!\IÏI\A. INS. — Genre de la famille des Chalcidides, groupe des Encirliles, de l'ordre des Hyménoptères, éiabli par M. Nées von Esenbech [Hymenopt. Ichneumon. Affinia), reconiiaissable surtout à des antennes courtes, n'ayant que six articles. (Bl.) *MYI01iILS (Ku^ot, mouche; êiôç, vie). OIS. — M. G.-R. Gray {Gen. of Birds, 18i0) donne ce nom à un groupe de Gobe-Mou- ches. (E. D.) 'MYIOCIXCt.A (avra, mouche; x.'/x)/>ç , cinde ). ois. — Groupe de Merles, suivant M. Swainson (Nat. hisl. of Birds, 1837). *iVIYIODIOCTES (fxvra, mouche; <î:wx- -tvj:, persécuteur), ois. — Groupe de Fau- vettes, Voy. SYLVIE. {E. D.) *i;iY10PIIAGA (n-vra, mouche ; va/ûj, je inange), ois. — Groupe de Merles, d'après M. Lesson {Tr. d-ornUhol.,\S3\). (E. D.) MYIOTIIERA. OIS. — Nom latin du genre Fourmilier. Voy. ce mot. (E. D.) * MYIOTIIÈRES. Myiothera. ois. — M. Ménélries a indiqué sous ce nom une famille d'Oiseaux correspondant à l'ancien genre Fourmilier des auteurs {Voy. ce mol), et il partage cette division en sept genres dis- tincts, désignés sous les noms de Myiolurdus, Myrmothera , Myiothera ou Fourmilier , Lcplorhynchus , Oxypyga, Malacorhynchus tlConophaga. Voy. ces divers articles. Plus anciennement, "Vieillot avait donné le même nom de Myiotlières à une famille d'Oiseaux , comprenant les genres Plalyr- rhynque, RolUer , Conopophage , Gallite , NoHcheroUe, Tyran, Bécarde , Pylhis et Bamphocène. Voy. ces divers mots. (E. D.) AlYIOTHEIllIMËS. ois. — Voy. byio- TBÈnES. *MYIOTt'RDUS. OIS. — Genre d'O!- !\IYL seaux formé par M. Boié aux dépens des Fourmiliers. Voy. ce mot. (E. D.) i\lYLABRIS. INS. — Genre de Coléop- tères hétéromères , famille desTrachélydes, tribu des Vésicants, créé par Fabricius {Sys- tcmacnlomolog., p. 2G1 ), et adopté par tous les auteurs. Près de 150 espèces rentrent dans ce genre ; nous citerons les suivantes : M. Irifasciata , sidœ , lavaterœ , minuta, Ca- pensis, punctum, ruficoruis de F., oculata, cincla, variabilis, lipunctatti, pusilla, sangui- nolcnta, flexuosa, scabiosœ, 20punclata, 19- punclala, pallipes, d-maculata, 2-maculala 01. On les trouve seulement dans trois parties du monde , l'Asie , l'Afrique et l'Europe, et elles remplacent avantageusement, dans la première, notre Canlharis vesicatoria. Ce sont des Insectes très difficiles à reconnaître comme espèces, en raison des variétés in- nombrables qu'elles présentent. Leurs larves ne sont pas encore décrites, mais on sait qu'elles habitent sous terre, et vivent aux dépens des larves de certains Hymé- noptères. (C.) *M YLACÉPIIALE . Mylacephalus.iÉKAT. — Genre de Monstres unitaires, de l'ordre des Omphalosites, de la famille des Acéphaliens. Voy. ce dernier mot. *HIYf.ACIltS(yii/axoç, pierre arrondie). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, divi- sion des Cyclomidcs, créé par Schœnherr {Gen. et sp. Curculion. syn., t. VU, 1, p. 144 ) avec une espèce de Sibérie, nom- mée M. murinus par l'auteur. (C.) *MYLA^CI1E, Wallr. {Orobanch., 75). BOT. PU. — Syn. à'Epiphegus, Nutt. IHYLESIS. INS.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Ténébrionites, créé par Pallas {Icônes)^ et établi avec le Tenebrio gigas de F., espèce originaire de Cayenne. (C.) * MYLETES. POiss. — Voy. raii. *.VIYLIIVLM, Gaudin {l'ior. helvet., II, 344). DOT. PH. — Synonyme de 5ei»nttni, Hoffm. WYLIOBATES(,"u)»î, meule; Saro,-, raie). P0I5S. — Genre de l'ordre des Chondroptéry- giens à branchies fixes, famille des Sélaciens, établi par M. Duméril aux dépens des Raies. G. Cuvier, qui adopte ce genre, le décrit ainsi {Règne animal, t. H, p. 600): Tête saillante hors des pectorales; celles-ci plus MtL larges transversalement que clans les autres Raies. Màdioires garnies de larges dents plates, assemblées comme les carreaux d'un pavé, et de proportions dilTérentes. Queue très grêle, longue, terminée en pointe, armée d'un fort aignillotl dentelé en scie des deux Cotés, et garnie Vers sa base, en avant de l'aiguillon, d'une petite dorsale. Quelqucrois il y a deux et plusieurs aiguillons. Parmi les espèces de ce genre, les unes ont le museau avancé et paraboliqiie. De ce nombre est celle désignée vulgairement sous les noms d'yl((//e de mer, Mouruic, Ratepe- nadô, Bœiifi l'esce ralto, etc. (flaia arjuila L.). Ce Poisson habile la Méditerranée et l'Océan où il devient fort grand. D'autres espèces ont le museau divisé en deux lobes courts, sous lesquels eh sont deux semblables. Kuhl leur a appliqué le nom de Ilhhwptera, généralement admis. Le Myliohales marginata Geolîr. ( Uola rjiuulriloba Less.) est là principale espèce de ceiiroupe. (M.) *iïllLL.IÏIVÀ (fx\il\ci.'via , faire des gri- maces ). iNs. — Geiire de Coléoptères à 4 articles aux pattes antérieures et à aux postérieures, famille des Bracliélytres, tribu des Oléochariniens, créé par Ericlison (Ge- nera et sp. Slaplnjluwrum , p. 20'J). 11 se compose des trois espèces suivantes : M. du- bia, mlermedia et minuta Er. ; elles se ren- contrent par toute l'Europe, dans les détri- tus des marais. Ce sont de très petits in- sectes excessivement agiles. (C.) *.J«ÎVI.LOCERl]S(,t^u))c;, courbé; «pa;, aiitciiiie ). INS. — Genre de Curculionides goiialorères, division des Pbyllobides, établi |.;ir Scbœnlierr (Dî'sp. mcth., p. 178; Geu. cl sp. Curcul. syti., t. II, p. 42i-7, p. 3). Ce genre renferme 2i espèces; 19 appar- tiennent aux Indes orientales, t à l'Afrique, et i est originaire de l'Australie. Parmi ces csiièces sont les C. vhidaniis, dcnlipcs, dor- sains, curvkoynisV.i isabellinusSchœu., et Fa^iicii G ucrin. (C.) l'JYLOCARïLM, Wilid. {Enum., 4oi). BOT. ru.— Syn. de CUflonià, Banks. MYLODON. PALÉONT, ~ Voy. mégathé- niOÏDES. WYLOECHL'S (i^<>U , meule; oîxo.uiac , courir), ins. — Genre de Coléoptères penla- nièrcs, famille des Clavicornes, tribu des .Scai>hiilites, créé par Latreille [GençraCrust. T. vin. rfiio r,o5 et îhs., il, p. 30), et qui se compose des trois e.'ijièces suivantes : appciidiculaltis , bi- âeiUahts, serripes de Gyllciilial et Sablbcrg. Toutes se trouveiit dans l'Europe septentrio- nale. (Ç.j *.^nJMAR. INS.- Genre de la familiedes Mymarides, tribu des Prodoirupicns, de l'ordre dès Hyménoptères, établi par M. lia- liday, et adopté par la plupart des eniomo- logisles. Les I\l!,inar ont dos antennes de treize articles dans les mâles, et de neuf dans les femelles, avec uiie niassue sans divisions annulaires. Le type est le M. ovulorum (Iclinenmon ovuloritin Lin.). (Bi..) RÎYi\L'lî\IDMS. ^lyunnula'. ins. — la- millc de la tribu des PrO'tutrupions , de l'ordre des Hyménoptères, établie par M. Ila- liilay, et caractérisée par des ailes étroites, qiichiuefois linéaires, élargies à l'extrémité en une petite spatule. Cette petite famille peut être divisée en deux groupes : les Mv- MÀiiiiLS, comprenant les genres Myuiar , Anagyrus et Eustocus , dont les tarses ont quatre articles; et les Ooctonites , compre- iiant lés genres Lylus, Ûoclonus clAÙaplus, dont les tarses ont cinq articles. (Bl.) r«Y!\0:\î£S. MAM. — Uaûnesque (^??ier, mag. , 1808) a créé sous ce nom un genre de Rongeurs , auquel il donne pour carac- tèi-cs : Dents semblables à celles de l'On- datra ; quatre doigts onguiculés aux mem- bres postérieurs, et un pouce très court; queue velue et déprimée. Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est le Mynomesprutcnsisde Rafinesque, es- pèce qui habite la Pènsylvanie, et qui est encore très imparfaitement connue. A. -G. Desmarcst {Mamin.) et M. Harlan {Faun. ailier.) Jjeiijent que l'on doit probablement rapporter le M. pralensis à quelque espèce dtj f^enre Campagnol. ^ (É. D.) *AîV03ÎIA (yvr^, rriouche; é'cr, vie), ixs. — GcinC de Tordre des Diptères brachocères, famille des Musciens , tribu des Mu.'cide», établi par M. Macquart [Ilisloive des Diplù- res; Suites à Buffon, t. II, p. iii"), et dont les caractères essentiels sont: Corps étroit ; épistome saillant; style des antennes pu- bescent. Ce genre renferme sept espèces qui tou- tes habitent la France et rAlIcmagne {Myo- bia ftavipes, bicolor, etc.). Elles se reconnais- I senl facilem«nl à la teinte plus nu moins G4 506 WYO jaunâtre de leur corps, de leurs antennes et de leurs pieds. Elles vivent principalement dans les souterrains creusés par les Hymé- noptères fossoyeurs, et déposent leurs œufs sur les Insectes morts qu'ils ont destinés à nourrir leurs larves. (L.) ♦MYOCEBLS (fxîç, rat; xr;Ço:, singe). WAM. — Groupe de Lémuriens correspondant au genre Myscebus de M. Lesson. (E. D.) *i\IYOCEKA (/Jiwûv, partie charnue ; 5(f'pa;, antenne), ins. —Genre de Coléoptè- res snbpcntamères, télramères dcLalreilIe, famille des Cycliques, tribu des Galiéru- ciles, formé par Dejean {Catalogne, 3" éd., p. 406) avec 3 espèces de rAtnériqiic mé- ridionale, les M. prlonocera, axinthodcra et pallidicollis de l'auteur. La première est originaire de la Guiane française , et les deux autres se trouvent au Brésil. (G.) *.\IYOCHI\OLS(fj.O:, souris; xp".^a, cou- leur). INS. — Genre de Coléoplères subpen- lamères , tétramèrcs de Latrcille, famille des Cycliques, tribu des Colaspides (Chrysomé- lines de Lat. ), créé par nous et adopté par Deiean {Catalogue, 3' édit., pag. -438), qui en cite les trois espèces suivantes: M. sor- didus, anuhioides et mclanchoUcus Dej.; on trouve la seconde aux Etats-Unis, et les deux autres sont originaires de Cayenne. (G.) MYOCOXQLE. Myoconrha (pi>îaÇ, mye; xo'/xvi, coquille). MOLL. — Genre proposé par Sowerby, comme intermédiaire entre les Moules ou Modioles et les Conques, pour une coquille bivalve fossile des ter- rains oolitiques. Cette coquille, en effet, équivalve et oblique, a la forme d'une Mo- diole, mais elle a deux impressions mus- culaires assez grandes , une grande dent cardinale oblique sur la valve gauche , et un ligament lout-à-fait extérieur et sail- lant. L'impression palléale ne présente pas de sinus. L'espèce type de ce genre est la M. crassa. (Duj.) *.\I10C0RYIVA (fiuojv , excroissance de chair: xcp^;v•/l, massue), ins. —Genre de Co- léoptères subpenlamères, télramères de La- trcille, famille des Cycliques, tribu des Chry- somélines, formé par Dejean {Catalogue, ?,' éflit., p, 428) avec une espèce du Mexi- que ; la M. eumolpoiks Dej. {violacea Ch.). (G.) " -^MYODA. BOT. pn. —Genre de la famille des Orchidées-Néoltiées, établi par Lindley I\IYO {in Wallich Calalog., n. 7390). Herbes de l'Inde. Voy. orchidées. MYODAIRES. Myodariœ. ins.— M. Ro- bineau-Desvoidy a établi {Mc'm. des savants étrangers de l'Académie des sciences de Pa- ris, t. H), sous le nom de Myodairf.s, Myo- dariœ, un nouvel ordre d'Insectes formé aux dépens du grand genre Miisca de Linné, et correspondant presque entièrement au genre Musca des premières éditions de Fa- bricius ou à la famille des Muscides de La- treille , en en retranchant néanmoins les genres Diopsis, Scenopina et Achias. Les caractères assignés aux Myodaires par M. Robineau- Dcsvoidy sont les suivants : Trompe molle, univalve, coudée à la base, renfermant dans une gouttière supérieure un suçoir composé de deux filets; toujours deux palpes supérieurs; rarement deux ou quatre palpes inférieurs; antennes insérées au-dessus du péristome , toujours formées de trois articles, dont le dernier, ordinaire- ment le plus développé, reçoit toujours sur son dos une soie composée de trois articles plus ou moins apparents; cuillerons souvent très développés ; anus des femelles terminé par une tarière intérieure ou externe dans les races destinées à perforer. Larves apodes ayant la bouche armée de deux crochets, et vivant de substances liquides végétales ou animales. Nymphe inactive, à coque opaque, en barillet , et ne montrant aucune partie de l'insecte parfait. La trompe apparente des Myodaires les sépare nettement d'avec les OEstrides, qui n'ont que des rudiments de cet organe; leur suçoir, formé de deux soies, les dislingue des Syrphies , qui ont quatre soies; enfin la soie antennaire , in- sérée sur les côtés ou sur le dos du troisième article, empêchera toujours de les confondre avec les Stratyomydes , qui ont cette mémo soie continue avec le troisième article , et étagée ou annelée. M. Robineau-Desvoidy a pris pour baies de sa classification divers caractères tirés des cuillerons, des antennes , de la forme et de la disposition du péristome, etc. ; cl il a com- biné ces divers caractères avec les mœurs et la manière de vivre des Insectes qu'il étudie. Le nombre des espèces décrites par M. Ro- bineau-Desvoidy , dans son Essai sur les Myodaires, était de plus de 3,000 , et ce MYU nombre sera encore beaucoup plus considé- rable dans le travail sur les Myodaires des environs de Paris, qu'il public dans ce mo- ment-ci dans les Annales de la Sociéié ento- mologiquc de France. La classification des Diptères adoptée dans cet ouvrage n'est pas celle de M. Robineau- Dcsvoidy; toutefois il sera parlé des familles et des genres formes par ce savant entomo- logiste à chacun de leurs mots alphabétiques, et nous renvoyons , pour plus de détails sur les Myodaires, aux neuf familles qui forment cet ordre, et que M. Robineau-Desvoidy dé- signe sous les noms de CAiAPiitaÉES , Méso- MVDEs , Malacosomes, Acipuocéfs , Palomv- DES, NaPÉELLÉES, PflYTOaVDEs , MlCnOMYDES et MuciPnoRÉEs. (E. Desmarest.) *MY0DE1\MA (uZ;, souris ; <î:>a, peau). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béidcs mélitophiles, formé par Dejcan [Ca- talogue, 3' édit., pag. 187 ), et adopté par Burmeisler ( Ilandbuch der entomologie ). Deux espèces du Sénégal rentrent dans ce genre , les M. ahttacea Schr. {sordida Gr. I>.) cl fuliginosa Del (C) *MYODES. MAM.— Pallas (Zoogr. Ros^o- Asiat., I, 1811) applique cette dénomina- tion à un groupe de Rongeurs de la division des Rats. Voy. ce mot. (E. D.) MVODES ou MlODITES(yvû^y);, mus- culeux). ms. — Genre de Coléoptères hé- téromèics, famille des Tracliélydcs , tribu des Mordeliones (Rhipiphorites de Lapnrte), créé par Latrcille {Nouv. Dichonn. d'hnl. nat., Dclerville, t. XXll , p. 131). Il ne se compose qoe de trois espèces : M. subdipte- rus V. (Dorlhesti Lat. ), Americana Gucr. (Lcconlci Dej.), et Lesueuri Dejean. La pre- mière est originaire de la France méridio- nale, et les deux autres proviennent des États Unis. Les antennes sont en éventail dans les deux sexes. (G.) MVODOCIILS. INS. — Genre de la tribu des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères liétéroi)[ères, établi par Latreille. L'espèce type , le Mvodoquf. serripéde , Myodochus scrripes, Latr., se trouve dans toute l'Amé- rique septentrionale. *i\nOGAEEA. MAM.— Synonyme de My- gale. Voy. l'article desman. (E. D.) *MY0GALI1VA. mam. — M. Charles Bo- naparte ( Synops. y 1837) donne ce nom à MYO 507 une division des Insectivores comprenant l6 genre Desman. Voyez ce mot. (E. D.) *MYOGALUM. bot. ph. — Genre de la famille desLiliacées-IIyacinthées, établi par L\nk{Handb., I, 16i). Herbes bulbeuses, abondantes dans les régions centrales et australes de l'Europe. Voy. liliacées. aîYOLOGIE. Myologia. anat. — On fait dériver ce mot de mus , qui veut dire souris, et de fjiuEcv, mouvoir; ou mieux de uvuv, muscle, et de ).o>o;, discours : partie de l'ana- loniie qui traite des muscles. Il ne sera ques- tion dans cet article que de la Myologie au point de vue des généralités seulement, ne voulant pas entretenir le lecteur des descrip- tions innombrables et fastidieuses relative- ment aux divers muscles qui peuvent entrer dans la composition d'un animal, surtout dans de celle d'un vertébré. Toutefois, nous indi- querons avec soin, etd'après une planche très exacte de ce Dictionnaire, tous les muscles superficiels de la région antérieure du corps humain ; cette simple description suffira pour donner une idée précise de l'anatomie des- criptive. Plus de détails à ce sujet, et des connaissances plus précises en Myologie , rentreraient dans le domaine de la méde- cine et plus encore dans celui de la scléro- tomie, science toute nouvelle, dont M. J. Guérin a, le premier, posé les bases en établissant la chirurgie sous-cutanée. A part donc l'application qu'on peut faire de la Myologie, envisagée sous certains rapports , à l'art de guérir , ce qu'il y a de plus utile à connaître dans l'élude des muscles c'est assurément la direction dans laquelle leurs fibres se raccourcissent et s'allongent alter- nativement sous rinduence d'un stimu- lus vital ou de l'irritabilité musculaire. Mais de quelle nature est cette irritabilité, et d'où vient-elle? Suivant M. Straus , lei3 fibres musculaires sont articulées et com- posées de petites plaques pliées trois fois sur elles-mêmes , et chaque fibre serait une espèce de pile galvanique formée de sub- tance musculaire et de subtance nerveuse. Le raccourcissement de la fibre serait pro- duit par l'attraction de ses deux éléments, chargés chacun d'une électricité contraire. Quoiqu'il en soit de ces explications ingé- nieuses, toujours est-il que l'élément nerveux accompagne constamment la fibre muscu- laire, en sorte que la présemc de celle ci Û08 IVIYO implique nécessaiiernent celle de l'autre. D'après cela , tons les muscles se Iroiivetit sous la dépendance d'un principe nerveux qui se transmet à l'aide d'une substance blanchâtre , revêlant diverses formes, et qui détermine le plissement en zigzag de la fibre musculaire. Seulement ce même principe de l'irritabilité qui préside au mouvement vital des muscles est tantôt soumis à la volonté de l'être et tantôt indépendant d'elle. C'est une niêtne cause produi.'jant souvent des elTcts bien distincts, la con- tractilité volontaire d'une pari et la con- tractilité involontaire de l'autre. De jà cette distinctiijn admise par les analoinistes de muscles volontaires ou de la vie animale, et de muscles involontaires ou de la vie orga- nique. Les premiers reçoivent , chez les ani- maux d'une organisation élevée, des nerfs (]i:i sont en rapport immédiat avec l'axe cérébro-spinal , et qui leur transmettent le plus souvent la sensibilité et le mouvement volontaire. Les seconds , chez ces mêmes .iiiimaux, reçoivent la majeure iiartic de leurs nerfs des masses ganglionnaires dis- tribuées par groupes dans l'abdomen , le thorax, etc., et ces nerTs leur transmet- tent le principe d'une sensibilité obtuse en même temps que celui d'un mouvement (lui n'est plus sous la dépendance du moi, ou de cet empire que l'âme exerce sur le .'.jstème nerveux de la vie de relation. Mais si les muscles de la vie animale et ceux de la vie organique se trouvent, chez l'homme et la plupart des vertébrés, sous la dépen- dance de deux systèmes nerveux bien «lisiincts l'un de l'autre, quoique commu niquant toujours ensemble par des anasto- moses, il n'est plus possible, chez les inver- tébrés en général, d'assigner une source (iisiincte au principe de l'irritabilité muscu- laire. La disparition de l'axe cérébro-spinal chez la plupart d'entre eux ne permet plus de préciser quelle est l'origine des nerfs de la vie animale et celle de la vie organique. On serait même tenté de croire, d'après ce qui se passe dans la formation de l'orga- nisme,que Iccerveauella moelle allongée ve- nant à manquer, ce seiail le système nerveux viscéral qui eu remplirait les (onctions chez les invertébrés. Cepcnclanl |a défradation du grand sympathique chez les classes infé- Vieitrcs des vertébrés eux-mênies est assez I\IYO significative, il nous semble, pour ne pas laisser le moindre doute sur la réalité des faits, et pour faire admettre que le contraire a lieu. C'est donc des masses nerveuses correspondantes aux ganglions rachidiens qu'émaneraient chez les invertébrés le mou- vement volontaire, le mouvement involon- taire et la sensibilité. On trouvera à l'article SYSTicMENiiuvEiix tous Icsdétalls nécessaires à ce sujet. Pour le moment, il nous suffit d'é- tablir ici que la conlractiliié volontaire et la contractilité involontaire des muscles en général trouvent leur source de mouvement et de sensibilité dans le système nerveux ganglionnaire, symétrique ou rachidien,et que le système ganglionnaire asymétrique, viscéral ou grand sympathique , fraction plus ou moins modifiée du premier, pré- side plus spécialement au mouvemeut invo- lontaire de certains muscles, sans toutefois cesser de leur transmettre la sensibilité. La preuve de tout ceci, c'est qu'en elTet certains muscles involontaires de l'homme et de plusieurs animaux obéissent dans d'autres à la volonté; tel est, par exemple, l'estomac des Ruminants , dont les mouve- ments se dirigent à leur gré dans deux sens différents. D'autres muscles paraissent d'une nature mixte; ce sont ceux delà res- piration. Indépendamment de cela, tout le inonde sait que les passions violentes agis- sent sur les muscles involontaires , que la volonté a dans les maladies nerveuses qui paraissent avoir le moins de rapport avec les passions, du moins avec celles qu'on peut ressentir dans le moment, le pouvoir d'en empêcher les accès lorsqu'on prend sur soi d'y résister avec fermeté. Il n'est pas jusqu'aux mouvements du cœur qui n'aient pu par la volonté être suspendus. Bayle, au dire de Ribes, et un capitaine anglais a- vaient ce pouvoir porté à un haut degré. Que si nous écartons, d'après cela, la distinc- tion établie par les anatomistes entre les muscles volontaires et les muscles involon- taires , le cadre que nous nous sommes tracé d'avance, de n'envisager la Myologie qu'au point de vue des généralités , n'en sera que {)Ius précis. Nous avons donc à examiner actuellement dans cet article quels sont les caractères essentiels, dilTérentiels et fontionnejs des muscles. Tout rauscje, et nous çnteiiduns par là I\1Y0 MYO 50'J des organes plus ou moins rouges ou blan- châtres, charnus , fibreux et émiiicmmcnl contractiles, est composé de faisceaux min- ces, de filaments ranfijés les uns à cùlé des autres (1). Les libres le plus déliées que nous puissions apercevoir ne parais- sent point creuses, et il semble qu'on peut les regarder comme les réunions les plus simples des molécules essentielles de la sub- stance charnue. Les cléments de la sub- tance fibreuse paraissent tellement rappro- chés dans le sang qu'il suffit d'un peu de repos pour qu'il se coagule. Les muscles semblent être les seuls organes capables de séparer cette matière de la masse du sang et de se l'approprier. Le fluide blanc qui lient lieu de sang chez un grand nombre d'animaux contient égalementde la fibrine ; mais celle-ci nese prend pas en caillot eises fi- laments, d'après Hombert, nagent seulement dans le sérum. On attribue généralement la production de la fibrine aux phénomènes de la respiration, et l'on croit que cette substance entretient l'irritabilité muscu- laire. Cependant, quoiqu'il n'y ait point d'irritabilité sans fibrine, cette propriété ne se manifeste point dans la fibrine pure, isolée et hors de l'agrégation organique; elle ne la conserve que dans l'état de vie, et tant que subsistent, comme nous l'avons dit, ses connexions naturelles avec les nerfs d'une part et les vaisseaux de l'autre. Les animaux qui n'ont point de nerfs distincts et séparés n'ont point non plus de fibres charnues visibles. Dans ce cas l'irritabilité et la sensibilité ne paraissent point exclusi- vement attribuées chez eux à des systèmes T et Hom» , 1.1 fibre musculaire se rom)iose ilg dépourvues Ue matière coloiaille , et (■) Suivan de parti! u les dont 1rs globules centraux se sont réunis en filaments ; telle est ropinion de Béclard et de MM. Prévost. Dumas et Milue Edwaids Ces libres ont la même grosseur et la même forme dans tous les muscles. M. Dutrorhet, en parlant de la fir- matioude la fibre musculaire . dit que si l'on jette quel- ques gouttes de sang dans de l'eau légiremeut alcaline , par laquelle les globules soient dissous , que l'on place sur une lame de verre un peu de cette i des iifrfs lie la sangsue , l)irn c d'inliepruidrL- smt pour i ter ce fut, soit pour couiiaitic les stimulants qui po Dugmentcr ou diminuer lej r.mtr ieuses, nous paraissent donc ne(e>& ier l'adopticn d'un fjit qui aiiiait ogique m.'irquce t'il était démontre près les expériences que vient d'cntre- le système nerveux , on pourrait con- ion fibreux seraient mus par la con- if lui-même, puisqu'il a aperçu sur des fibn MYO la contraction de la fibre, et que , de son cOté, la fibre charnue paraît seule , jusqu'à présent , susceptible de subir cet elTet de la part du nerf. Les muscles, qui sont, en quelque sorte, réduits à un état rudimentaire dans les ani- maux inférieurs, deviennent de plus en plus nombreux dans les classes plus élevées, et forment, dans les Vertébrés surtout, la plus grande partie de la masse du corps. Ensuite, quant à l'action de ces fibres, voici ce qu'on observe : au moment de la contraction , le muscle se raccourcit; quelques anatomistes ont pensé qu'il éprouvait alors une diminu- tion de volume; d'autres, au contraire, ont nié ce fait. Il est très probable pourtant, d'après les expériences de MM. Prévost et Du- mas, Barzoletti, Mayo, etc., que le muscle no change point de volume , et que le gonfle- ment qui existe est l'effet du raccourcisse- ment des fibres. La contraction des muscles produit aussi un endurcissement momentané de leur tissu, qu'on ne saurait attribuer à l'affluence plus grande du sang pendant que les fibres se raccourcissent. Au moment de l'action contractile des muscles, les fibres sont agitées d'un mouvement continuel ré- sultant de leur inégal raccourcissement; c'est à ce mouvement qu'on a donné le nom d'agitation fibrillaire, et qu'est dû le bruis- sement particulier qu'on entend, soit à l'aide du stéthoscope , soit en appliquant l'oreille sur un muscle qu'on fait mouvoir. La con- traction est quelquefois très rapide dans un muscle , et sa force peut déterminer alors la rupture des parties les plus résistantes du corps, telles que des tendons des os, etc. On peut, d'après le docteur Rameaux, évaluer la force d'un muscle, lorsque celui-ci se con- tracte lentement , d'après le poids le plus lourd que cet organe puisse soutenir; mais comme toute force peut être représentée par une certaine masse multipliée par la vitesse, la force d'un muscle sera égale à sa puis- sance multipliée par la vitesse de contrac- tion. D'où l'on voit que dans toutes les cir- constances oîi un muscle se contractera avec une extrême vitesse , la force de cet organe augmentera avec ce facteur , et pourra même devenir prodigieuse. C'est donc à la vitesse de contraction des mus- cles et non à la puissance de contraction qu'il faut attribuer les ruptures de certains MYO (cnilons et (le dilTéiciits os. Ce qui vient à l'appui (le celle (i|iiiiion , c'est que les rup- tures se font non pas clans de grands efïorts à soutenir, mais dans des mouvements au- tomatiques, brusques, rapides, comme dans ceux qui ont pour but de prévenir unechute, d'éviter un choc , etc. Quant à l'étendue de la contraction , considérée dans le tissu lui- même , elle est relative à la longueur des fibres musculaires; l'on a évalué, d'après des expériences directes, qu'une fibre con- tractée se raccourcissait d'un quart de sa longueur environ. 11 est d'observation éga- lement que l'irritabilité musculaire est gé- néralenicut diminuée par le froid ou la cha- leur portée à un haut degré, de même que par lapplication immédiate de l'opium et de quelques autres substances. Enfin la disten- sion d'un muscle peut empêcher son ac- tion; son raccourcissement l'influence bien moin?. La contraction trop prolongée des mus- cles cause une sensibilité douloureuse , et lorsqu'elle a été longtemps continuée , la r.itigiic, ainsi poussée à l'extrême, détermine un épuisement général , qui entraîne invin- ciblement à un repos absolu. Ce repos alors devient inJi.'^pcnsuble, si l'on ne veut point courir de grand danger pour la vie. Indépen- damment des généralités que nous venons d'exposer, les muscles sont encore, au point de vue d'autres considérations, l'objet de toute l'attention des analomistes et des phy- siologistes. C'est ainsi que chez l'homme on a remarqué que les muscles sont disposés sui- vant des inclinaisons variées, juxtaposés par leurs faces , séparés ou groupés , ou isolés les uns des autres par des enveloppes aponévro- tiques ; qu'il y en a de longs, de larges et de courts ; que 1^ premiers , qui sont aussi les plus superficiels du cor|)s, diminuent gra- duellement de la superficie vers la profon- deur; que les seconds forment les parois mobiles des cavités abdominales, thoraciques et crâniennes, et que les troisièmes occu- pent toujours le voisinage des articulations. Relativement au volume des muscles , il s'exerce dans les limites les plus étendues, depuis les fibrilles microscopiques des osse- lets de l'ouïe et autres, jusqu'aux vastes faisceaux du grand fessier. Le volume qui dépend de la quantité de fibres est, comme nous l'avons déjà dit, un indice de la force î\JYO ol! proportionnelle des muscles dans un mémo sujet : ainsi les muscles longs, dont une di- mension l'emporte de beaucoup sur les deux autres , sont relativement les plus faibles ; les muscles courts, dont les trois dimensions se rapprochent, sont, au contraire, les plus forts. La couleur des Muscles présente égale- ' ment chez l'homme des différences indivi- duelles et des différences entre eux dans un même sujet. Elle est d'un rouge violacé chez les sujets bruns, d'un rouge sanguin dans les individus châtains, et d'un rouge jaunâtre chez les blonds fades. Dans un même sujet, les muscles à fibres courtes, fines et serrées, sont plus colorés que ceux dont les fibres sont larges et moins adhé- rentes entre elles. En, général, les muscles des membres sont plus colorés que ceux du tronc, et ceux de la face les plus pâles. L'étude de la Myologiea été portée si loin chez l'homme , que l'on a été même jusqu'à compter les muscles du corps. C'est ainsi que Chaussier en a trouvé 374 , bien qu'il soit impossible, dans un sujet aussi arbi- traire, d'olfrir un résultat non contestable, les mêmes faisceaux, plus ou moins con- fondus par l'une de leurs attaches, étant considérés par quelques anatomistes comme un seul muscle, et par d'autres comme au- tant de muscles différents. A part ces dif- ficultés, i! n'est pas rare de rencontrer des variétés et des anomalies dans leur nombre et dans leur situation ; tel est, par exem- ple, le fait d'un muscle sternal antérieur que nous avons rencontré très développé sur un fœtus de 4 mois et demi, parfaitement conformé du reste, et ceux de tant d'autres cités par les divers auteurs anciens et mo- dernes. Les muscles, ayant pour objet le mou- vement, sont prodigués dans les parties les plus actives et où des forces opposées sont nécessaires ; aux membres ils sont multipliés dans de petits espaces , tandis que quelques uns, très étendus , suffisent pour les vastes parois du tronc. Leur nom- bre aussi n'est pas en rapport avec celui des os ; un seul muscle recouvre le crâne où se trouvent huit os, et par opposition l'avant- bras, pour deux os, compte vingt muscles; un seul os, le fémur, fournit des attaches à vingt-deux de ces organes. Par rapport aux 012 MYO deux tnoiliés du corps, les muscles sont en ttombie pair. Il n'y en a d'impairs que sur le plan moyen ; encore sont- ils formés de deux moitiés symétriques. Indépendamment tié la partie charnue, les muscles oITreiit aàns leur structure des parties tendineuses et aponévroliques qui lui sont accessoires. Les premières termineiil les muscles longs , en s'implahtant siir les os , les secondes se flxent par leurs burds. L'insertion obli;iuc des fibres musculaires donne lieu à diverses combinaisons : tantôt un tendon mitoyen heçoit des fibres obliques des deux côlés , ou un tendon latéral en reçoit d'un seul côté; dans le premier cas le muscle est dit penni- forme, et dans le second semi penniformc. Lol-SquelesGbres entrecoupées d'apoiiévroscs convergent d'une circonférence vers le ten- don commun , elles forment un muscle rayonné, etc., etc. Le lieu occupé par uti fnuscle et les obli- quités qu'il présente par rapport aux di\ers plans sont, comme nous l'avons déjà dit, dvec les attaches, les circonstances les plus importantes à considérer sous le point de viie physiologique, puisqu'elles détertnincnt ses usages. En général , les faisceaux ciiar- nus siuiés dans un même plan, par rapport aux articulations qu'ils font mouvoir, ont des usages analogues. Les muscles de l'a- vant-bras sont presque tous fléchisseurs en avant, extenseurs eil arrière, pronaleiùs en dedans, et en dehors supinateurs. La direc- tion d'un muscle est représentée par une ligne passant au milieu de ses attaches, et qui indique la résultante moyenne de ses forces. L'inclinaison de cette ligne par rap- port aux divers plana ou à l'axe des os, en même temps qu'elle fixe la situation relative d'un muscle, fait préjuger des moindres particuidrités de ses usages et de l'intensité de son action, proportionnellement à son volume et àii mode plus ou moinS avaiiia- ingcux d'implantation de ses fibres. Consi- dérée sous le point de vue des forces, la direction oiïrc des applications variées. La plupart des muscles s'insèrent obliquement sur des os, sur des angles varies. Les longs muscles superficiels des membres , presque parallèles aux leviers qu'ils font mouvoir, perdent beaucoup de leur puissance par le désavantage de leur direction. LeS muscles courts sont en général dans des conditions niYO inverses. Enfin, dans beaucoup de muscles, la direction première est plus ou moins mo- difiée par les saillies articulaires, et dans quelques uns par la réflexion de leurs ten- dons dans des coulisses ou des poulies spé- ciales. Poiir ce qlii est relatif ensuite aux connexions des muscles, il est évident, comme nous l'avons déjà dit, que celte par- tie de la Myologie n'a de l'importance qu'au point de vue chirurgical ; aussi éviterons- nous d'en parler iti d'une manière spéciale, devant surtout entrer dans quelques détails arides d'anatomie descriptive. Mu5CLr.s Diî LA FACE. — Voy. planche 2 des Mammifères. Ces muscles sont tous groupés autour des ouvertures naturelles de la région antérieure de la tète, et peuvent se réduire, d'après M. Cruveilliier, à des dilat.iteurs et à des constricteurs; l'brifice des fosses nasales est seul dépourvu de ce dernier. Les pau- pières devaiit s'ou\ rir et se fermer en niasse, les narines devant rester habituellement ou- vertes, la peau qui forme ces ouvertures est doublée duiie lame cartilagineuse , qui lui donne la tension, la résistance et l'élasticité dont elle avait besoin; et c'est à cette lame cartilagineuse que s'insèrent les niustles. A l'orifice dé là bouche nous ne trouvons riëri do semblable; les muscles s'insèrent à d'autres muscles. Oiuiiculaihe des rAiiPiÈuES. — Ce muscle {v(nj. la planche 2), qui constitue en grande partie l'épaisseur des paupières, est un véritable sphincter, et comme tous les muscles de cette espèce, il est composé de fibres circulaires. Mais par une exception toute spéciale, il existe pour ce ftillsclc un tendon d'origine extrêmement remartju.i- ble , tendon direct du muscle orbiculaire , appelé aussi 'igameht palpébral, qui s'insère sur l'apopliyse montante de l'os maxillaire, au (levant de la gouttière laciymale. Ce ten- don, aplati d'avant en arrière, se bifurque; cliaque extrémité libre se fixe sur le carti- lage tarse correspinidanl et constitue avec eux l'angle interne des paupières. Les fibres qui parlent de ces tendons sont de deux ordres, les unes pliis antérieures qui entou- rent la base de l'orbite, les autres plus centrales ou palpébrales qiii sont destinées à l'une et à l'autre paupière; d'où la dis- liiiction' erilrc les fnuscics orbiculaircs cl WYO les muscles ciliaires ou palpébratuc. L'or- biculaire des paupières est en rapport anté- rieurement avec la peau, à laquelle il adhère par du tissu cellulaire séreux très suscepti- ble d'inOltration, et par sa face postérieure avec le sac lacrymal, le muscle sourciller, l'arcade orbitaire, l'os malaire, le muscle temporal (n" 1, planche 2), les attaches supérieures des muscles grand zygomali- que , élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure, élévateur propre. Il est séparé de la conjonctive par une membrane fibreuse et par les cartilages tarses. Les fibres qui constituent l'orbicu- laire tendent dans leur contraction à se rapprocher du centre ; mais comme elles trouvent un point d'appui dans le tendon de ce muscle, il en résulte qu'en même temps qu'il se resserre, tout l'orbiculaire éprouve une sorte de projection de dehors en dedans. Quant à la portion palpébrale, elle se contracte indépendamment de la portion orbiculaire ; de plus, la portion palpébrale est habituellement involontaire, tandis que celle de la portion orbiculaire est soumise à la volonté. La contraction de l'orbiculaire détermine l'occlusion de l'œil. Pyramidal. — Ce muscle est une dépen- dance du frontal qui longe le dos du nez sur les côtés de la ligne médiane. Il est re- couvert par la peau, à laquelle il adhère in- timement, et il s'applique sur l'os propre du nez et le cartilage latéral qui lui fait suite. Ce muscle peut être élévateur de l'aile du nez , ou abaisseur de l'angle interne du sourcil, suivant qu'il prend un point d'ap- pui sur l'une ou l'autre de ses extrémités. Dans l'un comme dans l'autre cas , il con- court beaucoup à l'expressioD de la physio- nomie. Élévateur commdn de l'aile du nez et de LA LÈVRE SUPÉRIEURE. On voit cc muscle à la partie interne du bord de l'orbiculaire des paupières {Voy. pi. 2) ; il est mince, triangulaire. Son insertion supérieure se fait sur l'apophyse orbitaire interne du frontal ; de là il se porte un peu obliquement en bas et en dehors , et se termine en partie au cartilage de l'aile du nez, ou plutôt à la peau très dense qui le revêt , et en partie à la peau qui corre.<;pond à la lèvre supérieure. Le muscle élève à la fois l'aile du nez et la lèvre supérieure; il joue un grand rôle T. VIII. IMYO 513 dans les cas de gêne de la respiration , et a été désigné par quelques anatomistcs sous le nom de muscle respirateur de la face. Il concourt même beaucoup à l'expression de la physionomie; c'est le muscle du dédain. Transversal ou triangulaire du nez. Ce petit muscle s'étend de la partie interne de la fosse canine jusque sur le dos du nez. Quoique très petit, il a été représenté sur la pi. 2 des Mammifères. Recouvert par la peau, à laquelle il est intimement uni, et par l'élévateur commun, dont nous ve- nons de parler, le transversal du nez recou- vre le cartilage de l'aile et un peu le carti- lage latéral du nez. L'action de ce muscle est presque nulle chez l'homme. Orbiculaire des lèvres. C'est le sphincter de l'ouverture buccale; il constitue essen- tiellement la charpente musculeuse des lè- vres; il est composé de deux demi-orbicu- laires formés chacun par une demi-zone de faisceaux, se terminant de chaque côté aux commissures de la bouche. Les fibres qui entrent dans la composition de ces mus- cles ne se continuent point entre elles au tiiveaudes commissures; elles s'y entre-croi- sent seulement, et se continuent: celles du demi-orbiculaire supérieur avec les fibres inférieures du buccinateur, celles du demi- orbiculaire inférieur avec les fibres supé- rieures du buccinaleur. L'orbiculaire des lèvres est en rapport avec la peau d'une part, et de l'autre avec les glandes labiales et la muqueuse buccale. Il sert à l'occlusion de la bouche, à la préhension des aliments par succion, et joue un grand rôle dans l'ex- pression faciale. Buccinateur. Ce muscle constitue la joue proprement dite; il est large, mince, irré- gulièrement quadrilatère ; il s'insère à la face externe de l'arcade alvéolaire supé- rieure, à la face externe également de l'ar- cade alvéolaire inférieure. En arrière, les fibres naissent d'une aponévrose qui s'in- sère, d'une part, au sommet de l'aile in- terne de l'apophyse ptérygoide; d'une autre part, à l'extrémité postérieure de la ligne oblique interne. De ces diverses origines, les fibres charnues se portent toutes d'ar- rière en avant, et vont se confondre, comme nous l'avons dit plus haut, avec l'orbicu- laire des lèvres. Le buccinateur est en rap- port avec le masséierCn» 2), qui le recouvre C5 514 I\IYO en partie , un peu avec le temporal (n° \) , avec les zygomaliques, le canin et le trian- gulaire des lèvres. Le conduit salivaire longe le buccinaleur avant de le traverser. Ce mus- cle rscouvre la muqueuse de la joue dont il est séparé par une couche épaisse de glan- dules buccales. Il est l'antagonisme le plus directdu muscle orbiculaire des lèvres. Ainsi le premier effet de la contraction de ses fibres est de devenir droites ou de ten''re à devenir droites; les corps gazeux, liquides et solides sont expulsés brusquement de la bouche lorsque le muscle orbiculaire des lèvres n'y oppose aucun obstacle , ou gra- duellement lorsque ce muscle contracté ne cède que peu à peu. Il suit de là que le buc- cinateur remplit un rôle essentiel dans le jeu des instruments à vents , d'où lui vient son nom de buccinare, sonner delà trom- pette. t)ans la mastication, il remplit un usage non moins important, en repoussant les substances alimentaires entre les dents, et les chassant de l'espèce de gouttière qui existe entre les joues et les arcades alvéo- laires. Élévateur propre de la lèvre supérieure. Ce petit muscle quadrilatère s'insère à la base de l'orbite , en dehors de l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supé- rieure, et va de là se perdre dans l'épaisseur de la peau qui recouvre la lèvre supérieure. Dans les animaux à moustaches , les flbres de l'élévateur propre s'insèrent sur le bulbe des poils ; aussi a-t-on nommé le muscle en question inouslachier . Il est chez l'homme recouvert par l'orbiculaire des paupières, la peau , du tissu cellulaire , etc. , et il recouvre les vaisseaux et nerfs sous-orbi- taires, au moment où ils sortent du canal osseux dit maxillaire supérieur. Il élève la lèvre supérieure, en la portant un peu en dehors. Grand et petit zygomatique. Il y a le plus souvent un muscle de ce nom; sur le sujet qui a servi de modèle pour la planche , il en existait deux; ce sont des languettes char- nues, cylindriques, étendues de l'os malaire, ou de la pommette, à la commissure des lèvres. Les aygomatiques sont placés sous la peau des joues, ils sont recouverts en haut par l'orbiculaire des paupières. Ils portent k commissure des lèvres en haut et en de- hors. Congénères du canin dans l'élévation MYO de cette commissure, ils sont leili-s antago- nistes dans le mouvement en dehors. Quand ces muscles se contractent en même temps, les effets opposés se détruisent, et la com- missure est élevée directement. Triangulaire ou abaisseur de l'angle DES lèvres. Ce muscle naît d'abord de la mâchoire inférieure à côté de la ligne mé- diane. Ces fibres, dirigées en haut, conver- gent un peu vers la commissure des lèvres où elles se concentrent en un faisceau étroit et épais, situé sur un plan extérieur aux fibres du buccinaleur et de l'orbiculaire, en se continuant avec les zygomatiqucs et le canin. Le muscle triangulaire se dessine très bien à travers la peau; il recouvre en partie le carré, le buccinateur et le bord supérieur du peaucier. Son action est d'a- baisser l'angle des lèvres; il est antagoniste du canin et des zygomaliques , avec lesquels il se continue. Carré du menton ou ahaissecr de la lèvre inférieure. Situé au dedans du précédent , le muscle carré , ou plutôt losangique , naît de la ligne oblique extérieure de la mâ- choire inférieure, et se continue en grande partie avec le premier; de là, il se porte obliquement en haut et en dedans, et vient se terminer à la peau de la lèvre inférieure. Il recouvre le nerf et les vaisseaux men- toniers , et le muscle de la houppe du men- ton. Son action est d'abaisser la lèvre infé- rieure et de tirer en dehors la moitié de cette lèvre. Masséter. Ces muscles (n" 2 , pi. 2) s'in- sèrent d'une part au bord inférieur de l'ar- cade zygomatique .d'une autre part à l'angle de la mâchoire inférieure. Le zygomatique est placé sous la peau ; il est recouvert en arrière par la glande parotide, en haut par l'orbiculaire et les zygomaliques, par le conduit salivaire, les divisions du nerf fa- cial et par l'artère transverse de la face. L'action de ce muscle est très puissante. On peut en mesurer en quelque sorte l'énergie, dans la série animale , d'un côté par le vo- lume de l'arcade zygomatique , et d'un autre côté par la saillie des lignes et des émiiien- ces que présente l'angle de la mâchoire in- férieure. C'est surtout en rapprochant les deux mâchoires l'une de l'autre qu'il est très utile dans la mastication. Son action est reuforcée d'une manière notable par le muscle temporal (n° 1), qu'on ne voit qu'en Ijartie sur la planche. Ici se termine la description très abrégée des muscles de la face. Examinés sous le rapport du rôle qu'ils jouent dans l'expres- sion des passions , on voit que ces muscles sont tantôt soustraits presque complètement à l'empire dp la volonté, tantôt, au co(<- Iraire, leur contraction cjt volontaire et calculée. Les passions gaies s'expriment par l'épanouissement des traits , c'est-à-dire par leur éloignement delà ligne médiane, .\insi l'occipito-frontal, le relcveur de la paupière, et surtout le grand zygomatiquc, sont les agents principaux de l'expression des pas- sions gaies. L'expression des passions tristes, qui existe, au contraire, dans le rapproche- ment et la concentration des traits vers la ligne médiane, a pour principaux agents le sourcilier, le triangulaire des lèvres, les élévateurs propres et communs de la lèvre supérieure, le muscle de la houppe du menton, et le carrée. A raison de la con- nexion intime qui existe entre la peau de la face et les muscles faciaux qui s'identifient en quelque sorte avec elle par les fibres qui s'y implantent , la contraction fréquemment répétée d'un ou de plusieurs des muscles de la face, imprime à la peau des plis ou rides qui persistent même après la cessation et dans l'intervalle des contractions qui les ont déterminées. L'habitude des sensations tristes ou gaies, et de l'expression facile qui les caractérise , imprime donc un cachet par- ticulier à la physionomie, et y laisse des traces en quelque sorte ineffac^ables. Muscles de l.\ région ctuvic.aE antê- jiiELRE. Après le peaucier , qui n'a pas été figuré sur la planche (n" 2), afin de laisser à découvert les autres muscles de la région du cou , on trouve : 1° LeSrERNo-CLiiiDO-M.\sTo"iDiF,N.Ce ijiuscle (n" 3) occupe la région antérieure cl latérale du cou ; il est épais , bifide inférieurenient , plus étroit à sa partie moyenne qu'à ses ex- trémités. Il s'insère, d'une part, au moyen de deux faisceaux bien distincts , à l'extré- mité interne de la clavicule, à l'extrémité supérieure du sternum , et au-devant de la fourchette de cet os; d'autre part, à l'apo- physe mastoïde et à la ligne courbe occipi- tale supérieure. Ce muscle a des r;iI'Pf>''is importants ; la face superficielle ou externe MYO 51^ est recouverte par la peau et le peaucier, dont le séparent la veine jugulaire externe et des branches nerveuses ; la face profonde ou interne recouvre l'articulation sterno- claviculaire, tous les muscles de la région sous-hyoïdienne, et en outre le splénius, le digastrique, etc., la veine jugulaire interne, la carotide primitive des nerfs, etc. Lorsque ce muscle agit d'un seul côté, il détermine un mouvement au moyen duquel la lôtc est fléchie, inclinée latéralement du côté du muscle, qui se contracte et subit un mouve- ment de rotation, en vertu duquel la face est tournée du côté opposé. Le slerno-cléido- mastoïdien est donc à la fois fléchisseur et rotateur de la tête. Quand les deux muscles agissent simultanément, ils fléchissent di- rectement la tête sur le cou, et le cou sur le thorax. Leur action n'est jamais plus manifeste que dans l'effort qu'on fait pour relever la tête , quand on est couché hori- zontalement sur le dos. Cependant, il est une position dans laquelle le sterno-cléido- mastoidien devient extenseur de la tête, c'est celle dans laquelle la tête est fortement renversée en arriére. Cet elTct est dû à la disposition de l'insertion supérieure, qui a lieu un peu en arrière du point d'appui du levier représenté par la tête. 2° Le Sterno nvoïDiEN, Ce muscle c.=t quelquefois double de chaque côté. Il s'étend de l'extrémité interne de la clavicule à l'os hyoïde. Recouvert par le peaucier, !e stcrno- cléido-mastoïdien et l'aponévrose cervicale, il recouvre les muscles de la couche pro- fonde, le corps thyroïde, etc., etc. Ce muscle abaisse l'hyoïde. 3° L'OmOPLATK ou SCAPDLO-HVOÏDIEN. PI US grêle et plus long que le précédent, ce muscle digastrique, composé de deux pe- tites bandelettes charnues, réunies par un tendon moyen , s'insère d'une part au boni supérieur ou coracoïdien du scapuleux de l'autre, au bord inférieur du corps de l'hyoïde. La disposition anguleuse de ce muscle fait que pendant la contraction il doit porter l'hyoïde en bas et en dehors. Les autres muscles de la région antérieure du cou ne se voient pas distinctement sur la planche, aussi ne les décrirons-nous point ici. Muscles des memiires thoraciques. Ces muscles sont très nomb eux; toutefois nous 516 MYO n'indiquerons que ceux qui sont superficiels. DeltoTde. Ce muscle (n" 4), ainsi nommé à cause de sa forme qui a été comparée à celle d'un delta renversé, est un muscle épais, rayonné, triangulaire, recourbe sur lui même, embrassant l'articulation sca- pulo-humérale en devant, en dehors et en arrière. Il s'insère, d'une part, au bord pos- térieur de l'épine scapulaire , dans toute sa longueur, au bord externe de l'acromion et à la clavicule ; de l'autre part , à l'humérus. Le deltoïde est un muscle élévateur de l'é- paule, il porte l'humérus en haut, et le di- rige en avant ou en arrière, suivant les besoins. GnAND PECTonAL. Ce muscle n'a pas été représenté en entier sur la planche; il s'in- sère d'une part à l'humérus, et de l'autre sur la poitrine; il élève également le bras et le porte en dedans. Biceps iiuméral. C'est un muscle long (n" 6) qui forme la couche superficielle de la région extérieure du bras , il est divisé su- périeurementen deux portions, l'une courte, l'autre longue, d'où lui est venu son nom. Il s'insère supérieurement par sa courte por- tion au sommet de l'apophyse coracoïde , et par sa longue portion à la partie la plus élevée de la cavité glénoïde; d'une autre part, à la tubérosilé bicipitaie du radius. Les deux portions du biceps sont, dans leur tiers supérieur, contenues dans l'épaisseur du creux de l'aisselle en même temps que le coraco-brachial , les vaisseaux et nerfs aiillaires, entre le grand pectoral et le del- toïde qui sont en avant, le grand dorsal et le grand rond qui sont en arrière. En de- dans, ce muscle correspond à l'artère, aux veines brachiales et au nerf médian. Le biceps fléchit l'avant-bras sur le bras et en même temps le porte dans la supination. Le moment de la puissance de ce muscle est dans la demi-flexion de l'avant-bras; alors son insertion, perpendiculaire au levier qu'il doit mouvoir, contre-balance ledésavantage de cette insertion au voisinage du point d'appui. Lorsque l'avant-bras est fixé, dans l'action de grimper, par exemple, le biceps porte le bras sur l'avant-bras et l'omoplate sur le bras. Triceps buachial, divisé en trois portions supérieurement. Ce muscle forme à lui seul toute la région postérieure du bras. Il s'in- MYO sère à l'omoplate, à l'humérus et au cubi' tus, dans la portion la plus postérieure de l'olécrâne. Le triceps est recouvert, dans presque toute son étendue, par l'aponévrose brachiale, qui le sépare de la peau, à travers laquelle il se dessine parfaitement ; il re- couvre la partie postérieure de l'arliculalioa du coude, le plan postérieur de l'humérus, le nerf radial et l'artère humérale profonde. Ce muscle étend l'avant-bras sur le bras. Rond pronateur (n" 11). Le plus superfi- ciel des muscles de la région interne et an- térieure de l'avant-bras, formant sous la peau la saillie oblique qui borne en dedans le pli du bras. Il s'insère, d'une part, à la tubérosité interne de l'humérus ou cpiiro- chlée; d'une autre part, à la partie moyenne du radius. Son action , relativement à la pronation, est d'autant plus énergique que la supination est plus considérable. Le mou- vement de pronation est, chez l'homme, bien plus énergique que le mouvement de supi- nation. Long supinateur. Ce muscle (n» 3) est le plus superficiel de la région externe et an- térieure de l'avant-bras ; il appartient à la fois au bras et à l'avant-bras, cl forme, en grande partie, cette saillie oblique qui cir- conscrit en dehors le pli du coude. H s'in- sère au bord externe de Ihumérus et à la base de l'apophyse styloide du radius. L'ac- tion du supinateur est de fléchir l'avant-bras sur le bras ; mais quand le premier est dans la pronation, il a une direction tout autre, et la contraction de ses fibres porte l'avant- bras dans la supination. Tous les autres muscles de la région antérieure du membre thoracique sont fléchisseurs de l'avant-bras sur le bras , ou de la main sur l'avant-bras. Muscles des membres abdominaux. Ces mus- cles comprennent tous ceux qui font mou- voir le pied sur la jambe, la jambe sur la cuisse, et celle-ci sur le bassin. Nous ne parlerons que des muscles superficiels de la région antérieure des membres. Couturier, ainsi nommé à cause de ses usages. Le muscle couturier (n" 13) traverse comme une diagonale la partie antérieure, puis la partie interne de la cuisse, pour se terminera la région antérieure de la jambe. C'est le plus long des muscles du corps hu- main.Il s'insère, d'uneparl,à l'épine iliaque antérieure et supérieure, ainsi qu'à la moi- MYO MYO 517 lié supérieure de l'échancrure placée au- dessous de cette épine, et en bas, à la lèvre interne de la crête du tibia , au-dessous du ligament roluiien. Le couturier est, dans sa direction, le muscle satellite de l'artère fé- morale. Il est fléchisseur de la jambe sur la cuisse qu'il renverse en dedans, en la croi- sant sur la jambe du côté opposé. Quand ce mouvement est produit , il fléchit la cuisso sur le bassin. Droit antérieur et triceps fémoral. Le muscle droit antérieur et le muscle tri- ceps fémoral de quelques auteurs ne consti- tuent, à proprement parler, qu'un seul muscle divisé en trois parties. La portion moyenne, ou longue portion , c'est le droit antérieur; les deux autres portent le nom de vaste interne et de vaste externe (n" 15). Le droit antérieur naît par un tendon ex- trêmement fort, qui embrasse l'épine ilia- que antérieure et inférieure dont la sail- lie est proportionnelle à la force de ce mus- cle. Ses fibres se confondent ensuite avec celle du vaste interne et celle du vaste ex- terne , et vont constituer le ligament relu- lien. Le triceps étend la jambe sur la cuisse; son action est favorisée par la rotule , qui augmente son angle d'insertion , puisque le ligament roluiien inférieur s'insère au tibia. Le triceps fémoral constitue le muscle le plus puissant de l'économie; il fait à lui seul équilibre au poids de tout le corps dans la station , et c'est lui qui soulève tout le tronc dans la progression et le saut. Droit INTE[^^•:. Ce muscle ( n" 12) est le plus superficiel de ceux qui occupent la ré- gion interne de la cuisse. Il s'insère , d'une part, sur le côté de la symphyse du pubis , depuis l'épine pubienne jusqu'à la branche ascendante de l'ischion ; d'une autre part, à la crête du tibia. Il est fléchisseur de la jambe; il se porte en même temps un peu en dedans, et est adducteur de la cuisse. Jamdier ANTÉRIEUR. Ce muscle (n° 18) est situé le long de la face externe du tibia ; il est superGciel , long , épais et prismatique. Il s'insère, d'une part, à la crête qui borne au dehors la tubérosité antérieure du tibia, au tubercule qui termine cette crête supé- rieurement, à la tubérosité externe du ti- bia, au ligament interosseux, et à la face profonde de l'aponévrose jambière; d'une autre part, au tubercule du premier cunéi- forme el au premier métatarsien. Le jam- bier antérieur est recouvert par une largo aponévrose; il répond en devant à la face externe du tibia , en dehors au muscle ex- tenseur commun des orteils, puis à l'exten- seur propre du gros orteil , dont il est sépare en arrière par les vaisseaux et nerfs tibiaux antérieurs : son action est de fléchir le pied sur la jambe, de s'opposer également au renversement du pied en dehors. Le défaut de gaîne propre pour le muscle tibial anté- rieur, explique pourquoi le tendon de ce muscle fait une saillie si considérable pen- dant sa contraction. On a aussi appelé co muscle musculus calenœ , parce que c'est principalement sur le relief de son tendon que presse l'anneau de fer que portent au pied les galériens. Jumeaux et soléaires. Les jumeaux (n° 1 6) et les soléaires (n" 17) réunis conslituent un muscle triceps très puissant, qui forme à lui seul la partie charnue de la jambe. Le développement de ces muscles est un des caractères les plus tranchés de l'appareil musculaire de l'homme , et en rapport avec la destination à l'altitude bipède. Le triceps de la jambe s'insère , en haut , aux condylcs du fémur, au tibia, au péroné, etc.; en bas, il concourt à former le tendon d'A- chille, qui se fixe au calcanéum. Le triceps étend le pied sur la jambe; il est l'agent principal de la progression et du saut; c'est lui qui soulève avec tant d'efficacité le poids de tout le corps chargé de lourds fardeaux. D'après cela , on conçoit que son action est quelquefois assez énergique pour rompre lo tendon d'Achille, et même pour fracturer le calcanéum. Une contraction souvent ré- pétée est en quelque sorte nécessaire à co muscle; car lorsqu'il reste dans l'inaction il s'atrophie, et passe, avec la plus giaiido facilité, à l'état graisseux. Nous terminons ici la description des mus- cles superficiels de la région antérieure du corps de l'homme: comme on le voit , ces organes, considérés sous le rapport de leurs usages, on"rent une foule de variétés; mais il suffit, en général, comme nous l'avons déjà dit au commencement de cet ariiclo, de connaître dans quel sens ils peuvent se contracter pour en déduire les fonctions. En efl'et, lorsqu'un muscle est curviligne, le premier temps de son action a pour effet 618 MVO ^e le ramènera la direction racHlignc. Ceu» qui sont (lispusés en fiiliinclers , ou en an- neaux, servent à lesserier les ouvertures au- tour desquelles ils sont placés. Un muscle droit qui se contracte tend à rapprocher ses deux eitrémités l'une de l'autre. Tous les inouvemenls enfin qui peuvent résulter de la conlraciiun des muscles comprennent ceux de flexion, d'extension, de rotation, d'iidduclions, d'abductions et de constric- tions. Il y a aussi, comme nous l'avons viJ , des inuscles élévateurs et des muscles abaisseurs. Ceux qui concourent aux mê- n-eres rcnlerinés dans ces cavités. Don» le langage ordi- naiie. on parle bien de la (avité de U poitrine rtmme si elle était sii.ii>le; mais un pl.>a médian, nommé vUdimtm ^ la divi^c en deux portons bien d<5tiiictes, qui scivriit al'^gfr les poumons, et q.ie, pour celte iai.cn , en a appelées cavilfs pulmonaires. Le poumon droit est formé de trois lobes , Is gauche n'en a que deux. Le cœur (c) . enveloppé de sa mem- brane propre.leptVicfl'rfe.cst situé entie |es deuj poiipionj ; il est renfermé, ainsi qu'une foule d'autres organes impor- tants, dans les deux lames verticales qui constituent le méJiastin. Dans la cavité abdominale te trouvent . à gauche et en baut le grand cul-de sac de l'estomac (ç), cj un peu en arriére la rate; à droite, et immédiatement au-dessus du diaphragme , le foie if) , qui s'étend, d'une part, vers la ligne médiane , où il recouvre en paitie l'estomac; de l'autre il descend plus ou moins bas, suivant l'àpe de l'individu, et ip termine en un bord deux fois échancrc; l'écliancrure infé- rieure sert à loger la vésicule biliaire (1*). l'autre est de«- tinée à recevoir U veine ombilicale chez le foetus. Au-des- soiis de J'estopiaç e^ i^ foie , on voit le pai^ue; itite^tj^gl 1\IY0 MYOIVIMA.bot. pu.— Genre de la famille des Rubiacées-CofTëacées-Giictlardées, établi parConimerson {inJussieuGen., i06'r,Mag. Mus., VI, 397). Arbustes de la Mauritanie. Voy. nuDiACÉEs. aiYOPA (fjiv~a, mouche; ti'| , aspect). INS. — Genre de Diptères de la famille des Alhéricères , tribu des Myopaires , éta- bli par Fabricius aux dépens des Conops de Linné, et adopté par tous les entomolo- gistes, qui ont de plus en plus restreint ce groupe générique. Les Mrjopa ont pour ca- ractères: Trompe bicaudée; palpes plus ou moins allongés, quelquefois renflés; troisième article des antennes ovaiaire, presque orbi- culaire; style court; abdomen obtus; qua- trième segment dilaté en dessous chez les mâles; ongles et pelotes des tarses grands. La tête des Myopes est grande, et sa face est revêtue d'une membrane molle , blanche et comparable à un masque; les yeux sont grands, et on voit entre eux et au-dessus trois petits yeux lisses; la trompe est cou- dée à sa base, puis dirigée en avant, et se replie ensuite en dessous, près de son milieu, pour former un second coude; le second ar- ticle des antennes est aussi long que le troi- sième, et forme avec lui une massue. Le corselet, moins large que la tète, est cylin- drique, un peu convexe; il a deux points élevés aux angles huméraux. Les ailes sont couchées; l'abdomen est sessiie, presque cy- lindrique, un peu renflé à l'extrémité et ar- qué; les pattes sont fortes, avec les cuisses un peu renflées, et les tarses à deux crochets et deux pelotes. Les Myopes habitent les prés et les lieux un peu humides; on les trouve assez com- munément sur les fleurs. Leurs mœurs ne sont que très imparfaitement connues, et l'on ne sait encore rien de leurs métamor- phoses. Ces Insectes ne se trouvent qu'en Europe, cl principalement en France et en Allemagne. On en connaît un assez grand nombre d'es- pèces , et M. Macquart (Diptères , Suites à Treouvettea partie par le grand rpiploon ; celui-ci est un ample repli membraneux, libre et (lotlant sur les circonvo- lulinnsdu tube digestif, et contenant un grand nombre de vaisseaux et bejuroup de graisse. EnCn , la vessie {v). A la partie postérieure de tous tes organes, Se trouvent le pan- créas, les reins. Us capsules surrénales; les vésicules lémi- oalei cliei l'Iiomme, l'utérut et les ovaires chez la femme, W»rtii«-Saiht-A»ob. MVO 519 Buffon ) en décrit dix-huit. Nous ne citerons que: La Myope FEnnuGiNEUSE , Myopa fernigi- nea Fabr. (S. Antl., n. 2, Latr. , Macq., Conops (erruginea Lin.) Longue de 5 lignes, ferrugineuse, à front fauve; thorax à trois larges bandes noires; abdomen étroit, cy- lindrique ; premier segment ferrugineux comme les autres, deuxiciiie plus allongé, les derniers très recourbés en dessous chez les mâles. Celte espèce se trouve communé- ment dans toute l'Europe. La Myope FULViPiiDE, Myopa fulvipes Rob.- Desv.(jl/!/orf., n. lo). Longue de 4 lignes 1/2, d'un noir saupoudré de gris-jaune; le front noir, à côtés fauves; un peu de fauve aux antennes; pieds fauves; un anneau noir à l'extrémité des cuisses; tarses noirs; ailes hyalines, à base jaunâtre. Espèce découverte aux environs de Paris par M. Servilie. Et la Myope NAINE, il/j/opa nana Roh.- Desv. {loc. cit., n. 20). Longue de 2 lignes; noir luisant; face et front jaune-fauve; an- tennes fauves et brunes; jambes blanches en avant; ailes assez claires. Trouvée assez com- munément auprès de Paris. (E. D.) *MVOPAIRES. Èlyopariœ. ins. — Tribii d'Insectes de l'ordre des Diptères, famille des Alhéricères , créée par M. Macquirt [Suites à Buffon, Diptères, t. II, 1835), qui lui assigne pour caractères : Trornpc longue, menue, le plus souvent coudée à sa base et vers la moitié de sa longeur, et diri- gée en arrière; face ordinairement gonflée; front large dans les deux sexes; antennes assez courtes ; dernier article ordinairement plus long que le troisième; style dorsal or- dinairement court; abdomen recourbé en dessous; cuillerons petits; ailes couchées; première cellule postérieure souvenlentr'ou- verle; anale habilucllenient allongée. Cette tribu, qui était comprise par M. Ro- hineau-Desvoidy parmi les Entomobies , et qu'il distinguait sous le nom particulier d'/lcccmydes, était placée autrefois, même par M. Macquart, avec les Conopsaires. Les genres qui entrent dans cette tribu sont ceux des Myopa, Stachynia, Slylogas- ter, Zodion, etc. Voy. ces divers mots. (E. D.) MIOPIIOXUS. OIS. — Genre d'Oiseaux proposé par M. Temminck, placé assez gé- néralement auprès des Pyroll ou Kitta, et ayant pour caractères : Bec très gros, fort 520 IMYO et dur; quelques soies raides en garnissent l'ouverture; la grande membrane qui tapisse les fosses nasales , couverte de petites plumes tournées en avant; les tarses très longs ; la queue carrée, et les ailes atteignant seule- ment la On de son premier tiers. Une seule espèce entre dans ce groupe ; c'est le Myophonus victallicus , décrit par M. Tcmminck (9" livr. des pi. col.), d'après un Oiseau rapporté de l'archipel Indien par MM. Reinwardt et Diart. Il est d'un noir bleuâtre, variable selon les inflexions de la lumière, et marqué çà et là de plaques à reflets métalliques, un peu plus foncé sur la léte et l'abdomen que sur le reste du corps, et passant légèrement au brun vers l'eitré- inité des rémiges; son bec est jaune, sauf son arête qui est noire; ses pattes sont de celte couleur ; sa taille est de 30 à 35 cent. ; ses mœurs ne nous sont pas connues. (E. D.) *IMY0PI1VA. INS. —Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Robineau- Desvoidy aux dépens des A/usca. L'espèce type et unique est la Musca myopina Fall. ( Myo- pina rejlexa Rob Desv. ), de la France. Cet Insecte vit sur le sable, au bord des rivières. MYOPORE. Myoporum ( pv; , souris ; «opo;, pore). BOT. PH. — Genre de la famille des Myoporinées, établi par Banks etSoIan- der {ex Forst. Prodr., 44), et dont les prin- cipaux caractères sont : Calice 5-parti. Co- rolle hypogyne , hypocratériforme, à tube court, ample; à limbe 5 lobé. Étamines 4, insérées au tube de la corolle, saillantes ou incluses, didynames. Ovaire à 2 loges 2-ovu- lées ou à 4 loges uni-ovulées. Style termi- nal ; stigmate obtus. Le fruit est une baie à 2 loges 2-spermes , ou à 4 loges mono- spermes. Les Myopores sont des arbrisseaux sou- vent visqueux, à feuilles alternes ou rare- ment opposées, très entières, dentées en Sfic, souvent couvertes de points translu- cides; à pédoncules axillaires , fascicules, rarement solitaires, uniflores, ébractéés ; à fleurs blanches ou rougeâtres, garnies à la gorge de poils épars. Ces plantes se rencontrent assez abon- damment dans les contrées extratropicales de la Nouvelle-Hollande. On en connaît une vingtaine d'espèces, dont quelques unes sont culiivécs aujourd'hui dans les jardins. MYO Parmi ces dernières , nous citerons les sui- vantes : MVOPORE A PETITES FEUILLES, M. purvifo- lium R. Br. {Prodr. Nov.-HolL, I). Arbris- seau de 1 mètre à l^.SO de haut; tiges très ramifiées; rameaux diffus, courts, grêles; feuilles spatulées-linéaires , sessiles , subob- tuscs, charnues , un peu dentées à leurs bords ; rameaux et feuilles couverts de glan- des sur les deux fiues; fleurs nombreuses, petites, blanches, réunies deux ou trois dans les aisselles des feuilles. MvopORE ACRÉAiiLE , M. lœtum Forst. ( Prodr. ). Arbrisseau de l^.SO à 2 mètres de haut; rameaux dressés, glabres; feuilles oblongues , aiguës , un peu dentées à leur sommet, amincies à leur base, glabres, lui- santes ; fleurs blanches agrégées. MvOPOnE A FEUILLES ELLIPTIQUES, M. CUip- ticum Rob. Br. {loc. cit.). Arbrisseau de 1 mètre à l"',^0 de haut; tige dressée; ra- meaux alternes, glabres; feuilles alternes ou éparses, lancéolées, mucronées, entières, luisantes , glabres en dessus, ponctuées en dessous; fleurs blanchâtres, petites, axil- laires, quelquefois solitaires. On cultive ces plantes en serre tempérée dans une terre légère, et on les multiplie de graines et de boutures. (B.) *1VIY0P0RIA (fjiuuv, muscle ;7rôpoî, trou). MOLL. — Genre proposé par M. Brown pour les Érigonies fossiles du Muschelkalk, qui se distinguent parce que les dents cardinales , beaucoup plus petites, n'ont pas de stries transverses , et parce que la dent médiane de la valve gauche n'est pas bifide. (Duj.) MYOPORIXÉES. Myoporineœ. bot. pb. — Famille de plantes dicotylédones mono- pétales , établie par Rob. Brown {Prodr. , 514), et généralement adoptée par tous les botanistes. Ses caractères principaux sont : Fleurs hermaphrodites. Calice libre, 5-parti, persistant. Corolle hypogyne , hypocratéri- forme; limbe presque égal ou bilabié. Éta- mines 4, insérées au tube de la corolle, al- ternes avec les divisions de cette dernière, accompagnées quelquefois d'une cinquième étamine rudimenlaire, saillantes ou inclu- ses, à filets filiformes. Anthères biloculaires, incombantes, à loges s'ouvrant longitudina- lement. Ovaire libre, à 2 loges 2-ovulées ou à 4 loges l-ovu1écs; les ovules pendants du sommet. Style terminal , simple; stigmate MYO indivis, ëmargiiiéou bifide. Disque hypogyhe nui. Le finit est un diupe contenant un noyau à 2 loges bispeinies ou à 4 loges tno- nospermes. L'embryoti cylindrique, entouré d'un péiispcrme, a sa radicule supcre proche de l'ombilic. Les végétaux de cette famille sont des ar- brisseaux glabres ou rarement un peu pii- bescenls. Leurs feuilles sont alternes ou rarement opposées , simples , très entières ou dentées en scie , visqueuses , quelquefois couvertes de petites glandes résineuses. Les fieurs sont fixées sur des pédoncules axilluires, solitaires ou groupées, et dépour- vues de bractées. Celte famille se distingue des Verbéna- cées dont elle est voisine par la situation des ovules, et des Sélaginées par le port des plantes qu'elle renferme et ses anthères bi- loculaircs. Les genres qu'on y a groupés sont au nombre de cinq , et nommés : Myoporum , Danks et Soland. ; PhoUcUa, R. Br. ; Ëremo- phila, R. Br.; Slenocliilus ,)A. Br.; Bonlia, l'ium. (B.) aiYOl'OTAMLS (f/.vs, rat; Trora^o'ç , rivière). majI. — Genre de Rongeurs indi- qué depuis longtemps par Moliiia et sur- tout par Commerson, mais qui n'a été connu et bien établi que vers le commen- cement de ce siècle. Et. Geoflroy-Saint-lli- luire, réunissant au Quouya, nom sous le- quel d'Azara avait fait connaître l'espèce type du genre qui nous occupe, deux au- tres espèces rapportées de la Nouvelle-Hol- lande par Pérou, Lesueur et Levillain , en avait formé, sous le nom d'Hydromijs {voy. ce mot), un genre qu'il soupçonnait devoir être placé entre les Castors et les Rats d'eau; ce n'est que d'après des caractères peu sûrs, tirés seulement des pelleteries du Quouya, que ce Rongeur avait été réuni aux deux autres espèces : aussi, plus tard , lors- que des indications plus satisfaisantes sont venues compléter ce qu'on connaissait de cet animal , les zoologistes, et Et. Geoffroy- Saint Ililaire lui-mônle, ont-ils été conduits à faire du Myopotamus de Commerson le type d'un genre distinct. Les mammalo- gistes n'ont pas tous adopté le nom de Myo- potamus pour désigner ce groupe, et quel- ques uns lui ont appliqué les dénominations de Potomys d'après Larrauhava, de Couïa 'X. Vilt. MYO nn d'après 0. Cuvier, etc. La place des Myo- potames n'est pas non plus définitivement fixée dans la série des Mammifères, et G. Cuvier (Hcg. rtJH'm. ) l'éluigna des Rats pour le placer à coté des Castors et des Porcs- Kpics. Chez les Mj opotames , il y a en haut et en bas des mâchoires quatre molaires de même forme à peu près que celles des Castors , c'est-à-dire composées d'un ruban osseux replié sur lui-même; la seule dinérence qui existe entre les molaires sui)érieures cl les inférieures, c'est que les premières présen- tent une échancrure à leur face interne et trois à l'externe, tandis que les autres of- frent précisément le contraire : les incisives sont fortes et teintes en jaune. La forme gé- nérale du corps se rapproche de celle des Castors ; les pieds sont longs, pcntadaclyles ; ceux de devant sont libres et ceux de der- rière palmés; les ongles sont gros, obtus, peu arqués; la queue est ronde et allongée. Une seule espèce entre dans ce genre; c'est le Myopotash; Commerson ; Covpou et CoYPu Malina ; Quouya d'Azara ; Mus coypus Molina, Gm. ; llydromys coypus Et. GeoH". ; Mus caslorides Burrow; Myopotamus coy- pus Et. Geolî. , A. -G. Desm. , G. Cuv. , Guérin {fcon. du règn. anim. , Mamm. , pi. 29, fig. 3). Sa longueur totale est de près d'un mètre, sur lequel la queue a plus de 33 cenliiu. Sa teiole générale , et nous empruntons ici la description qui en a été donnée par Et. GeulTroy-Sainl-Hilaire {Ann. Mus., t. VI), est, sur le dos , duu brua marron : celte couleur s'cclaircit sur les flancs et pas-^c au roux vif; elle n'est que d'un roux sâlc et presque obscur sous le ventre ; toutefois celle couleur est assez changeante , suivant la manière dont le Covpou hérisse ou abaisse ses poils; cette mobilité dans le ton du pelage provient de ce que chaque poil est d'un cendré brun à sou origine, et d'un roux vif à sa pointe. Le feutre, caché sous de longs poils, est cen- dré brun, d'une teinle plus claire sous le ventre : ces longs poils n'ont sur le dos (jue leur pointe qui est rousse, et ceux des flancs sont de cette dernière couleur dans la moi- tié de leur longueur. Comme tous les ani- maux qui vont souvent à l'eau, les poils de la queue ."«ont rares, courts, railles, et d'un roux sale: cet organe est écailleux 00 522 IMYO dans ses parties nues. Le contour de la bouche et l'extrémité du museau sont blancs; les moustaches, longues et raides, sont également de cette couleur, à l'ei - ception de quelques poils noirs. Chez quel- ques individus la couleur est plus pâle et tend à passer au blanc, ce qui tient proba- blement à une maladie albine. La femelle ne diffère pas du mâle pour le pelage. Le Coypou a, par son pelage, des rapports avec le Castor; aussi en pelleterie a-t-il été principalement employé pour le com- merce de la chapellerie. Pendant très long- temps, et bien avant que l'on eût des dé- tails zoologiqiies sur cet animal, on en im- portait, chez nous, les peaux par milliers, et elles portaient dans le commerce le nom de Raconde; aujourd'hui cette branche de commerce est presque entièrement détruite. D'Azara, Molina, et plus récemment M. Auguste Saint-Hilaire, s'accordent à donner au Myopolame un caractère doux : il semble s'attacher à ceux qui prennent soin de lui et mange tout ce qu'on lui offre ; il s'apprivoise aisément, aussi l'a-t on réduit en domesticité. On ne l'entend crier que quand il est maltraité; .«a voix alors consiste en un petit cri perçant. Il habile les bords des rivières, dans des terriers qu'il se creuse, et nage avec beaucoup de facilité. La fe- melle fait de cinq à sept petits, qu'elle conduit toujours avec elle. Le Coypou est très commun dans les provinces du Chili, de Buénos-Ayres et du Tucuman ; il se trouve plus rarement au Paraguay et au Brésil. Une espèce fossile a été rapportée à ce genre par M. Lund ; c'est le Myopotamus ciMliquus, qui se trouve au Brésil. (E. D.) IMYOPTERIS(p.î:i;, rat; TrTi'pov , aile ). MAM. — Genre de Chéiroptères insectivores créé par Et. Geoffroy- Saint-Hilaire [Descr. de VÈgy\)le , hist. nat., t. H ) pour y placer la Chauve -Souris décrite par Daubenton sous le nom de liât volant, et ayant pour ca- ractères : Deux incisives à chaque mâchoire, les inférieures bilobées , et les supérieures pointues et simples; quatre canines; huit molaires en haut et dix en bas, toutes à cou- ronne hérissée de tubercules aigus ; nez sim- ple; chanfrein méplat, sans feuilles, mem- branes ni sillons; museau gros; oreilles l-irgps, isolées, latérales, avec l'oreilion in- MYO térieur; queue enveloppée en partie par la membrane interfémorale et libre à son ex- trémité. La seule espèce placée dans ce groupe est le Rat volant Daubenton {Mém. Acad. roy. des se, 1759), Myopleris Daubenlonii Et. Gcoffr. (loco cit.). La longueur totale de ce Chéiroptère est de 8 centim. pour le corps et la tête ; en dessus il est de couleur brune , tandis que le dessous est d'un blanc sale avec une teinte fauve; les membranes présentent des teintes de brun et de gris. La patrie de cet animal est inconnue. (E. D.) *MY0RI1I\LS (fAv?, souris; p/v, nez). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionidesgonatoccres, division des Érirhinides, établi par Schœnherr (Dis- positio methodica, pag. 213; Gen. et sp. CW' culion. syn., t. III, p. 530; 7, 2, p. 421). Cinq espèces font partie de ce genre: trois sont originaires d'Europe, et deux d'Afri- que ; ce sont les M. sleveni, alboUnealus F. , lepidus Br., Ihnis et incisiroslris Schr. Ger- mar avait donné à ces Insectes le nom géné- rique d'Apsis , et Mégerle celui de CyphO' rhynchus. (C.) MVOSCIIILOS (puç , souris; x«'^°?. 'è- vre). BOT. ni, — Genre de la famille des Santalacées? , établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 41, t. 34). Arbrisseaux du Chili encore peu connus. mvOSODUS. INS.— Genre de Coléoptè- res pentamères , famille des Carabiqucs , tribu des Féroniens, créé par Fischer de \Yai\dlmm{Enlomographie, t. Il, p. 121). Les espèces suivantes rentrent dans ce genre : M. Fischeri , femoratus Chaud. , inlricatus Mots. , irregularis, regularis (ordinalus), Sc/iœn/ie»TJ Stev.-Fisch. , scrobiculatus Ad. et variabilis Menet. Ces Insectes appartien- nentà la Russie méridionale , excepté la se- condeespècc, qui estoriginairede Siika, (C.) *MV0S0KEX(pv5, rai; sorcx, musa- raigne). MAM. — Division formée dans le genre Musaraigne {voy. ce mot) par M. Gray [Proceed. zool. Soc.Lond.,Y, 1837). (E. D.) MYOSOTE. Myosotis (f/v?, souris; o3;, ÙTo'î, oreille; oreille de souris), bot. vu. — Genre de plantes delà famille des Borragi- nées, delà pcnlandriemonogyniedans le sys- tème de Linné. Ce groupe, établi d'abord par Dillen, avait été étendu parLinné de manière à devenir trop hétérogène pour être conservé MYO sans modification. Aussi, dans ces derniers temps, plusieurs des espèces qu'il comprenait dans les ouvrages du botaniste suédois et de ses imitateurs ont été reportées dans d'au- tres genres de la même famille auxquels el- les appartenaient naturellement, et, d'un autre côté, deux nouveaux genres ont été établis à ses dépens, ainsi que nous le ver- rons plus loin. Rétabli de la sorte dans ses limites primitives, le genre Myosote se com- pose aujourd'hui de quarante à quarante- cinq espèces herbacées, généralement de taille peu élevée, qui appartiennent presque toutes à l'ancien continent; elles sont toutes couvertes de poils assez serres; leurs feuilles sont rétrécies en pétiole dans le bas de la plante, scssiles sur le reste de la lige. Leurs fleurs, petites, mais souvent remarquables par leur élégance, sont d'un joli bleu d'azur, roses ou blanches; elles ont parfois à la gorge de la corolle du jaune qui s'étend même dans un cas [M. versicoloi-, var.) sur tout le limbe. Ces fleurs forment le plus souvent des cymes scorpioïdes, pourvues quelquefois de bradées dans leur partie inférieure. Elles se compo- sent : d'un calice à cinq divisions égales, de profondeur très variable; d'une corolle en entonnoir ou en coupe, dont le tube droit égale à peu près la longueur du calice, dont le limbe, plan ou un peu concave, présente cinq lobes obtus, à estivalion tordue vers la gauche , et à la gorge de laquelle se trouvent, chez le plus grand nombre, cinq renflements (foi-nices) courts et obtus; de cinq étamines incluses; d'un pistil à stigmate obtus, pres- que 2-Iobé. A ces fleurs succèdent quatre nucules enferméesdans lecalice, elliptiques, comprimées, lisses et glabres, marquées à leur base d'un très petit ombilic. Dans ces derniers temps, on a détaché des Myosotis les Echinospermum, Swartz, et les Eritrichium, Schrad, Les premiers sont déjà au nombre de trente-huit espèces dans le volume X du Prodromus; ils difl"èrent des 3li/oso(is surtout par leur corolle à estivation quinconciale et non tordue, par leurs nu- cules marginées, aiguillonnées, et par quel- ques autres caractères. C'est dans ce genre que rentre, sous le nom d' Echinospermum lappula Lehm., le Myosotis lappula Lin., espèce indigène, assez commune aux environs de Paris et dans presque toute la France. Quant aux Eritrichium, ils sont déjà au nom- MYO 523 bre de cinquante dans le Prodromus; ils diffèrent des Myosotis par leur corolle à es- tivation quinconciale et non tordue, par leurs nucules trigones, le plus souvent ru- gueuses ou granulées sur le dos, dont l'in- sertion est plus ou moins latérale, et qui adhèrent au stjle par la portion inférieure de leur côté intérieur. M. Alph. De Candolle a divisé lesil/yoso- tis, dans le Prodromus (vol. X, p. lOi), en quatre sections qui portent les noms d'Eu- myosolis, Alph. DC; Exarrhena, Alph. DC; Gymnom,yosotis, k\ph.DC. ,cl Strophiostoma, Endiic. La première comprend les espèces dans lesquelles la corolle est fermée à l'ori- Oce de son tube par des renflements souvent échancrés ; leurs fleurs sont en grappes scor- pioïdes ; elle renferme toutes nos espèces in- digènes , savoir : les Myosotis palustris With.,il/. sylvatica Motim., M. intcrmedia Link, M. hispida Schlecht. , M. versicolor Rchbch., et M. stricta Link. La deuxième section se compose des espèces dans lesquel- les les anthères sont saillantes, plus courtes que le fliament, oscillantes; dont les fleurs sont en grappes scorpioïdes au sommet, dé- pourvues de bractées. M. R. Brown pense qu'elle forme un genre à part. La troisième section est caractérisée par une corolle à gorge nue ; par des anthères presque saillan- tes, plus courtes que le filet, oscillantes; par des fleurs solitaires, extra-axillaires. Enfin les Myosotis de la quatrième section se dis- tinguent par la présence d'une petite caron- cule blanche, saillante autour de l'ombilic do leurs nucules; leurs fleurs, distantes, for- ment une grappe feuillée çà et là. Nous nous bornerons ici à décrire la plus connue et la plus intéressante de nos espèces indigènes de Myosotes. MvosoTE DES MARAIS, Myosotis paluslrîs With. Cette charmante espèce habite les prai- ries et les lieux humides de toute l'Europe, du Caucase et de l'Altaï; l'abondance et la délicatesse de ses jolies fleurs bleu d'azur, marquées de jaune à la gorge, la font cul- tiver fréquemment en France sous les noms vulgaires de ne m'oribliez pas, Gremillety et sous celui de Verg issmeinnicht en A\\emag,ne, oùelleestextrêmement recherchée. Dans une variété, ses fleurs deviennent blanches. De son rhizome, rampant et oblique, s'élève une tige anguleuse, haute de 2 à 3 décimètres, 624 i\jyo qui porte des feuilles oblongues-lancéolëes , un peu aiguës. Le calice, à cinq dents, porte des poils apprimds et non crochus à leurei- trémilé, caractère qui le dislingue de toutes nos autres espèces indigènes; il s'étaieaulour (lu fruit. La corolle, trois fois plus grande que le calice, a son limbe plan. Le style égale presque le calice en longueur. On connaît plusieurs variétés de celte espèce. A Télat cultivé, elle fleurit depuis le mois d'avril jusque vers la fin de l'été; on la multiplie de boutures, de graines ou par éclats; elle demande une terre constaniment humide. (P. D.) MYOSOTOAI, Mœnch {Mellwd., 225). BOT. PII. — Syn. de Malachinm, Fries. MlOSllllLS {:jZ;, souris; oûpx, queue). poT. ru. — Genre de la famille des Renon- culacées, tribu des Anémonées, établi par Dillen {Nov. gen., 106), et généralement adopté. Les principaux caractères sont: Ca- lice un peu coloré, à 3 folioles dont la base (le chacune olfre un long prolongement, im- briquées, caduques. Corolle à 5 pétales hy- pogynes , plus courts que le calice, étroite- ment spathulés et munis d'onglets tubuleux. Etamines 5-20 , hypogynes. Ovaires nom- breux, en forme d'épi, 4 une seule loge uni-ovulée. Akènes nombreux, triquètres, disposés en épis sur un réceptacle allongé, et surmontés d'un style très court. Les JUyosurus sont des herbes annuelles, très petites, à feuilles radicales linéaires, très entières; le scape est nu et ne porte qu'une seule fleur. Leur fruit, quelquefois très long, leur a fait donner vulgairement le nom de Queue tje Souris. La principale espèce de ce genre est le Myosurus minimus Linn., qui croît dans presque toute l'Europe, dans les champs cul- tivés et surtout dans ceux qui ont été inon- dés pendant l'hiver. (B.) MïOTiîERA. OIS.— Foy. MYioTUEnA. anOTiLIlÉ. PHYSIOL. — Fui/. MYOLOGIE et SÏSTÉMI'. NiCnVEUX. *i\ÎVOTIS (^3;, rat; oZ^, ùto'ç, oreille). MAM. —Genre de Chéiroptères proposé par M. Kaup (Enlr. G. Ens. TL , I, 1829). (E. D.) _^ *l^lVO\4SJTlIUS(,avo.$c'oc, iroudesouris; ét'vGo;, fleur). BOT. l'u. —Genre de la famille des Orcjudées-rieurothallécs , établi par I cçi>^)i§ ç^ En(|licher (Nuv. gen. çl sim.,l , MYR 50, t. 88). Herbes des forêts du Pérou. Yoy ORCHmÉI^S. * MVOXICEBUS. MAM. — Voy. mioxick- BUS, (E. D.) *MYOXID:E, Waterh, ; MIOXIIVA, Gray. mam, — Famille de Rongeurs compre- nant les deux genresGraphiure et Loir. Voy. ces mois. (E, D.) MVOXL'S. MAM. — Nom latin du genre Loir. Foy. ce mot. (E. D.) *MVOXï[^US(,auoiv, muscle; 1,^';, aigu, pointu). INS. — Genre de Coléoptères sub- penlamères, tétramères de Latreille, famille desLongicornes, tribu des Lamiaires, formé par Dejean {Calalogue, 3" édit., pag. 362J. Cinq espèces de l'Amérique équinoxiale ren- trent dans ce genre. Les types sont les M. gravis et blandus Dej. Le premier est du Brésil, et le second du Mexique. (C.) *MYRA. CRL'ST. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, établi jiar Leach aux dépens des Leucoria de Fabricius et du Cancer de Linné. Celte coupe générique, adoptée par tous les carcinologisles, est ran- gée par M. Milne-Edwards dans sa famille des Oxystomes, et dans sa tribu des Leuco- sicns. Ce genre se rapproche beaucoup de celui des Ilia {voy. ce mot), et l'unique es- pèce pour laquelle il a été établi ressemble même extrêmement à riliapunclata; ce qui le distingue est principalement la forme du palpe ou de la tige externe des pattes- mâ- choires externes, qui est un peu dilatée dans sa partie inférieure, et se termine en dehors par un bord légèrement arqué, mais se ré- trécit graduellement vers son extrémité. Il est aussi à noter que la main est moins grêle, non contournée sur son axe; que la pince est plus forte, plus courte et armée de dentelures moins aiguës; enfin que les pattes suivantes sont plus courtes et beaucoup plus comprimées. La seule espèce connue est la Myra FUGACE, Myra fugax Leach , Edw. {Allas du règne anim. de Cuv. , Crust. , pi. 23, fig. 3). La patrie de cette espèce est inconnue. (H. L.) MYRCIA. BOT, PH. — Genre de la fa- mille des Myrtacées-Myrtées, établi par De Candolle {Prodr., III, 2^2). Arbres ou ar- brisseaux de l'Amérique tropicale. Y'oy. UYKTAClilîS. *i\!Vri!ACTIS ("Vfn'a,, innombrable; àx- t'^, niyop }. jiQT. fv. — Genre de la fa- MYR ■mille des Composées-As U'roïdëes, établi par l.essing{i/i Linnœa, VI, 127), et dont les principaux caractères sont: Capitule multi- flore, hétérogamc; fleurs du rayon bi-phni- séridcs, ligulées, femelles; celles du disque lubulcuses, herinapbrodiles. luvolucre garni d'écaillés uni -bisériées , linéaires, aiguës. Réceptacle convexe ou plan, alvéolé. Co- rolles du rayon très entières; celles du dis- que à limbe o-fuie. Aiilbères sessiles. Akène plan-compriuié, glabre, sans pointe, ou un peu aminci au sommet , qui supporte une petite glande. Aigrette nulle. De Candolle ( Prodr., V, 308) décrit 6 espèces de ce genre, qu'il répartit en 2 sec- tions, nommées par Endlicber (Gen. plant., p. 381 , n. 23o3) : Distichaclis : rayon à 2 séries, akène aminci au sommet; Myiiac- tis : rayon à plusieurs séries , akène entiè- rement nu. Les espèces de ce genre sont des herbes droites, rameuses, à feuilles alternes, ovales ou lancéolées, dentées en scie; à pé- doncules allongés, monocépbales; à fleurs blanches ou jaunâtres, disposées en capi- tules globuleux. Toutes les espèces croissent dans l'Inde. MYRIAUEIVLS ( pvpi'oç , innombrable; «rjyj'v , glande ). dot. pu. — Genre de la fa • mille des Légumineuses-Papilionacées-Hédy- sarées, établi par Desvaux (in Journ. Bol., m, 121 , t. 4, f. 11 ). Arbrisseaux de l'A- mérique tropicale. Voy. légumineuses. MYRIAIVJA (p.wpt'Qç, innombrable), annél. — M. Savigny a distingué sous ce nom un genre d'Annélides de la famille des Né- réides {Système dos Annélides, 1817). M. de Blainville le rapporte à ses Néreimyres {voy. ce mot), et M. Edwards le considère comme intermédiaire aux Phyllodoces, aux Hésioiies et aux Syllis. L'espèce type est de l'Océan européen : c'est le M. longissima Sav. {loc. cit.). M. Ed- wards en rapproche \a Ncreis peunigcraào Montagu , jolie espèce trouvée sur les côtes du Devonshire, en Angleterre. (P. G.) *MVmAMDA. ANNEL. — M. Edwards (Ann. se. »ia/., S-^série, t. lll,p. 178 et 180) a proposé sous ce nom l'établissement dun nouveau genre d'Annélides Chétopodes , ayant des affinités avec les Myrianes et les Phyllopodes , mais qu il distingue de tous les deux par les caractères suivants : Tête courte MYR 525 et élargie, portant quatre yeux et trois ap- pendices antenniformes , foliacés, fixés sur la nuque; point de mâchoires; deux paires de cirrhes tentaculaircs; piciis à deux rames coniques, la rame dorsale portant à son ex- trémité un grand cirrhc foliacé; la ventrale garnie d'un faisceau de soies et dépourvue de cirrhe; point de branchies proprement dites. L'espèce type de ce genre a été recueillie dans les mers de Sicile, sur la côte rocheuse de l'île de Favigimna. M. Edwards l'ap- pelle Myrianida fasciala. (P. G.) ♦AlVillAMTJiS. ANNÉL.— Dénomination employée par M. Mac-Leay {Ann. nat. his- tory, t. IV, p. 387). Voy. myuiana. (P. G.) MVRIAIVTmilA (pvpi'o;, innombrable; avûo; , fleur). BOT. PU. — Genre de la famille des Homalinées, établi par Dupelit-Thouars (Gen.Madag., n. 71). Arbrisseaux de Mada- gascar. Voy. HOMALINÉES. MYIilA^TIILS (pvpi'o;, innombrable; a-yOo; , fleur), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Artocarpées, établi parPalisotde Beauvois (Flor. Owar., 16, t. 11 et 12). Petit arbre de l'Afrique tropicale. Voy. au- tocar fées. MYRIAPODES. MyriapodaiixvpU^, sr.m nombre, dix mille; ttov;, 7tc<îo; , pied). zooL. — Latreille désigne sous ce nom des Insectes que Ion appelle vulgairement Mille-Pieds ou Cent-Pieds , et que les an- ciens dénommaient sous celui de Millipèdes. Ces animaux, qui forment maintenant une classe, sont ainsi caractérisés : Terrestres , articulés extérieurement, à segments nom- breux ; un ganglion nerveux et plus souvent une paire de pattes articulées pour chaque anneau du corps; le système ganglionnaire inférieur au canal intestinal est placé sur la ligne médiane. Point d'abdomen distinct du thorax. Point d'ailes. Pourvu de deux an- tennes ; bouche composée de plusieurs paires d'appendices. Les deux ouvertures du canal intestinal terminales et opposées. Yeuxstem- matiformes, composés ou nuls. Circulation incomplète. Respiration trachéenne. Géné- ration bisexuée, dioique, ovipare , ou ovivi- pare. Tels sont les caractères principaux de cette classe très distincte de celle des In- sectes. Les organes masticateurs des ani- maux qui la composent ont été étudies avec soin par plusieurs naturalistes, particuliè- rement par Latreille, MM. Savigny, Gué- 52G niYR rin-Mdncville et Newport , mais dans quel- ques espèces seulement. Chez les Chilogna- thes , Glomoris , lulus , Polydesmus, etc., on remarque deux mandibules épaisses, sans palpes, très dislinctemenl divisées en deux portions par une articulation mé- diane , avec des dents imbriquées et im- planices dans une convexité de son extré- niili supérieure; une lèvre (languette sui- vant Latrcille, lèvre inférieure composée de deux paires de mâchoires suivant M, Savigny), située immédiatement au- dessous d'elles, les recouvrant, crustacée , plane , divisée à la surface extérieure par des sutures longitudinales et des échancrurcs en quatre aires principales, tuberculces au bord supérieur, et dont les deux intermé- diaires , plus étroites et plus courtes , situées à rexlrémilé supérieure d'une autre aire , leur servent de base commune. Chez les Chi- lopodes, au contraire (Sco/opendro, Lilhobius, ScuUocra ou Cennatia), la bouche est com- posée de deux mandibules munies d'un petit appendice en forme de palpe, offrant dans leur milieu l'apparence d'une soudure , et terminées en manière de cuillère sur les bords; d'une lèvre quadrifide dont les deux divisions latérales , plus grandes , annelées transversalement, semblables aux pattes membraneuses des Chenilles , les deux pal- pes ou petits pieds réunis à leur base , on- guiculés au bord; et d'une seconde lèvre formée par une seconde paire de pieds dila- tés , joints à leur naissance , et terminés par un fort crochet mobile , et percé sous son extrémité d'un trou pour la sortie d'une liqueur vénéneuse. Cette définition, que nous empruntons à Latreille, diffère sous quelques rapports de celle qu'avait donnée antérieurement M. Savigny, et qui repose sur de patientes et laborieuses observations. Degéer avait aussi entrepris de décrire et de représenter les appendices qui composent la bouche des Scolopendres. Les figures que M. Savigny a données dans les belles plan- ches de la Description de l'Egypte, sont les plus complètes que l'on puisse citer. Je citerai aussi l'ouvrage de M. Newport, ayant pour litre : Monograph of the class Myriapoda , order Chilopoda ; with obser- ralions on the général arrangement of Ihe Arliculata(l). Dans cet excellent travaille (0 Tram, linii. soc, vol XIX, p 965, pi. 3J. savant naturaliste anglais fait connaître et représente les organes de la manducation de plusieurs genres de la famille des Scolo- pendres. M. Guérin - Méneville a étudié aussi les mêmes organes dans une espèce du premier ordre, le Pollyxène. Il a consigné , dans son Iconographie du règne animal, My- riapod. , pi. 1 , Cg. 5, le résultat de cette élude , qui fait mieux comprendre qu'on ne l'avait fait jusqu'alors la bouche de ce My- riapode. Nous-même, nous avons aussi ob- servé les organes de la manducation de ce singulier genre sur une espèce nouvelle, que nous avons découverte dans l'ouest de l'Algérie, aux environs d'Oran. Tous les anneaux du tronc (sans distinc- tion de thorax et d'abdomen) sont pourvus de pattes, et dans tous les Chilopodes chaque anneau présente une paire de pattes insérées sur les parties latérales ; mais les Chilognathes ont ordinairement deux paires de pattes pour chaque anneau , et chez eux, c'est à la partie inférieure du corps que s'ar- rêtent ces appendices. Nous prendrons pour exemple les Polydesmus , animaux les plus voisins des lulus, mais qui s'en distinguent par un moins grand nombre d'anneaux au corps, et par suite de pattes ; des segments toujours consistants et plus ou moins caré- nés sur leurs bords sont au nombre de vingt , sans comprendre la tête ; le premier, qui est celui de la nuque , manque de pat- tes, et les trois suivants en ont chacun une paire; il semble quelquefois que l'anneau ventral, bien qu'incomplet, présente une paire de pattes , et que le suivant , au con- traire, en soit dépourvu. Quant aux au- tres, ils ont chacun deux paires d'appen- dices , et le dernier , ou l'anal , en est tou- jours dépourvu. Parfois , un ou plusieurs anneaux offrent trois paires de pattes cha- cun , mais c'est un cas anormal. Palisot de Beauvois en a représenté un exemple dans son ouvrage sur les Insectes d'Afrique et d'Amérique. Chez certains Iules, deux seg- ments par anneaux sont parfois apodes ; mais ceci n'a pas constamment lieu , et se voit plus volontiers chez des individus qui n'ont point encore pris tout leur dévelop- pement. Les Glomeris, les Pollyxenus , à cause du peu de consistance de leur derme, semblent offrir moins de régularité sous ce rapport. IMYR Les pieds des Myriapodes sont plus ou moins longs ; c'est chez les Sculigeraoa Cer- viatia qu'ils prennent le plus grand dévelop- pementdolongueur;quantau nombre, ilsne présentent pas moins de grandes diiïérences, non seulement suivant les espèces, mais sui- vant l'âge des individus. Sous cedernier rap- port, les espèces qui, dans l'état parfait, en possèdent le moins , sont les Pollyxenus, qui n'en ont que douze paires. Dans le même ordre, certains lulus en présentent près de trois cents. Mêmes variations pour les Chi- lopodes : les LHhobius et les Sculigera n'en ont que quinze paires ; et chez un Geophilus, désigné sous le nom de G. Walckenœrii Gerv. , espèce des environs de Paris , M. P. Gervais en a compté 336. La forme du corps est toujours en rap- port avec la disposition des appendices , et les anneaux qui le composent se montrent sous différentes formes: assez mous chez les Pollyxenus, ce n'est qu'en dessous qu'ils of- frent cette dispositilion ; chez les Glomeris, ils sont latéralement et en dessus d'une grande consistance. Ceux des Iules sont en- tièrement durs et cylindriques; ceux des Cambala , des Plaiyulus , des Polydesmus cl des Plalydermus sont déprimés. Chez lesi Scolopcndra , ils affectent de même diverses dispositions; les Geophilus les ont à pea près égaux entre eux , car ils semblent con- stamment formés d'un segment plus petit et d'un autre plus grand , ce dernier étant seul pédigère. Dans les Scolopendra , ils sont unipartis et tous pédigères , mais ils sont alternativement plus ou moins longs; l'al- ternance est marquée chez les LHhobius , mais seulement à la face dorsale; enfin, chez les Sculigera, il semble exister) en dessous un plus grand nombre de segments qu'en dessus, parce qu'à cette partie les plus petits ont cessé d'être apparents. Les antennes qui président au toucher sont au nombre de deux: celles des Chilognaihcs n'ont jamais plus de sept articles, et celles des Chilopotlcs en ont toujours un plus grand nombre; les Geophilus en ont qua- torze; les Ciyplops et les Sco/opend>a, dix- sept ou vingt environ, leurs articles étant grenus ; encore ferons-nous observer que dans ce dernier genre, le nombre d'articles varie ordinairement d'une antenne à une autre : ainsi il n'est pas rare de rencon- ]\JYR 527 trer, chez les Scolopendra, des antennes où la gauche n'offre que dix-sept ou dix-huit articles, tandis que la droite, au contraire, en présente vingt. Ce cas , qui , au premier abord, semble anormal , s'explique farlie- ment. Pendant notre séjour en Algérie, nous avons observé plusieurs Scolopendres en train de changer de peau , et nous avons remarqué que , par les efforts que fait la Scolopendra pour dégager ses antennes de leur vieille enveloppe, il arrive souvent qu'un ou deux , ou même trois articles , restent ordinairement dans cette vieille enveloppe. Celte disproportion du nombre des articles des antennes ne se remarque jamais, ou au moins très rarement, dans les LHhobius et les Geophilus , et cela est dû aux articles terminaux , qui sont beaucoup plus robustes que ceux du genre des Scolo- pendra. Chez les Sculigera, elles sont, au contraire, filiformes et extrêmement al- longées. Certains Myriapodes manquent d'yeux {Polydesmus, Dlaniulus , Cryplops et Geophilus) ; chez les Scolopendra , les Plaiyulus elles LHhobius, ces organes sont stemmatiformes, et plus ou moins nom- breux ; dans le genre des Plalydesmus , ces mêmes organes sont très gros et uniques de chaque côté. Chez les lulus , ils sont très rapprochés; tels sont encore les Pollijxenus et les Zephronia. Enfin , ils ont , dans les Sculigera, l'aspect des yeux composés de la plupart des Crustacés. Une particularité re- marquable signale le développement des organes de la vue chez quelques esi>èces qui ont été étudiées par M. P. Gervais : les yeux, beaucoup moins nombreux dans le jeune âge, apparaissent successivement à mesure que les autres organes se développent. Si nous éludions maintenant les organes internes de ces animaux , nous verrons que les Myriapodes ont leur système nerveux parfaitement conforme aux autres animaux articulés; ils sont même un exemple au moyen duquel la disposition normale de tout ce type peut être le mieux comprise ; les nerfs principaux forment sur la ligne médiane du corps, au-dessous du canal in- testinal, une série de ganglions, et chacun do ces ganglions correspond à un des anneaux du corps; tous donnent naissance à des fila- ments plus ténus qui s'en échappent laté- ralement: le nombre des ganglions princi- 52f niYR paiix o.a donc proportionnel à celui des aiinc.'iiu du corps, et coiiiiiie dans certaines espèces ceux-ci sont incomparablement plus nombreux chez les ailultes que chez les jeunes sujets, les ganglions varient eux- mêmes en nombre. Tréviranus a fait con- naître avec soin ce système important de l'économie des Myriapodes, ainsi que celui de plusieurs autres espèces , dans son Mé- moire sur Tanatomie de quelques espèces de celte classe. Nous devons dire aussi que M. Nevvport a étudié le système nerveux de ces animaux , particulièrement dans les genres des Scolopendra, Geophihis , Polydes- mus et Mus. Ce Mémoire fort intéressant a été inséré dans les Phil. hans. ofthc roy. societ. of Lond. , 1843, p. 343, pi. II, flg. 1,6,11. Voici l'extrait que nous croyons devoir donner de ce travail remarquable: Le cerveau des Myriapodes est formé par l'agrégation de ganglions séparés (1) , pla- cés au-dessus de l'œsophage. Les ganglions de la première paire sont toujouts les plus petits, et donnent origine aux nerfs des an- tennes. Ceux de la seconde paire, placés im- médiatement en arrière , sont, comme dans les Insectes, les organes de la volonté, et re- présentent le cerveau des vertébiés. Ce sont en réalité, comme je l'ai montré ailleurs, les analogues des corps quadrijumcaux ; ils four- nissent des nerfs aux organes de sens spé- ciaux , comme les yeux. Ils sont plus déve- loppés que les ganglions des antennes , et ne cessent d'augmenter d'importance jusqu'au moment où l'animal est parvenu à son plus haut degré de perfection. Ils sont encore très volumineux, même quand ceux des an- tennes sont presque nuls, comme dans les larves des Lépidoptères, et même quand les yeux manquent entièrement, comme dans toute une famille de Cliilognatbes, \cs Poly- dcsmidœ. Ils sont en communication, au moyen de deux cordons descendant de cha- que côté de l'œsophage, avec les ganglions (i) Ufpuii que ce Mimoirc a ili présenté à la snrii-té r 11 paraît que, jusqu'à cette époque, ces auimauxj laissés dans leur état de tranquil- MYR lité, ne quittent pas volontiers la place où ils sont édos. Quand je fis, le 18 mai, la révi- sion d'un de leurs nids, je trouvai les indi- vidus se reposant les uns auprès des autres, et occupant la même situation respective qu'ils avaient lorsqu'ils n'étaient encore que des œufs. Les coques ouvertes de leurs œufs se trouvaient encore parmi eux ; mais chaque individu avait échangé alors sa première peau, et l'on en voyait encore les dépouilles auprès d'eux. Il n'est donc pas étonnant que Bcgécr, qui n'a aperçu l'Iule éclos que lors- qu'il apparaît déjà hexapode, ait encore trouvé auprès de lui les coques d'œufs vides. Au contraire, M. Savi, ayant aperçu les em- bryons apodes, n'a fait, à ce qu'il paraît, la révision que dix-huit jours plus tard , et, ayant trouvé alors leur dépouille, il en a conclu qu'elle était la première. )) Quant à mes individus, chacun d'eux, après celte première mue, comme je le pré- sume, a acquis la forme de l'animal adulte. C'était un Iule d'une ligne et demie de long, qui avait avec la tête trois simples et puis six doubles paires de pattes, ou en tout trente pattes (fig. 9). La couleur dominante de son corps était tout-à-fait blanche, avec une tache brune sur le cinquième segment, près de son bord postérieur, et un point de la même couleur sur chacun des cinq segments sui- vants, également à leurs bords postérieurs, dcnianièrequecescinq points avec lasixième tache étaient disposés en une série régulière qui ornait chaque colé de l'animal. D'ici jusqu'à l'extrémité postérieure du corps, il avait encore sept segments, mais toujours plus courts et sans ces points. Ces derniers segments étaient encore sans pattes. Les bords postérieurs de tous les segments, et sur- tout les derniers, étaient garnis de poils. Les antennes présentaient déjà leurs sept arti- cles, apparents comme chez les adultes, et c'est à cette époque que j'ai aperçu pour la première fois le rudiment du crochet qui distingue cette espèce dans son état adulte. Ce rudiment consistait en une dent aiguë qui se faisait voir sous le dernier segment du corps. L'œil n'était encore qu'un simple point noir situé vers le haut des antennes. )) J'ai observé que plusieurs paires de pattes ne se développent que quand l'animal a déjà déposé sa dépouille. Un individu qui ne pré- sentait que les douWes paires de pattes, deux MYR heures plus tard a pressent*? deux pattes an- térieures , et bientôt après les postérieures de la septième paire; de sorte qu'il y avait déjà trente-quatre pattes développées. Je R'at jamais pu saisir de l'œil si ces pattes successives, avant qu'elles apparaissent, sont recouvertes et resserrées contre le corps par quelque espèce de tunique qu'elles déchirent en se développant. Mais ce que j'ai constaté, c'estqu'elles sont d'abord presque fixes, dé- biles, et que le degré de leur mouvement les fait différer des anciennes. » Au commencementde l'année 1838, j'ap- portai quelques individus de différente gros- seur, des Platyulus Audouinianus Gtrv., et je les mis avec du bois pourri dans un pe- tit bocal que je recouvris de feuilles de Cou- drier ; je me proposais de leur procurer toutes les commodités possibles, attendu que je m'étais précédemment convaincu qu'il est extrêmement difficile de les conserver vi- vants. Dans les premiers jours du mois de juin, je voulus voir s'ils se trouvaient en bon état; mais, en soulevant avec des pinces une feuille chargée d'une certaine quantité de bois pourri, je fus bien étonné d'aperce- voir que le plus grand individu, qui était une femelle, entourait de son corps, qui était contourné en spirale, un paquet d'œufs ré- cemment pondus, et se tenait dans cette position sans donner aucune marque de mouvement. Ce paquet d'œufs, touché lé- gèrement avec une petite ba{^;uelte, se divisa en plusieurs parties, dont l'une resta attachée sous la tête de l'animal, d'où je conclus que c'est là que sont situés les orifices de l'ovi- ducte des femelles. Ces œufs étaient si petits qu'à peine pourrait-on leur assigner un tiers de la grosseur de ceux des Iules. La couleur était fauve-clair, à peu près la même que celle du dessous de l'animai. Ayant égard à la difficulté qu'on éprouve d'élever ces ani- maux, je m'abstins d'examiner souvent la ponte de celte femelle, et, lorsque je la revis une semaine plus lard , c'est-à-dire le 17 juin, elle se trouvait encore dans la même position ; mais les œufs étaient presque tous dispersés. J'en comptai environ cinquante. Un d'eux, observé au microscope, ne m'a rien offert, si ce n'est un certain obscur- cissement plus étendu à l'un qu'à l'autre bout. Trois jours plus tard, on pouvait voir, même à l'œil nu, quelques œufs se fendre MYR 535 en deux. Entre la coque d'un de ces œufs fendus, j'aperçus un corps blanc, plat, ar- rondi presque en cercle, comme échancré en un point de la circonférence, semblable à une petite graine qui commence à paraître dans le germe des plantes légumineuses (fig. 10). Ce corps graniforme était analogue à l'embryon des Iules dont je viens de par- ler. Il se déplia bientôt en un êtresemblabie à une petite écaille, c'est-à-dire plat, pres- que aussi large que long, voûté, pourvu de six pattes et d'une paire d'antennes, à corps composé de segments, et capable de se rou- ler en boule (fig. 11). L'animal, à celte époque, avait une couleur jauneblanchàtre ; il était à demi transparent, couvert de pe- tits poils en plusieurs endroits, et principa- lement aux bords des segments et des arti- cles. Les plus longs de ces poils étaient ceux qui garnissaient le dernier segment posté- rieur; mais ils n'étaient pas moins appa- rents sur les antennes. On pouvait voir très distinctement les cinq articles de ces derniè- res, diminuant toujours vers le haut. Au- dessus se laissaient voir les rudiments des yeux, des points noirs très petits , très rap- prochés sur la tête, et presque triangulaires. Le nombre, difficile à discerner, des segments du corps, paraissait ne pas surpasser quatre, outre la tête. Dans cette période de son âge, l'animal mouvait sans cesse et avec force ses antennes; mais il ne pouvait pas encore se servir avec dextérité de ses pattes, doni sur- tout la dernière paire était presque immo- bile. Ne pouvant pas même se retourner sur un verre poli , où je l'observais, il tendait continuellement à se rouler en boule (fig. 13). Comme les individus isolés pour l'observa- tion microscopique périssaient bientôt, et que ceux qui restaient dans le flacon souf- fraient évidemment à mesure que je les inquiétais , il m'a été impossible de vérifier exactement les époques de leur développe- ment successif. Ce qui est remarquable, et que je crois avoir constaté tant sur les Iules que sur les Platyules, c'est que les petits in- dividus, étant encore hexapodes, ont déjà leur quatrième paire de pattes, mais qui ne se développe que peu de temps après. Lors- que j'observai cette progéniture, le 25 juin, je trouvai des œufs encore fermés, d'autres fendus, des individus hexapodes , et enfin d'autres à huit pattes (fig. 12-14). Ces divers 536 MYR degrés de maturité, observés en même temps cl dans le même nid, prouvent que les œufs n'avaient été pondus qu'à des époques bien dilTérenles. « Ici s'arrêtent les rciherclies de M. Waga; l'exposition accidentelle et pro- longée du flacon au soleil, ayant causé le dé- périssement de tout le nid, a privé ce con- sciencieux observateur du moyen de poursui- vre ces intéressantes investigations. A ces détails, que M. Gervais a eu occasion de conGrmer dans plusieurs points et d'éten- dre sur plusieurs autres, nous devons néan- moins, pour être complets, opposer ceux qu'a publiés M. Savi, qui dit tout le contraire de ce qu'a avancé Degéer, car il admet que les Iules n'ont pas de pattes lorsqu'ils cclosent. Jusqu'en 1843, les observations de M. Savi avaient été presque mises en doute , et M. Waga est le premier qui, après une étude consciencieuse de ces animaux, ait conOrmé ce qu'avait avancé le savant Italien dans son Mémoire. En effet, M. Waga démontre pour- quoi, dans son travail, les observations de M. Savi ne sont pas d'accord avec celles de Degéer: c'est que ce dernier naturaliste n'a aperçu l'Iule éclos que lorsqu'il était hexa- pode, et que M. Savi, au contraire, a vu les embrjons apodes, c'est-à-dire après que les œufs sont fendus pour livrer passage aux jeunes Iules. Degéer a aussi constate que le PoUt/xenus, qui a douze paires de pattes lorsqu'il est adulte, en présente un moins grand nombre à une époque moins avancée. Quelques uns de ceux qu'il observa n'avaient que six paires de pattes, et d'autres trois seu- lement. Il est à remarquer, dit l'auteur, que les pattes des jeunes Iules sont plus grandes, à proportion du volume du corps, que celles de ceux qui ont acquis leur juste grandeur. Une observation fort remarquable que l'on doit à M. P. Gervais, et dont ni Degéer ni M. Savi ne font mention, c'est que les va- riations portent, non seulement sur les seg- ments et sur les organes de la locomotion, mais encore sur les yeux, qui sont eux-mê- mes bien moins nombreux chez les jeunes que chez les adultes. Dansleslules parfaite- ment développés, les yeux, qui apparaissent de chaque côié de la tête comme une tache triangulaire d'un noir profond, sont compo- sés de petits ocelles disposés eux-mêmes en lignes parfaitement régulières et d'une ma- nière tout à fait géométrique. Le nombre MYR des ocelles chez un jeune Iule qui n'avait encore que quelques anneaux au corps et sept paires de pattes, était de six seulement; ils étaient sur trois lignes et déjà disposés en triangle équilaléral: la première ligne ne présentait qu'un seul ocelle, la seconde en avait deux, et la suivante trois; chez un in- dividu un peu plus âgé, une nouvelle ran- gée de quatre s'était déjà montrée. Les vé- ritables Insectes, c'est-à-dire les hexapodes, n'olTrentaucunexempledecesmodiOcations; les yeux des lulus, qui varient, comme nous venons de le dire, sont donc beaucoup moins fixes et sans doute moins parfaits que ceux de ces animaux. Rappelons aussi que, parmi les Myriapodes, il est des animaux fort voi- sins des Mus qui ne présentent aucune trace d'yeux, même dans l'état adulte : tels sont les Blaniulus et les Polydesmus. Chez d'autres ces organes affectentdesdispositions plus ou moins régulières. Groupés en amas chez les PoUyxenus, où ils n'avaient pas été observés jusqu'à ces derniers temps, ils ont une forme à peu près semblable chez les Zephronia, tandis que chez les vrais Glome- ris ils sont disposés en une série linéaire sur chaque côté de la tête. Enfin , dans un genre que nous avons établi dernièrement et auquel nous avons donné le nom de Pla~ tydesmus , ces mêmes organes sont uniques de chaque côté de la tétc, et se présentent sous la forme d'yeux lisses. M. P. Gervais a constaté aussi un fait analogue chez les Lilholius forcipatus , es- pèce fort commune dans nos contrées, et quoiqu'il n'ait pas suivi exactement le dé- veloppement de ces Myriapodes, nous de- vons cependant rapporter ce que leur étude lui a présenté. Ces animaux, que tout porte à supposer ovipares , bien qu'on n'ait réel- lement point encore décrit leurs œufs, ont également les anneaux du corps, et par suite les pattes , moins nombreux dans leur premier âge. Toutefois, on se tromperait gravement si l'on essayait de considérer celte particularité comme générale; car les Scolopendra qu'a observées Audouin ont , ainsi qu'il l'a dit à M. Paul Gervais, leurs pieds déjà complets, et les anneaux de leur corps sont tous développés. On pourrait peut-être admettre que celte différence en- tre deux animaux si voisins lient elle-m.êmeà leur mode de parturilion , et que l'ovovivi- MYR parité des Scolopendres proprement dites explique le développement, déjà fortavancé, de leurs petits. Les mœurs des Myriapodes varient selon la nature des faniilles auxquelles ces ani- maux appartiennent. Cerlaiiies espèces sont frugivores, comme les lulus, les Glomeris, les Plaiijulus, etc. ; d'autres attaquent, au contraire, des animaux pour s'en nourrir : telles sont les Scolopendra ; celles du vrai genre Scolopendra se servent en même temps, pour retenir leur proie, de leurs crochets postérieurs et de ceux dont la bouche est ar- ïnéc; ceux-ci ont à leur extrémité une petite ouverture par laquelle s'écoule la sécrétion d'une glande spéciale. C'est à l'épanchement de ce liquide dans la plaie que les Scolopen- dra doivent la cruelle irritation qui ne tarde pas à s'y développer; toutefois, elles ne sont réellement pas dangereuses. A ce sujet, Je ferai observer que pendant mon séjour en Algérie, et lorsque j'étais à la recherche des Insectes , j'ai été quelquefois mordu par la Scolopendra Scopoliana. La morsure de cette espèce, quoique causant une dou- leur excessivement vive et un gonflement assez fortement prononcé, ne cause jamais des accidents fâcheux , si ce n'est un en- gourdissement de quelques heures, et qui finit par se dissiper. Celles de petites es- pèces , Lithobius et Geophtlus , qui vivent dans le Nord , sont bien moins irritantes. C'est dans les lieux humides, sous les mous- ses qui couvrent le pied des arbres, sous les ccorces de ces derniers , et quelquefois dans les habitations, que vivent les Myria- podes. La plupart craignent la sécheresse; ils ne tardent pas à périr s'ils y restent exposes pendant un certain temps ; mais, placés dans les conditions plus favorables, ils sont, au contraire, très vivaces , et il suffit, pour les conserver ainsi pendant plusieurs mois , de les tenir à l'ombre dans un vase rempli de terre ou de mousse ; ils s'y enferment aisé- ment, else creusentdans toutes les directions des chemins qu'ils ont besoin de traverser. 11 est facile d'observer combien la plupart d'entre eux sont lucifuges : ils passent tout le jour sous la terre ou au milieu de la mousse, et quand le soir est venu , ils s'a- gitent à la surface. Quelques Scolopendres sont électriques, ou mieux, phosphorescen- tes , c'est-à-dire qu'à certaines époques de T. VIII. I\JYR 537 l'année elles transsudent une matière lu- mineuse, qui marque en une raie plus ou moins brillante le passage qu'elles viennent de parcourir. Une de nos espèces a reçu , à cause de cette particularité, la dénomina- tion de Geo])/u7us e/ec/Dcus ; une autre est appelée G. p/io.s-p/ioreits. Celle- ci est exotique et peu connue; mais la précédente est une de celles qu'on rencontre le plus fréquemment chez nous. Le G. carpophagus présente par- fois la même propriété. C'est surtout entre les anneaux et au-dessous du ventre que la sécrétion cutanée de \à Scolopendra se fait en plus grande abondance. Chez les lulns , ces organes sont beaucoup plus évidents, car ce sont des espèces de sacs placés sur les cotés de chaque anneau du corps , au-dessus du stigmate de la trachée; la partie de la peau qui les environne est le plus souvent d'une couleur fort tranchée, et qui a plus ou moins d'analogie avec celle de la matière sécrétée. Celle-ci est toujours assez fortement odo- rante, et dans les diverses espèces indigènes, elle imite, à s'y méprendre, l'odeur du gaz acide nitreux. M. P. Gcrvais a cherché à s'assurer de la nature de ce produit d;ins VMus lucifugus, et a reconnu qu'il n'est ni acide, comme on pourrait le croire, ni alcalin d'une manière positive. Cette matière en petite quantité, difGiile par conséquent de s'en procurer beaucoup, est sans action sur le papier bleu du tournesol. Un des traits les plus curieux de la physiologie des My- riapodes, et surtout des Scolopendres, est la manière dont ils résistent aux plus gran- des mutilations. M. P. Gervais a C(iri'ervé des Géopliiles pendant un et miMue deux jours dans l'eau , et ils n'ont point cessé de vivre; et il a vu un des fragments posté- rieurs de ces animaux remuer encore quinze jours après avoir été séparé du reste du corps. Quand on arrache la tête à un Géo- phile, on le voit aussitôt marcher dans le sens de la queue , et il peut vivre airvsi pen- dant quelque temps. Si on lui enlève ensuite l'extrémité anale, il recommence d'abord à marcher en sens contraire , comme pour fuir l'objet qui vient de le blesser , mais on peut bientôt remarquer qu'il n'a plus alors de direction bien déterminée , car il s'avance tantôt d'avant en arrière , et tantôt d'arrière en avant. Les Iules sont beaucoup moins vi- vaces que les autres animaux de cette classe. 08 638 ÎMYT^ La distribution à la surface du globe des espèces de la présente catégorie est encore loin de pouvoir être indiquée d'une manière positive; car on connaît encore un trop petit nombre de celles qui y existent pour rien dire de général sur ce sujet. Quelques espèces habitent un espace assez considérable ; c'est ainsi , par exemple, qu'on Tenconirela Cermalia(Sculigera)ayancoides, depuis le nord de l'Europe jusqu'en Egypte et en Barbarie; mais c'est à tort qu'on a prétendu qu'il en était, comme de la Scolo- pendra morskans , de communes aux parties chaudes de l'ancien et du nouveau monde. On a, en effet, confondu sous ce même nom de morskans, des animaux sans aucun doute congénères , mais entre lesquels il est facile de reconnaître des différences spécifi- ques. Nous laisserons donc le nom spécifique de morskans seulement à l'espèce de l'Eu- rope méridionale (1). Les Myriapodes qui se trouvent en France appartiennent aux deux ordres de la classe, et représentent à peu près tous les genres de cette dernière. Plus nombreux au sud qu'au nord, ils ont, dans les contrées mé- ridionales, une grande analogie avec ceux de l'Italie et de l'Espagne , et quatre d'entre eux se retrouvent dans le nord der.\frique; ce sont : la Cermalia {Sculigera] araneoidcs, le Crespedosoma polydesmoides, et les Pohj- desmus complanalus et pallipes. Quant à la répartition géographique des genres, elle est moins régulière, caria plu- part de ceux qui possèdent plusieurs espèces se trouvent en même temps représentés par des espèces différentes, il est vrai, dans des régions bien distinctes. Certains genres sont propres non seulement à un continent ou deux, mais ils peuvent être cosmopo- lites. On trouve des Scolopendres dans l'an- rien elle nouveau monde, mais nous n'en connaissons pas encore de l'Australie. Quant aux Polydesinus , nous en avons vu d'Eu- rope, d'Asie , d'Afrique , de l'Amérique septentrionale et de l'Amérique méridionale, ainsi que de la Nouvelle-Hollande. Les Scu- tigères (Cermaties), que nous citions plus (i) Dans noire llisl. nal. lUs Criist , 43 quefois en guise de Houblon pour la fabrica- tion de la bière, mais cette substitution n'est pas sans inconvénients; enfin leur in- fusion était fréquemment usitée en Europe avant l'introduction du Thé. 2. MvRicA ciniEn, Myrica cerifcra Linn., vulgairement connu sous les noms (VArbre à cire, Cirier de la Louisiane. C'est un arbris- seau ou un petit arbre toujours vert qui s'é- lève à 3 ou i mètres; il abonde en certaines parties de l'Amérique septentrionale, parti- culièrement dans la Virginie, la Louisiane et la Caroline, dans les lieux humides et maré- cageux. Il ressemble pour le port au précé- dent, mais il s'en distingue par sa taille au moins deux fois plus haute, par ses feuilles persistantes, plus larges, à dents de scie plus marquées, par ses chatons mâles à écailles non luisantes, et surtout par sou petit fruit globuleux, que recouvre une couche de ma- tière blanche et comme onctueuse. Cette ma- tière, qui donne à cette espèce presque toute son importance, n'est autre chose que de la cire qu'on extrait assez aisément et en assez grande abondance pour la faire servir aux usages économiques. Pour cela , ou jette les fruits dans de l'eau bouillante; après quel- que temps, la couche de cire qui les recou- vrait s'en sépare et vient surnager; elle est alors verdâtre, mais il est facile de l'épurer et de la blanchir. Un procédé plus rarement employé consiste à jeter seulement de l'eau bouillante sur ces fruits; on obtient ainsi une cire moins abondante, mais plus pure et colorée seulement en jaune pâle. De quel- que manière qu'elle ait été obtenue, la cire de Myrica est ca.ssante au point de pouvoir être réduite en poudre; mais il suffit de la presser fortement pour la rendre flexible et ductile comme celle des Abeilles. Préparée en bougies, elle se consume lentement, et en brûlant elle répand une odeur aromati- que. En Europe, on a tenté la culture de cet arbuste dans le but d'en obtenir la cire; mais, quoiqu'on ait cru reconnaître que les individus cultivés donnaient une plus graiidc quantité de cette matière que ceux qui crois- sent spontanément, ces essais n'ont pas amené jusqu'à ce jour de résultats importants. Dans la Caroline, on confectionne avec celle substance une sorte de cire à cacheter. La racine du Myrica cirier est astringente, et elle entre dans la malière médicale des Amé- 544 J\1YR ricains. A l'dtal cultivé, et soiss le climat de Paris, cet arbrisseau doit être couvert pen- dant l'hiver ou rentré en orangerie; on le multiplie de graines, de marcottes ou de re- jetons. Le Cirier de la Louisiane n'est pas la seule espèce du genre qui donne de la cire en as- sez grande abondance. Ainsi, le M. cordifvlia Linn., du cap de Donne-Espérance, et quel- ques autres, peuvent également être utilisés sous ce rapport; mais aucune de ces espèces n'est arrivée à cet égard au même degré d'utilité que celle qui vient de nous oc- cuper. C. Comptonîa, Banks. Fleurs mâles à six étamines; écaille hypogyne portant intérieu- rement une petite glande. Ces caractères, les seuls qui résistent à la comparaison exacte des 3/(/rico et des Comptonia, ne permeltcnl pas de regarder ces derniers comme consti- tuant un genre distinct et séparé. Ce sous- genre renferme une espèce intéressante, le COMPTON A FF.UILLES DE CÉTÉUACH, ComptOllia aspleniifolia Banks, joli arbrisseau de l'A- mérique septentrionale, remarquable par ses feuilles allongées-étroites, semées de points résineux brillants, divisées sur leurs deux côtés et dans toute leur longueur en lobes obtuset égaux entre eux, qui les font ressem- bler aux frondes du Célérach. Il est très rus- tique et se cultive en terre de bruyère. On le propage ordinairement par rejetons ou par marcottes, rarement par graines. (P. D.) 1\IYRICACÉES. Myricaccœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones, établie par L.-C. Richard (Aimai, de F>\, 193 ), et gé- néralement adoptée. Les caractères de cette famille sont les mêmes que ceux du g. My- rica, le seul qu'elle renferme. To]/., en con- séquence, l'article mvrica. IMVRICARIA. BOT. PU. — Genre de la famille des Tamariscinées, établi par Des- yiu\{in Annal, se. nat., IV, 348). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Europe et de l'Asie. Voy. TAMAHISC1NÉES. WYRIQIîVE. cuiM. — - On donne ce nom à la cire que produisent plusieurs espèces de Myrka. Voy. ce mot et ciuk. HIYRIIVA. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Papillonides, établi par Fabricius. Les Mynna ont de grands rapports avec les Érycines; ils en diffèrent principalement par les palpes qui, M Y II dans ces derniers , sont beaucoup plus courts , et par les pattes antérieures très courtes et point propres au mouvement, au moins dans un des sexes. Ce sont des Papil- lons d'assez petite taille , et ornés quelque- fois de couleurs très brillantes. On n'en connaît que quelques espèces exotiques, dont le type est la Myrina jafra God. {Encyc. mclhod., l. IX, p. 593), qui habite l'Ile de Java. (L.) *AIVRIOCEPnALL'S ( ."vpe'o; , innom- brable; x(fx'>-n, tète). BOT. PD. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Dcniham {in Enumerat. plant. Iliigel, p. Gl). Petit arbrisseau de la Nou- velIc-lluUande. Voy. composées. MVSUOCOCCLM {y-^p^^i, innombrable ; xxx^o , coque). BOT. cr. — Genre de Cham- pignons gasléromycètes, établi par Frics (Syst. , Il , 304) pour des espèces qui crois- sent par groupes arrondis sur les bois pour- ris. La seule espèce connue est le M. prœ- cox Fr., qui se développe au printemps dans les bois. aiVRlODACTYLOIV , Desv. (m Jouni. Bol., 1809, p. 307). BOT. CR. — Syn. de Chelùphora, Schrank. *i>liR!QGY.\E (nvpio;, innombrable; ;-'vvi, pistil). BOT. PH. — Genre de la fa- niille des Compo.-écs-Sénécionidées, établi par Lc.'^sing (in LinuœaM , 219). Herbes abondantes dans l'Asie et lOcèanie. Voy. COMI'OSIT.S. ilîVRIOMALA, Liiidl. (m Bol. Reg. , U. 19oG). BOT. PH. Voy. PllOTlMA , Liiidl. *AlYRIOi\iE.MA ( (xupt:'5 , innombrable; t7,j.'Ji, filament), bot. eu. — (Phycces.) Ce genre, aéé par M. Grevillc {Crypl. F/.)dans la tribu des Batrachospermécs, a pour carac- tères : Fronde gélatineuse, étalée, formée de lilaments'très courts, articulés, en mas- suc, redressés et le plus souvent simples ; capsules situées vers la base des filaments. Les Myrionèmes sont de petites plantes qui croissent ordinairement sur les Algues ma- rines, et s'y montrent sous la forme de pe- tites taches. Une des espèces les plus com- munes est le M. slrangulans Grev. , qui se rencontre sur les Ulvacées. (Bréb.) MYRIOPHYLLE. Myoriphyllum, Linn. ((j.upco;, dix mille; ~ov , feuille), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Halo- MYR ragées, de la Monœcie polyandrie dans le système de Linné. On en connaît aujour- d'hui au moins 20 espèces, répandues dans les eaux douces de presque toute la surface du globe, et dont quatre appartiennent à notre flore. Ce sont des plantes herbacées, submergées, et dont les fleurs seules vien- nent s'élever au-dessus de l'eau ; leurs feuilles, opposées ou veriicillées, sont divi- sées en lanières filiformes ; leurs fleurs sont petites , solitaires aux aisselles de Teuilies normales ou rudimeniaires, et, dans ce der- nier cas, elles forment une sorte d épi ter- minal ; les supérieures sont mâles, les in- férieures femelles. Elles présentent: un ca- lice à tube adhérent, à limbe supère , 4- parli ; quatre pétales alternes au calice, qui restent très petits ou avortent même dans les fleurs femelles; presque toujours 8 éta- niines, rarement 6 ou 4, qui manquent dans la fleur femelle; celle-ci se distingue par son ovaire adhérent, à 4 loges contenant chacune un seul ovule suspendu, surmonté de 4 styles très courts, que terminent 4 stig- mates épais. A ces fleurs succède un fruit formé de 4 ou plus rarement de 2 coques dures, surmontées chacune d'un style per- sistant, indéhiscentes, et renfermant une seule graine renversée. Les deux espèces de ce genre les plus communes dans nos con- trées sont les MyriophxjllumspicatumLinn., et M. verlicillaium Linn. , qui abondent dans les eaux stagnantes ou dontio courant est lent et peu prononcé. (P. D.) MYRIOPHYLLE, Myriophyllus ( f^vpcbç , dix mille ; ov, feuille), bot. — Celte épi- thète a été appliquée à certaines plantes qui ont des feuilles ou des divisions très décou- pées. Ex. : Ranunculus myriophyllus, Dalea myriophylla (Fougère), Caulerpa myrio- phylla (Algue). MYRIOTHECA, Commers. (m Juss. Gen., 15). bot. pu. — Syn. de Maratlia , Swarlz. MYRIOTREMA, Fée {Meth., 3l;Crypt. cort. , t. XXV, f. 1,2). BOT. CR. — Syn. de Lecidea, Achar. MYRIOZOO\ (fj-vpi'oî, dix mille; Çùjsv, animal), polyp., brvoz. — Nom proposé par M. Ehrenberg pour le genre précédemment nommé Myriapora par M. de BIninville. (Du.) MYRIPXOIS {u^p'.rzr.o;, qui exhale des T. VUI. MYR )45 parfums), bot. pu. — Genre delà fiimillc des Composées-Mulisiacées, établi par Bungc {Enum. pi. chin. boréal., 38). Arbrisseaux des montagnes de la Chine. Voy. composées. MYRIPRISTIS (vvpc'o;, dix mille ; roiV/, scie). P0IS3. — Genre de l'ordre des Acan- thoptérygiens, famille des Percoulcs, à plus de sept rayons branchiaux, établi par G. Cu- vier {lièg. anim. , t. H, p. ItiO). Ces Pois- sons ont tout l'éclat, les formes, les écailles des Holocentres; mais leur préopercule a un dMible rebord dentelé, et manque d'é- pine à son angle. Ils ont une vessie nata- toire divisée en deux; la partie antérieure est bilobée et s'attache au crâne par deux endroits où il n'«st fermé que d'une mem- brane, et qui répondent aux sacs des oreilles. Les Myripristis sont remarquables au pre- mier aspect par les dentelures qui garnis- sent les joues , les opercules et le bord des écailles. Ils se trouvent dans les parties chaudes des deux Océans. L'espèce la plus curieuse est le M. Jacolus Cuv. et Val. (vulgairement Frère Jacques , à la Martini- que). C'est un poisson d'une beauté ravis- sante, et qui égale en éclat la Dorade de la Chine, la plus rouge cl la plus brillante. 11 n'atteint guère que 20 à 22 centimètres de longueur. (M.) MYRISTICA, BOT. PU. — Voy. musca- dier. MYRISTICACtES. Myrislicaccœ. bot. pn. — Famille de plantes dicotylédones éta- blie par R. Brown {Prodr. , 399), et géné- ralement adoptée. Ses caractères principaux sont : Fleurs dioiques, unisexuelles. Pé- rianthc simple, membraneux, tubuleux, urcéolé ou campanule, 3-fide ou rarement 2-4-fide, dont l'eslivalion estvalvaire. Fleura mâles: Élamines 3-15, monadelphes; filets réunis en une colonne cylindrique ou tur- binée, brièvement dentelée au sommet. An- thères extrorses, fixées sur les dents de la colonne, libres , à 2 loges s'ouvrant longi- tudinalement. Fleurs femelles : Ovaire uni- que (très rarement deux, soudés à leur base), libre, à une seule loge 1-ovulée (très rare- ment bi-ovulée). Style très court ou nul; stigmate lobé ou indivis. Le fruit est une baie capsulaire , uniloculaire, à 2 valves in- divises ou quelquefois bifides, monosperme. La graine est dressée, enveloppée d'un arillc charnu , découpée en lanières profondes ; G9 'AG MYR son li'L'timcnt propre est épais , crustacé , IraviTsé irrégulièrement par des rugosités. Embryon très petit , à la base du péri- sperme, à radicule cylindrique, très courte, infère. Les Myristicacées sont des arbrisseaux ou des arbres quelquefois très élevés , et géné- ralement remplis d'un suc rougeâtre, à ra- meaux ordinairement cylindriques , quel- quefois ancipités , couverts d'une écorce souvent réticulée , et d'une pubescence furfuracée. Les feuilles sont alternes, dis- tiques, brièvement péliolées, coriaces, sim- ples, très entières, pubescenles et sans sti- pules. Les fleurs, petites, blanches, bleues, ou couvertes extérieurement d'une pubes- cence ferrugineuse , et glabres intérieure- ment, sont axillaires ou terminales, dispo- sées en grappes ou en faisceaux. Les espèces de celte famille croissent principalement dans les régions tropicales de l'Asie et de l'Amérique. Celte petite famille, établie aux dépens des Laurinées , se dislingue principalement de celle dernière par ses fleurs complète- ment unisexuelles et dioïques , par ses éta- mines soudées, et par son embryon contenu dans un endosperme ruminé. Les genres qu'elle renferme sont au nombre de trois , et ont été nommés : Myristica (Muscadier), Linn.; Knema, Lour.; Pyrrhosa, Blum. Voy. principalement l'arlicle muscadier. (B.) ♦MIRMACIIIXEIVUS, ou mieux MYR- MECOXEIVLS ( f;.vp,^.-/)? , fourmi; ^hoi , hôte). INS. — Genre de Coléoptères létra- mères, famille des Xylophages , créé par nous {Revue enlomologique de Silbermann , 1835, p. 263), avec une espèce des environs de Paris , qui habite dans le nid de la For- mica fusca, et qui a été retrouvée de même dans d'autres contrées de l'Europe fort éloi- gnées les unes des autres. Le type est le M. sublerraneus. M. Guérin-Méneville a dé- couvert depuis, dans la tannée d'une serre chaude des environs de Paris, une seconde espèce de ce genre, à laquelle il a donné le nom de M. vaporariorum. (C.) *MY11MACICELUS ((..vp^n? , fourmi; x-fiHi, brillant), ins. — Genre de Coléoptè- res télramères, famille des Curculionides orlhocères, division des Apionides, créé 'par nous {Annales de la Soc. ent. de Fr. , t. 2, p. 358) et adopté par Schœnherr. Le type, ] MYR M. formkarius Ch., est originaire de l'Aus- tralie (Port-Jackson). (C.) MYRMARACIIIME. ARACim. — Syno- nyme de Myrmecia. Voy. ce mot. m\l\MEClA{fxipj.r,^, fourmi), arachn. — Genre de l'ordre des Aranéides, de la tribu des Araignées, établi par Latreille, et adopté par tous les aptérologisles. Dans ce genre, singulier par sa forme , les yeux sont au nombre de huit, inégaux entre eux, jiia- cés sur trois lignes .sur le devant du céphalo- thorax. La lèvre e>i ovale, allongée. Les mâchoires sont droites, allongées, dilatées et arrondies à leur exlrémiié. Les pattes sont allongées , fines; la quatrième et la première paire les plus longues; la seconde ensuite, avec la troisième la plus courte. On ne connaît rien sur les mœurs de ces Ara- néides, qui sont toutes américaines. L'es- pèce type est le Myrmecia fulva Latr. {Ann. des se. nal., îom. III, p. 27); cette jolie «spèce a été rencontrée au Brésil. (H. L.) MYRMECIA, Schreb. {Gen., n. 177). BOT. FH. — Syn. de Tachia, Aubl. *MYRMECIELA ( (j'W"? » fourmi; x/Uû) , courir vile), ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Cicindélides, tribu des Cténostomides, établi par M. Th. Lacordaire ( Révision de la famille des Cicin- délides, 1842, p. 40). Le type, la M. pygmœa Buq.,Lac., est originaire du Brésil. (C.) *MYRMECIUM (fj.ijpp-/)x('«, verrue), polyp, — Genre de Spongiaires établi par M. Gold- fuss pour une seule espèce fossile du calcaire jurassique, et caractérisé par sa forme sub- globuleuse avec un grand trou central au sommet; le tissu est formé de libres serrées et traversé par des canaux rameux, irradiés de la base à la circonférence. Ce genre dilfèro trop peu des Siphonia pour en être séparé. (Duj.) *MYR!11ECIZA. ois. — Groupe d'Oi- seaux indique par M. G.-R. Gray {List of gen. Birds., 1841 ). (E. D.) *MYRMECOBIIV.«. mam. — M. Lesson {Nouv. tabl. du règ. anim. , Mam., 1842) a créé sous ce nom une petite famille de Didelphes, dans laquelle il ne place que le genre Myrmecobius {Voy. ce mol). M. Wa- terhousse (Water. , Lib. Marsup., 1841) donne à cette même division le nom do Myrmecobiidœ. (E. D.) *MÏ»MECOBIUS ((J^wy)Ç, fourmi; MYR e'oç, vie). MAM. — M. Walerhousse [Proced. soc. Lond. , 1836 ) a df^crit sous ce nom un genre de Mammifères de la sous-classe des Didelplics, et qui a pour principaux carac- tères : Huit incisives à la mâchoire supé- rieure et six à l'inférieure ; pas de canines inférieures; molaires au nombre de huit à chaque mâchoire et de chaque côte; tète al- longée ; oreilles droites, médiocres; pieds antérieurs à cinq doigts, les trois médians plus longs; quatre doigts seulement aux pieds postérieurs; queue médiocre. L'espèce type de ce groupe est le Mxjr- mecobius fascialus Walerh. {loco cilalo). II a 2a à 27 centimètres du bout du museau à la région de la queue, et cet organe a 17 centimètres. Le pelage est, au-dessus, delà couleur d'ocre rougeàtre , entremêlé de poils blancs; la partie postérieure du corps est ornée de bandes transverses, alternative- ment noires et blanches, disposées d'une manière à peu près analogue à ce qu'on voit chei le Thijlacinus cynncephalns. Les par- ties inférieures sont d'un blanc jaunâtre; les pattes antérieures de la même couleur a leur partie interne, et d'un jaune pâle à l'externe; les postérieures sont aussi jaune- pâle, avec la partie interne des tibias blan- châtre et la plante des pieds nue; les poils de la queue sont mélangés de blanc, de noir et d'ocre ; chacune de ces couleurs pré- domine dans ces différentes parties. Cet animal habite la Nouvelle-Hollande, rivière des Cygnes, et il se nourrit presque exclu- sivement de Fourmis, comme l'indique son nom. Une seconde espèce, décrite également par M. Waterhousse et désignée sous la dé- nomination de M. Diemcnsis , se trouve, comme l'indique son nom , à la terre de Van-Diemen. (E. D.) MYRMECODA { jjypjmûSn; , semblable à une fourmi), ins. — Genre d'Hyméno- ptères porte-aiguillons, famille des Mutil- liens, établi par Latreille sur des femelles du genre Thynnus. En conséquence, ce genre doit être supprimé. Voy. thvnni s. MVRiVlECODIA {uAjpu-ny.6^n;, semblable aune verrue), dot. rn. — Genre de la fa- mille des Rubiacées-Cofrèacées-Gucttar- dées, établi par Jack {in Linti. Transacl., XIV, 122). Ses principaux caractères sont : Calice IVJYR 547 presque entier; corolle quadriOdc, dont le tube est velu intérieurement près de l'inser- tion des étamincs ; étamincs 4, plus courtes que la corolle; style plus long que les éla- mines, terminé par un stigmate simple. Le fruit est une baie ovée , quadriloculaire et tétraspermc. L'espèce princijiale de ce genre a été nom- mée par l'auteur Myrmecodia tuberosa; clic a été décrite et figurée par Rumphius {Ucib. Amb., VI, p. 119, t. 55, f. 2). C'est une plante parasite sur les troncs des vieux ar- bres; elle a la forme d'un tubercule grand et irrégulier, duquel s'élèvent quelques bran- ches courtes , à l'extrémité desquelles sont situées les fouilles. Celles-ci sont opposées, pétiolées,obovales-oblongues avec une courte pointe, atténuées sur le pétiole, entières et très lisses. Celle plante croît aux îles Mo|uques. *.\lViait;C0Vi01U'lIljS (piiop»)?, four- mi; popy/!, forme), ins. — M. Weslwood a désigné sous celte dénomination , dans la famille des Proctotrupiens , un genre qui paraît différer fort peu du genre Labeo. Il n'y rattache qu'une seule espèce , le M. ru- fcscens WcsUv. (Bl.) *.\nmii:COrilAG.\ (p.v>.r,?, fourmi; ipx'/'o, je mange), ois. — Groupe de Merles indiqué par M. de Lacépède (.Ue»?i. dcVIns- tilut, 1800-lSOl). (E. D.) *.\ÎYRS1£C01»I1AG.*.. M.4M.— Voy. l'ar- ticle FOL'llMILlDR. (E. D.) *i\!i{nîECOPHAGi\E.'E. MAM. — ra- mille d'E.Jenlés, indiquée par M. Lesson (A'oiiî;. tab!. du rcg. anim. , Main. , I3i2), el comprenant principalement le genre Four- milier ( Voij. ce mut). Les noms de MyrmC' cophagi , Vicq •■ d'Azyr ; Myrmecophagidœ, C. Bonap. ; et Mynnecophagina y Gray, sont synonymes lie Myrmecophagineœ. (E. D.) * MVRiMr.COPSIS (fAvpynï, fourmi; «i'I , aspect). INS. — M. Guérin (Voyage de la Cuqudle) désigne ainsi un genre que d'au- tres entomologistes ne séparent pasdes Thym; nus. Voy. ce mot. (Bl.) ^AnJWirXOrTERA (pvp.»)H, fourmi; Ttts'cov, aile). INS. — Genre de Coléoptères pcnlamèrcs, famille des Carabiqucs, Iribu des Cicrnilélèlcs , créé par tiermar (.Magasin do Zoologie, \»i3, p. I2i; Rcv.zool., ISii, p, 20?). Il ne se c(m["«e encore que il unf ;48 MYR espèce : M. er/rcgia, qui a été rapportée de Nubie (Fa50gl). (C). ♦MVRMEDOIVIA (uv'p;/-/)?, fourmi ; So-u'o, troubler ). ins. — Genre de Coléoptères hé- lérolarses, famille des Brachélytres, iribu des Aiéochariniens, créé par Erichson {Gen. et sp. Staphylinorum, p. 35). Il se com- pose de 30 à 40 espèces , dispersées en Eu- rope, en Asie, en Afrique et en Amérique. L'auteur les divise en aptères et en ailées. Nous citerons comme faisant partie de ce genre, les M. canaliculala, obscura F., lim- bata, collaris Pk. , humeraUs , ftmesta, Ingens et fuJgida Grav. Erichson a observé 4 articles aux tarses des quatres pattes an- térieures, et 5 aux postérieures. Ces In- sectes vivent cachés sous les feuilles, sous les détritus qui avoisinent les fourmilières, et font leur proie des Insectes qui les habitent. Ayant renfermé des Myrmedonia avec les précédents , nous avons trouvé ceux-ci peu de temps après privés de leurs têtes. Les Myrmedonia exsudent par leur corps une li- queur huileuse, qui est d'une odeur fétide. (C.) MYI\1\1ÈGES. INS.— M. Duméril désigne ainsi une famille d'Insectes hyménoptères, qui correspond à la famille des Hétérogynes de Lalreille, et à la tribu des Formiciensde M. Blanchard. MVKWELEOIV. INS. — Nom scienti- fique des Fourmilions. Voy. ce mot. MVRMIÎLÉOMIDES. Myrmdeonides. INS. — Famille de l'ordredesNcvroplères, de la tribu des Myrméléonides. Les Insectes qui la composent présentent les caractères suivants (Blanch., Hist. des Ins., édit. Fir- min Didot) : Antennes plus ou moins lon- gues , mais toujours renflées vers l'extré- mité. Corps long et grêle; palpes grêles, de 5 articles. Mandibules fortes, mais courtes, unidentées intérieurement. Yeux très sail- lants ; ailes larges et longues, très réticulées. M. Blanchard n'admet que 3 genres dans cette famille; ce sont: Myrmeleon, Linn. ; Ascalaphus, Fabr. , et Haplogenius , Burm. MYRMELEONIENS. Myrmeleonii. ins. — Tribu de l'ordre des Névroptères, carac- térisée par des ailes planes , presque d'égale grandeur; par des appendices buccaux de consistance solide; par des tarses de cinq articles; des antennes Oliformes, raulti- MYR articulées, etc. Nous diviserons celle tribu en quatre familles; ce sont les MyrméléO' nides, les Nénioplcrides , les Hémérobiides et les Panorpides. (Bi..) *M1IIME!W0RPHA (/^ivpuviï , fourmi ; poptpyî, forme), ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides , tribu des Hétéromy- zides, établi par M. Léon Dufour (Ann. des se. nat., 1833 ,218) pour un petit Insecte trouvé en Espagne sur des Gramens. L'unique espèce de ce genre a été nommée par l'auteur M. hrachyptera. (L.) MVR1\IICA (u.vpayi>, fourmi), ins. — Genre de la tribu des Formiciens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Latreille sur quelques petites espèces, dont les mandi- bules sont triangulaires et les palpes maxil- laires fort longs, composés de six articles. Le type du genre est la M. rubra {Formica rubra)Un. Voy. l'article fourmi. (Bl.) MVRlilCITES. Myrmicilœ. ins. — Groupe de la famille des Formicides , de l'ordre des Hyménoptères , caractérisé par l'abdomen, dont le premier segment forme deux nœuds, et par la présence d'un aiguil- lon chez les femelles. Nous rapportons à ce groupe les genres Cryploccrus, Lath.; Alla, V ahr. -f/Ecodoma, Latr.; Eriton, Latr.; Myr- mica , Latr. Voy. l'article fouumi. (Bl.) *A1YRMID0IV. MAM.— M. Wagler {Syst. d'Amph. , 1820) donne ce nom à un groupe d'Édentés. (E. D.) *MYRMIDOIV'E. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, établi par Mar- tius (iVou. gen. el sp., 111, 149). Arbris- seaux du Brésil. Foy. MÉLASTOMACÉES. lVIYRi\10S.\. INS. — Genre de la famille des Mutillides, de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par Lalreille et adopté par tous les entomologistes. Les Myrmoses se recon- naissent à des antennes presque filiformes, à des mandibules tridentées dans les mâles et bidentées dans les femelles, etc. On con- naît un petit nombre d'espèces de ce genre dont le type est la M. melanocephala Fabr. (alra Panz.) , qui est répandue dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) MYRMOTIIERA. ois. — Genre d'Oi- seaux créé par Vieillot aux dépens de l'an- cien groupe des Fourmiliers. Voy. ce mot. (E.D.) MYROBALANÉES. Myrobalançœ. bot. PU. — Tribu de la famille des Combrétacées. Voy. ce mot. MYROBALAIVS. bot. ph. — Ce nom a été donné, en Pharmucologic, aux fruits de diverses espèces de Tcrminalia. Voy. ce mot. niYROBALAI>IUS,Ga>rtn.(lI,90,t. 97). BOT. i'i{. — Voy. TF.tiMiNALiA , Lion. aiVKODEXDRON , Schrtb. ( Gen. , n. 901). BOT. PH. — Syn. d'Humirium, Mart. aiVRODIA (pvpov, parfum ). BOT. pu. — Genre de la famille des Sterculiacées-llélic- térées, établi par Sclireber (Geu., ii. 1147) et ne comprenant que trois espèces décrites parDeCandoUe (Prodr., 1,477 ). Cesontdes arbres ou des arbrisseaux de l'Amérique tro- picale qui répandent une légère odeur aro- matique, MYROSMA ( pv'pov , parfum ; l,,j.-^ , odeur), bot. pu. — Genre de la famille des Cannacées, établi par Linné fils {Siippl., 8) pour des herbes de l'Amérique tropicale. Voy. CANNACliES. fllYROSPERME. Myrospcrmum {^ipoM, parfum; ant'pij.y., graine), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Papiliona- cces, tribu des Sophorées, de la Décandrie monogynie dans le système de Linné. Con- sidéré dans les limites que lui assignent MM. DeCandolle,Bentham,Endlicher, etc., il correspond aux Myrospcrmum de Jac- quin, Kunih, ou Calusiaàc Berlero, et aux Myroxylon de Mutis , ou Tolnifcra, Linn. En effet , les ."îeuls caractères qui distin- guent ces deux genres , et qui consistent dans les filets des étamines persistants chez ceux-ci et non chez ceux-là, dans les ovules au nombre de 2 seulement chez les der- niers, et chez les premiers de 5 ou G, parmi lesquels 1 ou 2 seulement se développent en graines, ces caractères sont évidemment in- sufOsants pour séparer des groupes géné- riques, et ne peuvent indiquer que de sim- ples sous-genres. Circonscrit de la sorte, le genre Myrosperme se compose d'arbres ou d'arbrisseaux des parties chaudes de l'Amé- rique, devenus célèbres pour les baumes qu'ils produisent. Leurs feuilles, pennées avec foliole impaire, sont marquées de ponctuations et de lignes transparentes; leurs fleurs, blanches ou rosées, forment des grappes axillaires et terminales, et se dis- tinguent par les caractères suivants : Calice MYR 5i0 largement campanule, comme tronqué à son bord, ou à b dents très peu prononcées ; corolle papilionacée , dont l'étendard est large et presque arrondi, étalé, dont les ailes et la carène constituent 4 pétales dis- tincts, linéaires - lancéolés , un peu plus courts; 10 étamines libres; ovaire rétréci en pédicule à sa base, oblong, 2-6-ovulé, portant un peu au-dessous du sommet et sur le côté un style filiforme. Le légume re- pose sur un pédicule nu inférieurement, largement ailé d'un côté à sa partie supé- rieure; il est indéhiscent, et renferme une ou deux graines jilongées dans une matière [lulpeuse balsamique provenant de la liqué- faction de leur tégument. a. Calusia, Bertero ; Myrospermum, Jacq. , Kunth. Étamines à filets persistants; ovaire à 5-6 ovules, dont 1-2 seulement se déve- loppent en graines. b. Myroxylon, Muti.^. Étamines à filets tombants ; ovaire 2 ovulé. A ce sous genre appartiennent deux espèces d'un grand inté- rêt, sur lesquelles nous devons nous arrêter : 1. Myrospiîrme Baume du Piinou, Myro- spcrmum peruiferum DC. Cette espèce forme un arbre à rameaux arrondis, vorru- queux , glabres, de couleur fauve; ses feuilles sont pennées, avec impaire, com- posées au moins de 11 folioles égales entre elles, alternes, oblongues, obtuses et échan- crées, arrondies à leur base, quelquefois en cœur, très entières, marquées d'un réseau de veines, à ponctuations pelluciiles, arron- dies ou allongées , coriaces , glabres à leurs deux faces, mais légèrement pubescentcssur leur côte médiane, luisantes en dessus, un peu plus pâles en dessous; leur pétiole com- mun est flexueux. Ses fleurs forment de nombreuses grappes souvent ramassées à l'extrémité des petits rameaux, longues do près de 2 décimètres; elles sont blanches, penchées , assez longuement pédiculées. La légume est presque coriace, long de plus d'un décimètre, pédicule compris. Cette es- pèce croît spontanément dans le Pérou , la Nouvelle-Grenade, la Colombie. Par les in- cisions que l'on fait à son tronc et à ses grosses branches, elle donne une substance jaune pâle et visqueuse, qui ne tarde pas à se concréter à l'air, et qui n'est autre que le Baume du Pérou. Cette matière doit son odeur balsamique si remarquable surtout 550 MYR à l'acide benzoique qui y existe en fortes proportions. Recueillie à sa sortie de l'aibre dans de petites calebasses, dans de petits pots ou pDtichcs, ou dans des boites de fei- blaiic, elle constitue la qualité supérieure du baume du Pérou, ou le baume en coque, qui se distingue par son odeur suave , par sa couleur rouge-doré, et par sa demi-trans- parence ; mais celte qualité est aujourd'hui rare dans le commerce, et celle qu'on y ren- contre le plus habituellement, et qu'on nomme baume noir, s'obtient par ëbullition à la manière des extraits; elle se distingue par sa couleur brun-noirâtre, par sa con- sistance de mélasse qui augmente avec le temps, enfin par son odeur beaucoup moins prononcée et moins suave. Cette ma- tière arrive souvent sophistiquée. Son ana- lyse a donné à Slolz : 24 parties d'une ré- sine brune peu soluble; 207 parties d'une résine brune soluble; 690 parties d'une huile volatile particulière; 64 parties d'a- cide benzoique; 6 parties d'exlraclif; 9 d'eau et de perte, sur 1000. Le baume du Pérou a eu et conserve encore divers usages en médecine, soit à l'intérieur, soit à l'ex- icrieur, surtout à cause de ses propriétés sti- mulantes énergiques ; mais aujourd'hui il a beaucoup perdu de son importance, qui a passé au baume fourni par resj'.?cc sui- vante. 2. MïnnsPERME baumi:; de Tgi.u , Myrospei - mum ioluifenim A. Rich. Le célèbre au- teur de la Flore du Pérou, Ruiz, dit, dans un doses mémoires, que l'arbre qui vient de nous occuper fournit à la fois le baume du Pérou et celui de Tolu. Ces substances ne diffèrent, selon lui, que par le mode d'extraction et par la distance des pays d'où elles proviennent; la première nous vient en elVet du Pérou, la seconde de Tolu, dans la province de Carlhagène. M. A. Richard avait d'abord adopté cette manière de voir ; mais plus tard , en examinant deux échan- tillons recueillis par M. de Humbolt, il a re- connu que l'arbre d'où provient la dernière «le ces deux substances constitue une espèce distincte, à laquelle il a donné le nom qu'elle l)urlc depuis {voy. A. Richard, Observ. sur les genres Toluifera cl Myroxylum , etc. ; Annal, des se. natur., i" sér., l. 2, p. 168). Cette espèce forme un grand et bel arbre, iûiil le bois, rouge vers le centre, a une MYR odeur de baume ou plutôt de rose; ses ra- meaux sont arrondis, verruqueux et glabres ; ses feuilles sont composées généralement de 7 lolioles , dont la terminale, de forme ovalc-oblongue, est la plus grande, et dont les autres vont en décroissant graduellement de grandeur; ces folioles sont minces, acu- minées au sommet , très entières et légère- ment ondulées à leurs bords , marquées de points et de petites lignes pellucidcs, très glabres, luisantes, également vertes à leurs deux faces ; leur pétiole commun est très légèrement flexueux , anguleux , glabre. Cette espèce abonde dans les hautes savanes de Tolu, près de Corozol ; elle est rare dans les montagnes de Turbaco, et se retrouve sur les bords de la Madelaine, Elle donne le baume de Tolu par les incisions faites à son tronc et à ses grosses branches. Cette sub- stance nous arrive en morceaux de grosseur variable, aplatis, de couleur jaune-fauve ou roiigeàtre, luisants, translucides; sa saveur est chaude et douceâtre , laissant un léger sentiment d'âcreté au bout de quelque temps; son odeur est très suave; elle res- semble beaucoup à la qualité supérieure du baume du Pérou, dont elle partage au reste les propriétés, mais à un degré plus pro- nonce. Ses usages médicinaux sont ana- logues à ceux de cette dernière substance, en place de laquelle on l'emploie presque habituellement aujourd'hui; de plus, la suavité de son parfum lui donne un rôle important dans la parfumerie, particuliè- rement en Angleterre. (P. D.) MYROTIIECIUM (yv'pov , parfum ; O^'x/j, thèque). bot. cr. — Genre de Champignons gastéromycètes , établi par Tode ( Fung. Meckl., I, 25, t. 5, f. 38) pour de petits Champignons qui croissent sur les arbres et dans les terrains humides. MVROXVLOiV. BOT. ru. — Genre établi par Mutis, et qui rentre dans le genre My- rosperme. Voy. ce mot. *MVRI\IL\. (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subtétramères (Trimères aphidiphages de Latreille), créé par Mulsant {Histoire naturelle des Co- léoptères de France, 1846, p. 125 ) dans sa tribu des Sécuripalpes, branche des Haly- ziaires et rameau de ses Mysiatcs. Ce genre a été formé aux dépens des Cocci- nclla, et a pour type : la M. octodecimgutlala. MYR de Linné {Coccinella) . Elle habite la plus grande partie de l'Europe. (C.) MYRRHE. Myrrlia ( fxvppa , parfum). CHiM. — La Myrrhe est une gomme résine qui nous arrive d'Arabie et d'Abyssinie, et qu'on présume découlerd'un arbre du genre Amyris ou de quelque autre de la famille des Térébinthacées. Le Nouveau-Testament nous apprend que la Myrrhe fut au nombre des présents que les trois rois venus de l'O- rient apportèrent au divin fils de Marie (Saint Matthieu, ch. IV, vers. 11). La Myrrhe se présente en larmes pesan- tes, rouges, demi-transparentes, contenant des stries blanches et semi-circulaires res- semblant à des coups d'ongle, ce qui lui a fait donner le nom de Myrrhe ongiiicu'.aire. La saveur en est amère et résineuse ; l'odeur fortement aromatique et cependant agréable. La Myrrhe contient, selon Pelletier, 66 de gomme soluble, et 34 de résine imprégnée d'une petite quantité d'huile essentielle. U résulte de l'excès du principe gommeux que cette gomme résine est plus soluble dans l'eau que dans l'alcool. La Myrrhe entre dans quelques préparations pharmaceutiques officinales; elle est, du reste, maintenant peu employée. (A. D,) MYIIUIIIDILM, DC. (Prodr., I, 657). BOT. PU. — Vuy. piiLAUGONiUM, L'Hérit. *M1RRI1IMIJM ((j^vppivoî, de Myrrhe). BOT. PII. — Genre de la famille des Olinices (établie aux dépens des Mélastomacées), créé par Schott (m Sprengel Curt. posl., 404). Arbustes du Brésil. Voy. olinikes. MYRRIIIS (pivppi'Tn; , qui a l'odeur de la myrrhe), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Ombellifères, tribu des Scandici- nées , établi par Scopoli ( Flor. camiol. , édit. 2,1, 247), et que beaucoup d'auteurs réunissent au g. Cerfeuil. L'espèce type est désignée sous les noms de Chœrophyllum aromaticum L. MYRSIDIUm, Raf. {Caratt. , t. 20, f. 12). BOT. en. — Syn. àe Dasycladus , Ag. MYRSIÎVE (fAvpai'vv), Myrte ). BOT. pu. — Genre de la famille des Myrsinées- Ardisiées, établi par Linné (Gen., n. 269), et dont les principaux caractères sont : Fleurs polygames dioiques. Calice 5-fide, rarement 4-ou 6-fidc; corolle liypogyne, arrondie, à 5, rarement à 4 ou 6 divi- sions; étamines 4-6, insérées au fond de la MYR 551 corolle; filets très courts; anthères dres- sées , à 2 loges s'ouvrant longitudinale- mcnt; ovaire à une seule loge, 4-5 ovulé; style simple; stigmate indivis, ou lobé ou frangé. Le fruit est de nature cornée ou cruslacée, et monosperme par avorlenient. Les Myrsine sont des arbustes abondants dans les régions tropicales du globe. Leurs feuiHes sont alternes, membraneuses, très entières; leurs fleurs axillaires, réunies eu faisceaux ou en ombelles; les màlcs sont plus glandes que les femelles. Les espèces de ce genre , au nombre de trente environ, ont été réparties en deux sections, nommées par Alph. De Camiolle (m Litm. Transact., XVII, 104 et 112) : Myrsine: fleurs sessiles ou brièvement pé- diculées, fasciculées, à bractées imbriquées, persistantes ; Badula : fleurs disposées en grappes , en panicules ou en ombelles. On en cultive principalement deux es- pèces au Muséum d'Histoire naturelle de Paris; ce sont les Myrsine africana Linn., et ?e(i(sa Ait. (J.) aiYRSlIVÉES. Myrsineœ. bot. pu. — Famille de plantes dicotylédones, monopé- tales, hypogynes, établie par R. Brown (Prodr., 532) et généralement adoptée. S!»s principaux caractères sont : Fleurs her- : iphrodites ou quelquefois unisexuclles par Moriernent de l'tiu des sexes, régulières. Calice libre ou très rarement soudé a la base de l'ovaire, à 4 ou 5 divisions. Corolle hy- pogyne ou très rarement périgyne, tubu- leuse, campanulée ou rotacée, à 4 ou 5 di- vi.sions profondes, alternant avec celles du calice. Etamines insérées au tube ou à la gorge de la corolle, tantôt en nombre égal aux lobes de la corolle , opposées à ces der- niers, et toutes fertiles, à anthères intror- ses; tantôt en nombre double des lobes de la corolle: les unes opposées à ces derniers, et fertiles avec les anthères extroses, les autres stériles et allcrnant avec les divisions de la corolle. Filets généralement courts, libres, ou très rarement monadelphes. An- thères ovales ou oblongues, dressées ou in- combantes, disiinclcsou conniventes,à 2 lo- ges s'ouvrant longiludinalement ou quelque- fois parle sommet. Ovaire libre ou, très rare- ment, soudé à la base du calice, à une seule loge, contenant un trophosperme central portant un ou plusieurs ovules. Style court, 652 MYR simple; stigmate obtus, aigu, indivis ou ra- rement lobé. Le fruit est un drupe ou une baie très souvent monosperme, rarement oligo- ou polysperme. Graines 4, pcltées, ayant leur tégument simple, leur hile con- cave, leur endosperme charnu ou corné, et leur en bryon cylindrique, un peu recourbé, placé transversalement au bile. Les végétaux compris dans celte famille sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes, rarement opposées ou tcrnées , simples, entières ou dentées en scie, mem- braneuses, souvent glandulifères, sans sti- pules. Les fleurs , petites, présentent divers modes d'inflorescence. On les trouve assez abondamment dans les régions tropicales du globe. La famille des Myrsinées a les plus grands rapports avec celle des Sapotées (aux dépens de laquelle elle a été formée), par le port et plusieurs caractères de fructiflcation. Elle se rapproche aussi des Primulacées par les étamines opposées aux lobes de la co- rolle , par son ovaire uniloculairc et son Irophosperme central; mais le port en est tout-à-fait din"érent. Voici, d'après Endlicher {Gen. plant., p. 734), rénumération des diverses tribus établies dans celte famille, avec l'indication des genres que chacune d'elles renferme: Tribu l. — AuDisiÉES. Éfamines stériles nulles. Anthères in- trorses. Ovaire libre. Fruit monosperme. VaUenia, Swartz { Petesioides , îacq.) ; Conomorpha, Alph. DC. {Conostylus, Pohl.); Weigellia, Alph. DC. ; Cyhiantlnis, Mart. ; Myrsine, Linn. ; Ardisia, Sw. {Anguillaria, GxTln. ) ; Embclia , Juss. ( Ribesiaides , Linn.; /îi^es, Burm.); Choripetalum, Alph. DC. ; Oncoslemum , Adr. Juss. ; Purlcinja, Près!. Tribu 2. — M.esées. Etamines stériles nulles. Anthères in- Irorses. Ovaire soudé. Fruit polysperme. Mœsa, Forsk. {Bœobolrys, Forst. ; Sibou- ralia, Th.). Tribu 3. ~ Tuéophrastkes. Ktamincs stériles visibles. Anthères ex- Irorses. Ovaire libre. Fruit polysperme. Jacquinia, Linn. {BoncUia, Bert.); Théo- MYR phrasla , Juss. ; Claiija , Ruiz. et Par. {Theophrasta, Linn.; Eresia, Pium.). Genres douteux ; Leonia, Ruiz. et Pav. {Sleudelia, Mart.) ; Oncinus, Lour. A cette liste, il faudrait peut-être ajouter deux genres à peine connus, et désignés par Thunberg sous les noms de Olhcra et Orixa, Quant au genre Aïgiccras, Gaertn., qu'on rapporte généralement à la famille des Myr- sinées, M. Endlicher {loc. cit.) propose d'en faire le type d'une petite famille, celle des JEgiccrées, et dont les caractères seraient alors les mêmes que ceux du genre dont nous parlons. Voy. ;egiceras. (J.) MIRSIPIIVLLUM ( fivpî.'vvi , Myrlc; yJ//ov , feuille). BOT. pn. — Genre de la fa- mille des Liliacées-Asparagécs , établi par Willdcnow (m Berl. Magaz., II , 25). Ar- brisseaux du Cap. Voy. lu.iacées. RlYRTACÉES. M[irlaceœ. bot. ph. — Grande et belle famille de plantes dicotylé- dones , polypélales , à étamines périgynes, établie d'abord par A.-L. de Jussieu (GcHcra, pag. 322) sous le nom de Myrli, nom qui a été modiflc plus lard en ceux de Myrlécs par le même botaniste , de Myriinées par A. -P. DeCandolle, enOn de Myrtncécspar M. Rob. Brown. Elle se compose de végétaux ligneux, frutescents ou arborescents, atteignant même, dans certains cas, de si fortes proportions, qu'ils figurent parmi les géants du règne végétal {Eucalyptus). Leurs feuilles sont simples, le plus souvent opposées, dans cer- tains cas alternes ou verlicillécs, entières ou légèrement dentelées, d'un tissu raide et consistant, quelquefois même épaisses et demi-cylindriques, parsemées généralement de petits réservoirs glanduleux d'huile essen- tielle qui produisent l'eiïel de ponctuations translucides, presque toujours dépourvues de stipules , ou n'en ayant que de très pe- tites, caduques (quelques Chamœlauciées et Lécylhidées). Ces caractères des feuilles per- mettent souvent de reconnaître les plantes de celle famille, même en l'absence des or- ganes de la reproduction. Les fleurs sont parfaites, régulières, ou, dans un très petit nombre de cas, avec un commencement d'ir- régularité dû à l'inégalité de longueur des étamines ; leur inflorescence est très va- riable; leur couleur est blanche, purpurine, MYR rouge ou jaune , mais jamais bleue. V.Wvi présentent les caractères suivants : Calice 1 aiilicrent à rovaiie dans toute l'étendue ou seulement dans la portion inférieure de son tube, à limbe divisé plus ou moins profon- dément en 4-5 lobes , quelquefois davan- tage , à estivalion valvaire , parfois sou- dés en une sorte d'enveloppe fermée dont la partie supérieure se détache et tombe comme un opercule au moment de lépanouissement; l'intérieur du tube calicinal est tapissépar un disque , qui s'épaissit à la gorge en un an- neau plus ou moins large , sur lequel s'in- sèrent la corolle et les étamines. Pétales en même nombre que les lobes calicinaux et alternes avec eux, souvent petits et presque squamiformes, ou nuls dans un très petit nombre de cas. Étamines en nombre très rarement égal à celui des pétales, assez sou- vent double, fréquemment multiple cl même très considérable; à filets généralement très développés, et avec des proportions inverses de celles des pétales , libres et distincts , ou soudés entre eux de diverses manières : en anneau basilaire , en faisceaux opposés aux pétales et en même nombre que ceux-ci , en une seule niasse asymétrique, etc., assez souvent entremêlés de filets stériles; anthè- res introrses, biloculaires, à déhiscence lon- giiudinale. Ovaire adhérent en entier ou à moitié, recouvert par le disque; d'organisa- tion variable comme le montreront les ca- ractères distinctifs des tribus, mais toujours surmonté d'un style et d'un stigmate uni- (jues et indivis. Fruit presque toujours cou- ronné par le limbe du calice qui a persisté, à loges en nombre variable suivant l'orga- nisation que présentait l'ovaire, tantôt uni- loculaire et monosperme, et alors sec , in- déhiscent, ou s'ouvrant incomplètement en deux valves, tantôt bi pluriloculaire , et alors capsulaire ou en baie. Graines droites, à testcrustacé ou membraneux, sans albu- men, à embryon droit ou courbé, dans le- quel les cotylédons sont très rarement fo- liacés, souvent courts, obtus, quelquefois soudés en une seule masse homogène avec la radicule. Les Myrlacées présentent des variations assez nombreuses et assez importantes dans leur organisation pour qu'il soit facile de les subdiviser en grandes tribus naturelles, qui sont même si nellemcnl caractérisées T. VllI, MYK 5ô3 que certaines d'entre elles sont considé- rées connue des familles distinctes par pi u- siei : b. planistes. Ces plantes ont des rap- ports plus ou moins marqués avec les Rosa- cées, desquelles elles se distinguent par leurs feuilles presque toujours opposées, sans sti- pules et marquées de points translucides , ainsi que par leurs carpelles entièrement soudés en un pistil uni(|ue; avec les Mélas- tomacées , desquelles elles diirèrent surtout par la forme de leurs étamines et leur situa- tion avant l'épanouissement ; avec les Com- brétacées, desquelles elles s'éloignent par leurs graines non suspendues ; enfin avec les Lythrariécs et les Onagrariécs. Dans le volume XI du Diclionuaire clas- sique dlnsloire nalurellc, et plus tard dans le volume III du Prodromus , De Candolle a établi dans la famille des Myrtacécs une di- vision qui a été généralement adoptée , et que nous allons exposer, en y rapportant, d'après M. Endiicher, les genres qui ren- trent dans ses divers groupes. Sous-ordre I.— Cn.^M.Ei al'Ciées, DC. Calice à 5 lobes (10 chez les Pilcaulhm); corolle à 3 pélak-s; étamines le plus sou- vent en nombre défini, en une seule série , généralement entremêlées de filets stériles ; ovaire xuriloculaire, à ovules peu nombreux portés sur un placenta central; fruit sec, monosperme, indéhiscent, ou s'ouvrant in- complètement par le sommet en deux val- ves. Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande, ressemblant assez bien pour le port à des Bruyères; à feuilles opposées, ponctuées; à fleurs petites, accompagnées de deux brac- téoles libres ou soudées entre elles. Calycothrix, Labill. {Calylhrix, Labill.); Lhotslcya, Schauer.; ritrytomenc, Endlich.; PUeanllius, Labill.; Verlicordia, DC. { Di- plachne, R. Br.; Chrysonhoe, Lindl.; a. Eu- verticordia , Schauer.; b. Calymalaulhus , Schauer.); Chamœlaucium, Desf. ; Uomo- ranlhus, A. Cunn. {Euosanlhus, A. Cunn.); Danvinia,l\.uii^.;Polyzoi>e, Endlich.; Genc- lyliis, DC. ; Iledaroma , Lindl.; Fiancisia, Endlich.; Triphelia , R. Br. (.Itii/iotiium , Schauer.). Genre douteux : Bartlivgia, Brongn. Sous-ordre IL — Leptospebmées, DC. Calice à 4-6 lobes; corolle à 4-6 péiu! » '0 MÏR ciamines géndralementen nombre indéfini, Jibrcs on polyadelphes ; ovaire à 2 ou plu- sieurs loges, contenant ordinairement de nombreux ovules; fruit capsulairc. Arbris- seaux et arbres pour la plupart de la Nou- velleHollandc, à feuilles opposées ou alter- nes, presque toujours très entières, ponc- tuées. Aslarlca, DC. ; Trislania, R. Br. ; Syn- carpia, Ton. {Kamplzia, Nées); Lophosie- mon , Scholt. ; Lamarchea, Gaudic. ; Cah- thammis, Labill. (Baudinia, Leschen.; DU- lioltia. Colla.); Deauforlia, R. Br.; Schizo- pleura, Lindl. {Manglesia , Lindl.); Cono- thamnus, Lindl.; Melaleuca, Linn. {Cajupuli, Adans.); Eudcsmia, R. Br. ; Eucalyptus ^ L'Hérit.; Angophora, Cav. ; CalUslemon, R, Br. (a. Eucollislemon ; b. Penlagonasler , Klotsch); Meh-osideros (a. Eumelrosideros , Endlich. (Nani , Adans.); b. Agalmanthus , Endlich.; c. Glaphyranllius, Endlich. {Kun- zea, Rchbch.); Ercmœa, Lindl. ; Biliiollia, R. Br. (.agonis, DC); Hypccalymna, Endl.; Tericalymna, Endlich.; Sahsi'a, Lindl.; Lep- (ospermum, Forst. ; Fabricia, Gaertn.; Bœc- Icea, Linn. {Imbricaria , Smith; Jungia, Gaîrtn.; Mollia, Gmel.; Cedrela, Lour.). Sous-ordre III.— Myrtées, DC. Calice à 4-J» sépales; corolle à 4 -5 pé- tales ; élaniincs en nombre indéterminé, libres; ovaire bi-pluriloculaire, à ovules nombreux; fruit charnu, bi-pluriloculaire , loges le plus souvent 1-spermes par avorte- mcnt. Arbres ou arbrisseaux pour la plupart des contrées intertropicales, s'étendant aussi assez haut au-delà des tropiques; un très petit nombre de la Nouvelle- Hollande ; feuilles opposées, très entières, ponctuées. Sonneralia, Lin. f. ( Aublclia , Gœrtn. ; Pagapate, Sonner.; Blalli, Rheed.); Neli- Iris, Gaerln. [Decaspennum, Forst.); Cam- pomanesia, Ruiz et Pav. ; Psidium , Lin. {Guiava, Tourn.; Burchardia, Neck.);Myr- tus, Tourn. (a. Leucomyrlus, DC; b. Rho- domyrlus, DC); Myrcia, DC; Marlierea , Sl-U\\.;Calyplranlhcs, Svfavlz.{Chytraculia, P. Brown; Zuzygium,P.Broyin;Chylralia, Adans.; Cahjplrantlius, Juss.) Sizygium, Gœrtn. (Opa, Lour.; Cahjptranlhus,'li\um.; Jamholifcra, Auct.); CaryophyUus, Tourn.; Acmena,DC.; Eugenia,llkhe\. {Plinia,Un.; Guapurium, Juss. ; Olinlhia, Lindl. ; Greg- MYR gia, Gœrtn.); Jambosa, Rumph. {Jambos , Adans. ). Sous-ordre IV.— Barringtoniées , DC, Calice à 4-6 lobes; corolle à 4 6 pétales; étamines très nombreuses, en plusieurs sé- ries, dont les filets sont soudés à leur base en anneau court; ovaire bi-pluriloculaire; fruit en baie ou sec, évalve, bi-pluriloculaire ; graines peu nombreuses, à cotylédons char- nus. Arbres de l'Asie et de l'Amérique tro- picale; feuilles alternes, rarement opposées ou verticillées, sans ponctuations translu- cides. Barringlonia, Forst. (a. Butonica, Lam. {Commersonia , Sonner.; MUraria, Gmel.; Ilullum , Adans.); b. Slravadium , Juss. (Slravadia, Pers. ; Meteorus, Lour. ; Meni- chca, Sonner.); Careya, Roxb. {Cambra, Ilamilt.); Guslavia, Lin. (Pirigara, Aubl.; Spallanzania, Neck.; Tcichmeyera, Scop.). Genres douteux : Fœlidia, Commcrs.; Ca- tinga, Aubl. ; Coupoui , Aubl.; Mongesia, FI. FI. Sous-ordre V.— Lécytoidées, Rich. Calice à 6 lobes; corolle à 6 pétales; étamines très nombreuses, en plusieurs sé- ries , soudées toutes ensemble en un seul corps qui forme un anneau fortement pro- longé d'un côté en une soi'tc de languette épaisse et recourbée en voûte; fruit sec ou charnu, indéhiscent ou s'ouvrant transver- salement à sa partie supérieure par une sorte d'opercule. Arbres d'Amérique à feuil- les alternes, non ponctuées, entières, par- fois accompagnées, dans leur jeunesse, de stipules caduques. Couratari, Aubl. (Lecylhopsis, Schrank); Lecythis, Lœd. ; Eschweilera, Mnrt. ; Bcr- Iholletia, Humb. et Bonp. ( Tonca, Rich.); Couroupita, Aubl. {Pontoppidayia , Scop.; Elshotzia, Rich.). Genres entièrement douteux : Grias, Lin.; Crossosiyiis, Forst.; PeotaIoloma,DC. {Dia- toma, Lour.); Rhodamnia, Jack. ; Glaphy- ria, Jack. La valeur des cinq grandes tribus dont nous venons de présenter le tableau n'a pas été appréciée de la môme manière par tous les botanistes, et plusieurs d'entre elles ont été élevées au rang de familles distinctes et MYR séparées par certains auteurs. Ainsi M. Poi- teau {Mém. du Muséum , tom. XIII , 1 825 , pag. 141-163) avait considéré les Lécylhl- dées comme formant une famille à part, à laquelle il assignait comme caractère essen- tiellement distinctif d'avoir « les clamines épigynes, monadelplies et en nombre indé- terminé » ; mais sa famille des Lécythidécs était plus étendue que la tribu de même nom, puisqu'elle comprenait de plus des Barringtoniées. M. Ad. Brongniart adopte une manière de voir analogue, puisque, dans son Énui7iéralion, etc. (1843), il range dans sa classe des Myrtoïdées (cl. 03) les Myrta- cées, composées seulement des Chamaelau- ciées, Leptospermées et Myrtées , et les Lé- cylhidées, dans lesquelles il fait entrer les Barringlonia et Guslavia , en même temps que les BonhoUelia , Lccylhix et Couralari. M. Lindley va encore plus loin. En effet, dans son dernier ouvrage {The vcgelablc Kingdom, 18i6), il place dans son alliance des Myrtales, et comme familles distinctes : 1° les Chamœlauciées (fam. 276); 2" les Myrtacces (fam. 232), composées seulement des Leptospermées et des Myrtées ; 3" les Lécythidacées (fam. 283); et, d'un autre côte, il transporte dans son alliance des Grossales les Barringtoniacées , dont il fait également une famille à part. Les Myrtacées se recommandent sous di- vers rapports. La beautéde la plupart d'entre elles en faitculliverun grand nombrecomme espèces d'ornement (Melaleuca, Melroside- ros, CaUislemon, Myrlus, Eugenia, etc.). Quelques unes produisent des fruits comes- tibles très estimés dans les régions chaudes du globe. Telles sont les Goyaviers {Psi- diuin), Jambosiers {Jamhosa), des Euge- nia , etc. D'autres fournissent des épices d'un usage très répandu, comme le Giro- flier {Caryophyllus), V Eugenia pimenta, le Cahjptranlhes aromalicus , etc. Plusieurs forment des arbres de la plus haute taille , dont le bois est très utile pour les construc- tions , pour les usages industriels et écono- miques. EnGn il en est un assez grand nom- bre que recommandent leurs produits ré- sineux [Eucalyplus) Q\ï leurs propriétés mé- dicinales. (P. D.) MYRTE. Myrlus {de fx-ipro;, son nom grec). BOT. pii.—Genredeplantesde la famille des Myrtacées à laquelle il donne son nom, 1\I1R 65; de l'Icosandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Établi d'abord par Tour- nefort avec des limites restreintes, ce genre fut étendu peu à peu par les botanistes pos- térieurs, et ses caractères étant tracés assez vaguement, on en vint bientôt à y com- prendre une grande partie de la tribu des Myrtées. Les choses arrivèrent enfin à tel point , que Swartz et , à son exemple , M. Ktmlh , proposèrent d'y comprendre les Eugenia, Greggia, Sizygium, Caryophyllus, Jamhosa. 11 devenait donc indispensable de réformer un groupe si étendu et si peu ho- mogène ; c'est ce qui a été fait par De Can- dolle dans le 3° volume du Prodromus. Ce botaniste a non seulement rétabli les genres qui avaient été confondus avec les Myrtes, mais encore il a séparé de ceux-ci deux genres nouveaux : l'un sous le nom de Jossi- nia, qu'il signalait lui-même comme n'étant pas assez distinct, et qui en effet n'a pas été généralement adopté ; l'autre qu'il a nommé Myrcia , dans lequel entrent déjà IGO espèces , toutes d'Amérique et sui.out du Brésil. Restreint de la sorte, le genre Myrte comprend aujourd'hui 53 espèces, dont 20 imparfaitement connues. Ce sont des arbrisseaux ou des arbres qui habitent l'Amérique tropicale, plus rarement l'Asie équatoriale, le midi de l'Europe et les îles tempérées de l'hémisphère austral , dans lequel même une de ses espèces ( M. num- mulariaPoit.) s'avance jusqu'aux Falkland. Leurs feuilles sont opposées, très entières, marquées de ponctuations translucides. Leurs fleurs sont blanches ou très rarement purpurines , portées sur des pédoncules axillaires, uniflores , et accompagnées de deux bractéoles; elles présentent les carac- tères suivants: Calice à tube adhérent, à limbe 4-5-fide; corolle à 4-5 pétales insérés à la gorge du calice; étamines en nombre indéterminé, presque toujours considérable, en plusieurs séries ; ovaire adhérent, à 2-3 rarement 4 loges, dont l'angle central pré- sente un placenta biparti, à la face inté- rieure duquel s'atîachent les ovules. Le fruit est une baie noire ou rouge, couronnée par le limbe du calice, contenant générale- ment plusieurs graines (quelquefois une seule) réniformes, à test osseux, dont l'em- bryon présente une longue radicule et des cotylédons très courts, demi-cylindriques. Ôô6 MYR De Candolle a divisé les Myrtes en deux sonsgctires : A. Leucomyrtus : Fleurs blanches; grai- nes presque en fer à cheval, dispersées irré- gulièrement dans les loges à la. maturité. <;'est ici que rentrent la presque totalité des espèces, et que se trouvent compris les Jos- sinia , DC. La plus connue et la plus intéressante des espèces de ce sous-genre est certainement le MvRTK COMMUN, Mijvlus coiumunis Lin. Cet arbrisseau ,.que les anciens avaient poétisé en en faisant le sjrnbulc du plaisir, abonde dans tout le bassin de la Médilerraiiée , priiirip.ileitienl sur les côtes et dans les îles; il croît dans les lieux pierreux abrités, et sur les rochers exposés au Midi. Son port élé- gant et son joli feuillage en font une plante «les i)lus gracieuses. Sa tige est très rameuse; SCS feuilles sont petites, nombreuses et rap- prochées, pcrsisiautes, d'un tissu assez con- sistant, ovales ou lancéolées, aiguës; ses Jlcurs blanches , assez petites , sont portées sur des pédoncules solitaires, uniflores, de longueur à peu près égale à celle des feuil- les, ayant à leur sommet 2 bractéoles li- néaires; leur calice est 5-fide. Son fruit est presque arrondi, à 2-3-Iogesqui renferment des graines réniformes. On possède beau- coup de variétés du Myrte commun , qui se rangent en 2 sous-espèces : l'une, plus rare, croît dans les îles Baléares, dans la Grèce et dans l'Archipel; elle se distingue par son fruit blanc, assez gros, de saveur agréable, et comestible (M. communis Icucocarpa) ; l'autre, beaucoup plus commune et plus largement répandue, que dislingue son fruit noir et plus petit ( M. communis melano- carpa). C'est dans celle-ci que rentrent les nombreuses variétés de cet arbuste que l'on cultive dans les jardins, et dont voici les mieux caractérisées : a. M. communis ro- mana, Mijile romain: feuilles de grandeur variable, ovales, et pédoncules assez longs, e. M. communis tarentina, Myrte do Tarenle, Myrte à feuilles de Buis: feuilles ovales, pe- tites et sessiles; fleurs petites ; fruit plus ar- rondi, y. M. communis italica, Myrte d'Ita- lie : branches plus droites; feuilles ovales- lancéolées, aiguës, o. M. communis hœtica, Myvia d'Andalousie ou à feuilles d'Oranger i plus élevé, plus ferme; à feuilles ovales- )anccolées, ramassées, t. M. communis lusi- MYR tanica {M. acuta Mill.), Myrte de Portugal: feuilles lancéolées -ovales, aiguës; fleurs et fruits très petits. Ç. M. communis belgica , Myrte de Belgique, Myrte moyen: feuilles lancéolées, acuminées, petites, rapprochées, dont la côte médiane est rouge en dessous, y). M. communis mucronata { M. minima Mill.) Myrte à feuilles de Romarin ou à feuilles de Thym : feuilles linéaires-lancéo- lées, acuminées. Ces variétés ont donné elles-mêmes des sous -variétés encore plus élégantes qu'elles, mais moins constantes : les unes à fleurs doubles , d'autres à feuilles rayées de blanc, de jaune, tachetées des mêmes couleurs, etc. Le Myrte commun était le végétal favori des anciens. Il était consacré à Vénus , et ses bosquets entouraient toujours les tem- ples de cette déesse. Des couronnes de Myrte étaient décernées aux vainqueurs des jeux delà Grèce; dans les festins, les convives en ceignaient leur tête. A Rome, deux Myrtes étaient plantés devant le temple de Romuliis Quirinus pour représenter l'ordre des patri- ciens et celui des plébéiens. Le parfum de cet arbuste était extrêmement estimé des peu- ples de l'antiquité ; ses branches et ses fruits servaient à parfumer les vins ; on en mettait des feuilles dans les bains; enfin son fruit était employé pour aromatiser les mets, et la plante tout entière servait fréquemment en médecine. De nos jours, le Myrte a perdu de cette haute faveur; on sait cependant qu'il est cultivé dans presque tous les jardins et qu'il compte parmi les espèces d'ornement les plus répandues. Dans les lieux mêmes où il croît spontanément, on l'admet habituel- lement dans les jardins comme plante d'or- nement; on en fait particulièrement des haies que son feuillage serré et frais rend touiïues et d'un bel eiïet. Dans nos climats, on le cultive en terre légère, à une exposition méridionale, en ayant le soin de l'enfermer dans l'orangerie pendant l'hiver. Il se mul- tiplie aisément par boutures, marcottes, grai- nes ou rejetons. Considéré sous le rapport de ses propriétés médicinales et de ses usa- ges, le Myrte commun se range dans la ca- tégorie des végétaux aromatiques, astringents c! toniques. De là, ses feuilles et son écorce étaient employées autrefois en décoction et quelquefois en poudre pour des lotions et des bains. On obtenait aussi de ses feuilles MYR et de ses fleurs une eau distillée qui était en grande réputation, ainsi que l'alleste le nom d'eau d'ange qu'elle avait reçu. Aujourd'hui ces di\ers usages sont abandonnés , et les seuls qui permettent de compter le Myrte parmi les végétaux utiles consistent dans l'emploi de ses feuilles, en Italie et en Grèce, pour le tannage, et dans celui de ses fruits, en Toscane, en guise de poivre. 2. Nous nous bornerons à signaler en peu de mots le Mviite Ugni, Myrlus Ugni Molina, espèce du Chili où les indigènes lui donnent le nom d'Ugni, et les Espagnols celui de Murlilla. C'est un arbuste à odeur de musc, déforme arrondie, que distinguent ses feuil- les ovales-aiguës, glabres; ses pédoncules unifloies, presque recourbés, un peu plus longs que la feuille à l'aisselle de laquelle ils se trouvent; et surtout son calice à 3 lobes réfléchis. Son fruit rouge, arrondi ou ovoïde, assez gros.sertàia fabrication d'une liqueur estimée dans le Chili, et que l'on dit com- parable aux meilleurs vins muscats. B. Rhodomyrlus. Fleurs roses; graines comprimécs-planes , rangées régulièrement en deux séries dans chaque loge. Ce sous- genre a été établi pour le Myrte coroNNEi;x, Myrlus lomenlosa Ait., joliarbustede l'Inde que l'on cultive dans nos climats en serre tempérée, et que distinguent ses feuilles ovales, à 3 nervures, cotonneuses à leur face inférieure. Ses fleurs, plus grandes que celles du Myrte commun, sont d'un rose dé- licat, sur lequel se détache le rouge assez vif des filets. On le multiplie de boutures faites sur couche chaude. (P. D.) MYKTIÎES. Myrleœ. bot. pu. —Sous- ordre ou tribu de la famille des Myrtacées. Yoy. ce mot. MVKTlLîiVE (ressemblant au fruit de l'Airelle myrtille), infus.— Genre proposé par M. Bory de Saint-Vincent dans sa fa- mille des Urcéolariécs, mais qu'on doit supprimer comme établi seulement sur un des états de certains Vorticelliensqui, après s'être développés par gemmation ou fissi- parité sur des pédoncules simples ou ra- meux, deviennent libres et nagent dans les eaux, en présentant la forme que rappelle le nom de Myrtiline. Ce sont particulière- ment des Epislylis à l'état de liberté qui ont servi à l'établissement de ce genre ; ainsi la Àfyrlilma fiaxinea parait provenir MIS 557 de VEpislylis digitalis {Vorlicella digitalis Muiler), et la Myrlilina cralœgaria pro- vient de VEpislylis llavicans. Voy. voRtl- CELLK. (DuJ.) !»IVUTILLITES. polyp. — Dénomina- tion employée autrefois par les naturalistes pour désigner de petits Spongiaires fossiles, qui ont une certaine ressemblance avec les fruits de l'Airelle myrtille, et qu'on prenait aussi pour dos fruits pétrifiés. (Dtu.) I\lliiTIPIlYLLLM, P. Brown (Jam., 152). BOT. PU. — Syn. de Psycholria, Linn. IVIVJITUS. BOT. vu. — Voy. myrte. *iMVSATELES(,;t35, rat; àTcl-n;, incom- plet). MAM. — M. Lesson {Nouv. Tabl. du régn. anim.. Main., 18i2) indique sous ce nom un genre de Rongeurs formé aux dé- pens du genre Capromys, et ayant pour type le Capramtis prcbensilis Pœpp. Voy. l'arti- cle r.Ai'iioMvs. (K. D.) *>insCEBUS (;/0,', rat; xô?o;, singe). MAM. — M. Lesson {Spec. des Mam., 18i0, et Tabl. durcgn. anim. Mam., 18i2) donne ce nom à un groupe de Lémuriens, ayant pour ty|ie une espèce qu'il désigne sous le nom de Mi/xccbus pabnarum, et qui provient de Ma- dagascar. Voy. l'article maki. (E. D.) l^IVSCOLL'S. BOT. PII. —Genre de la fa- mille des Composées-Cichoracées, établi par Cassini (m Dtct. se. nat. , XXV, 60; XXXIV, 83). Herbes méditerranéennes. Voy. COMPOSÉES. *MYS1A (il/iysj'a, nom mythologique). INS. — • Genre de Coléoptères sublétramères (Trimères aphidi|ihages de Latreille), éta- bli par Mulsant ( llisloirc nalurelle des Co- léoplcres de Fiance, 18iG, p. 129), et que l'auteur place dans sa tribu des Sécuri- palpcs. Le type est la M. oblongo-guUala de Linn. (Coccfue/^a). Elle est aphidiphagc , habite une partie de l'Europe, et vit aux dé|)ens des pucerons des Pins. (C.) *AnSlli\S. Mysii. crlst. — M. Milnc- Edwards, dans «on Uisloire nalurelle des Crustacés, désigne sous ce nom une tribu qu'il place dans l'ordre des Slomapodcs et dans la famille des Caridioïdes. Les Mysiens ressemblent tellement aux Salicoques, que, jusqu'à ces derniers temps, on a rangé toutes les espèces connues alors dans la section de.s Décapodes macroures, où ils formaient une famille particulière désignée sous le nom de Schizopodes. Leur carapace s'étend jus^u'it 558 MYS la base des pédoncules oculaires, et pré- sente , en général , au milieu du front, un rostre rudimentaire. Les antennes sont insé- rées sur deux lignes et conTormées comme chez les Salicoques , si ce n'est que l'appen- dice lamelleux de celui de la seconde paire est moins grand. La bouche est située tout près de la base de ces derniers , et se com- pose essentiellement d'une lèvre , d'une paire de mandibules garnies d'une tige palpiforme, d'une lèvre inférieure, et de deux mâchoires lamelleuses; quelquefois toute la série des membres, qui fait suite à ces appendices, appartient à l'appareil de la locomotion ; mais d'autres fois une ou même deux paires de ces organes constituent des pattes-mâchoires, sans toutefois que leur forme diffère beaucoup de celle des pattes Ihoraciques. Ces pattes présentent chacune deux branches très développées , et portées sur un article basilaire très court, de ma- nière qu'elles paraissent être bifides dès leur base ; enfin , l'abdomen est de longueur mé- diocre, et les fausses pattes, fixées à ces premiers anneaux, sont quelquefois rudi- mcntaires. Cette tribu renferme trois genres bien caractérisés, désignés sous les noms de My- sis , Cynlhia et Thysanopoda. Voyez ces mots. (H. L.) MVSIS ( nom mythologique), crust. — Genre de l'ordre des Stomapodes, de la fa- mille des Mysiens, composé de quelques petits Crustacés, qui, par la forme générale de leur corps, ressemblent extrêmement aux Salicoques, et qui, à raison de celte analogie , ont été rangés , par la plupart des naturalistes, parmi les Décapodes; mais l'absence complète de branchies et la con- formation des membres semblent les rap- procher davantage des Amphions et des au- tres Stomapodes; et tout en reconnais- sant qu'ils établissent le passage entre ces deux ordres, M. Milne Edwards a cru de- voir les placer ici plutôt que dans l'ordre des Décapodes : marche qui , au reste , a été aussi adoptée par Latreille dans ses der- niers ouvrages. Ces Crustacés ont le corps étroit, allongé; leur carapace recouvre l'ex- trémité antérieure du front, ainsi que la majeure partie du thorax; les antennes in- ternes s'insèrent au-dessous des yeux; il n'y a point de branchies thoraci(jues; il y MYS a une ou deux paires de pattes-mâchoires; les pattes postérieures sont complètes ; les fausses pattes abdominales sont très petites et dépourvues d'appendices branchiaux ; l'abdomen est allongé , presque cylindrique, et graduellement rétréci d'avant en arrière. Ainsi que nous l'avons déjà dit, il n'existe aucun vestige de branchies, soit à la voûte des flancs, soit à la base des pattes, soit à la partie inférieure de l'abdomen , et le seul appendice qui paraisse cire modifié dans sa structure, de manière à devenir plus propre que le reste du corps à remplir la fonction d'un organe de respiration, est le fouet des paltcs-mâchoires de la première paire, dont la disposition est du reste presque la même que celle qu'on remarque chez un grand nombre de Crustacés pourvus de branchies. Quelques auteurs donnent le nom de bran- chie à l'article basilaire de la branche ex- terne , ou palpes des pattes thoraciques, mais sans élayer celte détermination d'au- cun argument qui puisse la faire adopter. M. Thompson a observé la circulation des Mysis, et a constaté que le cœur de ces Crustacés est allongé, occupe la partie pos- térieure du thorax, et donne naissance antérieurement à un vaisseau grêle qui se porte au-dessus de l'estomac, et se continue en arrière avec une grosse artère abdomi- nale; enfin, de chaque côté, il reçoit un vaisseau qui paraît être un tronc brancho- cardiaque. Les pulsations du cœur sont si rapides, qu'elles ressemblent à des vibra- tions, et le sang est si transparent et si peu coloré, qu'on n'en distingue le mouvement qu'à raison des globules qui y flottent. M. Thompson pense que ce vaisseau abdo- minal présente de chaque côté, vers son ex- trémité postérieure, une ouverture garnie de valvules, par laquelle le sang pénètre dans deux conduits veineux situés de cha- que côté de l'intestin , et que c'est par ces derniers vaisseaux que ce liquide revient vers un grand sinus situé sous le cœur. Ce naturaliste a enrichi aussi l'histoire de ces Crustacés par des observations très intéres- santes sur leur développement. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les œufs éclosent dans l'espèce de poche située sous le thorax , el les jeunes Mysis y demeurent pendant les premiers temps de la vie ; on les y trouve serrés les uns contre les autres , ayant la MYS tête dirigée vers le slcrnum (Je la mère, et leur corps recourbe en avant. Leur forme s'éloigne beaucoup de celle des individus adultes. Les plus jeunes ont la ictc grosse elle corps pyriformc;on leur voit de chaque côté deux petits membres styjiformes. Bien- tôt l'extrémité postérieure s'allonge et se bifurque , le nombre des membres augmente, les yeux pédoncules et les antennes se mon- trent, et les divisions entre la tète, le tho- rax et l'abdomen deviennent distinctes. Enfin ce n'est qu'après leur sortie de la poche' ovifèrc qu'ils acquièrent tout-à-fait la forme qu'ils doivent conserver, et que la branchie interne de leurs pattes présente une tige terminale multi-articuléc. Les Rlysis habitent l'Océan et la Méditer- ranée ; ils nagent dans la mer réunis en troupes nombreuses, et paraissent abonder surtout vers le Nord. Suivant Othon Fabri- cius, ces petits Crustacés constitueraient l'aliment principal des Baleines. Le Mvsis sriNi'LEL'x , Mysis spinulosus Leach , peut être considéré comme le re- présentant do cette coupe générique; il se trouve dans la Manche ainsi que sur les côtes de la Vendée. (H. L.) MYSLEMLR. sab. — Syn. de Myspi- Ihecus. *i«YSORI\'E. MIN.— Espèce de carbonate de Cuivre, de la tribu des Adélomorphes, mais qui n'est peut-être qu'une variété de la Malachite. Voy. carbonates. *MïSPrniECUS ( pO- , rat ; -ntOmo^ , singe ). MAM. — M. de Blainville, d'après M. Lesson {Sp. des Mamm., 1840), in- dique sous ce nom une des subdivisions du groupe naturel des Galéopithèques. Voy. ce mot. (E. D.) *MVSSOSODUS (,.Av;, souris ; cûÇoj , mettre à l'abri ). ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères, famille des Carabiques , tribu des Féroniens, proposé par Megeric , et cité par Faldermann {Fauna transcau- casica, 1, p. Gl, 53). Les deux espèces qu'on rapporte à ce genre sont les il/, irre- gu/aris Stéven, et Sc/iœii/iern Fald. Elles se rencontrent dans les provinces méridio- nales de la Russie. (C.) MYST.^CIDA (yvaraj, mOUSlachc). INS. — Genre de l'ordre des Névroptères, tribu des Phryganiens, groupe des Myslacidites , établi par Latreille ( Fam. nat. ) aux dépens MYS 559 «les Phygancs, et différent des autres espèces du même groupe par des jambes postérieures garnies de deux éperons. On en connaît un assez grand nombre d'espèces , très com- munes, pour la plupart, aux bords des eaux. Leurs larves se construisent des four- reaux minces et allongés; leurs filets respi- ratoires sont ordinairement très courts et disposés par bouquet ( M. albicornis , 6i7j- ncata, etc.). (L.) MVSTACIDITES. Myslacidiles. ins. — Groupe établi par Leach dans la tribu des Phryganiens, de l'ordre des Névroptères, et caractérisé de la manière suivante par M. Blanchard (Hist. des Ins.): Palpes maxillaires très longs et poilus, de cinq ar- ticles dans les deux sexes. Ailes pourvues de nervures transversales. Antennes séla- cées. Genres : Myslacida, Lair. {Selodes , Ramb.); Odonlocera, Leach. Voy. nmvGA- NIEN3, pour les détails relatifs à l'organisa- tion et aux mœurs de ces Insectes. (L.) *MVSTAC1D11JM (avcrT'4, moustache). BOT. ru. — Genre de la famille des Orchidées- Vaiidées , établi par Lindiey ((»i Dot. maj. compan. , pag. 203). Herbes du Cap. Voy. onciiinÉES. *MVSTACIÎVA (uvar.?, moustache). MAM. — M. Gray(T'o2/. of Salph. Mamm., iSli) indique sous ce nom un petit groupe do Chéiroptères. (E. D.) !\IVSTACI\KES. Myslacineœ. infus. — Deuxième famille de l'ordre des Trichodés do M. Bory Saint-Vincent, caractérisée par des cirres ou cils mobiles disposés sur une ou plusieurs parties du corps et rappelant parfois l'idée de petites moustaches. Elle conifirend les genres suivants, pour cet auieur: Phia- line, Trichode , Ypsistome, Pia^iotriqiie, Mystacodcllc , Oxylrique, Ophrydie , Tri- nelle, Kcrone et Kondyliostome. {Dvi.) *MYSTACIMiS {myslax, moustache). ois. — Groupe de Fauvettes [voy. svlvic) suivant M. Boié (/sis, 1822). (E. D.) anSTACODlLLE. iNFrs. — Genre établi par M. Bory de Saint-Vincent dans la famille des Mystacinées de son ordre des Trichodés. Ce genre, très peu connu , est imparfaitement caractérisé par un corps antérieurement terminé par une fissure plus ou moins prononcée, formant comme des lèvres inégales, qui sont munies de cila en manière de moustaches. Los Mysi;i- 600 MYT codellcs , qui élaient des Trichodes pour Rinllcr, nous paraissent être plutôt encore des Korones ou des Oxytriques plus ou moins altérés, ou des Systoiidcs incomplé- lement étudiés ; du moins nous n'avons jam.iis vu que des Infusoires de ces deus derniers genres, ou certains Systolides, qui oiriissent quelque ressemblance avec les MyslacodcUes qu'on a décrites. Celles-ci d'ailleurs sont les Trichoda uvula, Tr. for- fex , Tr. index , Tr. forceps , et Tr. cycli- dium de Muller. (Duj.) mvSTICETUS. MAM. — Votj. l'article BALEINE. IVIVSTRIOSAURUS rept. — Voy. cno- CODILIENS FOSSILES. *i\IYSTUOCEROS ( fxvaTpoç , espèce de cuiller; xî'pa; , antenne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamel- licornes, tribu des Scarabéides Mclitopliiles, créé par Burmeisler {Handburh der Enlo- mologie). L'espèce type, M. dives Weslw., est originaire du Bengale. (C.) *MVSTKOMYS (pv^^rpoç, ruiller; pOç, rat). MAM. — Petit groupe de Rongeurs de la division des Rats (voy. ce mot) indiqué par M. Wagner (in VF!C3m. arc/t., 1841 ). (E.D.) *MYSTROPTERlJS(au5Tpo;, espèce de cuiller ; Tcxepov, aile), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Carabi- qnes, tribu des Scaritides (Bipartis de Lat.), créé par de Chaudoir {Bulletin de la Soc. imp. des Nal. de Moscou, 18i2, p. 13), et qui a pour type une espèce d'Orient, le M. cœruleus de l'auteur. (C.) *miTIlLVli\A. INS. — Genre de Lépi- doptères nocturnes , tribu des Leucanides , établi par Treitschkc aux dépens des Leu- cania, et dont la principale espèce est la M- lurca , qui se trouve en France dans le mois de juin. On la nomme vulgairement Turque. MVTILACES.il/yu7acea. MOLL.— Famille de Mollusques concbifèresdimyaires, compre- nant les deux genres Moule etPinne; mais dans le genre Moule sont comi ii^ -s les Mo- dioles et les Lilhodomes, qui n'en diffèrent pas suffisamment. Les Myiilacés sont caracté- risés par leur coquille équivalve, mais iné- quilalérale, ayant ordinairement le sommet ou le crochet de chaque valve très rapproché de l'extrémité antérieure, où est situé un des muscles adducteurs devenu beaucoup plus petit que le postérieur, à tel point que Lamarck avait cru devoir ranger les Mytila- cés parmi les Conchifères monomyaires. Les Mytilacés ont un picdlinguiforme qui sécrète un byssus filiforme; leur charnière est sans dent, et leur ligament externe occupe presque tout le bord dorsal. Comme tous les dimyaires du premier ordre auquel ils donnent leur nom, ils ont d'aJHeurs les lobes du manteau presque enli< lenient dés- unis. Ciivier, le premier, institua une fa- mille des Mytilacés; mais il y comprenait à la fois les Anodontes, les Muleites, les Car- dites, les Crasfileiles et les Moules, subdi- visées el e<-mê(nes en iiois, sous-genres, li'S Moules, les Modioles et les Lithodouies, et il la caractérisait seulement par l'ouverture du manteau et par la présence d'un pied servant à ramper, ou à sécréter et fixer le byssus. En même temps Cuvier plaçait les Pinnes ou Jambonneaux dans sa famille des Ostracés, entre les Arondcs ou Avicoles et les Arches. Lamank, de son côté, rappro- cha tout d'abord les Pinnes et les Moules, que plus lard il mit dans sa famille des Dyssifères, et il en éloigna les Cardites, qu'il rangeait dans la famille des Cardiacées. Dans ses derniers ouvrages enfin, il fit une fiiinillcdcs Mytilacés pour les seuls genres Pinne, Moule et Modiole, qu'il voulait con- sidérer comme des Monomyaires, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Férussacet plu- sieurs autres naturalistes ont admis aussi une famille des Mytilacés, mais en en séparant le genre Pinne pour le reporter auprès des Aviculcs , ou bien eu rapprochant des Moules les A.rches et les Avicules. Voy. MOLLUSQUES. (DUJ.) MVTILICARDE. moll. — Genre établi par M. de Blainvilic [Trailé de Malacologie) aux dépens des Cardites , et dont la princi- pale espèce est le Cardita crassicosla. Voy. CARDITE. *MYTIL1U£RIA. moll. —Genre établi par M. Conrad pour une coquille bivalve, équivalve, i)rcsque ovale, mince, ayant le."j crochets presque en spirale, la charnière sans dents, avec une fossette linéaire peu profonde entre les crochets; deux impres- sions musculaires assez petites ; impression palléale avec un large sinus obtus. (DuJ.) MYTIMNE. iNFUS., svsTOL.— Genre éta- bli par M. Bory de Saiut-Vincent aux dé- MYX pcns des Brachions de Muller , pour les es- pèces à cuirasse bivalve ou paraissant telle, plus ou moins renflée au milieu, et souvent échancrée ou dentée aux extrémilés. La queue est courte et porte deux stylets droits et recourbés en dessous; les mâchoires sont digilécs, et sur la nuque on voit un seul point rouge oculiformc. M. Ehrenberg a changé le nom donné par M. Bory en celui de Salpina. Les espèces les plus connues sont : le Brachionus mucronalus de Miilier, long d'un quart de millimètre (0'",25), très commun dans les eaux douces; le Dr. den- talus Mull. ; et le Dr. (ripos. (Duj.) MVTILOIDES. MOLL. — Genre proposé par M. Brongniart pour des coquilles fossiles du terrain crétacé, que l'on reconnaît au- jourd'hui comme des CaliUus. (Duj.) *MYTILOIDES. Myldoides. crust.— Ce nom, employé par Latreille, dans son Cours d'entomologie , pour désigner une famille qui renferme le genre des Limnadia , n'a pas été adopté par M, Milne Edwards, qui place ce genre dans la famille des Apusiens. Voy. ce mot. (H. L.) aiYTILDS. MOLL.— Voy. MOI-LE. HIYTULITES. MOLL.— Dénomination va- guement employée pour beaucoup de coquil- les fossiles bivalves inéquilaidrales. Les My- lulites de la craie sont des CaliUus ou Inocé- rames. (Duj.) BIYXIIVE. Myxine {,u^v?a, mucosité), poiss. — Genre de l'ordre des Chondroplérygiens à branchies fixes, famille des Suceurs ou Cyclos- tomes , Dumér. , établi par Linné et adopté par G. Cuvier(fic5'. anim., t.21). Ses princi- pauxcaraclèressont: Corpsanguiforme. Bou- che terminale, circulaire, en forme de ven- touse comme celle des Lamproies; dents très fortes, osseuses; lèvres entourées par huit barbillons tentaculaires. Point de nageoires paires; un petit évent percé à la partie su- périeure des lèvres , et communiquant en avant dans la bouche. Six branchies. L'in- testin est simple et droit, mais large et plissé à l'intérieur. Le foie a deux lobes. Les espèces de ce genre habitent l'Océan. Nous citerons principalement la Myxine glu- TINEUSE, M. glulinosa L., dont Bloch a fait son genre Gastrobranche {voy. ce mot); et la MvxiNE DE DoMcr.v, M. Domleyi Lac, sur laquelle M. Dumcril a fondé son g. Epta- trème. (M.) T. VIII. MYZ 561 "MYXODES (pu^ûo/;; , muqueux.) roiss. — Genre de l'ordre des Acanthoplérygiens , famille des Gobioïdcs , établi par G. Cuvier {Règ. anim. , t. H, p. 238), et caractérisé prin- cipalement par une tête allongée ; un museau pointu, saillant au-devant de la bouche ; par des dents disposées sur un seul rang à cha- que mâchoire ; par le corps plat et comprimé. On en connaît trois espèces (Myxodes viri- dis , ocellalus cl crislalus Guy. et Val.), qui viennent des côtes du Chili. Ce sont des poissons longs de 10 à 12 centimètres, et de couleur brune, ou grise, ou jaunâtre. MYXOGASTÈRES. Myxogastcres. bot. CR. — Groupe établi par Fries {Syst., III, 67) dans la grande famille des Champi- gnons. Voy. MYCOLOGIE. MYXOWPHALOS, Wallr. {Flor. germ., Il, 520). BOT. CR. — Syn. d'Âcinula, l'r. *J»1YX0\EI\IA (y.vÇa, mucus; v^^a, fila- ment). BOT. CR. — (Phycées.) Ce genre, créé par M. Fries ( Plant, homon. ), appartient à la tribu des Confervces, et est formé de sept ou huit Algues d'eau douce qui duivcnt être réparlics dans plusieurs genres ; ainsi le DraparnahUa tenuis Ag. s'y trouve rappro- ché du Confcrva zonala Web. et Mohr. Voici les caractères assignés à ce genre : Filaments fixés, entourés de mucus; endo- chromc disposé dans chaque article en bandes transversales. Fries l'avait dabord nommé Myxothryx. (Biîkb.) *i\IYXOPVRDM{fJiv,^a, mucosité; n^jpôi, grain), bot. pu. — Genre de la famille des Oléacées, établi par Blume(Bijdr., 68î»). Ar- brisseaux grimpants de Java. Voy. OLÉ.^ciins MYXOSI'ORILM, Link. {Spec, il, 98). DOT. CR. — Syn. de Xcmaspora, Pers. *iVlYXOTRlCnL'M (yv^a, mucosité ; Oo.'-, rpi'xoç. Clament). DOT. en. — Genre de Cham- pignons hypomycètcs , établi par Knnze (Myc. Heft., II, 108) pour de petits Cham- pignons noirâtres qui croissent sur les troncs des arbres. *MYX0TRY7i , Fr. [Stirp. Fems., p. 44). BOT. CR. — Syn. de Myxonema , Fr. *aiYZAXTIIA. OIS. — Groupe de Méli- phagiens, d'après MM. Vigors et Horsfield (Linn. tr an s., \&26). (E. D.) MYZIXE (uvÇu , je suce), ins. — Genre de la famille des Scoliides , de l'ordre des Hyménoptères, établi par Latreille et adopié par tous les enlomolosisles. Les Mn /incs sont )fi2 NAB surloiit (lisiinfiués des autres Scûliites par Iniiis mandibules bidentées, et leurs palpes iriiixiliaires de six articles. Les femelles dif- férent considérablement des mâles par l'é- paisseur de leur corps , par la brièveté de leurs antennes, par leursjambes fortement armées d'épines. Aussi pendant longtemps les deux sexes de chaque espèce étaient placés dans des genres différents. On désignait celui que renfermaient les femelles sous le nom de Plesia. C'est dans ces derniers temps seule- ment que les entomologistes ont reconnu qu'il n'y avait entre les Myziiies et les Plé- Eies que des différences sexuelles. On con- naît un certain nombre de Myzines répan- dues dans l'Europe méridionale, en Afrique et dans l'Amérique méridionale. La Myzine sexfasciata Rossi est commune dans tout le midi de l'Europe, et dans le nord de l'Afrique. (Bl.) ♦MYZOIMELA. ois. — Groupe de Méli- phagiens , suivant MM. Vigors et Horsfield {Linn.trans., 18-26). (E. D.) *MYZOMORPHlJS (avÇo) , je suce ; f^.op- yvj, forme), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Prioniens, NAC formé parDejean (Ca/a/oâ(ue, 3' éd., p. 34 H avec une espèce du Brésil, le il/, quadrima- culalus. (G.) *MVZORNIS. OIS. — Groupe de Nccta- rinées, créé par M. Hodgson (/. as. Soc. Beang., 1843). (E. D.) *MYZOSTO!WA (avÇo), je suce ; a-iyy, bouche). ANNKL.? — Leuckarta publié en 1827 la description d'un genre de Vers que l'on a rapporté à l'ordre des Trémalodes, mais qui n'a pas les caractères de ces animaux, ainsi que M. Loven s'en est assuré plus récem- ment. Les Myzostomes sont parasites des Comatules, et l'on en a trouvé sur l'espèce de la Méililerranée ainsi que sur celle des côtes de Norvège. Voici comment M. Loven résume leurs caractères génériques : Corps mou, inarticulé, déprimé, dis- coïde; une trompe rétractile, nue; anus op- pose à la bouche; des suçoirs latéraux op- posés; pieds inférieurs articules, pourvus de crochets; organes génitaux doubles, sans crochets. Plusieurs de ces caractères tendraient à faire placer les Myzostomes parmi les Anné- lides sétigères, tandis que d'autres semblent les en éloigner. (P. G.) ]VABALUS,Cass. {inDict. se. wflt.,XLIII, 281). POT. PH. — Voy. PRENANTHES, Gffirtn. *IVABEA, Lehm. (Index sem. horl. Ham- hurg. , 1831 ). bot. ph. — Syn. de Macna- lia, Benth. *IVABÎCIJLA (deiVa^fs). ins. — Genre de Réduviens {voy. ce mot), voisin de ce- lui des Nabis, créé par M. Kirby {Fauna hor. Amer., 1837), et ne comprenant qu'un petit nombre d'espèces. (E. D.) NABIS. INS. — Genre d'Hémiptères hété- roptères, de la division des Gcocorises, famille des Réduviens, créé par Latreille {Gênera Crust. et Ins., III, 1807) aux dépens des Red'mius de Fabricius , adopté par tous les en- tomologistes, elqui, dans ces derniers temps, a été partagé en plusieurs groupes distincts. Les Nabis sont principalement caractérisés jinr leurs antennes grêles, à articles presque égaux, par leur corselet conique, leurs cuis- ses grêles et leur bec très long. Ces Insectes ont beaucoup de rapports avec les Reduvius {voy. ce mot); ils s'en distinguent particuliè- rement par leurs antennes insérées plus bas, et par l'extrémité de leur tête n'offrant pas d'impression transverse. Ils ont les mêmes mœurs et se nourrissent d'Insectes. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces, et MM. Amyot et Serville {Hémi- ptères des Suites à Buffon-Rorcl) n'en décri- vent que cinq. Nous citerons principalement le Nabis aplera Latr. {loco citalo), Reduvius apterus Fabr., qui se trouve commune;. k^hI aux environs de Paris, vers la fin de l'été, sur le tronc des arbres. (E. D.) IVABLOlVItlM. BOT. PH.— Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Cassini (m Dicl. se. nat., XXXIV, 101). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. com- posées. ♦KACCARIA, Endl. {Gen. pi, p. 6, n. 68). BOT. CR. — Syn. de Chœtospora^ Agardh. NACELLE. MOLL. — Nom vulgaire de la NAC Crepîdula fornîcala , et dénomination pro- posée d'abord par Lamarck pour le genre qu'il nomma plus tard Navicelle. (Duj.) *i\ACELLE. C^jmba. acal.— Genre d'A- calèphes diphyides, établi par MM. Quoy et Gaimard pour une espèce trouvée auprès de Gibraltar, C. sagitla, qu'Eschscholtz réunit avec l'Ennéagone et la Cuboïde en un seul genre, ayant pour caractères : un conduit nourricier muni de plusieurs petits tubes suceurs, et une pièce antérieure mu- nie d'une petite cavité natatoire saillante comme un tube. Suivant les auteurs de ce genre et M. de Blainvilie, la Nacelle est pourvue d'un grand suçoir exserlile probos- cidiforme ayant à sa base un amas d'or- ganes ovariformcs, logée dans une excava- tion unique, assez profonde, d'un organe natateur naviforme, recevant et cachant en partie l'organe natateur postérieur; celui-ci est sagiltirorme, percé en arrière d'un ori- fice arrondi, couronné de pointes, et creusé à son bord libre par une gouttière longitu- dinale. Le corps est gélatineux, résistant et presque diaphane. M. Lesson admet la Na- celle comme premier sous genre des Micro- (iiphyes, qui constituent sa tribu entière des ^lonogastriques, ayant un seul sac stoma- cal exsertilc, dilatable, probosciforme, por- teur à sa base d'organes qui semblent être des ovaires, et logé dans un nucléus unilo- culaire. L'estomac, allongé, est terminé par une bouche en ventouse. (Duj.) *iVACERDï;S {vn'.toln:, nuisible), ins.— Genre de Coléoptères hétéromèrcs, famille des Sténélytres, tribu des Olîdémérites, proposé par Steven et adopté par Dejean {Catalogue, 3'^édit., pag. 230), qui en men- tionne 29 espèces; 11 appartiennent à l'A- mérique , 7 à l'Afrique , i à l'Australie, 3 à l'Asie, 2 à l'Europe, et 2 sont de patrie inconnue. Nous citerons comme faisant par- lie de ce genre les espèces suivantes : Dryops livida , noiata, vittata et suluralis d'Ol. On rencontre fiéquement la ."Seconde sur les bâtiments à voiles, et ou la reçoit aussi des divers points du globe. (C.) *NACIBA, OIS. — M. Lesson [Traité d'Ornithologie, 1831) indique sous cette dénomination un genre d'Oiseaux voisin du groupe des Ca/ao. (E. D.) NACIBEA, Aubl. {Guian., I, 96, t. 37). BOT. rH. — Syn. de Maneltia, Mutis, NAC 563 *\ACLIA. INS.— Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Lithosides, établi parM.Boisduval et adopté par M. Dii- ponrhel {llisl. des Lcpid. d'Europe). L'espèce type, Nadia ancilla {Noctua ancilla Linn. , Bombyx obscura Fab. , B. ancilla llubn., Ochs., Callimorpha ancilla God.), habile la France et l'Allemagne. (L.) IV ACRE. MOLL. — Portion du test des Mollusques, douée dé reflets brillants iri- sés , qui tiennent à la structure même de sa surface , comme on le prouve en prenant avec la cire à cacheter, avec la gélatine, ou même avec l'alliage fusible de Darcet, une empreinte qui montre les mêmes reflets iri- sés. Toute portion nacrée paraît formée de lames parallèles très minces, lesquelles par le polissage sont coupées très oblique- ment , et présentent des sillons 1res fins à la surface. Cependant ce ne sont pas ces sillons mêmes, comme on l'a supposé, qui produisent les jeux de lumière particuliers à la Nacre; c'est plus probablement une disjjosilion striée de la surface de choque lame, puisque là où l'on ne peut supposer que les lames sont coupées obliquerneiu, dans l'inlérienr des Troques, par exemiilc, l'éclat irisé n'est pas moins vif que sur la Nacre polie artificiellement. Les parties du test qui sont formées de fibres dressées, pa- rallèles, comme la couche externe des co- quilles de Piiine ou de Moule, ne peuvent au contraire jamais présenter des reflets na- crés ; voilà pourquoi les marchands et les amateurs qui veulent donner plus d'éclat aux coquilles, en dissolvent la couche ex- terne au moyen d'un acide pour mettre la Nacre à découvert. La Nacre, qui n'est que du carbonate de chaux presque seul , mêlé d'un peu de matière animale, est identique avec la substance des perles , ou plutôt celles-ci ne sont que de la Nacre sécréiée isolément, en forme de globules, dans des lacunes du manteau. Il n'y a guère de Mol- lusques à test nacré dans le manteau des- quels on n'ait eu l'occasion de trouver de petites perles. Les Muleltes ou Moules d'eau douce, dans le Uhin et dans les rivières de l'Europe septentrionale, ont même donné quelquefois d'assez belles perles; mais celle de la grande Avicule ou Piiiladine mère- perle (Meleagriiia margaritifera) sont les plus belles, et ce sont aussi les valves de 564 NEU celle coquille qui fournissent presque ex- clusivemeiit la Nacre employée dans les ans. En ciïet, pour se procurer quelques perles seulement, on est obligé de retirer du fond de la mer un très grand nombre de CCS coquilles, car la plupart sont dépourvues de ces productions accidentelles ou ano- males. Plusieurs coquilles des genres Turbo et Troque fournissent une Nacre très bril- lante d'un vert doré; certaines Haliotides ont leur Nacre richement ornée des couleurs les plus vives et les plus foncées, en zones sinueuses, ou enroulées et entremêlées de bandes noires. L'art de la bijouterie en a tiré un fort heureux parti. Certains genres de coquilles, au contraire, sont constamment dépourvus de Nacre : tels sont toutes les Conques et les Cardiacés parmi les Conchi- fcres ; telles sont aussi toutes les coquilles terrestres. (DlJ.) IVACRÉ (grand et petit), tns.— Nom vul- gaire de deux espèces de Papillons du genre Argynne, VArgynnislalhonia cl VAr g. pan- dora. Voy. AtiGVNNE, IVACRITE. MIN. — Substance d'un gris perlé, en grains faiblement agglutinés qui, humectés et passés avec frottement entre les doigts , s'y attachent sous la forme d'un enduit nacré. Elle fait partie des Silicates aluiiiineux, et son analyse a donné, d'après Vauquelin ( Bull, de la Soc. philom. ) : Si- lice, 5G ; Alumine, 18; Potasse, 8; Chaux, 5; oxyde de Fer, 4; Eau, 6; perte, 5. La Na- crite se trouve en petites masses dans les tissures des roches micacées et talqueuses des Alpes. IVADDI. OIS. — Espèce du genre Sterne. Voy. ce mot. (E. D.) NADINEL. REPT. — L'un des noms lan- guedociens de rOrvet. Voy. ce mot. (E. D.) N.^MASPORA, Ehrenb. (m Hor. phys., t. 18, f. 7). BOT. CR. — Syn. de Phoma , Frics. N.IÎMATELLA. cor. en. — Genre de Champignons hyménomycètes, établi par Fries {Syst. II, 327) pour de petits Cham- pignons qui croissent sur les autres végé- taux. Voy. MYCOLOGIE. ♦IV.CMORHEDUS. mam. — M. Hamil- ton Smith {in Griff. an Kingd. , 1827) indique sous ce nom une subdivision du grand genre Antilope, et il n'y place qu'une c^mo.VAnlilope Sumatrenùs , dont il dis- NAI tingue deux variétés, la A. Duvaucelii et goral. (E. D.) *i\./EOGEIVDS (vac'o), j'habite ; yr,, terre). INS. — Genre d'Hémiptères hétéroplèrcs, de la famille des Lygéites, créé par M. de Laporte, comte de Castelnau {Essai d'une classif. des Ilémipl., 1833). Ce genre, qui est très voisin de celui des Xylocoris, de M. Léon Dufour, ne contient qu'une espèce, désignée par M. de Laporte sous le nom de Nœogenus erylbrocephalus. (E. D.) N^SA. cnusT. — Voy. nésée. IV.'EVIELLE. nEPT. — Nom français du Coluber nœvius. (E. D.) IV'AGASSARIUM , Rumph. {Amboin. auct., t. 2). DOT. PH. — Syn. deil/esua, Linn. NAGEOIRE. Pinna. — On donne ce nom à l'organe locomoteur des Poissons. Voy. ce mot. IVAGEURS. MAM. —Voy. natantia. NAGELRS. Natalores. ois. —M. Vieillot {Ornilh.) indique sous ce nom son cin- quième ordre de la classe des Oiseaux , et il y place les genres Frégate , Cormoran , Pélican, Fou, Paille-en-Queue, Anhinga , Grèbe-Foulque, Grèbe, Plongeon, Harle, Canard, Stercoraire, Mouette, Sterne, Bec- en-Ciseaux, Pétrel, Albatros, Guillemot, Macareux, Sphénisque et Manchot. Voy. ces divers mots. (E. D ) ÎVAGOR. MAM. —Une espèce d'Antilope, Antilope nagor , est devenue, sous la déno- mination de Nagor, pour M. Ogilby {Proc. zool. Soc. Lond., 1836), le type d'un petit groupe distinct, qui n'est généralement pas adopté. Voy. l'article antilope. (E. D.) IVAIA. nEPT. — Voy. naja. naïade. Najas (nom mythologique). BOT. PU. — Genre de la famille des Naïadécs, établi par Willdenow (ni ac<.i4cad. Berolin., 1798, p. 87). Ses principaux caractères sont : Fleurs dioïques, solitaires aux aisselles des feuilles. FI. mâles : Enveloppe double, l'exté- rieure en forme de coiffe à deux lobes. An- thère sessile, tétragone, 4-IocuIaire. FI. /"e- melles : Ovaire sessile, oblong, à une seule loge uni-ovulée. Styles 2-3, subulés , con- tinus à l'ovaire et supportant chacun un stigmate. Le fruit est une nucule mono- sperme , à épicarpe membraneux. Les Naïades sont des herbes aquatiques , abondantes surtout dans les étangs de l'Eu- NAI rope centrale; à feuilles alternes, lindaircs, dilatées à la base, dentées, mucronées. Ces plantes olTient peu d'intérêt, si ce n'est au cultivateur qui peut en faire d'assez bons engrais. (B.) A'AIADE. ANNÉL. — Voy. NAIS. \AIADÉES. Naiadcœ. bot. rn. — Fa- mille de plantes monocotylédones aquati- ques. A.-L. de Jussieu avait établi sous ce nom {Genoa, p. 18) une famille qu'il avait placée à l'exirémité de sa classe des Acoty- lédons, à la suite des Fougères. La place et la circonscription assignées par lui à ce groupe ne pouvaient guère être conservées. En effet, d'un côté, l'embryon monocolylé- donési nettement caractérise de ces plantes les éloignait des Acotylédons ; de l'autre, on trouvait réunies dans cette famille hétéro- gène des Characées (C/iara), les Lemnacées {Lendcula, Tourn.), des Haloragées {Htppu- ris cl MijriophyUiim),]es Cératophyllées (Ce- ralophylhim), des Saururécs {Saururus, Àponogeton), les Callitrichinées {CallUrichc) , et les Naiadées proprement dites. Dans son Tableau du règne végétal, Venlcnat modiOa ce groupe , et réunit en une seule famille , sous le nom de Fluviales , les genres qui correspondent à la famille dont nous nous occupons ici. Cette nouvelle famille a été admise par la majorité des botanistes , et clic a reçu postérieurement de L.-C. Richard le nom de Potamophilcs , et de M. A. Ri- chard celiii de P^'aïadces, que nous adoptons ici avec M. Endlicher. Au reste, le nom de Fluviales est employé encore aujourd'hui par quelques botanistes , notamment par M. Kunih [Enumer., III, pag. 111). Les plantes comprises dans la famille des Naïadécs , telle que la circonscrivent la plu- part des botanistes modernes, sont des her- bes aquatiques, submergées, ou qui viennent seulement fleurir à la surface des eaux ; leur lige est noueuse , le plus souvent ram- pante; leurs feuilles sont alternes, très ra- rement opposées, planes, le plus souvent entières, embrassantes ou engainantes à leur base, accompagnées de stipules intra- pétiolaires, membraneuses, embrassantes. Leurs fleurs sont monoïques, rarement dioï- ques, solitaires ou groupées à l'aisselle des feuilles, ou bien réunies en épi; les femelles sont ordinairement plus nombreuses, et pla- cées plus haut sur la plante que les mâles. NAI 565 En guise de périanlhe, elles présentent des enveloppes de forme et d'apparence diver- ses, tantôt recouvrant l'anthère et se dé- chirant ensuite plus ou moins irrégulière- ment, tantôt formant une sorte de cupule qui entoure la base de l'étamine, tantôt enQn revêtant tellement les caractères d'un périanthe normal ( l'otamogclon) qu'il est difDcile de lui en refuser le nom. Les éta- mines présentent aussi de nombreuses va- riations : leur anthère est tantôt sessile, tan- tôt pourvue d'un filet de longueur variable, à 1-2-i loges, le plus souvent portées sur un conneclif épais , et contenant un pollen globuleux dans certains genres, allongé-fili- forme ou confcrvoide dans les autres. Les pistils sont solitaires, ou groupés par 2 ou 4, se touchant alors par des faces planes, très rarement entourés à leur base par un pé- rianthe rudimentaire; chacun d'eux ren- ferme , dans une loge unique , »in ovule or- dinairement suspendu, plus rarement dressé; il est surmonté d'un style simple que ter- mine un stigmate (quelquefois (lcux)souvent large et pclté. Le fruit , généralement sec, renferme une seule graine dressée ou sus- pendue comme l'ovule, dépourvue d'albu- men, dont l'embryon préseuteunelongue et grosse tigelle (embryon inacropode L.-C. Ri- chard), etun cotylédon grêle, parfois enroulé en crosse, à la jonction desquels existe une fente gemmulaire. On voit que les caractères des Naïadécs sont tous sujets à des variations plus ou moins nombreuses; aussi peut-on les sub- diviser en plusieurs groupes ou tribus, divi- sion qui devient très avantageuse dans un groupe si polytype. Voici le tableau et les caractères de ces tribus, tels que les présente M. Kunlh {Einmcrat., t. III, p. 111) : I. Naïadées. Style très court; 2-3 stig- mates allongés; graine dressée; embryon droit; pollen globuleux Feuilles ternces ou opposées, sans nervures, dentelées. Najas, Lin. ; Cauhnia, Willd. II. ZosTERÉKS. 1 style; 2 stigmates allon- gés; graine suspendue; cotylédon grclc , naissant vers un côté de la tigelle; pollen confervoïde. Zoslera, Lin. {ex parle); Cymodocca, Kœnig. m. PosiDONiÉEs. Fleurs pseudo-herma- phrodites, en épi; siigmate presque sessile, Ô6G NAI entier; graine pariétale; cotylédon logé dans une fente de la ligelle, allongé, courbé- iiitléchi; pollen confervoïde.Cetleseclion de- vra probablemenlêlreréunieàla précédente. Tlialassia, Solan. ; Posidonia, Kœnig. IV. IlL'PPiiiF.s. Fleurs pseudo-hermaphro- rliles , en épi; stigmate sessile , entier; {;raine suspendue; cotylédon supère, grêle, inioinbant sur la tigelle; pollen en forme de lioyau , courbé. linpiùa, Lin. V. Zannichelliées. Style allongé; slig- tualc élargi, entier; graine suspendue; co- tylédon snpcre, allongé, recourbé en crosse; pollen globuleux. Zatinichellia, Mich. ; AUhenia, F. Petit. VI. PoTAMOGÉTONÉEs. Flcurs pscudo-hcr- niaphrodiles , les mâles pourvues d'une brac- tée; stigmate presque sessile, simple; coty- lédon supère courbé en crochet; pollen glo- buleux. Polamogelon, Lin. Certaines des tribus dont nous venons de donner le tableau ont été élevées au rang de familles distinctes par quelques botanis- tes. Telles sont celles des Potamées cl des Zoslcrécs. Los Naïadéessont répandues dans les eaux douces et salées de tous les climats. Aucune d'elle n'est importante par ses applications. Les seules qu'on puisse citer comme ayant «luelque utilité sont : le Polamogelon nalans, dont le rhizome sert d'aliment en Sibérie ; et les Zoslera, dont les feuilles, rejetées par k's vagues de la mer, sont recueillies pour .servir comme engrais , comme paille d'em- b.iilage, et pour la confection de matelas très peu moelleux , mais économiques. (P. D.) NAIDE. ANNÉL. — Nom que l'on applique quelquefois au genre des Nais. Voyez ce mut. {E. D.) * IVAÏDIÎVA. ANNiiL. — M. Ehrenberg {Sijmb. phys., 1831) donne le nom de Nai- dina à une famille d'Annélides dont le genre principal est celui des Nais. Voyez ce mot. (E. D.) NAIN. Nanus. térat. — On donne ce nom, en Anthropologie, à tous les indivi- dus dont la taille est beaucoup plus petite, relativement, que la taille ordinaire. Voy. l'ariii-lc nACKS humaines. .ïVAL\ 1 1 AGEOLET r.T ^\m D'AMÉ- NAI RIQUE. BOT. PH. — Noms vulgaires de deux variétés du Haricot renflé, Pliaseolus lumi- dus Savi. Voy. HAnicoT. *IVAII\ERIS {Nais et Nereis) annél. — Genre de la famille des Ncréiscolés, établi par M. de Blainville pour y placer le Nais quadricuspidala. (P. G.) IVAÏS (nom mythologique), annél. — Genre d'animaux articulés de la classe des Chétopodes de M. de Blainville, de celle des Vers de Lamarck, et de celle des Vers à sang rouge ou Annélides à soie de G. Cuvicr et de la plupart des auteurs mo- dernes. Muller a créé ( Die Wuimer der silssen und Salzigcn Vassers , 1771) ce genre sous la dénomination de Nais, tiré du surnom mythologique de l'une des Naïa- des; depuis, ce nom a été légèrement et à tort modifié par quelques auteurs : ainsi Brnguière {Planches de l'Encyclopédie métho- dique) l'indique sous le nom de Nayade, et d'autres auteurs l'ont désigné sous les noms de Naide et de Naïade. Enfin , pour mettre le comble à la confusion, Lamouroux a pro- pose la même dénomination de Nais pour désigner un genre de Polypiers de la famille des Tubulariées, et auquel on avaitanlérieu- rement donné le nom de Plumatelle. Voy, ce mot. Les Nais ont pour caractères : Corps plus ou moins allongé, fliiforme, aplati, articulé; chaque articulation pourvue d'une paire d'appendices sétacés, simples ou fascicules; bouche et anus terminaux ; la première sans tentacules, mais quelquefois avec des points oculaires. Ces animaux on t beaucoup de rapports avec certaines espèces de Néréides, et surtout avec les Lombrics; leur canal intestinal est sim- ple, étendu d'une extrémité à l'autre du corps, et adhérent à l'enveloppe extérieure par des brides celluleuses; la bouche est ronde, terminale , sans traces de tentacules ni d'appareil masticateur; l'anus est égale- ment terminal et arrondi; on voit tout le long du dos de l'animal un vaisseau flexueux rempli d'un fluide coloré en rouge, comme cela a lieu dans les Néréides. Il n'y a aucune trace de branchies sur aucun des anneaux, mais tous ou presque tous sont pourvus à droite et à gauche d'épines calcaréo-cornées simples et quelquefois fasciculées, mais tou- jours en petit nombre-, un peu connnç dans' NAl les Lombrics. Le système nerveux ne nous est pas connu. Les Nais vivent presque constamment dans les eaux douces, courantes ou stagnantes , dans la vase et la terre molle qui les bor- dent, et rarement à découvert. Elles se nourrissent de très petits animaux iufusoires ou mous qu'elles avalent probablement tout entiers. Leur mode de reproduction, que l'on ne connaissait pas bien autrefois, est l'oviparité. Bosc avait déjà dit que les Nais pondaient des œufs, et ce fait dont quelques auteurs doutaient est aujourd'hui tout-à- fait constaté, surtout d'après les belles ob- servations de M. Dugès. Les œufs de ces Annclides, et particulièrement ceux de la Nais fiUformis qui a été le plus étudiée, sont ronds , blancs et contenus dans une capsule ovale, et qui présente à chaque pôle un petit tubercule rappelant celui du cocon de cer- taines Hirudinées; la capsule est transparente et laisse voir les œufs qui sont dans son in- térieur. Ceux-ci, au moment de la ponte, semblent composés d'une seule substance granuleuse, à grains à peu près égaux et de forme ronde; lors de l'édosion , les petits brisent leur œuf avant que la capsule ne s'ouvre; ils sont mous, sans yeux, comme les adultes, avec un tubercule ventral qui a quelque chose de celui des Lombrics; leur bouche étant un peu inférieure , on ne voit le plus souvent sur les côtés de charun de leurs anneaux qu'une seule paire de soies; mais, dans une certaine position, on en dis- lingue deux à la plupart comme à la partie antérieure des adultes ; M. P. Gervais, qui a étudié les jeunes du Nais filiformh, n'a pas vu de soies à faisceaux à l'extrémité posté- rieure. D'après les expériences de Trembley et de Roésel , il paraîtrait que les Nuis peu- vent être multipliées artificiellement en cou- pant transversalement leur corps en plusieurs tronçons; et ce fait est aujourd'hui acquis à la science par de nouvelles expériences. Plusieurs groupes ont été formés aux dé- pens des IVaJs de Muller; mais les espèces de ce genre sont encore trop peu connues pour que l'on puisse reconnaître d'une ma- nière certaine la bonté de ces divisions. Ocken a formé avec le nom de Dero, qui correspond à celui de Xanlho de M. Dulro- chct, un groupe pour la Nais digilala de Muller ; de Lamarck a créé le genre mylaria NAl iG7 [iour \:\ Nais prohoscidea ; enr]n MM. Ehren- berg et P. Gervais ont créé plusieurs autres groupes distincts. Pour nous, nous n'indi- querons qu'avec doute la plupart des esjjèces décrites par les auteurs, et nous suivrons la classification qui a été indiquée |)nr M. P. Gervais dans les DuUelins de VAradcinie royale des scietwes et bellcs-lcllres de Bruxel- les (année 1838, t. V, p. 13). L Genre ^olosoma, Elirenberg. Les articles garnis de faisceaux de soies bilatéraux ; point de crochets ventraux ; ocel- les et appendices terminaux nuls. Trois espèces de ce groupe ont été décrites par M. Ehrenberg (Symbolœ physicœ); ce sont les: JEolosoma Hemprichii Ehr. {loco citalo). — De Nubie. JEolosoma décorum Ehr. (idem). — De Prusse. /Eolosoma qualernapium Ehr. ( ibid. ). — De Prusse. M. P. Gervais, qui a changé le nom A' JEo- losoma en celui iVAiolonais, dit qu'il croit qu'une espèce de ce groupe a été trouvée dans l'un des bassins du Muséum d'histoire naturelle de Paris. II. Genre Ch.ïtogaster, Ehrenberg. Point de soies latérales; des crochets sous le ventre et un faisceau biparti auprès de la bouclic; pas d'ocelles ni d'appendices ter- minaux. Les espèces de ce groupe sont les : Cliœlogaslcr Linnei Baër ( Nova acta nat. Curios., XIII, pi 29, f. 22 et 2i).— Cette es- pèce , d'abord trouvée en Allemagne, a été rencontrée en abondance auprès de Paris, et on a vii qu'elle se reproduisait à la manière des autres Nais, par sfissiparité. Les nou- veaux individus se développent à la partie postérieure de relui qui leur donne nais- sance. Chœtogasler furcalus Ehr. {S^jmbolœ phy- sicœ). — De Prusse. Chœtogasler niveus Ehr. [loco citalo). — De Prusse. On doit sans doute rapporter à ce groupe les Nais diaphana et pcrvcrsa Grithuiscn {Nov. act. nat. Curios., Xl.X, pi. 24). III. Genre Blanonais, P. Gervais. Des soici latérales etdes crochets ventraux; 568 NAl corps filiforme, cylindrique, attdnué plus ou moins à ses extrémités; point d'appendices terminaux; ocelles nuls, d'où est venu le nom du groupe. Les espèces sont: Nais vcrmicularis Linné, Gm. , Roësel (Encycl.mélhod.,i)\. 52, fig. 1).— Commune partout et se trouvant souvent aux environs de Paris. Nais liUoralis Linn., Gm., MuII. (ZooL dan., VI, f. 80, Cg. 1-8; Encycl. mélhocl, pi. 54, fig. 4-10). — De Danemarck; acte trouvée à la Rochelle. Nais pUformis Blainv. {Dict. se. nat., t. XXIV, '182j, p. 120). — Celle espèce, que l'on peut considérer comme type du genre , a le corps très allongé, filiforme, de 5 à 6 pouces de long sur 1/2 ligne de diamètre; une trompe en avant ; pas de digitalions en arrière; chaque articulation pourvue d'une paire de soies longues et grêles. M. de Blain- ville l'a trouvée dans les ruisseaux delà haute Normandie; selon M. P. Gervais, il est pro- bable qu'elle habile aussi la Belgique. IV. Genre Opsonais, P. Gervais. Des soies latérales et des crochets ven- traux; point d'appendices terminaux; corps filiforme, quelquefois peu atténué à ses ex- trémités ; soies latérales variables ; deux ocel- les sur l'extrémité antérieure. Espèces : Nais marinaOlh., Fab. {Faun. groeland., p. 215, n. 295).— Du Groenland. Opsonais elinguis Muller. — De Dane- marck. Opsonais oUusa P. Gervais {loco citalo ). Espèce remarquable par ses extrémités cé- phalique et anale obtuses, au lieu d'être effilées comme chez la plupart des espèces; à soies courtes ; les points oculaires noirs, et la couleur du corps blanchâtre. On la trouve assez souvent dans les tubes desPlunialelles, où elle s'enfonce, ainsi que la Naisdigilata, après que l'animal a été détruit. A été prise communément à PlessisPiquet , près Paris. V. Genre Pristina, Ehrenberg. Des soies latérales assez longues ; des cro- clicts ventraux ; ocelles nuls; la lèvre supé- rieure prolongée en une trompe filiforme garnie de soies. NAI Ce groupe ne comprend que deux espèces : Pristina longiseta Ehr. {loco citato). — De Prusse. Pristina inœqualis Ehrenb. (idem). — De Prusse. M. P. Gervais a changé, pour plus d'uni- formité, le nom de Pristina en celui de Pris- tinais. VI. Genre Stvlina, de Lamarck. Téle à deux ocelles ; trompe manquant de soies, à base ciliée; en outre, les carac- tères des genres précédents. Une seule espèce entre dans ce groupe; c'est la Nais proboscidea Linné, Gmelin , Millier {Encycl. méth. , pi. 53, fig. 1 et 8). C'est lo MiLLEPiED A DARD de Trcmblcy; son corps est long de 3 à 4 lignes, de couleur hyaline ; tous les segments sont pourvus de chaque coté d'une soie simple et fort longue ; l'ex- trémité antérieure est bifide, d'où sort une trompe aiguë; il y a deux points oculaires; l'anus est terminal. Celte espèce se trouve dans les eaux marécageuses de toute l'Eu- rope. Le nom de Slylina a été changé en celui de Slylinais par M. P. Gervais. VII. Genre Dero, Oken {Xanlho, Dutrochct, UronaiSy P. Gervais). Des crochets ventraux; soies latérales va- riables; point de trompe; des filamcntscau- diformes ou des lobules à l'extrémité posté- rieure; quelquefois des ocelles. Un grand nombre d'espèces entrent dans ce groupe; ce sont les : Nais furcala Roësel {Siippl., pi. 93, Cg. 9 à 16). Cette espèce vit dans les tubes des Plumatelles et surtout dans ceux de la va- riété nommée Alcyonelle; elle s'y enfonce la tête la première et ne laisse plus apparaître à l'extérieur que deux longs filaments dosa queue; ces animaux, dans cette position, ont été quelquefois décrits pour le polype de l'Alcyonelle elle-même. Roësel, il y a très longtemps, a bien figuré cette espèce d'après des individus pris en Prusse. Elle est très commune aux environs de Paris. Nais barbata Muller. — Commune par- tout. Nais digitala Muller, Nais cœca Cop. {Encycl. mélhod., pi. 53, f. 12, A, et 18). — Xanlho hcccopoda ? Dutrochct ( BuUel. NAI Soc. philom., 1819, p. 155). — Se trouve |).IIt()Ut. AajJ decapoda Dutrochet {HuUetin des sciences, 1819), Blainv. {Dict. se. «aL, XXIV, D. 131). — De France. Nais quadricuspidata Olhon, Fab. {Fauna gwenland., n. 315), Blainv. {loco cilalo).— Du Groenland. Celte division comprend quelques espèces qui n'y resteront probablement pas lorsqu'el- les seront mieux connues. Le type est la Nais furcala. VllI. Genre Ophidonais, P. Gervais. Des crochets ventraux ; soies latérales fas- ciculées, en houppes à quelques anneaux; des ocelles; corps serpeniiformesubdéprimé, et rappelant un peu celui des Sangsues, mais sans ventouses ni appendices terminaux. Deux espèces entrent dans ce genre; tou- tefois, on doit faire observer que M. Dugès les réunit avec la Nais filiformis Blainville, pour n'en faire qu'une seule espèce. Nais serpenlina Millier (lococilato). — De riiurope. Nais vermicularis Linné, Gmelin, Roësel, Blainville (E«cycLme-od)-., VI, 4ri). Petites herbes des différentes mers du globe. Voy. coMPOsiifs. IVAIVDimiOBA , Pluin. bot. pu. — Syn. de Fevillea, Linn. IVANDIimOBÉES. Nandhirolcn' . cot. PU. — Tribu de la famille des Cucurbila- cées. Voy. ce mot. \A1\DI!VA. dot. ph. — Genre de la fa- mille des Berbéridées , établi par Thunbcrg {Nov. gen., I, 14), et dont les principaux caractères sont : Calice à plusieurs foliolp^-, imbriquées sur six côtés et déciducs. Corolle à 6 pétales hypogynes, oblongs, concaves , crénelés à la base , plus longs que le calice , caducs. Étaniines 6, hypogynes, opposées aux pétales ; filets très courts ; anthères dressées, à 2 loges s'ouvrant longitudinalc- ment. Ovaire oblong, à une seule loge ren- fermant 2 ovules. Style terminal court, tri- gone ; stigmate obtus. Baie uniloculaire, disperme ou monosperme par avortcinent. Les Nandina sont des arbrisseaux glabres, à feuilles alternes , composées de nombreii- NAN SCS folioles enlièics, ovales-lancéolées, réu- nies trois par trois, et terminées par un pé- tiole qui forme à la base une espèce de gaîne articulée, et renflée au point des ramifica- tions; à fleurs blanches, bractéées, dispo- sées en panicules lerminales;àbaies rouges. Ces plantes sont originaires de l'Inde, du Japon et de la Chine , où elles sont très ré- pandues. La Nandina domestica, unique espèce de ce genre, est assez fréquemment cultivée en France , où elle supporte aisément la pleine terre. On la multiplie par le moyen des drageons que fournissent les racines et de boutures. (J.) NAîVDOU. OIS. — Le Nandou , placé pendant très longtemps comme simple es- pèce du groupe des Autruches {voy. ce mot), est devenu, sous la dénomination de Rhea, pour Brisson, Latham, Lesson, et la plupart des ornithologistes, un genre distinct de l'ordre des Échassiers de Cuvier, et de celui des Coureurs ou Cursores de M. de Blain- ville. Les principaux caractères de ce genre sont les suivants: Bec droit, court, mou, déprimé à la base, un peu comprimé à la pointe, qui est obtuse et onguiculée; man- dibule inférieure très déprimée, flexible, ar- rondie vers Texlrémité; fosse nasale grande, prolongée jusqu'au milieu du nez; narines placées de chaque côté du bec et à sa sur- face, grandes, fendues longitudinalement et ouvertes ; pieds longs , assez forts et ro- bustes ; trois doigts dirigés en avant, les la- téraux égaux ; ongles presque d'égale, lon- gueur, comprimés, arrondis, obtus; tibia emplumé; une nudité très petite au-dessus du genou; ailes propres au vol ; phalanges garnies de plumes plus ou moins longues, et terminées par un éperon. On a pu voir par cette caractéristique que les Nandous ne diiïèrent pas d'une manière très nota- ble des Autruches; un seul caractère sert à les différencier d'une manière complète : chez les Nandous il y a toujours trois doigts en avant, tandis que dans les Autruches il n'y a que deux doigts placés de la même manière. Le Nandou, Rhea Americana Latham , a reçu difl'érents noms , tels que ceux de Nandu, Autruche D'AiiÊRiyuE, Autruciii; de Magellan, Autruche d'Occident, Autruche DE LA GuiANE, ctc. Le Naudou est beaucoup plus petit que l'Autruche vulgaire ; il at- NAN 671 teint environ 1'", CO de hauteur; les fe- melles sont un peu plus petites que les mâles. Les parties supérieures du corps sont d'un gris cendré bleuâtre ; le sommet et le derrière de la tête sont noirâtres ; une bande noire, commençant à la nuque, descend sur la partie postérieure du cou, qu'elle entoure , eu s'élargissant vers les épaules; les scapulaires sont cendrées ; les plumes des ailes sont également cendrées , les plus grandes blanches à leur origine et noirâtres au milieu, quelques unes entière- ment blanches ; les parties inférieures du corps sont blanchâtres ; le bec et les pieds d'un gris rougeâtre; un éperon se remar- que au poignet. Les femelles ont moins de noir à l'origine du cou que les mâles. Ces Oiseaux ne pénètrent jamais dans les bois; les plaines découvertes sont les seuls lieux où on les trouve ; ils vont ordinaire- ment par paires , et quelquefois en troupes assez nombreuses, mais seulement dans les contrées où on ne les chasse pas ; car, dans celles où ils sont poursuivis, ils fuient de si loin, et leur course est si rapide, qu'on ne peut que très difficilement les atteindre, même avec de bons chevaux. Les chasseurs qui parviennent à les arrêter avec une sorte de collet, formé de trois pierres grosses comme le poing, et attachées par des cordes à un centre commun , doivent encore avoir attention d'éviter leurs ruades. Les Nandous étendent leurs ailes en arrière lorsqu'ils courent, et pour tourner et tâcher de mettre les chasseurs en défaut par des crochets , ils ouvrent une aile et la présentent au vent. Lorsqu'ils sont tranquilles, leur dé- marche est grave, leur cou élevé et leur dos arrondi. Ils se nourrissent de graines et d'herbes qu'ils coupent très près de la ra- cine. Les Nandous, qui ne paraissent jamais boire, sont de bons nageurs, et traversent les rivières et les lagunes mêmes sans être poursuivis. A l'époque de leurs amours, vers le mois de juillet, les mâles poussent des gémisse- ments qui ressemblent à ceux des Vaches. Leur nid consiste en un creux large, mais peu profond, qui est pratiqué naturcllcnipnt en terre, et dans lequel ils apportent quel- quefois un peu de paille. Les femelles com- mencent leurs pontes à la fin d'août, et elles déposent, dit on, à trois jours d'inlcr- 572 NAN vallc, un œuf dans le nid, et le nombre des pontes peut être porté à seize ou dix-sept. Les œufs , d'un blanc jaunâtre et dont la surface est très lisse , ont cinq pouces et plus de diamètre , et ils sont de la même grosseur aux deux bouts ; un seul nid en contient, assure-t-on, quelquefois soixante- dix à quatre-vingt, et ce fait s'explique en ce que plusieurs femelles viennent pondre dans le même nid. D'Azara prétend que le mâle seul se charge de couver les œufs, de conduire et de protéger les petits; il dit aussi que le mâle sépurc quelques œufs, qu'il casse au moment où les petits écio- sent, afin que les Insectes qui s'y réunis- sent leur servent de pâture aux premiers moments de leur existence. Ces Oiseaux sont susceptibles d'être amenés à l'état de domesticité; mais le peu de saveur de leur chair, surtout de celle des adultes, car la chair des jeunes paraît tendre et d'assez bon goût , et surtout leur esprit de domi- nation sur les autres habitants des basses- cours, les ont fait jusqu'ici dédaigner assez généralement. Les jeunes Nandous que l'on nourrit dans les maisons ne lardent pas à devenir familiers; ils entrent dans les di- vers appartements et marquent beaucoup de curiosité; ils se promènent aussi dans les rues, et quoique souvent ils s'écartent beaucoup dans la campagne, ils retournent au logis, où on leur donne du pain, du grain et d'autres nourritures; ils avalent aussi de petites pierres et même des mor- ceaux de métal qu'ils rencontrent. Les habitants du Paraguay dépouillent le cou et une partie de la poitrine des Nandous, et après avoir assoupli la peau et l'avoir cou- sue, ils en font des bourses ; ils envoient en Espagne les pennes des ailes dont les barbes sont désunies , pour en faire des panaches et des houssoirs. Les tuyaux ne peuvent servir pour l'écriture , mais on les teint en incarnat ou en bleu; on les coupe en pe- tites bandelettes, et on en fait des fouets. Les Nandous habitent les vallées les plus froides du Brésil, du Chili , du Pérou et de Magellan. Dans ces derniers temps, une seconde es- pèce de ce genre a été signalée par les na- turalistes; elle est également américaine, et c'est particulièrement en Patagonie qu'on la rçncouire. t^, u.) NAN INIANDU. OIS.— \'uy. nandou. *1VAINDIJS. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Percoides, à dorsale unique, à six rayons branchiaux, établi par MM. G. Cuvier et Valenciennes {Hist. des Poiss., t. VU, p. 481), qui le rangent près des Hélotes. Ses principaux caractères sont: Bouche très prolraclile, munie de dents en velours ras très fin aux deux mâchoires, aux palatins et au chevron du vomer. Le préopercule et l'interoper- cule ont le bord finement dentelé. On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre, le Nandus maudré, Nandus mar- moralus Cuv. et Val. (Coius nandus Ham., Buch.), commun dans les étangs du Ben- gale. ' (M.) IVANGUER. MAM. — Espèce du grand genre Antilope. Voy. ce mot. (E. D.) *NA\I\ISCUS (vavt'axoç, pctït gâteau). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides phyllophages (Systcllochèles), créé par Burmeister ( Ilandbuch der entomologie, 1844, p. 137). L'auteur ne fait mention que d'une espèce, le N. pulicarius {Diche- lus, Dej.), B., originaire de l'Afrique aus- trale. (C.) *IVAI\1IV0PH"ÏA ( vavo<()uvî;, très petit). INS. — Genre de Névroplères de la famille des Libelluliens, créé par M. Rainbur ( A'e- vroplères des Suites à Buffon de l'éditeur Roret, 1842), et remarquable principalement par le petit nombre d'aréoles qui divisent les ailes. Une seule espèce , le Nann. pijgmœa Rambur (loco citato), et la plus petite de toutes les Libellules, entre dans ce genre. On ne sait la patrie de cet Insecte, qui fait par- tie de la collection de M. Audinel -Serville. (E. D.) IVANODEA (vavw'cî/,;, nain), bot. ni. — Genre de la famille des Santalacées, établi parBancks(apwiGtt'rtn.,f. 111, 231, t. 223). Herbes de Magellan. Voy. santalacées. *IVA1V0DES. BOT. PH. — Genre do la fa- mille des Orchidées-Vandées , établi par Lindiey (in Bot. Rrg , t. 1541). Herbes du Brésil. ]'uy. orchidées. *i\iArvOî)ES. INS. — Schœnherr, qui avait donne ce nom à un genre de Curculioiiide;;, l'a changé en Nanopityes , le premier ayant été antérieurement employé, (C ) NAP *\A\ODES (vavwtî/);, nain), ois. — MM. Vigors et Horsfield {Linn. Transac, 1826) indiquent sous ce nom un petit groupe de Porroqucls. Toy. ce mot, (K. D.) *!VA\0P!IV1ES (vavotpu>î;, qui a la hau- teur d'un nain), ins. — Genre de Coléop- tères fétramères, famille des Curculionides gonatoccres, division des Cionides, substi- tué par Schœnherr (Gcnera cl sp. CurciUion. S'jn., tom. 4, p. 780-8, 2, p. 191) à celui de Nanodes , qui avait été antérieurement employé. 18 espèces rentrent dans ce genre ; 16 sont originaires d'Europe et deux d'Afri- que (cap de Bonne-Espérance). Nousciterons comme en faisant partie les N. lylhri F., pallidus, semi-sphœricus 01., armalus Scli. et annulalus Ch. Le premier se trouve aux environs de Paris sur le Lythrum salicaria, et varie considérablement pour les dessins et la couleur. Mégerle, Dabi et Stephens ont donné à ces Insectes le nom générique de Sphœntla. (C.) *.\'AIVOPHYTlJM ( va'voç , nain ; w'tov , plante), bot. pu. — Genre de la famille des Cliénopodées -Salsoiées, établi par Lessing (m Linnœa, IX, 197). Sous-arbrisseaux des bords de la mer Caspienne. Voy. ché.nopodées. *^'AIVTIllLDA. INS. —Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Pyra- lides, établi par M. Blanchard {Hist. des Ins., Buffon-DumérU), qui n'en décrit qu'une seule espèce, N. ernestinana. Elle provient de Sa van nah, en Géorgie (Amérique boréale), et fait partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle. (L.) *i\AIN;L'S (vavo;, nain), ins. — Genre de Coléoptères tctramères, famille des Curcu- lionides gonatoccres, division des Apo.slasi- méridescholides, créé par Schœnherr [Gen. cl sp. Curcuhon. Syn. , t. VIII , 1, p. 89 ). L'auteur en fait connaître deux espèces, les N. uniformis et punctellus S. La pre- mière est originaire de Porto-Ricco et l'au- tre de la Nouvelle-Grenade. (C.) NAP/EA. BOT. PU. — Genre de la famille des Malvacces, réuni par presque tous les auteurs au genre Sida. Voy. ce mot. NAPEL. BOT. PH. — Nom d'une espèce d'Aconit. Voy. ce mot. NAPHTE. MIN. — Variété de Bitume. Voy. uiriMii. NAPOLEO\.\ ( plante dédiée à l'empe- reur Napuléon), bot, ta. — Gcnie de la fa- NAR 573 mille des Napnléonées (détachée des Ehéna- cées), établi par PaKsot de Bcauvois (F/or. owar., II, 29, l. 78). Arbrisseau d'Oware. Voy. NAPOLÉONÉES. IVAPOLÉOXÉES. Napolconcœ. bot. pu. — Petite famille établie aux dépens des Ebénacées ( Endl. , Gen. plant., p. 745, n. 4262), et dont les principaux caractères sont: Calice monosépale, persistant, adhé- rent à l'ovaire, à limbe divisé. Corolle mo- nopétale, caduque, plissée. Étamines 5 ou plus, insérées à la base de la corolle, libres ou polyadelphes ; anthères à 2 loges s'ou- vrant longitudinalement. Ovaire infère, à une seule loge. Style simple; stigmate an- guleux et lobé. Baie charnue, uniloculaire, couronnée par le limbe du calice. Graines nombreuses, revêiues d'une pul|)e. Les végétaux que renferme cette famille sont desarbustes à feuillesalternes, simples, dépourvues de stipules ; à fleurs solitaires et axillaires. Deux genres seulement constituent la famille des Napoléonécs; ce sont les Asle- ra)illios, Desfont., du Brésil; et IKapolcona, Palis. Beauv. , de la côte occidentale de l'Afrique. NAPOLIER. BOT. PH. — Nom vulgaire de la Bardane. *IVAPOPniLA(vaV/,, forêt; rouge-pourpre; les divisions du périanthe sont ovales, presque obtuses au sommet. Ce Narcisse est fréquemment cultivé pour l'ornement des jardins; il de- mande une terre légère. On le multiplie de graines, ou surtout de caïcnx. Par la cul- ture, ses fleurs doublent facilement, et dans ce cas sa couronne disparaît. Cette es- pèce jouissait chez les anciens d'une grande réputation , à cause des propriétés éméli- ques de son bulbe; ils administraient ce bulbe lui-même cuit, ou bien ils employaient l'eau dans laquelle ils l'avaient fait cuire. Au reste, ces propriétés ne sont pas propres aux bulbes de cette espèce: ceux de plu- sieurs espèces de ce genre agissent de la même manière, ainsi que l'a reconnu sur- tout M. Loi?eIeur-Deslongchamps, dont les travaux ont beaucoup contribué à éclairer l'histoire botanique de ces plantes et à faire connaître leurs propriétés {voy. Loi- sel. , Mém. de l'Instit., Sav. élrang., II, 502). Cet observateur a même reconnu que le Narcisse odorant l'emporte sur ce- NAR 5:5 lui des poêles quant à l'énergie IARDOPHYLLUM [Nardus, nard ; -fv'),- )ov, feuille). BOT. va. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées, établi par Hoo- ker et Arnott (m Compan. Bot. Mag., H, 4i). Arbrisseaux du Chili. Voy. composées. IVARDOSMIA {Nardus, nard, ôiia/) , odeur), bot. pii. — Genre de la famille des NAR Compos(!es-Asl(?roï(lécs , établi par Cassiiii {inDict. se. nat., XXXIV, 186). Herbes vivaces de l'Europe , de l'Asie et de l'Amé- rique. Voy. COMPOSÉES. * NARDOSTACHYS ( Nardus , nard , (TTa'xu;, épi). DOT. PU. — Genre de la fa- mille des Valérianées, établi par De Can- dolle {Mém. valérian., 4, t. 42 ; Prodr. , IV, 624). Herbes du Népaul. Voy. valé- rianées. IVARDUS. BOT. PII. — Voy. nard. IVAREL. MOLL. — Nom donné par Adan- son à une coquille d'Afrique, que Lamarck a nommée Marginella faba. (t)i.J.) IVAREG.4MIA. bot. pu. — Genre de la famille des Méliacées, établi par Wight et Arnolt {Prodr., I, 116). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. méliacées. N ARICA. OIS. — Espèce du genre Courou- cou. Voy. ce mot. (E. D.) NARICA. MAM. — L'un des noms la- lins que porte le Nasique. Voy. ce mot. (E. D.) NARIXES. zooL. — Voy. nez. NARTHECIUM(vâpen?, boîte), bot. pu. — Genre de lafamille des Joncacées, établi par Mœrbing {Ephemerid. N.C., 1742, p. 389 , t. V , f. 1 , E , B , t. 535). Herbes vivaces de l'Europe et de l'Amérique bo- réale. Voy. JONCACÉES. — Ger. {Galtopr., 142). Voy. TOFiELDiA, Huds. NARVAL. Monodon (pôvo,-, seul ; hSoi;, (vxci^, dent). MAM. — Genre de Cétacés appar- tenant à la famille des Delphiniens de M. Is. Geoffroy, qui leur assigne pour caractères : point de dents coniques, mais une ou deux grandes défenses dirigées parallèlement au corps, et parlant de la mâchoire supérieure. Les Narvals ressemblent aux Marsouins par la forme de leur corps et par leur tête sphérique, mais, ainsi que le Béluga, ils manquent de nageoire dorsale. Ce qui les distingue principalement des autres Dau- phins, ce sont leurs défenses qui attei- gnent jusqu'à huit ou dix pieds de longueur. Il est fort rare que toutes deux se dévelop- pent en même temps ; le plus ordinairement l'une d'elles reste rudimentaire et cachée dans l'alvéole, et c'est la défense gauche qui, le plus souvent, s'allonge et se ter- mine en pointe émoussée. Elle est le plus communément sillonnée en spirale; cepen- dant on en trouve assez ficoucmment, dans T, Vlll. NAR .77 les cabinets des curieux, quisontenlièrcmcnt lisses. Ont-elles été travaillées par l'art du tourneur, ou appartiennent-elles à une es- pèce encore inconnue V C'est ce qu'il n'est pas possible de décider dans l'état actuel de la science. Si la seconde défense ne se déve- loppe pas, c'est, selon G. Cuvier, parce que sa cavité intérieure est trop promptement remplie par la matière de l'ivoire, et que son noyau gélatineux se trouve ainsi oblitéré. Ces animaux habitent les mers polaires , où ils vivent en troupes plus ou moins nom- breuses, surtout autour du Groenland et du Spitzberg. Les Norvégiens et les Danois , qui les ont observés les premiers, en raj)- porlèrent un assez grand nombre de défen- ses , qu'ils mettaient dans le commerce sous le nom de corne de Licorne, et qu'ils ven- daient un prix exorbitant, à cause des merveilleuses vertus médicales que la cré- dulité publique leur attribuait. Ce n'est guère que dans le xvu° siècle que l'on est revenu de cette erreur, que les dents do Narval ont passé de l'officine des pharma- cies dans le cabinet des naturalistes , et que l'on a eu des notions un peu justes sur l'a- nimal qui les produit. A quoi peut servir au Narval cette arme terrible en apparence ? Cette question a été résolue d'une manière qui, selon moi, manque tout-à-fait de vraisemblance. On a dit que le Narval s'en servait pour attaquer la Baleine , et la tuer en la lui enfonçant dans le ventre. On va même jusqu'à donner des descriptions, du reste fort pittoresques, de ces prétendus combats , dont il n'a jamais existé un témoin oculaire méritant quelque crédit. Voyons si la chose offre quelque vraisemblance. La Baleine se nourrit de Mollusques nus, de Vers et de petits Pois- sons, qu'elle poursuit à la surface des eaux ou à une certaine profondeur, et que l'é- normité de sa gueule lui permet d'englober et d'avaler en masses considérables. Le Narval vit de Crustacés et de Mollusques à coquilles, qu'il pêche au fond de la mer, sur le sable où ils marchent et contre les rochers où ils s'attachent. Sa bouche , fort petite, ne lui permet pas, non seulement de saisir de gros animaux, mais même de les mordre. II ne peut donc pas y avoir entre lui et la Baleine le moindre sujet do dispute, puisqu'ils n'ont jamais la même 73 578 NAR proie à chasser , et qu'ils ne peuvent pas se servir di" nourriture l'un à l'autre. Je ne comprends pas pourquoi un animal en atta- querait un autre sans aucun autre but que celui de se battre, ce qui ne s'est jamais vu dans la nature. Il faut donc reléguer ce récit de voyageur dans la catégorie des con- tes, tels que ceux de l'Hippopotame luttant avec le Crocodile, du Rhinocéros avec l'É- léphant, etc. Il n'est pas plus vrai que le Nar- val se nourrissede cadavres, quoique son nom islandais de Narivhal signiûe, dit-on, Ba- leine des cadavres. On n'a jamais trouvé dans l'estomac de ceuxquiontétéouverts que des débris de coquillages et de Crustacés, qu'ils brisent avec leurs gencives dures et presque cornées. D'ailleurs, ce Cétacé doit être d'au- tant moins Carnivore, que tout son système dentaire se borne à ses deux défenses, et, ainsi que nous l'avons avancé, le plus or- dinairement à une. On a dit encore qu'il lui arrive parfois de prendre un vaisseau pour une Baleine et d'enfoncer si profondément sa défense dans le hordage , qu'il ne peut plus l'en retirer, et qu'il resterait pris s'il ne parvenait à la briser pour s'échapper. Ceci me paraît tout aussi hasardé que le conte précédent. Il peut arriver cependant que cet animal, effrayé et cherchant à fuir avec vitesse, se heurte par hasard contre un vaisseau et y laisse un fragment de sa dent, mais ceci n'est qu'un accident et non une habitude. Lorsque l'on prend ce Cétacé, on remarque que sa dent est le plus souvent enveloppée dans une sorte de fourreau cal- caire, formé par des coquillages et des or- dures qui s'y attachent, et que la pointe seule est émoussée. De ce fait , je conclus que sa dent n'est point une arme, mais simplement un instrument dont il se sert pour détacher des rochers et du fond rocailleux de la mer les Huîtres et autres Mollusques à coquille dont il se nourrit Lacépède, induit en erreur par de mau-* vaises descriptions et par des gravures plus mauvaises encore , avait établi trois espèces de Narval , savoir: les Narwalus vulgaris , Narwalus microcephalus et Narwalus ander- sonianus. Aujourd'hui , que l'histoire de ce singulier animal est un peu mieux connue, on sait qu'il n'en existe qu'une, qui est: Le Narval, Monodon narvalus (1), — (i) Le nom donné par Linné à cet anim lonychus(voy. ces mots) entrent dans cette division. (E. D.) IVAUCORIS. INS. — Voy. NAuconE. NAUCRATES. poiss. — Voy. pilote. * NAULTIIVUS. REPT. — Groupe de Gec- koniens ( Voy. ce mot), d'après M. Gray (Syn. Brit. Mus. , i840). (E. D.) NAUMBURGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées- Primulées , établi par Mœnch (Meth. suppl., 23). Herbes des contrées marécageuses de l'Europe. Voy. primulacées. *NAUPACTLS ( nom d'une ville d'É- tolie). INS. — Genre de Coléoptères télra- mères , famille des Curculionides gonalo- cères , division des Brachydérides , formé par Mégerle et adopté par Dejean et Schœnherr {Gen. et sp. CurcuUon. synon., t. V, p. 1). Ce dernier auteur cite et décrit cent quarante espèces de ce genre, qui toutes sont originaires d'Amérique. Un grand nom- bre de celte partie du globe figurent comme médites dans nos collections. Nous cite- rons, comme se rapportant à ce genre, les suivantes: JV. longinianus, decorus, rivn- hsus de F,, xanlhocjraphus , aiilacus, leu- rospilus, roborosus, durius, bipes, pithecius, Uca iios 50US le nom générique de Levloce^us NAU (nom qui a dû être rejeté comme ayant été employé antérieurement), senex, Winthemi, granicoUis et tempérons Schr. Ces Insectes se trouvent abondamment sur des feuilles de végétaux; ils sont reconnaissables par le reiiflement des cuisses, la dentelure des tibias antérieurs, et par la ténuité des an- tennes. (G.) * NAUPIIOETA ( vav; , navire ; yocTao , je fiéquenle). ins.— M. Burmeister [Ilandb. der cnlom., II , 1838 ) a créé sous ce nom un genre d'Orthoptères , de la famille des Blattariens , et il y comprend 4 espères : 3 nouvelles , et 1 provenant de Manille , cl indiquée par M. Klug sous la dénomination de iV. grisea. (E. D.) NALPLIUS, Cass. {in Dict. se. nat., XXXIV, 272). BOT. PH. — ::yn. d'Asteriscus, Mœnch. *]VAIJPRIDIA. INS. — Genre de l'ordre des Lœmodipodes, que M. Miliie Edwards range dans sa famille des Caprelliens ou Lœmodipodes filiformes. Cette coupe géné- rique ne nous est connue que par le peu de mots que Latieille en a dits. Voici les ca- ractères que ce naturaliste lui assigne: Cinq paires de pieds dans une série continue; ceux des deuxième, troisième et quatrième paires portent à leur base une vésicule. L'es- pèce qui a servi à l'établissement de cette coupe générique habite nos côtes , et n'a pas encore été décrite. (H. L.) NAUTELLIPSÏTES. moll. — Genre de Céphalopodes, fossiles proposé par Parkinson pour quelques espèces d'Ellipsolites de So- werby qui seraient censées avoir les cloisons simples et le siphon comme les Nautiles, tan- dis que les vraies Ellipsolites ont les cloisons découpéescomme les Ammonites. (Duj.) NALTILACÉS. Nanlilacca.miL.— Fa- mille établie par Lamarck parmi les Cci)halo- podes, pour les espèces dont la coquille ilis- coïde, à spire centrale, est divisée en loges courtes qui ne s'étendent pas du centre à la circonférence. Cette famille, ainsi défi- nie, comprenait, avec les genres Discorbe, Sidérolite, Polyslomelle, Vorticiale et Num- mulite, qui sont des Rhizopodes ou Fo- raminifèrcs , le seul genre Nautile appar- tenant à la classe des Céphalopodes; mais il convient de rapprocher de ce dernier genre tous ceux qui ont également une co- quille cloisonnée à loges simples avec un si- NAU phon ventral ou central, et la dernière loge assez grande pour contenir l'animal. On peut alors, comme l'a fait M. Dcshayes, former une nouvelle famille des Nautilacés compre- nant les sept genres Orthoceras, Gomphoce- l'as, CampuUles, Phragmoceras , Liluilcs , Clymenia et Nautilus. Le dernier seul est représenté par des espèces vivantes et fossi- les. Tous les autres sont exclusivement fos- siles, comme les différents genres de la fa- mille des Ammonces, et c'est par induction seulement qu'on peut supposer que tous ces animaux étaient munis de quatre branchies comme les Nautiles vivants. (Duj.) NAUTILE. Nawn7Hs(vavTe').o?, navigateur). MOLL. — Genre de Céphalopodes à quatre bran- chies OU télrabraiiches, et à coquille cloison- née ayant les cloisons simples , enroulée en spirale dans un même plan, et dont les tours de spire sont contigus , le dernier envelop- pant les autres; un siphon médian traverse toutes lescloisons; l'animal diffèred'ailleurs de tous les Céphalopodes à deux branchies par ses tentacules très nombreux, contenus dans des gaines charnues d'oîi ils sortent plus ou moins, et garnis de lamelles au côté interne. Ces tentacules, qui peuvent aussi êlre considérés comme formant huit groupes analogues aux huit bras des Poulpes, em- brassent la tête, et sont eux-mêmes en- tourés par une sorte d'enveloppe charnue prolongée supérieurement en manière de capuchon , pour protéger l'animal quand il se contracte dans la dernière loge de la co- quille destinée à le contenir tout entier. La tête porte deux gros yeux très saillants; la bouche est armée de mandibules en bec de perroquet, comme celle des Seiches et des Poulpes; mais ici, au lieu d'être totalement cornées, les mandibules ont une [»artie cal- caire , qui , pour les espèces fossiles, a pu se conserver, et qu'on connaît sous le nom de Rhyncholite. Le cœur, au lieu d'être divisé comme chez les autres Céphalopodes, est formé d'un ventricule et d'une seule oreillette, et contenu dans un péricarde assez grand consli- tuantcn partie la cloison qui sépare del'ab- domen la cavité branchiale. Le Nautile est placé dans sa coquille de telle sorte que l'entonnoir ou le cote ventral correspond, au côté extérieur de la coquille , à ce qu'on nomme le côté dorsal dans un Planorbe et même dans une Spirule ; par conséquent, NAU 589 dnns les Ammonites et les autres coquilles fossilles de Céphalopodes , ce qu'on appelle le dos de la coquille doit, par analogie, être nommé le coté ventral. Deux grands fais- ceaux musculaires parlant de la tète vien- nent se fixer latéralement dans la dernière loge de la coquille, où ils produisent des impressions musculaires. La coquille est d'ailleurs, comme chez tous les Mollusques, sécrétée par les diverses régions du manteau, La partie interne produit la nacre , qui ta- pisse toutes les loges et qui constitue les cloisons; le bord épaissi du manteau sécrète une portion plus épaisse du têt formée de lames divergentes; et enfin son bord libre sécrète aussi une couche extérieure fort mince non nacrée, à laquelle appartiennent les larges taches rouges , irrégulières , qui ont f.iit donner à la coquille le nom de Nautile flambé. On conçoit que pour tous les petits objels d'arts qu'on a fabriqués avec cette coquille , il a suffi de dissoudre les couches externes pour faire paraître la nacre en dehors. Le nom de Nautile avait plus particuliè- rement désigné l'Argonaute chez les anciens. Breyne, le premier, l'appliqua aux coquilles dont nous traitons ici, et qu'il caractérisait assez bien. Linné adopta d'abord le genre de Breyne, et donna le nom d'Argonaute au Nautile des anciens. Bruguière adopta aussi ce genre, mais il y comprit toutes les co- quilles cloisonnées à cloisons simples tra- versées par un siphon. Cuvier enfin rétablit le genre Nautile tel qu'il doit être conservé ; mais on ne connaissait alors l'animal lui- même que d'après les observations incom- plètes de Rumph. C'est en 1832 seulement que M. Owen eut l'occasion de faire de ce Mollusque une anatomie , que M. Valen- ciennes , un peu plus tard, vérifia et rendit presque complète par de nouvelles recher- ches. C'est alors que l'on a pu être fixé dc- fiuilivementsur l'organisation de cet animal, et sur ses rapports avec le reste des Mollus- ques de sa classe. On connaît seulement 2 espèces vivantes de Nautiles : l'une, plus commune (N. povi- pilius), le Nautile flambé, habite l'océan des grandes Indes etdes Moluques: il atteint un diamètre de 2 décimètres; il est porté par les courants en si grande quantité sur les côtes des îles Nicobar, à une certaine épo- 590 NAU ()ue tic l'année, que les liabilanls fument ou boucanent sa chair, et en font des provisions pour le reste de l'année. L'autre espèce , le Nautile oubiuqué, est un peu plus petit et beaucoup plus rare : il se distingue par un large ombilic, qui laisse voir, de chaque coté, tous les tours de sa spire; il se trouve également dans la mer des Indes. On avait supposé que ces deux espèces se trouvent à l'état fossile; mais ce sont des espèces toutes dilTérentes qu'on trouve en grand nombre fossiles dans presque tous les terrains ma- rins des divers étages de l'écorce du globe. (Duj.) \AUTILITE. MOLL. — Dénomination an- ciennementemployée pour désigner les Nau- tiles fossiles. *IVAUTILOCORYSTES(vavT':io;,naviga- leur; Corystes, g. de Crustacés), cnusi. — Ce genre, qui appartient à l'ordredes Décapodes brachyures, a été établi par M. Milne Edwards aux dépens des Corystesde Latreille, et ce sa- vant le range dans sa familledesOxystomes et dans sa tribu des Corysliens. Latreille a placé dans le genre Corî/sfes un Crustacé rapporté du cap de Bonne Espérance par Delalande, qui ressemble en effet aux Corysles par la forme générale, mais qui néanmoins s'en dislingue par un caractère important, car les pattes de la cinquième paire sont terminées par un article aplati, en forme de nageoire, absolu- ment comme chez les Portuniens; aussi RI. Milne Edwards a-t-il cru devoir le sépa- rer génériquement et le désigner sous le nom de Nautilocoyysles. La carapace de cette nouvelle coupe générique ne présente rien de remarquable. Le front est large et à peine saillant.Les antennes sontrenfermées comme chez les Corystes. Les pattes-mâchoires ex- ternes ont aussi à peu près la même forme; mais leur troisième article, un peu moins long que le deuxième, donne insertion par son sommet à l'article suivant. Les pattes antérieures sont courtes et arrondies; celles des quatre paires suivantes sont très com- primées et terminées par un tarse lamelleux et plus ou moins lancéolé; enfin celui des pattes postérieures est très large. La seule espèce connue de cette singulière coupe gé- nérique est la Nautilocoryste ocellaire, Naulilocorysles ocellalus Edw. ( Ilisl. nat. des Crust., t. I, p. 149). Cette espèce, dont les mœurs nous sont inconnues, a étéren- NAU contrée sur les côtes du cap de Bonne-Espé- rance. - (H. L.) *IVAUTILOGRAPSlJS (vavTO.o;, naviga- teur; Grapsus, g. de Crustacés), crlst. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, famille des Catométopes, tribu des Grapsoi- diens, établi par M. Milne Edwards aux dépens des Cancer de Linné et des Grapsus de Latreille ( voy. ces mois). Cette petite coupe générique ne diffère que très peu de celle des Grapsus, mais établit le passage entre ces derniers Crustacés et les Tra- pézies. Ici la carapace, au lieu d'être nota- blement plus large que longue et presque plate, comme chez les Grapses, est plus lon- gue que large, et bombée en dessus. Les régions ne sont pas distinctes. Le front est avancé, lamelleux et simplement incliné. Les bords latéraux sont courbes et longs. Le bord interne du deuxième article des pattes- mâchoires est presque droit, et le troisième article est plus large même que chezie Grapse madré, mais à peu près do même forme. Enfin les pattes sont beaucoup plus courtes que chez les Grapses, et les verges du mâle traversent une simple échancrure du bord du plastron slernal. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, qui se voit dans presque tous les parages, et se rencontre en haute mer, souvent flottant sur les Fucus nalans, ou sur les grands animaux marins. Le Nautilograpse minime, Nautilograpsus mhiimus Fabr., est le type de celte coupe générique; nous avons aussi rencontré ce Crustacé sur les côtes des possessions fran- çaisesdunorddc l'Afrique, particulièrement dans la rade de Bone. (H. L.) *IVAlJTILOIDÉES.A'attf«7oidcœ.FonAMiN. — Première famille de l'ordre des Hélicostè- guesdeM. A. d'Orbigny. Elle comprend les RhizopodesouForaminifères dont la coquille est libre, régulière, avec ses deux faces sem- blables; la spire est régulièrement enroulée dans un même plan. Cette famille com- prend onze genres, répartis dans deux di- visions principales, savoir : les genres Cris- tellaria, Flabellina, Robulina, Nonionina, Nummulina, Operculina et Verlebralina , qui, suivant l'auteur, ont une seule ouver- ture et le test vitreux, translucide; et en second lieu les genres Polystomella, Pencro- plis, Orbiculina et Alveolina, qui ont plu- sieurs ouvertures. (Duj.) NAV IVAUTILOniORES. Naullhphora. moll. — Famille proposée parGray pour les inéiues genres à peu près qui constiluaientl'aticienne famille des Nauiiiacées de Lamarck. (DuJ.) IVAUTIMIS. luoix. — Voy. nautile. NAVEMiUKGIA. bot. ph. — Syn. de Broiera, Cavan. iVAVET. MOLL. — Nom vulgaire de plu- sieurs espèces de coquilles : les Conus miles, TurhincUa râpa et T. napus. On a encore nommé : Navf.t m LA Chine, la Turbinella râpa; Navet a longue queue , le Murex canali- culatus. NAVET, bot. pu. — Espèce du genre Chou, Drassica napus. Voy. ce mot. \'A\'ETTE. bot. ph. — Espèce du genre Chou, Brassica prœcox. Voy. ciiou. NAVETTE. MOLL. — Genre établi par Montfort aux dépens des Ovules, mais dont il ne peut être séparé. NAVETTE (IlL;iLi:DE).cmM. — Voy. huile. *NAV1A, lîork. (Disp. plant., 151). bot. en. — Syn. û'Orlltolriclium, Iledw. *N.AVIA. i;ut. pu. — Genre de la famille des Broméliacées, établi par Marlius(în Schult. fil. SysL, II, 4, XV, 1195). Herbes du Brésil tropical. Voy. BROMÉLiAciiiiS. NAVIAT. ois. — Nom vulgaire des Foul- ques et des Mouettes. NAVTCELI-E. A^avifc//a(dim. de navis, navire), moll. — Genre de Mollusques gasté- ropodes pectinibranches de la famille des Néritacés. La coquille est elliptique ou oblon- gueconvcxe, avec Icsommctabuissé jusqu'au bord ; le bord gauche correspondant à la co- lumelle est aplati, tranchant, étroit, presque en demi-cloison et sans dents. L'opercule est calcaire, mince, aplati, quadrangulairc, avec une dent subulée latérale : il est caché en- tre le pied et la masse des viscères. Le pied est large, soudé à la masse viscérale par son extrémité; la tète est très large, termi- née par une sorte de voile charnu auriculé surmontant la bouche, et porte deux grands tentacules subulés non rétractiles, à la base desquels se trouvent deux courts tentacules ou pédoncules terminés parlcsyeux. Legenrc Navicelle fut créé d'abord par Lamarck sous le nom de Nacelle, et placé par cet auteur à côté des Nérilines. Mais Cuvier, tout en adoptant ce genre , le rangea avec les Cré- pidulcs et les Calypirées. Cependant, aujour- NAV f)91 d'hui, il ne reste plus aucun doute sur ses véritables rapports, et leur analogie avec les Néritines est surtout confirmée si l'on ob- serve des coquilles jeunes, car on voit alors que le sommet forme presque un tour de spire et s'incline à droite. Et d'ailleurs , en étudiant une collection complète de Nériti- nes , on reconnaît qu'il existe de nombreux passages cntrelesdeux genres. L'espèce tvpe, la Nav. lllii'tique , Nav. elliptica, est lon- gue de 2 à 3 centimètres , brunverdàlre , presque noire comme les Néritines. Elle vit dans les rivières de l'Inde et des Iles de la mer des Indes. (Duj.) NAVICIJLE. Navicula{navicula, barque). iNFUS.?ALCUEs? — Genre d'ëlrcs vivants mi- croscopiques, habitant les eaux douces ou marines , doués de mouvements spontanés, et, d'après cela, classés parmi les Infu- soires, quoique se rapportant bien plutôt aux végétaux inférieurs. Les plus grandes es[»èces n'ont guèrcs que deux ou trois dixièmes de millimètre de longueur sur une largeur cinq à six fois moindre ; les plus pe- tites n'ont pas un cinquantième de milli- mètre. Elles ont la forme d'un coffret oblong à quatre faces, dont deux oppo- sées, presque planes, et les deux autres convexes ou diversement infléchies; quel- ques unes n'ont qu'une seule face convexe, et paraissent avoir été primitivement sou- dées par la face plane opposée. Il s'ensuit que la plupart, vues de côté, ont une forme rectangulaire, allongée ou presque linéaire, et que vues en dessus elles ont la forme d'une petite barque () ou d'une navette de tisserand ; quelques unes sont renflées seu- lement au milieu , ou bien présentent un renflement à chaque extrémité. La plupart ont leur axe rcctiligne ; mais il en est aussi dont l'axe est courbé en arc de cercle ou infléchi en forme de §. L'enveloppe externe est un test siliceux, transparent, dur et cas- sant, souvent strié ou sillonné en long ou en travers, ou même dans les deux direc- tions à la fois, et présentant l'aspect d'une ciselure très délicate. L'intérieur est occupé [lar une substance mucilagineuse, limpide, dans laquelle se trouvent une ou plusieurs masses arrondies ou irrégulicres d'une sub- stance brune ou verte, comparable à la chlorophylle des végétaux, et contenant ««•gaiement des grains ou globules, comm« 602 NAV de la recule ou «le l'huile. On n'a pu jus- qu'à présent, avec le secours des meilleurs jiiirroscopes, découvrir aucun organe interne oucxicrnecliezlcsNavicules;etc'cstparunc iiinplcillusion d'optique qu'on a été conduit il leur attribuer desoriûccs symétriquement placés , là où le lest plus épais réfracte plus fortement la lumière. C'est également par erreur qu'on a supposé que le test peut s'ouvrir spontanément là où il présente des fentes longitudinales, parce que, après la mort , ou en brisant les Navicules , on a vu leur test se séparer, suivant sa longueur, en deux ou quatre pièces opposées. Cependant les Navicules, quoique paraissant dépour- vues d'organes, ont la faculté de se mou- voir spontanément : on les voit quelquefois demeurer longtemps en repns; mais souvent aussi elles s'avancent, d'un mouvement uniforme , dans le sens de leur axe , i»uis elles reviennent, comme une navette, en sui- vant le même chemin, à moins qu'elles ne se soicntheurtées contrequelque obstacle qui a changé leur direction; et elles recommen- cent indéfiniment ce mouvement automati- que sans qu'on y puisse voir la moindre trace d'un instinct si simple qu'il soit, au lieu que les vrais Infusoires savent coordonner leurs mouvements à leurs besoins de respi- ration ou de manduealion. M. Ehrenberg, de Berlin, a supposé, en dernier lieu , que l'organe du mouvement est une sorte de sole ou de semelle charnue, comme le pied des Mollusques gaslcropodes. Ce même na- turaliste leur avait attribué d'abord des pieds ou prolongements variables , comme ceux des Arcelles et des Amibes ; d'un autre côté, M. Valentin, professeur à Derne, a prétendu avoir observé de chaque côté du test des Navicules une rangée de cils vibra- tiles, susceptibles de se mouvoir dans un sens ou dans l'autre. Il explique, d'après cela , le mouvement des Navicules ou leur état de repos , en supposant que, dans ce dernier cas, les deux rangées se meuvent en sens inverse, tandis qu'à l'instant du mouvement elles s'agitent dans le même sens. Mais , nous le répétons encore , per- sonne n'a pu vérifier l'une ou l'autre de ces observations , qui dès lors ne sont affir- mées chacune que par un seul témoin. Les Navicules se développent quelquefois en quaniilé prodigieuse dans les eaux sla- gnanles, et forment sur le limon une cou- che bien reconnaissable à sa couleur ordi- nairement brune; c'est ce qu'on voit sur- tout dans les bassins de certains ports de mer. Les tests siliceux de ces innombrables générations de Navicules restent sans alté- ration après la décomposition de la matière vivante, et s'accumulent au fond des eaux de manière à former des couches d'une épaisseur considérable; c'est ainsi que se sont formées pendant les périodes antédilu- viennes des amas qu'on a décrits fausse- ment comme formés par des Infusoires fossiles, et dont plusieurs sont connus sous le nom de Tripoli et de Farine fossile. On conçoit, en effet, que ces carapaces, comme on a voulu dire, ces tests siliceux, sont ainsi réduits en petits fragments anguleux , larges de quelques millièmes ou de quel- ques centièmes de millimètre , capables d'u- ser la surface des métaux d'une dureté moyenne. Les Navicules n'ont été vues que depuis l'introduction du microscope dans l'étude de l'histoire naturelle; c'est O.-F. Muller qui le premier en décrivit imparfaitement deux espèces qu'il rangeait parmi les Infu- soires, dans son genre Vibrion, avec d'autres Bacillariées, avec desNématoideset de vrais Infusoires. M. Bory de Saint-Vincent établit plus tard le genre Navicule dans la famille des Bacillariées qui fait partie de son règne Psychodiaire intermédiaire entre lesanimaux et les végétaux ; cet auteur les définit : « Des êtres microscopiques , très simples, amincis aux deux extrémités en forme de navette de tisserand, comprimés au moins d'un côté, nageant par balancement dans leur état d'iso- lement, quoique souvent vivant réunis en nombre infini et comme en société. » II ajou- tait que ces êtres, durant la première partie de leur existence, c'est-à-dire pendant leur végétation , sont fixés à la manière des Vor- ticelles par un prolongement ou pédoncule très diaphane, qui s'est d'abord développé comme un filament byssoide jusqu'à ce que l'extrémité se renlle pour devenir une Navi- cule. 11 confondait ainsi les Navicules pro- prement dites avec celles dont on fait depuis le genre Cocconema. M. Gaillon , de son côté, ayant observé des Navicules logées dans des filaments confervoidesrameux dont depuis lors on a fait les genres Naunema, NAV Schizonema, etc., en prit occasion de pro- poser une nouvelle classe, qu'il nomma les Némazoaires , pour les êtres qu'il supposait susceptibles de passer alternativement de la vie animale à la vie végétale, qui avait pour type ce que M. Turpin nommait GailloneUa comoides dans le Dictionnaire des sciences naturelles. Ce même M. Turpin établit d'ail- leurs le genre Surirella pour des Navicules courtes et larges ou d'une forme elliptique et très élégamment striées. Agardli , bota- niste suédois, et après lui De Candolle et MM. Duby , Kutzing, Brébisson, etc., ont classé les Navicules parmi les Algues de l'or- dre ou de la classe des Diatomées ( Voy. ce mot) ou Diatomacécs, caractérisées parleur enveloppe dure et siliceuse; mais ils en ont changé le nom en celui de Fru$tulia , pour la plupart. M. Kutzing, d'ailleurs, a créé pour les espèces en forme de § le genre Sig- matella.lil. Ehrenberg, enfin, a voulu con- sidérer comme des Infusoires non seulement les Navicules et toutes les Diatomées, mais aussi les Desmidiées ou Desmidiacées qui sont incontestablement des végétaux. 11 a fait de tous ces êtres si divers la famille des Bacillariées , la dixième de sa classe des Po- lygastriques : c'est-à-dire qu'il leur attribue des estomacs multiples, prenant pour tels les globules de nature diverse qui se trouvent dans la matière colorée. Cette famille est divisée par l'auteur en quatre sections, sa- voir : 1° les Desmidiacées et 2^ les Navi- culaires, qui sont libres , mais qui diffèrent parce que celles-ci ont le test de deux ou plusieurs pièces, tandis que celles-là l'ont d'une seule pièce ; 3° les Échinellées, qui sont fixées ou portées par des pédoncules, et dont plusieurs espèces sont, quant à la forme , de véritables Navicules; 4° enfin les Lacernées qui, en outre de leur test, ont une double enveloppe commune , soit gélatineuse, soit membraneuse. Plusieurs de ces Lacernées sont d'ailleurs aussi de véritables Navicules emprisonnées : telles sont les Fruslulia de cet auteur, entourées d'un mucilage amor- phe; les Naunema, dans des tubes membra- neux ramifiés; et les Schizonema, dans des tubes membraneux fascicules. Quant aux Échinellées, ce sont seulement celles du genre Cocconema, qu'on peut assimiler à des Navi- cules, qui seraient le plus souvent associées deux à deux suivant une face plane. Quant T. viit. NAY 593 aux Navicules proprement dites, M. Ehren- berg les caractérise par leur test prismatique avec six ouvertures. On ignore encore le mode de reproduction des Navicules et l'on doit difficilement comprendre leur mode d'accroissement, car leur test, dur et sili- ceux, s'étend par toute sa périphérie et pré- sente des stries de plus en plus nombreuses, tandis que sa cavité intérieure s'augmente comme s'il y avait résorption à l'intérieur. (Duj.) NAXIA (nom mythologique), crust. — C'est à l'ordre des Décapodes brachyures, à la famille des Oxyrhynques , et à la tribu des Maïens, qu'appartient cette coupe générique, qui a été établie par M. Milne Edwards aux dépens du genre des Pisa. Celte petite division établit le passage entre les Lissa et les C/ion'nys de Leach {voy. ces mots). La forme générale du corps est ici la même que chez les Pisa et les Lissa , et la disposition du rostre a beaucoup d'a- nalogie avec celle qui est propre à ces dernières; mais les Naxia se distinguent des genres précédents par la disposition des antennes et des orbites. La carapace de ces Crustacés est presque pyriforine , elle rostre, quoiqu'il soit lamelleux, res- semble beaucoup à celui des Lissa. Les or- bites sont très petites, presque circulaires, profondes, et marquées d'une fissure en dessus et en dessous, mais sans hiatus à leur bord inférieur. L'article basilaire des antennes externes est grand, mais étroit en avant, très avancé, et complètement caché par le rostre et par l'angle antérieur du bord orbitaire supérieur ; enfin, la tige mo- bile de ces appendices s'insère sur le rostre, tout près de la fossette antennaire, et non au-delà du niveau du bord externe de ce prolongement comme chez les Pisa; l'épi- stomeest très grand. On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés, dont la seule es- pèce connue est la Naxie sEnpunFKRE , Naxia serpuUfera Guér. {Icon. du règn. anim. de Cuv., Crust., pi. 8, Cg. 2). Cette espèce a été rencontrée dans les mers de la Nouvelle-Hollande. (H. L.) IVAYA. REPT. — Voy. NAJA. N.IYADES. MOLL. — Famille des Con- chifères dimyaires , comprenant les liiios ou Muletles, les Anodontes, les Iridines et peut-être aussi les Éibéries , qui on» les 75 694 NEB lobes (lu manteau presque entièrement dés- unis et sans siphons , comme les autres Dimyaires du groupe des Mytilacés, mais qui se distinguent par leur pied très grand, comprimé; par leurs palpes lancéolés, et par leurs grandes branchies, dans l'intérieur desquelles les œufs sont reçus et les em- bryons sedéveloppent même jusqu'à un cer- tain point. Ce sont toutes des coquilles d'eau douce revêtues d'un épiderme brunâtre, ou noires en dehors et nacrées à l'intérieur; elles diffèrent entre elles par leur char- nière , avec OM sans dents irrégulières; par leur manteau réuni en arrière chez les Iridincs seulement, et par l'adhérence de la coquille chez les Élhéries seules, tandis que toutes les autres sont libres et rampent sur le sable ou la vase au moyen de leur pied charnu. Lamarck avait établi d'abord cette famille pour les seuls genres Muleiteet Ano- donte; plus tard il y fit entrer aussi le genre Ilyrie, qui doit aujourd'hui se confondre avec les Unios, et, de plus, le genre Iridine; mais en même temps il créa un genre Cas- talie, qu'il plaçait auprès des ïrigonies, et qui cependant doit se fondre également dans le genre Unio. Cuvier laissait les Ano- dontes et les Muielles dans sa grande fa- mille des Mylilacces, qui contient en même temps les Carditcs et les Crassatelles. Les coquilles des Nayades sont fréquem- ment rongées vers le sommet des crochets, et cela s'observe particulièrement dans les eaux peu chargées de sels calcaires, parce que les Mollusques gastéropodes, fluviatiles, pul- monés, empruntent ainsi le carbonate de chaux qui leur est nécessaire à des animaux que leur mode de respiration met plus à même d'extraire les sels contenus dans une très grande masse d'eau. (Duj.) WAYAS. DOT. PII. — Vorj. naïade. NAZIA, Adans. bot. ru. — Syn. de Lap- pago, Schreb. M'^IiALlA. cnusT. — Ce genre, qui ap- partient à l'ordre des Phyllopodes et à la famille des Apusiens, a été établi par Lcach aux dépens des Cancer des anciens auteurs. Les Ncbalies sont de petits Crusta- cés très curieux qui, à raison de leurs yeux pédoncules et de leur carapace, se rappro- chent des Podophlhalmes (voy. ce mol), mais qui ne possèdent pas de branchies piuiuemeuls dites, et respirent à l'aide de NEB membres thoraciques devenus membraneux et foliacés. Elles semblent, à plusieurs égards, établir le passage entre les 3/î/sis et les Apus. Le principal caractère de ce genre singulier est que les pattes branchiales sont au nombre de huit paires, et suivies par quatre paires de pattes natatoires non bran- chiales. La carapace est presque bivalve. M. Thompson, à qui l'on doit des observa- tions très intéressantessur le développement de divers Crustacés, pense que les Nebalia sont de jeunes Cirrhipèdes; mais il nous paraît indubitable que cela n'est pas, et que celte opinion, jelée au hasard, n'est fon- dée que sur quelques ressemblances de forme extérieure. La seule espèce connue est la Nébaluî dr Gkoffroy, Nelalia Geof- froyi Edw. (Hht. natur. des Crust., t. lll, p. 3oo, pi. 35, fig. 1). Celle espèce est re- marquable par quatre paires de grandes pattes natatoires bifides , suivies de deux paires d'appendices slyliformes rudimenlai- res, fixées aux six anneaux qui précèdent la pénultième. Elle est d'une taille très petite, a pour pairie les côtes de Bretagne. (H. L.) *i\i;iiALIS, Lap. deCastel. ms. — Syn. de Carlerus , Scli. (C.) KEIîELIA.Sweet. {Hort.brilann., 116). BOT. PU. — Syn. de Uerardia, Brongn. KEBRIA (vîÇpt;, peau de faon), ins. — Geiire de Coléoptères penlamères, famille des Carabiques , tribu des Simplicipèdes de Dejean, des Grandipalpes ou Abdominaux de Latreille, créé par Lalreille {Gen. Crust. et Insect., 2), et adopté par Dejean {Spccies général des Cdéoptères). Soixante-dix espèces rentrent dans ce genre et sont dispersées en Europe, en Asie et dans les contrées septen- trionales de l'Amérique et de l'Afrique. Nous citerons comme en faisant partie les N. arenaria, sabulosa, laleralis, picicornis, nilidula, brevicoUis da Vab., nivalis Pk., Iledwigii Pz., caslanea et anguslicollis de Bon. Ces Insectes se trouvent sur les points les plus élevés du globe, elles deux dernières espèces sont comprises dans le genre Al- pœus de Bonelli que Dejean n'a pas adopté, et qui cependant se distingue des iVe^ria par un corps aptère, plus oblong. Les Alpœus habitent les plus hautes montagnes de notre hémisphère. (C.) *IMÉBKIITES. Nebriites. ins. — Groupe de Coléoptères penlamères, de la famille des NEC Carahiijues, de la tribu des Grandipalpes de Latreillc, ou des Siinplicipèdes de Dejean , établi par Laporte de Casteinau ( Ilisl. nat. des An. articulés, t. I, p. 147 ), et qui a pour caractères : Mandibules sans dents no- lal)Ies; menton muni d'une dent bifide au milieu de l'ccbancrure; labre entier; corps peu épais, le plus souvent ailé; languette s'éievanten pointe dans son milieu. Genres: Lelstus , Pteroloma, Nebria, Mclrius , Ela- phnis, Pelophila, Blethisa , Notiophilus et Omophron. Les Nébriiles fréquentent les lieux hu- mide;) et aquatiques. Les tarses antérieurs sont toujours dilatés dans les mâles ; les palpes extérieurs sont un peu dilatés à leur extrémité, avec le dernier article en forme tic cône renversé et allongé; les jambes an- térieures d'un grand nombre ont une courte échancrure au côté interne, ou l'un des épe- rons inséré plus haut que l'autre; ils sont agiles et souvent métalliques. (C.) *NEBI\IS (vESpc;, peau de faon), poiss. — Genre de l'ordre des Acanihoptérygiens, famille des Sciénoïdes , établi par MM. Cu- vicret Valenciennes {Hist. des Poiss., t. V, p. 149). Les Poissons de ce genre sont des Sciénoïdes à deux dor.'îaU'S, à dents en ve- lours , à proOl droit ou à peu près; à mu- seau court et à mâchoire inférieure mon- tante, dont le préopercule a le limbe mem- braneux et simplement strié, et dont les na- geoires sont toutes plus ou moins écailleuses. On n'en connaît encore qu'une espèce, le Ncbris micj-ops Cuv. et Val. [loc. cil.), qui qui a été envoyée de Surinam au Musée de licrlin. Le corps de ce Poisson est entière- ment argenté, et long de 25 cenlim. (M.) NKCKERA (nom propre), bot. en. — Genre de Mousses de la tribu des Bryacécs, établi par Hedwig (Broyfor/., II, 22G, t. 9), et dont les principaux caractères sont : Coiffe cuculliforme; sporange latéral; oper- cule conique, souvent acuminé. Péristomc riouble; l'extérieur a seize dents lancéolées, linéaires, dressées; l'intérieur a autant de cils filiformes, dressés, alternes aux dents du péristome extérieur. Les Neckera sont des Mousses vivaces, rayonnantes, croissant dans les régions chaudes et tempérées du globe. Les espèces de ce genre ont été réparties en trois sections nommées : Neckera, RcehI. NEC 505 { Fl. gcrm. , III , 83 ) : feuilles imbriquées ; pédoncule droit, allongé. Cyrlojms, Brid." {Ih-yoloc/., Il, 23.")) : feuilles imbriquées; pédoncule courbé en arc, court; Distichia ^ Brid. (loc. cit.): feuilles distiques; coiffe souvent velue. (J.) ^ECKIvKIA, Gmd. {Syst., I, 16). dot. PH. — Syn. de PoUichia, Soland. — Scopoi. {Introducl., n. 143G), syn. de Corydalis, DG. IVECROBIA (vExpo'ç, mort; Si'o?, \ie ). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, tribu des Clairo- nes, créé par Latreille (Ilisl. nalur. , Gen. Crusl. et Ins., t. I, p. 274 ) , et adopté par Spinota (Essai monographique sur les Clé' rites, i^il, t. II, p. 98). L'auteur y comprend les 6 espèces suivantes : N. rufipes, ruficol- lis F. , violaceus Lat. , 01, , tibialis Spin. , defunclorum Wahl (carbonarius Dej. ) et hi- color Lap. (Ihoracicus Dej.). Les trois pre- mières se retrouvent sur tous les points du globe; la quatrième est originaire de l'A- frique méridionale, et les ilcux dernières appartiennent exclusivement à l'Espagne. On devra sans doute rapporter à ce genre les Corynetes ruficornis St., pusillus , geni- culalusVi\., et amelhyslinus Slep. (C.) ♦IVECROBOR.4 (v£x,oo5, mort; SSpo;, qui dévore ). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Clavicornes, tribu des Silpliales, substitué par Hope (The Coleoplc- risl's manual, 3^ partie, 1840, pag. 150, 151) au g. Nccrophila de Kirby (Fauna bor. Am. , p. 102 ), Latreille ayant établi anté- rieurement une coupe générique sous le nom de Necrophihis. Les espèces rapportées aux Necrobora sont les suivantes : A^ Americana Lin., terminata, affinis et Canadensis Kirb. Toutes sont originaires de l'Amérique sep- tentrionale. (C.) NECRODES (vîxpw'îï),-, mort), ins. — Genre deColéoptères pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Silphales , créé par Wilkin, et adopté par Latreille (lièg. anini. dcCuvicr, t. IV, p. 498) etparDejean (Ca- talogue, 3'é(lit.,p. 1 32). Le dernier en men- tionne 9 espèces : 4 sont propres à l'Amé- rique, 2 à lEurope , 2 à l'Asie (Java ) , et 1 est indigène de l'Australie. Les espèces types de ce genre sont les Silpha Surina- mensis, l.ltoralis, indicaV., osculans Vigors, et lacrymosa Schreber. Avec la dernière , 696 NEO M. Hopc a établi depuis son g. Slomophila. L'un des sexes des Necrodes a les cuisses postérieures excessivement renflées. (G.) NÉCROPHAGES. Nccrophagi. ins. — Dixième famille de l'ordre des Coléoptères pentamères , formée par Latreille ( Gênera Cruslaceorum cl Inseclorum, t. II, p. 1-33), et ainsi caractérisée : Mandibules allongées, déprimées, arquées étroitement ou crochues à l'extrémité, leur angle externe prolongea la base. Elle se compose des Silphales, des NUidulaires , des Scaphidiles et des Dermes- tins , et correspond entièrement à la famille des Ciavicornes des derniers ouvrages de l'auteur. (C.) *i\ECROPHAGUS, Leacb. ins. — Syn. de Necrophorus. (G.) *]VECROPHILA, Kirby. ins. —Syno- nyme de A^ecrobora, Hopc. (C.) *IVECROPHILlJS(v£xpo'?, mort; y^oç, qui aime), ins. — Genre de Coléoptères pen- mères , famille des Ciavicornes , tribu des Silphales, créé par Latreille ( lièg. anim. de Cuvicr, t. IV, p. oOO), et adopté par Dejean {Catalogue, Scédit., p. 132). Ce genre com- prend les 4 espèces suivantes: N. sublerra- neus Illiger {Silpha), hydrophiloides Eschs. , picipes Mot. , et gf!a6er Ghl. La 1" habite la Styrie, la 2° Sitka, la 3° la Daourie, et la 4' la Suède. (C.) * AECROPHILUS ( vsxpU , cadavre ; pèce-lype de ce genre est le Néflieu d'Allemagne , Mespilus germanica Linn. ("est un grand arbrisseau ou un arbre de l;iil!c peu élevée, dont le tronc lortu émet des braiulies nombreuses, armées, dans léiai sauvage , d'épines qu'elles perdent par l'eiret de la culture; ses feuilles sont lan- céolées, vertes en dessus, cotonneuses en dessous , légèrement dentées sur leurs bords, portées sur un pétiole court. Ses fleurs sont légèrement rosées, grandes, solitaires, ler- ï. vui. -- ^ NEI f.oi -Miil ,.i' Lu ;.". :• minaies; son rruit est connu .<;ous le nom de Nèfle; la culture a fait varier sa gros- seur, sa forme même cl sa précocité. Avant sa parfaite maturiU',il a ui!c saveur très âpre; mais lorsque, après l'avoir cueilli, on le laisse quelque temps sur de la paille, il mûrit, perd son àprelé, et devient bon à manger. Parmi les variétés cultivées du Kéflier, les plus intéressantes sont celle ù gros fruit, q;ic l'on connaît aussi sous le nom de AV/7/er de Nuttingham; celle à fruit oblong, et celle à fruit sans noyaux. Celle- ci est très remarquable par l'avorlcment des loges de son |)criiarpe et de ses graines. On en cultive aussi une variété à fruit pré- coce. Le fruit du Ncflier est Ic^crcinent as- tringent; on le rccominanile coninic avan- tageux dans les diarrhées; ses feuilles sont regardées aussi comme astrinj;entos, et leur décoction est réputée d'un eHel avantageux contre les aphthes et contre les indamma- lions de la gorge. La culture de celte espèce est des plus faciles; en elTet, elle s'accom- mode de toutes les terres , pourvu qu'elles ne soient pas très humides, et de loules les expositions ; il est même bon de ne pas la tailler pour ne pas diminuer ses produits. On la multiplie de marcottes ou par la greffe sur diverses Pomacées, plutôt que par graines, à cause du long espace de temps (deux ans) , que celles-ci mettent u germer. (P. D.) IVÈGRE. MAM. — Un Sajou , un Tam;;rin et un Cercopithèque portent le surnom de Nègre. (E. D.) NEGKETIA, Ruiz et Pav. (P;ot//., 8G, t. 21). DOT. PU. — Synonyme de Mucuna , Adans. NEGt.\D!UM, Rafin. bot. ph.— Syn. de Negundo, Mœnch. \EGL.\DO. BOT. PH. — Genre de la famille des Acérinées, établi par Mœnch {.\Ielhod., 334). Arbres de l'.Vmérique bori-ale. Vo>j. ACÉRINÉES. NEIDES (nom mythologique), ins. — Genre dllémiptères , de la sciinu des llé- tértiptères, tribu des Géocorises, famille des Lygéens, créé parLalreille(GcjiC)a Crusl. et Ins., 1807 ) et correspondant au genre De- rylus de Fabricius. Les Neides , caractérisés par les antennes coudées et renflées a leur extrémité , par le corps allongé , les picdi longs et les ocelles très rapprochés l'ua Ue 76 602 NEJ l'autre, sont assez voisins des Alydes, Lep- tocoriscs et Lygées. Ces Insectes , d'assez petite taille, vivent sur les plantes, tant à l'état parfait qu'à celui de larves. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces, parmi lesquelles nous n'indiquerons que : Le Neides tipuîaria Latr. {Cimex tipula- rlus Linné), qui est gris avec quelques points noirs sur les élytres , et dont les pattes, également grises, ont la partie ren- flée des cuisses postérieures noirâtre. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe et n'est pas rare auprès de Paris vers le mois de mai. (E. D.) IVEIGE. MÉTÉoR. — Voy. pluie, à l'ar- ticle MliTliOROLOGIE. NEILLIA. BOT. PH. — Genre delà famille des Saxifragacées, établi par Don {Prodr., 228). Arbrisseaux du Népaul. Vorj. saxifra- GACÉES. *IVEIS (nom mythologique), acal. — Genre d'Acalèphes Béroïdcs , établi par M. Lesson pour une espèce trouvée dans le golfe du Port-Jackson, et caractérisé par la forme du corps aminci en forme de coin , obcordiforme en haut et largement ouvert en bas, ayant huit rangées de cils, dont deux, intermédiaires sur chaque face , se soudent à leur extrémité, et deux autres la- térales contournent les bords qui sont épais et sans ailes. Ce genre, que M. de Blain- ville réunit aux Idyes , forme seul, pour M. Lesson, la tribu des Néis, la cinquième de ses Ciliobranches. La seule espèce dé- crite, la N. BOURSE DE MER ( JV. cordigcra), a le corps mollasse, blanc hyalin, sillonné de linéoles entre-croisées, jaune mordoré et jaune clair; les cils sont très irisés, (Duj.) IVEITIIÉE (nom mythologique), moll. — Genre proposé par M. Drouet pour quel- ques espèces de Peignes, telles que les P. œquicoslalus et versicoslaltis d& Lamarck, qui ont de petites dents sériales sur le bord cardinal, mais qui ont d'ailleurs les carac- tères essentiels du genre Pecten, dont ils ne peuvent être séparés, au lieu d'être rappro- chés des Nuculcs et Trigonies. (Duj.) *\'EJA, BOT. PU.— Genre de la famille des Composées-Astéroidécs , établi par Don (in Siueet. FI. Gard., II, n. 78) et dont les prin- cipaux caractères sont : Capitule mulliflore, héiérogamej fleurs do rayon 1-3-sériées, li- NEL gulées, femelles; celles du disque tubuleu- ses, hermaphrodites. Involucre hémisphéri- que, à écailles imbriquées, linéaires-subulées, disposées sur trois rangs. Réceptacle plan. Anthères sessiles. Akène linéaire-oblong, comprimé, villeux. Aigrette double; l'exté- rieure courte, paléacée; l'intérieure plus longue, velue, scabre. Les Neja sont des sous-arbrisseaux couverts de poils longs, épars, à feuilles éparses, li- néaires, mucronées, très entières ; à rameaux foliacés ou nus au sommet, monocéphales. Involucres hirsutes ; corolles fauves. Les espèces de ce genre ont été réparties par De Candolle en trois sections {Prodr. , V, 325) qu'il nomme : Podoneja: Ligules à plu- sieurs rangs; corolles velues; capitules lon- guement pédoncules. Phylloneja: Ligules à plusieurs rangs; corolles glabres; capitules sessiles. Monogijria : Ligules sur une seule rangée; corolles glabres; capitules solitaires au sommet des rameaux. Toutesces plantes habitentprincipalemcnt le Mexique et le Brésil. (J.) IVELITRIS. BOT. PH.— Genre de la famille des Myrtacées Myrlées, établi par Gœrtner (I, 13i, t. 27). Arbrisseaux des Moluques. Voy. MYRTACÉES. IVÉLOCIRE. CRUST. — Syn. d'Eurydice, Voy. ce mot. (II. L.) *A'EL01\1YS (vviW;, cruel; ^vç, rat). MAM. — Genre de Rongeurs de la division des Rats, assez voisin du genre Echimys, créépar M. Jourdan (^)m. se. nat., l'user., t. VIII, 1837), et ayant pour principaux caractères : Oreilles arrondies, peu dévelop- pées ; une queue velue; des tarses courts^ des membres trapus, et une forme assez lourde ; ayant quatre molaires à racines et à couronne composée, de chaque côté de l'une et de l'autre mâchoire ; cinq doigts à chaque pied, les pouces entièrement courts. Le type est le Nelomys Blainvillii Jour- dan {loc. cit.), qui est de la grandeur du Co- chon d'Inde , dont le pelage est fauve en dessus, blanchâtre en dessous, qui a une queue noirâtre, et dont plusieurs poils de la croupe sont épineux. On croit qu'il se creuse des galeries. Cet animal habite l'Inde orientale. M. Jourdan {id.) joint à cet animal , pour former son genre Nelomys, une espèce placée anciennement dans le groupe des NEL Echimys {E. huppe), et plus réccmnicnl Fr. Cuvier {Ann. se. nat., l" sér., t. X, 1839) a fait connaître une nouvelle espèce du groupe qui nous occupe. (E. D.) IVEÏ^SOIVIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Ncisonices, établi par U. Brown (Prodr., 480). Herbes de l'Asie et de la Nouvelle- Hollande. Voy. acanthacéks. *i\ELSOMÉES. Nclsonieœ. dot. ph. — Tribu de la famille des Acanthacées. V^oy. ce mot. IVÉLUMBIACÉES. Nelumbiaceœ. bot. PU. — Voy. NliLUMBONÉES. NELUîllBO. Nelumbium, Juss. bot. ph. — Genre de plantes qui forme à lui seul la petite famille des Nélumbonées, de la Po- lyandrie polygynie dans le système de Linné. Il avait été proposé d'abord par Tour- nefort; plus tard Linné le réunità tort aux Nympliœa, mais il en fut séparé par A.-L. deJussieu. Salisbury a proposé de changer son nom en celui de Cyamus que Théo- phraste donnait à la principale espèce du genre ( l'oy. Salisbury, Ann. of bolany de Kœnig, 11, pag. 69-7G ) ; mais les botanistes n'ont pas ailopté cette dénomination. Ce genre se compose de magnifiques plantes herbacées, d'une conformation générale très ressemblante à celle des Nymphaîacécs, qui croissent dans les eaux douces des parties chaudes de l'Asie et de l'Amérique septen- trionale; elles ont un rhizome épais, ram- pant , duquel partent des pétioles et des pé- doncules assez longs pour élever les feuilles et les fleurs au-dessus de la surface de l'eau ; les feuilles ont une grande lame peltée , or- biciilaire, concave ; les fleurs sont très gran- des, blanches, roses ou jaunes, et présentent les caractères suivants : Calice à 4 sépales libres, tombants; corolle à pétales nom- breux, oblongs, étalés, disposés sur plusieurs rangs ; étamines nombreuses , à filament fi- liforme, prolongé au-dessus de l'anthère en un petit appendice; pistils nombreux, logés dans les alvéoles d'un réceptacle for- tement dilaté en un corps en forme de cône renversé ; chacun d'eux se compose d'un ovaire libre, à une seule loge contenant un ou lieux ovules suspendus, surmonté d'un sljle court que termine un stigmate pelté. A ces pistils succèdent autant de petites noix Ispermes, logées également dans les alvéo- NEL 603 les du réceptacle qui s'est beaucoup accru. Nous nous arrêterons sur deux espèces do ce genre : 1. NicLUUBO BRILLANT, Nclumbium spcch' sum Wild. {Xymphœa nelumbo Lin., var. a, Cyamus Myslicus S;i\iib.). Cette magniflquo plante, l'une des plus belles du règne vé- gétal, croît spontanément dans les lacs et dans les eaux peu courantes des parties chau- des de l'Asie. De son rhizome rampant , ho- rizontal , formé d'une substance charnue et blanche, partent à la fois les ratines et les longs pétioles de ses feuilles, que de petits tubercules aigus et un peu recourbés rendent rudes au toucher; la lame de ces feuilles a 4-6 décimètres de diamètre ; elle est fixée au pétiole exactement par son centre, où se trouve une tache blanchâtre; elle est orbi- culaire, glabre à ses deux surfaces, la su- périeure étant revêtue d'un velouté très fin, formé de papilles , grâce à la présence duquel l'eau glisse sur elle sans la mouiller le moins du monde ; il en est de deux sortes : les unes sont flottantes, étendues en nappes, de manière que l'eau agitée vient passer par dessus, les autres sont creusées en belles coupes d'environ un décimètre de profon- deur, un peu ondulées sur les bords. Ses fleurs figurent parmi les plus belles et les plus grandes du règne végétal ; leur diamè- tre égale jusqu'à 3 décimètres ; leur couleur est blanche ou rose; elles ressemblent à do grandes fleurs de Magnolias; elles ont une odeur d'Anis; elles sont portées surde longs pédoncules qui les élèvent au-dessus de la surface de l'eau; leur corolle a plus de 15 pétales, dont 10 sont extérieurs, ovales et concaves, dont les autres sont intérieurs, plus petits et inégaux entre eux. Ses fruits sont ovoïdes-globuleux, à peu près delà grosseur d'une Noisette. Cette belle espèce croît naturellement dans les Indes , à la Co- chinchine, à la Chine, etc., et de plus elle y est cultivée à cause de la vénération qu'ont pour elle les habitants de ces contrées , qui en font leur plante sacrée et qui la considè- rent comme le symbole de la fertilité; ils représentent leurs divinités placées sur une de ses feuilles. Elle existait autrefois abon- damment en Egypte , où elle avait été très probablement apportée de l'Inde, et où elle jouait un rôle important comme plante ali- mentaire. C'était le Faba œgyp'.iaca des un- 604 iVKf. ciens, le Lys du Nil ressemblant aux Roses d'Hérodote, et l'un des Lolus du Nil. Mais elle a totalement disiiaru de cette contrée; en clTet, son rhizome tendre doit être con- stamment plongé dans Feau: aussi il est pro- bable, d'après M. Dclile, que sa dispariiion est due à ce qu'elle n'a pu se prêter sur les bords du Nil aux variations de la sécheresse et des inondations ; que, de plus, le courant du Nil et la profondeur des canaux ont con- tribué aussi autant que toute autre cause à son dépérissement, puisqu'on ne la voit pros- pérer que dans les eaux peu profondes et tranquilles ou peu courantes. Les anciens Égyptiens trouvaient dans ses rhizomes et .«ics graines un aliment sain et assez abon- dant; ils Taisaient du pain avec des graines (|ui , fraîches, ont un goût agréable d'a- mande. Dioscoride rapporte qu'ils propa- };caient la plante en en jetant les graines dans l'eau après les avoir enveloppées de limon pour leur faire gagner je fond. Dans ces derniers temps, on a essayé en Europe la culture du Nchimbium speriomm comme plante d'ornement : à cet égard , les essais les plus suivis ont été faits à Montpel- I er, par M. Rafleneau-Delile, qui en a ob- tenu des résultats très satisfaisants. Favorisé par la douceur du climat méditerranéen , le savant directeur du jardin de Montpellier a pu réunir dans cet établissement une ma- }^nifique collection , encore unique en Eu- rope , de diverses variétés et espèces de i\e- lumbium. Placées dans de grands bassins (le bois, ces plantes se développent à mer- veille et fleurissent annuellement. Les seules précautions à prendre pour obtenir ce résultat consistent à mettre ces bassins dans des lieux bien aérés et un peu abrités contre la trop grande ardeur du soleil , qui a pour effet de griller les feuilles. L'hiver, il suffit de les renfermer dans une serre tempérée, (lue l'on chaufre seulement pendant les plus fortes gelées, et où la température reste ainsi tou- jours au dessus de 0" (voij. pour les détails, R. Delile, ÀccUmalallon du Nehirnbiiim speciosum o» Nclninbo do l'Inde dans le midi de la France, l'iill. de la Soc. d'agric. du département de l'Hérault, août 183o). Aujourd'hui, dans 1rs parlies de l'Asie, où le Nelumbo existe à l'état spontané et cul- tivé, on mange .'OS graines, ou bien l'on en |>ré[iaie des paies et des gàtcauv qui oist NEL même quelques usages médicinaux. On em- ploie aussi sa racine comme diurétique et adoucissante; enfin l'on considère ses pé- tales comme astringents, et on les emploie de la môme manière qu'on le fait en Eu- rope pour les pétales des Roses rouges. 2. Nki.umuo JAiNR, Nelumbium luteum Wiid. {Cyamus flavicomus Salisb. , Nym- jihœa vclumbo Linn., var. b.). Cette espèce croit naturellement dans l'Amérique sep- tentrionale , dans la Floride , la Caro- line , etc. Elle ressemble beaucoup à la précédente; mais elle s'en distingue par ses fleurs constamment jaunes , un peu moins grandes ; et par les filets de ses étamines prolongés au-delà des anthères en un ap- pendice linéaire , et non en massue , comme chez le N. speciosum. Quoique spontanée en diverses parties des États-Unis, les essais qu'on y a faits pour la multiplier par la cul- ture ont été fréquemment infructueux , de sorte que Barton dit qu'elle paraît réussir seulement dans les lieux où elle croît spon- tanément , ce qu'il explique en disant qu'il lui faut probablement une sorte de vase ar- gileuse, tenace et bleue, qui forme le fond des mares et des étangs où elle prospère, et dans laquelle ses racines s'enfoncent jus- qu'à plusieurs pieds de profondenc.En Amé- rique on mange ses graines; mais elle n'y est pas assez abondante pour pouvoir être considérée comme tant soit peu importante sous ce rapport. C'est sur les pieds de Nélumbo cultivés au jardin de Montpellier que M. Delile a fait quelques observations, dont voici en peu de mots les résultats. Il a vu que, lorsque l'eau séjourne un peu sur le centre de la feuille, il y a fréquemment émission natu- relle d'air, par les bulles, à travers cette eau, et il a reconnu que cet air, qui sort seulement de la tache centrale blanche, où se trouvent beaucoup de stomates, y arrive du reste de la face supérieure de la même feuille. A minuit, les feuilles qui avaient exhalé de l'air pendant le jour n'en iie! Niai qiiefois on voyait sortir de l'air d'une partie des feuilles autre que leur centre, et dans laquelle on ne découvrait au microscope ni stomates ni ouvertures d'aucune sorte. L'air exhalé par les feuilles de Nelumbium n'a pas semblé différer de l'air atmosphérique. « Il m'est demeuré démontré, dit M. Delilc, )' que chaque feuille de la plante est pourvue w d'un système respiratoire coujplet , pour )' lequel le velouté possède la faculté absor- xbantc, et les stomates celle seulement )) exhalante , ce qui est sans exemple pour )' touteautre plante que celle-ci, ta seule qui Il ait pu se prêter aux expériences qui déci- » dentsimanifestementraspirationetl'exha- » lation. » {Voy. à ce sujet deux notes de M. Delile et deux de M. Dutrochet , Annal, dcssc. nat., 2'sér.,décemb. 18il). (P.D.) WÉLLMBONÉES. Neiiimboneœ . bot. pu. — Petite famille établie aux dépens des Nymphœacées, et dont les caractères sont les mêmes que ceux du genre Nélumbo, le seul qu'elle renferme. Voy. nélumbo. ♦MEMACOMIA, Know. et West. {Flor. cap., 127). BOT. PU. — Synon. de Poncra, Lindl. * IVEMAPALPUS ( v7,,,a , fil ; palpus , palpe). INS. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tipuliciens, tribu des Phalciioï- des, Macq. , établi par M. Macquart ( Ilist. nat. des Canaries, par Webb ctRertbelot) aux dépens des Psychodes. L'espèce type et unique, N. (lavus , est commune aux îles Canaries. (I-' ) \EHIASPORA. BOT. en. ~ Voy. n.km.\- SPORA. *i\l2MAST0!ME. aracun. — Synonyme àc Phalangium. Voy. ce mot. (II. L.) *]\EMATAI\THIIS (v~:..a, filament; xv- 6oç, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Gesnéracées, tribu des Épisiciées, établi par Schràder {in Gottinger gel. An:cig., 1821, I, p. 719). Arbrisseaux du Brésil. Voy. cis- ISÉRACÉES. IVÉMATE. Nemalus (v7i>a, fil), ins. — Genre d'Hyménoptères, section da Téré- brans, famille des Porte-Scies, tribu des Tenihrédiniens, établi par Jurinc aux dépens des reî((/!redo de Fabricius , et adopte par Saint-Fargeau {Monographie des Tenthrédi- nés), ainsi que par tous les entomologistes. Les Némates sont caractérisés par leurs an- Vejines de neuf articles simples dans les deuii NEM 60^ sexes, longues et çétacées; par leurs mandi- bules cchancrées; leur cellule radiale très grande; leurs quatre cellules cubitales, dont la première, petite, presque ronde ; la .se- conde, grande, recevant les deux nervures ré- currentes ; la troisième, moindre et carrée, et la quatrième atteignant le haut de l'aile, etc. Les métamorphoses des Insectes de ce groupe et leur genre de vie ont occupé un grand nombre de naturalistes; citons, parmi Iesanciens,S\vammerdain,Réaumur, Linné, Dcgéer, et, parmi les modernes, Panzer, Dahlbom, Saint Fargeau, et MM. Ratzeburg et Léon Dufour. Ce dernier particulièrement a adressé ('28 octobre 1846) à la Société cn- toniiilogiquc de France une notice impor- tante sur les métamorphoses des Némates, et contenant l'histoire complète d'une nouvelle espèce de ce genre, \e Nemalus Degeeri; pré- cédemment il avait déjà fait connaître une autre espèce, le N. ribis ; mais ces travaux n'étant pas encore publiés , nous ne croyons pas pouvoir en parler ici. Les larves des Némates, désignées comme celles des autres Tenthrédines sous le nom de fausses chenilles, ont constamment vingt pattes, dont six écailleuses et quatorze mem- braneuses. Ces larves vivent sur différentes plantes dont elles rongent les feuilles. Leurs métamorphoses s'opèrent de différentes ma- nières : les unes entrent dans la terre et s'y filent des coques pour se changer en nym- phes; les autres forment des excroissances avec les feuilles, des espèces de galles dans lesquelles elles subissent toutes leurs trans- formations. Toutes les espèces de ce genre appariien- nentà l'Europe. Lepelletier deSaint-Fargeaii {Monographie des Tentlirddines) en décrit trente huit; mais aujourd'hui on en connait un plus grand nombre. Nous n'en citerons qu'une seule : Le NiiMATE DU SAULE , Ncmatus salicis Jurine, Oliv., Fabr., LepelL, etc., qui est long de a lignes ; jaune, avec la tête et le corselet noirs en dessus; les ailes avec leur point noir; les pattes jaunes. Les larves de ces Insectes vivent sur le Saule; elles ont près de 1 pouce de long ; elles sont d'un vert céladon, avec de grandes taches jaunes et des points noirs sur les côtés. Elles ont sou- vent le derrière courbé en arc, de sorte qu'il repose sur le plat de la feuille, tandis quq 6oa NEM quelques patles membraneuses elécailleuses sont accrochées à son bord. Ceslarvcs entrent en terre au mois d'août et s'y Oient des co- ques d'un brun obscur presque noir. Les métamorphoses des Ncmalus ca- prcœ, papillosus, seplenlrionalis, ribis. De- geeri,elc., sont également connues. (E. D.) NÛiHATE. BiN. — Nom donné par Haiiy à une roche fibreuse que l'on rapporte assez généralement à l'Obsidienne. Voy. ce mot. \EM.\T0CE1\A. INS. — Syn. à'Heaa- toma. Voy. ce mot. ^LMATOCÈnES. INS. — Syn. de Fili- corncs. Voy. ce mot. NE;\IAT0DES (vr,y.«To;<îy,;> filamenteux). INS. — Genre de Coléoptères pcntanièrcs, famille des Sternoxes , tribu des Élaléri- des, créé par Lalreille {Annales de la Soc. ent.de France, 1. 111, p. 125). Les types sont: les Eucnemis bupy-estoides Rossi ( allicoUis Rondani), filum V., el meliculosusDej. Le 1" est originaire d'Italie, le 2'' d'Autriche, et le 3' des États-Unis. Ces 3 espèces ren- trent dans le genre //i/pocœiusd'EschschoJtz, adopté par Dcjean. Les Nématodes de Dejoan, que cet auteur attribue à tort à Latreille [Catalogue, 3° éd., p. OG), sont les N. pi-ocenilus Mann, [pyg- mœusDej.), flavescens Dej , et semi-vittatus llarris : les deux premiers se trouvent en Suède et en France, et le dernier est des États-Unis. (C.) 'IVEMATOGOIVUM, Desmaz. (m Nouv. Ann. se. nat., II , 69, t. H, f. 1). bot. en. — Syn. de SporolricJmm , Lnk, IVÉiMATOIDES. Nematoides (v~tya, fil; tT^o;, forme), helm. — Rudolphi a donné en 1S08, dans son Histoire naturelle des Ento- soaircs, la dénomination de Némaloïdes k Tune des grandes catégories de Vers intes- tinaux , celle à laquelle appartiennent les Ascarides, les Strongles, les Pilaires et beau- coup d'autres ayant le corps filiforme ou fu- siforme, allongé. Quelques genres d'animaux qui vivent dans les eaux de la mer, dans les eaux douces ou même dans la terre humide ont aussi l'organisation des Nematoides, et ont été classés parmi eux par les helmintho- l'igistcs modernes. C'est aussi à ce groupe qu'appartiennentlesAnguillules ou Vibrions de la colle et du vinaigre, qu'on a laissés si longtemps parmi les Infusoires. Quoique l'on connaisse un grand nombre NE.M de Nematoides, on n'a pas encore établi la caractéristique et la classification de ce groupe d'une manière définitive. Tous les genresque leurs caractères extérieurs tendent à faire placer parmi les Nematoides ne pa- raissent pas avoir la même organisation in- térieure, et, tandis que celle des premiers serait très élevée, celle des derniers serait, au contraire, fort simple : les Ascarides, les Strongles, etc., seraient dans le premier cas; les Gordius, Trichius, etc., dans le second. C'est un sujet que nous traiterons en détail à l'article vers de ce Dictionnaire ; aussi nous contenterons-nous d'indiquer ici, d'a- près M. Dujardin, les diverses familles qui constituent la classe des Nematoides : Trichosomiens, Filariens, Slrongyliens, Ascaridiens, Énopliens, Scléroslomiens,Dac- nidiens. Plus un certain nombre de genres mal connus ou d'une organisation supposée inférieure : Stelmie, Léorhynque, Prionoderme, Chi- racanlhe, Gnathoslome , Lécanoeéphale , Ancyracanthe, Hétérochele, Stéphanure, Ilystrichis, Hedruris , Crossophore, Odonto- bic, Tropisure, Trichine; et enfin les Gor- diacés, comprenant les genres Mermis et Dragonneau. (P. G.) *A'EMATOPIIORA(v~/a, fil; (popo?, qui porte), ois. — Subdivision du genre Huppe {voy. ce mot), d'après M. G.-R. Gray {Gen. of Dirds., 1840). (E. D.) *KEMArOPHORA (v7;.o<, fil; ,f,pi;, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodcrmes , tribu des Lampyrides, formé par Dcjean {Catalogue, 3*= édit., p. 113), avec une es- pèce du Brésil, le N. macroccra de l'au- teur. (C.) NEMATOPLATA, Bor. [in Dict. class.^ I, 593, XI, 499). iNFus. — Syn. de Fragi- laria, Lby. IVÉMATOPODES {v7,u.a, vyii^aro; , fil; iroZ;, -KÔêo;, pied). MOLL. ? CRiiST. ? — Déno- mination donnée par M. de Blainville à la première classe de ses Malentozoaires cor- respondant aux Cirrhipodes. Voy. ce motet MOLLUSQlir.S, (Duj.) *1VE!MAT0P0DIUS (v~aa, fil ; noZ;, ^i- So; , pied). INS. — M. Gravenhorst [Ichn. Eu- rop. 1829 ) a indiqué sous ce nom un genre d'Hyménoptères de la section desTérébrans, de la famille des Ichneumonicns. (E. D.) NEM ♦IVEMATOPTERA, Burm. ins. — Syn. àe Nemoptera , Lalr . (E. D.) NEMAT0PUS(v9;;,«, fil; «oïç, pied). INS. — Genre d'Hémipières de la section des Héléroptères , famille des Lygéens , tribu des Coréites , créé par Latrcillc (Fam. nat. 1825) et adopté par tous les entomologistes. Les Ncmatopus , caractérisés par leur tôte courte, arrondie; leurs pattes postérieures très longues; leurs cuisses rcnllécs, garnies d"épines, ainsi que les jambes , ne com- prennent qu'un petit nombre d'espèces. MM.Amyot elServille(Wcmip(c»-es des Suiles à Buffon-Roret) n'en signalent que trois: deux de Cayenne, les N. indus Linné et nervosus Casteln., et une de la Chine, le N. mcleagris Fabr. (E. D.) *1\E\1AT0RA, Fée {Mclh. Lichen., 43 , t. II, f. 4). BOT. CR. — Voy. STRIGILA, It. NEMATOSPERMUM , L.-C. Richard {inAct. soc. h. n. Par., I, 103). dot. pu. — Syn. de Lacistema, Swartz. *\EMATOSTIGMA, Dietr. {Syst. Willd. n., 228). BOT. PH. — Syn. àe Liber lia , Spreng. NÉMATOURES ou SÉTICAUDES. ins. — Nom donné par M. Duméril à une fa- mille d'Insectes aptères, qui correspond à l'ordre des Thysanoures de Latreille. iVEMATRIX, Fr. (Msc), bot. en. — Syn. de Myxonema, Fr. *\EMATL'RA ( vTvaa, fil; oipa, queue). OIS. — Nom donné par M. Fischer à un groupe de Tétraonidées. Voy. ce mot. KEAÏATUS. INS. — Voy. néuate. ^EMAl]CllE^ES. BOT. PII. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cicho- racées, établi par Cassini {in Dict. se. nat., XXXIV, 362). Herbes des contrées orien- tales. Voy. COMPOSÉES. ÎVÉMAZOAIRES ( v~,ti.«, fil ; Çwov . ani- mal). ALG.? — Classe d'êtres ambigus propo- sée d'abord sous le nom de Némaznones par M. Gaillon,puis nommée Némazoaires , et enfin Némalophyles par M. de Blainvillo , qui les regarde définitivement comme des végétaux. M. Gaillon , qui comprend dans relie classe les Bacillariées ou Naviculées, beaucoup d'Infusoircs verts et une foule de vraies Algues, supposait que des animal- cules simples, libres et bien vivants, jouis- sent de la faculté de s'agglutiner par une matière cisudée de leur corps, de manière NEM 607 à former dos filaments simples ou ramifiés présentant l'aspect de végétaux. (Duj.) *\E!\1EDRA. BOT. PH. —Genre de la fa- mille des Méliacées, tribu des Trichiliées, établi par Jussieu (in Mem. Mus., XIX, 223, t. 14 , f. 8). Arbrisseaux originaires de la Nouvelle-Hollande tropicale. Voy. Mii- , LIACÉES. *NEMEOBlUS(vfVo;, bois; 6.'o;,vic). ins. ' — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Érycinides, établi par Stephcns. La seule espèce connue est le Nemeohius lu- cina {Papilio lucina Linn., Argynnis lucina God., le Faune àtachcs blanches Engr.), qui habite la France boréale et australe. *\EI\1E0PHILA (vt^oî, bois; 91)0?, qui aime), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptè- res, tribu des Chélonides, établi par Stephcns aux dépens des Chélonées. M. Boisduval, qui adopte ce genre [Gênera et index methndicus Lepidopt.europ.) en' nte deux espèces, lY. rus- sula et Plantaginis, qui habitent l'Europe. XÉMERTE. Nemertes (nom mytholo- gique). UELM. — Genre fort curieux d'Hel- minthes marins dont nous avons i)lusieurs espèces sur nos côtes. Ces animaux , qui arrivent souvent à une longueur de plu- sieurs mètres, ont la forme de rubans fort étroits, mais ils sont susceptibles de se rac- courcir considérablement. On leur a succes- sivement donnéles noms de Ai'meWesCOken), Borlasia (G. Cuvier), Linaria (Sowerby) et Lineus (Davies). M. de Blainville les a pris pour type de sa famille des Térétulariés, et M. Ehrenberg de celle qu'il appelle iVcHfcr- tina. On connaît aussi des espèces eioiiques de ce genre, et MM. Quoy et Gaimard on ont représenté plusieurs dans le Voyage de VAs- trolabe. Plusieurs naturalistes, depuis Bor- lase, se sont occupés de l'organisation des Né- merles, et, tout récemment, M. de Quatrefa- ges a publié, dans l'/coiioi/rap/iie du rèsr/icaJii- mal, une planche très soignée dans laquelle il rojirésente les principaux caractères anato- miqiics et physiologiques de ces animaux. Nous en parlerons à l'article VF.ns. (P. G.) NEMERTESIA. polyp. — Dénomination proposée par Lamouroux pour le genre de Seriulariens que Lamarck a nommé An- tennulaire, et que M. Ehrenberg laisse dans son grand genre Scrtidaria, comme section du sous-genre Sporadoyy.ris. Les Antennu- laires ou Némertesies ont les polypes vcrli- 008 mM cillt's autour d'une lige simple ou peu divi- sée, fisluleuse, cornée. (Uuj.) *NEH1EUTI\A. HELM. — Famille dont le type est le genre Nemertes. Elle a été ainsi dénommée par M. Ehrenberg, et répond en grande partieà celle desïérélulariés de M. de Blainville. Elle comprend les genres Tubu- lan, Cérébratule, Polie, Dorlasie ou Nemerte, Notogymnus, Bonellie et Lobilabre. Cesani- maux appartiennent à la classe des Turbil- larées. (P. G.) \E\IESIA. BOT, PH. — Genre de la fa- mille des Scrophuiarinées, tribu des Hénii- méridées, de la Didynamie angiosperniie dans le système sexuel de Linné. Il a été établi par Vcnlenat ( Mahnais. , t. 41 ) aux dépens de quelques espèces à'Anlirrhinum, et présente pour caractères principaux : Ca- lice a 5 folioles. Corolle hypogyne , à tube court, à limbe bilabié : lèvre supérieure 4-lobée, garnie d'un éperon à la base ; lèvre inférieure entière ou échancrée; deux gib- bosités à la gorge. Élamines 4, insérées à la gorge de la corolle, didynames ; anthères uniloculaires , souvent soudées deux à deux. Ovaire à 2 loges multi ovulées. Style simple ; stigmate capilé. Le fruit est une capsule comprimé, à 2 logés contenant un grand nombre de graines. Les Nemesia sont des herbes annuelles , rarement vivaces ou sullrutescentes, à feuil- les opposées, dentées ou incisées ; à fleurs axilluires et solitaires, ou disposées eu grappes terminales. L'espèce type, Nemesia fœlensVeui. [loc. cit. ), est un arbuste indigène du cap de Cunne-Espérance. Ses fleurs, d'un gris blan- châtre veiné de pourpre, sont marquées dans l'intérieur d'une tache jaune-orangé. Les autres espèces de ce genre sont les Anlirrhinum macrocarpum , bicorne et Ion- fjicornc. (J.) *i\EMÉSIS. Nemesis (nom mythologique). cnisT.— Genre (le l'ordre des Si phonos tomes, de la tribu des Dichélesliens, établi par Poly- dorc Roux, et généralement adopté. Ce genre se rapproche beaucoup de celui des Dichéles- tiens, mais ressemble un peu à certains Crus- tacés Isopodes par la formegénérale du corps. La tcteestépaisse, obtuse, ovalaire; lethorax se compose de quatre articles quadriiaicres, à peu près de même grandeur que la tète. Cl seniblubles entre eux; enfin l'abdomen NÉ M est très petit, conique, annelé et terminé par deux petits appendices lamelleux. Les antennes sont assez longues, séiacées, multi- articuk'cs, et pourvues d'un article basi- laire assez grand. Immédiatement en ar- rière de ces organes, on aperçoit une autre paire d'appendices qui ressemblent à de pe- tites cornes, et qui paraissent être les ana- logues des pattes-mâchoires antérieures des Caligiens. Les pattes-mâchoires de la se- conde paire, situées de chaque côté d'tvo suçoir gros et court, sont grêles et petites; mais celles de la dernière paire sont plus dé- veloppées et subchéliformes. Les pattes sont au nombre de quatre paires , dont deux fixées au premier article ihoracique, et les suivantes aux deux anneaux suivants ; celles de la première paire sont petites, grêles et simples, tandis que les autres sont com- posées d'une pièce basilaire très grande, mais libre sur la ligne médiane, et de deux petites rames terminales. Le dernier anneau tlioracique présente de chaque côté, à son bord postérieur , un tubercule arrondi au- près duquel naissent des lobes ovifères qui sont extrêmement longs. On ne connaît en- core que deux espèces qui vivent parasites sur ceux de nos Poissons cartilagineux de la Méditerranée. La Némésis lamne , Nemesis Lamna Roux, peut être considérée comme le type de ce genre. C'est sur les branchies du Lamna coj-mihicus que l'on rencontre constamment la Némésis lamnc, qui vit en société au nombre de vingt-cinq à quarante individus. La seconde espèce est la Némésis des Re- quins , Nemesis Carchariannn Roux. C'est particulièrement sur les branchies du Squale renard, CarcJiarias vulpcs, que l'on trouve cette Némésis. (H. L.) INIEAIESTRIIVA. MAM. — Nom scienti- fique du Maimon. Voy. macaque. (E. D.) IVEMESTRIIMA (nom mythologique). INS. — Genre de l'ordre des Diptères bracho- cères , famille des Anthraciens , tribu des Némestrinides , Macq , établi par Latreille ( Gen. , t. V, p. 307 ), et caractérisé de la manière suivante par M. Macquart {Diptè- res, Suites à Buffon-l\orel): Tête déprimée. Palpes saillants. Antennes distantes , cour- tes. Yeux nus. Écusson à rebord peu mar- qué. Pelotes des tarses ordinairement pe- tites. Ailes de largeur médiocre, plus ou NEM moins réticulées dans les deuxième et troi- sième cellules sous-marginales, les première et deuxième postérieures; quelquefois non réticulées; point de cellule fausse. M. Macquart (/oc. ciL elDipt.exol.)décnt huit espèces de ce genre, assez communes dans l'Egypte et au cap de Bonne-Espérance. Nous citerons principalement la Nemcslrina reliculata, ainsi décrite : Longueur, 8 lign. Corps noir, revêtu de poils gris; thorax ayant une ligne dorsale et une tache oblique de chaque côté, grises; ailes enfumées , ayant leur extrémité hyaline; pattes roussàtres , avec les cuisses noires ; abdomen ayant chaque segment bordé de poils gris. Les mœurs de ces Insectes sont les mêmes que celles des Anlhraciens. (L ) *XÉ\IESTRIMDES. Nemeslrinidoe . ins. — Tribu de la famille des Anthraciens, dans l'ordre des Diptères, établie par M. Macquart {Dipt. , Suites à Buffon ), qui lui donne les caractères suivants: Corps large. Tète ordi- nairement de la largeur du thorax. Trompe allongée, menue, dirigée en avant ou en dessous. Front et face ordinairement larges, séparés par un sillon transversal. Antennes courtes, distantes, insérées près du bord in- térieur des yeux. Trois ocelles, dont les laté- raux sont insérés au bord intérieur et posté- rieur des yeux. Écusson à rebords. Pieds presque nus; trois pelotes aux tarses. Cail- lerons petits, velus. Ailes ordinairement ré- ticulées vers l'extrémité; deux ou trois cel- lules sous-marginales, ordinairement cinq postérieures. Quatre genres composent cette tribu ; ce sont : Mœgistorhynchus, Macq.; Nemestrina, Latr. ; Fallenia , Meig. ; et Hirmonevra, Meig. Voy. l'article anthraciens, pour les détails relatifs aux mœurs de ces Insectes. (L.) *\EMIA, Berg. {Flor. cap. , 160). bot. PII. — Syn. de Manulea, Linn. *ÎVEMICOELl'S (vE>o;, bois; x6.)o'o. , creuser), iss. — Genre de Coléoptères té- iramères, famille des Xylophages, tribu des Cucusites, formé par Dejean {Cata' logue, 3' édit., p. 340) avec deux espèces: les N. marginipennis et hemipterus de l'au- teur. La première se trouve aux États-Unis et la deuxième est de patrie inconnue. (C.) *l\E\IOr>I.\ (vE^o;, bois; êc'o;, vie). ins. — Genre d'Orthoptères de la famille des I. VIII. NEM 609 Gryliides, créé par M. Audinet-Scrville (Or- thoptères des Suites ù Buffon de Rorct) aux dépens des Grillons {voy. ce mot). Les prin- cipaux caractères des Nemobia sont : Tarses de trois articles, le deuxième comprimé, peu visible; palpes maxillaires longs, à dernier article un peu tronqué obliquement au bout; ovicapte droit, presque aussi long que l'ab- domen ; yeux grands , arrondis , peu sail- lants, etc. Ces Insectes semblent se réunir entre eux , tandis que les Grillons vivent plus so- litaires; les femelles déposent leurs œufs dans la terre. Ils sautillent partout à la sur- face du sol , et ne se cachent pas, au moins dans des terriers. Deux espèces entrent dans oc groupe : Gryllus sylvestris Rose. (Act. Soc. d'hist. nal., I, pi. 10,fig. 4). Corps noirâtre avec quelques poils jaunâtres. Se trouve très com- munément dans presque toute l'Europe; ha- bite surtout les lieux ombragés; on le voit souvent sous les feuilles. Et le Nemobia linnolata Brullé {Ilisl. nat. des Ins., IX, pi 18, f. 9), des Pyrénées et de Saint-Sever. (E. D.) NEMOCEPHALUS (v/u.o , partager; xt- ya)/î, tête). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Curculionides or- thocères , division des Brenthides, établi par Lalreille (Familles naturelles , p. 390), et adopte par Dejean (Catalogue, 3* cdit., p. 266), qui en énumèrel5 espèces ; 1 i ap- partiennent à l'Amérique , et une est origi- naire d'Asie (îles Philippines). Nous cite- rons comme en faisant partie les Br. moni- lis, suturalis F., lœvis Gt., et sanguini- collis Dej. Schœnherr fait entrer une par- tie de ces Insectes parmi ses Brenlhm, mais il a placé le dernier dans son genre Te- ramocerus. MM. ImholT et Labram (Sing. gen. curculion., 2' fas.) en font le type d'un nouveau genre qu'ils nomment Jschnome- rus. (C.) NÉMOCÈRES. Nemncera. ins. — La- treille a créé sous ce nom une grande fa- mille d'Insectes de l'ordre des Diptères, et comprenant particulièrement les deux grands genres Culex et Tiptt/a de Linné. Depuis, les Némocères sont devenues, pour M. Mac- quart et pour la plupart des entomologistes, l'une des deux grandes divisions primaires des Diptères, 610 NE.^1 Les Némocères ont pour caractères : Corps ordinairement menu et allongé ; tête petite. Trompe tantôt longue, menue, et renfer- niant un suçoir de six soies; tantôt courte et épaisse, à suçoir de deux soies. Palpes de quatre ou cinq articles. Antennes filiformes ou sétacées , souvent de la longueur au moins de la tête et du thorax réunis, de six articles au moins. Abdomen étroit ; thorax grand et élevé. Pieds longs et grêles. Ailes allongées et souvent étroites; cellules basi- laires allongées. Les larves, toujours allongées et sembla- bles à des Vers, ont une tête écailleuse , de figure constante, et dont la bouche offre des parties analogues aux mâchoires et aux lè- vres. Elles changent toujours de peau pour se transformer en nymphes, et ces dernières, tantôt imes, tantôt renfermées dans des co- ques que les larves ont construites, se rap- prochent, par leur figure , de l'insecte par- fait , en présentant les organes extérieurs , et achèvent leurs métamorphoses à la ma- nière ordinaire : elles ont souvent, près de la tète ou sur le thorax, deux organes respira- toires en forme de tubes ou d'oreillettes. Les Némocères habitent ordinairementles lieux humides; les petits surtout se rassem- blent dans les airs en essaims nombreux , s'y balancent, et forment en volant des sor- tes de danses. Dans l'accouplement ils sont placés bout à bout, et volent ainsi : ils pon- dent leurs œufs, soit dans la terre, soit dans l'eau. Voy. l'article diptères, pour les divisions établies par M. Macquart dans le groupe des Némocères. (E. D.) NÉMOGLOSSATES. iNS. — Latreille {Règ. anim.) avait donné ce nom à une di- vision d'Hyménoptères , qui correspond au genre Apis de Kirby, ou à sa tribu des Apiaires. Voy. ce mot. (E D.) AEMOGNATIIA {viixta , partager ; j-voi- Ooç, mâchoire), ins. — Genre de Coléop- tères hétéromères, famille des Trachélides, tribu des Vésicants , créé par Latreille ( Rè- gne animal de Cuvier, t. V, p. 69), et adopté par Dejean [Catalogue, Z" édit., p. 249), qui enénumère 17 espèces; 10 sont originaires d'Amérique , 6 d'Afrique , et une seule appartient à l'Europe : celle-ci, type du genre, est la N. chrysomelina Fab.; elle varie beaucoup pour la couleur. Les Zonitis NE M viltala , viridipennis , hœmorrhoidalis et ras- trata{i -nolata Dej.) Fab., et 5 ou 6 autres espèces qui ont été décrites, et que Dejeati n'a pas connues, doivent être considérées comme se rapportant à ce genre. Los larves de ces Insectes, comme la plupart de celles de cette tribu, doivent être parasites d'Hy- ménoptères. M. Guérin-Méneville a établi, avec la N. roslrala, son genre Lcptopalpus.' (C.) *1\EM0ICLS, Slephens. ins. — Syn. de Phyllobius, Schœnherr. (G.) NÉMOPANTIIE. Ncmopanlhes. bot. pu. — Genre de plantes de la. famille des llici- nées , de la Diœcie pentandrie dans le système de Linné, établi par Rafinesque pour VIlex canadensis, et décrit d'une ma- nière plus précise par DeCandolle {Preniièro nolice sur les plantes rares du jardin de Ge- nève, 8, t. 3). H est caractérisé par des fleurs dioiques ou polygames , formées d'un calice très petit, réduit à l'état d'un très petit anneau entier à son bord ; d'une co- rolle à 5 pétales allongés-linéaires , réflé- chis, entièrement libres et distincts les uns des autres à leur base ; de 5 étamines alter- nes aux pétales, à anthères introrsesj 2- lo- culaires; d'un ovaire sessile, à 3-4 loges, renfermant chacune un seul ovule suspendu au haut de leur angle central, que surmon- tent 3-4 stigmates sessiles. Le fruit est une baie presque globuleuse, à 3-4 loges. La seule espèce de ce genre est le Némo- PANTHE DU Canada, Nemopanthes Canadensis, petit arbrisseau rameux , à feuilles alternes, oblongues , très entières , très glabres , co- riaces , à court pétiole. Ses fleurs sont peti- tes , d'un blanc verdùtre, solitaires sur des pédoncules axillaires, filiformes, plus courts que les feuilles. Ses baies sont rouges. Cette espèce croit dans les montagnes du Canada, près du lac Champlain , et vers le sud des États-Unis jusqu'en Caroline. Elle passe en pleine terre dans les parties moyennes de l'Europe. (P. D.) IVEMOPHtLA ( v/ao; , bois ; if'doi; , qui aime), bot. ph. — Genre de la famille des Hydrophyllées, établi par Barton {Flor. hor, amer., 61). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. HYOnOPHYLLÉES. *IVEMOPIIORA (.~fAa, fil; «po'po;, qui porte). iNS. — Genre de l'ordre des Lépido- ptci es nocturnes , tribu des Tinéides , créé NE AI par Hubner aux dépens des Adela ( Dup. , Calai, des Lépid. d'Europe). On en connaît six espèces , qui habitent la France et l'Al- lemagne. (L.) *I\iEMOPODA(v^y,oc, filament; T:oï;,7ro'- ^oç , pied ). INS. — Genre de l'ordre des Di- jitères brachoccres , famille des RUiscicns , tribu des Muscides, établi par M. Robineau- De.svoidy et adopté par M. Macquarl(Di>/è- rcs. Suites à Duffon). Ce dernier en décrit 9 espèces, qui toutes habitent la France et l'Allemagne. L'espèce type, N. cylindrira [N. pnlrls Rob. Desv., Scpsis cylindricn Ue\'^., Scjisis vitida Fall., Calubata cylindrica Fab.), est très commune en France. NEaïOPTERA (vTlaa, fil; TTT/pov, aire). INS. — Genre de Névroptères de la sec- lion des Filicorncs , famille des Plani- peiincs, tribu des Patior|)ales, créé par La- treille {Gen. Crust. et Ins.) aux dépens des Panorpa de Linné , adopté par tous les en- tomologistes, et dont M. Biirmeistcr [Uand- luch der Entomologie) a changé le nom en celui de Nemaloplera. D'après M. Rambur (Ncvropt. des Suites à Uuffon de Horct), les Ncnioplero. ont pour caractères : Antennes presque filiformes ; bouche pioloiigée en museau; pas d'ocelles; palpes labiaux plus Lings que les maxillaires, ceux-ci plus courts que les mâchoires, qui sont droites, < ilices, obtuses à l'extrémité ; tarses de cinq articles, le premier et le dernier assez longs, les autres très courts; ergots très courts ou insensibles, les tibias postérieurs n'en ayant qu'une paire; onglets grands. Olivier, le premier, avait observé plu- sieurs espèces de ce groupe dans le Levant; dejiuis on en a découvert quelques unes en Egypte, en Algérie et en F.sjiagne, et on en compte neuf d'après M. Rambur. Ces In- sectes, d'après les observations d'Olivier, ont le yol lent; ils agitent péniblement leurs ailes, à de petites distances, de sorte qu'on peut les saisir avec la plus grande facilité; ils sont très multipliés, et leur existence semble fort courte. M. Rambur (loc. cit.) répartit les neuf espèces comprises dans ce genre en trois groupes particuliers ou sous-genres, de la manière suivante : r Nemoptera, Auct. Bouche assez forte- rne'.U avancée en bec; afles supérieures JNE.V m ayant des bandes en zigzag , et un très grand nombre de traits ou de points noirs ou bruns.Typc : Panovpa Coa Lin., des îles de l'Archipel. 2" llalter, Ramb. Douche assez fortement avancée en bec ; ailes en grande partie transparentes , les infériourcs [ilus ou moins dilatées. Type : N. alba Oliv., de Bagdad. 3" Ihvchystoma, Ramb. Bouche à peine avancée en bec. Kspèce unique : N. Olivicri Ramb., d'Egypte. IViEilIOl'TEUIX. INS. — Syn. de Nemo- ptera {voy. ce ruot), suivant I.each. (F. D.) *I\"E;^IOr».lC.\. INS.— Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, sous-trihu des Tarhi- naires, établi par RI. Mm-quarl (Diptères, Suites à liuffon), qui le caractérise ainsi ; Corps large. Palpes un peu saillants. Face ordi- nairement iiue ; épislomc peu ou point sail- lant. Antennes presque couchées, n'attei- gnant pas l'épistome.Yeux velus. Abdomen ovale.Première cellule postérieure, a tteigiin ut le bord un peu avant l'cxtréniiié de l'aile. Ce genre renferme 20 espèces , dont la plupart habitent la France et l'Allemagne, d.ins les bois et les jirairies, sur les fleurs en ombelles. Nous citerons principalement les N. viridtllans {Erigone id. Rob. -Desv.) et le N. sylvalica, toutes communes aux environs de Paris; la première, en juin et août, sur les fleurs de Vllcrarhvum spondylum , cl la seconde, au printemps , dans les bois. (L.) ♦NEIMORIIEDtS. mau. — Koy. N.r.uo- HEPUS. * NEMOUfCOLA ( ncmns , bois ; cn'o , j'habite), ois. — M. Hodgson ( J. An. Soc. Deng., 1831 ) donne ce nom aune division des Scolopax. Voy. ce mot. (E. D.) ^EIV!OSIA (veVo;, de bois), ois. — Nom donné jiar Vieillot ( Anal, ornilh., 1816 ) à une division du genre des Moineaux. \EM0S0:\1A (y/yw, partager; où.c , corps). INS. — Genre de Coléoptères lélra- mères, famille des Xylophages, tribu des Bostrichiens , formé par Desmarcsl et adopté par Latreille (Ge»icm Crast. et Jns, III, p. 12; I, XI, 4), et par Dejean {Cata- logue, S'^édit., p. 338). Ce dernier auteur en mentionne quatre espèces, qui sont : X. elongatum L. (fasciatuni fz.), cylindricum, concolor Dej. , et guinnensia Lac. Les deux premières sont originaires d'Eurojie, et Ifi 612 NEM deui dernières d'Amérique (États-Unis). Le N. elongalum se trouve quelquefois aux en- virons de Paris, il vit dans l'intérieur du bois du Hêtre et de l'Orme. Ce genre paraît avoisiner certains Trogo- siles ; Erichson le place à la suite de ses Niii- dulaires, à côté des Ips. Ses caractères sont: Antennes en massue, perfoliées, guère plus longues que la tête; tête presque aussi lon- gue que le corselet; corps linéaire, (C.) IVEMOTELL'S (vTj/j^a, Cl; t Ao? , fin). INS.— Genre de l'ordre des Diptères bracho- céres, famille des Notacanthes, tribu des Straliomydes, établi par Geoffroy et généra- lement adopté. M. Macquart {Diptères, Suites à Buffon; Dipt. exot.) en décrit 9 es- pèces, dont 6 indigènes et 3 exotiques. L'es- pèce type , Nemotelus panlherinus Macq. (il/ttsca pantherina Linn. , Nemotelus uligi- nostis Latr. , Nemotelus marginalus Fab. ), est assez commune en France. (L.) *i\El\IOTOIS. INS.— Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Tinéides, établi par llubner (Dup., Calai, des Lépid. d'Europe) aux dépens des Adela. On en con- naît 9 espèces, dont la plupart habitent la France et l'Allemagne. (L.) *i\ElMOTRICniJS(v.V.u, partager; Gp.'l, cheveu). INS. — Genre de Coléoptères sub- pcntamères, famille des Curculionides ortho- cèrcs, division des Anlhribides, formé par Dejean [Catalogue, 3' édit. , p. 256) avec une espèce de Cayenne , le N. indistinctus de M. Buquet. Ce genre a été adopté et pu- blié depuis par MM. Labram et Imhoff (Siti- gnlorum gen. Curcul., fasc. 4). (C.) IVÉMOLRE. Ncmoura{M7rj.x, fil; oûpx, queue), ins. — Genre de Névroptères de la famille des Planipennes, tribu des Fer- liens, créé par Latreillc (Précis des ca^ raclères des Ins., 1797) aux dépens des Phryganea de Linné, et des Per/'a Geoffroy, ou Semblis Fabricius, et adopté par tous les entomologistes. Les Ncmoura, dont le nom a été changé en celui de Nemalura Dur- meister et Rambur, ont pour caractères généraux, suivant M. Piclct : Palpes maxil- laires et labiaux courts, filiformes, le der- nier article ovoïde, arrondi et d'un dia- mètre au moins égal à celui qui le pré- cède; soies caudales nulles ou rudimen- taires. Les Némoures ont la tête plus petite, plus NEM ronde et moins aplatie que les Perles; leurs antennes sont longues et fortes; leurs man- dibules grosses, presque aussi larges que longues, et terminées par trois à six dents courtes; leur labre est moins large et moins linéaire que celui des Perles; leurs mâ- choires, assez fortes et dures, sont termi- nées par des dents ou par des soies très raides, recouvertes en dehors d'une galellc qui les dépasse souvent; leur lèvre infé- rieure est large et partagée à son extrémité en quatre lanières, dont les deux médianes sont parfois réunies. D'une taille un peu plus forte que les Perles, plus grêles et plus délicates qu'elles, leurs ailes ont une ten- dance à s'enrouler ; leur couleur générale est un gris plus ou moins fuligineux ou brunâtre; celle du corps est noire, mêlée parfois de jaune ou de brun. Ces Insectes se trouvent dans les endroits humides et les bois ombragés; ils ne pa- raissent qu'au printemps ou au commence- ment de l'été, et il est rare d'en voir en au- tomne. Leurs larves vivent dans l'eau , marchent sur les pierres ou se tiennent at- tachées aux herbes aquatiques ; quelques unes n'ont pas d'organes respiratoires ex- ternes, et d'autres au contraire en présen- tent. La forme de ces larves se rappro- che de celle des Perles; elles ont comme elles deux soies caudales, mais ces organes restent attachés à la dépouille de la nymphe. Plusieurs auteurs se sont occupés de ce genre, et nous citerons particulièrement Latreille et MM. Burmeister, Rambur et Pictet [Ilist. nat. gén. et part, des Ins. Né- vroptères, monogr. des Ferlides, 1841). Ce dernier auteur en a réparti les espèces en 3 groupes , qu'il nomme et caractérise de la manière suivante : I. Tœniopterix, Pictet. Articles des tarses égaux; abdomen terminé par des soies lon- gitudinales tri-articulées. Six espèces, toutes européennes, entrent dans ce groupe ; la principale est le A^e- moura ncbulosa Latr., Oliv., Pictet {Sem- blis nebulosa Fabr.), type du genre. Elle est très commune aux environs de Paris, et parfois, en été, on la voit en abondance sur les quais de cette ville. II. Leuctra, Stephens. Deuxième article des tarses très court; pas de soies du tout ; NEN nervures du parastigma ne formant pas d'X, ailes allongées et en cylindre. Sept espèces, dont six d'Europe et une d'Amérique. Type : N. cylindrica Deg. 111. Nemoura, Auct. Deuxième article des tarses très court; pas de soies du tout; ner- vures du parastigma formant un X ; ailes médiocres, aplaties. Huit espèces, toutes européennes. Type : N. variegata Oliv. (E. D.) NEMOZO.IIA. INS.— Voy. neuosoua. KEMS. MAM. — Buffon a donné ce nom à une espèce de Mangouste, qui n'est pas le Nems des Arabes : ce dernier est l'ichneu- mon. Votj. l'arlicle mangouste. (E. D.) *NEiJlURA(v7;,^.a,fil; ovpx, queue). INS.— M. Hodgson {in GrayZool. mise, 1846) in- dique sous ce nom une subdivision des Fau- vettes. Voy. SYLVIE. (E. D.) NEIVAX, Gœrtn. (I, 165, t. 32). bot. PH. — Syn. d'il?«&rano, Ciuse, et deC/î/- forlia, Linn. *]\EIVGETIIS. OIS.— M. Swainson (Zoo?. Journ., 1837) donne ce nom à un petit groupe d'Oiseaux qui rentre dans le genre des Moucheroiles. Voy, ce mot. (E. D.) A'ÉIVL'PIIAR. Nymphœa. bot. pu. — Genre de la famille des Nymphéacées , à laquelle il donne son nom, de la Polyan- drie monogynie dans le système de Linné. Tel que nous le considérons ici avec les botanistes modernes, il ne comprend plus que ce qui reste du genre établi sous le même nom par Linné, après qu'on en a retranché d'un côté les NeUtmbiinn, deve- nus le type de la famille des Nélumbonées {voy. ce mol) , et de l'autre les Niiphar , Sinilli , ou Nymphéas à fleurs jaunes ( voy. KuruAR). Limité de la sorte, il se compose déplantes herbacées aquatiques, remarqua- bles par leur beauté, qui croissent dans le» eaux stagnantes ou faiblement courantes des parties tempérées et subtropicales du globe, surtoufdans l'hémisphère septentrional; un petit nombre se trouvent entre les tropi- ques. Ces plantes ont un rhizome charnu , quelquefois volumineux, qui rampe au fond de l'eau sur la vase, où il s'enracine; de lui partent des pétioles et des pédoncules d'un tissu très lacuneux, d'une longueur assez considérable pour élever les feuilles jusqu'à la surface de l'eau, sur laquelle elles nagent et les fleurs au-dessus. Leurs feuilles NEN 613 sont grandes, planes, en cœur ou bilobées à leur base, parfois pellées, entières ou si- nuées-dentées, glabres ou pubescenlcs en dessous, pourvues de stomates seulement à leur face supérieure , la seule qui soit eu contact avec l'air. Leurs fleurs sont grandes et brillantes, blanches, bleues, roses ou rouges, mais jamais jaunes; elles présen- tent les caractères suivants: Calice à 4-5 sé- pales libres, tombants, colorés intérieure- ment ; corolle à 16-28 pétales sur plusieurs rangs, libres, et dont les intérieurs passent peu à peu à la forme des étamines : celles-ci sont nombreuses, sur plusieurs rangs, libres, à filet pétaloide; ovaire multiloculaire, à ovules nombreux portt's sur les cloisons , surmonté d'un stigmate sessile , pelté, rayonné , marqué au centre d'une sorte de glande saillante arrondie. Le fruit est charnu , rempli de pulpe dans laquelle sont plongées les graines, multiloculaire , cou- ronné par le stigmate persistant. Les espè- ces de ce beau genre se répartissent en trois sous-genres, pour chacun desquels nous au- rons à citer un exemple digne de fixer l'at- tention. a. Cyanea, DC. Filet prolongé au-dessus de l'anthère, ce qui rapproche ces plantes des Nelumbium, desquels elles se distinguent, au reste, très nettement par l'organisation de leur fruit; fleurs bleues ou bleuâtres ; feuilles pellées, très entières ou denlées-si- nuées. Plantes d'Afrique : une seule de l'Asie tropicale. 1 . NÉKtruAii BLEU, Nymphœa cœrulea Sa • Vigny. Cette belle espèce croit dans les ri- vières et les canaux de la Basse Egypte. Son rhizome, de couleur noirâtre, esl pyriforme ; les pétioles qui en partent sont cylindriques lisses. Ses feuilles nageantes sont presque orbiculaires, un peu ovales, obtuses et en- tières au sommet, un peu sinueuses vers leur base , qui est profondément échancréc en cœur et forme deux lobes ou oreillettes acuminées ; elles sont glabres à leurs deux faces, rougeàtres à l'inférieure. Ses fleurs, d'un beau bleu , sont portées sur de longs pédoncules cylindriques qui les élèvent au- dessus de l'eau : elle diiïère très peu du A', scufi/b/ia DC, qui croit au sud de l'Afrique. Cette plante était sacrée pour les anciens Egyptiens, qui en peignaient et sculptaient lafiguresur tous leurs monuments et paimi 614 NEN leurs hiéroglyphes. On la trouve même re- présentée parmi les hiéroglyphes de Philœ et d'Edfoû , à l'extrémilé méridionale de l'É- gyple, où il paraît qu'elle croissait aulrerois, et d'où elle a disparu depuis longtemps. Gé- néralement des faisceaux de feuilles et de fleurs de ce Lolus bleu étaient représentés parmi les offrandes aux dieux figurées sur les tableaux hiéroglyphiques ; il servait aussi à faire des couronnes; enQn ses racines et sa graine lui donnaient une utilité directe comme espèce alimentaire. Aujourd'hui le Nénuphar bleu n'est guère plus recherché par les habitants de la Basse-Egypte que pour la beauté de ses fleurs. La conservation de celte espèce n'est nullement compromise par les alternatives de sécheresse et d'humi- dité; son rhizome persiste sans périr pen- dant une année entière après que l'eau a disparu du sol où il végétait ; ramené même à la surface lorsqu'on laboure les champs, et foulé aux pieds , il ne périt pas, et recom- mence à végéter aussitôt que l'inondation vient de nouveau convertir pour quelque temps ces champs en étangs. La beauté du Nénuphar bleu lui donnerait une place des plus distinguées dans nos collections de plantes vivantes ; mais sa culture présente quelques difficultés par suite desquelles il est encore peu répandu. b. Lotos, DC. Filets non prolongés au- dessus de l'anthère; fleurs blanches, roses ou rouges; feuilles peltées, le plus sou- vent à dents aiguës ou pubescentes en des- sous. Espèces de l'Inde et de l'Afrique , une seule de l'Europe orientale , une autre des Antilles. Nénuphar lotus, Nymphœa lotus Lin. Cette espèce croît encore spontanément dans la Basse-Egypte, dans le Nil près de Rosette et de Damiette , ainsi que dans les canaux des rizières. Son rhizome ressemble à un tuber- cule de volume médiocre, revêtu d'une écorce brunâtre, coriace et marqué de ci- catrices; les pétioles qui en partent sont cylindriques, d'une longueur proportionnée à la hauteur de l'eau et qui atteint de la sorte jusqu'à l"",? ; ils supportent une lame nageante, plane, orbiculaire, peltée, profondément fendue à sa base en deux grands lobes ou oreillettes , rapprochées Tune de l'autre, garnie sur les bords de dents de scie séparées par des sinus arroa- NEîf dis, glabre supérieurement, pubescente in- férieurement et marquée d'un réseau de nervures. Ses fleurs sont grandes et blan- ches; leur calice, verdâtre extérieurement, est un peu rosé sur les bords. Le Nénuphar Lotus était l'une des plantes les plus célèbres dans l'ancienne Egypte; elle était consacrée à Isis, et ses fruits mêlés à des épis de blé étaient le symbole de cette déesse et l'em- blème de l'abondance. Aussi en trouve-t-on la figure sur un grand nombre de médailles égyptiennes. C'était le Lotus blanc ou le Lotus à graine de Pavot d'Hérodote. Ainsi que l'espèce précédente, et plus qu'elle encore , ce Nénuphar figurait parmi les plantes alimentaires de cette contrée alors si peuplée. On mangeait son rhizome, dont la consistance et le goût rappellent ceux de la Châtaigne ; ses graines petites et arron- dies , mais nombreuses dans chaque fruit, et qu'Hérodote compare à celles du millet, servaient à faire du pain. D'après Théo- phraste, on les retirait de l'intérieur des péricarpes en mettant les fruits en tas, les laissant pourrir et lavant ensuite le tout; par là on les isolait de la pulpe dans laquelle elles sont plongées. Les Égyptiens modernes comptent encore le Nénuphar Lotus parmi leurs plantes alimentaires ; mais ils pré- fèrent à son rhizome celui du Nénuphar bleu. On trouve l'un et l'autre sur leurs marchés. c. Castalia, DC. Filets non prolongés au-dessus de l'anthère; fleurs blanches; feuilles en cœur, non peltées, très entières, glabres. Espèces des parties tempérées de l'hémisphère septentrional. 3. Nénuphar blanc , Nymphœa alba Linn., vulgairement Lys des étangs, quel- quefois aussi Nénuphar officinal. Cette plante, l'une des plus belles de nos climats, croit dans les fossés pleins d'eau, les lacs et les eaux faiblement courantes d'une grande partie de l'Europe. Son rhizome, long et épais , horizontal, est charnu , bru- nâtre à sa surface ; ses feuilles nageantes sont grandes, arrondies, en cœur à leur base, très entières, glabres et lisses; ses grandes fleurs blanches s'élèvent au-dessus de la surface de l'eau. Leur stigmate est marqué de seize rayons. Le rhizome du Nénuphar blanc a été employé très long- temps en grande quantité, à cause des pro- NËO priélés sédatives et surloiil anti-aphrodi- siaqiics qu'on lui attribuait; il s'en faisait Une consommation considérable dans les maisons religieuses , et la croyance à ces propriétés était devenue populaire; néan- moins, lorsqu'on en est venu à des expé- riences précises à cet égard , on a reconnu que c'était là une opinion erronée, et qu'il fallait au contraire regarder cette substance comme stimulante ; aujourd'hui on n'en fait à peu près aucun usage. Dans des di- settes on a essayé d'utiliser ce même rhi- zome comme aliment ; mais la quantité de fécule qu'il renferme n'est pas assez grande pour qu'il puisse rendre de grands services sous ce rapport. (P. D.) NEOCEIS , Cass. (m Bullet. soc. philom., 1820, p. 90). BOT. PH.— Syn. d'Erechliles, Rafin. NÉOCIÈSE. MIN. —Syn. de Scorodile, espèce de Fer arséniaté. Voy. feiî. *\'E0GA1A. cor. pu.— Genre de la fa- mille des Ombellifères, tribu des Séséli- nées, établi par Meisner (Ge>!. 144). Herbes des montagnes de l'Europe. Foy. omoelli- FÈRES. NEOLACIS, Chani. (in Linnœa, IX, 503). bot. pu. — Voy. mourf.ua, Aubl. IVEOMERIS ( nom mythologique), ro- LYP.? ALGUES. — Genre établi pur Lamou- roux pour des productions marines (A^ du- melosa) qu'il classait auprès desTubulaircs, et que M. de Blainville, avec raison, rap- proche des Liagores, qui sont des Algues calcifères ainsi que les Corallines. M. De- caisne, en établissant d'une manière posi- tive la nature végétale du g. Neomeris , le place à côté des Cyrnopolies, et le caracté- rise ainsi: Spores globuleuses, entourées d'ulricules obovées, lernées ou quaicrnées ; fronde claviforme , tubuleuse , à rameaux très abondants, verticillés, dichotomcs, rac- courcis, articulés; les articles étant globu- leux, remplis de matière verte. La seule es- pèce connue se trouve dans la mer des An- tilles. (DuJ.) *IVEOiMIDA (vtwfxot, champ récemment labouré), ins. — Genre deColcoplères hétéro- mères, famille des Taxicorncs , tribu des Diapériales , formé par Zicgler et adopté par Dejean {Catalogue , 3' édit. , p. 218), qui en énumère 28 espèces : 17 sont originaires d'A- mérique, 6 d'Europe et 5 d'Afrique. Nous NEO 615 citerons comme faisant partie de ce genre les N. violacea, bicolor, picicornis, viridipen- Jiis, hœmorrhoidalis F., et bituberculala 01. Cette dernière a été prise vivante à Paris, mais parait être exotique. Ces Insectes se rencontrent sous les écorccs et dans les bo- lets ; la plupart des mâles ont la tête armée de deux petites cornes. MM. Brullé et de Lapone, dans une Monographie sio- les Diapériales , ont donné à ces Coléoptères lu nom générique de Oplocephala. Ces deux noms ont été conservés par Motchoulski (Mémoires de la Soc. imp. des naluralislesde il/oscou, 1845, t. XVII, p. 80), qui fait entrer dans les Ncomida les espèces à corps allongé. (c.) *i\EOMORPHA (»io;, nouvelle; i,o(,iEOl\ElJRlJS (v/oî, nouveau; »:;,oov, nervure), ins. — Genre d'Hyménoptères de la section des Térébbns, famille des Uh- neumonides, créé par M. tiaWilay {Ent. mag., V, 1838), et devant rentrer dans le groupe des Bracons. (E. D.) AEOPimO.\'(nom mythologique), ois. - M. Savigny {Syit. des Vis. d'Egypte et de Sy- rie) a aéé sous ce nom une subdivision du grand genre Vautour. Toy. ce mol. (E. D.) \LOPS (vt'o,-, nouveau; û|, aspect), ois. — Vieillot indique sous ce nom un groupe d'Oiseaux de la famille des Cerlhidces, plus connu sous le nom de Sittine. Voyez ce mot. (E. D.) * IVEORNIS ( v£o? , nouveau ; ôpv:; , oi- seau). OIS. — Groupe de Fauvettes {voy. svl- vie), d'après M. Hodgson {in Gray zool. mise, 1844). (E. D.) ♦IVEOTOMA (vtu, je nage; ré^j-n , cou- pure). M.AM. — Un groupe de Rats {voy. ce mot) est indiqué ainsi par MM. Say etOrd. {Journ. of Plut.. IV). (E. D ) * NEOTRA(ilS ( vcc» , je nage ; rp,,,; , bouc). HAM. — Dans le Tlie animal king- dom hy Gripuh (t. V, 1827), M. Ilamilton Smith donne ce nom à une subdivision du grand genre Antilope [voy. ce mot), et il n'y place que 2 espèces : 1" VAntilope pygmcea 61G NEP Shaw, de la Guinée et du centre de l'Afri- que ; et 2" une nouvelle espèce d'Abyssinie, qu'il désigne sous le nom d'Antilope ma- delca. (E. D.) \EOTTIA. noT. r*. — Genre de la fa- mille des Orchidées , tribu des Néoltiées , établi par Robert brown ( in Horl. Kew. , t. V, p. 201). Herbes des forêts de l'Eu- rope centrale et boréale. Voy. oncniDÉi'S. ♦ÎVEOTTIDILM, Linck. [Hand.,\, 249). BOT. MI. — Syn. de Neotlia , Rob. Brown. NÉOTTIÉES. Neottieœ. bot. ph. — Tribu ou sous-famille de la famille des Orchidées. Voy. ce mot. \EPA. INS. — Voy. NÈPE. (E. D.) TiEVA , Petiv. {Sicc. , 246). bot. ph. — Syn. de Slilbe, Berg. NÈl'E. Nepa. ins. — Linné {Syst. na- tiirœ , 1748 ) a créé sous ce nom un genre de l'ordre des Hémiptères, section des Hé- téroptères, famille des Hydrocorises, tribu des Népides, qui, adopté par la plupart des entomologistes , a été de beaucoup res- treint, et est devenu pour Latreille (Ge- ncra Crusl. et Ins. ) un groupe ayant pour caractères : Bec courbé en dessous ; les deux tarses antérieurs formant un grand onglet ; labre étroit et allongé, reçu dans la gaîrie du suçoir; les quatre tarses posté- rieurs n'ayant qu'un seul article bien dis- tinct; antennes paraissant fourchues. Le corps des Ncpes est elliptique, très déprimé; leur têle est petite, logée en partie dans une échancrure du corselet, avec les yeux assez saillants, sans petits yeux lisses; leurs an- tennes n'ont que trois articles bien dis- tincts, et le dernier seul offre une dilata- lion latérale en forme de dent; leur abdo- men est terminé par deux filets sélacés , presque aussi longs que le corps, et qui leur servent, suivant quelques auteurs, pour respirer dans les lieux aquatiques et vaseux où elles vivent; les quatre tarses postérieurs sont propres à la natation , les cuisses anté- rieures sont ovales, grandes, avec un sillon en dessous pour recevoir les jambes et les tarses. Les Nèpes habitent les eaux dormantes des lacs, des marais, des canaux et des fossés; elles nagent lentement, et le plus souvent elles marchent sur la vase, en cher- chant à saisir avec leurs pattes antérieures les petits animaux dont elles font leur nour- NEP riture. La femelle pond des œufs qui, vus au microscope, ressemblent à une graine couronnée de sept petits filets , dont les extrémités sont rongées; elles les enfoncent dans la tige des plantes aquatipues. Swam- merdam dit que, dans l'intérieur de leur corps , les œufs sont disposés de telle ma- nière que les filets de celui qui est le plus voisin de l'orifice embrassent l'œuf qui vient après, et ainsi de suite. Les larves sortent des œufs vers le mi- lieu de l'été; elles ne diffèrent de l'insecte parfait que parce qu'elles n'ont ni ailes, ni filets au haut de l'abdomen. La nymphe n'a de plus que la larve que les fourreaux contenant les ailes, et qui sont placés sur les côtés du corps. L'Insecte parfait quitte les eaux à l'entrée de la nuit et vole avec assez d'agilité, MM. Amyot et Serville ( /femip/èjcs des Suites à Buffon de Roret) ne placent que trois espèces dans ce genre , et le type est le : Nepacinerea Linné, Fabr., Latr., Oliv., Degéer, Scop. {Scorpio palustris Moufflet, Swam., Stoll ), qui est longue de huit li- gnes, cendrée, avec le dessus de l'abdomen rouge et la queue un peu plus courte que le corps. Cette espèce, qui pique fortement avec son bec, se trouve communément dans toute la France et n'est pas rare aux environs de Paris. (E. D.) XÉPEIVTHÈS. Nepenlhes (wintvO^';, qui dissipe le chagrin ; vertu attribuée à cette plante), bot. ph. — Genre de plantes qui constitue à lui seul la petite famille des Népenthées, classé à tort par Linné dans la Gynandrie tétrandrie , tandis qu'il appar- tient en réalité à la Diœcie polyandrie, d'après la connaissance qu'en ont donnée les travaux des botanistes modernes II se compose de plantes sous-frutescentes de l'île de Madagascar et de l'Asie tropicale, qui ont acquis une grande célébrité par l'or-. ganisation extrêmement singulière de leurs feuilles; en effet, celles-ci, après une portion basilaire courte engainante, présentent une portion pétiolaire dilatée sur ses bords en deux ailes, qui en font une sorte de limbe lancéolaire allongé; ce limbe se continue et se prolonge en une vrille recourbée, quelquefois spirale, que termine une grande urne ou Ascidie; examinée en détail , l'as- ciJio elle même se compose d'un corps plus NEP ou moins allongé, dont la capacité est quel- quefois assez grande pour renfermer un verre d'eau , et d'un opercule ou couvercle fixé par une sorte de pédicule court à la ligne médiane postérieure de l'urne, et dont les dimensions sont à peu près égales à celles de l'ouverture. Dans celte urne s'a- masse de l'eau, dont l'origine n'est pas par- faitement déterminée ; car elle peut prove- nir de la pluie, de la rosée, comme aussi de la transpiration aqueuse de la plante, ou peut- être aussi est-elle le résultat d'une sécré- tion, comme porterait à le croire l'existence d'un tissu d'apparence glanduleuse sur la paroi interne de ce singulier organe. Quant à l'utilité prétendue de cette eau pour dés- altérer les voyageurs, elle a été beaucoup exagérée, ces plantes croissant dans des en- droits très humides et marécageux. 11 est assez difficile de reconnaître les deux par • lies, pétiole et lame, d'une feuille ordi- naire dans cet appareil compliqué. Une des opinions qui ont été exprimées à cet égard, consiste à voir dans le limbe iancéolaire une portion du pétiole, dilatée simplement sur ses bords en ailes planes; dans l'urne ou ascidie, la portion supérieure de ce même pétiole dilatée en deux larges ailes , qui , se recourbant et se creusant, se sont rencontrées et soudées sur la ligne médiane antérieure, de manière à former de la sorte une cavité fermée ; enfin, dans l'opercule de l'urne, la lame, même de la feuille ré- duite à de très faibles dimensions, en raison inverse du développement anormal du pé- tiole. Une autre opinion consiste à voir dans le limbe inférieur Iancéolaire la lame même de la feuille prolongée à son extrémité en une vrille, qui se dilaterait fortement pour donner naissance à l'urne. Les fleurs des Népenthès sont en grappe ou en panicule, dioïques ; les mâles présentent un périanthe simple calicinal , profondément quadrifide, du milieu duquel s'élève une colonne for- mée par la soudure des étamines, et que terminent 16 anthères biloculaires , grou- pées en une petite tèle presque sphérique. Les fleurs femelles, avec un périanthe sem- blable a celuides mâles, présentent un ovaire libre, 4-loculaire, à loges multi-ovulées, surmonté d'un stigmate sessile , à 4 lobes peu prononcés. Le fruit est une capsule à 4 loges, s'ouvrant par débiscence loculicide. I. VIJI. NfeP 617 On peut consulter au sujet de ce genre cu- rieux un mémoire de M. Ad. Brongniart, intitulé : Observations sur les genres Cylinus et Ncpetilhes ( Anu. des se. 7iatur., V sér., I, p. 29-52), et surtout une Monographie do M. Korlhals , dans le bel ouvrage intitulé : Verhandelingen over de nalurlijke Geschic- denis dcr nederlandschc overzeesche Dczil- tingen {Botanique, Leyde, 1839-1842, p. i- 44). Dans ces derniers temps, les recherches des botanistes ont fait connaître plusieurs espèces de Népenthès; M. Korthals en dé- crit neuf dans sa belle Monographie. Nous ne parlerons ici que de la plus connue d'entre elles. Népenthès de l'Isde, Nepcnlhes indica Lamk. ( IV. dislillatoria Linn. ). Cette espèce croît à Ceyian et dans l'Inde. Sa tige est droite, simple, épaisse; ses feuilles sont al- ternes, glabres, leur limbe inférieur est lancéolé , traversé par une forte nervure médiane et par 4-5 nervures latérales con- fluentes au sommet, croisées par d'autre3 nervures plus faibles qui se détachent de la cote médiane dans une direction oblique; l'ascidie est allongée, presque cylindrique, un peu rétrécie dans son milieu , couverte extérieurement, dans sa jeunesse, de poils roux, glabre à l'état adulte; sa surface est marquée d'un reseau de nervures longitu- dinales et Iransvcrses ; parmi les premières, trois sont beaucoup plus fortes que les autres; l'une, postérieure, se continue di- rectement jusqu'au point d'attache de l'o- percule ; les deux autres sont antérieures, rapprochées l'une de l'autre ; l'orifice de cette urne est resserré, bordé d'un anneau étroit, réfléchi vers l'intérieur, strié trans- versalement; l'opercule cslpre.'^que arrondi, réticulé à sa face supérieure, couvert à l'in- férieure de nombreuses petites fossettes noires. Ses fleurs forment une panicule terminale qui devient plus lard latérale. On cultive aujourd'hui celle espèce dans quel- ques serres , mais elle y est encore peu ré- pandue, à cause de l'obligation de la main- tenir constamment dans une atmosphère à la fois chaude et très humide. Une autre espèce célèbre du même genre est le Nti'KSinÈs de Mad.\c.*scar, Kepenthes Madagascariensis Poiret. (P- D.) ^EI»ET.\ ou CII.\T.4I1;E. bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, irrbu des 618 NEP Népétées, établi par Bentham {Labial., AGI), et dont les principaux caractères sont: Ca- lice tubuleux, 13-lo-nervié, 5-denté à l'ou- verture. Corolle à tube aminci à la base, in- clus ou saillant, nu intérieurement, à limbe bilabié: lèvre supérieure droite, échancrée ou bifide ; lèvre inférieure à trois divisions, celle du milieu la plus grande, tantôt en- tière, tantôt bifide. Étamines 4, ascen- dantes, les inférieures plus 'courtes ; filets nus ; anthères biloculaires , souvent rap- prochées par paire. Style à deux divisions supportant chacune un stigmate. Akène sec, lisse , nu. Les Nepcta croissent en abondance dans les régions tempérées de l'Europe et de l'A- sie, dans les terrains humides et sablonneux, sur les rives des torrents qui longent les Alpes et les Pyrénées. Elles sont nombreuses en espèces , qui diflerent assez entre elles , soit par le port , soit par quelques particu- larités de leur organisation. De là ladivsion de ce genre en plusieurs sections ou sous- genres ainsi nommés : Schizonepela, Benth.; Pycnonepela, Benth.; Slegionepeta, Benth.; Ca^am, Benth.; Afacronepe^a, Benth.; Gle- choma, Linn. ; Orlhonepeta, Benth. ; Oxyo- nepeta, Benlh, On connaît une trentaine d'espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons : La Chataire commune, N. calaria, dési- gnée vulgairement sous le nom d'Herbe aux Chats, à cause du plaisir que ces animaux éprouvent à se rouler dessus. On rencontre fréquemment cette espèce sur le bord des jardins; elle possède une odeur pénétrante et fétide, ce qui l'empêche d'être cultivée dans nos jardins. La Chataire réticclée, N. reticulala. C'est une des espèces les plus curieuses du genre. Elle forme un buisson, haut de 1 à 2 mètres. Ses tiges sont droites, rougeâtres sur leurs angles arrondis, parsemés de poils blancs, longs et rares, avec des feuilles d'un vert foncé, souvent tachetées de jaune-ver-- dàlre, opposées et presque engainantes. Pendant tout l'été, elle se couvre de longs épis terminaux chargés de fleurs d'un violet pâle ou d'un bleu purpurin foncé. Elle se cultive en pleine terre, dans les terrains secs et chauds, et se multiplie de graines ou par la séparation de son pied au printemps. (Mj NEP NÉPÉTÉES. Nepeleœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Labiées. Voy. ce mot. *i\EPnALILS ( vv), négation; tov, petit nuage). INS. — M. Pictet ( Ilist. nat. des Ncvro- plères,Monogr, des Perlides, 1841) a indiqué NEP sous ce nom une division de Névroptères de la famille des Perliens. (E. D.) IVEPHELIS (nom mythologique), annél. — Genre d'Annélides de la famille des Iliru- dinées, établi et caractérise par M. Savigny {Système des AnncUdes, 1817), et repondant à ceux à'Erpobdella, Blainville et Lamarck, et d'IIelluo, Oken. M. Moquin-Tandon, qui préfère le nom de Kephclis aux deux autres, caractérise ainsi le genre auquel il a été ap- pliqué : Corps allongé, assez déprimé, rétréci graduellement en avant, obtus postérieure- ment, un peu mou, composé de 9G à 99 an- neaux égaux, très peu distincts, portant entre le trente-unième et le trente-deuxième, et entre le trente- quatrième et le trente-cin- quième, les orifices sexuels. Ventouse ovale peu concave, à lèvre supérieure avancée en demi-ellipse, formée de trois segments, le terminal grand et obtus. Bouche très grande relativement à la ventouse antérieure. Mâ- choires nulles; œsophage à trois plis. Huit yeux très distincts , les quatre antérieurs disposés en lunule sur le premier segment, les quatre postérieurs rangés sur les côtés du troisième en lignes latérales et transver- ses. Ventouse anale moyenne obliquement terminale. Anus assez grand, semi-lunaire, très apparent. L'espèce la plus commune est Vllirudo vulgaris ou Hirudo octonocula , qu'on trouve dans les eaux douces d'une grande partie de l'Europe, où elle se nourrit de Planaires , de Monocles et d'animalcules infusoires. On dit qu'elle mange aussi des Limnées et des Planorbes. Ses variétés ont été quelquefois considérées comme des espèces. (P. G.) ^EPHELIL■M (v£u dçs Panicées, établi par NEU R. Brown ( Prodr. , 106 ). Gramens vivaces delà Nouvelle-IIollantJe. Foy. craminkks. IVELRACTIS (vc3pov, nervure; «xt.'ç , rayon), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénëcioniilées, établi parCassini (inDict. se. tial., XXXI V, 496). Herbes de Java. Voy. composées. IVELRADA (vEÙpov, nervure; âiîïiv, glande). BOT. PU. —Genre de la famille des Rosacées, tribu des Qiiillajées, établi par B. Jussieu (m Linn. gen. ,n. S87 ). Herbes des endroits sa- blonneux de l'Afrique méditerranéenne. Voy. ROSACÉES. NELRADÉES. Neuradeœ. bot. ph. — Tribu delà fam illedesRosacees.roy.ee mot. IMELRIA {viZpov, nervure), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes , tribu desHadénides, établi par M. Guénée ( Du- ponchel , Calai, des Lépid. d' Europe ),(\u\ y comprend trois espèces (iV. saponariœ, gram- miplera, aclinobola) d'Europe. (L.) *.\EUROCALYX(v£Cpov, nervure; xi- X«?, calice). BOT. Pii. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu incertaine), établi par Hooker (/c, t. 174). Herbes de Zeylan. Voy. RUDIACÉES. MELROCARPUM (vevoov, nervure; xao- «oç, fruit). BOT. PU. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées , tribu des Phaséolées, établi par Desvaux (in Journ. Bot., 1814, I, 75). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. léguminkisf.s. KELROLiEIVA (vtOpov, nervure; '«rva, enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidces, éta- bli par R. Brown (m Linn. Transact., XII, 120). Sous-arbrisseaux des Antilles. Voy. C051P0SÉES. IVELROLOMA, Andr. {in DC. Prodr., I, 156). BOT. rn. — Voy. parrva, R. Br. *.\ELRONIA ( vîDpov , nervure), ins. — Leach {in Stephens illustr. brit. en(. , 1837 ) donne ce nom à un petit groupe de Névroptères de la famille des Phryganiens. Voy. PIIRYGANE. (E. n.) »lVELROPELTIS (vtûpoy, nervure ; nA- TV), bouclier), bot. ph. —Genre de la famille des Convolvulacécs-Convolvulées, établi par Wallich (m fioarbio-g/i. F/or.ind. or., 11,43). Sous-arbrisseaux de l'Inde orientale. Voy. CONVOLVULACÉES. NEUROPTERA. iNS. — Voy. névro- ptères. NRU G.3I \EUROPTERIS ou IVEVROPTERIS (vijpov , nervure ; «ripi; , fougère), bot. cr. — Genre de l'oiigères fossiles, établi par M. Brongniart {Prodr. 52) , qui le décrit ainsi : Fronde piiince ou bipiniiée; pinnules non adhérentes par leur base au rachis , plus ou moins cordiformes, entières; nervu- res très (iiics, serrées, plusieurs fois dicho- tomes, arquées, naissant très obliquement de la base de la pinnule et de la nervure moyenne , qui disparaît vers l'extrémité des pinnules. M. A. Brongniart cite 20 espèces de ce genre, dont la plupart ont été trouvées dans les terrains houillers. (B.) NELROPiERlS, Desv. (m Annal. Soc. Linn. de Paris, VI, 292, t. 8 , f. 2). dot. en. — Syn. de Pteris , Linn. ♦iVEIJHOSPERMA , Rafin {in Journ. vhys., LXX.'ilX, 102). bot. p». — Syn. de Moinnrdica , Linn. XEL'ROTROPIS, DC. {Prodr., 1 , 175). bot. PII. — l'oy. TiiLASpi, Ddien. ♦XELSTICIJKL'S (viujt.xÔ;, nageant ; eùpa , queue ). rupt. — Genre de Sauriens établi dans la famille des Lézards par MM. Dumérilet Bibron {Erpetol. gen.,[,. V, p. 6, 1839). Il ne comprend qu'une seule es- pèce, qui est originaire de la Guiane: c'est le Lacerla bicarinata de Linné. (P. G.) *iVEtSTOSALiiLS,E. Raspail (vcvjro'î, nageant; axOpoç, lézard), rept. foss. — Dans une brochure publiée à Paris et à Avignon, 18i2, sous le titre d'Olservalions sur un nouveau genre de Saurien fossde, M. Eugène Raspail a fait connaître une par- lie du squelette d'un reptile provenant ilu terrain néocomien du département de Vau- cluse. Depuis les lombes jusqu'au bout de la queue, les os sont à peu près dans leur situation naturelle; le reste avait été dé- rangé et dégradé. Les faces antérieures et ^ postérieures du corps des vertèbres de ce reptile sont planes ou légèrement conca- ves ; les os des jambes n'ont que le tiers de la longueur de ceux des cuisses, dispropor- tion qui n'a lieu que chez les Salamandres et genres voisins; parmi les reptiles actuels, et chez les Énaliosauriens parmi les reptiles fossiles, les pieds, au contraire, sont al- longés, de telle sorte que les métatarsiens sont plus longs que le tibia; les doigts pa- raissent avoir été au nombre de quatre, et, 632 NEU comme dans tes Crocodiles , le métatarsien interne était plus fort que les autres; les premières phalanges sont longues et les der- nières portaient vraisemblablement des on- gles. Avec des pieds semblables, il paraît que l'animal avait des extrémités antérieu- res aplaties en forme de rame , comme chez les Ichthyosaures. Chez nos animaux actuels, lorsque le membre antérieur est très dirrérent du membre postérieur, c'est pour fouir ou pour voler qu'il a été modifié ; les animaux nageurs n'avaient point offert jusqu'à présent une aussi grande dissem- blance entre leurs quatre membres, lors- qu'ils existent. Les vertèbres caudales pré- sentent aussi des particularités remarqua- bles; les apophyses épineuses sont larges; les os en chevrons sont faibles et se perdent à peu près vers le milieu de la queue ; puis viennent quelques vertèbres qui en sont dé- pourvues ; ensuite, d'autres os en chevron reparaissent , mais taillés en forme de hache et s'appuyant les uns sur les autres par leurs angles ; quelques Dauphins nous offrent des os en chevrons, de forme à peu près sembla- ble, mais ils ne se touchent point; ce genre de Reptiles présente donc un grand intérêt, et il est à désirer que l'on découvre bientôt des parties caractéristiques de la tête. L'espèce a reçu le nom de Neust. gicon- àarum Rasp. ; elle est à peu près de la taille de nos grands Crocodiles, la queue ayant environ deux mètres et demi de long. (L...D.) NEUTRES. INS. —Les noms de Neutres et de Mulets ont été donnés à certains indi- vidus dans lesquels les organes générateurs n'ont pas atteint leur entier développement, et qui en conséquence ne sont pas apies à la reproduction. L'observation a prouvé que ce phénomène avait lieu dans le sexe fe- melle. Les Neutres sontessenlicllemeutchar- gés de pourvoir à la nourriture des Insectes avec lesquels ils vivent; ils sont toujours en campagne etieur aclivitéestextraordinaire; ce sont eux qui édifient Thabilation et qui la réparent; c'est à leurs soins qu'est confiée l'éducation des petits, et bien qu'ils soient des femelles avortées, ils remplissent ce de- voir avec toute la sollicitude d'une mère, Voy. pour plus de détails les articles in- sectes et HVMÉNOPTÈRES. ) NEVROSPERMA. bot. ph. — Voy. neu- nOSPERMA. NEZ. Nasus. anat. , puvs. — On dé- signe, chez l'Homme, sous le nom de [ur la mem- brane qui tapisse la cavité nasale? Il faut ajouter que lexpérimenlatcur avoue lui- même qu'un morceau de viande erivcloi)pé da[is du papier ne fut point senti par un chien, chez lequel on avait pratiqué la sec- lion du nerf olfaclif. La première condition de l'odorat, cheï les animaux supérieurs, est donc l'existence d'un nerf spécial dont les changements matériels sont sentis sous forme d'vëeur, et 638 KEZ ce licif est le nerf olfactif , puisque nul autre ne perçoit et ne transmet de sensation ol- factive , même eu étant sollicité par une cause identique. L'impression olTactive a lieu surtout à la partie supérieure des fosses nasales , là où s'épanouissent les ûlets du nerf olfaclii ; les cavités accessoires du Nez , ainsi que le constate l'observation, ne servent point à l'olfaction. Nous avons vu plus haut comment agissaient les odeurs: les molé- cules odorantes, disséminées dans l'air à l'état de gaz, peut-être même de pous- sière excessivement ténue, sont amenées à la surface de la membrane muqueuse par les mouvements inspiratoires. L'air qui sort de la bouche peut aussi faire naître la sensa- tion d'odeurs, quand il est chargé d'éma- nations développées, soit dans les organes respiratoires , soit dans les organes digestifs. Il est possible de diminuer et même d'abolir l'olfaction en interceptant mécaniquement le passage de l'air par le Nez; on l'exalte, au contraire, en prolongeant les inspira- tions, ou en les multipliant, en flairant, en un mot. De ce qui précède, l'on voit que l'odorat, comme les autres sens , peut être soumis à l'empire de la volonté, bien qu'évi- demment il lui arrive le plus souvent d'être impressionné malgré nous. Placé comme sentinelle avancée des or- ganes de la digestion et de la respiration , le sens de l'odorat sert à explorer la qualité de l'air qui est respiré et celle des aliments qui vont être introduits dans l'estomac; sous ce point de vue, il peut être mis sur la même ligne que le goût ; cependant il acquiert, dans quelques circonstances, un degré de développement qui lui donne une tout autre importance : il devient d'une excessive finesse chez les aveugles , ainsi que chez les individus qui exercent certaines professions, les parfumeurs, par exemple; enfin les nègres, et d'autres peuplades sau- vages, ont l'odorat assez subtil pour distin- guer de très loin à quelle race appartient l'homme qui les approche. La nature des impressions produites par le sens de l'odorat a été parfaitement ap- préciée par l'auteur d'Emile, et nos lecteurs nous sauront gré sans doute de voir repro- duites ici les paroles mêmes de l'éloquent écrivain. NEZ i< Le sens de l'odorat, dit-il , est au goût ce que celui de la vue est au toucher ; il le prévient, il l'avertit de la manière dont telle ou telle substance doit l'affecter , et dispose à la rechercher ou à la fuir, selon l'impression qu'on en reçoit d'avance. J'ai ouï dire que les sauvages avaient l'odorat autrement affecté que le nôtre, et jugeaient tout différemment des bonnes et des mau- vaises odeurs. Pour moi , je le conçois bien. Les odeurs, par elles-mêmes, sontdes sensations faibles; elles ébranlent plus l'i- magination que le sens, et n'affectent pas tant par ce qu'elles donnent que par ce qu'elles font attendre )) L'odorat est le sens de l'imagination. Donnant aux nerfs un ton plus fort, il doit beaucoup agiter le cerveau; c'est pour cela qu'il ranime un moment le tempérament et l'épuisé à la longue. Il a dans l'aniout des effets assez connus i) L'odorat ne doit donc pas être fort ac- tif dans le premier âge, où l'imagination, que peu de passions ont encore animée, n'est guère susceptible d'émotions, et où l'on n'a pas encore assez d'expérience pour prévoir avec un sens ce que nous en promet un autre. Aussi cette conséquence est-elle parfaitement confirmée par l'observation, et il est certain que ce sens est encore obtus et presque hébété chez la plupart des enfants. Non que la sensation ne soit en eux aussi fine et peut-être plus que dans les hommes, mais parce que, n'y joignant aucune autre idée , ils ne s'en affectent point aisément d'un sentiment de plaisir ou de peine, et qu'ils n'en sont ni flattés ni blessés comme nous. Je crois que , sans sortir du même système, et sans recourir à l'analoinie com- parée, on trouverait aisément la raison pour- quoi les femmes en général s'affectent plus vivement des odeurs que les hommes. » {Emile, liv. 2.) Bien que les odeurs puissent être divisées d'une manière générale en odeurs suaves et en odeurs fétides, la fétidité et la suavité ne sont cependant que relatives pour l'homme même, telle odeur insupportable aux uns étant agréable aux autres ; et à plus forte raison ces deux propriétés n'ont-elles rien d'absolu pour les animaux, dont quelques uns recherchent avec avidité les odeurs pour lesquelles nous avons le plus de répugnance. NEZ Disons aussi, pour ne point y revenir, que les animaux n'ont pas tous la nit^me apti- tude à percevoir les odeurs; et il doit dé- pendre d'une certaine disposiiion du nerf olfactif que le monde odorant d'un Her- bivore, par exemple, diiïère totalement de celui d'un Carnivore. Les Carnivores ont un nez très fin pour l'odeur des substances animales, pour suivre à la piste, mais ils ne paraissent point sensibles à lodeur (les plantes , des fleurs. L'homme se trouve placé bien au-dessous d'eux par rapport à la finesse de l'odorat, mais le nioïKJc de ses odeurs est bien plus homogène. Indé- pendamment de l'odorat, le Nez possède aussi le sens du toucher, par les filets na- saux du trijumeau. En elïel, il sent le froid, le chaud, les démangeaisons, le chatouille- ment, la pression, la douleur; mais ces nerfs ne sauraient remplacer le nerf olfac- tif, comme le démontre l'exemple des indi- vidus qui, privés d'odorat, n'en ont pas moins une sensibilité tactile très dévelop- pée dans le nez. Jetons maintenant un rapide coup d'oeil sur les organes olfactifs des Animaux dans les diverses classes. Chez les Mammifères, ces organes, quant à la conformation générale , présentent une grande analogie avec ceux de l'homme: ainsi l'on retrouve chez presque tous le nez, les fosses nasales avec leurs cornets, leurs sinus, etc. ; mais la disposition parti- culière de chacune de ces parties se trouve plus ou moins modifiée. Le nez est situé le plus ordinairement à l'extrémité d'une face allongée, dont il est la partie la plus sail- lante; dépourvu de poils à sou extrémité, toujours enduit d'une humidité muqueuse, il devient un organe d'une extrême finesse chez le Cochon, par exemple, chez la Taupe, le Tapir, le Phoque à trompe, et surtout chez l'Éléphant. H est à remarquer de plus que, chez tous les Mammifères, les narines sont dirigées en avant, tandis que chez l'Homme elles le sont en bas. Les sinus prennent une grande extension surtout chez les Ruminants; ce développement pa- raît, du reste, n'avoir aucune corrélation avec un plus grand développement du sens olfactif; il n'en est pas de même de l'accrois- sement que présentent les cornets, et sur- tout le cornet inférieur subdivisé à l'infini, NEZ 639 chez les Carnivores, en lames et lamelleg qui en multiplient la surface. Le nerf olfac- tif acquiert, dans la même classe, un vo- lumc considérable et en rapport avec lei parties auxquelles il doit se distribuer. Il est cependant certains Mammifères dont le» organes olfactifs sont loin d'être disposé» aussi favorablement: ce sont les Cciarés, I chez lesquels l'existence de l'odorat est ré- voqué en doute. Voy. cétacis. Le Nez n'existe pas chez les Oiseaux ; les narines, s'ouvrant plus ou moins près de la base du bec, sont séparées par les os inter- maxillaires qui remontent jusqu'au frontal; souvent recouvertes par des plaques cartila- gineuses, des expansions membraneuses, des excroissances charnues, des plumes, des poils, qui en rétrécissent la cloison, elles ne sont jamais contractiles. Les cavités nasales présentent une certaine ampleur qu'augmentent encore trois cornets carliiagiticux, mais simplement contournés sur eux mêmes; elles communiquent, dit Scarpa , par le plus inférieur de ces cornets avec une poche sous orbilaire qui fiiit saillie sous la peau, quand elle est remplie d'air, et qui remplace le sinus. La cloison est large- ment perforée, chez les Palmipèdes, comme pour suppléer à l'occlusion de lune des na- rines, quand l'animal barbotte dans la boue. Les arrière-narines se confondent en une seule fente longitudinale, garnie le plus sou- vent de papilles pointues, rangées en arrière et pouvant, jusqu'à un certain point, rem- placer le voile du palais; celte fente est si- tuée assez loin, postérieurement et vis a -vis de la glotte. La membrane pituitairc, très vasculaire, est mince etd'un tissu spongieux. Lesnerfsolfaclifs, généralement volumineux, \arientcependantdans les différents ordres: dune médiocre grosseur chez les Gallinacés et les Passereaux, ils .sont plus volumineux chczjes Rapaces et les Palmipèdes, pour ac- quérir leur plus grand développement chez les lichassiers où ils sont proportion nés à l'am- pleur des cornets supérieurs. Bien que l'odorat soit indubitablement d'une grande finesse chez cerlnins Oiseaux , chez les Rapaces, par exemple, il y a lieu de croire que ce sens est fortement aidé dans ses investigations par celui de la vue , non moins subtil chez ces animaux. Les Reptiles ont la respiration pulmonairp. 640 NEZ et cependnnt ils se trouvent dans des condi- tions [.ariiculièies, si on les compare aux animaux des deux classes précédenles. Chez eux, la respiration est, pour ainsi dire, arbi- traire el jusqu'à un certain point volontaire; l'animal, dans le plus grand nombre de cas, fait, à de longs intervalles, parvenir de gran- des quanlilés d'air dans ses vastes poumons, et l'action de ceux-ci s'exerce lentement; il faut ajouter que l'entrée et la sortie de cet air s'opèrent brusquement, en sorte que la nature et les qualités ne peuvent en être appréciées qu'à des intervalles éloignés et pendantde très courts instants. En observant les mœurs de ces animaux, on reconnaît, en outre, qu'il est bien peu de circonstances dans lesquelles l'odorat les dirige pour re- chercher ou choisir leurs aliments et même pour se rapprocher des individus d'un autre sexe au temps de l'accouplement; aussi l'ap- pareil olfactif est-il très peu développé dans celte classe, et les modiûcations que présen- tent les fosses nasales dans leur disposition sont-elles plutôt en rapport avec les difTé- rents modes de déglutition et de respiration qu'avec la nécessité de percevoir les odeurs. Le plus souvent ces cavités ne sont formées que par deux conduits simples, courts, ta- pissés par une membrane s'ouvrantà l'exté- rieur par des narines garnies, chez les Rep- tiles aquatiques, de valvules ou soupapes qui en dclermincnt l'occlusion quand il y a lieu, et présentant à l'intérieur des ouvertu- res dont la disposition varie. Les cavités nasales des Crocodiles sont néanmoins plus compliquées; elles ont plus de longueur; elles offrent des replis osseux, de véritables cornets et des sortes de sinus qui constituent l'organe olfactif le plus par- fait qui se rencontre dans la classe des Rep- tiles. Chez les Batraciens, au contraire, ce niêiiie organe est à peine ébauché; ce n'est qu'un simple pertuis percé d'outre en outre, du bout du museau à la partie antérieure du palais, derrière la lèvre supérieure. Enfui, presque oblitéré chez les Reptiles à branchies qui ne respirent que par la bouche, il con- siste en une double cavitéoblongue,s'ouvrant extérieurement à l'extrémité du museau, et intérieurement à la face interne de la lèvre supérieure. Outre cette conformation, qui les rapproche des Poissons , les Reptiles bran- chies présentent en outre un plissetnent de NEZ la membrane pituitaire qui en mu1t{p1ie la surface. Nous retrouvons aussi cette disposi- tion dans la classe suivante. Malgré le peu de finesse constatée ou sup- posée de l'odorat des Reptiles, il est à re- marquer que le nerf olfactif, très développé chez eux, forme un véritable lobe parfois aussi volumineux que la moitié de l'hémi- sphère cérébral. Chez les Poissons, la respiration pulmo- tiaire est remp'iacée par la respiration bran- chiale; aussi trouvons-nous dans celte classe une tout autre conformation de l'organe olfactif. Le plus souvent les cavités nasales sont de petites fosses superGcielles sanscom- rnunicalion avec l'intérieur, s'ouvrant exté- rieurement chacune par un et quelquefois par deux orifices, et tapissées par une mem- brane à plis nombreux, appliqués les uns sur les autres comme des lames branchiales. La Baudroie présente une disposition toute par- ticulière: les organes olfactifs, en forme de petites cloches pédonculées, font saillie au dehors. Les cavités nasales des Poissons cyclos- tomes sont réunies en une seule, qui, chez les Myxinoides, traverse le palais et s'ou- vre dans la bouche. Pour les Poissons, les matières susceptibles d'affecter l'odorat sont évidemment contenues dans l'eau ; et cet état de dissolution ne paraît point être un obstacle aux sensations olfactives, qui sem- blent très délicates chez les Raies, chez les Squales, pourvus d'un volumineux lobe ol- factif à cavité intérieure. Arrivés aux animaux invertébrés, nous ne rencontrons plus de cavités nasales; et cependant on ne saurait refuser l'odorat aux Mollusques, aux Articulés: aussi les hypothèses sont-elles nombreuses sur le siège du sens olfactif chez ces animaux. Le pro- fesseur de lilainville place l'odorat dans les tentacules des Mollusques supérieurs; Spix attribue le même usage aux petites cornes des Limaçons ainsi qu'aux courts bras des Seiches; Owen donne la faculté olfactive à un organe lanielieux placé au-dessus de la bouche du Nautile. Chez les Crustacés décapodes (Écrevisse, Crabe), animaux aquatiques, il existe dans l'article basilaire des antennes intérieures, ou internes, une petite cavité s'ouvrant à l'extérieur, «t contenant un petit appareil me membraneux, auquel aboutit un nerf pro- venant du bord antérieur du ganglion cé- rébral; cet appareil, au dire de quelques naturalistes, et entre autres de Rosentbal, serait un appareil olfactif, tandis que, se- lon M. le professeur Milne Edwards, ce se- rait un organe auditif {voyez cristacés). Pour les Insectes , les différentes opinions se sont multipliées. Raisonnant par indue- lion , Cuvier et le professeur Duméril ont placé le siège de l'odorat dans les stigmates, orifices des trachées ou conduits respira- toires de ces animaux; et, en conséquence de celte première induction , le même usage a été attribué, par ces savants, aux ouver- tures des trachées et des sacs pulmonaires des Arachnides, ainsi qu'à l'expansion mem- braneuse qui accompagne les branchies dei Crustacés. Lyonnet, Marcel de Serres, ont regardé les palpes comme des organes olfactifs. MM. de Blainville et Robineau-Desvoidy, regardant comme identiques, chez les Ver- tébrés et les Invertébrés , les nerfs qui nais- sent en avant des nerfs optiques, et consi- dérant par conséquent les nerfs ou antennes comme des nerfs olfactifs, ont placé l'odo- rat dans les appendices que nous venons de nommer. Réaumur, Rœsel , Carus , ont mis en avant d'autres considérations pour attri- buer l'olfaction aux mêmes parties (voyez antennes). De toutes les opinions que nous venons de faire passer sous les yeux de nos lec- teurs , aucune ne repose sur des faits assez certains pour prendre place dans le do- maine de la science ; aussi , les savants au- teurs des articles crustacés et insectes {voy. ces mots) se sont-ils abstenus de pronon- cer, en déclarant que, malgré l'existence démontrée de l'odorat chez ces animaux, il n'y a rien de positif concernant les organes affectés à ce sens. (A. Diponchel.) MBORA, Rafinesq. {Flor. ludov., 3G). Eût. pu. — Syn. de Gratiola, R. Br. MCAXDRA. BOP. PH. — Genre de la fa- mille des Solanacées, tribu des Solanées , i5tabli par Adanson {Fam., II, 219). Herbes du Pérou. Voy. solanacées. — Scbreb. {Gen.f n. 7U), syn. de Potalia, Aubl. MCAMA. MoiL. — Genre proposé paf Leach pour des Conchifèrcs dimyaires à co- quille orbiculcc -IrianguUiire , ayant une I. Vlll. NIC eu forte dent bifide à la valve druilc et deux dents divergentes entières à la valve gauche. Ce genre, imparfaitement connu, a été classédans le voisinage des Cythérées. (Du.) MCKËL (mot suédois), min. — Corps simple métallique, peu répandu dans la nature, où il se truuve à l'élat de combi- naison avec le soufre, l'aniimoine, l'arse- nic et l'acide arsénique. Lorsqu'il est pur, il est d'un blanc argentin, inaltérable à l'air, très ductile; il est un des trois métaux qui sont magnétiques par eux-mêmes ; sa pe- santeur spécifique est de 8,38. A une tem- pérature rouge, il absorbe l'oxygène et se transforme en oxyde vert. Sa dissolution par l'acide azotique est verte ; elle devient bleue par l'addition de l'ammoniaque. Le Nickel est la base d'un genre minéralo- gique, comprenant six espèces : 1. Nickel SL'LFinÉ. Nickel natif d'IIauy; Haarkies, W.; Pyrite capillaire. Sulfure sim- ple, cristallisant dans le système hexagonal, d'un éclat métalloïde et de couleur vert- jaunàlre, en filaments capillaires très fra- giles. Très rare; dans les liions de la Saxe , sur une gangue siliceuse. 2. Nickel antimomal. Anlimonnickel , de Housmann. Antiinoniure simple de Nickel , de couleur rouge, isomorphe avec l'espèce suivante , cristallisant dans le système hexa- gonal, en petites tables minces, dérivant d'un dihcxaèdrc de 112° 10'. A Andreas- berg, au llarz. 3. Nickel arsenical. Kupfernickel , W.; Nickéline rouge. Substance métalloïde d'un jaune-rougeâlre tout particulier; pesanteur spécifique, 6, G. Cristaux très rares, se rap- portant au sjstème hexagonal , et dérivant d'un dihexaèdre de 86" 50'. Elle contient 4i p. 0/0 de Nickel. Ce minerai ne se trouve guère qu'en petites masses compactes, avec ceux de Cobalt, dont il est, pour ainsi dire, inséparable. A la mine d'AIlcmont, en France; en Saxe, en Bohême; à Nieber, dans le Hanau. 4. Nickel diarséniuré. Nickéline blan- che. Contenant 28,2 de Nickel sur 100; pesanteur spécifique, 6,5. Substance métal- loïde, d'un blanc d'étain, cristallisant dans le systèmecubique, et isomorphe avec la Smal- tine ou le Cobalt arsenical. A Riechelsdorf , en Hesse. 5. Nickel antimoni -silflrk. Itivomose, £1 6'I2 mù Beudant. Nickel gris; isomorphe avec le Cobalt gris, et composé d'un atome de bi- sulfure et d'un atome de bi arséniure. D'un blanc d'argent tirant sur le gris d'acier; pesanteur spécifique, 6,12. A Loos, enHel- singland , Suède. 6. NiCKELAnsÉNiATÉ. Nickclocre. Subslancc verte, pulvérulente, fusible sur le charbon, avec (lég.igement de vapeur arsenicale, at- taquable par l'acide azotique ; solution pré- cipitant en vert par les alcalis fixes. On la rencontre, sous forme de poussière, à la surface du Nickel arsenical. Ces deux es- pèces sont, de tous les minerais de Nickel, celles qui se rencontrent le plus souvent dans la nature, et qui servent à la prépara- lion du Nickel pur. Indépendamment des modes de gisements qui précèdent , nous devons encore indiquer une manière d'être fort remarquable du Nickel, qui montre que peut-être il appar- tient à d'autres mondes que le nôtre; il se trouve constamment avec le fer dans les météorites, ces masses métalliques ou pier- reuses qui tombent du ciel. Le Nickel est presque sans usages; cependant, comme il peut s'allier avec une forte proportion de cuivre sans perdre sa couleur blanche, on a imaginé de tirer parti de cette propriété pour faire des alliages destinés à remplacer l'argenterie. Us sont connus sous le nom de Mailiechort d'argent de Berlin. (Del.) *i\ICOLETIA (nom propre), piîys. — C'est un genre de l'ordre des Thysanures, établi par M. P. Gervais et dont les carac- tères peuvent être ainsi exprimés :Corpssub- allongé, aplati, sans écailles; thorax à peine plus large que l'abdomen, les trois segments subégaux ; antennes longues, sétacéo-monili- formes ; yeux (1 ) au nombre de sept de chaque côté; trois filets terminaux moyennement longs; fausses pattes branchiales de l'abdo- men Irèsapparentes. Ce genre, que M. P. Ger- vais a dédié à M. Nicolct, ne comprend encore que deux espèces que nous avons quelquefois rencontrées dans les bois des environs de Paris, et dans les jardins ou dans les serres du Muséum. LaNicoLÉTiE botaniste , Nicole- lia phylophila Gerv. {Hisl. nat. des Ins. apt., lom. m, pag. 454, n. 2) peut être considérée comme le type de ce nouveau (i) C'est à tort que M. P. Gervais ne donne pas d'yeux aux •rèiesmii composent celle nouvelle coupe gcnéiiqiie. me genre. Elle a été particulièrement trouvée dans les serres chaudes du Muséum, sous les pots et dans la tannée qui sert à les placer. (H. L.) NICOLSOIVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Pa- pilionacées, tribu des Hédysarées, établi par De Candolle (Mém. Legum. , VII, t. 51 ; Prodr., II, 32o). Herbes de l'Amérique tro- picale. Voy. LÉGUMINEUSES. * NICOMBAR. OIS. — Division du groupé des Pigeons {voy. ce mot) d'après M. Lesson (Traité d'ornilh., 1831). Voy. pigeon. MCOTIIOÉ (nom mythologique), crust. — Genre de l'ordre des Siphonostonies , établi par MM. Audouin et Milne Edwards, et rangé par ce dernier savant dans la fa- mille des Pachycéphales, et dans la tribu des Ergasiliens. Les Nicothoés ressemblent aux Ergasilus et Bolomocus {voy. ces mots) par la conformation de la plupart des an- neaux de leurs corps, mais se distinguent de ces animaux ainsi que de tous les Crus- tacés connus par l'énorme développement de la portion postérieure de leur thorax, qui se prolonge de chaque côté, en forme de lobes arrondis, dont la grosseur dépasse de beaucoup celle de tout le reste du corps, et donne à celui-ci l'apparence d'un fer à cheval, entre les deux branches duquel se trouve un petit prolongement conique don- nant attache à deux gros sacs oviféres. Dans ce singulier genre, la tête est ar- rondie; la bouche occupe la face inférieure de cet organe, et paraît avoir la forme d'un suçoir court et obtus. On distingue, près du bord frontal de la tête, deux yeux circu- laires, et au-dessous de ce bord une paire de petites antennes sétacées et multiarticu- lées. En arrière du bouclier céphalique, sur la face dorsale de l'animal, on aperçoit trois petites bandes transversales, qui sont les représentants d'autant d'anneaux thora- ciques. Le troisième anneau est arrondi et représente de chaque côté l'orifice des or- ganes de la génération. Quant à l'abdomen, il est conique , composé de trois anneaux bien distincts, et terminé par deux petits lobes sétifères. Les pattes proprement dites sont très petites, au nombre de quatre paires, dont les trois premières sont situées très près de la tête, et la dernière beaucoup plus en arrière. Les sacs oviféres qui nais- NIC sent du dernier segment thoracique au-des- sous d'une petite pièce sétifère, sont ovoïdes cl si gros , qu'ils égalent presque les lobes thoraciques. On ne connaît pas les mâles de ces Crus- tacés singuliers. Les jeunes, en sortant de l'œuf, ressemblent à de petits Cyclupcs, et n'ont pas encore les lobes thoraciques qui, à l'âge adulte, donneut à ces animaui un aspect si bizarre. On ne connaît encore qu'une seule es- pèce de ce genre : c'est le Nicotuoé du iio- jiAUD, Nicolhoe Aslaci Aud. et Edw. Celle espèce, longue de 2 millimètres, est d'une couleur rosée, et habite sur les branchies du Homard, où elle est quelquefois fort commune. (11. L.) MICOTIAINE. Nicoliana (du nom de Jean Nicot , l'introducteur du Tabac en Irance). BOT. PH. — Genre de plantes de la famille des Solanées , de la Peiitandrie monogynie dans le système de Linné. Établi d'abord par Tournefort, il avait été adopte par Liiiiicct les botanistes postérieurs qui avaient quel- que peu étendu sa circonscription ; mais , dans ces derniers temps, on l'a rendu plus homogène en en détachant quelques espèces, dont les unes sont devenues les types des deux genres Pehutia {voy. rÉTUNiE) et Leh- mannia; dont les autres ont été reportées dans d'autres genres , savoir : le Nicoliana minima Molina, parmi les Nierembergia; et le N. urens Lin., parmi les Wigandia Kunth, genre de la famille des Hydroléa- cées. Malgré ces suppressions, peu nombreu- ses , il est vrai, le genre Nicotiane renferme encore aujourd'hui environ 40 espèces con- nues. Ce sont des plantes herbacées , quel- quefois sous-frutescentes, souvent de haute taille, revêtues pour la plupart d'une villo- sité gluante , qui croissent généralement dans les parties tropicales de l'Amérique, et dont un petit nombre habitent les contrées chaudes de l'Asie. Leurs feuilles sont alter- nes, entières; leurs fleurs, blanchâtres, verdàtres ou purpurines, forment des grap- pes ou des panicules terminales ; elles pré- sentent les caractères suivants : Calice tubu- leux-campanulé , à 5 lobes peu profonds ; corolle infundibuliforme ou bypocratéri- morpbe, à limbe plissé, S-lobé; Sctamines insérées sur le tube de la corolle , incluses , égales j anthères à débisceace longitudinale ; NIC 6il ovaire à 2 loges multi-ovulécs , surmonté d'un style simple (|ue termine un stigmate en tète. Le fruit est une capsule entourée par le calice persistant, 2-loculairc, s'ou- vrant au sommet en deux valves qui se fen- dent elles-mêmes en deux; graines très pe- tites et très nombreuses. Les feuilles de plusieurs espèces de ce genre donnent diver- ses sortes de Tabacs; telles sont: la Nico- tiane Tad.vc , la plus importante de toutes ; les NiCOTlANES RUSTIQUE , PANICLLÉE , GLITI- NEUSE, QUADUIVALVE, FRUTESCENTE, etC. NoUS nous arrêterons sur les principales de ces espèces, en les rapportant aux divisions qui otit été établies par G. Don dans le genre entier. a. Tabacum. Feuilles grandes; corolle en entonnoir, rouge, à limbe étalé, acuminé ou aigu, à gorge renflée-ventrue. Herbes gluti- neuses. Fleurs disposées en grappes courtes, réunies elles-mêmes en panicule termi- nale. 1 . Nicotiane Tabac , Nicoliana Tabacum Lin. Celle espèce croît naturellement dans l'Amérique méridionale; on sait toute l'im- portaiice que sa culture cl sa préparation ont acquise en Europe depuis environ deux siècles. C'est une grande et belle plante qui atteint, à l'état cultivé, jusqu'à 2 mètres et même plus de hauteur; elle est pubescentc et glutineusedans toutes ses parties. Sa tige est droite, arrondie, épaisse, rameuse dans sa partie supérieure ; ses feuilles , de gran- deur et de forme un peu variables par reffet de la culture , sont dans le type oblongues- lancéolées, acuminées, très entières, sessiles, embrassantes et décurrentes; ses fleurs sont pédicellées, accompagnées d'une bractée li- néaire-lancéolée, grandes et d'un assez bel effet; leur calice est oblong, à divisions droites, inégales, aiguës ; leur corolle est trois fuis environ plus longue que le calice , à tube verdàtrc, pubcscent, à limbe rosé étalé, divisé en 5 lobes ovales, aigus, marqués d'un pli ; les Dlels de leurs étamiiies portent à leur base des poils réfléchis. La capsule est ovoide, longue de 2-3 centimètres, de même longueur que le calice qui l'enve- loppe, ou plus longue. La culture a obtenu de cette plante plu- sieurs variétés qu'il est bon de connaître, et pour lesquelles nous sui\ rons un mémoire deSchianU [bolan. Bçoba(.hlungçn, dans le 644 NIG Bolanische Zeilmg de Hoppc, 6« an., 1807, p. 260). a. N. T. altenuatum Schrank. Lobes de la corolle aigus; feuilles lancéolées, aiguës, presque décurrentes, atténuées à leur base , les inférieures grandes; corolle rouge clair. j3- N. T. macrophyllum Schrank. Corolle à lobes obtus , d'un rose rouge pâle, à con- tour général presque arrondi ou faiblement pcnlagonal, avec une pointe courte dans les angles ; pétiole très court , ailé , dilaté à sa base qui embrasse la tige. C'est une des va- riétés les plus avantageuses pour la culture à cause de la grandeur de ses feuilles. y. N. T. pallescens Schrank. Lobes de la corolle aigus; feuilles ovales, légèrement acuminées , atténuées à la base, sessiles , presque décurrentes. Le nom de cette variété tient à ce que sa fleur est presque blanche, à peine colorée en rose- rouge aux angles, très pâle à sa face eiterne. ê. N. T. alipes Schrank. Lobes de la co- rolle acuminés; feuilles ovales, très légère- ment acuminées, atténuées à leur base en un pétiole largement ailé, à ailes réfléchies, demi-embrassantes et un peu décurrentes ; fleurs rose-rouge pâle. Cette variété paraît être la plus avantageuse pour la culture , ses feuilles étant encore plus grandes que celles de la seconde, malgré le nom, légitime d'ailleurs, que porte celle-si. t. A'. T. serolinum Schrank. Feuilles ova- les , très brièvement acuminées , presque pétiolées, auriculées-amplexicaules, à peine décurrentes. Cette variété se distingue par- ticulièrement en ce que sa floraison n'a lieu que lorsque les autres sont presque toutes déjà défleuries. Ç. N. T. gracilipes Schrank. Lobes de la corolle aigus : feuilles lancéolées-aiguës, très atténuées à leur base où elles forment un pé- tiole court, ailé, à peine décurrent. La fleur ressemble à celle de la première variété , la plante à celle de la précédente. V). N. T. Verdon Schrank. Feuilles pétio- lées , ovales-lancéolées , à sommet aigu un peu allongé; pétiole demi-cylindrique, un peu décurrent à sa base. Cette variété a la fleur grande et tardive. e. N, T. lingua Schrank. Lobes de la co- rolle aigus allongés ; feuilles pétiolées, ovales, à eitrémité aiguc , un peu longue; pétiole égalant en longueur 1/8 de toute la feuille, NIG très légèrement bordé et auriculé seulement à sa base. Ces diverses variétés, simple produit de la culture , présentent assez souvent des tran- sitions de l'une à l'autre pour que leur dis- tinction ne soit pas toujours facile. Il en est encore quelques autres moins marquées et plus difûciles à distinguer , que nous passe- rons sous silence. Quelle que soit la variété de Nicotianc Tabac qu'on examine, les diverses parties de la plante , et particulièrement ses feuilles , exhalent une odeur forte , vireuse et dés- agréable, qui se modiGe plus tard par la fer- mentation , et devient ainsi celle du Tabac préparé, qui est aujourd'hui bien connue do tout le monde. Celte odeur do la plante fraîche , plus forte que celle de beaucoup d'autres espèces de la même famille , et même de plusieurs de ses congénères , peut être regardée comme une indication des principes actifs et énergiques qui entrent dans sa composition chimique. Malgré les travaux de plusieurs chimistes de nos jours, ces principes sont loin d'être tous bien con- nus. Le plus remarquable d'entre eux est la Nicotine, qui a été signalée en premier lieu par Vauquelin , mais qui n'a été isolée à l'état de pureté que récemment par M. Bar- rai , dont les belles recherches ont beaucoup avancé la connaissance chimique du Tabac, et, après lui, par MM. Ortigosa , Mel- sens, etc. C'est une substance d'une grande énergie, qui détermine en un temps très court l'empoisonnement des animaux, mais dont l'activité est considérablement amoin- drie dans la plante même par son mélange avec d'autres substances beaucoup moins actives ou entièrement inaciives, et avec l'eau de végétation. On l'obtient par la dis- tillation de l'essence du Tabac ou de la Ni- coliane avec la Potasse. Cette dernière sub- stance ou la Nicotianine , analysée par M. Barrai , lui a donné les résultats sui- vants : Carbone , 71 ,52 ; Hydrogène , 8,23 ; Azote, 7,12; Oxygène 13,13 sur 100. Cette matière azotée joue un grand rôle dans la fabrication duTabac manufacturé. On trouve encore dans le Tabac des acides , comme l'acide malique, et particulièrement l'acide nicotique qui a été découvert par M. Barrai , et qui, d'après lui, se présenterait sous la forme de lamelles micacées soiubics dans NIC l'eau , et serait représenlé par la formule C6H2 03-f-H2o {voy. Compt. rend, de l'Acad., t. XXI, décembre 1815, p. 1371). Toujours d'après le même chimiste, la Ni- cotiane Tabac est la plante qui renferme le plus de cendres , et celles-ci se trouvent en proportions variables dans ses diverses par- tics : 7 pour 100 dans les racines , 10 dans les tiges, 22 dans les côtes des feuilles , 23 dans la portion membraneuse des feuilles, et seulement 4 dans les graines. Elle est aussi celle des plantes analysées jusqu'à ce jour qui renferme le plus d'azote. La pro- portion de celle substance s'y élève à 5 ou 6 pour 100 dans la portion membraneuse des feuilles. Les racines renferment une forte proportion de Silice , qui est au moins huit fois plus grande que dans toutes les autres parties de la plante. Enfin les graines ren- ferment une huile grasse incolore dans la proportion de 10 pour 100. L'introduction du Tabac du Nouveau- Monde en Europe remonte déjà assez haut; mais l'immense extension qu'a prise son em- ploi est plus récente. Avant la découverte de l'Amérique, les Indiens le consiiléraieiit principalement comme plante médicinale; cependant ils faisaient également de ses feuilles, séchées et préparées, un usage analogue à celui qui est devenu si général parmi nous. Ainsi, leurs prêtres en respi- raient la fumée pour se procurer une sorte d'ivresse, pendant laquelle ils rendaient, dit-on, leurs oracles; d'un autre côté, lorsque Christophe Colomb aborda à I'îIq de San Salvador, les deux matelots qu'il envoya à la découverte « trouvèrent en chemin un grand nombre de naturels qui se rendaient à leurshamcaux.etqui tenaient à la main, tant les hommes que les fem- mes , un tison formé d'herbes , dont ils as- piraient le parfum. » Or, ce tison était, d'après Las Cases, " une espèce de mousque- ton bourré d'une feuille sèche que les In- diens appellent Talacos,el qu'ils allument par un bout, tandis qu'ils hument par l'autre extrémité, en aspirant entièrement sa fumée avec leur haleine. ■> (Las Cases, Hisl. gcnér. des Indes, cité par Barrai; Dict. des arts et manafaclures , art. Tabac. ) On voit, d'après cette citation , que le mot in- dien Tabacos serait la source de notre mot Tabac, tandis que généralement on dit que NIC 64î ce dewiicr vient de ce que le» Espagnols ob- servèrent d'abord la plante elle-même dans l'Ile de Tabago, l'une des Antilles. Peu après la découverte de l'Amérique , et en lîilS , la graine du Tabac fut envoyée en Europe par Colomb; dès lors, la plante commença d'y être cultivée; mais ce ne fut d'abord , et pendant assez longtemps, qu'en qualité de plante médicinale, à laquelle on attribuait un grand nombre de vertus, dont plusieurs fort singulières, comme le prouve le curieux article d'Olivier de Serres, relatif à cette espèce. En 15G0, Jean Nicot, dont le genre de i)lanies qui nous occupe porte aujourd'hui le nom, étant ambassadeur de Traïue en Portugal ,crut reconnaître l'exis- tciicc des nombreuses et importantes pro- priétés qu'on attribuait à la nouvelle plante, et il en envoya à la reine Marie de Médicis, qui la mil en grande faveur en France ; de là sonl venus les noms d'Ilerbc à iambaS' sadeur, Herbe à la reine, Herbe medicée , 50US lesquels on l'a désignée. Presque à la même époque, elle fut aussi introduite en Italie, el bientôt l'usage commença à s'en répandre. D'abord, les Européens sui\irent l'exemple des Indiens, el fumèrent le Tabac ; mais peu après aussi ils iniaginèrenl une nouvelle manière de s'en servir et se mi- rent à \e priser. Ce nouvel usage devint même peu à peu le plus habituel et con- duisit à une exagération telle, que, comme nous l'apprend Molière, les élégants sei- gneurs de la cour de Louis XIV ne se con- tentaient pas d'introduire la poudre deTabac dans leur nez, mais qu'ils s'en montraient constamment barbouillés. Cependant, à mesure que le Tabac se popularisait en Eu- rope , les gouvernements commencèrent à g'elTrayer des progrès que faisait son emploi et des fâcheux ciTets qu'il leur semblait de- voir produire. Aussi, en llJOi , Jacques I", roi d'Angleterre, et en 162i, le pape Ir- hain Vlll , en défendirent l'usage dans leurs Étals, sous quelque forme que ce (ùl; la plupart des autres gouvernements euro- péens suivirent cet exemple; mais celui do France en ayant permis la vente , et ayant su trouver dans ce nouveau commerce une source de revenus considérables, l'intérêt triompha des scrupules , et peu à peu l'in- terdiclion fut levée dans toute l'Europe. Dès cet instant , la mode du Tabac ût par- 646 NIC iDut des progrès rapides, el Ton sait ju.squ'à quel énorme chiltre elle en a élevé la con- sommation depuis un ou deux siècles. En France, la préparation et la vente du Tabac sont aujourd'hui le privilège du gou- vernement, et constituent l'une deses princi- pales sources de revenu ; par suite , la cul- ture de la plante est soumise à des règle- ments sévères et à une surveillance de tous les instants; mais ce mode d'exploitation par l'Élat a passé successivement par une suite de modifications diverses. 11 fut d'a- bord concédé à des fermiers spéciaux , que des ordonnances et des lois d'une extrême sévérité défendaient contre la concurrence et la fraude; alors la culture du Tabac était |)rohibée, si ce n'est dans trois provinces : ia Franche-Comté , la Flandre et l'Alsace, qui en avaient le privilège, et la fabrication en était concentrée dans les î^eules manu- factures de Paris, Dieppe, Morlaix . Ton- iieins, Cette, le Havre, Toulouse ctVaien- tiennes. Un régime de liberté entière pour la culture, la fabrication et la vente du Tabac fut décrété par l'Assemblée consti- tuante, le 24 février 1791, et succéda au monopole exclusif qui avait régné jusqu'a- lors. Mais bientôt, la culture restant encore libre , la vente du Tabac fabriqué fut sou- mise à un droit qui s'accrut peu à peu, sui- vant une progression rapide; quelques an- nées après , la culture elle-même fut grevée d'un impôt et soumise à des formalités gê- nantes. Enfin, sous l'empire, ces mesures successives n'ayant pas eu encore pour ellet de faire rendre à la consommation du Tabac tout ce qu'il avait produit autrefois ni tout ce qu'on se croyait en droit d'en attendre , un décret, en date du 29 décembre 1810 , arrêta que désormais la fabrication du Tabac aurait lieu par l'industrie au profit du tré- sor, mais que, dans le but de protéger la culture de cette plante, la régie ne mettrait en œuvre que des produits du sol français. C'est là le régime qui règne encore aujour- d'hui, et qui, depuis son établissement, n'a encore subi que des modifications de faible inijtortance. Dans l'état actuel des choses, la culture du Tabac en France n'est autorisée que dans les six départemenis où elle avait acquis la plus grande extension à l'époque où clic éluil ealicremeal libre ; ce sont les déparle- mc mcMts du Nord, du Pas-de-Calais, du Bas- Rhin, du Lot, de Lot-et-Garonne , de l'ille- et-Vilaine. Même dans ce petit nombre de départements, l'autorisation n'existe que pour certains arrondissements et cantons. De plus, le privilège de culture est unique- ment personnel; son exercice est soumis à un grand nombre de formalités, et il en- traîne une surveillance incessante; les plan- teurs sont dans une dépendance absolue de la régie, dont ils doivent accepter toutes les décisions , de même que les prix déterminés par elle. Ainsi chaque année la régie fixe la quantité de Tabac dont elle a besoin , cl elle répartit celte quantité entre les six dé- partements producteurs , se réglant presque uniquement sur les qualités produites par chacun d'eux, et sur les besoins de la fabri- cation. Le nombre des pieds de Tabac par hectare, et celui des feuilles par pied, va- rie selon les variétés cultivées dans les di- verses localités ; c'est ainsi que l'on accorde 40,000 pieds par hectare et jusqu'à 13 feuil- les par pied , pour certains départements , tandis que pour d'autres, ces nombres sont limités à 10,000 pieds par hectare et à 8 feuilles par pied. Les agents de la régie veil- lent à ce que les semis et les plantations soient faits conformément aux autorisations accordées; ils comptent les pieds dans les champs, les feuilles sur chaque pied , con- statent les dégâts éprouvés par les planta- tions, surveillent l'écimage, la destruction des tiges et des racines après la récolte; enfin, ils assistent à la réception des Ta- bacs par des experts nommés à cet effet. Quoi(iue originaire des contrées chaudes du Nouveau-Monde , le Tabac, en qualité de plante annuelle, réussit très bien dans nos climats tempérés , ou même un peu froids , à la condition que les semis en soient faits sur couche bien abritée, que le jeune plant soit garanti avec soin de la gelée et qu'il soit mis en place seulement lorsque les froids ont cessé. Toute terre convient à cette plante pourvu qu'elle ne sôit ni humide ni trop furte; néanmoins la qualité du sol in- flue beaucoup sur celle des produits qu'elle donne; de plus pour sa réussite complète et pour son parfait développement, elle exige que le terrain qui doit la recevoir soit |)ar- failement préparé au moyen de trois labours à la charrue et bien fumé. Les seiiiis se tout me en fdvrier, ou au plus lard gcnient capable de proléger leur [iremier âge. Vi- vant pour la plupart dans des trous d'arbres, 82 650 NID (l;iiis (les creux de rochers , dans des ta- nières qu'ils se sont creusées, ou dont ils gc sont rendus possesseurs, ils meUenl bas sur le sol nu et sans prendre la peine de préparer une couche. Cependant quelques espèces dérogent à cette habitude. On trouve des Insectivores et des Rongeurs qui font un vrai nid. Parmi ces derniers, ceux qui terrent, mais surtout les Campagnols , des- tinent presque tous à leur progéniture à venir, un coin de leurs galeries souterraines, assez spacieux et convenablement garni de matières molles empruntées au règne vé- gétal. Le Lapin, au contraire, creuse dans le sol , loin de ses terriers, et tout exprès pour y déposer ses petits, un boyau profond et ordinairement coudé. L'extrémiié de ce boyau, évasée sous forme d'ampoule, est tapissée de brins d'herbes sèches , au-dessus desquels se trouve une forte couche de poils provenant du possesseur même de l'é- difice. Une particularité remarquable de ce nid, c'est que rien ne décelé sa présence , la femelle ayant soin , lorsqu'elle a mis bas, d'en boucher l'entrée avec de la terre qu'elle entasse en s'y roulant dessus. Parmi les Rongeurs, qui ne terrent pas. quelques uns nichent dans des broussailles, sur les ar- bustes, et même sur les arbres très élevés. Ainsi l'Écureuil grimpe jusqu'au sommet des Pins ou des Chênes pour y poser son Nid , qui consiste en bûchettes étroitement et so- lidement liées ensemble , et dont la forme rappelle beaucoup celle du nid de la Pie ; quelquefois même il se rend possesseur de celui qu'avait construit cet oiseau. Mais les plus habiles ouvriers, parmi les Mammi- fères, sont sans contredit le Muscardin et le Rat nain. Ces deux espèces entrelacent, avec un art dont on lescroiraitpcucapables, des brins d'herbes, des filaments déliés et souples provenant de Técorce de quelques arbustes, et en composent un Nid à une seule ouverture latérale, et dont la forme en boule a la plus grande analogie avec celle qu'affecte le Nid du Pouillot véloce. L'Or- nithorhynque, au dire des voyageurs, pré- pare aussi un logement à ses petits. Si l'industrie des Mammifères que nous venons de citer a lieu de surprendre, sur- tout lorsqu'on considère combien sont peu propices les instruments que ces animaux emploient pour élever l'édifice qu'ils desti- NfD ncn t à leur jeune famille, à plus forte raison doit-on être étonné lorsqu'on voit des es- pèces d'un ordre inférieur, tel que celui des Poissons , construire, avec des instrumenta plus ingrats encore que ceux que possèdent les Mammifères, des Nids qui atteignent la perlection de ceux des Oiseaux les plus ha- biles. Jusqu'à ce jour , on n'avait pu croire sérieusement que ces animaux fussent aptes à se livrer à l'acte de la nidification. Ou avait pour ainsi dire oublié qu'.\ristote eût parlé d'un petit Poisson qui nichait. On avait presque laissé passer inaperçue l'obser- vation faite par Olivi , au sujet du mode de nidification de la Gobie noire {Gobius niger), espèce que quelques auteurs ont reconnue pour celle dont avait fait mention Aristote; enfin , cet autre fait avancé par le major Hardwig , que le Gourami de l'Inde se li- vraitàlamcme industrie, n'avait pasété reçu par les ichthyologistes avec plus d'empres- sement. Il fallait, pour que les observations rapportées par ces auteurs eussent quelque valeur et fussent acceptées, qu'un fait nou- veau, fourni par de petites espèces de nos eaux douces, vînt leur donner une sorte de consécration. 11 est aujourd'hui certain que quelques Poissons (beaucoup plus peut-être qu'on ne pense) construisent un Nid des- tiné à recevoir les œufs. M. Coste , en nous faisant le récit du mode de nidification des Épinochcs (Gaslev, Trachurus, Leiurus et l'ungiiius), a enlevé tous les doutes à cet égard. Nous emprunterons à ce récit les dé- tails curieux qui se rapportent directement à notre sujet, et ces détails, notre position auprès de M. Coste nous permet d'en ga- rantir d'avance l'authenticité. Chez les Mammifères et chez les Oiseaux, c'est toujours la femelle qui , pressée par le besoin de mettre bas ou de pondre, travaille au berceau qui recouvre ses petits ou ses œufs. Le mâle peut bien, comme cela arrive pour beaucoup d'espèces, lui venir en aide, en lui apportant les matériaux qu'elle met- tra en œuvre, mais celui-ci ne choisit jamais le lieu où s'élèvera le Nid, et jamais il ne travaille seul à la construction de ceNid. Chez les Poissons, les Épinoches du moins, le con- traire a lieu. C'est exclusivement au màle qu'est dévolu le soin d'élever la loge où les œufs seront déposés ; et c'est également lui qui fait élection du point sur lequel il éla- NID Llira son travail. La femelle ou jiliilôl les feinclles ne participent en rien à ce travail, n'en prennent nul souci. I.or.LA. BOT. ru. —Genre de la fjnulle des Orchidées, tribu des Ophrydées, établi par L.-C. Kichaid t^UicInd. ewop., 654 NIL 'JG, f. 4). Herbes (les montagnes de l'Europe centrale. Voy. orchidées. MKA. ciiusT. — C'est à l'ordre des Décapodes macroures qu'appartient celle coupe générique qui a été établie par Risso, ftqueM. iMilne Edwards range dans sa fa- mille des Salicoques et dans sa tribu des Alpliéens. Les Crustacés qui composent ce genre sont remarquables par le défaut de symétrie dans la conformation des deux pre- mières paires de pattes. Par leur forme gé- nérale, ils ressemblent aux Palémons, ou plutôt aux Alphéens, car leur rostre est très petit. Leurs antennes internes sont grêles, et terminées comme chez ces der- niers par deux ûlets assez longs. Les pattes- mâchoires externes sont pédiformes, lon- gues et grosses; l'article qui les termine est pointu au bout. Les pattes antérieures sont plus fortes que les suivantes, mais de lon- gueur médiocre ; celle du côté droit porte une main didactyle bien formée, tandis que celle du côté opposé est monodaclyle , et conformée à la manière des pattes ambula- toires. Les pattes de la seconde paire sont flliformes, et terminées par une pince rudi- mentaire; leur carpe est muUiarticulé, et leur longueur très différente; celle de gauche a presque deux fois la longueur des pattes antérieures, et celle de droite près de deux fois la longueur de son congénère. Les pattes suivantes sont monodactyles , et terminées pnr un lobe slyliforme non épineux ; celles de la quatrième paire sont plus Igngues que celles de la troisième paire. Quant à l'abdo- men , sa conformation est la même que chez les Palémons. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre : c'est le Nika COMESTIBLE, Nika edulis Risso {Crust. de Nice, p. 85, pi. II, fig. 3). Cette espèce est très abondamment répandue dans la Médi- terranée et dans la Manche. Pendant mon séjour en Algérie, j'ai pris aussi fort com- munément ce Crustacé, particulièrement dans les rades de Bône, d'Alger etd'Oran. (H. L.) NILAUS, Swainson. ois. — Division de la famille des Lanidées. Voy. PiE-GniixiiE. (Z. G.) *NILEUS. CRUST.— Ce genre, qui appar- tient à la famille des Isoléliens , a été établi par Dalman et adopté par les carcinologis- les. Cette coupe générique, proposée par KIL Dalman comme une section des Asaphes , établit, à plusieurs égards, un passage entre les Trilobites ordinaires et les autres Crus- tacés, car ici on n'aperçoit aucune trace des deux sillons longitudinaux qui, en général, divisent en trois lobes le corps de ces fos- siles, et qui leur a valu le nom sous lequel on les désigne. Le corps des Nilés est court, large, convexe, et susceptible de se contrac- ter en boule. La tête est très large, et pré- sente, de chaque côté, une suture ou ligne jugale; les yeux sont grands, réticulés et semi-lunaires. Le thorax se compose de huit anneaux étroits, un peu courbés en arrière vers le tiers latéral , et arrondis au bout. Enfin l'abdomen consiste en un bouclier tout-à-fail lisse, et à peu près de même forme que la tête, mais un peu plus étroit. On con- naît deux espèces dans ce genre , dont le NiLÉ ARMADiLLE, NUeus anuadUo Daim. {Palead., p. 49, pi. 4, fig. 3), peut en être considéré comme le type. Cette espèce a été trouvée dans le calcaire de transition de rOslrogothie. (H. L.) ML-GAUT. MAM. — Nom vulgaire d'une espèce d'Antilope {voy. ce mot), VAnlilope picta. (E. D.) MLIO (nilios, pierre précieuse), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille desTaxicornes, tribu des Cossyphènes , créé par Latrcille ( Gcn. Crust. et Ins. , tom. II , pag. 1 98 ; I , X , 2 ) , et adopté par Dejean Catalogue, 3' édit., pag. 220). Huit espèces, toutes originaires d'Amérique, rentrent dans ce genre. Nous indiquerons, comme en fai- sant partie, les suivantes : N. villosus {OEgi- thus marginalus Var. ), lanatus et maculo- sus Gr. Ces Insectes ont une forme de Coc- cinellides , et ils sont un peu plus grands ; leur corps est couvert de poils courts très serrés ou disposés eu faisceaux. Ce genre est ainsi caractérisé : Mandibules terminées par deux dents ; dernier article des palpes maxil- laires grand, en forme de hache ou de trian- gle renversé ; antennes presque grenues ; corps hémisphérique ; épipleures largement sillonnés et tronqués. (C.) IVILSOMA (nom propre), bot. foss. — Genre de Cycadées fossiles, établi par M. Ad. Brongniart (J'rodr., 95), qui le décrit ainsi : Feuilles pinnées ; pinnules rapprochées , oblongues, plus ou moins allongées, arron- dies au sommet, adhérentes au racbis par NIP tonte la largeur de leur bai^e; à nervures iniralleles, dont quelques unes sont beau- coup plus marquées. Ce genre renferme deux espèces : Nils. brcvis et elongata Brongn., trouvées dans le grès du Lias. MI.TAVA , Ilodgson. ois. — Synonyme de Phœnicitra, Vigors. Vo]/. svi.vn:. (Z. G.) M;\I.\. dot. pu. — Genre créé par Ila- niillon (.1/sc.) et qui oITrc de grands rap- ports avec lesSimaroubacécs (l'oy. ce mot). Les végéiaux qui le composent sont des ar- bustes originaires du Népaul. -'AUl.MOIA. liOT. ni. — Genre de la Ta- niillc des Suxifragatées, sous-ordre ou tribu des Saxilragées, établi par Wigiii {in Madras jouni., 1837,n. 15,pag. 309, t. 20). Herbes de l'In.lc. Voy. SAXiFnAG.\ci;ES. *.\niULA. INS. — Genre de l'ordre des I-éjiiiioplères diurnes, Iribu des Érycinides , établi pur M. Boisduval ( Lciiidopl., Suites à /îu/yon Rorei) aux dépens des Erycines. La principale espèce , Xanula lacimla { Papilio lucinda Fabr. , Erycina lucinda God.) est originaire du Brésil. ^L\0\, Ilodgson. OIS. — Division du genre Chouette. MOBE, Suiisb. bot. pu. — Syn. de Fui'J;iii, Spr. MOTA , Lam. (t. 299), DC. {Prodr., I, Îi92), Willd. {ilauLras.ar., t. 108). bot. ni. — Syn. de Samadera, Ga;rln. *XIOT.EA (nom mythologique), bot. pii. — Ce genre, établi par WilJenow ( Miq. ex Sdadt. sy^t. Vil, 7G2 ) répond en par- tie au genre établi par Liuiic sous le nom A'Ilypoxis. MOTOLTT, Adans.(roy. 162). bot. pu. — Syn. de IMsamodendron , Kunlh. MPA. bot. pn. — Genre de la famille des Pandanées?, établi par Tliunberg {in acL IJohn., 1782, p. 231). Végétaux ayant le port des Palmiers et peu connus. *\iril.EA. OIS.— Genre créé par Audu- bon pour une espèce que Gmelin plaçait parmi les Bruants, sous le nom d'£»i?;. /lie- malis [Emb. nivalis Wils. , Ann. Oniith. , pi. IG, fig. 6). (Z.G.) *MlMiOBOLlS.BOT. en.— Genre de Fou- gères , de la tribu dcsPolypodiacées , établi par Kaulfuss {Enum. , I2i) et divisé par Presl ( Plaid. 200 , t. 8 , f. 1 7 ) en Iroi? sec- lions qu'il nomme : Siphobolus : sores glo- NIS 655 I bnleux;Cyc7op?io)u.';, sores annulaires; Scy- loplcris: sores connucnls. Les Fougères qui composent ce genrccroispartient à l'onlrc des Hexa- podes, a été établi par M. Dcnny aux dé- pens des Liolheum de Nitzsch. Dans cette coupe générique, la tète est triangulaire, oblongue; les tempes sont sinueuses. Les palpes maxillaires sont larges et saillants. Les antennes sont boutonnées et presque cachées. Le prothorax est étroit. Le méso- thorax est large et très distinct. L'abdomen est oblong. Les tarses sont pourvus de lar- ges pelotes roulées. La Nitzschie du Dur- MEiSTER, Nilzschia Burmeislcri Denny {Anopl. Brit., p. 230, n. 1, pi. 32, fig. 5), espèce type du genre , vit parasite sur le Marti- net. (H. L.) IVIVAR. MOLL. — Nom donné par Adanson (Voy. au Sénég.) à une coquille nommée par Lamarck Fusus Morio. *\lVARI.\,Mœnch. (Method., 2S0). dot. PU. — Syn. de Leucoium, Lin. IVIVEM.l. BOT. PH. — Genre de la famille des Protéacées, tribu des Protéinées, établi par R. Brown {in Lin. Transact., X, 133). Arbrisseaux du Cap. Voy. protéacées. — Vent. [Dec. nov. gen., u. 5), syn. de Wit- scnia , Thunb, IVIVÉOLE. Leucoium {h^^h, blanche; î'-.v, violette), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Amaryllidées , de l'Hcxan- drie tnonogynie dans le système de Linné. Il se compose de plantes herbacées, qui crois- sent dans les parties moyennes de l'Europe et dans la région méditerranéenne en géné- ral. De leur bulbe globuleux et à tuniques partent des feuilles allongées, plus ou moins étroites, et une hampe anguleuse que ter- minent les fleurs. Celles-ci sont enveloppées, à l'état jeune , par une spathe monophylle oblongue, comprimée, fendue d'un côté; e«es sont blanches ; elles présenien-i les ca- AIV Gjt raclèrcs suivants : Périanthe C(di,ré , ndhé- rcril inforicurcmcnl à l'ovaire, campanule, à 0 divisions sur deux rangs pi esquc égaux , ovales , épaissies vers leur extrémité , qui présente généralement une larhc verte; G étamincs insérées si:r un disque épi^'yne; ovaire adhérent, à 3 loges, renfermant cliaciine des ovules nombreux disposés en deux ranimées à Icuranplc interne; un style droit, en massue ou (ilifurmc, terminé par un seul stigmate. Le fruit est une capMilo charnue qui renferme un petit nombre de graines à (est noir. Nous dirons ici quel- ques mots sur deux espèces de ce genre. 1. NlVl'oLF, PRINTANIÈRE , f.CUCOium l'C/'- nuni , [.inn. Cette jolie plante esi souvent désignée sous le nom vulgaire de Peice- neigc, qui appartient proprement au Galan- thus nivalis , et qui vient de ce que sa flo- raison est du petit nombre de celles qui annoncent le réveil de la végétation. Sa hampe ne dépasse pas d'ordinaire 2 déci- mètres; SCS feuilles sont peu allongées; sa fleur, terminale et solitaire, est penchée, blanche avec une lâche verte à l'extrémité de chaque division i!u périanthe; son style est en massue. Elle croit naturellement dans les prés humides et ombragés des montagnes; on la cultive assez fréquemment dans les jardins, où elle vient sans la moindre dif- ficulté. 2. NivÉoi.E d'été, Leucoium œslivum, Lin. Celle-ci croît dans les prairies et les lieux frais de nos départements méridionaux ; malgré sa dénomination elle est printa- nière, mais plus tardive que la précédente, sa floraison ayant lieu au mois de mai. Elle difrère de la Nivéole prinlanicrc par fa hampe au moins deux fois plus haute , que nous avons même vue s'élever à (i 7 déci- mètres; par ses feuilles beaucoup plus lon- gues; par ses fleurs, de forme et de dimen- sions analogues, mais sortant au nombre do 0-6 de la môme spathe , à l'extrémité de la hampe, et dans lesquelles les trois divisions intérieures du périanthe portent seules une tache verte vers le bout. Leur style est renflé en massue vers le sommet. On cultive é>;a- lemcnt cette espèce dans les jardins, où elle reçoit vulgairement le nom de Sticole à bou- quet. Elle réussit aussi sans la moindre dif- ficulté , surtout dans une terre un peu lé - gèic. On la multiplie , de même que la pre. 660 NOG ( icleiiic, par ses cajcux , qu'on sépare en juillet pour les planter en octobre. (P. D.) NOBULA, Adans. {Fam. II, 145). eot. r». — Syn. de Phyllis , Lin. NOCC.EA, Reichenb. {Flor. Germ., G33). TOT. Pli. — Syn. de Hulchinsia , R. Br. IVOGTIIORA, F. Cuv. mam. — Syn. à'Ao- lu?. \'oy. ce mot. (E. D.) NOGTILIOIV. Noclilio. mam. — Genre de Chéiroptères insectivores créé par Linné {Syst. nalurœ, t. XII, 17oG), et adopté par tous les zoologistes. Les Noctilions ont vingt- huit dents, savoir : quatre incisives supé- rieures, furmant un groupe séparé des ca- nines; deux incisives inférieures placées en avant des canines; quatre canines , deux à chaque mâchoire, très robustes ; quatre mo- laires de chaque côté à la mâchoire supé- rieure, à couronne hérissée de pointes ai- guës ; enfin cinq molaires inférieures à droite et à gauche. Leur museau est court, très renflé , fendu et garni de verrues ou de tu- bciTules charnus; le nez est confondu avec les lèvres; les narines sont rapprochées et font une légère saillie ; le chanfrein est dé- pourvu de crête ou de feuille membra- neuse ; les oreilles sont petites , latérales , isolées; la membrane interfémorale est très grande ; la queue est de moyenne grandeur, enveloppée en grande partie et libre dans le reste, en dessus de la membrane interfémo- ralc ; la lèvre supérieure est divisée dans son milieu par un profond sillon , ce qui leur a ^alu quelquefois le surnom de 5ec-de-i/èL')c; les ongles des pieds de derrière sont très robustes. Les Noctilions se trouvent dans le.s contrées chaudes et boisées de l'Amérique méridio- nale, telles que le Brésil, le Paraguay, le Pérou, etc. Leurs mœurs n'ont pas été ob- servées ; toutefois, d'après la forme de leurs vraies molaires , on peut conjecturer qu'ils vivent d'Insectes et non de fruits, comme Liniiœus le rapporte. On ne connaît qu'un petit nombre d'es- pèces de ce genre , et nous prendrons pour ty[)e le Noctilion unicoloue, Noclilio unico- lor GeolTr., NocUlio amcricanus et Icporium Linné, Vcspcrlilio americanus rujas Bris- son , etc., qui a la taille d'un Rat, et dont le pelage est d'un roussâlrc uniforme, avec les membranes des ailcs un peu plus claires. Du 13réMl. J\OC On a donné le nom de Noclilion dogue h une espèce de Molosse {voy. ce mot), et ce- lui de Noclilion leplurc à une espèce de Tu- phien. Voy. ce mot. (E. D.) *AOGTILIO\Ii\'A(denoc/i;(0, noctilion). MAM. — M.Gray [Ann. of Phil. XXVI, 1835) indique sous ce nom une petite subdivision de Chéiroptères, qui comprend le genre Noclilion cl quelques autres. Voyez ce mot. (E. D.) IVOCTILUCA {noxyiioclis, nuit; lucere, briller, luire), acal.? infus. — Genre créé par M. Savigny pourun petit animal marin transparent, globuleux et muni d'une sorte de pédoncule ou de trompe, arrivant quel- quefois en quantité prodigieuse sur les cotes de Normandie, où il rend la mer phospho- rescente. L'organisation paradoxale de ce petit être, mal observé d'abord, vient d'être l'objet des recherches de M. Doyère, qui lui trouve une certaine analogie avec les Rhizo- podes, avec les Gromies, en particulier, quant à la nature glutineuse , homogène de la sub- stance charnue de l'intérieur. Celte sub- stance, ou sarcode, qui n'est ni du tissu cellulaire ni du tissu fibreux , plus ou moins pénélrée de liquide, laisse à l'intérieur des cavités advenlives ou vacuoles dans lesquelles sont temporairement logées ou de l'eau salée ou de l'eau avec divers corps étrangers in- troduits comme aliments par un orifice buc- cal garni d'un cil vibratile à la base du pé- doncule en forme de trompe. Cette même substance entre les lacunes ou vacuoles s'élire incessamment de diverses manières en produisant des cordons , des tractus com- parables aux expansions extérieures rhizo-- podiques des Gromia, mais fixées de part et d'autre à l'enveloppe, qui est membra- neuse, assez résistante. On voit d'après cela que les Nociiluques , au lieu d'êlre des Aca- lèphes comme on l'avait admis provisoire- ment, constituent un ordre très voisin des Rhizopodes et des Infusoires péridiniens. En effet, les Péridiniens et les Cérastiens ont aussi une enveloppe résistante, contenant la substance sarcodique entremêlée de va- cuoles, et de plus ils ont un ou plusieurs cils vibratiles, comme les Nociiluques. La seule espèce connue, N. miliaris, est grosse comme la tête d'une petite épingle. (Du.) ^OCTUA. MOL. — Genre proposé par Klein pour des coquilles rangées aujourd'Jiui JNUC parmi les Cérithes; telles sonl les C. alcus et C linealum. NOCTLA. iNS, — Voy. noctuelle. KOCTUA. OIS. — Nom que les anciens donnaient en général aux Chouettes, mais plus spécialement à la Chouette che\échc. G. Cuvier et Savigny en ont fait le nom (J'un genre particulier, qui a pour type cette dernière espèce. (Z. G.) *i\OCTlJÉLIDES. Nocluelidcs. ins.— Sy- nonyme de Noctuélites, d'après Duponchei. (E. D.) IVOCTLELIEXS. Nocluelii. ins. — M.E. Blanchard (//isf. des /rts. 1815) indique sous ce nom une tribu de Lépidoptères de la grande division des Nocturnes et qui corres- pond en grande partie aux Noctuélites de Laireille. l'oy. ce mot. (E. D.) \OCTtÉLITES.iYoc0(: GGl introduites dans cette partie ne sont con- nues que par un extrait qu'en a donné Illiger, dans le sixième volume de son Ma- gasin cntomolugiqne. Olivier ( Encyclopédie mélliodiqnc ) décrit quatre cent cinquante-neuf espèces de co groupe , et il les classe d'après les cinq sub- divisions de l'abricius; mais ces divisions ne suflisaient pas pour f.uililer les recher- ches, et il étiiit utile déiablir des coupes plus tranchées. C'est dans le Catalogue des Lépidoplcies de Vienne que l'on voit pour la première fois le genre Nurtua , partagé en de nombreu- ses coupes. Dans cet ouvrage, le genre est daisé en vingt-cinq familles, qui sont in- diquées par des lettres, mais sans nom de division ; leurs subdivisions sont établies sur le port des ailes , le nombre des pattes des chenilles, et souvent sur des différences de Couleur. En 1810, Latreillc sépara des Noctuelles le genre Ercbus, qu'il caractérisa par le dernier article des palpes nu, aussi long que le précédent. Oclisenheimer , en 1816 , dans le Supplé- ment à son Histoire des Lépidoptères diurnes, lionna aussi un aperçu de sa méthode , où il fil entrer comme genres les coupes éta- blies dans le Catalogue des Lépidoptères do Vienne; ceux adoptés par Fabricius, dans son Systema Glossalorum, iné. lit ; ceux que Schranck avait créés dans la Fauna loica ; les coupes et les genres indiqués par Hub- ncr, Borchkausen, et autres auteurs, qui la- vaient précélé, et enfin ceux qu'il avait créés lui-même ; et il arriva ainsi à carac- tériser, d'une manière incomplète, qua- rante-deux genres, formés aux dépens de l'ancien groupe des Noctua. M. Treitschke, en traitant des Noctuelles dans l'ouvrage d'Oclisciiheinier , qu'il éiiiil chargé de terminer, adopta tous les genres créés par cet auteur, et en établit lui mémo de nouveaux , tels que ceux des liryophUa , Cymatophora , Nbdua , £riopiis , Phlogo- phora, Calpe et Mamia , qu'il cataclérisa principalement d'après la chenille et les métamorphoses. Duponchei, en 183i (vol. VI de Vllist. des Papillons d'Europe), ne partagea les Noc- tuelles qu'en sept genre«(noii compris celui des Erelus), et il les dévicna sous les nom» C62 •NOG (!o Noclua, CucvAia , Xaulliia, Gonoplera, Calyplra. Plnsia cl ChnjsnjUera. En 1829, M. le docteur Buisdiival {Index melhodicus Europœnrum Lepidoplcronim ) divisa la famille des Nocturnes en un assez grand nombre (ie tribus, dont les Noctuelles formenlles: 1' (Nocluo-Bombycini), S'' (lia m- hycoidi), 9* {NocluelUlii), ÏO" {Plusidi), l l'(Caloca!idi), 12' [lleliolidi), et 13' (Noc- lud-Phalœnidi). Les genres y sont au nom- I)rc de quarante-huit ; ce sont ceux des au- teurs antérieurs et quelques nouveaux, tels que ceux des Asteroscopiis, Heliophobus , Eu- ripla, Ililarus, Lupcrina, Cerocala cl Timia. Plus tanJ, M. Trcitschke, en donnant un addenda à son ouvrage, remania toute sa méthode; mais ce renianietnenl ne consiste que dans le déplacement de quelques espèces extraites d'un genre pour cire remises dans un autre; il donne toutefois comme nou- veaux les genres Cocylia et Cleophana, que, du reste, il ne caractérisa pas. Eu I8i4, Duponchel, dont nous suivrons constamment la classification qu'il a lui- même adoptée dans ce Dictionnaire, indique {(^alaloguc méthodique des Lepidoplère.^d' En- rope, formant le comjdément à l'Histoire na- turelle des Lépidoptères d'Europe) 12 genres comme devant entrer dans sa tribu des Noc- tuélides , et il les désigne sous les noms de Uiria, Dup.; Triphœna, Treils. ; Scgelia , Stcpli. ; Noclua , Treils. ; Opigcna , Boisd. ; Actehia, Steiih.; Chersotis , Boisd.; Agrotis, Oclis.; C7irtJvrfls,Steph.; Heliophobus, Doisd.; Spœloli:;, Duisd.; et /{usina, Sleph. Kiifin M. E. Blanchard , en 18i5 , dans son Histoire des Insectes faisant partie du Cours d'histoire naturelle de MM. Didot, a divisé la tribu des Noctuclites, qu'il désigne sous le nom de Nociuéliens, en deux ra- milles, subdivisées elles-mêmes en plusieurs groupes, dont voici l'énumération : 1" famille. — Noctuides. Groupes: Cymatophorites , Acronyctiles , Ainphipyrites, Noctuiles, Hadénites, Orlho- Mlcs, Xyliiiites, Cali)ites, Plusiiles, Acon- lites, Euclidiles, Calocalites. 2' famille. — Érébides. Groupes : Ophidériles , Aganailes , Éré- biles. Telles sont les nombreuses divisions que l'on a été force de faire dans l'ancien genre NOC Nnctua, dont on connaît aujourd'hui près de 800 espèces. Disons maintenant quelques mots (les Noctuelles en général. Ces Insectes, à leur état parfait, ont des antennes pectinées, dentées ou ciliées dans les mâles, simples ou filiTormes dans les fe- melles; les palpes dépassent un peu la tête, et leur dernier article est toujotirs bien dis- tinct; leur trompe est plus ou moins lon- gue ; le corselet est presque toujours lisse; l'abdomen est plus ou moins aplati; les ailes supérieures sont généralement très étroites, et les inférieures, au contraire , sont larges : les premières croisées l'une sur l'autre et recouvrant les secondes , qui sont plissées sous elles dans l'état de repos; les écailles des ailes sont imbriquées, très ser- rées et diversement colorées. Les chenilles ont seize pattes : elles sont cylindriques, lisses, sans protubérance, généralement de couleurs sales , d'un aspect tantôt luisant, tantôt velouté; elles vivent toutes de plan- tes basses, dont elles rongent, les unes les racines, les autres les feuilles : elles se tien- nent toujours cachées pendant le jour, soit sous les feuilles caulinaircs , soit sous des pierres, soit dans des trous qu'elles, se creu- sent dans la terre. Les chenilles des Noc- tuelles sont, comme nous l'avons déjà dit, phytophages; toutefois on en a vu qui tuaient , non seulement toutes les chenilles qu'elles pouvaiei-.t attraper , mais même celles de leur espèce; elles les saisissaient par le milieu du corps avec leur mâchoire , et les suçaient jusqu'à ce qu'elles n'eussent plus de peau. Les Chenilles se changent en nymphes quand elles sont parvenues à perdre tout leur accroissement; pour celle opération, elles cherchent un endroit abrité, soit sous un tas de feuilles mortes, soit sous une écorce d'arbre, soit enfin dans la terre; elles se filent une coque très légère et se dépouil- lent de leurs poils, qu'elles lient entre eux avec quelques fils de soie très minces. Les chrysalides sont lisses, luisantes, cy- lindrico-coniques , et renfermées dans des coques peu solides , composées entièrement de terre, et plus ou moins profondément en- terrées. Quelques espèces passent l'hiver à l'état de chrysalide, mais le plus grand nombre restent peu de temps dans cet étal liansi'.oirc. Non Les Noctiiëlites sont des p.ipillons de taille moyenne, ilsse liouvcnloidin.iircnienl dans les bois, les prairies et les jardins où leurs chenilles ont vécu et aux environs des plan- tes sur lesquelles elles doivent déposer leurs œufs. Presque toutes ces espèces ne volent que vers le coucher du soleil , mais il y en a quelques unes qui sont très agiles pendant le jour et que l'on rencontre sur les fleurs, occupées à chercher leur nourriture. Les Nocluélites se trouvent répandues dans toutes les parties du monde; l'Europe surtout en possède un très grand nombre d'espèces : nous renvoyons le lecteur qui dé- sirerait s'en faire une idée générale aux genres principaux que nous avons indiqués plus haut et particulièrement à l'article NOCTCELLE. (R. DF-SMAUEST.) NOCTUELLE. Nûclua. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes, tribu des Noctuélitcs, établi par Fabricius aux dépens du groupe des Plia- lœnade Linné, adopté par tous les entomo- logistes et qui, principalement dans ces der- niers temps, a été partagé en i:n très grand nombre de groupes, de sorte qu'il est de- venu une tribu distincte, et dé^igiiée le plus généralement sous le nom de Noclué- lites. Nous avons donné des détails sur les anciennes Noctuelles, sur leurs mœurs 5 leurs métamorphoses, etc., au mot noctli;-' LiTES ; nous nous bornerons ici à indiquer le genre iVocaia, tel qu'il a été restreint par TreilschUe et adopté par Duponchel, qui nous sert de guide dans notre travail. Les Noctuelles sont principalement ca- ractérisées ainsi : Antennes simples à l'œil nu dans les deux sexes; celles des mâles un peu plus grosses et parfois subciliécs ; palpes dépassant la tête, presque droits, comprimés latéralement ; le deuxième ar- ticle large, sécuriformc ; le troisième court, nu, oblus ; corselet presque carré, surmonté ordinairement d'une petite créle derrière le collier, qui est peu ou point relevé; ab- domen légèrement déprimé, lisse, terminé carrément dans les niàies , et cylindriro- conique dans les femelles; ailes supérieures arrondies au sommet, généralement de cou- leurs vives et variées, avec le» taches ordi- naires bien distinctes. Les Chenilles sont cylindriques, épaisses, non atténuées aux extrémités, rases, velou- NOC CG3 tées, présentant ordinairement deux séries sous-dorsales de taches noires, dont les deux postérieures |)lus prononcées. Kllcs vivent de plantes basses , sous lesquelles elles se tiennent cachées pendant le jour. Leurs chrysalides sont cylindrico-coniques, lisses , enterrées plus ou moins profondé- ment dans des coques déterre ovoïdes, très fragiles. Les espèces de ce genre , au nombre de trente , d'après Duponchel , sont toutes propres à l'Curope, et la jilupart se trou- vent n)cme en France. Nous citerons les ; Nocluaplccla, I.iimé, dont les ailes anté- rieures sont d'un ferrugineux foncé et bril- lant, avec les deux taches ordinaires, la moitié antérieure de la côte, et un peu au- delà trois petits points blancs; les secondes ailes d'un blanc jaunâtre. De la France méridionale et de llialie. NocluaCnigjum, Linné. Ailes d'un brun foncé assez vif, avec un grand C noir, ren- versé contre la cote. Des environs de Paris. Noclua brutiuea, Fabr. Les ailes supé- rieures d'un brun violacé avec des lignes ferrugineuses et les ailes inférieures grises, avec la frange rougoâtrc. Des environs de Paris, etc. (II. D.) *AOCTLL.'\. MAM. — M. Charles Dona- parlc ( Fauna ilal. ) a créé sous ce nom un groupe distinct de Chéiroptères pour y pla- cer la Xoclulc, espèce du genre Vespertilion. \'oij. ce mot. (E. D.) NOCTLO B0:MRYCITES. INS. — Tribu des Lépidoptères, de la grande famille des Nocturnes, créée parLatreille(Genc»aC»ysf. cl Insecl. ), abandonnée ensuite par ce célè- bre entomologiste et reprise dans ces der- niers temps par Duponchel, qui lui donne pour caractères : Antennes des miles très épaisses et striées circulaircment, tantôt plus ou moins pectinées et tantôt crénelées; an- tennes des femelles simples ou filiformes : corselet convexe, arrondi latéralement , sou- vent velu ou sinueux : pattes de longueur moyenne , ailes en toit déclive dans le repos ; les supérieures marquées de lignes transver- sales nombreusescl onduléesdans lu plupart des espèces. Les Chenilles ont seize pattes : elles sont rases, d'une consistance molle, à pe.nu fine, plus ou moins aplatie en dessous, iiéie globu- leuse; elles vivent sur les arbres ou les ai- C64 NOD brisseaiix, quelquefois sur les plantes basses, mais toujours renfermées entre des feuilles liées entre elles par des filets de soie. Leurs chrysalides, assez courtes, cylindrico toni- ques , sont renfermées soit entre les feuilles, soit dans un tissu léger, ou une coque molle, arrondie, à la surface de la terre. Les genres placés dans cette tribu par Duponchel sont ceux des Cymatophora , Cleoceris etTethea. (E. D.) *\OCTLO IMIALÉMDES. ins. — Tribu de Lépidoptères , de la grande division des Nocturnes , créée par M. Boisduval (Index met. Lep.) et assez considérablement modiOéc d'abord par M. Guénée, puis par Dupon- chel qui lui assigne pour caractères : An- tennes tantôt simples ou subpectinées dans les deux sexes, tantôt ciliées dans les mâles seulement; palpes de forme variée dépas- sant le front; corselet lisse et arrondi; ab- domen également lisse , excepté dans le genre Erastria ; ailes supérieures larges. On ne connaît qu'un petit nombre de Che- nilles decette tribu ; lesunesontseize pattes et se nourrissent de plantes basses, tandis que les autres n'en ont que quatorze et vivent sur les arbrisseaux. Leur manière de se transformer diffère également. Duponchel place dans cette division les genres Phytomelra , Oralocellis, Hœmerosia et Erastria. (E. D.) \OCTUR\ES. INS. — Grande division établie par Latreille dans l'ordre des Lépi- doptères. Voy. ce mot. \OCTUR\'ES. OIS. — Tribu établie par quelques ornithologistes, entre autres par G. Cuvier et Vieillot , de la famille des Ra- paccs , comprenant tous les Oiseaux qui chassent et veillent la nuit. Dans les métho- des modernes, on a substitué à ce nom ce- lui de Slrigidées. *\ODA {nodus , nœud), ms. — Genre de Coléoptères subpentanières , tétramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des ColaspideSjdes Chrysomélincs de Loir., forme par nous et adopté par Dejean ( Cata- logue, 3' édit. , p, 434), qui en cnumère 30 espèces américaines. Les types sont : les ^'oda hUeiccrnis F. , tristis 01. , et hume- ralis Latr. (Colaspis). La première espèce est indigène des Antilles, la deuxième des Etats-Unis , et ia troisième de la Nouvelle •■ Grenade. (C.) \ODDI. OIS. — Di\isiun générique éta- blie par G. Cuvier sur la Slerna flolida de Linné. Voy. stehne. (Z. G.) *NODICORIVKS [nodus, nœud ; cornu, corne), ins. — Race d'Hémiptères hélé- roptères créée par MM. Amyot et Serville, et comprenant les Corcides et les Rhopalides. Voy. ces mots. (E. D.) ♦A'ODOPVGUS. mvriap. — C'est un genre de la famille des Lucidées qui a été établi par M. Brandt dans les Bulletins de l'aca- démie de Saint-Pélersbourg , et qui n'a pas été adopté par M. Newport dans sa nouvelle classification des Myriapodes. (H. L.) NODOSARIA ( nodus, nœud ). mu..?, FORAMUN. — Genre de Foraminifères ou Rhi- zopodes , faisant partie de la famille des Equilatéralidées, la première de l'ordre des Stichnstègues de M. Aie. d'Orbigny, et carac- térisés par leur coquille libre, régulière, équilatérale , formée de loges arrondies, su- perposées bout à bout sur un seul axe droit et séparées par des étranglements, et ayant une seule ouverture centrale, ronde à l'ex- trémité d'un prolongement. Ce genre fut créé par Lamarck pour de petites coquilles qu'il avait d'abord confondues avec les Or- thorères et qu'il classait parmi les Céphalo- podes. LesNodosaires offrent quelques unes des plus grandes coquilles parmi les Rhizo- podes; la N. radicule, N. radicula, qui se trouve dans la mer Adriatique est longue de quatre millimètres. (Doj.) IVODLLARIA. bot. cr. — Link (m Schrad. Journ., 1809, p. 9), syn. de ie- mnnea, Bory. — Genre d'Algues Conferva- cées, établi par Merlens {ex Agardh syst., XXV). Voy. CONFERVACÉES. NODULARIA. polvi Déno- mination employée d'abord par Imperati pour désigner des espèces de Corallines , tou- tes noueuses, et depuis lors reprise par Olien pour un genre comprenant à la fois des Tii- bulaires et diverses Algues calcifèresqui doi- vent cesser d'être rangées dans le règne ani- mal. (Duj.) *XODl]S (vtd(îoî, édenté). mam. — Genre de Cétacés d'après M. Wagler ( Syst. des Amphib.,i8i0). (E. D.) A'OEGGERATIIIA (nom propre), bot. Foss. — Genre de Palmiers fossiles, établi par Sertnberg ( Tent. II, t. 20 ) et décrit ainsi par M. Ad. Brongniart {l'iodr., 121): N(>I Feuilles pëtioldes', pinnées; folioles obova- les, presque cunéiformes, appliquées contre les parlics latérales du pétiole , dentées vers leur extrémité, à nervures fines et diver- gentes. La seule espèce connue, nommée par Thunberg Nœg. foliosa , a été trouvée dans les terrains houillers, KOGAGLS. CRUST. — Genre, de l'ordre des Siplionostomes, établi et rangé par M. Milne Edwards dans sa famille des Pel- locéphaies etdans sa tribu des Caligiens. Ce genre , obscurément caractérisé par le doc- teur Leach et par les auteurs qui l'ont co- pié , correspond au genre Ptérygopodc de Laireiile et au genre Dùieme/ura de M. lîiir- iiieister. II est caractérisé principalement par la structure des pattes postérieures, les- quelles, au lieu d'être simples et subam- hulatoires comme chez les Caliges , sont bi- raméeset natatoires comme celles des paires précédentes. D'autres particularités le dis- tinguent aussi des Caliges proprement dits, et des Trébies; ainsi le bouclier céphaliquc est beaucoup moins développé et les pièces frontales plus petites et plus libres. Le tho- rax se compose de quatre grands articles bien distincts; et le premier de ces articles , cor- respondant au second anneau thoracique , lé premier anneau étant toujours confondu avec la tête, présente dechaquecôléun pciit prolongement lamelleux. Enfin, les deux petites lames natatoires qui terminent l'ab domen sont un peu plus développées que fiiez la plupart des Caligiens. Les trois es- pères qui composent cette coupe générique li;ibitcnt les mers d'Afrique. Le Nogagus de l. \TMULiE, Nogagus Lalreillei Leach {Dict. dc! Se. nat., tom. 14, p. 536), peut être ciinsidéré comme le type de ce genre remar- quable; cette espèce a été rencontrée sur la côte d'Afrique. (H. L.) *MOGRUS, EschschoUz, Dejean. ins. — Syn. de Eunecles, Erichson, Aube. (G.) NOISETIER. Corylus. ( y.ipvloi , cou- drier). BOT. PU. — Genre de plantes de la fiiinille des Cupulifères , de la Monœcie po- lyandrie, dans le système de Linné. Il se compose d'un petit nombre d'espèces li- gneuses , dont les dimensions varient depuis celles d'arbrisseaux peu élevés jusqu'à celles d'arbres de taille moyenne; ces espèces crois- sent dans les parties tempérées de l'Europe et de l'Amérique septentrionale ; on en a dé- ISOî GG5 couvert récemment dans le nord de l'Inde. Leurs feuilles simples, alternes , se montrent après les fleurs; celles-ci sont monoïques. Les mâles forment des chatons cylindriques à bractées écailleuses imbriquées sur toutes les faces. Chacune d'elles en particulier pré- sente deux écailles symétriques , soudées par leur base entre elles et à la bractée à la face supérieure de laquelle elles sont placées; le long de la suture de ces deux écailles s'atta- chent 8 étaniiiies, généralement en deux rangées, à filets simples , très courts, à an- thères ovales, uniioculaires, terminées par des soies. Les fleurs femelles, groupées en petit nombre , sont entourées d'un involucre 1-2 flore, à 2-5 folioles petites, déchirées, velues, soudées entre elles par leur base; ellesprésentent:un périanlheàlimbesupère, très petit, denticulé, velu; un pistil à ovaire adhérent , biloculaire, dont chaque loge ren- ferme un ovule unique, anatrope, suspendu au haut de la cloison, à 2 stigmates allon- gés, filiformes. Le fruit est une nucule em- brassée par l'involucre très accru et devenu foliacé, tubuleux àsa base, plus ou moins déchiré vers son bord. L'histoire botanique des Noisetiers culti- vés pour leur fruit présente quelque diver- gence dans les divers auteurs; en effet, les botanistes français, et, en Angleterre, Lou- don, etc^, les considèrent comme formant une seule espèce, le Corylus avellana, tan- dis que les auteurs allemands , à l'exemple de Willdenow, en font deux espèces dis- tinctes, savoir: les Conjlus avellana et lu- lulosa. Nous croyons devoir suivre cette dernière manière de voir, et présenter sépa- rément l'histoire botanique de ces deux es- pèces, que l'on pourrait peut-être consi- dérer, sans inconvénient, comme deux sous- espèces, sauf à réunir ensuite en un seul paragraphe les détails qui se rapportent à leur culture, leurs usages , etc. 1. Noisetier avelinier, Corylus avellana. Lin., vulgairement iVoîseùer, Coudrier. C'est un grand arbrisseau commun dans les taillis et les haies de presque toute l'Europe, à tiges droites, rameuses, revêtues d'une écorce brunâtre inférieurement, grisâtre sur les rameaux, parsemée de lenticelles qui pro- duisent l'effet de petites taches , pubescente sur les jeunes pousses. Ses feuilles sont pé- tiolées , ovales , presque arrondies , le plus 84 666 NOI souvent en cœur à leur base, acuminées au sommet, doublementdentées, marquées, sur chacune de leurs moitiés, de nervures et de plis parallèles entre eux et obliques sur la côte médiane, pubescentes, à pétiole velu- glanduleux, accompagnées de stipules oblon- gues-obluses. Ses chatons mâles naissent par trois ou quatre ensemble; ils atteignent en moyenne près d'un décimètre de longueur; leurs écailles sont obovalescunéiformes. Le fruit, vulgairement connu sous les noms de Noisette, à'Aveline, varie beaucoup de gros- seur et de forme; généralement il estovoïiie, souvent anguleux , un peu comprimé par les côtés , couvert dans sa partie supérieure d'un léger duvet satiné et roussâtre, embrassé dans un involucre campanule de même lon- gueur que lui ou un peu plus long, mais toujours ouvert et étalé à son bord qui est denté ou déchiré. Le tégument de sa graine est jaunâtre ou blanchâtre , mais non rouge. On distingue plusieurs variétés de cette es- pèce, parmi lesquelles nous ne signalerons que les principales. On donne le nom de C. A. sylvestris au type sauvage ou Coudrier des bois , qui croît spontanément dans les haies et les taillis. Il se distingue par son fruitde saveur agréable, mais petit et peu abondant , dont on ne tire aucun parti. C'est lui qui a donné naissance à nos variétés cultivées auxquelles les horti- culteurs appliquent plus spécialement le nom il' Avelinier. Celles-ci sont caractérisées par un fruit plus gros et plus plein , de forme et de dimensions variables, d'où sont venues aux plus connues d'entre elles les noms de C. A. ovala, maxima, slriata, tenuis, ou à péricarpe mince, etc. L'une de ces variétés les plus remarquables est celle que l'on cul- tive en Angleterre sous le nom de C. A. bar- ce/oj)ensîs,etquia été importée dans ce pays de Barcelone dans le xvn* siècle. Son fruit est court, ovoïde, un peu comprimé, à pé- ricarpe ou à coque épaisse, très forte, dure et bien remplie. Aces variétés cultivées pour leur fruit il faut en joindre quelques unes que la couleur ou la forme de leurs feuilles et de leur involucre fait admettre parmi les arbrisseaux d'ornement, telles que : le C. A. crispa, ou crépu, dont l'involucre est comme frisé ; le C. A. laciniata ou helero- yhijlla, à feuilles laciniées de diverses ma- nières , le C. A. purpurea ou Noisetier pour- voi pre , à feuilles rouge foncé ou pourpre , etc. 2. Noisetier FRANC, Coryiws tu6uiosa Willd. Celle espèce que nous admettons ici comme distincte de la précédente et qui, tout au moins, devrait être regardée comme une sous-espèce bien caractérisée , si l'on réu- nissait les deux, diffère de l'Avelinier par une taille plus haute, par des feuilles plus grandes, plus lisses, surtout par un invo- lucre fructifère beaucoup plus long, qui dé- passe fortement le fruit, se prolonge en tube resserré vers son orifice , incisé-denté à son bord. Le fruit lui-même est de forme plus allongée que le précédent. Il présente deux variétés bien caractérisées : l'une à tégument séminal rouge , l'autre à tégument séminal blanchâtre; le péricarpe lui-même participe à cette coloration, car dans la première il est violet foncé , tandis que dans la seconde il est blanc ou lire sur le jaune. L'amande de ces graines est toujours de qualité supé- rieure à celle des Avelines. Nous réunirons maintenant les deux es- pèces précédentes sous le seul nom vulgaire de Noiselier, sous lequel on les confond habiiuellcment dans le vulgaire. La tige du Noisetier n'acquiert pas d'as- sez fortes proportions pour que son bois puisse servir à des travaux de menuiserie , encore moins de charpente; mais la flexibi- lité qui distingue ce bois, parlicnlièrcmcnt celui dos branches, permet d'en f.iire divers ouvrages rustiques, etc., à la confection des- quels il est éminemment propre. Il est ten- dre, pliant, d'un blanc rougeâtre; d'un grain serré, uni, peu susceptible de poli. Cirho- nisé, il donne un charbon léger, très bon pour la fabrication de la poudre. Mais le principal avantage que l'on tire de cet ar- bre consiste dans l'emploi de ses fruils. Déjà il était cultivé abondamment comme arbre fruitier en Italie, du temps des Ro- mains, fiarticulièrement aux environs d'.\- vellino, dans le royaume de Naples; c'est même de là que lui est venu le nom ù'Aivl- lana. Aujourd'hui sa culture est encore très étendue en Italie, ainsi qu'en Espagne, dans le midi de la France, et en Angleterre dans le comté de Kent; elle est moins importante dans les autres parties de l'Europe. C'est particulièrement de l'Espagne que le com- merce relire une grande quantité de ces fruits ; les principales expéditions ont lieu à NOl Tarragone ; c'est donc à tort qu'on leur donne habituellement le nom de Noisettes de Barcelone. Ce fruit renferme en abon- dance une huile qu'on en extrait assez sou- vent, et dont la qualité est peu inférieure à celle de l'huile d'amandes douces; l'extrac- lion s'en fait vers le commencement ou dans le milieu de l'hiver ; plus tôt elle est encore peu abondante, plus tard elle est sujette à rancir. On multiplie le Noisetier de semis et de rejetons; celles de ses variétés que l'on dé- sire conserver se propagent par marcottes, et celle à feuilles rouges en particulier par greffe. La plantation se fait , sous le climat de Paris, le long d'un mur; les pieds sont espacés de plusieurs mètres. Douze ou quinze ans après la plantation, les pieds ont acquis une hauteur d'environ 4 mètres, et ils ne s'élèvent pas au-delà. Alors , la vi- gueur de leur végétation commençant à di- minuer sensiblement, on les coupe au pied pour les rajeunir ; les nouvelles pousses se développent avec rapidité et rétablissent bientôt la Noisetterie. En renouvelant cette opération chaque dix ou douze ans, on peut entretenir la plantation pendant environ 100 ans à un degré de vigueur tel qu'elle donne constamment de bons produits. Outre les deux espèces de Noisetiers qui viennent de nous occuper, il en est quel- ques autres que l'on cultive fréquemment pour l'ornement des jardins et des parcs, et dont les principales nous arrêteront quel- ques instants. 3. Noisetier du Levant, Conjlus co- lurna Linn. Celui-ci forme un bel arbre de forme pyramidale, qui atteint 13 et 20 mètres de hauteur. Son écorce est blan- châtre et s'enlève par plaques ; ses branches s'étalent horizontalement ; ses feuilles sont grandes , arrondies-ovales, en cœur à leur base, à découpures et dents aiguës, luisantes à leurs deux faces, plus anguleuses et plus douces au toucher que celles des précédents. Son fruit est petit, arrondi, enveloppé par un involucre charnu, épais, très luisant, qui porte extérieurement quelques points glanduleux, partagé en divisions longues , courbes , rapprochées et déchirées elles- mêmes. Le péricarpe de ce fruit est dur et épais; l'amande de ceux cultivés dans nos climats a peu de saveur; elle doit cependant NOI GG7 être plus savoureuse dans l'Orient, où ces Noisettes sont , dit-on, recherchées. Celte espèce a été portée de Constanlinople dans le xvii'^ siècle ; elle fut d'abord envoyée à Clusius, qui, trompé sans doute par des ren- seignements inexacts, lui donna le nom de Pumilus. Sa culture est très facile; elle ré- siste très bien aux froids auxquels l'expose le climat du nord de la France et de l'An- gleterre. On la multiplie aisément par graines, par marcottes et par greffes; le moyen de propagation le plus employé est la greffe sur le Noisetier Avelinier, Les pro- portions arborescentes de cette espèce per- mettent d'utiliser son bois pour des ouvrages plus importants que pour celui des deux précédents. Dans l'Orient on en fait, assure- t-on , de très bons mâts de chaloupes. 4. Noisetier d'Amérique, Corylus ameri- cana, Walt. Cette espèce, qui habite l'Amé- rique septentrionale, du Canada jusqu'à la Floride, est l'une des plus petites du genre ; elle forme un arbuste très touffu et arrondi, qui atteint rarement deux mètres de hau- teur ; ses feuilles sont en cœur large ; dans nos climats elles tombent au moins un mois avant celles des autres espèces. Son fruit est petit, ovoïde, comprimé ou quelquefois à 3 angles; il est renfermé dans un invo- lucre prolongé au-delà de lui en un limbe plissé, large et inégalement découpé ; sa sur- face extérieure porte beaucoup de poils glanduleux à l'extrémité. Ce fruit est plus petit que celui de nos espèces; on le vend communément sur les marchés des États- Unis ; son amande est un peu sèche, mais elle a un goût fin pour lequel beaucoup de personnes la recherchent. L'espèce se mul- tiplie comme les précédentes. Enfin nous nous bornerons à nommer une autre petite espèce de l'Amérique sep- tentrionale, le Noisetier cornu, Corylus rostrala , Ait., le plus petit du genre , dont le fruit, très peit, occupe le fond d'un in- volucre prolongé en un long tube. Celui-ci est plus difficile à cultiver que les quatre espèces précédentes ; il demande la terre de bruyère. (P. D.) NOISETTE. MOLL. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Bulime. NOISETTE. BOT. PH. — Fruit du Noi- setier. Voy. ce mot. AOISETTL*. BOT. ra. — Genre de la fa- 668 NOI mille des Violariées, tribu des Violées, établi par H. B. Kunlh (m Humb. et Bonpl., Nuv. gen. etsp., V, 383, t. 499). Arbris- seaux grimpants de l'Amérique tropicale. Voij. VIOLARIÉES. — Noiseltia , Mart. et Zuc- car., syn. d'Anchielea^ Aug. Saint Mil. NOISILLE ET IVOISILMEU. bot. pu.— Noms vulgaires de la Noisette et du Noise- tier dans certains cantons du midi de la France. IVOIX. Nux. BOT. PH. — Fruit du Noyer {voy. ce mot). C'est aussi le nom d'une espèce de fruit un peu charnu, unilocuiaire et monosperme. Voy. fiîuit. On a encore donné le nom de Noix aux fruits de certaines plantes appartenant à des genres tout dillerents. Ainsi l'on a appelé : Noix d'acajou, la graine de l'/^)!acardi«OT; Noix d'Arec , la graine de l'Arec ; Noix DE Bancoul , le fruit du Bancou- licr; Noix DES Barbades, celui du Jalropha catharlica ; Noix de Ben, les fruits du Sé.same; Noix DE Bengale, le Myrobolan citron; Noix DE Cocos, les fruits du Cocotier; Noix d'eau, ceux de la Màcre; Noix de Girofle, les fruits du Bavenala ; Noix d'Inde, les Cocos; Noix Isagur, la fève de Saint-Ignace; Noix DE Jauge, variété de Noix ordinaire très grosse ; Noix DE Madagascar , même chose que Noix de Girofle; Noix de Malabar, le fruit du StercuUa Balanças ; Noix DE marais , le fruit de VAnacar- dium; Noix DE MÉDECINE, le Pignon d'Inde; Noix MÉDICINALE, le fruit du Raiulicr; Noix DE Métel , celui du Dalura metel ; Noix DES MOLUQUES et Noix VOMIQUE , la graine du Vomiquier , espèce du genre Strychnos ; j Noix Pacane, le fruit du Pacanier, espèce de Noyer ; Noix Pistache, celui du Pistachier ; Noix DE SERPENT , Ics fruits des Nandhi- robes; Noix DE TERRE OU Teure-Noix, les racines du Dunium bulbocastanum ; Noix VOMIQUE , même chose que Noix des Muluqucs, etc. NOL \OIX DE GALLE, bot. ph. — Voy. GALLE. AOIXDEMER. moll. — Nom vulgaire du Bulla ampuUa. On a aussi appelé Noix FASCiÉE, le Bulla amplustra, et Noix papy- racée ou Musc.\DE, le Bulla physis. *i\OLA. INS. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, famille des Pyraliens, tribu des Botydes, établi par Leach. Dupon- chel , qui adopte ce genre ( Pap. , t. VIII , p. 2 , 264 , pi. 228 , (ig. 3 et 4 ), en décrit 7 espèces, dont la principale est la Nola pal- liolalis Hubn. {Tinea cucullalella Linn. , Fab. , etc.). Les chenilles sont pourvues de quatorze pattes, et se métamorphosent dans une coque papyracée en forme de nacelle. On trouve celte espèce dans toute la France, et principalementaux environs deParis. (L.) *I^iOLA^'A. cot. pu. —Genre unique de la famille des Nolanacées , établi par Linné {Gcn. , n. 193), et dont les principaux ca- ractères sont : Calice campanule, o-parli, persistant. Corolle hypogyne, infundibuli- forme, à limbe plissé, 5-10-lobé. Étamines 5, insérées au tube de la corolle, saillantes. Ovaires nombreux, insérés sur un disque hypogyne charnu, libres, à 1-6 loges uni- ovuices. Style basilaire, simple; stigmate capité. Drupes distincts, charnus, à 1-6 loges monospermes. Graines réniformes, lenticulaires , comprimées. Embryon fili- forme , annulaire, entourant un albumen charnu; cotylédons semi-cylindriques, in- combants; radicule infère. Les Nolana sont des plantes herbacées ou suffrutescentes de l'Amérique méridionale, très semblables aux Convolvulus. Leurs feuilles sont alternes, géminées, entières; les fleurs fixées sur des pédoncules axil- laires. L'espèce principale est la Nolane étalée, N. proslrata Linn. f., et Lamk., à fleurs bleues, solitaires et axillaires. Elle est ori- ginaire du Pérou. (J.) *IVOLA\ACÉES. Nolanaceœ. bot. ph. — Petite famille établie aux dépens des Con- volvulacées, et composée uniquement du genre Nuîana, dont les caractères sont par conséquent ceux de la famille. Voy. no- lana. IVOLIIVA. bot. pu.— Genre de la famille des Mélanthacées , tribu des Vératrées , éta- bli par L.-C. Richard ( ni Michaux FI. Bor. NOM Amer., I, 207). Herbes de l'Amérique bo- réale. Voy. MÉLAKTllACÉES. AOL[\EA, Pers, (Ench. , I, 399). bot. PU. — Syn. de ^oUna , L. C. Rich. *i\OLLETIA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Composées Asléroidées, établi par Cassiiii (iii Dict. se. nal., XXXVII, p. 479). Arbrisseaux de la Mauritanie. Voy. com- posées. *i\OLTEA. coT. PH— Genredela fainille des Rhamnées , tribu des Frangulces, établi par Reichenbach [Consp. n. 3800).Arbuslcs de l'Afrique tropicale. Voy. RiiAMNiir.s. — Eckl. {Msc), syn.de Sclago, Lin. \OWADA {noinas, nomade), ins. — Genre d'Hyménoptères, section des Porte- Aiguillons, famille des' MelliGciens, créé par Fabricius ( Syst. Enlom. , 1775) et adopté par tous les zoologistes. Il présente pour principaux caractères : Antennes fili- formes dans les deux sexes; labre petit, presque demi-circulaire ou en demi ovale; palpes maxillaires de six articles ; corps presque glabre; pieds sans brosses, etc. Ces Insectes, de moyenne taille, sont ornés de couleurs jaunes ou orangées, dis- posées d'une manière élégante ; ils fréquen- tent les fleurs et ne vivent pas en société ; on les voit voltiger dans les lieux secs et sablonneux où les Andrènes déposent leurs œufs; aussi pense-t-on généralement qu'ils détruisent la postérité de ces Hyménoptères, et celle des autres Apiaires solitaires. Ce genre renferme un assez grand nom- bre d'espèces répandues sur presque toutes les parties du monde : toutefois l'Europe en fournit un plus grand nombre. L'espèce la plus connue est la Nomacla miflcontis Fabr. ( Apis ruficornis Linné ), qui se ren- contre communément aux environs de Paris. (E. D.) NOMADIDES. Nomadides. ins. — Divi- sion établie parmi les McUifères. Voy. ce mot. \OMADITES , l'eteniz. ois. — Syno- nyme de Martin (Paslor), Temm. (Z. G.) A'OMADITES. Nomadites. i.ns. -Un des groupes de la famille des Nomadides. Voy. MELUFÈRF.S. *XO.MALUS, Ziegler, Dabi, Cat. ins.— Syn. de (.'ophosus, Dcj. (C.) *i\"OiMArilILA (voa , pâturage; (ie la famille des Proctotrupiens.(E. D.) *i\O.MIl'S (vo^iioç, qui a rapport aux trou- peaux). i.NS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Brachinites, établi par Laporte de Castel- nau {Éludes eiilomologiques , p. 143. h'isl. nal. des An. art., tom. 2, p. 49). Le type, le A^f/rtrcKS, est supposé provenir d'Orient. (G.) *.\OMIL'S (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subtétramères (Tri- mères Apbidiphages de Latreille) créé par Mulsant { Histoire naturelle des Coléoptères G70 NON (la l'iance, 184(>, p. 213). L'aulcur lui donne pour lype le N. cruenlalus M. , espèce qui a élé trouvée aux environs de Berlin. (C.) *AOMOCHLOA ( voj.-n, plumage; ^'o^', licrbe ). BOT. PH. — Genre de la famille des Cy(idracces , Iribu des Rhynchosporées , ctahli par Palisot de Beauvois {ex Lesliboud. Cyperac. ). Plantes de l'Amérique tropicale et des régions chaudes de l'Amérique sep- Icnlriunale. L'aspect du fruit a conduit à la réparti- lion des espèces de ce genre en deux sections, nommées • Nomochloa , Nées : Caryopse inucronulé; Pleuroslachys , Brongn. : Ca- ryo[)se obtus. *i\0\AGRIA. ms —Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, famille des Noctué- liens, tribu des Leucanides, établi par Och- senheimer aux dépens des Noclua de Linné et Fabricius. Il présente pour caractères principaux : Corps allongé ; antennes assez épaisses, crénelées dans les mâles; palpes dépassant le front; thorax lisse, ovalaire; ailes allongées; abdomen long. M. Boisduval (Gen. el index melhod. Eu- rop. Lepid.) rapporte à ce genre 1 i espèces, toutes européennes, et dont les chenilles habitent les eiuiroils marécageux , et vivent cachées dans les tiges des Graminées et des Cypcracées. La principale espèce, Non. Ttjphœ, Ochs. [Soclua Typhœ Hubn., Esp. ; Noclua, arun- dinis, Fab. ), se trouve communément en France et dans le nord de l'Europe. Sa che- nille vit dans l'intérieur des tiges de la Mas- selic. (L.) AOXATELIA. bot, pu. — Genre de la famille des Rubiacées -Cofréacées - Guettar- dées , établi par Aublet (Gaian., I, 182, t. 72). Petits arbrisseaux de la Guiane. Voy. RL'BIACÉES. \0\I0\.^. MOLL.?— Genre proposé par Monifort pour de petites coquilles comprises dans le genre Nonionina. (Dlm.) XOMOMXA. rouAMiN.? —Genre de Fo- ramliiifères ou Rhizopodes, établi par M. Aie. d'Orbigny et faisant partie de sa famille des Nauliloïdes, dans l'ordre des Hélicostègues Il est caractérisé par sa coquille équilatérale, enroulée en spirale dans un même plan et formée de loges simples contiguës, avec une seule ouverture en fente transversale contre IN OR le retour de la spire. L'espèce type, N. um- bilicala, avait été décrite par Soldani sous le nom de Nautilus globulus ; elle se trouva dans la Méditerranée et dans la mer Adria- tique. (Da.) XO.XIVAT, poiss. — Nom donné aus jeunes Poissons du genre Athérine. Voy. ce mot. IV'OIVNEA. BOT. rii. — Genre de la fa- mille des Aspérifûliées , tribu des Anchu- sées, établi par Medicus {Philosoph. bot., I, 31 ). Herbes de l'Europe et de FAsie. Voy. ASPlirilFOLlÉES. AO.M'AREILLE, BOT. PH.— Nom donné à une variété de Pomme. NOPAL. BOT. PH. — Syn. de Cactus. Voy, OPONTIACÉES. NOPALÉES. Nopalcœ, DC. {Théorie élé- vient., 2IG). BOT. PH. — Synonyme d'Opon- liacées, Juss. Voy. ce mot. *\OPS. AHACu. — Genre de Tordre des Aranéidcs, de la tribu des Araignées, établi par M. Mac-Leay, et ainsi caractérisé par ce savant : Yeux au nombre de deux, égaux entre eux , placés sur une ligne transverse, et reculés sur le derrière du céphalothorax; lèvre plus longue que large , arrondie à son extrémité ; mâchoires à côtés parallèles , en- tourant la lèvre, coupées obliquement à leur côté interne; pattes allongées, la qua- trième paire la plus longue, l'antérieure ensuite, la troisième la plus courte. Tels sont les principaux caractères de ce genre remarquable, qui se distingue de tous les autres par les yeux, etsurtout par la manière dont ces organes, qui ne sont qu'au nombre de deux, sont places; il en diffère en- core par la forme de son céphalothorax et de son abiomen ; cependant c'est avec les genres des Dysdera , des Scytodes et des De- ris, que celte ancienne coupe générique a le plus d'affinité. De plus , les Nops se trouvent comme les Araignées qui compo- sent ces genres, c'est-à-dire qu'ils se tien- nent sous les pierres ej. dans les intervalles resserrés , cachés ou obscurs. La seule es- pèce connue est le Nops guanabacoa , Nops guanabocoœ (Mac-Leay, Ann. of nalur. hislory, 1838, t. H, p. 2). C'est dans l'ar- chipel d'Amérique, à Cuba , et dans un lieu nommé Guanabacoa, que cette Aranéide a été rencontrée. (H. L.) A'ORAKTE.l. BOT. PU. — Genre de la NOS famille des Marcgraviacées , élabli par Au- blet (Guiau., I, 554, t. 220). Arbres et ar- brisseaux de la Guiane et du Brésil. Voy. MAnCGnAVIACÉF.S. *AORBAM'S. INS. — Genre d'Hymé- noptères, de la famille des Chnicidiens , créé par M. Walker (Ann. soc. cnt. de Fr., 2' série, t. I, 18i3, et comprenant plu- sieurs cspèfes américaines. (E. D.) *i\OR:\lAl'X. lYorma/ia. crlst. — Lalrcille désigne sous ce nom , dans l'ordre des Iso- podcs , une section de Crustacés qui ren- ferme les Cymolhoadiens et les Sphéro- rnicns. (H. L.) *.\Or.îVA, Wahlenh. [Flor. suec, 561). BOT. m. — Syn. de Calypso, Salisb. !V01\0MIIA (nom propre), cor. ph. — Genre de la famille des Oléacées-Oléinées, élabli par Sladlmann {ex Thoiiars Gen. Madagasc, n. 2i). Arbustes de Madagas- car et de la Mauritanie. Voy. OLÉACÉES. *i\OROPS(vupoi;{., brillant). REPT. -Genre de la famille des Iguaniens, élabli par Wagner pour une espèce de la Guyane. 11 a pour caractères, d'après MM. Dumeril etBi- brou : Peau du dessous du cou formant un pli saillant disposé en une sorte de petit fa- non non dentelé; point de dents palatines, ni de pores fémoraux; quatrième doigt des pieds de derrière plus long que le troisième ; écailles du corps carénées , en partie imbri- quées; celles des flancs beaucoup plus peti- tes que celles du dos et du ventre; queue médiocre, non préhensile, privée décrète, ainsi que le dos. L'espèce type de ce genre est VAnoUs au- rala de Uaudin. (P. G.) *\OROPS. iNFCS.? SYSTOL. — Genre de Rotateurs ou Syslolides, proposé par M.Eh- renberg, qui depuis a changé ce nomencelui de Trioplilhahrms. Il fait partie des Polylro- ques nus de la famille des Hydalinés. (DiJ.) AOUTA, DC. {Sijst., II, 458; Prodr. I, 190). BOT. PU. — Voy. sisvMBRiuM, Linp. \'OUTE\IA, Thouars (Ge>i. Madaaasc). BOT. PII. — Syn. de Torenia, Linn. \OSODE\DRO:V! (vocro;, maladie; S/v- (îpo»j arbre), ins. — Genre de Coléoptères jientamères, famille des Clavicornes, tribu des Byrrhiens , créé par Latreille {Gênera Cruslac., cl Ins., t. II, p. 43), et ainsi ca- ractérisé : Menton entièrement découvert, très grand, en forme de bouclier; antennes NOS G-] terminées brusquement en massue courte, perfoliée, de 3 articles. Le type, le N. fascicu- lare {Sphœridium) deF., espèce de France, se développe, ainsi que sa larve, dans les plaies des vieux ormes et des marronniers d'Inde. Deux autres espèces américaines rentrent dans ce genre. L'une est originaire des Étals-Unis, et l'autre de la Guadeloupe. La larve du N. fascicularc est molle, blan- châtre; son corps est formé d'anneaux ra- boteux , et muni sur les côtés de poils raides ; la tête est écailieuse et armée de deux mâchoires très fortes. L'Insecte se tient constamment dans les plaies des arbres , et se trouve vers le milieu du printemps. (C.) *.\OSODt U:\1A (y:c7c.,-, maladie ; <îi>,^=< , peau). INS. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, formé par Dejean {Catalogue, 3" édit., p. 20"), qui en énumèreo espèces américaines: les N. inœquale, echinotiun, confus'.tm, morbilloswn Dej., et denlaUim Chv. La première est des Etats-Unis, la se- conde de l'île de Cuba, et les trois autres pro- viennent du Mexique. Le Brésil et la Co- lombie ont aussi des représentants de ce genre. Le corps de ces Insectes est dur, presqu'à l'égal de la pierre. Les Nosodenna attaquent les racines des arbres. Solier a adopté ce genre, qu'il comprend dans ses Collaplérides et dans sa tribu des Zophérites {An. Soc. Eut. de Fr., t. X. p. 31 ). (C.) \OSOFIILOEtS (vôcro;, maladie; ' crin). BOT. ph. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Stachydées , établi par Rentham [Labiat., 635). Herbes du Népaul. Voy. I.ABIKKS. KOTOCnL.«;!VA ou mieux IVOTIIO- L.EXA (voOo; , faux; x^*~vx . couverture). BOT. en. — Genre de la famille des Fou- gères, tribu des Polypodiacées , établi par R')b. Rrown {Prodr., 146), et caractérisé principalement par les sporanges, disposés en sores linéaires , marginaux , continus ou interrompus , et voilés par les poils de la fronde; il n'y a pas d'indusic. Les Nolochlœna sont des Fougères à tige herbacée, courte ; à frondes simples, pinnées ou tri-pinnées, hirsulées. Elles croissent en abondance dans les régions tropicales du globe. *\OTOCî-EA, Marsham. ms. — Syno- nyme de Paropsis, Olivier. (C.) *i\OTOCOriA\(voTi'a, humidité; xo'pîuuvo'5,nu). iiEi.M.— Genre de la famille des Némertes ou Dorlases établi par M. Ehrenberg {SymboIcB physicœ ) , et répondant à celui que M. Hu- schke avait établi précédemment (/sis, 1830, p. 681) sous la dénomination fautive de AV lospcrmus. Son caractère consiste dans la présence d'une série curviligne d'ocelles pla- cée transversalement sur la région frontale. (P. G.) *i\OTOMMATA (v«toî, dos ; èfjLp.a , œil) , iNFUs.? svsTOL. — Genre de Systolides ou Rotateurs établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Ilydalinœa faisant partie de son ordre des Polytroques, et caractérisé par un œil situé sur la nuque, par un appendice caudiforme bifurqué, et par l'absence de crochets, de stylets ou de soies raides parmi les cils vibratiles de ses appareils rotatoires. Quant à nous qui n'attachons pas l'impor- tance d'un caractère générique à la position «lu point oculiforme , nous caractérisons le genre Notommalc par la forme, en fu- seau ou en navet, du corps plus ou moins rétréci en avant, au-dessous de l'appareiJ cilié, qui, lui-même, est plus étroit que le corps, et par les mâchoires digilecs ou élar- gies et obtuses, non entièrement protrac- es ; un point ou une tache rouge se trouve dinairerncnt au-dessus des mâchoires, et queue est bifurquée. Les Notommates , près cela, diffèrent surtout des Hydatines r la forme du corps , qui est bien plus ;«lvasé en entonnoir chez ces dernières. Le jUipmbre des espèces de Notommates est assez *^'pnsidérab!c dans les eaux douces; plu- 'jjjjcurs sont assez volumineuses pour être fi^ien visibles à l'œil nu : tel est le N. copeus hr. , long de 3/4 de millimètre, avec des ireillettes ciliées fort longues de chaque côté jC l'appareil cilié, un prolongement en ointe au-dessus de la queue, et un stylet arlant du milieu de chacun des deux flancs. Le N. aurita Ehr. , que Muller avait décrit sous le nom de Vorlicella amita, est carac- térisé par la masseblanche globuleuse sur NOT laquelle est fixé le point rouge oculiforme; sa longueur est de 22 centièmes de milli- mètre; son appareil cilié rotatoire est élargi en forme d'oreillette de chaque côté. Il est commun dans les eaux stagnantes, (Doj.) *i\OTOMÏS (vo'toî, humidité ;;;iv;, rat). MAM. — M. Lcsson {Noitv. tabl.des Mamm., 1842) a créé sous ce nom un genre de Ron- geurs de sa famille des Dipodincœ, et il n'y place qu'une seule espèce propre à la Nou- velle-Hollande, et connue sous la dénomi- nation de Dipus MUchellii CpWbj. (E. D.) NOTOîVECTA (vcï-o; , dos; vyÎxto;, na- géant), ins. — Genre d'Hémiptères hétéro- ptères , division des llydrocorises , famille des Notonecticns , établi par Linné , adopté par tous les entomologistes, et particulière- ment caractérise par les élytres ayant leur partie postérieure membraneuse, et les pat- tes postérieures très longues, à tarses sans crochets. Ces Hémiptères nagent toujours sur le dos, et souvent dans une position inclinée; la tête un peu plus élevée que l'extrémité du corps, quand ils remontent à la surface do l'eau, et la tête plus basse lorsqu'ils restent à la surface ou qu'ils descendent au fond. Ils vivent dans les fossés, les eaux dorman- tes; ils se tiennent habituellement à la sur- face de l'eau, et si l'on s'en approche de trop près ou qu'on trouble l'eau, ils s'enfoncent aussitôt , et ne reparaissent que quelque temps après. Les œufs sont blancs, allon- gés; la femelle les place ordinairement sur les tiges ou les feuilles des plantes aquati- qucs, et ce n'est qu'au printemps qu'ils éclosent; les petites larves se mettent aus- sitôt à nager, et elles ressemblent beaucoup à l'insecte parfait, n'en différant guère quo par l'absence d'ailes. La nymphe n'en dif- fère que par des tuyaux contenant les rudi- ments des ailes placés sur les côtés du corps. Sous leurs divers états de larves , de nym- phes et d'insectes parfaits, les Notonectesse nourrissent de petits insectes ou de petites larves qu'ils saisissent avec les crochets de leurs pattes antérieures: ils sont très voraces. On connaît plusieurs espèces de ce genre propres à presque tous les pays : l'Europe en possède une quinzaine. Le type est le Noto- necla g la uca L\nn,, Scop., Fabr., Latr., qui pique fortement avec sa trompe ; il est gris et noir, avec les élytres verdàtrcs ci les ailes NOT blanches; habite les enviions de Paris, oîi il se trouve assez fréquemment. (E. D.) NOTONECTIDES. Noloneclides. iNS. — Latreille (/?èy. anim., l"édit., 1817) avait désigné sous ce nom une tribu de l'ordre des Hémiptères, section des Hélcroptères, famille des Hydrocorises , et cette division est de- venue pour M. Blanchard l'une des familles de sa tribu des Népiens, à laquelle il donne pour caractères : Tête très grosse ; pattes an- térieures courtes , simples ; les postérieures grandes , aplatic-j^en forme de rames. Notre collaborateur partage les Nolonectides en deux groupes : 1" les Notoxectites ( genres Notonectaet Ploa), et 2" les Coiuxites (genre Corixa). Voy. ces divers mots, (E. D.) \OTO\ECTIE\S. Notoncctii. ins. — M. E. Blanchard (Hist. desanim. art., 1840) indique sous ce nom une famille d'Hémi- ptères hétéropières, comprenant particu- lièrement le genre Nolonccta, et que plus tard ( //(■,, nuit; tzariti , errer), ins. — Genre de Coléoptères bété- romèrcs , famille des Mélasomcs, division des Blapsides, formé par Dejean [Catalogue, 3' édit., p. 209) avec deux Insectes de Tur- comanie, N. carinala et coriacea, qui ont été reconnus depuis se rapporter à la même espèce, et n'être que le mâle et la femelle. Motchoulski {Mémoire de la Soc. imp. dcsnat. do Moscou, 18-i5, tom. XVIl, p. 69 ) désigne deux autres espèces du même pays : les JV. costata Fisch. , et le Dlaps inflataZoubk. (G.) *l\lYCTirETA (vuxTo;, nocturne; -kchtcu, errer ). ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, létramères de Lalreille , fa- mille desLongicornes, tribu des Céramby- cins, formé par Eschscholtz , et qui a pour type la N. Luzonica, espèce originaire des îles Philippines. Dejean fait entrer, mais à tort, cet Insecte dans son genre Hespéro- pbanes. (G.) ■*I\11CTIPITIIECI]S, Spix (vv'Ç, nuit; m'O/ixoç, singe), mam. — Synonyme de Noc- Ihora et iVAolus. Voy. ces mots. (E. D.) *I\1YCT0BATES (vu^, nuit; 6aT„'p , marcheur), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes , tribu des Ténébrioniles, créé par Guérin-Méne- ville (Mag. de Zoologie, 183i, p. Si, pi. 15) et qui a pour tyiie le A^ gigas {Te- ncbiio) de Linné et le tibialia de l'auteur. Y ont été compris depuis les maccimus Gr., sulcalus, niliduhis F., angulatus Er. {Iphi- thinus ) et beaucoup d'autres espèces. Chez ces Insectes le labre est très saillant et ar- rondi ; les antennes grossissent très sensi- NYC 701 blcment vers l'exlrémité, et leurs derniers articles sont comprimés. (C.) *IMYCTOCIIAl\IS(vu$, nuit; x"-''P'^ > »« réjouir), ins. —Genre de Coléoptères pcn- tamères , famille des Malacodcrmes , tribu des Lampyrides,, formé par Dejean {Cata- logue, 3' édit. , p. 115) avec trois espèces américaines : les N. Lacordairei, pennicor- nis De)., cl phyllogasler Dej. Les deux pre- mières sont du Brésil, et la troisième est de Caycnne. (C.) *IVYCTOCLEPTES (vv?, nuit ; x^V-yj; , dissimulé), mam.— M.Temminck (îl/onos^r. de mammalogie,L II, p.40) a décrit sous ce nom un genre de Mammifères rongeurs qui est fort voisin du Zemmi et du Zokon, de l'Europe occidentale et de l'Asie-Mineure , mais qui diffère de l'un et de l'autre en ce qu'il est moins profondément modifié pour la vie aquatique. Cet animal a été indiqué par G. Cuvier sous la dénomination de Spalax ja- vanus. C'est aussi le Mus sumalrensis de Ruffles, et le type du genre Uhizomys de M. J.-E. Gray. Nous en avons donné la des- cription et une figure dans la partie zoolo- gique du Voyage de la Bonite; M. Tem- minck l'appelle Nyctocleple Dekan , il est originaire de la presqu'île malaise. On le trouve dans les plantations de Bambous : il est nocturne et fouisseur. Ses proportions sont robustes; sa queue moins longue que le corps; ses ongles propres à fouiller le sol ; sa tête moins aplatie que celle du Spa- lax ; ses yeux petits, mais néanmoins fort visibles, et ses oreilles assez petites. C'est de tous les Rats-ïaupes de l'ancien monde l'espèce la moins modifiée pour la vie sou- terraine; sa taille égale presque celle d'un Lapin de garenne. (P. G.) *I\1YCT0PÈTES ( vû$ , de nuit; Tra^s'a , errer), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Mélasomes , tribu des Té- nébrioniles, créé par Guérin - Méneville ( Voyage de la Coquille , Zoologie, pag. 97, pi. 4, fig. 7) et qui se compose de trois es- pèces du Chili. Le type, le N. tenclrioides dQ l'auteur, vient de la Conception. (C.) *IVYCTOPIIAI\ES, Dejean. ins.— Syno- nyme de Aspisoma de Laporte. (C.) MYCTOPHILLS (vvÇ, nuit; cptÀo; , qui aime), mam. — Leach a décrit sous ce nom gé- nérique , dans les Transactions de la Société Unnéeirne de Londres, un genre de Chéiroplc- 702 NYM res sur Icque! M. Temminck a donné depuis lors (Mon. demam., t. II, p. 46) des détails plus circonstanciés. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce , qui provient d'une région encore inconnue de l'Océanie, il appailietit au mcmegroupeque lesNyclèrcs et les Rliinoloplies. Voici ses caractères : Une paire d'incisives supérieures et deux inférieures, les supérieures caniiiiformes ; une paire de canines et quatre de molaires à chaque mâchoire; oreilles très grandes, réunies sur le front, et pourvues d'un Ira- gus lancéolé ; une membrane nasale. liYciop}in.EDV.GEon'Ko\,NyctophilusGeof- froyi Lcacli {loc. cit.), Temm. {Monogr., t. II, p. 47, pi. 34), la seule espèce connue. Elle est moins forte que la Pipistrelle d'Eu- rope ; son oreillon égale en longueur la moi- tié de l'oreille; son museau est pointu , et elle présente sur le nez deux petites feuilles dont la postérieure est la plus élevée. I.c corjis et la queue sont longs de 2 pouces 8 lignes. (P. G.) '*A!YCTOPORIS (vvj, nuit; Tiupsoj, s'en- durcir). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, créé par Eschscholtz [Zoologischer atlas, t. IV, p. 1 1, lab. 18 , flg. 4), adopté parDejean [Catalogue, 3' édit., p. 203) et par Manncrheim (Z?e(7j"ffg'e sur Kœferfn., 1843, p. 91). Deux espèces font partie de ce genre : les N. cristata et œquicoUis Esch. ; elles sont originaires de Californie. (G.) MCTORi\'IS', Nitzsch. ois. —Syn.de Nyclibms , Vieil I. *i\YCTOZOILUS (vvÇ , de nuit), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Nyctélites, établi par Guérin-Méneville {Magasin zoologique , 1834 ; Matériaux pour une classification des Mélasomes , pi. 104), avec une espèce de la Nouvelle-Hollande, le iV. obesus Gn. {reiicu- latus Dej.). (C.) IVYLAA'DTIA, Dumort. ( Faf7J!l/. 23). DOT. PII. — Syn. de Mundia , Kunth. MI.GAU. MAM. ~ Syn. de Nil-Gault. KYMPIIACÉES. MOU..— Famille de Mol- lusques conchifères dimyaires, établie par Lamarck pour un certain nombre de genres inicrmédiaircs entre les Solens et les Con- ques et caractérisés par la coquille souvent un peu bâillanteaveclesnymphes saillantes, le ligament extérieur çt une ou deux dents INYM cardinales au plus sur la même valve; il les divisait eu Nymphacées solénaires et Nym- phacées tellinaires; mais une observation plus complète de ces Mollusques a conduit M, Deshayes à distribuer autrement les mêmes genres. Voy. mollusques. (Duj.) IVYMPII.'EA. roT. pu.— V'ot/. nénupuar, NYairirCACÉLS. Nymphœaccœ. bot, PII. — A.-L. de Jussieu comprenait les deux genres A't/mp/iœa et Nelumhium dans sa fa- mille hétérogène des Ilydrocharides qu'il plaçait à l'extrémité des Monocotylédons ; cependant dans une de ces remarques qu'il jetait souvent à la suite des genres et qui révèlent pour la plupart ce sentiment exquis des affinités qui le distinguait, ila indique l'analogie qui lui semblait exister entre ces genres elles Pavots. Plusieurs années après, Salisbury {Descript. of the naiural order of Nymphœa, in Konig Ann. of Dot. II, pag. G9-7G) retira ces deux genres des Ilydro- charides de Jussieu pour en former la famille des Nymphœacées que De Candolle et après lui, tous les botanistes adoptèrent, et qu'ils s'accordèrent généralement à placer parmi les Dicotylédones polypétales, à élamines hypo- gynes, à côté des Papavéracées, conformé- ment à l'idée émise primitivemeiit par l'im- mortel auteur du Gênera. Dans ces dernières années, cette petite famille a été encore res- treinte, le genre Nelnmbium en ayant été ex- trait pour devenir le type de la famille des Nélunibonées, et, par là, elle s'est trouvée réduite à la circonscription avec laquelle nous l'envisageons ici. La famille des Nymphœacées se compose de plantes aquatiquesqui sefixent à la terre par un rhizome épais et féculent, tantôt globuleux ou pyriforme, tantôt allongé et horizontal. Leurs feuilles ontun long pétiole qui les élève à lasurface des eaux; leur lame est grande, arrondie ou ovale, en cœur à sa base ou peltée, entière ou légèrement dentée; elles sont dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont régulières, grandes et très belles , bleues , blanches , rouges ou jaunes; il en est parmi elles que leur grandeur et leur beauté placent au nombre des merveilles du règne végétal, comme celles des Nelum- bium, surtout du Victoria. Elles présentent les caractères suivants : Calice à 4-5, très rarement 6 sépales libres ou soudés infé- ricurement en tubecourt, adhérent; disque NYIM charnu, uicéolé, recouvrant les ovaiics, laiilôt dislincl du calice et portaiU à diverses hauteurs les pétales et les étaniines, tantôt adiiércntau calice dont il réunit inférieurff- nicnt les sépales en tube et portant à son ex- trémité la corolle et les étamines; corolle à pétales nombreux , disposés sur deux ou plu- sieurs rangs, dont les intérieurs passent peu à peu à la forme des étamines , très rarement (/^îarc/a!/fl) soudés en une corolle gamopé- tale; étamines nombreuses, en plusieurs sé- ries, les extérieures à grand filet pélaloïdc et anthères rudimentaires , les intérieures à filet d'autant moindre que l'anthère prend I>liis de développement; pistil formé de nom- breux carpelles verlicillés et réunis, d'après la majorité des botanistes , en un seul corps par un disque très développé, adhérent à la surface externe de leur portion ovarienne; il en résulte l'apparence d'un ovaire mulii- loculaire, renfermant un grand nombre d'ovules anatropes insérés sur les cloisons; stigmate pelté, rayonné , sessileou porté sur un style court, persistant. Le fruit est re- couvert d'une couche charnue formée par le disque épaissi; ses loges sont remplies de pulpe dans laquelle sont plongées les grai- nes ; il est muliiloculaire cl s'ouvre d'or- dinaire irrégulièrement en se décomposant. Graines nombreuses , à tégument externe dur, à tégument interne membraneux , re- marquables par la présence do deux albu- mens farineux, dont l'externe, qui est beau- coup plus volumineux, a été formé par le lissu du nuceilc de l'ovule , et se montre creusé dans le sens de son axe d'une cavité j en canal , dont l'interne, situé vers le mi- ; cropyle, à la base du premier, est beaucoup ! moins volumineux, s'est formé dans l'inlé- ' rieur du sac embryonnaire, et enveloppe l'embryon qui est très petit, à deux cotylé- dons courts et épais. Les Nymphœacées sont disséminées dans les eaux douces tranquilles ou faiblement courantes de presque toutes les contrées in- tertropicales et tempérées boréales. Les seules parmi elles qui aient pour l'homme un in- térêt direct, sont les Nénuphars, les Né- lumbos (roy. ces mots), et le Victoriaregia, plante admirable de l'Amérique méridio- i]Ole, dont les graines sont comestibles. Voici le tableau des divisioDS et des genres de Nymphœacées. NYIM 7()3 Tribti l. — FuRYAtÉr.s. Tube du calice adhérent à l'ovaire; pé- tales distincts. Eurî/aîe, Salisb. {Anneslea Anùr.); VklO' ria, Lindl. Tribu II. — Nl'piiarinées. Calice libre; pétales distincts. Nymphœa, Neck. ( Castalia, Salisb.; Leu- comjmphœa, Boerh.); Nuphar, Smith {Nytn ■ phœa, Boerh. ; Nymphosanthus, Rich. ; Né- nuphar, Hayn. ). Tribu III. — Babclayées. Calice libre; corolle gamopétale, insérée à l'extrémité du disque. Darclaya, Wall. (P. D.) IV'VÎ\IPIL\LE. Nymphalis. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Nymphalides. Depuis l'établissement de ce genre par Linné qui, dans son Syslema nalurœ , y comprenait une partie de la qua- trième division du genro des Papillons, ce genre a été démembré successivement par tous les auteurs qui l'ont suivi. GeollVoy, Dcgéer, Fabricius, Latreille, Boisduval, etc., dans leurs ouvrages respectifs, y ont éta- bli plusieurs coupes , adoptées généralement comme genres distincts (Limenitis, Neplis, l'repona , Apalura, etc. ). Duponchel , dans son Catalogue des Lépidoptères d'Europe , ca- ractérise ainsi le genre Nymphale : Antennes de la longueur du corps et se formant in- sensiblement en une massue fusiforme. Pal- pes courts, dépassante peine le front, velus, arqués, convergents par le haut et dont le dernier article, très petit, se perd dans les poils du précédent. Tête plus étroite que le corselet. Celui-ci assez robuste et presque aussi long que l'abdomen. Ailes très amples; les supérieures légèrement sinuécs et les in- férieures denticulées. Les Chenilles ont la partie supérieure de la tête bifurquée et le corps couvert de tu- bercules de diverses formes, hérissés de poils terminés en massue. Les chrysalides, ovoï- des , ont la tête biGde et une bosse arrondie sur le milieu du dos. La principale espèce de ce genre , le Nym- phale DU PEUPLIER , Nymphalis popuH Latr., God., Fabr., vulgairement Grand Sylvain , se trouve dans les régions australes et bo- réales de l'Europe, dans les forets de haute 704 mu fulaie où abonde le Tremble, sur lequel vit sa tlieiiille. Ce Papillon a 5 à G cculiiiièlrcs d'envergure. Les ailes anldrieurcs sont un peu échancrées, les inférieures festonnées; les quatre ailes sont d'un brun noirâlreglacé de verdâtrc; les antérieures ont au sommet une ligne de trois petites taches blanches, une sur le disque, composées de six points disposés en zig zag , et une autre plus près de la base, oblongue , n'atteignant pas la seconde nervure de la cellule discoïdale ; près du sommet et du bord externe est un espace rouge, les ailes inférieures ont une bande étroite, grisâtre, transverse; le bord des ai- les a deux lignes noires et une rangée de lu- nules noires qui , aux ailes inférieures , sont surmontées de lunules fauves; les intervalles des lignes noires sont glacés de verdâtre, et la frange est blanche dans chaque feston. En dessus, les quatre ailes sont d'un fauve rougeâtre; les antérieures ont les taches blanches de dessus bordées denoird'un côté, une tache verdâtre à la base et une grande place noire au bord interne; le bord externe est verdâtre avec les deux lignes noires du dessus ; lesailes inférieures ontla bande ver- dâtre transverse du dessus , et tout le bord interne verdâtre, ainsi que le bord externe, avec des traces des taches noires du dessus. Le corps, noir en dessus, est verdâtre en dessous. La chenille est verte , avec une raie blan- che au-dessus des pattes, et une partie du dos brune. La chrysalide est jaunâtre , par- semé de points bruns. Voy. l'article nvm- PHALiDES par les détails relatifs aux mœurs de ces Insectes. (L.) JMl'MPIIALIDES. Nymphalides. ins. — Tribu de l'ordre des Lépidoptères diurnes , caractérisée de la manière suivante par Du- ponchel {Calai, des Lépid. d'Eur.) : Massue des antennes allongée , peu épaisse et se con- fondant insensiblement avec la tige. Tète généralement plus étroite que le corselet. Yeux glabres et bordés inférieurement d'une paupière blanche; ailes inférieures ayant la cellule discoïdale ouverte et le bord interne plus ou moins profondément creusé en gout- tière pour recevoir l'abdomen , qu'elles ca- chent entièrement dans l'état de repos. Les Chenilles ont la peau chagrinée, tan- tôt avec des épines ou des tubercules épi- jicux sur le dos, tantôt avec la lête épineuse NYIM seulement. Les Chrysalides, plus ou moins carénées, portent généralement sur le dos tine protubérance déjuimée latéralement; quehiiies unes sont ornées de taches mé- talliques. Cette tribu, qui correspond au groupe des Nymphalites établi par M. Blanchard {Hist. des /iis.,édit. Didot), comprend les genres: Cyrcslis, Ho'isd.; Mcgalura, Blanch.; ridoma, Bianch.; Phyltophasis, Blanch.; Paphia, Boisd. ; Romaleosoma, Blanch.; Godarlia, Luc; Alerica, Boisd.; Cala- gramma, BoUd. ; Neplis , Fabr.; Limenilis, Fabr.; Diadema , Boisd.; Nyniphale , Latr. (Prepoiia, Ilclerochroa, etc., Boisd.; Apa- iura); Charaxes , Boisd.; .^(jam/Zios, Boisd. La tribu desNymphalides est l'unedes plus belles de tout l'ordre des Lépidoptères. Les bois des environs de Paris en nourrissent quelques espèces ornées des couleurs les plus brillantes et les plus variées. Ce sont des Papillons de haut vol ; leurs ailes , fortes et épaisses, leur permettent aisément de voler en planant dans les allées. Ils se posent quel- quefois sur la terre quand elle est humide et souvent sur les fientes des bestiaux. Ils sem- blent aussi rechercher les matières en fer- mentation , comme l'urine, le vin , les pom- mes pourries, etc. On a même profité de cette circonstance pour s'en emparer, ce qui est assez difficile, car les Nymphales sont très farouches, et dès qu'on les elTraie, ils s'élèvent au-dessus du sommet des arbres. Les chenilles vivent principalement sur les Saules, les Peupliers, les Trembles, et s'at- taquent aux feuilles situées à l'extrémité de ces arbres , ce qui en rend encore la posses- sion pins difficile. (L.) IVIMPIIALÏTES. Nymphalites. ins. — Voy. NYMPHALIDES. IVYMPHA\THIJS, Lour. (F/or. cochinch. 6G3). EOT. m.— Syn. dePhyllanlhus, Linn, IMYMPIIE. INS. — État particulier des Insectes pendant leurs métamorphoses, et qui est intermédiaire à l'état de larve et à celui d'Insecte parfait. Voy. insectes. NVMPHÉACÉES. BOT. PH. — Voy. nym- PH.EACÉES. IMYMPIIEAIVTIIE , Reichenb. {Flor. excurs. 420, in not.). bot. ph. — Foy. vil- LARsiA, Vent. NYMPHES (vy^ Campai! ulaires par exemple , comme les Cladonènies , les Sthéiiyos et beaucoup d'autres qui apj)artien- neiit aussi à la famille des OcéaiiiJes, et qu'on a vus naître par gemmation sur des Polypes, En outre de ces genres, il faut in- scrire également, parmi les Océanides, les genres Conis et Circé , que M. Brandt a établis pour des Méduses observées par Mer- tens. M. Lesson a compris diiïéremment la dis- tribulion des Méduses , et son groupe des Océanides ou Méduses vraies ne correspond nullement à la famille établie par Esch- schoitz. En effet, ce sont seulement des Mé- duses à bouche centrale et arrondie, sans pro- longement proboscidiforme , ayant toujours le bord de l'ombrelle garni de tenlacules. M. Lesson en fait trois tribus ; 1" les Tha- lassanlhées, comprenant les genres Pégasie, Fovéolie, Cunine, Égine et .Egiiiopsis, qui sont des Équorides d'EschschoIlz ; 2" les Équoridées, comprenant les genres Équorée et Polyxène, qui sont aussi des Équorides d'EschschoIlz ; 3o une troisième tribu, celle des Océanidées, se compose des genres Sto- mobrachiote, Mésonème, Océanie etPalèrc, dont un seul appartient à la famille des Océanides d'EschschoIlz. Les autres genres de OCE celui ri sont icpnrlis par M. Lesson dans ses tribus des Maisupiales cl des Nucléifères, et dans le groupe des Méduses agaricines ou proboscidées. (Duj.) OCi':A!VIE. Oceaniii{nom mythologique). ACAL.- Genre de Méduses établi parPoron et Lesucur dans la première section, celle des Monoslonics , de leur division des Méduses gastriques. Leurs Océanies ont un pédon- cule , des bras simples et des tentacules; elles ont quatre ovaires allongés , qui, de la base de l'cslnmac, descendent vers le rebord de l'ombrelle , en adhérant à sa face infé- rieure. Lamarck n'admit pas ce genre, et en confondit les espèces avec ses Dianées. Cu- vier , de son côte, le réunit à scsCyanécs; mais Eschscholiz l'a rétabli en le caractéri- sant autrement, et en le prenant pour type de sa famille des Océanides. Cet auteur lui assigne une ombrelle convexe en dessus, très concavcen dessous, bordée de tentaculessim- ples, nombreux, à chacun desquels se ren- dent intérieurement des canaux très étroits, simples, parlant de l'estomac, qui est petit, et s'ouvre par une bouche en entonnoir al- longé et pourvue de petits lobes au bord. Mais d'après ces caractères , Eschscholtz a été conduit à réunir aux vraies Océanies les Carybdées , et peut-être aussi quelques au- tres genres qu'on devra distinguer. Une es- pèce d'Occanie ( 0. Bhuncnhac'nii) phospho- rescente, de la mer Noire, décrite, en 183i, par Ralhke, a même été prise par M. Brandi pour type d'un nouveau genre Ralhlcia. Beaucoup d'Océanies sont très petites et presque microscopiques ; plusieurs sont en même temps phosphorescentes; les plus grandes espèces ont l'ombrelle large de 2 à 3 centimètres. (Duj.) OCÉAME. Oceanus. moll. — Genre pro- posé par Monlfort pour une simple variété du Nautile flambé. *OCEA\ITi:S. OIS. I Genre établi par Keyserling et Blasius sur le Procellaria Wilsonii. Voy. pétrel. (Z. G.) OCEAIVUS. cuusT. — Voy. océan. OCEANUS. MOLL. — Voy. ocÉANin:. OCELLARIA {ocellus, diminutif d'o- culus , œil). POLYP. — Genre de Polypiers fossiles imparfaitement connu , classé par Lamarck dans la section des Polypiers à ré- seau , et par Lamouroux dans la famille des Milléporées, mais paraissant plutôt appar- OCH tenir à la classe des Spongiaires. Lamarck les décrit comme des Polypiers pierreux, aplatis en membranes, diversement con- tournés, presque infundibuliformes , à su- perficie arénacée, ayant sur les deux faces des pores disposés en quinconce et dont le centre est élevé en un axe solide. M. Dcs- longchamps a reconnu que ces caractères at- tribués au Polypier apparliennent plutôt à la gangue qui s'est moulée dans ses trous ou oscules, et que le tissu des Occllaires n'est point comiiacte, mais finement lacuneux, ce qui fait paraître comme étoilée la circonfé- rence des trous. L'espèce type de ce genre ( 0. nuda) a été trouvée dans le terrain cré- tacé, au sommet du Mont-Perdu ; une autre ( 0. inclusa) se trouve en Artois dans un terrain de même âge : elle est comme ren- fermée dans un étui siliceux. (Duj.) OCELLE. OceJius. zool. — On donne ce nom à de petites taches arrondies dont le centre est d'une autre couleur que la cir- conférence, ce qui leur donne quelque res- semblance avec la prunelle de l'œil. Latreillo donne aussi ce nom aux yeux des Insectes. l'oy. INSECTES. OCELLIJLARU, Meyer (Flccht., 327). i!OT. CR. — Syn. de Trypelhelium, Spreng. OCELOT. MAM. — Espèce du genre Chat. l'oy. ce mot. (E. D.) OCnANOPAPPUS, Endl. (Gen. plant., p. 472, n. 2868). bot. ph. — Voy. tricho- 1.CP1S, DC. *OCnETOPIHLA (Jx=-°%-, ruisseau; yi'Àor, qui aime), pot. pu. — Genre de la fa- mille des Rhamnées, tribu des Coliéliées , établi par Pœppig ( M^c. ). ^ibrisseau.K des Andes du Chili, \'oij. rhamnées. *OCnETORnYCIILS, Meyen. ois. — Synonyme d'Upucerlhia , D'Orb. et Lafr. Vny. ce mot. (Z. G.) OCnL\A. INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermcs , tribu des Ptiniores, formé par Ziéglcr, et adopté par Ilope ( Coleoptcrisl's mannal , t. lit, 1810, pag. 147) et par Dejcau {Catalogue, t. III, pag. 129). Cinq espè- ces rentrent dans ce genre : 0. sanguinicol- lis Ziégl., Guér., Hederœ Gr., Carpinillsl., cxarata et vestila Dej. Les deux premières se trouvent aux environs de Paris , la troi- sième est d'Allemagne, la quatrième des Ktats Unis, et la cinquième de l'ilc Maurice. 712 OCFI Le lype cilë pnr les auteurs anglais est le Crioceris ptinoides de Marsham. (C.) *OCnLADILS (ôxiaiîc'a; , qui Héchit les genoux). INS. — Genre de Coléoptères létra- rnères , famille des Curculionides gonatocc- rcs , division des Aposlasimérides-Crypto- rhynchides, créé par Schœnherr ( Dispositio mclhodica , p. 317; Gen. et sp. Curculion. syn., t. IV, p. G96; VIII, p. 2, 121). 15 espèces sont rapportées à ce genre: 14 sont propres à l'Afrique australe, et une est originaire d'Arabie; cette dernière, type du genre, est l'O. salicorniœ d'Olivier. Schœn- Iicrr a établi, dans ce genre, deux divisions, caractérisées par un corselet subconique ou subglobulcux. Dans la première rentre l'O. peiiusiis, et dans la seconde l'O. sulcipesde l'auteur. (C.) OCIINA (ô'xv/j, nom du Poirier chez les Grecs), bot, pu. — Genre de la famille des Ochnacées proprement dites, établi par Schreber (Gen., n. 354), et dont les princi- paux caractères sont : Calice coloré, à 5 fo- lioles imbriquées, décidues. Corolle à 5- 10 pétales hypogynes, un peu plus grands que le calice, oblongs, étalés. Étamines rombreuses, plus courtes que les pétales ; filets filiformes; anthères introrses, 2-locu- laires. Ovaire très déprimé, à 3, 5 ou 10 di- visions formant autant de loges uni-ovulées; style simple inférieurement , inséré au dis- que et divisé à son sommet en 5 ou 10 la- nières siigmatifères. Baies 5-10, ou moins nombreuses par avortement de quelques unes, quelquefois solitaires, portées sur le disque qui s'est accru , uniloculaires et monospermes. Les Ochna sont des arbres ou des arbris- seaux à feuilles alternes, décidues, simples, dentées en scie ou , rarement, très entières, munies à leur base de deux stipules, à fleurs bleues, disposées en graiipcs , et fixées sur des pédoncules articulés au milieu ou un peu au-dessus de la base. Ce genre comprend onze espèces, dont quatre croissent dans l'Inde, trois au cap de Bonne-Espérance et à Sierra-Leone, deux à Madagascar, une à l'île Maurice, et une en Arabie. (J.) OCUMACÉES. Ochnaceœ. bot. ph.— Fa- mille de plantes dicotylédonées,polypétales, hypogynes , ainsi caractérisée : Calice com- posé de cinq folioles, souvent colorées, lou- OCTI jours imbriquées dans la prédoraison. Pé- tales plus longs, en nombre égal, rarement double et alternant alors par paires. Éta- mines en nombre double des pétales ou multiple plus élevé, toutes fertiles, à an- thères dressées, et dont les deux loges s'ou- vrent par une fente longitudinale , souvent incomplète et fermée en bas, quelquefois réduite à un port apicilaire. Pistil composé d'ovaires en nombre égal aux pétales, ver- ticillés sur un disque saillant au milieu du- quel s'élève un style unique et commun, simple ou divisé en autant de stigmates à son sommet, qui prend en conséquence le nom de gynobase; dans chaque ovaire, un ovule ascendant de la base de la loge. Ils deviennent autant de drupes ou de carpelles bacciformes , chacun rempli par une graine à lest membraneux , sous lequel se trouve immédiatement l'embryon droit, à cotylé- dons épais et charnus, à radicule très courte et infère. Les espèces sont des arbres ou ar- brisseaux des régions tropicales tant de l'an- cien que du nouveau continent. Leurs feuilles sont alternes, simples, très entières ou den- tées, le plus ordinairement coriaces et lui- santes, et striées par des nervures parallèles et rapprochées , munies à la base de leur court pétiole de stipules libres et caduques, ou soudées en une seule axillaire et persis- tante; leurs fleurs jaunes, disposées en grappes ou en corymbes, plus rarement so- litaires , portées chacune sur un pédicelie articulé à la base ou au milieu. Leur suc aqueux est, en général , très amer et quel- quefois employé comme tel. Les caractères, tels que nous les avons tracés, s'appliquent aux Ochnacées proprement dites, c'est-à- dire aux genres Gomphia, Scbreb. {Jabota- pita, Plum. — Ouratea, Aubl. — Coreia, Vellos. — Philomeda, Norh. — Cittorhyn- cus, W.) et Ochna, Schreb. {Diporidium , Pet. -Th.). On admet généralement une autre tribu , celle des Castélées , distincte par le nombre quaternaire des parties, le style ter- minal et non gynobasique, et par suite les ovules suspendus au lieu de monter, enfin par la présence d'un périsperme autour de l'embryon dont les cotylédons se compri- ment alors en lames foliacées. Par tous ces caractères, leCas?e/a,Turp., nous paraît de- voir se rapprocher bien plus des Zanthoxy- lées , auxquelles il s'associe de plus par ses oc II fleurs unîsexuelles. Quant à VElvasia, DC, où l'on n'en a constaté qu'une partie, il fcsle à la suite des Ochnacécs, rattaché par une curieuse monstruosité des fleurs d'un Comphia, que M. deSaint-Ililaire a décrites, et dans lesquelles le style était devenu de gynobasique terminal. Deux autres genres, le TFa//cera, Schreb. {Meesia, Gœrtn. ) et VEnlhemis, Jack., sont encore classes auprès des Ochnaeces , quoi- que, par quelques uns de leurs caractères, ils ne s'associent pas entièrement avec ceux de cette famille. (Ad. J.) OCîIODEUS ih°;, qui porte; éSov;, dent). INS. — Genre de Coléoptères pcnta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabcides arénicoles, formé par Mégerle , et adopté par Dejean , Serville, Lalreille et Mulsant. Ce dernier auteur {Histoire nalu- reUe des Lamellicornes de France, 1842, p. 341 ) le comprend dans sa troisième fa- mille, les Trogides. Le type, seule espèce du genre, VO. chrysomelinus (Melolonihn) ôe l'abc, n'a été trouvé encore, et rarement, que dans le midi de la France et en Autri- che. (C.) OCIIODOIV'E. MAM. — Syn. à'Ogoton. OCIIOPODIUM , Pagel {inLinnœa, XII, 81). BOT. PU. — Voy. JiSCiiYNOMiîNE, Linu. OCIIRADEÎVIJS ( ti'xpa , ocre ; k^n-j , glande), bot. pu. — Genre delà famille des Hésédacées, établi par Delile {Flor. œgypt., lu, t. 31). Arbrisseaux d'Egypte. Voy. m- SICDACÉRS. *OCIIRALEA (ùxP«^ °î. de couleur d'o- cre). INS. — Genre de Coléoptères subpenta- mèrcs, tétramères de Lalreille, famille des Cycliques, tribu des Galérucites, créé par iious,ctadoptéparDejean(Cafa/og'i/e, 3^éd., p. 399). Deux espèces seulement font par- tie de ce genre : lesO. flava{Galeruca) d'Ol., et melanophlhalma Dej, La première est ori- ginaire des Indes orientales; on ignore la patrie de la seconde, (C.) * OCURAIVTHACÉES. Ochranlhaceœ. EOT.PH.— LegenreOc/ira)!«/ie,queM.Lindley a fait connaître, se rapproche par la plupart de ses caractères des Hypéricinées , dont il dirrère par ses étamines définies au nombre de 5 , ses feuilles stipulées et dentées. L'au- teur pense donc qu'il pourra devenir le type d'une famille particulière à laquelle il don- nerait son nom ; mais auparavant il faudrait T. vnr. OCII 713 qu'il frtloomplétcmcnt connu, et ni son fruit ni sa graine, qui doivent fournir pour la classification des documents si nécessaires, ne le sont nullement encore. (An. J.) *OCIEr,ANTEIE (tïxp«, ocre; «vÛo;, fleur). BOT. PII. — Genre type et unique de la fa- mille des Ochranthacées, établi par Lindley (m Dot. reg., 1819). Arbrisseaux de la Chine. Voy. ocuuantiiacées. OCIÎRE. MIN. — Voy. OCRE. OCIIROCARPLS , Dupelit-Thouars {Nov. gen. Madag., n. 50). bot. pu. — Syn. de Tovomita, Aubl. OCIIROÎTE. MIN. — Syn. de Ccrite. OCIÏROmA (ti'xpo);j.« , pâleur ). bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacécs (tribu incertaine), établi par Swartz ( ifi Ad. Ilolm., 1792, p. 148, t. 6). Arbres des Antilles. Voy. steucumacêes. *OCSIROMYIA (ti'xp", jaunâtre; pvra, mouche). INS. — Genre de l'ordre des Dip- tères bracbocères , famille des Atliéricèrcs, tribu des Muscides, établi par M. Macquart {Diptères, Suites à Buffon, t. II, p. 248), qui en décrit quatre espèces : Ochrom. je- juna, du Bengale et de la Nouvelle-Hol- lande; Ochrom. abdominalis , de l'île de Timor; Ochrom. punctata , des Antilles; Ochrom. hyalipennis , de la Nouvelle-Hol- lande. (L.) OCHROSANTHUS , Don. {Syst., III, 724). bot. PII. — Voy. goodenia, Smith. OCIIROSIA ( (ixpo? , ocre ). bot. ph. — Genre de la famille des Apocynées-Ophioxy- lées , établi par Jussieu {Gen., 145). Ar- bustes de l'île Bourbon et de la Nouvelle- Calédonie. Voy. APOCYNÉES. OCnROWXUaï, Sehrcb. {Gen.,n. 508). BOT. PH. — Voy. ZANTH0XVL0N, Kunth. OCIITERA (ôxO/zp-:?, tuberculeux). INS.— Genrcde l'ordre des Diptères brachocères, fa- mille des Athéricères , tribu des Muscides, établi parLatreille {Fam. nat.), et générale- ment adopté. M. Macquart {Dipt., Suites à Buff., t. II, p. 518) lecaractériscainsi: Corps nu ; palpes élargis, saillants ; labre large, sail- lant; face proéminente, nue, à deux lignes élevées; front concave, nu; antennes cou- chées; yeux saillants; abdomen ovale, dé- primé; pieds antérieurs : hanches assez épaisses et allongées; cuisses très épaisses, épineuses en dessous ; jambes arquées, ter- minées par une pointe; premier article des 90 714 OCH tarses postérieurs un peu renflé. Ailes à pre- mière cellule postérieure rétrécie à rextré- mité; deuxième nervure transversale obli- que. Les Ochtera sont remarquables par le renflement dos cuisses antérieures, qui for- ment, avec les jambes, des serres très fortes, qui semblent indiquer des habitudes carnas- sières. Il paraît cependant, d'après les ob- servations de M. Robineau-Desvoidy, que CCS Insectes se servent de ces organes pour recueillir sur les feuilles les petites gouttes d'eau qui s'y trouvent; pour cela, ils rap- prochent les deux cuisses en forme de godet, et à portée de la trompe. Néanmoins, les petites épines dont les cuisses sont armées, la courbure des jambes et la pointe qui le^ termine, et qui font des pieds antérieurs une sorte de pince, semblent assigner en- core à ces organes une autre destination. Ce genre renferme deux espèces : Ocht. vnanlis Latr., Meig. {Ocht. manicala Phall., Tephrilis id. Fab.), d'Europe, et Ocht. e»i- pidiformis Say, du pays des Illinois. Ces Insectes se trouvent sur les plantes aquatiques, au mois d'août et de septem- bre. (L.) OCHTnEBIL'S (?x6^, rivage; 6îo(o, je ■vis). iNs. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Palpicornes , proposé par Leach, et adopté par Dejean, Latreille, Ste- phens et Mulsant. Ce dernier auteur {His- toire natur. des Coléopt. de France , Pa'pi- cornes , 1844, p. 51) a fait entrer ce genre dans le groupe de ses Géopbiies, et dans la fa- mille de ses Hélophoriens. Onze espèces habi- tent en France, et le nombre de celles de ce g. connues en Europe peut bien s'élever aune lingtaine. Nous citerons parmi les espèces de notre pays les 0. marinus Pk., pygmœus F., exsculplus, gibbosus, bicolor, foveolatus Gr., et marginipallens Lat. La seule espèce exotique connue est propre à l'Egypte. (C.) *OCHTHEIVOMUS {ox^n, rivage ; vouo';, Labitation). ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Trachélides , tribu des Anthicides, formé par T)eiean{Catalogue, y édit., p. 239) qui en mentionne 3 espèces, toutes originaires d'Espagne : les 0. punc- tatus , elongatus et angustalus Dej. La der- nière se trouve aussi en Dalmatie. (C.) OCHTHEPHILUM , Stephens. ins. — Syn. de Cryplobium , Mann., Erichs. (C.) OCR *OCHTHIPHILA ( i'/Oy, , montagne; H. — Voy. ociML'M, Linn., ou plutôt basilic. OCIMOÎDÉES. Ocimoideœ. bot. m. — Tribu de la famille des Labiées {voy. ce mol), dont le principal genr« est le Basilic. (Ad. J.) OCIMUM ou OCYMLM. bot. ni. — Nom scientifique du genre Basilic. T'oy. ce mot. OCKENM ET OCKIA, Dietr. uoT. pu. — Syn. à'Adenaitdra, Wilid. *OCi\OTHER!L'\I (i'xvo;, paresse ; On- ptov , bête sauvage ). mam. — M. Lund {Dansk. vid. selsk. afh.,\X, 1843) désigne sous cette dénomination un petit groupe d'Édcnlés fossiles. (E. D.) OCORO:\IE. MAM. — Le Raton cr.ibier porte vulgairement ce nom d'après d'Az.ira. Le même surnom est donné au Cou^iiar par BufTon. (E. D.) OCOTEA.BOT. PH. — Genre de la famille des Laurinées , tribu des Oréodaphnées , établi par Aublet {Guian., Il, 780, t. 310). Arbres de l'Amérique tropicale. Voy. lau- RINÉICS. OCOTOCHTL. MAM. — Nom donné par Ilernandez au Lynx bai. Voy. chat. OCRE. MIN. — Syn. de Bol. Voy. ce mot. On donne vulgairement le nom de Terre de Sienne à un Ocre d'un assez beau jaune, qui provient des environs de Sienne, en Italie. On nomme aussi : Ocre de Bismuth, le Bismuth oxydé; Ocre de Cuivre roice, le Cuivre oxydulé terreux ; OCT Ocre de Fiîr rouge, le Fer oxydé rouge ocreui ; OCBE MARTIAL BLEU , IC Fcr pllOSpliaté tCF- reux; Ocre martial brun, le Fer hydraté ter- reux ; Ocre de Nickel, le Nickel arséniaté; Ocre de vitriol, le Fer sous-sulfaté ter- reux ; Ocre d'Urane , l'Urane hydraté. OCREALE. annél. — M. Oken, dans son Manuel d'hisUdre naturelle (1815) , a publié sous ce nom un genre d'Annélides de la fa- mille des Serpules. (P. G.) OCTADEMIA, R. Brown {Msc). iîot. ru. — Syn. de Kœniga, R. Brown. OCTAÉDIUTE. win. — Wernernomme ainsi le Titane anatase. Voy. titane. OCTAN'DKIE. Ocfaridna ( JxToi , huit; ccv/i'p, homme, élamiue). bot. — Grande classe du syslème sexuel de Linné, compre- nant toutes les plantes à fleurs hermaphro- dites ayant huit étamines. Celle classe est subdivisée en quatre ordres , qui sont : 1° Octandrie monogynie; 2" Octandrie di- gynie ; 3" Octandrie trigynie ; 4" Octandrie tétragynie. OCTARÏLLUM. bot. ph. —Genre de la famille des Santalacées?, établi par Lou- reiro ( Flor. cochinch., 113 ). Arbres de la Cochinchine. *OCTAVIA (nom propre), bot. pu, — Genre de la famille des Rubiacées-Coffoa- cées-Guellardces , établi par De Candolle {Prodr. IV, 46 4). Arbrisseaux de la Guiane. Voy. RUUIACÉES. OCTOBLÉPHARÉES. Oclollephareœ. bot. pu. — Nom d'une tribu de la grande famille des Mousses. Voij. ce mot. *OCTOBLEPnARUM (ôxToi, huit; S),- ipapU, cil). BOT. CR. — Genre de Mousses- Bryacées, établi par Iledwig (Musc, frond., III, 15, t. 6). Petites mousses blanchâtres, très répandues dans les régions tropicales et subtropicales du globe. T'oy. mousses. *OCTOBOTHRIL!\I (oxt«, huit ; gorpiov, suçoir). HELM. — Genre de Trématodes poly- colilaires établi en 1827 par M. Leuckart , et que l'on a aussi nommé Oclosloma et Octolhilus. On connaît plusieurs espèces de (^ genre. Elles sont parasites des Poissons , et vivent sur leurs branchies. A part les huit fossettes OCT 715 bivalves placées postérieurement, et qui leur ont valu leur nom , elles présentent deux ventouses orales, placées sur les côtés de la partie antérieure du corps. Ces animaux ont éié successivement étudiés par Hermann , Leuckart, et MM. Kuhn et Dujardin. (P. G.) OCTOCERES (oxToijhuit; x/paç, corne). MOLL. — Dénomination employée par M. de Blainville pour désigner une famille de Cé- phalopodes cryptodibranches comprenant le seul genre Poulpe ( Oclopus), et correspon- dant à la section des Octopodes de Lcutli, (Duj.) OCTODICERAS (SxTa;,huit; êUtpy.; , double corne), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Mousses-Bryacées, établi par Bri- del {Mant., 186, t. I, fig. 7). ûlousscs vi- vaces croissant dans les eaux de sources des climats tempérés. Voy. mousses. *OCTODOIV (IxTÛ , huit; J-Jovr, dent). MAM. — M. Bennett ( Proc. zool. soc. Lond., 1 832 ) a créé sous ce nom un genre de Ron- geurs ayant quelques rapports avec celui des Helamys, et se distinguant parliculicre- ment par ses molaires au nombre de quatre de chaque côté, aux deux mâchoires. Une seule espèce entre dans ce genre: c'est VOclodon Cumingii Bennett (/oco ci- tato), qui est en dessus d'un gris brun mêlé de noir, plus clair en dessous, et dont la queue est noirâtre. Cet animal a été trouvé à Valparaiso. (E. D.) *OCTODOIV (àxToî, huit; ctîov;, dent). bot. rii. — Genre de la famille des Rubia- cées- Coffcacées-Spcrmacocées, établi par Thonning (ex Schumach. in Ad. Soc. h. n. Hafn., III, 94).Herbe3 de la Guinée. Voy. RUBIACÉES. * OCTODOr^Tm.E. MAM. — M. Waler- house (Zool. vag. of H. M. S. B. , 1839) indique ainsi une petite famille de Rongeurs qui ne comprend que le genre Oclodon. Voy. ce mot. (E. D.) *OCTOGLOSSA (SxTti, huit; y).5a(i) avec deux ospcccs de l'Amérique scplcnlrionalc : lesO. {rincr^ via et proxima de Fauteur. Ce gcnri- p,!- raît avoir beaucoup de rap|)ort avec les Chrysnholhris crFschscliollz , s'il n'est pas toutefois identique. (Ç.) ODOXTO.^lVLl (S^'.y;, o'vto;, dent; /jv~o( , mouclie) INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachoccres , Camille des Notac;ui- thes, tribu des Slratiomydes, établi par La- treille et généralement adopté. M. Macqiiart {Diptères, Suites à Buffon , t, I , p. 215) le caractérise ainsi : Trompe menue; troisième article des palpes peu renflé. Épistome sou- vent saillant; un sillon transversal près de la cavité buccale. Troisième article des an- tennes presque fusiforme, à cinq divisions , sans style. Ordinairement quatre cellules postérieures aux ailes. Ce genre comprend 28 espèces , dont 12 habitent la France et l'Allemagne, et 16 sont exotiques. Nous citerons parmi celles de notre pays VOdontomyia viridula Marq. {Stratiomysviridula Fab.), espèce très com- mune. Elle a 3 lignes de longueur, le corps noir, avec la tête, le thorax et le dessus en- tièrement revêtus de poils serrés , d'un vert grisâtre doré; les ailes hyalines; les patios jaunes ; l'abdomen de celte couleur, avec une très large bande noire s'élargissant posté- rieurement. On trouve fréquemment aussi, aux envi- rons de Paris , les Odontom. furcata Latr. , tigrina Fab., et hydroleon Linu. (L.) *ODOi\TO!\YX , Stepbens. i\s. — Syn. d'Olisthopus, Dejean. (C.) *ODO\'TOMX (ôcîovTo'ç, denté ; ?vu?, ongle). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Malacodermes , tribu des Dasylites , établi par M. Guérin-Méne- ville ( Revue zoologique, 1843, p. 194 ), et ainsi caractérisé : Mandibules bidentées ; lèvre inférieure terminée par quatre lobes pointus et ciliés; tarses simples, à crochets dentelés. ' (C.) ODO.XTOPETALUM , DC. ( Prodr. , I, 608). BOT. pn. — Foy. mossonia, Linn. ODOXTOPÈTRES. zooL.— Syn. de Gios- sopètres. ODOiVTOPHORLS, Vieill. ois. — Genre de la famille des Perdrix, Voy. ce mot. (Z. G.) 724 ODO *ODOi\TOPLEURA (ia'ou'î, dent ; irhvpi, flanc). CRCST. — M. Emmrich, dans Leonhard und D' Bronn, Neu. Jahrb. , établit sous ce nom un nouveau genre de Trilobiles , dont l'espèce type est VOdontopleura bispinosa. (H. L.) * ODONTOPLEURES. Odonlopleuridœ. CRUST. — M. Emmrich, dans Leonhard ttnd If Bronn , Neu. Jahrb. , donne ce nom à une famille de l'ordre des Trilobiles , qui renferme les genres Odontopleura, Cryploli- thus. Harpes, Olenus , Remopleurides et Agnoslus. (H. L.) ODONTOPTERA ( ô<îov5 , dent ; itt/pov, aile). BOT. PU. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cynarées, établi par Cassini { in Dict. se. nat. , XXV, 270 ; XXIX, 436 ; XXXV, 396 ) , et rapporté gé- néralement au genre Arctotis de Gœrtner. La principale espèce de ce genre est VArclotis suJphurea Gaertn. ODOIVTOPÏERIS , Berhn. bot. cr. — Syn. de Lygodium, Swartz. ODOMTOPTERIS ( hSov; , o'vto; , dent ; TtTtpu, fougère), bot. foss. — Genre de Fou- gères fossiles, établi par M. Ad. Brongniart (Prodr,, 60) qui le décrit ainsi : Fronde bipinnée; pinnules adhérentes au rachis par leur base, qui n'est nullement rélréoie ; nervures simples ou dichotomes , toutes égales, naissant du rachis; point de ner- vure moyenne distincte. M. Ad. Brongniart cite cinq espèces de ce genre {Odont. crenulala, Brardii, minor, oblusa , Schlolhcirnii ) , qui appartiennent toutes aux terrains houillers. (J.) *ODO\TOPUS, Say. ins. —Syn. de Prionomerus, Schœnherr. (G.) *ODOIVTOPUS ( J.ÎOVTO'? , denté ; «ov; , pied). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Mélasomes, tribu des Ténébrionites , établi par Silbermann {Re- vue Enl. de Silb. , t. I, p. 1 , 3 , 4 , 5 ) , et adopté par Hope (Coleoplerist's manual, 3, 1840, p. 126). L'auteur comprend trois espèces dans ce genre : les 0. chalybeus Linn., Fab. (speciosus Dej.), cupreus F., [violaceus Si\b.), coslalus Silb., {splendidus Dej. ). Ces Insectes se trouvent aussi bien sur la côte de Guinée qu'au Sénégal. Dejean {Catalogue, 3' édit. ) a fait des deux pre- mières espèces son genre Pezodontus, et de la troisième, celui Iphicerus. (G.) ODO ♦ODOIVTOPUS ( ô:îov; , o'vroç , dent ; ïtoU; , pied ). INS. — Genre de l'ordre des Hémiptères hétéroplères, section des Géoco- rises , groupe des Pyrrhocorides, établi par M. Laporte de Castelnau (Am. et Serv. , Hé- miptères , Suites à Buffon ) aux dépens des Pyrrhocores. Ce genre ne renferme que 2 es- pèces : Od. sexpunclatus , du Sénégal ; et Od. sanguinolens, du Bengale. (L.) ODONTORAMPHES. Odonloramphi. ois. — Nom donné par M. Duméril à une famille de l'ordre des Passereaux, et qui comprend les genres Calao, Momot et Phytotome. ♦ODOIVTORIIIÎVA (WovTo%, denté; f.'v, nez). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles , créé par Bur- meister ( //a)id6uc/i der Entomologie), et adopté par Sthaum {Annal, de la Soc. ent. de Fr., 2' sér., t. III, 1845, p. 45). Deux espèces sont comprises dans ce genre : les 0. hispida 01., et pubesccns F. Leur patrie est le cap de Bonne-Espérance. (C.) *ODO\TORHlNUS (J^ovtÔç, denté; ^'v, nez). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- cères, division des Cléonides , créé par Schœnherr {Gênera et species Curcul. syn., t. 6 , 2, 237). Ce genre ne renferme qu'une espèce de Perse , VO. insperatus Schr. (C.) ODOIVTORIIYIVQUES. Odontorhynchi , Dumér. et Mœhr. ois. — Syn. de Denti- rostres. *ODOIVTOSCELIS, Curtis, Guérin. ins. — Syn. de Promecoderus, Dejean. (C.) ♦ODOIVTOSCELIS (ô^ovto;, denté , axc- Jt'î, jambe), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, créé par Waterhouse ( Ma- gazine of natural history New séries, 1840, p. 354). Ce genre renferme sept es- pèces de l'extrémité de l'Amérique méridio- nale, savoir: C. tentyrioides , Darwinsii , Curtisii, striatus, subslrialus Waterh-jCj/a- neus Br., et Desmareslii Guér. Ces Insectes ont aussi reçu les noms génériques de Cne- tnacanthus par MM. Audouin et Brullé, et de Cnemaiobus par M. Guérin. (C.) »ODOIViTOSCELIS {ISoi^, o'vto?, dent; axtlti, cuisse ). INS. — Genre de l'ordre des Hémiptères hétéroplères , de la tribu des Sculellériens, groupe des Scutellériies, éta- ODO bli par M. Laporte deCasteInau, et dont les principaux caractères sont : Antennes cour- tes, insérées à la parile inférieure de la tète ; le troisième article plus court que le deuxième. Corps presque orbiculaire. Jambes épineuses. Les espèces de ce genre, assez nombreu- ses, proviennent, pour la plupart, du Nou- veau-Monde. Nous citerons , comme espèce type, VOdonloscelis scarafcœoides Bu rm. {Ci- mex id. Linn., Tetyra id. Fabr., Thyreoco- ris id. Halm. ). Ce petit Insecte, qui se fait remarquer par ses couleurs assez brillantes, est commun aux environs de Paris, où il vit sur les fleurs. (L.) *ODOI\TOSTÏLIS , Blum. {FI. jav., Prœf., p. VIII). BOT. PH. — Syn. de Bolbo- phyllum, Dupetit-Thouars. *ODO\TOTA (i^oyTUTo;, denté), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétra- mères de Latreille, famille des Eupodes , tribu des Cassidaires hispites , formé par nous, et adopté par Dejean {Catalogue, 3'' édit., p. 388), qui en mentionne 41 es- pèces, toutes originaires d'Amérique. Nous citerons comme en faisant partie : les 0. hu- meralis , sanguinicoUis , ruficollis, dentata F., bicoloi-, nigrila, scapidaris, notala, scu- tcUaris 01. {Ilispa), et dyclioplera Pty. Kirby a donné à ces Insectes le nom géné- rique d'Anoplistes. (C.) *ODOiVTOTARSUS (èoov;, Ôvto;, dent; Tapuo; , tarse), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères hétéroptères, section des Géoco- rises , groupe des Pachycorides , établi par M. Laporte de Castelnau , qui n'y rapporte que 2 espèces : Od. gramviicus Linn. {Ci- mex id. Linn. , C. purpureo-Unealus Ross. , Telyra grammica Fabr. , Bellocoris purpu- reo-Unealus liahn , Pachycoris granunicus Burm.) ; et Od. caudalus Kl. {Pachycoris id. Kl., Bellocoris id. H. Schœff., Od. producla Spix ). Elles habitent toutes deux l'Eu- rope méridionale et l'Afrique septentrio- nale. (L.) *ODO!VTOTnRIPS {ISd;, o'vto,-, dent; Thrips, nom de genre), ins. — Genre de l'or- dre des Hémiptères homoptères, famille des Térébrans, établi par MM. Amyot et Serville aux dépens des Thrips. Voy. ce mot. (L.) *ODOIMTOTRICHU!M(àJovî, cvto,, dent; ûpt?, Tp.'xo;, poil). BOT. PB. — Genre de la famille des Composées ( tribu incertaine ) , ODY 725 établi par Zuccarini {Plant, nov., fasc, I, 3U). Herbes du Mexique. *ODO^TRIA (i^ov?, dent; rp.'a, trois ). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides pbyllophages , créé par A. Wliite {Tr. zool. Jour, of the Voy. Erebus and Ter- ror, 1846, p. 10 , pi. 2 , fig. 5), ajec trois espèces de la Nouvelle-Zélande; les 0. slriata, xanlhoslicla , et cinnamomea de l'auteur. (C.) *ODOPETA. ARACii. -Genre d'Arachnides qui a été établi par M. Heyden dans le jour- nal VIsis, mais dont les caractères n'ont ja- mais élé publiés; du reste, c'est, nous croyons, au genre des rrojntjdium qu'il faut rapporter cette nouvelle coupe générique. Voy. TROJIBIDIUM. (H. L.) ODORAT. puîsiOL. —Nom donné au sens destiné à la perception des odeurs. Voy. nez. ODORBRIOIV, Gesn. ois. —Syn. de Ros- signol. Voy. SYLVIE. ODOSTEMON , Rafin. {in Americ. Monthl. magaz., 1819, p. 192). bot. ph. — Syn. de Mahonia, Nutt. ODYI\ÈRE. Odynerus {hS^JVY,péi, désa- gréable). INS. — Genre de l'ordre des Hy- ménoptères, tribu des Euméniens, famille des Euménides, groupe des Odynériles, établi par Latreille aux dépens des Vespa. Les principaux caractères de ce genre sont : Corps ovalaire; mâchoires et lèvres cour- tes ; palpes maxillaires et labiaux composés de quatre articles, presque glabres; tho- rax ovalaire ; ailes ayant une cellule ra- diale et trois cellules cubitales; pattes de moyenne longueur; abdomen coni- ova- laire, avec le second segment plus large que je premier. Les espèces de ce genre sont très nom- breuses, et la plupart se trouvent en Eu- rope. Ce sont des Insectes de taille moyenne, noirs, avec quelques taches et bandes jaunes. Réaumur, Wesmaël , Audouin, MM. Léon Dufour et Schuckard ont publié, sur ces Insectes, des observations pleines d'intérêt. Nous allons, d'après M. Blanchard {Hist. des Insectes, édit. Firmin Didot), donner quelques détails sur les mœurs très intéres- santes de plusieurs espèces de ce genre. 1 . Odynère a pattes ÉPINEUSES, Odynerus spinipes {Vespa spinipes Linn., H-fasciala Fab., Guêpe solitaire de Réaumur). Il est 726 ODY noir, avec les palpes, le labre, les mandi- bules, l'extrémilé du chaperon , une pciile tache derrière chaque antenne et une autre derrière ciiaqueœil , les huit premiers arti- cles des antcnnei!, le prothorax et les para- ptères, jaunes, ainsi que les pattes. Celles-ci ont, en outre, des bandes et une tache sur les jambes de couleur noire ; chaque anneau de i'abilomcn est bordé de jaune. Cet Odynère se trouve en France et dans une grande partie de l'Europe. Il pratique dans le sable ou dans les murailles un trou profond de quelques pouces , à l'ouverture duquel il élève un tuyau d'abord droit, en- suite recourbé, et composé d'une pâle ter- reuse en gros filets contournés. Après ce travail, il entasse dans la cellule intérieure huit à douze petites larves vertes et apodes, toutes du même âge ; il les pose par lits les unes au-dessus des autres, et après avoir pondu un œuf près de cette provision , il bouche le trou et détruit l'éthafaudage qu'il a construit. Cette observation faite depui,; longtemps par Réaumur a été complétée par Audouin, qui a reconnu que chaque ou- verture ne correspond pas seulement à un seul tube, comn)e Réaumur semblait le croire, mais qu'un trou servait ordinaire- ment d'oriGce à deux ou trois tubes , et qu'alors il y a économie de temps et de peine pour l'Insecte, puisque, après avoir approvisionné ses œufs, il n'a plus qu'une seule ouverture à fermer pour plusieurs larves. Audouin , ayant examiné quelques uns de ces Odynères au moment où ils ap- provisonnaient leurs nids, les vit aller cher- cher, dans un champ de luzerne voisin , de petites larves vertes parvenues à leur plus haut degré d'accroissement. Il recueillit jilusieursde ces larves, dont quelques unes se métamorphosaient en nymiihes. Peu de jours après, il vit éclore l'Insecte parfait, c'était le Phytonome variable ( Phytonomus variahilis ) , petit Insecte de la famille des Curculionides. L'Odynère ayant filé son co- con dans sa cellule, le 26 juin, ne se trans- forma eu nymphe que le 21 mai de l'année suivante, et demeura encore dans cet état durant quatorze jours avant de se méta- morphoser en Insecte parfait. 2. Odïnère de Réaumur, Odrjnerus Réau- mur U L. Duf. Corps noir dans les deux ge&es, ayant, dans le mâle, les parties de la ODY bouche, la face, un point entre les antennes, la partie inférieure de celles-ci, une bande transversale sur le prothorax, une ligne sur l'ccusson , un point à l'insertion des ailes, et les paraptères, jaunes ; les pattes ayant la base des cuisses noire, leur extrémité jaune ainsi que les jambes, les tarses roux; l'ab- domen ayant cinq bandes transversales jaunes; les antennes sont enroulées à leur extrémité. La femelle diffère du mâle par les an- tennes renflées à l'extrémité, n'ayant de jaune que la partie inférieure de son pre- mier segment, et par l'abdomen qui n'a que quatre bandes. Voici quelques uns des détails rapportés par M. Léon Dufour ( Ann. des se. nat. , t. XI , janvier 1839) à l'égard de cet In- secte : « Depuis plusieurs années, j'avais remar- qué aux environs de Saint-Sever, dans le département des Landes, des terrasses argi- leuses dont le revers méridional était tout criblé de trous d'Odynères, Chaque prin- temps, j'allais par un beau soleil payer un tribu d'admiration aux habiles ouvriers de ces habitations souterraines et de ces tuyaux extérieurs de terre gi;illochée si parfaite- ment semblables à ceux décrits par Réau- mur. Pendant le cours du mois de mai 1838, j'ai voulu poursuivre mes recherches com- paraiives : j'ai isolé le domicile de l'Ody- nère; j'ai soumis à l'examen le plus atten- tif, le plus scrupuleux, et la larve, et les provisions de bouche, et les manœuvres de la vigilante mère; j'ai surpris, saisi celle-ci, tenant entre ses mandibules , sans la bles- ser, une petite chenille verte; j'ai trouvé dans chaque conduit ou dans chaque nid une larve approvisionnée d'une brochée do dix à douze de ces chenilles vivantes, toutes vertes avec un liséré longitudinal de chaque côté. A l'exemple de Réaumur, j'ai été cu- rieux d'élever moi même des larves d'Ody- nères sous mes yeux. J'en ai placé de très jeunes, isolément, dans des tubes de verre; je leur ai donné à chacune une douzaine de chenilles prises dans les nids de la terrasse. J'assistais quotidiennement à leurs repas; je les voyais manger avec voracité, grandir à vue d'œil. Au bout de deux semaines, elles avaient acquis tout leur développement coipRie larves ; elle§ (|jeineiiraient §|ors pre§>j ODY que immobiles au-dessus du tas des dd- J)ouilles de leurs victimes, occupées à revêtir de soie leur domaine. » L'œuf, dont n'a pas parlé Réaumur, et que M. Léon Dufour a trouvé dans les nids les plus récents, est oblong, cylindrique, obtuS et d'un jaune assez vif. 3. ODYNÈnE RUBicoLE , Oclynevus riibicola t. Dur. Cette espèce paraît très voisine des deux précédentes ; elle en dilTére principa- lement par les cuisses intermédiaires du hiâle dépourvues d'épines; par le chaperon ayant une ligne arquée , jaune dans la fe- melle ; le thorax présente à sa partie anté- rieure une bande transversale, un point humerai et deux points sur l'écusson jaunes ainsi que les paraptèrcs ; les ailes sont en- fumées à leur extrémité; les pattes ont l'extrémité des cuisses , les jambes et les tarses jaunes; l'abdomen offre six bandes transversales, linéaires, dans le mâle, cinq seulement dans la femelle. Les mœurs de cette espèce difTèrent un peu de celles des précédentes. Cet Odynère choisit, pour construire son nid, une tige sèche de ronce ; il ne prend jamais celle qui est perpendiculaire au sol , et dont l'extié- mité est dirigée en ligne droite vers le ciel, mais celle qui est horizontale ou inclinée vers la terre, assez grosse et assez dure pour supporter les coques qu'elle est destinée à recevoir. L'Insecte la creuse d'abord à la profondeur de quelques pouces, en enlevant successivement la moelle qui la remplit; il va chercher ensuite des matériaux pour construire à l'intérieur des coques, au nom- bre de deux, trois, quatre ou cinq; quel- quefois ce nombre s'élève jusqu'à dix, toutes placées à environ deux lignes de distance les unes des autres. Ces loges, formées par une terre bien pétrie, mêlée à des grains de sable et à quelques fragments de moelle de ronce, sont de couleur brune ou d'un gris sale, ayant 6 à 7 lignes de long sur 3 de largeur, et placées à la file les unes des autres; dans l'intervalle qui existe entre chacune d'elles, on trouve de la moelle en- tassée. Lorsque les larves ont atteint toute leur croissance , elles sécrètent une matière soyeuse blanchâtre, dont elles garnissent les parois internes de leurs coques. La partie supérieure de celles-ci , qui correspond à la tête de la larve ou de la nymphe , est tron- ODY ^27 quée et fermée par un diaphragme fait d'une étoffe soyeuse, analogue à celle qui garnit les parois internes. Ce diaphragme ou couvercle, tendu fortement et débordé par un prolongement du tube terreux, est surtout remarquable en ce qu'il est com- posé de deux tuniques séparées par une cou- che de moelle de ronce très serrée. Le femelle de cette espèce approvisionne son nid comme les espèces précédentes; la larve acquiert tout son développement lors- qu'elle a consommé toutes ses provisions. C'est à ce moment qu'elle tapisse sa coque et construit son couvercle pour s'enfermer hermétiquement. Ces larves ne mettent pas plus d'une douzaine de jours pour acquérir toute leur croissance ; mais ensuite elles res- tentdans un état complet d'engourdissement pendant dix à onze mois, c'est-à-dire jus- qu'à la fin d'avril ou au commencement de mai de l'année qui a suivi la ponte des œufs, époque à laquelle on trouve des nym- phes qui éclosent à la fin de mai ou au com- mencement de juin. M. Léon Dufour a mentionné un fait bien digne de remarque, c'est la manière dont s'effectue la sotiie des Insectes parfaits, qui doivent tous quitter leur retraite par l'extrémité supérieure de la tige. Les coques sont toutes placées les unes au-dessus des autres ; si un Insecte parfait d'une des loges inférieures venait à éclore le premier, il dé- truirait tous les autres sur son passage; mais il en est autrement : c'est l'Insecte renfermé dans la coque placée près de l'ex- trémité de la tige, c'est à-dire dans la der- nière construite, qui doit sortir le premier, et frayer le chemin au second, qui en fera autant pour le troisième, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Telles sont les espèces les plus curieuses du genre Odynère; il en existe encore beau- coup d'autres, mais dont les habitudes dif- fèrent fort peu de celles des espèces dont nous venons de faire l'histoire {Odyn. cogna- tus, antilope, crassicornis , parictum, etc.). LesOdynères ont pour ennemis quelques espèces de Diptères, qui viennent déposer leurs œufs dans leurs nids construits si la- borieusement, et dont les larves vivent aux dépens des provisions amassées par les Ouy- nères. Dans ce cas, les larves de ces der- niers viennent ainsi à périr de faim. (L.) 728 oRcr ^ODYIVLRITES. Odyneriles. ins. -Groupe de la famille des Euménides, de la tribu des Euriiciiiens, dans l'ordre des Hyménoptères, et dont les principaux caractères sont : Lèvre ayant quatre points glanduleux à l'exlré- milé, et trilobée, avec le lobe du milieu pins grand et biûde. Abdomen à peine pédicule. Les genres compris dans ce groupe sont ceux des Odynères et des Ptérochiles. Voy. ces mots. (L.) *OECAIVïnUS (oTxo;, demeure; SvOo;, fleur). INS. — Genre de l'ordre des Ortho- ptères, tribu des Grylliens, famille des Gryl- lides, établi par Audinet-Serville (Or.o(, corps). INS. — Genre de l'ordie des Hémip- tères hétéroplères, section des Géocorises , groupe des Pentatomides , établi par MM. Amyot et Serville {Hémiptères, Suites à Duffon, t. I, p. 128) aux dépens des Penla- toma. L'espèce type et unique est VOEdos. acroleucum {Penlatonia id. Pert., Cimex acroleucus Burm.), de Cayti le. (L.) *CffiDURA (oTtîo;, rennement; ovpa, queue), rept. — Genre de Reptiles sauriens établi par M. Gray dans la famille des Gec- kos. (P. G.) *OEGITHALES. OlUgilhali. ois. — Fa- mille établie par Vieillot, dans l'ordre des Passereaux , pour des espèces qui ont un bec court, emplumé à la base ou cilié sur les angles, à pointe épaisse, ou grêle, quel- quefois échancrée. Elle renferme , pour Vieillot, les genres Mésange, Mégisline, Tyranneau, Pardaloteet Manakin. M. Les- son, dans son Traité d'ornithologie, a créé, sous le nom de Mésanges , une famille qui correspond à celle des OEgithales, mais de laquelle sont exclus les genres Manakin, OEIL Mégisline et Tyranneau, et aont font partie les Pitpits {Dauris, Cuv.). (Z. G.) *OEGOLIEI\S. OEgolii. ois. — Famille établie par Vieillot, dans l'ordre des Rapaces (Accipiires), pour les Oiseaux de proie noc- turnes. (Z. G.) *OEGOTIlELES, Vigors et Horsfield . ois. syn. de Caprimulgus. V. engoulevent. (Z. G.) *0E1DEA. CRUST.— Ce nom désigne, dans la Faune du Japon , un nouveau genre de Crustacés établi par M. Dehaan. Celte coupe générique, qui appartient à la famille des Décapodes brachyures et qui vient se placer tout près des Corysies , a pour type VOEidea 20-spinosa Dehaan {Faune jap.^ tabl. 2, fig. 5). (H. L.) OEIL. Ocu^ws. ANAT. et phvsiol. — L'OEil est, chez tous les animaux doués de la vue, l'organe indispensable de la vision; et c'està tort que l'on a attribué à la peau cette fa- culté. Eu effet, la lumièreagit, soit physique- ment, soit chimiquement, sur tous les corps de la nature, et par conséquent sur les membranes et les téguments de tous les animaux; elle les frappe, elle les stimule à sa manière, elle en modifie les propriétés , elle en change quelquefois les caractères; mais cette faculté de recevoir l'image de la forme et l'image des couleurs, de repro- duire, dans un point extrêmement circon- scrit de l'organisme, le monde extérieur en miniature, l'OEil seul en possède l'admirable privilège. Cet organe consiste essentiellement en une expansion nerveuse spéciale, organisée pour être impressionnée par l'image de l'objet et par un appareil dont la double destination est de laisser pénétrer jusqu'à cette expansion nerveuse les rayons lumi- neux, et de les empêcherde se réfléchir et de passer au-delà. Une expansion nerveuse, qui s'appelle rétine dans la plupart des cas , une cornée transparente et une choroïde; voilà les trois parties constituantes de tout OEil, sans lesquelles l'OEil ne saurait être, ni la vision s'exécuter. Il se joint à ces trois pièces de l'appareil oculaire une quatrième pièce, destinée à soutenir l'expansion nerveuse quand elle se fait sous forme de rétine, c'est une sclérotique. Réduit à sa plus simple expressioB chez les animaux inférieurs, l'organe de la vision se montre de plus en plus conoplexe à me- OEIL sure que l'on s'élève davantage rfans l'é- clielle zoologique. Ainsi l'on est siir de ren- contrer d'abord les trois parties constituanies que nous venons d'indiquer; puis on voit s'y joindre la quatrième; puis apparaissent d'autres parties propres à faire converger les rayons lumineux , c'est-à-dire un cris- tallin, à' abord extérieur, puis intérieur; puis un corps vitré, puis d'autres parties destinées à mieux protéger l'OEil , à le mou- voir, à en lubrifier la surface, à le sous- traire à la lumière, selon la volonté de l'animal ; à en modiGer la sphéricité pour l'adapter aux distances, etc. Sans parler ici de l'organisation de l'ap- pareil visuel chez les Infusoires, si bien décrit par Ehrenberg, contentons-nous do mentionner celui des autres classes. Où rOEil est le plus simple , c'est incon- testablement chez les Insectes ; mais pour le trouver, il faut décomposer les yeux com- posés et à nombreuses facettes de ces ani- maux ; on trouve alors une expansion du nerf optique qui s'étend, sous forme de rayon, jusqu'à la surface de l'OEil , et s'y termine par une pyramide dont le sommet est au nerf et la b.ise à la cornée , pyramide qui tient lieu de corps vitré, et est entou- rée de pigment; quant à la cornée , qui fuit l'office de cristallin et de conjonctive, elle n'est qu'une modification de la peau en- durcie. Ici point de rétine, point de scléro- tique. Rudimentaire chez la plupart des Mollusques, l'OEil est composé, chez ceux qui sont pourvus de cet organe, de parties essentielles et d'enveloppes : les premières sont une sclérotique amincie et lransi)a- rente au milieu , une membrane vasculairc à pigmentum et une membrane nerveuse ; les autres sont des moyens de perfectionne- ment dioptrique ou accessoires et relatifs à la protection de l'organe et à sa mobilité. D'ailleurs, tantôt l'OEil est sessile et se meut sans déplacement ou reste immobile, tantôt il est placé à l'extrémité d'un appendice qui le fait jouir d'une véritable locomotion. Si nous arrivons aux Poissons, nous y trouvons presque au complet l'appareil en- tier des vertébrés supérieurs : une rétine et une choroïde, puis une cornée devenue transparente dans la partie centrale de l'axe de l'OEil ,et au-devant de laquelle passe la peau amincie , véritable conjonctive ; un OEIL r35 cristallin très volumineux et presque sphé- vique, des muscles pour mouvoir le globe oculaire; mais très peu d'humeur vitrée et d'humeur aqueuse, point de paupière pro- prement dite et point d'appareil lacrymal. Ces dernières parties se trouvent chez les Reptiles; mais on n'y rencontre pas encore de procès ciliaires.ou ils n'y sont que rudi- mentaires , comme chez quelques Poissons , et l'iris est très peu mobile. C'est chez les Oiseaux et les Mammifères que l'OEil offre son plus complet dévelop- pement; si, sous certains rapports , celui des premiers l'emporte sur celui des seconds, sa mobilité plus grande chez ceux-ci ; la dis- parition de tous les tissus osseux, l'oblité- ration partielle des membranes vasculaires, et le développement des organes lacrymaux, donnent la supériorité à celui des Mammi- fères ; et ce qui assure à celui de l'Homme la prééminence sur tous ceux des autres êtres, c'est le grand développement propor- tionnel de la rétine. Nous allons d'abord décrire en détail l'organisation de l'OEil chez l'Homme; puis nous comparerons à cet appareil visuel celui des dilTérents animaux; après quoi nous exposerons le mécanisme de la partie phy- sique de la vision. De l'OEil chez V Homme. L'OEil de IHomme se compose : 1° de parties principales; 2° de parties accessoi- res. Les premières forment le globe ocu- laire, les secondes protègent ce globe; ce sont les teclamina oculi de Haller. 1" Parties principales de VOEU. Le Globe oculaire est situé dans la ca- vité orbitaire ; il est d'un volume peu considérable eu égard à la capacité de celle- ci ; sa forme est celle d'un sphéroïde régu- lier, surmonté en avant par un segment de sphère plus petite , ce qui augmente le dia- mètre antéropostérieur de l'organe, qui est de 23 millimètres , tandis que les autres n'en ont que 22. 11 est constitué par des membranes et des humeurs : les premières sont la sclérotique , la cornée transparente, la choroïde, l'iris et la rétine; les humeurs sont le corps vitré, le cristallin et l'humeur aqueuse. La Sclérotique, membrane la plus dure, 73G OEIL comme son nom l'indique , est la plus ex- lérieute du globe oculaire; elle lui donne sa forme; elle est d'un blanc nacre, très résistante, inextensible, percée en arrière pour le passage du nerf optique, et en avant pour l'insertion de la cornée transpa- rente. Sa structure est flbreuse , et ses fibres entre-croisées en différents sens; son épais- seur, plus grande en arrière, est moindre en avant. C'est en vain qu'on a cherché à y distinguer deux lames chez l'Homme ; et il n'est point vrai que la dure-mère, non plus que la pie-mère, se continue dans celte membrane. La Cornée transparente complète en avant le globe oculaire, dont elle forme un cin- quième ; sa circonférence est à peu près circulaire. Sa face antérieure est convexe , forme relief au-devant de la sclérotique, et est recouverte par la conjonctive, excessive- ment amincie en ce point. Sa face posté- rieure est concave et en rapport avec lliu • meur aqueuse. Elle est taillée en biseau à sa circonférence aux dépens de sa face ex- terne, et adhère au biseau taillé en sens in- verse au pourtour de la sclérotique ; elle adhère à tel pointa cette dernière, qu'on ne parvient à l'en isoler que par rébulll- lion ou une macération prolongée. La cornée transparente est plus épaisse que la scléro- tique, et se compose, non pas de fibres, mais de lamelles, au nombre de huit à dix. On n'y dislingue ni nerfs ni vaisseaux. La Choroïde est, comme son nom l'in- dique , la membrane vasculaire; elle tapisse la face interne de la sclérotique dans toute 6on étendue, et y adhère par les vaisseaux et les nerfs ciliaircs et par un tissu cellu- laire très fin. Celle face externe est cou- verte d'un pigmentum noir; l'interne est en rapport avec la rétine sans y adhérer, et présente un pigmentum encore plus épais. Macérée dans l'eau, la choroïde devient d'un blanc grisâtre par le détachement de ce pigmentum ; elle paraît composée d'une multitude de vaisseaux artériels et veineux unis ensemble par du tissu cellulaire. Cepen- dant l'aspect dînèrent de la surface externe cl de la surface interne de la choroïde a fait admettre dans celte membrane deux lames, dont l'inlcrne a été appelée Ruyschienne, du nom de l'auteur qui l'a le mieux décrite. D'après une manière de voir qui n'est pas OEIL sans quelque fondement, la lame interne concourrait seule à la formation des procès ciliaircs, et la lame externe correspondrait à l'anneau ciliaire. La choroïde est percée, en arrière, d'une ouverture pour le passage du nerf optique; en avant, vers l'union de la sclérotique avec la cornée, elle se termine à un anneau blanchâtre. Cet anneau est le cercle ci/iaiVe, zone cir- culaire de 2 à 3 millimètres de largeur; situé entre la choroïde , l'iris et la scléro* tique, il adhère beaucoup plus à la pre- mière de ces membranes , dont il semble une véritable dépendance. Son épaisscr est considériible; sa face externe correspond à la sclérotique, l'interne aux procès ciliaircs. La grande circonférence tient à la choroïde et reçoit les nerfs ciliaircs; la petite fait saillie au-devant de l'iris qu'elle enchâsse. La consistance molle et pulpeuse du cercle ciliaire et le grand nombre de nerfs qu'il reçoit l'uni fait considérer comme un gan- glion nerveux. Les Procès ciliaires sont de petits corps disposés en rayons, à la manière du disque des (leurs radiées et qui se portent du cercle ciliaire sur le corps vitré, a. la circon- férence de la partie postérieure du cristal- lin. L'ensemble des procès ciliaires s'appelle corps ciliaire; ils sont triangulaires, au nombre de GO à 80, de 3 millimètres environ de longueur, les uns plus petits, les autres plus grands, alternativement; ils sont reçus dans des enfoncements spéciaux du corps vitré, auquel ils paraissent d'ailleurs adhé- rer par un enduit noirâtre interposé entre eux. L'admirable description qu'en adonnée Zinn , porte à les considérer comme de na- ture vasculaire , et comme des dépendances ou des plis de la lame interne de la cho- roïde. L' /ns est une cloison membraneuse cir- culaire , placée verticalement dans la partie antérieure du globe vasculaire, à la réunion de la sclérotique avec la cornée , dans ce même point de rendez-vous de la choroïde , du cercle et des procès ciliaircs , divisant ainsi l'intervalle compris entre la cornée et le cristallin en chambre antérieure et chambre postérieure. L'ouverture qu'elle présente à son centre pour l'introduction des rayons lumineux s'appelle ;)H;)i7/e et est circulaire chez l'Homme. Ses dimensions or::L varient suivant l'inlensilé plus ou moins grande de la lumière. C'est là la petite cir- conférence de l'iris ; la grande circonférence s'enchâsse, comme nous l'avons déjà dit, entre le cercle ciliaire qui le déborde un peu en avant , et les procès ciliaircs qui le débor- dcnlun peu en arrière. C'est la face antérieure de l'iris, diversement nuancée , suivant les individus, que l'on aperçoit à travers la cornée transparente et qui donne à l'OEil sa couleur. Quelle que soit celte couleur , elle présente deui nuances d'intensité, une plus foncée formant comme un petit anneau concentrique, une moins foncée compre- nant les deux tiers extérieurs de la mem- brane. Sur cette même surface on observe GO à 80 stries saillantes et radiées, plus ou moins flexueuses , qui commencent à la grande circonférence de l'iris et vont se ter miner à la pupille où elles se bifurquent. Sa face postérieure est couverte d'une couche épaisse de pigmentum et a reçu le nom d'Mie'e; mais lorsqu'elle en est dépouillée , elle parait blanche et lisse. Quant à la struc- ture de l'iris, il est difficile de se prononcer à cet égard : suivant les uns , elle serait mus- culeuse; selon d'autres, elle serait vascu- laire et érectile. Quoi qu'il en soit, elle re- çoit beaucoup de vaisseaux et de nerfs, qui proviennent , ceux-ci des nerfs ciliaires , ceux-là des artères ciliaires longues. L'ouverture pupillaire , chez le foetus^ est bouchée par une membrane dite mem- brane pupillaire, qui paraît constituée par deux feuillets entre lesquels rampent des vaisseaux sanguins, suivant M. J. Cloquet. Elle se déchire vers le septième mois de la grossesse. La Rétine est la troisième membrane que l'on trouve à la section de l'OEil de dehors en dedans. Elle répond, par sa face externe, à la face interne de la choroïde dont la sé- pare le pigmentum ; sa face interne est ap- pliquée sur le corps vitré sans y adhérer. Elle commence en arrière au petit tuber- cule formé par le nerf optique, dont elle est un épanouissement , et s'étend jusqu'aux procès ciliaires. Elle est molle, pulpeuse, d'un blanc grisâtre, demi-transparente. Elle forme en arrière plusieurs plis, sous l'un desquels Sœmmering a découvert un trou entouré d'une zone jaune-serin ; c'est la tache jaune do Sœmmering. C'est ce point r. vui. OEIL 737 qui répond à l'axe antéro-postérieur du globe de l'OEil ; car l'insertion du nerf op- tique est un peu en dedans. Voilà pour les membranes do l'OEil ; voyons maintenant les humeurs. V Humeur vitrée Cil la plus importante par son volume, car elle occupe les trois quarts postérieurs du globe oculaire. Elle s'appelle aussi coips vitré ou hyaloide, à cause de sa res- semblance avec du verre fondu. Elle formeun corps sphéroïde, transparent, dans lequel on distingue une humeur et une membrane. Le liquide est contenu dans la membrane ; mais celle-ci , au lieu de former une simple en- veloppe extérieure , fournit à l'intérieur des prolongements lamclleux qui constituent un nombre indéterminé de loges ou cellules dans lesquelles estcontenue l'humeur vitrée. D'où il résulte qu'une ponction faite au corps vitré ne fuit sortir qu'une pelilc partie du liquide, du moins immédiatement; car, à la longue, le reste Gnit par s'échapper par suite de la communication des loges entre elles. Au niveau de l'entrée du nerf optique dans l'OEil , la membrane hyaloide se réflé- chit sur elle-même, pour former un canal qui traverse directement, d'avant en arrière, le corps vitré. Arrivée aux procès ciliaires, cette membrane se divise en deux lames , dont l'une passe au-devant du cristallin et de sa capsule, et dont l'autre tapisse la concavité du corps vitré qui le reçoit, lais- sant ainsi, tout le long de la circonférence du cristallin, un espace triangulaire appelé canal godronné de Petit , parce qu'il pré- sente de petits renflements. Le Cristallin est un corps lenticulaire par- faitement transparent, placé entre le corps vitré, qui est en arrière, et la pupille, qui est en avant , et dont il est séparé par la chambre postérieure. Son axe répond au centre de la pupille. Sa forme est celle d'une lentille biconvexe, dont la face postérieure serait plus bombée que l'antérieure, excepté chez le fœtus, où il est sphéroïdal. 11 se com- pose d'une capsule et d'une substance pro- pre. Cette dernière, molle dans sa couche corticale, est dure dans sa portion centrale, qui constitue le noyau. Elle est d'ailleurs formée de couches concentriques faciles à dé- montrer. D'après les recherches de M. l'ouil- let, ces couches ne seraient pas exactement 83 738 OÉlL concentriqwes, mais elles seraient inégales en courbiiie et en épaisseur. La capsule est exaclcnicnt moulée sur le cristallin , trans- parente comme lui. Le liquide qui existe entre cette capsule et le cristallin a reçu le nom à'Humeur de Morgagni. Enfin, V Humeur oçMeuse complète les par- lies contenues dans le globe oculaire; c'est un liquide parfaitement transparent, qui remplit l'espace qui s'étend du cristallin à la cornée transparente, espace partagé en deux par l'iris, d'où la chambre antérieure et la chambre postérieure: la première plus grande, la seconde plus petite; toutes deux remplies par ce liquide et communiquant l'une avec l'autre par l'ouverture pupiilaire. La quantité de l'humeur aqueuse est évaluée à 25 centigrammes; l'analyse chimique y a trouvé, sur 100 parties, 90,10 d'eau, quel- ques traces d'albumine et de chlorure de sodium. Cette humeur paraît, d'après les recherches de Zinn et celles plus récentes deDemours, être sécrétée par une mem- brane particulière, qui, partant de la face postérieure de la cornée transparente, se ré- fléchirait sur la face antérieure de l'iris, tra- verserait la pupille, et revêtirait sa face pos- térieure. Mais ce trajet de la membrane n'est point chose démontrée. Tel est le globe oculaire , partie essentielle de l'appareil visuel, qui suffit à la vision , et sans lequel la vision n'aurait pas lieu. Maintenant, les parties oculaires dont il nous reste à parler viennent s'ajouter aux précédentes, pour les protéger et faciliter l'exercice des fonctions qui leur sont dé- volues. 2° Parties accessoires de VOEU. Les yeux , contenus dans les orbites , ca- vités osseuses qui les protègent, sont recou- verts par les paupières armées de cils et surmontées des sourcils; ils sont entourés de six muscles qui les meuvent en tous sens, et leur surface antérieure est incessamment lubrifiée par le fluide que sécrète la glande lacrymale. Il serait inutile de décrire les Orbites, qui font partie de la face; je rappellerai seule- ment les os qui contribuent à former ces cavités par leur jonction : ce sont le frontal, le maxillaire supérieur, l'ethmoide, le sphé- OEIL noïde, l'os unguis, l'os malaire et l'os pa- latin. Les Paupières, au nombre de deux de chaque côté, sont des voiles mobiles qui re- couvrent la face antérieure de l'OEil par leur rapprochement, et qui, par leur écar- tement, le laissent à découvert. L'une des paupières est supérieure, l'autre inférieure; la première plus grande et plus mobile; toutes deux convexes en avant, et marquées de rides transversales plus prononcées sur celle d'en haut que sur celle d'en bas. Elles se réunissent l'une à l'autre aux extrémités du diamètre transversal de l'OEil, en for- mant deux angles, dont l'interne, appelé grand angle de l'OFlil, est plus ouvert que l'externe, par suite de la présence d'un ten- don et d'organes particuliers, et dont l'ex- terne, plus allongé, est situé un peu en de- dans de l'extrémité du diamètre transversal. Les bords libres des paupières sont taillés obliquement en biseau aux dépens de la face interne, de manière à former, en ar- rière, par leur rapprochement, un canal étroit et triangulaire, dont la base répond au globe oculaire, et qui offre aux larmes une voie d'écoulement. Ces bords sont gar- nis d'un cartilage appelé tarse, qui leur donne de la consistance; ils sont, de plus, pourvus de puiis et de glandes. Les poils sont les cils, durs, solides, ordinairement dp la couleur des cheveux et disposés sur trois ou quatre rangées ; plus nombreux et plus longs à la paupière supérieure qu'à l'inférieure. La lèvre postérieure de ce bord libre des paupières présente une série régulière de points blancs ou jaunâ- tres, orifices des glandes de Meibomius , et dont la pression fait sortir une matière sé- bacée sous forme de petits vers. Au grand angle de l'OEil, un peu en arrière de l'extré- mité des bords des paupières, existe un pe- tit amas de glandes sébacées, analogues aux glandes de Meibomius , du volume d'un grain de blé, duquel suinte une matière ua peu visqueuse , et d'où naissent quelques poils: c'est la caroncule lacrymale. A la réunion des cinq sixièmes externes avec le sixième interne, le bord libre de chaque paupière présente un tubercule très remarquable, le -cu?e lacrymal, sorte de petite saillie qui est percée d'un trou; ce trou est le point lacrymal, orifice du OEIL conduit lacrymal correspondant. Le con- duit lacrymal supérieur se porte en haut, puis se recourbe en dedans , et vient s'ou- vrir dans le sac lacrymal; l'inférieur, après «'être dirigé en bas , puis en dedans vient aussi s'ouvrir dans le même sac, mais sépa- rément. Le sac lacrymal représente la moi- tié d'un cylindre terminé en cul-de-sac su- périeurement; il est situé derrière le ten- don du muscle orbiculaire , et se termine en bas dans le canal nasal. Les larmes, qui pénètrent par les points lacrymaux et arri- vent, par les conduits lacrymaux , dans le sac lacrymal, et, de là, dans le canal nasal , leur dernière issue, sont sécrétées par la glande lacrymale, orgune de forme irrégu- lièrement ovoïde, du volume d'une aveline environ , situé à l'angle externe de l'OEil , dans la fossette que présente, en haut et en dehors de l'orbite, le frontal. Une petite dé- pendance de cette glande, formant une lé- gère couche granuleuse, occupe la portion externe de la paupière supérieure. Toutes ces parties sont revêtues par la conjonctive, membrane de l'ordre des mu- queuses, suivant les uns, des séreuses selon les autres, et dont le trajet est assez com- pliqué. Si on la suppose naissant au bord libre de la paupière supérieure , où elle est une continuation de la peau, on la voit re- couvrir le bord, puis la face postérieure de cette paupière jusque sous l'arcade orbitaire ; là, se réfléchir sur le globe de l'OEil, en for- mant un cul-de-sac , au moyen d'un repli très lâche; s'avancer sur la sclérotique, jusque sous la cornée transparente où elle s'amincit tellement qu'on en a nié l'exis- tence en ce point; recouvrir la face infé- rieure du globe de l'OEil, toujours accolée à la sclérotique, et se réfléchir en bas, comme en haut, sur la face postérieure de la pau- pière inférieure, encore au moyen d'un re- pli très lâche et très mobile. En dedans, cette membrane pénètre, par les points la- crymaux, dans les conduits lacrymaux, va revêtir tout l'appareil excréteur des larmes et se continuer avec la membrane muqueuse nasale. Dans ce même angle interne la con- jonctive forme un petit repli semi-lunaire, à concavité dirigée en dehors, et que l'on considère comme le vestige de la troisième paupière des animaux. Des huit muscles qui sont affectés à l'appa- OEIL 739 rcilde la vision, deuxappartiennent aux pau- pières, ce sont: 1" Vorbiculaire despaupières, composéde deux segments, un supérieur et un inférieur, et qui a pour usage de rapprocher, par sa contraction , les paupières lune de l'autre au-devant du globe de l'OEil ; 2" l'élé- valeur de la pauiiière supérieure, situé dans l'intérieur de l'orbite, d'avant en arrière, s'attachant, dans ce dernier sens, à la gaine fibreuse du nerf optique, et, en avant, à la partie inférieure de la paupière supérieure où il se termine en s'épanouissant conimo une membrane. Les quatre autres muscles appartiennent en propre au globe oculaire ; ce sont: 3" le droit supérieur, ou élévateur, placé au-dessous du précédent, se fixant en arrière , en partie à la gaîne fibreuse du nerf optique, en partie à la partie interne de la fente sphéno(ilale,etqui vient se termi- ner à la partie supérieure du globe de l'œil ; 4" le droit inférieur ou abaisseur, qui naît en bas du pourtour du trou optique, d'un tendon commun à lui et aux deux suivants, nommé tendon de Zinn et se termine en bas du globe de l'OEil, comme le précédent en haut; 5" le droit interne ou adducteur, qui nait du tendon de Zinn, et de la partie interne de la gaîne fibreuse du trou optique, et se termine sur la partie interne du globe de l'OEil; 6° le droit externe, qui nait, comme le précédent, du tendon de Zinn , mais, de plus, de la gaine fibreuse du nerf moteur externe, et finit en dehors du globe oculaire; 7° le grand oblique ou oblique supérieur, qui nait de la gaine fibreuse du nerf optique, à côté des droits supérieur et interne, et de là se porte en dedans de l'orbite , arrive à la poulie cartilagineuse fixée au bord supérieur et interne de l'or- bite, où il se rélléchit, et va en bas, en de- hors et en arrière , se fixer sur le côté in- terne du globe de l'OEil. Q.iand ce muscle agit, il porte le globe de lOEil en avant et en dedans, en lui faisant éprouver un mouve- ment de rotation qui dirige la pupille en bas et en dedans ; S" le petit oblique ou oblique inférieur, qui s'insère, d'un côté, à la partie antérieure et interne du plancher de l'or- bite, d'où il se porte de bas en haut, de de- dans en dehors, et un peu d'avant en ar- rière, jusqu'à la face inférieure du globe de l'OEil, qu'il porte, par sa contraction , en avant et eu dedans, dirigeant la pupille en 74(5 OEIL haut et en dehors, à l'inverse du grand oblique. Telles sont les parties accessoires de l'OEil, Des artères nourrissent tout cet appareil vi- suel, et (les nerfs lui donnent le mouvement et la sensibilité; c'est l'artère ophlhalmique, branche principale de la carotide interne, qui fournit à l'OEil ses artères, qui sont les ciliaires courtes et longues, l'artère centrale de la rétine, les musculaires et les palpé- braies. Les nerfs qui entrent dans l'appareil ocu- laire sont : 1' Le nerf optique, dont la ré- tine est une expansion ; 2" la troisième paire cérébraleoumoteuroculairc commun, qui va à tous les muscles de l'OEil , moins le droit externe et le grand oblique ; 3" la quatrième paire ou pathétique, qui se rend au grand oblique; 4° la sixième paire ou moteur ocu- laire externe, qui se distribue au muscle droit externe; 5" le nerf lacrymo-palpébral, qui vient de la branche ophlhalmique de la cinquième paire, et est destiné à la glande lacrymale et à la paupière supérieure; 6" les nerfs ciliaires, qui viennent du ganglion ophthalmique et communiquent avec la cin- quième paire par un rameau venu du nerf nasal. D'ailleurs, ces nerf» cérébraux sont en rapport avec les nerfs ganglionnaires par ce ganglion ophthalmique, qui communique avec le ganglion cervical supérieur, et par les filets que reçoivent la troisième et la sixième paire du plexus caverneux. L'appareil oculaire reçoit également des vaisseaux lymphatiques, et a des veines cor- respondantes à ses artères. I. De l'OEil chez les Mammifères. Dans cette classe , les yeux sont au nombre de deux, comme nous venons de le voir pour l'Homme; ils sont situés des deux côtés de la tête, et les Quadrumanes sont les seuls chez lesquels ils en occupent, comme chez l'Homme, la face antérieure. Leur volume varie singulièrement, et, si on les compare à ceux de la classe des Oiseaux , on les trouve généralement petits, aussi bien en propor- tion de la léte qu'eu égard au cerveau. Ainsi , excepté chez quelques espèces qui semblent avoir quelques rapports avec les Oiseaux, comme divers Rongeurs, les Ma- kis, etc., ils sont réellement petits; et même chez les Mammifères fouisseurs, comme la taupe, la Musaraigne, et chez ceux d'une OEIL grande taille, comme les Cétacés, comme l'Hippopotame, l'Éléphant, ils sont d'une petitesse excessive ; quelques uns même ont leurs yeux complètement cachés sous les téguments, comme chez le Spalax typhluSf la Talpa cœca et le Sorex aurcus. La forme de l'OEil estordinairementsphé- rique ; cependant cet organe est un peu aplati en devant chez les Cétacés ; dans d'au- tres espèces, au contraire, la cornée est un peu bombée en avant, conformation dont la Taupe nous offre, pour ainsi dire, un type exagéré, car ici la cornée est presque conique. D'après Tiedemann, l'OEil de la Marmotte est plus étendu en largeur qu'en hauteur; il en est de même, mais d'une ma- nière moins marquée, chez les Ruminants. En général , dit Carus , l'axe transversal l'emporte sur le longitudinal, sauf les Singes et les Chéiroptères , qui ont , de même que l'Homme, l'axe antéro-poslérieur plus étendu. Quelque chose contribue à rendre les mouvements de l'OEil généralement vifs dans cette classe, c'est l'existence de la pou- lie sur laquelle roule le tendon du muscle oblique supérieur, mais il faut noter que, suivant Rudolphi, cette poulie n'existe pas chez les Baleines et les Dauphins. D'après le même anatomisle, chez le Tigre et le Lion, le muscle grand oblique se bifurque des deux côtés du droit supérieur, de mémo que le petit oblique des deux côtés du droit inférieur. On trouve d'ailleurs chez les Mam- mifères les quatre muscles droits, qui sont excessivement développés chez l'Éléphant, malgré la petitesse relative de l'OEil de cet animal, puisqu'il n'a que 3 à 4 centimètres. Un muscle en forme d'entonnoir, entourant le nerf optique, existe chez la Taupe, et remplace tous les autres muscles. Les pau- pières sont conformées à peu près comme celles de l'Homme, à cette différence près que le repli demi-circulaire de la conjonc- tive, que nous avons signalé chez l'Homme, prend un développement considérable, et constitue une véritable troisième paupière, dans laquelle se trouve souvent une plaque cartilagineuse , mince et transparente , comme chez le Lièvre et le Cheval. Une pla- que semblable a été trouvée, par Albers , dans la paupière inférieure de quelques Singes. Les travaux d'Albers, Rudolphi et OEIL Rosenthal ont démontré l'existence de fi- bres musculaires dans la troisième paupière chez le Phoque , le Chien , l'Hyène et quelques autres animaux. L'Échidné n'a qu'une seule paupière circulaire, suivant Ilomc. Quant aux paupières des Cétacés , elles ne consistent qu'en un bourrelet adipeux presque immobile, et ressemblant ainsi beaucoup à celles des Poissons. Les glandes et les voies lacrymales sont tout- à-fait analogues à celles de l'Homme; ce- pendant on trouve quelquefois la glande de Ilarder, dont nous parlerons à l'occasion des Oiseaux. Lorsque la troisième paupière est très développée, comme chez le Lièvre, la caroncule lacrymale disparait. Chez les ani- maux dont les yeux sont très petits, tels que la Taupe et la Musaraigne, Carus n'a pu trouver aucune trace des organes dont nous parlons ici; ils n'existent pas non plus chez les Cétacés. l\ est une particularité qui mérite d'être mentionnée, c'est que, pendant neuf a qua- torze jours à partir de la naissance, la pu- pille reste bouchée par la membrane pupil- Jaire chez le Chien , le Chat , le Lièvre , la Souris, etc., et que les paupières restent closes pendant le même espace de temps* Carus, qui a examiné avec attention cette membrane pupilluire dans les jeunes Chats, est disposé à croire qu'elle est une conti- nuation de la conjonctive. Cette dernière membrane apparaît comme la continuation de la peau. On y distingue nettement, chez les grands Mammifères, trois couches : l'épiderme sous forme d'épi- thélium, le corps muqueux réticulaire et le derme, avec une couche de graisse. La sclérotique est conformée comme celle de l'Homme, et n'offre aucune ossification ; mais elle a une force extraordinaire chez les Cétacés, et son épaisseur n'est pas la même partout. Ainsi, dans la Baleine, dont l'OEil a le volume d'une orange , l'épaisseur de la partie postérieure de la sclérotique s'élève, d'après BlumenbachetSœmmering, à plus de 2 centimètres. Suivant ces observateurs, tandis que la partie postérieure de cette membrane est extrêmement épaisse , sa région moyenne est mince et flexible, et sa région antérieure s'épaissit de nouveau. M. de Blainville fait observer que cette grande épaisseur de la sclérotique, chez la Baleine, OEIL 741 est probablement due à ce qu'on y comprenrl la lame fibreuse plus ou moins épaisse qui sépare les deux couches de muscles droits. Il existe quelque chose de semblable chez lo Cochon. Celte disposition a-t elle pour but de rendre possible l'allongement et le rac- courcissement de l'axe visuel , suivant la densité du milieu et la dislance de l'objet? Cela est possible. Si l'on en croit Ramsome, il existerait, en dedans de la sclérotique, de3 fibres musculaires particulières qui se ren- draient à la cornée. La cornée transparente ressemble beau- coup à celle de l'Homme; mais elle en dif- fère sous le rapport de sa convexité et de son étendue. Elle occupe , en effet, chez le Porc-Épic, la moitié du globe de l'OEil, suivant Blumenbach ; elle est , d'après Tie- demann, plus large que longue dans la Mar- motte, ainsi que chez les Ruminants; elle fait une grande saillie dans les Carnivores. La conjonctive , à l'endroit où l'épiilermo passe sur la cornée, forme un sac fermé. La choroïde se dislingue, suivant Meckel, par son épaisseur chez les Carnivores, pjrson peu d'épaisseur chez les Herbivores, et parla coloration à reflets dorés, verts ou bleus de sa face interne, qui est dépourvue de pigmen- tum. Celte surface nacrée a reçu le nom de tapis. Ce tapis n'existe plus chez les Rongeurs. Le cercle ciliaire n'offre rien de remar- quable ; quant aux procès ciliaircs , ils sont plus petits chez les Souris et les Rats que partout ailleurs ; ils n'y forment qu'un très faible anneau. Ils constituent, au contraire, chez plusieurs Carnivores, une large cein- ture posée à plat sur la paroi de la cavité do l'OEil , et les extrémités de ses rayons sont très peu saillantes. Il en est tout autrement chez les Ruminants et les Solipèdes , où le corps ciliaire s'étend fort loin vers le cris- tallin , sous la forme d'une large couronne rayonnante. L'iris offre un grand nombre de variétés quant à sa couleur, à sa structure, à sa lar- geur et à la forme de la pupille. Ainsi sa couleur est habituellement jaune, verdâtre, le plus souvent brunâtre. A l'égard de la structure , on peut y dis- tinguer, chez plusieurs grands Mammifères, chez le Bœuf en particulier, deux couches de fibres : les unes externes, annulaires et concentriques ; les secondes internes, eicea- 742 OEIL OEIL triques; la couche moyenne conlieiit des vaifseaux et des nerfs soutenus par un tissu cellulaire lâche. La membrane pupillaire n'a encore élé distinctement observée que chez les Mam- mifères. L'iris le plus large se voit chez les Rats et les Souris, où il égale presque les dimen- sions de la choroïde. Suivant Carus l'iris serait moins ample , proportionnellement à rOEil, chez les Herbivores que cliez les Car- nivores. La pupille est ronde dans les Singes, les Chéiroptères et les Rongeurs; transversale- ment ovale dans les Solipèdes , les Rumi- nants, les Baleines et les Dauphins; ovale de haut en bas dans le genre des Chats. Le nerf optique, à son entrée dans l'Olul et la rétine, ressemble tout-à-fait à ceux de l'Homme; mais le nerf prend quelquefois la forme d'une ligne blanche en pénétrant dans rOEil. Koch assure avoir suivi le nerf opti- que de la Taupe jusqu'à l'OEil si imparfait de cet animal. La tache jaune centrale et le pli n'ont encore été trouvés que chez les Singes. La rétine, chez les Carnivores et certains Rongeurs, ne dépasse point la moitié pos- térieure de l'OEil; ce qui dépend de la lar- geur du corps ciliaire chez les premiers , et de l'iris chez les seconds. Les nerfs ciliaires naissent ordinairement du ganglion ophihalmique ; mais, d'après Mack, ce ganglion, qui est très gros dans les Singes et les Carnivores , petit dans les Ru- minants , et plus petit encore chez les Pa- chydermes, serait nul dans le Cheval , tan- dis que le Cerf en a deux et le Bœuf quatre. L'humeur aqueuse et l'humeur vitrée res- semblent à celles de l'Homme; mais leur (piantité proportionnelle est moindre chez les Mammifères. Le cristallin est ordinairement aplati ; toutefois il est presque globuleux chez les Souris et les Rats, de même que dans les Pinnipèdes. Chez tous, sa masse, comparée à celle de l'OEil , est beaucoup plus grande que chez l'Homme. H. De l'OEil chez les Oiseaux. Nous avons vu et nous verrons encore que certaines es- pèces des autres classes sont privées d'yeux ou ont ces organes complètement recou- verts par la peau ; tous les Oiseaux, au con- traire, sans aucune exception, sont pourvus d'yeux bien conformes. Ce qui frappe, dans celte classe, c'est le volume énorme des yeux par rapport, non seulement au cer- veau, mais encore à la tête entière; nous verrons qu'il en est ainsi, et même à un plus haui degré, chez les Insectes. Ils sont situés dans les orbites, de chaque côté de la tête; leur direclioa est donc réellement presque entièrement latérale; cependant ils paraissent quelquefois dirigés en avant, comme chez les Oiseaux de proie nocturnes; ceci tient à ce que le côté interne de l'OEil est un peu enfoncé, tandis que l'externe se relève. Le globe oculaire a encore six muscles, dont quatre droits et deux obli- ques; mais SCS mouvements sont faibles, surtout chez les Chouettes , dont le gros OEil , muni de forts anneaux osseux , rem- plit complètement l'orbite. La forme du globe oculaire est hémisphérique en arrière ; mais en avant, il existe un anneau osseux, sorte de cylindre court, qui se rétrécit peu à peu, et sur lequel repose la cornée trans- parente, qui constitue une demi-sphère an- térieure plus petite que la postérieure. Ce cylindre fait surtout une saillie considé- rable chez les Oiseaux de proie, notamment chez les Chouettes ; chez d'autres, au con- traire, comme les Palmipèdes, la moitié an- térieure de l'OEil est plus aplatie. Les Oiseaux ont trois paupières ; des deux qui se meuvent de haut en bas et de bas en haut, l'inférieure est ordinairement plus active que l'autre. C'est seulement chez un [ictit nombre d'Oiseaux , comme VAn- truche, suivant Blumenbach , et chez quel- ques Perroquets, qu'elles jouissent toutes deux d'une égale mobilité. H est remar- quable, dit Carus, que les Oiseaux qui font exception sous ce rapport sont principale- ment ceux qui se rapprochent le plus de l'Homme par l'apparition de cils à leurs paupières, c'est-à-dire d'organes tactiles ana- logues aux longs poils des moustaches. Presque toujours la paupière inférieure offre une lame cartilagineuse fortement saillante, surtout chez les Oiseaux de proie. D'ailleurs ces deux paupières ont le muscle orhiculaire en commun , et chacune un élé- vateur et un abaisseur propre. La troisième paupière , ou membrane nyclilante , mérite une mention spéciale , OEIL car c'est chez les Oiseaux qu'elle acquiert son summum de développement. Formée par un repli de la conjonctive, elle sort ho- rizontalement de l'angle antérieur de l'OEil, et est mise en mouvement par un méca- nisme particulier. En elTet , à cette mem- brane élastique s'attache un tendon long et grêle qui fait le tour du globe de l'œil , est séparé du nerf optique par un petit muscle quadrangulaire , se fixe à l'anneau osseux de la sclérotique par un osselet par- ticulier chez les Chouettes, et finit par dégé- nérer en un petit muscle pyramidal. Ce dernier, ainsi que le petit muscle carre dont nous venons de parler, s'insère à la conjonctive, et sert à tirer la membrane clignotante en dehors. Les voies lacrymales sont moins déve- loppées chez les Oiseaux que dans la classe précédente. On trouve, à la partie externe, un petit corps glanduleux , analogue à la glande lacrymale de l'Homme, à laquelle se rattachent deux ou trois canaux qui s'ou- vrent vers l'angle de ce côté; mais, à la partie interne et inférieure ou supérieure, en existe un beaucoup plus gros, dont le ca- nal unique s'ouvre à la face externe de la troisième paupière. D'uilleurs, point de ca- roncule. Les orifices lacrymaux sont deux trous forts grands situés dans l'angle in- terne , entre la commissure des paupières horizontales, et la troisième; quelquefois, il semble n'y en avoir qu'un. Ces deux ou- vertures donnent presque immédiatement dans le sac nasal qui est situé à la base du nez, en avant et en dehors de l'os lacrymal, et qui va s'ouvrir, par un orifice fort grand, dans la partie postérieure et externe de la fosse nasale. Jamais il n'y a de sourcils ; mais les paupières sont quelquefois garnies d'espèces de petites plutncs d'une nature particulière, que M. de Blainville est dis- posé à regarder comme des cils. La sclérotique des Oiseaux se divise en deux parties, une élastique et l'autre os- seuse. La première , d'après les dissections d'Albers, consiste en trois feuillets. L'an- neau osseux se place, en avant, entre l'ex- terne et le moyen feuillet. Cet anneau se compose de quinze à dix-sept petites plaques oblongues, carrées, arrondies, et représente tantôt un anneau plat et simple, et tantôt un cylindre plus ou moins saillant. Ce cy- OEIL 74' iindre est assez long , surtout chez les Chouettes. La cornée transparente en le plus souvent très bombée, et portée comme à l'extrémité d'un tube. Suivant Cramjiton, elle serait rendue mobile par une couronne de petites fibres musculaires. Le centre de la saillie de la cornée est presque toujours hors de l'axe du globe, et un peu plus rap- proché de l'angle nasal. La choroïde, abondamment chargée de pigmentum noir, ne présente point le lapis que nous avons vu chez les Mammifères. Arrivée à l'anneau osseux, elle se divise en deux feuillets, dont l'externe, plus mince, adhère à la scléroti(iue, et l'autre, plus fort, (orme plusieurs plis rayonnants, un peu flexueux, qui se terminent en avant en un rebord peu saillant. Ceci représente le corps ciliaire, qui est moins saillant mais plus long que dans les Mammifères. Le feuillet ex- terne se prolonge et se confond avec l'iris , qui est plus large et plus contractile que chez les Mammifères. Il semblerait, chez les Perroquets , que ses mouvements seraient volontaires. D'ailleurs la couleur de l'iris, varie beaucoup suivant les espèces, l'âge cl diverses circonstances individuelles. Ainsi, cette membrane est d'un bel orangé dans la Chouette, chez laquelle on distingue par- faitement la distribution des nerfs et vais- seaux ciliaires. La pupille est ordinairement ronde; dans l'Oie et le Pigeon elle est un peu tirée en travers, tandis que dans la Chouette elle est ovale de haut en bas, d'a- près les observations de Ilildebrandl. Les nerfsciliairespartentdu ganglion ophlhalmi- que qui est, d'après Muck, très gros dans les Corbeaux, les Perroquets et les Hérons, plus petit dans les Gallinacés et les Rapaces, et réduit presque àrien dans les Palmipèdes. Le nerf optique traverse obliquement la sclérotique, pénètre dans l'OEil sous l'appa- rence d'une raie blanche, et se déploie en- suite pour produire la rétine, qui n'a pas beaucoup d'étendue ici, le corps ciliaire étant très large. De la face interne de ce nerf naît un corps noir plus ou moins com- primé, quelquefois mince et portant sur les deux faces des plis parallèles qui l'ont fait comparer à unpcigne, d'autres fois plissé dans toute sa circonférence , comme une bourse dont on aurait serré les cordons , suivant l'expression de M. de Blainville; ce 744 OEIL corps se porte jusqu'à la capsule du ci islal- lin , à son côté interne, et il semble adhé- rer à la membrane hyaloide. On dirait qu'il traverse en entier l'humeur vitrée; mais, dans le fait , il est compris dans un enfon- cement de sa membrane. Sa structure est évidemment vasculaire; il ressemble à la choroïde et est, comme elle, recouvert d'un pigmentum. Le seul oiseau auquel manque le peigne ou la bourse noire est VArdea virgo. Dans l'Autruche, le Casoar et le Hibou , elle ressemble à un sac coni- que ; le nombre des plis varie de sept à seize (Cigogne). La rétine est à peu près la même que chez les Mammifères ; sa mollesse et sa pul- posité sont cependant peut-être plus grandes que dans cette classe. Le corps vitré, bien qu'inférieur à celui des Mammifères , est encore assez gros re- lativement au cristallin. Le cristallin est plus comprime que dans les Mammifères ; sa convexité postérieure est plus grande que l'antérieure; on y dis- lingue parfaitement, surtout chez le Fau- con , des couches concentriques. Il est peut- être plus mou et plus mobile que dans les Mammifères. Quant à l'humeur aqueuse , elle doit être plus abondante que chez ces derniers, la cornée étant plus convexe et le cristallin plus blanc. m. De VOEU chez les Repliles. Dans cette classe, l'organe de la vision décroît d'une manière manifeste, sinon dans les parties importantes, du moins dans celles de per- fectionnement accessoire; cependant, il se rapproche encore plus de celui des Oiseaux que de celui des Mammifères. D'ailleurs, on trouve ici de grandes dilfércnces dans cha- que ordre et même dans chaque famille. Le globe oculaire est ordinairement sphé- rique , comme dans les Grenouilles , les Sa- lamandres, les Serpents et les Crocodiles ; mais la cornée est un peu aplatie. Les yeux sont assez gros, eu égard au cerveau. Ils sont situés sur les côtés de la tête et logés dans des cavités orbitaires peu fermées. L'OEil est mu, d'après les observations de Cuvier, dans les Tortues et le Crocodile, par les six muscles que nous avons vus chez les Mammifères , et de plus , par quatre au- tres plus petits qui embrassent le nerf op- tique. Chez la Grenouille, on ne trouve OEIL qu'un muscle en entonnoir, divisé en trois portions , qui entoure le nerf optique, et de plus, un droit inférieur et un oblique antérieur. Il arrive souvent que la peau recouvre les yeux au point qu'on les aperçoit à peine, comme dans le Proleus anguinus, qui est cependant très sensible à la lumière, comme Carus a pu s'en convaincre sur le vivant. On dirait que les paupières manquent entièrement chez les Serpents, mais il est plus exact de les considérer, avec J. Clo- quet , comme adhérentes ; en effet , la peau se prolonge sur l'OEil en trois couches : l'une extérieure, cornée, que l'animal rejette avec son épiderme, quand il mue; la se- conde formée de fibres déliées, et la troi- sième constituant le feuillet externe de la conjonctive. Ces trois couches sont transpa- rentes. On trouve ensuite une cavité qui reçoit le liquide sécrété par une glande la- crymale placée derrière l'OEil ; ce liquide coule dans le nez par un point lacrymal situé à l'angle antérieur de l'OEil. Vient alors le feuillet interne de la conjonctive qui tapisse la cornée. On doit également noter la petite bourse qui , d'après Home, existe à l'angle antérieur de l'OEil chez certains Serpents, et qui peut être comparé aux larmiers des Mammifères , ou aux fosses nasales en cul- de-sac des Poissons. Chez la Salamandre, il y a deux paupières en bourrelet, l'une supérieure, l'autre in- férieure; mais elles ne couvrent pas entiè- rement l'OEil ; et l'on n'en peut distinguer une troisième , non plus que dans la Gre- nouille. Quand elle existe , elle paraît ne pouvoir jamais se mouvoir que d'avant en arrière, c'est-à-dire horizontalement. Elle est très visible dans l'angle antérieur de l'OEil chez la Tortue et les Sauriens; c'est par l'action d'un muscle particulier qui en- toure le globe de l'OEil que cette paupière recouvre la cornée comme une membrane mince , à travers laquelle on voit cependant toujours percer la pupille. 11 faut une men- tion à part pour la grande paupière circu- laire et musculeuse du Caméléon. Elle adhère tout autour à la sclérotique , à envi- ron 2 millimètres de son bord antérieur; dans sa face interne et inférieure se trouve un disque cartilagineux, concave, lisse et blanc; elle ne s'ouvre que par une petite OEIL fente transversale, vis-à-vis de la cornée, dont la petitesse est extrême relativement au bulbe. On trouve encore, chez le Camé- léon , au bord supérieur et antérieur de la cavité de la conjonctive, une glande lacrymale aplatie, réniforme, et d'un volume propor- tionnel considérable; et, dansl'angle interne de l'Œil, il y a une troisième paupière per- pendiculaire, très forte, et qui est placée en dedans de la grande paupière circulaire. La cornée transparente a beaucoup d'a- nalogie avec celle de l'Homme. Cependant son bord antérieur offre, chez plusieurs Reptiles , tels que la Tortue franche et l'Iguane, d'après Albers, des anneaux de lamelles osseuses minces, qui ont cepen- dant paru à Carus cartilagineuses dans l'I- guane. La moitié antérieure delà cornée a aussi la consistance du cartilage dans le Ca- méléon. Celte membrane ne devient pas opaque par l'immersion dans l'alcool chez la Tortue, la Salamandre, la Grenouille, le Caméléon et les Serpents. On ne peut distinguer plusieurs feuillets à la choroïde. La surface externe de celte membrane a le brillant de l'argent dans la Grenouille. La partie antérieure s'infléchit vers l'axe de l'OEil, et se continue dans l'iris. L'iris est argentin dans beaucoup de Reptiles ; il est verdâtre dans le Crocodile , brunâtre, avec l'éclat de l'or, dans la Gre- nouille, et quelquefois tacheté chez les Ser- pents, où son hémisphère inférieur est d'un brun foncé et le supérieur jaune. La pupille est ordinairement ronde, comme chez les Salamandres , les Sauriens, les Ophidiens , les Chéloniens ; chez la Grenouille , elle a la forme d'un rhomboïde situe en travers , et chez le Crocodile , celle d'une fente ver- ticale. Ses mouvements sont sensibles, quoique lents. Les procès ciliaires n'existent point dans les Salamandres, les Serpents et plusieurs Sauriens ; mais Cuvier les a signalés en forme de fils allongés dans une grande Rai- nette étrangère. Carus n'a vu, chez la Gre- nouille, qu'un anneau blanchâtre, auquel adhère fortement le cercle ciliaire. Les procès ciliaires existent chez les Tortues , bien qu'ils soient petits; ils sont bien déve- loppés dans le Crocodile, mais ils disparais- gcnt dans l'Iguane et le Caméléon. Le nerf optique perce la sclérotique en T. VIII. OEIL 745 ligne droite chez tous les Reptiles, et forme en dedans une plaque arrondie dont l'épa- nouissement constitue la rétine. Chez l'I- guane , Carus a vu naître , du milieu de cette plaque, un petit prolongement noi- râtre de la choroïde, sorte de vestige du peigne que nous avons vu chez les Oiseaux. Le Caméléon présente aussi un prolonge- ment analogue et noir, mais plus petit, do la choroïde vers le cristallin. Le corps vitré est plus petit que dans la classe supérieure. Le cristallin est très con- vexe et commençant à se rapprocher de la forme d'une sphère; il a un volume consi- dérable dans le Caméléon et les Grenouilles, tandis qu'au contraire il est petit dans la Tortue franche, et plus convexe en avant qu'en arrière. Celui des Grenouilles et des Salamandres offre, dans son intérieur, un noyau solide. 1\'. De l'OEil chez les Poissons. Bien que rOEil des Poissons soit moins parfait que celui des classes précédentes, il présente cependant encore toutes les mêmes parties que celui des Vertébrés supérieurs. Les yeux sont en général très gros, ex- cepté chez les espèces vermiformes, comme l'Anguille, la Lamproie, les Gastrobranches, où ils sont petits, lis sont contenus dans une cavité, mais elle n'est pas entièrement for- mée par les os; ils reposent habiluellement sur un coussinet de graisse à demi liquide, des deux côtés de la tête; plus rarement ils se dirigent en arrière ou en haut, comme chez rUranoscope; enfin , ce qui est encore plus rare, c'est qu'ils soient placés tous deux du même coté, comme chez les Pleu- ronecîes. La forme de l'OEil est presque toujours ar- rondie en arrière et aplatie en avant; ceux qui font exception sont les Poissoi-.s à petits yeux , principalement le Blennius viviparuSf d'après Cuvier, et plusieurs Cartilagineux, suivant Rosenthal. Six muscles, assez courts, dont quatre droits et deux obliques, meuvent lOEil chez les Poissons osseux. On trouve de plus, dans les Raies et les Squales, un pédicule carti- lagineux implanté sur le globe de l'OEil et au fond de l'orbite. La profondeur de l'orbite est augmentée par le repli d'une partie de la peau épaissie, presque gélatineuse et transluci'le, qui est ■ai 746 OEIL plus considérable en avant ou en dedans, eten arrière ou en dehors. C'est de ce rebord, vé- ritable bourrelet palpébral , que sort la peau amincie ou conjonctive, qui passe au-devant du globe de l'OEil , adhérant constamment à la cornée. Chez quelques Poissons, la peau qui passe au-devant de l'OEil est si peu amincie, que l'animal doit être presque in- sensible à la lumière, comme le Gastrobranche et la Murena cœca. Dans plusieurs autres, chez l'Anguille en particulier, on détache facilement la peau du globe de l'OEil, et alors la portion correspondante à la con- jonctive apparaît comme une tache claire et transparente. Quand la conjonctive se dis- tingue si peu des téguments communs , on ne trouve aucun vestige des paupières, si ce n'est le bourrelet dont nous avons parlé; mais, dans beaucoup d'autres Poissons où rOEil est plus gros et la conjonctive plus fine, on aperçoit, outre ce bourrelet, dans l'angle postérieur, et plus encore dans l'an- térieur, un repli semi-lunaire, mais com- plètement immobile , et qui couvre peu l'OEil. Cuvier a découvert , chez le Poisson- lune, une véritable paupière circulaire, sus- ceptible de se fermer à l'aide d'un sphinc- ter, et de s'ouvrir par l'action de cinq mus- cles rayonnes. Point de paupières, point d'appareil la- crymal : ni glandes, ni canaux de ce genre. La sclérotique est dure , élastique et de nature aponévrotique. Elle présente un ou plusieurs disques cartilagineux , plus ou moins grands, quelquefois ossiOés, surtout à la partie antérieure. Ce disque cartilagi- neux est mince et s'étend peu en arrière chez la Carpe; il est large et épais, et égale la sclérotique en étendue chez l'Esturgeon. La cornée transparente est habituellement plan-convexe à l'extérieur; elle se compose de trois feuillets , et a plus d'épaisseur à la circonférence, tandis qu'elle s'amincit à la partie moyenne. On dislingue facilement trois feuillets dans la choroïde; l'externe est d'un blanc nacré et est assez ferme; arrivé au bord antérieur de la sclérotique, à laquelle il adhère peu, il se réfléchit vers l'axe du globe oculaire, et, parvenu au bord de la pupille, il s'infléchit de nouveau en dehors, et forme ainsi un iris très étroit, dont les cfleis sont également argentés ou dorés, et OEIL qui s'accole au bourrelet de la cornée. Le feuillet le plus interne de la choroïde est noir, mou, couvert de pigments, excepté dans le Brochet, où il est pourpre. Il suit la courbure du précédent depuis le bord de la pupille, et forme ainsi l'uvée. Maintenant, entre ces deux membranes, en arrière, tout autour du nerf optique, se trouve une masse rougeâlre, comme glanduleuse, sorte de glande choroMienne , suivant Rosenlhal , de réseau vasculaire, selon Blainville et Albers, ou de muscle, d'après Haller. C'est surtout chez la Carpe que l'on voit le mieux cette niasse. De son bord externe part une mem- brane, semblable à du cruor. Cet organe ne se voit ni chez les Raies, ni chez les Squales, chez lesquels, d'ailleurs, on ne peut bien diviser la choroïde en plusieurs feuillets. La choroïde est nacrée chez la Raie perce et chez plusieurs Squales, comme l'Esturgeon. L'iris est étroit , comme bous venons de le voir, lisse et tout-à-fait immobile, géné- ralement d'un éclat métallique, d'une belle couleur nacrée chez la Carpe. La pupille est ordinairement ronde et grande. Mais, d'a- près les- observations de Cuvier, son bord antérieur se prolonge en plusieurs- lanières étroites, disposées en rayons, et dont la forme est celle d'une palmette. Les lanières, dorées en dedans et noires en dehors, peu- vent fermer les pupilles à la manière d'une jalousie. La pupille est double, comme l'iris et la cornée , chez le Cobitis anableps , bien que le cristallin soit simple. Les procès ciliaires manquent chez les Poissons osseux; on ne les trouve que chez quelques Squales, où ils sont encore fort petits, ne formant que de courtes sailliej qui touchent à la capsule du cristallin, et se continuent avec les stries de l'uvée. Ils sont remplacés par les autres vaisseaux ou membranes vasculaires, qui, sous forme de prolongements falciformes, vont de la cap- sule cristalline au bord antérieur de la ré- tine. Le nerf optique pénètre ordinairement dans l'OEil sous la forme d'un petit disque arrondi , comme on peut facilement le voir dans la Carpe. De son centre partent les vaisseaux centraux de la rétine, qui se ré- pandent sur le corps vitré pour se réunir en une couronne vasculaire à son extrémité. Chez d'autres Poissons, ce nerf perce obli- OEIL quementia sclérotique, et apparaît comme une ligne blanche, des bords de laquelle naît la rétine; cette disposition est encore plus tranchée chez l'Esturgeon. Quant à l£^ rétine, elle se partage facilement en dem feuillets: l'un interne, fibreux; l'autre ex- terne, non fibreux; et se termine par ua bord libre, à l'origine de l'uvée. L'humeur aqueuse est nulle, ou presque nulle, tant la cornée transparente est plate el le cristallin saillant en avant ; elle man- que d'enveloppe spéciale. Le cristallin, entouré d'une capsule mince, est très considérable, au point de remplir presque tout le bulbe, et presque tout-à-fait sphérique. On y dislingue des fibres qui se dirigent du pôle antérieur au pôle posté- rieur. Par suite de ce volume et de cette saillie du cristallin, le corps vitré est très peu con- sidérable. Cependant la membrane hyaloide est évidente; elle est unie en avant à la capsule cristalline, à l'aide de deux liga- ments qui, lorsqu'ils sont fortifiés par des prolongements de la membrane ruyschienne, comme dans le Brochet, forment deux axes auxquels le cristallin est suspendu. Les dissections de Muck ont prouvé que les Poissons n'ont pas de ganglion ophthal- naique pour les nerfs ciliaires. V. De l'OEil chez les animaux articulés. Ce qui dislingue l'appareil visuel dans cette classe, c'est qu'il n'y a jamais de cristallin situé dans une cavité de l'organe lui-même; que celui-ci n'est jamais mobile et existe à la superficie de la peau endurcie, dont la cornée transparente, et surtout la scléroti- que elle-même, semblent faire partie. En- fin, dit M. de Biainville, le caractère le plus singulier qu'offre l'appareil de la vision chez les Insectes, c'est que, dans un grand nombre de cas, il est composé d'un amas plus ou moins considérable de petits organes simples, situés de chaque côté de la tête, outre quelques uns qui se disposent sur quelque endroit de la partie antérieure. On donne aux premiers le nom d'yeux compo- sés, et aux seconds celui d'j/eux simples ou de stemmales. On n'aperçoit pas la moindre trace d'yeux dans les Enihelmiuthes, et les Cercaires sont les seuls chez lesquels Baer ait vu les iudices de deui yeux. OEIL nt Si l'on passe aux Annélides, on en ren- contre fréquemment, par exemple, chez les Nais, les Néréides, les Aphrodiles, les Sang- sues. Souvent ils sont alors en quantité coo- sidérable, puisque la Sangsue ordinaire co a dix, disposés en fer-à-cheval au dessus de l'orifice de la bouche. On les aperçoit très bien chez les jeunes individus, car ils font saillie à la surface du corps, comme autant de verrues d'une couleur foncée. Tous les Neusticopodes, excepté quelques Lernces, ont un, deux ou trois yeux; et même les Lernées, si l'on en croit Nord- mann, auraient, à l'état de larve, un OEil qui disparaîtrait chez l'animal parfait. Jusqu'ici nous n'avons eu à signaler que des stemmates; mais c'est dans cette série du règne animal qu'on commence à ren- contrer les yeux composés ; ainsi Carus a constaté, chez VApus cancriformis , deui gros yeux, dont la cornée se partage en un grand nombre de facettes hexagones , et un autre OEil médian, arrondi, plus gros, dontia cornée paraîtfinement grenue quand on l'examine au microscope. Le Limulus pohjphemus porte aussi des deux côtés de son bouclier céphalo-thoraciquede gros yeux à facettes réniformes. La Scolopendre en a un gros placé en travers et vingt-trois petits qui sont simples. Les connaissances que nous possédons sur les yeux composés sont dues à Swammer- dam , Cuvier , Marcel de Serres , et surtout à J. Muller, qui en a le mieux signalé les particularités. Voici la description qu'il en donne. Les yeux composés des Insectes et des Crustacés sont des segments de sphère plus ou moins grands, immobiles chez les Insectes, ou mobiles sur des pédicules chez les Déca- podes, parmi les Crustacés, et chez quel- ques autres encore. Le nerf optique se renfle dans leur intérieur en une grande sphère , ou en un segment de sphère, de la surface de laquelle 's'élèvent des milliers de fibres primitives nerveuses, qui se dirigent comme autant de rayons vers la superficie de l'organe. Cependant ces fibres n'arri- vent point jusqu'à l'épiderme transparent. Entre leurs extrémités et la cornée transpa- rente se trouvent des cônes transparents également dirigés , en forme de rayons, vers la face interne de la cornée, et dont les fis OEIL bases se réunissent avec cette face, tandis que les sommets enchâssent les extrémilcs des Cbres parties du nerf optique. La lon- gueur des cônes varie beaucoup suivant les espèces; la plupart du temps, ils sont cinq à six fois aussi longs que larges , comme chez la majeure partie des Coléoptères et chez les Lépidoptères; rarement sont -ils fort courts ; leur longueur dépasse à peine leur largeur chez les Mouches, parmi les Dip- tères. La cornée des Insectes, des Crustacés et des Décapodes est également divisée en façon de mosaïque; chaque petite division , appelée facette, correspond à un cône trans- parent, avec lequel elle est unie, et à une libre du nerf optique. Les facettes, hexa- gones chez les Insectes, ont rarement celte forme chez les Crustacés, oii presque tou- jours elles sont carrées, quoique les divi- sions ne puissent avoir lieu ici par des lignes droites , et que la convexité de la surface de rOEil fasse qu'elle doive être opérée par des lignes courbes. 11 est rare que les facettes soient un peu élevées à Texlérieur et à l'intérieur, c'est-à-dire lenticulaires, comme chez les Lépidoptères; en général, la surface en est assez plane; elles ,ont même quelquefois une épaisseur considérable, par exemple chez les Orthoptères et les Coléop- tères. La ressemblance entre leurs faces an- térieure et postérieure, fait qu'on doit ar- tendre peu de chose de leur action sur la lumière en général ; aussi Muller a-t-il con- staté qu'elles manquent chez un grand nombre de Crustacés , notamment chez les Entomostracés , où néanmoins les cônes transparents existent également. Dans ce cas, la surface de la cornée est parfaitement plane, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur; là aussi seulement les bases des cônes sont arrondies au lieu d'être unies, comme elles le sont d'ordinaire, avec les facettes de la membrane. Entre les cônes transparents , et même entre les Obres du i\erf optique , il y a du pigment, tantôt clair, tantôt foncé, noirâtre, \iolel foncé, bleu foncé, purpu- rin , brun , jaune - brun , jaune clair , vert, etc. Quelquefois ce pigment forme plusieurs couches superposées de couleur diverse. II s'élève jusqu'à la cornée entre les cônes, dont parfois même il couvre la face antérieure ou la base, en n'y laissant dans le milieu de chacun qu'une ouverture OEIL pupillaire, qui devient surtout apparente lorsque les cônes sont fort courts, comme chez les Diptères. Dans d'autres cas, les cônes sont tout-à-fait libres de pigment, qui ne garnit que les points d'intersection des facettes. Chez les Crustacés inférieurs, dont la cornée n'a point de facettes , les corps transparents en forme de cônes ont leurs sommets et la plus grande partie de leur longueur engagés dans le i)igment, tandis que leurs extrémités arrondies en sont dé- pourvues et regardent la face interne de la cornée. Au reste, le nombre des facettes et des cônes varie beaucoup. La plupart du temps, il est très considérable et s'élève à plusieurs milliers, par exemple à 12 et 20,000 dans un seul OEil : ainsi on en compte 2,500 chez le Homard, 11,300 dans la P/m^ena cossus, 25,000 chez la Mordclla; rarement y en at-il peu, comme chez les Entomostracés. On n'en trouve plus que 1,300 dans le Sphinx convolvuli, et 50 seu- lement dans les Fourmis; l'Iule n'a que deux yeux composés de 50 à 60 facettes. L'union entre les fibres du nerf optique et les cônes a été étudiée d'une manière spé- ciale par R. Wagner. Chez les Insectes, les fibres se prolongent en forme de gaines sur les côtés du cône. Or, comme chez les ani- maux supérieurs les fibres nerveuses se com- posent d'un tube et d'un contenu, on peut présumer que ce sont principalement les tubes qui forment ces gaines. Outre les yeux à facettes composées etlc3 yeux composés sans facettes des Crustacés, il y en a encore une troisième espèce, re- marquée par Edwards, Burmeister et Muller, c'est celle dans laquelle, outre les corps en forme de cônes, il s'en trouve encore de lenticulaires entre les cornées et les cônes ; ces lentilles doivent rassembler les rayons lumineux qui tombent sur elles et les in- cliner vers les axes des cônes. Edwards a observé cette disposition chez les Callia- nasses , chez beaucoup de Brachyurcs , en particulier le Cancer maculatus , enfin dans VAmphylœ et plusieurs Édriophthal- nies. Muller a vu aussi des lentilles dans les facclles de la cornée de VHyperia. Sui- vant Burmeister, le Brauchiopus pahuUnus en possède également, dont l'axe longitu- dinal est plus long que le transversal. Quelques uns ont deux cornées, l'externe OEIL lisse, et rinlerne à facettes ou fenêlrée, de telle sorte que les Icnlilies se trouvent der- rière les fenêtres , connue dans le Bran- chiopus. Les yeux, d'ailleurs, paraissent quelque- fois manquer tout-à fait chez les Acarides. Certains de ces animaux, la Ddclla, en ont quatre petits et simples; d'autres, le Suca- ris , deux, également simples. Les Arachnides n'ont que des yeux sim- ples, mais parfois très développés à l'inlc- rieur, et pourvus d'un cristallin sphérique et d'un corps vitré; la choroïde forme un anneau noir autour du cristallin. Les Scor- pions en ont deux gros et six à dix autres plus petits et simples. Dans les Hexapodes aptères on ne trouve plus généralement que des yeux composés. Quant aux Hexapodes ailés , ou aux In- sectes proprement dits, les plus parfaits d'entre eux, les Coléoptères, n'ont que deux yeux composés. Indépendamment de ceux- là, qu'onrelrouvedansles autres ordres chez tous les Insectes pourvus du sens de la vue, il y a encore des yeux simples, la plupart du temps au nombre de trois. Du reste, les larves des Insectes répètent fort souvent les formes inférieures, même en ce qui con- cerne les yeux , car celles , par exemple , de la plupart des Coléoptères et Hyménoptères n'ont pas d'yeux du tout, tandis que celles de presque tous les genres contenus dans les autres ordres n'en ont que de simples. Ainsi l'on trouve six à huit stemmates dans les Chenilles. On remarque fort peu de larves qui aient de très grands yeux, même des yeux à facettes; telles sont les Orthop- tères , qui subissent une métamorphose in- complète , celles des Microptères, dans l'or- dre des Coléoptères, et celles de quelques Diptères, par exemple des Cousins. Enfin on trouve des espèces privées d'yeux parmi les Insectes parfaits. Tels sont les Claviger, une Brailla qui vit en parasite sur les Abeilles, et les neutres de quelques fowr- mis. Ce qu'il y a de remarquable dans les yeux composés des Insectes, c'est leur volume considérable. Marcel de Serres a donné , à ce sujet, des tables détaillées, d'après les- quelles on voit que chez quelques uns de ces animaux {Anthrax maura, Musca vomi- loria) le volume du corps est à celui des OEIL 749 yeux dans la proportion d'un à quatre, mais que la proportion ordinaire est de six, huit, dix ou seize à un , et que jamais le volume des yeux ne descend au-dessous d'un à soixante {Phasmia, Bossia), VI. De VOEU chez les Mollusques. La struc- ture de l'organe de la vue dans ce type d'a- nimaux a évidemment plus de rapport avec ce qui existe dans les vertébrés que celle de rOEil des articulés, puisqu'on y trouvée peu près les mêmes parties , disposées sein- blablement, et qu'il n'y a qu'un organe simple de chaque côté. Mais le peu d'acti- vité et d'étendue de la fonction , si ce n'est dans les espèces les plus favorisées sous ce rapport-, et surtout la disparition rapide de cet appareil dans le plus grand nombre des Mollusques , placent ces derniers au-dessous des précédents. Les ordres inférieurs manquent d'yeux ; ce n'est que chez les Gastéropodes , les Ptéropodes et les Céphalopodes, qu'on en trou\e qui sont tantôt plus tantôt moins parfaits. Leurs nerfs optiques ne se croisent jamais. La position des yeux varie singulière- ment. Ainsi , chez les Céphalopodes, ils sont placés avec symétrie de chaque côté de la tête, un peu en arrière et dans les en- foncements du cartilage céphalique. Dans les genres Pterolrachœa et Aplysia , on les aperçoit à la nuque de chaque côté. Ailleurs, et le plus souvent, ils tiennent aux tenta- cules dont ils occupent , soit la base {l'hysa, Cyprœa, Buccinum) , soit la partie latérale {Cerithium) , soit le sommet {Ilelix , Limax, Turbo). La structure des yeux , chez les Gastéro- podes, est simple; mais les parties essen- tielles y sont sensiblement développées. Il ne faut pas confondre d'ailleurs, comme on le fait, le nerf optique avec celui du tentacule auquel il n'est qu'accolé; ce nerf se plonge dans la base du bulbe oculaire qui contient un cristallin, avec un épiderme enduit de pigment noir. Au-devant du cristallin se trouve une portion transparente de la peau extérieure , sorte de conjonctive. Peut-on y admettre, avec Swammcrdam , une humeur aqueuse et une humeur vitrée? Nous n'oserions l'affirmer. Passons aux yeux des Seiches, des Poulpes et des Calmars. Ils sont dune énorme gros- 750 OlilL scur proportionnellement à la tête, puisque, pris ensemble, ils forment près des deux tiers de la masse de celle dernière. La sclé- rotique et deux petits muscles les fixent. Le bulbe oculaire est un peu comprimé de de- liois en dedans. Point de paupières chez la Seicbe ordinaire ; son OEil est recouvert par un prolongement des téguments qui fait fonction de conjonctive et de cornée trans- parente. Chez le Poulpe, au contraire, quelques duplicaturcs de la peau forment des paupières, l'une postérieure plus grande, l'autre antérieure plus petite , analogue à la troisième paupière des Oiseaux et des Mam- inifères. La postérieure contient des fibres musculaires. Les observations de Carus prouvent que la sclérotique se partage en arrière , chez le Poulpe et la Seiche , en deux feuillets qui renferment le renflement du nerf optique ; dans l'exlerne se trouve une petite plaque cartilagineuse chez la Seiche. La sclérotique est plus molle en avant ; vers son bord libre elle est d'un jaune rougeàtre dans la Seiche; elle forme elle-même la pupille, qui est réniforme dans la Seiche et ronde chez le Poulpe. La choroïde est rougeàtre, nacrée; clic se réfléchit en avant, devient plus épaisse, s'enduit d'un pigment de couleur pourpre fonce, et se prolonge, en fibres con- centriques (analogues aux procès ciliaires), vers le cristallin , qui est assez volumineux et arrondi. Le renflement du nerf oplique, après avoir traversé la sclérotique, est plus considérable que le ganglion cérébral ; il en part d'innombrables Olets , qui forment, chez la Seiche, une bande longue d'environ 20 à 23 millimètres sur 4 à 5 de large. C'est de ces filets , qui percent le second feuillet de la sclérotique, que naît la rétine. Les fibres saillantes de cette dernière, du côté du corps vitré , sont enduites d'un pigment pourpre fcmcé et peu adhérent. L'humeur aqueuse est problématique ; mais presque toute la capacité intérieure de rOEil est occupée par une humeur vitrée , liquide et visqueuse , renfermée dans une membrane. En résumé , l'OEi! des Céphalopodes est parfait. Nous renvoyons au travail d'Ehrenberg sur les Infusoires, pour la description de l'appareil visuel chez ces animaux. OEIL Physiologie de VOEU. Nous supposons connus les principes de dioptrique et de catoptrique ; et pour point de départ de la théorie de la vision , nous nous contenterons de rappeler quelques uns des axiomes de cette branche de la physique, parce qu'ils nous sont indispensables. La lumière, quelle que soit son origine , qu'elle soit une émanation ou une ondula- lion, se répand autour du foyer qui la pro- duit sous forme de rayons ; ces rayons se meuvent en ligne droite, tant que les con- ditions du milieu à travers lequel ils passent restent les mêmes ; s'ils tombent sur l'an- gle d'un prisme, ils se décomposent, et pro- duisent les différentes nuances du rouge au violet qui constituent le spectre solaire ; s'ils arrivent sur la surface d'un corps transpa- rent , ils traversent ce corps ; si cette trans- parence est parfaite , les rayons lumineux passent tous, et le corps est invisible pour nous ; si elle n'est pas complète, une partie des rayons nous est renvoyée , ce qui rend le corps visible : c'est là ce qui constitue le phénomène de la réflexion. Les corps qui ne se laissent pas traverser par les rayons lu- mineux sont dits opaques; maintenant les corps opaques réfléchissent plus ou moins complètement les rayons lumineux, ou, au contraire, les absorbent. Les corps visibles, c'est-à-dire qui réflé- chissent des rayons lumineux, sont diver- sement colorés, et leur couleur varie sui- vant celui ou ceux des rayons élémentaires qu'ils sont plus aptes à absorber ou à ré- fléchir: s'ils les réfléchissent tous, ils pa- raissent blancs; s'ils les absorbent tous, ils paraissent noirs. L'état plus ou moins lisse, poli ou rugueux des surfaces , influe sur cette propriété réflective et absorbante des corps. Tout rayon lumineux qui tombe oblique- ment sur la surface d'un corps non trans- parent, est réfléchi suivant la loi de l'éga- lité de l'angle de réflexion à celui d'inci- dence. Lorsqu'un rayon lumineux traverse un corps transparent , s'il tombe perpendicu- lairement à la surface de ce corps, il con- tinue toujours directement son premier trajet ; mais s'il tombe obliquement, et si ce corps est d'une densité difl"érente de celle OEIL OEIL 751 (lu milieu que vient de traverser ce rayon , celui-ci est dcvié de sa ligne droite. Le corps est -il plus dense , le rayon lumineux , en continuant son trajet, se rapproche de la perpendiculaire au point d'immersion. Est- il moins dense, c'est le contraire, et le rayon s'écarte de celle perpendiculaire. La décomposition des rayons lumineux par le prisme qui les réfracte, prouve que les couleurs élémentaires ne sont pas égale- ment réfrangibles, le rouge l'est le moins, le violet l'est le plus. On appelle aberration de réfrangibililé la coloration, suivant les couleurs du spectre solaire, soit des objets vus à travers un prisme ou un autre corps réfringent, soit de leur image. Quand les rayons lumineux, arrivant sur un corps transparent, tombent sur une sur- face concave ou convexe , au lieu d'être plane, ils éprouvent des déviations dilTé- rentes. Si la surface est convexe, ils con- vergent par le seul fait de cette convexité, et indépendamment de l'infliience du mi- lieu, en général plus dense, qu'ils traver- sent alors. Si cette surface est concave , ils divergent. Quand les rayons lumineux, tombant sur une surface convexe , convergent, ils se ré- unissent à un point que l'on appelle foyer et qui est le point oix se forme l'image du corps d'où ces rayons parlent ; mais les rayons marginaux éprouvant une déviation plus forte que celle des rayons plus voisins du centre de la surface convexe, il en résulte un cercle de diffusion autour de l'image; c'est là l'aberration de sphéricité. Pour la faire disparaître, on conçoit qu'il faut an- nuler ces rayons marginaux ; c'est à quoi l'on arrive par l'interposition d'un dia- phragme entre la lentille réfringente et le foyer. Enfin la distance de l'objet vu à travers une lentille a de l'influence sur le point où se forme le foyer ; plus cet objet est éloigné , plus le foyer tend à se rapprocher de la lentille ; plus il est rapproché, plus ce foyer s'éloigne. De la vision. Le phénomène de la vision la plus simple et la plus incomplète est ce- lui qui se présente chez les Vers et autres animaux inférieurs; là les points oculaires sont tellement imparfaits, que l'image des objets ne saurait se former; tous les rayons lumineux partis d'un objet se confondent par suite de leur diffusion, et il est probable que ces animaux n'ont qu'une sensation gé- nérale de la lumière qui leur permet tout au plus de distinguer le jour de la nuit; pour eux tous les objets extérieurs sont comme des ombres vagues. Nous trouvons , dans les animaux supé- rieurs à ceux-là, deux procédés pour arriver à la formation de l'image des objets dans rOEil : l'un est pour ainsi dire rudimenlairc, c'est celui que nous présentent les yeux composés des Insecles et des Crustacés ; l'autre est complet et parfait , c'est celui des yeux à lentilles dont les Mammifères, et l'Homme en particulier, nous offrent le mo- dèle. C'est à J. Muller que nous devons l'in- génieuse et satisfaisante théorie du méca- nisme de la vision au moyen des yeux com- posés, mécanisme qui diffère totalement de celui des yeux à lentille. Voici en quoi il consiste. Les rayons lumineux partis de l'objet ar- rivent sur la cornée taillée en nombreuses facettes. Le rayon central de chaque fa- cette la traverse; il arrive au cône transpa- rent qui est derrière, et pénètre ainsi jusqu'à l'expansion nerveuse qui aboutit à ce cône. Quant aux autres rayons qui sont tombés obliquement sur cette facette, ils sont ab- sorbés par le pigmentum que présente, sur ses côtés, le cône translucide. Ce point lu- mineux central qui a pu arrive;- jusqu'au nerf, provoque la sensation de la vue d'une parcelle de l'objet. Maintenant, autant de points lumineux partis de l'objet se sont rencontrés avec l'axe central de chaque cône translucide, autant de parcelles de l'objet sont vues. De celte manière, dit Muller, chaque cône représente une partie aliquote de l'image, et l'image se compose, à l'instar d'une mosaïque, d'autant de parcelles qu'il y a de cônes, en sorte que sa netteté doit être en raison du nombre de ces derniers. Si rOEil possède 50 facettes et 50 cônes lu- mineux, comme celui de la Fourmi, l'ani- mal voit 50 parcelles de l'objet ; si l'OEil à 25,000 facettes , comme celui de la Mor- della, l'objet est vu dans 25,000 de ses par- lies. Si rOEil est convexe, il présente un plus grand nombre de facéties perpendicu- lairement aux rayons lumineux ; l'Insecte 752 OEIL voit un plus grand nombre d'objets autour de lui, comme la Libellule; si l'OHil est plat, et s'il s'élève à peine au-dessus du sommet de la tête, le champ visuel est d'au- tant plus rétréci , comme il arrive à la Pu- naise d'eau, dont l'habitude est de pousser toujours devant elle , sans s'écarter ni à droite, ni à gauche. Passons maintenant au mécanisme de la vision à l'aide de milieux réfringents, et suivons les rayons lumineux à travers les différentes membranes et les diflérentes humeurs qui composent l'OEil des animaux supérieurs. Supposons un point lumineux dans un objet. Ce point lumineux irradie de tous côtés; ne nous occupons pas des rayons qui tombent ailleurs que sur l'OEil , et même , parmi ces rayons, négligeons ceux qui tom- bent sur la cornée opaque, et ceux plus centraux qui, traversant la cornée trans- parente à sa circonférence, tombent sur l'iris. Aucun de ces rayons ne sert à la vi- sion, ce sont ceux qui traversent l'ouver- ture de la pupille qui vont former Timage; et voici alors ce qui se passe. On peut distinguer à ce cône lumineux un rayon central et des rayons divergents ; le premier traverse directement toutes les par- ties de l'OEil et arrive sur la conjonctive oîi il forme un point de l'image. Quant aux autres rayons , comme ils sont tous tombés obliquement sur la cornée, ils sont déviés de leur direction première. Parlons des plus externes. Eu arrivant sur la cornée, ils ren- contrent une face convexe, et comme la propriété des surfaces convexes est de rap- procher les rayons lumineux de l'axe central, ces rayons marginaux , au lieu de continuer à diverger, se rapprochent du rayon central et tendent à converger; mais ce milieu qu'ils traversent (la cornée) est plus dense que l'air, nouveau motif pour qu'ils con- vergent davantage. En traversant l'humeur aqueuse, ils convergent moins, car ce liquide est moins dense que la cornée ; mais la densité beaucoup plus grande de la cornée et de sa forme lenticulaire opèrent bientôt une si forte réfraction des rayons margi- naux, qu'ils tendent à se réunir en un foyer commun. Sortant du cristallin , ces rayons arrivent dans l'humeur vitrée , mi- lieu moins dense et moins réfringent que le ORTf. cristallin et dont l'action est d'aupmenlor encore cette convergence. En effet, la face postérieure du cristallin est convexe; si l'on abaisse, au point d'émergence du rayon, U[ie perpendiculaire à la surface, on verra que le rayon lumineux, en s'écartant de celte perpendiculaire, comme il doit le faire en passant dans un milieu moins dense, se rapproche du rayon central. C'est par suite de cette série de réfractions que les rayons marginaux du cône lumineux coïncident au même point que le rayon cen- tral, à ce point que l'on appelle le foyer de la lentille. Ainsi, tous ces rayons divergents, au lieu d'aller frapper toutes les parties de la rétine, ont été concentrés en un seul point de cette membrane. Prenons maintenant successivement cha- cun des autres points lumineux de l'objet que nous avons supposé placé devant l'œil , et nous verrons que, bien qu'ils aient émis autant de cônes lumineux composés d'une iiiDnité de rayons divergents, ils formeront tous un seul point lumineux sur la rétine, par suite de la convergence de tous ceux des rayons composant le cône qui sont tombés sur la cornée transparente et ont pu traver- ser la pupille. 11 nous sulùra, pour compren- dre ce phénomène physique, de suivre le tra- jet des deux points lumineux extrêmes de l'objet visible. Dans chacun de ces cônes lumineux extrê- mes, il y aura, comme dans le cône lumineux central, un rayon central direct et d'innom- brables rayons divergents. Le rayon central de ce cône extrême continuera la direction du cône à travers les milieux réfringents, malgré quelques réfractions légères dépen- dant de sa légère obliquité, et ira former un point lumineux sur la rétine; si ce rayon tombe obliquement d'en haut, le point lu- mineux sera nécessairement en bas, et réci- proquement. Maintenant, quant aux rayons divergents de ces cônes lumineux extrêmes, ne nous occupons que de ceux qui tombe- ront dans l'ouverture pupiliaire. Supposons que l'objet visible est une flèche placée per- pendiculairement devant l'œil, et voyons comment va se comporter le cône lumineux parti de l'extrémité supérieure de la flèche. Les rayons inférieurs de ce cône tomberont évidemment plus obliquement sur la surface de la cornée que les rayons supérieurs; or, OEIL plus rincidence est oblique, plus la rëfraclion est grande, donc les rayons inférieurs seront plus réfractés que les supérieurs. C'est par suite de cette différence de réfraction qu'ils coïncideront au même point de la rétine que les supérieurs, et au même point que le rayon central, en bas de la rétine, puisqu'ils sont partis d'en haut. C'est l'inverse pour le cône lumineux parti de l'extrémité inférieure de la flèche; tous ses rayons divergents coïncideront avec le rayon central à l'extrémité supérieure de la rétine. 11 est facile de concevoir maintenant le trajet de tous les cônes lumineux émanés de tous les points de la flèche placée devant rOEil. Ceux de gauche iront à droite, et vice versa; enfin, l'image peinte sur la rétine sera renversée. C'est aussi ce que l'expérience prouve; et, pour en avoir la preuve, on n'a qu'à faire, à l'exemple de M. Magendie, une ouverture à la partie supérieure de l'œil d'un animal, d'un bœuf ou d'un veau par exemple, et à regarder la rétine par cette ouverture artificielle, on y verra l'image ren- versée. Nous venons de voir quelle était l'action de la cornée transparente, de l'humeur aqueuse, du cristallin et de l'humeur vi- trée dans le mécanisme de la vision ; nous savons quelle est la fonction de la rétine. Voyons maintenant quel est l'office des au- tres pièces qui composent l'appareil ocu- laire. L'iris a pour mission d'admettre un plus ou moins grand nombre de rayons lumi- neux ; si l'objet est vivement éclairé, il se resserre, renvoie, par réflexion, un grand nombre de rayons lumineux, tous ceux qui tombent sur sa surface élargie, et n'en laisse passer qu'une moindre quantité , parce qu'un trop grand nombre porterait une impression trop forte sur la rétine et produirait un éblouissement. Si l'objet est peu éclairé , il se dilate , et laisse passer la plus grande quantité possible de rayons, afin que l'image soit moins obscure. Le pigmentum noir de la face postérieure de l'iris, ainsi que celui de la choroïde, sont pour absorber les rayons qui, réfléchis d'un point de l'œil sur la rétine, auraient troublé la netteté de l'image. L'aberraiioi) de sphéricité du cristallin T. VllI. OEIL 753 est corrigée par l'iris , qui n'admet pas les rayons les plus marginaux , et par les cou- ches les plus externes du cristallin même, qui sont moins denses que les couches cen- trales. Quant à l'aberration de réfrangibi- lité, elle est corrigée par celle même diffé- rence de densité des couches du cristallin , et par celle des différents milieux que tra- versent les rayons lumineux avant d'arriver à la rétine. Mais on n'est pas encore ar- rivé à calculer rigoureusement ces circon- stances. Nous avons dit que la distance de l'objet influait sur celle du foyer visuel du cristal- lin. Appelons cône objectif le cône lumi- neux qui part de l'objet et tombe sur la cor- née; appelons cône oculaire celui qui, par sa base, s'applique à la base du précédent, et, 'par son sommet, fait image sur la rétine. Maintenant posons, ce qui est incontesta- ble, que plus le cône objectif est long, plus le cône oculaire est court , et réciproque- ment. Cette simple proposition sufûra pour faire comprendre pourquoi le myope rap- proche l'objet qu'il veut voir, pourquoi le presbyte l'éloigné. Dans le premier cas, les milieux trop réfringents de l'OEil , soit par excès de convexité, soit par excès de den- sité, font converger trop tôt les rayons lu- mineux, et l'image se forme en avant de la rétine. Il s'agit donc d'éloigner ce point de convergence , ce foyer visuel , c est-à-dire d'allonger le cône oculaire. Le moyen est simple: il faut raccourcir le cône objectif ; c'est ce que fait le myope en mettant l'objet qu'il veut voir presque en contact immédiat avec l'OEil. C'est le contraire chez le presbyte. Sa cornée est trop plate, ou c'est son cristallin, ou les milieux de l'OEil qui ne sont point assez denses ; par suite , la force réfringente de l'OEil est moins forte; les rayons lumi- neux qui le traversent sont donc moins fortement réfractés; ils ne convergent donc que plus loin que les précédents, plus loin que dans l'OEil parfaitement conformé , c'est-à-dire au-delà du foyer visuel , au-delà de la rétine; de là le trouble et ta confusion de l'image. Que faire ? rapprocher le foyer visuel ; raccourcir le cône oculaire. Com- ment ? En allongeant le cône objectif, c'est- à-dire en éloignant l'objet. C'est aussi ce que fait instinctivement, et par expérience 95 754 OEIL empirique , le presbyte le plus ignorant des lois de l'oplique. Mais comment l'OEil peut-il voir les ob- jets à des distances extrêmement différen- tes? Est-ce, comme sont disposés à le croire MM. Mile et Pouillet, par suite des mouvements de l'iris, qui, par sa contrac- tion , écarterait les rayons marginaux des objets rapprochés , pour éviter la formation trop éloignée du foyer visuel ? Est-ce, comme le veut Young, par l'allongement ouïe rac- courcissement de l'axe du cristallin? Est-ce par le déplacement du cristallin, qui serait opéré, suivant Kepler, Scheiner, Porterfieid, Camper et d'autres , par le cercle et les procès ciliaires ? Est-ce par l'action des muscles de l'OEil opérant, soit sur la convexité de la cornée, comme le pensent Englefield , Ramsden et Home , soit sur le globe de l'OEil en- tier, comme le disent divers physiciens, Rohault, Bayle, Olbers , Home, Schro- der, etc.? Nous penchons à adopter, de toutes ces opinions, la dernière plutôt que toute autre, et ce qui nous y engage le plus , ce sont les résultats obtenus dans un grand nombre de cas de strabolomie. Plusieurs chirurgiens, et principalement M. Bonnet, de Lyon, ont constaté que des individus atteints de stra- bisme et myopes, comme ils le sont souvent, avaient guéri de la myopie par la strabo- tomie. Or, que s'est-il passé? On avait coupé un des muscles du globe oculaire ; on avait par conséquent diminué la com- pression que ces muscles exercent sur l'OEil . Il est donc probable que la myopie tenait à cette compression latérale, dans une con- vexité plus grande. Votj. l'article LDMiikRE , pour différentes autres questions relatives à la vision. (C. Broussats.) On a encore employé le nom d'OEil pour désigner vulgairement certaines espèces ou variétés d'animaux , de végétaux et de mi- néraux. Ainsi l'on a appelé , En Ornithologie : OEiL BLANC , la Fauvette Tchéric ; OEiL DE Bœuf , le Roitelet, Motacilla re- guhis ; OEiL d'or, le Garrot, espèce du genre Ca- nard; OEiL DE VERUE, le Colymbus septenlriona- OEIL Us , quelques autres Plongeons, et le Sylvia Madagascariensis. En Ichthyologie : OEiL DE BcEOF, le Sparus macrophthal- mus; OEiL d'or , le LiUjanus chrysops ; OEiL DE Paon , le Chœtodon ocellalus ; OEiL ROUGE , un Cyprin. En Conchyliologie : OEiL d'Ammon et OEiL DE Boeuf , VHelix Qculus Capri ; OEiL DE Bocc , la plupart des Patelles de nos côtes ; OEiL DE Flambe , le Trochus vosliarius; OEiL DE RUBIS , une Patelle ; OEiL DE Sainte-Lucie, l'opercule de la coquille du genre Trochus; OEiL DE Vache, l'Hélice glauque. En Entomologie : OEiL DU JOUR et OEiL de Paon , le Papilio lo L. En Botanique : OEiL , le bouton ou bourgeon naissant des arbres; OEiL de BœuF, les Chrysanthèmes des champs et leucanthèmes , les Buphlhahiics et VAiUhemis tincioria ; OEiL DE Bouc , le Pyrèthre et le Chrysan- thème leucanthème; OEiL DE Bourrique , le Dolichos urens ; OEiL DE Chat, les fruits du Guilandina bonduc ; OEiL DE Cheval , VInula helenium ; OEiL DE Chèvre , les /Egilops; OEiL de Chien , le Gnaphalium dioicum , la Conyze squarreuse, et le Plantago psyl- liiim ; OEiL de Christ , une Inule et V Aster amellus ; OEn du Diable, Y Adonis œstivalis; OEiL d'oh , le Borrera chrysophlhalma; OEiL DE Perdrix, le Myosotis, une Sca- bieuse et V Adonis œstivalis; OEiL DE Soleil, la Matricaire commune , Malricaria camomilla L. ; OEiL DE Vache , les Anihemis arvensis et cotula. En Minéralogie : OEiL DE Bœuf, une variété de Labra- dorite ; OEiL DE Chat ou chatoyant, une variété de Quartz; OEiL DE Perdrix, la pierre meulière;/" OEIL OElL DE POISSON OU PlliRRE DE LuNE , Une variété de Feldspuili adulaire, etc. OEILLÈRES. MAM. — Le nom de Dents œillères a élé donné chez l'homme aux canines supérieures à cause de leur position au-dessous des yeux. (E. D,) œiLLET. Dianlhus (,îio'ç avOoç, fleur de Jupiter). BOT. pu. — Grand et beau genre de plantes de la famille des Caryophyllces- Silénées, tribu des Dianthées, de la Décan- drie digynie dans le système de Linné. Le uombre des espèces qui le composent s'élève aujourd'hui à plus de 130, parmi lesquelles plusieurs sont répandues dans tous les jar- dins à titre d'espèces d'ornement, et dont plus de 20 appartiennent à la Flore fran- çaise. Tel que nous l'envisageons ici , à l'exemple de M. Eudlicber , il correspond non seulement au genre établi sous le même nom par Linné, mais encore à une portion des Gijpsophila de ce botaniste et de Desfontai- nes. Ainsi limité, il se compose de plantes herbacées ou sous-frutescentes qui croissent dans les parties tempérées et froides de l'hé- misphère septentrional , dont quelques unes se retrouvent au cap de Bonne-Espérance. Leur tige est articulée-noueuse; leurs feuil- les sont opposées, presque toujours connées à leur base, ordinairement linéaires, plus rarement lancéolées ou oblongues ; leurs fleurs, généralement assez grandes et bril- lantes , sont solitaires ou disposées en cyme plus ou moins serrée; elles présentent les caractères suivants : La base de leur calice est entourée presque toujours de bractéoles au nombre de 2 , 4 ou un plus grand nom- bre, imbriquées et réunies en calicule; le calice lui-même est tubuleux ou cylindrique, parfois dilaté vers l'orifice ou turbiné, ter- miné par 5 dents ; au-dessus du calice, l'axe floral se prolonge en une sorte de pédicule qu'on a nommé carpophore , et qui donne naissance, vers son extrémité, aux verticilles floraux plus intérieurs; il en résulte que ceux-ci sont élevés au-dessus du calice de toute la longueur de cet entre-nœud qui les porte. La corolle est formée de 5 pétales à onglet linéaire allongé , à lame rarement entière, plus habituellement dentelée ou la- ciniée, pourvue ou non d'appendices à sa base; les 10 étamines sont plus ou moins inégales entre elles. Le pistil présente un ovaire uniloculaire à l'état adulte, par suite OEIL 755 de la rupture des cloisons, qui, dans l'état jeune, le partageaient en deux loges à nom- breux ovules portés sur un placenta central, et deux styles revêtus de papilles stigmati- ques le long de leur cOté interne. Le fruit est une capsule cylindrique ou oblongue , uniloculaire, s'ouvrant au sommet, à sa ma- turité, par 4 dents qui arrivent jusque vers le milieu de sa longueur, et renfermant des graines nombreuses, ovales ou oblongues , déprimées, convexes au dos, à bile central. Dans le Prodromus (t. 1, p. 3oo), M. Se- ringe divisait les Dianlhus en deux sections : les Armeriaslrum, à fleurs en cyme généra- lement compacte, et \qs Caryophyllum, à in- florescence lâche ou à fleurs solitaires. En étendant la circonscription de ce genre, M. Endlicher le subdivise en 4 sous-genres, comme il suit : a. Caryophtjllum. Ce sont les Dia)i9 hauteur qui varie entre 13 et 30 mèlrcs. Il est droit, grêle, ordinairement cylindrique, et couvert d'anneaux peu distincts. Les fron- des, pinnées, sont fixées sur des pétioles formant une longue gaine. A l'aisselle des frondes inférieures naissent les spadices, munies d'une spalhe double et ligneuse en- veloppant tous les ramaux du spadice. Les fleurs, (le couleur pâle, sont entourées de petites bractées. Les fruits sont ovale,«. Ce genre renferme cinq espèces, parmi lesquelles nous citerons, comme type, VCE- nocarpus dislichus Mart. {loc. cit.), dont le fruit, cuit et soumis à la presse, donne une huile inodore et d'une saveur agréable. (B.) Cœ\'0.\E (nom mythologique), annél.— M. Savigny, dans son Système des Annélides, a publié sous ce nom la description d'une es- pèce d'Annélide sétigère de la mer Rouge, dont il a publié la figure dansses planches du grand ouvrage d'Egypte. Il la rapporte aux Euuiciens de sa méthode , et lui assigne les caractères génériques suivants : Trompe dépassant le front; mâchoires au nombre de neuf, quatre à droite, cinq à gauche , conformées et disposées comme celles des Agiaures, avec la même forme de lèvre inférieure; yeux peu distincts ; anten- nes point saillantes et comme nulles; cir- rhes tentaculaires nuls; pieds ambulatoires à deux faisceaux inégaux de soies simples ou terminées par une barbe; cirrhes supé- rieurs et inférieurs presque également allon- gé-s , obtus; dernière paire de pieds à peu près semblable aux autres. M. Savigny fait remarquer que le Nereis ebranchiala de Pallas paraît se rapprocher beaucoup de l'OEnone. M. de Biainville, de- puis lui, s'est occupé de ce genre d'Anné- lides, et il le retire des Euniccs pour le placer parmi ses Néréiscolés ; il lui suppose une grande affinité avec le Lombrinère. Risso a décrit une OEnone des côtes de Nice, mais il n'est pas certain du tout que ce soit réellement un animal du même genre que celui de M. Savigny. (P. G.) QEXOPLEA, Hedw. fils {Gen., I, ISl). DOT. Pti. — Syn. de Berchemia, Neck. CœXOPLIA, Schult. {Syst., V, 332). BOT. PH. — Syn. de Berchemia, Neck. OCXOTIIERA. BOT. rn. — Nom scienti- fique du genre Onagre. Voy. ce mot. ŒXOTIIÉKACÉES. OEnolhaaccœ. bot. 760 OEST PH. -Synonyme ti'Onagraires ou Onagrariées. *CMEOI\IA. BOT. PH. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Vandées , établi par Lindley {in Dot. reg., n. 817 ; Orchid., 224 ). Herbes de Madagascar et de l'île Bourbon. Voy. orchidées. œPATA, Rheede {Malab. , IV, 59, t. 45). BOT. pn. — Syn. àWvicennia, Linn. *(Mi;RSTEDIA ( nom propre ). uelm. — M. de Qualrefages, dont le travail sur les Némertiens n'avait pas paru lorsque l'article Némerte de ce Dictionnaire a paru, vient de faire connaître deux genres nou- veaux de ces animaux qu'il nomme Va- lencinea et OErstedia {Ann. des se. nalur., 3' série , t. IX ). Ce dernier comprend les Némertiens à troncs nerveux sub-lalé- raux. Nous reviendrons sur ces animaux aux articles TÉRÉTUi-ARiuNs et VERS. (P. G.) œsOPHAGE. zooL. — Voy. intestin et PHAIlYNX. OESTRE. OEstrus. ins. — Le nom d'oTdTpoç , a été appliqué par les Grecs à de petits animaux qui incommodent beaucoup les Poissons, et que l'on rapporte générale- ment au genre Cymolhoa. Aristote indique sous la même dénomination , soit un Cymo- Ihoé qui attaque le Tfion et l'Espadon , soii une espèce d'Hydrocorise. Virgile , Pline , Elien , etc. , ont appliqué le nom ù'OEstrus à des Insectes ayant un aiguillon très fort à la bouche, qui bourdonnent en volant, tourmentent les bœufs, et qui, sui- vant toute probabilité, doivent être rap- portés à des Taons. Linné, sans recher- cher s'il donnait exactement le nom d'OEs- tnis aux animaux qui le portaient du temps d'Aristote, a créé le premier, sous cette dénomination, un genre de Diptères, qui, adopté par tous les zoologistes, considéra- blement restreint par Clarck et Latreille , est devenu, sous le nom d'OEslrides (voy. ce mot) une tribu distincte de la famille des Athéricères. Tel que Latreille l'a constitué , et tel qu'il est encore établi aujourd'hui, le genre OEsTRE, OEstrus, a pour caractères princi- paux : Cuillerons de grandeur moyenne, et ïie recouvrant qu'une partie des balanciers; ailes en recouvrement au bord interne ; les deux nervures longitudinales qui vien- nent immédiatement après celles de la côte, fermées par le bord postérieur qu'elles ai- OEST teignent , et coupées au milieu du dis- que, par deux petites nervures tranverses; milieu de la face antérieure de la têle offrant un petit sillon longitudinal et ren- fermant une petite ligne élevée, bifurquée intérieurement. Les OEstres se distinguent des Hypodermes , Culérèbres , Céphénémyes et OEdëmagènes , parce qu'ils n'ont pas de trompe ni de palpes, et surtout parce que leur cavité buccale est tellement peu appa- rente, que son existence a été niée jusque dans ces derniers temps; enfin, les Cépha- lémyies en sont séparées par la forme des ner- vures des ailes, et parce que ces derniers organes sont écartés l'un de l'autre. Les OEstres sont des Diptères d'une taille assez grande, ressemblant beaucoup à de grosses mouches, mais plus velus. A leur état parfait, ils semblent appelés unique- ment par la nature à l'acte de la reproduc- tion , car ils ne prennent que peu ou plutôt pas de nourriture , leurs organes de man- ducalion étant réduits à un état presque rudimentaire. Dès qu'ils ont subi leur der- nière métamorphose, les OEstres cherchent à s'accoupler , et bientôt après la femelle se met à la recherche des animaux sur les- quels elle doit déposer ses œufs. On croyait autrefois , d'après Vallisnieri et Réaumur , que rOEstre allait déposer ses œufs sur les bords de l'anus des Chevaux, et que de là la larve remontait dans l'estomac, en par- courant toutes les sinuosités des intestins ; mais Clarck a démontré qu'il n'en était pas ainsi. D'après lui, la femelle de l'OEstre, pour effectuer sa ponte , s'approche de l'a- nimal qu'elle a choisi, en tenant son corps presque vertical dans l'air; l'extrémité de son abdomen, qui est très allongée et re- courbée en haut et en avant , porte un œuf qu'elle dépose sans presque se poser sur la partie interne de la jambe , sur les côtés et à la partie interne de l'épaule, et rarement sur le garrot du Cheval ; cet œuf, qui est entouré d'une humeur glutineuse , s'attache facilement aux poils de l'animal ; l'OEstre s'éloigne ensuite un peu du Cheval pour préparer un second œuf, en se balançant dans l'air; elle le dépose de la même ma- nière, et répète ainsi ce manège un très grand nombre de fois. Ces œufs éclosent à l'endroit où ils ont clé pondus , et ce n'est qu'à l'état de larve que l'Insecte, s'atlachant OEST à la langue qui vient Idchcr la partie du corps sur laquelle il était colle, parvient, par l'œsophage, dans l'estomac de sa vic- time. Les larves des OEslres , et principalement celle de VOEslrus eqiii, sont apodes, de forme conique, allongée. Le corps est com- posé de onze anneaux , garnis chacun à leur bord postérieur d'une rangée circulaire d'é- pines triangulaires , solides, jaunâtres dans la plus grande partie de leur longueur , noires à leur extrémité, et dont la pointe, très aiguë , est dirigée en arrière. Au-dessus du corps, les anneaux du bout postérieur, et ceux qui en sont le plus proches, n'ont pas de ces épines , qui existent sur les mê- me.i anneaux du côté du ventre. L'extrémité antérieure, qui est tronquée, figure une espèce de bouche transversale , avec deux lèvres qui peuvent se joindre pour former l'ouverture qu'elles circonscrivent. On re- marque, dans l'espèce de cavité profonde que ces lèvres laissent entre elles lorsqu'elles sont écartées, six doubles sillons couchés transversalement, et courbés en dedans de chaque côté , de manière à se rapprocher en cercle. Ces sillons, formés par une sub- stance écailleuse , sont criblés de petits trous que l'on regarde comme des ouver- tures de stigmates ; les espèces de lèvres qui recouvrent cet appareil respiratoire sont évidemment destinées à le boucher exacte- ment , afin de le protéger contre les aliments liquides et les sucs qui se trouvent dans l'es- tomac du Cheval. Commentées larves peu- vent-elles exister dans l'estomac, exposées à une température très élevée et dans un air aussi vicié? On ne peut l'expliquer; on sait seulement que ces larves se tiennent le plus ordinairement autour du pylore , et qu'elles se nourrissent du chyme qu'elles trouvent dans l'estomac. D'après les obser- vations récentes de M. Joly {Académie des sciences, septembre 1846), il paraît que les larves subissent des changements notables depuis leur naissance jusqu'au moment de leur transformation en nymphe , et cela non seulement dans leur forme , mais en- core dans leur structure ; ainsi les larves de VOEslrus equi, au lieu d'être brusquement tronquées à leur partie postérieure, ainsi que cela a lieu au commencement de leur vie, ont celle même partie très effilée çt T. Vllf. ORST :c.\ lerniince par deux tubes respiratoires ana- logues à ceux de beaucoup de Diptères aqiia - tiques, tubes qui seront remplacés plus lard par un appareil si curieux et si complique, qu'il serait peut-être difficile d'en citer un autre exemple dans l'immense série des In- sectes. Lorsque ces larves ont pris tout leur accroissement, elles descendent en suivant les intestins, se traînent au moyen de leurs épines ou sont portées par les excréments , jusqu'à ce qu'cllcÀ arrivent à l'anus , sur les bords duquel on les trouve .souvent suspen- dues dans les mois de n)ai et juin, prêtes à tomber à terre pour y subir leur dernière métamorphose. Arrivées à terre, elles se changent bientôt en chrysalides ; leur peau se durcit, devient d'un beau noir et leur sert de coque; elles restent six ou sept se- maines dans cet état, après lesquellc.^ l'Insecte parfait sort de sa coque en faisant sauter une pièce ovalaire située au bout extérieur de cette enveloppe. On s'est demandé si ces larves étaient utiles, ou si, au contraire, elles étaient nuisibles aux Chevaux. Clarck croit qu'elles sont plus utiles que nuisibles, et Réaumur, ayant observé pendant plusieurs années des Chevaux attaqués par les OEstres, dit qu'ils ne se portaient pas moins bien que ceux qui n'en nourrissaient pas; mais Vallis- nieri, d'après Gaspari , leur attribue , au contraire, la cause d'une maladie épidé- mique qui fit périr, en 1713, un grand nombre de Chevaux dans le Véronais et le Mantouan. L'étude des OEstres a occupé plusieurs zoologistes, et nous avons résumé principa- lement les observations de Réaumur , do Clarck et de Latreille; nous avons présenté quelques faits récents indiqués par M. Joly, et nous aurons l'occasion de parler de nou- veau de l'important travail de ce natura- liste à l'article œstridks, où nous dirons quelques mots de l'anatomie de ces Di- ptères. On rapporte six espèces à ce genre; pres- que toutes vivent dans l'estomac du Cheval, et nous allons en donner une idée générale en prenant pour guide V Histoire des Diptères des Suites à Buffon , de M. Macquart. 1° L'OEsTRE DU cnF.vAi-, OEsIrus equi Clarck {OEslr., tab. I, f. 12-14.), Latr. OEsIrus bûvis Linné, Fabr., Fallen , Gas- 762 OEST trus equi Meigen. Long de cinq lignes ; face fauve, à duvet blancliâlre, soyeux ; un sillon longitudinal ; front fauve; partie postérieure à poils noirs; antennes ferrugi- neuses ; thorax à poils ferrugineux ; une bande transversale de poils noirs ; abdomen brun , à poils ferrugineux ; une tache dor- sale noirâtre à chaque segment; des points noirs chez les mâles ; pieds ferrugineux ; ailes blanchâtres; une bande transversale, brunâtre, ainsi que deux taches apicales. Celte espèce se trouve en France , en An- gleterre, en Italie et en Orient, dans les mois de juillet et d'août, près des pâtura- ges. La femelle dépose ses œufs sur les jam- bes et les épaules des Chevaux, qui, en se léchant, transportent les larves dans leur estomac, où elles se développent. 2" L'OEsTRE SALUTAIRE, OEslrus salutaris Clarck [OEslr., tab. I , f. 35) , Gaslrus sa- lulaiis Meigen. Se trouve en France , en Angleterre. Suivant Clarck , les larves vi- vent dans Festomac des Chevaux, et facili- tent la digestion par leur présence. 3° L'OEsTRE UÉMORRHOÏDAL, OEslfUS hOB- morrhoidalis Linné , Fahr. , Fallen , Gas- trus hœmorrhoidalis Meigen. Se trouve dans toute l'Europe. La femelle dépose ses œufs dans le nez des Chevaux , d'où ils sont transportés par la langue dans la bouche et ensuite dans les intestins. 4" L'OESTRE NASAL , OEslvus nasalis Linné, OEslrus velerinus Fabr. , Fallen , Clarck (OEsîr., tab. I,f. 26 et 27), Gaslrus nasalis Meigen. La larve de celte espèce vit dans l'œsophage du Cheval, de l'Ane, du Mulet, du Cerf et de la Chèvre. Se trouve dans toute l'Europe. 5° L'OEsTRE DES TROUPEAUX, OEstrus pe- corum Fabr., Fallen, Gaslrus pecorum Meigen. Cette espèce semble propre à la Suède, et la larve, suivant Fabricius, vit dans les intestins du bœuf. 6" L'OEsTRE FLAviPÈDE , OEslfus flavipes [Encycl. mélh.). Cette espèce, qui a élé trouvée dans les Pyrénées par M. AI. Bron- gniart, n'est pas bien connue. (E.-D.) OESTRES DE MER. crust.— Nom vul- gaire des espèces du genre Cymothoé. Voy. ce mot. OESTRIDÉES. OEslrideœ, Leach, ins. — Syn. d'OEstrides, Latr. (E. D.) QESTRIDES. OEslriclçs. ins.— Tribu de OEST l'ordre des Diptères, famille des Atbéricères, établie par Lalrcille et comprenant l'ancien genre OEslrus de Linné. Latreille, et d'après lui M. Macquart( Diplères des Suites à Buf- fon de Roret, 1833), caractérise ainsi ces Insectes : Corps ordinairement velu; trompe tantôt nulle ou cachée dans la cavité buccale qui semble parfois fermée, tantôt rudimen- taire, et alors la bouche est légèrement fen- due ; palpes tantôt distincts, tantôt nuls; antennes courtes , insérées dans une cavité de la face ; troisième article ordinairement globuleux ; style habituellement dorsal , épais à sa face; abdomen ovale; cuillerons grands; ailes souvent écartées, présentant trois cellules postérieures : la première sou- vent fermée, quelquefois entr'ou verte, quel- quefois même très ouverte. A ces caractères, ajoutons qu'à l'état parfait ces Insectes ont le port de la Mouche domestique : leur corps est velu et coloré par bandes , à la manière de celui des Bourdons; leurs antennes sont terminées en palettes lenticulaires, portant chacune sur le dos et près de son origine une soie simple; les tarses sont terminés par deux crochets et deux pelotes. La tribu des OEstrides, l'une des plus re- marquables entre les Diptères par son orga- nisation et ses mœurs, n'a pas de place bien déterminée dans l'ordre naturel. Si le fa- ciès indique le voisinage des Syrphies , si la grandeur des cuillerons la rapproche des Muscides supérieurs , le peu de développe- ment des antennes, et surtout de la trompe, entièrement nulle dans quelques genres, la rejette dans les derniers rangs des Muscides. Toutefois les principaux entomologistes , et en particulier Latreille et M. Macquart, la placent entre les Syrphies et les Muscides , en se basant sur ce que des anomalies assez fréquentes de la trompe des Diptères s'op- posent à ce que cet organe , tout important qu'il est , soit toujours regardé comme un caractère essentiel. On trouve rarement ces Insectes dans leur état parfait ; et le temps de leur appa- rition , ainsi que les lieux qu'ils habitent, sont très bornés. Comme les femelles dé- posent leurs œufs sur le corps de plusieurs Ruminants , c'est dans les bois et les pâtu- rages fréquentés par ces animaux qu'il faut les chercher. Chaque espèce d'OEstre est or- diO'iirement parasite d'une même espèce de OEST Mammifère, et choisit pour placer ses œuTs la partie du corps qui peut seule convenir à ses larves, soit qu'elles doivent y rester, soit qu'elles doivent passer de là dans l'endroit favorable à leur développement. Le Bœuf, le Cheval , l'Ane, le Renne , le Cerf, l'Anti- lope, le Chameau, le Mouton et le Lièvre, sont jusqu'ici les seuls Mammifères connus sujets à recevoir des larves d'OEstres. Tou- tefois, il paraîtrait quedes larves d'une espèce particulière de ce genre, nommée OEslrus hoyninis, attaqueraient l'Homme lui-même ; mais malgré les recherches de plusieurs na- turalistes, ce fait n'est pas encore démontré d'une manière tout -à -fait certaine. Un grand nombre de personnes se sont occupées de ce sujet important , principalement MM. Say, Howsley , de Humboldt, Roulin , Guérin-Méneville, Justin Goudot, et sur- tout M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, qui, dans un rapport présenté en 1838 à l'Ins- titut de France, a résumé d'une manière complète tout ce qui avait été publié sur ce sujet, et qui conclut que quoiqu'on n'ait fait aucune observation qui vienne démon- trer, d'une manière directe, la présenc» de larves d'OEstres dans l'Homme, on ne peut cependant pas, sans outrer le scepticisme , se refuser à admettre l'existence d'OEstres cutanés dans l'Homme. Enfin , tout récem- ment, M. Joly a lu un travail important à ce sujet à l'Académie des sciences (septem- bre 1846); mais ce mémoire n'étant pas encore publié, nous ne pouvons en par- ler ici. Les animaux craignent beaucoup l'OEstre lorsqu'il cherche à faire sa ponte. Le séjour des larves est de trois sortes , qu'on peut distinguer par les dénominations de cuti- coles, cavicoJesel gastricoles, suivant qu'el- les vivent dans les tumeurs ou bosses for- mées sous la peau, dans quelques parties de l'intérieur de la tête, ou dans l'estomac de l'animal destiné à les nourrir. Les œufs d'où sortent les premières sont placés par la mère sous la peau qu'elle a percée avec une tarière écailleuse, composée de quatre seg- ments rentrant l'un dans l'autre, armée au bout de trois robustes crochets et de deux au- tres pièces. Les œufs des autres espèces sont simplement déposés et collés sur quelques parties de la peau, soit voisines des cavités naturelles et intérieures où les larves doivent OEST 763 pénétrer et s'établir, soit sujettes à être lé- chées par l'animal afin que les larves soient transportées avec la langue dans la bouche, et qu'elles gagnent de là le lieu qui leur est propre. C'est ainsi que la femelle de l'OEstre du Mouton place ses œufs sur le bord interne des narines de cet animal, qui s'agite alors, frappe la terre avec ses pieds, et fuit la tête baissée ; la larve s'insinue dans les sinus maxillaires et frontaux, et se fixe à la membrane interne qui les tapisse au moyen de deux forts crochets dont la bouche est armée : nous avons dit que c'était au moyen de la langue du cheval que VOEslrus cqui faisait parvenir les larves dans son es- tomac ; il en est de même de VOE. hœmor- rhoidalis. C'est généralement autour du py- lore que l'on trouve ces larves parfois en grand nombre, et ce n'est que rarement que l'on en rencontre dans les intestins. Chez les OEstres , l'accouplement se fait comme chez la plupart des Diptères, et M. Joly a vu que la femelle reçoit le mâle , et n'est pas au contraire reçue par lui, ainsi qu'on l'avait prétendu. Toutes les espèces doivent être ovipares , quoique le contraire ait été dit : M. Joly a fait des observations à ce sujet sur l'OEstre du Cheval ; il a re- cueilli des œufs qu'il a places avec soin dans un bocal, et il a vu naître de jeunes larves. Quant à la forme des larves , nous ne la décrirons pas ici, toutes celles des OEstrides se ressemblant beaucoup , et ayant déjà dit quelques mots de celles des OEstres propre- ment dites à l'article oestre, auquel nous renvoyons. C'est ordinairement en juin et juillet que les métamorphoses s'opèrent : les larves parvenues à toute leur croissance sont rejetées à l'extérieur par l'anus des animaux qui les ont nourries; elles se transforment en terre en chrysalides, restent quelque temps dans cet état, puisse métamorphosent enfin en Insecte parfait. L'anatomie des OEstrides est encore assez peu avancée , et nous nous bornerons à ci- ter à ce sujet quelques passages du travail de M. Joly. Quoique ces Insectes aient été quelquefois désignées sous le nom li'As- tomcs (à, privatif; (TTo>a , bouche), il existe, au moins dans un assez grand nom- bre d'espèces à l'état adulte, une ouverture buccale le plus souvent accompagnée de deux palpes rudimentaires. Le canal intesliual est r6i OEST muni d'appendices tout-à-fait analogues à ceux donl sont pourvus la plupart des In- sectes. Les organes respiratoires, le système nerveux et l'appareil de la génération, sont également construits d'après le type le plus commun chez les Diptères. L'organisation des OEstrides à l'état de larve offre égale- ment une assez grande ressemblance avec celle de certaines larves appartenant aux Diptères. Indépendamment des mandibules ou crochets dont la bouche est armée dans VOEslrus equi , il y a deux maxillcs très petites, que l'on ne voit pas dans les Ccplia- lémyies et Ilypodcrmes. Dans les divers groupes, les organes digestifs offrent entre eux beaucoup de ressemblance. L'appareil respiratoire est tr(!s compiiciué, et c'est dans les OEstrus qu'il a acquis son maximum de perfectionnement. Ces Insectes peuvent res- ter longtemps sans respirer : plongés dans divers liquides (tels que l'alcool , l'huile d'olive , l'huile de ricin ), les larves ù'OEs- irus equi et de Cephalemyia ovis peuvent \ivre plusieurs jours et incine plusieurs se- maines, tandis que des larves d'autres Di- ptères périraient presque instantanément. Un grand nombre de zoologistes se sont occupés des OEstrides ; nous citerons prin- ci[)alement les travaux de Réaumur et de Dcgéer {Histoire des Inseclcs); la Monogra- plûe dea OEslrides de Clarck, publiée en 1823 dans les Transaclions de la Sociclé linnéenne de Londres, et depuis traduite en français ; les notices de Latreille, dans le Dictionnaire d'histoire naturelle de Déterville , dans le Règne animal de G. Cuvier; les travaux de M. Macquart ( Diptères des Suites à Duffon de Rorct , 1835 ) ; un mémoire de M. Joly iiM\iu\é : Recherches zoologiques, anatomi- ques et physiologiques sur les OEstrides en général, et particulièrement sur les OEstres qui attaquent l'Homme, le Cheval, le Bœuf et le Mouton, qui, malheureusement, n'est pas encore publié, et n'est connu que par un extrait que l'auteur en a donné dans le nu- méro du 7 septembre 1846 des Comptes- rendus de r Académie des sciences, etc. La tribu des UEslrides comprend aujour- d'hui un assez grand nombre d'espèces ; aiisbi n'a-t-on pas pu se borner à n'y for- mer, comme le faisait Linné, qu'un seul geiue. On en admet en général sept, et nous allons les indiquer en suivant la classifica- OGC tion donnée par M. Macquart {loco ci- lato). A. Une cavité buccale distincte. B. Style des antennes plumeux ( larves cuticoles). Genre \. — Cutéhèdre. BB. Style iS. Ogygii. crust. — Sous ce nom est désignée , par M. Milne Edwards , une raniille de l'ordre des Trilobites, dont les caractères peuvent être ainsi formulés: Corps très aplati et ne paraissant pas sus- ceptible de se rouler en boule. Abdomen en général très petit. Yeux très rarement granulés, et souvent peu ou point distincts. Les genres qui composent cette famille sont au nombre de six , et désignés sous les noms de Pleuracanlha, Trinuculus, Ogygia, Olarion, Paradoxides et Pelloura. (H. L.) *0-HIGGII\SIA, Ruiz etPav. {Flor.iJé- niv., I, 5o, t. 85, fig. a, 6). bot. ph. — Sjn. de Higginsia, Persoon. *OIILEi\DORFIA, Lehmann \,tndexsem. Ilort. Hamburg , 1833). dot. ru. — Syn. à'Aptosimum, Burch. *OIACOPODA (oi'a?, gouvernail; ,rov;, pied). REPT. —Nom des Tortues de mer (Ché- lonées et Sphargis ) dans Wagler. (P. G .) OID *OIACURUS ( ofal , gouvernail ; clpi , queue), rept. — Genre de Geckos ainsi dé- nommé par M. Gray. (P. G.) OICEOPTOMA (o?xf'oi, j'habite ; nrùfxa, cadavre), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Clavicornes, tribu des Silphales, créé par Leach et adopté par Hopo {ColeoplerisCsmanual,t. ill, 1840, p. 150). Deux espèces sont rapportées au genre : les 0. th07-acicum Linn., el telraspilolum Hope. La première est propre à l'Europe, et la se- conde aux Indes orientales (Poona). (C.) OIDEMIA, Temminck. ois. — • Syn. latin du g. Macreuse. (Z. G.) OIDES , Weber. ins. — Syn. d'^do- rium, F. (G.) *OIDIÉS. Oidiœ. dot. en.— Tribu établie par M. Léveillé dans la section des Hormi- scinés , division des Arthrosporés , famille des Champignons. Voy. mycologie. OÏDIUM. BOT. CR. — Genre établi par Link {in Berl. Magaz., III, 18) pour de pe- tits Champignons qui croissent sur les plan- tes mortes ou les bois pourris. Ces Mucédi- nées présentent des filaments simples ou ra- meux très fins, transparents, réunis par touffes , légèrement entre-croisés , cloison- nés, et dont les articles finissent par se sé- parer et former autant de spomles. FIN OU HUrnÈUE VOLUIDR. Z. p. METCALF y^-^ ~yi «. ■p^