> 9 - J* ,- .# S m LIBRARY OF I885_ IQ56 I DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE TOME DOUZIEME. \ LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES Avec l'indication des lettres initiales dont leurs articles sont signés. Zoologie générale, Anatomie, Physiologie , Tératologie et Anthropologie. uni. Londres, etc., MARTIN SAINT-ANGE , D...M me„ t>l l'OVCllhl (ils. médecin de l'École polytechnique. [A. D.] DUVERNOY, D.-M., membre de l'Institut, professeur d'histoire naturelle au Collège royal de France, etc. [Duv.] FLOURENS, D.-M., secrétaire perpétuel de l'Acad. royale des Scien.es, membre de l'Académie française, professeur-admi- nistrateur au Muséum d'Histoire naturelle. [Fl.s.] Mammifères et Oiseaux. BAUDEMENX, prof, suppl. au Collège royal de Henri IV. [B.J ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE , DM, membre de l'Institut, etc. (I. G.-S -H.| GERBE , aide au Collège de Franco. MM. ISIDORE GEOFFROY SAïaiT-HlLAIRK, DM membre de l'Institut, inspecteur-général- de l'L'nmi site , professeur ad- ministrateur au Muséum d'Histoire naturelle 11 G -S.-H) DE HUMBOLDT (le baron Alexandre >, membre de l'In- '• de l'Acailemie royale de Berlin de la Société nivale de [DE HUM..J plusieurs socié [II S.-A.j [2.G.1 Reptiles et Poissons. turelle , aide-naturaliste au I \ ALI ANCIENNES , prof [G. B.| I toire naturelle. Mollusques. DE LAFRESNAYE, membre de plusieurs sociétés sav. [Lafk ] EAURILLARD , membre de la Société p .manque, eu. (Mammifères, Oiseaux et Reptiles fossiles.) [L..D. | DE QUATREFAGES, doc. en méd. et ès-sciences. [A. de Q.] ROULIN, membre de la Société philomatique. etc [Koml] idminislrateui Muaéumd'His [Va, ] ALC1DE D'ORBIGNY, méridionale, membre de ir «lu Voyage dans philomatiqiie, etc \menque [A.d'0.1 DESHAYES, men VALENCIENNES de la Soc. plu ]f.-adm. au M llalique, . d'Hist. [IIem, [Val. Articulées. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrliopodes, Annélides, Helminthides, Systolidcs.) DUJARDIN, docteur es-sciences . doyen de la Faculté ri, AUDOl'IN , D-M.. membre de I1 trateur au Muséum d'Histoire tiata BLANCHARD, membre de la Soc. BOITARD , auteur de plusieurs o CHEVROLAT, membre de plusieur DESMAREST, de la So tut, professeur-adminis- 3tnolog.de France, [Bl] gesd'hist. i.atur.[BoiT.] savantes. [C.] [D, DUPONCHEI, , membre de plusieurs sociétés savantes. [I).] GERVAIS , dort. ès-sAences, membre rie la Soc. philom. [I> G ] LUCAS, membre rie la Société entomologique rie France. [H. I. j MILNE E-DW4RDS, D.-M., membre rie l'Institut, etc, [M I tomolog. rie Franre.fE D Zoophytes ou Rayonnes. (Écliinoderuies, Acalèplies, Foraminifères, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) AI.CIDE D'ORBIGNY, [A. d'O.] Rotanique DUJARDIN, membre de la Société philomatique, etc. (Dtu j MILNE EDWARDS , D.-M . membre rie l'Institut, eti [M. F | DE BREBISSON , membre de plusieurs soc. savantes. [ But*.] BRONGNIART , D.-M., membre de l'Institut, professeur-arimi- uisli.it. 'in au Muséum d'Histoire naturelle. [Au. B.l DECAISSE, aide-naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle, membre de l'Institut et de la Société philomatique. . [J. D.j DUCHARTRE, membre de la Société philomatique, "etc. [P.D.] DE JL'SSIEU , D.-M., membre de l'Institut , professeur-admi- nistrateur au Muséum d'Histoire naturelle. [Ad. J.] LEMAIRE a ssà' n professeur de 1 Uni ver ,té membie rie plu- [C 1..] MONTAGNE D Utl .-M., membre rie ,1a Soc été philomft T"m'I RICHARD , culte de méd D. M., membre rie 1' nstitu, Pr dessein .■ la Fa [A II] SPACII , aide na uraliste au Muséu n d'Ilis . n turelle. [S,] Géologie , Minéralogie. CORDIER , membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum d'Histoire naturelle , pair tle France , inspectent -gênerai des mines .conseiller d'Etat. [L. C.] DELAFOSSE 9 professeur de minéralogie à la Faculté ries srien- ces. etc. [Del.] DESNOYERS , bibliothécaire au Muséum d'Hist. nat. (Ques- tions géologiques sous le point rie vue historique.) [J. Des».] ÉLIE DE BEAUMONT , membre de 1 au Collège royal de France, ingénieur en CHARLES D'ORBIGNY. membre de plu [E.dcB.] sociétés savan [C. u'0.1 CO\STANT PRÉVOST, professeur de géologie a la Faculté ARAGO , Chimie , Physique et Astronomie. ELTIER, D-M., membre de la Son e perpétuel de l'Académie des sciences, dé- pute. etc. [A,] BECQUEREL, membre de l'Institut , piofesseur-administra- teur au Muséum d'Histoire naturelle. [IIecq.] DUMAS, membre de l'Institut, professeur de chimie a la Fa- culté de médecine età la Faculté des sciences, etc. [Dru.] Paris. — Impr IN PELOU7.E , membre de l'I Collège royal de France et a 1 RIVIÈRE, professeur de se philomatique , professeur île chimie au polytechnique, etc. [l'EL.] physiques rie l'Université (R. DICTIONNAIRE UNIVERSEL RESUMANT ET COMPLETANT Tous les faits présentes par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques, les Œuvres complètes de Buffon, et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des science* naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l'étymologie et la définition des noms scientifiques, et les principales applications des corps organiques et inorganiques à l'agriculture , à la médecine , aux arts industriels etc. . ARAGO, E. BAUDEMENT, BAZIN, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGN1ART. C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE. DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CH. d'oRBIGNY, DOYERE, DUCHARTRE , DUJARDIN , DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY , MILNE EDWARDS ÉLTE DE BEAUMONT, FLOURENS, GERBE, GERVAIS, IS. GEOFFROY ST.-HLLA1RE. AL. DE HUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAURILLARD . LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST. -ANGE , MONTAGNE, MPELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN , SPACH , VALENCIENNES , ETC . ; DIRIGÉ PAR M. CHARLES D'ORBIGNY, Et enrichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sut acier. f MJ-O-O TOME DOUZIEME. o->-»-0-» O-C-O-O-o- PARIS. CHEZ LES ÉDITEURS MM. RENARD, MARTINET ET C' RUE DE BLSSI, 6; ET CHEZ LANGLOIS ET LECLERCQ, j VICTOR MASSON , Rue Je la Harpe, 81. Place de l'Ecole de-M'decine , t. SMmts maisons , c\)ez £. &\u\)e Isrn , à S ciyïig. ■ l,iS M t DES ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. 'Les abréviations en petites capitales placées au commencement de chaque ;irticl indiquent la grande classe à laquelle il appartient. Acai Acalèphes Anal Anatomie. Ami Annales. Annél Annélides. Arach. . . . Arachnides. Asir Astronomie. Boi Botanique. Roi.cr. . . . Botanique cryptogami que. Boi. pli. . . . Botanique phanéroga- mique. Bull Bulletin. Chitn Chimie. Cirrh Cirrhopodes. Crust Crustacés. Fchin Echinodermes. Fyg Figure. Foramin. . . Foraminil'éres. Foss Fossile. G. ou ij. . . . Genre. Géot Géologie. Helm Helminlhides. Hisi. nai. . . Histoire naturelle. In fus . . . . I nl'usoire s. Ins Insectes. Main. . . . Mammifères Mém. . . . Mémoire. Météor. . . Météorologie. Min. . . . Minéralogie. Molt. . . . Mollusques. Myriap. . . Myriapodes. O/v . Oiseaux. Paléoni. . . Paléontologie. Ph.oaPhan Phanérogame, ou pha nérogamie. Phys. . . . Physique. Physiot. . . Physiologie. PI Planche. Poiss. . . . Poissons. Polyy . . . Polypes, Polypiers. Bail . Radiaires. Bept. . . ■ . Reptiles. Sponij . . ■ Spongiaires. Systol. . . . . Syslolides. Syn.ouStjnou. Synonyme. Ténu.. . . Tératologie. V, ou foy . Voyez. Vulij. . . . Vulgaire. Zool. . . . . Zoologie. Zooph. ■ ■ . Zoophytes &m DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. STELLION. Stellio. rept.— Daudin {Hist. mt. des Rept.) a créé, sous la dénomination de Stellion, Slellio , un genre de Reptiles de l'ordre des Sauriens dans lequel il plaçait des espèces qui, pour Linné, étaient des La- certa, et dont les zoologistes modernes ont fait, sous le nom de Stellionides, une petite famille distincte du groupe des Eunotes, di- vision des Iguaniens Acrodontes de MM. Du- méril et Bibron , comprenant un assez grand nombre de subdivisions génériques. Les principaux caractères des Stellions sont les suivants : Corps un peu épais, cou- vert d'une peau lâche et garnie d'écaillés nombreuses; tête allongée, légèrement apla- tie en dessus ; pas de dents palatines ; langue charnue, élargie, épaisse , non extensible et seulement échancrée à sa pointe ; cou distinct; pieds allongés, à doigts amincis, séparés, non opposables etonguiculés; queue cylindrique ou comprimée, offrant des ver- ticilles assez larges et recouverts d'écaillés carénées et souvent épineuses. Ces animaux présentent entre eux de nombreuses différences sous le rapport de la forme, de la grandeur et de la disposition des écailles qui couvrent leur corps , leur tête et leurs membres ; c'est en se basant sur ces différences et sur quelques autres caractères que présente leur organisation externe, qu'ont été créés plusieurs groupes aux dépens des Stellio. Nous allons indi- quer les plus importants en donnant prin- cipalement l'ordre suivi par G. Cuvier (Règ. animal) , et en ayant égard toutefois aux innovations introduites par MM. Duméril et Bibron {Erp. générale des Suites à Buffon, de Roret) dans cette partie de la science. T. XII. § 1. Les Cordyles, Cordyïus Daud., Gronov. Le dos, le ventre et la queue sont garnis de grandes écailles disposées sur des rangées transversales et formant des lignes bien dis- tinctes, ce qui leur a valu dans ces derniers temps la dénomination de Zonurus Merrem (de Çûvï), ceinture ; oùpa, queue) ; la tête est couverte de grandes plaques; la queue, dans un grand nombre d'espèces, présente des écailles terminées en arrière par une pointe épineuse; les cuisses ont une ligne de très grands pores. Les Cordyles sont à peu près de la taille de nos Lézards de murailles et leurs proportions sont les mêmes ; leurs mœurs sont peu connues : on sait toutefois qu'ils se nourrissent d'Insectes et qu'ils sont tout à fait inolfensifs. On en distingue plusieurs espèces qui toutes proviennent de l'Afrique méridionale et du cap de Bonne-Espérance, et que l'on a longtemps confondues sous la dénomination de La- certa cordylus Linné. Nous citerons comme type: Le CûRDYLE COMMUN OU CûRDYLE GRIS, Cor- dylus griseus G. Cuvier, qui est uniformé- ment gris, et provient du cap de Bonne- Espérance. § 2. Les Stellions, Stellio Daud. Le corps est presque entièrement recou» vert de très petites écailles, et l'on voit çà et là sur le dos et les cuisses des écailles plus grandes que les autres et quelquefois épineuses: de petits groupes d'épines en- tourent les oreilles ; les épines de la queue sont médiocres ; la tête est renflée en arrière par les muscles des mâchoires ; la queue l 2 STE est longue et finit en pointe ; les cuisses manquent de pores. On place aujourd'hui deux espèces dans ce groupe ; la plus connue est : Le Stellion du Levant , Slellio vulgaris Daud., G. Cuv., Dum. et Bibron. ; Cordy- lus et Uromaslyx Aldrov. ; Kpoxé&ita;, Tournef.; Lacerta slellio Linné, Gm., qui a un pied environ de long du bout du mu- seau à l'extrémité de la queue et qui est d'un brun noirâtre. On trouve ce Stellion très communément dans tout le Levant et surtout en Egypte, en Syrie et dans les îles de l'Archipel. Il se rencontre dans les ruines des vieux édifices, dans les fentes des rochers et dans des espèces de terriers qu'il a l'art de se creuser : il est très agile dans ses mouvements et se nourrit princi- palement d'Insectes. Bélon rapporte qu'en Egypte on recueille avec soin les excréments de cet animal pour les besoins de la phar- macie orientale, et il paraîtrait que ces ex- créments, connus sous les noms de Cordylea, Crocodilea et Slercus Lacerli, anciennement en usage en Europe comme cosmétique, se- raient encore parfois employés aujourd'hui par les Turcs. § III. Les queues rudes. Doryphorus Cuv. La tête, aplatie en avant, présente une grande plaque occipitale et des écailles poly- gones, petites, presque égales sur le reste du crâne; les plaques nasales sont presque latérales et bombées; le tronc est court, déprimé, convexe en dessus, plissé longitu- dinalement sur les flancs, à écaillure petite, imbriquée, lisse; la queue est peu allongée, grosse, aplatie, entourée de fortes écailles épineuses, verticillées; il n'y a pas de pores fémoraux. Les Queues-rudes ou Doryphores , ne Comprennent qu'une seule espèce qui est : Le Doryphore azuré. Doryphorus azu- rcus, G. Cuv., Latr. Dum. et Bibron; La- certa azurea, Linné, Gm., etc., qui a près de sept pouces de longueur, sa queue seule ayant plus de trois pouces ; il est d'un beau bleu d'azur, avec de larges bandes noires, en travers du cou et du dos. On le trouve au Brésil, à Cayenne et à Surinam. «1 IV. Les FOUETTE - QUEUE OU STELLIONS bataiids. Uromaslyx, G. Cuv.; Masligura Fleming., Caudiverbera , Auct. La lèie est aplatie, et non renflée par STE les muscles des mâchoires; le tronc est allongé, déprimé, garni d'écaillés petites, lisses et uniformes; la queue aplatie pré- sente des écailles encore plus grandes et plus épineuses que chez les Stellions ordi- naires; il y a une série de pores sous les cuisses. On place cinq espèces dans ce groupe dont le type est : Le Fouette-queue d'Egypte , Uromaslyx spinipes Merrem., G. Cuv., Isid. Geoffr., Wagl., Wïegm. , Dum. et Bibron; Cau- diverbera Bélon; le Cordyle Rondelet; le Lézard Quet'z-Paleo Lacépède , etc. Il a de 2 à 3 pieds de longueur; sa couleur gé- nérale est d'un beau vert de pré. Il est assez répandu dans la Haute-Egypte et dans le désert qui avoisine ce pays : dans l'état de nature, il vit sous terre dans des trous. Les bateleurs l'apportent fréquemmentauCaire, et l'emploient habituellement dans leurs divers exercices. § V. Les Leïolépides, Leiolepis G. Cuv. La tête est couverte de très petites pla- ques polygones ; il n'y a pas de fanon, et on remarque un pli transversal en avant de la poitrine; le dessus du corps est complète- ment dépourvu de crête ; le tronc est à écaillure granuleuse en dessus, imbriquée et lisse en dessous ; la queue , très longue , un peu forte et déprimée à sa base, est ex- cessivement grêle en arrière; il y a des pores fémoraux. On ne connaît qu'une espèce de cette di- vision ; c'est : Le Leïolépide a gouttelettes , Leiolepis gullatusG. Cuv., Guérin, Dum. et Bibron; Uromaslyx Dellii Gray. Long de plus d'un pied, et d'un blanc bleuâtre, avec des taches ou gouttelettes jaunes, et quatre ou cinq raies de la même couleur que ces taches en dessus du corps. On trouve cette es- pèce dans la Cochinchine, d'où M. Diard en a envoyé plusieurs individus au Muséum d'histoire naturelle; et il paraîtrait qu'elle n'est par rare à Penang. Un certain nombre d'autres genres, moins importants que ceux que nous venons de passer en revue , ont été créés par plusieurs zoologistes, et ne renferment encore qu'un petit nombre d'espèces qui sont loin d'être suffisamment connues; aussi pensons-nous STE qu'il est inutile d'en parler ici , et nous bornerons-nous à citer les groupes des Eu- nolus , Leiodeira , Pristkerus , Psammophi- lus , etc., fondés par M. Filzinger, ainsi que le genre des Gonyocephalus Kaup, ou Lophyra C. Dumcril {voy. ce mot), qui est trop distinct de celui des Stcllions pour pouvoir être décrit dans cet article. (E. D.) *STELLIONES, Fitz ; STELLÏOMD.Œ, Bonap. ; STELLIONINA, Bonap. rkpt. — Synonymes de Stellionides. Voy. ce mot. (E. D.) *STELLïONIDES. iiept.— Quelques au- teurs désignent sous ce nom une tribu de Reptiles de l'ordre des Sauriens , qui cor- respond à l'ancien genre Stellion {voy. ce mot). MM. Duméril etBibron comprennent les Stellionides dans leur grande famille des Iguaniens ou Eunotes. Voy. ces mots. (E. D.) *STELLITE (de slella, étoile), min. — Thomson a donné ce nom à un minéral d'un blanc de neige, à éclat soyeux, dont les cris- taux aciculaires forment des groupes radiés ou étoiles. Dureté: 3,5; densité: 2,26. Il fond en émail blanc, et donne de l'eau par la calcination. Il est formé de Silice, d'Alu- mine, de Chaux, de Magnésie et d'Eau. Il a été trouvé en petites veines dans une roche amphibolique, près de Kilsylh, sur les rives du Forth, en Ecosse. Le même nom de Stel- lite a été donné par les Américains à deux minéraux du New-Jersey, qui paraissent être très différents de la Stellile de Thomson, si l'on en juge par les analyses qu'en ont faites les chimistes Beck et Hayes. (Del.) *STELLOGNATHA (, armer; yv«- Oor, mâchoire), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères , tribu des La- miaires, proposé par Dejean ( Catalogue, 3e édition, p. 368). Il a pour types les S. La- mia, cornulor 01., qui ont pour patrie Ma- dagascar. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, in- sectes coléoptères, pi. 13, Gg. 2. (C.) *STELLOi\IA. échin.— Genre d'Astérides proposé en 1834 par M. Nardo, pour di- verses Astéries épineuses qui plus tard ont dû être encore subdivisées. M. Agassiz, en 1836, admit ce genre Stellonia en y com- prenant les A. rubens , glacialis , endeca , papposa, hclianthus, etc. M. Forbes en 1839, dans un travail sur les Aslérides d'Irlande, admit aussi ce genre, mais il le restreignit STE 3 aux seules espèces épineuses qui ont quatre rangées de tentacules dans les sillons ara- bulacraires. MM. J. Millier et Trosrhel ont fait de ces espèces leur genre Asteracan- thion. (Duj.) *STELLULI1VE. Slellulina (diminutif do slella, étoile), bot. cr. — (Phycées.) Nom donné par Link à une portion du genre Zyg- nema, dans la tribu des Conjuguées, et renfermant les espèces dont les articles pré- sentent des masses endochromiques en étoi- les et non en spirales. Comme c'est à celles- ci que M. Kutzing et plusieurs auteurs modernes réservent particulièrement le nom de Zygnema, nous renvoyons à ce mot , en adoptant cette manière de voir. (Bréb.) *STELMIE. Stelmius (;, corps cylindrique), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères , famille des Méla- somes et tribu des Tentyrides , établi par Solier ( Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 412), sur une espèce du Pérou, la 5. len- tyrioides De}., Solier. Elle a été décrite aussi par Guérin Méneville sous les noms géné- rique et spécifique de Mclanophorus Reichei (Revue Zoologique, 1834, pi. 109). Ce genre rentre dans ses Coloptérides. (C.) *STENIA (<7T£vo?, effilé), ins. —Genre de l'ordre des Lépidoptères Nocturnes, tribu des Pyralides créé par M. Grunée (Ann. Soc. ent. de Fr.), et adopté par Duponchel. On STE ne connaît qu'une espèce de ce genre ( S. punctalis W. V.), de France, qui est remar- quable par son corps grêle et très allongé; ses pâlies postérieures très minces et très longues, et ses ailes supérieures oblon- gues. (E. D.) *STENIAS (ar£vo'? , étroit), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des La- miaires , proposé par Dupont, adopté par Dejean, et publié pur Laporte (Annales de la Soc. enlom. de France , p. 466). Ce genre renferme 4 espèces, qui sont : les St. croca- lus 01., grisalor F., Mionii Guér., et signa- tifrons Dej. La lre est propre aux Philip- pines, la 2e à Tranquebar , la 3e au Séné- gal , et la 4e à Cayenne. (C.) *STEMDEA(aT£yô;, étroit; l$la, forme). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères sub- pentamères, tribu des Lamiaires, créé par Mulsant (Hist. nat. des Coléopt. de Fr., Lon- gicornes) en remplacement de Stenosoma , déjà employé. Le type, le S. Foudrasi, est originaire de la France méridionale. (C.) STENIDIA (œtsvo'ç, étroit; iSi*\ spécial). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, tribu des Carabiques troncati- pennes, établi par Brullé (Histoire naturelle des Insectes, t. IV, p. 152), sur une espèce du Sénégal, le S. unicolor Br. (C.) *STÉNIE. Slenia. bot. ni. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Epidendrées, tribu des Validées, formé par M. Lindley ( Bot. Reg., t. 1991, append. ) pour une plante épipbyte, acaule et sans bulbes, de l'Amérique tropicale, à fleurs radicales solitaires, remarquables par leur périanlhe étalé et presque plan, par leur labelle indivis, concave , continu avec la base de la colonne, qui est demi-cylindri- que, arrondie et mutique au sommet. Cette plante a reçu le nom de Slenia pallida Lindl. (D. G.) *STENINIENS. Slenini. ms. — Sixième tribu de l'ordre des Coléoptères Brachélytres, établie par Erichson {Gênera et species Sla- phylinorum, p. 687) sur ces caractères : Stigmates prothoraciques cachés, l'espace qui avoisine les hanches antérieures cornées, hanches postérieures coniques; antennes insérées sur le front. Genres : Dianous , Slenus (Pentamères), Euaesthelus (Tétra- mères). (C.) STENOCARPE. Stcnocarpus (otevos. STE STE étroit; xapTtéç, fruit), bot. ph. —Genre de la famille des Protéacées, tribu des Grevil- lées, créé par M. R. Brown ( Trans. of the lin. Soc, X, p. 201 ) , pour des arbustes de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle- Calédonie , à feuilles glabres, alternes, sinuées ou entières; à fleurs en ombelles terminales et axillaires, présentant un pé- rianthe irrégulier, formé de 4 folioles dis- tinctes, déjetées d'un même côté et renfer- mant les 4 éumines dans leur extrémité concave; une glande demi-lunaire enloure la base de l'ovaire , qui est pédicule et po- lysperme. Le nom du genre est dû à ce que son fruit est un follicule linéaire. — On trouve aujourd'hui dans quelques serres le Sténocarpe de Cunninguam , Stenocarpus Cumunghami R. Brown {Bot. Mag., oct. 1846, tab. 4263), l'une des plantes les plus brillantes dont l'horticulture européenne se soit enrichie, dans ces derniers temps. Cette magnifique espèce avait reçu d'Al. Cunnin- gharn le nom d'Agnoslus sinuatus , à cause de ses grandes feuilles ordinairement sinuées ou pinnatifides; ses fleurs sont longues de 3 ou 4 centimètres; leurs 4/5 inférieurs sont du plus bel orangé-écarlate, tandis que leurs extrémités , les anthères et le stigmate sont d'un jaune doré. Elles forment de grandes ombelles latérales , à cinq rayons élargis à leur extrémité en un disque plat et angu- leux, autour duquel s'attachent 13-14 pé- dicelles, terminés par autantde fleurs étalées presque sur un même plan. (D. G.) *STENOCEPHALE..ftcnocepftalus(oîf concave; à cause de l'étroitesse des vallé- cules). bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Pachypleurées, éta- bli par M. Ledebour pour une plante her- bacée, pubescente, qui croît à de grandes hauteurs sur le Caucase et dans l'Asie moyenne; dont les feuilles sont pennées, à pinnulcs bipinnatiséquées; dont les om- belles ont de nombreux rayons, un involucre et un involucelle polyphylles. Son princi- pal caractère consiste dans son fruit com- primé par le dos , dont chaque méricarpe présente 5 côtes élevées, arrondies, épaisses, égales, entre lesquelles s'étendent des val- lécules étroites. L'espèce unique du genre est le S. athamanthoides Ledeb. (D. G.) STE •STENOCORIS (cttevo;, étroit; xo'pt?, pu- naise). — Genre de la famille des Co- réides de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Rambur, Faune de l'Andalousie. (Bl.) *STENOCORÏIVE. Stenocoryne («*vo'ç, étroit; xopvV/j, massue), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vali- dées, formé par M. Lindley {Bot. Beg., 1843, append. n° 68 , p. 53) pour une plante de la Guyane britannique, près de Demerara, à pseudobulbes allongés, tétragones ; à feuil- les cartilagineuses, solitaires; à fleurs ra- dicales, en grappes. Ce genre ressemble beaucoup au Bifrenaria Lindl.; mais il en diffère parce que, avec deux caudicules à se» masses polliniques, il a deux glandes distinctes, comme cela a lieu dans une partie des Angrœcum. L'espèce type du genre est le S. longicomis Lindl. (D. G.) STENOCORYNUS (<7T£vo'? , étroit; «- pvvvj, niaysue). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides go- nalocères, établi par Schœnherr (Dispositio methodica, p. 64 ; Gen. et spec. Curculioni- dum, synonymia, t. II, p. 321 ; t. V, p. 811). Ce genre a pour types les S. crenula- tus et laleralis Scb., de la Nouvelle-Hol- lande. (C.) * STEMODACTYLUS («ttev^, erfîlé ; Sa'xTvÀoî, doigt), hept. — M. Fiizinger (Nov. Class. Bcpl., 1826) indique, sous cette dé- nomination, un genre formé aux dépens des Geckos (voy. ce mot) et qui est particulière- ment caractérisé par ses doigts cylindriques, pointus au bout, à bords dentelés et à face inférieure granuleuse. On n'y place qu'une seule espèce, le S. gultalus G. Cuvier, qui provient d'Egypte. (E. D.) *STE1\T0DACTÏLUS (awiç, étroit ; S**- tv^oç, doigt}, ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides copro- phages, créé par Brullé (Histoire naturelle des Insectes, t. VI, p. 289). Le type du genre est le S. dytiscoides Schre. Il est originaire du Brésil. (C.) *STÉNODE.5tenodes(crT£vt^-/K, resserré). belm. — Genre de Vers intestinaux, de la section des Sclérostomes, classe des Néma- toïdes, établi par M. Dujardin pour une es- pèce, le Siénode effilé, Slenodes acus Duj., provenant de l'intestin d'un Mammifère. Ce Ver est cylindrique, fusiforme, très allongé; la tête est petite, tronquée, soutenue-, par STE 9 une petite capsule imparfaite ou par un dis- que corné , au milieu duquel est la bouche ronde; le cou resserré ou plus étroit que la tête; l'œsophage musculeux, en massue, suivi d'un ventricule distinct; le tégument à stries transverses, fines. L'absence de la bourse membraneuse, chez le mâle, le dis- tingue des Sclérostomes ; son aspect général, la structure de l'appareil digestif, les œufs, les deux spicules égaux et très longs du mâle, le distinguent des Angiostomes; le corps non rétréci en arrière, ni tronqué à l'extrémité, le distingue des Stenures. Cet Helminthe offre quelque ressemblance avec l'Ascaride du Brochet. (G. B.) STENODERME. Stenoderma ( . G.) *STENODONTES (c7T£vo';, étroit; Mo&«, dent), ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, tribu des Prioniens, établi par Ser- ville (Annales de la Soc. eniom. de France, I, p. 173). Ce genre renferme les 4 espèces suivantes : 5. damicornis L., mandibularis F., lœvigalus P.-B., et copra Dej., des An- tilles. (C.) *STENOGASTEROt£vo';, étroit; y«c7rr;p, ventre), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , section des Sternoxes et tribu des Buprestides, fondé par Solier (Annales de la Société enlom. de France, t. II, p. 305). Ce genre est composé de huit espèces de l'Amé- rique équinoxiale. Nous indiquerons, comme s'y rapportant, les S. linearis Lin., diffusus Chevr., juvenus Dej., etc., etc. (C.) STENOGASTER (stevoç, étroit; yoecr- vôp, ventre), ins. — Hubner (Wanzenarligen Tnsekt. t. III, lab. 78) a établi, sous ce nom, uc.ns la famille des Lygéides, de l'ordre des Hémiptères, un genre voisin des Aphanus ou Pachymerus, sur une seule espèce de Sar- daigne, le 5. tardus Fabr., qui se fait remar- quer par sa tête allongée et par son protho- rax rétréci antérieurement, sans expansions latérales. (Bu) *5TENOGLOSSE. Stenoglossum (ctt£v0'?, étroit; yXwo-ca; langue), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Den- drobiées, formé par M. Kuoth (in Humb. et STE STE 11 Bon pi., iVov. gen. et sp., I, p. 356) pour une plante -épiphyte des Andes de la Nou- velle-Grenade, où elle croît à plus de 2,000 mètres d'élévation, à tige feuillée simple ; à fleurs en grappe terminale, remarquables surtout par leur labelle supérieur, à limbe spatule, longuement onguiculé. Cette plante a reçu le nom de Stenoglossum coriophoriwi Kunth. (D. G.) *STENOGLOTTIS (ntvo'ç, étroit ; yX&na, langue ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophrydées, formé par M. Lindley (Comp. Bot. mag., Il, p. 209) pour une herbe du cap de Bonne-Espérance, à racines fasciculées, à feuilles en rosette, dont les fleurs ont les folioles extérieures du périanthe conniventes et égales, tandis que les intérieures sont dentelées et frangées; son labelle est linéaire, canaliculé, triflde au sommet, muni à sa base d'un simple tu- bercule en place d'éperon. Cette plante est le S. fimlriata Lindl. (D. G.) *STENOGRAMME (arwaç, étroit; ypajtpj, ligne), bot. cr. — (Phycées.) Genre créé par M. Harvey (Beechey's Voyage, p. 408) pour une Floridée des côtes de la Californie que Bory a retrouvée à Biaritz et qui est ainsi caractérisé : Fronde membraneuse, linéaire, mince, dichotome, de couleur pourprée ou rose. Conceptacles linéaires allongés, ana- logues aux lirelles des Graphidées et placés en série interrompue dans le milieu de la fronde. Spores ovoïdes terminant des fila- ments articulés qui s'élèvent d'un placenta central de la même forme'que le concep- tacle. Nous en avons ajouté une seconde espèce, originaire de la baie de Cadix, pu- bliée d'abord par Agardh sous le nom de Delesseria interrupla, mais que sur tout son faciès nous avions annoncée comme devant être ramenée un jour à ce genre. C'est ce que la découverte qu'on vient d'en faire sur les côtes méridionales de l'An- gleterre nous a permis de vérifier en com- parant des exemplaires qui nous ont été communiqués par M. Harwey. Nous avons figuré cette dernière dans la seconde Pen- tade des Olia hispanica de notre ami M. Webb. (C. M.) STENOGYNE. Slenogyne («revôç, étroit; >wvî, femme, pour pistil), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Prasiées, créé par M. Bentham ( Labiat. gen. et sp., p. 654) pour des plantes herbacées, propres, comme les Phyllostegia, dont elles sont très voisines , aux îles Sandwich. M. Bentham décrit, dans ce genre, 7 espèces parmi les- quelles nous citerons les S. sessilis Benth., et ô'crophularioides Bentb. — Le genre Ste- gyno proposé par Cassini rentre comme synonyme dans \es Eriocephalus L\n. (D.G.) *STE\OIDEA (a-revo';, étroit; liitt, forme). ins. — Genre de Coléoptères bétéromères , tribu des Tentyrites, établi par Solier (Ann. de la Soc. entom. de France, t. IV, p. 281 ) sur une espèce des Indes orientales, le St. tenuicollis. (C.) *STENOLOBE. Stenolobium(arivii, étroit; Xocpoç, légume), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses-papilionacées, tribu des Phaséolées, créé par M. Bentham (Ann. Wiener Mus., II, p. 125), pour des sous- arbrisseaux volubles , de l'Amérique tropi- cale. M. Bentham a fait connaître 4 espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons pour exemples, les S. cœruleum et tomento- sum Benth. (D. G.) STENOLOPHE, Stenolophus (<7tsv0';, étroit; Àocpoç, crête), ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères , tribu des Carabiques quadrimanes, proposé parMegerle et adopté par Dejean (Spécies général des Coléoptères, IV, p. 404). Ce genre renferme environ 40 espèces parmi lesquelles nous citerons les S. vaporariorum et smaragdalus F. (C.) STENOLOPHE. Stenolophus. bot. ph.— Le genre proposé sous ce nom par Cassini n'est pas adopté et rentre comme synonyme dans le genre Centaurée , section Lepleran- thusDC. (D.G.) *STENOMA (dTf'vopa, misère), ins. — Genre de Tinnéides de la famille des Noc- turnes, ordre des Lépidoptères , créé par par M. Zeller {Isis, 1839). (E. D.) STENOMESSON. bot. ph.— Genre pro- posé par Herbert , dans la famille des Ama- ryllidées, pour les Pancratium coccineum et flavuin de Buiz et Pavon , rapporté au- jourd'hui comme synonyme au genre Chry- siphialaKer. (D. G.) *STEIVOMORPHA (cv, aile), ins. — Hubner (Catalogue, 1816) cite sous ce nom un genre de Lépi- doptères nocturnes de la tribu des Ptéropho- rides. (E. D.) *STENOPUS (ar£Vvo5, étroit; ™5, pied). STE holl. — Genre de Gastéropodes, du groupe des Hélices , établi par M. Guilding ( Zool. Journ., n" 12, 1827). (G. B.) STENOPUS. cnusT. — Voy. sténope. STENOlilIYNCinJS. ois. — Nom latin du genre Sténorltynque. Voy. ce mot. *STEX0IUIÏ1VC1IUS. bot. pu.— Le genre proposé sous ce nom par L. C. Richard ( de Orchid, europ., p. 37), pour les Neollia spe- ciosa, lanceolata, orchioides et calcarala de Willdenow, n'a pas été adopté; il rentre comme synonyme dans les Spiranihes L. C. Rich., parmi lesquels il forme une section. (D. G.) *STENORIlYNQUE.Sfenorft2/nc/ius(<ïTe- vo';, efOlé; pôyx°;> bec), mam. — Fr. Cuvier (DM. se. nat., XXXIX, 1826) désigne sous cette dénomination un genre de Mammi- fères amphibies formé aux dépens des Pho- ques (voy. ce mot), et dont le type est le Phoca leptonyx. (E. D.) * STEIVORHYIVQUE. Slenorrhynchus («revis, étroit ; pCy^oq, bec), ois. — Genre de l'ordre des Passereaux, établi par M. Gould (Proceed. Zool. Soc., 1835) dans la famille des Certiadœ , sur une espèce voisine des Fourniers. Elle est spéciGqtiement distinguée par le nom de Stenorhynchus rufîcaudus. G.-R. Gray, sous prétexte que la dénomina- tion de Stenorhynchus avait été donnée à un genre de Crustacés, a substitué à cette dé- nomination celle de Cinclocerlhia , et a par conséquent nommé l'espèce Cinclocerlhia ru- ficauda. (Z. G.) STENORHY\QUE. Slenorhynchus (orr- vo'; , étroit; pv^o;, bec), ins. — Genre de Coléoptères létramères, famille des Curcu- lionides gonatocères, proposé par Mégerle (Catal. Dahl , p. 53), et qui a pour type une espèce deCarinlhie : le S. signalus de l'auteur. (C.) STÉXORHYNQUE, Slenorhynchus (ort- vo;, étroit; pûyjçoç, rostre), crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Décapodes ma- croures, à la famille des Oxyrhinques et à la tribu des Macropodiens, a été établi par La- marck aux dépens des Cancer de Linné, et adopté par tous les carcinologistes. Les trois seules espèces qui composent ce genre, n'ont encore été rencontrées que dans la Méditer- ranée et les autres mers d'Europe. L'espèce type est le Sténorhynque faucheur, Sleno- rhynchus phalangium Penn., Edw. (Hist. STE 13 nat. des Crustacés, t. I, p. 279, n. 1), qui est abondamment répandue sur les côtes de la Manche et de l'Océan. (II. L.) *STENOSAURUS. rept. — Voy. ste- neosaurus. (E. D.) *STENOSIDES(crT£'vo)&»', tube), bot. ph. — Genre de la famille des OEnothérées, fondé par M. Spach sur une herbe sous frutescente, du Texas, à rameaux feuilles, en baguettes; à feuilles alternes, linéaires-lancéolées, raides; à fleurs blanches en épis serrés, terminaux, allongés, distin- guées particulièrement par leur calice dont le tube, adhérent inférieureinent , se pro- longe au-dessus de l'ovaire en un long tuyau filiforme, terminé par un limbe quadripai ti; sur les 4 pétales, les 2 postérieurs sont plus grands. Celte plante a été nommée S. vir- galum Spach. (D. G.) *STEIVOSIPHOKIUM (wvo'ç, étroit; ïi- tpuv, tube), bot. pu. — Genre de la famille des Acanlhacces, créé par M. Nées dEsenbeck (in Wall., PL asiat. rar., III, p. 84; Prodr., XI, p. 105) pour des arbrisseaux de l'Inde, voisins des Strobilanlhes. M. Nées en a dé- crit 4 espèces, parmi lesquelles nous nom- merons le S. subsericeum Nées. (D. G.) STENOSIS , Herbst. ins. — Synonyme de Tagenia, Latreille. (C.) STEIVOSOLEMUM (îttevo'ç, étroit; ™- fojv-i tube), bot. pu. — Genre de la famille des Borraginées ou Aspérifoliées, formé par M. Turezaninow (Bull. soc. Mosc, 1840, p. 253) pour une herbe d'Asie, rameuse, hérissée de soies étalées, et duvetée dans l'intervalle. L'espèce unique du genre est le S. saxatile Turcz. (D. G.) STÉiV'OSOME. Slenosoma (otevo:, étroit; aS^y., corps), crust. — Synonyme à'Idotce. Voy. ce mot. (H. L.) *STENOSPHEI*US (*trevo;, étroit; ovpce, queue), helm. — Genre d'Helminthes, de la section des Scléroslomiens, classe des Nématoïdes, établi par M. Dujardin pour un Ver qui se trouve dans le sinus veineux de la tête du Marsouin, que sa bouche capsulaire rapproche des autres Scléroslomiens, mais que la forme des spicules très courts, soudés en une lame triangulaire, roulée en cornet, distingue de tous les autres Nématoïdes, aussi bien que la petitesse de l'anus chez la femelle où il est terminal, et de la vulve qui est située en avant de l'anus. Ce Ver a le corps uniformément rétréci dans la partie postérieure qui est tronquée obliquement en arrière ; la bouche est ronde, nue ; l'œso- phage en massue, sans ventricule. Cette uni- que espèce est le Sténure du Marsouin, Ste- nurus inflexus, qu'il ne faut pas confondre avec le Pseudalius qui habite les bronches du même Mammifère. (G. B.) *STENUS(ffT«vo;, étroit), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres et tribu des Siéniniens , créé par Eabricius (Syslema Eleutheratorum, t. II, p. 602) et généralementadopté depuis. Ce genre renferme plus de cent dix espèces d'Europe, d'Amérique et d'Afrique. Avant Erichson (Gênera et species Slaphylinorum, p. 689), ces espèces étaient fort embrouillées pour la synonymie. Cet auteur a simplifié leur étude en y introduisant les divisions suivantes: Tarses à quatrième article simple ou bilobé; élytres à taches ou sans taches; pieds de la couleur du corps ou teslacés; abdomen marginé ou non marginé. Nous citerons, comme exemples de ce genre, les S. biguttatus Lin., Juno F., color Say. On les rencontre dans les lieux humides. Leur forme est assez extraordinaire et rappelle un peu celle des Sauriens. De la partie an- térieure de la tête , près de la bouche , ils émettent parfois un loDg tube qui est ca- STE pillaire et terminé triangtiiairement. Cette particularité générique a fait appliquer par un certain nombre d'auteurs le nom de Proboscidens à des espèces très distinctes les unes des autres. (C.) *STENYGRA (eivoç, cou- ronne; Zip*, hydre), rept.— Genre de l'or- dre des Ophidiens, de la division des Hyêri- dœ, selon Tschudi (m Wiegm. Arch., I, 1837), et devant rentrer dans le grand genre Couleuvre, l'oy. ce mot. (E. D.) * STÉPHANOMÉRIE. Slephanomeria («rtfcpâvïi , couronne; pipo; , partie), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Chicoracées, créé par M. Nuttall {Trans. of IheAmer. phil. Soc, new. ser., Vil, p. 427) pour des herbes de l'Amérique septen- trionale, très rameuses et diffuses, raides et Haucescentes, qui ont le port des Chondrilla. Parmi les 5 espèces connues de ce genre , nous citerons, pour exemple, le S. panicu- taJaNuiiall, plante annuelle des montagnes Rocheuses. (D- G-) STÉPHANOMIE. Slephanomia (orr/ya- vo; , couronne ). acal. — Genre d'Aca- lèphes siphonophores, de la famille des Phy- sophorides, établi par Péron etLesueur pour un animal fort singulier, le Slephanomia Amphhrilis , qu'ils avaient observé dans l'océan Atlantique austral, et qu'ils pre- naient pour une agrégation d'animaux par- ticipant, comme les Polypes et les Pyroso- nies, à une vie commune. Cet Acalèphe a l'apparence d'une belle guirlande de cristal azuré se promenant à la surface des flots, et soulevant successivement ses folioles dia- phanes qui ressemblent à des feuilles de lierre, et qui sont entremêlées de longs ten- tacules filiformes roses. Lartiarck, d'après ces auteurs , pensant que la Stéphanomie est, en effet, une aggrégation d'animaux, en fait une première tribu de sa section des STE Radiaires anomales, et la caractérise par la multiplicité des bouches , sans faire atten- tion que les Physopbores et les Physales sont tout à fait dans le même cas. Cet auteur inscrivit aussi dans le même genre une deuxième espèce, décrite, en 181.3, par Le- sueur {St. uvaria), dont Eschscholtz a fait le genre Apolemia. Lamarck donnait donc à son genre Stéphanomie les caractères sui- vants : Ce sont, disait-il , des animaux gé- latineux, transparents, agrégés, composés, adhérents à un tube commun , et formant par leur réunion une masse libre, très lon- gue, flottante, qui imite une guirlande feuillée, garnie de longs filets. A chaque animalcule appartiennent des appendices divers, subfoliiformes , un suçoir tubuleux rélractile , un ou plusieurs longs filets sim- ples, ou tentacules, et des corpuscules eu grappes ressemblant à des ovaires. Depuis la publication de V Histoire des Animaux sans vertèbres de Lamarck, beaucoup d'au- tres espèces de Stéphanomies ont été décrites par Chamisso , par Lesueur , par MM. Quoy et Gaimard, par M. Lesson , par M. Delle- Chiaje et par M. Milne Edwards ; mais tou- tes ces espèces ne peuvent appartenir à un même genre. Eschscholtz, en 1829 , dans son System der Acalephen , essaya , le pre- mier, de classer méthodiquement ces ani- maux et les autres Acalèphes. Il plaça donc le genre Stéphanomie , ayant pour type la St. Amphilrilis, dans sa famille des Physo- phorides , qui correspond aux genres Sté- phanomie , Physophore, Rhizophyse et Phy- salie de Lamarck, et qui comprend des ani- maux dont le corps mou est muni , à une de ses extrémités, d'une vessie remplie d'air, et de plus, chez la plupart, est en- touré de pièces natatoires cartilagineuses, creuses. Cette famille comprend dix genres, dont les deux derniers ont le corps nu , sans pièces cartilagineuses; les huit autres genres sont munis de ces pièces cartilagi- neuses, et les sept premiers forment une série continue à la suite de laquelle est placée comme appendice la Stéphanomie. Mais quatre de ces genres, Apolemia , Hip- popodius, Agalma et Athorybia, compren- nent des espèces décrites par les autres au- teurs comme des Stéphanomies. Ainsi le S. uvaria de Lesueur est une Apolémie, et les St. conlorta et proliféra de M. Milne STE Edwards devraient faire partie du môme genre, auquel M. Lesson rapporte aussi, avec doute , le St. cirrosa de MM. Quoy et Gaimard. Le S't. alveolata des mêmes au- teurs est une Agalma. Les St. helianthus et St. melo, que MM. Quoy et Gaimard avaient d'abord décrites comme des Rhizophyses , sont des Athorybies ; le St. hippopoda est le type du genre Hippopodius. Ces divers gen- res se distinguent parce que VApolemia et Y Hippopodius ont les tenlacules accompagnés de réservoirs de liquide, qui, pour le premier, sont à la base des tentacules simples : pour le second dont les tentacules sont rameux, les ré- servoirs de liquide son ta la base des rameaux. Les Epibulia et Athorybia ont les tentacules rameux sans réservoirs de liquide; mais ce dernier a un renflement avec trois pointes à l'extrémité de chaque rameau , et l'autre n'a que deux pointes sur ce renflement ter- minal. On conçoit, d'après cela, que les genres d'EschschoItz ont véritablement peu d'importance, et qu'on pourrait encore con- sidérer tous ces Aralèphes comme des Sté phanomies. — M. de Blain ville , presque en même temps qu'Eschschollz, s'est aussi oc- cupé de la classification de ces animaux dans son Manuel d'aclinologie; mais il les re- garde , ainsi que tous les Acalèpbes sipho- nophores, qu'il nomme Physogrades, comme de faux Zoophytes , et croit devoir les rap- porter au type de Mollusques ou Malaco- zoaires : ce sont, dit-il, des animaux à corps régulier, symétrique, bilatéral, charnu, contractile, souvent fort long, pourvu d'un canal intestinal complet, avec une dilata- tion plus ou moins considérable aérifère; une bouche, un anus, l'un et l'autre termi- naux, et des branchies anomales en forme de cirrhes très longs, très contractiles, en- tremêlés avec les ovaires. M. de Blainville partage sa famille des Physogrades en trois groupes, dont le dernier comprend les gen- res Apolcmia d'EschschoItz ; Stephanomia I'rolomedea de Lesson , qui correspond au genre Hippopodius de MM. Quoy et Gaimard ; et Rhodophysa , correspondant aux genres Athorybia et Discolabe d'EschschoItz. M. Lesson enGn , dans son Histoire des Acalèphes faisant partie des Suites à Buffon ( 1843), a divisé tout autrement les divers Acalèphes décrits précédemment sous le nom de Stéphanomies : cet auteur place les uns STE 19 dans sa famille des Polytomes ou Pléthosomes, les autres dans la famille des Physophorées, qui comprend le 5e livre de son ouvrage. Ainsi dans sa famille des Pléthosomes, ca- ractérisée par des pièces natatoires cartila- gineuses en grand nombre , avec des sacs stomacaux dilatables exsertiles en forme de trompe , portant souvent des tentacules et des paquets d'ovaires, et émettant alors de longs filaments tentaculaires pectines; dans cette famille, disons-nous, M. Lesson éta- blit une sous-famille des Pléthosomées com- prenant le genre Hippopode , et une sous- famille des Sléphanomices comprenant les genres Stéphanomie et Sarcocone. Ceux-ci ont un tube digestif horizontal ou vertical, enchâssé dans une série de pièces emboîtées horizontalement ou verticalement, toutes denses, natatoires, sans canaux aérifères apparents. Du tube digestif partent, de dis- tance en distance, des sacs stomacaux dila- tables , exsertiles, terminés par un orifice buccal , ayant des paquets d'ovaires à la base, et d'où naissent de longs filaments tentaculaires, pectines d'un côté. Leurs piè- ces natatoires sont gélatineuses, Penses, emboîtées ou articulées, de manière à for- mer une sorte de cylindre ou de cône écail- leux plus ou moins allongé. Les Sléphano- miées, dont les pièces natatoires sont arti- culées dans le sens transversal , forment le genre Stéphanomie, comprenant seulement deux espèces : le St. amphiiritis de Péron , et le St. lœvigata de MM. Quoy et Gaimard. Les espèces qui, au contraire, ont les pièces articulées dans le sens vertical , sont, potf M. Lesson, des Sarcocones, parmi lesquelles sont comprises quatre Stéphanomies de MM. Quoy et Gaimard (les St. triangularis, imbricata, heptacanlha et foliacea), et celle que Eysenhardt et Chamisso avaient prise pour l'espèce de Péron , et que M. Lesson nomme Sarcoconus Eysenhardtii. La fa- mille des Physophorées de M. Lesson est caractérisée par une tige verticale creuse commençant par une vessie aérienne, ayant une ouverture en soupape , ou donnant attache à des ampoules aériennes latérales, diversiformes, entremêlées de sacs stoma- caux dilatables , munis de suçoirs , ou ter- minés par des paquets de suçoirs entremêlés de vrilles et de tentacules cirrhigères , et des appareils natateurs de formes très va- 10 STE riées et diversement creusées en canaux aériens. Ces Acalèphes ont , en outre , des paquets d'ovaires à la base des estomacs exsertiles. Cette famille contient onze gen- res, dont trois, Alhorybia, Agalma et Apo- lemia, comme dans la classification d'Esch- scholtz, comprennent un certain nombre de Stéphanomies de divers auteurs. Le genre Athorybie comprend les St. he- liantkus et melo de MM. Quoy et Gaimard , et une 3e espèce , A. rosacea , que Forskal, le premier, avait décrite sous le nom de Physophore. Ce genre est caractérisé par une petite vessie aérifère, ovoïde, supérieure, rétrécie à sa base, et donnant naissance à un corps très court , cylindrique , charnu , renflé, d'où naissent, sur les côtés, des or- ganes flotteurs, cartilagineux, pleins, dispo- sés circulairement ou en verticilles, formant des appendices costaux qui partent du même point. A la base du corps sortent des suçoirs buccaux et des prolongements cirrhigères au nombre de quatre, entourés à leur base par quelques vrilles et des ovaires. Ce genre fait partie de la 4e tribu, celle des Athorybies, et conséquemment doit présen- ter une petite vessie aérienne formant tête, du collet de laquelle naissent des appendices ■natateurs pleins, diversiformes, d'une seule ■nature , et du pied de laquelle partent des suçoirs allongés, vermiformes , et des pa- quets d'ovaires pédicellés. Eschscholtz ajou- tait cet autre caractère que les tentacules sont rameux sans réservoir de liquide, et qu'à l'extrémité de chaque rameau est un renflement portant trois pointes. Au reste, les trois espèces d'Alhorybies habitent la Méditerranée ; leur largeur est de 2 à 5 cen- timètres. Le genre Agalma contient, avec plusieurs autres espèces , le Stephanomia alveolata , observé dans l'océan Atlantique , non loin du Cap-Vert, et qui, large de 27 millimètres et deux fois plus longue, présente un peu l'aspect d'une petite ruche. Ce genre , Esch- scholtz le caractérisait par ses tentacules rameux sans réservoir de liquide, ayant les rameaux claviformes terminés par deux pointes ; et par des pièces natatoires cartila- gineuses , dont les supérieures sont creuses et distiques , et les inférieures sont plei- nes, irrégulières et rapprochées sans ordre. M. Lessou le caractérise uu peu difféiem- STE ment: par sa vessie aérienne, petite, ovalaire, libre ou enclavée ; par les premières pièces natatoires qui sont éparses ou distiques sur la tige, et suivies de pièces pleines, trian- gulaires , ou allongées et recourbées , enve- loppant une sorte d'estomac nucléiforme à huit rosettes ou des sacs stomacaux rameux, terminés par deux ou quatre tentacules por- tant des ovaires en palettes , et parfois ter- minés par des pointes. Ce seul genre, d'ail- leurs, pour M. Lesson , forme une 6e tribu de Physophorées , dont l'axe, au-dessous de la vessie aérienne , est garni, dans le haut, d'organes natateurs ou ampoules , et dans le bas d'organes diversiformes, pleins, pro- tecteurs des suçoirs rameux qu'ils envelop- pent et abritent ; leur corps est terminé par deux ou quatre tentacules fort longs portant des ovaires pédicellés. Le genre Apolémic, enfin , qu'EschschoItz caractérisait par ses tentacules simples, mu- nis de ventouses ou suçoirs , et ayant à leur base des vésicules allongées et amin- cies, remplies de liquide, et auquel il attri- bue à la fois des pièces natatoires cartilagi- neuses subglobuleuses et des pièces cartila- gineuses solides claviformes. Ce genre con- tient les autres espèces de Stéphanomie, celle que Lesueur avait si bien décrite sous le nom de St. uvaria, et qui habite le nord de l'océan Atlantique, et celles {St. contorta et St. proliféra) que M. ftlilne Edwards a ob- servées dans la Méditerranée, près de Nice, et sur lesquelles il a publié un travail plus complet que tout ce qu'on avait fait jusques alors sur ces mêmes Acalèphes. C'est d'après ce travail que M. Lesson caractérise le genre Apolémie par une petite vessie aérienne fixée comme une tête au sommet d'une lige cylindrique, frondescente , à écorce épaisse présentant sur un des côtés une fente qui s'évide à l'intérieur pour former un axe creux. Vers le sommet de cette lige sont groupées des vessies natatoires compliquées, pédiculées, parcourues par des canaux ra- meux anastomosés. Autour du pédicule des vessies natatoires, s'attachent des sacs diges- tifs , probosciformes, ou pyriformes, et de nombreux cirrhes filiformes, flexueux, se tordant sur eux-mêmes. — Au reste , pour donner idée de cet Acalèphe et des Stépha- nomies , en général , il vaut mieux citer ici quelques uns des détails qui sont exposés STE par M. Milne Edwards dans lesAnnaies des Sciences naturelles (1841), et accompagnées de très belles figures. Le petit appar»!! hy- drostatique, qui est situé à l'extrémité supé- rieure de la tige, est pyriforme, séparé des parties voisines par un étranglement qui est creusé d'une cavité assez grande qui se con- tinue intérieurement avec le canal , dont le reste de la tige est creusé, et qui paraît communiquer au dehors par un pore cen- tral déjà signalé chez les Physophores par M. de Blainville. Cette cavité renferme un liquide jaune-rougeâtre, et loge, en outre, une vessie aérienne maintenue au centre par des cloisons membraneuses disposées ra- diairement. La lige est très longue, et com- primée latéralement, de façon à ressembler à un ruban épais contourné en spirale ; l'un de ses bords est garni d'une sorte de petite crête membraneuse, l'autre donne attache au système appendiculaire. Un canal central en occupe toute la longueur, fournit des branches latérales aux appendices, et com- munique supérieurement à la cavité hy- drostatique; la tige elle-même est garnie d'une multitude de lames membraneuses longitudinales, serrées les unes contre les autres comme les feuillets d'un livre, et fixées par leur bord sur les parois du canal central; mais pendant la vie, toutes ces lames adhèrent entre elles, de manière à former une masse en apparence homogène. Les appendices sont de trois espèces, savoir : des organes natatoires, des appendices à vésicules pyriformes, et des organes probos- cidifères , caractérisés par l'existence d'un sac préhensile en forme de calice. Les or- ganes natatoires se recouvrent, en partie, les uns les autres, et forment par leur agrégation , une masse ovoïde en apparence imbriquée; mais cette apparence tient seulement à la courbure en spirale de la tige qui les porte, et ces appendices ne forment réellement qu'une série linéaire le long du bord de la partie supérieure de la tige. Chacun d'eux a la forme d'un cône tronqué vers le sommet, et fortement com- primé vers la base ; il tient à la tige par un pédoncule qui se continue à l'intérieur en se bifurquant , et se rend à un sac interne très contractile et servant d'organe d'im- pulsion qui est logé dans la partie externe, comme dans un étui. Au-dessous de la por- STE 21 tion supérieure de la tige qui porte exclusi- vement des appendices natatoires , se trou- vent disposés, avec un certain ordre, les deux autres sortes d'appendices. Les organes pro- boscidifères se composent d'un pédoncule, d'une foliole, d'une sorte de trompe con- tractile affectant, en général, la forme d'un calice , d'une tigelle et de divers tentacules plus ou moins filiformes. Le pédoncule est cylindrique, assez gros, et semblable par son aspect à la tige commune. Il porte la foliole qui consiste en une lame semi-carti- lagineuse très mince, et courbée en forme de nacelle; le pédoncule, d'ailleurs, paraît se continuer avec la trompe, qui est rétré- cie à sa base en forme de col , mais qui bientôt se renfle considérablement, et con- stitue une sorte de sac ouvert à son extré- mité, et extrêmement contractile , de telle sorte que tantôt la trompe se resserre et devient pyriforme, tantôt elle se dilate en forme de calice , ou même ses bords s'épa- nouissent encore davantage , se recourbent en dehors jusqu'à la base. On voit alors.au fond de cet organe, une série de stries ou de côtes verticales de couleur rouge-orangé que M. Edwards considère comme pouvant être les ovaires, mais qui pourraient aussi tenir lieu de foie ; le fond de la trompe paraît être en communication avec le canal cen- tral de la tige. Les filaments tentaculaires, en nombre variable, sont insérés à la base du col de la trompe, qu'ils paraissent en- tourer; ils sont très longs, extrêmement contractiles et toujours disposés à se tordre où à se rouler en spirale; ils contiennent dans leur partie moyenne une multitude de vésicules rangées avec régularité , et conte- nant chacune un corpuscule fusiforme ter- miné par un long filament exsertile et préa- lablement roulé en spirale, tout à fait ana- logue aux organes urlicants des Méduses et des Hydres. La tigelle, qui naît aussi de la base de la trompe, est un appendice cy- lindrique, contourné irrégulièrement, et composé d'un tissu granuleux assez sem- blable à celui du pédoncule même , et pou- vant donner également naissance à des fila- ments tentaculaires. Les appendices à vési- cule, qui sont la dernière sorte d'organes à décrire, naissent de la tige comme les organes proboscidifères, qu'ils accompagnent deux à deux, l'un en avant, l'autre en arrière, 11» 22 STE se composent d'un pédicelie portant deux ou plusieurs sacs pyriformes remplis d'un liquide nourricier, et qui sont le siège d'un mouvement vihratile très prononcé. Desiii:é à la circulation de ce liquide, ce pédicelie porte en même temps un ou plusieurs pro- longements flabellaires , tantôt simples, tantôt garnis d'un ou de plusieurs groupes de vésicules renfermant des spermatozoïde*. De ces faits observés par M. Milne Edwards, partie sur le St. conlorta et partie sur le St. proliféra, qu'il a vu seulement in- complet , on peut donc conclure que les Stéphanomies sont pourvues d'organes sexuels distincts, et si l'on voulait admettre que chaque Stéphanomie est un animal uni- que, bien que très complexe, et non pas une agrégation d'animaux plus simples , il fau- drait aussi en conclure qu'il est herma- phrodite. (Doj.) *STEPIIA1X0MIÉES. mol. — Deuxième tribu de la famille des Polylomes ou Plelho- soines de M. Lesson, comprenant seulement les deux genres Stéphanomie et Sarcocone. A ce dernier genre appartiennent plusieurs Stéphanomies de MM. Quoy et Gaymard ; mais le plus grand nombre des Acalèphes décrits sous ce nom est réparti dans d'autres genres de Physophorées. (Doj.) *STEPIIAI\OPIJOIUJS, Strickl. ois. — Synonyme de Tanagra Temmink, Pyrrhula Vieillot. Genre fondé en partie sur les Eu- phones ou Tangaras-Bouvreuils. Voy. tan- cara. (Z. G.) * STEPIIAXOPHYLLIA ( Tenthrédiniens, de l'ordre des Hyméno- ptères, simplement indiquée par M. limllé (Ins. Hyménoptères, Suites à Duffon). (Bl.) *STEVE!VIA (Sieven , nom d'un ento- mologiste), ins. — M. Robineau- Desvoidy (Essai sur les Myod. , 1830 ) indique sous ce nom un genre de Diptères , tribu dea Muscides, remarquable surtout par son chête manifestement tomenleux, ce qui le dis- tingue des Phytes. On en connaît & espèces propres à l'Europe , et dont le S. tomenlosa Rob.-Desv. est le type. (E. D.) STEVE NIA (nom d'homme), bot. pn. — Genre de la famille des Crucifères-Pleu- rorhizées, tribu des Arabidées, établi par MM. Fischer et Adams (Mcm. Soc. nat. Mosc, V, p. 84) pour une herbe annuelle de Sibérie, veloutée de poils étoiles; à lige très rameuse; à feuilles oblongues-liné;iires, entières; à fleurs blanches, en grappes, ca- ractérisées par leurs deux sépales latéraux renflés en sac à leur base; par leurs 4 pé- tales à onglet très court; par leur stigmate simple. La silique de ce genre est oblongue, comprimée, rétrécie entre les graines, à 2 valves planes, veloutées, qui renferme 2-4 graines. (D. G.) STEVENSIE. Slevensia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Rubia- cées-Cinchonacées , tribu des Cinchonées , formé par M. Poiteau (Ann. du Mus., IV, p. 233, t. 60) pour un arbrisseau de Saint- Domingue. L'espèce type du genre est le S. buxifoiia, Poit. (D. G.) STÉVIE. Stevia. bot. ph. — Genre nombreui de la famille des Composées, tribu des Eupatoriacées, formé par Cavanille pour des plantes herbacées et sous-frutes- centes, rarement frutescentes, qui abondent dans l'Amérique tropicale, et qui s'étendent en nombre beaucoup moindre dans l'Amé- rique du Sud au-delà des Tropiques. Ces plantes ont les feuilles inférieures opposées, et les supérieures alternes ou opposées, linéaires-lancéolées ou ovales, le plus sou- vent à trois nervures; leurs fleurs blanches, rosées ou pourprées, forment des capitules quinquéflores, homogames, groupés à leur tour en corymbe, dont l'involucre cylin- dracé est formé de 5-6 écailles presque égales, aiguës , dont le réceptacle est nu. A STH ces fleurs succèdent des akènes striés-ner- veux ou anguleux, surmontés d'une aigrette de paillettes unisériées, inégales, tantôt longues et grêles, tantôt plus larges et très courtes. Aujourd'hui l'on ne connaît pas moins de cent espèces de ce genre; car De Candolle en avait décrit 67 (Prodr., V, p. 115), et plus récemment il en a été publié plus dev 30 nouvelles. Parmi ces nombreuses espèces, quelques unes sont cultivées comme plantes d'ornement; la plus remarquable et la plus belle d'entre elles est la Stévie pourpre, Stevia purpurea, Pers. , herbe vivace, du Mexique, dont les capitules de fleurs purpurines forment des corymbes très élégants : on cultive cette plante en pleine terre, à la condition de la couvrir pendant l'hiver. Elle est facile à mul- tiplier par graines et par divisions des pieds. On cultive également la Stévie a feuilles de saule, Stevia salicifolia, Cavan., espèce frutescente des montagnes du Mexique, à fleurs blanches; le Stevia serrata , Cavan. et quelques autres. (D. G.) STEWARTIA (nom d'homme), bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Cava- nille est admis seulement par M. Endlicher comme sous-genre des Sluarlia, famille des Ternstrœmiacées. (D. G.) *STH \i\ELIA (nom mythologique), ras. — Genre de Lépidoptères, tribu des Phalé- nides, créé par M. le docteur Boisduval (Ind. mélh. Lép. d'Eur., 1810). Duponchel ne place plus qu'une seule espèce dans ce genre : c'est le S. hippocastanaria H. B., qui se trouve dans les bois de Châtaigniers de toute l'Europe, et il met le S. fuscaria dans le genre des Fidonia. (E. D.) *STHE\OMA (a0£'vo, marcher), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpenta- mères, tribu des Lamiaires, établi parHope (Transact. Linn. Soc. Lond., 1838, p. 598) qui lui donne pour type les S. tslraspilola et trilineala Houe, New. , espèces originaires des Indes orientales (Assam). (C.) STIBICOIVÏSE (cttc'Çi, antimoine; et xôviç, poussière), min. — Nom donné parBeu- dant à l'Antimoine oxydé pulvérulent que l'on trouve souvent à la surface de l'Anti- moine sulfuré. Voy. antimoine. (Del.) STIBINE (du grec «.'&). min. — Nom donné par Beudant à l'Antimoine sulfuré. Voy. sulfures. (Del.) *STICH.EUS («!)£«», marcher en ordre). poiss. — Genre de Poissons osseux, du groupe des Blennioides (J. Reinhardt, in Wiegm. Arch., 1, 1837), (G. B.) *STICIIASTER (aT?xo;, rangée, file; àcrr-Jo, étoile), échin. — Genre d'Astéries (MulleretTroscheliHflenc/U der Berl. Al-., 18i0). (G. B.) 34 STI SIX * STICHODACTÏLA (or?x°ç, rang , or- dre; Sxxrv'o;, doigt), polyp. — Genre de Po1ypes,dela familledesAetiniaires(Brandt, Act. Acad. Pét., 1835). (G. B.) *STICII0P1I0I1A ("t'xoç, rang, ordre; (popoç, porteur), polyp. — Genre de Polypes, de la famille des Actiuiaires (Brandi, Act. Acad. l'ét., 1835). (G. B.) *STICIIOPL'S (<7t'Xo;, rangée, Ole; wov; , pied), échin. — Genre de la famille des llololhurides, dans lequel les suçoirs sont sur trois rangs (Brandt, Act.Ac. Pét., 1835; Blainv., Man. Act., p. 651). (G. B.) STICIIOSTÈGUES a-n'xos, rang, ordre; ffTeyw, toit, demeure). FonAM. — Nom choisi par M. Aie. d'Orbigny pour désigner le se- cond ordre de ses Foraminifères. {Voy. ce mot, t. V, p. 666). (G. B.) STICTE. Sticla ( cmxTÔç, ponctué), bot. en. — Lichens.) C'est le genre le plus élevé de la tribu des Parrnéliacées. Créé par Acha- rius et amendé par Delise, qui en a donné une monographie, et par Pries, il est carac- térisé comme il suit : Thalle horizontal, fo- liacé , rayonnant d'un centre commun, et formant d'amples rosettes faciles à détacher du support. Ce thalle est coriace ou cartila- gineux, velouté, rarement tomenteux, plus rarement encore entièrement glabre en des- sous, où l'on remarque le plus communé- ment des points enfoncés, décolorés ou jau- nes, qu'on nomme cyphelles, et qui forment un des caractères essentiels. Apothécies scu- lelliformes marginées par le thalle , auquel elles sont adnées, soit par presque toute leur surface inférieure, soit, mais bien plus rarement, par une portion de leur bord , qui est libre et comme décortiqué. Disque d'abord dos, naissant sous forme de nucléus globuleux sur la couche gonimique, puis di- laté, nu , et reposant sur la couche médul- laire du thalle. Thèques assez amples, en massue, accompagnées de nombreuses pa- raphyses et dans lesquelles sont renfermées des sporidies en navettes, divisées en quatre loges par trois cloisons transversales. Ce beau genre, qui compte un grand nombre d'espèces presque toutes exotiques , croît principalement sur les troncs des arbres et les rochers. L'Europe n'en possède que huit espèces , dont la plus belle , le S. aurata, originaire des contrées équatoriales , mais qu'on retrouve sur nos côtes occiden- tales, n'y a jamais été rencontrée en fruits. (CM.) * STICTÉS. bot. cr. — Section de la division des Thécasporés. Voy. mycologie. STICT1S. bot. cr. — Genre de Champi- gnons de la famille des Hyménomycètes, formé par Persoon pour de très petits fon- gilles épiphytes, dont la substance est cé- racée-membraneuse, ou plus rarement gé- latineuse. Leur réceptacle est en cupule, immergé, à limbe souvent oblitéré; leur hyménium est lisse, immergé dans le réceptacle; leurs thèques renferment des spores globuleuses. M. Léveillé rapporte ce genre à sa division des Thécasporés-Ecto- thèques, tribu des Cyalhidés, section des Stictés. (M.) STIFTIA. bot. ph. — Ce genre , de la famille des Composées , tribu des Mutisia- cées, se trouve dans Endlicher {Gênera, nn 2916) sous le nom d'Augusta, qui lui a été donné par Leandro de Sacramento. Mais le nom de Stiftia ayant pour lui l'antério- rité, il nous semble indispensable de l'adop- ter de préférence. Les Stiftia sont des ar- brisseaux du Brésil, à feuilles alternes; à capitules multiflores , dont l'involucre est turbiné, formé d'écaillés coriaces, étroite- ment imbriquées; leurs fleurs régulières , à style glabre, donnent des akènes lancéolés, prolongés en bec court, et surmontés d'une aigrette à longues paillettes étroites, pluri- sériées. Le Stiftia chrysanlha Mikan {Plazia brasiliensis Spreng.) est une magnifique plante des environs de Rio Janeiro et de Buhia, à capitules dorés larges de 6-8 centi- mètres. (D. G.) *SïIGMA5US (aT'yfjia, sligma). arachn. — Genre de l'ordre des Acarides, famille des Rhyncolophides , établi par M. Koch (Ara- chnidensy stems , t. III), et non adopté pal M. P. Gervais qui rapporte ce genre à celui des Rhyncolophus. Voy. ce mot. (H. L.) ST1GMANTHE. Stigmanlhus (,:■>«, tache; à'vOoç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées , tribu des Guettardées, formé par LoureirofM. Cochin., t. I , p. 181) pour un arbuste grimpant de la Cochinchiiie. L'espèce unique de ce genre est le S. cymosus Lour. (D. G.) *ST1GM APHYLI.E. Sligmophyllon (. Chauffée dans le tube fermé, elle donne de l'eau. Elle est soluble dans l'acide azotique, sans faire de gelée, à moins qu'on ne fasse chauffer l'acide à plusieurs reprises. Mise sur un charbon ardent, elle blanchit et s'exfolie. Au chalumeau , elle se boursoufle et fond en un globule opaque. Cette espèce offre différentes variétés de couleurs, de formes et de structure. Les variétés de couleur sont peu nombreuses. C'est en général la couleur blanche qui do- mine ; mais elles présentent aussi différentes nuances de jaunâtre, de brun et de rouge. Les cristaux sont demi-transparents, ou translucides. Les seules variétés de formes cristallines que l'on connaisse, proviennent de modifications simples sur les arêtes des bases du prisme rhomboïdal , combinées soit avec les faces de ce prisme, soit avec celles du prisme rectangulaire, qui sont or- dinairement les faces dominantes. Parmi les variétés de formes accidentelles , et de structure, on distingue: la Stilbite arrondie, en cristaux déformés, ordinairement de teinte jaunâtre; la Slilbite flabelliforme, en cristaux aplatis, laminaires, réunis en di- vergeant par un de leurs côtés , comme les feuillets d'un éventail; la Stilbite radiée, en cristaux aciculaires, partant tous d'un centre commun; \àStilbile lamelliforme ; la Slilbite mamelonnée ou globuliforme , et la ô'iilbite STI 39 compacte, à laquelle appartient la Croçaiiia d'Estner. C'est à la variété globuliforme que se rapportent très probablement les sub- stances auxquelles M. Beudant a donné les noms de Sphœrosttbilile, et de Hypostilbite : la première est en petits globules d'un éclat nacré, très brillants dans la cassure, et striés du centre à la circonférence; la se- conde est en globules d'un aspect mat, servant ordinairement de support à d'autres variétés de Slilbite. La Slilbite appartient à trois ordres dif- férents de terrains de cristallisation, savoir, aux terrains primordiaux , aux terrains pyrogènes anciens, trappéens et basalti- ques , et enfin aux terrains volcaniques proprement dits. Elle y accompagne plu- sieurs autres substances du groupe des zéo- lithes. Dans les terrains primordiaux, elle se montre au milieu des fentes et des cavi- tés qui les interrompent, en veines ou en cristaux implantés ; quelquefois au milieu des filons métallifères , qui les traversent (Arendal, en Norwége). Dans les terrains pyrogènes, elle abonde au milieu des roches amygdalaires , telles que les Spilites et les Wackes (Islande; îles Feroër , îles Hébri- des, etc ). On la rencontre, dans les terrains volcaniques, au Vésuve, à l'Etna; dans les laves de Ténériffe et dans celles d'Auvergne. II. Épistilbite, G. Rose. M. G. Rose a séparé le premier delà Slilbite une matière blanche, qu'on confondait aveceile, a rai- son de la grande ressemblance d'aspect de ces substances. Elle ne différerait de la Stilbite, sous le rapport de la composition, que par une moindre proportion d'eau ( 5 atomes au lieu de 6), ce qui résulte- rait d'une analyse qu'en a faite Hisinger ; quant à sa forme, le système cristallin est le même, mais la forme fondamentale est différente, suivant G. Rose. Cette forme est celle d'un prisme rhomboïdal droit, de 135°10. Ce prisme est ordinairement ter- miné par un pointement à quatre faces posées sur les angles. Les cristaux sont im- plantés en petites houppes sur la Slilbite commune ou sur la Heulandite, en Islande et aux lies Feroër; ils [sont incolores et demi- transparents, font gelée dans les acides, et ont pour densité 2.2S. M. lirewster a con- firmé, par l'examen des propriéiës optiques de i'cpislilbite, sa séparation d'avec les deux 40 STI autres espèces, que Rose avait établie sur la différence des formes cristallines. 111. Stilbite heulandite. Syn. Stilbite feuilletée. Substance blanche, ou d'un ronge mordoré, en cristaux dérivant d'un prisme oblique rectangulaire; ayant, comme la Stil- bite, un clivage latéral, très net, avec un éclat nacré beaucoup plus vif encore , et qui persiste, quelle que soit la couleur des cristaux. C'est toujours une combinaison de Silice, d'Alumine, de Chaux et d'Eau: mais les proportions ne sont plus les mêmes. Elle se présente ordinairement sous la forme de prismes obliques à base rectangulaire, modifiés par de petites facettes sur les an- gles, et sur l'arête horizontale supérieure; et où dominent les deux pans parallèlement auxquels a lieu le clivage nacré. L'inclinai- son de la base sur le pan antérieur est de 429"40'. Quant aux caractères de dureté, de densité et aux caractères pyrognostiques, ils sont les mêmes que ceux de la Stilbite commune, avec laquelle la Heulandite a été longtemps confondue. Son gisement et ses localités sont aussi les mêmes que ceux de la première espèce. (Del.) STIUiOSPORA. bot. en. — Genre de Champignons, de la famille des Gymnomy- cètes , formé par Persoon pour de petits fongilles qui viennent sur les plantes mortes , et dont les spores oblongues ou presque globuleuses sont remplies de gra- nules ou Sporidioles conglutinées entre elles de diverses manières. M. Léveillé rap- porte ce genre à ses Clinosporés-Ectoclines, tribu des Sarcopsidés, section des Mélanco- niés. (M.) STILBUM. ins. — Genre de la tribu des Chrysidiens, de l'ordre des Hyménoptè- res, établi par M. Spiîiola (Insecta ligurica) et adopté par tous les entomologistes. Les Stilbum se distinguent des autres Chrysi- diens par leurs palpes maxillaires et labiaux de même longueur, par leur languette profondément échancrée, leurs mandibules unidentées, leur métathorax prolongé en épine, leur abdomen très convexe, etc. Les espèces de ce genre sont les plus grandes de la tribu à laquelle elles appartiennent. Elles habitent seulement les régions chaudes du globe. On en rencontre dans le midi de l'Europe, en Asie, en Afrique et même en Amérique. Nous citerons le S. calens [Chry- STI sis calens, Fabr.) de l'Europe méridionale, le S. splendidum {Chrysis splendida, Fabr.), trh commune aux Indes orientales, aux îles Mascareignes, etc. (Bl) STILBUM. bot. cr. — Genre de Cham- pignons de la famille des Gastéromycètes, formé par Tode pour des fongilles épiphyles, qui présentent un petit péridium gélati- neux à l'extrémité d'un slipe solide, et dont les spores finissent par être à nu. Selon la classification de M. Léveillé, ce genre rentre dans les Clinosporés-Ectoclines, tribu des Sarcopsidés, section des Siilbés. (M.) *STIL1CUS. ins. — Genre de Coléoptères pentamètes, tribu des Pœdiriniens, proposé par Leach , adopté par Latreille , Dejean et par Erichson. Ce genre renferme 13 espèces: 8 sont propres à l'Europe, 4 à l'Amérique, et une seule est originaire d'Afrique ( Bar- barie). Nous citerons les St. orbiculatus Pli., fragilis Gr. et ruficomis Lucas. (C.) *STILIFER. moll. — Genre de Gastéro- podes pectinibranches, établi par M. Bro- derip, en 1832, pour quelques espèces ma- rines , et qui sont , en apparence , voisines des Mêlâmes, mais doivent appartenir à une famille distincte. La coquille est hyaline turbiuée avec le sommet de la spire aminci en stylet; l'ouverture est presque ovale, acuminée en haut, avec la lèvre tranchante, sinueuse. Le manteau est épais, charnu, cyathiforme , et couvre les derniers tours de la coquille. La trompe est très longue , rétraclile. Les tentacules sont ronds, épais, subacuminés, situés à la base de la trompe. Les yeux sont très petits , sessiles à la base des tentacules. Il n'y a qu'une seule bran- chie ; le pied est rudimentaire. Le manteau, qui est libre à son bord postérieur, recouvre les parties molles et les derniers tours stili- formes de la spire. L'auteur a décrit deux espèces : l'une , St. astericola , trouvée par M. Cuming aux Iles Gallapagos : elle est lon- gue de 8 millimètres, large de 6 millimètres, et vit parasite sur VAsterias solaris Gray dans la peau de laquelle elle pénètre; l'au- tre, St. subuîatus , longue de 13 millimè- tres et large de 6 millimètres, vit dans la mer des Antilles. M. Broderip croit devoir rap- porter au même genre , sous le nom de St. Turtoni, le Phasianella stylifera de Turton, qui , dépourvu d'opercule , ne peut être une Phasianelle. (Duj.) STI •STILIGER. moll. — Voy. STYi.ir.tn. STILIQDE. ins. — Voy. stilicus. STILLINGfE. Stillingia. bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées , formé par Garden (in Lin. Mantis , t. I , n° 1279) pour des arbres et arbrisseaux à sue laiteux, de l'Asie et de l'Amérique tro- picale, ainsi que des lies Mascareignes ; à feuilles alternes, munies de deux glandes à l'extrémité de leur pétiole; à fleurs monoï- ques : les mâles groupées en épis souvent terminaux et formées d'un calice en cupule, avec deux étamines eitrorses; les femelles solitaires , soit au bas des épis mâles , soit isolément, donnant une capsule globuleuse, à trois coques monospermes. La Sni.LiNGiE sébifère, Stillingia sebifera , est une espèce curieuse par la couche épaisse de matière semblable à du suif qui enveloppe ses grai- nes. M. A. de Jussieu (Diction, class., art. SriLLiNGiE ) parle d'un pied de cette espèce formant un grand arbre , à Perpignan , où il avait été remarqué et reconnu par M. J. Gay. (D. G.) STILLIXGIÉES. bot. ph.— Tribu de la famille des Enphoibiacées. Voy. ce mot. *S i 1LODES. ins. - Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Chrysomélines , proposé par nous et adopté par Dejean, qui énuinère 5 espèces de Cayenne, savoir : S. humeralis Gory, Doryphoides , Pardalina Dej. , onca et \i-maculala Lac. (G.) *STlLI»MOGY\E (utiUvÔ;, luisant ; j-w/î, femme ou femelle), bot. pu. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécioni- dées, formé par De Candolle (Prodr., t. VI, p. 293) pour une herbe annuelle du cap de Bonne-Espérance, qui a le port de notre Pâquerette annuelle. L'espèce type est le S. bellioides DC. (D. G.) •ST1LPNOPAPPUS (aTtWî, luisant; irairmoç, barbe, aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Ver- noniacées , formé par M. Martius (ex DC., Prodr. , t. V, p. 75) pour des herbes an- nuelles du Brésil. On a décrit jusqu'à ce jour 6 ou 7 espèces de ce genre , parmi les- quelles nous citerons pour exemple le S. pratensis Mart. (D. G.) *STILP\OPHïTE. Slilpnophyton (vxd- irvé;, luisant; coïdes, ou rayonnes à rayons ligules neutres , en- tourés d'un involucre d'écaillés plurisériées, soudées à leur base, épineuses. Leurs akènes sont en pyramide renversée ou lurbinée, et l'aigrette est formée d'un ou de deux rangs de paillettes ovales , obtuses , denticulées au sommet. De Candolle en a décrit 41 espèces ( Prodr.', Vî , p. 514). (D. G.) STOEBE. Stœbe. bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Séné- cionîdées, division des Sériphiées, formé par Lessing (Synop., p. 345) avec une portion des Stœbe elSeriphium des auteurs. Ce genre renferme de petits arbustes du cap de Bonne- Espérance. De Candolle en a décrit (Prodr., VI p. 259) 9 espèces, qui forment les 2 sro sons genres : Euslœbe Cuss.; et dlttpecu- roidès DC (D. G.) *STOECHAS. bot. rn. — Nom spécifique d'une Lavande, le Luvandula stœchas Lin., qui est devenue le type du sous-genre Siœ- cltas Benth. des Lavandula. (D. G.) *S i OEUKIA , Craniz. bot. ph. — Syno- nyme de Dracœna Vandelli. (D. G.) *STOKESIE. Slokesia. bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Vernoniacées, formé par L'Héritier ( Sert, cmgl., p. 27) pour une herbe vivaee de la Caroline. Celle plante est le S. cyanea L'IIer. (D.G.) STOLÉPHOïîE (aV/.ô, robe traînante; yopcç, porteur), poiss. — Commerson trouva sur les côtes de l'île de France, en 1"70, un Anchois, dont Jossigny a fait un dessin 1res fidèle, ei dont le célèbre voyageur lui-même écrivit la description. LacépèdeGt un double emploi de cette espèce: d'après le dessin, il et.iblii le genre Stoléphore, et dédia l'es- pèce à Commerson, sous le nom de Slulé- phore cnmmersonien ; puis, sur la descrip- tion , il forma sa Clupée raie d'argent. Le Stoléphore et cette Chipée ne sont, par conséquent, qu'un seul et même poisson qui se rapporte au genre Anchois et constitue l'espèce nommée, par M. Valenciennes , E'iqraulis Brownii ; c'est le Piquitinga de Man-rave. (E. Ba.) *STOL!DA.ois. — Nom générique latin, dans la méthode de M. Lesson, des Nod- dis. (Z. G.) ♦STOLIDOPHIDES (oroicç, pli, ride; &piç, serpent), bept. — M. Ritgen (Xov. ad. nat. Car., XIV, 1828) désigne ainsi l'une des subdivisions primaires de l'ordre des Ophidiens. (E. D.) STOLON, bot. — On nomme Stolons ou Jets des branches grêles et allongées qui partent du bas de la tige de certaines plan- tes et qui produisent par intervalles, d'un côté, des racines, de l'autre des feuilles. Les plantes qui présentent cette particularité sont dites plantes Stolonifères. (D. G.) STOM APODES. S/omomodœ (àtôpo, bou- che; ttoO:, pied). cnrsT. — Cet ordre, créé par Laireille, et adopté par tous les carcino- logistes, est le deuxième de la division des Fodophihalmes et se compose entièrement de Crustacés nageurs dont le corps est al- longé, dont la forme générale se rapproche STO 45 souvent beaucoup de celle des Décapodes macroures; mais, chez lesquels, lu concen- tration des anneaux de la tête et du thorax est portée moins loin. Les branchies sont abdominales et libres; les appendices abdo- minaux sont très développés: les anneaux céphaliques antérieurs, mobiles. Les dimen- sions de la carapace varient beaucoup; la conformation de l'abdomen varie encore da- vantage; en général, cette portion du corps présente à peu près la même disposition que chez les Décapodes macroures, et se termine par une grande nageoire caudale, composéo des appendices du sixième anneau et du segment suivant lui-même; mais, chez quelques Stomapodes , l'abdomen est rudi- mentuire. La disposition des membres varie également dans cet ordre. Les antennes de la première paire sont assez longues, et se terminent par deux ou trois Ciels multi-arti- culés; leur pédoncule est toujours cylin- drique, et ils ne peuvent jamais se reployer sous le front comme chez les Décapodes bra- chyures. Enfin elles s'insèrent au dessus des yeux, près de la ligne médiane, ou en de- hors de la base du pédoncule de ces organes. Les antennes de la seconde paire varient da- vantage. Presque toujours l'article basilairc de leur pédoncule porte en dessus une grande lame ciliée, et elles se terminent par un long filament mnlti-nrticulé. Chez la plupart «les Stomapodes, elles s'insèrent en dehors de celles delà première paire, à peu près sur la même ligne transversale. La dislance qui sépare la bouche des trois pai- res d'appendices que je viens de signaler, est, en général, très considérable Chez la plupart des Stomapodes, l'appareil buccal est aussi beaucoup plus simple que dans l'ordre précédent, et ne se compose que d'une lèvre supérieure , d'une paire de mandibules, d'une lèvre inférieure, de deux paires de mâchoires , d'une seule paire de pattes mâchoires; souvent ces der- niers organes manquent, ou sont transfor- més en pattes natatoires, et presque tou- jours les membres des sept paires suivantes sont tous conformés de manière à constituer des pâlies natatoires ou préhensiles. Il est à remarquer que , chez les Stomapodes , les mâchoires de la seconde paire ne portent jamais à leur base un appendice lamelleux analogue à la valvule , qui , chez les Déca- 4fi STO podes, remplit des fonctions si importantes dans le mécanisme de la respiration ; et cette modification de structure est une con- séquence naturelle de l'absence d'une cavité respiratoire renfermant des branchies tbo- raciques, comme il en existe dans l'ordre précédent. Les pattes sont , en général , au nombre de sept ou même de huit paires, et présentent souvent toutes le même mode de conformation. Presque toujours, elles sont pourvues d'un appendice, qui peut cire con- sidéré comme l'analogue d'un palpe. Sou- vent on trouve aussi, à la base de plusieurs des pattes antérieures, un autre appendice mou et vésiculaire, qui a quelquefois la forme d'une galette , et qui représente le fouet; organe qui, chez la plupart des Sali- coques, présente une structure semblable à ce qui se remarque ici. Trois ou un plus grand nombre des dernières paires de pattes sont toujours natatoires; celles de la pre- mière paire, ou même des quatre premières paires sont souvent préhensiles, mais elles nese terminent jamais par une pince didac- tyle comme chez les Décapodes; elles sont subehéliformes , c'est-à dire armées seule- ment d'une griffe mobile qui se rabat sur l'article précédent. Souvent la plupart de ces organes sont rapprochés de la bouche , ou même appliqués contre elle ; disposition qui a valu à toute la division le nom de Slo- mapodes. Quant aux membres abdominaux, ils ne présentent rien de particulier ; leur nombre est presque toujours de six paires. Les branchies des Siomapodes présentent, en gé- néral, une structure plus compliquée que celle des Décapodes ; au lieu d'être composées de lamelles et de filaments simples, elles sont formées de cylindres rangés parallèlement , donnant naissance à d'autres cylindres plus petits, lesquels, à leur tour, sont également frangés. Quelquefois ces branchies rameuses sont fixées à la base des pattes thoraciques, et suspendues sous le thorax; mais , en gé- néral, elles naissent de l'article basilaire des fausses pattes de l'abdomen; chez certains Siomapodes, elles sont réduites a un état rudiinentaire , et chez d'autres, on ne voit tien qui puisse être considéré comme un organe spécial de respiration , et il y a tout lieu de croire qu'alors c'est par la surface générale des téguments que cette fonction t'exerce. L'appareil de la circulation diffère STO beaucoup de ce que présentent les Décapodes. Chez les Squilles, qui sont les seuls Stoma- podes où on l'ait examinée anatomique- ment , le cœur, au lieu d'être à peu près quadrilatère, et d'être situé vers le milieu du thorax , a la forme d'un long vaisseau cylindrique qui s'étend dans toute la lon- gueur de l'abdomen ; les artères qui naissent de ce cœur tubulaire se distribuent aussi d'une manière particulière, et les principaux sinus veineux , au lieu d'être situés sous le thorax, occupent l'abdomen. L'estomac de quelques Stomapodes présente encore des vestiges de la charpente solide, qui, chez les Décapodes, est armée de dents servant à broyer les aliments dans l'intérieur de la cavité digestive; mais, en général , on ne voit rien de semblable. La structure du foie varie aussi; et, dans les espèces chez les- quelles on a examiné les organes de la gé- nération , on a vu dans leur disposition des particularités assez remarquables. Le sys- tème nerveux présente aussi des modifica- tions spéciales; mais sa disposition varie trop pour qu'il soit possible d'en rien dire de général. Cet ordre est beaucoup moins nombreux que celui des Décapodes, mais il renferme des Crustacés qui diffèrent beaucoup entre eux, soit par la forme générale de leur corps , soit par la structure particulière de leurs principaux organes. lis forment trois fa- milles, désignées sous les noms de Cari- diuïdes , de Dtcuirassds et d'Unicuirassés. (II. L.) *STOMARRHE\A (=rT0'aa, bouche; «>- pov, mâle), bot. ph. — Genre de la famille des Epacridées, voisin des Slyphelia, formé par De Candolle {Prodr., VU , p. 7 38) pour deux sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande. Les deux espèces du genre sont le S. xerophyllaDC, ellcS.serralifolialiC. (D.G.) STOMATE. Stomatia. moll —Genre de Mollusques gastéropodes établi par Helblins sous le nom de Stomatia, et adopté par La- marck, qui le plaça dans sa famille des Ma- crostomes, et le caractérisa par sa coquille auriforme imperforée, aspire proéminente, avec une côte transversale et tuberculeuse sur le dos : l'ouverture est entière, ample, plus longue que large, et le bord droit est aussi élevé que le bord columellaire. L'ani- mal est inconnu, et M. Deshayes pense avec STO raison que jusqu'à ce qu'on ait pu l'observer et le comparer avec celui de la Stomatelle , od peut réunir les deux genres, qui ne diffè- rent guère que par la côte saillante de celui- ci. L'espèce type, St. phymolis, est une co- quille rare . très brillante et nacrée , de la mer des Indes : sa longueur est de 17 milli- mètres. Elle avait été classée par Cliemnitz, avec les Haliolides, sous le nom delialiolis imperforala, parce qu'en effet elle ressemble assez par sa forme à une Haliolide non per- cée de trous. Une deuxième espèce, longue de US millimètres, St. obscurala, s'en dis- tingue parce qu'elle est moins bombée et dépourvue de nacre. Brocchi a aussi classé dans ce genre une coquille fossile du terrain tertiaire, qui présente, au contraire, tous les caractères des Cabochons. (Duj.) STOMATELLE. moll. — Genre de Gas- téropodes pectinibranches de la famille des Turliinacés, établi par Lamarck, qui le clas- sait avec les Haliolides dans sa famille des Macros tomes. La coquille est nacrée, orbi- culaireou oblongue, auriforme, imperforée, avec l'ouverture entière , ample, plus longue que large, et le bord droit évasé, dilaté, ou- vert. L'animal, décrit, pour la première fois, par MM. Quoy et Gaimard , est ovale- oblong, déprimé, à pied large, quelquefois frangé sur les bords. Sa tête, large et apla- tie, porte une paire de grands tentacules , à la base desquels se voient des pédicules oculifères , et entre lesquels se trouvent sur la tête deux appendices frangés. La cavité branchiale est simple, non fendue, et con- tient à gauche une grande branchie compo- sée de deux feuillets presque égaux. L'anus est à droite. Chez quelques espèces, le pied porte un opercule rudimentaire corné mulli- spiré. L'espèce type, St. imbricala, longue de 38 millimètres, se trouve près de l'Ile de Java. On en connaît six autres espèces , un , et leur longueur de 0,021 de ligne. VAs- clepias curassavica en a présenté 1,000 par ligne carrée ; mais leur longueur n'était que de 0,016 de ligne. Le Nymphœa cœrulea en avait 2216 pour la même surface, et leur longueur n'était que de 0,012 de ligne. Enfin, les feuilles du Solanum sanction ont montré par ligne carrée 3,116 Stomates, dont la longueur était de 0,01 de ligne. Au reste, il ne faudrait pas attribuer à ces chiffres une valeur trop absolue, en raison des variations nombreuses que les feuilles paraissent présenter sous ce rapport. Pour donner une idée de ces variations, il suffira de faire observer que M. Al. de Humboldt a compté 55 Stomates par ligne carrée sur des feuilles d'Agave, tandis que Krocker y en a trouvé 130, différence qui s'élève plus haut que du simple au double. En général, les feuilles charnues possèdent de grands Stomates peu nombreux proportionnelle- ment; au contraire, les feuilles coriaces en ont un grand nombre de très petits, et le terme intermédiaire est formé par les feuilles membraneuses ordinaires. La Torme des Stomates est sujette à des variations assez nombreuses, mais qui se réduisent toutes à un raccourcissement et un allongement plus ou moins grands. Ainsi les uns sont presque circulaires, tan- dis que la plupart sont ovales ou elliptiques, et que d'autres, en assez petit nombre, sont étroits et allongés. On remarque même souvent à cet égard des différences notables sur la même feuille et sur des Stomates voisins. Les deux cellules en croissant qui for- ment le Stomate renferment des grains de chlorophylle en plus ou moins grande quantité; c'est même l'un de leurs carac- tères les plus saillants lorsqu'on les exa- mine sur un lambeau d'épiderme dont les cellules sont toujours dépourvues de ma- tière verte. Un cas beaucoup plus rare est celui où elles renferment de la fécule. Meyen en a rapporté un, et j'en ai fait con- naître un autre chez un Orobanche. On a discuté pendant longtemps la ques- tion de savoir si l'espace compris entre les r. XII. STO 49 deux cellules arquées îles Stomates, ou ce qu'on a nommé leur Osliole, est une véri- table ouverture, ou simplement une aréole bouchée par une membrane. Cette dernière opinion a été soutenue par des observateurs du mérite le plus éniinent, notamment par Meyen, MM. Mirbel, Rob. Brown, etc. Mais ces savants eux-mêmes ont à peu près tous renoncé à celte manière de voir, et aujour- d'hui la perforation des Stomates est un fait admis généralement dans la science, et qui résulte d'un nombre considérable d'ob- servations démonstratives. Au dessous des Stomates, le tissu des feuilles se disloque, en quelque sorte, et iaisse un vide ou une chambre aérienne que l'ostiole fait communiquer avec l'atmo- sphère, tandis que, d'un autre côté, les méats inter -cellulaires du tissu foliaire s'ouvrant sur ses côtés mettent le tissu du Mésophylle en relation avec l'air. On com- prend dès lors l'importance des Stomates pour l'accomplissement des phénomènes de la vie végétale, particulièrement pour la respiration et la transpiration. C'est, en effet, à ces deux grands phénomènes, et surtout peut-être au dernier, que les Sto- mates se rattachent directement. Ils peuvent en régler l'accomplissement suivant que leur ouverture reste béante ou se ferme. Aussi les voit-on largement ouverts à la clïaleur et dans les heures les plus sèches de la journée, aux moments où la transpira- lion a toute son activité, tandis qu'ils pa- raissent se fermer sous l'action de l'humi- dité amenée par la nuit, lorsque la trans- piration est entièrement ou presque entière- ment suspendue. L'organogénie des Stomates a été étudiée dans ces dernières années par divers obser- vateurs. A sa première apparition, chacun d'eux se présente comme une cellule géné- ralement plus petite que celles de l'épi- derme, et renfermant dans son intérieur une matière d'apparence mucilagineuse et organisable. A mesure que la cellule gran- dit, celle matière semble se ramasser selon une ligne longitudinale médiane. Bientôt on dislingue sur cette même ligne une cloison longitudinale, et en même temps le contour externe du Stomate s'arrondit. Enfin la cloison se dédouble dans son mi- lieu de manière à donner naissance à l'a- 50 STO réole médiane ou à l'ostiole, et dès lors le stomate est complètement formé. (P. D.) STOMATIA. MOI.L. \'0!l. STOMATE. •STOMATOPLATYPODES. ois. -Dans la méthode ornithologique de Ritgen , ce nom s'applique à une grande division qui correspond en grande partie à l'ordre des Palmipèdes des auteurs. (Z. G.) *STOMATOPOUE. polyp. — Yoy. stro- HAtowira. SlOMATOPTEROPIIORES. moll. — Déiiomiiialion employée par M. Gray pour dé.-i»ner les Molltiltjhés Ptéropodes. *S'!'0'\11US (d-oV°o;, tumultueux). REPT. — Geore de Batraciens créé par Gravenhorst (Jsis, I82j) aux dépens du groupe naturel des Guapàûb-s; et comprenant deux espèces Que MM. Duméril et Bibrou placent dans le 4k*ire Ckratopiirys. Yoy. ce mot. (E. D.) oiO.YI ENCÉPHALE, térat. — Syn. de Slomocépliale. *S!'0*1IAS (ïroucot;, qui a une grande bouche), poiss. — Cuvier établit, sousce nom, un sous genre des Brochets, et lui assigna pour caractères principaux : Un museau très court; une gueule fendue jusque près des oiiïps; des opercules réduits à de petits feoillels membraneux : les maxillaires fixés a la joue. Les iniermaxillaires, les palatins et les mandibules sont armés d'un petit nom- bre de dents longues et crochues ; de petites dents semblables se trouvent sur la langue. Le corps est allongé; les ventrales sont tout à fait en arrière; la dorsale est op- posée à l'anale, sur l'extrémité postérieure du corps. M. Risso a trouvé deux espèces de Slomias dans la Méditerranée: Tune, YEsox boa, n'a point de barbillons; l'au- tre, le Slomias bai batus , en a un très long. (E. Ba.) STOAÎIDE. dfrÔtriîsf>*ô|*&, bouihe). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- Tnèes, Iririii des Carabiques simplicimanes, établi par Clairville (Eutumologïa helvética, t. Il , p. 6 ) , adopté par Latreille, Dejean et 11 'pe, etc. Ce genre renferme 2 espèces: la S. pitmicalu* Pi. et Rosltatus Duf. I.a 1re se trouve en France et aux environs de Paris, sous des pa\és à demi enfoncés dans la terré, et la 2g en Siyrie. (C.) STOMOUI.EPIIARÉS. infus. — Troi- sième ordre des Microscopiques ou lnfu- loires dans la classification de Bory St-Vin- STO cent. Cet ordre comprend les deux familles des Ureéolariées et des Thikidées. (Duj.) SiOYlOERACHIOTA et STOMORUA- CSIILAI. acal. — Genre de Méduses établi par M. Brandt, dans son prodrome, sous le premier nom , que cet auteur a changé plus tard pour celui de Stomobrachium. Ce genre, qui fait partie de la famille des Equorides, est caractérisé par des tenta- cules nombreux autour de l'ombrelle, qui est lenticulaire, et par des appendices ou pro- longements de la cavité stomacale en forme de canaux. Mertens, qui seul a vu et décrit l'espèce type, St. lenliculare, lui attribue en outre plusieurs lobes irréguliers ou bras raccourcis autour de la bouche; mais cette particularité incomplètement observée fait penser que celte Méduse devrait être repor- tée dans une autre famille. M. Brandt lui- même dit que ce genre intermédiaire entre les Équorées et les Mésonêmes se rapproche en quelque sorte davantage encore des Au- rélies : M. Lesson admet le genre Slomo- brachiola dans sa tribu des Oceanidées, qui fait partie de son 2e groupe des Océanides ou Méduses vraies. Le St. lenliculare, large de 40 inill., a été trouvé près des îles Ma- louines. (Dt'j ) STOMOCÉPIIALE , STOMOCEPIIA- LIE. tilrat. — Genre de monstres Cydo- céphaliens. Yoy. ce mot. STOMODESCrroy.waV, dont la bouche est ample), ins. — Genre de Coléoptères télra- inères , famille des Curculionides gonalo- cères, division des Cyclomides , créé par Schœnherr (Disposilio melhodica, p. 188; Gênera et sp. Curculio. syn., t. Il, p. 510; VII, 1, p. 145), qui le compose des 3 es- pèces suivantes : S. rolularius , gyrosicollis et rudis Scbr. La lre est originaire de Cri- mée, la 2e de la Dalinatie et des environs de Constantinople. (C.) * STOMOPftEUSTES (^'«a ; bouche; ■nwja, je respire), écuin. — Un des genres que M. Agassi! indique dans le groupe nom- breux des Oursins (Agass., AJunogr. Echin., 4e livr., I8U). (G. B) STOMOTECIIIL'ÎU. bot. ph. — Genre très peu connu, de la famille des Borriigi- nées ou Aspérifoliées, proposé par Lehmann (in GoHl. Gescl. Ans., I S 1 7 ; Asp., p. 395) pour un sous-arbrisseau du cap de Bonne- Espérance , à petites fleurs bleues, qui res- STO semble par le port à un Lobostemon , avec des caractères assez analogues avec ceux des Anchusa ei Symphylum. Cette plante a reçu le nom de . papUlosum Lehni. (D.G.) STOiMOXE. Stomoxys (ty)ç, soldat; p.v"a, mouche), ins. — Genre de Diptères de la famille des Notacanthes, tribu des Stratiomydes, créé par Geoffroy [Hist. des Ins., 1764) et adopté par les entomologistes modernes, qui l'ont considérablement res- treint. On connaîtune dizaine d'espècesdece genre, propres à diverses contrées de l'Eu- rope et qui se trouvent généralement sur les fleurs. Le type est le Stratiome caméléon, Sira- (iomysc/iamœteonFabr.,Meig.,Macq. (E.D.) STRATIOMYDES. Straliomydœ Leach., Straliomydes Latr. ins. — Tribu de l'ordre des Diptères, de la famille des Notacanthes, créée par Latreille (Hist. nat. Crust. et Ins., 1 802) et adoptée par tous les entomologistes. Les Stratiomydes ont pour caractères : Corps ordinairement large ; lèvre supérieure échan- crée; soies maxillaires paraissant ordinaire- ment nulles; palpes insérés sur la base de STR 53 la trompe ; troisième article des antennes le plus souvent à cinq ou six anneaux, le dernier terminé par un style ; yeux à fa- celtes plus grandes dans la moitié supérieure que dans l'inférieure; abdomen déprimé, souvent arrondi ; nervures des ailes peu dis- tinctes , n'atteignant pas habituellement l'extrémité. Les Stratiomydes, par leur or- ganisation, doivent être placés à la fin des Notacanthes : ils vivent habituellement sur les fleurs et se nourrissent des sucs des nec- taires ; quelques espèces ne se posent que sur le feuillage. Toutes les larves ont la tête écailleuse et se transforment en nymphes dans leur propre peau, qui conserve sa forme première: quelques unes, telles que celles des Stratiomes et des Odontomes, etc., sont aquatiques et diffèrent pour la forme; d'au- tres, comme celles des Ephippinus , parais- sent se développer dans le bois pourri, et il en est enfin (Sargues) que l'on a observées dans les bouses de vache. M. Macquart comprend dans cette tribu les genres Ptilocère, Acanthine, Cyphomyie, Slratiome , Odontome , Oxycère , Ephippie, Rapliiocère, Dicranophore , Plalyne, Cyclo- gaslre, Chrysochlore, Euducèle, Acrochœte, Sargue, Chrysome, Pachygastre, Némotèle. Voy. ces mots. (E. D.) STRATIOMYS. ins. — Voy. stratiome. STRATIOTE. Stratioles. bot. ph. — Genre de la famille des Hydrocharidées , établi par Linné sur une plante vivace, sto- lonifère, remarquable par sa forme générale analogue à celle de diverses Broméliacées. Le Stratiote facx-aloès , Stratiotes aloides Lin., la seule espèce du genre, semble, par sa forme générale, un représentant isolé des monocotyléiiones tropicales. Il est commun dans les fossés et les canaux de la Belgique et de la Hollande , sur l'eau desquels il flotte librement. Il en existe quelques pieds dans les étangs deMeudon, près de Paris; mais ils y ont été jetés , à la date de quel- ques années. (D. G.) *STRAUZIA (Straus-Durckhein, anato- miste français), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, tribu des Muscides , division des Myodines , créé par M. Robineau-Desvoidy (Essai sur les Mt/od., 1830) pour une es- pèce de Philadelphie ( S. inermis Rob.- Desv.). (E. D.) STRAVADIUM. bot. ph. — Ce genre de M STR la famille des Myrtacées, tribu des Bar- ringtoniécs , formé par Jussicu (Gênera, p. 326) , adopté par De Candolle (Prqdr., III, p. 2S9), etc.. et dont le nom a\ait clé modifié sans motif par Persoon en celui de Slravadia, est considéré par M. Endli.her comme un simple sous- genre des lïtrring- tonia Forst. (D. G.) *STr.AVOL.EM*. infus.— Genre dln- fusoires établi par Bory Saint-Vincent dans son ordre des Tricbodés, pour une espèce marine décrite p.ir O.P. ftluller sous le nom de Trichoda mrltlea. Cet infusoire a le corps oblong , cilié, leçon dilatable en une membrane sinueuse, et terminé par un renflement globuleux cilié. (^L'J-) *STKKIi%NTIILS. dut. ph. — Genre pro- posé par Rafinesque dans la famille des Ombellifèrcs, tribu des Sanicnlées, pour une plante de l'Amérique du Nord qui n'a été observée que par lui , et qui se place à côté des Eryngiuni. (D. G.) STIiÈRI.E. Slrebla ^treSI?:, rec bé). ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Pupipares, tribu des Coriaces, créé par "Wied (Analect. eut., 1 82 4). On n'en con- naît qu'une seule espèce, le S. vesper- titionis Wied, Maq., qui se trouve dans l'Amérique méridionale sur les Chauves- Souris. (F.. D.) *STREBI.OCARPE.S/re6tocarptts(<7TpE- Glâç, tortueux; xapnô:, fruit), bot. pu. — Genre de la famille des Capparidées formé par M. Arnott, par démembrement des Mœ- rua, pour des arbustes de l'Afrique et de l'Asie tropicale. On connaît quatre espèces de ce genre, et parmi elles l'espèce type est le S. angustifolia Endlic. (Mœrua angustifolia. FI. Seneg., t. I, p. 29, lab. 8) (D. G.) *STREBLOCAULlUM. bot. en. — Genre de Champignons, de la famille des Hypho- mycètes , établi par Chevalier. M. Léveillé le classe dans ses Trichosporés-Céphalospo- rés, tribu des Oxycladés, section des Bolry- tidés à spores continues. (M.) *STREBLOCERA fadffi&t torlu ; x.'paç, antenne), ins. — Genre de la famille des Bra- conides, tribu deslchneumoniens, de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Weslwood (Inlr. of the modem classif. of Ins.) sur quelques espèces dont les antennes sont soudées avec le premier article un peu con- tourné, les derniers articles très courts, STR et les ailes ayant deux nervures droites, ne liinii.iiit point de cellules cubitales. iBi..) "STREBI.OKIUZA, Endlichcr (,t.<ï: '■-, sinueux ; h'."->-, racine), bot. pu.— Synonyme dcn<«//(/u(.vS oland., familledes Lcgumincu- ses-Papilionaeées, tribu des Lotécs. (D. G.) * S'I'IIEUI.OTA ( «peSÙç, recourbé; eï;, oreille), ins. — llobner {Calai., 1816) indique, sous cette dénomination, un genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Bomby.ides. (E. D.) *STRECKERA. bot. pu.— Genre proposé, dans la famille des Composées-Chicoracées, par M. Schultz (Flora, 1834, p. 483) pour des 77» > incia, parmi lesquels le plus remar- quable est le Tlirincia luberosaUC. Ce genre n'a pas été adopté. STREEET. poiss. — Nom vulgaire du relit-Esturgeon ( Acipenser Hulhenns L., pygmœus Pall. : Elops et Acipenser des an- ciens). (G. B.) STREEITZIE. Sirelitzia (déilié a une reine d'Angleterre, de la maison de Mec- klemboiirg-Sirelilz ). bot. pu. — Génie de la famille des Musacécs , formé par Banks pour de magnifiques plaines du cap de Bonne Espérance, à feuilles radicales h es grandes, distiques, longuement péiiolces ; à fleurs grandes et brillantes, sortant de l'ou- verture d'une grande spalhe monnphylle , ployée en bateau, qui termine obliquement une hampe couverte par des gaines folia- cées. Ces fleurs ont : un j.erianthe à trois grandes folioles externes d'un jaune orangé des plus brillants, les deux latérales symé- triques, l'antérieure carénée, et trois fo- lioles internes d'un très beau bleu, les latérales symétriques entre elles ci assej analogues de forme avec les trois externes, connées entre elles, açu initiées, embrassant les organes reproducteurs, la troisième petite et concave; 5 élamines seulement , la pos- térieure ayant avorté; un ovaire adhérent, à 3 loges multi ovulées, surmonté d'un style filiforme et d'un stigmate à 3 branches li- néaires. Le fruit est une capsule à 3 loges et 3 valves. — La plus connue des espèces, de Strelitzies est la Stiielitzie de la Reine , Slrelilzia Iiegina Ait. ( Ileltconia Biliai J. MilL), aujourd'hui assez répandue dans les serres et qui fut introduite pour la première fois au jardin de Kew, par Banks, en 1773. C'est Tune des plus belles plantes connues. STR (Voy. Pâtllfs de ce Dictionnaire: botan que; monocotylédones, pi. 16). Elle s'élève de l'"à 1'" 40 ceniirn. ; ses feuilles distiques , d'un tissu consistant et presque coriaces , sont ovales, ohlongues, longuement pétiolées. De sa spallie sortent 8 ou 10 grandes fleurs dont le jaune orangé et le bleu ont une beauté et un éclat que la peinture ne peut rendre. Celte magnifique espèce fleurit facilement dans une serre tempérée ou chaude. On la multiplie par division des pieds. Dans ces derniers temps quelques autres espèces du même genre ont été également introduites dans les jardins. Les plus curieuses d'entre elles sont la Streutzie farineuse remar- quable par l'espèce de matière farineuse qui recouvre ses feuilles , et la Strélitzie a fedili.es de jonc dont les feuilles sont géné- ralement réduites à leur pétiole. (P. D.) *STREMPÉLIE. Strempelia. bot. ph.— Genre de la famille des Rubiaeées-Cofféaeées, tribu des Psycholriées, formé par M. A. Richard (A/e'/n. soc. hist. nal. de Paris, t. V, p. ISO) pour un arbuste de la Guiane, voisin des Caféiers. Cet arbuste est le S. guianeiisis A. Rich. (D. G.) SIRENES (crrpWç, d'une voix aigre et perçante), ins. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères, famille des Curculio- nides gonatocères et division des Eric lunules, établi par Schœnherr [Gen. et spec. Curcul., syn., t. 111, p. 510; Vil, 2, p. 443), et qui a pour type le 5. selulosus , espèce trouvée aux environs de Rouen. (C.) STREMA (Strenia, nom mythologique). ins. — Duponchel (Ilisl. nat. des Lepidopl. d'Eur., IV, 1829 ) désigne sous ce nom un genre de Lépidoptères Nocturnes qu'il pla- çait d'abord dans la tribu des Géomètres, et que plus tard (Cal. mélh. Lép , 18 44 ) il mit dans celle des Phalénides. On en ciie deux espèces, dont le S. clalhrania IL, qui se trouve dans toute l'Europe, est la plus connue. (E. D ) *STREPERA, ois. — Nom latin du genre Réreilleur. dans la méthode de M. Lesson. ♦STIVEPIIIl'M. bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Panicées, créé par Schrader pour un gramen gazon- nantdu Brésil. Celte espèce est le S. disli- chophpUum Sclirad. (D. G.) *STREPROCYSTIS (axPiresà telle ou telle autre sous-famille. (Z.G ) w Sl'iïlGIDIA (fftoî;, strie, cannelure), ins. air— Genre de l'ordre des Coléoptères penia- Mtnères, tribu des Srarabéides phytophages, W|>r"P'>sé par Dejean et publié par Burmeis- Bger {Handbuch dcr EntomoL, I8ii, p. 388), fgPl11' ''a classé parmi ses Pélirinolides ; il y -OTnlroduit les 3 espèces suivantes originaires \l&- "•*?*!'• S- cuprea, fulvtpennis Gr., et ^grubripennis Burm. (C.) I Sl'RIGINÉES. Slriginœ. ois. — Sous- MWamille éiablie par le prince Ch. Bonaparte /«Sraans la famille des Strigidées. Voy. ce mot. (Z. G.) si' STÎÏIGOCKPIIALE. StrigocephalusfrTplÇ, JJTcaniielure ; itfAij, tête), moi.l. — Ce genre, 'créé par M. Défiance, est regardé comme inutile par quelques naturalistes, et est con- sidéré , par M. de Blainville, comme for- mant une section des Téréhralules ; mais il parait néanmoins fondé sur quelques carac- tères assez importants, intermédiaires entre ceux des Spiriferes et des Térébralules. Comme chez ces dernières, l'ouverture de la valve dorsale est arrondie , mais elle ne perce pas le crochet, et elle est située, comme chez les Spiriferes, entre cette par- tie et la charnière. On ne connaît que des espèces des terrains dévoniens. (G. B.) STIUGODEItMAfarp.'*, strie; tfpp«, peau ). ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, tribu des Scarabéides phyllophages, proposé par Pejean et publié par Burmeister {Handbuch dcr Entomologie, p. 313), qui l'a compris parmi ses Aniso- pliades. Six espèces américaines font partie de ce genre, savoir: S. pygmœa, arboricola F., Columbica, sulcipennis Dej., ventila et sumpluosa Burm. (C.) STRlNGOPlIORUS(£crtn0ro, serrer étroi- tement; v>opoç, porteur), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scara- béides mélitophiles, substitué par Burmeister (Handbuch der Entomology) à Siiupmfer, Gory et Porcheron. Ce genre renferme les quatre espèces suivantes : S. Zébra, flavi- pennis, rufipennis G. P., et longipes Swed. Elles appartiennent à la Cafrerie. (C.) •STRIGOPS. SUigops. ois. —Genre d« STR la famille des Psittacidées (Perroquets), dans l'ordre des grimpeurs, caractérisé par un bec gros, recourbé dès la base., à man- dibule supérieure dépassant l'inférieure, qui est cannelée en dessous à sa partie moyenne; des narines situées à la base du bec, ôvalaires, ouvertes dans une cire, lé- gèrement lubuleuses et nues; quelques poils seulement s'étendent jusqu'à leur bord supérieur; des tarses gros, assez longs, nus, réticules en avant romrne'en arrière; des doigts et des ongles également gros et allongés; des ailes médiocres, ne dépassant pas les couvertures supérieures de la queue, à quatrième et cinquième rémiges pre-que égales et les plus longues de toutes; une queue courte, très peu étagée. Le genre Strigops, créé par G -R. Gray, est sans contredit le plus intéressant de ceux qui, depuis quelques années, ont été soumis à l'observation des ornithologistes. Les caractères généraux qu'offre l'espèce type sont ceux des Perroquets; mais elle a aussi des rapports avec les Strigidées par quelques uns de ses altribuis; c'est au point qu'on a pu la prendre pour une ra- pace nocturne du genre Surnia. « L'allongement et la force rie ses tarses et rie ses ongles, dit M. Pucherap, quia publié sur cette espèce quelques notions intéressantes auxquelles nous ferons des emprunts, décèlent un animal effectivement marcheur. Sous ce point de vue, c'est un Pézopore avec des proportions beaucoup plus fortes. Pour ce qui est du peu d'allon- gement des rémiges, beaucoup d'autres espèces pourraient lui être comparées, mais aucune d'entre elles ne nous a offert d.s ongles aussi peu arqués. L'organe du yol est lui -même très imparfait, el il se trouve plus défavorablement organisé que chez les espèces du genre Platycerque : encore ces dernières ont elles les ongles moins allon- gés et plus arqués. « Si , par certaines formes particulières de ses organes, cette espèce s'isole de pres- que tous les autres Psiilacidées . les carac- tères de ptdose qui lui sont inhérents no sont guère moins dignes d'attention. Son pelage est très abondant, assez uniforme; comme c'est la coutume chez les espèces nocturnes. Mis à côté de certaines espèces de Strigidées, on retrouve, dans les un* STR comme dans les antres, de grandes analo- gies dans la disposition générale des taches ei des raies. Mais le fond de la coloration est resté relui du Perroquet, de la Perruche ingatube (l'ezopotus f<»mosus, Vig. et llrt.) particulièrement. Il l'est encore par l'état de nullité des tarses, particularité dont on connaît si peu d'exemples d,ins les râpa cçs nocturnes. Il est superflu de dire que presque tous les caractères du râpa ce se sont évanouis. Le bec, par sa courbure basale, semble bien nous en offrir un ves- tige; mais la forme générale du bec du Pézopore est absolument semblable. «Ce qui l'éloigné, au contraire, des Psiltai idées, c'est la présence des plumes écnilleuses de la face. Il se rapproche de nouveau, par ce caractère, des espèces noc- turnes, et ce rapprochement est complété encore par la présence de longues soies qui Couvrent les narines, et dépassent le bec. » Quoi qu'il en soit, le genre Slrigops ap- pai tient plutôt à la famille des Perroquets qu'a celle des Chouettes. C'est, du reste, ce qu'à défaut d'autres caractères aurait continué l'examen, fait par M. Pucheran , d'un crâne de l'Oiseau type. Ce crâne, comparé, d'une part, à ceux des rapaces nocturnes; d'autre part, à ceux des Psiita- cidées, était en tous points semblable à ces derniers. La saule espèce connue, le Strigops ha- S G.-R. Gray, a un plumage où le vert domine; mais cette teinte est plus foncée en dessus qu'en dessous. Des rayures transversales noires se montrent sur le dos, le croupion, à la partie supérieure et infé- rieure des reclrices; d'autres rayures jaunes, en forme de zigzags, alternent, à la région caudale, avec les traits noirs qui présentent la même disposi lion. Les rémiges sont noires, lâchées de jaune; la gorge, le thorax, l'ab- domen, sont parsemés de taches triangu- laires, jaunes, et les flancs de zones trans- versales noires. Le bec est couleur de corne; la cire et les pieds sont noirâtres. Les mœurs du Slrigops habroplilus sont jusqu'à présent fort peu connues. Les quel- ques notions, fort curieuses du reste, que l'on possède à ce sujet, ont été fournies à M. J. Verreaux par la personne qui lui a procuré l'individu que le Muséum d'Histoire naturelle de Paris possède ; c'est dire qu'elles STR Ct méritent confirmation. Toujours est-il que cette personne aurqit assuré a M. J. Verreaux que l'oiseau en question vit dans des ter- riers creusés au pied des arbres, et que ces terriers ont une profondeur de quatre à cinq pieds; qu'il se nourrit de racines de diverses plantes, ne sort de son trou que pendant la nuit, et qu'au lieu de fi^ff 'ten- ter le séjour des arbres, il a des habitudes terrestres, niais dans des forêts humides et profondes qui l'abritent de l'éclat du jour. « Au dire des naturels, ajoute M. J. Ver- reaux (dans une note qu'il a communiquée à M. Pucheran), quoique d'un naturel peu farouche, puisqu'il ne s'envole jamais à leur approche, il ne se trouve cependant jamais qu'isolé. Il grimpe parfois parmi les lianes épaisses , et c'est de la qu'il fait en- tendre un gémissement lugubre qui amène souvent son compagnon que l'on n'entend pas venir, tant son vol est léger. D'après d'autres observations des indigènes, le son de sa voix change lorsque l'obscurité est plus grande; devenue alors plus sonore, elle ressemble à celle de l'espèce de chouette originaire de ces contrées. Le nid est com- posé de fougères, et placé au fond du ter- rier. La chair de cet oiseau exhale une forte odeur, désagréable comme celle de la fourmi. » Les naturels de la Nouvelle-Zélande, suivant M. Grey, gouverneur des possessions anglaises dans la Polynésie, nomment le Slrigops Kakapo, ce qui signifie Perroquet de nuit. Le même observateur avance que, depuis que les Chats ont été introduits dans l'île , les individus de cette espèce ont dis- paru déplus en plus, de sorte que dans certaines parties de l'île, cet oiseau est regardé comme fabuleux; opinion que par- tagent beaucoup d'Européens. La Nouvelle - Zélande est la patrie du Strigops; l'individu que possède le Muséum d Histoire naturelle, provient de l'île .Ste- ward. (Z.G.) *STIUGOPTERA, Dejean (Cat., 3e éd., p. 89 ). ins. — Synonyme de Caslalia Cas- lelnau, Gory. (C.) *STRIGULE. Slrigula (slriga?, sillon). BOT. en. — (Lichens. ) Genre que Fries , qui en est l'auteur, a, tour à tour, réuni aux Champignons ou aux Lichens , mais que la nature de son thalle, dont uous avons 62 STI\ STR donné (Cuba, Crypt., p. 130 et suiv., t. 7, f. 1-3) une analyse et une figure, en même temps qu'une sorte de monographie du genre , doit fixer définitivement dans cette dernière famille. Nous avons, en outre, dé- montré au lieu cité que le genre Cephaleu- ros Kze. (voy. ce mot) n'était qu'une dégé- nérescence du thalle des Strigules , causée sans doute par l'humidité. Personne n'en a tenu compte, et on a continué comme de- vant à mentionner comme autonome une simple anamorphose. Quoi qu'il en soit , voici les caractères de ce singulier genre, plus voisin des Vcrrucaria que de tout autre : Thalle hypophléode, le plus souvent épi- phylle, et vivant sur les feuilles coriaces des tropiques. Périlhèces ovoïdes ou globuleux, carbonacés, minces, noirs, clos, s'ouvrant par un pore ou par des fentes au sommet , et contenant un nucléus mucilagineux, cen- dré ou noirâtre. Thèques en massue renfer- mant des sporidies simples ou biloculaires Ces Lichens forment sur les feuilles des croûtes orbiculaires plus ou moins grandes , ou bien leur thalle, qui croît toujours sous la cuticule , projette circulairement de. rayons linéaires, nus ou ciliés, le plus sou- vent disposés en rosettes. Ce thalle, vert d'abord, s'étiole ensuite et devient d'un blanc de neige , ce qui fait qu'on rencontre sur la même feuille des individus blancs et d'autres verts. On compte environ 10 es- pèces , dont une seule, le S- abietina, s'il appartient bien à ce genre, est de nos con- trées. (C. M.) *STRIlVSIA. poiss.— Genre de Poissons gadoïdes indiqué par Rafinesque (Rafin., Ind. Itl. Sicil., 1810). (G. B.) *STRIPSIFER, Gory,Porcheron. ras.— Synonyme de Slringophorus Burm. (C.) STUIX. ois. — Nom générique latin, dans Linné, des Chouettes. (Z. G.) *STRIXliES, Less. ois. — Synonyme de Slrigidées, Swains. *ST110BILA (ttPo'çJoç , sabot, fruit du pin), ras. — Genre de Lépidoptères Noctur- nes, de la tribu des Tortrices créé par M. So- doffsky (Bull. Mos., 1837), pour une espèce propre à la Russie. (E. D.) STBOB1LA. acal. — Genre proposé par M. Sars pour une des phases du dévelop- pement de la Médusa aurita, que ce natu- raliste avait d'abord prise pour un acalèphe particulier, mais dont depuis lors il a reconnu lui-même la vraie signification. Voy. micduse. (Dm.) *STROGILA. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par G. Don, et dont M. Endli- cher fait un synonyme de son genre Mene- ghinia (Gênera, n° 3766, supp. 1 ), est re- gardé par De Candolle (Prod., t. X, p. 500) comme synonyme du genre Arnebia Forsk., dans lequel le Strobila hispidissima G. Don prend rang sous le nom d'Arnebia hispidis- sima DC. (D. G.) STROBILANTHE. Slrobilanthes (o;, arrondi ; è^ov;, od'ovro;, dent), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses Papilionacées, tribu des Érythrinées , établi par M. Vogel (Linnœa, X, pag. 585) pour un arbuste des lies Sandwich. L'espèce type est le Slron- gylodon ruber, Vogel. (D. G.) *STROXGYLO\IA ( ffrpoy^pia , ce qui est en masse arrondie), bot. ph. — De Candolle a proposé sous ce nom (Prodr., t. Vil, p. 52) un genre de Composées- Nassauviacées, très voisin des IViptilion de Rniz et Pavon, auxquels M. Endlicher (Gê- nera , 2947) le rapporte comme simple section. (D. G.) SI ROXGYLOPTERUS (arpoyyiUç , ar- rondi; TTTipôv, aile), ins. — Genre de Coléo- ptères létramères, division des Apostasimé- rides cryptorhynchides, proposé par nous et publié par Schœnherr [Gen. etspec. Cur- culion., synon., t. IV, p. 473; VIII , 2, p. 62) qui y rapporte les S. ovalus Chevr., eldenlipes Schr., propres au Chili. (C.) *STH0\GYL0RI1INLS («PoW«)o;, cy- lindrique; plv, nez), ins. — Genre de Coléo- ptères télramères, division des Erichinides , créé par Schœnherr (Mantissa secunda fam. STR Curculio.y 1847, p. 65) et quia pour type le S. ochraceus Schr. Espèce de Tasmanie. (C.) *STROXGYLOSOWUS, Chevr., Dej. (Cal., 3e éd., p. 451). ins. — Syn.de Cocci- morphus Hope, Lacordaire. (C.) *STROXGYLOSPERME.5(ron^ylosper- ma (arpoyyûXoç, arrondi; uirr'p^a, graine). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Sénécionidées, formé par Lessing (Synops., p. 261 ) pour VAnacyclus auslralis, Sieb., qu'il a nommé Si. australe. M. Bentham en a publié plus récemment une seconde espèce sous le nom de S. rep- lans. Ces plantes sont des herbes de la Nou- velle-Hollande. (D. G.) *STROXGYLOTARSA ( «rtpoyjnJioj , ar- rondi; Totpcroç, tarse), ins. — Genre de Coléo- ptères subpentamères, famille des Cycliques et tribu des Colaspides, formé par nous et adopté par Dejean qui y rapporte deux es- pèces de Cayenne : les S. ochreala et libia- lis Dejean. (C.) *STROXGYLOTES ( iMus(aTpo, tourner ; Xiïïo;, lèvre), moll. — Genre de Gastéropo- des du groupe des Hélices (Spix, Test. Bras., 1827). (G. B.) *STROPIIOCONUS (mpoiph, contourne- ment; xwvo;, cône), foram. — Genre établi par M. Ehrenberg parmi les Polythalames , 68 STR division des Uvellina (Ehr. , Der. d. Berl. Ah., 1843). (G. B.) *STROPHODUS(aTPo formé par Jacquin pour des espèces de Cri- num, Lin., du cap de Bonne Espérance. Nous citerons pour exemple le Strumaria filiformis, Ker (Bot. Reg., lab. 440). (D. G.) STRU-MPIIIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées créé par Jacquin pour un sous -arbrisseau des An- tilles, d'organisation fort anomale. L'espèce type est le S. marilima, Jacq. (D. G.) *STRL"JL'HIDEA,Gould. ois. — Synonyme de Drachysloma Swainson. Genre de la fa- mille des Corvidées, établi sur une espèce voisine des Glaucopes et des Temias, nom- mée par M. Gould, S. cintrea(Syn. of Ausl. Birds). (Z. G.) STRUTUIO. 018. — Nom générique latin 7-2 STR des Autruches, dans la méthode de Linné et de la plupart des ornithologistes. (Z. G.) STRUTHIOCM1ELLS. ois. — Nom la- tin imposé par les anciens à l'Autruche d'Afrique, et substitué génériquemeut, par Ritgen, à celui de Slrulhio qu'avait donné Linné. (Z. G.) STRUTHIOLAIRE. Struihiolaria. moll. — Genre de Gastéropodes peclinibranches établi par Lamarck pour deux espèces vi- vantes des mers australes , dont l'une, Str. nodulosa , était autrefois connue sous le nom de Pied d'autruche. Cet auteur plaça dans sa famille des canalifères , à côté des Ranelles et des Tritons, ce genre qu'il ca- ractérise par la coquille ovale à spire élevée, ayant l'ouverture ovale sinueuse, terminée à sa base par un canal très court, droit, non échancré, avec le bord gauche calleux, ré- pandu , et le bord droit sinué ; munie d'un bourrelet en dehors. Ce bourrelet, qui ne se voit ainsi que sur le dernier tour, était pour Lamarck le caractère distinctif, et, en même temps, le point de rapport avec les autres Canalifères qui ont des bourrelets multiples et plusieurs fois répétés sur la spire. M. Deshayes, au contraire, vit dans ce bourrelet un développement, une expan- sion du bord droit comme chez les Rostel- laires, et, en conséquence, il proposa de rapporter ce genre à la famille des ailés. Depuis lors, MM. Quoy et Gaymard ont conGrmé ce rapprochement en faisant con- naître l'animal des Strulhiolaires , qui rampe sur un pied ovalaire, fort épais, du centre duquel s'élève un pédicule assez long, fort gros, pouvant rentrer dans la coquille , et servant d'appui à une tête fort singulière. En elTet, la tête est prolongée en une trompe cylindracée, conique, plus longue que la coquille elle-même, et termi- née par une petite troncature dans laquelle se trouve l'ouverture de la bouche. De chaque côté, à la base de la tête, se voit un tentacule assez long, très grêle, très pointu, avec un point oculaire très noir en dehors, à la base. Le pied porte un petit opercule corné, rudimentaire à son extrémité posté- rieure , et le manteau revêt l'intérieur de la coquille sans se prolonger en un canal exsertile comme celui des buccins. Aux deux espèces mentionnées par Lamarck, d'après Martyn , Sowerby en a ajouté deux STft autres également décrites par Martyn comme des buccins. (Duj.) STRLTIHOLE. Struthiola. bot. ph. — Genre de la famille des Daphnoïdées, créé par Linné, et dans lequel rentrent de petits arbrisseaux du Cap de Bonne-Espérance, à feuilles alternes ou opposées; à fleurs axil- laires, solitaires, hermaphrodites, bibrac- téolées , distinguées par leur périanlhe coloré, en entonnoir, à tube grêle, et à limbe quadriûde, portant à la gorge huit petites écailles opposées par paires à ses lobes; par 4- étamines incluses; par un ovaire uniloculaire et uniovulé, un style latéral et un stigmate en tête. Leur fruit est une petite noix monosperme, enveloppée par la base persistante du périantbe. Deux ou trois espèces de ce genre sont cultivées comme plantes d'ornement, surtout la stiujthiole imbriquée, Strulhiola imbricata , joli arbuste d'environ un mètre, qui doit son nom à ses rameaux longs et grêles, re- couverts de feuilles imbriquées, lancéolées- aiguës et ciliées. Ses fleurs sont d'un jaune pâle et odorantes. C'est une plante de serre tempérée, assez délicate. On la mul- tiplie de boutures. (D. G.) *STUUTIlIOi\ES. ois. — Latham a créé, sous ce nom, dans sa division des Oiseaux terrestres, un ordre qui comprend les genres Uronte,Touyou, Casoaret Autruche. (Z. G.) *STKUT1II0NIDÉËS. Slrulhionidœ. ois. — Famille établie par Vigors, dans son or- dre des Rasores , pour les Oiseaux de cet ordre qui ont le corps massif; des tarses or- dinairement allongés , terminés par des doigts libres au nombre de trois seulement, le pouce manquant; des ailes courtes ou rudimentaires et tout à fait impropres au vol; un plumage généralement décomposé. La famille des Slruthionidées, telle qu'on la compose aujourd'hui, renferme donc des Oiseaux qui sont, ou privés de la faculté de voler, ou doués de cette faculté à un faible degré; mais, par compensation , la plupart d'entre eux courent avec une célérité ex- trême. Ils habitent les vastes plaines les plus désertes et les plus arides, et vivent de fruits, de graines, d'herbes, de jeunes pousses, et même d'Insectes et de Limaçons. La famille des Slruthionidées comprend, pour quelques uns des ornithologistes mo- dernes , les Brévipennçs de G. Cuvier , plus STR les Outardes , l'Apterix et le Dronte. Mais les caractères tranchés qui distinguent ces Oiseaux les uns des autres ont permis de subdiviser la famille qu'ils concourent à composer en plusieurs groupes ou sous-fa- ii! il les naturelles. Ainsi les Drévipennes de G. Cinicr, divisés actuellement en genres Struthio , Casuarius , Dromaius et Rhea, forment/, pour le prince Ch. Bonaparte , la sous- famille des àtruthioninœ; G.-R. Gray a fait du genre Apteiix la sous-famille des Apteriginœ; M. de Lafresnaye avait déjà créé celle des Didinœ pour le genre Didus ; enfin les Outardes, ou mieux les genres Olis, Tetrax , Sypheodites , Houbara, Eupodotis , sont comprises dans une quatrième sous-fa- mille, celle des Otidinœ. Cette dernière ex- ceptée , la famille des Struthiodinces , de quelques auteurs modernes, correspond aux Oiseaux coureur^ de Lacépèdc. (Z. G.) *STKUTHIONII*EES. Stnithioninœ. ins. — i'uil STRCTHIONIDÉÉS. (Z. G.) *STRUTHUS, Boié. ois. — Synonyme de FringiUa Linné, Cœlebs G. Cuvier. (Z.G.) *SiRUVEA(nom propre), iîot. cr.— (Phy- cées). Genre bien voisin de notre Chamœdo- ris, qui n'a pu être enregistré à sa place dans ce Dictionnaire. Le Slruvea a été fondé par M. Sonder (PL Frciss., t. II, p. 151)sur une Algue de l'Australie dont voici les carac- tères essentiels : Fronde dressée, tubuleuse, membraneuse, coriace, d'un vert pâle, anne- lée, d'abord simple, puis émettant des arti- cles ou anneaux supérieurs, des rameaux courts, deux fois pennés sur un même plan. On voit sur-le-champ que ce qui distingue cette plante du Cliamœdoris annulala, c'est que la tige de celui-ci n'est point articulée, et que les rameaux qui partent de son som- met, au lieu d'être symétriquement disposés sur deux rangs, forment une espècedehouppe ou de balai. (C. M). STRYCIIXOS. Slrychno. bot. pu. — Genre important de la famille des Logania- cées . de la pentandrie-monogynie, dans le système de Linné. Les végétaux qui le forment sont des arbres ou des arbrisseaux grimpants , qui croissent dans les parties intertropicales de l'Asie et de l'Amérique. Leurs feuilles sont opposées , entières , con- nées par la base de leur court pétiole, et l'une des deux, dans chaque paire, avorte souvent; leurs fleurs, d'un blanc verdàtre, t. xu. STR 73 'généralement très parfumées, présentent: un calice quadri-quinquéfide; une o.rolle tubuleuse, à gorge nue ou barbue, à limbe quadri-quinquéfide, étalé; 4-."> étamines insérées à la gorge de la corolle, à filet très court; un ovaire à deux loges multi-ovulées, surmonté d'un style filiforme que termine un stigmate en tête, indivis. Le fruit est charnu, uniloculaire, polysperme ou rare- ment monosperme par avortement. Les caractères qui précèdent distinguent le genre qui nous occupe d'avec une plante qui a été regardée d'abord comme lui ap- partenant, et que Bergius avait nommée Slryehnos Igvatii, mais qui a été détachée des Strychnos par Linné fils en un genre distinct, VIgnalia. Cette espèce remarqua- ble est I'Ignatier amer, Ignatia amara, Lin., f.; ses graines sont très connues sous le nom de Fèves de Suint- Ignace. Elles sont d'un gris noirâtre, terne; leur forme est assez irrégulière, anguleuse; elles sont dures et pierreuses, longues d'environ 15-20 millimètres; leur saveur est extrême- ment amère. Dans les Philippines, où croit naturellement I'Ignatier, ses graines sont regardées et employées comme un médi- cament précieux dans un grand nombre de cas différents. En Europe, on les connaît surtout à cause de leur action extrêmement énergique. En effet, prises à haute dose, elles déterminent la mort, non par une action vénéneuse, mais en produisant ie tétanos, et, par une suite nécessaire, l'asphyxie. Elles doivent cette action à la présence d'un alcaloïde découvert en 1818 par Pelletier et Caventou, la Strychnine (Cu H23 N2 O8) , qui existe aussi dans les graines de la plupart des Strychnos, mai» nulle part aussi abondamment que dans les Fèves de Saint-Ignace, où ses proportions s'élèvent à 12 pour 0/0. Celte substance y existe combinée avec un acide, découvert également par Pelletier et Caventou , l'acide Igasurique ou Slrychuique. Parmi les espèces de Strychnos aujour- d'hui connues, plusieurs sont importantes ou curieuses. Espèces grimpantes. 1. Le strychnos TiEUTÉ , Strychnos tieute, Lesch., est une très grande liane, qui croit dans les forêts vierges des montagnes de 10 74 STK Java, où elle s'élève jusqu'au sommet des» plus grands arbres. D'après Leschenault de Latour {Ann. du Mus. , XVI, p. 479), sa racine s'enfonce d'abord à deux pieds, et s'étend ensuite horizontalement sous terre à plusieurs toises de distance; elle est cou- verte d'une écorce mince, brun-rougeâtre, amère. Les feuilles de ce Strychnos sont elliptiques ou oblongues, à trois nervures, aiguës à la base, acuminées au sommet, glabres; çà et là, des sortes de vrilles épais- sies vers leur extrémité, et en hameçon, sortent de l'aisselle de feuilles avortées, de manière à paraître oppositifoliées. C'est avec l'écorce de la racine du Tieuté que les Javanais préparent le poison avec lequel ils empoisonnent leurs armes, et que sou ef- frayante énergie a rendu célèbre. Ils en extraient par ébullition le principe vénéneux qui, du reste, n'en découle jamais natu- rellement, et ils font un mystère de cette préparation, dont le secret n'est connu que de certains d'entre eux. Cette substance vénéneuse, connue sous les noms d'Upas tieuté, a été l'objet d'expériences qui en ont démontré les terribles effets. Ainsi Lesche- nault ayant piqué, avec une flèche empoi- sonnée au moyen de cette substance, di- verses espèces d'oiseaux, les a vus périr dans l'espace de 2 à 4 minutes; une lé- gère piqûre de ce te flèche a sufû pour faire mourir des chiens en une demi-heure. MM. Magendie et Delille ont expérimenté de leur côté avec de l'Upas tieuté rap- porté de Java par le voyageur que nous venons de nommer, et ils ont vu des La- pins, des Chiens, des Chevaux, périr en 6, 8 , 12, 15 minutes par l'administration de 8, 10, 20, 40 gouttes de ce poison. Dans tous les cas, la mort était due à une suppression tétanique des mouvements musculaires, et à l'asphyxie qui en était la suite immédiate, absolument comme dans l'empoisonnement par la Fève de Saint- Ignace, ou, plus généralement, par la Strychnine. 2. Le Strychnos bois de couleuvre, Stry- chnos colubrina, Lin., est une espère sar- menteuse, inerme, comme la précédente, qui croît au Malabar, et sur les coteaux, près de Silhet. Le bois de sa tige, et surtout de sa racine, est regardé par les Indiens tomme très efûeace contre la morsure des STft Serpents venimeux, pour guérir les bles- sures d'armes empoisonnées, etc.; de là ses noms vulgaires de Bois de Serpent, Bois de Couleuvre. Dans ces divers cas, on fait usage de sa décoction ou de sa poudre ap- pliquée sur la blessure. Ce bois a une amer- tume très prononcée, qui paraît due à la présence de la Strychnine; il n'existe plus aujourd'hui dans le commerce. Espèces arborescentes. 3. Strychnos faux- quinquina. Strychnos pseudo-quina. Aug. St. -Mil. {Plan. us. des Brés., pag. 1, tab. 1). Cette espèce forme un arbre de 3 ou 4 mètres et tortueux, qui croît au Brésil, dans les provinces de Minas Geraes , de Minas Novas, etc. Son écorce est subéreuse; ses feuilles sont ovales, à 5 ner- vures, couvertes en dessous de poils rous- sâtres. Ses fleurs sont odorantes et leur co- rolle, pubescente en dehors, est laineuse à la gorge. Son fruit est trilobé, long de deux centimètres environ, jaune, luisant, à pulpe douce. Toutes les parties de cet arbre , à l'exception de son fruit, ont une amertume prononcée, qui devient surtout très forte dans l'écorce. Celle-ci a de plus une astrin- gence marquée. Ces deux propriétés en font un excellent succédané du quinquina. Cette écorce est d'un usage journalier dans le Brésil, où l'on s'en sert dans toutes les cir- constances dans lesquelles les médecins eu- ropéens administrent le quinquina. Elle ne renferme ni brucine, ni strychnine. Les Brésiliens donnent au Strychnos pseudo- quina le nom de Quina do campo. 4. Strychnos vomiquier. Strychnos nux- vomica, Lin. Celte espèce croît sur la côte de Coroniandel et dans les forêts de la Cochinchine. Comme la précédente, elle n'a ni épines, ni vrilles; ses feuilles sont < ■■ les, glabres, tantôt aiguës, tantôt ob- tures, à trois ou cinq nervures; ses fleurs forment un corymbe terminal , et leur co- rolle est glabre intérieurement. Son fruit est globuleux, d'un fauve-rougeâtre, à peu près de la grosseur d'une orange. D'après le docteur O'Shaugnessy, c'est l'écorce de ce Strychnos qui constitue la fausse anguslure des pharmacies, substance médicinale dont l'origine est très obscure : c'est surtout pour ses graines que le vomiquier a de l'impor- tance. Celles-ci sont presque circulaires, apla- STfl ties en bouton et même un peu déprimées à leur centre, d'un gris verdâtre, luisantes et soyeuses. Elles ont d'un à deux centimè- tres de diamètre sur 5 millimètres environ d'épaisseur. Leur substance est très dure et ne peut être réduite immédiatement en poussière qu'au moyen de la râpe. Elles sont connues depuis longtemps sous le nom de noix vomiques. Leur saveur est très amère et très acre. Leur action est véné- neuse à un haut degré, et l'empoisonne- ment qu'elles produisent ressemble entière- ment à celui provoqué par la Fève Saint- Ignace. En effet, il est dû également à la Strychnine; cet alcaloïde existe dans la graine du Vomiqnier combinée à l'acide igasurique ou strychnique, mais sa propor- tion y est notablement moindre que dans les graines de l'Ignatier. Il s'y trouve réuni à un autre alcaloïde , dont l'action est égale- ment énergique, et qui a reçu le nom de Brucine {C*4 ti25 N2 O7) de Pelletier et Ca- ventou, à qui l'on en doit la découverte. Longtemps on a fait usage des noix vomi- ques presque uniquement pour se débarras- ser des animaux malfaisants. Dans la méde- cine humaine , leur emploi a pris de l'im- portance dans ces derniers temps , par suite des heureux effets que plusieurs médecins en ont obtenus contre la paralysie. Les autres parties du vomiqnier, son bois, sa racine, ses feuilles, à l'exception de la pulpe de son fruit, ont une amertume très prononcée, et sont employées dans l'Inde contre les fièvres intermittentes et contre la morsure des serpents venimeux. 5. Le SravcHNOs des buveurs. Slrychnos potalorum, Lin. f., est une espèce très cu- rieuse par la propriété que possède son fruit de purifier et de clarifier l'eau impure, de manière à la rendre non seulement potable, mais même agréable à boire. On utilise cette propriété, si avantageuse dans les climats tropicaux , en jetant le fruit dans l'eau, ou simplement en en frottant les bonis du vase, dans lequel on verse en- suite le liquide à purifier. Ou voit alors les impuretés que celui-ci renfermait se dé- poser au fond du vase. Ce Strychnos croit naturellement sur la côte de Corotnandel; mais la culture l'a propagé dans plusieurs autres parties de l'Inde, et jusqu'à Mada- gascar. {P. D.) STU 75 *STRYGOCEPHALUS. moll. — Voy. Strigoceplialus. *STRYMQN. ins.— Hubner (Caf., 1816) indique, sous ce nom, un groupe de Lépidop- tères, delà famille des Diurnes, tribu des Papilionides, et qui ne comprend qu'une es- pèce étrangère à l'Europe. (E. D.) STIÎYPHXODENDRON (ffrPv); Stuuionid.e (Swains., Classif., 1839); Sturionide^e (Richards., Faun. Dor.Am., 1836); Sturionini (Grav., Vergl. Zool., 1S43). (E. Ba.) *STL'RISOMA {Sturio, Esturgeon ; ?£- (*'/, corps), poiss. — Genre de la famille des Goniodontes, indiqué par M. Swainson (Clas- S(/.,1839). (G. B.) * STURMIA (Sturm, entomologiste alle- mand), ins. — M. Robiueau-Desvoidy {Es- STU sai sur les Myod., 1830 , et Ann. Soc. cnl. Fr., 2e série, V. 1847) indique sous ce nom un genre de l'ordre des Diplères, famille des Athénièrcs, tribu des Muscides. On en con- naît trois espèces européennes, dont le S. atropivora Rob.-Desv. {Senomelopia alropi- vora) est le type. (E. D.) STLTlillIA (nom d'homme), bot. ph. — Plusieurs genres ont successivement reçu ce nom, bien qu'aucun d'eux ne le conserve aujourd'hui. L'un, proposé par Gœrtner et rapporté comme synonyme au genre Sleno- slomum du même botaniste, dans la famille des Rubiacées; un second, établi par Rei- chenbach pour des espèces à'Ophrys Lin., forme un sous-genre dans les Liparis L.-C. Richard, famille des Orchidées; enGn, un troisième, fondé par Hoppe sur YAgroslis minima Linn., avait été établi antérieure- ment par Adanson sous le nom de Mibora, et vient dès lors augmenter la liste des sy- nonymes de cette petite Graminée. (D. G.) *STUHNELLA. ois. — Nom générique latin des Slournelles, dans la méthode de Vieillot. (Z. G.) *STURIMÏA, Lesson. ois. — Synonyme de Paslor Wagler, Temminck. Genre fondé sur le Paslor turdi for mis Wagler, Eriolus sinen- Sis Gmelin. (Z. G.) *STU IWIDÉES. S lumidœ. ois. —Famille établie par Vigors dans l'ordre des Passe- reaux , et comprenant des Oiseaux de cet ordre qui ont un bec épais et quadrangu- laire à sa base, assez allongé, droit ou pres- que droit, sans dents ni échancrures vers la pointe qui est déprimée, très fendu, et en- tourant les plumes du front. Les Sturnidées vivent une partie de l'annéeen troupesquel- quefois considérables, et se nourrissent le plus généralement d'Insectes. (Z. G.) *STUI1!*INÉES. Sturninœ. ois. — Sous- famille de la famille des Sturnidées, pour G.-R. Gray, et de celle des Corvidées, pour le prince Ch. Bonaparte. (Z. G.) ♦STURNIRA. mam. — M. Gray {Ann. nat. hist., 1842 ) a créé sous cette dénomi- nation une subdivision de la famille des Chéiroptères. (E. D.) STIIIWL'S. ois. — Nom générique latin des Étourneaux, dans la méthode de Linné. STYGIAfcruytoç, infernal), ins.— Meigen (Syst. Beichr., II, 1820) a indiqué, sous ce nom, ainsi que sous celui de Lomatia, et STY 77 Lalreille a nommé Slygides , un genre de Diptères de la famille des Tanystornes, tribu des Anlhraciens, voisin de celui des An- thrax, mais s'en distinguant en ce qu'il se tient sur les fleurs. On en connaît quatre espèces propres à l'Europe, et dont le S. la- teralis Meigen, est le type. (E. D.) *STYGIARIDES. ins. — Voy. stycuime. *STYGIARLE. ins.— M. le docteur Bois- duval Gen.ctlnd.eur. Lcp/rf., 1840) désigne, sous ce nom, une tribu de sa légion des Hé- térocères qui ne comprend que les genres Stygie et Chimèhe. Voy. ces mots. (E. D.) STYGIDES, Latr. ins. — Voy. stygia. *STYGIDIUM (diminutif de Stygia). ins. — Lalreille (Farn. nat. du Règne animal, 1825) désigne, sous celte dénomination, un genre de Diptères de la famille des Tanysto- mes, tribu des Anlhraciens, qui n'a pas été adopté par les entomologistes. (E. D.) STYGIE. Stygia («s , corne), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées, établi par M. A. de Jussieu (Euphorbiacées, p. 53, lab. 17, n° 56) pour des arbres de l'Amérique tropicale, dont les feuilles ressemblent à celles du Laurier- Cerise, dont les fleurs sont tantôt monoï- ques, les mâles occupant le bas , et les fe- melles le haut des mêmes épis ; tantôt dioïques, les mâles en épis et les femelles solitaires. Leurs fleurs mâles se composent uniquement d'une écaille qui porte 10 an- thères sessiles; les femelles ont un calice court, 3-4-parti et un ovaire à 2-4 loges uniovulées, surmonté de 2 styles distants, courbés , simples , semblables à des cornes. M. de Jussieu a figuré (loc. cil.) les fleurs du Slyloceras Kunthianum. (D. G.) *STYLOCERES («ÛXoç, style; x/oa;, corne), mam. — M. Hamilton Smith désigne, sous ce nom, l'une de ses nombreuses divi- sions du grand genre Antilope. (E. D.) *STYLOCHŒTOi\ (aw)oç, style; *«?«,, soie), bot. ph. — Genre de la famille des Aroidées formé par M. Leprieur (Ann. des Se. nat., 2e sér., V, 1834, p. 184, lab. 5) pour une petite plante de la Sénégambie, à feuilles hastées , longuement péliolées ; à spathe d'un violet sale, persistante, sessile entre les bases engainantes des pétioles, en forme de tube allongé, terminé par un limbe court, un peu en voûte. Son spadice STÏ est saillant au sommet, nu au milieu; il porte à son extrémité nombre d'étaminos ramassées, et autour de sa base sont verti- cillés 6 carpelles ou davantage , soudés en ovaire sex-pluriloculaire. Le fruit, qui est charnu , va mûrir sous terre, d'où le nom de Stylochœlon hypogeum donné par M. Le- prieur à cette plante. (D. G.) *STYLOCHUS(arO>oS, stylet; 5x*ç, pour- vu), helm. — Genre de Planaires caractérisé par M. Ehrenberg. Voy. planaire. (P. G.) *STYLOCLIKE. Stylocline (otvXoç, style ou couronne; xïu-o, lit, pour réceptacle). bot. pu. — Genre de la famille des Compo- sées-astéroïdées formé par Nuttall [Americ. phil. Trans., VII, 338) pour une herbe an- nuelle de Californie. Cette plante a reçu le nom de Stylocline gnaphalioides Nutt. (D. G.) STYLOCORYNE. Stylocoryne ( strepsiptèrks. (Bl.) *STYLOSANTHE. Slylosanlhes (, presque; êtx^vu aiguille; e étant inclinée sur les pans de 99 23' ; ce sel provient de la décomposition de la pyrite Sperkise; on l'emploie à la prépara- tion de l'Encre et de diverses teintures en noir; la Ithodalose ou le Vitriol rouge, Sul- fate de Cobalt isomorphe avec le précédent; la Botnjogène, autre Sel rouge à bases de peroxyde et de protoxyde de Fer ; la Jokan- nile ou le Sulfate d'Urane, d'un vert d'herbe. Tribu V. — S. KLINOÉDRIQUES. Espèce unique: La Cyanose ou la Coupe- rose bleue, le Vitriol ou Sulfate de Cuivre, à cinq atomes d'eau, substance bleue, soluble, donnant de l'eau par la calcination avec un résidu blanc; cristallisant en un prisme ir- régulier de 124°, 128° etl09° là'. Elle pro- vient de la décomposition des Sulfures de Cuivre, et se trouve dans les gîtes métalli- fères de ce'iro Tribu VI. — S. adélomorpbes. Cette tribu comprend les espèces dont la cristallisation est encore inconnue. Nous ne citerons, parmi elles, que la Webslérite, qui est un Sulfate d'Alumine hydraté. Voy. ce mot. Indépendamment des Sulfates proprement dits, anhydres ou hydratés, simples ou dou- bles, il existe encore dans la nature quelques combinaisons de Sulfates avec des Hydrates ou avec d'autres Sels. Tel est, par exemple, le Sulfate hydratifère qu'on nomme Linarile, substance d'un bleu d'azur, insoluble, d'une densité de 2,4, et qui cristallise en prisme klinorhombique de 61° et 102° 45'. C'est une combinaison de Sulfate de Plomb et d'Hydrate de Cuivre qu'on a trouvée en pe- tite quantité à Linarès, en Espagne, et à Leadhills, en Ecosse. On connaît aussi quel- SLL 03 ques composés de Sulfates et de Carbonates, comme les Sulfo Carbonates de Plomb qui viennent de Leadhills, dans le comté de La- nark en Ecosse, et auxquels on a donné les noms de Calédouile, de Lanarkile et de Leadhillite. Ce sont des substances vitreu- ses, assez éclatantes, de teintes jaunes, grises ou verdàtres, elqui sont toujours cristallisées, la première dans le système rhombique, les deux aulresdanslesyslètne klinorhombique. (Del.) SULFITES, ch. et min. —Sels provenant de la combinaison de l'acide sulfureux avec les bases. On n'en rencontre aucun dans la nature, si ce n'est peut-être dans le voisinage des volcans où ils ne tardent pas à se trans- former en Sulfates. (Del.) SULFLKHS (de sulfur, soufre), min. — Grand genre minéralogiquc composé d'es- pèces qui résultent de l'union des métaux avec le Soufre, ce dernier élément jouant dans ces combinaisons le rôle de principe électro-négatif. Toutes ces espèces sont le plus souvent douées de l'éclat métallique; toutes donnent l'odeur de Soufre par le grillage sur le charbon, soit seules, soit lorsqu'on les a préalablement mêlées avec de la limaille de Fer ou de Cuivre. Par la fusion avec la Soude, les sulfures don- nent une matière qui , projetée dans de l'eau acidulée , dégage de l'hydrogène sul- furé. Ils sont attaquables par l'acide azo- tique ou par l'eau régaie avec dégagement de gaz nitreux, et leur solution précipite toujours abondamment par l'azotate de Ba- ryte. Ils sont presque tous spécifiquement assez lourds , leur densité étant générale- ment au-dessus de 3,5, et se rapprochant souvent du nombre 8. Quelques uns sont transparents , mais le plus grand nombre est opaque. Leurs formes cristallines se rap- portent à l'un des cinq premiers systèmes, et dans les trois premiers , elles se présen- tent assez fréquemment avec le caractère hébiiédrique. On dislingue parmi les Sulfu- res naturels, des Sulfures simples, des mé- langes indéfinis de Sulfures isomorphes, et des Sulfures multiples , combinaisons défi- nies de plusieurs Sulfures, dont les uns jouent souvent le rôle de Sulfides ou de Sul- fures électro- négatifs , et les autres le rôle de bases ou de Sulfures électro-positifs, ce qui a conduit les chimistes à considérer plu- 94 SUL sieurs de ces combinaisons comme des Sul- fosels. On peut subdiviser le grand genre des Sulfures en 6 tribus, d'après les sys- tèmes cristallins. Tribu 1. Sulf. cubiques. Douze espèces se rapportent au système cu- bique, savoir : six au sys'ème cubique à mo- difications toujours holuédriques; ce sont les Sulfures d'Argent {Argyrose), de Plomb (Ga- lène), de Manganèse (Alabandine), de Cobalt (Koboldine), de Cuivre et Fer (Philippsite); d'Étain, Cuivre et Fer (Slannine). Foy., pour la description de chacune de ces espèces , les articles concernant les métaux qui leur ser- vent de base. Trois espèces se rapportent au système cubique , avec la modification particulière , qui mène au dodécaèdre pen- tagonal ; ce sont : la Cobaltine, la Disomose et la Pyrite. Enfin trois autres appartien- nent au système télraédrique : la Blende, la Fahlerz ou Panabase , et la Steinmannite. Voy. ces mots. Tribu 2. — S. Quadratiques. Une seule espèce se rapporte à ce sys- tème : c'est le Cuivre pyriteux ou Chalko- pyrite {voy. cuivre) ; et cette espèce présente habituellement la modification qui mène au spbcnoèdre, ou tétraèdre formé de triangles isoscèles égaux. Tribu 3. — S. rhomboédriques. Quatre espèces se rapportent au système rhomboédrique proprement dit; ce sont: le Cinnàbre, V Argent rouge (Argyrythrose), la Prouslite et la Polybasile (voy. la description de ces espèces aux articles mercure et ar- gent). Cinq autres espèces se rapportent au système dirhomboédrique; leurs formes, constamment holoédriques, dérivant non plus d'un rhomboèdre simple, mais d'un dirhomboèdre ou dodécaèdre à base hexago- nale ; ce sont : la Pyrite magnétique ou Le- berkise, la Harkise ou Sulfure de Nickel, le Sulfure de Cuivre Covelline , la Greenockile ou Sulfure de Cadmium , et la Molybdénite ou Sulfure de Molybdène. Les deux derniè- res espèces n'ayant pas encore été mention- nées dans ce Dictionnaire, nous indiquerons en peu de mots leurs principaux caractères. La Grecnockite (Sulfure de Cadmium) est composée d'un atome de Cadmium et d'un atome de Soufre : en poids, de 77,7 de Cad- SUL mium et 22,3 de Soufre. On l'a trouvée en petits cristaux jaune de miel , disséminés dans une amygdaloïde de Bishopton, comté de Renfrew en Ecosse. Ces cristaux sont des prismes à six pans, modifiés par de nom- breuses troncatures sur les arêtes des bases : ils dérivent d'un dirhomboèdre de 87u 15', et se clivent assez facilement parallèlement aux bases : leur densité est de 4,9. Ils sont transparents, et ont un éclat un peu gras ou résineux. Chauffée dans le matras, la Gree- nockite devient rouge , mais elle reprend sa couleur jaune par le refroidissement. Ré- duite en poussière, elle se dissout aisément dans l'acide chlorhydrique. La Molybdénite (\e Wasserblei des AU.) est un bisulfure de Molybdène, composé de 60 parties dcMolybdèneetde40 deSoufre. C'est une substance métalloïde d'un gris de plomb, assez semblable , par ses caractères exté- rieurs, au Graphite, et se présentant, comme celui ci , en petites lames hexagonales , ou en rognons disséminés dans les roches de cristallisation. Elle tache le papier en gris métallique, et forme des traits verdàtres sur la porcelaine. Infusible au chalumeau , elle donne, parle grillage, de l'Acide sulfureux, et laisse une matière blanche, qui est de l'Acide molybdique; attaquée par l'Acide azotique, elle donne immédiatementun pré- cipité insoluble, formé de la même matière blanche. Elle est assez commune dans les granités et les micaschistes des Alpes et des Pyrénées , où sa gangue est ordinairement un Quarz gras. Tribu 4. — S. rhombiques. Cette tribu comprend un certain nombre de Sulfures simples, à bases de Fer, de Cuivre , de Bismuth , d'Antimoine et d'Ar- senic; ce sont les espèces Sperkise, Mispic- kel, Chalkosine, Bismuthine, Stibine et Or- piment, toutes décrites aux articles des mé- taux qui leur servent de base. Elle comprend, en outre , plusieurs Sulfures multiples : la Psathurose , double Sulfure d'Antimoine et d'Argent, dont la description se trouve au mot ArgenT; la Bournonite , triple Sulfure d'Antimoine, de Plomb et de Cuivre, en cristaux d'un gris de Plomb, qui dérivent d'un prisme rhomboïdal de 96" 31'; le Na- deletz, triple Sulfure de Cuivre, de Bismuth et de Plomb , en longues aiguilles engagées SUL dans du Quarz ; la Sternbergite , Sulfure double de Fer et d'Argent, en petits prismes bruns de 119° 30': la Zinkénite, Sulfure double d'Antimoine et de Plomb, en ai- guilles d'un gris d'Acier, dérivant d'un prisme de 120° 39'. Toutes ces substances sont fort rares, et ne se rencontrent que comme matières accidentelles des filons. Tribu 5. — S, Klinorhombiqdes. À cette tribu appartiennent le Réalgar, ou Sulfure rouge d'Arsenic; la Miargyrite , double Sulfure d'Antimoine et d'Argent ; et la Plagionite, Sulfure double d'Antimoine et de Plomb. Voy. ces mots. Tribu 6. — S. Adélomorphes. Sous ce titre , nous réunissons un certain nombre de Sulfures, dont les formes cristal- lines sont encore indéterminées : tels que la Berthiérite ou Haidingérite, Sulfure double d'Antimoine et de Fer, d'un gris métalloïde, qu'on a trouvé en filons dans le Gneiss, près de Chazelles en Auvergne; la Boulan- gérite , Sulfure de Plomb et d'Antimoine , des Molières, département du Gard ; la Kil- brickénite, autre Sulfure d'Antimoine et de Plomb, présentant d'autres rapports atomi- ques que les précédents, et qu'on a trouvée dans une mine de Plomb du comté de Clark en Angleterre; la Kobellite , triple Sulfure de Plomb, de Bismuth et de Fer, de la mine de Hvena en Suède. (Del.) SULFUREUX et SULFURIQUE. chim. — Voy. ACIDES. SULGAN. uam. — Voy. lagomts. SULIN. moll. — Nom donné par Adanson à la coquille que Linné nommait Palella porcellana, et qui est devenue le type du genre Crépidule. (G. B.) *SUUPA. bot.ph. — Blancoa formé, sous ce nom (Flora de Filip., p. 497), un genre qui paraît appartenir à la famille des Rubia- cées-Cinchonacées, et dont l'espèce unique a été nommée par lui Sulipa pseudopsi- dium. (D. G.) *SUL1TRA, Mœnch. bot. ph.— Synonyme de Lessertia DC. Famille desLégumineuses- Papilionacées. (D. G.) *SLLLrVANTIE. Sullivantia (nom d'hom- me), bot. ph. — Genre de la famille desSaxi- fragacées, formé par MM. Torrey et A. Gray (ia Sillim. Journ., XLI1, p. 22) pour une SUM 95 petite herbe vivace, quicroltsurles rochers calcaires de l'Ohio, et qu'ils avaient nom- mée d'abord Saxifraga Sullivantii. Cette plante est leS.O/u'onis Torr.etA.Gr. (D.G.) SUMAC. Rhus. bot. ph. — Genre impor- tant de la famille des Anacardiacées , de la pentandrie trigynie dans le système de Linné. Les végétaux qui le forment sont des arbres et des arbrisseaux indigènes de toutes les contrées tempérées et sous-tropi- cales, abondants surtout au cap de Bonne- Espérance et dans l'Amérique septentrio- nale; souvent à suc laiteux, caustique ou fournissant un vernis; à feuilles alternes, ternées ou pennées avec impaire, rarement simples, sans stipules; à petites fleurs her- maphrodites polygames, monoïques ou dioï- ques, paniculées. Ces fleurs ont un calice petit, persistant, partagé en 5 lobes égaux; 5 pétales insérés sous un disque orbiculaire, égaux, très étalés; 5 étamines insérées comme les pétales, avec lesquels elles alternent; un ovaire libre, sessile, uniloculaire et unio- vulé, qui reste rudimentaire dans les fleurs mâles ; trois styles courts , terminés chacun par un stigmate obtus ou en tête. Le fruit est un drupe sec, à noyau osseux, monosperme. De Candolle a partagé (Prodr., II, p. 66) les Sumacs en 5 sous-genres de la manière suivante : a. Colinus DC. Fleurs hermaphrodites; drupe semicordé, veiné, glabre, à noyau triangulaire. Espèces de la région méditer- ranéenne et du Caucase , à feuilles simples, à fleurs paniculées, les pédicules de celles qui restent stériles s'allongeant et devenant plumeux. — Le type de ce sous-genre est le Sumac Fustet, Rhus cotinus Lin., joli arbuste d'un à deux mètres de hauteur , répandu dans toutes les parties méridionales de l'Europe, de l'Espagne au Caucase, à feuilles arrondies, agréablement odorantes. On le cultive fréquemment dans les jardins et les parcs, à cause de l'élégance des pa- naches soyeux que forment ses panicules stériles. D'après Tournefort, en Cappadoce on se sert de ses feuilles pour teindre les peaux en jaune. Son écorce est assez astrin- gente pour pouvoir servir au tannage. b. Metopium DC. Fleurs hermaphrodites; drupe ovoïde, un peu oblong , glabre, à grand noyau membraneux. Ce sous-genre De comprend que le Rhus Metopium Lin., 96 SUIVI spontané dans les forêts de la Jamaïque. Celte espèce est usitée dans les Antilles, comme astringente, contre les diarrhées, etc. Elle fournit une gomme connue sous le nom de Gomme du docteur, Doclor g uni, qui n'a pas une importance aussi grande que sem- blerait l'indiquer son nom. c. Sumac DC. Fleurs polygames dioïques ou hermaphrodites; drupe ovale-arrondi, souvent velu, à noyau lisse ou strié. Ce sous-genre, le plus nombreux des cinq, comprend des arbrisseaux à feuilles pennées avec impaire ou palmées-trifoliolées, à fleurs paniculées. On le subdivise en deux sections, les Rhus Tournef., à feuilles pennées avec impaire; et les Toxicodendron Tourn., à feuilles trifoliolées. — Dans la section des Rhus ou Sumacs proprement dits rentrent des espèces intéressantes : le Sumac des cor- noYEuns, Rhus coriaria Lin., vulgairement connu aussi sous les noms de Sumac, Rouvre des corroyeurs, arbuste de 3 mètres environ, à feuilles velues, formées de cinq à sept paires de folioles ovales-lancéolées , den- tées. Il croît dans les endroits pierreux du midi de l'Europe; en Fiance, il remonte jusqu'au département du Lot. Les anciens faisaient très grand usage de ses feuilles pour le tannage des peaux, et de nos jours encore il sert pour cet objet dans le Levant, en Grèce et en Provence. Ses drupes sont acides et sont employés par les Turcs , en guise de vinaigre , pour aciduler les mets. — Le Sumac de Virginie , Rhus lyphina Lin., connu aussi sous le nom vulgaire de Sumac Amarante, est un arbrisseau ou plutôt un petit arbre de 4 ou 5 mètres , originaire de l'Amérique septentrionale, maisaujourd'hui très répandu dans les jardins et les parcs et se naturalisant même assez souvent dans leur voisinage. Il est remarquable par ses grandes et belles feuilles formées de 8-10 paires de grandes folioles lancéolées , den- tées en scie, et par ses panicules termir.iales de petits drupes hérissés, d'un rouge vif. Il est incommode par la facilité extrême avec laquelle il trace. En Amérique on em- ploie son écorce pour le tannage et l'on fait des limonades rafraîchissantes avec ses fruits. — On cultive encore le Sumac copai., Rlius copallinnm Lin. , de l'Amérique du nortj , duquel on obtient une espèce de co- pai ; et le Sumac vernis, Rhus vernicifera SUN DC. (Rhus vernix Lin.), du Japon, où il donne un vernis usité. Dans la section des Toxicodendron Tourn. se rangent le Rhus radicans Lin., et le R. Toxicodendron Lin., tous deux de l'Amérique du nord, et as- sez voisins l'un de l'autre pour que cer- tains botanistes ne les regardent que comme des variétés d'une même espèce, bien que d'autres, et notamment M. Nuttall , affir- ment que ce sont 2 espèces bien distinctes. La tige de ces deux plantes est sarmenteuse et s'enracine sur les corps pour s"y attacher. L'une et l'autre sont vénéneuses et se font surtout remarquer par leurs émanations qui forment à certains moments autour d'elles une atmosphère étendue et malfaisante. L'action de cette atmosphère, dont la com- position est mal connue, se manifeste par des démangeaisons et par des éruptions cu- tanées qui finissent par devenir une sorte de maladie érysipélateuse. Néanmoins , on cultive ces deux plantes dans les jardins et même la première s'est, dit-on, naturalisée complètement dans certaines forêts maré- cageuses des environs de Louviers. En mé- decine on a obtenu de bons elTets de l'em- ploi de ces plantes contre la paralysie. d. Thezera DC. Fleurs dioïques , à trois styles courts, distincts; drupe presque ar- rondi , portant au sommet trois tubercules, à noyau comprimé; arbrisseaux méditerra- néens, à fouilles palmées, 3-5 -foliolées , à fleurs ou grappes courtes. Nous citerons pour exemple le Rhus pentaphylla Desf. , de Sicile et de Barbarie. e. Lobadium DC. Fleurs polygames; dis- que à 5 lobes opposés aux pétales; 3 styles courts, distincts; drupe un peu comprimé, velu, à noyau lisse; arbrisseaux aromati- ques, de l'Amérique du nord, à feuilles palmées-trifoliolées, incisées-denlées ; à fleurs en panicule dense, amentiforme. — Nousciterons pourexemple le Sumac odorant, Rhus suaveolens Ait., qui est cultivé dans les jardins. (P. D.) SUNIPIE. Sunipia. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, formé par Buchanan (in Rees Cyclop., art. Alelis) pour des plantes du Népaul, epiphy- tes, à pseudobulbes émettant chacun une seule feuille charnue; à petites fleurs en épis distiques, accompagnées de longues bractées. Ces fleurs ont le périanthe comme labié, à SUR folioles intérieures très petites; le labelle postérieur, dressé, entier; la colonne très petite; l'anthère à deux loges séparée.'; et à quatre niasses polliniques, fixées par paires, au moyen de deux caudicules, à la glande commune. M. Lindley a décrit [Orchid., p. 179) les S. scariosa Lindl., elbicolor Lindl. (D. G.) SUPERBE, rept. — Espèce du genre Couleuvre. Voy. ce mot. *SUPÉRICORIVES. ins. — Synonyme de Coréides, employé par MM. Amyot et Serville (Ins. hémipl., Suites à Buff.). (Bl.) SUPERPOSITION. GiiOL. — V. terrains. *SLPHIS. ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Dyliscides, établi par Aube (Species général des Coléoptères , t. 6, p. 412) sur deux espèces, dont l'une de l'Am. mér., et l'autre de l'Ain, sept., sa- voir: S. simicoides, Aube, et Gibbulus,De).(Ç.) SUPRAGO. bot. ph. — Genre proposé par Gœrtner et rapporté aujourd'hui comme sous-genre aux Liatris Schreb., famille des Composées-Eupatoriacées. SUREAU. Sambucus. bot. ph. — Genre de la famille des Lonicérées ou Caprifolia- cées, sous-ordre des Sambucées, de la pen- tandrie-trigynie dans le système de Linné. Il est formé de grandes herbes vivaces et d'arbrisseaux arborescents, disséminés dans les régions tempérées et chaudes de toute la terre. Ces végétaux ont les feuilles oppo- sées, pinnatiséquées, à segments dentés ou incisés, accompagnées de stipules ou de deux glandes à leur base; leurs fleurs blan- ches forment des corymbes ordinairement plans et présentent les caractères suivants : Calice à tube adhérent, presque globuleux, à limbe petit, quinquéfide; corolle quin- quéfide; 5 étamines égales; ovaire adhé- rent, à 3-5 loges uni-ovulées , surmonté de 3-5 stigmates sessiles, obtus. Le fruit qui leur succède est une baie presque globu- leuse, uniloculaire par oblitération des cloi- sons, à 3-5 graines. Le Sureau Hyèble, Sambucus Ebulus Lin., est une grande plante herbacée, vi- vace, forteommune sur les bords des champs, des routes et des fossés, qui jouit de pro- priétés purgatives énergiques, pour les- quelles elle a été autrefois en usage : aujour- d'hui elle est entièrement inusitée. — Le Sureau noir, Sambucus nigra Lin., très T. XII. SUR 97 connu sous le seul nom de Sureau, est un grand arbrisseau qui s'élève souvent en ar- bre de 5, 6 mètres ou même davantage. Il croît naturellement le long des haies, dans les lieux frais de presque toute l'Europe. Sa tige et ses branches, surtout gourmandes, sont remarquables par l'abondance de leur moelle; ses feuilles sont partagées en 5-7 segments ovales, lancéolés, dentés en scie; ses fleurs forment de grands corymbes plans ; elles ont une odeur aromatique, assez peu agréable : on les emploie journellement en infusion à l'intérieur comme diaphoré- tiques, et à l'extérieur comme résolutives. Le Sureau est communément cultivé comme espèce d'ornement, surtout ses variétés à feuilles panachées de jaune ou de blanc, ou laciniées, à fruits verts ou blancs : on en fait aussi des haies. Il réussit à peu près partout, et se multiplie très facilement par graines, par boutures et par rejets. — Le Sureau a grappes, Sambucus racemosa Lin., est une autre espèce indigène, qui croît dans les parties montagneuses de l'Europe, et qui figure assez souvent dans les jardins. On le reconnaît surtout à son inflorescence, en grappe composée ovale, ou en thyrse; ses fruits, d'un rouge vif, produisent un très joli effet. 11 est moins grand que le Sureau noir. (p. D.) SUREGADA. bot. ph. — Genre de Rox- burgh rapporté, comme douteux, à la famille des Euphorbiacées. Il renferme une seule espèce, arbre de l'Inde. (D. G.) SURIAIVE. Suriana. bot. ph. — Voy, surianées. *SURIANÉES. urianeœ. bot. ph.— Le genre Suriana était d'abord classé dans les Rosacées, près des Spirœa. M. De Candolle le transporta à la suite des Térébinthacées, et M. Endlicher enfin à celle des Connara- cées, mais tout en reconnaissant qu'il ne s'y rallie pas nettement; aussi le considère- t-il comme devant former le noyau d'une petite famille des Surianées, qui jusqu'ici se compose de ce seul genre, comprenant lui-même une unique espèce (S. mari- tima) , arbrisseau qui se rencontre sur les rivages de la mer, presque dans tous les pays tropicaux. Les différences les plus im- portantes qu'il offre avec les Connaracées sont les feuilles simples et non composées, l'insertion latérale du style sur la face iu- 23 SUR terne de chacun de ses cinq carpelles, et surtout la structure de son embryon, qui, au lieu d'être droit et antitrope, se re- plie sur lui-même, en tournant sa radi- cule vers le point d'attache, c'est-à-dire en bas. (Ad. J.) SURICATE et SURIKATE. Suricala. MAM. — Genre de Carnassiers Digitigrades créé par A. -G. Desmarest (Dicl. d'hist. nat., XXIV, 1806, éd. de Déterville), adopté par la plupart des zoologistes et auquel Jlliger (Prodr. syst.Alam. et Av., 1811) a appliqué le nom de Ryzamq, qui n'a pas été adopté. Les principaux caractères des Suricates sont les suivants : Le système dentaire est composé de 36 dents; le corps allongé; la tête assez semblable à celle des Mangoustes , mais terminée par un museau pointu et al- longé, en forme de boutoir mobile; les oreilles courtes et arrondies ; les yeux médio- crement ouverts; |a langue couverte de pe- tites papilles cornées; les pieds antérieurs et postérieurs à 4 doigts, pourvus de griffes assez fortes; près de l'anus, il existe une poche semblable à celle des Mangoustes; la queue est assez longue, pointue, et beaucoup plus grêle que celle des Mangoustes; le pe- lage est composé de poils roides et annelés de différentes teintes. Il y a deux mamelles. Une seule espèce entre dans ce groupe; elle a été placée par Linné dans son genre Viverra et quelques naturalistes modernes la rqngent avec les Mangoustes, c'est : Le Suricate du Cap ou Suricate viverrin. Suricala Capensis A. -G. Desm., Viverra lelradaclyla Lin. Le Surikate Buff. (Ilist. nal., XIII, pi. 8). Le Zenick du Cap Sonne- rat. Cet animal, qui n'a guère plus d'un pied de longueur, avec une queue à peu près aussi longue, a son pelage mêlé de brun, de blanc, de jaunâtre et de noir : le dessous du corps et les quatre membres sont jau- nâtres : la queue est noire à son extrémité ; le nez, le tour des yeux et des oreilles, ainsi que lechanfrein,sontbiuns; les ongles noirs. Le Suricate habite les environs du cap de Bonne-Espérance : c'est à tort que Buffon l'avait indiqué comme se trouvant dans l'Amérique méridionale. On ne sait rien sur ses habitudes naturelles, mais on suppose qu'elles ont de l'analogie avec celles des Mangoustes. Buffon a observé un Suricate en captivité; c'était un animal adroit, d'un SUR caractère gai : il aimait la viande, le pola- son, le lait et les œufs; il refusait les fruits; et le pain , à moins qu'ils n'eussent été mâ- chés, et ne buvait que de l'eau tiède à laquelle il préférait son urine, malgré l'odeur forte et désagréable qu'elle répandait ; il était frileux; sa voix était semblable à l'aboiement d'un jeune chien , et quelque- fois au bruit d'une crécelle tournée rapi- dement; souvent il grattait la terre avec ses pattes. Fr. Cuvier a eu aussi l'occasion d'étudier vivant, dans la ménagerie du Mu- séum de Paris, un individu de cette espèce: il a remarqué qu'il avait l'odorat très fln ; sa nourriture se composait de chair, de lait et de fruits sucrés; il buvait en lappant; ses habitudes avaient du rapport avec celles des Chats , mais il semblait être plus sus- ceptible d'attachement que ne le sont la plupart de ces derniers animaux. (E. D.) SURIER. bot. ph. — Un des noms vulgai- res du Chêne Liège, Quercus Subei- Lin. SURIRELLE. Surirella (en l'honneur du docteur Suriray, naturaliste), bot. cr. — (Phycées.) Ce nom a été donné par Turpin à un genre de la tribu des Diatomées ou Bacillariées, qui présente une carapace à deux valves, le plus souvent ovales, char- gées de bosselures et de cannelures symé- triques. Les Surirelles , qui atteignent quel- quefois des dimensions assez considérables, ont des formes très élégantes, qui rappel- lent celles de certaines coquilles ; elles crois- sent das cet ar- ticle, nous nom mettons en contradiction évidente avec ce que. nous disons ici ; mais l'on voudra bien considérer que les antécédents nous lient. Les Pouitlots étant un ren- voi à Syhlie, nous devons en parler dans cet ail" r . peine de neutre l'occasion de pouvoir Une leur histoire. SYL 107 le prince Ch. Bonaparte a composé ses sous- familles des Calamoherpinœ et des Sylvinœ. Convient-il de conserver ces divisions, en assignant à chacune la valeur que le prince Ch. Bonaparte leur donne, ou bien les Syl- viadées doivent-elles former un genre unique dans lequel on introduirait, comme l'a fait M. Temminck, deux simples groupes établis d'après des considérations d'habitat? Nous n'hésitons pas à dire que notre opinion, sur ce point, a beaucoup plus de conformité avec celle de l'auteur de la Faune d'Italie, qu'a- vec celle de M. Temminck et de ses imita- teurs. Nous allons, du reste, justifier cette manière devoir. Quoique les Fauvettes riveraines et les Fauvettes sylvaines appartiennent bien réel- lement, selon nous, à la même famille, et que les unes soient liées aux autres par des caractères de transition, il faut reconnaître cependant que les unes et les autres offrent, quant à leurs habitudes et à leurs attributs, des particularités qui ne permettront jamais de les confondre. Quant aux conditions d'habitat, sur les- quelles on a voulu établir une distinction, elles ne peuvent, à notre avis, être prises ici en sérieuse considération. A la vérité, les espèces que les ornithologistes ont comprises sous le titre particulier de sijlvaines fréquen- tent particulièrement et presque exclusive- ment les bois, les coteaux, les lieux secs; tandis que les riveraines vivent sur le bord de l'eau; mais il est vrai de dire aussi que quelques unes, parmi ces dernières, telles que la Locustelle, la Verderolle, les Hippo- lais, sont presque autant sylvaines que rive- raines; les Hippolais surtout n'abandonnent presque jamais les jardins, les bosquets, les vergers. Mais, si l'on ne peut déduire rien de cer- tain de l'habitat, il n'en est plus de même lorsque l'on consulte les attributs physiques. Ici s'offrent des caractères de la plus grande importance, et qui séparent franchement les Fauvettes dites riveraines des Fauvettes syl- vaines. Les premières ont toutes le sommet de la tête aplati et le front très anguleux; chez les secondes, ces mêmes parties sont arrondies; les unes ont les ailes générale- ment courtes, concaves, taillées sur le type obtus; les autres les ont plus allongées, plus pointues, peu concaves; la queue, chez le* 108 SYL premières, est presque toujours étagée et souvent conique; elle est ordinairement égale, arrondie ou carrée, chez les secondes; enfin toutes les Fauvettes riveraines ont le pouee pourvu d'un ongle fort et toujours au moins aussi long que ce doigt ; toutes les Fauvettes sylvaines ont ce même ongle beau- coup plus faible et plus court que le pouce. Nous pourrions encore trouver, dans le genre de vie, dans les habitudes, quelques différences caractéristiques. Ainsi les unes se nourrissent presque exclusivement d'in- sectes à élytres, île Tipules, de vers et de lar- ves qu'elles cherchent le plus souvent en grimpant le long des liges verticales, soit des roseaux, soit des arbustes ou des plantes aquatiques; les autres sont autant et plus frugivores et baccivores qu'insectivores, et jamais on ne les voit escalader, pour ainsi dire, les tiges verticales des arbres. On peut donc, ce nous semble, en ayant égard à certains attributs, établir pour les Fauvettes, non plus une simple distinction d'habitat, comme l'a fait M. îémminck, mais des groupes d'une valeur plus élevée. Nous croyons que les Sylviadées peuvent être distribuées dans deux sous-divisions, deux sous-familles, si Ton veut adopter la méthode du prince Ch. Bonaparte : l'une comprenant les espèces dites riveraines, que nous nommerons fausses Fauvettes ou Rous- serolles; l'autre, les espèces dites sylvaines, qui sont pour nous les Fauvettes vraies ou Sylvies. Les premières, ayant fait le sujet d'un article à part {voy. rocsserole), nous n'aurons à nous occuper ici que des Fauvet- tes vraies ou proprement dites, auxquelles nous associerons les Pouillots pour le motif que nous avons indiqué plus haut. I. Fauvettes proprement dites. Nous assignerons aux Fauvettes propre- ment dites ou vraies, les caractères suivants: Bec mince, comprimé dans sa moitié anté- rieure, à mandibule supérieure échancrée vers la pointe, à sommet formant un angle mousse et dessinant une ligne légèrement concave au niveau des narines, courbe dans le reste de son étendue ; narines oblongues, operculées, ouvertes de part en part; tête et frontarrondis; tarses de longueur moyenne mais assez forts, recouverts en avant par une térie de scutelles; doigts médiocres; ongles SYL faibles, recourbés, celui du pouce étant toujours plus court que ce doigt ; ailes et queue allongées, celle-ci inégale, arrondie ou carrée. Leurs couleurs sont uniformes ou distri- buées par grandes masses et le plus généra- lement ternes. Chez quelques espèces, le mâle porte un plumage en partie différent de celui de la femelle; chez le plus grand nombre, les deux sexes se ressemblent. Les jeunes, avant leur première mue, n'ont pas de livrée particulière, ou sont semblables à la femelle, lorsque celle-ci diffère «»u mâle. Les fauvettes proprement dites sont ai- mables, gaies, vives, d'une extrême mobilité. Cependant, malgré leur pétulance, elles n'ont point ce caractère acariâtre et querel- leur des Fauvettes aquatiques. Elles sont, au contraire, douces et aimantes. Quoiqu'el- les ne se réunissent jamais en troupes, ainsi que le font beaucoup d'autres oiseaux, pour- tant elles se plaisent assez en société de leurs semblables et ne se fuient pas, ne se pour- chassent pas, comme le Rouge-Gorge et les Rossignols. 11 n'est pas rare de voir, vers l'arriére-saison, les individus, provenant d'une même nichée, vivre ensemble, se sui- vre d'arbre en arbre, de buisson en buisson, et se rappeler lorsqu'ils sont trop éloignés les uns des autres. Du reste , les Fauvettes apportent dans la captivité ce naturel doux et aimant, cet attachement pour leurs com- pagnes, et ces qualités semblent s'accroître par l'éducation. Jamais celles qu'on retient en cage, quelque étroite que soit leur prison, n'ont entre elles la moindre querelle; elles vivent dans la paix la plus profonde, se recherchent et aiment à se jucher les unes à côté des autres. Elles donnent, à la per- sonne qui prend soin d'elles, des témoigna- ges très expressifs de leur affection, et ce que M"e Descartes disait de la Fauvette à tête noire, se pourrait dire de toutes, car toutes ont du sentiment; aussi bien celles qui de- meurent dans le voisinage de l'homme que celles qui, par leur nature, sont appelées à vivre loin de lui, dans des lieux solitaires. Si quelques espèces montrent de la con- fiance, leplusgrand nombre ont un caractère craintif, timide. Ces dernières se tiennent le plus souvent cachées au milieu d'un buis- son, d'un massif; elles ne se montrent que par instant à découvert, et, à la moindre SYL apparence de danger, ou à la vue d'un objet qui leur inspire de l'effroi, elles cherchent uo refuge dans l'endroit le plus touffu de l'arbre où elles se trouvent. Les mêmes circonstances d'habitat ne ronviennent pas à toutes les Fauvettes; tan- dis que les unes, comme la Fauvette des jardins, la Fauvette à tête noire, se plaisent dans les bosquets, les vergers, les faillis de moyenne grandeur; les autres, comme la Fauvette Orphée, n'aiment que la lisière des grands bois, les lieux les plus agrestes. Celles-ci fréquentent les haies, les buissons, les arbres qui bordent les chemins, les jeu- nes taillis, les champs semés de pois, de fè- ves; de ce nombre sont les Fauvettes ba- billarde et grisette ; celles-là, telles que les Fauvettes pitchou, Passerinetle, à lunettes et mélanocéphale, vivent de préférence dans les garigues, sur les coteaux incultes, cou- verts de Chênes nains, de Genévriers, de Ronces et d'autres arbustes. On peut dire, d'une manière générale, que les Fauvettes vraies ont à peu près toutes le même régime ; elles sont à la fois insectivo- res et fruclivores. Mais, à l'époque où les fruits abondent, par exemple de juillet en octobre, elles font, de ceux-ci, leur nourri- ture presque exclusive. Ceux dont elles sont le plus friandes, sont les fruits sucrés, tels que les figues, les mûres, les groseilles; aussi s'en sert-on comme appât pour les at- tirer dans les pièges qu'on leur tend. Elles aiment également beaucoup les baies de Sureau et de Pistachier lentisque. Soumises pendant quelques jours au régime frugivore, elles prennent un embonpoint extrême, ac- quièrent une graisse délicate qui donne à leur chair le goût le plus exquis. Dans le midi de la France où elles sont communes, et où toutes les espèces portent indistincte- ment le nom de Bec Figue, les Fauvettes sont fort recherchées comme aliment, et sont, en cette qualité, autant et plus esti- mées que les Ortolans. Il est excessivement rare de voir les Fau- vettes descendre à terre; elles diffèrent en cela des Rubiettes, des Accenteurs, des Ros- signols qui y sont presque toujours. Elles sont aussi gauches, aussi embarrassées en marchant, qu'elles sont légères et gracieuses lorsqu'elles sautent de branche en branche. Pour franchir les distances, quelque petites SYL 309 qu'elles soient, elles n'emploient donc point la marche; c'est en volant qu'elles gagnent le but qu'elles veulent atteindre. Elles ne fournisscntd'ailleurs jamais de longue traite, et leur vol est ordinairement bas, irrégulier, sautillant, vif, et s'exécute au moyen do brusques et fréquents battements d'ailes. Si les Rubiettes, si les Rossignols nous of- frent des espèces dont la voix est des plus mélodieuses, nous trouvons aussi, parmi les Fauvettes proprement dites, des espèces dont le chant a le mérite d'être doux, agréable, varié et continu. La Fauvette à tête noire et la Fauvette des jardins sont justement re- cherchées comme oiseaux chanteurs: la pre- mière a des sons purs, légers , des phrases courtes mais modulées, flexibles ; la seconde, avec une voix moins suave, mais plus écla- tante, a cependant des reprises plus variées. Le chant de la plupart des autres Fauvettes, sans être aussi doux, aussi parfait que celui des espèces que nous venons de citer, ne manque pourtant pas d'agrément. Celui de la Fauvette babillarde consiste en une sorte de babil continuel , qui lui a valu le nom qu'elle porte; celui de la Fauvette Orphée, éclatant et sonore, a quelque analogie avec le sifflement de la Draine; il n'y a bien que les Fauvettes pitchou, sarde, mélanocéphale, dont la voix soit stridente et les reprises peu variées, peu suivies. Quelques espèces, telles que les Fauvettes grisette, épervière et à lu- nettes , chantent en volant, et cela surtout à l'époque des amours. On les voit alors s'é- lancer droit en l'air jusqu'à 5 ou 7 mètres , y rester quelque temps comme suspendues, pirouetter et redescendre ensuite lentement, en battant des ailes comme le Pipit des buissons, et s'abattre sur l'arbre d'où elle! étaient parties. Les Fauvettes, en outre du chant, font; encore entendre des cris particuliers, quii sont l'expression de leur inquiétude ou do leur joie. Elles en ont un au moyen du- quel elles s'appellent : celui-ci consiste , pour la plupart des espèces, dans la syllabe lac ou tec répétée plusieurs fois de suite avec vivacité. Lorsque quelque chose les affecte, beaucoup d'entre elles produisent des sons rauques que l'on pourrait expri- mer par les syllabes châa et trêe, dites gravement . lentement, et à des intervalles égaux. Une pantomime très expressive ac 110 SYf, SYL compagne d'ordinaire ces cris; quelques unes, en les poussant, relèvent la queue, qu'elles agitent, et impriment à leur corps de petits mouvements brusques : toutes renflent leur gorge et hérissent les plumes de celte partie, ainsi que celles de la tête. C'est dans les localités, et au milieu des conditions dans lesquelles les Fauvettes proprement dites vivent le plus habituelle- ment, qu'elles se propagent. L'Orphée éta- blit son nid sur les branches basses et touf- fues des arbres qui forment lisière , sur les Oliviers, et, chose assez singulière, en même temps qu'inexplicable, elle le pose fort sou- vent à côté de celui de la Pie-grièche rousse. La Fauvette à tête noire niche dans les buis- sons d'Aubépine, d'Églantier, de ronces; la Fauvette pitchou sur les Bruyères, les Genêts, les Chênes nains; les Fauvettes passerinette, babillarde, sarde, à lunettes, dans des broussailles épaisses ; la Babil- larde, à peu près partout : dans les haies épineuses, les taillis, les charmilles, les grandes herbes; sur les plants de Fève, de Vesse, sur la Vigne, etc. : il en est de même de la Fauvette des jardins. On peut préju- ger , d'après ces indications, qu'aucune d'elles ne doit fixer son nid à une grande élévation. En effet, celui de la Fauvette Orphée, qui, cependant, choisit d'assez grands arbres , n'est jamais à une hauteur de plus de 2 ou 3 mètres ; quant à celui des autres espèces, sa distance du sol varie de 30 cent, à 1 ou 2 mètres. La plupart des Fauvettes mettent aussi peu de soin à cacher leur nid qu'elles en apportent peu à le construire. Les brins d'herbes qui le composent à l'extérieur, faiblement liés ensemble, soit avec des toiles d'araignée, soit avec de la laine, laissent entre eux beaucoup de vide, et forment assez souvent, sur un ou plusieurs points, une sorte de claire -voie. L'intérieur est toujours garni de crins et d'un peu de laine. Toutes les Fauvettes vraies font deux couvées par an, et pondent chaque fois de quatre à cinq œufs , très rarement six. Ces œufs, assez semblables quant à la forme, varient sensiblement, chez quelques espèces, quant aux couleurs et à leur disposition. Le mâle, non seulement ni. le la femelle à faire le nid. mais partage avec elle les charges de l'incubation, et ne l'abandonne jamais pendant qu'elle couve. Les petits naissent pour ainsi dire nus, car ils n'ont pour tout vêtement que quel- ques rares bouquets de poils sur la tête et les épaules. Ils quittent le nid d'assez bonne heure, et avant d'avoir acquis tout leur développement, et de pouvoir voler. Les Fauvettes; comme tous les Insecti- vores, se déplacent aux deux époques habi- tuelles des migrations. Au printemps, elles se portent du sud au nord, et à l'automne, du nord au sud. La plupart de celles qu'on rencontre en Europe ne font qu'un séjour de quelques mois dans les pays où. elles se répandent pour se propager; de ce nombre sont les Fauvettes épervière, orphée, babil- larde, grisette, des jardins, à lunettes. Leur apparition, au printemps, a lieu vers les premiers jours d'avril ; leur départ s'accomplit dans les mois d'août et de septembre. Elles passent probablement alors sur les îles de l'Archipel, et de là en Afrique. D'autres espèces , telles que les Fauvettes à tête noire, passerinette, mélanôcéphale, émigrent aux mêmes époques; mais beau- coup d'individus, en abandonnant les pays septentrionaux, se dirigent vers le midi de l'Europe, en Italie, en Sicile, en Provence, s'y arrêtent et y choisissent des quartiers d'hiver. Les Fauvettes pitchou et sarde sont, de toutes, celles qui sont le plus fidèles à la contrée qui les a vues naître. Le départ des Fauvettes se fait sans bruit, pour ainsi dire. Comme les Rossignols, les Rouge -gorge , elles voyagent isolément, s'éloignent peu à peu, et par petites jour- nées, en se portant successivement de bos- quet en bosquet , jusqu'au lieu de leur des- tination , et en suivant les vallées. Il est absolument impossible de dire, même ap- proximativement, combien de temps ces oiseaux mettent àeffectuer leur voyage, par la raison qu'on ne peut ni les surveiller, ni les suivre dans leurs migrations, car ils ne se déplacent que le matin, quelques heures avant et après le coucher du soleil , et du- rant les nuits éclairées par la lune. Les Fauvettes que l'on retient captives éprou- vent à l'époque des migrations, aussi bien que celles qui vivent en liberté, le besoin impérieux de voyager. Elles sont alors, sur- tout pendant la nuit, dans une agitation SIL extrême , que l'obscurité la plus profonde est seule capable de calmer. Toutes les espèces que nous rapportons à cette division appartiennent à l'ancien con- tinent, et toutes se rencontrent en Europe, mais plus pariieulièrement dans le midi que dans le nord. Les Fauvettes vraies ont été réunies, sous le nom générique de Curruca, par Boié, dans un travail qu'il publia en 1822 (Isis, p. 552). Plus tard , dans une révision de ce même travail, il adopta le genre Melizophi- lus établi par Leach sur le Sylvia provincia- les. En 1833, dans la Liste comparative des oiseaux d'Europe et de l'Amérique du nord, le prince Ch. Bonaparte composa, comme nous l'avons dit, avec la plus grande partie des Currucœ de Boié, sa sous-famille des Silvinœ, et y admit le genre Mclisophilus , et un genre Curruca, dans lequel il conserva les Sylv. horlensis , alricapilla , orphea et Rupellii. Mais, en outre, il proposa deux genres nouveaux : l'un, sous le nom de Sylvia, pour les Sylv. melanocephala, sarda, conspicillala, curruca, subalpina et cinerca; l'autre sous celui de Nisoria, pour \eSylv. nisoria. Ce dernier avait déjà été créé par Kaup sous le nom de Adophoneus. Ainsi, les Fauvettes vraies, dont Boié n'avait d'a- bord fait qu'un genre, se sont trouvées, dès lors, distribuées dans quatre coupes génériques. Mais là ne se sont pas arrêtées les modifications auxquelles leur classifica- tion a donné lieu. Le prince Ch. Bonaparte, dans un catalogue méthodique des oiseaux d'Europe, publié quelques années après sa Liste comparative, a encore augmenté le nombre des divisions qu'il avait précédem- ment admises. Les Sylv. melanocephala, sarda, conspicillala et subalpina, distraites de son genre Sylvia, ont été réunies, les deux premières, sous le nom générique de Pyrophlhalma, et les dernières, sous celui de Streparola , les Syl. curruca et cinerea conservant seules celui de Sylvia. Nous sommes loin d'admettre toutes ces divisions; il nous paraît impossible de les fonder sur des caractères de quelque valeur. Il n'y a bien que la forme de la queue, sa longueur, relativement à celle des ailes, et son système de coloration qui puissent ser- vir à les grouper. Or ce n'est jamais sur de pareils attributs , surtout lorsqu'ils sont à SYL 111 peu près uniques , que l'on doit établir une caractéristique de genre. On peut tout au plus, selon nous, en prenant principale- ment en considération les caractères quo fournit la queue, admettre pour les Fau- vettes proprement dites, trois sections ou groupes, correspondante trois des genres créés par les auteurs modernes. i° Espèce dont les ailes atteignent le milieu de la queue, qui est unicolore, médiocre, égale, carrée. Genre : Sylvia (1) , Nob. ; Curruca, Briss., Cb. Bonap.; Monachus, Kaup; Ador- nis, G. R. Gray. Fauvette a tète noire, Syl. atricapilla, Scop. (Buff., pi. enl., 580, fig. 1 et 2). De l'Europe tempérée; commune en France. Fauvette des jardins, Syl. hortensis, Bechst; (BulT., pi. enl., 579, fig. 2). De l'Europe tempérée, mais particulièrement dans les contrées méridionales. Elle est ré- pandue dans toute la France. 2° Espèces dont les ailes atteignent le milieu de la queue, qui est bicolore (la penne exté- rieure étant toujours blanche ou en partie blanche), assez allongée, arrondie. Genres : Curruca, Nob; Sylvia, Strepa- rola , Adophoneus , Pyrophthalma , Ch. Bo- nap. Fauvette babillarde, Curruca garrula, Briss. (Buff., pi. enl., 580, fig. 3). Des con- trées tempérées de l'Europe et de l'Asie. En France, on la rencontre surtout dans les départements méridionaux. Fauvette orphée, Curr. orphea, Boié; Sylv. orphea, Temm. (Buff. pi. ; enl., 579; fig. 1). Très abondante en Provence, dans le Piémont, la Lombardie, la Dalmatie; plus rare en Suisse , dans les Vosges , dans les Ardennes; se montre, selon M. Nord- mann, dans le midi de la Russie. Nota : Le prince Ch. Bonaparte range cette (i) Un changement de nom, qui n'est point justifié par la nécessité, est toujours une chuse lâcheuse; aussi n'au- rions-nous point proposé de substituer celui de Sylvia à ce- lui de Curruca, que quelques auteurs modernes ont adopté pour ce premier groupe, s'il n'y avait là un motif à erreur. Le nom de Curruca ayant été donné spécifiquement par presque tous les ornithologistes à la Fauvette babillarde, ne saurait s'appliquer généi iqiu ment à une section dont cette espèce ne fait point partie. C'est pourquoi, dans le seul but de prévenir l'erreur, nous avons cru pouvoir conserver a ce groupe la dénomination de Sylvia, et restituer à la sui- vante, à laquelle appartient la Babillarde, celle de Ciz—ma. 112 SYL espèce dans son genre Curruca à côté des Sylv. hôrànsts et alricapilla. Un tel rap- prochement n'est pas admissible. Les unes ont la queue unicolore, chez celle-ci elle est bicolore. Du reste, s'il était possible de réduire d'un tiers la taille de l'Orphée, on en ferait une vraie babillarde , ayant, à de très légères nuances près, les mêmes cou- leurs, et dans la même disposition. Nous ne voyons donc dans l'Orphée qu'une ba- billarde de forte taille. Fauvette grisette, Curr. cinerea Boié; Sylv. cinerea Lath. (Buff., pi. enl. , 579, fig. 3). Commune dans toute l'Europe. Fauvette passerinette , Curr. passerina Boié; Syl. passerina Latb. ; S. leucopogon Mey.; S. subalpina Bonelli (Atlas de ce Dic- tionnaire, pi. 37, Bg. 2). Dessus de la tête et du corps d'un gris de plomb , inclinant au bleu; joues, côtés du cou et milieu du ventre blancs; gorge, devant du cou, poi- trine, flancs et couvertures inférieures de la queue d'un roux de brique. ( Mâle en amour.) Dessus de la tête et du corps d'un cendré clair nuancé d'olivâtre; devant du cou, poitrine et flancs teints d'un gris roussâtre ou jaunâtre clair. (Femelle et jeunes de l'année.) Dans l'un et l'autre sexe les franges des rémiges secondaires sont d'un brun gris , et les pieds couleur de chair. De l'Europe et l'Afrique. Abondante en Algérie, en Egypte, en Sardaigne, en Ita- lie, en Dalmatie, en Silésie et jusque dans les steppes de la nouvelle Russie, et dans le Ghouriel. En France, elle est très com- mune dans certaines contrées de la Pro- vence, où elle vit sédentaire. Nota: Kaup a pris cette espèce pour type de son genre Erylhroleuca , et a établi sur le Syl. leucopogon (Mey), qui n'en est qu'un double emploi, un second genre sous le nom de Alsoecus. C'est également de cette espèce, à laquelle il réunit le Curr. conspi- cillata , que le prince Ch. Bonaparte a com- posé sa division des Slreparola. Il nous est impossible de saisir les caractères sur les- quels cette division a pu être établie: nous ne voyons rien qui permette un pareil dé- membrement. Le Curr. passerina, aussi bien que le Curr. conspicillata , sont des espèces excessivement voisines , sous tous SYL les rapports, des Curr. garrula, cinerea, etc. , et ne doivent par conséquent pas en être séparées. Fauvette a ltjttcttes, Curr. conspicillata Boié; Syl. conspicillata Marmora (Tem., pi. col., 6, f. 1). Observée en Sardaigne, en Sicile, dans quelques contrées de l'Italie, et, en France, dans les départrments du Midi. Fauvette mélanocûphale , Curr. melano- cephala Boié , Syl. melanocephala Lalh. (P. Roux, Ornilh. prov., pi. 214). De l'A- frique et des contrées les plus méridionales de l'Europe, telles que la Sicile, la Sardai- gne, la Toscane, la Dalmatie, les Étais romains, les départements les plus méridio- naux de la France et le midi de l'Espagne. M. Nordmann dit qu'on la trouve dans la Bessarabie, sur les bords du Danube. Elle vivrait, dit-on aussi, dans l'Asie-Mineure. Nota: Cette Fauvette, réunie au Syl. sarda, compose le genre Pyrophlhalma du prince Ch. Bonaparle. Non seulement ce genre nous semble devoir être rayé, mais encore ces deux espèces ne nous paraissent pas pouvoir être associées ensemble. Chez la première les ailes atteignent le milieu de la queue qui est ample; chez la seconde, celle-ci est étroite et dépasse de beaucoup les ailes. Quoique ces espèces aient pour caractère commun des oi biles nues (caractère qu'on rencontre du reste chez quelques au- tres), on est en quelque sorte contraint de les éloigner, lorsque l'on considère l'en- semble du système de coloration. Le Syl. sarda, sous ce rapport, et sous celui de la forme de la queue, se place naturellement à côté du Syl. provincialis. C'est donc à cette espèce qu'il faut l'associer, de même qu'il convient de réunir le melanoce)>hala aux Currucœ, parce qu'il en a les habi- tudes et que ses couleurs ont une disposi- tion fort analogue. Ce n'est d'ailleurs pas sur le caractère fourni par la nudité des orbites, qu'on pourrait le séparer générique- ment, parce que dans ce cas, il faudrait lui réunir le Syl. conspicillata qui offre le même caractère. Or, il est impossible de ne pas voir dans celle-ci un Curruca. Le fait est tellement saillant, que quelques auteurs, parmi lesquels nous citerons M. Nordmann, ont pu croire et même avancer, à tort évi- demment, que les Curr. cinerea, passerina SYL et conspicillata pourraient bien ne former qu'une espèce. Fauvette Ruppel , Curr. Ruppellii Ch. Bonap.; Syl. Ruppellii Temm. (pi. col., 245, f. 1). Des bords de la mer Rouge et du Nil , dans les localités boisées ; se montre en Grèce où elle a été tuée plu- sieurs fois. Nota : Cette espèce, rangée avec un point de doute, par le prince Ch. Bonaparte, à côté des Syl. hortensis, atricapella et orphea, concourt à former le genre Curruca de cet auteur. La place que nous lui assignons ici nous paraît lui mieux convenir. Fauvette épervière , Curr. nisoria Boié; Syl. nisoria Bechst. ; Âdophoneus nisorius Kaup. (P. Roux.. Ornilh. prov., pi. 222, jeune). Du nord de l'Europe. A son passage d'automne, elle se montre en Provence, en Piémont et en Toscane. On la trouve aussi sur les côtes de Barbarie. Nota: Cette espèce est le type du genre Adophoneus de Kaup , Nisoria du prince Ch. Bonaparte : nous ne voyons pas sur quels caractères ce genre repose, quelque soin que nous apportions pour les découvrir. Abstraction faite de certaines dispositions dans les couleurs du plumage, le Curr. ni- soria ne nous paraît pas devoir être séparé génériquement des autres espèces de cette section. Il a les mœurs, les habitudes de la Grisette, et son chant a, avec celui de celte dernière, la plus grande analogie. 3" Espèces dont les ailes ne dépassent pas de beaucoup la base de la queue, qui est bicolore, longue, étroite, élagée. Genre: Melizophilus Leach ; Pyrophthal- ma (partirn) Ch. Bonap. Fauvette pitchou, Mel. provincialis Leach; Syl. ferruginea Vieill. (Buff., pi. enl., 655, f. 1). Des contrées méridionales de l'Eu- rope qui avoisinent la Méditerranée. Abon- dante en Espagne, en Italie, dans le midi de la France; visite aussi quelques uns de nos départements du centre et vit dans quelques parties de l'Angleterre. Fauvette sarde, Mel. sarda Nob. ; Syl. sarda , Marmora ; Pyr. sarda Cb. Bonap. tTemm., pi. col., 2 f. 2). Elle n'a encore été trouvée qu'en Sar- daigne, en Corse et en Sicile. Il est pro- bable qu'elle doit se montrer quelquefois T. XIU SYL 113 en Provence; mais jusqu'ici nous ne sa- chions pas qu'elle y ait été observée. Nota : Celte espèce fait partie du genre Pyrophthalma du prince Ch. Bonaparte; nous avons déjà exprimé notre opinion à ce sujet, au nota qui concerne la Fauvette mclanocéphale. (Voir plus haut.) Nous avons dit à l'article Rousserolle que la Fauvette rubigineuse nous paraissait ap partenir plutôt à la division des Fauvettes vraies ou sylvaines, qu'à celle des Fauvettes riveraines, par la raison que cette espèce, d'après des indications de M. Ternminck, habitait les bois, qu'elle avait le front moins anguleux que les Rousserolles, et l'ongle du pouce plus court que le doigt. Cette opi- nion , fondée sur des éléments incomplets, nous l'exprimions avec un doute que nous conservons encore ; la place que nous assi- gnons ici à cette Fauvette doit donc être considérée comme un incerlœ sedis. La Fauvette rubigineuse, Syl. rubiginosa Temm. (pi. col., 28, f. 1), a été séparée gé- nériquement par Boié sous le nom à'Aedon, par Smith sous celui de Erylhropygia, et parSwainson sous celui de Agrobates. Meyer la rangeait parmi" les Merles. Il est de fait qu'elle se distingue assez des autres espèces, pour qu'on puisse en faire le type d'une sec- tion générique. Elle a le bec sensiblement recourbé dans toute son étendue, des tarses plus allongés que ceux des Fauvettes pro- prement dites, l'ongle du pouce plus court que dans les Rousserolles, le front un peu anguleux, et la queue longue, large et très arrondie. Des vallées montueuses de l'An- dalousie et de l'Egypte. Quelques espèces douteuses, formant dou- ble emploi ou mal connues, ont été rangées parmi les Fauvettes vraies ; de ce nombre sont : Les Syl.icterops et Mystacea Ménetr. [Cat. des Ois. du Caucase, p. 34). La première, d'après MM. Keyserling et Blasins ( Die Wirbelt, p. 56), ne différerait pas du Curr. conspicillata. La Fauvette brunt.tte, Syl. fuscescens Vieill. ( Faun. Franc, et Tab. Encyclop. ). Le sujet qui a servi à établir cette espèce existe encore dans la collection de M. Bâillon, à Abbeville: nous l'avons reconnu pour fe- melle du Curr. melanocephala. L'espèce est donc purement nominale* 15 114 SYL Le Syl. ochvogenion Lindermayer (Jst's., 1842, p. 343); espèce établie d'après uu seul individu tué près d'Athènes, sur le mont Hymethus. Nous ne connaissons cet oiseau que d'après la description suivante qu'en donne le docteur Lindermayer « Par- ties supérieures d'un gris foncé, lavé d'oli- vâtre; dessus et côtés delà tête, couvertures supérieures de la queue, d'un gris noirâtre; queue étagée, noire, à reclrice la plus la- térale, blanche sur ses barbes externes, la suivante pourvue d'une fine tache blanche à son extrémité; la cinquième rémige la plus longue de toutes, la troisième et la quatrième égales; menton jaune soufre, gorge blanche; poitrine et hypochondres grisâtres, ces derniers nuancés de brun; abdomen blanc; sous-caudales grises; bec fort, d'un brun brillant , jaune à la base de la mandibule inférieure ; orbites nues. » Si l'Oiseau qui a fait le sujet de cette des- cription n'est pas une femelle du Curr. melanocephala , ce qui pourrait fort bien être, l'espèce devra prendre place à côté de cette dernière. Le Sylv. familiaris Ménétr. (Cat. des Ois. du Cauc, p. 32, n° 60). Salicaria familia- ris Schleg. , espèce que quelques ornitholo- gistes confondent avec le Sylv. rubiginosa, mais qui s'en distinguerait, selon M. Schle- gel. Ne connaissant point cet Oiseau, nous ne pouvons dire s'il forme réellement une espèce distincte, comme quelques auteurs paraissent portés à le croire. Beaucoup d'autres Oiseaux d'Europe, ap- partenant à des genres ou à des familles différentes, ont longtemps figuré parmi les Sylvies ou Fauvettes : nous les avons indi- qués en commençant; mais c'est en espèces étrangères qu'était surtout riche l'ancien genre Sylvia. Dans ce genre étaient compris : les Fi- guiers ou Sylvkoles, qui font actuelle- ment partie , dans la méthode du prince Ch. Bonaparte, delà sous-famille de Syl- vicolinœ. Le Sylv. spinicauda Lath., dont quelques auteurs font un Grimpereau, et sur laquelle Swainson a fondé son genre Oxiurus. M. Les- son le place parmi les Synallaxes. Le Sylv. magellanica Lath., type du genre Scytalopus (Gould) ; Sylviaxis (Less.), dans la famille des Troglodytes. SYL Le Sylv. macroura Lath., type du genre Drymoica (Swains.), dans la famille des Mérions. Le Sylv. brachyplera Vieill., type du genre Bradyplerus (Swains.) dans la même famille , et dont M. Lesson a fait une Cys~ ticole. Le Sylv. cyanea Lath., rangé par Vieil- lot dans son genre Mérion. Le Sylv. malachura Lath., espèce remar- quable par sa queue, composée de brins minces, filiformes, à barbes ciliées, et sur laquelle M. Lesson a fondé son genre Stipi- turus. MM. Vigors et Horsfield en ont fait un Mérion. Le Sylv. textrix Vieill., placé par M. Les- son parmi les Cysticoles, et pris par Swain- son pour type de son genre Hemipterix. Le Sylv. omnicblor Vieill., dont G.-E. Gray a fait un Roitelet; Swainson le type de son genre Cyanotis , et que MM. d'Orbi- gny et Lafresnaye rangent parmi leurs Ta- churis. Le Sylv. sialis Lath., dont Vieillot a fait un Traquet , et Swainson le type de son genre Sialia. Le Sylv. ptymalura Vieill., type du genre Thamnobia (Swains.), dans la famille des Traquets. Le Sylv. pileata Lath. , rangé par M. Temminck parmi les Traquets, et par Swainson dans le genre Campicola. Le Sylv.. elata Lath., que M. Lesson place parmi les Moucherolles, et dont Vieillot a fait le type de son genre Tyrannulus, dans la famille des Mésanges. Le Sylv. subcœrulea Vieill., type du genre Parisoma Swains. , dans la famille des Mé- sanges. Le Sylv. annulosa Swains., dont MM. Vi- gors et Horsfield font un Zosterops. Le Sylv. varia Lath. , type du genre Mnio- tille de Vieillot, Oxyglossus de Swainson. Le Sylv. perspicillala Lath. , transporté par M. Lesson, dans la famille des Gobe- Mouches , sous le nom générique de Ada. Swainson , de son côté, en a fait aussi le type de son genre Perspicilla. Le Sylv. leucophœa Vieill., qui a été tour à tour un Turdus pour Gmelin, un Lanius pour Stephens, un Ixos et un Saxicola pour pour G. Cuvier, un Lalage pour Boié , un Erucivora pour Swainson, un Ccblephy- SYL ris pour HorsGeld , et un Nolodela pour M. Lesson. Il résulte de ces citations, que nous pour- rions encore multiplier, que, pour la plu- part des ornithologistes tant anciens que modernes, le genre Sylvia avait , comme nous l'avons dit dans les généralités de cet article, des limites vagues, indéterminées et peu naturelles, puisqu'une foule d'espèces (au nombre de plus de 200) ont pu en être retirées pour être transportées dans des fa- milles ou des sous- familles différentes , et quelquefois très éloignées , de celle que forment les Fauvettes. II. Pocillots. Confondus pendant longtemps avec les Fauvettes, les Pouillots en ont été séparés par quelques auteurs. G. Cuvier, en 1800, dans les tableaux qui accompagnent les deux premiers volumes de son Analomie comparée, les distingua génériquement des Fauvettes proprement dites. En 1810, Meyer et Wolf, dans leur Taschenbuch der Deuls- chen Vogelkunde, les réunirent aux Hippo- lais, aux Roitelets et aux Troglodytes, et en composèrent, sous le nom dePhyllopneustœ, une section particulière avec le titre de fa- mille. C'est de cette famille qu'on a fait, quelques années plus tard , le genre Phyl- lopneuste ( Phylloscopus Boié), genre qui a été adopté par à peu près tous les métho- distes modernes, mais avec des modifica- tions. Par exemple, le prince Ch. Bona- parte en a retiré, avec raison, les Hippolais et les Roitelets ; et M. Schlegel, qui a changé le nom de Phyllopneuste en celui de Ficcdula, n'en a écarté que les Roitelets, et y a laissé une partie des Hippolaïs, ce que , du reste, avait fait bien antérieurement M. Tem- minck, en établissant, dans son genre Bec- Fin , sa section des Mtiscivores. On admet donc généralement, aujourd'hui, que les Pouillots se distinguent des Fauvettes. Ils ont un bec plus droit, plus petit, plus effilé, plus aigu , à peine échancré vers le bout de la mandibule supérieure; des tarses propor- tionnellement plus élevés, plus grêles, des formes plus sveltes; des ailes relativement plus longues et dépassant le milieu de la queue , qui est légèrement fourchue. En outre , toutes les espèces , ce qui est assez caractéristique , ont un plumage verdâtre SYL 115 en dessus, entièrement ou en partie jaune en dessous. Mais, tout en admettant une distinction entre les Pouillots et les Fauvettes, les or- nithologistes s'accordent à considérer ces deux genres d'Oiseaux comme appartenant à la même famille, et à les placer l'un à côté de l'autre. Cependant , si l'on fait abs- traction de la configuration du bec, on ne peut plus trouver chez les Pouillots de ca- ractère qui puisse les faire rapporter aux Fauvettes. Du reste, ils en diffèrent totale- ment par leurs mœurs, par leurs habitudes, par leur genre de vie, par leur mode de ni- dification, par le système de coloration de leurs œufs. Sous tous ces rapports , ils s'en éloignent autant, qu'ils se rapprochent des Roitelets et des Mésanges. Il serait donc beaucoup plus naturel , selon nous , de les ranger dans la famille que forment ces der- nières, ou bien encore de les laisser à la suite des Fauvettes, mais dans une sous-famillo à part, dans laquelle viendraient prendre rang les Roitelets. Les Pouillots sont vifs , remuants , lé- gers; non seulement ils voltigent et sautent sans relâche, mais encore ils agitent con- tinuellement les ailes et la queue. La so- ciété est un besoin pour eux : c'est à peine si , au moment de la reproduction , ilii vivent dans l'isolement. A cette époque même, plusieurs couples s'établissent dans un canton, et irès près les uns des autres. Après les pontes on les voit par petites ban* des, souvent composées d'individus d'es- pèce différente, visitant les lisières des bois, les bosquets, les vergers, les arbres qui bor- dent les chemins. Pendant l'hiver, ceux que la bienfaisance du climat retient dans les contrées méridionales de l'Europe, se don- nent , pour ainsi dire , rendez-vous sur les bords des rivières , des ruisseaux , dans les jardins abrités, et y forment des réunions très nombreuses. Ce qui démontrerait, si Ton n'en avait la certitude, que ces Oiseaux n'aiment pas à vivre solitaires, c'est que les individus qu'on rencontre parfois isolés, paraissent inquiets, tourmentés, rappellent leurs compagnons , et, dans l'impossibilité de les rejoindre, se réunissent à la première troupe de Roitelets ou de Mésanges que s'offre à eux. A la vérité, dans toute autre circonstance, ils font bien entendre, comme 116 SYL SYL ceux-ci, des cris d'appel continuels ; mais ces cris, chez les individus perdus, sont plus fréquents, plus vifs; expriment, en un mot, l'inquiétude. Les Pouillots ont encore ceci de commun avec les Mésanges et les Roitelets , qu'ils visitent toutes les branches, tous les ra- meaux d'un arbre, et qu'ils le font en papillonnant presque sans cesse. Ils cher- chent ainsi sous les feuilles, sur les brin- dilles et les branches, les petites Che- nilles blanches, les larves, les menus In • sectes, les Mouches qui s'y cachent ou s'y reposent, et dont ils font leur unique nour- riture. Le plus souvent ils prennent ces dernières au vol , à la manière des Gobe- Mouches. L'hiver , ils se nourrissent en grande partie de très petits Moucherons qui voltigent à la surface de l'eau. Jamais, dans aucune saison, ils ne touchent aux baies et aux graines. Le chant des Pouillots n'a rien de mélo- dieux et n'est pas très varié ; mais il carac- térise bien chaque espèce par sa singularité. Celui du Pouillot siffleur a quelque analo- gie avec le chant du Bruant jaune, et con- siste en une sorte de bruissement cadencé, qui se termine par la syllabe fid, répétée trois ou quatre fois de suite. Le Pouillot Bonelii chante à peu près de même; mais ses reprises sont plus courtes , sa voix moins forte, ses sons moins purs. Le chant du Pouillot fitis est plus mélancolique, plus prolongé. Vieillot l'exprime par Ihuit, Ihuit, thuit , hiwoen , hhvon , whia : les trois pre- mières syllabes prononcées vivement; les deux suivantes lentement; la dernière d'un ton plaintif, et unissant comme si l'haleine manquait à l'Oiseau. Enfin le Pouillot vé- loce, après avoir préludé par un bruisse- ment presque imperceptible, fait entendre pour tout ramage zip, zap, répétés huit ou dix fois de suite, toujours sur le même ton. Ce singulier chant, imitant, jusqu'à un cer- tain point, le tintement de pièces d'argent qui tomberaient l'une sur l'autre, a valu à cette espèce, dans quelques départements et dans les environs de Paris, le nom vulgaire de Compteur d'écus. Toutes les espèces que nous venons de citer impriment en chantant, à leurs ailes , un petit trémoussement. Les Pouillots siffleur et Bonelii, surtout, les tien- nent, à ce moment, tout à fait pendantes. Indépendamment du chant, les Pouillots ont encore un cri qui les caractérise, quoi- qu'il diffère un peu selon les espèces. Celui des deux premières peut se rendre par thhï, prononcé d'un ton plaintif; et celui des deux suivantes par thûi , exprimé un peu plus vivement. C'est toujours à terre, au pied d'un buis- son, d'un arbuste, sur le revers d'un fossé, dans ou sous une touffe d'herbes, que les Pouillots établissent leur nid. Ils le compo- sent de mousse, de feuilles tombées et de brins d'herbes à l'extérieur, de quelques plumes à l'intérieur; lui donnent une forme ovale ou sphérique, et ménagent, sur un de ses côtés, une ouverture proportionnée à leur taille. Leur ponte est de cinq à sept œufs blancs, avec de petites taches, ordinai- rement oblongues et d'un brun foncé, chez les Pouillots Bonelii et siffleur ; pointillés de noir chez le Pouillot véloce, et parsemés de fines taches pourpres ou violettes chez le Fitis. Les jeunes peuvent déjà voler lors- qu'ils abandonnent le nid. Les Pouillots sont des Oiseaux de trop petite taille pour que l'économie domestique puisse en retirer quelque avantage ; cepen- dant leur chair est bonne, et leur graisse, qui n'est jamais aussi abondante que celle des Fauvettes, participe par sa couleur de celle du plumage : elle est jaune. Mais si inutiles qu'ils paraissent à l'homme , les Pouillots lui sont pourtantd'un grand avan- tage : leur rôle, dans l'économie de la na- ture, consiste à détruire une foule de petits Insectes, de larves et de Chenilles, qui nui- raient à ses bois et à ses récoltes. Le genre Pouillot est représenté en Eu- rope par les quatre espèces suivantes : Pouillot siffleur, Ph. sibilatrixCh. Bon.; Sylv. sylvicola Lalb. (Tem.,pl. col., 245, fig. 3). Commun en France, en Allemagne, en Italie; plus rare en Angleterre, en Hol- lande et dans le nord de l'Europe. Quel ■ ques sujets que nous avons reçus d'Alger ne diffèrent des nôtres que par des teintes un peu plus vives et plus claires. Nota : Kaup a fait de cette espèce , sous le nom de Sibilalrix , le type d'un genre distinct. Le Pouillot siffleur a , il est vrai , l'aile beaucoup plus longue que ses congé- nères , puisqu'elle atteint presque l'extré- mité de la queue ; mais , à part ce carac- S1L tère , nous ne voyons pas en quoi il diffère des autres espèces. Nous ne pouvons donc le distinguer génériquement. Pouillot Bonelli , Ph. Bonelli Ch. Bon.; Syl. Nattereri Temm. (pi. col., 24, fig. 2). Du midi et du centre de l'Europe ; commun eu Provence , en Italie , en Suisse. Il a été tué dans le Tyrol et en Crimée. Quelques couples viennent se reproduire dans les bois qui avoisinent Paris. Pouillot fitis, Ph. trochilus Ch. Bonap.; Syl. trochilus La th. (Buff., pi. enl., 651, fig. 1). Répandu dans toute l'Europe, jus- qu'au-delà du cercle arctique; l'un des plus communs que nous possédions. Pouillot véloce, Ph. rufa Ch. Bonap.; Syl. rufa Lath. (Vieill. , F. Franc., pi. 97, fig. 1). Commun en France, en Allemagne, en Hollande , en Suisse et en Italie. On le trouve aussi en Asie et en Afrique. Nota : Cette espèce a une très grande ana- logie avec la précédente, surtout dans son plumage d'automne; cependant la couleur des tarses servira toujours à les distinguer : ils sont constamment noirs ou noirâires chez le Pouillot véloce, et bruns chez le Pouillot fitis. Les Pouillots d'Europe varient , dans de certaines limites , sous le rapport des cou- leurs, de la taille , des dimensions du bec , de la longueur des pennes de l'aile et de la queue. Quelques auteurs ayant pris pour des caractères spécifiques ces variations acciden- telles , dues , le plus souvent , à l'âge , au sexe et à l'époque de l'année, ont fondé sur elles des espèces que l'on doit considé- rer comme purement nominales. De ce nombre sont : Le Bec-Fin icterine, Sylv. icterinalem. (Man. d'ornith., 3e part., p. 150). Cette prétendue espèce, que M. Temminck donne comme synonyme de l'Iclérine de Vieillot, ce que nous avons démontré être une erreur ( Revue zool. , décembre 1846 ) , ne nous a jamais paru différer du Pouillot fiiis que par une taille un peu plus forte. MM. de Selys Longchamps et Schlegel , qui ont vu l'individu qui a servi à la description de M. Temminck , ont exprimé la même opi- nion , l'un dans sa Faune belge, l'autre dans sa Revue critique des Oiseaux d'Europe. Le Pouillot a ventre jaune, Sylv. flavi- ventris Vieill. {Nom. Dict. d'hist. nat., SYL 117 nouv. édit. , t. XI, p. 241 ; et Faun. franc., p. 215). Malgré l'autorité de Vieillot, il nous est impossible de reconnaître avec lui, dans l'Oiseau qu'il nomme ainsi, une espèce distincte du Pouillot fitis Le Pouillot à ventre jaune est le même Oiseau, jeune, en plumage d'automne. Le Pouillot a queue étroite, Sylv. angus- ticauda Ger. Celte espèce que nous avons créée nous-même, dans la Faune de l'Aube publiée par M. J. Ray, mais sur l'authen- ticité de laquelle nous avons toujours con- servé un grand doute, qu'en plusieurs cir- constances nous avons exprimé déjà, pour- rait fort bien n'êtrequ'un Fitis à petite taille, ou peut-être un hybride de ce dernier et du Pouillot véloce. Toutes les recherches ulté- rieures que nous avons faites pour confir- mer ou infirmer cette espèce, n'ont eu pour résultat que d'accroître notre doute. Des fe- melles de Fitis, prises sur le nid, sans avoir ni le bec aussi menu, ni la taille aussi petite, ni la queue aussi étroite et aussi courte que chez les sujets d'après lesquels nous avons établi notre angusticauda, of- fraient cependant des dimensions un peu moins fortes, un bec sensiblement plus ré- tréci , et une queue un peu moins longue que les mâles tués à côté d'elles. En sorte que , si , comme nous sommes porté à le croire, il existe des individus du Pouillot fitis dont la taille varie, probablement sous l'influence des localités; il se pourrait faire, et nous en avons presque la certitude, que notre Pouillot à queue étroite ne fût qu'une femelle de ces individus à petite taille. Il paraîtrait, d'après les indications que je puise dans la Faune belge de M. de Se- lys, que M. Brehm aurait communiqué à M. Temminck , sous le nom de Sylv. fitis , un Pouillot plus petit et moins jaune que la Sylv. trochilus. Le Sylv. fitis de M. Brehm ne serait-il pas le même que notre Sylv. angusticauda? Nous aurions de la tendance à l'admettre. Nous sommes également très porté à pen- ser que le Bec-Fin des tamaris, Sylv. tama- rixis, décrit, par M. Crespon, comme espèce nouvelle {Faun. méridionale, t. I, p. 209), est le même que le Sylv. angusticauda; très probablement, par conséquent, un sujet à petite taille du Sylv. trochilus Lath. (Phyll. trochilus Ch. Bonap.). 118 SYL Il n'y aurait donc de bien authentiques , comme espèces européennes, que les à pre- mières que nous avons signalées. (Z. Gerbe») SYLVIE, bot. ph. — Nom vulgaire de V Anémone nemorosa Lin. *SYLVIETTE. SylvieUa. ois. - Sous ce nom, M. de Lafresnaye a établi dans sa famille des Becs fins (Groupe des Becs-fins Sylvains., section des Sylvains mésanges) un petit sous-genre, qui a pour type le Figuier crombec , de Levaillant, et auquel on peut donner pour caractères un bec al- longé et arqué comme celui des Sucriers, des ailes s'étendant au-delà de la queue, qui est très courte: des tarses allongés et des ongles très recourbés. Selon Levaillant, la Syl. crombec, mal- gré son bec allongé comme celui des Su- criers, ne se nourrit nullement du suc des fleurs, mais voltige sans cesse dans le feuil- lage, à la recherche des insectes, sa seule nourriture. (Z.G.) SYLVINE (de Sylvius).«wi.— Notn donné par M. Beudant au chlorure de Potassium, appelé autrefois Sel fébriruge ou digestif de Sylvius. Le chlorure de Potassium n'a encore été trouvé qu'en petite quantité et seulement à l'état de mélange avec le Sel gemme, dans les mines de Hallein et de Berchtolsgaden. (Del.) *SYLVI!VEES. Sylvinœ. ois. — Sous-fa- mille , établie par le prince Ch. Bonaparte, dans sa famille des Turdidœ. Elle comprend tous les Becs-pis Sylvainslde M^Temminck, à l'exception des Syl. rubecula, Suecica Phœnicurus et Tithys; ses Muscivores, moins la Syl. hippolais et Accenteurs. (Z. G.) *SYLVIPARE. Sylviparus. ois. — Genre établi par Burton , dans la famille des Mé- sanges (Paridœ), et caractérisé par un bec petit, très court, un peu comprimé, à man- dibules égales, la supérieure légèrement arquée à la pointe; des narines recouvertes de plumes soyeuses; des ailes longues et dépassant même la queue, qui est mé- diocre, égale; des tarses analogues à ceux des Mésanges. Ce petit genre, qui est inter- médiaire aux Sylvies , aux Roitelets et aux Mésanges , n'est composé que d'une seule espèce, la Sylvipare Modeste, Sylviparus modestus, Burt. (Proceed., V, p. 154). Son plumage est en dessus d'un brun verdâtre, tirant au blanchâtre. Les ailes et la queue SYM sont brunes. Elle a été découverte dans les montagnes de l'Himalaya. (Z.G.) SYM A. ois. — Voy. symé. *SYMBATHOCm\lTES (v , avec; et fj./- Xo;, membre), térat. — Famille de Monstres unitaires, caractérisée par la réunion ou la fusion médiane des membres abdominaux. Les Syméliens ont souvent été désignés sous les noms de Monopodes ou Monopèdes , Sympodes et Sirènes. De ces trois noms, le premier tend à donner des monstruosités syméliques une idée tout-à-fait fausse, en assimilant à l'existence d'un seul membre par absence de l'autre, la réunion des deux membres en un seul. Quant au nom de Si- rène, on va voir qu'il se présente tout na- turellement à l'esprit, à l'égard d'une partie des monstres Syméliens dont la forme géné- rale représente très exactement celle des filles mythologiques d'Achéloûs. Il en est, chez les Syméliens, à l'égard des membres et des organes de la région pel- vienne, comme, chez les Cyclocéphaliens et Otocéphaliens, des yeux et de la face. Ainsi la réunion des membres n'a jamais lieu et elle ne peut évidemment avoir lieu sans une atrophie, portée plus ou moins loin, des or- ganes pelviens, notamment de l'appareil génilo-urinaire et de la fin du canal intes- tinal ; d'où la non-viabilité constante des Syméliens. La réunion des membres se fait toujours comme dans toutes les réunions médianes, et conformément au grand prin- cipe de l'affinité de soi pour soi, entre par- ties similaires, os, muscles, vaisseaux, nerfs de même nom; par suite, le membre uni- que , ou mieux, composé, est toujours plus ou moins régulièrement symétrique. Ces faits et une multitude de détails qui s'y rattachent, eussent pu être prévus, àpriori; mais, une circonstance éminemment remar- quable et que l'on n'a pu jusqu'à présent ex- pliquer d'une manière satisfaisante, c'est l'inversion constante des membres, toujours disposés de telle sorte chez les monstres Syméliens que la plante est en avant et la face dorsale en arrière. On sait, du reste, que l'inversion des membres existe naturel- lement, chez divers animaux, par exemple, chez les Chauves-Souris. La réunion, ia fusion des membres peut SYM 119 avoir lieu à divers degrés; et, plus la fusion des membres est portée loin, plus le mem- bre composé se montre frappé d'atrophie. De là la division des monstres Syméliens en trois genres établis et dénommés ainsi: 1. Symèle, Symeles, Is. Geoff. Dans ce premier genre, ou, si l'on veut, dans ce premier degré de monstruosité, les deux membres sont réunis en un membre unique, mais évidemment double dans toutes ses régions , et notamment terminé par un double pied, dont la plante en avant. Ce double pied a environ dix orteils, par exemple, neuf, huit, sept, quelquefois au contraire, onze. La duplicité du pied est, outre ce grand nombre d'orteils , indiquée ordinairement par un sillon médian et lon- gitudinal qui, parfois même, se change en ce hancrure vers l'extrémité du pied. 2. UnoMÈLE , Uromeles , Is. Geoff. La fusion est ici portée beaucoup plus loin; le membre composé va s'atténuer vers l'extré- mité et se termine par un pied simple, sou- vent même très imparfait. 3. Sirénomèle , Sirenomeles, Is. Geoff. Dans ce genre, l'atrophie du membre étant portée plus loin encore, il n'y a plus de pied ; le membre se termine en une sorte de moignon ou en pointe, et l'on trouve ainsi reproduites presque exactement ces formes exactes et bizarres qu'Homère et Ovide ont prêtées à leurs Sirènes, et qu'Horace rappe- lait dans ce vers si souvent cité : Il est à remarquer que les monstruosités syméliques, assez rares chez l'homme, ne sont point encore connues, avec certitude, chez les animaux. Boërhaave seul donne, à l'égard de ceux-ci, quelques indications qui ne semblent pas suffisammentauthentiques. Dans ces derniers temps, nous avons vu, dans une collection tératologique, un fœtus de lapin que l'on conservait comme un rare exemple de monstruosité symélique chez les animaux, et qui, au premier aspect, sem- blait devoir être le type d'un genre particu- lier; mais un examen attentif nous a dé- voilé en lui le produit artistement combiné d'une supercherie mercantile. (Is. G. St-H.) *SYMETHA (aw, avec; *.%;, domicile). ins. — M. Horsfield {Lépidopl. Ins., pi. 2, fig. 2) désigne sous ce nom un groupe de 120 SYM Lépidoptères diurnes de la tribu des Papi- lionides. (E. D.) SYMETHUS (nom mythologique), ckust. — Rafinesque, dans son Précis des décou- vertes somiologiques , désigne sous ce nom un genre de Crustacés de l'ordre des Déca- podes macroures, qui n'a pas élé adopté par M. Milne Edwards dans son Histoire naturelle des Crustacés. (H. L.) *SYiViIRA (ow , avec; loi , sanctuaire). INS. _ Genre de Lépidoptères nocturnes de la tribu des Noctuides, indiqué par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) SYMIRA. infus. — Genre établi par M. Ehrenberg, en 1833, dans sa famille des Volvocina, pour une espèce d'infusoires agré- gés (S. uvella), oblongs, jaunâtres, munis d'un prolongement caudiforme plusieurs fois au si long que le corps, comme les Uroglena, dont ils diffèrent par l'absence d'un point rouge oculiforme. *SYMMACIIIA (avfi.fjuxta, confédéra- tion). iNS. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides, indiqué par Hubner (Cal., 1816). (E. D.) SYMMATHETES. ins. — Genre de Co- léoptères tétrameres, division des Brachydé- rides , établi par Scbœnherr ( Mantissa se- cunda fam. Curculio., 1847, p. 31) sur une espèce du Brésil , le 5. Kollari Schr. (C.) *SYMMELA. ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères , tribu des Scarabéides phyllopbages, créé par Erichson (Wiegmann archiv. fur Naturg., t. 1, p. 262), et qui est composé de 9 espèces originaires du Bré- sil , savoir : S. instabilis, elegans, etc. (C.) *SYMMERISTA (ov^tp.^, compa- gnon), ins. — Hubner (Cat., 1816) désigne sous ce nom un genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes , tribu des Noctuides. SYMMETRIA. bot. ph. — Genre de M. Blume (Bijdr., 1130), placé avec doute à la suite de la famille des Lythrariées. Son espèce unique , le Symmetria obovata Bl. , est un arbre de Java. (D. G.) *SYMMOCA (*vv, avec; ^Cxo?, moque- rie), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes , tribu des Tinéides , créé par Hubner (Cat., 1816). (E. D.) SYMMORPHOCERUS (<7Û^oPpv(I0). Son espèce unique est le Symphysia martini- censis, Presl. (Andreusia Guadalupensis , Dun.), arbuste des Antilles. (D. G.) *SYMPHÏS0D0N (étymologie comme pour Symphyodon ). bot. cr. — (Mousses.) MM. Dozy et Molkenboer ont proposé ce nom [Ann. Se. nat. nov., 1844, p. 314), malheureusement trop semblable à celui de notre genre Symphyodon, pour une mousse de l'Archipel indien, laquelle forme un pas- sage du Neckera au Leplohymenium. Ils ca- ractérisent ce nouveau genre de la manière suivante : Péristome double , l'extérieur composé de 16 dents lancéolées, soudées par paires; l'intérieur formé par une membrane soudée d'abord avec les dents, mais qui se déchire ensuite et les réunit par paires. Capsule égale à la base surmontée d'un opercule conique acuminé; coiffe en mitre. Une seule espèce compose ce genre. (C. M.) *SYMPHYSURUS (, je comprime; «où;, pied). Ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, division des Apostasimérides cryp- torhynchides, créé par Scbœnkerr (Gênera et species Curculio. syn., t. IV, p. 707 ; t. VIII, 2, p. 127), et qui se compose de SYM 123 3 espèces de l'Afrique australe, savoir : S. aciculatus, paupor et cinclus Srhr. (C.) * SYMPIEZORHI\US , SYMPIEZO- RHUVCHlJSouSlEMPIEZORHYlVCHLS. ins. — Genre de la tribu des Scutellériens, groupe des Pentatomites de l'ordre des Hé- miptères, établi par M. Spinola ( Ess. d'une class. Hémipt. hétéropt. ) sur une seule es- pèce du Brésil , le S. trislis Spin. (Bl.) SYMP1EZORHYNCHUS (au^c^o , je comprime; puyx°?» trompe j. ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Cy- clomides , créée par Schœuherr ( Gênera et sp. Curcul. syn., 7, 1, p. 170), qui y com- prend les trois espèces suivantes: S. came- lus inaffectalus, et signalus Schr. Elles sont propres à l'Afrique australe. (C.) *SYMPISTIS (cùv , avec; *«mç , fidé- lité), ins. — Genre de Lépidoptères, de la fa- mille des Nocturnes , tribu des Noctuides , créé par Hubner (Cal., 1SI6). (E. D.) ♦SYMPLECTA (aùv , avec; wÏïxtÔç, en- lacé), ins. — Genrede l'ordredes Diptères, di- vision des Némocères, famille des Tipulaires., créé par Meigen (Syst. Beschr., VI, 1830), et auquel M. Macquart assigne pour princi- paux caractères: Ailes couchées; deux cel- lules sans marginales , la deuxième étant quelquefois divisée par une nervure trans- versale et quatre postérieures; la nervure axillaire sinueuse. On trouve communé- menten France deux espèces de Symplecta, qui sont désignées sous les noms de S. punc- lipcnnisSl Farg , et.9. strictica Meig. (E. D.) *SYftlPLECTES, Swains. ois. — Syno- nyme deSycobius Vieill. — Genre établi sur un Oiseau d'Afrique, que Daudin avait nommé Tangara de Malimbe, et Vieillot Malimbe huppé, Sy. crislalus (Ois. chant., pi. 402 et 403). G. Cuvier le range dans son genre Tisserin. (Z. G.) *SYMPLECTOMÉRES. foram.— Déno- mination proposée, en 1844, parM.Dujar- din , et abandonnée depuis pour celle de Rhizopodes. Voy. ce mot. (Duj.) *SYMPLOCA (av^ox*), entrelacement). bot. ph. — (Phycées.) Genre établi par M. Kutzing, dans son Phycologia generalis , pour des Algues de la tribu des Leptotrichées; ses cacactères sont : Filaments ascendants en faisceaux dressés , soudés à leur base , munis d'une gaîne transparente, ni striée, ni lamelleuse. Les Symploca se présentent m SYM en touffes d'un vert sombre, formées de faisceaux ou pinceaux de filaments Une des espères les plus remarquables est le S. Fiiesiana Kg., Oscïlïaria FHes»,Àg., qui croit parmi les Mousses humides dans les Alpes et en Normandie, pies de Falaise et de Mortain. On en compte environ six es- pèces. (BltÉB.) SYMPLQCARPE. Symplocarpus (aup.- tt/ooç, associé; xapwoç, fruU). cor. pu. — Genre de la famille des Àroïdées, formé par Salisbury pour des herbes acaules de l'Amé- rique et de l'Asie septentrionale; à feuilles entières, et dont le spadice presque globu- leux, couvert de fleurs hermaphrodites, lé- trandres-monogynes, pédicule, estemb.assé par une spathe en capuchon et acuminée. Leurs baies monospermes sont soudées en une seule masse. La principale espèce de ce genre est le Symplocarpus fœtidus, Nutt. (Dr'acontium fœlidum, Lin.), qui se trouve dans l'Amérique du Nord, du Canada, jus- qu'à la Caroline, en très grande abondance dans les prairies humides et dans les en- droits marécageux; il doit son nom à sa fétidité extrême, qui rappelle, dit -on, celle des Mouffettes. Ses fleurs se montrent de bonne heure et avant les feuilles. Son rhizome -et sa racine sont promptement dépouillés, par la chaleur, du principe acre qu'ils renferment; et ils sont alors employés avec un avantage marquécontre l'asthme, les catarrhes et les rhumes opiniâtres. (D. G.) *SYMPI.OCÉES , àYMPLOClKEÎES. Symploceœ , Symplocineœ. bot. pu. — Quel- ques auteurs ont établi sous ces deux noms une petite famille, qui, dans les ouvrages les plus modernes , forme une tribu de celle des Styracacées. Voy. ce mot. (Ad. J.) SYMPLOQUE. Symplocos. bot. pu. — Genre de la famille des Styracées formé d'abord par Linné , mais agrandi ensuite par l'Héritier. Envisagé avec cette circons- cription plus étendue, ce genre ne renferme pas moins de 65 espèces aujourd'hui con- nues. Ces espèces sont des arbres des par- ties chaudes de l'Amérique, du Japon et des montagnes de l'Inde. M. Alp. De Càbdolle (Prod., t. VIII, p. 246) a divisé les Sym- ploques en 5 sous-genres, savoir : a. Alslo- nia G. Don ; b. Ciponima Aubl.; c. Darbe- ri»a Alp. DC; d. Hopea Alp. DC; e. Palura >.i:y, esqui- riancie). poiss. — Genre d'Acanthoptérygiens, de la famille des Joues-Cuirassées, détaché par Bloch du genre des Scorpènes. Dans la tribu des Joues-Cuirassées à une seule dor- sale , les Synancées forment, avec les Pélors, un petit groupe de Poissons à tête grosse, comme monstrueuse, ayant les yeux dirigés vers le ciel; elles se distinguent de ceux-ci par l'absence complète de dents au vomer et aux palatins. L'un et l'autre genre défient en laideur toutes les Scorpènes, et les Synan- cées le disputent même aux Pélors par le dé- goût qu'inspire leur peau lâche et fongueuse, par leurs formes hideuses qui leur ont valu, dans toutes les langues, les noms qui indi- quent la répulsion qu'elles font naître, ou les propriétés venimeuses que cette laideur leur a fait supposer. Les six espèces décrites (Hist. nat. des Poiss., Cuv. et Val., t. IV, p. 44) provien- nent spécialement de la mer des Indes et de l'océan Pacifique. Pris pour type d'une sub- division dans la famille des Joues-Cuirassées, ce genre a donné lieu à la formation du groupe des Synancbin^: (Swains., Classif.t 1839). (E. Ba.) * SYJXAIVCHÏA (auvx7)f/), esquinancie). poiss. — Synonyme de Synanceia (in Swains. Classif., 1839). (G. B.) * SYNAftCIDIEilI (Synanceia, nom gé- nérique des Synancées; t'Soç, forme), poiss. — Genre d'Acanthoptérygiens, de la famille des Joues-Cuirassées ( Mûll., in Wiegm. Arch., 1843). (G. B.) SYïMAïVDRA (v»ttM, cou- vrir), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res pentamères, famille des Clavicornes et tribu des Byrrhiens, proposé par Dilwynn et adopté par Hope (Coleopterist's Manual, 3, p. 108). Ce genre renferme seulement une espèce qui se rencontre dans plusieurs contrées de l'Europe (Angleterre, France et. Autriche), \eS. creliferus Leach, ou Byrrhus arenarius Dufs. (C.) SYiXCARPE. Syncarpium. bot. ph. — L.-C. Richard a donné ce nom au fruit agrégédu Mûrier dans lequel plusieurs utri- cules se trouvent réunis et à demi soudés en une masse unique. (D. G.) SYNCARPHE. Synearpha ( bec)- ]NS- — Genre de Coléoptères tétramères, division des Apos- tasimérides cryptorhynchides, établi par Schœnherr (Mantissa secundo, fam. Curcul., 1847, p. 41) sur une espèce de l'Afrique méridionale, le 5. Fahraei. (C.) *SYNTHOCUS («xwv8oxl.ç, le concesseur). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , division des Byrsopsides, créé par Schœn- herr (Gênera et Sp. Curculio. syn., t. 6, 2, p. 408), etqui se compose de 5 espèces, savoir : S. deformis, Chvt., Reichei, Hopei, truncatus et spinulosus , Sch. La première est originaire du Sénégal, et les suivantes appartiennent à l'Afrique australe. (C.) * SYNTHYMIA (alv, avec; efyos, âme). ins. — Hubner {Cat., 1816) indique, sous ce nom un genre de Lépidoptères Nocturnes, tribu des Noctuides. (E. D.) *SYXTHYRIS. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées, tribu des Digita- lées, formé par SI. Bentham {in DC. Prodr., vol. X , p. 454 ) pour des espèces de Gym- nandra et Wulfenia des auteurs. Ce sont des plantes herbacées vivaces, de l'Amérique septentrionale; à rhizome épais; à feuilles radicales pétiolées, d'entre lesquelles sortent des pédoncules en forme de hampes, termi- nés par des fleurs diandres , en grappes ou en épis. M. Bentham en a décrit 4 espèces , parmi lesquelles nous citerons le Synthyris reniformis Benth. (D. G.) *SYNTOMIDE. Syntomis(SvV, avec; t0^, coupure), ins. — Genre de Lépidoptères, fa- mille des Crépusculaires , tribu des Zygé- nides, créé par Ochsenhaër (Schmett, II, 1808 ) et adopté par Duponchel et M. Bois- duval. La seule espèce placée dans ce genre est le S. phegea , Linné, qui habite l'Europe centrale et méridionale. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Lépidoptères, pi. 9 et 17. (E.D.) SYNTOMIUM (juvTo^o;, raccourci), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Oxytéliniens coprophiliniens , créé par Curtis (Brist. Entomol.,V. t. 228) et adopté par Erichson. Le type, seule espèce connue, SYP 133 le 5". œneum Millier, se rencontre en France, en Angleterre, en Allemagne et en Suède, dans les lieux humides et ombragés. (C.) «SYNTOMOPUS (rovToVn, abréviation; 7toîj;, pied), ins. — M. Guénée (Ann. de la Soc. entom. de France, 1836) a créé, sous cette dénomination, un genre de Lépido- ptères nocturnes, de sa division des Micro- lépidoptères, genre que Duponchel a placé dans sa tribu des Amphipyrides. Une seule espèce , le S. cinnamomea Bork., de France et d'Allemagne, entre dans ce genre. (E. D.) *SYIMTOMOPUS. ins. — Genre de la tribu desChalcidiens, de l'ordre des Hymé- noptères, établi par M. Walker (Enlomol, Magaz.) sur des espèces dont les antennes composées de treize articles sont renflées en massue dans les deux sexes; dont le thorax est presque carré; les ailes courtes; la ta- rière saillante, etc. Le type est le S. thora- cicus Walk., découvert dans l'île de Wight. (Bl.) *SYNTOMUS (tuvtoVoç, raccourci), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Carabiques troncatipennes , établi par Hupe (Col, Man., II, p. 57) sur le Carabus trun- calellus deFabr., espèce classée par Dejean dans le genre Drosnius , et originaire de Suède. (C.) SYNUCHUS. Gyllenhall. ins. — Syno- nyme de Tafhria, Bonelli et Dejean. (C.) * SYNURA (o-ùv, ensemble ; oùpà, queue). infcs. — Genre de Polygastriques, du groupe des Volvociens, indiqué par M. Ehrenberg (IIIe Beilr., 1834), et réuni par M. Dujardin aux Uroglena, dont il diffère par l'existence d'un point coloré que M. Ehrenberg nomme un œil. (G. B.) S\KZYGANTIIÉÏŒ. Synzyganlheraiavv, avec; Çuyo'u, je joins; àvflyjpâ, anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Lacistémées, formé par Buiz et Pavon (Prodr., p. 137, tab. 30) pour un arbuste du Pérou, à feuilles alternes, oblongues-lancéolées, acuminées; dont les fleurs polygames-dioïques, en cha- ton, ont une étamine à filet en Y portant deux anthères, ou plus exactement deux éta- mines soudées à moitié par les filets : de là est venu le nom du genre lui-même. (D. G.) SYODON. mam. foss. — Voy. brithopds. SYPIIONA. ins. — Voy. siphona. SYPHONAPTÈRES. ins. — Voy. siphon- aptères. 134 SVR *SlPttO\OTETHIS(at>Mv, siphon ; Te- this, nom de genre), tin. — Genre d'Ascidies indiqué par M. Gervais. Voy. ascidies. (G. B.) SYPHOPATELLA ou SIPHOPATEL- LA. moix. — Genre proposé par M. Lesson pour des espèces très voisines du genre Ca- lyptrée, sinon de ce genre même. (Duj.) *SYPIIORININs' ois. — Dans la mé- thode de M. Lesson, ce nom s'applique à une famille de l'ordre des Palmipèdes, qui comprend les Pétrels , et correspond , par conséquent, au genre Procellaria de Linné, et à la famille des Procellaridœ de Boié. *SVPII0RH1NIS. Ins. — Voy. siphorine. *SYPIIROTIDES. ois.— Sous-genre créé par M. Lesson, dans le genre Outarde {Otis), pour les 01. aurita et fulva. (Z. G.) SYRÉNIE. Syrenia. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Ca- mélinées, formé par M. Andrzeiowsky pour des [liantes herbacées bisannuelles, indi- gènes de l'Europe orientale et de l'Asie moyenne. On en connaît trois espèces, parmi lesquelles le type est le Syrenia siliculosa , Andrz. (D. G.) *SYRENOPSIS. bot. ph. —Genre de la famille des Crucifères, tribu des Sisym- briées, établi par MM. Jaubert et Spach {Plant, orient., 6, t. 3) pour une plante herbacée, glabre, du Levant, dont les feuilles sont en cœur, embrassantes, dont la silique est ovale ou oblongue, comprimée en sens inverse de la cloison, qui est étroite, à deux valves naviculaires , uninervées. Cette plante est le Syrenopsis slylosa, Jaub. et Spach. (D. G.) *SYRICHTIJS. ins.— M. le docteur Bois- duval {Gênera et Index met. eur. Lépidopt., ISiO ) a créé sous cette dénomination un genre de Lépidoptères , de la famille des Diurnes, tribu des Hespérides {voy. ce mot), lormé aux dépens des Hesperia des anciens auteurs. On a décrit plus de vingt espèces de ce genre; la plupart sont propres aux contrées méridionales de l'Europe. Nous ci- terons comme type le S. sidœ l;abr., qui se trouve dans le midi de la France, en Italie, et qu'on rencontre jusqu'en Turquie. (E.D.) *SYR1C0RIS. ins. — Voy. sericoris. SYIUNGA. bot ph. — Nom latin du genre Lilas {Voy. ulas). Il est bon de faire remarquer que Tournefort avait donné ce SYR nom à l'arbuste si connu sous les noms vul- gaires de Syringa, Seringat, et que Linné transporta ce nom au Lilas pour donner au vrai Syringa le nom générique de Pluladcl- phus qu'il a conservé. (D. G.) *SïRINGODEA. bot. ph. — L'un des genres nombreux proposés par D. Don aux dépens des Erica, et qui, n'ayant pas été généralement adoptés, forment de simples synonymes de ce genre. (D. G.) *SYRINGODENDRON. bot. foss.— Beau- coup de tiges fossiles du terrain houiller, décrites d'abord sous ce nom par M. de Stcrnberg , ont été reconnues depuis pour des tiges de Sigillaria dépouillées de leur écorce , et ne présentant plus que leurs ci- catrices vasculaires, sans le disque d'inser- tion qui correspond à la base des feuilles. Il y a cependant quelques tiges canne- lées encore pourvues de leur écorce, pré- sentant à l'extérieur de petites cicatrices en forme de tubercule ou de ligne étroite sans trace de points vasculaires, qui ont ainsi la forme générale des Sigiilaires, mais dont les cicatrices d'insertion des organes appendiculaires semblent indiquer, dans ces organes, une nature très différente, peut être des écailles ou des épines, et non de véri- tables feuilles. Ce sont ces tiges auxquelles j'ai conservé le nom de Syringodendron, une partie des plantes ainsi désignées par M. de Sternberg paraissant se rapporter à ces tiges. Il y a aussi parmi ces fossiles un second groupe , dont les cicatrices sont géminées comme dans le Syringodendron alternans Sternb., tom. I, pi. 58, fig. 2, qui, mieux connu, devra probablement former un genre spécial ; mais il ne faut pas les confondre avec certaines Sigiilaires où la cicatrice ex- terne est simple et discoïde , et la cicatrice interne seute est double et n'indique que le passage des faisceaux vasculaires. Toutes ces plantes sont propres au terrain houiller. (Ad. B.) *SYRI\GOGYRA {Syrinx, roseau; gy- rus, cercle), infus. — Genre de Vibrioniens (E-'chw., Bull. Mqsc, 1844). (G. B.) SYRINGOPORA. polyp.— Genre de Po- lypiers fossiles indiqué d'abord par Guet- tard sous le nom de Calamités , puis établi par M. Goldfuss sous le nom de Syringo- pora. Ces Polypiers , très voisins des Tubi- SYR pores, et que Parkinson a nommés aussi Tubiporiles, forment des masses composées de lubes verticaux longs , à ouverture ronde et terminale, éloignés entre eux, mais com- muniquant par des prolongements tubu- laires transversaux. M. Milne Edwards pense avec raison que ce genre doit être rangé parmi les Alcyoniens, de même que les Tu- bipores; M. de Dlainville , au contraire, place les Syiïngopores dans la classe des Zoanthaires, parmi les Madréphyllies , qui sont des Zoanthaires pierreux. On en connaît plusieurs espèces du terrain de transition de l'Eifel , de la Belgique et de l'Amérique septentrionale; une autre espèce (S. filifor- mis, Gold.) se trouve dans le terrain ter- tiaire des environs de Paris. (Dru.) SYRIiVX. ecuin. — Nom donné d'abord aux Siponcles par Bohadsch , et conservé comme dénomination générique pour quel- ques espèces, par Rafinesque et par d'autres naturalistes. (Ddj.) ♦SYRITTA. ins. — Genre de Diptères, de la famille des Brachystomes , tribu des Syrphides, créé par Lepelletier de Saint-Far- geau (Encycl. méth., 1825). On n'en décrit qu'une seule espèce (S. pipicus Meigen) qui se rencontre communément dans toute l'Eu- rope. (E. D.) *SYRMA. arachn. — Genre de l'ordre des Acariens, indiqué dans le Journal VIsis par llegden , mais dont les caractères géné- riques n'ont pas encore été publiés. (H. L.) *SYRillATIA ( ovp.ua , robe à longue queue), ins. — Genre de Lépidoptères, tribu des Papilionides , créé par Hubner {Cat., 1816) pour une espèce étrangère à l'Europe. (E. D.) *SYlMfATICl)S. ois. — Genre établi par Wagler dans la famille des Faisans , et ayant pour type le Phas. veneralus de Temminck. (Z. G.) *SYRMATIUM. bot. ph— Genre de la famille des Légumineuses- papilionacées , tribu des Lotées, formé par M. Vogel (Lin- nœa, vol. X, p. 591) pour des sous arbris- seaux du Chili. MM. Torrey et Asa Gray (FI. of N. Amer., vol. I, p. 692) disent qu'il rentre entièrement dans les Hosackia , Dougl. (D.G.) *SYRIVIA. Steph. ois. — Synonyme de Surnia, Duin. — Genre de la famille des Chouettes. (Z. G.) SYR 135 *SYRNIA. ins. — Genre de la tribu des Noctuides, famille des Lépidoptères noctur- nes, indiqué par Hubner (Cat., 1816). *SYRNILiYI. ois. —Genre établi par Sa- vigny, dans la famille des Chouettes, sur le Stria: aîuco(Linn.). Voy. chouette. (Z. G.) SYROMASTES. ins. — Genre de la fa- mille des Coréides, groupe des Coréites, de l'ordre des Hémiptères, établi par Latreille, aux dépens du genre Coreus , sur une es- pèce de notre pays, le Cimex marghiatus, Lin. (Coreus marginalus , Fab.), dont le prothorax est trapézoïdal, ayant ses angles postérieurs dilatés et très saillants; la tète carrée et non prolongée entre les anten- nes, etc. (Bu) *SYROMASTIDES. ins. — MM. Amyot et Serville (Ins. hémipt., suites à Buffuii) dé- signent ainsi dans la famille des Coréides, de l'ordre des Hémiptères , un groupe com- prenant les genres Syromasles, Enoplops, fondé sur le Coreus scapha, Fabr., Anasa , établi sur une espèce du Brésil , Atraclus et Chariesterus. (Bu) SYRPHE. Syrphus ( , je converge ; oêùv, dent), bot. cr. — (.Mousses.) Ce type de notre 27e tribu (Voy. mousses) a été créé par Schwœgrichen (Suppl.,ll, p. 110) pour des Mousses acrocarpes exotiques, dont les caractères essentiels sont : Péristome sim- ple, composé de seize dents presque hori- zontalement conniventes ou simplement convergentes en cône. Capsule cylindracée, égale, sans anneau. Coiffe glabre, non pro- prement dimidiée , mais s'ouvrant de côté, et persistant jusqu'à la chute de l'opercule, qui est le plus souvent en forme de bec. Fleurs monoïques. Feuilles remarquables par leur base embrassante, à larges mailles quadrilatères, privées de chlorophylle, et, partant, transparentes. Ces Mousses vivent en touffes sur les écorces , ou au pied des arbres, dans les Indes occidentales et les îles de l'Océan indien. Le nombre des espèces connues est de douze à quinze. (C. M.) *SYRUHOPODOl\TÉES. — V. mousses et syrrhopodon. (C. M.) SYRTIS. ins. — Synonyme de Phymata employé par Fabricius et adopté par plu- sieurs entomologistes. (Bl.) *SYSOMIE\S. Sijsomii(<7\jv, avec; ccùua, corps), térat. — Famille de Monstres dou- bles, de l'ordre des Autositaires, caractérisée par la réunion ou la fusion plus ou moins intime des deux corps que surmontent tou- jours des têtes complètement séparées. Les Sysomiens sont, parmi les monstres simples inTéricurement, doubles supérieurement, ce que sont les Sycéphaliens parmi les monstres doubles inférieurement, simples supérieure- ment, et, par leur dernier genre, ils se lient avec les Monosorniens, comme ceux-ci avec les Monocéphaliens. Les Sysomiens comprennent trois genres caractérisés par autant de degrés dans la duplicité du corps. Ces genres ont été par nous établis et dénommés ainsi qu'il suit : 1. Psodyme, Psodymus. Ce premier genre, le plus voisin des Monstres complètement doubles, comprend ceux des monstres Sy- SYS somiens (comme l'indique leur nom formé selon les règles de la nomenclature tératolo- gique) qui sont doubles à partir de la région lombaire. Il existe donc, après un seul bas- sin qui porte deux membres et parfois les rudiments d'un troisième, et après un ab- domen en partie double, deux thorax com- plètement distincts. 2. XiPiiuDYME, Xiphodymus. Ici les thorax S' ut confondu! inférieurement , distincts supérieurement. Néanmoins on trouve des traces de duplicité même dans la partie in- férieure du corps, et il existe souvent quel- ques rudiments d'un troisième membre. 3. Dérodyue, Derodijmus. Un seul corps à une seule poitrine dont le sternum est op- posé à deux colonnes vertébrales; tels sont les caractères de ce genre dans lequel on trouve quelquefois, aussi bien que chez les précédents, les vestiges d'un troisième mem- bre pelvien. Ces trois genres, dont l'anatomie offre une complication extrême, et pour lesquels nous devons renvoyer, soit aux Recherches d'a- nalomie transcendante et pathologique de M. Serres, soit à notre Traité de Tératologie, sont connus par un assez grand nombre d'exemples, soit chez l'homme, soit chez les animaux. Quelques uns de ces exemples of- frent un intérêt tout particulier, la vie s'é- tant prolongée plus ou moins longtemps, et des phénomènes physiologiques fort curieux ayant pu être observés. Parmi les Psodymes, plus rares que les autres genres, nous ne connaissons qu'une observation de vie prolongée; encore ne se prolongea-t-elle que deux mois et demi en- viron après la naissance. C'est à Mac Laurin que l'on doit celte observation faite en Lor- raine, en 1722, et relative à un Psodyme humain. Les deux individus composants dormaient, remuaient, tétaient, tantôt en- semble, tantôt séparément. On assure que les pouls n'étaient point isochrones chez l'un et chez l'autre. Parmi les Dérodymes, on ne connaît pas d'exemple de vie prolongée chez l'homme ; mais un Lézard dérodyme a été trouvé en 1829, dans le Roussillon, par M. Rigal, pharmacien instruit, et conservé par lui vi- vant pendant quatre mois ; encore ne périt-il que d'accident. Lorsque les deux têtes pou- vaient librement saisir leur nourriture, elles T. XII. SYS 137 mangeaient toutes deux à la fois. Donnait-on un iusectfl à l'une d'elles seulement, l'autre se tournait vivement \ers elle, et faisait tons ses efforts pour l'arracher à celle-ci tant qu'elle n'était pas rassasiée. Au contraire, l'une étant suffisamment repue, l'autre ces- sait d'avoir faim ; circonstance facilement explicable par l'unité du canal alimentaire après l'œsophage. Les Xiphodymes nous offrent, chez l'homme, plusieurs exemples de vie. Saint Augustin mentionne un cas sur lequel les détails nous manquent; Buchanan, un autre devenu beaucoup plus célèbre. Vers le com- mencement du règne de Jacques IV, naquit, en Ecosse, un Xiphodyme qui, élevé avec beaucoup de soin par les ordres du roi, ap- prit plusieurs langues et devint habile mu- sicien ; il vécut vingt-huit ans. Ses deux moitiés avaient souvent des volontés oppo- sées , et quelquefois même se querellaient entre elles. Enfin c'est aussi au genre Xi- phodyme qu'il faut rapporter la double fille Rita-Cristina, née en mars 1829, en Sar- daigne, et morte à Paris vers la fin de la même année, après avoir été le sujet de nombreuses et importantes observations de la part d'un grand nombre de physiologistes et de médecins, notamment de Geolfroy Saint Hilaire, de MM. Serres, Martin Saint- Ange, Castel, etc., et de nous-même. Nous terminerons cet article, en extrayant de notre Traité de Tératologie le résumé des principaux faits observés à l'égard du Xipho- dyme sarde. On ignore si, à leur naissance, les deux individus composants étaientégalement Torts et bien portants; mais il est certain que, dès l'âge de trois mois et demi, ils présen- taient entre eux une différence très sensible. A six mois et surtout à huit, elle l'était plus encore. Le sujet placé au côté gauche de l'axe d'union, Cristina, paraissait fort bien portant, vif, gai, avide de prendre le sein; Rita était maigre; sa peau, généralement jaune, offrait dans certaines parties une teinte bleuâtre; sa figure avait une expres- sion de souffrance. Les phénomènes physiologiques observés sont exactement en raison des données ana- torriiqties, touchant le mode et l'intimité de l'union des deux sujets dans les diverses régions de l'être. Il y avait incontestable- 18 138 SYS ment deux volontés et de doubles sensations. Aussi l'on voyait l'une des têtes dormir d'un sommeil profond , l'autre demandera prendre avidement le sein de sa nourrice; ou bien, toutes deux étant éveillées, l'une poussait des cris de souffrance, l'autre sou- riait paisible à sa mère. Si l'on chatouillait un bras de l'une des deux sœurs, elle seule percevait la sensation, et il en était de même toutes les fois que l'on touchait une partie du corps non comprise dans l'axe d'union, cette partie fût-elle un côté de l'abdomen commun ou même l'une des jambes. L'étude des fonctions circulatoires et res- piratoires a fourni aussi plusieurs résultats intéressants. En plaçant l'oreille sur la région canl- -que, on entendait des battements très confus et qui semblaient simples; on trou- vait d'ailleurs les pouls isochrones , d'où l'on crut d'abord à l'existence d'un seul cœur. Mais l'une des deux sœurs étant deve- nue malade et ayant été prise d'une fièvre violente, l'existence de deux cœurs distincts, démontrée depuis par l'autopsie, devint évi- dente; la malade Rita avait environ vingt pulsations de plus que sa sœur. Rita et Cristina éprouvaient séparément le sentiment de la faim , mais ensemble le be- soin d'expulser les matières fécales. La dis- position de leur canal alimentaire, qui fut trouvé double jusqu'au commencement de l'iléum, explique très bien cette différence, et permet de concevoir aussi un fait qui avait étonné quelques observateurs, savoir : la très petite quantité de nourriture prise ha- bituellement par Rita. Sans nul doute, Cris- tina, dont l'appétit était, au contraire, très grand, contribuait à soutenir sa sœur, en faisant parvenir dans l'intestin commun plus de matières nutritives qu'il n'était né- cessaire pour elle-même. Tel était l'état de Rita-Cristina, lorsque vinrent les froids de l'hiver. Mal soignées, découvertes plusieurs fois chaque jour pour être soumises à de nouvelles iuvestigations, Rita-Cristina ne pouvaient manquer de de- venir bientôt malades. Rita fut prise d'une bronchite intense, et trois jours après suc- combèrent les deux sœurs, Rita, déjà privée de sensibilité et vraiment à l'agonie depuis plusieurs heures, Cristina, jusqu'au dernier moment, pleine de vie et de santé ; elle ve- nait encore de prendre le sein quand tout- SYS à-coup, sa sœur expirant, elle expira aussi. En lisant la triste histoire de Rita-Cristina, qui ne croirait lire une variante de celle de cette autre double fille, Hélène- Judith ? (voy. t. V, article eusojiphaliens.) Inévitable dé- nouement de toutes ces existences anomales, enchaînées Tune à l'autre par mille liens physiologiques : membres inséparables d'un seul être, si l'un des jumeaux succombe, l'autre meurt de la mort de son frère! (Is. G. St-H.) *SY'SPOIVE( quel tous les petits ares approcheront le plus d'ôlre parallèles et qui pourra être considéré comme Vcquateur approximatif de tout le Système, et qu'il sera perpendiculaire à l'axe des pôles de cet équateur qui seront eux-mêmes les pôles approximatifs du Sys- tème. Pour déterminer ce plan, qui est, en géné- ral, celui d'un petit cercle, il suffit de déter- miner, pour le point de la surface de la sphère qui forme le sommet du faisceau, une tan- gente à la sphère qui y soit comprise, et de fixer en même temps l'angle formé avec ce même plan par le rayon de la sphère qui aboutit au sommet du faisceau. Ces deux déterminations doivent être l'objet de deux opérations successives et dis- tinctes. 11 faut, avant tout, élaborer les éléments de la forme du faisceau dont la section prin- cipale détermine la position de tout le Système sur la sphère terrestre. Pour cela, on choisit parmi tous les points où les observations ont été faites, un de ceux qui approchent le plus d'être le centre de figure du réseau formé par tous les points d'observation. Au besoin, on prendrait même un point où aucune observation n'aurait été faite, mais qui serait le plus central possible par rapport à l'ensemble du réseau. Cette condition, qui, à la rigueur, n'est pas indis- pensable, devientcependantessentielle, ainsi que nous le verrons plus tard, lorsque, pour 174 SYS abréger les calculs, on se contente d'approxi • mations. Par le point qu'on a choisi pour être le sommet du laisceau, et que nous nommerons centre de réduction, on imagine des droites respectivement parallèles aux tangentes me- nées à chacun des petits arcs observés dans son point milieu, et on prolonge ces droites par la pensée à travers la sphère terrestre jusqu'à ce qu'elles reparaissent à la surface. Elles deviennent ainsi autant de sécantes de la sphère terrestre. Chacune d'elles sous- tend un arc de grand cercle qui part du som- met du faisceau , et dont la grandeur et la position peuvent être déterminées par la résolution de deux triangles sphériques dont nous aurons plus tard à nous occuper. Si tous les petits arcs observés faisaient rigoureusement partie d'un même Système de traits parallèles, tontes les sécantes se trouveraient dans un même plan, et ce plan, qui déterminerait à lui seul tout le Système, pourrait être nommé \eplan directeur. Le plan directeur coupe le plan tangent à la sphère, au sommet du faisceau des sécan- tes, c'est-à-dire au point choisi comme cen- tre de réduction, suivant une droite tangente à la sphère, qui représente, pour le sommet du faisceau, la direction du Système, et qu'on peut appeler la tangente directrice. Le plan directeur, qui est généralement celui d'un petit cercle, coupe le plan du grand cercle perpendiculaire à la tangente direc- trice, suivant une droite qui part du centre de réduction, et qui rencontre l'axe des pôles du Système. L'angle que forme cette droite avec le rayon de la sphère, qui aboutit lui- même au centre de réduction , est égal à celui qu'elle forme avec le plan du grand cercle de comparaison, équateur du Système, et pourrait être appelé l'angle équatorial. L'angle équalorial E , et Vangle A que la tangente directrice forme avec le méridien as- tronomique du centre de réduction, détermi- nent à eux seuls tout le Système. Ce sont ces deux angles A et E qu'il s'agit de déduire des observations, c'est-à-dire des directions des petits arcs observés et de leur position sur la sphère terrestre. Si ces petits arcs étaient tous exactement parallèles à un même grand cercle de com- paraison, les sécantes parallèles à deux d'en- tre eux suffiraient pour déterminer la posi- SYS tion du plan directeur et, par conséquent, les deux angles cherchés A et E. Mais si, comme c'est le cas ordinaire, les petits arcs observés ne satisfont que d'une manière approxima- tive à la condition du parallélisme avec un même grand cercle de comparaison, deux de ces petits arcs ne conduiront pas exactement au même plan directeur que deux autres, et on pourra déterminer autant de positions du plan directeur qu'il y aura de manières possibles de combiner deux à deux les petits arcs observés; c'est-à-dire que, si ces petits arcs observés sont au nombre de m, on aura m.m — 1 ■ positions différentes du plan di- m.m — 1 recteur, et par conséquent valeurs de l'angle A, formé par la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction, et m.m — 1 ■ valeurs de l'angle équatorial E. Les valeurs de A et de E , qui devront être employées, s'obtiendront par une moyenne. On pourra cependantsimplifier les calculs, sans en changer le résultat d'une manière considérable, en prenant d'abord la moyenne des— — . valeurs de l'angle A formé par la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction, ce qui déterminera la position du grand cercle perpendiculaire à la tangente directrice; puis projeter les in sécantes sur ce dernier plan et prendre la moyenne de leurs m positions, ce qui don- nera la valeur de l'angle équatorial E. Mais le calcul, exécuté même de celle manière, serait encore d'une excessive lon- gueur , et on n'aurait que bien rarement des observations de direction assez précises pour justifier une aussi longue élaboration. Il importe donc de simplifier ce travail au- tant qu'il soit possible de le faire, sans com- promettre l'exactitude du résultat. Or, une propriété très générale des Sys- tèmes des petits arcs observés fournit un moyen de simplification très satisfaisant. Généralement, tous les petits arcs observés sont compris dans une zone de peu de lar- geur, divisée en deux parties égales par un grand cercle qui est le grand cercle de com- paraison ou l'équateur du système. Si donc on prend pour centre de réduction un point compris dans la zone occupée par SYS les points d'observation , et aussi central que possible par rapport à l'ensemble de ces points, ledit sommet ne pourra être très éloigné de la position encore inconnue du grand cercle de comparaison , équateur du système, et l'angle équatorial devra être tics petit. On pourra par conséquent, sans commettre une très grande erreur, procé- der d'abord pour obtenir au moins une première détermination approximative de l'angle A formé par la tangente directrice avec le méridien astronomique du centre de réduction, comme si Vangle équatorial E devait être nul , c'est-à-dire comme si le centre de réduction était placé sur le grand cercle de comparaison. S'il en était réellement ainsi , et si les petits arcs observés satisfaisaient rigoureu- sement à la condition du parallélisme, l'une quelconque des sécantes déterminerait tout le Système, et les arcs de grands cercles, sous-tendus par les diverses sécantes , se- raient des parties d'un même grand cercle qui serait le grand cercle de comparaison. L'angle formé par ce grand cercle avec le méridien astronomique du centre de réduc- tion serait identique avec celui que forme la tangente directrice avec ce même méridien. Si les petits arcs observés ne satisfont pas rigoureusement à la condition d'être paral- lèles à un même grand cercle de comparai- son , chacun d'eux donnera une valeur dif- férente de l'angle formé par la tangente directrice avec le méridien astronomique; et si les points d'observation sont en nombre m, on aura à prendre la moyenne de ces m valeurs. Cette première moyenne déterminera l'orientation de la tangente directrice, orien- tation qui est le plus essentiel des deux élé- ments cherchés. Après l'avoir obtenue, il restera à déter- miner Vangle équatorial E formé par le plan directeur avec le rayon delà sphère passant par le centre de réduction, en projetant les m sécantes sur le plan du grand cercle per- pendiculaire à la tangente directrice. La projection de chaque sécante se dé- termine par la résolution d'un triangle sphérique rectangle, dont l'arc sous-tendu par cette même sécante forme l'hypothé- nuse , et dont l'un des angles aigus est l'angle formé par cet arc et par le grand SYS 175 cercle perpendiculaire à la tangente direc- trice. Dans ce triangle rectangle on déter- minera les deux côtés de l'angle droit qui seront: tang E = . 1 — cos. a cos. <£ Si l'on a pris l'un des points d'observation pour le centre de réduction, on aura pour ce point « = 0 ^> = 0 et la formule se réduira à tang E = £. La valeur correspondante de Esera donc indéterminée, et on devra pren- dre simplement la moyenne des valeurs cor- respondantes aux m — 1 autres points. Il est naturel qu'il en soit ainsi, car le point qu'on a choisi pour le sommet du faisceau des sécantes ne peut donner lui-même de sécante, ainsi il ne fournit pas d'élément direct pour la détermination de l'angle E. Il n'influe sur la valeur de cet angle que par l'effet de la supposition qu'on a faite volontairement, que le grand cercle de com- paraison passe par le point adopté comme centre de réduction ; cette supposition se trouve introduite dans les calculs relatifs à tous les autres points. Dans le cas où il n'y aurait qu'un seul point d'observation et où ce point aurait été pris pour centre de réduction , l'an- gle E resterait complètement indéterminé, et il est clair en effet que , dans ce cas , le plan directeur doit rester indéterminé. Ce- pendant si, dans le cas où il n'y a qu'un seul point d'observation, on prenait un au- tre point pour centre de réduction, le cal- cul s'effectuerait sans difficulté; mais alors il y aurait une sécante, l'angle formé par le grand cercle perpendiculaire à la tangente directrice et par l'arc du grand cercle sous- tendu par la sécante serait droit; l'angle a serait généralement nul , et l'angle ^ ne le serait pas : donc tang E serait 0, et l'angle E serait lui-même égal à 0; cela signifierait que le plan directeur passerait par le centre de la sphère, résultat qui ne fait que repro- duire la supposition introduite arbitraire- 176 SYS nient, que le point pris pour cenlro'de ré- duction est situé sur le grand cercle de com- paraison, équateurdu Système. Dans le cas seulement où la Sécante sons-tendrait un arc de 90% l'arc J< serait lui-même de 90", mais alors l'arc a sérail indéterminé et par suite la valeur de tang E serait elle-même indé- terminée. Tous ces résultats sont conformes à la nature des choses, et sont autant de confirmations de l'exactitude de la marche que j'ai indiquée. Toutes les sécantes étant projetées sur un plan qui passe par le centre de réduction, sommet du faisceau, on tire dans ce plan, par le même sommet, une ligne dirigée de manière que la somme des angles formés au-dessus d'elle par les projections d'une partie des sécantes soit égal à la somme des angles formés au-dessous par les projections des autres sécantes. Cette ligne est la trace «]u plan directeur, c'est-à-dire du plan du petit cercle qui fixe sur la sphère la position de tout le Système auquel les petits arcs observés appartiennent approximativement. Celle dernière ligne, qui passe au centre de réduction , forme, avec le rayon de la sphère qui part du même point, un angle E qui détermine la distance du petit cercle obtenu à l'équateur du Système. Cet angle, qui représente la latitude du petit cercle par rapport à cet équateur, a pour valeur la moyenne des m ou m — 1 valeurs de l'angle E ; si l'on trouve que cette valeur est nulle, ou pour mieux dire, que la somme des valeurs de l'angle E, qui tombent au- dessus du centre de la sphère, est égale à celle des valeurs du même angle qui tom- bent au-dessous, on en conclura que le point pris pour centre de réduction avait été choisi de la manière la plus heureuse, c'est- à-dire qu'il se trouvait réellement sur le grand cercle de comparaison ; mais généra- lement il n'en sera pas tout à fait ainsi, et la position moyenne de toutes les sécantes projetées passera au-dessus et au-dessous du centre de la sphère, et donnera une valeur approximative àeVangle équatorial E, de laquelle on déduira, d'une manière approxi- mative aussi , la position du grand cercle de comparaison. Si cet angle est petit, ce qui arrivera le fïltïs souvent, on pourra considérer l'opéra- tion comme terminée; mais si cet angle SïS était un peu grand , on pourrait regarder seulement comme provisoire la position ob- tenue pour le grand cercle de comparaison, et recommencer toute l'opération en prenant pour centre de réduction un point situé sur ce grand cercle provisoire. Ou arriverait ainsi par des approximations successives, qu'on peut porter aussi loin qu'on le \ aux valeurs des deux angles chen De ces deux angles, ainsi que je l'ai déjà dit, le plus important à connaître et le pins facile à déterminer approximativement est l'angle A que forme la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction. L'angle équatorial E est généralement très petit. Il a besoin, par conséquent, d'être déterminé avec précision ; et il arrive bien souvent que les observations qui fixent les directions des petits arcs observés en diffé- rents points de la surface de la terre, ne sont pasassez précises pourque cette dernière détermination présente quelques chances d'exactitude. Comme les calculs numériques qu'elle exige sont fort longs, on fera bien de ne les entreprendre qu'autant que les observations de direction qu'on aura réunies paraîtront assez exactes pour mériter d'être soumises à une élaboration aussi ardue. Il ne faut pas perdre de vue que les angles a et 4s qui déterminent la valeur de l'angle équatorial E, dépendent eux -mêmes des différences entre la valeur moyenne de l'an- gle A et les valeurs particulières dont cette valeur moyenne est déduite. On concevra, d'après cela, que Y angle équatorial E devant généralement être assez petit, il ne pourrait être déterminé d'une manière véritablement satisfaisante qu'autant que les observations de direction seraient plus exactes et plus nombreuses qu'elles ne le sont ordinaire- ment. Au reste, renoncer à déterminer cet angle, c'est tout simplement se bornera admettre que le grand cercle de comparaison doit passer assez près du centre de réduction pour que la distance à laquelle il en passe et le sens dans lequel cette dislance doit être comptée importent peu à connaître; or, cette supposition est souvent indiquée par i'ensemble des observations, même de celles qui ne peuvent entrer dans le calcul, d'une manière assez évidente pour qu'on ne puisse songera s'en départir que par suite de SYS calculs basés sur des données rigoureuses. On s'en lient alors à la première des deux opérations que j'ai indiquées, et on consi- dère la tangente directrice qu'elle détermine, comme celle d'un grand cercle peu éloignédu véritable équateur du Système, et propre û le remplacer provisoirement. C'est en par- tie afin que cette substitution présente le moins de chances d'erreur possible que le centre de réduction, qui doit devenir un des points de cet équateur provisoire, doit être placé dans la position la plus centrale pos- sible par rapport à l'ensemble des points d'observation. L'opération doit toujours commencer par mener d'un point central de réduction, que l'adresse de l'opérateur consiste à choisir le mieux possible, des sécantes parallèles à tous les petits arcs observés , à déterminer les angles formés par le méridien astronomique du point qu'on a choisi comme centre de ré- duction avec les arcs du grand cercle que sous-tendent ces sécantes, et à prendre en- suite la moyenne de tous les angles ainsi déterminés. Or, cette moyenne peut être obtenue très facilement avec une approximation suffi- sante. En effet, pour déterminer le grand cercle qui, partant du point pris pour sommet du faisceau des sécantes, ou pour centre de ré- duction, renferme dans son plan la sécante parallèle à un petit arc observé en un point donné, il suffit de joindre ce dernier point au centre de réduction par un arc du grand cercle, qui forme la base d'un triangle sphé- rique, dont les deux autres côtés sont les portions du méridien du centre de réduction et du point d'observation considéré, compris entre ces points et le pôle de rotation de la terre. On résout ce triangle, et on connaît ainsi l'angle formé, par l'arcde jonction des deux points avec leurs méridiens respectifs ; on peut aussi déterminer la longueur de cet arc. On résout ensuite le triangle sphérique rectangle, dont ce même arc est l'hypothé- nuse, et dont l'un des côtés de l'angle droit est la moitié de l'arc sous-tendu par la sé- cante , qui correspond au point d'observa- tion qu'on a considéré. On arrive ainsi à connaître la longueur de l'arc sous-tendu par cette sécante, et l'angle formé par cet T. XII. SYS 177 arc et le méridien du point choisi comme centre de réduction. Ayant répété la même opération pour tous les points d'observation, on connaît les angles formés avec le méridien du centre de réduction par tous les arcs sous- tendus par les sécantes , et on n'a plus qu'à exécuter un simple calcul arithmétique. Lorsqu'on doit s'en tenir à cette pre- mière partie du travail , à celle qui déter- mine la tangente directrice, l'opération que je viens d'indiquer peut recevoir, sans in- convénient, de grandes simplifications, qui la rendent d'une pratique très facile. On n'a plus besoin alors de connaître la iongueur de l'arc sous-tendu par chaque sécante; il suffit de connaître l'angle qu'il forme avec le méridien du centre de réduc- tion. Cet angle lui-même n'a pas besoin d'être calculé directement; on peut se bor- ner à le supposer égal à celui que forme le petit arc observé au point d'observation au- quel la sécante correspond avec le méridien de ce point, après avoir augmenté ou dimi- nué cet angle d'une quantité égale à la différence des angles alternes internes que forme l'arc de jonction du centre de réduc- tion et du point d'observation avec leurs mé- ridiens respectifs. Cette différence est connue par la résolu- tion du triangle sphérique dont ces deux points et le pôle de rotation de la terre constituent les trois sommets , et c'est la seule quantité pour la détermination de la- quelle on ait besoin de recourir aux for- mules de la trigonométrie sphérique. Il est vrai que cette simplification introduit une inexactitude; l'angle formé par le méridien du centre de réduction avec chacun des arcs sous-tendus par les sécantes, se trouve augmenté ou diminué d'une quantité égale à l'excès sphérique (1) des trois angles du triangle sphérique rectangle dont la moitié de cet arc forme un des côtés de l'angle droit, et dont l'arc de jonction du centre de réduction avec le point d'observation corres- pondant forme l'hypothénuse. Mais il est aisé de voir que, dans la moyenne finale, les (i) Voyez, pour la définition et le calcul de Vexées sphé- rique de la somme des trois angles d'un triangle sphértyie , la Géométrie de Legcndre, et les notes qui font suite à s;i Trigonométrie (Géométrie et Tr^onomrlrie de Ltgem'rt , 10* édit., p. J2i et 42<). 23 178 SYS excès sphériques des triangles rectangles dont il s'agit doivent entrer les uns posi- tivement, les autres négativement, et que si le centre de réduction est habilement choisi, ces excès sphériques, dont chacun en particulier est ordinairement peu considé- rable, à moins que les points d'observation n'en soient répartis sur un très grand es- pace, doivent se détruire sensiblement, et n'influer sur la moyenne que d'une quan- tité négligeable. L'opération se réduit alors tout simplement à joindre le centre de ré- duction avec les points d'observation par autant d'arcs de grands cercles, et à dé- terminer la différence des angles alternes internes que ces arcs de jonction forment avec les méridiens de leurs deux extré- mités. J'ai souvent employé, pour résoudre ce problème, une méthode graphique dans la- quelle je me sers de la projection stéréogra- phique sur l'horizon du Mont-Blanc, dont j'ai déjà parlé ci-dessus, mais on peut em- ployer aussi la méthode trigonométrique qui est très simple en elle-même, et qui est sus- ceptible encore , dans la plupart des appli- cations, de simplifications considérables. Elle se réduit en principe à la résolution d'une suite de triangles sphériques, dont cha- cun a pour base l'arc de grand cercle qui joint le centre de réduction à l'un des points d'ob- servation, et pour sommet, le pôle de rota- tion de la terre ; il n'est pas même nécessaire, pour notre objet actuel, de résoudre ces SYS triangles complètement : on n'a pas besoin de connaître la longueur de leur base; il suffit de calculer les angles qu'elle forma avec les deux méridiens auxquels elle abou tit, ou même seulement la somme de cesan- gles, pour en déduire la différence des angles alternes internes qu'elle forme avec ces méri- diens , différence qui entre seule dans la suite du calcul. Or, pour connaître cette différence avec une approximation suffisante, il n'est pas non plus nécessaire d'effectuer les calculs relatifs à tous les triangles sphériques indi- qués. Ces calculs exigeraient beaucoup de temps; mais on peut les abréger singulière- ment, sans trop en diminuer la rigueur, au moyen du tableau suivant , que j'ai formé des résultats obtenus par la résolution de trente-neuf triangles, ayant tous pour som- met le pôle boréal de la terre , et pour leurs deux autres angles, différents points de l'Eu- rope et de l'Afrique, pris à diverses lati- tudes , depuis la Laponie jusqu'à l'île de Ténériffe. Ayant eu l'idée de ranger les ré- sultats suivant l'ordre des latitudes moyen- nes des deux sommets méridionaux de cha- que triangle, j'ai vu que les irrégularités de leur marche n'étaient pas assez grandes pour empêcher de faire entre eux des interpola- tions approximatives d'une exactitude suffi- sante'pour la pratique dans le plus grand nombre des cas. J'ai pensé dès lors que leur publication pourrait avoir son utilité, et j'ai cru devoir les insérer dans cet article Tableau présentant, pour différents points de l'Europe et de l'Afrique, la différence des angles alternes-internes formés par leur ligne de jonction avec leurs méridiens respectifs. POINTS LATITUDES. 10SGITUDES. LATITUDE DIFFKREKCB des des angles Rapports entre lesdiff. des long COMtAAES. longitudes. alt.-int. etdci ang. ait. Ult. ( Laponie. .... ( Keswick 70o00' 00"N. 54 55 00 25oôO'00"E. 5 9 15 O. 62oi7' 50" 28o39'I3" 25o42' 24" 1 : 0,89715 i Lapouie j Pmgue 70 00 00 50 5 1!) 25 30 00 E. 12 5 00 E. 60 2 39 i 11 25 00 10 15 00 1 : 0,89489 i Viborg ) Stockholm. . . . 60 42 40 59 20 54 26 25 50 E. 15 45 19 E. 60 1 37 10 42 31 9 17 00 1 : 0,86690 • Cette 1 Gotheborg. . . . GO 59 45 57 44 4 14 48 15 E. 9 57 50 E. 59 11 54 i 5 10 45 4 27 2 1 : 0,85932 i Sôderkopiug. . . i Kongclf. . . . . S8 28 50 57 51 45 14 00 00 E. 9 58 45 E. 58 10 71 4 21 15 3 42 00 1 : 0,84970 ) Keswick 60 42 40 54 55 00 26 25 50 E. 5 9 13 O. 57 58 21 51 55 5 26 54 42 1 : 0,85206 t Christiania. . . . j Keswick 59 55 20 54 5ï 00 8 28 50 E. 5 9 13 O. 57 16 10 13 37 43 11 28 26 1 : 0,84186 1 Stockholm. . . . 1 Keswick 59 20 34 54 35 00 15 43 19 E. 5 9 13 O. 56 57 47 20 52 32 17 34 24 1 : 0,84181 ( Laponie i Montagne Noire. 70 00 00 45 25 00 23 50 00 E. 0 20 00 0. ) 56 42 30 25 50 00 20 31 52 1 : 0,86084 SYS SYS 179 POINTS COMUA». I Grampians. . • • Keswick. . . } Churcli-Sirelton. ( Viborg > Brest Î Grampians . . . Cliurch Slretton. | Stockholm. . . . ( Brest I Grampians . . . Prague ( Keswick , Brockeu ( Grampians . . . { Saiht-Malo . . . ! Keswick P'ague ( Keswick \ Ringer-Loch. . . i Keswick { Budweis i Chute h-Strelton. I Budweis | P>"6»e I Bayreuth ( Bayreulh ( Bin«er-Loch. . . i Prague ! Saint-Malo. . . . I Morlaix ( Binger-Loch. . . ( Saint Malo . . . V Saint-Malo . . . ( Brest \ Keswick ( àiarcio j Cliuich-Slrelton. \ Saint-Tropez . . i Pragu, i.lag ne Noire Saint Tropez . |P'»6««« I Ajaccio .... Pw>8« Consiantinople. ( Brest ) Pic des Açores. | Montagne Noire \ .Saint-Tropez.. ( Brest ) Messine. ( Brest. . . [ CapColo ( Messine. ... t*'S« ( Pic des Açores. | Pic de Teuériffe ::i S6°25'00"N 54 35 00 57 44 4 52 55 00 GO 42 40 48 25 14 56 25 00 52 55 00 59 20 54 48 25 14 56 25 00 50 5 19 54 55 00 51 48 29 56 25 00 48 59 3 54 55 00 50 5 19 54 55 00 49 55 00 54 55 00 49 58 00 52 55 00 49 58 00 50 5 19 49 56 41 49 56 41 49 55 00 50 5 19 48 59 5 50 5 19 48 50 00 49 55 00 48 59 3 48 59 3 48 25 14 54 55 00 41 55 1 52 55 00 45 16 27 50 5 19 45 25 00 50 5 19 43 16 27 50 5 19 41 55 1 50 5 19 41 i 27 48 23 14 58 26 12 45 25 00 45 16 27 48 23 14 58 11 3 48 25 14 57 59 12 58 1 1 3 56 47 20 38 27 12 28 16 21 1.0HGITDDKS. ~* 6°57'C0"O. 5 9 00 O. 9 57 20 E. 5 10 20 O. 26 25 50 E. 6 49 55 O. 6 57 00 O. 5 10 20 O. 15 45 19 E. 6 49 55 O. 6 57 00 O. 12 5 00 E. 5 9 13 O. 8 16 20 E. 6 57 00 O. 4 21 26 O. 5 9 13 O. 12 5 00 E. 5 9 13 O. 5 30 00 E. 3 9 13 O. 13 26 54 E. 5 10 20 O. 13 26 54 E. 12 5 00 E. 9 15 29 E. 9 15 29 E. 5 30 00 E. 12 5 00 E. 4 21 26 O. 12 b 00 E. 6 10 00 O. b 30 00 E. 4 21 26 O. 4 21 26 O. 6 49 35 O. b 9 15 O. 6 93 49 E. b 10 20 O. 4 18 29 E. 12 b 00 E. 0 20 OU O. 12 5 00 E. 4 18 29 E. 12 5 00 E. G 25 49 E. 12 5 00 E. 26 55 00 E. 6 49 55 O. 30 48 56 O. 0 20 00 O. 4 18 29 E. 6 49 35 O. 15 14 50 E. 6 49 55 O. 21 41 19 E. 13 14 50 E. 0 44 10 E. 30 48 56 O. 18 58 59 O. LATITDnB D1FFÉHEKCE longitudes. niFPÉSEHCI d«»nsles alt.-int. Rapports entrt lesdiff. dti long, et de» an;, ait. lut 55» 30' 00" ^1«28'00" loi 2' 52" i : 0,82424 j 55 9 32 14 47 40 12 10 40 1 : 0,82701 | S4 32 57 33 15 2b 27 29 52 1 : 0,82701 ! 54 30 00 1 26 40 1 10 56 1 : 0,81402 [ 53 bl 54 22 33 4 18 21 52 1 : 0,81410 53 15 9Ï 18 42 00 15 3 20 1 : 0,80510 ! 53 11 44 î 15 25 33 10 46 10 1 : 0,80214 52 32 lî 2 16 54 1 43 40 1 : 0,79570 1 52 20 9 7 17 14 13 13 41 42 1 : 0,79613 [ 52 15 00 10 39 13 8 26 24 1 : 0,79219 | 52 6 30 18 36 17 14 44 40 i : 0,79251 ] 51 6 30 18 57 14 14 32 54 1 : 0,78130 [50 1 00 2 50 31 2 10 54 1 : 0,76767 [ 49 53 50 1 3 45 29 2 52 35 1 : 0,76539 1 49 22 11 16 26 26 12 28 24 i : 0,75811 ! 49 17 59 i 18 15 00 13 53 10 1 : 0,76088 ■ 49 17 1 « 9 51 26 7 28 46 1 : 0,75878 [ 48 31 8 » 2 28 9 1 51 00 1 : 0,74924 | 48 15 00 » 11 55 2 8 44 22 1 : 0,75663 | 47 55 45 î 9 28 49 7 3 50 1 : 0,74511 | 46T45 9 ï 12 25 00 9 4 36 1 : 0,73101 | 46 40 53 7 46 31 5 59 00 1 : 0,72766 | 46 00 10 5 41 11 4 7 40 1 : 0,72590 ; 45 53 23 14 50 00 10 59 8 1 ; 0,71793 ^ 43 24 43 25 59 1 16 bl 49 1 : 0,70313 [ 43 20 43 j 4 58 29 3 11 28 1 : 0,69830 ■ 43 i7 «j 20 4 b 15 53 2G 1 : 0,69217 | 43 1 13 28 30 54 19 44 42 1 : 0,69244 | 37 29 11 ï 12 30 20 7 37 48 i : 0,61013 ! 33 21 16 ; 11 49 57 6 32 40 1 : 0,55335 Le» trois premières colonnes de ce ta- bleau, vers la gauche, indiquent deux par deux les points de l'Europe qui ont formé , avec le pôle boréal , les trois sommets de chaque triangle, ainsi que leurs latitudes et leurs longitudes. Les deux colonnes sui- vantes indiquent la moyenne des latitudes, et la différence des longitudes des deux sommets de chaque triangle adjacents à sa base. La sixième colonne indique la diffé- rence des angles alternes internes formés par Tare de grand cercle qui joint les deux sommets méridionaux de chaque triangla avec les méridiens de ces deux points , qui 180 SYS forment les deux autres côtés du triangle. Cette différence est le moyen de comparai- son des orientations observées aux deux sommets méridionaux. Enfin, la septième et dernière colonne du tableau indique le rapport qui existe, dans chaque triangle, entre l'angle au pôle, qui n'est autre que la différence des longitudes des deux sommets méridionaux, et la diffé- rence des angles alternes internes formés par l'arc de grand cercle qui joint ces deux sommets avec leurs méridiens respectifs. En examinant attentivement le tableau , on verra que ce rapport décroît avec une certaine régularité à mesure que la latitude moyenne des deux sommets méridionaux du triangle diminue, c'est-à-dire à mesure que ce triangle s'allonge vers l'équateur et ap- proche de devenir un demi-fuseau. Il est aisé de concevoir qu'en effet le rapport dont il s'agit doit suivre cette marche décrois- sante. Si le triangle était infiniment petit, et que les deux sommets méridionaux fus- sent à une distance infiniment petite du pôle, le rapport serait celui d'égalité, 1 à 1. Si le triangle était équivalent à un demi- fuseau, ce qui suppose que l'un des som- mets méridionaux du triangle est aussi éloi- gné de l'équateur vers le S. que l'autre vers le N., le rapport serait celui de 1 à 0. Si le triangle était isoscèle, ce qui suppose que les deux sommets méridionaux sont à la même latitude, le rapport s'obtiendrait par la résolution de l'un des deux triangles rec- tangles dont le triangle isoscèle se compose- rait , et le rapport des tangentes des deux angles serait égal à celui de l'unité au sinus de la latitude. Enfin , dans le cas ordinaire où les deux sommets méridionaux du trian- gle ont des latitudes inégales , le second rapport a la valeur qu'il aurait s'ils étaient ramenés l'un et l'autre à leur latitude moyenne augmentée d'une petite quantité. En effet, la différence entre la différence des longitudes des deux sommets méridionaux du triangle, et celle des angles alternes internes formés par l'arc qui les joint avec leurs mé- ridiens respectifs, est égale à l'excès sphé- rique des trois angles du triangle lui-même, et la somme des deux côtés de ce triangle qui aboutissent au pôle étant constante , Vexcès sphérique de ses trois angles, qui est proportionnel à sa surface, est d'autant plus SYS grand que les deux côtés approchent plus de l'égalité. Quand le milieu de la base se ■ trouve sur l'équateur , l'excès sphérique est égal à l'angle au pôle , c'est-à-dire à la dif- férence de longitude des deux côtés méri- dionaux; d'où il résulte que la différence des angles alternes internes formés par la base avec les deux méridiens est nulle, et que le rapport est, comme nous venons de le dire, celui de 1 à 0. Il en serait de même si , la base étant oblique , elle avait son point milieu sur l'équateur. J'ai été étonné, au premier abord, de la petitesse des irrégularités que présente dans sa marche le rapport qui nous occupe; car il me paraissait naturel de croire que , pour des points placés d'une manière aussi dispa- rate que ceux qui entrent dans le tableau , le rapport de la septième colonne aurait va- rié d'une manière plus irrégulière. D'un autre côté, si l'on remarque que la marche décroissante de ce rapport n'est pas complè- tement régulière et présente même des ano- malies , on pourra s'étonner que j'aie con- signé ici cette série irrégulière. J'aurais pu en obtenir une parfaitement régulière en considérant une suite de triangles isoscèles, qui tous auraient eu le même angle au som- met, et dont chacun aurait eu ses deux sommets méridionaux à la même latitucie. Chacun d'eux se serait décomposé en deux triangles rectangles, et dans chacun de ceux- ci on aurait pu calculer la différence des angles alternes internes formés par la base avec les méridiens extérieurs au moyen de la formule : [tang C = sin a tang B , où a représente la latitude comptée, comme à l'ordinaire, à partir de l'équateur, et B l'angle au pôle; formule dans laquelle on lit que, dans ce cas, le rapport de la sep- tième colonne décroîtrait régulièrement du pôle où il serait 1 : 1 , à l'équateur où il serait 1 : 0. Mais il n'y a aucune raison pour remplacer une formule très simple par un pareil tableau, qui, lui-même, n'aurait pu être appliqué à des triangles non iso- scèles, et même à des triangles isoscèles où l'angle B aurait eu une valeur différente de celle employée, que d'une manière approxi- mative, et sans qu'on pût apprécier le degré de V approximation ; tandis que le tableau que je présente fait voir, d'un coup d'œil, de quel ordre est l'erreur, toujours assez peu SYS considérable, que l'on est exposé à com- mettre pour des points de latitudes diffé- rentes, et tous renfermés dans l'étendue de l'Europe , en remplaçant le calcul d'un triangle sphérique par une simple proportion dont il fournit le rapport. Il demeure bien entendu que ce tableau, de même que la projection stéréographique dont j'ai déjà parlé, n'est qu'un instrument expéditif de tâtonnement, et que si l'on veut obtenir un résultat absolument rigoureux, il faut prendre le temps d'exécuter le calcul trigo- nomélrique; mais, en pareille matière, on a plus à craindre d'être induit en erreur par les illusions qu'un simple calcul ap- proximatif aurait fait disparaître , que par les inexactitudes que ce calcul pourrait ren- fermer. Les géologues qui se livrent à des rappro- chements entre les directions des différents accidents que présente l'écorce terrestre doi- vent toujours être en garde contre les illu- sions qui résultent de la forme spbérique de la terre, et de la manière dont elle est re- présentée sur les cartes géographiques. Au moyen du tableau ci-dessus on pourra dissiper ces illusions , pour ainsi dire d'un trait de plume, et son emploi pourra être utile, non seulement pour les calculs qui me l'ont fait construire, mais pour une foule de tâtonnements géométriques relatifs à des comparaisons de directions. La combinaison élémentaire sur laquelle ces tâtonnements reposent consiste essentiel- lement à examiner si deux petits arcs de grands cercles placés sur la sphère, à quelque distance l'un de l'autre, sont exactement ou à peu près parallèles entre eux. Ces deux petits arcs, d'après la définition rappelée ci-dessus, seront exactement paral- lèles entre eux , si un même grand cercle les coupe l'un et l'autre perpendiculairement par leur point milieu; mais ils seront déjà très voisins du parallélisme, si l'arc du grand cercle qui joint le milieu de l'un au milieu de l'autre est peu étendu et fait avec eux des angles alternes internes égaux. En effet, ils ferontalors partie des deuxcôtésd'un fuseau de peu de largeur, dont le milieu de l'arc de jonction sera le centre ; ils occuperont sur les deux côtés de ce fuseau des positions symé- triques; et, prolongés l'un et l'autre jusqu'à l'équateur du fuseau, ils y seront exactement SYS 1S1 parallèles. Considérés dans les points mêmes où ils ont été observés , ils ne peuvent être parallèles l'un à l'autre que par l'intermé- diaire d'un grand cercle de comparaison. Il est assez naturel de choisir pour grand cercle de comparaison l'un des deux arcs prolongé, et, dans ce cas, le défaut de parallélisme que les deux arcs présenteront dans les points où on les a observés, a pour mesure l'excès sphé- rique du triangle formé par l'arc de jonction des points milieu des deux arcs, par l'un des deux arcs prolongés, et par la perpen- diculaire abaissée sur son prolongement du point milieu de l'autre arc. A moins que ce triangle ne soit très grand, ce qui suppose les deux points très éloignés l'un de l'autre, Vexcès sphérique dont il s'agit sera toujours peu considérable ; les deux petits arcs pour- ront donc, dans le plus grand nombre des cas, être considérés comme sensiblement pa- rallèles, si l'arc qui joint leurs points milieu forme avec eux des angles alternes internes égaux. Réciproquement, si, en un point donné, on veut tracer un petit arc de grand cercle parallèleàun autre petit arc de grand cercle existant en un autre point de la sphère, il suffit de joindre les deux points par un arc de grand cercle, et de tracer le nouvel arc de manière qu'il fasse avec l'arc de jonction le même angle que l'arc observé. En opérant de cette manière pour trans- porter une direction d'un point à un autre, on se rapproche autant que possible du pro- cédé par lequel on trace, par un point donné d'un plan, une parallèle à une droite don- née dans ce plan . On a égard à ia convergence des méridiens vers le pôle de rotation de la terre, comme on aurait égard sur un plan à la convergence de rayons vecteurs vers un foyer; mais on fait abstraction, du reste, des effets de la courbure de la terre. Pour se rendre raison de cette espèce de départ qu'on opère ainsi entre deux effets provenant l'un et l'autre d'une même cause, la sphéricité de la terre, il suffit d'imaginer qu'on détache le réseau des points d'obser- vation de la partie de la sphère terrestre à laquelle il appartient pour l'appliquer, sans le déformer, sur la zone torride, de manière que la ligne équinoxiale le divise en deux parties égales. On pourra alors, sans com- mettre de bien grandes erreurs, considérer 82 SYS les méridiens comme des droites parallèles, et transporter une direction d'un point à un autre par le même procédé que si l'on opérait sur un plan. On pourra, par exemple, pren- dre un point de la ligne équinoxiale pour centre de réduction, et mener, par ce point, des droites formant avec le méridien du lieu les mêmes angles que chacun des petits arcs observés avec les méridiens respectifs de leurs points milieu, puis prendre la moyenne des directions ainsi transportées en un même point, comme on le ferait sur un plan. Or, la zone torride où la terre, abstraction faite de l'aplatissement dont nous ne tenons au- cun compte, est courbe comme partout ail- leurs, ne présente ici d'autre avantage que le parallélisme presque exact des méridiens, parallélisme qui dispense de considérer la différence des angles alternes internes que fait avec deux méridiens différents un arc du grand cercle qui les coupe. Mais la cour- bure de la terre est ici, comme partout ail- leurs, la source d'une petite erreur, mesurée dans la comparaison de deux points, par l'excès sphe'rique de la somme des trois angles d'un triangle rectangle, dont l'hypothénuse est l'arc qui joint les deux points , et dont l'un des côtés de l'angle droit est la prolon- gation du petit arc observé. On pourrait aussi imaginer que le réseau des points d'observation, après avoir été en-, levé de la surface de la sphère terrestre, fût appliqué sans déformation sur la région polaire , de manière que son point central coïncidât avec le pôle qui deviendrait le centre de réduction. Chaque petit arc observé sur la surface de la sphère serait transporté au pôle de manière à y faire encore le même angle avec le méridien de son point milieu ; puis on prendrait la moyenne des directions de tous ces petits arcs transportés au pôle. Ceseraitopérercommesil'on avait substitué à la surlace sphérique de la terre un plan qui lui serait tangent au pôle même. Les méridiens seraient censés développés sur des droites passant par le pôle, et les parallèles deviendraient des cercles ayant le pôle pour centre commun. Pour les points très voisins du pôle, cettesubslitutionn'entraîneraitque des erreurs insensibles; mais, à mesure qu'on s'éloignerait du pôle, l'inexactitude •erait de plus en plus grande. Dans le trans- port de tous les petits arcs observés au pôle, SYS exécuté ainsi, comme si l'on opérait sur un plan, il y aurait réellement un petit défaut de parallélisme entre l'arc transporté et ce- lui qui aurait servi de point de départ, et ce défaut de parallélisme aurait toujours pour mesure V excès sphérique du triangle rectangle dont l'arc de jonction du point d'observation au centre de réduction est l'hy- pothénuse, et dont le petit arc observé, pro- longé autant qu'il est nécessaire, forme un des côtés de l'angle droit. Dans tout l'espace intermédiaire entre la région équatoriale et la région polaire, les méridiens et les parallèles, qui servent de coordonnées pour déterminer les positions des points sur la surface du globe, cessent de pouvoir se construire sans erreur sensi- ble sur des coordonnées rectangulaires ou sur des coordonnées polaires tracées sur un plan ; ils ont, en quelque sorte, une manière d'être intermédiaire entre celle des coor- données rectangulaires et celle des coordon- nées polaires. Projetés de telle manière qu'on voudra sur un plan qui serait tangent à la sphère terrestre vers le milieu de l'hémi- sphère boréal, les méridiens seront toujours représentés par les lignes convergentes. On doit avant tout tenir compte de cette con- vergence, et on y parvient au moyen de la résolution d'un triangle sphérique, ou par l'emploi plus expéditif du tableau donné ci-dessus; on fait ainsi l'équivalent exact de l'opération que je viens d'indiquer pour les régions polaires et équatoriales. Mais tenir compte de cette disposition des coor- données n'est pas encore tenir un compte complet de la courbure de la surface, et l'erreur commise a toujours pour mesure, dans ce cas comme dans les précédents , l'excès sphérique de ce même triangle rec- tangle dont j'ai indiqué les éléments. La région polaire et la région équatoriale, ainsi que nous venons de le dire, n'ont ici d'autre avantage que la simplicité de la dis- position des méridiens et des parallèles, qui sont les coordonnées au moyen desquelles les positions des points sont déterminées sur la surface delà sphère, et qui peuvent, sans erreur notable, être construites sur des coordonnées planes, savoir: pour la ré- gion équatoriale, sur des coordonnées rec- tangulaires, et pour la région polaire, sur des coordonnées polaires. SYS Les dispositions particulières que présen- tent ainsi les coordonnées sphériques dans les diverses régions de la sphère, correspon- dent à celles qu'y présente la spirale loxo- dromique. On sait que l'arc de loiodromie qui coupe l'équateur se confond avec un arc d'hélice tracé sur le cylindre qui enveloppe la terre suivant son équateur, arc dont le développement est une ligne droite, et que la partie de la loxodromie qui se trouve à une très petite distance du pôle, ne diffère pas d'une manière appréciable d'une spirale logarithmique; l'hélice et la spirale loga- rithmique sont des simpliGcations que la loxodromie éprouve en deux points particu- liers de son cours sans que ses propriétés en soient altérées. De même les simpliGca- tions que la disposition particulière des méridiens apporte à certaines constructions près des pôles et de l'équateur ne change rien à la valeur réelle de ces constructions, et laisse exactement la même erreur que l'on commet lorsqu'on opère relativement aux deux extrémités d'un arc du grand cer- cle tracé sur la sphère, comme on opérerait aux deux extrémités d'une ligne droite tra- cée sur un plan. Or, c'est là précisément ce qu'on fait lorsque, en s'en tenant à la pre- mière partie des opérations que j'ai indi- quées, on trace, aux deux extrémités d'un arc du grand cercle placé sur la sphère ter- restre, d'autres arcs qui forment avec lui des angles alternes internes respectivement égaux ; car on fait abstraction de la courbure de cet arc , tout en tenant compte de la di- versité des angles sous lesquels il coupe les différents méridiens. Cette diversité des angles sous lesquels l'arc de jonction des deux localités coupe les différents méridiens est toujours en effet la première chose à considérer. Lorsqu'on veut comparer la topographie géologique d'une localité à celle d'une autre localité sous le rapport du parallélisme des accidents qui s'y observent, la première chose à faire est de déterminer la différence des angles alter- nes internes que forme, avec les méridiens des deux localités, l'arc de grand cercle qui les joint. Des lignes (de petits arcs de grand cercle réduits à leurs tangentes), menées dans les deux localités perpendiculairement à l'arc qui les joint, seraient parallèles entre elles, SYS 183 dans toute la rigueur de l'expression. Si en- suite on faisait tourner ces petits arcs de quantités égales et dans le même sens, ils conserveraient encore l'apparence du paral- lélisme, mais ils ne seraient plus rigoureuse- ment parallèles; ils occuperaient des posi- tions symétriques dans un fuseau dont le point central serait au milieu de l'arc de jonction des deux localités, et ils s'écarte- raient d'autant plus du parallélisme que le fuseau serait plus large et qu'ils seraient plus éloignés de son équateur. On pourrait faire tourner le petit arc de grand cercle de l'une des contrées de manière à le rendre parallèleau prolongement de l'arc tracé dans l'autre contrée, c'est-à-dire perpendiculaire à un arc de grand cercle, perpendiculaire lui même à l'arc prolongé. Or, la quantité dont le premier petit arc aurait tourné pour prendre cette position aurait pour mesure, comme il est aisé de le lire sur la figure même, Y excès sphérique de la somme des trois angles du triangle rectangle formé par l'arc de jonction des deux localités, par le petit arc prolongé et par la perpendiculaire abaissée de l'autre localité sur son prolon- gement. L'excès sphérique de la somme des trois angles de certains triangles sphériquesdoune si souvent la mesure des erreurs qui se glis- sent presque inaperçues dans la comparai- son des positions de différents arcs de grands cercles tracés sur une sphère, qu'il est na- turel de chercher à se rendre compte, par la considération même de l'excès sphérique, de la grandeur que peuvent atteindre, dans tels ou tels cas, les erreurs dont il s'agit. L'excès sphérique se trouve introduit dans les calculs géologiques par des motifs ana- logues à ceux qui le font prendre en consi- dération dans les calculs géodésiques. On se sert de l'excès sphérique en géodésie pour ramener le calcul d'un triangle sphérique à celui d'un triangle plan; on s'en sert en géologie pour corriger l'erreur que l'on com- met en supposant que la surface de la terre se confond avec un plan qui lui serait tan- gent dans le milieu de la contrée dont on s'occupe. Rien n'est si fréquent que de raisonner et d'opérer comme si la surface de la terre se confondait avec son plan tangent. On y est conduit par l'apparence de platitude que 184 SYS cette surface présente a nos regards, et par l'habitude de la voir représentée sur des cartes géographiques qui sont des feuilles de papier planes. Pour nous bien rendre compte des erreurs qui peuvent résulter de cette substitution du plan tangent à la surface sphérique , analysons d'abord une opération très simple. Lorsqu'on veut planter une longue et large avenue, telle par exemple que celle des Champs-Elysées à Paris , on commence par en fixer la ligne médiane avec des jalons alignés; puis aux deux extrémités de cette ligne médiane, on lui élève de part et d'autre des perpendiculaires d'une longueur égale à la moitié de la largeur de l'avenue, et on fixe ainsi les deux extrémités des deux files d'arbres qui doivent la composer ; enfin on aligne tous les arbres de chaque file d'après leurs points extrêmes. Si l'opération est exécutée avec une ri- gueur mathématique, chacune des deux files d'arbres est un arc de grand cercle et ces deux arcs font partie d'un fuseau dont le milieu de la ligne médiane est le centre. Ils n'ontde rigoureusement parallèlesque les deux éléments situés au milieu de leur lon- gueur. Prolongés l'un et l'autre à chacune de leurs extrémités par une suite de jalons, ils iraient se rencontrer aux deux extrémités opposées d'un même diamètre de la sphère terrestre; prolongés par leurs tangentes ex- trêmes, ils se rencontreraient aussi à des distances qui, sans doute, seraient très grandes, mais qui ne seraient pas infinies. On pourrait se proposer de mener par l'extrémité de l'un de ces arcs une ligne exactement parallèle à l'extrémité corres- pondante de l'autre arc, et de déterminer quel angle ferait cette ligne avec l'extrémité du premier arc. On aurait ainsi la mesure du plus grand défaut de parallélisme qui existe dans la figure. Cette détermination peut se faire de deux manières: par les formules ordinaires de la trigonométrie sphérique, ou par cette con- sidération que l'angle cherché est égal à Vexcès sphérique de la somme des trois an- gles d'un triangle sphérique rectangle, où les côtés de l'angle droit sont un des côtés de l'avenue, et la perpendiculaire abaissée sur ce côté légèrement prolongé de l'extré- mité du côté opposé. SYS Prenons un exemple, et le calcul même éclaircira cette double proposition. Supposons que l'avenue dont il s'agit ait 1,000 mètres de longueur et 30 mètres de largeur. La diagonale de cette avenue for- mera, avec l'un des côtés et avec la perpen- diculaire abaissée sur celui-ci de l'extrémité de l'autre côté, un triangle sphérique rec- tangle où les deux côtés b et c de l'angle droit seront : 1° b, l'un des côtés de l'ave- nue , dont la longueur est de 1 ,000 mètres, prolongé d'une quantité négligeable; 2°c, la perpendiculaire abaissée de l'extrémité du second côté de l'avenue sur le premier légèrement prolongé, perpendiculaire dont la longueur ne différera pas sensiblement de 50 mètres. Pour déterminer en degrés, minutes et secondes les valeurs de b et c, on aura 33" ,4. Les deux angles aigus B et C de ce trian - gle doivent se déterminer par les formules : 20* b : 360 :: 1,000'" : 40,000,000 b~- _3G0°. 1000 36° 540' 40,000,000 4,000 1,000 32", 4 c — — = i",620. 20 tangB = tang b tang C tang c sin b mais, dans le cas actuel, les valeurs de B et de C, qu'il s'agit de tirer de ces formules, forment une somme si peu différente d'un angle droit, que la différence ne peut être calculée avec les tables de logarithmes or- dinaires, ce qui montre que Vexcès sphé- rique du triangle dont nous nous occupons est à peu près inappréciable. En effet, en recourant au second mode de calcul , on trouve, d'après la formule de Legendre (1), pour Vexcès sphérique du triangle que nous considérons : R bc sin A £ ■= = 0",00012733, c'est-à-dire environ 13 cent-millièmes de seconde sexagésimale, quantité absolument imperceptible; ce qui montre que les deux (7) Lf^cmir», Géométrie et Trigonométrie , 10* édition, pajo 426. SYS SYS 1 :. côtés de l'avenue, dont nous avons parlé , doivent paraître bien réellement deux lignes droites parallèles. Mais l'application des mêmes formules prouve qu'il n'en serait plus ainsi d'une avenue mille fois plus grande; or, les rap- prochements auxquels on se livre de prime abord lorsqu'on veut comparer entre eux , sous le rapport de leur parallélisme, les ac- cidents topographiques d'une vaste contrée, ses chaînes de montagnes , ses côtes, ses rivières, reviennent à peu près à concevoir une avenue très longue et d'une largeur plus ou moins grande, tracée à travers celte contrée, et à examiner si les accidents topo- graphiques que l'on compare pourraient en border les côtés. Concevons une pareille avenue de dimen- sions mille fois plus grandes que celle dont nous venons de nous occuper, c'est-à-dire ayant 1000 kilomètres de longueur et 50 kilomètres de largeur. En raisonnant sur cette avenue exacte- ment comme sur la précédente, nous au- rons à résoudre par les formules : „ tang b „ tang c tang B = — — , et tang C = — — • sin c sin b un triangle sphérique rectangle, dans lequel les deux côtés de l'angle droit seront • 6=9° = 32400'. c = 27/ = 1020". on trouvera : B= 87* 9' 43" 2S. C = 2° 52' 27'' 30. la somme de ces deux angles surpasse 90° de 2' 10", 58, qui représentent Vexcès sphé- rique du triangle rectangle dont il s'agit. Calculé par la formule de Legendre, Vex- cès sphérique du même triangle est de 127' 33 ou de 2' 7'', 33. La différence de 3", qui existe entre cette solution et la précé- dente tient à ce que la formule approxima- tive, qui donne l'excès sphérique, n'est déjà plus parfaitement exacte pour un trian- gle de 1000 kilomètres de côté. Maintenant, si de l'extrémité de l'un des cotés de notre grande avenue idéale on abaisse une perpendiculaire sur le second côté prolongé d'une petite quantité, puis que par l'extrémité du premier côté on mène une perpendiculaire à cette perpen- r. xii. diculaire, celle-ci sera rigoureusement pa- rallèle à l'extrémité du second côté, et elle fera avec le premier côté un angle égal à l'excès sphérique que nous venons de calcu- ler, c'est-à-dire de 2' 10'', 58. Telle est l'erreur la plus grande que comporte, par suite de la sphéricité de la terre, la construction idéale à laquelle nous avons fait allusion en imaginant la vaste avenue dont nous venons de parler; mais il est à remarquer que Vexcès sphérique des trois angles d'un triangle étant proportion- nel à sa surface, la même construction ré- pétée pour une avenue de 100 kilomètres de largeur comporterait une erreur de 4' 21', 16; pour 200 kilomètres de largeur, l'erreur serait de 8' 42" , 32 ; et pour 1 ,000 kilomètres de largeur de -43' 31", 6. Elle n'atteindrait un degré qu'autant que l'ave- nue de 1,000 kilomètres de longueur au- rait une largeur de 1,378 kilomètres, c'est- à-dire plus grande que sa longueur. La diagonale du quadrilatère sphérique orthogonal , dont le côté est de 1,000 kilo- mètres, estelle-mème d'environ 1,000"' \/2 = 1,414 kilomètres, qui font environ 350 lieues. Or, il est aisé de voir que l'erreur commise sur le parallélisme de deux lignes passant par deux points donnés de la sur- face terrestre sera la plus grande possible, si ces lignes font, avec la ligne de jonction des deux points, des angles d'environ 45"; car l'erreur est nulle, si les lignes compa- rées sont perpendiculaires à la ligne de jonction des deux points. Elle redevient nulle si les deux lignes coïncident avec la ligne de jonction des deux points. L'erreur maximum correspond évidemment à la posi- tion moyenne entre ces lieux extrêmes, ainsi qu'on peut d'ailleurs le démontrer par la formule même de Legendre. De là, on peut conclure que tant que deux points ne sont pas éloignés de plus de 1,400 kilomètres ou 350 lieues, l'erreur qu'on peut commettre sur le parallélisme de deux lignes qui y passent, en faisant ab- straction de la courbure de la terre, ne va jamais à 44'. Embrassons un espace un peu plus grand encore : concevons que par un point de la surface de la terre on mène deux grands cercles perpendiculaires entre eux qui pour- ront être, par exemple, une méridienne et •24, 186 SYS SYS sa perpendiculaire, mais qui pourront avoir aussi une tout autre orientation. A partir du point où les deux grands cercles se coupent à angle droit, mesurons sur chacun d'eux une distance égale à 7°^ du méridien, et par les quatre points ainsi déterminés, élevons des perpendiculaires sur les deux ■ grands cercles. Par cette construction, qui est analogue à celle sur laquelle repose la projection de Cassini, nous formerons un quadrilatère sphérique orthogonal dont les quatre côtés seront égaux, et dont les quatre angles seront de même égaux entre eux, quadrilatère qui se rapprochera d'un carrré autant que peut le faire une figure tracée •sur une sphère. Ce quadrilatère serait même un carré exact s'il était infiniment petit, mais il aura un diamètre égal à 45° du méridien , et ses quatre angles égaux entre eux surpasseront chacun 90" d'une quan- tité qui , répétée quatre fois , formera ce qu'on pourra appeler Vexcès sphérique de la figure entière. Maintenant les quatre côtés du quadrila- tère sont rigoureusement parallèles deux à deux dans leurs points milieu ; mais à leurs extrémités ils ne sont plus parallèles , bien que les diagonales fassent avec eux des an- gles égaux; ils s'écartent du parallélisme d'une quantité égale à la moitié de Vexcès sphérique de la figure totale, c'est-à-dire au double de l'excès de chacun des quatre an- gles sur 90°. Il est aisé de voir que cette quantité est égale à quatre fois Vexcès splié- rique d'un triangle sphérique rectangle dont l'un des côtés de l'angle droit est de 7° i, et dont l'un des angles aigus est de 45°. Le second angle aigu C de ce triangle se calcule par la formule cos C — cos c sin B , qui donne cos C = cos 7° 30' sin 45", et C = 45° 29' 17". Cet angle excède 45° de 29* 17'', et en quadruplant cette quantité , ce qui donne 1° 57' 8", on a celle dont les extré- mités correspondantes des côtés de notre quadrilatère s'écartent du parallélisme. Or notre quadrilatère a une largeur égale à 15° du méridien , c'est-à-dire à environ 1,667 kilomètres, ou un peu plus de 400 lieues. Il pourrait embrasser la France avec la plus grande partie des Iles Britanniques, de l'Allemagne et de l'Italie septentrionale. Les deux points situés aux deux extrémités d'une de ses diagonales, sont éloignés de plus de 2,350 kilomètres ou de près de 600 lieues, et cependant l'erreur la plus grande qu'on puisse commettre, en compa- rant des lignes situées aux deux extrémités de cette diagonale de la manière la plus dé- favorable, ne s'élève pas à 2". Ce résultat est conforme au précédent, auquel nous étions parvenu par une voie un peu diffé- rente; car, pour des distances bien éloignées encore d'être égales au quart du méridien , les excès sphériques de triangles semblables auxquels elles servent de base sont à peu près proportionnels à leurs carrés ; or on a ( 1,414 )2 : 43' 31",6 : : ( 2,350 )2 : x = 2°0'13", proportion dont le quatrième terme ne diffère de 1° 57' 8" que de 3' 5'' , et cette différence vient , en partie, de ce que je n'ai calculé que d'une manière ap- proximative les diagonales dont j'ai comparé les carrés. La diagonale de 2,350 kilomètres est à peu près égale à la distance de Lis- bonne à la pointe nord de l'Ecosse , ou de Naples à Christiania. On peut conclure de là que lorsque l'on comparera entre elles des directions observées dans l'Europe occiden- tale moyenne, en négligeant l'effet de la courbure de la terre, mais en tenant compte de la convergence des méridiens vers le pôle, on ne commettra que rarement une erreur de 2°. Il y aurait cependant un cas où les er- reurs pourraient devenir plus considérables; ce serait celui où l'on procéderait de manière à en accumuler plusieurs : ce qui arriverait par exemple si, au lieu de comparer direc- tement un point à un autre, on le compa- rait par l'intermédiaire d'un troisième, ainsi qu'on peut le faire impunément lorsqu'on opère sur un plan. En effet, on ajoute alors à l'erreur qui résulterait de la distance des deux points comparés, une quantité égale à l'excès sphérique des trois angles du trian- gle formé par les deux points comparés et par le point intermédiaire, quantité qui peut être additive aussi bien que sous- tractive. Ceci s'éclaircira par quelques exemples. Il s'agit, par exemple, de savoir quelle de- vrait être l'orientation d'une ligne passant à Bayreuth pour qu'elle fût parallèle à une ligne passant au Binger-Loch , sur le Rhin , au-dessous de Bingen , et dont l'orientation est donnée. SYS Pour y parvenir d'une manière approxi- mative, en faisant abstraction de la cour- bure de la terre , on joint le Binger-Loch à Bayreuth par un arc de grand cercle, et on détermine la différence des angles alternes internes formés par cet arc avec les méri- diens du Binger-Loch et de Bayreuth. La différence est de 2° 52' 25"; de manière que si une ligne se dirige au Binger-Loch à l'E. 32° N., celle qui, à Bayreuth, fera le même angle avec Parc de jonction , H qu sera réputée parallèle à la première, se di rigera à l'E. 29<> 7' 35" N. Mais si l'on commence par mener une pa rallèle à la ligne donnée au Binger-Loch par la cime de Brocken , point le plus élevé du Hartz, puis que par Bayreuth on mène une parallèle à celle menée par le Brocken, on trouvera que du Binger-Loch au Brocken la différence des angles alternes internes formés par la ligne de jonction des deux points avec leurs méridiens respectifs est de 2° 9' 2". Du Brocken à Bayreuth , la diffé- rence est de 46' 2 '. D'après les positions de ces divers points , les différences doivent s'ajouter, ce qui donne 2 " 55' 4", au lieu de 2° 52' 25" pour la différence d'orientation que devraient présenter deux directions parallèles entre elles, l'une au Binger-Loch, l'autre à Bayreuth. La différence est de 2' 39". Il est aisé de voir que cette différence doit être exactement égale à l'excès sphé- rique du triangle Binger-Loch — Brocken — Bayreuth; et tout en me bornant à la calculer par des moyens expéditifs, je lui ai trouvé une valeur bien peu différente de celle-là. En effet, les longueurs des trois côtés de ce triangle (mesurées simplement sur la carte) sont de 289 kilomètres (72 lieues), de 272 kilomètres (68 lieues), et de 219 kilomètres (54 lieues), et l'angle com- pris entre les deux premiers est de 45° 45'. De là il résulte , d'après la formule de Le- gendre , que l'excès sphérique du triangle est de 2' 23" : cela fait 16'' seulement de moins que nous n'avions trouvé il y a un instant; et il est à remarquer qu'outre les légères inexactitudes qu'entraîne nécessai- rement l'emploi du tableau de la page 178, je me suis borné à calculer l'ca:cès sphérique d'après des mesures grossières. Une petite partie de celte différence peut ausM résulter SYS 187 de ce que le triangle Binger-Loch — Brocken — Bayreuth est beaucoup plus grand que les triangles de 8 à 10 lieues de côté générale- ment employés dans les réseaux géodési- ques , et auxquels la formule est particuliè- rement adaptée. Dans l'exemple donné par Legendre , les deux côtés du triangle employés dans le cal- cul ont seulement, l'un 38,829 mètres (9 lieues), et l'autre 33,260 mètres (8 lieues), et l'excès sphérique est seulement de 9", 48 décimales, qui correspondent à 3", 07 sexa- gésimales; cette quantité est complètement négligeable dans une opération géologique : ainsi quand on compare des points situés seulement à 8 ou 10 lieues les uns des au- tres, il n'y a absolument aucun motif pour tenir compte de la courbure de la terre , et, par conséquent, il est indifférent de compa- rer les points entre eux directement ou par l'intermédiaire les uns des autres. Quoique l'excès sphérique de la somme des trois an- gles d'un triangle soit proportionnel à sa surface , elle n'est encore que bien peu con- sidérable et bien peu importante au point de vue géologique, dans le triangle Binger- Loch — Brocken — Bayreuth , puisqu'elle se réduit à 2' 23"; d'où il résulte que, même en opérant sur cette échelle, on peut encore comparer les points entre eux dans un ordre quelconque , sans craindre d'accumuler des erreurs appréciables en géologie. Mais il n'en serait plus de même s'il s'agissait de compa- rer des points éloignés de 12 à 1,600 kilo- mètres (300 à 400 lieues). Considérons, par exemple, le triangle dont les trois sommets seraient Keswick en Cumberland, Prague en Bohême, et Ajaccio en Corse. On trouve que, de Keswick à Prague , la différence des angles alternes internes que forme la ligne de jonction des deux points avec leurs méridiens respectifs, calculée ri- goureusement, estde 1304l'42", tandis que de Keswick à Ajaccio cette différence est de 8° 44'22",et,d'Ajaccioà Prague,de 4° 7' 40''. Ces deux dernières différences réunies ne donneraient que 12° 52' 2"; la différence trouvée directement est de 1 3° 4 1 ' 42", c'est- à-dire plus grande de 49' 40". Cette différence répond à l'excès sphérique du triangle Keswick-Ajaccio-Prague. En ef- fet, le côté Keswkk-Prague a environ 1,259 188 SYS kilomètres (415 lieues), et le côté Kcswick- Ajaccio a approximativement 1,630 kilomè- tres (i07 lieues); l'angle compris entre ces deux côtés est d'environ 38°20'. Ces données approximatives, introduites dans la formule de Legendre, donnent, pour l'excès sphériqnc du triangle, 53' 55", c'est-à-dire 4' 15" de plus que nous n'avions trouvé directement, différence qui provient sans doute en partie de l'imperfection des mesures prises simple- ment sur la carte et nécessairement aussi de ce que la formule de l'excès spliériqne n'est pluscomplétementexactepourunaussigrand triangle. On voit qu'en passant par Ajaecio, pour comparer Keswick à Prague, on joindrait une erreur de plus de trois quarts de degré à celle qui résulterait déjà de la distance délteswick à Prague; mais, ce qu'il importe de remar- quer, c'est que l'erreur est ici souslractive, tandis que, dans le cas du triangle Binger- Loch Broeken-Bayreulh, l'erreur était addi- tive. Il est facile de se rendre compte de cette circonstance, d'après les positions res- pectives des points compares entre eux, et cela permet de concevoir que, lorsqu'on a à opérer un certain nombre de comparaisons de ce genre et à en prendre le résultat moyen, il peut se faire que les erreurs résultant de la courbure de la terre soient en sens inverse les unes des autres et arrivent à se détruire en partie ou même complètement. C'est ce qui arrive de soi-même, lorsque le point choisi pour centre de réduction est à peu près central par rapport au réseau formé par tous les points d'observation. Dans ce cas, au lieu d'avoir à craindre dans le résultat une er- reur moyenne, par exemple d'un degré, ré- sultant de l'effet négligé de la courbure de la terre, on peut compter que l'erreur de la moyenne se réduit à quelques minutes, et rentre par conséquent dans les limites que ne peutdépasser la précision des observations de direction. Cette circonstance permet, comme nous le verrons bientôt, de prendre, par un procédé très simple et très expéditif, et cependant suffisamment exact, la moyenne d'un grand nombre d'observations de directions faites dans des contrées assez distantes les unes des autres, par exemple, dans presque toute l'étendue de l'Europe occidentale. Au surplus, comme je l'ai déjà dit, l'»r- SYS reur commise relativement à chaque point, par l'effet de la courbure de la terre, a pour mesure Vexcès sphérique d'un triangle rec- tangle qui a pour hypothénuse la distance dece point au centre de réduction, et dont l'un des angles aigus est celui formé au pointque l'on considère par la direction qu'on y a observée et par la ligne de jonction avec le centre de réduction. On peut calculer tous ces excès sphériques et voir de combien la somme de ceux qui sont additifs surpasse la somme de ceux qui sont soustractifs, puis tenir compte de la différence dans le calcul de la direction moyenne rapportée au centre de réduction. On verra aisément que, pour arriver au résultat avec toute l'approxima- tion qu'on peut désirer, il suffit de calculer les excès sphériques de ceux des triangles rectangles indiqués, dont l'aire est la plus grande, et qu'on distingue aisément sur la carte. En réduisant ces calculs au degré d'ap- proximation strictement nécessaire, on peut les simplifier considérablement et les exécu- ter d'une manière très expéditive. La formule donnée par Legendre (I) pour calculer l'excès sphérique £ des trois angles d'un triangle dont deux côtés, 6etc, forment entre eux un angle A, se réduit, lorsqu'on veut obtenir la valeur de s en secondes sexa- gésimales , à 6. c. sin A. 1,296,000. n 4 (-20,000,000^ b. c. sin A. 81. w cos A 100,000,000,000 Si le triangle sphérique auquel on doit appliquer cette formule est rectangle, que b soit son hypothénuse , c l'un des côtés de l'angle droit, et A l'angle aigu compris entre ce côté et l'hypothénuse, on aura: tang c m tang b et pourvu que b soit de beaucoup inférieur *à 90", qu'il ne dépasse pas, par exemple, 15 à 20", on pourra, sans erreur considérable, remplacer le rapport des tangentes par cela des arcs, et admettre que l'on a approxima- tivement: c b (i) Ugrndre.Cwmrf/rM*! Tri, COS A C — b COS A. SYS SYS 189 En substituant cette valeur de 0 dans celle de £, en ayant égard à la relation sin 2 A=2 sin A cos A, et, en supposant que b est ex- primé, non plus en mètres, mais en kilomè- tres, on réduit l'expression de e à la forme b\ sin 2 A. Sl.ir 200,000 Cette formule donnera approximativement l'excès sphérique relatif à l'un des points d'observation, en y substituant, à la place de b, la distance de ce point au centre de réduc- tion, exprimée en kilomètres, et pour A, l'an- gle formé en ce point par la direction qu'on y a observée et par la ligne menée au centre de réduction. On peut se contenter de mesu- rer cette distance et cet angle sur la carte. Le calcul est ensuite facile à exécuter ; mais on peut encore, dans une foule de cas, se dispenser de le faire, en en prenant à vue le résultat approximatif dans le tableau suivant dont la construction et l'usage s'expliquent d'eux- mêmes, et qui rendra, pour ce second objet, des services analogues à ceux que peut rendre le tableau de la page 178. 11 a suffi d'y insérer les valeurs de A comprises entre 0 et 45°, attendu qu'à partir deA=45°,qui donne 2 A=90", les valeurs de sin 2 A ren- trent dans celles qui se rapportent à des va- leurs de A moindres que 45°. Tableau des valeurs données par la formule e = b2. sin 2 A. 81. « 200,000 ! a 5" 10° 15° 20° 25° 30° 35° 40° 45° j i 6= 100 2" 4" 6" 8" 10" 11" 12" 13" 1*1 200 9 17 25 33 39 44 48 50 ,8J ; 500 20 50 57 l'14 l'28 l'39 l'48 l'53 400 55 v îo l'42 2 11 2 36 2 56 S 11 5 21 5 24 i 500 55 1 49 2 59 5 24 4 4 4 55 4 59 5 13 5 18 i COO l'20 2 37 5 49 4 54 5 51 6 37 7 10 7 31 7 38 700 1 48 5 55 5 12 6 41 7 57 9 00 9 46 10 14 10 25 800 2 21 4 59 6 47 8 43 10 24 11 45 13 45 13 22 15 54 ! 900 2 59 5 52 8 55 Il 2 13 9 14 52 16 8 16 53 17 11 1000 3 41 7 15 10 56 15 58 16 17 18 22 19 56 20 55 21 12 1100 4 -il 8 47 12 59 16 50 19 59 22 17, 24 7 25 16 25 40 1 1200 5 18 10 27 15 16 19 58 25 25 26 27 28 42 50 4 30 32 j i.-oo G 15 12 15 17 55 25 2 27 27 31 2 53 41 35 18 35 5D I 1400 7 15 14 15 20 47 26 43 51 50 55 59 59 5 40 55 41 34 1500 8 17 H» 19 25 51 30 40 36 52 41 19 4i 50 46 59 47 42 1600 9 26 18 54 27 9 34 54 41 53 47 i 51 1 33 28 54 17 1700 10 59 20 58 50 59 39 24 40 56 53 5 57 35 r 0 21 !• 1 17 1800 il 56 25 50 54 21 44 10 5-2 57 59 30 1° 4 54 1 7 40 1 8 42 lilOO 15 18 26 11 38 17 49 12 58 58 1° 6 18 1 11 56 1 15 23 1 16 53 ! 2000 14 44 29 1 42 25 54 51 1° 4 58 1 13 27 1 19 42 1 23 32 1 24 49 j Il est aisé de constater le degré d'approxi- mation des valeurs de £ que renferme ce ta- bleau. A et C étant les deux angles aigus du triangle rectangle, l'excès spliérique de ses trois angles sera j = A.-fC — 90°. A étant mesuré sur la carte de même que le côté b, on déterminera C pur la formule col C=cosb tang A ; ici 6 doit être exprimé, non plus en kilomètres, mais en degrés, minutes et se- condes. Si k est sa mesure en kilomètres pris sur la carte, on aura : b : k :: 90" : 10,000 ; 6= — - — 90°. 10,000 Cette première réduction opérée, on n'aura que deux logarithmes à chercher pour trou- ver celui de cot C. Supposons, par exemple, A = 40% k = 1,000, nous aurons d'abord &=J-90° = 9°, 10 et nous trouverons : cot C = cos 9° tang 40» ; C = 50' 20' 57" d'où » = 30" + 40° 20' 50 ''— 90* = 20' 57", 190 SYS Supposons encore A = 43", le = 2,000, nous aurons 6 = _- 90° = 18°, 10 et nous trouverons C = 46° 26' 12", d'où £=45» + 46° 26' 12»'— 90" = 1° 26' 12". Le tableau donne approximativement les valeurs correspondantes de t, qui sont: t = 20' 53" et £ = 1° 24' 49". Ces valeurs approximatives sont plus petites que les valeurs exactes ; îa première de 4", et la seconde de 1' 23"; mais les différences , surtout la première, sont très petites. On voit par là que les valeurs de e, données par la formule approximative et celles données par un calcul rigoureux, ne diffèrent que de quantités qui, pour notre objet, sont à peu près insigniGantes. Ces valeurs ne diffèrent d'une manière un peu notable que vers la fin du tableau ou la seconde des deux valeurs de e, que nous venons de considérer, occupe la dernière place ; mais l'erreur est encore si peu considérable, même pour cette dernière, qu'il ne peut y avoir aucun inconvénient réel à employer les valeurs approximatives à la place des valeurs rigoureuses. Les valeurs rigoureuses sont, au reste, si faciles à calculer, qu'on pourra aisément les déterminer dans tous les cas où l'on en aura besoin, soit dans l'étendue embrassée par le tableau, soit au delà de ses limites. Peut- être, en voyant combien ces valeurs rigou- reuses sont faciles à obtenir, s'étonnera-t-on que je me sois borné à consigner dans le ta- bleau les valeurs approximatives; mais on aura le secret de cette préférence en remar- quant que la forme de la formule approxi- mative m'a permis de remplir les 180 cases du tableau sans effectuer complètement le calcul pour chacune d'elles, facilité que la formule rigoureuse ne me donnait pas. Avec cette dernière, il m'aurait fallu répéter 180 fois le calcul logarithmique. La progression que suivent les deux dif- férences que je viens de citer montre que la formule approximative qui donne Vexcès sphérique, presque rigoureusement exacte SYS pour les triangles dont le plus grand côté n'a pas plus de 1,000 kilomètres, l'est déjà beaucoup moins pour ceux dont le plus grand côté en a 2,000 , et deviendrait ra- pidement de plus en plus inexacte, si on l'appliquait à des triangles plus grands en- core. En faisant usage du tableau pour tous les cas auxquels il pourra s'appliquer, et en re- courant, pour le petit nombre de ceux aux- quels il ne s'appliquera pas, au calcul com- plet du triangle sphérique rectangle, on obtiendra aisément pour le centre de réduc- tion une direction moyenne dont on pourra toujours répondre à quelques minutes près. J'en donnerai ci-après des exemples, en m'occupant successivement des divers Systè- mes de montagnes dont j'ai déterminé la direction par la voie du calcul. Ainsi que nous l'avons déjà dit, le nombre total des Systèmes de montagnes qui peu- vent être distingués sur la surface du globe, est encore indéterminé. On ne peut même fixer précisément le nombre de ceux qui tra- versent l'Europe occidentale, et dont la for- mation paraitavoir déterminé les principales divisions que présente la série des terrains sédimentaires de nos contrées. Mon premier travail sur cette matière, lu par extrait à l'Académie des sciences, le 22 juin 1829, était intitulé: Recherches sur QUELQUES UNES DES RÉVOLUTIONS DE LA SUnFACE du globe, présentant différents exemples de coïncidence entre le redressement des couches de certains systèmes de montagnes, et les changements soudains qui ont produit les lignes de démarcation qu'on observe entre certains étages consécutifs des terrains de sédiment. Les exemples de ce genre de coïncidence, dont j'avais cru pouvoir dès lors entretenir l'Académie, étaient au nombre de quatre seulement; c'étaient ceux qui se rapportent aux Systèmes de la Côte d'Or, des Pyrénées, des Alpes occidentales et de la chaîne princi- pale des Alpes. J'y joignais, mais sous une forme hypothétique, un aperçu sur l'origine plus récente du Système des Andes. Les Systèmes dont nous venons de parler figurent seuls dans le Rapport que M. Bron- gniart a fait à l'Académie des sciences sur ce sujet, le 26 octobre 1829, et dans l'article que M. Arago a bien voulu lui consacrer SYS dans V Annuaire du bureau des longitudes pour 1S30. J'avais cru devoir me borner d'abord aux exemples de coïncidence qui paraissaient alors les plus frappants et les plus incontestables ; mais, en imprimant le Mémoire in extenso, dans les Annales des sciences naturelles , t. XV11I et XIX (1829 et 1830), je n'ai pas négligé d'indiquer en note d'autres exemples du même genre de coïncidence, qui avaient déjà à mes yeux un assez grand caractère de certitude pour mériter d'être enregistrés; car j'étais convaincu que le rapprochement général que je cherchais à établir entre les révolutions de la surface du globe et l'appa- rition successive d'autant de Systèmes de montagnes diversement dirigés, paraîtrait d'autant moins hasardé que je pourrais citer un plus grand nombre d'Exemples de coïnci- dence. Par l'effet de ces indications subsidiaires, le nombre des exemples de coïncidence se trouvait déjà porté à neuf, sans parler du Système des Andes; mais là ne s'arrêtaient pas mes espérances , car je disais (Annales des sciences naturelles, t. XIX, p. 23 1 , 1 830): « Quand même les recherches dirigées vers » ce but auraient été poursuivies pendant » longtemps, il serait difficile que le nombre » des connexions de ce genre qu'on aurait » reconnues présentât quelque chose de fixe 3) et de définitif. Outre les quatre coïnciden- » ces auxquelles j'ai consacré les quatre » chapitres de ce Mémoire, j'en ai ensuite » indiqué d'autres dans les notes qui y sont ■» ajoutées; et, ces premiers résultats, s'ils j> sont exacts, ne seront peut-être encore » que la moindre partie de ceux qu'on peut » prévoir, lorsqu'on considère combien d'au- » très interruptions présente la série des » dépôts de sédiment, et combien d'autres » Systèmes de montagneshérissent la surface » du globe. » Le même volume contient une planche coloriée (pi. 111) qui est intitulée: Essai d'une coordination des âges relatifs de certains dé- pôts de sédiment et de certains Systèmes de montagnes ayant chacun leur direction. Cette planche, qui était le tableau graphique de mes premiers résultats, présentait, rangés de gauche à droite, neuf Systèmes de montagnes (sans compter celui des Andes), tous désignés «uivant la méthode dont je me suis fait une SYS 191 règle constante, d'après des motifs que j'ai indiqués dès l'origine et que je rappellerai ci-après, non par des numéros d'ordre, mais par des noms géographiques , et , pour com- pléter l'expression de ma thèse fondamen- tale, j'y avais fait graver la note suivante : et On a laissé en blanc les montagnes dont la » place dans la série n'est encore que présu- »mée:De vastes Systèmes, tels que ceux » des côtes de Mozambique et de Guinée, ont » dû être complètement omis; mais les mo- » difications qu'on peut prévoir dans celte » série provisoire, la changeraient difûcilc- » ment au point de porter directement à » croire qu'elle soit terminée, et que l'écorce » minérale du globe terrestre ait perdu la » propriété de se rider successivement en » différents sens. » Depuis lors, cette série provisoire a reçu plusieurs termes nouveaux qui s'y sont ajou- tés ou intercalés sans en changer la forme générale, et sans modifier en rien les induc- tions auxquelles elle conduit si naturelle- ment. Je crois pouvoir admettre dès aujour- d'hui, dans ma série, cinq termes plus an- ciens que le plus ancien redressement de couches figuré dans mon premier tableau, et je conserve l'espérance que des recherches ultérieures nous feront pénétrer plus loin encore dans la nuit des premiers temps géologiques. Depuis quelques années, les géologues ont marché dans cette direction avec une ardeur toute spéciale.G'est, en effet, dans ledomaine des terrains fossilifères anciens, antérieurs au calcaire carbonifère, que la géologie a fait récemment, dans les deux hémisphères, les conquêtes les plus importantes. Elle les doit particulièrement aux travaux de MM. Mur- chison et Sedgwick, en Angleterre; à ceux de MM. Murchison, Sedgwick, de Verneuil et d'Archiac, dans les provinces rhénanes; de MM. Murchison, de Verneuil et deKey- serling, en Russie et dans les monts Ourals; des géologues américains et de MM. Lyell et de Verneuil, dans les contrées transatlanti- ques. Je suis parti des faits connus ; je ne pou- vais devancer ces vastes conquêtes ; mais ma théorie aurait manqué d'un des éléments les plus essentiels de la vitalité scientifique, la faculté du progrès, si elle n'avait pas été apte à faire un pas immédiat à la suite àes 192 SYS grands résultats que je viens de rappeler. J'ai essayé de faire ce nouveau pas, dans un Mémoire que j'ai soumis, en 1847, à la So- ciété géologique, et dont le présent article renferme toute la substance. J'en ai préparé lentement les éléments au fur et à mesure des observations. D'après l'ensemble des faits qui me sont aujourd'hui connus, je crois que les différents Systèmes de montagnes dont l'existence a été démontrée ou indiquée dans l'Europe occidentale, peuvent être classés avec beaucoup de probabilité dans l'ordre dans lequel je vais les parcourir, en commen- çant par les plus anciens. Je vais consacrer un paragraphe à chacua de ces Systèmes et, par cela seul que ces pa- ragraphes seront placés l'un à la suite de l'autre , ils auront des numéros d'ordre que je ne puis me dispenser d'inscrire en tête de chacun d'eux, mais je dois rappeler, comme je l'ai fait maintes fois, que ces numéros ont un caractère essentiellement provisoire, at- tendu que, chaque fois qu'on parviendra à constater, dans l'Europe occidentale, l'exis- tence d'un nouveau Système de montagnes, on devra augmenter d'une unité les numé- ros de tous les Systèmes postérieurs. C'est cette considération qui m'a engagé, dès l'o- rigine, à désigner chaque Système par un nom géographique tiré d'une montagne ou d'une localité où sou existence était con- statée. I. Système de la Vendée. M. Rivière, qui a beaucoup étudié les ter- rains du département de la Vendée et du littoral S.-O. de la Bretagne, a signalé, dans ces contrées, un Système dedislocations dirigé à peu près du N.-N.-O. au S.-S.-E., qu'il regarde comme ayant été produit antérieu- rement à toutes les autres dislocations dont sont affectées les couches très anciennes et très accidentées qu'on y observe; c'est ce Système de dislocations que je propose de désigner sous le nom de Système de la Ven- dée Je ne suis pas éloigné de penser qu'une partie des nombreux plissements que pré- sentent les schistes verts lustrés de l'île de Belle-Ile appartiennent à ce Système, dont la direction s'y reproduit très fréquemment ; et peut-être M. Boblaye a-t-il déjà signalé, sans le savoir, un accident stratigraphique, SYS en rapport avec ce système , en parlant de la direction N.-N.-O. qu'affecte la stratifi- cation du micaschiste et du granité, à par- tir de Saint-Adrien, près Redon , en suivant les bords du Blavet jusqu'à Pontivy (1). On peut s'attendre à trouver des traces du même système dans beaucoup d'autres parties de l'Europe. II. Système du Finistère. Les roches schisteuses anciennes, qui for- ment le sol fondamental de la presqu'île de Bretagne, sont affectées de dislocations nom- breuses qui les ont redressées en différents sens. Ces dislocations ne sont pas toutes contemporaines; on s'aperçoit de la diver- sité de leurs âges en remarquant que cer- tains dépôts sédimentaires sont affectés par les unes tandis qu'ils échappent aux autres et en observant la manière dont elles se croisent quand elles viennent à se rencon- trer mutuellement. Il en existe un certain nombre qui ont pour caractère commun de s'éloigner peu de la direction E. 20 à 25 N. , et d'être plus anciennes que toutes les autres (le Système de la Vendée excepté). Elles se dessinent très nettement dans la pointe comprise en- tre la rade de Brest et l'île de Bas. Je pro- pose de les désigner collectivement sous le nom de Système du Finistère. Dans le chapitre III de ['Explication de la carte géologique de la France , M. Dufrénoy partage les terrains de transition de la pres- qu'île de Bretagne en deux grandes divi- sions, dont l'inférieure est désignée sous le nom de terrain cambrien, et dont la supé- rieure comprend le terrain silurien et le ter- rain dévonien. « Les couches du terrain cam- » brien , dit M. Dufrénoy, généralement » inclinées à l'horizon de 70 à 80°, sont » orientées de TE. 20» N. à l'O. 20° S. Elles j» ont été placées dans cette position par le » soulèvement du Granité à grains fins (2). » Cette direction se rapporte surtout à la partie centrale de la Bretagne , notamment à la route de Ploërmel à Dinan. Dans la partie occidentale, les directions s'éloignent (i) Puillon-Bobliiyr, Essai sur la configuration et la consti- tution géologique de la firetaçne ; Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t XV, p. -5 (1827.. (2) Dufrénoy, Explication île la Carie géologique rit la fiant», cliap. III, i. 1, p. 30». SYS un peu plus de la ligne E.-O. Dans le Bo- cagede laNormandie et dans le département de la Manche , elles s'en rapprochent , au contraire, davantage. « Près du cap de la Hague, dit M. Dufré- » noy , au contact de la Syénite, le schiste » qui forme la côte d'Omonville est tal- « queux ; il contient de pelitscristaux d'Àm- » phibole disposés dans le sens de la strati- » Ocation. Les couches de ce schiste pion • » gent N. 16° 0. et se dirigent E. 16° N. , » presque exactement suivant la ligne de j> dislocation propre au terrain cambrien... » Dans les carrières d'Équeudreville, près ■» de Cherbourg , les couches de schiste se » dirigent à l'E. 18° N., et plongent de 75° » vers le N. (1). Aux environs de Saint-Lô , » la direction générale des schistes est à l'E. » 20° N. (2). Au pont de la Graverie, on )> exploite plusieurs carrières dans un schiste » bleuâtre et satiné , dont la stratification » est dirigée à l'E. 18° N. avec une incli- » naison de 80° (3). » Dans la partie occidentale de la presqu'île, les roches schisteuses anciennes sont géné- ralement affectées de la direction E. 20à23° N., qui est la même que celle dont nous ve- nons de parler, modifiée par l'effet de la différence de longitude. Cette direction se montre surtout, d'une manière très pronon- cée, dans les micaschistes et les gneiss qui forment le sol de la ville de Brest , et d'une grande partie de la large pointe comprise entre la rade de Brest et l'île de Bas. M. Puillon-Boblaye avait déjà été frappé de ce fait que , dans la région dont je viens de parler, la stratification , quoique rappro- chée de la direction N.-E. S. -0., n'est plus la même que dans les autres parties de la Bretagne, où il l'indique comme comprise entre le N.-E. et le N.-N.-E. ; je trouve la trace de cette remarque, qu'il m'avait com- muniquée de vive voix , dans les expressions suivantes de son important Mémoire sur la géologie de la Bretagne. « Des côtes de la » Manche à Landernau , la direction des » strates est dans le sens du N.-E. au »S.-0. (4). » La direction E. 20 à 25° N. (i) Dufrénoy, Explication, de la Carte géologique de la France, cbap. III, 1. 1, p. 212. (2) Ibid., p. 213. (3) Ibid., p. 2i4. (4) Puillon-Boblaye, Essai sur la configuration et la tons- T. XII. SYS 193 se retrouve encore dans les schistes micacés et chloritiques qui font partie de la pointe méridionale entre Gourin etQuimper. Dans le Bocage de la Normandie, ainsi qu'en beaucoup de points de la Bretagne r notamment au pied méridional de la Mon- tagne-Noire près de Gourin , les premières assises du terrain silurien sont superposées , en stratification discordante, surles tran- ches des couches plus anciennes redressées par les dislocations dont nous venons de parler. M. Lefébure de Fourcy, ingénieur des mines , dans sa Description géologique du département du Finistère , cite aussi une superposition semblable sur le rivage mé- ridional du Goulet de Brest , depuis la pointe des Espagnols jusque près de Ker- jean, et sur la côte méridionale de la rivière de Landernau. La direction E. 20 à 25° N. des scnisies les plus anciens se reproduit aussi quelque- fois dans les couches siluriennes. M. L. Fra- polli cite de nombreux exemples de ce fait dans son excellent Mémoire sur la disposi- tion du terrain silurien dans le Finistère, et principalement dans la rade de Brest (1). Mais ces directions , que les couches silu- riennes ne conservent pas sur de grandes longueurs, ne sont probablement que des re- productions accidentelles de celles des cou- ches inférieures , reproductions dont j'ai cité depuis longtemps, et dont je décrirai plus loin un exemple frappant dans les cou- ches dévoniennes et carbonifères de la Bel- gique , où reparaît souvent la direction naturelle du terrain ardoisier. M. L. Fra- polli dit , avec beaucoup de raison , je crois, que « ces directions anormales qu'af- » fecte le terrain silurien du nord du Finis- » tère sont une des meilleures preuves de » la présence du terrain cambrien au-des- » sous des grès qui forment la base du pre- » mier ; elles sont l'effet de cette présence; » elles n'existeraient pas sans cela (2). » Les directions que je viens de citer con- cordent ensemble d'une manière extrême- ment remarquable. Pour s'en convaincre il suffit de les rapporter toutes à un même titution géologique de la Bretagne. Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. C6 (1827). (1) Bulletin de lu Société géologique de France, a» série , t. H, p. 517. (2) Frapolli, ibid., p. 56i. 25 194 SYS point, par exemple à Brest, pris comme centre de réduction. En transportant toutes ces directions à Brest, sans tenir compte de l'excès sphérique qui ne donnerait ici que des corrections insignifiantes , mais en te- nant compte approximativement delà con- vergence des méridiens vers le pôle, au moyen du tableau de la page 178, nous for- merons le tableau suivant : Brest E. 20 à 25° N. Ile d'Ouessant. . . . E. 25 à 50 — »°25'13"N. Ploërmcl E. 20 + 1 33 26 N. Omonville E. 16 -f 1 54 » N. Équeudreville. . . . E. 18 + 2 9 13 N. Sai.H-LÔ E. 20 +3 32 44 N. Pom de la Graverie. E. -j- 2 32 44 N. SYS En faisant la somme, on trouve 137° à 147° -f- 10° 16' 52", qui se réduisent en moyenne à 152° 16 52". En divisant par 7, nombre des points d'observation, on a pour la direction moyenne du Système du Finistère rapportée à Brest, E. 21° 45' 16" N Cette direction cadre avec les observations d'une manière qui devra paraître satisfai- sante , si l'on remarque surtout combien de bouleversements ont affecté le sol de la Bre- tagne, après celui dont le Système du Finis- tère est la trace. Pour s'assurer de cet accord, il suffit de reporter la direction obtenue à chacun des points d'observation , et de la comparer à la direction observée. On forme ainsi le tableau suivant : . . E. DIRECTION calculée. observée. 22o 10' 31" N. 27o 50' 21 45 16 N. 22 50 £0 11 50 N. 20 « 19 51 16 N. 16 » 19 36 3 N. 18 » 19 12 32 N. 20 » 19 12 32 N. 18 » DIFFÉBENCB. 4- 5o 19' 29" 4- 0 44 44 . . E. Ploëi-mel . . E. . . E. — 0 11 50 — 3 51 16 . . E. _ 1 56 3 Saint- Lô Poul de la Graverie. . . . . E. . . E. + 0 47 28 - 1 12 52 Les seules divergences un peu notables sont celles de l'Ile d'Ouessant et d'Omon- ville; or, il est à remarquer que l'une et l'autre ont été observées dans le voisinage de grandes masses éruplives , d'une part les granités qui forment la plus grande par- tie de l'île d'Ouessant, de l'autre la syénite du cap de Hague; or, on sait que ce n'est pas dans le voisinage de pareilles masses qu'on rencontre le plus ordinairement des directions parfaitement régulières. On peut donc regarder la direction E. 21° 45' 16" N., ou, en négligeant les secon- des , E. 21" 45' N., comme représentant à Brest le Système du Finistère: ce serait celle de la tangente directrice du Système menée par Brest. Le Système du Finistère ne se montre pas uniquement en Bretagne et en Normandie. Un examen attentif des cartes géologiques d'une grande partie de l'Europe permet d'y en découvrir des traces qui, à la vérité, sont peu suivies à cause des nombreuses dis- locations subséquentes qui les ont en partie effacées. Je citerai particulièrement la Suède et le midi de la Finlande. La direction E. 21° 45' N., qui représente à Brest le Système du Finistère, étant pro- longée suffisamment, passerait un peu au midi de la Suède etdela Finlande. On trouve dans le tableau de la page 178, que la diffé- rence des angles alternes internes formés par la plus courte distance de Brest à Stoc- kholm, avec les méridiens de ces deux villes, est de 18° 21' 32"; entre Brest et Viborg, la même différence est de 27" 29' 40'; pour Brest et Gotheborg, la différence est de 13°1'40". De là il résulte qu'en tenant compte de l'excès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Brest, en se dirigeant à TE. 21° 45' N., était le grand cercle de comparaison du Système, la direc- tion du Système du Finistère transportée à Gotheborg est E. 9° 23' N., et à Stockholm E. 4° 21' N. La même direction transportée à Viborg, est E. 4° 9' S. Dans le milieu de la Suède, près des lacs Wenern, Wettern, Hjelmaren , cette direction serait environ E. 7°N. Près de la côte méridionale de la SYS Finlande, entre Abo et Friedriksvern, vers le milieu de la distance entre Stockholm et Viborg, elle s'éloignerait peu de la ligne E.-O. Or, si l'on examine avec attention la belle carte géologique de la Suède, publiée par M. Hisinger , on verra que dans la partie centrale de ce pays, entre Gotheborg et Upsal , il existe, en effet, dans les masses de roches anciennes sur lesquelles le terrain si- lurien est déposé en stratification discor- dante, un grand nombre de dislocations et de lignes stratigraphiques dirigées à l'E. quelques degrés N. Tout annonce aussi que le midi de la Fin- lande avait été fortement disloqué avant le dépôt du terrain silurien qui forme la côte méridionale du golfe de Finlande, et qui n'a éprouvé depuis son dépôt que de faibles dérangements. Les roches anciennes du midi de la Finlande présentent différentes lignes stratigraphiques dirigées à peu près N.-E. S.-O., dont nous aurons à nous occuper ultérieurement; mais leur direction diffère essentiellement de celle de la côte dont elles ne déterminent que les découpures. Celle- ci doit se rapporter à une autre série d'ac- cidents stratigraphiques qui ne peuvent être que fort anciens, attendu que les roches cris- tallines du midi de la Finlande paraissent avoir été émergées dès le commencement de la période silurienne, et avoir formé la côte septentrionale de la mer dans laquelle s'est déposé le terrain silurien de l'Estonie. Delà on peut conclure, avec vraisemblance, que les accidents stratigraphiques, signalés ci-dessus dans la partie centrale de la Suède, entre Gotheborg et Upsal, se prolongent dans la partie méridionale de la Finlande. Cela est d'autant plus probable que la par- tie méridionale de la Finlande renferme , comme la partie moyenne de la Suède, une zone dirigée à peu près de l'E. à l'O. dans la- quelle sont disséminées un grand nombre de localités célèbres par la présence de dif- férents minéraux cristallisés d'origine érup- tive. Ni en Suède , ni dans les parties de la Russie contiguës à la Finlande, ces gîtes de minéraux ne se prolongent dans le terrain silurien. Tout annonce donc qu'ils ont été produits avant le dépôt de ce terrain, et cette réunion de circonstances me porte à croire que les accidents qui caractérisent SYS 195 la zone dont nous parlons appartiennent par leur âge, comme par leur direction, au Sys- tème du Finistère. Il sera peut être également possible, ainsi que nous le verrons plus loin, de recon- naître le Système du Finistère dans le sol fondamental des Pyrénées et de la Catalo- gne. La direction du Système du Finistère, transportée dans les montagnes des Maures et en Corse, en tenant compte de l'excès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Brest, en se dirigeant à l'E. 21° 45' N., était le grand cercle de comparai- son du Système, devient pour Hyères, E. 13° 46' N., et pour Ajaccio , E. 11° 42' N. Elle s'éloigne beaucoup des directions qu'on, y observe le plus habituellement dans les roches stratifiées anciennes. Si ces roches présentent quelques orientations qui se rap- portent réellement au Système du Finistère, elles doivent y être peu nombreuses. Peut- être serait-on plus heureux en recherchant cette même direction , soit dans les roches schisteuses anciennes des côtes de l'Algérie, soit au centre de l'Espagne dans celles des montagnes de Guadarrama. Toutes les couches qui viennent d'être rapprochées d'après la concordance de leurs directions sont fort anciennes, et les dislo- cations qui leur ont imprimé ces directions paraissent toutes avoir été antérieures au dépôt du terrain silurien; mais ces disloca- tions ne sont pas les seules qui offrent ce caractère d'ancienneté. D'autres dislocations caractérisées par une direction différente en jouissent également, et elles constituent deux autres groupes ou systèmes dont l'âge relatif, comparé à celui du système du Finistère, devra être discuté ultérieurement. III. Système de Longmynd. D'après les observations déjà anciennes de M. Murchison , consignées et figurées, dès l'année 1835, dans sa première notice sur le système silurien, les collines du Long- mynd, dans la région silurienne de l'Angle- terre, sur les pentes desquelles se trouve le bourg de Church-Stretton, sont formés de Schistes et de Grauwaekes schisteuses. Les couches de ces roches sont fortement re- dressées et courent au N. 25° E. Les couches siluriennes les plus anciennes reposent sur 196 SYS leurs tranches en stratification discordante. Ces derpières , beaucoup moins redressées que celles qui leur servent de support, se dirigent à l'E. 42° N. ; la différence entre les deux directions est de 23°; et comme elles se reproduisent fréquemment l'une et l'autre dans la région silurienne propre- ment dite, où elles forment deux groupes fort réguliers, il est évident qu'elles appar- tiennent à deux systèmes distincts. L'un de ces systèmes, dont nous nous occuperons plus tard, est certainement postérieur au dépôt du terrain silurien, mais les couches du Longmynd ayant été redressées avant le dépôt des couches siluriennes les plus an- ciennes de la contrée, notamment avant celui du Caradoc Sandstone, j'ai cru devoir considérer le Longmynd comme le type d'un système de montagnes plus ancien que le terrain silurien, et que je propose de nom- mer Système de Longmynd. Partant de ce premier aperçu, j'ai cher- ché si, en épluchant, pour ainsi dire, tous les accidents stratigraphiques des couches les plus anciennes de l'Europe , dirigées entre le N. et le N.-E., je n'en trouverais pas un certain nombre dont l'âge fût de même antérieur au terrain silurien, et dont les directions fussent assez peu divergentes pour qu'il y eût lieu d'en prendre la moyenne après les avoir toutes ramenées à un point central de réduction par le procédé que j'ai indiqué ci-dessus. Voici les résultats que j'ai obtenus : ils ont encore peu nombreux; ils me parais- sent suffire, cependant, pour donner déjà une assez grande probabilité à l'existence réelle du Système du Longmynd. 1° Région silurienne. Dans les collines du Longmynd, aux environs de Church-Stret- ton , la Stratification des roches schisteuses et arénacées sur lesquelles le Caradoc Sandstone repose en stratification discor- dante est dirigée au N. 25° E. — Church- Strelton, lat. 52° 35', long., 5° 10' 20" 0., direction, N. 25" E. 2° Bretagne. Les schistes anciens de la Bretagne présentent, dans certaines parties de cette presqu'île, beaucoup d'accidents stratigraphiques dirigés à peu près au N. N.-E. Cette direction se manifeste particu- lièrement par la forme allongée du S. S.-O. au N. N.-E. d'un grand nombre de masses SYS éruptives de Granité et de Syénite qui pé- nètrent les Schistes anciens, et par la ma- nière dont différentes masses de cette na- ture s'alignent et se raccordent entre elles. On voit beaucoup d'exemples de ce phéno- mène aux environs de Morlaix et Saint-Pol- de-Léon , où l'orientation de l'ensemble des accidents de cette espèce est assez bien re- présentée par une ligne tirée de Saint-Pol- de-Léon à Landivisiau, ligne dont le pro- longement passe près de Douarnenez, et dont la direction est à peu près S. 20 30' 0. à N. 20° 30' E. M. Dufrénoy me parait avoir signalé un autre accident du même système, lors- qu'il dit, dans le troisième chapitre de l'ex- plication de la carte géologique de la France : « L'extrémité 0. du bassin de Rennes ap- » partient encore au terrain cambrien. Nous » sommes, il est vrai, peu certains de la li- » mite qui sépare dans ce bassin les deux » étages du terrain de transition ; mais » cependant nous la croyons peu éloignée » d'une ligne qui se dirigerait du N. 15 à » 20 E., au S. 15 à 20 0., et qui suivrait » à peu près la route de Ploërmel à Dinan. » En effet, les terrains situés à gauche et à » droite de cette ligne présentent des carac- » tères essentiellement différents (1). » Enfin, un examen attentif de la carte géologique montre que la classe d'accidents qui nous occupe se dessine à très grands traits dans la structure géologique de la pres- qu'île de Bretagne, par exemple par la ligne tirée du cap de la Hague à Jersey, à Uzel, à Baud, etc., du N. 21' 30'E., auS. 21° 30'0.; par la ligne de Guernesey aux îles Gleuan, qui est sensiblement parallèle à la précé- dente, et par la ligne tirée de Barfleur à l'Ile d'Hoëdic, suivant la direction du N. 24° E. au S. 24° 0. La moyenne des différentes directions que je viens de citer est le N. 21° E. Elle peut être rapportée à Morlaix qui est le point dans le voisinage duquel ces mêmes directions se dessinent le plus nettement.— Morlaix, lat. 48° 30', long. 6« -10' 0., direction N. 21° E. 3° Normandie. On peut voir, par différents passages du Mémoire de M. Puillon-Boblaye sur la constitution géologique de la Bretagne, qu'il y avait aperçu cette classe d'accidents en (i) Dufrénoy, Explication dà la carte géologique de U France, t. I, p. 210. SYS beaucoup de points; mais il les signalesurtout dans une région distincte de la précédente et située sur les confins de la Bretagne et de laNormandie, entre Domfront, Vire, Avran- ches et Fougères, où il a vu régner, sur une étendue de plus de 200 lieues carrées, une formation complexe de granités et de roches maclifères qui en est spécialement affectée. Il mentionne particulièrement le gneiss ma- clifère de Saint-James, département delà Manche, comme stratifié du N.-N.-E, au S.-S.-O. (t). Les accidents de la classe qui nous occupe, tant en Normandie qu'en Bre- tagne, s'observent seulement dans les ter- rains qui servent de base au terrain silurien, et sont, par conséquent, antérieurs au dépôt dece dernier.— Saint-James, lat. 48° 34' 1 8". long. 3° 39' 34" 0., direction, N. 22° 30' E. 4° Limousin. Les granités du Limousin forment, au milieu des gneiss, des bandes assez irrégulières qui cependant ont une tendance marquée à se rapprocher de la di- rection N. 26° E.— S. 26° 0. Le point cen- tral de la région où on les observe se trouve à peu près par 46° de latitude et 40' de longitude 0. de Paris. La formation de ces bandes de granité paraît être très ancienne. — Limousin, lat. 46°, long. 0" 40' 0., di- rection N. 26° E. 5° Erzgebirge. Un examen attentif de la belle carte géologique de la Saxe, publiée par MM. Naumann et Colta, fait distinguer dans l'Erzgebirge quelques traces de dislo- cations dont la direction est comprise entre le N.-E. et le N.-N.-E. La limite N.-O. du massif de gneiss de Freiberg en est un exemple. D'après M. Naumann, la ligne de séparation des deux roches entre Nossen et Augustusburg se dirige hora 3 \ par rapport au méridien magnétique. Cette ligne et toutes celles qui s'en rapprochent par leur direction sont promptement interrompues, comme le sont celles que je viens d'indiquer aux environs de Morlaix. Tout annonce qu'elles ont été croisées par la plupart des autres dislocations qui ont affecté les cou- ches de l'Erzgebirge; elles doivent donc re- monter à une époque antérieure au plisse- ment et même au dépôt des couches dévo- niennes anciennes {tilestone fossilifère) et des (i) Puillon-Boblaye , Essai sur la configuration et la cons- titution géologique de la Bretagne. — Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. 4g (1817). SYS 197 couches siluriennes, ce qui les rapproche bien naturellement du redressement des couches de Longmynd. La direction hora 3 7 transformée en de- grés est N. 50° 3"' 30" E., et corrigée de la déclinaison magnétique qui est à Frei- berg d'environ 16° 40' vers l'O., devient N. 33° 57' 30" E. Les directions dont je viens de parler peuvent être rapportées à Freiberg, étant observées dans les points de l'Erzgeb^-ge qui n'en sont pas très éloignés. — Freiberg, lat. 50° 55' 5", long. 11° 0' 25" E., direction N. 33° 57' 30" E. 6° Moravie et parties adjacentes de la Bo- hême et de l'Autriche. D'après la carte géo- logique de l'Allemagne, dressée par M. de Buch et publiée par Schropp, et d'après la carte géologique de l'Europe moyenne, pu- bliée par M. de Dechen, le sol de la partie S.-E. de la Bohême et des parties adjacentes de la Moravie et de l'Autriche est formé principalement de zones alternatives de granité et de gneiss, avec calcaire et autres roches subordonnés, qui se dirigent au N. 30" à 35° E., moyenne N. 32° 30' E. Au- cune trace de cette série d'accidents ne se prolonge à travers la bande silurienne des environs de Prague, cequiindiquequ'ils sont dus à des phénomènes d'une date antérieure au dépôt du terrain silurien. Les accidents stratigraphiques dont il s'agit s'observent particulièrement près des limites communes des trois provinces, dans une contrée dont le centre est peu éloigné de Zlabings. — Zla- bings, lat. 48° 59' 54", long. 13° 1' 9" E., direction N. 32° 30" E. 7° Intérieur de la Suède. Les terrains an- ciens de l'intérieur de la Suède, sur lesquels le terrain silurien repose en stratification discordante, présentent beaucoup d'accidents stratigraphiques d'une origine antérieure aux grès et aux poudingues quartzeux qui constituent la base du terrain silurien. D'a- près la carte géologique de la Suéde, pu- bliée par M. Hisinger, ces accidents for- ment plusieurs groupes, dont l'un nous a déjà occupés précédemment. Un autre groupe se dessine fortement dans le voi- sinage de la ligne tirée de Gotheborg à Gèfle, tant par les accidents topograpbiques que par les contours de certaines masses minérales, et par des masses calcaires len- ticulaires qui s'alignent entre elles. Ce* 198 SYS accidents stratigraphiques, dont le prolonge- ment méridional passe très près des dépôts siluriens horizontaux du Kinneculle et des collines de Ballingen, sont dus, sans aucun doute, à des phénomènes antérieurs à l'exis- tence du terrain silurien. Les lignes suivant lesquelles ils se dessinent s'éloignent un peu moins du méridien que ne le fait la ligne tiréedeGolheborgàGèfle qui, vers le milieu de sa longueur, coupe le méridien sous un angle de 42°. Vers le milieu de l'i#tervalle compris entre ces deux villes, les lignes strati- graphiques courentsensiblement au N.38"E. — Milieu de la dislance de Golheborgà Gèfle, lat. 59° IV 44", long. 12° 12' 42" E., di- rection N. 38" E. 8° Nord-Ouest de la Finlande. Dans la partie N.-O. de la Finlande , aux enviions d'Uleaborg, la côte S.-E. du golfe de Bothnie se dirige, entre Vasa et Uleaborg , sur une longueur d'environ 300 kilomètres, et avec une régularité remarquable , suivant une ligne qui fait, avec le méridien d'Uleaborg, un angle de 42° \. La côte du golfe de Bothnie est formée, dans cette partie, de ro- ches primitives dont les accidents stratigra- phiques paraissent être parallèles à la côte et se prolonger vers le N. - E. , jusque dans les montagnes de la Laponie russe. Ces ac- cidents stratigraphiques, de même que la côte dont ils ont déterminé la position, sont eux-mêmes très rapprochés du prolongement de ceux que nous venons de signaler en Suède, entre Gotheborg etGèfle. La direction dont nous nous occupons ne paraît pas se continuer à travers la partie silurienne ou dévonienne ancienne de la Laponie ; elle est due, suivant toute apparence, à des phéno- mènes d'une date antérieure au dépôt du terrain silurien. Je crois donc être fondé à rapporter au Système de Longmynd les acci- dents stratigraphiques dont je viens de parler. —Uleaborg, lat. 64- 59', long. 23° 9' 36" E.; direction N. 42° ~ E. 9° Sud-Est de la Finlande. D'après l'in- téressante notice sur la géologie de la Rus- sie, que M. Strangways a communiquée, en 182.1, à la Société géologique de Londres (1), les roches schisteuses de toute la partie mé- ridionale de la Finlande , depuis Abo et les (i) W. Strangways. Juotlinc of the geology of Russia. — Transactions of the geoloçkal sociely of London, new séries, t !,p. I. SïS Iles de Pargas jusqu'à Viborg , se dirigent , en général, à peu près auN.-E. Les granités des environs de Viborg sont limités, du côté des plaines de Saint-Pétersbourg, par une ligne qui court aussi à peu près au N.-E. M. le capitaine Sobolevski dit, dans son in- téressant Mémoire sur le S.-E. de la Fin- lande (1), que la direction des gneiss des environs d'Imatra , au milieu desquels est creusé le lit de la célèbre cataracte de la Vokça, à quelques lieues au N. de Viborg , est presque de quatre heures , c'est-à-dire presque N. 60° E. par rapport au méridien magnétique. La déclinaison dans celte con- trée étant d'environ 8° à l'O. , je me crois fondé à conclure qu'une classe importante des accidents stratigraphiques du S.-E. de la Finlandeserait assez bien représentée par une ligne passant à Viborg , et dirigée vers le N. 50" E. Ces accidents stratigraphiques ne se continuant pas dans les couches silu- riennes de la côte méridionale du golfe de Finlande, doivent être antérieurs au dépôt du terrain silurien. — Viborg, lat. 60° 42 '40'; long. 26° 25' 50" E.; direction N. 50° E. 10° Montagnes des Maures et de L'Estérel. Dans le chapitre VIe de VExplicalion de la carte géologique de France, j'ai consigné un assez grand nombre de directions obser- vées dans les roches stratifiées anciennes des montagnes dés Maures et de l'Estérel qui bordent la Méditerranée entre Toulon et Antibes (2). J'ai représente ces observations par une rose des directions qui rend mani- feste la tendance qu'ont les couches dont il s'agit à se diriger vers le N.-E., ou, plus exactement, vers le N. 44° E. (E. 46" N.). Cette direction s'éloigne beaucoup de la di- rection moyenne des couches du Système du Welsmoreland et du Hunchriick, auquel j'a- vais cru primitivement qu'elle pourrait être rapportée. Nous verrons, en effet, plus loin que la direction du Système du Wesltnore- land et du Hundsrùck, rapportée au Binger- Loch ( sur le Rhin ), est E. 31" ~ N. Celte direction, rapportée à Hyères, devient E. 32" 55' 47" N., et rapportée à Saint-Tropez E. 32° 33' 58" N. Ces deux dernières orien- tations se rapprochent beaucoup l'une et (i) Sobolevski, Coup d'ail sur l'ancienne Finlande, ne. — Annuaire du journal des Mines de Russie. *8Îtg, p. i !-. (s) Explication de la Carte géologique delà France, t. I 0 p. «7. SYS l'autre de l'E. 32° \ N., et par conséquent, lorsqu'on les compare à la direction E. 46° N. indiquée par la rose des directions , la différence est de 13°. Ce fait est un des premiers qui m'aient porté à soupçonner que les directions de date très ancienne, comprises dans la désignation hora 3-4 dont j'indiquerai plus loin l'ori- gine , ou très voisine d'y rentrer, devraient être divisées en plusieurs groupes. Cette subdivision n'est pas indiquée sur la rose des directions des roches schisteuses anciennes des Maures et de l'Estérel ; mais on peut croire que cela tient à l'imperfection de quelques unes des observations dont celte rose offre le tableau. La plupart de ces ob- servations sont exprimées en degrés; cepen- dant quelques unes le sont d'une manière plus générale , telle que N.-E. ou N.-N.-E. Les observations qui sont exprimées de cette manière sont celles qui ont été faites en des points où la direction de la stratification ne pouvait être mesurée avec plus de précision. Des recherches plus suivies les feraient dis- paraître du tableau , où elles seraient rem- placées par des directions cotées en degrés qui ne seraient pas toutes E. 45° N. , ou E. 22° l N., qui pourraient même s'écarter notablement de l'un ou de l'autre de ces deux points de la boussole. Si ce remplace- ment avait lieu , il est probable que les di- rections se presseraient en moins grand nombre dans le voisinage de la direction N.-E. Cette direction appauvrie diviserait alors le faisceau en deux groupes, dont l'un se rapprocherait davantage de la direction E.-O., et l'autre de la direction N.-S. J'ai cherché à effectuer cette décomposi- tion d'une manière approximative , pour voir quelle serait à peu près la direction du groupe le moins éloigné de la direction N.-S. Pour y parvenir, j'ai remarqué que la rose des directions en contient 92 , com- prises entre l'E. 15° N. et l'E. 75° N. in- clusivement (1). La moyenne de toutes ces 4275° directions est égale a = 46° 34' 34 . 92 J'ai retranché de ces 92 directions toutes celles qui sont comprises entre E. 15° N. et E. 32" j N., puis un certain nombre de celles qui sont plus éloignées de la ligne (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I, p. 467. SYS 199 E.-O., de manière que la moyenne de tou- tes les directions retranchées soit environ E. 32° | N. Après le retranchement de ces directions , au nombre de 33 , formant un total de 1075°, le tableau n'en renfermerait plus que 59 , formant un total de 3200°, et donnant par leur moyenne la direction E. 54° 14' 14" N. , ou N. 35° 4o' 46'' E. , direction qui ne diffère pas de 4° de celle du Longmynd transportée à Saint-Tropez. Cette différence , toute faible qu'elle est, pourrait encore être atténuée. En effet , la division du groupe total des directions voi- sines du N.-E. en deux faisceaux, dont l'un donne à peu près pour moyenne la direction E. 32° ^ N., est un problème d'analyse in- déterminée qui peut être résolu de plusieurs manières. Il est aisé de voir que parmi tou- tes les divisions que comporte le groupe de directions voisines du N.-E., constitué comme il est sur la rose des directions, j'ai adopté celle qui donnait pour le second fais- ceau la direction la moins éloignée de la ligne N.-S. Mais si le remplacement du petit groupe de directions rapportées exac- tement au N.-E. était effectué, ainsi que je l'ai indiqué, il existerait d'autres solutions, et, dans celle que l'on obtiendrait en adop- tant la marche suivie ci-dessus, le faisceau septentrional se rapprocherait un peu plus encore de la ligne N.-S. que dans la solu- tion que j'ai obtenue; de sorte que la diffé- rence 4", toute faible qu'elle est, se trou- verait encore atténuée. Si les deux faisceaux dans lesquels on peut ainsi diviser les directions des roches stratifiées anciennes des Maures et de l'Es- térel correspondent à des phénomènes de dates différentes, il est évident que le plus moderne est celui qui se rapproche le plus de la ligne E.-O., car on observe particu- lièrement des directions de ce groupe aux environs d'Hyères et dans la presqu'île de Giens, où les roches schisteuses, quartzeu- ses et calcaires, paraissent appartenir au terrain silurien et au terrain dévonien an- cien (tileslone). Les directions, plus rappro- chées de la ligne N.-S. , s'observent au contraire plus particulièrement dans les micaschistes et les gneiss du reste du massif des Maures, ce qui semble indiquer qu'elles sont dues à des phénomènes plus anciens. Tout conduit ainsi à les rapprocher de celles 200 SYS du Longmynd et des autres localités que nous venons de parcourir. On peut rappor- ter ces directions à Saint-Tropez, comme à un point suffisamment central , relative- ment à ceux où elles ont été observées. On a ainsi , pour représenter les directions qui nous occupent dans les montagnes des Mau- res et de l'Estérel, — Saint-Tropez, lat. 43» 16' 27", long 4° 18' 29" E., direction N. 35° 45' 46" E. Il s'agit maintenant de prendre correcte- ment la moyenne générale de ces 10 direc- tions moyennes partielles, en ayant égard aux positions géographiques respectives des points auxquels elles se rapportent. Pour cela nous exécuterons l'opération indiquée dans le commencement de cette note. Nous choisirons un point sur la direc- tion présumée du grand cercle de compa- raison qui doit représenter le Système de Longmynd, et auquel tous les petits arcs qui représentent les directions locales sont considérés comme étant approximativement parallèles ; nous y transporterons toutes les directions, et nous en prendrons la moyenne. Les dix contrées dans lesquelles nous venons de suivre des lignes stratigraphiques que je crois pouvoir rapporter au Système du Longmynd, sont réparties dans diverses SYS parties de l'Europe situées les unes à PO., les autres à l'E., quelques unes beaucoup au N. et les dernières au S. des contrées rhé- nanes, qui peuvent être considérées comme le centre des parties de l'Europe les mieux explorées par les géologues, et dont le Bin- ger-Loch, sur le Rhin, est à peu près le point central. Je suppose que le grand cercle de compa- raison dont il s'agit passe au Binger-Loch , et je prends ce point pour centre de réduction. Pour transporter au Binger-Loch la direc- tion N. 25° E. observée à Church-Stretton par 52° 35' de lat. N. et 5° 10' 20" de long. 0. , je détermine , au moyen du tableau de la page 189 , la différence des angles alter- nes internes que forme, avec les méridiens du Binger-Loch et de Church-Stretton, l'arc du grand cerche qui réunit ces deux points : la différence est de 8° 21' 18". J'en conclus que, transportée au Binger-Loch, la direc- tion N. 25° E., observée à Church-Stretton, deviendra N. 25° -f- 8° 21' 18" — t E., e étant l'excès sphérique d'un triangle sphé- rique rectangle dont je m'occuperai ulté- rieurement. Exécutant la même opération pour cha- cun des 10 points dont les directions doivent être transportées au Binger-Loch , je forme le tableau suivant, et je fais l'addition. lo Church-Stretton N. 2o Morlaix N. 5» Saint-James N. 4<> Limousin N. N. N. N. N. N. N. 5o Freiberg. ... 6o Zlabings 7o Milieu de la distance de Gotheboig à Gèlle. 8o Uleaborg : 9o Viborg • 10° Saint-Tropez 57 50 50 » 43 46 18" — £ 40 — £ 53 — £ 52 - t 16 - £ 53 — £ 56 4- £ 58 + Somme. 327» 15' 16" — 14o 22' 16" + 2 ± En réduisant complètement la somme des données consignées dans ce tableau, elle devient 312° 51' •+- 2 ± s , et en divisant cette somme par 10, nombre des directions partielles, on a pour la direction moyenne du Système de Longmynd, rapportée au 2 + £ Binger-Loch N. 31° 17' 60" + —— . Dans cette expression il ne reste plus d'in- terminé que 2 + «. La quantité e , que j'ai fait entrer dans le tableau , est , comme je l'ai indiqué ci-dessus p. 183, Vexcès sphé- rique d'un triangle rectangle qui a pour hy- pothénuse la plus courte distance du point central de réduction (Binger-Loch ) au point d'observation auquel elle se rapporte, et pour l'un des angles aigus , l'angle formé par la direction transportée au Binger-Loch avec la plus courte distance. Il est aisé de voir que, suivant la position respective du point central de réduction et du point d'ob- servation et suivant la direction qui a été SYS observée, l'excès sphérique dont il s'agit doit être employé soustractivement ou addiiive- men t , ainsi que le tableau l'indique , et comme je l'ai aussi rappelé dans l'expression de la somme en y écrivant 2 + t. Le tableau renferme 10 de ces quantitésf , dont 7 sous- tractives et 3 additives. En raison de celle inégalité entre les nombres des quanlilés e affectés de signes contraires, on pourrait craindre qu'elles ne se détruisissent pas; mais le Binger-Loch se trouve placé très heu- reusement par rapport aux observations que nous discutons actuellement, comme déter- minant le Système du Longmynd. Il est peu SYS 201 éloigné du prolongement direct des direc- tions signalées en Suède et dans le N.-O. de la Finlande, de manière que, bien que les points où ces directions s'observent soient fort éloignés du Binger-Loch, les ex- cès sphériques qui leur correspondent sont peu considérables; ceux qui se rapportent aux autres points d'observation sont éga- lement assez petits, et, toute réduction faite, la somme de ces quantités est très faible. En effet, au moyen de constructions exécutées sur la carte et du tableau de la page 178, on trouve: Pour Chnrch-Strettou b = Pour Moilaix /, = Pour Saint-James b = Pour le Limousin b = Pour Freiberg b = Pour ZÎabings b = Pour la Suède b = Pour Uleaborg b = Pour Vihoig b = Pour Saint-Tropez b = 796 kil. A = 82° 1/2, *= 3'; 806 kil. A = 54o, e = &i GSO k.l. A = 52o, £ = 0'; 490 kil. A = 17o 1/4, e = 3'; 410 kil. A = 44o, S = 3'; 556 kil A = 71o j/2, £ = 4'; 1110 kil. A = llo. t = 9'; 1980 kil. A = 2o 25', £ = 7'; 17S0 kil. . A = 6o 50', e = 15'; 450 kil. A = 29o, t = 10' ; En ayant égard au signe avec lequel cha- cun de ces excès spnériques doit être pris , on trouve 2 + e — — 24' , et par suite 2 ± £ ■ — — — =» — 2' 24". Cette valeur est à peu près négligeable; nous nous bornerons, pour y avoir égard, à diminuer de 2' 6" la moyenne ci dessus, et nous adopterons, comme étant, en nombres ronds, la moyenne la plus cor- recte possible de toutes les observations que nous avons considérées, rapportées au Bin- ger-Loch, ïi. 31° 15' E. Il nous reste à examiner comment la di- rection moyenne du Système de Longmynd, s'accorde avec les directions partielles que nous avons combinées. Pour cela nous n'a- vons qu'à la transporter du Binger-Loch , auquel elle se rapporte, dans chacun des points d'observation. A la rigueur, pour exé- cuter ce calcul , il faudrait déterminer de nouveau l'excès sphérique relatif à chaque point, non d'après la direction observée en ce point, mais d'après la direction moyenne adoptée pour le Binger-Loch. Toutefois, comme les corrections qui résulteraient de ce nouveau calcul seraient, en somme, fort peu considérables, je les néglige; et en me servant des valeurs de e déjà employées, je forme le tableau suivant: Chnrch-Strelton [f. \. \. N. \. N. V. V. V. N". calcule 22° 56' 22 37 24 18 23 2t 55 19 37 6 56 38 46 5 48 44 50 15 DIREC 42" E. 20 E. 5 E. 8 E. 16 E. 55 E. 56 K. 6 E. 4 S E. 2 E. TION — "■"•" "«s observée. différence. ' 25° »' »" + 2° 5' 18" Saint James Limousin Freiberg ZIabings Milieu île la distance entre Golheborg et Gèfle. Ùle.borg 22 50 » — 1 48 5 26 » » -f 2 58 5-2 55 57 50 — 1 21 46 5-2 30 » - 4 51 53 3S » » + 1 21 4 42 50 » — 5 53 6 50 n » -f 1 15 12 55 45 46 -f S 3-2 44 La dernière colonne de ce tableau donne, toute réduction faite, une somme égale à — 3'. Il est aisé de voir, en effet, qu'en I. xn. négligeant 2'2i" — 2' 6" = 18", dans l'ex- pression de la direction moyenne rapporte.! au Binger-Loch, nous avons dû rendre trop 26 202 SYS faible de 10 fois 18" et de 180" = 3' la somme des expressions des huit directions calculées. L'opération est donc correcte. Elle fait voir que pour sept des dix points que nous avons considérés, l'accord entre la direction calculée et la direction observée est très satisfaisant, les différences entre les directions observées et les directions calcu- lées étant de moins de 3°. Pour les trois autres points, les différences entre les di- rections observées et calculées sont plus con- sidérables. Pour Slabings la différence est de plus de 4° \, mais il est à remarquer que les contours des masses de granité et de gneiss du S.-E. de la Bohême ne sont ni rectilignes ni très bien définies. On peut en dire autant de celles du N.-O. de la Fin- lande , où la différence est de 3° 35' 6" ; ces dernières sont d'ailleurs imparfaitement con- nues. Quant aux directions rapportéesà SaiDt- Tropez, où la différence est de 5" 32' 44", il ne faut pas oublier que ce n'a été qu'après une discussion qui a laissé quelque incerti- tude que nous avons pu les dégager des autres directions qui sont comprises dans la rose des directions des Maures et de l'Esté- rel. Les différences que nous venons de remarquer n'ont donc rien qui doive sur- prendre , et il est à remarquer que les treis différences les plus considérables, - 4° 36' 53", — 3° 35' 6", -f 5° 37' 44", étant affectées de signes différents, tendent à se compenser ; leur somme est — 2° 34' 1 5", ou — 154' 15"; et il est aisé de voir qu'en n'ayant pas égard aux observations auxquel- les elles correspondent, on aurait trouvé un résultat différent de celui auquel nous nous sommes arrêtés, de 15' seulement, c'est-à- dire la direction moyenne N. 30° E. environ ; or la suppression de l'une quelconque des autres observations aurait produit une va- riation à peu près du même ordre. Il me paraît difficile de ne pas admettre, en dernière analyse, que ces dix directions appartiennent à un même Système, dont la direction rapportée au Binger-Loch est re- présentée le plus correctement possible par une ligne dirigée au N. 30° 15' E. Cette ligne, qui fait avec le méridien du Binger- Loch un angle de 30° 15' vers l'E., est la tangente directrice du Système. Mais, pour déterminer complètement sur SYS la sphère terrestre la position de ce Système dont nous avons supposé que le grand cer- cle de comparaison passe par le Binger-Loch, il faudrait confirmer ou rectifier cette sup- position en déterminant, comme je l'ai indi- qué précédemment, Y angle equatorial E. Malheureusement les données que nous avons soumises au calcul ne paraissent pas assez précises pour conduire à une valeur de cet angle à laquelle on puisse attacher une importance réelle. Le point de départ des calculs à faire se trouverait dans les diffé- rences contenues dans le tableau que nous venons de former; mais ces différences ne suivent aucune loi régulière; tout annonce qu'elles sont dues en grande partie aux er- reurs d'observation, et qu'en les employant dans un calcul, on le baserait sur une com- binaison de chiffres presque entièrement fortuite. 11 n'y a pas lieu d'exécuter un pa- reil calcul; ainsi, quant à présent, l'opéra- tion ne peut être poussée plus loin, et nous sommes obligés de nous en tenir à la suppo- sition que le grand cercle qui passe au Bin- ger-Loch, en le dirigeant au N. 30° 15' E., est le grand cercle de comparaison du Sys- tème du Longmynd. Cette supposition est destinée, sans doute, aune rectification ultérieure; mais il me paraît fort probable que le véritable équa- teur du Système du Longmynd n'est pas fort éloigné du grand cercle dont nous ve- nons de parler. En effet, ce dernier laisse la Moravie et la Bretagne, l'une d'un côté et l'autre de l'autre, à des distances peu différentes l'une de l'autre; il passe entre la Suède et la Finlande où les accidents du Système du Longmynd jouent un rôle si proéminent et, indépendamment des direc- tions dont nous avons pris la moyenne, on en trouve dans les contrées qu'il traverse, qui paraissent devoir lui être rapportées, comme celles des gneiss deSainte-Marie-aux- Mines , et celles de beaucoup d'accidents stratigraphiques plus modernes, mais dus à l'influence du sol sous-jacent, que présentent les couches de l'Eifel, du HundsrUck, de l'I- dar-Wald, etc. Ce n'est, en effet, que d'une manière ex- ceptionnelle et accidentelle que la direction du Système du Longmynd affecte les couches du terrain silurien ou des terrains plus ré- cents. Dans plusieurs des contrées où nous SYS les avons reconnues, on peut constater que ces dislocations sont antérieures au dépôt des couches siluriennes. Mais ce caractère d'an- cienneté leur est commun avec les disloca- tions du Système du Finistère, et il nous reste à examiner quel est le plus ancien de ces deui Systèmes. Jusqu'à présent je n« connais pas encore de terrain sédimentaire dont je puisse affir- mer qu'il a été déposé sur les tranches des couches redressées de l'un des systèmes, et que ses propres couches ont été redressées par l'autre. Je ne puis donc déterminer le rapport d'âge desdeuxSystèmespar lemoyen ordinaire et le plus direct; mais je crois qu'on peut y parvenir par l'application des remarques suivantes que M. deHumboldt a consignées dans le premier volume du Cos- mos. « La ligne de faîte des couches relevées » n'est pas toujours parallèle à l'axe de la » chaîne des montagnes; elle coupe aussi » quelquefois cet axe, et il en résulte, à mon » avis, que le phénomène du redressement » des couches, dont on peut suivre assez loin » la trace dans les plaines voisines, est alors » plus ancien que le soulèvement de la » chaîne (1). » M. de Humboldt a souvent appelé l'attention sur ce point aussi impor- tant que délicat de la théorie des soulève- ments. Asie centrale, t. I, p. 277, 283. Es- sai sur le gisement des Roches, 1822, p. 27. Bel. Hist., t. III, p. 244, 250. Or, il me paraît qu'en certains points de la Bretagne, dont j'ai déjà parlé, des couches redressées, suivant le Système du Finistère, ont été soulevées de manière à constituer une arête appartenant par sa direction au Système du Longmynd, et antérieure comme ce Système au terrain silurien. Je le conclus des observations suivantes que M. Dufrénoy a consignées dans le premier volume de Y Explication de la Carte géologique de la France, et dont j'ai déjà rappelé une partie précédemment. « L'extrémité 0. du bassin de Rennes ap- » partient encore au terrain cambrien.Nous » sommes, il est vrai, peu certains de la li- ai mite qui sépare, dans ce bassin, les deux » étages des terrains de transition ; mais » cependant nous la croyons peu éloignée (i) A. de Humboldt, Cosmos., t. I, traduction .française , p. M* SYS 203 i) d'une ligne qui se dirigerait du N. 15 à » 20° E. au S. 15 à 20° 0., et qui suivrait » à peu près la route de Ploërmel à Dinan. » En effet, les terrains situés à gauche et à » droite de cette ligne présentent des carac- » tères essentiellement différents; cette cir- » constanceserait incompréhensibles! elle ne » résultait pas de leur différence de nature , » attendu que la stratification étant généra- » lement de l'E. à l'O., on devrait retrou- » ver, sur la route de Ploërmel à Dinan, les » mêmes couches traversées par celle de » Nantes à Rennes; mais il n'en est point » ainsi. Eu effet, les couches de grès, si fré- » quentes et si caractéristiques dans le ter- » rain silurien, qui forme tout le pays à l'E. » de la ligne que je viens d'indiquer, ne se )• retrouvent pas, au contraire, dans la par- » tie 0. de ce bassin, que nous avons colo- » riée comme appartenant au terrain cam- » brien. Les Schistes eux-mêmes, entre » Corlay et Josselin, c'est-à-dire dans toute » l'épaisseur de cette partie inférieure, pos- » sèdent des caractères très différents de » ceux des environs de Rennes ; ils sont, en » effet, bleuâtres et satinés, tandis que les » Schistes, entre Rennes et Nantes, sont de » véritables Grauwacltes schisteuses. Enfin » la direction des couches confirme cette « distinction. A l'O. de la limite que nous n avons assignée pour les deux terrains de « transition, les couches se dirigent constam- » ment de l'E. 20° N. à l'O. 20° S., tandis » que les Schistes, qui sont à droite de cette » ligne, sont orientés de l'E. 10 à 15° S. à » l'O. 10 à 15° N. Ces deux directions sont « précisément celles qui caractérisèrent les » terrains cambrien et silurien (1). » Ces Schistes satinés, dirigés à l'E. 20° N., appartiennent, par le redressement de leurs couches, au Système du Finistère, et ils ont été soulevés pour former une protubérance ou une crête dirigée vers le N. 20" E., qui a constitué la limite occidentale du bassin si- lurien de Rennes. Cette crête appartient, par sa direction, au Système du Longmynd. On voit donc que le Système du Longmynd est postérieur au Système du Finistère. On arrive à la même conclusion, en obser- vant comment les dislocations dépendantes du Système du Longmynd, qui se présentent (i) Dufrénoy . Explication de ta Carte siolofiqu4 France, chap. III, 1. 1, p, 110 et ait 204 SYS aux environs de Morlaix, accidentent les couches de Roches schisteuses redressées sui- vant le Système du Finistère. Les trois Systèmes dont nous venons de parler, tous les trois antérieurs au terrain silurien, ne sont pas encore les seuls qui aient accidenté le sol de l'Europe occiden- tale avant le dépôt de ce terrain. Dans ces dernières années, M. Rivière a signalé, en Bretagne, un Système distinct à la fois du Système de la Vendée et des deux autres systèmes dont nous venons de nous occu- per, mais antérieur comme eux au dépôt du terrain silurien. IV. Système du Morbihan. D'après M. Rivière, ce Système est paral- lèle aux côtes S.-O. de la Vendée et de la Bretagne. Déjà M. Boblaye, dans son excel- lent travail sur la Bretagne, était arrivé lui- même, relativement aux côtes S.-O. de cette presqu'île, à des conclusions que je ne pour- rais traduire aujourd'hui plus exactement qu'en admettant un Système parallèle à la direction générale de ces côtes, et en le sup- posant fort ancien. Il signale comme un des traits les plus marqués de la structure géo- logique de la Bretagne, que ses côtes S.-O. sont bordées par un plateau plus élevé que l'intérieur de la contrée, à travers lequel les rivières s'écoulent dans des vallées profondé- ment encaissées. « La côte méridionale, dit » M. Boblaye (1), est découpée par des si- » nuosités profondes et multipliées ; cepen- » dant une ligne tirée de Saint-Nazaire à » Pont-l'Abbé,oudel'E. S.-E. à l'O.-N.-O., » représente assez bien sa direction géné- » raie. » Le plateau méridional, ajoute plus loin M. Boblaye (2), s'étend de l'E.-S.-E. à l'O.-N.-O. sur une longueur de plus de 60 lieues, de Nantes à Quimper. Cette même direction de l'O.-N.-O. à l'E.-S.-E. est, d'a- près M. Boblaye, celle des Roches cristallines anciennes dont le plateau est formé. Il la mentionne(3) comme existant uniformément dans les Gneiss et les Protogines. Il parle ailleurs (4) des Granités et Protogines stra- tifiés de l'O.-N.-O. à l'E.-S.-E. Il cite en (i) Puillon-Boblaye , Essai sur la configuration et ta con- stitution géologique de ta Bretagne , Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. 54 (1827). (a) lbid.,v.6i. (3) Ibid., p. ;à. U) IM , p. 71, SYS particulier (1) le Gneiss de Quimperlé dirigé à TE. -S.-E., et il indique (2), dans le Gra- nité de Carnac, de petites couches de Mica- schiste dirigées de même à l'E.-S.-E. Il est à remarquer que M. Boblaye repro- duit pour toutes ces localités la même orien- tation exprimée seulement d'une manière générale O.-N.-O., E.-S.-E., cequi indique qu'il a fait abstraction des variations lo- cales, et qu'il n'a peut-être pas entendu fixer cette orientation avec une précision rigoureuse. Je crois que, dégagée de tous les accidents qui appartiennent au Système des ballons, cette direction s'éloigne de la ligne E.-O. plus que ne l'a pensé M. Bo- blaye, et que M. Rivière est plus près de la vérité en disant que dans la région dont il s'agit la stratification se dirige du N.-O. un peu 0. au S.-E. un peu E. (3). Il me paraît résulter, en effet, de l'étude que j'ai faite moi-même de ces contrées, en 1833, et de l'examen de la carte géologique de la France, que la direction du Système qui nous occupe peut être représentée par une ligne tirée de l'île de Noirmoutier à l'île d'Ouessant, de l'E. 38° 15' S. à l'O. 38° 15' N. Cette ligne, qui est jalonnée par les masses isolées des îles d'Hoedic, d'Houat, et de la presqu'île de Quiberon , se pro- longe suivant la ligne des îles terminales du Finistère , de Beninguet à Ouessant. Le Système qu'elle représente converge, à Ouessant, avec le système dirigé E. 20 à 25° N., dont nous nous sommes occupés précédemment; et, considéré dans celte région seulement, il mériterait , presque à aussi juste titre que lui, le nom de Système du Finistère. Mais comme il domine surtout sur les côtes du Morbihan , et qu'il se pro- longe dans les départements de la Loire- Inférieure et de la Vendée, et jusque dans celui de la Corrèze, il est plus naturel de lui donner un nom tiré d'une contrée moins voisine de sa terminaison apparente, et je propose, avec l'assentiment de M. Ri- vière , de le nommer Système du Morbihan. La direction E. 38° 15' S., 0. 38° 15' N., que j'ai indiquée ci-dessus peut être censée (i) Puillon-Boblaye, Essai sur la configuration et la con- stitution géologique de la Bretagne Mémoires du. Muséum d'hisioire naturelle, t. XV. p. 70 (1827). (2) liid.. p. 69. (3) A. Rivière . Etudes géologiques et minéralogiquet , p. 161. SYS rapportée à Vannes, ville située à peu de distance de quelques uns des points où cette direction se dessine le mieux, et qui serait un centre de direclion très favorable- ment situé pour toutes les observations de direclion faites dans les diverses parties de la France occidentale où le système se montre avec le plus d'évidence. Il est probable, du reste, que ce système est fort étendu ; sa direction semble se retrou- ver dans les roches schisteuses du départe- ment de la Corrèze, de la Dordogne et de la Charente, par exemple, aux environs de Julliac, dans les schistes sur lesquels repo- sent en stratification discordante les petits lambeaux de terrain houiller de Chabrignet, de Montchirel , de la Roche et des Bichers. La direction moyenne de ces roches pa- rait, en effet, comprise entre le S.-E. et l'E. -40° S. Or, il est aisé de calculer que la direction E. 38" 15' S., transportée de Vannes à Uzerche (Corrèze), eu égard aux dilTérences de latitude et de longitude des deux points, deviendrait E. 41° 22' S. D'après quelques observations que j'ai faites à la bâte, en 1834, la moyenne des directions les plus fréquentes dans les Gneiss et les Micaschistes des environs de Messine, en Sicile, est E. 53° 45' S. La direction E. 38° 15' S., transportée de Vannes à Messine, en ayant égard aux diffé- rences de latitude et de longitude des deux villes, devient à peu près E. 50° 55' E. ; la différence n'est que de 2° 50'. On pourrait donc conjecturer que la direction des roches cristallines évidemment fort anciennes des environs de Messine appartient au Système du Morbihan. Peut-être cette direclion existe- 1- elle aussi dans quelques parties du Bœhmer- waldgebirge (Sur les frontières de la Ba- vière et de la Bohème) et de l'Erzgebirge. M. Cotta , dans un travail que j'ai déjà cité précédemment (1), indique dans ces con- trées cinq directions presque parallèles entre elles, qui me semblent devoir être distin- guées de celles qui se rapportent au Système du Thùringerwald. Ces directions courent sur 11, 10 7, 11 , 10 7, 10 £ heures de la boussole, c'est-à-dire en moyenne vers le N. 19° 7' 0. magnétique, ou vers le N. 35° (i) Cotta , Die Engange und ihre Bcuchuu$cn lu den SYS 205 47' 0. astronomique. Or, la direclion 0. 38" 15' N. transportée de Vannes à Freiberg , eu égard aux différences de latitude et de longitude de ces deux points, devient 0. 50° 28' N. ou N. 39° 32' 0. ; elle diffère d'en- viron 10° \ de la direction 0. 40° N. du Thùringerwald, mais elle ne s'écarte que de 3° 45' de la moyenne des directions indiquées par M. Cotta. En tenant compte de V excès spherique, la différence pourrait aller en nombre rond à 4« environ ; elle ne fe- rait pas beaucoup au-dessus des erreurs possibles d'observation. Les accidents stra- tigraphiques auxquels se rapportent les directions dont nous venons de prendre la moyenne affectent les schistes anciens de l'Erzgebirge; mais on n'en observe pas la prolongation dans le terrain silurien des environs de Prague : tout annonce donc qu'ils ont été produits immédiatementavant le dépôt du terrain silurien. Il me paraît fort probable que les indices de stratification , signalés dans les roches cristallines de l'Ukraine se rapportent aussi au Système du Morbihan. Le sol d'une parlie des plaines de l'Ukraine est formé par une masse de roches cristallines, connue sous le nom de Steppe granitique qui s'étend de l'O.-N.-O. à l'E.-S.-E. de la Volhynie par la Podolie aux cataractes du Dnieper, et qui, traversant ce fleuve, va se perdre près des bords du Kalmiuss, sous les dépôts carbonifères du Donetz. La direction des plis nombreux que présentent ces dépôts est en moyenne peu différente de celle de l'axe longitudinal de la Steppe granitique, et M. Murchison les attribue avec beaucoup de vraisemblance à un soulèvement de celle masse cristalline; mais les roches cristal- lines présentent des indices de stratification dont la direclion est toute différente de celle de l'axe longitudinal de la masse, et qui , ne se continuant pas dans les couches carbonifères, doivent avoir été produites avant leur dépôt. Diverses variétés de pegmatites sont les roches dominantes vers l'extrémité E.-S.-E. de la masse cristalline, près des bords du Kalmiuss (1) : plus près du Dnieper, sur les bords de la Voltchia, au S. de Paulograd , et entre cette ville et Alexandrovsk, M. Murcbison a observé di- (i) Le Play, Voyage dans la Rustie méridionale, par M. Anatole d« Deuiiduff, ». IV, p. OJ. 206 SYS verses variétés de Gneiss quartzeux et feld- spatbique passant à un quartz compacte gris qui alterne avec des lames très minces de talc verdàtre rarement micacé; un Mica- schiste grenatoide alternant avec des couches très minces d'un Gneiss granitoïde, etc. Ces roches sont souvent en couches verti- cales, mais leur plongement habituel est du côté de l'E., sous un angle considérable. Leur direction, d'après M. Murchison, est presque parallèle au cours de la Voltchia , qu'il indique dans son texte comme dirigé au N. 15° 0., mais qui, d'après sa belle carte géologique de la Russie , se dirige au N. 28° 0. Il dit formellement que la direc- tion dominante de ces roches est du N.-N.-O. au S.-S.-E. (1), c'est-à-dire du N. 22° 30' 0. au S. 22° 30' E. Or, la direc- tion du Système du Morbihan , transportée de Vannes (lat. 47° 39' 26", long. 5° 5' 19'' 0.) à Vassiliefka, dans la vallée de la Voltchia (lat. 48° 11' 40" , long. 33° 47' 6" E. de Paris), en tenant compte de V excès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Vannes en se dirigeant à l'E. 38° 15' S., était le grand cercle de comparai- son du système , cette direction devient S. 25° 46' E.; elle ne diffère que de 3° 16' de celle indiquée par M. Murchison. La différence est encore moindre que celle que nous venons de trouver pour la Saxe ; seule- ment elle est en sens inverse. D'après ces rapprochements, que je pour- rais encore multiplier, je suis porté à pré- sumer que le Système du Morbihan n'a pas été moins largement dessiné en Europe que les deux systèmes précédents. Le Système du Morbihan est certainement fort ancien , et M. Boblaye, sans s'occuper précisément de son âge relatif, a eu bien évidemment le sentiment de l'ancienneté des accidents stratigraphiques qui s'y rap- portent ; on peut le conclure des passages suivants de son mémoire sur la Bretagne que j'ai déjà mentionnés dans mes Recherches sur quelques unes des révolutions de la sur- face du globe (Annales des sciences naturelles, t. 18, p. 312). « Les roches du second groupe, dit M. Bo- » blaye (2), se montrent partout en gise- (i) Murchison, de Verneuil et Keyserling, Russia in Eu- rope and the Vrai mounlains, t. I, p. go. (>) Puillon-Boblaje, (oc. eil., p. 66. SYS ment concordant avec les terrains qui les supportent ; elles occupent une grande partie du bassin de l'intérieur (de la Bre- tagne); elles forment presque partout une bande plus ou moins développée entre les terrains anciens et les terrains de tran- sition. » Dans les Côtes-du-Nord et le Finistère, elles appartiennent donc au système de stratification dirigé entre le N.-E. et le N.-N.-E., et dans une partie du Morbihan et de la Loire -Inférieure, au système di- rigé à l'E.-S.-E. » Nous croyons donc que la Bretagne montre, dans des terrains très rapprochés d'âge et de position , la réunion de deux systèmes de stratification à peu près per- pendiculaires entre eux, dont l'un, dirigé E.-S.-E., se retrouve dans une partie des montagnes de l'intérieur de la France et dans les Pyrénées; et l'autre, signalé de- puis longtemps par M. de Humboldt, di- rigé entre le N.-N.-E. et le N.-E., appar- tient aux terrains de même nature dans les montagnes du nord de l'Europe ( An- gleterre , Ecosse, Vosges, forêt Noire, Harz et Norvège). » J'ajouterai à ce fait remarquable, con- tinue M. Boblaye, que la vallée de l'inté- rieur (de la Bretagne) forme la séparation des deux systèmes Je puis avancer, comme fait général (dit- il encore), que la stratification du terrain de transition tend partout à adopter la direction de TE. à l'O., quels que soient d'ailleurs l'âge et la direction des strates qui le composent. » Il en résulte, dans la partie méridionale de la Bretagne, une concordance appa- rente, mais dans la partie septentrionale et surtout dans le Cotentin , une discor- dance absolue. » Si à ce fait nous ajoutons que, dans le Cotentin et la partie limitrophe de la Bretagne , les axes des plateaux et les longues vallées qui les séparent ne sont pas dirigés vers le N.-E. comme la stra- tification des roches anciennes qui les composent , mais constamment de l'E. à l'O., il résulte, à ce qu'il me semble, du i rapprochement de ces faits , que les axes > du plateau ancien ont subi des modifica- tions postérieures à sa consolidation , et que ce sont ces axes modifiés qui ont dé- SYS • terminé la direction de la stratification » dans le terrain de transition. » Il me paraît difficile de ne pas conclure de ce passage que M. Boblaye regardait les accidents stratigraphiques dirigés , suivant lui, à l'E.-S.-E. du plateau méridional de la Bretagne, de même que les accidents stratigraphiques dirigés entre le N.-N.-E. et leN.-E. du plateau septentrional, comme produits à un époque antérieure au dépôt du terrain de transition , c'est-à-dire du terrain silurien. Les observations de M. Dufrénoy , celles de M. Rivière et les miennes, conduisent à la même conclusion. Si on promène un œil attentif sur la partie de la carte géologique de la France qui représente la presqu'île de Bretagne , on voit que les lignes assez nom- breuses par lesquelles s'y dessine le Sys- tème du Morbihan s'interrompent constam- ment dans les espaces occupés par le terrain silurien. Je citerai, par exemple, la ligne tirée de l'île de Guernesey à Sillé-le-Guil- laume (département de la Sarthe). Cette ligne, jalonnée par diverses masses graniti- ques , est , en même temps , traversée par plusieurs massifs de schistes anciens et de gneiss, qui s'allongent suivant sa direction ; mais elle n'est représentée par aucun acci- dent remarquable, dans les bandes de ter- rain silurien qu'elle traverse. Le Système du Morbihan se trouve , par conséquent, relativement au terrain silu- rien, dans le même cas que le Système du Longmynd et le Système du Finistère. Mais quel est l'âge relatif du Système du Morbihan comparé aux deux derniers? Je ne puis, pour le moment, appliquer à la solution de cette question que des moyens analogues à ceux par lesquels j'ai essayé de faire voir que le Système du Longmynd est moins ancien que le Système du Finistère; leur application me conduit à conclure que le Système du Morbihan est postérieur aux deux autres. Ainsi que je l'ai déjà remarqué, l'une des lignes les mieux dessinées du Système du Morbihan est celle qui s'étend de l'île de Noirmoutier à l'île d'Ouessant. Cette ligne suit, de l'île Beninguet à l'île d'Ouessant, la chaîne des îles terminales du Finistère , où la direction de la chaîne n'est pas parallèle à la stratification des roebes qui la compo- SYS 207 sent; elle coupe la direction de la stratifi- cation sous un angle d'environ 60" , ainsi qu'on peut le constater en considérant la direction de la bande schisteuse , qui tra- verse l'île d'Ouessant de l'O.-S.-O. à l'E.- N.-E. En appliquant ici la remarque de M. de Humboldt , déjà rappelée ci dessus , on conclura que le Système du Morbihan est postérieur, comme le Système du Longmynd, au Système du Finistère, auquel appartient la direction de la bande schisteuse de l'île d'Ouessant. On peut remarquer, en outre, sur la belle carte géologique du Finistère publiée par M. Eugène de Fourcy, ingénieur des mines, que les roches granitiques du plateau méri- dional de la Bretagne enveloppent, notam- ment près de l'embouchure de la rivière de Quimperlé, des lambeaux de roebes schis- teuses, qui, malgré leur état actuel de dis- location, conservent la direction du Système du Finistère ; ce qui conduit naturellement à supposer qu'ils avaient été plissés par le ridement du Système du Finistère, avant d'être disloqués par le soulèvement des gra- nités du Système du Morbihan. Des considérations du même genre con- duisent d'ailleurs à reconnaître que \eSys- lème du Morbihan est postérieur au Système du Longmynd, et cette seconde conclusion comprend implicitement la première , puis- que nous avons déjà reconnu que le Système du Longmynd est postérieur au Système du Finistère. La ligne tirée de Guernesey à Sillé-le- Guillaume, qui est, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, l'une de celles où se dessine le Système du Morbihan , traverse la partie de la Normandie que M. Boblaye signale spécialement comme le domaine de la direc- tion N.-N.-E. propre au Système du Long- mynd. Elle s'y dessine par divers accidents stratigraphiques et orographiques, mais elle laisse généralement subsister la stratifica- tion N.-N.-E. Elle y joue , par conséquent, relativement au Système du Longmynd, le rôle que la direction du Longmynd joue par rapport au Système du Finistère , comme je l'ai rappelé ci-dessus, le long de la route de Ploërmel à Dinan. Ainsi , les mêmes motifs qui nous font conclure que le Système du Finistère est antérieur au Système du Longmynd, doivent nous faire conclure éga- 208 SYS lement que le Système du Longmynd est antérieur au Système du Morbihan. Cette même ligne, parallèle à la route de Ploërmel à Dinan, qui élève, sans déranger leur stratification, les schistes plissés sui- vant le Système du Finistère , se conduit tout autrement par rapport au Système du Morbihan. Son prolongement méridional traverse le plateau méridional de la Bre- tagne , qui appartient au Système du Mor- bihan; mais bien loin d'interrompre ce pla- teau , comme elle interrompt les plateaux schisteux de Ploërmel , elle s'évanouit à son approche , et elle cesse de se dessiner par aucun accident stratigraphique ou orogra- phique remarquable. Ainsi le même raison- nement, qui montre que le Système du Longmynd, auquel appartient cette ligne si remarquable, est postérieur au Système du Finistère , montre aussi qu'il est antérieur au Système du Morbihan. 11 me paraît donc établi que les quatre ridements de l'écorce terrestre , dont nous nous sommes occupés jusqu'à présent, se sont succédé dans l'ordre suivant : Système de la Vendée , Système du Finis- tère, Système de Longmynd, Système du Morbihan. Ces quatre Systèmes se croisent au milieu de la presqu'île de Bretagne, dans un espace peu étendu, et cette circonstance permet de constater leur âge relatif d'après le seul exa- men de la manière dont s'opère le croisement. Ce mode de constatation, ainsi que je l'ai déjà remarqué, n'est pas le plus satisfaisant; mais on est réduit à s'en contenter, parce qu'il n'existe en Bretagne aucun terrain sé- dimentaire régulièrement étudié dont on puisse assurer que son dépôt s'est opéré entre l'apparition de deux des Systèmes de montagnes dont nous venons de parler. L'existence de pareils terrains dans les au- tres parties de l'Europe occidentale est même encore plus ou moins problématique, et je suis loin de prétendre que l'aperçu de classification que j'ai essayé de donner de quelques uns d'entre eux ( 1 ), soit le dernier mot de la science, et offre une base de la- quelle on puisse partir avec assurance. Il résulte de là que je n'ai pu rapprocher les différents membres des divers Systèmes (t) Bulletin de la Société géologique de France , 1* série, t. IV, p. e,(>j (séance du 17 mai i64?). SYS dont il s'agit que d'après leur parallélisme, en me fondant sur les analogies tirées des Systèmes de montagnes plus modernes dont l'étude n'est pas environnée des mêmes difficultés. Dans l'ordre de la rédaction de cet article, c'est une anticipation sur ce qui va suivre, mais ce n'a pas été une anticipa- tion dans l'ordre des études; car les diffi- cultés dont je viens de parler m'ont arrêté pendant longtemps, et ce n'est que tout ré- cemment que j'ai essayé d'esquisser ainsi les principaux traits de l'histoire an té-silurien ne. La détermination de l'âge du Système qui, dans l'ordre chronologique, doit venir im- médiatement à la suite du Système du Mor- bihan, n'offre déjà plus les mêmes difficultés. V. Système du Westmoreland et du Hundsruck. L'idée première de ce Système est due aux recherches dont M. le professeur Sedgwick a communiqué les résultats, en 1831, à la Société géologique de Londres. Ce savant géologue, qui s'était occupé (dès lors) depuis près de dix ans, de l'exploration des mon- tagnes du districtdes lacs duWestmoreland, a fait voir que la moyenne direction des différents Systèmes de roches schisteuses y court du N.-E. un peu E., au S.-O. un peu 0. Cette manière de se diriger fait que, l'un après l'autre, ils viennent se perdre sous la zone carbonifère qui couvre les tranches de leurs couches, d'où il résulte qu'ils sont nécessairement en stratiGcation discordante avec cette zone. L'auteur con- firme cette induction en donnant des coupes détaillées; et de tout l'ensemble des faits observés, il conclut que les couches des montagnes centrales du district des lacs ont été placées dans leur situation actuelle , avant ou pendant la période du dépôt du vieux grès rouge, par un mouvement qui n'a pas été lent et prolongé, mais soudain. A cette époque, les belles recherches de M. Murchison sur la région silurienne n'é- taient pas encore ou étaient à peine com- mencées , le nom même de terrain silurien n'avait pas encore été prononcé; et frappé de l'irrégularité des couches de transition moderne que j'avais visitées à Dudley et à Tortworlh, couches qui n'avaient encore été rapprochées d'aucune de celles du West- moreland , j'annonçai que des circonstances SYS . autres que celles mentionnées par M. le professeur Sedgwick, me faisaient regarder à moi-même comme très probable que ce sou- lèvement avait même eu lieu avant le dépôt de la partie la plus récente des couches que les Anglais nomment terrains de transition, c'est-à-dire avant le dépôt des calcaires à trilobites de Dudley et de Tortworth. Les beaux travaux de M. Murchison ont rectifié ce que cet aperçu avait d'inexact, et m'ont ramené à une détermination complètement conforme à la première indication de M. le professeur Sedgwick. M. le professeur Sedgwick a aussi montré que si l'on tire des lignes suivant les direc- tions principales des chaînes suivantes, sa- voir la chaîne méridionale de l'Ecosse, depuis Saint-Abbshead jusqu'au Mull de Galloway, la chaîne de grauwacke de l'île de Mari , les crêtes schisteuses de l'île d'Anglesea, les principales chaînes de grauwacke du pays de Galles et la chaîne du Cornouailles, ces lignes seront presque parallèles l'une à l'autre et à la direction mentionnée ci-des- sus, comme dominant dans le district des lacs du Westmoreland. L'élévation de toutes ces chaînes, qui in- fluent si fortement sur le caractère physique du sol de la Grande-Bretagne, a été rappor- tée par M. le professeur Sedgwick à une même époque, et leur parallélisme n'a pas été regardé par lui comme accidentel , mais comme offrant une confirmation de ce prin- cipe général déjà déduit de l'examen d'un certain nombre de montagnes , que les chaînes élevées à la même époque affectent un parallélisme général dans la direction des couches qui les composent, et par suite dans la direction des crêtes que ces couches constituent. Passant ensuite de la Grande-Bretagne sur le continent de l'Europe , je remarquai que la surface de l'Europe continentale présente plusieurs contrées montueuses, où la direc- tion dominante des couches les plus ancien- nes et les plus tourmentées court au Et' j'ajoutais plus loin : « .... Ce terrain schisteux , avec grauwackes et calcaires su- bordonnés , me paraît avoir une grande analogie avec celui des parties de l'Ardenne voisines de Mézières et de Bouillon, et rien n'empêcherait qu'on ne suppose que ce sont deui affleurements d'un même Système qui, dans tout l'intervalle entre Mézières et Framont, demeure couvert par des dépôts plus modernes (4). » Je disais encore que «' dans la partie mé- (i) Explication de ta Carte géologique de la France , t. I , p. 365. (2) Ibid., t. !, p. J58 (,84). (3) Explication de la Carte géologique de la France , t. 1 , p. 322. <4J /*«*., cb.p. V,t.l,p. 3aô. ridionale des Vosges et dans les parties adjacentes des collines de la Haute-Saône, on trouve, au-dessous des porphyres bruns, un système de roches schisteuses dont la direction court généralement entre le N.-E. et l'E.-N.-E. Ces roches schisteuses renfer- ment des couches de grauwacke, des débris végétaux et quelques amas de calcaire fos- silifère. C'est la même réunion d'éléments que dans le terrain stratifié des environs de Schirmeck, ou dans la partie de l'Ardenno qui avoisine Mézières et Bouillon. Ces schistes rappellent également ceux qu'on observe dans les montagnes entre la Saône et la Loire, et dans la partie méridionale du Morvan , entre Autun et Decize, et qui contiennent de même des amas stratifiés de calcaire avec encrines et quelques autres fossiles en petit nombre. Tous ces terrains schisteux font probablement partie d'un même Système que les roches éruplives ont disloqué (1). » Dans l'espace compris entre les gra- nités du Champ-du-Feu et les montagnes granitiques de Suinte-Marie aux Mines, la direction moyenne des schistes se rapproche, à la vérité, davantage de la ligne E.-O.; je concluais cependant que l'étoffe fondamen- tale sur laquelle la succession des phéno- mènes géologiques a, en quelque sorte, brodé le relief actuel des Vosges , était uu terrain pourvu, dans beaucoup de parties, d'une stratification assez régulièrement di- rigée de PO. 30 à 40 "S. à l'E. 30 à 40° N. (2), (moyenne E. 35° N.). J'ajoutais que « le sol des Vosges et do la forêt Noire avait été compris dans un ridement très général qui avait affecté tous les terrains anciens d'une grande partie do l'Europe, et leur avait imprimé cette direc- tion habituelle vers l'E. 20 à 40° N., que j'ai signalée dans les gneiss , les schistes et autres roches anciennes, dont les bandes juxtaposées constituent le sol fondamental des Vosges (3). » Dans le chapitre suivant du même vo- lume, j'ai signalé les analogies qui me paraissent exister entre les roches fonda- mentales des montagnes des Maures et de (i) ExplU la Carte géologique de la France, t. I , (2) lbid . t. I. p. 3oi. 21-2 SYS l'Estére), qui bordent la Méditerranée entre Toulon et Antihes , et celles des Vosges. < Les roches cristallines stratifiées des mon- tagnes des Maures forment , disais-je , un système analogue à celui que nous avons déjà signalé dans les Vosges (p. 309). Elles semblent avoir pour étoffe première un grand dépôt de schistes et de grauwackes à grains fins, contenant des assises calcaires et des dépôts charbonneux. » La cristallinité paraît s'y cire développée après coup par voie de métamorphisme , mais d'une manière inégale, suivant les lo- calités. C'est aux environs de Toulon et d'IIyères que la cristallinité a fait le moins de progrès , et que les schistes sont le moins éloignés de leur état primitif (1). » Dans la presqu'île de Giens , les cou- ches schisteuses sont verticales, et dirigées de l'E.-N.-E. à l'O.-S.-O. (2). » Ce que les schistes de la presqu'île de Giens ont peut-être de plus remarquable, c'est la présence des couches calcaires qui y sont intercalées. Elles se trouvent près de la pointe occidentale, où les roches du sys- tème schisteux qui nous occupe ont quelque chose de moins cristallin, de plus arénacé, et une teinte plus grisâtre que dans les au- tres parties, et se réduisent même, en quel- ques endroits, à des Quartzitcs schisloïdes blanchâtres ou gris (3). Les assises calcaires et lesQuartziles intercalés dans les Schistes de la presqu'île de Giens, rappellent natu- rellement les Schistes qui contiennent si- multanément des couches subordonnées de ces deux natures, dans les Ardennes et dans, les Vosges (4). Les Schistes d'Hyères ont de grands rapports avec ceux des Grampians , comme le montrent les descriptions de Saus- sure , comparées à celles de Playfair (5) ; quelques unes de leurs variétés ressemblent également aux Killas de Cornouailles (6). » Le principal groupe des directions obser- vées dans les montagnes des Maures se di- rige moyennement au N. 44° E., direction peu éloignée de celle que nous avons déjà signalée dans les Vosges, et résultant du (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I , p.447. (2) lbid., p. 448. (3) lbid , p. 449. (t) Itld , p. 45o. (S) lùid., p. 153. (•>) J»ùt.,p.4Si, SYS ridement général qui , à une époque géolo- gique 1res ancienne , a affecté les dépôts stra- tifiés d'une grande partie de l'Europe (1). » Cette direction moyenne est, en effet, comprise dans le champ trop large peut- être de la désignation hora 3-4 ; cependant elle s'éloigne plus de la ligne E.-O. que dans les autres localités que je viens de citer; mais nous avons déjà vu qu'on peut subdi- viser le groupe de directions qu'elle repré- sente. La direction de la plupart des anciens terrains stratifiés de l'Europe se reproduit plus exactement encore dans les îles de Corso et de Sardaigne. Les montagnes granitiques qui composent la partie occidentale de la Corse forment une suite régulière de rides parallèles, dirigées à peu près de l'O.-S.-O. à l'E.-N.-E., et embrassent, dans leurs in- terstices, les échancrures symétriques des golfes de Porto, de Sagone, d'Ajaccio, de Valinco et de Ventilegne (2). D'après M. de la Marmora, les crêtes que forment, en Sar- daigne, les terrains de transition, affectent une direction semblable. Cette même direction reparaît avec de lé- gères variations dans les terrains de transi- tion de la montagne Noire, entre Castres et Carcassonne, et dans ceux d'une partie des Pyrénées. Le massif de la montagne Noire , entre Castres et Carcassonne, depuis Sorrèze et le bassin de Saint - Féréol , jusque vers Saint- Gervais et le pont de Camarès, est formé de masses ellipsoïdales de Granités séparées par des bandes de Roches schisteuses et calcaires, dont l'une renferme les belles carrières de marbre de Caunes, entre Carcassonne et Saint Pons. Ces diverses Roches ont une ten- dance prononcée à former des bandes diri- gées vers l'E. 30 à 40° N. ; celles qui sont stratifiées se dirigent vers l'E. 25, 30, 35, 40 et 45" N. La moyenne de toutes ces di- rections, que j'ai relevées en grand nombre, en 1832, m'a paru être E. 34" N. La même direction s'observe aussi dans beaucoup de points des Cévennes, entre Meyrueis et Anduze. (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I , p. 4 «7. (2) J. Réynaud, Mémoires sur la constitution géologique de la C« Mémoires de la Soi icte géologique de France i t.J.r.3, SYS SYS 213 J'avais cru reconnaître encore la même direction fondamentale dans les Roches schisteuses et calcaires, souvent pénétrées par des Granités, qui forment la base des Pyrénées. M. Durocher, qui depuis lors a exploré avec beaucoup de soin et de détail les terrains anciens des Pyrénées, a publié une nombreuse série d'observations de di- rection dont la moyenne s'écarterait un peu moins de la ligne E.-O. ; mais peut-être ces directions devraient-elles être divisées en deux groupes. M. Durocher, dans son intéressant Essai sur la classification du terrain de transition des Pyrénées (1), indique d'une manière gé- nérale la direction E.-N.-E. comme propre aux Roches stratifiées les plus anciennes des Pyrénées; mais, dans les nombreuses mesu- res de direction qu'il a soin de rapporter, on voit que les directions des Roches dont il s'agit oscillent dans l'intervalle compris entre l'E. et l'E. 40° N., et que très souvent elles se rapprochent, soitde l'E. 15à 20°N., soit de l'E. à 30 à 35° N. La première de ces deux directions peut être rapportée au Système du Finistère , car la direction de ce Système, transportée dans un point de la partie méridionale du dépar- tement de l'Arriége, situé par 42° 40' de la- titude N., et par 1° de longitude 0. de Pa- ris, en calculant Vexcès sphérique, comme si Brest se trouvait sur le grand cercle de com- paraison du Système, se réduit à E. 17° 26' 37" N. Quant à la seconde direction E. 30 à 35° N., elle coïncide, à peu de chose près, avec la direction moyenne E. 34° N., que j'ai trouvée pour les couches de la montagne Noire, et cela me confirme dans la supposi- tion que cette moyenne est très sensible- ment exacte. Les fossiles renfermés en différents points dans les roches de transition que je viens de passer en revue, n'ont pu servir, pendant longtemps , qu'à montrer qu'elles devaient être fort anciennes , sans qu'il fût possible de s'en servir pour les rapporter à un étage déterminé. Dans cette incertitude, nous ne pouvions , M. Dufrénoy et moi , les figurer sur la carte géologique de la France autre- ment que comme terrains de transition in- déterminés, et elles y sont, en effet, colo- (i) A/malts des minti, k' série, t. VI, p. 15. riées en brun clair et marquées de la lettre i, qui est consacrée à ces terrains. La science est principalement redevable de la cessation de cet état d'incertitude à M. de Buch, qui a parcouru , en 1S46 , une grande partie des Pyrénées, et qui a bien voulu examiner, à diverses époques, les col- lections de fossiles des localités sus-mention- nées que nous avons réunies à l'École des mines. Il a vu aussi ceux qui se trouvent dans les musées de Strasbourg et de Lyon. Tout récemment encore, il a examiné , sous ce point de vue , les collections recueillies, dans les Pyrénées et dans les carrières de Caunes, par M. Dufrénoy et par moi, et il a reconnu , à l'ensemble des fossiles dont il s'agit , un caractère dévonien. Il rapporte spécialement au Système dé- vonien les fossiles des terrains de transition des Pyrénées orientales, de la vallée de Campan,des carrières de Caunes (montagne Noire), et de celles de Schirmeck dans les Vosges (1). Toutes ces localités fossilifères , de même que celles du Hartz et des environs deBay- reuth, sont donc dévoniennes ; mais elles me paraissent l'être de la même manière que les localités du HundsrUck, du pays de Nassau, de l'Eifel et de la Westphalie, que MM. Sedgwick et Murchison avaient colo- riées comme siluriennes , dans leur belle carte publiée en 1840. Dans leur mémora- ble travail sur les fossiles des terrains an- ciens des provinces rhénanes, imprimé dans les Transactions géologiques , à la suite du Mémoire de MM. Sedgwick et Murchi- son (2) , MM. d'Archiac et de Verneuil ont placé dans le terrain silurien les localités (i) Depuis le moment où j'ai fait cette communication i la Société géologique, M de Bucb, en retournant à Berlin , a visité les environs de Schirmeck etde Framont avec MM. d» Bill y et Daubrce; et dans une lettre subséquente , dont je- suis heureux de pouvoir consigner ici un extrait , il a con- lirméson opinion de l'âge dévonien des calcaires de transi- tion desenvirons de Schirmeck et de Framont. Berlin , le 19 ju Met 1 8 i 7. « Le calcaire de Russ, de Schirmeck et de Framont » est un banc de corail, calamopora, pofymorpha , spongjrtes, » cyalliopliillum, ni silurien, ni carbonifère, donc dévonien; » c'est Geiolstein et plus encore le Mùhlthal du Haitz. Vai- » nement on cherche des Spirifers, des Térébratules ; mais » on trouve entre Schirmeck et Framont Vorthoceratites re- » eularis assez grand ; il est encore dévonien à Elbersreuth, » prés de Bayi eulh. i> (?) Transactions oj the Gcological socicty 0/ London, ne* sd , es, t. VI. 214 SIS fossilifères d'Abentheur (Hundsrù< :k), de Wissembach, Ems, Kemmenau , Niederos- bach. Braubaeh , Haiisling ( duché de Nas- sau), etc., de Prum et de Daun (Eifel), de Solingen, Liegen, Unkel, Lauderskron, Lind- lar ( Westphalie) , etc., et ils les ont, par conséquent, distinguées des localités dévo- niennes des mêmes contrées. Aujourd'hui il serait question de considérer toutes ces localités comme dévoniennes, et je suis très porté à croire que c'est particulièrement de ces localités, regardées primitivement comme distinctes du terrain dévonien proprement dit, que doivent être rapprochées les locali- tés fossilifères de la France dont je viens de parler. Les terrains schisteux du Fichtelgebirge et du Frankenwald , dans lesquels sont en- castrés sous forme lenticulaire les calcaires fossilifères d'Elbersreuth près de Bayreuth, et des environs de Hof, appartiennent essen- tiellement au Système de couches anciennes caractérisées par la direction Hora 3-4. C'est là que M. de Humboldt, en 1792 , a été Trappe pour la première fois de la con- stance de cette direction. Il en est de même des terrains schisteux de l'Erzgebirge , qui sont le prolongement de ceux du Fichtelgebirge et du Franken- wald , et de la plus grande partie de ceux du Hartz. Enfin, cette direction se dessine encore , de la manière la plus nette , dans les cou- ches fossilifères des environs de Prague. Le beau travail que M. Joachim Barrande a commencé à publier sur ces dépôts ne per- met pas de douter qu'ils n'appartiennent au terrain silurien; mais ils paraissent ce- pendant ne pas être dénués de quelques rapports avec le terrain fossilifère d'Elbers- reulh , car on lit les lignes suivantes dans la savante notice de M. Barrande : « Il ne » sera pas hors de propos de faire observer » en passant qu'un assez grand nombre de » nos bivalves du genre Cardium, etc., pa- b raissent se rapprocher de celles que le » comte de Munster a décrites comme ap- » partenant au calcaire d'Elbersreuth (1). » Les lumières nouvelles que ces divers rapprochements jettent si heureusement sur les terrains de transition que nous nous (l) Joarhim Barrande Notice préliminaire sur le terrain ilunen et les triloiites de Bohème (i846J, p. 4». SYS sommes bornés à colorier, M. Dufrénoy et moi, sur la carte géologique de la France comme terrains de transition indéterminés, ne permettraient pas encore de les colorier d'une manière bien certaine. 11 reste tou- jours évident que le terrain ardoisier de l'Ardenne et du Hundsruck constitue un Système différent du Système anthraxirére de M. d'Omalius d'Halloy. Les trois assises inférieures de ce terrain que M. d'Omalius a désignées sous les noms de poudingue de Burnot , de calcaire de Givet et de Psam- mites du Chondros , me paraissent toujours former un Système distinct du terrain ar- doisier sur lequel le poudingue de Burnot repose près de Givet et de Fumay, et à Pe- pinster , près de Spa , en stratification dis- cordante. A mes yeux, ces trois assises con- stituent le terrain dévonien proprement dit, et les couches nommées aussi dévoniennes, qui font partie du terrain ardoisier, appar- tiennent stratigraphiquement à un Système plus ancien. Le terrain de transition longtemps in- déterminé, qui comprend le terrain ar- doisier de l'Ardenne et du Hundsruck , et ceux que j'ai cherché à y rattacher dans les Vosges , dans les montagnes des Maures et de l'Estérel, etc., se compose de ces couches dévoniennes anciennes, découches silurien- nes, et peut-être de couches plus anciennes encore. Ce terrain est la matière consti- tuante essentielle du Hundsruck et de tou- tes les rides dirigées Hora 3-4, que j'ai dé- signées sous le nom de Système du Weslmo- reland et du Hundsruck. Jl devient évident, d'après cela , que ce Système de rides est postérieur au terrain silurien , et même à une partie des couches qu'on désigne au- jourd'hui comme dévoniennes; mais il de- meure également évident qu'il est anté- rieur, d'une part, au terrain dévonien de la partie S.-E. des Vosges (1) , et , de l'autre , au poudingue de Burnot, qui repose en stra- tification discordante sur les couches redres- sées du terrain ardoisier. Le Système du poudingue de Burnot, du Calcaire de Givet et des Psammites de Con- dros a été regardé pendant quelque temps comme représentant le terrain silurien. A la même époque, le terrain ardoisier a été con- (i) Voyez Explication de la Carte géologique de la France, t. I, p. 365. SYS sidéré comme représentant le terrain cam- Itien. Cela expliquera naturellement com- ment j'ai été conduit à regarder le syslèmc de rides de Hundsruck comme se rapportant à une époque intermédiaire entre le terrain carribrien et le terrain silurien. L'indécision où l'on a été ensuite sur l'âge d'une partie des couches dont les rapports stratigraphiques déterminent l'âge relatif de ce système de rides, a dû me faire prévoir depuis longtemps un changement dans l'énoncé de cette déter- mination, et me rendre en même temps très circonspect à proposer un nouvel énoncé; mais, en envahissant ainsi le terrain ardoi- sier, et, en général, tout notre terrain de transition indéterminé, qui est la matière constituante essentielle des rides du Système du Hundsrùcls, les dénominations de couches siluriennes et des couches dévoniennes ont conquis le droit de préséance, par rang d'âge, sur le Système du Hundsruck. Je n'ai pu qu'applaudir à une pareille conquête, et je me suis empressé de la proclamer au mo- ment où les derniers nuages qui me la faisaient considérer comme douteuse se sont évanouis. Si tous les doutes n'ont pas en- core disparu , relativement à la classifica- tion de ces couches, il est cependant de- venu évident que le Système du Hundsruck est postérieur aux couches siluriennes et aux couches dévoniennes anciennes . mais rien n'est changé quant aux motifs qui le faisaient considérer comme antérieur au Poudingue de Burnot, au Calcaire de Givet et aux Psam- mites de Condros, qui me paraissent repré- senter le terrain dévonien proprement dit, en ce sens qu'elles sont l'équivalent chrono- logique exact du vieux Grès rouge des géo- logues anglais. Un coup d'oeil sur la structure stratigra- phique de la Grande-Bretagne va confirmer ce premier aperçu. Dès l'origine, je dois m'empresser de le reconnaître, M. le professeur Sedgwick a in- diqué l'âge relatif du Système de rides au- quel ii a rapporté les montagnes du Westmo- reland, les Lead-Hills, lesGrampians, en des termes auxquels l'énoncé que je propose au- jourd'hui ne fait que donner peut-être une plus grande précision. Dans le Mémoire qu'il a communiqué à la Société géologique, en 1831, M. le professeur Sedgwick disait que les chaînes dont il s'agit avaient été soulevées SYS 215 avant le complet développement du vieux Grès rouge (1). Il est vrai que ce premier énoncé ne s'opposait pas à ce qu'on supposât le soulèvement de ces mêmes chaînes plus ancien que le vieux Grès rouge; mais les dernières publications du savant professeur de Cambridge ont levé, à cet égard, toutes les incertitudes. Dans un de ses derniers Mémoires, lu à la Société géologique de Londres, le 12 mars 1845, M. le professeur Sedgwick dit que, dans la vallée de la Lune, les roches de Lud- low supérieures sont recouvertes par une masse épaisse de Tilestone, dont les couches les plus élevées sont remplies de fossiles ap- partenant tous aux espèces du terrain silu- rien supérieur. Il pense qu'il n'existe pas de véritable passage entre ce Tilestone et le vieux Grès rouge qui le recouvre, et cette opinion est basée sur les trois faits suivants : 1" C'est une règle générale que les conglo- mérats du vieux Grès sont en discordance complète avec les Schistes supérieurs dj Westmoreland : on peut en citer un grand nombre d'exemples incontestables. 2° Les couches du conglomérat du vieux Grès rouge, sur les bords de la Lune, ne sont pas exacte- ment parallèles aux couches du Tilestone. 3" Ces conglomérats contiennent de nom- breux fragments de Tilestone qui doivent avoir été solidifiés avant la formation des conglomérats (2). M. le Professeur Sedgwick a encore con- firmé ces conclusions dans un nouveau Mé- moire, lu à la Société géologique de Londres, le 7 janvier 1846, en disant qu'il existe une ressemblance générale entre les espèces que renferme le terrain silurien supérieur dans la région silurienneet dans le Westmoreland. Considéré comme un grand groupe, le ter- rain silurien supérieur peut , d'après le sa- vant professeur, être regardé comme presque identique dans les deux contrées, et il se ter- mine, dans l'une et dans l'autre , par des couches appartenant à un même type miné- ralogique, c'est-à-dire formées de dalles rouges ou Tilestones (3). (i) ... Ail elevated neaiiy of the some period , before tlia complète développement of the nid redhandstone (Pro. crediugs of the geolo^ical Society of London, vol. I, p. ii\ P-'«)- . (■>) A. Sedgwick. Çuarterly Journal of the gcologteae jo- ciety, vol. I, p. 449. (3) lbul., vol. II, p. ng. 216 SYS Enfin, dans son dernier Mémoire, lu à la Société géologique, le 16 décembre 1846, M. le professeur Sedgwiek regarde la Conis- ton limeslone du Westmoreland , comme l'équivalent du Caradoc sandstone, et les couches les plus élevées de la même série (entre Kendal et Kirby-Lonsdale), comme représentant les Ludlow- Rocks supérieurs et le Tilestone de la région silurienne (3). Il est donc avéré que le redressement des couches du Westmoreland est postérieur au dépôt du tilestone, mais antérieur à celui du vieux grès rouge proprement dit. Les couches schisteuses rouges qui sont désignées sous le nom de tilestone, ont été considérées jusqu'à ces derniers temps, sur- tout d'après leur couleur, comme formant l'assise inférieure du vieux grès rouge; mais dans ses publications les plus récentes, M. Murchison a, de son côté, séparé le tilestone du vieux grès rouge, pour le com- prendre dans le terrain silurien. Dire que le redressement des couches du Westmore- land est postérieur au. tilestone et antérieur au reste du vieux grès rouge, revient donc exactement à dire qu'il est postérieur au terrain silurien et antérieur au vieux grès rouge , dans Vacceplion actuelle de ces deux expressions , et qu'il établit la ligne de dé- marcation entre ces deux grandes formations. Cet énoncé cadre , d'une manière remar- quable, avec celui auquel j'ai été conduit ci-dessus relativement au Hundsrilck, lors- que j'ai dit que le redressement de ses cou- ches est postérieur au dépôt du terrain silurien et des couches dévoniennes ancien- nes , mais antérieur au dépôt du terrain dévonien proprement dit. On doit, en effet, se rappeler que le terrain dévonien, tel que MM. Murchison et Sedgwick l'ont défini originairement d'après l'étude du Devon- shire , est la réunion des couches qui , sans avoir la couleur ni la composition du vieux grès rouge, en sont néanmoins les équiva- lents chronologiques. Or, à l'époque où cette définition a été donnée, le tilestone était encore compris dans le vieux grès rouge. Le terrain dévonien , tel qu'on l'a poursuivi sur une partie du continent de l'Europe, d'après ses caractères paléontologiques, com- prend donc des couches qui représentent (i) A. Sertwick, Çuarterly Journal of the geotogical society, vol. III, p. 159, SYS chronologiquement le tilestone. Je suis porté à présumer que les couches dévoniennes an- ciennes, qui font partie du terrain ardoi- sier de l'Ardenne et du Hundsruck, sont les équivalents chronologiques du tilestone, et que le poudingue de Burnot, le calcaire de Givet et le psammite de Condros, que je désigne sous le nom de terrain dévonien proprement dit, représentent collectivement le vieux grès rouge dans le sens restreint actuel de cette expression , le vieux grfo rouge proprement dit. Cette question pourra peut-être se décider par une étude nouvelle du Cornouailles et du Devonshire, faite dans ce but spécial. Des couches fossilifères, bien caractérisées comme siluriennes, ont été signalées der- nièrement sur la côte S.-E. du Cornouailles aux environs de Falmoulh et de Saint- Austle, par M. Peach. Dans une lettre adressée le 42 avril dernier à sir Charles Lemon , sir Roderick Murchison dit qu'à la première vue des fossiles recueillis par M. Peach, il reconnut qu'il existe en Cor- nouailles de véritables couches siluriennes, et même des couches siluriennes inférieures, fait dont il trouve la preuve dans la présence de certains ortkis à côtes simples, qui sont le caractère invariable de cette époque. Il annonce en outre que Tune des coquilles , le Bellerophon trilobatus que M. Peach a trouvées avec certains débris de poissons dans la zone des roches de Polperro, est une des coquilles caractéristiques des tiles- tones du Herefordshire et du Shropshire, et a été aussi trouvé dans les couches du même âge du Cumberland ( sur les confins du Westmoreland , entre Kirby-Lonsdale et Kendal), couches qui forment, dit-il, l'as- sise supérieure du terrain silurien, ou une transition entre le terrain silurien et le terrain dévonien. M. Murchison ajoute en- core que le district de Cornouailles dans le- quel existent des couches siluriennes incon- testables, est celui dans lequel M. le pro- fesseur Sedwick et sir Henry de la Bêche avaient indiqué l'existence d'une ligne de soulèvement dirigée duN.-E. au S.-O., qui, en amenant au jour certains schistes quart- zeux et argileux , avait relevé les couches de part et d'autre au S.-E. et au N.-O. suivant une ligne qui traverse la baie de Falmouth. Avant d'avoir subi ce nouvel SYS examen, toutes ces couches fossilifères du Cornouailles avaient été coloriées connue dévoniennes. Ainsi que M. le professeur Sedgwick l'a annoncé dans le Mémoire de 1831 que j'ai déjà rappelé, les chaînes des Lead- Hills et des Grampîans, en Ecosse, qui, lorsqu'on les considère avec leurs prolongations dans le nord de l'Irlande, forment deux des li- gnes fondamentales des Iles-Britanniques, paraissent avoir reçu les traits principaux de leurs formes en même temps que les niontagnesduWestmoreland et que la chaîne fondamentale du Cornouailles. Le vaste massif des montagnes de l'Ecosse , comme celui des contrées rhénanes, a sans doute éprouvé, même dans les Grampians , plu- sieurs soulèvements successifs à des époques fort éloignées les unes des autres. On y en distinguera probablement de plus anciens que celui qui nous occupe (1). Il s'y en est produit de plus modernes. J'ai moi-même exprimé depuis longtemps l'opinion que les montagnes de l'Ecosse et de l'Irlande, de- puis les îles Orcades et Shetland jusqu'aux granités de Wicklow et de Carlow, présen- tent des dislocations parallèles aux failles du Système du Rhin , et qui en sont pro- bablement contemporaines (2). J'ai aussi indiqué, dans ces montagnes, des accidents slratigraphiques postérieurs au dépôt du terrain jurassique, et antérieurs à celui des terrains crétacés (3). Peut-être y en a-t-il d'autres encore, mais il paraît évident que la convulsion qui a façonné le relief princi- pal des Grampians est précisément celle qui a produit les conglomérats grossiers que M. le professeur Sedgwick et M. Murchison ont si bien décrits comme formant dans ces con- trées la base du vieux grès rouge (4). Ces (i) Depuis que ces lignes ont été imprimées dans le Bulle- tin de la société géologique, M. J. Nicol a publié des obser- LeuJ-lhlts ; les schistes et les grauwackes de cette cliaine se dirigent moyennement à l'E. 26°.V., c'es à quelques degrés pies, suivant la diiection du Système du Finistère; et rien ne me paraît établir qu'ils ne soient pas aussi anciens que les schistes et les grauwackes des environs île Saint-Lô (Manche) que j'ai cités ci-dessus (James Nicol, On the geo- logy of the siturian rocks in the ivalley of the Tweed , l'ro- ceediugs o/ the geological society, 5 janv. i8S8). (2) Explieat de la Carte géolog de la France, t. I, p. 434. (?) Annales des sciences naturelles, t. XIX. (4) A. Sedgwick and R. I. Murchison: On the structure end relations of the deposits contained between the primary rorki and the oolitic séries, io the north of Siotland — T. XII. SYS 21' pnudingnes,à très gros fragments, que les amiens géologues écossais signalaient, avec tant de raison , comme les témoins d'une grande révolution du globe, et qui mar- quaient à leurs yeux la limite entre les ter- rains primaires et les terrains secondaires , ne rappellent en rien le lileslone. Tout an- nonce qu'ils représentent la base du vieux grès rouge proprement dit. Je crois , surtout d'après le mémoire de M. Nicol , que les couches de schiste et de crauwacke des Lead-Hills, dont sir James Hall a si bien décrit les contournements, que les calcaires, les schistes argileux et les roches arénacées des Grampians et des îles de Jura et d'isla, que Playfair, le docteur Mac-Culloch, M. le professeur Jameson et d'autres géologues écossais ont étudiés avec tant de soin , appartiennent , en partie, à la série fossilifère du calcaire de Bala et au terrain silurien proprementdit.il paraît donc difûcile de douter que la grande discordance de stratification de l'Ecosse ne corresponde exactement à celle du Westmoreland. Il me paraît également probable que le poudingue inférieur du vieux grès rouge de l'Ecosse correspond aux poudingues de Burnot et de Pepinster, et par conséquent, que la grande discordance de stratification de l'Ecosse cor- respond à celle qui existe en Belgique entre le terrain ardoisier et le terrain dévonien proprement dit. Enfin, je crois reconnaître ce même poudingue dans celui de Poullaouen en Bretagne, et en général dans tous ceux que M. Durrénoy a signalés comme formant dans cette presqu'île la base du terrain dé- vonien tel que nous l'avons limité sur la carte géologique de la France. Cet horizon géognostique me paraît le plus largement et le plus fortement marqué de tous ceux qu'on peutindiquer aujourd'hui dans la série des anciens terrains de transition. En l'adoptant, comme base de classification on en reviendrait finalement à la principale division que M. d'Omalius d'Halloy a indi- quée depuis longtemps dans la série des terrains de transition, par le partage en terrain ardoisier et terrain anthraxilere , dont il a posé les fondements dès 1S0S, dans son Essai sur la géologie du Nord de la France, publié dans le Journal des mines, Transactions nf the geological society of London, new séries , 218 SYS t. XXIV, p. 123. L'importance de celte ligne de démarcation, si heureusement in- diquée il y a bientôt quarante ans, par l'un des observateurs les plus pénétrants qui aient exploré l'Europe, me paraît d'autant plus grande , que les beaux travaux de MM. Murchison et de Verneuil, sur la Suède et la Russie, et le dernier mémoire de M. de Buch sur l'île Baeren (1), montrent qu'elle constitue réellement l'un des traits les plus étendus de la structure de l'Europe septen- trionale. Quelques mots vont suffire pour faire comprendre ma pensée à cet égard. MM. Murchison et de Verneuil, dans leur dernier voyage en Suède, ont constaté que l'île de Gothland présente les différents étages du terrain silurien superposés l'un à l'autre, plongeant légèrement au S.-S.-E., et formant des crêtes qui se dirigent à l'E.-N.-E. Le magnifique ouvrage de MM. Murchi- son, de Verneuil et de Keyserling, sur la Russie, nous montre la côte méridionale du golfe de Finlande, formée aussi par les différentes assises du terrain silurien , pré- sentant encore une inclinaison légère, mais dirigée vers un point de l'horizon plus rap- proché du S. que le S.-S.-E., et avec cette circonstance que les couches siluriennes supérieures ne se montrent que dans la par- tie occidentale de cette côte. Au midi et à peu de distance de cette même côte, le vieux grès rouge, qui couvre en Russie de si grands espaces , se superpose au terrain si- lurien; mais à l'O., en face de l'île de Dago, il est en contact avec les couches siluriennes supérieures, tandis qu'à TE., près de Saint- Pétersbourg et du lac Ladoga , il s'appuie directement sur les couches siluriennes in- férieures : par conséquent il est superposé au terrain silurien en stratification discordante. De plus, il n'est assujetti en rien aux al- lures du terrain silurien. 11 le déborde, à partir du lac de Ladoga pour s'étendre vers Archangel , où il se perd sous les eaux de la mer Blanche. Enfin, les remarques ingé- nieuses que M. de Buch a consignées dans son beau mémoire sur l'île Baeren , nous conduisent à concevoir que, s'étendant sous les eaux de la mer Glaciale, le vieux grès (i) Die Baeren-Insel noch B. M Kieilbau , von Leopold nBucb. — BerliD, 1847. SYS rouge entoure au Nord le vaste Système des montagnes de la Scandinavie, pour aller so relever dans les îles Shetland et au pied des montagnes de l'Ecosse. Souvent disloqué dans ces contrées sep- tentrionales, le vieux grès rouge y laisse cependant apercevoir un vaste réseau de dis- locations plus fortes encore, et antérieures à son dépôt, dont une partie ont affecté les couches siluriennes d'une manière plus ou moins sensible. Ainsi l'horizon géognostique du poudin- gue de Burnot , de Pepinster et de l'Ecosse , forme un des traits les plus largement des- sinés de la stratigraphie de l'Europe sep- tentrionale, depuis la rade de Brest jusqu'à la mer Blanche, et depuis les îles Shethnd jusqu'à l'Ardenne, et même jusqu'aux Bal- lons des Vosges. J'ajouterai peut-être quelque chose en- core à l'intérêt que peut présenter cette rapide esquisse, si je montre que dans tout ce vaste espace, et même dans des contrées qui s'étendent beaucoup plus au midi , on peut suivre un grand ensemble de disloca- tions toutes concordantes entre elles par leurs directions, et toutes postérieures au terrain silurien et aux couches dévoniennes anciennes (tileslone fossilifère), mais toutes antérieures au vieux grès rouge et au ter- rain dévonien proprement dit. Il ne me sera pas possible de comprendre dans ce résumé, la totalité des localités eu- ropéennes dans lesquelles on a observé des directions dépendantes du Système du Wcst- nioreland et du Ilundsriïck. Je me borne- rai à un certain nombre pour lesquelles j'ai actuellement des observations plus nom- breuses ou plus précises que pour les au- tres, et je m'occuperai d'abord de grou- per toutes ces observations de manière à en déduire une moyenne générale par les procédés que j'ai indiqués au commence- ment de cet article; puis je comparerai cette moyenne générale aux observations lo- cales pour apprécier l'importance des diver- gences partielles qui pourront se mani- fester. Je vais passer en revue successivement, en allant du Nord au Sud , ces diverses lo- calités ou cantons géologiques. Dans chacun d'eux je remplacerai toutes les observations de direction par une moyenne qui représen- SYS tera la direction d'un petit arc du grand cercle dont le milieu se rapporterait au cen- tre du canton. On se rappellera qu'un léger déplacement dans ce point central n'appor- terait pas de changement sensible dans le résultat final , d'où il suit que la détermi- nation de ce point n'exige aucun travail spécial. Pour chaque canton, je désignerai le point central de la manière la plus simple possible, et j'indiquerai sa latitude, sa lon- gitude et l'orientation du petit arc de grand cercle qui y représente les observations de direction. 1° Laponie. Dans ces dernières années, M. le professeur Keilhau a fait d'excellentes observations géologiques dans la Laponie norvégienne. Elles ont paru dans sa Gœa- Norvegica avec une carte géologique de celte conirée, et M. de Netto en a publié, dans un des derniers numéros du journal de MM. Leonhard et Bronn, un résumé accom- pagné d'une carte réduite (1). Les formations sédimentaires de la Laponie, déjà décrites en partie, il y a 40 ans, par M. Léopold de Buch, appartiennent, suivant toute appa- rence, au terrain silurien. Elles sont re- dressées dans des directions qui se rappro- chent généralement de l'E.-N.-E. Leur di- rection moyenne, déterminée simplement d'après la carte de M. de Netto, est E. N.-E. Les observations de M. Durocher, qui ont été prises surtout dans les parties occidentales et méridionales de la Laponie, donnent en moyenne E. 23° N. Je rapporte la moyenne générale à un point à peu près central de cette conirée, pour lequel les désignations que j'ai annoncées doivent être: Laponie, lat. 70° N.; long. 23° 30' E.; direction E. 22. 30' N. 2° Côte méridionale du golfe de Finlande. La direction de la bande silurienne des pro- vinces baltiques de la Bussie est assez exac- tement représentée par une ligne tirée de Revel à Cronstadt. Cette ligne, qui est sen- siblement parallèle à la direction des cou- ches siluriennes et à la direction générale de la côte méridionale de la Finlande, coupe le méridien de Dorpat , qui répond au mi- lieu de la longueur du golfe de Finlande, sous un angle de 73°. Pour ce canton géo- logique , les désignations seront : Estonie , SYS 219 (i) Jahibuch ftir Minerai tnde, année i8»;, p. \t%. ttosnoïic and petiefacte lat. 59° 30'; long. 24° 23' 15"; direction E. 17° N. 3° Ile de Gothland. Dans l'Ile de Gothland, les couches siluriennes plongent légèrement au S.-S.-E.,etsontdirigéesà l'E.-N.-E. (1). On peut prendre pour point central de ce canton la ville deWisby, située à peu près au milieu de la longueur de l'île. — Wtsoj/, lat. 58*39' 15''; long. 16° 6' 15'' E. ; di- rection E. 22° 30' N. 4» Grampians. Le trait le plus facile à saisir dans la structure stratigraphique des Grampians est la direction presque recti- ligne de leur base méridionale. Cette direc- tion fait, avec le méridien du Loch-Tay qui se trouve presque au milieu de sa longueur, un angle de 52°. Je prends pour point cen- tral de ce groupe un point situé sur les bords du Loch-Tay, par 56° 25' de latitude N. et 6° 37' de longitude à l'O. de Paris. La désignation que j'ai annoncée devient alors pour ce groupe. — Grampians, lat, 56° 25' N., long. 6" 37' O., direction E. 38° N. 5° Weslmoreland. D'après M. le profes- seur Sedgwick, les couches du groupe mon- tagneux du Westmoreland (dont les plus an- ciennes ont peut-être en quelques points la direction du Système du Finistère) se dirigent généralement du S.-O. un peu 0. au N.-E. un peu E. J'adopte comme moyenne la direc- tion E. 371 30' N., et pour point central la ville de Keswick. — Keswick, lat. 54° 35' N., long. 5e 9' 1 3'' 0., direction E. 37" 30' N. 6° Région silurienne. Je prends pour cen- tre de cette région le bourg de Church- Stretton, situé au pied du Longmynd , et pour direction la moyenne de celles que la belle carte de M. Murchison assigne aux cou- ches siluriennes. — Curch-Slretton, lat. 52° 35', long. 5° 10' 20" 0., direction E. 42" N. 7° Cornouailles. La ligne suivant laquelle les couches siluriennes sont soulevées sur la côte S.-E. du Cornouailles, se dirige, d'après M. Murchison , du N.-E. au S.-E., et tra- verse la baie deFalmouth. Je prends cette ville pour point central. — Falmoulh , lat. 50° 8' , long. 7° 23' 0., direction E. 45° N. 8° Erzgebirge. D'après le travail publié dernièrement par M. le professeur Cotta , sur les filons de l'Erzgebirge (2), la direc- (i) Murchison, Çuatcrly Journal of Gcology, février i8«-, t. III, p. 21. (2) Coda, Vie Engani* and ihre Beitichnungtit «u de m 220 SYS tion moyenne des roches stratifiées de l'Erz- gebirge rapportée au méridien magnétique, est Hora 5 f. La dëcjihàïsoh à Freyberg étant d'environ 1C3 40' 0., cette orienta- tion revient à E. 27° 55' N. par rapport au méridien astronomique. Je prends naturel- lement pour point central Freyberg. — Freyberg , lat. 50° 55' 5'' N. , long. 11° 0' 25" E., direction E. 27°55'N. 9° Frankenwald. Je prends pour point central la ville de Hof, où M. de Humboldt résidait lorsqu'il a eu la première idée de s'occuper de la direction remarquablement constante des couches de ces contrées, et je prends pour direction celle figurée sur la belle carte géologique de l'Europe centrale, par M. deDechen, qui estE. 2S° N. : les cal- caires d'Ebersreuth, près Bayreuth , appar- tiennent à ce groupe. — Hof, lat. 59° 29' N., long. 9" 35' E. , direction E. 28" N. 10" Bohême. J'ai fait en Bohême, en 1837, un certain nombre d'observations sur les directions des couches du terrain de cal- caire, de schiste et de quartzite dont M. Joa- chim Barrande a si bien établi depuis lors l'ordre de superposition et l'âge silurien; j'en ai fait aussi sur les directions des schis- tes et des gneiss qui avoisinent le terrain silurien. Vingt-deux de ces observations , faites aux environs de Prague, de Przibram et de Brzezina , tombent entre l'E. et l'E. 50° N., et donnent pour moyenne la direc- tion E. 28° 40' N. Si l'on se bornait aux ob- servations faites sur les couches siluriennes, la direction moyenne serait un peu moins éloignée de la ligne E.-O. Je m'en tiens à la moyenne générale. — Prague, lat. '50° 5' 19", long. 12° 5'E., direclionE. 28°40'N. 11° Ardenne. Les couches du terrain ar- doisier de l'Ardenne se dirigent en général entre le N.-E. et l'E.-N.-E. , d'après l'im- portant Mémoire que M. Dumont vient de publier sur le terrain ardennais; elles os- cillent autour d'une moyenne, qui est à peu près E. 25° N. J'avais indiqué moi-même, d'une manière générale, entre Charleville et Fépin, une direction moyenne de l'E.-N.-E. à l'O -S. 0. , en signalant en plusieurs points la direclionE. 25" N. (1); et d'après i) Exj ati t. I, p. 269 a l6j. département de l'Avey- ■ la Carte géologique de la Fiance, ch. îv, SYS l'autorité de M. Dumont, qui a fait, dans cette contrée , des observations plus nom- breuses que les miennes , je n'hésite pus à m'arrêter à cette même direction E. 25° N. qu'on peut rapporter à Mont Hermé , dans la vallée de la Meuse. — Ardenne , lat. 49° 53 . long. 2° 23' E., direction E. 25° N. 12° Condros. La direction moyenne des couches de l'Ardenne présente des incerti- tudes à cause des écarts nombreux et con- sidérables qu'on y observe, et cela m'en- gage à faire entrer en ligne de compte la direction beaucoup plus régulière des cou- ches anthraxifères duCondros, direction que je regarde , ainsi que je l'ai annoncé ail- leurs (1), comme une reproduction posté- rieure et accidentelle de celle des couches de l'Ardenne. D'après M. d'Omalius d'Hal- loy (2), les crêtes du Condros se dirigent régulièrement à l'E. 35" N. Le centre du Condros est un peu au N. de Marche et Fa- mène par 3° de long. E. de Paris , et 50° 15' de lat. N.— Condros, lat. 50° 15', long. 3« E., direction E. 35« N. 13» Taunus. La chaîne du Taunus pré- sente suT\n route de Wiesbaden à Langen- Schwalbacb. une série de couches de Quartzi- tes et de Schistes, dont la direction moyenne est à l'E. 33» 13'N. — Taunus, lat. 50° 41' N. long. 5° 47' E., direction, E. 33" 13' N. 14° Binger-Loch. Le Taunus est le prolon- gement oriental de la chaîne du Hundsrûck dont il est séparé par le Rhin qui s'échappe de la plaine de Mayence par le défilé appelé Binger-Loch. Dans ce défilé, la direction des couches de Quartzites et de Schistes verts de l'extrémité de Hundsrûck est assez peu régu- lière, ce qui lient sans doute à la formation violente de la fissure dont l'élargissement a produit le défilé. La moyenne des observa- tions que j'y ai faites m'a donné la direction E. 43° 50' N. — Binger-Loch, lat. 49° 55' N., long. 5° 30' E., direction, E. 43" 50' N. 15° Hundsriïck-Taunus. Le Hundsriick et le Taunus ne forment réellement, comme on vient de le dire, qu'une seule chaîne coupée en deux par un défilé. La direction moyenne de cette chaîne, qui représente assez bien celle des diverses bandes du ter- (i) Recherches sur quelques unes des révolutions de ta sur- face du slobe extrait inséré dans la traduction française du Mïulucl : éoiogiqu Hé M. de I . Bè '.'■ i>. Cii6. ,,.■; D'Omalius d'Halloj ^Joui'i.des Mm.,l XXIV, p. 276). SYS rain de transition de la contrée, est à l'Ë. 27° 30' N. On peut lu rapporter au défilé qui partage la chaîne en deux tronçons. — Binger-Loch, lat. 49" 35' N., long. 5° 30'E., direction, E. 27° 30' N. 1G° Bretagne. Parmi les directions com- prises dans la désignation hora 3-4 qui s'ob- servent dans les Roches schisteuses d'une foule de points de la presqu'île de Bretagne, une partie seulement me paraît se rapporter proprement au Système du Westmoreland el du îlundsruck. On en voit un exemple bien développé dans les départements de l'Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord, aux environs de Cancale, de Jugon et de Lam- balle. Point central : Saint-Malo. — Saint- Malo, lat. 48° 39' 3'N., long. 4°2l'26"0., direction, E. 42° 15' N. 17° Bretagne. Lorsqu'on jette les yeux sur la partie de la carte de la France qui représente la presqu'île de Bretagne, on est frappé de certaines lignes d'accidents strati- graphiques qui la traversent en entier, par exemple de Caen à Belle-Jsle et du cap de la HougueàlapointedePenmarch. La direction moyenne de ces lignes est à l'E. 47° N. ; elles me paraissent représenter la direction du Système du Westmoreland et du Hunds • ruck : on peut les rapporter à Saint-Malo comme point central. — Saint-Malo, latit. 48' 39' 3"N., long. 4* 21' 26" 0., direction, E. 47° N. 18° Schirmeck. Aux environs de Schir- meck et de Framont, les couches dévonien- nesanciennes qui forment l'extrémité N.-E. du massif fondamental des Vosges, se dirigent à l'E. 30° N.— Schirmeck, lat. 48" 28' 40" N., long. 4° 43' E., direction, E. 30° N. 19° Massif central des Vosges. Les couches schisteuses qui entrent dans la composition du massif fondamental des Vosges, se diri- gent moyennement à l'E. 35° N. ; on peut rapporter ces direclions à Saint-Dié comme poin t central. —Sainl-Die',\at. 48° 17' 27"N., long. 36° 37' E., direction, E. 33«N. 20» Montagne Noire. Les directions obser- vées dans le massif de la montagne Noire, au nord deGarcassonne, dont j'ai déjà parlé, peuvent être rapportées à un point à peu près central de ce massif situé par 43° 23' lat. N., et 20' long. 0. de Paris.— Montagne Noire, lat. 43° 25' N., long. 20' 0., direc- tion, E. 34» N. SYS 221 21° Hyères. Les couches schisteuses delà partie S.-O. des montagnes des Maures pré- sentent, aux environs d'Hyères, des direc- tions moins éloignées delà ligne E.-O. que dans le reste du massif; très souvent leur direction est à peu près E.-N.-E. — Hyères, lat. 43° 7' 2" N., long. 3° 47' 40" E., direc- tion, E. 22° 30' N. 22° Ile de Corse. Les Roches anciennes de l'île de Corse se dirigent moyennement, d'après M. J. Reynaud, vers l'E. -N.-E.; on peut les rapporter à Ajaccio comme point central. — Ajaccio, lat. 41° 55' 1" N., long. 6° 23' 49" E., direction, E. 22° 30' N. 11 s'agit maintenant de prendre correcte- ment la moyenne générale de ces vingt-deux directions moyennes partielles, en ayant égard aux positions géographiques respectives des points auxquels elles se rapportent. Pour cela nous exécuterons l'opération in- diquée dans le commencement de cet article. Nous choisirons un point sur la direction présumée du grand cercle de comparaison qui doit représenter le Système du Westmoreland et du Hundsriick, et auquel tous les petits arcs, qui représentent les directions locales, sont considérés comme étant approximati- vement parallèles; nous y transporterons toutes les directions et nous en prendrons la moyenne. Je suppose que le grand cercle de compa- raison dont il s'agit passe au Binger-Loch. Pour transporter au Binger-Loch la direc- tion E. 22° 30' N. observée en Laponic par 70o de lat. N. et 23° 30' de long. E., je dé- termine, au moyen du tableau de la p. 1 78, la différence des angles alternes internes que forme, avec les méridiens du Binger-Loch et du point d'observation en Laponie, l'arc du grand cercle qui réunit ces deux points; la différence est de 15° 35' 23". J'en conclus que, transportée au Binger-Loch, la direc- tion E. 22° 30' N., observée en Laponie, deviendras. 22" 30' -f-1 5" 35' 23" — S.N., £ étant l'excès sphérique d'un triangle sphé- rique rectangle dont je m'occuperai ulté- rieurement. Exécutant la même opération pour chacun des vingt points dont les directions doivent être transportées au Binger-Loch, je forme le tableau suivant dans lequel je comprends également les directions qui se rapportent au Binger-Loch, et je fais l'addiliou; 222 SYS SYS 1» Laponie 2» Estonie 17 58 37 42 45 28 2a 45 27 43 47 30 35 54 22 22 30' 50 50 55 40 • 50 30 15 ■ 50 50 + + + + + + + 15. 35' 15 54 8 57 9 45 8 26 8 20 9 53 4 1 3 8 2 23 1 55 » 15 7 28 7 28 » 34 ., 40 4 13 1 13 » 58 25' 49 40 9 24 56 21 16 35 14 6 12 59 59 14 17 57 47 55 + + + + + + + + + + + + e £ e £ £ t t t » e e t t t t s N. N. 3- Wisby . . . . E. N. 4» Grampians . . . . E. N. îi' Keswiik N. 6- Chuïch-Slreltou . . . E. N. N. 9» Hof. 10* Prague N. 11» Ardenne 12° Condros . . . E. . N. N. 1S« Taunus . N. 14» Binger-Loch (couches) . . . E. N. 15» Binger-Loch (chaîne). . . . . . . E. N. 16" SainlMalo (couches) 17° Sainl-Malo (grandes lignes). . . . 18° Scfairmeck . . E. . N. N. 19° Sain l- Die 20° Montagne Noire. . . 21. Hyères 22» Ajaccio • . . N. Somme. . . . La somme, toute réduction faite, est de 697° 23' 55" + 2 ± £ ; et , en la divisant par 22 , on a pour la moyenne des direc- tions rapportées au Binger-Loch, E. 31°41'59"-J-I=-!n. 22 Pour qu'elle ne renferme plus rien d'in- déterminé, il reste seulement à apprécier la valeur de 2±«. La quantité s, que j'ai fait entrer dans le tableau , est, comme je l'ai indiqué ci-dessus, p. 188, l'excès sphé- rique d'un triangle rectangle qui a pour hypothénuse la plus courte distance du point central de réduction (Binger-Loch) au point central d'observation auquel elle se rapporte, et, pour l'un des angles aigus, l'angle formé par la direction transportée au Binger-Loch avec la plus courte distance. Il est aisé de voir que, suivant la position respective du point central de réduction et du point d'observation, et suivant la direc- tion qui a été observée, Vexcès sphériqus dont il s'agit doit être employé soustracti- vement ou addilivement, ainsi que le ta- bleau l'indique, et comme je l'ai aussi rap- pelé dans l'expression de la somme, en y écrivant 5 + e. Le tableau renferme 20 de ces quantités t , dont 8 soustraclives et 12 additives. La plupart sont nécessairement fort petites; et comme elles entrent dans la gomme avec des signes contraires, elles 706° 23' — 9° 29' 5" 4- 2 ± s doivent se détruire mutuellement, à très peu de chose près. Mais quelques unes se rapportant à des points assez éloignés, aux- quels correspondent d'assez grands trian- gles, ont des grandeurs notables. La somme 2 + £ se réduit sensiblement à celle de ces valeurs plus grandes que les autres, prises elles-mêmes avec le signe qui leur convient. Il est nécessaire de calculer les plus grandes de ces valeurs de £ pour apprécier l'influence qu'elles peuvent exercer sur la détermina- tion de la direction moyenne. Le calcul s'exécute très simplement au moyen du tableau de la page 189, ou en se servant directement des formules consignées à la suite. Par une simple construction faite sur une carte , on trouve que pour la Laponie on a approximativement b = 22 = 2444 kil. A = 34° 7, ce qui donne, à l'aide de la formule cos C = cosb tang A , £ = 1» 59' 35". Pour tous les autres points, on peut se contenter des résultats tirés à vue du ta- bleau de la page 189, d'après les distances et les angles déterminés sur la carte, et l'on trouve : Pour l'Estonie, b = 1611 kil., A = 180, c = 33'; Pour Wisby, h = 1102 kil., A =24°, * = 19'; SYS Pour les Grampians, b = 1073 kil. , A = 74° 30', e = 12' î Pour Keswick , b = 889 kil., A 68° === 30', e = 12'; Pour Chureh-Stretton , b = 786 kil., A --=60", « = 12'; Pour Falmouth, b = 907 kil., A = 41°i, ^ = 17'; ; Pour Saint-Malo (couches) , b = 722 kil., A = 28°, £= 9'; Pour Saint-Malo (grandes lignes) , b — 722 kil., A = 32° 45', t = 10'; Pour la Montagne Noire, b — 741 kil., A = 26° 30', £ = 10'; Pour Hyères, 6 =a 772 kil., A = 57° 30', * = 12', Pour Ajaccio , 6 = 893 kil., A =71° 30', is 10'. Les valeurs de e relatives aux autres points, tous plus rapprochés du Binger- Loch que les précédents, seraient encore plus petites, et comme elles entrent dans la valeur de 2±c, les unes positivement et les autres négativement , elles doivent se détruire presque exactement entre elles : on peut se dispenser d'en tenir compte. Quant aux valeurs de e qui viennent d'être calculées, la somme de celles qui sont prises négativement est 3° 23' 35", la somme de celles qui sont prises positivement est 1" 12' : donc 2±£ = — 2° 11' 35", et -— — = — 5' 58", ou en nombres ronds 22 2 -4- t = — 6'. Or, dans l'état actuel des observations , il n'y a presque pas lieu de tenir un compte rigoureux d'un pareil ré- sultat. Plusieurs des directions, dont nous prenons la moyenne après les avoir trans- portées au Binger-Loch, présentent des in- certitudes de plus de 3°, et le remplacement de leur valeur réelle exacte pour leur valeur approximative actuelle pourrait faire varier la moyenne de plus de 6'. Toutefois, comme il est évident que la somme des excès sphé- riques est négative, et qu'elle tend à dimi- SYS 223 nuer la moyenne de plusieurs minutes, noua y aurons égard, autant qu'il est permis de le faire aujourd'hui, en adoptant pour la direction moyenne du Système duWestmo- reland et du Hundsruck, transportée au Binger-Loch, un chiffre un peu plus petit que celui donné par notre premier calcul , et nous la Gxerons en nombres ronds à E. 3i° 30' N. Je ferai remarquer en passant , combien le choix d'un point à peu près central , comme le Binger-Loch, pour centre de ré- duction , a simplifié notre marche: d'une part, la somme des angles ajoutés ou re- tranchés aux directions transportées, pour tenir compte de la convergence des méri- diens vers le pôle, s'est réduite, toute com- pensation faite, à — 9" 29' 5"; d'une autre part , la somme des excès sphériques s'est réduite, toute compensation faite, à environ 2° 11'; de sorte que le nombre 31° 30', qui représente la direction, diffère peu d'être la 22e partie de 706" 23', somme des nom- bres qui représentent les directions par- 706° 23' tielles, car = 32° 6' 30". Le ré- 22 sultat de tous ces calculs est d'arriver à réduire cette moyenne de 36' 30". Or, en y arrivant, comme nous l'avons fait par une série de compensations, on évite beaucoup de chances d'erreurs dans lesquelles on au- rait été plus exposé à tomber en prenant pour centre de réduction un point excen- trique tel que la Montagne-Noire ou la Laponie. 11 nous reste maintenant à nous rendre compte du degré de confiance que méritt notre moyenne. Pour cela j'exécute l'opéra- tion inverse de celle que j'ai faite, en trans- portant au centre de réduction toutes les directions observées : je reporte la direction moyenne du centre de réduction à chacun des points d'observation , et je la compare à la direction observée. Dans ce nouveau transport, je ne tiendrai compte de l'excès sphériqueque pour les points où je l'ai dé- terminé ci-dessus , points qui sont les seuls où il ait quelque importance. A la rigueur il faudrait calculer de nouveau Vexcès sphé- rique pour chacun des points d'observation, en le rapportaut à la direction moyenne déterminée pour le Binger-Loch, et non à la direction observée en chaque point; mais 224 SYS les corrections qui résulteraient de ces nou- veaux calculs seraient peu considérables et peuvent être négligées. D'après les calculs auxquels nous nous sommes déjà livré, la direction E. 32° i N. transportée , ainsi que je viens de le dire, du Binger-Loch au point d'observation en Laponie £;• EMonie E- W.sby E. Gunnpiuns E. Kesw,ck E- Cb«rçh-Slretton E. Falmoulh E- Fieiheig E- Hof. . E. PiaSue E. Aiclenne." '.'.'.'.'.'....' E. Taniîus E. Binger-Loch (couches) E. Bingei -Loch (cliaîne) E. Saint-Malo (couches) , . E. Saint-Malo (grandes lignes) E. Schiimeck E. Saint-Die E. Moniagne Noire E. Hyèies E • Ajaccio. E. La somme des différences ne devait pas être nulle, parce que nous avons adopté pour le point central de réduction (Binger- Locb), la direction E. 31" 30' N. exprimée en nombres ronds, au lieu de la moyenne des directions transportées en ce point. Pour plusieurs des points d'observation, les différences sont considérables; mais on n'a pas droit d'en être surpris d'après la nature même des observations faites dans ces points. Ainsi, pour les couches du Binger-Loch, la différence est de plus de 12°; mais nous avons remarqué tout d'abord que la direc- tion est probablement anomale. Pour Hyè- res, pour Ajaccio et pour la Laponie, les différences sont considérables aussi; mais nous avons simplement employé pour ces trois points la direction E.-N.-E. Or, lors- qu'on exprime une direction de cette ma- nière, il est généralement sous entendu qu'on ne prétend pas les fixer très rigou- reusement. Pour les grandes lignes qui traversent la Bretagne, la différence est de 8° 11' environ; mais la direction de ces lignes ne se prête pas à une détermination complètement rigoureuse. Pour l'Ardenne, SYS Laponie, devient E. 31° 30'— 15° 35' 23" + 1° 59' 35" N. = E. 17° 54' 12" N. Elle diffère de la direction observée E. 22° 30' N., de 4° 35' 48". En opérant de la même manière pour tous les autres points d'observation, j'ai formé le tableau suivant : PIRECTIOÏS calci lie. obse v«: , — + DIFFÉRtN CE. m ^ 48" 17' r,i' 12' N. 22" 50' 4° 55' 16 28 17 N. 17 » 4- 0 31 45 2". 11 14 N. 22 50 0 41 14 *1 t !» IN. 5S n 5 1 i) 40 44 «4 N 57 51) 2 14 24 59 38. 56 N. 4 2 » -f- 2 21 4 .',! 6 24 N. 45 » T 5 53 50 £7 as 44 N 27 55 + 0 20 10 28 £i 25 N, 28 „ 0 2! 25 26 se 46 N 28 40 + 2 15 14 53 25 12 h 55 n -f 1 54 48 33 56 6 N 25 » 8 55 0 r.i 16 .',7 N 55 15 % 1 5fi 5 ôl 50 00 N. 43 50 12 20 00 31 50 00 N 27 50 4 00 oo 38 49 59 N 42 15 %_ 3 25 1 38 4S 59 N 47 g 8 11 1 -■> 4 14 X 50 ■ 2 4 14 52 10 17 N 35 > + 2 49 43 R8 53 57 N 54 » 1 55 57 SS 55 47 N 22 50 10 25 47 51 i 7 N. 22 50 - 8 51 7 + 2° 12' 12» la différence est de près de 9° : c'est une des plus considérables et peut-être des plus singulières que renferme le tableau. Je suis porté à l'attribuer principalementà ce que la dislocation qui a relevé te front de l'Ardenne, près de Mézières, suivant la direction du sys- tème des Ballons (1), a comprimé la masse des terrains schisteux situés plus au Nord , et rapproché leur direction de la ligne E.-Q. La production des dislocations du Système du Hainaut peut encore avoir concouru plus tard au même résultat. La direction du Système du Finistère transportée dans l'Ardenne, à Mont-Hermé, en observant que pour ce point la correction due à l'excès sphérique serait complètement insignifiante, devient E. 14° 48' N. Elle s'écarte de 10" 12' de la direction moyenne E. 25° N. des couches ardoisières de cette contrée, tandis que celle-ci ne s'éloigne que de 8" S3' 6" de la direction du Système du Weslmoreland el du Ilundsru h. Cela prouve que l'ano- malie signalée ci-après, dans la direction des couches ardoisières des bords de la (i) Voyez Explication de la Carte giolos'iue de la France. chap. îv. t. I. |>. jG6. SYS Meuse, ne se rattache pas , comme o;i au- rait pu le croire au premier abord , au Système du Finistère. Quant aui autres points, pour lesquels la direction observée paraît mériter plus de confiance, les diffé- rences ne dépassent pas 4°, et elles sont le plus souvent au-dessous de 3° , c'est-à-dire qu'elles ne sont guère au-dessus des incer- titudes et des erreurs que comportent les observations elles-mêmes. Nous remarquerons encore que les diffé- rences les plus considérables sont les unes en plus et les autres en moins, d'où il ré- sulte qu'elles approchent beaucoup de se compenser, et qu'on retrouverait à très peu près la même moyenne, en regardant comme défectueuses les observations qui leur ont donné naissance, et en ne tenant compte que des autres. Enfin , faisant un retour vers le point de départ de toutes les observations de ce genre, nous remarquerons que non-seule- ment la direction E. 31° ;N«, qui se rap- porte à un point de l'Allemagne septentrio- nale, rentre complètement dans l'indication hora 3-4 , donnée il y a plus d'un demi- siècle par M. de Humboldt; mais que cette moyenne, transportée à Hof, ne diffère pas d'un demi-degré de la direction générale des couches du Frankenwald, que l'illustre voyageur a signalée , au début de sa car- rière, comme se reproduisant d'une manière très générale dans les couches schisteuses anciennes d'une grande partie de l'Europe. La direction moyenne E. 31° £ N., que nous avons adoptée pour le Binger-Loch, détermine celle de la tangente directrice du Système du Westmoreland et du Hundsriick. L'angle A, formé par cette tangente avec le méridien du Binger-Loch, est égal au com- plément de 31° f, ou à 58° ~. Pour déterminer complètement ce sys- tème, il nous resterait à calculer, ainsi qu'il a été dit dans la première partie de cet article, l'angle équatorial E; mais le calcul ne serait guère plus exécutable pour le Système du Westmoreland et du Hunds- riick que pour celui du Longmynd, à l'é- gard duquel nous y avons renoncé pour les motifs énoncés page 202. Nous serons donc réduits à nous en tenir, provisoirement au moins, à la supposition employée dans les calculs précédents , savoir que le grand t. m. SYS 225 cercle qui passe par le Binger-Loch, en se dirigeant à l'E. 31° { N., est le grand cer- cle de comparaison ou l'équateur du Système du Westmoreland et du Hundsriick. Il est probable, sans doute, que cette supposition n'est pas tout à Tait exacte , et qu'elle est destinée à subir une rectification ultérieure. Il est toutefois à observer que le grand cercle dont il s'agit divise à peu près en deux parties égales l'ensemble des points où ont été observés jusqu'à présent les ri- dements dépendants du Système du West- moreland et du Hundsriick, et cette remar- que doit porter à présumer que le grand cercle de comparaison provisoire que nous adoptons ne sera pas déplacé dans la suite d'une quantité très considérable. Après avoir ainsi discuté la direction du Système du Westmoreland et du Hundsriick; après avoir reconnu que le groupe compacte et uniforme des lignes stratigraphiques dont ce Système se compose, est antérieur, dans toute l'Europe, au vieux grès rouge, et pos- térieur au terrain silurien et aux couches dévoniennes anciennes (Tilestone et Tiles- tone fossilifère), j'ai pu me montrer plus dif- ficile que par le passé, pour y laisser renfer- més des accidents stratigraphiques qui n'y figuraient qu'à titred'anomalies. J'ai pu, sui- vant la marche que j'ai indiquée depuis longtemps (voyez le commencement de cet article), essayer de séparer ces anomalies et de les grouper elles-mêmes en Systèmes. J'avais originairement laissé réunies en un seul groupe, qui était, pour ainsi dire, le résidu non développé de la série, toutes les dislocations du sol , trop anciennes pour qu'il me parût prudent de chercher dès lors à les distinguer et à les classer. Mais sur la planche coloriée jointe à la première publi- cation que j'ai faite sur ces matières (Ann. des se. nat., t. XIX, pi. 3, 1830), j'avais consigné une note ainsi conçue : « On a » figuré ici des Fougères , des Prêles , des » Lépidodendrons , pour rappeler que les » végétaux, dont les débris enfouis ont pro- » duit la houille, avaient crû sous nos lati- » tudes peu de temps après le jdus ancien » redressement de couches figuré dans le ta- » bleau; d'où il suit que, dès lors, nos con- » trées se trouveraient dans des circonstan- » ces climatériques dont nous pouvons nous » faire quelque idée. » 29 226 SYS Ce plus ancien redressement découches, figuré dans le premier tableau graphique des résultats de mes recherches , était celui des collines du Bocage (Calvados), où j'ai trouvé les premiers indices du Système des lallons el des collines du Bocage, dont je n'ai pu fher que plus tard, d'une manière pré- cise, la direction et l'âge relatif, et dont je parlerai ci après. Aussitôt que l'observation m'a permis de définir, d'une manière complète, le Système des ballons et des collines du Bocage, j'ai aperçu qu'il existait des Systèmes de dislo- cations plus ancieus et d'une direction dif- férente. L'un de ces Systèmes ayant été mis en lu- mière dès 1831, comme je l'ai rappelé ci- dessus, par M. le professeur Sedgwick, je me suis empressé de l'inscrire alors en tête de ma série , et il figure déjà sous le nom de Système du Westmoreland cl du Hundsruck dans l'extrait de mes recherches qui a été imprimé en 1833 (1). Mais j'annonçais en même temps qu'il ne fallait pas désespérer de voir des recherches ultérieures mettre les lignes de démarcation, que l'observation indiquait déjà entre les différentes assises des anciens terrains de transition , en rap- port avec des soulèvements plus anciens, et encore plus effacés que celui-là. J'ai cru trouver la réalisation de ces es- pérances de vieille date dans les Systèmes de montagnes que j'ai esquissés ci-dessus. Lorsqu'on ne pouvait encore indiquer la direction des dislocations des couches les plus anciennes que parla désignation géné- rale Hora 3-4, et lorsque l'âge précis d'une grande partie de ces couches était encore indéterminé, on était réduit à composer de toutes les dislocations dont il s'agit un seul faisceau, dont l'analogie conduisait à penser que l'âge relatif serait le même que l'âge de celles qui en auraient un bien déterminé. Mais le progrès des observations permet- tant aujourd'hui de procéder à une analyse plus exacte , on peut distinguer dans cet immense faisceau trois directions et trois âges. J'en ai d'abord extrait un groupe assez (i) Traduction française tlu Manuel géologique de M. de La Bêche, publié par M. Brochant de Viilii-is. Voir aussi le Je volume du Traite de i ogitosit de M Dubuisson de Voi- lin, continué pur M. Amedcc Buriit, p. 282 (i83 I). SYS nombreux de directions plus rapprochées de la ligne E.-O. que celle du Système du Westmoreland et du Hundsruck, et, en même temps, plus anciennes. Je veux par- ler surtout des directions des roches schis- teuses les plus anciennes de la presqu'île de Bretagne, quej'ai mentionnées dans l'ex* trait de mes recherches, consigné dans la traduction française du Manuel géologique de M. de La Bêche, et dans le Traité de géo- gnosiedeN. Daubuisson, comme l'un des types des dislocations Hora 3-4 antérieures aux dépôt des terrains de transition moder- nes de la Bretagne, qu'on sait aujourd'hui être siluriens et dévoniens. C'est frappés de leur constance et de l'évidence de leur âge relatif, que nous avons cru, M. Dufrénoy et moi , devoir indiquer, dans le premier vo- lume de l'explication de la carte géologique , l'E. 25" N. comme la direction du Sys- tème du Westmoreland et du Hundsruck, indication qui a été reproduite par M. Beu- dant dans sa Géologie élémentaire , et par M. de Collegno dans ses Elemenla di geo- logia. Cette direction, qui, en raison surtout de ce qu'elle s'observe dans une contrée aussi occidentale que la Bretagne , diffère beau- coup de celle du Système du Westmoreland et du Hundsruck, telle que je l'ai précisée ci- dessus , caractérise un Système particulier antérieur au terrain silurien, que j'ai nommé Système du Finistère. J'ai extrait aussi du même faisceau le Système du Longmynd, que j'ai placé de même avant le dépôt du terrain silurien, mais après le Système du Finistère. Les autres directions, dégagées de ces mé- langes hétérogènes, composent le Système du Westmoreland et du Hundsruck, réduite ce qu'il a d'essentiel. La direction du Système du Finistère, transportée au Binger-Loch, devient E. 11° 35' N. Elle diffère, par conséquent, de 20" environ de celle du Système du Westmore- land et du Hundsruck, qui est pour le Bin- ger-Loch E. 31° J N., et de plus de 47° de celle du Système du Longmynd qui, rappor- tée au même point, est N. 31° 15' E. ou E. 58° 45' N. La comparaison de ces trois directions, rapportées à un seul et même point, montre que les trois Systèmes dont nous parlons sont SYS SYS 227 parfaitement distincts l*un de l'autre, sous le rapport de leur direction. Ils ne le sont pas moins sous le rapport de leur âge, et le dernier s'isole d'autant mieux des deux autres, entre les directions desquels la sienne est intermédiaire, qu'il en est séparé chronologiquement par le Système du Morbihan dont l'orientation est complètement différente. Mais il s'est présenté, à cet égard, une circonstance assez singulière : c'est que, parmi le grand nombre de couches redres- sées dont la direction avait été comprise d'abord dans la désignation générale/fora 3-4, celles relativement auxquelles l'époque du redressement était indiquée par les observa- tions les plus complètement éclaircies, étaient précisément les premières qui devaient être mises de côté pour former des systèmes sé- parés, lorsqu'on en viendrait à une discus- sion plus précise de tous les éléments dont le groupe entier se composait originaire- ment. Telles étaient, par exemple, les couches des schistes anciens de la Bretagne et de la Normandie sur lesquelles les grès siluriens inférieurs reposent en stratifications discor- dantes. Telles étaient aussi les couches des schistes cristallins de la Suède et de la Fin- lande dont les principaux redressements sont si évidemment antérieurs au dépôt des cou- ches siluriennes inférieures du Kinneculle et de la côte méridionale du golfe de Fin- lande. Le grès de Caradoc, qui forme, dans une grande partie de l'Europe et de l'Amé- rique, l'un des horizons géognostiques les plus étendus et les plus nets qu'on puisse riter dans toute la série des terrains sédi- mentaires, s'est déposé postérieurement aux redressements de toutes ces couches dont il recouvre souvent les tranches. C'est là ce qui place dans les périodes antésiluriennes les Systèmes du Finistère, du Longmynd et du Morbihan dont nous avons discuté précédem- ment l'ancienneté respective. Au contraire, les observations les plus récentes ont fait reconnaître pour moins an- ciennes qu'on ne l'avait cru jusqu'à ces der- niers temps un grand nombre de couches qui demeurent comprises dans le Système du Weslmoreland cl du Hundsriick réduit, com- me nous venons de le voir, à ce qu'il y a d'essentiel. Ainsi les couches du terrain ar- i doisier de l'Ardenne, qui ont été regardées d'abord comme un des types essentiels du terrain cambrien, et dont MM. Murchison et Sedgwick ont encore figuré quelques parties comme cambriennes, dans leur belle carte des contrées rhénanes, publiée en 1840, doivent être rapportées au terrain silurien et au terrain dévonien ancien (tileslone fos- silifère). La classification des couches du HundsrUck et du Taunus a dû subir une modification semblable. Il en a été de même des couches schisteuses et calcaires du Hartz, du Thuringenwald, du Frankenwald, des environs de Prague, des Vosges, des envi- rons d'Hyères, de la montagne Noire, des Pyrénées, etc. Toutes les couches qui repo- sentsurcelles-cien stratification discordante, et dont quelques unes , comme le poudin- gue, le burnot (en Belgique), avaient été classées comme siluriennes, ont été recon- nues comme contemporaines du vieux grès rouge et du terrain dévonien proprement dit. L'époque à laquelle répond la discordance de stratification de ces deux classes de cou- ches, s'est ainsi trouvée moins ancienne qu'on ne l'avait cru d'abord, par suite de l'âge moins ancien assigné aux couches elles- mêmes, Voilà comment, en partant toujours des mêmes faits stratigraphiques, on a été conduit à laisser seulement dans les périodes antésiluriennes deux démembrements du Système du Weslmoreland et du Hundsriick qui avait paru d'abord antésilurien , et à placer ce système lui-même , simplifié et mieux défini, entre la période du terrain silurien et du tileslone fossilifère et la pé- riode du vieux grès rouge et du terrain dé- vonien proprement dit. Je passe maintenant aux Systèmes de montagnes qui ont pris naissance postérieu- rement au depôt du vieux grès rouge ou du terrain dévonien. Je suis porté à croire que, parmi ceux de ces Systèmes que je puis dès à présent défi- nir complètement, le plus ancien est celui auquel se rapporte le plissement des couches anlhraxifères (dévoniennes et carbonifères) des bords de la Loire inférieure, et auquel appartiennent aussi les accidents orographi- ques les plus remarquables des collines du Bocage de la Normandie et de la partie mé- ridionale des Vosges. 228 SYS VI. Système des Ballons (Vosges) et des collines du BocAgE (Calvados). L'âge relatif que j'avais cru devoir assi- gner originairement à ce Système a dû être modifié comme celui du Système du West- moreland et du Hundsriick, et pour des raisons à peu près semblables. Les faits stra- tigraphiques qui déterminent cet âge conser- vent leur place dans la science; mais les couches auxquelles ces faits se rapportent sont aujourd'hui classées autrement qu'elles ne l'étaient à l'époque de mes premiers tra- vaux. Toutes les couches affectées par les plissements propres au Systènte des Ballons et des collines du Bocage de la Normandie étaient considérées, il y a quelques années, comme plus anciennes que le vieux grès rouge; il est aujourd'hui constaté qu'une partie de ces mêmes couches appartient au terrain dévonien, représentant du vieux grès rouge, et même au calcaire carbonifère. Anciennement le vieux grès rouge et le cal- caire carbonifère étaient considérés comme formant, avec le millstone-grit et le terrain houiller, une série indivisible pendant le dépôt de laquelle on ne présumait pas que le sol de l'Europe eût éprouvé de grandes dislocations. Mais de nouvelles observations ont montré que cette série n'est pas aussi continue qu'on l'avait cru d'abord, et que, pendant son dépôt, le relief du sol de l'Eu- rope a subi de grands changements. Le redressement des couches du Système des Ballons et des collines du Bocage de la Normandieme paraît avoir coïncidé avec l'un de ces changements, avec celui auquel se rapporte la ligne de démarcation qui sépare le calcaire carbonifère du millstone-grit. Pendant les périodes comparativement tranquilles qui ont suivi l'apparition du Système du Westmoreland et du Hundsriick, la surface d'une grande partie de l'Europe a été recouverte par dévastes et puissants dé- pôts de sédiment dont la corrélation a été clairement établie dans ces dernières années. Ce sont : le vieux grès rouge et le calcaire carbonifère de l'Ecosse, de l'Angleterre et de l'Irlande; les couches dévoniennes (pos- térieures au tileslone) et carbonifères du De- vonshire; les couches correspondantes delà presqu'île de Bretagne, c'est-à-dire celles qui commencent aux poudingues de Huel- SYS goet ( Finistère) et d'Ingrande ( Loire-Infé- rieure), et qui comprennent les dépôts de combustibles des bords de la Loire-Infé- rieure et des environs de Laval et de Sa- blé , ainsi que le calcaire carbonifère de Sablé; les couches anthraxifères de la Bel- gique, depuis le Poudingue de Burnot jus- qu'au calcaire de Visé inclusivement; les couches de schiste et de grauwacke des col- lines des Tenfelsbergeetdes Hollenberge, au N.-O. de Magdebourg; le vieux grès rouge de la Norvège et de la Suède; le vieux grès rouge, les couches dévoniennes et le calcaire carbonifèredetoutelaRussie, dont les beaux travaux de MM. Murchison, de Verneuil et Keyserling ont si bien fait connaître la na- ture et la position indépendante par rap- port aux terrains affectés des anciennes rides hora 3-4. Je suis encore porté à classer dans la même série les terrains de porphyre brun, de grau- wacke et de schiste argileux, contenant des couches d'anthracite accompagnées d'em- preintes végétales peu différentes de celles du terrain houiller dont se compose en grande partie l'angle S.-E. des Vosges, et qui paraît s'être adossé aux masses graniti- ques des environs de Gérardmer, de Remire- mont et du Tillot, dont le soulèvement a probablement coïncidé avec la formation des rides hora 3-4. Il paraît , surtout d'après les dernières observations de M. Verneuil, qu'une partie des terrains de transition du département de la Loire doit aussi être rapportée à la même époque. Or, indépendamment des rapports géo- gnostiques et paléontologiques qui existent entre les diverses parties du vaste ensemble de terrains dont je viens de parler, ils ont encore cela de commun que leurs couches échappent aux rides et aux dislocations qui constituent le Système du Westmoreland et du Hundsriick. Lorsque la direction de ce Système s'y manifeste comme dans le Con- dros, c'est seulement d'une manière locale et accidentelle. Quand les couches n'y sont pas horizontales, leurs dislocations suivent gé- néralement d'autres directions dont la plus marquée, qui probablement a été produite immédiatement après la terminaison du dé- pôt, court, suivant des lignes dont l'angle avec le méridien varie , selon la longitude, SYS S\S 229 en divers points de l'Europe, entre 90 et 50°, mais qui sont toujours très près d'être exactement parallèles à un grand cercle pas- sant par le Ballon d'Alsace (dans le midi des Vosges : latitude 47° 50' N., longitude -4° 36' E. de Paris) et faisant avec le méri- dien de cette cime un angle de 74°, ou se dirigeant, en ce point, de l'0. 16° N. à PE. 16° S. Des tâtonnements graphiques m'ont fait adopter depuis longtemps ce grand cercle comme le grand cercle de comparaison du Système des Ballons et des collines du Bocage, et on va voir qu'il représente encore très exactement la moyenne des observations ac- tuelles dont aucun groupe ne s'en écarte d'une manière notable. Le caractère spécial des parties méridio- nales des Vosges est d'offrir des formes plus découpées que le reste. Au premier abord , les montagnes semblent y être confusément entassées les unes à côté des autres ; mais un examen plus attentif ne tarde pas à montrer qu'elles sont groupées avec assez de régularité autour du massif de syénite dont les Ballons d'Alsace et de Comté sont les deux points culminants. La configuration des Vosges estcomparable à un T renversé (x), et, dans cette compa- raison, le massif de syénite des Ballons figure la barre horizontale du (x), tandis que la crête principale des Vosges, qui se rapporte au Système du Rhin, représente le jambage vertical. La structure de toute la partie méridionale du noyau central des Vosges, depuis Plombières jusqu'à la vallée de Massevaux , est en rapport avec celle du Ballon d'Alsace dont le massif syénitique , qui a, dans son ensemble, la formed'un vaste dôme allongé de l'E. 15° S. à l'O. 15- N. , est l'axe de tout le Système. Cette disposition s'explique très simple- ment, en admettant que longtemps après la consolidation des porphyres bruns , le massif de syénite qui forme les cimes ju- melles du Ballon d'Alsace, et du Ballon de Comté ou de Servance, a été soulevé de dessous les porphyres. Ce soulèvement au- rait causé la destruction d'une partie du terrain porphyrique, et aurait relevé le reste autour du massif des Ballons d'Alsace et de Comté, en donnant naissance aux déchi- rements qui paraissent avoir formé la pre- mière ébauche des vallées de Massevaux, de Giromagny et de Plancher-les-Mines. Cette supposition s'accorde «fautant mieux avec la disposition relative des cimes de la partie méridionale des Vosges, que, des points situés de manière à prendre en enfilade le groupe allongé des Ballons , par exemple , des environs de Bâle, de Mulhouse, de Ba- denweiler , les diverses arêtes suivant les- quelles ils se groupent entre eux font naî- tre , par leur disposition respective, l'idée d'un cratère de soulèvement dont le centre serait situé vers le Ballon d'Alsace. Une coupe faite perpendiculairement à l'axe du massif de syénite des Ballons, vers son ex- trémité orientale, montrerait que le terrain de porphyres bruns qui constitue principa- lement les montagnes de l'angle S.-E. des Vosges, se relève à l'approche du massif syénitique, en s'appuyant de part et d'autre sur ses flancs (1). Les parties méridionales de la Forêt-Noire offrent le même caractère de dislocation, et on y remarque , comme dans les Vosges , beaucoup de montagnes orientées ou ali- gnées entre elles à peu près de l'O. 15" N. à l'E. 15° S. De la cime du Blauen, le midi de la Forêt- Noire se présente comme un massif grani- tique découpé sans loi bien visible, mais ter- miné assez abruptement vers le S., suivant une ligne qui court à l'E. 16° S. Le Feldberg doit probablement son nom à ce que sa cime est plate et unie comme un champ. Elle est couverte d'un gazon on- dulé, qui s'étend à une assez grande dis- tance vers l'E. 15° S.; mais vers le N., elle offre des pentes très rapides qui conduisent à des précipices. Cet arrachement est évi- demment postérieur au ridementN.-E.-S.-O. du gneiss dont le Feldberg est composé , et antérieur au dépôt du Grès des Vosges qui entoure son large dôme à une grande dis- tance. Toutes ces montagnes ont été soulevées par des efforts violents qui ont brisé la croûte du globe, et depuis cette époque ces éclats saillants n'ont plus été recouverts d'une ma- nière permanente par les eaux, puisque nulle part on ne trouve>de roches sédimen- taires sur leurs sommités. 11 en est de mêma (.) F.xp de la Cane géologique de la Frante, t, (, 230 SYS des Bullons de la partie méridionale dos Vosges , et de la saillie primordiale du Cbamp-du Peu. L'époque à laquelle ces masses ont été façonnées peut être circonscrite entre des limites beaucoup plus étroites encore que celles dont nous venons de parler; car il est évident qu'elle est antérieure à l'existence des bassins «le Borichamp et de Ville , que le terrain houiller , le grès rouge et le grès des Vosges ont comblées en partie, et posté- rieure à toute la formation des porphyres bruns, qui est un des éléments essentiels du massif des Ballons. Ainsi le Système des Ballons a reçu, par voie de soulèvement , la configuration qui le distingue, à une époque postérieure à la formation du porphyre brun (1), mais antérieure au dépôt du ter- rain houiller. La Lozère nous présente, beaucoup plus au sud , une autre masse granitoïde al- longée à peu près dans le même sens; et comme la direction de cette masse semble avoir déterminé celle du bassin intérieur des départements de la Lozère et de PÀ- veyron , dans lequel se sont déposés hori- zontalement le terrain houiller, le grès bi- garré et le calcaire du Jura, on peut suppo- ser que l'élévation de cette masse est con- temporaine de celle de la syénite du Ballon d'Alsace. La presqu'île de Bretagne est , parmi les différentes contrées de l'Europe, une de cel- les où le Système des Ballons se dessine de la manière la plus étendue et la plus nette. La plupart des accidents straligraphiques que nous y avons déjà étudiés étaient anté- rieurs au dépôt du terrain silurien. Un seul, le Système du Weslemoreland et du Hunds- riïclc, est postérieur à ce terrain; mais il est antérieur au terrain dévonien. En effet, ce Système de dislocations affecte une partie, mais non la totalité du vaste ensemble de terrains sédimentaires, qui constitue prin- cipalement le sol de l'intérieur de la Bre- tagne. Ces terrains appartiennent en partie au terrain silurien, en partie au terrain dévonien, et les travaux paléontologiques de MM. de Verneuil et d'Archiac ont mon- tré que le calcaire de Sablé qui en partage les allures, mais qui en forme l'assise supé- (i) Explication do la Carte géologique de la Frante, t. I, »• «17. SYS rieure , doit être rapporté au calcaire car- bonifère. Toutes les assises de ce grand dépôt, le plus souvent parallèles entre elles , sont affectées indistinctement par un Système d'accidents stratigraphiques , qui est sur- tout très prononcé dans l'espace qui s'é- tend d'Angers à Ploërmel. Sans former nulle part de montagnes considérables , les cou- ches présentent des plis nombreux, qui les renversant quelquefois complètement, et qui indiquent une compression latérale des plus violentes. Leurs affleurements étroits for- ment de longues bandes parallèles; et lors- qu'elles sont toutes dessinées, comme sur les belles cartes de MM. Triger, le papier prend l'apparence d'une étoffe rayée. Les petites crêtes et les légers enfoncements auxquels elles donnent naissance, suivant qu'elles sont plus ou moins résistantes, dé- terminent la plupart des accidents topogra- phiques de la contrée; d'où il résulte que sur toutes les cartes détaillées, leur direc- tion, à peu près constante, se reconnaît au premier coup d'ceil. Cette direction forme, avec les lignes de projection verticales des caries de Cassini , un angle d'environ 75° ; mais si on tient compte du petit angle que ces lignes forment elles-mêmes avec les mé- ridiens astronomiques, on voit qu'à Château- briant, par exemple, la direction des couches coupe le méridien sous un angle de 78°, c'est-à-dire qu'elle court de l'E. 12° S. à 10. 12° N. Cette direction se rapporte très sensible- ment à celle du Système des Ballons ; car si, par Châteaubriant (lat. 47" 43' 38" N., long. 3° 43' 10 "0. de Paris), on mène une ligne rigoureusement parallèle au grand cercle de comparaison qui passe par le Ballon d'Al- sace en se dirigeant de PE. 16" S. à 10. 16o N. , cette ligne se dirigera de PE. 10° 15' S. à PO. 10° 15' N., et ne formera avec la direction des couches qu'un angle de 1° 45'. La différence se réduirait même à 45' si on menait par Châteaubriant une ligne parallèle à la direction 0. 15° N. , qui est la moyenne de celles qu'on observe dans le S.-E. des Vosges et de la Forêt-Noire. De pareilles différences sont au-dessous des erreurs probables des observations , et peu- vent être considérées comme nulles. La direction dontnousparlons se reproduit SYS très habituellement dans les couches silurien- nes et dévoniennes de toutes les parties de la presqu'île deBretagne, et notammentdans la bande de terrain silurien qui s'étend de la forêt d'Ecouves (au nord d'Alençon) jusqu'à Mortain et au-delà, et qui forme une des li- gnes principales du Bocage de la Normandie. Elle se retrouve encore dans la bande de terrain silurien des buttes de Clecy, qui s'étend de Coutances à Falaise et jusqu'aux environs deCbambois, bande moins étendue que les précédentes , mais connue antérieu- rement par les travaux de M. Hérault, de M. de Caumont et de M. de La Bêche, et d'après laquelle j'ai adopté dans l'origine la dénomination de Système du Bocage (Calvados), qu'il me paraîtrait inutile de changer aujourd'hui. Les couches affectées par ce Système d'accidents présentent, généralement peu de déviations. Elles offrent cependant une inflexion remarquable par l'étendue sur laquelle elle se manifeste et par sa régula- rité. Les lignes suivant lesquelles sont diri- gés les plis des terrains anthraxifères des bords de la Loire et des environs de Sablé , s'infléchissent, vers le S., à l'E. d'une ligne tirée de Beaupréau à Ségré, et prennent à peu près la direction du Système du Morbihan. Le même fait se reproduit plus au N. entre Domfront et Seez ; et on en trouve un autre exemple dans la presqu'île de Crozon , qui sépare la baie de Douarnenez de la rade de Brest. Mais ces faits particuliers me parais- sent devoir être expliqués, en admettant que , dans ces parties dont l'étendue, con- sidérable en elle-même, est cependant assez petite comparativement à la presqu'île en- tière , la direction du Système du Morbihan s'est reproduite accidentellement à l'époque de la formation du Système des Ballons , phénomène dont j'ai déjà cité plusieurs exemples. Le Système de plissement que je viens de signaler dans la presqu'île de Bretagne , reparaît, au nord de la Manche, dans les roches de transition modernes du Devon- shire. D'après les belles cartes de sir Henry de La Bêche, la direction générale de la ligne de jonction , entre le Système des grau- wackes et le Système carbonacé au nord de South-Molton, est0.9°N. C'est là la direc- tion normale de la stratification des roches SYS 231 rie ces deux Systèmes dans le nord du De- vonsbire. Au sud, près de Launceston, la direction s'écarte souvent davantage de la ligne E.-O. ; mais elle est moins régulière , et elle présente peut-être une anomalie comparable à celle que j'ai signalée ci-des- sus dans la presqu'île de Bretagne , à l'est de la ligne de Beaupréau à Ségré, ainsi qu'entre Domfront et Seez, et dans la pres- qu'île de Crozon. Dans tous les cas, c'est une anomalie relativement aux allures géné- rales des couches dévoniennes et carbona- cées du Devonshire, dont les plis, dans tou- tes les parties qui ne sont pas trop voisines des masses éruptives de granité et de trapp, se dirigent très régulièrement de l'E. 9° S. à l'O. 9" N. Or, si on trace, par le centre du Devon- shire (lat. 50" 50' N., long. 6° 30' 0 de Pa- ris), une ligne parallèle au grand cercle de comparaison qui passe au Ballon d'Alsace en se dirigeant à l'O. 16° N., et qu'on ait égard aux latitudes et aux longitudes des deux points, et à la correction relative à l'excès sphérique, on trouve qu'elle coupe le méri- dien astronomique du Devonshire sous un angle de 81° 27', et qu'elle se dirige de l'E. 8° 33' S. à l'O. 8° 33' N. Cette ligne ne s'écarte que de 27', ou de moins d'un demi- degré, de la direction des couches dévonien- nes et carbonacées de cette contrée. C'est une différence complètement négligeable. Le redressement de ces couches est évi- demment antérieur au dépôt des couches les plus anciennes du nouveau grès rouge qui reposent sur leurs tranches; mais il est postérieur à la période du dépôt des cou- ches carbonacées, qui, d'après les espèces de Goniatites et les autres fossiles qui y ont été découverts, ne peut être considérée comme antérieure à celle du calcaire car- bonifère. Quelques unes des dislocations si compli- quées que présente la pointe S.-O. du Pem- brokeshire, de part et d'autre du Milford- Haven, appartiennent aussi , probablement, au Système de Ballons , dont elles ont, à très peu près, la direction. Il en est peut- être de même de quelques unes des disloca- tions des Mendip-Hills , au midi de Bristol. Enfin des dislocations appartenant au Système des Ballons se reconnaissent encore dans le nord du pays de Galles, où elles 232 SYS n'ont pas échappé à M. le professeur Se l'ancien mouvement dirigé au N.-E. ou au j> N.-N.-E., et l'autre au mouvement sub- » séquent dirigé à l'O.-N.-O. Probablement, » ajoute-t-il , les conglomérats placés à la » base du Calcaire carbonifère du Denbyshire » ont été formés après cette période. » En indiquant, dans le pays de Galles , l'existence simultanée du Système de Long- mynd , et du Système du Weslmprelind et du Hundsruch, j'ai proposé implicitement de considérer le premier des deux mouve- ments comme composé de deux mouvements distincts dirigés respectivement, suivant les deux directions, N.-N.-E. et N.-E. , que mentionne M. le professeur Sedgwick. Je présume que le second mouvement, signalé par lui, doit aussi être subdivisé en deux au- tres se rapportant l'un au Système dit Mor- bihan, dirigé à peu près àl'O. 38° N. , dont j'ai déjàindiquéailleurs(2) l'influence sur ces contrées , et l'autre au Système des Ballons, plus rapproché de la ligne E.-O. : de telle sorte que la moyenne des deux directions donnerait à peu près ladirection O.-N.-O., à laquelle s'arrête M. le professeur Sedgwick. Si on transporte la direction 0. 16° N. du Ballon d'Alsace dans le pays de Galles , au confluent des rivières Tierw et Ceiriog (lat. 52" 58' N., long. 5° 35' 0. de Paris), en ayant égard à la différence des latitudes et (i) Outline of the Geological structure ofnorth Watts. Pro- ceedings of the geological Society of London, t. IV, p. 221 (■843). (2) Bulletin de la Soc.géal, de Fr. , 2« série, t. IV, p. 962. SYS n'es longitudes, et même à la correction due a l'excès sphérique, elle devient 0. 8° 18' N. Une ligne menée par le confluent du Tierw etdu Ceiriog, del'E. 8° 18'S. àl'O. 8° 14' N., passe , d'une part, à Wem, et , de l'autre , à l'embouchure de la rivière Lyfni dans la baie de Caernarfon. Il est facile de la tracer, d'après cette indication , sur une carte d'Angleterre quelconque , lors même que les méridiens et les parallèles n'y se- raient pas figurés. Si on trace cette ligne, soit sur la belle carte géologique de l'Angle- terre par M. Greenougb, soit sur celle de la région silurienne par sir Roderik Murchi- son , soit sur les petites cartes du nord du pays de Galles publiées par M. le professeur Sedgwick (1) et par M. Daniel Sharpe (2), on verra d'abord qu'elle est en rapport avec les grandes lignes géologiques de la con- trée, et qu'après avoir marché parallèle- ment à la direction que suit la grande route de Holy-Head , depuis la vallée du Ceiriog jusqu'à celle du Conway, elle passe à une petite distance au sud de la haute cime du Snowdon. On remarquera en outre qu'elle est sensiblement parallèle à la moyenne di- rection des accidents stratigraphiques que présentent, d'après les trois premières de ces cartes, les couches siluriennes anciennes et modernes de la région arrosée par le Cei- riog et par ses affluents , et de plusieurs cantons adjacents. Elle s'éloigne de la direc- tion des lignes stratigraphiques de la carte de M. Daniel Sharpe, lorsque celles-ci s'é- cartent du tracé des trois autres cartes ; mais elle représente , aussi exactement que pos- sible, la moyenne des directions que M. le professeur Sedgwick a tracées sur sa carte, sur un échelle à la vérité très réduite, mais évidemment avec beaucoup de soin. Maintenant les lignes de dislocation tra- cées dans cette région par M. le professeur Sedwick viennent butter contre le terrain carbonifère qu'elles ne paraissent pas enta- mer, ce qui annoncerait qu'elles ont été produites antérieurement au dépôt de toutes les assises de ce terrain et même antérieure- ment au dépôt du calcaire carbonifère. En effet, les cartes géologiques de M. Greenough, de sir Roderick Murchison et de M. le pro- (i) A. Sedgwick, Quartcrly Journal of the geological So-' ciety, vol. I. (2) /4id.,vol.H. SYS fesseur Sedwick figurent une bande du cal- caire carbonifère qui s'étendrait du Craig-y- Rhiw à Craigant d'une manière aussi conti- nue que le millstone-grit qui se trouve im- médiatement à l'E. Cependant sir Roderick Murchison dément ce tracé, dans le texte même de son grand ouvrage, où il dit formel- lement (1) qu'à partir du Craig-y-Rbiw, le calcaire carbonifère se perdpendant un court espace, mais reparaît de nouveau, se dirigeant au N., à Orsedd-Wen, sur la cime du Sal- laUyn-Hill, élevée de 1300 pieds au-dessus de la mer. J'ai heureusement trouvé un tracé très net de celle interruption sur la carte de M. Da- niel Sharpe, et, en reportant ce tracé sur la carte de M. le professeur Sedgwick , j'ai vu qu'elle coïncide exactement avec le prolon- gement des couches siluriennes qui, des bords du Ceiriog, s'avancent à l'E. 8" 18' S., suivant la direction du Système des Dallons. Plus au N. et plus au S., le calcaire carbo- nifère repose en stratification discordante sur les couches siluriennes redtmées dans la direction du Système du Westmoreland et du Hundsriick; mais précisément au point où les couches siluriennes prennent la direc- tion du Système des Ballons, ce calcaire pré- sente une échancrure d'autant plus remar- quable que, d'après le tracé de M. Daniel Sharpe, le bord septentrional de cette échan- crure semble avoir été retrousse. Lemillslone- gril, si les cartes sont fidèles, ne présen- terait pas d'échancrure correspondant», mais poursuivrait son cours en passant sur le prolongement des couches siluriennes re- dressées suivant la direction du Système des Ballons. En supposant ce résultat exact, je crois pouvoir en conclure que le calcaire carbo- nifère a été affecté par le redressement des couches dont il s'agit, mais que le im(/sto»e- grrj/ ne l'a pasélé. Le redressementdescouches si! u rien nés, dirigées, dans la vallée de Ceiriog, de TE. 8° 18' S. àl'0.8"18'N., aurait donc eulieupostérieuremenlau dépôt du calcaire carbonifère, et antérieurement au dépôt du millstone-grit, c'est-à-dire qu'il appartien- drait, par son âge relatifcommeparsa direc- tion , au Système des Ballons, dont l'âge se trouverait même fixé ici avec pi us de précision que dans aucun des points que nous avons (i) Silurian System, p. 4j et 46. T.XU. SYS 233 examinés; car nous ne l'avions pas encore trouvé en contact avec le millstone-grit bien caractérisé. Il est vrai que le terrain carbonacé du Devonshireaété regardé comme comprenant non seulement le calcaire carbonifère, mais encore le millstone-grit et le terrain bouiiier proprement dit, ce qui conduirait à as^gner une date encore plus moderne au Système des Ballons. Mais ces rapprochements ne re- posent sur aucune détermination précise, et je ne crois pas qu'on soit réellement fondé à considérer aucune des couches du terrain carbonacé du Devonshire comme plus mo- derne que le calcaire carbonifère. II y a en- core là, sans doute, matière à controverse, et je fais des vœux pour que cette controverse s'établisse. Elle déterminera le rôle qui peut être attribué au Système des Balhns dans la formation du relief de la Grande-Breta- gne, et elle contribuera à fixer d'une ma- nière plus assurée encore l'âge relatif de ce Système de montagnes, celui des différents dépôts carbonifères, et le degré d'utilité que peut avoir le principe des directions dans la solution des grandes questions géognosliques. Quoi qu'il en soit, il existe, dans le midi de l'Irlande, comme dans le midi de l'An- gleterre, des dislocations qui, par leur direc- tion et par leur âge, autant qu'on peut ré- pondre de ce dernier, paraissent appartenir au Système des Ballons. D'après la belle carte géologique de l'Irlande publiée par M. Griffith, il existe aux environs de Cork et dans les montagnes de Barrymore et de Knockmeiledown, qui s'élèvent au N. de cette ville, un ensemble de dislocations qui se dirigent en moyenne de l'E. à 10., ou de l'E. un peu S. à l'O. un peu N. Ces dislo- cations affectent !e vieux grès rouge jt le calcaire carbonifère, mais elles paraissent se distinguer d'autres dislocations plus étendues qui affectent en même temps le millstone-grit. Leur origine remonterait, par conséquent, à une époque intermédiaire entre la période du calcaire carbonifère et celle dumillstonc-grit, c'est-à-dire à l'époque de la formation du Système des Ballons. Les dislocations dont il s'agit ont, en effet, liés sensiblement la direction du Système des Ballons; car la direction 0. 16° N., trans- portée des Ballons d'Alsace à Cork (latit. r,l° 4S' 10", longit. 10e 34' r>9" 0.), SU SYS en ayant égard à l'excès sphérique, devient O. 5° 4' N. Avant de quitter les îles Britanniques, je ferai remarquer que des dislocations appar- tenant au Stjslème des Ballons pourraient être soupçonnées d'avoir exercé une grande in- fluence sur la configuration des montagnes du district des lacs du Cumberland et du Westrnoreland. M. le professeur Sedgwick a distingué de- puis longtemps le phénomène de plissement qui a imprimé leur direction caractéristique aux schistes qui forment l'étoffe fondamen- tale de ce groupe de montagnes, du mouve- ment d'élévation qui a fait surgir comme de véritables Ballons, les montagnes de granité et de syénitequi en forment aujourd'hui les cimes les plus élevées, mouvement qui a été accompagné de nombreuses dislocations. M. le professeur Hopkins, ayant envisagé dernièrement ce mouvement d'élévation sous un point de vue qui lui est propre (1), le considère comme coordonné à un axe lé- gèrement sinueux qui se dirige à peu près à l'O. 3° N. Or la direction 0. 16° N. trans- portée du Ballon d'Alsace à Keswick (latit. 5 i° 35' N. , long. 5° 9' 1 3" 0. de Paris) avec toutes les précautions déjà indiquées, devient 0. 8° 38' N. La différence avec la direction figurée par M. le professeur Hopkins est de 5° 38'; mais, comme les considérations d'après lesquelles M. Hopkins a figuré cette ligne ne sont pas de nature à fixer une di- rection avec une rigueur absolue, on peut dire qu'une divergence de 5° \ seulement est ici peu importante. Sous le rapport de l'é- poque à laquelle a eu lieu cette élévation , M. le professeur Hopkins établit qu'elle est postérieure au dépôt du calcaire carbonifère et antérieure, en grande partie, à celui du nouveau grès rouge. Il admet, à la vérité, qu'elle est postérieure , non seulement au calcaire carbonifère, mais aussi au millstone- grit et au terrain houiller; or cette der- nière partie de sa conclusion me paraît beau- coup moins évidente que la première. Le millstone-grit est loin d'entourer le groupe montagneux du Westrnoreland avec la même uniformité d'allure que le calcaire carbonifère. Bien loin de conserver dans la (i) On tlie élévation anddenudation of the disti jet of tlie laites nf Cumberland and Westrnoreland. — Çuarteily Jour- nal of the fcolofical Society, vol. IV, p. 70. SYS ceinture du district des lacs la grande épais, seur qu'il présente dans les moorlands di Yorkshire, il se réduit, d'après la carte de M. Greenough, à une bande étroite qui s'a- mincit et finit par disparaître en avançant vers l'ouest, et on voit alors le terrain houil- ler de White-Haven reposer directement, près de la côte, sur le calcaire carbonifère et même sur le vieux grès rouge. Il parait, d'après cela, que le sol de ces contrées a été soumis à des perturbations locales particu- lières entre le dépôt du calcaire carbonifère et celui du millslone-gril, et peut-être entre le dépôt du millstone-grit et celui du terrain houiller, et il demeure permis de soupçon- ner que les Ballons du Westrnoreland sont, en principe, du même âge que ceux des Vosges et dus à des mouvements d'élévation coordonnés au même grand cercle de la sphère terrestre. Peut être parviendrait-on à constater l'existence de dislocations du Système des Ballons dans plusieurs autres groupes mon- tagneux des îles Britanniques. Il me parait des aujourd'hui très probable que les petites protubérances de roches anciennes qui poin- tent isolément au milieu des plaines secon- daires duLeicestershire lui doivent le prin- cipe de leur existence. Le prolongement oriental de la ligne tirée de l'embouchure du Lyfni à Wem passe très près de Leicester. Elle laisse, au nord, le massif isolé du Charnwood- Forest dont les principales lignes topographiques lui sont à peu près parallèles. A côté du Charnwood- Forest, le terrain houiller d'Ashby de la Zouche se trouve en contact d'une manière anormale, comme celui de White-Haven, avec le calcaire carbonifère, sans l'interposi- tion du millstone-grit. Cet ensemble de cir- constances peut faire soupçonner qu'il y a eu dans ce district un mouvement de dislo- cation immédiatement postérieur au calcaire carbonifère, parallèle à la direction du Sys- tème des Ballons, et que le Mont-Sorel, point culminant du Charnwood-Forest, peut lui- même être considéré comme un Ballon. Les Ballons du nord de l'Allemagne, les masses granitiques du Hartz, qui se trouvent presque exactement sur le prolongement de la ligne d'élévation du Westrnoreland , se prêtent à ce double rapprochement d'une manière plus certaine encore. SYS Le Hartz se termine, au N.-N.-E., par un escarpement comparable à celui qui termine les Vosges et la Forêt-Noire au S.-S.-O. Cet escarpement, qui coupe obliquementladirec- tion des couches schisteuses, est parallèle à la plus grande longueur de ce groupe de montagnes isolé, et à la ligne sur laquelle les granités de Brocken et de la Rosstrappe se sont élevés en perçant les schistes et les grauwackes déjà redressés antérieurement dans une autre direction ; il est en même temps parallèle au grand cercle de compa- raison du Système des Ballons dirigé de la cime du Ballon d'Alsace à l'O. 16° N. En effet, si, par la cime du Brocken (latitude 51° 48' 29" N., longitude 8° 16' 20" E. de Paris), on mène une ligne parallèle au grand cercle dont il s'agit, on trouve que la di- rection de cette ligne calculée rigoureuse- ment, en ayant égard à la correction due à l'excès sphérique, est à l'O. 19° 15' N. Or, si l'on trace cette ligne sur une carte géolo- gique du Hartz, on verra qu'elle passe par la Rosstrappe, tout près du Rammberg, et qu'elle est parallèle aussi exactement que possible à la ligne légèrement sinueuse qui termine le Hartz au N.-N.-E. Le soulève- ment qui a déterminé celte ligne, évidem- ment postérieur à celui qui avait plissé les schistes et les grauwackes dans la direction hora 3-4 (Système du Westmoreland et du Hundsrùck), n'a pas été le dernier que le Hartz ait éprouvé; mais il a influé plus qu'aucun autre sur la forme générale de son relief, et il a évidemment précédé le dépôt des terrains houillers qui sont situés à son pied. Les grauwackes qui forment des collines des Teufelsberge et des Hollenberge au N.-O. de Magdebourg, et dans lesquelles on trouve, comme en Devonshire, en Bretagne et dans le sud des Vosges, un grand nombre d'im- pressions d'Équisétacées et d'autres plantes peu différentes de celles du terrain houiller, ne partagent pas la direction hora 3-4 des autres grauwackes de l'Allemagne. Elles ap- partiennent probablement à la partie la plus récente des dépôts dits de transition, et la direction de leurs couches est presque paral- lèle à celle de l'escarpement N.-N.-E. du Hartz, dont le soulèvement a sans doute eu quelque influence sur le ridement qu'elles oui éprouva SYS 235 A l'autre extrémité du grand ensemble des terrains schisteux des bords du Rhin, l'Ardenne se termine au nord de Mezières, suivant une ligne dont l'orientation est oblique par rapport à la slratiOcation dirigée à peu près hora 3-4 du terrain ar- doisier, et dont la direction ne s'écarte pas sensiblement de celle du Système des Ballons. La direction 0. 1G° N., transpor- tée du Ballon d'Alsace à Mezières (latitude 49° 45' 43" N., long. 2" 22'46" E. de Paris) devient, toute correction faite, 0. 14° 51' N Or, le front méridional de l'Ardenne court del'E. 14 à 18° S. à l'O. 14 à 18° N. ; c'est- à-dire en moyenne suivant une direction 0. 16° N., qui ne diffère que de 1" 9' de celle qui serait rigoureusement parallèle au grand cercle de comparaison du Système des Ballons. Le front méridional de l'Ardenne coupant obliquement la direction générale des couches du terrain ardoisier, ressemble, en cela, au front septentrional du Hartz au- quel il est parallèle, et qui peut être con- sidéré comme formant l'extrémité diamétra- lementopposée de la grande bandeschisteuse des bords du Rhin. L'un et l'autre doivent probablement leur première origine à la même révolution physique. Les roches à cris- taux feldspatiques de Montbermé pourraient bien faire, jusqu'à un certain point, le pen- dant des granités du Hartz. Le Hartz n'est peut-être plus élevé que parce qu'il a éprouvé, postérieurement au dépôt- des terrains se- condaires, un nouveau soulèvement que les Ardennes n'ont pas éprouvé ou qu'elles n'ont, du moins, que très faiblement res- senti (1). La direction du Système des Ballons se manifeste aussi dans le massif des terrains schisteux du Hainaut, au nord de Namur, et on la retrouve encore, mais peut-être ac- cidentellement, entre la S;imbreetlaMeus*< aux environs de Philippeville. Le Système des Ballons s'est égalemoûl dessiné dans l'Europe orientale. Les mon- tagnes de Sandomirz, dans le S.-O. de la Po- logne, nous présentent des couches de tran- sition, d'une date probablement récente, redressées dans une direction presque exac- tement parallèle à celle du grand cercle de comparaison que nous avons mené par l£ atiOH de la Curie eéolosique île la Franct, t. i, p. 266, 23 SYS Ballon d'Alsace. Mais c'est surtout au milieu des grandes plaines de la Russie que le Sys- tème de rides dont nous nous occupons joue un rôle important. La belle carie géologique de la Russie d'Europe, publiée par MM. Murchison , de VerneuiletKeyserling, nousreprésentecettc vaste contrée comme divisée en deux parties par un axe de terrain dévonien dirigé de Voronije vers le golfe de Riga. Cet axe paraît dû à un soulèvement qui a émergé le bassin carbonifère de Moscou et l'a rendu inacces- sible aux dépôts de la période houillère ; qui, par conséquent, doit être d'une date posté- rieure au dépôt du calcaire carbonifère et antérieure à celui du terrain houiller. Or, la direction 0. 16° N., transportée du Ballon d'Alsace àOrel, en Russie (lat. 52° 56' 4" N., long. 33° 37' E. de Paris), devient 0. 36° 32' N. Construite sur la carte de Russie, cette direction coïncide, à très peu de chose près, avec celle de l'axe dévonien, dirigé de Voro- nije vers le golfe de Riga. Je suis conduit, par là, à considérer l'axe dévonien du centre de la Russie comme étant, en Europe, l'un des membres les mieux définis et le plus largement dessinés du Système des Ballons. Enfin les résultats du voyage géologique que M. le comte Keyserling a exécuté , en 18i3, dans la contrée de la Petschora, sem- blent annoncer que le Système des Ballons joue aussi un rôle important dans cette par- tie reculée de la Russie. D'après la carte géo- logique jointe au bel ouvrage de M, le comte Keyserling (1), la contrée de la Petschora est séparée des grandes plaines on coule la Dwina par la chaîne des monts Timan qui s'étend obliquement de l'Oural au golfe de Tscheskaja , dont l'ouverture, dans la mer Glaciale, est séparée de celle de la mer Blanche par le cap Barmin-Myss. La chaîne des monts Timan n'est pas rec- tilignc. Elle décrit une ligne brisée dont le coude est placé près du 63e parallèle de la- titude nord, et dont la seconde partie forme un angle d'environ 25° avec le prolongement de la première. Le milieu de la plus méridionale de ces deux parties se trouve à peu près par 63° 50' de latitude N., et par 50" 10' de longitude E. de Paris. Si on mène par ce point une ligne i) TFisscnschaftlichc Bcobaehtifii^en au) ciner reisc in ■ > l'euchora land, im jalire 1643. SYS parallèle au grand cercle dirigé du Ballon d'Alsace à l'O. 16° N. et qu'on en calcule la direction en ayant égard à la correction re- lative à l'excès sphérique qui s'élève pour co point éloigné à 2° 29' 53'', on trouve que la parallèle en question se dirige à l'O. 31"30'N. Or, en contruisant cette ligne sur la carte de M. le comte Keyserling, on voit qu'elle re- présente d'une manière très satisfaisante la direction générale de l'axe de la partie mé- ridionale de la chaîne des monts Timan. Les flancs de cette partie de la chaîne sont for- més par le terrain dévonien et par le calcaire carbonifère ; mais M. le comte Keyserling n'y a pas observé le terrain houiller [millstone- gril?) qu'il figure au contraire comme étant redressé sur les flancs du chaînon septentrio- nal des monts Timan et sur ceux de l'Oural. De là il paraîtraitrésulterquelecbaînon mé- ridional des monts Timan, qui, comme toutes les montagnes de la contrée, est antérieur au terrain Permien et au terrain jurassique, se distinguerait des chaînons qui l'avoisinent en ce qu'il serait antérieur aussi au terrain houiller auquel les autres sont postérieurs, et d'une date immédiatement postérieure au dépôt du calcaire carbonifère. Ce chaînon méridional des monts Timan appartiendrait ainsi par son âge, comme par sa direction, au Système des Ballons. Si cette conclusion se vérifie, elle sera importante, en ce qu'elle donnera une très grande largeur à la zone qu'embrasse, en Europe, le Système des Ballons. En effet, une perpendiculaire abaissée de la crête des monts Timan sur le grand cercle de compa- raison du Système des Ballons, meaé par le Ballon d'Alsace, a une longueur égale a en- viron 27° du méridien. D'un autre côté, M. Durocher croit avoir retrouvé des dislo- cations dépendantes du Système des Ballons dans les schistes anciens de la chaîne des Pyrénées dont la crête, presque parallèle à notre grand cercle de comparaison , en est éloignée de 6". La zone embrassée par le Système des Ballons aurait donc une largeur de 33° ou de 3,667 kilomètres (plus de 700 lieues). Dans cette zone, le grand cercle que nous avons mené arbitrairement par la cime du Ballon d'Alsace serait loin d'occuper une position médiane. La ligne médiane passe- rait à peu près par Kœnigsbcrg, en Prusse. SYS Mais, comme la zone du Système des Ballons pourrait encore être élargie dans la suite vers le midi par de nouveaux chaînons de ce Système qui viendraient à être découverts en Espagne, il serait peut-être convenable de prendre pour le grand cercle de compa- raison auquel on rapporterait tout l'ensem- ble, celui que nous avons mené par le Brocken, dans le Hartz, vers l'O. 19" 15' N. J'avais déterminé le premier depuis long- temps par de simples tâtonnements graphi- ques. Nous avons vu qu'il cadre avec toutes les observations auxquelles nous l'avons comparé avec assez d'exactitude pour qu'il fût inutile d'en chercher, quant à présent, une détermination plus exacte. Le grand cercle, passant par le sommet du Brocken, que je propose de lui substituer, satisferait également bien à toutes les observations; ce sera celui auquel je recourrai dans la suite de cet article. Le Système des Ballons a laissé sur la sur- face de l'Europe des accidents orographiques plus considérables qu'aucun des Systèmes de rides qui s'étaient formées antérieurement. Les Ballons des Vosges, du Hartz, du West- moreland, sont sans doute de fort petites montagnes, comparativement aux cimes des Pyrénées et des Alpes; mais celles-ci sont d'une origine plus récente. Les Ballons n'ont môme pas eu, au moment de leur naissance, toute l'élévation que présententaujourd'hui leurs cimes, par rapport au niveau de la mer; car ils ont éprouvé depuis lors des mouvements qui ont encore ajouté à leur hauteur initiale; mais la cime du Ballon d'Alsace s'élève à 789 mètres au-dessus de la ville de Giromagny, située elle-même à peu près à la même hauteur que le terrain houil- ler de Roncbamp, qui a rempli une des dé- pressions de la contrée telle qu'elle était configurée après la formation du Sysème des Ballons, et cette faible hauteur sufGsait pro- bablement pour faire alors du Ballon d'Al- sace un des rois des montagnes de l'Europe. Parmi les inégalités de la surface du globe dont on peut assurer que l'origine remonte à une époque aussi reculée, on en citerait difficilement de plus considérables. VII. Système du Forez. M. Gruner, ingénieur en chef des mines, qui a étudié avec beaucoup de soin et de SYS 237 détail la constitution géologique du départe- ment de la Loire, a signalé, dans les mon- tagnes du Forez, un nouveau Système de dislocations (1). Ce Système, orienté, d'après les observations de M. Gruner, sur H heures de la boussole, c'est à-dire au N. 15° 0., lui a paru correspondre à une date intermédiaire entre celles des Systèmes auxquels je donnais les nos 2 et 3 lorsque je ne connaissais pas de Systèmes plus an- ciens que celui du Westmoreland et du Hundsriick; c'est-à-dire intermédiaire entre l'époque du Système des Ballons et celle du Système du nord de l'Angleterre. Je propose d'appeler ce nouveau Système de montagnes Système du Forez. Je suis porté à croire qu'il est un peu plus moderne que M. Gruner ne l'a admis ; cependant il me paraît être réellement plus ancien que le Système du nord de l'Angleterre , et par conséquent c'est ici la place où nous de- vons nous en occuper. Les dislocations du Système du Forez ont affecté tous les terrains qui entrent dans la composition des montagnes de cette con- trée, y compris celui dans lequel sont ex- ploitées les mines d'Anthracite des environs de Roanne (Bully, Regny, Thisy , etc.); mais elles ne se sont pas étendues au terrain houiller qui existe près de là à St-Étienne, à Bert, au Creuzot, etc. Ils datent, par con- séquent, d'une époque intermédiaire entre la période du dépôt du terrain anthraxifère de la Loire , et celle du dépôt du terrain houiller. Le terrain anthraxifère du déparlement de la Loire est, d'après M. Gruner, la partie la pius récente des terrains de transition de ces contrées, et il y constitue un étage dis- tinct. Il repose en stratification quelquefois paraJJèle, mais plus souvent encore discor- dante, sur un terrain schisteux dans la par- tie supérieure duquel sont intercalées des assises calcaires , et il présente vers sa base (p. 98) un conglomérat souvent très gros- sier, formé par des fragments généralement peu roulés de calcaire , de schistes , de quartzite, de quartz lydien , et surtout de porphyre graniloïde, réunis par un ciment à grain fin d'une teinte verdâlre. Ce conglo- (i) Gruner, Mémoire sur la nature dej terrains de transi- tion et les Porphyres du département de la Loire ; dnnalcê du mines, 3« sene, t. XIX, p. 53 (i84ij. •38 SYS ment passe, par la disparition (les frag- ments , à un grès feldspathique, dont la pâte, peu différente de la sienne, est une masse terreuse très fine, le plus souvent d'une teinte verte foncée ou noire , et qui constitue une grande partie du terrain. Des noyaux anguleux très nombreux de feld- spath lamelleux font souvent de ce grès une sorte de mimopbyre. Les grains de quartz y sont très rares, de même que dans le por- phyre granitoïde , auquel il semble avoir emprunté la plus grande partie de ses élé- ments; mais il contient quelquefois de pe- tits fragments de schiste bleu verdâtre , et de très nombreuses paillettes de mica d'un brun verdâtre. Au milieu du grès on trouve des schistes feldspathiques avec empreintes végétales. Les couches d'anthracite qui y sont renfermées sont accompagnées au toit et au mur de schistes très fins, mais elles sont peu régulières et sujettes à de fréquents rejets, dus, sans doute, aux dislocations que le ter- rain a éprouvées. Quelques parties des grès sont transformées en roches extrêmement du- res, compactes et cristallines, où tout indice de stratification a disparu, mais où se mani- feste une division en colonnes prismatiques pseudo-régulières qui leur donne l'apparence de porphyres verts. Les schistes très fins du toit et du mur des couches d'anthracite semblent eux-mêmes avoir subi quelquefois une sorte de porcelanisation ; la nature et la forme de ces roches pélro-siliceuses rap- pelle complètement la pierre carrée du ter- rain anthraxifère de la Loire-Inférieure et de Maine-et-Loire. Elles paraissent avoir subi de même un phénomène métamor- phique , quoique aucune roche éruptive ne s'en soit approchée, un mouvement molécu- laire opéré dans l'intérieur du sol sans élé- vation considérable de température. C'est seulement par leur composition qu'elles se rattachent aux porphyres granitoïdes qui semblent avoir fourni la plus grande partie de leurs éléments. Ces Porphyres paraissent avoir commencé à faire éruption, dans le Forez, dès le com- mencement de la période pendant laquelle s'est formé le dépôt anthraxifère. En brisant les terrains de transition antérieurs et en se brisant eux-mêmes, ils ont formé les gros éléments des conglomérats; les matières plus ténues, cinériformes, que les éruptions SIS ont également produites, ont servi à la for- mation des Grès et d>cs Schistes des terrains anthraxifères. Enfin une dislocation géné- rale a redressé ces couches formées d'abord horizontalement et a élevé les crêtes porphy- riques et granitiques du Forez sur lesquelles elles s'appuient, crêtes généralement diri- gées, en moyenne, vers leN. 15° 0., et dont la hauteur surpasse celle des Ballons (Puy- de-Montoncelle, l,286m, Pierre-sur-Haute, l,632m). L'âge relatif de ces montagnes dépend es- sentiellement de celui du terrain anthraxi- fère qui couvre une partie de leurs flancs, et, d'après les observations de M. Gruner, ce terrain paraît constituer une formation distincte, postérieure au terrain de schiste et de calcaire qui lui sert de base et auquel il a emprunté une partie de ses éléments, notamment les fragments calcaires qu'on y trouve dans les conglomérats. Ce calcaire, gris bleuâtre, bitumineux, fossilifère , les schistes argilo-talqueux diversement colorés au milieu desquels il est intercalé , et les grès argilo-quartzeux souvent assez grossiers et passant à un poudingue quartzeux, qui font partie du même système, avaient d'abord été placés par M. Gruner dans le terrain silurien. D'autres géologues, d'après un nouvel examen des fossiles, les ont crusdé- voniens; M. Edouard de Verneuil , à qui appartenait naturellement la décision de cettequestionpaléozoique,lesregardecomme carbonifères. Dans une lettre qu'il a bien voulu me faire l'honneur de m'écrire vers la fin de l'année dernière, ce savant géologue me di- sait : « J'ai étudié dernièrement, aux environs » de Roanne, les différents calcaires et les » ai tous reconnus pour des calcaires carbo- » nifères, comme ceux de Sablé. Je n'ai pas » vu traces de fossiles dévoniens, et, comme » la plupart des schistes, surmontent le » calcaire, il en résulte que presque tout et » peut-être tout le terrain de transition de » la Loire est carbonifère. » On doit renoncer, d'après cela, à voir dans le terrain anthraxifère du département de la Loire un équivalent du terrain anthraxifère de la Loire-Inférieure qui est inférieur au calcaire de Sablé, et on ne pourrait le main- tenir dans le groupe du Calcaire carbonifère SYS qu'en renonçant à la distinction établie par M. Gruner entre l'étage des schistes talqueux, des grès et poudiugues quartzeux, et celui des conglomérats et grès anthraxifères de nature feldspalhique qui lui a paru recou- vrir le premier en stratification discordante. On ne peut cependant pas mettre cet étage anthraxifère en» parallèle avec le terrain houiller , dont la constitution si constante dans tout l'intérieur de la France est si dif- férente de la sienne, et dont les couches n'ont pas été affectées par les dislocations du Système du Forez qui ont redressé celles du terrain anthraxifère. De là il me paraît résulter que le terrain anthraxifère du département de la Loire représente, dans l'intérieur delà France, le millstone-gril des géologues anglais, auquel les poudiugues inférieurs des terrains houil- lers de St Etienne et d'Alais n'avaient été assimilés que d'une manière hypothétique. Le millstone-gril s'élèverait ainsi au rang d'une formation indépendante, qui repré- senterait la période comprise entre l'éléva- tion du Système des Ballons et celle du Système du Forez. Le Système du Forez au- rait pris naissance entre le dépôt du mills- tone-grit et celui du terrain houiller pro- prement dit. Cet aperçu nouveau me conduisait natu- rellement à examiner si la structure strati- graphique du reste de l'Europe se prêterait à l'admissiond'un nouveau Système de mon- tagnes ainsi caractérisé, et je crois avoir constaté que ce Système se manifeste, en effet, dans beaucoup de contrées , et qu'il fournit les moyens de résoudre plusieurs questions stratigraphiques jusqu'ici non ré- solues, et qui peut-être même n'avaient pas encore été suffisamment envisagées. D'abord ces accidents stratigraphiques du Système du forez déterminent, indépen- damment de la direction des principales crêtes du Forez , celles de plusieurs de ces limites et de plusieurs des lignes orogra- phiques ou stratigraphiques les plus remar- quables des parties voisines de la France. Ainsi la direction N. 15" 0. du Système du Forez se dessine dans le bord oriental de la plaine de la Limagne aux environs de Thiers, dans le bord occidental de la plaine de Roanne, et dans le bord occidental de la plaine de Montbrison , qui semble avoir SYS 539 formé originairement la limite occidentale du bassin dans lequel s'est déposé le terrain houiller de St-Étienne. Elle se dessine encore dans le bord occi- dental du massif du Morvan, près de Mou- lins-en-Gilbert , et dans celle de son bord oriental, près de Saulieu. Enfin cette direction se retrouve dans celle du bord oriental du massif primitif de l'Ardèche, de Tain à Condrieux, et dans celledu massif primitif du Rhône, de Vienne à Lyon et à Limonest, ou même dans celle que présente, abstraction faite des dente- lures, le massif des terrains anciens de la France centrale de Vienne à Saulieu. Cette dernière ligne traverse les bassins houillers du Creuzot et d'Autun sans y pro- duire aucun changement, et toutes, en gé- néral , me paraissent avoir été mises en re- lief avant le dépôt du terrain houiller, mais après celui de tous les terrains de transition. Pour étendre ces remarques à des con- trées plus lointaines , il est nécessaire de recourir aux précautions que nous avons déjà employées afin d'y transporter notre direction parallèlement à elle-même. A ce sujet, nous remarquerons d'abord que la direction N. 15° 0., signalée par M. Gruner dans les montagnes du Forez, peut être con- sidérée comme se rapportant au centre de ce groupe montagneux, et qu'on peut placer ce centre entre la montagne de Pierre-sur- Hauteetlepaysde Montoncelle, par 45" 51' de lat. N., et par 1° 24' de longitude à l'E. de Paris. Cette direction transportée à Limoges (lat. 45° 49' 53'' N., long. 1° 4' 52'' 0. de Paris) , eu égard à la différence des longi- tudes, et sans tenir compte de la correction due à l'excès sphérique, qui serait à peu près insensible, devient N. 16° 47' 0.; et, con- struite sur la carte de France, elle est re- présentée par une ligne qui passe un peu à l'est de Caen (Calvados), et un peu à l'ouest de Ceret (Pyrénées-Orientales). Or cette ligne est parallèle à plusieurs des lignes terminales des granités du Limousin, à la ligne de jonction des granités et des schistes, ainsi qu'à ladirection générale de la bande schisteuse des environs de Céret , et à l'axe général des masses de roches ancien- nes qui s'étendent de proche en proche du Limousin à la montagne Noire , aux Corbiè- 240 SYS res et aux Pyrénées orientales, et sur les- quels se sont moulés les bassins houillers du Lardin, deDecazeville, de Rhodez , de Carmeaux , de Durban et de Ségure, de Su- rocca et d'Ogassa (en Catalogne). Celte ligne rencontre , près d'Alençon et de Falaise , la pointe du massif du Bo- cage de la Normandie, et elle est parallèle aux troncatures qui y interrompent les rides du Système du Bocage et des Ballons. Cette même ligne est également parallèle à celle qui, partant de la Ménigoule, et passant par Thouars pour aller couper la Mayenne près de Châteauneuf, au-dessus d'Angers, termine à l'est le massif des ter- rains anciens de la Vendée, en tronquant la bande anthraxifère des bords de la Loire- Inférieure, plissée suivant le Système des Ballons. Elle est parallèle aussi , à très peu de choses près, à la direction du bord occiden- tal de la dépression du Cotentin dans la- quelle se sont déposés les terrains secondai- res et tertiaires des environs de Valognes et de Carentan, à la base desquels se trouve le terrain houiller du Plessis. De là il résulte que dans l'ouest de la France, il existe à l'est du méridien de Pa- ris un faisceau de dislocations parallèles à la direction du Système du Forez postérieures au Système des Ballons, et antérieures au terrain houiller. Ce faisceau de dislocations traverse la Manche et se retrouve en Angleterre. La ligne menée de Limoges vers le N. 16° 47' 0. passe très près de Dudley ; mais elle y coupe le méridien sous un autre angle qu'à Limoges. Si on transporte la direction N. 15° 0. du Système du Forez, du centre du Forez à Dudley ( lat. 52° 31' 80" N. , long. 4° 26' 40" 0. de Paris), en ayant égard à la diffé- rence des latitudes et des longitudes , et à la correction due à l'excès sphérique, cal- culée comme si le grand cercle , mené du centre du Forez vers le N. 15° 0. , était le grand cercle de comparaison du Système , elle devient N. 19° 30' 0. Or on peut remarquer d'abord qu'une ligne menée par Dudley, vers le N. 19° 30' 0. , a des rapports très remarquables avec la structure générale de la Grande- Bretagne. Prolongée vers le N.-N.-O., elle SYS passe à Poulton et au cap Rossa, au S.-O. de Lancaster , coupe la partie occiden- tale du groupe des montagnes des lacs du Westmoreland, traverse ensuite l'Ecosse en passant à Glasgow, en sort au cap Row-Ru dans le nord du Rosshire, et coupe l'extré- mité N.-E. de l'Ile Lewis en passant à Aird. Prolongée vers le S. -S. -E., cette même ligne atteint la Manche dans la rade de Spitbead, et rase la pointe orientale de l'île de Wight; plus loin elle traverse la France en se con- fondant presque avec la ligne que nous avons tracée par Limoges. Elle est pres- que parallèle aux côtes orientales de la Grande-Bretagne, et elle représente la direc- tion générale de l'île entière mieux qu'au- cune autre ligne qu'on puisse mener par Dudley. Pour construire cette même ligne avec facilité sur les cartes géologiques de la par- tie centrale de l'Angleterre , par exemple sur celle de sir Roderick Murchison, il suffit de remarquer qu'elle passe , d'une part, à Breewood (Staffordshire) , et, de l'autre, au confluent des rivières Arrow et Avon, près de Bidford (Warwickshire). Tracée d'après ces repères faciles à trou- ver, la ligne de direction du Système du Fo- re: suit , à très peu de choses près, l'axe du groupe des collines siluriennes qui s'élève au milieu du terrain houiller de Dudley, et celui des collines du Lower-Lickey , où de petits lambeaux de terrain houiller reposent direc- tement, en stratification discordante, sur le grès de Caradoc ( Murchison , Silurian Sys- tem , pi. 37, fig. 7 et 8). Elle est à peu près parallèle aussi au cours de la Saverne , de- puis Coalbrook-Dale jusqu'à Worcestçr , et même jusqu'à Tewkesbury, à la ligne que les rivières Clun, Lug et Wye tracent plus à l'O. dans le pays de Galles , au segment septentrional de la ligne brisée des Malvern- Ilills, qui, à partir de Great-Malvern, tourne vers le N.-N.-O., et à la direction générale du contour dentelé des montagnes du pays de Galles , depuis les Malvern-Hills jusqu'à l'embouchure de la Dee. La direction du Système du Forez reparaît encore assez exactement dans les crêtes de roches silu- riennes sur lesquelles s'appuie le terrain houiller de Coventry. Or, une des circonstances les plus remar- quables qui s'observent dans toute cette SYS contrée, c'est que le terrain houiller y re- pose indifféremment sur tous les dépôts an- térieurs , sur le miilslonc-grit, sur le cal- caire carbonifère, sur le vieux grès rouge, et sur les différentes assises siluriennes , affec- tant ainsi les allures d'une formation indé- pendante de toutes celles qui l'ont précédé, et particulièrement d'une formation indé- pendante de celle du millstone-grit. Il me paraît résulter de là qu'un système particulier de dislocations doit avoir été pro- duit dans cette partie de l'Angleterre entre le dépôt du millstone-grit et celui du ter- rain houiller propremen t dit [coalmeasures), et un examen attentif de l'ensemble de sa structure orographique et stratigraphique, nie conduit à penser qu'on doit chercher la direction caractéristique de ce système de dislocation dans les collines siluriennes de Dudley et du Lower-Lickey, où nous avons déjà reconnu celle du Système du Fo- rez. Le terrain houiller est lui- même disloqué au pied de ces collines ; mais ces dislocations s'expliquent, ainsi que nous le verrons bien- tôt, par des éruptions de roches trappéennes postérieures à son dépôt. La direction N. 19° 30' 0. qui représente, à Dudley, le Système du Forez, étant pro- longée vers le N.-N.-O., traverse, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, la partie occi- dentale du groupe montagneux du district des lacs du Westmoreland, et elle passe à quelques milles seulement à l'E. de While* Haven où, comme dans le centre de ''An- gleterre, le terrain houiller repose indiffé- remment sur le millstone-grit , sur le cal- caire carbonifère et sur le vieux grès rouge, ce qui suppose que le sol y a éprouvé des mouvements entre le dépôt du millstone-grit et celui du terrain houiller. Un des faits remarquables que présente la contrée de White Haven, est l'existence d'un lambeau de terrain houilier complètement isole et séparé des bassins hou il le rs du Lan- cashire, du Yorkshire et de Newcastle par de grands espaces où !e terrain houiller n'existe pas. Ce fait se rattache probablement à l'existence de lislocation.- du Système du Forez qui se sont produites sur l'emplacement occupé aujourd'hui par la grande ebaine pen- nine qui constitue la ligue médiane du nord de l'Angleterre. L'escarpement occidental du massif de SYS 241 Cross-Fell,qui forme un des traits les plus proéminents de cette grande chaîne pennine, est dirigé obliquement, par rapport à la di- rection générale de l'ensemble de la chaîne at y constitue une anomalie. 3a direction prolongée traverse diagonalement la chaîne, entière, de manière à couper la rivière Air entre Leeds et Bingley, en formant avec le méridien un angle d'environ 29°. Maisil faut remarquer que l'escarpement de Cross-Fell est un simple arrachement dans une masse de couches très faiblement inclinées, et que son orientation, susceptible d'avoir été modifiée par les phénomènes de dénudation, ne peut fournir qu'un simple aperçu de la direction des premiers phénomènes de dislocation qui lui ont donné naissance. Celle-ci doit être représentée beaucoup plus fidèlement par les affleurements des différentes couches carbo- nifères sur les plateaux qui avoisinent Cross- Fell et par les alignements jalonnés par les diverses cimes qui s'élèvent sur ces plateaux. Or, d'après la belle carte de M. Greenough, cette dernière direction est parallèle à une ligne qui suivrait la vallée supérieure de la Tync, et qui irait ensuite se confondre avec la vallée de laWarfe, près de Kettle Well, en formant avec le méridien un angle de 21°. Maintenant, la direction du Système du Forez transportée à Cross-Fell ( lat. 54° 42' N., long. 4e" 50' 0. de Paris), en tenant compte de l'excès sphérique calculé comme si l'arc mené du centre du Forez vers le N. 15°0. était le grand cercle de comparaison du Système, cette direction devient N. 19° 50' 0. Elle forme, par conséquent un angle de 1° 10' seulement avec la direction imprimée originairement au massif de Cross-Fell, c'est-à-dire qu'elle ne s'en écarte que d'une quantité insignifiante. Elle cadre aussi très sensiblement avec la direction propre du massif du Derbyshire. Je remarque en même temps que le mills- tone-grit couvre généralement les massifs de Cross-Fell et du Derbyshire, et y forme sou- vent les points culminants, mais que le terrain houiller proprement dit ne s'élève mille part dans ces régions élevées. Il me paraît donc naturel de conclure que le soulèvement qui a imprimé à ces deux massifs leurs traits fondamentaux a été produit entre le dépôt du millstone-grit et celui du terrain houiller; d'où il suit qu'il se rapporte par son âge, 31 242 SYS comme par sa direction , au Système du Fores. En adoptant cette supposition , on ex- plique immédiatement le défaut de conti- nuité des terrains iiouillers de While-Haven, du Lancashire, du Yorkshire et de New- castle, et le contraste qu'ils présentent, sous ce rapport, avec le millstone-grit, sans avoir recours à l'hypothèse de dénudations qui seraient difficiles à concevoir à cause de leur étendue et de la prédilection toute spéciale avec laquelle il faudrait admettre qu'elles auraient enlevé le terrain houiller en épar- gnant le millstone-grit. Les dislocations du Système du Fores me paraissent encore appelées à expliquer une autre singularité que présente la distribu- lion des terrains houillers de la Grande- Bretagne. L'indépendance mutuelledes qua- tre formations de vieux grès rouge, du calcaire carbonifère, du millstone-grit, et du terrain houiller , se manifeste par la dis- position qu'elles affectent dans le Pembro- keshire, contrée si riche en faits géologiques instructifs et curieux, particulièrement au point de vue stratigraphique. En suivant de l'est à l'ouest le bord septentrional de la bande carbonifère , on voit, d'après la belle carte géologique de l'ordonnance pu- bliée par sir Henry T. de La Bêche, le cal- caire carbonifère cesser près de Slebech, sur les bords de l'Eastern-Cleddau, de s'appuyer sur le vieux grès rouge pour s'étendre sur le terrain silurien; le millstone-grit cesser, près de Haroldstone St-Issels,sur les bords du Western-Cleddau, de s'appuyer sur le calcaire carbonifère pour s'étendre sur le terrain silurien; enfin, près de Hall Lodge, le terrain houiller cesse de s'appuyer sur le millstone-grit pour s'étendre à son tour sur le terrain silurien. Ici le phénomène prend un caractère très frappant , parce qu'une bande de terrain houiller formant la côte de la plage de St-Bride, s'étend vers le N.-N.-E. sur une longueur de 5 milles 8 kilomètres), transversalement a la direction des couches siluriennes dont elle inter- rompt le cours. D'après la carte de l'ordon- nance, le terrain houiller est séparé du terrain silurien par des failles le long d'une partie de la ligne de contact; cependant, près de Hall-Lodge, de Sympson-Hill , de Kambot-Hill, etc., il parait reposer régu- SYS librement sur les tranches des couches silu- riennes. Ilsembleraitd'après cela que cette langue de terrain houiller a rempli une vallée qui coupait transversalement les couches déjà re- dressées du terrain silurien. Cette vallée, si- tuée à quelques milles au N.-N.-O. de Mil- ford, se dirigeait probablement à peu près suivant la ligne tirée de Milford à Trevine qui suit la direction de la bande houillère de la baie de St-Bride , c'est-à-dire vers le N. 21°O.Or, la direction du Système du Fores, transportée à Milford (lat. 51° 42' 42" N. long. 7° 22' 6" 0. de Paris) avec les précau- tions déjà indiquées ci-dessus, devient N. 21° 50' 0. Elle coïncide par conséquent, à moins d'un degré près, avec la direction présuma ble de la vallée dans laquelle doit s'être déposée la langue de terrain houiller de la baie de St-Bride. De là, il me paraît résulter que le Système du Fores est au nombre de ceux qui ont contribué à pro- duire la structure stratigraphique si com- pliquée du Pembrokeshire. Quant à la position transgressive du millstone-grit par rapport au calcaire carbo- nifère, elle doit se rapporter à des disloca- tions dépendantes du Système des Ballons qui a joué aussi dans cette contrée un rôle important. Mais la position transgressive du calcaire carbonifère par rapport au vieux grès rouge, ne se rattache à aucun des Systèmes que j'ai examinés ci-dessus, et elle dépend probablement d'une série de dislo- cations dont je n'ai pas encore saisi la loi. L'espace et le temps me manquent pour examiner quels sont, dans le reste de l'Eu- rope, les accidents stratigraphiques qui peu- vent être rapportés au Système du Fores; je me bornerai à ajouter ici deux remar- ques. La direction du Système du Fores, trans- portée à Christiania en Norvège , avec les mêmes précautions que ci-dessus, devient N. 8° 27' 0.; cette direction est à peu près celle d'un assez grand nombre de lignes oro- graphiques et stratigraphiques qui, d'après la grande carte géologique de M. Keilhau, se font remarquer dans la contrée très acci- dentée qui environne la capitale de la Nor- vège , où elles ne jouent cependant qu'un rôle subordonné; on voit cette direction se dessiner dans quelques parties de la côte SYS S. -0. de la Suède, entre Christiania et Go- tbeborg. La direction du Système du Fores joue un rôle plus important dans le nord de l'Oural. D'après la belle carte géologique de la contrée de la Petschora par M. le comte Keyserling, le nord de l'Oural présente un chaînon qui s'écarte de la direction N.-S. pour se rapprocher de la direction N.-E.- S.-O., chaînon qu'on distinguesouvent sous le nom de monts Obdores, et qui, après avoir rasé le cours de l'Obi, au-dessus d'Obilorsk, s'arrête au boni du golfe de Karskaja qui se rattache à la mer de Karie, dépendance de la mer Glaciale. Or, la direction du Système du Forez, transportée dans ces ré- gions orientales de l'Europe, ne coupe plus les méridiens sur le même sensqu'en France: elle s'en écarte vers l'E. au lieu de s'en écarter vers l'O., et elle se rapproche beau- coup de la direction N.-E.-S.-O. D'après la carte de M. le comte Keyserling , le milieu des monts Obdores se trouve à peu près par 66" 30' N. , et par 61° 20' de long. E. de Paris. Pour transporter en ce point la direction du Système du Forez , il est essentiel de tenir compte de la cor- rection due à Yexcès sphérique. Calculée toujours dans la supposition que l'arc mené par le centre du Forez vers le N. 15° 0. est le grand cercle de comparaison du Système , cette correction s'élève à 6" 38'; en y ayant égard on trouve que la direction du Système du Forez, transportée au milieu du chatnon des monts Obdores , devient N. 41° 58' E.; or, cette direction construite sur la carte de M. le comte Keyserling représente exactement la corde de la ligne légèrement courbe suivant laquelle les monts Obdores y sont dessinés, et elle forme seulement un angle d'un à deux degrés avec la direction de la bande de grès houiller qui borde le flanc N.-O. de ces montagnes! Si l'on ajoute que M. le comle Keyseiling , après avoir signalé dans ces grès plusieurs gisements de pierres à aiguiser (scldicf-sandstein), ne les compare pas indifféremment à toutes les couches du terrain houiller, mais qu'il les signale au contraire comme représentant seulement un des membres supérieurs du Système carbonifère, et comme étant, d'après leur gisement aussi bien que d'après leur composition péitograpuique, la prolongation SIS 243 directe du grès d'Artinsk (I) rappros-hs par MM. Murchison et deVerneuil du miilïtone- grit, en raison des ganiatites qu'il renferme, ou verra que les monts Obiloresse rapportent probablement, par leur âge aussi bien que par leur direction, au Système du Forez, de même que le chaînon méridional, les monts Timan , se rapporte au Système des Ballons. Les monts Obdores sont bien loin sans doute de notre Europe occidentale: cependant leur prolongation méridionale n'est pas plus éloignée des montagnes du Forez que la chaîne du Timan ne l'est elle-même de la prolongation du massif du llartz. La direction N. 15° 0., que M. Gruner a déterminée par la seule observation des montagnes du Forez , a coïncidé si approxi- mativement avec la plupart de celles avec lesquelles nous l'avons comparée, qu'il n'y aurait, quant à présent, aucun motif pour essayer d'en trouver une plus rigoureuse en prenant une moyenne par la méthode expo- sée au commencement de cet article. 11 y a d'ailleurs une considération qui me porte à croire que celte direction représente très exactement celle de l'ensemble du Système ; c'est qu'elle est presque exactement perpen- diculaire à la direction de l'un des Systèmes que nous avons déjà examinés. Il est aisé de calculer que la direction du Système du Fi- nistère qui est à Brest E. 21° 45'N., et celle du Forez qui est N. 15° 0. , étant prolon- gées jusqu'à leur rencontre mutuelle , se coupent sous un angle de 89° 2'i', angle qui ne diffère d'un angle droit que de 33', c'est- à-dire d'une quantité moindre que les in- certitudes dont il est encore bien difficile de dégager la direction d'un Système de mon- tagnes. Or il est dans la nature des choses, ainsi que nous le verrons ultérieurement, que la direction d'un Système de montagnes soit, en effet, perpendiculaire à celle de l'un des Systèmes qui l'ont précédé dans l'ordre chronologique. VIII. — Système du nord de l'Angleterre. Je passe maintenant au Système du nord de l'Angleterre, qui a pris naissance immé- diatement après le dépôt du terrain houiller auquel le Système du Forez était antérieur. L'existence du Système du nord de l'An- II] k?\> il 115. Btitt 1/1 dai t'tiithara-Land, p. S6k 544 SYS gleterre a été reconnue, pour la première fois, par M. le professeur Sedgwick, en 1831. Ce savant géologue en a trouvé le type dans la grande chaîne pennine. Nous avons vu que le Système du Forez avait produit de nombreux accidents, encore re- connaissables aujourd'hui dans l'espace oc- cupé par cette chaîne; mais ces accidents ont probablement été amplifiés lors de la formation du Système du nord de l'Angle- terre, et leur existence ne détruit pas l'exac- titude des conclusions de M. le professeur Sedgwick, dont je crois devoir conserver ici le résumé tel que je l'avais consigné, en 1833, dans le Manuel gc'ologique de M. de La Bê- che, pag. 630, avant qu'on n'eût songé à s'occuper du Système du Forez. Depuis la latitude de Derby jusqu'aux frontières de l'Ecosse, le sol de l'Angleterre se trouve partagé par un axe montagneux qui, pris dans son ensemble, court presque exactement du S. au N., en s'écartant seu- lement un peu vers le N.-N.-O. Dans cette chaîne qui, étant formée entièrement par des couches de la série carbonifère, est au- jourd'hui nommée la grande chaîne carbo- nifère du nord de l'Angleterre , les forces soulevantes semblent , en prenant la chose dans son ensemble, avoir agi (non toutefois sans des déviations considérables ) suivant des lignes dirigées à peu près du S. 5° E. au N. 5° 0. Ces forces soulevantes ont pro- duit de grandes failles, dont l'une forme le bord occidental de la chaîne dans le Peak du Derbyshire. Elle est prolongée par une ligne anticlinale dans les montagnes appe- lées Western Moors du Yorkshire, et, à partir de là, l'escarpement occidental de la chaîne est accompagné par d'énormes fractures , depuis le centre du Craven jusqu'au pied du Stainmoor. Tjne autre fracture très consi- dérable, passant au pied de l'escarpement occidental du chaînon du Cross-Fell , ren- contre sous un angle obtus, près du pied du Stainmoor , la grande faille du Craven. Cette dernière faille explique immédiate- ment la position isolée des montagnes du district des Lacs. M. le professeur Sedgwick prouve direc- tement, dans le mémoire qu'il a consacré à la structure de cette chaîne, que toutes les fractures ci -dessus mentionnées ont été produites immédiatement avant la ferma- svs tion des conglomérats du nouveau grès rouge (Rothe lodle Uegende), et il présente les plus fortes raisons pour penser qu'elles ont été occasionnées par une action à la fuis vio- lente et de courte durée; car on passe sans intermédiaire des masses inclinées et rom- pues aux conglomérats qui s'étendent sur elles horizontalement, et il n'y a aucune trace qui puisse indiquer un passage lent d'un ordre de choses à l'autre. Enfin M. le professeur Sedgwick, recherchant quelle pourrait être l'origine des phénomènes dé- crits, indiqué les différentes roches cristal- lines qui se. montrent en contact avec les roches de la série carbonifère (le Toadslone du Derbyshire et le Whinstone du Cumber- land ). L'élévation de la chaîne du nord de l'An- gleterre n'a probablement pas été un phé- nomène isolé ; mais si l'on jette un coup d'œil sur la carte géologique de l'Angle- terre par M. Greenough , sur celle jointe au Mémoire de MM. Buckland et Conybeare sur les environs de Bristol, et sur la carte géologique de la région silurienne par sir Roderick Murchison , on est naturellement conduit à remarquer qu'une partie des ro- ches éruptives , qui percent et qui dislo- quent les dépôts houillers de Shrewsbury, de Coalbrook-Dale, de Dudley, du Lower- Lickey, et celles qui forment l'axe des Mal- vern-HilIs, paraissent liées à une série de dislocations qui , courant presque du nord au sud , se prolonge, à travers les couches de transition récentes et les couches de la série carbonifère , jusqu'aux environs de Bristol. La côte, dirigée presque du nord au sud, qui forme la limite occidentale du départe- ment de la Manche, et différentes lignes de fracture , dirigées de même dans le sens du méridien que présente le Bocage de la Nor- mandie, doivent aussi probablement leur origine première à des dislocations de la même catégorie que celles de la grande, chaîne carbonifère du nord de l'Angleterre. Peui-être aussi des traces du même phé- nomène pourraient-elles être reconnuesdans le massif central de la France (chaîne de Pierre-sur-Haule, chaîne de Tarare ), dans les montagnes des Maures (département du Var), et dans les montagnes primitives de la Corse. SYS La direction N. 5° 0. de la chaîne du nord de l'Angleterre peut être censée rap- portée aux environs de Middleham et de Leyburn dans le Yoredale (Yorkshire) , lat. 54° 15' N., long. 4° 15' à l'O. de Paris. Cette direction transportée à Saint-Étienne (département de la Loire), lat. 45"26' 9"N., long. 2° 3' 20" E. de Paris , devient N. 0" 10' 0., c'est-à-dire très sensiblement N. S. Or, on peut voir sur la carte géologique de la France qu'il existe dans la chaîne de Ta- rare des lignes de masses porphyriques, di- rigées du nord au sud. L'une de ces lignes passe à Thisy, et son prolongement méridio- nal rencontre l'extrémité occidentale du ter- rain houiller de Saint-Étienne, où elle influe probablement sur la tendance particulière que les couches de houille des environs de Roche-la-Molière ont à se rapprocher de la direction N. S. Ces éruptions porphyriques étant d'ailleurs bien évidemment antérieu- res au terrain jurassique, on est assez natu- rellement conduit à les rapporter au Sys- tème du nord de l'Angleterre, et c'est, en effet, l'âge que M. Dufrénoy leur a assi- gné (1). Parmi les directions de couches que j'ai relevées dans les montagnes des Maures (département du Var) , il en est un groupe assez bien déterminé dont la moyenne est N.-S. Les dislocations auxquelles elles se rapportent m'ont paru affecter le petit lam- beau de terrain houiller du plan de la Tour. Cette circonstance jointe à leur di- rection m'a conduit à les rapporter au Sys- tème du nord de l'Angleterre (2). La direc- tion de ce Système transportée à Saint- Tropez, lat. 43° 16' 27" N., long. 4° 18' 29" E. de Paris, devient, en ayant égard à l'ex- cès sphérique calculé comme si l'arc de grand cercle mené dans le Yoredale au N. 5° 0. était le grand cercle de comparai- son du Système, N. 0° 59' E., la différence est de 59'. M. Coquand , pendant son voyage dans l'empire du Maroc, a observé dans les terrains paléozoïques , dont il a constaté l'existence sur les côtes de la Méditerranée , aux envi- rons de Tétuan, un Système de dislocations qui lui ont paru se diriger en moyenne au (i) Explication de la Carie géologique de la France, t. I , p. loi. (}) liid., p. 4S8 SYS 21'» N. I» 3' 0.(1), et qu'il a rapportées au Système du nord de V Angleterre. En effet, la direction de ce Système , rapportée à Tétuan, lat. 35" 35' N. , long. 7* 45' 0. de Paris, devient, en ayant égard à l'excès sphérique, calculé comme si l'arc de grand cercle, mené dans le Yoredale vers le N. 5° 0., était le grand cercle de comparaison du Système, N. 6" 45' 0. La différence est seu- lement de 5° 42'; et aucun autre des Sys- tèmes européens auxquels on pourrait com- parer la direction moyenne déterminée par M. Coquand n'en donnerait une aussi faible. On pourrait signaler aussi dans les Vos- ges (2), et dans d'autres parties de l'Europe centrale, quelques accidents stratigraphi- ques dépendants du Système du nord de l'An- gleterre; mais, obligé d'abréger, je n'en cite- rai plus que deux, qui jouent un rôle assez remarquable dans la structure de l'Europe septentrionale. Si l'on transporte à Wisby dans l'Ile de Gothland , lat. 58° 39' 15"N., long. 16° 6' 15'' à l'E. de Paris, la direction N. 5° 0. du Système du nord de l'Angleterre, en te- nant compte de l'excès sphérique calcule" comme si l'arc mené dans le Yoredale au N. 5° 0. appartenait au grand cercle de comparaison du Système , elle devient N. 12° 30' E. Or, si l'on construit cette ligue sur une carte, on verra qu'elle est très sen- siblement parallèle à la direction générale de l'île de Gothland, à celle de l'île d'OIand, et à celle de la partie des côtes de la Suède qui s'étend de Nykoping à Calmar et au- delà. Les îles d'OIand et de Gothland sont composées découches siluriennes faiblement accidentées. Leur séparation de la terre ferme de la Suède s'expliquerait très natu- rellement pardes failles parallèles à celles de la grande chaîne du nord de l'Angleterre , et qu'on pourrait supposer du même âge. Un groupe d'accidents stratigraphiques , appartenant au Système du nord de l'Angle- terre, me paraît indiqué, avec plus de pro- babilité encore, dans le nord d» la Russie. L'un des traits les plus remarquables de la belle carte géologique de la Russie d'Eu- rope, publiée par MM. Murchison , de Ver- (i) Coqunntl , Bttll'tin de la Société géologique de France, (j) Explication delà Carte géologique de la France, t. I |>. liî. 246 SYS neuil ei Keyserliug, e>t la bande de calcaire carbonifère qui s'étend presque en ligne droite des bords de la Duna au-dessus de Velij , aux rivages de la mer. Blanche , près de Mézèue, sur une longueur de 300 lieues. Vytegra , au midi du lac Onega , se trouve à peu près à égale distance de ses deux extrémités. Si Ton transporte la direction N. 5° 0. du Yoredale à Vytegra , lat. Gl° 0,2' 5" N., long. 34° 8' 54'' E. de Paris, avec les précautions déjà indiquées, elle de- vient exactement N. 30" E. Or, si l'on trace cette ligne avec soin sur la carie de M. Mur- chison , on verra que, partant de Vytegra , elle va, d'une part, couper la Duna, à Suraj, un peu au-dessous de Velij ; que, de l'autre, elle va couper la Duna un peu au-dessus d'Archangel, et passer à l'embouchure même de la rivière de Mezène , et que dans cet in- tervalle de 300 lieues elle représente, aussi exactement qu'une ligne droite puisse le faire, la ligne légèrement sinueuse que forme le bord N.-O. de la bande du calcaire carboni- fère. Cette ligne, le long de laquelle le vieux grès rouge disparaît à la base des coteaux que forme la tranche du calcaire carboni- fère auquel il sert de support, représente la direction du mouvement d'élévation qui a déterminé le bord N.-O. du bassin dans le- quel s'est formé le vaste dépôt du terrain permien , du trias et du terrain jurassique qui occupe les plaines centrales de la Rus- sie septentrionale. Ce mouvement doit avoir précédé immédiatement le dépôt du terrain permien , qui représente le grès rouge et le calcaire magnésifère du Yorkshire et des comtés adjacents. Il correspond donc, par son âge comme par sa direction, au Système du nord de l'Angleterre. Je m'étais borné , en 1833 , à des tâton- nements graphiques , pour déterminer l'o- rientation N. 5° 0. que j'avais adoptée pour représenter dans la chaîne pennine la direc- tion de ce Système. Les épreuves auxquelles je viens de la soumettre montrent qu'elle satisfait, aussi bien que possible, aux obser- vations'faites depuis lors. Je crois inutile, d'après cela, de chercher à lui donner plus d'exactitude par le calcul d'une moyenne qui ne la changerait pas sensiblement. On voit d'ailleurs que les accidents stra- tigraphiques qui peuvent être rapportés au Système du Fores et au Système du nord de SYS l'Angleterre , sont 1 ien distincts les uns des autres. Ces deux Systèmes se trouvent réu- nis , et, pour ainsi dire, superposés, dans la grande chaîne pennine et dans les monta- gnes mêmes du Forez , et ils ont pu pendant longtemps y demeurer confondus. Mais, quoique leurs directions ne diffèrent que de 15", et quoique leurs âges soient peu diffé- rents , ils forment , sur la surface de l'Eu- rope , deux groupes d'accidents très dis- tincts. IX. — Système des Pays-Bas et du sdd dd pays de Gallks. Les formations du grès rouge et du zech- stein, déposées primitivement en couches à peu près horizontales au pied des montagnes du Harz, du pays de Nassau , de la Saxe, sont bien loin d'avoir conservé leur horizon- talité primitive. Elles présentent, au con- traire , un grand nombre de fractures et de dérangements, dont une grande partie affec- tent en même temps les formations du grès bigarré et du muschelkalk , mais dont une certaine classe ne dépasse pas le zechstein , et paraît s'être produite immédiatement après son dépôt. De ce nombre sont les failles et les inflexions variées dirigées moyennement de l'est à l'ouest, que pré- sentent les couches du grès rouge, du weiss- liegende, du kupferschiefer et du zechstein, dans le pays de Mansfeld , accidents dont M. Freisleben avait déjà indiqué que la pro- duction devait être antérieure au dépôt du grès bigarré. Ces accidents remarquables de la stratiD- cation des premières couches secondaires du Mansfeld me paraissent n'être qu'un cas par- ticulier d'un ensemble d'accidents de strati- fication, qui, depuis les bords de l'Elbe jus- qu'aux petites îles de la baie de Saint-Bride , dans le pays de Galles, et jusqu'à la chaussée de Sein,enBretagne, affectent toutes les cou- ches de sédiment dont la formation n'est pas postérieure à celle du zechstein. Dans cette étenduede 280 lieues, toutes ies couches dont il s'agit, partoutoù elles ne sont pas dérobées à l'observation par des formations plus ré- centes auxquelles ces mouvements sont étrangers , se présententdans un état plus ou moins complet de dislocation. Il y a même des points, comme à Liège, à Mons, à Va- lenciennes, sur les flancs des Mendip-Hills, SYS SYS 247 et dans le bassin houiller de Quimper, où elles présentent les contorsions les plus ex- traordinaires, où leur proGl offre par exem- ple la Corme d'un Z , ou des formes plus bizarres encore. Ces accidents de stratiûca- tion ont pour caractère commun , que les couches se sont pour ainsi dire repliées sur elles-mêmes sans s'élever en montagnes con- sidérables, qu'ils n'occasionnent à la sur- face du terrain que de faibles protubérances malgré la complication des contorsions que les couches présentent à l'intérieur, et que les plis (ou les lignes de fracture) se sont pro- duits par moitié, dans une direction paral- lèle à un grand cercle qui traverserait le Mansfeld perpendiculairement au méridien de ce pays, et, pour l'autre moitié, suivant les directions des dislocations que présen- taient déjà en chaque point les couches plus anciennes, affectées par des bouleverse- ments antérieurs. Ainsi, dans la bande de ter- rain carbonifère qui s'étend d'une manière presque continue depuis le pays de Marck, jusqu'aux environs d'Arras , les couches de calcaire, de grès, d'argile schisteuse et de houille, se dirigent tantôt presque de l'est à l'ouest, parallèlement au grand cercle ci- dessus désigné , tantôt presque du N.-E. au S.-O (E. 35° N. dans le Condros), parallèle- ment à la stratification des terrains schis- teux anciens de l'Eiffel et du Hundsriick. Sur les bords du canal de Bristol et dans tout le midi du pays de Galles , on voit de même la stratification souvent très contour- née du système carbonifère osciller entre deux directions, l'une courant de l'E. un peu N. à l'O. un peu S., parallèlement à ce même grand cercle ci-dessus désigne; l'autre courant de l'E. 10" S. à l'O. 10° N., parallèlement à la direction des couches de schistes et de grauwacke du nord du De- vonshire, qui probablement s'élevaient en montagnes avant le dépôt de la série car- bonifère (ou du moins avant le dépôt du miltelone-grit et du terrain houiller). On les voit aussi en approchant du pied des montagnes schisteuses anciennes qui cou- vrent le nord du pays de Galles , participer à la direction N. E.-S. 0. qui domine dans ces montagnes. Un phénomène du même genre se reproduit dans le bassin houiller de Quimper. Malgré la grande étendue de terrains récents qui séparent les terrains carbonifères de la Belgique de ceux des bords du canal de Bristol, et qui rend leur continuité problématique, on peut remar- quer que de part et d'autre les contorsions qui affectent les couches présentent des ca- ractères communs , dont l'un , par exemple, consiste en ce que les contournements sont beaucoup plus forts dans la partie méridio- nale de la bande disloquée que dans la par- tie septentrionale. Les lignes précédentes, textuellement ex- traites de l'article sur les soulèvements des montagnes, inséré en 1833 dans la traduc- tion française du Manuel géologique de M. de La Bêche, et, en 1834, dans le 3e vo- lume du Traité de géognosie de M. d'Au- buisson et continué par M. A. Burat (1), contiennent une caractérisation complète du Système des Pays-Bas et du sud du pays de Galles , tant sous le rapport de son âge, que sous le rapport de sa direction. Les observations faites depuis seize ans n'ont pas détruit l'exactitude de ce premier aperçu, mais elles permettent de lui donner aujourd'hui beaucoup plus d'étendue et de précision. Afin d'y parvenir, je commence par tra- cer exactement, à travers l'Europe, le grand cercle de comparaison qui traverserait le Mansfeld perpendiculairement au méridien de ce pays. La ville de Rothenburg, située sur la Saale , par 51° 39' de lat. N. et par 9° 24' 30" de long. E. de Paris, pouvant être considérée comme le centre du pays de Mansfeld , le grand cercle de comparaison que nous cherchons à construire n'est autre chose que la perpendiculaire à la méri- dienne de Rolhenburg. On peut détermi- ner son point d'intersection avec un mé- ridien quelconque par la résolution d'un simple triangle sph*rique rectangle, et l'on trouve ainsi queson prolongement occidental coupe: Le méridien de Mons ( 1° 37' 20" E. de Paris), par 31" 23' 25" N. (58' 25" au N. de Mons), sous un angle de 83° 54' 4"; Le méridien d'East-Cowes , dans l'île de Wight ( 3° 36' 30" 0. de Paris ) , par 50° 55' 20" N. (9' 43" au N. de Cowes), sous un angle de 79° 49' 33"; Le méridien de Plymouth ( 6° 29' 26" à l'O. deParis), par 50° 33' 31" N. (10' 35" au (i) Volumes déjà cités, pag. 63i et 3l>. 248 SYS N. de Plymouth), sous un angle de 77° 33 40"; Le méridien de Miiford (Pemrbokcshire, 7° 22' 6'! 0. de Paris) , par 50" 25' 53" N. (1° 16' 49" au sud de Miiford ), sous un angle de 76° 55' 1"; Le méridien du mont Saint-Michel (près Penzance , CornouaiHes, 7n 48' 54" à PO. de Paris), par 50 21' 52" N. (14' 52" au N. du mont Saint-Michel), sous un angle de 76" 34' 21" ; Et enfin le méridien du cap C!ear( pointe méridionale de l'Irlande, 11° 49' 34'' O.de Paris), par 49° 40' 26" N. (1° 44' 30" au sud du cap Clear ) , sous un angle de 73° 29' 55". Dans son prolongement oriental , la per- pendiculaire à la méridienne de llolhenbwg coupe le méridien de Taganrog (sur la mer d'Azof, 36° 35' 57" à l'E. de Paris) par 48° 20' 53" N. (1° 8' 40" au N. de Taganrog), sous un angle de 69° 0' 2". Il serait facile de calculer un plus grand nombre de points de ce grand cercle de com- paraison, mais ceux qui viennent d'être in- diqués suffisent amplement pour lescompa- raisons que nous avons à établir. D'abord, une parallèle menée par Mon s à notre grand cercle de comparaison, qui passe à 58' 25" plus au nord, fera avec le méridien deMons un angle de 83° 54'4' di- minué de quelques secondes ( excès sphé- rique d'un petit triangle rectangle). En nombres ronds, l'angle se réduit à 83° 54' et la parallèle court de l'E. 6° 6' N. à l'O. 6° 6' S. du monde. La direction générale des plis du terrain houiller dans cette partie de la Belgique est représentée aussi exactement que possible par une ligne tirée de Namur à Douai , ligne qui passe un peu au sud de Mons , en se dirigeant de l'E. 6° 30' N. à l'O. 6° 30' S., par rapport aux lignes hori- zontales de la projection de la carte de Cas- siui. Mais à Mons ces lignes forment, avec les parallèles astronomiques , un angle d'en- viron 1° 15', d'où il résulte que le plisse- ment général du terrain houiller se dirige de l'E. 5° 15' N. à l'O. 5° 15' S. du monde, en formant, avec la parallèle à notre grand cercle de comparaison , un angle de 51' seu- lement, qu'on peut considérer comme à peu près négligeable. J'ai indiqué ailleurs (1), en (i) Dans le premier volume de Y Explication de la Carie SYS nombres ronds, la direction E. 5°N.-0. 5" S., comme représentant à Mons le Sys- tème des Pays-Bas. Celle-ci coïncide encore plus exactement avec les orientations qui s'observent en Belgique; mais je préfère continuer à discuter l'orientation que j'avais indiquée primitivement. Le défaut d'espace m'empêche de donner ici aucuns détails sur le plissement si remarquable des terrains carbonifères des Pays-Bas. On en trouvera un aperçu, pour ce qui concerne le nord de la France et une partie de la Belgique, dans le chapitre VII de VExplication de la carie géologique delà France, 1. 1, p. 726. Je passe immédiatement aux terrains carbonifères des îles Britanniques. Pour voir comment la direction de la perpendiculaire à la méridienne de Rothen- burg s'adapte aux orientations observées dans le midi du pays de Galles , je pars du point où la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg coupe le méridien de Miiford. Elle le coupe, ainsi que je l'ai dit, à 1" 16' 49'' au sud de Miiford , sous un angle de 76° 55' l'. Une parallèle menée à ce grand cercle par Miiford même, coupe le méridien astronomique sous un angle qui se réduit, en nombres ronds, à 76° 55'. Elle se dirige de l'E. 13" 5' N. à l'O. 13° 5' S. du monde. Construite sur une carte d'Angleterre, elle va passer un peu au sud de Hereford, un peu au nord de Ledbury, et presque exactement par Dormington, au nord de la vallée d'élé- vation de Woolhope. On peut aisément la tracer d'après cette seule indication , sur la carte de sir RoderickMurchison , etsurcelle de M. Greenough, et on voit immédiate- ment qu'elle représente assez exactement plusieurs des grandes lignes stratigraphiques des terrains paléozoïques du midi du pays de Galles; mais elle ne les représente pas toutes, car, ainsi que je l'ai annoncé ci-des- sus, ces lignes affectent en même temps les directions de plusieurs Systèmes très diffé- rents les uns des autres. Afin de compter les éléments de cette structure en apparence si compliquée , aux types que nous avons établis précédemment, je transporte à Mii- ford, avec les précautions déjà indiquées plusieurs fois , les directions du Système du Finistère, du Système du Westmoreland et, dit géalopique delà France, or c'eat une faut--; .1 devait y mprimé 0. 5" N.-E. o« S.; 0. iu S. - E. i» N. SYS Hundsriick et du Système des Ballons, et je trouve qu'à Milford : Le Système du Finistère se dirige à TE. 22° 12' N. du monde; Le Système du Weslmoreland etdu Hunds- riick a VE. 41° 13' N. ; Le Système des Ballons à l'E. 7° 3' S.; Et le Système du, Forez au N. 21° 50' 0. Je remarque en outre que les lignes de projection de la carte de l'ordonnance dé- vient, de même que celles de la carie de Cassini, des directions des méridiens et des parallèles astronomiques , et qu'aux environs de Milford la divergence est d'en- viron 2° 15', d'où il résulte qu'à Milford : Le Système du Finistère se dirige à l'E. 19° 57' N. de la carte de l'ordonnance; Le Système du Wesmoreland cl du Hunds- riick à l'E. 38° 58' N. de la carte de l'or- donnance; Le Système des Ballons à l'E. 9° 18' S. de la carte de l'ordonnance; Le Système du Forez au N. 19° 35' 0. de la carte de l'ordonnance; Et le Système des Pays-Bas à l'E. 10° 50' N. de la carte de l'ordonnance. Ces orientations peuvent être employées sans erreur sensible, dans tonte l'étendue des feuilles de VOrdnance-Survey. A Ply- inouth et au mont Saint-Michel , l'orien- tation du Système des Pays-Bas serait tou- jours, à très peu de chose près, E. 10° 50' N. de la parte de l'ordonnance. D'après ces données, je puis facilement comparer les directions normales de mes différents Systèmes avec celles qui se des- sinent dans les excellents travaux stratigra- phiques publiés dans ces dernières années par les géologues anglais, et particulièrement par sir Henry de La Bêche. Je vois, par exemple, que les crêtes de ro- ches trappéennes qui s'élèvent au milieu des roches siluriennes , entre Saint-David's Head et la vallée de l'Afon-Taf ( feuille 40 de la carte de l'ordonnance ) , oscillent autour de deux directions moyennes qui courent l'une à l'E. 8° ^ N., et l'autre à l'E. 30" N. de la carte de l'ordonnance. La pre- mière ne s'éloigne que de 2° 20' de la di- rection du Système des Pays-Bas; la seconde, intermédiaire entre ia direction du Système du Westmoreland et du Hundsriick, et celle du Système du Finistère , fait un angle de T. XII. SYS 249 S° 58' avec l'une et de 10° 3' avec l'autre. Entre Llandeilo-Fawr et Taly-Lly-Cban, la direction moyenne des couches siluriennes est E. 34° N. de la carte de l'ordonnance; c'est à 4" 58' près la direction du Système du Westmoreland et du Hundsriick. De Llan- deilo-Fawr à Newcastle-Emlyn et au-delà (feuille 41 de la carte de l'ordonnance), la direction moyenne générale des couches si- luriennes est E. 28° N. C'est-à-dire à peu près intermédiaire entre la direction du Système du Westmoreland et du Hundsriick, et celle du Système du Finistère. D'autres directions moins soutenues, mais assez fréquentes, et certains alignements gé- néraux, se rapprochent beaucoup de l'E. 20° N., c'est-à-dire de la direction du Système du Finistère. Quelques unes sont presque exactement E.-O. La direction moyenne des principaux fi- lons métalliques tracés sur les feuilles 59 S.-E. et 57 N.-E. de la carte de l'ordon- nance , au sud de la rivière Dovey , est E. 23° 30' N. C'est à 3° 33' près la direction du Système du Finistère. La bande de schistes noirs siluriens, com- prise entre deux failles , qui coupe à angle droit la bande houillère de la baie de Saint- Bride à Nolton-Cross ( feuille 40 de la carte de l'ordonnance), se dirige à l'E. 24° N. de la carte de l'ordonnance; elle forme donc avec la direction du Système du Finistère un angle de 4° 3' seulement. Enfin, celle-ci ne s'écarte que de 4° -t en- viron des lignes que sir Roderick Murchison à tracées sur sa carte sous la dénomination d'axes du Pembrokeshire septentrional. Celle qui est figurée dans la baie de Saint-Bride, va passer dans l'intérieur tout près de Roch, puis entre Reyneaston et Ambleston, en se dirigeant à l'E. 24" 7 N. de la carte de l'ordonnance, c'est-à-dire en formant avec la direction du Système du Finistère un angle de 4° 48' seulement. Au sud du havre de Milford et dans la presqu'île de Rhos-Sili, la direction des belles lignes slratigraphiques dessinées par une série de bandes de roches siluriennes, de vieux grès rouge, de calcaire carbonifère, de inillslone-grit , de terrain bouiller, et de roches de trupp, oscille très légèrement au- tour de l'E. 10° S. de la carte de l'ordon- nance: c'est à 42' près seulement la direc- 250 SYS tion du Système des Ballons; et cette direction coïncide aussi presque exactement avec celle des lignes que sir Roderick Murchison a tra- cées sur sa carte, sous la dénomination d'axes du Pembrolceshire méridional. L'une de ces lignes prolongée passe à peu près par Talbenny, par Langwm, et un peu au nord de Saint-Issels, en se dirigeant à l'E. 10° i S. de la carte de l'ordonnance , et en fai- sant avec la direction du Système des Ballons un angle de 1° 12' seulement. La direction du Système des Ballons se retrouve au nord de la presqu'île de Rhos- Sili, à 1° 42' près, dans la direction E. lin S. de la carte de l'ordonnance qui domine généralement dans le terrain houiller entre Swansea et l'embouchure de la rivière de Bury , et qui se continue dans le Pembro- keshire, jusqu'à la baiedeSaint-Bride. Cette même direction domine généralement aussi dans le midi du Glamorgan, dans les envi- rons de Bristol , et dans les Mendip-Hills, qui sont à peu près le prolongement des ac- cidents slratigraphiques du midi duPembro- keshire et du Glamorgan. Les directions du Système des Ballons et du Système des Pays-Bas se manifestent l'une et i'autre très fréquemment dans les accidents stratigraphiques des couches car- bonifères des Mendip-Hills et des environs de Bristol , et elles s'y croisent en un grand nombre de points. J'en citerai un seul exemple. L'îlot calcaire de Steep-Holme, dans le canal de Bristol, s'élève au point de croisement de deux accidents stratigraphi- ques appartenant respectivement aux deux Systèmesque je viens d'indiquer. D'une part, il est dans le prolongement de la crête de Warle-Hill ; et d'après la feuille 20e de la carte de l'ordonnance, la ligne de Warle- Hill à Steep-Holme se dirige à l'O. 1 3° S. de la carte de l'ordonnance, en faisant avec les directions du Système des Pays-Bas un angle de 2° 10'. D'autre part, l'îlot de Steep-Holme est dans le prolongement de la crête deBIea- don Hill, et la ligne de Bleadon-Hill à Steep- Holme se dirige à l'O. 13" N. de la carte de l'ordonnance , en formant avec la direction du Système des Ballons un angle de 3° 42'. Les lignes menées de Steep-Holme à Blea- don-Hill et à Warle-Hill , forment entre elles un angle de 26°, tandis que l'angle formé par les directions calculées des deux SYS Systèmes est de 20" 8'. La différence totale se réduit à 5" 52' : elle me paraît peu con- sidérable pour des lignes dont la longueur n'est pas très grande, et dont la direction ne peut être mesurée avec une très grande précision. Si l'on poursuivait, plus à l'est l'encore, la direction de la série des dislocations que nous venons de suivre du Pembrokeshire aux environs de Bristol , on traverserait la partie de l'Angleterre que recouvrent le terrain jurassique et les terrains plus mo- dernes ; mais on atteindrait au-delà du Pas- de-Calais la protubérance carbonifère du bas Boulonnais, dont les accidents stratigra- phiques ont probablement une liaison sou- terraine avec ceux que nous venons d'étu- dier, et, plus loin encore, le massif des terrains paléozoïques du Brabant méridio- nal, où quelques accidents slratigraphiques ont à peu près la direction du Système des Ballons. Il me paraît évident qu'il a dû exister dans cette zone une grande ligne de dislocation du Système des Ballons, et, en effet, les cartes de l'ordonnance indiquent dans son voisinage beaucoup d'indices de discordance de stratification entre le cal- caire carbonifère et le millslone-grit ; mais il est également évident qu'il y a eu dans cette zone des mouvements de dislocation postérieurs au terrain houiller, qui partage lui-même, en beaucoup de points, la direction du Système des Ballons ; j'attribue ce dernier fait à ce que des dislocations du Syslèmedes Pays-Bas, se produisant dans cette même zone avec leur direction caractéristique , comme à Warle-Hill, ont donné un nouveau développement aux accidents stratigraphi- ques préexistants du Système des Ballons. Sur la lisière nord du bassin houiller du Glamorgan, la direction du Système des Bal- lons se rencontre beaucoup plus rarement que sur sa lisière méridionale; mais la di- rection du Système du Weslmoreland et du Hundsruch s'y combine fréquemment avec celle du Système des Pays-Bas. La ligne tirée de Milford à Dormington , qui représente la direction de ce Système , ne coïncide aux environs de Milford même qu avec un petit nombre d'accidents slrati- graphiques ; mais, un peu plus à l'est, elle représente, sur une assez grande longueur, la direction dominante. Les lignes polygo- SYS SYS 251 nales, d'une apparence bastionnée, que sir RoderickMurchison avait tracées sur sa carte, entre Llandeilo - Abereywyn et Llandeilo- Fawr, ne se trouvent pas reproduites sur les feuilles de V Ordnance-Survey , ou bien elles y sont remplacées par le tracé plus compréhensible d'une direction générale pa- rallèle au Système des Pays-Bas, coupée par de nombreuses failles. La direction du Système des Pays-Bas représente aussi assez exactement le bord du terrain carbonifère au sud de Llandeilo- Fawr dans les crêtes du Mynydd-Mawr, du Pen-y-Rhiw-Ddu au Mynydd-Llangyndeyrn. Ici les bandes étroites de calcaire carboni- fère et de vieux grès rouge, dirigées à l'E. !4nN., se rapporlentévidemment au Système des Pays-Bas , avec l'orientation duquel elles ne forment qu'un angle de 3° 10'. Les grandes lignes géologiques de la ré- gion silurienne expirent, en quelque sorte, à l'approcbe du bassin carbonifère; cepen- dant elles y produisent une certaine impres- sion. La ligne de contact du terrain silurien et du vieux grès rouge suit pendant long- temps au S.-E. et à l'E. deLlangadock une direction E. 34° N. de la carte de l'ordon- nance. C'est à 4° 58' près la direction du Système du Westmoreland et du Hundsrïick. Cette direction pénètre visiblement dans le calcaire carbonifère, le millstone-grit et le terrain houiller aux montagnes deTair-Carn- Uchaf, de Tair-Carn-Isaf , de Smithfaen , au Mynydd-Bettws, dans le district d'Amman, et dans la contrée où les deux branches de la rivière de Bury prennent leur source, au midi de Llandeilo-Favvr. Les deux directions se croisent donc sans se confondre et sans beaucoup s'altérer par leur réaction mutuelle dans la vallée de la rivière de Bury. Un croisement du même genre s'observe dans la partie supérieure de la vallée de la rivière de Swansea, la Tawe. Enfin, la direction du Système des Pays- Bas se dessine, au nord de Merthyr-Tydfil , par une grande ligne tirée de Pont-Neddfy- eban sur la rivière de Neath, par Penderyn et Froonnon-y-Coed à Abergavenny. Cette ligne court à l'E. 10° N. de la carie de l'ordonnance, en formant, avec la direction du Système des Pays-Bas, un angle de 50' seulement. Il est même à remarquer que cette différence de 50' est comptée dans le même sens que la différence de 51', indi- quée ci-dessus à Mons ; d'où il résulte que les couches houillères les plus riches de la Grande-Bretagne et de la Belgique, celles de Merthyr-Tydfil et de Mons, se coordon- nent dans leurs inflexions à deux directions, entre lesquelles nos constructions et nos calculs ne nous révèlent qu'une différence d'une seule minute. Il serait illusoire d'attribuer une grande importance à l'extrême petitesse de cette différence. Les deux directions comparées entre elles ont été mesurées sur la carte , dans le Hainaut et dans le Glamorgan, et n'ont été évaluées qu'en nombres ronds. Une évaluation plus précise aurait probablement conduit à une différence d'orientation plus considérable. La matière ne comporte pas la précision des minutes , et lorsque deux di- rections comparées ne diffèrent que de 1 degré ou même de 2 ou 3 degrés, on peut les considérer comme sensiblement paral- lèles. Ce serait plutôt ici le lieu de montrer que, lors même que ces déviations ne rentrent dans les limites d'exactitude qu'on ne peut guère espérer de dépasser, elles sont quelque- fois susceptibles d'une discussion qui en at- ténue l'importance. M. Gras (1) et M. Le Play (2) ont déjà fait voir comment la direc- tion d'un Système de dislocations peut se combiner avec celle d'un autre Système pour produire une direction mixte. Sans chercher à appliquer ici les formules trigonométriques et les ingénieuses constructions de mes sa- vants collègues, je remarquerai simplement que les lignes tracées sur la carte de sir Roderick Murchison, sous les dénominations d'axes du Pembrokeshire septentrional et duPembrokesbire méridional, formant entre elles un angle de 35° 15', et les directions du Système du Finistère et du Système des Ballons, transportées à Milford, formant entre elles un angle de 29° 15'; la diffé- rence totale est de 6°, ce qui suppose une différence moyenne de 3" seulement relati- vement à chacune des deux direction*. Ces différences prises en elles-mêmes pour- (i) S. Gras , Statistique minéralogiaue et géologique du < iparti meut de la Brome- (:•) Fr. Lrplay, .■hutata des mine>, 8' aèiie, t. IV, p. 5.3 (i»34). 252 SYS raient être considérées comme peu considé- rables , eu égard à la structure compliquée de la contrée dans laquelle elles s'obser- vent; cependant la partie de ces différences qui doit être attribuée à des irrégularités dans les phénomènes ou dans les observa- tions , est réellement beaucoup moindre. D'abord , en fait, la différence totale 6° ne se partage pas ainsi par parties égales entre les deux aies : elle se porte principa- lement sur celui des deux dont la direction est le moins nettement déterminée, sur l'axe du Pembrokeshire septentrional comparé à la direction du Système du Finistère. Pour l'axe du Pembrokeshire méridional la différence n'est que de 1° 12', et cette différence rentre, quant au sens dans lequel elle s'observe , dans une loi déjà observée dans une contrée voisine ; car nous avons vu ci-dessus , p. 231, que, dans le nord du Devonsbire, la direction des couches est, comme ici , plus éloignée de la ligne E.-O. que la direction calculée du Système des Ballons. Seulement ,vdans le nord du De- vonshire , la différence n'est que de 27', tandis qu'ici elle est de 42' d'après les me- sures prises sur la carte de l'ordonnance, et de 1° 12' d'après la direction donnée par sir Roderick Murchison à l'axe du Pembro- keshire méridional. La seconde partie 4° 48' de la différence totale de 6° se rapporte à l'axe du Pem- brokeshire septentrional , qui s'éloigne de la ligne E. -0. de 4° 48' de plus que la di- rection calculée du Système du Finistère. Or cette déviation cadre, de son côté, avec un phénomène de même genre dont il est naturel de la rapprocher. Nous avons vu précédemment , p. 194, qu'à l'île d'Oues- sant, près d'une masse granitique, la direc- tion observée des schistes s'écarte de même de la ligne E.-O. plus que la direction cal- culée du Système du Finistère. La différence est même plus forte que dans le Pembro- keshire septentrional , car elle s'élève à 5" 19' 29". La direction donnée par sir Ro- derick Murchison à l'axe du Pembrokeshire septentrional se rattache à celle de certaines masses de trapp et de granité, qui se trou- vent, par conséquent, orientées à très peu près de la même manière que les masses granitiques de l'Ile d'Ouessant. Mais , dans le Pembrokeshire , on peut SYS entrevoir la cause de la déviation dont semble affectée l'orientation de ces masses éruptives. La direction du Système du Finis- tère n'apparaît ici que comme direction d'em- prunt, et il serait en soi-même assez naturel qu'en se reproduisant, cette direction se fût rapprochée de celle du Système du Westmo- reland et du Hundsriick, car cette dernière, quand elle s'est reproduite dans la même région, s'est rapprochée de son côté de celle du Système du Finistère, et elle s'est déviée dans ce sens d'une quantité supérieure à la déviation éprouvée par la direction du Système du Finistère, puisque nous l'avons trouvée de 4° 58' et même de 10° 58' plus voisine qu'elle n'aurait du l'être dû la ligne E.-O. Il semble réellement que ces deux direc- tions , en se reproduisant simultanément, aient eu une tendance à se composer en une seule , et il est même probable que cette tendance a eu beaucoup d'énergie, car en peut lui assigner une cause très puissante. En effet, la formation du terrain houiller du sud du pays de Galles a été accompa- gnée, comme celle de tous les terrains houil- lers, d'un enfoncement lent et graduel qui, pour le centre du bassin du Glamcwgan , a été de plus de 3,000 mètres. La faible éten- due de ce bassin ne permettrait pas d'appli- quer ici, sans modifications , les considéra- lions que j'ai présentées ailleurs (1) au sujet de l'enfoncement qui a dû accompagner la formation du bassin jurassique de la France septentrionale; mais il n'en est que plus évident qu'un pareil enfoncement a dû faire jouer tous les plis qui pouvaient préexister dans les terrains environnants , et que l'en- foncement de la ligne médiane du bassin où se sont accumulées les couches houillères du Glamorgan et du Pembrokeshire, a dû faire tourner chacun des deux bords du bas- sin autour d'une charnière horizontale. Là où il existait dans la masse du sol des plis de deux directions peu différentes l'une de l'autre, comme c'était probablement le cas pour la lisière septentrionale du bassin houiller, le mouvement de flexion occasionné par l'enfoncement lent du centre du bassin a dû tendre à produire des plis dans une di- rection interniédiaireà celles des plis préexis- te la Carte géologique de la Fratue, t. Il, SYS tants. De là une sorte de raccordement entre les deux directions , telle que celle qu'on observe au nord de Caermarlhen et la pro- duction de quelques directions irrégulières. Au reste , cette déviation de la direction du Système du Weslmorcland et du Hundsriick n'est pas un fait isolé; nous avons déjà vu ci-dessus, p. 224, qu'à la pointe S. -0. de l'Ardenne , la direction du même Système s'infléchit de plusieurs degrés pour se rap- procher de la ligne E. et 0. , de même qu'à la pointe S.-O. des montagnes du pays de Galles. Ces diverses déviations ne sont donc pas de simples anomalies fortuites; mais elles appartiennent à des faits généraux qui, probablement, deviendront eux-mêmes des lois. Si des irrégularités que présentent les caries géologiques du pays de Galles méri- dional, on déduisait encore toutes les singu- larités apparentes dont l'application des for- mules et des constructions de M. Gras et de M. Le Play donnerait immédiatement l'ex- plication, ce qui pourrait paraître livré sim- plement aux caprices du hasard dans les complications qui résultent de la coexis- tence de plusieurs Systèmes de directions, se réduirait à assez peu de chose. Malgré ces déviations partielles et déter- minées par des causes qu'on peut entrevoir, il est certain que les directions des Systèmes du Finistère, du Weslmoreland et du Hunds- riick, des Ballons, du Fores et des Pays- Bas , se manifestent souvent avec une fidélité dont on a lieu d'être surpris au mi- lieu du labyrinthe si compliqué des dislo- cations du pays de Galles méridional ; et je ne crois pas avoir fait une supposition dé- nuée de vraisemblance en disant qu'un ri- dement de l'écorce terrestre opéré après le dépôt du terrain houiller parallèlement au grand cercle de comparaison du Système des Pays-Bas, a f;iit renaître les ridements qui s'étaient effectués antérieurement , et a imprimé aux couches houillères les direc- tions du Système des Ballons, du Système du West wreland et du Hundsriick, et même, en quelques points, celle du Système du Finistère, qui était cachée dans les profon- deurs du sol sous-silurien. Cette supposition me paraît encore mieux motivée à l'égard de la direction quadruple des dislocations liOat-carboniferes du pajs de Galles méri- SYS 253 dional, qu'elle ne l'était pour la double ou triple direction des couches carbonifères de la Belgique, à laquelle je l'ai appliquée dès l'origine. Le terrain houiller du pays de Galles mé- ridional est traversé par un grand nombre de failles que sir Henry de La Bêche a figu- rées avec un grand soin sur la carte de l'ordonnance. Elles sont assez généralement perpendiculaires aux lignes terminales du terrrain houiller et, par conséquent, aux directions des plis dont il est affecté. La formation du plus grand nombre d'entre elles est probablement une simple consé- quence de la formation des plis eux-mêmes, de même que, dans les chaînes de monta- gnes, la formation des fissures transversales est une conséquence du soulèvement de l'axe; quelques unes appartiennent peut- être à des Systèmes de dislocations plus modernes. On peut remarquer aussi dans celte contrée quelques accidents siraligra- phiques , dont la direction se rapproche plus de la ligne E.-O. que celle du Système des Pays-Bas. Le même ridement s'est fait sentir égale- ment dans le nord du pays de Galles, où on peut saisir la trace d'une longue bande de dislocations du Système des Pays-Bas, qui joue un rôle important dans la struc- ture stratigraphique des îles Britanniques. Dans son mémoire déjà cité {Esquisse de la structure géologique du pays de Galles), M. le professeur Sedgwick, après avoir parlé des dislocations anciennes qui nous ont déjà occupé, ajoute ce qui suit: « Aune » époque plus moderne a élé formée la » grande dépression de la vallée de Clwyd. » Vers le même temps et probablement » avant la période du nouveau grès rouge, » a été formée une ligne de grande dislo- » cation marquée par un lambeau de cal- » caire carbonifère près de Corven , affec- » tant les plongements des couches de toute » la contrée intermédiaire jusqu'aux grands « filons de Minera, et, enfin , soulevant » une grande masse de calcaire carbonifère » près de Caergwrle dans le Flintshire. » Je crois que la première de ces deux dis- locations se rapporte au Système du Forez dont la vallée de Clwyd affecte à peu près la direction, et que la seconde appartient au S>j (i) Dufrén France, t. I, ; Explication de la Cm SYS Les masses granitiques se montrent en effet en plus grand nombre, et avec des con- tours plus morcelés, dans la zone accidentée dont nous parlons, que dans tout le reste de la presqu'île ; et au milieu de leurs contours festonnés on y voit souvent se dessiner des directions qui tendent vers l'O. 4° à 9° S., et en moyenne à peu près vers l'O. 7° S. Ces directions se font particulière- ment remarquer dans l'orientation générale de la masse granitique coupée par la Mayenne, au sud de la ville de Mayenne, dans le département du même nom; dans celle de la masse granitique qui traverse la partie méridionale du département de la Manche, depuis Bernières, à l'E.-S.-E. de Vire (Calvados) jusqu'à Caroles sur la baie de Cancale; dans celle de la série de masses granitiques qui deJuvigny (Manche) s'étend par le Mont-Tomblaine, le Mont- Saint-Michel et le Mont-Dol, jusqu'à Châ- teau-Neuf (Ille-et-Vilaine); dans la forme générale de la masse granitique de Hédé; dans l'orientation des limites méridionales des masses granitiques de Dinan et de Mon- oontour, de la masse granitique de Quin- tin, et des massifs granitiques qui s'élèvent au nord de Brest et de l'entrée de l'Iroise. Cette direction est loin d'être la seule qui se dessine dans les contours et les aligne- ments des masses granitiques de la Bretagne, même dans la zone que nous considérons ; mais il existe en Bretagne comme en Cor- nouailles, et dans beaucoup d'autres pays, des roches granitoïdes de plusieurs époques. Indépendamment des porphyres quartzifères qui deviennent quelquefois granitoïdes , M. Dufrénoy distingue en Bretagne des gra- nités de deux âges différents. H dit que la postériorité du granité porphyroïde par rap- port au terrain de transition est certaine, et il ajoute que probablement ce granité est as- sez moderne, attendu que le terrain houiller de Quimper, dont les couches sont contour- nées dans tous les sens, paraît avoir été bou- leversé par des roches qui en dépendent (1). C'est en effet vers la pointe de la Bre- tagne, et particulièrement en approchant de Quimper, que les directions dont nous nous occupons se dessinent de la manière la plus distincte. (i) Dufre'noy, Explication de la Carte ffée/pjijiie de la France, i l.p 191. SYS 261 Ainsi qu'on peut s'en assurer sur la carte géologique de la France , et mieux encore sur les belles cartes géologiques des dépar- tements des Côtes-duNord et du Finistère, exécutées par M. Lefébure de Fourcy , ingénieur des mines, les lignes orographi- ques et stratigraphiques de la montagne Noire , entre Carhaix et Quimper, la côte méridionale de la baie de Douarnenez, qui forme le flanc septentrional de la presqu'île de Raz, et diverses lignes stratigraphiques de la presqu'île de Crozon, des environs de Brest, de lacontréeau midi de Belle-Isleen- Terre, etc., courent en moyenne à l'O. 7° S. de la carte de Cassini. Mais à Quimper (lat. 47° 59' 50" N., long. 6° 26' 42" 0.), les lignes de projection de Cassini font avec les orientations astronomiques un angle de 4° 47' 54". De là il résulte que les lignes orographiques et stratigraphiques dont je viens de parler se dirigent , à très peu près, de l'E. 11° 48' N. à l'O. 11° 48' S. du monde. Or la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg, coupant le méridien de Plymouth (6° 29' 26" 0. de Paris ), ainsi que je l'ai dit ci-dessus , sous un angle de 77° 35' 40", il est aisé de voir qu'une pa- rallèle qu'on lui mènerait par Quimper se dirigerait à très peu près, en négligeant les secondes, de l'E. 12o 23' N. à l'O. 12° 23' S. du monde. La direction des lignes oro- graphiques et stratigraphiques dont je viens de parler ne s'écarte donc de la direction du Système des Pays-Bas que de 35', et elle s'en écarte dans le même sens que les lignes stratigraphiques des environs de Mons et de Merthyr-Tydfil, auxquelles elle est parallèle à 15 ou 16 minutes près. Il me paraît naturel d'attribuer à ces accidents stratigraphiques, orientés dans leur ensemble suivant la direction du Système des Pays-Bas, l'état de dislocation dans lequel se trouvent les terrains houillers de Quimper et de Kergognc ( Finistère ). Les terrains houillers de Saint-Pierre-la-Cour (Mayenne) et de Littry (Calvados) , quoi- que plus éloignés de la bande de terrain disloquée par les mouvements récents des granités, présentent aussi quelques déran- gements qu'on peut rapporter à la même époque ; mais ces dérangements n'affectent lias les dépôts de l'âge du grès bigarré et 26'2 .SYS des marnes irisées qui couvrent une partie des départements du Calvados et de la Manche. Ainsi tout ce qu'on peut constater relativement à l'âge de la série de disloca- tions qui traverse la Bretagne d'Alençon à la pointe du Raz cadre avec sa direction pour la rattacher au Système des Pays-Bas. Il existe encore , dans plusieurs autres parties de la France, des dislocations que tout conduit à rapporter au Système des Pays-Bas. Un gisement de houille sèche, qualifiée d'anthracite, a été reconnu à Sincey (Côte- d'Or), où il fait partie d'une bande de ter- rain houiller connue sur une longueur de 24 kilomètres, de Ruffey (Côte-d'Or, entre Courcelles-lez-Sémur et Bierre) à Villiers- les-Nonains (Yonne). Dans cet intervalle, les affleurements carbonifères se montrent dans tous les vallons qui traversent le ter- rain d'arkose , et entament les terrains plus anciens sur lesquels ce dernier repose en couches à peu près horizontales. Le ter- rain houiller, encaissé au milieu des pre- miers, est recouvert par l'arkose en strati- fication complètement discordante. Aux recherches de Sincey, les couches carboni- fères près du jour plongent au N. ; mais à la profondeur de 150 mètres, elles inclinent vers le sud d'environ 60o. Dans leur en- semble elles sont presque verticales. Les affleurements houillers occupent rarement une largeur de plus de 100 à 200 mètres, et sont ordinairement bordés vers le nord par des protubérances d'eurite et de granité à petits grains. La série de ces affleure- ments forme une bande presque rectiligne, dirigée de l'E. 2° N. à l'O. 2° S. (I) de Cassini. Sincey se trouvant par 47° 26' 40" de lat. N., et par 1° 47' 30" de long. E. de Paris , l'orientation astronomique de ce lieu fait un angle de 1° 19' 10" avec celle de Cassini, d'où il résulte que la bande houillère de Sincey se dirige de l'E. 0° 40' 50" N. à l'O. 0° 40' 50" 0. du monde. Nous avons vu ci-dessus que la perpen- diculaire à la méridienne de Rothenburg coupe le méridien de Mons ( 1° 37' 20'' à l'E. de Paris) sous un angle de 83° 54' 4". Une parallèle à ce grand cercle de compa- raison menée par Sincey coupe le méridien astronomique sous un angle de 84° 2' ( en (i) Explication de la Carte géologique de la France , t. I , P. *>oa. SYS négligeant les secondes ) , ou se dirige de l'E. 5° 58' N. à l'O. 5o 58' S. du monde. Elle forme par conséquent avec la direction de la bande houillère un angle de 5° 17'. Cette différence est sans doute assez forte , mais elle est comptée dans le même sens , et elle est presque de la même grandeur que celle dont nous avons constaté l'exis- tence au Cornouailles. Je crois qu'elle ne doit pas empêcher de rapporter au Système des Pays-Bas le redressement des couches houillères de Sincey, redressement que sa date relative, en tant qu'elle peut être dé- terminée, rapproche d'ailleurs du Système des Pays-Bas, puisqu'il a été effectué entre le dépôt du terrain houiller et celui des premières couches de lias. Je suis encore porté à rapporter à cette même catastrophe les dérangements multi- pliés qu'ont subis les couches houillères de Sarrebruck , avant le dépôt du grès des Vosges, qui s'est étendu horizontalement sur leurs tranches, et les mouvements moins considérables que paraît avoir éprouvés le sol des Vosges , entre le dépôt de grès rouge qui n'a rempli que le fond de quelques dépressions , et celui du grès des Vosges qui s'y est élevé beaucoup plus haut, et y a recouvert des espaces beaucoup plus consi- dérables. Ainsi que MM. d'Oeynh;iusen et de Dé- chen l'ont indiqué depuis longtemps , le gisement du terrain houiller de Sarrebruck paraît être discordant avec celui des assises du terrain de transition. Au pied du llund- sriick, on voit en divers lieux , et notam- ment à Nonnweiler , sur la route de Birkea- feld à Trêves , les couches du terrain houiller reposant en stratification complè- tement discordante sur les tranches des couches inclinées des quartziles , dont la penteS.E. de Hundsruck est composée(l). Les couches de terrain houiller sont dirigées en général de l'E. N.-E. à l'O. S.-O. (2). Cette direction est à peu près la même que celle de l'alignement général des masses de mélapliyre, qui ont percé le terrain houiller aux environs d'Oberslein et deKirn. L'une et l'autre ont probablement été déterminées en grande partie par celle de la base tnéii- (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I, SYS rlionale des Hundsruck à laquelle elles sont à peu près parallèles. L'éruption des méja- phyres et le plissement du terrain houiller sont antérieurs au dépôt du grès des Vosges, et me paraissent devoir être rapportés au Système des Pays-Bas , malgré la déviation facile à expliquer que présente leur direction commune. Les mélaphyres des Vosges me paraissent avoir de grands rapports avec ceux des envi- rons d'Oberstein et de Kirn, et je suis porté à supposer que, comme ces derniers, ils ont fait éruption après le dépôt du terrain houiller, et même après le dépôt de grès rouge, mais avant celui du grès des Vos- ges (1). L'apparition au jour de ces petites masses de mélaphyre , qui ne jouent qu'un rôle peu important dans le relief général des Vosges, aurait coïncidé avec le plisse- ment des terrains houillersdes Pays-Pas et de Sarrebruck, et avec l'abaissement géné- ral du sol des Vosges, qui a permis au grès des Vosges de le recouvrir en grande partie. Le sol de la forêt Noire a présenté dans le même moment un phénomène semblable, et le sol du pays de Nassau a éprouvé en même temps un plissement qui y a con- tourne les couches dévoniennes suivant une double direction, dont l'une est parallèle à la crête du Hundsrtick , tandis que l'autre, courant à l'O. quelques degrés S., est sen- siblement parallèle au grand cercle de com- paraison du Système des Pays-Bas. Le temps et l'espace me manquent pour acheverd'examiner ici, une à une, toutes les autres lignes de dislocation qui, en divers points de l'Europe, pourraient être rappor- tées au Système des Pays- Bas. Je me bor- nerai à citer encore une contrée où il joue un rôle très remarquable : c'est le terrain carbonifère du Donelz , dans le midi de la Russie. Nous avons vu ci-dessus que la perpen- diculaire à la méridienne de Rothenburg, prolongée à l'est, coupe le méridien de Ta- ganrog (36° 35' 57" à l'E. de Paris) par 48° 20' 53 ' de lat. N. sous un angle de 69° 0' 2'', c'est-à-dire, en négligeant les secondes, à 1° 9' au nord de Taganrog , et en se diri- geant de l'O. 21° N. a l'E. 21° S. Or, si l'on marque sur la carte de sir Roderick ()) Eipticûtion de fa CartA géologique de l: France, il SYS 9M Murehison un point situé à 1° 9' au N. de Taganrog , et qu'on trace par ce point une ligne dirigée de l'E. 21° N. à l'O 21" S., on verra d'abord qu'elle passe à peu près par Bu- tschak sur le Dnieper au sud de Kief, et par Troilinskasur la rive droite du Don ; qu'elle représente , aussi exactement que possible, l'axe longitudinal de la région carbonifère ; qu'elle est parallèle à la direction générale de la ligne qui termine cette région le long du cours du Donelz, et à la direction générale de la grande steppe granitique de la Podolie et de l'Ukraine, représentée par une ligne tirée de Saint-Konstantinof à Karakuba. Mais ce n'est pas tout : si l'on trace cette même ligne sur la belle carte géologique de la chaîne carbonifère du Donetz insérée par M. Le Play dans l'atlas du Voyage dans la Bussie méridionale , publié par M. Anatole Démidoff, on verra qu'elle représente très sensiblement l'orientation moyenne des di- rections des couches carbonifères que mon savant collègue y a tracées par centaines. Elle les représente très bien en moyenne dans la plus grande partie du terrain car- bonifère ; les seules parties de ce terrain qui échappent à la règle sont celles qui, vers le N.-O., embrassent et percent en quelques points le terrain marno - salifère de Bak- mouth. Ici la direction des couches carboni- fères dévie généralement, en moyenne, de 18 à 20° vers le N.-O. , et cette exception est une vérification nouvelle et peut-être assez heureuse du principe des directions. En effet, la direction du Système des Bal- lons, qui, au Brocken, dans le Hartz, est E. 19° 15' S., étant transportée dans la chaîne carbonifère du Donetz, au point où la per- pendiculaire à la tnéridiennede Rothenburg coupe le méridien de Taganrog (lat. 48o 20' 53'' N., long. 36° 35' 57" E. de Paris), de- vient E. 40° 6' S. Elle coupe la direction du Système des Pays-Bas sous un angle de 19e 6', et elle est sensiblement parallèle à la direction particulière suivant laquelle dé- vient les couches du terrain carbonifère aux approches de Bakmouth. M. Le Play représente le terrain gypso-sa- lifère qui remplit le fond du bassin de Bak- mouth comme beaucoup moins disloqué que la partie du terrain carbonifère sur lequel il repose. 11 y figure cependant quelques inclinaisons de couches qui se coordonnent 264 SYS SYS généralement à la direction du Système des Pays-Bas, et ne prennent qu'accidentelle- ment celle du Système des Ballons. MM. Murchison et de Vemeuil ont rap- porté au terrain permien, d'après les fossiles qu'ils y ont trouvés, le terrain gypso-salifère de Bakmouth (1); et la manière dont il est représenté sur la fig. 3, pi. I, du t. Ier de de leur savant ouvrage, suppose qu'il ne partage pas toutes les dislocations du ter- rain carbonifère , quoiqu'il en ait éprouvé lui-même de très considérables. Toutes ces circonstances s'expliqueront très simplement li l'on admet, comme l'indiquent les direc- tions des couches , que le sol de cette con- trée a éprouvé deuv dislocations, au moins, après le dépôt du terrain carbonifère : l'une immédiatement après le dépôt de ce terrain suivant la direction du Système des Ballons; l'autre après le dépôt d'une grande partie du terrain permien, suivant la direction du Système des Pays-Bas. Cette dernière aurait reproduit en quelques points, dans le ter- rain permien , la direction du Système des Ballons, comme elle l'a reproduite dans le terrain houiller du Pembrokeshire. Elle au- rait façonné la steppe granitique de l'Ukraine et de la Podolie en même temps et de la même manière qu'elle a façonné les contrées légèrement montueuses des bords du Rhin et de la Meuse, et les zones les plus acciden- tées de la Bretagne et du Devonshire. La contemporanéité de ces différents ac- cidents exige seulement que l'on regarde le terrain gypso-salifère de Backmouth comme ne représentant que la partie du terrain per- mien qui est antérieure au grès des Vosges et au conglomérat magnésien, avec ossements de Sauriens thécodontes des Mendip-Hills, supposition qui me paraît en elle-même aussi vraisemblable que toute autre. Les premiers dépôts postérieurs à l'apparition du Système des Pays-Bas, les conglomé- rats magnésiens inférieurs des environs de Bristol , les conglomérats rouges infé- rieurs du Devonshire, le poudingue de Mal- medy, les poudingues qui recouvrent le terrain houiller du Palatinat autour des masses de mélaphyre d'Oberstein et de Kirn , le grès des Vosges, etc., forment dans les parties de l'Europe où le Système des Pays-Bas a surtout exercé son influence, un (i) Russia in Europe and the Vrai mounluiiis, t. I, p. n5. horizon géognostique nés distinct, mais très discontinu. Ces dépôts manquent dans la région du Donetz comme dans beaucoup d'autres ; mais sur les flancs de l'Oural , où l'influence du Système des Pays-Bas paraît avoir été peu sensible, ces dépôts existent en stratification concordante avec ceux qui représentent le grès rouge et le zechstein ; de sorte que MM. Murchison , de Vemeuil et Keyserling ont été conduits à les com- prendre tous ensemble dans leur terrain permien. Indépendamment des autres considéra- tions qui nous ont conduit à les grouper ensemble, toutes les dislocations que nous venons de suivre depuis les pointes S.-O. de l'Irlande jusqu'à la pointe orientale de la chaîne carbonifère du Donetz, ont encore des caractères communs très remarquables. Nulle part elles n'ont donné une grande saillie aux rides qu'elles ont produites. Bien différentes en cela de plusieurs des systèmes antérieurs , et particulièrement du Système des Ballons, nulle parties roches éruptives ne s'y sont élevées à une grande hauteur , et souvent elles sont restées cachées dans les profondeurs de l'écorce terrestre. Peu de systèmes portent aussi évidemment l'em- preinte d'une compression latérale. Les plis des couches les plus remarquables ont été des plis rentrants dans l'intérieur de la terre, tels que ceux des terrains houillers des Pays- Bas et du sud des pays de Galles; et l'on peut remarquer que dans ces contrées (abs- traction faite de la pointe de Pembroke- shire) les dislocations dont le système des Pays-Bas se compose se distinguent de celles qui forment le système immédiatement antérieur, dont quelques géologues les rap- prochent chronologiquement, en ce qu'elles n'ont que très rarement donné passage à ces roches trappéennes dépourvues de quartz {toadstone, whinslone), qui forment presque constamment le cortège des failles N.-S. du système du nord de l'Angleterre. Mais sans donner généralement passage aux roches éruptives, ces plis rentrants et serrés latéralement ont cependant facilité l'issue de certaines émanations métallifères qui ont imprimé un cachet particulier aux parties de l'Europe que traverse la zone affectée par le Système des Pays-Bas. Je veux parler des émanations magnésiennes SYS auxquelles le conglomérat magnésien fies en- virons de Bristol et les dolomies de dépôt du grès bigarré et du muschelkalk doivent leur composition; des émanations zineifères et plombifères auxquelles sont dus les dépôts superficiels de calamine , de blende et 847. Thûringen,tn 4'feui SYS coup des plateaux de lias (1). Cette courbe saillante que présente le bord du mu- schelkalk correspond à celle que forme le bord du grès bigarré pour s'avancer jus- qu'à Domptait (Vosges). Les assises du terrain jurassique n'offrant pas de cour- bure analogue , on est conduit à penser que les couches du trias ont éprouvé ici un mouvement antérieur au dépôt du terrain jurassique, et à expliquer cette disposition par l'exislence d'un axe de soulèvement ap- partenant au Système du Thuringerwald et du Morvan , qui passerait à Domptai). Domptait se trouve à peu près par 48° 27' de lat. N. et 4° 18' de long. E. de Paris. Une parallèle menée par ce point au grand cercle de comparaison du Système du Thuringerwald, orienté au Greifenberg, à l'O. 39° N., se dirige à l'O. 35° 55' N. du monde. L'orientation deCassini, formant à Domptail un angle de 3° 13' 24" avec l'o- rientation astronomique, la même parallèle se dirige, en négligeant les secondes, à l'O. 32° 42' N. de la projection de Cassini. Cette parallèle prolongée atteint, d'un côté, dans l'intérieur des Vosges , les masses serpen- tineuses du Bonhomme et se dirige , de l'autre, vers les saillies du terrain de tran- sition qui jalonnent la ligne d'Arras à Fer- ques, dans le département du Pas-de-Ca- lais, et qui marquent, vers le nord, ainsi que je l'ai indiqué ailleurs (2), la limite souterraine du bassin parisien. Une ligne ti- rée deDomptail àFerques,qui enestéloigné de 100 lieues , se dirige exactement à l'O. 36" N. de Cassini ; elle s'écarte de la paral- lèle menée par Domptail de 3° 18'. Elle ne coïncide pas non plus d'une manière abso- lue avec la ligne jalonnée parles crêtes sail- lantes du seuil souterrain du nord de la France, ligne qui courte TO. 38 ou 40" N. de Cassini ; mais le rapprochement de ces diverses lignes demeure toujours un fait remarquable. On peut voir , dans V Explication de la Carte géologique, que la limite souterraine dont je parle est coudée. J'ai eu soin d'y faire observer que les lignes tirées de Pom- mier-Sainte-Margueriteà la Héry d'une part, (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. II, ,». 63. (?) Explication delà Carte géologique de la Franc*, I, I. p. 778. SYS et à Marquise de l'autre , ne sont pas très éloignées d'être le prolongement l'une de l'autre; elles forment seulement, comme le montre le diagramme de la page 582, tome II , de YExplicalion de la carte géo- logique, un angle très obtus, de 156° envi- ron, qui correspond à peu près à l'angle obtus que doit faire aussi, près de là, vers Boursy, sur la route de Cambray à Bapaume, la crête souterraine dirigée de Caffiers , Ferques et Hardinghen, sur Arras et Mon- chy-le-Preux, avec le prolongement souter- rain du front méridional de l'Ardenne. Ce changement de direction n'influe pas très sensiblement sur la manière dont les couches jurassiques viennent s'appliquer sur les tranches de celles du terrain ancien. Les deux tronçons de la ligne brisée dont nous venons de parler ont donc également fut partie du contour de notre grand bassin bassin jurassique parisien; et il devait, en effet, en être ainsi, si la ligne qui termine l'Ardenne au midi appartient réellement, ainsi que nous l'avons indiqué précédem- ment, p. 235, au Système des Ballons, anté- rieur au calcaire carbonifère, et si, comme nous venons de le dire , la crête souter- raine qui s'étend d'Arras à Ferques ou, plus exactement encore, de Monchy-le-Preux à Caffiers, appartient au Système du Thiirin- gerwald, antérieur au terrain jurassique (1). Le faîte de la section N.-O. du seuil souterrain peut être représenté par une ligne tirée d'Arras ou de Pernes à Fer- ques (0. 40° N. de Cassini) ; on pourrait cependant lui préférer une ligne tirée de Hnudain à Ferques (0. 38° N. de l'orien- tation de Cassini, qui du reste, dans cette contrée traversée par le méridien de Paris, diffère peu de l'orientation astronomique). Celte dernière ligne , dirigée à l'O. 38° N. de Cassini , forme avec la direction du Système du Thiïringerwald un angle de 5" 18', car une parallèle au grand cercle de comparaison orienté au Greifenberg à l'O. 39 N. courrait ici , à peu près comme à Domptait, à l'O. 32° 42' N. Pour la ligne de Pernes à Ferques, la différence serait plus grande et s'élèverait à 7" 18'. Ces dif- férences sont sans doute assez fortes , mais elles se rapportent à la direction présumée ([) Explication fie la Carte géologique de la France, t. î , f). i8oct 5ç)0. SYS 2^3 d'une crête dont on ne voit que quelques sommités, ou plutôt dont quelques points seulement sont entamés par des dénuda - lions dont la profondeur a dépendu d'acci- dents d'une tout autre classe. Quoi qu'il en soit, cette saillie du terrain ancien a été pendant la période Jurassique le bord d'une terre assez étendue; car, après avoir quitté le terrain jurassique du nord de la France, on ne retrouve plus ce même terrain, dans la direction du N.-E., que sur les bords de l'Ems et du Weser. Prolongée plus loin encore, la ligne que nous venons de suivre de Domplail à Caffiers (dans le bas Boulonnais), passe en Angle- terre un peu au sud de Dudley, et en Irlande un peu au nord de Dublin et de Cavan. On pourrait soupçonner qu'elle a formé le bord S.-O. d'un détroit au fond duquel s'est dé- posé le lias dont M. Murchisan a signalé un lambeau à Prees dans le Sropshire, et qui a été reconnu depuis longtemps au-dessous des trapps basaltoïdes dont sont formées les falaises des Portrush, dans le nord de l'Ir- lande. La ride peu saillante, mais fort étendue du Système du Thuringenuald dont nous venons de suivre les traces depuis Domptail jusqu'en Irlande, a été accompagnée vers le S.-O. d'autres rides parallèles, mais pour la plupart moins étendues. Les Vosges , ainsi que je l'ai indiqué ci- dessus, p. 268, sont moins nettement ter- minées à leur angle S.-O. que dans tout le reste de leur pourtour. Là, on voit le grès bigarré s'élever, contrairement à ses allures ordinaires, sur des plateaux qui font conti- nuité avec la masse des montagnes. Ce fait, rapproché de la direction 0. 30 à 40° N. que présente la pente S.-O. des Vosges, me porte à conjecturer qu'il s'est produit là une ride appartenant au Système de Thiiringer- ivald. Il existe des serpentines dans leS.-O. et le S. des Vosges ( à Eloyes, à Sainte- Sabine, au Goujot, à Champdray, à Houx, aux Xettes-de-Gérardmer, aux Arrenlés-de- Corcieux , au Bressoir, à Odern), et M. Ho- gard croit leur apparition postérieure au dépôt du grès des Vosges (1). Si celte opi- nion se confirmait , je regarderais comme probable que les roches dont il s'agit sc- (i) Hogard, Système îles Vosges, p. 3o4. o5 274 SYS raient même postérieures à tout le groupe du trias , et que leur sortie correspondrait à la formation des rides dont il vient d'être question. Elles seraient contemporaines des roches analogues du Limousin dont je par- lerai ci-après. Au centre de la France, près d'Avallon Ct d'Autun , on voit les premières couches jurassiques, le lias et l'arkose moderne qui en dépend, venir embrasser des protubé- rances allongées dans la direction 0. 30" à 40o N. , et composées à la fois de roches granitiques ou porphyriques et de couches dérangées appartenant au terrain houiller et à un arkose particulier plus ancien que celui du lias et contemporain des marnes irisées. Entre Saulieu et Pierre-Écrite, la route d'Autun semble contourner un massif de montagnes incliné vers l'E. (orientation du Système du Forez). En la suivant, on voit très bien qu'au bas de la pente sur la- quelle elle est tracée vient se terminer un plateau de calcaire à gryphées qui com- mence lui-même au pied d'une suite de coteaux à profils horizontaux et formés par les assises solides du premier étage oolithi- que qui limitent l'horizon. Les diverses cimes du Morvan au flanc duquel appartient la montagne de Saulieu s'alignent en différentes files dont l'une correspond au mont Bessey près d'Igornay, une seconde aux montagnes granitiques voi- sines du mont Saint-Vincent, et les autres aux Caps porphyriques qui se sont élevés à travers le terrain houiller d'Autun, dont les couches sont bouleversées à leur appro- che. L'orientation commune de ces diffé- rentes files est voisine de l'O. 40° N. Ces rangées de cimes atteignent leur hauteur maximum dans leur partie occi- dentale avant de se terminer à une ligne qui à l'O. de Château Chinon se dirige à peu près du N. au S. On voit ainsi les formes orographiques du Morvan se coor- donner à deux directions , ou à deux grou- pes de directions, dont la première se rap- proche des directions des Systèmes du Forez, du nord de l'Angleterre et du Rhin, et peut- être de celles d'autres Systèmes plus mo- dernes, tandis que la seconde est celle des files de cimes dont nous parlons. Une ligne tirée suivant cette dernière di- SYS rection de la montagne de Genièvre, au sud de Château-Chinon , par Beuvray, vers les montagnes granitiques situées au nord de mont Saint-Vincent, forme à peu près le bord méridional de la région réellement montucuse, car plus au sud il n'y a plus que de faibles proéminences. Celte ligne court de l'O. 35° à 40° N., à l'E. 35° à 40° S. La limite septentrionale de la région montueuse est de même formée par une ligne qui des environs de Saulieu court vers l'O. 30° à 40» N. Les masses granitiques du Morvan qui finissent presque abruptement vers l'O. et sont contiguës à des terrains calcaires plus ou moins accidentés, s'abaissent au contraire vers le N.-E. d'une manière insensible et finissent par former une pente douce, pres- que plane, qui fait à peu près continuité avec celle des plateaux d'arkose et de cal- caire à gryphées (1). La direction générale de la pente suivant laquelle la surface du massif granitique du Morvan se perd ainsi sous le lias des plaines de l'Auxois, est en- viron 0. 35° N. de l'orientation de Cassini. Une parallèle au grand cercle de comparai- son orienté au Greifenberg vers l'O. 39° N. du monde se dirigerait ici à très peu près comme à Domptail à l'O. 32° 42' N. de Cas- sini. La différence est seulement de 2° 18'; mais pour quelques unes des directions que j'ai mentionnées, elle serait un peu plus forte. Les files de cimes du Morvan, qui vont généralement en s'élevant vers l'O., s'abais- sent au contraire vers l'E. ; mais elles pro- duisent encore des mouvements sensibles dans l'ancien sol granitique au delà des points où les porphyres ont paru. Dans cette partie orientale de leur cours, l'arkose an- cien, contemporain des marnes irisées, se trouve soulevé sur leurs coupes, et c'est ainsi qu'on le trouve sur les hauteurs de Pierre-Écrite, sur le mont Bessey au nord d'Igornay, et en différents points élevés des environs de Conches et de Mont-Saint- Vincent. Les circonstances géologiques qui portent les arkoses de la formation des marnes iri- sées sur le mont Bessey et sur les hauteurs de Pierre-Ecrite, dans le Morvan (580,u) , (i) Explication delà Carte géologique rie la France, t. H, p. 27»- SYS me paraissent comparables à celles qui élè- vent le grès bigarré à 780m au-dessus de la mer, sur les plateaux qui séparent la vallée du Val-d'Ajol de celle de la Moselle. C'est entre les deux saillies auxquelles elles ont donné naissance qu'a existé le détroit dirigé du N.-Q. au S.-E. , par lequel le terrain jurassique s'est étendu du bassin parisien vers l'espace occupé aujourd'hui par les collines de la Haute-Saône, par le Jura et par les Alpes. Une autre ride du même Système a fa- çonné de Seez à Bayeux, et au delà, la côte S.-O. du bassin jurassique, et lui a imprimé une direction générale de l'E. 40° S. à l'O. •40° N., plus ou moins défigurée cependant par de nombreuses dentelures déterminées par des crêtes qui appartiennent au Système des Ballons. Cette ride a élevé, avant le dé- pôt du lias, le lambeau de trias qui forme le sol de la partie méridionale du Cotentin, enire les mines de houille de Littry (Cal- vados ) et celles du Plessis (Manche). L'ensemble de la ligne sinueuse suivant laquelle les terrains de transition et de trias se perdent sous le terrain jurassique, depuis les environs de Seez jusqu'aux envi- rons de Bayeux, ou plus exactement jusqu'à Prelot, à l'O. de Carentan (Manche), court à l'O. 40° N. de la projection de Cassini. Une parallèle au grand cercle orienté au Greifen- berg vers l'O. 39° N. courrait ici, à très peu près comme à Domptait, à l'O. 32"42'N. La différence est de 7° 18'. Cette différence est sans doute assez forte, mais il est à ob- server que la direction de la ligne festonnée à laquelle elle se rapporte est de sa ma- ture assez mal définie. La même direction et des circonstances géologiques analogues se retrouvent dans une série de montagnes et de collines ser- pentineuses, granitiques et schisteuses, qui, depuis les environs de Firmy, dans le dé- partement de l'Aveyron, se dirige vers les pointes du Finistère, en déterminant la di- rection générale des côtes de la Vendée et du S.-O. de la Bretagne. Une ligne tirée de Brive (Corrèze) à la pointe de Penmarch (Finistère) se dirige à l'O. 35° 40' N. de Cassini. Une parallèle au grand cercle de comparaison orienté au Greifenbeig vers l'O. 39° N. courrait ici comme à Domptail il l'O. 32° 42' N.; la différence est 2° 58'. SYS 2/5 Cette ligne, qui traverse l'Ile de Belle-Ile suivant son axe longitudinal, est en même temps parallèle à la limite S.-O. du massif granitique du bocage vendéen, aux axes des principales masses granitiques de la Loire-Inférieure et à la direction générale des côtes de Bretagne, de l'Ile de Noirmou- tiers à la pointe de Penmarch. Elle est pres- que parallèle aussi, mais imparfaitement cependant, à la direction que M. Boblaye, dans un passage déjà cité, p. 204, a assi- gnée au plateau méridional de la Bretagne. D'après M. Boblaye, la direction générale du plateau méridional de la Bretagne est de l'O.-N.-O. à l'E. -S.-E., c'est-à-dire de l'O. 22° 30' N. à l'E. 22" 30' S. du monde, ou ce qui revient au même (attendu que l'orien- tation de Cassini diffère, à Vannes, de 3° 46' de l'orientation astronomique), de l'O. 26° 16' N. à l'E. 26° 16' S. de la projection de Cassini. La différence avec la direction du Système du Thuringerwald est de 6° 26'; mais avec la direction propre de la ligne tirée de Brives à la pointe de Penmarch, la différence est de 9° 24'. Cette dernière ligne est à peu près paral- lèle à la direction de l'axe du bassin juras- sique qui a recouvert en partie les terrains houillers deVouvant etde Chantonay (Ven- dée), et à la crête de roches primitives qui sépare le bassin jurassique de Vouvant et de Chantonay, des plaines jurassiques de Fontenay-le-Comte. Elle l'est également à la direction suivant laquelle les terrains de gneiss et de grès bigarré de la Corrèze se perdent sous les terrains jurassiques. Vers l'extrémité S.-E. de celte ligne, notamment aux environs de Brives et de Terrasson , le grès bigarré se présente en couches inclinées formant des lignes anti- clinales, et des crêtes dirigées assez exacte- ment dans la direction dont nous parlons; tandis que partout où les couches juras- siques s'approchent de cette suite de proé- minences , elles conservent leur horizonta- lité, sauf quelques cas peu nombreux, où des accidents , dirigés dans des sens diffé- rents, la leur ont fait perdre accidentelle- ment. Il existe donc là évidemment une ride de l'écorce terrestre dont l'origine est d'une date intermédiaire entre la période du trias et la période jurassique, et il n'est pas intini 276 SYS certain que celte ride est en rapport avec des traits orographiques très largement des- sinés dans cette partie de la France. Son origine se lie probablement à l'apparition des roches serpentineuses du Limousin. (Voy., relativement à ces dernières, le chapitre II de VExplicalion de la Carie géologique de la France, t. ï, p. 170.) La direction de cette ride se rapproche de celle du Système du Morbihan; cependant elle s'en rapproche moins que de la direction du Système du Thûringerwald , car la di- rection du Système du Morbihan est , à Vannes, 0. 38" N. , et par suite 0. 41° 46' N. de Cassini. La différence avec la di- rection de la ligne de Brives à la pointe de Penmarck est de 6" 6', tandis que celle-ci ne s'éloigne que de 2° 18' de la direction 0. 32° 42' N., de Cassini, du Système du Thûringerwald. Les directions du Système du Morbihan et du Système du Thûringer- wald forment entre elles un angle de 9° 4'. M. de Buch avait déjà remarqué que la direction du Système du N.-E. de l'Alle- magne se retrouve dans celle d'une partie des accidents du sol de la Grèce. En effet , le grand cercle de comparaison du Système du Thûringerwald orienté au Greifenberg vers l'O. 39" N., étant prolongé du côté du S.-E., va traverser la Turquie d'Europe vers l'entrée méridionale des Dardanelles. Une parallèle à ce grand cercle , menée par Co- rinthe, court du N. 42° 20' 0. au S. 42° 20' E., et se trouve presque exactement dans le prolongement de la ride du Système du Thûringerwald, que j'ai indiquée dans le S.-O. des Vosges. Elle est parallèle, à deux ou trois degrés près, à la direction générale des crêtes des chaînes , en partie sous-mari- nes, qui constituent l'île de Négrepont, l'At- tique et une partie des îles de l'Archipel. Ce Système de crêtes , que MM. Boblaye et Virlet ont nommé Système olympique, est composé de roches de la classe des primiti- ves, dont les couches affectent, en général, la même direction N. 42° à 45° 0. que les crêtes elles-mêmes. Il résulte des observa- tions de MM. Boblaye et Virlet, que la for- mation de ces crêtes est antérieure au dépôt des assises inférieures du terrain crétacé. Ainsi, le peu qu'on sait sur l'époque de leur apparition se trouve conforme à l'idée de M. de Bucb, qui les rapprochait du Tiiuiiu- SYS gerwald , d'après la considération de leur direction. L'orientation du Système du Thûringer- wald , quoique dirigée, comme celle du Système du Morbihan, dans la région du N.-O., fait avec cette dernière un angle très sensible : j'ai indiqué son aperçu pré- cédemment, pag. 205, que cet angle était de 10oi; tout calcul Tait, il n'est que de 9» 4' , mais cette différence est encore su- périeure aux erreurs possibles des détermi- nations. J'ajouterai que la direction du Système du Thûringerwald , transportée au Binger-Locb , est 0. 36° 47' N. , et que le grand cercle de comparaison du Système du Longmynd étant orienté en ce point, ainsi que nous l'avons vu ci-dessus, pag. 202, au N. 30° 15' E. , il ne s'en faut que de 6° 20' environ qu'ils ne soient perpendicu- laires entre eux. Le pôle astronomique est compris dans l'angle aigu que forment leurs directions. La direction du Sylème du fiftfn transportée de même au Binger-Loch est N. 21° 5' E., d'où il résulte qu'il s'en faut de 15° 42' que le Système du Thuringerivald ne lui soit perpendiculaire. Lepôledela terre est compris dans l'angle aigu que forment les deux directions. L'angle de 15° 42' qui ex- prime le défaut de perpendicularité des deux Systèmes est assez considérable; il n'est ce- pendant pas assez grand pour empêcher qu'on ne puisse rapporter au Système du Thûrin- gerwald plusieurs failles que leur direction conduirait de prime abord à considérer comme se rapportant, sauf une déviation accidentelle, au Système du Rhin. M. le pro- fesseur Hopkins, dans son mémoire sur l'origine des filons (1), a montré, par une démonstration ingénieuse, qu'un léger bom- bement du sol peut faire naître simultané- ment, ou presque simultanément, deux séries de failles orientées suivant deux di- rections perpendiculaires entre elles. La même relation s'observe entre la direction de la crête d'une chaîne de montagnes et celle des déchirures de ses flancs. Les bom- bements appartenant au Système du Thû- ringerwald, qui se sont opérés dans beau- coup de parties de l'Europe, ont donc pu y faire naître des failles dont la direction moyenne serait parallèle à 15° 42' près à (ï) W.Hopkuia, Manoir on physieal geotogy. Transac- tions oftht Caml/i irfgc philvsouhical Society, vol. VI,fiart. I. SYS celle du Système du Rhin. Peut-être faut-il ranger dans cette catégorie une partie des Tailles que j'ai signalées dans le paragraphe précédent, près de Dudley et Coal-brook- Pale. La direction de la grande faille de W'olverhampton à Cannock et à "Wolsley- Park fait un angle de 9° avec la direction du Système du Rhin, mais il ne s'en fautque de 6° 42' qu'elle ne se dirige particulière- ment à la direction du Système du Thiirin- gerwald. Les filons cuprifères dirigés au N.-N.-E. qui, d'après la carte de M. Mur- chison , traversent le nouveau grès rouge au sud et au nord du bassin de lias de Prees, sont a peu près dans le même cas. On pour- rait les rapporter à des fissures transver- sales du Système du, Thuringerwald. XII. Système du mont Pila , de la Côte-d'Or ET DE L'ERZGEBIRGE. Une foule d'indices se réunissent pour attester que dans l'intervalle des t!eux pé- riodes auxquelles correspondent le dépôt jurassique et la série des formations créta- cées {ivealden formation , green sand and chalk), il y a eu une variation brusque et importante dans la manière dont les sédi- ments se disposaient sur la surface de l'Eu- rope. Cette variation a été considérable; car si l'on essaie de rétablir sur une carte les contours de la nappe d'eau dans laquelle s'est déposée la partie inférieure du terrain crétacé, on les trouve extrêmement diffé- rents de ceux de la nappe d'eau dans la- quelle s'est formé le terrain jurassique (I). Elle a été brusque; car, en beaucoup de points, il y a passage de l'un des Systèmes de couches à l'autre , ce qui annonce que dans ces points la nature du dépôt et celle des habitants de la surface ont varié, sans que le dépôt des sédiments ait été suspendu. Cette variation subite paraît avoir coïn- cidé avec la formation d'un ensemble de .'haînons de montagnes, parmi lesquelles on peut citer la Côte-d'Or (en Bourgogne), le mont Pila (en Forez), les Cévennes et les (i) J'ai essayé, il y a quelques années, de figurer les con- tours de ces mers géologiques; M. Boudant a bien voulu insérer dans le volume de Géologie du cônrj < d'histoire naturelle a l'usage des collèges et des maisons d'éducation, p. 295 et 299 de la seconde édition, les cartes que j'ai essayé d'en diesser, et que j'ai souvent mon 11 • dans nies tour*. SYS H77 plateaux de Larzac (dans le midi de la France), et même l'Erzgebirge (en Saxe). L'Erzgebirge, la Côte-d'Or, le Pila, les Cévennes , font partie d'une série presque continue d'accidents du sol, qui se dirigent a peu près du N. -E. au S. -0., ou de l'E. 40" N. à i'O. 40° S., depuis les bords de l'Elbe jusqu'à ceux du canal du Languedoc et de la Dordogne, et dont la communauté de direction et la liaison , de proche en proche, conduisent à penser que l'origine a été contemporaine , que la formation s'est opérée dans une seule et même convulsion. Les observations de deux ingénieurs des mines distingués , M. de Senarmont et M. Meugy , ont constaté avec évidence que le bord méridional du terrain houiller de Rive-de-Gier a été soulevé, redressé, on pourrait même dire étiré par le soulèvement du massif du Pila, et la belle carte géolo- gique du bassin houiller de la Loire, pu- bliée par M. l'ingénieur en chef Grimer, montre que ce bassin, tronqué par le sou- lèvement du Pila, présente le long de sa base une terminaison presque reciiligne qui se dirige dans son ensemble, de Cre- millieux à Tartaras, de l'O. 36° S. à l'E. 36° N; c'est à très peu de chose près la direction de la crête même du Pila. Cette crête se relève dans son prolongement N.-E. près de la Verpillière ( département de l'Isère), où une protubérance granitique disloque le calcaire du Jura ; et l'on voit par là que le soulèvement du Pila est posté- rieur, non seulement au dépôt du terrain houiller, mais encore à celui du terrain jurassique. Dans les départements de la Dordogne et de la Charente, en Nivernais, en Bourgogne, en Lorraine, en Alsace, et dans plusieurs autres parties de la France , les dérangements de stratification dirigés dans le sens des chaî- nons de montagnes dont nous parlons em- brassent les couches jurassiques, tandis qu'ils n'affectent pas les couches inférieures du terrain crétacé à la rencontre desquelles ils se terminent près des rives de la Dor- dogne , de même qu'en Saxe, où les cou- ches de grès vert (quadersandstein) , qui forment les escarpements pittoresques de ce qu'on appelle la Suisse saxonne , s'éten- dent horizontalement sur la base de l'Erzge- birge. 27 S SYS Les couches schisteuses anciennes qui for- ment le corps de l'Erzgebirge doivent, sans aucun doute , leur redressement à des ac- cidents stratigraphiques très anciens (Sys- tème du Finistère ?, Système du Westmore- land et du Hundsruck). Les couches tertiai- res à ligniles qui supportent les basaltes du Scheibenberg, du Pohlberg, du B'arenstein, attestent, d'un autre côté, qu'un soulève- ment très moderne a complété le relief ac- tuel de l'Erzgebirge. Mais lorsqu'on ob- serve l'exactitude avec laquelle le terrain crétacé inférieur (quadersandstein, plaener- kalk) s'est modelé sur les contours de la massegénéralede la chaîne, depuis Nieders- chœna en Saxe, jusqu'à Tœplitz et à Podhor- sam, en Bohême, ce que n'avaient fait ni le trias ni le terrain jurassique , on ne peut méconnaître la date de la saillie générale que présente l'Erzgebirge au-dessus des ter- rains plus bas qui l'entourent , et qui sont formés comme lui-même de roches schis- teuses anciennes fortement redressées. Au nord de l'Erzgebirge, les plaines de trias de la Saxe présentent plusieurs rides légères parallèles à la direction de la Côte- d'Or. Il en est de même des plaines tria- siques et jurassiques de la Franconie, de l'Alsace, de la Lorraine et de la Bourgogne. La Côte-d'Or, située au milieu de l'espace compris entre l'Elbe et la Dordogne , fait partie d'une série d'ondulations des couches triasiques et jurassiques qui , après avoir donné naissance aux accidents les mieux des- sinés du sol du département de la Haute- Saône, se reproduit encore, plus au midi, dans les hautes vallées longitudinales des monta- gnes du Jura, par-dessous lesquelles toutes les couches du terrain jurassique viennent passer pour se relever dans leurs intervalles, et former les croupes arrondies qui les sépa- rent. Dans le fond de plusieurs de ces val- lées, on trouve des couches évidemment contemporaines du grès vert d'après les fos- siles qu'elles contiennent ( terrain néoco- mien et grès vert proprement dit) ; et comme ces couches ne s'élèvent pas sur les crêtes intermédiaires qui semblent avoir formé autant d'îles et de presqu'îles, elles sont évidemment d'une date plus récente que le reploiement des couches jurassiques qui a donné naissance à ces crêtes, aux vallées longitudinales et à tout le Système dont SYS elles font partie , et qui comprend la Côte- d'Or. Il suit naturellement de là que, indépen- damment des accidents plus anciens qui ont déterminé l'inclinaison de diverses couches, et notamment des couches schisteuses an- ciennes qui composent en partie le sol des provinces de l'Allemagne et de la France comprises entre les plaines de la Prusse et celles de la Gascogne , ce sol a éprouvé un nouveau mouvement de dislocation, entre la période du dépôt du terrain jurassique et celle du dépôt des terrains crétacés . mouve- ment qui a, pour ainsi dire, marqué le mo- ment du passage de l'une des périodes à l'autre. La direction suivant laquelle cette dislocation s'est opérée est indiquée par la direction générale des crêtes dont le terrain jurassique fait partie, et dont le terrain cré- tacé entoure la base. Cette direction , ainsi que je l'ai dit plus haut, court, en général, à peu près du N.-E. au S.-O. Cependant il y a quelquefois des déviations suivant la direction de fractures plus anciennes. Ainsi, dan.: Ir Haute Saône, dans le midi de la Côte-d'Or et dans le département de Saôue- et Loire, on voit un grand nombre de frac- tures de l'époque qui nous occupe suivre la direction propre au Système du lihin. Des faits analogues s'observent au pied des Vosges. J'ai signalé depuis longtemps le fait que les dépôts du grès bigarré et du muschel- kalk, qui sont également développés sur tout le pourtour des Vosges , n'atteignent pas un niveau aussi élevé à l'est de la falaise qui borde les Vosges du côté de l'Alsace que sur la pente opposée de la chaîne , et que, dans les points de la plaine de l'Alsace où on les voit au pied de l'escarpement du grès des Vosges, leurs couches sont souvent inclinées, quelquefois même contournées d'une ma- nière qui ne leur est pas ordinaire. Cette remarque m'a naturellement conduit à me demander si un état de choses si particulier ne pourrait pas être attribué à une grande fracture, à une faille, qui , à une époque postérieure au dépôt du muschelkalk , et peut-cire beaucoup plus récente, se serait manifestée suivant la ligne qui forme actuel- lement le bord oriental de la région mon- tueuse. Cette faille, sans occasionner une dislocation générale, aurait simplement fait naître la différence de niveau actuellement SYS existante entre des points qui, lors du dépôt du muschelkalk , ont dû probablement se trouver à la même hauteur (1). Mais il n'est pas nécessaire, pour expliquer ce phé- nomène, d'imaginer qu'il se soit produit, à une époque moderne, une faille ou une sé- rie de failles entièrement nouvelles. Il suffît de concevoir qu'un nouveau déplacement ait eu lieu entre les deux parois de failles iéjà existintes. La base des montagnes était limitée par des failles dans les vides des- quelles il s'était amassé, suivant toute ap- parence , des filons ; et les mouvements dont je parle correspondent aux miroirs qu'on observerait dans ces filons. Ces mouvements ont quelquefois eu lieu à des époques très récentes ; car on voit, en beaucoup de points, non seulement le mus- chelkalk, mais encore le calcaire jurassique et même certains dépôts tertiaires , partici- per plus ou moins complètement à l'incli- naison du grès bigarré. Mais les plus con- sidérables de ces mouvements secondaires appartiennent probablement à l'époque qui a suivi immédiatement le dépôt du terrain jurassique. L'ensemble des circonstances que je viens de signaler est surtout bien visible à Sa- verne , où la chaîne des Vosges se réduit à une simple falaise de grès des Vosges , au pied de laquelle le muschelkalk se présente en couches inclinées, et qui est couronnée par le grès bigarré. Je l'ai figurée dans VEx- plication de la Carie géologique de la France, t. I, p. 428, au moyen d'un diagramme dressé d'après mes observations de 1 82 1 , et sur lequel on pourra suivre la description , aussi exacte que détaillée , écrite par M. de Sivry quarante ans auparavant (2). Ce des- sin fera aisément comprendre que la hau- teur de la côte de Saverne (200m ) donne à peu près la mesure du glissement qui a eu lieu dans la faille préexistante , et par suite duquel la Lorraine s'est trouvée élevée au- (i) Elie de Beaumont, Observations géologiques sur les différentes formations qui, dans te Système des J'osges, se- parent ta formation houiVére du lias. {Annales des mines t 2 strie, t I, p. 402 , et t. II, p. 46 ; et Mémoires puur ser- vir à une description géologique de ta France, t. I, p. 18 et i5o.) (2) De Sivry, Journal des observations minéralogiques faite* dans une partie des Vosges et de l'Alsace, page 21: ouvrag« qui a remporté le prix au jugement de Messieurs dt In Société royale des sciences . belles-lettres et arts de Kancy. en 1782. SYS 579 dessus de l'Alsace. Mais la manière dont cette faille se poursuit au midi jusqu'à Suales, et au nord jusqu'à Pyrmasens, et la circonstance curieuse que, vers le midi, c'est son côté oriental qui est le plus bas , tan- dis que c'est le contraire vers le nord, mon- trent qu'elle existait avant le dernier g'is- sement dont nous venons de parler. Avant ce glissement récent, les deux côtés de la faille devaient être presque exactement de niveau à Saverne, qui correspond presque rigoureusement au point où le mouvement relatif de ces deux côtés changeait de sens ; et alors les Vosges devaient être à peu près interrompues en cet endroit. Les fissures qui croisent et qui rejettent les filons des Vosges sont aussi dans le cas de donner lieu à des modifications dans le relief de ces montagnes, et de détruire l'u- niformité des couches déposées à leur pied. Ces dernières sont traversées par un grand nombre de failles , dont les plus remarqua- bles, dirigées , à peu de chose près , de j'E. 40° N. à l'O. 40° S., forment un ensemble qui s'étend au loin , en occasionnant les principaux accidents des collines de la Haute-Saône et de la Côte-d'Or. Elles appar- tiennent au Système de dislocation qui a marqué la limite entre le terrain jurassique et le terrain crétacé inférieur. Les accidents stratigraphiques qu'on peut rapporter à ce Système, sans avoir en gé- néral beaucoup d'amplitude, sont très ré- pandus, soit dans les montagnes, soit même dans les contrées presque planes d'une grande partie de l'Europe. Je pourrais en citer un grand nombre dans toute la France orientale, depuis Marseille jusqu'à Longwy. On en trouve aussi dans le nord de la France ainsi qu'en Angleterre. Le ploiement rapide des couches jurassi- ques dans l'anse qui précède le cap de la Crèche, un peu au norddeBoulogne-sur-Mer, vis-à-vis du fort de ce nom, est un des faits les plus remarquables que présente cette belle coupe. Les bancs inférieurs du grès grossier dur plongent d'environ 30" au N. 25° 0. La batterie de la Crèche est bâtie sur leur pro- longement. La masse entière du terrain éprouve de ce côté un fort contourne- ment (1), auquel participent les marnes (i) F. Garnier , Mémoire géologique sur tes terrain» du bas Boulonnais, p. 8 280 SYS kimméridiennes et même les grès du som- met de la falaise. Les couches s'inclinent et se relèvent ensuite pour reprendre leur pre- mière position (1). Les bancs puissants et solides de grès plongent du sommet de la falaise vers le N. en s'enfonçant sous le ni- veau de la mer. La saillie de la falaise, qui constitue la pointe avancée du cap , n'est formée que par la tranche de ces bancs, que l'on coupe presque perpendiculairement à leur direction, quand on suit sur la plage le pied des escarpements (2). 11 est bon de remarquer que la direction de ces couches jurassiques repliées fait un angle de 40 à 50° avec la direction du grand axe de l'enceinte elliptique que for- ment les couches crétacées. Ce pli doit être plus ancien que le relèvement des couches crétacées en forme de dôme elliptique. Les couches crétacées n'en présentent pas de semblables, et, d'après cette circonstance, il paraît devoir être rapporté au Système de la Côle-d'Or (3) à laquelle sa direction le rattache aussi , quoique d'une manière im- parfaite. La coïncidence des directions est , en effet, peu exacte; mais comme les cou- ches contournées de la Crèche ne laissent voir leur direction que sur une faible éten- due, la divergence me paraît ici de peu d'importance. On trouve une coïncidence de directions beaucoup plus approximative lorsqu'on com- pare à la direction du Système de la Côle- d'Or celle de certains accidents stratigraphi- ques beaucoup mieux définis que le précé- dent, qui affectent le terrain jurassique des plaines de la Grande-Bretagne. L'une des découvertes de détail les plus intéressantes qui aient été faites récemment, en Angleterre, est celle du lambeau de lias qui existe à Prees, au N.-E. de Wem, dans les plaines de Shropshire. L'existence de cet out-lier peut, en effet, conduire à conjectu- rer que le grand dépôt jurassique des plaines de l'Angleterre se liait primitivement à celui du N.-E. de l'Irlande et des îles occidentales de l'Ecosse, et que la ligne d'escarpements, (i) Rozet, Description géognostique du Bassin du bas Jioulonnais , p. 60. (2) C. Prévost, Bulletin delà Société géotog. de France, ». X (1839), p. 3go. (3) Explication de la Carte géologique d la France, t. II, p. 508 etibg. SYS dirigée du S.-O. au N.-E., qui en termine aujourd'hui la masse principale, est le résul- tat de dislocations plus ou moins fortes, sui- vies de dénudations. On peut prendre pour grand cercle de comparaison du Système de la Côle-d'Or un grand cercle passantàDijon (lat. 47° 19' 25", long. 2° 41' 501' E. de Paris) et orienté en ce pointàl'E. 40° N. Une parallèle menée à ce grand cercle par Prees (lat. 52° 58' N., long. 5° 3'— 0. de Paris) se dirige à l'E. 45° 57' N. Construite sur une carte d'Angleterre, elle passe à une très petite distance au nord de Wem et à une distance également très petite au sud d'Au- delm. Tracée sur la carte de M. Murchison, cette ligne représente très sensiblement l'axe longitudinal du bassin de lias de Prees et du bassin de marne rouge dans lequel il est contenu, et celle de la ligne synclinale de ce double bassin. Elle est parallèle, à deux de- grés près, à la ligne anticlinale qui se dessine au nord de Prees dans le nouveau grès rouge des Peekforton-Hills; mais elle forme des angles de 15 à 20° avec les lignes anticlina- les qui, d'Ashley-Heath et de Goldstonc- Common, se dirigent vers les masses trap- péennes des Breidden-Hills. Si ces dernières lignes anticlinales sont de l'âge du Sys- tème de laCôted'Or ; leur direction dérive sans doute de celle de dislocations antérieu- res des roches sous-jacentes. Quant à la ligne synclinale du bassin de Prees et à la ligne anticlinale des Peckerton-Hills, leur direc- tion, de même que l'âge des couches qu'elles affectent, conduit à les rapporter au Sys- tème de la Côte d'Or. Je remarquerai, en dernier lieu, que la ligne de direction que nous avons tracée par Prees est très sensiblement parallèle à la direction générale des escarpements oolithi- ques , depuis les collines des Cotswolds, au nord de Bristol, jusqu'aux collines de Kes- teven, au sud de Grantham. Il me paraît extrêmement probable que ces masses juras- siques déjà soulevées, mais moins tronquées vers le N.-O. qu'elles ne le sont aujourd'hui par l'effet des dénudations qu'elles ont su- bies à diverses époques, ont formé le rivage de la mer dans laquelle, ou sur les rivages de laquelle se sont déposés les terrains cré- tacés et même le terrain wealdien du S.-E. de l'Angleterre. Cette côte avait, par consé- SYS quent, à peu près la direction du Système de la Côte-d'Or. Comme on devait naturellement s'y atten- dre, la direction des chaînes du mont Pila , de la Côte-d'Or, de l'Erzgebirge et des autres chaînes qui ont pris leur relief actuel im- médiatement avant le dépôt du grès vert et de la craie, a eu une grande influence sur la distribution de ce terrain dans la partie oc- cidentale de l'Europe. On conçoit, en effet, qu'elle a dû avoir une influence très mar- quée sur la disposition des parties adjacentes de la surface du globe qui, pendant la période du dépôt de ce même terrain, se trouvaient à sec ou submergées. Parallèlement aux directions des chaî- nes que je viens de citer , s'étend des bords de l'Elbe et de la Saale à ceux de !a Vienne, de la Charente et de la Dordogne, une masse de terrain qui , comme le mon- tre la carte déjà citée , formait évidem- ment, dans la mer qui déposait le terrain crétacé inférieur, une presqu'île liée vers Poitiersaux contrées montueuses, déjà façon- nées à cette époque, de la Vendée, de la Bretagne et, par elles, à celles du Cornouail- les, du pays de Galles, de l'Irlande et de l'Ecosse. La mer ne venait plus battre jus- qu'au pied des Vosges; un rivage s'étendait de Ratisbonne vers Alais, et, le long de cette ligne, on reconnaît beaucoup de dépôts litto- raux de l'âge du grès vert, tels que ceux de la Perte du Rhône et des hautes vallées lon- gitudinales du Jura. Plus au S.-E., on voit le même terrain prendre une épaisseur et souvent des caractères qui prouvent qu'il s'est déposé sous une grande profondeurd'eau, ou dans une mer dont la profondeur s'est consi- dérablement accrue, pendant que le dépôt s'o- pérait, par l'enfoncement de son proprefond. Il est à remarquer que le terrain du grès vert et de la craie a pris des caractères différents sur diverses côtes de la presqu'île que je viens de désigner, et ce n'est peut-être que dans le large golfe qui continua long- temps à s'étendre entre la même presqu'île et les collines oolithiques de l'Angleterre, jusqu'aux montagnes de l'Ecosse et de la Scandinavie , que sa partie supérieure s'est déposée avec cette consistance crayeuse de laquelle est dérivé son nom général . quoi qu'elle tienne, selon toute apparence, à une circonstance exceptionnelle. T. XII. SYS 28! XIII. Système du mont Viso et du Pinde. On est dans l'habitude de réunir en un seul groupe toutes les couches de sédiment comprises entre la partie supérieure du cal- caire du Jura et la partie inférieure des dé- pôts tertiaires. Parmi ces couches sont com- prises la craie avec les sables et argiles qui lui servent de support; couches que les géo- logues anglais désignent par les noms de Wealdeti formation greensand and chalk. M. d'Omalius d Halloy a proposé de nommer terrain crétacé ce groupe de couches, de même qu'on nomme terrain jurassique le groupe de couches dont le calcaire du Jura fait partie. Ces mêmes couches, que le be- soin d'un nombre limité de coupures a fait réunir, forment un assemblage beaucoup plus hétérogène et beaucoup moins con- tinu que celles dont on compose le groupe jurassique. Il me paraît bien probable que , pendant la durée de leur dépôt, il s'est opéré plus d'un bouleversement, soit dans nos contrées mêmes, soit dans les parties de la surface du globe qui en sont peu éloignées. Il me semble même qu'on peut dèsà présentsignalerun groupe assezétcndu, et assez fortement dessiné, d'accidents de stratification et de crêtes de montagnes, comme correspondant à la plus tranchée des lignes de partage que nous offrent les cou- ches comprises dans le groupe crétacé. L'ensemble des couches du terrain crétacé peut, en effet, se diviser en deux assises très distinctes par leurs caractères zoologiques et par leur distribution sur la surface de l'Eu- rope: l'une, que je propose de désigner sous le nom de terrain crétacé inférieur, com- prendrait les diverses couches de l'époque de la formation wealdienne et celles du grès vert jusques et y compris le reygate firestone desAnglais,ou jusques et y corn pris notre craie chlorilée et notre craie tufeau; l'autre, que je propose de désigner sous le nom de terrain crétacé supérieur, comprendrait seulement une partie de la craie marneuse, la craie blanche et les couches qui la suivent. La ligne de partage entre le terrain cré- tacé inférieur et le terrain crétacé supérieur me paraît correspondre à l'apparition d'un Système d'accidents du sol que je propose de nommer Système du mont Fiso, d'après une seule cime des Alpes françaises qui, comme 3C 282 SYS presque toutes les cimes alpines, doit sa hau- teur absolue actuelle à plusieurs soulève- ments successifs, mais dans laquelle les accidents de stratification propres à l'époque qui nous occupe se montrent d'une manière très prononcée. Les Alpes françaises, et l'extrémité S.-O. du Jura, depuis les environs d'Antibes et de Nice jusqu'aux environs de Pont-d'Ain et de Lons-le-Saulnier, présentent une série de crêtes et de dislocations dirigées à peu près vers le N.-N.-O. et dans lesquelles les cou- ches du terrain crétacé inférieur se trouvent redressées aussi bien que les couches juras- siques. La pyramide de roches primitives du mont Viso est traversée par d'énormes failles qui, d'après leur direction, appartiennent à ce Système de fractures. Des accidents strati- graphiques orientés de même jouent un grand rôle dans toute la contrée, qui s'étend du mont Viso aux rives du Rhône ; et au pied des crêtes orientalesduDevoltiy, formées par les couches du terrain crétacé inférieur re- dressées dans la direction dont il s'agit , sont déposées horizontalement, près du col de Bayard , des couches qui se distinguent des précédentes par la présence d'un grand nombre de nummulites, de cérites, d'am- pullaires et d'autres coquilles appartenant à des genres et même souvent à des espèces qu'on avait crus pendant longtemps exclusi ■ vement propres aux terrains tertiaires , couches auxquelles beaucoup de géologues aiment à conserver la dénomination de ter- tiaire , que M. Brongniart leur a donnée dans son mémorable Mémoire sur les ter- rains calcaréo-trappéens du Vicentin. Plusieurs géologues ont cru pendant quel- que temps que la craie blanche manquerait dans le midi de l'Europe, et que le terrain nummulitique en occuperait la place. J'ai moi-même partagé cette opinion ; mais M. de Yerneuil a constaté dès 1836 que la craie blanche existe en Crimée au-dessous du ter- rain nummulitique; M. Leymerie l'a re- connue, dans la même position, au pied des Pyrénées; et dernièrement M. Mur- chison a observé , en Savoie , en Suisse et en Bavière, des sections naturelles qui montrent un ordre ascendante partir du ter- rain ncocomien, par une zone chargée de fos- siles du gault et du greensand supérieur, à SYS un calcaire contenant des Inocérames etl',4- nanclrites ovata qui, soit qu'il soit blanc, gris ou rouge, occupe la place de la craie blanche, et sans doute aussi celle de la craie de Maëstricht (calcaire pisolithique des en- virons de Paris); il a observé des passages concordants de ce calcaire à inocérames [Thone (Savoie), Hoher-Sentis (Apenzell), Sont-Hofen (Bavière)] à des couches coquil- lières et nummulitiques (Flysh) qui sont en- core caractérisées par une Gryphée qu'on ne peut distinguer de la Gryphœa vesicularis de la craie. Plus haut, on ne trouve plus de fossiles crétacés (1). Je n'ai pas constaté si le petit groupe de couches calcaires à inocé- rames de Thone, que je connaissais depuis longtemps , mais dans lequel je n'avais pas eu le bonheur de trouver les Inocé- rames et les Ananchites, existe aux envi- rons de Gap; mais , d'après les allures gé nérales des couches, je crois avoir de bonnes raisons pour présumer que ce serait plutôt à la base des couches à nummulites du col de Bayard qu'à la cime des montagnes du Devoluy qu'il faudrait chercher ce mince représentant de la craie supérieure , d'où il résulterait que l'époque du soulèvement du Système du mont Viso a été intermédiaire entre les périodes représentées d'une part par le terrain néocomien et le grès vert, et de l'autre par la craie blanche , le calcaire pisolithique, et le terrain nummulitique. Toutefois ce ne serait encore là qu'une conjecture; mais les observations géolo- giques que M. Duhamel, ingénieur en chef des mines à Chaumont, a recueillies dans le département de la Haute Marne, et celles que MM. Sauvage et Buvignier ont faites dans les départements de la Marne et de la Meuse, ont constaté, près de Joinville et de Saint-Dizier et généralement en différents points de l'espace compris entre Chaumont, Bar-le-Duc et Vitry-le-Français, l'existence de plusieurs failles dirigées en moyenne vers le N-N.-O. à peu près. Ces failles, situées presque exactement dans le prolongement des accidents stratigraphiques que je viens de signaler dans les Alpes françaises, et dont elles partagent la direction , affectent le terrain jurassique et le terrain crétacé infé- rieur, et y causent souvent des dénivella- tions considérables; mais elles ne paraissent (r) Murrhisnn, Pltilofopliical Magazine, mars 1849. SYS pas s'étendre dans la craie blanche des co- teaux de Sainte-Ménéhould. Elles semble- raient plutôt avoir contribué à déterminer les limites du bassin dans lequel celte craie s'est déposée. Elles doivent par conséquent avoir été produites entre la période du dé- pôt du grès vert et celle du dépôt de la craie. C'est donc entre les périodes du dépôt de ces deux parties du vaste ensemble des terrains crétacés que les couches du Système du mont Viso ont été redressées. L'époque de son ap- parition diviserait les terrains crétacés en deux groupes, dont le supérieur se distingue- rait zoologiquement de l'inférieur par la rareté comparative des Céphalopodes à cloi- sons persillées, tels que les Ammonites , les Hamites , les Turrilites , les Scaphites , qui abondent dans certaines couches du terrain crétacé inférieur, et qui sont au moins beau- coup plus rares dans les terrains crétacés supérieurs; car c'est depuis peu d'années seulement que la présence de véritables Ammonites a été bien constatée dans la craie de Maëstricht, équivalent du calcaire pisohthique de Paris, et les observations de M Gras et de M. Pareto qui ont signalé des Ammonites dans le terrain nummulitique de la vallée duVar et de la rivière de Gênes sont encore contestées. Dans l'intérieur de la France, on pourrait signaler quelques accidents stratigraphiques appartenant au Système du mont Viso, et c'est probablement une ride légèrement saillante de ce Système qui a empêché la craie blanche du bassin parisien de s'étendre sur la craie tufeau des environs de Blois, de Tours et de Saumur. Plus à l'ouest , de nombreuses lignes de fractures, d'assez nombreuses crêtes formées en partie par les couches redressées du ter- rain crétacé inférieur, se montrent depuis nie de Noirmoutiers, où M. Bertrand Ges- lin en a indiqué un exemple (1) , jusque dans la partie méridionale du royaume de Valence. A Orthès (Basses-Pyrénées) et dans les gorges de Pancorbo (entre Miranda et Burgos ), on trouve les couches du terrain crétacé inférieur redressées dans la direction dont il s'agit. MM. Boblaye et Virlet ont signalé dans la Grèce un Système de crêtes très élevées SYS 283 (i) Mémoires de ta Socii 1. 1, p. 317. éologique de France, i nommé par eux Système pindique, dont la direction approcherait d'être parallèle à celle du grand cercle qui passe par le mont Viso (iat. 44° 40' 2" N., long. 4° 45' 10" E. ) en se dirigeant du N.-N.-O. au S.-S.-E., et dont les couches les plus récen- tes leur paraissent se rapporter au terrain crétacé inférieur. Toutefois , la différence réelle d'orientation, dans laMorée, est plus grande que la plupart de celles que nous avons enregistrées jusqu'à présent. Une pa- rallèle menée par Corinlhe (Iat. 37° 54' 54'' N., long. 20o 32' 45"E.) au grand cercle de comparaison orienté au mont Viso, vers le N. 22° 30' 0., se dirigerait au N. 12° 33' 30'' 0. Cependant la direction du Système pindique est, d'après MM. Boblaye et Vir- let, N. 24 à 25" 0. (1 ) ; la différence est de 11° 26' 30" à 12" 26' 30'', mais cette diffé- rence tient probablement à quelques dé- viations locales : car M. Viquesnel qui, dans ses voyages en Turquie, a exploré avec un grand soin le prolongement septentrional de la chaîne du Pinde , en Macédoine et en Albanie, trouve que sa direction normale dans cette contrée est N. 15° 0. (2). Or. cette direction ne s'écarte de celle du Sys- tème du mont Viso que de 2° 26' 30", et même d'une quantité moindre encore en raison de ce qu'en Macédoine et en Albanie, la chaîne du Pinde est située à 2° environ à l'ouest du méridien de Corinthe. Dans cette chaîne, les dislocations orientées, sui- vant la direction normale N. 15° 0., s'as- socient, d'après M. Viquesnel, à un grand nombre d'autres qui courent au N. 23", 37" et 40° 0., déviations qu'il attribue à l'influence de dislocations préexistantes du Système de Thuringerwald (Système olym- pique). La direction du Système Thuringerwald, transportée à Corinthe, est, comme nous l'avons vu ci-dessus, page 276, N. 42° 20' 0. La direction du Système du mont Viso , transportée au même point , est , comme nous venons de le voir, N. 12° 33' 30" 0. La ligne qui diviserait en deux parties égales l'angle formé par ces deux directions (1) Boblnye et Virlet, Expédition de Morte, t. It, 2e par- ue; Géologie et Minéralogie, p. 3o, (?) Viqursnel, Journal d'un voyage dam la Turquie d'Eu- rope. — Mémoves de la Suciété géologique de France, t. 1 de la 2« série, p. 247. m SY^ serait orientée au N. 27o26'45"0. Elle ne formerait par conséquent qu'un angle de 2" j à 3° J avee la direction du Système pia- dique en Morée , telle que MAI. Boblaye et Virlet l'ont indiquée. Celle dernière me pa- raît d'après cela pouvoir être considérée comme une déviation de la direction du Système du mont Fiso, résultant de sa com- binaison avec la direction d« Système de Thuringerwald; la direction normale N. 23° 0. mentionnée par M. Viquesnel est probablement dans le même cas. Le De- vonshire nous a offert ci-dessus, page 258, des faits du même genre. XIV. Système des Pyrénées. Le défaut de continuité qui existe dans la série des dépôts de sédiment, entre la craie et les formations tertiaires , et la con- séquence qu'à cette époque de la chronolo- gie géologique il y a eu renouvellement dans la manière d'agir des causes qui produisent les dépôts de sédiment, sont au nombre des points les mieux avérés de la géologie. Nulle part, ce défaut de continuité n'est plus manifeste qu'au pied des Pyrénées D'après les observations de plusieurs géolo- gues, les formations tertiaires, parmi les- quelles se trouve compris le calcaire grossier de Bordeaux et de Dax, s'étendent horizon- talement jusqu'au pied de ces montagnes, sans entrer, comme la craie et le terrain nummulitique , dans la composition d'une partie de leur masse; d'où il suit que les Pyrénées ont pris , relativement aux parties adjacentes de la surface du globe , les traits principaux du relief qu'elles nous présentent aujourd'hui , après la période du dépôt des terrains crétacés et du terrain nummuli- tique, dont les couches redressées s'élèvent indistinctement sur leurs flancs, et avant la période du dépôt des couches parisiennes et autres couches tertiaires de divers âges, qui s'étendent indistinctement jusqu'à leur pied. Souvent , dans le bassin de la Gasco- gne, toutes ces couches modernes semblent se confondre les unes avec les autres, ce qui tend à prouver que, pendant une grande partie des périodes tertiaires , cette portion de l'écorce du globe est restée à peu près immobile. La même concordance n'existe pas entre les terrains tertiaires de la Gascogne et le SYS terrain nummulitique auquel plusieurs géo- logues, préoccupés surtout d'un certain point de vue paléontologique, proposent d'appli- quer comme au calcaire grossier la qualifica- tion d'e'ocène, présumant peut-être que deux étages de terrain qu'on aura compris sous une même dénomination seront, par cela même, réputés concordants. Nous avons observé, M. Dufrénoy et moi , en 1831 , près de Saint-Justin (Lan- des), sur la route de Mont de Marsan à Nérac, dans le lit même de la petite ri- vière de Douze, qui forme en ce point des cascades, une superposition discordante des couches horizontales des terrains tertiaires de la Gascogne sur les couches redressées du terrain nummulitique. Les premières couches tertiaires superposées à ce terrain nous ont paru appartenir au calcaire grossier parisien deBordeaux; mais on a cruamoindrirderniè- rement l'importance de la superposition de Saint Justin en alléguant que les premières couches superposées pourraient, d'après leurs fossiles , être considérées comme miocènes. Cette objection me paraît plus spécieuse que solide, car dans les environs de Bordeaux, comme dans les environs de Paris , l'étage miocène est sensiblement concordant avec l'étage éocène parisien. Si donc l'étage éo- cène parisien manque à Saint-Justin, il est certain que sa place y serait parmi les cou- ches horizontales et non parmi les couches inclinées. Ces dernières, si l'on juge à propos de les nommer éocèues, ne peuvent appar- tenir qu'à un étage éocène antépyrénéen. De son côté, le terrain nummulitique est très habituellement en concordance de stra- tification avec les couches supérieures du terrain crétacé proprement dit. Les falaises de Saint-Jean-de-Luz à Biaritz me l'ont montré avec évidence; car lorsque nous les avons visitées, M. Dufrénoy et moi , nous avons dû renoncer à y trouver aucune limite précise entre les deux terrains. MM. de Verneuil et Paillette viennent de constater la même concordance près de Santander ; et M. Murchison, qui, dès 1829, avaitannoncé, de concert avec M. le professeur Sedgwick, un fait semblable dans les Alpes, vient de le sanctionner de nouveau dans une publica- tion déjà citée plus haut(l), en y attachant, non sans raison , une assez grande impor- (ij Muiciiiion, l'iiilosofliual ila^unne, mari iS.g. SYS tance. On arriverait donc , par simple voie d'exclusion, à conclure que c'est seulement entre le terrain nummulitique et le terrain parisien que peut exister la discordance de stratification , dont ne peut manquer d'être accompagnée une chaîne comme les Pyré- nées. Il est, en effet, certain que le soulèvement des Pyrénées est postérieur au dépôt du ter- rain nummulitique. Tout le long de la base septentrionale des Pyrénées, les couches nummiilitiques se redressent à l'entrée de la région montagneuse. Le long de leur base méridionale, depuis Venasque jusqu'à Pam- pelune, les couches les mieux caractérisées de ce terrain se redressent de même en s'appuyant sur le pied de la chaîne et elles s'élèvent sur ses flancs à une hauteur suffi- sante pour montrer qu'elles participent eom- plétementaux inflexions par l'effet desquelles les couches crétacées les plus incontestables s'étendent jusqu'aux cimes du Marboré et aux escarpements gigantesques du cirque de Gavarnie. Si l'on jette les yeui sur des cartes suffi- samment détaillées de la Fiance et de l'Es- pagne, on voit que les Pyrénées y forment un Système isolé presque de toutes parts; la direction qui y domine le détache également des Systèmes de montagnes de l'intérieur de la France et de ceux qui traversent l'Espagne et le Portugal. Cette chaîne, considérée en grand, s'étend, d'après M. de Charpentier, depuis le cap Ortegal , en Galice , jusqu'au cap de Creuss, en Catalogne; mais elle pa- raît composée de la réunion de plusieurs chaînons parallèles entre eux , qui courent de PO. 18° N. à TE. 18° S., dans une di- rection oblique par rapport à la ligne qui joint les deux points les plus éloignés de la masse totale. Cette direction des chaînons partiels, dont la réunion constitue les Pyrénées, se retrouve dans une partie des accidents du sol de la Provence, qui ont en même temps cela de commun avec eux, que toutes celles des cou- ches du Système crétacé qui y existent y sont redressées; tandis que toutes les couches tertiaires qu'on y rencontre s'étendent trans- gressivement sur les tranches des premières. La réunion des mêmes circonstances ca- ractérise les Alpes maritimes près du col de Tende, qui est dominé par des cimes de SYS 285 terrain nummulitique , ainsi que les chaî- nons les plus considérables des Apennins. Les principaux accidents du sol de l'Ita- lie centrale et méridionale, et de la Sicile, se coordonnent à quatre directions prin- cipales, dont l'une, qui est celle des acci- dents les plus étendus, est parallèle à la di- rection des chaînons des Pyrénées. On la re- connaît dans les montagnes situées entre Modène et Florence, dans les Morges, entre Bari et Tarente, dans un grand nombre d'autres crêtes intermédiaires, et même dans deux rangées de masses volcaniques qui cou- rent, l'une à travers la terre de Labour, des environs de Rome aux environs de Béné- vent; et l'autre, dans les îles Ponce , de Palmarola à Ischia. Ces dernières masses , bien que d'une date probablement plus moderne , semblent marquer comme des jalons les lignes de fracture du sol qu'elles ont traversé. Les montagnes qui appartiennent à cette série d'accidents du sol sont en partie com- posées de couches redressées du terrain du grès vert et de la craie ; tandis qu'elles sont enveloppées de couches tertiaires dont l'ho- rizontalité générale ne se dément qu'à l'ap- proche des accidents d'un âge différent, aux- quels sontdues les autres lignes dedirection. Les mêmes caractères de composition et de direction se retrouvent dans la falaise qui, malgré des dislocations plus récentes, termine encore la masse des Alpes au nord de Bergame et de Vérone. lisse retrouvent aussi dans plusieurs lignes de fracture qu'on peut suivre dans les Alpes de la Suisse et de la Savoie, notamment dans le canton de Glaris, où elles affectent le Système num- mulitique; dans les Alpes juliennes, entre le pays de Venise et la Hongrie; dans une partie des montagnes de la Croatie, de la Dalmatie, de la Bosnie, et même dans celles de la Grèce, où MM. Boblaye et Virlet les ont observées dans les chaînons qu'ils ontdésignés sous le nom de Système achaïque. Le picdeNethou, point culminant du groupe de la Maladetta, étant à la fois la cime la plus élevée et l'une des plus centra- les des Pyrénées, il est naturel de rapporter à ce point, situé par 42" 37' 54" de lat. N. et par 1° 40' 53'' de long. 0. de Paris, la direction 0. 18° N., E. 18° S. que j'ai a si- gnée aux chaînons des Pyrénées, et Fou oeul 2S6 SYS prendre pour grand cercle de comparaison provisoire de tout le Système un grand cer- cle passant au pic de Nethou et orienté en ce point à l'O. 18° N. Une parallèle menée par Corinthe à ce grand cercle de comparai- son, court très sensiblement à l'O. 32° N., ou au N. 58° 0. La direction du Système achaïque de MM. Boblaye et Virlet étant N. 59 à 60° 0., on voit que la différence n'est, comme ils l'ont dit eux-mêmes, que de 1 à 2". Toutes ces chaînes sont postérieures au dépôt du terrain nummulitique du midi de l'Europe qui couvre une partie de leurs lianes et qui s'élève quelquefois jusqu'à leurs crêtes. Les mêmes caractères stratigraphiques et les mêmes preuves d'une origine plus récente que le terrain nummulitique, ou du moins plus récente que tous les dépôts antérieurs eux-mêmes à l'argile plastique, se retrouvent dans une partie des monts Carpathes, entre la Hongrie et la Gallicie, ainsi que dans quelques accidents du sol du nord de l'Alle- magne, parmi lesquels on remarque princi- palement certaines lignes de dislocation qui affectent le quadersandstein (grès vert) de la vallée de l'Elbe, entre Telschen et Schandau, ainsi que la direction même de la vallée de l'Elbe, de Herrnskretchen à Meissen, et surtout les lignes de dislocation le long des- quelles les couches du terrain crétacé se re- dressent au pied de l'escarpement N.-N.-E. du Hartz. Quelques accidents peu saillants des plaines de l'intérieur de la France parais- sent se rapporter aussi au Système des Py- rénées. Ainsi le midi du département de Maine-et-Loire présente une petite crête qui s'étend de Montreuil-Bellay à Concour- son, parallèlement à la direction des Pyré- nées. Cette crête , composée de couches de transition , de couches jurassiques et même de craie tufeau , est évidemment très mo- derne. Tout annonce cependant qu'elle est antérieure au dépôt des faluns de Doué et même à celui du calcaire grossier de Mache- coul. Enfin, dans le N. de la France et le S. de I Angleterre, la dénudation du pays de Bray et celle des Wealds, duSurrey, du Sus- sex, du Kent et du bas Boulonnais, parais- sent avoir pris la place de protubérances SYS du terrain crétacé dues à des soulèvements opérés immédiatement avant le dépôt des premières couches tertiaires, suivant des directions générales parallèles à celles des Pyrénées, mais quelquefois avec des acci- dents partiels parallèles aux directions d'au- tres soulèvements plus anciens. LedistrictdudépartementduPas-de-Calai;:, connu sous le nom de bas Boulonnais, et la contrée montueuse et bocagère , appelée Wealds, de Kent, deSussexet deSurrey qui se trouve en face, de l'autre côté 1e la Man- che, sent entourés par une ceinture de col- lines crayeuses, à pentes souvent incultes et gazonnées (en anglais, doivns), qui n'est in- terrompue que par le canal de la Manche, sur les rivages de laquelle elle se termine en falaises. Les collines crayeuses qui forment l'en- ceinte dont je viens de parler ne sont autre chose que les tranches de plateaux crayeux dont les couches se relèvent plus m moins rapidement vers l'intérieur de l'enceinte elliptique. L'espace creux embrassé par cette même enceinte ne présentant aucune trace des dépôts tertiaires qui s'étendent sur une partie des plateaux circonvoisins, il est géné- ralement admis qu'il a été creusé par dénu- dation, aux dépens des couches crayeuses, depuis le dépôt des couches tertiaires. Le méridien du pic de Nethou, situé à 1° 40' 53" à l'O. de celui de Paris, rencontre la côte du comté de Sussex, un peu à l'E. de Hastings, c'est-à-dire vers le milieu du dia- mètre de l'espace dénudé. Si, par ce point de rencontre, on mène une parallèle au grand cercle de comparaison du Système des Pyré- nées, orienté au pic de Nethou vers l'O. 1 8° N . , elle se dirigera (en ayant égard à l'excès sphérique d'un triangle rectangle) à l'O. 18° 9' N. Construite avec le soin convenable sur une carte d'Angleterre, cette ligne passe un peu au S. de Battle et un peu au N. de Horsham. Elle pénètre un peu au S. de Boulogne, dans le bassin demi-circulaire du bas Boulonnais; elle est sensiblement paral- lèle à la direction générale delà partie orien- tale et la moins disloquée de la ligne des North-Downs, de Folkstone à Seven-Oaks, et à toute la ligne des South-Bowns, de Beacny-Head à Winchester. Elle est égale- ment parallèle à une partie des lignes d'élé- vation que M. le professeur W. Hopkins a SYS tracées sur sa carte du S.-E. de l'Angleterre. Jecrois qu'elle peut être considérée comme très sensiblement parallèle à la direction fondamentale du bombement des -ouehes crétacées dont la dénudation des Weaid et du bas Boulonnais a pris la place, et que ce bombement appartient en principe, par son Age "oniine par sa direction, au Système des Pyrénées M W Hopkins a publié, dans les Trans- acti m de la Société géologique de Londres, un mémoire des plus remarquables sur la structure géologique du district des Wealds et du bus Boulonnais (l). Dans ce mémoire, le savant professeur explique toute la struc- ture du district dont il s'agit, avec une net- teté et une simplicité qui laisseraient bien peu de chose à désirer, par l'application de ses principes déjà publiés antérieurement (2) à une hypothèse fondamentale que j'aurais été heureux de pouvoir adopter assez com plétement pour enrichir cet article des con- séquences auxquelles elle conduit mathéma- tiquement. Malheureusement cette hypothèse est. je crois, plus simple et plus compliquée à la fois que la réalité. Elle suppose essen- tiellement que toutes les lignes d'élévation du district dont il s'agit résultent originai- remeir de l'action d'une force élévatrice qui a ag. simultanément sur toute l'étendue d'une base curviligne, de manière à produire par- tout des tensions coordonnées, dans leur di- rection en chaque point, à la forme arquée de la base. Or je ne vois pas la nécessité de supposer que le district des Wealds doit sa structure à une action élévatrice unique; et, si cette action n'a pas été unique, je ne vois pas non plus pourquoi onsupposeraitqu'elle a toujours agi sur une même base curviligne, plutôt que d'admettre qu'elle a agi successi- vement sur des bases rectilignes différentes en étendue et en direction. Les lignes d'élévation tracées sur les dia- grammes théoriques de M. Hopkins, p. 39 et suiv., sont et devaient être des courbes régulières; mais les lignes d'élévation, fidè- lement tracées sur sa carte, approchent beau- coup plus d'être des lignes brisées conformé- ment à mon point de vue. Les Alpes, comme je l'ai indiqué dès l'o- (i) Transactions 0/ the geolo$icat Society of Lontlon , 12) Voyei plus haut, p. 279. SYS 287 rigine de mes travaux en ce genre, me pa- raissent résulter de soulèvements successifs. Le Système de la chaîne principale des Al- pes a été précédé, comme nous le verrons bientôt, par le Système des Alpes occident îles, précédé 'ui-même, dans la n;ême montrée par e Système des lies de Corse et ie Sit- daigne, le Système des Pyrénées, le Système du mont Viso , etc. Les Pyrénées résultent aussi de plusieurs soulèvements superposés, et, d'après M. Du- rocher, on peut y en compter jusqu'à sept MM. Boblaye et Virlet ont reconnu, en Morée, les effets successifs de neuf Systèmes de dislocations d'âges et de directions diffé- rentes. La structure des Vosges, complètement analysée, m'en révèle une douzaine. D'autres contrées, la Bretagne, le Cor- nouailles, lePembrokeshire, nous ont mon- tré, et quelquefois sur une petite étendue, plusieurs Systèmes d'âges différents se croi- sant en différents sens. La structure du district wealdien n'est pas assez simple pour qu'on lui attribue gra- tuitement le privilège de n'avoir éprouvé qu'un seul soulèvement. Je crois qu'on peut y en distinguer plusieurs, et que, par ce moyen, on peut démêler ses rapports avec la structure du reste de l'Europe, au lieu d'y voir, suivant l'hypothèse fondamentale de M. Hopkins, un petit domaine à part régi par des lois indépendantes. M. Hopkins, en admettantun soulèvement unique, a dû nécessairement le supposer postérieur aux couches disloquées les plus récentes et notammentaux couches tertiaires de l'île de Wight et des environs de Guild- ford. Mais, si l'on admet plusieurs soulève- vements successifs, il suffit qu'un seul d'en- tre eux soit postérieur aux couches tertiaires dont il s'agit. Les autres peuvent être plus anciens. Sans parler des soulèvements antérieurs au terrain jurassique que M. Hopkins a lui- même écartés en les mentionnant, jecrois qu'on peut distinguer trois Systèmes de dis- locations d'âges et de directions différentes parmi les accidents strotigraphiques dont M. Hopkins attribue l'origine première à une seule et même action élévatrice : 1° Les couches jurassiques de la falaise de la Crèche, près de Boulogne, présentent 28» SYS des contournements qui me paraissent se rapporter, comme je l'ai dit plus haut, au Système de la Côte-à"Or. L'action du même Système paraît être imprimée aussi au mont Lambert, près Boulogne. Ainsi, d'après les diagrammes 28 et 31 de M. Hop- kins, les couches jurassiques plongent vers la légion du N.-O. Ce soulèvement explique immédiatement pourquoi les couches weal- diennes, si puissantes dans le Kent, ne sont représentées que d'une manière douteuse et presque imperceptible dans le bas Boulon- nais. 2° Le soulèvement général de la grande protubérance des Wealds, dont M. Hopkins lui-même a très nettement tracé les limites, a eu lieu, comme sa direction l'indique, lors de la formation du Système des Pyré- nées, c'est-dire immédiatement avant le dé- pôt de l'argile plastique; et ce soulèvement explique, ainsi que je le dirai ci-après, com- ment les couches tertiaires présentent une composition variable dans une contrée où la craie se fait remarquer par sa composition uniforme. 3° Enfin, un troisième soulèvement, orienté suivant une nouvelle direction, a redressé les couches tertiaires et déformé en quelques points la grande protubérance wealdienne. Je m'occuperai ultérieurement de ce dernier, lorsque nous en serons à l'époque à laquelle il se rapporte. La dénudation du pays de Bray s'étend de Nouailles, près de Beauvais , à Bures, près de Neufehâtel , où elle se confond avec la vallée de la Béthune. Sa ligne médiane est dirigée de l'E. 40° S. à l'O. 40° N. à peu près, et se trouve , par consé- quent, parallèle aux deux bords du large détroit qui réunit les deux grandes expan- sions du bassin jurassique de Paris et de Londres. Le soulèvement dont les déchi- rures ont été l'origine de cette dénudation est cependant beaucoup plus moderne que le Système du Thuringerwald et du Morvan, auquel nous avons rapporté l'émersion des deux rivages du détroit, puisqu'il est néces- sairement postérieur à toutes les couches qui entrent dans la charpente de la région dénudée, et au nombre desquelles se trouve la craie. Mais la structure de la protubé- rance dans laquelle le pays de Bray consti- tue une échancrure n'est pas aussi simple SYS qu'elle le paratt au premier abord ; on y reconnaît plusieurs séries de dislocations, et l'on peut croire que son allongement de l'E. 40" S. à l'O 40° N. est dû, au moins en partie, à l'influence d'accidents stratigra- phiques souterrains cachés par le terrain jurassique, et appartenant réellement au Système du Thuringerwald et du Morvan. Je dis, au moins en partie, parce que la di- rection des courants diluviens qui ont opéré ou du moins complété la dénudation a eu une influence nécessaire sur celle que la dé- nudation , considérée dans son ensemble, a elle-même conservée (1). Mais quoique la dénudation du pays de Bray ne suive pas exactement la direction des Pyrénées et se rapproche beaucoup plus de la ligne N.-O. S.-E. , on retrouve encore à peu près cette direction dans quelques uns des traits les plus saillants de la contrée, tels que la grande falaise crayeuse qui s'é- tend de la côte de Sainte - Geneviève ( route de Beauvais à Beaumont-sur-Oise) vers le Coudray-Saint-Germer , Beauvoir-en-Lions et Bosc-Edeline. On la reconnaît également dans les lignes auxquelles se sont arrêtées , sur la pente de l'ancienne protubérance crayeuse , les assises tertiaires successives qui constituent une partie du sol des envi- rons de Beaumont-sur-Oise, de Gisors et d'Ecouis, et qui dessinent l'ancien relief de la craie , à peu près comme les courbes ho- rizontales qu'on trace aujourd'hui sur les plans, dessinent les pentes du terrain. La manière dont cette partie des contours du bassin tertiaire parisien s'est moulée sur la direction pyrénéenne de la falaise méri- dionale du pays de Bray n'est pas un fait isolé, et encore moins un fait contraire aux allures générales des terrains tertiaires des deux rives de la Manche. La plus grande dimension du dépôt du calcaire grossier s'étend, au sud du pays de Bray, des carrières de Venables, à l'est de Louviers ( Eure), à celles des environs d'É- pernay (Marne), suivant une ligne à très peu près parallèle à la direction du Système pyrênéo-apennin , ligne au sud de laquelle la formation du calcaire grossier se perd assez rapidement , et près de laquelle s'ob- servent les plus célèbres alternations de dé- fi) Explication de la Carte géologique de la France, t II, p. J98. SYS pots marins et d'eau douce que présente le bassin de Paris. En Angleterre, la ligne qui termine au sud le bassin de Londres, de Canterbury (Kent) à Shalbourne (Berkshire) , et celle qui termine au nord le bassin de l'île de Wight, de Seaford (Sussex) , à Salisbury (Wiltshire), ne forment, avec l'axe de la dé- nudation des Wealds, que des angles assez petits et dans des sens opposés. Ces deux lignes, légèrement sinueuses, semblent faire partie d'une courbe concentrique à la dé- nudation des Wealds. Tout annonce que leurs extrémités occidentales se réunissaient avant la dénudation qui a séparé le bassin de l'île de Wight de celui de Londres , en laissant pour témoins de leur ancienne con- tinuité les lambeaux tertiaires répandus sur la surface de la craie , entre Salisbury et Shalbourne. ( Voyez l'important mémoire de M. Buckland, intitulé : On the formation of the valley ofKingsclare and other walleys by the elevalion of the slrata that inclose them; and on the original continuily on the basins of London and Hampshire. — Transac- tions de la Société géologique de Londres , nouvelle série, t. II, p. 119.) Les soulève- ments cratériformes de la vallée de Kings- clare et autres, que M. Buckland a si bien décrites sous le nom de vallées d'élévation, ont contribué à rompre cette continuité, et font partie, comme le redressement simul- tané des couches crayeuses et tertiaires dans l'île de Wight et dans les contrées adja- centes, de cette série d'accidents stratigra- phiques, plus récente que la grande éléva- tion des Wealds, dont j'ai déjà annoncé que je parlerai ultérieurement. A l'extrémité opposée de la grande pro- tubérance wealdienne , les collines de sable coquillier de Cassel (Nord) et des environs semblent être , de ce côté-ci du détroit, la prolongation des dépôts coquilliers de la partie méridionale du bassin de Londres (Chobam-Park, à l'extrémité méridionale deBagshot-Heath, etc.); elles nombreux rap- ports qui existent entre les collines de sable coquillier de Cassel (Nord) et de Laon (Aisne), joints à la présence des dépôts de grès et de sables tertiaires répandus comme des té- moins sur la surface de la craie, dans la contrée basse qui sépare Laon de Cassel , rendent bien difficile de ne pas croire qu'il y T. XII. SYS 289 avait de même continuité, dans cette di- rection, entre les nappes d'eau sous les- quelles se formaient les dépôts marins de Paris, de la Belgique et de Londres. Enfin, les amas d'argile plastique, de grès et de poudingue, répandus par lam- beaux au-dessous des dépôts de sable gra- nitique et de silex , qui , jusqu'au haut des falaises de la Hève et de Honfleur, forment la base du sol fertile des plaines de la haute Normandie, rappellent ceux de Christchurch et de Poole, et semblent aussi indiquer une ancienne connexion entre les dépôts tertiaires inférieurs de Paris et de l'île de Wight. Tout annonce donc que ces divers dépôts se sont formés sous une nappe d'eau qui tournait tout autour des protubérances crayeuses, en partie remplacées aujourd'hui par les dénudations des Wealds et du pays de Bray ; et la manière dont les dépôts ter- tiaires viennent mourir en s'amincissant sur les pentes de ces protubérances, dont ils ont en tant de points dessiné les con- tours , montre qu'elles existaient déjà pendant la période tertiaire. Comme rien ne conduit cependant à penser que les couches crayeuses dont l'uniformité de composition est si remar- quable se soient déposées avec l'inclinaison souvent assez forte qu'elles présentent sur les bords des dénudations dont je viens de parler, on voit que les protubérances dont ces dénudations ont pris subséquemment la place ont dû être produites entre la pé- riode du dépôt de la craie et la période du dépôt des terrains tertiaires. L'espace creux embrassé par chaque en- ceinte crayeuse ne présentant aucune trace des dépôts tertiaires qui s'étendent sur une partie des plateaux circonvoisins, il est généralement admis, ainsi que je l'ai déjà rappelé, qu'il a été creusé par dénudation , aux dépens des couches crayeuses , depuis le dépôt des couches tertiaires. Mais il n'est pas nécessaire d'admettre qu'il ait été creusé d'un seul coup; il peut l'avoir été en partie par des actions faibles et séculaires. Il est en soi-même probable que le creusement a commencé pendant la période du dépôt du terrain tertiaire inférieur, et la composi- tion de ce terrain le montre même avec évidence. Le transport, dans les bassins 3" 290 SYS alors existants, des sables enlevés par les eaux courantes aux terrains stratifiés déjà découverts ( crétacés , jurassiques , tria- siques), etc., explique en effet de la ma- nière la plus naturelle, ainsi que M. Con- stant Prévost l'a exprimé depuis longtemps dans son ingénieuse théorie des affluents, l'origine des sables tertiaires. Le creusement de la dénudation des Wealds est la source la plus probable des sables des bassins de Lon- dres et du Hampshire (Bagsbot-Sand, etc.); et si l'on admet que les sables inférieurs du calcaire grossier proviennent en grande partie du creusement de la dénudation du pays de Bray, on conçoit immédiatement le fait, singulier en apparence, de la concentration de ces sables dans la partie septentrionale du bassin parisien , et à portée des ouver- tures par lesquelles ils pouvaient s'écouler du pays de Bray. On s'explique même ainsi un fait de détail remarquable que présen- tent les sables tertiaires des environs de Béarnais et du Soissonnais. Ces sables , su- perposés immédiatement à la craie, com- mencent par un conglomérat de silex très mélangé de matière verte; plusieurs de leurs assises inférieures sont très chloritées, et celles-ci sont surmontées par de nom- breuses assises très légèrement chloritées. Or, si les matériaux de ce dépôt proviennent, en effet, de la démolition séculaire de la protubérance crétacée du pays de Bray , ils doivent, en effet, être disposés dans l'ordre qui vient d'être énoncé; car cette démoli- tion a dû donner d'abord des silex prove- nant de la craie blanche et de la craie tu- feau , puis de la matière verte en abondance provenant de la craie chloritée, et enfin des sables faiblementchlorités, comme la grande masse des sables du pays de Bray. Une partie des argiles tertiaires peut don- ner matière à des remarques analogues. La convulsion qui accompagna la nais- sance des Pyrénées fut évidemment une des plus fortes que le sol de l'Europe eût jusqu'alors éprouvées. Ce ne fut qu'à l'ap- parition des Alpes qu'il en éprouva de plus fortes encore ; mais pendant l'intervalle qui s'écoula entre l'élévation des Pyrénées et la formation du Système des Alpes occi- dentales, intervalle pendant lequel se dépo- sèrent la plus grande partie des couches qu'on nomme tertiaires, l'Europe ne fut le SYS théâtre d'aucun autre événement aussi im- portant. Les soulèvements qui pendant cet intervalle changèrent peut-être à plu- sieurs reprises les contours bassins tertiai- res ne s'y firent pas sentir avec la même in- tensité, et le Système des Pyrénées forma pendant tout ce laps de temps le trait domi- nant de la partie de la surface de notre planète qui est devenue l'Europe. Aussi le cachet pyrénéen se découvre-t-il presque aussi bien sur la carte où M. Lyell a figuré indistinctement toutes les mers des diverses périodes tertiaires, que sur celle où j'ai cherché à restaurer séparément la forme d'une partie des mers où se déposèrent les terrains tertiaires inférieurs. (Mémoires de la Société géologique de France, lre série, t. I, pi. 7.) On peut, en effet, remarquer qu'une ligne un peu sinueuse , tirée des environs de Londres à l'embouchure du Danube, forme la lisière méridionale d'une vaste étendue de terrain plat, couverte presque partout par des formations récentes. Cette ligne, qui est sensiblement parallèle à la direction pyrénéoapennine , semble donc avoir été le rivage méridional d'une vaste mer qui, à l'époque des dépôts tertiaires, couvrait une grande partie du sol de l'Europe, et qui se trouvait limitée vers le sud par un espace continental traversé par plusieurs bras de mer, et dont les montagnes du Système des Pyrénées formaient les traits les plus saillants. Les lambeaux de terrain tertiaire qui se sont formés dans les dépressions de ce même espace y sont souvent disposés suivant des lignes parallèles à la direction générale du Système des Pyrénées: on conçoit toutefois que comme ce grand espace présentait aussi des irrégularités résultant de dislocations plus anciennes et dirigées autrement, il a dû s'y former aussi des lambeaux tertiaires coordonnés à ces anciennes directions. C'est par cette raison que la direction dont il s'agit ne se manifeste que dans une partie des traits généraux primitifs du bassin ter- tiaire de Paris, de l'Ile de Wight et de Londres. L'enceinte extérieure qui environne l'ensemble de ces dépôts se trouve en effet en rapport avec des accidents de la surface du sol tout à fait étrangers au Système des Pyrénées, auquel semblent au contraire se SYS rattacher les protubérances crayeuses qui, s'interposanl entre eux, les ont empêchés Je former un tout sans lacunes. De nouvelles montagnes s'étant ensuite élevées pendant la durée de la période ter- tiaire, les plus récentes des couches com- prises sous cette dénomination sont venues s'étendre le long des nouveaux rivages que ces montagnes ont déterminés , mais sans que la forme générale des nappes d'eau cessât de présenter de nombreuses traces de l'influence prédominante du Système pyrénéen. Le terrain nummulitique du midi de l'Eu- rope s'était déposé antérieurement dans des mers d'une étendue et d'une forme toutes différentes, dont les contours portaient l'em- preinte de la direction du Système du mont Viso et des Systèmes antérieurs, mais non celle de la direction du Système des Pyré- nées. Le Système du mont Viso est en quelque sorte la personnification de la discordance qui existe entre les couches du terrain cré- tacé inférieur et celles du terrain crétacé supérieur. Cette discordance de stratifica- tion n'a, pas plus que celles qui correspon- dent à d'autres Systèmes de montagnes, le privilège d'être universelle, et elle n'em- pêche pas que, dans beaucoup de points et sur des espaces très étendus , il n'y ait con- cordance et même passage graduel dans toute la série des couches, depuis le terrain néocomien jusqu'au terrain nummulitique inclusivement, ainsi que je l'ai annoncé moi-même depuis longtemps (1). J'avais même été tellement frappé de cette concor- dance et de ce passage, que j'avais cru pou- voir dire que « si les couches à Hamites, » Scaphites, Turrilites, Ammonites, etc., de » la Savoie, ne sont pas plus récentes que la » partie supérieure du grès vert, » il ne se trouve pas dans la Provence, le Dauphiné, la Savoie, la Suisse, de couches qu'on puisse rapprocher par leurs fossiles de la craie blanche de Meudon; et que dans les points de la Savoie où le terrain nummulitique repose sur les couches en question ( notam- ment au col deTanneverge , dans la vallée du Reposoir , à Thonne , etc.), les couches Dummuliliques font suite immédiate au (i) Bulletin de la Société géologique de France, irt tel ic , t. IV, p. 389 (i83«). SYS 291 terrain crétacé à Turrilites, de manière à ne laisser que difficilement concevoir qu'une longue période se soit écoulée entre les dépôts des deux systèmes en contact. Considérant néanmoins que des liaisons apparentes de cette nature ont souvent été reconnues illusoires, et que, flans les obser- vations qu'il a faites en Crimée, M. deVer- neuil a trouvé le terrain nummulitique su- perposé à la craie blanche, j'ai admis, avec doute, la possibilité de l'existence d'une lacune considérable entre les couches à Turrilites, et les couches nummulitiques de la Savoie et des autres parties du bassiu de la Méditerranée (1). Sir Roderick Murchison, dans le mémoire qu'il a lu à la Société géologique de Londres, le 13 décembre 1848, établit que cette la- cune n'existe pas, que la continuité des couches est complète, et que les couches su- périeures à celles qui contiennent les Tur- rilites et autres fossiles du grès vert, ren- ferment réellement les équivalents de la craie blanche, que j'avais originairement supposé devoir être compris dans la masse immense du terrain nummulitique; d'où il résulte qu'il y avait seulement une lacune dans mes observations , résultant de ce que je n'avais pas trouvéde fossiles dans le groupe découches, très mince en Savoie, qui, à la base du terrain nummulitique, représente réellement la craie blanche (2). Je dois être naturellementenclin àadmet- tre cette conclusion, qui prouve que mes observations, sans être complètes, étaient exactes au fond; j'observerai seulement que la lacune ne sera complètement comblée et ma concession reconnue sans objet, que lors- qu'on aura trouvé, dans la série méridionale, quelques uns des fossiles caractéristiques du calcaire pisolilhique, tels que le (Àdarites Forschammeri , les Ammonites , Baculites, Hamites, etc., de la craie de Maëstricht, ou (r) Bulletin de la Société géologique de France, 2e série, t. IV, p. 566 et 568 (18(7). (2) Je dois dire ici que dans l'excursion que nous avons faite, M Sismonda et moi, en septembie 18 :8, au col du Lau- zanier (Basses-Alpes) , ce savaat géologue a reconnu conune présentant à ses yeux des Caractères décidément crétacés un groupe de couches liés miure, qui forme dans cette loca- lité la base du terrain nummulitique, et qui repose en stra- tification discordante sur le tenain jurassique. Je ne re- trouve pas en ce moment le mémoire où M. Sismonda doit avoir publié 1 ette obs« rvjlii.u, qui r,f peut diminuei en rien le mente de celle de sir Ruden. k Muiclii»oa. 292 SYS d'autres équivalents. Or la Grijphœavesicu- laris, signalée par sir Roderick Murchison, les Ammonites trouvées par M. Gras et par M. Pareto , les Hamites découvertes en Toscane, me portent à croire qu'il en sera Gnalement ainsi. Les idées que j'ai suc- cessivement émises rentreront alors d'elles- mêmes dans la thèse mise en avant par sir Roderick Murchison ; mais je devrai reconnaître, et certes je le ferai avec plai- sir, que la découverte faite si heureusement par lui des fossiles crétacés du calcaire de Thonne, aura été pour moi le trait de lumière qui aura éclairci cette partie de la question. Il ne restera plus de discussion possible que sur le point de savoir si le terrain nummulitique méditerranéen correspond réellement au calcaire grossier parisien ou à la lacune qui existe incontestablement entre celui-ci et le calcaire pisolithique. Mais, ici, je crois qu'on est réellement moins éloigné de s'entendre qu'on ne prétend l'être; car c'est d'après de simples probabilités , aux- quelles il me paraît difficile d'attacher une grande importance, que sir Roderick Mur- chison croit voir définitivement (p. 503 et 506), dans les assises supérieures dépourvues de fossiles animaux du macigno et du flysh (grès à fucoïdes), qui couronnent le terrain nummulitique méditerranéen, les équivalents chronologiques du calcaire gros- sier parisien. Or ces couches dépourvues de fossiles peuvent correspondre tout aussi bien, et même je crois plus naturellement encore, à la lacune dont j'ai parlé. Ainsi que je l'ai dit ailleurs (1), je ne vois réellement aucun obstacle à ce que la déno- mination d'e'ocènc soit appliquée au terrain nummulitique du bassin de la Méditerranée; et il faut remarquer que cette dénomination pourrait être appliquée, à la rigueur, à une grande partie des terrains crétacés et juras- siques, s'il était vrai que certains foramini- fères des terrains crétacés vivent encore dans la mer du Nord, et que la Terebratula caput serpentis est commune au terrain jurassique et aux mers actuelles. On aurait même pu l'étendre jusqu'au lias, si l'on avait continué à admettre que l'une des Pentacrinites trouvées à l'état fossile dans ce terrain est (i) Bulletin de la Société $ éologinue île France, 2e série, t V, p. 4i3 (1848). SYS spécifiquement analogue au Pentacrinites caput Medusœ de la mer des Antilles. Jecrois seulement qu'en appliquant cette dénomination d'éocè/ie au terrain nummuli- tique méditerranéen , on aurait dû craindre d'avoir l'air de l'identifier avec le terrain nummulitique soissonnais, qui est supérieur aux lignites de l'argile plastique, et qui forme la base du calcaire grossier parisien. Indé- pendamment des considérations straligraphi- ques (Saint-Justin, etc.), je crois que les considérations paléontologiques suivantes suffisent pour rendre inadmissible l'iden- tification dont il s'agit, et pour montrer que, des deux assises nummuliliques , celle du bassin de la Méditerranée est la plus ancienne, ce que sir Roderick Murchison lui-même ne conteste réellement pas. 1° Les mollusques fossiles du terrain nummulitique méditerranéen se divisent en trois groupes, dont le premier seulement se retrouve dans le terrain nummulitique sois- sonnais (postpyrénéen), tandis que le se- cond reste propre au terrain nummulilique méditerranéen (antepyrénéen) , et le troi- sième , composé de quinze à vingt espèces au moins, se retrouve dans les terrains crétacés proprement dits. 2° L'examen des Échinodermes fossiles a conduit M. Agassiz à reconnaître une diffé- rence plus tranchée encore entre le terrain nummulitique méditerranéen et le calcaire grossier; car il indique quatre-vingt-treize espèces d'Échinodermes dans le premier ter- rain, et quarante-six dans le second, et il ne signale qu'une seule espèce commune entre ces deux séries, VEchinopsis elegans (1). Or, quand même de nouvelles recherches et un nouvel examen multiplieraient les espèces communes entre les deux séries, ces deux séries' ne pourraient jamais devenir identi- ques , et elles indiqueraient toujours deux terrains différents, quoique voisins. 3° Les poissons fossiles des schistes argi- leux de Glaris, immédiatement superposés aux couches nummuliliques, et du calcaire de Monte-Bolca, intimement lié à ces mê- mes couches, sont tous ou presque tous dif- férents de ceux trouvés dans l'argile de Lon- dres de l'île de Sheppey et dans le calcaire grossier parisien. (t) Agassiz et Dtsor, Annula ées sciences naturelles, î* sé- né, Zoologie, t. VIII, p. iïj. SYS SYS 293 4* Le terrain nummulilique méditerranéen renrerme des débris assez délicats d'organi- sations terrestres. On a trouvé, dans le Vi- centin, des feuilles d'arbres dicotylédones, et, dans les schistes de Glaris, le squelette d'un oiseau de la grandeur d'une Alouette et de la famille des Passereaux (1) ; mais jus- qu'ici on n'y a signalé aucun débris de Mammifères: d'où il résulte que les Mam- mifères si nombreux et si caractéristiques du terrain parisien {Paleotherium , Anoplo- therium, Lophiodon , etc. ) et ceux même que M. Charles d'Orbigny a si heureusement découverts dans le conglomérat de l'argile plastique, à Meudon, y sont encore in- connus. Si les couches fossilifères des deux terrains nummulitiques sont réellement différentes, les faits stratigraphiques qui conduisent à regarder le terrain nummulilique méditer- ranéen comme le dernier des terrains fos- silifères anlépyrénéens , et le terrain pa- risien comme le premier des terrains fos- silifères postpyrénéens , sont pleinement d'accord avec les résultats paléontologiques. Cet accord, qui existe toujours lorsqu'une question est résolue, est la sanction la plus certaine que puisse avoir l'exactitude d'une classification géologique; et l'on y oppose seulement des considérations vagues basées sur la longueur du temps qui a été nécessaire ( ainsi que je l'ai remarqué le premier (2) ) pour le dépôt de l'énorme épaisseur des grès à fucoïdes dépourvus de fossiles animaux , comme si les géologues en étaient réduits à marchander sur le temps ! Les faits stratigraphiques qui conduisent aux conclusions que je viens de rappeler, et auxquels sir Roderick Murchison n'a fait qu'ajouter la sanction de son talent d'ob- servation si justement apprécié, sont seule- ment contraires à quelques unes des préoc- cupations d'après lesquelles on a proposé d'appliquer la dénomination d'éocène au terrain nummulilique méditerranéen , sans remarquerquece terrain diffère toutautant, sous le rapport paléontologique, du terrain éocène parisien, que celui-ci diffère lui- même du terrain miocène. J'avoue sans peine que l'étymologie des mots éocène et (i) Heimann von Mcyrx, Jahrbuch de Leunhart et Bro . (j) Bulletin de la Société géologique de France, 2e série . IV, p. 5b; et 568. miocène est ici fort incommode, en ce qu'elle s'oppose à la création d'un troisième nom , de forme analogue, pour désigner un troi- sième terrain égal en importance, mais antérieur aux deux autres. Si cette diffi- culté grammaticale fait adopter générale- ment l'application du mot éocène au terrain nummulilique méditerranéen ( épicrétacé de M. Leymerie) , je m'empresserai de suivre l'usage quem pênes arbitrium est, et jus et norma loquendi; mais ce ne sera pas sans avoir fait observer que les embarras auxquels cet usage pourra donner naissance seraient plus propres à ébranler les bases d'une no- menclature systématique que les fondements des Pyrénées. Le sort réservé à cette nomenclature est déjà facile à prévoir. Les noms tertiaires que nos plus habiles conchyliologistes se sont accordés , pendant plusieurs années, à don- ner aux fossiles du calcaire pisolithique des environs de Paris, attestent d'avance que, lorsque la faune de cette période, reconnue crétacée, sera suffisamment connue, elle of- frira de nombreux rapports, au moins dans la forme générale des coquilles , avec celle du terrain nummulilique , et elle comblera la lacune qui, comme je l'ai dit ailleurs (1), établit seule la ligne de démarcation qu'on suppose exister entre les fossiles crétacés et les fossiles tertiaires. L'emploi affecté de la terminaison cène, pour désigner les terrains postérieurs au calcaire pisolilhique, demeu- rera , comme les noms tertiaires que je viens de rappeler, le témoignage historique d'une illusion momentanée. Mais cette illusion n'aura pas été sans utilité pour la marche de la science; car en s'accordant pour sanctionner nominalement, par l'emploi du mot éocène , l'existence d'une période conchyliologique dont le mi- lieu correspond au soulèvement de l'un des Systèmes de montagnes les plus considéra- bles de l'Europe, et dont le commencement ne répond à aucun accident stratigraphique très prononcé dans nos contrées, les adeples exclusifs de la conchyliologie auront effacé eux-mêmes les derniers vestiges d'une opinion contre laquelle je me suis élevé depuis long- temps (2), « et qui regarderait chacune des (r) Bulletin de la Société géologique de France, i« série, t. IV. p. 5b4(i8,7). (i) Bull, de la Soc. géot., i" iécie, t. IV, p. 384 (i834). 294 SYS ■„ révolutions de la surface du globe comme «ayant déterminé, non seulement des dé- » placements, mais encore un renouvellement »compIetdes êtres vivants. » Ils rendront de plus en plus probable l'opinion contraire qui admet que , « lorsque les fossiles de tous » les terrains seront complètement connus, «ils formeront, dans leur ensemble, une » série aussi continue que Test aujourd'hui » la série partielle des terrains jurassiques « et crétacés ou celle des terrains paléozoi- nques(l); » et il en résultera que les géo- logues, sans cesser d'identiOer les couches d'après leurs fossiles, seront enfin ramenés à baser surtout les divisions des terrains sur leur gisement, ainsi qu'ils l'avaient fait avec beaucoup de raison depuis Werner. On discute depuis longues années sur la question de savoir à quel point de la série des terrains stratiOés doivent commencer les terrains secondaires, et, pendant la dis- cussion, les noms mêmes de terrains secon- daires et de terrains de transition sont pres- que devenus surannés. On discute vive- ment aujourd'hui sur la question de savoir à quel point de la même série doivent se terminer les terrains secondaires et commen- cer les terrains tertiaires. Cette seconde dis- cussion pourra bien avoir le même sort que la première , et conduire aussi à l'abandon du nom même de terrains tertiaires dont elle rend le sens incertain. L'abandon des dénominations de terrains de transition, terrains secondaires et terrains tertiaires , aurait cependant quelque chose de regrettable, parce que ces dénominations générales sont souvent commodes dans la pratique. On ne parviendra à les conserver qu'au- tant qu'on leur donnera un sens précis en rattachant leurs limites à des Systèmes de montagnes heureusement choisis. Les bouleversements qui en Europe ont accompagné la naissance du Système des Ballons et du Système des Pyrénées, s'étant étendus, ainsi que nous le verrons bientôt, jusqu'aux États-Unis et jusque dans l'Inde, et traversant ainsi les régions qui seront pendant bien des années encore le théâtre principal des travaux des géologues , on conçoit qu'ils puissent fournir pour la clas- (i; V ojei i*»/„ p. 5o4, SYS sification générale des terrains des 'points de repère précieux , et que les divisions qu'ils déterminent puissent présenter une apparence de généralité qu'on ne retrouve pas dans les autres. C'est cette considéra- tion qui m'a fait émettre depuis longtemps le vœu qu'on s'accorde à y rattacher le commencement et la fin de la période des terrains secondaires (1). Je persiste à croire, par des motifs déduits du même ordre de considérations, que le terrain nummulitique méditerranéen de- vrait être classé, d'après son gisement, parmi les terrains secondaires, quand même on le considérerait comme formant un étage complètement distinct de tous les étages crétacés (2). Mais je n'insisterai pas davantage sur ce point, qui n'importe en aucune manière à la détermination de l'âge géologique du Système des Pyrénées, lequel, dans tous les cas, est intermé- diaire entre la période du terrain nummu- litique méditerranéen et celle du terrain ter- tiaire inférieur du bassin de Paris. Les dis- putes de mots auxquelles je viens de faire allusion, trop longuement peut-être, ne peuvent avoir aucune influence sur ces conclusions. Si la classification basée sur les lacunes conchyliologiques transitoires dont j'ai parlé passe dans la pratique, il existera une ressemblance de plus entre le Système desPyrénées, soulevé au milieu delà période éocène, et le Système des Ballons, soulevé au milieu de la période carbonifère. Je terminerai ce paragraphe en remar- quant que le Système des Pyrénées approche d'être parallèle au Système des Ballons. Une parallèle au grand cercle de comparai- son du Système des Pyrénées , menée par le Brocken, dans le Harlz, se dirige à l'O. 25° 58' N. , elle forme un angle de 6° 43' seu- lement avec le grand cercle de comparaison du Système des Ballons , qui est orienté au Brocken à l'O. 19° 15' N. XV. Système des îles de Corse et de Sardaigne. Les couches qu'on nomme tertiaires sont (i) Traduction française du Manuel géologique de M de la Bêche, p.658(i833). (j) Bulletin de la Société géologique de France, a* série, t. IV, p. a69. SYS loin de former un tout continu. On y re- marque plusieurs interruptions dont chacune pourrait avoir correspondu à un soulèvement de montagnes opéré dans des contrées plus ou moins voisines des nôtres. Un examen at- tentif de la nature et de la disposition géo- métrique des terrains tertiaires du nord et du midi de la France m'a conduit à les di- viser en trois séries, dont l'inférieure, com- posée de l'argile plastique, du calcaire gros- sier et de toute la formation gypseuse, y compris les marnes marines supérieures, ne s'avance guère au S. et au S.-O. des envi- rons de Paris. La suivante, qui est la plus complexe, est représentée, dans IeN., par le grès de Fontainebleau, le terrain d'eau douce supérieur et les faluns de la Tou- raine: elle comprend, à peu d'exceptions près, tous les dépôts tertiaires du midi de la France et de la Suisse, et notamment les dépôts de lignites de Fuveau, de Kœpfnach et autres semblables. Le grès de Fontaine- bleau, superposé aux marnes de la forma- tion gypseuse, est la première assise de ce Système, de même que le grès du lias, superposé aux marnes irisées, est la pre- mière assise du terrain jurassique. Le grès de Fontainebleau est peut-être, par rapport aux arkoses tertiaires de l'Au- vergne, ce qu'est le grès inférieur du lias, par rapport aux arkoses jurassi- ques d'Avallon. Ces deux séries tertiaires ne sont pas moins distinctes par les dé- bris de grands animaux qu'elles renfer- ment que par leur gisement. Certaines espèces d'Anoplothérium et de Paléotbé- rium, trouvées à Montmartre, caractérisent la première, tandis que d'autres espèces de Paléothérium, presque toutes les espèces du genre Lophiodon, tout le genre Antbraco- thérium, et les espèces les plus anciennes des genres Mastodonte, Rhinocéros, Hippo- potame, Castor, etc., particularisent la se- conde. Les dépôts marins des collines sub- apennines et les dépôts lacustres de la Bresse représenteraient^ troisième période tertiaire caractérisée par la présence des Éléphants, de l'Ours et de l'Hyène des cavernes, etc. C'est à la ligne de démarcation qui existe entre la première et la seconde de ces deux séries tertiaires que paraît avoir correspondu le soulèvement du Système de montagnes dont il s'agit ici, et dont la direction domi- SYS 295 nanle est du N. au S. ; les couches de cette seconde série sont, en effet, les seules qui soient venues en dessiner les contours. Au nombre de ces accidents, dirigés du N. au S., se trouvent les chaînes qui, comme M. Dufrénoy l'a remarqué, bordent les hau- tes vallées de la Loire et de l'Allier, et dans le sens desquelles se sont alignées plus tard, près de Clermont, les masses volcaniques des monts Dômes; c'est dans les larges sillons, dirigés du N.au S., qui réparent ces chaînes, que se sont déposés les terrains d'eau douce de la Limagne d'Auvergne et de la haute vallée de la Loire. M. Antoine Passy m'a fait connaître der- nièrement l'existence d'un relèvement jus- qu'à présent inaperçu de la craie chloritée, qui l'amène au jour, à Vernon, dans la val- lée de la Seine. Ce relèvement de la craie chloritée est dans le prolongement d'une série de relèvements de la craie qui se mon- trent dans les départements de l'Eure, de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir, le long d'une ligne N.-S., passant par Vernon. D'après la belle carte géologique du dépar- tement de Seine-et-Oise, exécutée par M. de Sénarmont, ingénieur en chef des mines, les couches du terrain tertiaire inférieur passent sans s'interrompre sur celte ride saillante de la craie, mais le grès de Fontainebleau s'y arrête et ne paraît pas l'avoir dépassée. Ellesemble avoir formé la limite occidentale du bassin où le grès de Fontainebleau s'est déposé; d'où il résulterait que les acci- dents stratigraphiques N.-S., dont nous nous occupons, sont d'une date intermé- diaire entre le dépôt des gypses de Mont- martre et celui du grès de Fontainebleau. La vallée du Rhône qui, à partir de Lyon, se dirige du N. au S., comme celle de la Loire et de l'Allier, a de même été comblée jusqu'à un certain niveau par un dépôt tertiaire dont les couches inférieures, très analogues à celles de l'Auvergne, sont éga- lement d'eau douce, mais dont les cou- ches supérieures sont marines. Ici la régula- rité des couches tertiaires a été fortement altérée dans les révolutions liées aux soulè- vements très récents des Alpes occidentales et de la chaîne principale des Alpes. La même direction se retrouve dans quel- ques accidents stratigraphiques et orogra- phiques des montagnees du Jura et de la 296 SYS Savoie, où le fond fies vallées les plus pro- fondes est comblé par l'étage tertiaire moyen; dans une partie de la crête des Alpes entre le Mont-Blanc et le mont Viso , et dans le groupe des îles de Corse et de Sardaigne , dont les côtes présententdesdépôts tertiaires miocènes en couches horizontales. On retrouve encore cette direction avec les mêmes indices d'ancienneté dans quel- ques accidents du sol de l'Italie et de la Grèce, et même dans la chaîne du Liban. Le groupe des îles de Corse et de Sar- daigne, orienté précisément du nord au sud, étant, parmi tous ceux qui viennent d'être cités, celui où la direction qui nous occupe est le plus fortement et le plus nettement dessinée, on peut prendre pour grand cercle de comparaison de tout le Système l'un des méridiens de la Corse, par exemple, celui du cap Corse situé à 7° 2' 40" a l'E. du méridien de Paris. Une parallèle menée par Corinthe ( lut. 37° 54' 15" N. , long. 20° 32' 45" E. de Paris), au méridien du cap Corse, se dirige au N. 8° 23' 27" E. Le Système des îles de Corse et de Sardaigne est représenté en Morée , d'après MM. Boblaye et Virlet (1) , par la chaîne de Santa-Meri, orientée, sui- vant eux, au N. 3° à 4° E., orientation qui diffère de 4° \ à 5° \ de celle que le calcul nous indique. M. Viquesnel a cru recon- naître le même Système en Macédoine, dans une série de crêtes et de vallées telles que celles du Drin noir, dont la direction oscille entre le N. 7° E. et le N. 10° E. (2), moyenne N. 8° 30' E. C'est presque exacte- ment la direction que le calcul nous indique pour Corinthe, et, à très peu près aussi, celle qu'il donnerait pour la Macédoine. M. Viquesnel pense qu'en Servie, la sortie du porphyre pétro-siliceux , quartzifère, et de certains trachytes , coïncide avec les soulèvements de cette époque. J'ai moi-même signalé depuis longtemps, comme se rapportant au Système des îles de Corse el'de Sardaigne, différents accidents stratigraphiques et orographiques de la Hon- grie et du Bannat, qui sont placés, à peu (■) Boblaye et Virlet, Expédition scientifique de Morée, t. H, 2« partie, p. 34. • (?) Viquesnel, Journal d'un voyage dans la Turquie d'Eu- rope (Mémoires de la Société géologique de France, î* série, II, p. 299). SYS de chose près, dans le prolongement de ceux que M. Viquesnel a observés en Turquie. « Les trachytes de la Hongrie avaient commencé à paraître à la surface du sol avant le dépôt des dernières couches ter- tiaires, puisque, dans les conglomérats for- més de leurs débris transportés dans les plaines de la partie S. -E. du groupe tra- chytique de Schemnitz , entre Palojita et Prebeli, M. Beudant a signalé des coquilles marines de l'époque tertiaire ( miocène ou pliocène?) {Voyage minéralogique et géolo- gique en Hongrie, par M. Beudant, t. III, p. 439 et 510). » En d'autres points , les roches trachytiques sont d'ailleurs recou- vertes par des mollasses (miocènes). « En considérant avec attention la carte géologique de la Hongrie et de la Transyl- vanie, par M. Beudant, on ne peut man- quer d'être frappé des alignements à peu près nord-sud qui, à côté de directions pa- rallèles à celles dont je m'occupe principa- lement dans ce mémoire ( Côte-d'Or, Pyré- nées, Alpes occidentales, chaîne principale des Alpes ) , se manifestent dans la disposi- tion de plusieurs des groupes trachytiques et des masses de roches métallifères dont ils sont accompagnés, aussi bien que dans la direction des gîtes métallifères de Schem- nitz, Kremnitz, Szaszka, Oravicza, Dogna- szka {voyez les plans joints à l'ouvrage de M. Boue, intitulé : Geognostiches gem'àlde von Deutschland, 1829). A 30 lieues au sud de Szaszka commence, au milieu de la Servie, près de Kruschevacz, la chaîne des monts Caponi, qui se prolonge, parallèlement au méridien , entre la Macédoine et la Thessa- lie d'une part , et l'Albanie de l'autre , en bordant à l'est les vallées du Drin noir et de l'Arta (1). » Les observations de M. Vi- quesnel tendent à confirmer ce premier aperçu dans ce qu'il avait d'essentiel. Une parallèle au méridien du cap Corse menée par Beyruth, port de Syrie situé au pied du Liban (lat. 33° 49' 45" N., long. 33" 5' 43"E), se dirige au N. 15°13'27"E. Cette ligne, tracée avec soin sur une carte de Syrie, est très sensiblement parallèle à la direction générale de la côte, de Gaza à Alexandrette (Skanderun). Elle l'est aussi à peu près à la direction du golfe d'Akaba , à celle de la vallée du Jourdain , et à celle (i) Annales des sciences naturelles, t. XVIII, p, 307, 1829. SYS des crêtes du Liban, et de quelques parties au moins, de l'anti-Liban. Prolongée vers le nord à travers l'Asie Mineure et la mer Noire, cette même ligne est très sensible- ment parallèle à la longue portion du cours du Volga , qui s'étend de Kasan à Sarepla et qui est presque dans le prolongement du cours du Jourdain. Elle est parallèle aussi à la direction de quelques accidents strali- graphiques de l'Oural méridional. D'après les savants voyageurs M. Botta et M. Russegger, les calcaires du Liban ap- partiennent, du moins en partie, au terrain crétacé, et d'après la belle carte géologique de la Syrie publiée par M. Russegger (1), et les coupes qui l'accompagnent, des couches tertiaires à lignites, probablement contem- poraines de celles de la Provence, de la Suisse et de la Toscane, s'étendent hori- zontalement au pied même de la chaîne. D'après la carte, si souvent citée déjà , de MM. Murchison, deVerneuil et Keyserling, les terrains crétacés de la Russie centrale sont interrompus par la vallée du Volga , dans l'intervalle ci-dessus indiqué, et bor- dent souvent de leurs falaises le cours du fleuve, à l'est duquel s'étendent à perte de vue les terrains modernes des steppes de la mer Caspienne. Dans tout l'intervalle de Kasan à la mer Rouge, les terrains tertiai- res moyens et supérieurs couvrent çà et là d'assez grands espaces, mais en gisements discontinus. Les terrains tertiaires de l'épo- que éocène parisienne y sont fort rares , si même ils y existent. Il me paraît, d'après cela, très admissible de supposer que la longue série d'accidents stratigraphiques que j'ai signalés de la mer Rouge à Kasan appartient, par son âge comme par sa direc- tion, au Syslème des îles de Corse et de Sar- daigne. La direction du Système des îles de Corse et de Sardaigne est peu différente de celle du Syslème du nord de l'Angleterre. Une parallèle au méridien du cap Corse, menée par le point du Yoredale situé par 54° 15' de la t. N.,et par 4° 15' de long 0. de Paris, se dirige au N. 9° 12' 25" 0. Le grand cercle de comparaison du Syslème du nord de l'Angleterre est orienté au même point vers le N. 5° 0. La différence est de 4° 12' 25". (i) J. Russegjer, Reisen in Eitropa, Asitn nad Afrika, 1842. T. XI t. SYS 29? Le Système des îles de Corse et de Sar- daigne me paraîtavoir été suivi dans l'ordre chronologique, comme le Syslème du nord de l'Angleterre par un Système dont la di- rection est presque exactement perpendicu- laire à la sienne. XVI. Système de l'île de Wight, du Tatra, du Rilo-Dagu et de l'Hemus. Il est assez curieux de remarquer que les directions du Système du Pilas et de la Côle-d'Or, du Syslème des Pyrénées et du Système des îles de Corse et de Sardaigne , sont respectivement presque parallèles à celles du Système du Westmoreland et du Hundsrûk , du Système des Ballons et des collines du Bocage, et du Système du nord de l'Angleterre. Les directions correspon- dantes ne diffèrent que d'un petit nombre de degrés, et les Systèmes correspondants des deux séries se sont succédé dans le même ordre ; ce qui conduit à l'idée d'une sorte de récurrence périodique des mêmes directions de soulèvement ou de directions très voisines. M. Conybeare, dans un article inséré dans le Philosophical Magazine and Journal of science, 3e série, 2e cahier, août 1832, p. 1 1 8, place immédiatement après la période du dépôt de l'argile de Londres l'époque du redressement des couches de l'île de Wigbt et du district de Weymouth ( Dorsetshire ) , dont il rapproche plusieurs autres lignes de dislocation, de même peu éloignées de la di- rection E.-O., qui s'observent en Angleterre. Rien ne prouve cependant que le redresse- ment des couches de l'argile de Londres, dans l'île deWight, soitaussiancien que M. Cony- beare l'a supposé, car on ne voit nulle parties couches tertiaires subséquentes reposer sur les tranches de celles de l'argile de Londres ; les faits parlent même contre la supposition de M. Conybeare, les couches alternative- ment marines et fluviatiles d'Headen-Hill, présentant des traces de dérangement, soit dans leur disposition, soit dans leur hauteur absolue comparée à celle des couches cor- respondantes de la côte opposée du Hamp- shire. Toutefois il ne serait pas impossible qu'une partie des dislocations que M. Cony- beare a rapprochées eussent été produites pendant la période tertiaire; qu'elles cor- respondissent, par exemple, à la ligne de dé- 38 298 SYS mareation qui existe entre le grès de Fon- tainebleau et le calcaire d'eau douce supé- rieur des environs de Paris, ou à celle qui s'observe entre ce dernier calcaire et les fa- luns de la Touraine. Or, s'il en était ainsi, la direction des dislocations de l'île deWight étant sensiblement parallèle à celle du Sys- tème des Pays-Bas et du sud du pays de Galles, on aurait un quatrième exemple du retour à de longs intervalles des mêmes di- rections de dislocations dans le même ordre. Le Système des Alpes occidentales, com- paré au Système du Rhin dont il partage la direction à quelques degrés près, ainsi que nous le verrons bient^fr, pourrait fournir un cinquième terme à la série de rapproche- ments qui indique cette singulière périodi- cité dans les directions des dislocations. Je m'étais arrêté là, dans l'extrait de mes recherches, inséré en 1S33 dans la traduc- tion française du Manuel géologique de M. de la Bêche; mais les progrès récents de la science me permettent de fixer aujourd'hui l'âge et la direction du Système de monta- gnes dont je ne faisais qu'entrevoir l'exis- tence, lorsque j'écrivais ce premier aperçu. Ce Système, ainsi qu'on va en voir les motifs, me paraît avoir pris naissance à la première des deux époques indiquées ci-des- sus, c'est-à-dire entre la période du dépôt du grès de Fontainebleau et celle du dépôt des calcaires d'eau douce supérieurs des en- virons de Paris. Sa direction, comme je l'ai annoncé de prime abord , me paraît s'éloigner peu de (celle du Système des Pays-Bas. Ce n'est pas dans la direction des accidents stratigraphiques de l'île de Wight, ni dans celle de la ligne d'élévation du Dorsetshire, étudiée avec tant de soin par MM. Buckland et de la Bêche (1) que je chercherai l'orien- tation du Système entier. J'ai déjà dit ci- dessus, p. 256 et 258, que la direction de la grande ligne de dislocation de l'île de Wight et du Dorsetshire me paraît n'être qu'une reproduction de la direction du Système des Pays-Bas; et il me paraît d'autant plus na- turel d'y voir unedirection d'emprunt qu'elle répète , je ne dirai pas les fautes , mais les déviations de l'original souterrain sur lequel elle paraît en quelque sorte décalquée. Tou- (i) Transactions de ta Société géologique de Londres, SYS tefois l'ensemble rectiligne de la côte méri- dionale de la Grande-Bretagne, depuis le Pas-de-Calais jusqu'au Landsend , est un trait orographique tellement simple et tel- lement étendu, que s'il n'a pas exactement la direction du Système auquel il appar- tient par l'époque moderne à laquelle il s'est produit, on doit naturellement présumer qu'il ne s'en éloigne que fort peu. Voici par quelles considérations je crois être parvenu à fixer rigoureusement la direction propre de ce dernier. J'ai remarqué ci-dessus, p. 256, que la perpendiculaire à la méridienne de Rolhen- burg, dont je me suis d'abord servi comme grand cercle de comparaison provisoire du Système des Pays-Bas, passe à peu près par Deal (Kent) et par Saint-Colornb-Minor (Cor- nouailles), et que sa direction représente, aussi exactement que possible, la direction générale de la côte m: idionaledela Grande- Bretagne qui, étant formée en partie de craie et de dépôts tertiaires, ne peut avoir été façonnée qu'à une époque postérieure de beaucoup à la formation du Système des Pays-Bas. D'après ce que nous venons de dire, il s'agirait maintenant de découvrir sur la surface de l'Europe un Système d'accidents stratigraphiqueset orographiques d'une date postérieure au dépôt des terrains tertiaires inférieurs et d'une direction peu différente de celle du Système des Pays-Bas, mais en même temps assez étendu et assez proémi- nent pour que sa direction ne puisse être taxée de direction d'emprunt. Pour y parvenir, je suis vers l'est la di- rection de la perpendiculaire à la méridienne deRothenburg que j'ai déjà tracée ci-dessus, p. 247 et 248, à travers l'Europe presque entière, jusqu'au méridien deTaganrog. En construisant cette ligne sur la belle carte géologique de l'Europe centrale par M. de Dechen , je vois qu'elle traverse la Pologne méridionale et que la partie de son cours qui se trouve entre Varsovie et Cracovie répond au massif montagneux du Tatra, si- tué au sud des Carpathes, dans le nord de la Hongrie, et est à peu près parallèle aux lignes les plus remarquables de ce massif, notam- ment à la direction générale des hautes val- lées de la Czerni-Vag et de l'Hernad. Il a paru à Berlin, il y a quelques années, chez Simon Schropp, une Carte géologique de SYS la chaîne du Tatra et des soulèvements paral- lèles, dont l'auteur, en s'en veloppant du voile de l'anonyme, n'a pu empêcher qu'on ne devinât assez sûrement son nom, en vertu du vieil adage ex ungue leonem. En examinant attentivement cette carte et en la comparant aux autres cartes de ces contrées, on voit qu'il existe, dans le N. de la Hongrie, plusieurs Systèmes bien distincts de lignes stratigraphiques ayant des direc- tions très diverses; notamment une ligne sensiblement parallèle au Système du mont Viso qui part des environs de Cisoviec, et qui n'affeUeque les couches antérieures au terrain nummulitique méditerranéen, le Système des lignes pyrénéennes des Car- pathes, celui des lignes presque N.-S. dont j'ai déjà parlé ci-dessus, et qui se dessinent particulièrement aux environs de Kremmitz, dans les méridiens de Mikolasz, de Poho- reta , de Dobszyna , de Podhradzie, de Folkmar, et mieux encore dans le groupe du Taira et dans ses prolongements au N. et au S. ; mais le mieux dessiné de tous, est celui des soulèvements parallèles de Tatra indiqué sur le titre même de la carte qui me sert de guide. L'une des lignes les plus nettes du Système du Taira est formée par les couches redres- sées du terrain nummulitique méditerra- néen; par conséquent l'époque du soulève- ment de ce Système tombe dans les périodes tertiaires. Tout annonce qu'il est antérieur au dépôt des couches tertiaires miocènes ou pliocènes du centre de la Hongrie; mais le dessin même de la carte conduit à supposer qu'il est postérieur au Système N.-S. du Ta- tra (Système des îles de Corse et de Sardaigne) . Les lignes d'élévation étantd'aiileurs presque parallèles à la direction générale des hautes vallées de la Czerni-Vag et de l'Hernad, et, par conséquent, à la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg, on voit que, de toutes manières, elles répondent à ce que nous cherchons. Les lignes stratigraphiques, très peu di- vergentes, que la main du maître a tracées dans le massif de Taira, se dirigent moyen- nement à l'O. 4° 50' N. Je prendrai, en con- séquence, pour grand cercle de comparaison du Système du Tatra, un grand cercle pas- sant par le mont Lomnica, cime culminante du Tatra [8,012 pieds de Paris=2,602" au- SÏS 299 dessus de la mer.; lat. 49° il' N., long. 17° 52' 40'' E. de Paris), et orienté en ce point à l'O. 4° 50' N. En me servant de ce grand cercle de comparaison, j'examinerai rapidement le rôle que joue le Système du Tatra, dans l'Europe continentale d'abord, et ensuite dans l'Angleterre méridionale. Je commence par la Turquie, et je re- marque que M. Viquesnel a signalé, comme particulier à la Turquie, un Système qu'il a désigné sous le nom de Système du Rilo- Dagh et de l'Hœmus, et dont il observe que l'orientation 0. 7° N. est parallèle, à 1 degré près, à celle du Système du Hainaut (Système des Pays-Bas), et offre un nouvel exemple de la récurrence à des époques très différen- tes de directions analogues. C'est bien encore là le Système que nous cherchons. D'après M. Viquesnel, ce soulèvement a fait surgir la crête dentelée du Rilo-Dagh, le mont Kognavo, les montagnes d'Egri-Palanka, dont les escarpements dominent d'un côté la plaine de Moustapha, etc.; de l'autre, la cavité de Ghioustendil, etc. Nous lui attri- buons encore, ajoute M. Viquesnel, la chaîne de l'Hœmus qui, d'après M. Boue, court 0. quelques degrés N. (1). Les roches éruptives du Système sont, d'après M. Viquesnel, des tracbytes amphi- bolifères dont les débris entrent dans la composition des couches de la mollasse. L'âge du soulèvement qui affecte les couches cré- tacées est probablement plus récent que le Système achaïque (Système des Pyrénées), et se trouve fixé, d'après M. Viquesnel, entre la fin de la période secondaire et le dépôt de l'étage tertiaire moyen. D'après ces données, M. Viquesnel considère le Système du Mo- Dagh et de l'Hœmus comme immédiatement antérieur au Système des îles de Corse et de Sardaigne. On peut observer, toutefois, qu'il n'est pas prouvé que ce Système a été anté- rieur à la totalité de l'étage tertiaire moyen, mais seulement à l'étage des mollasses, et que, par conséquent, on peut le supposer postérieur au grès de Fontainebleau, dont le dépôt est postérieur lui-même à la formation du Système des des de Corse et de Sardaigne. D'après la carte de M. Viquesnel, dont le réseau géographique a été tracé avec beau- (i) A. Viquesnel, Journal d'un voya$<: dans la Turquie d'Europe (Mémoires de la Sociité géologique de France , 1* série, 1. 1, (>. 29?;. 300 SYS coup de soin par M. le colonel Lapie, le point culminant du Rilo-Dagh est situé à peu près par 42° 7' 30" de lat. N., et par 21° 13' de long. E. de Paris. Une parallèle au grand cercle de comparaison du Système du Taira, menée par ce point, court à l'O. 7° 25' N. Elle fait un angle de 25 minutes avec l'o- rientation indiquée par M. Viquesnel. Cet habile géologue a indiqué l'orienta- tion en degrés seulement, et il est Certain qu'en pareille matière l'emploi des minutes est une sorte de luxe, lorsqu'elles ne sont pas données par la moyenne d'un grand nombre de relèvements. Ainsi la coïncidence ne pouvait être plus exacte, et cette coïnci- dence est d'autant plus remarquable que, d'après les dates mêmes des publications, il serait impossible de supposer que M. Vi- quesnel et le savant auteur de la carte du Tatra n'aient par déterminé leurs orienta- tions d'une manière absolument indépen- dante. En résumé, il me paraît évident que le Système du Taira et le Système du Rilo-Dagh et de l'Hœmus sont un seul et même Système que je nommerai dans la suite Système du Taira, du Rilo-Dagh et de l'Hœmus. On devra probablement rapporter au Système du Rilo-Dagh et de l'Hœmus, ainsi que l'a indiqué M. Viquesnel, plusieurs des lignes de dislocation de la Grèce méridio- nale, que MM. Boblaye et Virlet ont classées avec doute dans leur Système argotique, et dont ils ont dit : « Les grandes fractures de » la côte de l'Achaïe et de la Mégaride ap- » partiendraient-elles à une époque anté- » rieure(à celle de la chaîne principale des » Alpes)? Les résultats que nous avons pu » constater sont le soulèvement des pou- » dingues jusqu'à la hauteur de 1,800 » mètres sur tout le versant achaïquedans » la direction E.-O., et la position horizon- • » taie du terrain subapenniu au pied des » plus grands escarpements de ce même » Système (1). » La direction générale de l'île de Candie est très sensiblement parallèle à celle du Système du Rilo-Dagh et de l'Hœmus. En poursuivant la direction du Rilo-Dagh vers l'O. jusqu'aux rivages de l'Adriatique, on arrive à la partie méridionale des côtes (i) Boblaye et Virlet, Expédition scientifgue de Morte, «• U, je pallie, p. 33. SYS delaDaImalie,et l'on voit lesîles.deMeleda, de Corzola.de Lissa et de Lésina se détacher de celles qui s'étendent au N.-O., pour des- siner avec une netteté remarquable l'orien- tation du Système du Rilo-Dagh et de l'Hœmus. La direction de ce groupe d'îles, prolongée à travers l'Italie, passerait très près de l'île d'Elbe, dans une direction à peu près E.-O., c'est-à-dire parallèlement à son axe longilif- dinal. llestprobablequ'on pourra y rattacher l'origine de l'un des accidents straligraphi- ques post pyrénéens , qui se sont superpo- sés pour former la charpente compliquée de cette île célèbre à tant de titres divers. Je regrette de ne pouvoir compléter cette re- cherche pour le moment. La direction de l'île d'Elbe, prolongée à l'O., coupe l'île de Corse à l'entrée du golfe de Saint-Florent , déta- chant ainsi du reste de l'île la crête étroite dirigée N.-S., qui se termine au cap Corse. Les îles del Giglio et de Monte-Cristo s'a- lignent de l'E. à l'O., parallèlement à l'axe de l'île d'Elbe. Entre les deux lignes se trouve la Pianosa , formée de couches hori- zontales de mollasse miocène dont son nom même indique l'horizontation. Plus au N., la même direction se dessine beaucoup plus en grand dans une partie con- sidérable des Alpes et du Jura. AGn de pouvoir la reconnaître d'abord dans les Alpes orientales, je mène par Vil— lach, en Corinthie (lat. 46° 36' 50" N., long. 11° 30' 31" 0. de Paris), une parallèle au grand cercle de comparaison du Système du Taira, du Rilo-Dagh et de l'Hœmus, qui est orienté, au mont Lomnica,àl'0. 4°50'1V. Je trouve qu'à Villach , cette parallèle est orientée à l'O. 0°9' S., ou, en d'autres ter- me-s, à très peu près de l'E. à l'O. Cette direction n'est certainement pas celle des accidents orographiques et strati- graphiques les plus largement dessinés des Alpes orientales. Ces accidents de premier ordre sont d'une part les lignes pyrénéennes des Alpes Juliennes dirigées vers l'E.-S.-E., et de l'autre la grande bande calcaire sep- tentrionale qui s'avance à l'E. , quelques degrés N. vers Vien-Neustadt. Mais entre ces deux directions divergentes il existe une direction intermédiaire que M. Léopold de Buch a signalée depuis longtemps, di- rection qui, sans être aussi nettement des- SYS sinée que les deux autres, pourrait être regardée comme la plus fondamentale. C'est la direction de l'axe de roches primitives qui s'avance du Brenner vers Graetz, et qui comprend les cimes les plus élevées de ces contrées, le gros Glockner, le Wenedi- ger, etc. Cette direction court presque exactement de l'O. à l'E. ; par conséquent, elle est sensiblement parallèle à celle du Système du Tatra, du Mo-Dagh et de VHœmus, et l'on pourrait même être tenté de la considérer comme étant en Europe le type principal de ce système. Cette même direction se retrouve dans une foule d'accidents orographiques et de lignes remarquables des Alpes autrichien- nes, bavaroises, suisses et italiennes. Je ne puis en citer ici que quelques exem- ples. On peut remarquer d'abord que la ligne E.-O. menée par Villach même représente très bien la direction générale de la vallée de la Drave, de Villach à Marburg, et qu'elle est très sensiblement parallèle à la vallée de Pusterthal , de Brunecken à Lienz, à la haute vallée de l'Adige, de Glurns à Meran, à la haute vallée de la Salza, à une partie de la vallée de l'Inn aux environs d'Innspruck, au passage de l'Arlberg et à une partie de la vallée de Klosterle qui en descend; on la retrouve même dans la partie inférieure de la Val- teline, au-dessous de Tirano, dans une partie de la vallée d'Aoste, dans quelques parties du Valais, etc., etc. Celte direction s'observe également dans une partie des crêtes qui bordent ou qui avoisinent les grandes vallées dont je viens de parler. C'est la direction d'une série de crêtes qui, commençant au Bâcher, près de Marburg, s'étend par le Terglou jusqu'au delàduTagliamento. C'estunedesdirections qui se dessinent le plus nettement dans les montagnes dolomitiques si justement célè- bres qui dominent les vallées de Fassa et de Saint-Cassian (Marmolade, Sasso Ver- nale, montagnes du Seisser-Alp, etc.). C'est celle suivant laquelle se raccordent les masses énormes qui bordent au nord la haute vallée de l'Adige, entre le passage de Brenner et celui de Heiden. C'est la direc- tion des accidents stratigraphiques et des crêtes principales du massif calcaire qui SYS 301 domine Innspruck vers le nord (Solste;n, Speckkor, etc.). Je dois abréger cette liste dont il me serait facile de couvrir des pages entières. J'ajouterai seulement que l'origine de ces accidents orographiques est évidemment postérieure à toute la série des couches al- pines jusqu'au terrain numrnulitique mé- diterranéen, avec le flysh inclusivement, mais antérieure à toute la série des mollasses miocènes. Je passe au Jura, où le Système du Tatra, du Rilo -Dagh et de l'Hœmus se dessine très nettement dans la chaîne du Lomont, qui nous conduira à jeter encore un coup d'ceil sur les Alpes de la Suisse. La chaîne du Lomont et l'ensemble des chaînes qui lui sont parallèles dans le Jura septentrional, entre Regensperg et Baume- les-Dames d'une part, Delemont et Ferette de l'autre, ont une direction très sensible- ment parallèle à une ligne tirée de Re- gensperg à Courtavant, sur la route de Porrentruy à Bàle, ou à une ligne parallèleà la première, tirée d'Auenstein, près d'Arau, à Baume-les-Dames (Doubs). La direction commune de ces deux lignes court à très peu de chose près de l'E. 5° N. à l'O. 5° S. de la projection de Cassini; le centre de l'espace que je viens d'indiquer dans la partie septentrionale du Jura se trouve à peu près, à Porrentruy, par 47° 22' N. et par 4° 45' de lat. E. de Paris. Une parallèle au grand cercle de compa- raison du Système du Tatra , du Mo-Dagh et deVHœmus, menée par Porrentruy, court eu ce point à l'O. 5" 12' S. du monde. Les lignes horizontales de la projection de Cas- sini étant orientées à Porrentruy à l'O. 3° 29' 34" N. du monde, il en résulte que la parallèle au Syslème du Tatra, du Rilo-Dagh et de Vllœmus, menée par Porrentruy, se dirige à l'O. 8° 40' S. de Cassini, et qu'elle fait avec la direction de la chaîne du Lo- mont un angle de 3° 40'. Cette différence est inférieure à la divergence des lignes dont il faut prendre séparément la moyenne pour avoir la direction soit du Taira , soit du Lomont, et elle n'est guère plus grande que celle qui existe à Porrentruy, entre l'orientation astronomique et l'orientation de Cassini. Elle disparaîtrait presque si l'on faisait abstraction de celte dernière. Ella 303 SYS SYS ne devra pas toujours être négligée, et elle jouera le rôle qui lui appartient lorsqu'on appliquera les méthodes indiquées au com- mencement de cet article à la fixation dé- finitive du grand cercle de comparaison du Système du Taira, du Rilo-Dagh et de VHœ- mus; mais je crois que pour le moment on peut en Taire abstraction. Le Lomont et les chaînons qui lui sont sensiblement parallèles sont évidemment antérieurs au dépôt du terrain d'eau douce de couleurs bariolées (miocène, mollasse d'eau douce inférieure) qui remplit le bassin de Delemont. Les traces de dérangement que présente ce dépôt miocène et la hau- teur à laquelle il se trouve porté s'expli- quent naturellement par les accidents stra- tigraphiques d'une date postérieure ( Alpes occidentales, chaîne principale des Alpes) qui sont venus croiser le Lomont dans le nord du massif du Jura. Ce fait assujettit l'âge relatif du Lomont et des soulèvements parallèles à ne pas être plus moderne que les premières couches du terrain des mollasses miocènes; condi- tion un peu plus précise que celles trou- vées pour le Tatra et le Rilo-Dagh , auquel le Lomont est sensiblement parallèle, parce que les mollasses de la Suisse sont plus épaisses et mieux connues que celles de la Hongrie et de la Turquie. Les crêtes du Lomont ne traversent en aucun point les mollasses de la Suisse; elles en sont enveloppées , et leurs dislocations propres n'y pénètrent pas, du moins en général. Mais au-delà de la grande vallée subalpine et subjurassique, dont les mol- lasses et le nagelfluhe ont rempli le fond, on retrouve la direction du Lomont, c'est- à-dire la direction du Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de VHœmus, dans plusieurs accidents stratigraphiques remarquables du versant nord des Alpes; notammentau midi du lac Léman, dans le massif des dents d'Oche et des rochers de Meillerie; au midi de Berne, dans le massif du Stockhorn, entre les bainsduGurnigel, GruyèreetErlenbach ; au midi de Lucerne, dans le flanc nord du mont Pilate; et au midi du lac de Zurich, dans la ligne qui sépare les mollasses du terrain numniulitique épicrétacé et du llysh (C2 de la Carte géologique de la France), «nlre le lac d'Egeri et Vesen. Le massif du Gurnigel et du Stockhorn, est situé à environ 13'àl'E.du méridien dePor- rentruy ; une parallèle au Système du Taira, menée par son centre, se dirigerait à peu près à 10. 5° S. du monde. Or, si par le Schwefelberg-Bad, on trace, sur la carte des Alpes suisses occidentales par M. Studer, une ligne dirigée à l'O. 5° S. , on verra qu'elle est parallèle à la direction générale de la vallée de la Kalte-Sense, à celle de la crête de l'Arnisch; et en faisant abstrac- tion de quelques accidents parallèles au Sys- tème de la chaîne principale des Alpes, on concevra qu'elle représente assez bien la direction qui devait caractériser le petit groupe du Gurnigel, lorsque le dépôt des mollasses miocènes est venu entourer sa base. Ainsi qu'on peut le voir sur la carte géo- logique de la France, toutes les lignes que je viens de citer en Suisse, orientées entre PO. et l'E. 10° S. de la projection de Cas- sini, et par conséquent très peu éloignées de la direction du Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de VHœmus, se distinguent très nettement de celles qui appartiennent au Système de la chaîne principale des Alpes. Celles-ci sont représentées dans le Jura par une ligne tirée de Salins à Baden, et au pied nord des Alpes parla grande faille, si longtemps problématique , qui court de Fitznau à Naefels, et qui reporte le terrain numniulitique méditerranéen sur le nagel- fluhe du Righi. Bien différentes de ces der- nières, les lignes qui appartiennent au Système du Taira, du Rilo-Dagh et de VHœ- mus s'arrêtent généralement à la rencontre du terrain de mollasse et de nagelfluhe; elles sont donc évidemment plus anciennes. On peut suivre ces lignes dans les Alpes autrichiennes et bavaroises où elles vont se rattacher à celles que j'ai déjà signalées dans le Vorarlberg, le Tyrol et la Carynthie. Le Système du Tatra , du Rilo-Dagh et de VHœmus joue donc, comme le Système des Pyrénées et plusieurs autres des Sys- tèmes dont nous nous sommes déjà oc- cupé, un rôle important dans la structure des Alpes. Peut-être existe-t-il aussi, en Provence, dans les Corbières (Aude) et dans quelques parties du versant N. des Pyrénées (Rimont, Bagnères-de-Bigorre, Pic du Midi, ligne de Peyrehorade à Bayonne, Chalosse), SYS Ainsi que dans le prolongement de cène chaîne vers les Asturies. Peut-être doit-on rapporter à ce Système certaines lignes de direction orientées un peu au S. de l'O. que M. Bochet, ingénieur des mines, a signalées, dans un mémoire inédit sur la structure des Pyrénées. Il est toutefois évident que le Système du Taira, de même que le Système des îles de Corse et de Sardaigne, ne doit jouer, dans toute la Gascogne, qu'un rôle extrêmement limité, puisque les couches de l'étage éocène parisien et celles de l'étage miocène y sont assez sensiblement concor- dantes pour qu'il soit souvent difficile de tracer leur limite commune. Le prolongement occidental de quelques unes des lignes du Système du Taira que j'ai signalées en Suisse passe très près des tertres balsa tiques de Drevin , au nord du Creu- sot (Suône-et-Loire), et les alignements à peu près E.-O. que M. Rozet a signalés dans les masses basaltiques, disséminées sur la surface de l'Auvergne, pourraient peut- être aussi être attribués à l'existence de fentes parallèles au Système du Taira, dont la formation a précédé les éruptions basal- tiques de cette contrée. Mais je me hâte de revenir à la partie méridionale de l'An- gleterre. Une parallèle au grand cercle de compa- raison du Système du Trata, du Rilo-Dagh et de VHœmus, menée par le point où la per- pendiculaire à la méridiennedeRothenburg, coupe le méridien d'East-Cowes (lat. 50° 55' 20" N., long. 3 36' 30" 0. de Paris ), se dirige à l'O. 11° 23' S. du monde. Elle forme, avec la direction en ce point de la perpendiculaire à la méridienne de Rothen- burg indiquée ci-dessus, p. 247, un angle de lo 13' 33". Cet angle est à peu près né- gligeable; par conséquent on peut dire que la parallèle au Système du Taira représente la direction générale de la côte méridionale de l'Angleterre presque aussi bien que la perpendiculaire à la méridienne de Rothen- burg. L'angle formé par les directions du Système des Pays-Bas et du Système du Taira est si peu considérable, qu'il est très difficile de décider si une ligne géologique donnée appartient à l'un plutôt qu'à l'au- tre. Par conséquent, le Système du Taira olïre bien réellement, comme nous l'a- vions soupçonné dès l'abord , un nouvel SYS 303 exemple de la récurrence des mêmes direc- tions à diverses époques, et même un exem- ple plus net qu'aucun de ceux déjà cités. Par la même raison, il devient difficile de décider définitivement si la ligne de dis- location de l'île deWight et du Dorsetshire appartient, comme direction d'emprunt, au Système des Pays-Bas, ou si elle appartient purement et simplement, par sa direction comme par son âge, au Système du Taira; mais cette question cesse en même temps d'avoir aucune importance : elle s'évanouit pour ainsi dire. Le Système des Pays-Bas a été en quelque sorte reproduit en masse à l'époque beaucoup plus moderne de l'appa- rition du Système du Tatra, et chacun de ses accidents a pu être reproduit ou continué, même dans ses détails et ses déviations. Mais le Système du Taira n'est peut- être pas le seul dont l'apparition ait rouvert et amplifié les dislocations du Système des Pays-Bas. Quoique le Système des Pyrénées forme avec le Système des Pays-Bas un an- gle de plus de 26°, il ne serait pas impossi- ble qu'il eût produit un effet semblable ; nous avons déjà admis ci-dessus que le Sys tème de la Côte d'Or a produit un effet ana logue sur les accidents préexistants du Sys- tème du Rhin avec la direction desquels il forme un angle d'environ 30°. On pourrait admettre d'après cela que dans les lignes d'élévation de la région wealdienne, que M. Hopkins, ainsi que je l'ai déjà remarqué, a figurées sur sa carte du S.-E. de l'Angleterre (1) par des lignes bri- sées plutôt que par des lignes courbes , les parties dirigées à l'O., ou à l'O. quelques dégrés S., sont des déviations de la direc- tion pyrénéenne , suivant la direction pro- pre ou suivant des directions accidentelles du Système des Pays-Bas. Mais toutes les lignes d'élévation 0. un peu S. de M. Hop- kins ne sont pas dans ce cas. Toutes ne sont pas de l'âge du Système des Pyrénées. Quelques unes sont, comme la grande ligne de dislocation de l'Ile deWigth et du Dorset- shire, de l'âge du Système du Tatra, et elles se rapprochent beaucoup en même temps de la direction propre à ce système. Je m'attacherai principalement à l'une (i) Transactions of the scolo$ical Society of London, 2e se- 304 SYS d'elles pour laquelle cette conclusion me paraît surtout évidente. Parmi toutes les lignes d'élévation de la région wealdiennequeM. Hopkins a figurées sur sa carte déjà citée, celle qui se prête le moins bien à son Système général d'expli- cation , est la ligne [anticlinale dans une partie au moins de sa longueur (p. 22)] qui, passant au pied du Hogsback, s'étend de Farnham à Seal. Cette ligne d'élévation présente une courbure légère, mais opposée à celles des lignes correspondantes du dia- gramme théorique de la page 40 du mé- moire de M. Hopkins. Je la remplace non par une ligne d'une courbure contraire, mais par une simple ligne droite tirée de l'une à l'autre de ses deux extrémités (ce qui est lui faire subir une modification moitié moin- dre), et je remarque que cette ligne de Farn- ham à Seal, prolongée vers l'est, va tra- verser le relèvement de la craie qui forme l'île de Thanet à l'extrémité méridionale de l'embouchure de la Tamise, entre Ramsgate et Margale. Cela me confirme d'abord dans la pensée que M. Hopkins a eu parfaitement raison de ne pas figurer sur sa carte la ligne anticlinale de Seal comme tournant vers l'E. S.-E.,au pied des North-Downs,etme prouve que cette ligne poursuit son cours dans une direction à peu près rectiligne à l'E. N.-E., en dehors de la région wealdienne proprement dite. Dans une direction oppo- sée, je vois que M. de la Bêche a trecé sur les feuilles 19 , 20 et 21 de la carte géolo- gique de l'ordonnance, entre Froome, Mère, Milverton et la baie de Bridgewater, au midi des Mendips -Hills , plusieurs failles diri- gées à l'O. ou à l'O. un peu S. de la carte de l'ordonnance, qui affectent toutes les cou- ches triasiques , oolithiques et crétacées qui se rencontrent sur leur passage. A Wanstrow, existe une faille dirigée à l'O. 12° | S. de la carte de l'ordonnance. Son prolongement passe un peu au sud de Glastonbury-tor. Le côté nord est abaissé. A l'O.-N.-O. de Tauntou , un peu au nord de Wiveliscombe et de Milverton, une faille dirigée à l'O. 5° S. de la carte de l'ordonnance coupe le nouveau grès rouge (Genlogical Survey, feuille 21). A Mère existe une faille dirigée à peu près à l'O. 13» S. {Geological Survey, feuille 19) de la carte de l'ordonnance, qui élève l'ar- SYS gile de Kimmeridge , situé au sud, au ni- veau de la craie situé au nord. La faille de Mère me paraît être la' plus favorablement placée pour représenter ap- proximativement le prolongement O.-S.-O. de la ligne d'élévation de Seal à Farnham. En effet, si je tire sur la carte de M. Gree- nough une ligne de Mère à Margate , je vois que cette ligne passe juste à Farnham , qu'elle suit exactement le pied septentrio- nal de la crête du Ilogs-Back en laissant au nord les coteaux tertiaires d'Epsom , et qu'elle finit par raser dans toute leur lon- gueur les falaises d'argile de Londres et de craie de Chute- Cliff et de Margate, dont elle dessine exactement la direction jusqu'au Foreness, qui termine au sud l'embouchure de laTamise.Près de cette ligne, à une pe- tite distance au nord, les sources minérales de Jessop-Well et d'Epsom, au sud celle de Whitstable, attestent qu'elle marque la direction de dislocations assez anciennes. Je crois , en somme totale , qu'elle représente la direction de la ligne d'élévation dont une partie a été dessinée par M. Hopkins , de Farnham à beal, mieux que ne pourrait le faire une rectification quelconque de la li- gne légèrement sinueuse qu'il a tracée. Cette ligne de Margate à Mère, et à Taunton,estaccompagnée au sud et au nord d'autres accidents s tratigraphiques parallèles déjà indiqués, ainsi que je l'ai rappelé ci- dessus, par M. Conybeare, et dessinés, ou cités en partie par M. Hopkins Au nord surtout, on doit remarquer la li- gne anticlinale exactement parallèle à celle de Mère à Margate, qui s'étend de Sleeple- Ashton à Shalbourne, en relevant avec la craie les lambeaux d'argile de Londres, du Great-Betwin et de l'Inkpen-Beacon. Entre les deux s'étend, de Shalbourne à Bassingstoke, une ligne de collines crayeuses dessinées d'une manière proéminente sur la belle carte de M. Greenough, ligne sur la- quelle sont venues éclore quelques unes des vallées d'élévation de M. Buckland ( mé- moire déjà cité). La ligne de Shalbourne à Bassingstoke n'est autre chose que la pro- longation de l'axe pyrénéen desWealds, qui est croisé par les lignes anticlinales de Seal et de Steeple-Ashton, et qui a été accidenté postérieurement à son origine première par la formation des vallées d'élévation. L'axe SYS pyrénéen desWealds est antérieur au dépôt de l'argile plastique et de l'argile de Lon- dres ; les lignes anticlinales de Seal ( Hogs- Back)etde Steeple- Ashton lui sont posté- rieures , de même que les vallées d'éléva- tion. Un coup d'œil jeté sur la belle carte de M. Greenough, qui offre un si excellent tableau de la structure géologique et oro- graphique de l'Angleterre, montre, plus clairement qu'aucune description ne pour- rait le faire, comment deux systèmes d'âges différents et de directions différentes se croisent sans se confondre, tout en se sou- dant et s'anastomosant, pour ainsi dire, à leurs points de rencontre. C'est ce qui arrive aussi pour les lignes d'élévation du Jura français et suisse , dont on a souvent dit qu'elles s'infléchissent, parce qu'on n'a pas cherché ou qu'on n'a pas su trouver leurs prolongations rectilignes ; et je rappellerai à cette occasion ce que M. Scipion Gras a si bien dit des montagnes du département de la Drôme , <- que , dans un groupe de mon- tagnes, quelque compliqué qu'il soit, les chaînes qui ne sont pas parallèles se croi- sent sans seconfondre, et qu'il peut résulter de ces croisements que des sommités soient alignées , quoique les directions de leurs couches ne soient pas les mêmes (1). » Le groupe de lignes stratigraphiques dont nous nous occupons joue dans le midi de l'Angleterre un rôle capital. La ligne de dislocation de l'Ile de Wight est en rapport, comme je l'ai déjà fait observer, avec la direc- tion, rectiligne dans son ensemble, de la côte méridionale de l'Angleterre, du Pas- de-Calais ou Landsend. La ligne d'élévation de Seal avec son cortège de lignes parallèles correspond à l'étranglement si remarquable que présente l'Angleterre entre l'embou- chure de la Tamise et celle de la Saverne. Mais les lignes que nous considérons ne sont pas seulementdes lignes britanniques ; ces lignes sont au nombredesplus remarqua- bles dans la charpente de l'Europe entière. Pour le constater je reviens à leur direction. La ligne de Margate à Farnham , à Mère et à Taunton , coupe le méridien de Green- wich sous un angle de 82° et à 11'; au midi de cet observatoire célèbre, c'est-à-dire par 51° 15' 10" de lat. N. Elle se dirige en ce point de l'E. 8° N. à l'O. 8° S. du monde. (l) S. Grst, Statistique miner, du dip.'de la Drôme, p. 19. T. XII. SYS 305 Une parallèle au grand cercle de compy- raison du Système du Taira , menée par ce point d'intersection, qui tombe sur la carte de M. Greenough , un peu au nord de Bo- tley-Hill, court del'E. 10°27'N. Elle forme avec la ligne de Mère à Margate un angle de 2° 27'. Cet angle surpasse un peu celui que nous avons trouvé à l'île de Wight, en- tre la parallèle au Système du Taira et la direction générale de la côte méridionale de l'Angleterre; il est un peu plus petit que celui que nous avons trouvé dans le Jura , entre la parallèle au Système du Taira et la direction du Lomont ; mais ce qui doit être surtout remarqué, c'est que les trois différences sont comptées dans le même sens, d'où il résulte que les trois di- rections de Lomont, de la côte méridionale de l'Angleterre, et de la ligne de Margate à Farnham et à Mère, approchent encore plus d'être parallèles entre elles qu'elles n'ap- prochent de l'être au grand cercle de com- paraison du Système du Taira, tel que nous l'avons adopté provisoirement. Quoiqu'il en soit, celte différence de 2" 27' me parait assez petite pour pouvoir être négligée dans le tâtonnement actuel. Aflu que ce tâtonnement repose sur une base uniforme, je substitue à la ligne de Mère à Margate une parallèle au grand cercle de comparaison du Système du Tatra , menée par le point d'intersection de cette même ligneavec le méridiende Greenwich(lat. 51" 15'10'N. long 2" 20' 24" 0. de Paris), et je prolonge la parallèle vers l'est, comme un arc de grand cercle. La résolution d'un simple triangle rectan- gle montre que cet arc du grand cercle coupe perpendiculairement, par 52° 0' 4" de lat. N. , le méridien situé à 10° 57' 54'' à l'E. de celui de Paris. Le point d'intersection tombe à 29' 35" au sud et à 5' 36" à l'ouest de Berlin. Notre ligne prolongée est très facile à construire, d'après ces données, sur la belle carte géologique de l'Europe fentrale par M. de Dechen. On voit alors qu'elle passe un peu au nord des collines de sables ter- tiaires de Berg-op-Zoom et de Gertruyden- berg , si analogues à celles de Bagshot- Heath. Plus à l'est, elle traverse les collines crétacées des environs oe Munster parallèle- ment à la bande presque rectiligne de ter. 39 306 SYS rain crétacé qui, au nord de Dortmund, se termine à peu près à la ligne tirée de Vesel à Paderborn. Plus à l'est encore, notre ligne traverse la v liée d'élévation au fond de la- quelle surgissent les célèbres eaux minérales de Pyrmont, ce qui établit une sorte de lien stratigraphique,peut-êtreassez inatten- du, entre ces eaux et celles d'Epsom, et entre la vallée de Pyrmont elle-même et les val- lées d'élévation du midi de l'Angleterre. En suivant, plus à l'estencore,le cours de cette même ligne, on la voit passer au pied nord du Hartz , traverser l'Elbe un peu au sud de Magdebourg, puis s'étendre dans la plaine erratique immense de la Prusse et de la Pologne, dont elle côtoie à peu de distance la limite méridionale. Les protubérances de roches solides inférieures deviennent des raretés au nord de cette ligne; mais ce qui est bien digne de remarque , c'est que leur influence se faisant probablement sentir à travers le manteau erratique qui les dérobe à la vue , la direction de notre ligne se re- trouve d'une manière frappante dans celles de plusieurs grandes portions de rivières : la Sprée et la Havel , près de Berlin; l'Elbe entre Wittemberg et Dessau ; l'Oder, dans une partie de son cours, entre Glogau et Erankrort; laWarteet la Bzura.dans leurs principaux tronçons; le Buget la Vistule, de Brzesk-Litewsk à Polk. Le cours de toutes ces portions de rivières est parallèle à notre ligne, comme le cours de la Tamise elle- même dans sa partie inférieure. Prolongé plus à l'est encore, le même arc de grand cercle coupe le méridien de Kiev ( 28° 13' 21" à 10. de Paris ) par 50o 42' 47'' de lat. N. , c'est-à-dire à 15' 44" au nord de cette capitale de l'Ukraine, et sous un angle de 76° 29' 10", en se dirigeant à l'E. 13° 30' 50" S. Construite sur la belle carte géologique de la Rus- sie , publiée par MM. Murchison , de Verneuil et Keyserling , cette ligne passe un peu au sud de la rivière Narine, à la- quelle elle est parallèle. Elle est parallèle aussi, à peu de chose près, à la direction générale des rivières Pripet et Sem qu'elle laisse au nord, et à celle de Douelz, qu'elle aisse un peu au sud. Elle laisse au nord les célèbres marais de Pinsk, dont les eaux, incertaines de leurs cours, se partagent entre la mer Baltique et la mer Noire, et SYS elle traverse le Dnieper près du point où, après avoir reçu une grande partie des eaui du midi de la Pologne et de la Russie, il s'engoutTre dans les gorges pittoresques qui le conduisent à la mer Noire. Notre ligne marque donc à peu près le bord septen- trional de cette longue protubérance d'une faible saillie, mais d'une influence bien marquée sur les directions des rivières, qui forme, en quelque sorte, le seuil de la Russie méridionale. On voit ainsi que notre ligne forme la limite septentrionale, non seulement de l'Angleterre méridionale, mais de l'Europe méridionale tout entière. Elle laisse au nord les comtés d'Essex, de Suffolk, de Norfolk, le bassin peu profond de la mer du Nord , les plaines du Hanovre et l'im- mense étendue des plaines baltiques, sar- mates et russes. Cette même ligne passe à environ vingt- cinq lieues vers le nord des cataractes du Dnieper. L'intervalle est un peu plus grand que celui qui la sépare en Angle- terre de la ligne de dislocation de l'île de Wight, dont la direction prolongée jusqu'en Ukraine passerait par conséquent un peu au nord , mais à une assez petite distance de ces cataractes célèbres. Une telle réunion de circonstances montre, si je ne me trompe, que le groupe de lignes stratigraphiques du midi de l'Angleterre, dans lequel j'avais entrevu originairement , ainsi queje l'ai rappelé en commençant, un premier rudiment du système dont nous nous occupons, forme en effet un des traits les plus remarquables de ce système, que je propose de nommer en conséquence Sys- tème de l'Ile de Wight , du Taira , du Rilo- Dagh et de l'Hœmus. L'âge relatif de ce système me paraît être intermédiaire entre l'époque du grès de Fontainebleau et celle des mollasses d'eau douce inférieures del'étage miocène, qui cor- respondent au calcaire d'eau douce supé- rieur et aux meulières supérieures du bas- sin deParis. 11 est d'abord évident, d'après les faits que j'ai brièvement rappelés ci-des- sus , que ce système est postérieur à toutes les couches de l'étage tertiaire inférieur qui existentdans le midi de l'Angleterre, et l'on peut assez naturellement en conclurequ'il est postérieur à tout l'étage tertiaire inférieur. SYS Depuis le Rilo-Dagh jusqu'au Lomont , les rides produites par ce même système ont servi d'assiette à tout le terrain des mollas- ses miocènes qui se sont moulées sur leurs contours avec une exactitude remarquable, ce qui porte naturellement à penser qu'il leur est antérieur. Je crois même qu'il leur est immédiatement antérieur, car le grès de Fontainebleau ne mon trépas cet te disposition toute spéciale à se modeler sur les contours que ce système a déterminés. Il est vrai que jusqu'à présent le grès de Fontainebleau n'est bien positivement connu que dans le bassin de Paris; mais ce fait négatif vient lui- même à l'appui de la remarque précédente. Dans le bassin de Paris les grès et sables de Fontainebleau ne montrent aucune ten- dance à se rapprocher des rides de notre système, tandis que le grand dépôt d'argiles bariolées, de sable granitique et de silex qui forme la base du sol des plaines de la haute Normandie, et qui se rattache aux meu- lières supérieures des environs de Paris, s'élend jusqu'au haut des falaises du pays de Caux, et s'approche par conséquent aussi près que possible de la ligne saillante des côtes méridionales de l'Angleterre, qu'il ne paraît pas avoir dépassée et qui a probable- ment formé sa limite originaire. L'influence de cette ligne sur le dépôt de toutes les as- sises supérieures de grand étage miocène est tellement marquée, que depuis l'île de Wigbt jusqu'à l'Ukraine ou n'en trouve plus au nord que des lambeaux peu éten- dus, tels que le crag inférieur duSuffolk , tandis qu'au sud elles couvrent de très vas- tes espaces. L'influence du Système du Taira sur toutes les assises supérieures de l'étage mio- cène n'est pas moins marquée que celle du Système des Pyrénées sur l'étage éocène parisien. Sir Roderick Murchison remarque , dans son dernier mémoire déjà cité plus haut, qu'au pied des Alpes la grande solution de continuité dans la sériedes couches sédimen- taires modernes, le grand hiatus, suivant sa propre expression (228 et 308), se trouve en- tre les couches à fueoïdes (macigno, flysh) et les mollasses miocènes. Le hiatus est en effet très grand, car il correspond à tout l'inter- valle de temps qui s'est écoulé entre la for- mation du Système des Pyrénées et celle du SYS 307 Système du Tatra. Il est supérieur en éten- due, mais assez analogue à celui qui existe entre le calcaire carbonifère et le terrain permien qui, dans les plaines de la Russie, sont superposés l'un à l'autre en stratifica- tion presque concordante, et ne peuvent être distingués d'une manière certaine que par des différences paléonlologiques. Ces diffé- rences sont à peu près du même ordre que celles qui permettent de distinguer le ter- rain miocène du terrain nummulitique mé- diterranéen, auquel il est superposé paral- lèlement daus les provinces vénitiennes, au pied des crêtes pyrénéennes des Alpes Juliennes. L'existence' bien avérée dépa- reilles lacunes (hiatus, si l'on trouve le mot plus élégant) m'a fait suspecter un moment la continuité que j'avais remarquée en Sa- voie entre les couches crétacées et les couches nummulitiques. Les faits constatés par sir Roderick Murchison tendent à prouver que j'avais fait trop bon marché de mes propres observationsàcetégard; maisils n'infirment pas l'existence de la lacune (ou hiatus) que j'ai signalée aux environs de Paris entre la la craie et l'argile plastique, lacune qui n'est que très imparfaitement remplie par le calcaire pisolithique. Lorsqu'on borne ses observations à un seul pays, une répu- gnance involontaire, une sorte d'horreur du vide éloigne l'idée de longues lacunes chro- nologiques entre des couches qui s'appli- quent l'une sur l'autre, et dont la supé- rieure a souvent emprunté quelques uns de ses éléments et même sa couleur à celle qui la supporte; mais quand on vient à embrassser un horizon plus étendu, on voit que cette répugnance n'est qu'un préjugé local, et l'on arrive à concevoir que lorsque toutes les lacunes du même genre auront été reconnues et comblées, la série zoolo- gique de la paléontologie prendra une con- tinuité et une régularité bien différentes de la forme saccadée qu'on lui a attribuée pen- dant longtemps, et pour le maintien de la- quelle l'existence des Systèmes de montagnes ne fournit aucun argument solide. Un fait remarquable à noter encore rela- tivement au Système du Tatra , c'est que sa direction, qui est parallèle à celle de l'en- semble du massif du Caucase, joue un rôle important au pied méridional del'Ural. Une parallèle au grand cercle de comparaison de .'{OS SYS ce système, menée par Uralsk sur la rivière Ural (lat. 51° 11' 23" N., long. 49o 2' 22'' E. de Paris) , se dirige à l'E. 27° 35' S. Construite sur la belle carte géologique de la Russie d'Europe, publiée par MM. Murchi- son , de Verneuil et Keyserling, carte qui m'a déjà fourni tant de rapprochements remarquables, cette ligne coupe l'Ural au Pic figuré au sud du mont Airuk, et elle repré- sente aussi exactement que possible la direc- tion générale de la bande de terrain créta- cé que les savants auteurs ont figurée au sud d'Orenburg, et qui forme la limite nord delà grande steppe des Kirgbis, dont le sol est généralement formé par des ter- rains tertiaires récents. Cette steppe immense, considérée dans ses traits les plus généraux, présente vers !e N.-O., près de Volsk, une terminaison presque rectangulaire due à la rencontre à peu près orthogonale de la ligne que je viens de citer avec les falaises de la rive droite du Volga, qui appartiennent, par leur direction , au Système des îles de Corse et de Sardaigne. La cause de cette rectangularité est la même que celle qui fait que la direction de l'île d'Elbe est perpendiculaire à celle de la crête étroite du cap Corse. C'est que les deux systèmes des îles de Corse et de Sar- daigne et du Tatra sont orientés suivant des directions à très peu près perpendicu- laires entre elles. II est facile de calculer, en effet, que le grand cercle de comparaison du Système du Taira, orienté au mont Lomnica, à l'O. 4° 50' N., coupe le méridien du cap Corse au milieu de l'Allemagne, au S. -0. de Wurtzburg, sous un angle de 86° 37' 07''. Il ne s'en faut donc que de 3° 22' 53", qu'il ne lui soit perpendiculaire. Si j'avais pris pour grand cercle de com- paraison du Systètne du Tatra un grand cercle orienté au mont Lomnica vers l'O. 8° 14' 25'' N., la perpendicularité aurait été rigoureusement exacte. Dans cette hypo- thèse, la différence trouvée pour la direction de Lomont aurait été complètement insigni- fiante (15' 35''). Celles relatives à la côte méridionale de la Grande-Bretagne et à la ligne de Mère à Margate auraient été très petites aussi (2° 11' et 57), mais dans un sens inverse de celui dans lequel étaient SYS comptées les différences que nous avons trouvées précédemment. Les prolongements de ces lignes vers l'Ukraine auraient cadré, d'une manière peut-être plus frappante encore , avec les grandes lignes de cette contrée. De son côté, le grand cercle de comparai- son du Système des îles de Corse et de Sar- daigne aura probablement à subir ulté- rieurement quelque modification. Il me parait très vraisemblable que lorsque les deux grands cercles de comparaison seront rigoureusement déterminés, ils seront exac- tement perpendiculaires entre eux. Mais cette détermination rigoureuse exigera maintenant d'assez longues recherches et des calculs fastidieux. C'est surtout par leur petitesse que les in- certitudes qui affectent encore les direc- tions du Système des îles de Corse et de Sar- daigne et du Système du Tatra me paraissent mériter l'attention de ceux qui seraient tentés de croire que les Systèmes de mon- tagnes n'existent que dans quelques ima- ginations prévenues. Les rencontres curieuses auxquelles donne lieu la prolongation , jusqu'au Caucase et à l'Ural, des lignes de dislocation du midi de l'Angleterre, me paraissent mériter aussi l'attention des personnes qui penseraient que la tendance générale des lignes d'élévation est de s'infléchir suivant des courbes conti- nues (comme l'a si ingénieusement expliqué M. le professeur Hopkins , et comme il en existe sans doute quelques exemples lo- caux), plutôt que de prolonger leur cours en ligne droite, ou de dévier brusquement sui- vant des lignes de fracture préexistantes. J'ajouterai en terminant que les motifs qui me font considérer le Système du Taira comme plus récent que le Système des îles de Corse et de Sardaigne laissent encore à mes yeux quelque chose à désirer. Je suis convaincu que le second est plus récent que le premier, et que le grès de Fontainebleau s'est déposé entre les époques de leurs for- mations respectives ; mais le peu d'extension de ce grès rend peut-être la démonstration trop peu concluante: elle n'établit pas en- core suffisamment que l'ordre d'apparition des deux Systèmes n'ait pas été inverse de celui que j'ai indiqué, ni même qu'ils n'aieni pas été contemporains l'un de l'autre. Je. SYS ferai au reste remarquer, sous ce dernier rapport, que deux Systèmes dont les direc- tions sont perpendiculaires entre elles ont entre eux par cela même une relation de direction très simple, et que s'ils étaient reconnus contemporains (ainsi que M. Hop- kins en a parfaitement fait comprendre la possibilité pour des phénomènes opérés sur une petite échelle), le principe des directions en recevrait une atteinte beaucoup moins grande que si l'on parvenait à établir la contemporanéité de deux Systèmes dont les relations de direction seraient moins di- rectes. Mais comme il doit y avoir eu deux révolutions considérables sur la surface de l'Europe, l'une immédiatement avant, l'autre immédiatement après le dépôt du grès de Fontainebleau, il y a , je crois, bien peu de chances pour que les deux Systèmes dont je viens de parler soient reconnus contemporains. Quant à la question de sa- voir quel est celui des deux Systèmes qui est le plus ancien , des observations nou- velles achèveront probablement de la ré- soudre dans un avenir peu éloigné. XVII. Système de l'Ecrïmantbe et du Sancerrois. MM. Boblaye et Virlet ont signalé en Grè' e neuf Systèmes de dislocations, à l'un d^iquels ils ont imposé le nom de Système de l'Erymanlhe (1). La direction de ce Sys- tème, qu'on peut supposer rapportée à Corinthe, est, d'après MM. Boblaye et Vir- let, N. 68° à 70° E., ou, ce qui revient au même, E. 20° à 22° N. Ce système ne correspond en Grèce qu'à d'assez faibles accidents orographiques. Les savants observateurs qui l'ont signalé les premiers annoncent qu'il a laissé dans la Morée encore moins de traces que le Sys- tème achaïque. « Son soulèvement, disent encore MM. Bo- » blaye et Virlet, nous paraît avoir eu lieu » entre le dépôt des Gompholites et le ter- » rain tertiaire subapennin , c'est-à-dire » entre le premier et le second étage du » terrain tertiaire; mais nous n'émettons » celte opinion qu'avec doute , attendu a qu'elle ne se fonde que sur peu d'obser- » valions, et que nous avons à placer dans (j) Boblaye et Virlet, Expédition de Morée, t. H, 2« pai- de soulèvement, qu'elle ne paraît avoir » éprouvé aucune autre dislocation. » Le petit nombre d'observations qui » établissent la postériorité de ce Système » au dépôt des Gompholites est limité aux » chaînes comprises entre le lac Slymphale » et la plaine de Phlionte. Dans toute cette » région, les couches inclinées desGompho- » liles sont parallèles aux faîtes du Gavrias » du Vezitza, et le terrain subapennin con- » serve son horizontalité et son niveau peu » élevé à la rencontre du même Système. » Quelques observations sur la première ap- « parilion des Trachytes viendront peut- » être à l'appui de cette opinion. Nous pla- » çons, en effet, ce phénomène avant le )) dépôt du terrain subapennin , et il est à » remarquer que dans l'île d'Égine, comme » à Méthana, le soulèvement qu'il a produit » a redressé les couches calcaires dans la » direction exacte du Système de l'Éry- » manthe. » L'île de Skyros a donné lieu à la même » observation. Les trachytes, en s'y intro» » duisant au milieu des schistes , ont coupé >: l'île en deux parties et soulevé le terrain » secondaire dans cette même direction E.- » N.-E., qui se prolonge à travers l'Eubée, » les sources thermales de Chalcis et la » grande vallée de la Béotie. Nous avons » cru devoir exposer ces conjonctures , » quoique l'apparition des trachytes ne nous * ait . cmblé, dans l'Archipel , suscep- vo SYS n tible d'être liée dans sa généralité à au- » cune direction particulière de soulève- » ment. » Dans un Mémoire sur la constitution géo- logique du, Sancerrois qu'il a présenté à l'Académie des Sciences en 1846, et sur le- quel M. Cordier a fait un rapport le 19 avril 1847(1), M. Victor Raulin , professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Bor- deaux, a établi que « les différentes couches » qui composent le Sancerrois y éprouvent » un relèvement assez considérable, semi- » elliptique, dont la ligne anticlinale, c'est- » à-dire celle suivant laquelle se fait la » flexion des couches , court de Pest 26° » nord à l'ouest 26° sud , de Sancerre vers » Barmont près de Mehun-sur-Yèvre. Le •> point central, celui où les couches les plus » antiennes atteignent la plus grande alti- » tude , est situé à 2 kilom. au sud-ouest » de Sancerre , sur la route de cette ville à » Bourges. » D'après M. Raulin, « le relèvement du » Sancerrois serait à peu près parallèle à la » limite septentrionale du plateau central » de la France , de Sancoins ( Cher ) à l'île » Jourdain (Vienne), ainsi qu'à la direction » moyenne de la Loire, à partir de Blois et » même d'Orléans jusqu'au confluent de la » Vienne, etc. » « Ce relèvement est à pentes extrêmement faibles, un peu plus rapides cependant sur le flanc S.-E. Il a porté les couches à plus de 150 mètres au-dessus du niveau qu'elles devraient avoir. . . L'étage jurassique moyen atteint 282™ sur la ligne anticlinale du Sancerrois , et l'étage jurassique supérieur 369™. A partir de cette ligne, ils s'abaissent au S. -S.-E. par une pente de 1° 29' ou -^ , et au N.-N.-O. par une pente de 0° 58' ou ~-0 seulement. » « Le calcaire néocomien s'élève à 365™ et les deux autres étages du terrain cré- tacé atteignent 410"' à la Motte d'Humbli- gny. Le terrain crétacé n'existe que sur la pente N.-O. du Sancerrois, et son ancienne limite ne dépassait guère la crête. En s'é- loignant de celle-ci vers le N.-N.-O., ce ter- rain augmente d'épaisseur, et il en résulte que la pente de sa surface est encore plus faible que celle de la surface du terrain ju > ment des argiles quartzifères de la So- j) logne, qui reposent indistinctement sur )> eux et sur les sables à silex , on doit être » porté à admettre que les calcaires d'eau j> douce appartiennent à la même période » géologique que les sables à silex , et que » les argiles de la Sologne sont tout à fait in- » dépendantes de ces deux dépôts. L'éléva- v lion du Sancerrois alors se serait produite SYS 311 » avant le dépôt des argiles de la Sologne » et après celui des calcaires d'eau douce. » Cette détermination n'a rien d'incompa- tible avec celle que MM. Boblaye et Virlet ont donnée, en termes à la vérité moins pré- cis, de l'âge relatif du Système de l'Ery- manthe. (Éliede Beaumont.) *SYSTE!\A (qvvlwi,, étroit), ins.— Genre de Coléoptères subpen lanières, tribu des Alticides, proposé par nous, et adopté par Dejean, qui mentionne 15 espèces, dont 14 appartiennent à l'Amérique , et une à l'Afrique australe. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les S Aillera, Lin., villata et fronlalis, F. (C.) *S¥STEIVODEliES ( erv01£vo5 , étroit; Se'pn , cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes, créé par Spinola {Essai monog. sur les Clérites , 1. 1, p. 67, fig. 1 , 2 et 3). Ce genre est com- posé de deux espèces : S. amœnus et viridi- pennis, Sp. La première est du Mexique et la seconde de Colombie. (C.) *SYSTEPÏïAMA(alv, ensemble; arc?»- v'o,, couronne), bot. cr. — Genre de Bacilla- riées (Ehr., Ber. d. Berl. Ak., 1844). (G. B.) ♦SYSTOLE, ins. - Voy. eurytome. *SYSTOLIDES. — Dénomination em- ployée par M. Dujanlin pour la classe de Vers que M. Ehrenberg désigne sous le nom d'Infusoria rotaloria. Cette dénomi- nation, exprimant le caractère commun de contractilité complète pour tous ces ani- maux , leur doit mieux convenir que celle de Rotateurs, qui est tirée de la présence d'un appareil vibratile présentant l'appa- rence d'une ou de deux roues en mouve- ment; car les Flosculaires, ainsi que les Tar- digrades, manquent tout à fait de cils vi- braliles. Voy. rotateurs. (Duj.) *SYSTOLl)S,(, nomdegenre). ins. — Genrede lalribu des Thripsiens, de l'ordre des Tbysanoptères, établi par MM. Amyot et Serville (Insectes hémiptères. Suites à Buffon, p. 644) aux dé- pens du genre Thrips. Nous citerons les T. prim.ulœ Hal., T. décora Hal., T. dispar Hal., etc., comme appartenant à cette di- vision. (Bl.) *TjENIURA(Ta!vfa, ruban; ovp*, queue). poiss. — Genre de Poissons Chondroptéry- giens, de la famille des Raies, dont le nom indique le caractère extérieur spécifique (Millier and Henle, inWiegm. Arch.,\831). (G. B.) *T\ENODEMA (roa'vo , j'étends ; t,jn , lien), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, tribu des Pinophiliniens , fondé par Laporte ( Éludes entomologiqiies , I , p. 120), et adopté par Erichson {Gênera et .species staphyl., p. 679) qui l'a caractérisé. Ce genre, est forméde 4 espècesaméricaines, savoir: T. cyanescens, veslita (gymnurus) Nord., œneaO\., et semi-cyanea Py. (C.) * TvENOIDES. poiss. — Pour T^enioïdes. (^ B.) *1VEIV0S0IWA ( rac'yo. , j'étends ; aSpù, corps"), ins. — Synonyme de Trogophlceus , Erichson, Heer. (C.) TAFALLA , Ruiz et Pav. bot. pu. — Sy- nonyme de Hedyosmum Swartz, famille des Chloranthacées. (P. D.) TAFELDSPATH. min. — C'est-à-dire Spathen tables. Synonyme allemand de Wollastonite. (Del.) TAGENIA ( Tagenia, sorte de gâteau). ins. — Genre de Coléoptères Hétéromères , tribu des Piméliaires, fondé par Herbst (Coléoptères , 8 , tab. cxxvii , 1-3) , adopté par Latreille et par Solier. Ce genre ren- ferme 21 espèces, parmi lesquelles 11 sont originaires d'Europe, 9 d'Afrique et 1 d'A- sie. Nous citerons comme exemple les T. filiformis F., angustata Herbst, etc. (C.) *TAGENITES. ins. — Tribu de l'ordre des Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, établie par Solier (Ann. de la soc. cnt. de Fr.; Essai sur les Collaptérides, t. VII, p. 6), et qui rentre dans la 2e divi- sion, celle des Phanéroglosses. L'auteur y TAG rapporte les genres Microtelus , Tagenia, Psammeticus , Ammophorus, Leplinoderus , Gonogenius, Scolobius et Diosleleus. (C.) TAGÈTE. Tageles (nom mythologique). bot. ph. — Genrede la famille des Composées- Sénécionidées, de la Syngénésie-Polygamie superflue dans le système de Linné, formé d'abord parTournefort et adopté ensuite par tous les botanistes. Les plantes qui le compo- sent sont des herbes annuelles d'Amérique, qui exhalent pour la plupart une odeur forte et désagréable; dont les feuilles sontopposées ou alternes, entières ou dentées ou même pinnatiséquées; dont les fleurs jaunes ou orangées forment des capitules généralement rayonnes, multiflores, à rayons femelles et entourés d'un involucre dont les folioles, en une seule rangée, sont soudées en forme de cupule campanulée ou oblongue. Leurs akè- nes, allongés et rétrécis à la base, compri- més-tétragones, portent une aigrette simple formée de paillettes inégales. On connaît aujourd'hui de trente à trente-cinq espèces de Tagètes parmi lesquelles plusieurs figu- rent parmi nos plantes d'ornement les plus communes. Elle portent, en général, le nom vulgaire ù'OEillels d'Inde. Les plus répandues d'entre elles sont les deux suivantes: 1. Le Tagète dressé, Tageles erecta Lin., vulgai- rement désigné sous le nom de grand OEillet d'Inde, est une belle plante originaire du Mexique, à tige droite, haute de 8 à 10 déci- mètres , à feuilles pinnatiséquées, ayant leurs segments lancéolés, dentés en scie; ses ca- pitules de fleurs sont grands, solitaires, por- tés sur un pédoncule renflé ; ils sont constam- ment jaunes et unicolores. Ils se succèdent pendant tout l'été et jusque vers la fin de l'automne. Leur odeur est forte et désagréa- ble. Dans toutes les variétés cultivées, ils sont doubles, de nuances diverses. C'est une très belle plante d'ornement. 2. Le Tagète étalé, Tagetes palula Linn., vulgairement connu sous le nom de petit OEillet d'Inde, est moins haut et plus petit dans ses diverses parties que le précédent. Ses fleurs sont jau- nes au bord et fauves au centre. On en pos- sède plusieurs variétés toutes plus ou moins brillantes. Ces deux plantes se multiplient par semis de graines choisies dans les plus beaux capitules. On cultive aussi le Tagète luisant, Tagetes lucida Willd., dont les ca- pitules sont beaucoup plus petits que ceux TAL des précédents, et groupés en corymbe. (P. D.) *TAGIADES {rcytla, commandant), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides , créé par Hubuer (Cat., 1816) pour une espèce étran- gère à l'Europe. (E. D.) *TAGILITE (nom de pays), min. — Her- mann a désigné ainsi un Phosphate de Cui- vre hydraté d'un vert d'émeraude, en mas- ses fibreuses, trouvée Tagilsk, dans les monts 0ar»ls- (Del.) TAGOiYA (Taf)*), j'étends), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Blap- sides, proposé par Fischer , adopté par De- jean {Catalogue, 3e édit. , p. 209) et par Hope (Coleopterist's mamtal , p. 124). Ce genre est composé de deux espèces de la Russie méridionale, les T. acuminata et maerophlhalma Fisch. (C.) *TAIMA, Blume. bot. ph. — Synonyme de Mitopclalum Blume, famille des Orchi- dées, tribu des Epidendrées. (P. D.) TAIRA, mam. — Nom d'une espèce de Carnassiers plantigrades, rapportée d'abord an\ genres Mustela et Viverra, puis au genre Gulo , et considérée , par M. Bell , comme une espèce du genre Galiclis, auquel M. Is. Geof. St.-Hil. donne le nom de Huro. Voy. GLOUTON et GRISON. (G. B.) *TALA. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées établi par Blanc.o (Flora de Filipinas, p. 484) pour une plante herba- cée qui croît dans les endroits humides des Philippines, età laquelle ce botaniste a donné le nom de Tala odorata. (D. G.) *TALEPORA (TaWwapo?, robuste). ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, tribu des Lamiaires, proposé par Dejean ( Catalogue , 3e édition , p. 374), pour deux espèces , les T. punctigera (mn- ' tica) Gr. et apicalis Dej., originaires du Brésil. (C.) *TALEPORIA (raWuofa, misère). ins. — Zeller (Isis, 1839) a donné ce nom , d'après Hubner , à l'une des nombreuses subdivisions de Lépidoptères nocturnes , créés aux dépens de l'ancien genre Teigne . Voy. ce mot. (E. D.) *TALA\US friJlmréÇt», je me lamente). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Hélopiens, proposé par Dejean (Cat., 3e éd., p. 232), qui n'y rapporte j TAL 325 qu'une espèce, le T. cribrarius, originaire de Cuba. rç \ TALAPIOT. ois. — Nom vulgaire d'un Pinnulede l'Amérique méridionale. (Z.G.) ^ *TALARODICTYON (t«*a«Poî, corbeille ; (Ji'xtuov, filet), bot. cr. (Phycées). — Dans le troisième Supplément à son Gênera Planta- rum, M. Endlicher donne le signalement suivant de ce nouveau genre de la tribu des Hydrodictyées : Fronde membraneuse , mu- cilagineuse, presque globuleuse, fixée par son centre ombiliqué aux roches des rivages maritimes. Elle est formée de filaments cloi- sonnés et réunis en une sorte de réseau creux, des bords duquel s'élèvent, en ma- nière d'anses, quelques uns de ces mêmes fila- ments rapprochés et comme rubanés. Nous ne connaissons ce genre que par la définition qu'en a donnée l'auteur au lieu cité. II est originaire des mers de la Chine. (C. M.) *TALAUMA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Magnoliacées formé par Jussieu (Gênera, p. 281) pour le Magnolia Plumieri Swartz, et qui a été enrichi de dix espèces nouvelles par les botanistes modernes. II ressemble aux Magnoliers par ses fleurs, et ne s'en distingue guère que par son fruit en forme de cône, comme hérissé par la pré- sence des styles persistants. Son espèce type est le T. Plumieri. (D. G.) TALC. min. — Le mot de Talc, comme celui de Spath , servait autrefois à désigner une certaine structure commune à des sub- stances de nature différente; on appelait ainsi tous les minéraux qui se divisent avec facilité en lames minces et brillantes. De- puis que les minéralogistes considèrent la composition chimique comme la base fon- damentale de leurs classifications, le mot de Talc est devenu spécifique, et ne sert plus qu'à désigner des substances, tellement rapprochées par leur composition et par leurs caractères physiques , qu'on peut les considérer comme les variétés d'une mênie espèce, bien que la détermination de leurs caractères principaux laisse encore quelque chose à désirer. Les substances dont nous parlons sont: le Talc proprement dit , et la Stéatite. 1° Talc proprement dit. Substance com- posée de Silice et de Magnésie, sans Alumine, et se rapprochant beaucoup des Micas par ses caractères extérieurs. Comme eux, elle 326 TAL se présente sous la forme de feuillets minces et flexibles, mais ces feuillets sont mous et non élastiques; elle est d'ailleurs beaucoup plus tendre, car c'est de tous les minéraux connus le moins dur, et sa poussière est onctueuse au toucher. Elle s'ollYe souvent à l'état laminaire , avec des indices de for- mes hexagonales ou rhombiques ; et ces formes paraissent pouvoir se ramener à un prisme rhomboïdal , droit ou oblique, dont la valeur des angles différerait peu de 120° et de 60°. Ainsi, c'est à l'un des systèmes prismatiques à axes inégaux, que se rap- porte la cristallisation du Talc, et ce qui confirme ce résultat, ce sont les propriétés optiques des lames de Talc: elles possèdent deux axes de double réfraction, dont l'angle est de 7° 24' , et dont la ligne moyenne est perpendiculaire au grand plan des lames ou au clivage le plus sensible; car les feuil- lets de Talc , comme ceux de Mica , se prê- tent à une division mécanique parallèlement à leurs grandes faces. On voit que la déter- mination du caractère cristallograpbique est encore incomplète; il en est de même du caractère de la composition chimique. Dans presque tous les Talcs, on trouve tou- jours une petite quantité d'eau, que l'on regarde généralement comme non essen- tielle; le rapport des deux autres principes, la Silice et la Magnésie, ne peut pas encore être fixé avec certitude; les analyses con- duisent en effet à quatre formules différen- tes : en représentant par Si 0 l'atome de Silice, on trouve qu'il y aurait, pour 4 ato- mes de base, 12 atomes de Silice suivant M. Beudant, 10 atomes de Silice suivant Kobell, 9 atomes de Silice suivant M. Mari- gnac, et seulement 8 selon MM. Berthier et Delesse. Il faut attendre du temps la solu- tion de cette question importante. Chauffé dans un matras, le Talc ne dégage point d'eau d'une manière sensible et ne perd point sa transparence; à un feu vif et sou- tenu , il s'exfolie et blanchit sans se fondre ou s'arrondit vers les bords en une masse bulleuse ; dans le Borax , il se dissout avec effervescence en un verre transparent. A la Magnésie se joint souvent, en vertu d'une substitution par isomorphisme, le protoxide de Fer, qui donne à la substance une teinte verte qu'elle n'aurait point sans cela. Les variétés de structure sout peu nom- TAL breuses ; ce sont : 1" le Talc laminaire, blanc ou verdàtre, divisible en feuillets minces, qui se plient et se contournent aisément; 2° le T. lamellaire , en petites lamelles flexueuses, blanches, jaunâtres ou rosàtres; 3° le T. écailleux, appelé fort improprement Craie de Briançon : en masses qui se divi- sent par petites écailles, sans offrir de joints continus ; 4° le T. fibreux, composé de fibres radiées; 5° le T. pulvérulent, en niasse ter- reuse ou argiloïde , d'un gris blanchâtre. 2° Sléatite. Substance à structure com- pacte, douce et grasse au toucher, quelque- fois anhydre, mais le plus souvent donnant une certaine quantité d'eau pour la calci- nation ; blanchissant et prenant de la dureté au feu, fondant difficilement en émail ou se réduisant en une pâte blanche; très tendre, se laissant rayer facilement par l'ongle et couper au couteau comme du savon ; suscep- tible de poli. Elle se présente assez souvent sous des formes régulières, mais qu'elle a empruntées à d'autres minéraux: elle a en effet, comme la Serpentine, une tendance très remarquable à remplacer un grand nombre d'autres substances, dont elle se borne à copier la figure extérieure, sans con- server de traces de leur structure interne. Sa couleur la plus ordinaire est le blanc ; elle passe à des teintes différentes de gris, de jaune, de vert, de rose et de rouge. Ses varié- tés de structure sont : la fibreuse ou l'asbes- liforme, qui ressemble à de l'asbestedur ; la granulaire; la Stéatite compacte, unicolore ou marbrée: la St. terreuse, vulgairement nommée Craie d'Espagne; la dentrilique ; et enfin la pseudomorphique, qui se montre sous les formes du Quartz hyalin , du Cal- caire spatique, de l'Orthose, etc. On a rapporté à la Stéatite une substance qui a beaucoup de rapports avec elle par ses caractères extérieurs, et que l'on trouve à la Chine, d'où elle nous vient sous la forme de ces petites figures grotesques, appelées Ma- gots. 11 se peut que la matière de quelques uns de ces petits bustes soit de la véritable stéatite; mais, dans le plus grand nombre de ces cas, la substance qui les compose est sensiblement plus dure, quoiqu'elle se laisse encore rayer par l'ongle, elle est infusible et se distingue surtout de la stéatite par l'absence de la Magnésie et par la présence de l'Alumine et d'une quantité notable de TAT, matière alcaline. Haiiy l'avait décrite sous le nom de Talc glaphique; mais on la con- sidère maintenant comme une espèce par- Si culière, distincte du Talc et de la Stéatile, et qu'on place à la cuite des Silicates alu- ineux, sous les noms de Pagodite ou d'A- Imatolithe. La Pimélite de Kosemiitz et de Baumgar- ii en Silésie n'est peut-être qu'une variété • Sléatite colorée par de l'oxide de Nickel ; cependant cette substance terreuse d'un vert pomme pourrait bien constituer une espèce à part, si l'on en juge par une ana- lyse de Klaproth, qui ne l'a trouvée formée que de Silice, d'oxide de Nickel et d'eau. Enfin, il est encore une substance qu'on pourrait être tenté de rapporter à la Stéa- tile, et qui n'en diffère que par une petite quantité d'alumine. C'est le minéral connu sous le nom de Pierre de Savon , que l'on trouve en veines dans la Serpentine du cap Lézard , au Cornouailles. Il est gris ou brunâtre, très onctueux, et composé de Silice, d'Alumine, de Magnésie, d'Oxide de fer et d'eau. Le Talc proprement dit ne forme pas de grandes masses. Il se trouve en petits lits, en amas ou en filons dans différentes roches de cristallisation ou dans les calcaires qui leur sont subordonnés, principalement dans les terrains où abondent les roches magné- siennes et amphiboliques. La Stéatite ac- compagne presque toujours la Serpentine, au milieu de laquelle elle forme des veines ou de petits amas. On emploie les deux variétés principales du Talc à différents usages : le Talc laminaire, que l'on re- cueille au Tyrol, est transporté à Venise, où il est connu sous le nom de Talc de Venise. Quand il est pulvérisé, broyé et réduit en pâte fine, on en compose des crayons co- lorés, que l'on nomme Pastels. La propriété dont jouit sa poussière de rendre la peau lisse et luisante, et de lui donner une ap- parente fraîcheur, l'a fait employer comme cosmétique; elle est la base du fard dont se servent les dames, et dont le principe colorant est le rouge de carthame. On fa- brique également ce cosmétique avec le Tiilc blanc écailleux , passant à la Stéatite, que l'on appelle Craie de Briançon , et que les Briançonnais tirent de la montagne Rousse, près de Fénestrelles , du hameau TAL 327 de Brailly, dans la vallée de St. Martin, e$ de Prasles en Piémont. Ce même Talc écail- leux ou compacte, dans son état naturel , est employé par les tailleurs en guise de craie pour tracer leurs coupes sur les étoffes; enfin on se sert du Talc pulvérulent pour dégraisser les soies, pour diminuer le frot- tement des machines, et pour faciliter l'en- trée des bottes neuves. On a étendu le nom de Talc à diverses substances minérales qui n'appartiennent pas à cette espèce. Talc bleu. Syn. de Disthène. Voy. ce mot. Talc chlorite. Voy. chlorite. Talc granuleux. Voy. nacrite. Talc de Moscovie. Voy. mica laminaire. Talc ollaire. Voy. serpentine. Talc de Venise. Variété de Talc laminaire du Tyrol, que l'on transporte à Venise pour les besoins du commerce. Talc zographiqde. Voy. chlorite et terre verte. (Del.) *TALCADE. géol.— Ce nom, proposé par M. Nérée Boubée, est synonyme deTalcite. Voy. ce mot. *TALCITE. géol. — Voy. l'articleROCHES, t. XI, p. 164. TALEGALLE. Talegalla. ois. — Genre de la famille des Mégapodidées, dans l'ordre des Gallinacés. M. Lesson , qui en est l'au- teur, le caractérise ainsi : bec moins long que la tête, très robuste, épais, comprimé sur les côtés, convexe, à arête arrondie, entamant les plumes du front; narines ba- sâtes, latérales, oblongues, percées dans une membrane tendue sur des fosses nasales larges; mandibule inférieure plus courte, taillée en biseau au sommet; joues nues; tête et cou à plumes poilues ou barbulées; ailes arrondies, concaves, à première penne très courte, la deuxième un peu plus lon- gue, la troisième la plus longue de toutes; queue moyenne arrondie; tarses robustes , médiocres, scutellés, terminés par quatre doigts allongés; le pouce reposant en entier sur le sol et muni d'un ongle robuste. L'espèce type, découverte aux alentours du Havre-Dorey, à la Nouvelle-Guinée, le Talégalle deCdvier, Tal. Cuvierii Less. (Zooi. de la Coq., pi. 38), a tout son plumage d'un noir brun foncé. Sa forme générale rappelle un peu celle des Talèves ; c'est même pour indiquer cette analogie que 328 TAL M. Lesson a crée le mot hybride Taie- galle. Elle a été rencontrée non loin de la mer, dans les broussailles, où elle vit à la manière de tous les Gallinacés. Elle est très rare. Une seconde espèce que Swainson avait génériquement distinguée sous le nom de Cathcturus et dont il avait fait un Vautour, trompé, sans doute, par la nudité du cou et de la tête, a été rapportée à ce genre. M. de Lafresnaye, d'après les dessins delà tête et du bec du Calheturus , donnés par Swainson (Class. of Dirds, t. I, 284), avait pensé que cet oiseau était un Talégalle, le même peut-être que le'V'aL Cuvierii, ou une espèce nouvelle. Cette présomption a été pleinement confirmée par M. Gould qui considère le type du genre Calheturus de Swainson , auquel il donne pour synonyme le Ncw-Holland Vultur de Latham , comme deuxième espèce du genre Talégalle. Cet oiseau aurait un mode de nidification des plus singuliers, selon M. Gould. tl réu- nirait sur le sol une grande quantité de branches vertes avec leurs feuilles, de ma- nière à en former un monceau de cinq à six pieds de haut, et même plus, auquel il donne une forme conique. C'est dans un petit enfoncement, étroit et assez profond, du sommet de ce cône, que la femelle pond deux ou trois œufs, qu'elle a soin de rele- ver, avec son bec, et de placer perpendi- culairement, les uns près des autres, de façon à ce que l'un de leurs bouts soit en haut et l'autre en bas; ensuite elle laisse au soleil et à la chaleur produite par la fer- mentation de cette masse de végétaux, le soin d'échauffer et de faire éclore sa nichée. Cette espèce est particulière à la Nouvelle- Hollande. (Z. G.) TALÈVE. Porphyrio. ois. — Genre de la famille des Rallidœ , dans l'ordre des Échassiers, caractérisé par un bec plus court que la tête, fort, droit, conique, comprimé sur les côtés, à mandibule supé- rieure voûtée sur l'inférieure, un peu in- clinée à la pointe, et se dilatant sur le front en une large plaque nue; des narines laté- rales , percées dans la masse cornée du bec, ouvertes de part en part, et à peu près ron- des; des ailes courtes, concaves; des tarses nus, réticulés, médiocres, et des doigts fort longs, entièrement divisés et garnis TAL latéralement de petites membranes très étroites. Ce genre, créé par Brisson aux dépens des Fulicade Linné, est aujourd'hui adopté pai tous les ornithologistes. Les Talèves, qu'un nomme aussi Porphy- rions, Poules-Sultanes, ont des mœurs fort peu différentes de celles des Poules-d'Eau. Ce sont des oiseaux excessivement doux et timides en même temps, qui aiment et re- ( herchent la solitude et les lieux écartés. Nés au milieu des joncs, des plantes aqua- tiques, ils n'en sortent que rarement et lorsqu'ils sont pressés par la nécessité. Ils vivent habituellement dans les eaux dou- ces, dans les marais et les rivières. Leur voix est forte et sonore. Leur démarche , lorsqu'ils ne sont pas poursuivis, est lente, compassée ; mais lorsque quelque chose les excite, ils courent avec assez de vitesse et de légèreté. Ils ont même , comme les Jacanas, la faculté de pouvoir marcher sur les plantes aquatiques, sans enfoncer dans l'eau, et cette faculté est due à la lon- gueur de leurs doigts. Quoique leurs pieds ne soient pas palmés, ils nagent et plongent avec beaucoup d'aisance. Cependant un fait rapporté par M. Malherbe, dans la Faune ornilhologique de la Sicile , ferait supposer qu'ils ne sont pas aussi bons nageurs qu'on le suppose généralement; car, il rapporte que lorsque le Talève porphyrion est chassé et obligé de s'éloigner des eaux, le plus souvent, au lieu de prendre son vol, pour fuir le danger, il se cache parmi les joncs touffus, ou plonge, et se tient tranquille dans le lieu même où il a plongé : c'est à peu près ce que font les Poules-d'Eau et les Râles. Les Talèves se croient tellement en sûreté lorsqu'ils se sont dérobés de la sorte à la vue du chasseur, qu'on peut aller vers eux, les approcher de fort près, et même quelque- fois les prendre à la main, sans qu'ils aient fait le moindre mouvement pour fuir. Lors- qu'ils volent, ce qu'ils font rarement, et seulement pour passer d'un marais à l'autre, leurs jambes sont pendantes, comme s'ils les traînaient après eux , ce qui rend leur vole lourd et embarrassé. C'est probable- ment à cause de cette imperfection dans les organes du vol, que les Talèves ne font pas de grands voyages et vivent assez séden- taires dans les lieux où ils sont nés. TAL Le régime des Talèves, à l'état de liberté, consiste en racines , en herbes aquatiques et en céréales ; en captivité, ils se contentent de tout ce qu'on leur offre. On a vu des Talèvesporphyrions manger du riz en paille, dont ils détachaient le grain en s'aidant de leurs pieds , courir à leur provision d'eau à chaque grain qu'ils avaient avalé , et boire en mordant pour ainsi dire l'eau. Le même oiseau a encore la singulière habitude, lors- qu'une substance qu'on lui présente est un peu trop grosse pour pouvoir être avalée tout de suite, de la saisir avec un de ses pieds , de la porter à son bec comme les Perroquets, et de la manger en la morcelant. Ce qui a lieu de surprendre, c'est que les faits relatifs à la reproduction des Ta- leves soient à peu près inconnus, et que ceux que l'on possède, étant en contradiction , puissent passer pour douteux. Buffon rap- porte qu'on a vu un mâle et une femelle de Talève porphyn'on travailler de concert à construire un nid, qu'ils avaient posé à quelque hauteur de terre, sur une avance de mur, avec de la paille et des bûchettes en quantité ; et que la ponte fut de six œufs blancs, d'une coque rude, exactement ronds et de la grosseur d'une bille de billard. Mais M. Malherbe dit, probablement d'après les observations de M. Luighi-Benoit , que cet oiseau dépose ses œufs au nombre de deux à quatre seulement ( il n'en indique ni la couleur, ni la forme), soit sur la terre, sans construire de nid, soit parmi les herbes touffues au milieu et à proximité des marais. Il ajoute que l'incubation a lieu dans le mois de février ou de mars; que les pous- sins sont nés en avril , et qu'ils sont alors couverts d'un duvet d'un noir bleuâtre, ayant le bec, la plaque frontale et les pieds blancs. A peine nés, ils courent autour du nid, et prennent, assure-t-on leur nourri- ture , sans le secours de la mère. Ils font entendre parfois un cri flexible et non in- terrompu, comme les poulets. Les Talèves se montrent naturellement disposés à la domesticité, si l'on en juge par l'espèce que possède l'Europe. Celle-ci s'apprivoise facilement dans les basses-cours où l'on élève des volailles. « C'est ce même oiseau, dit Buffon, que les Grecs et les Romains faisaient venir de Libye, de Co- manège et des îles Baléares, pour le nourrir T. XII. TAT. 329 et le placer dans les palais et dans les tem- ples où on le laissait en liberté, comme un hôte digne de ces lieux par la noblesse de son port, par la douceur de son naturel, et par la beauté de son plumage. » Le genre Talève a des représentants en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique et dans l'Australie. L'espèce d'Europe est le Talève porphy- rion, Por. hyacmthinus Temm. (P. Roux, Ornith. Prov., pi. 333). Commune, en Sicile, sur le lac Lentini, dans les marais de Catane, dans l'A na pus î la rivière de Cyane près de Syracuse, ainsi que dans quelques autres localités ; on la voit aussi communément dans les îles Io- niennes, dans tout l'Archipel et le Levant, à Alger, notamment dans la province de Bône, sur le lac Felzara; en moins grand nombre en Dalmatie, dans les provinces méridionales de la Hongrie et en Sardaigne; enfin, on l'observe quelquefois en France, dans la Provence et le Dauphiné. Les Talèves étrangers diffèrent peu de notre espèce, par leur plumage, où domino toujours le bleu violâlre et le glauque, nous nous bornerons à indiquer les suivants : T. ta voua , P. lavoxia Vieill. (Gai. Ornilh., pi. 267), FulicaMarlinica Lin., de Cayenne, de la Martinique et de l'Amérique septen trionale; — T. a manteau vert, P. smara- gnotits Temm. (Buff., pi. enL,9lO), de Madagascar; — T. a manteau noir , P. me- lanotvs Temm., de la Nouvelle-Hollande; — T. EHERAODIN, P. smaragdhius Temm. (pi. col., 421), de Java et de Sumatra ; — T. favorite, P. Caj/ana G. Cuv., Fulica flavirostris Gtnel. (Buff., pi. col., 897), de Cayenne; — T. meunier, P. pulveruienlus Temm. (pi. col., 40.-i), de Calcutta; - T. blanc, P. albus G. Cuv., de la Nouvelle- Hollande. Cette dernière espèce pourrait n'être, comme le suppose M. Lesson, qu'une variété du Talève à manteau noir, qui habite les mêmes contrées. (Z. G.) *TALGUENEA. bot. ph. — Genre de la famille des Rhamnées, tribu des Colletiées, formé par M. Mierspour des arbustes à feuil- les ramassées, décussées, armées de fortes épines axillaires, opposées en croix, an-des- sous desquelles les fleurs sortent d'un tu- bercule axillaire. Ces arbustes habitent les Andes du Chili. (D. G.) 42 330 TAL TAL1ERA, Mart. bot ph. — Synonyme île Corypha Lin., famille des Palmiers. TALIGALÉE. Taligalea. bot. pu. - Genre d'Aublet rapporté comme synonyme aux Amasonia Lin., famille des Verbcnacées. TALIN. Talinum. bot. pu. — Genre de la famille des Porlulacées, tribu des Calandri- niées, proposé d'abord parAdanson (Famille des piaules, vol. II, p. 245) et adopté, mais avec des limites un peu plus étroites, par les botanistes postérieurs. Il comprend aujour- d'hui environ vingt espèces herbacées, quel quefois sous-frutescentes, charnues et gla- bres, qui se trouvent principalement dans les parties chaudes de l'Amérique, et moins abondamment au cap de Bonne-Espérance, dans l'Arabie heureuse et l'Océanie. (D. G.) TALIPOT. bot. ph.— Nom vulgaire du Corypha umbraculifera. Voy. corypha. TALISIE. Talisia bot. ph. — Genre delà famille des Sapindacées, formé par Aublet {Guian., vol. I, p. 349, tab. 13 espèces, TAM dont 4 habitent les mers d'Europe et la 5e les côtes delà Nouvelle-Zélande. Le Ta- litre sauteur, Talitrus saltator Edw , type de ce genre , est très commun sur nos côtes du Nord et de l'Ouest. (II. L.) TALLO. bot. ph. — ■ L'un des noms vul- gaires du Colocasia esculenta Schott (Arum csculenlum Lin. Voy. colocasia et taruo. * TALON A (Talon), moll. — Genre d'A- céphales Enfermés de la famille des Myaires, indiqué par M. Gray (Syn. Bril. Mus., 1840). (G. B.) *TALOPIA. moll. — Genre de Gasté- ropodes du groupe des Trochus, indiqué par M. Gray (Syn. Uril. Mus., 1840). (G. B.) TALPA. mam. — Nom générique latin de la Taupe. (G. B.) *TALPASOREX (des deux noms géné- riques Talpa, Sorex). mam.— Genre d'Insec- tivores , dont le nom indique les affinités générales que lui reconnaît l'auteur, M. Les- son (Man.Jlammal., 1827). (G. B.) TALPOIDE (Talpa, Taupe; Kloç, forme). mam. — Lacépède forme , sous ce nom , un genre de Rongeurs qui fouissent à la ma- nière des Taupes , et qui sont, pour cette raison, désignés sous le nom de Rats Taupes. Voyez les articles oryctère , bathyergue , GEORYQUE , NYCTOCLEPTE , RAT -TAUPE, SPA- LAX. (G. B.) *TALSCHISTE. géol. — Synonyme de Talcile. T'oy. ce mot. TAMANDUA. mam. — Espèce d'Édentés du g. Fourmilier (Myrmccophaga Taman- dua, Cuv., Myrm. telradactylaelM. tridac- tyla, L.), de moitié moindre que leTamanoir; sa queue, à poil ras, prenante et nue au bout, lui sert à se suspendre aux arbres. (G. B.) TAMANOIR, mam. — Espèce d'Édentés du genre Fourmilier (Myrmecophaga ju- bala), de plus de 4 pieds de long : quatre ongles devant, cinq derrière; la queue gar- nie de longs poils dirigés verticalement. Cet animal habite les lieux bas , marche lente- ment et ne grimpe pas ; il est vigoureux , et se défend en frappant circula reement avec ses pattes de devant, dont les ongles sont terribles. (G. B.) TAMAR-IÏENDI. bot. ph.— Nom arabe du Tamarinier, Voy. tamarinier. *TA!4ïARIA. échin.— Genre d'Astérides indiqué par M. Gray ( Afin, of Nal. Hist. , 1840). (G. B.) TAM TAMARIN, mam.— Yoy. ouistiti. (G. P.) TAMARINIER. Tamarindus (du nom arabe Tamar-Hendy). bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Cœsalpiniées, formé par Tournefort, et que les auteurs ont placé de manières très diverses dans le sys- tème deLinné. Ainsi, l'illustre botanistesué- dois lui-même le rangeait dans sa triandrie- monogynie; Schreber, Willdenow etPersoon l'ont classé dans la monadelphie-triandrie; enfin, DeCandolle a pensé qu'il devait être rangé dans la diadelphie-triandrie. Ce genre est caractérisé : Par son calice coloré, dont le tube est turbiné, dont le limbe est divisé profondément en quatre lobes, parmi les- quels le postérieur est plus large , bi- denté; par cinq pétales, dont les trois su- périeurs sont plus grands, ascendants et ré- fléchis , tandis que les deux inférieurs sont très petits et ressemblent à un simple filet grêle; par neuf élamines soudées inférieu- rement, dont trois seulement sont longues et fertiles; par un ovaire stipilé, mulii ovulé , auquel succède un légume oblong , comprimé , divisé en plusieurs loges par des cloisons transversales, et renfermant une pulpe qui , d'après Jussieu, serait située en- tre les deux couches du péricarpe. — L'es- pèce unique du genre est le Tamarin de l'Inde, Tamarindus indica Lin.; arbre spon- tané dans l'Inde, et qui de là a été propagé par la culture aux îles de France et Bour- bon, dans les parties chaudes de l'Afrique et aux Antilles. C'est un bel arbre, dont le tronc, assez volumineux, est couvert d'une écorce brune; dont les feuilles, brusque- ment pennées, ont plusieurs paires de fo- lioles; dont les fleurs jaunes, marquées de veines rouges, très agréablement parfumées, forment des grappes peu fournies et légère- ment pendantes. Celte espèce intéressante est cultivée dans les contrées chaudes du globe comme arbre d'ornement ; mais elle est surtout connue pour la pulpe de ses fruits , qui sert à des usages multipliés, soit comme aliment, soit comme substance mé- dicinale. Avant leur parfaite maturité, ces fruits sont très acides; et, dans cet état, les Égyptiens s'en servent pour aciduler leurs mets. A leur parfaite maturité, la pulpe qu'ils renferment a une saveur en même temps sucrée et aigrelette , très agréable , qu'elle doit à ce qu'elle renferme TAM 331 à la fois du sucre dans la proportion d'en- viron 1/S, avec des acides tartrique, ci- trique et malique; elle remplace les gro- seilles, et se consomme sur place en très grande quantité, soit en confitures, sor- bets, etc., soit en boissons rafraîchissantes: on s'en sert aussi pour des tisanes tempé- rantes, dans les irritations intestinales, les dysenteries, etc. Celle que le commerce ap- porte en Europe pour les besoins de la mé- decine a subi une préparation qui permet de la conserver longtemps, mais qui lui donne une couleur plus foncée , et qui con- siste soit dans une concentration par l'éva- poration dans des bassines de cuivre , par suite de laquelle elle devient noire , soit dans une préparation avec du sucre qui en fait une sorte de confiture. Dans ce dernier c;i$, elle porte le nom de Tamarin préparé. On administre cette pulpe étendue d'une grande quantité d'eau , à titre de tisane ra- fraîchissante ou, moins délayée, comme bois- son laxative. (P- D.) TAMARIS. Tamarix. bot. ph.— Genre de la famille des Tamariscinées, à laquelle il donne son nom, formé d'abord par Linné, mais restreint dans ces derniers temps par la création du genre Myricaria, Dew\, pour les espèces monadelphes , et du genre Tri- chaurus , Arnott, pour le Tamarix eri- coïdes, Willd. Les Tamaris sont des ar- bustes ou des arbres de la région méditer- ranéenne, des Canaries et de l'Inde, remar- quables par leurs petites feuilles imbriquées, semblables à des écailles; par leurs petites fleurs en épis souvent paniculés, à i 10 élamines libres, et par leurs graines aigret- tées à la chalaze qui occupe leur sommet. On cultive souvent dans les lieux frais des jardins, le long des eaux, dans les parcs, le Tamaris de France, Tamarix g allie a , Lin., espèce tellement abondante le long du golfe de Lyon, que, dans certaines communes du littoral, on l'emploie comme combustible. Ses rameaux grêles , couverts de petites feuilles d'un vert un peu glauque, lui don- nent une grande légèreté et un aspect tout particulier. L'écorce de sa racine et de ses branches passe pour sudorifique, diurétique et apérilive. Une variété très curieuse de cette espèce est le Tamarix gallica, Var. mannifera, Ehrenb. , le Tarfa ou Allé des Arabes, qui croit sur le Sinaï, et qui, 332 TAM piqué par le Coccus manniparus , exsude une sorte de Manne. (D. G.) TAMARISCINÉES. Tamariscinées. bot. phan. — Petite famille de plantes dicotylé- donées, polypétales, hypogynes, ainsi carac- térisée : calice de 5 folioles, rarement de 4, distinctes ou quelquefois réunies à la base, imbriquées; autant de pétales alternes , à préfloraison imbriquée ou tordue , mar- cescents. Étamines en nombre égal et alter- nant avec les pétales, ou en nombre double, à filets élargis inférieurement et réunis par un disque tantôt à peine sensible, tantôt saillant en dix crénelures qui alternent deux à deux avec les 5 étamines; anthères biloculaires, introrses; ovaire libre, ordi- nairement pyramidal, à 3 angles, très rare- ment à 4, présentant vers sa base autant de placentas pariétaux, qui, quelquefois pro- longés en dedans, la divisent en autant de loges incomplètes, et portent de nombreux ovules dressés, anatropes; styles en nom- bre égal, libres ou soudés en un seul , ter- minés par un stigmate obtus ou tronqué ; capsule s'ouvranl en 3-4 valves, dont cha- cune porte au milieu de sa base épaissie un placenta chargé de graines ascendantes, dont le tégument membraneux se prolonge à l'extrémité supérieure, c'est-à-dire à la chalaze, en un filet environné ou couvert de longs poils, et recouvre immédiatement un embryon droit à cotylédons oblongs, ovales, planes-convexes, à radicule courte et infère. Les espèces sont des sous-arbris- seaux, arbrisseaux ou arbres, habitant toutes les régions tropicales et tempérées de l'hé- misphère boréal et de l'ancien continent; fréquents près des eaux surtout salées, prin- cipalement autour de la Méditerranée et des lacs de l'Asie centrale. Leurs feuilles sont alternes, sessiles, courtes, un peu charnues, élargies et quelquefois amplexicaules à la base, effilées au sommet, très entières, sou- vent croisées à la surface de points nom- breux , de couleur le plus ordinairement glauque, dépourvues de stipules; leurs fleurs blanches ou roses, en épis générale- ment rameux, terminaux, portées par des pédicelles très courts qu'accompagne une bractée. La présence d'une substance tan- nine, de résine et d'huile essentielle, donne à ces plantes une saveur amère et des pro- priétés astringentes Une espèce d'Arabie TAM est remarquable par l'écoulement de ma- tière abondante muqueuse-sucrée que dé- termine chez elle la piqûre d'un insecte, et dans laquelle beaucoup d'auteurs croient reconnaître la manne des Hébreux. Myricaria, Desv. — Trichaurus. Arn. — Tamarix, L. (Ad. J.) TAM AU fi'. BOT. PU. — VOy. TAMARIS, TAMATIA. Tamalia. ois. — Genre formé par G. Cuvier aux dépens des Bucco (Bar- bus) de Linné, et placé par lui dans sa fa- mille des Grimpeurs, à la suite des Barbus proprement dits. G.-R. Gray, dans son Gê- nera of Birds, le range parmi les Passereaux dans sa sous- famille des Tamalianœ , de la famille des Alcedinidœ . Il fait également par- tie, pour M. deLafresnaye, de la sous-famille des Tamalianœ. MM. Temminck etWagler ont adopté pour ce genre le nom de CapUo. Les caractères qu'on lui assigne sont: Bec aussi long que la tête entouré de soies raides, dirigées en avant, épais, convexe en dessus, arrondi à la base, comprimé sur les côtés ; à mandibule crochue et crénelée à la pointe; narines situées à la base du bec, cachées par les soies qui descendent du front, orbiculai- res; ailes courtes, à troisième et quatrième rémiges les plus longues; tarses courts; queue allongée, composée de dix rectrices. Les Tamatias sont des Oiseaux lourds, massifs, d'un caractère triste et sombre. Ils aiment la solitude, les lieux couverts ; ils ne recherchent point la société de leurs sem- blables, et fuient la présence de l'homme. Ilssontindolents, demeurent très longtemps inactifs, perchés sur les branches les plus touffues et les plus basses des arbres, et semblent se déterminer avec peineà changer de place. Leur vol est pesant et court. Ils se nourrissent de fruits et d'insectes, et nichent dans le creux des arbres. Leur ponte est de trois ou quatre œufs. Les Tamatias appartiennent tous au nou- veau continent ; les espèces bien déterniiuées sont: Le Tamatia tacheté, Tamalia maculala G. Cuv; Bucco Tamalia Gmel. (Buff., pi. en/., 746, f. 1, et Vieil]., Gai. des Ois., pi. 34), de la Guiane. Strickland a distingué génériquement cette espèce sous le nom de Nyctactes, nom auquel M. G.-R, Gray asub- TAM stitué celui de Chaunornis. — Le T. a ghos bec, T. macrorhynchus G. Cuv. Bue. ma- ciorhynchos Gmel. (Bu(T., pi. enl., 689), du Brésil; — le T. noir et blanc, T. melanoleu- cusG.Cuv. ; Bue. melanoleucos Gm. (Buff., pi. enl., 688, f. 2), de Cayenne, — le T. a collier, T. collaris, Bue. collaris Vieillot (Buff., pi. enl., 395), de la Guiane ;— le T. Ch accru, T. melanot is G. Cuv.; Cite. Chacuru Vieill (Teram., pi. col., 94), du Brésil et du Paraguay ; — le T. a grands doigts, T. ma- crodactylus G. Cuv.; Capilo Cyphos Wagl. (Spix, Av. Bras., pi. 39, f. 2), du fleuve des Amazones ; — le T. a double ceinture, T. bi- cmcla Gould (Proc., 1836, p. 80) ;— et le T. a gorge fauve, T. gularis d'Orb. et Lafr. [Nev. ZooL, 1838, p. 166), de Carlhagène. (Z. G.) *TAMATIANÉES. Tamalianœ. ois. — Sous-famille établie par G.-B. Gray dans sa famille des Alcedinidœ, et renfermant les genres Nyctactes (Strickl.) ou Chaunornis (G.-R. Gray), Tamatia, Bucco, Chelidoptera elMonasa. (Z. G.) TAMBOUL. Bois tambour, bot. ph. — Noms vulgaires de VAmboratambourissa. TAMBOUR, roiss. — Ce nom et ceux de Drum et de Grondeur, sont des dénomina- tions vulgaires qui rappellent le bruit sourd que font entendre autour des navires , de grands Poissons sciénoides du genre Pogo- nias, les Pogonias chromis Cuvier (Labrus chromisL. , Sciœna chromis Lacép. et Scbn. ; Seiœna fuseau et Sciœna gigas Mitch.). (G. B.) TAMBOURISSA. bot. ph. — Synonyme (TAmbora, Juss., famille des Monimiacées. TAMIA. Tamias. H AH. — Genre de Ron- geurs Sauriens, distingué par Illiger (Prodr. syst. Mam. et Av., 1811). Les Tamias sont des Écureuils à abajoues, et qui passent leur vie dans des trous souterrains. On les ren- contre en Amérique et eu Asie. C'est à ce genre que se rapporte V Écureuil suisse, qui habite la Sibérie' et l'Amérique septentrio- nale, depuis le détroit de Bebreig jusqu'à la Caroline. (G. B.) TAMIER ou TAMIMER. Tamus. bot. ph. — Genre de la famille des Dioscoréa- cées établi par Tournefort sous le nom de Tamnus, et adopté par Liuné sous celui un peu différent de Tamus. Il est formé d'herbes \olubles, propres aux parties tern- TAM 333 pérées de l'Europe et. de l'Asie , dont la racine est tubéreuse, dont les feuilles sont en cœur, pétiolées , veinées , et dont les fleurs dioïques, hexandres, disposées en grappes axillaires, donnent une baie à trois loges dispermes, comme l'ovaire, ou Gnale- ment uniloculaire par suite de l'oblitération des cloisons. On trouve communément dans les haies, les taillis et les buissons, le tamier commun, Tamus communis , Lin. , l'espèce type du genre, dont la tige atteint jusqu'à trois mètres environ de longueur; dont les feuilles luisantes portent deux glan- des à la base de leur pétiole; ses fleurs petites et verdàtres donnent une baie rouge de la grosseur d'une petite cerise. Le rhi- zome de cette plante est épais et tubéreux : il renferme beaucoup de fécule, et peut dès lors être utilisé comme aliment, après que, par des lavages successifs, on l'a débar- rassé du principe acre et amer qu'il ren- ferme. Autrefois il a été employé en méde- cine comme purgatif; mais son usage est entièrement abandonné de nos jours. (P. D.) *TAMNOLA!XIER. Tamnolanius. ois. — Genre établi par M. Lesson, dans la famille des Laniadœ ( Pies-Grièches ) , pour des Oi- seaux qui ont été confondus avec les Tbam- nophiles et les Tyrans. Leurs formes sont robustes; leur bec puissant, fortement cro- chu, comprimé sur les côtés; leurs tarses forts; leurs ailes longues, atteignant le mi- lieu de la queue; à première rectrice plus courte que la deuxième, celle-ci que la troi- sième, qui égale la quatrième et la cinquième; leur queue est égale. Les espèces que M. Lesson introduit dans ce genre, sont le Tamnol. livide. T. lividus Less. ; Pilangus chilensis Less. (Voyage de la Thetis, zool., pi. 323), du Chili— Le T. guttural, T. gutturalis Less.; Tyrannus gulturalis Eyd. et Gerv. (Voyage de la Fa- vorite, pi. 63), de Valparaiso ; — et le Tamn. FERRuciNtiux, T. femigineus Less. (Revue zoologique, 1839, p. 13*), de Mexico (Z.G.) TAMXOPHILLS. ois. — Pour Thamno- philus. TAMXOPHILES, Latreil. (Règne animal de Cuvier, VII, p. 83). ins. — Voy. thamno- philus ou plutôt magdalinus. (C.) ♦TAMKUS. Tourn. bot. ph. — Nom gé- nérique modifié par Linné en celui de Ta- mus. Voy. IAM1KR. ?,H TAN TAMOATA. poiss.— Nom que Margrave emprunta aux Brésiliens pour désigner le Poisson qui sert de type au genre GalHchthys, et qui en fut longtemps la seule espèce [Cal- lichlhys asper Val. ; Silurus Callichthys L.). (G. B.) TAMOiVÉE. Tamonea. bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées, voisin des Lantana, formé par Aublet pour un sous-arbrisseau de la Guiane, auquel il a donné le nom de Tamonea spicata. Récem- ment M. Schauer en a décrit 4 espèces dans le XIe vol. du Prodromus, p. 528. (D. G.) TAMPOA. bot. pu. — Aublet a établi sous ce nom (Guian., Suppl., p. 35) un genre dont la place dans le règne végétal est encore incertaine, et qui ne comprend qu'une espèce arborescente, remarquable par le suc jaune, visqueux qu'elle renferme. Cette espèce unique est le Tampoa guianen- sts, Aubl. (D. G.) TAMUS. bot. ph.-— Voy. tamier. *TAMY'RIS (nom mythologique), ins. — Swainson (Illustr., I, 1821) indique sous cette dénomination un genre de Lépido- ptères , de la famille des Diurnes , tribu des Papilionidées, qui ne comprend qu'une es- pèce étrangère à l'Europe. (E. D.) TANACETUM. bot. ph. — Voy. tanaisie. TAN.4ECIE. Tanœcium (TavavîxYiç , long, étendu), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées , établi par Swartz (Flor. Ind. occid., 1053, lab. 20) sur un arbuste des Antilles, qui s'attache par des racines au tronc des arbres sur lesquels il vit en pa- rasite. Celte espèce est le Tanœcium para- siticum, Swartz. On en connaît aujourd'hui deux autres. (D, G.) TANAGRA. ois. — Nom générique des Tangaras dans Linné. (Z. G.) *TANAGRA. ins. — Genre de Lépido- ptères diurnes, de la tribu des Phalénides, division des Géométrides , créé par Dupon- chel (Hist. nat. Lep. d'Eur., IV, 1829), et dont il ne parle plus dans son Cal. mélh. des Lépid. d'Eur., 1844. (E. D.) *TANAGRELLA.ois. — Division géné- rique établie par Swainson dans la famille des Tangaras. Voy. tangara. (Z. G.) *TANAGRIDÉES. Tanagridœ. ois.— Fa- mille de l'ordre des Passereaux, établie, par le prince Ch. Bonaparte, sur des Oiseaux de cet ordre qui ont un bec conique plus ou TAN moins épais, échancré à la pointe de la man- dibule supérieure, et des fosses nasales pro- fondes, recouvertes d'une membrane. Celle famille, qui correspond, en très grande par- tie , au genre Tanagra de Linné, comprend toutes les divisions et subdivisions qui ont été formées aux dépens de ce genre. Voy. TANGARA. (Z. G.) *TANAGRIIMÉES. Tanagrinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Tana g ridées. Elle a pour type le genre Tanagra Linn. * TAMAGROÏDES. ois. — Nom que le prince Ch. Bonaparte avait d'abord donné à la famille des Tangaras, et auquel il a sub- stitué celui plus rationnel de Tanagridœ. (Z. G.) TANAIS (nom mythologique), crust. — ■ M. Milne Edwards désigne sous ce nom un nouveau genre de Crustacés qui ressemble beaucoup aux Rhoe {voy. ce mot). C'est à l'or- dre des Amphipodes, et à la famille des Asellotes qu'appartient cette coupe générique dont on connaît deux espèces , la Tanais Cavolinii, Edw. (Ann. des Se. nat., 2e série, t. XIII, p. 288, pi. 19, fig. 1 à S), et la Ta- nais Dulongii ejusd. {Hist: nat. des Crust. et des Ins. , t. III, p. 142); la première a pour patrie le golfe de Naples ; quant à la seconde, elle a été rencontrée sur les côtes d'Egypte. TANAISIE. Tanacetum. bot. ph. — Genre nombreux de la famille des Compo- sées-Sénécionidées, de la Syngénésie-Poly- gamie-superflue dans le Système de Linné. Les espèces qui le forment sont herbacées ou sous-frutescentes, dispersées sur toute la surface du globe, mais plus abondantes en Europe et dans l'Asie moyenne; leurs feuilles sont divisées de diverses manières ; leurs capitules sont jaunes, presque globu- leux, mulliflores, discoïdes, à rayon femelle, entourés d'un involucre campanule, imbri- qué; leur réceptacle est convexe, nu; leurs fleurs sont toutes tubulées. Les akènes sont uniformes, anguleux, tantôt nus au sommet, tantôt surmontés d'une aigrette en cou- ronne, entière ou dentée. On a décrit jus- qu'à ce jour 100 espèces de Tanaisies. En effet, De Candolle en faisait connaître 40 dans le Prodrome (vol. VI, pag. 127), et plus récemment MM. C. H. Schultz, Bois- sier, etc., en ont publié environ 60 nou- velles. Ces nombreuses plantes se rangent dans cinq sous-genres qui ont été établis TAN par De Candolle, et dont voici les noms : a. Eutanacetum; b. Psanacetum ; c. Malri- carioïdes; d. Brochia ; e. Hippioides. C'est dans le premier que rentre l'espèce la plus connue et la plus intéressante du genre, la tanaisie commune, Tanacelum vulgare, Lin., plante répandue dans les lieux incultes et autour des habitations de toute l'Europe, d'une partie de l'Asie, et qui, de plus, est cultivée dans les jardins de presque tous les pays. C'est une grande plante, haute d'un mètre ou davantage, à feuilles glabres, pinnaliséquées et à segments eux-mêmes pinnatipartis, à petits capitules d'un beau jaune, groupés en corymbe. Toute la plante exhale une odeur forte, aromatique; sa sa- veur est amère et nauséeuse. En médecine, elle passe pour tonique, excitante, fébri- fuge et emménagogue. Son usage est fré- quent dans le nord de l'Europe, soit comme médicinale et en raison des propriétés que nous venons de signaler, soit comme condi- ment. Dans les campagnes, on s'en sert assez souvent pour combattre les fièvres in- termittentes. Enfin, on la cultive comme espèce d'ornement. (P. D.) *TA!VA0!V1DES. Tanaonides. ins.— Hui- tième division de l'ordre des Coléoptères té- tramères, se rapportant à la famille des Cur- culionides orlhocères , créé par Schœnherr (Gen. et spec. Curculion., synon., t. V, p. 447). Genres: Cybebus et Tanaos. (C.) TANAÔS (Tavaoç, étendu), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Ta- naonides, établi par Schœnherr (Disp.mclh., p. 74; Gen. et spec. Curculion., syn., t. II, p. 169 ; V, 450) et composé de trois espèces de l'Afrique australe , les T. sanguineus Thg. , fallax Ghl . , et bicolor Schr. (C. ) TANCHE. Tinca. poiss. — En séparant génériquement les Tanches des Goujons , Cuvier leur assigne pour caractère distinctif, la petitesse extrême de leurs écailles aussi bien que de leurs barbillons ; et les natura- listes qui acceptent cette coupe générique, ajoutent encore à cette diagnose l'existence de dents pharyngiennes en massue, et la troncature de la caudale. Mais beaucoup d'icthyologistes, et, parmi eux, M.Valencien- nes, n'admettant la forme plus ou moins tronquée des nageoires, surtout de la cau- dale, et la grandeur relative des écailles, que comme des caractères spécifiques, considèrent TAN 335 la Tanche comme un Goujon à petites écailles. Une espèce vivante, la Tanche vulgaire, Tinca vulgaris Cuv., (Cyprinus Tinca Lin.), habite de préférence les eaux stagnantes, et n'est bonne que dans certaines localités. — M. Agassiz en a décrit trois espèces fossiles de l'époque tertiaire: deux proviennent des schistes d'OEningen; une troisième, du cal- caire d'eau douce tertiaire de Sleinheim, en Wurtemberg. (E. Ba.). *TAI\DANUS. poiss.— Genre deSiluroï- des (Mitchell, Threeexpedit. in to Ihe interior ofEast. Austf., Exp.l, 1839). (G. B.) ÏAIV'G. poiss. — Nom spécifique queBlocb a donné à un Muge des côtes occidentales d'Afrique, et qui n'est autre que le Muge céphale , Mugil cephalus Cuvier et Val. (G. B.) TANGARA. Tanagra. ois. — Plusieurs fois déjà , nous avons eu l'occasion de dire qu'aucun des grands genres créés par Linné n'était arrivé jusqu'à nous dans toute son intégrité ; que tous, en subissant les lois des principes ornithologiques modernes, avaient dû. nécessairement éprouver des change- ments plus ou moins profonds. Le genre Tangara est du nombre de ceux qui ont été le plus modifiés. Il ne forme plus aujour- d'hui un genre unique , mais une famille assez naturelle, caractérisée par un bec co- nique , triangulaire à la base, légèrement arqué, moins long que la tête et fortement échancré à la pointe ; famille que l'on divise en plusieurs genres ou sous genres. On peut dire d'une manière générale que les Tangaras , par leurs habitudes , rappel- lent celles des Fringilles et un peu celles des Fauvettes. Ils vivent de baies, d'insectes et de graines qu'ils cherchent , soit dans les buissons , soit sur les plantes et sur les ar- bres. Leur vol est vif; leur naturel actif et leurs mouvements brusques. Rarement ils descendent à terre ; lorsqu'ils y sont forcés on les y voit sauter comme les Moineaux. Les uns fréquentent l'intérieur des bois, la lisière des forêts; les autres les lieux arides, les broussailles ; quelques uns ne se plaisent qu'à la cime des arbres; il en est qui re- cherchent les lieux écartés; d'autres se montrent près des habitations , se plaisent dans les jardins et les savanes. La plupart d'entre eux aiment à vivre en troupes; quelques autres se réunissent seulement en 336 TAN familles ; tandis que d'autres ne se plaisent que dans la solitude, et fuient la société de leurs semblables. Presque tous sont remar- quables par la richesse et la vivacité de leurs couleurs ; mais il en est peu qui réunissent et le luxe du plumage et l'agrément de la voix. Quelques espèces seulement ont un chant fort et sonore. Les Tangaras font plu- sieurs couvées par an, mais leurs pontes sont peu nombreuses. Tous appartiennent au nouveau continent, et vivent sous la zone torride. Nous bornerons à ces généralités l'histoire naturelle des Tangaras. Beaucoup d'auteurs ont contribué au dé- membrement du genre Tanagra. Vieillot est le premier, si nous ne nous trompons , qui en ait séparé génériquement un certain nombre d'espèces , sous les dénominations de Némosie , Jacapa, Pyranga, Arremon , Habia et Tachyphona. Toutes ces divisions sont aujourd'hui acceptées. G. Cuvier, dans son Règne animal, tout en admettant le grand genre Tanagra de Linné, a cepen- dant subdivisé ce genre en Euphones ou Tangaras Bouvreuils , en Tangaras Gros- Bec, en Tangaras proprement dils, en Tan- garas Loriots , en Tangaras Cardinals , et enfin en Tangaras Ramphocèles. La plupart de ces divisions correspondent à des genres de Vieillot. M. Lesson, composant, des Tan- garas, non plus un genre, mais une famille, a compris dans cette famille le genre Oxy- rhynque, qui, très certainement, se trouve déplacé, et le genre Tangara, dans lequel il a introduit les sous-genres Cypsnagre, Eu- phone, Tangaras vrais, Tachyphone, Habia, Embemagre , Pyranga et Jacapa. Plus tard, dans ses Suites à Buffon , M. Lesson a en- core augmenté le nombre de ces coupes. C'est également comme famille , celle des Tanagridœ , que M. de Lafresnaye a pris l'ancien genre Tanagra. Les Tangaras, pour lui, peuvent se distinguer en Tangaras syl- vicoles (Tanagridœ sylvicolœ ) et en Tangaras dumicoles {Tanagridœ dumicolœ). Le pre- mier de ces groupes comprend les genres Némosie, Tachyphone, Euphone , Aglaia, Pyranga , Ramphocèle , Embemagre et Habia. La plupart de ces genres , démembrés à leur tour, ont élevé à quinze ou seize le nombre des divisions formées aux dépens TAN des Tangaras. Nous allons successivement les passer en revue , en prenant pour guide la classification adoptée par M. Lesson dans ses Compléments aux OEuvrts de Buffon. I. — LES TANGARAS VRAIS ( Tanagra Linn.) Bec court, assez épais, convexe, à bords demi -sinueux; narines arrondies, presque nues; tarses courts ou moyens; ailes mé- diocres, à 2e et 3e rémiges presque égaies et les plus longues ; queue rectiligne Les espèces admises dans cette division sont fort nombreuses; mais la plupart d'entre elles demanderaient à être mieux étudiées. Celle que l'on peut en considérer comme le type est le Tangara évèque , Tan. episcopus Linn. (Buff.,pL enl., 178, f. 1), dont tout le plumage est violâlre avec les petites couvertures des ailes d'un blanc bleuâtre : les moyennes nuancées de violet, les grandes cendrées, et les pennes des ailes et de la queue noirâtres bordées de bleu. Il habite Cayenne. Nous nous bornerons à citer : le Tang. Savaca, T. Sayaca (Bufl\, pi. enl., 178, f. 2 ) , du Brésil. — Le Tang. père noir , T. Cayana Linn. (Buff., pi. enl., 201, f. 1, et 290 , f. 1 ) , de la Martinique. — Le Tang. turquin, T. Brasiliensis Linn. (BtilT. , pi. enl. , 179 , f. 1 ), du Brésil. — Le Tang. a tète bleue, T. cyanocephala d'Orb. et Lafr. ( Syn. av. am. , pi. 23) , de la Bolivie. — Le Tang. Arthds , T. Arlhus Less. ( Illust. zool., pi. 9), du Mexique.— Le Tang. leu- cophée, T. capisa-a. Bras., pi. 54, L 1 ), du Brésil. — Le Tang. rayé, T. fasciata Lichst. ( Spix, Op. cit., pi. 54, f. 2), même habitat. — Le Tang. olivâtre, T. olivascens Lichst. , même habitat. — Le Tang. a front jaune, T. avifrons Vieill., patrie inconnue.— Le Tang. a tète cendrée, T. tephrocephalus Vieill. , de la Trinité. — Le Tang. Desmarest, T. Desmareslii Vieill., du Brésil. — Le Tang. chanteur, T. canora Vieill. , du Mexique. — Le Tang. a paupiè- res, T. palpebrosa de Lafr. (Bev. zool., 1847, p. 71), du Pérou. — Le Tang. anal, T. analis Tschudi (Faun. Per. Vug., pi. 18, f. 1 ), de la Bolivie. — Le Tang. de Parsu- daki , T. Parsudakii de Lafr. ( Bev. sool., 1843, p. 97), de Santa-Fé de Bogota. TAN H. — LES EUPHONKS ou TANGARAS BOUVREUILS. (Euphonia Desmarest ; Stephanophorus Strickl.) Bec court, bombé, convexe, crochu ; ailes médiocres et dépassant à peine le croupion ; queue très courte, deltoïdale ou légèrement échancrée. À ce genre se rapportent I'Euphone orga- niste, T. musica Vieill. (Buff.,pL enl, 809, f. 1 ) des Antilles. — Le Takg. teite , T. violacea Lalh. (Bufl\, pi. enl., 114, f. 2 ). — Le Tang. diadème, T. diademata Natter.; Pyrrhula cœrulea Vieill. ( Gai. des Ois. , p. 54 ), du Brésil et du Paraguay : c'est de cette espèce que Strickland a fait le type de son genre Stephanophorus. — Le Tang. a bandeau , T. villala Temm. (pi. col., 46 ), du Brésil. — TE. a ventre marron, E. rufi- ventris Lichst. , de la province de Bahia au Brésil. — L'E. vert-jatjnet, T. viridis Vieill. (Temm., (pi. col., 36, f. 3), du Brésil. — L'E. olive, T. olivacea Desm., patrie incon- nue. — L'E. variable , T. variabilis Lath., patrie inconnue. — L'E. a cou noir , T. ni- gricollis Yie\\\., du Brésil. — Le Tang. doré, T. aurata Vieill., du Brésil et du Paraguay. — L'E. ombilical, E. ombilicalis Less., du Brésil. — L'E. voisin, E. aflinis Less. (Rev. sool., 1842, p. 175). M. Boissonneau a en- core rapporté, avec doute, à ce groupe deux espèces de Santa-Fé de Bogota : l'une sous le nom de Tan. Conslantii, l'autre sous celui de Tan. Vassorii {Rev. zool., 1840, p. 3 et 4). III. — LES AGLAÏAS. (Aglaia et Tavag relia Swains.; Callide Boié; Calospiza G.-R. Gray. ) Bec petit et court, comprimé sur les cô- tés; narines recouvertes par les plumes du front: ailes subaiguës, à 2°, 3e et 4e rémi- ges égales et les plus longues ; queue mé- diocrement échancrée. Cette division , l'une des plus riches en espèces, renferme detrèsbeauxOiseaux. C'est à elle qu'appartiennent : Le Tangara septicolor , T. tatao Gmel. (Buff., pi. enl, 7, f. 1, et 127, f. 2). Ce bel Oiseau , représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire , pi. 2 C , f. 1 , a la tète et les petites couvertures des ailes vertes ; le des- T. XII. TAN 337 sus du corps d'un noir velouté; le croupion et les sus-caudales d'un rouge orangé ; la gorge, le devant du cou et les grandes cou- vertures des ailes d'un bleu violet; la poi- trine et les parties inférieures d'un vert d'Aiguë marine. — De la Guiane. Le Tang. a cou rouge , T. rubricollis Temm. , représenté dans l'atlas de ce Dic- tionnaire , pi. 2 C , f. 2. Il a la tête et la nuque bleues; les joues et le dessus du cou rouges; le dos noir; le croupion vert; les couvertures des ailes bordées de jaune- orange; le haut de la gorge noir, et touies les parties inférieures vertes. — De l'Amé- rique méridionale. On range encore parmi les Aglaïas une foule d'espèces ; nous ne citerons que les suivantes : I'Aglaïa fastueux , T. fasluosa Less. (Cent, zool., pi. 58), du Brésil. — Le Tang. tricolore , T. tricolor Lath. ( Buff. , pi. enl., 33, f. 1), même patrie. — Le Tang. tacheté, T. punctalaLmn. (Buff., pi. enl., 133, f. 1), du Brésil. — Le Tang. rouverdin, T. gyrola Linn. (Buff., pi. enl., 133, f. 2). — Le Tang. passe -vert, T. cayana Linn. (Buff., pi. enl., 290, f. 1), de la Guiane.— L'Aglaïa vicaire , T. vicarius Less. ( Cent, sool., pi. 68), du Mexique. — L'Agl. do Chili, A. Chilensis Cumming (Proceed., t. II, p. 3). — Le Tang. a plastron, T. tho- racica Temm. {pi. col., 42, f. 1), du Brésil. — Le Tang. citrin, T. cilrinella Temm. (pi. col., 42 , f. 2 ), même patrie. — Le Tang. Delalande, T. Delalandii Less. , du Brésil. — L'Agl. très verte, A. viridissima de Lafr. (Rev. zool., 1847, p. 277); A. gyrola Swains. , de l'Amérique centrale , du Brésil selon Swainson. — L'Agl. de Wilson, A. Wilsoniide Lafr. (Rev. zool., 1847, p. 71), du Pérou. — L'Agl. de Fannv, A. Fanny de Lafr. (loc. cit., p. 72), de la Nouvelle-Gre- nade.— L'Agl. a tète noire, A. alricapilla de Laîr. (Rev. zool., 1843, p. 290), de Co- lombie.— L'Agl. doré, A. aurulenta de Lafr. (loc. cit.), même habitat. — L'Agl. argentin , A. argenlea de Lafr. (loc. cit., p. 69), de Bogota. — L'Agi., vert-noiret, A. nigroviridis de Lafr. ( loc. cit. ), même habitat. — L'Agl. diacone , A. diaconus Less. (Rev. zool, 1842, p. 175). — L'Agl. Labrador , A. Labradorides Boiss. ( Rev. zool, 1840, p. 67), de Bogota. — Le Tang. varié, T. velia Vieill. (Buff., pi. enl, 669, 43 338 TAN f. 3), dft la Guiane. Swainson a fait de cette dernière espèce le type de son genre Tana- grella. IV. — LES TACHYPHONES ou TANGARAS LORIOTS. {Tachyphonus Vieil!. ;ComarophagusBoié.) Bec allongé, convexe en dessous , fort , comprimé sur les côtés, à bords rentrés, à mandibule inférieure légèrement renflée en dessous; ailes dépassant à peine le crou- pion; tarses médiocres. Vieillot donne comme type de cette divi- sion le Tach. leucoptère, Tach. leucopterus Vieill. {Gai. des Ois., pi. 82). C'est lé même oiseau que le Tangara noir et roux ( T. nigerrima Gmel. ) de Bufl'on , pi. enl. , 476, f. 2. Buffon a encore connu le Tach. houpette , Tach. cristalus Vieill. (pi. enl. , 301, f. 2. — Le Tach. tangavio , Tach. bo~ nariensis Vieill. (Buff., pi. enl., 710).— Le Tach. palmiste, Tach. palmarum Less., des Antilles. Parmi les espèces plus nouvellement con- nues , nous citerons : le Tach. olivâtre , Tach. olivaceus Sv/a in s., de Buenos-Ayres. — Le Tach. de Vigors , Tach. Vigorsii Swains. , du Brésil. — Le Tach. moineau , Tach. fringilloides Swains. , même patrie. — Le Tach. de Desmarest , Tach. Desma- reslii Swains., de Buenos-Ayres. — Le Tach. A bec mince, Tach. tenuiroslris Swains., même patrie. — Le Tach. coryphée, Tach. coryphœa Lichst., du Brésil et du Paraguay, — Le Tach. archevêque, Tach. archiepisco- pus Vieill. , du Brésil. — Le Tach. a tête dorée, Tach. suchii Swains. ; Tang. aurica- pilla Spix, du Brésil.— Le Tach. somp- tueux, Tach. sumptuosus Less., patrie in- connue.— Le Tach. sanguinolent, Tach. sanguinolenlus Less. (Cent, zool., pi. 39), du Mexique. — Le Tach. de Delatre, Tach. Delatrii de Lafr. (Rev. zool., 1847, p. 72), de la Nouvelle-Grenade. — Le Tach. a tête rousse, Tach. ruficeps de Lafr. {Rcv. zool., 1848), de Venezuela. — Le Tach. a pieds courts, Tach. brevipes de Lafr. (op. cit., -1846, p. 206), de Colombie. — Le Tach. a gorge rousse , Tach. rufogularis de Lafr. (loc. cit., p. 320), de la Jamaïque. — Le Tach. de Victorini , Tach. Viclorini de Lafr. (op. cit., 1842, p. 336), de Bogota. TAN — Tach. tœniata Boiss. (op. cit., 1840, p. 67), même patrie. V. — LES HABIAS ou TANGARAS GROS-BECS. (Saltator Vieill.; Spermagra Swains.) Bec court, épais, robuste, comprimé, convexe en dessus, à bords droits ou presque droits; narines petites, orbiculaires; ailes de médiocre longueur; queue large échan- crée ou arrondie ; tarses robustes. Nous réunissons aux Habias les Sperma- gres de Swainson , qu'il est, du reste, fort difficile d'en distinguer génériquement. Le type de cette division est I'Habia vert olive, Sait, olivaceus "Vieill. (Gai. des Ois., pi. 77); Tan. magna Gmel. (Buff., pi. enl., 205), de la Guiane. Nous citerons encore l'H. verdatre, SaL virescens Vieill. ( Buff. , pi. enl. , 616 ), de Cayenne. — L'H. a bec orangé, Sal. auran- tiiroslris Vieill., du Paraguay. — L'H. a gorge noire, Sal. atricollis Vieill.; Tan. ju- gularis Lichst. , même patrie. — L'H. noir et blanc, Sal. melanoleucus Vieill., de la Guiane. — L'H. plombé , Sal. cœrulescens Vieill., du Paraguay. — L'H. noircap, Tan. alriceps Less. (Cent, zool., pi. G9), du Mexi- que. — L'H. de l'Orénoque, Sal. Orenocen- sis de LaTr. (Rev. zool., 1846 , p. 274). — L'H. petit, Tan. cximia Boiss. (op. cit., 1840, p. 66), de Bogota. — L'H. magnoïde, SaL magnoides de Lafr. (op. cit., 1844, p. 41 ), de Mexico. — L'H. a sourcils jau- nes, Sal. iclerophrys de Lafr. (loc. cit. ), même habitat. — L'H. rubicoïde , Sal. rn- bicoides de Lafr. ( loc. cit. ), même habit;it. — L'H. strié, Sal. slrialipictus de Lafr. (op. cit., 1847, p. 707), de la Nouvelle- Grenade. — L'H. a poitrine tachée, Sal. maculipeclus de Lafr. ( loc. cit. ), même patrie. Les espèces suivantes font partie du genre Spermagra de Swainson : le Tang. tète en feu, T. flammiceps Temm.,(pL col., 177), du Brésil et du Paraguay. — Le Sper. a tête rouge, Sp. erythrocephala Swains., du Mexique. — Le Tang. a tète noire, T. nigri- cephala Gameson , des grandes Antilles. VI.— LES EMBERNAGRES ou TANAGRAS BRUANTS. (Embernagra Less.; Aimopldla Swains., Bec allongé , conique , à arêle presque TAN droite, pointue, à bords renflés et bordés ; narines ouvertes, rondes; ailes courtes, dé-i passant à peine le croupion ; queue longue, inégale, échancrée et comme étagée; tarses longs et robustes. L'espèce la plus remarquable de ce petit genre est le Tangara de Prêtre, Tan. Pre- trei Less. (Cent, sool., pi. 45), du Brésil. M. Lesson range encore parmi les Ember- nagres I'Habia vert, Sal. viridis Vieill.; T. fabialata Mus. de Paris , du Paraguay. — Et le Tang. des buissons , T. dumetorum Mus. de Paris, du Brésil. VII. —LES PYRANGAS ou TANGARAS CARD1NALS. (PyrangaYie'\\\.;Tangara-ColluriensDesm.; Phœnisoma Swains.) Bec robuste, légèrement dilaté à sa base, de toutes paris convexe, à bords de la man- dibule supérieure sinueux ou lisses ; narines arrondies, très petites, en partie cachées par les plumes du front ; ailes moyennes , à 2% 3e et 4e rémiges les plus longues ; queue arrondie et longue; tarses robustes. Nous nous bornerons à citer quelques unes des espèces que renferme ce genre, Chez la plupart d'entre elles, le rouge do- mine dans le plumage. Le Tang. du Canada, T. rubra Linn.; Pyr. erythromelas Vieill. (BufT. , pi. enl. , 156, f. 1 ). — Le Tang. du Mississipi, T. œsliva Gmel. ; P. œstiva Vieill. ( Bull., pi. enl. , 741 ). — Le Pyr. bleu et jaune , P. ryanicterus Vieill. ( Gai. des Ois., pi. 81 ), de l'Amérique méridionale. — Le Pyr. a deux dents, P. bidentala Swains. — Le Pyr, hépatique, P. hepatica Swains., du Mexique. — Le Pyr. livide, P. livida Swains., même patrie. — Le Tang. ensanglanté, T. sangui- nolentus Less. [Cent. zool. , pi. 39), même patrie. — Le Pyr. a deux taches , P. bivit- tata de Lafr. ( Rev. sool. , 1842 , p. 70 ), pairie inconnue. — Le Pyr. mexicain, P. mexicana Less. (op. cit., 1839, p. 41). — Le Pyr. sanguinolent , P. sanguinolenta de Lafr. (loc. cit., p. 97), du Mexique. VIII. — LES JACAPAS uu TANGARAS RAMPHOCÈLES. (;Ramphocelus et Ramphopis Vieill.) Bec robuste, épais, comprimé; les bran- ches de la mandibule inférieure renflées et TAN 339 couvertes d'une plaque nacrée ; narines rondes , couvertes à demi par les plumes du front ; ailes moyennes, à 2e, 3e et 4e ré- miges les plus longues; queue arrondie. Vieillot, l'auteur de ce genre, ne connais- sait que deux espèces de Ramphocèles: leur nombre s'élève aujourd'hui à dix environ. Le Rhampiiocèle a gorge noire, T. nigro- gularis Spix ; T. ignescens Less. (Cent, sool., pi. 24 ) , représenté dans l'atlas de ce Dic- tionnaire , pi. 3 B, f. 2 : Front, joues et gorge d'un noir de velours ; tête, cou, poi- trine , abdomen et croupion d'un rouge de feu brillant; dos, ailes, queue et milieu du ventre d'un noir de velours très intense. — Du Mexique. Les autres espèces sont : le Tang. jacapa, T. jacapa Linn. (BufT., pi. enl., 128), de la Guiane. — Le Jacapa écarlate, R. coccineus Vieill. (Gai. des Ois., pi. 79); T. brasilia Linn., du Brésil. — Le Bamph. noir velouté, R. atro-sericeus d'Orb. et Lafr. (Voy. en Am., Ois., pi. 24 , f. 1 ), du Pérou. — Le Ramph. mi-parti , R. dimidialus de Lafr. (Mag. de sool., Ois., pi. 81), de Mexico et de Cnrthagène. — Le Ramph. de Passerini , R. Passerini Ch. Bonap. (W. Jard., Illust. sool, pi. 131), de l'île de Cuba. — Le Ramph. de Lucien , R. Luciani de Lafr. (Mag. de sool., Ois., pi. 2), de Carthagène et de Colombie. — 'Le Ramph. icteronolus Ch. Bonap. ( Proceed. , 1837, p. 121 ), du Mexique. — Le Ramph. voisin , R. affinis Less. (Rev. zool., 1840, p. 1), du Mexique. — Le Ramph. a ventre noir , R. melanogas- ter Swains., même patrie. — Le Ramph. noir et rouge, R. atrococcineus Swains. (Bras, birds, pi. 20), du Brésil. IX. — LES NÉMOSIES. (Nemosia Vieill.) Bec conique, convexe, peu robuste, légè- rement comprimé sur les côtés, incliné vers le bout, la mandibule supérieure couvrant les bords de l'inférieure ; narines arrondies ; ailes moyennes, à 2e et 3e rémiges les plus longues. On compte dans cette division le Tang. a cou noir, T. nigricollis Linn. (BufT., pi. enl., 720 , f. 1 ). — Le Tang. a coiffe , T. pilea'a Linn. (BufT., pi. enl., 720, f. 2), du Brésil. — La Ném. a miroir, N. flavicollis Vieill. (Gai. des Ois., pi. 73) ; T. speculifera MO TAÏV Temm. , du Brésil et de la Guiane. — La Ném. a tête rousse , N. ruficapilla Vieil 1. , du Brésil. — La Ném. a joues noires, N. ni- grogenis deLafr. (Rev. zool., 1846, p. 272), de l'Orénoque. — Et la N. verlicalis de Lafr. (op. cil., 1840, p. 227), de Bogota. X. — LES ARRÉMONS. (Arremon Vieill.) Ces Oiseaux ayant été l'objet d'un article particulier (voy. arrémon), nous nous bor- nerons à citer quelques unes des espèces qui ont été découvertes et décrites depuis la publication de cet article. L'Arr. a ventre roux, A. rufiventer FI. Prévost (ZooL du Voy. de la Vénus), de Bo- livie.— L'Arr. a coiffe noire, A. atropi- leus de Lafr. (Rev. zool., 1842, p. 335), même patrie. — L'Arr. guttural , A. gut- turalis de Lafr. [op. cit., 1843, p. 98), même patrie. — L'Arr. d'Abeille, A. Abeil- lei Less. (op. cit., 1844, p. 435), de Guaya- quil. — L'Arr. a rec orangé, A. auranlii- roslris de Lafr. (op. cit., 1847 , p. 72), de Panama. XI. — LES TOU1TS. (Pipilo Vieill.) Bec épais à la base, robuste, convexe en dessus, recourbé vers le bout, la mandibule inférieure à bords rentrants; narines rondes et nues, ailes courtes ; les quatre premières rémiges étant égales et les plus longues queue allongée. Ce genre, établi par Vieillot sur un Oi seau que Linné et Brisson plaçaient parmi les Fringillœ, et Latham avec les Emberizœ ne renferme que cinq espèces. Le Touit noir, P. ater Vieill. ( Wils. Am. ornilh., pi. 10), des États-Unis. — Le Touit tacheté , P. maculala Swains. de Mexico. — Le Touit aux grands ongles P. macronyx Swains. (Phil. Mag., n° 44) même patrie. — Le Tocit brun, P. fusca Swains., même patrie. — Et le Touit rous satre,P. rufescens Swains., même habitat XII.— LES CYPSNAGRES ou TANGARAS HIRONDELLES. ( Cypsnagra Less.; Leucopygia Swains. ) Bec convexe, conique, peu élevé, com- primé, à mandibule supérieure débordant l'inférieure en une pointe légèrement re - TAN courbée; ailes aiguës; queue ample, del- toïdale et presque rectiligne. La seule espèce que renferme ce genre est le Tang. Hirondelle, Cyps. Hirundi- nacea Less. ( Tr. d'ornilh. , p. 460 ) , d'un bleu noir en dessus, d'un blanc tourné en dessous, avec la gorge d'un roux vif. — Du Brésil. Quelques autres genres ont encore été introduits dans la famille des Tangaras. De ce nombre sont les Pityles (Pitylus G. Cuv.), les Lanions (Lanio Vieill.), les Ictéries ( Ic- teria Vieill.), les Emberizoïdes (Emberizoi- des Temm., Tardivolus Swains.), et les Es- claves (Dulus Vieill.); mais les auteurs sont divisés d'opinion à ce sujet. Ainsi les Pi- tyles, les Lanions et les Emberizoïdes, que G.-R. Gray range parmi les Tangaras, sont, pour M. Lesson et pour quelques autres na- turalistes: les premiers , des Fringilles; les seconds des Laniadœ ou Pies-Grièches ; les derniers des Bruants; tandis que les Icté- ries et les Esclaves, que M. Lesson com- prend parmi les Tangaras, sont, pour R. Gray, les uns desTimalies, les autres des Loriots. Enfin une foule d'espèces, rangées parmi les Tangaras par divers auteurs, mais appar- tenant à d'autres genres et à d'autres fa- milles, ont dû en être séparées, pour prendre la place que leur assignaient leurs rapports naturels. (Z. G.) TANGHINIE. Tanghinia. bot. pu. — - Genre de la famille des Apocynées établi par Dupelit-Thouars (Gênera. Madag., n° 31, pag. 10) pour un arbre élégant de Madagas- car, où il porte le nom de lroa Tanghing ; de là a été tiré son nom générique. Cette espèce, encore unique, a été nommée Tanghinia venenifera, Poir. Ses graines sont extrêmement vénéneuses , et servent à Ma- dagascar pour les épreuves judiciaires. En les mélangeant de substances inoffensives en proportions variables, les Madécasses en préparent un poison de trois degrés de force, dont ils font prendre l'un ou l'autre à l'ac- cusé, suivant le crime dont on le croit cou- pable. MM. Henry et Olivier ont découvert dans ces graines un principe immédiat par- ticulier qu'ils ont nommé Tanguine, poison narcotico-âcre qui agit principalement sur le système nerveux. (D. G.) ♦TANIA. moll. — Genre de Gastéro- TAN podes du groupe des Trochus , indiqué par M. Gray [Syn. Brit. Mus., 1840). (G. B.) TANIBOUCA. bot. pu. — Génie de la famille desCombrétacées, formé par Aublet, et qui rentre comme synonyme dans les Ter- minalia Lin., section des Calappa (D. G.) *TANKARVILLIA. Link. cor. ph. — Synonyme de Dlelia, famille des Orchidées. *TANOCLERUS (Tanasimuset Cîerus, nom de genres de Coléoptères de la même tribu). Ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, section des Malacodermes et tribu des Clairones, fondé par A. Lefèvre (Ann. de la Soc. enlom. de Fr., t. IV, p. 582), adopté par Westwood, Klug et Spinola. Ce genre est composé des trois espèces exoti- ques suivantes. T. Buquetii Lef., sangui- neus Say, et dermesloides Kl. (C.) TANTALE. Tantalus. ois. — Genre de la famille des Ardéidées (Hérons), de la sous-famille des Tantalinœ, dans l'ordre des Échassiers. 11 a pour caractères : un bec très long, droit, un peu comprimé latéralement, à bords tranchants, courbé vers le bout et obtus à son extrémité , à mandibule supé- rieure voûtée; des narines longitudinales situées près du front; une partie de la tête et quelquefois du cou dénuée de plumes, et couverte d'une peau rude et verruqueuse ; des tarses très longs , nus, réticulés*; des doigts antérieurs réunis , à leur base, par une membrane. Les Tantales se plaisent, comme les Ibis, avec lesquels on les a longtemps confondus, dans les plaines humides, inondées ; dans les lieux marécageux, sur les bords fangeux des grands fleuves. Ce sontdes Oiseaux paisibles, indolents, que le voisinage de l'homme in- quiète peu. Leur nourriture consiste en Poissons , en Vers et en Reptiles de toutes sortes. La destruction qu'ils font de ces der- niers peut être considérée comme un bien- fait dans les lieux qu'ils habitent. Lorsqu'ils sont bien repus, ils ont l'habitude de se re- tirer sur les arbres les plus élevés , et d'y demeurer des heures entières dans l'immo- bilité la plus parfaite, et le bec appuyé sur la poitrine. C'est aussi à la cime des grands arbres qu'ils établissent leur aire, qui , comme celles des Hérons , est large et composée de bûchettes et de joncs. Leur ponte est de deux ou trois œufs. Les jeunes sont fort longtemps nourris dans le nid, TAN 311 qu'ils n'abandonnent qu'alors qu'ils ont acquis presque toute leur puissance de vol. Les migrations des Tantales sont régulières comme celles de tous les grands Échassiers, et se font par bandes. Leur mue est simple. On trouve des. Tantales dans toutes les contrées chaudes et marécageuses des deux continents. Le Tantale d'Afrique, Tant, ibis Linn. (Buff., pi. enl., 3S9), à face et pieds rouges, à bec jaune , à rémiges noires, tout le reste du plumage étant blanc, a été considéré pen- dant longtemps comme l'Oiseau que les Égyptiens vénéraient sous le nom d'Ibis. Les recherches faites par G. Cuvier sur des mo- mies tirées des puits de Sacara , sont venues détruire l'erreur que Buffon avait contribué à accréditer. Nous avons dit à l'article Ibis quelle était l'espèce, objet de la vénération des Égyptiens. On trouve cet Oiseau en Egypte et au Sénégal. Trois autres espèces appartiennent encore à ce genre. Ce sont : Le Tantale de Ceylan, Tant, leucocephalus Lath. (Vieill., Gai. des Ois., pi. 247). Il est connu aux environs du Gange, où il est fort commun , sous le nom de Jaunhill. Le Tan- tale lacté, Tant, lacteus Temm. (pi. col., 352), de Java. Et le Tantale d'Amérique, Tant, loculalor Gmel. (Buff., pi. enl., 868), de l'Amérique méridionale, depuis la Ca- roline jusqu'au Brésil, et de la Nouvelle- Hollande. (Z. G.) TANTALE, min. —Syn. Colombium. Ce métal , découvert par EcUeberg , et dont le nom fait allusion à la propriété qui le dis- tingue d'être insoluble dans les acides , ne s'est encore, rencontré daus la nature qu'en combinaison avec l'Oxigène,et formant l'A- cide lantalique , lequel acide , en s'uuissant à diverses bases, telles que les oxidules du Fer et de Manganèse, la Chaux, l'Yuria, la Thorine, l'Urane et l'oxide de Cérium, don- nent naissance à plusieurs espèces de Tan- talates, dont les plus anciennes sont les Tantalates de Fer et de Manganèse, que les Allemands appellent Tanlalitcs, et le Tanta- late (l'Yttria, qu'ils nomment YllrotanlalUe. La détermination de ces espèces laisse en- ucoup à désirer , à raison de l'im- perfection de leurs formes cristallines. Elles sont liées par un caractère commun , celui de donner avec le Borax un verre plus ou moins coloré par le Fer, et susceptible de 342 TAN prendre au flamber l'aspect d'un email. 1° Tantalite de Finlande. Tantalate de Fer et de Manganèse , dont la composition paraît être analogue à celle du Wolfram. Substance d'un brun noirâtre, opaque, à poussière brunâtre, pesante, ayant un éclat faiblement métalloïde. Sa densité est de 7,3. Ses cristaux , qui sont fort rares , dérivent d'un prisme droit rhomboïdal de 130°; un clivage peu sensible a lieu parallèlement aux pans de ce prisme; des stries verticales apparaissent dans la direction de ces pans. La cassure est généralement inégale ou con- choïde. Suivant Berzélius, elle serait formée d'Acide tantalique, 81 ; oxidule de Manga- nèse, 10; oxidule de Fer, 9. Telle est, du moins, la composition qu'il assigne à la Tan- talite de Kimito, et de Tamela en Finlande. On a trouvé en Suède des variétés de Tan- talite, qui ne paraissent différer de celle de Finlande que par le mélange de quelques parties de Tantalate de Chaux : telles sont celles de Broddbo. A Finbo , dans le même pays , on en cite une qui se distingue par une proportion assez notable, mais variable, d'oxide d'Étain. Cette espèce appartient aux terrains primordiaux de cristallisation : elle se rencontre disséminée accidentellement , et toujours en très petite quantité, dans la Pegmatite ou le Micaschiste. 2. Tantalite de Bavière et d'Amérique. Ce minéral, qui a beaucoup de ressemblance avec le précédent, et qui a été confondu avec lui, paraît devoir former une espèce parti- culière, à laquelle on a donné les noms de Daïérine et de Colombile. On y a trouvé même l'oxide d'un nouveau métal (le Nio- bium), lequel oxide pourrait remplacer en tout ou en partie celui du Tantale : de là le nom de Niobilc , sous lequel Haidinger dé- signe maintenant celte espèce. Suivant ce dernier, la Colombite appartiendrait au sys- tème klinorhombique, et ses cristaux déri- veraient d'un prisme de 100° 16'. Sa den- sité, inférieure à celle rie la Tantalite de Finlande, ne serait que de 6,3. Elle est composée, comme la précédente , mais dans d'autres rapports, d'oxidules de Fer et de Manganèse, et d'Acide tantalique ou nio- bique. On la trouve à Bodemnais en Bavière, dans un Micaschiste, avec la Cordiérite, et, dans l'Amérique du Nord , à Haddans dans le Conneclicut. TAN 3. Yttrotantalite. Tantalate d'Ytlria. Substance amorphe , noire, jaune ou d'un brun sombre , à poussière d'un gris ver- dàtre, dont la composition est encore mal connue. Soumise à l'action de la chaleur, elle change de couleur sans se fondre. Dis- séminée en petits grains , dans les roches granitiques, à Ytterby, et dans les environs de Finbo en Suède. Loxide de Tantale s'est encore rencontré dans quelques autres minéraux fort rares, tels que VUranolantale, la Fergussonile, le Pyrochlore et la Microlithe. Voyez ces mots. (Del.) *TANTALIDÉES. Tanlalidœ. ois. — Fa- mille de l'ordre des Échassiers, fondée par le prince Ch. Bonaparte sur le genre Tan- talus des auteurs anciens , et comprenant, par conséquent, toutes les divisions qui ont été formées aux dépens de ce genre. (Z. G.) *TANTALIDES,Wagl. ois. —Synonyme de Falcinellus Bechst. — Genre établi sur le Tant, falcinellus (Linn.). (Z. G.) *TANTALINÉES. Tantalinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Ar déidées, dans l'ordre des Échassiers, établie par le prince Ch. Bonaparte dans son Synop. Verteb. syst., et destinée à remplacer la famille des Tan- talidœ, qu'il avait anlérieurementcréée dans son Essai d'une distribution méthodique des Vertébrés, et qu'il a plus (ard rétablie (A geog. and comp. list. , etc. ). G. -R. Gray, qui a conservé cette division à titre de sous- famille, y range les genres Tantalus, Ibis, Geronticus, Cercibis, Theristkus, Phimosus, Harpiprion, Falcinellus et Aramus. (Z. G.) TANTALITE. min.— Voy. tantale. *TANTALUS. ois. — Nom générique des Tantales dans la méthode de Linné. (Z. G.) *TANYCIIILUS(tv.vu'««'», étendre; Pv> X'-:, trompe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Erirhinides, établi par Schœnherr {Dispos, meth., p. 212. Gen. et spec. Cucurlion. synon., t. III, 519; VII, 2, p. 413). Ce genre se compose de 19 es- pèces, toutes originaires de l'Afrique méri- dionale, telles sont les T. porifer, slrigiros- tris, suluralis Schr . , etc. (C.) *TANYSIPTÈKE. Tanysiptera. ois. — Genre formé par Vigors , aux dépens des Alccdo, sur Y Aie. dea Gmel. Voy. martin- fècheur. (Z. G.) TANYSPHYRUS (t«wJ«i , étendre; ayv- pov, talon), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, division des Molides, établi par Schœnherr (Dispos, meth., p. 168. Gen. et spec. Cucurl. synon., t. II, p. 331 ; VI, 2, p. 297). 11 ne renferme qu'une seule es- pèce, le Hhynchœnus lemnœ , répandue par toute l'Europe. * (C.) TANYSTOMES. Tanystoma ( **v3&) , j'étends; o-ro'^a , bouche), ins. — Famille d'Insectes, de l'ordre des Diptères, créé par Latreille (Règne animal de G. Cuvicr, I, 1S29) , et restreinte par M. Macquart (Di- ptères, des Suites à Buffon, II, 1834) aux es- pèces ayant pour caractères : Trompe co- riace, ordinairement menue, allongée; lè- vres terminales, étant presque toujours peu distinctes; troisième article des antennes simple; style terminal, quelquefois nul : ordinairement deux cellules sous margi- nales aux ailes, quatre ou cinq postérieu- res : anale habituellement grande. La forme du corps et les divers organes des Tanystomes présentent un grand nom- bre de modifleations; aussi a-t-on pu créer dans cette famille, très nombreuse en es- pèces, plusieurs tribus distinctes, dont les plus connues sont celles des Blydasiens, Asiliques , Hy bolides , Empides, Vésiculeux, Ne'mesirinidcs , Bambyliers et Anthracicns (Voy. ces mots). (E. D.) TAON. Tabanus. ins. — Genre de Di- MA TAP pières , de la famille des Tabaniens, créé par Linnée {Syst. nat., 1735), considérable- ment restreint par les entomologistes mo- dernes, et ayant pour principal caractère, d'après M. Macquart, de présenter le troi- sième article des antennes allongé, dilaté en hauteur à sa base, ensuite écbancré eu des- sus, avec une pointe à la base, etc. Les Taons habitent, en général, les bois, et , de même que les autres Insectes de la famille des Tabaniens (voy. ce mot) , ils sont très avides du sang des animaux. On en connaît une quarantaine d'espèces qui sont répandues dans toutes les parties du monde. Nous citerons comme types les T. morio Latr. d'Europe, et T. cervicornis Fabr., de l'Amérique méridionale , et T. aurocinclus, Fab. Voy. l'atlas de ce Dic- tionnaire, DIPTÈRES, Çl. 2. (E. D.) TAOMIENS. ms. — Synonyme de Taba- niens. Voy. ce mot. (E. D.) *TAPANHOACANGA. géol.— Voy. l'ar- ticle ROCHES, t. XI, p. 182. TAPAYE. Tapaya. rept. — Cuvier et M. Fitzinger ont donné ce nom générique à des Iguaniens que Daudin plaçait parmi les Agames,et qui rentrent dans le genre Phry- nosome. Voy. ce mot. (G. B.) * TAPDISMA. poiss. — Nom spécifique d'une espèce de Salmone du Kamtschatka, dessinée par M. Mertens , le Salmone Tap- disma, Salmo Tapdisma\a\. (G. B.) *TAPEINANTHUS(t«««vo'ç, humble; «v9o;, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidées, formé par Herbert (Ama- ryll. , pag. 59 ) pour le Pancratium humile Cavan., très petite plante dont la hampe ne s'élève qu'à un décimètre environ ; elle a reçu le nom de Tapeinanthus humilis Herb. (D. G.) TAPEINA (Tcwretvoç, bas), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Lamiaires, établi par Serville et Lepelle- tier de Saint-Fargeau (Encycl. méth., t. X, p. 546), et décrit ensuite sous le nom d'Eu- rycephalus par Gray (The animal Kingdom, 1832, t. II, p. 119, pi. 65, fig. 5). Ce genre renferme six espèces américaines, ayant pour type le T. coronata. (C.) TAPEINIE. Tapeinia (Tairstvo;, hum- ide), bot. ph. — Genre de la famille des Iridées, établi par Commerson (ex Juss. Gê- nera, p. 59) pour une très petite plante du TAP détroit de Magellan , à très petites feuilles distiques et imbriquées. (D. G.) *TAI'ES. moll. — Genre de Conchifères dimyaircs, proposé par Muhlfeld et ad mis par Schumacher pour quelques espèces de Vé- nus. (Duj.) TAPETI. mam. — Espèce de Lapin. Voy. lièvre. (G. B.) TAPIIIEN. Taphozous (roifoi, tombeau; Ç, je vis), mam. — Genre de Chéiroptères Vespertilionidés, placé par M. Isid. Geoffroy Sainl-Hilaire dans la tribu des Taphozoïens, dans laquelle il est caractérisé par l'absence fréquente d'incisives supérieures. Les Ta- pliiens ont au chanfrein une fossette arron- die; leurs narines n'ont point de lames re- levées; leur tête est pyramidale; leurs oreilles sont écartées; leur queue est libre au-dessus de la membrane. Les mâles ont sous la gorge une cavité transversale. Un petit prolongement de la membrane alaire forme une sorte de poche près du carpe. L'espèce type sur laquelle Geoffroy a établi ce genre a été trouvée par lui dans les tom- beaux égyptiens d'Ombos et de Thèbes (Ta- phozous perforalus). (G. B.) TAPHOZOUS. mam.— Nom générique la- tin desTAPHiENS. (G. B.) TAPHÏUA (ra.(fpda, fossette), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Cara- biques simpiicimanes, établi par Bonelli (Observations enlomologiques. Tabl.), adopté par Dejean et par Latreille, et ayant pour type unique une espèce d'Europe, le T. vi- valis III., qui se trouve rarement aux en- virons de Paris. (C.) *TAPHROCERUS (raVpoç, épaisseur ; x(- pa;, corne), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, section des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par Solier (Annales de la Soc. cntomol. de France, II, p. 314), et ayant pour type le Brachys alboguttata Dej. , ori- ginaire des États-Unis. (C.) TAPIIHODERES (râvpoç, épaisseur; &'- p/i, cou), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, division des Brenthides, établi par Schœnherr (Dispositio niethodica, p. 72. Gê- nera el species Curculionidum, synonymia, I, 366 ; V, 573). Ce genre se compose de six à huit espèces de l'Amérique méridionale. Tel- les sont les T. fovealus F., brevipesel sexfo- veatus Scbr. (C.) *TAPnRORHYIVCHUS(T«ypo5, épaisseur; TAP pu7X«;» trompe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Brachydérides, éta bli par Schœnherr (Manlissa secunda fami- liœ Curculionidum, 1817, p. 33) et qui a pour type et unique espèce le T. Assamensis Schr., originaire des Indes orientales. (C.) * TAPIIROSPEUME. Taphrospcrnntm. (ra'ipoo;, fossette; cir%,.c<, graine). BOT. PU. — Genre de la famille des Crucileres-No- torhizées, formé par M. C.-A. Meyer (in Ledeb. FI. Allai., vol. III, p. 172) pour une petite plante qui a le faciès du Cochlearia danica, très singulière par ses caractères; sa silique la rapproche des Braya, et, d'un autre côté, elle a des relations avec les Smeloivskia , bien qu'elle se distingue très bien des uns et des autres. Elle a reçu le nom de Taphrospermum allaicum C.-A. Meyer. (D. G.) *TAPINA (raTTE'.voc , bas), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scara- béides anthobies, proposé par de Castelnau ( Annales de la Soc. entom. de France, t. I, p. ill),elquia pour type une espèce du Chili, le T. Amcricana Castel. (C.) TAPÏNA. eot. pu. — Genre delà famille des Gcsnériées formé par M. Martius (Nov. gen. cl spec, vol. III, p. 59), et dans lequel rentre le genre Tapeinoles DC. ( Prodr. , vol. VU, p. 544). On n'en connaît encore que deux espèces herbacées l'une et l'autre, qui croissent dans les forêts tropicales, au Brésil. Ce sont le Tapina barbala Mart., et le T. piisilla Mart. (D. G.) ♦TAPIXOCERA (Ta»«c/0;, humble; xi- pa;, corne), ins. — Genre d'Insectes, de l'ordredesDiptèies, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques, créé par M. Macquart (Dipt. exot., II, 1838) pour une espèce étrangère à l'Europe, remarquable par la fragilité de ses antennes. (E. D.) TAPIXOTUS (îacit£lvo.:, bas; vSto?, dos). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Apostasimérides Cryplorhyn- chides, fondé par Schœnherr (Disposilio me- thodica, p. 292 ; Gênera cl sp. Curcul. syn., 4, 593; 8, 2, p. 176). Ce g. ne renferme qu'une espèce, VAllelabus slellatus F., pro- pre à l'Allemagne, et qu'on rencontre quel- quefois aux environs de Paris. (C.) TAPIOKA. bot. — C'est le nom sous le- quel est connue la fécule du Manihot ou Manioc (Manihot ulilissima Pohl , Jatropha t. XII. TAP 345 Manihot Lin.), telle que le commerce nous l'apporte d'Amérique. Voy. manihot. TAPIR. Tapirus. mamm. — Le genro Tapir est de la série des Pachydermes pro- prement dits, et il a les caractères suivants : nez prolongé en une petite trompe; queue très courte; quatre doigts en avant, trois en arrière ; deux mamelles inguinales ; trois paires d'incisives et une paire de ca- nines à chaque mâchoire, sept paires de molaires supérieurement, et six inféiieure- ment. On connaît actuellement trois espèces de Tapirs. Deux vivent dans l'Amérique méri- dionale, la troisième est de l'Inde. Celle-ci et l'une de celles qui vivent en Amérique, ne sont connues que depuis assez peu de temps. L'autre, au contraire, ou celle que l'on nomme Tapirus amerïcanus , est citée dans beaucoup d'auteurs; elle a reçu un grand nombre de dénominations, et elle se voit fréquemment dans nos ménageries euro- péennes. C'est d'après elle surtout qu'ont été rédigées toutes les observations d'histoire naturelle et d'anatomie relatives au genre Tapir. C'est donc du T. amerïcanus que nous nous occuperons d'abord , et nous em- prunterons au savant travail de M. Roulin les premiers des détails qu'on va lire. Quoique cette espèce soit le plus grand Pachyderme actuel de l'Amérique méridio- nale et, avec le Lama et le Cerf des marais, le plus grand des Mammifères de cette con- trée, elle n'est pas encore mentionnée dans les récits des premiers conquérants espa- gnols qui revinrent d'Amérique. Cepen- dant, ainsi que le fait remarquer M. Rou- lin, le Tapir est commun sur tous les points de la côte ferme où abordèrent successive- ment Colomb, Vespuce, Peralonso, Nino, Pinzon et Cabrai , et il paraît que son exis- tence resta ignorée jusqu'à l'époque des expéditions qui eurent pour résultat la fondation de la colonie du Darien, dans la mer des Antilles. Le Tapir, dont la chair ser- vait souvent à la nourriture des naturels, ne dut pas y échapper longtemps à l'attention des Européens qui furent très souvent expo- sés à la famine, lorsqu'ils s'établirent dans ce go'fe. Les premiers renseignements sur le Tapir arrivèrent en Europe vers la fin de l'année 1300, et en 1511 l'auteur des Dé- cades océaniques, P. Martyr, en fait usage 44 346 TAP pour une indication du Tapir, indication fort inexacte, il est vrai , mais cependant incon- naissable au trait caractéristique, l'existence de la trompe. « Cette bête, égale en grosseur à un bœuf, porte, dit il , trompe d'Éléphant, et ce n'est point un Éléphant; a couleur bovine , et n'est point un Bœuf; ongle chevalin , et n'est point un Cheval. Elle a aussi les oreilles de l'Éléphant moins pendantes, et moins larges toutefois, mais plus larges en- core que celles des autres animaux. » Des détails beaucoup meilleurs et des- tinés aux voyageurs eux-mêmes, se lisent dans le Sommaire de l'Histoire naturelle et générale des Indes, que donna, en 1526, Oviedo. En voici la traduction : « On trouve à la terre ferme un animal appelé par les Indiens Boeri , et auquel nos chrétiens ont donné, en raison de l'épaisseur de son cuir. le nom de Danla. Ce nom, au reste, est tout aussi impropre que celui de Tigre, qu'ils donnent à VOchi. Le Boeri est de la taille d'une moyenne Mule; il a le poil d'un brun foncé, et plus épais que celui du Buffle; il n'a point de cornes, et c'est tout à fait à tort que des personnes lui donnent le nom de Vache. Sa chair est bonne à manger , quoique plus mollasse que la viande du Bœuf ; mais un excellent morceau, c'est le pied; seulement il faut qu'il cuise vingt-quatre heures de suite , après quoi, c'est un mets qu'on peut présenter au plus délicat, et qui est de très facile digestion. On force le Boeri avec des chiens, mais quand ils ont fait prise, il faut que le chas- seur vienne promptement à leur aide , et tâche de frapper l'animal avant qu'il ait eu le temps de gagner l'eau, car, s'il en est proche, il court s'y jeter, et une fois là, il a bon marché des chiens, qu'il déchire à belles dents; j'en ai vu emporter d'une seule morsure la jambe ou l'épaule d'un lévrier, ou arracher à un autre un morceau de peau long de deux empans, tout comme l'eût pu faire un écorcheur : sur la terre, ils n'en pourraient faire autant impuné- ment. Jusqu'à présent, le cuir de ces ani- maux n'est d'aucun usage pour les chré- tiens, qui ne connaissent pas la manière de le préparer; mais il est aussi épais que le cuir du Buffle. » Suivant Billion , Ant ou Lant , d'où vien- TAP nent aussi Anta ou Danla, dénominations par lesquelles on a souvent désigné le Tapir, est le nom africain du Zèbre, et si on l'a donné au Tapir, c'est seulement parce que sa taille est la même à peu près que celle du Zèbre. M. Roulin a donné une meilleure explication de ce fait. Ainsi, notre collabo- rateur fait voir que Buffon avait oublié que le mot Lant, qui apparaît pour la première fois chez des écrivains du seizième siècle ( Léon l'Africain et Marmol ) , désigne un animal des régences Barbaresques, du désert de Barca et de la Nubie, tandis que dès le milieu du siècle précédent, le nom à'Anta est appliqué par les Portugais à un rumi- nant différent probablement du premier, et qu'ils rencontrèrent sur les côtes de l'Océan méridional. 11 y a même lieu de penser qu'à cette époque et beaucoup plus tard encore, le mot Anta ne s'appliquait pas à l'animal , mais seulement à sa peau, qui était devenue un objet de trafic assez important. Oviedo ne nous dit-il pas, ainsi que nous l'avons vu plus haut, que les chrétiens ont donné au Boeri ou Tapir le nom d'Anta, en raison de l'épaisseur de son cuir? Anta signifiait donc du Buffle ou de l'Élan préparés, et les animaux dont la peau pouvait être affectée aux mêmes usages recevaient des colons, dans plusieurs localités très différentes entre elles, la même dénomination; toute- fois, cette dénomination appliquée par les ignorants ne présageait rien au sujet des caractères zoologiques de ces espèces ani- males. C'est pour un motif analogue que le Canna, grande Antilope du cap de Bonne- Espérance, est souvent appelé Elan. Ant ou Anta, appliqué au Tapir, animal essentielle- ment pachyderme, vient donc aussi d' Eelendt, Elandl et Elant, qui signifie en même temps l'Élan et, en style commercial , le cuir de ce quadrupède, préparé pour ses divers usages. Au quinzième siècle, les Espagnols et les Portugais tiraient encore ce produit du nord de l'Europe. En prenant pour un ar- ticle la première syllabe du nom sous lequel on le leur vendait, ils dirent El Ant au lieu d'Elant, et mettant à la fin une voyelle muette conformément au génie de leur langue, ils prononcèrent El ante. Le cuir de l'Élan fut bientôt remplacé par celui du Buffle préparé en Italie, et quelques voya- TAP geurs ont pour la même raison appelé le Tapir un Buffle, quoique ce ne soit pas un Ruminant. C'est aussi ce que firent les co- lons de Surinam (I) : La Condamine le signale même en le nommant Elan. Les écrivains qui succèdent à Oviedo parlent des Tapirs sous différents noms, qui sont pour la plupart empruntés aux dia- lectes indigènes. Gomora les signale dans la province de Cumana sous celui de Capa (1553), Thevet (1556), sous celui de Tap- chire, et Lery (1578), sous celui de Ta- peroussou, l'un et l'autre empruntés à la langue des Indiens de Rio- Janeiro, mais un peu altérés. Claude d'Abbeville emploie celui de Tapiyre, etc., usité près l'embou- chure de l'Amazone, et Laet celui de Mài- pouri, vulgaire àCayenne. Hernandez cite le Tapir parmi ses animaux du Mexique, et l'appelle Tlacoxoloté. C'est encore la Vache montagnarde de Dampier, le Tapiraquina de Pison, et le Mborebi de d'Azara. Buffon en a parlé sous la dénomination de Tapir ou Anla. Les renseignements qu'il donne sont pour la plupart empruntés à Laborde et à Bajon, médecin français qui avait ha- bité Cayenne (2). Buffon avait vu un Tapir vivant; il reçut même le cadavre d'un individu fraîchement mort. Il en confia l'étude anatomique à Mertrude, qui paraît l'avoir faite ou fait faire d'une manière assez incomplète. Les jeunes Tapirs suivent leur mère pen- dant fort longtemps. En les prenant à cet âge, il est facile de les habituer à vivre dans nos habitations. Pris jeunes, ils s'apprivoi- sent dès le premier jour, et vont par toute la maison sans en sortir, même après être de- venus adultes. Tout le monde peut les ap- procher, les toucher et les gratter, ce qu'ils aiment beaucoup, mais sans que pour cela ils préfèrent qui que ce soit et obéissent à personne. Si l'on veut, dit Azara, faire sortir d'un lieu le Tapir ainsi familiarisé, il faut presque l'en arracher ; il ne mord point ; et, si on l'incommode, il fait entendre un siffle- (i) Dans nos colonies américaines, on donne le nom de BufOes aux Tapirs, et je ne sais pourquoi ; ils ne ressem- blent en rien aux animaux qui portent ce nom (Allamand, addition à l'article Tapis, dans l'Histoire naturelle de Buffon, édition d'Amsterdam). (j) Mémoire pour servir ti l'histoire de Cayenne et de la Tapir avait été soumis à l'Académie des sciences en IJ7<< TAP 347 ment grêle et très disproportionnée sa sta- ture. Il boit comme le Pourceau, mange de la chair crue ou cuite, des aliments de toute espèce et tout ce qu'il rencontre, sans en excepter, dit le même observateur, les chif- fons de laine, de toile ou de soie. Les mœurs des Tapirs, à l'état sauvage, paraissent brutales, sans être cependant ré- roces. Ils occasionnent peut-être moins de dégâts et sont moins dangereux pour les chasseurs que les Sangliers dont ils n'ont pas les fortes défenses, lisse tiennent, en général, dans les endroits chauds, etsont plus noctur- nes que diurnes. Ils passent, en effet, tout le jour cachés dans des lieux obscurs et fourrés. La nuit ils se mettent en marche. Leur nourriture consiste en végétaux de plusieurs sortes et en fruits parmi lesquels on cite les Melons d'eau et les Courges. Au rapport d'Azara, ils recherchent aussi la terre salée qu'on appelle au Paraguay Barrero; l'espèce de Colombie montre des appétits analogues. Ils ne sont pas amphibies, comme on l'a dit; mais ils vont volontiers à l'eau, traversentaisément les rivières et se vautrent avec plaisir dans les marais ou les étangs. Dans les forêts qu'ils fréquentent, ils ont, suivant quelques auteurs, des sentiers tra- cés par eux ; suivant d'autres, ils cheminent au hasard, écartant ou brisant tout ce qui leur fait obstacle. Ils avancent résolument et tête baissée. La forme en carène de leur crâne et la dureté de leur peau semblent très favorables à cette habitude. On rapporte, dit d'Azara , que si l'Yagouarete (Jaguar) se jette sur le Tapir, celui-ci l'entraîne à tra- vers les parties les plus épaisses du bois jus- qu'à ce qu'il ait brisé son ennemi en le fai- sant passer par les espaces les plus étroits. F. Cuvier a publié, en 1825, dans son Histoire des Mammifères, une figure du Tapir américain qu'il avait observé vivant. Voici comment ce savant mammalogiste raconte la manière de vivre du Tapir observé par lui: « L'individu que nous possédons, jeune encore il est vrai, est d'une douceur et d'une confiance remarquables; il n'est point d'ani- mal domestique qui ait une abnégation aussi complète de sa volonté, et cet état ne dépend d'aucune inconstance particulière; il est le même partout et avec toutes les personnes. Quoique sa gloutonnerie soit assez grande , il ne défend point sa nourriture, et permet 348 TAP à des Chiens et à des Chèvres de la partager avec lui. Lorsqu'après avoir été renfermé quelque temps, on lui donne sa liberté , il témoigne vivement sa joie en courant autour de l'enceinte qui lui sert dépare, et sa course alors est très rapide et très prompte. Lors- qu'il veut jouer avec déjeunes Chiens avec lesquels il est élevé, il les saisit par le dos avec ses dents. Sa voix est extrêmement fai- ble et douce; elle ne consiste qu'en un seul son, et il ne le fait entendre que quand on le contrarie, en le forçant à quitter le lieu qui lui plaît. Il a facilement appris à con- naître celui où il passe la nuit, et lorsqu'il souffre un peu du froid, il demande à y rentrer ou s'y rend précipitamment de lui-même. La chaleur lui est fort agréable; il la recher- che, même en été; et, durant l'hiver, il se rapproche le plus qu'il peut du foyer... Les uns disent que la chair de celte espèce est agréable; les autres assurent le contraire. Ce qui est certain, c'est que, si elle pouvait avoir quelque utilité pour nous, il serait très facile de la rendre domestique. » Cependant d'Azara, qui avait vécu dans un pays où les Tapirs ne sont pas très rares, écrivait ces paroles: 11 est très aisé de pen- ser qu'on ne s'amuse pas à élever un animal aussi nuisible, aussi triste, qui n'a rien d'at- trayant et dont l'unique qualité est de n'exi- ger ni attentions, ni soins. Depuis lors on a vu, en Europe, un assez bon nombre d'animaux vivants de cette es- pèce. Les ménageries ambulantes en possè- dent quelquefois; la Société zoologique de Londres en a eu plusieurs et, de temps en temps , la ménagerie du Muséum en reçoit aussi. Elle en possédait simultanément trois, il y a quelque temps. Comme les Tapirs sont propres, surtout si on les compare aux Co- chons; que, sans être dociles, ils sont moins turbulents, et que leur taille aussi bien que leur chair diffèrent de celles de ces derniers, on n'a pas perdu de vue les essais de domes- tication auxquels ils doivent nécessairement donner lieu. M. Isidore Geoffroy Saint-Hi- laire, qui a publié sur ce sujet des documents bien connus, parle dans les termes sui- vants (1} du parti que l'on pourrait tirer des Tapirs, si l'on réussissait à les acclimater chez nous : « Parmi les Pachydermes, il est un ani- (i) C«om de Zoologie S'nimle, v 3io. TAP mal dont la domestication me semble devoir être immédiatement tentée; c'est le Tapir et plus spécialement l'espèce américaine qu'il serait si aisé de se procurer par la Guiane et par le Brésil. Non moins facile à nourrir que le Cochon, le Tapir m'a semblé, par ses ins- tincts naturels, éminemment disposé à la domestication. Au défautde la société de ses semblables, je l'ai vu rechercher celle de tous les animaux placés près de lui avec un empressement sans exemple chez les autres Mammifères. L'utilité du Tapir serait double pour l'homme. Sa chair, surtout améliorée par un régime convenable, fournirait un ali- ment à la fois sain et agréable. En même temps, d'une taille bien supérieure à celle du Cochon, le Tapir pourrait rendre d'im- portanls services, comme bête de somme, d'abord aux habitants de l'Europe méridio- nale, puis, avec le temps, à ceux de tous les pays tempérés. » Le Tapir approche assez du Cheval par sa forme générale et il lui ressemble plus qu'au Sanglier. Toutefois sa queue si courte et sans crins, sa petite trompe, la forme comprimée de sa tête, ses doigts plus nombreux, ses proportions plus lourdes et par suite moins élégantes, permettent aisément de l'en dis- tinguer. Cependant on lui donne parfois les noms de Mule sauvage, de Cheval marin, et c'est sous ces dénominations bizarres ou sous d'autres encore que les ménageries ambu- lantes l'annoncent au public. Au Muséum de Paris, où les Tapirs sont souvent expos.es dans le même enclos que les Éléphants ou bien à une petite distance, beaucoup de per- sonnes les prennent d'abord pour les petits de l'Eléphant, quoique leur trompe soit bien loin de ressembler à celle de ces animaux et que leurs oreilles et presque tout dans leur extérieur soit bien différent, si l'on y regarde avec un peu d'attention. Leur taille est celle d'un Ane ordinaire. Lpurs oreilles sont en cornet droit; les yeux sont petits et à pupille ronde; la langue est douce ; les narines sont au bout de la trompe, mais celle-ci est un simple prolongement nasal de quelques pouces seulement, un boutoir proboscidiforme, plutôt qu'une trompe, et qui ne sert ni à saisir, ni à hu- mer l'eau comme la trompe de l'Éléphant. Le Tapir prend directement sa nourriture avec sa gueule et, pour boire, il relève sa TAP trompe de manière à ne point la mouiller. Cet organe n'influe pas non plus sur sa voix. Les parties génitales sont assez sembla- bles à celles des Chevaux, soit dans le mâle, soit dans la femelle. Il n'a que deux mamelles, elles sont inguinales. Celles du mâle se voient sur le fourreau de la verge. Bnjon avait cru que c'est un animal qui rumine, et c'est par l'anatomie de son esto- mac qu'il avait été conduit à cette opinion. Les pieds et les dents du Maïpouri n'ont pourtant, comme Bajon en fait la remarque, aucun rapport avec ceux de nos animaux ruminants, et cet observateur sagace montre d'ailleurs que l'estomac du Tapir n'est pas tout à fuit comme celui des vrais Ruminants, et qu'il n'a que trois poches. Buffon a re- connu facilement que cette forme d'estomac devait être comparée à celles du Pécari et non du Bœuf, et il explique l'erreur de Ba- jon ou plutôt la fausse interprétation donnée par ce médecin, en rappelant que Tyson en avait commis une semblable à propos du Pé- cari lui-même. On sait, en effet, que le Pé- cari, le Tapir, le Daman, tous trois Pachyder- mes que l'on a signalés comme doués de la propriété de ruminer, ne la possèdent réel- lement pas. Le développement des deux culs- de-sac de l'estomac le fait paraître trilocu- laite. Buffon nous apprend aussi que l'intestin du Tapir qu'il a fait disséquer était long de 38 pieds 2 pouces, et qu'il présentait un cœcum long de 21 pouces. Les squelettes connus des Tapirs ont mon- tré dix-huit, dix-neuf ou vingt vertèbres dor- sales ; quatre ou cinq lombaires ; sept sacrées et douze coccygiennes. L'épaule manque de clavicule comme chez les autres Ongulés; les deux os de Pavant-bras sont distincts dans toute leur longueur, quoique très rappro- chés; le fémur a un troisième trochanter; le péroné est J)ien séparé du tibia dans toute sa longueur; et l'on trouve , outre les trois doigts visibles à l'extérieur, les rudiments d'un doigt interne replié en dessous. C'est principalement sous le rapport de leur forme et de leurs proportions que les différentes pièces ostéologiques méritent d'être connues , et qu'elles aident dans la détermination des genres fossiles qui sont voisins des Tapirs ; aussi le squelette de ces TAP 349 derniers est-il utile à toutes les collections d'anatomie comparée. Nos relations avec l'Amérique méridionale ont d'ailleurs beau- coup augmenté, depuis quelque temps, le nombre des individus que l'on possède en Europe. Le crâne des Tapirs ne ressemble ni à celui des Cochons , ni à celui des Chevaux , ni même à celui des Rhinocéros ou des Da- mans, qui sont, avec les Hippopotames, les seuls autres Pachydermes de la nature ac- tuelle. Cependant c'est avec celui des Che- vauxqu'il montre le moins de dissemblances. Son analogie est plus grande avec les Palœo- theriums, et très probablement aussi avec les Lophiodons, autres Pachydermes fossiles qui nous sont encore incomplètement con- nus sous ce rapport. 11 est assez long, com- primé; les os propres du nez sont relevés et subcordiformes ; l'ouverture nasale est con- sidérable, et la partie antérieure des maxil- laires fort prolongée ; la partie crânienne est plus ou moins comprimée, et la surface limitée par les fosses temporales est étroite ou simplement en arête, mais non aplatie et oblique, comme chez les Sangliers. La dentition n'a été bien connue qu'a- près les travaux de G. et F. Cuvier, ainsi que de M. de Blainville. Les Tapirs ont, au total, 42 dents lorsqu'ils sont adultes , sa- voir : 3 paires d'incisives à chaque mâchoire et 1 paire de canines ; 7 paires de molaires à la supérieure , et 6 seulement à l'infé- rieure. Les canines sont faibles et fort rap- prochées des incisives, principalement celles d'en bas; une barre assez longue , c'est-à- dire un espace vide, sépare les canines des mo- laires qui sont en série continue, et la forme de celles-ci est appropriée au régime végé- tal de ces animaux; elle rappelle, par les collines transverses dont la couronne est pourvue, celle de plusieurs genres de Mam- mifères, les uns voisins, les autres, au con- traire, fort différents des Tapirs par le reste de leur organisation. Les incisives sont as- sez faibles, sauf la paire supérieure externe, qui croise en avant la canine d'en bas , est aussi grosse ou plus grosse qu'elle , et dé- passe de plus de moitié en volume la canine supérieure. L'incisive inférieure externe est, au contraire, la plus petite de toutes. Les molaires sont pourvues d'une double colline transverse. La première d'en bas est 350 TAP comprimée et assez différente des autres ; ii en est de même pour la première de la mâchoire supérieure. Les deux collines de chacune des molaires de cette dernière mâ- choire sont jointes par une crête longeant d'avant en arrière le bord externe de la dent. Au contraire, celles d'en bas sont parfaite- ment séparées et sans jonction. Les deux dernières molaires d'en haut ressemblent plus à celles-ci. La dernière des inférieures, ou la sixième, n'a que deux collines comme les autres , au lieu de trois comme chez les Palîeotherium, où les collines sontd'ailleurs en arcs successifs et non transversales ; elle manque aussi du talon , qui la caracté- rise , au contraire , chez les fossiles appelés Lophiodons, et qui sont certainement les Pachydermes fossiles les plus rapprochés des Tapirs. Aucune des dents molaires intermé- diaires des Tapirs , ni en haut ni en bas n'est à trois collines, ainsi que cela se voit chez les Dinotherium , animaux fossiles que G. Cuvier avait placés dans le même genre qu'eux sous le nom de Tapirs gigantesques La dentition de lait des Tapirs consiste en 26 dents ainsi réparties : 3 paires d'incisives à chaque mâchoire , 1 paire de canines , 3 paires de molaires supérieures , et 2 seule- ment inférieures. Ces dents ont à peu près la forme de celles qui devront les remplacer. Le Tapir a d'abord été introduit dans les catalogues systématiques comme une espèce d'Hippopotame ; Linné le nomme Hippopo- tamus terrestris : c'est VHydrochœrus Tapir d'Erxleben et le Tapirus americanus de Gmelin. Cette dernière appellation est celle que lui ont conservée les naturalistes. Bris- son avait, le premier, proposé (1762) que le Tapir fût considéré comme le type d'un genre à part. Le genre Tapirus constitue à lui seul le 10e ordre de la méthode mam- malogique de Brisson , ordre qu'on n'a pu conserver, dont voici les caractères : 1 0 dents incisives à chaque mâchoire (ce qui est une erreur); 4 doigts ongulés en avant, et 3 en arrière. On sait, depuis l'indication de Ba- jon, maison n'a constaté que plus tard, que le Tapir a 6 incisives et 2 canines à chaque mâchoire. Nous avons dit que l'on avait découvert deux autres espèces du même genre. Les nombreuses explorations des naturalistes, sur tous les points du globe, avaient fait TAP penser à G. Cuvier et à d'autres naturalistes qu'il ne restait plus de grands Mammifères à connaître, et que les voyageurs ne rappor- teraient plus que des animaux nouveaux de taille moyenne , et surtout des animaux de petite taille. Cependant, on a découvert de- puis lors quelques grands Carnassiers, des Ruminants également de grande taille, une ou deux espèces de Rhinocéros, et de plus les deux espèces du genre Tapir dont il nous reste à parler. Ces deux espèces ne sont pas seulement intéressantes sous ce point de vue. Le pays qu'elles habitent et la grande res- semblance qu'elles ont entre elles donne à leur étude un nouvel intérêt. L'une est de la Colombie et du Pérou, et, par conséquent, du même continent que le Tapirus ameri- canus; l'autre est, au contraire, de l'Inde, c'est-à-dire des régions chaudes de l'ancien continent. Buffon avait écrit : « Au reste , le Tapir , » qui est le plus gros quadrupède de l'Amé- » rique méridionale , ne se trouve que dans » cette partie du monde. » Il faut dire au- jourd'hui que le genre Tapir est représenté dans l'Inde par une espèce très peu diffé- rente, de l'aveu même de G. Cuvier et de M. de Blainville , de celles qui vivent en Amérique, et que les caractères des trois espèces admises pourraient tout aussi bien, au dire de ces illustres naturalistes, passer pour ceux de simples variétés que pour des différences réellement spécifiques. Toutefois il est infiniment plus probable, pour ne pas dire plus certain , que le Tapir des Indes est d'une autre espèce que ceux d'Amé- rique , et que ceux-ci doivent aussi être distingués l'un de l'autre. La loi établie par Buffon sur la différence constante entre les espèces de Mammifères des parties méri- dionales du nouveau et de l'ancien conti- nent, n'est donc point infirmée par la dé- couverte du Tapir indien. L'espèce du genre Tapir qui\ious a fourni la plupart des détails qui précèdent est aussi la mieux connue. Elle a été nommée Tapir d'Améiuque , Tapirus americanus. Buffon , F. Cuvier et quelques autres naturalistes en ont donné la figure. Ses parties ostéolo- giques sont représentées dans les Recherches de Cuvier sur les Ossements fossiles, et dans VOsléographie de M. de Blainville. Son pe- lage est brun , presque uniforme , mais TÂV passant au grisâtre sur la tête et la gorge; ses poils sont courts et peu serrés ; une pe- tite crinière règne sur le cou du mâle. La longueur totale du corps et de la tète égale environ 2 mètres, et la hauteur au jarret, un peu plus de 1 mètre. Les jeunes ont le fond du pelage brun fauve avec des pique- tures bl3ncbâtres sur la tête et des bandes de même couleur sur le corps, les parties inférieures de celui-ci étant blanches. Des- marest les a décrits dans le Nouveau Dic- tionnaire d'Histoire naturelle sous le nom de Cabiais éléphanlipèdes. Le Tapir ordi- naire ou le plus anciennement connu et le seul qui soit encore répandu dans les col- lections, n'est pas de toute l'Amérique mé- ridionale ainsi qu'on l'a dit. On en trouve depuis l'Orénoque jusqu'à la Plata , c'est-à- dire depuis le 12e degré N. jusqu'au 35° S. environ, mais il n'y en a pas dans la Patagonie non plus qu'au Chili. Tapir Pinchaque, Roulin (Mém. pour servir à l'histoire du Tapir et description d'une espèce nouvelle appartenant aux hautes régions de la Cordillière des Andes; imprimé dans les Mém. présentés par divers savants àVAcad. royale des Se. de l'Institut dcFr., t. VI, p. 557, pi. 1-3).— Tapirus Roulinii, J. B. Fischer, Synopsis mammalium, p. 604. — 7". Pinchaque, Blainv. (Ostéographie G. Tapir, p. 46, pi. 3-5).— T. villosus, Tschudi, Mamm. peruv. On a donné comme carac- tères distinctifs de cette espèce : l'absence de pli* latéraux sur la trompe, et surtout de cette crêie qui se prolonge du front au ga- rot chez le Tapir précédent ; l'existence de poils longs et très épais, sans que ceux de la ligne cervicale soient disposés en crinière ; couleur noirâtre, sans liseré blanc aux oreilles, et, au contraire, avec une sorte de tache blanche à l'extrémité de la mâchoire inférieure, remontant et occupant le bord des lèvres; crâne osseux plus semblable à celui du Tapir de l'Inde qu'à celui du Tapir américain sous certains rapports, tels que la direction et la largeur du front ; le défaut de saillie de la crête bi-pariétale; la dimen- sion des os du nez et la direction plus recti- ligne du bord inférieur de la mâchoire su- périeure. Cette espèce est des Andes colombiennes. Sa taille est un peu moindre que celle des Tapirs ordinaires. Il paraît que les deux es- TAP 351 pèces vivent l'une avec l'autre dans quel- ques localités. Nous ne connaissons dans les collections françaises que deux individus de cette espèce, l'un représenté par un crâne très vieux et qui provient de la province de Santa Fé de Bogota ; c'est celui qu'a décrit M. Roulin; l'autre jeune, du même pays et qui a été rapporté par M. Justin Goudot. On conserve aussi la peau de celui-ci; elle est noirâtre et montre encore des traces de la livrée qui paraît différente de celle du T. americanus. Cette peau appartient au Muséum de Paris ainsi que les deux crânes cités. Le mot Pinchaque était le nom d'un animal fabuleux dont l'histoire se trouve principalement liée à l'existence des Tapirs dont il est ici question, dans une haute mon- tagne de la Nouvelle-Grenade. M. Tschudi, qui a nommé T. villosus le Pinchaque, nous apprend qu'il existe au Pérou ainsi que le Tapir ordinaire. Tapir indien, Tapirus indicus. Le Maïba, F. Cuv., d'après Diard {H ist.nat.des Mamm.). — T. indicus, G. Cuv. (Oss. foss., t. II, p. 158).— Desm., Mammal., p. 411.— T. ma- layanus, Horsfield (ZooL researches). — Raf- fles, lin». Trans., t. XIII, p. 270. — T. indicus, Blainv. (Ostéogr., G. Tapir), figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 1 0, fig. 2. Voici en quels termes G. Cuvier, dans le tome II de ses Ossements fossiles, parlait, en 1825, de cette troisième espèce : «La découverte de cette espèce, aussi neuve que surprenante, a été faite tout récemment par deux de mes élèves, MM. Diard et Du- vaucel. M. Diard vit pour la première fois cet animal à Barakpoor, près de Calcutta, où il venait d'être apporté de l'île de Su- matra au marquis de Hastings, gouverneur général de l'Inde. Les Anglais ni les Hol- landais de la côte n'avaient jamais soup- çonné auparavant son existence dans cette île. Notre jeune naturaliste trouva, quelque temps après, une tète du même animal dans le cabinet de la Société asiatique; elle avait été envoyée, en 1806, de la presqu'île de Malacca, par M. Farguharie, gouverneur des établissements anglais dans ce pays, où le Tapir est aussi commun que le Rhinocé- ros et l'Éléphant. Depuis lors, M. Diard et M. Duvaucel ont pris eux-mêmes et fait prendre de ces animaux dans le bois de l'île de Sumatra; ils en ont eu de vivants et en 352 TAP ontdisséqué;ettout nouvellement M. Diard vient d'en envoyer au Muséum d'histoire naturelle à Paris , le squelette et la peau d'un individu remelle, en sorte que l'exis- tence d'une espèce de Tapir dans les parties orientales de l'ancien continent ne peut plus être sujette à aucun doute. » F. Cuvier avait d'ailleurs fait paraître, quelque temps auparavant (1819), la lettre môme de M. Diard , dans son Histoire des Mammifères, ainsi que la figure envoyée par cet infatigable voyageur. Voici textuel- lement cette lettre. « Lorsque je vis pour la première fois à Barakpoor, le Tapir de Sumatra dont je vous envoie le dessin, je fus très surpris qu'un si grand animal n'eût pas encore été décou- vert; mais je le fus bien davantage encore en voyant, à la Société d'Asie, une tête d'un animal semblable, originaire des forêts de Malacca, qui avait été envoyée à cette So- ciété, le 29 avril 1806, par M. Farguharie, gouverneur de cette province. « Ce Tapir, » ajoutait, dans une note, M. Farguharie, est » aussi commun dans les forêts de la Pé- » ninsule que le Rhinocéros et l'Éléphant. » Les Musulmans ne mangent pas sa chair » parce qu'ils le regardent comme une es- » pèce de Cochon. Sa trompe est longue de » 7 à 8 pouces dans les mâles adultes; il » est noir partout, à l'exception des oreilles » qui sont bordées de blanc, et du dessous » du corps qui est d'un gris pâle. Le jeune » est tacheté de blanc et de brun. » Il est bien évident, continue M. Diard, que le Tapir de M. Farguharie est absolument le même que celui de Sumatra , et d'après l'inspection de la tête que j'ai vue au cabi- net de la Société, qu'il ne diffère en rien pour la dentition de celui d'Amérique. Le Tapir de la ménagerie de lord Hastings fut pris, il y a 2 ans, par les Malais de Sumatra, auprès des montagnes qui avoisinent la côte occidentale de cette île; il se trouvait avec sa mère qui s'échappa. 11 est très ap- privoisé et aime beaucoup à être caressé et gratté. Quand il est debout, les doigts de ses pieds, qui sont comme dans le Tapir d'Amé- rique (trois postérieurement et quatre anté- rieurement), s'appuient entièrement sur le sol. Le Tapir indien vit dans la presqu'île de Malacca, à Sumatra et à Bornéo. TAP Une remarque assez curieuse a été faite à l'occasion de cette espèce; c'est que de- puis longtemps cet animal était connu des Chinois et des Japonais. M. Abel Rému- sat a fait remarquer à G. Cuvier des gra- vures d'une espèce d'Encyclopédie japonaise, et d'autres dessins chinois qui représen- taient évidemment un Tapir; seulement la trompe est un peu exagérée et le corps est noir , tacheté de blanc ; mais cette dernière circonstance elle-même n'est pro- bablement pas une erreur. On l'a même expliquée, en supposant que dans son pre- mier âge le Tapir de l'Inde porte une livrée comme ceux d'Amérique, ce que l'observa- tion a confirmé. M. Roulin, dans son re- marquable mémoire sur le Tapir, a repris celte question et supposé que le Griffon lui- même pourrait bien n'avoir pas une autre origine; nous ne saurions mieux faire que de citer ses propres paroles : « Ce n'est pas seulement dans le nouveau continent que l'histoire du Tapir se lie à celle d'animaux fabuleux. Le merveilleux Mé des auteurs chinois , cet animal à la trompe d'Éléphant, aux yeux de Rhinocéros, aux pieds de Ti- gre, qui ronge le fer, le cuivre et mange les plus gros Serpents, cet animal , comme l'a très bien jugé M. Abel Rémusat , est un Tapir; mais je ne crois pas, comme lui, que ce soit un Tapir habitant la Chine. L'his- toire du Mé me paraît fondée sur quelque description incomplète du Tapir du Ma- lacca, et sur quelque représentation gros- sière de cet animal. Les Chinois qui sortent de leur pays appartiennent, sans exception, à la classe la moins éclairée; on n'a donc point lieu de s'étonner qu'au retour ils mê- lent dans leurs récits des erreurs et même quelques mensonges. » La figure que nous connaissons du Mé chinois nous montre un Maiba marchant et la trompe en l'air; supposons que dans quel- que autre image parvenue plus loin encore, au centre de l'Asie par exemple, l'animal ait été représenté assis et la trompe pen- dante; cette figure, pour peu que l'exécu- tion en soit grossière, semblera une copie mutilée du Grillon des sculptures grecques... Conclurat-on de ces conformités que l'i- mage du Maïba indien a servi de modèle pour la figure du Griffon grec, ce serait ha- sarder beaucoup, sans doute; cependant TAP quelques renseignements historiques peu- vent donner un peu plus de poids à cette conjecture... L'histoire du Griffon, telle qu'on la trouve dansÉlien et dans quelques autres écrivains postérieurs au temps de Ciésias, est une fusion de deux traditions, l'une venant de Perse, et ajustée pour ser- vir d'explication à une image évidemment symbolique; l'autre, plus ancienne, arri- vée par la route de l'Inde, et qui pourrait bien se rapporter à la figure d'un animal réellementexistant,àeelledu Tapir malais. » Les affinités zoologiques des Tapirs se- raient difficiles à établir, si l'on ne tenait compte que des animaux actuellement ré- pandus à la surface du globe. Les trois es- pèces de ce genre sont très intimement liées entre elles, cependant elles n'ont d'analogie réelle avec aucun des genres vivants; ce sont bien des Pachydermes, mais de ceux qui n'appartiennent ni à la famille des Cochons ou des Hippopotames, ni à celle des Chevaux, ni à celle des Rhinocéros et des Damans. Leur liaison avec chacun de ces groupes semble de peu de valeur, et celle qui les unit aux Eléphants ne paraît pas moindre, quoique cependant ils n'aient point les ma- melles disposées comme chez ceux-ci , ni les doigts en même nombre qu'eux. Cet isole- ment apparent du genre Tapir dans l'ordre des Pachydermes disparaît tout à fait, si l'on ajoute à la liste des espèces que nous connaissons aujourd'hui, non seulement les animaux éteints du véritable genre Tapir, mais ceux, plus anciens encore dans la série géologique, dont on|a fait les g. Tapirolherium (Lartet), Lophiodon et même Palœotherium. Le Tapirolherium de M. Lartet n'est pas un Tapir, maisil diffère encore bien peu desani- maux de ce genre, et les Lophiodons ne s'en distinguent eux-mêmes que par quelques nuances dans la forme des molaires, et par quelques autres caractères indiquant plutôt un sous-genre ouungenredelamêmefamille qu'une famille à part. Les Palœotheriums ont déjà moins d'affinités avec les Tapirs, quoiqu'ils leur ressemblent plus encore que les Rhinocéros , les Chevaux et les Cochons ; leurs canines étaient plus fortes que celles des Tupirs, leurs molaires avaient une autre dis- position quant aux collines d'émail , et ils avaient sept paires de ces dents à chaque mâ- choire, la septième, en haut et en bas, ayant, I.XII. TAP 353 sauf chez les Anchileriums, trois collines au lieu de deux. Quant aux Dinotheriums, qui ont également été considérés comme des Tapirs, il est évident, par ce que l'on sait au- jourd'hui de Icurorganisation, qu'ils étaient plus semblables aux Proboscidiens, et c'est avec ces derniers que nous croyons devoir les placer; mais ils formaient aussi un ache- minement des Proboscidiens vers les Tapirs. Ceux-ci semblent donc être les Pachydermes à la fois les plus voisins des Gravigrades Proboscidiens , des Lophiodons et même des Palœotheriums. Leur ressemblance avec les Dinotheriums, quant à la forme de la plu- part des dents molaires , est telle que G. Cuvier a décrit les dents des Dinotheriums qu'il avait observés comme étantcellesd'une espèce gigantesque de Tapirs. Les Lophiodons sont caractéristiques des terrains tertiaires les plus anciens; les Ta- pirs fossiles, au contraire, n'ont encore été rencontrés que dans les terrains pliocènes et peut-être miocènes; et dans la nature actuelle il n'y a de Tapirs que dans l'Amé- rique intertropicale et dans l'Inde, à Ma- lacca, Sumatra et Bornéo. (P. G.) TAPIRS FOSSILES, pai.kont. — Il existe en Europe des ossements fossiles deTapir dont les premiers débris ontété rencontrés dans les couches de sables tertiaires d'Auvergne. Dans son ouvrage sur les Ossements fossiles, Cuvier avait consacré un chapitre aux animaux voisins des Tapirs, dont il a fait un genre sous le nom de Lophiodon. A la vérité, il avait admis pour de grandes dents à collines transverses des Tapirs gigantesques, tout en avertissant qu'il faudrait avoir la preuve de l'existence des incisives et des canines cor- respondantes à celles de ce genre pour les y laisser. Les dents molaires, qui avaient en- gagé Cuvier à établir ces Tapirs gigantesques, présentent, en effet, surtout dans les anté- rieures, une grande ressemblance avec celles des Tapirs, quoique d'un volume trois ou quatre fois plus grand. Mais des découvertes faites par M. Kaup ont montré que ces ani- maux n'ont à la mâchoire inférieure que deux fortes incisives recourbées en bas, et que le nombre des molaires n'est que de cinq paires à chaque mâchoire. M. Kaup en a formé le genre Dinotherium, Pachyderme proboscidien, d'une taille supérieure à celle des Éléphants. 45 354 TAP MM. Deveze de Chabriol et Douillet sont les premiers qui aient indiqué , dans VEssai géologique et minéralogique sur la montagne de Boutade, des ossements de vrais Tapirs. Bientôt après, MM. Croizct et Jobert, dans leurs Recherches sur les ossements fossiles du département du Puy de Dôme, en signalèrent quelques autres qu'ils publièrent sous le nom de Tapir arvernensis. Enfin MM. de Laizer et Bravard en ont recueilli un nombre assez considérable en Auvergne, et M. Aymard, en Vêlai, dans les alluvions volcaniques ancien- nes où se trouvent en même temps des osse- ments de Mastodontes et de Rhinocéros. Malgré la grande ressemblance de ce Tapir avec les Tapirs vivants, plusieurs particula- rités semblent annoncer que cette espèce était distincte. Outre celles qui ont été signa- lées par M. de Blainville, dans son Osléogra- phie du genre Tapir, nous indiquerons à la mâchoire inférieure la position du trou men- tonnier situé à l'aplomb du bord postérieur de la première molaire, tandis que, dans les Tapirs vivants, il se trouve au dessous du premier tiers de cette même dent. M. Marcel de Serres a trouvé dans les sa- bles marins tertiaires de Montpellier des os- sements de Tapir qu'il a indiqués sous le nom de Tapirus minor. Ils proviennent, en effet, d'individus un peu plus petits que ceux du Tapir d'Auvergne; mais la position du trou mentounier est la même que dans ce dernier. M. Kaup, dans son ouvrage sur les Osse- ments du duché de Darmstadl , a établi un Tapir priscus sur des mâchoires qui ont été trouvées dans les sables tertiaires d'Eppels- heim avec des ossements de Dinolheriums, de Mastodontes et de Rhinocéros. Ces mâ- choires sont un peu plus grandes que celles du Tapir d'Auvergne, et la position du trou mentonnier est même plusen avant que dans les Tapirs vivants. Ces légères différences indiquent-elles des espèces diverses? Il n'est pas possible, avec les débris que l'on possède actuelle- ment, de donner une réponse précise à cette question. Pour des animaux de genres dif- férents, on peut le plus souvent établir un genre sur un seul os ; mais pour des espèces d'un même genre, il faut quelquefois pos- séder un certain nombre d'os, et parmi eux des têtes presque complètes pour les diffé- TAP rencier. C'est ce que l'on voit dans les trois Tapirs vivants. Leurs os du tronc et des membres ne se distingueraient peut-être pas l'un de l'autre ; mais la forme de la tèlo donne des caractères faciles à saisir. Le Tapir de l'Inde, plus grand que ceux d'Amérique, a le front et les os du nez plus élevés et point de crête sagittale; le Tapir américain a une crête sagittale très élevée; cette crête est basse dans le Tapir pincha- que, la tète en général et les os du nez en particulier sont plus allongés, ce qui lui donne plus de ressemblance avec les Palœo- theriums; aussi pensons-nous que les vrais Palœotheriums, c'est-à-dire, les P. magnum, médium, crassum, lalum et curlum, doivent être placés entre les Rhinocéros et les Ta- pirs, et les P. minus et equinum, entre les Palœotheriums et les Chevaux. M. Lund a établi un Tapir suinus pour des ossements qu'il a rencontrés dans les cavernes du Brésil , de la grandeur d'un Cochon de moyenne taille, et M. Harlan un Tapir mastodontoides , fondé sur une seule dent, qui pourrait bien n'être, comme MM. Cooper et de Blainville le pensent, que l'une des deux premières dents de Masto- donte. (L...D.) * TAPIRÉ. ois. — Terme d'ornithologie, qui s'applique à des Oiseaux , dont le fond du plumage est accidentellement parsemé de teintes variées. (Z. G.) TAPIïUER. Tapiria. bot. ph. — Genre peu connu de la famille des Burséracées, formé par Aublct (Guian., vol. II, p. 470) sous le nom de Tapirira, qui a été modifié par Jussieu (Gênera, p. 372). Il ne ren- ferme qu'un arbre de la Guiane, qu'Aublet a nommé Tapirira guianensis. (D. G.) TAPIROPORCUS (des deux noms gé- nériques Tapirus et Porcus). mam. foss. — Genre fossile établi par M. Jœger (Wurtemb., foss. Sœugelh., I, p. 40) parmi les Pachy- dermes, d'après deux molaires de la mâchoire inférieure, ressemblant beaucoup à celles du Lophiodon, mais plus petites et dépourvues de bourrelet basilaire. (G. B.) TAPIROTHERIUM (Lartet) Tapir, nom propre (9-,ioc'ov , bête, animal), mam. foss. — Genre établi par M. Lartet pour des restes d'un animal trouvés dans les collines ter- tiaires des départements du Gers, de la Haute-Garonne, et des Hautes-Pyrénées, TAP qui tient une sorte de milieu entre les Lo- phiodons et les Sangliers. INI. de BI;iinvil!e, dans son Ostcograpliie des Palœolheriums , a publié les figures d'une mâchoire supé- rieure et d'une mâchoire inférieure sans texte; mais à la page 217 du 22e fascicule, résumé du chapitre Sus, il place cet animal dans ce genre sous le nom de Sus tapirothe- rium. On voit que le nombre des dents mo- laires est de six paires, et celui des dents canines d'une paire à chaque mâchoire; les incisives de la mâchoire inférieure sont au nombre de six. Le nombre de celles de la mâchoire supérieure ne peut être établi sur les pièces que l'on possède, mais la largeur des deux mitoyennes pourrait faire présu- mer que, comme dans les Pécaris et les Ba- biroussas, il n'y en avait que quatre; un sillon externe, qui existe au tiers interne de ces larges incisives, semble indiquer que chacune d'elles est composée de deux qui se seraient réunies : mais en examinant l'usure de l'incisive externe et celle de la partie antérieure de la canine, on voit qu'il devait y avoir deux autres incisives supérieures de chaque côté, placées à la suite l'une de l'autre, comme dans les Cochons. Les deux premières molaires d'en bas ressemblent presqu'à s'y méprendre à celles des Lophio- dons, c'est-à-dire qu'elles sont composées d'une pointe antérieure et d'un rudiment de colline postérieure; la troisième a deux véritables collines transverses, mais la pos- térieure est plus basse que l'antérieure. Les trois arrière-molaires d'en bas sont égale- ment comme dans les Lophiodons, seule- ment les collines sont tout à fait transverses, et l'on y remarque un collet postérieur. Les deux premières molaires d'en haut sont composées d'une pointe externe et d'un talon interne; la troisième a une pointe antérieure et deux postérieures réunies. Les trois arrière-molaires, outre qu'elles sont à peine plus larges que celles d'en bas, manquent d'arête longitudinale externe, en sorte que les deux collines transverses qui les composent sont séparées aussi bien à leur face externe qu'à leur face interne; elles ont, en outre, un collet antérieur et un collet postérieur crénelés, ce qui les fait ressembler en petit aux dents des Dinoihé- riums. La tôle était allongée , car il existe une longue barre entre les premières mo- ÏAR 35 laires et les canines. L'extrémité antérieure de la mâchoire inférieure est très large, et les six incisives rangées en arc de cercle. Les sixièmes molaires inférieures ont trois col- lines, comme dans les Lophiodons et 1er. Pécaris. La tête devait avoir quelque res- semblance avec celle des Sangliers, par sa longueur et l'aplatissement de son front. Il existe, comme dans tout le grand genro Cochon et dans les Ruminants, à la partie antérieure du front, deux trous qui percent le plafond des orbites, et qui donnent nais- sance à deux sillons très marqués qui se continuent sur ce fossile jusque sur les os du nez, en se rapprochant d'abord, puis en s écartant de nouveau. Ce caractère nous semble indiquer que le Tapirolherium doit former un genre voisin des Cochons, à dents moins mamelonnées et plus ressem- blantes à celles des Tapirs et des Lophio- dons. (L...D.) ♦TAPIRUS. mamm. — Voy. tatimP. G.) TAPUIïE. Tapura. bot. ph. — Genre Uc la famille des Chaillétiacées, formé par Au- blet (Guian., vol. I.pag. 126, lab. 48) pour un arbuste de la Guiane, le Tapura guianensis Auhl., auquel deux nouvelles es- pèces ont été ajoutées récemment. (D. G.) *XARABA. ois. — Synonyme d eTamno- pMusVieill. (Z. G.) *TAR4CIîE [rapy^n, perturbation), ms. — Hubner (Cat., 1816) indique sous cette dénomination un genre de Lépidoptères noc- turnes, de la tribu des Noctuides. (E. D.) *TARAC1IIA {-.u.p*x>), perturbation), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, créé par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) *TARACTES (tm«t»,-, qui trouble, agite), poiss. — Genre de Scom ber ouïes (Lnv.c, Ann.nat.hist., Httl, 1844). (G. L5.) TARANDL'S. mam. — Nom générique latin du Renne. Voy. ce mot. (G. B.) *TAR ANDES, Megerle, Dejean (Calai, 3, 194). ins. — Syuonyme de Ceruclius Mac-Leay. (C.) TARASPIC. bot. ph. — Nom vulgaire des Thlaspi formé par corruption de ce nom générique. TARAXACUM. bot. ph. — Nom latin du Pissenlit. Voy. pissenlit. * TARBOPHIS ( ripfoç , teneur ; t?K , serpent), rept. — Genre de Couleuvres, in- 35f1 TAR diqué par Fleisehmann (Dalmaticenov. gen. Serpent., 1831). (G. B.) TARCIIONAISITHE. Tarchonanlhus (nt assez promplement à l'un des types dont elles dérivent. On est donc auto- risé à reconnaître aux espèces végétant sur notre globe, tel qu'il est aujourd'hui et qu'il a subsisté depuis les temps historiques , un degré de fixité suffisant pour nous assurer qu'en cherchant à les classer, nous ne nous fondons pas sur une base mobile comme elle le serait pour une classification appliquée à des êtres incessamment variables; que les auteurs qui nous ont précédé ont eu affaire précisément aux mêmes végétaux , et que , par conséquent, nous pouvons comprendre et juger leurs travaux. Les botanistes les plus anciens n'ont cité et ne paraissent avoir connu qu'un nombre très borné de végétaux. Certains auteurs eu ont conclu l'existence d'espèces beaucoup moins nombreuses à leur époque , et , par 47 370 TAX conséquent, la formation postérieure d'es- pèces nouvelles. Mais on explique naturelle- ment ce fait, par le champ beaucoup plus étroit dans lequel se renfermaient leurs re- cherches ; comme le confirme l'étude com- parative des botanistes plus modernes, qui, bornés d'abord à un aussi petit nombre d'espèces, ont vu ce nombre croître rapide- ment en proportion de leurs observations directes sur la nature , hors de proportion avec la formation possible de nouvelles es- pèces. D'ailleurs ces anciens ne les définis- saient pas aussi nettement que nous, et en comprenaient quelquefois plusieurs en une seule. A chaque espèce simple ou multiple, ils appliquaient un nom unique. Les limites aussi peu étendues de leurs connaissances botaniques n'appelaient pas l'emploi d'une nomenclature plus compliquée, non plus que celui d'une classification méthodique. Considérant les plantes moins en elles-mê- mes que dans leurs rapports avec les besoins de l'homme, ils les réunissaient d'après les propriétés communes, économiques ou mé- dicales qui leur étaient alors attribuées. C'est ainsi que Dioscoride, qui écrivait vers le commencement de l'ère chrétienne, pas- sant en revue les espèces de plantes de lui connues, au nombre de 700 ou d'ut) peu plus, à cause de la confusion assez fréquente de plusieurs sous un nom commun , les partage en six livres : le premier consacré aux aromatiques, le second aux alimentai- res, les deux suivants aux médicinales , le cinquième aux vineuses, le sixième aux poisons. Nous devons après lui traverser une lon- gue suite de siècles, et nous transporter jusqu'au seizième avant de rencontrer des travaux de quelque importance sur l'en- semble des plantes. Mais, à cette époque, celle de la renaissance des lettres, l'étude des airteurs grecs et latins, où l'on croyait de- voir tout retrouver, se borna d'abord à de longs et pénibles commentaires sur Théo- phraste, sur Pline et principalement sur Dioscoride. Ce fut donc son ordre qu'on suivit généralement, ou simplement l'ordre alphabétique. Mais les commentateurs fini- rent par comprendre que pour l'intelli- gence des ouvrages anciens sur l'histoire naturelle, l'étude des objets naturels eux- mêmes fournirait un puissant secours : on TAX examina ceux-ci en regard de ces ouvrages; on essaya de les éclaircir non seulement par des écrits , mais plus tard aussi par des figures. L'obstination avec laquelle on cher- chait à rattacher à ces traditions des pères de la science les végétaux observés dans des pays pour la plupart différents de ceux qui leur avaient fourni leurs matériaux a sans doute entraîné beaucoup d'erreurs; mais néanmoins elle accoutuma à connaître ces végétaux par eux-mêmes, tout en les nom- mant souvent à tort. On apprit à en distin- guer beaucoup plus que l'antiquité n'en mentionnait, et, cette vérité une fois re- connue, ou multiplia les recherches et, par suite, le nombre des espèces végétales con- nues; tellement qu'il arriva un moment où l'encombrement de ces richesses nouvelles se fit sentir. La diversité des choses et des mots commençait à dépasser les forces de la mémoire humaine. Il fallut alors lui venir en aide en établis- sant un certain ordre dans cet amas confus; et, de même qu'on avait naturellement réuni d'abord en une espèce tous les indivi- dus semblables entre eux, on chercha pour les réunir sous un même nom et sous une définition commune, toutes les espèces qui offraient entre elles une certaine ressem- blance manquant aux autres. C'est ainsi que de plusieurs de ces unités nommées espèces on composa des unités d'un ordre plus élevé auxquelles on donna le nom de genre. Faisons remarquer, pour l'intelli- gence de ces vieux livres, que cette accep- tion du mot de genre, telle que nous la donnons ici et qu'elle a cours aujourd'hui , ne fut pas adoptée de suite et généralement. Dans les plus anciens, comme, par exemple, ceux deBrunfels, de Tragus, de Fuchs, l'es- pèce est désignée sous le nom de genre; mais il leur arrive fréquemment d'indiquer plusieurs de ces genres comme compris sous un même, qui prend alors la valeur attri- buée plus tard à ce mot. Ce rapprochement de plusieurs espèces en un groupe est une opération naturelle à l'esprit, quoiqu'à un moindre degré que celle des individus. Nous avons dit déjà que les auteurs les plus anciens en fournissent çà et là des exemples; et les noms que des peuples étrangers aux sciences et même à demi sauvages donnent aux végétaux pour TAX lesquels leur langue a des noms, prouvent souvent par la désinence commune de quel- ques uns d'entre eux, le sentiment d'un rapport entre les objets qu'ils servent à désigner. Sans doute , de pareils genres pèchent fréquemment contre nos règles actuelles, ainsi que ceux qui résultèrent des essais des premiers botanistes à cette époque où nous sommes arrivés. Mais c'était déjà beaucoup d'établir des règlesquelcon- ques, de reconnaître des rapports, et, par- mi les caractères spécifiques, d'en élever plusieurs à un degré supérieur, comme communs à un certain nombre d'espèces , comme génériques. Les genres devaient se multiplier en même temps que les espèces, et leur multiplica- tion faire sentir la nécessité de divisions nouvelles dont chacune réunît un nombre limité de ces genres semblables entre, eux par quelques caractères plus généraux. Cette nouvelle opération diminuait notablement la fatigue et la difficulté des recherches en les circonscrivant : qu'il s'agît soit de trou- ver un genre déjà connu, soit d'assigner une place à un genre nouveau, ce n'était plus à l'universalité des plantes qu'il était néces- saire de le comparer , mais leur majorité se trouvait exclue de la comparaison dès qu'on avait reconnu les caractères généraux par lesquels la plante étudiée se rattachait à tel groupe ou à tel autre; et l'opération ainsi divisée , bornée désormais à l'étude d'un nombre beaucoup plus petit de genres , devenait beaucoup plus simple et en même temps plus sûre. L'utilité évidente de ces divisions en augmenta le nombre; les plus générales furent divisées à leur tour, puis celles-ci subdivisées, et l'on obtint ainsi une suite de groupes subordonnés au dessus des genres et des espèces, dernier terme de la classification. On a souvent comparé cette organisation à celles des armées : une troupe peu nom- breuse peut marcher sans chefs et sans ordre, dont le besoin se fait sentir si elle le devient davantage; on réunit alors les sol- dats par escouades, par compagnies, par ba- taillons, par régiments ; les grandes armées ont leurs corps, leurs divisions, leurs briga- des; les cadres s'élargissent dans la même proportion qu'elles grandissent elles-mêmes, et de cette manière des masses énormes TAX 371 peuvent se mouvoir avec ordre, se manier avec facilite, et la place du moindre soldat bien déterminée permet d'arriver jusqu'à lui , tandis qu'il serait introuvable sans ce classement. Ainsi sont nés les systèmes et les mé- thodes en histoire naturelle. Il est difficile d'établir nettement la distinction entre les classifications désignées par ces deux noms différents. On définit, il est vrai, ordinaire- ment les premiers comme n'employant que des caractères tirés exclusivement d'un seul organe, les secondes comme se servant de plusieurs organes à la fois. Mais l'étude de la plupart des systèmes nous les montre toujours fondés sur l'emploi de plusieurs organes, aussi bien que les méthodes; et, d'une autre part, celles-ci en font géné- ralement prévaloir un sur les autres. Nous nous servirons donc à peu près indifférem- ment de ces deux mots. Le premier système botanique véritable- ment scientifique, c'est-à-dire fondé sur des considérations tirées des organes mêmes des plantes, est dû à un Italien , André Cesal- pini, et consigné dans son ouvrage de Plan- tis, publié en 1583. Déjà vers le milieu de ce même siècle l'illustre Conrad Gesner de Zurich avait reconnu et écrit que les princi- paux caractères de la plante doivent être tirés de la fleur, du fruit et de la graine plutôt que des feuilles, comme on l'avait fait jusque là, et comme on continua à le faire longtemps encore. Césalpin mit cette vérité en pratique. Selon lui, le but de la végétation est la production des graines, qui sont les fœtus végétaux; la fleur est une enveloppe, mais extérieure et passagère de ces fœtus; le fruit, une enveloppe perma- nente. Aussi est-ce dans le fruit et la graine qu'il a cherché la base de son système , et les a-t-il étudiés et connus bien autrement que tous ses prédécesseurs et beaucoup de ses successeurs. Il a su en reconnaître la partie essentielle, l'embryon , et les parties constituantes de celui-ci, le cotylédon sim- ple ou double, la radicule, qui se dirige soit en haut soit en bas , soit en dedans, soit eu dehors , la gemmule {punclum vegelans) ; il les désigne par d'autres noms, mais les décrit assez fidèlement pour être compris et pour qu'on juge à quel degré il avait poussé ses observations. Sa première division en deux 37: TAX grandes classes, dont Tune comprend les ar- bres et arbrisseaux, division qui remonte jus- qu'à Théophrastc, l'autre les sous-arbrisseaux et herbes , est la seule concession faite à son temps. Il partage la première d'après la di- rection de la radicule supère et infère; la seconde, d'après le nombre pour chaque fleur, soit des graines nues (akènes et caryopses, où il a soupçonné la véritable nature, la nature péricarpique du tégument extérieur accolé plus ou moins intimement), soit des péricarpes secs ou charnus qui ren- ferment ces graines. Ces nombres sont 1, 2, 3, 4, ou davantage, et dans chacune des divisions auxquelles préside un de ces nombres sont établies des subdivisions d'après d'autres caractères fournis par ces enveloppes de la graine ou du fruit. H forme ainsi 13 classes, et dans une quator- zième rejette les plantes où il a vu manquer les graines, celles que nous nommons Cryp- togames. Dans ces organes fondamentaux il a su trouver encore, pour établir de nou- velles coupes dans plusieurs de ces classes, de nombreuses modifications , telles que l'indépendance ou l'adhérence de l'ovaire, l'unité ou la pluralité des carpelles ou des loges, et, ce qu'on ne saurait trop faire remarquer, la situation relative de ces loges lorsqu'elles sont réduites à deux , an- téro-postérieure ou latérale par rapport à l'axe principal , c'est-à-dire un de ces ca- ractères de symétrie dont l'emploi passe pour une invention tout à fait moderne. On doit rendre hommage au génie de Césal- pin qui sut s'adresser aux organes les plus essentiels de la plante et à'Ia finesse de ses ob- servations qui y découvrirent ces caractères ignorés avant lui. Mais il ne sut pas établir entre eux une juste subordination, ni les lier à d'autres caractères tirés d'autres parties d'une observation plus facile et plus géné- ralement admise, dont l'emploi eût rendu son système moins obscur et, par suite, plus populaire. Aussi ce système, trop digne de ce nom, dans l'acception où on l'admet com- munément, puisqu'il ne fait usage que d'un seul organe, ne paraît pas avoir exercé une grande influence sur tous les travaux posté- rieurs, et nous sommes obligés de franchir un siècle presqu'entier, pendant lequel la botanique, tout en se perfectionnant, resta dans ses anciens errements, avant de reu- TAX contrer un autre essai de classification qui présente une véritable importance. Cet essai fut tenté par un Anglais, Robert Morison, qui, dans sun grand ouvrage (Plantarum historia universalis per tabulas cognationis et affinilatis ex libro nalurœ observata et dé- tecta, 1680-99), applique à l'ensemble des plantes connues un nouveau système qu'il considérait, avec un peu trop de confiance, comme celui de la nature elle-même. 11 com- mence, comme tous ses prédécesseurs, par la division des végétaux en arbres et berbes, puis divise celles-ci, les seules dont il ait trai- té, en quinze classes, dont la dénomination et le caractère sont tirés, pour la plupart, du fruit, mais, pour quelques unes aussi, ou de l'inflorescence (corymbifères, ombellifères), ou de la fleur (bexapétales, fleurs en casque), ou de la nature de la tige (culmifères), ou de celle des sucs (lactescentes). Ces divers ca- ractères sont quelquefois combinés entre eux et avec ceux du fruit; ils le sont avec d'au- tres encore, dans les subdivisions de ces classes. De leur emploi simultané et un peu confus, résulte une classification, d'une part assez confuse elle-même, et qu'il serait dif- ficile de réduire en tableau, mais, de l'au- tre, moins gênée par les exigences du sys- tème et présentant par une heureuse consé- quence de ces défauts mêmes beaucoup plus de fragments de groupes naturels. A partir de cette époque, les systèmes se multiplient, fondés sur des notions plus précises et sur des matériaux plus abondants. En effet, les recherches se sont poursuivies avec zèle et se sont étendues dans tout le monde, favorisées par l'extension des rap- ports commerciaux et des découvertes géo- graphiques ; de nombreux jardins botani- ques, établis en Europe, en reçoivent et en conservent les résultats; les écoles, plus nombreuses et plus avancées, les sociétés savantes, donnent aux études, avec l'activité qui résulte d'une émulation générale, l'unité qui résulte de communications constantes et rapides. La botanique a suivi ce grand mou- vement du xvuie siècle et, dans l'histoire de ses progrès, celle dont nous avons à nous occuper ici, celle des classifications en parti- culier, tiendrait à elle seule beaucoup trop de place, si nous voulions exposer tout ce qu'on a fait en ce genre. Chaque découverte, dans les organes des végétaux, a du se rc'su- TAX TAX 3? 3 mer dans un système, et, comme chacun de ces organes peut être envisagé sous divers points de vue, comme les rapports des uns aux autres sont plus variés encore, on con- çoit la facilité de combiner des arrange- ments nouveaux et l'abus qu'on a pu en faire. Nous nous bornerons donc à l'exposi- tion des principaux systèmes, ceux qui ont exercé sur la science une influence incon- testable, ceux qui ont été suivis par un nombre plus ou moins grand d'autres au- teurs, de telle sorte que l'intelligence de leurs ouvrages exige celle de l'ouvrage qui leur a servi de guide. Dans les dernières années du xvue siècle, parurent trois de ces systèmes : celui de Ray, en Angleterre (1680), celui de Rivin, en Allemagne (1690), celui de Tournefort, en France (1694). Nous commencerons par le second, le moins important des trois, d'autant moins que le grand ouvrage dans lequel il devait être appliqué à l'ensemble des plantes (In- troductio generalis in rem herbariam, 1690- 1699) n'a pas été achevé. La classification de Rivin (dont le vrai nom, ainsi latinisé, était Bachmann) est purementsystdmatique, puisque c'est sur la considération exclusive de la corolle que se fondent ses dix-neuf classes. Celte corolle manque ou existe; elle est régulière ou irrégulière , composée d'une seule ou de plusieurs pièces. De là les divisions que fera mieux comprendre le ta- bleau suivant. SYSTEME DE RIVIN. parfaite. égulière. . simple. manquant. monopétale 1 2-pétale 2 ô-pétale. 5 4-pétale 4 5-pélale 5 6-pétale 6 polypétale 7 de fleurettes régulières (flosculeuses). . 8 de re'gulières et irre'gulières (Radie'es) . 0 d'irrégulières (semiflosculeuses). ... 10 monopétale Il 2-pétale 12 3-pé!ale. ........... 15 4-pélale M 5-pétale 15 6-pétale 16 polypétale 17 Imparfaite 18 [égulière. L'auteur considérait comme corolles les périanthes simples colorés; il étendait la dénomination de composée à des fleurs réel- lement simples, celle de l'Hellébore par exemple, et définissait l'irrégularité beau- coup plus largement qu'on ne le fait aujour- d'hui, l'admettant dans les fleurs où l'on n'observe pas un style central, simple et columnaire , où les étamines ne sont pas en nombre proportionnel à celui des divi- sions, etc. Au reste, il indique seulement ses cadres sans les remplir, puisque, dans ses trois grands volumes, il n'a traité et il- lustré que trois de ses classes, les onzième, quatorzième et quinzième. Il les subdivisa d'après des caractères tirés d'un autre organe , le fruit, en se servant de la nature du péri- carpe et surtout du nombre des loges. H. Heucher compléta l'œuvre de Rivin, en appliquant son système à un ensemble de genres {Index plantarumhorli Yirtembergen- sis, 1711). C'est d'après cet ouvrage qu'on a donné la liste de ces genres réduits à leurs classes. Divers autres auteurs la suivirent aussi, vers cette même époque, en la modi- fiant chacun à sa manière. Nous citerons seulement Ruppius (Flora Ienenis, 1718) qui réunit les composées en une classe uni- que, et en exclut avec raison celles qui ne le sont pas véritablement. Chrétien Knaut (Melhodus plantarum ge- nuina, 1716) en adopta les classes, tout en les distribuant différemment. Car il com- mença par séparer les plantes en deux grou- pes principaux : l'un où la corolle est d'une seule pièce et dans lequel les fleurs soûl 374 TAX simples ou composées ; l'autre où la corolle est composée de plusieurs pétales, et là les six combinaisons de Rlvih dans chacune desquelles ces pétales peuvent être uniformes ou difformes, c'est-à-dire la corolle régulière ou irrégulière. Le système, ainsi modifié, serait bien plus naturel dans sa division fondamentale qu'il ne l'est avec sa forme originelle, si Knaut avait bien su définir les fleurs monopétaies et n'avait pas compris les apétales parmi elles. Il forma ensuite un second tableau de caractères tirés du fruit, et l'appliqua rigoureusement à chacune de ses classes tirées de la corolle, et au milieu de plusieurs conceptions fausses et singuliè- res, on doit y en reconnaître une juste et plus avancée queson temps, celle qui rejette les graines nues pour n'y voir que des péri- carpes monospermes. La méthode de l'Anglais Jean Ray avait précédé celle de l'Allemand Rivin, puisque, après l'avoir ébauchée dès 1668 pour faire partie d'un ouvrage de l'évèque Wilkins (Real character), il la publia en 1682 aug- mentée et perfectionnée dans un volume à part (Methodus plantarum nova). Mais il ne s'arrêta pas là, et ne cessa, jusqu'à sa mort, d'y apporter les améliorations que lui sug- géraient soit ses propres études, soit les pu- blications des botanistes contemporains. C'est ce qu'on voit dans son principal ou- vrage (Historia plantarum definita melhodo naturœ vesligiis insistente, 3 vol. in-fol., 1686-1704), et, enfin, dans un autre volume (Methodus plantarum emendata et aucla , 1703), dernière expression de ses idées sys- tématiques. C'est celle-là que nous suivrons, en faisant remarquer qu'elle a su mettre à profit les découvertes et les conceptions qui se sont produites à cette même époque; que, si la méthode de Ray, en 1682, précédait celles de Rivin et Tournefort, elle les suivait, en 1703 , et que son éclec- tisme , si remarquable par sa sagacité , en avait tiré quelques réels perfectionne- ments. TAX Il aurait bieu dû rejeter avec Rivin cette antique division des plantes en arbres et herbes sur le fondement ruineux de laquelle les systèmes se sont obstinés si longtemps à bâtir. Ray, au contraire, crut la justifier par le caractère des bourgeons, manquant dans les herbes, persistant dans les arbres. Il sub- divise ensuite les premières en vingt-cinq classes ou genres, comme il les appelle, par desconsidérationstiréessuccessivement:l°de l'embryon, 2° de la fleur, 3" du fruit. Quant aux arbres, il sépare d'abord ceux dont les feuilles ont la forme de celles du Roseau ou de l'Iris, et ce sont précisément les mono- cotylédonés. Il ne fait pas mention, il est vrai, de la structure de leur embryon; mais il avait fort bien distingué ie mode de ner- vation différent dans les feuilles des deux grands embranchements des phanérogames, et la co-existence fréquente du défaut de bourgeons latéraux, par conséquent de ra- mification, avec la présence d'un cotylédon unique. Ensuite il divise les autres arbres (ce sont les cotylédonés) suivant que la fleur s'y présente séparée du fruit ou conliguë à lui, en d'autres termes, suivant qu'ils sont ou ne sont pas diclines ; et, enfin, il les sub- divise d'après des caractères tirés du fruit sec ou charnu, semblable à une baie ou à une pomme, ombiliqué (c'est-à-dire adhé- rent) ou non ombiliqué (c'est-à-dire libre). Il n'a pas signalé et numéroté chacune de ces divisions, au nombre de quatorze, comme autant de classes ou genres; mais il semble leur attribuer cette valeur, par le caractère typographique employé pour la phrase qui résume leur caractère botanique, le même qui a été précédemment employé pour dési- gner les classes des herbes. Il en résulterait donc en tout trente-neuf classes , quoique Linné, dans le tableau qu'il en a donné, n'eu compte que trente-trois. Voici celui qu'on peut tracer d'après l'ouvrage même de Ray, en substituant les termes modernes à quel- ques termes anciens et aujourd'hui peu in- telligibles dont il se sert. TAX TAX 375 r. Eniféandrie. 10 10. Décandrie. de il ù 19 11. Doiiécdndii'e. *),„ m calice, 1-2. Jcosandrïe. ut toius. 15. Polyandrie. Ihe'rentes litre elles inégales 14 dmit 2 plus longues. 14. Itidynamie. G dont 4 -plus longues. 15. Telradynamie par leurs filets 1 en un seul corps. 16. Monadelphie. soudes en deux. 17. Dtadelphlis. [en plusieurs. . , 16. Polyadélphit, par leurs anthères soudées en un cylindre 19. Syngenésie. utres 20. Gynandrie. sur le même individu 21. Munœcie. sur deux individus différents. . . 22. Diœcie. et heimyphiodites.surunou plu- sieurs individus 23. Polygamie. Non visibles ~i- Cryplogamie. portes les uns sur ; dans la même fleur mâles et femelles. . . Le nom assigné à chaque classe résume par sou et) mologic les principaux caractères de cette classe. Ces noms se trouvent définis par le tableau même et d'ailleurs ils sont entrés dans la iangue usuelle de la bota- nique. Les 24 classes ainsi obtenues sont subdi- visées ensuite chacune en plusieurs ordres d'après d'autres considérations puisées soit dans les élamines , soit dans les pistils. Ainsi, dans les 16% 17e, 18% 20% 21% 22e classes, nous voyons reparaître le nombre absolu des étamines pour fournir des divi- sions secondaires: la monadelphie décandrie, par exemple, comprendra les plantes qui offrent dix étamines réunies par leurs filets; la gynandrie hexandrie celles qui offrent six étamines portées sur le pistil ; la diœcie pentandric, celles dont les fleurs à cinq éta- mines sont dépourvues de pistils qu'on ne trouve que dans d'autres fleurs non stami- nil'ères et placées sur un individu différent. La 23e classe, d'après la distribution des fleurs de trois sortes sur un même individu, ou sur deux ou trois différents , se subdi- vise elle-même en Polygamie monœcie , diœcie et triœcie. La 19e ou synge'nésie, dont les fleurs réunies dans un même involucre offrent cinq combinaisons possibles de fleurs hermaphrodites, mâles, femelles et neutres, se partage en plusieurs polygamies. Quant aux quinze premières classes où le nombre absolu des étamines a déjà été employé, l'auteur pour les subdiviser a recours à des considérations tirées du fruit, court ou al- longé dans la 1 5e ( tétr adynamie ) ; mono- sperme (gymnospermie) ou polysperme {an- giospermie) dans la 14e (didynamie) ; et dans toutes ies autres, du nombre des styles qui, simple, double, triple, multiple, don- nent les sections appelées monogynie, digy- nie, trigynie. . . , polygynie. Par exemple, le Cerfeuil qui a des fleurs hermaphrodites avec cinq étamines libres et deux styles distincts, se trouvera dans la penlandrie digynie. Il est évident que toutes ces classes sont loin d'avoir la même valeur, puisque les unes sont fondées sur un caractère qui n'est plus que secondaire dans les autres : le nombre absolu des étamines par exemple. Ce nombre absolu d'ailleurs devrait avoir bien moins d'importance que le nombre re- latif aux autres parties de la fleur, duquel résulte sa symétrie générale. Le nombre des styles est un caractère bien plus faible en- core; car il n'est qu'apparent, le réel se trouvant souvent dissimulé soit par des soudure: , soit par des dédoublements; de 382 TAX sorte que le nombre des styles ne donne pas celui des carpelles, qu'il importerait bien plus de connaître et qui serait bien mieux d'accord avec l'étymologie du nom destiné à indiquer le nombre des organes femelles. Ainsi la pentandrie monogynie sur près de cent genres en contient à peine quelques uns où le carpelle soit réellement simple; tous en ont deux, trois, quatre ou cinq; la triandrie digynie se compose des Graminées, toutes monocarpellées, etc. Il est vrai que ces défauts doivent être oubliés si l'on se contente de considérer le système de Linné comme un moyen com- mode et sûr d'arriver à la détermination des plantes. Mais on pourra se convaincre par l'expérience qu'il est loin de l'être au- tant que le prétendent ses partisans ex- clusifs : et si, en sortant des mains de son auteur, il pouvait bien s'appliquer aux 1200 genres et 7000 espèces sur lesquels il avait été construit, il n'offre plus ces avantages après avoir reçu les nombreuses additions de ses successeurs. Les variations dans le nombre des organes sur les fleurs d'une même plante, celles qui résultent de leurs adhérences à divers degrés, de leurs avorte- ments, jettent à chaque pas du doute sur la place systématique qu'elle doit occuper. Les exceptions se sont multipliées; les es- pèces des genres les plus naturels ont dû se séparer entre des classes différentes, et quelquefois même on serait obligé d'en faire autant pour les diverses fleurs d'une même espèce. Linné a proposé un autre système tiré du calice ( Classes plantarum , 1737) , et il comprend d'abord sous ce nom les bractées de forme diverse (spathe, glumes, écailles, involucres , calicules ) qui accompagnent dans beaucoup de cas la fleur. Si le calice est simple, ou bien il accompagne une co- rolle avec laquelle il peut offrir trois rap- ports différents ( ceux qui répondent aux insertions périgyne , épigyne et hypogyne) et dans le dernier cas, tantôt il n'est pas symétrique avec la corolle ou dans toutes les fleurs, ou dans quelques unes seulement, tantôt symétrique, il est caduc ou per- sistant, et alors régulier ou irrégulier avec une corolle monopétale ou polypétale ; ou bien il est dépourvu de corolle, soit qu'il tombe avec la fleur, soit qu'il persiste avec TAX le fruit. Enfln, il manque entièrement (dans les cryptogames). Ce système n'a élé appli- qué ni par lui-même, ni par aucun autre, à notre connaissance. C'est plutôt un exercice qu'il s'est proposé, à lui et àses élèves, pour leur apprendre à examiner dans toutes ses modifications et ses rapports cette partie de la fleur, commode pour l'observation et qui s'y présente la première. Le système sexuel de Linné ne tarda pas à détrôner tous les autres et régna presque sans contestation jusqu'à la fin du xvme siècle. Cependant dans cet intervalle, on en proposa encore un assez grand nombre dont il est inutile de s'occuper ici, puis- qu'ils ont eu peu d'influence sur la marche de la science et n'ont en général été employés que parleurs propres auteurs. Nous croyons cependant devoir consacrer quelques lignes à plusieurs d'entre eux : et d'abord à celui d'Adrien Van Royen , professeur à Leyde (Florœ Leydensis Prodromus, 1740). Deux motifs nous engagent à en parler : l'un est que Linné, habitant alors (en 1738) la Hollande, seconda Royen dans l'arrange- ment des plantes de son jardin et dut, en conséquence, prendre part à l'érection de sa nouvelle méthode; l'autre, c'est que l'auteur a eu la prétention de la faire naturelle (Me- tlwdi naturalis prœludium) et qu'il a été pris au mot par quelques modernes qui y ont cru trouver le germe de celle de Jussieu. Il est vrai qu'il divise les plantes d'abord en monocotylédonées et polycotylédonées (parmi lesquelles on s'étonne devoir figurer dans le tableau les cryptanthères ou autre- ment acotylédonées).Les premières sont sub- divisées d'après le calice nul, spathacé ou glumacé; les secondes d'après l'existence d'un calice (1) commun à plusieurs fleurs (écailles d'Amentacées; involucres d'Ombel- lifères, de Composées ou de Dipsacées), ou seulement d'un calice propre à chacune, le- quel peut même manquer ou exister seul , ou accompagner une corolle dont les pièces offrent une certaine relation numérique avec les étamines libres et égales entre elles, en nombre moindre, égal, double ou mul- tiple : d'autres fois ces étamines sont placées au-dessus de l'ovaire , ou sur le périanthe, ou bien elles sont inégales suivant certaines (.)On nprunt au Système calicinal à* Linné, précédemment exposé. TAX lois constantes (didynamie et tétradynamie), ou bien soudées entre elles en un ou deux faisceaux. De là 20 classes, désignées sous autant de noms déjà reçus ou nouveaux, et ensuite partagées en plusieurs ordres, cha- cune d'après des considérations différentes. Je suis frappé en voyant les genres rangés sous ces ordres, delà ressemblance qu'ils offrent avec les ordres naturels de Linné, et je me demande si ce n'est pas là qu'on décou- vre la trace de la main du maître , si ce n'est pas un essai de système général adapté à ces ordres qu'il aurait faits ou laissé faire par un autre, tout en refusant d'en propo- ser un par lui-même. Quoi qu'il en soit, Royen a dû suggérer ou emprunter à son illustre ami une partie de ses rapproche- ments : il y en a de tels, ceux, par exemple, du Xanthium et de VAmbrosia avec les Amentacées, qui viendraient difficilement à deux esprits différents. Les exigences du système ont dû sans doute rompre la série des ordres et modifier leur composition en beaucoup de points; mais il en reste assez de communs pour justifier notre soupçon, qui donnerait à cet ouvrage beaucoup plus d'intérêt. Le grand nom de Haller ne permet pas de passer sous silence la méthode botanique qui lui est propre et qu'il a appliquée par- ticulièrement aux plantes de la Suisse (His~ toria slirpiumindigenarum Helvctiœ, 1742). Nous suivrons de préférence sa seconde édi- tion , celle de 1768, dans laquelle il établit 19 classes, 6 pour les plantes cryptogames (Champignons, Algues, Lichens, Mousses, Fougères et Presles) , 13 pour les phanéro- games, qu'il divise d'abord d'après l'absence ou la présence de la corolle, les apétalées en celles qui ont un périanthe coloré, ou vert, ou glumacé,ou remplacé par une spathe; lespétaiées, en monopétalées à étamines di- dynames, ou portées sur la graine (compo- sées et dipsacées), et en polypétalées qui se subdivisent elles-mêmes, d'après des carac- tères tirés du rapport symétrique des éta- mines à la corolle, en polyalémones, diplos- témones, isostémones, meiostémones, et deux autres classes correspondant aux té- tradynames et aux papilionacées. Parmi les noms qu'il leur donne nous avons cité ceux qui ont été admis dans la langue botanique; et substitué aux autres les indications qui TAX 383 font de suite comprendre la composition de la classe à laquelle ils s'appliquent. Les classes sont ensuite partagées en sections nombreuses d'après des caractères variés. Dans sa préface il leur donne le nom de familles, et annonce qu'il a cherché à les rapprocher toujours conformément à la na- ture, sans prétendre cependant dans l'en- semble à l'établissement d'un système na- turel , ce que ne comportait pas le nombre borné des plantes dont il avait à s'occuper. Wachendorf ( Horli Ultrajectini index, 1747), divisant les plantes en phanéran- thées et cryptanthées , les premières en polycotylédones et monocotylédones, les polycotylédones en quatre classes qui ré- pondent aux pétalées, aux composées, aux apétales et aux diclines, aurait, sans la confusion trop fréquente des mono et po- lypétalées qu'il a introduite, rencontré les bases d'une classification assez philoso- phique et généralement admise plus tard. Mais ses subdivisions pour lesquelles il em- ploie le plus souvent les caractères des éta- mines empruntés au système de Linné ou à celui de Haller, leur nombre absolu ou relatif et leurs rapports entre elles, le con- duisent définitivement à des groupes sans aucun lien naturel : et d'ailleurs son système, outre l'inconvénient de n'être appliqué qu'à un nombre trop limité de plantes, eût été, au premier abord , repoussé pour la bizar- rerie et la rudesse des mots nouveaux dont il l'a hérissé, mots tels que scheseoslemono- pelalœ , cylindrobasiostemones , distemono- pleantherœ, etc., etc. C'était un essai, depuis renouvelé avec aussi peu de succès, de noms résumant chacun un ensemble de caractères , et destinés ainsi à aider la mé- moire qui y trouve au contraire un obstacle plutôt qu'un secours. Nous ne pousserons pas plus loin cette revue qui ne nous montrerait, dans d'autres essais contemporains ou postérieurs, que les mêmes moyens de classification répétés, re- tournés, combinés diversement, sans intro- duction de caractères ou de principes nou- veaux. Ceux qui veulent s'en faire une idée sommaire peuvent consulter la préface de l'ouvrage d'Adanson intitulé Familles des plantes (1763), dans laquelle il a exposé toutes les classifications botaniques qui ont précédé la sienne. Mais il se borne, en gé- 384 TAX néraî, à en présenter les divisions principa- les, celles qui conduisent seulement jus- qu'aux classes, et à porter sur le mérite de chacune un jugement qui naturellement se fonde sur une comparaison avec ia sienne propre. Un autre ouvrage où l'on doit cher- cher des documents bien plus complets est celui que Linné a publié sous le titre de Classes plantarum seu systemata omnia a fructificatione desumla, 173S, qui, nécessai- rement, s'arrête à cette date antérieure, mais qui présente, pour chaque système, outre les divisions principales, les secondai- res avec l'énumération des genres. Or, c'est seulement d'après cette association des gen- res qu'un système peut être bien jugé, et, pour porter ce jugement, il faut un lecteur auquel tous ces noms rappellent une idée positive, auquel tous ces genres soient fa- miliers. Enfin nous citerons VHisloria rei herbariœ de Sprengel qui, pour chaque épo- que, offre un chapitre relatif aux divers sys- tèmes botaniques qu'elle a produits, et les résume par des analyses, courtes, exactes et claires. On confond assez généralement toutes les classificationsdont nous noussommes occupés jusqu'ici sous le nom de Systèmes artificiels, pour les opposer aux classifications naturelles dont nous avons à nous occuper maintenant. Nous avons vu cependant que beaucoup d'entre elles prétendaient à ce dernier titre, et, si elles n'ont atteint le but, se le propo- saient en y marchant avec plus ou moins de succès. Celui du système artificiel est la dé- nomination d'une plante quelconque incon- nue; son moyen, l'établissement d'un ordre dans lequel toutes les plantes se trouvent disposées en une suite de groupes subor- donnés, d'après des caractères faciles à constater, tellement que, dans les recher- ches, on se trouve conduit successivement de l'un à l'autre jusqu'au genre ou à l'espèce qui est l'inconnue du problème. Plus cette recherche est aisée et sûre, plus le système convient à sa destination. Quoique celui de Linné ait satisfait, sous ce rapport, la plu- part de ses successeurs qui l'adoptèrent plu tôt que d'en créer d'autres , quelques uns en ont proposé de nouveaux, soit pour simplifier encore plus la solution du problème, soit pour l'aborder dans certaines conditions par- ticulières. Ainsi une condition fréquente est TATC l'absence des organes de la fructification sur une plante, ou sur une fraction de plante seulement garnie de ses feuilles. Un système qui permettrait de la déterminer en cet état rendrait un véritable service aux botanistes. Sauvagesle tenta, dans sa Melhodus foliorum, 1751, mais seulement pour les plantes de la Flore de Montpellier, et se servit des diffé- rences signalées dans tous les livres élémen- taires, les divers degrés de simplicité ou de composition des feuilles, leur position sur la tige, leurs dimensions en divers sens, leur nervation, leurs formes, etc. Mais, arrivé à un certain point, il appelle les fleurs à son secours et, dès lors, on ne conçoit pas bien la raison du système et pourquoi, s'il ne pouvait faire marcher la charrue sans bœufs, il a jugé à propos de les atteler par derrière. J. Lavy fut plus fidèle à l'emploi exclusif des feuilles dans sa Phyllographie piémon- taise (1816), et n'admit les caractères de l'inflorescence et de la fleur que pour les Graminées et Cypéracées, où, en effet, les feuilles se ressemblent trop pour fournir des différences. Ce qui peut paraître assez sin- gulier, c'est que, dans les divisions princi- pales de son système, il n'ait égard qu'à la forme. Un système foliaire serait bon, ap- pliqué à un nombre de plantes suffisamment restreint, par exemple aux arbres et arbustes d'un pays; dans ces limites, avec les con- naissances actuelles et notamment celles qu'on doit à la phyllotaxie, on arriverait à des déterminations certaines. Les applications heureuses qu'on en a faites quelquefois à celle des empreintes fossiles en fournissent la preuve. Dans notre siècle, le système artificiel avouant franchement son but, qui est d'ar- river au nom de la plante inconnue, semble avoir adopté une certaine forme qui a reçu le nom de Méthode dichotomique. Le procédé consiste à réduire toujours la recherche à l'option entre deux caractères, dont l'un exclut l'autre, de telle sorte qu'à chaque option le cercle se resserre et qu'on se trouve, après une suite d'exclusions successives, con- duit à l'unité (genre ou espèce) qu'on veut connaître. Tantôt on procède sous forme de questions, chacun renvoyant à un numéro sous lequel se trouve posée une question nou- velle, comme dans la Flore française de La- marck(1778); 17/ode<7us&oJaraicns de Johren TAX a été cité comme premier exemple de cette forme; mais elle n'y est pas rigoureusement appliquée, puisque les questions posées par l'auteur excèdent le plus souvent le nombre deux et n'entraînent pas de renvoi. Tantôt, ce qui est plus bref et plus commode, les caractères, entre lesquels on donne le choix, sont présentés sous celle de tableaux, comme en tête de la Flore française de De Candolle, modèle qui, depuis cet ouvrage, a été suivi généralement. Or c'est une forme qui est loin d'être nouvelle, et Ray l'avait, dès la fin du xvue siècle, employée heureusement dans plusieurs de ses ouvrages. Toutsystème peut y être ramené , et pour cela il suffit de multiplier le nombre des accolades. Quel est donc le caractère particulier de la méthode dichotomique? Dans le sens général, c'est la réduction des caractères à l'aide desquels la recherche se fait à une simple alternative; dans l'application, c'est l'emploi de tous les caractères indifféremment et, sans s'astrein- dre à aucun ordre nécessaire et fixe, la pré- férence donnée à ceux qui peuvent se consta- ter facilement et, autant qu'il se peut, exté- rieurement. Au lieu de la route continue avec ses embranchements réguliers que figu- rent les autres systèmes, ce sont des chemins de traverse qu'on prend, suivant le besoin, pour abréger ou marcher plus à l'aise, qu'on quitte de même pour les reprendre ensuite quelquefois, et dont souvent plusieurs con- duisent au même but. Ce n'est pas une mé- thode, dans le sens qu'on attache à ce mot en histoire naturelle; c'est une forme, un procédé, un artifice, mots qui se sont pré- sentés d'eux-mêmes plusieurs fois dans l'ex- position qui précède. C'est surtout à un cer- tain ensemble de plantes en nombre limité, comme celles d'une Flore, par exemple, qu'elle peut être appliquée avec avantage et qu'elle l'a été en effet. Si elle l'était à l'ensemble des plantes , elle perdrait pres- que nécessairement une moitié de ses at- tributs , celle qui consiste dans l'emploi irrégulier des caractères faciles; elle ne se- rait plus, du moins pour les divisions les plus élevées, qu'un résumé de quelque mé- thode régulière soumis à des coupes dicho- tomiques. C'est ce que montrent les tableaux déjà cités de Ray et, mieux encore, le grand et utile ouvrage de M. Meisner {Plantarum jasiularium gênera eorumque differentiœ et ï. XII. TAX ;so affinitates tabulis diagnosticis expositœ, 1 836- 1843). La méthode naturelle, celle qui groupe les végétaux non d'après un seul rapport, ou d'après un petit nombre de rapports ar- bitraires, mais d'après un ensemble de rap- ports tel que la somme des ressemblances soit toujours d'autant plus grande que les végétaux se trouvent plus rapprochés dans la classification , d'autant plus faible qu'ils sont plus éloignés; cette méthode, dont la recherche devint l'objet des travaux d'une partie du dix-huitième siècle, était loin d'être une idée nouvelle. Nous avons eu l'occasion de signaler plusieurs essais en- trepris avec cette idée , et nous aurions pu , en remontant plus haut encore, rencontrer déjà quelques uns de ces rapprochements, même avant l'établissement de systèmes réguliers. On peut même dire que , se pla- çant en dehors de tout principe systéma- tique, les botanistes avaient plus de chance de tomber sur des groupes naturels, puis- qu'ils ne consultaient pour les former que des ressemblances extérieures, lesquelles trahissent dans beaucoup de cas les rap- ports intimes dépendant de la structure gé- nérale, et que dans l'appréciation de ceux- ci le sentiment d'un observateur pratique est un meilleur guide que le raisonnement fondé sur des caractères incomplets et in- complètement connus. Mathias Lobel , qui écrivit vers le milieu du seizième siècle (Stirpium adversaria, 1570), en fournit un exemple, le premier sans doute, et son ou- vrage présente un assez bon nombre de groupes ou de fragments des groupes les plus naturels; mais il y intercale fréquem- ment quelques plantes essentiellement diffé- rentes, et l'étude de ces rapprochements tant vrais que faux démontre qu'il n'avait égard qu'au port général et aux feuilles éclairé ou abusé par leurs ressemblances, suivant qu'elles se trouvaient ou non expri- mer des rapports plus réels et cachés à ses yeux. On en peut dire autant de Zaluzanski {Mclhodus herbaria, 1592) et des deux frères Bauhin, Jean (HisLoria generalis plan- tarum) et Gaspard [Pihax Theatri botanici, 1623) . tous trois se sont évidemment, dans l'ordre et les divisions qu'ils adoptent, aidés des travaux antérieurs de Lobel. Nous avons vu plus lard Morison , et Ray après 49 386 TAX lui, chercher une route plus certaine pour marcher à un but qu'ils s'étaient fixé : tous deux ont fait une méthode, et ont voulu la faire conforme à la nature. Tour- nefort, sans se poser le problème aussi nette- ment, a fourni plus d'éléments pour sa so- lution ; il a su fonder les genres naturels, et ainsi déblayer et aplanir le commencement de la route. Linné vit bien le but : Primum et ulli- wum in parle systemalicâ botanices quœsitum est melhodus naturalis ; il vit aussi quel était le second et le grand pas à faire : Clavis methodi non dari potest antequàm omnes plantes relatœ sint ad ordines. Il comprenait donc qu'il fallait exécuter pour les genres un travail analogue à celui qu'on avait exé- cuté pour les espèces : on avait réuni celles- ci en groupes naturels ou genres ; on devait maintenant réunir à leur tour les genres en groupes naturels, ordines ou familles. Ce travail, il l'ébaucha dans ses Fragmenta methodi naturalis, 1738 , où il réduisit une certaine partie des genres connus à 65 fa- milles, dont beaucoup sont excellentes; mais il ne fit pas pour elles ce qu'on avait fait pour les genres, il ne les déûnit pas par des caractères. 11 ajoute : Diù et ego circa methodum naturalem inveniendam la- boravi, benè multaquœ adderem oblinui,per- ficere non potui, continualurus dùm vixero. Cependant, pendant les quarante années qui suivirent ce premier essai, il ne l'a pas perfectionné, soit que son attention en ait été détournée par ses autres travaux si nom- breux et si brillants, et par l'immense suc- cès de son système, soit que ses méditations ne l'aient pas conduit à un résultat satisfai- sant. On peut dire qu'il fit plutôt un pas en arrière; car la seconde édition qu'il publia de ses ordres naturels (Gênera plantarum, 1764) est fort inférieure à la première. Il les réduit à 58, eu les désignant cette fois par autant de noms, les uns inventés par lui, les autres déjà connus et empruntés aux classes de Morison, Ray ou Tournefort. L'un de ses élèves, Giseke, a tenté de compléter ce travail en y intercalant les genres omis ou nouveaux, et traçant les caractères des familles. Il s'adressa au maître lui-même, aûn de mieux saisir sa pensée, et en reçut cette réponse : Tu à me desideras characteres wdinnm natwalium, faleor me eos darc non TAX posse. Cependant Linné consentit à lui don- ner des développements dans une suite de conférences qui eurent lieu en 1771 , et qui ont produit l'ouvrage de Giseke : Prœlec- tiones in ordines naturales plantarum Linnœi, 1792. La préface est curieuse par un dia- logue qu'elle rapporte entre le maître et l'élève sur le sujet qui les occupe. Réduit à ces renseignements et surtout à un certain nombre d'aphorismes, excellents la plupart, épars dans les ouvrages de Linné , pour de- viner les principes qui l'ont dirigé dans cette recherche, l'on se trouve conduite conclure qu'il suivit plutôt les inspirations d'un heureux génie et d'une expérience consommée qu'un code de lois bien ar- rêtées. Un botaniste français contemporain et ami de Linné, Bernard de Jussieu , occupe une place importante dans l'histoire de la mé- thode naturelle, dont souvent on l'a pro- clamé le créateur en confondant ses travaux avec ceux de son neveu. Cherchons donc à lui assigner sa part, ce qui n'est pas facile , car il n'a rien publié et ne peut être jugé que d'après un petit nombre de simples catalogues manuscrits. Il avait vécu avec Linné, lorsque celui-ci visita Paris, peu de temps après avoir imprimé ses fragments des familles naturelles. Le premier manu- scrit de Bernard que je trouve relatif à cette question, est précisément une copie de ces fragments, où l'on voit qu'il a essayé avec beaucoup de bonheur diverses rectifi- cations et l'intercalation de quelques uns de ces genres non classés dont Linné avait dit : Qui paucas quœ restant benè absolvit plantas omnibus magnus erit Apollo. Dans d'autres manuscrits sans date, l'un qui est une simple liste de noms de genres séparés par des tirets en une suite de groupes, l'au- tre qui est une liste de noms d'espèces rap- portées à leurs genres disposés dans le même ordre, il paraît être arrivé à une classifica- tion qui lui est propre et s'éloigne de celle de Linné. Ce fut celle qu'en 1759 il appli- qua à la plantation d'un jardin botanique à Trianon dont Louis XV l'avait chargé, et ce fut là qu'elle pût être connue et étudiée. Cependant il continua à la perfectionner; car un dernier manuscrit de 1765 est un supplément relatif à un certain nombre de groupes de plantes dicotylédonées (les mo- TAX nopétales hypogynes), dont il a modifié la disposition. C'est ce catalogue des genres, avec la modification supplémentaire, que A.-L. de Jussieu a publié en tête de son Gênera, en ajoutant pour chaque famille les noms qu'il a lui-même adoptés. Tels sont les seuls documents d'après lesquels on peut chercher à connaître les principes qui ont guidé Bernard de Jussieu , et ils permettent de prononcer qu'il a reconnu la valeur des caractères qu'on doit tirer : 1° de l'embryon; 2° de l'insertion des étamines. Car la série de ses familles nous montre successivement les acotylédonées (avec con- fusion de quelques phanérogames dont la graine était encore mal connue); les mono- cotylédonées épigynes, périgynes , puis hy- pogynes; les dicotylédonées épigynes, hy- pogynes, périgynes et diclines. Il en résulte un certain mélange de polypétales et mono- pétales, combiné néanmoins avec beaucoup d'art. La plupart de ces groupes sont natu- rels; plus de la moitié répond à des familles conservées plus tard dans leur intégrité, et l'autre offre beaucoup de rapprochements heureux En somme, le travail est beaucoup plus complet et plus parfait que celui de Linné. On peut s'étonner qu'Adanson , élève de Bernard de Jussieu , et qui ne publia son ouvrage sur les Familles des plantes (1763) qu'après la plantation du jardin de Trianon, dont il put étudier la disposition , n'ait pas mis à profit les idées fondamentales qu'il devait puiser dans les entretiens et les exem- ples de ce maître. Cet étonnement cesse quand on réfléchit sur la vie d'Adanson et sur le caractère de sor. génie essentiellement indépendant , et n'usant d'une érudition immense que pour s'affermir dans ses pro- pres conceptions par le sentiment des imper- fections et des contradictions qu'il trouvait dans celles de tous les autres naturalistes. Il n'avait que vingt et un ans ( en 1747 ) quand il partit pour le Sénégal , où il de- meura plusieurs années , absorbé dans l'é- tude de la nature tropicale nouvelle pour lui, et si propre à développer, dans un esprit de cette trempe , des idées originales , hors du cercle où l'étude se renfermait en Eu- rope sous l'œil et l'influence des maîtres. Il écrivait, en IToO , à Bernard de Jussieu, après quelques détails sur ses travaux : TAX 387 « Suivant les observations que j'ai déjà fai- » tes, et qui ne sont pas en petit nombre , » j'ai couché un prospectus d'histoire natu- » relie, ou , pour mieux dire, je me suis » dressé, sur la division naturelle des classes » et des familles de chacun des trois royau- » mes naturels, un plan que je compte, par » un travail de toute ma vie, perfectionner » et conduire avec succès à sa fin. Je crois » avoir trouvé cette division naturelle , ou » du moins bien approchante Si je fais » quelques progrès dans notre science , je » ne le dois qu'aux bons principes que yous » avez bien voulu me donner, et dont vous » m'avez développé les secrets d'une ma- » nière plus particulière qu'à tout autre. » Il avait donc pu recevoir de Bernard une pre- mière impulsion qui influa sur la direction générale de ses travaux ; mais il revint après cinq ans en Europe avec ses idées propres et invariablement arrêtées. Ce sont celles que, dix ans plus tard, il exposa dans la préface qui remplit un volume, c'est-à-dire la moi- tié de son ouvrage. Il reconnut que pour grouper les plantes en familles, on doit avoir égard à l'ensemble de leurs caractères et non à un seul ; qu'une telle opération doit , par conséquent , être précédée d'un travail où tous les organes des végétaux qu'il s'agit de coordonner soient examinés sans en né- gliger aucun, toutes leurs modifications con- statées dans tous les genres et toutes les espèces; que cet examen fera connaître en combien de points ils se ressemblent, en combien ils différent , et permettra de cal- culer les intervalles qui les séparent; que par ce calcul on rapprochera les plantes dans un ordre continu qu'elles semblent gar- der d'une espèce à l'autre , séparées par de petits intervalles; qu'entre ceux-ci on en remarquera , de distance en distance , quel- ques uns plus grands qui indiquent la sépa- ration des genres, et, de loin en loin, d'au- tres beaucoup plus rares et beaucoup plus grands encore, des sortes de sauts, qui marquent la limite d'une famille à une au- tre famille; que même, si les espèces, genres et familles ne sont que des conceptions de notre esprit et n'existent pas dans la nature, ce procédé donnerait un ordre indépendant de cette existence, puisqu'il constate les de- grés divers de rapprochement et d'éloigne- ment des êtres; que même il assigne d'à- 38g TAX vance la place d'elles inconnus à découvrir, en montrant certains intervalles ou sauts beaucoup plus considérables que d'autres entre les espèces , les genres , les familles , de véritables lacunes que doivent remplir ces inconnus. II entreprit ce vaste travail ; il examina et compara, suivant le plan qu'il s'était tracé, tous les végétaux qu'il rencontrait, d'abord au Sénégal , plus tard au jardin de Paris , et, d'après les livres, ceux qu'il ne pouvait étudier par lui-même. Il s'aida d'un artifice singulier, de l'application de 65 systèmes différents (l)à ses plantes, systèmes qu'il construisit lui-même, et dans lesquels il épuisa toutes les considérations d'après les- quelles il croyait pouvoir les étudier et les classer : les unes générales, comme la figure, la grandeur, la grosseur, la durée, le cli- mat, etc.; les autres tirées d'organes géné- raux , comme la racine , les branches , les feuilles, les fleurs, etc., ou partiels, comme le calice , la corolle , les étamines , le fruit, etc.; ou des parties composantes de ceux-ci, comme les anthères , le pollen, les graines, etc.; ainsi que des modifications que ces parties peuvent offrir par leur nom- bre , leur situation , etc. Eu appliquant au calcul indiqué plus haut ces 65 combinai- sons, il devait voir les plantes se rapprocher ou s'éloigner entre elles, suivant qu'un plus grar.d nombrede ses systèmes les lui montrait rapprochées ou éloignées ; il avait un instru- ment pour mesurer ces intervalles ou sauts inégaux qui lui marquaient les unités de di- vers degrés, objets de sa recherche. Il obtint de cette manière 58 classes ou familles quel- quefois divisées en plusieurs sections , et contenant chacune un certain nombre de genres. Ce sont là ses seules divisions. Il ne veut pas de groupes supérieurs , desquels résulterait un certain système général, mais seulement de la première famille à la der- nière une progression continue qu'il pré- sente comme l'ordre naturel. En supposant ses principes vrais, étaient- ils applicables? Son procédé n'était autre chose qu'un calcul arithmétique où toute erreur de chiffre frappait de nullité le ré- sultat, toute faute dans un des systèmes ou (l) « Je no les employai que pour la recherche de la mé- thode naturelle, a laquelle leur ensemble m'aida beaucoup . Prit., p. ïoJ. TAX dans les observations qu'ils servaient à ré- sumer, se retrouvait multipliée dans le sys- tème général. Les progrès de la botanique, en décuplant le nombre des plantes connues, ont changé les chiffres , et, en perfectionnant les connaissances organographiques, montré l'insuffisance de tous ces systèmes. Pour le temps même , ils s'appuyaient sur bien peu d'observations, ne portant que sur un nom- bre fort limité des plantes alors connues , quand ils auraient dû en comprendre la totalité, et sur des notions erronées telles que celle qui confond les périanthes colo- rés des monocotylédonées avec les véri- tables corolles, les spores avec le pollen, etc. Adanson nous apprend qu'il avait fait quel- ques uns de ces systèmes dès l'âge de quatorze ans, ce qui doit inspirer beau- coup d'admiration pour son esprit précoce , mais assez peu de confiance pour leur exac- titude. Au reste, dans les tableaux qu'il en a présentés , il n'a donné qu'une sorte de ré- sumé où il indique seulement les familles rapportées aux classes ; on n'y voit donc que les éléments du calcul pour leur coordination générale, et non pour celle des genres eu familles. Il serait intéressant, pour l'intelli- gence parfaite du mécanisme de la forma- tion de celles-ci, d'extraire ces tableaux complets de ses manuscrits, qu'une publi- cation récente a entrepris d'exhumer en partie. Ses principes, d'une autre part, en les supposant applicables et bien appliqués, étaient-ils vrais? Attribuer une importance à peu près égale à tous les organes et aux caractères qu'on en tire pour en faire autant d'unités du même ordre qui entreront dans le calcul des rapports des plantes, c'est don- ner la même valeur à des pièces de monnaie de métal différent, c'est en faire autant de jetons , et l'on obtiendra ainsi des valeurs fictives au lieu de réelles. Or, quoiqu'on l'ait nié, c'est bien là la pensée d'Adanson, celle qui ressort de la longue exposition de principes et de procédés qui précède ses fa- milles, et, enfin, ce que met hors de doute son rapport à l'Académie des sciences (1773) sur le premier mémoire de A.-L. de Jussieu qui établissait les principes contraires, ii croit « qu'une méthode, pour être naturelle, » doit fonder ses divisions sur l'examen de TAX » toutes les parties prises ensemble, sans » donnera aucune une préférence exclusive » sur les autres. » Tout en admirant le travail gigantesque et la variété de connaissances d'Adauson , on devait donc s'attendre qu'il ne le condui- rait pas au but annoncé : c'est ce qui est arrivé. Si l'on examine la coordination de ses familles , il suffit de nommer les quatre dernières (Renoncules, Arums, Pins, Mous- ses) pour constater qu'il a méconnu tous les principes aujourd'hui admis sans con- testation, d'après cette confusion des dieo- tylédonées, monocotylédonées et acotylédo- nées ; confusion qu'on ne retrouve pas, il est vrai , dans le reste de sa série, où l'on ren- contre même quelques rapprochements heu- reux, par exemple celui des familles à périsperme farineux et central embrassé par l'embryon. Si l'on passe à la composition de ces familles, à l'exception d'une douzaine qui n'offrent pas le mélange de genresétran- gers et qui étaient précisément ces groupes si naturels que beaucoup de classifications avaient déjà reconnus, on voit toutes les autres gâtées par ce mélange, souvent même par celui de monocotylédonées et de dico- tylédonces; celle des Cistes, par exemple, contenant plus de vingt groupes ou genres qui appartiennent à des familles différentes. Elles sont beaucoup moins naturelles, somme toute, que celles de Bernard de Jussieu et même de Linné. Adanson a sur eux un avantage, celui d'avoir exposé les caractères de ses familles; son ouvrage est le premier qui ait ce mérite. Mais c'est ce qu'on nomme aujourd'hui le caractère naturel , c'est-à- dire une description complète d'après toutes les plantes rapportées à la famille, tellement développée qu'il est difficile d'y discerner les traits vraiment caractéristiques , ce qui fait l'essence de la famille , quoique le pre- mier paragraphe, destiné à comparerchacune d'elles aux groupes voisins et à mettre en saillie leurs différences, offre parfois quel- ques linéaments de ce caractère essentiel. Dans la pratique, leur usage serait fort difficile et n'aurait guère permis l'interca- lation des genres si nombreux découverts postérieurement. Aussi ne voyons-nous pas que sa méthode ait été suivie dans d'autres ouvrages, et que les botanistes mêmes qui l'ont préconisée comme la plus naturelle, TAX 389 aient essayé de l'appliquer à l'état actuel de la science. Peu d'années après l'apparition des fa- milles d'Adanson , Antoine-Laurent de Jus- sieu commençait à s'initier à la science des plantes auprès de son oncle Bernard, et il n'est pas à douter que le jeune homme ait puisé dans le commerce intime du vieillard et dans ses leçons, le germe qu'il sut si bien féconder et développer. Dès l'année 1773, il exposait à l'Académie des sciences les prin- cipes d'une classification naturelle, dans un mémoire sur les Renoncules, qui déter- mina cette savante société à l'admettre dans son sein. Il compléta cette exposition l'an- née suivante (1774) dans un second mémoire, non plus borné à l'examen d'une unique famille, mais s'étendant à leur ensemble. Il s'agissait, en effet, de replanter l'école bo- tanique du Jardin du Roi, s'accroissant dans toutes ses parties sous la puissante influence de Buffon. La méthode de Tournefort, jus- qu'alors appliquée à cette école, ne répon- dait plus aux progrès et aux besoins de la science. Quoique le système de Linné pré- valût dans presque tout le reste de l'Europe, il ne pouvait en être question au Jardin de Paris , administré par Buffon et dirigé par Bernard de Jussieu. Celui-ci, vieux et pres- que aveugle , abandonna à son jeune suc- cesseur le soin de créer l'ordre nouveau qui devait présider à la plantation : il paraît donc que celui de Trianon ne le satisfaisait pas pleinement, puisqu'il ne l'imposa pas. Plusieurs botanistes de cette époque ont fait connaître avec plus ou moins de détails la série et la composition des familles adoptées dans ce premier essai d'A.-L. de Jussieu (1) qui, chaque année, les démontrait et com- mentait aux élèves du Jardin du Roi : c'est ce qu'on peut voir dans un ouvrage de Buis- son [Classes et noms des Plantes, 1779), dans les Notions élémentaires de botanique, par Durande (1781) ; ce dernier raconte que le professeur appelait lui-même l'attention de ses auditeurs sur les exceptions qu'il cherchait sans cesse à ramener à des lois plus générales, sur les difficultés qu'il tra- vaillait à aplanir, sur les défauts qu'il ne cessait de corriger. Ce ne fut qu'après seize (i) Nous en avons donné le catalogue authentique, d'après 1rs manuscrits de l'auteur, dans le* Anna'.ts dts teitnees n— tutelles (i83j>. 390 TAX .-iris (Je ces travaux préparatoires, que sa nou- velle méthode, mûrie par des méditations et des observation continuelles, reçut sa forme et son expression définitives en s'é- tendant à tous les végétaux alors connus, dans un ouvrage fondamental, le Gênera planlarum (1789). Les principes qui l'ont dirigé sont exposés dans une introduction aussi remarquable par la logique que par l'élégante clarté, puis discutés dans le cours du livre toutes les fois qu'ils ont été appli- qués, c'est-à-dire à la suite des articles qui définissent les classes et les familles. On a donc toute la pensée de l'auteur et le secret de ses procédés. Comme Adanson, il admet que l'examen de toutes les parties d'une plante est né- cessaire pour la classer; mais, tout en pour- suivant cet examen complet il ne cherche pas a en déduire immédiatement la coordi- nation des genres, et, pour les grouper en familles, il suit la marche que ses prédé- cesseurs avaient suivie pour la formation des genres eux-mêmes. Frappés par la res- semblance complète et constante de certains individus, ils les avaient réunis en espèce; puis, d'après une ressemblance également constante, mais beaucoup moins complète, ils avaient réuni les espèces en genres. Beaucoup de genres très naturels leur avaient fourni autant de modèles, d'après lesquelsilsavaient appris à apprécier les caractères génériques, et à constituer d'autres genres moins net- tement dessinés par la nature. Or elle offre aussi des collections de genres évidemment plus semblables entre eux qu'ils ne le sont à ceux de tout autre groupe ou, en d'au- tres termes, des familles incontestablement naturelles, tellement qu'elles avaient été reconnues et signalées par la presque uni- versalité des botanistes, et reproduites soit entières, soit par grands lambeaux, dans la plupart des systèmes. Jussieu pensa que la clef de la méthode naturelle était là , puis- qu'en comparant les caractères d'une de ces familles à ceux des genres qui les compo- sent , il obtiendrait la relation des uns aux autres, et discernerait les caractères com- muns à tous ou ordinaux de ceux qui sont seulement génériques; qu'ensuite en com- parant plusieurs de ces familles entre elles, il distinguerait parmi ces caractères ordi- naux ceux qui varient de l'une à l'autre; , TAX qu'il arriverait ainsi à l'appréciation de la valeur de chaque caractère, et que cette valeur, une fois ainsi déterminée au moyen de ces groupes si clairement dessinés par la nature, pourrait être à son tour appliquée à la détermination de ceux auxquels elle n'a pas aussi nettement imprimé ce cachet de famille et qui étaient les inconnues de ce grand problème. Il choisit donc sept familles universelle- ment admises, celles qu'on connaît sous les noms de Graminées, Liliacées , Labiées, Composées , Ombellifères , Crucifères et Légumineuses II reconnut que la structure de l'embryon est identique dans toutes les plantes d'une de ces familles ; qu'il est mo- nocotylédoné dans les deux premières, di- cotylédoné dans les cinq autres; que les étamines qui peuvent varier par leur nom- bre dans une d'elles, les Graminées par exemple, ne varient pas en général par leur mode d'insertion sur le torus dans les Gra- minées et les Crucifères, sur le calice dans les Légumineuses et les Liliacées, sur la co- rolle dans les Labiées et les Composées, sur un disque épigy nique dans les Ombellil'ères ; que d'autres caractères, comme l'absence du périsperme et sa présence ainsi que sa na- ture, la situation relative du calice et du pistil, etc., etc., quoique présentant assez généralement de l'uniformité dans une même famille , y sont néanmoins sujets à plus d'exceptions; qu'enfin il existe un troi- sième ordre de caractères tirés soit de ces mêmes organes essentiels, soit d'autres et qui, uni formes dans tel le famille, se montrent variables dans telle autre où ils ne sont plus bons qu'à définir les genres. Cette appré- ciation de leurs valeurs inégales, résultat pratique de l'étude de ces familles indiquées par la nature même, pouvait d'ailleurs être présentée directement par la théorie. Le premier rang doit appartenir à l'embryon, dernier but de la végétation et destiné à conserver la vie de l'espèce; le second aux organes qui concourent à sa formation, aux étamines et pistils, mais considérés au point de vue qui intéresse ce concours, c'est-à- dire dans leur mutuel rapport. Puis viennent les organes qui protègent, sans le détermi- ner, cet acte et son produit, les autres par- ties tant de la fleur que du fruit et de la graine, et les modifications secondaires des TAX organes essentiels eux-mêmes considérées isolément. Les organes dits de la végétation et ne concourant qu'à la vie individuelle doivent être relégués au dernier rang. En appliquant ces premières règles on obtenait un certain nombre de familles, dont l'exa- men comparatif aidait à reconnaître d'au- tres règles encore, et, par leur application, d'autres familles. Nous ne pourrions ici suivre A.-L. de Jussieu dans les détails de ce long travail , duquel résulta l'établisse- ment de cent familles comprenant tous les végétaux alors connus. On voit dans tout ce qui précède l'emploi d'un principe qui avait échappé à Adanson, celui de la subordination des caractères qui, dans la méthode de Jussieu , sont , suivant sa propre expression, pesés et non comptés. Ils sont considérés comme ayant des valeurs tout à fait inégales; de telle sorte qu'un ca- ractère du premier ordre équivaut à plusieurs du second, un de ceux-ci à plusieurs du troisième, et ainsi de suite. Cette valeur est déterminée par l'observation et l'expérience; et, à mesure qu'elle s'abaisse, elle est de moins en moins fixe. Pour me servir d'une comparaison familière employée plus haut, celle des monnaies de métaux différents avec les divers caractères qui doivent, par leur réunion, composer une certaine somme de rapports entre les plantes d'une même fa- mille, les pièces d'or auraient un taux inva- riable, plus que celles d'argent; et celles de cuivre seraient en quelque sorte destinées à fournir l'appoint de cette somme où la mon- naie d'un métal plus précieux forme le prin- cipal et est seule rigoureusement contrôlée. L'importance de ce principe résulte sur- tout d'une considération que nous n'avons pas fait valoir encore, mais qui ressort né- cessairement de cette combinaison de plu- sieurs caractères dans chaque famille. C'est qu'un caractère d'un ordre supérieur en entraîne à sa suite un certain nombre d'un ordre différent, et en exclut, au contraire, un Certain nombre d'autres; de sorte que renonciation pure et simple du premier suffît pour faire préjuger la coexistence ou l'absence de ces autres, et qu'une partie de l'organisation d'une plante est annoncée d'avance par un seul point qu'on a su con- stater, ce qui abrège et simplifie merveilleu- sement les recherches et le langage. Ainsi, TAX 291 par exemple, la présence ou l'absence des cotylédons dans l'embryon , leur unité ou leur pluralité, se manifestent dans presque toutes les parties de la plante qui présentent des différences profondes et frappantes, sui- vant que son premier germe s'est montré différemment constitué sous ce rapport. Lorsque nous disons qu'une plante est mo- nocotylédonée ou dicotylédonée, ce n'est donc pas ce simple fait que nous énonçons, niais un ensemble de faits; nous avons une idée de l'agencement général des organes élé- mentaires dans ses tissus, de la manière dont elle germe et se ramifie, de la structure et la nervation de ses feuilles, de la symétrie de ses fleurs, etc., etc. De tel caractère secondaire, nous pouvons de même en dé- duire plusieurs autres d'un ordre supérieur, égal ou inférieur: dire que la corolle est monopétale, c'est dire que la plante qui en est pourvue est dicotylédonée, que très pro- bablement les étamines sont insérées sur la corolle en nombre défini, égal ou inférieur à celui de ses divisions. La connaissance de tous ces rapports constants entre les diffé- rentes parties, qui permet de conclure de la partie au tout comme du tout à la partie, est la base de la méthode naturelle ; et les auteurs qui, avec Adanson jugeant le pre- mier essai d'A.-L. de Jussieu, ont blâmé la préférence exclusive donnée à une partie sur les autres, n'ont pas compris que cet emploi habile d'un caractère convenablement choisi avait un résultat précisément contraire à celui qu'ils craignaient, puisque, loin d'ex- clure ces autres parties, il les comprenait, entraînant à sa suite d'autres caractères combinés en nombre plus ou moins consi- dérable. Les familles une fois constituées, i! s'a- gissait de les coordonner entre elles de ma- nière à rapprocher à leur tour celles qui se ressemblent le plus, et éloigner celles qui se ressemblent le moins. Pour cet arrangement, la subordination des caractères établie indi- quait dans quel ordre ils devaient être em- ployés. Celui de l'embryon marchait évi- demment en avant de tous les autres et par- tageait le règne végétal en trois grands em- branchements : les acotyledonées,monocoty- lédonéesetdicotylédonées. Après ce caractère fondamental et au-dessous de lui, A.-L. rtfl Jussieu plaça l'insertion des étamines bj •> - 392 TAX gynes, périgynes et épigynes. Mais, dans les dicotylédonécs, ces étamines se soudent par leurs filets avec la corolle, lorsqu'elle est monopétale; de manière que, dans ce cas , leur insertion , au lieu de se montrer immédiatement sur le torus, sur le calice ou sur le pistil, ne s'y fait que par l'intermé- diaire de la corolle naissant à l'un de ces trois points. Le caractère de la corolle, ainsi lié à celui de l'insertion, marche de pair avec lui. L'insertion n'est que l'expression de la situation relative des deux ordres d'organes de la fleur, des étamines et du pistil, dans j TAX une même enveloppe. Mais, s'ils sont sépa- ras s'.ir des fleurs différentes, cette relation n'a pas lieu, et c'est le fait même de leur séparation qu'il faut exprimer. Telles sont les principales considérations d'après les- quelles les familles fuient distribuées en quinze classes que voici résumées par un tableau qui les fera plus facilement compren- dre. Les termes qui servent à désigner cha- cune de ces classes ont été proposés à une époque plus récente par l'auteur, qui a sage- ment pensé qu'un nom valait mieux qu'un numéro pour cette désignation. CLEF DE LA METHODE D'A.-L. DE JUSSIEU. DYCOTYLEDONES. Acotylédones 1. . Acotylédones. MoNOCOTYLÉDONES. Etamines jhypogynes. . , 2. . Rïonohypogynes. peiigynes 3. . Motnipérigynes. I épigynes t 4. . Monoépigynes. Apétales. . .1 épigynes 5. . Epislaminees. périgynes 6. . Périsla'mioées. |hypogynes 7. . Hyposlaminées. Monopétales Ihypogynes 8. . Hypocornllées. périgynes 9. . Péricorollées. I épigynes. — Anlhèi es] soudéesentre elles. 10. . Epicoiollées synanthères. jdistincles 11. . EpicorolléescorisanllièiLS Polypétales.. 1 épigynes 12. . Epipétalées. hypugynes 13. . Hypopétalées. [ pot igynes 14. . Pui ipétalées. Diclines 15. . Dielines. Cette partie systématique du grand tra- vail d'A.-L. de Jussieu a été souvent atta- quée et modifiée, non pas dans sa division fondamentale, admise universellement, mais dans ses divisions secondaires, tirées de l'in- sertion des étamines. On leur a reproché d'admettre beaucoup d'exceptions, de con- trarier plusieurs rapprochements naturels et d'en amener quelques uns qui ne le sont pas. Ces reproches sont quelquefois justes; mais cependant, quoiqu'un demi-siècle en- tier se soit écoulé depuis l'établissement de cette classification, et que bien des essais aient été tentés pour en substituer une meilleure, nous ne voyons pas qu'on ait jus- qu'ici trouvé beaucoup mieux, rien du moins que justifie l'adoption de la généralité des botanistes. Au reste, un grand pas vers l'établisse- ment delà classification naturelle était fait; c'était celui de familles qui méritassent ce nom, et c'est ce qu'exécuta A.-L. de Jussieu. 11 semble avoir signalé lui-même cette dis- tinction des deux parts dans son œuvre, par le titre même de son livre qui annonce les genres disposés en familles naturelles, sui- vant une méthode employée au Jardin de Paris (Gênera plantarum secundùm ordines nalurales juxla rnelhodum in horto regia Parisiensi exaralam). Il appliquait donc l'é- pithète aux familles et non à la méthode tout entière. Mais en exposant le premier les principes qui doivent présider à la clas- sification, non seulement des plantes, mais de tous les êtres organisés; en donnant, par les familles dans lesquelles il distribuait les végétaux et qui, pour la première fois, se trouvaient clairement et nettement définies, une base solide en même temps qu'un mo- dèle à la science, il avait fait assez pour qu'on pût dater de ce moment la fonda- tion de la méthode naturelle qui, dès lors, TAX ne fut plus à découvrir , mais à perfec- tionner. Ses familles ont été toutes conservées avec les seuls changements qu'amène né- cessairement le progrès de la science, soit en apprenant à confiante à fond des plantes qui n'étaient connues qu'imparfaitement, soit en en faisant découvrir un fjrand nom- bre de nouvelles, pour lesquelles il faut ou former des cadres nouveaux ou élargir les anciens. Mais dans ces cas , si les limites conventionnelles changent , les rapports réels ne changent point, pas plus, par exem- ple, que ceux de divers points fians une étendue de pays qui, de province unique, serait scindée en plusieurs déparlements. A.-L. de Jussieu ne cessa, pendant le reste de sa longue vie, de travailler lui- même à ces perfectionnements et de pré- parer une seconde édition , qui ne devait jamais voir le jour; caries matériaux s'ac- cumulaient à mesure que ses forces décli- naient et que sa vue affaiblie se refusait à des observations poussées à un degré de fi- nesse et de précision de plus en plus élevé. Il se contenta donc de publier une suite de fragments dans de nombreux mémoires, où il remaniait des familles ou des groupes plus généraux. Mais s'il en admit ou fonda beau- coup de nouvelles, et en modifia souvent la série en quelques points, je ne trouve pas dans ses écrits publiés ou manuscrits qu'il ait jamais changé la base même de son système, soit qu'il y attachât réellement peu d'importance , soit qu'il la trouvât suf- fisante, confirmé dans ce sentiment par le succès même de sa méthode et par l'habi- tude. La connaissance intime des graines était un des fondements des familles nouvelle- ment établies, et Jussieu en avait examiné par lui-même la structure et la germination sur un grand nombre d'exemples, sur tous ceuxque, pendantplusieurs années, le jardin et les collections de Paris purent offrir à ses observations. Mais pendant que son livre s'imprimait, il en paraissait en Allemagne un antre qui lui serait puissamment venu en aide, celui de Joseph Gacrtner sur les fruits et les graines (De fructibus et semini- bus planlarum, 1788-91). On conçoit tonte l'importance de cette publication qui donna à la science la description et la figure exactes T. XII TAX 393 de mille genres étudiés par rapport à ces caractères d'une si grande valeur. Personne ne la sentit mieux qu'A. -L. de Jussieu qui, plus tard , dans une suite de treize mémoi- res, repassa en revue toutes ses familles, en contrôlant les caractères et la composi- tion de chacune d'elles au moyen des docu- ments nouveaux ajoutés par Gœrtner. Celui- ci profila moins de l'ouvrage de Jussieu qu'il connut dans l'intervalle entre les publica- tions de ses deux volumes; car il modifia à peine, dans le second, la classification qu'il avait établie dans le premier. Il est vrai qu'il n'annonce pas de plus haute prétention que celle d'une méthode purement Carpologiqfue et, de plus, s'appliquantseulement aux fruits qu'il a connus et fait connaître. Mais cette mélhode, si les caractères du fruit et sur- tout de la graine eussent été évalués à leur taux véritable, aurait pu se rapprocher, plus que tout auire système fondé sur la consi- dération d'organes partiels, de la mélhode naturelle et présenter les genres combinés suivant leurs véritables rapports. Or ces rapports, Gœrtner ne paraît pas les avoir clairement appréciés; ce que prouve l'élude de sa classification, dans laquelle il a eu sur- tout égard à une certaine disposition artifi- ciellement symétrique, et les deux discours d'introduction où il développe ses idées sur la valeur relative de ces caractères. Il y éta- blit fort sagement que c'est de l'ensemble des parties que doivent se déduire les rap- ports naturels; que, parmi ces parties, les fruits et graines, plus uniformes que celles de la fleur, doivent en conséquence fournir des caractères plus généraux ; mais il n'a pas vu, ou du moins signalé, leurs divers de- grés de corrélation nécessaire , qui ne lui eût pas échappé s'il avait étudié sur la na- ture les unes aussi bien que les autres. Il admet deux ordres de caractères carpologi- ques et spermatologiques : les uns communs à des familles tout entières ou au moins à des genres, les autres beaucoup plus va- riables et conséquemment réduits le plus souvent à une valeur spécifique. Dans le premier ordre il place la siluation des par- ties ( péricarpe, loges, placentaire et radi- cule); la forme du placentaire portant des graines en nombre défini ou indéfini; la nature charnue de l'arille et du tes! ; IVj- sence du péiisperme ou son grand dtffatoa- ao 394 TAX peraent; la direction de l'embryon, droite ou remarquablement courbée ; la différence de forme entre les cotylédons: dans la se- conde, la consistance du péricarpe, du réceptacle commun et du périsperme; la grandeur et l'épaisseur de ce périsperme ; les courbes ou plis moins prononcés des coty- lédons; l'absence ou la présence de la plu- mule. Dans sa distribution systématique, il distingue d'abord les plantes en acotylédo- jiées , monocotylédonées et dicotylédonées, en faisant toutefois remarquer que cette distribution n'est pas toujours bien nette, et que souvent les unes passent aux au- tres. C'est que, pour les exemples par les- quels il croit justifier cette assertion, il a commis précisément autant d'erreurs , citant des embryons cotylédonés pour aco- tylédonés, tandis qu'il n'a pas étudié la ructification des véritables cryptogames (à l'exception du Chara), et admettant parmi les monocotylédonées des graines générale- ment reconnues aujourd'hui pour apparte- nir aux dicotylédonées. Les considérations qu'il emploie ensuite sont dans leur ordre successif: la position du fruit supère ou in- fère ; la direction de la radicule infère, supère , centripète , centrifuge ou vague (c'est-à-dire ne se tournant rigoureusement ni en haut de la loge , ni en bas, ni en de- dans, ni en dehors) ; le fruit simple ou com- posé(monocarpéesetpolycarpées);lesgraines pourvues ou dépourvues de périsperme (al- buminées et exalbuminées) ; l'embryon droit ou courbe; la consistance diverse du péri- carpe et sa déhiscence. Il continue à distin- guer des gymnospermes et des angiospermes. Chacune de ses divisions présente les mêmes coupes symétriquement répétées, ainsi que nous l'avons dit. Gaertner a fourni à la science une masse considérable de faits beau- coup plus exactement observés et figurés qu'il ne l'avaient été avant lui. Proclamons toute notre reconnaissance pour ce grand service par lequel il a aidé à fonder quel- ques unes de nos lois, s'il n'a pas pris lui- même le rang de législateur. L'influence que devaient exercer sur la marche de la botanique les principes et le modèle donnés par A.-L. de Jussieu, ne se fit pas sentir immédiatement, soit que les esprits fussent détournés de ces paisibles spéculations par le grand mouvement qui TAX agita toute la fin du xvme siècle, soit que 10 développement de la doctrine nouvelle exigeât dans ses adeptes des intelligences jeunes et neuves, initiées par une étude longue et approfondie. Nous ne trouvons dans les dernières années de ce siècle que l'ouvrage de Ventenat ( Tableau du règne végétal selon la méthode de Jussieu, 1798), qu'on ne peut guère considérer que comme une traduction française du Gênera plan- tarum avec des modifications de peu d'im- portance. Nous devons citer cependant quelques botanistes français contemporains et amis de Jussieu, qui adoptèrent ses idées et con- firmèrent les bases de sa méthode: Desfon- taines, par l'observation de la différence qu'offrent dans leur structure et leur accrois- sement les tigesdesmonocotylédonées et cel- les des dicotylédonées; Louis-Caude Richard, en constatant que les graines des unes et celles des autres présentent dans leur germination une différence également essentielle (endo- rhizes et exorhizes). Celui-ci contribua sur- tout au progrès, en portant dans l'analyse des parties de la fleur et du fruit une pré- cision et une exactitude jusqu'alors incon- nues, et rendant l'iconographie botanique, ainsi perfectionnée, un puissant auxiliaire de la description dont elle abrège et éclair- cit merveilleusement l'étude. Son analyse des embryons endorhizes ou monocotylédo- nés, et ses mémoires sur plusieurs familles, malheureusement trop peu nombreux, sont restés des modèles en ce genre. Dans les cours du xixe siècle, l'arrange- ment des plantes par familles est devenu d'un emploi de plus en plus général et s'est substitué aux anciens systèmes dans la plu- part des ouvrages de quelque importance. 11 fut appliqué par De Candolle le premier à l'ensemble des végétaux indigènes (Flore française, 1805) , par M. Robert Brown (Prodromus Florœ novœ Hollandiœ, Londres, 1810), et par M. Kunth ( Nova gênera et species plantarum quas ad plagam œqui- noclialem orbis novi collegerunt A. Bon- pland et Al. de Humboldt, 1815-1825 (1)), (i) Tous les détails analytiques des figures, si nombreux et si exarts dans ret ouvrage, ont été dessinés par l'auteur lui- même, quoiqu'ils portent le nom de M. Turpin , au pinceau duquel on doit seulement la figuie générale de chaque plante, TAX à on ensemble de végétaux exotiques. Dans ces trois flores, l'ordre de Jussieu est encore suivi assez fidèlement, cependant avec des modiGcations et perfectionnements qui dans les disciples font reconnaître autant de maî- tres. Il l'est dans la Flore française, avec cette seule différence que les diclines sont transportées en tête des apétales ou incom- plètes dont elles font partie, les polypétalées hypogynes rejetées à la fin, c'est-à-dire après les périgynes. La division des dicolylédonées en plusieurs classes d'après l'absence , la soudure ou l'indépendance des pétales et d'après la triple insertion des étamines, quoique suivie, n'est pas indiquée, et c'est seulement aux trois grands embranchements qu'est appliqué ce nom de classes. M. Kunth, aujourd'hui professeur à Ber- lin , résida longtemps à Paris pour la rédac- tion du grand ouvrage cité plus haut, et put, dans le commerce intime des botanistes français les plus célèbres, A.-L. de Jussieu etL.-C. Richard, s'initier à la connaissance approfondie des familles naturelles qu'il a puissamment concouru à propager , ainsi que son illustre maître, le véritable fonda- teur de la géographie botanique , si étroite- ment liée à ces familles, M. Alexandre de Humboldt Dans cette flore d'une partie de l'Amérique qu'on leur doit, il n'y a d'autre changemen t apporté à la série du Generaplan- tarum que la transposition des diclines de la fin au commencement des dicotylédonées. M. Kunth l'a également adoptée dans son Handbuch der Botanik., 1831, destiné à la connaissance des familles qu'il passe en re- vue au nombre de 260, et, enfin , dans le grand ouvrage ( Enumeralio plantarum hucusque cognitarum secundùmfamilias na- turales descriptarum , 1833-1843), dont la partie jusqu'ici publiée commence par les monocotylédones et ne les a pas encore épuisées. M. Robert Brown, dans la préface de son Prodrome, s'exprime ainsi : Jussœanamme- thodum seculus sum , cujus ordines plerique vèrè nalurales, licet eorum classica disposilio, concedenle auctore non minus candido quam doclo, sœpè arlificialis, etquandoquè, ut mihi videalur , principiis amliguis innixa. Il ajoute qu'il s'est peu inquiélé de la série des familles, qu'avouerait avec peine la na- TAX 395 ture, qui lie les corps organiques en un réseau plutôt qu'en une chaîne. Le premier volume du précieux ouvrage que nous ve- nons de citer, commençant aux Fougères comprises parmi les monocotylédones, se termine avec les monopétalées périgynes; ce sera toujours pour les botanistes un profond regret que le second n'ait pas paru. Dans plusieurs mémoires, M. Brown a exa- miné un assez grand nombre de familles; les rapprochements partiels qu'il y a indi- qués doivent être médités , comme tout ce qui est sorti de la plume d'un si grand maître, et d'autant plus qu'il annonce ces combinaisons de plusieurs familles en grou- pes naturels comme le premier et le grand pas à faire maintenant dans l'établissement de la méthode. Quanta leur ordre général, il déclare s'être conformé à peu près à celui qu'avait tracé De Candolle dans l'ouvrage dont nous allons parler. Peu d'auteurs se sont occupés de la taxo- nornie auUmt que De Candolle , qui exposé et discuté au long les principes avec une philosophie profonde et une élégante clarté, dans sa Théorie élémentaire (1813), et qui les a ensuite appliqués à l'universa- lité des espèces végétales, dans l'ouvrage le plus complet que nous possédions sur elles, et qui est encore en voie d'exécution (Prodromus systanalis naturalis regni vegetabilis, 1824- 1848). Le premier de ces livres présente une Esquisse d'une série linéaire et par con- séquent artificielle pour la disposition des familles naturelles du règne végétal , titre dont on peut conclure, ainsi que des consi- dérations préalables, qu'aux familles seules l'auteur attribuait la qualité de naturelles. Il commence par admettre les trois grands embranchements du règne végétal; mais aux caractères tirés de l'embryon il associe ceux de la structure anatomique qu'il a fait prévaloir plus tard , et il emploie les noms d'endogènes et d'exogènes pour définir par un seul mot ces différences essentielles que Desfontaines avait signalées dans les tiges des monocotylédonées et des dicotylédonées, et dans leur mode d'accroissement qui se poursuivrait de l'intérieur à l'extérieur dans les premières, de l'extérieur à l'intérieur dans les secondes : opinion dont les obser- vations modernes ont fait reconnaître la fausseté, de laquelle résulte l'impropriété 395 TAX TAX de ces termes. Ces observations multipliées ] voisins elle est modifiée par la durée de la ont constaté d'ailleurs des exceptions a ces \ vie du végétal , et par le milieu dans lequel raractères de la structure anatomique, bien J elle s'accomplit. Quoi qu'il en soit, le nombre plus nombreuses qu'à ceux que fournit l'em- bryon, et la plus simple suffit pour aperce- voir à quel point, dans les végétaux les plus des classes se trouve réduit à 9, d'après les considérations exprimées dans le tableau suivant : Végétaux colyleiionés, ARRANGEMENT DE DE CANDOLLE exogènes Ptriaulhe cotyledonés. j double. Corulle| polypétalc. Pétales hypog IpérigJ ics. 1 ess. " monopétale. pengy...... [hypogyne simple. endogèues j phanérogame ou monocotylédonés| cryptogames. Dans une seconde édition de sa Théorie (1819), il donne à la première classe le nom de Thalami flores, aux deuxième et troisième réunies celui de Caliciflores, à la quatrième celui de Corolliflores , à la cinquième celui de Monochlamydécs. Il subdivise les Tuala- miilores en quatre groupes secondaires qu'il appelle cohortes, d'après une expression proposée par Heister, et qu'il caractérise par l'existence de plusieurs carpelles distincts, lorsqu'il n'y a qu'un ovaire par la placenla- tion pariétale ou axile, et enfin, dans un nombre de cas très borné (il ne l'est pas en- core assez), par le fruit gynobasique. Ce,s subdivisions ont disparu dans une dernière édition posthume (1844), et en partie dans le Prodrome. Ou voit que les trois dernières classes w$- pondent aux acotylédones de Jussieu ; la première à ses hypopétalées, la deuxième à ses péri- et épipétalées, la troisième à ses épi-et péricorollées , la quatrième à ses hy- pocorollées, la cinquième à ses apétales et diclines, la sixième à ses monocotylédones. Il pose donc les mêmes bases pour son échafaudage systématique: l'absence ou la présence de la corolle, l'indépendance ou la cohésion des pétales, et l'insertion des éta~ mines, si ce n'est qu'il confond l'épigynique et la périgynique dont la distinction, en effet, est rarement facile; mais il en géné- ralise moins l'emploi auquel il n'a pas re- cours pour les classes les moins riches en familles. Par contre, il multiplie celles des I foliacés o S laphylles 0 acolylédonées, en dehors desquelles on s'é- tonne de trouver une classe de cryptogames. Une autre différence s'observe dans la mar- che générale qui procède en sens inverse, c'esl-à-dire des végétaux les plus composés aux plus simples, et a, suivant De Candolle, l'avantage de commencer ainsi par les végé- taux qui sont les mieux connus, avantage qui résultait seulement de l'état imparfait delà science, et tend à s'effacer chaque jour Pour établir dans la série des familles cette succession descendante , il « place au pre- » mier rang celles qui ont le plus grand » nombre d'organes distincts et séparés les » uns des autres, et, à mesure qu'il voit des » familles où quelques uns des organes se « soudent ensemble et par conséquent dis- » paraissent en apparence, il les rejette dans » les rangs inférieurs. » Nous reviendrons plus loin à l'examen de ce principe. L'ordre de De Candolle se voit suivi dans une foule d'ouvrages modernes, sans doute en raison de son mérite, mais aussi peut-être en raison de la commodité, par l'aide que prête à la rédaction de tout livre énumérant une certaine suite de genres ou d'espèces, l'existence d'un ouvrage général, celui que nous avons précédemment mentionné, qui, dans des familles disposées suivant cette même série, présente celle de tous leurs genres et de toutes leurs espèces avec leurs caractères ; comme le système de Linné a dû probablement à son Species et 'à ses éditions successives le privilège d'être si longtemps TAX et presque exclusivement suivi dans les ou- vrages analogues d'une époque précédente, ainsi , aujourd'hui, la classiûcation de De Candolle offre un avantage très réel, celui d'être dans tous ses détails la plus familière à la plupart des botanistes sectateurs de la méthode naturelle. Depuis longtemps déjà M. Robert Brown avaitindiqué ce qui resteà faire pour arriver à l'ordre naturel. Il avait écrit: « tin arran- » gement méthodique et en même temps » naturel des familles est, dans l'état actuel » de nos connaissances, peut-être impratica- » ble. Il est probable que le moyen d'y ar- 3) river un jour serait de la laisser pour le v moment de côté dans son ensemble, et de » tourner toute son attention à la combinai- » son de ces familles en classes également » naturelles et également susceptibles d'être » définies. L'existence de plusieurs de ces » classes naturelles est déjà reconnue. » Tels sont, en effet, certains groupes qui, dans quel- ques cas, ne sont autrechosequedes familles même primitivement établies par Jussieu , sous ce nom, maintenant scindées en plu- sieurs, comme les Algues, les Rosacées, les Légumineuses, les Urticées ou la classe en- tière des Synanthérées; et qui, d'autres fois, se composent par le rapprochement de plu- sieurs familles distinctes dès le principe, comme, par exemple , des Cypéracées et des Graminées, des Caryophyllées et autres à périsperme central et farineux, etc., etc. Cette direction indiquée par un des plus grands maîtres de la science, ne pouvait man- quer d'être suivie, et elle l'a été, en effet, par la plupart des botanistes qui se sont depuis occupésjde la solution du problème de la clas- sification naturelle. Cependant il n'ont peut- être pas obéi assez rigoureusement au con- seil, puisqu'au lieu de se bornera ces perfec- tionnements partiels, qui doivent précéder la réforme générale, ils ont abordé les uns et l'autre à la fois, llsont essayé de réduire tou- tes les familles en un certain nombre de ces groupes que M. Brown appelle classe?, grou- pes beaucoup plus limités que ceux auxquels Jussieu appliquait ce nom. L'espace nous manque malheureusement pour exposer ici et définir toutes ces combinaisons, pour l'é- tude desquelles nous sommes forcé de ren- voyer aux ouvrages originaux, dont il nous reste à passer les principaux en revue, en in- TAX 397 sistant principalement sur ceux dans lesquels l'application a été portée le plus loin. M. C. Agardh, dans une suite de thèses, publiées en Suède, de 1821 à 1826, sous les titres d'Aphorismi bolanici et de Classes plantarum, proposa de tels groupes ou clas- ses au nombre de trente-trois; mais, pour leur composition, il eut égard à des affinités plus susceptibles d'être senties que définies. Ses premières divisions répondent à peu près à celles de De Candolle, avec quelques dif- férences pourtant , surtout dans les noms. Ainsi il appelle acotylédonés les végétaux cellulaires, pseudocotylédonés les vasculaires cryptogames, cryptocotylédonés les endogè- nes, phanérocotylédonés les exogènes, et subdivise ceux-ci en six groupes d'après l'enveloppe florale simple ou double, l'inté- rieur monopétale ou polypétale, et, dans ces deux derniers cas, hypogyne, périgyne ou discigyne: ce dernier mode d'insertion, que lui seul a distingué, consiste dans l'existence d'un disque périgynique, ou le plus souvent hypogynique, portant les étamines, et se lie fréquemment à celle d'un gynobase. Il fait passer l'insertion avant la cohésion ou l'in- dépendance des pétales qui ne lui paraissent pas essentiellement différentes, et de là le mélange alternatif de mono et de polypéta- Ies, peu favorable certainement à l'ordre naturel. C.-J. Perleb a publié, à Fribourg, en 1836 {Lehrbuch der Naturgeschichte der Pllanzenreich), un arrangement qu'il a re- produit avec quelques modifications, en 1838 {Clavis classium, ordinum et familia- rum), et dans lequel 330 familles sont dis- tribuées en 48 ordres ou classes secondaires, rapportées elles-mêmes à 9 classes primaires qui répondent précisément à celles de De Candolle, mais seulement ont reçu des noms différents et procèdent en sens inverse, c'est- à-dire du simple au composé (1. Protophylœ; 2. Muscosœ ; 3. FiUcinœ;^. Ternariœ ; 5. Monochlamudeœ; 6. Thalamanthœ; l.Caly- canthœ;8. Calycopetalœ;9. Thalamopelalœ) . Un autre botaniste allemand, M. F. -T. Bartling {Ordinesnaluralesplanlarum, 1830) procède également des cryptogames auxeo- tylédonées, et admet huit divisions dont les quatre premières (plantes cellulaires homo- nemecs et hétéronemées , vasculaires crypto- games et monocotjlédones) ne sont autre 398 TAX chose que les quatre dernières de De Can- dolle prises en ordre inverse. Quant aux di- cotylédonées, i! y distingue les apétales, monopétales et polypétales , et d'abord une certaine division des Chlamydoblastées{c'est- à-dire de plantes dont l'embryon est ren- fermé dans un sac particulier ou vitellus), où il a le tort de comprendre, avec les Pi- périnées et Hydropeltidées qui offrent en effet cette disposition, ses Aristolochiées com- posées de plusieurs familles qui ne l'ont pas réellement, non plus que les Chloranthées. Les 60 classes secondaires qu'il distribue dans ces premières, sont caractérisées avec assez de détails, comme on le fait ordi- nairement pour les familles. Dans tous les arrangements systématiques que nous venons de passer en revue, nous avons vu les premières divisions se corres- pondre généralement et comprendre chacune une collection, plus ou moins considérable, de plantes liées par quelques caractères communs, soit de fructification, soit de vé- gétation , ordinairement des deux à la fois. Mais l'étude plus approfondie de l'organisa- tion vérifiée dans un plus grand nombre de végétaux, devait amener la connaissance de structures exceptionnelles qui , propres à plusieurs, les rapprocheraiententre eux en les éloignant des autres, et multiplieraient ainsi les divisions primaires en donnant lieu à la formation de certains groupes également importants par le caractère, s'ils le sont moins par le nombre. H est vrai que cette importance peut souvent être considérée comme arbitraire et dépendre d'un point de vue particulier où se place le classifica- teur. Nous en avons montré un exemple dans la classe des Chlamydoblastées de Bar- tling, fondée sur l'existence d'un périsperme double, dont l'intérieur constitue un petit sac autour de l'embryon , repoussé à la pointe de la graine et au-dessus du péri- sperme extérieur. Le caractère pris ainsi en considération, en entraîne-t-il à sa suite plusieurs autres de quantité et qualité suf- fisantes? c'est là qu'est la question. Or, elle semble devoir se résoudre négativement pour les Chlamydoblastées , même en ex- cluant toutes celles qui ne méritent pas ce nom, puisqu'on n'observe pas entre les plantes ainsi rapprochées (par exemple entre le Poivre et le Nympha;a ) une somme de TAX ressemblances qui commande la conviction. Cette somme est plus considérable entre certains végétaux parasites sur des racines, ou plus rarement sur des branches, dont le Cytinus offre l'exemple parmi ceux de notre pays, le Raflesia, si célèbre par sa gigantes- que fleur, parmi les exotiques. Ces parasites, par leur axe réduit à une tige extrêmement contractée , ou même à un simple empâte- ment en forme de thallus, où le tissu vas- culaire, très clairsemé, se distribue sans ordre bien manifeste, ainsi que par leur embryon consistant en une petite masse cellulaire sans distinction départies, ont paru à quelques auteurs mériter une place tout à fait à part entre les Acotylédonées et les Cotylédonées; et ce groupe a reçu le nom de Rhizanthées , parce que la plante semble le plus ordinairement consister en une fleur implantée sur une racine étran- gère. D'autres botanistes l'ont admis, mais en le circonscrivant plus étroitement et le faisant redescendre au rang déclasse secon- daire parmi celles des Dicotylédonées , se fondant sur l'existence du nombre quater- naire ou quinaire des parties de quelques unes de ces fleurs, sur la structure des organes de la fécondation, sur l'influence de cette végétation parasite qui peut dé- terminer pour le bouton sortant de terre des ressemblances extérieures avec les Cham- pignons, mais non de véritables affinités, et modifier les tiges en dissimulant leur véritable type, comme le fait par exemple pour les plantes aquatiques l'action du mi- lieu ambiant. Le point de vue original sous lequel M. Rob. Brown , le premier, considéra les organes femelles des Cycadées et des Coni- fères, dans lesquelles il signala, au lieu de pistils, de véritables ovules nus , provoqua naturellement l'examen consciencieux de toutes les autres parties de ces végétaux, si distincts d'ailleurs par leur foliaison et leur port général. On constata une composition particulière dans leur bois, formé presque entièrement parune sorte de fibres poreuses qui leur sont propres , et, encore à la suite de M. Brown , la pluralité d'embryons dans leurs ovules. La valeur des caractères ainsi liés entre eux était donc bien moins con- testable que dans les groupes précédents, et M. Àd. Brongniart en fit celui des Gym- TAX nospermes, dont il confirma l'établissement par l'étude des fossiles : car, à diverses épo- ques géologiques, ces végétaux paraissent avoir joué dans la flore de notre globe un rôle très important , plus qu'à l'époque ac- tuelle. Il était utile de faire connaître ces groupes que nous allons voir paraître à un rang plus ou moins élevé dans les classifications qu'il nous reste à examiner. On en doit plusieurs essais à M. J. Lind- ley. Nous ne nous arrêterons pas sur le premier (An introduction to the nalural Sys- tem of botany, 1830), qui rappelle les di- visions de De Candolle, excepté pour les exogènes où le caractère de l'insertion est mis de côté, celui de la corolle simplifié par la réunion des achlamydées aux polypé- t;iles, et le groupe des gymnospermes éta- bli en opposition aux angiospermes, dans le sens que nous venons d'expliquer et non dans celui des auteurs plus anciens. Le se- cond essai eut pour titre: Nixus planlarum, 1833; et ce mot, qu'on peut traduire par tendances , était substitué à celui de classes sous lequel , dans toutes les pages précé- dentes, nous avons, avec M. Brown, désigné les groupes naturels de familles; le nom de classes restitué aux divisions principales au nombre de 5 (les Exogènes angiospermes et gymnospermes, les Endogènes, les Rbizan- thées, les Asexuées). La première de ces cinq classes était subdivisée en trois sous-classes des polypétales, apétales ou incomplètes et monopétales; chacune d'elles ainsi que la classe des endogènes en plusieurs cohortes, unissant chacune plusieurs de ces nixus , qui réunissent eux-mêmes plusieurs familles avant d'arriver auxquelles on trouve ainsi six ordres de groupes subordonnés. Les ca- ractères des cohortes sont tirés de la pro- portion du périspermc lorsqu'il existe , des rapports d'indépendance ou d'adhérence des TAX 399 carpelles entre eux ou avec le calice, de la direction courbe ou droite de l'embryon, etc. Cet ordre fut à peu près reproduit dans une seconde édition du Système naturel de bo- tanique, 183G, où le mot de nixus fut rem- placé par le nom plus heureux d'alliances. C'est dans ce dernier ouvrage que M. Lind- ley a proposé des désinences constantes pour les noms qui désignent un même ordre de groupes. On sait qu'on est convenu en général d'appeler chaque famille du nom d'un de ses principaux genres, de celui qu'on peut considérer comme le type autour duquel viennent se rallier tous les autres. Jussieu le mettait simplement au pluriel (les Rosiers, les Cistes, les Géraniums, etc.). Depuis, pour mieux éviter la confusion, on conserva le nom en en changeant la termi- naison (Rosacées, Cislinées, Géraniées, etc.). C'est à ces terminaisons variées (en acées, ées, inées, idées, ariées) que M. Lindley proposa d'en substituerune constante, celle en acées, conservant celle en ées pour les tribus ou sous-divisions naturelles des fa- milles, et la remplaçant par aies dans la désignation des alliances. Les Myrlales se- ront donc un certain groupe de familles dont celle des Myrtacées fait partie , et les Myrlées une des tribus de cette famille. L'ouvrage le plus récent de M. Lindley (The vegelable Kingdom., 1846) présente une exposition encore plus développée, de tous les groupes jusqu'aux familles inclusi- vement, et leur arrangement y est de nou- veau remanié et modifié. Le nombre des classes primaires se trouve porté à sept par le dédoublement de la troisième et de la cinquième, leur nom soumis aussi aux lois d'une nomenclature uniforme par la désinence commune en ogènes , leur ordre général ramené du simple au composé, les subdivisions en cohortes supprimées. Voici le tableau des classes tel que le donne l'auteur. 400 TAX TAX SYSTÈME DE LINDLEY. sans sexes ou Sans fletus.lPas de tige ni de feuilles I. Thallogène». (Tiges et feuilles IL Acrogènes. avec sexes ou fleurs. Fructification naissant] d'un ihallus III. Rhizogènes. (d'une tige *. Le bois le plus juene iu centre. Un seul co- tylédon. Feuilles à parallèles, persistantes. Faisceaux ligneux dis- tribués coutusément. . réticulées , caduques. Faisceaux ligneux en cercle autour d'un ceu- tie médullaire IV. Endogènes. V. Dictyogènes. la circonférence , toujours concentrique. Deux ou plu- sieurs cotylédons. Graiues Inues VI. Gyninogènes. enfermées dans 1 un ovaire. . . VII. Exogènes Nous trouvons ici pour la première fois cette classe des Diclyogènes formée de ces monocotylédonéesoù la nervation des feuil- les rappelle les dicotylédonées, et M. Lind- ley signale un autre passage des unes aux autres, dansla disposition et l'accroissement des faisceaux fibro-vasculaires. Pour la di- vision des dicotylédonées , il est revenu au caractère de l'insertion des étamines qu'il rejeta it précédemment; mais il rejette les caractères tirés de la corolle qu'il admettait, ramené ainsi à la classiOcation de Bernard de Jussieu, dans le jardin de Trianon. Trois eent trois familles sont distribuées en cin- quante-six alliances; les caractères des unes et des autres exposés au long , mais aussi résumés dans une courte diagnose. On voit que, dans ses publications succes- sives, M. Lindley a plusieurs fois changé ; c'est ce qu'il avoue et justifie dans sa pré- face, ce qui est le propre d'un esprit actif, laborieux, ami du progrès, disposé à envisa- ger les objets dans tous leurs rapports qu'il met tour à tour en saillie. Comme cet esprit est dans toute sa force et comme ces rapports sont bien variés, il est à croire que nous n'avoDS pas encore son dernier mot. Nous venons d'anticiper un peu sur les dates, afin de suivre un seul auteur dans la série de ses travaux, dont les plus récents ont pu se sentir de l'influence de plusieurs ouvrages importants d'autres auteurs qui diclines. hvpogyues. prrigynes. épigyues. avaient paru dans l'intervalle. Reprenons- les donc dans l'ordre chronologique. M. de Martius, professeur à Munich, qui, par ses belles et nombreuses publications sur les plantes du Brésil, exploré par lui dans sa plus grande étendue, a fourni à la science tant de matériaux nouveaux, s'en est lui-même habilement servi pour le perfec- tionnement des familles. Mais c'est dans un opuscule extrêmement court (Conspeclus Regni vegelabilis secundùm characleres mor- pliologicos prœserlim carpicos in classes, ordines et familias digesti, 1833) qu'il a ré- sumé ses idées générales sur la classification. Il reconnaît d'abord deux modes de végéta- tion différents (1), l'une qu'il nomme primi- ntée à M. Nées d'Esenberk , tique société des curieux de (i) Cette division est le président de la céleb la nature. Cet habile botaniste cédait alors à l'enti ainement des doctrines desphilosophes de la nature , qui ont quelque temps exercé une grande influence en Allemagne : influence suus laquelle se sont produits plusieurs systèmes botaniques. Si nous n'en avons pas rendu compte, c'est qu'ils sont restés dans le domaine de la spéculation pure, et n'ont pas péné- tré dons celui de l'application pratique. Dans tous les sys- tèmes que nous avons avons exposés, la syntbèse l'appuie sur l'analyse ; elle remonte des faits particuliers aux généralités. La philosophie de la natuie suit une marche inverse; plus confiante dans les forces de l'esprit humain, c'est en lui qu'elle croit pouvoir découvrir les immuables lois qu'elle applique ensuite aux faits matériels; elle généralise à priori. Nul doute qu'elle n'ait trouvé ainsi rt'lieuieuses inspirations, de belles et fécondes théories; mais qu'elle puisse de prime- saut s'élancer jusqu'au but. soulever d'un seul effort le grand voile qu'il ne nous est donné d'écarter que pli à pli par les efforts réunis de toutes les intelligences et de tous les temps, c'est ce qu'il est difficile d'espérer. En botanique, du moini, TAX tive, l'autre secondaire. Celle-ci appartient aux Champignons seuls , la première à tout le reste des végétaux. Elle se diviseelle-même en quatre classes : les Ananthées (ce sont les les résultats n'ont pas répondu à ces grandes promesses ; ils ont trouvé la multitude incrédule à des vérités ou trop fortes pour nous, ou trop faibles en elles-mêmes. Prenons comme exemple un système qui recommande à l'attention le nom illustre de son auteur, M. Oken. Nous le présentons tel qu'il a été exposé dans un petit ouvrage inti- tulé : Esquisse d'un sysùme d'anatumie . de physiologie et d'histoire naturelle (1521), quoiqu'il ne soit pas la dernière et la plus complète expression de sa théorie; mais comme il a été écrit par l'auteur lui-même en français, nous n'aurons presque qu'a citer sans craindre d'altérer l'original en le tra- duisant. Le règne des plantes n'étant autre chose que le déve- loppement individuel des organes de la plante , on connaîtra le vrai système des plantes 'quand on aura exposé le système des organes de la plante inJividnetle. Elle consiste dans les parties anatomiques (moelle ou parenchyme}, dans le pied ou souche, et dans la Oeur avec le fruit. Les parties anato- miques sont les cellules, les veines ou conduits intercellu- laires ■ les vaisseaux spiraux ou trachées ; toutes les autres sont des métamorphoses de ces trois systèmes Quand le tissu cellulaire s'individualise et ga^ne la prépondérance, il forme la racine; les veines forment de même la tige; les vais- seaux forment les feuilles : ces individualisations des sys- tèmes anatomiques se nomment organes , qui sont ainsi au nombre de trois pour la souche. La fleur, troisième degré de la métamorphose, répète la souche, dont les trois parties «ont répétées par trois correspondantes : la semence, la cap- sule (pistil), ta corolle; enfin le fruit est la réunion de ces trois parties de la fleur. La plante tendant au développe- ment complet de tous ses organes peut s'arrêter a chacun de ces degrés, après .equel celui des organes plus élevés ne se montre pas ou se montre incomplètement. Ainsi , dans les Champignons, il s'arrêtera à la moelle qui en constitue tout le tissu , il n'y aura pas de souche ; dans les diclines ou les apétales, il s'arrêtera à la fleur incomplète, etc., etc. Delà une première division des végétaux en trois grandes masses et en dix classes, répondant à ces dix parties et à leur triple système: l" les Moelliers (Champignons), qui compren- nent les Celluliers, les f'einiers et les Trachicrs ; 2° les Sou- chiees, qui comprennent les Raciniers (arutylédonées), les Tigitrt (monocotylédonées), et les Feuilliers (apétales); 3* les Fleuriers, qui comprennent les Senwnciers (épi- gynes), les Capsuliers (monopétales), les Corollicrs (polypé- tales péngynes) , et enfin les Fruitiers (polypétales hypo- gynes). Apres les classes viennent les ordres déterminés par les gran.ls membres de la plante; on en trouve donc un à moelle, un à souche, un à fleur, un à fruit. 11 ne peut y en avoir qu'un dans chaque classe des Moelhers. puisque les trois-autres ; manquent entièrement; il n'y en a que deux dans la classe des Racinicrs, quatre dans toutes les autres classes. Chaque ordre comprendra à son tour plusieurs tri- bus, répétition des organes de chaque classe, trois dans les trois premières classes, où il n'y a que trois organes, six dans la quatrième et dix dans les suivantes, en tout ;5 ; en- fin, chaque tribu contient dix genres, correspondant chacun à l'un des dix degrés de l'évolution progressive. Par exemple, dans la tribu des Capsuliers-Corolliers, ou famille des Ro- siers, le genre qui s'arrête le plus bas dans son développe- ment organique, VAlchimilla, sera le Rosier cellulier ; les neuf genres Sanguisorba , Jgrimonia . Tormentitta , Rubus , Spirœa , Sorbus , Mespilus , Rosa , Prunus , qui paraissent à fauteur offrir autant de degrés d'une perfection progressive, T. XII TAX 401 Cryptogames) ; les Loxines, c'est-â-dire plan- tes à faisceaux vasculaires obliques (de >o£oç, oblique, et fs , 'Vos, fibre) ou, en d'autres termes, monocotylédonées; les Tympano- forment les genres scientifiques des Rosiers veinier, tra- cbier, racinier, tigier, feuillier, semencier, capsulier, corol- lier, fruitier. A chacune de ces déterminations on se demande comment et pourquoi. Si le Rosier corollier (ou vulgairement la Rose) a une fort belle corolle, elle Rosier fruitier (ou le Prunier) un excellent fruit, en quoi le,' Rosier tigier (ou Ronce) est-il moins développé dans toutes ses parties que le Rosier feuillier (ou Spirœa), lequel a des feuilles quelquefois fort développées, mais aussi souvent simples et même fort exiguës ? En quoi le Soi hier moins que le Néflier? Comment ces divi- sions des Monopétales, des Polypétales hypo et périgynes.etc, établies par d'autres auteurs à posteriori, viennent-elles se loger, avec tant rie précision, dans les compartiments de ce système ri priori , toiles peintes pour d'aunes cadres et qui ne s'ajustent a ceux-ci qu'après qu'on les a mutilées pour en égaliser les dimensions? En quoi justifient-elles le nouveau titre sous lequel on les place ? Si ces dix noms, répétés dans tous les groupes subordonnés, n'indiquent autre chose qu'au- tant de degrés d'une organisation de plus en plus parfaite, et non quelque chose de réel en rapport avec eux , de sim- ples numéros d'ordre seraient plus clairs et plus vrais. En entrant dans les détails, et prenant une à une les dé- finitions de chaque classe, de chaque ordre, de chaque tribu, nous serions frappés de ce même défaut , celui d'autant d'é- quations dont les deux membres ne sont pas comparables; et, en examinant la base sur laquelle repose tout le sys- tème, on éprouverait le même embarras, on se demanderait comment telle partie répète telle autre ; comment , par exemple, le pistil répète la tige , laquelle répète les veines, c'est-â-dire s'est formée par la métamorphose de ces veines ou méats intercellulaires ou, en d'autres termes, de la- cunes, etc. Il est vrai que cette base a été élargie dans des publica- tions plus récentes de l'auteur (Allgemeine Naturgeschichte fur al! Stande. Dotanik., l84l), qui, depuis la première appa- rition de son systeme(en iSio), l'a remanié plusieurs fois. Maintenant il porte le nombre des organes végétaux à seize étages en trois groupes: le premier, le système moellier; le second, qui est ajouté (le système vaginal ou vaginariées, dont les trois membres sont l'écorce, le liber et le bois) ; le troisième, qui est triple, puisqu'il se compose de la souche, de la fleur et du fruit, celui-ci présentant quatre degrés de métamorphose (quatre différents organes!), la noix, la drupe, la baie et la pomme. Aux classes précédentes vien- nent donc se joindre des Corticariées, des Libérantes, des Lignantes , des Nucariées , des Druparites. des Baccariéet et des Pomariées , qui se repètent dans chaque division et subdivision (classes, tribus, genres, espèces) où le nombre 16 est par là substitué au nombre io. Multiplié ainsi par lui-même, il donne un total de 05,536, auquel l'auteur fixe en conséquence la totalité des espèces végétales sur la terre, connues ou inconnues. Il faudrait donc supprimer beau» coup des premières dans certains cadres où elles débordent, eu découvrir beaucoup de nouvelles pour remplir certains autres cadres vides , par exemple dans la tribu qui répond aux Équisétacées , et où il serait assez difficile, dans l'état actuel de la science, de construire 16 genres de iG espèces chacun. On voit, au reste, que c'est toujours d'après les mê- mes principes systématiques que M. Oken a procédé; et, comme nous ne voulions autre chose qu'indiquer l'esprit gé- néral de ces méthodes, nous avons pu nous arrêter à l'un de, ses premiers essais comme plus court et moins compliqué, SI 402 TAX chœtes , c'est-à-dire plantes à cellules po- reuses ou gymnospermes (de T^Tcavov, tam- bour, d'où l'on a fait tympan, et de xacTy>» crin, probablement de la forme des cellules allongées, couvertes d'ouvertures que fer- ment autant de membranes comme tympa- niques); les Orlhdines, c'est-à dire plantes à faisceaux vasculaires rectilignes (de èP9o,-, droit) ou dicotylédonées. Les Ananthées sont partagées en deux sous-classes répondantau deux premières du système de Lindley; les Loxines en trois sous-classes des gymnan- tbées, des hypogynes et des épigynes; les Orthoïnes en cinq sous-classes des achlamy- au lieu de nous livrer à l'examen du système sous cette der- nière forme qu'il regarde romine définitive. Nous mentionnerons ici le système de M. Th. -Louis Rei- Cbeubach, professeui à Diesd», système connu d'abord par une simple énumération rie classes, ordres, formations, fa- milles, tribus, genres et sous-genres (Coiispectus regni veçe- tabdis pergradus naturalcs evoluti, 1828), et plus tard expli- qué dans un traité particulier (Handbuch der naturlisclten l'flanzen-syslem, 1837), parce qu'il part d'un point de vue analogue, la comparaison du régne végétal entierdnns lasérie de toutes les plantes développées à des degiés inégaux, avec un seul végétal passant, dans les phases successives de son développement individuel, par autant de degrés parallèles. Ce végétal préexiste dans la graine et dans le bourgeon, premier état ou TBÉsis; puis il végète par l'évolution opposée de la racine et de la tige qui se couvre de feuilles , second état ou antithesis ; enfin , il fleurit et fructifie, au moyen à'organes femelles (pistil avec calice) et d'erganes maies (étamincs avec corolle); et il en résulte le fruit, troisième état ou synthe- sis, qui relie celui-ci au premier en le renouvelant. Il y a donc trois étnts ou degrés et huit organes ou systèmes d'or- ganes qui leur correspondent. Les plantes comparées entre elles se montrent développées à trois degrés analogues : 1" les Inopbïtes, qui s'arrêtent à une expansion cellulaire sans trace de la couleur verte; 20 les Stélécophytes , où le tissu verdit, où l'axe s'ébauche, puisse forme avec ses feuil- les, mais où la Heur manque encore ou bien se produit in- coniplétée. Chacun de ces trois degrés en comprend plu- sieurs secondaires, dans lesquels les huit organes apparais- sent etse perfectionnent progressivement.de manière a f'or- piei huit classes : Ivophxtss. 1° Champignons ; 2° Lichens. — StélÉcopiiytes. 30 Chlorophytts (Algues , Mousses, Fou- géies). i° Coléophytes ( une partie des Monocotylédo- nées).5° Synclan.ydées ( mélange rie Cryptogames, Rliizan- tliérs , Gymnospermes et Apétales). — Anthocarpophytes. 6"Synpétaléet (Monopélales). '," Calycanthces (Caliciflores) . 8" Thalama athées (Thaï ami dores). Toutes les subdivisions, jusqu'aux tribus inclusivement, sont ensuite disposées paî- trais, sans doute pour représenter la division fondamen- tale. Les groupes de différents ordres s'y montrent dans des combinaisons souvent inusitées. Parmi tous les systèmes na- turels que nous avons exposes , et qui s'accordent , en géné- ral, sur un beaucoup plus grand nombre de ces rapports, celui de M Rèichenbarli reste doue a pai t, quoiqu'on y doive chercher, avec ie résultat d'idées un peu trop purement spé- culatives, celui rie connaissances pratiques très étendues, dont l'auteur a fait preuve d'ailleurs dans plusieurs grandes publications sur une masse coasidérable de végétaux tant exotiques qu'indigènes. TAX dées, des sépalanthées (ou monochlamydées), des synpélalanthées (ou moDopétalées) sub- divisées elles-mêmes d'après l'insertion, des polypétalées haplocarpées ou syncarpées , c'est-à-dire à carpelles simples ou réunis en un ovaire mulliloculaire, ces derniers em- pruntant aussi aux insertions diverses quel- ques unes de leurs sous-divisions. Celles qui sont immédiatementsubordonnées aux sous- classes portent le nom de séries, fondées sur d'autres caractères de la fleur et du fruit, et elles comprennent elles-mêmes plusieurs cohortes (répondant aux alliances) toutes caractérisées principalement d'après les di- verses modifications du fruit dont l'emploi, ainsi multiplié, a suggéré l'épigraphe du Livre: Par leur fruit vous les connaîtrez. Quant aux Champignons, ils sont partagés en cinq classes auxquelles l'esprit a peine à attribuer la même valeur qu'à celles de l'autre division du règne végétal , comme il a peine à opposer ce groupe unique à toute la masse des plantes cryptogames et phanéro- games. M. Meisner, professeur à Bâle, dans un grand ouvrage précédemment cité (Planta- rum gênera, 1836-1843), adopte les premiè- res divisions de De Candolle, et il avait même commencé à suivre purement et simplement la série de ses familles, paraissant ne se pro- poser qu'un extrait de la partie générique du Prodrome sous une forme plus commode pour l'usage. Mais il ne tarda pas à s'en écarter et à grouper, suivant ses idées pro- pres, les familles des plantes vasculaires, les seules dont il a traité, en quarante-sept classes qu'on peut étudier dans le Conspeclus diagnoslicus qu'il a mis à la fin de son livre et qui exprime ainsi les idées auxquelles il s'est arrêté. En tête des ouvrages de botanique systé- matique modernes, marche celui d'un savant Autrichien, M. Steph. Endlicher (Gênera planlarum secundùm ordines nalurales dis- posita, 1836-1840), le plus complet, le mieux au niveau des connaissances actuelles; œuvre considérable qu'on s'étonne d'avoir vu arriver à terme en aussi peu d'années. Les divisions principales répondent à la plupart de celles que, nous venons de voir reproduites dans la plupart des systèmes publiés depuis celui de De Candolle; mais elles s'y trouvent sous des noms nouveaux TAX et des définitions nouvelles qu'il est bon d'expliquer, et, pour cette explication, nous trouvons un guide sûr, dans un ouvrage élé- mentaire que l'auteur a publié plus tard conjointementavecM.Fr.Unger(Grw)«?=i;û'e der Botanik, 1S43), dont le quatrième livre traite de la botanique systématique, et, après avoir examiné les catégories des ca- ractères et les divers degrés d'affinités na- turelles, en déduit le système général au- quel on s'est arrêté. La structure anatomi- quepeut être la mêmedans plusieurs plantes où les organes isolés présentent, du reste, les différences les plus variées; mais, dans les plantes où ces organes, surtout ceux de la reproduction, s'accordent, la structure ana- tomique s'accorde également : donc les ca- ractères de la fructification indiquent entre ces plantes les affinités les plus rapprochées ; les caractères anatomiques , les affinités les plus éloignées et les plus générales; d'où il suit que ceux-ci doivent être employés pour les premières divisions, ceux-là pour les au- tres. Le mode d'accroissement et la structure de la tige qui en résulte, fournissent donc les premières coupes. Le végétal peut être com- posé exclusivement de cellules, et leur tissu alors s'étend en coucbc, soit continue, soit divisée en filaments diversement entremêlés et partagés, mais ne constituant pas un axe avec ses ramifications régulières. C'est ce qu'on nomme un thallus, et ces végétaux cellulaires peuvent donc être appelés aussi thallophytes ou pantachobryées, à cause de ce développement qui a lieu dans tous les sens. Mais, si le tissu vasculaire vient à se développer concurremment avec le cellulaire, même dans quelques cas où il n'est qu'ébau- ché sous forme de cellules allongées, ces élé- ments se combinent pour former un axe, une tige, et ces végétaux vasculaires peuvent être aussi nommés cormophytef. Le dévelop- pement des tiges peut se faire de trois ma- nières différentes. Les faisceaux fibro-vascu- laires peuvent, en restant toujours les mêmes, s'accroître seulement parleur extrémité su- périeure et déterminer ainsi un simple al- longement de la tige sans épaississement; c'est ce que M. Hugo Mohl avait fait con- naître dans les acotylédonées vasculaires et notamment dans les Fougères, en proposant le nom d'acrogènes pour ces tiges. Tous ces végétaux à végétation terminale seront, pour TAX 403 M. Endlicher, des acrobryc's. Dans une au- tre classe de tiges, celle des monocotylédo- nées, les faisceaux ne se continuent pas in- définimentà leur sommet, mais il s'en turrne sans cesse de nouveaux qui, de la périphérie, se dirigent vers le centre pour croiser ensuite et recouvrir les plus anciens. Ces \ à végétation périphérique, sont dits amphi- bryc's. Enfin, dans une troisième davee, celle des dicotylédonées, ces deux modes d'accroissement se trouvent combinés : uua partie de chaque faisceau , celle qui i pond à l'étui médullaire, s'allonge continuelle- ment par l'extrémité supérieure; une autre, celle qui répond aux couches concentriques ligneuses, se termine en se distribuant à la périphérie. Les végétaux dont la tige, par cette végétation terminale et périphérique, augmentent à la fois en épaisseur et en longueur, peuvent être dits acromphïbryé». On peut les diviser en gymnospermes et angiospermes, et ces derniers , suivant quo les pétales manquent, se soudent, entre eux ou restent indépendants , en monochlamy- dées, gamopétales et dial y pétales. M. Endli- cher nomme régions les deux groupes de sa première division, d'après la composition anatomique; sections, ses divisions secon- daires d'après le mode de végétation; cohor- tes, les troisièmes, caractérisées d'après les organes de la fructification ; classes, les quatrièmes, au nombre de soixante et une, qui répondent aux alliances de M. Linuley, et comprennent chacune un certain nombre de familles, en tout deux cent soixante-dix- sept: ces classes et ces familles distinguées principalement par ces mêmes caractères de fructification. Un aperçu diagnostique en tète du livre résume ces caractères essentiels. Mais ensuite viennent des descriptions aussi complètes que possible et s'étendant à tous les orga- nes de tous ces groupes d'ordre différent jusqu'aux genres inclusivement. La distinc- tion géographique et les propriétés de cha- que famille y sont indiquées à sa suite, sommairement dans cet ouvrage, avec beau- coup plus de détails dans un antre (Enchi- ridion botanicum exhibens classes et ordines plantarum, 1841) , du reste abrégé par la suppression des caractères des genres dont il énumère seulement les noms à leurs places respectives. 4o4 TAX TAX SYSTÈME D'ENDLICHER. VÉGÉTAUX! THALLOPHYTES Iphotophytes (Algues et Lichens). I H ystérophytes (Champignons). 'CORMOrHYTES ACROBRYÉsl Cryptogames à vaisseanxl ébauchés. Anophytes (Hépatiques et Mousses). parfaits. . Prolop/iytes (Cryptogames vasculaires). Phanérogames Hyslêrophyles (Cycadécs et flluzunthées). AMPHiBRYÉs (Monocotylédonés). acramphibryÉs ( Dicotylédones). . . . Nous avons dit précédemment que l'école botanique du Jardin de Paris resta disposée suivant la méthode de Tournefort jusqu'en 1774; qu'à cette époque, où ses agrandisse- ments exigeaient une plantation nouvelle, A.-L. de Jussieu y introduisit les familles naturelles distribuées suivant une méthode, premier essai de celle qu'il publia quinze ans plus tard. Le nombre des végétaux cul- tivés continuant à s'augmenter, on sentit la nécessité d'une nouvelle extension, et Des- fonlaines , qui présida à cette opération, conserva, sans presque y rien changer, la méthode de Jussieu, comme en fait foi son Calalogus planlarum horli Parisiensis, 1 829. Enfin, en 1843, les progrès continuels de la collection des plantes vivantes et l'agran- dissementdes terrains du Muséum d'histoire naturelle déterminèrent un nouvel accrois- Gymnospermes ( Conifè- res). Monochlamydcs (apéta- les ). Gamopétales (monopéta» les 1. Dialypétales($o\ypé\a\cs) . sementqui doubla presque l'école, et M. Adol- phe Brongniart, successeur de Desfontaines, sentant le besoin d'en mettre l'ordre d'ac- cord avec l'état actuel de la science et avec les ouvrages les plus complets et les plus modernes, distribua les végétaux suivant une classification qui lui est propre et qu'il a fait connaître dans un petit opuscule iu- titulé : Énumération des genres de plantes cultivées an Muséum d'histoire naturelle de Paris, suivant l'ordre établi dans l'école de botanique en 1843. Les familles et les gen- res s'y trouvent seulement indiqués par leurs noms à la place qu'ils occupent; mais il a tracé les caractères des divisions principales jusqu'à celles des classes ou groupes natu- rels de familles; celles-ci, au nombre de 296, distribuées dans 68 classes. Voici le tableau de cette classification : SYSTEME DE BRONGNIART. croissance périphérique, mes appendiculanes. Tiges cioissant par l'extrémité seule MONOCOTÏLÉDONSES pêrispermèes. l'ériantbe Nul ou glumaré. Périsperm Nuloudouble, sépaloïde ou pétaloidc. Peruperme. . . e amylacé. charnu ou 1 amylacé. apérispermées* DlCOTYLÉEO.NKJiS A^GtOSPKKMES gamopétales 1 périgynes. Jhypogynes anisogynes 1 isostémonées. |anisostémonée*i isogynes. dialypttales hypogynes. Fleurs. . . complètes. Calice. . . persistant! polystémonées. |oligosteinonees. incomplète caduque. Péri- sperme .... presque nul ou mince, épais, double. périgynes. cyclospem périsperm apérispern lées. Embryon r d'un péri neux. es. Embryon l'axe d'un charnu. aée». ourbe autour perme fan- droit dans périsperm© TAX On voit, par îcs colonnes de ce tableau, plusieurs ordres de groupes subordonnés. A ceux de la première classe (cryptogames et phanérogames) , l'auteur donne le nom de divisions, à ceux de la deuxième le nom d'embranchements, à ceux de la troisième le nom de sous-embranchements, à ceux de la quatrième le nom de séries. Les divisions ultérieures ne portent pas de nom particu- lier, et sous les dernières se trouvent enDn rangées les classes. Dans sa première partie, la classification procède du simple au com- posé; dans sa seconde, celle qui comprend les dicotylédonées, elle semble, en se termi- nant par les gymnospermes que précèdent les amentacées, procéder, au contraire, du composé au simple. Il eût suffi d'intervertir toute cette seconde partie pour rétablir à peu près la progression générale, et nous pensons que cet ordre eût été mieux dans la pensée de l'auteur, et qu'il a dû le sacrifier à des convenances de localité, en rejetant ainsi à l'extrémité de l'école la ligne des Co- nifères qui lui forme une sorte d'abri contre les vents du nord. On voit aussi qu'il admet à peu près la même subordination des caractères qu'A. -L. de Jussieu, faisant marcher ceux de l'em- bryon d'abord, puis ceux des pétales et en- suite ceux de l'insertion. Seulement il n'em- ploie pas ces derniers pour les monocolylé- donées, confond, comme De Candolle, les insertions périgynique et épigynique en une seule, et enfin, sous le nom de dialypétales, les polypétales et apétales qui se trouvent ici beaucoup plus entremêlées, quoique leur distinction se fasse encore sentir. Toutes ses divisions ultérieures sont tirées des organes de la fructification , dans lesquels il prend surtout en considération la nature des en- veloppes, la relation symétrique qu'offrent avec elles, dans leur nombre, les étamines et les carpelles, la structure de la graine et notamment du périsperme. Si la classification de M. Brongniart est exposée au lecteur dans un ouvrage si court et succinct, elle est appliquée dans un vaste jardin , où elle peut être étudiée en son ensemble et sur la nature même. C'est peut- être la raison de quelques reproches qu'on ui a faits et qui ne se fussent pas pronon- cés, si elle était restée dans la théorie sans passer à la pratique. Elle rompait tout à TAX 405 coup des habitudes établies et déroutait la recherche, toujours bien plus facile et ex- péditive dans un livre dont il surfit de tourner quelques feuillets ou do consulter la table. Espérons que ce livre paraîtra bientôt, et qu'en donnant, d'une part, à l'étudiant un guide commode et sûr, de l'autre il portera à la connaissance des bota- nistes plus exercés une foule d'observations fines et exactes, comme M. Brongniart sait les faire et dont il s'est aidé par l'appréciation de tous les rapports qu'il a établis. Jetons maintenant un coup d'œil com- paratif sur tous ces essais de classification naturelle que nous venons de passer en revue: cherchons ce qu'ils présentent de commun et qui peut en conséquence être considéré comme le sentiment général des botanistes; ce qu'ils présentent de différent et qui nous trace le cercle où les spécula- tions ultérieures doivent se concentrer de préférence. Nous pouvons remarquer que, pour les divisions fondamentales, le désaccord est plutôt apparent que réel , plutôt dans les mots que dans les choses. La première, celle des végétaux en acotylédonés ou cryp- togames, et cotylédonés ou phanérogames, si incontestable que nous les trouvons sé- parés même dans les systèmes les plus an- ciens et les moins naturels , est admise universellement. Celle des cotylédonés en mono et dicotylédones l'est également. Les seules différences consistent dans quel- ques délimitations un peu diversement fixées par les divers auteurs, qui n'en con- servent pas moins les rapports entre les mêmes êtres; c'est aussi dans les titres di- versauxquels ils admetlentquelques groupes bien moins larges, exceptionnels pour leur structure et leur port. Même remarque pour la division des cryptogames en cellu- laires et vasculaires , sans axe ou axifères. La diversité des caractères et des termes employés par les botanistes classificateurs sert même à confirmer l'unité de leurs vues, loin de l'infirmer. S'ils sont tous arrivés à peu près aux mêmes résultats par des voies différentes, s'ils ont trouvé les mêmes rap- ports au moyen d'organes divers ou d'une même partie considérée sous divers points de vue, c'est que ces rapports existent réel- Icmcnt dans la nature, qu'ils se fondent 406 TAX sur un ensemble de conditions qui, s'en- chaînant constamment entre elles, emprun- tent à cet accord nécessaire une force qu'elles n'auraient pas isolées. C'est pour- quoi, en parlant plus haut de la subordi- nation des caractères , nous avons insisté sur cette considération que leur haute va- leur ne s'apprécie pas seulement par leur constance, mais en même temps parcelle de leur combinaison avec plusieurs autres, combinaison qui détermine un certain degré d'unité dans l'ensemble de l'organisation. Aussi, M. Schleiden , appliquant à cette recherche des rapports généraux le puissant instrument dont il s'est souvent si heureu- sement servi, l'organogénie, c'est-à-dire l'étude du développement des organes de- puis leur première apparition , a-t-il été conduit par elle aux mêmes divisions du règne végétal. Chaque plante a son com- mencement dans une cellule (spore ou grain depolkn); ces cellules ont été formées dans une cellule-mère qui persiste en les renfermant, ou qui disparaît en les laissant libres et nues. De là une première division en angiosporées et gymnosporées La cellule nue se développe libre et indépendante , ou bien pour ce développement elle a besoin de pénétrer une autre cellule qui exerce sur elle une certaine influence ; action mutuelle qu'on connaît sous le nom de fécondation : les gymnosporées se distinguent donc en agamiques et gamiques. Or, les angiospo- rées répondent précisément auxThallophytes d'Endlicher, les Angiosporées agamiques à ses Cormophytes cryptogames, les gamiques (1) auxCotylédonées. L'étude du développement progressif de celles-ci le conduit ensuite à leur partage en Monocotylédonées et Dico- tylédonées. Passons maintenant, dans cette compa- raison des systèmes naturels , aux divisions secondaires, et principalement à celles des Dicotylédonées, qui comprennent la grande majorité des Phanérogames. Ici, beaucoup moins d'accord entre les systèmes, et cepen- dant, dans presque tous, quoiqu'on ait sou- (t) M. Schleiden admet ici une distinction qui lui est propre, celle des plantes athalamiques et thalamiques ; les premières répondent aux Rlnzocarpées , où les deux cellules ou masses de cellules fécondantes se réunissent hors de la plante-mère , les secondes aux végétaux tlorifères , où ces mêmes cellules se réunissent et commencent à se développer «ur un point fixe de la plante-mère. TAX vent attaqué les principes des deux Jussieu, je retrouve l'emploi de la position relative des organes de la fécondation , et celui des modifications de l'enveloppe florale. Les uns, avec Bernard , donnent le pas au pre- mier caractère sur le second ; les autres , avec Antoine-Laurent, au second sur le pre- mier. Ils leur attribuent moins de constance, une valeur moins élevée , mais n'en trou- vent pas d'autres à substituer, et si même ils rejettent tout à fait l'un, c'estpour adopter l'autre. Les limites dans lesquelles nous sommes obligés de nous renfermer ne nous ont pas permis de pousser plus loin l'exposition des systèmes , et de les suivre dans leurs divi- sions ultérieures. Nous aurions vu que plus elles s'abaissent, plus ils présentent de divergences, et c'est leur comparaison por- tée sur ce point qui les fait paraître si dif- férents. Cependant en arrivant à leur terme, aux familles mêmes , nous retrouvons bien plus d'uniformité. La plupart des auteurs les constituent à peu près de même, soit qu'ils les admettent pius larges , soit qu'ils les multiplient en les fractionnant; ce sont à peu près les mêmes associations de genres. C'est donc dans l'ordre de ces familles qu'ils varient surtout, ainsi que dans leur groupe- ment en classes ou alliances. Ce sont des combinaisons en voie de formation , et en- core loin de leur point de fixité. Si elles l'avaient atteint, il n'y a pas de doute qu'elles conduiraient à l'établissement d'un système général et généralement adopté : c'est la pensée de Robert Brown ; c'était celle de Linné, qui croyait que des familles une fois établies se déduirait leur arrange- ment naturel (1). Malgré ces dissentiments, il y a déjà un assez bon nombre de ces classes reconnues, comme on peut s'en con- vaincre en les voyant répétées dans les di- vers systèmes. Plusieurs naturalistes ont admis une chaîne des êtres telle que, partant du corps le plus brut, elle se termine à celui qui est le plus parfaitement organisé , et que le premier se trouve lié au dernier par une suite de chaînons intermédiaires représen- tant tous les degrés successifs de l'organisa- (i) « Classes nullas propono, sed solos ordincs ; detectii or- dhii/ms, dein in clatticit labor tril facllis.» Lmii., Clan, plant. TAX tion. Si cette chaîne existait en effet , ce ne serait autre chose que la méthode naturelle, qui se trouverait établie défi niti veinent dès qu'on aurait reconnu tous les êtres qui ré- pondent à tous ces degrés , et cela, même quand il manquerait quelques chaînons. Mais la plupart aujourd'hui rejettent cette théorie et l'axiome sur lequel elle se fonde : Kulura non facit saltus. L'expérience leur a appris à reconnaître, au lieu de ces inter- valles symétriquement réguliers entre tous les êtres suivant une direction continue, des distance? inégales et dans tous les sens. La multiplicité des rapports de chacun d'eux avec plusieurs autres à la fois ne peut s'ex- primer par une seule ligne droite , sur la- quelle il ne peut en toucher que deux. Linné comparait ingénieusement les rapports des plantes à ceux des lieux sur une carte de géographie : Planlœ omnes utrinquc affinita- Icm monslrant uli temtorium in inappd geo- graphlcd. Les continents, les pays, les pro- vinces, les cantons, les villes, etc., représen- tent, eu effet, assez bien toutes ces divisions successives dont nous nous sommes tant occupés , et celte métaphore peut même s'é- tendre à nos travaux; car il y a une géo- graphie politique où les frontières et les circonscriptions sont souvent cnangées arbi- trairement; il y a une géographie natu- relle, et celle-là immuable. La comparaison avec les systèmes des corps célestes pourrait peut-être mieux encore peindre aux yeux ces rapports si compliqués, en permettant de les exprimer, uon plus sur un plan, mais dans l'espace libre : elle nous montrerait la représentation de nos groupes subordonnés, qui tous, ainsi que les corps dont ils sont composés, se rapprochent et s'attirent à des degrés différents, dans les nébuleuses, dans leurs groupes d'étoiles, dans les systèmes de planètes qui se meuvent autour d'une étoile, tandis que, d'autre part, une planète re- tient plusieurs satellites immédiatement au- tour d'elle; et enfin, dans leur course ex- centrique, les comètes indécises entre plu- sieurs systèmes, appartenant successivement à l'un eu à l'autre, compléteraient la com- paraison. On a plusieurs fois essayé de représenter, sous cette forme de cartes, les affinités na- turelles, soit de toutes les familles, soit de quelques unes, soit des genres qui les corn- TAX 407 posent. Mais leur exécution est très difficile et rarement satisfaisante; car ce calcul des distances, pour la mesure desquelles tout instrument et toute méthode de précision nous manquent, est laissé au sentiment du botaniste ; et la carte devient d'ailleurs con- fuse pour peu que les noms s'y accumulent au-delà d'une certaine limite. Cependant nous sommes obligés de com- poser nos livres suivant un certain ordre, où il doit y avoir un commencement et une fin , où les groupes végétaux ne peuvent paraître que l'un après l'autre, où, par con- séquent , ils se rangent en une série néces- sairement linéaire. Or, nous venons de voir qu'elle doit rompre une foule de rapports naturels; s'ensuit-il qu'elle ne puisse les exprimer, et soit incompatible avec la mé- thode vraiment naturelle? Oui, sans doute, si l'on descend dans tous les détails , si l'on veut y comprendre les unités du dernier ordre; mais si l'on ne s'adresse qu'aux uni- tés du premier ordre aux grands groupes, il en est autrement. On est d'accord que les Monocotylédonées sont organisées à un plus haut point que les Acolylédonées, à un plus bas que les Dicotylédonées. Voilà donc déjà une série. Les Algues, les Champignons, les Mousses, les Fougères, etc., nous marquent, dans elle première série, d'autres degrés successifs, au sujet desquels il y a aussi assentiment. Il n'est donc peut-être pas impossible de la former en se contentant de fixer, de distance en distance, ces grands points suivant lesquels la ligne générale se meut, sans se préoccuper des autres. Une comparaison, qui nous est d'autant plus per- mise que nous l'empruntons au règne végé- tal , aidera à comprendre cette possibilité de concilier l'idée d'une série générale avec la complication de ces rapports multiples qui semblent l'exclure, de coordonner en une seule ligne continue ces lignes dirigées et entre-croisées en tout sens. Prenons un grand arbre dans son entier développement ; ses branches avec leurs nombreuses ramifi- cations s'entremêlent dans un désordre ap- parent , se touchent , se croisent , se dépas- sent l'une l'autre en divergeant ; mais si des derniers rameaux aussi confusément entre- lacés on redescend aux maîtresses branches qui leur ont donné naissance, on voit celles- ci converger vers un axe commun , auquel 408 TAX elles s'insèrent régulièrement sur une ligne continue déroulée de bas en haut. Ces divi- sions successives figurent celles du règne végétal , dont les principales pourront de même se coordonner en une série régulière qui disparaît dans les suivantes, d'autant plus que leurs ramifications se multiplient davantage. C'est dans les Phanérogames et surtout dans les Dicolylédonées , qui en forment la portion la plus considérable, qu'il est diffi- cile d'établir ces grands groupes sur lesquels nous avons vu les classificateurs si peu d'ac- cord, et leur disposition suivant un ordre qui représente leurs divers degrés d'organi- sation dans une progression ascendante. On se rappelle que De Candolle l'avait essayé en considérant comme plus parfaites les fa- milles qui ont le plus grand nombre d'or- ganes distincts et séparés les uns des autres; comme moins parfaites celles où ils se con- fondent en se soudant et disparaissent en apparence; comme les plus imparfaites celles qui en ont réellement le moindre nombre. Il plaçait donc en haut de l'échelle les poly- pétales, et à leur tête les Ranunculacées, dans lesquelles on observe généralement la multiplicité et la distinction des étamines et des carpelles; les polypétales périgynes après les hypogynes, les monopétales, puis les achlamydées terminées par les familles essentiellement diclines. Pourquoi cette va- leur attribuée au nombre absolu des orga- nes , souvent si inégal dans des genres in- contestablement voisins, et dont le système même de Linné accuse le défaut par tant de rapprochements purement artificiels? Pour- quoi considérer la soudure mutuelle des or- ganes comme une tendance à leur suppres- sion, quand les corolles, par exemple, nous montrent précisément la tendance contraire, puisqu'il est peu de ramilles polypétales où nous ne rencontrions quelques genres apéta- les, et presque pas de familles monopétales où nous en observions un seul? Admettra-t-on la monstruosité, qui, si fréquemment, dis- socie les organes et semble ainsi les multi- plier, ou qui les multiplie, en effet, par des doublements, comme un pas vers la perfec- tion? Non , sans doute ; car elle les frappe en même temps de stérilité. C'est dans les animaux inférieurs qu'on trouve les mêmes organes répétés un plus grand nombre de TAX fois et séparés. Nous ne pouvons donc adop- ter ce principe énoncé et appliqué par De Candolle. Pour la recherche de principes qui nous guident dans cette appréciation des degrés divers de simplicité ou de composition des plantes , nous pouvons suivre la marche qu'A.-L. de Jussieu a si heureusement tra- cée pour établir la subordination des carac- tères , leur élude comparée dans des grou- pes incontestablement naturels. La série progressive des végétaux est bien reconnue des Acotylédonées aux Cotylédonées, en pas- sant par une suite de groupes des premières. Etudions donc, dans cette partie de la série généralement admise , le perfectionnement progressif de l'organisation , et voyons si nous y découvrirons quelques lois qui puis- sent ensuite s'appliquer à la partie qui reste à établir. Nous trouvons parmi les Algues les plan- tes les plus simples qu'il soit possible de concevoir , puisque tout entières elles con- sistent dans l'organe élémentaire le plus simple que nous connaissions, une cellule. Puis nous voyons plusieurs de ces cellules s'associer en une expansion , mais toutes semblables entre elles, toutes exerçant les mêmes fonctions, et également propres à propager la plante : jusque-là il y a confu- sion complète des organes de la végétation et de la reproduction. Nous rencontrons en- suite dans la même classe d'autres végétaux dont le tissu n'est pas aussi homogène. Quelques unes des cellules se distinguent des autres par une apparence et un produit particuliers, telles que celles-là sont plus propres que les autres à produire, en se dé- veloppant à part , une plante semblable à celles dont elles faisaient partie. Ces por- tions du tissu , douées de cette propriété particulière, mais dispersées et comme per- dues au milieu de lui, peuvent, dans d'au- tres végétaux, se localiser plus nettement, occuper une certaine place marquée : la forme générale a dû alors se dessiner plus régulièrement, et l'individualité de la plante se prononcer davantage; car on pouvait à peine la reconnaître dans les degrés infé- rieurs. Les Champignons peuvent descendre aussi à un extrême degré de simplicité, réduits à quelques cellules dont quelques unes, diver- TAX sèment situées , propres à la reproduction. Mais dans les plus parfaits, la portion où se logent ces cellules reproductrices se sépare en une masse de plus en plus distincte, par sa forme plus ou moins compliquée , de la portion purement végétative ou mycélium. Dans les Hépaticées, le tissu peut encore offrir la forme de thallus; mais dans cer- tains points s'isole une masse organisée pour la reproduction , tantôt engagée dans ce tissu, tantôt soulevée à l'extrémité d'un prolongement qui figure une première ébau- che d'axe. Dans d'autres, cet axe commence à se couvrir d'expansions appendicula*res , premières ébauches de feuilles. C'est ce qu'on voit aussi dans les Mousses. Dans les classes de Cryptogames vascu laires , les organes fondamentaux, tige et feuilles , se sont perfectionnés, et alors ce sont les feuilles avec leurs formes, soit vé- ritables, soit plus ou moins altérées, qui sont chargées (dans les Fougères, par exem- ple) de porter les organes de la propaga- tion. Mais , dans tous ces cas, ces organes ne consistent qu'en une portion de tissu cel- lulaire, modifiée d'une manière particulière, telle que dans certaines cellules s'en for- ment plusieurs autres qu'on nomme spores. Les feuilles exercent donc ici la double fonc- tion de la végétation et de la reproduction. Enfin , dans les Rhizocarpées , il y a lige et feuilles ; mais ce ne sont ni les unes ni les autres, du moins avec leur forme caractéris- tique, qui se modifient dans une de leurs portions en organes propagateurs; et dans les conceptacles , qui viennent s'ajouter à elies pour constituer la plante parfaite, on observe deux sortes de cellules bien diffé- rentes, ébauches des organes de la féconda- tion. Ces organes, d'une fonction Commune avec les animaux, et dont la présence an- nonce conséquemment , dans les végétaux qui en sont doués , un degré plus élevé , se montrent avec un appareil beaucoup plus compliqué dans les Phanérogames. Ainsi, dans cette série où Ton a reconnu la progression ascendante de l'organisation, nous voyons qu'elle se manifeste par la sé- paration de plus eu plus nette des organes destinés aux deux grandes fonctions du vé- gétal ; que celle de la reproduction est rem- plie d'abord par les mêmes cellules que relie de la végétation, puis par des cellules dilîé- T. XU. TAX 409 rentes sur une expansion uniforme, puis par l'axe modifié en partie, puis par les reuilles, puis en dehors des axes et des reuilles, et par le concours de cellules de nature différente. De cet examen sommaire, nous pouvons con- clure que le degré de confusion entre les or- ganes de la végétation et ceux de la propaga- tion est la mesure du degré de simplicité du végétal tout entier; que leur distinction de plus en plus nette exprime , en général , une organisation de plus en plus composée. Dans les Phanérogames, comme dans les Cryptogames les plus élevées, les organes de la végétation sont des axes et des feuilles. Ceux de la reproduction constituent, ou sé- parés ou réunis dans une certaine combinai ■ son constante, autant d'appareils qu'on ap- pelle 'es fleurs La plupart des auteurs sont aujourd'hui d accord pour regarder les di- verses parties d'une fleur comme autant do feuilles; M. Schlciden considère quelques unes de ces parties, les plus intérieures, comme formées par des axes. Nous n'avons pas besoin de nous décider ici entre ces deux théories, puisque notre raisonnement s'appliquerait à la seconde aussi bien qu'à la première Pour plus de clarté, nous le poursuivrons donc dans celle-ci, qui est la plus accréditée et vraie, sans contestation , pour le plus grand nombre de ces parties , précisément pour celles dont nous avons le plus à nous occuper. Ces feuilles, qui com- posent la fleur, appelées à de nouvelles fonc- tions, se sont modiGées plus ou moins pro- fondément pour former des organes nou- veaux , et ces organes sont de plusieurs sortes : les uns essentiels, ce sont ceux de la fécondation , les étamines et les carpelles avec leurs ovules: les autres, destinés seule- ment à protéger les premiers ou ne concou- rant qu'indirectement à leur action, consti- tuent le périanthe simple ou double. II est clair que la fleur sera d'autant plus simple qu'elle présentera réunis moins de ces organes de nature diverse. Elle le sera au maximum , réduite à une étamine ou à un carpelle , comme dans les Naias , par exemple ; moins s'il y en a ulusieurs ; moins si une ou plusieurs étamines s'associent à un ou plusieurs carpelles; moins encore si cette association s'enveloppe d'un périanthe, et surtout si celui-ci se compose lui-même d'un double rang de parties différentes entre 52 410 TAX elles. Le défaut Je ces parties scressoires n'aura cependant pas la même importance que celui de l'un des deux organes essen- tiels ou que leur présence. De là cette série ascendante des fleurs diclines , des fleurs hermaphrodites , des monochlamydées d'a- bord, puis des pétalées. Parmi ces dernières, ces fleurs complètes bisexuées et dipérianlliées, comment recon- naître divers degrés de composition? Nous avons combattu l'opinion de De Candolle, qui cherchait à l'apprécier par le nombre absolu des organes distincts, c'est-à-dire sé- parés l'un de l'autre dans une même fleur. Si la règle, que nous avons formulée plus haut d'après l'examen des Cryptogames, est plus vraie et régit également les Phanéro- games , il ne s'agit plus que de déterminer comment la distinction entre les organes de la reproduction et ceux de la végétation s'y montre plus ou moins nette; comment, puisque les parties de la fleur ne sont que des feuilles métamorphosées , la métamor- phose est plus ou moins complète, et efface de plus en plus toute ressemblance avec les feuilles de la tige. Parmi les caractères des feuilles propre- ment dites, le plus tenace, celui qui persiste et les fait reconnaître lors même que les autres, ceux de forme, de couleur, de struc- ture par lesquels elles se définissent généra- lement, se sont altérés et même effacés, c'est leur situation relative sur l'axe qui les porte suivant une ou plusieurs lignes spi- rales. C'est même cette disposition mani- feste dans l'agencement des parties de beau- coup de fleurs, qui, démontrant leur nature foliacée, justifie la comporaison générale de la fleur avec un rameau plus ou moins con- tracté. Or plus les parties de la fleur sont indépendantes l'une de l'autre, plus elles sont espacées sur leur axe allongé ou élargi proportionnellement, et plus aussi l'arran- gement spiral y devient évident. Remar- quons même que souvent alors leur déve- loppement, favorisé parle champ plus libre qui lui est ouvert, les rapproche davantage des formes ordinaires des feuilles. Une fleur de Magnolia ou de Tulipier en fournit les exemples. Si, au contraire, les parties se pressent sur un axe plus raccourci , et sur- tout si , ce qui en est peut-être une consé- quence prédisposée, elles se confondent en- TAX semble par des soudures, non seulement elles perdront davantage cette ressemblance extérieure, mais ces soudures , déplaçant le point où elles se détachent, et cachant ainsi celui où elles se joignent à l'axe, masque- ront leur arrangement relatif, c'est-à-dire le caractère le plus essentiel des feuilles de la végétation. Il est évident que dans un calice ou une corolle à cinq dents, dans un tube formé par la cohérence de cinq anthè- res, dans un ovaire quinquéloculaire sur- monté d'un seul style, i! est bien plus diffi- cile de reconnaître cinq feuilles que dans autant de sépales , de pétales, d'étamines et de carpelles entièrement distincts. II l'est bien plus encore si ces différents yertïcilles de la fleur viennent à se confondre entre eux. Qu'on combine ensemble ces divers de- grés d'adhérences des diverses parties , et l'on arrivera à un corps où tout observateur, s'il n'est pas averti d'avance , ne pourra soupçonner une succession de feuilles, et où les organes de la reproduction» seront deve- nus aussi différents qu'ils peuvent l'être de ceux de la végétation. Ce fut une fleur mu- nie d'organes séparés entre eux, celle d'une Rannnculacée ( l'Ellébore ), qui suggéra à Goethe sa fameuse théorie de la métamor- phose , par laquelle il ramena à l'unité tous les organes appendiculaires des végé- taux, en n'y reconnaissant que des feuilles diversement modifiées. L'eût-il jamais en- trevue s'il n'avait jamais eu devant les yeux que des fleurs de Composées ? Nous sommes ainsi amenés à conclure que les adhérences mutuelles des parties de la fleur, loin d'y déterminer un plus grand degré de simplicité , y déterminent un plus haut degré de composition d'autant plus qu'elles s'y compliquent davantage, et à proposer pour les plantes pétalées une série précisément inverse de celle que De Can- dolle a établie en partant du point de vue opposé et qu'ont suivie la plupart des au- teurs. Les poly pétalées, dans cette série as- cendante, se placent avant les monopéta- lées où les pétales se soudent non seulement entre eux, mais aussi le plus communément avec les étamines, et, dans ces deux grands groupes , les hypogynes avant les perigynes et surtout les épigynes. Je l'avais exposée déjà autre part (Cours élémentaire do botanique, 1844) en la sou- TAX tenant par des considérations analogues. Je crains qu'elles ne paraissent un peu subtiles, et j'avoue que c'est par d'autres beaucoup plus simples que j'avais été directement con- duit longtemps auparavant à concevoir l'u- tilité de ce changement , et à suivre cet ordre pour l'exposition des familles dans mes leçons. Frappé des affinités que ces fa- milles polypétales offrent avec les inono- chlamydées, soit par le caractère exception- nel de l'apétalie que la plupart présentent dans quelques uns de leurs genres ou île leurs espèces, soit par leurs rapports avec certai- nes autres familles apétales tout entières, j'avais pensé qu'elles ne devaient pus cire éloignées les unes des autres, et surtout sé- parées par le grand groupe des monopétales où cette exception est extrêmement rare, et qui se dislingue par un ensemble de carac- tères généraux beaucoup plus constants. Dès lors j'étais obligé, commençant la série par les diclines et les apétales comme plus sim- ples, de rejeter les monopétaîesà la fin. Cet arrangement me paraissait coordonner les grandes subdivisions desDicolylédonéesdans des relations plus naturelles. Répondait- il en même temps à une progression ascen- dante? C'est en cherchant à m'en rendre compte que me sont venues à l'esprit ces considérations qui me semblaient justifier une solution positive de la question. Un argument décisif que je n'osais em- ployer, parce qu'il devait s'appuyer sur les résultats d'observations délicates, que je ne possédais ni en nombre suffisant ni avec une certitude assez complète, c'était le dé- veloppement mêmedes organes. Si dans leur premier état ils se montrent toujours indé- pendants les uns des autres, et si leur dé- pendance ne s'établit que par la soudure plus tardive de leurs bords ou de leurs sur- faces agrandies, il est clair que le premier état par lequel ils passent toujours pour arriver au second est le plus simple, et que leur indépendance peut être considérée comme un arrêt de développement. J'avais observé des faits favorables à cette conclu- sion , mais je me trouvais arrêté par celui des corolles monopétales, qui me semblaient apparaître, à leur origine, sous forme d'un anneau continu. Une grande autorité , sur- tout en fait de questions organogéniquçs , est venue mettre son poids daos la balance. TAX 411 M. ichleideri dit ( Grundzûge der wissens- chafllichen BotaniTc, 1846) : « Tous les or- » ganes foliaires des fleurs, même lorsqu'ils « se soudent ensemble plus tard, apparais- » sent d'abord comme des parties entière- » ment libres, et, quand ils appartiennent » à un cercie , ils sont complètement sem- » blablcs dans leur premier état et pendant » un temps plus ou moins court après , de » sorte que l'entre-soudure des membres et » l'inégalité symétrique substituée à la ré- » gularité sont le résultat d'un développe- » ment ultérieur. J'ai , sous ce rapport, pu » suivre facilement les fleurs les plus diffé- )> rentes (par exemple des Légumineuses, » des Labiées, des Scrophularinées.des Aco- » nits), jusqu'à l'âge du bouton où la loi » énoncée se vérifiait complètement. » Ce- pendant M. Duchartre , auquel les études organogéniques doivent aussi de bonnes et nombreuses observations , est arrivé , dans quelques unes, à des résultats qui la con- tredisent. C'est cet état de la science , que nous ne voyons pas encore fixée sans contes- tation sur ce point important, qui nous a empêché d'insister davantage sur cet argu- ment fourni par l'organogénie. Une comparaison générale des principaux systèmes dits naturels nous a montré en quels points ils s'accordent, en quels points ils divergent, et nous avons vu ces diver- gences se prononcer de plus en plus après les premières divisions et subdivisions , à mesure qu'elles touchent de plus près aux familles, pour lesquelles on remarque bien plus d'uniformité dans les classifications du reste les plus diverses. C'est donc sur la coor- dination définitivedeces famillesqueportent surtout les différences , et si nous eussions pu l'exposer dans tous les systèmes dont il a été question , on eût mieux compris et ce qu'ils ont de commun et ce qui est propre à chacun d'eux. Les bornes dans lesquelles nous étions obligé de nous resserrer ne nous ont pas permis de compléter ainsi cette ex- position, et nous avons dû renvoyer aux ou- vrages originaux que nous avons toujours cités. Nous indiquerons, en outre, quelques traités où beaucoup de ces systèmes sont résumés avec ces détails qui nous manquent, et qui peuvent être utilement consultés par ceux qui s'intéressent à ces questions; no- tamment l'introduction d'un ouvrage de 4 il? TAX M. Lindley que nous avons déjà ment^pnc ! (77ie vegclable Kingdom), et la seconde par- tie du Manuel de Terminologie botanique de M. Bischoff [Handbuch der bolanischen Ter- minologie und Systemkunde, 1811). Mais il est nécessaire de récapituler toutes ces familles, une fois du moins, suivant un ordre méthodique, pour les lecteurs de ce Dictionnaire qui voudraient les y étudier dans leur ensemble et leurs rapports, et non pas isolément comme elles se présentent né- cessairementdispersées d'après l'ordre alpha- bétique. J'aurais pu me borner à copier celui de quelqu'un des systèmes que nous avons pas- sés en revue, et j'aurais en ce cas donné la préférence à celui de M. Endliclier, appliqué dans l'ouvrage le plus complet et où celui-ci a puisé le plus souvent. Cependant, puisque par la discussion des principes qui peuvent guider dans l'établissement d'une série géné- rale, je me suis trouvé conduit à en proposer une un peu différente de la sienne et que cellcdes prineipauxgroupesainsi modifiéeen- traînedes modifications nécessaires dans les autres groupes subordonnés et dans l'arran- gement d'une partie des familles, je vais présenter leur énumération dans cet ordre auquel j'ai cru reconnaître quelques avan- tages , le même à peu près que j'avais déjà suivi dans mon Cours élémentaire de bota- nique. Mais là les caractères essentiels des familles étaient présentés dans des tableaux analytiques, forme dont les exigences ont trop souvent obligé de rompre leurs rapports naturels, quoique j'eusse essayé de leur con- server la place que ces rapports leur assi- gnaient, toutes les fois que cela se pouvait , ou sinon de les en éloigner le moins possible. Ici, libre de cette entrave, je pourrai mieux, je n'ose dire bien, les coordonner. Rappelons que notre première division est celle en trois grands embranchements des Acotylédonées, Monocotylédonées et Di- cotylédonées, presque universellemcntadmis sous ce nom ou sous d'autres. Celui-ci se trouve justifié dans la presque totalité des végétaux, où les exceptions sont extrêmement rares, quoiqu'on en rencontre quelques unes, soit qne, dans la graine, le développement de l'embryon semble s'être arrêté à ce pre- mier état où ses différentes parties ne se sont pas dessinées encore sur sa masse cellulaire TAX indivise (comme dans les Rhizanthées), soit que l'axe seul, réduit presque à la tigelle, se soit développé exclusivementsans formation, du moins sensible, des organes appendicu- laires (comme cela a lieu dans quelques Monocotylédonées et dans un petit nombre de Dicotylédonées parasites ou autres). Quant à l'existence de plus de deux cotylédons qu'on trouve extraonlinairement dans quel- ques graines, normalement dans quelques autres, elle n'a pas d'importance, dès qu'on fonde la définition des deux embranche- ments, non plus sur le nombre absolu, mais sur l'alternance ou l'opposition de ces pre- mières feuilles de la plantule. D'ailleurs, un travail tout récent de M. Duchartre pa- raît faire rentrer ces exceptions dans la règle, en constatant deux cotylédons profondément lobés là où l'on en décrivait un plus grand nombre. Rappelons encore la division des Dicoty- léiionées en diclines, apétales, polypétales et monopétales; ces deux derniers groupes subdivisés eux-mêmes en hypogynes et péri- gynes. Or, ces divisions et celles qui suivent, ainsi que dans les Monocotylédonées, pré- sentent des exceptions bien plus nombreuses, en contradiction avec le caractère et le nom par lequel on les désigne. C'est une nécessité de la méthode naturelle, qui, employant tous les caractères à la fois, ne peut définir nettement ses divisions à l'aide d'un seul. Lorsque A.-L. de Jussieu publia la sienne, la fréquence de ces exceptions qu'il signalait loi-même et la complexité des formules dia- gnostiques qui en résultait, excitèrent d'abord l'étonnement ou la critique des botanistes accoutumés à la précision des systèmes arti- ficiels, rigoureuse comme le comporte l'arbi- traire. C'est que, toujours dominé par le sentiment des rapports naturels qu'il possé- dait à un si haut degré, il n'avait voulu faire presque aucune concession à l'artifice de quelques parties de son propre système ; et, plus tard, on lui a fait justement un mérite de ce qu'on avait dans le principe accusé comme un défaut. Nous avons rapporté une comparaison heureuse de Linné, celle du tableau du règne végétal avec une carte géographique. Les caractères extérieurs des groupes na- turels comme d?s nations se modifient, se nuancent, s'effacent vers les frontières. C'est TAX vers les centres qu'ils se dessinent franche- ment et qu'on peut les déGnir bien; la dé- finition générale est défectueuse en quelques points, quand elle doit les comprendre tous. Une autre comparaison, empruntée à celle des familles des plantes avec les familles des hommes, pourra jeter quelque clarté sur une cause fréquente de ces apparentes ano- malies dans la méthode naturelle. Dans une grande famille qui se disperse en se multi- pliant, on voit souvent quelque branche ou quelque membre déclinant peu à peu tom- ber à un état d'obscurité, d'apauvrissement ou de dégradation qui ne permet plus de reconnaître sa parenté avec les branches plus favorisées; mais le généalogiste habile sait la constater en suivant la filiation et rattacher ce membre ou cette branche mé- connus à la souche commune. Ainsi le bo- taniste voit souvent des plantes se déclasser, pour ainsi dire, en perdant plus ou moins des signes distinctifs de la famille; mais, en suivant la série de ces dégradations, il peut ramener au type commun et plus parfait celles mêmes qui s'en sont le plus écartées. Les exemples par lesquels nous pourrions démontrer cette vérité se présentent en foule. Ils sont décisifs surtout quand, sur le même pied, on rencontre constamment des fleurs imparfaites à côté de fleurs parfaites; car la classification la plus franchement systéma- tique ne peut les séparer. Or, sans parler des polygames, où Ton voit les fleurs hermaphro- dites passer aux diclines par l'avortement de l'un des sexes, nous citerons quelques espè- ces de Specularia où le type des Campanu- lacées se dégrade dans certaines fleurs qu'on a longtemps crues dépourvues de corolle et d'etamines, tant ces organes y sont réduits et déformés, et surtout une tribu entière de Malpighiacées remarquable par l'existence simultanée de deux sortes de fleurs bien dif- férentes, les unes assez grandes, pentapéta- les et trigynes, avec des étamines, des styles et des stigmates bien conformés; les autres extrêmement petites, apétales, réduites à un rudiment unique d'anthère et à deux carpel- les sans style. Plusieurs Violettes ont deux floraisons, dans la plus tardive desquelles les pétales manquent et les étamines se défor- ment; et bien d'autres plantes pourraient offrir le même phénomène à la fin de l'au- tomne. D'autres fois, c'est sur des pieds dif- TAX 413 férents d'une même espèce qu'on observe ces réductions, comme dans plusieurs Labiées (Serpollet et Menthe), où toutes les fleurs ont perdu leurs étamines. Ce peut être aussi sur des espèces différentes d'un même genre qui, pétalées dans les unes, ne le sont pas dans les autres (par exemple, dans plusieurs Caryophyllées), ou qui sont, dans les unes hermaphrodites, dans les autres unisexuées. Des familles, incontestablement naturelles, montrent dans la série de leurs genres une série de dégradations analogues. Ainsi, dans les Haloragées, l'Haloragis, genre type, a des fleurs 4-pétalées hermaphrodites; elles sont monoïques dans le Myriophyllum; dans l'Hippuris, les pétales disparaissent, les éta- mines et les carpelles se réduisent du nom- bre quaternaire à l'unité, et peut-être le Callitriche n'en est-il qu'un dernier degré, dans lequel l'étamine, également unique, et le pistil se sont dissociés pour former des fleurs diclines, où le calice même faitdéfaut. Dans les Euphorbiacées, ce grand groupe si naturel, les fleurs mâles, par une suite de réductions qu'on peut suivre de genre à genre, deviennent de pétalées apétales , puis nues, et, de polyandres, finissent, en perdant toujours des étamines, par n'en plus avoir qu'une qui constitue la fleur à elle seule. Il est telle famille où une tribu entière a perdu une partie desorganesqui caractérisent le type parfait, comme, parmi les Rosacées, les Sanguisorbées généralement dépourvues de corolle, avec un petit nombre d'etamines, une seule quelquefois, et les carpelles réduits à deux ou à l'unité. Il est vrai que de tribus ainsi dégradées on a fait assez souvent des familles distinctes; mais, tout en les distin- guant, une classification qui veut rester na- turelle ne peut les éloigner de la famille sous le nom de laquelle elles se trouvaient primitivement, et à qui elles se rattachent toujours au même degré, quoique sous un nom nouveau : ainsi, les Scléranthées, soil famille, soit tribu, seront toujours près des Paronychiées; les Sterculiacées, près des Malvacées, etc., etc. Dans tous ces exemples, qu'il serait facile mais superflu de multiplier, la ressemblance générale, quoiqu'elle soit effacée sur un point important, reste si évidente, ou bien les transitions sont si bien ménagées, que le type plus parfait ne peut ce méconnaîtra 414 TAX dans le type dégradé, et que leurs affinité naturelles ne seront pas mises en doute. Mais supposons que, dans cette comparaison qui a tant de termes, une partie des intermédiai- res vînt à manquer, pourrait-on s'en passer et se prononcer sur le rapport des termes extrêmes? Que des Rosacées on ne possédât que. deux genres, Rosa et Alchemilla; des Euphorbiacées, que deux, Croton et Euphor- bia; oserait-on les réunir en un groupe na- turel? Il n'est pas impossible que ce soit le cas pour quelques familles éloignées mainte- nant dans nos classifications ■ qu'elles soient les deux bouts d'une chaîne à laquelleman- quent les chaînonsintermédiaires; que l'une, placée dans la série ascendante à un rang inférieur ne soit que la dégradation , sans passages , de l'autre placée à un rang supé- rieur. Ici les exemples ne peuvent être ap- portés qu'avec doute. Nous en avons précé- demment indiqué un dans le Calli triche. Les affinités des Pipéracées et desNymphéa- cées, de plusieurs groupes amentacés avec certaines familles beaucoup plus élevées, soulèvent des questions de ce genre, dont la solution ne peut être exposée qu'à l'aide d'éléments nouveaux ajoutés à ceux que nous possédons en trop petit nombre pour la dé- cider. Mais, sans aller si loin, et en nous bor- nant aux cas où les types dégradés ne laissent aucune incertitude sur le rapport intime qui les rapproche de végétaux plus élevés dans la série, et leur assignent ainsi une autre place que celle que devait suggérer leur examen isolé, nous comprenons comment ils intro- TAX duisent des exceptions nécessaires dans les groupes naturels et, à plus forte raison, dans les divisions d'un système plus général . La dé- finition de celles-ci par un petit nombre de ca- ractères essentiels et leur désignation par des noms qui résument ces caractères deviennent impossibles, si "on exige d'elles une exactitude rigoureuse qu« ne soit jamais prise en défaut. Il faut donc, lorsqu'on désigne toute division d'un système naturel par un terme ou par un caractère, sous-entendre qu'ils s'appli- quent seulement à la grande majorité des végétaux qui s'y trouvent compris, no< à tous inclusivement: la majorité est ici repré- sentative du tout. Les systèmes naturels n'é - vitent ce défaut inhérent à leur essence qu'en se jetant, ou, d'une part, dans un va- gue qui exclut presque l'idée d'arrangement méthodique , ou , de l'autre, dans l'excès contraire d'un ordre trop arrêté, auquel ils ne se conforment qu'en tombant dans l'ar- liGciel. Ces explications étaient nécessaires pour comprendre que la méthode naturelle ne doit pas, dans nos systèmes actuels, préten- dre à une régularité parfaite, et qu'il y a un degré de précision au delà duquel elle ne peut atteindre. Le lecteur, ainsi averti, ne leur demandera pas plus qu'ils ne peuvent donner, il ne sera pas étonné ou rebuté par les exceptions, et, dans le désordre apparent qu'elles semblent apporter, il saura recon- naître un ordre qui n'est pas soumis à des règles absolues. Cela posé, nous lui soumet- tons l'énumération des familles dans celui qui suit. T4X TAX 415 ESSAI d'une disposition méthodiqub DU FAMILLES DES PLANTES. Pour les Cryptogames , nous avons limité nos divisions à des groupes plus considérables que les familles et qui en réunissent plusieurs ; pour les Phanérogames, au contraire, nous les avons, dans quelques unes, poussées jusqu'aux tribus dans lesquelles une famille uni- que peut être scindée. Ce défaut d'unité importe peu. Ce qui importe, c'est que les groupes, bien qu'inégaux, soient tous naturels et placés auprès de ceux avec lesquels ils offrent la plus grande somme de rapports. Nous n'avons pas groupé toutes nos familles en classes ou alliances, pour le système com- plet desquelles il nous restait encore trop d'incertitude. Mais nous avons indiqué plusieurs de ces classes ou de leurs fragments par une ligne verticale qui accole les familles ainsi rap- prochées, toutes les fois qu'il ne nous semblait pas y avoir lieu à cette incertitude ; et, dans les cas beaucoup plus douteux, la ligne continue est remplacée par une ligne de points. Nous n'avons pas cru nécessaire de mettre des noms à toutes les classes, mais seulement à celles qui constituaient primitivement une famille unique, dont alors nous avons conserva le nom, seulement en lui donnant le plus ordinairement la désinence en «nées. Ces classes et familles sont elles-mêmes réunies en plus grand nombre dans les sections auxquelles on arrive après un petit nombre de divisions des trois grands embranchements. Les noms de ces sections, ou ont été définis précédemment, ou le sont dans des notes mises en regard. Us sont tirés tous de quelque trait caractéristique dans la majorité des familles du groupe. Les notes sont destinées en outre à donner quelques explications sur les caractères des groupes de différents ordres, et surtout sur les exceptions qui s'y rencontrent. Les familles citées ici répondent presque toujours à celles de ce Dictionnaire telles qu'elles y ont été décrites et composées. Cependant quelques unes doivent être un peu différem- ment circonscrites, et quelques unes même n'y ont pas été traitées, du moins elles ne l'ont été qu'incidemment à l'article de quelques autres familles auxquelles on les ratta- chait. On retrouve alors celles-ci sans peine à l'aide du genre qui a donné son nom à la famille omise, pour la composition de laquelle on obtient ainsi les renseignements né- cessaires. ACOTYLEDOXÉES. Comme nous venons de l'annoncer, la plupart des grou- pes à l'indication desquels nous nous sommes arrêtés dans cet embranchement sont plutôt des classes que des fa- CELLULAIRES. milles; celles-ci seraient mieux représentées par leurs di- visions ou quelquefois même leurs subdivisions, que nous ANGIOSPORÉES. n'avons pas cru devoir indiquer ici, parce qu'on n'est pas assez d'accord sur celles qu'on doit considérer comme les Algues. • plus naturelles dans les Angiosporées , notamment dans \ les Algues et les Champignons. Au reste, toutes les notions Characées. . relatives à ce sujet pourront se trouver aux divers articles consacrés à chacun de ces groupes dans ce Dictionnaire. Les quatre premiers groupes forment les Thallophytes Champignons, i d'Endlicher, et (à 'exception des Characées, qui, quoique si purement cellulaires, semblent pourtant axifères, et Lichens. dont la place définitive reste fort incertaine) les Amphi- gènes de Brongniart ou Angiospores de Schleiden. Nous gym.wsporées. n'avons pas adopté les noms proposés par les deux premiers auteurs, soit à cause de cette exception que nous venons de Hépaticées. i citer, soit à cause de celles que présentent beaucoup «l'i/é- patke'cs réduites à une fronde thalloïde, quoique classées Mousses. | dans les Coruiopliyles ou Acrogènes. 416 TAX VASCULAIRES. Lycopodiacées. Equisetacées. Fougères. b.hizocarpées. TAX Les Équisélacées , dont la structure s'éloigne de celle de toutes les autres Cryptogames actuellement vivantes, ne trouvent pas non plus leur place naturelle dans la série qu'elles interrompent. MOXOCOTÏLEDONEES. Si l'on ne considère que les organes de la fructification, il est difficile de reconnaître l'infériorité des Monocotylédonées relativement aux Dieotylédonées, et mèmeon ne trouve pas parmi elles d'exemples de fleurs réduites au degré de simplicité de celles des Gymno- spermes. Sous ce rapport, le nom d'embranchements convient donc bien à ces deux grandes divisions des Cotylédonées, puisque ce sont deux branches s'élevant concurremment plutô. que deux portions d'une seule et même ligne continue. C'est en ayant égard aux organes de la végétation qu'on a généralement assigné cette place inférieure aux Monocotylédonées dans la série. La plantule monocotylédonée à l'état embryonnaire est évidemment un peu plus simple; la tige, à l'état parfait, l'est également, comme le fait bien sentir le système d'Endlicher. Quoique, pour établir la série des familles, nous n'ayons pas eu égard aux caractères d'insertion variables dans quelques unes, notamment dans les Liliacées, la progression des hypogynes aux périgynes et, enfin, aux épigynes, telle que l'avait adoptée A.-L. de Jussieu, s'y fait encore sentir et se lie aux adhérences de plus en plus compliquées des parties de la fleur, qui atteint son maximum dans les Orchidacées. Plusieurs auteurs placent les Palmiers au sommet des Monocotylédonées, sans doute à cause du développement plus complet des organes de la végétation. Si c'était seulement par cette considération, ce serait un retour aux plus anciens systèmes. APERISMÉES AQUATIQUES. Naïadées. potamées. zostehacées. juncaginées. Alismacées. Blitomées. Hydhocuaridées PERISPERMEES.. Spadiciflores. Lemnacées. PlSTIACÉES. Aracées. Orontiacées. Typhacées. Pandanées. Cyclanthées. Nous avons séparé d'abord le petit groupe très naturel des Monocotylédonées aquatiques à graines dépourvues de périsperme. Mais ayons soin de remarquer qu'il marche parallèlement à l'autre grand groupe plutôt qu'il ne le pré- cède dans la série; car on s'y élève de même graduellement de la fleur la plus simple, c'est-à dire réduite a une élarnine ou à un carpelle (dans le Kaias), jusqu'à la plus composée, c'est-à-dire celle qui présente les divers verticilles soudés ensemble (dans VHydrocharis, néanmoins dicline). La spathe, plus ou moins développée autour de l'inflores- cence, donne à ce groupe son nom. Elle l'est peu quelque • fois et peut même manquer complètement. Le périsperme manque dans la graine de quelques Lem- nacées qui se lient ainsi au groupe précédent, ainsi que dans celle de plusieurs Orontiacées qui présente un dévelop- pement particulier. Palmiers, Glumacées. Graminées. Cypëuacées. Ce nom de Glumacées est étendu quelquefois à une par- tie déplantes de la section suivante et aux Juncacées à cause de la consistance écailleuse de leurs enveloppes. Il ne fau- dra pas oublier que c'est dans ce sens plus général que divers ouvrages, notamment de géographie botanique, ont employé ce mot. Énantioblastées. Centrolepidées. Restiacées. ElilOCAULÉES. Xyhidées. Commelinées. TAX 417 Nommées ainsi de la position constante de l'embryon à l'extrémité opposée au point d'attache. Sa situation souvent extraire , par rapport au périsperme , est un lien de plus avec la section précédente. Homoblastées. * Supe'rovariées. Joncacées. PoNTIlDERIACÉES. GlLLIESIACÉES. LlLIACÉES. Smilacinées. Melanthacées. " infërovariées. DlOSCOREACÉES. Taccacées. L'embryon regarde l'extrémité correspondante au hile , sauf un très petit nombre de cas. C'est la réunion d'une partie de ces familles qu'on a confondue longtemps sous le nom commun de Liliacées, centre et par conséquent type de celle des Monocotylédonées. Quelques unes dont les feuilles, par leurs nervures anas- tomosées, ressemblent à celles des Dicotylédonées {Smilaci- nées, Dioscoréacees, Taccacées), forment, pour M. Lindley, une grande classe particulière, celle des Diclyogènes. Les deux dernières de ces trois familles sembleraient plutôt se rapprocher des Melanthacées par la forme de leur embryon. Jridées. Amaryllidées. Hypoxidées. H.emodoracées. Broméliacées. Musacées. Cannacées. ZlNGlBERACÉES. Aschidoblastées. BlIRMANNIACÉES. Apostasiées. ! Orchidackes. P Les Liliacées, en passant, d'une part, aux Smilacinées, se lient aussi intimement, d'une autre, aux Amaryllidées qui n'en paraissent qu'une forme à ovaire adhérent. Ainsi nommées de leur embryon indivis. C'est une petite masse celluleuse qui semble formée entièrement par la ti- gelle; cependant, vers l'une des extrémités, un petit om- bilic avec un petit mamelon latéral, présentent les ébauches d'un cotylédon et d'une gemmule, ce que paraît confirmer la germination. Il est sans périsperme, ordinairement enve- loppé d'un test celluleux, beaucoup plus long que lui. C'est la ressemblance des graines, sous ce double rapport, qui a engagé MM. Miers et Lindley à rapprocher des Orchi- dacées les Burmanniacées, malgré leurs trois étamines in- sérées au tube d'un périanthe régulier et opposées à se^ divisions internes: caractères qui les avaient fait générale- ment placer dans le groupe précédent. 53 418 TAX TAX DICOTYLEDONÉES. GYMNOSPERMES. Nous avons tracé, plus haut, les principaux caractères de Cycadées. Abietinées. cupressinées. Taxinées. Gnetacées. CONIFERES. ANGIOSPERMES. DICLINES. Péneanlhées Casuarinées. Myricacbes. Betulacées. cupdlifères. Juglandées. Salicinées. Balsamifldées. Platanees. Artocarpées. I MORÉES. Celtidées. m Urticacées. Cannabinées. I Ceratophyllées. Cbloranthacées. PlPERACÉES. j Saururées. Plousianthées. ' 1-2 ovules axiles. Antidesmacées. scepacées. Peracées. eupuorbiacées. Ebpetracées. ** Ovules nombreux, ordinairement pariétaux. Lacistemées. Podostemacées. Datiscacées. Begoniacées. Cdcurbitacées. Papayacées. Pangiacées. Nepenthées. ce groupe remarquable. C'est lui qui fournit le passage des Acotylédonées aux Cotylédonées, si toutefois on doit en re- connaître un, mais plutôt par l'extrême simplicité de ses organes de fructification, que par certaines ressemblances qu'on a signalées, comme des Equisetum aux Ephedra, des Fougères arborescentes aux Cycadées, ressemblances qui s'évanouissent quand on vient à une comparaison sérieuse des organes. La subdivision en diclines péneanlhées, c'est-à-dire à fleurs appauvries (de ttewi;, pauvre) et plousianthées, c'est-à-dire à fleurs plus complètes (de nlo-imo;, riche), ne repose sur au- cun caractère précis, et est destinée à marquer seulement des degrés différents d'organisation. Celle des fleurs des Penean- thëes, en général extrêmement simple, semble assigner là leur place définitive, quoique le groupe des Urticinées puisse encore donner lieu à quelque doute et être porté plus haut dans le voisinage des Çyclospermées, comme il l'a été par plusieurs auteurs. Quant aux Plousianthées, l'appareil de la fleur complète- ment développé dans quelques Euphorbiacées , dans toutes les Cucurbitacées et familles voisines, a déterminé la plu- part des modernes à les distribuer, malgré la séparation des sexes, parmi les polypétales. Si l'on adopte ce point de vue, les premières pourront être placées auprès des Rhamnées ou mieux peut-être des Malvinées, les secondes auprès des Passifloracées. Remarquons cependant qu'on a contesté par d'assez bons arguments la nature corollaire de l'enveloppe interne des Cucurbitacées ; que les pétales des Euphorbia- cées ne se rencontrent que dans le plus petit nombre de ces plantes et dans une seule tribu, celle des Jatrophées; qu'ils s'y montrent ici soudés, là libres, et que les fleurs de dif- férent sexe d'une même espèce diffèrent souvent par les ca- ractères tirés de la corolle. Ces considérations nous ont en- gagé à laisser provisoirement ces diverses familles parmi les diclines; avec peu d'hésitation, quant au premier groupe , celui des Euphorbiacées, dont la plupart offrent des fleurs fort simples et souvent disposées en chatons; avec beaucoup d'indécision, quant au second groupe, dont nous reconnais- sons la composition artificielle, puisque ses premières fa- milles et la dernière ne se rattachent entre elles , et au reste, que par un caractère commun, celui de la placentation qui, même, présente quelque différence dans les Begonia- cées et certaines Podostemacées. Aussi, en cherchant à les rapporter toutes à des types plus élevés, les voyons-nous se disperser. Les Népenthées pourraient-elles être rapprochées des Dro- seracées? Les Lacistemées, rejelées près des Salicinées? Quant aux Podostemacées, dans toutes les combinaisons es- sayées jusqu'ici, elles n'ont pas trouvé leur place vraiment naturelle, comme aussi les Ceratophyllées; et c'est le cas pour plusieurs autres plantes vivant également dans l'eau. TAX TAX 419 Rhizanthées. Balanophorées. Apodanthées. Cytinées. Rafflesiacées. Hydnoracées. RAfFLEÀINÉES. Les fleurs de VHydnora sont hermaphrodites. APETALES. Gynandrées. Arisiolochiées. Périgynes. Santalacées. J Olacinées. I Loranthackes. Proteacées. ThYMELvEACÉES. Aquilariacées. Pen-eacées. monimiacées. 1 Atherospermées] Laorinkes. L'enveloppe interne des Olacinées et d'une partie des Loranthacées, considérée comme une corolle par beaucoup d'auteurs, qui les ont placées en conséquence parmi les po- lypétales, l'est ici comme un calice doublé dans ces mêmes plantes d'un calicule, qu'on observe aussi dans quelques Santalacées. Les Olacinées diffèrent, en outre, par leur ovaire libre et leurs étamines hypogynes, quoique tendant, dans beaucoup de cas, à se souder avec les sépales qu'elles lient entre eux et auxquelles elles sont opposées dans les fleurs isostémones. Quant aux Monimiacées et Atherospermées, les opinions varient, suivant qu'on regarde l'enveloppe staminifère comme un calice, ce que nous avons fait; ou comme un calice doublé de pétales, ce qui leur donnerait quelque ana- logie avec les Calycanthées ; ou, enfin, comme un involucre, ce qui les rejetterait auprès des Urticinées. Cyclospermées. Polygonacées. PhytolaccacéesI Nyctaginées. Amarantacées. Atriplicees. Basellacées. TtîR&GOTIllCizS L'embryon, recourbé en un anneau plus ou moins com- plet autour d'un périsperme farineux, a fait donner ce nom à cegroupeetàceluiquisuit.Pourl'uncomme pour l'autre, l'insertion des étamines hypogyne dans plusieurs de ses familles , périgyne dans d'autres qui leur sont intercalées , quelquefois double dans les mêmes, parait avoir peu d'im- portance. Nous avons faitprécédemment remarquer l'existence assez fréquente d'apétales dans la plupart des familles polypétales. Ce groupe des Cyclospermées, si bien caractérisé par la structure commune de la graine à laquelle s'associe le plu* souvent la placentation centrale, les montre en nombre à peu près égal, et sert ainsi de transition naturelle des unes aux autres. 420 ÏAX TAX POLYPETALES. Pour la division des Polypétales en sections, nous avons employé des caractères tirés des graines, tant de leur structure que de leur situation sur des placentas axiles (Axosper- mées) ou pariétaux (Pleurospermées). Ces derniers caractères, bons et faciles à constater dans un certain nombre de familles, le sont moins dans d'autres, lorsque les cloisons à bords placentifères tendent à s'infléchir vers l'axe, à s'y juxtaposer ou s'y accoler jusqu'au moment de la déhisccuce , entraînant une confusion analogue entre les deux modes de placenlations. Nous indiquerons les cas ambigus ou exceptionnels, à mesure qu'ils se présenteront. Cyclospermées. portulacacées. Pauonychiées. Caryophyllées. Elatinées. HYPOGYNES. Pleurospermées . Frankemacées. Reaumcriacées. Tamariscinées. Sauvagesiacées, "Violacées. Cistinées. BlXACÉES. Resedacées. Capparidées. Crucifères. fumariacées. Papaveracées. V Elaline était primitivement confondue parmi les Ca- ryophy liées, dont plus tard on a séparé avec raison la petite famille des Elatinacées, à cause de leurs graines dépourvues de périsperme. On leur a assigné des places diverses, tantôt auprès des Hypericacées , tantôt auprès des Zygophyllccs , tantôt auprès des Crassulacées. Elles s'éloignent de ces trois familles par la placentation ; de la seconde, en outre, par la structure de la graine, et de la troisième, par l'insertion. Nous avons donc cru devoir plutôt les reporter à leur place primitive, parce que leurs graines, bien qu'apérisper- mées, se recourbent fréquemment en fer à cheval, et sont de plus attachées sur un axe central qui devient libre par la déhiscence. Mais c'est encore avec doute, et c'est un exemple de plus de ces anomalies déjà signalées dans tant de plantes aquatiques. Sabracemacées. Droseracée?. Chlamydoblastées. Nymph-eacées. Nelumbonues. Hydrope<.tu>ées Dans les Sarraceniacées , l'ovaire est, il est vrai, divisé en cinq loges, de l'angle interne de chacune desquelles se prolonge à l'intérieur un placentaire saillant et bilobé. Le corps central formé par ces cinq placentaires est partagé par cinq plans cellulaires rayonnant de l'axe, qui est vide, et alternant avec les cloisons. A la maturité, celles-ci, opposées aux valves , les suivent en se dissociant suivant ces cinq plans, et emportant chacune sur son bord devenu libre les deux lobes placentifères correspondants : disposition qui jus- tifie la place de cette famille parmi celles que caractérise la placentation pariétale, en même temps que la structure de ses graines confirme son affinité avec celles dont elle se trouve ici rapprochée. Les Droseracées, qu'on classe assez généralement auprès des Violacées, ont été rejetées à la fin de cette division à cause de la diversité de leur placentation et de la tendance des feuilles à former des ascidies dans quelques unes de leurs espèces. Nous avons défini autre part le nom de Chlamydoblaslées , proposé par Bartling pour les plantes où l'embryon persiste enveloppé par le sac embryonaire épaissi en un périsperme interne. Axospermcs. TAX m BAIJOHCDI.ACÈBS. DlLLEHIACÉES. Magholiacbks. Annonacbes. Myristicées. schizandracées Berberidées. LARDiZABALÉES. I MenispermacéesI coriariees. ochnacées. SlMARL'BACÉES. Zanthoxylées. DlOSMÉES. Rl'TACÉES. Zygophvllées. oxalidées. Vivianiacées. Linacées. LlMNANTHÉEf. trop.eolées. Balsamwées. Geraniacées. Malvacées. BoMBACÉES. Sterculiacées. BlITTNERIACtES. TlLIACÉES. Hdmiriacées. Ch[..£NACÉES. Ternstroemiacées. DlPTEROCARPÉES. RlUZOBOLÉES. guttiferes. [ Marcgraviacées Hypericacées GERANWEES. TRKMANnP.ACÉES Polygalacées. Sapindacées. HlPPOCASTANÉES. aceuinées. Malpighiacées. Erytbroxylées. Meliacées. Cedrelacées. Adrantiacées. BuiSbRACÉES. Les fleurs sont diclines dans les Myristicées, les Sehizan- dracées, les Lardizabalées et la plupart des Menispermacées. Elles sont de plus monochlamydëes dans quelques unes de ces mêmes plantes , dans un petit nombre de Ranuncula- cées , etc. Les graines sont fixées aux parois des carpelles , d'ailleurs distincts, dans les Lardizabalées. Mais néanmoins l'affinité de toutes ces plantes est tellement manifeste qu'on les trouve rapprochées dans presque tous les systèmes. Le nombre ternaire des parties s'y observe très fréquemment. Ce groupe des Rutinées , qui se lie au précédent par la séparation fréquente des carpelles, touche, d'autre part, à celui des Terebinthinées, auxquelles on passe également par les Burseracées: de telle sorte que la série forme une ligne plutôt repliée sur elle-même que droite. Les Hypericacc'es offrent, dans beaucoup d'espèces, la placentation pariétale. Seraient-elles mieux placées au- près des Cistinées ? Elles se lient mal avec les familles sui- vantes. Les Vochisiacées, dont la fleur, extrêmement irrégulière, présentant l'insertion périgynique dans les unes, hypogy- niquedans 1rs autres, ont pu ainsi être classées très diver- sement, mais jamais d'une manière certaine. Périgynes, on les rapproche des Combretacées , à cause de la structure semblable de la graine, et des Lylhrariées , dont un genre montre quelque analogie par son calice éperonné et la ten- dance à l'avortement de plusieurs de ses pétales et étamines. Les Polygalacées ont embarrassé la plupart des classiGca- teurs, quoique la symétrie de leurs fleurs les rapproche des Sapindacées plutôt que de toute autre famille, surtout par le Trigonia, rapporté tantôt à l'une, tantôt à l'autre. 422 TAX TAX PER1GYNES. A xospermées aperispermées. CoNNARACÉES. | Spondiacées. Anacardiacées. Papilionacées. i CjESALPINIÉES. LÉGUMINEUSES. MlMOSÉES. Chrysobalanées Amygdalées. SpIRjEACÉES. Dryadées. Neuradées. Rosacées. Pomacéks. Calycanthées. Granatées. Myrtacées. Lecythidées. Lythrariéi.s. MeLASTOMACÉK: Memecylées. Napoleonées. Rhizophorées. CoMBRETACliES. Haloragées. Onagrariées. TEREBINTHINÉES. ROSINEES. IUYRTINEES. Pleurospermées, LOASÉES. homalinées. tcrneracées. Samydacées. moringacées. Malesherbiacées. Passifloracées. RlBESIACÉES. Cactées. MeSEMBRYAHTUEMEES . Axospermées périspermëes. Crassulacées. Cephalotées. Francoacées. Saxifragacées. Hydrangeacees. CuNONIACÉES. escalloniacées. Phii.adelphacees. HaMAMELIDÉES. Les Napoleonées présentent plusieurs enveloppes concen- triques, dont la plus développée, qui est d'une seule pièce, considérée comme la corolle, les a fait classer aussi parmi les monopétales auprès des Sapotacées , où l'on remarque souvent cette même tendance à la multiplication des verti- cales corollaires. Les Haloragées, famille aquatique, font ici exception par l'existence fréquente d'un périsperme dans la graine. On s'accorde assez généralement à placer ici les Samy- dacées, malgré leur défaut de pétales. La place des Moringacées est plus douteuse et a été assi- gnée par plusieurs auteurs auprès des Légumineuses, à cause de leur tube staminal fendu d'un côté et iléjeté de l'autre, ainsi que de leur fruit léguminiforme, malgré ses trois pla- centaires pariétaux. Dans les Passifloracées et Malesherbiacées, c'est l'insertion des pétales qui est périgynique; celle des étamines exhaus- sées sur une colonne centrale paraît différer, à moins qu'on ne la suppose se prolongeant jusque sur les parois du calice. Les Mesembryanthemées, à cause de leur embryon courbe embrassant à demi un périsperme farineux, seraient égale- ment bien placées parmi les Cyclospermées avant les Por- talacacées , et elles y entraîneraient peut-être avec elles les Cactées dont l'embryon est souvent aussi plus ou moins recourbé, quoique sans périsperme. Les Crassulacées font exception par leurs graines dépour- vues de périsperme; les Saxifraginées par leurs cloisons à bord libre ovulifèrc, et tendant le plus souvent à s'éc;irter plus ou moins de l'axe, dételle sorte que la placentalion y devient pariétale. SAX1KRAGLVEES. TAX TAX 423 Alangmcées. cornacées. Garryacées. gunneracées. Araliacées. o.mbell1fères. Bruniacées. SEM1PERIGYNES. STACKHOrsiACÉES. Ciiailletiacées. Rhamnées. Ampelidées. IIippocrateacées. Celastrinées. Staphyleacéf.s. Icacinées. PlTIOSPORÉES. Ces deux familles {Garryacées et Gunneracées) offrent ici un exemple de ces dégradations dont nous avons parlé. Leurs fleurs diclines et monochlamydées les ont fait classer beaucoup plus bas, la première avec les Amentacées , la se- conde avec les Urticinées. Cependant le Gunnera offre quel- quefois des fleurs hermaphrodites et même pélalées avec opposition des étamines. Celles du Garrya , alternes avec les divisions du calice, indiquent -elies cette même opposi- tion qui établirait un rapport avec les Rhamnées? M. Lind- ley décrit le bois de ces arbustes comme dépourvu de zones concentriques : j'en ai observé jusqu'à six dans des échan- tillons d'un pouce de diamètre. Sous ce nom , nous avons réuni en un groupe commun plusieurs familles où l'insertion des étamines n'est cepen- dant pas la même, périgyne dans les unes, hypogyne dans les autres, mais souvent ambiguë par suite de l'existence d'un disque plus ou moins étalé et staminifère, qui tapisse, dans la plupart, le fond de la fleur. Ces étamines, excepté dans les Htppocrateacées où elles se réduisent à trois, sont en nombre égal aux pétales, ordinairement cinq. Mais fai- sons remarquer que, dans quelques cas, leur opposition aux pétales (dans les Rhamnées et les Ampelidées), et l'existence assez fréquente alors d'appendices alternant avec elles, mar- quent une tendance à la diplostémonie. On observe une autre tendance, celle à la soudure des pétales, dans les Stackhou- siacées et quelques Pillosporées, et dans celles-ci la déhi- scence des anthères, qui a quelquefois lieu par un pore ter- minal , indique un rapport de plus avec le groupe suivant. La placentation y est assez souvent pariétale. Le passage est mieux marqué encore par les Jlicinées elEbénacées. MONOPÉTALES. SEMIMONOPETALÉES. Ericacées. Vacciniacées. Rhodoracées. Epacridées. Pyrolacées. mon'otropacées. Styracinées. Jaçuinacées. Oleacées. IuCINÉES. Ebenacées. Sapotacées. /Egycf.rées. Mïhsinacées. Primulacées. Plumbaginées. Plantagi.nées. Ce groupe peut être considéré comme établissant la tran- sition des monopétales aux polypétales. En effet, quelques unes de ces familles ont leurs pétales entièrement libres, et la plupart présentent ce caractère exceptionnellement dans quelques genres , liés , du reste , par une affinité évidente aux autres où les pétales sont réunis. Ceux-ci forment la grande majorité; mais d'ailleurs plusieurscaractères, propres aux plantes que nous avons nommées Eumonopélalées , y font défaut. Le nombre des carpelles s'y observe souvent égal à celui des pétales ( d'où le nom d'Isogynes que leur a donné M. Brongniart) ; celui des étamines , qui ne sont pas toujours portées par la corolle, souvent double et quelquefois multiple. Plusieurs, il est vrai, ont, suivant la loi ordi- naire, leurs étamines insérées sur le tube de cette corolle, mais le plus souvent alors elles leur sont opposées; et la présence fréquente d'autres corps, même de filets stériles, qui , alternant avec elles , viennent occuper leur place nor- male , indique assez l'existence d'un second verticille d'éta- mines dissimulées , jusqu'à un certain point, par un avor- teraient plus ou moins complet. On ne trouve pas ordinaire- ment tous ces caractères à la fois dans la même plante, mais seulement les uns ou les autres; et c'est ce qui nous a en- gagé à proposer pour l'ensemble un nom qui n'en préjuge 424 TAX TAX aucun, de préférence à un nom significatif qui se trouverait nécessairement en défaut pour une partie des familles ou des genres. La section entière ne peut être définie que par cette phrase un peu longue : Plantes à fleurs régulières ; à corolle formée de pétales quelquefois libres, le plus souvent soudés; à étamines ordinairement hypogynes, quelquefois indépendantes de la corolle, doubles en nombre de ses lobes ou égales et placées devant eux, très rarement alternes ou en nombre moindre; à carpelles en nombre souvent égal à ces mêmes lobes. Les Jasminacées et les Oléacées , par le nombre binaire de leurs étamines et de leurs carpelles , semblent d'abord devoir se rattacher plutôt au groupe suivant, où cependant elles ne trouvent pas leur place naturelle, difficile à bien déterminer. L'insertion hypogynique, quoique générale ici, n'est ce- pendant pas sans exception, comme nous venons de l'indi- quer. Elle est, en effet, périgynique dans les Vacciniacées , les Slijracinées, un genre de Myrsinacées et de Primulacées. EUMONOPÉTALÉES. HYPOGYNES Anisandrées. Utriculariacées. Globulariacées. I Sei.aginées. I Myoporusées. Stilbinées. Verbenacées. Labiées. Acanthacées. Pedalinées. Bignomacées. Crescentiacées. Cyrtandracées. Ce grand groupe, si naturel, est nettement caractérisé par ses étamines insérées sur la corolle , en nombre égal à ses divisions ou moindre, mais, dans tous les cas, alternant avec elles. Cette section se caractérise nettement aussi par la co- rolle irrégulière, mais toujours symétrique, avec la forme bilabiée ; les étamines didynames ou réduites à deux par l'avortement plus ou moins complet de l'une des paires; le nombre binaire des carpelles situés , l'un en dedans et l'autre en dehors, quoique ce nombre et cette situation soient quelquefois dissimulés par la dissociation des deux moitiés, soit du placentaire (comme dans beaucoup d'Oro- banchées), soit du carpelle même (comme dans les Labiées , Verbenacées , etc.), d'où résulte l'apparence de quatre car- pelles distincts. Les Globulariacées semblent faire exception par leur loge unique, ainsi que les Utriculariacées (où le placentaire central fournit un passage aux Primulacées ) ; mais dans les dernières le péricarpe se sépare en deux val- ves , et d'ailleurs, dans les deux familles comme dans toutes les autres, le stigmate est bilobé. Gesneriacées. Orobancbées. Scrofularinées. handrées. Solanacées. Cestrinées. Nolanacées. BoRRAGINÉES. Ehretiacées. cordiacées. Hydrophyllées. HïDROLEACÉES. Dans cette section, la forme régulière de la corolle se lie au nombre des étamines égal avec celui des divisions de cette corolle. Celui des carpelles est binaire dans plu- sieurs familles. Leur situation antéro- postérieure dans les premières établit le passage à la section précédente; dans les dernières ils sont situés autrement, c'est-à-dire à droite et à gauche par rapport à l'axe de la fleur. Dans les autres ce nombre dépasse 2 ; dans quelques unes il égale ou même surpasse celui des divisions de la corolle, multiplication plutôt apparente que réelle, et résultant de fausses cloisons formées ordinairement par les prolongements réfléchis dei véritables. TAX TAX 425 Poi.F.MONIACKES. DlCHONDRACÉES. Convolvulacées, Gentianées. asclepiadées. Apocinées. Loganiacées. rubiacées. Caprifoliacées. coldmelliacées. Valerianées. DlPSACÉES. Sphenocleacées. Campanulacées. Lobf.lucées. GoODENlACÉES. Stylidiées. Composées. Calyceri^es, CAMPANUL1- NÉES. Les caractères de l'insertioD étant d'une valeur presque égale à ceux de la corolle, nous trouvons ici des familles (les Rubiacées et Caprifoliacées) liées par des rapports assez intimes à d'autres familles périgynes et surtout inférovariées (Cornacées, Araliacées , Ombellifères, etc.), quoiqu'elles soient nécessairement éloignées dans la série. C'est un autre passage d'un des grands groupes à l'autre. On a décrit dans le Columellia les deux corps staminaux alternant avec deux des cinq lobes de la corolle, comme portant chacun trois anthères. Nous ne voyons dans chacun d'eux qu'une anthère à deux loges anfraclueuses , bordant le contour sinueux d'un connectif très large, assez sem- blables à celles des Cucurbitacées. Les Campanulacées forment une exception remarquable par leurs étamines le plus souvent indépendantes de la co- rolle (caractère qui s'observe aussi dans quelques autres plantes de la même classe), ainsi que par le nombre de leurs loges quelquefois égal et même supérieur à celui des divi- sions du calice. Nous avons laissé les Composées en une seule famille , malgré leur énorme proportion numérique qui avait engagé A.-L. de Jussieu à en former une classe séparée. Si on l'ad- met comme telle, on pourra la diviser en trois, d'après la forme de la corolle, rejetée tout entière en une lanière laté- rale (Liguliflores ou Chicoracées), ou découpée en deux lè- vres (Labiati flores), ou régulière dans la totalité ou la partie centrale de chaque capitule (Tubuliflores ou Cinarocéphales et Corymbifères). Les Calycerées, où la soudure des fleurs voisines, au moyen des ovaires, réunit toute l'inflorescence en une masse commune , semble offrir le plus haut degré des adhérences et, par conséquent, de la composition. Néanmoins, par leurs graines suspendues et perispermées, elles fournissent le passage des Dipsacées aux Composées, 5* 426 TAX TAX Nous résumerons maintenant les principales divisions de la distribution qui précède par un tableau semblable à ceux que nous avons donnés pour les autres Systèmes. Z I 5 £-2 ~z * ■S = ~ |" Peu 1 §-~ s- c ? o ÏÏOO q c 3 S O 3 TAX Nous avons exposé sommairement l'his- toire des classifications botaniques, depuis les essais les plus anciens jusqu'aux plus ré- cents, et nous avons vu ces derniers tendre tous au même but, à l'établissement d'une méthode naturelle, c'est-à-dire montrant les plantes rapprochées ou séparées , suivant la somme plus forte ou plus faible de leurs rapports. De la multiplicité et de la diversité de ces rapports, que les différents auteurs appréciaient à des taux différents , ont dû nécessairement résulter des combinaisons variées. Il ne faut pas s'en plaindre, puisque chacune d'elles, en se plaçant à son point de vue particulier, en faisant saillir tels ou tels rapports de préférence à d'autres, a pu jeter sur eux plus de clarté, et que venant ainsi de divers côtés , la lumière s'est faite sur un plus grand nombre de points. La recherche de la méthode naturelle a-t-elle épuisé ses moyens , et est-elle arri- vée à ce terme où les systèmes artificiels se trouvaient vers la moitié du xvme siècle? Un coup d'oeil jeté sur le passé peut nous aider à répondre sur l'avenir. Depuis la re- naissance des sciences, la botanique a mar- ché se perfectionnant par un progrès con- tinu, et résumant ces progrès dans ses clas- sifications. Or la comparaison des travaux de trois siècles et demi montre croissant dans la même proportion le nombre des plantes connues , et surtout connues de mieux en mieux dans tous les détails de leur organi- sation. La question des progrès futurs re- vient donc à celle-ci : Connaissons- nous toutes les plantes, et les connaissons-nous complètement? Longtemps, et surtout à certaines épo- ques , on a cru le nombre des espèces végé- tales sur la terre assez borné. Les botanistes de la renaissance ne voyaient partout que les plantes de Dioscoride ; beaucoup des dis- ciples de Linné rapportaient la plupart des espèces nouvelles à celles de leur maître, et se conformaient en ce point à une opinion professée par lui (1). Dans l'un et l'autre cas , l'observation plus exacte ne tarda pas à dissiper cette illusion et à multiplier les plantes, propor- tionnellement à l'étendue du champ des re- (i) Piumtrum plantai uni totius nrbts loRga pauciorem c*sc quant vulgo creditur satis cerlo calcula intcllexi , ulp fi qui vit ac ne 10,000 aitiiteat. Linn., Sptc Plant. 1 n TAX 427 cherches. Ray estimait déjà leur nombre to- tal à bien plus du double de celles qu'il énuméraitdans son histoire générale. Adan- son , frappé de cette variété de la nature par la vue d'une région neuve et tropicale, portait, par des calculs approximatifs , ce to- tal à quarante et quelques mille. Plus tard, et surtout depuis qu'on s'occupe de la géo- graphie des plantes, des calculs semblables ont été établis sur des données diverses; mais quelque ingénieuses et hardies qu'elles fussent, elles paraissent être toujours restées bien en-deçà de la vérité. Les plantes sem- blent se multiplier sous les pas des voya- geurs; elles s'accumulent dans les herbiers avec une rapidité et dans une proportion telles que le temps manque aux détermina- tions qui permettraient de les compter. Maintenant, si l'on réfléchit que des bo- tanistes parcourant le même pays, le Brésil, par exemple, en ont rapporté des collections différentes pour la moitié et même les deux tiers; que les voyageurs n'ont parcouru do vastes pays que suivant un petit nombre de lignes , ne s'arrêtant pas ou s'arrêtant peu de temps là où le séjour prolongé, pendant la révolution de l'année entière, eût pu compléter la recherche sans l'épuiser; si l'on calcule , en conséquence , ce qui reste à ex- plorer dans ces pays explorés , et si l'on y ajoute tous ceux qui ne l'ont pas été du tout, tout l'intérieur des grands continents , tou- tes ces chaînes de montagnes où la diversité des productions se complique de celles des latitudes et des hauteurs, on sera convaincu qu'il reste encore un nombre énorme de plantes à découvrir. De plus, en raisonnant par analogie, et d'après les résultats des dé- couvertes des cinquante dernières années, on pensera que ces plantes nouvelles , bien que se rapportant en partie , et de plus ou moins près , à des types déjà connus , nous fourniraient une certaine somme de types nouveaux ou tellement modifiés, qu'its vien- draient apporter la lumière sur une foule de points encore complètement obscurs ou éclai- rés d'un fauxjour, relier les fragmentsséparés de la chaîne ou mieux du réseau auxquels manquent tant de chaînonsoude mailles in- termédiaires. Ce seront autant de données «le plus pour le problème de la classification naturelle ; et si, lorsqu'enfin on les possédera toutes, et seulement alors, on s'assure que, 423 TAX comme certains problèmes de géométrie , il n'est pas susceptible d'une solution défini- tive, au moins elles permettront de s'en approcher autant que possible. Nous avons dit qu'en même temps qu'on avait appris à connaître un plus grand nom- bre de plantes, leur connaissance plus com- plète et plus approfondie dans toutes leurs parties avait suivi la même progression. Nous savons qu'on pourrait signaler quel- ques pas rétrogrades et quelques longs temps d'arrêt, comme, par exemple, pour l'anato- mie végétale après Grew et Malpigbi. Mais néanmoins , en considérant l'histoire de la science en général, cette vérité ne peut être contestée; et pour la constater , il suffit de jeter un coup d'œil sur les descriptions des mêmes plantes dans les ouvrages les plus généraux à des époques différentes , par exemple, dans ceux de Bauhin, de Tourne- fort, de Linné, de Jussieu et d'Endlicher. Chaque génération ajoutant ses travaux à ceux des générations précédentes a dû les dépasser; et, dans notre siècle, le perfec- tionnement des méthodes et des instruments d'observation, mis d'ailleurs à profit par un nombre beaucoup plus grand d'habiles observateurs , a singulièrement élargi le champ des recherches , et reculé les limites des connaissances botaniques. Mais tout en se rapprochant du but, on en est resté loin encore. Quelques théories modernes, et quel- ques travaux qui ont fait connaître à fond telles plantes en particulier, ou seulement telles de leurs parties , tout en témoignant du progrès , accusent l'insuffisance de nos connaissances relativement à la majorité des végétaux sur lesquels ces théories n'ont pas été vérifiées et des travaux semblables exé- cutés. La lumière brillante jetée sur quel- ques points nous fait apercevoir que les au- tres ne sont pas convenablement éclairés. Sans doute les descriptions de la plupart des fleurs, telles qu'on les possède ou qu'on les fait aujourd'hui , sont des signalements extérieurs fort exacts et fort complets. Mais pour les questions qui nous occupent ici , pour la discussion et la détermination des rapports naturels, elles sont loin de suffire dans beaucoup de cas , dans ceux qui don- nent lieu au doute et par suite aux diver- gences de tant de systèmes. Quelles sont les notions qui manquent , et qui pourraient TAX utilement nous venir en aide dans cette re- cherche? Nous pouvons ici en indiquer quelques unes. Commençons par les caractères de la fruc- tification , puisque ce sont ceux qu'on est convenu d'employer comme les plus impor- tants pour la classification. Le premier point à déterminer exactement est la symétrie gé- nérale de la fleur, c'est-à-dire la disposition relative de toutes les parties qui la compo- sent. Nous avons vu que ces parties peuvent être considérées comme autant de feuilles modifiées , et que leurs modifications diffé- rentes constituent différents organes for- mant plusieurs rangées concentriques ou verticilles. Mais chaque organe apparent ne représente pas constamment une feuille ; car chaque feuille peut subir ce qu'on ap- pelie un dédoublement, et fournir ainsi plusieurs organes au lieu d'un seul. C'est un cas assez fréquent pour les étamines, et même quelquefois la même feuille dédoublée fournit en même temps le pétale qui leur est alors opposé, par exemple, dans les Malva- cées. On a sous les yeux une fleur pentapé- lale et polyandre , dont, au premier coup d'œil, la symétrie semblerait par conséquent la même que celle d'une Dilléuiacée. Mais dans celle-ci, tous les pétales, et toutes les étamines disposées en spirale, représente- ront autant de feuilles distinctes, c'est-à- dire en nombre presque indéfini; dans la Malvacée, à leur place on n'aura qu'un ver- ticille unique de cinq parties. La symétrie de sa fleur sera donc la même quecelle d'une fleur d'Hermanniée réduite à cinq étamines oppositipétales , si différente au premier abord. Le calicule , qui environne à l'exté- rieur le calice de beaucoup de ces mêmes Malvacées, est formé par des bractées, c'est- à-dire par autant de feuilles, constituant un verticille différent. Celui des Potentilles ré- sulte de la soudure des stipules appartenant aux folioles calicinales , et conséquemment fait partie du même verticille. D'autre part, certaines feuilles de la fleur peuvent se présenter sous une forme tout à fait dif- férente que celle qu'elles semblaient desti- nées à revêtir d'après la place qu'elles oc- cupent; et, pour ne pas sortir de l'exemple déjà employé, nous citerons encore les Mal- vacées ou les cinq organes alternes avec les pétales, et qui, par conséquent, représentent TAX TAX 429 les étamines normales, se montrent sous la forme d'un disque tubuleux et quinquélobé, quand elles ne manquent pas tout à fait. La plupart des organes , appelés nectaires , sont dus à ces sortes de métamorphoses; mais elles peuvent être bien plus embar- rassantes et trompeuses quand un verticille prend la forme d'un autre , l'étamine , par exemple, celle de pétale , ou le pétale celle d'étamine. Il s'ensuit que des fleurs, en apparence semblables, peuvent, en réalité, complètement différer par leur symétrie ; qu'au contraire , des fleurs , en apparence très différentes , peuvent réellement se res- sembler. On conçoit maintenant que des descriptions pures et simples , si exactes qu'elles soient , peuvent être tout à fait in- suffisantes pour comparer les fleurs à ce point de vue, celui qui , établissant le type de chaque famille et de chaque genre, doit servir, en quelque sorte , de signal dans la recherche des affinités naturelles. Dans nos divisions des Polypétales, nous nous sommes servi des caractères de la pla- centation axile ou pariétale, mais nous avons signalé un assez grand nombre de cas excep- tionels ou ambigus. Nous sommes porté à penser qu'il y aurait bien moins d'exceptions et de doutes, si nos études avaient été pous- sées plus loin. Une fleur, comme un rameau, se compose d'un axe et de feuilles ou parties appendiculaires. Les ovules peuvent appar- tenir à l'un ou à l'autre système; dans le premier cas, la placentation est réellement axile, pariétale dans le second. Quand l'o- vaire présente une cavité indivise et que nous voyons les ovules portés ici sur la paroi interne (comme dans les Violacées), là sur un axe central et libre (comme dans les Pri- mulacées et Santalacéesi, nous ne pouvons hésiter. Mais, que les feuilles carpellaires s'infléchissent à l'intérieur jusqu'au point de toucher Taxe et viennent s'accoler à lui par leurs bords, les ovules, parlant de ces bords, paraîtront tout aussi bien partir de l'axe ou bien les ovules, partant réellement de l'axe, sembleront partir de ces bords. C'est alors qu'on dit la placentation axile et c'est dans ce sens que nous avons employé ce mot qui ne constate autre chose qu'une situation apparente, et confond deux origines en réalité très différentes des ovules, l'une «ur l'aie de la fleur, l'autre sur ses parties appendiculaires. Voilà un nouveau point à éclaircir dans un nombre extrêmement con- sidérable de plantes, celles qui ont l'ovaire multiloculaire; et, une foiséclairci, il déter- minera la valeur qu'on doit attacher à ce caractère. Dans les ovaires composés par la réunion de plusieurs carpelles, cette réunion même dissimule souvent la position de ceux-ci par rapport aux autres parties de la fleur, et il est nécessaire de la constater pour compléter la connaissance de la symétrie. C'est encore ce qui reste à faire dans un grand nombre de cas. L'histoire des ovules a été singulièrement perfectionnée depuis quelques années. Mais leur développement après la fécondation n'a été suivi que dans un nombre de plantes en- core fort limité. Or il faudrait qu'il le fût dans toutes pour bien connaître l'origine des enveloppes de la graine et celle du périsper- me. Suivant qu'il s'est formé dans le nucelle ou dans le sac embryonaire, il doit indiquer des affinités différentes, et des graines, iden- tiques en apparence, diffèrent pourtant es- sentiellement sous ce rapport. La nature du périsperme fournit aussi d'excellents carac- tères qu'il faudra constater dans toutes les graines. On confondait autrefois, sous le nom d'arille, des parties tout à fait différentes, dont quelques unes même n'appartenaient pas à la graine; et, dans les cas où il en dépend en effet, M. Planchon a mon lié que son origine pouyait beaucoup varier, qu'il pouvait être dû à une expansion ou du fu- nicule, ou du raphé, ou des léguments de la graine renflés ou réfléchis extérieuremeit sur eux-mêmes. Les recherches doivent êire poursuivies dans toutes les graines dites aril- lées, et d'autant plus que cet organe a été pris en considération pour caractériser un certain nombre de familles. Enfin, l'histoire de la germination doit compléter celle des graines. Elle fournit souvent d'excellents caractères, notamment dans les Monocotylédonées, ainsi qu'À.-L. de Jussieu l'avait déjà fait remarquer. Mais les observations n'ont pas été assez multi- pliées et assez précises pour permettre encore des généralisations. Nous venons d'indiquer quelques sujets d'études sur les parties de la fructification, 43o TAX et nous aurions pu en signaler bien d'autres encore. Il est probable que nous n'aurions pourtant pas épuisé la matière et que beau- coup d'autres points de vue se présenteront à d'autres esprits ou se découvriront par les progrès de la science. Il en est un surtout qu'on doit à un savant botaniste que nous avons eu l'occasion de citer plus d'une fois dans cet article. Nous avons précédemment raisonné dans l'hypothèse que toutes les parties de la fleur sont formées par autant de feuilles ou libres ou soudées , et nous n'avons fait jouer un rôle à l'axe que dans la placentation. M. Schleiden lui en assigne un beaucoup plus général et plus important. Suivant lui , c'est un axe simple ou ramiGé qui forme tous les placentaires; il peut aussi, en se dilatant, s'évasant ou se creusant à son sommet, fournir la paroi des ovaires; soit qu'il la constitue à lui seul, soit qu'il vienne doubler les feuilles carpellaires, et, suivant qu'il s'arrête plus ou moins haut, il le fournit en totalité ou seulement en partie. Il remet ainsi en honneur la doctrine des plus anciens botanistes qui distinguaient la fleur du fruit infère, nom qui redevient vrai dans un grand nombre de cas, à l'exclusion de celui d'adhérent qu'on lui avait préféré. On conçoit quels éléments nouveaux cette théorie apporterait à la comparaison des or- ganes et, par conséquent, au calcul des af- finités des plantes. Entre autres caractères dont la détermination se trouverait ainsi mo- difiée, serait notammenteelui des insertions, puisqu'elles se rattacheraient à l'axe dans un grand nombre de cas où on les plaçait sur le calice et que, dans d'autres, le nouveau rap- port de l'ovaire aux autres parties de la fleur constituerait une épigynie essentielle. Cette élude comparative des parties dont on recherche la véritable origine sous les formes si diverses dont les a revêtues la mé- tamorphose des organes de la végétation en ceux de la fructification ou de ceux-ci les uns dans les autres, a reçu le nom de mor- phologie. Chacun de ces organes, ainsi mo- difié, en représente un autre; il a sa signi- fication (Deulung, en allemand). Ce n'est qu'après l'avoir fixéequ'on peut établirentre les plantes une comparaison d'où sorte la véritable appréciation de leurs rapports. Les considérations qui peuvent venir en aide au botaniste pour déterminer cette signi- TAX fication des organes sont de plusieurs sortes. Le moyen le plus généralement et le plus anciennement employé est la cou . paraison des plantes voisines. Dans les espèce, s appar- tenant à un même genre, dans les. genres appartenant à une même famille, dans un groupe de familles dont l'affinité mutuelle est bien constatée, on prend pour points de départ ceux ou celles où la nature des orga- nes bien manifeste ne peut donner lieu au doute, puis on suit leurs modifications gra- duelles dans la série de ces espèces, de ces genres, de ces familles, on assiste ainsi en quelque sorte au déguisement, et, si complet qu'il paraisse, on n'éprouve aucune peine à nommer l'organe métamorphosé. C'est le procédémis en usage, même longtemps avant que la théorie des métamorphoses se fût in- troduite dans la science. Le Gênera planla- rum d'A.-L. de Jussieu en montre d'ingé- nieuses applications. Qu'on lise les notes à la suite des Urticées, des Rosacées, du genre Euphorbe, on verra comment il arrive du ré- ceptacleallongéen axedel'Artocarpus àcelui delà Figue creusée en forme de Poire, du fruit de la Fraise à celui de la Pomme si différent en apparence ; comment l'Euphorbe lui laisse soupçonner une inflorescence dicline là où l'on ne voyaitqu'une seule fleur hermaphro- dite. Le problème se complique, quand les affinités de la plante sont inconnues et dou- teuses; car le point de comparaison manque et c'est à le trouver que brillent la sagacité et l'expérience du botaniste. Il doit avoir égard surtout à la situation relative des par- ties; la place révèle la signification réelle de l'organe bien plus sûrement que la forme et la fonction qui, souvent, ne servent qu'à la dissimuler. Goethe a pris pour épigraphe de la dernière édition de ses œuvres botaniques : Voir venir les choses est le meilleur moyen de les expli- quer. Il signalait ainsi l'extrême importance des études organogéniques, surtout pour celle des métamorphoses des parties appendicu- laires de la plante, objet de son ouvrage. C'est à cet ordre d'observations que l'organo- graphie a dû ses brillants et rapides progrès dans ces derniers temps. 11 suffit de citer l'his- toire de l'ovule et de l'anthère, les noms de MM. Robert Brown, Mirbel, Brongniart, qui ont ouvert cette route suivie avec talent par beaucoup d'autres. Nous avons déjà précé- TAX demment mentionné les beaux travaux de M.Schleidenquiontl'organogéniepourbase. C'est par elle qu'on pourra répondre à toutes t-es questions dont nous avons précédemment posé quelques unes et dont la solution doit éclairer et fixer la classification naturelle. Il est vrai que ces observations sont extrême- ment délicates, qu'elles ne peuvent se faire, en général.avecundegrésuffisantde netteté que sur les plantes vivantes, et que celles de nos herbiersauxquelles noussommes réduits, dans un si grand nombre de cas , ne s'y prê- tent que bien difficilement. Mais on doit espérer que la perfection des instruments, l'habileté des observateurs et le grand nom- bre de végétaux cultivé aujourd'hui dans les jardins botaniques, aideront à triompher de ces difficultés. 11 faudrait que quelques types au moins de chaque famille fussent étudiés sous ce rapport. II est encore une classe de faits dont l'ob- servation peut prêter un utile secours ; nous voulons parler des monstruosités. Elles nous montrent souvent les organes sous une forme qui fait comprendre leur véritable nature , mieux que celle où ils se seraient fixés dans leur développement normal. Lorsque les quatre ovaires et le style gynobasique d'une Labiée se présentent sous celle de deux feuilles, chacune surmontée de son style et enroulée à sa base en deux cavités béantes et ovulifères, nous reconnaissons le nombre binaire des carpelles dans cette famille ; lorsqu'un Primula nous offre , au centre de plusieurs feuilles carpellaires, un axe tout à fait libre et tout chargé de petites feuilles , nous y constatons l'existence d'un placentaire essentiellement central ; lorsque linvolucre d'un Euphorbe se sépare en plu- sieurs feuilles portant chacune deux glandes sur le dos, nous retrouvons là les bradées hi-glanduleuses de tous les genres voisins avec lesquels l'affinité de celui ci devient plus évidente. Néanmoins ce n'est qu'avec une extrême circonspection qu'on doit faire usage des faits tératologiques qui troublent l'ordre de la nature au moins aussi souvent qu'ils le manifestent, et leur interprétation trop subtile ou trop hardie pourrait conduire fréquemment à de fausses conséquences. D'ailleurs nous ne les devons qu'à d'heureux hasards; ils ne se répètent pas identiques, même sur la plante qui nous les offre ; ils TAX 431 ne peuvent être contrôlés par des observa- tions multipliées au gré de l'observateur, et surtout par des observateurs différents. Ce sont des auxiliaires dans lesquels on ne doit pas mettre une conGance absolue , et faire consister sa force principale, mais qui peuvent y ajouter si l'on sait s'en servir à propos. Parmi les caractères, nous avons insisté sur ceux de la fructification. Mais puisque la méthode naturelle les emploie tous, elle devra aussi profiter des perfectionnements apportés à la connaissance de ceux de la végétation. Les différences fondamentales qu'offrent dans leur structure les tiges des Acotylêuonées, des Monocotylédonées et des Dicotylédonées , que tous les auteurs signa- lent, et que beaucoup placent même en première ligne, celles qu'on observe dans la disposition de leurs racines et dans la ner- vation de leurs feuilles, démontrent assez la grande valeur de ces caractères . et même on peut dire que ceux de l'embryon , soit avant, soit pendant la germination, appar- tiennent autant à la végétation qu'à la fruc- tification, puisqu'on peut également les con- sidérer comme le dernier terme de l'une et le premier de l'autre. Les différences essen- tielles s'arrêtent- elles aux grands embran- chements du règne végétal , et n'en trouve- t-on point qui puissent servir à caractériser des groupes naturels plus bornés? La struc- ture particulière de la tige dans plusieurs groupes de Cryptogames vasculaires , dans celui des Gymnospermes, dans plusieurs fa- milles même, comme les Graminées, les Pipéracés , les Aristolochiées , etc. , permet- tent de répondre affirmativement. M. Mir- bel, il y a longtemps déjà, exprima l'opinion qu'on pourrait arriver à généraliser cette vérité par une anatomie comparée des végé- taux , qu'il commença par l'examen d'une famille très naturelle , celle des Labiées (Ann. du Mus., voi. XV); mais il s'arrêta là , rebuté soit par l'immensité du travail , soit par les difficultés que lui présentaient des exceptious trop nombreuses ou le défaut de matériaux. Ils manquaient, en effet, pour toutes les familles exotiques, c'est-à-dire pour la majorité des plantes. On a cherché plus tard à former des col- lections pour ce genre de recherches , et quoiqu'elles soient encore bien insuffisan- tes, elles ont pris pourtant un développe- m TAX ment qui permet aujourd'hui de les aborder. Les échantillonsde bois, correspondant à ceux des herbiers, se sont multipliés de manière à représenter un grand nombre de familles; et leur étude comparée peut faire entrevoir, sinon établir, quelques résultats généraux. Elle a été particulièrement activée par celle des végétaux fossiles, où les parties les plus résistantes ont dû nécessairement se conser- ver, tandis que disparaissaient les organes délicats comme ceux de la fleur , et pour la détermination desquels il fallait, en consé- quence , recourir à d'autres caractères que ceux qu'on emploie pour les plantes actuel- lement vivantes. On doit cependant remarquer que la struc- ture des tiges peut varier beaucoup dans un même groupe naturel ; car elle paraît se modiûer par des influences qui n'apportent aux caractères de la fructification que des modifications ou nulles ou beaucoup plus légères. Telle est celle du milieu dans le- quel vit la plante ; dans l'eau elle végète le plus souvent tout-à-fait autrement qu'à l'air; et comme beaucoup de familles, in- contestablement naturelles, ont à la fois des espèces terrestres et des espèces aquatiques, les tiges des unes et des autres offriront des différences notables , de telle sorte qu'elles ne pourraient faire reconnaître leur affinité sans le secours des fleurs et des fruits , qui ont, au contraire, conservé leur uniformité. Le mode de végétation , différent dans des plantes également voisines , détermine des dissemblances analogues. Les unes, dans leur développement aérien, s'arrêtent toujours à l'état herbacé; tandis que les autres, per- sistant pendant une suite plus ou moins longue d'années, forment un bois plus ou moins épaissi : on peut donc les comparer dans leurs premières pousses , pas au-delà. Celles qui allient la consistance ligneuse à l'habitude de grimper en s'appuyant sur les corps voisins ou s'enroulant autour d'eux , et qu'on désigne sous le nom de lianes, pré- sentent, pour la plupart, une structure par- ticulière. Or, si quelques familles sont com- posées presque exclusivement de lianes, plu- sieurs autres offrent à côté d'elles d'autres espèces s'élevant par elles-mêmes, et celles- là conformées autrement , pour ainsi dire normalement, comme on peut le voir dans les Bignoniacées, les Convolvulacées, lesSa- TAX pindacées, les Malpighiacécs et bien d'autres encore. Mais il est à remarquer que ces lia- nes , avec quelques caractères communs à toutes, en ont qui sont propres à chacune de ces familles en particulier, etqu'un œil exercé reconnaîtra de suite à laquelle de celles que nous venons de citer appartient le tronçon qui lui est présenté. Le parasitisme semble se lier aussi à une structure particulière des tiges dans la plupart des végétaux qui vivent ainsi implantés sur d'autres, soit sur leur portion aérienne comme les Loranthacées , soit sur leurs racines, comme, par exemple, plusieurs genres de Scrofularinées apparte- nant à l'ancienne famille des Pédiculajres. M. Decaisne , qui a reconnu leur végétation parasite , a constaté en même temps leur structure exceptionnelle , dont le trait le plus saillant est l'absence de rayons médul- laires, signalée aussi dans la Clandestine et l'Orobanche par M. Duchartre. De tous ces faits , on arrive à cette conclusion que , si les tiges varient avec le mode de végéta- tion et peuvent ainsi différer dans les plan- tes d'une même famille où ce mode est double, elles se ressemblent par certains caractères bien appréciables dans celles de ces plantes qui végètent de la même ma- nière. Ces caractères de végétation viendront donc confirmer ceux de fructification tout en se subordonnant à eux. On connaît bien plus imparfaitement en- core les racines, et , en général , les parties souterraines des plantes, que leur situation dérobe à l'observation, pour laquelle on est forcé de les placer en dehors de leurs condi- tions d'existence. Elles ont sans doute été étudiées avec soin au point de vue de l'or- ganographie générale et de la physiologie , mais non à celui de la classification, et nous ne pouvons apprécier la valeur et la fixité des caractères qu'elles pourraient lui four- nir. Il est peu douteux qu'elles ne le puissent aussi bien que les parties aériennes. Les dif- férences constatées sous ce rapport entre les trois grands embranchements permettent de le préjuger, et de penser qu'il doit en exister d'autres moins générales propres à caracté- riser des groupes naturels plus circonscrits. M. Clos, dans un travail tout récent (Ébauche de la rhizotaxie , 1848 ) , a montré que les radicelles ne croissent pas éparses sans ordre déterminé, mais symétriquement sur plu- TAX Meurs lignes droites ou obliques dont le nom- bre est fixe, 2, 3, 4 ou 5, très rarement davantage; qu'on observe dans une même famille, tantôt un seul de ces nombres, tan- tôt deux , dont le second est alors en géné- ral double de l'autre et paraît en déiiver, tantôt trois ou les quatre, à la fois; que cette disposition fournit, en conséquence, des ca- ractères ordinaux, ou génériques, ou seule- ment spécifiques. 11 l'a vérifiée dans un as- sez grand nombre de familles dicotylédonées, représentées chacune par quelques plantes. Il serait bon de multiplier ces observations, pour se fixer sur la valeur de ce nouveau caractère, qui, néanmoins, par la petite quantité des combinaisons possibles , ne pourra nécessairement fournir que peu de signes distinctifs. La structure des racines comparée à celle des tiges donnerait sans doute des carac- j tères de même ordre. Malheureusement les J observations manquent et l'on s'est peu oc- | cupé jusqu'ici de réunir dans les collections j des matériaux pour l'examen de cette ques- I tion. Des tronçons de racines ligneuses ! rassemblés en proportion suffisante et mis en regard des tiges, fourniraient des docu- I ments importants pour la connaissance complète des bois, soit, ce qui est assez probable, qu'ils fissent reconnaître un rap- port constant dans les unes et les autres, I et, par conséquent, dans une partie des plantes d'une même famille, soit que ce rapport fit défaut. Quant aux feuilles et à leurs appendices, leur emploi introduit dans la science, et | depuis si longtemps, pour la spécification, j a permis de reconnaître qu'elle peuvent j dans beaucoup de cas fournir des caractères I d'un ordre plus élevé, souvent constants dans tout un même groupe naturel. Depuis ij uelques années, leur disposition sur les ! :.>meaux a fixé l'attention; on l'a \ue ! ; ;umise a certaines lois dont la révélation a créé une nouvelle branche de la science, la phyllotaxie. Il s'agit maintenant, au lieu de s'arrêter à l'arrangement extérieur, de le poursuivre plus loin, d'étudier à l'inté- rieur des tiges et rameaux l'agencement des faisceaux qui se rendent aux feuilles, et d'établir ainsi le rapport de l'axe aux parties appendiculaires. Quelques essais dans cette voie ont déjà été tentés. T. xif. TAX 43.Î Par suite de la situation constante des bourgeons aux aisselles des feuilles, la ra- mification se trouve intimement liée à la phyllotaxie, quoiqu'elle soit modifiée par ce Tait que toutes les aisselles ne sont pas toujours gemmifères, mais que les bour- geons peuvent y manquer, et assez souvent dans un ordre régulier. Cette disposition régulière des rameaux, lorsqu'elle existe, doit donc être notée avec la même précision que celle des feuilles. Et puisque nous avons parlé des bourgeons , ajoutons que les caractères qu'on peut en tirer et qui constituent ceux de la vernation, quoiqu'on les ait bien étudiés dans beaucoup de plan- tes indigènes et dans quelques exotiques , ne l'ont été encore que dans le petit nombre. Or, on sait qu'ils peuvent utilement servir à la classification naturelle et sontdéjà signalés comme distinctifs dans plusieurs familles. L'inflorescence, qui se lie elle-même à la ramification , mais qui ne la répète pas constamment, est toujours décrite parmi les caractères de familles, et cette partie de la science a fait de grands progrès et acquis un haut degré de précision de- puis le travail fondamental de M. Rœper. Elle peut en acquérir bien davantage en- core en multipliant les observations, sou- vent faites sur les échantillons trop peu nombreux ou incomplets des herbiers, (et c'est ce que permettra leur richesse tou- jours croissante , ainsi qu'en les vérifiant sur des inflorescences très jeunes , avant que les avortements fréquents aient mas- qué la disposition véritable. Il est probable qu'on fera disparaître ainsi beaucoup d'ex- ceptions apparentes et qu'on constatera dans beaucoup de groupes une uniformité méconnue dans plusieurs. Cette revue des caractères de la végéta- tion et de quelques uns des perfectionne- ments dans leur étude qui contribueraient à celui de la classification, est sans doute bien incomplète. En l'ébauchant ici nous n'a- vons pas prétendu fixer des règles et ensei- gner ce qui reste à faire, mais indiquer seu- lement quelques points de ce vaste travail. Enfin, lesouvrages modernes récapitulent, à la suite des caractères de chaque famille, les produits connus d'un certain nombre des végétaux qui s'y rapportent, les pro- priétés économiques ou médicales qui en 55 434 TAX résultent, et aussi sa distribution géogra- phique. Ces indications intéressantes, que quelques lecteurs même recherchent ex- clusivement , ne doivent être nullement considérées comme accessoires , comme in- dépendantes jusqu'à un certain point des caractères botaniques. En effet, les produits dépendent de l'organisation : ils devront donc présenter un certain degré de ressem- blance dans des végétaux semblablement organisés; de telle sorte que l'affinité re- connue entre un certain nombre de plantes pourra y faire prévoir des propriétés ana- logues, et que réciproquement l'analogie des produits et des propriétés indiquera souvent une affinité naturelle entre certains végé • taux. Cela est si vrai que nous voyons plu- sieurs ouvrages de matière médicale, cher- chant l'ordre le plus méthodique pour classer les substances végétales dont ils traitent, s'arrêter précisément à celui des botanistes. Toute notion ajoutée à celles que nous possédons sur ce sujet, profitera donc à la classification naturelle. Or, dans l'énorme catalogue des végétaux connus , combien il en est encore peu dont les propriétés aient été constatées par des observations et des expériences suffisamment rigoureuses, et quel champ immense ouvert aux recherches des botanistes futurs! Dans l'article relatif à la géographie bo- tanique, nous avons cherché à montrer les rapports intimes et nombreux qui existent entre la distribution des végétaux sur la surface de la terre et leur distribution mé- thodique, et comment l'une sert souvent à éclairer l'autre : nous n'avons donc pas be- soin de revenir ici sur ce sujet. Dans les sciences humaines, les pas en avant , faisant découvrir des horizons nou- veaux, semblent éloigner le terme, dont on se rapproche cependant, mais où l'on n'ar- rivera jamais : le point où l'on est parvenu est toujours le point de départ. En cherchant à montrer celui auquel en est aujourd'hui la méthode naturelle et les premiers pas à faire au delà, nous avons donc voulu seulement la justifier de l'imperfection qu'on lui reproche et donner une idée de quelques moyens des perfectionnements dont elle est susceptible. Mais la vérité que ces considérations ont sur- tout pour but d'établir, c'est que, cette mé- node devant s'appuyer sur la connaissance TAY complète , dans toute l'étendue du mot, de l'universalité des végétaux, elle ne constitue pas une recherche à part et en dehors des au- tres, mais résume la science tout entière; qu'elle présente donc aux esprits qui s'en oc- cupent tout autre chose qu'un simple jeu de combinaisons, un exercice plus ou moins in- génieux, plus ou moins futile ; qu'enfin, par l'ordreétablidansles connaissances acquises, ellefacilite celles qui restent à acquérir. Ces connaissances sont bien imparfaites encore; la méthode naturelle doit l'être également : mais chaque progrès, dans quelque direction qu'il sefasse, surquelque point de la science qu'il porte , en sera un pour elle. Tout bo- taniste qui pourra en revendiquer un, aura pris partàson perfectionnement; et si elle en atteint jamais un complet, si le monument s'achève un jour, ce sera l'œuvre de tous, quel que soit l'heureux architecte qui y atta- che son nom. (Ad. de Jussieu.) *TAXOTHERIUM. mam. foss. — Voyez HVÉNODON. (L...D.) TAXUS. mam. — Nom du Blaireau dans quelques ouvrages. (G. B.) TAXUS. bot. ph. — Nom latin de l'If. Voy. if. *TAYGETIS (ravysToç, nom mytholo- gique), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Pyralides, indiqué par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) TAYLORIE. Tayloria (nom propre), bot. cr. — ( Mousses. ) Genre de la tribu des Splachnées, établi par sir W. Hooker, mais qui depuis sa création a subi quelques mo- difications importantes. Voici comme il est caractérisé aujourd'hui. Péristome issu de la couche intérieure de la capsule au-dessous de son orifice, et composé de 16 ou 32 dents rapprochées ou soudées par paires; dents souvent très longues, conniventes dans l'état frais ou, si on les humecte, réfléchies par la sécheresse et comme appliquées sur la paroi externe de la capsule; capsule longue- ment pédonculée, droite ou penchée, of- frant, avec son col plus ou moins allongé, la forme d'une poire ou d'une massue courte; columelle exserte et renflée en tête au som- met; opercule convexe, conique ou conique aminci en bec ; coiffe conique renflée, droite, fendue de côté, resserrée à sa base qui est ou lacérée , ou comme rongée; réticulation des feuilles comme dans les Splachnum ; Tjbii TEC 430 inflorescence monoïque. On connaît six es- pèces de ce genre, lesquelles vivent toutes dans les régions alpines ou subalpines des deux continents. (G. M.) *TAYO'f UM. bot. ph. —Genre rapporté avec doute à la famille des Apocynées, formé par Blanco {Flora de Filip., p. 105) pour un arbuste de Manille nommé Tayotum nigres- cens. (D. G.) *TCHAGRA. Less. ois. — Synonyme de Lanarius, Vieill. Division de la famille des Pies-Grièclies. (Z. G.) *TCIHTKEC. Tchitrea. ois. — Genre de la famille des Muscicapidées (Gobe -Mou- ches), dans l'ordre des Passereaux, établi par M. Lesson , qui lui donne les caractères suivants : bec déprimé, caréné, crochu et échancré à la pointe, garni de poils à la base; des soies recouvrent les narines; pre- mière rémige courte, les 3e, 4e et 5e les plus longues; queue longue, étagée , les deux pennes médianes étant quelquefois très-al- longées; pieds grêles. Les espèces que M. Lesson rapporte à ce genre, rangées, la plupart, avec les Gobe- Mouches par les uns , avec les Moucherolles par les autres, avec les Platyrhynques par d'autres, appartiennent toutes aux régions intertropicales de l'ancien continent ; ce sont: le Tchitrec bec-blanc , Muscicapapa- radisea, Linn. (Buff., pi. enl., 234, t. 2), de l'Asie, de l'Afrique et de l'Inde ; — le Tchit- bé-roux, Mus. Castanea , Kuhl. (Buff., pi. enl., 234, t. 2), de l'Inde; — le Tchit. sche- tal, Muscipela holosericea , Temm. (Buff., pi. enl. , 248, p. 1); — leTcmT. de Casamauss, Mus. Casamaussœ, Less., de la Sénégam- bie; — le Tchit. deGaimard, Mus. Gairnar- di, Less., de Madagascar ; — le Tchit. scuet noir, Mus. mulata, Lath. (Buff. , pi. enl. , 248, t. 2), même habitat; — le Tchit. prince, Muscipeta princeps, Temm.(pi. col., 584), du Japon ; — le Tchit. huppé, Mus. cristata , Gmel. (Buff., pi. enl., 573, t. 2 et 39, t. 2), du Sénégal; — le Tchit. de Bourbon, Mus. Boi bonica, Gmel. (Buff., pi. enl., 573, t. 1); — le Tchit. sénégalien, Mus. Senegalensis , Less. ; — le Tchit. a tète d'acier , Mus. Chalybeocephalus , Garn. (ZooL de la Coq., pi. 15, 1. 1), de la Nouvelle-Espagne; — elle Tchit. simple, Mus. inornala, Garn. (Op. cit., pi. 16, t. l),dela Nouvelle-Guinée. (Z. G.) "TEBENNOPHOiiUS. moll. — Gepre propose en 1842 par M. Amos Binney, à Boston, pour une espèce de Limace que les précédents naturalistes ont nommée Limax Carolinc»s>s. (Duj.) *TECHi\ITES (T£XvtTY),-, artiste), ras. — Genre de Coléoptères tétramères , division des Érirhinides, créé par Schœnherr (Ge- neraet sp. Curculio. syn.,t. VII, 2, p. 3S1), et qui a pour unique espèce le T. trifascia- tus Schr., propre à la Cafrerie. fC.j * TECK. Tectona. bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées, formé par Linné fils (Supplem. plant. Syst. veget , p. 20 et 151), et dont le nom est dérivé des mots Theka ou Tekha, par lesquels on désigne, dans l'Inde, la principale de ses espèces. Nous ferons observer que, dans le même ouvrage où il propose ce nom générique, Linné fils l'écrit d'abord Teklona , ensuite Tectona , mais jamais Tectonia, comme le fait M. End- licher (Gênera, n° 3703). M. Schauer a décrit (Prodromus, vol. XI) deux espèces du genre Teck, dont la plus remarquable est le Tec- tona grandis Linné fils, très grand arbre de l'Inde et du Ceylan, dont le bois, connu sous le nom de Bois de Teck, est célèbre par les qualités qui le distinguent. Les Anglais ont reconnu qu'il l'emporte beaucoup sur tous les autres pour les constructions navales. Il est très dur et d'une durée très supérieure à celle du meilleur Chêne. Aussi est il extrê- mement recherché pour cet objet. Il a de plus quelques autres usages ; ainsi les Malais em- ploient sa décoction contre le choléra. Les fleurs de cet arbre sont diurétiques. Ses feuilles sont astringentes et, de plus, elles servent à teindre en rouge. A Madras, on cul- tive le Teck comme arbre d'agrément. (D. G.) *TECLÉE. Teclea (du nom de Tecla- Haïmanout, ancien empereur ci'Abyssinie). bot. ph. — Genre de la famille des Zanihoxy- lées, formé par M. Raffeneau-Delile (/!«». des se. nat, 2e sér., vol. XX, p. 90, pi. 1, fig. 1) pour un grand arbre d'Abyssinie, à feuilles composées, et à fleurs en épi, diclines, tétran- dres, qu'il a nommé Teclea nolilis. (D. G.) *TECSMARS!DE. 7ecmarsis (-nxp«p, pro- dige, présage). Bor. ph. — Genre de la famile les Composées, tribu des Vernoniacées, for- mé par De Candolle (l'rodr., vol. V, p. 93) pour un arbrisseau de Madagascar, voisin du Synciwdendron, auquel ii a donné le nom do Tecmanis Uojeri. (D. G.) 436 TEC TECOME. Tecoma. bot. ph.— Genre nombreux de la famille des Bignoniacées, formé par Jussieu (Gen. plant.:, p. 139) aux dépens des Bignonta de Tournefort et Linné. L'auteur du Gênera n'en connaissait que quatre espèces, tandis que De Candolle en a décrit récemment soixante-deux {Prodr., vol. IX, p. 215). Ces nombreuses espèce-i habitent pour la plupart les parties chaudes de l'Amérique, quelques unes le cap de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hollande. Ce sont des arbres et des arbrisseaux parfois grimpants, à feuilles opposées, pennées avec impaire, quelquefois digitées, formées de folioles généralement dentées en scie ou in- cisées; à grandes fleurs jaunes ou rouges. Leurs principaux caractères sont : Calice campanule, à cinq dents; une corolle cam- panulée, à limbe quinquélobé, bilabié; des étamines didynames, accompagnées du ru- diment d'une cinquième; surtout unecap- sule elliptique, oblongue ou allongée en 6ilique, à deux loges séparées par deux cloi- sons contraires aux valves, et qui renferme un grand nombre de graines comprimées et dilatées en une aile membraneuse. De Can- dolle divise lesTécomes en deux sous-genres dont le premier correspond à deux de ceux de M. Endlicher. Ce dernier botaniste ad- met, en effet, les trois sections suivantes: a. Pandorea, pour les espèces de l'Australie; b. Eutccoma, pour les espèces américaines; c. 1 ecGmaria, pour celles du cap de Ronne- Espérance. C'est au second de ces sous-genres qu'appartient le Técomk de Virginie, Tecoma radicans Juss. ( Bignonia radicans Lin.), qu'on emploie fréquemment à couvrir des murs bien nposésd'un beau tapis deverdure sur lequel se détachent de nombreux corym- bes terminaux de grandes fleurs d'un rouge de minium un peu brunâtre Ce bel arbuste grimpant forme une véritable liane qui s'accroche aux murs et aux arbres à l'aide de crampons. On lui donne vulgairement le nom de Jasmin trompette, et parfois aussi celui de Vigne vierge, sous lequel on confond plu- sieurs plantes grimpantes. On le multiplie facilement par graines semées sur couche, par éclats, marcottes et boutures. On cultive aussi, dans nos jardins, le Técome du Cap, Tecoma Capensis Lin«»?, parfait; âwjp, âv^oç, homme ou mâle, pour étamine). bot. ph. — Genre de la famille des Latirinées, tribu des Oréodaphnées, formé par M. Nées d Esenbeck (in Linn., v. VIII, p. 46; Laurin., p. 355) pour un arbre du Brésil, à fleurs dioïques, dont on ne connaît encore que les mâles pourvues de douze éta- mines parfaites et fertiles. Cet arbre est le Teleiandra glauca Nées et Mart. (D. G.) *TELEIAIVTHÈRE. Teleianthera(TÙuo<;, parfait; âvôyjpof, anthère), bot. ph. — Genre de la ramille des Amaranthacées , tribu des Gomphrénées, formé par M. Rob. Brown (in Tuckey, Congo, p. 477 in not.) pour des plantes herbacées, rarement sous- frutescen- tes, des contrées tropicales, principalement d'Amérique. (D. G.) TÉLÉKIE. Telekia. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroï- dées, formé par M. Banmgarten (FI. trous., vol. III, p. 149) pour des Buphlhalmum L. Ce sont de grandes et belles plantes herba- cées , de l'Europe moyenne et orientale; à feuillesalternes,en cœur, rudes, les inférieu- res grandes; à capitules rayonnes, multiflo- res, entourés d'un involucre d'écaillés mu- cronées ou acuminées, sur plusieurs rangs; dont les akènes linéaires, allongés, relevés de côtes, sans ailes, se terminent par une aigrette presque cartilagineuse, en couronne denticulée. On en cultive assez communé- ment, dans les jardins, une belle espèce , la Télékie a feuilles kn coeur, Telekia cordi- folia Kit., de Hongrie, plante herbacée, vi- vace, de pleine terre, haute déplus de 1 mè- tre, qui donne, pendant l'été et l'automne, de grands capitules jaunes , à longs rayons. On la multiplie très facilement de graines. Deux autres espèces, au moins aussi remar- quables que celle-ci. sont: le Telekia spe- ciosa Baumg., qui a une odeur très agréable, surtout lorsqu'on froisse ses feuilles entre les doigts; et le Telekia speciosissima DC, qui croit sur les bords du lac de Corne. (P. D.) *TELENOMl)S. ins.— Genre de la tribu des Prototrupiens, de l'ordre des Hyméno- ptères, établi par M. Haliday (Eniomolog. T. XU. TEL 4A\ Magazine) aux dépens du genre Téléas sur des espèces dont les antennes, assez longues, ont leurs derniers articles unis de manière à former une sorte de massue, etc. Le type estle T.phalœnarum, NeesvonEsenb. (Bl.) TÉLÉOBRANCHES (t£'X£0?, complet . 6poiyxipo;, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, section des Ma- lacodermes et tribu des Lampyrides, établi par Schœffer (Elëm. F.nl., pi. 117; Icônes Ins., tab. 16), adopté par Degéer, Olivier et Latreille. Ce genre est aussi connu sous le nom de Cantharis Linné, Fab., etc., etc.; mais ce dernier nom a été réservé ensuite pour un autre genre de Coléoptères hétéro- mères. Le genre Telephorus renferme plu9 de 200 espèces de tous les points du globe; nous citerons seulement les suivantes: T. 56 442 TEf, fnscus , obscurus , laleralis , lividus , ater, Lin., dispar, perlucidus , trislis, fulvicollis, lœtus , F. (Canlharis). Ces Insectes ont le corps allongé, un peu déprimé, mou. On les trouve en grande quantité, pendant le printemps , sur toutes sortes de végétaux. Ils se nourrissent d'au- tres Coléoptères, et sont tellement carnas- siers, qu'on a vu des femelles terrasser leur mâle, et lui ronger le ventre et les parties charnues du cou. L'accouplement a lieu sur les plantes, peu de temps après la métamor- phose : pourcetacte, le mâle se place sur le dos de la femelle; mais il a soin de choisir un moment favorable et d'user de précau- tion pour ne pas être dévoré. On trouve les larves de Téléphores dans le sable ou la terre humide. Olivier «roit qu'elles doivent se nourrir de racines ; mais, d'après les observations de Degéer, on ne peut mettre en doute leurs mœurs carnas- sières. Cet auteur dit positivement qu'elles vivent de Vers de terre, et, à défaut, des in- dividus mêmes de leurs espèces. Degéer a décrit la larve du Telephorus fuscus, et Waterhouse {Trans. of the Ent. Soc. of tond., vol. I, p. 31; pi. 3, fig. 3), celle du T. rufus. Le premier de ces auteurs a été témoin , en Suède, d'un phénomène que nous croyons intéressant à rapporter. Il aperçut au mi- lieu de la neige une grande quantité do Vers , d'Insectes et de larves de Telephorus; il ne put douter que tous ces êtres ne fus- sent tombés avec la neige, et, comme les larves qui vivent dans la terre ne pouvaient se transporter sur sa surface dans une sai- son où elle était gelée à plus de trois pieds de profondeur, il chercha à expliquer la cause de ce fait. Après avoir observé que la chute de ces Insectes était toujours précé- dée et accompagnée de quelque ouragan vio- lent, qui avait déraciné des Conifères très élevés, il a pensé que les racines de ces ar- bres, occupant une si grande étendue, avaient enlevé avec elles la terre et tous les Insectes y contenus; qu'ensuite ces êtres, ayant été quelque temps soutenus dans l'air, sont enfin retombés avec la neige à différentes distances de leur premier domi- cile. (C.) TÉLESCOPE, poiss. — Nom spécifique d'un Pomatome. Voy. ce mot. (G. B.) TEL TELESCOPIEZ. moi.l. — Genre établi par Montfort pour le Cerithium telescopiim de Linné, et admis par M. de Blainville qui en fait une section des Troques; M. Des- hayes, au contraire, ne le sépare pas du genre Cérite. (Duj.) TÉLÉSIE (de ■zeUatoç, parfait), min. — Nom créé par Haùy pour désigner les va- riétés du Corindon hyalin , connues vulgai- rement sous celui de Gemme orientale, et qu'alors il regardait comme appartenant à une espèce distincte du Corindon adaman- tin. Voy. corindon. (Del.) *TELESTO {Tth'armp, qui borne), ins. M. le docteur Boisduval [Voy. de l'Astrolabe; Faune ent. de l'océan Pacifique, Impartie) a créé sous cette dénomination un genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides , qui ne comprend qu'une seule espèce {Telesto Perronii) propre à l'Océanie. (E. D.) TELLSTO. poi.yp. — Genre douteux de Polypiers flexibles, établi par Lamouroux dans l'ordre des Tubulariées avec les caractè- res suivants : Polypier phytoïde, rameux, fis- tuleux, crétacéo-membraneux, opaque, strié longitudinalement. Ce genre, établi sur des échantillons desséchés, comprend trois espè- ces : T.lulea, T.aurantiacaet T.pelasgica, des mers de l'Australie et de l'océan Atlanti- que, entre les tropiques; ce sont de petites bouffes rameuses attachées aux rochers et aux plantes marines; leurs tiges et leurs ra- meaux, d'aspect subéreux, sont plissés ou rugueux, à l'état sec et sans pores. Lamarck inscrit l'une de ces espèces parmi les Tuni- ciers, dans le genre Synoïque. Il est certain, toutefois , qu'on ne peut affirmer si les Te- îesto sont véritablement des Polypiers. (Duj.) TELETHESE (nom mythol.). ann. — M.Savigny,dans son Système des Annélides, et après lui M. de Blainville dans l'article Vers du Dictionnaire des Sciences naturelles, nomment ainsi une famille ou sous-famille d'Annélides pourvues de soies, dont le genre unique est celui des Arénicoles. *TELFAIME. Telfairia. bot. ph. — Genre de la famille des Cucurbitacées, où il consti- tue à lui seul le sous-ordre des Telfairiées, et dans lequel se dévoile la vraie structure du fruit du groupe entier; en effet, les lames sé- ininifèics formées par les bords rentrants et TEL réfléchis des carpelles s'avancent dans cha- cune des loges sans atteindre sa paroi externe. Ce genre a élé publié par M. Hooker, en juil- let 1827; or, dans le cahier des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris qui porte la date du même mois, il a reçu de M. Delile le nom de Joliffia que M. Bojer lui avait donné antérieurement dans des lettres, mais sans le publier. Il semblerait donc que la question d'antériorité serait ici réellement insoluble. Mais le cahier du Dotanical Ma- gazine, où ce genre se trouve décrit sous le nom de Telfairia, a paru réellement plus tôt que celui de» Mémoires de la Société d' 'His- toire naturelle qui porte la même date, un accident ayant retardé la publication de ce dernier. De plus, M. Bojer lui même a dé- claré renoncer au nom de Joliffia , qu'il avait d'abord proposé. Ce dernier nom doit donc être abandonné, bien qu'il ait été adopté dans le Prodromus (vol. III, p. 316). L'espèce unique du genre, le Telfairia pé- dala Hook., est un arbrisseau très curieux des côtes sud-est de l'Afrique , où les Nè- gres le nomment Kouéme. Sa tige grim- pante émet des branches pendantes qui at- teignent jusqu'à 100 pieds de longueur; ses feuilles sont digitées, à cinq grandes folioles inégales, auriculées en dehors, accompagnées chacune d'une vrille bipartie, longue de 2 pieds, qui part de la base du pétiole, sur le côté, et à laquelle est opposée une stipule axillaire, concave. Ses fruits sont énormes, longs de 2 ou 3 pieds sur S pouces d'épais- seur. Leur pulpe est amère ; leurs graines, larges de 1 pouce, ont les cotylédons char- nus, bons à manger. On en retire une très bonne huile grasse. Cette plante, des plus remarquables, est cultivée en Afrique, dans les îles Bourbon et Maurice. (P. D.) TELIFOGON (t/Xo;, extrémité; nûyav, barbe), bot. ru. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées , établi par M. Kunth [in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et sp., t. I, p. 336, tab. 75) pour des plantes herbacées épiphytes, à tige feuillée, à fleurs jaunes, peu nombreuses, qui croissent dans l'Amérique tropicale. Ce sont le Telipogon angustifolius Kunth , et le T. lalifolius Kunth. (D. G.) *TELIOSTACHYA(tA£io?, parfait; »«'- xyç,, épi), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, établi par M. Nées d'Esen- TKL -443 beck [in Endlich. et Mart., FI. Brasil, fasc. 7, p. 71; Prodr., t. XI, p. 262) aux dépens des Ruellia Auct. Ce genre est très voisin des Lepidagalhis, dont il se distingue surtout par son inflorescence et par son port. Les 6 espèces qui le forment sont de petites herbes de l'Amérique méridionale, des An- tilles , etc. Son type est le T. alopecuroidea Nées (Ruellia alopecuroidea Vahl.). (D. G.) *TELLENA {tellus, terre), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Clythrides babidées, établi par Lacordairc (Monogr. des Col. subp. de la fam. des Phy- tophages, t. V, 1848, p. 397). L'espèce type de ce genre, la T. varions Sahlbcrg Lac, Acidalia varians Dej., Chevt, est ori- ginaire du Brésil. (C.) TELLIME. Tellima (nom formé par ana- gramme de Milella). bot. ph. —Genre de la famille des Saxifragacées , sous -ordre des Saxifragées , formé par M. Rob. Brown [in Franklin Journ., p. 766) aux dépens des Mi- tclla Tourn. Il comprend des plantes herba- cées de l'Amérique septentrionale, distin- guées des Milella surtout par leur calice renflé généralement dans le haut et par leurs styles distincts. L'espèce type est le Tellima grandiflora Dougl. (D. G.) *TELLIi*IYA. moll. — Genre de Con- ohifères dimyaires proposé, en 1827, par M. Brown dans sa Conchyliologie britan- nique, pour des espèces qui lui paraissent intermédiaires entre les Tellines et les Myes. TELLIIVE. moll.— Genre de Conchifères dimyaires, type de la famille des Tellinides, et présentant les caractères suivants: La coquille est transverse ou orbiculaire, en gé- néral aplatie, à côté extérieur anguleux, of- frant sur le bord un pli flexueux et irrégu- lier; elle présente une seule ou deux dents cardinales sur chaque valve, et deux dents latérales souvent écartées. Le ligament, uni- quement extérieur, est porté par le côté le plus court de la coquille. L'impression pal- léale est profondément échancrée en arrière, et les deux siphons sont très longs et con- tractiles. Le nom de Telline a été employé parles anciens conchyliologistes pour dési- gner descoquilles du genre Donace, et Adan- son forme son genre Telline avec ces mêmes coquilles; mais Linné changea ces dénomi- nations et, en établissant le genre Donace, il comprit dans le genre Telline les coquilles 444 TEL que l'on nomme généralement ainsi aujour- d'hui. (Uuj.) TELLIMDE. holl. — Genre deComlii- fères dimyaires établi par Lamarck à côté des ïellines, pour une seule espèce, UTel- linide de Timoh, qui diffère des Tellincs par son défaut de pli marginal flexueux; une de ses valves parait avoir trois dents cardinales, à cause de la dent latérale rapprochée de la charnière. M. Deshayes ne croit pas ces dif- férences suffisantes pour motiver rétablis- sement du genre Tellinide qu il réunit aux Tel Unes. (Diu.) TELLINIDES. moll. — Famille de Con- chifères dimyaires faisant partie de l'ordre des Cardiacés, et comprenant les genres Donace et Telline (voy. Mollusques). La- treille avait précédemment employé cette même dénomination de famille. (Duj.) TELLURE et TELLERLKES ( de tel- lus, terre), min. — Métal découvert, en 1782 , par Millier dans le minerai d'or de Transylvanie , nommé vulgairement Or blanc. Kirwan l'admit dans sa méthode sous le nom de Sylvanite , tiré de celui du pays où il avait été trouvé ; mais Klaprolh ayant confirmé les expériences de Millier, et re- nouvelé en quelque sorte sa découverte, en retrouvant le même métal dans l'Or de Na- gyag , lui donna le nom de Tellure , adopté depuis par tous les chimistes. Le Tellure n'existe, à l'état natif, que dans le minerai où il a été découvert pour la première fois; encore ne l'a-t-on jamais trouvé parfaite- ment pur, et il est toujours mélangé de quelques parties de Fer ou d'Or. Ce dernier métal lui est associé dans tous les autres minerais , qui sont des Tellurures métalli- ques , le Tellure jouant , par rapport aux autres métaux, le rôle de principe électro- négatif , comme l'Antimoine et l'Arsenic , auxquels il est isomorphe. Les autres mé- taux avec lesquels il forme des combinai- sons définies sont: le Plomb, l'Argent, l'Or et le Bismuth. Tous les minerais de Tellure ont pour caractères communs d'a- voir l'éclat métallique, de se fondre au cha- lumeau , et de brûler sur le charbon avec flamme et fumée, en y laissant une auréole blanche bordée de rouge. Dans le tube ou- vert, ils donnent un sublimé blanc, suscep- tible d'être fondu en gouttelettes limpides. Ils sont solubles dans l'Acide azotique, et TEL leur solution précipite en noir, lorsqu'on y plonge un barreau de Zinc. 1. Tellure natif, auro-ferrifère ; Tel- lure blanc ; Or blanc. Substance d'un blanc d'Étain, ou d'un gris d'Acier jaunâtre, ten- dre et fragile, à structure laminaire ou gie- nue. Cristaux très petits, en prismes hexa- gonaux , dérivant d'un rhomboèdre de 115° 12f. Densité, 6,1. Trouvé à Facebay, près de Salathna en Transylvanie, où il est disséminé en veinules au milieu des Grau- wackes et des Calcaires de transition. On l'exploite comme mine d'Or; mais la quan- tité d'Or qu'il renferme est très petite et variable, et quelquefois elle est nulle. C'est pour cela qu'on lui a donné le nom d'Auruni problemalicum. 2. Tellurure de Plomb. Allaite. M. G. Rose a, le premier, fait connaître ce mine- rai , provenant de la mine de Sawodinski dans les monts Altaï. 11 est en masses gre- nues , d'un blanc d'Etain tirant sur le jau- nâtre, et ses grains ont un clivage cubique. Densité 8,2. Composé d'un atome de Tel- lure et d'un atome de Plomb; en poids, de 62 de Plomb et de 38 de Tellure. 3. Tellurure d'Argent. Hessile, Le même savant nous a fait connaître aussi ce mine- rai dont la forme est inconnue, et qui se présente en masses , ou en grains un peu malléables , d'un gris d'acier ou gris de plomb noirâtre. Densité, 8,3. Composition, un atome de Tellure et un atome d'Argent, ou 62,8 d'Argent et 37,2 de Tellure. De la mine Sawodinski dans l'Altaï, et aussi de Nagyag en Transylvanie. 4. Tellurure de Plomb et d'Or, de Na- gyag. Blattererz ou Tellure feuilleté; Élas- mose, Beud.; Nagyagite , Haid., vulgaire- ment Or de Nagyag. Substance d'un gris de plomb, assez éclatante, à structure Iamel- leuse , tendre et flexible sans élasticité. Ses cristaux dérivent d'un prisme droit à base carrée, clivable avec beaucoup de netteté parallèlement à la base. Sa dureté est à peine supérieure à celle du Talc; sa densité est de 6,8. Elle tache légèrement le papier en noir; sur le charbon elle fond aisément, en répandant une fumée blanche, et finit par se transformer en un grain métallique et malléable. Elle est composée , d'après KU- proth , de Tellure, 32 ; Plomb , 55 ; et Or, 8 à 9. C'est une substance accidentelle des TEL filons métallifères. Son principal gisement est dans les mines de Nagyag en Transylva- nie, où il a souvent pour gangue immé- diate le Manganèse lithoïde, d'un rouge de rose. On l'a observée aussi avec l'espèce sui- vante à Oiïenbanya, dans la même contrée. 5. Tellurure d'Argent et d'Or, Sclirifterz; Tellure graphique, Sylvane, Beudant. Sub- stance d'un gris d'acier clair, à cassure iné- gale et grenue, tendre et fragile ; d'une den- sité de 8,3. Ses cristaux dérivent d'un prisme droit rhomboïdal de 94" 20'; ils sont striés loiigiludinalement, s'amincissent sou- vent en aiguilles, qui se croisent régulière- ment sur un même plan sous des angles de GO" et 120°, ou sous un angle droit. Plu- sieurs de ces doubles cristaux , en se ran- geant à la file, imitent grossièrement des caractères orientaux; de là le nom d'Or ou de Tellure graphique donné à cette variété. Elle se trouve dans les filons de Nagyag et d'Offenbanya, avec l'espèce précédente. Elle est composée, d'après Klaproth , de Tellure, 60; Or, 26; et Argent, 14. La Mullérine de Beudant n'est probable- ment qu'un mélange de Sylvane avec l'es- pèce précédente. 6. BôRNINE OU TÉTRADYM1TE. Sulfo-tellu- rure de Bismutli rhomboédrique, d'un blanc d'etain ou d'un gris d'acier , en cristaux dé- rivant d'un rhomboèdre de 60° 40'. Clivage parallèle à la base. Cristaux basés, groupés quatre à quatre, de telle manière que les bases de deux individus sont inclinées l'une à l'autre sous l'angle de 95°. Densité, 8,5. De Schoubkau près Schemnitz , en Hongrie. La substance appelée Tellure bismuthique et Argent molybdique, qu'on a trouvée dans un Porphyre altéré à Deutsch - Pilsen en Hongrie , et qui se présente en petites la- melles hexagonales, est aussi une combi- naison ou un mélange de sulfure et de Tel- lurure de Bismuth. Il en est de même de celle découverte par Esmark, à Tellemarken en Norvège, et prise par lui pour du Tellure natif. (Del.) *TELMATIAS. Boié. ois. — Synonyme de Gallinago, Steph. — Genre fondé sur la Scol. gallinago, Linn. (Z. G.) *TELMATOBIA ( t/W , marais ; frou , vivre), ins. — M. Stenhammar ( Kongl. svenske Velenskaps Academiens Nya Hand- lingar, 1843) désigne sous cette déuomi- TEL 445 nation un genre de Diptères , de la famille des Athéricères , tribu des Muscides, qui ne comprend qu'une seule espèce propre à l'Al- lemagne. (E. D.) *TELMATOBIlJS (te>«, marécage; 6, je vis), rept. — Genre de Batraciens anoures, caractérisé par M. Wiegmann sur l'espèce Teintât. Peruvianus (Nov. Act. Nat. Cur: Leop., t. XVII, p. 263, tab. 20, fig. 2, 1834). Tète courte; museau arrondi; ver- lex plan, circulaire, arrondi ; des dents à la mâchoire supérieure, mais point au palais? Langue disco-ovalaire; doigts libres ; orteils réunis à la base par une membrane; pas de tubercules cornés aux faces palmaires. (G.B.) *TELMAT0PI1ACE («>«, vo>, je fends; eWov, TE M issu, voile), poiss. — Genre de Poissons Si- luroïdes (Richards, Faun. Bor. Am., 1836). (G. D.) *TEM\OCERA (4,0, je coupe; xipai, antenne), ins. — Genre de l'ordre des Di- ptères, famille des Brachystomes, tribu des Syrphies, créé par MM. Lepelletier de Saint- Fargeauet Serville (Encyc.méth. Ins., 182$) pour une espèce propre à la Chine (T. vio- lacea). (E. D.) *TEMNOCIIILA(t£>vw, je coupe; xettoç, lèvre), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, tribu des Nitidulaires Peltide-, sub- stitué par Erichson (Germar. Zeilschrift fur dieEnt., V, 449; — Nalurgeschit. der Ins. Deuts, p. 241) àTEMNOSCHEiLA Gray, Westw. Ce genre a été fondé aux dépens des Tno- gosites de Fabricius. Nous citerons comme en faisant partie le T. cœrulea , propre à l'Europe méridionale. (C.) *TEMWOCHILES(t£>vo,, je coupe; x«î- Ao;, lèvre), moll. — Genre fossile du groupe des Nautiles, indiqué par M. Coy (Carb. Foss. Irel.,. 1844). (G. B.) TEMNODON ( t£>vu , je coupe ; bSiïv , dent) poiss. — Genre de Poissons Scombé- roïdes qui ne comprend qu'une espèce, le Temnodon sauteur (Temnodon saltator, Cuv.; Perça saltatrix, L.; Chéiloplère heplacanlhc. Lacép.). Le Temnodon est presque une Sé- riole, ou plutôt c'est une Sériole à dents tranchantes, caractère d'où son nom a été tiré. Il est du petit nombre des Poissons communs aux deux Océans; M. Mitchill le signale comme un des plus savoureux de la côte de New- York, où l'on en prend abon- damment. (G. B.) *TEMNOLAIMUS («>>», je coupe; Xat- éu.oç, gorge), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, division des Brenthides, créé par nous (Reo. Z00L, 1S39, p. 177) et formé sur une espèce de Madagascar : le T. œnei- iollis Chvt. (C.) *TEMNOPIS(TE>ïW,je coupe; dty, vi- sage), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tribu des Cérambycins, établi par Solier (Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. III, p. 90). Deux espèces font partie de ce genre, savoir : T. megaccphalus Gr., et fuscipes Dej. , trouvées au Brésil. (C.) *TEMNOPEEURlJS («>v«, couper; ■nlivpx, côté), échin. — G. d'Échinides établi par M. Agassiz, en 1841, dans sa famille TEM des Cidarides , pour quelques espèces vi- vantes des mers tropicales et fossiles du terrain tertiaire, différant des Salmacis par leur aspect sculpté. (Duj.) I *TE»mTOPTERL'S(T£>vu, je coupe ; *«- pov , aile), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, tribu des Hydrophiliens, créé par Solier (Ann. de la Soc. cnt. de Fr., t. 111 , p. 308), et qui ne se compose que d'une espèce , le T. aculealus Guér. , propre au Sénégal. (C.) *TEMNORHYNCHUS (»« , je coupe ; liyyoç, bec), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides xylophiles, établi par Hope (Colopterist's Manual , I, p. 93). Ce genre est identique avec les Cop- TORHiNUsDej., et renferme six espèces: telles sont les Se. coronalus et relusus F. ; qua- tre sont propres à l'Afrique et deux à l'A- sie. (C) *TEMNOSCHEILA , Gray (The animal Kingdom), Westvood ( Zo Journal, V, p. 231, tab. 47, f. 5,6). ins. — Voy. tem- nochila Erichson. (C.) *TEMNQSTOMA («{«», je coupe; oto- fx«', cendre). ins.— Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères , tribu des Muscides , sous- tribu desTéphritides, créé parLatreille(IVou- veau Dictionnaire d'histoire naturelle, 1S04) et adopté par tous les entomologistes. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre, particulièrement propres à l'Europe. Elles se trouvent sur un grand nombre de plan- tes telles que la Bardane, l'Armoise, l'O- noporde , le Tussilage , sur iesquelles les larves se développent en se logeant dans les parties de la fructification qu'elles dévorent. Un Insecte qui pendant très longtemps a été compris dans ce genre, et. qui fait beaucoup de mal aux fruits de l'Olivier, le T. oleœ, a été décrit au mot Dacus (voy. ce mot). Nous citerons, comme type, le T. artemisiœ Fab., qui se rencontre communément sur l'Ar- moise, et dont M. Robineau-Desvoidy a fait son genre Forellia. (E. D ) Tï:PÏ1RITIDES. Tephritidœ,Mag. ins. — Sous-tribu de la tribu des Muscides, fa- mille des Athéricères , ordre des Diptères. (E. D.) * TEPHROCLYSTIA («Vpa, cendre; x>«ot et d'une manière générale, des inégalités ds développement. La (dation de cette théorie signale une époque importante par elle-même, et j 'us importante encore par les progrès rapides qu'elle annonce et prépare pour l'avenir. Jusqu'alors on n'avait vu dans les phéno- mènes tératologiques que des arrangements irréguliers, des conformations bizarres et désordonnées; vain spectacle par lequel la nature prenait plaisir à se jouer des ubscr- TER valeurs en s'affranchissant de ses lois ordi- naires. La théorie des inégalités de développe- ment montre enGn le vide caché sous de telles explications. Elle fait voir que jus- qu'alors on s'élait payé de mots, et qu'on avait délaissé les faits. A l'idée d'êtres bizarres, irréguliers , elle substitue celle plus vraie et plus philosophique d'êtres en- través dans leurs développements, et où des organes de l'âge embryonnaire, conser- vés jusqu'à la naissance, sont venus s'asso- cier aux organes de l'âge fœtal. La mons- truosité n'est plus un désordre aveugle, mais un autre ordre également régulier, également soumis à des lois; ou, si Pou veut, c'est le mélange d'un ordre ancien et d'un ordre nouveau, la présence simultanée de deux états qui , ordinairement , se suc- cèdent l'un l'autre. A ce point de vue, la science des anoma- lies est liée d'une manière intime avec l'a- nalntiiie, et surtout avec celle de ses bran- ches qui s'occupe de déterminer les lois du développement et l'ordre d'apparition de nos organes. Les êtres anomaux , d'après la nouvelle théorie, sont, à quelques égards, des embryons permanents; ils nous mon- trent, à leur naissance, des organes simples comme aux premiers jours de leur formation, comme si la nature se fût arrêtée en che- min pour donner à notre observation , trop lente, le temps et les moyens de l'atteindre. La tératologie est donc inséparable, à l'ave- nir, de l'embryogénie. Elle contribuera d'une manière efficace à ses progrès, et en recevra à son tour des services non moins signalés. En un mot, il y aura entre l'une et ''autre liaison intime, secours mutuel et avantage réciproque. Toutefois, la théorie des inégalités de développement n'embrassait point dans son ensemble tous les phénomènes tératolo- giques. Elle nous apprenait beaucoup sur les monstres par défaut, mais presque rien sur les monstres dits par excès. L'embryo- I génie, consultée une première fois avec tant de bonheur, fut encore interrogée, et un nouveau succès répondit à une nouvelle tentative. La formation du système vascu- l.iire, étudiée sous un point de vue neuf et philosophique , et sous l'inspiration de la belle Théorie du développement centripète, TER 463 ! révéla une loi importante à l'aide de laquelle I les monstruosités par excès peuvent être, à quelques égards , rapportées à leur cause prochaine. Lorsqu'un organe est double, le tronc ou la branche vasculaire qui le nourrit est double aussi, de même que l'absence d'une partie est liée nécessairement à celle de son artère. Cette loi, simple en apparence et facile à déduire, est cependant d'une haute impor- tance pour la science; car elle pose à la monstruosité des bornes certaines et néces- saires, et nous explique pourquoi toutes ces créations désordonnées, tous ces assem- blages bizarres que nos pères s'étaient plu à i iiaginer, ne se sont jamais présentés à l'ob- servation. De tous les faits généraux , et de ceux surtout qui ramènent la plupart des ano- malies à des inégalités de développement, nous allons voir maintenant naître, comme conséquence, l'alliance intime de la Té- ratologie avec la philosophie naturelle et la Zoologie. D'une part, en effet, d'après la féconde théorie des inégalités, les êtres anomaux forment une série comparable et parallèle à la série des âges de l'embryon et du fœtus; de l'autre, ainsi qu'il résulte de nouvelles et profondes recherches inspirées par l'anatomie philosophique, on peut assi- miler aussi à cette dernière série la grande série des espèces zoologiques. De là décou- lait un rapprochement naturel entre les de- grés divers de la monstruosité et ceux de l'échelle animale. De là résultait aussi la démonstration complète de celte proposition déjà énoncée, que la monstruosité est non un désordre aveugle , mais un ordre parti- culier soumis à des règles constantes et pré- cises. Enfin une troisième et non moins im- portante conséquence , c'était la possibilité d'appliquer à la classification des Monstres les formes et les principes des méthodes lin- néennes. C'est, en effet, ce qui a été exécuté avec un véritable succès dans ces derniers temps, d'abord par mon père, qui a donné à la fois les premiers préceptes et les premiers exemples, et ce que d'autres ont continué de- puis avec persévérance. L'entreprise difficile de créer pour les Monstres une classification vraiment naturelle, de substituer une mé- thode vraiment satisfaisante aux anciens systèmes , est sans doute loin d'être termi- 464 TER née; mais il est permis d'affirmer que la Tératologie est aujourd'hui plus voisine que la zoologie de ce but, que ni l'une ni l'autre ne saurait au reste atteindre complètement. Il nous reste, pour compléter ce tableau de la marche et des progrès de la Téra- tologie , à signaler une loi générale dont la découverte est récente, mais déjà établie sur des bases trop solides pour qu'il me soi permis de la passer ici sous silence, Plusieurs anatomistes de diverses époques, se livrant à l'examen de quelques cas de monstruosité double, avaient été frappés des rapports remarquables de situation et de connexion qu'offraient l'un à l'égard de l'autre les deui sujets réunis. On les trouve, par exemple, nettement exprimés dans les deux vers suivants, que j'extrais d'une longue pièce, composée à l'occasion d'un Monstre double, né à Paris en 1750 : Opposita oppositis speetantes oribus ora Àlternasque manus alternaque dura pedtsque. Mais c'est dans ces dernières années seu- lement qu'on a accordé toute l'attention dont ils sont dignes, à ces rapports de position, et que cet esprit philosophique et généralisateur , qui forme l'un des ca- ractères éminents de l'époque actuelle, a conduit à puiser dans leur étude un résul- tat de plus grande importance. La régularité de la disposition que présentent, l'un par rapport à l'autre , deux sujets réunis , n'est pas, comme l'ont cru quelques auteurs, une circonstance rare, individuelle, caractéris- tique pour certains Monstres, et les rendant remarquables entre tous les autres; mais, comme l'a reconnu Geoffroy Saint-Hilaire , elle est constante, commune à tous , et se rapporte à un fait de premier ordre , qui . dans sa haute généralité , embrasse en quel- que sorte, comme ses corollaires, tous les autres faits de l'histoire de la monstruosité double. Les deux sujets qui composent un Monstre complètement ou partiellement dou- ble, sont toujours unis par les faces homo- logues de leurs corps , c'est-à-dire , oppo- sés côté à côté , se regardant mutuellement, ou bien adossés l'un à l'autre. Chaque par- lie, chaque organe chez l'un correspond con- stamment à une partie, à un organe simi- laire chez l'autre. Chaque vaisseau, chaque nerf, chaque muscle, placé sur la ligne d'u- nion, va retrouver, au milieu de la compli- TER cation apparente de toute l'organisation, la vaisseau , le nerf, le muscle de même nom appartenant à l'autre sujet ; comme, dans l'état normal, les deux moitiés primitivement distinctes et latérales d'un organe unique et médian viennent se conjoindre et s'unir en- tre elles sur la ligne médiane, au moment voulu par les lois de leur formation et de leur développement. Ces faits généraux, très importants par eux-mêmes , ne le sont pas moins par les nombreuses conséquences qu'on en peut dé- duire. Ainsi, non seulement ils confirment de nouveau cette proposition , que l'organi- sation des Monstres est soumise à des lois très constantes et très précises, mais ils mon- trent de plus la possibilité de ramener ces lois à celles qui régissent l'organisation des êtres normaux eux-mêmes. Ils conduisent à cette considération très curieuse et très propre à simplifier au plus haut degré l'étude de la monstruosité dou- ble, que deux sujets réunis sont entre eux ce que sont l'une à l'autre la moitié droite et la moitié gauche d'un individu normal ; en sorte qu'un Monstre double n'est, si l'on peut s'exprimer ainsi, qu'un être composé de quatre moitiés plus ou moins complètes , au lieu de deux. La possibilité de diviser les Monstres dou- bles en un certain nombre de groupes na- turels de diverses valeurs, de caractériser et de dénommer les groupes de la manière la plus précise à la fois et la plus simple, eu un mot, de créer pour les Monstres doubles une classification et une nomenclature ra- tionnelles et parfaitement régulières , en mêm^ temps que méthodiques et de l'usage le plus facile : telle est encore l'une des con- séquences des faits généraux que je viens de rappeler. Enfin, par eux, mieux encore que par tout autre ordre de considérations, nous voyons pourquoi tontes les aberrations de la mons- truosité ne franchissent jamais certaines limites; et désormais il nous devient possi- ble, en parcourant les descriptions et les nombreuses figures consignées dans les an- ciens ouvrages léralologiques, de distinguer quelle combinaison monstrueuse a dû réel- lement exister, quelle autre n'est que le pro- duit bizarre et irrégulier d'une supercherie ou d'un jeu de l'imagination. TER Nous venons d'indiquer les principales conséquences de la Loi de position similaire, mais seulement en ce qui concerne les Mons- tres doubles; car elle peut encore recevoir une bien plus grande, une immense exten- sion. C'est, en effet, la loi de l'union et de la fusion des appareils organiques , des or- ganes, même des simples portions d'organes aussi bien que des individus entiers. C'est encore celle de la réunion normale des deux moitiés qui composent primitivement tout organe unique et médian. Enfin c'est elle qui a conduit à examiner, à comprendre sous le point de vue le plus élevé les rapports physiologiques qui existent dans l'organisa- tion entre les parties similaires, et qui a fait apercevoir entre elles cette tendance au rap- prochement et à l'union , cette sorte d'at- traction intime , dont la découverte a été proclamée par Geoffroy Saint-Hilaire sous le nom heureusement concis de Loi de l'affinité de soi pour soi; loi dans laquelle on ne peut méconnaître aujourd'hui l'un des faits géné- raux les plus importants et déjà les mieux constatés, quoique l'un des plus nouveaux dont notre époque ait enrichi la physiologie. Ainsi le dernier des progrès faits par la Té- ratologie n'est plus seulement une loi téra- tologique, mais une loi qui domine les faits de l'ordre normal aussi bien que de l'ordre anomal, et qui, vraie du règne animal tout entier, est, sans nul doute, applicable aussi au règne végétal. C'est, en un mot, un fait primordial , une des lois les plus univer- selles que nous révèle l'histoire des êtres vivants; et la Tératologie, en dotant la grande science de l'organisation d'une de ces vérités mères , sources inépuisables de découvertes d'un ordre secondaire , nous apparaît au terme comme au début de sa période scientifique, mais avec un succès et un éclat proportionnés à son développement moderne, l'auxiliaire puissante de la phy- siologie générale. C'est ainsi que, tantôt les résultats de l'étude des êtres normaux étant étendus aux êtres anomaux , et tantôt, à leur tour, les conséquences des faits de la Tératologie étant rendues communes à la Zoologie, ces deux sciences ont contracté des liens inti- mes, et sont devenues le complément néces- saire l'une de l'autre. C'est ainsi que l'on a pu arriver finalement à ces résultats dans T. XII. TER tes lesquels se résument les recherches les plu3 récentes sur les anomalies de l'organisation : non seulement les êtres dits anomaux, con- sidérés en eux-mêmes , ne sont pas moins réguliers que les êtres normaux, et il existe des lois tératologiques aussi bien que des lois zoologiques; mais les unes et les autres ont entre elles une analogie qui va jusqu'à l'identité absolue, toutes les fois qu'on sait se placer dans la comparaison à un point de vue suffisamment élevé. A vrai dire, point de lois spécialement zoologiques , point de lois tératologiques; mais des lois générales applicables à toutes les manifestations de l'organisation animale, et embrassant comme autant de considérations secondaires toutes les généralités restreintes à un seul ordre de faits. Arrivés ici au terme de notre article, puisque nous le sommes à l'époque actuelle, qu'on nous permette de reporter quelques instants nos regards en arrière. Nous avons à cœur de faire sentir nettement ce que l'on n'a peut-être pas aperçu assez clairement à travers les détails dans lesquels nous avons été obligé d'entrer, savoir, l'influence exer- cée sur les progrès de la Tératologie par la direction philosophique maintenant impri- mée à l'étude des sciences de l'organisation, et, en particulier, parla recherche difficile, mais féconde, des analogies, substituée à la simple mais stérile observation des diffé- rences. Par ce changement de point de vue, tout a paru sous un nouveau jour. Pour la Tératologie en particulier, la ré- novation de la méthode a été à elle seule plus qu'un progrès; elle a été toute une révolution scientifique. C'est ce que nous montrera une courte comparaison entre l'état ancien et l'état actuel de la science; comparaison qui offrira en quelque sorte tout à la fois et le résumé et la conclusion de cet article. Et d'abord, pour ce qui concerne la Téra- tologie considérée en elle-même, les progrès accomplis sont immenses. Les anciens au- teurs décrivaient les anomalies; ils les met- taient en parallèle avec les conditions nor- males; ils appréciaient, ils mesuraient pour ainsi dire la différence des unes et des au- tres, ils s'étonnaient devant elles, si elles étaient grandes et frappantes; et leur œuvre était presque accomplie/Dans la nouvelle 59 466 TER direction de la science , !a connaissance des rapports des êtres anomaux entre eux et avec les êtres normaux devenait le but prin- cipal des recherches : leur découverte en devint bientôt le prix. Des analogies furent aperçues, des généralisations furent faites , d'abord restreintes à un petit nombre et à un faible intérêt, puis de plus en plus mul- tipliées et plus importantes , jusqu'à ce qu'enfin toutes pussent se résumer dans celte vaste proposition : Toute loi tératolo- gique a sa loi correspondante dans V ordre des faits normaux, et toutes deux rentrent comme cas particuliers dans une autre loi plus générale. Les anciens auteurs tiraient timidement de leurs études sur les anomalies quelques corollaires anatomiques ou physiologiques; encore étaient-ils le plus souvent inexacts. Les éLudes analogiques sur les anomalies ont eu, pour un de leurs premiers résultats, de faciliter, de multiplier et d'assurer les applications pour l'anatomie et la physiolo- gie, de les étendre à la zoologie; mais le progrès ne s'est pas arrêté la. L'histoire des êtres anomaux s'est presque faite une avec celle des êtres normaux par la similitude de leurs bases et de leurs méthodes , consé- quence nécessaire de la similitude des lois tératologiques et des lois zoologiques. Les anciens auteurs, enfin, lorsqu'ils voulaient s'élever à l'appréciation philoso- phique des anomalies, voyaient dans les Monstres des êtres destinés à faire éclater la gloire de Dieu par le miracle de leur existence étrangère aux règles et aux fins ordinaires de la nature. Nous disons volon- tiers après eux , mais non dans le même TER sens, que les anomalies nous offrent d'éela. tan tes manifestations de la grandeur suprême du créateur. A la science moderne il ap- partient, non plus de s'incliner, étonnée et admiratrice, devant d'apparentes mer- veilles, mais d'en pénétrer le mystère, mais de démontrer l'harmonie et la régularité de toutes les formes, même anomales , des êtres vivants, et de se créer à elle-même de sublimes images de l'unité, de l'invaria- bilité, de la majesté divine, par la décou- verte des lois générales de l'organisation, toutes unitaires, invariables, majestueuses comme leur cause première. CLASSIFICATION DES MONSTRUOSITÉS. On a vu , au mot Anomalies, que les dé- viations organiques se rapportent à quatre divisions primaires ou embranchements, qui portent les noms suivants : Hémitkries (vices simples de conformation et variétés), Hétérotaxies , Hermaphrodismes et Mons- truosités. Les considérations qui ont été présentées aux mois Anomalies, Hermaphro- dismes, Hétérotaxies sur les trois premiers embranchements, nous dispensent de reve- nir ici sur eux; mais il est indispensable de donner ici un aperçu général de la classifi- cation des Monstruosités. Nous avons exposé précédemment les caractères des ordres aux mots Autosites, Aulositaires, etc., et ceux des familles et des genres aux mots Acéphaliens, Anencéphaliens , etc. ; mais il reste à coor- donner entre eux ces divers groupes, et c'est ce que nous allons essayer sous la forme d'un tableau synoptique, forme qui a le double avantage de la clarté et de la con- cision. TER PREMIÈRE CLASSE. MONSTRES UNITAIRES ou chez lesquels on ne trouve que les éléments (complets ou incomplets) d'un seul individu. . , ( Film. t. . Fr.THOMÉLiem. BUI> (Fam. II. Sïmélieks. Tribu II. Fam. uniq. Célcsomiens. Ordre I. M. AutositesA f Fam.l. . ExENrÉpHAirEws. Tribu III. ' Fam. Il . I'seudekcéphaliens. Fam. III. AkBNCEPUALIENS. Î_ ., . ( Fam. I. . Paracéphaliei(S. Tribu II. Fam. uniq. Anidieks. Ordre III. M. Parasites. Tribu unique. Fam. uniq. Zuomymbns. * TERATOPTERIS («P«s, miracle; TTTï'poy, aile ). Ins. — Genre de la tribu des Bornbycites parmi les Lépidoptères noctur- nes, indiqué par Hubner (Cat., 1816). TEREBELLARIA. polyp. — Genre de Polypiers fossiles du calcaire jurassique, éta- bli par Lamouroux. Il comprend deux es- pèces rameuses dont les cellules tubiformes sont disposées en quinconce suivant un bourrelet saillant en spirale autour des ra- meaux. (Duj.) TÉRÉRELLE. Terebella. Tcrcbra. an- néi,. — Les Térébelles sont des Annélides des mers d'Europe, appartenant à l'ordre des Céphalobrancbes (Annélides tubicoles, Cuv. , Vers, Hétérocrisiens , Blainv.), et à la famille des Sabellaires ou Amphilrites. Ce genre, établi par Linné et accepté par Gmeiiii, qui lui rapportait onze espèces, a dû subir quelques éliminations de la part des naturalistes du siècle actuel. Les Tere- bella complanala , carunculala , et roslrala sont devenus des Pléiones ou Amphinomes, et le Terebella (lava, l'espèce type du genre Chloc. Les Térébelles actuelles peuvent être définies de la manière suivante, depuis les observations que MM. Savigny et de Blain- ville ont faites à leur sujet : Annélides sé- tigères à corps allongé, subcylindrique, composé d'anneaux diversiformes , renflé dans son tiers antérieur, et atténué en ar- rière; à tête peu distincte formée de trois segments, le labial, l'oral et le frontal, et surmontée d'un grand nombre de barbil- TER 467 SECONDE CLASSE. Monstres composés bu chez lesquels on trouve les ctcments (complets ou incomplets) de plus d'un individu. i" Sous-Classe. —MONSTRES DOUBLES. Tribu M. doubles } Tribu II. î- m ' ' m! •« i\ ., AUTOS.TAIKES.^ ' F"'"' " • • mwocirtlll» Trib. ta. f RS:i- ; ; S^^LVi /Tribu II Ordre H. \ ( F..m. I . . . PoLïr,„ ath ieks. M. not-BLE» < Tribu IL ( p fa „ . ,.ULÏMÉL, KBS. PARASITAIRES | V V Tribu III. Fam uniq. ENDocrMiEns. 2e Sous-Ctassc. — MONSTRES TRIPLES. Ordre I. M. TRIPLES AUTOSITAIB.ES. Ordre IL M. triples Parasitaires (Is. Geoffroy St-IIilaire.) Ions tentaculiformes, longs, inégaux, fili- formes, fendus en dessous et servant à la préhension ; à thorax composé de douze anneaux, pourvu en dessous d'une sorte d'écusson sternal , se prolongeant jusqu'au vingtième anneau: à abdomen cylindrique et formé d'un grand nombre d'articles; point de tentacules; branchies en forme d'arbuscules, au nombre de deux, do quatre ou de six, et disposées par paires sur le premier , le second et le troisième segments thoraciques ; pieds dissemblables, les thoraciques à deux rames, les abdomi- naux munis seulement de soies à crochets. Les Térébelles sonldes Annélides marines, dont les espèces connues vivent sur nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée, ainsi que dans la mer Rouge et auprès de l'île de France. Elles s'enfoncent dans le sable ou dans des tubes fixés, le plus sou- vent composés de coquilles entières et de fragments de coquilles plus ou moins mêlés à des grains de sable. Ces animaux ont lu corps peu résistant, et ils s'altèrent prompte- ment une fois qu'ils sont hors de leur en- veloppe. M. Savigny a partagé les Térébelles en trois tribus : 1° T. simples, à trois paires de branchies arborescentes; exemple: la T. coQuiLLivirtE , T. conchileza des côtes de France; 2° T. phyzelws, à deux paires de branchies et sans appendices au premier ni au second segment thoracique; exemple : T. scylla de la mer Rouge, et, assure-t-on, des 468 TER côtes de la Rochelle; 3° T. idalies, à une seule paire de branchies; exemple: T. cristata , Mull.; T. ventricosa, Bosc. (P. G.) *TEREBELLIDES. ann. — M. Sars , dans son ouvrage intitulé Beskrivelser ag iagttagelser (1835), nomme ainsi un genre d'Annélides voisin des Térébelles, dont l'es- pèce type reçut de lui le nom de R. strœ- mii. M. Edwards pense que le Térébellide n'est pas un animal adulte. (P. G.) TEREBELLUM. moll. —Voy. tarière. TÉRÉBENTHINE, chim. — Voy. pin. TÉRÉBINTHACÉES. Terebinthaceœ . bot. ph. — La famille établie sous ce nom par A.-L. de Jussieu , dans sa classe des Polypétales périgynes, était composée à peu près des mêmes genres que dans le catalo- gue du jardin de Trianon par son oncle Ber- nard ; mais déjà il la séparait en plusieurs sections, et indiquait plusieurs d'entre elles comme devant probablement former des fa- milles distinctes. M. Robert Brown en dis- tingua trois , et rejeta plusieurs des genres qu'on y rapportait à d'autres , comme aux Rutacées et Oxalidées. Plus tard M. Kunth en établit sept : les Térébinthacées propre- ment dites ou Anacardiées de Brown , les Juglandées, les Burséracées, les Amyridées, les Ptéléacées , les Connaracées , les Spon- diacées. M. De Candolie ne les admit que comme tribus d'une famille unique, qu'il considérait lui-même comme imparfaitement connue et définie. Nous avons déjà traité à part les Juglandées , qui se rapprochent plutôt du groupe des Amentacées; les Pté- léacées, qui rentrent dans celui des Rutacées, et en particulier des Zanthoxylées ; enfin les Connaracées. 11 nous reste à faire connaître les quatre autres, que nous allons examiner successivement. Anacardiacées. Anacardiaceœ. Calice à 3-5 divisions plus ou moins pro- fondes, quelquefois davantage, souvent per- sistant et même accrescent. Autant de pé- tales alternes, insérés sur un disque qui ta- pisse le fond de la fleur, etsouventlabasedu calice; de tellesortequel'insertion, manifes- tement périgyne dans le plus grand nombre de cas, est, dans quelques uns, ambiguë. Éta- mines insérées avec les pétales, en nombre égal et alternes, ou doubles, rarement plus et alorsquelquesunesstériles. Filets ordinaire- TER ment libres, plus rarement soudés par leur base, subulés ou filiformes; anthères bilocu- laires, internes, s'ouvrant par des fentes lon- gitudinales. Ovaire libre ou très rarement soudé avec le calice, ordinairement simple, rarement accompagné de 4 ou 5 autres car- pelles stériles ou réduits à leur style, distincts ou cohérents avec le seul fertile : celui-ci surmonté, dans ce dernier cas, de plusieurs styles libres ou soudés; dans les autres cas d'un seul style , que termine un stigmate simple; dans tous, présentant, à l'intérieur, un seul ovule anatrope ou campulitrope , pendant soit du sommet d'un funicule al- longé ou filiforme qui s'élève du fond de la loge, soit de la suture de celle-ci à laquelle ce funicule est adné , d'autres fois ascen- dant. Fruit indéhiscent, le plus souvent drupacé. Graine dressée ou pendante , à té- gument membraneux souvent marqué d'un hile ventral, quelquefois confondu avec l'en docarpe. Embryon dépourvu de périsperme, à cotylédons planes-convexes, à radicule re- courbée et quelquefois cachée entre eux, supère, latérale ou infère. Les espèces sont des arbres ou arbris- seaux, la plupart des tropiques, au-delà des- quels on n'en rencontre qu'un petit nombre, dans les deux hémisphères de l'Amérique ou jusqu'en Europe, où ils s'arrêtent à la région méditerranéenne On en trouve très peu au cap de Bonne - Espérance , et nullement dans la Nouvelle-Hollande. Leurs feuilles sont alternes, simples ou pennées avec im- paire, sans points glanduleux et sans sti- pules; leurs fleurs souvent incomplètes par avortement , alors monoïques et dioïques , plus rarement parfaites et régulières , dans tous les cas petites et peu brillantes, en épis ou panicules axillaires ou terminales, mais dans lesquelles on remarque souvent la ten- dance à une inflorescence définie. Leur suc est ordinairement résineux ; mais l'huile volatile qui tient cette résine en dis- solution est souvent d'une âcreté extrême, et ce suc, appliqué sur la peau, et, à plus forte raison, pris à l'intérieur (par exemple celui de plusieurs Sumacs ), détermine des acci- dents plus ou moins graves : on en attribue même aux émanations seules de quelques arbres de cette famille. Mais ces sucs ren- dent de grands services aux arts, en four- nissant quelques uns de ces beaux vernis TER désignés quelquefois sous le nom de laques, qui, blancs d'abord, tant que les innombra- bles particules de la substance organique qui les forme, encore désagrégées , disper- sent la lumière dans toutes les directions , plus tard, quand ces particules décomposées au contact de l'air se sont liées en une masse homogène, passent à une belle couleur rouge ou noire. La première est, par exem- ple , celle de la laque du Japon, produit du Stagmaria verniciflua; la seconde, celle du vernis du Japon (Rhusvernix). Deux espèces de Pistachier ( Pislacia Lenùscus et Atlan- tica) fournissent la résine qu'on appelle Mastic, et une autre (P. Tercbinlhus), celle qu'on appelle Térébenthine de Chio : de là l'origine des noms donnés à la famille en- tière d'après celui de cette espèce, repiSiv- 60; de l'antiquité, quoique celle de la plu- part des Térébenthines soit différente, puis- qu'on les extrait des Conifères. Dans cer- tains fruits, la pulpe du sarcocarpe prend un assez grand développement pour n'ad- mettre que la proportion d'huile volatile propre à l'aromatiser, et ils deviennent non seulement innocents, mais agréables, ceux du Manguier [Mangifera Indica), par exem- ple. La graine est ordinairement oléagi- neuse, sans mélange de ces autres principes excitants, comme on en a un exemple bien connu dans celle du Pistachier (P. vera). D'autres fois ce sont des substances amères et astringentes , qui se mélangent aux sucs et leur communiquent encore d'autres pro- priétés , comme aux feuilles de quelques Sumacs ( par ex., Rhus coriaria), qui sont riches en tannin , et, comme telles, em- ployées par les corroyeurs. Pislacia, L. (Terebinthus et Lentiscus , Tourn.) — Dupuisia, A. Rich. — Sorindeia, Pet. -Th. — Comocladia, R. Br.— Cyrlocarpa, Kth. —Odina, Roxb. (Wodur, Aad.— IIa- bcrlia, Dennst. — Lannea, A. Rich.) — Lan- neoma, Delil. — Pegia, Colebr. — Solenocar- pus , Wight Arn. — Schinus , L. (Molle, Clus. — Mulli, Feuill.) — Duvaua, Kth. — Mauria, Kth. — Pennantia , Forst. — Li- thrœa , Miers ( Llilhi , Feuill. — Malosma , Nutt. ) — Rhus, L. ( Colinus et Toxicodcn- dron, Tourn. — Metopium, P. Br. — Poco- phorum, Neck. — Lobad-ium et Turpinia , TER 460 Raf. — Schmalzia , Desv. ) — Slyphonia , Nutt. — Botryceras , W . ( Laurophyllus , Thunb. — Daphnitis, Spreng.) — Anaphre- nium, E. Mey. ( Heeria, Meisn. — Rœme- ria, Thunb.) — Ozoroa, Delil. — Loxostylis, Spreng. (Anasillis, E. Mey.) — Aslronium, Jucq. — Melanorrhœa, Wall. — Gluta , L. — Stagmaria, Jack. — Syndesmis, Wall. — Holigarna, Roxb. {Hadestaphyllum, Dennst). — Mangifera, L. — Erythrostigma , Hassk. — Anacardium, Rottb. (Cassuvium, Rumph. — Acajou , Tourn. — Acajuba , Gaertn. — Rhinocarpus, Bert. — Monodynamus, Pohl.) — Semecarpus, L. — Bouea, Meisn. — Bu- chanania, Roxb. (Launzea, Buch. — Cam- bessedea , Kth. ) — Phlebochilon , Wall. — Cardiophora, Benth. A ces genres, on en joint avec doute plu- sieurs imparfaitement connus : Huerlea, H. Pav. — Rumphia, L. — Augia, Lour. — Et enfin un anomal, Sabia, Colebr. Spondiacées. Spondiaceae. Cette petite famille est souvent réunie à la précédente comme simple tribu. Elle n'en diffère, en effet, que par son fruit, qui est une drupe avec un noyau à loges au nombre de 2 à 5 , et procédant d'un ovaire surmonté d'autant de styles courts. Du reste, ses fleurs sont de même diclincs par avortement et diplostémones , les étamines et les pétales insérés sur un disque tapissant le fond de la fleur, les loges du pistil contenant un seul ovule pendant; la graine dépourvue de pé- risperme, avec un embryon dont la radicule est tantôt droite et supère , tantôt infère et réfléchie. Leurs espèces sont de même des arbres des tropiques à feuilles imparipen- nées. Le fruit de la plupart d'entre elles est bon à manger. GENRES. Spondias, L. (Mombire, Plum. — Harpe- phylluml , Bernh..) — Sclerocarya , Hochst. — Ponpartia, T. Burséracées. Burseraceœ. Calice 3-4-5-fide, persistant. Pétales al- ternant en nombre égal, plus longs, insérés sousundisquelibreou tapissant le fond de la fleur, à préfloraison le plus souvent valvaire. Étamines en nombre double, insérées avecles pétales, plus courtes qu'eux ; à filets tubu- j leux, libres ou inferieurement soudés; à an- 470 TER thèresintrorses, biloculaires, s'ouvrantdans leur longueur. Ovaire libre, sessile, dans chacune des loges duquel, au nombre de2 à 5, sontsuspendus, vers lesommetde l'angle in- terne, deux ovules collatéraux et anatropes. Style nul ou simple; stigmate indivis ou 2-5-Iobé. Fruit drupacé contenant de 1 à 5 noyaux distincts , monospermes ; d'autres fois une capsule à déhiscence septicide et à endocarpe presque, osseux. Graines suspen- dues , arrondies ou anguleuses , rarement comprimées et bordées d'une membrane. Embryon sans périsperme, à cotylédons plis- sés et chiffonnés, quelquefois tripartis; à ra- dicule courte, droite, supère. Les espèces, répandues sur toute la zone tropicale , et surtout en Afrique, sont des arbres ou ar- brisseaux à feuilles alternes , composées de folioles alternes ou opposées avec une impaire terminale, quelquefois parsemées de points transparents , accompagnées ou dépourvues le plus souvent de stipules pétiolaires. Les fleurs complètes ou incomplètes paravorte- ment, et petites, sont disposées en grappes ou épis, axillaires ou terminales. Leurs parties sont remplies de sucs rési- neux, dont plusieurs sont répandus dans le commerce sous le nom de Baumes ou d'En- cens. Nous ne citerons que les plus connus, comme le Baume de la Mecque fourni par le Balsamodendion opobalsamum ; celui de Gi- iead, par le B. Gileati:nse ; la Myrrhe, par le B. Myrrha ; la Gomme élemi , par VIcica heplaphylla. C'est le Boswellia serrata qui produit dans l'Inde le véritable Encens, sous le nom duquel on met en circulation plu- sieurs autres matières résineuses , les unes étrangères à cette famille, les aulres qui lui appartiennent. Dans les pays tropicaux, où habitent ces différents arbres, ce sont ordi- nairement les branches elles-mêmes , tout imprégnées de leurs sucs, qu'on fait brûler dans les temples. Il est clair que ces pro- duits jouissent, à des degrés divers, des pro- priétés stimulantes qui appartiennent gé- néralement aux résines, et c'est à ce titre que plusieurs sont employées par la mé- decine. GENRES. Boswellia , Roxb. ( Libantis , Colebr. ) — Protium, Burm. — Balsamodendron , Ktb. ( Heudelotia , A. Rich. — Niollout , Ad. — Balsamea, Gïed.—Balessam, Bruc— Corn- TER miphora, Jacq.) — Elaphrium, Jacq. — Ju- liania , Scblecht. non Llaw. {Hypoptery- giurn, Sehlecht.) — Icica, Aubl.— Bursera, Jacq. — TraUinickya , W. (? Dacryodes , Vahl.) — Marignia, J. (Dammara, Gœrtn.) — Canarium , L. ( Pimelea , Lour. non Banks Sol. — Colophonia, J.) — Hedwigia, S\v. (Teiragastris , Gaertn. — Schwœgriche* nia, Reich. — ? Caproxylon , Tuss. — ? Knorrea , Moc. Sess. ) — Garuya , Roxb. {Kunlhia, Dennst.) — Hemprichia, Ehr. Après ces genres , M. Endlicher en place avec doute plusieursimparfaitementeonnus : Fagarastrum, Don. — Picramnia, Sw. — Methyscophyllum, Eckl Zeyh. — Tapiria, J. {Joncquelia, Schreb.) — Loureira, Meisn. non Cav. {Toluifera, Lour )—Triceros, Lour. — Barbylus, P. Br. — Pochylobus, G. Don. Amyridées. Amyrideœ. Cette famille est composée jusqu'ici d'un genre unique, VA myris , L. (Elemifera, Plum. — Lucinium, Pluckn. ), considéré par plusieurs auteurs comme devant rentrer dans la précédente, et y fournir seulement le type dune tribu distincte par son ovaire uniloculaire, et ses cotylédons lisses et char- nus. Elle offre aussi de grands rapports avec les Aurantiacées, avec lesquelles elle lie les Burséracées. Ses feuilles sont de même ponc- tuées, et son suc résineux. L'A. Plumerii en fournit un qu'on confond dans le commerce avec V Elemi, et VA. balsamifera donne le bois de Rose (lignum Rhodium). Toutes les espèces croissent dans l'Amérique tropicale on septentrionale. En recherchant les caractères communs de ces quatre familles, lesquels doivent don- ner ceux de la classe des Térébintbacées ou Térébinthinées, on trouve un calice à 3-5 divisions; autant de pétales alternes; des étamines en nombre égal ou double insérées avec les pétales sur un disque libre ou tapissant la base du calice; ovaire à une ou plusieurs loges contenant un ou deux ovules, le plus souvent suspendus, surmonté d'autant de styles simples ou sou- dés , devenant un fruit capsulaire ou plus souvent charnu, tantôt monocarpellé, tan- tôt à noyau pluriloculaire ou à plusieurs noyaux; un embryon sans périsperme, droit ou courbé ; des feuilles ordinairement pennées , alternes ; des fleurs souvent uni- TER sexuées par avortement ; des sucs rési- neux. (Ad. J.) TERERINTHUS. bot. ph. — Voy. pis- tachier. TEREBRA. moll. — Voy. vis. *TEREBRALIA(Terebra,nomdegenre). moll. — Genre deGastéropodesdu groupe des Cérites, indiqué par M. Swainson ( Treat. Malac, 1840). (G. B.) TÉRÉBRANTS. Tcrebrantia. ins. — Famille de l'ordre des Thysanoptères, établi par M. Haliday. Voy. thysanoptères. (Bl.) TÉRÉBRATULE ( terebratus , percé). moll. — Genre de Mollusques brachiopodes ayant une coquille inéquivalvc, régulière ei symétrique, subtrigone ; attachée aux rorps marins par un pédicule court tendi- neux; la plus grande valve a un crochet avancé, souvent courbé, percé à son som- met par un trou rond ou par une éehan- crure. La charnière a deux dents. L'intérieur de la coquille présente, en outre, deux bran- ches presque osseuses, grêles, élevées, fourchues, et diversement rameuses, qui naissent du disque de la plus petite valve et servent de soutien à l'animal. L'animal ovale, oblong ou suborbiculaire , plus ou moins épais, a les lobes du manteau très minces et garnis au bord de cils peu nom- breux et très courts. La masse abdominale est peu considérable, la bouche est médiane, et l'intestin assez court est enveloppé pat- un foie petit et verdàtre. De chaque côté du corps se trouve un appendice cilié tan- tôt libre et tourné en spirale pendant !e repos, tantôt fixé sur les tiges minces et diversement contournées, mais régulières et symétriques , d'un appareil apophysaire intérieur, plus ou moins considérable. Les branchies consistent en un réseau vasculaire étalé sur les parois du manteau. Le genre Térébratule comprend un certain nombre d'espèces vivantes et un nombre beaucoup plus considérable de fossiles des terrains anciens et des terrains secondaires; ces fos- siles, remarqués en même temps que les Am- monites et les Bélemnites , avaient d'abord reçu le nom vulgaire de Poulelle, ou Coq et Poule, en raison de la forme des espèces plissées et ailées, telles que la Tcrebraiula alala du terrain de craie. Linné avait con- fondu avec les Anomies les quelques espèces vivantes qu'il connaissait, mais Bruguière, TER A1\ dans les planches de l'Encyclopédie, établit le genre Térébratule. Ce genre, quant aux espèces fossiles, a été subdivisé en plusieurs autres par Soverby d'ahord , qui a fait le genre Spirifer , puis par MM. de Buch , Dalman , etc., qui ont établi les genres Or- this, Leplœna, Dellhyris, etc. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, mollusques, pi. 9. (Duj.) *TÉKEBRATLL1TES. moll. — Nom donné par Schlotheimà desTérébratules fos- siles du terrain de transition qui sont des Spirifer, ou des Trignnotretn, ou des Dei- hyris pour d'autres naturalistes. (Diu.) TÉRÉDINE. moll. —On désigne, sous ce nom, une espèce de Mollusque qui a des caractères intermédiaires aux genres Pho- lade et Taret. Les conchyliologistesont cru, jusqu'à ce jour, devoir en faire un groupe générique qui renferme deux espèces fossi- les, la Térédine masquée, Terediva per Sonata Lamk., et la Térédine bâton, Teredina ba- cillum Lamk. Cette dernière, empruntée à Brochi par Lamarck, ne serait, suivant M. Deshayes, qu'une Clavagelle découron- née, dont les valves sont restées engagées à l'extrémité du tube. M. Deshayes, qui a étudié avec le plus grand soin la Térédine masquée et qui en a donné une description exacte et très détail- lée, lui assigne les caractères suivants: Animal inconnu. Coquille globuleuse, équivalve, régu- lière, à crochets saillants, couverts par une pièce dorsale (écusson) ovalaire, médiane; pointde ligament; des cuillerons épais dans les crochets, fixés à l'extrémité d'un tube conique ouvert postérieurement. Tube calcaire, épais, solide, subcylindri- que, sans cloison, beaucoup plus gros en proportion et plus court que celui des Tarets. Lorsque ce tube est entier, son extrémité postérieure est terminée par une portion de couleur brune et de nature cornée. Le trou rond de cette portion cornée est presque toujours simple; il offre quelquefois, dans certains individus, une disposition qu'on ne trouve dans aucun genre des deux familles du groupe des Mollusques tubicoles, c'est-à- dire des Tui3icolées et des Pholadaires. Cette disposition consiste en ce qu'on y voit six crêtes longitudinales, saillantes, très aiguës, espacées avec une grande régularité et divi- sant le contour en six arceaux réguliers, 472 TER sous- divisés par une crête médiane qui règne j dans le fond de chacun d'eux. D'après cettedescription, on reconnaîtque la Térédine masquée appartient réellement au genre Pholade en raison de son écusson médio-dorsal , et qu'elle se rapproche du genre Taret à cause de son tube calcaire, avec cette différence que son extrémité pos- térieure est cornée. M. Deshayes a très bien constaté que l'é- paisseur du tube calcaire de cette espèce, dont les couches s'intercalent avec celles de la portion cornée, n'est point le résultat de la fossilisation; il a observé, en outre, dans la collection de M. Arnoud deChâlons, une valve de Térédine très jeune qui était libre, isolée et sans connexion avec le tube. Cette valve lui a offert la plus grande res- semblance avec celle du Xylophage (voy. ce mot) de Sowerby. Il a reconnu, enfin, que la coquille bivalve de la Térédine masquée, qui est ordinairement fixée à l'extrémité anté- rieure du tube calcaire, a une certaine res- semblance avec celle des Pholades et celle des Tarets, et qu'en observant avec soin les stries fines et subgranuleuses de la surface de la coquille de la Térédine masquée, on peut constater que cette coquille était d'a- bord très bâillante en avant, et qu'ensuite l'espace de l'ouverture est rempli d'une lame calcaire épiphragmaire, comme cela a lieu dans un grand nombre de Pholades et d'a- près nos observations dans le Taret du Séné- gal {voy. taret), lorsque, pour se mettre au repos, il ferme son ouverture antérieure par une cloison épiphragmaire. D'après l'ensemble de tous ces caractères, on conçoit que M. de Blainville se soit cru fondé à supprimer le genre Térédine et à en faire rentrer les espèces dans le genre Pho- lade, nonobstant l'existence du tube calcaire et corné qui les rapproche beaucoup des Ta- rets. La longueur du test de la Térédine, en y comprenant le tube et la coquille, est ordi- nairement de 2 pouces environ, et son dia- mètre le plus grand de 8 ou 9 lignes. Un individu de la plus grande taille, recueilli par M. Drouay deChâlons, est long de 4 pou- ces 8 lignes (127 millimètres), et son dia- mètre est de 1 pouce (27 millimètres) au sommet. On n'admet, n l'état actuel de la science, TER que deux espèces de Térédines, toutes deux fossiles, comme nous l'avons dit: l'une, la Térédine masquée, qui est du terrain tertiaire de Paris, des terrains à lignites des environs d'Épernay et de la montagne de Reims, et de la craie inférieure de Saint-Paul-Trois- Châteaux, département de la Drôme; l'au- tre, la Térédine bâlon, qui se trouve à Ma- diffort, en Angleterre. Ces deux espèces vivaient dans le bois (autre ressemblance avec les Tarets). M. Des- hayes a vu des morceaux de bois fossiles tel- lement rongés et remplis de Térédines mas- quées, qu'il existait à peine entre elles des restes de la trame fibreuse du bois fossilisé. (L. Laurent.) TEREDO. moll. — Nom latin du genre Taret. TEREDOSOMA, Curtis ( Avnals of nat. hist., t. V, p. 277). ins. — Synonyme de Teredus Dejean, Shuk., Er. (C.) *TEREDUS (r£p^w,-, ver qui ronge le bois ou la laine), ins. — Cenre de Coléo- ptères télramères , tribu des Colydiens-Co- lydiniens, proposé par Dejean (Catalogue, 3e édit., p. 338), publié par Shukard ( Col. delin., pi. 34, fig. 6), et adopté par Erirli- son (Naturg. der Ins. Deuls., 1845, p. 281). Ce genre renferme 3 espèces : les T. nitidus F., costipennis et punclicollis Dej. La lre est propre à la France, et on la rencontre quel- quefois aux environs de Paris; la 2e se trouve près de Carthagène; et la 3' est de patrie inconnue. (C.) *TEREKIA. ois. — Genre établi par le prince Cb. Bonaparte sur le Limosa Terek. Temm. Voy. barge. (Z. G.) * TERELLIA (rÈpyiv, tendre), ins. — Genre de Diptères, delà famille des Athéri- cères, tribu des Muscides, sous-tribu des Téphritides, créé par M. Robineau-Desvoidy (Essai sur les Myodaires, 1 830) et adopté par M. Macquart. Les Terellia, qui se distinguent particulièrement par leurs ailes sans tache et par leurs nervures alaires perpendiculai- res, comprennent un petit nombre d'espèces, plus communes dans le Midi que dans le Nord , et qui vivent sur les Chardons, Sa- riettes, Chrysanthemums, etc. L'espèce type est le T. pallens Meig., qui se trouve dans le midi de la France et en Algérie. (E. D.) *TEREMÏL\ (-rt'pviv, tendre; F.via, mouche), ins. — Genre de Diptères, de la TER famille des Athéricères, tribu des Muscides, sous-tribu des Lauxanides, créé par M. Mac- quart {Dipt. des Suites à liuffon de Roret, 4 825) aux dépens des Lonchœa, et ne com- prenant qu'une seule espèce, propre à l'Al- lemagne {T. laticornis Meig.). [E. D.) *TERENIA {répit», tendre), ins. — Genre de l'ordre fies Diptères, famille des Athé- ricères, tribu des Muscides, créé par M. Ro- bineau-Desvoidy (Essai sur les Myod., 1830) et qui n'est pas adopté par M. Macquart. (E. D.) *TERETRIUS (réptzpov, tarière), ins. — Voy. HISTÉROÏDES. *TÉRÉTULARIÉS. Teretularia (Teres, grêle), helm. — M. de Blainville appelle ainsi une famille de Vers apodes aquatiques dans laquelle prennent place les genres Tubulan, Ophiocéphale, Ce'rébralule, Borla- sie, Bonellic, Lobelabre, Prostome. Cette famille, à laquelle il faut évidemment réu- nir les Derostomes, alors^ connus, et que sont venus augmenter beaucoup de genres dé- couverts depuis lors , répond à peu près exactement aux Turbellarices Bliabdocèles de M. Ehrenberg. dette famille des Téré- tulariés et celle des Planariés composent l'ordre des Aporocéphalés, Blainv., ou Tur- bellariés, Ehrenb. (P. G.) *TERETULES (teres, cylindrique), poiss. — Genre de Cyprénoïde, indiqué par Ra- finesque(/c/u7»., Ohiens., 1820). (G.B.) *TERGILLA. arach. —C'est un genre de l'ordre des Acariens, indiqué par Heyden dans le journal VIsis , mais dont les carac- tères génériques n'ont pas encore été pu- bliés. (H.L.) TERGIPES (lergum, dos ; pes, pied), moll. — Genre de Mollusques gastéropodes, établi par Cuvier pour la Limax Tergipes de Fors- kal ou Doris lacinulata deGmelin, et quel- ques autres petites espèces ayant la forme des Éolides et deux tentacules seulement, avec une rangée de branchies cylindriques le long de chaque côté du dos. Chacune de ces branchies est terminée par un petit su- çoir, et peut servir, dit-on, à l'animal comme de pieds pour marcher sur le dos. (Dm.) *TERIAS (tyjoeîç, nom mythologique). ins. — Swainson (Illustr., I, 1821) indique sous ce nom un genre de Lépidoptères diur- nes, tribu des Papilionides, adopté par M. le docteur Boisduval (Lép. des Suites à T. XII. TER 47?. Buffon, de redit. Roret, I, 1836), qui l'avait précédemment désigné sous la dénomina- tion de Xanthidià, et qui y place plus de cinquante espèces, toutes étrangères à l'Eu- rope et dont la plupart appartiennent à l'Amérique méridionale. Les Chenilles, qui sont grêles et linéaires, vivent en général sur les plantes de la famille des Légumi- neuses. Nous citerons comme type le T. Nicippe Boisduval et Leconte, qui se trouve communément à la Caroline, au Mexique etc., et dont la Chenille vit sur le Cassia et le Trifolium. (jr. D.) TERMES, ins. — Voy. termite. «TERMIENS. Termii. ins. — Tribu de l'ordre des Névroptères, comprenant le seul genre Termes. Voy. termite. TERMïXALIÉES bot. pfi. — Syn. de Myrobolanées. Voy. combuétacées. TEKMI\ALIER. Terminalia. bot. pu. — Genre important de la famille des Corn- brétacées , de la tribu desTerminaliées , à laquelle il donne son nom, établi par Linné (Manlissa, 21), et dont on connaît aujour- d'hui plus de 50 espèces. Ce sont des arbres et des arbrisseaux répandus dans toutes les parties de la zone inlertropicale , dont les feuilles sont ramassées aux extrémités des branches; dont les fleurs, polygames par avortement, sont apétales, décandres , et donnent pour fruit un drupe anguleux ou comprimé, à noyau ligneux, monosperme. La principale espèce de ce genre est le Ter- minalier Badamier, Terminalia CalappaL'w., arbre des Indes orientales et cultivé dans les Antilles. Elle porte les noms vulgaires de Badamier, Badamier-amande. Ses feuiiles obovales, rétrécies à la base, portent en dessous un duvet mou, et de petites glandes à côté de leur nervure mojeime, vers la base. Ses graines sont comestibles; leur goût rappelle celui de la Noisette. On les emploie aussi en médecine, en émulsions adoucis- santes et pectorales. Enfin on en extrait une huile bonne à manger, et qui se recom- mande, en outre, par sa difficulté à rancir. On indique également comme alimentaires les graines du Terminalia Moluccana Larn. (P.D.) TERMITE Termes, ins. — Genre de l'ordre des Névroptères, très reconnaissable aux caractères suivants : Une tête grosse, por- tant sur son sommet trois ocelles, et en avant 60 474 TER des antennes courtes et moniliformes; des ailes parcourues par des nervures longitudi- nales, mais n'ayant que des nervures trans- versales rudimentaires; des tarses composés de quatre articles, etc. Les Termites ont des mandibules, des mâchoires et des lèvres dont la forme et le degré de développement sont très semblables à ceuxdes pièces de la bouche des Orthoptères. Ces Insectes se rapprochent en effet d'une manière évidente de ces der- niers, et si les caractères des ailes ne les en distinguaient bien réellement, il y aurait fort peu de différences essentielles à signaler. Les Termites sont des Névroptères Ortho- pléroides. A une certaine époque, M. Brullé avait cru devoir en former un ordre parti- culier; mais cette opinion n'a point prévalu. En effet, admettant cette séparation, il n'y aurait pas de raison pour ne pas séparer les Névroptères en quatre ou cinq ordres. Les Termites sont dispersés dans les ré- gions du monde les plus différentes; néan- moins, ils ne s'étendent pas au-delà des pays chauds ou au moins tempérés. On n'en a pas décrit plus de 25 à 30 espèces, mais comme ce sont des Insectes d'une grande fragilité, d'une conservation difficile , nos collections ne renferment certainement qu'une petite partie des espèces répandues dans les différentes contrées. Les Termites ont attiré l'attention des naturalistes et surtout des voyageurs à raison de leurs mœurs, de leur singulière industrie et de leurs habitations. Par leurs habitudes so- ciales ils ressemblent beaucoup au* Four- mis. Aussi sont-ils connus très généralement sous le nom de Fourmis blanches. Ces Né- vroptères forment des réunions nombreuses et construisent des demeures qui atteignent souvent des proportions énormes. Cinq formes de l'espèce ont été bien constatées parmi les Termites: Les mâles et les femelles, pourvus d'ailes. Ensuite les individus nommés ordinairement soldats et regardés par Latreille et quelques autres naturalistes comme des individus neutres. Ceux-ci, remarquables par la grosseur et l'allongement de leur tête, et par le grand développement de leurs mandibules, ont aussi le corps plus robuste que les mâles et les femelles, et demeurent privés d'ailes. Les ouvrières, considérées par la plupart des entomologistes, comme étant simplement TER des larves. Celles-ci ressemblent assez par la forme générale de leur corps aux. mâles et aux femelles; elles sont privées d'ailes; leur corps est assez mou; leur tête est ar- rondie et leur taille est toujours inférieure à celle des soldats ; elles sont privées d'yeux et d'ocelles. Enfin, la cinquième catégorie d'individus a été signalée par Latreille comme apparte- nant à l'état de nymphe. Ces individus, en effet, ressemblent complètement aux larves ou ouvrières; mais ils présentent des rudi- ments d'ailes. Les mâles et les femelles n'ont, parmi les Termiens, d'autre mission que celle de re- produire l'espèce. A une époque de l'année, les mâles pa- raissent en grand nombre; vers le soir ou même pendant la nuit, ils s'envolent. L'ac- couplement a lieu. Mâles et femelles tom- bent ensuite à terre , et si l'on en croit le récit de plusieurs voyageurs> les couples se- raient bientôt recueillis par les larves, puis enfermés dans une loge séparée. Après l'ac- couplement les femelles perdent leurs ailes , qui tombent sans doute naturellement, à moins que les ouvrières ne se chargent de les arracher. Les neutres ou soldats sont considérés par tous les naturalistes comme les gardiens et les défenseurs dans les habitations de Ter- mites. La puissance de leur tête, et surtout de leurs mandibules, leur permet de com- battre avec avantage les autres Insectes qui voudraient s'introduire dans leur nid. Ils sont ordinairement postés contre les parois internes de la surface extérieure , de ma- nière à paraître les premiers dès que l'on fait une brèche à leur domicile, et de pincer les aggresseurs avec leurs fortes mandibules. Les larves et les nymphes, regardées comme les ouvrières, paraissent chargées de toutes les fonctions attribuées aux neutres ou ou- vrières dans les sociétés d'Hyménoptères , comme celles des Abeilles, des Fourmis, etc. Avec de la terre et différents matériaux , elles construisent des nids immenses, divisés en loges de diverses dimensions pour les dif- férentes sortes d'individus, avec des galeries qui relient toutes les parties de l'habita- tion. Elles apportent la nourriture aux au- tres habitants de la colonie. Il a paru très singulier que des Insectes à TER l'état Je larve exécutassent des travauu aussi considérables. On a supposé que ces ouvriè- res pourraient bien être des neutres fe- melles , comme le sont les ouvrières paimi les Abeilles et les Fourmis. Dans cette hypo- thèse, les soldats seraient des mâles neutres. Riais ceci est une simple conjecture , qui n'est fondée ni sur l'observation directe, ni sur l'anatomie. La présence d'individus en- tièrement semblables aux larves, mais déjà pourvus de rudiments d'ailes, d'individus qui sont de véritables nymphes, ne permet pas de croire un seul instant que cette hy- pothèse puisse être l'expression de la vérité. Un fait remarquable, c'est que les Ter- mites ne travaillent jamais à découvert. Les uns établissent leur demeure , soit dans la terre , soit dans de vieux troncs d'arbres , soit sous les boiseries des habitations; les autres ont des nids extérieurs , mais tou- jours clos de toutes parts et sans issue appa- rente. Ces demeures sont parfois extrêmement élevées , et affectent la forme de pyramides ou de tourelles recouvertes par une toiture solide. Ces monticules, ordinairement réunis eu grand nombre, ont souvent des dimensions telles, que de loin on les prendrait pour des huttes de sauvages. Toutes les fois que les ouvrières ont be- soin de se transporter à une distance plus ou moins considérable de leur nid , elles construisent une galerie pour établir une voie de communication ; par ce moyen elles ne se montrent jamais au dehors. Les nids d'une espèce africaine, désignée par le voyageur Smeathman sous le nom de Bellicosus, et regardée par plusieurs natu- ralistes comme le véritable Termes fatale de Linné, n'ont pas moins quelquefois de 10 à 12 pieds de hauteur. Ils sont de forme co- nique, ayant sur les côtés de nombreuses tourelles également coniques. Ces habita- tions , construites avec une sorte de terre argileuse , sont bientôt recouvertes d'herbe. Leur dureté est telle que des Taureaux sau- vages peuvent monter dessus sans les ébran- ler, et Smeathman assure qu'il put monter une fois à l'extrémité de l'un de ces nids, avec quatre de ses compagnons , pour voir si quelque navire ne pourrait être aperçu. D'après les observations du même voyageur, TER 4Ï6 les nids des Termes atrox et mordax consis- tent en piliers cylindriques. Dans les relations de plusieurs voyages, il est question de ces demeures des Termites et des ravages de ces Insectes. Dans l'ouest de la France , on rencontre en abondance le Termite lucifuge ( Termes lucifugum Rossi), espèce de petite taille, et cependant très redoutable. Depuis longtemps elle s'est tellement multipliée à La Rochelle, à Rochefort , à Saintes, sur tous les points du département de la Charente-Inférieure, qu'elle occasionne les plus grands ravages sans qu'on puisse parvenir à la détruire. Des maisons, des bâtiments entiers, ont été minés jusque dans leurs fondations par ces Insectes. Des planchers se sont écroulés à plusieurs reprises ; et ce qu'il y a de plus de terrible dans les ravages de ces Insectes , c'est que jamais on ne s'en aperçoit à l'ex- térieur. Ils ménagent toujours la superficie, creusant l'intérieur et le sillonnant de gale- ries ddns tous les sens. Le bois vient ainsi à se rompre, rien au dehors n'ayant décelé la présence de ces insectes destructeurs. De grandes colonnes recueillies à Tonay-Cha- rente par M. Audouin, et déposées aujour- d'hui dans les collections du Muséum de Paris, sont taraudées de toutes parts; mais la superficie était épargnée, ainsi que la couche de peinture qui les recouvrait. Du linge entassé dans des armoires a été souvent machuré et percé par les Termites. A la Rochelle, l'hôtel de la Préfecture a été envahi par ces Insectes; une partie des Ar- chives a été totalement détruite, et aujour- d'hui l'on est obligé de les enfermer dans des boîtes de zinc pour les préserver. M. Audouin a observé ces faits il y a une dizaine d'années. M. Milne Edwards et moi nous les avons observés de nouveau en 1843; mais notre séjour fut de trop courte durée pour faire des expériences propres à diminuer le fléau. (Bl.) TÊRNATEA , Tourn. bot. ph. — Syno- nyme du genre Clitoria Lin., dans lequel il correspond à un sous-genre. TERNSTROEMIE. Ternslrœmia (nom d'homme), bot. ru. — Genre de la famille desTernstrœmiacées, à laquelle il donne son nom, formé par Mutis (ex Lin. fils , Sup- plem. , pag. 39 ) pour des arbres et arbris- seaux propres a l'Amérique tropicale , dont 476 TER les feuilles sont coriaces; dont les fleurs, axillaires et solitaires, présentent un calice persistant de 5 sépales, et accompagné de 2 brar.téules ; une corolle gamopétale, à 5 lobes ; de nombreuses étamines a filet très court, et un ovaire libre a 2 5 loges 2-4- ovulées. Leur fruit est une capsule presque globuleuse , surmontée de la ba.sc du style, 2-5 loculaire, 2-5-valve. De Candolle avait décri t ( Prodrom,, t. I, p. 523)14 espèces de ce genre, et, plus récemment, ce nombre a été au moins doublé. Nous citerons entre autres le l'ernstrcemia peduncularis DC, des Antilles ( T. meridtonalis Swartz), et le T. lineata DC, du Mexique. (D. G.) TERMSTUOEMIACÉES. Ternslrœmia- ceœ. bot. pu. — Famille de plantes dicoty- lédonées, polypétales, hypogynes, ainsi ca- ractérisée : Calice composé de folioles au nombre de trois, quatre, cinq ou plus, dis- tinctes ou quelquefois soudées inférieure- ment ensemble, coriaces, concaves, inégales, imbriquées. Pétales en nombre égal , alter- nes ou opposés , libres ou soudés par leur base, souvent inéquilatéraux et obliques, à préfloraison imbriquée ou tordue. Etamines en nombre indéfini sur plusieurs rangs ; filets adhérents aux pétales qu'ils lient entre i eux ou libres, ordinairement courts, quel- quefois polyadelphes; anthères introrses, à deux loges s'ouvrant par des fentes longitu- dinales en dedans ou des pores terminaux, avec un connecta épais qui, quelquefois, se prolonge au-dessus d'elles, adnées ou oscil- lantes. Ovaire libre ou très rarement soudé avec le calice par sa base, à 2-3-5 loges in- complètes ou complètes, avec des ovules en nombre défini ou indéfini, insérés sur les bords des cloisons incomplètes, ou à l'angle interne des loges complètes, pendants ou plus rarement ascendants, anatropes ou campulitropes. Autant de styles distincts ou soudés en un seul ; stigmates cohérents ou distincts , aigus ou obtus. Fruit partagé en autant de loges, tantôt indéhiscent, coriace ou charnu ; tantôt capsulaire avec une dé- liiscence loculicide dans laquelle les graines suivent les cloisons, ou s'en séparent por- tées sur une colonne centrale. Ces graines, courbées sur elles- mêmes en fer à cheval , ou arrondies , ou anguleuses , quelquefois comprimées ou ailées, ascendantes, pen- dantes ou horizontales, nues ou arillces TER présentant un tégument crustacé ou mem- braneux, etau dedans un périsperme charnu, qui, d'autres fois et plus souvent, manque entièrement. L'embryon droit ou arqué , à cotylédons plus ou moins épais suivant l'absence ou la présence du périsperme , tourne sa radicule du côté du bile. Les es- pèces sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles ordinairement alternes et dépour- vues de stipules, simples , entières ou den- tées, souvent revêtues d'un duvet soyeux et brillant. Les fleurs , en général grandes , blanches , roses ou rouges, portées sur un pédoncule articulé à sa base, sont tantôt solitaires ou fasciculées aux aisselles des feuilles, tantôt disposées en grappes ou panicules terminales. GENRES. Tribu 1. — Ternstroemiées. Anthères fixes, s'ouvrant dans leur lon- gueur. Ovules campulitropes. Baie sèche ou capsule à déuiscence irrégulière. Embryon recourbé, avec ou sans périsperme. — Plantes croissant entre les tropiques, quelques unes en dehors (aux Canaries, au Japon). Anneslea, Wall. — Dicalyx, Lour. (Sa- riava, Keinw.) — Visnea, L. f. (Mocanera, J. ) — Temslrœmia, Mut. (Toanabo, Aubl. — Tonabea , J. — Dupinia , Neck — Am- phania, Banks.) — Eurya, Tbunb. (Gecria, Bl.) — Cleuera, Tbunb. (Hoferia , Sco;j. — Mukopf et Sukaki, Kaempf. ) — Freziera , Sw. {Erotium, Sol.) — LeUsomia, B. Pav. Tribu 2. — Sauraujées. Anthères incombantes, se renversant de manière à tourner en haut et en dehors leurs bases divergentes, qui s'ouvrent cha- cune par un pore. Ovules anatropes. Cap- sule à déhiscence loculicide. Graines non ailées. Embryon droit, cylindrique, dans l'axed'un périsperme épais. — Plantes toutes tropicales, asiatiques ou américaines. Saurnvja, W. (Palava, B. Pav. — Âpa- lelia, DC. — Scapha, Norh. — YcnaJphimia, Leschen. — Marumia, Beinw. — Reimvard- tia, Nées. — Blumia, Spreng. — Davya et Leucothea , Moç. Sess. — Microsemma , La- bili. Tribu 3. — Laplacéks. Anthères incombantes ou dressées, s'ou- vrant dans leur longueur. Ovules auatrojues. TER Capsule à déhiscence septicide ou loculicide, avec un axe séminifère. Graines ailées. Embryon sans périsperme, à cotylédons planes. Quelquefois feuilles opposées ou stipulées. — Plantes toutes originaires de l'Amérique tropicale. Laplacea, Klh. {Hœmocharis, Sal. — Wickstrœmia, Schrad. — Lindleya, Nées.) — Bonnelia, Mart. {Kieseria, Nées.) — Archy- lœa , Mart. — Iuelmeyera, Mart. (Martine- ria, Fi. fl.). — Caraipa, Aub\. — Marila, Sw. (Mouoporina, Presl. — Scypliœa, Presl. — Anisosûcle, Baril.) — Mahurea, Aubl. Tribu 4. — Gordoniées. Anthères dressées ou oscillantes, s'ou- vrant dans leur longueur. Capsule à déhis- cence loculicide. Graines ailées. Embryon sans périsperme, à cotylédons plissés longi- tudinalement. — Plantes de l'Amérique du Nord , ou de l'Asie tropicale ou extratro- picale. Sluarlia , Catesb. (Malachodendron et Stewarlia, Cav.) — Gordonia, Eli. (Schima, Reinw. — Polyspora, Sweet. — Franklinia, Marscu. — Lacalhca, Salisb.) Tribu 5. — Camelliées. Anthères incombantes , s'ouvrant dans leur longueur. Capsule à déhiscence loculi- cide. Graines nucameulacées. Embryon sans périsperme , à cotylédons planes et très épais. — Plantes de l'Asie orientale. Camellia, L. (Sasangua, Nées.) — TTiea, L. On joint avec doute à cette famille les genres Âdinandra , Jack. — Pyrenaria, Bl. - Leucoxylon,,B\. On en rapprochait de plus le Godoya , R. Pav. {Godovia, Pers.), que M. Planchon propose de rapporter aux Ochnacées , qu'il déûnit et circonscrit autrement que nous ne l'avons fait. Ce même auteur forme une petite famille distincte , celle des Cochlospeumées, que la plupart des au leurs admettaient comme tribu des Ternstrœmiacées, et dont elle se distin- gue, au premier abord, par ses feuilles pal- matilobées ou à pétiole bistipulé, et ses fleurs jaunes. Ses anthères basifixes s'ouvrent par un seul pore terminal. Son ovaire unilocu- laire est divisé par 3-5 cloisons incomplètes portant de nombreux ovules campulitropes, et est surmonté d'un style simple, filiforme, TER 477 fistuleux, ouvert à son sommet denticulé. Son fruit est une capsule s'ouvrant en cinq valves, qui alternent avec autant de seg- ments de l'épicarpe, et portent les cloisons sur leur milieu. Les graines réniformes, quelquefois enveloppées d'une laine épaisse, offrent dans un périsperme épais un em- bryon recourbé comme elles, à cotylédons incombants. Ses espèces sont répandues en- tre les tropiques en Amérique, en Asie et jusque dans la Nouvelle-Hollande. Elles se rapportent à deux genres : le Cochlosper- mum, Kth. {Willelsbachia, Mart.), et VAmo- reuxia, Moç. Sess. ( Euryanthe , Cham. et Schlecht.), que nous avous mentionné avec doute à la fin des Rosacées. (Ad. J.) TERPNANTHUS , Nées et Mart. bot. pn. —Synonyme de Spiranthera Aug. St.-Hil., famille des Diosmées. (D. G.) *TERPSIi\OÉ i«p^ivo^, agréable), bot. cr. — (Phycées.) Genre créé par Ehrenberg pour une Bacillariée ou Diatomée, le T.mu- sica Ebrenb., qui se rapproche des genres Diatoma et Tabellaria dont elle diffère par les stries transversales qui se remarquent sur les fruslules. Ces stries ou cannelures sont renflées et courbées à leur extrémité interne de manière à simuler des notes de musique. Celte curieuse Diatomée a été trouvée sur les racines d'une Marchantie aquatique dans l'Amérique tropicale. (Bkéb.) *TERPSIPKOI\E. Gloger. ois. - Syno- nyme de Muscicapa, Linn. TERRAIN, géol. — 11 faut entendre ex- clusivement par ce mot une fraction plus ou moins forte du Sol, considéré lui-même comme un tout successivement formé par des causes diverses. Les Terrains partagent le Sol en sections chronologiques dont le caractère est tiré de leur âge relatif, de même que les Forma- tio7is et les Roches groupent les matériaux dont le Sol est constitué , les premières d'après l'origine de ces matériaux , les se- condes d'après leur nature. Aux articles Formation , Géologie, Synchronisme, on a déjà cherché à fixer le sens relatif qu'il con- vient de donner à des expressions consacrées dans le langage géologique, mais qui sont trop souvent employées d'une manière ar- bitraire et opposée; nous renvoyons aux ar- ticles précédemment cités et nous nous ar- rêterons uo moment sur la définition, précisa 478 TER du Sol dont la connaissancedoitêtrelepoint de départ de l'étude positive de la Terre, ce mot n'ayant pas été le sujet d'un article particulier. Dans le langage ordinaire, le Sol est la partie extérieure solide du sphéroïde ter- restre , celle qui nous porte, dans laquelle sont implantées la plupart des plantes , d'où nous extrayons les substances minérales utiles, que nous perçons pour y rencontrer les eaux de nos puits ou des sources jaillis- santes. L'agronome et le vulgaire ne compren- nent sous le nom de Sol que la partie su- perficielle des terres émergées, et ils dis- tinguent même souvent le Sous-Sol du Sol cultivable; mais le géologue applique le mot Sol à toute l'épaisseur de la Terre, qui est accessible à ses investigations directes ; et son but est de..cbercher à connaître la composition, l'origine et l'âge de ses diver- ses parties. Les observations les plus positives démon- trent en effet, lo que la portion extérieure de la Terre n'est pas partout de même na- ture (voy. Minéraux, Roches, Fossiles); 2° que des causes différentes ont présidé à sa formation (voy. Formation); et 3° enfin, que cette formation a été successive. C'est aux tranches chronologiques du Sol , c'est- à-dire aux Minéraux, Roches et Formations déposés dans une même période, qu'il faut réserver le mot Terrain. L'épaisseur relative, la structure, la forme externe du Sol, n'ont pas toujours été ce qu'elles sont aujourd'hui. En deçà du Sol , dont l'épaisseur actuelle n'est peut-être que de quelques lieues, est la masse planétaire (voy. terre); au-delà est l'atmosphère. Les eaux liquides et solides font accessoi- rement partie du Sol. Le Sol est dit primitif ou de remblai. Par Sol primitif, il faut entendre (en admettant l'hypothèse de l'état originaire incandes- cent du sphéroïde terrestre) la première pellicule consolidée par le refroidissement autour de la masse planétaire; c'est pour ainsi dire une ligne ou zone idéale : son épaisseur a graduellement été augmentée: 1° à l'intérieur, par la consolidation succes- sive des matières intérieures , c'est le Sol sous-primitif; 2° à l'extérieur, par le déver- TER sèment et le dépôt des substances minérales sorties à travers le Sol primitif, ou bien abandonnées par les eaux de la surface; c'est à l'ensemble de ces dépôts ignés et aqueux que l'on donne le nom de Sol do remblai. Le Sol de remblai a donc été simultané- ment formé par des causes différentes les unes des autres, mais analogues à celles qui agissent encore actuellement (voy. Syn- chronisme), et il se compose d'étages ou groupes chronologiques, c'est-à-dire de Ter- rains. L'épaisseur du Sol , sa figure ou le relief de sa surface ont fréquemment changé et changent journellement encore, soit par l'addition de nouveaux dépôts, soit par des dislocations qui produisent des affaisse- ments, des soulèvements. La surface du Sol est continue; elle se distingue en surface inondée ou submergée , et surface exondée ou émergée. Dans le mo- ment actuel le rapport des continents et des îles esta celui des parties couvertes par les eaux comme 1 est à 3. La relation et la pro- portion de ces parties a fréquemment varié dans les temps antérieurs. Maintenant que la valeur relative des mots Sol , Terrain , Formation , Roche , est bien déterminée, il est facile de com- prendre que pour classer les Terrains, il faut avoir égard surtout à l'observation de leur superposition, quelles que soient la nature et l'origine des matières dont cha- cun est composé; et que pour les caracté riser, il est nécessaire de comparer, dans la série des terrains, les formations de mêm sorte, en prenant pour types les Forma- tions aqueuses marines comme étant les plus abondantes et les plus générales. De cette manière chaque Terrain est, pour ainsi dire, un cadre où viennent se placer d'abord les formations marines, puis les formations d'eau douce fluviatiles, la- custres, etc., et les diverses formations ignées contemporaines. La série des Terrains est comparable à la série que les historiens reconnaissent dans les événements successifs qui leur sont ré- vélés par les traditions; et de même que l'histoire d'un peuple n'est pas identique avec celle d'un autre peuple pendant une même période, de même la composition , TER la structure du Sol formé dans une même période, présente des différences locales plus ou moins grandes qni deviennent un obsta- cle pour établir une classification qui con- vienne également au Sol de toutes les con- trées. Toute division de la série des Terrains en groupes n'étant que locale ou arbitraire, et aucune, dans l'état actuel de la science, ne pouvant être considérée comme défini- tive, il est sage d'imiter les archéologues qui ont d'abord partagé l'histoire de l'humanité en trois grandes périodes, antiquité, moyen âge et temps modernes; ces trois époques qu'il est facile de ne pas confondre, lors- qu'on les compare d'une manière générale et dans leur ensemble, ne peuvent cepen- dant être limitées d'une manière nette et tranchée. C'est dans le même sens qu'il faut com- prendre la division du Sol, en : 1° Terrains primaires; 2° T. secondaires; 3° T. tertiaires, ce qui veut seulement dire Terrains infé- rieurs , moyens et supérieurs, ou T. n° 1 , 2, 3. Dans cette division en trois, les lignes de séparation peuvent varier, se confondre, sans que les centres de chacun des trois groupes cessent de pouvoir être distincts; chaque groupe de premier ordre peut et doit lui-même être divisé en trois sous-di- visions , et ainsi jusqu'à l'unité suivant les besoins locaux. Si la série générale des Terrains était connue et décrite, on pourrait désigner cha- cun de ses membres par un numéro d'ordre ; mais il convient mieux de donner à chacun un nom aussi simple et insignifiant que possible. Malheureusement l'usage a consacré déjà un grand nombre d'expressions qu'il vaut mieux conserver que chercher à les rem- placer par des noms nouveaux, grecs ou barbares, qui ne menacent que trop d'en- vahir le domaine de la géologie, à l'exemple de ce qui est arrivé pour toutes les autres branches de l'histoire naturelle; ainsi on dit Terrain houiller, T. crétacé, T. ooli- tique, T. murialifère, etc., pour indiquer en effet des tranches du Sol qui, dans cer- taines contrées, renferment de la houille, de la craie, des calcaires oolitiques, du sel femme, etc., sans qu'il faille en inférer que partout le même terrain doive être carac- TER 479 térisé par les mêmes substances et les mê- mes Roches. De même les expressions de Terrains cambriens, siluriens, dévoniens, jurassiques, indiquent des types observés dans certains pays et qui ne sont pas généralement re- présentés sur toute la surface de la Terre. Les considérations qui précèdent suffisent pour faire voir que dans la classification ci- dessus indiquée, on ne saurait introduire logiquement des Terrains primitifs, des T. de transition ou intermédiaires, des T. qua- ternaires , des T. diluviens, etc. Voyez les articles géologie , formation , FOSSILE, TERRE. (C. PREVOST.) TERRAINS, géol. — Ainsi que M. Con- stant Prévost l'a parfaitement expliqué à l'article Terrain {Voy. ce mot), on donne ce nom aux diverses grandes fractions ou tran- ches chronologiques de l'écorce terrestre. Les terrains se composent de Roches (Voy. ce mot), formées par des causes diverses et st)us l'influence de circonstances variables. Ces roches, quelquefois homogènes, et le plus souvent hétérogènes, ont une origine ignée ou aqueuse. Dans le premier cas , elles proviennent de matières fluides et incandes- centes solidifiées par voie de refroidisse- ment, comme les granités, les porphyres, les basaltes, etc.; dans le second, elles sont le résultat de matières déposées ou pré- cipitées au fond des eaux, comme les grès, les argiles, les calcaires , etc. En examinant attentivement la disposition et la nature des masses minérales qui con- stituent l'écorce consolidée telle que nous la connaissons , on ne tarde pas à recon- naître que ces masses n'ont pu être pro- duites que successivement. Cette assertion est surtout de la plus grande évidence quant aux roches sédimentaires ou d'origine a- queuse, toujours stratifiées, et recelant, pour la plupart, des débris orgauiques , dépouilles d'animaux ou de végétaux qui ont vécu à diverses époques, et dont les formes s'écartent d'autant plus de celles des êtres organisés actuels, qu'ils appartien- nent à des périodes plus anciennes. Quant aux roches ignées , on reconnaît également leur formation successive par les caractères particuliers qu'elles présentent et les mo- difications qu'elles ont souvent fait éprouver au sol, à divers niveaux, alors qu'elles s'é- À&O TER chappaient du foyer central pour venir s'épancher à la surface, comme font encore de nos jours les laves qui sortent des vol- cans. Ainsi l'écorce solide du globe n'est point le résultat d'une création ou d'une solidification instantanée; tout démontre, au contraire, qu'elle a été formée graduel- lement, durant une longue succession de siècles et d'opérations, et qu'elle continue encore à augmenter de puissance sous l'in- fluence de circonstances diverses. Quoique le cadre restreint de cet article ne nous permette pas d'entrer dans de grands détails sur la partie théorique de la formation de l'écorce terrestre, nous ne saurions toutefois passer sous silence les principaux faits qui militent en faveur d'hy- pothèses aujourd'hui admises par les géo- logues de toutes les écoles. D'ailleurs cette partie théorique, que nous allons résumer avec autant de précision que possible, per- mettra au lecteur d'apprécier facilement l'ensemble et les détails de l'édifice géognos- tique. La revue des Terrains que nous fe- rons ensuite rapidement offrira plus d'inté- rêt par la raison toute simple qu'on aime à connaître les causes probables des faits qu'on est appelé à examiner. La forme sphérique de la terre , dont l'aplatissement vers les pôles est, d'après les calculs des plus célèbres géomètres , exactement dans la proportion prescrite par le rapport de sa masse supposée fluide avec la vitesse de son mouvement de rotation, atteste que la terre n'a pas toujours été à l'état solide et que les particules qui la composent ont eu , à une certaine époque , assez de mobilité pour céder à l'action de la force centrifuge. Nous retrouvons une figure semblable dans les autres planètes; et, sauf quelques particularités dues à des causes exception- nelles , l'aplatissement de ces planètes vers leurs pôles est d'autant plus considérable que leur mouvement de rotation est plus rapide; preuve évidente qu'elles ont été originairement fluides comme la terre. Mais la fluidité de la terre a-t-elle été aqueuse ou ignée? Les physiciens armés du pendule, et les géomètres appliquant le calcul aux expériences de la physique, admettent tous maintenant la fluidité ignée originaire du sphéroïde terrestre, et considèrent ce TER sphéroïde comme formé de couches concen- triques de différentes matières dont la den- sité va croissant de la circonférence au cen- tre. Des expériences faitesavecla balance de torsion de Cavendish autorisent à conclure que la densité moyenne de la terre entière est 5 fois 1/2 plus grande que celle de l'eau, et, par conséquent, plus du double de celle de l'écorce terrestre accessible à l'ob- servation du géologue; car le felsdpath, le quartz, le mica, le talc et le calcaire qui en sont les éléments principaux (l'oy. l'ar- ticle Rocncs, page 148 ) , n'ont guère pour densité que 2,5 ; la densité moyenne des continents et des mers n'atteignant pas 1 ,6, il faut nécessairement que l'accroi .«cmeut de cette densité soit plus rapide à me- sure qu'on descend au-dessous de la sur- face terrestre. Tout tend donc à prouver que le centre du globe est occupé par des métaux et leurs composés les plus lourds, et que ces substances, disposées par ordre de densité, y sont encore soumises à une cha- leur capable de les tenir à l'état de fusion. Toutefois, cette fluidité n'est peut-être pas complète jusqu'au centre ; c'est au moins la conclusion qu'on pourrait tirer de divers faits, en particulier des phénomè- nes magnétiques, ainsi que de leur insta- bilité. Personne n'ignore, en effet, à combien de variations est assujettie la déclinaison de l'aiguille aimantée, variations qui sont de trois sortes : celles qui s'exécutent dans l'es- pace d'un jour, ou les variations diurnes; celles qui se manifestent à diverses époques de l'année et qui correspondent aux diffé- rentes positions de la Terre dans l'espace relativement au Soleil; celles, enfin, à lon- gues périodes et qui embrassent un cercle d'années assez considérable. Or, Halley, qui a cherché à expliquer ce phénomène, a admis que l'intérieur de la Terre est à l'état liquide, mais qu'au centre il existe probablement un noyau magnétique solide, présentant des irrégularités de con- figuration ainsi que d'intensité magnétique, irrégularités dont l'observation nous pré- sente un exemple à peu près analogue dans les aimants naturels. Cette masse aimanlaire intérieure, qui formerait l'axe magnétique du globe terres- tre, serait assujettie à un mouvement parti- TER TKR 481 eulier de rotation sur elle-même, plus ou inoins indépendant de celui qui anime le globe terrestre ; ce mouvement n'aurait rien de plus extraordinaire que celui que décrit l'anneau de Saturne autour de cette pla- nète, et qui en est parfaitement indépen- dant. Divers phénomènes pourraient venir à l'appui de cette hypothèse; tels sont : 1° la densité incessamment croissante des matiè- res composant la masse du globe terrestre, aussi bien dans les profondeurs encore à l'état fluide, qu'à sa surface; 2° la nature même de ces matières dans lesquelles nous voyons que le Fer paraît être l'élément de plus en plus prédominant, à mesure qu'el- les nous arrivent de plus grandes profon- deurs; 3° la nature des bolides où la pré- sence du Fer à l'état métallique.et associé à deux autres principes magnétiques, le Nic- kel et le Chrome, nous porte à croire que ce même métal pourrait se trouver à l'état de Fer métallique dans les profondeurs, formant ainsi le noyau solide, l'axe magnétique du globe. Cet axe différerait un peu de l'axe de rotation diurne, et il éprouverait une nuta- tion particulière. Cette hypothèse, infiniment probable , suivant M. Cordier, rendrait suffisamment raison de phénomènes qui, sans elle, restent inexpliqués. Elle aurait, en outre, ce résul- tat remarquable de déterminer d'une ma- nière positive la limite du degré de tempé- rature intérieure de la Terre, par cela seul que le noyau en resterait solide à la tempé- rature blanche, sous l'effet d'une énorme pression. Des expériences, il est vrai, ont démontré qu'à l'air libre, sous la pression atmosphérique ordinaire, leFer forgé, chauffé au rouge blanc, perd sa vertu magnétique; mais n'y aurait-il pas lieu de penser que l'effet même de la pression si considérable qui s'exerce à l'intérieur de la masse sur le noyau solide, doit être de conserver la vertu magnétique nonobstant l'élévation de tem- pérature du noyau? La fluidité originairement incandescente de la terre n'est pas seulement prouvée par la géométrie et la physique; la géologie, en s'appuyant sur des faits incontestables, résout aussi affirmativement la même ques- tion. En effet, la chaleur centrale, qui devient de plus en plus sensible au mi- T. XII, neur, à mesure qu'il descend plus avant dans l'intérieur de la terre; les tremble- ments de terre inexplicables si l'on suppose le globe solide jusqu'au centre; le remplis- sage des filons, l'existence des sources ther- males et des eaux artésiennes surgissant de grandes profondeurs; les traces d'ignition de certaines masses minérales cristallisées qui, suivant l'expression de Buffon, parais- sent avoir été fondues d'un seul jet; les nombreuses dislocations et les bouleverse- ments qu'on remarque dans un grand nom- bre de contrées; enfin une foule d'autres faits concomitants , démontrent que l'enveloppe solide que nous foulons avec tant de sécu- rité, enceint de toutes parts une matière embrasée qui mugit sous sa frêle enve- loppe. C'est ce que, de tout temps, pou- vaient faire présumer ces masses énormes de matières fluides que vomit encore au- jourd'hui le sein de la terre par le cratère des volcans. De tous les faits géologiques acquis à la science et qu'il serait trop long d'exposer ici, il résulte donc que la terre fut, dans le prin- cipe , une masse incandescente de matière liquéfiée, qui prit, sous la double puissance de l'attraction centrale et de la force cen- trifuge, la forme sphéroïdale que nous lui connaissons. Pendant cette période d'incan- descence, il est évident que l'eau et toutes ces matières qui se volatilisent par la simple chaleur de nos fourneaux étaient à l'é- tat gazeux et réunis aux fluides élastiques de l'atmosphère. Celle-ci devaiteonséquem- ment présenter un volume considérable, et par suite exercer une immense pression qu'on présume avoir été environ cinquante fois plus forte que celle d'aujourd'hui. Ainsi lancé dans l'espace par l'interven- tion d'une volonté suprême, ce globe in- candescent dut obéir aux lois du rayon- nement et perdre, par degrés, une partie de son calorique pour le distribuer dans l'espace à tous les corps célestes. C'est en vertu de ce refroidissement incessant que, sans doute, la surface du globe se coagula , et qu'une première pellicule solide sépara la masse incandescente interne de l'atmo- sphère enveloppante. De là résulta un pre- mier mode de formation de roches ignées. Cette première croûte dut tendre , bien qu'avec ledteur, à s'épaissir de plus en plus, 61 482 TER et l'on conçoit en effet qu'avec le temps les molécules les plus voisines de la partie déjà figée durent se rapprocher et cristalliser successivement» et que celte cristallisation, si visible dans les roches primordiales, put sans cesse s'opérer intérieurement, de haut en bas, par l'influence de l'abaisse- ment continu de la température. Toute- fois, ainsi que l'a parfaitement expliqué un habile géologue (M. d'Archiac) , « comme cette croûte produit, relativement à la masse interne encore liquide et incandescente , l'effet d'un écran d'autant plus puissant que cette croûte est elle-même plus épaisse et formée de substances qui sont de mau- vais conducteurs, on conçoit qu'il doit ar- river une époque où le rayonnement de la chaleur interne sera presque nul à la sur- face, et qu'il en résultera pour le globe un état en quelque sorte stationnaire ; or, cet état paraît être précisément celui que nous avons sous les yeux. En effet, le refroidis- sement d'une masse entraîne , comme con- séquence rigoureuse, une diminution dans son volume ; et cette diminution du sphé- roïde eût augmenté la vitesse angulaire de son mouvement de rotation, laquelle se fût manifestée par un changement correspon- dant dans la durée du jour; or, les calculs ont établi que depuis Hipparque, c'est-à- dire depuis environ deux mille ans, cette durée n'avait pas varié de 1/300 de se- conde. » Pendant que notre globe roulait ainsi dans l'espace, emportant avec lui son im- mense atmosphère impropre à la vie, et que nul rayon de soleil ne pouvait en- core traverser , quelques matières gazéi- fiées dans l'atmosphère se condensaient et se précipitaient à la surface de la terre. La vapeur d'eau elle-même dut obéir à cette loi, lorsque la température ne fut plus suffisante pour la maintenir à l'état aériforme. Les premières eaux tombèrent; elles furent mises en ébullition par la cha- leur qui régnait encore à la surface du globe. Cette particularité donna naissance à des combinaisons chimiques qui se trouvaient dans des conditions favorables pour se ma- nifester avec une grande énergie. Une im- mense oxydation dut aussi s'opérer par contact. Ces précipitations, ces combinaisons di- TER verses, donnèrent lieu, extérieurement et de bas en haut, à des dépôts plus ou moins puis- sants, à des modifications plus ou moins sensibles dans la structure des roches. Cette hypothèse très probable est propre à nous expliquer certaines variations de roches qui, à la surface du terrain primitif, passent in- sensiblement des unes aux autres, et qui présentent quelquefois les caractères de ro- ches produites à la fois par la voie ignée et par la voie aqueuse. C'est sans doute ainsi que durent se former les premières couches minérales, par l'intermédiaire de l'eau, sous l'influence d'une chaleur et d'une pres- sion considérables; et que commença cette longue série de couches stratifiées sédi- mentaires qui se continuent encore de nos jours. Cependant les siècles s'écoulent; les pé- riodes plus longues même se succèdent; et la croûte solide continuant à s'épaissir dans les deux sens, de haut en bas par le refroi- dissement incessant, et de bas en haut par l'accumulation de détritus que produisaient naturellement le déplacement des eaux et tous les agents érosifs combinés, cette croûte, disons-nous, dut enfin former un écran as- sez épais, sinon pour neutraliser, du moins pour tempérer l'influence de la chaleur in- térieure. Les eaux purent se réunir en masses plus étendues, puis enfin former des mers qui couvraient la presque totalité de la surface du globe. A mesure que la solidification intérieure de l'épiderme terrestre avait lieu, le vo- lume de la masse fluide interne diminuait par suite de son refroidissement successif. La croûte enveloppante devait alors éprou- ver un retrait, se contracter et se briser, se fissurer sur divers points. De plus, cette con- traction opérant des pressions énormes sur la masse fluide, les gaz et les matières en fu- sion durent tendre à s'échapper au dehors par les points de moindre résistance et par les principales fissures préexistantes. Aces in- fluences dynamiques furent dus les premiers soulèvements et affaissements, qui commen- cèrent par être peu considérables, parce que la croûte, encore trop fragile, cédait facile- ment en se fracturant et en se brisant dans tous les sens; aussi nedut-il se produire dans le sol que des déchirures, des plissements, des ondulations, mais point encore de bau- TER tes montagnes. Ces dislocations et ces bou- leversements dans la configuration du sol amenant toujours un déplacement dans les eaux, il en résultait nécessairement des courants, des inondations dont la puissance érosive accumulait une grande quantité de sédiments divers qui se consolidaient sous les eaux à l'aide d'un ciment, comme il arrive encore de nos jours. Il est naturel d'admettre que ces disloca- tions que subissait l'écorce solide se produi- saient sur une assez grande étendue; aussi voit-on les anciens terrains déchirés , frac- turés dans tous les sens et présentant , sur les points de rupture, la matière éruptive qui s'y introduisait, chaque fois que ce phé- nomène avait lieu. L'origine des filons se lie directement à cette action. On conçoit, en effet, que lors- que la matière ignée et à demi pâteuse se faisait jour à travers le sol , il devait en résulter une multitude de fentes, de fis- sures bien plus étendues que celles que pro- duisent encore quelquefois les tremble- ments de terre. Ces fentes livraient passage à des gaz de différentes natures et proba- blement aussi à diverses substances métal- liques vaporisées Or, une grande partie de ces fissures a pu se remplir de bas en haut, soit par la matière en fusion elle-même , soit par la condensation d'émanations mi- nérales qui venaient successivement tapisser les parois des fissures selon !a loi de la cristallisation. Telle est l'origine des filons d'oxydes de cuivre, d'étain, de plomb, etc., filons qui tous se trouvent dans les terrains anciens. Les conditions nécessaires au développe- ment des êtres organisés n'existaient pas en- core ; mais, quand la pression atmosphérique eut sensiblement diminué, et lorsque la température ne dépassa plus 80 à 90°, la vie put se manifester sur la terre. Des végétaux et des animaux marins parurent successi- vement et peut-être simultanément. Ce ne sont pas précisément les êtres les plus sim- ples et les moins compliqués de la créa- tion qu'on trouve dans les plus anciennes couches fossilifères : plusieurs classes s'y montrent à la fois, sans qu'on puisse dire exactement laquelle a précédé les autres. La première apparition de la vie est annoncée par des traces de Plantes, de Mollusques, TER 483 de Polypiers. Quelques Poissons , des Crus- tacés, vinrent ensuite habiter ce globe si longtemps désert. Vers la fin de cette première période organique, la température s'étant sensible- ment abaissée , les eaux durent absorber une partie de l'énorme quantité de gaz acide carbonique répandu dans l'atmosphère, et dès lors devinrent propres à exercer une action chimique sur diverses substances minérales. Les roches calcaires commencè- rent donc à devenir plus abondantes; mais il est à remarquer qu'elles prennent plus tard un développement hors de toute pro- portion avec la petite quantité de chaux renfermée dans le sol originaire; ce qui porte à croire que de nombreuses sources thermales, conjointement avec l'acide car- bonique de l'atmosphère, en ont fourni les principaux éléments. D'un autre côté, les êtres organisés, les plantes surtout, devaient aussi s'approprier une partie de cet acide carbonique dont l'atmosphère était saturée. Il en résultait que celle-ci se purifiait et devenait de plus en plus propre au développement de la vie animale. Pendant que s'accomplissaient ces mo- difications incessantes dans la masse at- mosphérique, les sédiments continuaient à se déposer sous les eaux , soit par voie «le précipitation, soit par voie d'agrégation mécanique; et les dépôts qui en résul- tèrent présenteraient une très grande conti- nuité, si l'action ignée n'avait, de temps à autre , bouleversé ces dépôts solidiGés. Le repos de l'action plutonique n'a donc jamais été qu'apparent, et chaque fois que l'équi- libre était rompu entre la résistance de l'enveloppe et la force expansive des gaz qui se développaient à l'intérieur par suite du refroidissement, ces gaz, trouvant une is- sue , soulevaient et déchiraient plus ou moins la croûte terrestre. Souvent alors la matière fluide et incandescente se frayait un chemin jusqu'à la surface où elle ve- nait s'épancher. De là le grand désordre qui existe dans la disposition des couches anciennes, qui, de planes et horizontales qu'elles étaient, sont devenues plus ou moins inclinées; de là encore les plisse- ments divers que présentent certaines ro- ches de cette époque, lesquelles se trouvaient 484 TEK probablement dans un état de mollesse assez grand pour se replier sur elles-mêmes sans se rompre. Par suite de soulèvements successifs, toute la surface du globe devait offrir l'aspect que présente aujourd'hui l'Océanie, c'est-à-dire qu'elle devait être couverte d'innombrables îles où, sous l'influence de circonstances fa- vorables, pût se développer une végétation extrêmement riche. Des Fougères, des Équi- sétacées, des Calamités, etc., commencèrent à montrer leurs formes gigantesques. C'est à cette époque que correspond la formation de la houille, qui doit son ori- gine à des masses de végétaux enfouies au sein des eaux, et ayant subi, sous une forte pression, une décomposition particulière. On comprend, en effet, qu'à la suite de cata- clysmes plus ou moins violents , les eaux , en se déplaçant brusquement, aient pu ba- layer des îles entières ou des parties de continents extrêmement boisées. Arrachées au sol qui les avait vues naître, entraînées par des inondations ou des courants plus ou moins violents, les plantes furent jetées en masse dans des lacs, des golfes, ou dans des embouchures de rivières Là , après avoir flotté quelque temps à la surface, ces bois , saturés sans doute par l'eau, du- rent couler au fond avec les détritus que la répétition du même phénomène accu- mulait successivement. C'est ainsi recou- verts , et probablement sous l'influence d'actions chimiques et de circonstances di- verses, que peu à peu ces végétaux ont changé de forme, et sont passés à l'état de charbon minéral. Le charriage de troncs d'arbres , que font encore de nos jours cer- tains fleuves, est bien propre à nous donner une idée de ce qui put se faire d'analogue , alors que toutes les circonstances favorables étaient réunies pour permettre le dévelop- pement d'une végétation gigantesque, végé- tation dont nous retrouvons , en effet , les débris dans l'étage houiller. D'autres géolo- gues pensent que la houille a pour origine d'anciennes tourbières; c'est-à-dire que, pour eux, elle résulterait de la décomposi- tion successive et sur place d'une abondante végétation herbacée, accumulée dans certai- nes dépressions , et qui a pu , par la com- pression et sous l'influence de circonstances particulières , passer à l'état de houiile. TE 11 Cette opinion se trouverait fortement ap- puyée par diverses circonstances, et en par- ticulier par l'état même de compacité et d'homogénéité de la houille, à l'intérieur de laquelle on ne rencontre presque jamais de parties végétales, ligneuses ou arborescentes; car ce n'est que dans les schistes argileux et dans les autres matières de transport qui accompagnent les dépôts de houille que se rencontrent les débris si nombreux, tiges ou frondes , des végétaux qui caractérisent ces formations. Une aussi puissante, végétation que celle qui donna naissance à la formation de la houille enleva successivement à l'atmosphère une énorme quantité d'acide carbonique. L'air, plus pur, plus oxygéné, put donc en- tretenir la vie d'animaux plus parfaits. Des êtres plus complexes purent désormais res- pirer; c'est alors qu'apparurent ces énormes Reptiles aux formes si bizarres et si va- riées, des Poissons, des Tortues géantes, en compagnie d'une plus grande variété de Mollusques tous marins. Quelques rares Oiseaux de l'ordre des Échassiers parurent ultérieurement, c'est-à-dire quand l'atmo- sphère fut encore plus propre au développe- ment de l'organisation. Des arbres plus parfaits, des Conifères , vinrent success've- ment rompre l'uniformité de la végétation. Tout porte à croire que ces êtres organisés subissaient avec le temps, l'influence des modifications incessantes qui se manifes- taient dans la température, la pression et la composition de l'atmosphère; et qu'en conséquence des familles entières s'étei- gnaient au fur et à mesure que leur orga- nisation n'était plus en rapport avec les circonstances nouvelles; admirable plan du Créateur, qui, en couvrant la surface du globe d'êtres divers, semble avoir multiplié d'abord ceux dont les organes étaient en harmonie avec le milieu dans lequel ils devaient vivre, tandis que d'autres êtres plus complexes ne trouvaient point encore tous les éléments nécessaires à leur existence! De violents soulèvements continuaient toujours à élever de nouvelles terres à la surface de la mer; les continents se for- maient peu à peu , et avec eux des bassins d'eau douce qui recevaient aussi des sédi- ments divers. Le déplacement des eaux donnait lieu à de grandes érosions. Dca TER TER 485 sources thermales coulaient de toutes parts et apportaient leur tribut à la formation de certaines masses minérales. De fréquents épanchements couvraient le globe d'aspéri- tés. Les mêmes causes continuaient d'a- gir, et toujours amenaient les mêmes résul- tats. La terre était encore privée de Mam- mifères ; mais l'atmosphère se purifiant de plus en plus par les causes déjà signa- lées, l'époque arrive enfin où des ani- maux plus complexes peuvent naître et se développer. Cette période voit paraître en même temps les grands Mammifères aqua- tiques et terrestres. Les Lamantins , les Dauphins, les Phoques, etc., partagent le domaine des eaux avec les Poissons devenus plus nombreux. Des Herbivores, des Car- nassiers, des Rongeurs, habitent, ave<- les Oi- seaux, une terre que couvre une riche végé- tation de dicotylédones. Alors vécurent aussi tous ces animaux dont les admirables tra- vaux de Cuvier ont établi les genres main tenant perdus. Malgré la puissance de l'écorce terrestre qui s'augmentait de plus en plus, les phé- nomènes de contraction et de pression que nous avons exposés plus haut s'opposaient à ce que les gaz intérieurs et la masse fluide incandescente pussent rester complètement emprisonnés dans leur faible enveloppe; en effet, plus grand était l'effort qui semblait devoir les contenir, et plus grande était aussi la force expansive qui les poussait vers la surface. Cette action se manifestait principa- lement par la sortie de matières fluides, plus ou moins pâteuses, qui s'élevaient parfois sous forme de crêtes à bases plus ou moins larges. De ces influences résultaient des soulèvements qui avaient lieu , non par un mouvement lent et continu , mais bien par suite de secousses violentes et rapides , comme semble l'indiquer le redressement des couches soulevées et le brusque dépla- cement des eaux dont on peut reconnaître les traces. Ces soulèvements paraissent avoir augmenté d'intensité à mesure que l'écorce terrestre augmentait de puissance; en sorte que les derniers événements de ce genre auraient formé les plus hautes chaînes de montagnes; et, comme il est probable que les mêmes causes subsistent encore aujourd'hui, et que la tranquillité dont le globe jouit est due à leur repos plutôt qu'à leur anéantissement , rien ne nous garantit que l'action plutonique n'a- joutera point, dans le cours des siècles à venir, de nouveaux systèmes de montagnes plus élevés, plus imposants encore que ceux qui existent actuellement. On peut se faire une idée des perturba- tions qu'occasionnaient ces soulèvements lorsqu'ils se manifestaient brusquement au sein des mers. Alors, déplacées, errantes pendant quelque temps, les eaux devaient produire d'épouvantables inondations, qui balayaient, pour ainsi dire, une partie des continents : aussi voit-on en tous lieux des dépôts de cailloux roulés, et dont les maté- riaux sont rarement agglutinés; traces irré- cusables de déluges partiels dont notre globe parait, à plusieurs reprises, avoir été le théâ- tre. Dans quelques circonstances, l'impétuo- sité des eaux , encore augmentée par les dé- tritus qu'elles tenaient en suspension, dut acquérir une force suffisante pour expliquer le transport des blocs erratiques. La puissance de ces courants devait pro- duire de grands accidents d'érosion, surtout quand elle s'exerçait sur des masses meu- bles et friables. On conçoit qu'alors les eaux laissaient d'énormes sillons , des traces pro- fondes de leur passage. Telle est probable- ment la cause des ondulations que présente la surface de la terre; car il faut bien se garder de croire que toutes les aspérités du globe soient le résultat de soulèvements et d'affaissements. Il faut aussi faire la part du ravinement et de la dénudation auxquels, sans doute, est dû un grand nombre de buttes et de coteaux. La formation du sel gemme paraît égale- ment liée au déplacement des eaux. On comprend que , dans ces convulsions de la nature dont nous pouvons souvent cons- tater les traces, des eaux salées errantes sur les continents aient pu trouver accès dans de grandes cavités; et que, retenues dans ces dépressions isolées , elles y aient subi une évaporation plus ou moins prolongée , activée peut-être par quelque influence plutonique; en sorte qu'il en serait résulté des masses plus ou moins pures de sel gemme , quelquefois salies par des dépôts argileux. Tout fait présumer aussi qu'en mémo 486 TER temps que l'écorce terrestre gagnait en puissance , la température passait sur cer- tains points , comme en Europe , par exem- ple, du degré équatorial à celui que nous éprouvons actuellement. Cette opinion est fondée sur certains caractères botaniques et zoologiques , qu'on peut apprécier dans les fossiles qui correspondent à cet âge. Ainsi la seule chaleur émise par le soleil allait désormais sur le globe suffire à l'orga- nisation et à la vitalité de ses nouveaux ha- bitants. Il n'est pas inutile de faire remarquer ici que , malgré l'extinction successive des végétaux et des animaux, victimes des mo- difications qu'éprouvait le milieu dans le- quel ils se trouvaient, le nombre des es- pèces animales et végétales a toujours été en augmentant, en même temps que leur organisation se compliquait davantage ; car les dernières strates fossilifères nous présentent abondamment des Ruminants , des Rongeurs , des Carnassiers , et jusqu'à des Quadrumanes , récemment découverts par M. Lartet, dans un calcaire d'eau douce correspondant à l'étage des faluns. Plus tard, enfin, quand le globe se trouva dans des conditions propres au libre développement de tous les êtres organisés, et que la vie eut été , pour ainsi dire, essayée sur une échelle déplus en plus élevée, l'homme parut, ou du moins, jusqu'à ce jour, aucun fait positif n'a constaté qu'il ait laissé des dé- pouilles ouïes traces de son passage ailleurs que dans les alluvions modernes. Tout porte donc à croire qu'il est le dernier produit , comme il est le chef-d'œuvre de la création. Dans cette rapide esquisse géogénique , résultat d'une foule d'observations irré- vocablement acquises à la science , on a pu remarquer que trois faits principaux ont contribué un grand nombre de fois à mo- difier la surface du globe : ce sont les sou- lèvements , les émissions de matière ignée , et la production de dépôts sédimentaires for- més par couches régulières dans le sein des eaux, etprovenantle plus souventde la désa- grégation ou de la trituration de toutes sortes de roches. Ces trois sortes de phénomènes ont constamment marché de front pendant la longue série des âges géologiques ; seule- ment l'intensité de leur action paraît avoir diminué, sous certains rapports, à mesure que TER l'époque actuelle s'approchait. Toujours ces trois genres de phénomènes ont été liés entre eux par des relations intimes ; car les soulè- vements, en déterminant la position des eaux, déterminaientaussi la place des dépôts sédi- mentaires, et avaient en même temps avec les roches ignées les relations qui, existent entre les résultats d'une même cause. Le feu d'un côté, et l'eau de l'autre , sont donc les deux grands agents qui alternativement, et quelquefois simultanément, ont présidé à la formation de toutes les masses miné- rales; et comme cette double action d'é- mission de matière ignée et de dépôt de dé- tritus n'a jamais souffert aucune interrup- tion ; comme toujours, la cause ignée tendait à produire à la surface de nouvelles aspérités par les soulèvements ou par l'entassement de matières vomies , tandis que la cause aqueuse travaillait à les faire disparaître, en comblant les dépressions avec des sédiments divers , il en est résulté des effets généraux qui, en s'accumulant de siècle en siècle, d'époque en époque, ont constitué l'écorce terrestre telle que nous la connaissons au- jourd'hui , et que nous allons maintenant décrire sommairement. Nous divisons les matériaux qui compo- sent l'écorce minérale en trois grandes classes ou séries distinctes. La lre se compose du Terrain primitif ou Terrain de cristallisation slratiforme, formé par refroidissement autour de la masse ter- restre fluide et incandescente. La 2e embrasse tous les Terrains sédimen- taires, résultant, soit d'une précipitation mécanique ou chimique , soit d'un trans- port, et dont la structure, les fragments rou- lés, triturés, et les débris organiques qu'ils contiennent, dénotent évidemment l'action des eaux. La 3e, enGn, comprend \es produits d'épan- chemenls et d'éruptions , roches de cristal- lisation comme celles de la première classe, puisque leur origine est commune, mais qui se présentent le plus souvent sans stratifica- tion apparente. Elles se sont formées à tou- tes les époques géologiques, soit par injec- tion de la matière chaotique, soit par érup- tions volcaniques , et constituent des amas transversaux ou des accumulations strati- formes au milieu des terrains des diverses périodes. TER Quoique ces caractères généraux soient Lien tranchés, bien absolus, il existe néan- moins des masses minérales qui, au premier abord , paraissent s'y soustraire ; car, ainsi qu'il a été dit, les deux grandes causes pro- ductrices des roches, le feu et l'eau, ayant parfois agi simultanément aux époques an- ciennes, ont donné naissance à des effets composés, qu'il est quelquefois difficile de bien apprécier. Pour mieux faire connaître les caractères et la position des masses minérales qui con- stituent l'écorce terrestre connue , nous ne nous occuperons d'abord que des deux pre- mières classes de Terrains dont nous venons de parler, et dont la série stratiforme est lies régulière, lorsqu'on fait abstraction des produits d'épanchements et d'éruptions qui s'y sont introduits. Ces couches stratifiées affectent entre elles un certain ordre constant de superposition ; c'est-à-dire que celles qui sont supérieures sur un point ne deviennent jamais infé- rieures sur un autre. Chaque formation in- TER m dépendante se distingue de celle qui la pré- cède ou qui la suit par des caractères parti- culiers qui lui sont propres. Quant à l'âge relatif de chacune d'elles, il est suffisamment indiqué par l'ordre de superposition; aussi a-t-on comparé la disposition des couches stratifiées à une pile de livres d'histoire en- tassés les uns sur les autres , et placés de telle sorte que chaque volume se trouve toujours immédiatement au-dessus de celui qui renferme le récit des événements de l'é- poque précédente ; comparaison qui n'est rigoureusement vraie qu'à certains égards; car la stratification des Terrains sédimen- taires est loin de présenter une disposi- tion aussi régulière, comme nous le verrons bientôt. Néanmoins, en supposant que cela fût, et qu'il fût également possible d'ouvrir une tranchée qui les mît tous à découvert , depuis les dépôts les plus modernes jusqu'à la base du Terrain primitif, on aurait alors les dispositions successives que présente la coupe théorique suivante. 488 TEK TER TABLEAU GÉNÉRAL DE LA STRUCTURE DE LA TERRE. TERRAINS ET ETAGES. Terrain d'àlluvion. Terrain paleotherien percrétacé) ■ « a, îRlEN (ou su- ) i g ) II 1 E.g vu [Terrain crétacé. Alluvions modernes. Alluvions anciennes [ou Diluvium). XVIII. Système de la chaîne principale des Alpes Crag. Collines sub-apennines. XVII. Système des Alpes occidentales. Faluns. XVI. Système de Sancerrois? Molasses (grès de Fontainebleau , travertins , etc. . XV. Système de Corse et de Sardaigne. Étage parisien (inférieur). XIV. Système des Pyrénées. Étage crayeux (craie blanche, etc.). XIII. Système du Mont-Viso. i.eault, craie chloritee fERRAIN JURASSIQUE. Ut Terrain de trias (ou triasique). rERRAIN PÉNÉEN (ou permien) Etage glauconieux(grés v Étage des sables ferrugineux (ou néoco/nien XII. Système de la Côte-d'Or. Oolite supe'rieure. Oolite moyenne. ) £ S \ Oolite inférieure. \ S I Étage du lias. XI. Système du Thuringerwald. " Marnes irisées (ou keuper). Musçhelkalk. Grès bigarrés. X. Système du Rhin. Grès des Vosges. IX. Système des Pays-Bas et du sud du pays j de Galles. Zechstein. Pse'phites (ou grès rouges). VIII. Système du Nord de l'Angleterre. / Étage houiller. I VII. Système du Forez. AIN CARBONIFÈRE < Mill-Stone-G.it. VI. Système des Ballons v Vosges) et des collin es du Bocage (Calvados,1. Calcaire antbtaxifère (ou Calcaire carbonifère}. \ Grès pourprés (ou vieux grès rouges). V. Système du Westmoreland et du Hundsrick Terrain silurien (ou terrain de Iran- jSchisl aropelUe , calcaire , grès. sinon moyen) ) IV. Système du Morbihan. III. Système de Longmynd. II. Système du Finistère. Terrain Cumbrien (ou terrain de \ ,, , . . . nférieur) J Pbyllades, grauvackes. calcaires. I. Système de la Vendée. Talciles (ou schistes talqueux). primitif S Micacites (ou schistes micacés). Gneiss. Terrains inaccessibles et inconnus qne le refroidissement planétaire a formés à l'inté- rieur de l'écorce terrestre, et de haut en bas , pendant la durée des périodes sedinun- taires. Terrain dévonien ( ou terrain de transition supérieur] transition n égion souterraine des agents volcaniques actuels incandescente et liquide contenant le f P-cpe de. phénomènes magnétises. Nota. Dans ce Tableau ne figurent pas les Terrains pyrogènes foi mes à toutes les époques géologiques , soit par injec- tions et épanrhements de la matière chaotique, soit uar éruptions volcaniques , et constituant des amas transversaux ou de» accumulation» stratiformes au milieu des Terrains des diverses périodes. TER Dans le même tableau, nous croyons devoir laisser subsister, dans une colonne spéciale, les noms des cinq grandes divisions de l'é- cole Wernérienne qui correspondent à la classification actuelle; car, bien que cette nomenclature ancienne ait été maintes fois critiquée, et ne soit plus en effet aujour- d'hui l'expression de la science, elle conti- nue néanmoins à être employée dans le discours , alors qu'il s'agit de généraliser. Ces cinq divisions sont les Terrains primitifs, les Terrains de transition, les Terrains se- condaires, tertiaires et d'alluvions. Hâtons -nous d'ajouter qu'une pareille coupe, où tous les Terrains se trouvent réu- nis, est purement fictive. L'enveloppe miné- rale ne se divise pas en tranches ou feuillets concentriques dont le nombre soit égal sur tous les points, comme le sont, par exemple, les pellicules d'un ognon. Elle est composée de différentes masses de Roches, qui sont les unes stratifiées, les autres non stra- tifiées. Les Roches stratifiées sont celles qui se divisent en couches plus ou moins épais- ses, qu'on appelle quelquefois strates. Ces couches , de formes irrégulières et de na- ture différente , sont placées à côté ou au- dessus les unes des autres d'une manière variable , sans que cependant l'ordre des superpositions se trouve interverti. Lorsque les strates sont superposées parallèlement entre elles comme les feuillets d'un livre , la stratification s'appelle concordante ; elle prend le nom de discordante ou de trans- gressive dans Je cas contraire, c'est-à-dire quand le parallélisme des strates n'existe pas. Enfin , on dit qu'une Roche, une cou- che, un amas sont subordonnés à un groupe de Roches lorsqu'ils y sont intercalés. Quelquefois les Terrains modernes sont posés sans intermédiaires sur les Terrains anciens; d'autres fois les plus anciens dé- pôts , n'ayant jamais été recouverts dans certaines de leurs parties , ou ayant été dé- nudés après coup , peuvent, aussi bien que les dépôts les plus modernes, se montrer à la surface du sol. Ainsi un ou plusieurs Ter- rains peuvent manquer dans telle ou telle contrée, comme à telle ou telle hauteur de la série géognostique; et c'est là, en effet , ce que l'observation nous apprend d'une manière positive; aussi comprend-on pour- quoi les escarpements les travaux souter- T. XII. TER 489 rains, les sondages nous permettent de re- connaître des lacunes pareilles. D'un autre côté, et quoi qu'on fasse, on ne peut relever qu'une partie de la série prise à différents niveaux. La série tout entière ne se voit jamais; et ce n'est qu'en combinant les ob- servations recueillies en diverses contrées par les géologues , qu'on a pu l'établir tello que nous l'avons figurée. Dans le tableau qui précède, nous avons intercalé, à leur ordre chronologique, les 18 Systèmes de Montagnes, tels qu'ils sont indiqués par M. Élie deBeaumont dans son savant article Systèmes de Montagnes, in- séré dans ce Dictionnaire. Nous renvoyons à l'article de cet illustre géologue pour la des- cription de ces divers Systèmes , et pour les importantes considérations qui s'y ratta- chent. Bien que généraux, les principes que nous venons4 d'exposer étaient nécessaires pour éclairer le lecteur sur la disposition et la superposition des terrains stratifiés. Nous allons main tenant décrire rapidement ces mê- mes terrains, en commençant par le terrain primitif qui en est la base; puis nous re- monterons successivement l'échellegéognos- tique, en suivant l'ordre naturel des forma- tions jusqu'aux couches les plus récentes; enfin nous terminerons par les divers dé- pôts d'origine ignée intercalés dans toutes les formations primitives et sédimentaires, et qu'à raison de leur position irrégulière ou hors de série, nous avons cru devoir réunir en un groupe distinct. TERRAIN PRIMITIF. Syn. : Terrains stratifiés non fossilifères ; Ter- rain primaire; Terrain liypogènc de M. Lyell ; Terrain originaire ; Terrains de la période primitive et partie du sol primordial de M. Cor- dier; Terrain schisteux de M. Huot. Le Terrain primitif constitue la masse essentielle de la partie connue de l'écorce consolidée et forme l'assiette de tous les terrains sédimentaires. Il se montre sur une grande partie de la surrace du globe; et comme il présente des caractères généraux constants dans toutes les contrées où l'on a pu l'observer, on peut conclure qu'il doit son origine à une seule cause qui s'est ma- nifestée à la fois sur tous les points du globe. En effet, il ne pourrait en être autrement, puisque c'est la première pellicule solidifiée 62 490 TEH par refroidissement; pellicule qui s'estcon- stamment augmentée intérieurement de haut en bas, et qui augmente encore de puissance par l'addition de nouvelles couches se solidifiant au fur et à mesure que la déperdition du calorique a lieu. En y com- prenant toutes les couches inférieures et inac- cessibles à nos investigations, M. Cordier assigne à l'écorce consolidée une épaisseur d'environ 20 lieues métriques; et il consi- dère le sol primordial (1) comme ayant pro- bablement une puissance moyenne 19 ou 20 fois plus considérable que celle des Terrains sédimentaires. Le Terrain primitif proprement dit diffère des Terrains sédimentaires en ce qu'il est toujours composé de Roches à éléments cris- tallins agrégés, formés sur place et ne pré- sentant jamais la moindre trace de ciment. Il ne contient ni sable, ni cailloux roulés, ni aucun débris de corps organisés* il est donc antérieur à toute création organique. Quant à la stratification souvent confuse que présentent les Roches qui le compo- sent, elle semble résulter du mode de refroi- dissement, sous l'influence de circonstances diverses. Au reste, il n'est point rare de voir quelques Roches d'épanchement offrir des indices d'une disposition en couches, due à des circonstances analogues. Jointes aux caractères généraux et con- stants que présentent les Roches du Terrain primitif, ces considérations nous autorisent à conclure que la cristallisation de ces mê- mes Roches ne résulte pas, comme le pensent divers géologues, de l'action de la chaleur centrale sur des couches d'origine aqueuse déjà formées. En généralisant beaucoup trop certains phénomènes métamorphiques, on a, en effet, supposé que le Terrain que nous décrivons, après avoir été déposé par les eaux sous forme de sable, d'argile, etc., avait été ensuite fortement chauffé par le voisinage des Roches plutoniques encore incandescen- tes; qu'il en était résulté un changement complet dans la texture et dans le caractère des éléments de ces prétendus dépôts aqueux ; que même ces éléments avaient pu se fondre, (i) Le nom de Sol primordial désigne, pour M. Cordier. non les Terrains les plus anciens (tels que les Terrains primi- tifs), mais ceux qui sont les premiers dans Tordre des su- perpositions, et qui forment la base de l'échelle géognos- tique. TER changer en partie de composition, perdre leurs fossiles; et, enfin, cristalliser sous l'in- fluence d'une forte pression. Cette théorie, qui a été établie par Hul- ton , n'expliquant nullement l'origine de ces prétendus terrains sédimentaires, qu'il faudrait toujours faire résulter de la décom- position ou de la trituration des Roches préexistantes, il nous paraît plus rationnel d'admettre , avec M. Cordier et beaucoup d'autres savants, la formation primitive d'une croûte quelconque ayantservi de base et fourni les matériaux aux premiers dépôts s-édimentaires; la nature cristalline de cette croûte primitive serait alors le résultat natu- rel du refroidissement graduel de la masse fluide ignée. Sauf les points où elle a été déchirée, morcelée, cette croûte enveloppe le globe de toutes parts ; c'est la carapace qui enceint la masse incandescente, et qui aujourd'hui est assez puissante pour neutra- liser a l'extérieur la presque totalité de ses effets calorifiques. La solidification du Terrain primitif s'est donc opérée successivement de haut en bas, à l'inverse de ce qui est arrivé pour les Ter- rains sédimentaires ; et comme, dans la masse en fusion, la matière n'était pas homo- gène, qu'elle contenait le principe de di- verses substances d'inégales densités possé- dant sans doute des affinités variées, il en est résulté, à l'état solide, des produits différents d'aspect et de composition. Le Talc paraît avoir dominé dans les premiers temps et avoir été ensuite remplacé par le Mica, au- quel, plus tard, aurait succédé le Feldspath. Par suite de cette différence de composi- tion des premiers produits solidifiés, on peut diviser le Terrain primitif en trois étages qui se présentent toujours en stratification concordante, et qui sont , en allant de la surface au centre, suivant l'ordre de forma- tion : 1° les Talcites (ou Schistes talqueux), les premiers produits du refroidissement ; 2° les Micaciles (ou Schistes micacés) pas- sant au Gneiss dans leur partie inférieure; 3° les Gneiss qui , par une plus grande abondance de Quartz, doivent présenter la composition du Granité dans les régions inférieures, tout e:i conservant la texture stratiforme inhérente à leur mode de for- mation. Au-dessous des Gneiss, M. Cordier place Ter d'abord les dépôts inaccessibles et inconnus que le refroidissement planétaire a graduel- lement formés, pendant ladurée des périodes sédimentaires; ensuite la zone souterraine des agents volcaniques actuels; enfin la masse incandescente et liquide contenant le principe des phénomènes magnétiques. Il n'est donc pas possible au géologue de faire la description complète du sol primor- dial , dont la plus grande partie est et sera toujours soustraite à ses investigations. Le seul moyen d'appréciation qui soit en son pouvoir, à cet égard, consiste en ce que les amas transversaux, qui se rencontrent dans les Terrains primitifs et sédimentaires, provenant des épanchements qui ont eu lieu successivement, à diverses époques, ces épan- chements peuvent être considérés comme les représentants minéralogiques de la masse intérieure, en voie de consolidation, d'où ils sont partis. Ils nous fournissent des données sur la composition de la partie inférieure du sol primordial; et, d'un autre côté, les matières provenant des éruptions volca- niques qui ont succédé aux épanchements , nous donnent le moyen de préjuger la composition du sol à de plus grandes pro- fondeurs. Ces considérations générales posées, abor- dons la description particulière de chaque étage du Terrain primitif, non point suivant l'âge de formation des trois étages mention- nés, car il nous faudrait alors les suivre de haut en bas, mais en commençant par l'étage des Gneiss et en montant successi- vement suivant l'ordre de superposition. Cette marche naturelle aura pour nous l'a- vantage de ne point souffrir d'interruption lorsque nous arriverons à la description des Terrains sédimentaires. Elle pourra , de plus, être utile aux personnes qui étudient les belles collections géologiques du Mu- séum d'histoire naturelle de Paris, établies par M. Cordier; car, à l'exception des pro- duits d'épanchements et d'éruptions que nous croyons devoir décrire à part dans cet article , cette marche est à peu près con- forme à celle que suit ce savant profes- seur, dont les leçons nous fournissent une grande partie des faits résumés dans ce travail. TER 491 Étage des Gneiss. Syn.: Groupe gneissique de M. Huot. Essentiellement composé de Feldspath et de Mica , avec Quartz comme élément ac- cessoire, le Gneiss est la roche dominante de cet immense étage. Il présente ordinai- rement une stratification très tourmentée. Le délit assez prononcé de cette roche tient à ce que les lames de Mica sont disposées dans le même sens et dans une direction parallèle au lit de stratification. Les masses minérales subordonnées au Gneiss offrent quelquefois une assez grande puissance; comme celles de Leptynile, de Pegmatile stratiforme, d'Arnphibolite, de Diorite et de Calcaires cristallifères , ainsi nommés à raison des nombreuses sub- stances minéralesqu'ils renferment fréquem- ment (Corindon, Saphir, Spinelle , Phos- phate de Chaux , Mica, Amphibole, Gre- nat, etc.); c'est là le gisement originaire de diverses pierres fines qu'on trouve dans lesalluvions. Indépendamment de ces grands dépôts intercalaires , l'étage des Gneiss renferme des couches ou amas su- bordonnés de peu d'étendue: tels sont la Coccolite, le Grenat en masse, le Fer cli- giste , et le Fer oxydulé; enfin , très acci- dentellement, du Graphite. Ce grand étage constitue, dans presque toutes les régions du globe, des montagnes et des dépôts immenses. On le rencontre abondamment surtout au Nord de l'Eu- rope; il existe en Ecosse, en Irlande, dans les Alpes; il est très développé en Asie, dans l'Himalaya; on le retrouve en Amé- rique et en Afrique; et l'on peut dire qu'il n'est guère d'étendue un peu considé- rable où quelque accident ne l'ait mis ai jour. La puissance du Gneiss, qu'il n'est permi: d'apprécier que par de hautes considérations théoriques, forme, suivant M. Cordier, le quart ou la cinquième partie de l'écorco consolidée. Si l'étage des Gneiss est stérile et ingrat pour l'agriculteur, en revanche c'est un des plus riches pour le mineur. On y trouve un très grand nombre de filons métallifères : il contient de l'Or, comme à la Gardette, en Dauphiné ; de l'Argent, en Saxe ; de l'oxyde d'Étain, dans diverses localités ; du Cuivre à 491 TEK Fahlun, en Suède; du Cobalt, à Tunaberg; et de riches gisements de Fer. Enfui , le Grenat, le Corindon , le Rubis Spinelle, et plusieurs autres gemmes précieux, s'y ren- contrent fréquemment, ainsi que nous l'a- vons dit. Étage des Micacites. Syn. : Schistes micacés. Micaschistes ; Groupe micaschisteux de M. Huot. Le Micacite (ou Micaschiste), qui forme l'élément principal de cet étage, recouvre le Gneiss, auquel il passe insensiblement; c'est une roche essentiellement composée de Quartz et de Mica. Sauf la différence de composition, le Micacite et !e Gnei>s offrent quelquefois entre eux tant de res- semblance et d'analogie qu'on pourrait, à la rigueur, les considérer comme des mo- difications d'une seule et même roche; toutefois le Micacite présente une struc- ture plus feuilletée, une apparence plus ondulée. L'étage des Micacites constitue de grandes masses qui occupent des étendues considé- rables. Sa puissance varie entre 100 et 2,000 mètres ; quelquefois il manque en- tièrement, et alors il est remplacé par l'é- tage des Talcites. Les principales Roches subordonnées au Micacite sont parfois le Quartzite et le Cal- caire, qui y forment des couches assez puis- santes. Le Calcaire, associé à l'Idocrase, au Grenat compacte, au Feldspath, à la Pyrite, au Mica , etc. , constitue une partie des montagnes des Cévennes et le pic du Midi des Pyrénées, si remarquable par les con- tournements qu'il présente. Cet étage con- tient, en outre, de la Macline, de la Diorite, de la Dolomie (Saint-Gothani ) , ainsi que diverses autres substances en petites cou- ches ou amas, telles que Fer oxydulé, quel- quefois zincifère, Gypse, Amphibole, etc.; enfin, il renferme un grand nombre de filons, les uns stériles, comme ceux de Quartz, de Chaux fluatée, etc.; les autres exploités pour les substances métallifères qu'ils contiennent (Galène argentifère, Cui- vre, Étain, etc.). Étage des Talcites. : Schistes taU/ueux; talcschisles; stéaschistes; Schistes primitifs. Cet étage, qui domine ie précédent, se di- TER vise en deux sous-étages, l'un inférieur, comprenant les Talcites cristallifères de M. Cordier; l'autre supérieur, comprenant les Talcites phylladiformes du même géo- logue. Les Talciles cristallifères , essentiellement cristallins, ont pour élément principal des Talcs ou Talcites de couleurs variées, tantôt purs , tantôt plus ou moins quartzeux, feldspatbiques ou chloriteux. Les matières qui y sont subordonnées appartiennent d'abord à la Protogine , qui forme quelquefois des pics et des mon- tagnes très élevées, telles que la chaîne du Mont-Blanc ; puis viennent les roches sui- vantes : Protogine, Pétrosilex , Serpentine, Euphotide, Variolite, Sélagite, Calcaires souvent talcifères (Cipolin), exploités pour Marbre , Gypse , etc. On y trouve , en ou- tre, et l'on y exploite diverses sortes de minerais qui y constituent des amas stra- tiformes , savoir : du Fer oxydulé et du Fer oligiste aurifère, découvert au Brésil ; du Cuivre pyriteux, très abondant en Pié- mont, Norvège, etc. ; et du Fer chromé, ex- ploité aux États-Unis pour en extraire le Chrome. Les Talcites cristallifères attestent, par les nombreuses substances minérales par- faitement cristallisées qu'ils renferment, et surtout par le volume prodigieux qu'ont atteint certains cristaux, notamment ceux du Grenat, qu'une longue période de tran- quillité et une excessive lenteur de refroidis- sement ont présidé à leur formation. Parmi ces substances minérales, nous citerons par- ticulièrement la Pyrite, le Fer oxydulé, l'Asbeste, la Diallage, le Grenat, l'Amphi- bole. Les rares filons que renferment les Tal- ciles sont plombifères et plus riches en ar- gent que ceux des terrains inférieurs. Le sous-étage des Talciles phylladiformes, que quelques géologues réunissent au Ter- rain cumbrien , est formé de couches non fossilifères, composées principalement de Talcite phylladil'orme , quelquefois glandu- laire, et des roches subordonnées suivantes : Porphyre prologinique, Quartzite, Pétro- silex , Hornfels , Gneiss leptynoïde, Calcaire talcifère, Fer oligiste, etc. Les Talcites phylladiformes , premier produit du refroi- dissement etd,e la consolidation de l'ëcorco TER du globe, passent quelquefois aux roches phylladiennes du Terrain cumbrien qui vient eDsuile. L'atténuation extrême des éléments qui composent ces Talcites atteste une cris- tallisation précipitée ; ils contiennent plus d'indices de Carbone; le déliten est extrê- mement prononcé; enGn tout, dans la con- texture de ces roches, porte l'empreinte d'un refroidissement rapide. Ici finit le Terrain primitif. La nature or- ganique n'avait pas encore fait son appari- tion ; car les trois étages qui composent ce sol originaire sont entièrement dépourvus de fossiles; ce n'est que dans les premiers Terrains sédimentaires qui vont suivre que nous rencontrerons Ja tombe mystérieuse où sont ensevelies les dépouilles confuses de la plus ancienne organisation connue. TERRA1.NS SÉDIMEXTAIRES. Syn.: Terrains neptuniens ; Sol secondaire de M. Cordier. Considérés en masse , les Terrains sédi- mentaires forment une enveloppe très hété- rogène dans sa composition, et ils s'étendent sur d'immenses surfaces. Leur puissance moyenne totale, en supposant toutes les couches réunies et superposées en un seul et même point , n'excéderait pas 1 myria- mèlre ( 2 lieues ); mais, comme il n'en est point ainsi, il est rare , suivant M. Cordier, que cette puissance atteigne 5,000 mètres (1 lieue), et même 2 à 3,000 mètres. Formés les uns après les autres , les Ter- rains sédimentaires sont nécessairement de divers âges. Ils contiennent presque toujours des débris de corps organisés , et des frag- ments plus ou moins roulés par les eaux, quand ils n'ont point été formés par voie de précipitation. Ils sont essentiellement stratifiés , et d'autant plus disloqués qu'ils sont plus anciens. En général, ils sont com- posés de couches arénacées, argileuses, marneuses ou calcaires, formées aux dé- pens des Terrains primitifs, par suite de la désagrégation et de la décomposition d'une partie de leurs éléments constituants. Quel- quefois ces couches se partagent horizontale- ment en divers types qui sont des équiva- lents synchroniques. Chaque Terrain sédimentaire peut être considéré comme une véritable période géo- gnostique duraDt laquelle les forces de la TER 493 uature , agissant sous l'influence de circon- stances déterminées, produisaient des effets particuliers. Chacun d'eux peut être égale- ment considéré comme une période organi- que; car il recèle les débris fossiles delà Faune et de la Flore qui existaient lors de sa formation; fossiles plus ou moins an- ciens, que les travaux du mineur et le mar- teau du géologue arrachent tous les jours à leurs gisements ténébreux. On a reconnu qu'en général les corps organisés fossiles diffèrent d'autant plus de ceux qui vivent actuellement que les couches qui les ren- ferment sont plus anciennes, et que les types des genres sont d'autant plus variés qu'on s'élève davantage des dépôts anciens vers les plus récents. TERRAIN CUMBRIEN. Syn. : Terrain île transition inférieur; Groupe fossilifère inférieur; Terrain lalqueux ; ÊtltQt pliyllattit/ue de M. Cordier ; Système Cambrien de M. Sedgwick; Schistes Cumbriens de M. Élie de Beaumont; Système Cumbrien de M. Murchi- son ; Formation snowdonienne de M. Huut ; partie inférieure de la période paléozoïque, etc. La dénomination de Cambrien a été don- née à ce Terrain par M. Sedgwick , d'après le nom d'une petite peuplade celtique qui se nommait Cambre , et qui a joué un rôle actif dans l'histoire d'Angleterre; mais des observations récentes ayant fait recon- naître que les couches qui ont servi de type au Système Cambrien (celles du Westmo- reland , du Hundsruck , etc.) appartiennent au Système silurien inférieur, M. Élie de Beaumont a proposé de remplacer à l'ave- nir le nom de Cambrien , devenu inexact, par celui de Cumbrien, dérivant de la pro- vince de Cumberland , où ce terrain se mon- tre à découvert sur une grande étendue. Les roches qui constituent ce Terrain ont, en général , une structure schisteuse : elles sont principalement représentées par des phyllades ou schistes argileux ardoisiers , alternant avec des Grauwaekes phylladifè- res , des Grès divers, des Anagénites , des Lydiennes, et quelquefois avec de petits amas ou couches d'Euriline, d'Arkose, de Quartzite compacte, de Phtanite, de Jaspe, d'Hornfels , de Calcaires phylladifères et magnésiens , de Fer oligiste, etc. Le Terrain Cumbrien, qui s'appuie sur le 494 TEK Terrain primitif, existe sur divers points de la France, notamment dans sa partie sep- tentrionale. On en voit des lambeaux plus ou moins étendus dans presque toutes les contrées de l'ancien et du nouveau conti- nent. Sa plusgrande puissance peutatteindre jusqu'à 3,000 mètres; mais ordinairement il ne dépasse pas 500 mètres. Bien que, dans l'état actuel de la science, il soit difficile de fixer rigoureusement la limite des premiers dépôts fossilifères, la plupart des géologues s'accordent toutefois à reconnaître que c'est dans le Terrain Cum- brien que commencent à paraître les pre- miers vestiges de l'organisation. Les traces de végétaux y sont un peu confuses ; mais cette circonstance tient très probablement à ce que les plantes n'ont pu se conserver aussi facilement que les animaux. Au reste, on a pu y distinguer des empreintes et des débris qui paraissent tous appartenir aux Cryptogames. Ce terrain renferme d'ailleurs de petits amas d'Anthracite, substance char- bonneuse à laquelle il est difficile de refuser une origine végétale. Les débris d'animaux y sont mieux conservés; ils appartiennent aux Zoophytes et aux Mollusques. Dans le mar- bre de Campan ( Pyrénées), on a trouvé des Polypiers, des Encrines, des Orthocères, de< Nautiles, àesTérébralules, etc. Ces premiers êtres de la création sont rares, et se rencon- trent souvent dans un tel état de déforma- tion qu'il est quelquefois difficile d'en bien apprécier les caractères. Tel fut, autant qu'il nous est donné de le connaître , le point de départ des manifestations de la vie à la sur- face du globe. TERRAIN SILURIEN. Syn. : Terrain ardoisier; Formation carado- cienneài-, M. Huot; Groupe de la Grauwache de M. de la Bèclie; Terrain de transition moyen; Système silurien de M. Murchison , comprenant le Caradoc sandstone des Anglais ; Étage ampé- lilique de M. Cordier; parlie de la Période pa- léozoique. M. Murchison a appelé ce Terrain Silu- rien du nom d'une petite peuplade celtique (les Silures) qui habitait le pays de Galles , et qui se défendit avec acharnement lors de l'invasion de la Grande-Bretagne par les Romains. TER Ce système de couches, dont le type existe en Angleterre , se compose principalement de Phyllades subluisants (Schistes ardoises), d'Ampélite, de Calcaires divers, d'un gris tantôt clair, tantôt bleuâtre et noirâtre, à texture compacte et d'une structure fissile. Un de ces Calcaires , très riche en fossiles , est connu en Angleterre sous le nom de Cal- caire deDudley, parce qu'on l'exploite près de la ville de ce nom. On rencontre aussi, dans le TerrainSilurien.diversesautres roches qui luisontsubordonnées, telles quela Lydienne, des Grès quartzeux, des Calcaires quelque- fois magnésiens, des amas de Gypse et d'Eu- ritine, des couches de Chamoisite ou Sili- cate de Fer exploité en Bretagne; enfin on y trouve, en outre, de la Fluorine, de la Pyrite , de la Bary tine , des Mâcles et quel - ques riches gisements de Galène argenti- fère, comme à Huelgoat et à Poullaouen, en Bretagne. L'Ampélite est employée comme crayon noir par les charpentiers, et comme amendement pour les terres; les Schistes d'Angers donnent lieu à une immense ex- ploitation d'ardoises. Le Terrain Silurien a une puissance qui peut aller jusqu'à 2,000 mètres, mais qui généralement ne dépasse pas 500 mètres. On y trouve quelques végétaux fossiles (Ca- lamités, Fougères, etc.), 15 à 20 espèces de Poissons et un très grand nombre de débris de Trilobites , qui abondent, surtout en France, dans le Schiste ardoisier d'Angers, et en Angleterre dans le Calcaire de Dnd- ley, où ces Crustacés sont associés à beau- coup de Polypiers et de Mollusques. Les fossiles les plus caractéristiques de cet étage sont les suivants : 1° parmi les Zoophytes, les Cyathophyllum lurbinatum; Catenipora escharoides et labyrinlhica ; 2" parmi les Mollusques, les Orthoceras duplex, filosus et pijriformis; le Evomphalus discors; les Pentamerus Knighlii et oblongus ; VA- trypa affinis ; les Terebralula relicularis et Wilsoni; les Spirifer orbicularis et radia- tus; les Orlhis bilobata et grandis; les Lep- lœna englypha, funiculata, Duvalii; le Pro- ductus depressus; le Conularia pyramidata ; 3° parmi les Crustacés, les Trilobites nom- més Calymene Dlumcnbachii , Asaphus cau- datusel Buchii, Ogygia Desmaresti, Guet- tardi et Wahlenbergii. TER TERRAIN DÉVONIEN. Syn. : Terrain de transition supérieur ; vieux- Grès rouge {Olit red sandstone des Anglais ) ; Formation paléo-psammérylhrique :oidcs ; les Tri- gonocarpum Nœggeralhi et Parkinsoni; VAs- terophyltiles equiseliformis, etc. Le tableau suivant, que M. Brongniart présentera, d'une manière beaucoup plus complète, à l'article végétaux fossiles (Voy. ce mot), suffira pour donner une idée de la nature de la végétation qui couvrait la terre à l'épo |ue de la formation houillère. Équisêu TER /Spl.CIV plFIM. / »>■""" >""' Tnrlioii-tiiitrs. Strflriisi*. . Cyrlopteria ■ Od nt..pliMis. Gloumifris. 497 Lycopodii spermes J Mnn. . «t\!edonps. F3 L innro B"tliiodrn< Megaphytti i ? Syi ingiiilendroi (^flœgeel-attiii. . fwaifhi» . . . .' Pinites. . . . I Penre . . . . \Pissadendion. . SCvrndites. . . Z.'.m.tes. . . . PterophyMum. . ) Cvi-Bdeoidea. . CI»mOX,lpn. . \ l'acl.,puris . . ÎCaiinopliylliffs . Zeugophylllles. . ponornrpum. '">- M, Végétaux de cl» On pourra voir par ce tableau combien la flore houillère diffère de celles qui l'ont sui- vie, et surtout de la flore actuelle. Eu effet, les Cryptogames vasculaires, c'est-à-dire les Fougères et les familles voisines, forment à peu près les quatre cinquièmes des Végé- taux de cette époque, tandis qu'elles ne con- §2 -498 TER itituenî qu'environ viron un trentième de la végétation actuelle; au contraire, les plantes dicotylédones, qui composent plus des trois cinquièmes des 55 à 60 milliers d'espèces de Végétaux aujourd'hui vivants» étaient très peu nombreuses lors de la formation du terrain houiller. Enûn , les genres Cala- mites, Nevropleris, Splienophyllum, Lepido- deudron, etc., dont les espèces étaient alors si abondantes, n'ont aucun représentant dans la nature actuelle. Mais ce qui n'est pas moins remarquable, ce sont les di- mensions gigantesques qu'atteignent plu- sieurs de ces végétaux houillers, apparte- nant tous a des zones tempérées et a des plantes herbacées ordinairement basses et rampantes, Dans les généralités placées au commen- cement de cet article, nous avons indiqué sommairement (page 48i ) l'origine de la Houille; mais nous n'avons pas parlé des diverses variétés et qualités de ce combus- tible , de son précieux emploi dans les arts , de son immense influence sur les progrès de l'industrie, etc. Nous renvoyons, à cet égard, à l'article Houille , rédigé par M. Virlet, et insère dans ce Dictionnaire. TERRAIN TÉNÉEN. Terrain permien de M. Murcliison ; Formation psammérythnque de M. Huot; partie de la pé- riode saUno-magnésienne de M. Cordier ; par- tie supuiienre de la période paléozoïque. Le nom de Pénéen, qui veut dire pauvre, a été donné par M. d'Omalius d'Halloy à un Terrain composé de trois étages distincts, qui sont, d'après leur ordre d'ancienneté: 1" le l'séphile (ou nouveau Grès rouge); 2° le Zechstein; 3" le Gi es des Vosges. Ce Ter- rain, très sujet à manquer, n'est presque jamais représenté complètement. Ce qu'il offre surtout d'important, c'est qu'on y trouve, pour la première fois, les débris d'énormes Reptiles Sauriens. Étage des Pséphiies. Syn. : Grès ronges de divers géologues; Todtlte- gende des Allemands; nouveau Grès rouge ir./é- rieur de M. Miirclii^on; Formation psamméry- Unique de M. Huot ; Grès rouge moyen. Cet étage, d'une puissance moyenne de 100 à 200 mètres, existe dans une grande TER partie de l'Allemagne, en Angleterre, dam les Vosges, etc. Il est composé principale- ment d'une roche le plus souvent rougeâtre, à base de conglomérat porphyrique , à la- quelle M. Cordier donne le nom de Pséphile. Celte roche, à grains anguleux ou arrondis de diverses grosseurs, alterne avec des ma- tières argileuses. Les roches qui lui sont subordonnées sont des masses de Fer oli- giste et quelquefois des couches de Houille, qui annoncent le voisinage du Terrain car- bonifèresurlequel elles reposent. Les rares fossiles que présente cet étage sont généralement des débris de Palmiers, de Conifères , etc. Étage du Zechstein. Syn. : Calcaire alpin [Jlpen kalkste\n) des Alle- mands; Calcaire magnésien (Magnesiau lime- slone) des Anglais ; Calcaire pénéen de M. Bion- gniurt; Forma/ion magnésifère de M. Huot; Schistes cuivreux. Le Zechstein n'est représenté, en France, que par quelques lambeaux insignifiants; mais en Allemagne, en Angleterre, où il ac- quiert une puissance de 100 à 150 mètres, il se compose en général de Calcaire magné- sien, de Calcaire argilifère et de Calcaire bi- tumineux; ce dernier, presque toujours noi- râtre , donne par le frottement une odeur Tétide. Les roches subordonnées à cet étage sont des Marnes, de la Dolomie, du Gypse, du Sel gemme, enfin des Schistes calcaires et bitumineux inflammables, remarquables, dans le pays de Mansfeld et en Thuringe, par les minerais de Cuivre gris argentifère et plombifère qu'ils renferment, et qui sont l'objet d'une exploitation considérable. Dans ces Schistes on trouve en abondance des débris organiques. On y voit, pour la première fois, les débris de Reptiles Sauriens dont nous avons parlé, tels que le Alonitor Thuringiensis et le Protorosaurus Speneri. On y trouve, en outre, de nombreuses es- pèces de Poissons appartenant principa- lement aux genres Palœoniscus et Pa- lœothrissum; ces espèces , analogues à celles du Terrain houiller, n'existent plus dans les terrains supérieurs. Enfin le Zechs- tein renferme un certain nombre d'es- pèces de Mollusques ( Prodttchis aculealus TER TEK 499 et ruyosus, Spirifcr untudalu* et trigonaïis, Terehrqtula inlermedia et inflata, etc.); de Radiaires (Cyalhocrinilcs planus, Encrinites ramosus); de Zoophytes (Ilelepora fluslra- cea, Gorgonia anceps, Calamopora spon- gites , etc.); et quelques rares végétaux {Fucoides Brardii et selaginoides , Lycopo- dites llœninghausii, etc.). Grès Vosgien. Syn. : Grès des Vosges; pallie des Grès bigarrés de M. Cnnliei- ; partie du Grès rouge supérieur de divers géologues. Ce dépôt, que quelques géologues réu- nissent aux Grès bigarrés, en a été séparé par M. Élie de Beaumont, qui le considère comme une formation parfaitement dis- tincte. Il se compose de Grès quarlzeux généralement friable, à grains plus ou moins gros, faiblement liés par un ciment soit siliceux, soit argileux et souvent coloré en rougeâire par de l'oxyde de Fer. Il contient quelquefois des paillettes de Mica et de petits grains de Feldspath soit intact, soit décomposé. Le Grès vosgien constitue toute la partie septentrionale des Vosges avec une puis- sance qui dépasse quelquefois 150 mètres. Sur quelques points, et particulièrement dans les Vosges, il est traversé par des filons d'oxyde de 1er assez riches pour être ex- ploités. Ces filons sont accompagnés de Car- bonate , de Phosphate et d'Arséniate de Plomb. On y trouve aussi, accidentellement et en petite quantité , de la Galène, de la Ca- lamine et du Cuivre; mais le Grès vosgien ne contient presque jamais de corps organisés. TERRAIN DE TRIAS. Syn. ; Formation (riasique ; partie de la période falino-magnésienne de M. Cordier. Ce Terrain a été nommé Trias {Iri, trois), parce qu'il se compose de trois depuis mi- nérali'giquemenl très distincts: 1° les Grès bigarrés, 2° le Muschelkalk, 3° les Marnes irisées ou Keuper des Allemands. Liage des Grès bigarrés. Syn. : Nouveau Grès rouge des Anglais (New red sand^ioiie) ; Formation pœcilienne de M. Haut. Cet étage, dont la puissance moyenne est d'environ 150 mètres, est connu sur divers points de la France, en Allemagne, eD An- gleterre, en Russie, en Amérique, etc. Il est généralement composé de nombreuses couches de Psammiles ou Grès quarlzeux argilifères, à grains plus ou moins fins, de couleurs variées , le plus souvent bigarrées de taches rougeàtres, jaunâtres , grisâtres, bleuâtres, etc. Ces Grès renferment fréquem- ment des paillettes de Mica et alternent avec des couches d'Argile. Les principales roches subordonnées à ces Psammites sont des Métaxites , des Cal- caires souvent magnésiens et globulaires, du Gypse, de l'Anhydrite et des Argiles calcarifères, contenant souvent de petites masses de Sel gemme. On y trouve aussi quelques substances minérales, telles que du Cuivre carbonate (exploité à Chessy près de Lyon, en Alle- magne et en Russie), du Manganèse, du Fer oligisle, du Fer hydraté, etc. Les Grès bigarrés contiennent beaucoup de végétaux, mais fort peu de débris d'ani- maux. Parmi les végétaux de cet étage, qui dif- fèrent tous de ceux du Terrain houiller, nous citerons comme caractéristiques VEquiselum cohtmnare, le Calamités arenaceus, VAno- mopleris Mougeolii, le Nevropleris Vollsii, le Sphenopteris myriophyllum, les Vollzia brevifolia et elegans, etc. Les principaux Mollusques qu'on y rencontre sont le Tri- gonia vulgaris, le Duccinum antiquum , la Nalica Gailliardoti , les Plagiosioma ( ou Lima) lïnealum et striatum , VAvicnla so- cialis, le Mytilus eduliformis , la Trigonia vulgaris, etc. On y a trouvé aussi quelques Polypiers, des Crustacés, six ou sept es- pèces de Poissons et quelques Sauriens. Aux États-Unis, M. Hilcheock a signalé, dans le Grès bigarré, des empreintes de pas d'Oiseaux qu'il a nommés Ornilhichnites et dont il a fait huit espèces distinctes. En Ecosse, on y a également trouvé quelques traces de pas de Tortues terrestres. Enfin , dans les carrières de Grès quartzeux de Ilildburghausen , en Saxe, on a découvert des empreintes de pas appartenant à un animal inconnu que quelques géologues rapportent à d'énormes Batraciens, mais que le professeur Kaup considère comme un genre de Mammifères voisin des Kanguroos, et pour lequel il a proposé le nom de Ciiei- rolherium. D'après cette opinion hypothé- tique, cet animal serait le plus ancien da 600 TËrï tous les Mammifères connus. Une de ces curieuses empreintes est maintenant exposée à Paris, dans la galerie géologique du Mu- séum d'histoire naturelle. Étage du Muschelkalk. Sya. : Calcaire conchylien; Formation conchy- tienne de M. Huot ; Calcaire à céraliles de M. Cordier. Le nom de Muschelkalk (Calcaire coquil- lier), a été donné par les Allemands à un étage supérieur au G rèf bigarré , et qui se montre sur divers points de l'Europe, no- tamment en Allemagne, où il acquiert sou- vent une puissance de 100 à 150 mètres. Il consiste en diverses couches de Calcaire compacte, tantôt gris de fumée, tantôt gris bleuâtre ou noirâtre, quelquefois magnésien, et contenant des rognons de Silex; il al- terne avec des Marnes et des Argiles. Cet étage est très riche en débris de Fossiles, tels que : Térébraiules, Huîtres, Peignes, Plagiostomes , Mytilus, Trigonies, Turri- telles, etc.; mais les espèces les plus carac- téristiques sont : VEncrinites liliiformis ou moniliformis , le Terebratu!avulgaris,VA- vicula (ou Mylitus)socialis, \e'JYigoniavul- garis , les Ammonites (ou Céraliles) nodosus et Semi-parlilus, et les curieux Fossiles nommés JUiyncholUhfs , que quelques au- teurs ont rangés parmi les Crustacés, mais que la plupart dès géologues considèrent maintenant comme de véritables becs de Seiches. On y trouve aussi des Reptiles sau- riens (Iclrfhyomwus Lunevillensis , Plesio- saurus, etc.), des Poissons et quelques es- pèces de Végétaux. On remarque que les Trilnbites, les Productus, les Orthoeères et les Bellérophons, si nombreux aux époques précédentes, cessent de se montrer dans celle-ci. Étage des Marnes irisées. Syn. : Formation keunrique, Kenper des Alle- mands; Red marie des Anglais. Cet étage, qui rerouvre le Muschelkalk, atteint, en France et en Allemagne, une puis- sance qui dépasse quelquefois 200 mètres. Il se compose d'une multitude de petites couches argileuses et marneuses , colorées irrégulièrement en rouge, jaune bleuâtre ou Wdàlre, allouant généralement avec des TER Grès quartzeux friables argilifères (Psam* mite qui sont aussi diversement colorés. Les principales roches subordonnées aux marnes irisées sont des Argiles salifères, du Gypse , de l'Anhydrite , du Sel gemme , de l'Arkose, de la Houille maigre pyrileuse (stipite), des Calcaires argilifères, des Cal- caires magnésiens, des rognons de Sulfate de Strontiane et de Baryte, de la Galène, tlu Cuivre carbonate, de la Pyrite, du Fer hy- droxydé,etc; mais la matière la plus abon- dante de cet étage, dans le Wurtemberg, comme en France, est le Sel gemme. Cette substance alterne en couches de 7 à 8 et même 10 mètres, avec des couches d'Argile. Ces diverses couches salifères réunies pré- sentent ensemble, sur quelques points, une puissance d'environ 150 mètres; ce qui a lieu, par exemple, dans le Wurtemberg , ainsi qu'à Vie et à Dieuze (Meurthe), où le Sel gemme forme une des richesses du sol de la France. C'est aussi de cet étage que sortent les sources salifères qu'on exploite dans le Jura. Les masses gypseuses plus ou moins abondantes, qui accompagnent ces dépôts de Sel gemme, sont souvent aussi un objet d'exploitation. Les marnes irisées contiennent, comme les Grès bigarrés, un assez grand nombre de végétaux appartenant à une trentaine de genres. Tels sont les Equiselum Meriani et columnare , le Calamités arenaceus , le i'e- copleris Meriani, le Filicites Slultgarliensis, le Plerophyllum longifolium , etc. Les Mol- lusques y sont peu nombreux ; nous citerons seulement le Plagiostoma lineatum , le Car- dium peclinalum, la Trigonia vulgaris, l'.l- vicula socialis, le Posidonia Keuperiana, etc. On y a signalé aussi des débris de Sauriens et de Poissons. TERRAIN JURASSIQUE. Le Terrain jurassique, à la fois l'un des plus puissants et des plus complexes, se présente sur une étendue considérable en France, en Allemagne, dans les régions al- pines, en Angleterre et dans presque toutes les parties de la terre. Son nom lui vient de ce que les montagnes du Jura en sont entièrement formées, et ont servi de terme de comparaison pour les autres contrées où ce terrain se montre à découvert. Il se di- TER vise en deux étages distincts : 1° le Lias; 2° l'étage oolilhique. Étage du Lias. Syn. : Calcaire à Gryphées arquées de divers géo- logues ; Formation liasique de M. Huot; Ter- rain ahyssique du Lias lieTil. Broogoiarl; Grès et Calcaire injra- liasique. Le nom anglais de Lias a été générale- ment adopté pour désigner un éiage qui constitue la base du Terrain jurassique, et dont la puissance est d'environ 100 mètres. La partie inférieure de cette formation (sous- étage de VArkose silicifère de M. Cordier) est un système de couches arénacées variables selon les contrées. Elle est ordinairement composée de sables , et surtout de ce Grès quartzeux blanchâtre ou jaunâtre, nommé Grès du Lias, et qui comprend la plus grande partie du Quadersandslein (pierre à bâtir des Allemands). Sur divers points du centre de la France, ces Grès sont très feldspatbiques , surtout lorsqu'ils reposent sur des roches cristalli- sées , et deviennent alors des Arkoses et des Métaxites contenant parfois des couches sub- ordonnées de Calcaires, des rognons dissé- minés de Silex corné , du sulfate de Plomb , de l'oxyde vert de Chrome, du sulfate de Baryte, du Manganèse, etc. Cette assise in- férieure, où l'on ne trouve que fort peu de fossiles marins, recèle , au contraire, un grand nombre de débris de végétaux conti- nentaux, tels que les Clalhropteris menis- coules , Glossopteris Nilssoniana, Pecopteris Agardhiana, Plerophyllum Jœgeri, etc. Les parties supérieures du Lias sont géné- ralement composées : 1° de Calcaires tom- pacles argilifères, bleuâtres, grisâtres ou jau- nâtres, souvent remplis de coquilles, parmi lesquelles domine surtout la Gryphée ai quée; 2° de Marnes quelquefois arénifères, d'autres fois bitumineuses, alternant souvent avec des couches subordonnées d'Argile, de Mar- nolite, de Lumachelle, de Calcaire à grains spathiques ; 3° enOn, sur certains points, on y trouve des Grès quartzeux, de la Houille jtyriteuse, des amas ou rognons deProtoxy^e de Fer et d'Hydrate de Fer qui ont donné lieu, dans quelques localités, à d'importantes exploitations. En général, le Lias est très riche en fos- siles : on y trouve des Végétaux , des Zoo- TER 601 phytes, et un très grand nombre de Mol- lusques. Les Bélemnites et les Ammo- nites persillées commencent à paraître dans cet étage, qui a pour principales coquilles caractéristiques les Gryphea arcuata (ou in- curva) et Cymbium; le Plagiostoma (ou Lima) giganlea; les Ammonites Walcotii, Ducklandii (ou bisulcatus), fimbriaius, bi- ffons, serpentinus ; le Nautilus iruncatus, \es Bêle unités Bruguierianus, acutus , etc. On y a trouvé une vingtaine d'espèces de Poissons appartenant tous à des genres éteints: tels sont le Dapedium politum, le Tetragonolepis heteroierma ; mais les corps organisés fossiles les plus remarquables sont les Reptiles, dont le nombre, la grandeur et la forme deviennent prodigieux : tels sont les Ichlhyosaurus (Ich. commun is , tenui- rostris , etc.) , ou Poissons-Lézards , dont quelques uns devaient avoir plus de 7 mè- tres de long; les Plesiosaurus (PI. dolicho- deirus, macrocephalus , etc.), si remarqua- bles par leur cou qui ressemble au corps d'un serpent; les Ptérodactyles, Reptiles volants, qui se rapprochent des Oiseaux par la Tonne de la tête et du cou , des Mammi- fères ordinaires par la forme du tronc et de la queue, et dont les membres, sous forme d'ailes, rappellent les Chauves-Souris. C'est à ces divers Reptiles qu'appartien- nent les excréments fossiles nommés Copro- lites qu'on rencontre si fréquemment dans le Lias de Lyme-Regis, en Angleterre. On a aussi trouvé, dans cette même localité, des débris de Seiches (Belemnosepia sagittata, d'O.), dont les poches à encre conservent leur forme primitive et contiennent une matière colorante encore assez bien conser- vée pour pouvoir être délayée et employée aux mêmes usages que la sepia et l'encre de Chine. Étage oolilhique. Syu. : Formation oolilhique; Calcaire alpin de divers géologues. Cet étage, dont la puissance va quelque- fois jusqu'à plus de 700 mètres, est carac- térisé, minéralogiquement, d'une manière générale par la texture oolilhique (globu- laire) que présentent souvent ses Calcaires. Il se divise en trois sous-étages : 1° l'Ooii- the inférieure; 2* rOolu/w moyenne ,-3° VQ+ 5G2 TER Mijiiirieure. En Angleterre, où cette formation se montre de la manière la plus variée, on a établi en outre plusieurs autres subdivisions secondaires , qui ont reçu des dénominations particulières, la plupartadop- tées par les géologues français. Oolillic inférieure. Elle commence par des assises auxquelles on a donné le nom d'Oolithe ferrugineuse, et qui atteignent jus- qu'à 40 mètres de puissance. Elle se com- pose principalement de Calcaires jaunâtres, brunâtres ou rougeâlres, chargés d'Hydrate de Fer. souvent oolithiques et reposant sui- des sables calcarifères. Ces Calcaires, quel- quefois magnésiens, contiennent un grand nombre de débris d'Encrines et d'autres fossiles. C'est à rOolithe inférieure qu'appartient une partie des minerais de Fers en grains qu'on exploite sur divers points de la France. A ce dépôt succèdent, dans diverses contrées : 1° Des alternances d'Argile et de Marne bleuâtre ou jaunâtre, que les Anglais ont nommées Terre à foulon, parce qu'elles ser- vent à dégraisser les draps qui sortent des fabriques. 2° La grande Oolilhe, assise composée d'alternances de Calcaires oolithiques, de Calcaires grossiers coquilliers,avec Grès ma- gnésifère subordonné, et rognons dissémi- nés de Jaspe et de Silex. 3° V Argile de Bradfort [Bradfort-clay des Anglais), qui, en réalité, n'est qu'une Marne bleuâtre contenant souvent un grand nom- bre d'Encrines. 4° Le Forcst-marble ou Marbre de forêt, ainsi nommé parce qu'en Angleterre on l'exploite dans la forêt de Wichwood , il se compose ordinairement de courbes min- ces de Sable quartzeux, de Sable marneux et de Calcaire très coquillier. 5° Enfin le sous-étage de l'Oolithe infé- rieure est terminé par un Calcaire grossier, plus ou moinsoolithique, appelé Com-Brash par les Anglais, et qui est divisé en très pe- tites couches, alternant le plus souvent avec des Marnes schisteuses. C'est à cette dernière assise qu'appartient le Calcaire oolithique fissile, que les Anglais nomment Schistes de Stonesfield. On a trouvé dans ce Calcaire un grand nombre de fossiles de tous genres, et, ce qui est très remarquable, des mâchoires de Mammifères voisins des Didelphes. TER VOolithe inférieure est d'une richesse re- marquable en débris de corps organiques. On y a reconnu plus de quarante espèces de végétaux, beaucoup de Zoophytes [Encriniles pyriformis) et d'Annélides , plus de cinq cents espèces de coquilles, des Crustacés, des Insectes (Buprestis), des Poissons , des Reptiles et des débris d'Oiseaux. Les végétaux appartiennent aux familles des Algues (Fucoides furcalus) , des Équisé- lacées (Equiselum columnare) , des Fougères {Pecopleris Des>wyersii, Sphœnopleris hiim:- nophylloides, etc.), des Cycadées [Vterophul- lum Williamsonis, Zamia longifolia, etc.), des Conifères (Tlmytes divaricuta) , et des Liliacées (Bucklandta Dcsnoyersii). Parmi les coquilles caractéristiques ou les plus nombreuses de ce sous-étage, nous ci- terons les Siphon ia uriopora, conifera; les Terebratula digmia, orbicularis ; la Lima proboscidea ; le pleurolomaria conoidea ; les Ammonites Gervillii, Humphresianus, Truel~ Ici, Parkinsoni; les Belemniles giganleus, sulcalus, etc. Oolilhe moyenne. Dans sa partie infé- rieure, ce sous étage offre de puissantes cou- ches d'Argile bleue nommée Augile d'Oxford [Oxford-Clay), parfaitement caractérisée par la Gryphea dilatata, qu'on y trouve partout, en France comme en Angleterre. Les principales Roches su ^ordonnées à ces Argiles sont , le plus souvent, des lits de Calcaire marneux et de Schistes bitumineux; de l'Hydrate de Fer globulaire, exploité sur divers points de la France, comme à Châ- tillon-sur-Seine et aux environs de Launoy (Ardennes); des rognons ou nodules de Si- lex et de Calcaire ferrugineux appelé Septa- ria par les Anglais, et qu'en France (dans la Haute - Saône ) on nomme terrain à Chailles. On rapporte au groupe des Argiles d'Oxford les Argiles de Dires, dans le dé- partement du Calvados, renommées par les débris de Reptiles qu'on y a trouvés. A sa partie supérieure, l'Oolithe moyenne se termine par un groupe composé d'abord de Sabie et de Grès calcarifères, désignés, en Angleterre, sous le nom de Calcareous grit ; puis de plusieurs assises de Calcaires divers, parfois magnésiens, comprenant le Coral- rag ou Calcaire à coraux, remarquable par l'abondance de Polypiers {Caryophyllia an- nularis, Columnaria oblonga, etc.. etc.) qui TER y forment quelquefois des bancs continus de 4 ou 5 inèlres de puissance, en conser- vant, pour la plupart, la position dans la- quelle ils ont vécu au fond de la mer. On a trouvé, dans VOolilhe moyenne, quel- ques végétaux , environ 130 espèces de Zoo- (ihytes, 60 de Radiaires, 40 d'Annélides, plus de 200 espèces de Mollusques, des In- secies (Libeilula) , des Poissons , des Rep- tiles et des Oiseaux. Parmi les espèces de Mollusques les plus communes, nous cite- rons le Diteras arielina; les Oslrea dilatata, Marshii, gregaria; le Trigonia clavellala ; le Melania Heddinglonensis; \eNerineaGodhal- lii : les Ammonites perannalus , plicalilis , Alhlela, corcnatus, anceps, or nains, triplica- tu*,biplex; les BelemnUes Puzosianus, has- talus. Colline snptTfenre. Elle comprend VAr- gile de Kimméridge (Kimmeridge-Clau) et Je Calcaire de Portland. L'Argile de Kim- méridge est formée de nombreuses cou- ches d'Argile bleue ou jaunâtre, alternant parfois avec des marnes et des marnolites coquillières, des marnes bitumineuses in- flammables, des conglomérats coquilliers, des calcaires arénacés ou magnésiens. Cette assise est assez bien représentée en France, au cap de la Hève, près du Havre, à Hé- court, près de Beauvais , etc. En Angleterre, elle acquiert une puissance de 200 à 250 mètres; elle est caractérisée organiquement par VOslrea deltoidea et par la Gryphœa vir- gula (ou Exogira virgula), qu'on y trouve en abondance. Quant au Calcaire de Porlland(Porlland- stone), qui termine la partie supérieure de la formation oolilhique, il se compose géné- ralement d'une série d'alternances de cal- caires divers , oolitiques , compactes ou gros- siers, marneux ou sableux, contenant quel- quefois des rognons de silex. VOvliihe supérieure ne renferme qu'un très petit nombre d'espèces de Végétaux, de Zoophytes, de Radiaires et d'Annélides ; mais on y a trouvé une grande quantité d'espèces de Mollusques, des Poissons, des Reptiles et des Mammifères appartenant aux genres Palœolherium etAnoplolherium. Parmi les Coquilles caractéristiques ou les plus abondantes, on peut citer le Gryphœa virgulaDeL (Exogyra virgula GoldT., Os- trra virgula Desh.); les Oslrea delloidea et TER 503 expema ; la Trigonia concentrica ; la Pho- ladomya Protêt; la Perna plana; le Pecten lamellosus ; le Solarium ccnoideum; les Am- monites triplicatus , Lamberli , gigas; le Nautilus gigar.leus, etc. On voit que V Étage ooltthique recèle une prodigieuse quantité de débris organiques, qui varient, pour la plupart, suivant les sous-étages. Parmi les Sauriens qu'on y trouve, paraissent, pour la première fois, les genres Megalosaurus, Teleosaurus, Plcu- rosaurus, Pœkilopleuron , Machcosaurus, et diverses nouvelles espèces du genre Ptéro- dactyle, Reptile volant, dont nous avons déjà signalé l'existence à l'époque du Lias. On a aussi reconnu, dans le terrain oolilhique, des traces non équivoques d'Oiseaux pa- raissant appartenir à l'ordre des Écbassiers. TERRAIN CRÉTACÉ. Syn. : Terrain crayeux ; groupe crétacé. Ce Terrain est, comme le précédent, très étendu et très puissant. Il se présente, dans un grand nombre de localités, avec des ca- ractères variés. L'origine de son nom est due au Calcaire blanc, tendre et traçant qu'on appelle Craie et qui en occupe la par- tie supérieure. On peut dire, en général, que ce Terrain repose sur la plupart de ceux qui l'ont pré- cédé. En Angleterre , on le voit s'appuyer sur la formation oolilhique , mais, sur quel- ques points de la France, il repose, non seulement sur le Terrain houiller, mais même sur le Terrain eumhiien, le plus an- cien, comme on sait, des Terrains sédimeu- taires. Le Terrain crétacé se divise généralement en trois étages distincts, qui sont, d'après leur ordre d'ancienneté : 1° Vêlage des sables ferrugineux, 2° Vêlage glauconieux, 3" l'é- tage crayeux. Étage des sables ferrngineux. Syn. : Groupe wealdien; Formation wealdienne; Terrain ou Etage ne'ocomien , comprenant le Terrain aplien de M. Aie. d'Orbigny. Cet étage n'est connu dans tout son dé- veloppement qu'en Angleterre, où on le nomme Terrain de Weald, nom qui dé- 504 TER signe diverses parties des comtés de Kent, de Surrey et de Sussex, où il a été particu- lièrementobservé.Ilyacquiertune puissance de 2 à 300 mètres, et se divise en trois as- sises, disposées comme il suit, en allant tou- jours de bas en haut : 1° Le Calcaircde Purbeck, composé, dans la presqu'île de ce nom, de Calcaire arénifcre pétri de Paludina vivipara et autres coquil- les deau douce. Ce Calcaire alterne fréquem- ment avec des couches de Marnes plus ou moins schisteuses. La puissance moyenne de cette assise est d'environ 75 mètres. 2° Les sables de Hastings {llaslings-sand), du nom d'une ville du comté de Sussex, aux environs de laquelle ils acquièrent une importance considérable. Celte assise est formée de sables, de grès , de marnes et de conglomérats presque toujours ferrugineux, avec amas d'Hydrate de Fer. Sa puissance moyenne est d'environ 130 mètres. 3° L'Argile wealdienne proprement dite , qui alterne avec des lits marins de sable et de Calcaire coquillier. Ces diverses assises contiennent un certain nombre de coquilles presque toutes lacustres et fluviatiles, telles que Paludina vivipara, Melania tricarinala, Unio antiquus, Cyclas membranacea, Cypris spinigera, Valdensis et luberculala. On y a trouvé des végétaux continentaux (Cycadées, Fougères, etc.), des Poissons d'eau douce, des débris d'Oiseaux , et divers genres de Reptiles parmi lesquels nous citerons seule- ment le Plesiosaurus , le Megalosaurus et VIguanodon, monstrueux Saurien qui devait avoir plus de 20 mètres de long L'étage des sables ferrugineux existe aux environs de Beauvais (Oise), avec des caractè- res à peu près semblables; mais, en général, il est représenté en France, en Suisse et dans plusieurs autres localités , par un dé- pôt correspondant auquel on a donné le nom de Néocomien. Ce dépôt est ordinairement composé de Marnes et de Calcaires arénifères, avec couches subordonnées de Sable et Grès quartzeux, souvent très ferrugineux. Ces dernières couches, contrairement à celles du groupewealdien que nousvenonsd'indiquer, sont essentiellement marines. Elles contien- nent VHolasler complanatus; la Trigonia alœformis; la Gryphœa aquila; la Plicalula asperrima ; les Nerinea Renauxiana tlgigan- tca; le Cerilhium neocomiense ; la Naiica TER Coquandina ; le Plerocera petagi ; le Nanti- lus neocomiensis ; les Ammonites asper, an- gulicostatus, asperrimus, bidichotomus, neo- comiensis, Deshayesi,Dufrenoyi elGuellardi; les Crioceras Duvalii et Villiersianus ; les Tuxoceras Requienianus, elegans et annula- ris; les Ancyloceras Renauxianus et sim- plex. Étage glauconieax. Syrt. : Formation du Grès vert; Green-sand des Àiigluis, comprenant le Gault des Anglais ou Terrain nlbien de M. Aie. d'Orbigny, elle Ter- rain turonien du même auteur. Cet étage, nommé Grès verts par divers géologues, atteint quelquefois jusqu'à 200™ de puissance; mais, ordinairement, il n'a pas plus de 20 à 30'a d'épaisseur. Il peut se subdiviser en deux assises très distinctes par les fossiles qu'elles renferment. L'assise inférieure, nommée d'abord Gault, puis Terrain albien par M. Al. d'Orbigny, comprend la Glauconie sableuse de M. Bron- gniart, les Grès verts inférieurs de la perte du Rhône (Ain) et du cap de la Hève (Seine- Inférieure) , les calcaires noirâtres de la mon- tagne des Fis (Savoie), etc. Cette assise est généralement composée de sables quartzeux plus ou moins chargés de Glauconie ou Sili- cate de Fer , qui leur communique une couleur verdàtre. Les principales roches subordonnées à ces sables verts qui, dans quelques localités, les représentent, sont des sables quartzeux micacés ou ferrugineux; des Grès quartzeux coquilliers ( Quader- sandstein des Allemands) ; des Argiles et des Marnes d'un bleu grisâtre , que les Anglais nomment Gault ou Galt. Les débris de fossiles sont excessivement nombreux dans ce Terrain, caractérisé sur- tout par l'abondance des Céphalopodes qu'il renferme, tels qu'Ammonites, Hamites, Scaphites et Turrilites. Parmi ces fossiles, nous citerons les Ammonites Archiacianus, auritus , Michelinianus, iuberculalus , mo- mie, alpmus, Beudanti, etc.; les Ilanules atlenuatus, fiexuosus, Raulinianus, elegans et punclalus ; le Scaphiles Hugardianus ; le Turrilites asterianus; le Crioceras crista- tus ; le Nautilus Bouchardianus , etc. Vassise supérieure de l'étageglauconieux, nommée Terrain turonien par M, Aie. d'Or- TER î>igny , comprend , suivant ce géologue , la Craie chloiitée; la Glauronie crayeuse de M. lirongiii.-iri; \eQt è*vètt supérieur dïUdn- fleur (Calvados) , d'Ucbanx (Vaucluse) et de lu Saillie ; la Craie tufaa île Rouen , du Havre et de la Sarihe; la Craie à Bacu- lites de Valogne (Manche). <"t<'- Parmi les nombreux fossiles que renferme ce Terrain, nous citerons : les Kautilus an- gulatus , Aichiacianus , radialus; les Am- monites Deanmontianua, Manlellii, Miotoma- gensis, varions; les Hunutes cylmdraceus Cl smiplex; le Seaphites œqualis; les Dacuhles anceps et b'frons; le l'eclen quitiquecoslaiits So\v. (ou Jannn quinqnecostata d'Orb.); la Triyoïtia srubra ; l' lîxogyra voluvibu (ou Ostiea cohimba), etc. Ou y trouve aussi des végétaux appartenant aux genres Fu- col le, Zostérite, etc., des débris de Poissons et de Iteptiles, et de nombreux Alcyons de formes 1res variées, tels que le Syplioniapy* rifurmis, l'ilallirhca costala, etc. Liage crayeux. La Roche dominante de cet étage est la Craie blanche ou Craie proprement di:e, presque entièrement coin posée de Carbonate de Chaux. Cette Craie, massive, tendre et traça aie, présente, aux environs de Paris, une puissance qui dépasse 200 mètres ; sou- vent elle est mélangée d'une quantité plus ou inoins considérable de Sable dont on la débar- rasse facilement par le lavage pour en fabri- quer du blanc d'Espagne. Ordinairement elle renferme, à sa partie supérieure, de nom- breux Silex pyroniaques, soit en rognons, soit en lits, qui fournissent la pierre à briquets et a fusils; mais, dans sa par- lie inférieure, la Craie cesse de contenir des Silex et devient marneuse. Elle prend alors graduellement une certaine dureté et passe même à l'état de pierre solide, sus- ceptible d'être employée dans les construc- tions. La Craie blanche est, suivant M. Constant Prévost, un précipité formé, probablement, loin des côtes et après le dépôt des parti- iules grossières suspendues dans les mo- itiés eaux. Elle renferme un nombre consi- déiable de coquilles, parmi lesquelles on remarque, surtout aux environs de Paris, le Belemniles mùcronalus , le Plagiosloma spmçsvm, VOstrea , vesicularis , les Terebra- x.xu. TËt\ 50$ tula Defrancii et octoplicata, le Crania Pa~ risiensis, le Catiilus Cuvieri (ou Inoceramus Cuvieri), V Ananchdes ovalus , le Spalangus COrangunium. Les caractères généraux de la Craie sont variables, suivant les contrées ; ainsi la Craie de Maastricht, qui forme la partie la plus supérieure de l'étage crayeux, est un Calcaire grossier, jaunâtre, fiiable ou endurci, ren- fermant quelques rognons de Silex calcédo- nieux On y trouve le lidemitilesvmcrounlus, la Terebralula Dofraucii, \aCrania l'arisien- w's, VOslrca resivu'aris. et un Rtplile gigan- tesque, le Mnsusaurus lloffniunni, ensemble de fossiles qui raitacbeni évidemment celle assie à l'éliige crayeux. On rapporte aiisgi a Pelage qui nous oc- cupe d'immenses dépôts de Calcaires for- mant une zone qui existe sur divers points de la France, et qu'on retrouve en Espagne, en Moréc, dans l'Asie mineure, et mémo dans les daitx Amériques. Ces Calcaires di- vers, plus ou moins solides, auxquels sont quelquefois subordonnées diverses autres roches, telles que Craie grossière, Argile, Lignite , Anhydrile, Cypse, Soufre , etc. , sont caractérisés sur quelques points, soit par de nombreux liudisles ( llyppuriles, Sphéruiites, etc.), soit par une grande abon- dance de Nummulites. Toutefois les géolo- gues ne sont pas d'accord sur l'âge de ces derniers terrains vummulitiqites, el par con- séquent sur leur véritable position geoh.gi- que. M. Raulin, qui a fait récemment un travail sur ce sujet, pense, avec MM. Tal- la vignéS, Alcide dOibigny, etc., que la plupart des terrains iiummulitiques cires. [tondent à VÉtage parisien ou Éocène, et <;ue, par conséquent, ils n'appartiennent point à VÊlage crayeux ( partie supé- rieure) , ainsi que l'admettent d'autres géologues. Enfin, la craie des environs de Paris, que les géologues considéraient autrefois comme immédiatement recouverte par l'Argile plas- tique, en est réellement séparée par un dé- pôt distinct, que nous avons décrit ailleurs avec soin, et pour lequel nous avons pro- pos le nom de Calcaire pkolUhique , qui & été adopté. Ce dépôt consiste à Meudoii , à Bougival, à Port-Marly, à Vigny, au Mont- Aimé, et dans beaucoup d'autres localités plus ou moins éloignées de Paris , en Cal- 64 506 TER «aire fréquemment pisolithique , quelque- fois arénacé, alternant avec des marnes, etc. iN'ous y avons trouvé et fait connaître, d'a- près la détermination de MM. Deshayes et d'Ârchiac, divers débris de fossiles marins, tels que quelques zoophytes et une ving- taine d'espèces de Mollusques, considérés tous comme plus ou moins caractéristiques duTerrain paléolhcrien (Crassalelta lumida, Corlis lamellosa, Lucina grata, etc.). Oesco- quilles, pour la plupart à l'état de fragments, étaient en général difficilement détermina- blés; mais, depuis cette époque, de nou- veaux gisements de Calcaire pisolithique ont permis de découvrir un (à Falaise, etc.) plus grand nombrede ces fossiles, dont beaucoup sont mieux caractérisés. D'après un premier examen de M. Alcide d'Orbigny, qui pré- pare un travail à cet égard , il parait évi- dent que la plupart des fossiles du Calcaire pisolithique se rapportent à des espèces nouvelles, caractérisant ainsi un petit ho- rizon géologique distinct, et qu'il Taut pro- bablement placer dans l'échelle géognos- tique, au-dessus de la Craie de Maastricht, à la partie la plus supérieure du Terrain crétacé, ainsi que le pensent plusieurs géo- logues, tels que MM. Élie de Beaumont, Aie. d'Orbigny, Grave, Hébert, etc. En général, l'étage crayeux, et particu- lièrement la Craie blanche, abonde en co- quilles marines. On y a trouvé quelques végétaux (Conferves, Algues, Cycadées,elc), plusieurs espèces de Poissons (Squalus, Dio- don, Murœna, etc.), des Reptiles {Tortues, Mosasaurus , Crocodiles, etc. ), et quelques traces d'Oiseaux; mais il est entièrement privé de Mammifères , et ce n'est que dans le Terrain suivant que nous verrons les dé- pouilles de ces animaux plus parfaits se pré- senter avec une abondance qui ne fera que s'accroître, à mesure que nous avancerons vers les formations postérieures. TERRAIN PALÉOTHÉRIEN. Syn. : Tetrains super ou supra crétacés; Ter- rains tertiaires et quaternaires de divers géo- logues; Terrains de la période paleothérienne de M. Cordier; Terrains île sédiments supérieurs de M. Brongniart; Terrain tertiaire de M. d'O- roalius d'Hulloy; Croupes éocène, mioCène et pliocène de M. Lyell, qui exprime par ces mots le plus ou le moins d'aualogie que les Mollusques TKR fossiles de ces trois dépôts offrent avec les Mol- lusques actuellement vivants. Le Terrain paléolhérien, ainsi nommé à cause des nombreux débris de Paleothci ium qu'il renferme, comprend cette longue série de formations qui commence au-dessus de la Craie blanche et se termine aux alluvions. Quoique très complexe et très puissant, il présente, toutefois, moins d'étendue et d'é- paisseur que le Terrain précédent sur lequel il s'appuie. Les divers étages qui le compo- sent n'ont pas la grande continuité des éta- ges antérieurs. Ils sont disposés en bassins isolés et indépendants, présentant entre eux une composition sensiblement différente, et ne se rapportant les uns aux autres que comme dépôts parallèles et équivalents; en sorte que, pour en développer tous les carac- tères , il faudrait décrire chaque bassin en particulier, ce qu'il ne nous est pas possible de faire dans les limites de cet article: aussi chercherons -nous seulement à embrasser, d'une manière générale, l'ensemble des di- vers étages qui constituent le Terrain pa- léolhérien. Ces dépôts, n'étant recouverts que par des couches d'alluvion, sont plus sujets à se montrer sur un grand nombre de points de la surface du globe; aussi sont-ils mieux connus. Ils offrent d'ailleurs un intérêt spé- cial par la prodigieuse abondance et la grande variété de fossiles qu'ils recèlent, et dont la nature organique commence, pour la première fois, à présenter des espères analogues à celles de l'organisation actuelle. Le Terrain paléothérien a été divisé en trois formations, dont nous formons quatre étages distincts. 1° La partie inférieure (formation Éo- cène), composée de l'étage parisien, dans le- quel les coquilles fossiles ne comprennent, d'après M. Lyell, que 3 à 4 p. 100 d'espèces fossiles identiques à des espèces actuellement vivantes (1). (i) Cette proportion des espères fossiles ayant leurs an.,. lugues à l'état vivant résulte des tables dressées par M. De- - bayes en 18J0, et publiées par M Lyell en i8i3, dans ses Principes de séotogie. Mais, depuis cette époque, un tu-s jiand nombre de nouvelles espèces fossiles ayant été iléi u- vertes et comparées avec soin au* coquilles le. entes par di- vers concliyhologues, et notamment pal M. Aie. d'Otbiguy, On a été amené à conclure que la pioportion des espèi es via cène et pliocène, est bien moins considérable que l'indi- quent les cbif fresque nom donnons ici d'après l'ouviagede TER 2° La partie moyenne {formation Mio- cène), comprenant l'élage de la Molasse et celui des Faluv.s , qui recèlent environ 17 p. 100 d'espèces ayant leurs analogues à l'état vivant. 3° La partie supérieure (formation Plio- cène), représentée par l'étage du Crag , où les espèces fossiles ont, toujours d'après M. Lyell, plus d'analogie encore avec les es- pèces actuelles, puisqu'elles présentent en- viron 3j à 50 p. 100 d'espèces identiques à celles qui existent actuellement. Ces quatre étages ont été subdivisés, à leur tour, en plusieurs sous-étages et assises di- vers , aOn de grouper convenablement les différents dépôts qui leur appartiennent, et dont l'ensemble ne se trouve réuni sur au- cun point. Nous confinuerons à en indiquer sommairement les traits les plus caractéris- tiques. Élagc parisien inférieur (1). Syu. : Formation ou Système Éocène de M. Lyell; Terrain tertiaire injérieur. La partie inférieure de l'étage parisien est composée de diverses assises d'Argile plastique, au-dessous desquelles se trouve presque toujours le Calcaire pisolithique. Cette Argile, qui présente des teintes très variées , doit son nom à la propriété dont elle jouit de faire pâte avec l'eau , et de prendre ensuite facilement les formes qu'on lui donne. Elle alterne souvent avec des couches de Sables, des Grès, des Poudin- gues et des Lignites , qui, dans le Sois- sonnais , constituent des lits assez puissants pour être exploités très avantageusement. Ces diverses couches contiennent parfois de l'Hydrate et du carbonate de Fer, du Succin, des cristaux de Gypse, de la Webslérite et un certain nombre d'espèces de coquilles d'eau douce et marines, telles que les Cyrena anliqua et cuneiformis , Melanopsis bucci- M Lyell, en attendant que les ronebyliologues se soient mis d'accord sur les véritables nombres proportionnels. (i) L'objet de cet article étant de donner une idée som- maire de l'ensemble des terrains qui constituent l'érorre ter- restre, nous ne pouvons Oiir qu<- quelques mots de l'étage parisien; mais les personnes qui désireront plus de détails sur resujet pourront consulter l'article général que nous avons inséré (au mot Pams) dans le Dictionnaire pittaretque d'ïlutvirt naturelle, ainsi que l'excellente Carte géographique du plateau tertiaire parlait n, publiée par M. Victor Hauliu. et qu'on peut se procurer ehfi Bertrand, libraire, rue Saint- Amlré-des-Arti, 6». TEK 507 noidea, Planorbis Prevostinus , Planorbis rotundatus, Nerita globulus, Cerithium va- riabile, Ostrea bcllovaciva et incertà, Tere- dina personata, etc A la base de. ce dépôt, nous avons constaté la présence d'un con- glomérat composé de Craie et de Calcaire pisolithique, dans lequel nous avons trouvé ( au bas Meudon , au lieu dit les Montalets) des débris de plusieurs genres de Reptiles et des dents de divers Mammifères , tels que Anthracotherium , Lophivdon, Loutre, Renard, Civette, Écureuil. Cette décou- verte indique non seulement que divers genres de Mammifères terrestres existaient lors du dépôt de l'Argile plastique , mais encore que, selon toute probabilité, leur apparition a dû précéder la période pa- léothérienne. Après l'Argile plastique, dont la puissance varie entre 10 et 60 mètres, et à la partie inférieure de laquelle nous rapportons le Calcaire lacustre à Physes de Rilly, viennent trois assises marines très riches en coquilles, savoir : 1° Les Sables glauconifères, caractérisés organiquement par la Nerita conoidea , et qui, aux environs de Laon , atteignent jus- qu'à 26 mètres de puissance. 2° Le puissant dépôt de Calcaires gros- siers, composé de nombreuses couches ma- rines, à l'exception toutefois de quelques petits lits présentant un mélange de co- quilles marines et de coquilles d'eau douce, (Corbula, Natica, Cerithium, Paludina, Lymnœa , etc.). Le Calcaire grossier, avec lequel sont bâtis une partie des édifices de Paris, con- tient un nombre prodigieux de MUlioliles et de coquilles parmi lesquelles nous indi- quons seulement les suivantes , comme les plus fréquentes ou les plus caractéristi- ques : Cerithium giganleum , lapidum et luulabile; Turrilella imbricalaria ; Natica epiglollina et spirata; Ampullaria acula; Terebellum convolulum; Ancillaria buebi- noides; Fusus Noe ; Volutacylhara et musi~ calis; Roslellaria columbaria; Pyruta lœvi- gala; Trochus agglutinons; Cardium po~ rulosum ; Yenericardia imbricata ; Chaîna lamellosa.; Pinna margaritacea; Pectuncu- lus pulvinatus ; Corbis lamellosa ; Crassatella tumida; Lucina mutabilis , gigantea et la- mellosa; Nummulites lœvigata, etc. On y 508 TER trouve aussi des débris de Végétaux (Zos- tera, Phylliles), de Reptiles (Tortues) et de Mammifères ( Palœolherium , Lophiodon , Anoplotherium ). 3° Les Sables et Grès dils de Beauchamps. Cette assise, dont la puissance dépasse quel- quefois 40 mètres , se compose principale- ment d'une masse de sable contenant, vers sa partie supérieure, des rognons ou même des bancs de Grès exploités depuis longtemps à Beauchamps, pour le pavage. M. d'Archiac, qui a fait un mémoire fort intéressant sur ce dépôt, y a reconnu 321 espèces de Mol- lusques. Sur ce nombre, 166 se retrouvent dans les assises inférieures, et 153 sont propres aux Qrès dits deBeaiichainps. Parmi les espèces les plus caractéristiques, nous citerons la Corbula angulala ; la Cylherca cuneuta; la Yenericardia cumplanala; le Pectunculus depressus ; VOstrea arenaria; le Trochus palellalus ; les Cerilhium muta- Ide, llericarti, Ihiarella , Iricarinalum et Lamarclai; les Fums tainor, subcarinalus et scaiaris; la Piirula lœvigata; VAncillaria buccinoides ; VOiva Lauinmliana, etc. Au-dessus du Grès de Beauchamps se pré- sente d'abord une assi.-e de Calcaire d'eau douce (Calcaire de >Sl-Ouen, ou Tiaverlin inférieur), nés développée dans la Brie. Ce Calcaire contient un grand nombre de grai- nes de Chai a meduaginula, divers genres de coquilles Quviaiilcs, telles que Lyinnca longiscala. Planât bis rolundatus, Puludma pyraimdilis, Cyclosioma mumia, etc., des débris de Poissons et d'Oiseaux, et des os- iemenls de Palœolherium. Enfin, l'étage parisien est couronné par un puissant dépôt de Gypse avec nom- breuses couches de Marnes et d'Argiles «le diverses couleurs, où sa trouve quelque- fois intercalée une nouvelle assise de Cal- caire d'eau douce (Trarerlin moyen), avec Silex caverneux ou meulières, qu'on exploite à La Fer lé-sous Jouarre pour eu faire d'ex- cellenles meules de moulin. Ces Marnes cerveut, dans quelques localités, a la Fabri- cation des briques, des tuiles et de la po- terie. C'est dans le Gypse parisien qu'ont été découverts les nombreux débris «le Mammifères terrestres à l'aide «lesquels l'il- Jtislre Cuvier, le créateur de l'osLéologie fossile, est parvenu à déduire la forme et • proportion de* autre» parties de ce» TER animaux, et à reconstruire leurs squelettes entiers avec une précision telle, que les dé- couvertes postérieures d'autres fragments de ces mêmes animaux sont venues confir- mer tout ce que son génie avait pressenti. C'est ainsi qu'ont été restaurés les Palœo- therium, les Anoplotherium, etc., pachy- dermes qui se rapprocheul du Tapir et du Rhinocéros. L'étage parisien est représenté dans di- verses autres contrées par des équivalents offrant des différences notables avec les dépôts des environs de Paris. Ainsi , en Angleterre, ces équivalents sont formés par des Sables el des Argiles (Argile de Londres), bien reconnaissables pour appartenir à cette époque, puisqu'ils contiennent une partie des Mollusques du Calcaire grossier pari- sien. Il en esl à peu près de même en Bel- gique ; mais dans le Vicentin, en Sicile et en d'autres lieux, ces équivalents, ou dé- pôts synchroniques , présentent des carac- tères plus différents encore, tout en appar- tenant au même âge. Quelques auteurs rapportent, avec doute, à l'étage parisien le célèbre dépôt de sel gemme de Wielizcka , en Pologne, qui ap- partient peut-être à l'étage des Molasses, et même à un niveau plus récent. « On estime, dit un géologue, que ce dépôt forme une masse de 400 kilom. de longueur sur 123 lulom. de latgeur. 11 y est déposé par couches stratifiées sur des lits d'Argile et de Grès. Les travaux d'exploitation vont jusqu'à 2i0 mètres de profondeur, s'étendent à 3.000 mètres en longueur et à l,C00 mè- tres en largeur. On y trouve «les sajles taillées carrément, soutenues parties piliers de sel cl qui ont 100 mètres environ d'eié- vation. L'intérieur «le ces souterrains si extraordinaires présente «les chapelles ornées d'autels, de colonnes, «le statues, «le bancs en substance saline. Des écuries habitées par des chevaux, tin escal.er de plus de 1. 000 degrés, sont également tailles dans le Sel. Ou y trouve plusieurs lacs «l'eau salée, sur lesquels ou peut se promener- en bateau. 12a to.000 ouvriers 40 à 50 ."hevaux. res- tent dans ces singuliers souterrains pend Mit plusieurs années sans eu pacuiuc uiuu.u- modes. » TER Étage des Molasses. Syn. : Partie inférieure du groupe Miocène de M. Lj.-ll eldu Terrain tertiaire moyen. Dans le bassin parisien, la base de cet étage est composée de Sables quarizeux quelquefois micacés d'une grande épaisseur, renfermant des bancs de Grès qu'on exploite à {Fontainebleau i à Orsay, à Montmoren- cy, etc., pour le pavage de Paris. On y trouve des Oslrea flalellula ; Cylherea niti- dula, lœvigala eielegans; Ccritbium lamel' losum, crisialum et muinbile, etc. A ces S.;bles et Grès succède, un dépôt d'eau douce formé d'Argile, de Calcaire travertin, de Silex meulières ou molaires, dans lesquels on voit fréquemment quel- ques débris de > éyêiaux , tels que graines de Cliara mcdicngiuula et hclictres ; Carpo- Ulhçs ovulum ; Xi/mphœa areihusa; Lucopo- di'es aq-iamulHs ,' et des coquilles lacustres, telles que Potum-des LamarckH; Planorbis cornea; Hélix Lomant; Lynmea venuicosa et cornea , etc. Comme l'étape précédent, celui des Mo- lasse* change plus ou moins de composition, suivant les localités. Eu Auvergne , il est représenté par des couches d'Arkose, de Métaxiie. de Marnes et de Travertin, par- fois rose (environs de Bourges), d'autres fois Inheirnlaire, avec Grès pisasphaltique, vi'ines de gypse, Sdii>le inflammable (Du- SO'lyle), susceptible d'exploitation. Sur quel- ques points de ces dépôts on rencontre de* conglomérais presque, entièrement formé» de Ci,pris faba. Ces couches diverses con- tiennent de nombreux débris de Mammi- fères ( Pulœoiherium , AMracutliefium, Phi- ■nnré os, etc ). On y a également trouvé des dëhris d'oiseaux, et, chose remarquable, des œ >fs et des plumes fossiles d'une parfaite conservation. Dans le Midi de la France, notamment aux environs u'Aix et de Narboune, l'étage que nous décrivons est représenté par des Molasses (Giès quarizeux, mélangés de M.irue, avec grains de Frld-patli et de Mica); du Calcaire travertin parfois liiberculaire , des Marnes, des brèches calcaires, avec Combes subordonnées de Lignite et de Gypse. A Aix, on y a trouvé abondamment des débris d'Insectes, et surtout de Pois- son», en partie analogues à ceux du remar- TER 509 quable dépôt de Monte-Bolca , en Italie, qu'on rattache à l'étage parisien. On rapporte également à l'étage des Molasses le Schiste sili eux zootique de Bi- lin , en Bohême, que quelques géologues considèrent comme faisant peut-être partie soit des Faluns, soit même du Crag. Ce Schiste, appelé Tripoli, formant une couche étendue d'une puissance de 4 à 5 mètres, est employé depuis longtemps dans les arts sous forme de poudre pour polir les métaux. Le professeur Ehrenberg, en l'examinant avec un microscope puis- sant , a positivement reconnu qu'il est en- tièrement composé de carapaces siliceuses d lufusoires auxquelles on a donné le nom de Gaitlonella dtstans. La petitesse de ces animalcules est telle, et leur nombre si prodigieux, que pour en donner une idée il sufQrq de dire que chaque pouce cube do Schiste eu contient plus de 411 millions. Étage des Faluns. Syn. : Partie supérieure du groupe 3Iincène de M. l.yril el du Terrain tertiaire moyen. On nomme Faluns diverses couches for- mées presque en totalité de coquilles bri- sées dont on se sert pour amender les terres dans quelques localités, comme aux envi- rons de Tours el de Bordeaux. On rencontre les Faluns dans plusieurs autres parties du globe, notamment aux alentours de Vienne (Auuirh), eu Patagonie et en Australie, où leur puissance dépasse quelquefois 300 mètres. Ces (léi ô;s coquillicrs, qui ne se pré- sentent point aux environs île Paris, alter- nent parfois avec «les couches d'Argile, de Marnes, de Calcaires g:ossieis, de Sables el Grès ferrugineux contenant «les amas ou rognons d'Hydrate de Fer, et quelquefois du Bitume comme à Basiennes, près de Dax (département des Landes). C'est de cène localité qu'on tire presque tout le biiumo employé en Europe. Indépendamment des fragments de Mol- lusques qui composent les Faluns, un T trouve aussi une innombrable quantité do coquilles entières plus ou moins bien con- servées et présentant une grande analngie avec les espèces qui vivent actuellement. Nous citerons surtout le Solen siHqwtrius; .:' .' o TER la Panopea Menardi ; les Cardium mullkos- latum et hians; le Peclunculus glycimeris ; les Arca di'urii et barbata ; l'Osftea «irg»- «t'ca; le Trochus Bonnetti ; le Ceriihium vutgatum; le Pleurotoma ranima; les Cy- prœa sanguiriolcnta , leporina et coccinella; le Cof/its pondcrosus; les Boslellaria pes- Pelicani et curvirostris , etc. On y a aussi reconnu des Poissons, des Reptiles et de grands Mammifères , tels que Dmotherium, Lophiodon, Rhinocéros, Mastodonte, Hippo- potame, etc. C'est à l'étage des FaHins qu'appartient le Calcaire d'eau douce de la célèbre butte ossifère de Sansan, près d'Àuch (Gers), dans laquelle M. Lartet a trouvé un si grand nom- bre d'ossements fossiles de Mammifères, tels que Palœotherium Aurelianerise , Rh.nocrros incisivus, brachyiius et telradactylùs , Sus chœrotherium et lemuroides ; Felis anliqua, quadridentala et palmidens; Viverra zibe- ihoides ; Amphiclyon major et minor ; Luira dubia; Tulpa major et, minuta ; Mygale an- tiqua, ete., ainsi que des débris d'Oiseaux, de Tortues et autres animaux. Mais ce qui rend ce gisement très intéressant, c'est que M. Larlet y a découvert aussi des dents et des mâchoires de Quadrumanes appartenant à une espèce de Singes (Pithecus antiquus) du groupe des Orangs-Outangs, animaux dont on ne connaissait point encore l'exis- tence à l'état fossile. Étage du Crag. Syn. : Formation Pliocène de M. Lyell; Terrain tertiaire supérieur; Terrain quaternaire de plusieurs géologues. Les Anglais ont donné le nom de Crag à un dépôt d'environ 10 mètres de puissance qui existe dans le comté de Suffolk. Il y con- siste princiualementen une série de couches marines de sables quartzeux colorés en rou- geâtre par des matières ferrugineuses. Ces sables contiennent un grand nombre de dé- bris de Mollusques peu altérés, mais qui ont pris la teinte ocreuse des matières minérales qui les recouvrent. Tels sont le Fusus con- trarias, le Murex alveolatus, la Cypreacoc- cinelloides, la Volula Lamberli. TER L'étage du Crag forme de grandes accumu- lations sur divers points de l'Europe. En France, une partie de la Bresse, toute la vallée du Rhône jusqu'à la Méditerranée, en sonlentièrement formées. Ce sontordinaire- ment des couches de poudingueset galets avec sable quartzeux et argile limoneuse arénifère; mais le plus puissant dépôt de ce genre est celui qui constitue les collines sub-apenni- nes qui s'étendent sur les deux versants de la chaîne des Apennins. Il est généralement formé par des Argiles et des Sables alternant avec des Marnes et des Calcaires arénifères. Ces diverses couches, qui ne présentent plus les teintes rouges du dépôt de SulTolk, con- tiennen! un grand nombrede coquilles parmi lesquelles nous citerons le Peclunculus gly- cimeris , la Panopea Aldrovandi , la Pinna nnbilis , le Peclen jacobeus , la Venus ver- rucosa, la lioslellaria pes-Pelicani la Cas- sidaria echinophora, le Buccinum mula- bile, etc. C'est à l'étage du Crag que se rapportent les nombreux débris de Mammifères qu'on trouve au val d'Arno supérieur, en Toscane, tels que Elephas meridiona lis, Maslodon an- guslidens, Hippopotamus major, etc. On a pu constater la présence de l'étage du Crag dans diverses autres contrées d'Europe et le reconnaître jusqu'à la Nouvelle-Hollande, où l'on assure qu'il s'étend sur des surfaces d'une centaine de lieues carrées. Dans la description des divers étages du Terrain paléothérien , nous n'avons point parlé des végétaux fossiles, nous réservant de reproduire ici quelques paragraphes d'une intéressante thèse de botanique que M. Rau- lin vient de présenter et de soutenir a la Faculté des Sciences de Paris. Dans ce Mé- moire, intitulé : Sur la transformation de la Flore de l'Europe centrale pendant la période tertiaire, M. Raulin indique, sous forme de tableaux détaillés , tous les végétaux fossiles qui peuvent être rapportés, suivant lui, aux étages Eocène, Miocène et Pliocène. Puis, ne tenant plus compte que des familles qui ont au moins quatre représentants ou es- pèces dans l'un de ces trois étages, il ré- sume sou travail par le tableau suivant : TER TKR H 1 Terrain Tep.run Terrain DIVISIONS ET EMBRANCHEMENTS. FAMILLES. 3E) (Môl-ssé plioiéne (Crag.) 1. Cryptogames amphigèocs Algues. l hainivsnons.. i;; 2 6 S fMoii ' • ■ . . i 2 5 "2. Cryptogames acrogènes , i '"'•• . . i 4 3 10 1 ( N.pâce"!8'. : : 14 G 1 1 » 10 ( Naïades. . . . , ( Apncynces. . . „ 9 » /Gamopétales. { g, 1C .,', , ,,.s „ „ 9 [ in e,/::: ( » 6 i /Malvacée . . . 10 ji » ! /A » 4 17 /Angiospermes. < Sapiudace'es. . / 1 [ Cèllidées. . . . 8 1 2 8 1 1 Plulanées . . . » 4 » » 4 2 1 VDialypétales. , Rhamiiées. 7 1 11 4. Phanérogames / j Papilionacées. . 20 7 6 dicotylédones. A 1 J iglande'cs. . . i » 15 1 f Saiirinées . . . » 2 1") 1 f Quercinces.. . » 5 24 [ \ Bélulinées.. . 1 1 8 \ \ Mjricées. . . . » 8 5 \ (T^inée, ■ 3 10 ^Gymnospermes. • •«».•••< Cu | t essinées. . Abietiuces. . . 14 7 25 59 » P ...^ 1-2-2 'Jl 23-i ' D'après ce tableau , qui , ainsi que nous l'avons dit, ne comprend pas tontes les fa- milles non représentées par quatre espè- ces au moins dans l'un des trois étages paléothériques, on trouve les caractères sui- vants pour la végétation de chacun de ces étages. La Flore Éocène se compose de 127 espè- ces, dont 113 apparlenabt aux familles suivantes : Algues , Ch a racées , Nipacées , Palmiers, Naïades; Malvacées, Sapiudacées, Protéacées , Papilionacées et Cupressihées. La Flore Miocène, sur 113 espèces, en comprend 69 réparties parmi les Algues , Palmiers, Naïades, Apocynées, Acérinées, Platanées, Laurinées, Papilionacées, Quer- cînées, Myricécs et Abiétinées. La Flore Pliocène enfin est composée, sur 259 espèces, de 221 rentrant dans les Al- gues, Champignons, Mousses, Fougères, Palmiers, Eiicacées, Ilicinées, Acérinées, Celtidées, Rhamnées, Papilionacées, Juglan- dées, Sali ci nées , Quercinées, Bélulinécs , Myricées, Taxinées, Cupressinées et Abiéti- nées. Chacune de ces trois Flores a donc été caractérisée car des végétaux particuliers. TERRAINS D'ALLUVIONS. Syn. : Terrain de transport; Période alluviale de M. Cordier. Nous sommes enfin arrivés aux couches sédimentaires les plus modernes, celles qui forment les parties les plus superficielles de l'écorce terrestre , et qui sont aussi le plus universellement répandues sur nos conti- nents. Ces diverses couches alluviales occu- pent des positions relatives telles qu'on peut, au premier abord, les confondre. En elîet, quelquefois elles s'enchevêtrent et se recouvrent réciproquement, paraissant n'ob- server aucune règle de superposition con- stante. Cependant on a pu reconnaître d'une manière positive que ces dépôts, générale- mentarénacés et incohérents, appartiennent à deux époques bien distinctes. D« là leur division en deux étages nommés Allumons anciennes et Alluvions modernes. Les pre- mières paraissent provenir de perturbations violentes, de causes beaucoup plus puissantes que celles qui agissent de nos jours ; les se- condes, au contraire, doivent simplement leur origine aux actions érosives actuelles, ou qui ont eu lieu depuis les temps bistori- aues les plus reculés. $15 TER Etage des âlluviOBS ancienne*. Syn. :èmge ditiivien île M. Coi Hier; Dihivinm d-s gii.|.>«iu-s unghiis; newrr l'Unie ne <■•• nouveau J'/in,èiie rai iques , dont quelques uns présentent des Volumes très considérables : il eu est qui oui jusqu'à 20 mètres cubes. Les cailloux roulés et les blocs erratiques recouvrent une grande partie de notre con- tinent; on les rencontre sur des plateaux ou nés montagnes si élevés, qu'il e>.t impossible de supposer qu'aucun cours d'eau, mû par les forces actuelles les plus puissantes, ait jamais pu atteindre à de pareils ni- veaux ; en sorte que, pour expliquer leur transport , il faut nécessairement admettre un violent cataclysme ayant produit de grands accidents d'érosion, et qui, sous l'influence de puissants courants , aurait dispersé ces détritus roulés à des distances et à des hauteurs plus ou moins considé- rables. On remarque, dans la vallée de la Seine, au-dessus du niveau de la rivière, une zone d'Alluvionsanciennesdont la largeur atteint sur quelques points plus d'une lieue (Saint- Germain, Boulogne, Sablonville, etc.). En examinant avec soin ce dépôt, on reconnaît qu'il contient, non seulement des blocs de Grès provenant de l'Argile plastique des environs de Montereau et des fragments de presque» toutes les Roches du plateau tertiaire parisien, mais encore du Calcaire jurassique qui vient évidemment rie la Bourgogne, et même des détritus de Granité, de Syénite , de Porphyre et de Gneiss, identiques avec TER ceux des montagnes du MôfvSn (Nièvre), d'où ils ont été charriés. Tout porte a croue que ces dé| fjts et leurs analogues , qu'on iiouve à peu près partout, ne s oit .unie cho.-e que le resuliatdu dernier v , dent). Ins. — Genre de Coléoptères penta- mère's , tribu des Scarabéides coprophages , proposé par Hope ( Coleoplerist's manual , t. I, p. 34, pi. 3), qui n'y rapporte qu'une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. Hol- landiœ F. (C.) TESSAROMA (Ttoroapsç, quatre; oy.ixa, œil), ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, tribu des Cérambycins, créé par Newman (Ann. of nat. hist. by Jardine , 1840, vol. V, pag. 20), et qui a pour type une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. undalum de cet auteur. (C.) TESSARTHRE. Tessarlhra (t£Wp«, TES quatre; àp9pov, article), bot. cr. — (Phycées.) Genre établi par Ehrenberg, dans son grand ouvrage sur les Infusoiies, et qui doit ap- partenir aux Desmidiées. C'est le même que le genre TessarUironia deTurpin. Il a pour caractères: Une enveloppe globuleuse, uni- valve, lisse, formant une série de quatre in- dividus se multipliant par division sponta- née, et renfermant un endochrome vert. Ralfs, dans sa Monographie des Desmidiées d'Angleterre, a rapporté, avec raison, cette production au genre Cosmarinm. La présence de quatre corpuscules est due à la rédupli- cation de chacun des deux hémisomales primitifs. (Bréb.) TESSARTRTiONIE. Tessarthronia (T/j- «rctpa, quatre; aoOp°v, article . bot. cr. — ■ (Phycées.) Ce genre, créé par Turpin , est le même que le genre Tessarlhra d'Etnenberg. Voy. ce mot. (Bréb.) TESSÉIJTE (de tessella, petit cube en mosaïque), min. — Variété d'Apophyllke de Feroë, en prismes carrés, qui sont des com- posés symétriques de parties dont la struc- ture et les propriétés optiques sont diffé- rentes. Voy. .APOPHTLL1TE. (DEL.) *TESSELLE. Tessella (tessella, pièce carrée de marqueterie), bot. cr. — (Phycées.) Ce genre, qui appartient à la tribu des Ba- cillariées ou Diatomées, a été établi par Eh- renberg; voici ses caractères: Frustules ta- bulaires, carrés, non enchaînés, marqués de stries longitudinales, interrompues dans leur milieu et disposées alternativement ; stipe nul ou très court. Kutzing n'admet qu'une seule espèce dans ce genre. Elle croît sur les Algues marines, en Europe. (Bréb ) TESSERATOMA [™'ivàÔo; , mâchoire ). arach. — Genre d'Aranéides, de la tribu des Arai- gnées , établi par Walckenaër et adopté par tous les aptérologistes. Une trentaine d'es- pèces représentent ce genre, dont la Tétra- gnaibe étendue, Telragiialhaexlensa'W a\cb., peut être considérée comme le type. Cette espèce n'est pas très rare aux environs de Paris. (H. L.) TETRAGONA (xc'rpa , quatre ; ywvo; , angle), Gory, Percheron, ins. — Syno- nyme de Agestrata Eschscholtz, Burmeister, Schaum. (C) *TETRAGONA (-r/rpa, quatre; yuvoç, angle), ins. — Latreille avait d'abord formé sous ce nom une division particulière aux dépens du genre Melipona; mais elle n'a point été adoptée. Voy. méliponites. (Bl.) *TÉTRAGONELLE.re(raa<0tte(/a (dimi- nutif de Telragonia ). bot. ph. — Genre de la famille des Portulacées , tribu des Aizoï- dées, créé par M. Miquel (ira Planlœ Preis- sianœ , vol. I, pag. 245) pour une plante herbacée de la Nouvelle-Hollande , qu'il nomme Telragonellaamplexkoma. Ce genre est voisin des Telragonia et Galenia. (D. G.) TÉTRAGONIE. Telragonia ( «rpoc pour T&ropa, quatre; y«vt«, angle), bot. ph. — Genre de la famille des Portulacées, tribu des Tétragoniées , qu'il forme à lui seul ; créé par Linné pour des plantes herbacées annuelles ou sous-frutescentes , qui crois- sent dans les îles de l'hémisphère austral; dont les feuilles sont charnues, planes, al- terne": ou opposées ; dont les fleurs apétales, t. xu. TET 129 le plus souvent mono-penlandres, donnent pour fruit une drupe ou une noix revêtue par le tube calicinal adhérent, dont les an- gles lui forment des cornes ou des ailes lon- gitudinales. On connaît aujourd'hui 14 ou 15 espèces de ce genre, dont la plus inté- ressante est la Tétragonik étalée, Telrago- nia expansa Ait. Celte plante annuellecroît à la Nouvelle-Zélande et au Japon. L'atten- tion des Européens fut attirée sur elle par Cook , qui reconnut en elle un excellent antiscorbulique , et qui en tira un très bon parti pour son équipage attaqué du scorbut. Depuis celte époque, on l'a introduite en Europe , et on a reconnu qu'elle peut riva- liser pour la bonté avec l'Épinard, et que sa culture présente quelques avantages re- lativement à celle de cette dernière plante potagère. Aussi la Tétragonie a-t-elle pris place maintenant dans nos iardins potagers, où elle est connue sous le nom à'Épinard de la Nouvelle-Zélande. (P. D.) TÉTRAGONIÉES. bot. ph. — Voy. por- tulacées. TETRAGONOCARPUS , Commelyn. bot. ph. — Synonyme de Telragonia Lin. TÉTRAGOJVOCEPilALES. Telragono- cephali. ins. — Synonyme de Coréites, em- ployé par MM. Amyot et Serville. (Bl.) *TETRAGONODERES {vtrpaywfiu qua-' drangulaire; àe'p-n, cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Carabi- ques s,ubulipalpes, créé par Dejean (Species général des Coléoptères , t. IV, p. 485), et composé d'une trentaine d'espèces prove- nant de l'Amérique, de l'Afrique et de l'A- sie ( Ind. or. ). Nous citerons seulement les T. quadrum , fasciola F., etc. (C.) *TETRAGONOLEPIS («Tpa'ywvoç, qua- drangulaire; hiùç, écaille), poiss. — Genre éteint de Poissons Ganoïdes , établi par M. Agassiz dans la famille des Lépidoïdes homocerques , et caractérisé spécialement par des dents en massue, non échancrées, et sur plusieurs rangées. Les espèces en sont abondantes dans le lias, et quelques unes se rencontrent aussi dans les autres étages jurassiques. (E. Ba.) TÉTRAGONOLOBIER. Telragonolobus (-TETpotyojyoç, qupdrangulaire; XoSoç, légume). bot. ph. — G. de la famille des Légumineuses- Papilionacées , de la tribu des Lotées, déta- ché des Lotus par Scopoli pour les espèces à 67 530 TET légume droit, cylindrique, relevé de quatre ailes longitudinales , caractère que rappelle le nom générique. Ces plantes sont herba- cées, et croissent spontanément dans les parties moyennes et méridionales de l'Eu- rope. M. Seringe en avait décrit 4 espèces dans le Prodromus, vol. Il , pag. 215 ; ce nombre est aujourd'hui doublé. L'espèce type du genre est le Tétragonolobier pour- vue , Tetragonolobus purpureus Mœnch (Lo- \us Tetragonolobus Lin.), plante annuelle, lie l'Europe méridionale, qu'on indique comme remontant jusqu'à Nice. On la cul- tive comme espèce d'ornement à cause de ses fleurs assez grandes, d'un rouge pourpre un peu sombre. Ses légumes sont gros, et leurs quatre ailes larges et ondulées. Elle demande une exposition chaude et une terre légère. On la multiplie de graines semées sur couche. Le Tetragonolobus siliquosus Rolh, se trouve dans les prairies humides de presque toute la France. Ses fleurs sont jaunes, assez grandes, longuement pédon- culées. ^ (P. D) TÉTRAGONOPTÈRE . Tetragonoplerus (xeTpayuvo;, quadrangulaire ; irrepov, aile). P0ISS. — Sous-genre des Saumons, présen- tant les Caractères des Serra-Salmes, mais caractérisé par une bouche peu fendue, un ventre ni caréné, ni dentelé. On y distingue plusieurs espèces, entre autres le Tetrago- noplerus argenlinus d'Artédi, qui est l'au- teur de ce nom générique. (E. Ba.) * TETRAGONOSTOMA ( ferpâycovoç , quadrangulaire; arop-a, bouche), crust. — M. Mac-Leay (Illuslr. of the Zool. of South- Africa), donne ce nom à un g. de Crustacés de l'ordre des Décapodes brachyures. (H.L.) TÉTRAGONOTHÈQLE. Tetragonotheca (Terpayaivo;, quadrangulaire; âyjxyj, boîte). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées Sénécionidées, section des Hélianthées, formé par Dillénius, et adopté par Linné. Il ne renferme qu'une espèce, le Tetragono- theca helianthoides Lin., plante annuelle de l'Amérique du Nord. Le nom de ce genre est tiré "de ce que son involucre étant dou- ble, l'extérieur présente quatre folioles très grandes, soudées à leur base eu forme de cupule tétragone. (D- G.) TÉTRAGONURE. Telragonurus {nipâ- ywvos, quadrangulaire; o-ipà, queue), roiss. — L'existence de crêtes saillantes vers la TET base de la queue, deux de chaque côté, est la particularité organique qui a valu ce nom générique au Poisson curieux qui le porte. La place de ce genre dans le grand groupe des Acanthoptérygiens est difficile à déter- miner, parce qu'il présente les caractères de plusieurs familles, de celle des Scnmbé- roïdesetdes Mugiloïdes à la fois, bien qu'il se rapproche davantage des Muges auprès desquels Cuvier l'a placé. La seule espèce décrite l'a été par M. Risso, auteur du genre, sous le nom de Tétragonure de Cuvier {Te- lragonurus Cuvieri, Risso); elle se trouve à de grandes profondeurs, dans la Méditer- ranée, est noire, et sa chair, quoique blan- che et tendre, est, dit-on, venimeuse. Cette propriété singulière lui vient, à ce qu'il paraît, de l'espèce de nourriture qu'elle choisit et qui consiste en Acalèphes d'une acreté, et d'une causticité extrême; ces êtres ne nuisent en rien au Poisson, mais, digé- rés , il communiquent à sa chair des pro- priétés nuisibles ; c'est quelque chose d'ana- logue à ce qu'on observe chez les Hérissons qui peuvent dévorer impunément des Can- tharides. Les caractères singuliers qui assi- gnent auTétragonure une place spéciale dans nos classifications, ont conduit à créer pour ce type, une famille sous le nom de: Tétragonurides ( Riss. , Eur. mér. , III, 1826). (E. Ba.) * TETRAGRAMMA (r/rpa , quatre; ypa'f^fAa, signe), échin. — Genre d'Échi- nides, établi par M. Agassiz pour des es- pèces fossiles qui diffèrent des Échinopsis en ce que les tubercules des aires interam- bulacraires , perforés et crénelés , sont sur quatre rangées. Les terrains jurassique et crétacé en renferment les espèces (Agass., Échin. Suiss., 2e part., 1840). (G. B.) * TETRAGRAMMA («rpa, quatre; ypappa, signe), bot. cr. — Genre de Ba- cillariées, indiqué par M. Ehrenberg (Ber. d. Berl. Ak., 1841). (G. B.) TETRAGULE. Telragulus ( -rrrpa , quatre; yu/oç, bouche), helm. — Nom gé- nérique donné par Bosc ( Bull, de la Soc. philom., 1811) à l'espèce de Pentastome ou Lingualule qui est parasite du Cochon de l'Inde. (P. G.) *TÉTRAGYNIE. bot. — Dans plusieurs des classes de son système sexuel , Linné a établi sous ce nom un ordre particulier pour TET les plantes pourvues de quatre pistils ou de quatre styles. De ce substantif on a formé l'adjectif Télragyne pour les fleurs à quatre pistils. (P. D.) TETRAHIT, Mœnch. bot. ph. — Genre proposé par Mœnch et non adopté , dont le type était le Galeopsis Telrahit. (D. G.) *TETRALASMIS (ri-cpa, quatre; i'Aac^ot, lame), cirkip. — Cuvier, dans son Règne animal, désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Cirripèdes. L'espèce type de ce genre est le Tetralasmis hirsutus Cuv . , Moll. anatif. (H. L.) «TÉTRALOBE. Telralolus O'rpa pour TtYrocpa, quatre ; XoSo^, gousse, silique). bot. th. — Genre de la famille des Lentibula- riées, formé par M. Alp. De Candolle( Pro- drom., vol. VIII , pag. 667) pour de petites plantes herbacées, aquatiques, de l'Austra- lie , qui ont le port des Utriculaires , de la section Oligocysta. M. Lindley ( Veget. Kingd.) réunit ce genre au Polypompholyx Lehm. M. Alp. De Candolle en décrit 2 es- pèces, parmi lesquelles nous citerons le Te- trahbus Preissii. (D. G.) *TETR.\LOBUS (t£tpoc, quatre; loôo; , lobe). Ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , section des Sternoxes et tribu des Élatérides, établi par Lepeleiier de Saint- FargeauetServil'e (Encyclopédie méthodique, t. X , pag. 594 ) , adopté par Latreille , Ger- mar, etc.. Six espèces exotiques font partie de ce genre, savoir : les T. cinereus Gy., mystacinus Dej., gigasF., monoccrus Lap., flabellicornis 01., et Auslralasiœ Gray. (G.) TÉTRAMÈLE. Telrameles ( rérpa. pour TiTTapa, quatre; pelos, membre), bot. ph. — Genre de la famille des Daliscées, formé •par M. Rob. Brown (dans Denham Narrai., pag. 230) pour un grand arbre de Java, à fleurs dioïques , apétales , régulièrement tétramères, dont l'ovaire adhérent présente quatre placentaires pariétaux , bifurques à leur sommet stérile. Cette espèce, encore unique, est le TetramelesnudifloraR. Brown. (D. G.) TÉTRAMÈRES ( -r/rpa , quatre ; p.Ep0? , partie ). ins. — Troisième section de Coléo- ptères, qui offrent seulement quatre articles à tous les tarses. (C.) TÉTRAMÉRIE. Tetramerium (rerpa pour te't-coo:, quatre; pepoç , partie), eot. ph. — Genre de la famille des Àcanthacées, TJiT 531 (orme par M. Nées d'Eseubech (in Botan. of Ihe sulphur, p, 147; Prodrom., t. XI, p. 467) pour des Juslicia, petits arbris- seaux du Mexique et des Antilles, dont le calice est divisé en quatre lobes égaux, dont la corolle tubuleuse, en entonnoir, est profon- démentetinégalementquadrifide. Le savant allemand en a décrit quatre espèces, parmi lesquelles nous citerons son Telramerium poly slachyum et son T. nervosum. (D. G.) *TETRAMEROCRINUS ( r^pau-tp^- , quadripartite; xpi'voç , lis), échin. — Genre de Crinoïdes fossiles, établi par M. Austin (Ann. Nat. Hist., XI, 1843). (G. B.) TETRAMICRA ( rhpx pour TsVcapa , quatre; ptxpôç, petit), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Épi- dendrées, formé par M. Lindley ( Orchid., pag. 119 ) pour une plante herbacée de St.- Domingue, à longue tige écailleuse termi- née par une grappe de fleurs , et à feuilles courtes, linéaires, recourbées, que le savant anglais a nommée Telramicra rigida. Ce genre est voisin des Spalhoglottis et Blelia. Son nom vient de ce que , sur huit masses polliniques, quatre sont très petites. (D. G.) *TETI1AM0L0PIIJM. bot. ph.— Genre de la famille des ComposéesSénécionidées, formé par M. Nées d'Esenbeck ( Aster. , pag. 202) pour V Aster lenerrimus Less., plante herbacée des îles Sandwich. (D. G.) *TÉTRAMORPHÉE. Tetramorphœa (tV- ■cpa. pour TETtapa , quatre; p.op , forme ). bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par De Candolle (in Guillem. Archiv. botan., vol. II, pag. 331 ) paraît ne devoir pas être conservé. Des deux espèces que son auteur y comprenait, le Tetramorphœa Bruguie- rana DC. est le Centaurea phyllocephala Boiss., et le T. Belangeriana DC. revient à la variété 3 persica Boiss. de la même Cen- taurée. (D. G.) TÉTRANDRÏE ( Trrpoc pour *«Tapa, quatre; k*ôp, faSpéç, homme ou mâle), bot. — Linné a donné ce nom à la quatrième classe de son système sexuel , dans laquelle rentrent les plantes à fleurs hermaphro- dites pourvues de quatre étamines égales. Du substantif Télrandrie, on forme l'adjec- tif Tétrandre pour les fleurs qui possèdent ce caractère. Les ordres de la Télrandrie sont : 1° Télrandrie monogynie, quatre éta- mines et un pistil, es. : Protea, Globuhiria, 68-3 TEÏ Scabiosa , Asperula , Galium , llubia , Pa- vetta, Avicennia, liuddleia, etc. : c'est le plus nombreux de tous ; 2° Tétrandrie di- giwie, quatre étamines et deux pistils , ou deux styles; ex.: Ilamamclis, discuta, Hy- pecoum; 3" Tétrandrie tétragynie , quatre ëtumines et quatre pistils, ou quatre styles ; ex. : Potamogeton, Ruppia, Tillœa. (P. D.) *TÉTRANÈME. Telranema (rirpa. pour TtVrapa , quatre; v%a , filet), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinëes, tribu des Digitalées, formé par M. Bentham (Botan. Régis, 18i3, tab. 52) pour une jolie plante du Mexique , à laquelle il a donné le nom de Telranema mexicanum, et qui ne diffère des Penlslemon que par l'absence totale de la cinquième étamine. C'est une jolie espèce d'ornement qu'on cultive en orangerie ou en serre tempérée, et qui donne une profusion de corymbes de jolies fleurs pourpres, mêlées de blanc. On la multiplie par semis ou par division des pieds. (D. G.) TÉTRANTHE. letranthus ^hP« pour *£TTacpa, quatre ; avÔoç, fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées , formé par Swartz (Pro- drom., p. 116; Flor. Ind. occ, vol. III, 4 885. tab. 27) pour des plantes herba- cées, rampantes, de Saint-Domingue, voi- sines des Iva, dont les capitules compren- nent quatre fleurs blanchâtres, toutes tubu- leuses, mais dont deux sont mâles et deux femelles. On en connaît deux espèces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple le Te- tranthus litteralis Swartz. (D. G.) TÉTRANTHÈKE. Tetranlhera {vfrptx pour TETTûcpa, quatre ; àvGvjpx, anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Laurinées , tribu des Tétranthérées, formé par Jacquin (Hort. Schœnbr., vol. I, pag. 53, tab. 113) pour des arbres qui habitent l'Asie tropi- cale, très rarement l'Amérique. Nous ci- terons pour exemple le Tetranlhera glau- cescens Nées, (D. G.) *TÉTRANYQUE. Telranychus ( «Vpa , quatre; ovuÇ, ongle), arachn. — Genre de l'ordre des Acariens, établi p;ir M. Léon Du- four. On en connaît une douzaine d'espèce»; le Tétranyque du Tilleul, Telranychus ti- liarum, Herm., Mém. api., p. 42, pi. 2, fig. 12, peut être considéré comme repré- sentant cette coupe générique. (H. L.) TET TETRAO. o:s. — Nom générique des Té- tras dans la méthode de Linné. (Z. G.) TETRAOCHORIS. ois. — Synonyme de Pontogalles. (Z. G.) TETRAODON. poiss. — Voy. Tetrodon, nom générique plus usité. — Ce mot a servi d'étymologie à des noms de groupes dont le genre Tétrodon est le type. (E. Ba.) *TETRAOGALLES, G.-R.Gray. ots. — Synonyme de Lophophorus Jard. et Selby. Voy. lophophore. (Z. G.) *TETRAONES. ois. — Famille établie parNaumann, dans l'ordre des Gallinacés. Elle correspond au grand genre Telrao de Linné. (Z. G.) *TETRAONIDÉES. Telraonidœ. ois.— Famille de l'ordre des Gallinacés, établie par Vigors, et composée en très grande par- tie des éléments du genre Telrao de Linné. Le prince Ch. Bonaparte y admet trois sous- familles, une pour les Perdrix proprement dites (Perdicinœ) , une autre pour les vrais Tétras {Tetraoninœ), et la troisième pour les Gangas (Pleroclinœ). (Z. G.) *TETRAOMNÉES. Tetraoninœ. ois. — Sous-famille de la famille des Tetraonidœ , dans la méthode du prince Cb. Bonaparte. Elle comprend les genres Tetrao, Lyrurus, Bonasia, Cenlrocercns et Lagopus. (Z. G.) TETRAONYX (-r/rpa, quatre; ovvÇ, ongle), bept. — Genre de Tortues de la famille des Emydes. Il a été distingué et caractérisé par M. Lesson dans sa Zoologie du voyage aux Indes, de M. Bélanger, pu- bliée en 1 S 3 i . Voici ses principaux carac- tères. Cinq doigts, dont un sans ongle, à toutes les pattes; sternum solide, large, garni de six paires de plaques; vingt-cinq écailles marginales. Ce genre ne renferme encore que deux espèces, toutes les deux de l'Inde, et pêchées dans le fleuve Irrawady. On leur a donné le nom de T. longicollis {Emys balagur et T. Lessonii) et T. boska. (P. G.) TETRAONYX («tpa, quatre ; SvwÇ, on- gle), ins. — Genre de Coléoptères héléro- mères , tribu des Vésicants , établi par La- treille (Règne animal de Cuvier, tom. IV, pag. 66), adopté par Dejean (Calai., 3e éd., p. 248), et qui comprend une quaran- taine d'espèces américaines. Nous citerons seulement les T. quadrimaculalus F., oc- tomaculalus Lat. , crassus , sexgutlalus , brevis Kl. , fronlalis Chev. , (lavipennis Guér., etc. (G.) TETRAOPES (-r/rpa, quatre; ty, œil). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Lamiaires , fondé par Dalman (Schœnherr Synonymia Ins., t. III, p. 401), adopté par Serville et par Dejean. Ce genre est formé d'environ huit espèces améri- caines ; telles sont : les T. telraophlhalmus Forster ( tornalor F.), arator Gr. (cordiger Dej.)» undecim-punctatus Chevr., variicor- nisKl. (C.) *f ETRAOPHTHALMUS (ts'tP«, quatre; ô?9a\ov, feuille), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Diapériales , établi par Brullé et Laporte [Monographie du genre Diaperis, Soc. d'hisl. nat. de Paris, 1818, p. 80, pi. 10, f. 6 ), et qui se compose des T. Lalreillei, Eeaumuri, formosus et splen- didus de ces auteurs. La 1" espèce se trouve à Manille, la 2e à la Nouvelle-Hollande, et les deux dernières à Madagascar. (C.) *TETRAPIIYS (té'tpoc, par quatre; yiîw, je nais, je pousse), bot. cr. — (Mousses.) Genre créé par Hedwig pour des Mousses de notre tribu des Tétrodonlées, remarquables par la structure de leur péristome. Bridel n'a pas compris ce nom, puisqu'il le trouve mal fait et ne l'admet que par respect pour la mémoire de son illustre auteur. M. Charles Muller, et pour le même motif, rejette aussi ce nom , et lui préfère celui de Georgia, qui, il faut en convenir, a une priorité de deux années. Mais, outre que ce dernier est inconnu à la plupart des bryolo- gisles, et que l'usage ne l'a pas sanctionné, Fhrhart s'en servait pour désigner des Mousses de genres fort différents, des Or- thotrics, par exemple. Quanta l'étymologie critiquée, si Aristote a pu dire S«pma. pour bifida parlilio, etDiogène Laërce &LEUKA CWtP* pour rrrrapei, quatre; ««vp^, côté), bot. ph. — Genre de la famille des Mimosées, établi par M. Ben- tham pour V Adenanlhera tetraplera Thonn. etSchum., plante de Guinée , qui est de venue le T. Thonnlngii Benth. (D. G.) *TETRAPLODON (r/rpWioSç, quadru- ple ; ô^ùv, dent), holl. — Genre d'Acé- phales du groupe des Nais, établi par Spix (Test. Brasil., 1827). (G. B.) *TETRAI>LODON («rpctirioûç, quadru- ple; Wùv, dent), bot. cr. — (Mousses.) MM. Bruch et Schimper ont séparé ce genre des Splachnes (Voy. ce mot), dont il a la plupart des autres caractères, sur cette considération que les seize dents du péri- stome sont rapprochées par quatre et sou- dées deux à deux par la base, et que la coiffe cuculli forme est fendue jusqu'au mi- lieu. Ces différences en entraînent d'au- tres, comme le gazonnement compacte, des fleurs mâles presque gemmiformes , l'a- pophyse offrant la couleur et la consistance de la capsule, et ne s'accroissant plus après la maturité des spores; le tissu cellulaire des feuilles plus dense, et enfin V habitat presque exclusif des espèces , au nombre de trois, sur des substances animales. Le Splachnum anguslatum Lin. f., est le type de ce genre. (C. M.) *TÉTRAPODES. Tetrapodi (r/rpa, qua- tre; mou;, pied), poiss. — Epithète par la- quelle M. de Blainville désigne les Poissons de la division des Gnathodontes squamo- dermes, qui ont deux paires de membres. (G. B.) *TÉTRAPODES, Dalman. ms. —Divi- sion de la tribu des Papilionides. (E. D.) TET *TETRAPODIC51MT£S. — Voy. CBEl- ROTHGRIUH. (L...D.) * TETRA PODISCUS ( t£'tP« , quatre; «ro&vxag, pédicule), bot. cr. — Genre de Bacillariées, indiqué par M. Ehrenberg (Ber. d. Derl. Ak., 1844). (G. B.) *T£TRAPOMA (ts'tP« pour tixxap», quatre ; Tt3p.«, opercule, valve), bot. pu. — Genre fort remarquable de la famille des Crucifères , formé par M. Turczaninow ( in Fischer et Meyer, Ind. sémin. hort. Petrop. f 1835, vol. I, p. 39) pour deux plantes an- nuelles ou bisannuelles de Sibérie, qui pré- sentent le caractère, unique dans la famille, d'un pistil tétramère, et , par suite , d'une silicule à quatre valves , et quatre placen- taires. Ces deux espèces sont : le Tetrapoma barbariœfolium Turcz., et le T. crusianum Turcz. (D. G.) *TÉTRAPORE. Tetrapora (-£'tPoc pour t£ttocP«, quatre ; Tro'poç, pore), bot. pu. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leptospermées, créé par M. Schàuer (in Lin- nœa, tom. XVII, 2e part., pag. 238; Plan. Preiss., vol. I, pag. 107) pour un arbuste très rameux et tortueux , des parties inté- rieures du sud-ouest de la Nouvelle-Hol- lande, à feuilles imbriquées. Son nom gé- nérique indique le caractère remarquable de ses cinq étamines, dont l'anthère a ses deux loges subdivisées en <:eux logettesqui s'ouvrent chacune par un pore Celle espèce est le Tetrapora Preissiana Scbauer (D. G.) *TÉTRAPTÉRYGIE Telrapterygium[ri- root pour T£TToPa, quatre; irrspvS-vyo;, aile). bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Isatidées , formé par MM. Fischer et Meyer (Ind. semin. hort. Petrop., I, I 835, p. 39 ) pour une plante annuelle , glauque et glabre, d'Arménie, qu'ils ont nommée Telrapterygium glastifolium. Le nom de ce genre rappelle son principal caractère , sa silicule indéhiscente, en cœur, comprimée, monosperme, relevée de 4 ailes. MM. Jau- bert et Spach en ont publié une nouvelle es- pèce sous le nom de T- slylophorum. (O.G.) *TKTRAPTËRYGIE\S. Tetraplerygii (tétp«, quatre; irTf'pv^, aile, nageoire), poiss. — Dénomination équivalente à celle de Tétrapodes (Bl. Schn., Sysl. Ichihyol., 1801). (G.B.) *TÊTRAPTERYS ( «Vp« pour ti-nàpaii quatre; ttt/Pv£, aile), bot. pu. — Genre nom- TFT breux de la famille des Malpiehiacées, éta- bli par Cavanilles (Dissert., t. IX, p. -433) pour des arbrisseaux grimpants de l'Amé- rique tropicale, dont le fruit se compose de samares au nombre de trois ou moins, par suite d'un avortement, prolongées par les bonis en quatre ailes divergentes, égales ou inégales, dont deux sont supérieures et deux inférieures. Leurs fleurs sont petites ou mé- diocres, jaunes, quelquefois teintées de rouge. Dans sa belle monographie des Mal- pighiacées, M. A. de Jussieu décrit 51 espè- ces de ce genre, qu'il divise en deux sections très inégales : l'une, formé des Telrapterys proprement dits, comprend 46 de ces espè- ces ; l'autre, nommée par lui Pentapleiys, n'en renferme que 5, distinguées par la pré- sence d'une crête très développée sur le fruit, auquel elle forme une sorte de cinquième aile. M. de Jussieu se demande si cette der- nière section ne devrait pas former un genre intermédiaire entre les Tetraplerys et les Hirwa. (D. G.) *TETRAPTERÏX, Tunberg. ois.— Sy- nonyme de Anthropoides Vieill.; Grus Briss. TÉTRAPTURE. Telrapturus ( t£Vp« , quatre; bvp*, queue), poiss. — Les Tetrap- tures sont des Scombéroïdesdont le museau en forme de stylet ressemble assez à celui des Espadons, mais qui se distinguent par l'existence de ventrales rudimentaires, con- sistant en un seul brin inarticulé. De chaque Côté de la queue se trouvent deux petites crêtes, caractère que le nom générique rap- pelle. Le Tétbapture aguïa ( Telrapturus belone Rafin.) vit aujourd'hui dans la Mé- diterranée; c'est V Aiguille des Siciliens. Une autre espèce a été prise dans les parages de Sumatra ( Tel. indicus, Cuv.). Des débris assez imparfaits ont indiqué l'existence de deux espèces fossiles: l'une, de l'argile de Sheppy ( Tel. priscus, Ag. ); l'autre, de la craie de Lewes (Tel. minor, Ag.). (E. Ba.) *TETRAP\GLS (tîtooc, quatre; nvyii, anus), écuin. — Nom générique sous lequel M. Agassiz a séparé une partie des espèces vivantes du genre Arbacia , Gray (Âgass., Monogr. Échin., 2e liv., 1841). (G. B.) TÉTRARHYIVQUE. Telrarhynchus (t£- tooc, quatre; pvyx6*» trompe), helm. — Ru- dolphi a nommé Tétrarhynques des Vers qui n'ont encore été trouvés que dans les Poissons, et une seule fois dans la (Jhélonëe TET 535 franrhe, dans la Seiche officinale et dans le Calmar. Les Tétrarhynques, dont les Ten- taculaires de Bosc différent très peu, sont des Vers à corps court, en forme de sac, cylindrique ou un peu renflé, en massue, revêtu en avant d'un double lobe rabattu, et de quatre trompes rétractiles par invagi- nation et hérissées de crochets égaux. Bremser, Leuckart , MM. Nordmann et Van Beneden, ainsi que divers auteurs, les regardent comme des Vers incomplètement développés, du genre Anthocéphale ou Flo- riceps. Le Tetrarhijnchus ophlocœlylus , de Leblond , décrit par cet helminlhologiste comme un Entozoaire parasite d'un autre Eutozoaire qu'il appelait Amphislome rhuna- loïde, n'est que la portion antérieure d'un Anthocéphale, détachée du reste du Ver ou de son enveloppe, c'est-à-dire du prétendu Amphistome. MM. Eudes Deslongchamps et Dujardin ont fait remarquer cette méprise; elle est également expliquée par M. Doyère dans l'article amphistome de ce Dictionnaire, t. I. p. 396. (P. G.) TETRARRHEIVA ( r/rpa pour *prt«pa, quatre; ôpp-nv , mâle), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Oryzées, formé par M. R. Browu ( Prodr. fl. Nov.- Holl., pag. 209) pour des plantes de la Nou- velle Hollande , dont les fleurs mutiques présentent le caractère, très rare dans cette famille, d'avoir quatre étamines. On n'en connaît encore que les 4 espèces qui ont été décrites par M. Rob. Brown toc. cil.), parmi lesquelles nous citerons le Tetrarrhena dis- tichophylla Rob. Br. (Ehrarla dtstichopttylla Labill). (D. G.) TÉTRAS. Tetrao. ois. — Genre de la fa mille des Tétraonidces dans l'ordre des Gal- linacés , caractérisé par un bec robuste , court, a mandibule supérieure voûtée, courbée vers le bout, plus iongue que l'in- férieure et la débordant de toutes parts; des narines à demi fermées par une mem- brane renflée, et cachées par des plumes ; des sourcils nus, garnis d'une peau verru- queuse; des tarses emplumés; des doigts au nombre de quatre, trois devant, un derrière, garnis d'aspérités sur les bords; des ailes courtes, concaves, arrondies ; une queue arrondie, quelquefois fourchue, très rarement étagée. Le genre Tétras est loin d'avoir aujour- 536 TET d'bui des limites au«i étendues que celles que permettait de lui donner la caractéris- tique admise par Linné. C'est avec raison qu'on en a distrait génériquement les Lago- pèdes, les Gangas, les Francolins, les Per- drix, etc., qui s'en distinguent, les pre- miers par leurs tarses et leurs doigts entiè- rement vêtus de plumes; les seconds par leur pouce, dont l'extrémité ne porte pas sur le sol, par leurs tarses seulement vêtus en avant; les Francolins et les Perdrix par leurs tarses nus et le plus généralement éperonnés. Les Tétras sont d'un naturel sociable ; comme presque tous les Gallinacés, ils vi- vent réunis en familles , composées d'un nombre plus ou moins grand d'individus , selon les espèces. C'est particulièrement dans les forêts montagneuses qu'ils établis- sent leur domicile; quelques uns, cepen- dant, paraissent préférer les plaines cou- vertes de haute bruyère. Ils aiment à se rouler dans la poussière , à la manière des Poules, et sont polygames. Quoiqu'on ne puisse pas les considérer comme Oiseaux percheurs, cependant ils se montrent assez fréquemment sur les arbres : ils y montent, la nuit, pour y prendre leur repos; durant le jour, ils y cherchent un refuge contre l'ennemi qui les poursuit, et à l'époque des amours les mâles se perchentsur les branches basses, d'où ils appellent à eux les femelles. Mais le plus ordinairement ils se tiennent à terre. Leur vol estcourt, lourd, mais rapide; leur marche aisée et grave; leur course lé- gère. Leur nourriture consiste principale- ment en baies et en fruits de plusieurs ar- brisseaux , en bourgeons de Bouleaux , de Pins, de Sapins, etc., en graines, en Vers et en Insectes. Réglés dans leurs besoins , comme les Perdrix , les Lagopèdes , ils ne vont dans les taillis , chercher leur pâture, que le matin et le soir; durant le reste de la journée ils se retirent dans les endroits les plus fourrés des lieux qu'ils fréquentent, et s'y tiennent tranquilles. Dès les premiers jours du printemps, les Tétras commencent à s'apparier. L'amour est pour ces Oiseaux une passion violente et aveugle; ils deviennent alors aussi impru- dents qu'ils sont ordinairement défiants et farouches. Les femelles accourent à la voix des mâles sans se préoccuper du danger qui TET peut les menacer; et les mâles sont dans une excitation telle, qu'ils n'aperçoivent souvent pas l'ennemi qui cherche à les sur- prendre. On voit ces derniers , soit sur le tronc d'un arbre abattu , soit à terre, les plumes de la tête et du cou hérissées , les ailes traînantes, la queue étalée, se pavaner comme le Dindon, se promener en prenant toutes sortes de postures extraordinaires , passer et repasser devant les femelles qu'ils cherchent à agacer, et se provoquer entre eux. Ces préludes à l'accouplement sont toujours accompagnés par un cri particu- lier, qui s'entend de fort loin. Celui du Té- tras Cupidon peut être perçu à la distance de 3 à 4 milles, et ressemble à la voix sourde et caverneuse des ventriloques; aussi est-on souvent trompé sur la distance de l'individu qu'on entend , et qu'on croit généralement plus éloigné qu'il ne l'est. C'est au moyen des sacs aériens , qui tombent en plis allon- gés et ridés de chaque côté du cou , que cette espèce produit le son extraordinaire qu'elle fait entendre. Ce son se compose de trois notes sur le même ton , chaque note étant fortement accentuée, et la dernière deux fois aussi longue que les deux précé- dentes. Lorsque plusieurs de ces Oiseaux crient à la fois, il est impossible que l'oreille saisisse et distingue ces triples notes; on n'entend plus qu'un bourdonnement conti- nuel, désagréable et fatigant surtout, parce qu'il est difficile de saisir le point d'où il part et la distance qui en sépare. C'est sur la terre nue , ou recouverte d'une légère couche de brins d'herbes, et dans les taillis épais, que les femelles dépo- sent leurs œufs, dont le nombre est ordi- nairement de huit ou dix. Certaines espèces, par exemple le Tétras à ailerons, en pondent jusqu'à quinze. Elles ne font qu'une couvée par an. Les petits , élevés par la mère, à la manière des Poulets, restent avec elle pen- dant l'automne et l'hiver ; elle ne les quitte que pour se livrer aux soins d'une nouvelle progéniture. On assure que les Tétras fe- melles veillent sur leur couvée avec la plus grande sollicitude , et que les petites ruses qu'elles déploient, lorsqu'elles se voient me- nacées par quelque danger , rappellent tout à fait celles de nos Poules domestiques et des Perdrix. Le Tétras Cupidon offre encore cette par- TET ticularité de mœurs fort remarquable , que les mâles oisifs d'un district , pendant que les femelles couvent , vivent réunis en fa- mille. Ils choisissent pour lieu de leur réu- nion un terrain uni et découvert, s'appellent dès avant le lever de l'aurore , se pavanent avec des mouvements lents et mesurés , tournent autour les uns des autres, se pro- voquent de la voix , et se livrent des com- bats qui ne cessent que vers huit ou neuf heures du matin. Pendant l'action, ils sau lent à 1 ou 2 pieds de terre en jetant des cris discordants, assez semblables aux éclats que fait une personne que l'on chatouille vivement, « en sorte que, dit Vieillot, par sympathie, on se sent disposé à rire. » La chair des Tétras est saine , délicate et d'un fort bon goût ; mais la plupart de ces Oiseaux, malgré leur fécondité, sont très peu multipliés , et sont un luxe dans l'éco- nomie domestique. Les Tétras appartiennent à l'ancien et au nouveau continent; plusieurs d'entre eux habitent l'Europe. On peut établir dans le genre Tétras deux groupes , caractérisés principalement par la forme de la queue. 1° Espèces dont la queue est assez longue, fourchue ou arrondie. Tétras proprement dits ou Coqs de bruyère. (Genres : Urogallus Briss.; Lyrurus et Cenlrocercus Swains.) Le Tétras Averhan, ou Grand Coq de bruyère, Tel. urogallus Linn. (Buff., pi. enl., 73 et 74). C'est l'espèce la plus grande que l'on connaisse. On la trouve en grand nombre dans le nord de l'Asie, en Russie, jusque vers la Sibérie, en Allemagne, en Hongrie, dans quelques parties de l'Archi- pel , en Suisse, et , en France , sur les Alpes et dans les Vosges. Le Tétras a queue fourchue, Tel. tetrix Linn. ( Buff. , pi. enl. , 172 et 173 ). Il est commun en Allemagne, en France, dans le midi de la Russie. On le rencontre aussi en Hollande et en Suisse. Swainson a fait de cette espèce le type de son genre Lyrurus. On a encore décrit, comme espèce euro- péenne appartenant à ce groupe, le Tétras hybride, Tel. médius Mey. Comme son nom 1 indique , cet Oiseau serait le produit de T. XII. TET 537 deux espèces différentes , du Tel. urogallus et du Tel. telrix. Tous les ornithologistes n'admettent pas le médius comme espèce. Les espèces étrangères à l'Europe sont : le Tétras oisscur, Tel. obscurus Say ; T. Bi- chardsoni Sab. ( Audub. , pi. 361 ) , de la côte nord -ouest d'Amérique. — Le Tétras bu Canada, T. Canadensis Linn. (Buff., ;>/. enl., 131 et 132). — Le Tétras Cupidon, T. Cupido Linn.(Vieill., Gai. des Ois., pi. 207), des États - Unis. — Le Tétras puasianf.li.e , t. phasianellus Temm. (Audub., pi. 3S2), de la Colombie. — Et le T. urophasianus Ch. Bonap. (Zool.jour., t. 111, p. 212), de la Californie et de la Colombie. Cette dernière espèce est le type du genre Cenlrocercus de Swainson. 2" Espèces dont la queue est courte et élagée. Gelinottes. (Genre : Donasia Bonap.; Attagen Briss.; Telrasles Keys. et Blas. ) Le Tétras Gelinotte, Tel. Bonasia Linn., Boitas, sylvestiis Brehm. (Buff., pi. enl., 474, 475). Elle est commune en France, en Allemagne, dans quelques parties de la Suisse et de l'Italie. Le Tétras a fraise, Tel. umbellus Linn., Bon. umbellus Bonap. (Buff., pi. enl., 104), de l'Amérique. (Z. G.) *TETRAS1PH0N (rsrpa, quatre; o.'- 8 538 TET Jes bords, quelquefois percée de trous, et renfermant dans son épaisseur des spores disposées par quatre. Ces spores s'en échap- pent à la maturité, et, après avoir été agi- tées de mouvements plus ou moins appa- rents , se déposent pour germer sur les corps voisins. Cinq ou six espèces composent ce genre, qu'on ne trouve que dans les eaux douces stagnantes. (C. M.) *TETRASTEMMA (rs-rpa, quatre; vrtp- p.a, œil ). HEI.M. — Nom donné par M. Ehrenberg à un genre d'Helminlhes aquatiques de la famille des Amphiporina ou Proslomes, dont les taches oculaires sont au nombre de quatre; tels sont les Proslo- ma lumbricoideum et candidum de Dugez ; le T. flavidum, Ehr., de la mer Rouge, et le Pr. fasciatum, P. Gerv., de la Méditerranée, à Cette. (P. G.) *TETRASTEPHANLS (t£'tP«, quatre; cTstpavo;, couronne), pol. — Genre d'Acti- nies, proposé par M. Brandt dans les Mém. de l'Acad. de Pétersbourg, d'après le nombre des rangées de tentacules. (Duj.) TETRASTES, Keys. et Blas. ois. — Synonyme de Bonasia Briss., Steph. (Z. G.) *TETRAST1CHUS. ms. — Genre de la tribu des Chalcidiens, groupe des Eulo- phites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. WalUer {List of Chalcid., p. 73) sur des espèces détachées du genre Cirrospilus de Westwood. (Bl.) *TETRATAXIS (r^pa?, quatre ; râfo, ordre), foram. — Genre de Foraminifères , indiqué par M. Ehrenberg (Ber. d. Berl. Alt., 1843). ^ (G. B.) TÉTRATHÈQUE. Tetralheca[rérPa. pour TtTTapa, quatre; 6ï)xyi, boîte, loge), bot. ph. — Genre de la petite famille des Tréman- drées, formé par Smith {Nov. Holl, I, tab. 2 ) pour de petits arbustes de la Nou- velle-Hollande, généralement à port de Bruyère, et à petites feuilles alternes ou verticillées; distingués des vrais Tremandra par leurs anthères dont les deux loges sont généralement subdivisées en deux logettes , ce que rappelle leur nom générique, et par les loges de leur ovaire bi-ovulées. De Can- dolle en a décrit {Prodrom., vol. I, p. 343) cinq espèces ; et plus récemment ce nombre 0 été plus que triplé. Nous citerons comme exemples les Telralheca glandulosa Labill., et ericifolia Smith. Ces plantes méritent . TET d'être répandues comme espèces d'agré- ment. (D. G.) *TETRATHYLACIUM (rtrpapour t/t- Tapa, quatre; fiuXooco; , sac), bot. ru. — Genre de la famille des Violariées , formé par M. Poeppig (Nov. gen. et sp., tom. III, pag. 34 , tab. 240 ) pour un petit arbre du Brésil, à Oeurs triandres, à pistil tétra- mère , qui a reçu le nom de Telralhylacium macrophyllum Poepp. Ce genre est très voi- sin des Alsodeia. Son nom est tiré de ce que sa corolle est renflée à sa base en quatre sortes de petits sacs ou de bosses. (D. G.) TETRATOMA (t/t^, quatre ; rop», sec- tion ). ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Diapériales, fondé par Herbst (Coleopt., t. IV, p. 38, f. 7), et gé- néralement adopté. Quatre espèces y sont rapportées, savoir : les T. fungorum {der- mesloides ) F . ; Desmarestii Lat.; anchora Ghyl., et pardalinum Dej. Les 3 premières se rencontrent aux environs de Paris , et la 4e est propre aux États-Unis. (C.) TETRATOME. Tetratome (te-ooc pour TtTrapot, quatre; Top.vî, division), bot. ph. — Genre de la famille des Monimiacées , formé par M. Poeppig [Nov. gen. et sp., II, pag. 46, tab. 163) pour des arbres et arbus- tes de l'Amérique tropicale. Le savant alle- mand en a fait connaître trois espèces, parmi lesquelles il a figuré le Telratome triflora Poepp. (loc. cit. ). (D. G.) *TETRAULACIIJM (r/rpa pour TETTapa, quatre; à'vAaS, sillon), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées, établi par M. Turczaninow pour une plante herbacée annuelle , couchée et hérissée, du Brésil, à laquelle il a donné le nom de Telraulacium ver onicœ forme. Ce genre est très voisin des Pterostigma , sec- tion des Cardiosepalum , desquels le distin- guent son style , ses placentaires et ses graines. (D. G.) *TETRAX. ois. — Genre fondé par Ste- phens sur l'Ot. tetrax Lin. Voy. outarde. TÉTRAZ1GIE. Tetrazygia (rt'rpa pour T/r-rapa, quatre ; Çuyi'a, union), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Mélastomées, créé par Richard [Msc. ex DC. Prodrom., vol. III, pag. 172) pour des arbrisseaux des Antilles. Sur les cinq espèces qui ont été décrites, et que De Candolle divise en deux sous -genres , Te- TET trastemon et Oclostemon, selon le nombre de leurs étamines , nous signalerons le Tetra- zygia angustifolia DC. (Melasloma angusti- folia Sv/arlz). (D. G.) *TÉTRICIDITES. Tetricidites. ins. — M. Serville {Ins. orlh., Suites à Buffon) a formé sous cette dénomination un groupe dans la famille des Acridides, comprenant les genres Tetrix,Choriphyllum elAmorphus, chez lesquels le prothorax se prolonge tou- jours sur l'abdomen. (Bl.) *TÉTIUX. ins. — Genre de la famille des Acridides, de l'ordre des Orthoptères, éta- bli par Latreille et adopté par tous les en- tomologistes. On connaît de 20 à 30 espèces de ce genre dispersées dans les différentes régions du monde. Le T. subulata (Gryllus subulalus, Lin.) est commun dans notre pays. (Bl.) *TETRODA («Tpcc, quatre; JdVç.dent). vus. — Genre de la tribu des Scutellériens , groupe des Pentatomites, de l'ordre des Hémiptères , établi par MM. Amyot et Ser- ville [Ins. hémipt., Suites à Buffon, p. 177) sur une seule espèce de Java [JElia hisle- roides Fabr.) rattachée par nous {Hist. des Ins.) au genre Phyllocephala. (Bl.) TETRODOIV. Tetraodon (rerpa, quatre; o<îûv, dent), poiss. — Genre de Poissons Plectognathes, delà famille des Gymnodon- tes , dont le caractère principal, rappelé par le nom générique, consiste en ce que les lames d'ivoire qui garnissent les mâchoires sont divisées à leur milieu par une suture, de manière à présenter l'apparence de quatre dents, deux inférieures, deux supérieures. Ainsi que les Diodons, dont ils sont voisins, lesTétrodons peuvent se gonfler comme des ballons , et ils se défendent avec les mêmes armes et de la même manière que les Dio- dons (voy. ce mot). La chair de plusieurs espèces passe pour être venimeuse. Les es- pèces à corps épineux ont reçu le nom de Hérissons de mer; les espèces à peau nue et sans pointes osseuses sont électriques, coïncidence remarquable de caractères qu'on retrouve dans la Torpille, le Gymnote, le Melaptérurc. L'espèce la plus anciennement connue est le Tétrodon du Nil, le Fahaca des Arabes ( Tetraodon linealus, L. ) que le Nil jette en abondance sur les terres dans les inondations, et qui sert alors de jouet aux enfants. 11 existe un assez grand nombre TET 539 d'espèces que les diverses combinaisons des parties lisses et des parties âpres, et les con- figurations qui résultent des formes plus ou I moins oblongues de la tête, ont permis à Cuvier de distribuer en plusieurs sections. (E. Ba.) *TETRODONTEES. bot. cr.— C'est le , nom de la 31e tribu de la famille des Mousses (voy. ce mot). Elle se compose des seuls g. Tetraphys et Telrodontium. (C. M.) *TETROBONTILM(T£'TPa, quatre; hSoïiç, ôtîovToç, dent), bot. cr. — (Mousses.) Genre établi par Schwaegrichen, conservé par Bruch et Schimper, et qui ne diffère du Tetraphys que par ses caractères de végétation. Voy. TETRAPHYS. (C. M.) TETROMMA (t£'tp«, quatre ; fax, œil), Solier. ins.— Syn. de /fyperops Eschsch. (C.) TETROIVC1UM (t/-ooc pour «TT«p«, quatre ; ôyxos, pointe , crochet), bot. ph. — Genre de la famille des Alismacées , peu connu et fort imparfaitement décrit par Willdenow, son auteur, qui l'a formé pour le Triglochin Magellanicum Vahl , petite plante du détroit de Magellan; à fleurs d iniques et à fruit tétramère. Ceite plante est devenue le Tctroncium Magellanicum Willd. (D. G.) *TETROPRTHALMUS (t/tP«, quatre ; ôtpQcJ.j.o; , œil), Lesson. ins. — Synonyme de Chiasognathus Stephens. (C.) *TETR0P1UM, Kirby (Fauna bor. Am.), Hope. ins. — Synonyme de harlhron Dej. , ou Criomorphus Mulsant. (C.) TETRORAS (x^pùpoç, attelé de quatre chevaux ). poiss. — Genre de Poissons du groupe des Squales, voisin des Carcharias (Rafin., Caralt., etc.). (G. B.) *TEiRORCIlIDIUM(T/rpapourT£TT^.oy> quatre; opxiç, testicule), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées , tribu des Crotonées, créé par M. Poeppig (Nov. gen. et sp. III, pag. 23, tab. 227) pour un arbre de hauteur médiocre , du Pérou, auquel le savant allemand a donné le nom de Telror- chidium rubrivenium. *TETRORE A (-chpa, quatre; l9a-, bord). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Lamiaires , établi par Ad. Whitt (TheZoologyoflhc Voy.ofErebusand Terror^ p. 21 , pi. 4 , fig. 9 ) sur une espèce de la Nouvelle-Zélande, la T. cih'pcs Wh, Ce genre est très voisin des Hypsioma. (C.) h4 n TET * TETR0S0M15 (-jVp», quail: angu- laire; aupa, corps), poiss. — Genre de Poissons Plectognaihes, de la famille des Sclérodermes (Swains. , Classif. , 1839). (G. B.) *TETROXIA (rA-pa, quatre; J^, pointe). ins. — Genre de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M M. Arnyot et Serville [Insectes hémiptères. Suites à Buf- fon, p. 336) sur une seule espèce découverte dans le royaume d'Oware, en Afrique, par Palisot de Beauvois. C'est le Beduvius spini- '■ fer Pal. de Beauv. (Bl.) O *TETTIGADES(«tti'Ç, cigale; S^r,ç, en- fer), ins. — Genre de la tribu des Cicadiens, de l'ordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville [Insectes hémiptères. Suites à Buffon, p. 467) aux dépens du genre Ci- gale des auteurs^(C«cada). Le'lype de cette division est \Pt. Chilensis Am. et Serv., du Chili. (Bl.) Q TETTIGOMÈTRES. Tettigometra. ins. — Genre de la famille des Fulgorides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Laireille etadopté partous lesentomologistes. LesTet- tigomètres se lotit remarquer par leur front confondu avec les parties latérales de la tête; par leurs jambes inermes, les postérieures seules ayant une pointe à l'extrémité; par leurs antennes insérées dans une cavité au- dessous des ocelles, l'article basilaire court, le suivant une fois plus long, la soie termi- nale aussi longue que les articles précédents réunis, etc. Le type du genre est une espèce de notre pays. La T. pirescens, Panz. , J.atr., etc. (Bl.) O * TETTIGOMÉTRIDES. ins. — Syn. de Tetligomélriles. (Bl.) O *T£TTIGOMÉTRITES. Telligometritœ. ns. — Groupe de la famille des Fulgorides, de l'ordre des Hémiptères, comprenant le seul genre Tettigometfa. (Bl.) 43 *TETTIGOMYiA*(T£'TTt'Ç, cigale; pv.'a, mouche), ins. — Genre de la tribu des Ci- cadiens, de l'ordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville (Ins. hémipt., Sui0s à Buffon) aux dépens du genre Ci- gale (Ctcada) des auteurs. Leôtype est la '* T. vespiformis Stoll., Am. et Serv. , espèce d'Afrique. (Bl.) ^ TETTIGONIA (Wtt.'S, cigale, diminu- tif), ins. — Genre de la famille des Cerco- pides, tribu des Fulgoriens , de l'ordre des TEU Hémiptères, établi par Geofl'roi {Hist. des Ins.) etadopté par tous les entomologistes. Ce genre renferme un nombre considé- rable d'espèces répandues dans les diverses régions du monde, mais plus particulière- ment dans les pays chauds. Le genre Tetti- gonia de Geoffroi a été adopté, sans restric- tion, par Fabricius par Latreille, par Bur- meisier, par nous; mais M. Laporte de Cas- telnau , et MM. Amyot et Serville, ont déta- ché certaines espèces pour en former les genres ^Germaria ^Proconia ,°Aulacizes , ^Diesloslemma, Baphirhinus^Acopsis , d'après la considération de la tête, plus ou moins "large, ou plus ou moins allongée. On con- naît une seule espèce deTetligonia de notre pays; on doit la0considérer comme le type du genre, c'est le T. viridis Fabr. (Bl.) O *TETTIG0.\ÏDES. ins. —MM. Amyot et Serville (Ins. hém. , Suites à Buffon) désignent ainsi un groupe de la famille des Cercopides , de l'ordre des Hémiptères, com- prenant seulement le genre/ Tettigonia et ceux établis à ses dépens. (Bl.) TETYRA. ins. — Genre de la tribu des Scutellériens, groupe des Scutellériles, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius, et adopté aujourd'hui par les entomologistes avec d'assez grandes restrictions. Tel que nous l'admettons, il est caractérisé surtout par la forme ovalaire du corps, et par la longueur du deuxième article des antennes, qui est bien supérieure à celle du troisième. Nous citerons comme exemples les T. maura elholtentota Fabr., espèces communes dans notre pays. MM. Amyot et Serville ont encore dé- membré le genre Tetyra; ils ne lui conservent que le T. pagana Fabr., de la Nouvelle- Hollande. Nos espèces européennes pren- nent place dans le genre Eurygaster de M. Laporte de Castelnau. (Bl.) *TETYRIDES. ins. — Groupe de la tri bu des Scutellériens, de l'ordre des Hémi- ptères , formé par MM. Amyot et Serville (Ins. hémipt.), avec le genre Telyra et les genres Coplochilus, Trigonosoma , Ancyro- toma , Dolbocoris, formés à ses dépens. (Bl.) *TELCHESTES(T£vX£aT^:, armé), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Coprophages , fondé par Mulsant (Hist. nal. des Coléopt. de France; Lamellicornes, 1842, p. 176). (C.) Tl U TEUCRIUM. bot. pu. — Nom lalin du genre Germandrée. Voy. germandrée. *TELD0PS1S (Tev9i«, sèche; dty, aspect). moll. — Genre de Céphalopodes fossiles du terrain jurassique, voisin des Calmars, éta- bli par M. Deslonchamps dans les Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, et ca- ractérisé par un osselet intérieur corné , mince, ovale, allongé, atténué à ses extré- mités, légèrement concave en arrière, sou- tenu au milieu par un pli longitudinal. M. Alcide d'Orbigny pense que les diverses espèces de M. Deslonchamps doivent être réunies en une seule, et regarde le Teudop- sis Agassizii comme une partie de l'appen- dice postérieur d*une Bélemnite. (Dm.) *TEUTHIS. poiss. — Linné substitua ce nom générique, qui est le nom grec du Cal- mar (tev9c';) , à celui de Hepalus choisi par Gronovius pour désigner deux Poissons cons- tituant, pour ce savant, un genre dont jus- qu'à lui on avait méconnu les vraies affini- tés et qui embrassait deux espèces rapportées aujourd'hui aux genres Acanthure et Am- phacanthe. En adoptant à tort une nouvelle dénomination, Linné ne fut pas plus heu- reux dans la place qu'il assigna à ses Teutlds, entre les Silures et les Loricaires, alors qu'il laissait, dans le genre Chœlodon, des espèces semblables en tout aux Teuthis. Forskal comprit mieux les vrais rapports de ces Pois- sons , dont une espèce lui fournit son genre Siganus, et l'autre son genre Acanlhure; le premier, nommé Amphacanthe par Bloch; le second, adopté par Lacépède qui sut rap- porter au genre Acanthure, lesTeulhys que Linné avait laissés parmi les Chœtodons. Voy. TEUTHYES. (E. Ba.) TELTHYES. Teulhydini , Teulhydidœ, Bon. poiss. — Abandonné comme nom gé- nérique, ainsi que nous l'expliquons à l'ar- ticle qui lui est destiné, lemoiTei<(/iysa servi d'étymologie au nom d'une famille de Pois- sons acanthoplérygiens créée par Cuvier. Les Teuthyes sont étroitement lits à la grande famille des Scombéroïdes dont ils sont comme une dépendance , et sont caractérisés par un corps comprimé, oblong, une seule dorsale, une bouche petite, non protraclile, armée à chaque mâchoire d'une seule rangée de dents tranchantes, dont le palais et la langue sont dépourvus. Ce sont des Poissons her- bivores, dont ies intestins ont une grande TEX 541 ampleur. La famille des Teuthyes ne ren- ferme aujourd'hui que des Poissons étran- gers à l'Europe, appartenant aux genres Amphacanthe, Acanthure, Nason, Prionure, Axinure, Priodon et Kéris. Quelques es- pèces ont habité les eauxUu continent eu- ropéen aux époques antérieures à la nôtre ; elles paraissent pour la première fois dans les mers qui ont déposé les terrains du Monte Bolca, et peuvent toutes se rapporter aux genres actuellement vivants. (E. Ba.) *TEXIÉR1E. Texiera (nom d'homme). bot. PU. — Genre de la famille des Crucifè- res, tribu des Isatidées, formé par MM. Jau- bertet Spath {Plant, orient., vol. I, lab. 1) pour le Pellaria glaslifolia DC, plante her- bacée d'Orient, lisse, glabre et glauque, qui a l'aspect et le port d'un Pastel , et dont la silicule indéhiscente, globuleuse, est pres- que drupacée par suite de l'état spongieux de son mésocarpe. Cette plante est devenue le Texiera glaslifolia Jaub. et Spach. Plu- sieurs auteurs ont adopté de préférence pour ce genre le nom de Glastaria, qui à été pro- posé par M. Boissier. Mais le nom de Texiera a été publié par MM. Jaubert et Spach le 1er février 1 842 ( date de la préface ) ; celui de Glastaria Boiss. n'a paru qu'avec le ca- hier des Annales des Sciences naturelles d'a- vril 1842. Le premier a donc pour lui l'an- tériorité , et doit dès lors être préféré. (G. D.) *TEXTILARIA, TEXTILARINA, Ehr., TEXTULARINA, Wear. foram. — Voy. TEXTULAIRE. (G. B.) *TEXTILIA. moll. — Genre de Gasté- ropodes, du groupe des Cônes, indiqué par M. Swainson {Treat. Malac, 1840). (G. B.) TEXTOR, Temm. ois. — Synonyme de Aleclo Less. ; genre fondé sur le Tisserin alecto. Voy. alecto. (Z. G ) TEXTORES. ois. — Nom latin de la fa- mille des Tisierands de Vieillot. ( Z. G ) TEXTRIX. arach.— Synonyme du genre Tegenaria. Voy. ce mot. (H. L.) TEXTULAIRE. Tcxlularia{textus, tissu). foram. — Genre de Rhizopodesou Foramini- fères établi en 1828 par M. Defrance,dans le Dictionnaire des sciences naturelles, et adopté pur M. Al. d'Orbigny qui le place dans son ordre des Enallostègues et en fait le type de sa famille des Textularides. La Textulaire a une coquille non spirale, mais formée de logea 542 THA alternes des deux côtés d'un axe rectiligne, avec une ouverture transversale sur le côté interne des loges. (Duj.) THACLA. bot. ph. — Genre proposé par M. Spach {Suites à Buffon, vol. VII, p. 295) pour le Caltha natans Pâ\\., et généralement non adopté. (D. G.) *TIIAIRA (0atpo;,gond). moll.— Genre de Gastéropodes , du groupe des Trochus , indiqué par M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). (G. B.) TUAIS (Thais, nom mythologique), ins. — Genre d'Insectes de l'ordre des Lépido- ptères, famille des Diurnes, tribu des Papi- lionides, créé par Fabricius (inllliger Mag., VI, 1808) aux dépens des Papilio de Linné, et adopté par Latreille, qui y réunit une es- pèce (Thais apollina) que l'on regarde géné- ralement comme type d'un genre distinct, celui des Doriiis. Voy. ce mot. Les Thaïs sont des Insectes printanniers qui se trou- vent confinés aux extrémités méridionales de la zone tempérée , et que l'on ne ren- contre guère que dans les contrées qui cir- conscrivent le bassin de la Méditerranée ou dans quelques îles de cette mer. On ne ; , connaît qu'un petit nombre d'espèces de ce genre , telles sont les T. Ceris2/iGod.,Dup.; T. hysipyle Fabr. ou T. polyxena Ochs.; ' T. rumina Linné, etc.— Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Lépidoptères, pi. I. (E. D.) * THAÏS (nom mythologique), ins. — Genre de Diptères , de la famille des Athé- ricères, tribu des Muscides , indiqué par Halisday (m CurtisGuide, 1838). (E. D.) THALAMIA, Spreng. bot. ph. — Syno- nyme de Phyllocladus L.-G. Rich. , famille des Conifères-Taxinées. (D. G.) *THALAMITE. Thalamila. crdst. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyu- res , de la tribu des Portuniens, établi par Latreille aux dépens des Portunus de Fabri- cius. On en connaît un assez grand nombre d'espèces, qui, pour la plupart, sont de moyenne taille : elles habitent le voisinage des tropiques dans les deux continents. Le type de ce genre est leTbalamite Admète, ' Thalamila Admele, Latr.; Edw., Hist. nat. des Crustacés, tome 1 , pag. 459, n° 1. (H. L.) THALAMIUM (9=a«,uoç, lit nuptial), bot. cr. — (Lichens.) Acharius désignait sous ce : nom les apothécies formées par le thalle, dans THA lesquelles un organe intermédiaire, péri- thèce ou excipulum, renferme immédiate- ment le nucléus, ainsi que le Trypelhelium (Voy. ce mot) en offre un exemple. Ces apotbécies sont monc ou pléiolhalames , se- lon qu'elles contiennent un seul ou plu- sieurs périthèces. (C. M.) THALASILM, Spreng. bot. ph. — L'un des nombreux synonymes du genre Pani- cum Lin. (D. G.) *THALASSEA. ois. —Genre établi par Kaup sur la Slema Douglasii Mont. (Z. G.) TnALASSEMA(0a')>aT3a, mer), bchih.— Genre de Vers marins à corps ovaleouoblong avec une trompe en forme de lame repliée ou de cuilleron, mais non fourchue, et por- tant deux crochets vers l'extrémité antérieure du corps. Cuvier place lesTbalassèmes dans son ordre des Échinodermes sans pieds. M. de Blainville pense avec raison qu'ils doivent, au contraire, être classés avec les Annélides ou Chétopodes. (Duj.) THALASSEUS. ois. — Genre fondé par Boié sur la Slema cantiaca Gmel. Voxjez STERNE. (Z.G.) *THALASSIA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille et tribu des Clavipalpes , proposé par nous et adopté par Dejean ( Catalogue , 3e édit., pag. 454), qui y rapporte une seule espèce : la T. viridipennis Dej. Elle est originaire du cap de Bonne-Espérance. (C.) *THALASSIANTHE. Thalassianthus (6«- UiTirtoç, marin ; a»90;, fleur), polyp. — Genre d'Actinies , établi par M. Leuckart dans le Voyage en Afrique de Ruppel (1826), et très voisin des Métridies, dont il ne diffère que par des tentacules beaucoup plus nombreux et beaucoup plus petits. (G. B.) TIIALASSÎDROMA. ois.— Genre fondé par Vigors sur le Procellaria pelagica Lin. Voy. pétrel. (Z. G.) THALASSIE. Thalassia (e&owwe, mer). bot. ph. — Genre peu connu formé par So- lander pour des espèces de Zostera, du golfe du Mexique et de îa mer Rouge , dont les fleurs sont dioïques. Sur les quatre espèces qui sont connues aujourd'hui, nous citerons pour exemples le Thalassia stipalacea Kcenig ( loslera slipulacea Forsk.), et le T. icliata Due., l'une et l'autre des côtes de la mer Rouge. (P. G.) THA THALASSINE. Tlialassina. cuust. — Genre de l'ordre des Décapodes macroures , de la famille des Thalassiniens, établi par Latreille et adopté par tous les carcinolo- gistes. L'espèce unique de ce genre est la Thalassine scorpionide , Thalassina scor- pionides, Latr.; Gêner. Crust. et Ins., t. I, p. 52. Elle a été rencontrée sur les côtes du Chili. (H. L.) THALASSINIENS. Tkalassinii. crust. — M. Milne Edwards, dans son Histoire na- turelle des Crustacés , désigne sous ce nom une famille de l'ordre des Décapodes ma- croures , dont les caractères ont déjà été exposés à l'article Crustacés {voy. ce mot). (H. L.) *THALASSIOPII\LLLM (OâWaa, mer; v-i\\ov , feuille ). bot. cr. — (Phycées.) Genre de la tribu des Laminariées , créé par MM. Postels et Rupprecht (Illustr. Alg., p. 11) pour une Algue de l'océan Pacifique septentrional, autrefois connue sous le nom de Lamïnaria Clathrus Ag. Voici les carac- tères qu'ils lui attribuent: Stipe rameux, solide, puis légèrement tuhéreux, s'élargis •• sant subitement en une lame réniforme pri- vée de nervure, indivise, mais criblée de trous, comme les Agarum, près desquels ce genre vient se placer. Les caractères de la fructification ne nous semblent pas assez clairement exposés pour que nous les re- produisions ici. (C. M.) *THALASSIOPHYTES. Thalassiophyta (0â*«!7;po;, verdoyant), ins. — Genre de la tribu des Phalénides, famille des Nocturnes, ordre des Lépidoptères, créé par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) TI1ALIA. bot. ph. — Voy. thalie. TI1ALIA. acal. — Nom donné, dans les planches de Y Encyclopédie (pi. 89), à la Physalie. Voy. ce mot. (Dm.) THALIA. moll. tunic. — Nom donné par Brown, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque, aux Salpa ou Biphores. Voy. ces mots. (Duj.) *THALIADES. Thaliadœ. ins.— Tribu de l'ordre des Coléoptères pentamères , de la famille des Carnassiers , établie par Hope {Coleoplerist'smanual, II, p. 76), qui y rap- porte les genres ci -après : Soligenes , Pœci- lus, Argutor, Omaseus, Sleropus, Platysma, Cophosus , Pleroslichus , Cheporus , Omalo- soma , Abax , Perçus , Molops , Adelosia et Slereocerus. Cette tribu correspond en partie aux Féroniens de Latreille. (G.) THALICTRLM. bot. pu. — Nom latin du genre Pigamon. Voy. pigamon. THALIDES. moll. tunic. — Nom donné par M. Savigny au deuxième ordre de la classe des Ascidies, comprenant les Salpa ou Biphores. (Duj.) THALIE. Thalia (nom mythologique). bot. ph. — Genre de la famille des Canna- cées , formé par Linné (Gênera, n° 8) pour de grandes plantes herbacées vivaces, indi- gènes des parties chaudes de l'Amérique, remarquables par leurs feuilles et leur lige couvertes d'une poussière glauque, dont les fleurs forment un épi composé et sont géné- ralement géminées dans une spathe bivalve. On cultive, comme espèce d'ornement, la Thalie blanche, Thalia dealbala Linné, qui s'élève de 1 à 2 mètres, et dont les fleurs sont d'un rouge cramoisi foncé. Elle sert à orner les bassins dans lesquels on plonge le pot qui la contient. L'hiver on la tient en serre 544 THA tempérée. Elle fleurit en été, et elle donne des graines au moyen desquelles on la mul- tiplie, bien qu'il soit plus commode d'em- ployer pour cet objet ses rejets. Le genre Thalie a été décrit et figuré par De Candolle et Redouté, sous le nom de Péronie, et la plante qui vient de nous occuper a reçu, dans le grand et bel ouvrage sur les Lilia- cées, le nom de Peronia slricla, sous lequel on la trouve encore indiquée dans quelques ouvrages d'horticulture. (P. D.) *THALIURA (OâUoç, feuille; oZPk , queue), ins. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Nocturnes, tribu des Nycta- lideœ, indiqué par M. Duncan(Li6r. XXXVI, 1837). (E. D.) THALLE. Thallus (GâUoç, rameau, fronde), dot. cr. — On donne ce nom, dans la famille des Lichens, à l'organe qui porte la fructification, ou, en d'autres termes, au système végétatif de ces plantes. Ce terme correspond à celui de fronde dans les Algues d'byménophore, et stroma dans les Cham- pignons , etc. Pour l'organisation du thalle ainsi que pour les diverses formes qu'il re- vêt , nous ne pouvons que renvoyer au mot Lichens, où nous en avons assez longuement traité. (C M.) * THALLEPUS ( eâW™ , mer ; Lepus , lièvre), moll. — Genre d'Aplysiens indiqué par M. Swainson (Treat. Malac, 1840). (G. B.) TflALLITE (0aUo; , rameau vert), min. — Synonyme de l'Épidote vert, appelé aussi Akanticonite et Pistazite. V. épidote. (Del.) * THALLIURUS (QiïToç , rameau vert ; ovpà, queue), poiss. — Genre de Labroïdes, in- diqué par M. Swainson (Class., 1839). (G.B.) *TUALOTIA (QAoq, rejeton ; ovç, oreille). moll. — Genre de Gastéropodes, du groupe des Trochus, indiqué par M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). (G. B.) * THALPOPHILA ( GàXires, chaleur ; yïkn, amie), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Tentyrites, établi par Solier [Annales de la Soc. entom. de France, t. IV, p. 370), et qui a pour type YAkis abbremala F., espèce originaire du Sénégal. Le T. polita Dej. rentre dans le genre Homala Eschscholtz (Zool. Atlas, S, 7,7). (C.) *TIIALPOPniLA (SàWoç, chaleur ; voç, buisson; ^opTo;, herbe, gramen). bot. ph. — Genre de la petite famille des Restiacées, formé aux dépens des Reslio, par Bergius(FJ. Capens., p. 353, tab. 5), pour des végétaux herbacés, propres au cap de Bonne-Espérance, dislincts par leur style indivis et par leur noix mo- nosperme, soudée iuférieurement au périan- THA the. dont les foliole; extérieures latérales ont une carène ailée. Oa connaît aujourd'hui dix-neufespèces de ce genre, parmi lesquelles P espèce type est le Tkamncchorlus scariosus R. Br. (Restio scoWosjwThunb.). (D. G.) "THAMKODUS, Kaup. ois.— Synonyme de Sylpia Lath. (Z. G.) * TIIAMKODYNASTES (9«>os, buis- son ; JvwâatMî , maître ). rept. — Genre de Couleuvres, indiqué par M. Wagler (Syst. Amphib., 1830). (G. B.) *TUAMKOVmïAmES.ThamnophiUnœ. ois. — Sous-famille de la famille des Luni- dées, établie par Swainson , et comprenant les genres suivants : Thamriophilus, Cymbi- lanius (G.-R. Gray), Piliryasis, Vanga, Laniqrius, Dryoscopus, Chaunontus (G.-R. Gray) et Barila. (Z. G.) TIlAHl.\OPIIILUS(ex>o;, buisson; 9c')o.:, qui aime), ois. — Nom générique latin des Balaras, dans la méthode de Vieillot. (Z.G.) * THAMTVOPHIS (&xj«oç, buisson ; ?y(Ç , serpent), rept. — Genre de Couleuvres, de M. Fitzinger {Sysl. RepL, 1843). (G. B.) THAMXOPIIOïiE. Thamnophora ((ty*- voç, buisson ; 9-'pa, je porte), bot. cr. — (Phycées. ) A?ardh avait créé ce genre pour quelques Floridées de la tribu des Delesse- riées, et , entre autres , pour le Fucus cor- ralorhizal 'urn., qui lui sert de type. Après avoir subi quelques modifications qui en ont distrait plusieurs Piocamies, et les T. Scaforlhii et triangularis, il est resté limité de la manière suivante : Fronde cylindracée dans le bas, foliacée ou comprimée et pin- natifide dans le haut. Tétraspores quadriju- gués, nichés dans des sporophylles nom- breux , axillaires , et munis de bractées foliacées, denticulées. On n'en connaît point les conceptacles. Une seule espèce, origi- naire du cap de Bonne-Espérance, compose ce genre remarquable. (C. M.) *THAINiAOS (eàvoroç, mort), ins.— Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Hespérides, créé par M. le docteur Boisduval (icon., 1). On en connaît deux es- pèces : les T. marlogi Boisd. , de Morée , et toges L., de l'Europe méridionale. (E. D.) THANASIMBS (Oovâ«f*oî„ mortel), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , sec- tion des Malacodermes et tribu des Clairo- nés, créé par Latreille (Règne animal de Cu- vier, t. IV, p. 478). Spinola {Essai sur les T. XII, THA £46 | Çîéroïdes, t. I, p. îsi) adopte ce genre, et j y,rapporte 9 espèces ; teiles sont: les 7'. : mutillarius, 4-maculalus, F. (C.) TSIAIVATOPIIILUS (e«v«roS, mort; ç,'. j /o;, qui aime), ins. — Genre de Coléoptères : pentamères, tribu des Silphales, proposé j par Leach, adopté par Stephens et Hope pterist's manual, t. III, p. 150), et par Latreille ( Règ. anim. de Cuvier, t. IV, p. 499) comme sous-genre du genre SUpha. Cn doit y comprendre une vingtaine d'espè- ces de tous les points du globe. Nous men- tionnerons seulement les Th. rugosus Lin.; marginalis F.; graniger Chvt. (C.) *THANATL!S (0ocv«toS, mort), aiuciin.— M. Koch, dans son Uebersicht der Arachni- den-systems, désigne, sous ce nom, un nou- veau genre de l'ordre des Aranéides , non adopté par M. Walckenaër, qui le réunit au genre Philodromes. Voy. ce mot. (II. L.) * THAIVEROCLERUS (Thanasimus et Clerus, noms de deux genres deColéoptères). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , section des Malacodermes et tribu des Clai- rones , établi par Al. Lefebvre ( Ann. de la Soc. enlom. de Fr., t. IV, p. 575), adopté par Westwood, Klug et Spinola. Trois espè- ces font partie de ce genre: les T. Bu- quelii Lef. , sanguineus Say et Dermesloides Kl. La Ve est originaire du Bengale (et a été prise vivante à Paris dans du bois (TAchy- nomena pa'.udasa), la 2e provient des États- Unis, et la 3e d'Arabie. (C.) *TIIAKYSTOMA. ins.— Genre de Coléo- ptères pentamères, tribu des Caiabiques pa- tellimanes, proposé par Eschscholtz , et adopté par Motchoulsky ( Bull, de la Soc. imp. des nat. de Moscou , t. XVIII, p. 12, 9), qui lui assigne pour type le T. sirialvm Esch. ( Anchomenus Dej.), espèce de la Californie. (C.) THAPSIE. Thapsia (du nom de la ville deThapsus). bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Orthosper- mées, tribu des Thapsiées, à laquelle il donne son nom, formé par Tourncl'ort, et adopté ensuite par Linné et par tous les botanistes modernes. Il comprend des plaines herbacées vivaces, à feuilles deux ou trois fois pennées, à grandes ombelles composées de fleurs jau- nes; à fruit comprimé, marqué sur chacun de ses deux carpelles de cinq cotes primaires, filiformes, et de quatre côtes secondaires, 69 546 TFIA THE dont les deux latérales sont dilatées en aile entière. Le type de ce genre est la Thapsie velue, Thapsia villosa Linné, belle plante qui croît dans les lieux stériles de nos dépar- tements méditerranéens. Elle est connue sous les noms vulgaires de Malherbe . Tur- hith des anciens. De Caudollea décrit (Prodr., vol. IV, p. 202) cinq espèces de ce genre, plus quatre douteuses. (P. D.) *THARANDITE (nom de lieu), min. — Variété, de Dolomie, trouvée en Saxe dans la vallée deTharand. Voy. dolomie. (Del.) *THAROPS (Ôappoç, courage; «ty, as- pect), ins. — Hubner (Cal , 1816) indique sous celte dénomination un genre de Lépi- doptères, de la famille des Diurnes. (E. D.) *TÏIARRHALELS. ois. — Genre établi par Kaup sur VAccentor moàularis Bechst. ÏHASPIE. Thaspium. bot. ph. — Genre de la famille des Ombelliferes, sous-ordre des Orthospermées, tribu des Sésélinées, formé par Nuttall (Gen., vol. I, p. 196) pour des plantes herbacées de l'Amérique sep- tentrionale , voisines des Cnidium. De Candolle en décrit trois espèces (Prodrom., vol. IV, p. 153), parmi lesquelles nous cite- rons le Thaspium atropurpureum Nuttall. (D. G.) ♦THAUMALEA, Wagl. ois.—Synonyme de Chrysolophus J.-E. Gray. (Z. G.) * TIIALMALEA (9auf*aA«'oç, admirable). ins. —M. Ruthe (his , 1832) a appliqué ce nom à un genre de Diptères qui peut ren- trer dans le genre Tipula. (E. D.) *THAUMANTIAS (ÔaO^a, miracle), acal. — Genre de Méduses établi par Eschscholtz, en 1829, dans sa famille des Océanides. (Duj.) * TIIAEMANTIS (OwjxocÇ^, j'admire). ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, in- diqué par M. Boisduval. (E. D.) *THAUMAS (9a«fia, prodige), poiss. — Genre du groupe des Raies (Mûnst., Beitr. Petref.,V, 1842). (G. B.) *TIIAUMAS (9«ù/x«, prodige), ins. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Crépusculaires, tribu des Sphengides, indi- qué par .Hubner (Cal., 1816 . (E. D.) *TIIAUMAS (9aû(/«, prodige), infus. — Genre de Monadiens indiqué par M. Ehren- berg (1"' Beitr., 1830). (G. B.) *THAUMAS1E . Thaumasia ( 9«vu.«<;ioç , merveilleux), bot. cit.— (Phycées.) Ce genre a été créé par Agardh (Syst. Alg., p. xxxm) pour des Algues exotiques, dont la structure encore mal connue et la fructification entiè- rement ignorée laissent planer le doute sur leur nature et leurs affinités. Nous ne les connaissons, en effet, que par des figures assez imparfaites. Des trois espèces qui com- posent ce genre, la première, selon M. End- licher, appartient à peine au règne végétal; la seconde paraît se rapprocher du Diclyu- rus ( voy. ce mot); et la troisième, le Th. Cuninghamii Harv., semble seule être une Algue sui generis. (CM.) *TIIAUMASIE. Thaumasia (0^u.y.mou- admirable), arachn. — M. Perty, dans son Deleclus animalium , désigne sous ce nom un nouveau genre d'Aranéides, de la tribu des Araignées, non adopté par M. Walcke- naër, qui le range parmi les Philodromks (voy. ce nom). (H. L.) * THAUMETOPOEA (6«vj*« , admira- tion; noiêta, je fais), ins. — Genre de Lépi- doptères nocturnes, de la tribu des Boniby- cites, créé par Hubner (Cat., 1816). (E. D ) *TIIAUMURÏA. bot. ph. — Genre proposé par M. Gaudich'aud (Voyage de l'Urauie. Botanique, p. 502) pour le Parielaria cre- tica Linn., famille des Urticées. M. Endli- cher en fait un simple sous-genre des Parié- taires. (D. G.) "THAUSPIS, Boié. ois. —Synonyme de Tanagra Linn. (Z. G.) THÉ. Thea. bot. ph. — Genre de la famille des Ternsirœmiacées, tribu des Camelliées, de la polyandrie monogynie dans le système de Linné. Il est formé d'arbustes et de petits arbres spontanés dans les parties montagneu- ses de la Chine, et dont la culture, non seule- ment s'est étendue sur toute la surface de ce vaste empire, mais encore s'est propagée dans l'Inde , au Brésil, et a même été essayée en Europe. Les feuilles des Thés sont alternes, pétiolées, un peu coriaces, légèrement den- tées en scie sur leurs bords ; leurs fleurs blanches, solitaires sur des pédoncules axil- laires , se distinguent par un calice persis- tant, à cinq sépales imbriqués, dont les ex- térieurs sont plus petits; par une corolle de six à neuf pétales cohérents entre eux à leur base, et dont les extérieurs sont plus petits; par de nombreuses étamines hypogynes , plurisériées, dont les filets adhèrent au bas des pétales ; par un ovaire à trois loges ren- THE fermant chacune quatre ovules , surmonté d'un style trifide que terminent trois stig- mates aigus. A ces fleurs succède une cap- sule presque globuleuse , à deux ou trois lobes correspondant à un pareil nombre de loges, qui s'ouvre par déhiscence loculicide; dans chaque loge il ne se développe presque toujours qu'une seule graine. L'espèce type de ce genre est le Thé dk la Chine, Thea Chinensis, Sims (Bulan. Mag., tab. 998), dans laquelle ce botaniste anglais réunit, comme deux simples variétés, les deux plantes que Linné avait regardées comme deux espèces distinctes, et auxquelles il avait donné les noms de Thea viridis et 2'hea Bohea, en les caractérisant uniquement, la première par des fleurs à neuf pétales, la seconde par des fleurs à six pétales. Au ca- ractère distinctif de ces deux variétés , tel qu'il avait été énoncé par Linné, on ajoute que le Thé vert a les feuilles lancéolées, planes, trois fois plus longues que larges; que le Thé Bou a les siennes elliptiques- oblongues, un peu rugueuses, deux fois plus longues que larges. L'une et l'autre variété forment un arbuste d'un mètre et demi à deux mètres ou un peu plus de haut, dont la culture a une très grande importance , puisque ce sont leurs feuilles, desséchées et préparées, qui constituent le Thé du com- merce, objet de très grande consommation en Chine, en Russie, en Angleterre, et dans la plupart des autres parties de l'Europe. Cette culture est la principale richesse de l'empire chinois, et, contrairement à ce que l'on a cru pendant longtemps , elle est en vigueur dans presque toute son étendue; elle s'élève même jusqu'à une latitude assez haute pour que les froids de l'hiver y soient rigoureux. L'arbuste résiste parfaite- ment à ces froids: c'est même, d'après M. Fortune, dans les provinces septentrio- nales de la Chine qu'a lieu la plus forte pro- duction rleThé. De la Chine, la culture du Thé a été importée dans l'Inde , DÛ elle se fait aujourd'hui, particulièrement dans l'As- sam, sur une grande échelle ; au Brésil, où elle a très bien réussi ; à l'île de France, etc. On en a même fait des essais assez heureux en France , dans les environs d'Angers. Néanmoins la Chine est encore aujourd'hui pu possession de fournir au commerce les Thés les plus estimés; ceux de l'Inde et du THE AT Brésil sont notablement inférieurs pour leur arôme aux bons Thés chinois ; ceux de l'île de France ont été jugés très médiocres, au moins d'après les échantillons de choix qui furent envoyés, il y a trois ans, par M. Bu- jer à M. Benjamin Delessert. En On , le peu de Thé qu'on a pu préparer en France jus- qu'à ce jour ne semble guère pouvoir entrer en ligne de compte ; et les cultures qui l'ont fourni, tout en démontrant la possibilité d'élever l'arbre à Thé en pleine terre dans nos climats, ont prouvé en même temps qu'il y donne très peu de feuilles, et que par suite on ne peut songer à en tirer un bon parti au point de vue commercial. Au reste, dans l'ouest de la Fiance, il ne paraît pas que le Thé mûrisse ses graines, de telle sorte qu'on ne peut l'y multiplier par semis, comme on le fait à la Chine, aux Indes et au Brésil. On a recours alors à la greffe sur le Camellia, qui donne, assure-t-on, de très bons résultats. Nous ne pouvons, faute d'espace, exposer ici les détails de la culture du Thé ni de la préparation de ses feuilles. Ces détails sont bien connus aujourd'hui pour les pays de production autres que la Chine, surtout pour le Brésil, où Guillemin les a étudiés avec attention. On les connaît aussi pour la Chine elle-même, mais avec moins de certitude; il semble même qu'on ignore quelques par- ticularités essentielles de la préparation à l'aide desquelles les Chinois impriment à leurs Thés la supériorité qui les distingue. Nous nous bornerons à dire que les Chinois font successivement trois récoltes de feuilles: la première a lieu vers le commencement du printemps ; elle ne fournit que des feuilles très jeunes, encore couvertes d'un duvet soyeux , desquelles on obtient le Thé le plus délicat et le plus estimé. La seconde cueillette a lieu un mois plus tard. La troi- sième se fait lorsque les feuilles ont pris leur développement complet. Elle fournit les qua- lités les plus communes , celles qui compo- sent la plus grande partie des Thés du com- merce. La préparation des feuilles provenues de ces diverses récoltes consiste en dessicca- tions rapides, opérées dans des chaudières maintenues très chaudes, dans lesquelles ces feuilles sont tournées et retournées conti- nuellement , et par suite desquelles elles se ploient ou se roulent de diverses manières. 54S TiiL Quant à l'aronic qui les rend si agréables après leur entière préparation , l'origine n'en est pas parfaitement éciaircie. En effet, les uns assurent qu'il se développe sponta- nément, et par l'effet du temps, par le seul séjour des Thés préparés dans les caisses dans lesquelles on les expédie ; tandis que les autres affirment qu'il est communiqué par le mélange des fleurs odoriférantes de VOleaflagruns, du Camellia Sasangua, des Roses-Thé. Cette dernière opinion est même la plus répandue. Toutes les sortes de Thés du commerce , dont les noms sont aujourd'hui connus de tout le monde, se classent en deux grandes catégories : les Thés verts et les Thés noirs. Or tous les doutes ne sont pas encore levés sur le mode de préparation, sur l'origine des uns et des autres. Longtemps on a cru que les Thés verts provenaient des feuilles de la variété de l'arbre à Thé dont Linné avait fait son Thea viridis , tandis que les Thés noirs auraient été fournis par les feuilles de la seconde variété ou du Thea Bohea de Linné. Plus récemment, on a cru reconnaître que les Thés noirs étaient uniquement ceux dont la feuille avait conservé la couleur que lui avait donnée la préparation , tandis que les verts devaient la teinte qui leur a valu leur nom à une couche de substance colorante, que l'on a dit être fournie par l'indigo ou par le bleu de Prusse. Cette manière de voir, qu'a justifiée, au reste, l'examen attentif de plusieurs sortes de Thés verts, rend compte de ce qui a été constaté sur les lieux par M. Fortune, savoir que la même variété fournit des Thés tant verts que noirs, cette variété étant le Thea chinensis viridis pour les provinces septentrionales de la Chine, et le Thea chinensis Bohea pour les provinces méridionales de cet empire. D'après ce voya- geur anglais, les Thés verts destinés à l'ex- portation seraient les seuls auxquels les Chi- nois donneraient la coloration qui les rend Thés verts. A Canton , la matière colorante employée consisterait en bleu de Prusse et plâtre; tandis que, dans les provinces du Nord, ces matières seraient employées con- curremment avec le bleu extrait du Tein- Ching ou Isatis indigotica. D'un autre côté, M. Samuel Bail, qui, pendant un très long séjour en Chine , s'est occupé particulière- ment Oms détails relatifs à la préparation C! THfc à la culture du Thé, et quia publie' l ment un ouvrage important sur ce sujet {An account of the cultivation and manufac- ture oj Tea in China , in-S de 382 pag. ), assure que les Thés verts sont ceux que les Chinois obtiennent par simple dessiccation, ce qui rend compte de leur astringence plus prononcée ; que les Thés noirs subissent en outre une sorte de fermentation à laquelle ils doivent leur couleur plus foncée et leur saveur plus douce. On voit donc que tout n'est pas dit encore sur l'histoire du Thé. L'usage du Thé et de son infusion est ex- trêmement répandu en Chine, où cette sub- stance occupe même une place importante dans l'alimentation. Son introduction en Europe est très récente, et ne remonte pas au-delà du xvne siècle. On rapporte qu'en 1 6 G 9 , il en fut importé en Angleterre 5G Ki- logrammes, tandis qu'aujourd'hui ce même royaume en consomme annuellement de 10 à 12 millions de kilogrammes. En France, le Thé n'a été employé pendant longtemps que comme médicament; ce n'est même encore qu'à ce litre qu'il est usité dans nos départements méridionaux, où on l'admi- nistre surtout comme digestif et tonique. Aussi la consommation de cette substance est-elle très limitée chez nous, comparati- vement à ce qu'elle est en Angleterre et en Russie. Les analyses de MM. Mulder et Pelîgot ont appris qu'il existe dans le Thé : du Tan- nin; une Huile volatile; de la Cire et de la Résine; de la Gomme; une matière extrac- tive; des substances azotées analogues à l'Albumine; quelques Sels; un alcali végé- tal nommé Théine, qui en forme le principal caractère, substance très azotée, cristalline, amère, peu soluble dans l'alcool et dans l'eau, identique à celle qui, dans le Café, a reçu le nom de Caféine. Les proportions de Théine varient de 1,27 à 1,50 pour 100, selon les qualités de Thé, comme l'a montré M. Peligot. (P. D.) *THEA (nom mythologique), ins. — Genre deColéoptèressubpentamères, tribu des Coc- cinellides, établi par Mulsant (Hist. nat. des Col. de France. Sécurîpalpes , 1S46, p. 159) sur le Coccinella vigenliduopunctata Linn., espèce propre à une partie de l'Eu- rope. _ ce.) . ':-, . Theaceœ . bot . ru. — M . AI ir - THÉ bel, en séparant eti plusieurs familles celle des Orangers de Jussieu , en établit une des Théacées qui se trouve correspondre à la tribu des Camclliées dans les Ternslrœmia- cées {voy. ce mot) dont ou lui doit également la première idée. (Ad. J.) *THÉALIE. Thealia (nom mythologique). CRCST, — Nous désignons sous ce nom un genre de Crustacés de l'ordre des Décapodes bracbyures , famille des Oxystomes, tribu des Calappiens. Nous n'en connaissons qu'une seuK; espèce , le Thealia acanlho- phora Lucas (Ann. delaSoc. cntom.dcFr., lrc série, t. 8, p. 570, pi. 21), qui habite les mers de la Chine. (II. L.) *THEAIVO, Laporte (Rev. entomologique de Sïlbermann, t. IV, p. 51). ins. — Syno- nyme de Hydnocera Newm., Spinola. (C.) *TflEATOPS (Sea^ç, spectateur; &{,, aspect), myriap.— Genre de l'ordre des Chi- lopodes, de la famille des Scolopendrides , établi païNewport aux dépens des Geophi- lus. La seule espèce connue est le Thealops postica Newp., qui a été rencontré dans la Géorgie et dans la Floride orientale. (H. L.) *THECACERUS(Or>.y), étui; y.i9^, an- tennes), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Hélopiens, établi par De- jean [Calai., 3e édit., p. 229) sur une espèce du Brésil, le T. Pterocerus. (C.) TïIÉCACOIUDE. Thecacoris (Gvîxvj, boîte pour anthère; ^opiÇo), je sépare, d'où l'or- thographe régulière du mot serait Theca- choris). bot. ph. — Genre formé dans la fa- mille des Euphorbiacées, par M. A. de Jus- sieu (Eiiphorb., p. 12, tab. 1, n° 1), pour VAcalypha glabrataYaW., arbuste ou arbre de Madagascar, qui est devenu le Thecacoris Madagascariensis A. Jussieu. Ce genre se place a côté des Buxus et Pachysandra. (D. G.) * THECADACTYLUS. rept. — Voy. THECHODACTYLDS. (G. D.) *TIÎÉCAMONADIENS. infus.— Septième famille des Infusoires, dans la classification de M. Dujardin. Cette famille comprend des Infusoires ordinairement colorés, revêtus d'un tégument non contractile, membraneux ou dur et cassant, et n'ayant d'autres or- ganes locomoteurs qu'un ou plusieurs fila- ments flagelliformes. Huit genres en font partie, savoir : 1° Trachelomorus, 2° Cryp- tomonas, 3° Phacus, 4° Crumenuîa, 5° Dkel- THE 549 mis, 6°Plœslia, 7° Anisonema, 8° Oxyrrhis. (Dm.) * THECATIIERA (8»'x«, étui; 0hP, ani- mal), moll. — Genre de Gastéropodes gymno- branches , indiqué par M. Gray (Syn. Dril. Mus., 1840). (G. B.) *TIIECESTERNUS, Say (Descriptio, p. 7). ins. — Syn. de Lithodus Gr., Schcenb. (C.) THECIIODACTÏLUS. rept. — Genre de Geckos dans G. Cuvier. Règne animal. THECÏDEA (0/)Y/), boîte), moll.— Genre de Mollusques brachiopodes établi par M. De- france, en 182S, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, et ayant pour type une petite espèce vivante de la Méditerranée, en même temps qu'il comprend d'autres espè- ces fossiles du terrain crétacé. C'est une pe- tite coquille arrondie en ovale, inéquivalve, térébratuliforme, plus ou moins régulière, tantôt libre, tantôt adhérente. La valve su- périeure est plate, operculiforme, munie à l'intérieur d'un appareil apophysaire consi- dérable, composé de lames semi-circulaires. Le crochet de la valve inférieure, plus ou # moins saillant, est entier, non perforé. — l'oy. l'atlas de ce Dictionnaire, Mollus- ques, pi. 9. (Duj.) *TIÏECLA. ins. — Fabricius (in Illiger. Mag., IV, -1807) désigne sous ce nom un genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Lycénides, comprenant des espèces désignées par Latreille sous la dénomination de petits Porte-Queues. Les Chenilles sont pubescentes , en forme de Cloportes. On connaît une dizaine d'espèces européennes de ce genre; telles sont les T. belulœ Liuné, et T. rubi Linné, qui se trou- vent presque partout, (E. D.) *TBÉCOCARPE. Thccocarpus ( Qjxv, , boîte, vase; xapnoç, fruit), bot. pu. — Genrede la famille des Ombellifères, sous -ordre des Campylospermées , formé par M. Boissier (Annales des sciences naturelles, 3e série, vol. II, p. 93) pour une plante herbacée de Perse, voisine des Eehinophora. Cette plante est le Thecocarpus meifolius Boiss. (D.G.) *THÉCODONTES (G„V/), alvéole; hSàv, dent), zool. — Ce nom de Thécodontes a été imaginé pour désigner des Sauriens fossiles d'une haute antiquité, dont les dents sont im- plantées dans des alvéoles, comme chez les Crocodiles, taudis que, chez les Sauriens vi- vants, les dents sont soudées, comme dan» ÔÔO THE les Caméléobi, Ma !e bord saillant du maxil- laire, ou, comme dans les Iguanes, dans un sillon contre le bord externe plus relevé que l'interne. Dans le premier cas, les dents sont acrodontes , et, dans le second , elles sont ■plcuvodonles. (G. B.> TIIECODO.VI'OSAURUS (0rfm, gaîne, iSù», dent; (r«vpos, lézard). (Riley et Stu- chbury . bept. foss. — Genre de Reptile fos- sile, découvert dans le conglomérat dolomi- tique de Redland, près de Bristol, formation qui appartient à l'étage inférieur du nouveau grès rouge. Les dents de ce Reptile, au nombre de vingt et une de chaque côté de la mâchoire inférieure, sont coniques, comprimées, très aiguës et finement dentelées sur les bords antérieurs et postérieurs; elles décroissent de longueur de l'avant à l'arrière; la face externe est plus convexe que l'interne , la pointe est un peu recourbée; leur structure microscopique correspond, dit M. Owen, à celle des Monitors et des Mégalosaures. Les genres Protorosaurus, Palœosaurus et Cla- dijodon appartiennent à cette division de§ Sauriens thécodontes. (L...D.) * THECOMYA (evj'xu, gv; , fe- melle: ;jî'p-x, mitre), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Néottiées, formé par Forster (Char. gen.,i9), et dans lequel rentrent des plantes herbacées de la Nouvelle-Hollandeetde la Nouvelle-Zélande. M. Lindley en décrit vingt-deux espèces (Orchid., p. 518). (D. G.) TIIÉLYPHOIVE. Thelyphonus. arachn. — C'est un genre de l'ordre des Scorpio- nides, établi par Latreille aux dépens des Phalangium et des Tarentula de Fabricius. Ce genre, dont on ne connaît que 7 ou 8 es- pèces , diffère des Scorpions (voy. ce mot) proprement dits, en ce que l'appendice cau- diforme, qui termine l'extrémité de leur abdomen, ne présente pas à son extrémité un aiguillon , comme cela se remarque à la partie uroïde des espèces composant le genre Scorpio. Ces Arachnides vivent dans l'Amé- rique chaude et dans l'Inde, principalement j dans les îles de Java, Manille, etc. On ignore 552 THE leurs habitudes , et elles semblent n'avoir aucun organe vénéneux, bien que dans tous les pays où on les trouve on les redoute beaucoup. Leur ressemblance extérieureavec les Scorpions en est peut-être la seule cause. Latreille signalait trois espèces de ce genre. Depuis j'en ai entrepris la monographie, et j'ai porté à six le nombre des espèces qui s'y i ppoitent. L'espèce la plus remarquable, surtout pour la taille , est le Thélyphone géant, Thelyphonus giganleus, Linn., Ma- gaz.dosool.,c). S, pi. 8, fig. 9 à 10. Cette espèce a le Mexique pour patrie. (H. L.) ^ *THÉLYPODE. Thelypodium (fl?l«s, fe- 1-melle; irovç, wo5 , dieu; minutes. Une autre es- pèce remarquable est le Thevetia Ahouai DC. (Cerbera Ahouai Lin.), dont le bois est, dit-on , employé pour stupéfier le poisson , «t dont le lait et le fruit sont également vé- néneux. (D. G.) THIA. Thia. crust. — Leach donne ce nom à un genre de Crustacés de l'ordre des Décapodes brachyures, qui a été adopté par tous les carcinologistes, et que M. Milne Edwards range dans sa famille des Oxysto • mes et dans sa tribu des Corystiens. La seule espèce connue de ce genre singulier est la Thie polie , Thia polita, Leach ; ZooL MiScell., vol. II, pi. 103; Edw., Hist. nat. des Crust., tom. II, p. 144, n° 1. Cette es- pèce habite les bords de la Méditerranée et de la Manche, et vit enfoncée dans le sable à peu de distance du rivage. (H. L.) *THIA(nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Cérambycins, créé par Newman (The Enlo- mologisl's, p. 1 8) pour une espèce des États- Unis, le T. pusilla New. (C.) *THIA. ann. — Nom employé par Oken (Manuel d'hist. nat.) pour un genre d'An- nélides dorsobranches. (P. G.) *THIARELLA. moll. — Genre de Gas- téropodes , du groupe des Volutes , indiqué par M. Swainson (Treat. Malac, 1840). (G. B.) *THIBAUDIE. Thibaudia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Erica- cées, sous-ordre des Vacciniées, proposé d'a- bord par Pavon , mais non publié par lui, d'après Kunth (in Humb. et Bojipl., Nov. gen. et sp., vol. III, pag. 268) pour des ar- bustes et de petits arbres qui croissent à de grandes hauteurs sur les montagnes du Pé- rou, de Madagascar, sur l'Himalaya , où ils joueut le même rôle que nos Rhododendrons européens. Leurs feuilles sont généralement alternes et entières, coriaces; leurs fleurs muges, décandres, forment des grappes axil- Iaires. Ce genre est très voisin des Çerato- slemma Juss., desquels il se distingue : par son calice plus petit, tubuleux, urcéolé, à limbe court , quinquédenté; par sa corolle plus petite, tubuleuse urcéolée; par ses an- thères dont les loges s'ouvrent longitudina- lement et non en tube terminal ; enfin par sa baie couronnée par les dents du calice THI devenues épaisses et charnues. Les Thibau- dies aujourd'hui connues sont nombreuses, et forment au moins 40 espèces. Nous cite- rons pour exemple les Thibaudia melliflora R. et P., T. cordifolia H. B. K., T. macro- pkylla H. B. K. ; les baies de celle-ci sont connues au Pérou sous le nom de Raisin de Comarona, et elles servent à la préparation d'une espèce de vin. (D. G.) TIHEBAUDIA , Colla, bot. ph. —Syno- nyme de WdiaRuizetPav., famille des Or- chidées, sous-ordre des Épidendrées. (D. G.) *THIÉLÉODOXE. Thieleodoxa (dédié à Thièle, muscologue allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, mais dif- ficile à classer dans l'une ou l'autre de ses tribus, établi par M. Chamisso (in Linncea, vol. IX, pag. 251 ) pour deux espèces d'ar- bres du Brésil, à fleurs polygames-dioïques. Nous citerons pour exemples le Thieleodoxa elliptica Cham. (D. G.) *THIELLAS, Gloger. ois. — Synonyme dePuffinus Briss. (Z. G.) *TI1IGA, Molina. bot. ph. — Genre rap- porté comme synonyme au Laurelia Juss., famille des Monimiacées. (D. G.) *TI1IKIDÉES. infus.— Nom donné par Bory Saint-Vincent à la deuxième famille de son ordre des Stomoblépharées. Cet ordre comprend la majeure partie des Systolides sans appareil rotatoire distinct, que Bory partage en quatre genres: Filine, Monocer- que, Furculaire et Trichocerque. (Duj.) *THIMON. rept. — Genre de Lézards distingué par M. Tschudi (Hist., 1838) pour le Lézard ocellé, grande espèce du midi de l'Europe et du nord de l'Afrique. (P. G.) "TIIINNUS. poiss.— PourTHYNNUs. (G.B.) *THINOBATlS(91v, rivage; g««'v», je mar- che), ins. — Genre de Coléoptères hétéromè- res, tribu des Piméliaires, fondé par Eseh- scholtz (Zoologischer Allas, 5e part., 1831, II, p. 8) et adopté par Solier (Annales delà Société enlomologique de France, t. IV). Les types de ce genre sont les 7\ rufipes Sol., et ferruginea Esch., espèces indigènes du Chili. (C.) *THU\OCORE. Thinocorus. ois.— Genre de la famille des Pontogalles de M. Lessou, de celle des Chionidœ du prince Ch. Bona- parte, et de l'ordre des Gallinacés , créé par Eschscholtz. Deux espèces, dont on ignore les mœurs et les habitudes, composent ce genre. THL Ce sont: IcThinocore bumicivorb, T.rumki- vorus Eschscb.; T. Eschscholtzia lsitl. Geoflr. et Less. {Cent, zool., pi. 50), du Chili et de Buénos-Ayres; et le Thinocore d'Orbigny, T. Orbignyavus Is. GeofT. et Less. {Cent, zool., pi. 48 et 49), du Chili. (Z. G.) *THINOCORINÉES. Thinocorinœ. ois.— Sous-fumille établie par le prince Ch. Bona- parte dans la (amille des Chionidœ, et com- prenant les genres Thirwcorus, Attagis et Ocupetes. (Z. G.) *THINTA. poiss. — Nom vulgaire que les Cafres indigènes donnent à un Poisson qu'on ne peut prendre en vie sans que les mains et les bras soient frappés de douleurs, et qui est, sans aucun doute, un Malaptérure élec- trique, le même que celui du Nil et du Sé- négal, ou, du moins, très voisin de celui-ci. (G. B.) *ÏHIODIA {QsulS-n<;, sulfureux), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Pyralides, indiqué par Hubner {Calai., 1816). (E. D.) ♦THIOSME Thiosmus (GsTov, soufre; oaar,, puanteur), mam. — Genre de Carnas- siers, de la tribu des Mustéliens de M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, établi par M. Lich- tenstein {Âbh. d. Berl. Akad , 1838), ayant le corps allongé et la plante des pieds nue , comme les genres Blaireau, Taxidée, Mydas, Ralel, Glouton et Huron. Ce genre se distin- gue par son museau qui est moins nllonpé que chez les trois premiers, avec un petit grouiu mobile et plus allongé que dans les trois autres. (G. B.) *THISA!\ITHE. Thisantha (Ofç, O.vo'ç, mon- ceau, amas; 5»8os, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Crassulacées , sous -ordre des Crassulées , détaché par MM. Ecklon et Zeyher des Crassula , d'avec lesquels il se distingue d'abord par sa corolle gamopétale, quinquépartie. Son nom est tiré de ce que ses fleurs sont ramassées, à part les infé- rieures, qui sont solitaires dans la dichoto- mie. On en connaît deux espèces, parmi les- quelles nous citerons le Thisantha glome- rala Eckl. et Zeyh., le type du genre. (D. G.) *THISBÉ(9î°s. montagne; vat'u , j'habite), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes , tribu des Pyra- lides , créé par Duponchel ( Cat. méth. des Lépid. d'Eur., 1844), et très voisin des En- nychia. Nous citerons, comme type, le T. pollinalis. (E. D.) THRIDACOPHYLLIA ( 6pé<î«S , laitue; yulîov, feuille), polyp. — Genre établi par M. de Blainville aux dépens des Pavones de Lamarck, et ayant pour type le Pavonia lactuca. (Duj.) THRINACE. Thrinax (GpcvaÇ, éventail). bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Coryphinées, créé par Linné fils (in Schreber, Gène. ) pour des Palmiers des Antilles, à stipe grêle, de hauteur médiocre, THR terminé par des feuilles en éventail, dont le nom générique rappelle la Tonne ; à fleurs très petites, hermaphrodites, donnant une baie monosperme. On en connaît six espè- ces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple le Thrinax mulliflora Mart. (D.G.) TUR1IMC1E. Thrincia. bot. ph.— Genre de la famille des Composées, tribu des Chi- coracées, établi par Rolh [CalalecL, I, 97), aux dépens du genre Leontodon de Linné, pour des plantes herbacées, propres à l'Eu- rope moyenne et à la région méditerra- néenne, feuillées seulement à leur partie inférieure; à fleurs jaunes , en capitules solitaires ; distinguées surtout par leurs akènes extérieurs munis d'une aigrette courte, en forme de couronne, tandis que les intérieurs ont une aigrette plumeuse, plurisériée. — Trois espèces de Thrincies appartiennent à la Flore française; ce sont: les Thrincia hirla et hispida Roth , plantes répandues dans toute la France, difficiles à caractériser nettement et à distinguer; et le Thrincia lulerosa DC, de nos départe- ments méditerranéens, remarquable par ses racines renflées en tubercules oblongs, qui lui ont valu son nom spécifique. (D. G.) TI1RIPS ( 9Pty , genre d'Ins.). — Linné désigna sous ce nom un genre composé d'es- pèces remarquables par leur taille exiguë » par leur bouche dont toutes les parties sont libres et très grêles cependant; par leurs ailes semi-coriaces et peu développées , etc. Ce genre fut adopté par tous les naturalistes, Geoffroy, DeGéer, Olivier, Fabricius, La- treille, qui le placèrent dans l'ordre des Hémiptères malgré de singulières différen- ces. Aussi Latreille disait-il , dès l'année 1807, en parlant desThrips : Genus singu- lare, forfe proprii ordinis. C'est néanmoins dans ces dernières années seulement qu'un entomologiste anglais, M. Haliday, en forma un ordre particulier, sous le nom de Tuysa- noptèbes (voy. ce mot). Il partagea aussi les Thrips en plusieurs genres {voy. Tuysano- ptèbf.s). M: Duméril {Zool. anat., p. 267) avait déjà formé avec ce groupe une famille particulièresous le nom de Physapoda. (Bl.) •THRIPSIDES. Thripsidœ. iss.— Famille de l'ordre des Thysanoi-tères. Voy. ce mot. *THRIPS1EI\S. Thripsii.—Voy. thïsa- Nor-TÈRES. (Bl.) *TBRIPTERA (Opty, ver qui ronge ; -nu- TIIR 563 pôv, aile). Ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères, tribu des Piméliaires, établi par Solier {Ann. de la Soc. enlom. de Fr., t. Y, p. 48), adopté par Hope.Ce genre renferme les T. crinila Hst., Mallei, Varvasi Sol. et vil- losa Dej. Les 2 premières habitent l'Egypte, et les 2 suivantes la Barbarie. (C.) THRISSE. Thrissa (Opc0o;, fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Cae- salpiniées, tribu des Amhersliées, établi par M. Tulasne (Arch. du Mus. d'hist. nal., vol. IV, p. 17o) pour des arbres ou arbris- seaux du Bré.-il, à feuilles brusquement pennées, à fleurs paniculées, accompagnées de larges bractées qui les enveloppent , d'où est venu le nom du genre. Le type de ce genre est le T. ferrugineus, Tulas. (D. G.) *TI1YLACHIE. Tliylachium ( Qi\«xot , sac, coiffe), bot. pb. — Genre de la famille des Capparidées, tribu des Capparées, établi par Loureiro (Flor. Cochinch., p. 417), et renfermant des arbrisseaux sans épines, à feuilles alternes, simples ou trifoliolées, in- digènes des îles et du continent de l'Afrique sud est. Son nom rappelle son calice ea forme de coiffe, qui s'ouvre en se coupant transversalement en forme de couvercle. Son type est le T. africanum Lour. On en connaît aujourd'hui sept espèces. (D. G.) THYLACII\E.rAî//acinus(9JlaÇ, bourse). mam. — Genre de Marsupiaux, établi par Temminck (3e Monogr.), de la première section des Marsupiaux carnassiers de M. ls. Geoffroy Saint-Hilaire. De grandes canines entre lesquelles sont huit incisives supérieu- res et six inférieures; les pouces postérieurs médiocres; la plante des pieds en partie ve- lue; tels sont les principaux caractères gé- nériques desThylacines, voisins des Dasyures etdesPhascogales. Une espèce vit aujourd'hui à la Nouvelle-Hollande, et l'on en a trouvé une autre fossile dans les terrains diluviens du même pays. (G. B.) THY LACIS (OÛÀa?, bourse), mam. — Voy. PÉRAMÈLE. (G. B.) THVLAC1TES (8v>-4, sac), ms.— Genre de Coléoptères tetramères, division des Bra- chydérides , établi par Germar ( Insec'orum species, t. I, p. 410), admis par Schœnherr. Ce genre, généralement adopté, renferme 14 espèces: 11 appartiennent à l'Europe australe, 2 à l'Afrique, et une seule est indigène du Missouri. Nous citerons comme exemples les T. frilillufn R. elpilosusF. (C.) *111YLAC0SPEUVÏE. Thyiacospennum (Ov)axo;, sac, enveloppe; am'yjv, graine). bot. ph. — Genre de la famille des Caryo- THY 567 phyllées, formé par M. Fenzl( Monogr. AU :•>.. ined., ex Endlic. Gène., n° 5233) pour une plante herbacée, qui forme un petit sous- arbrisseau en touffes gazounantes, et qui croît à de grandes hauteurs dans le Népaul. Son nom rappelle le caractère de ses grai- nes, dont le testa celluleux est lâche et se détache comme un sac. (D. G.) ♦THYLACOTHEMUM. mam. foss.— Voy. MARSUPIAUX FOSSILES. (L. ..D.) *THYI.ODKIAS ( 6»rXv»tyt chef), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Chrysomélines, proposé parMegerle et généralement admis; 40 espèces y sont rapportées. Le type, le :-icosa Lin. (Chrys), se trouve dans ' toute l'Europe sur le caille-lait. (C.) 586 TIM *TIMIA (riy.t'o,-, précieux), ins. — M. le docteur Boisduval (Ind. meth. Lep. d"Eur., 1829) indique sous ce nom un genre de Lépidoptères nocturnes, constituant la tribu des Anomalides de Duponchel ( Noctuopha- lenides Boisd.), et particulièrement remar- quable par ses ailes supérieures larges, triangulaires, recouvrant les inférieures et formant un toit incliné dans le repos. On n'y place qu'une seule espèce, la T. mar- garita H., du Midi de la France. (E. D.) TIMIE. Timia (tiju'oç, précieux), ins.— Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères , tribu des Muscides , créé par Wiedmann [Anal. entom.,i 824) pour des In- sectes voisins des Ulidia Meigen. On connaît deux espèces de ce genre , le T. erythroce- phala Wied., dont la larve habite dans les galles ou dans les racines des Salicornes et qui se trouve sur les bords du Volga , et le T. apicalis Meigen , d'Espagne et de Por- tugal. (E. D.) *TIMMIE. Timmia (nom propre), bot. cr. — (Mousses.) Genre acrocarpe de la tribu des Bryées , fondé par Hedwig sur deux Mousses inconnues à Linné. Voici ses carac- tères essentiels : Péristome double , l'exté- rieur composé de 16 dents, géniculées dans la sécheresse; l'intérieur formé d'une mem- brane hyaline divisée en cils nombreux fili- formes, d'abord anastomosés entre eux, mais libres au sommet. Capsule pachyderme as- sez semblable, du reste, à celle des Brjées. Opercule mammiforme. Coiffe en capuchon et persistante. Inflorescence monoïque. Tige ascendante, allongée, à feuilles disposées sur huit rangées, vaginantes à la base, lancéo- lées , grossièrement dentées. Ces Mousses, remarquables par le fruit des Brys uni à la foliation de certains Polytrics, habitent les régions boréales des deux grands continents. Elles y vivent de préférence sur les rochers schisteux ou les terrains tufacés. (C. M.) TIMMIA , Gmel. bot. ph.— Syn. de Cyr- tanthus Ait., familIedesAmaryllidées. (D.G.) TIMONIE. Timonius. dot. 'ph. — Genre de la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cofféacées, tribu des Guettardées ', formé par Rumphius (Amboin., vol. III, pag. 216, tab. 140) pour des arbres des Moluques et de l'Océanie, voisins par leurs caractères des Gmltarda, mais s'en distinguant surtout par leur fruit charnu , à plusieurs noyaux TIN distincts, et par la bradée en cupule, bilo- bée, qui embrasse chaque fleur, et qui per- siste après la floraison. Le type du genre est le Timonius Rumphii DC. On en connaît 5 espèces. (D. G.) TIMORIENNE. Timoriena (du nom géogr. Timor), moll. — MM. Quoy et Gai- mard ont créé ce genre pour des animaux qui ne diffèrent des Biphores que par des caractères très faibles; aussi M. de Blain- ville l'admet-il comme simple section du genre Salpa. (G. B.) * TIMORENIA ( Timor, nom géogr. ). moll. — (Swains., Treat. malac, 1840.) — Voy. Timorienne, Timoriena. (G. B.) *TIMORUS (T«fM»poS, honorant), us. — Genre de Coléoptères tétramères , division des Apostasimérides cryptorhynchides, créé par Schœnherr ( Gen. et sp. Curcul. syn., t. VIII, 2, p. US) qui n'y rapporte qu'une espèce : le T. suluralis, indigène du Brésil. TIMOTIIY. bot. pu. — Nom anglais fré- quemment employé, même en France, pour désigner le Phleum. pralense Linné, cultivé comme fourrage. TINA, Roem. et Schul. bot. ph. — L'un des nombreux synonymes du genre Cupania Plum., famille des Sapindacées. (D. G.) *TINAEA, Geoffr. ins. — Synonyme de Tinea et de Teigne. (E.D.) *TINAGMA (rc'vayaa, agitation), ins. — Zel 1er (his, 1839) désigne sous la déno- mination de Tinagma une subdivision du genre JEchmia, dont Duponchel (Cat. me'tli. Lép. d'Eur., 1844) a fait un genre distinct de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Tinéides, ne comprenant que trois espèces, dont le T. saltalricella, propre aux environs de Vienne, est le type. (E. D.) TINAMOTIS, Vig. ois. — Synonyme de Eudromia d'Orb. et Is. Geoffr. — Division du genre Tinamou. Voy. ce mot. (Z. G.) TINAMOU. Tinamus. ois. — Genre de la famille des Tinamidées, dans l'ordre des Gallinacés, caractérisé par un bec médiocre, grêle, presque droit, déprimé, à pointe ob- tuse et arrondie , à mandibule supérieure élargie en dessus; des narines percées au milieu du bec, ovoïdes, ouvertes ; des tarses assez allongés généralement recouverts d'as- pérités à la partie postérieure; des doigts courts, divisés; un pouce petit ou nul, élevé lorsqu'il existe; des ongles recourbés, ob- TIN tus, courts ; des ailes courtes et concaves, à cinquième et sixième rémiges les plus lon- gues ; une queue très courte , cachée ou même nulle , composée de dix rectrices. Les Oiseaux qui composent ce genre , nommés , selon d'Azara, Tinamous à la Guiane, Pezus au Erésil, et Ynambus au Paraguay , appartiennent exclusivement à l'Amérique. Ils sont, dans les pays qu'ils habitent , les représentants des Perdrix de l'ancien continent, avec lesquelles les Euro- péens, établis en Amérique, les ont souvent confondus. D'après Sonnini , qui les a observés dans les forêts de la Guiane, les Tinamous ont des mœurs douces , timides et craintives ; ils se refusent aux soins de la domesticité , et restent, quoi qu'on fasse, toujours farou- ches. Ils vivent ordinairement en petites troupes, durant la plus grande partie de l'année; ce n'est bien qu'à l'époque des amours qu'ils s'isolent par couples. Leur vol , comme celui des Perdrix, est pesant , saccadé, de peu d'étendue, bas, horizontal et direct. Aussi ont-ils pour habitude de se tapir, lorsqu'on les inquiète, et de ne pren- dre leur essor qu'à la dernière extrémité. Le plus souvent ils se dérobent au danger qui les menace par une course rapide ; car s'ils volent lourdement, par compensation ils courent avec la plus grande vitesse. Les uns, comme le Tinamou isabelle, fréquen- tent les pâturages gras , les hautes herbes ; les autres, comme l'Ynambui , préfèrent les terres incultes aux campagnes cultivées, se retirent dans les bois les plus fourrés. L'in- dolence de ces derniers est telle, qu'ils res- tent tranquilles presque toute la journée à la même place, On a encore remarqué qu'ils ne perchent jamais, contrairement aux vrais Tinamous , qui cherchent , pour y passer la nuit, un refuge sur les branches basses des arbres. Tous ont un cri de rappel qu'on en- tend de fort loin, et qui consiste en une sorte de sifflement tremblant et plaintif. Ils le font principalement entendre le matin et le soir. C'est également le matin et le soir, et même au clair de la lune , qu'ils vont à la recherche de leur nourriture, qui consiste en fruits, en graines, en insectes et en pe- tits vermisseaux. Ils ont, comme les Poules, l'habitude de gratter le sol en cherchant leur pâture. TIN 587 Les Tinamous nichent à terre dans un petit creux, qu'ils recouvrent d'herbes sè- ches. Leur ponte a lieu deux fois dans l'an- née, et est composée de sept ou huit œufs d'un violet brillant ou vert-pré. Les petits, en naissant, abandonnent presque aussitôt la mère, et vivent dispersés à environ qua- rante pas l'un de l'autre. Certaines espèces sont recherchées comme aliments : de ce nombre est le Tinamou isa- belle. Sa chair passe pour être fort bonne , et à Monte-Video on lui fait une chasse as- sez assidue. Les sauvages se servent de plumes de Tinamous pour empenner leurs flèches. Le genre Tinamus n'a point été conservé tel que Latham l'a créé. Illiger, qui en a changé le nom en celui de Crypturus, con - sidérant que les espèces ont la face plan- taire des pieds pourvue de scutelles lisses ou de squamelles élevées , et que leurs plumes sont simples ou composées, y a admis deux sections d'après la présence ou l'absence d'une queue. M*. Temminck a également établi dans ce genre deux groupes. Ces grou- pes , portés à trois, ont été depuis convertis en genres par Wagler et Spix. Ils corres- pondent aux divisions suivantes , admises par G. Cuvier dans son Règne animal. 1° Espèces pourvues d'une queue très petite, et cachée par les plumes du croupion. (Genre Crypturus Wagl.; Pezus Spix. ) A ce groupe appartiennent le Tinamou hagona, T. Brasiliensis Lath.; Crypt. tao el serratus Wagl. (Buff.,pL enl. ,476), du Brésil et de la Guiane. — Le Tinamou varié, T. variegalus Lath. ( Buff., pi. enl., 828), de la Guiane. — Le Tinamou macao, T. ad~ spersus et vermiculatns Temm. (pi. col., 369); Pezus zapura Spix , du Brésil et du Paraguay. — Le Tinamou ondulé, T. undu- Uilus Temm.; Crypt. sylvicolaVie\\\. (Gai. des Ois., pi. 2i6), même habitat. — Le Ti- namou souï , T. souî Lath. ( Buff., pi. enl., 829 ), de la Guiane. — Le Tinamou petit bec, T. parviroslris Wagl., du Brésil. — > Le Tinamou oariana, T. slrigulosus Temm., même habitat. — Le Tinamou tataupa , T. talaupa Temm. (pi. col., 415); Pezus niamba Spix, même habitat. — Le Tinamou cendré, T. cinercus Lath., du Brésil et de 588 TIN la Guiane. — Le Tinamod noctivague, T. noctivagus Wied., du Brésil. 2° Espèces entièrement dépourvues de rec- trices ; narines subbasales ; bec sillonné. (Genre NothuraW agi.; Nothurus Swains.; Tinamus Spix.) On y rapporte le Tinamou vnambui, T. --.aculosus Temm.; Noth. major Wagl. (Spix Av. Bras., pi. 80), de Monte-Video, de Buenos-Ayres et du Brésil. — Le Tinamou a pieds courts, 1. brevipes Natt.; Noth. médius Wagl. , du Brésil. — Le Tinamou nain , T. nanus Temm.; T. miraor Spix, pi. 81. — Et le Tinamou cannelle, T. cinnamomea Less. (Rev. zool., 1842, p. 210), de l'Amérique australe. 3° Espèces entièrement dépourvues de rec- trices ; narines ouvertes près de la base du bec , qui n'a pas de sillon. (Genre Rhynchotus Spix.) Ce groupe ne renferme que le Tinamou Isabelle, T. ru fescens Temm.; Ilhyn. rufes- cens Wagl. (Spix Av. Bras., pi. 76), du Pa- raguay et du Brésil. 4° Espèces dépourvues du pouce. (Genre Eudromia d'Orb. et Is. Geoff.; Tinamolis Vigors. ) Cette section générique, établie, par M. Isidore GeofTroy-Saint-Hilaire, dans la famille des Tinamidées, ne renferme qu'une espèce : I'Eudromie élégante , End. elegans. C'est le même Oiseau dont Vigors a lait le type de son genre Tinamotis, et qu'il a nommé Tin. Pentlandii. De l'Amérique du Sud. (Z. G.) TINEA, Fabr. ins.— Nom latin appliqué au genre Teigne. Voy. ce mot et l'article Tinéides. (E.D.) TINEA , Spreng. bot. ph. — Synonyme de Prockia P. Brown, famille des Bixacées. * TINEJ3 , Linné. T1IVE,EI OUIVIIA, Schranck. TINEAIÎIA, Grav. TINEARI.E, Zetterst. TINEIDA, Leach. TINEID.EE, Leach. T1NE1TES, Latreille. ins. — Voy. tinéides, Leach, Duponchel, etc. (E. D.) * TINEAMA {Tinea, teigne), ins. — Schellenberg {Gen. de Mouch., 1803) a dési- gné, sous ce nom, un genre de Diptères correspondant à celui des Psychoda. Voy. te mot. (E. D.) TIN TINÉIDES. Tineidœ. ins. — Tribu de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, créé par Leach (Edimb. encycl., IX , 1815j, adoptée par Latreille, Duponchel et tous les entomologistes, et correspondant à l'an- cien genre Teigne, Tinea. Les Tinéides ont pour caractères : Antennes paraissant gre- nues ou moniliformes à la loupe, et presque toujours simples dans les deux sexes (ex- cepté les genres Lemmalophila, Euplocamus, Sulenobia et Incurvaria, chez qui les anten- nes sont pectinées ou ciliées), de formes très variées, et généralement relevées au dessus de la tête ; trompe presque toujours nulle ou rudimentaire; tête souvent velue: corselet lisse; abdomen plus ou moins court, généralement cylindrique , et débordé par les ailes lorsque celles-ci sont fermées ; pattes postérieures très longues, armées de longs ergots, et plus ou moins velues selon les genres ; ailes entières : les supérieures généralement longues, étroites, avec leur bord postérieur de formes très variées, et les inférieures plus étroites encore (excepté dans quelques genres où elles sont à peu près égales ) , largement frangées , surtout au bord interne et cachées en- tièrement par les premières , sans être plissées, dans l'état de repos; les unes et les autres couchjées alors le long du corps qu'elles couvrent sans l'enyelopper sur les côtés. Les chenilles ont toutes seize pattes, avec les membraneuses ordinaire- ment très courtes : leur corps est glabre, ou seulement garni de quelques poils rares à peine visibles à l'œil nu, et implantés chacun sur autant de petits points verru- queux; les unes sont vermifornies, les au- tres fusiformes; elles sont toujours munies d'une plaque écailleuse sur le premier an- neau, et quelquefois d'une seconde sur le dernier; leur manière de vivre et de se transformer est très variée. Les Tinéides sont les plus petites espèces connues de l'ordre des Lépidoptères, mais elles ne le cèdent pas, en ornements, aux espèces plus graudes : les ailes présentent souvent des taches ou des points dorés , argentés et en relief, placées principale- ment sur les ailes supérieures; du reste leur couleur générale est habituellement sombre. Malheureusement , beaucoup de ces Lépidoptères nous sont très pernicieux TIN sous la forme de chenilles ; celles des Tei- gnes proprement dites, nommées vulgai- rement l'ers, se vêtissent aux dépens de nus étoiles en laine, de nos fourrures, des crins employés dans nos meubles, des poils des Mammifères dont nous conservons les peaux dans nos musées, ainsi que des plu- mes ou duvet des oiseaux des mêmes col- lections : à l'aide de leurs mâchoires, ces chenilles coupent ces diverses substances et les réunissent avec de la soie, pour construire les fourreaux coniques ou cylindriques qui leur servent de demeure et dans lesquels elles subissent leurs métamorphoses. Une autre chenille de cette tribu , VOEcophore des lies, nous est très nuisible par son ex- trême multiplication et en ce qu'elledetruit l'une de nos premières substances alimen- taires, le blé. Ce végétal est encore exposé aux ravages de la chenille d'une autre Ti- néide, la fau^e chenille des blés, qui, avec de la soie, en lie plusieurs grains pour s'en former un tuyau dont elle sort de temps en temps pour ronger le blé. Les chenilles de Galleries, en perçant les rayons de cire qui leur servent de nourriture , font de grands dégâts dans nos ruches. D'autres chenilles de Tinéides creusent, en divers sens, le parenchyme des feuilles et y produisent ces espaces desséchés, blanchâtres ou jaunâtres, en forme détaches, de lignes ondées ou ser- pentiformes que l'on y observe souvent : il en est qui rongent la surface des feuilles, en s'y mettant à l'abri sous une espèce de tente soyeuse qu'elles se fabriquent. Les boutons, les fruits, les galles résineuses de quelques arbres de la famille des Conifères, sont pour d'autres leurs habitations, ou bien leur servent de provisions alimentaires. Quelques chenilles se font pour demeure des fourreaux de soie de diverses formes ; d'autres disposent pour leur logement des feuilles qu'elles replient sur elles-mêmes; et il en est qui établissent leur retraite dans l'intérieur même du parenchyme des feuilles. Réaumur appliqua le premier le nom de Teigne, qui, ainsi que nous l'avons dit, correspond à la famille des Tinéides , à tous les Lépidoptères nocturnes dont les che- nilles vivent dans des fourreaux ; il les distingue en Teignes proprement dites , et en Fausses-Teignes, selon que les fourreaux TIN 589 sont mobiles ou transportés par ces animaux lorsqu'ils marchent , ou qu'ils sont fixes. Dans la méthode de Linné, les Teignes composent la septième division de son genre Phalœna, et elles constituent une coupe gé- nérique distincte dans l'histoire des Insectes des environs de Paris , de Geoffroy. A l'exemple de Linné, De Géer ne les sépara pas génériquement des Phalènes- Mais, plus tard, les Teignes constituèrent un genre bien distinct , &t ensuite on en forma une tribu particulière, qui fut adoptée par Leach, Latreille, et qui aujourd'hui est admise par tous les zoologistes. Le nombre des es- pèces de cette tribu est de plus de mille, et les travaux des Hubner, Treischke, Zeller, Curtis, Slepbens, Latreille, Duponchel, Gué- née , ont démontré qu'en s'occupant seule- ment des espèces européennes, on devait en faire plus de cinquante genres distincts, dont nous citerons les principaux en suivant l'ordre du Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe de Duponchel (Paris, 1844). Diurnes, Lemmatophila, Cheimonophila, Epigraphia, Caulobius, Hœmiiis, Anacam- psis , Lita , Enolmis , Acompsia , Butalis , Hypsolopha , Rhinosia, Alucita, Ateliotum, Anarsia, Macrochila, Palpula , Fagia , Harpipteryx, Parasia, Chauliodus , Dasy- cera, Lampros , Enicastoma, Chelaria, Ste- noptera, Incurvaria , Adela , Nemotois , Nemophora , Solenobia , Micropleryx , JEch- mia , Tinagma , Glyphipleryx , Phygas, Euplocamus , Tinea , Roerslerstammia , OEeophora , Argyreslhia, Coleophora, Gra- cillaria, Coriscium , Ornix, Cosmopteryx , Elachtsta, Opostega, Lyonetia, Lilhocollelis, Tischeria. (Foy. ces mots.) (E. U.) *T1XGIDES. — Voy. tingidites. (Bu) *T1IVG1DITES. Tingiditœ. ras.- Groupe de la famille des Aradides , de l'ordre des Hémiptères, caractérisé particulièrement par un corselet et des élytres ordinairement di- latés sur les côtés , et présentant un réseau à mailles sèches. On rattache à ce groupe les genre Eurycera Lap., l'ingis Fabr. , Mo- nanthia Lepel. etServ., Canlacader Arn. et Serv. , Serenthia Spin., Piesma Lepel. St- Farg. et Serv. , Anomaloplera Perris. Dans plusieurs ouvrages, les Tingidites sont dési- gnés sous le nom de Membuanecx, Membra- nacei. MM. Amyot et Serville y admettent des groupes secondait es, les litismidei corn- 5yO TÎN prenant les deux derniers genres, et les Tingides comprenant tous les autres. (Bl.) TINGIS (Tingis, nom de ville; Tanger). ins. — Genre de la famille des Aradides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius et adopté, avec de plus ou moins grandes restrictions, par tous les entomologistes. Tel qu'il est généralement admis, il est surtout caractérisé par un corps aplati; des ailes très réticulées, ayant les côtés dilatés en feuilles avec un renflement vésiculaire sur leurdisque; des antennes de quatre articles, le premier grê!e, et le dernier renflé en bou- ton ; un écusson recouvert par le bord pos- térieur du corselet : celui-ci dilaté latérale- ment, et réticulé comme les élytres. Les Tingis, Insectes de très petite taille , vivent sur différents végétaux; ils n'ont guère été recueillis qu'en Europe. On trouve sur le Poirier le Tingis pyri Fabr. , sur la Vipérine le Tingis echii Wolf, etc. (Bl.) *TIi\GUARRA. bot. ph. —Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Séséli- nées, formé par M. Parlatore {in Webb. et Berthel. Phytogr. Canariens., vol. I, p. 157, tab. 71) pour une plante herbacée des Ca- naries, à feuilles glauques, triternatisé- quées, avec leurs segments grands et pres- que trifides; à petites fleurs jaunes et à fruit cotonneux. Cette plante a été nommée par l'auteur du genre Tinguarra cervariœ- folia. (D. G.) TINIARIA. bot. pn.— Le genre proposé d'abord sous ce nom par M. Meisner, a été, plus tard , regardé par lui-même, et par la plupart des botanistes, comme un sous- genre des Polygonum Lin. (D. G.) *TmNHNl!lE.Tinna>Hia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Commé- lynaeées, formé par M. Scheidweiler (in Otto et Dietr. Garlenzeit., 1839, vol. VII , pag. 36ii) pour une plante herbacée , indi- gène du Mexique, à fleurs purpurines, irré- gulières, formant une ombelle terminale, à laquelle il a donné le nom de Tinnantia fugax. (D. G.) «TINNUNCULUS. ois.— Nom spécifique du Faucon Cresserelle, devenu générique de la section qui a été fondée sur cet Oiseau par Vieillot. (Z. G.) TINOPORE.TÏnoporws.FOHAM. — (Montf. Conchyl. Sysl., I, H6). Synonyme de Cal- car ina. (G. B.) T1P «TINTINNUS. infcs. — Schrank a éta- bli ce genre, que M. Ehrenberg place parmi les Endérodèles, dans la section des Ano- pisthés , famille des Ophrydinés, et que M. Dujardin rapporte au genre Vaginicole, dans sa famille des Vorticelliens. Considé- rant le fourreau membraneux des Vagini- coles comme une cuirasse, M. Ehrenberg les partage en trois genres; les Vaginicola, Cothurnia et Tintinnus; ceux-ci, caractérisés par un pédicule contractile. Les natura- listes qui n'acceptent pas cette interpréta- tion font rentre: les Tintinnus dans le grand genre des Vr-;nicoles. (G. B.) TINUS. uot. pa. — Le genre formé sous ce nom par Tournefort rentre comme syno- nyme dans les Viburnum Lin., section Len- tago. Celui établi également sous ce nom par Linné rentre comme synonyme dans les Clethra. (D. G.) TÏPHIA. ins. — Genre de la famille des Scoliides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabricius sur des espèces ayant les mandibules larges et canaliculées, les cuisses dilatées, la tête excavée entre les antennes; les antennes filiformes, droites dans les mâles et courbées dans les fe- melles; les ailes antérieures ayant une cel- lule radiale et deux cubitales. Les femelles diffèrent considérablement des mâles par la forme de leur corps , la brièveté de leurs ailes, etc.; aussi pendant longtemps les entomologistes en firent un genre propre sous le nom de Bethylus. Le type est la T. femorata Fab., et sa fa- mille est le Bethylus villosus des anciens entomologistes. Cette espèce est assez ré- pandue dans notre pays. (Bl.) TIPHLE. poiss. —Pour Typhle. (G.B.) *T1PIIYS. arachn.— M.Koch,dans Pan- ser s'deuiïchland's insecta fauna, désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Aca- rides, qui a été adopté par les aptérologistes. Cette coupe générique ne renferme qu'un très petit nombre d'espèces , dont le Tiphys decoralus, Koch, op. cit.,\, 19, peut être considéré comme le type. (H. L.) «TIPIIÏS. boll.— Voy. TVPHIS. (G. B.) «TITULAIRE. Tipularia. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons gastéromy- cètes de Fries, sous ordre des Trichoderma- ces , tribu des vEgérités; de la division des F;;isidiosporés entobasides, tribu des Couio- TiP gastres, section des Lires, dans la classifica- tion myeologique de M. Léveillé, formé par Chevalier {Flor. Paris., vol. I, p. 344). M. Endlicher substitue à ce nom générique celui de Habterophora{Genera, \ï> 29 i). (M.) TIPULAIRES Tipulariœ. ins. — Famille de Diptères, de la division des Némocères, créé par Latreillc {Histoire naturelle des Crus* tacés et des Insectes, 1802), adoptée par tous les entomologistes , composée de l'ancien genre Tipole, Tipula de Linné, et ayant pour caractères principaux: Trompe courte, épaisse, terminée par deux grandes lèvres; suçoir de deux soies ; palpes recourbées, or- dinairement dequatrearticles; yeuxsouvent séparés du front. Les Tipulaires, de même que les Cousins, ont le corps ordinairement étroit et allongé, avec les pattes longues et grêles; la tête est ronde et occupée, en majeure partie, surtout dans les mâles, par des yeux à facettes; le thorax est élevé; les ailes sont longues et étroites, tantôt écartées, tantôt croisées ho- rizontalement et quelquefois penchées ou en toit; les balanciers sont nus et proportion- nellement plus longs que ceux des autres Diptères; l'abdomen, allongé, cylindrique, est souvent terminé en massue dans les mâles, et finissant en pointe dans les fe- melles ; les antennes sont toujours plus lon- gues que la tête, de quatorze à seize articles, dans le plus grand nombre, et variant sou- vent selon les sexes; celles de plusieurs mâ- les sont, dans les uns, pectinées ou en scie, dans les autres, garnies de poils formant des panaches, des faisceaux ou des verticilles. Ces Insectes se tiennent sur les plantes, dans les prairies, les jardins et quelquefois les bois. Les grandes espèces ont reçu vulgai- rement les noms de Tailleurs et de Coutu- rières; et les petites ont été désignées sous la dénomination de Culiciformes, à raison de leur ressemblance avec les Cousins , Culex. C'est surtout en automne que ces Diptères sont plus abondants; quelques individus, cependant, paraissent dès ''été, et d'autres se montrent encore pendant l'hiver. Quel- ques unes des petites espèces s'élèvent dans les airs et y forment de petites nuées qui montent et descendent continuellement dans une ligne verticale, en faisant entendre un bourdonnement aigu. Les larves ont la forme de vers allongés, dont la tête est TIP 591 écailleuse, ordinairement munie de deux très petites antennes coniques, de deux cro- chets et de quelques autres pièces propres à la manducation ; leur corps est articulé, sans pattes, pourvu quelquefois cependant d'appendices ou de mamelons qui les simu- lent ou leur en liennentmêmelieu; lesunes ont, de chaque côté, une série de stigmates; d'autres n'en ont que quatre, deux sur l'un des premiers anneaux, et les deux autre? postérieurs. Parfois les trachées se prolon- gent dans l'intérieur de divers poils, qui ont ainsi l'apparence de branchies; d'autres res- pirent au moyen d'un tuyau postérieur; il en est qui offrent des yeux ou des organes con- sidérés comme tels. Ces larves ont des habi- tudes très variées ; les unes, telles que celles des Tipulaires culiciformes, sont aquatiques, et tantôt nagent très bien, ainsi que la nym- phe,tantôtse tiennent dans des trous ou dans des fourreaux de diverses matières qu'el- les ont fabriqués; d'autres vivent dans la terre, le fumier ou dans les parties corrom- pues et humides des végétaux ; il en est qui se nourrissent de champignons oùelies font leur séjour; quelques unes même de celles- ci les tapissent d'un enduit gluant qui leur sert de lit et de tente; des galles végétales forment l'habitation de quelques autres. Les nymphes sont allongées et présentent souvent, sur la surface de leur corps , de petites épines qui leur servent à se traîner sur le sol et à sedébarrasserdeleur dernière enveloppe, lors de la transformation en in- secte parfait. L'union des deux sexes se pro- longe parfois longtemps. Les deux derniers anneauî de l'abdomen des femelles compo- sent un oviducte allant en pointe, ce qui leur donne le moyen d'enfoncer plus ou moins profondément leurs oeurs dans les diverses substances propres à la nourriture de leurs larves. Les Tipulaires se trouvent répandues dans toutes les régions du globe; l'Europe en pos- sède un très grand nombre. En raison de la multiplicité des espèces, on a dû par- tager les Tipulaires en diverses tribus , distinguées entre elles, d'une manière par- faite, par leur organisation et la manière de vivre des larves. Nous allons donner la ca- ractéristique de ces tribus, et nous indique- rons les genres qui y entrent. I. Antennes souvent de la longueur au 592 TIP moins de la tête et du thorax réunis; ordi- nairement plus de douze articles ; pieds longs et grêles. A. Antennes plumeuses dans les mâles, poilues dans les femelles. Première tribu. Tipulaires ccliciformes. Genres : Corethra, Chironomus, Tanypus, Ceratopogon, Macropeza. B. Antennes non plumeuses. Tête pro- longée par un museau. Point d'ocelles. Larves Vivant dans la terre. Deuxième tribu. Tipulaires terricoles. Genres : Ptychoplera, Clenophora, Tipula, Pachyrhina, Nephrotoma, Pedicia, Ozodi- cera, Rhipidia, Rhamphidia, Idioplera, Lim- nophila, Limnobia,Cylmdrotoma,Symplecta, Ennplera, Polymera , Mœgistocera, Tricha- cera, Dolichopesa, Dixa, Anisomera, Chio- nea. C. Antennes non plumeuses. Tête ordi- nairement sans museau. Habituellement deux ou trois ocelles. Hanches allongées. Jambes terminées par deux pointes. Larves \ivant dans les champignons. Troisième tribu. Tipulaires fongicoles. Genres : Bolitophila, Macrocera, Myceto- phila, Leia, Sciophila, Gnorista , Asiudala , Ceroplala, Plalyura, Pachypalpa, Synapha, Mycetobia , Macronevra , Sciara , Cordyla , Campylomyza, Chenesia. D. Antennes non plumeuses. Tète ordi- nairement sans museau. Point d'ocelles. Hanches de longueur ordinaire. Jambes sans pointes. Antennes à articles pédicellés dans les mâles. Larves vivant dans les galles. Quatrième tribu. Tipulaires gallicoles. Genres: Lestremia, Zygonevra, Cecido- myia, Lasioptera, Psychoda. II. Antennes plus courtes que la tête et le thorax réunis, grenues ou perfoliées; or- dinairement munies de douze articles. Pieds de longueur médiocre. Larves vivant habi- tuellement dans les bouses. Cinquième tribu. Tipulaires florales. Genres : Rhyphus , Glochina , Simulium, Penthetria, Plegia, Dilophus, Bibio,Aspisles, Scathopse. Voy. ces mots. (E. D.) T1PULARIA, Nutt. bot. ph. — Syno- TIP nyme d'Anthericlis Rafin. , famille des Or- chidées, tribu des Vandées. (D. G.) *TIPULARLfc, Latr. TIPULARIDES, Leach. TIPULHM3, Leach. TIPULIDES, Westw. ins. — Noms latins sous lesquels on indique la famille des Tipulaires (voy. ce mot), dans l'ordre des Diptères. (E. D.) TIPULE. Tipula. ins. — Genre de Di- ptères de la division des Némocères, famille des Tipulaires, tribu des Tipulaires terri- coles,créé par Linné (Syst. nat., 1735), et adopté par les entomologistes récents qui l'ont considérablement diminué, en fon- dant de nombreuses coupes génériques aux dépens des espèces qu'on y plaçait. L'ancien genre Tipule, que l'on désignait sous les noms de Pedo , Macropedium , Macrona , Protipula, et sous ceux plus vulgaires de Tailleurs ou Mouches couturières, corres- pond presque entièrement à la grande fa- mille des Tipulaires ( voy. ce mot ) des au- teurs modernes ; tandis que le genre actuel des Tipula, d'après M. Macquart , ne com- prend plus qu'un assez petit nombre d'es- pèces , ayant pour caractères communs * Prolongement de la tête assez long et étroit; front plane : les trois premiers articles des palpes un peu en massue , le quatrième long et flexible; antennes filiformes, presque sétacées, de treize articles : premier allongé, cylindrique: deuxième petit, cyathiforme ; les dix suivants cylindriques, garnis de soies à leur base; le treizième menu , oblong; ailes écartées; cinq cellules postérieures: deuxième pétiolée. Les femelles placent, en général , leurs œufs dans le terreau ou la terre des mar- nes : ces œufs sont très durs, d'un noir lui- sant, et de figure oblongue un peu contour- née en manière de croissant. Les larves ressemblent à des vers allongés, grisâtres, cylindriques, mais amincis aux deux bouts, lisses et sans pattes. La tête, qui est petite, écailleuse et susceptible de se retirer dans l'anneau suivant, présente deux petites an- tennes charnues; et une bouche inférieure, composée de deux crochets, paraissant moiru agir l'un sur l'autre que contre deux autres pièces placées au-dessous d'eux, sur une même ligne, fixes, écailleuses, convexes ex- térieurement , concaves sur l'autre face et dentelées au bord supérieur. Le dernier an- neau de l'abdomen offre six stigmates sur TIR deux rangées transverses, l'une de deux, l'autre de quatre. Ces larves se nourrissent uniquement de terre, et quand elles sont très abondantes dans les mêmes localité?, elles nuisent aux plantes, en détachant ou isolant leurs racines, et les privant ainsi des sucs nutritifs qu'elles puiseraient dans le sol. Les larves se transforment en terre; les nym- phes sont allongées , ont antérieurement deux tubes respiratoires en forme de corne, les pattes repliées sur elles-mêmes ou con- tournées, et présentent, dans toute la lon- gueur de l'abdomen, des rangées annulaires et transverses de petites épines, qui leur servent à s'élever à la surface du terrain , lorsqu'elles doivent se dépouiller de leur peau et devenir insectes parfaits. A cet état, les Tipules sont des Insectes qui ont beaucoup d'analogie avec les Cousins par leur forme générale et par la longueur de leurs pattes, mais qui ne sont nullement offensifs. On les trouve principalement dans les prés, quelquefois aux bords des eaux, et même parfois dans les bois. On a découvert des Tipules dans presque tous les pays ; mais elles sont surtout com- munes dans les régions tempérées, en France et en Allemagne. Dans son ouvrage sur les Diptères (Salles à Buffon de Roret), M. Mac- quart n'indique que 27 espèces du genre Tipula, parmi lesquelles nous citerons seu- lement les Tipula gigantea,Sch., et laleralis, Meigen. (E.D.) *TIPULODES (Tipula, tipule). ins. — M. Boisduval (Voy. de l'Ast., Faune ent. de l'océan Pacifique, 1832) indique, sous cette dénomination , un genre de Lépidoptères nocturnes, tribu des Tinéides, renfermant deux espèces , les T. ima et neglecta , des îles de l'Océanie. (E. D.) TIHESIAS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Dermestins , proposé par Stephens , adopté par Hope (Coleoplerisl's manual, III , p. 143) et par Heer (Fauna Helvetica, t. I, p. 426). Ces auteurs n'y rapportent qu'une espèce: le Derm. serra F., qui se trouve dans une partie de l'Europe. (C.) TIRESIAS. bot. cr. — (Phycées.) Nom mythologique donné par Bory ( Dict. class., t. I, p. 597) à des Conferves remarquables en ce que la matière de l'endochrome se condense en une seule masse globuleuse T*. XII. T1S 59-1 qui , plus lard , distend la cellule , et iii.it par la rompre. Cette masse, devenue la spore, germe au printemps suivant, et re- produit la plante. Ce genre est, au reste, le même que VOEdogonium de Link , publié dans les Horœ Physicœ Berolincnses, deux ans avant le Tiresias ; le même encore que le genre Vesiculifera Hassal. D'où l'on voit que la priorité est acquise au mot OEdo- gonium; car le nom de Proliféra, sous le- quel le même genre avait été bien aupara- vant désigné par Vaucher, étant adjectif, pèche contre les lois de la nomenclature, et ne saurait être adopté. (CM.) TIP»US. poiss. — Genre créé par RaG- nesque , et non adopté, pour recevoir une espèce de Truite, la Truite marbrée des lacs de Lombardie (Salmo marmoralus). (E. Ba.) *TISCHERIA. ins. — Genre de Lépido- ptères nocturnes, tribu des Tinéides, créé parZeller ([sis, 1839) et adopté par Dupon- chel. Le T. complanella H. , de France et d'Allemagne, est le type de ce genre. (E. D.) TISIPIIONE (Tw«pov*i , nom mythol. ). rept. — Genre de Vipères. (E. Ba.) *TISIPHONE (Ticncpovr), nom mytholo- gique), ins. — Hubner (Cat., 1816) indique, sous ce nom, un genre de Lépidoptères diur- nes, formé aux dépens du genre Papillon. Voy. ce mot. (E. D.) TISSERANDS. Textores. ois. — Nom donnée par Vieillot à la onzième famille de ses Oiseaux sylvains. Elle comprend les gen- res Loriot, Malimbe, Ictérie, Carouge, Bal- timore, Troupiale et Cassique. (Z. G.) TISSERIN. Ploceus. ois. — Genre de la famille des Fringillidées, dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec robuste, dur, fort, conique, un peu droit, aigu, à arête entamant le front, fléchi et comprimé à la pointe qui est sans échancrure, à bords des mandibules courbés en dedans; narines situées à la base du bec, ovoïdes, ouvertes ; des tarses médiocres et de la longueur du doigt du milieu; des ailes moyennes; la quatrième rémige la plus longue de toutes. C'est parmi les Cassiques, les Troupiales et les Loriots que Linné et Latham classaient les diverses espèces de Tisserins qu'ils con- naissaient. G. Cuvier les en a séparés géné- riquement et en a composé la lre division de son grand genre Moineau. Cette divi- sion est aujourd'hui généralement adoptée. 75 594 TIS Les Tisserins doivent le nom qu'ils por- tent à l'art avec lequel ils tissent leur nid, et cet art, qu'ils partagent avec la plupart des Fringilles et des Loxies, indique suf- fisamment les rapports qui existent entre tous ces Oiseaux. Mais ce qu'il y a de remar- quable, c'est que presque chaque espèce donne à son nid une forme particulière: celle-ci le roule en spirale et le suspend à l'extrémité d'un rameau; celle-là lui donne la configuration d'un alambic; une autre lui fait prendre une forme pyramidale, etc. Les matériaux employés sont des joncs, de la paille, des feuilles, de la laine, des brins d'herbe, en un mot, tout ce qui peut servir à composer un tissu. Quelques uns, tels que les Nelicourvi, font leurs nids en société, et il n'est pas rare d'en voir quelquefois cinq ou six cents sur le même arbre. C'est encore le Nelicourvi qui attache au nid qui lui a déjà servi une année celui où il fera sa nou- velle ponte, et qui en suspend ainsi jusqu'à quatre ou cinq à la suite les uns des autres. Les Tisserins vivent à la manière de tous les Fringilles, c'est-à-dire qu'ils se réunis- sentvolonliers partroupes. Ils se nourrissent de céréales, de bourgeons, et occasionnent de grands dégâts dans les rizières. Ils sont d'ordinaire très criards, et fort peu d'entre eux font entendre un chant. Toutes les es- pèces connues appartiennent à l'Afrique et aux Indes orientales. Parmi ces espèces nous citerons seule- ment les suivantes: Le Tisserin toucnam- courvi, PL Philippinus Vieillot ( Buffon , pi. enl., 135, fig. 2, sous le nom de Gros- ïïec des Philippines); le Tiss. A tête rouge, Pi. erytrocephalus G. Cuv., Fring. erylro- cephala Gmel. (Buff., pi. enl, 565, fig. 1 et2), de l'île de France; leTiss. nelicourvi, PL pensilis Vieillot, de l'Inde. (Z. G.) TISSUS, zool. — Malgré la grande diver- sité de structure que présentent les diverses parties du corps des animaux, les maté- riaux que la nature met en œuvre pour ob- tenir cette variété sont moins nombreux qu'on n'est tenté de le supposer d'abord. Les organes sont composés d'un petit nombre de trames ou tissus, dont les combinaisons di- verses constituent les caractères spéciaux de telle ou telle panie. Les principaux tissus organiques ont été décrits dans ce Diction- naire à l'art. Animal; leurs combinaisons T1T ont été passées en revue dans l'art. Anato- mie, dans les articles relatifs aux grandes classes du règne animal, et dans ceux qui sont destinés à chaque organe ; leur forma- tion primitive et leur développement ont été indiqués à l'art. OEuf. Voy. cet article et les art. mammifères, structure. (E. Ba.) *T1SSUS. bot. — On désigne sous ce nom les parties solides élémentaires qui forment, par leur agencement, la substance des plan- tes. On distingue un tissu élémentaire pri- mitif, base première de toute l'organisation végétale: c'est le tissu cellulaire ou utricu- laire; un tissu secondaire ou dérivé, formé par une simple modification du premier : c'est le tissu vascuiaire ou les vaisseaux des plantes. L'histoire de l'un etde l'autre de ces tissus, dont le premier existe souvent seul, dont le second ne se montre qu'au-delà des premiers degrés de l'échelle végétale, a été ex- posée avec détails dans l'art. Anatomie végé- tale par M. A. Richard. V. ce mot. (P. D.) *TIT. poiss. — Nom d'un Cyprin des marais des environs de Calcutta et de l'As- sam (Cyprinus Tiiius). (E. Ba.) *TITAEiVA (tctocevv;, je tends), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Hélopiens, fondé par Erichson {Archio. [iïrhœturg., 1842, p. 178, t. IX), et com- posé de 3 espèces : 2 sont de la Nouvelle- Hollande, et 1 de la Nouvelle-Zélande. Le type est le T. Columbica Er. (G.) TITAKE ( nom mythol. ). min. — Métal découvert, en 1781, parW. Gregor dans le sable ferrugineux d'un ruisseau de la vallée de Ménachan, en Cornouailles. Kirwan le nomma Ménachine; mais Klaproth , ayant retrouvé le même métal dans le Schorl rouge de Hongrie, lui donna le nom de Titane, qui lui est resté. On ne l'a point encore ob- servé à l'état métallique dans la nature; mais Wollaston l'a trouvé dans des scories de forge du pays de Galles, en petits cris- taux cubiques, ayant l'éclat et la couleur du cuivre bruni; sa densité est de 5.3. Ce métal, dans les anciennes méthodes miné- ralogiques , est la base d'un genre, composé de plusieurs espèces, dans lesquelles il entre à l'état d'oxyde ou d'acide titanique, et se trouve libre, ou combiné avec l'oxyde de Fer, leZircone, l'Yttria, la Chaux, le Man- ganèse et la Silice ; ces espèces sont : le Rutile ou Titane oxydé rouge, le Titane TIT anatase , la Brookile , l'Isérine , la Craïto- nite, l'Ilménite, la Pérowskite, l'iEscby- nite, laPolymignite, le Sphène et la Grée- novite. La plupart de ces espèces ayant déjà été décrites dans ce Dictionnaire, nous ne parlerons ici que des Titanes oxydés purs , savoir du Rutile, de l'Anatase et de la Brookite. Indiquons d'abord les caractères communs aux différents minerais qui con- tiennent de l'oxyde de Titane. Fondus avec le Sel phosphorique , ils donnent un verre bleu-violet au feu de réduction, surtout si l'on ajoute un peu d'étain. Avec la Soude, ils forment un sel insoluble dans l'eau, mais attaquable par l'acide chlorhydrique , et dont la solution précipite en rouge brun par le ferro-cyanure de Potassium, si le minerai ne renferme que de l'oxyde de Ti- tane, et en vert d'herbe, s'il contient de l'oxyde de Fer. Dans l'un et l'autre cas, une lame de Zinc, plongée dans la solution, lui communique toujours une teinte violette. 1. Rutile ou Titane oxydé rouge; Schorl rouge de Hongrie, de Born ; Titanite,K irwun. Substance d'un rouge brunâtre, translucide ou opaque , ayant un éclat métallique ou adamantin , une dureté assez considérable (6,5), une structure laminaire, et s'offrant fréquemment sous la forme de cristaux pris- matiques , striés longitudinalement, qui dérivent d'un quadroctaèdre de 64° 56'; il y a des clivages parallèles à l'axe et d'une assez grande netteté. Le Rutile est fragile, assez dense (4,25) , d'une dureté presque égale à celle du Quartz. 11 est composé de : Titane, 60,29; et Oxygène, SO,^. C'est de l'acide titanique à deux atomes d'Oxygène. Il est fréquemment mêlé d'oxyde de Fer et d'oxyde de Manganèse. Il devient quelque- fois, par suite de ces mélanges , d'un noir assez foncé , et prend alors le nom de Ni- grine (Ohlapian , en Transylvanie ; et Ber- nau , dans le Pflaz). Les variétés de formes du Rutile sont peu nombreuses; mais elles sont remarquables ?par leur tendance générale à s'accoler deux à deux par une face terminale oblique à l'axe, de manière à former une sorte de genou; de là le nom de Géniculés donné par Hauy à ces cristauï accolés, dont les axes font toujours entre eux un angle obtus d'environ 114°. Souvent la jonction se ré- pète plusieurs fois entre uû certain nombre TIT 595 de prismes, de sorte qu'il résulte de leur assemblage des espèces de polygones ou de rosaces analogues à celles que l'on observe dans la Pyrite prismatique. Les variétés de structures et de formes accidentelles sont les suivantes : le Lamel- laire; le Cylindroïde , en longs prismes engagés dans du Quartz; VAciculaire, en filets capillaires ou en aiguilles, engagés de même dans le Quartz hyalin (à Madagascar, au Brésil et à Ceylan); le Réticulé (Sagénite de Saussure, Crispite de Lamétberie), com- posé d'aiguilles qui se croisent sous des angles constants , de manière à imiter un réseau ou un filet par leur assortiment (au Saint-Gothard, sur le Quartz et sur le Fer oligiste). Les variétés de mélange sont le Rutile ferrifère, et le chromifère. Le Rutile appartient aux terrains de cris- tallisation; il est presque toujours dissé- miné sous la forme de cristaux dans les Granités, les Pegrnatites, les Gneiss, les Protogines, et les Calcaires saccharoïdes , associé au Quartz, à la Chlorite, au Feld- spath, à la Sidérose, etc. On le trouve dans le Granité en France, àSt Yrieix, près de Limoges; dans le Gneiss, à Arendal en Norvège, avec le Sphène; dans la Pegma- tile, à Ceylan ; dans la Protogine, au Simplon et dans la vallée de Chamouny ; dans le Calcaire, en Ecosse. Il se rencontre rare- ment dans les terrains volcaniques : on le cite dans le Basalte de Sattelbergen Bohême. 2. Anatasiï. Octaédrite, Saussure ; Schorl bleu-indigo, Rome de l'isle ; Oisauite, La- métherie. Découvert par Schreiber dans les montagnes de l'Oisans , en Dauphiné , ce minéral ne s'est encore montré qu'en très petits cristaux quadroctaèdres ou en petites tables à bases carrées ; ils sont rarement incolores, le plus souvent ils ont une teinte d'un bleu indigo, ou d'un gris d'acier joint à un éclat semi-mélallique , quelquefois à un éclat adamantin très vif. Ces petits cristaux dérivent d'un quadroctaèdre de 126° 22'. Il sont clivables parallèlement aux faces de cet octaèdre, et, de plus, dans !e sens de la base commune des pyramides dont il est l'assemblage. Ils sont transpa- rents, ou au moins translucides, et parais- sent généralement bleus, lorsqu'on les place entre l'œil et une vive lumière. Les tttecs \ de l'octaèdre sont souvent suiées parallèle- &tâ TtT Tif ment aux côtés de la base, lis ont une densité de 3,8 , une dureté qu'on peut re- présenter par 5, S; ils sont infusibles par eux-mêmes. Avec le Borax, ils se comportent comme ceux de l'espèce précédente. De ces cristaux on ne retire, par l'analyse, que de l'acide titanique; et comme il en est de même de l'espèce suivante, la Brookite, quelques auteurs pensent que ces trois minéraux , le Rutile, l'Anatase et la Brookite, ont la même composition chimique, et par consé- quent réalisent un cas fort remarquable de trimorphisme. Cette opinion toutefois est loin d'être démontrée : il n'est pas certain que le Titane soit au même degré d'oxyda- tion dans les trois substances, et Berzélius a émis l'idée que l'Anatase pouvait être l'oxyde bleu de Titane ou le protoxyde de Titane. L'Anatase , beaucoup moins répandu dans la nature que le Rutile, se rencontre en cristaux implantés dans les fissures des Granités et Micaschistes alpins, avec l'Or- ihose ou l'Albite, et avec la Chlorite, la Graitoniteou le Fer oligiste tilanifère. C'est ainsi qu'on le trouve au hameau de la Vil- lette , commune de Vaujani en Oisans, ainsi qu'à la gorge de la Selle, commune de Saint- Christophe. Il existe aussi dans les roches de la Tête-Noire, vallée de Chamouny ; dans celles du Saint-Golhard, de Baréges dans les Pyrénées, du Cornouailles en An- gleterre. Enfin , il se rencontre encore en cristaux roulés à Villarica , au Brésil, au milieu des sables qui renferment l'Or et le Diamant. 3. Brookite, Lévy. Anciennement Titane oxydé rouge lamelliforme. Minéral d'un rouge brunâtre, comme le Rutile, en petites tables prismatiques, aiguës, modifiées sur leurs angles et sur leurs bords, et implan- tées de champ sur les roches de la Tête- Noire au Mont-Blanc, sur celles de Saint- Christophe en Oisans, et aussi sur celles du Snowdon dans le pays de Galles. Confondu d'abord avec le Rutile, il en a été séparé par Lévy, qui a montré que ses formes se rapportaient au système rhombique, et dé- rivaient d'un prisme droit rhomnoidal de 100° environ.— Dureté, 5,5. Densité, 5,5. Composé d'oxyde titanique et d'une petite quantité d'oxyde de Fer. (Del.) *TITANJGPIIL1UM(tÛ*vg;, chaux; ?),<«, vestibule), dot. cr. — Genre de Phycées delà tribu des Corallinées (Nardo in Nacc. Alg. Adr., 1828). (E. Ba.) *HTANIA ( , nom mythologique). ins. — Genre de la tribu des Pyralides, de la famille des Lépidoptères nocturnes, suivant Hubner (Cat., 1S16). (E. D.) *TITAIV1E. Titania. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Pleuro- thallées , formé par M. Endlicher ( Prodr. Flor. Norf., 31 ) pour une petite plante de File Norfolk , à fleurs rouges très petites , voisine, par ses caractères, des genres Dienia Lindl. et Malaxis Swartz. C'est le Tilania miliala Endl. (D. G.) TITAftOKÉR ATOPHYTE . Titanokera- tophylon (tc't«vo;, chaux; x/paç, corne; epiî- tov, plante), polyp. — Nom donné par Boër- haave à ses Gorgones. Voy. ce mot. (E. Ba.) *TiTAIMUS (xt-ravo;, chaux), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Prioniens, établi par Serville ( Ami. de la Soc. ent. de Fr., I, 124, 133), et qui a pour type le T. giganteus Lin. x espèce qui est propre à Cayeune. (C.) TITKON. ins. — Espèce de Lépidoptère du genre Satyre. Voy. ce mot. (E. D.) TITUONIE. Tithonia (nom mytholog.). bot ph. — Genre de la famille des Composées séuécionidées, formé par Desfontaines ( in Juss. Gen. plant., p. 189) pour des plantes herbacées vivaces et annuelles du Mexique, auparavant comprises parmi les Helianlhus, à capitules solitaires de fleurs jaunes ou orangées, rayonnes. Le type du genre est le T. tageliflora Desf. (D. G.) TITIÎYMALOIDES, Tournef. bot. ph.— Synonyme du genre Pedilanlhus Neck, qui lui-même est un démembrement du grand genre Euphorbia Linné. (D. G.) TIÏHYMALUS, Tourn. bot. ph. — Pre- mier nom du groupe qui est devenu le genre Euphorbia Linné, type de la famille des Eu- phorbiacées. (D. G.) ÏIT1P»E. ins.— Nom vulgaire duSatyrus Bathseba. (E. D.) TITTMANIE. Tiltmania (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Brunia- cées, formé par M. Ad. Brongniart [in Ann. se. nat., lrc sér., vol. VIII, p. 386, lab. 38, fig. 2) pour un sous-arbrisseau du cap de Bonne-Espérance. Cette plante est le T. la- terifolia Brong. — Le genre proposé sous le TAÎË même nom par M. Reichcnbach rentre comme synonyme dans les Vandellia Linné, famille des Scrophularinées. (D. G.) *HTUB/E A (tilubans, chancelant), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Clytiides Clythridées, établi par La- cordairc (Monogr. des Col. subp. de la fam. des Phytophages, 1848, p. 141), et qui ren- ferme 16 espèces. Nous citerons comme es- pèce type de ce genre le Clyttira sex macu- lata F., qui se rencontre en Europe et en Asie. (C.) TITYRA. ois.— Nom générique latin des Bécardes, daDs la méthode de Vieillot. (Z. G.) *TITYRII\"ÉES. TUyrinœ. ois. — Sous- . famille des Muscicapidées , fondé par G.-R. Gray et renfermant les genres Tityra et Pachyrhynchus. (Z. G.) *TTTYUS (nom propre), arachn.— Sous ce nom M. Koch désigne, dans son Die Arach- niden, un nouveau genre de l'ordre des Scorpionides, dont les représentants sont le Tityus Hotlentola Koch, et le TUyus(Scorpio) Bahiensis Perty. (H. L.) *TLAKOMA (t^uv, patient), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Alticides, proposé par Motchoulsky {Mém. de la Soc. impér. des nat. de M ose, . 1845, t. XVII, p. 108), et qui a pour type une espèce de la Daourie, la T. splendens Mot. (C.) ^O *TLASIA. ins.— Genre de la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Germar {Revue entomologique deSil- bermann, t. IV, p. 72) sur une espèce du cap de Bonne-Espérance, XtPT. brunnipennis Germ. (Bu) *TMESISTERNUS (T,«a,ç, section; .i,, TOB 507 :' genre d'Insecte), ins. — Genre de la famille des Thripsides, de l'ordre des Thysanoptères, établi par MM. Amyot et Serville ( Insectes hémiptères. Suites à Buffon) aux dépens du genre Thrips. Le type est le T. subaptera Halid. (Bl.) *TMOEUS (vpwXbç, nom propre), ins. — L'une des nombreuses subdivisions du genre Papî7io,d'aprèsHubner(Ca«.,1819). (E.D.) «TOANABO, Aubl.— Synon. de Tern- slrœmia Mutis, famille desTernstrœmiacées. TOBINIA , Desv. bot. ph. — Synonyme de Zanlhoxylon Kunth, section des ; Fagara Lin., famille des Zantboxylées. (D.G.) TOCOCA. Tococa. bot. ph.— Genrede la famille des Mélastomacées, tribu des Mi- coniées , établi par Aublet ( Guian., vol. I , pag. 438, tab. 174) pour des arbrisseaux du Brésil et de la Guiane. Le type du genre est le Tococa Guianensis Aubl. De Candolle en avait décrit ( Prodr., vol. III, pag. 165) 5 espèces ; plus récemment ce nombre a été augmenté de 11 nouvelles, décrites, en ma- jeure partie, par M. Bentham. (D. G.) TOCOYÈNE. Tocoyena. bot. ph.— Genre de la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cinchonacées, tribu des Gardéniées, créé par Aublet {Guian., vol. I, p, 131, tab. 50) pour des arbrisseaux et sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Le type du genre est le Tocoyena longiflora Aubl. On en connaît trois espèces. (D.G.) TOCRO. Odontophorus. ois. — Genre éta- bli par Vieillot dans la ramille des Perdrix. Voy. PERDRIX. (Z. G.) *TODAROA. Todaroa. bot. ph.— Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Orthospermées , tribu des Sésélinées , formé par M. Parlatore ( in Webb. elBer- thel. Phytograph. Canar., vol. I, pag. 155, tab. 74 ) pour le Peucedanum aureum So- land. , plante qui croît à Ténériffe dans les fentes des rochers, et qui a reçu de M. Par- latore le nom de Todaroa aurea. Récemment MM. A. Richard et H. Ga- leotti ont proposé sous ce même nom {Orchi- dographie mexicaine, Annal, des se. nalur., 3e série, 1845, pag. 15 ) un genre nouveau pour une Orchidée du Mexique , à laquelle ils ont donné le nom de Todaroa micranlha. Maisjl est évident que le nom de ce genre Tait double emploi avec celui de M. Parla- tore, et que, celui-ci étant conservé, le genre 598 TOD de MM. A. Richard et Galeotti devra recevoir une autre dénomination. (D. G.) TODDALIE. Toddalia. bot. ph.— Genre de la famille des Zanthoxylées, créé par Jus- sieu {Gênera plant., pag. 371 ), et dans le- quel entrent des arbrisseaux indigènes de l'Asie tropicale, des îles Mascareignes , de Madagascar, et des îles de l'océan Indien. On en connaît aujourd'hui huit espèces, parmi lesquelles nous citerons le Toddalia aculeala Pers. (D. G.) *TODIDÉES. Todidœ ( Todus , nom de genre), ois.— Famille établie par G.-R. Gray dans sa tribu des Fissiroslres, de l'ordre des Passereaux. (Z. G.) TODIER. Todus. ois.— Genre de la famille des Todidées, dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec allongé, plus large que haut, entouré de longs poils à la base; des mandibules minces, la supérieure ter- minée en pointe et offrant une arête dis- tincte, l'inférieure obtuse, tronquée; des marines petites, ovales, couvertes d'une imembrane; des pieds médiocres; quatre «doigts, trois en avant, l'interne uni jusqu'à j.la deuxième articulation, l'externe jusqu'à )la troisième. * Ce genre, depuis Linné, qui en est le créa - tteur, n'a subi aucune modiGcation; seule- ment beaucoup d'espèces qui lui étaient ^étrangères en ont été successivement reti- rées. M. Temminck n'en a admis qu'une fseule et G. Cuvier en cite deux. Tout récem- tment, M. de Lafresnaye, dans un excellent travail qu'il a inséré dans la Revue zoologi- que pour 1847, p. 326, a reconnu que, sous le nom de Todus viridis, les auteurs avaient confondu plusieurs espèces. Il admet, comme parfaitement distincts, leToD.VERT, T.viridis Lafr. (Soane. Voy. ofJam., p). 263, fig. 1), delà Jamaïque; leTomER de Saint-Domingue, T. Dominiensis Lafr. (BufTon, pi. enl., 585, fig. 2, et Vieillot, Galerie des Oiseaux, pi. 124), de Saint-Domingue et de la Martini- que; le Todier de Porto-Rico, T. Portoricensis Lesson, T. multicolor Gould [Gen. Av., et d'Orbigny, Oiseaux de Cuba, pi. 22), de Porto-Rico et de Cuba; et le Todier mexicain, T. Mexicanus Lesson, du Mexique. Les Todiers vivent, dit-on, à la manière des Moucherolles. Le Todier vert de Saint- Domingue, connu dans ce pays sous le nom de Perroquet, de terre, à cause de sa belle TOF couleur verte et de l'habitude qu'il a de se tenir presque toujours sur le sol, est le seul dont on connaisse à peu près les mœurs. Cette espèce vit de Mouches et autres Insectes qu'elle attrape en volant. Son vol est. de pètl d'étendue et, lorsqu'elle est au repos, clic porte la tête très en arrière et le bec verti- calement, en sorte que son attitude a alors quelque chose de stupide. Elle place son nid à terre, sur le bord des rivières, dans des crevasses. D'autres fois, elle choisit un tuf tendre, y fait un trou au moyen de son bec et de ses pieds, lui donne une forme ronde et un fond évasé, et en garnit les parois avec de la mousse, de la paille, du coton et des plumes. Sa ponte est de quatre œufs d'un gris bleu, tacheté de jaune foncé. Pen- dant l'époque des amours, le mâle a un petit ramage assez agréable ; dans toute autre saison , il n'a qu'un cri triste qu'il répète fort souvent. Z. G.) *TODIIVÉES. Todince. ois —Sous-famille établie par G.-R. Gray dans la famille des Todidœ, et fondé sur le genre Todus qui seul en fait partie. (Z. G ) TODIKAMPHE. Todiramphus. ois. — Genre établi par M. Lesson dans la famille des Martins-Pêcheurs. Voy. martin-pécheur. (Z. G.) *TODIROSTRE. Todirostrum. ois. — Genre de la famille des Mit-cicapidées, dans l'ordre des Passereaux, établi par M. Lesson sur des espèces que l'on avait rangées parmi les Todiers. M. Lesson n'a admis dans ce genre que deux espèces: le Todirostre cen- dré , T. cinereum Lesson , 7'odus cinereus Briss. (BufTon, pi. enl.. 585, fig. 3), du Brésil et de la Trinité, et le Todirostre tacheté, T.maculatum Lesson, Todus mà- culatus Dum., pi. 4, de la Guiane et de Cayenne. — A ces deux espèces, M. de La- fresnaye, dans un essai monographique de ce genre [Revue zoologique , 1846, p. 360), réunit onze autres espèces. (Z. G.) TODUS. ois. — Nom générique desTodiers dans la méthode de Linné. (Z. G.) TOFIELDIE. Tofieldia. bot. ph.— Genre de la famille des Mélanlhacées ou Colchica- cées, créé par Hudson [FI. Angl., 157) pour des plantes herbacées vivaces , propres aux parties septentrionales et aux montagnes de l'Europe , surtout de l'Amérique du Nord. M. Kunth en décrit (Enumer., vol. IV, TOL pag. 165) dix espèces, dont la plus connue est la Tofœldie des marais , Tof. palustris Huds. (Narthecium calyculalumLam.), assez commune en France. (D. G.) *TOLARENTA. rept.— Nom donné par M. Gray à des Geckos. (P. G.) *TOLI. poiss. — Nom spécifique d'une Alose estimée à Pondiehéry, VAlausa Toli Val. (E. Ba.) *TOIXATIE. Tollatia. bot. ph. — M.End- Ijcher, propose ce nom en remplacement de celui à'Oxyura, que DeCandoIlea donné (Prodrom., vol. V, pag. 693) à un genre de la famille des Composées, tribu des Séné- cionidées, section des Madiées, dans lequel entre une seule espèce, plante annuelle de la Californie, à feuilles pinnatifides, ciliées; à capitules rayonnes de fleurs jaunes. Cette plante, nommée par De Candolle Oxyura chrysanthemoides , deviendrait le Tollatia vhryaanthemoides Endl. (D. G.) *TOLlMIEE. Tolmiœa. bot. ph. — Genre de la familledesSaxifragacées, tribu des Saxifra- gées, formé par M M. Torrey et Asa Gray (Flor. of North.-Amer., vol. I, p. 582) pour une plante herbacée vivace, de l'Amérique sep- tentrionale. Cette espèce, regardée successi- vement comme un Tia relia par Pu rsh, comme un Heuchera par M. Hooker, devient le Tol- miœa Menziezii Torr. et Gr. — Le genre Tolmiœa Hook. {Flor. bor. Amer., vol. II, pag. 44 ) est synonyme de Cladolhamnus Bunge, de la famille des Pyrolacées. (D. G.) *l'OLPIDE. Tolpis. bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Chico- racées, qui a été proposé d'abord par Adan- son (Famil. des plant., vol. II, p. 112), pour le Crépis barbota Lin. (Drepania barbota Desf.), plante herbacée annuelle, de la ré- gion médjlerranéenne, commune dans nos départements méridionaux. C'est une jolie plante, cultivée quelquefois comme espèce d'ornement. (D. G.) TOLU. bot. ph. — Le baume de ce nom , ainsi nommé de la ville de Tolu , dans la province de Carthagène, est le produit du Myrospermum toluiferum A. Rien. Voy. MÏROSPF.RME. (D. G.) TOLUIFERA, Lin. bot. ph.— Synonyme de Myrospermum Jacq. , sous-genre Myroxy- lon Mutis, famille des Légumineuses-Cœsal- piniées. Le Toluifcra de Loureiro est rap- porté comme synonyme au genre Loureira TOM 599 Meisn.,de la famille des Burséracées. (D. G.) *TOLYPE (tpJvtpi, pelote), ins.— Hubner (Cat,, 1816) a créé, sous ce nom, un groupe de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Bombycides. (E. D.) TOLYPEUTES (TaMWy», tordre), mam. — En prenant pour type le Dasypus tricinc- tus, Illiger avait établi, sous ce nom, parmi les Édentés, un sous genre de Tatous qui n'a pas été adopté. (E. Ba.) *TOL¥POTIllUX(T0Avmi, laine; 6p.'?, filament), bot. cr. — (Phycées.) Genre établi par Kutzing dans la tribu des Calotrichées et aux dépens du genre Calothrix d'Aganih. Ces plantes forment de petites touffes na- geant dans les eaux douces, quelquefois mêlées aux plantes aquatiques. On en con- naît quinze à vingt espèces. Une des plus élégantes est le T. distorta Kg., Calothrix Ag., dont les touffes, préparées sur papier, prennent une teinte d'un vert très agréable. (Bréb.) *TOMANTHÉE. Tomanthea. bot. ph.— Genre de la famille des Composées , tribu des Cynarées, établi par De Candolle {Prod., vol. VI, pag. 564) pour une plante herba- cée vivace, presque acaule, delà Perse, le Tom. Aucheri DC. , dont M. Boissier fait son Pliœopappus leuzeoides. (D. G.) O *TOMASPIS (t£>ïo;, échancré; «?trtS , bouclier), ins.— Genre de la famille des Cer- cqpides, de l'ordre des Hémiptères, établi aux dépens deftercopis par MM. Amyot et Ser- vi! le {Insectes hémiptères, Suites à Bu f fort). Le type est le Cercopis furcala Germ., du Brésil. (Bi..) TOMATE. Lycopersicum (>v*o;, loup; ittptsirA , pêches ; quasi Persica Lupina , Tourn. ). bot. pu. — Tournefort, avec ce tact exquis pour les affinités génériques qui a rendu tant de services à la science, avait formé un genre distinct et séparé pour les Tomates {Inslit. rei herbar., p. 150, tab. 63). Linné réunit ce genre aux Solanum. Mais M. Dunal {Solan., p. 109, tab. 3) et, après lui, tous les botanistes de nos jours ont sé- paré de nouveau ce que Linné avait con- fondu , et ils ont rétabli le genre Lycopersi- cum Tourn. Ce genre est formé de plantes herbacées, propres à l'Amérique tropicale , mais extrêmement répandues aujourd'hui dans nos jardins potagers ; dont la tige est droite ou couchée : dont les feuilles sont 600 TOM découpées-pennées. Les fleurs de ces vé- gétaux sont portées en nombre variable sur des pédoncules extra-axillaires, qui provien- nent d'un singulier déplacement de l'axe, et chacune a un pédicule articulé au-dessous d'elle, qui se réfléchit plus tard ; elles pré- sentent un calice à 5-6 divisions profondes; une corolle rotacée, à limbe plissé, 5-6 lobé; 5 ou 6 étamines à filet très court, et dont les anthères oblongues-coniques , soudées entre elles par l'intermédiaire d'un prolon- gement membraneux terminal , s'ouvrent par une fente longitudinale à leur face in- terne, caractère qui distingue au premier coup d'oeil ce genre des Solanum; un ovaire à 2-3 loges, renfermant chacune de nom- breux ovules, surmonté d'un style simple , que termine un stigmate obtus , obscuré- ment bilobé. A ces fleurs succède une baie bi-triloculaire , qui renferme des graines nombreuses, réniformes, à tégument pul- peux-velu. Ce nombre des parties de la fleur et des loges du fruit qui caractérise les To- mates spontanées, augmente plus ou moins dans ces plantes, à l'état cultivé, par l'effet de la soudure constante de deux ou plu- sieurs fleurs. Il en résulte une monstruo- sité singulière par suite de laquelle le fruit devient, à l'intérieur, pluriloculaire , et à l'extérieur très irrégulier, relevé de côtes et de bosselures, en même temps qu'il acquiert un volume bien supérieur à celui qui lui est naturel. La Tomate comestible , Lycopersicum es- culenlum Dunal (Solanum Lycopersicum L.) est aujourd'hui l'une des plantes les plus répandues dans nos potagers. Elle est an- nuelle. Sa tige s'allonge assez pour qu'on soit obligé de la soutenir et d'arrêter même son développement après un certain terme. Toute la plante est velue. Ses feuilles sont inégalement pinnatiséquées , à segments incisés , un peu glauques en dessous. Ses fleurs sont jaunes et ses fruits d'un rouge vif. Tout le monde connaît l'usage journa- lier qu'on fait de ces fruits, à cause de leur suc d'une acidité agréable, qui entre dans presque tous les mets comme assaisonne- ment. On emploie principalement ce suc à l'état frais pendant tout le temps que la plante donne et mûrit ses fruits, c'est-à-dire une grande partie de l'été, et jusqu'aux gelées. Mais ou en fait aussi des extraits TOM plus ou moins concentrés, qu'on réduit même à l'état de pâte sèche, pour les be- soins du reste de l'année. La Tomate est extrêmement féconde et elle ne cesse de donner du fruit jusqu'à sa mort. Dans le midi de la France et de l'Europe, on la sème au printemps, en pleine terre , dans des trous espacés de 6 ou 8 décimètres , ou bien sur une couche ou dans une plate- bande soigneusement préparée dans un coin abrité du jardin. Sous le climat de Paris, le semis se fait toujours sur couche et sous châssis, dès le premier printemps; on re- pique ensuite le jeune plant en pleine terre dès que les gelées tardives ne sont plus à redouter. On espace les pieds de 6 à 8 dé- cimètres. On soutient la plante au moyen d'un tuteur quelconque, et l'on arrête sa hauteur à un mètre environ , en pinçant l'extrémité de sa tige. Vers le commence- ment de l'automne, on effeuille afin d'ame- ner les fruits à une parfaite maturité. On donne des arrosements abondants pendant les chaleurs de l'été. En semant dès le mois de janvier et en élevant la plante sur cou- che, d'abord sous châssis et plus tard sous cloche, on obtient des tomates mûres dès la fin du mois de juin. On possède dans les jardins plusieurs variétés de Tomates. Un fait curieux dans la culture de cette plante consiste dans la réussite parfaite de sa greffe sur la Pomme de terre; cette opération permet d'obtenir simultanément une récolte de fruits et de tubercules. (P. D.) *TOMEIXA (diminutif de to.uvî, section, coupure), moll. — Genre de Gastéropodes du groupe des Pourpres, indiqué par M. Swaïn- son (Treat. Malac, 1840). (E. Ba.) *TOMELLA (ropÀ, division), ins. — M. Robineau-Desvoidy (Essai sur les Myodaires, 1830) indique, sous ce nom, un genre de Diptères, adopté par M. Macquart. (E. D.) TOMEX, Forsk. bot. ph. — Synonyme du genre Dotera Juss. , dont la place dans la série des familles végétales n'est pas en- core déterminée. — Un autre genre de même nom proposé par Thunberg est rapporté comme synonyme au g. Tetranthera Juss., dans la famille des Laurinées. (D. G.) *TOMICEPHALUS (tomti, section; xe- \, t. Il, p. 544) et composé de deux espè- ces du Brésil, les T. staphylinus S. et pre- {iosws New. (C.) ♦TOMOPTERNA (to'jwç, incision ; WTtp- vî;, talon), kept. — MM. Duméiil et Bibron, qui ont créé ce nom, le donnent comme sy- nonyme de celui de Pyxicéphale, proposé antérieurement par M. Tschudi pour un genre de Batraciens rani formes. (P. G.) *TONABEA, Juss. bot. ph. — Synonyme de Ternstrœmia Mutis , de la famille des Ternstrcemiacées. (D. G.) *TONEA, L.-C. Rich. bot. pu. — Syn. du genre Berthollelia Humb. et Bompl., de la famille des Myrtacées , sous-ordre des Lecythidées. (D.G.) *TONGEÉE. Tonguea. bot. ru.- M.End- licher change en ce nom (Gen., n° 1905, T. XII. TON 601 1" supp!.) celui de Pachypodium, donné par MM. Webb et Berthelot ( Phytogr. ca- nariens., vol. I, p. 75) à un genre de la famille des Crucifères, sous-ordre des No- torhizées , tribu des Sisymbriées. Ce genre démembré des Sisymbrium de Linné a pour types principaux : le Sisymbrium Columnœ Lin. , espèce du midi de la France et de l'Europe; le Sisymbrium Pannonicum Jacq., etc. Le nom de Pachypodium ne pouvait être conservé à ce genre, puisqu'il avait été donné déjà antérieurement par M. Lindley ( Bot. Regist., t. 1321), à pu genre de la famille des Apocynées, qui a été admis. (D. G.) *TONIA. échin. — Genre de Stellérides indiqué par Gray(^rm. ofnat. Hist., 1840). *T0NICII1A. moll. — Genre de Cyclo- branches indiqué par Gray (Syn.Brit. Mus., 1840). (E. Ba.) TONINE. Tonina. bot. ph. — Genre (je la famille des Eriocaulonées, formé par Au- blet {Guian., vol. II, p. 856 , t. 330) pour une plante aquatique des parties tropicales de l'Amérique. Cette plante est le Tonina (luvialilis Aubl. (D.G.) TONNE. Dolium. moll. — La forme de la coquille, qui est mince, ventrue, bombée, presque toujours globuleuse et cerclée trans- versalement , a indiqué tout naturellement le nom de ce genre. Reconnues et distin- guées par tous les anciens, sans qu'ils en aient partout donné la caractéristique, les Tonnes appartiennent aux Gastéropodes pec- linibranches. Linné en faisait une section distincte des Buccins ; Lamarrk les érigea en genre , et les plaça près des Buccins et des Harpes. Cuvier les fit rentrer dans les Buccins comme sous-genre, adoptant, par conséquent, l'opinion générale de Linné, et suivie par M. de Blainvïlle qui s'était d'abord écarté de cette manière de voir. Les caractères généraux de la coquille des Tonnes, ceux que présente l'animal, rap- prochent, sans aucun doute, ces Mollusques des Harpes et des Buccins ; mais les parti- cularités qu'ils offrent, surtout dans la co- quille, doivent cependant les faire considé- rer comme un genre spécial de la famille des Buccinides. Pour compléter ce que nous venons dédire de la coquille , nous ajoute- rons que le labre est dentelé ou crénelé d :n toute sa longueur. 76 602 TOP Les Tonnes sont peu nombreuses aujour- d'hui ; plusieurs sont de grande taille : leurs coquilles sont beaucoup plus légères que celles des genres voisins. On ne connaît à l'état fossile qu'un petit nombre d'espèces des terrains crétacés supérieurs et tertiaires. La Craie blanche d'Angleterre ( de Sussex ) renferme la seule espèce connue (D. nodo- sum) qui soit antérieure à l'époque ter- tiaire. Dans les terrains de cette dernière période, on n'en connaît bien qu'une espèce, le D. triplicatum Bon (Buccinum pomum, Brocchi; Doliumdenliculalum,ï)esb., Expéd. deMorée). (E. Ba.) * TONNERRE, poiss.— Nom significatif sous lequel plusieurs peuples désignent le Malaplérure électrique. (E. Ba.) TONNERRE, phys. — Voy. foudre et MÉTÉOROLOGIE. TONSELLA, Schreb. bot. ph. — Genre rapporté comme synonyme au Tonfe/eaAubl., dans la famille des Hippocratéacées. (D.G.) TONTANEA, Aubl. bot. ph. — Genre rapporté comme synonyme au Coccocypse- lum Swartz, dans la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cinchonacées, tribu des Gar- déniées. (D. G.) TONTELÉE. Tonlelea. bot. ph.— Genre delà famille des Hippocratéacées, formé par Aublet ( Guian., vol. I, p. 31) pour des ar- bres ou arbrisseaux quelquefois grimpants, indigènes de l'Amérique tropicale. Le type du genre est le Tonlelea scandens Aubl. (D.G.) TOPAZA, G.-R. Gray. ois.— Synonyme de Polylmus Boié. — Division de la famille des Oiseaux-Mouches. Voy. coliuri. (Z. G.) TOPAZE (du grec roWÇtov ). min. — Espèce minérale établie par Werner, et composée par lui des différentes sortes de gemmes que les lapidaires nomment Topazes de Saxe, Topazes du Brésil , et Topazes de Sibérie; il ne faut pas confondre cette es- pèce avec la Topaze dite orientale, qui est un corindon hyalin. Hauy a fait voir qu'il fallait y réunir, comme simple variétés, deux substances qui avaient été considérées comme des espèces distinctes, et dont l'une a reçu le nom de Pycnite, et l'autre celui de Pyrophysalite. Les caractères communs aux variétés de l'espèce, telle qu'elle est composée aujourd'hui , se tirent de la com- position chimique , de la cristallisation, de la densité et de la dureté. Les Topazes sont TOP des substances vitreuses, assez dures pour rayer le Quartz, pesant spécifiquement 3,5 environ, toujours cristallisées, et se clivant avec une netteté remarquable dans une seule direction , perpendiculaire à l'axe des cristaux. L'éclat du plan du clivage est si vif, qu'il suffit pour faire reconnaître une Topaze. Ses formes cristallines dérivent d'un prisme droit à base rhombe de 126° 19'. C'est un fluosilicate d'alumine, dont l'ana- lyse a fourni à Berzélius : 59 °/0 d'alumine, 33 de silice , et 8 d'acide fluorique ; cette composition n'a pas encore pu être rappor- tée à une formule que l'on puisse adopter comme vraisemblable. Les Topazes sont infusibles au chalumeau ; avec le borax , elles se dissolvent lentement en un verre incolore. Elles possèdent deux axes dédou- ble réfraction , et l'angle des axes est sujet à varier d'un échantillon à l'autre par suite de changements dans la composition. Celles qui sont colorées manifestent un poly- chroïsme sensible, c'est-à-dire donnent des couleurs différentes par transmission, selon les sens dans lesquels la lumière les tra- verse. Certaines Topazes, celles du Brésil, entre autres, sont phosphorescentes quand on projette leur poussière sur un fer chaud. Toutes les variétés de l'espèce, la pyrophy- salite exceptée, possèdent en outre la pro- priété de s'électriser par la chaleur; et ce qu'il y a de remarquable sous ce rapport, c'est que les pôles électriques sont en partie centraux (ou situés dans l'axe), en partie extérieurs , ceux-ci étant tous de même .signe ; il résulte de cette circonstance que ces cristaux ne doivent point offrir de for- mes hémiédriques à faces inclinées, et que leurs formes ont la symétrie ordinaire des prismes droits à base rhombe. La vertu électrique est surtout très sensible dans les Topazes du Brésil et de la Sibérie. Celles de Saxe la possèdent à un faible degré, et elles ont besoin d'être isolées pour la ma- nifester. Les Topazes s'électrisent aussi avec une grande facilité par le frottement ou par la simple pression. Quand elles sont inco- lores, elles sont isolantes et conservent leur électricité très longtemps. Les variétés de formes qu'elles présentent sont assez nombreuses. On peut les rap- porter à trois types principaux : le prisme rhombique droit, l'octaèdre rectangulaire, TOP et l'octaèdre rhombique. Ce sont en géné- ral des prismes rhomboïdaux, striés longi- tudinalement, et terminés tantôt par des sommets en coin ou en biseau à arête hori- zontale (Topazes de Sibérie), tantôt par des sommets pyramidaux (Topazes du Brésil), ou par des faces horizontales, entourées d'un anneau de facettes obliques (Topazes de Saze). Les Topazes peuvent se subdiviser en trois sous-espèces ou variétés principales : la Topaze gemme, la Topaze pycnile , et la Topaze pyrophysalite. 1. Tofaze gemme; la véritable Topaze du commerce. En prismes striés ou cannelés longitudinalement; en morceaux roulés et arrondis par frottement. Les cristaux de cette sous-espèce acquièrent quelquefois un volume considérable; on en cite dont le diamètre est de S à 10 centimètres, et d'au- tres dont la longueur est d'environ 15 à 16 centimètres : on a trouvé aussi des To- pazes roulées de la grosseur du poing. Les plus remarquables sous ce rapport sont les Topazes de Sibérie et celles du Brésil. La Topaze gemme est toujours transparente ou translucide, avec des couleurs assez va- riées. Elle a un éclat vitreux très sensible, et susceptible d'être rehaussé par le poli et par la taille. On peut partager ses variétés de couleur en trois séries distinctes, dont chacune comprend plusieurs teintes diffé- rentes, et dont les types se rapportent aux trois principales localités dans lesquelles la Topaze a été observée jusqu'à présent. Topazes du Brésil , jaunes roussâlres , rouges ou violettes. Leur teinte la plus ha- bituelle est le jaune foncé tirant sur l'o- rangé : c'est la couleur par excellence de la Topaze. L'intérieur de ces cristaux est sou- vent rempli de glaçures qui les déparent, et leur contour déformé par de nombreuses cannelures. C'est néanmoins à cette division qu'appartiennent les Topazes les plus esti- mées dans le commerce. Les sous-variétés de couleur sont : la jaune, l'orangée, la jon- quille, la rose pourprée (Rubis du Brésil des lapidaires), la rose ou la violette pâle ( Ru- bis balai de quelques uns). On trouve sou- vent au Brésil des cristaux de Topaze rose ou d'un violet améthyste, engagés dans des cristaux limpides de Quartz hyalin. Les To- pazes d'un beau violet ont une assez grande TOP 603 valeur. ïi est rare d'avoir naturellement des Topazes de cette teinte; mais on y supplée en communiquantartificiellementcetle cou- IeurauxTopazes roussâtresd'un jaune foncé. Il suffit pour cela de leur faire subir un gril- lage modéré dans un bain de sable. On donne à ces Topazes artificielles le nom de Topazes brûlées, et l'on réserve celui de Rubis du Brésil rour 'es Topazes qui sont naturellement rouges. Topazes de Saxe , jaunes paille , d'un jaune languissant ou d'un blanc jaunâtre. Les cristaux de cette variété sont peu volu- mineux ; ce sont ordinairement des prismes fort courts , ayant au plus dix à onze milli- mètres de diamètre. Topazes de Sibérie, blanches, bleuâtres ou verdâtres. Ces variétés acquièrent sou- vent un volume considérable. On distingue parmi elles les sous -variétés suivantes : la Topaze blanche ou incolore (de laDaourie, de l'Ecosse, du Brésil et de la Nouvelle-Hol- lande); la Topaze bleuâtre, d'un beau bleu céleste, qui la fait ressembler à l'Aiguë ma- rine; la Topaze bleu-verdâtre , en prisme avec un anneau de facettes autour des bases. Cette dernière variété se trouve au mont Odontchélon en Daourie. Les habitants du pays lui donnent le nom de Dent de Cheval. La Topaze incolore et limpide , du Brésil , est appelée Goutte d'eau par les Portugais : on la trouve en morceaux roulés dans le lit des rivières, au milieu d'un conglomérat semblable au Cascalho des mines d'Or et de Diamant. Elle a un éclat assez vif, quand elle est parfaite et taillée convenablement , et l'on a même essayé plusieurs fois de la faire passer pour un Diamant de qualité inférieure. 2. Topaze pycnite. Béril schorliforme ; Leucolithe d'AItemberg. En cristaux blancs opaques , présentant la forme de prismes rhomboïdaux avec un rang de facettes au- tour des bases, et plus fréquemment en lon- gues baguettes ou en prismes cylindroïdes non terminés, opaques, d'un blanc jaunâtre ou d'une teinte violette , chargés de can- nelures longitudinales, et très fragiles dans le sens latéral. La Pycnite se rencontre, à Altemberg en Saxe , dans un Greisen com- posé de Quartz gris et de Mica argentin , et formant un lit de plusieurs pouces d'épais- seur, subordonné au Micaschiste. On en Ii04 TOP trouve aussi à Schlackenwald en Bohême , en cristaux blancs assez semblables au Béni des environs de Limoges, avec Wolfram et Cassitérite, au milieu du Gneiss. Enfin elle existe aussi en Sibérie, en Norvège, et mê.ne en France dans les Pyrénées. 3. Topaze pyrophysalite, Hisinger et Ber- zélius. Topaze prismatoïdc de Haiïy. En masses ou cristaux informes, de couleur blanche ou verdàtre, offrant quelques in- dices de structure, et, entre autres, un cli- vage d'une assez grande netteté. Les carac- tères physiques de cette variété s'accordent assez bien avec ceux de la Topaze gemme, à l'occasion de celui qui se tire de la pyro- électricité. L'analyse qu'en a faite Berzélius confirme la légitimité du rapprochement. La Pyrophysalite se trouve en cristaux grou- pés, associés au Talc et à la Fluorine, au milieu du granité de Finbo et de Bredbo , près de Fahlun en Suède. Elle existe aussi dans le granité de Gosheu, aux Etats-Unis, avec la Tourmaline verte et le Mica rose laminaire. Si nous réunissons maintenant les trois variétés principales sous le rapport de leur gisement général , nous pourrons dire que les Topazes ne se sont montrées jusqu'à pré- sent que dans deux sortes différentes de terrains : 1° en cristaux implantés dans les cavités des roches de cristallisation, massi- ves ou schisteuses , et dans les filons qui traversent ces mêmes roches (Sibérie , Saxe et Bohême, Ecosse, Brésil); associés le plus ordinairement au Quartz, au Mica, à la Tourmaline, au Béril, à la Fluorine, à l'É- lain oxydé, au Wolfram , etc. 2° En mor- ceaux roulés , au milieu des terrains d'allu- vion anciens , avec d'autres substances , telles que la Cymophane, l'Euclase, etc. C'est ainsi qu'on les trouve au Brésil , dans le district de Serro-do-Frio, aux environs de Villarica; en Ecosse, dans l'Aberdeenshire; à Eibenstock en Saxe, etc. (Del.) TOPAZES, ois.— Nom donné par M. Les- son à une section du genre Colibri. Voy. ce mot. (Z. G.) TOPAZOLITHE (<îe «iraÇtov, Topaze; et Xî0oç, pierre), min. — Nom donné par Bon- voisin au Grenat d'un jaune de Topaze des vallées d'AIa et de Mussa, en Piémont. Voy. grenat. (Del.) TOPAZOSÈME ( de »*«?«» , Topaze ; TOR et CT~j.a, signe), min. - Haiiy a nommé ainsi la Roche à Topazes de la Saxe , qui n'est qu'un Leptynite empâté de Topaze. (Del.) *TOPI10DERES (tfytrç, tuf; êfai cou). ihs. — Genre de Coléoptères télramères, di- vision des Anthribides, publié par Schœn- herr (Gen. cl spec. Curcul., syn., V, 150), et composé de cinq espèces exotiques, ayant pour type le T. frenalus Elug, Schr. (C.) TOPINAMBOUR, bot. pu. — Nom vul- gaire de VHelianihus tuberosus. Voy. hé- lianthe. (D. G.) TOPOBEA, Aubl. bot. ph.- Synonyme du genre Blakea Lin., de la famille des Mélastomacée&j tribu des Miconiées. (D. G.) TOQUE, mamm. — Nom d'une espèce du genre Macaque. Voy. ce mot. (E. Ba.) TOQUE bot. pb. — Nom vulgaire du Scutellaria galericulatahia. (D. G.) * TOR. poiss. — Nom d'un Barbeau de la rivière de Mahanauia et du pays d'Assam, Barbus ïbrVal. (E. Ba.) ÏORBÉRITE. min. — Wernera nomme ainsi, en l'honneur de Torbern, la Chalko- liihe ou Phosphate vert d'Urane et de Cuivré. Voy. drame. (Del.) TORCIIEPIN. bot. ph.— L'un des noms vulgaires du Pinus Mugho Mill. (D. G.) TORCHEPOT. ois.— Nom vulgairedonné par Buffon et M. Temminck à la Sitelle d'Eu- rope. (Z. G. TORCOL. Yunx. ois.— Genre de la fa- mille des Pics (Picidées), dans l'ordre des Grimpeurs, caractérisé par un bec court, droit, conique, effilé vers la pointe, sans arête distincte et à bords sans échancrures , garni à sa base de petites plumes dirigées en avant; des narines basales, en partie fermées par une membrane; des tarses médiocres, courts; une queue arrondie composée de douze rectrices souples et non usées à leur extrémité. L'espèce type de ce genre est le Torcol d'Europe, Yunx torquilla Linné (Buffon pi. enl., 698), représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 31, fig. 2). Le nom de Torcol que porte cet Oiseau et qu'il a transmis au genre, est dû à la singu- lière faculté qu'il a de tourner la tête de manière à avoir le cou comme tordu. Ce fait et les actes qui l'accompagnent sont ce qu'il y a de plus curieux dans l'histoire du Torcol. Lorsque quelque chose vient l'irriter, l'af- Ton fecter subitement, son premier mouvement est brusque, et il le manifeste par un dé- ploiement considérable de la queue. Alors il a l'œil Oxe, très largement ouvert; les pau- pières immobiles, les plumes du cou forte- ment appliquées Tune sur l'autre, celles du dessus de la tète hérissées, et le corps pen- ché en avaut. Dans cette attitude, on le voit, par un mouvement lent, presque impercep- tible, porter son cou en avaut jusqu'à ce qu'il ait act|tii$ un degié de tension et en même temps de torsion considérable, puis le déten- dre par un mouvement subit, en poussant un petit sifflement assez semblable à celui que fait entendre une Couleuvre, et en épanouis- sant la queue. Il se livre ainsi plusieurs fois de suite aux mêmes actes et paraît toujours, à la fin de ses convulsions, vouloir attaquer par un coup de tête quelque chose qui l'of- fusquerait. On dirait vraiment que toute la vie de cet Oiseau est dans son cou, car il est toujours le premier et le dernier à se mou- voir. Toujours un Torcol que l'on abat, quelque mutilé qu'on le suppose, agile con- vulsivement sa tête et son cou. On ne peut jusqu'ici donner de ce fait aucune explica- tion satisfaisante. Quoique le Torcol ait quelques rapports aver lesPics, cependant, comme ces derniers, il ne grimpe pas eu s'éievant. Le peu de fer- meté des pennes de la queue ne lui permet pas ce mouvement ascensionnel ; toutefois il s'accroche au tronc des arbresel peut se main- tenir longtemps dans une position Verticale. Il est impuissant] en outre, à percer l'écorce avec son bec, qui est beaucoup trop faible pour cet Usage. Peu d'Oiseaux de nos climats vivent aussi solitaires que lui ; il émigré seul et vivrait seul toute l'année, si l'acte de la reproduction ne l'appelait auprès de sa fe- melle. Cette vie solitaire, loin de le rendre farouche, lui laisse SOU naturel peu défiant et presque S tu pitié. Le force- t-on à abandon- ner une fourmillière qu'il exploitait, il se jette dans le premier arbre qu'il rencontre , demeure coi sur une branche et se laisse appr rher de très près. On a dit qu'il y avait certains arbres sur lesquels il aimait à se réfugier de préférence; ceci n'est nullement vrai : tous lui sont indifférents. A l'époque de ses migrations, vers la fin du mois d'août, il est excessivement gras ; mais sa chair n'est pas très délicate. A cette époque, il parait TUR 605 se nourrir presque exclusivement de Fourmis qu'il saisit autant avec son bec qu'au moyen de la langue glu tineuse dont il se sert le plus souverit comme organe de toucher. On ne lui connaît qu'un cri fort monotone qu'il fait principalement entendre lorsqu'il veille sur le nid où sa femelle couve, et un petit srffiement aigu. 11 niche dans les trous natu- rels des arbres, ou dans ceux qui ont été pratiqués par les Pics. La ponte est de six à huit œufs d'un blanc d'ivoire. Le mâle, pendant l'incubation, pourvoit à la subsis- tance de sa femelle. Une autre espèce, d'Afrique, a été décrite par M. de Lafresnaye (Mag. de ZooJ.,1835, n. 33) sous le nom de Yunxpecto>a(t's. (Z. G.) TORDA. ois. — Nom scientifique du Pin- gouin macroptère, considéré par M. Duméril comme générique de la division dont cette espèce serait le type. (Z. G.) TONDEUSES. Tortrices. ins. — Latreille (Histoire naturelle des Crustacés et des Insec- tes)acréé, sous cette dénomination, une tribu de la famille des Lépidoptères nocturnes, composée d'une division du genre Pha a/m de Linné, qu'il nomme Tortrices, et corres- pondant presque entièrement à la tribu des Plaivouides de Duponchel. Le genre princi- pal de celle tribu est celui des Tortrix Linné (cou. «3 mot), que l'on désigne généralement, à tort, d'après Fabricius, sous le nom de Pvrale, Pyralis. (E.D.) *TORDU , TOllDOU , TOLRD. pois».— Nom sous lequel on désigne les Labres sur le littoral de la Méditerranée. Ce nom , dé- rivé certainement de celui de Turdus , que les anciens appliquaient au Poisson connu d'eux, est employé génériquement par les pêcheurs, qui lui ajoutent différentes épi- thètes spéciGques. (E. Ba.) TORD Y LE. Tordylium. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Oilhospermées , tribu des Peucédauées , établi en premier lieu par Toumefort ( In- stitut, rei herbar. , pag. 3'20 , tab. 170), adopté ensuite par Linné et par tous les bo- tanistes. Il comprend des plantes d'Europe et de l'Orient. On trouve communément dans presque toute la France le Tohdyle MAJr.ru, Tordylium maximum Lin., qui croît dans les lieux incultes, dans les haies et sur les bords des champs. (D. G.) OYLIOPSÎDE. TordyUopsis. bot. (m f < >K pb. — Genre de la famille des Ombellifère?, sous- ordre des Orthospermées , tribu des Peucédanées, créé par De Candolle (Prodr., vol. IV, pag. 109 ) pour une plante herba- cée, indigène du Népaul. Cette espèce, unique pour le genre , a reçu le nom de Tordyliopsis Brunonis Wall. (D. G.) TOUÉNIE. Torenia ( dédié au Suédois Toreen, élève de Linné, qui a fait un voyage en Chine), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Graliolées, formé par Linné (Gênera , n° 574), et dans lequel sont comprises des plantes herbacées, indigènes des contrées tropicales de l'Asiect de l'Australie, ainsi que de l'Amérique; rameuses ; à fleurs axillaires, opposées ou fasciculées, dont la corolle est divisée en deux lèvres, la supérieure bifide, l'infé- rieure trifide , toutes les divisions étant planes. Ces fleurs sont très élégantes: aussi les Torénies commencent-elles aujourd'hui à se répandre dans les serres, particulière- ment la Torénie d'Asie et le Torenia con- color Lindl. M. Benlham en décrit 20 es- pèces (Prodromus, X, 409). (D. G.) TORÏA, Hodgs. ois.— Synonyme de Fre- ron Vieillot. (Z. G.) *TOMCELLIE. Toricellia (dédié au cé- lèbre physicien Toricelli). bot. ph. — Genre de la famille des Araliacées, créé par De Candolle (Prodrom., vol. IV, pag. 257) pour un sous -arbrisseau qui croît sur le sommet des montagnes du Népaul, et qui a reçu le nom spécifique de Toricellia tilics- foliaDC. (D. G.) TOKtLIDE. Torilis. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Campylospermées , tribu des Caucali- nées, formé par Adanson (Fam. des plant., vol. II, pag. 99) pour des plantes herbacées, spontanées dans les parties tempérées de l'Europe et de l'Asie, dont la plupart étaient d'abord rangées parmi les Cavxalis et Tor- dylium. On trouve communément dans les champs , les haies ou le long des chemins , trois espèces de ce genre, savoir: Torilis infesta Hoffm.; T. Anthriscus Gmel.; T nodosa Gsertn. (D. G.) * TORliVIA. moi.l. — Genre de Gastéro- podes, du groupe des Trochus, indiqué par Sray (Syn. Brit. Mus., 1840). (E. B.\.) TORMEXTILLE. Tormentilla. bot.ph. — Le genre établi sous ce nom par Tourne- TOR fort et conservé par Linné ne différait des Potentilles que par la symétrie quaternaire de sa fleur. Aussi la plupart des botanistes de nos jours le réunissent-ils aux Poten- tilles, parmi lesquelles il constitue un sim- ple sous-genre. (D. G.) TOP»NATELLE. Tomatella (diminutif de tomalus, tourné), moll. — Les affinités de ces Mollusques ont été très diversement appréciées. Jugées d'abord d'après la coquille seulement , elles ont été considérées par Linné comme conduisant à un rapproche- ment avec les Volutes , bien que l'intégrité de l'ouverture !^s éloignât de ces animaux. Lamarck sai .tce caractère distinctif, forma, en conséquence, le genre qui nous occupe, et le réunit aux Pyramidelles pour compo- ser sa famille des Plicacés. Bien qu'il ignorât encore que ces genres fussent operculés , Lamarck plaça néanmoins ses Plicacés au milieu des Mollusques operculés, pressentant ainsi le fait de l'existence d'un opercule, annoncé plus tard par Gray. Ignorant ce fait comme Lamarck , mais devinant moins juste, Cuvier, Férussac, de Blainville, rap- prochèrent les Tornatelles des Auricules. Les coquilles indiquent, en effet, cette liaison; mais les caractères anatomiques desanimaux viennent encore donner raison à Lamarck. Les Auricules sont pulmonés et terrestres ; les Tornatelles sont pectinibranches et ma- rines. Beaucoup d'erreurs ont été commises dans les déterminations d'affinité , parce qu'on a méconnu ou ignoré ces caractères. En réunissant les Tornatelles , les Vol- vaires, les Actéonelles, les Binginelles, les Avellana, les Ringicules et les Globiconcha, on a formé une famille voisine de celles des Pyramidellides , et nommée famille des Actéonides , du nom d'Actéons donné par Montfort aux Tornatelles. Une coquille ovale, oblongue, à spire courte ; une bouche entière, oblongue ou arquée, élargie en avant, à labre tranchant, simple, et à colu- melle pourvue de plis irréguliers , souvent très gros, sont les traits principaux qui ca- ractérisent les Tornatelles. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Mollusques, pi. 12. Ces Mollusques vivent aujourd'hui dans les mers chaudes et tempérées, sur les côtes sablonneuses, et à de grandes profondeurs. A l'état fossile , ils sont inconnus dans la période primaire; paraissent s'être montrés, TOR pour la première fois, ù l'époque du Mu- scbelkalk; existent plus certainement dans les terrains jurassiques; sont mieux connus dans les terrains crétacés, et augmentent de nombre dans les terrains tertiaires. On en trouve en Amérique, dans ces derniers terrains. (E. Ba.) * TORNATELLINA (diminutif de Tor- nalella). moll. — Genre du groupedes Hélices, indiqué par Beck (Ind. Moll. Mus. Pr., 1837). (E. Ba.) TORNEUTES (ropvtvT~î, tourneur), ins. — Genre de Coléoptères subpcntamères , tribu des Spondyliens , fondé par Reich {Trans.entom. Soc. London, II, 9, pl.2,f. 1), et qui renferme trois espèces de Palagonie. Nous ne citerons que le T. pallidipenm Reich. (C.) TORNEUTES(T0pv«vt9;{, tourneur;, ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Apostasimérides cryptorhynehides, créé par Schœiiherr (Gênera et species Cunulio- nidum, synonymia, VIII, 1, 272) pour une seule espèce, le T. cuculus Sch., originaire de l'Amérique méridionale. (C.) TOUPILLE, poiss. — La Torpille est un Poisson dont le nom est connu de tout le monde, à cause de sa propriété électrique , qui cause un engourdissement plus ou moins grand aux personnes qui la touchent; elle n'est pas sans avoir une assez grande ana- logie avec les Raies. En effet, elle a le corps aplati, arrondi en disque: cetélargissement est dû, comme celui des Raies, à la gran- deur des nageoires pectorales; mais dans ces animaux la ceinture bumérale qui les porte loge, dans une grande éebancrure, un appareil remarquable, où réside la puis- sance électrique du poisson; il remplit l'in- tervalle qui existe entre le bout du museau et l'extrémité de la nageoire , et complète le disque du corps; il est cependant pro- tégé en avant par deux productions cartila- gineuses qui partent du museau et se ren- dent à l'extrémité de la pectorale. Sans l'appareil électrique, le disque du corps aurait à peu près la forme rhombonlale que donne aux autres Raies l'aplatissement et l'élargissement des nageoires pectorales. Comme dans les Raies, l'anus est à l'ex- trémité postérieure et inférieure de ce dis- que. De chaque côté du cloaque, l'on voit les deux petites nageoires ventrales , au- TOR 607 près desquelles sont, dans les mâles, les ap- pendices compliqués des organes reproduc- teurs de ces animaux. La queue est grosse, courte, conique; elle porte une partie de nageoires ventrales; et au-delà d'elles, sur le dos, sont deux petites nageoires molles et adipeuses; une caudale assez développée embrasse l'extrémité de la queue. Cette forme de la caudale, les deux dorsales et la grosseur de cette queue conique, sont des caractères zoologiques dont on a tenu compte, avec raison , dans la constitution du genre. Comme dans les Raies , le dessus du crâne reçoit les yeux qui sont très petits ; en arrière on voit deux petits évents ronds, ayant sur leur bord interne des pa- pilles convergeant vers le centre, et qui donnent à ce trou l'apparence d'une petite étoile. Ces évents d'ailleurs communiquent, comme à l'ordinaire, dans les cavités bran- chiales et dans la bouche. Celle-ci est pe- tite, fendue en travers; les deux mâchoires sont garnies de dents disposées en quin- conce ; en avant on trouve les narines recouvertes de petites valvules , soute- nues par des cartilages, comme cela a lieu dans les Raies. Enfin, sous la poitrine sont les deux rangées de petites fentes transver- sales, ouvertures des poches branchiales, comme cela a lieu dans les Raies. La peau de la Torpille est entièrement lisse, sans aucune espèce de boucliers pointus et sans épines dans les nageoires. C'est ce qui a donné lieu à celte remarque faite depuis longtemps, que le corps de tous les poissons électriques est entièrement lisse. La couleur de la Torpille varie selon les différentes espèces, ou peut- être les simples variétés qu'on a observées rarement dans notre Océan septentrional , plus souvent sur les côtes de la Rochelle et de l'île de Rhé, et surtout dans la Méditer- ranée. C'est à partir des travaux zoolo- giques de M. Risso qu'on a commencé à distinguer plusieurs espèces ou variétés de Torpilles ; celle qui paraît la plus commune est rousse, avec des ocelles larges, à centre bleu foncé, quelquefois azuré et chatoyant, et entouré d'un grand cercle brunâtre. Ces taches sont ordinairement au nombre de cinq ou six; mais nous avons réuni, dans les collections du Muséum, des individus a quatre , à trois , à deux taches, à une seule ; ce qui nous fait penser que le Torpédo uni- 608 TOR maculala est de la même p>pèee que le Torpédo narke de Risso. Je crois im'me qu'il faut y rapporter le T. Galvani, que quelques auteurs cependant croient être de la même espèce que la Torpille marbrée. Le dessous de cette Torpille est d'un blanc grisâtre. On l'a observée sur les côtes d'An- gleterre, où l'on en a pris un individu du poids de 53 livres. On l'a trouvée aussi sur les côtes de la Picardie, dans la baie de la Somme; elle devient plus fréquente à la Rochelle et à l'île de Rhé , et elle est extrê- mement commune dans toute la Méditerra- née. Nous l'avons reçue de presque tous les points de ce vaste bassin , sur lesquels les naturalistes ont bien voulu rechercher des poissons pour les collections du Jardin des Plantes. Une seconde espèce a été désignée par M. Risso sous le nom de Torpille marbrée, de laquelle nous connaissons aussi un assez grand nombre de variétés. Enfin , dans ces derniers temps, le prince de Canino a dédié au célèbre physicien No- bili une espèce qu'il a appelée T. Nobiliana. M. Risso fut conduit à distinguer les es- pèces de Torpilles, qui étaient toutes con- fondues par Linné sous le nom de Raia tor- pédo, parce que M. Duméril avait compris la diagnose du genre particulier et très na- turel constitué par ces Poissons: ce savant zoologiste les désigna sous le nom de Tor- pédo, emprunté à Pline. Ces premiers essais zoologiques faisaientdéjà mieux connaître ces poissons, lorsque M. Olfers en décrivit quel- ques espèces étrangères, eten rapprocha dans sa Monographie celles qui avaient été indi- quées soit par Russell , soit par Bloch. C'est alors que parut le travail de M. Henle sur les Narcines, genre nouveau qu'il formait, en considérant non seulement le Raia torpedoàe Linnée comme devant constituer un genre, maïs en établissant, avec raison, que le g. Torpédo de Duméril était le type d'une fa- mille particulière. C'est ce travail qu'il a développé dans le grand ouvrage publié en commun avec le célèbre M. Muller, où ils ont établi, comme une troisième famille du groupe des Raies, les Torpédines , dans la- quelle ils font trois divisions : la première comprend les genres qui ont deux nageoires dorsales, les Torpédo Duméril et les Nar- cine Henle. Ceux qui ont une seule na- TOR geoire du dos , c'est le genre Astrape de Muller et de Henle; ceux qui n'ont point de nageoire sur le dos , c'est le genre Temera institué par Gray. Les Torpilles forment donc, d'après cela, une famille de poissons assez nombreuse , dont la première idée générique appartient à M. Duméril. Nous en trouvons des es- pèces répandues dans les différentes contrées du globe; ainsi, il y a des Narcines au Bré- sil et dans les mers de l'Inde. Les Astrapes viennent du Cap ou de Tranquebar : les Temeras sont indiennes. Toutes ces espèces, indigènes ou exotiques, possèdent la propriété très remarquable d'ê- tre électriques. L'appareil dans lequel réside cette fonction est composé de petits tubes membraneux, serrés les uns contre les au- tres, disposés sur deux plans, l'un supé- rieur , l'autre inférieur. Ces membranes fibreuses forment par leur réunion une sorte de gâteau d'abeilles, dont les adhérences sont tellement marquées à la face inférieure du disque, qu'on aperçoit à l'extérieur, et sans aucune dissection , leurs cellules hexa- gonales; ces tubes sont divisés, par des dia- phragmes horizontaux , en petites cellules remplies de mucosités: tout cet appareil est animé par des nerfs de la huitième paire. On doit à M. Geoffroy Saint-Hilaire la première description exacte de cet appa- reil , quoique avant lui plusieurs anato- mistes, depuis Redi jusqu'à nos jours, so soient occupés de recherches sur la mer- veilleuse propriété de ces Torpilles. En ef- fet, si les expériences nombreuses faites sur la Torpille démontrent l'analogie de son ac- tion et sa similitude avec le fluide élec- trique, il n'en faut pas moins remarquer que l'état d'engourdissement qu'on éprouve est différent de ce que cause la décharge d'une bouteille de l.eyde. D'un autre côté, il est certain que l'anima! peut, à volonté, ■ conserver toute la charge de sa batterie, ou la lancer contre l'ennemi qu'il veut abattre. M. de Lacépède a noté ce fait dès 1777 ; il fut près de deux heures à toucher et à ma- nier trois ou quatre Torpilles qu'on tenait pleines de vie dans de grands baquets rem- plis d'eau, sans éprouver aucune commo- tion. Le même fait avait été observé long- temps avant par Réaumur. D'ailleurs, pour connaître tout ce qu'on sait de l'action élec- TOR trique des Torpilles, il faut lire les expé- riences récentes faites par Melloni , Mat- teucci, Becquerel et Bréchet, sur le fluide électrique de ces poissons. Toutes les es- pèces ne jouissent pas de la même puis- sance électrique; il paraîtrait que la Tor- pille marbrée donne de plus fortes secousses que les autres. M. de Humboldt a déjà re- marqué que la Torpille de Cumaua est beaucoup plus vigoureuse que celle qu'il a vue à Naples. On dit qu'une des plus re- doutables est celle du cap de Bonne-Espé- rance. Les Torpilles se vendent en abondance sur les marchés d'Italie. On les man ge, mais leur chair est mollasse, comme mu- queuse, et cependant d'une saveur assez agréable, selon le goût de quelques per- sonnes ; mais on rejette généralement l'ap- pareil électrique comme une nourriture nuisible et malsaine. Il serait bien à dési- rer que l'on fît de nouvelles expériences sur les qualités de ses différentes parties. Les Torpilles ont été représentées par une espèce gigantesque , le Torpédo gigantea , Ag. , à l'époque du dépôt des schistes de Monte-Bolca. (Val.) TORQUATRIX. rept.-— Nom donné par M. Gray à des Boas. (P. G.) TORQUILLA. ois.— Nom latin du genre Toreol, dans la méthode de Brisson. (Z. G.) TORRÉLITE (nom d'homme), min.— Le docteur Thomson a dédié à M. Torrey une variété de Tantalite dans laquelle le Sesqui- oxyde tantalique est remplacé par le Sesqui- oxyde d'un nouveau métal découvert par M. Rose, du Niobium. Ce nom a été donné' aussi par Renwick à un minéral analysé par lui et trouvé dans lamine de Fer d'Andover, Etat de New-Jersey aux États-Unis. Il est rouge à poussière rose, est assez dur pour rayer le verre, est infusible au chalumeau, et fait effervescence avec les acides. Selon Renwick, il serait composé de Silice, de Chaux, d'oxydule de Fer et d'oxydule de Cérium. Mais Children et Faraday, qui ont examiné ce minéral, n'ont pu y reconnaître la présence du Cérium. (Del.) TORRE1E. Torreya. bot. ph. — Le nom du botaniste américain Torrey a été donné successivement à plusieurs genres : 1° par Sprengel {Neue Enldeck., II, p. 121) a un genre que M. Endlicher [Gen. , n" 2007) x. XII. TOR 6nfl croyait d'abord devoir rapporter aux Nyctagi- nées,mais que M. Walker-Arnott dit rentrer comme simple synonyme dans les Cleroden- drum, delà famille des Verbénacées; 2°par Rafinesque à un genre de Cypéracées qu'il formait avec les espèces de Cyperus à fleurs diandres, à style bifide, et qui n'a pas été adopté; 3° par M. Walker-Arnott ( Annals of natur. Hislo., I, p. i26) à un genre nou- veau, de la famille des Conifères-Taxinées, composé d'arbres indigènes des parties chau- des de l'Amérique et du Japon. On en con- naît deux espèces , le T. nucifera Sieb. et Zuccar. (Taxus nucifera Lin.), du Ja- pon où il est cultivé abondamment , et le 2'. taxifolia Ain. (Taxus monlana Nuit.), de la Floride moyenne. (D. G.) *TORTRICES, Linné. TORTRICIDA, Leach. TORTRICID^;, Steph. TORTRICI- DES, Getterst.TORTICINA, Grav. ins.— Vol/. TORDEUSES, PLATYOMYDES, TORTRIX et PY- RALE. (E. D.) TORTRICIDES. TORTRICIENS. TOR- TRICINA. rept. — Voy. tortrix. (E.Ba.) «TORTRIX. rept. — Nom latin des Rou- leaux. On en a dérivé les mots Torlricides , Tortriciens et Torlricina. Les Tortriciens, Duméril et Bibron, ne comprennent qu'une seule famille, celle des Torlricides Duméril et Bibron, dont les deux seuls genres sont ceux des Rouleaux [Tortrix) et desCylindro- phis. Voy. l'article rouleau. (P. G.) TORTRIX. ins. — Linné, le premier, a appliqué le nom de Tortrix à un genre de Lépidoptères nocturnes, que Fabricius a dé- signé plus tard sous la dénomination de Py- rale, Pyralis , qui , à tort , a été générale- ment adoptée en France. A l'exemple de Duponcbel, nous conserverons ici à ce genre le nom linnéen qui a la priorité. Le groupe des Tortrix de Linné renferme un grand nombre d'espèces, plus de 400, rien que pour celles d'Europe ; aussi a-t-il été partagé, surtout dans ces derniers temps, en plusieurs genres particuliers , et est-il devenu une tribu distincte nommée Tor- deuses par Latreille, Platyomides par Du- ponchel. Au mot Platyomidcs de ce Diction- naire, nous avons donné des détails nom- breux relativement aux caractères zoologi- ques, aux métamorphoses et aux mœurs des Tortrix étudiés d'une manière générale ; nous ne reviendrons pas maintenant sur ce 77 610 TOR sujet; nous dirons seulement quelques mots «Ju genre Tortrix, tel qu'il a été restreint par Duponchel, et nous exposerons ensuite l'histoire d'un petit genre distinct pour ce savaiitentomologiste, celui des OEnophthira, qui n'est pas admis , comme division parti- culière, par la plupart des auteurs. Les Tortrix proprement dits ont pour ca- ractères : Antennes simples dans les deux sexes; palpes épais : deuxième article très garni d'écaillés et en forme de massue ; troi- sième article subconique; trompe courte et presque nulle; tête assez forte et sur le même plan que le corselet ; corps mince ; ailes supérieures terminées carrément, et parfois légèrement courbées à leur sommet. Les chenilles sont couvertes de points tu- berculeux, surmontés chacun d'un poil : elles roulent en cornet ou réunissent en pa- quet, par des fils, les feuilles des arbres ou des plantes dont elles se nourrissent , et s'y changent en chrysalides sans former de coque, mais après avoir tapissé de soie l'in- térieur de leur demeure. Duponchel indique une quarantaine d'espèces de ce genre ; la plus généralement connue, surtout par les dégâts qu'elle occasionne, est la Tortrix verte, Tortrix viridanaL\n. i Fabr.; Sullne- rianaW. V., qui est vulgairement désignée sous la dénomination de Pyrale verte. Les OEnophthira (»wn« vigne; epBsîpw, je détruis) ont pour caractères, d'après Du- ponchel : Antennes simples dans les deux sexes; palpes trois fois aussi longs que la tète , presque droits : les deux premiers ar- ticles très squameux, comprimés latérale- ment; le troisième et dernier nu, cylin- drique, et dont la longueur équivaut à peine au cinquième de celle des deux autres réu- nis; trompe nulle; ailes supérieures termi- nées carrément, et à reflets cuivreux comme le corselet. Ce genre, qui ne comprend qu'une seule espèce européenne et quelques espèces exotiques, diffère principalement des Tortrix proprement dits par la longueur de ses palpes et par la manière de vivre de sa chenille, qui, au lieu de se renfermer comme celles-ci dans des feuilles roulées en cornet, enlace de ses innombrables fils les bourgeons , les jeunes feuilles et les fleurs , à mesure qu'ils se succèdent, de manière à s'en former un réduit inextricable où elle trouve à la fois un abri et la nourriture. TOR L'espèce européenne unique de ce groupe est la Tortrix de la Vigne, plus connue sous le nom vulgaire de Pyrale de la Vigne, Tortrix pilleriana W. V., Dup.; Pyralis pilleriana Fabr. ; T. luteolana H. ; Pyra- lis vitana Bosc, Fabr., Audouin ; Pyralis vitis Latr.; Pyralis dauticana Walck. L'en- vergure de ce Lépidoptère dépasse à peine 2 centim.; sa tête , son corselet et ses ailes supérieures sont d'un jaune verdâtre, à re- flets métalliques dorés : les ailes supérieures sont marquées de trois lignes transversales obliques d'un brun ferrugineux, larges dans le mâle, et très étroites ou même nulles dans la femelle; les ailes inférieures sont brunes , à reflets soyeux , avec la frange beaucoup plus pâle. La chenille, quoique polyphage, attaque de préférence la Vigne , et n'est que trop connue par les immenses dégâts qu'elle cause dans les pays vignobles , surtout lorsque les circonstances atmosphériques favorisent sa multiplication. En France, cette chenille semble toutefois attaquer presque exclusi- vement les Vignes ; tandis qu'en Allemagne, au contraire, on la rencontre sur des plan- tes herbacées , telles que le Stachys germa- nica. Cette chenille , parvenue à tout son accroissement, est longue de plus de 2 cen- tim. ; elle est d'un vert plus ou moins jau- nâtre, suivant l'âge; sa tête et le disque supérieur de son premier segment sont bruns et luisants : elle a quelques poils clairsemés sur tous ses segments. Pour construire leur demeure plusieurs chenilles se réunissent, et elles viennent attaquer en commun les vaisseaux nourriciers du pétiole de la feuille encore tendre : elles les font ainsi flétrir, puis elles y attachent quelques unes des feuilles voisines , pour se former , dans leurs replis, un toit protecteur contre les intempéries de l'atmosphère; elles n'en sor- tent qu'autant qu'elles ont besoin de pour- voir à leur nourriture , en allant dévorer aux alentours, surtout pendant la nuit, les jeunes tiges, les fleurs et les grappes qu'elles entremêlent, agglomèrent, et font adhérer les unes aux autres en paquets informes qui se dessèchent, moisissent et se pourrissent; elles finissent par détruire ainsi les espé- rances des plus belles récoltes. La chrysalide, de forme ordinaire, est d'un brun foncé; les segments de son abdo- TOR TOR 611 men sont bordés en arrière de petites den- telures, et elle se loge dans la cavité que la chenille occupait. I.e Papillon éelôtdaM les premiers jours d'août; mais comme la trans- formation en chrysalide ne se fait pas, pour tous, à la même époque, l'éclosion de ces individus n'a pas lieu non plus en même temps, et il paraîtrait qu'il éclot des Tor- trix pendant vingt-cinq jours au moins. Les femelles pondent à toutes les époques de cet intervalle, etlesœufséclosent également à des époques différentes. Les œufs sont déposés sur la surface su- périeure des feuilles : on les trouve réunis en une masse étalée très régulièrement, dis- posés les uns a côté des autres, comme une lame mince, recouverte d'une sorte de mu- cilage verdàtre, mou et gonflé, qui change peu la couleur de la surface supérieure des feuilles. Ce petit tas d'ceufs prend, en se des- séchant, une nuance plus jaune; et son en- veloppe, qui acquiert plus de solidité, pro- tège alors, comme un vernis insoluble à l'eau, les germes qu'elle recouvre. Ces œufs éclosent vingt jours après la ponte. La petite chenille qui en provient se sustente d'abord en attaquant le parenchyme des feuilles : elle prend un peu d'accroissement et de force, et, dès les premiers froids, elle se re- tire sous les portions soulevées et fibreuses de l'écorce du bas du cep , dans les plus pe- tites fentes des échalas , etc. Là , réunies en plus ou moins grand nombre, ces chenilles, après s'être filé une espèce de tente ou de coque soyeuse , s'engourdissent à l'abri de grands froids , et ne reprennent vie qu'aux premiers beaux jours du printemps, au moment où les bourgeons précoces de la Vigne commencent à s'ouvrir. A cette épo- que , on voit les très petites chenilles sortir de leurs retraites, se répandre sur la Vigne, croître rapidement, et, si aucune circon- stance n'est venue les faire périr, finir par compromettre gravement la récolte. Un grand nombre de travaux ont été pu- bliés sur la Pyrale de la Vigne, et les natu- ralistes, ainsi que les agriculteurs, ont re- cherché les moyens de détruire un Insecte si nuisible à nos cultures vignicoles. Les limites trop restreintes de cet article ne nous permettent pas de nous étendre sur cet im- portant sujet ; citons seulement les travaux de Bosc en 1786; de l'abbé Roberjot eu 1787 ; de Caudot et Gallet , de Coquebert , de Duponchel, et surtout le savant mémoire sur les Insectes nuisibles de la Vigne, publié par M. Walckeuaër, en 1835, dans les An- nales de la Société entomolùgique de France. Indiquons aussi les nombreuses recherches faites sur les lieux mêmes par Audouin , et MM.Sanibi»,Maffre,Guérin-Méneville,etc.; et enfin principalement l'article Pyrale du Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle, 1839. par M. Guérin-Méneville, et le grand ouvrage d'Audouin sur la Pyrale de la Vigne. Les dégâts causés par la chenille de la Pyrale sont parfois immenses; quand les circonstances atmosphériques aident la con- servation de ces Insectes, des contrées en- tières en sont quelquefois infestées , et les Vignes y sont presque entièrement détrui- tes. C'est ce qui a eu lieu, principalement, en 1837, dans le Maçonnais, et, plus ré- cemment, auprès de Paris, à Argenleuil. Plusieurs procédés ont été proposés pour détruire ces Insectes, tels que des illumina- tions, des aspersions, etc. ; mais le seul re- mède que l'on ait pu trouver aux dégâts produits par la Pyrale, consiste à faire avec soin la cueillette des œufs, jointe à celle des chrysalides, à l'époque où elles se trouvent sur les feuilles des Vignes, et à détruira immédiatement ces feuilles. Si tous les pro- priétaires d'une contrée infestée s'enten- daient pour pratiquer cette cueillette en même temps , ce moyen pourrait être effi- cace ; mais si un seul propriétaire est re- belle, il infestera les vignobles de ses voisins en faisant multiplier les Pyrales dans ses Vignes, ce dont il a le droit, et il paralysera ainsi les dépenses qui auront été faites. Une loi du gouvernement pourrait donc seule venir au secours de l'agriculture, en forçant les agriculteurs à se protéger contre certains Insectes nuisibles; car la loi sur l'échenil- lage, actuellement en usage, déjà insuffi- sante pour détruire le Bombyx chrysorhœa contre lequel elle semble seulement avoir action, n'est pas applicable contre la Py- rale. (E. Desmarest.) TORTUE. Tesludo. reft. — Linné réu- nissait tous les Chéloniens connus de son temps sous la dénomination générique de Tesludo. Actuellement on n'appelle plus ainsi que les Tortues de terre ou Chersites, G12 TOR TOR et ce groupe ainsi restreint est même partagé par la plupart des auteurs en divers genres. On admet généralement le genre Testudo qui est le plus nombreux en espèces , celui des Chersa et ceux des Pyxis , Cinixys et Homopodes. Tous ces animaux sont recon- naissais à leurs pieds propres à la marche et non à la nage, à doigts courts et, pour ainsi dire, en moignons onguiculés ; à leur carapace bombée et complètement ossiGée ainsi que le sternum ou plastron. Ils vivent à terre, principalement dans les pays chauds, et se nourrissent spécialement de végétaux auxquels ils mêlent néanmoins des mollus- ques et des insectes. Dans les pays tempé- rés, ils s'engourdissent en hiver. Leurs al- lures sont d'une lenteur proverbiale; leur caractère est stupide et en même temps assez familier. Ils croissent avec une ex- trême lenteur et vivent très longtemps. Leur génération est ovipare, et les mâles recher- chent les femelles avec beaucoup d'ardeur. Les Tortues sont rares en Europe, mais elles y existent néanmoins , et depuis longtemps elles ont été remarquées par l'homme. Ce n'est point au Sphargis luth qu'il faut rap- porter l'origine de l'instrument qui porte ce nom , mais bien à la Tortue terrestre. Voici ce que M. Pouchet dit à cet égard dans sa Zoologie classique. Une foule de monuments , produits de l'art antique, représentent des Tortues, et l'on sait que celles-ci étaient considérées comme ayant servi à confectionner les pre- mières lyres, et qu'elles avaient été consa- crées à Mercure, qui passait pour en être l'inventeur. Lacépède, en mentionnant ces faits , professe que Ton doit considérer la Chélonée luth comme étant celle qui se trouva employée à cet usage , et qu'à cause de cela, elle fut regardée comme l'attribut du dieu. Mais nous pensons qu'il n'en est pas ainsi , et, selon nous, la dénomination de cette Tortue, que l'on appelle aussi Lyre, lui aurait été donnée à cause de sa forme qui se rapproche de celle de l'instrument musical ; et il faut admettre que, dans les mythes antiques comme dans les produc- tions des artistes, il s'agit ordinairement d'une Tortue proprement dite. L'étude des mythologistes anciens et de l'archéologie vient l'établir évidemment. Appollodore étaie celte assertion, en nous apprenant de la manière suivante ce qui a donné lieu de' consacrer ce Reptile à Mercure. Il dit que ce dieu, en sortant de la caverne où il avait tué les bœufs d'Apollon, trouva une Tortue broutant l'herbe. Il la tua, la vida et mit sur sa carapace des cordes faites avec des lanières de la peau des bœufs qu'il venait d'écorcher, et en fit la première lyre ; cet instrument s'appela longtemps Testudo, et de là vient que, dans l'antiquité, on repré- senta souvent Mercure avec une Tortue. Dans les peintures d'Herculanum , on voit représentée , dit aussi M. Pouchet , une muse, dans les mains de laquelle s'observe une petite lyre formée avec une carapace de Tortue, et analogue à celle que l'on suppose avoir é'.é inventée par le dieu; à la villa Négroni il en existe aussi une sous cette forme aux pieds d'une statue de Mercure. Sur beaucoup de sculptures antiques repré- sentant cette divinité, ce ne sont pas des Tortues de mer que l'on rencontre près d'elle, mais bien des Tortues proprement dites. Il en est de même sur quelques mé- dailles et entre autres sur celles d'Egypte, où se trouve représentée la Tortue grecque. Les Tortues européennes ne sont pas nombreuses et elles vivent seulement dans les parties australes et méditerranéennes; ce sont: La Tortue grecque , Testudo grœca ( de Grèce et d'Italie ainsi que des lies avoisi- nantes). Tortue mauresque , Chersus iberus ou Tesludo mauritanica , et T. zolhafa ( des bords de la mer Caspienne. Elle se trouve aussi en Algérie, et c'est de là que viennent les individus de cette espèce que l'on voit souvent en France). Voy. l'atlas de ce Dic- tionnaire, Reptiles, pi. 1. Tortue bordée , Chersus marginatus ( de Grèce). i On trouve dans les îles du canal Mozam- bique, dans l'Inde, dans l'Amérique méri- dionale et dans les îles Gallopagues, des Tortues bien plus grosses que celles d'Eu- rope. On a nommé Éléphantine, Géante, Carbonnière, "et de Perrault, ces Tortues dont la taille dépasse celle des autres. H en est qui pèsent 4 et 500 livres. Comme il est question des Chersus, Pyxis et Cinixys dans d'autres articles , nous n'en parlerons pas ici. Toutefois, l'article Homo ■ TOR podf. n'ayant pas été rédigé, nous dirons que le genre ainsi nommé ne comprend que deux espèces, toutes les deux de l'Afrique australe. L'Homopode le plus anciennement connu est le Testudo areolata de Thunberg, ou la Vermillon de Lacépède. (P. G.) TORTUES. Tesludines. rf.pt. — Les Tortues, que les Grecs appelaient XE>eîvv), ont été nommées Testudo par les Latins. Alexandre Brongniart, en faisant des diverses sortes de Tortues connues, un ordre à part dans les Reptiles, a donné à cet ordre le nom de Chéloniens [Chelonii) , que presque tous les auteurs ont adopté. Il a nommé Chélonée {Chelonia) le genre des Tortues marines; Emyde {Emys) celui des Tortues ou Chéloniens d'eau douce; et Tortue {Tes- tudo ) celui des Tortues terrestres. A ces trois genres il faut ajouter celui des Amydes {Amyda Schweigger), ou Trionyx (E. Geof- froy ) , qui ne pouvaient rester confondues avec les Emydes. Ces quatre genres, Tes- tudo, Emys, Trionyx et Chelonia forment aujourd'hui quatre familles, elles-mêmes divisées en genres plus ou moins nombreux par, les travaux des chélonographes moder- nes. MM. Duméril et Bibron appellent ces quatre familles Chersiles, Elodiles, Potainites et Thalassites , pour rappeler que les es- pèces de la première sont terrestres, celles de la seconde paludéennes, celles de la troi- sième fluviatiles, et celles de la quatrième marines. Il en est question, ainsi que des genres de chacune d'elles, dans d'autres ar- ticles de ce Dictionnaire. (P.G.) TORTUES ou CHÉLONIENS FOSSI- LES. — L'ordre des Tortues se distingue, comme il a été dit à l'article chéloniens, par un double bouclier osseux, dont l'un supérieur, nommé carapace, se compose des apophyses épineuses des vertèbres dorsales aplaties, et des côtes élargies et réunies par des sutures déniées; l'autre, nommé plastron, est composé de pièces également très élargies, qui représentent le sternum. La carapace est entourée , dans le plus grand nombre, d'un cadre de pièces os- seuses qui ceint et réunit toutes les côtes qui la composent. Ces pièces, que l'on a comparées, avec raison, aux productions os- seuses ou cartilagineuses qui réunissent un certain nombre de côtes au sternum dans les autres Vertébrés , et que l'on nomme TOR 613 généralement côtes sternales, nous mon- trent, ce nous semble, que ces prétendues côtes sternales sont plutôt des épiphyses des côtes vertébrales, puisque dans les Tortues de mer elles n'aboutissent point au ster- num, non plus que déjà dans les Mammi- fères, pour toutes celles auxquelles on donne le nom de fausses côtes. Les Tortues paraissents'être montrées sur la terre en même temps que les Sauriens thécodontes , puisqu'on rencontre, dans le nouveau grès rouge, des traces de pieds que M. Buckland rapporte, Bridgewaler trealise, et que l'on ne peut guère rapporter, qu'à des empreintes faites par les pieds d'une espèce de Tortue terrestre. Les grès bigarrés des environs de Dorpat qui appartiennent au terrain triasique, con- tiendraient, suivant le docteur Kutorga, quatre espèces de Trionyx ; les Tr. spino- sus , sulcatus, impressus et miliaris (voyez Mém. pour servir à la géol. et à la pal., de Dorpat, in-8°, Pétersbourg, 1835 et 37). Cuvier signale aussi des ossements de Tor- tues marines dans le Muschelkalk de Luné- ville. Dans le terrain oolitique de Stonesfield , on trouve, dit M. Owen {Rapport sur les Reptiles fossiles de la Grande-Bretagne, Lon- dres, 1841, en anglais), des empreintes d'é- cussons cornés, à peu près de la grandeur de ceux qui recouvrent la carapace d'une Tortue d'environ 25 centim. de longueur. M. Owen parle d'un fémur qui ressem- ble plus à celui des Trionyx qu'à celui des autres Tortues , et qui a été trouvé dans le lias de Linksfield. Les schistes calcaires de Solenhofen et de Kelheim, qui appartiennent à l'étage juras- sique inférieur, ont fourni à M. Hermann de Meyer des restes de trois Tortues d'eau douce , les Idiochelys Fitzingeri et Wagleri, et VEury sternum Wagleri. L'argile de Kimmeridge a fourni à M. Owen un pubis d'une grande Émyde. L'étage jurassique supérieur renferme de nombreux débris de squelettes d'Élodites ou Érnydes. Cuvier en a décrit, dans ses Os??- menls fossiles, des fragments de carapaces et une tête presque entière; et M. Hugi croit qu'il en existe une vingtaine d'espèces dans les carrières des environs de Soleure. Le calcaire de Purbeck , de la formation 614 TOR wealdienne, contient des débris de Tortues qui lient les Trionyx aux Emydes; M. Owen (loco citalo) en a fait un genre sous le nom de Trelostemon , dont la carapace avait 43 centimètres de longueur {voy. tretosteu- non). Dans ce même calcaire se trouve le Chelone obovata (Owen), dont la partie la plus large de la carapace ovoïde est en arrière. Dans les couches wealdiennes de la forêt de Tilgate , on remarque la Platemys Manlellii, qui paraît avoir quelque ressem- blance avec VEmys Jurensis , décrite par Cuvier. Le calcaire de Portland renferme des dé- bris du Chelone planiceps (Owen), qui se distingue par son crâne très déprimé, et par des os nazaux séparés des frontaux anté- rieurs par une suture transverse : son affi- nité avec les Platemys est remarquable. Les terrains crétacés offrent beaucoup d'ossements de Tortues et surtout de Tor- tues marines. Cuvier en signale une espèce dans les schistes de Glaris. Le Chelone pulchriceps (Owen) vient des Grès verts inférieurs de l'Angleterre. 11 offre aussi des os nazaux séparés , qui s'articulent par suture avec les frontaux principaux, les frontaux antérieurs et les maxillaires supérieurs. La craie infé- rieure de Durham contient des fragments de Tortues marines, dont M. Owen a fait le Chelone liensledi ; et l'on sait que Cuvier a décrit des ossements de Tortues marines qui viennent de la craie sablonneuse de la mon- tagne de Maestricht, c'est le Ch. cretacea Uoffmanii des paléontologistes. Dans les terrains tertiaires , les ossements des Tortues sont nombreux et accompa- gnent presque toujours des ossements de Crocodiles. Toutes les familles actuelles y sont représentées , et jusqu'ici il y a peu de genres qui aient disparu; les espèces elles- mêmes sont encore trop peu connues pour que l'on puisse affirmer qu'elles diffèrent des espèces actuelles. Le Tesludo Lamonii (Gray) vient des plâ- trières d'Aix , et a été reconnue par Cuvier pour une Tortue terrestre. Dans ces mêmes plàtrières, on trouve aussi le Trionyx Mau- noirti (Bourdet). Les plàtrières des environs de Paris re- cèlent aussi des ossements d'Émydes et de Triony*. TOR M. Pomel a établi, dans les Archives de Genève , le sous-genre Apholidemys , voisin des Trionyx, mais à carapace entourée de pièces marginales. Il en compte deux es- pèces, VA. granosa et VA. levigala, qui pro- viennent toutes deux du calcaire grossier de Compiègne. Les terrains tertiaires de l'île de Sheppy ont fourni à M. Owen VEmys tesludiformis, et les Platemys Bowerbanksit et Bullochii , ainsi que les Chelonia longiceps , breviceps , convexa et subcrislala. Nous n'énumérons pas ici toutes les es- pèces des terrains tertiaires qui ont été ad- mises par les paléontologistes, parce qu'elles ne nous semblent pas toutes caractérisées d'une manière suffisante sous le rapport spécifique et même générique. Nous ne pos- sédons d'ailleurs qu'un très petit nombre de squelettes des espèces actuelles, et nous n'avons par conséquent point de moyen de contrôle. On peut consulter sur ce sujet le Traité élément, de Paléont., de M. Pictet, et la Fauna der Urwell, de Giebel, en alle- mand. Nous citerons cependant une grande et belle carapace d'une Tortue terrestre, dé- couverte par M. Bravard dans le terrain miocène de l'Auvergne, qu'il nomme Tesludo gigas , et un squelette presque complet d'Ë- myde, VEmys elaveris (Bravard), qui sont au- jourd'hui au Muséumd'histoire naturelle. On trouve dans ce même terrain des ossements de Trionyx, et M. Pomel y a découvert deux espèces de Tortues terrestres, pour lesquelles il a établi le genre Plychogaster, chez lequel la partie postérieure du plastron est mobile. Nous citerons également une belle carapace d'un grand Trionyx des ga- leries du Muséum, trouvée au milieu du' dépôt pyriteux des lignites deMuirancourt, près Noyon , département de l'Oise , qui a 80 centimètres de longueur. Nous citerons encore les ossements de Tortues terrestres que l'on trouve en grand nombre à l'île de France, dans un banc crayeux situé sous une couche de lave, et le Colossochclys Atlas (Cautl. etFalc), dont une carapace a 3m,73 de longueur, près de 2 mètres de hauteur, et2m,50 de diamètre, qui vient des couches tertiaires subhimalayanes , les- quelles recèlent des ossements de Masto- dontes, de Sivatherium et de Crocodiles TOR éteints, mais qui fournissent aussi des Cro- codiles et des Toi tues que l'on ne peut dis- tinguer des espèces vivantes, entre autres VEmys tectum et le Gavial. Une pareille ca- rapace pourrait servir d'abri à plusieurs hommes, et c'est peut-être sur l'eiistence de ces grands ossements que sont fondées les fables cosmogoniques indiennes, où la Tor- tue joue un si grand rôle; mais MM. Caut- ley et Falconer pensent, au contraire, que ces fables font présumer que le Colossoche- tiis Atlas vivait encore dans la première pé- riode de l'existence de l'homme. Il est vrai que les collines subbimalayanes paraissent appartenir à la dernière période des ter- rains tertiaires , et que les ossements hu- mains découverts depuis quatre ans à la mon- tagne de Denise, près le Puy, dans des cou- ches volcaniques, qui recèlent également des ossements de Mastodontes, et que les géologistes regardent aussi comme les der- nières assises de ce terrain, semblent prou- ver, en effet, que l'homme était déjà ré- pandu sur la terre lorsque ces derr ières cou- ches se sont formées. Quoi qu'il en soit, le grand nombre d'os- sements de Tortues d'eau douce et de Trio- nyx , ainsi que de Crocodiles, qui existent dans nos terrains tertiaires, prouve que la température de l'Europe était plus élevée qu'elle ne l'est aujourd'hui , et quelques traits de l'organisation des Tortues des ter- rains secondaires , l'existence des os na- zaux, par exemple, nous prouvent que ces animaux étaient plus complets alors qu'au- jourd'hui, puisque chez nos Tortues ac- tuelles ces os n'existent point à l'état os- seux, et qu'ainsi la théorie du perfection- nement graduel des êtres est ici diamétrale- ment opposée aux faits. (Laurillard.) TORTLtLA, Roxb. bot. ph. — Synonyme du genre Priva Adans., de la famille des Verbénacées. (D. G.) TOIVTL'LE. Torlula (tortus, tordu), bot. cr. — (Mousses.) Au mot Barbule , nous avons promis de traiter ici les deux genres réunis d'Hedwig. Il ne sera pas inutile d'ex- poser les raisons qui nous ont fait pencher à adopter, avec les bryologistes anglais et italiens, le premier des deux noms. Schreber est la première autorité à laquelle il faille remonter pour la réunion des 3'orlula aux Ihubula. < 'est en 1791 que, dans sou Ge- TOR 615 nera planlarum , il confondit en un seul . sous le nom de 1 ortule, les deux genres d'Hedwig. Or, notez bien ceci, ce nom était aussi le premier dans l'arrangement d'Hed- wig. Bridel l'adopta dans son premier ou- vrage, mais il l'abandonna en 1819 dans son Mantisse Muscorum, préoccupé de l'idée erronée qu'on l'avait appliqué à quelque plante vasculaire, tandis qu'au contraire c'était celui de Barbula que Loureiro, dix ans auparavant, le trouvant inoccupé, avait employé pour un arbuste de la Chine, de la famille des Verbénacées. Brueh et Schimper, ni en général les bryologistes allemands , n'ont tenu compte de ces faits historiques, et ils ont tous suivi la fausse route de Bridel. Mais notre Tortilla ne renferme pas seulement les deux genres d'Hedwig, nous y avons encore réuni le Syntrichia de Bridel qui n'en diffère que par la hauteur plus ou moins grande du tube membraneux que forment les cils du péristome par la soudure de leur base. Voici les caractères de ce genre tel que nous l'entendons avec la presque généralité des bryologistes modernes. Péristome simple, formé de 32 dents filiformes , articulées, carénées, contournées en spirale le plus souvent de gauche à droite, soudées à la base en une membrane courte ou en un tube plus un moins allongé. Capsule droite, rarement penchée, quelquefois courbée, ovoïde ou cylindracée, lisse, lepto ou pa- chyderme, c'est-à-dire à parois minces ou épaisses, supposée par un pédoncule droit ou flexueux. Opercule conique allongé ou en forme de bec. Coiffe cuculliforme, per- sistante. Sporange contigu aux parois de la capsule. Spores petites et lisses. Inflores- cence monoïque ou dioïque , rarement her- maphrodite. Ces Mousses acrocarpes, de la tribu des Trichostomées, sont remarquables par un port particulier. Leurs tiges pous- sent des innovations sous la fleur. Leurs feuilles, plus ou moins épaisses et consistan- tes, sont dressées ou tortillées par la dessic- cation, et disposées sur cinq à huit rangées. Elles vivent sur la terre, les rochers, les murs, rarement sur les troncs d'arbres, plus rarement encore dans les marécages. Elles forment souvent des coussinets ou des gazons plus ou moins étendus. On eu con- naît aujourd'hui plus de 60 espèces bien 61G TOT distinctes, dont la plus commune, le T. «m- ralis, croît sur tous les vieux murs. (CM.) * TOMJLA ( torulus, petit cordon ). ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Phalénides Dup., créé par M. Bois- duval (Ind. mélh. des Lcp. d'Eur., 1840) pour un Insecte des Alpes (T. equestraria Esp.), que Duponchel place dans son genre Psodus. (E. D.) TORULACÉS. bot. cr. — Tribu de la division des Phragmonémés. Voy. mycolo- gie. TORULE. Torula. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons gymnomycètes de Fries, sous-ordre des Sporodermés; de la division des Arthrosporés, sous-division des Hormiscinés, tribu des Torulacés, dans la classification mycologique de M. Léveillé , formé par Persoon {Observ., I, 25) pour des Fongilles qui croissent sur les plantes mor- tes. (M.) . TORULINIUM. bot. ph.— Le genre pro- posé sous ce nom par M. Desvaux est rap- porté comme synonyme aux Schœnus Lin., famille des Cypéracées. (D. G.) TORUS. bot. — Voy. nectaire. TORYMUS. ins.— Voy. thorymus. (Bl.) *TOSENA. ins.— Genrede la tribu des Ci- cadiens, de l'ordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville {Insectes hémiptères. Suites^à Buffon, p. 462) aux dépens du genre Cigatë {Cicada) des auteurs. Le type de cette division est le Cicada fasciata Fabricius, de \ Java. (Bl.) *TOSÉNIDES. ins. —MM. Amyot et Ser- ville réunissent sous ce nom, dans un même groupe, toutes les Cigales {Cicada) des au- teurs , dont les ailes sont un peu coriaces à leur base. (Bl.) ! *TOSIA. échin. — Genre de Stellérides indiqué par Gray(4nn. ofnat. Hist., 1840). ï *TOTANINÉES. Tolaninœ. ois. — Sous- famille établie par G.-R Gray dans la fa- mille des Solopacidées, et fondée sur le grand genre Totanus, de G. Cuvier et Tem- ininrk. (z- G0 TOTALES, oe. — Nom générique latin donné aux Chevaliers par Bechstein. (Z. G.) *TOTIPALMES , Cuv. Totipahnali , Kaup. ois. — Famille créée par G. Cuvier dans l'ordre des Palmipèdes, pour des Oi- seaux de cet ordre dont tous les doigts sont réunis dans une seule membrane. Les gen- TOU res Pélican, Cormoran, Fou, Frégate, An- hinga et Phaéton, en font partie. (Z. G.) TOUCAN. Ramphastos. ois. — Genre de la famille des Rhamphastidées, dans l'ordre des Grimpeurs, caractérisé par un bec plus long que la tête, très grand, très épais, dentelé sur le bord de ses mandibules, ar- qué vers le bout; des narines situées à la base du bec , ovalaires, et en partie cachées par les plumes du front ; une langue étroite aussi longue que le bec et garnie de chaque côté de barbes rangées comme celles d'une plume; une face nue; des tarses robustes, scutellés; des ongles forts, falci- formes, comprimés ; des ailes concaves ; une queue médiocre, égale. Malgré son énorme développement , le bec des Toucans n'est pas aussi lourd qu'on pourrait le supposer en le voyant. La na- ture, ici, a associé, d'une manière admirable, la légèreté à la masse. Tout l'intérieur est un tissu spongieux, offrant une multitude de cavités aériennes, formées par des cloi- sons , des brides osseuses excessivement minces, et enveloppées d'une paroi un peu plus épaisse, ce qui lui donne une appa- rence de solidité qu'il n'a pas. Un bec aussi démesurément gros, et relativement si dis- proportionné, parait être un organe plus embarrassant qu'avantageux pour l'oiseau qui le porte, cependant il s'en sert avec la plus grande dextérité. Lorsque les Toucans veulent avaler un fruit, un insecte, ou tout autre aliment dont ils se nourrissent, ils le saisissent avec l'extrémité du bec, le lancent en l'air et, après l'avoir reçu, le font sau- ter par un léger mouvement des mandibules, jusqu'à ce qu'il se présente convenable- ment pour être avalé; alors par un autre mouvement, ils le font entrer dans leur gosier. Quand l'objet de leur appétit est trop gros ils l'abandonnent sans chercher à le diviser. Les Toucans vont ordinairement par pe- tites troupes de six à dix; ils volent d'une manière lourde et pénible; cependant, ils s'élèvent à la cime des plus grands arbres où ils aiment à se percher, et où ils sont dans une agitation continuelle. Très atten- tifs à ce qui se passe autour d'eux, ils n'avancent qu'avec défiance. Rarement ils se posent à terre; ils sautillent oblique- ment , d'assez mauvaise grâce et les jambes TOU grandement écartes l'une de l'autre. C'est dans les trous d'arbres qu'ils fond leur nid, et leur ponte n'est que de deux œufs. Ils poussent des cris rauques et perçants. Les Toucans appartiennent à l'Amérique méridionale. Tous ont un plumage peint de vives couleurs. Jadis on employait leurs plumes pour des broderies et des espèces de tapis; les sauvages s'en servent encore pour faire des manteaux. Vieillot a admis le genre Toucan tel que l'a crée Linné. G. Cuvier y a établi deux subdivisions : l'une pour les Aracaris (voy. ce mot), l'autre pour les Toucans propre- ment dits. Les espèces qui appartiennent à cette seconde division sont assez nombreu- ses. Nous citerons les principales. Le Toucan du Para, R. maximus G. Cuv. Représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 14. Son plumage est noir, avec le devant du cou d'un orangé très vif, la poitrine, l'abdomen, les sus et sous-caudales rouges. De Para et du Brésil. Le Toucan toco, R. toco Wagl. (Buff., pi. enl., 82), du Paraguay, du Brésil et de la Guiane. — Le Toucan du Brésil, R. lu- canus Gmel. ( Buff., pi. en].. 307 ). — Le Toucan ti'cai, R. lucai Lient. (Buff., pi. enl., 269). Du Paraguay et du Brésil. — Le Toucan caréné, R. carinatus Swains. (Zoo/. Itlust., pi. 45). — Le Toucan piscivore, R. piscivo- rus Linn. Du Brésil. L'espèce décrite par Natterer, sous le nom de R. Gouldii, est devenue pour Gould le type de son genre Selenidera. (Z. G.) *TOUCHIROU. TOUCHIROUA bot. ph. — Le genre proposé par Aublet sous le nom de Touchiroua et dont L.-C. Richard modi- fiait le nom en celui de Touchirou, n'a pas été conservé et rentre comme synonyme dans le genre Crudya Willd., de la famille des Légumineuses-Caesalpiniées. (D. G.) TOL'IS. ois. — Nom donné par Fiuffou à un groupe de la famille des Perroquets. Voyez PERROQUET. (Z. G.) TOUIT. Pipilo. ois. —Genre établi par Vieillot pour des Oiseaux que Linné et Gme- lin rangeaient parmi les Fringilles et les Bruants. Ce genre Tait aujourd'hui partie de la famille des Tanagridêes. Voy. tangara. TOULICIE. Toulicia. bot. ph. —Genre delà famille des Sapindacées , ti ibu des Sapindées , créé par Aublet (Guian., vol. I, T. XII. TOU 617 p. 359, tab. 140) pour un arbre de la Guiane, auquel ce botaniste a donné le nom de T. Guianensis. Plus récemment M. Ca- saretto en a fait connaître une nouvelle es- pèce, qu'il a nommée T. Brasiliensis, à cause du pays où elle a été trouvée. (D. G.) TOULICHIBA, Adans. bot. ph. — Syno- nyme du g. Ormosia Jacks., dans la famille des Lcgumineuses-Papilionacées. (D. G.) TOLLOU. ois. — Nom que Vieillot em- ploie comme synonyme de Coucal. (Z. G.) *TOU\A. poiss. — Voy. thon et thonine. TOUNATÉE. Tounatea. bot. ph. — Le genre créé sous ce nom par Aublet {Guian., vol. I . p. 550) n'a pas été conservé comme distinct; De Candolle en a fait un sous- genre des Swartzia Willd. (D. G.) TOUPIE, moll. — Cette dénomination , qui est la traduction française du nom gé- nérique latin des Trochus, est employée quelquefois comme synonyme de ce dernier mot, auquel nous renvoyons comme étant le plus généralement usité. — Le nom de Toupie a été donné, par Adanson, à des Mollusques du genre Turbo de Linné , qui rentrent dans le genre Littorine de Férus- sac. (E. Ba.) TOURACO. Corylhaix. ois. — Genre de la famille des Musophagidées , placé par les uns parmi les Passereaux, par les autres parmi les Grimpeurs. Ses caractères sont : Bec plus court quo la tête, fort, large, com- primé sur les côtés et dentelé sur ses bords ; narines cachées par les plumes du front : le doigt externe versatile , soudé à celui du milieu par un petit repli membraneux; une queue arrondie, développée, ctagée. Les Touracos, par leurs formes générales, rappellent un peu celles des Hoccos ; d'ail- leurs ils se tiennent comme eux sur les ar- bres. Selon Levaillant , qui les a observés, ils volent d'une manière lourde, battent fréquemment des ailes en volant, et ne fournissent pas de longues traites. Ils sau- tent de branche en branche avec la plus grande agilité, et parcourent toutes celles des plus grands arbres , sans pour cela dé- ployer leurs ailes. Confiants et curieux , ils s'approchent sans crainte de l'homme, elle suivent c:i volant. Ils ne se nourrissent que (!e fruits, qu'ils cherchent dans les vastes forêts qu'ils fréquentent. C'est dans les grands trous naturels des arbres qu'ils ni- 618 TOU chent. Le mâle et la femelle se quittent ra- rement , et se partagent les fonctions de l'incubation. Les Touracos sont de l'ancien continent , et habitent l'Afrique. Leur chair est, dit-on, fort recherchée, comme mets délicat, par les naturels des pays où vivent ces Oiseaux. Les Touracos, que l'on a distingués en Touracos proprement dits et en Musophages, peuvent être distribués dans trois groupes distincts : 1° Base du bec garnie de plumes effilées , qui se dirigent en avant et couvrent en partie les narines. (Genre Turacus G. Cuv.; Corythaix Ulig.; Opœlhus Vieill.; Speleclos Wagl. ) Cette division renferme trois espèces, qui sont : le Touraco Pauline, Opœlhus erylhro- lophus Vieill. — Le Touraco louky, Op. persa Vieill., du cap de Bonne-Espérance. — Et le Touraco de Buffon , Op. Buffonii Vieill., de la Guinée. 2° Base de la mandibule supérieure pro- longée sur le front; narines situées vers le •milieu du bec, découvertes. (Genre Musophaga Isert; PhimusWag].) Le type de ce groupe est le Musophage violet , Mus. violacea Isert, de la Sénégam- bie et de la Guiane. . 3° Base de la mandibule supérieure ne se * prolongeant pas sur le front ; narines décou- ffl vertes , situées près de la base du bec. (Genre Chizœrhis Wagl.; Caliphimus Smith.) Deux espèces appartiennent à cette divi- | ; sion : le Musophage varié , Mus. variegala t Vieill., de la Sénégambie; et le Touraco ', géant, Mus. giganlea Vieill. , de l'Afrique H australe. (Z. G.) TOURETTE. Turritis. bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères , sous-ordre des Pleurorhizées, tribu des Arabidées, formé par Dillénius (Nov. gen., p. 120, tab. 6) et dans lequel entre une herbe bisannuelle, Tépandue dans toute l'Europe et dans l'Asie moyenne, très voisine par ses caractères des Arabis. Cette plante est la Touuette glabre, Turritis glabra Lin., qui est assez commune dans les lieux arides, sablonneux ou pierreux de presque toute la France. Plu- TOU sieurs espèces d' Arabis ont été rangées par divers auteurs dans le genre Turritis; mais aujourd'hui elles ont été rétablies dans le premier de ces deux genres, auquel elles ap- partiennent réellement. (D. G.) TOURMALINE (nom Ceylanais). min.— Espèce ou plutôt groupe d'espèces miné- rales, qui sont des Boro-silicates d'Alumine et d'une base alcaline, qui est tantôt la Potasse ou la Soude, tantôt la Lithine, et quelquefois la Magnésie ou la Chaux. Leur composition chimique n'est pas encore assez bien connue pour qu'on puisse leur assigner une formule atomique simple et vraisem- blable. Ce groupe comprend des minéraux que la diversité de leurs caractères extérieurs avait fait séparer les uns des autres, et qui ont porté beaucoup de noms différents, comme ceux de Schorl commun ou électri- que, d'Aphrizite, de Daourite, de Rubel- lite, d'Apyrite, de Sibérite et d'indicolithe. Ce sont des substances vitreuses, dures, fusibles avec plus ou moins de difficulté, électriques par la chaleur, et présentant des pôles contraires aux extrémités de l'axe principal de leurs cristaux. Elles sont tou- jours cristallisées, et le plus souvent dis- séminées en cristaux prismatiques ou cylin- driques très allongés, dans les roches des terrains plutoniques. Ces cristaux dérivent d'un rhomboèdre obtus de 133° 26', et pré- sentent un cas remarquable d'hémiédrie à faces inclinées, auquel se rattache le phé- nomène de l'électricité polaire. Cette hé- miédrie se manifeste de deux manières, soit dans le contour des prismes , soit dans leurs sommets. Des deux prismes hexago- naux , alternes entre eux , qui existent tou- jours dans les espèces rhomboédriques, l'un se montre toujours au complet : c'est celui qui naît sur les arêtes latérales du rhom- boèdre fondamental; l'autre, qui provient de la modification des angles latéraux , est toujours réduit à trois faces, en sorte qu'il donne un prisme droit triangulaire, quand il existe seul , et un prisme droit à neuf pans, quand il se combine avec le premier prisme hexagonal. Quant aux sommets, on remarque que les rhomboèdres et scalénoè- dres sont généralement réduits à la moitié du nombre de leurs faces, et il arrive sou- vent que toutes les faces obliques, qui de- vraient se trouver sur un même sommet, TOU disparaissent toutes à la fois et sont rem- placées par une face horizontale , qui n'a pas d'analogue du côté opposé. Cette base unique, combinée avec un des sommets de rhomboèdre qui se montrent à l'autre ex- trémité, donnerait une pyramide droite à base équilatérale. Cette pyramide et le prisme triangulaire sont les formes qui ca- ractérisent le mieux la cristallisation de la Tourmaline. Il résulte de cette particularité, que les parties dans lesquelles se manifes- tent les pôles électriques de vertu contraire, diffèrent toujours par leur conGguration géométrique; cette espèce de corrélation a été remarquée pour la première fois par Hauy : elle s'observe dans toutes les sub- stances pyro-électriques à pôles extérieurs. La dureté des Tourmalines est supérieure à celle du Quartz, et inférieure à celle de la Topaze. Leur densité varie de 3 à 3,25. Elles sont tantôt opaques, ou légèrement translucides, tantôt transparentes. Dans ce dernier cas, la transparence est plus sen- sible dans le sens perpendiculaire à l'axe des prismes , et elles paraissent presque opaques dans le sens parallèle à l'axe. Lors- qu'elles sont transparentes, elles possèdent à un faible degré la double réfraction né- gative , d'après les expériences de Biot. Elles présentent en outre le phénomène du dichroïsme , étant ordinairement d'une teinte presque noire dans le sens de l'axe, et vertes, brunes ou rouges dans le sens perpendiculaire à ce même axe. Dat:s ce dernier sens, elles exercent une force d'ab- sorption très inégale sur les deux rayons, polarisés à angles droits, dans lesquels se divise tout rayon naturel qui les traverse, ce qui fait que les lames de Tourmaline, taillées parallèlement à l'axe , ont la pro- priété de polariser la lumière, et qu'on les emploie pour préparer le petit appareil ima- giné par Biot, et connu sous le nom d'ap- pareil ou de pince aux Tourmalines. Les Tourmalines s'électrisent vitreuse- ment par le frottement, et quelquefois par la simple pression entre les doigts; mais elles sont surtout remarquables par les pro- priétés qu'elles ont de s'électriser par érhauf- fement ou par refroidissement, et de ma- nifester l'une ou l'autre espèce d'électri- cité, ou toutes les deux à la fois, suivant la manière dont la chaleur se meut et se fOU 619 distribue dans leur intérieur. Cette vertu pyro - électrique dépend uniquement du changementde températurede la pierre; elle ne se manifeste que pendant tout le temps que la température s'élève ou s'abaisse : si celle-ci demeure stationnaire, l'action élec- trique finit bientôt par disparaître. Les deux pôles de nature opposée ne se mon- trent aux extrémités des aiguilles prisma- tiques, qu'autant que la substance a été chauffée ou refroidie uniformément. Si au lieu de chauffer ou de refroidir celle-ci également dans toutes ses parties, on la chauffe ou refroidit par une de ses extré- mités seulement, alors la Tourmaline ne manifeste qu'une seule espèce d'électricité dans toute sa longueur, et c'est toujours celle qui est propre au côté le plus chaud , c'est à-dire celle que l'on y développerait, en chauffant la Tourmaline uniformément : celle-ci reprend ses deux pôles aussitôt que la chaleur y est régulièrement répartie. Si, après avoir électrisé le cristal par élévation de température et déterminé la position des pôles, on vient à l'électriser de nouveau par abaissement de température , les pôles se renversent , c'est-à-dire que l'extrémité qui est positive dans le premier cas devient négative, et vice versa. Si l'on marque du signe -)- 'es températures croissantes, et du signe — les températures décroissantes, on remarque que dans les deux modes d'élec- trisation , l'un des deux sommets est tou- jours d'accord par le signe de l'électricité qu'il acquiert, avec le signe qui indique la marche de la température : c'est pour cela qu'on lui donne le nom de pôle analogue; l'autre, au contraire, contraste toujours par son signe avec celui de la température : c'est le pôle anlilogue. Les Tourmalines sont en général fusibles au chalumeau, mais quelquefois avec diffi- culté, en une scorie grise ou noirâtre, et elles se dissolvent dans le Borax en donnant un verre incolore. Celles qui renferment de la Lithine se boursouflent beaucoup , et éprouvent la plus grande difficulté à se fondre. On les avait même regardées comme tout à fait infusibles , et de là le nom de Tourmaline apyre qu'on leur don- nait anciennement; mais lorsqu'on opéra sur de légères esquilles, sur des aiguilles très minces, on parvient, quoique avec peine, 620 TOU à les fondre sur leurs bords. Les Tourma- lines qui renferment de la Chaux se bour- souflent considérablement aussi ; mais elles fondent assez facilement en une Scorie jau- nâtre et bulleuse. On reconnaît en elles la présence de l'Acide borique à ce caractère, que, fondues avec parties égales de Fluorine et de Bisulfate potassique, sur le fil de Pla- tine , elles colorent en vert la flamme du chalumeau. Il est peu de substances miné- rales qui aient donné lieu à un plus grand nombre d'analyses que les Tourmalines, et néanmoins il reste encore beaucoup d'incer- titude sur la véritable nature de ces sub- stances. Un travail de Gmelin a cependant avancé nos connaissances sur ce sujet , en nous mettant à même de reconnaître les différents principes qui entrent essentielle- ment dans leur composition. Nous nous bornerons à donner ici une seule analyse de ce chimiste, celle qu'il a faite de la va- riété verte de Tourmaline du Brésil. Il y a trouvé les principes suivants: Silice, 39,16; Acide borique, 4,59; Alumine, 40,00; Oxyde de Fer magnétique, 5,96 ; Oxyde manganique, 2,14; Lithine, 3,59; parties volatiles, 1,58; total : 97,02. Les formes cristallines des Tourmalines sont assez nombreuses ; on en a décrit plus d'une trentaine. Ces cristaux ont été obser- vés tantôt avec leurs deux sommets, et alors ces sommets différaient par le nombre et l'assortiment de leurs faces ; tantôt avec un seul sommet, et, dans ce cas, il est impos- sible de savoir quel aurait été l'autre som met, et, par conséquent, de suppléer ce qui manque au cristal tronqué. Les variétés de formes délerminables se bornent aux deux suivantes : la cylindroïde et l'aciculaire. Les cristaux de Tourmaline montrent fré- quemment, dans leur cassure, des indices de leur accroissement par couches ou enve- loppes successives. Ces couches ou enve- loppes sont rendues sensibles par les teintes qui les diversifient et les séparent nettement les unes des autres. Tantôt cette structure d'accroissement se manifeste principalement dans le sens perpendiculaire à l'axe , et le cristal paraît composé de couches planes parallèles différemment colorées (Tourma- lines de l'île d'Elbe); tantôt elle se mani- feste parallèlement à l'axe par des couches cylindriques de couleurs varice*, qui s'eiu- TOU boîtent les unes dans les autres (T. de Gosheu et de Chesterfield, aux États-Unis). Certains cristaux de Tourmaline semblent n'être formés que d'un faisceau régulier d'aiguilles déliées, fortement serrées et dis- posées autour d'un axe commun (T. de Bo- vey en Devonshire). Cette structure compo- sée ne nuit pas à la transparence, ni même au poli et à l'éclat des surfaces extérieures ; elle n'est sensible que lorsque l'on vient de briser le cristal. Quelquefois les prismes ou cylindres de Tourmaline sont comme arti- culés, c'est-à-dire qu'ils présentent, lors- qu'on les casse transversalement, une sur- face concave sur l'un des fragments et une surface convexe sur l'autre. Sous le rapport des différences que pré- sentent les Tourmalines dans la nature de leurs bases alcalines, on peut distinguer deux groupes d'espèces ou de sous-especes: l'un comprend les Tourmalines à base de Potasse ou de Soude, sans Lilhine, qui sont de couleur noire cl opaques, et qui fondent avec assez de facilité au chalumeau en une scorie grise ou noirâtre : ce sont les Tour- malines communes des minéralogistes ou l'ancien Schorl électrique ; l'autre se com- pose des Tourmalines à base de Lithine, qui sont plus ou moins transparentes, très dif- ficilement fusibles, et dont les couleurs les plus ordinaires sont le vert, le bleu et le rouge : ce sont les Tourmalines qu'on pour- rait appeler Apyriles, nom que l'on a\ail donné a l'une d'elles à cause de son infusi- bilité très marquée. Ces différentes sortes de Tourmalines sont souvent mélangées ou groupées entre elles dans le même échan- tillon. Sous le rapport des couleurs, qui sont , comme on vient de le voir, assez bien en rapport avec les distinctions chimiques, on peut partager l'ensemble des Tourmalines de la manière suivante : 1. Tourmaline noire. Schorl, W., Schorl électrique, Schorl de Madagascar; Aimant électrique de Ceylan ; Aphryzite. Colorée principalement par l'oxyde de Fer. Ses cris- taux noirs sont facilesà confondre avec l'Am- phibole hornblende ; mais on les distingue par leurs propriétés électriques, leurs formes et leur structure. Les clivages sont peu sen - sibles; les prismes ont souvent un nombre impair de pans et une forme triangulaire ; TOU ils sont ordinairement sillonnés de stries parallèles à l'axe. On les recherche pour les expériences relatives à l'électricité polaire. Celles qu'on préfère à cet égard sont les Tourmalines cylindroïdes de la Nouvelle- Cast il le en Espagne. 2. Tourmaline incolore. Très rare; a été observée au Saint-Gothard dans la Dolomie à l'île d'Elbe dans un granité. 3. Tourmaline verte. D'un vert d'herbe, au Saint-Gothard; d'un vert céladon, au Brésil : cette dernière est connue sous le nom d'Émeraude du Brésil. Sa couleur assez vive, jointe au degré de dureté dont jouit la Tourmaline, l'a fait admettre au nombre des Pierres précieuses, ainsi que les Tour- malines rouges ou Rubellites ; mais ces pierres sont, en général , peu estimées. On a essayé souvent de les faire passer dans le commerce pour des pierres d'une plus grande valeur. La Tourmaline verte est souvent associée à la Tourmaline violette dans le granité de Goshen et de Chesterfield , pro- vince de Massachusetts, aux États-Unis. A Ceylan, on trouve des Tourmalines d'un vert jaunâtre, qui constituent le Péridot de Ceylan des Lapidaires. 4. Tourmaline bleue, d'un bleu indigo; Indicolithe de d'Andrada. En aiguilles fas- ciculées ou radiées, en prismes cylindroïdes ; dans la mine d'Utoë, en Suède, où elle est accompagnée de Triphane, de Pétalite et de Lépidolithe, minéraux à base de Lilhine. 5. Tourmaline rouge ou violette. Rubel- lite, Sibérite, Daourile, Schorl rouge et Ru- bis de Sibérie. Colorée par l'oxyde de Man- ganèse. En cristaux cylindroïdes , engagés dans du Quartz ou de la Lépidolithe, à Hra- disko, près RoSena en Moravie. En masses radiées d'un rose cramoisi , dans la Pegma- tite, à Shaytanska, district d'Ekaterinbourg, en Sibérie; à Ceylan et dans le royaume d'Ava. C'est de ce dernier pays que vient le plus beau groupe connu de Rubellite, celui que possède le Muséum britannique, et qui est presque de la grosseur de la tête. Les Tourmalines appartiennent en géné- ral aux terrains de cristallisation, tant mas- sifs que schisteux, depuis les Granités pro- prement dits jusqu'aux Schistes argileux. Elles sont surtout très communes dans les Pegmatites, les Gneiss et les Micaschistes. Presque toujours disséminées, plus rarement TOU 621 implantées sur les parois des fissures , elles ne forment jamais à elles seules de vérita- bles couches ou amas. On ne connaît point de Tourmalines dans les terrains de Sédi- ment ni dans les terrains volcaniques ; mais on les trouve en cristaux roulés, avec d'au- tres débris des roches cristallines , dans les sables des rivières et les alluvions anciennes. (Del.) TOUR1VEFORTIE. Tournefortia (dédié à Tournerorl). bot. ph.— Genre de la famille des Borraginées ou Aspérifoliées, dans la- quelle il donne son nomà la tribu desTour- neforliées. Tel qu'il est admis aujourd'hui, avec la circonscription qui lui a été assignée par M. Rob. Brown {Prodr. FI. Nov. IIoll, p. 496), il ne correspond qu'à une portion du genre du même nom créé par Linné, le- quel répondait lui-même au Piltonia de Plu- mier. Ainsi envisagé, il est formé d'arbustes à tige voluble ou droite qui croissent dans les diverses contrées de la zone intertropi- cale et dont certains arrivent jusque dans les Canaries. Ces végétaux ont des feuilles scabres ou tomenteuses, et des fleurs dispo- sées en cymes scorpioïdes qui ont le calice quinquéparli; la corolle hypocratérimorphe à gorge nue ou presque rotacée; cinq étami- nes incluses; un stigmate pelté, un peu co- nique. Leur fruit est une baie qui renferme deux noyaux dispermes. Ce genre est très nombreux. MM. De Candolle en ont décrit (Prodromus, vol. X, p. bl3)cent parmi les- quelles, il est vrai, dix-huit ne sont qu'im- parfaitement connues. Ces espèces sont divi- sées par eux en trois sections: a. Mallola Alp. DC. ; b. Arguzia DC. ; c. Pittonia DC. Une de ces nombreuses espèces est cultivée dans les jardins, comme plante d'ornement; C'est la ToURNEFORTlE A FLEURS D'HÉLIOTROPE, Tournefortia heliotropoides Hook. (Bolan. Magaz., lab. 3096), originaire de Buenos- Ayres, dont les rameaux herbacés sont cylin- driques et hérissés de même que les pétioles, dont les feuilles elliptiques-obtuses sont pubescentes sur leurs deux faces, ondulées à leur bord; ses fleurs ressemblent à celles de l'Héliotrope du Pérou, d'où lui est venu son nom spécifique; mais elles sont plus bleues. Celte plante est cultivée en pleine terre, pendant l'été; l'hiver, on la remet en pot, pour l'enfermer dans l'orangerie. Pontedera avait donné ce même nom de 022 TOU Tourneforlia à un genre de !a famille des Rubiacées, sous-ordrc des ColTéacées, qui n'a pas été adopté et qu'on rapporte comme synonymeau g. .dnMospmnum Linné. (P. D.) TOUUNEFORT1ÉES. bot. — Voy. bor- «AGINÉES. T 51NE-PIERRE. Slrepsilas. ois.— Genre de la famille des Charadridées , dans l'ordre des Échassiers. Une seule espèce, dé- crite sous plusieurs noms différents à cause des variations de son plumage, dépendantes de l'âge et de la saison , appartient à ce genre : c'est le Tourne-pierre a collier , Strep. collaris Temm.; Tringa interpres Grnel. (Buff., pi. enl., 856, 857 et 340, sous les noms de Coulon-Chaul , Coul.-Ch. de Cayenn» et Coul.-Ch gris.) L'habitude qu'a cet Oiseau de retourner, avec son bec, les galets, les pierres d'un certain volume, afin de mettre à découvert les Vers , les Insectes mous qui se cachent et dont il fait sa nourriture, lui a valu le nom qu'il porte et qu'il a transmis au genre. Il se tient ordinairement sur les pla- ges maritimes où abondent les petits Bi- valves qui lui servent également de pâture. II est rare de voir les individus qui font apparition dans les pays tempérés de l'Eu- rope se réunir en troupes et même vivre par paires; c'est toujours isolément que les adultes et les vieux opèrent leurs migra- tions. Gomme les Pluviers et les Sanderlings, dont il parait avoir toutes les habitudes , le Tourne-pierre court avec beaucoup de légè- reté. Il se retire dans le Nord pour se repro- duire , niche dans un petit enfoncement pratiqué dans le sable des rivages, et pond trois ou quatre œufs d'un olivâtre cendré ou verdàtre, marqués de taches brunes. Les petits quittent le nid dès leur naissance , courent, et saisissent eux-mêmes la nourri- ture que le père et la mère leur indiquent. Le Tourne-pierre n'est que de passage en France et dans beaucoup d'autres parties de l'Europe. On le trouve aussi sur les riva- ges des mers de l'Inde, de l'Amérique , et probablement sur ceux de toutes les contrées du monde. (Z. G.) TOURNESOL, bot. ph. — Nom vulgaire de V Helianthus annuus Lin. Voy. hélianthe. TOUROULIE. Touroulia. bot. ph. — Genre classé avec doute par M. Endlicher {Gênera, n" 4565) à la suite de la famille des TOW Araliacées. Il a été créé par Aublet (Guian., vol. I, p. 492, tab. 194) pour un grand arbre de la Guiane, le Touroulia Guianensis Au- blet. (D. G.) TOUnnETlE. Tour relia (dédié à LaTour- rette, botaniste de Lyon), bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées, dans laquelle il constitue le sous-ordre des Tourretiées, créé par Dombey (d'après Jussieu, Gênera plantarum, p. 139) pour une plante herba- cée, rampante ou grimpante, du Pérou. Celte plante est le Tourrelia lappacea , Willd. (D. G.) TOURTEAT:. crcst. — Voy. platycarcin. TOURT' aŒAUX. ois. — Nom vulgaire donné a:.* Tourterelles encore au nid. TOURTERELLE, ois. — Nom d'une espèce de Pigeon , devenu générique de la section dont cette espèce peut être consi- dérée comme le type. Voy. pigeon. (Z. G.) TOUTE-RONNE. bot. ph. — L'un des noms vulgaire de la Sauge sclarée, Salvia sclarea L, et du Chenopodium bonus Henri- ens, L. (D. G.) TOVARIE. Tovarta (nom d'homme), bot. ph. — Genre rapporté à la famille des Cap- paridées, créé par Ruiz et Pavon {Prodro- mus, p. 49, tab. 8; Flor. peruv., vol. III, p. 73, tab. 309) pour une plante herbacée annuelle, du Pérou , le Tov. pendula Ruiz et Pavon. (D. G.) TOVOMITE. Tovomita. bot. ph.— Genre de la famille des Clusiacées, tribu des Clu- siées, créé par Aublet ( Guian. , v. II, p. 956 , tab. 364), et dans lequel entrent des arbres et arbustes à suc résineux, de l'Amérique tropicale et deMadagascar; à fleurs en grap- pes axillaires ou terminales , hermaphro- dites ou polygames, tétramères, polyandres ; à fruit capsulaire un peu charnu. De Can- dolle {Prodrom., vol. I, pag. 560) faisait de ce genre un synonyme àe Marialva Vandel.; il en décrivait trois espèces, parmi lesquelles le type du genre est le Tovomita Guianensis Aubl., dont le suc résineux suinte sur le tronc, et s'y concrète en gouttes de résine. Plus récemment, on a décrit environ douze espèces de Tovomites. (D. G.) *TOWNSENDIE. Tbwnsendia (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Asléroïdées, formé par M. W. Hooker (Flor. bor. Amer., vol. II, p. 16) pour une plante herbacée, acaule, de TOX l'Amérique du Nord, qui avait été rapportée avec doute au genre Aster, sous le nom dMs- ter? exscapus, par Richardson [in Franld. Jour»., éd. 2, vol. I, app., pag. 32). Celte espèce est le Townsendia se/«craHook. Plus récemment, M. Nuttall a fait connaîtrequa- tre nouvelles espèces de ce genre. (D. G.) *10XARES. ins. — Genre de la famille des Braconides, de Tordre des Hyménoptè- res, établi par M. Haliday (d'abord sous le nom de Trionyx) sur une seule espèce , le T. deltiger Hal. (Bl.) *TOXASTER (t , arc ; àcxÀp, étoile). échin. — Genre établi par M. Agassiz dans la famille des Spatangoïdes et caractérisé par lui de la manière suivante : Forme al- longée; test mince , couvert de tubercules miliaires, avec un certain nombre de tu- bercules un peu plus gros; bouche subcem traie, petite, transversale, elliptique, non labiée; ambulacres pétaloïdes , légèrement déprimés, à l'exception de l'ambulacre im- pair, qui correspond à un large et profond sillon; plaques génitales juxtaposées; pla- ques ocellaires très petites , situées entre les angles des précédentes. — Toutes les espèces appartiennent aux terrains crétacés, à l'ex- ception d'une seule, qu'on assure être ju- rassique. L'auteur du genre y distingue deux types : le premier, dans lequel la zone interne des ambulacres pairs n'est pas conju- guée; le second, dans lequel les zones piri- fères sont également conjuguées. On a in- diqué trois espèces dans le premier, et six dans le second. (E. Ba.) *TOXEUMA. ins. — Genre de la famille des Chalcidides, groupe des Miscogastéri- tes, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Walker (Eut. Magaz., t. I, p. 378) sur deux espèces trouvéesen Angleterre. (Bl.) *TOXEUTES (to?£v-^ , archer), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, divi- sion des Prioniens, établi par Newmann (Ann.ofnat. Hisl. by Jardine, V, 15, 1840) sur le P. arcualus F., espèce indigène de la Nouvelle-Hollande. (C.) TOXICODENDRUM (toÇixow , poison; SâSpov , arbre ). bot. ph. — Ce nom a été successivement appliqué à divers genres : par Gaertner, à un genre qu'on rapporte comme synonyme au Schmidelia Lin., de la famille des Sapindacées ; par Thunberg à un genre d'Eupborbiacées , qui n'est autre que TOX 623 VHyœnanchc Lamb. Quant au Toxicoden- dron de Tournefort , dans lequel entraient deux plantes bien connues, les Rhusradicans Lin., et R. toxicodendron Lin., il ne forme qu'une simple section des Sumacs. (D. G.) *TOXICOPHLÉE. Toxicophlœa (t0?cx0'v , poison; °rvt?, dat- tier), bot. ph. — Genre proposé par M. Schott, et qu'on rapporte comme synonyme aux Astrocaryum C.-W. -G. Meyer, famille des Palmiers, tribu des Cocoinées. (D. G.) TOXOPHORE. Toxopkora (to?ov, arc; ipépw , je porte), ins. — Genre de Diptères de la famille des Tanystomes, tribu des Bombyliers, créé par Meigen (Classif.,l 804). Ce genre ne comprend que trois espèces, les T. maculala Meig., javana et cuprea Wied. (E. D.) *TOXOPHORUS (roSoVpos, porte-flèche, sagittaire), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, division des Erirhinides, créé par TRA Schœuherr {Gênera et species Curculionidum, synonymia, III, 371) et composé de quatre espèces de l'Amérique méridionale. Le type est le 7". atlenuatus F. (Lixus). (C.) * TOXOPXEUSTES (to?ov, arc; *vevo>, jerespire).iicHm. — Genre formé par M. Agas- siz dans le grand genre des Oursins (Monogr. Echin., 4e série. 1810). (G. B.) *TOXOSTOMA, Wagl. ois.— Synonyme de Pomatorhinus Temm. (Z. G.) TOXOTES ( to|o't»js , archer), poiss. — Nom générique latin, donné par Cuvieraui Archers (voy. ce mot). Pour compléter l'ar- ticle dans lequel il a été question de ce genre, nous ajouterons qu'une espèce fos- sile se trouve au Monte-Bolca (Toxoles an- tiquus, Agass.). (E. Ba.) *TOXOTUS(To$0'Tr,;,'porte-flèche).iN5.— Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Lepturètes laticerves, publié par Ser- ville (Annales de la Société enlomologique de France, IV, 211). Ce genre renferme dix- sept espèces, originaires de l'Amérique sep- tentrionale , de l'Afrique et de l'Europe. Les types de notre pays sont les T. cursur et meridianus Linné (Cerambyx). (C.) TOZZETTIA (dédié à un botaniste ita- lien ). bot. ph. — Genre proposé par Savi , et rapporté aujourd'hui comme synonyme aux Âtopecurus Lin., parmi lesquels il forme un sous-genre. ^D. G.) TOZZIE. Tozzia (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophula- riacées , tribu des Rhinanthées, fondé pav Michel i (Nov. gênera, lab. 16) sur une plante herbacée vivace , qui croît dans les parties élevées des montagnes de l'Europe moyenne. Cette plante est la Tozzie al- pine, Tozzia alpinaLin., qui est assez com- mune dans les Alpes et les Pyrénées. (D. G.) TRACAL. ois. — Ce nom, qui est formé par contraction des mots Traquet et Alouette, a été donné par Levaillant à un Oiseau qui, aux caractères extérieurs des Alouettes, joint les mœurs du Traquet motteux. M. Lesson, ayant fait de cet Oiseau le type d'une section particulière de la famille des Alaudidées, a employé génériquemeut la dénomination de Traçai, à laquelle il donne pour synonyme latin le nom de Saxilauda. (Z. G.) *TRACH.JÏA (TPaxet'a, trachée), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Orthosides , créé par T. XII. TRA 625 Ochsenheimer, et ne comprenant qu'une seule espèce propre à la France et à l'Alle- magne ( T. piniperda Esp. , flammea W. V., etc.). (E. D.) TRACHÉE-ARTÈRE. zooi.— Voy. voix. TRACHÉENNES. Tracheariœ (rPaX/ca, trachées), arachn. — Latreille, dans la pre- mière édition du Règne animal de Cuvier, 1817, donne ce nom au second ordre des Arachnides, qui, actuellement, correspond aux Phrynéides, aux Scorpionides, aux Sol- pugides et aux Phalangides. (H. L.) TRACHÉES, bot. — C'est le nom par 'oquel on désigne, en botanique, les vais- seaux formés d'un tube extrêmement délicat dans lequel se trouvent un ou plusieurs fils enroulés en spirale serrée. Voy. anatouuc végétale. *TR ACHELIA, Scopoli. ois.— Synonym e de Glareola Briss. (Z. G.) *TRACHELIA (rpoe'^oç , cou). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu desCérambycins, établi par Serville (Ann. de la Soc. entom. de France , III , 25), et composé de 5 espèces du Brésil, qui ne con- stituent peut-être que des variétés d'une même espèce. Le type est le T. pustulata de l'auteur. (C.) *TRACHELIASTES (rp^-ida, je lève la tête), crust. — Genre de Crustacés de l'ordre des Lernéides , famille des Lernéo- podiens, établi par M. Nordmann. On en connaît 3 espèces ayant pour type le Traché- liaste polycolpe , Tracheliaslcs polycolpus Nordm. (Mikrog. Beilr., 2, 95; Edwards, Histoire naturelle des Crustacés, III, . 507, pi. 40 , fig. 1 à 7). Cette curieuse espèce a été rencontrée sur les nageoires du Cyprinus jeses. (H. L.) TRACHÉLIDES. Trachelides idu genre Trachelia). ins. — Quatrième famille de Co- léoptères hétéromères , établie par Latreille (Règ. anim. de Cuvier, t. V, p. 51 ). L'au- teur les partage en six tribus, qui sont : La- griaires, Pyrochroïdes, Mordellones, Anlhi- cides, Horiales, Cantharidies ou Vésicanls. (C) TRACHÉL1E. Trachelium ( Tpa'xy'0-: » cou), bot. ph. — Genre de la famille des Campanulacées, tribu des Campanulées , formé par Linné {Gênera, n° 293) pour une plante herbacée vivace , indigène du nord de l'Afrique , de l'Europe , de l'Espagne et 79 626 TRA du midi de l'Italie; à tige simple , droite ; à fleurs d'un joli bleu violacé , formant un Corymbe terminal, fort élégant, dans lequel sont groupées en très grand nombre des fleurs remarquables par leur corolle à tube allongé, très grêle, et à limbe quinquélobé. Cette plante est la Trachélie bleue, J'ra- chelium cœruleum Lin. , que sa beauté fait cultiver fréquemment dans les iardins. Sa tige , haute de 3 à 5 décimètres , est glabre et simple; ses feuilles sont pétiolées , alter- nes, ovales-aiguës, à grosses dents de scie, de couleur pâle eu dessous. Pendant l'été, on la cultive en pleine terre , à une exposition chaude, dans une terre légère et un peu sèche. L'hiver, on l'enferme dans l'orangerie. On la multiplie par graines qu'on sème im- médiatement après leur maturité , ou par boutures faites sur couche. (D. G.) TRACHÉLIPODES ( vpfyvîkoç , cou ; «ovç, pied), moll. — Lamarck a créé celte dénomination pour désigner les Gastéropo- des à coquille extérieure, distraits des Gas- téropodes des auteurs, et constituant un ordre particulier. Cette distinction, ne re- posant que sur une particularité qui n'en- traîne pas de modifications essentielles dans l'organisation , n'a pas été conservée et ne pouvait l'être, suivant les principes d'une zoologie éclairée. (E. Ba.) *Ti.LlCHELIZUS (TpaxvAi'?«> , je tourne le cou), ins — Genre de Coléoptères pen- tamères, division des Brenthides , publié par Schœnherr (Gen. et sp. Curcul, syn., V, 489 ) , et composé de 14 espèces. Les types sont les T. ferrugineus et bisulca- ius F. (G.) *TRACHÉLOBRANCHES. Trachelo- branchia (Tpâx*A°s. cou; fa-ly^u., bran- chies), moll. — Nom donné par M. Gray aux Mollusques gastéropodes dont les branchies sont posées sur le cou, comme le rappelle l'étymologie. Ce groupe est formé d'une partie des Macrostomes et desCalyptraciens de Lamarck; il comprend les genres Siga- ret, Cryptostome, Vélutine, Cabochon, Stomate, Crépidule, Calyptrée et Mitrule. Bien qu'il existe certaines affinités entre ces genres, ils ne constituent pas cependant un groupe entièrement homogène et zoolo- gique. (E. Ba.) *TRACHELO'CERCA (T^nAo; , cou; xt'pxoî, queue), infus. — Genre établi par TRA M. Ehrenberg (3e Beitr., 1834). V. ophrvo- cerciiu. (E. Ba.) *TRACnELOEUM {rpâXrtlo<; , COU). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu, des Sépidiides, créé par Hope {Coleoplerist's manual , III , 1 16 ), et qui ne se compose que d'une espèce, le T. laticolleU. Elle est originaire du cap de Bonne-Espérance. (C.) *TRACHELOï\ETTA, Kaup. ois. — Sy- nonyme de Dafila Leach. — Genre fondé sur VAnas acuta Linn. (Z. G.) TRACHÉLOPODES. moll. — Voy. tra- chélipodes. (E. Ba.) *TRACHÉEYOPTÈRE. Trachelyople- rus (xpy.xn^i, cou; -n-lspov, aile, nageoire; nageoires comme insérées sur la région du cou), poiss. — Genre de Malacoptérygiens Siluroïdes, créé par M. Valenciennes pour un petit Poisson qui le compose seul. Le caractère principal du Trachélyoptère à cuir (7 . coriaceus, Val.) consiste dans l'absence de nageoire adipeuse; il tient aux Schilbés, aux Pimélodes et surtout aux Auchéniptè- res. (E. Ba.) TRACHICHTKE. Trachkhthys ( TPaXv«, âpre; Ix^i, poisson:, poiss. — Genre très voisin des Béryx et appartenant, comme eux, à la tribu des Percoidesàplus de sept rayons aux branchies et aux ventrales. Créé parShaw sur un Poisson recueilli par While sur les côtes de la Nouvelle-Hollande , ce genre ne comprend que celle seule espèce qui n'a été revue par aucun naturaliste. Shaw la nomme Trachtchlhys australis ; Schneider, qui la plaçait parmi les Amphiprions de Bloch, l'ap- pelait Amphipriun carinatus. (E. Ba.) TRA(iIlir\E. poiss.— Voy. vives. TRAC1HMDES (du genre Trachinus). poiss. — Risso proposa, sous ce nom, une petite famille de Poissons acanthoplérygiens jugu- laires, composée des genres Trachinus , Uranoscopus et Caîlionymus. Si l'on amende la composition de ce dernier genre linnéen, pour n'y laisser que les Poissons auxquels ap- par lien l spécialemen t le nom de Caîlionymus, et qui sont voisins des Gobioïdes, en enlevant le Caîlionymus indiens qui est un Platycé- phale, et en rapportant aux Uranoscopes le Poisson auquel les auteurs grecs appliquaient le nom de Caîlionymus (Uranosc. scaber), la famille des Trachinides correspond a la tribu des Percoïdes à ventrales jugulaires, et coit- siitue ainsi un groupe assez naturel. (E.Ba.) TRA TRACHINOTE. Trachimdus (tpaxv,, âpre; vw-ro; , dos), poiss. — Sous ce nom, Lacépède a formé un genre qui ne diffère pas génériquemeut de ceux auxquels il don- nait le nom d'Acanthinion et de Ca^siomore (voy. ces mots). Ces Poissons sont abondants aujourd'hui. On n'en connaît qu'une espèce fossile, le Trachinolus lenuiceps Ag., du Mon te- Bol ca. (E. Ba.) TRACniiVUS (rpaxwç, âpre), poiss.— Nom générique latin des Vives {voy. ce mot), ap- pliqué aussi à des Poissons qu'on plaçait à tort dans cegroupe, entre autres au Triciiodus (v. ce mot), et à un genre de Scombéroïdes (Swain., nal. hist. Fish.elc, 1839). (E.Ba.) *TRACHODE. Trachodes. bot. pu. — Genre de la famille des Composées, tribu des Chicoracées, formé par Don (Transact. of the Linn. Soc, vol. XVI, pag. 182 ) pour une plante herbacée, bisannuelle, indigène du Mexique, extrêmement voisine, par ses caractères, des Sonchus. Cette espèce, en- core unique, est le Trachodes paniculala Don. (D. G.) TRACI10DES (TPax«i<îr).;, âpre), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , division des Erirbinides, publié par Germar [Species Ins., 325), et composé de 3 espèces. Le type du genre est le C. hispidus Lin. Nous l'a- vons rencontré une fois dans la forêt de Çonjpiègne. (C.) TRACIIOIV'ETE. Trachonetes. crust. — Nom propre, synonyme de Milhrax. Voy. ce nom. (H. L.) TRACHURUS ( TPaXù? , âpre; ôvpàe , queue), poiss. —Nom choisi par Cuvier pour désigner la première subdivision générique qu'il établit parmi les Poissons scombéroïdes du genre Caranx, subdivision dont les espè- ces sont vulgairement appelées du nom géné- ral de Sauirl,:. (E. Ba.) *TRACI! Y ANDRE. Trachyandra (t^v;, rude; ây*p,â*ip«», homme, pour mâle), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, sous- ordre des Asphodelées, formé par M. Kunth (Enumer., vol. IV, p. 574). Il est très voisin des Asphodèles. M. Kunth en a décrit vingt- huit espèces, parmi lesquelles dix douteuses. Nous citerons, comme exemple, le Trachyan- dra hispida Kunth (Anthericnm hispidum Linné), du cap de Bonne-Espérance. (D.G.) *TRACIIYASP1S (t(»«x«S> âPreî «"w^i bouclier), rept. — Genre de Tortues indi- TRA 627 que par ilermann von Mcyer (in Leonhard und Bronu, Ncues Jahrbuch fur Minéralo- gie, iSAS). (E.Ba.) *1TiACIIYCARYE. Trachycaryon^pa.xiit scabre, rude; xctpuov, noix et tout fruit dur). bot. ph. — Genre de la famille des Euphor- biacées , tribu des Crotonées, établi par M. Klot/sch, et dont le nom rappelle l'état de la surface de son fruit. Ce genre est voisin des genres Garcia Rohr., et Mabea Aublet. (D. G.) *TRACHYCEPIIALE. Trachycephalus (rpa^ws, âpre; xtipalh, tête), rept. — Genre de Batraciens anoures phanéroglosses , de la famille des Hylaîformes , établi par M. Tschudi , et qui renferme , suivant MM. Duméril et Bibron, 3 espèces d'Amé- rique. Très semblables aux Rainettes, les Traehyccphales s'en distinguent par les as- pérités dont se couvrent les os de la tête, qui arrivent, avec l'âge, à un degré d'ossi- fication tel qu'on ne peut plus en distinguer les .sutures. Voy. Rainette, et l'atlas de ce Dictionnaire, Reptii.es, pi. 15. (E. Ba.) *TRACHVCEPnALUS (tp«j^s, âpre; xtipalii, tête), poiss. — Genre de Malacoptéry- giens siluroïdes, indiqué par M. Swainson (Çlqssif., 1839). (E. Ba.) TRACHYCTIIE. poiss.— Voy. trachicthe. (E. Ba.) *TRACnYCOEIJA (tp«xvç, âpre; »otït'a, ventre), rept. — Genre de Stellionides , Iguaniens acrodontes de MM. Duméril et Bibron , établi par M. Fitzinger ( Syst. Rept., 1843). (E.Ba.) *TRACHYCYCLE. Trachycyclus (rpu- Xw;, âpre; xuxÀè?, cercle: anneaux ou ver- ticilles épineux), rept. — Genre établi par MM. Duméril et Bibron dans la sous- famille des Iguaniens pleurodontes , pour une seule espèce recueillie par M. d Orbigny dans la province de Rio-Grande. Ces ani- maux, voisins des Sténocerques et des Stro- bilures , se distinguent principalement des premiers par l'absence de dents palatines, et des seconds par la forme arrondie de la queue et l'égalité des plaques céphaliques. (E. Ba.) *TRACIIYDACTYLE. Trachydactylus (rpa^ù;, âpre; Ixxtvaqc, doigt), rept. — Genre de Stellionides , Iguaniens acrodon- tes de MM. Duméril et Bibron, établi par M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1810). (E. Ba.) 62S TRA TRACHYDE. ins. —Nom latin du genre Trachys. TRACHÏDE. Trachys. bot. pu. — Ce genre, formé par Persoon (Enchirid., vol. I, p. 83) pour le Cenchrus mucronatus Linné, est rattaché par M. Endlicher {Gen., n" 784), comme synonyme, au Trachyozus Rcbb.; M. Kunlh, dans son Agrostographie, l'adopte au contraire. (D. G.) TRACHYDERES (Tp«x?j;, raboteux; Sépti, cou), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tribu des Cérambycins de Lat., des Trachydérides de Dupont , fondé par Dalman {Schœnh. syn. Ins., I, 3, p. 364), et composé de 15 espèces de l'Amérique équinoxiale. Les types suivants, T. succinc- tus, strialus F. et thoracicus 01., rentrent chacun dans l'une des divisions qu'on y a établies. (C.) ♦TRACHYDÉRIDES. Trachydérides. ins. — Sous ce nom , M. Dupont {Monographie des Trachydérides, Revue zool. , 1839) a établi une tribu de Coléoptères subpenta- mères , dans laquelle rentrent les genres suivants : Megaderus , Lissonolus, Galissus, Rachidion , Nosophlœus , Phœdinus , Chari- notes, Dendrobias, Dicranoderes , Trachy- deres, Ancylosternus, Oxymerus, Stenaspis, Crioprosopus , Sphœnolhecus , /Egoideus , Ozodera et Xylocharis. (C.) *TRACHYDERMA (TPaXv;, rude ; &P- /*a, peau), ins. — Genre de la famille des Ichneumonides , groupe des Pimplites , de l'ordre des Hyménoptères, établi par Graven- horst (Ichneumonologia) sur une espèce ob- servée en Suède (TV. scabra Gravenh.). (Bl.) *TRACHYDERME. Trachyderma (rPa- xv;, âpre; Sépaa, peau), rept. — Genre de Lacertiens indiqué par M. Wiegmann, qui en a fait le type d'un groupe ( Wiegm., Herp. Mex., 1834). (E. Ba.) TRACI1YDERME (rpaXv;, raboteux; Se'piKx , peau ). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, division des Pimélifires , créé par Latreille ( Règne animal de Cuvier , V , 7 ), et qui est formé de dix espèces. Le type est le Pimelia hispida F. On le rencontre à la fois en Egypte , en Barbarie et au Sé- négal. (C.) *TRACHYDERMUS CtPojj«i>v, étamine). bot. ph. — Genre delà famille des Borraginéesou Aspérifoliées, fondé par Don (in Edinb. new. philosoph. TUA Journ., vol. XIII, p. 239 ) sur les Borvngo orienlalis et C crclica Linné, plaine-; her- bacées, qui croissentdans les parties orienta- les de la région méditerranéenne. (D. G.) TRACHÏTE. géol. — Voxj. roches, tome XI, page 159. TUACHYTELLE. Trachytella (tp«x^, rude), bot. ph. — Genre placé comme douteux à la suite de la famille des Dilléniacées, formé parDeCandolle(Sys(., vol. 1, p. 410; Prodrom., vol. I, p. 70) pour des arbustes grimpants, indigènes de la Chine. Ce genre est fort imparfaitement connu, et il a été formé sur la seule autorité de Loureiro. De Candolle en a signalé deux espèces, parmi lesquelles nous citerons le Trachylelta Ac- tœaDC. (D. G.) *] RACIIÏTIQUES (Terrains), géol. — Foy. terrains, tome XII, page 517. TUADESCANTÎE. Tradescanlia ( nom d'homme), bot. ph. — Genre important de la famille des Commélynacées, formé par Linné (Gen., n° 398), qui le rapporte à l'hexandrie-monogynie de son système. Les plantes dont il se compose sont des her- bes qui habitent, pour la plupart, l'Amé- rique tropicale et les parties chaudes de l'Amérique septentrionale , et, en nombre moindre , l'Asie tropicale et l'Afrique australe; leur port ressemble à celui des Commélynes; leurs fleurs terminales ou axillaires, en ombelle ou en grappe, sont tantôt nues et tantôt accompagnées d'un involucre; leur périanthe a ses trois folioles externes vertes, entièrement calicinales et persistantes, tandis que les trois internes sont pétaloïdes ; leurs six étamines ont presque toujours les filets chargés de longs poils dans lesquels on observe facilement le phénomène de la rotation, et les anthères à loges parallèles, écartées par la dilatation de l'extrémité du filament; leur ovaire, à trois loges multi-ovulées, porte un style fili- forme, glabre, que termine un stigmate obtus, ou à trois lobes rudimentaires. Leur fruit est une capsule qui s'ouvre, par déhis- cence loculicide , en deux ou trois valves portant la cloison sur leur ligne médiane, et qui contient, dans ses deux ou trois loges, un petit nombre de graines peltées et presque carrées. — M. Kunth , dans son Einimcralio , ne décrit pas moins de 60 es- pèces de Tradescanties, parmi lesquelles TRA 631 plusieurs sont cultivées dans les jardins comme plantes d'ornement. La plus ré- pandue d'entre celles-ci est laTRADESCANTiE de Virginie, Tradescanlia virginica Lin., si connue sous son nom vulgaire d'Ephémère de Virginie. Elle est indigène de l'Amérique septentrionale et plus particulièrement de la Virginie, comme l'indique son nom. C'est une jolie plante herbacée-vivace, dont la tige droite, presque simple, porte des feuilles lancéolées - linéaires , acuminées , glabre et bordées de petits cils, et se ter- mine par une ombelle de fleurs d'un joli bleu violacé, dont les sépales sont velus à l'extérieur. Cette Tradescantie est très rus- tique et passe très bien en pleine terre sous le climat de Paris. Elle réussit surtout d ns une terre légère. On la multiplie par la di- vision de ses pieds. Dans nos jardins, elle a donné une variété à fleur blanche, une autre à fleur rouge, une troisième à fleur double. — On cultive fréquemment dans les collections de serre chaude le Tradescanlia discolor Ait., espèce du Mexique, plus re- cherchée pour ses feuilles oblongues et lar- ges , ployées en gouttière, dont toute la face inférieure est d'un pourpre violacé, que pour ses fleurs qui sont petites et blan- ches. Parmi les autres espèces de ce genre nous mentionnerons le Tradescantia diure- lica Mart., du Brésil, dont la tige et les feuilles, regardées comme émollientes,sont employées dans le pays pour bains, pour lavements , et contre les rétentions d'urine spasmodiques. (P. D.) TUAGAÎVE. Traganum. eût. ph. — Genre de la famille des Chénopodées , tribu des Salsoiées, établi par M. Dv.\i\e. (Flor. JEgypt., p. 312, t. 22 , fig. 1) pour un arbuste très rameux , qui croît dans l'Arabie, l'Egypte et aux Canaries, r-t auquel ce botaniste a donné le nom de Traganum nudalum. Ce genre est voisin des Salsola, desquels il se dislingue par son calice qui ne se dilate pas en ailes autour du fruit, par ses anthères sagittées, enfin par les poils qui envelop- pent ses fleurs. (D. G.) TRAGANTHE.rragan(/iws(TPa>,o,-,bouc; rochers, et quelque- fois à de hautes régions; les autres fréquen- tent de préférence les campagnes riches en végétation, coupées de haies nombreuses ou couvertes de bruyères. Toutes, du reste, s'éloignent des grands bois. Les terrains en plaine, fraîchement labourés, sont surtout exploités par les Traquets à l'époque de leurs migrations d'automne. La vivacité et la défiance de ces Oiseaux sont extrêmes , aussi est il difficile de les aborder. On les voit se porter sans cesse de tertre en tertre, de buisson en buisson, et se percher tou- jours sur les points les plus culminants. C'est même à l'habitude que la plupart d'entre eux ont de se reposer sur les molles de terre qui s'élèvent au milieu d'un champ qu'est dû ie nom de Motleux, que quelques auteurs leur ont donné. Ce qui caractérisé encore ces Oiseaux, c'est que, à chaque dé- part, à chaque pause, ils agitent violemment les ailes, la queue, et abaissent brusque- ment le corps, à plusieurs reprises, en flé- chissant les pattes. Leur vol est peu soutenu, bas, direct, irrégulier et brusque. Aussitôt qu'ils aperçoivent une proie , ils se jettent sur elle avec vivacité. Leur nourriture ne se compose pas uniquement d'Insectes, comme presque tous les auteurs l'ont avancé; ils mangent aussi des baies de divers arbustes, et principalement celles du Pistachier téré- binthe. Peu d'Insectivores ont autant que les Traquets d'antipathie pour lesChoueites: le cri seul de ces Oiseaux suffit pour les mettre en émoi. C'est à terre, sous une pierre, une motte, dans une touffe d'herbe ou bien dans un tas de bois, de fagots, que les Traquets établissent leur nid. Ils le com- posent de brins d'herbes, de mousse, de TUA bourre et de crins. La ponte est de quatre à six cenfs d'un blanc bleuâtre ou verdâtre, unicolore chez les uns, parsemé de petites tacbes rousses ou brunes chez les autres. Les mâles font entendre à l'époque des amours, et surtout pendant que les femelles couvent, un chant flùté assez agréable. La chair de ces Oiseaux est des plus délicates. On a essayé d'introduire plusieurs divi- sions dans le genre Traquet ; mais les carac- tères sur lesquels elles ont été fondées n'ont pas toute la valeur qu'on voudrait leur don- ner. Celles , par exemple, que l'on a éta- blies sur les espèces européennes , ne repo- sent à peu près que sur le système de colo- ration. Aussi admettrons nous ces divisions à titre de simples groupes. 1° Espèces dont les couleurs sont distri- buées par grandes masses uniformes. (Genre Viliflora Briss.; Alnanlhe Vieill.) Six espèces d'Europe appartiennent à ce groupe ; ce sont : le Traquet motteux, Sax. œnanlhe Bechst. (Buff., pi. enl., 554 ); ha- bite toute l'Europe, ia Sibérie, l'Asie Mi- neure et l'Afrique septentrionale. — Le Traquet sauteur, Sax. sallalor Ménét. (Cat. des Ois. du Caucase, n° 56); habite l'Oural, les bords de la merCaspienne et la Grèce. — Le Traquet leucomèle , Sax. leucomela Temm. (pi. col., 257, f. 2) ; habite la Russie méridionale, la Daourie. — Le Traquet sta- perzin, Sax. slaperzinaTemm. (représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 35, f. 2); habite l'Europe méridionale, l'Egypte et la Nubie. — Le Traquet oreillard , Sax. au- ritaTemm.; mêmehabitatque le précédent. — Et le Traquet rieur, Sax. cachinnans Temm.; même habitat. 2° Espèces dont les couleurs des parties supérieures sont distribuées par taches longi- tudinales. (Genre Rubelra Briss.; Frulicicola Macgill.) A ce groupe appartiennent le Traquet tarier , Sax. rubelra Bechst. ( Bulïon , pi. enl., 678, f. 2); habile toute l'Europe, l'Arabie et l'Egypte. — El le Traquet fatre, Sax. rubicola Bechst. (Buff., pi. enl., 278, f. 2); habile l'Europe, la Sibérie, l'Asie Mineure et l'Afrique. Parmi les espèces étrangères , nous nous bornerons à citer le Sax. solitana Vig. cf. TRE 6S7 Horsf., dont Gould a fait le type de son genre Oa'igma ; le Sax. pileata Temm., type du genre Campicola de Swainson ; et VJEnanthe sialis Vieill., type du genre Sialia de Swainson. (Z. G.) 1T.ASGOBANE. rept. — (Bomare.) Sy- nonyme d'AMPHISliÈNE. (E. Ba.) TFiASS. géol. — Voy. roches, t. XI, page 172. *TRASLS. bot. ph. — Le genre de ce nom proposé par Gray est un des nombreux sy- nonymes du genre Carex. (D. G.) TRATTINICKIA (nom d'un botaniste). bot. pu. — Le genre proposé sous ce nom par Persoon (Enchir., vol. II, pag. 403) est rapporté, comme synonyme, au genre Mar- schaliia Stbreb. , dans la famille des Com- posées, tribu des Sénécionidée», division des Galinsi (D. G.) *TRAUTVETTÉRIE. Trautvetteria (dé- dié au botanile Traulvetter ). bot. pu. — Genre de la famille des Renonculacées , tribu des Pœoniées, formé par MM. Fischer et Meyer, (Index semin. hort. Pelropol.,l, 1835, p. 22) pour VActœa palmala DC, plante herbacée , indigène de la Caroline , qui est devenue le Trautvetteria palmala Fiscb. etMey. (D. G.) TRAVERTIN, géol. — Voy. roches, tome XI , page 177. *TRAVERTINQ. géol. — Synonyme du Travertin. IBIE. Trcbius. crust. — Genre de l'ordre des Siphonostomes , formé par M. Kroyer, adopté par les carcinologistes , et rangé par M. Milne Edwards dans la fa- mille des Peltocéphales , et dans, la tribu des Ca.ligi.ens. Ce genre ne renferme que deux espèces; le type est le Trebius caudi- gerus, qu'on a trouvé vivant parasite sur un Squale de la mer du Nord. (H. L.) *TRECIIONÈTE. Trechonœtes (rp^vç, lieu aride; vôimï, habitant), bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, tribu des Solanées , établi par M. Miers (in Hoo- ker Joum. of Dolany, vol. IV, pag. 350) pour des plantes du Chili, dont une avait élé décrite par lui, dans son voyage, sous le nom de Jaborosa laciniala. Les deux espèces par M. Miers sont le Trechonœles laciniala et T. saliva Miers. Celle-ci est cultivée à Tucuman, où on l'emploie en guise de Moutarde. (D. G.) 638 TRË *TRECïHS(Tot'X6i, je cours), ins. — Genre de Coléoptères pentaruères, tribu des Cara- biques subulipalpes, créé par Clairville (Eut. Helv., 2, 2, B. b), et dans lequel ren- trent près de 50 espèces qui sont réparties dans les diverses contrées de l'Europe et de l'Amérique. Parmi celles-ci, nous ne cite- rons que le T. discus F. (C.) TRÉFEUIL. bot. ph. — Nom ancien du Trèfle. Voy. trèfle. TRÈFLE. Trifolium (très, tria, trois; folium feuille), bot. ph. — Genre très nom- breux de la famille des Légumineuses-Papi- lionacées , tribu des Lotées , sous- tribu des Trifoliées, de la diadelphie-décandrie dans le système de Linné. Limité primitivement parTournefort {Institut, rei herbar.,ç. 404), il avait été agrandi par Linné qui y avait réuni les Mélilots; mais les botanistes modernes ont rétabli la circonscription qui lui avait été assignée parTournefort, et ils en ont séparé de nouveau les Mélilots, en les subdivisant même. Le nombre des Trèfles aujourd'hui connus dépasse 1 50. Ce sont des plantes her- bacées, répandues dans toutes les contrées tempérées du globe, très souvent gazonnan- tes ; leurs feuilles ont trois folioles, d'où a clé tiré le nom du genre, très rarement cinq, avec des stipules adnées au pétiole; leurs fleurs rouges, purpurines , violacées , blan- ches ou jaunes, forment presque toujours des épis serrés, ou des capitules; elles pré- sentent : un calice campanule ou tubuleux à cinq dents plus ou moins profondes, pres- que bilabié; une corolle papilionacée, qui devient quelquefois monopétale, qui persiste souvent, et dans laquelle la carène est dé- passée par les ailes et surtout par l'éten- dard; dix étamines diadelphes, dont les fi- lets vont généralement en se dilatant vers le sommet ; un ovaire à une loge uni-pluri- ovulée , surmonté d'un style glabre, que termine un stigmate obtus. Ces fleurs don- nent un petit légume à 1-4 graines, tantôt sessile , enveloppée par le calice endurci et resserré à la gorge , tantôt stipité et débor- dant plus ou moins le calice. Le genre Trèfle est l'un des plus riches de notre Flore; MM. Grenier et Godron , dans la deuxième partie du premier volume de leur Flore de France , dont la publication est toute récente, n'en décrivent pas moins de eiuquautesix espèces; et, parmi ces espèces, TRE beaucoup sont fort communes , tandis que d'autres ont des usages très importants. Les nombreuses espèces de Trèfles ont dû être divisées par sous-genres; mais les au- teurs n'ont pas tous adopté les mêmes cou- pes. Voici celles qu'adopte M. Endlicher dans son Gênera, n. 6511 : a. Lagopus Koch; b. Calycomorphum Presl.; c. Fragi- fera Koch; d. Vesicastrum Koch; e. Lvpi- nasler Moench; f. Trifoliastnm Serin.; g. Chronosemium Serin. ; h. Paramesus Presl. La plus importante des espèces de Trèfles est certainement le Trèfle des prés, Trifo- lium pralense Lm., qui se trouve abondam- ment dans presque toute l'Europe et qui, en outre, est l'objet de grandes cultures. Il est connu vulgairement sous les noms de Trèfle commun, Grand Trèfle rouge de Hol- lande, Grand Trèfle rouge. En France, il occupe à peu près la place la plus impor- tante dans les prairies artificielles. Il varie beaucoup pour la villosité; car on le voit tantôt presque glabre et tantôt très velu ; pour la hauteur, sur laquelle influe surtout la culture; pour la couleur des fleurs, etc. Ses feuilles ont leurs folioles ovales ou el- liptiques, molles, le plus souvent entières, quelquefois maculées; leurs stipules sont veinées, leur partie libre, triangulaire, se terminant brusquement par une pointe sé- tacée; ses capitules sont globuleux ou ovoï- des, le plus souvent accompagnés de deux feuilles opposées. Son légume est petit, mo- nosperme , et s'ouvre comme un opercule. La culture du Trèfle commun est d'autant plus importante que, outre qu'il fournit un fourrage excellent et très abondant, il n'é- puise pas le sol , et constitue même un ex- cellent engrais vert par la portion qu'on en laisse sur place pour l'enfouir. Il réussit particulièrement dans les terres fraîches et profondes. Généralement on le sème au printemps avec l'avoine ou l'orge, ou sur le blé en herbe; sa graine, étant très petite, doit être peu recouverte. On en répand 15 ou 16 kiîogr. par hectare, quelquefois beau- coup moins, d'autres fois davantage, scion les usages locaux. Tout le monde connaît et utilise aujourd'hui les effets extrêmement avantageux que produit le plâtre jeté sur le trèfle déjà en végétation. Bien que les di- verses explications proposées par H. Davy, par M. Liebig , etc. , ne rendent pas par- TRK faitement compte de celte action , le fait n'en est pas moins positif, et démontré par aes expériences de tous les jours, dans les- quelles on voit les fanes des Trèfles plâtrés se développer a\ec une grande vigueur et dou- bler quelquefois leurs produits. Le Trèfle est donné aux bestiaux principalement en vert, au printemps ; mais on recommande alors de ne le donner qu'après que la rosée s'est dissipée. Il forme aussi un bon four- rage sec. Le Trèfle rampant, TrifoJium repensUn., qui est commun partout, dans les prairies, les pelouses, au bord des chemins, est cul- tivé également, mais plus rarement que le précédent. Il porte les noms vulgaires de Trèfle blanc, Petit Trèfle de Hollande. Comme l'indique son nom, sa tige herbacée est cou- chée et rampante. Il s'élève rarement au- dessus de 2 décim. Ses folioles sont obovées, obtuses ou éebancrées au sommet, à dents aiguës; ses stipules sont lancéolées, brus- quement subulées. Ses capitules de fleurs blanches ou légèrement rosées , sont globu- leux , longuement pédoncules, et les Heurs qui les forment se réfléchissent avec leur pédicule après la fécondation. Le principal avantage de cette plante est de donner les moyens d'utiliser les terres sèches et légères, dans lesquelles il réussit très bien. On s'en sert avec avantage pour garnir le fond des prairies de Graminées. Le Trèfle incarnat, Trifolium incarna- tum Lin., porte vulgairement les noms de Trèfle de Roussillon, Farouche; ce dernier mot est une corruption du patois Fé routgé ou Foin rouge. Il s'élève de 2 à 5 décim. ; sa tige droite, simple, à longs entre-nœuds, porte des feuilles à folioles obovales en coin, dentelées vers l'extrémité, obtuses ou éeban- crées, pubescentes; elle se termine par un épi serré, cylindracé , un peu conique, de fleurs d'un rouge vif. Cette espèce croît communément dans les prairies, surtout du centre et du midi de la Krance. Longtemps sa culture a été limitée à nos départements les plus méridionaux; mais, depuis quelques années, les avantages évidents qui la dis- tinguent ont déterminé son adoption pres- que générale. Le Trèfle incarnat fournit en effet un fourrage excellent, soit vert, soit sec, et précoce; il est très peu délicat et réussit très bien, semé à la fin du mois TRE 639 d'août ou au commencement de septembre, sur des chaumes auxquels on s'est borné à donner un léger labour. Il est aussi très avantageux pour garnir les vides dans les Trèfles communs qui ont mal levé. On cultive encore plus ou moins commu- nément quelques autres espèces de Trèfles. Mais l'espace nous manque pour nous en occuper ici. (P. D.) TREISIA. bot. ph. — Genre proposé par Haworth et non adopté , qui se range parmi les nombreux synonymes du genre Eu- phorbe. (D. G.) TREMANDRACÉES. Tremandraceœ . bot. ph. — Petite famille de plantes dico- tylédonées, polypétales, hypogynes, ainsi caractérisée : Calice de 4-5 folioles libres ou inférieurement soudés, à perfloraison val- vaire. Autant de pétales alternes , égaux , coui tement onguiculés, à préfloraison enrou- lée, caducs. Étamines en nombre double, insérées sur le réceptacle, opposées par pai- res aux pétales qui les enveloppent et les séparent dans le bouton: filets libres, courts et épais; anthères conniventes, dressées, à deux ou quatre loges confluentes au som- met en un tube et s'ouvrant par un pore commun; ovaire libre, sessile ou courte- mentstipité, à deux loges contenant cha- cune un seul ovule ou deux collatéraux suspendus vers le sommet ; style terminal simple; stigmate aigu. Capsule comprimée en sens inverse de la cloison, biloculaire, à déhiscence loculicide. Graine solitaire , pendante, dont le tégument se prolonge inférieurement au-delà de la chalaze eu une caroncule sous forme de crochet. Em- bryon droit dans l'axe d'un périsperme charnu deux fois plus long que lui , cylin- drique, à radicule supère. Les espèces sont de petits arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande extratropicale, souvent couverts de poils glanduleux ou étoiles; à feuilles al- ternes ou verlicillées , simples, quelquefois même squamiformes, dépourvues de sti- pules; à fleurs régulières, axillaires, soli- taires, pédonculées. Tetratheca , Sm. — Tremandra, R. Br. — Plalytlœca, Steeiz. (Ad.J.) TREM ANDRE. Tremandra. bot. ph. — Genre qui donne son nom à la petite famille 640 TRE desTremandrées, établi par M. Rob. Brown {ex DC. Prodrom., vol. I , pag. 344 ) pour de petits arbrisseaux rlmeux , qui appar- tiennent tous à la flore de la Nouvelle- Hollande. (D. G.) TREMANTIIE. Tremanthus. bot. ph.— Le genre proposé sous ce nom par Persoon (Enchir., vol. I, pag. 467), et rapporté par lui à la famille des Méliaeées, est rangé par M. Endlicher comme simple synonyme parmi les Styrax Tourn. , sous-genre b. Slrigilia Endl. (D. G.) *TRÉMAPNÉS. Tremapnea(-tp7ii>.<*, trou; Ttv/u, je respire), poiss. — Dénomination choisie par Rafinesque, synonyme de Tré- matopnés (Rafln., Ind. in Sicil.). Voy. ce mot. (E. Ba.) *TRÉMATODÈRES (tp%« , trou ; Sep},, cou), rept. — Groupe de Batraciens, du sous-ordre des Urodèles , dans la méthode de MM. Duméril et Bibron. Voy. batra- ciens. (E. Ba.) *TRÉMATODES. Trematoda { t^:-:.T»- Snc, percé), helm. — Foi/.entozoaires. (P. G.) TREMATODOIV (ip^à, trou; h&Xç, dent), bot. cr. — (MOtissés.) Genre acro- carpe de la tribu des Dicranées, fondé par Richard (FI. amer, bor., Il, p. 289) pour le T. longicollis. Plus tard, Bridel y réunit avec raison le Dicramnn ambiguum d'Hed- wig. On reconnaîtra ce genre au signale- ment suivant: Péristome simple (rarement nul), composé de seize dents lancéolées, en- tières ou fendues irrégulièrement dans leur axe, articulées et couvertes de granulations; capsule longuement pédonculée, ovale ou oblongue, munie d'un col plus ou moins allongé et penchée par suite de la courbure de ce col ; opercule à long bec ; coiffe cucul - liforme, sensiblement renflée à la base; périchèse vaginant formé de neuf feuilies: inflorescence monoïque terminale. Ces mousses, voisines des Dicranes, viennent sur la terre où elles forment de petits ga- zons. Des trois espèces connues, deux sont propres à l'Europe; la troisième ne se ren- contre que dans l'Amérique septentrionale et les régions tropicales. (C. M.) TRÉMATOPNÉS. Trematopnei (tp%«, trou; ^ve'o, je respire), poiss. — Nom sous lequel M. Duméril désigne les Poissons dont l'appareil branchial s'ouvre au dehors par des trous arrondis, c'est-à-dire, les Cbon- TRE droptérygiens de Linné et de Cuvier(Dum., ZooL anal., p. 101). (E. Ba.) *TREMATOPSIS ( tp%fô , trou ; ô>.; , apparence), poiss. — Genre de Poissons Gymnodontes indiqué par Ranzani ( Nâvi Comment. Academ. Scient. Bononiensis , III, 1829). (E. Ba.) * TREMATOSAMIUS (tp^cc, trou; cra-j.ûô;', lézard), rept. — Genre de Sauriens indiqué par M. Braun (in Versammhnig dcr Gesellschafl deuts. Naturf. und Aerzle , 1841). (E. Ba.) TREMRLE. bot. ph. — Nom vulgaire du Peuplier Tremble, Populus Tremula Lin. TREMBLEMENT DE TERRE, géol. — Voy. VOLCANS, terrains et SYSTÈMES de MONTAGNES. TREMBLEUR. poiss.— Nom significatif donné au Malaptérure à cause de ses effets électriques. (E. Ba.) TREMBLEY1E. Trembleya (dédié au célèbre naturaliste Trembley ). bot. pu. — Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Rhexiées, formé par DeCandolle (Prod., vol. III, pag. 125) pour des arbrisseaux in- digènes du Brésil, voisins des Rhexia, mais à fleurs tétramères. On en a décrit jusqu'à ce jour 14 espèces. (D. G.) *TREMEDOR. poiss. — Nom sous le- quel les Portugais désignent un Poisson de la rivière de Sofala, et qui est d'une telle nature qu'on ne peut le prendre en vie sans que les mains et les bras soient frappés de douleurs. Ce nom et celte définition sont remarquables en cequ'ils indiquent un Pois- son électrique, un Malaptérure, sans aucun doute, sinon de la même espèce, au moins très voisin de celui du Nil et du Sénégal. V. TREMBLEUR, MALAPTÉRURE, SILURE. (E. Ba.) TREMELLE. Tremella. cr.— Genre de la famille des Cbampignons-Hyménomycèles de Pries, sous-ordre des Tremellinés , tribu des Trémellés ; de la division des Basidiospo- rés-Ectobasides, tribu des Idiomycètes, sec- tion des Trémellés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; formé primiti- vement par Dillenius , et conservé, sauf quelques modifications. Les Champignohs qui le forment sont gélatineux, un peu translucides, sans forme arrêtée , et ils se développent librement sur la terre humide, dans laquelle ils s'enracinent assez souvent, mais seulement par leur base. Ils fructifient TRE dans toute leur étendue, ou sur un hymé- nium en membrane mince ; leurs sporidies ressortent légèrement. Dans le Gênera île M. Endlicher, les Tremelles sont subdivi- sées en quatre sous-genres, qui ont reçu les noms suivants : a. Phyllopta Pries; b. Co- ryne Fries; c. Cerelrina Endl.; d. Mescnte- rium Endlic. (M.) TRÉMELLÉS. BOT.cn.— Voy. mycologie, "t. VIII, p. 4S7. TRÉMÉSIE. Tremesia (. ois. —Sous- famille établie par G.-R. Gray dans la fa- mille des Columbidées. Elle comprend les genres Plilotwpus, Treron, Sphenocercus, genres formés aux dépens des Colombars de Levaillant. (Z. qj *TRETOSTER\0\ (W«>«, perforé; cTtpvov, plastron), rept.— M. Oven a formé ce genre nouveau pour une espèce de Tor- tue paludine du calcaire de Purbeck. La carapace large, aplatie, sculptée et pointil- lée de cette espèce remarquable, la rap- proche en apparence des Trionyx, avec les- quelles on l'a quelquefois confondue. Les traces d'impression des écaifles, tout à fait semblables, montrent qu'elle appartient réellement à la famille des Emydiens et qu'elle n'a point eu la peau molle à la ma- nière des Tortues fluviatiles. Elle établit cependant une sorte de transition entre les deux familles: les écailles delà carapace et du sternum sont comme chez les Emydes; les granulations, l'état rudimentaire des 81 642 TRI plaques marginales, le vide qui se trouve au milieu du plastron et qui a fourni l'éty- mologie du nom générique , la rapprochent des Trionyx. M. Owen a nommé cette es- pèce unique T. punclalum (Owen, Report Brit. Ass., 1841, p. 165). (E. Ba.) *TRETUS ( Tpvilb; , perroré ) , Chevrolat (Ann. de la Soc. ent. de Fr.,2, 63). ins. — Synonyme de Mecocorynus, Schcenherr. *TREVESIE. Trevesia. bot. ph.— Genre delà famille des Araliacées, créé par M. Vi- viani {Memorie délia reale Acad. délie se. di Torino,2e sér., t. IV, 1842) pour une plante des Indes orientales qui existait depuis vingt ans, dans les jardins, sous le nom de Gasto- nia palmaia Roxb. C'est un arbrisseau ou un arbre aiguillonné, à fleurs d'un blanc verdâtre, en ombelles paniculées. Elle porte aujourd'hui le nom de Trevesia palmaia Viv. (D. G.) TRÉVIRANIE. Trevirana (dédié au bo- taniste allemand Treviranus). bot. ph. — Genre de la famille des Gesnériacées, tribu des vraies Gesnériées, formé par Willdenow (Enumer., vol. II, p. 637) pour des plantes herbacées, vivaces, de l'Amérique tropicale. M. Endlicher y comprend la plus grande portion des espèces A'Achimenes , en même temps qu'iL détruit ce dernier genre. Mais les caractères qui distinguent ces deux gen- res semblent suffisants pour les faire conser- ver l'un et l'autre. En effet, les vrais Achi- menes ont un stigmate à deux lobes aigus et le tube de leur corolle resserré à la gorge; tandis que les Tréviranies ont un stigmate pelté et le tube de la corolle non resserré à la gorge. Aujourd'hui les Tréviranies et sur- tout les Achimènes sont cultivés dans les jardins où la délicatesse de teinte et la beauté de leurs fleurs leur assure un rang distingué. (D. G.) TREVOLXIA. bot. ph. — Le genre pro- posé sous" ce nom par Scopoli (Introduct., 575)estrattaché comme synonyme au genre Luffa Tournefort , dans la famille des Cu- curbitacées. (D. G.) *TREWOA. bot. ph.— Genre proposé par Gillies ( ex Hooker Dolan. Miscell., vol. 1, p. 158, tab. 45), non adopté et rattaché comme synonyme au genre Talguenea Miers, dans la famille des Rhamnées. (D. G.) TUIACANTHE. Triamnlhus^pù-., trois; «xavOa, aiguillon), poïss. — Sous-genre éta- TRI bli par Cuvier dans le grand genre des Ba- listes, pour des Poissons de la merdes Indes, qui se distinguent par l'existence d'espèces de ventrales, soutenues chacune par un seul grand rayon épineux, adhérentes à un bas- sin non saillant. Leur première dorsale , après une très grande épine , en a trois ou quatre petites qui ont suggéré l'étymologie du nom générique. La peau est garnie de petites écailles serrées; la queue s'al- longe plus que dans les autres sous-genres. L'espèce unique , de la mer des Indes, est le Balistes biaculealus, Bl. Voy. balistes. (E. Ba.) TRIACANTBOS. bot. ph. — Nom spé- cifique du Gleditsia Iriacanthos Lin. qui est passé dans le langage ordinaire. (D. G.) TRIACHNE. Triaeh»e(tpettrsp(c, trois; «xvY>, aiguille), bot. ph.— Genre delà famille des Composées, tribu des Nassauviées, créé par Cassini (in Bullet. Soc. philom., 1817, p. 11; 1818, p. 48) pour une très petite plante qui croît sur les côtes du détroit de Magellan, qu'il a nommée Triachne pygmea. Ce genre diffère si peu des Nassauvia que M. Hooker fils l'a réuni à celui-ci (Erebus andTerror, vol. II, p. 319). (D. G.) * TRIACRINUS (rptïi, trois ; *P<'vo;, lis). échin. — Genre fossile de Crinoïdes, indiqué par le comte de Munster (Beilr. z. Petref., 1). *TRIACRUS, Nordmann (Sijmb. ad mon. Stap., p. 19). ins. — Synonyme et dixième famille du genre Staphylinus Erichson. (C.) *TRIADE. Trias, bot. ph.— Genre de la famille des Orchidées, tribu desDendrobiées, formé par M. Lindley (Orchid., p. 60) pour de petites plantes à fleurs assez grandes pro- portionnellement, qui croissent aux Indes orientales. L'espèce type est le Trias oblonga Lindley, dont une seconde espèce décrite par cet auteur paraît être une variété. (D. G.) *TRIADÉME. Triadenia (xp£r?, tPU, trois; 4$w», glande), bot. ph. — M. Spach a proposé, sous ce nom, un genre nouveau de la famille des Hypéricinées (Suiles à Buf- fon, vol. V, p. 370) dont le type est VHy- pericum œgypliacum Linné, mais dont M. Endlicher (Gênera, n° 5455) fait un sim- ple sous-genre des Elodea Adans. (D. G.) *TRIADE!VIUM ( Toers, tP5«, trois; TILE. Trianopliles. bot. pu. — Genre de la famille desCypéracées, tribu des Rbynchosporées, établi par M. Fenzl {Gênera Cyperac.) pour une plante du cap de Bonne- Espérance que M. Steudel avait nommée Ecklonia Capensis. Le nom d'Ecklonia ap- partenant déjà à un genre d'Algues créé par Hornemann, il a fallu en donner un autre au genre Cypéracées de M. Steudel. (D. G.) TRIANTIIA (rpetî, rpia, trois; «v&>$, fleur), bot. ph. — M. Nuttall a proposé sous ce nom un genre nouveau qui n'a pas été adopté et qui rentre comme synonyme dans le genre Tofieldia Huds., de la famille des Mélanthacées. (D. G.) *TRIAIMTHE. Trianthusirpà^zpta, trois; «v0o;, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Nassauviacées, formé par M. Hooker flls [Flor. antarcl., vol. II> p. 320 in nota) pour une planie her- bacée, ligneuse, de la Patagonie, où elle a été recueillie par le capitaine King au cap Fairweuther, qui a reçu le nom de Tnanlhus ulicinus Hooker fils. Ce genre est voisin du TripUtton. (D. G.) TRIANTnÈME. Trianthema (tPu-, vpl», trois; à'vGinov, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Portulacées, tribu des Sésuviées, établi par Sauvage [Methodus folior., p. 127) pour des plantes herbacées ou sous-frutes- centes dans le bas, un peu charnues, qui croissent dans toutes les contrées interlropi- cales et dans l'Afrique subiropicale. On en connaît neuf ou dix espèces. (D. G.) *TRIARTHRlA (rpi;, trois fois; «,- l&pov, article), ins. — M. Stephens (Cat. BrU. Ins. , 1829 ) indique sous cette déno- Û44 TRI mination un genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, propre à l'Angleterre. Ce genre n'a pas été adopté par M. Macquart. (E. D.) *TRIARTHROi\ fat*, trois; âpGpov, ar- ticulation), ins. — Genre de Coléoptères hé- téromères , (ribu des Anisotomides , publié par Schmidt (Germar Zeitschrist fur die En* tomologie, III, 1841, p. 199), et qui a pour type le T. Markelii de l'auteur, espèce propre à l'Allemagne. (C.) *TRIARTHRUS ( rpt"; , trois; £PQpc» , article), crust. — Sous ce nom est désigné par M. Green , dans sa Monography of the Trilobites of North-America, un genre nou- veau qui appartient à la classe des Trilo- bites. (H. L.) TRIAS, TRIASIQUE. géol. — Voy. terrains, tome XII , page 499. ♦TRIASPIDE. Triaspis (TP«rç, TPt'a, trois; «ffirt?, bouclier), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Malpighiacées, tribu des Pleuro- ptérygiées ou Hirées, établi par Burchell (Travel, vol. II, p. 280, fig. 290) pour des végétaux ligneux qui croissent dans l'Asie tropicale et au cap de Bonne-Espérance. M. A. de Jussieu en décrit quatre espèces, dans sa Monographie des Malpighiacées. (D. G.) TRIATHERE. Triathera (Tp£r5, tpt'a, trois; àQrj'p, arête), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Chlori- dées, établi par M. Desvaux {Jour, de Bot., vol. III, p. 67) , pour une Graminée de St- Domingue, à laquelle il a donné le nom de Triathera americana. Cette plante est VAthe- ropogon Domingensis Spreng. (D.G.) *TRIAULACIAS (rPnÇ, trois; «iXiÇ; sillon), infus. — Genre de Polygaslriques, de M. Ehrenberg (Ber. d. Berl. Ah., 1844). *TRIBALUS (TPtS«),}.v0;, fainéant), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Histéroïdes, fondé par Erichson (Klug Jahr- bucher der Insect., 1834 , p. 164) sur trois espèces, et dont le type est VHisler Capensis Paykul. (C.) TRIBLEMMA. bot. pu. — M. Endlicher ( Gênera, n. 6190) cite un genre de ce nom proposé par M. Martius comme synonyme du genre Berlolonia Raddi, de la famille des Mélastomacées. (D. G.) TRÏBLIDIUM. BOT. CR. — V. CENANG1UM. TRIBOLIUM (rpi'ffoXos, à trois pointes). TRÏ ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Diapériales, créé par Mac-Leay (Annulosa Javanica, p. 47 ), et qui a pour unique espèce le T. castaneum Schr. , qui se trouvedansdiversescontréesdu globe. (C.) *TRIBOLONOTUS ( rpîSoAo; , trident; VÛT05, dos), rept. — Genre de Chalcidiens établi par MM. Duméril et B'\bronr {Erpéto- logie générale , t. V, pag. 366 ) pour une espèce de la Nouvelle-Guinée, que M. Schle- gel, dans sa monographie du genre Zonure, appelle Zonurus Novœ-Guineœ. (P. G.) *TRIBON ( Tpféos , sentier), arachn. — M. Heyden désigne sous ce nom , dans le journal 17st's, un genre de l'ordre des Aca- riens, dont les caractères n'ont pas encore été présentés. (H. L.) *TRIBONANTHE. Tribonanlhes (xpiSm, manteau usé; à'v0oc, fleur), bot. pn. — Genre de la famille des Hœmodoracées formé par M. Endlicher {Nov. stirp. Mus. Vindob., décembre, n. 34; Gênera, n. 1259) pour une plante tubéreuse, de la partie sud-ouest de la Nouvelle-Hollande, à laquelle il a donné le nom de Tribonanlhes australis. Ce nom générique rappelle l'aspect du périan- the de cette. plante, qui est couvert de poils laineux et arachnoïdes. (D. G.) *TRIBONïX,Dubus.ois.— Synonymede Brachyplrallus de Lafr. Voy. bracbyptralle. TRIBRACHIA ( très , trois ; brachium , bras ). bot. ph. — Genre proposé par M. Lindley (Collect. 61, fig. a) dans la fa- mille des Orchidées, qui est rapporté comme synonyme au genre Bolbophyllum Thouars. TR1BULE. Tribulus (tpiSoloç, nom grec d'une espèce), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Zygophyllées, tribu des Tribulées, créé par Tournefort et adopté par tous les botanistes postérieurs. Les plantes qui le forment sont des herbes répandues dans le midi de l'Europe, dans toutes les contrées sous-tropicales et tropicales. Elles ont des feuilles brusquement pennées, opposées, stipulées; des fleurs jaunes ou blanches, portées sur des pédoncuies axillaires, uni- flores; leur calice quinquéparti tombe de bonne heure; leur corolle a cinq pétales égaux; leurs étamines sont au nombre de dix , les oppositipétales étant munies d'une glande à leur base; leur ovaire sessile est entouré à sa base d'un urcéole à dix lobes et présente cinq loges à trois ou quatre TRI ovules superposés; il supporte un grand stigmate à cinq rayons. Le fruit est déprimé, pentagonal, et se divise, à la maturité, en cinq coques indéhiscentes , chargées exté- rieurement de tubercules ou d'épines. Pos- térieurement à la floraison, chacune des loges qui existaient dans l'ovaire se par- tage en deux ou quatre logettes monosper- mes, par la formation tardive de cloisons transversales. — LcTribule terrestre, Tri- bulus terrestris Lin., est commun dans le midi de la France , dans les lieux secs , sa- blonneux, le long des champs. Il porte vul- gairement les noms de Herse, Croix de Malte. Il est redouté des cultivateurs à cause des fortes épines de son fruit qui s'implan- tent facilement dans les pieds nus et bles- sent cruellement. On le regarde comme apéritif et diurétique; mais il est aujour- d'hui à peu près inusité en Europe. On le dit , au contraire , employé à la Cochichine comme espèce médicinale usuelle. (P. D.) TRICALl'SIE. Tricalysia (très, trois; Calyx, calice), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Rubiacées , sous-ordre des Cofféa- cées , tribu des Cordiérées , qui a été établi par M. Ach. Richard ( Mémoir. de la Soc. d'hist. nalur. de Paris, vol. V, p. 224) pour un arbrisseau du pays d'Angola, imparfai- tement connu, auquel il a donné le nom de Tricalysia Angolensis. Ce nom générique est fondé sur ce que le calice des fleurs est muni d'un double calicule. (D. G.) TRICARPELLITES. bot. foss.— Voy. VÉGÉTAUX fossiles. TRICAR1UM (Tpscs, rpfoc, trois; xapva, noix), bot. ph. — Le genre créé sous ce nom par Loureiro (Flor. Cochinch. , p. 681 ) est rapporté avec doute par M. Endlicher (Gê- nera, n. 5851) comme synonyme du genre Cicca Lin., dans la famille des Euphorbia- cées. (D. G.) TRICELIS (rpt~i, trois; xntig, tache). helm. — Nom générique des Planaires à trois yeux, donné à ces animaux par M. Ehren- berg. Voy. planaire. (P. G.) TRICENTRE. THcentrum (*p«ç f -rpt'a , trois; xEVTpt'ç., piquant, aiguillon), bot. ph. — Genre de la famiile des Mélastomacées , tribu des Rhexiées , formé par De Candolle (Prodrom., vol. 111, p. 123) pour un sous- arbrisseau du Brésil , hérissé de poils glan- duleux , qui a reçu le nom de Tricentrum Till 645 ovalifolium DC. Son nom est dû à ce que chacun des quatre lobes do son calice porto au sommet trois soies. (D. G.) TRICERAIA. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par Willdenow ( in Roe- mer et Schultes System., vol. IV, pag. 803) rentre comme synonyme dans le Laccpedea Humb. Bonpl. et Kunth, que M. Endlicher (Gênera, n° 5703) place à la suite de la fa- mille des Hippocratéacées. (D. G.) *TRICERAS (rpti;, trois; xepa?, corne). rept. — Genre de Chaméléons caractérisé par M. Fitzinger, en 18*3. (P. G.) *TRICERAS (rpeîç, trois; x/paç, corne). infus. zooph. — Genre indiqué par M. Lo- barzewski (in V. Schlechtendal Linnea, XIV, 1840 ) comme Infusoire, et se rappor- tant probablement aux Éponges. (E. Ba.) *TRICERAS ( Tp£rç, rpt'a, trois ; xt'paç , corne ). bot. ph. — D'après M. Endlicher ( Gênera, n° 4845 ), M. Andrzeiowski pro- poserait, dans un travail manuscrit, d'élever sous ce nom au rang de genre une partie des Matthiola Rob. Br., dont la silique se termine supérieurement par trois cornes. *TRICERASTE. Tricerastes {vPûu rPUt trois; x/paç, corne), bot. ph. — Genre de la famille des Datiscées , établi par M. Presl ( Reliq. Hœnk. , vol. II, pag. 88, tab. 64) pour une plante probablement annuelle, de la Californie, à fleurs apétales régulièrement trimères, donnant une capsule à trois val- ves. Cette espèce, encore unique pour le genre, a reçu le nom de Tricerastes glome- rata Presl. (D. G.) *TRICÉRATE. Triceratium (tptTt, trois ; xtpa;, corne), bot. cr. — (Phycérs.) Genre établi par Ehrenberg pour des Bacillariée* ou Diatomées dont la carapace est libre, triangulaire, non réunie en séries. Le petit nombre d'espèces que renferme ce genre se trouve dans les mers d'Amérique. Plusieurs ont été reconnues à l'état fossile dans les marnes crayeuses de la Grèce. (Bréb.) TRICÈRE. Tricera (rptfç, rpîa , trois; x/peeç, corne), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Euphorbiacées, tribu des Buxées, créé par Swartz (Flor. Ind. occident., vol. I, pag. 333, tab. 7 ) pour des arbrisseaux des Antilles, à fleurs monoïques, apétales, té- trandres, qui doivent leur nom générique aux trois cornes dont est armée leur capsule trigone. (D. G.) 646 TRI TRÏCEROS (rptr;, \pla., trois; xepa;, corne ). bot. ph. — Genre de la famille des Burséracées, formé par Loureiro (Flor. Co- chinch. , pag. 230) puur un arbre de hau- teur médiocre , de la Cochinchine, a fleurs blanches, pentasépales, pentapétales, pen- tandres, trislyles, qui a reçu le nom de Tri- ceros Cochinckinensis Lour. Ce nom géné- rique est dû à ce que le fruit de cet arbre est une petite baie surmontée de trois cornes. (D. G.) •TRICIIACHNE, Nees(flpiÇ, ^x°;, poil ; âxvvj, glume ). bot. ph. — L'un des syno- nymes du grand genre Panicum Lin., fa- mille des Graminées. (D. G.) TRICIIjETA (tpe~;, rpioe, trois ; x<^m , soie), bot. pu. — Le genre proposé sous ce nom par Palisot de Beauvois (Agroslog., p. 86 ) forme une simple section du genre Triselum Kunth , famille des Grami- nées. (D. G.) TRICHAMPHORA ( 9PÎ? , xPiKéç , poil ; àf/.(poP£v;, amphore ). bot. cr, — Genre de la famille des Champignons-Gastéromycètes de Pries, sous-ordre des Trichospermés , tribu des Physarés du même auteur; de la di vision des Basidiosporés-Entobasides, tribu des Coniogastres, section des Physarés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; établi par M. Junghun. (M). TRICIIANTIIE. Trichantha(QP\ï, ip%o«, poil; «vQoç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Gesnériacées , tribu des Gesné- riées, créé par M. Hooker (Icônes, vol. VII, tab. 666) pour de petits arbusi.es grimpants, de Caracas, qui paraissent épiphytes, à feuilles charnues, opposées, l'une des deux restant très petite dans chaque paire. M. Hoo- ker les a appelés Trichantha major et minor. Le nom de ce genre vient de ce que ses fleurs sont très hérissées. (D. G.) TRICI1 ANTHÈRE. Trichanlhera (QP\t, rpi^c;, poil; àv9-/ipâ , anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Zygophyllées, formé par M. Ehrenberg (in Linnœa , vol. IV, p. 401) pour une plante de l'Arabie, haute tout au plus d'un décimètre et très délicate, à feuilles séta'ées-linéaires, stipulées; à fleurs longuement pédonculées, penchées; qui a été nommée Trichanthera modesla Ehrenb. (D. G.) TRICHARIA (OpîÇ, TpiX°?» poil)- bot. cr. — (Lichens?) Nous avons souvent vu sur TRI les feuilles coriaces exotiques la production qui a servi de type à ce genre, dont on doit l'établissement à notre ami M. Fée. C'est en vain que nous avons recherché quelle en pouvait être la fructification. Nous avons exploré au microscope la base bulbeuse du poil , la continuité du poil lui-même, sans arriver à aucun résultat. Une seule fois, nous avons rencontré à son sommet une spore semplable à celle des Helminihospo- res. Cependant il est facile de constater la présence d'un thalle membraneux orbicu- culaire ou illimité, étalé, verdâtre quand on l'humecte , lequel se relève çà et là en petites verrues. Chacune de ces verrues donne naissance à un long poil noir et raide. Nous n'avons jamais rencontré l'es- pèce à poils blancs. (C. M.) TRICHAS. Trichas, ois. — Genre établi par Swainson dans la famille des Sylviadées pour des Oiseaux de l'Amérique qui ont un bec légèrement conique, comprimé, à man- dibules égales, la supérieure légèrement re- courbée, à bords lisses; des ailes courtes; une queue moyenne, égale ou peu échan- crée ; des tarses longs et grêles. Le type de cette division est le Sylvia Trichas Lath. (Buffon, pi. enl, 709, fig. 2). On y rapporte encore le Sylvia velata\iti\\.t le Trichas brachydaclylus Swainson , le Sylvia leucoblepharaV ie'ùl., et le Muscicapa bivittata d'Orb. et Lafr. (Z. G.) *TRICHASME. Trichasma (rpcTç, -rpta , trois; ^a^yj , ouverture béante ). bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses- Papilionacées, tribu des Lotées, sous-tribu des Génistées, formé par M. Walpers (in Linnœa, vol. XIII, p. 510) pour des espèces décrites d'abord comme des Cytises , sous- arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance et du Caucase. Il est voisin des Gamochilum et Argyrolobium. Ses deux espèces connues sont les Trichasma cnlycinum et ciliatum Walp. (D. G.) *TRICnAERE. Trkhawus (9?l?, tptZo'ç, poil ; ovpâ, queue), bot. ph. — Genre de la famille des Tamariscinées, basé pav M. Ar- nott (in Wight Prodrom., vol. I, pag. 40), sur le Tamarix ericoides Willd., arbrisseau de l'Inde, dont les fleurs sont sensiblement plus grandes que celles des autres plantes de la famille. Cette espèce est devenue le Trichaurus ericoides Arnott. Depuis la créa- TRI lion de ce genre , on en a décrit trois nou- velles espèces. (D. G.) TRICIIECHUS ( OpîÇ , rp Cet Helminthe doit être, selon moi, rap- proché des Vibrions de Millier dont M. Eh- renberg a réparti les espèces connues dans les genres Vibrio, Spirillum et Bacterium ; il peut, ainsi que le Cercaire séminal (Zco- sperme), être mis au nombre des animaux inférieurs, parasites des animaux vivants. » Quinze jours après l'autopsie du sujet dont l'histoire vient d'être faite, un autre sujet, atteint de la même maladie, fut ap- porté dans la salle. Le docteur Paget qui avait, le premier, remarqué l'existence des parasites nouveaux sur l'Italien, me com- muniqua la note suivante. « Le second ca- » davre, dit-il, est celui d'une pauvre Irlan- » daise confiée pendant six semaines aux soins * de M. Laurence. Cette femme était morte » dans un état de maigreur extrême déter- » miné par un large ulcère gangréneuxsitué » immédiatement au-dessus du genou, et » laissant à découvert une portion considé- » rable de la tête du tibia. Elle avait éprouvé » une violente diarrhée symptomatique et des » vomissements opiniâtres. » Un autre exemple du Trichina spiralis s'est rencontré à l'amphithéâtre de l'hôpital de Saint-Barthélémy sur le cadavre d'un homme. Le nombre de ces Helminthes était encore plus considérable que dans les cas rapportés précédemment; ils occupaient les muscles volontaires du tronc. Les kystes dans lesquels ils étaient renfermés étaient remarquables par une très grande transpa- rence, de telle sorte qu'à la simple vue, la présence de l'Entozoaire pouvait êtreconsta- tée. On y a trouvé un moins grand nombre de kystes vides, en d'autres termes, privés de Trichina spiralis ; enfin les parasites étaient doués d'une vitalité plus prononcée que les individus étudiés naguère. On n'a pu y dis- tinguer aucune apparence de canal alimen- taire. On n'a pas, que nous sachions, observé les Trichina, dans les amphithéâtres anato- miques, en France; mais M. Henle a eu, en Allemagne, l'occasion de les étudier. D'après M. Dujardin , tout porterait à croire que les Trichina sont les jeunes de quelque autre TRI espèce de NématoïJes, qui se sont ainsi déve- loppés dans des kystes, comme le Ftlaria Piscium, etc. ; mais, ainsi qu'il l'a fait re- marquer, il resterait à savoir quelle espèce ils doivent représenter plus tard, et surtout s'ils proviennent eux-mêmes de cette espèce, ou, ajoute-t-il, s'ils se sont produits sponta- nément : car, dans l'opinion de notre savant collaborateur, l'apparition de ces Trichina est encore un des plus puissants arguments en faveur de la génération spontanée de certains Helminthes. MM. Valentin, Bischoff, Farre, Kobelt, se sont plus récemment occupés du Trichina spiralis {Microscopical Journal, etc.). M. Siebold a décrit des Vers assez sembla- bles au Trichina spiralis trouvés par lui dans les kystes du péritoftie, chez divers Mammi- fères et Oiseaux, ainsi que chez le Lézard gris. M. Dujardin indique, sous le nom de Trichina inflexa, un Nématoïde formant un amas compacte blanc dans l'abdomen d un jeune Mullus de la Méditerranée. (P. G.) TRICHINA (-tf>cx tP'X°?j P0''' "£VTP0V> centre), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Van- dées, formé par MM. Poeppig et Endlicher (Nov. gênera et spec, vol. H, p. 11, tab. 115) pour une plante épiphyte et sans bulbes, à grandes et belles fleurs , qui croît dans le Pérou. (D. G.) TRICHOCÉPH ALE . Trichocephalus (9pî|, cheveux; xEyaWj, tête), helm. — Genre de Vers nématoides, dont une espèce (Tricho- cephalus dispar) vit fréquemment parasite de l'espèce humaine. On reconnaît les Trichocéphales à leur corps très allongé et divisible en deux par- ties : l'une antérieure, plus longue, fine comme un cheveu et contenant seulement la boucbe et l'œsophage; l'autre, posté- rieure , plus renflée , enroulée en spi- rale et renfermant l'intestin proprement dit, ainsi que les organes génitaux. L'anus est à l'extrémité de cette seconde partie, qui finit en pointe obtuse; le sexe mâle porte un spicule simple, tubuleux , entouré par une gaîne renflée ou vésiculaire, de forme variable, et placée près de l'extrémité pos- térieure. La femelle a un ovaire simple, replié dans la partie postérieure et terminé par un oviducte charnu, qui s'ouvre au point de jonction des deux parties du corps. Les œufs sont oblongs , revêtus d'une coque résistante qui se prolonge en un goulot court à leurs deux extrémités. Le Trichocephalus dispar a été décrit pour la première fois par Morgagni. Il ha- bite le haut du gros intestin , et particuliè- rement le cœcum. On le trouve dans beau- coup de sujets , et quelquefois il est extrê- mement nombreux. Rœderer et Wagler, qui l'avaient observé dans divers in- dividus morts à Gœltingue de la maladie qu'ils ont décrite sous le nom de Morbus mucosus (fièvre typhoïde des médecins de Paris), lui avaient donné le nom de Trichiu- TRI ris. Ils regardaient, mais bien à tort, le Trichiuris ou Trichocephalus dispar, comme une production de cette maladie. Il n'en est pas non plus la cause, ainsi qu'on l'a quelquefois pensé. M. Creplin croit que le Trichocephalus dispar est la même espèce que l'on retrouve dans le Sanglier et le Cochon. Le mâle a 0,027 de longueur environ , et la femelle 0,034 à 0,050. Le Trichoccphale de l'homme est commun en France. Nous l'avons observé à Paris et à Montpellier; M. Uujardin l'a vu fréquemment à Rennes. On l'a trouvé chez des individus de plusieurs autres localités. Sa présence a été constatée dans d'autres parties de l'Europe. M. Busk (Micr. journ., 1841) et M. Dujardin ont décrit cette espèce avec plus de soin qu'on ne l'avait fait. Daniel Cooper rapporte , dans son Mi- crosçopic journal, t. II, p. 94, le fait sui- vant d'un Trichocéphale, qu'il considère comme le Trichocephalus affinis, et qui fut tiré de l'amygdale d'un homme. « A l'autopsie de James Flack, soldat au 75e régiment, mort à l'hôpital de Fort- Pitt , à Chatham , un Entozoaire fut trouvé sous la muqueuse dans la substance de l'a- mygdale gauche , laquelle était considéra- blement tuméfiée et atteinte de gangrène. Cette espèce, décrite d'abord par Rudolphi, n'avait pas encore été trouvée chez l'homme. Le microscope a montré que l'exemplaire observé étaitune femelle. On le conserve au musée de Fort-Pitt. » Le Trichocephalus affinis vit habituelle- ment dans les Ruminants; on le trouve dans le Bœuf, le Mouton , et dans des es- pèces appartenant aux genres Cerf et An- tilope. Les autres Trichocéphales connus sont les suivants : Tr. palœformis , des Singes; Tr. depressiusculus, des Renards; Tr. nodosus , des Rats et des Campagnols ; Tr. contorlus, de l'Oryctère; Tr. unguiculalus, des Liè- vres et du Souslick; Tr. gracilis , de l'A- gouti; Tr. crenalus , du Cochon ; Tr. mi- nulus, de la Sarigue cayopolline, et quel- ques autres Trichocéphales indéterminés, provenant du Chameau et du Makis mon- gos. (P. G.) TRICHOCEPIIALTJS (flpiÇ, TpiXoç, poil ; xttpoitâ, tête), bot. pu. — Ce genre de M. Ad. Brongniart est rapporté comme synonyme au TRI genre Walpersia Reissek, de la famille des Rhamnées. (D. G.) *TRICHOCÈRE. Trichocera (fy»Ç. poil ; xr'pa; , corne), cuust. — M. Dehaan, dans la Faune du Japon, désigne sous ce nom un nouveau genre de Crustacés brachyures, qui appartient à la famille des Oxystomes et à la tribu des Corystiens. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, le Tricho- cera g ilbosula, Dehaan, Faune du Japon, Crust., p. 16, pi. 2, fig. 5. Cette espèce est remarquable en ce que les organes de la locomotion et surtout ses antennes sont re- vêtus de poils assez allongés et peu serrés; elle a pour patrie les mers du Japon. (H.L.) TRICHOCÈRE. Trichocera (0plÇ, poil; xs'paç, antenne), ins. — Meigen(in Illig. Mag., 1803) a créé sous ce nom un genre de l'ordre des Diptères , famille des Tipu- laires, tribu des Tipulaires terricoles. On connaît quatre espèces européennes de ce genre; elles se trouvent communément sur les murs, dans les maisons, même en hiver: nous citerons les T. /ij/emaiisDeGéer, Merg., et T. regelationis Linné, Meig. que l'on prend souvent à Paris. (E.D.) TRICHOCÈRE. Trichoceros ( GpiÇ , TPlX°'ç > poil ; xt'paç , corne ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par M. Kunth (m Humb. et Bonpl., Nov. gen. et spec, vol. I, p. 337, tab. 67) pour une plante du Pérou, décrite d'abord par MM. Humbolt et Bonpland sous le nom d'Epidendntm antenniferum, et qui est devenue le Trichoceros anlennifer Kunth. Les Péruviens la nomment Flor de Mos- quito. On en connaît aujourd'hui deux autres espèces. (D. G.) TR1CHOCHLOA (8PÏÇ, tp^ç, PO''". ^°'a» Gramen). bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Trinius rentre comme syno- nyme dans le genre Muhlenbergia Schreb., de la famille des Graminées , tribu des Agrostidées. (D. G.) TRICHOCLADE. Trichocladus ( OpSÇ , Tpixôç , poil ; xWo;, rameau), bot. pu. — Genre de la famille des Hamamélidées , formé par Persoon {Enchirid., vol. II, page 597), auquel appartiennent des ar- bustes du Cap de Bonne-Espérance, cou- verts d'un duvet mou de poils écailleux. L'espèce type de ce genre est le Trichocla- dus crinitus Pers. {Dahlia cr'mita Thunb.). TRI toi On en connaît aujourd'hui trois autres es- pèces. (D. G.) TRICHOCLI1VE. Trichocline (9pi?, Tpix°;» poil; xX'vn, lit» pour réceptacle), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Mutisiacéeà , établi par Cassini (in Dict. des se. nat , vol. LV, p. 216) pour des plan- tes herbacées vivaces , du Brésil , à fleurs orangées, en capitules terminaux, solitaires, rayonnes. L'espèce type du genre est le Trichocline incana Cass. {Doronicum inca- num Lam.; Arnica incana Pers.) (D. G.) *TRICHOCOLEA (8P1Ç, rp^oc, poil; xo- )eo;, gaine), bot. cr. — (Hépatiques.) C'est M. Dumortier qui créa ce genre (Syllog. Jungerm., p. 66, t. 1 , f. 8) sur le Jungn-- mannia Tomentella d'Ehrhart. Admis géné- ralement aujourd'hui , on le reconnaîtra au signalement suivant : Involucre tubuleux , cylindracé, coriace, hérissé, terminal , mais placé dans la dichotomie des tiges, et formé par le torus et les feuilles involucrales sou- dées entre elles et avec la coiffe immergée. Périanthe nul. Capsule fendue en quatre valves jusqu'à la base. Élatères bispires. Antbéridies axillaires sur le côté dorsal de la tige. Feuilles incubes, palmatiSdes à di- visions Iaciniées. On en connaît trois espè- ces, dont Tune, le T. Tomentella, est cos- mopolite et assez polymorphe. (C. M.) TRICHOCOMA {Qp\ï, tPiX<î;, poil ; scôf«j, chevelure), bot. cr. — Genre de la famille des Champignons-Gastéromycètes de Fries , sous-ordre des Trichodermacés , tribu des Trichodermés du même auteur; de la divi- sion des Bas; 'iosporésEntobasides , tribu des Coniogastres, section des Trichodermés, dans la classification mycologique de M. Lé- veillé, formé par M. Junghun. (M.) *TniCAlOCOtl\KE, Gray (AnimalKingd, 14, 306). ins.— Synonyme de Prisais Grav., Eri. (C.) *TRICHOCREPIS. bot. ph.— Le genre proposé sous ce nom par Visiani est rap- porte comme sous-genre aux Lagoseris Bie- berst. , dans la famille des Composées, tribu desChicoracécs. *TRICHOCYCLLS(0 î?, TpiX*oç, poil; xvxta;, cercle), moll. — Genre de Mollus- ques Ptéropodes, du groupe des Clios, indi- qué par M. Eschscholtz (m Oken's Isis , 1825). (E.Ba.j TRICHODAC.TYI.E. TncfodacfyÏHs(ôa}Ç, 65 TRI poil: «îaxTvào;, ioigt). cnusT. — Ce genre, de l'ordre des Décapodes brachyure?, établi par Latreille, et qui est adopté par tous les carcinologistes, est rangé par M. Milnc Ed- wards dans sa famille des Catométopes et dans sa tribu des Thelpheusiens. Il ne se compose que d'une espère , qui établit le passage entre les genres Thelpheusa, Boscia, et ceux de la tribu des Gr.ipsoidien9 : c'est le Trichodactyle carré, Trichodaclylus quadra- tus, Lat. , Coll. du Mus. ; Edw. , Hist. nat. des Crust., i. II, p. 16, nB 1. Cette espèce habite le Brésil. (H. L.) TRICHODACTYLE. Trichodaclylus (OpiÇ, cheveu ; S-mtuIqc, , doigt ). aracun. — C'est un genre de l'ordre des Acariens, établi par M. L. Dufour sur une petite Arachnide pa- rasite de certains Hyménoptères. On n'en connaît qu'une seule espèce, le Trichodac- tyle de l'Osmie, Trichodaclylus Osmiœ , L. Vat,,Ann. des se. nat., t. II, 1839, p. 276, n° 3, pi. 8, fig. 3. Cette espèce curieuse a été trouvée en grande quantité sur le tho- rax, et principalement sur le mésothorax de VOsmia bicornis F. et de VOsmia fron- talis F., dans le département des Landes. (H. L.) *TRICHODE. Trkhodcs ( 6pl$ , tPiX«5s , poil; êép-n, cou), ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères , tribu des Clairones, éta- bli par Fabricius ( Systema Eleutherato- rum, I, p. 283), et dans lequel rentrent 20 à 25 espèces qui appartiennent à l'Eu- rope, à l'Afrique, à l'Asie et à l'Amérique septentrionale. Le type du genre est le T. apiarius Lin. [Allelabus). Il se trouve aux environs de Paris; sa larve vit dans les ru- ches des abeilles, dont elle détruit les larves et le miel. (C.) *TRICHODECTE. Trichodectes (0Pi£ , cheveu; Sn^^, mordant), hexap. — Genre de l'ordre des Épizoïques , établi par M. Nitzsch et adopté par tous les aptérolo- gistes. Les Hexapodes qui composent cette coupe générique sont parasites des Mammi- fères carnassiers et ruminants. M Nitzsch en signale dix espèces. Elles vivent de poils et de parcelles d'épiderme. Pendant l'accou- plement , le mâle de ces animaux est placé sous la femelle. 11 n'y a pas de métamor- phoses, et les âges diffèrent à peine, les lar- ves et les nymphes étant fort semblables aux adultes, agiles comme eux et avides des TRI mêmes aliments. Comme représentant ce genre singulier, je signalerai le Trichodecte puissa.it, Trichodectes pinguis , Burm. , Ilandb. der Entom. , t. II , p. 435. Cette espèce vit parasite sur l'Ours ( Ursus arc- tos). (H. L.) *TRICnODERES (GpJ?,TPtX0';, poil; Se- pv), cou), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tribu des Prioniens, créé par nous (Magazin de Zologie, 1813, p. 35, pi. 113) et établi sur une espèce du Mexique, le T. PiniCh. La nymphe est recherchée comme mets par les habitants. (C.) * TRICHODERMA (Wwv , poil ; S{r fia, peau), poiss. — Genre de Poissons selé- rodermes, indiqué par M. Swainson ( Clas- Siflc, 1839). (E. Ba.) TRICHODERMA, Stephens (llluslr.Brit. Eut., V, 435). ins. — Synonyme iïOcypus Kirby, Ev. (C.) TRICHODERMA ( 9PÎÇ , rp^ç , poil ; Scpu-a, peau), bot. cr— Genre de la famille des Champignons Gastéromycèles de Fries, sous-ordre des Trichodermacés , tribu des Triehodermés du même auteur; de la divi- sion des Basidiosporés-Entobasides, tribu des Coniogastres, section des Triehodermés, dans la classification mycologique de M. Lé- veillé; formé par Persoon pour de petites espèces de forme variable, qui se dévelop- pent sur les parties mortes des plantes et sur les corps en putréfaction. (M.) TRICHODERMÉS. bot. cr.— Voy. my- cologie. TRICnODESME. Trichodesma (9Pi?, TP P0'' ! (Jscruoç, lien ). bot. ph. — Genre de la famille des Borraginées ou Aspérifo- liées, établi par M. Roi). Brown [Proirom. fl. Nov.-Holl., p. 496) sur des plantes clas- sées auparavant parmi les Borrago. Ce sont des plantes herbacées ou sous-frutescentes à leur base, de l'Asie et de l'Afrique, dont les fleurs sont d'une grandeur remarquable pour la famille. Leur nom générique rap- pelle l'existence de poils sur les filets qu'ils font adhérer entre eux. DeCandolle en dé- crit neuf espèces. (D. G.) TRICHODESMIUMtOplï, rpfos, poil; Si v). botte), bot. cr. — (Phycées.) C'est à M. Elnenberg qu'on doit la connaissance de l'Algue curieuse sur laquelle a été fondé ce genre. Dans un séjour qu'il fit à Tor, sur les bords de la nier Bouge , tout prés du Si- TRI naï, il y observa, à plusieurs reprises, îe surprenant phénomène de la coloration en rouge de sang des eaux de toute la baie qui forme le port de cette ville; la mer, en se retirant, laissait sur le rivage une ceinture rouge de plusieurs pieds de largeur. Ces observations, si intéressantes pour la géo- graphie et l'histoire naturelle , personne n'en avait, pour ainsi dire, tenu compte , lorsque M. Evenor Dupont, avocat fort dis- tingué de l'île Maurice, eut occasion de re- voir le même phénomène, mais sur un plus grand espace, pendant la traversée qu'il Bt sur le paquebot à vapeur qui va de Bab-el- Mandeb à Suez. La lettre qu'il adressa à M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, et qui contient les détails relatifs à ce fait, mérite, par son intérêt, que nous la rapportions textuellement. A Monsieur Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. • Mon cher ami, » Vous me demandez quelques détails sur les cirronstaiu es dans lesquelles j'ai recueilli la plante cryptogame , que je vous ai apportée de la nier Rouge , et qui parait , nie dites- vous, une espère nouvelle; les voici : • Le 8 juillet dernier (iS-ji1), j'entrai dans la mer Rouge, par le détroit de Bab-el-Manbed, sur le paquebot à vapeur PAtalanta , appartenant à la compagnie des Indes. Je de- mandai au capitaine et aux officiers, qui depuis longtemps naviguaient dans ces parages, quelle était l'origine de cet antique nom de mer Erythrée, de mer Rouge; s'il était dû , comme le prétendent quelques uns, à des sables de cette couleur , ou , selon d'autres, à des rochers. Nul de ces mes- sieuis ne put me répondre ; ils n'avaient , disaient-ils , rien remarqué qui justifiât cette dénomination. J'observais donc tour à tour le bâtiment se rapprochât de la côte arabique ou de la rote africaine, le rouge ne ■n'apparaissait mile part. Les horribles montagnes pelées qui bordent les deux rivages éiaicnt uniformément d'un biun noirâtre, sauf l'ap- parition c\\ quelques endroits d'un volcan éteint qui avait laissé de longues coulées blanches. Les sables étaient blancs, les récifs de corail étaient blancs de même, la nier du plu» beau bleu céruléen: j'avais renoncé à dérouvrir mon ethno- logie. ■ Le t5 juillet le brûlant soleil d'Arabie m'éveilla brus- quement en grillant tout à coup à l'hoiizon , sans crépus- cule, et dans tqute sa splendeur. Je m'accoudai machinale- ment sur une ienêtre de poupe pour y chéri lier un reste d'air frais de la nuit, avant que l'ardeur du jnur l'eût dévoré. Quelle ne fut pas ma surprise de voir la nier teinte en rouge aussi loin que l'œil pouvait s'étendre derrière le navire! je courus sur le pont, et de tout coté je vis le même phéno- mène. » J'interrogeai de nouveau les officiers; le chirurgien pré- tendit qu'il avait déjà observé ce fait, qui était , selon lui , produit par du Irai de poisson Dottant a la surface ; les au- tres dirent qu'ils ne se rappelaient pas l'avoir vu aupara- vant : tous parurent surpris que j'y attachasse quelque in- térêt. • S'il fallait décrire l'apparence de la mer , je dirais que TRI 653 sa surface était partout ?onvei te d'une couche serrée, ma. I peu épaisse, d'une matière fine, d'un rouge brique un peu orange; la sciure d'un bois de cette couleur, de l'acajou, par exemple , produirait à peu près le même effet. Il me sembla, et je le dis alors, que c'était une plante marine: personne ne fut de mon avis. Au moyen d'un seau attaché au bout d'une corde, je fis recueillir, par l'un des matelots, une ceitame quantité de la substance; puis , avec une cuil- ler, je l'introduisis dans un flacon de verre blanc , pensant qu'elle se conserverait mieux ainsi. Le lendemain, la sub- stance était devenu «l'un violet foncé, et l'eau avait pris une jolie feinte ruse. Craignant alors que l'immersion no hâtât la décomposition au heu de l'empêcher, je vidai le contenu mis) ; l'eau passa à travers, et la substance adhéra au tissu; et. se, h. .ut, elle devint verte comme vous la voyez actuelle- ment, je .Uns ajoute^ que le il juillet nous étions par le tra- vers de la ville égyptienne de Cosseir; que la nier fut rouge toute la journée; que le lendemain ib elle le fut de même jusque vers midi, heure à laquelle nous nous trouvions en face de Tor, petite ville arabe , dont nous apercevions les palmiers dans une oasis au boni de la mec, au-dessous delà Ônlagne's qui descend du Sinai jusqu'à la plage sablonneuse. Un peu après midi, le i(j, le rouge disparut, et la suiface de la mer redevînt bleue comme auparavant- Le 17. mus jetions l'ancre a Suez. La couleur louge s'est con- séquemment montrée depuis le il juillet, veis cinq heures du matin, jusqu'au iC vers une heure après midi, c'est-à-dire pendant 32 heures. Durant cet intervalle, le paquebot, filant S nœuds à l'heure, comme disent les marins, a parcouru un espace de 256 milles anglais, ou 8â lieues et un tiers. . Dans les divers ouvrages relatifs a l'Egypte et à la mer Rouge que j'ai eu occasion de lire, je ne me rappelle point avoir trouvé la mention d'un fait semblable; il me parait cependant peu probable qu'il n'ait pas été observé par d'au- tres, "ai à me reprocher de n'avoir pas questionné le pilote arabe que nous avions à bord , et qui depuis vingt ans par- courait cette mer; c'est une idée qui ne m'est malheureuse- ment venue que trop tard. Si la chose en valait la peine, dans votre opinion, je pourrais demander de nouvelles ob- servations au chirurgien ou aux officiers de V Attilanta f car il me serait facile de leur écrire par la voie d'Alexandrie. . \ euillez me 1 roue, mon cher Geoffroy, etc.. . ÉVENOR DUPONT. . M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire ayant bien voulu nous confier, pour l'étudier, le linge sur lequel s'étaient fixés en grand nombre les petits faisceaux de la plante, nous arrivâmes à constater que cette Algue ne différait en rien de celle qu'avait obser- vée M. Ehrenberg près de vingt ans aupa- ravant. Nous dûmes saisir cette occasion de réunir tous les matériaux d'un Mémoire que nous présentâmes en même temps aux deux Académies des sciences et des inscriptions et belles-lettres de l'Institut, et qui fut inséré dans le cahier de décembre 1848, des Annales des sciences naturelles. C'est à ce travail que nous sommes forcé de renvoyer le lecteur pour une foule de détails que nous ne pouvons que résumer ici. Nous allons donc seulement donner les caractères distinctifs du genre en question, 654 rîu lequel fait partie de la tribu des Oscillariées. Les voici : Filaments simples, membraneux, d'un rouge de sang, tranquilles, cloisonnés, réunis en petits faisceaux ou en bottelettes par une substance mucilagineuse, et nageant à la surface des mers qu'ils colorent dans d'immenses espaces. Ce n'est pas exclusive- ment dans la mer Rouge que le genre Tri- chodesmium a été observé: M. le docteur Hinds l'a retrouvé dans les parages des îles Abrolhos et le long des côtes de Californie , en face du port de Libertad, près de St-Sal- vador. Mais ici il constitue une seconde espèce que nous avons nommée T. Ilindsii. Ce qui donne une grande importance à la communication de M. Evenor Dupont, c'est surtout qu'on y trouve l'explication la plus plausible de ce nom de mer Rouge et de mer Erythrée, donné de temps immémo- rial au golfe Arabique, et dont l'étymologie avait été jusqu'ici le sujet de tant de divaga- tions. (C. M.) TRICHODIUM (OpiÇ, *pws> Poil '> **»Si forme , apparence), bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par Schrader, restreint par L.-C. Richard, a été définitivement réuni comme synonyme aux Agroslis Lin., famille des Graminées. (D. G.) TRICHODON (0Pi£, rpixo?, cheveu, poil ; bSojv , dent), poiss. — Un seul Poisson des côtes du Kamtschatka , décrit par Steller sous le nom de Trichodon, et placé par Pal- las parmi les Vives , sous le nom de Tra- chinus trichodon , constitue un genre isolé de Percoïdes pour lequel il faut créer une tribu, celles des Percoïdes à moins de sept rayons aux branchies et à deux dorsales. En lui donnant cette place spéciale dans sa mé- thode, Cuvier a restitué au Poisson le nom générique sous lequel il fut d'abord décrit, et lui a donné un nom spécifique qui rappelle le savant eï malheureux auteur qui l'a ob- servé le premier, Trichodon Slelleri, Cuv. La rangée extérieure de dents , enveloppée en partie par la peau, semble être de substance cornée , et a suggéré à Steller le nom qu'il a imaginé pour désigner ce Poisson. (E. Ba.) *TRICHODURA (tPiXù<Îy)î, couvert de poils; oipà, queue), ins. — Genre de l'or- dre des Diptères , famille des Athéricères , tribu des Muscides , créé par M. Macquart (Dipt. exot., I8i3) pour y placer une es- pèce étrangère à l'Europe. (E. D.) TRt TRïCnOEGUM (6pc>, rpixh, p°'i ; «'<£> àiyô;, chèvre), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Champignons - Hypomycètes de Link et de Fries, sous-ordre des Dématiés de ce dernier auteur; de la division des Tricbosporés-Sclérochétés, tribu des Helmin- thosporés , dans la classification mycologi- que de M. Léveillé ; établi par M. Corda. TRICHOGAMILA. bot. ph. — Genre de P. Browne, qui rentre comme synonyme dans le genre Styrax Tourn. (D. G.) TKICIIOGASTER ( vp^n, poil; yow- ■enp , ventre), pdiss. — Nom générique , sy- nonyme deTn;caopus (Bl. Schn., Syst. Ich- thyol.). (E. Ba.) *TRICaOGLOEA(5pl?, wk, poil; yUoç, saleté visqueuse), bot. cr. — (Phycées.) Nous avons décrit au n. 72 de notre quatrième Centurie { Ann. se. nat., décembre 1843), une Algue de la mer Rouge à laquelle nous avons imposé le nom de Batrachospermam Requienii. C'est cette même plante que M. Kutzing (Bot. Zeit. 1847, p. 53) a prise pour le type de ce nouveau genre dont nous allons donner, d'après lui, les caractères; car, pour nous, nous devons confesser que nous n'avons pu trouver aucune particula- rité organique capable de motiver l'érection d'un genre. Voici en tout cas sur quoi le professeur de Nordhausen fonde le sien : Fronde gélatineuse, filiforme, rameuse, dont la couche médullaire ou l'axe est com- posé de filaments longitudinaux nombreux, très déliés, hyalins , contournés en spire, allant en grossissant vers le sommet où ils deviennent moniliformes et portent la fruc- tification. Celle-ci consiste en spores fort petites, réunies en glomérules fixés dans l'aisselle des fibres corticales. Une seule espèce compose ce genre. Elle est remar- quable par sa couleur porracée et son en- croûtement calcaire*. (C. M.) *TRICOOGLOSSE. Trichoglossus. ois. — Genre de la famille des Perroquets, fondé par Vigors et Horsfield sur le Psittacus hœ- matodes Linn. (Z. G.) TRICHOGLOTTIDE. Trichoglottis (ôplÇ, Tptyo'ç, poil; y).wa<7oe OU yXôÏTTa, langue). BOT. ph, — Genre, de la famille des Orchidées , tribu des Vandées, créé par M. Blume (Bij- drag., p. 359) pour des plantes épiphytes, de l'Ile de Java. Le célèbre botaniste bol- landais en a fait connaître trois espèces qu'il TRI a nommées Trichoglottis retusa, T. lanceo- laria, T. rigida. (D. G.) TRICHOGNATIIE. Trichognatha ou Trichognatus ( 0pH, rPiX6t, poil; yvvô , femme ou femelle, pour pistil). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Sénécionidées, division des Antennariées , formé par M. Lessing ( in Linnœa, vol. VI, p. 231 ) par la réunion de diverses plantes décrites auparavant comme des Slœbe, Seriphium et Gnaphalium. Ce sont de petits sous-arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, ou des herbes de la ré- gion méditerranéenne, celles-ci correspon- dant au genre Ifloga de Cassini. D. G. *TRICHOIDÉES. TfichcAAea (6pîÇ, poil). crust. — M. Dehaan, dans la Faune du Ja- pon, désigne sous ce nom une famille de la section des Décapodes anomoures , qui ne renferme qu'un seul genre : c'est celui des Trichies, Trichia. T'oi/.cenom. (H. L.) *TRICHOL.4ENA (0p;?,tPcXo'ç , poil; )~- veç, laine), bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par Schrader ( in Schult. Mantis. , vol. II, p. 163) rentre comme synonyme dans le genre Saccharum Lin., de la famille des Graminées. (D. G.) TRI 655 TRICHOLÉCOIVIUM (0p}£, rp^i, poil ; ).£xo;, écusson ). bot. cr. — Genre de la famille des Champignons-Gastéromy- cètesde Fries, sous-ordre des Trichoderma- cés, tribu des Trichodermés du même au- teur; delà division des Basidiosporés-Ento- hasides, tribu des Coniogastres, section des Myrothéciés, dans la classiGcation mycolo- gique de M. Léveillé; créé par M. Corda. *TRICIIOLÉPIDE. Tricholepis [0P\t, , TP'X°Ç, P°'l; J.ewÎ;, écaille), bot. ph. — G. de la famille des Composées, tribu des Cynarées, établi par De Candolle (mGuillem. Arch. de Bot., vol. II, p. 331 ; Prodrom., vol. VI, p. 563) pourdes plantes herbacées, inermes, des Indes orientales; à fleurs blanc-jaunâtre ou rougeàtres, en capitules multiflores, en- tourés d'un involucre dont les écailles très nombreuses, linéaires-sétacées, ressemblent à des crins à leur extrémité ; de là est venu le nom du genre. On en connaît cinq es- pèces. (D. G.) *TRICHOLOME. Tricholoma (9piÇ, Tpnt la dorsale unique et l'anale aurait une longueur proportionnée. Les deux premiers rayons de la dorsale, prolongés en longues soies, représentent la première dorsale des Galliouyiaes, et ont suggéré le nom géné- TRI rique et spécifique, Trichonotus setigerus, Bl. (E. Ba.) TRICHONOTE. Trichonotus {09\-, tPi- jfôç, poil; vutoç, dos), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, tribu des Scarabéides coprophages, fondé par Mulsant (llisl. nat. des Col. de Fr. LamelUc.,p. 294) sur YApho- dius Scrofa F. Espèce qui se trouve aux environs de Paris vers la fin de l'hiver dans les bouses desséchées. (G.) TRICIIOON. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par Rotb, pour une espèce de Roseau, n'a été adopté que par quelques botanistes. Il est généralement rattaché comme synonyme aux Arundo Lin., famille des Graminées. (D. G.) TKICHOl'E. Trichopus (Opi?, poil; iroOç., pied), crust. — C'est un genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la fa- mille des Calométopes, de la tribu des Grap- soïdiens , établi par M. Debaan aux dépens des Gi'apsus des anciens auteurs. On ne connaît qu'une seule espèce, qui est le ïr«i- chope lettré, Trkhopus {Crapsus) iilleralus Fabr., Herbst. , pi. xlviii , fig. 4. Cette es- pèce a été rencontrée dans les mers du Japon. (H. L.) TRICHOPÉTALE. Trichopetalum (8pH, xpc^oç, poil; lïrrocXov , pétale), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Asphodélées , tribu des Antbéricées , établi par M. Lindley ( in Botan. RegisL, tab. 1535) pour des plantes herbacées, du Chili, à racines fasciculées charnues; à fleurs blanches, verdâlres en dehors, dont le pé- rianthe a ses trois divisions internes fran- gées; d'où est venu le nom générique. Ce genre est voisin du Thysanotui Rob. Br. On eu connaît deux espèces. (D. G.) TRICUOPHIA, Mannerheim (Bracheiy- lUS 73). INS.— Voy. TRICHOPHIUS. (C.) TRICIIOPUORE. Trkliophorus (8pï£, -rpij(o; , poil ; tpopo.;, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères subpeniainères, tribu des Cérambycins, établi par Serville {Ann. de la Soc. ent. de Fr., 3,17) , et dans lequel ren- trent six espèces de l'Amérique équinoxiale. Le type est le Stewcorus lippus Gr. (G.) TRÏCHOI'IIORUM Pers. (8pïÇ, TPtXc;, poil ; ipepu, je porte ). bot. ph. — Synonyme du genre Eriophorum Lin., Tarnille des Cy- péracées, tribu des Seirpées. (D. G.) * TlUCHOrilHiALMA (flpîÇ, poil ; ôcpGaA- TRI /jlo;, œil), ins. — M. Weslwood {Philos. Mag., 1833) a crée sous cette dénomina- tion un genre de Diptères, de la famille des Tanystomes, tribu des Nemestrinides, qui ne comprend qu'une seule espèce étrangère à l'Europe. (Ë. D.) TRICIIOPHYLLUM (BpiÇ, tPcXoÇ, poil ; yiUo'j, feuille), bot. ph. — Genre proposé par M. Nuttall, adopté et rapporté comme synonyme au genre Bahia DC, famille des Composées, tribu des Sénécionidées. (D.G.) ^ *TRICHOPIIYUS ( OpîÇ , Tptxo'ç , poil ; yvu, je produis), ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères, division desTachyporiniens, substitué par Erichson ( Gen. et spec. Sta- phylinorum, p. 267) à Trichopbya Mannh. Ce genre ne renferme qu'une espèce, le T. pilicomis Ghl. (Aleochara). Elle est origi- naire de Suède et d'Allemagne. (C.) TRICHOPILÏE. Trichopilia {Bo\Ç, tPiXo'ç, poil; -rrrto;, chapeau), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, créé par M. Lindley ( in Botan Regist., tab. 1863) pour une plante à pseudobulbes charnus, du Mexique , remarquable par ses grandes fleurs, dont le labelle blanc, taché de rouge, a deux pouces de long, dont les sépales et pétales jaune-fauve sont linéaires- lancéolés, allongés et tordus en spirale; de là le nom spécifique de Trichopilia tortilis Lindl. (D. G.) * TRICHOPEES (rpe'xa.en triple ; fax» , sabot), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Scarabéides Mélitophiles , créé par Burmeister {Handb. der Enlom.), et qui n'est représenté que par une espèce : le Cet. lœvis G. -P., originaire delà Cafrerie.(C) *TRICHOPODA (9PiÇ, rptfo'ç, poil; «ovç, pied), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Sphœriotlites, fondé par M. Brullé ( Hist. nat. des Ins., V, 295) sur une espèce de Madagascar à laquelle l'auteur a donné le nom de 7'. Cassidœformis. (C.) TRÏCHOPODE. Trichopus, Trichopodus (rptycov, poil; -reoùç, pied), poiss. — L'espèce unique sur laquelle est fondé ce genre, n'appartient ni aux Sparoïdes, comme le voulait Kœlreuter, ni aux Labroïdes, comme le pensa Pallas; c'est un Poisson de la fa- mille des Pharhyngiens labyrinthiformes , qui ne diffère guère des Osphromènes que par un chanfrein plus convexe et une dor- gale moins longue. Le premier rayon mou T. XII. TRI G57 des ventrales est très allongé, caractère que rappellent les noms générique et spécifique, Trichopus tricopterus Lacép. Les individus répandus dans divers cabinets viennent de Java et des Moluques, et il n'est nullement certain que ce soit un genre de Poissons marins. C'est à ce même genre que Bloch attribua le nom de Trichogasler. Le Tni- chopode mentonnier de Lacépède paraît n'être autre qu'un Gourami mal des.-iné. Le Tni- chopode arabique de Shaw est une Girelle. (E. Ba.) *TRICHOPODE. Trichopoda (9PÎ=, poil; *ov$, pied), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères , tribu des Muscides, créé par Lalreille {Règ. anim. de Cuv., V, 1829) pour une espèce propre à l'Amérique méridionale(T./brmosaWied., Latr., Macq.). (E. D.) TRÏCHOPODE. Trichopodium ( 6PÏÇ , poil; «owç, pied), bot. pu. — Genre impar- faitement connu , rangé à la suite de la fa- mille des Aristolochiées, établi par M. Lind- ley {Botan. Regist., tab. 1543) pour des plantes herbacées, des Indes orientales, à fleurs unisexuelles et très probablement dioiques , dont les femelles ont seules été décrites. On en connaît trois espèces, parmi lesquelles nous citerons le Trichopodium cor- datum. (D. G.) TRICHOPODUS. poiss. — Nom gêné, rique latin des Trichopodes. (E. Ba.) *TRICHOPROSOPUS (eP'.Ç, poil ; Trpo'a- cottov, aspect), ins. — M. Macquart ( Dipi. exot., 1843) indique sous ce nom un genre de l'ordre des Diptères , de la famille des Athéricères, tribu des Muscides. (E.D.) *TRICHOPSIDEA (9pJ|, poil ; <4, figure; Jiîea, aspect), ins. — Genre de la tribu des Nemestrinides , famille des Tanystomes , ordre des Diptères, créé par M. Weslwood {Trans.ent.Soc. Lond., 1839). (E.D.) TRICIIOPTÈRE. Trichopterus (TPeXr.v, poil; wrepo», aile), poiss. — Genre de Pois- sons créé par Bafinesque {Anal, nat.) et que M. Agassiz, dans son Nomenclator soologi- cus, rapportée la famille des Srombéroïdes. Voyez, en outre, l'art, trichopode. (E. Ba.) TRICIIOPTÈRE. Trichoptera{Qp\», poil; TtTtoov, aile), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tipulaires, créé par Rleigen ( in llliger Mag., 1803) ; ce genre, qui n'est pas adopté par les auieurs fran- 83 658 TRI çais , correspond au groupe des Psychodes. Voy. ce mot. (E. D.) TRICHOPTÉR1DE. Trichopteris ( 0P1? , Tptxo's, poil, cheveu; #«'piç, fougère), bot. CR. _ Genre de la famille des Fougères- Polypodiacées, sous-ordre des Cyathéacées, proposé par M. Presl (Pteridog., p. 58, tab. I, fig. 10) pour des Fougères arborescentes des régions chaudes du globe. M. Endlicher (Gen. plant., n° 652) le réunit aux Alsophila Rob. Br., parmi lesquels il constitue, pour lui, une simple section. (M.) *TRICHOPTERYE. Trichopterya (ëpiÇ, Tptxo'ç, poil; •KTipbv, aile), bot. ph.— Genre de la famille des Graminées, tribu des Chlo- ridées, formé par M. Nées d'Esenbeck (in Lindley Natur. System., édit. 2, p. 449, n"80) pouruneGraminéedu cap de Bonne- Espérance, incomplètement connue , dont les épillets sont portés sur des pédicules barbus au-dessous d'eux. Cette plante est le Trichopterya Dregeana Nées. (D. G.) *TRICHOPTERYX (6p Poil ' *°5; » Ttocîoç, pied), bot. ph. — Genre proposé par Gaertner, et qui correspond au Triche-po- dium Lindl., dont il est synonyme. (D. G.) TRICIIOPYGUS (GpïÇ, tPcX°;, poil ; ^yn, anus), Nordmann (Symb., 137). ins. — Synonyme de HÉTÉROTtioPsKy.,Erichs. (C.) *TRICH0SA1\DRE. Trichosandra (8pU. rpixôç, poil ; «vvip, âvtîpoç, homme ou mâle, pour étamine). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Asclépiadées, tribu des Pergula- riées, formé par M. Decaisne (in l)C. Prodr., TRT vol. VIII , p. 625 ) pour un arbrisseau de l'île Bourbon, voluble et très glabre, très voisin des Gymnema Rob. Br. , mais s'en distinguant par son gynostège nu. par l'ap- pendice de ses anthères déchirées. Cette espèce encore unique est le Trichosandra Borbonica Dne. (D. G.) TRICIIOSANTIIE. Trichosanlhes (6PîÇf rptxo'5, poil ; Sl-Ao', fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Cucurbitacées , sous-ordre desCucurbitées, créé par Linné(Gen. plant. , n° 1476) pour des plantes herbacées, an- nuelles ou vivaces, grimpantes au moyen de vrilles, spontanées dans les parties tro- picales de l'Asie et de l'Amérique ; à feuilles alternes, entières ou lobées-palmées; à fleurs monoïques, plus rarement dioïques, présen- tant, les mâles, un calice quinquéflde, cam- panule un peu en massue; une corolle pé- rigyne, divisée profondément en cinq lobes entiers ou bifides, frangés-ciliés , qui ont valu au genre le nom qu'il porte; cinq éta- mines, à filets soudés en trois faisceaux, à anthères extrorses, soudées, et dont les loges sont longitudinales, flexueuses: les femel- les, un calice à tube adhérent, oblong ou ovoïde, à limbe libre, quinquédenté; une corolle semblable à celle des fleurs mâles ; un ovaire adhérent, à trois loges qui ren- ferment de nombreux ovules fixés à des pla- centaires pariétaux , tout contre les cloisons; un style trifide, terminé par trois stigmates oblongs subulés. Le fruit de ces plantes est une baie pulpeuse, oblongue ou presque globuleuse, polysperme. — On connaît au- jourd'hui au moins 25 espèces de Trichos- anlhes, parmi lesquelles l'une des plus connues est le Trichosanthe Serpent, Tri- chosanlhes anguina Lin., plante annuelle, originaire de la Chine, mais qui a été pro- pagée par la culture dans d'autres parties de l'Asie tropicale et aux îles Mascareignes. Sa tige pentagonale, chargée de feuilles en cœur, trilobées , se soutient au moyen de très longues vrilles bifides. Elle est surtout remarquable parson fruit cylindraré-oblong, terminé par un long bec, qui ressemble as- sez à un serpent. Ces fruits, à moitié mûrs, se mangent comme nos Concombres. Le T. cucumerina Lin. est une espèce des Indes, dont le fruit , extrêmement amer, produit l'eflet d'un purgatif et vomitif. Rheede dit que les habitants du Malabar emploient son TRI extrait qu'ils regardent comme le meilleur des stomachiques. (P. D.) *TRICHOSCELIS ( 0P)* , poil ; tptùU , jambe), ins. — Genre de la famille des Ré- duviides , de l'ordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville ( Ins. hémipt., Suites à Buffon) aux dépens du genre Apio- merus. Le type est le Reduvius slollii Lepel. St-Farg. etServ., espèce deCnyenne. (Bl.) *TRICnOSME. Trkhosma. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Pleurothallées, formé par M. Lindley (in Botan. Regist., 1842, tab. 21) pour une plante épiphyte, sans bulbes, des Indes, qu'il avait décrite d'abord sous le nom de Cœlogyne coronaria, et qu'il a séparée en- suite en genre distinct d'après sa singulière anthère charnue, ses huit masses pollini- ques, etc., en lui donnant le nom de Iri- chosma suavis. (D. G.) *TRICHOSOMA ( Tp;xt'ov , poil; awpwe, corps), roiss. — Genre de Clupéoïdesf Sw., Classif., 1839). (G. B.) *TRICIIOSOMA (9PÏÇ, poil ; râpa, corps), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, tribu des Chélonides, créé par M. Rambur, adopté par MM. Boisduval (Icon., II, 1834) etDuponchel (Hist. des Lép. d'Eur.,el Cal., 1844) . On indique trois espèces de ce genre : ce sont les T. corsicum Ramb. , de Corse ; T. bœticumRamb., de l'Espagne méridionale, et T.parasitum Esp. , de Hongrie. (E. D.) TRICHOSOME. Trichosoma (OpU , che- veu ; acopa , corps), helm. — Genre de Vers nématoïdes dont les espèces vivent aux dépens d'animaux vertébrés de toutes les classes, mais principalement dans les intes- tins des Mammifères et des Oiseaux. Ces ani- maux diffèrent assez peu des Trichocé- phales. (P. G.) *TRICHOSOMIDES. ins— Sous ce nom Mulsant établit ( Hist. nat. des Col. de Fr. Sécuripalpes) un groupe qui renferme ses Epilaehniens, Scymniens et Cocc'duliens. (C.) *TRICnOSOMLS (xpix'ov, poil; oSpec, corps), poiss. — Genre deSiluroïdes(Swains., Classif., 1839). (G.B.) *TRICHOSO>IUS, Chevrolat. ins.— Sy- nonyme de Desmiphomjs Schr. (C.) TRICHOSPERME. Triehospermum (OpiÇ, rp'-xk, poil; anipuA, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Bixacées, tribu des Bixinées, formé par M. Blume ( Bijdvag., TRI G59 p. 56) pour un arbre de l'Ile de Java, dont les graines nombreuses, lenticulaires, pour- vues d'un arille, sont ciliées sur toute leur circonférence. Cette espèce est le Trichosper- num Javanicum Blume. (D. G.) TRICHOSPIRE. Trichospira (flpîÇ?Tpi^o'?J poil; 0 kilogrammes. Distingues ye- 664 TRI nériquement par Bruguière, les Tbidacnbs étaient confondus par Linné parmi les es- pèces de son grand genre Chama, et restè- rent dans la famille des Camacces de Cuvier en conservant à peu près les rapports lin- néens. Avant d'établir, parmi ses Conchi- fères, les ordres des Dimyaires et des Mono- myaires, Lamarck, se laissant guider par de grandes analogies de forme , avait rappro- ché les Tridacnes, des Bucardes et Isocardes, les éloignant des Cames , et rompant ainsi les affinités admises par Linné. Mais quand il caractérisa les deux ordres de ses Conchi- fères par l'existence de deux muscles ou d'un seul, et que , d'après l'observation de Cu- vier , il sut que les Tridacnes sont attachés par un seul muscle à leur coquille, Lamarck plaça ce genre parmi ses Monomyaires, à la tête même de cet ordre, dans lequel il con- stitue la première famille, celle des Tridac- nées. En terminant, d'autre part, le pre- mier ordre , celui des Dimyaires , par la fa- mille des Camacées, Lamarck est resté fidèle à la rigueur de sa méthode , et a rétabli en même temps , autant que cette méthode même le lui permettait, les rapports recon- nus par Linné. C'est à peu près ce qu'a fait Cuvier, en plaçant les Bénitiers entre les Mytilacés et les Cardiacés, ces derniers com- mençant par les Cames. M. de Blainville est rentré plus complètement dans l'arrange- ment linnéen, en réunissant , à tort, selon nous, les Cames et les Tridacnes dans une même famille des Camacés. Latreille a main- tenu l'opinion adoptée par Cuvier, et au- jourd'hui , quelles que soient les affinités qu'on reconnaisse à la famille des Tridac- nées ou Bénitiers, elle doit être distinguée et conservée. M. d'Orbigny la place parmi ses Orthoconques intégropaléales. Elle a reçu les dénominations diverses de Tridacnacea, Menke ; Tridacnadœ , Flem.; Tridacnidœ , Brod. ; Tridacnites , Latr. ; Tridacnides , d'Orb., etc. Lamarck rapportait à cette famille les deux genres Tbidacne et Hippope , qui ne doivent vraiment en constituer qu'un seul , comme l'a établi M. de Blainville; l'Hippope n'offrant que les légères modifications que nous allons signaler, et qui ne sauraient zoologiquemenf, caractériser qu'une espèce. L'animal des Tridacnes est remarquable par ses formes bizarres. Il est assez épais , TRI ovale , cordiforme. Le manteau est fermé , ample; ses bords sont renflés , réunis dans presque toute la circonférence, de manière à ne laisser que trois ouvertures assez pe- tites : l'une, la plus étroite, située supérieu- rement et au milieu du bord dorsal , pour l'anus; l'autre, supérieurement et en ar- rière, pour l'entrée et la sortie de l'eau né- cessaire à la respiration ; la troisième, infé- rieurement, correspondant au bâillement de la lunule , livrant passage au pied qui est court, énorme, et entouré de faisceaux de fibres bissoïdes, qui manquent dans l'espèce dont Lamarck faisait le genre Hippope. L'o- rifice buccal est fort petit , percé au milieu de deux paires d'appendices labiaux, grêles et presque filiformes. Les branchies sont allongées, la supérieure plus étroite que l'in- férieure, réunies entre elles dans presque toute leur longueur. Le muscle adducteur postérieur est médian et presque dorsal ; l'antérieur, nul ou plutôt rudimentaire ; mais tous les deux sont très rapprochés, comme nous l'indiquent les figures de M. Quoy, et ne laissent qu'une seule im- pression musculaire. On conçoit donc que les Tridacnes soient des Monomyaires pour Lamarck , mais qu'elles doivent constituer un petit groupe isolé. La coquille offre des formes singulières, mais se distingue surtout par les dimensions qu'elle prend quelquefois. Elle est très épaisse, solide, assez grossière, triangulaire, inéquilatérale; n'offre, comme nous venons de l'expliquer, qu'une seule impression mus- culaire , et est placée de telle manière que le dos de l'animal correspond au bord libre des valves, et que l'animal est, par consé- quent, comme renversé par rapport à la co- quille. Les sommets sont inclinés en arrière; la charnière , située en avant d'eux , est pourvue d'une dent cardinale saillante, et d'une dent latérale écartée du côté anal. Le ligament est extérieur. La lunule est bâil- lante, sauf dans l'espèce sur laquelle La- marck établissait ce genre Hippope, dont nous avons déjà parlé. C'est par l'ouverture de cette lunule que s'échappe le byssus , à l'aide duquel l'animal se fixe aux rochers et y suspend sa pesante coquille. Les individus très adultes de toutes les espèces présentent même ordinairement la lunule close, n'adhè- rent par conséquent pas toujours , ce qui TKI réduit à rien la caractéristique spéciale du prétendu Hippopc, et démontre la nécessité de le supprimer comme genre. Toutes les espèces de Tiudacnes , en petit nombre, sont marines, et habitent les mers intertropicales. La plus belle espèce vivante, la Tiîidacne gigantesque , Tridacna gigas , Lamk. (Chama gigas, L.), est de la mer des Indes; sa coquille, appelée Tuilée ou Béni- tier, a de larges côtes, relevées d'écaillés saillantes; pour la séparer des rochers, il faut tranchera coups de hache le byssus ten- dineux qui l'y retient. Une coquille de cette espèce sert de bénitier dans l'église Saiat- Sulpice, à Paris ; mais il en existe en Italie de beaucoup plus grandes. — Nous avons repré- senté dans notre Atlas (Mollusques, pi. 5) une belle espèce de l'océan Indien, con- nue vulgairement sous le nom de Tridacne faîtière, Tridacna squamosa, Lamk.; elle est à grandes écailles relevées, un peu con- caves en dessus, et écartées les unes des autres. LaTridacne gigantesque a été trouvée fossile dans les terrains quaternaires de Nice (Risso). Une belle espèce des terrains tertiaires de Po- logne a été décrite par M. Pusch (Polens. Pal , p. 55 ). Il ne faut pas rapporter à ce genre une coquille trouvée fossile en Nor- mandie, le Iridacna pustulosa, Lam., qui appartient aux Pruduclus. (E. Ba.) TIUDACNËES, Lamk. moll.— La valeur de cette famille est indiquée à l'article Tri- dacne, auquel nous renvoyons. (E. Ba.) TRIDACN1DES , d'Orb. moll. — Voyez TR1DACNE. (E. Ba.) TRIDACMTES, Latr. moll.— Voy. tiu- dacne. (E. Ba.) * IT.IDACOPIiYLLIE. Tridacopliyllia (tptîç, trois; Sâxoç, morsure; ?v/.;.ov, feuille). polyf. — M. de Blainville a créé ce genre de Polypiers pierreux, pour une espèce qu'il a retirée avec raison du genre Payûnia de La- marck, le Pavonia lacluca, dont il a fait le Tridacophyllia lactuca, et à côté de laquelle il a placé VExplanaria aspera de Lamarck , sous le nom de Tridacophyllia aspera. La première est des mers de l'Australie ; la seconde des Indes orientales. Les animaux du Madrépore lailue diffèrent beaucoup de ceux des autres Madrépores, par l'absence de tout tentacule, d'après MM. Quoy et Gai- mard. (E. Ba.) T. XII. TKI r>G; TRIDACTYI.E. ois. — Nom donné par Lacépède aux Turnix. Voy. ce mot. (Z. G.) *TRIDACTYLE. Tridactylus (rp^, trois; cîaxTuta;, doigt), rept. — Celte dénomina- tion, que l'on donne quelquefois au Seps du midi de l'Europe, a été appliquée à un genre de la même famille par Péron. Il est syno- nyme du nom liemiergis proposé par Wa- gler. La seule espèce connue A'Hemiergh ou Tridactyle est le T. decrescensis de Péron et I.esueur, ou Peromeles œqnalis de Wieg- mann. C'est un petit Sciucoïdien à corps allongé, et à pattes courtes pourvues seule- ment de trois doigts. Il vit à la Nouvelle- ilollande, et particulièrement dans l'île Décrès. (P. G.) TRIDACTYLE. Tridactylus (Tpeîs, trois; tîaxTuXo; , doigt). INS. — Genre de la tribu des Grylliens, famille des Gryllotalpsries, de l'ordre dçs Orthoptères, établi par Latreille et adopté dans tous les ouvrages d'entomo- logie. Les Tridactyles sont surtout caracté- risés par des pattes postérieures très épaisses, et dépourvues de tarses; des jambes termi- nées par des appendices mobiles et digitées ; les antérieures élargies et munies de fortes épines permettant à l'animal de fouir le sable; des tarses de 3 articles; des mandi- bules assez fortement dentées et creusées en dessus, etc. Les Tridactyles comptent parmi les plus petits Orthoptères connus. Le type est le T. varié ( 'J'.variegalus Latr.), assez répandu dans les localités sablonneuses d'une grande partie du midi delà France. Cet Orthoptère, a l'aide des épines mobiles qui terminent ses jambes, a la faculté d'exécuter des sauts sur un sol 1res mobile, comme le sable le moins solide, ou la surface de l'eau. Cet Insecte a des habitudes très analogues à celles des Taupes Gryilons; comme ces ani- maux , il creuse des galeries dans toutes les directions : pratiquant d'abord un trou vertical, il forme ensuite ses galeries hori- zontales. C'est principalement dans le voi- sinage des rivières, des lacs, des mares, qu'on rencontre le Tridactyle. Il a été observé dans ses habitudes sur les bords du Rhône par M. coudras. (Bl.) *TR1DACTYLIA , Steph. ois. — Syno- nyme (ie l'woides Lacép. (Z. G.) *TR!DACTYLI\E. Tridactylina {- :■ , Tpc'*, trois; voç, triangulaire), ins.— Genre de la famille des Apides, groupe des Méliponites , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Latreille , aux dépens du genre Mélipona, sur les espèces ayant les mandi- bules dentelées et l'abdomen triangulaire. Un très grand nombre d'espèces se rattache à cette division. Nous citerons comme tjpo le T. amalthea [Apis amallhea Fab.) du Bré- sil. VoiJ. MÉLU'ONE. (Bl.) TUIGONA (Trigonus, triangulaire), moll. — Genre artificiel d'Acéphales, proposé par Mégerle, et ayant pour type les Venus tu- mescens et radiata L. (Meg., Berl. Mag.). *TRlGONALIS. ins. — Genre de la fa- mille des Mutillides, de l'ordre des Hymé- noptères, établi par M. WesUvood (Pro- ceed. zool. soc, 1835) sur quelques espèces exotiques , très remarquables par leur tête aplatie et leurs antennes longues , grêles à l'extrémité, et composées de 23 ou 24 ar- ticles, comme chez certains Tenthrédides. Le type est le T. melanoleuca du Brésil. (Bl.) TlUGONASPIS (xpfycovoç, triangulaire; oto-ru;, écusson). ins. — Genre de la famille des Cynipsides , de l'ordre des Hyméno- ptères, établi par M. Hartin (in Germer TRI Zeilschrist., 1840) sur quelques espèces eu- ropéennes. (Bl.) TRIGONÉES. moll. — Voyez, dans l'ar- ticle trigonie, la valeur de cette famille. *TRIGOIVELLA (dimin. de Trigona). moll. — Ce nom a été employé par Da Costa et Humphrey pour désigner un genre d'Acé- phales de la famille des Mactraeées ( Da Costa , Brit. Conch.; — Humph., Mus. Ca- lonn.). (E. Ba.) TRlGONELl,E.Trigonella (de sa corolle trigone dans son ensemble, Linné), bot. ph. — Genre important et nombreux de la fa- mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu desLotées; deladiadelphie-décandriedans le système de Linné. Les limites que lui avait assignées l'immortel botaniste suédois, en le formant, ont été un peu modifiées par les auteurs modernes; mais ces modifications se sont bornées à y introduire un petit nom- bre de plantes prises à côté de lui. Tel qu'il est admis aujourd'hui, il comprend des vé- gétaux herbacés, indigènes delà région mé- diterranéenne et de l'Asie moyenne; dont les feuilles sont pennées -trifoliolées, avec de petites stipules adnées au pétiole ; dont les fleurs, le plus souvent en ombelle capitée ou en grappe, présentent : un calice campanule, à cinq dents ou cinq divisions; un étendard et des ailes étalés, avec une carène obtuse, très courte; dix étamines diadelphes; un ovaire pluri-ovulé, droit, surmonté d'un style filiforme, glabre, que termine un stig- mate obtus. Le légume qui succède à ces fleurs est étroit, comprimé ou cylindrique, acuminé, polysperme, souvent rugueux ou relevé de nervures à sa surface. On connaît aujourd'hui environ soixante espèces de ce genre, parmi lesquelles sept appartiennent à la Flore française, et deux sont des plantes usuelles. Toutes les Trigo- nelles ont été divisées par M. Seringe en quatre sous-genres (in DC. Prodromus, vol. Il, p. 181): a. Grammocarpus ; fleurs en têto ou en ombelle; légume ovale, à nervures longitudinales et à long bec. Ce sont des M'>lilots des auteurs. Ici se trouve le Trigo- nella cœrulea Seringe. b. Fœnum grœcum ; fleurs sessil es, solitaires ou gémi nées; légume allongé, comprimé, à long bec, réticulé lon- gituilinalement. Le type de ce sous-genre est le Trigonella Fœnum grœcum Linné, c. Duceras; fleurs en grappes souvent courtes ; TRI 669 légume cylindracé, comprimé, en faucille à concavité supérieure, à nervures réticulées. Ici se rangent plusieurs de nos espèces fran- çaises dont la plus commune est le Trigo- nella Monspeliaca Linné, qui, malgré son nom spéciGque, se trouve dans tout le midi de la France, et qui remonte jusqu'en Au- vergne, à Lyon et même jusqu'aux environs de Paris, d. Falcalula; fleurs ombellées; légume comprimé en faux, réticulé, mu- croné. Ici se trouve le Trigonella cornicu- lata Linné, de nos départements méditerra- néens. La Trigonelle Fend grec, Trigonella Fœ- num grœcum Linné, plante annuelle, du midi de la France et de l'Europe, où elle croît dans les champs, est connue sous les noms vulgaires de Fenu grec et Fé négré. Elle s'élève à 3 ou quatre décimètres; sa tige, droite, rameuse, porte des feuilles à folioles oblongues ou obovées, obtuses ou tronquées et dentées au sommet; ses fleurs sont blan- châtres; sa gousse est longue de 8 à 15 cen- timètres, et son bec fait le tiers ou le quart de cette longueur. Cette plante est un aliment recherché dans tout l'Orient et en Grèce. Dans ces contrées, on la cultive, soit pour elle-même, soit pour ses graines. Les Arabes la mangent sans assaisonnement et ils la re- gardent comme stomachique. Quant à ses graines, les Orientaux les mangent surtout germées et en y ajoutant du miel. On les mange également bouillies; elles ont alors un goût assez semblable à celui des pois. Elles sont très mucilagineuses et leur muci- lage est employé comme adoucissant. Leur farine sert à faire des cataplasmes émollients. Dans plusieurs parties de l'Orient, on cultive en grand le Fenu grec. La Trigonelle bleue, Trigonella cœrulea Seringe (Trifolium Melilotus cœrulea, Linné) espèce annuelle, indigène en Suisse, en Bo- hème, est cultivée communément, soit pour ses usages, soit comme plante d'ornement. Elle est connue vulgairement sous les noms de Trèfle musqué, faux Baume du Pérou, Lotier odorant. Elle est facile à distinguer à ses grappes de fleurs d'un bleu tendre et de"- licat, dont l'odeur pénétrante, qu'on a comparée à celle du Baume du Pérou, se retrouve dans toute la plante. Cette odeur augmente sensiblement parla dessiccation. Ce parfum est mis à profil de diverses ma- C7Ô TRÎ nières. Ainsi les parfumeurs italiens le font entrer dans diverses préparations; les Suisses en aromatisent certains de leurs fromages. Dans nos jardins, cette plante est cultivée en pleine terre, à une exposition un peu méri- dionale. Elle demande une terre légère. (P. H.) TRICONELLITES (du nom générique Trigonella). moll. — Parkinson a donraé ce nom au genre désigné aussi sous celui d'APTvenus. Ce genre, dont la place est encore fort douteuse et l'organisation très problématique, a été établi sur des coquil- les qu'on trouve sous la forme de deux lames triangulaires un peu concaves, dis- tinctes, suivant quelques auteurs, et unies par une charnière; soudées, suivant d'au- tres, et séparées seulement par une quille médiane. Ces coquilles ont tour à tour été envisagées comme des valves d'Anatifes, comme des bivalves de la famille des Solé- nacés, comme des plaques palatales de Pois- sons, comme des opercules d'Ammonites, comme des parties de la muqueuse de l'es- tomac de ces derniers Mollusques , comme des osselets internes d'un Mollusque nu, comparable à la tige de l'osselet des Teu- dopsis. Ces singuliers fossiles ont vécu pen- dant l'époque jurassique et la plus grande partie de l'époque crétacée. On les a sub- divisés en trois groupes, distingués par les noms decornei, imbricati ou cellulosi, selon que la coquille est cornée, mince et lisse; ou recouverte d'un test calcaire à gros plis, simulant une imbrication; ou bien recou- verte d'une couche celluleuse, rappelant quelquefois certains Madrépores. Les espè- ces de chacune de ces sections sont assez nombreuses. Schlottheim a donné le nom de Trigo- nelliles à des fossiles qui appartiennent au genre Tkigonie. Voy. ce mot. (E. Ba.) TRIGQNES. Trigona. crfst.— Latreille, dans la première édition du Règne animal de Cuvier, 1817, désigne sous ce nom une division de Crustacés décapodes brachyures, mais qui n'a pas été adoptée par les carci- noiogistes modernes. (H. L.) TSIIGOIMIACEES. Trigoniaceœ. bot. ph. — Le genre Trigonia Aubl., qui comprend plusieurs espèces de la Guiane et du Brésil, a été classé tantôt après les Hïppocratéacées, «•■"'lot à la suite des Poîygalées; mais dif- fère assez des unes ainsi que des autres pour TRI en être séparé et considéré comme le type d'une petite famille particulière dont les caractères seraient jusqu'ici les siens , c'est-à-dire : un calice 5-parti; autant de pétales alternes et inégaux, un supérieur plus grand, concave, éperonné situé sur la ligne médiane; deux autres latéraux, planes, intérieurs dans la préfloraison ; enfin deux inférieurs plies en carène; 10-12 éta- mines hypogyniques, soudées en un tube déjelé du côté de ces deux derniers pétales, fendu de l'autre, et dont les filets inégaux vont en se raccourcissant dans le même sens, c'est-à ;,ire de dehors en dedans, les extérieurs plus longs portant chacun une anthère iutrorse, biloculaire, s'ouvrant dans sa longueur, les intérieurs stériles: plus au dedans encore, 2-4 glandes opposées au grand pétale. Ovaire libre, surmonté d'un style simple que termine un stigmate tri- lobé, à trois loges renfermant plusieurs ovules suspendus à l'axe. Capsule séparée par une déuiscence septicide en trois car- pelles qui s'écartent d'un axe trigone, au- quel sont attachées les graines à tégument cartacé et laineux, à gros périsperrne charnu dans le milieu duquel est situé transversa- lement par rapport au hile ventral un em- bryon à radicule courte , à cotylédons fo- liacés. Les feuilles sont opposées, entières et stipulées ; les fleurs en grappes axillaires ou en panicules terminales. Quelques uus de ces caractères, notamment l'irrégularité de la fleur, et l'excentricité tant des étamines que des glandes, semblent rapprocher aussi ce genre des Sapindacées. (Ad. J.) *TRIGONIDES. moll. — Voy. trigonig. TKIGONÏDIE. Trigonidium \rPv<;, Tpt'a, trois; yuvîa, angle; îtS0i, apparence), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées , formé par M. Lindley (m Bolan. Regist., tab. 1923) pour des plan- tes épiphytes, de l'Amérique tropicale, pour- vues d'un rhizome rampant, d'où partent des pseudo bulbes et les fleurs. Le nom gé- nérique rappelle la forme très singulière des fleurs, dont les trois folioles extérieures sont rapprochées en une sorte de coupe à trois pans. (D. G.) TRIGONIDIUM OpcW&ov, petit trian- gle). Ins. — Genre de la famille des Gryl- lîdês, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Servi!!e(ft!s. Oilhopl. Suites à Buff.) sur TRI de très petites espèces , remarquables par leurs palpes maxillaires dont le dernier ar- ticle très élargi et coupé droit à son extré- mité, par leurs tarses dont le second article est presque globuleux, par leur oviscapte court, en forme de sabre, recourbé en des- sus. M. Serville a décrit quatre espèces de ce genre: une, T. paludicola, de Sardaigne, deux de l'île de France et une de Java. (Cl.) TR1GOIMIE. Trigonia (Trigonus, trian- gulaire), moll. — Genre fondé par Bruguière ( Encycl. méth. , 1 ) sur un individu fossile incomplet, et dont le nom rappelle la forme de la coquille presque toujours triangulaire. Adopté par Lamarck, mais d'après ces ren- seignements insuffisants , le genre Trigonie fut, plus tard, complété dans sa caractéris- tique, quand Péron rapporta, de son voyage aux terres australes, la seule espèce vivante connue ( T. pectinata), trouvée récemment encore , par MM. Quoy et Gaimard , à l'île de King, par quatorze brasses de profon- deur. L'animal a le manteau ouvert dans toute sa longueur, sans orifice séparé, même pour l'anus, caractère que présentent les Arches, et qu'on retrouve aussi chez les Mytilacés (Mulettes , Anodontes ), si ce n'est que ces derniers Bivalves ont un orifice pour les ex créments. Aussi Cuvier, ayant même pres- senti ce rapport avant de connaître l'ani- mal , plaçait-il les Trigonies comme sous- genre dans le grand genre des Arches , immédiatement avant sa famille des Myti- lacés. Lamarck avait apprécié , à peu près de la même façon , les affinités des Trigo- mes , quand il les rangeait entre les Tri- dacnes et les Arches ; quand , plus tard , il les faisait entrer dans sa famille des Arca- cées ; quand surtout la connaissance de la coquille, qu'il nomma Castalie , modifia sa manière de voir, et qu'il fonda sa famille des Trigonées pour les deux genres Trigo- nia et Castalia, famille placée entre la fa- mille des Arches et celle des Naïades, en tête de laquelle se présente les Mulettes (Unio). Le genre Castalia devant être rapporté aux Mulettes, la famille des Trigonées reste composée du seul genre Trigonia , et , à quelques différences près, l'arrangement de Lamarck et celui de Cuvier sont fondamen- talement les mêmes. Les dénominations de Trisomacea , Reeve: Trigoniacea , Mcnke ; TRI 67! Trigoniap.t:, Ficrn. ; Trigonides, d'Orb., ont une valeur analogue. On ne comprend guère pourquoi M. de Blainville s'écarta de cette opinion pour placer les Trigohies dans la famille des Camacées. Pour compléter la caractéristique de l'a- nimal , nous ajouterons qu'il est dépourvu de siphons, et que son pied est fort, tran- chant, et en forme de crocheta sa partie antérieure. Quant à la coquille, elle est remarquable par sa forme qui est généralement triangu- laire, par l'épaisseur du test, et surtout par la disposition spéciale de la charnière. Celle- ci est composée de dents cardinales oblon- gues , divergentes , dont deux sur la valve gauche sillonnées des deux côtés , et quatre sur la valve droite sillonnées d'un seul. Les impressions musculaires sont doubles de chaque côté ; il en existe, eu outre, une au- tre sous les crochets. Si les Trigonies ne sont aujourd'hui re- présentées que par la petite espèce qui vit, comme nous l'avons dit, dans les mers de la Nouvelle-Hollande ('/'. pectinata), les es- pèces fossiles sont assez nombreuses , et leur histoire paléontologique n'est pas sans intérêt. L'espèce la plus ancienne /), tète), rept. — Genre de Serpents très venimeux, dont les espèces sont essentiellement américaines et ressemblent beaucoup aux Crotales, ou Ser- pents à sonnettes, dont cependant elles n'ont pas le grelot caudal. Leur venin est presque aussi dangereux que celui de ces animaux, et ils ont , de même qu'eux , des excavations en fossettes derrière les narines. Le Trigonocéphale jaune, appelé aussi Serpent jaune des Antilles, Vipère fer-de- lance , etc. , en latin Trigonocephalus lan- ceolalus, est la principale espèce de ce groupe. M. le docteur Guyon a publié sur les accidents qu'il occasionne une thèse (I) (i) Faculté de Montpellier, n. 107. TRI à laquelle nous emprunterons les détails qui vont suivre. La vipère fer-de-lance se rencontre à la Martinique , à Sainte-Lucie et dans la petite île de Boquia, près Saint-Vincent; elle n'existe point à la Guadeloupe ni dans les autres îles de l'archipel Caraïbe. On pré- tend même qu'elle ne saurait y vivre, et l'on se fonde sur un de ces mille contes auxquels les Beptiles ont donné lieu dans tous les pays. Les colons européens d'une île voisine auraient eu le perfide dessein de les y introduire, mais on assure qu'elles y seraient mortes peu après leur importation. S'il fallait en croire les traditions qui exis- tent parmi les Caraïbes, ces Reptiles venimeux auraient été introduits aux Antilles par les Arrouages, lorsqu'ils étaient en guerre avec les îles aujourd'hui infestées. Voici ce que le P. Dutertre rapporte à cet égard : po;, fémur). ins. —Genre de Diptères de la famille des x\théricères, tribu des Muscides, formé aux dépens des Notiphila par M. Macquart {Dipt., Suites à Buffon, II, 183o). On y place deux espèces : l'une de Bordeaux , le T. iibialis TRI Maeq. ; et l'autre du nord de la France, le T. madizausVaW., Meig., Mae)). (E. D.) *TRL\1ERIZA (tocÎ;, xpls., trois; |fcspk, partie), bot. pu. — Le genre créé sous ce nom par M. Lindley (in Botan. Régis., tab. 1543), dans la famille des Aristolo- chiées , ne se distingue pas du genre Bra- gânliâ Lour., de la même famille, et doit dès lors être effacé de la liste des genres. QuantauTWmemade Salisbury, M.End- licher le rattache, avec doute, comme sy- nonyme au genre Cipura Aubl. , de la fa- mille des Iridées. (D. G.) * TRIMESUfiUS (-pn,-, trois; (/£V0;, mé- dian; oipà, queue), rept — Genre d'Ophi- diens vipériformes , indiqué par M. Gray (Syn. Bril. Mus., 1840). (E. Ba.) *TRIMÈTRE. Trimetra [xpsU,Tfi«, trois; fAflTpa , vulve), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées , dans laquelle on n'a pu encore lui assigner un rang déterminé , formé par Mocino dans sa Flore du Mexique restée inédite (ex DC. Prodrom. , vol. VII, pag. 262) pour un sous-arbrisseau charnu, du Mexique, (D. G.) *TRIM1UAI. ins. — Genre de Coléoptères trimères , tribu des Psclaphiens, établi par Aube (Afin, de la Soc. ent. de France, l. II, p. 50S), et qui a pour type le T. brevicorne Beich., espèce qui paraît être rare aux envi- rons de Paris, et commune dans certaines parties de la Suisse. (C ) *TRlMMATOSPORA (rpc'^a, ato?, ce qui est usé, trituré; aicépo;, spore, graine). bot. cri. — Genre de la famille des Cham- pignons - Gymnomycètes de Link , sous- ordre des Sporodermés de Pries; de la di- vision des Arthrosporés-Hormiscinés , tribu des Septonémés , dans la classification my- cologique de M. Léveillé ; formé par M. Corda. M.) TRIMORPHÉE. Trimorphœa (*p«ç, Tp'a, trois; jj-ooyn, forme), bot. ph. — Cas- sini proposait de former sous ce nom un genre distinct et séparé , dont les types étaient les Erigeron acre et alpinum Lin.; mais ce groupe n'a été conservé que comme section du genre Erigeron DC.,de la famille des Composées-Astéroïdées. (D. G.) ♦TRIMORPHUS ( rpn; , trois ; popcpô ; forme), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , tribu des Carabiques patellimanes , établi par Stephens ( A Syslematic Cat. , TRI f>79 p. 405) sur deux espèces d'Angleterre: les T. peltatus Pz. et scapularis Step. (C.) TRINACTE. bot. pu. — Le genre formé sous ce nom par Gœrlner se rattache comme synonyme aux Jungia Lin. f., de la famille des Composées-Nassauviacées. (D. G.) *TRIIVCHINETTIE. TrinchinetUa (dédié au botaniste italien Trinchinetti ). bot. ph. — M. Endlicher a désigné sous ce nom (Gênera plant., suppl. 1 , n° 2605/1) le genre Scliomburghia DC, de la famille des Composées , tribu des Sénécionidées , sous- tribu des Hélianthées, ce nom faisant double emploi avec celui d'un genre d'Orchidées de M. Lindley. La plante qui en est le type, herbe de la Guiane, à petites capitules mul- tiflores de fleurs jaunes, est le TrinchinetUa caleoides Endlic. (D. G.) *TRINÈME: Trinema ( Tpkr« , trois; vTly.a , filet), infus. — Genre établi par M. Dujardin, parmi les Bhizopodes, et ren- fermant une espèce, leTitiNÈME pépin, Tri- nema acinus, que l'auteur a trouvé dans la couche vaseuse de débris qui recouvre les feuilles de Typha. M. Ehrenberg , qui l'a observé à Berlin , l'a nommé Difllugia en- chelys. Le nom générique indique l'existence d'expansions filiformes très minces au nom- bre de deux ou trois, aussi longues que la coque qui est membraneuse, diaphane, ovoïde, allongée, présentant sur le côté, en avant, une large ouverture oblique. En con- tractant ses filaments qu'il a d'abord jettes d'un côléou d'un autre, l'animal peut pro- gresser. (E. Ba.) TR1NEURE. Trineura (-rpt^, trois; »eï- pov , nervure ). ins. — Meigen a donné ce nom à un genre de Muscides de la famille des Athéricères, dans l'ordre des Diptères, qui correspond au genre Phora. (E. D.) *TRL\EURON. Trineuron (tpeïç, rpta , trois; vtûpov, nerf pour nervure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, sous-tribu des Anlhémi- dées,créé par M. Hooker fils (Flora anlarc, pag. 26, tab. 17) pour une plante herbacée, des îles Auckland et Campbell, qu'il a nom- mée Trineuron spalhulalum. Ce genre re- marquable est voisin de V Abrotanella Cass.; mais il s'en distingue par son port et pai plusieurs caractères. Son nom est tiré de l'existence de trois nervures cellulaires sur l'ovaireetsurlesécaillesderinvolucre.(D.G.) 680 TRI * TiUMEVRA, Meig., Macq. ins.— Voy. TRINEfJRE. (E. D.) TRINGA. ois. — Nom du genre Bécas- seau dans Linné. (Z. G.) *TRU\G-1NÉES. Tringinœ. ois. — Sous- famille établie par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Scolopacidées, et l'ondée sur le genre Tringa de Linné. Elle ren- ferme les divisions suivantes : Hemipalama, Ileleropoda, Tringa, Machetes, Pelidna, Co- corli, Eurinorhynchus et Calidris. (Z. G.) *TRH\TGOIDES.ois. — Genre établi par le prince Ch. Bonaparte sur le Tringa hy- poleuca Linn. (Z. G.) TRINIE. Trinia (dédié au botaniste Trinius). bot. pu.— Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Orthospermées, tribu des Amminées , formé par Hoffmann (Gen. Umbellif., pag. 92) pour une portion des Pimpinella de Linné , et dans lequel entrent des plantes bisannuelles, très ra- meuses, du centre et du midi de l'Europe , du Caucase et du cap de Bonne- Espérance , dont les feuilles, souvent un peu glauques, sont bipinnatiséquées, à lobes linéaires; dont les fleurs blanches sont dioïques ou plus rarement monoïques, en ombelles com- posées, nombreuses. La Trime vulgaire, Trinia vulgaris DC. ( T. glaberrima Duby, Bol.-gall.; Pimpinella dioica Lin. ), l'espèce la plus connue du genre croît sur un assez grand nombre de points de la France, prin- cipalement sur les coteaux calcaires ; elle est même abondante dans la forêt de Fon- tainebleau, et dans un petit nombre d'au- tres localités des environs de Paris. (D. G.) *TRINOBATIS ( TP£~ç, trois ; Sa»»», je marche), ins. — Genre de Colécptères hété- romères, tribu des Tentyrites, créé par Esch- scholtz (Zoological atlas). Cinq espèces ren- trent dans ce genre. (C.) TRINODES ( TPEcV, trois; o<îovç, dent). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Dermestins , publié par Herp (Fauna Helv., i ), et qui a pour type VAn- threnus hirLus F., espèce que nous avons rencontrée dans les forêts de Compiègnc et de Fontainebleau. (C.) *TRINOGETON. Trinogeton. bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, formé par M. Bentham ( Bot. of Sulphur, p. 142 ) pour une plante herbacée, couchée, ra- meuse s couverte d'un duvet, gluant, qui TRT croît don'. les saoles des bonis de l'Océan , en Colombie, et dont les fleurs ont une co- rolle campanuléc , longue de 15-16 lignes, cinq clamines, et un style spalulé-dilaté au sommet. C'est le Trinogeton maiilimum Benth. (D. G.) *TRIi\OTUM (fp£r;, trois; mStos, dos). iiexap. — C'est un genre de l'ordre des Épi- zoïques , établi par M. Nitzsch sur des Hexapodes qui vivent parasites sur les Pal- mipèdes de la famille des Canards. On en connaît environ 18 espèces, dont le Trino- ton sali, Trinotum conspurcatum, Denny, Anopl. brit., pag. 232, pi. 22, fig. 1 , peut être considéré comme le type. Celte espèce est parasite de l'Oie cendrée {Anser cine- reus) et du Cygne domestique {Cygnus olor). (H. L.) *TRINUCLEIJS {ter, trois; nucleus , royau). crust. — Voy. trinucule. (H. L.) *TRINUCULE. Trinuculus (ter, trois ; nucula, petit noyau), crust. — M. Murchi- son désigne sous ce nom, dans son the Silu- rian syslem founded on geological Resear- ches, un genre de Crustacés de la légion des Trilobites, rangé par M. Milne Edwards dans la famille des Ogygiens. On en con- naît 4 ou 5 espèces , dont le Trinucule do Lloyd, Trinuculus Lloydii, Murchis., Edw., Hist. nat. des Crust., t. 111 , p. 331, n° 4 , pi. 4, fig. 9 , peut être regardé comme le type. Cette espèce a été trouvée dans les schistes noirs de Llangadock. (H. L.) *TRIOCÉPIIALE. térat. — Voy. oto- CÉPHAL1ENS. *TRlOCEROS (rpstç, trois; xz°«ç, corne). rept. — Genre de Caméléonirns, indiqué par M. Swainson (Nat. Hist. .Rept., 1839). (E. Ba.) TRIODEA. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Rafinesque pour les espè- ces de Carex à utricule bi-tridenté et à style trifide , n'a pas été adopté , et rentre dès lors comme synonyme dans ce vaste genre. Voy. laiche ou carex. (D. G.) *TRIODIA (toeI;-, trois; ISovç, dent), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Bombycites, créé par Hubner {Cal., 1816). (E. D.) TRIODIE. Triodia (Tpsî?, rpt'a, trois; o<îov;, dent), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Avénacées, formé par M. Rob. Brown (Podrom. Flor. Nov. TRI Holi., p. 182) pour des plantes indigènes des parties tropicales de la Nouvelle-Hol- lande, un peu raides, ayant le port des Poa et Festuca, à épillets multiflores, paniculés, chaque fleur ayant sa glumelle extérieure tridentée. De là est venu le nom générique. M. Rob. Brown en a décrit six espèces. (D. G.) TRIODON. Triodon ( rPû; , trois ; hSâv, dent), poiss. — Genre de Poissons plecto- gnatlies, dont le nom vient de ce qu'ils ont la mâchoire supérieure divisée comme chez les Tétrodon?, et l'inférieure simple femme chez les Diodons. Un très grand os repré- sentant le bassin soutient en avant un im- mense fanon, aussi long que le corps, et deux fois aussi haut, ce qui les rapproche de certains Balistes. Les nageoires ressem- blent à celles des Diodons; le corps est âpre, comme chez les Tétrodons. On n'en connaît qu'une espèce de la mer des Indes, découverte par Reinwardt qui la nomma Triodon bursarius, et décrite dans le voyage de La Coquille sous le nom de Triodon macroplerus. (E. Ba.) TRIODON. Triodon (tP£75, Tpt'a, trois; ôtîojv, dent), bot. pb. — L.-C. Richard avait proposé sous ce nom un genre de Cypéracées qui rentre comme synonyme dans les Sper- modon. De Candolle a nommé de même {Prodrom. , vol. IV, p. 566) un genre de la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cofféacées, tribu des Spermacocées, qui comprend des arbris- seaux très rameux, du Brésil, à petites fleurs tétramères, en épis ou en fascicules termi- naux. Le nom du genre vient de ce que, quand la capsule se partage en deux à sa maturité, il reste entre ses deux moitiés disjointes un axe persistant, tridenté au sommet. On connaît aujourd'hui cinq espèces de Triodon DC. (D. G.) *TRIODONTA (rpa;, trois ;ÔWv, dent). Ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Mulsant (Hist. nat. des Col. de Fr., La- mellicornes, p. 468) sur une espèce du midi de la France : la T. aquila Dej. ( Omalo- plia). (C.) *TRIODO!VTA. moll.— Voy. tridenta. TRIODOiXTE. Triodonta (rpto'Jows, à trois dents), infus. — Genre étahli par M. Bory parmi ses Kolpodinées, et qui a pour type T. XII. TRI 68t le Kolpoda cunevs dè*Mûl!er. La forme du corps, antérieurement tridenté, a fourni l'étymologie de ce nom générique pour un animal imparfaitement examiné et qu'il vaudrait mieux peut-être ne pas inscrire dans nos catalogues. (E. Ba.) TRIODOPSIDE. Triodopsis ( tpiéSov;, à trois dents; ôtptç, apparence), moll. — Genre établi par Rafinesque pour les Hélix à lèvres épaisses, fortement ombiliquées, munies de trois dents à leur ouverture (RaGn., Enum. and Ace, 1831). (E. Ba.) *TRIOENA\TnE. Triœnanthus. bot. ph. —Genre de la famille des Acanthacées, éta- bli par M. Nées d'Esenbeck (in DC. Prodr., vol. XI, p. 169) pour une plante herbacée, Vivace, des Indes orientales, à fleurs en épis axillaires, lâches, très flexueux, qu'il a nom- mée Triœnanthus Griffithianus. Ce genre est voisin des Echinacanthus, desquels le dis- tinguent surtout la division supérieure de son calice trifide , et ses anthères muti- ques. (D. G.) TRIONUM. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par Medikus et dont le type est V Hibiscus Trionum Linné, n'est admis que comme simple section du genre Hibiscus Linné. Voy. ketmie. (D. G.) * TRIOKYCHES , Fitz. ( Syst. Rept., 1843) ; — TRIONYCHHXE, Gray (Bonap. in Wiegm. Arch. , I, 1838) ; — TRIONY- CHINA, Bonap. {ibid.); — TRIOMYCHOI- DES, Fitz. (N. Class. Rept., 1826); — TRLONYCID.E , Bonap. (Saggio , etc., 1830); — TRIONYCINA, Bonap. ( Chel. Tab. Anal., 1836). rept.— Noms employés pour désigner le groupe des Tortues fluvia- tiles dont le g. Trionyx est le type. (E. Ba.) *TRIOIMYCHILI\I (rptr,-, trois; ?VVÇ , ongle), infus. — Genre de Tardigrades, éta- bli par M. Ehrenberg {Isis, VII , 1834). Voy. l'article tardigrades. (E. Ba.) *IRIOIVïCïil)S(Tp£r;, trois ;SvuÇ, ongle). Ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides sylophiles, publié par Burmeister (Handbuch der Ent.), composé de 3 ou 4 espèces africaines. Le type est le Se. Cadmus 01. (C.) TRIONYX. Trionyx (rpe"?, trois; ôwÇ, ongle), rept. — E. Geoffroy Saint-Hilaire a nommé ainsi , en 1809 , un genre de Chéloniens que Schweigger, dans un mé- moire adressé peu de temps avant à l'Aca- 86 682 TRI demie des Sciences de Paris , avait proposé d'appeler Amyda. Les Trionyx,qui sont devenus les Chéloniens potamites de ]VIM. Duméril et Bibron , et qui sont dis- tribués par ces naturalistes dans leurs deux genres Cryptopode et Gymnopode, ont à la fois des caractères propres aux derniers genres d'Emydes et aux Chélonées. Ils vi- vent dans les grands cours d'eau en Afrique, en Asie et dans l'Amérique septentrionale. Leur carapace est incomplètement ossifiée, ainsi que leur plastron, et le tégument qui les recouvre est une peau épaisse mais flexi- ble et non écailleuse , comme celle de la plupart des Chéloniens. L'ossification de la carapace n'atteint que les deux tiers environ de la longueur des côtes, et elle forme sur le dos une plaque plus ou moins étendue, qui paraît davantage sur les individus très vieux, ou sur ceux qui ont été desséchés pour les collections d'histoire naturelle. Le corps est très aplati, presque disciforme; la tête et les pattes ne sauraient rentrer en- tièrement dans la carapace comme chez les Tortues et même les Emydes ; les pattes sont propres à la nage et tri-onguiculées; la tête est allongée, étroite, à narines prolongées en un tube court, précédé par un petit ap- pendice charnu; les mâchoires sont garnies de lèvres cutanées mobiles. LesTrionyx qui ont le plastron assez pro- longé en avant ou en arrière pour cacher les pattes, sont les Cryptopus (Dum. et Bibron) ; ceux qui l'ont étroit et sans ap- pendices, et dont les pattes sont tout à fait libres, sont les Gymnopus des mêmes natura- listes. Ce sont les Gymnopus qui sont les plus nombreux en espèces. Plusieurs sont américains, et ont été représentés dernière- ment, avec une grande exactitude, par feu M. Lesueur. L'une de ces espèces est repro- duite dans notre atlas ( Reptiles , pi. 2 ). Au même groupe appartient le Tealudo triunguis, de Forskal (TrionyxJEgypliacus, Geoff.),qui habite le Nil. L'Europe n'a de Trionyx qu'à l'état fossile. (P. G.) *TRIOPA (rps^, trois ; ê«n, trou), moll. — Geure de Gastéropodes gymnobranches , indiqué par Johnston ( Ann. of Nat. Hist., 1,1838). (E.Ba.) *TUIOPADES (rpîç, trois ; oWoç , com- pagnon), ins. — Subdivision du grand genre TRI Papillon (voy. ce mot) indiqué par Hubner (Cal., 1816). (E.D.) *TRIOPHTHALMUS (Tp£rç, trois ; 'éyQal- f/.o; , œil ). infos. — Genre de Rotateurs , établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Ilydatinœa, et caractérisé par l'existence de trois points oculiformes à la nuque. (E.Ba.) TRIOPTÉRIDE. Triopterys (?Ptïî, tp?«, trois; ttte'ov?, aile), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées, tribu des Pleu- roptérygiées ou Hirées, formé par Linné (Gen. Plant.. n° 547) pour des arbrisseaux grimpants, indigènes de l'Amérique tropi- cale, à fleurs bleues ou violacées, dont le fruit est formé de la réunion de trois sama- res portant chacune trois ailes ; de là le nom générique. Le Trioplerys Roxb. rentre comme syno- nyme dans le genre Aspidoplerys A. Juss., delà famille des Malpighiacées. (D. G.) TRIOPTOLÉMÉE. Trioptolemea (nom mythologique), bot. ph. — Genrede la famille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Dalbergiées, établi par M. Martius (ex Ben- thara, in Ann. Wien. Mus., vol. II, p. 102) pour desarbres du Brésil, à feuilles pennées avec foliole impaire, souvent coriaces; à fleurs unisexuelles par avortement, donnant un légume samaroïde, membraneux, à su- tures cornées, monosperme. M. Bentharn en décrit (lococitalo) huit espèces. C'est à tort que M. Walpers écrit ce nom Triptolemea; car M. Bentharn l'écrit comme nous le faisons d'après lui. (D. G.) *TRIORCHIS , Kaup. ois.'— Synonyme de Buleo Vieil!. — Genre fondé sur le But. lagopus. (Z. G.) TIUOSTÉE. Triosteum (rpuj, rPiETALOCERA (rptrç, trois; *s't«).ov, fenille; «pocç, corne ). ins. — Genre de la famille des Acridides, de l'ordre des Ortho- ptères, établi par M.Weslwood (Zoot. Journ., t. V) sur une espèce de Malabar, le T. fer- ruginea Weslw. (Bl.) *TRIPÉTÈLE. Tripeielus. bot. ph. — Genre de la famille des Lonicérées ou Capri- foliacées, formé par M. Lindley (in Mitchell. East. Austral.) pour une plante herbacée de la Nouvelle-Hollande. Cette plante a reçu le nom de Tripetelusaustralasicus L\i\d\. (D.G.) *TRIPlîEi\A (rpéç, trois fois; yaévu, je brille;, ins. — Genre de Lépidoptères noc- turnes, de la tribu des Noctuélides, créé par Ochsenheimer(Sc/ime(t., IV, 1816) et adopté par tous les entomologistes. On place dans ce genre huit espèces européennes; nous nous bornerons à indiquer les T. fimbria Linné et T.pronuba Linné, qui se trouvent communément en France et dans presque toute l'Europe. (E. D.) TRIPHANE (de Tp[ sous cette dénomma lion , un 684 TRI genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Noctuides. (E. D.) *TRIPHÉLIE. Triptwlia. bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, sous- ordre des Chamœlauciées, formé par M. Rob. Brown (Msc. ex Endlicher, PI. Hiigel, p. 48 ; Gênera, n° 6287 ) pour un petit arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, côte sud-ouest. Cette espèce, encore unique, est le Tri- phelia brunioides Rob. Br. ( Actinodium Cunninghamii Schauer). (D. G.) TRIPHORA (Menke, Syn. Mcth. Moll., 2e éd.);— TRIPHORIS(Desh., Soc. d'Hist. iVat., Par., 1824);— TRIPHORUSfSwains., Treat. Malac. , 1840 ). moll. — Noms mal écrits pour Triforis. Voy. trifore. (E. Ba.) TRIPHORA. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par Nuttall est un syno- nyme du genre Pogonia Juss., de la famille des Orchidées. (D. G.) *TRIPHOSA (rpfç, trois fois; tfàç, lu- mière), ins.— Stephens(Ca«., g. 202, 1829) a créé, sous ce nom, un genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Phalénides, qui n'a pas été généralement adopté. (E. D.) TRIPHRAGMIUM (TpeTç , zP(a, trois; 9P«V«> cloison), bot. cr.— Genre de la fa- mille des Champignons gymnomycètes de Link, sous-ordre des Entophy tes de Mr Nées d'Esenbeck ; de la division des Clinosporés, sous-division des Ectoclines, tribu des Co- niopsidés, section des Phragmidiés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; formé par M. Link. M. Endlicher (Gênera, n° 185) en fait un synonyme des Puccinia, Persoon. (M.) *TRIPHYLINE (dexpe?;, trois, et9vM,, race), min. — Fuchs a donné ce nom à un minéral composé de trois sels de bases dif- férentes, savoir: d'un Phosphate d'oxydule de Fer, d'un Phosphate d'oxydule de Manga- nèse et d'un Phosphate de Lilhine. Il est d'un gris verdâtre avec des taches bleues, et se présente en masses lamelleuses, divisibles en prismes rhombiques de 132°. C'est le Phosphate de Fer qui domine dans sa com- position. Il fond au chalumeau en une perle d'un gris foncé et qui est magnétique. Avec la Soude sur la lame de Platine, on obtient la réaction du Manganèse. 11 est soluble dans l'acide chlorhydrique; si l'on évapore la so- lution et qu'on fasse digérer le résidu avec de l'alcool, ce liquide brûle avec une flamme TRI d'un rouge purpurin. La Triphyline forme des veines dans le Granité, à Bodemnais en Bavière; il y accompagne la Pyrite magné- tique et la Cordiérite. (Del.) *TRIPHYLLE. Triphyllus (zptîç, trois; yv),)ov, feuillet), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, tribu des mycétophagites, fondé par Latreille (Règne animal de Cuvier, t. V, p. 98), et comprenant douze espèces dont six appartiennent à l'Europe et six à l'Amé- rique.Le typeestleJl/jyceiop/iaflfus bifascialus Fabr. (C.) *TRIPHYSARIE. Triphysaria. bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par MM. Fis- cher et Meyer (Index semin. hort. Pelropol., vol. II, 1835, pag. 52) dans la famille des Scrophulariacées , tribu des Rhinanihées, pour une herbe annuelle , de la Californie, à fleur blanche et devenant ensuite rose, est adopté par M. Endlicher (Gênera, n" 4006 ). Mais M. Bentham le réunit à YOrthocarpus Nuttall (in DC. Prodrom., vol. X, pag. 534). Par là cette plante, ou le Triphysaria versicolor Fischer et Meyer, devient VOrthocarpus erianlhus Benth. (D. G.) TRIPINNA, Lour. bot. ph. — Synonyme de Tripinnaria Pers. (D. G.) TRIPINNAIRE. Tripinnaria. bot. ph. — Genre classé avec doute par M. Endli- cher à la suite de la famille des Gesnéria- cées. Il a été établi par Persoon (Enchirid., vol. II, pag. 173) pour un grand arbre de la Cochiuchine , qui a été nommé par Lou- reiro Tripinna Iripinnata, mais qui, malgré ce nom, n'a que des feuilles pennées avec foliole impaire. Persoon l'a nommé Tripin- naria Cochinchinensis. (D. G.) *TRIPLADÉNIE. Tripladenia. bot. ph. — Le genre décrit sous ce nom par Don se rapporte comme synonyme au genre Krey- singia Rchb. , de la famille des Mélau- thacées. (D. G.) *TRIPLANDRE. Triplandron (tPU\6o<;, triple; â'wîp, civSpoi, homme ou mâle, pour étamine ). bot. ph. — Genre rapporté à la famille des Clusiacées, formé par M. Ben- tham (Botan. ofSulphur., p. 73, lab. 28) pour un arbre de 6 ou 7 mètres , qui croît dans la Colombie, à Tumaco et San-Pedro; à fleurs dioïques, tétramères, remarquables par leurs étamines nombreuses , sur trois rangs , qui se soudent en une masse cou- TRI vexe , tétragone. Cet arbre est le Tripla»- dron linealum Ben th. (D. G.) TRIPLARIS. Triplaris. bot. ph.— Genre de la famille des Polygouées, tribu des vraies Polygonées, formé par Linné {Gênera plant., n° 103), dans lequel sont compris des arbres et des arbrisseaux quelquefois grimpants, indigènes de l'Amérique tropicale; à fleurs mono-dioïques, en grappes, pourvues de bractées. L'espèce la plus remarquable est le Triplaris americana Lin. (D. G.) TRIPLASIS. Triplasis (zpmUau;, tri- ple , à trois parties), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Chlori- dées, formé par M. Palisot de Beauvois (Agrostogr., pag. 81) pour une plante qui a été rapportée par M. Delile de l'Amérique du Nord, à épillets en grappes, renfermant chacun quatre fleurs distantes , réduites à trois par l'avortemeut de la supérieure. C'est le Triplasis americana Palis. (D. G.) *TRIPLATÉE. Triplaleia (Tp£r; , rp.'a , trois ; -nia.™;, £?a, large), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées, sous-ordre des Alsinées , établi par M. Bartling ( in Reliq. Hœnkea., vol. Il , pag. 11 , tab. 50 ) pour une herbe délicate, rameuse, diffuse, du Mexique, qui ressemble assez au Mœh- ringia muscosa; à petites fleurs blanches; à laquelle il a donné le nom de Triplaleia diffusa. (D. G.) *TRIPLATOMA (tPiV/ôo?, triple; to^, section), ins. — Genre de Coléoptères fondé par Westwood (Ann. and. Mag. ofNat Hy., 1841), et qui a pour type le T. apicalis de l'auteur. (C.) TRIPLAV (rp^Xa?, triple), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, division des Erotyliens, fondé par Fabricius (Systema ElcuUieratorum), comprenant une trentaine d'espèces d'Europe, de l'Amérique septen- trionale et de l'Afrique. Le type est le T. RussicaL'\i\né(nigripennis F.). Cette espèce estexcessivement commune dans toute l'Eu- rope sur les Bolets du Pommier. (C.) *TRIPLECTRE. Triplectrum. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , établi par Don (ex Wight et Arnott Prodr., vol. I, pag. 324) pour un arbrisseau des Indes orientales, qui s'enracine à tous les nœuds , ce qui lui a valu le nom spécifique de Tripledrum radicans Don. Il est encore incomplètement connu. (D. G.) TRI 685 *TRIPLECTRUS Ope?;, trois; «JtfxTpov, lanière), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , tribu des Carabiques harpaliens, créé par Leconte (Ann. of the Lyc. ofnal. Hy., 1847, p. 381) et composé de huit es- pèces de l'Amérique septentrionale. Le type est le T. carbonariusSuy (Arisodaclylus luc- tuosus Dej.). (C.) *TR1PLEERE. Tripleura (rpùiy tpi'a, trois; «Xtupâ, côté), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Néot- tiées, indiqué d'abord par M. Lindley [in Wallich. Catal., n° 7391) et, plus tard, ca- ractérisé par lui [Botan. Regist., tab. 1618); dans lequel est comprise une plante herba- cée, terrestre, indigène des Indes orientales, dont le périanthe semble formé de quatre folioles seulement, la supérieure étant collée contre les intérieures, et d'un labelle con- cave. Cette piaule est le Tripleura pallida Lindley. (D. G.) TRIPLEUROSPERME. Tripleurosper- mum ( Tpîî-; , Tpta , trois ; «Xcvpà , côté ; dans la division des Trichosporés , sous-division des Céphalosporés, tribu des Oxycladés, sec- tion des Botrytidés; 2° dans la même divi- sion, sous-division des Sclérochétés, tribu des Helminthosporés. (M.) *TR1P0TRICHIA frpfiroî ou rpi'irov? , à trois pieds; Gpîç, ^p-x^, poil), bot. eu. — TRI Genre de la famille des Champignons-Gas- téromycètes, de Fries , sous-ordre des Tri- ehospermés, tribu des Physarés ; de la divi- sion des Basidiosporés-Entobasides , tribu des Coniogastres, section des Physarés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; formé par M. Corda. (M.) TRIPSAQUE. Tripsacum (rptyts, mou- ture), bot. m. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Rottbœlliacées, formé par Linné {Gen. plant, n° 1044) pour des plantes de l'Amérique septentrionale, à épil- lets diclines, monoïques, formant des épis solitaires ou ternes, articulés, femelles à leur base, mâles au sommet. On en connaît trois espèces, dont la principale est le T. dacty- loides Linné, de l'Amérique du Nord et de Saint-Domingue. (D. G.) TRIPTÈRE. Triplera (*peîç, trois; •*•«- pov, aile), moll. — MM. Quoy et Gaimard ont fondé ce genre, parmi les Ptéropodes, pour un Mollusque de couleur rose qu'ils ont trouvé près du port Jackson , et que malheureusement ils n'ont pu complète- ment étudier. Le Triptère rose, espèce uni- que du genre, n'offre point d'apparence de tête ni d'yeux; son corps est oblong, charnu, contractile; l'extrémité supérieure présente une ouverture large, dentelée sur ses bords et munie de deux petites nageoires latéra- les , surmontées d'un voile membraneux semblable à elles pour la forme et la di- mension. C'est cette particularité que rap- pelle le nom générique ( Ann. des Se. nat., lresér., t. VI). (E. Ba.) TRIPTÈRES. moll. — M. de Blainville, oubliant que MM. Quoy et Gaimard avaient formé le genre Triptère parmi les Ptéro- podes , a désigné sous ce nom une section des Rochers. Voy. triptère. (E. Ba.) TRIPTÉRELLE. Triplerella. bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par L.-C. Ri- chard, rentre comme synonymedans legenre Burmannia Linné, type de la famille des Burmanniacées. (D. G.) *TRIPTÉRIDE. Tripteris (tP£~î, rpfa, trois ; irrepov, aile), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cynarëes, sous-tribu des Calendulacées, formé par M. Lessing [in Linn., vol. VI, p. 95) pour des plantes décrites par les auteurs comme des Calendula, herbacées ou sous-frutescen- tes, indigènes du cap de Bonne-Espérance TRÏ 687 et une de l'Arabie, dont les capitules ont le rayon jaune, blanc ou purpurin, et le disque jaune. De Candolle en décrit dix-sept espè- ces (Prodrom., vol. VI, p. 456). Le nom du genre vient de ce que les akènes du rayon, qui se développent seuls, ont trois angles ailés. (D. G.) TRÎPTERIUM. bot. ph. — Section for- mée par De Candolle parmi les Pigamons, et comprenant ceux dont le fruit porte trois ailes. (D. G.) TRIPTEROCARPUS f.*prîfc) *pi'a, trois; ïrTtpov, aile; xap-rro'ç, fruit), bot. pu. — Genre proposé par Meisner (Gen., 52), qui rentre dans le Bridgesia Bertero, de la famille des Sapindacées. (D. G.) *TRIPTÉROCOQDE. Tripterococcus&ptït, rpfa, trois; «Tepcjv, aile; xôxxoç, coque), bot. ph. — Genre de la famille des Stackhousia- cées, indiqué d'abord par M. Rob. Brown [Gen. RemarUs, p. 555) et caractérisé ensuite définitivement par M. Endlicher [Enum. plant. Hùgel., p. 17). Il diffère des Stackhou- sia Smith, parce que chacune des trois coques de son fruit porte trois ailes. Son type est le T. Brunonis Endl., de Swan-River. (D. G.) TRIPTÉRONOTE. Tripteronotus (tP£7ç, trois; «Tîpov , aile, nageoire; vûtoç, dos). poiss. — Soit qu'il ait vu un individu mons- trueux, soit qu'il ait reçu une figure inexacte dans laquelle le Houting ( Coregonus oxy- rhynchus, Val. ) avait été représente' avec trois dorsales au lieu de deux, Rondelet a admis cette disposition dans la caractéris- tique de ce Salmonoïde. Lacépède, accep- tant l'erreur, a cru devoir fonder sur elle un genre et former un nom, qui doivent tous deux être supprimés. (E. Ba.) TRIPTÉROSPERME . Tripterospermum (rpùç, -rpt'ac, trois ;trT£pov, aile; anéppa, grai- ne), bot. ph. — Genre rapporté avec doute par M. Endlicher (Gen., n° 3563) à la fa- mille des Gentianées, sous-ordre des vraies Gentianëes, formé par M. Blume (Bijdr., p. 849) pour une plante herbacée, voluble, dont le fruit est une baie uniloculaire, à trois placentaires pariétaux, qui portent nombre de graines pourvues de crêtes. C'est le Tripterospermum trinerve Blume, de l'île de Java. (D. G.) *TRIPTÉRYGIOX. Tripterygion (zpcT-, trois; ■nrtpvyiov, aile, nageoire petite), poiss. — Genre de Gobioïdes établi, par M. Risso, 688 TRI sur un petit poisson de la Méditerranée , le Tripterygion nasulus, Risso. Outre ce type, ce genre compte encore plusieurs espèces des côtes et des rivières de la Nouvelle-Zé- lande. Les Triptérygions, très voisins des Clinus, s'en distinguent par leur dorsale divisée en trois parties, caractère que rap- pelle leur nom générique. (E. Ba.) TRIPTILION. Triplilion (tPe~ç, tPi'eranlhus. Voy. ce mot. (E. D.) TRISTAN IE. Tristania (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Myrta- cées,sous-ordredesLeptosperrnées, établi par M. Bob. Brown (in Alton Mort. Kew., v. II, p. 4 l"; pour des arbrisseaux de la Nouvelle- Holiandc, à feuilles lancéolées; à fleurs jaunes, presque en corymbes, pentapétales, icosandres,dont les étamines sont disposées en cinq faisceaux opposés aux pétales , et dont l'ovaire est à moitié libre. De Candolle avait décrit {Prodr., vol. III, p. 210) quatre espèces de ce genre. Allan Cunningham en a ajouté à ce nombre cinq nouvelles. — On trouve dans les jardins, cultivée comme es- pèce d'ornement, la Tbistaniè a feuilles de Laurier rose , Tristania neriifolia Bob. Br. , arbuste de 1 à 2 mètres, dont les feuilles lancéolées sont luisantes en dessus, un peu glauques en dessous , coriaces et persistantes. On le cultive en terre de bruyère et en orangerie. On le multiplie par bou- tures et marcottes. (D. G.) *TRISTEGIA, Rchb. bot. ph. — Syn. du genre Hœmanthus Toumef., de la famille des Amaryliidées. (D. G.) *TRÏSTEGIS. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par M. Nées d'Esenbeck rentre comme synonyme dans le Melinis Palis., de la famille des Graminées, tribu desPanicées. (D.G.) TR1SÏELLATÉE. Tristellaleia (très, trois; Stella, étoile), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacécs , tribu des Pleuroptérygiées ou Hirées, formé par Du- petit-Thouars pour des arbrisseaux grim- pants de Madagascar et de l'Océanie, à fleurs jaunes, dépourvues de glandes sur leur ca- lice, et à pétales entiers. Le nom de ce genre est dû à ce que les trois samares qui for- ment son fruit sont relevées d'ailes qui donnent à chacune d'elles l'apparence d'une étoile de 4 à 7 rayons. (D.G.) *TRISTEMMA (rpa;, trois; err^'ot, bandelette), polvp. — M. Brandt établit , sous ce nom , un sous-genre dans le genre Cribrina de M. Ehrenberg (Brandt , Act. Acad. Pelers., 1835). (E.Ba.) TiUSTEMME. Trislemma (rpstç , Tpt'a, trois; art'i^a, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Osbeckiées, formé par Jussicu (Gen. plant. , 690 Tnr TRr p. 329) pour des plantes sous-frutescentes, indigènes de l'Afrique tropicale. Le type du genre est le Tristemma virusanum Com- rners. (ex Juss.). (D. G.) TRISTEMON. bot. ph.— Genre proposé par M. Klotzsch (in Lmncea, vol. XII, p. 245) et conservé seulement à titre de section des Omphalocaryon(Voy.ce mot) du même au- teur, dans la famille des Éricacées , sous- ordre des Éricinées. Le genre Tristemon, proposé par Rafines- • que pour les Triglochin à fleurs trigynes, n'a pas été adopté et forme dès lors un simple synonyme de Triglochin Lin. , fa- mille des Alismacées. (D. G.) *TRISTEI>11ANIJS (rpa;, trois; *«?*- voç, couronne), polyp. — M. Brandt établit un sous-genre de ce nom dans la division des Aclinina ; les tentacules, toujours dis- posés en cercles dans ce dernier groupe , seraient au nombre de trois dans les Triste- phanus ( Brandt, Act. Ac. Pelers., 1835). (E. Ba.) TRISTIQLE. Tristicha (rpcWxoç, qui procède par trois ou par ordre ternaire ). bot. m. — Genre de la famille des Podo- stemmées, formé par Dupetit Thouars(Gen. Madagasc, n° 8) pour de petites plantes semblables à des Mousses, qui croissent au fond des petits ruisseaux dans toutes les contrées intertropicales; dont la tige dicho- tome porte des feuilles presque demi-orbi- culaires, imbriquées sur plusieurs rangs, et dont les fleurs solitaires sont monandres avec un périantbe à trois folioles et un pistil trimère. (D. G.) TRISTOME. Tristoma ( xpEr? , trois ; (TTo'fjia , bouche ). moll. — C'est à tort que M. de Blainville a indiqué ce nom comme ayant été d'abord donné au Triforis par M. Deshayes, qui ne l'a cependant jamais désigné que sous ce dernier nom. (E. Ba.) TRISTOME. Tristoma (rPc~;, trois; aTOfia, bouche), helm. —Ce genre, indiqué d'abord par Lamarlinière, naturaliste de l'expédition de Lapeyrouse (1798), a été nommé Capsale par Bosc et par M. de Blain- ville. Ce dernier naturaliste le place à la fin des Hirudinées ou Monocotylaires; d'au- tres naturalistes le placent au contraire au- près des Planaires et des Douves , et M. Du- jardin en fait une famille parmi ces divers animaux sous le uoui deTristomiens, Ces Tristomiens sont ainsi définis : Trématodes à ventouses inermes, ayant la bouche accompagnée de deux ventouses et l'intestin ramiOé. Le genre Tristome ou Capsale comprend lui-même cinq espèces, savoir: T. maculatum, ou l'espèce décrite par Lamarlinière : il provient d'un Diodon des côtes de la Californie; TV. coccineum, Cuv., de l'Espadon et du Poisson lune ; Tr.papil- losnm, Diesing, de l'Espadon; Tr.elonga- lum, Diesing, de l'Esturgeon ; T. tubipo- rum, Diesing, du Trigla hirundo. (P. G.) *TRISTÏCHIUS (rp£<ç, trois; ct.'x„ , série), poiss. — Genre fossile de Placoïdes à formes de Squales, des terrains carbonifères de Glascow , créé par M. Agassiz sur des Ichiliyodorulithes (Agass., Poiss. foss., III, 1837). (E. Ba.) TRITELEIE. Trileleia (tPi~ç, rP\a, trois; réhtoç, parfait), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Aga- panthées, proposé par Douglas, adopté et caractérisé par M. Hooker; dans lequel sont comprises des plantes indigènes de l'Amé- rique occidentale , méridionale et septen- trionale, à fleurs en ombelles, pourvues de 6 étamines fertiles, d'un ovaire longuement pédicule et de 3 stigmates. On en connaît environ 12 espèces. (D. G.) *TRITHECA. bot. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par MM. Wight et Arnott, rentre comme synonyme dans le genre Am- mannia Houston , section Euammannia Endlic.dela famille des Lythrariées. (D.G.) *TRITHRIN ACE. Trithrinax. bot. pu.— Genre de la famille des Palmiers, tribu des Corypbinées, établi par M. Martius (Palm., p. 149, tab. 104) pour un Palmier qui a été rapporté du Brésil méridional par Sellow, dont le type, de hauteur médiocre, porte des feuilles en éventail, et un spadice étalé, chargé d'un grand nombre de petites fleurs hermaphrodites ou polygames. Cette espèce, encore unique, est le Trithrinax Brasilien- sis Ma rt. (D.G.) TR1TICUM. bot. ph. — Nom latin du froment. Voy. froment. (D. G.) ÏRITOMAKer, TRITOMANTHE Link, TRITOMIUM Link. bot. pu. — Synonymes deKniphofia Mœnch, genre de la famille des Liliacées, tribu des Aloinées. (D. G.) 1T.ITOMA (rpiç, trois; ro^h, section). TRf Ins. — Genre de Coléoptères subpeutameies, tribu des Erotyliens, fondé par Fabricius \ Syslema entomologiœ , p. 570 ), et qui est composé de 12 espèces : 11 sont originaires d'Amérique, et 1 appartient à l'Europe. Cette dernière, type, est le T. bipuitulata Olivier. On la trouve sur les Bolets (C.) *TRITOMACRUS(tPct0 , troisième; v.a- xpos, long), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Cérambycins, créé par Newmann (Ent. Mag., 510), et qui ne se compose que d'une espèce, le T. leslaceu* de l'auteur. Elle a été trouvée en Angle- terre. (C.) TRITOMEGAS (fpfoç, troisième; ^«î» grand), ins. — Genre de la tribu des Scu- tellériens, groupe des Cydnites, de l'ordre des Hémiptères , établi par MM. Amyot et Serville ( Ins. Hémipt., Suites à Buff. ) aux dépens du genre Cydnus. Les C.ydnus bico- lorel bigultalus (Cimexid. Lin.), communs dans notre pays, appartiennent à cette di- vision. (Bl.) TRITOMUS (rpi;, trois; TOp) , section). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Hydrophyliens , créé par Mot- choulsky ( Mém. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, extrait, p. 8). (C.) TRITON. Triton (nom mythol). rept. — Laurenti, en 1768, a nommé ainsi les Sala- mandres aquatiques dont l'Europe a plu- sieurs jolies espèces. La dénomination de Molge , proposée par Merrem , fait double emploi avec celle-ci. — Nous avons donné, à l'article Salamandre (voy. ce mot) , tous les détails nécessaires sur le genre des Tri- tons, dont le nom a servi d'étymologie aux mots suivants ; TRiTONELLA,Swainson;TRiTONit,Tscherdi; Tritonides, id. (P. G.) TRITON. Triton (T>Ag>v, nom mytholo- gique), moll. — Linné comprenait, dans son grand genre Murex (Rochers), lesGasléropo- des-Pectinibranches que Montfort, Lamarck et, après eux, tous les naturalistes en ont séparés pour former le genre Triton. Malgré les nombreux rapports qui lient les Mollus- ques de ce genre aux Rochers et aux Ranelles, des différences constantes et nettement ca- ractérisées les en distinguent , sans cepen- dant les en éloigner. Dans les Rochers, les Ranelles et les Tritons, la coquille est rele- vée de bourrelets ou varices ; mais, dans les Tlîl 691 Rochers, les varices de chaque tour de spire se correspondent et s'alignent de manière à former, dans la longueur de la coquille, des séries qui sont au nombre de trois ou da- vantage; dans les Ranelles, ces rangées ne sontjamais qu'au nombre dedeux, opposées, une de chaque côté; dans les Tritons, les bourrelets ne se disposent plus ainsi en li- gnes continues : ils alternent, deviennent quelquefois rares ou subsolitaires. Ces bour- relets épars des Tritons sont, en outre, gé- néralement moins développés et moins épi- neux que ceux des Rochers. La forme de la coquille, bien que rappelant celle des deux genres voisins, est plus fréquemment allon- gée. L'opercule est moins épais que celui des Rochers. L'animal des Tritons ne diffère point de celui des Rochers ; ce sont les mêmes mœurs, le même habitat. Quelques espèces, présentant d'ailleurs le même ensemble de caractères, se distinguent par une bouche très grimaçante, une colu- melle fortement encroûtée; elles ont été sé- parées des Tritons par Montfort, sous le nom générique de Persona ; par M. Schumacher, sous celui de Dislorta. L'animal même, étu- dié par MM. Quoy et Gaimard, semble jus- tifier cette opinion par des particularités curieuses d'organisation: un opercule diffé- rent; une trompe très grêle, très longue, subclaviforme. Bien que les espèces fossiles établissent, entre ce type et celui des Tritons proprement dits, des transitions qui man- quent dans la nature vivante, plusieurs na- turalistes sont tentés d'admettre la distinc- tion générique établie par Montfort. Le genre Persona formerait un petit groupe subalterne, satellite des Tritons, comme l'est celui des Typhis par rapport aux Rochers. Les espèces d u genre Tnn on son tau nombre d'une soixantaine environ ; les vivantes se trouvent dans la plupart des mers, et attei- gnent souvent une très grande taille; les fossiles n'ont encore été trouvées que dans les divers étages des terrains tertiaires. Parmi les espèces les plus connues, nous citerons le Triton émaillé , Triton variera- lum Lamk. (Murex Tritonis L.), nommé vulgairement la Conque de Triton, la Trom- pette marine; — le Triton baignoire, Triton lotorium Lamk., désigne sous les noms vul- gaires de Rhinocéros ou Gueule de Lion ; — le Triton grimaçant, Triton Anus Lamk., 69-2 YJU vulgairement la Grimace, l'Anus; c'est elle qui sert de type au petit genre Persona de Montfort. (E. Sa.) TRITONIA. bot. piï. — Le genre de ce nom, proposé par Ker ou Gawler, est ratta- ché comme synonyme au génie Monlbrelia DC, de la famille des Iridées. (D. G.) TRITONIË. Trilonia {Triton, nom my- thologique), moll. — Cuvier créa ce genre, parmi ses Gastéropodes-Nudibranches, pour des Mollusques limaciformes qui ont assez l'aspect des Doris. La tête est surmontée de deux tentacules rélractiles , contenus dans un étui cylindrique , d'où ils sortent et où ils rentrent par un mécanisme semblable a celui, des tentacules des Limaces. La bouche est armée intérieurement de deux mâchoires latérales, cornées, tranchantes, denticulées sur les bords; au-dessus de la bouche tombe un voile frangé , comparable à celui des Téthys , mais beaucoup plus petit. Le pied est large, canaliculé, et se termine par un bord mince laissant en dessus une partie nue; au-dessus de cette partie nue, tout le long des deux côtés du dos, sont rangées les branchies en forme de houpes rameuses , qui ressemblent à des franges élégantes. L'anus, au lieu d'être percé sur la par- tie postérieure du dos, comme cela a lieu chez les Doris, s'ouvre sur le côté droit de l'espace nu , derrière les organes de la génération. Cuvier, dans un beau Mé- moire, consigné dans les Annales du Mu- séum (I, xxxi, 1, 2), est entré dans des dé- tails d'organisation qui ne peuvent trouver place ici. Ce genre a été adopté par tous les Zoolo- gistes, qui tous en ont apprécié les afOnités à peu près de la même manière ; il a servi de type à Lamarck pour fonder sa famille des Tritoniens,qui correspond assez exactementà celle des Nudibranches de Cuvier. C'est, en général , près des Scyllées et des Téthys que lesTiinoNiES ont pris place dans la plu- part des classifications ; et ces rapports sont si naturels que MM. deBlainville et Latrcille, bien qu'ils n'admettent ni la famille des Tritoniens, ni celle des Nudibranches , les ont cependant mis davantage en évidence: le premier, en créant la famille dcsDicères, d'après le nombre des tentacules dans les trois genres que nous venons de nommer ; le second, en formant ceile des Séribrauches, TRI t?-après la disposition des branchies dans ces mêmes genres. Les espèces de Tritonies sont nombreuses et très variées par la taille et la forme des branchies; plusieurs sont fort petites. La disposition de leur pied indique que ces ani- maux s'attachent aux plantes marines, sur lesquelles ils rampent, sans pouvoir les quitter pour nager. Nous citerons seulement la Tritonie de Homberg , Trilonia Ilomber- gii Cuv., la plus grande espèce connue , et qui a servi aux recherches anatomiques de Cuvier. Elle se trouve dans la Manche. (E.Ba.) TRITONIENS. moll. — Famille établie par Lamarck parmi les Gastéropodes, et re- présentant assez exactement les Nudibran- ches de Cuvier. Voy. nudibranches et l'ar- ticle tiutonie. (E. Ba.) *TRITROPIS [rpù;, trois; TpoTTt;, carène). rept. — Genre d'Iguaniens ou Stellionicns, dans la classification nouvelle de M. Fitzen- ger. (P. G.) *TRITURUS (toc'tcov, triton; 0iPà, queue). rept. — Nom générique donné par Rafip.es- que aux Tritons. Voyez la caractéristique du genre Triton, dans l'article Salamandre, t. II, p. 309. (E. Ba.) TRÎUMFETTE. Triumfetta ( dédié à Triumfetti , botaniste italien de la fin du xvne siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées, sous-ordre des vraies Tiliées, formé d'abord par Plumier ( Gen., lab. 8 ), adopté ensuite par Linné et par tous les bo- tanistes. Il comprend des plantes frutescen- tes, sous-frutescentes, très rarement herba- cées, à duvet étoile; dont les feuilles alternes, pétiolées , entières ou lobées , sont dentées en scie , stipulées; dont les fleurs jaunes sont portées sur des pédoncules opposilifo- liés ou latéraux, et présentent un calice de cinq sépales mucronés au-dessous du som- met; une corolle pentapétale , plus courte que le calice ou nulle ; de 10 à 30 étamines portées sur un petit support à cinq glandes, sur le sommet duquel repose également uu ovaire à 2-5 loges bi-ovulées, surmonté d'un style et d'un stigmate quinquéfide. Le fruit est ur.c capsule à 2-5 loges générale- ment partagées par une fausse cloison, et couverte extérieurement d'aiguillons cro- chus. De Candolle décrivait déjà 29 espèces de Triumfeltes {Prodrom., vol. I, p. 506). TRT Plus récemment ce nombre a été plus nue doublé , et M. Walpers a pu en relever 34 nouvelles espèces. Ces nombreuses plan- tes sont partagées en deux sections : a. Lap- pula DC, pour celles dont le fruit est indé- hiscent, à loges monospermes; b. Bartra- mea DC, pour celles dont le fruit se divise, à sa maturité, en 2 - 5 coques. Le type du premier de ces sous-genres est le Triumfella Lappula Lin., arbrisseau des Bermudes et des Antilles , où il est très connu sous les noms de Lappulier, Grand -Cousin. Ses feuilles sont en cœur à leur base, trilobées et bordées de dentelures inégales. Sa racine est très mucilagineuse, et sert, dans les An- tilles , aux mêmes usages que celle de la Guimauve en Europe. Ses branches flexibles sont employées en guise d'osier, et son écorce fournit de la filasse. (P. D.) *TR1ÏJR1DE. Triuris. bot. ph. — Genre de la famille des Naïadées , établi par M. Miers ( in Annal, of nalur. hislory , vol. VU, p. 222) pour une petite plante aquatique du Brésil. (D.G.) *TRILTRUS ( Tp£~; , trois ; oùp» , queue ). poiss. — Deux genres ont reçu ce nom : l'un de Lacépède, et que M. Agassiz, dans son Nomcnclator Zoologicus, rapporte au groupe des Murènes; l'autre, de M. Swainson, ap- partenant aux SaImonoides(Swains.,C/assi/., 18391. (E. Ba.) *TRIVIA (Trivium, carrefour), moll.— M. Gray, divisant un peu trop artificielle- ment les Porcelaines en trois genres, a dis- tingué, sous ce nom de Tiuvia, les espèces sillonnées (Descr. Cat. Cyp., 1832). (E. Ba.) TR1XA (0pïÇ, poil). Ins. — Genre de l'ordre des Diptères, de la famille des Athé- ricères, tribu des Muscidcs , division des Tachinaires, créé par Meigen {Syst. Beschr. IV, 1824) et adopté par M. Macquart. On décrit huit espèces de ce genre, toutes propres à l'Europe: celle que l'on prend pour type est la T. cœrulescens Meig. , Macq., qui est commune en Allemagne. (E. D.) TRIXAGO. bot. ph. — C'est le nom de l'une des deux sections du genre Barlsia Lin., de la famille des Scrophulariacées , que M. Steven proposait d'ériger au rang de genre distinct et séparé. (D. G.) TRIXAGUS (rpcTo;, triple; aye* , je con- duis), Kugellan, Gyllenhal. ins. — Syno- nyme de Byturus, Throscus Latreille. (C.) THO G<>3 TR1XÎDE. Trixis. bot. pb. — Ce nom a été donné successivement par divers bo- tanistes à des genres différents : 1° le Trixis Mitch. revient au Proserpinaca Lin. , de la famille des Haloragées; 2" le Trixis Swartz est synonyme du Baillieria Cass., et, par conséquent, du genre CUbadium Lin., sec- tion Trixidium DC, de la famille des Com- posées, tribu des Sénécionidées, sous-tribu des Mélampodinées. 3° Le genre Trixis P. Browne , le seul qui conserve aujourd'hui ce nom, appartient à la famille des Compo- sées, tribu des Nassauviacées , sous-tribu des Trixidées. Il correspond à une portion des Perdicium de Linné et de M. Kunth. Il comprend des plantes herbacées ou frutes- centes, droites ou volubles, à fleurs blanches ou jaunes, en capitules multiflores, radiali- formes , disposés en panicule lâche ou en corymbe. lesquelles habitent les Indes orien- tales et la côte orientale de l'Amérique du Sud. Ce genre est nombreux; De Candolle en a décrit ( Prodrom., vol. VII , pag. 67) 31 espèces. M. Endlicher (Gênera plant., n° 2960) y établit 2 sous genres : a. Clean- thes , pour les espèces à réceptacle nu; b. Eutrixis, pour celles à réceptacle chargé de fimbrilles pileuses. (D. G.) TRIZEUXIDE. Trizeuxis. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, formé par M. Lindley (Collect., tab. 2; Orchid., pag. 140) pour une petiie plante herbacée, acaule, indigène des forêts des Antilles dans lesquelles elle végète sur les arbres; dont les feuilles sont en faucille, distiques; dont les fleurs sont petites, agré- gées , et ont leur périanlhe presque globu- leux. Cette plante est le Trizeuxis falcala Lindl. (D. G.) *TRlZOmE.Trizonium{xpù'„ trois; Çwh, ceinture), myuiap. — Synonyme de Tu- lides. Voy. ce mot. (H. L.) *TROCHALONOTA (rpo'xoJoç, arrondi; vwToç , dos). Ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Chrysomélines, établi par "Westwood ( Mag. zool. , 1833, pi. 95) sur la Chrysomelabadia Gr., espèce indigène du Brésil. (C) *TROCHALUS(Tpox«>°?» arrondi), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides phyllophages, créé par Cas- telnau (Magaz. de zool, 1832, pi. 44), et formé aux dépens de certaines Omaloplia 694 TRO lie Dejean, de forme globuleuse, et à pattes comprimées. Ce genre renlermc 7 espèces africaines, ayant pour types les Mel. piceus, .^gibbus et A-linealusY .; 2 sont originaires du 'cap de Bonne-Espérance, et une de Guinée. —Eschscholtz et Dejean ont employé le même nom, comme synonyme de Cybister Curtis, Aube. (C) ♦T'HOCHERA, bot. ph. —Le genre pro- posé sous ce nom par L.-C. Richard ( in Rozier Journ. de physiq., 1779, vol. XIII, p. 223, t. 5) pour deux espèces à'Ehrarla, bien qu'adopté par Palissot de Beauvais dans son Agrostographie, page 61, n'a pas été généralement admis, et rentre dès lors comme synonyme dans le genre Ehrarta Thunb., famille des Graminées, tribu des Oryzées. (D. G.) *TROCIIETE. Trocheta (tPoXvoç, disque). ann. — Dutrochet, en 1817, a nommé ainsi un genre d'Hirudinées ou Sangsues, que Lamarck reproduit sous le nom de Trochelia, et que M. de Blainville a nommé Geobdella. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce, laquelle vit en France, et a été recueillie d'abord près de Château-Renaud (Indre-et-Loire), et depuis lors auprès de Toulouse, ainsi que dans le département de l'Ariége , dans celui de la Dordogne, et dans celui de l'Hérault. M. Moquin en a aussi reçu quelques exem- plaires del'Algérie par les soins de M. Guyon. Les Trocbètes vivent dans l'eau ; mais elles en sortent fréquemment, soit pour chasser les Lombrics, qui constituent leur principale nourriture, soit pour pondre leur capsule ovigère. Elles ont trois mâchoi- res rudimentaires , la bouche très grande et les yeux au nombre de huit. (P. G.) *TROCHETIA. ann. — Altération du nom Trocheta, employé par Lamarck. (P. G.) TROCI1ÉT1E. Trochelia (dédié au phy- siologiste Dutrochet). eot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées, tribu des Dom- beyacées, formé par De Candolle ( in Mém. du Mus., vol. X, p. 106, tab. 7, 8) pour deux espèces de petits arbres des îles Bour- bon et Madagascar, dont la surface est cou- verte de petites écailles ferrugineuses, aux- quelles il a donné les noms de Trochelia uniflora et T. triflora. Plus récemment M. Lindley en a décrit une nouvelle espèce sous le nom de T. grandiflora. (D. G.) TRO *TROCHIA. moll. — Genre de Gasté- ropodes du groupe des Pourpres, indiqué par M.Swainson (Treal. Malac, 1840). (E.Ba.) TROCHIDES. Trochidœ, d'Orb. ( Tro- chus, roue, cerceau), moll. — Voy. l'article TROCHOÏDES. (E. BA.) *TROCIIIDON(7Yoc7ius, roue, cerceau ; ôiîwv, dent), moll. — Genre de Pectinibran- ches de la famille des Troehoïdes, indiqué parM.Swainson(7Y. JI/aL,1840). (E.Ba.) *TR0CI1ILÉES. ois. — Sous ce nom, M. Lesson a établi une famille qui com- prend les Oiseaux-Mouches et les Colibris, et correspond au genre Trochilus des au- teurs. (Z. G.) *TROCIIILT. ois. —Famille qui corres- pond, dans Wagler, au grand genre Trochi- lus de la plupart des auteurs. (Z.G.) *TROCHILIDÉES. Trochilidœ. ois. — Famille fondée en partie, par le prince Ch. Bonaparte, sur le grand genre Trochilus des auteurs. Pour G.-R. Gray, cette famille comprend les trois sous-familles suivantes : Lamporninées, Phœlorninées et Trochilinées. Voy. ces mots. (Z. G.) *TROCHILINÉES. Trochilinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Trochilidées , établie par le prince Ch. Bonaparte, et ren- fermant pour G.-R. Gray les genres Pala- gones, Cœligena, Glaucopes, Lesbia, Ueliac- tin, Trochilus, Heliotrix, l'ialurus, Campi- lopterus, Polytenus, Amizili, Sephanoides, Orlhorhynchus, Rubis, Chrysolampis, Hylo- charis et Lophornis. (Z. G.) *TR0CH1LITES (trochilus, diminutif de trochus). moll. et kchin. — Dénomination employée pour désigner, soit des coquilles troehoïdes fossiles , soit des articulations de tiges d'Ancrines. (E. Ba.) * TROCHILIUM (TPo'^àos, roitelet). ins. — Scopoli {Inlr. hist. nat., 1777) avait donné ce nom à un groupe de Lépidoptères de la famille des Crépusculaires, qui doit rentrer dans le genre Sésie. (E. D.) *TROCHILLA ( diminutif de trochus). moll. — Genre de Pectinibranches de la fa- mille des Capuloïdes, indiqué par M. Swain- son {Treat. Malac, 1840). (E. Ba. TROCHILUS. ois. —Nom générique des Colibris et des Oiseaux-Mouches dans la méthode de Linné. (Z. G.) TROCHINjE , Swains. moll. — Voyez l'article trochoïdes. (E. Ba.) TRO TROCHISCAÎMTHE. Trochiscanthes{rpo- Xi'ffxo;, petite roue, petit cercle; av9o;, fleur). bot. ph. — Genre de la famille des Ombelli- fères, sous-ordre des Orthospermées, tribu des Sésélinées, formé par M. Koch (Umbellif., p. 103, flg. 85) pour le Smyrnium nodiflo- rum Allio. (Imperaloria nodiflora DC. , FI. /■;-.), grande plante herbacée de l'Europe méridionale et des Alpes du Dauphiné, haute de 1 à 2 mètres, glabre, très rameuse, dont les feuilles inférieures sont très grandes, triternatiséquées,à segments dentés en scie; dont les fleurs sont blanches, la plupart stériles. Cette plante porte aujourd'hui le nom de Trochiscanlhes nodiflorus Koch. *TR0CI11SQIE. Tiochiscus (rpo^xoç, rotule). AitACUN. — M. Heyden, dans le jour- nal 17sis, donne ce nom à un genre de l'or- dre des Acariens , dont les caractères n'ont pas encore été publiés. (H. L.) *TROCHISQUE. Trochiscia (tooXi'idron(TPo- X0';, roue, toupie; i««îpov, arbre), bot. th. — Genre rangé par M. Endlkher (Gen., n° 4744) à la suite des Mfignoliacées comme ayant de l'affinité avec les Illiciées. Il a été formé par MM. Siebold et Zuccarini (Flor. Japon, vol. I, p. S3, tab. 39, 40) pour un arbrisseau ou un arbre aromatique qui croît dans les lieux ombragés et humides du Japon méridional. Cette espèce est le T.aralioides Sieb. elZuccar. (D. G.) *TROCHODOIV. moi.l. - Voy. trochidon. TROCHOIDEA , Menke. moll. — Voy. l'article trochoïdes. (E. Ba.) TROCHOÏDES. moll. — Cuvier parta- geait les Gastéropodes-Pectinibranches en trois familles : Trochoïdes, Capuloïdes, Buc- cinoïdes. La première a pour caractères une coquille dont l'ouverture est entière, sans échancrure ni canal pour un siphon du man- teau, l'animal étant dépourvu de cet organe; un opercule ou quelque organe qui le rem- place. Les genres Troques, Turbos , Palu- diaes, Liltorines, Mnnodontes , Phasianelles , Ampullaires , Mêlantes, Actéons, Pyramidel- les, Janthines, Nérites , et un grand nombre de sous genres, prennent place dans cette famille, qui correspond, par son ensemble, mais avec une distribution différente, à six des familles des Trachélipodes de Lamarck. La plupart des Zoologistes ont subdivisé en groupes , qui ont la valeur de familles , les Trochoïdes de Cuvier : c'est ainsi que La- treille comprenait, sous ce même nom de Trochoïdes, les genres Troque, Cadran, Rou- lette, Monodonle et Pleur olomairc. M. d'Or- bigny, imité par d'autres Zoologistes, éta- blit, dans les Pectinibranches , une famille des Trochides, correspondant assez exacte- mentaux Trochuïdes de Latreille, si l'on en relirait les Pleurolomaires , c'est-à-dire, en général , aux Turbinacés de Lamarck. Le principal caractère qui justifie cette coupe naturelle est la forme de l'animal des Trochides, qui se distingue par des filets situés à la partie supérieure du pied. Voy. l'article ïroqoe. (ë. Ba.) *TROCHOIDEU8 (xpo^tiShu arrondij. Ins. — Genre de Coléoptères subtélramères, tribu des Endomychides , établi par Wcst- wood ( Tians. Lin. Soc. Linà., vol. XiX , 696 TRO p. 45 ), et composé de 4 espères, dont une est antédiluvienne, une de l'île Maurice , une de Colombie, et une de patrie inconnue. La dernière, type du genre, est le T. Dal- manni West. (C.) * TROCHOPSIS (rpoxo;, roue, disque ; ô'J/iç, aspect), poiap. — Genre de Polypes anthozaires, établi par M. Ehrenberg ( Co- rail. Rolh. M., 1834), synonyme des Tur- binolopsis de Lamouroux. Voyez turbino- lopse. (E. Ba.) *TR0CII0SER1DE. Trochoseris (*pox°'s, roue, toupie; a/piç, nom grec d'une Chicora- cée). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Chicoracées, formé par MM. Pœppig et Endlichcr {ex Endlicher Gê- nera n° 3018) pour une petite plante herba- cée, multicaule, couverte de poils blancs, qui croît au Chili , et dont les capitules de fleurs jaunes sont assez gros proportionnel- lement. Cette plante avait été nommée an- térieurement Macrorliynchus Chilcnsis par Lessing; ce dernier nom générique avait été modifié en Macrorhynchium par M. Reichen- bach. (D. G.) *TROCHOSTIGMA. Trochostigma (tPo- X°'ç, roue, toupie; cri/y-a., stigmate), bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrcemia- cées, formé par MM. Siebold et Zuccarini (in Abhandl. der Miinch. Akad., 2e clas., vol. III, p. 726, tab. 2, fig. 2) pour des ar- brisseaux volubles ou droits, du Japon; à fleurs blanches, axillaires, solitaires ou grou- pées en corymbes pauciflores. MM. Siebold et Zuccarini en ont fait connaître cinq espè- ces, parmi lesquelles nous citerons pour exemples les T. rufum, T. argulum. (D. G.) * TKOCHOTOMA. moll. —Ce genre de Gasléropodes-Pectinibranches, de M. Eudes Deslongchamps, paraît être le même que le genre Dilremaria de M. d'Orbigny, de la famille des Haliolides. La coquille trochoïde est semblable à celle des Pleurotomaires, mais la fente du labre de ceux ci est rempla- cée par un trou ovale, simple, sans saillie, et situé à une certaine distance du bord. Ces Mollusques n'ont été observés que dans les terrains jurassiques. (E. Ba.) TROCIILLINE. Trochulina ( dimin. de Trochus). foram. — Troisième sous genre des Rotalies de M. d'Orbigny {Ann. des se. «of., III, 1826). (E.'Ba.) TROCHUS moll. ~Voy. troque. TRO * TROCTES ins. — Genre de l'ordre des Névroptères , synonyme d'Atropos, em- ployé par M. Burmeister (Handb. der En- loin. ) (Bl.) TROENE. Ligustrum (de ligare, lier, at- tacher, les branches de l'espèce européenne servant de liens ). bot. fh. — Genre de la famille des Oléacées , sous-ordre des Oléi- nées ; de la diandrie-monogynie dans le système de Linné. Formé par Tournefort, il a été adopté par Linné et par tous les botanistes modernes. Il comprend des ar- brisseaux et de petits arbres indigènes des parties moyennes et septentrionales de l'Eu- rope, ainsi que des contrées tempérées de l'Asie orientale. Les feuilles de ces végétaux sont opposées, pétiolées, ovales-oblongues ou lancéolées, entières, généralement gla- bres ou même luisantes; leurs fleurs blan- ches forment des panicules ou des grappes composées, terminales; elles présentent: un calice en tube court, à quatre dents; une corolle en entonnoir, dont le tube déborde le calice et dont le limbe est quadriparti; deux étamines incluses; un ovaire à deux loges renfermant chacune deux ovules col- latéraux, suspendus au haut de la cloison , lequel porte un style très court, terminé par un stigmate bifide, obtus. A ces fleurs suc- cède une baie globuleuse, à deux loges di- spermes ou munospermes par avortement. On connnîtaujourd'hui 10 espèces de Troëne, parmi lesquelles la plus connue, qui consti- tue le type du genre, est le Troène commun , Ligustrum vulgare Lin. Cet arbrisseau croît communément dans les haies, sur la lisière des bois de toute 1 Europe, à l'exception de la Laponie et du Caucase. Il se divise dès sa base en branches flexibles, généralement opposées; ses feuilles sont assez petites, un peu coriaces, oblongues-lancéolées, luisantes en dessus. Ses fleurs blanches forment des grappes composées terminales, elles se dé- veloppent au printemps; elles produisent des baies noires, qui ont la grosseur d'un gros pois, et qui persistent pendant l'hiver. Le Troëne commun est usité comme plante mé- dicinale. Ses feuilles ont une saveur arrière etstyplique; on en emploie quelquefois la décoction contre les maux de gorge, contre les aphlhes, pour raffermir les gencives, etc. Ses baies renferment un suc de couleur bleuâtre, foncée, très tenace, dont on se TRO •ert pour colorer les vins et qui entre dans ! la composition de l'encre des chapeliers. Ses branches sont assez flexibles pour servir comme liens. On plante fréquemment cet arbuste pour en former des haies et des pa- lissades. Il réussit partout et dans toute nature de terre. Il se multiplie avec grande facilité et par tous les moyens. On en pos- sède une variété à fruits blancs, et une autre à feuilles panachées , qui est beaucoup plus jolie que le type. On cultive assez com- munément comme espèce d'ornement le Troène dd Japon , Liçustrum japonicum Thunb., joli arbuste, de plus fortes propor- tions que le précédent; glabre; à feuilles ovales, acuminées, grandes; à fleurs blan- ches, en belles et grandes panitules termi- nales. Sous le climat de Paris, il réussit en pleine terre, mais à une exposition méri- dionale. Il demande une terre légère. (P.D.) *TROES (Tpù;, Troie), ins. - Luiué(Syst. nat.y 1767) a appliqué le nom de Troes à une subdivision du grand genre Papillon. LeiiomdeïVoidesd'Hubner (Cat., 1816) correspond à celui de Troes de Linné. (E.D.) *TROGIA. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons hyménomycètes de Fries , sous -ordre des Pileati, tribu des Agaricinés de Fries; de la division des Basidiosporés ec- tobasides. tribu des Idiomycètes, section des Agaricinés, dans la classification mycologi- que de M. Léveillé ; formé par Fries. (M.) *T!i!OGIDIEIVS. Trogidii.ms. — Mulsant ( Tlist. nat. des Col. de Fr. Lamellicornes , p. 324 ) a établi sous ce nom une famille dans laquelle cet auteur a fait entier les genres suivants : JEgialia, Trocc , llyboso- rus, Geobius et Ochmleus. (C.) TROGLODVi'E. Troglodytes (rpûyte- Slir,; , habitant dans les cavernes), ham. — Dans l'antiquité, ce nom était celui d'une race d'hommes qui paraît n'avoir été qu'une espèce de Singes du genre Cynocéphale. Choisi par Geoffroy St-Hilaire pour désigner génériquement le Chimpanzé ou Orang noir, il sert à distinguer le premier genre de la tribu des Pithéciens , dans la classification de M. lsid. Geoffroy Saint-Hilaire. Voy. l'ar- ticle SlKGF.S {AllaS. MAMMIFÈRES, pi. 5). Par ses proportions générales, le Troglo- dyte ou Chimpanzé est le Singe qui se rap- proche le plus de l'Homme; nous ne dirons pas qu'il s'en rapproche aussi par ses qua- T. XII. TRO «97 lilés morales et intellectuelles, car il y a loin, il y a tout un abîme, entre le dévelop- pement de ces facultés chez l'Homme, et l'é- tat, en quelque sorte, élémentaire où elles se trouvent chez le Singe ; mais il est cer- tain que, de tous les animaux, le Chim- panzé est celui chez lequel les dispositions intellectuelles sont le plus remarquables. Sans tenir compte des différences considé- rables qui éloignent le Chimpanzé de l'es- pèce humaine au point du vue moral , il n'est pas moins vrai que l'organisation com- parée de l'Homme et du Singe établit une distinction très sensible, même pour le na- turaliste. Ce qu'il y a de plus singulier dans les proportions générales du corps, c'est sans contredit la longueur des bras, qui ne des- cendent guère que jusqu'au jarret, tandis que chez les Orangs et les Gibbons, ces membres s'allongent considérablement. Les jambes ont une espèce de mollet formé, comme chez l'Homme, par les muscles jumeaux et so- léaire. Le» doigts des mains et des pieds ont aussi les mêmes dimensions relatives que chez l'Homme; les ongles sont aplatis. Il faut remarquer toutefois que cette descrip- tion générale des doigts ainsi faite ne repré- sente pas exactement la forme de la main du Chimpanzé; nous avons souvent entendu les personnes visitant le jeune Chimpanzé qui vient de mourir à la ménagerie, s'éton- ner de la différence considérable que cette main présente avec celle de l'Homme, dif- férence qu'elles étaient disposées à trouver bien plus faible, d'après les indications des livres. Celte organisation des pieds, plus semblable à celle des pieds de l'Homme, permet au Chimpanzé , plus qu'aux autres Singes , la" station verticale , sans que pour cela on puisse méconnaître, dans cette or- ganisation même, les caractères d'un animal grimpeur. Appuyé sur un bâton , il peut marcher debout assez longtemps. Mais la division des fonctions des pieds et des mains chez l'Homme ne reste pas moins, au point de vue physiologique, un caractère de supé- riorité en faveur de l'espèce humaine. Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons dit et développé en parlant delà classe des Mammi- fères [voy. tom. VII, pag. 691). Le corps du Chimpanzé est couvert de poils; mais !e visage, les oreilles et la face palmaire <;e« mains en sont dépourvus ; ils sont, au con- 69S TKO traire, plus abondants sur le dos, les épau- les et les jambes; à l'avant-bras, ils sont dirigés du côté du coude. Ces poils sont gé- néralement noirs; il se trouve cependant quelques poils blancs autour de l'anus. Les callosités des fesses sont peu prononcées ; elles existent néanmoins, ainsi que l'a re- connu M. Isidore Geoffroy St-Hilaire. Les caractères généraux de la dentition du Chimpanzé sont indiqués aux articles Mammifèrks et Singes; mais, si toutes les têtes qu'on a étudiées présentent le même nombre de dents , toutes olïrent-elles la même forme de ces organes? Peut -on dire que les dents sont, dans toutes, identiques pour la surface des molaires, pour la lon- gueur des canines? Ces doutes nous sont venus en examinant le système dentaire sur différentes têtes que l'on possède au Muséum de Paris, et sur tout celle que cet établissement \ient de recevoir du Gabon , etqtiiappurtient à un magnifique squelette qui a environ 1 mètre 80 de hauteur. Comme nous le faisait observer M. Gratiolet, il y a dans ce système dentaire quelque chose des Maca- ques , quelque chose de très différent de ce que nous montrent d'autres appareils den- taires du Chimpanzé. Tous les échantillons qu'on possède appartiennent-ils à divers états de développement du même genre? Indiquent-ils plusieurs espèces dans le genre Troglodyte? Nous n'avons ni la place, ni le droit d'examiner ici ces questions. La forme extérieure des divers crânes de Chimpanzé , les particularités que présentent leur race intérieure, laissent aussi soupçonner des différences, qui pourraient être assez consi- dérables, dans la forme de l'encéphale. ! Du reste , M. Geoffroy avait supposé l'existence de plusieurs espèces dans le genre Troglodyte, d'après des différences ■dans les habitudes et la démarche. Le crâne aque M. de Blainville a procuré à la Faculté des sciences de Paris offre aussi des carac- tères qui l'éloignent de ceux que l'on con- naissait avant lui; il présenterait un élé- ment de plus, si l'on voulait tirer parti de l'étude comparée des échantillons réunis dans les laboratoires du Muséum. Il faut prendre garde de ne pas considérer comme espèce distincte des individus en voie de dé- veloppement, comme l'a fait M. Lesson, en créant son espèce Troglodytes leucoprymnus, TKO qui n'est autre qu'un jeune de l'espère ordi- naire, dans lequel les poils blancs du pour- tour de l'anus sont un peu plus marqués. Le Troglodyte habite l'Afrique, et a été trouvé dans les forêts interlropicalcs de la côte occidentale du Congo, du Loango, d'An- gola, delà Guinée. Quelques savants pensent qu'il faut voir des Troglodytes dans ces Go- rilles que tua Hannon, 336 ans avant notre ère, quand il s'avança vers les parties tropi- cales de la côte africaine. Le navigateur carthaginois regardait ces animaux comme des femmes sauvages, et en rapporta des peaux que les Romains trouvèrent suspen- dues dans un temple de Junon quand ils s'emparèrent de Carthage. Vers le commen- cement du xvnc siècle, des marchands hol- landais rapportèrent vivant ce Singe d'Afri- que, et l'offrirent au stathouder Frédéric- Henri, prince d'Orange. C'était une femelle de la taille d'un enfant de trois ans. C'est le Singe que Tulpius fit connaître en 1636, dans ses Observationes medicœ, sous le nom de Satyre indien, épithète malheureuse pour un animal de la côte d'Angola ; il est vrai queTulpius le considérait comme une espèce de Singe des îles de la Sonde. Plusieurs fois des Chimpanzés ont été depuis envoyés eu Europe, et quelques uns ont vécu à la mé- nagerie de Paris. Dernièrement encore la présence d'un de ces jeunes animaux a attiré la foule au Jardin des Plantes; mais la ri- gueur de notre climat est fatale à ces Singes. Avant de mourir, celui dont nous parlons, était devenu extrêmement triste; sa mobi- lité d'humeur, ses caprices d'enfant avaient encore augmenté d'exigence. Dans les pre- miers jours de sa captivité, il s'était telle- ment attaché au gardien qui était chargé de lui, que cet homme ne pouvait le quitter, forcé de le porter presque tout le jour sur son épaule, et même de coucher d'abord près de lui. Il paraît que cette douceur d'habitudes et cette facilité avec laquelle les jeunes Chim- panzés s'apprivoisent, disparaissent avec l'âge. Le caractère de ces animaux devient plus tard difficile; leurs instincts deviennent farouches et, quand la menace d'un danger ou la captivité les irrite, leur fureur, servie par une puissance musculaire extraordinaire, les rend vraiment terribles. Au rapport des différents navigateurs, on TRÔ * pu souvent rendre domestiques des Chim- panzés apprivoisés dès leur jeune âge. On leur apprend à se tenir à table, comme le ferait l'homme ; à manier le couteau, la cuiller, la fourchette; à servir poliment les convives; à saluer et à reconduire les visi- teurs. Ils prennent aussi très facilement ies mauvaises habitudes de l'homme civilisé, et s'accoutument volontiers à l'usage des li- queurs fortes. Ils mangent de tout, et pré- fèrent les sucreries. Bullon a possédé vivant un de ces Singes qui a justifié les allégations des voyageurs. Suivant certains récits, ceux de Grosc en- tre autres , les Chimpanzés seraient remar- quables par leurs habitudes modestes et leur pudeur. 11 paraîtrait, suivant certains autres, que ces animaux sont fort lascifs ; plus d'une fois, dit-on, ils auraient enlevé des négres- ses, et l'une de ces malheureuses , prison- nière des Chimpanzés , demeura trois ans avec eux; revenue au milieu des siens, elle leur raconta les bons traitements et les at- tentions dont elle avait été l'objet, logée dans une hutte de feuillages que lui avaient élevée ces Singes. Un négrillon de Battel , enlevé par un Chimpanzé, vécut au bois, pendant un mois, dans la société de son ra- visseur, sans que les autres Singes lui aient fait le moindre mal. Il ne serait pas moins intéressant aujour- d'hui d'observer de nouveau les mœurs du Troglodyte, que d'étudier les échantillons que nous possédons pour en connaître plus com- plètement l'organisation , et peut-être les diverses espèces. (E. Ba.) TROGLODYTE. Troglodytes (rPûyla- URUS ( Tpo'™; , carène ; c queue). rept.— Genre d'Iguaniens. (P. G.) ■ TROPIIVOTA (xpoinç, carène ; v£fo;,dos). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides mélitophiles, créé par Mulsant (Histoire naturelle des Coléoptères de France, Lamellicornes, p. 575) et qu'il compose de trois espèces. Le type est le T. squalida Linné (Scarabœus). (C.) TROPIQUES, bot. ph. — Linné a dési- gné sous le nom de fleurs tropiques ( Flores Iropici) celles qui, pendant plusieurs jours de suite, s'ouvrent le matin et se ferment le soir, et pour lesquelles l'heure de l'épa- nouissement suit l'accroissement ou le dé- croissement des jours. (D. G.) *TROPIPHORLS (rpÔTTiç, carène; yo- pôç, qui porle). ins. — Genre de Coléoptères télramères, divivision des Cléonides, créé par Schcenherr (Gen. etspec. Curcul, syn., t. VI, 2, 257) et composé de six espèce d'Eu- rope. Le type est le T. mercurialis F. On le trouve quelquefois aux environs de Paris sur le Colchique. (C.) *TROPIPLEURITES (tPo'™s, carène; iràtvoà, côte), Chevrolat. ins. — Synonyme de Collopterix Newmann, ou Dorcacephalum Dupont. (C.) *TROPIRBINUS(TP07rt,-, carène; p!v, nez), ms.— -Genre de Coléoptères tétramères, di- vision des Brachydérides, établi par Schœn- herr (Gen. et spec. Curcul., synon., t. VI, p. 360) sur une espèce du Brésil, nommée par l'auteur T. affaber. (C.) *TROPIS(TpoTti;, carène), ms. — Genre de Coléoptères subpentamères, division des Cé- rambycinsdeDejean.etLepturesdeServille, fondé par Newman (The Enlomologist's, p. 34) sur une espèce de la Nouvelle-Hollande, nommée T. dimidiata par l'auteur. Dejean la désigne sous le nom générique d'OGo- rhinus. (C.) *TROPISTERNUS(rpo™;, carène; arête), bot. pu. — Genre de la famille des Alismacées, sous- ordie des Juncaginées, ou de la famille des Juncaginées, pour ceux qui admettent celle- ci comme distincte, formé par Linné {Gen. plant., n° 453). Il comprend des plantes herbacées, propres aux lieux humides et marécageux, tempérés et froids des deux hémisphères. Leurs feuilles sont étroites , planes ou cylindracées; leurs fleurs, petites et verdâtres, en épi, présentent: un pé- rianlhe à 6 folioles concaves , dont les 3 intérieures sont insérées sensiblement plus baut que les extérieures; 6 étamines dont les anthères soin extrorses; 1 pistil à G loges uni-ovulées, dont 3 quelquefois stériles. A ces fleurs succèdent des capsules à 3-6 loges qui s'ouvrent en autant de coques ou de pièces aiguës , ce que rappelle ku.iu du TKO •: 7 genre. Quelques botanistes sont disposés a regarder chaque fleur de Trigiochin comme une petite inflorescence plutôt que comme une fleur unique. — Dans son Enumeratio (vol. lil,p.U2), M. Kunth décrit 16 espèces de Troscarts , partagées naturellement en deux sections, suivant que leur capsule se divise, à la maturité, en 3 ou en 6 coques. Parmi les premières se trouvent deux de nos espèces indigènes, le Thuscart di:s ma- rais, Trigiochin palustre Lin., plante abon- dante dans les lieux marécageux de toutes les parties tempérées et froides de l'hémi- sphère boréal; et leTltOSCARTDEBARIIELIER, T. Barrelieri Lois., bulbeux, qui se trouve près de la mer, dans toute l'Europe méridionale et dans le nord de l'Afrique. — La seconde division comprend le Troscart maritime, Trigiochin marilimum Lin., qui est très ré- pandu dans les parties humides du littoral des mers. (P. D.) *TROSIA (rpw0 grammes. H.iller parle d'après Brest et Kciler d'une Truffe de 14 livres. Cicarellus dit que, dans le territoire de Cassiano où croissent de bonnes Truffes, on en a trouvé une du poids de 50 livres et une autre de 60. Ces trois derniers faits paraissent un peu trop mer- veilleux pour qu'on y ajoute foi. Les Truffes de moyenne grosseur, légères en raison de leur volume, élastiques sous la pression du doigt, sont généralement les meilleures. Quand on s'en procure, il faut choisir celles qui sont le moins terreuses , car ceux qui les récoltent ont l'habitude de détremper delà terre et d'en recouvrir la surface, prétendant qu'elles se conservent mieux. En même temps ils en réunissent deux ou trois petites et quelquefois huit ou dix, les traversant avec des épines d'arbres ou des branches de genêts, et les incrustent ensuite pour cacher leur supercherie. L'organisation des Tubéracés est assez curieuse. Le mycélium d'où ils proviennent n'est pas toujours distinct; quelques auteurs disent l'avoir constaté dans les Truffes, mais dans aucun autie genre il n'est plus mani- feste que dans les l'Jiizopogon et les Elapho- myces. Chez les premiers, i! forme une véri- table base radiciforme par laquelle on sup- pose que ces Champignons puisent leur nourriture. Chez le second, au contraire, il représente une enveloppe générale, une vé- ritable géode formée par le feutrage des ra- cines des arbres environnants et les fila- ments bysMùle*, ai; centrede laquelle ils sont Les racines qui , suivant RI M Tu- lisseift d'un seul rameau, se sont r; nlilpliées à l'infini et modifiées dans leur TUB forme pour s'appliquer immédiatement sur Je Champignon. Cette disposition leur a même fait croire à un véritable parasitisme. Mais , comme quelques espèces de ce genre ne présentent pas cette partie accidentelle , on peut ne pas partager leur opinion. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'elle meurt quand le Champignon tombe en décom- position et devient très friable en se dessé- chant. La partie cutanée ou corticale du récepta- cle que l'on regarde comme un péridium , est lisse ou recouverte de verrues plus ou moins prononcées, quelquefois légèrement tomenteuse ; la couleur varie suivant les es- pèces ; et , dans celles-ci , elle n'est pas la même à tous les âges, mais la structure a la plus grande analogie; elle est composée de cellules assez grandes, polygonales, qui sont plus petites et irrégulières dans les verrues qui , comme dans les Élaphornyces, se terminent par quelques cellules allon- gées, filiformes. M. Vittadini pense que cette portion corticale se prolonge ou plu- tôt se replie dans l'intérieur du parenchyme, et forme les veines que l'on observe. Ce célèbre botaniste pense également que les veines correspondent à des points absorbants de la surface corticale et qu'elles servent à la nutrition du Champignon. Cette théorie, comme nous le verrons, peut être contestée. L'anatomie ne démontre pas de pores corti- caux, ni de vaisseaux qui servent a la circu- lation. Les verrues ne paraissent pas être des racines sessiles; il est plus probable que l'endosmose joue le principal rôle, et Pennier de l.ongchamp comparait, avec raison, les Tiuiles aux Fucus qui vivent dans la mer, qui, quoique fixés par leur base, absorbent par tous les points de leur surface les sub- stances dont ils ont besoin pour vivre dans l'élément au milieu duquel ils sont plongés. La couleur du parenchyme et sa struc- ture ne sont pas les mêmes non plus à toutes les époques. La première, uniforme, et peu intense d'abord, se nuance ensuite , et devient veinée ou marbrée. Le tissu, qui était composé de cellules semblables, se con- dense en différents points, et forme comme des membranes très ténues qui s'anastomo- sent à l'infini , et qui , par la rupture, simu- lent un réseau veineux. Sur lescôiés de ces membranes, dans les intervalles quelles TUB 717 circonscrivent, le tissu est encore intact; mais il se modifiera bientôt aussi à la péri- phérie des sporanges quand ils viendront à se développer. Les sporanges des Tubéracés sont des vé- sicules arrondies, ovales ou allongées, semées en nombre très considérable dans le paren- chyme. Dans les premiers moments ils sont à peine visibles; ils ne représentent qu'une vésicule sessile , ou fixée par un prolonge- ment funiculaire plus ou moins prononcé sur les côtés des membranes dont je viens de parler. Ces sporanges sont déjà presque entièrement développés qu'on ne voit dans leur intérieur qu'un liquide incolore, trans- parent; c'est ce liquide , qui disparaît plus tard, que Bulliard considérait comme le principe fécondant. La fécondation opérée , les spores se développent. Rien ne (trouve l'assertion du botaniste français. Les 5 noies suivent le même mode d'évolution dans les Truffes que dans les autres Champignons , et le liquide que l'on a observé dans les paraphyses et les cystides ne rappelle en rien celui des anthéridies des Mousses ou des Hépatiques. Les spores, comme je viens de le dire, ne se montrent que quand les sporanges sont développés. On aperçoit d'abord un petit point nuageux , qui devient plus manifeste et plus opaque de jour en jour ; il prend la forme ronde ou ovale, et sa surface, d'abord lisse, se conserve telle ou se recouvre de vil- losilés ou d'aspérités; et, longtemps avant d'avoir atteint leur état parfait, le liquide dans lequel elles nageaient a complètement disparu. Comme dans tous les Champignons, leur nombre est soumis au multiple de 2, elles ne paraissent jamais dépasser celui-ci de 8. Elles sont formées de deux mem- branes ; du moins cette organisation est très visible sur celles dont la membrane exicrne ou l'épispore est verruqueux ou réticulé. Elles renferment quelquefois, dans leur in- térieur, une ou deux gouttelettes oléagi- neuses , que l'on prendrait volontiers pour des sporidioles. On n'a soumis à l'analyse chimique, jus- qu'à ce jour, qu'un très petit nombre de Tubéracés. On comprend facilement qu'ils doivent donner des principes différents , et que ces principes doivent , comme dans les fruits, éprouver, selon l'âge, des différences 718 TUB TUB de quantité et de nature. V Elaphomyces gra- nulalus a donné à TrommodorfT de I'Osma- zome, une Résine molle et une solide , une Matière colorante volatile et désagréable, de I'Huile grasse , du Sucre de Champignons , de la Gomme , du Mucilage et de FUlmine. M. Bouchardata trouvé, dans V Elaphomyces aculeatus , une Huile fixe et une Huile essentielle, une Résine molle et une solide, de la Mannite , une Matière analogue à de la Gomme ou à la Dextrine, une Matière noire voisine du Ligneux ou de I'Ulmine , de la Fungine et une Matière extractive azotée. Pour ce qui concerne la Truffe nous sommes beaucoup moins avancés, quoiqu'elle ait été soumise à l'analyse par Geoffroy, Besler, Parmentier, de Borch; nous savons seule- ment, d'après Bouillon- Lagrange , qu'elle contient beaucoup d'ALBUMiNE, et qu'elle donne à la distillation une forte quantité de Carbonate d'Ammoniaque. M. Mérat rapporte que Sage assurait y avoir rencontré du Fer et de I'Acide prussique. Pour les amateurs, ils s'inquiètent peu des principes qui entrent dans sa composition ; ils ne les apprécient qu'autant qu'elles ont un arôme et une saveur délectables. Les propriétés médicales des plantes de celte famille sont très contestables. Pendant longtemps on a préconisé la Truffe de Cerf ( Elaphomyces granulatus) comme excitante et aphrodisiaque ; on a reconnu son inuti- lité, et maintenant on ne la trouve plus in- diquée dans les pharmacopées. Phoebus l'ac- cuse même d'être vénéneuse. Les Truffes proprement dites ne sont pas non plus des médicaments: il y a des estomacs qui les supportent très bien et d'autres qui les re- poussent, et si quelques personnes veulent qu'elles portent au plaisir, cette prétendue propriété ne repose que sur la difficulté de leur digestion et l'insomnie qui en est la conséquence. Aussi doit-on regarder comme une plaisanterie l'assertion de ce médecin italien, qui prétend que le nombre des naissances augmente avec les années abon- dantes en Truffes. Cicarellus a conseillé d'exposer à la vapeur de Truffes, détrem- pées dans du vin et fortement chauffées, les membres atteints de la goutte. Cette fumi- gation ne paraît pas avoir trouvé beaucoup de partisans, et si de nos jours on proposait un pareil remède à un goutteux, il est pro- bable qu'il donnerait une autre destination au principal ingrédient. Hollerius a composé un cosmétique pour blanchir la peau , mais jamais peut-être il n'a été employé. On a conseillé aussi l'eau provenant de leur dé- coction contre la cécité, les maladies des yeux, et maintenant on n'en parle plus. La Truffe ne doit donc pas être comptée au nombre des substances médicamenteuses. f.e prix que l'on attache à ces Champignons fait qu'on les recherche avec le plus grand soin pour en tirer bénéfice. Aussi existe-t-il des voleurs de es genre. D^ns les pays où ils ne forment pas un objet de commerce, on les découvre par hasard plutôt qu'on ne les cherche; mais en Italie, en Piémont , dans le midi de la France, on ne néglige rien pour se les procurer. Le moyen le plus simple, en même temps le plus pénible et le moins lucratif, consiste à piocher et à bê- cher la terre. A moins que les Truffes ne soient extrêmement abondantes, il est dou- teux qu'un homme soit assez heureux pour en rencontrer une quantité suffisante qui le récompense de ses peines. Quelques per- sonnes connaissent les endroits d'une ma- nière instinctive et ne se trompent presque jamais. Tel est le paysan de Magny, dont j'ai parlé, et qui en faisait un commerce particulier. C'était au mois de décembre, pendant la nuit, et principalement quand le temps était mauvais, qu'il se mettait à leur recherche et en récoltait assez pour entre- tenir sa petite spéculation. Cicarellus cite, d'après l'autorité de son père, un portefaix qui savait les trouver d'un coup d'oeil. Il y a cependant quelques indices à l'aide desquels on peut parvenir à les découvrir. Lauremberg parle d'une plante qu'il appelle Udnophilon qui les indique immanquable- ment : cette plante n'est malheureusement connue de personne. Le Cistus {Hélianthe- mum) Tuberaria, qui croît dans la Franco méridionale, a joui pendant longtemps de ; la même réputation ; mais elle était usurpée, puisqu'on rencontre de ces Champignons dans les pays où le Cistus ne croît pas. On pense généralement que les Truffes, en aug- mentant de volume, soulèvent la terre et causent par conséquent de petites élévations qui finissent par se fendre. L'expérience a prouvé aux chercheurs que la surface de la terre était aussi unie dans les endroits où il TUB y en a que dans ceux où il n'y en a pas. On dit encore que la terre est sonore dans les points où il y en a; mais comment se rendre compte de la différence du son? à l'aide de quel instrument? Comme sou- vent il n'y a pas d'herbes dans les endroits où elles croissent, on a supposé qu'elles en causaient la mort, et, dans certaines loca- lités, on fouille principalement ces endroits stériles. Calvet ( Bibl. phtj. écon., 1812, t. I) cite même à ce sujet M. Meunier, qui, dans l'Angoumois , a vu une truf- fière s'établir dans un pré. La première année l'herbe jaunit, et périt la seconde. On ne peut rien conclure de ce fait, parce qu'on trouve des TrufTes sous de l'herbe verte et bien portante. M. Bouteille est sou- vent arrivé à les rencontrer en suivant des terriers de Mulots, et les coups de dents qu'elles présentaient quelquefois prouvent que ces petits rongeurs ne les dédaignent pas. Tout le monde a observé que quand une légère couche de neige couvre la terre, qu'il n'y en a pas ou plutôt qu'elle est fon- due dans une certaine étendue à la base des arbres, ceci dépend du faible degré de cha- leur dont ils sont doués et qu'ils émettent. Comme végétaux, et quelquefois formant une masse assez considérable, les Truffes peuvent avoir une certaine température et dégager assez de calorique pour fondre la neige qui les recouvre; mais il est douteux que ce phénomène ait lieu, si la terre a été gelée quelques jours avant la chute de la neige. Les Truffes, étant elles-même très sen- sibles au froid, ne dégagent plus de calorique pour la foudre. Ce signe, s'il se manifeste, me parait plutôt indiquer des individus en décomposition que des individus sains. Les chercheurs de Truffes reconnaissent les lieux qui en renferment à la présence d'insectes, de Tipules qui volent au-dessus. Bosc(IVouu. Dict. dHist. nat., t. XXXIV, p. 538) dit: « Lorsque je demeurais sur la chaîne cal- » caire qui est entre Langres et Dijon, j'ai » souvent employé ce moyen pour découvrir » les Truffes à l'époque de leur maturité, » c'est-à-dire à la fin de l'automne; mais » tous les jours et tous les instants ne sont » pas propres aux observations de ce genre. » Ceux où le soleil luit, et neuf heures du » matin, sont les deux circonstances qu'on » doit choisir. Il ne s'agit alors que de se TUB 719 » pencher, de regarder horizontalement la » surface de la terre, pour voir une colonne » de ces petites Tipules à la base de laquelle » on n'a qu'à fouiller avec une pioche pour » trouver la Truffe d'où elles sortent. » Dans le xvic siècle, on connaissait ce fait, et depuis, tous les auteurs l'on répété. Mais si, comme leditBosc, les larves des Tipules se nourrissent des Truffes, ces insectes, à l'état parfait, ne doivent les indiquer que quand elles sont en mauvais état. C'est aussi ce que Garidel assure dans son Histoire des Plantes de la Provence. Quand on voit, dit-il, une quantité de moucherons voltiger où se trou- vent des Truffes, elles sont souvent gâ- tées, et les vers qu'on y rencontre ordinai- rement proviennent des œufs éclos de ces insectes. Il y aurait donc dans le mouve- ment de ces essaims deux moments : l'un, pendant lequel ils se disposent à déposer leurs œufs, et l'autre, où la nouvelle pro- géniture commence à jouir de la vie aérienne. Lequel de ces deux moments les auteurs veulent-ils indiquer? Le moyen le plus sûr pour arriver à la découverte des Truffes est de se servir du Cochon. Cet animal les aime et les recherche naturellement ; seulement il faut le surveiller de très près, et le ré- compenser de ses services en lui donnant des glands ou du pain. Il serait peut-être ' convenable, pour le maintenir dans l'illu- sion, de lui donner du pain dans lequel on ferait entrer les épluchures de Truffes, celles qui sont de mauvaise qualité ou gâ- tées. On a dressé en Angleterre des Chiens à ce genre de recherche; on s'en sert aussi en Allemagne et en Piémont. Calvet rap- porte qu'un curé de Tauriat avait ainsi élevé un Chien de chasse, et qu'il se met- tait en arrêt sur des Truffes comme sur une caille. On ne doit jamais les extraire de la terre que quand le temps est sec, et éliminer sur place celles qui sont trop petites ou gâtées, et qui par conséquent n'ont au- cune valeur. Dans les endroits où on les réolte leur prix n'est pas élevé: ou en a une livre pour 30 ou 40 sous, et à Paris elles se payent or- dinairement de 5 à 6 francs la livre; en 1832, elles ont même valu 12 et 15 francs. Leur beauté influe beaucoup aussi sur leur prix. On ne doit donc pas êtreétoenéqu'une Truffe du poids.de 12 (ivres, dont parle 720 TUB Lenz, ait été vendue quatre louis d'or. Si donc, dans un pays où elles croissent natu- rellement , elles sont déjà à un prix assez élevée, que ne doit-il pas être quand elles ont subi quelques préparations et qu'elles sont débitées à l'étranger comme objet de luxe! Dans toutes les villes de France elles entrent librement sur tous les marchés; ce n'est que depuis 1832 qu'elles payent à Paris un droit d'octroi de 30 centimes par kilogramme. Il serait fort difficile de dire les avantages que produit cet article com- mercial ; mais il doit être assez considérable, puisqu'il n'y a que des frais de récolte, de transport, et certainement la maison de commerce dont parle Moynier, qui a vendu, de 1827 à 1828, 17,223 kilogrammes de Truffes fraîches, et 9,608 kilogrammes de Truffes préparées de différentes manières, a dû réaliser un beau bénéfice. Depuis longtemps on cherche les moyens de cultiver les Truffes comme les Champi- gnons de couche , mais on peut dire que les essais qui ont été faits jusqu'à ce jour ont été sans résultat. Des expérimentateurs ce- pendant assurent être parvenus à en pro- duire quelques unes. M. Mérat dit même qu'il en possède dans son herbier qui pro- viennent de culture. Cicarellus conseille de mélanger des morceaux de Truffes avec de la terre d'où elles proviennent et de les en- fouir dans le même endroit en automne , en ayant soin de les arroser de temps en temps avec de l'eau dans laquelle on en aurait fait cuire. Ce procédé, sauf l'arrosement, a été mis bien souvent en usage et n'a jamais réussi. Watson assure qu'elles se reproduisent en les plantant au pied des arbres quand elles sont parfaitement mûres. Gouan dit avoir trouvé plusieurs petites Truffes dans un endroit sec où il en avait enterré une grosse qui était en décomposition. Le comte de Borch, Bulliard, Bornholz, ont indiqué le moyen d'établir des truffières artificielles; comme je t'ai dit, les résultats ont été im- parfaits. Si ce que rapporte M. Roques dans son traité des Champignons est vrai, il vaut mieux imiter M.deNoé,qui fit nettoyerdans son parc.il y a quelques années, un terrain sous des Charmes et des Chênes, et y fit dé- poser des épluchures et des résidus de Truf- fes qui fuient recouverts de terreau et de TUB feuilles mortes. « L'année suivante, on » oublia d'examiner si l'essai avait réussi, » mais la seconde année on s'aperçut que » le sol était soulevé dans l'endroit même » où l'on avait semé des Truffes; on fouilla » légèrement le terrain , et les Truffes pa- » rurent de suite près de la surface: elles » étaient noires, chagrinées et de bon goût. » Comment se fait-il qu'après un essai aussi heureux et si peu dispendieux , M. de Noé n'ait pas eu d'imitateurs dans le départe- ment du Gers, et que son parc no se soit pas converti en une riche truffière? Je. trouve dans un aperçu de la végétation du dépar- tement de la Vienne, par M. Delastre, une note trop riche d'observations pour ne pas, malgré sa longueur, la transcrire en entier; lés amateurs de culture y puiseront les véritables principes. « L'extension remarquable imprimée en France, depuis environ une vingtaine d'an- nées, à la consommation de la Truffe, avait engagé plusieurs propriétaires du Lomlu- nais à essayer d'en propager la production. Leurs tentatives ont été couronnées du plus plein succès. » On savait déjà que les Truffes ne se ren- contrent que dans les terrains graveleux et de formation calcaire; qu'elles préfèrent surtout un sol chaud et aride où la végéta- tion soit peu active, et que leurs propagules ne ne propagent bien que dans le voisinage des racines les plus déliées de certains ar- bres, tels que le Chêne, le Charme et le Noisetier. On avait remarqué aussi qu'à mesure que ces arbres devenaient plus ro- bustes, la récolte des Truffes allait en dé- croissant, et qu'elle était à peu près nulle lorsque le taillis plus fort pouvait être mis en coupe réglée. On fut donc conduit tout naturellement à essayer des semis de Chênes dans les terrains les plus favorables a ce précieux tubercule. » Ceux désignés dans le pays sous le nom de Galluches y sont plus ou moins propres. Le sol, formé de quelques pouces d'une terre argilo-ferrugineuse à peu près stérile, contient toujours en grande quantité des fragments roulés de calcaire compacte et de sables fins, mélangés, calcaires etqnartzeux. Us recouvrent un banc puissant de calcaire argilo-marneux, à pâte compacte et sonore qui s»» fendille naturellement en feuillets TUB déliés et de peu d'épaisseur. Ce calcaire a quelques rapports avec celui que l'on ex- ploite pour la lithographie. » Un sol aussi maigre, qui sur 1000 par- ties en contient environ 500 de calcaire, 325 d'argile et de fer, 150 de sable quart- zeux , et 25 tout au plus de terre végétale proprement dite , n'offrait que peu de chances de réussite aux semis qui y étaient tentés. On s'inquiéta peu néanmoins de ces difficultés, puisque tout faisait présumer avec raison que le cultivateur se trouverait largement indemnisé par le produit des Truffes, qui ne nécessitent aucuns frais d'ex- ploitation, du retard qu'il pourrait éprou- ver dans l'aménagement de ses taillis. » Ces prévisions se sont complètement réalisées, et aujourd'hui certains proprié- taires font des semis réglés de Chênes , cal- culés de façon à en avoir chaque année quelques portions à exploiter comme truf- fières. Il faut ordinairement de 6 à 10 ans pour qu'une truffière soit en rapport. Elle conserve sa fertilité pendant 20, 30 années, suivant que le chêne prospère plus ou moins, lorsque les taillis ont acquis une certaine vigueur, et que leurs rameaux entrecroisés ne permettent plus au sol ombragé de re- cevoir l'influence fécondante du soleil et des variations successives de l'atmosphère : alors le foyer s'éteint peu à peu; mais le pays y a gagné de voir convertir en bosquets multipliés des plaines désolées , jusque-là complètement improductives. » Voilà la seule manière de cultiver les Truf- fes; elle est doublement avantageuse puis- qu'elle fait produire en même temps du bois , et les essais que l'on fera dans les pays où elles croissent naturellement auront cent fois plus de chances de succès que les truffières artificielles que l'on a cherché à établir. Si, dans quelques années, leur ré- colte vient à être moindre ou à manquer, comme celle des différents produits de la terre, il faut en accuser les variations atmo- sphériques que personne ne peut régulariser à son gré, et en supporter la disette sans se plaindre, puisqu'elles ne sont qu'un produit accidentel. Leur culture n'entraîne aucune dépense, la terre n'a pas besoin d'être pré- parée, ni arrosée, elle attend du ciel sa fé- condité. Les anciens croyaient que les Truffes étaient plus abondantes quand le tonnerre T. XII. TUB 721 se faisait souvent entendre. Rien ne prouve cette assertion. Elles commencent à se déve- lopper au printemps , et à cette époque les orages sont rares. Si l'électricité a une action véritable, ce ne peut être qu'en accélérant l'accroissement, la maturité, et non la forma- tion primitive. Quelques personnes ont eu l'idée de trans- planter les Truffes ; Pennier de Longchamp, dans sa dissertation sur ce végétal, dit : « J'eus la curiosité de transplanter dans une terre sablonneuse une de ces Truffes blan- ches (c'est-à dire encore jeune), et de l'ar- roser souvent : elle grossit du double; j'ai voulu répéter l'expérience, mais elle ne m'a pas réussi. » Bradley, un des plus célèbres horticulteurs dont s'honore l'Angleterre, dit que si l'on déplace la Truffe de l'endroit où elle a pris naissance, elle ne croit plus et elle tombe en pourriture. Il ne faut donc pas compter sur la transplantation pour se les procurer, et quand même on réussi- rait, le produit, très probablement, ne com- penserait pas la dépense. Il ne suffit pas de trouver des Truffes , il faut encore les conserver pour satisfaire aux demandes du commerce. Ceux qui font mé- tier de chercheurs , les Rabaslains , comme on les appelle dans le Dauphiné , disent qu'il n'y a pas de meilleur moyen que de les incruster de terre. En cela , ils défen- dent leurs propres intérêts. On peut les en- terrer dans du sable légèrement humide. Quelques personnes les enveloppent dans du papier ciré, d'autres les mettent dans du son, de la sciure de bois ou du Millet: ce moyen est mauvais parce que la fermenta- tion s'établit , et qu'elles se couvrent de moisissures blanches qui hâtent encore leur décomposition. Il vaut mieux se compor- ter avec elles comme avec les fruits , les placer sur la paille, sur des claies ou dans des paniers à claire-voie, dans un endroit où le soleil ne pénètre pas, les visiter chaque jour, et enlever celles qui se ra- mollissent ou commencent à se gâter. Mais si l'on veut, pour les besoins culinaires, les avoir sous la main dans toutes les sai- sons de l'année, on est obligé d'avoir re- cours aux préparations. La plus simple con- siste à les mettre dans une glacière après les avoir nettoyées. Ce moyen , qui parait bon, ne vaut rien parce que les Truffes ge- 91 722 TUB lées deviennent mollasses, et perdent leur saveur et leur odeur. Tous les auteurs s'ac- cordent à dire, qu'après les avoir épluchées et brossées, on les conserve très bien dans de l'huile d'olive, et même que cette huile peut être employée quand on veut parfu- mer un ragoût. Je ferai observer que l'on doit laisser les Truffes pendant trois ou qua- tre jours à l'air, aGn qu'elles perdent la plus grande partie de leur eau de végétation , et rejeter toutes celles qui sont pierreuses, véreuses, ramollies, celles qui ne sont pas encore noires ou qui ont une odeur de musc, de bouc , ou de vieux fromage. Le vinaigre , la saumure , ne valent rien parce que l'o- deur et la saveur disparaissent complète- ment et très promptement. Parmentier con- seille de réduire les Truffes en poudre après qu'on les a fait dessécher, et d'y ajouter de la canelle, du girofle et de la grainede nièle odorante. Si cette préparation est recher- chée par quelques amateurs , il est probable qu'elle doit cette faveur aux aromates. La méthode d'Appert a encore l'avantage sur tous les moyens de conservation, et elle n'est pas plus coûteuse. On peut même, si l'on veut, les mettre dans de petites caisses de fer blanc comme celles dont on se sert pour les sardines. Ces caisses, en raison de leur forme , se prêtent mieux que les bou- teilles, dont on se sert habituellement, à l'emballage et aux voyages. Il faut toujours se méfier des Truffes préparées à l'huile et au saindoux , parce qu'on n'emploie ordi- nairement que les plus petites ou celles qui commencent à s'altérer. Les Truffes séchées et coupées en rondelles ne sont pas dignes de figurer sur les tables; on ne prépare ainsi que celles qui n'ont pas atteint leur matu- rité, et alors elles sont insipides, coriaces et indigestes ; celles qui sont bonnes contrac- tent par la dessiccation une mauvaise odeur, qu'elles communiquent aux ragoûts dans lesquels on les fait entrer. Il en arrive tous les ans, à la foire de Beaucaire , des quan- tités considérables préparées de cette façon et qui sont vendues pour tous les pays. A l'époquede la saison il est bien rare que les Truffes ne figurent pas dans un grand dîner, et malgré l'habitude de les voir, leur présence est toujours accueillie avec plaisir de la part des convives. On leur attribue même une certaine influence dans les dîners TUB diplomatiques. Louis XVIII était, dit-on, un des plus fins gourmets; on en servait tous les jours à sa table; et Napoléon , au milieu de ses grandes occupations en Rus- sie, en faisait venir de France; mais, parmi les plus grands gourmands de Truffes, le docteur Malouet s'est surtout fait remar- quer ; il ne les mangeait pas , il les dévo- rait, et après en avoir engouffré une ou deux livres, il soutenait qu'elles facilitaient la digestion. Parmi les Tubéracés, le Tuber griseum , le Clioiromyces Magnalum et le Terfez des Arabes, sont les plus estimés après le Tuber melanospermum; mais ce dernier est sou- vent mélangé avec d'autres espèces, comme le Tuber excavatum , rufum, nilidum, etc., que l'on distingue facilement à leur récep- tacle lisse. Le Clioiromyces meandriformis et gangliformis les accompagnent aussi quel- quefois , quoiqu'ils ne méritent pas d'être ramassés ; enfin les Picoa et Genea, Hydno- bolites , Delastria , Pachyphlœus , Sphœro- soma, ne sont intéressants que sous le rap- port botanique. UnebonneTruffeestun morceau délicieux pour ceux qui aimentees Champignons; une mauvaise ne vaut rien pour personne. On ne doitdoncintroduiredans la cuisinequecelles dont le goût et le parfum sont suaves. Ici la qua- lité l'emportesurla quantité. Celles qui sont fraîches sont toujours préférables à celles qui ont été conservées pendant quelque temps. Aprèsun moisdeconservation ellesontperdu presque toute leur valeur. Galien dit qu'on peut les manger crues. Galien n'était pas un homme de goût. Les Truffes veulent être assaisonnées; bien plus,ellesdoivenltoujours être employées comme assaisonnement. Ce diamant de la cuisine, comme les nomme Brillât-Savarin, n'est déplacé nulle part, mais il doit être servi avec art. On croit généralement que les anciens en variaient les préparations de mille manières; rien ne le prouve. Si l'on ouvre les auteurs qui ont traité de l'art culinaire, on voit qu'ils les faisaient cuire sous la cendre, dans de l'eau, du vin, de l'huile, du jus de viandes, assai- sonnés de sel , de poivre et d'aromates. Ces préparations justifient à nos yeux l'honneur que l'on fit à Athènes, en accordant le droit de bourgeoisie aux enfants de Cherips pour avoir inventé une nouvelle manière de T(JB les accommoder , sans doute plus délicate. A cet égard nous avons de beaucoup devancé ceux qui nous ont précédés , car on les fait entrer sous toutes les formes dans presque toutes les substances alimentaires; mais la préparation qui réunit le plus grand nombre de suffrages et qui appartient à la cuisine française, est la volaille truffée; elle permet d'en savourer le parfum ou de les manger en substance. Les terrines de Nérac, les pâtés de foie gras de Strasbourg jouissent d'une réputation méritée. On ne doit ce- pendant user de ces aliments qu'avec la plus grande réserve , car ce sont eux qui sont la cause de presque tous les accidents que l'on reproche aux Truffes. 11 n'y a pas que l'homme qui se nourrisse des Tuberacés; les animaux , les Insectes les recherchent aussi. Depuis longtemps on dit que les Cerfs fouillent la terre pour y trouver la Truffe des Cerfs ( Elaphomyces granulatus), afin d'augmenter leur ardeur à l'époque du rut. Les Truffes proprement dites, quand elles sont fraîches, servent de pâture aux Sangliers , aux Chevreuils, aux Blaireaux, aux Mulots. Bornbolz dit qu'elles n'ont pas de plus grand ennemi que l'Ecu- reuil ; les Limaces rouge et noire des bois les mangent aussi. On trouve dans leur sub- stance, et surtoutquand elles commencent à se décomposer, des Scolopendres, des Iules, des larves de Tipules , de Mouches de diffé- rentes espèces, des Hannetons solsticial et horticole, le Bostriche Capucin. M. Bouteille a rencontré très souvent dans celles qui croissent aux environs deMagny, un petit Coléoptère à élytres rouges , que notre savant collaborateur M. Blanchard croit être une nouvelle espèce de Neomida. On voit aussi à cette époque se manifester dif- férentes espèces de Mucédinées. M. Corda (Icon. fung. Band. V., tab. vin , fig. 53) a fait connaître un Champiguon d'un ordre plus élevé , le Microthecium Zobelii , qui se développe dans la substance même du lihi- zopogon albus. (Lév.) TUBERARIA. bot. ph. — Cette section , établie par M. Dunal dans le grand genre Helianlhème, est regardée, par M. Spach et par quelques autres botanistes, comme un groupe générique distinct et séparé , que caractérisent un style droit, très court ou presque nul, et surtout uo embryon TU6 :n à cotylédons oblongs-linéaires , doublés. (D. G.) TUBERCULARIA. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons-Gyrnnomycèles de Link , sous-ordre des Tubercularinés de Fries ; de la division des Clinosporés, sous- division des Ectoclines , tribu des Sarcopsi- dés, section des Tuberculariés, dans la clas- siGcation mycologique de M. Léveillé; formé par Tode pour des espèces de Trémelles de Linné. (M.) TUBERCULARIÉS. bot. cr. — Voy. mycologie, tome VIII, page 491. TUBERCULE, bot. ph. — On donne les noms de Tubercules, Tubérnsilés, à des renflements plus ou moins volumineux que présente la portion souterraine ) Point de pièces accessoi, tube enveloppant, non si J,lr. G. Cloisonnaire. Sep- Teredina \ fflr,VLam. f G. Teredike., , \. Lam. Ce dernier groupe sous-générique ne ren- fermerait bientôt plus que le genre Taret : 1° en raison de ce que la Térédine pourvue d'écussons ou pièces accessoires, rentre dans les Pholades ; 2° parce que sur trois espèces de Fistulanes, deux (la Fistulana gregala et la Fistulane corniforme ) sont de vrais Ta- rets, et la troisième (Fistulane Lagenule) est reconnue pour une espèce de Gastro- chène; 3° enfin, parce que dans le genre Cloisonnaire, l'espèce de la Méditerranée est le Taret Senegalensis, et qu'il se pourrait que la Septaria arenaria Lam., des gran- des Indes, soit encore un Teredo. M. Deshayes a proposé depuis longtemps de réduire la famille des Tubicolés à trois genres seulement : Arrosoir, Clavagelle et Fistulane. Ou a (tu voir par la synonymie TUB de cette famille combien sont encore dissi- dentes les déterminations de G. Cuvier, de Férussac, de de Blainville et de Latreille , puisqu'en général ils ne l'ont point a de M. de Blainville. (P. G.) 728 TUB TUBULARIA; polyp. — Voy. tabulaire, TUBULARIA ( Tubulus, petit tube), bot. cb.— Genre de Bacillariées, établi par Adan- son et Roucel, et rapporté aux Solenia. Voy. ce mot. (E- Ba.) * TUBULARIENS. Tubularina , Ehr. POLYP. Voy. TUBULAR1ÉS. (E. BA.) TUBULARIÉS. Tubulariœa. polyp. — M. de Blainville établit sous ce nom un groupe comprenant les espèces tubuleuses de ses Polypiers membraneux phyloïdes, ou Sertulariés. Ce groupe comprend les genres Anguinaire, Aulopore, Tibiane, Tabulaire. (E. Ba.) TUBULIRRANCÏIES {Tubulus, tube; branchiœ, branchies), moll. — Cuvier for- mait sous ce nom un ordre composé des genres Vermels , Magiles, S iliquaires, qu'il détachait des Pectinibranthes, avec lesquels ils ont des rapports intimes incontestables, mais dont ils se distinguent par la forme tubuleuse de leur coquille qui se fixe sur divers corps. (E. Ba.) TUBULIFERA. ins. — Synonyme de Phlœolhripsides. Voy. thysanoptères. (Bu) TUBULINA (lubulus, petit tube), bot. CR. —Genre de la famille des Cbampignons- Gastéromycètes de Pries, sous-ordre des Tri- chospermés, tribu des Trichiacés ; de la di- vision des Basidiosporés-Entobasides , tribu des Coniogastres, section des Liées, dans la classification mycologique de M.' Léveillé ; formé par Persoon. M. Endlicher ( Gênera, n. 306) en fait un simple sous genre des Lt'ceaSchrad. (M.) TUBLLIPORE. Tubulipora. bryoz. — Le genre Tubulipore, établi par Lamarck parmi les Polypes, n'est guère naturel , et chacune des espèces qui y ont été rapportées demande à être étudiée pour qu'on en puisse apprécier les véritables caractères. M. Milne Edwards, qui a établi la famille des Tubuli - poriens avec une si grande autorité, rattache le? Tubulipores aux Bryozoaires, et a publié un mémoire remarquable sur les espèces vivantes et fossiles (Ann. Se. nal., 2e série, VIII, 221); il rapporte à ce genre les Li- chénopores de M. Défiance. Le genre Obélie de Lamouroux ne parait point en différer. Les polypiers de ce genre sont parasites ou encroûtants, à cellules sub-membraneuses , allongées, lubuleuses, ramifiées en faisceaux ou en séries, et en grande partie libres. tuf L'ouverture de ees cellules est presque tou- jours régulière ou orbiculée. (E. Ba.) *TUBULIPORÉS. Tubuliporea (du nom générique Tubulipora). polyp. — Seconde famille établie par M. de Blainville dans la sous classe des Polypiers pierreux. Celte fa- mille contient les genres Microsolena, Obe- lia, Tubulipora, Bubula. (E. Ba.) TUBULIPOR1ENS. polyp. — Voy. ju- bulipore et tubulipores. (E. Ba.) *TUBURCINIA. bot.cr. — Genre de la famille des Champignons-Hyphomycètes de Link , sous-ordre des Sépédoniés de Fries ; formé par ce dernier auteur pour des espèces de Rhizoctones et de Sporolrichum des au- teurs. (M.) TUCANA, Brisson. ois. — Synonyme de Rhamphastos Linn. (Z. G.) *TUCKERMANNIE. Tuckermannia (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, sous-tribu des Héliauthées, division des Co- réopsidées, formé par M. Nuttall (in Amer, philosoph. TransacL, vol. VIII , pag. 363) pour une plante herbacée, vivace, charnue, qui croît sur le littoral de l'Océan , dans la haute Californie, et dont les fleurs jaunes , en grands capitules rayonnes, donnent des akènes ailés , sans aigrette. Cette espèce , encore unique , a reçu le nom de Tucker- mannia maritima Nutt. (D. G.) *TUCQUE. Tucca (nom propre), crust. — C'est un genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Chondracanthiens, établi parM.Kroyer. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, le Tucque marqué, Tucca im- pressa, Kroyer, qui a été rencontrée sur le Diodon histrix. (H. L.) TUCUM. bot. ph. — C'est le nom donné par Pison à un Palmier du Brésil. (D. G.) TUE-CHIEN, bot. ph. — Nom vulgaire du Colchique d'automne, Colchicum aulum- na/e Lin. (D. G.) TUE-LOUP. bot. ph. — Nom vulgaire et spécifique de VAconilum Lycoclonum Lin. *TUESITE, Thomson, min. — Hydro- silicate d'Alumine, voisin de THalloysite , en masses amorphes d'un blanc bleuâtre , trouvé sur les rives de la Tweed, en Ecosse. Il se compose de Silice, 47 ; Alumine , 39 ; et Eau, 14. (Del.) TUF. céol. — Voy. roches, tom. XI, pag. 172. (C. d'O.) TUL TUFA. géol. — Voy. roches, tom. XI , pag. 172. (C. d'O.) TUGOIV. moll. — Jolie coquille fort rare du genre Mye, placée par Lamarek parmi les Anatines. Son analogue fossile se trouve aux environs de Bordeaux etdeDax. (E.Ba.) TU1T. ois. — L'un des noms vulgaires du Pouillot. Voy. sylvie. *TULASIYÉE. Tulasnea (dédié à M. Tu,- lasne). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, formé par M. Naudin {Ann, des se. nat., 3e série, vol. Il, p. 142, tab. 2, fig. 1-2) pour des plantes herbacées, grêles, probablement annuelles, indigènes du Bré- sil méridional; M. Naudin a décrit les Tu- lasnea gracillimaet foliosa. (D. G.) TLLBAGIIIE. Tulbaghia. bot. pu. — Genre de la famille des Liliacées, rangé par M. Endlicher parmi ceux qui ont de l'ana- logie avec les Anthéricées, établi par Linné {Gen. plant., n. 1300) pour des plantes du cap de Bonne-Espérance, qui rappellent les Allium par leur port et par leur odeur; M. Kunth (Enumer. , vol. IV, pag. 480) en décrit huit espèces, parmi lesquelles nous citerons le Tulbaghia alliacea Thunb., que Thunberg dit être employé, au Cap, contre l'étisie. (D. G.) TULE. Tula. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Rubiacées, sous-ordre des Cincho- nacées, tribu des Hédyotidées, formé par Adanson {Famil. des plant., vol. II, p. 500) pour une plante herbacée annuelle, cou- chée, recouverte sur sa surface d'une sub- stance saline , mal connue du reste , qui a reçu le nom de Tula Adansoni Roem. et Schultes. (D. G.) TULIPA. bot. pn. — Voy. tulipe. TUMPACÉES. Tulipaceœ. bot. ph. — ■ Sous-ordre de la famille des Liliacées, qui emprunte son nom au genre Tulipe, et dont quelques botanistes ont proposé de faire une famille distincte et séparée. Voy. liliacées. (D. G.) TULIPAIÏÎE. Tuliparia. polyp. — Genre créé par Lamarek, et qui semble appartenir aux Bryozoaires. M. de Blainville le place parmi ses Serlulariés à cellules non tubu- leuses , didymes, et le divise en deux sec- tions; la première comprend une espèce à cellules péilicellées, trijugées, et correspond au genre Liriozoa de Lamk.; la seconde est établie sur une espèce à cellules sessiles, bi- T. XII. TUL 789 juguées , empruntée au genre Pasythea de Lamouroux. (E. Ba.) TULIPE. Tulipa. bot. ph.— -Beau genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Tulipacées, de l'Ilexandrie monogynie dans le système de Linné, créé par Tournefort, adopté ensuite par Linné et par tous les bo- tanistes. Les plantes qui le forment sont des herbes bulbeusesqui croissentspontanément dans l'Europe méridionale et dans l'Asie rnoyenne; leurs feuilles sont radicales, ova- les, oblongues ou lancéolées; leur hampe se termine par une fleur dressée, dont le pé- rianthe a ses six folioles commentes, cam- panulées, tombantes; dont les six étamines sont hypogynes; dont l'ovaire à trois loges renfermant chacune de nombreux ovules sur deux rangs, porte un stigmate sessile, tri- lobé. A ces fleurs succède une capsule à trois angles, à trois loges qui s'ouvrent en trois valves, par déhiscence loculicide, pour lais- ser sortir des graines nombreuses, aplaties, horizontales, pourvues d'un test roussâlre. Le nombre des espèces de Tulipes aujour- d'hui connues n'est pas très grand, puisque M. Kunth {Enumer., vol. IV, p. 219) n'en admet que dix-neuf. Mais plusieurs d'entre elles croissent spontanément dans nos con- trées ou sont cultivées dans les jardins ; et l'une d'elles, en particulier, figure aux pre- miers rangs parmi les plantes d'ornement. Dans le nombre des espèces indigènes, on remarque les suivantes : la Tulipe sauvage, Tulipa sylveslris Linné, dont le bulbe al- longé est dépourvu de poils laineux; dont la hampe, haute de 4 ou 5 décimètres, porte une fleur légèrement penchée, d un jaune uniforme, à folioles iancéolées, larges, aiguës au sommet qui porte quelques poils. Elle abonde sur divers points de la France, par- ticulièrement dans les prairies médiocrement élevées. On la cultive dans les jardins où les horticulteurs en ont obtenu une variété à fleurs très doubles. La Tulipe de Cf.ls, Tu- lipa Cdsiana DC, se trouve dans les prai- ries de nos départements méditerranéens. Elle ressemble à la précédente de laquelle la distinguent ses feuilles plus étroites, ployées en gouttière, et sa fleur dressée, d'un jaune plus safrané, dont le périahthe a ses folioles glabre au sommet. Certains botanistes sont portés à voir en elle une simple variété de la précédente. Elle est aussi cultivée dans les 92 ?30 TUL jardins. La Tulipe de L'Écluse, Tulipa Clu- siana DC, a, comme les suivantes, son bulbe plus ou moins chargé de poils. Elle croît dans les vignes des environs de Bordeaux, de Tou- louse (à Saint-Simon), de Montpellier et de Toulon. On la reconnaît aisément à sa fleur de même grandeur que celle de la Tulipe sauvage, dont les trois folioles externes sont purpurines en dehors avec le bord blanc tandis que les intérieures sont blanches, co lorées en pourpre violacé à leur base. Elle figure avantageusement dans les jardins. La Tulipe geil-du-soleil, Talipa oculus solis Saint-Amans, est une magnifique espèce qu abonde dans certaines vignes de l'Agenais et qu'on retrouve près de Montpellier et en Provence. Ses proportions sont plus fortes que celles des espèces précédentes; ses feuil les sont larges, lancéolées, les inférieures ondulées sur les bords; sa fleur est grande rouge, marquée au fond et à l'intérieur d'une grande tache noirâtre, bordée de jaune; les trois folioles externes de son pé- rianthe sont aiguës, tandis que les trois in- térieures sont obtuses. C'est certainement l'une des plus belles plantes dont nos jardins se soient enrichis dans ces derniers temps. La Tulipe odorante, Tulipa suaveolens Roth, est indiquée comme indigène du midi de l'Europe. Dans les jardins, où elle est très répandue, elle est connue sous le nom de Duc de Thol. Sa hampe est courte, pubes- cente, de même que la face supérieure de ses feuilles. Elle fleurit de très bonne heure. Sa fleur est d'un rouge vif, bordée de jaune vers sa base; mais la culture eu a obtenu plusieurs variétés de couleur. La Tulipe de Gesner, Tulipa Gesneriana Lin., si connue sous le nom de Tulipe, se trouve spontanée dans les environs de Nice, en Tosc.me, dans la Calabre, dans le Cau- case, etc. Tout le monde sait combien elle est répandue dans les jardins dont elle est un des plus brillants ornements, et où sa cul- ture a pris, dans certaines parties de l'Eu- rope, une très grande extension. Ses feuilles sont glauques, ovales, lancéolées; sa grande fleur dressée a les folioles du périanlhe obovées, obtuses; les filets des élamines glabres. Aucune plante cultivée ne varie autant pour la couleur de sa fleur comme pour la distribution et le nombre des nuan- ces diverses qu'elle réuuit. L'usage a néau- TUL moins introduit une sorte de classification parmi ses innombrables variations. Les hor- ticulteurs distinguent les Tulipes dans les- quelles les couleurs se détachent sur un fond blanc, et celles dans lesquelles le fond est plus ou moins coloré. Les premières, qui sont les plus recherchées , les seules même auxquelles la mode ait donné un grand prix, sont connues sous le nom de Tulipes flaman- des; les dernières qui, quoique moins recher- chées, sont souvent très belles, sont réunies sous la dénomination de Tulipes bizarres. Ce nom de Tulipes flamandes rappelle le pays où la culture des Tulipes a pris un dé- veloppement extraordinaire et est devenue, à certaines époques, une sorte de frénésie. On sait, en effet, à quels prix exorbitants ont été vendus les bulbes des variétés les plus belles et les plus rares. Aujourd'hui cette vogue extraordinaire a sensiblement diminué ; néanmoins les belles Tulipes flamandes conservent encore une haute va- leur. On peut dire que les variétés «le celle plante sont en nombre infini, et que les ac- quisitions de chaque jour viennent encore l'augmenter. Les mieux connues et les plus recherchées s'élèvent à près de mille. Les caractères auxquels les horticulteurs appré- cient leur valeur consistent dans l'élégance de formedeleurfleur, dont la coupedoit être gracieusement arrondie, un peu plus haute que large, formée de folioles larges et bien arrondies au sommet; surtout dans la viva- cité de leurs couleurs, qui doivent être au nombre de trois au moins, et trancher vive- ment sur un fond d'un blanc pur. Par une bi- zarrerieassez difficile à expliquer, tandis que les fleurs doubles sont généralement les plus recherchées dans les jardins, les Tulipes sim- ples sont les seules auxquelles les amateurs attachent un grand prix. La culture des Tu- lipes, la multiplication et l'amélioration de leurs variétés constituent une branche im- portante de l'horticulture moderne; elles exigent des soins assidus dont l'indication ne peut trouver placequedaus les ouvrages des horticulteurs, auxquels nous nous con- tenterons de renvoyer. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Botanique, Monocotylédones , pi. 3. (P. D.) TULIPES, moll.— cirru.— Nom vulgaire sous lequel on connaît: — les Balanes, nom- mées encore Glands de mer, Turbans; — iinê espèce de Fasciolaire ( Fasc. Tulipa) ; — une Volute ( Vol. Tulipa); — un Cône (Conus Tulipa); — une Modiole (Mod. Tulipa). (E. Ba.) TULIPIER. Liriodendron {hlaiov, lys; SévSpov, arbre), bot. ph. —Genre de la fa- mille des Magnoliacées, sous-ordre des Ma- gnoliées, formé par Linné pour un grand et bel arbre de l'Amérique septentrionale, à feuilles alternes, pétiolées, tombantes , gla- bres, palmées à trois grands lobes, dont le médian largement tronqué; à grandes et belles fleurs solitaires, jaune-verdàtre, ac- compagnées de deux bractées, et dont la forme rappelle celle de la Tulipe , d'où est venu le nom français du genre. Ces fleurs ont un calice à trois sépales colorés, caducs ; six pétales sur deux rangs , rapprochés en cloche; de nombreuses élamines à filets grêles et à longues anthères adnées ; des pis- tils nombreux uniloculaires , portés en une sorte d'épi sur un réceptacle allongé. Le fruit consiste en capsules ligneuses, disper- mes ou monospertnes, à l'extrémité des- quelles le style persistant et endurci forme une sorte d'aile lancéolée ; la réunion de ces capsules sur leur axe commun forme un cône. Le Tulipier de Virginie , Liriodendron tulipifera Lin., ne se trouve encore dans nos pays que comme arbre d'ornement, bien qu'il pût jouer un rôle important dans nos grandes plantations. Dans son pays na- tal, ses diverses parties sont utilisées jour- nellement pour des usages nombreux. Toutes sont plus ou moins aromatiques. Son bois est léger. Son écorce et sa racine sont amè- res , très aromatiques, et sont regardées comme toniques et fébrifuges. Les médecins des États-Unis les administrent contre di- verses maladies, et les ont même employées avec succès en place du Quinquina. Ses graines sont apéritives. Le Tulipier se plaît dans les bonnes terres un peu fraîches, et à une exposition couverte ou vers le nord. On le multiplie presque toujours par graines semées en terre de bruyère, le marcottage en étant difûcile. On en possède quelques variétés , caractérisées par la forme des feuilles ou par la couleur des fleurs. (P. D.) * TULIPIFERA, Herman. bot. pu. — Synonyme de Liriodendron Lin., famille des Magnoliacées. (D. G.) *TULLIA. bot. ph. — Genre proposé par rm nt M. Leavenworth (in Silliman's Journ., voi, XX, p. 3 13, Mib. 5) et qui n'est admis par M. BenthaUi que comme sous genre des /'!/cnan\, II , 508), et qui a pour type le Pselaphus niger de Paykul, espèce des envi- rons de Paris. (C.) ♦TYD/EUS. arachn. — C'est un genre de 744 TÏL l'ordre des Acariens , de la tribu des Trom- bidiens , et qui a été établi par M. Koch. Cette coupe générique renferme environ 13 espèces, dont \eTydœus mutabilis, Koch (Ubersichl der Arachniden Systems, pag. 70, pi. 7, fig. 36) est le type. (H. L.) *TYLACANTIIE. Tylacantha (tbX«xoç, sac; av0o;, fleur; doù l'orthographe régu- lière serait Thylacantha). bot ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Hémiméridées, formé par MM. Nées d'Esen- beck et Martius (in Nov. Act. nat. Curios., vol. XI, p. 43) pour une plante herbacée du Brésil. Celle plante est le Tylacantha cam- peslris Nées. (D. G.) ÏYLACITES, Lat. ins. — Voy. thyla- CITES. (C) *TYLANTHE. Tylanlhus (tÛ)o,-, callo- sité; avGoç, fleur), bot. ph.— Genre de la fa- mille des Rhamnées, tribu des Pbylicées, établi par M. Reissek(iV/sc. e.xEndlicher Gen., n° 5739) pour des sous-arbrisseaux ayant l'aspect et le port de Bruyères, qui croissent au cap de Bonne Espérance, à Madagascar, et qui constituaient la section Erwoideœ du genre Phylica, dans le Prodromus, vol. H, p. 34. Ce nom générique est tiré de ce que les cinq divisions calicinales sont inté- rieurement calleuses au sommet. (D. G.) *TYLLOME. Tylloma (rvtafjioe, partie devenue calleuse), bot. ph.— Genre de la fa- mille des Composées, tribu des Mutisiacées, formé par Don (in Trans. of the linn. Soc, vol. XVI, p. 230) pour des plantes herbacées du Chili, à feuilles spalulées, ayant leur bord épaissi. Ce groupe est regardé par M. Endlicher comme un simple sous-genre des Chœlanlhera Ruiz et Pavon. Mais De Candolle l'admet (Prodromus, vol. VU, p. 32) comme distinct de ce dernier, à cause surtout de la lèvre intérieure des fleurs du rayon réduite à deux denticules. On en con- naît trois espèces. (D. G.) *TYL0CEIUJS (tv)o;, cal; «pas, an- tenne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Téléphorides, créé par Dal- mann (Analecla enlomologica), et qui a été publié depuis sous les noms suivants : Cor- dilomera Guérin, Xantheslha Dejean, et Al- lecorynus Hope. Ce genre renferme 6 espè- ces : 4 sont originaires des Indes orientales, une est particulière à la Jamaïque, et une aux Iles Bourou. Cette dernière est le T. TYL aniennatus Durv. Guér., et T. crasskor- nis D. (C.) TYLODE. Tylodes ( , calleux). ins.— Genre de Coléoptères tétramères, di- vision des Apostasimérides cryptorhynchiiJes, établi par Scbcenherr [Gênera et sp. Cur- culion. syn., t. VIII, 1, p. 404) sur 16 es- pèces de l'Amérique équinoxiale et des An- tilles. Les types sont les T. informis et insubidus Gr. (C.) TYLODE HES (tv'Xoç, cal; Séo-n, cou). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, di- vision des Oliorhynchides , créé par Schoen- berr [Gênera et sp. Curculion., syn., t. VII, 1 , p. 388), et qui n'est composé que d'une espèce, le T. chrysops Hst. Schr. Elle est originaire de la Slyrie. (C.) ♦TYLODON (tvXoç, saillie; ô'^ùv, dent). mam. — Genre de Carnivores fossiles, inter- médiaire aux Coatis et aux Ratons, établi par M. P. Gervais [Zool. franc., pi. XI) pour une espèce fossile du terrain éocène supé- rieur du Gard. (P. G.) * Tl'LOGNATHUS (tvXoç, clou ; >v*eoç> mâchoire), poiss. — Genre de CyprinoïMes ( Heckel in Hugel's , Reise nach Cashemir , IV). (E. Ba.) ÏYLOMUS (tVIoç, cal; fyoç , épaule). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères té- tramères, division des Erirhinides, fondé par Schcenherr ( Gênera et sp. Curculion. syn., t. VII, 2, p. 363), et qui se compose de 6 espèces. Les T. stomachosus Schr. et gonipterus Gr. sont originaires de l'Amé- rique équinoxiale. (C.) TYLOl'HOKE. Tylophora (tvXoç, callo- sité; tpépoi, je porte), bot. th. — Genre nom- breux de la famille des Asclépiadées , tribu des Pergulariées, formé par M. Rob. Brown (in Mem. Wern. Soc, vol. I, p. 28) pour des piantes herbacées ou sous-frutescentes, volubles, qui croissent en Asie, en Afrique et dans les portions tropicales de la Nouvelle- Hollande. M. Decaisne en a décrit ( in DC. Prodromus, vol. VIII, p. 606) trente-huit espèces dont cinq sont imparfaitement con- nues. (D. G.) TYLOPODES (tv).0;, callosité; -rroS;, pied), rept. — Nom donné par Wa^lcr aux Tortues de terre ou Chersites. (P. G ) *TYLOS (Tv)oç,eal). crust. — Genre de Tordre des Isopodes , de la famille des Cloportides, de la tribu des Cloportides ter- TYL resires, établi par Latreille et adopté par tous les carcinophifes. Les Crustacés aux- quels le célèbre Lalfèillê a donné le nom générique de Tylos, ressemblent beaucoup aux Armadilles ( voy. ce mot) par la forme générale de leur corps, et par la manière dont ils se roulent en boule; mais ils se distinguent de ces animaux, ainsi que de tous les autres Isopodes, par plusieurs par- ticularités d'organisation d'une grande im- portance , telles que la structure des fausses pattes branchiales, la disposition des appen- dices du dernier anneau abdominal. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre, qui est le Tylos de Latreille, Tylos LatreillœiEdw.. atl. du Bèg. anim. de Cuv., Crust., pi. 70; ejusd., Hist. net. des Crust., t. III , p. 188, n. 1. Cette espèce, qui se plaît sous les pierres, habite l'Egypte; je l'ai rencontrée aussi en Algérie. (H. L.) ♦TYLOS (t«0ç, cal), arach. — M. Hey- dcn, dans le journal VIsis , désigne sous ce nom une nouvelle coupe générique de l'or- dre des Acariens , mais dont les caractères n'ont pas encore été publiés. (H. L.) TYLOSTOMA ( tûaoç, callosité; . 83). tus. — Genre de Coléoptères peu ta - TYP mères , tribu des Cryptopbagides, composé de quatre ou cinq espèces d'Europe, et qui a pour types les Crypt. lyphœ Ghl. , Caricis Lat., et Sparganii St. (C.) TYPHIS (™0?, fumée), crtjst. — M. Risso est le premier qui ait attiré l'at- tention des carcinologistes sur ce genre singulier qui appartient à l'ordre des Am- phipodes, à la famille des Hypérines et à la tribu des Hypérines anormaux. Trois ou quatre espèces composent cette coupe géné- rique; elles habitent la mer Méditerranée ainsi que celle qui baigne les îles Canaries. Ces Crustacés nagent assez bien, et se nour- rissent principalement de Médusaires; lors- qu'ils craignent quelque danger, ils replient l'abdomen sous leur corps , appliquent les grandes lames foliacées formées par les pattes postérieures les unes contre les autres , se roulent en boule et se laissent choir ainsi au fond de la mer. Comme espèce représen- tant ce genre, je signalerai le Typhis ovoïde, Typhis ovoides, Risso ( Hist. nat. des Crust de Nice, p. 122, pi. 2, fig. 9). Cette espèce habite la Méditerranée. (H. L.) TYPHIS. Typhis (t^oî, fumée), moll.— - Genre fondé par Montfort pour des Murex chez lesquels une épine tubuleuse s'élève en- tre les varices, la dernière restant ouverte et pénétrant dans la coquille, non loin de la bouche. Bien que des transitions insensibles lient les espèces decegenreaugenreMwrac, on peut cependant accepter le g. Typhis, et le considérer comme une sorte de dépendance, de satellite des Murex, auxquels il est ce que sont les Persona aux Tritons. Nous cite- rons, comme exemple, le Typhis TtiBiFÈnE , Murex lubifer Lamk., fossile assez commun à Grignon, dont l'analogue marin vit aujour- d'hui encore, selon Bruguière. (E. Ba.) *T!PHLINA (tv^cvoç, serpent aveugle). rept. — Wagler a donné ce nom à un genre deTyphlops, que M. Bibron appelle Pilidion pour éviter toute confusion avec le mot Ty- phline, employé par Wiegmann pour un genre de la famille des Orvets. (P. G.) *TYPBLINE. Typhline (tv

4>, aveu- TYP VVf feie). km. — A l'exernpïs de l'erpétolo» giste allÊaiacd Schmeirher , gui appelle au= joucd'hui Typhlo^ï un groupe assez nom- breux de Serpents, dont les espèces origi- naires de plusieurs pays wzi usâtes uîa pe- tite taille et montreût H dans nos départements méditerranéen?. UCA Son nom spécifique rappelle les taches blan- ches de ses feuilles. (D. G.) *TYRO (nom mythol.). crust.— M. Milne Edwards donne ce nom à un genre de Crus- tacés qui appartient à Tordre des Amphi- podes, à la famille des Hypérines et à la tribu des Hypérines ordinaires. On n'en con- naît qu'une seule espèce , le Tyro cornigère, Tyro corrigera Edw. {Ann. des se. nat., t. XX, fig. 387), qui a été rencontrée dans l'océan Atlantique. (H. L.) *T¥ROGLYPHE. Tyroglyphus (wp*ç, fromage; ylvytvz, sculpteur), arachn. — C'est un genre de l'ordre des Acarides, établi par Latreille et adopté par tous les aptérolo- gistes. On en connaît cinq ou six espèces dont la plus remarquable est le Tyroglyphe domestique, Tyroglyphus siro Hering (Nov. act. nat. curios., t. XVIII, p. 612, pi. 44, fig. 12 à 13). Cette espèce est très abon- damment répandue sur le fromage un peu fait, et toute la vermoulure qu'on remarque à sa surface est composée de leurs associa- tions mêlées à des fèces et à leurs œufs. Ces DDE ?5l petits Arachnides s'accouplent par l'extré- mité postérieure , dans une position alors renversée , un des sexes par conséquent traînant l'autre. (H. L.) TYROLIENNE, rept. — Nom vulgaire d'une couleuvre, Coluber Tirolensis. (E.Ba.) *TYROPilAGA (xupbç, fromage; iE. Ulvina (diminutif VUlva, petite ulve). bot. cr. — (Phycées.) Genre d'Algues de la classe des Isocarpées , établi par Kutzing. Les Ulvines croissent dans di- verses infusions aqueuses de plantes conser- vées dans les pharmacies. Elles se présen- tent sous la forme de membranes compactes, visqueuses , formées par l'agrégation de très petites granules. Quatre espèces sont indi- quées dans la Phycologie générale de Kut- zing. (Brkb.) ULYSSE, ins. — Nom d'une espèce du genre Papilio. Voy. papillon. (E. D.) *ULYXENIDES. Ulyxenida (Coléoptères des forêts), ins. — Division de Coléoptères héié- romères, fondée par Motchoulsky (Bull, de la Soc. imp. desnal.de Moscou, 1847, t. XVlf, p. 78) aux dépens des Sténélytres (Taxicor- nes et Ténébrionites de Dejean) de Latreille. L'auteur y comprend les genres Phrygano- philus, Melandrya, Scolodes, etc. (C.) *LI\IAI»I, Maregrav.BOT.PU. — Synonyme du genre Gcoffroya Jacq., de la famille des Légumincuses-Papilionacées. (D. G.) *UM1ÏELLA (umbella, ombelle), moll. UMB — Genre créé par M. d'Orbigny ( V aléont. Fr. Crét., II, 1842). (E. Ba.) UMBELLU EUES Umbelliferœ. bot. ph. — Le nom de ce grand groupe doit s'ortho- graphier ainsi, lorsqu'on se conforme a l'éty- mologie latine; maison s'accorde générale- ment a le franciser en écrivant Ombellifères. — Voy. ce mot. (Ad. J.) ♦UUBELLULARIA. polyp.— Voy. ombel- lulaire. (E. Ba.) *UMBILICARIA {umbilicus, ombilic). bot. CR. — (Lichens.) Ce genre fondé par Hoffmann appartient à la tribu des Pyxinées. Acha- rius en a changé le nom plus tard en celui de Gyrophora qui ne pouvait être conservé qu'à une condition, c'est que le genre serait dédoublé. En effet, les apothécies y sont de deux sortes : les unes simplement scu- telliformes comme dans les Lecidea; les autres plissées comme dans certaines Gra- phidées. On pourrait donc, si l'on voulait absolument diviser le genre, ce qui n'a rien d'urgent, laisser dans les Ombilicaires les deux seules U. pustulata et atro-pruinosa {Lasallia Mérat), et conserver le nom de Gyrophora à toutes les autres. Voici les autres caractères sur lesquels repose ce genre: Apothécies superficielles, libres, for- mées d'un excipulum propre, carbonacé, d'abord clos, ensuite plus ou moins ouvert et dont la forme est variable. Disque corné, simple ou formé de plis contournés, limité par un rebord courbé en dedans. Thèques obovoides , courtes , difficiles à apercevoir entre des paraphyses cloisonnées et rameu- ses. Sporidies oblongues, continues. Thalle orbiculaire, horizontal, foliacé, pelté, car- tilagineux, monophylle, rarement poly- phylle et fixé par le centre, d'où le nom générique. Les Ombilicaires ont leur centre géographique dans les régions polaires ou boréales des deux hémisphères, et quand elles émigrent dans les pays chauds , c'est sur les hautes montagnes qu'on les ren- contre. Elles y sontattachécssur les rochers de grès ou de granit. On les emploie quel- quefois dans la teinture. VUmbil. deusta donne une belle couleur violette. (C. M.) *UMB1LICÉES. Umbiliccœ. fcÔT. pu. — M. Endlnher désigne sous ce nom une sec- tion des Crassulacées , à fleurs dyplostémo- nes,dont les pétales sont inférieuremeut soudés entre eux, comme ou le remarque UIMB 757 notamment dans le genre Umbilicus, qui lui sert de type. (Ad. J.) UMBILICUS. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Crassulacées, sous-ordre des Cras- sulacées, tribu desCrassulées diplostémones, formé par De Candolle (in Bullet. de la Soc. philomat. , 1801, n° 49) pour des plantes herbacées annuelles ou vivaces, indigènes du rnitfi de l'Europe et des parties moyennes de l'Asie, qui avaient été comprises jus- qu'alors parmi les Crassules et les Cotylé- dons. Leurs k ailles sont ramassées en rosette ou espacées-alternes , entières ou légèrement dentées ; leurs fleurs sont blan- châtres ou jaunes , en grappe ou fort rare- ment en cyme. Leurs principaux caractèrej distinctifs consistent dans un calice quin- quéparli, de longueur égale ou presque égale à celle du tube de la corolle ; et dans une corolle campanulée, quinquéfide , dont les | cinq lobes sont ovales, aigus, dressés, à peu près de même longueur que le tube. Les espèces de ce genre aujourd'hui connues sont au nombre de 25 environ; elles se divisent en quatre sections dont voici les noms : a. Orostachys DC. ; b. Cotyle DC. ; c. Mucizonia DC. ; d. Rosularia DC. Deux de ces espèces appartiennent à la Flore fran- çaise, et l'une d'elles est le type du genre. Celle-ci est ïUmbilicus pendulinus DC. {Co- tylédon Umbilicus Lin.), vulgairement connu sous le nom de Nombril de Vénus, Écuelles, Coucoumèle. Elle croît sur les rochers et les murs de l'ouest et du midi de l'Europe. Elle est facile à reconnaître à ses feuilles radi- cales charnues, concaves, un peu peltées, crénelées, pétiolées, tandis que celles de la tige sont petites et en coin. Ses fleurs sont peudantes. Elle est regardée comme rafraî- chissante et émolliente. Dans les pays où elle croît, on applique ses feuilles écrasées sur les tumeurs et sur les parties superfi- cielles enflammées. (P. D.) UMBLE. roiss. — Le mot Umble, Omble ou Ombre, auquel on ajoute souvent le mot Chevalier comme épithèle, est le nom d'une espèce de Saumon très commune dans l'est de la France, dans la Russie et dans le Ty- rol (Salmoumbla). — Voy. saumon. (E. Ba.) 3 UMBONIA. Ins. — Genre de la famille des Membracides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Burmeisler {Handb. der En- tom.) sur des espèces dont leprothorax offre JbS VNA I sur son disque, une pointe ou corne élevée aiguë et non renflée, avec une épine très saillante aux angles numéraux. Le type est \'U. spinosa (Centrotus spinosus Fabr. ). (Bl.) *UMBRA. poiss. — Ce nom générique , choisi par Kramer (Elench., Anim. Aust. inf., 1756) pour désigner un Poisson des lacs d'Autriche , peut se traduire par le mot français Ombuk qui rappellerait, comme le nom latin, l'habitation préférée de l'animal, dans des grottes souterraines où la lumière ne pénètre pas. Mais il ne faudrait pas con- fondre, sous une même dénomination fran- çaise, l'Ombre ou Ombre Chevalier, espèce du genre Saumon (voy. Umble), les Salmo- noïdes désignés par le nom d'Ombres et dont le nom générique est Thymalus (voy. Ombre), avec les Poissons dont il s'agit ici et qui ont été plus ou moins arbitrairement classés par les ichthyologistes. Cuvier croyait que ces Ombres ressemblaient au genre Funduleou Molliénisie, et les plaçait à tort dans le genre Cyprinodon de Lacépède, le Même que celui des Lébias M. Muller ran- gea le genre Umbra dans la famille des Brochets L'appareil maxillaire et dentaire indique des affinités avec les Amia. Mais l'absence de cuirasse sous-orbitaire et d'os sublingual , aussi bien que la structure de la vessie aérienne qui n'est point celluleuse, sont des caractères spéciaux en raison des- quels les Umbra paraissent devoir former une petite famille distincte , une de celles qui sont intermédiaires aux Brochets et aux Clupes. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre singulier , I'Ombre de Kramer , Umbra Kramcri , nom qui a été appliqué par M. Fintzinger. Marsigli dit que ce petit poisson ( 0'", 81 ) peut vivre dans les eaux fétides; sa chair est mauvaise, et provoque même les vomissements. Le nom d" Umbra est quelquefois employé comme synonyme d'Umbrina. (E. Ba.) UMBRELLA (dim. d'umbra , ce qui donne de l'ombre), moll. — Voy. ombrelle. (E. Ba.) *UMBRINA. poiss. — Nom générique la- tin dies Ombrines. Voy. ce mot. (G. B.) HiNANUEA et UNAKENUEA. bot. pu.— Huiz et Pavon appelaient de ce nom généri- que une plante du Pérou, très estimée des naturalistes comme fébrifuge, qui n'est au- UJNtf tre que le Slemodia suffruticosa Humb . f Bonpl., Kunth. (D. G.) UNAU. MAM. — Voy. TARDIGRADES. (E.Ba.) L'IVCAIRE. Uncaria. bot. ph. — Le genre établi sous ce nom par Burchell (Travels., vol. I, p. 536) et dont ce voyageur avait figuré le singulier fruit si remarquable par les larges et forts prolongements à crochets qui le hérissent, a été étudié dans ces der- niers temps sur des matériaux plus complets et a reçu le nom d' HarpagophylumDC. Une bonne figure de V Harpagophytum procum- bens DC. [Uncaria procumbens Burch.) a été publiée dans le ■ inquième volume des Icônes Selectœ de M. B Delessert (tab. XCIV). Ce genre appartient à la famille des Pédalinées. Quant au genre Uncaria de Schreber, il est regardé comme formant une simple sec- lion dans le genre Nauclea Linné, de la fa- mille des Bubiacées, sous-ordre des Cincho- nacées. (D. G.) UIVCIA. mam. — Nom latin spécifique de I'Once , espèce du genre Chat. Voy. chat. *LNCIGER (mm cms, ongle: gero, je porte). mvriap. — M. Brandt, dans V Académie de Saint-Pétersbourg, désigne, sous ce nom, un genre de l'ordre des Diplopodes, de la fa- mille des lulides ; ce genre n'a pas été adopté par M. P. Gervais qui le rapporte à celui des Iulus. Voy. ce mot. (H. L.) UNC1NIE Uncinia [uncus, crochet) bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées , tribu des Caricées, formé par Persoon (En- cheirid., vol. II, pag. 534) pour des plantes dont Linné et les auteurs postérieurs faisaient des Carex, qui croissent particulièrement dans les îles de l'Océan antarctique, très rarement dans l'Amérique tropicale, une seule en Europe. Le nom de ce genre rappelle le singulier prolongement en crochet qui distingue ses fleurs femelles. M. Kunth (Enumer., vol. II, p. 524) signale et décrit seize espèces d'Uncinies. (D. G.) LKCIOLA. crust.— Say, dans le Journal of the anatomy of nalural sciences of Phila- delphia, donne ce nom à un Crustacé de l'ordre des Amphipodes. (H. L.) UKGIROSTRES. Uncirostri. [uncus, recourbé ; roslrum,bec). ois. — Sous ce nom, Vieillot a établi, dans l'ordre desÉthassiers, une famille qui comprend les Cariamas, les Secrétaires ou Messagers, les Kamichis, ]esChavarias et les G/are'oto. (Z. G ,) UNO UNCIROSTRUM, d'Orb. et Lafr. ois.— Synonyme de Diglossa Wagl. (Z. G.) UNCITE. Uncites (uncus, crochet), moll. — Genre fondé par M. Defrance , ayant pour type le Terebratula Gryphus de M.Sehlotheim, et se rapportant en partie auxTérébratules. (E. Ba.) UîUDAIRE. Undaria(unda, eau), polyp. — Oken (Lehrb. Nalurg-.) a établi ce genre pour les Madrepora agaricites Linné, et Madrepora undala Ellis et Soland. Lamarck rapporte la première espèce à ses Pavunia, et la seconde à ses Agaricia. M. de Blainville place l'une et l'autre dans ses Pavonia. (E. Ba.) *UNDINA, Gould. ois.— Synonyme d'Eris- malura Cta. Bonap. Genre fondé sur VAnas mersa Pall. (Z. G.) *UNDîNA (nom mythologique), poiss. — G. de Célacanthes, Poissons fossiles voisins des Sauroïdes, formé par le comte de Muns- ter (Grafzu Munster Beytr., vol. V, pi. 11). On ne connaît que deux espèces d'Undina, décrites d'abord comme appartenant aux Cœlacanlhus dont elles diffèrent par leurs dents-en pavés. Ces deux espèces: Undina slriolaris, Undina Kohleri Munster, sont du calcaire lithographique de Bavière. (E. Ba.) UiXEDO. bot. ph.— Le genre proposé sous ce nom par MM. Link et Hoffmansegg et qui avait pour type VArbulus UnedoLm., n'ayant pas été adopté, forme un simple synonyme d'Arbulus Tourn., dans la famille des Éri- cacées. (D. G.) *Ui\GALIA.kept. — Nom générique donné aux Boas du genre Tropidophide , par M. Gray. (P. G.) *UI\GÉRIE. Ungeria (dédié au bota- niste allemand F. Unger). bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées, formé par MM. SchottetEndlicher (in Meletemata Bot . , p. 27, lab. 4) pour un arbre indigène de l'île Norfolk, que ces botanistes ont nommé Ungeria (loribunda. (D. G.) TMGMADIE. Ungnadia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de ia petite famille des Hip- pocastanées, iurmé par M. Endlicher (in Atakta, tab. 36 ; Nov. Slirp. Decad., n° 86) pour un arbre de l'Amérique septentrionale, à feuilles pennées avec impaire; à fleurs po- lygames, tripétales,ennéandres, nionogynes; auquel ce botaniste a donné le nom d'Ung- nadia speciosa. (D. G.) uNr 759 UNGUICULATA (unguis, ongle), mam.— Voy. onguiculés. (E. Ba.) *UNGUIROSTRES (unguis, ongle; ros~ trum, bec), ois. — Nom donné par Nitzsch aux Cygnes, aux Oies, aux Canards et aux Harles, dont le bec est terminé par une sorte d'ongle. (Z. G.) UNGULATA ( ungula , sabot), mam. — Voy. ongulés. (E.Ba.) UNGULINA (ungula, sabot), moll. — Voy. onguline. (E. Ba.) UN IBR A \C H APERTU RE . Umbrancha - pertura (anus, unique; branchiœ, branchies; apertura, ouverture), poiss. — Nom donné par Lacépède au g. Synbranchus , et rappe- lant la même idée par son étymologie.(E.B.\.) *UXICELLA1RE. Unicellaria (unus, un seul; cellarium, logette). polyp. — Genre établi par M. de Blainville dans la famille des Cellariées. (E. Ba.) UNICORNE (unus, un seul; cornu, corne), mam. — Voy. licorne. (E. Ba.) UNICORNE. Unicomus (unus, un seul; cornu, corne), moll. — Montfort (Conchyl. Sysl. , II). — Voy. licorne, monoceros , pourpre. (E. Ba.) UMCUIRASSÉS. Unipeltatœ. crust. — Famille de l'ordre des Stomapodes , créé par Lalreille, et renfermant deux tribus dési- gnées sous les noms d'ErictUiens et de Squil- liens. — Voy. ces différents noms. (H. L.) UMFOLIUM, Haller. bot. ph. — Syno- nyme du genre Smilacina Desf., section Majanthetnum Mœnch. (D. G.) *UiMIJLOClJLINE. Uniloculina. (unus, un seul ; loculus, logette). foram. — Genre de Foraminifères agathistègues , établi par M. d'Orbigny, et dont la caractéristique et les rapports sont indiqués dans le tableau de la p. 668, t. V de ce Dictionnaire. (E.Ba.) UN!0. moll. — Bruguière est le premier qui ait nettement distingué les Unioou Mu- lkttes et les Anodontes, genres dont les es- pèces étaient réparties par Linné entre les Moules et les Myes. Déjà Rondelet, dans son Histoire des Poissons, avait confondu, sous le nom commun de Moules d'eau douce, les deux genres Mulette et Anodonte, les sé- parant néanmoins ainsi des Moules de mer. Lister en agit de même. Klein semble avoir senti la distinction, bien que sou genre Mus- culus contienne des Anodontes et des Mu- lettes. Poli, s'uppuyantsur l'anatomie, réunit 760 UNI les Mulettes et les Anodontes dont les ani- maux ont la même organisation; mais cette sage opinion ne prévalut pas, et Lamarck, imité par beaucoup de naturalistes , qui , comme Cuvier, par exemple, reconnaissaient cependant la similitude des deux genres au pointde vueanatomique, consacra la distinc- tion établie par Bruguière, en adoptant les deux genres Mulette et Anodonte. Lamarck plaça l'un et l'autre genre dans sa famille des Nayades; plus tard, il créa le g. Iridine pourdes espècesdémembrées desAnodontes, et le genre Hyrie pour des espères détachées des Mulettes. Sa famille des Nayades com- prenait ainsi les quatre genres Mulette, Hyrie, Anodonte et Iridine. Par une de ces cir- constances bizarres qui se représentent sou- vent dans l'histoire des sciences, les auteurs qui suivirent Lamarck le blâmèrent de n'a- voir fondé son genre Iridine que sur des caractères auxquels ils accordaient peu de valeur, mais acceptèrent les trois premiers genres. Aujourd'hui que l'anatomie de l'a- nimal des Iridines , d'une part , nous a fait connaître des différences d'organisation entre ce genre et les trois autres , et que, d'autre part, l'étude de l'organisation de ces trois genres nous a montré leurs animaux iden- tiques, c'est précisément le genre Iridine qu'il faut distinguer et conserver, tandis que les trois autres doivent être confondus dans un même groupe. Nos lecteurs peuvent voir, à l'article Iridine, quels sont les caractères particuliers de ce genre, qui, bien que distinct des trois autres gefîres des Nayades, doit néanmoins être gardé dans leur voisinage. Les ca- ractères communs de la famille sont rappelés à l'article consacré aux Nayades, dans lequel on a, par mégarde, indiqué l'absence des siphons comme caractérisant en même temps les Mulettes, les Anodontes et les Iridines ; c'est précisément sur le prolonge- ment du manteau en deux siphons courts, que se fonde principalement la distinction du genre Iridine (voyez ce mot). Nous venons de dire que la connaissance plus complète des animaux des Mulettes, Hyries et Anodontes , portait à réunir ces genres en un même groupe; les études des naturalistes américains conduisent à la même conséquence. Elles nous montrent un très grand nombre d'espèces qui établis- UNI sent, pour la forme de la coquille et de la charnière, une série dans laquelle des modi- fications ménagées conduisent de l'un à l'autre genre. Tous les traits successivement choisis par les divers observateurs pour ca- ractériser leurs genres, soit en les tirant de l'animal, soit en les tirant de la coquille, se trouvent ainsi combinés et enchaînés de telle sorte, qu'on ne peut raisonnablement plus admettre qu'un seul grand genre compre- nant tous les genres, sous-genres et subdi- visions établis aux dépens des Mulettes et des Anodontes ( voyez ce mot). Avant qu'on connût les nombreuses mo- difications de formes que nous ont révélées les espèces de Mulettes découvertes en Amé- rique , alors que l'animal reste cependant le même ; avant que ces modifications fus- sent liées entre elles par des transitions in- sensibles, on pouvait établir des genres en groupant un certain nombre de modifica- tions isolées, et, par cela même, caractéris- tiques. C'est ainsi que Lamarck put pro- poser le genre Castalie pour une coquille qui, vu l'insuffisance des matériaux dont il disposait, devait lui paraître très différente des Mulettes, voisine, au contraire, des Tri- gonies , et ayant, par conséquent, sa place marquée dans la famille des Trigonées. Au- jourd'hui, le genre Castalie doit être réuni au genre Mulette, dans lequel il pourra constituer une petite section. C'est aussi en s'en tenant exclusivement aux caractères de la coquille que Lamarck plaça son genre Éthérie dans la famille des Camacées. Les Eihéiïes doiventêtre rappro- chées des Mulettes, et ne sont, comme le dit très bien M. Deshayes, que des Mulettes adhérentes, modifiées en raison de cette ma- nière de vivre. (Voyez Éthérie.) En résumé, en considérant la famille des Nayades de Lamarck, ou mieux en substi- tuant à cette dénomination celle d'Unio- nides d'Orb., on peut établir deux groupes d'espèces toutes fluviatiles : le premier, ren- fermant, sous le nom générique d'UNio, les genres Mulette, Hyrie, Anodonte, Castalie et Éthérie de Lamarck; le second, composé du genre Iridine, celui-ci se distinguant par l'existence de deux siphons (Voyez iridine). Dans le premier genre, deux coupes pour- raient être établies : l'une, comprenant les Mulettes, Hyries, Anodontes et Castalies; UNI l'autre les Élhéries ; ces dernières caracté- risées pur leur adhérence. [Voyez éthékie.) La forme de la coquille des Castalies pour- rait servir à fonder, comme nous l'avons déjà dit, une subdivision ou section. La discussion des affinités à laquelle nous venons de nous livrer, et le résultat auquel elle nous a conduit, nous dispensent d'exposer ici une longue caractéristique, dont les élé- ments se trouvent dans les divers articles consacrés aux genres dont nous venons de parler, résumés spécialement dans les arti- cles Nayades et Unionides. La répétition se- rait inutile, et l'économie de place nous est imposée. Guvier plaçait les genres dont il est ici question dans la famille des Mylilacés , à l'exception des Élhéries qu'il rangeait dans la famille des Ostracés. Parmi les espèces rapportées par Lamarck à sou genre Unio, c'est-a-dire celles dont la charnière a deux dents sur chaque valve, nous citerons la Moule ou Mulette des Peintres, Unio pictorum, Lamk., espèce oblongue et mince, dont la nacre est argen- tée, brillante, et qui se trouve dans toutes les rivières de France. — La Mulette du Rhin, ou Mulette sinuée, Unio sinuata , Lamk., espèce des rivières d'Europe : sa coquille est grande, épaisse, pesante, et la nacre est assez belle pour que ses concrétions puissent être employées à la parure comme des perles. — La Mulette allongée, Unio elongala, Lamk., espèce voisine de la pré- cédente , nommée Mya margaritrfera par Linné. — La Mulette littorale, Unio lillo- ralis, Lamk., commune dans la Seine et dans la plupart des rivières de France; sa coquille est striée, et même sillonnée trans- versalement, assez épaisse. Les espèces fossiles de Mulettes ont ap- paru pour la première fois dans les terrains wealdiens; on en cite quelques unes dans les terrains crétacés , on en aurait aussi des terrains tertiaires; mais elles sont très rares dans l'étage éocène, où elles semblent rem- placées par les Cyrènes. Parmi les espèces rapportées au genre Anodonte de Lamarck, nous citerons I'Ano- donte dilatée, Anodontacygnea, Lamk., es- pèce des lacs et des étangs de l'Europe; co- quille grande, très mince, large et dilatée postérieurement et supérieurement; nacre T. XII. UNI 761 très argentée. M. deQuatrefages a fait con- naître le développement intéressant des Ano- dontes, dans un mémoire publié dans les Annales des Sciences naturelles (2'série, t. V, p. 321). M. d'Orbigny décrit deux espèces d'Ano- dontes des couches de conglomérats et de lignites- inférieures à l'argile plastique de Meudon. (E. Ba.) UNIOLE. Uniola (ainsi nommé de l'unioc des glumes, Linn.). bot. ph. — Genre de Ié familledesGraminées, tribu des Feslucacées, formé par Linné (Gen. plant., n° 90) pour des Gramens de l'Amérique septentrionale et de l'Inde, à feuilles planes, assez larges ; à fleurs paniculées, en épillets pédicules, multiflores, distiques. On en connaît aujour- d'hui cinq espèces, parmi lesquelles les deux qui ont servi à la création du genre sont : YUniola paniculata Linné, et VUniola mu- cronata Linné. (D. G.) *Ui\IONICOLE. Unionicola {unio, unir; colo, j'habite), arachn. — M. Haldeman (Zoological contributions) donne ce nom à un genre de l'ordre des Acarides , qui n'a pas été adopté par les aptérologistes. (H. L.) * UMOPS1S ( Unio , nom générique des Mulettes ; o^«s, aspect), moll. — Genre voi- sin des Unio , indiqué par M. Swainson {Treat. Malac., 1840). (E. Ba.) UNIFELTÉS. Unipeltata. crust.— Syn. de Bicuirassés. Voy. ce mot. (H. L.) LWIPETALE (corolle), bot. — Ce mot, bien qu'il semble n'être que la traduction du mot Monopétale, a cependant une acception toute différente. Ainsi l'on appelle corolle uuipélale celle qui se trouve réduite, par suite d'un avortement, à un seul pétale asy- métrique; tandis que la corolle monopétale résulte de la soudure de plusieurs pétales en un seul corps. La corolle de VAmorpha, qui, sur les cinq pétales dont est formée normalement une corolle papiliouacée, n'a conservé que l'étendard, est unipétale, tan- dis que celle des Convolvulacées, des Sola- nées, des Borraginées, etc., etc., est mono- pétale ou gamopétale. (P. D.) *UNISE\niA. bot. ph. — Genre proposé par Rafinesque pour certaines espèces amé- ricaines de Pontedéries, distinguées par la stérilité de deux loges ovariennes sur trois, telles, par exemple, que le Pontederiacordata Linné. Ce groupe n'est admis que comme 96 762 UNO UPI section du genre Pontederia Linné, type de la famille des Pontedéracées. (D. G.) UNISEXUELIJES ou LNISEXUÉES (fleurs), bot. — On nomme ainsi les Fleurs qui ne possèdent que l'un des organes sexuels. Dès lors on doit distinguer deux catégories parmi les fleurs unisexuées. Les fleurs mâles qui n'ont que des étamines, les fleurs femelles qui n'ont qu'un ou plusieurs pistils. Le plus souvent, dans ces fleurs, on trouve indiqué par un rudiment plus ou moins apparent celui des deux organes re- producteurs dont l'absence constitue l'uni- sexualité. Mais souvent aussi la fleur, consi- dérée à l'état adulte, ne présente aucun vestige de cet organe dont l'analogie seule fait admettre l'existence comme entrant dans le type floral. Les combinaisons de fleurs unisexuelles ont donné naissance aux déno- minations de plantes et fleurs monoïques ou dioïques, suivant que les deux sexes se trou- vent réunis sur chaque pied ou isolés sur des pieds différents; et leur mélange avec des fleurs hermaphrodites a donné naissance à l'expression de fleurs polygames. Ces trois dénominations sont empruntées au système de Linné. (P. D.) UNITAIRES (monstres), térat. —M. Isi- dore Geoffroy Saint-Hilairea donné ce nom à sa première classe des Monstres, comprenant tous ceux chez lesquels on ne trouve les élé- ments , soit complets, soit incomplets, que d'un seul individu. UNIVALVES. Univalvia. moll.— Déno- mination générale sous laquelle on désigne communément les coquilles composées d'une seule pièce ou valve enroulée ou non. — Voy. l'article mollusques. (R. Ba.) UNIVERS, astr. — Voy. ASTRES. UiXOGATES. Unogata. arachn.— Fabri- cius avait ainsi nommé la septième classe des Insectes, dans sa méthode tirée de la consi- dération des parties de la bouche, parce que les mâchoires de ces Insectes étaient, sui- vant lui, munies constamment d'un onglet mobile; cette dénomination correspond ac- tuellement à celle d'Arachnides. — Voy. ce nom. (H. L.) *UNOIMYIA. ins. —Genre de Diptères némocères , de la tribu des Tipulaires, créé par Meigen (Sysl. Beschr., I, 1818), et cor- respondant au genre des Limnnbia. — Voy. ce mot. (E. D.) UNONA. bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Linné, et conservé par la plupart des botanistes jusqu'à ces derniers temps, est réuni par MM. Blume , Endli- cher, etc., aux Uvaria Lin., pour former, sous ce dernier nom , un groupe unique dans lequel les Unona ne sont qu'une simple section. (D. G.) UIVXIE. Unxia. bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Sénécioni- dées, sous-tribu des Mélampodinées, formé par Linné fils f Supplément., p. 56 et 368), et dans lequel sont comprises des plantes herbacées, dichotomes, à feuilles opposées ; à fleurs au nombre de dix environ dans cha- que capitule, cinq ligulées , femelles, au rayon. Ces plantes habitent la Guiane. Elles ont une forte odeur de camphre. De là le nom de l'espèce sur laquelle le genre a été fait, VUnxia camphorala Lin. f. (D. G.) UPAS. bot. pb. — Les Javanais donnent ce nom à de redoutables poisons végétaux , et particulièrement à celui qu'ils préparent avec le Slrychnos Tieute. — Voy. strychnos. * UPÉNÉUS. Upeneus ( Zn-nvn , lèvre su- périeure ). poiss. — Nom choisi par Cuvier pour désigner un sous-genre de Mulles. — Voy. mulles. (E. Ba.) *UPERANODONTE. Uperanodon (Jtk- pwa, palais; avô^ov , sans dents), rept. — Genre d'Iguaniens établi pour la première fois, et caractérisé par MM. Duméril et Bi- bron, dans leur Erpétologie générale, t. IV, p. 247. Le Lacerla umbra de Linné (Lophy- rus ochrocollaris de Spix), et VAgama picta du prince Maximilien, sont les seules espè- ces d'Upéranodontes connues. Elles sont du Brésil et de la Guiane. (P. G.) *UPERODONTE. Uperodon(vntp$*, pa- lais ; ISov'i , dent ). rept. — Genre de Cra- pauds caractérisé par MM. Duméril et Bi- bron pour une espèce de l'Inde, appelée par G. Cuvier Engysloma marmoralum, et par M. Tschudi Sysloma Leschenaultii. M. Th. Bell, dans la Zoologie du Voyage du Beagle, en décrit une seconde espèce sous le nom d'£7. ornatum. (P. G.) U PE ROTE . Uperotus . moll . — G u e t ta rd avait proposé ce nom pour les Mollusques que Lamarek a réunis dans le genre Fis tu - lane. — V. fistulane, gastrochène. (E. Ba.) UPIS. ins.— Genre de Coléoptères hété- romères, division des Ténébrionites , fondé VPV par Fabricius (Syslema eloulhcrutoi um , II, 58i), et généralement adopté depuis. Quinze espèces s'y rapportent ; elles sont réparties sur tous les points du globe: celle d'Europe, qui en forme le type, est VAtlelabus ceram- boides ou variolosus Lin. (C.) UPOGÉBIE. Upogebia (v*o , dessus ; fa, terre; gcou, je vis), crust. — Leach , dans le tome VII de Y Encyclopédie d'Edimbourg, donne ce nom à un genre de Crustacés de l'ordre des Décapodes macroures, non adopté par les carcinologistes, qui le rapportent au genre Gebia. — Voy. ce mot. (H. L.) UPTiOTE. UplidtéS(\>rti, extension.) araciin. — C'est un genre de l'ordre des Aranéides, de la tribu des Araignées, établi par M. Walckenaër. On ne connaît que deux espèces de ce genre; elles sont propres a l'Europe, et ont pour type l'Uptiote in- certaine, Uptiotes anceps , Walck. , Hist. nat. des Ins. apt. , lom. I, pag. 277, n° 1. (H. t.) *UPUCERTHIDÉES. Upucerthidœ. ois. — Famille de l'ordre des Passereaux, fondé par MM. d'Orbigny et Lafresnaye, et ayant pour type le genre Upucerthia de M. Isid. Geoffroy. (Z. G.) *LPl'CERTHIE. Upucerthia ( des deux noms génériques Upupa et Certhia). ois. — Genre établi par M. Isidore Geoffroy, dans la famille des Cerlhidées (Grimpereaux), sur un oiseau du Bengale, voisin, par ses carac- tères, des Huppes et des Fourniers, que l'au- teur du genre désigne sous le nom spéci- fique de Dumetoria. (Z. G.) UPUPA. ois.— Nom du genre Huppe dans Linné. (Z. G.) *UPUPÉES. ois.— Famille de l'ordre des Passereaux , établie par M. Lesson ( Traité d'ornilh. ), qui y comprend les genres Epi- maque, Falcinelle, Promerops, Huppe, Cra- vuppe, Grave et Corbicraoe. (Z. G.) *UPUP!DÉES. Upupidœ. ois. — Famille de l'ordre des Passereaux, de la tribu des Tenuirostres de G. Cuvier, composée en grande partie d'Oiseaux que la plupart des auteurs considéraient comme des Huppes, et Comprenant deux sous-familles : celle des Upupinées et celle des Promeropinées. — Voy. ces mots. (Z. G.) *UPUPI\ÉES. Upupinœ. ois.— Sous-fa- mille établie par le prime Ch. Bonaparte dans la famille des Upupidées. Elle se com- URA 763 pose , dans le Gênera de G.-R. Gray, des genres Upupa, Fregilupus , Falculia , Noo- morpha , Seleucides, Fascinellus et Ptilbris. (Z. G.) *URACANTIIA ou URACANTIIUS (alfa queue; «xovGa, épine), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères , division des Lep- turèles, établi par Hope (Proced. Zool.Soc, 1833, p. 6-i ; — Trans. Zool. Soc, p. 108, vol. I, pi. 15, f. 5) sur une espèce de la Nouvelle-Hollande, VU.triangularis H. (C.) njRACJlNE. bot. ph.— Genre proposé par Trinius , qui rentre comme synonyme dans le genre l'iplatherum Palis., de la famille des Graminées, tribu des Slipacées. (D.G.) *URACIS. ins. — Genre de la tribu des Libelluliens, groupe des Libellulites, établi par M. Rambur (Ins. névropt. Suites à Buff , p. 31) sur une seule espèce de Surinam, VU. quadra Ramb. (Bl.) *URACUS (oipoûbç, qui a une queue). bept. — Genre de Vipères proposé par Wa- gler dans son Syslema, en 1830. (P. G.) *UR.EUS (oipaToç , qui a rapport à la queue), roiss. — M. Agassiz donna ce nom à des Sauroïdes fossiles, qu'il a depuis ap- pelés Caturus et dont les formes régulières rappellent les Salmones et les Clupes. Le lias en a fourni deux espèces ( Caturus Buclilandi Ag., et Meyeri Munst.) ; une es- pèce, Cat. pleiodus Ag., a été trouvée dans l'oolilhe de Stonesfield; un très grand nom- bre sont renfermées dans les schistes litho- graphiques de Solenhofen; une espèce re- marquable. Cat. angustus Ag., a laissé ses débris dans le terrain porllandien; une es- pèce enfin, Cat. similis Ag., appartient aux terrains crétacés. (E. Ba.) *URAGUS (ovpa/oç, conducteur), ois. — Genre établi par Keyserling et Blasius sur la Pyrrhula longicauda Temm. (Z. G.) *URAGUS. ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Cérambycins, créé par Guérin {Iconog. du Règne an., t. III, p. 230) sur une espèce de Patagonie, VU. hamalicolUs de l'auteur. (C.) URALEPIDE. Uralepis (0vPà , queue; hit'14, écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Avénacées, formé par M. Nuttall (Gen., vol. I, p. 62) pour des Gramens rampants qui habitent les parties de l'Amérique, situées en deçà de l'équateur, à épillets multiflores, réunis en %4 LAÀ grappe ou en pnnicule. On en connaît au- jourd'hui dix espèces. Celles sur lesquelles ce genre a été basé sont : VUralcuis purpurea Nutt. (Airapurpurea Walt.), et VU. virens Nutt. , qui n'est peut-être qu'une variété de la première. De Candolle a établi sous ce même nom une section dans le genre Microlonchus, de la famille des Composées, tribu des Cyna- rées. (D. G.) *URAMYIA (oûpàe, queue; ^5 a, mou- che), ins. —Genre de Diptères, delà famille des Athéricères, tribu des Muscides , créé par M. liobineau-Desvoidy ( Myodaires , 1830). On n'y place qu'une espèce propre au Brésil , VU. producta Rob.-Desv (loco citato). (E. D.) *URANANTHE , Gaudin. bot. ph.— L'un des nombreux synonymes du genre Gen- tiane. (D.G.) URANE. Uranium (du nom de la planète Uranus). min. — L'Uranium est un métal d'un blanc d'argent, très combustible, qui brûle avec un vif éclat et se change en un oxide vert foncé. 11 ne décompose pas l'eau à froid , et se conserve à l'air sans altération à la température ordinaire. Il s'unit au chlore avec grand dégagement de chaleur et de lumière, et forme un chlorure vert vo- latil. On n'est parvenu à l'isoler de ses combinaisons que depuis peu ; son protoxide a été regardé pendant longtemps comme un métal , auquel on avait donné le nom d'Urane. L'équivalent d'uranium pèse 750. Il existe un sesqui-oxide d'uranium qui est la base des sels jaunes de ce métal. Selon plusieurs chimistes, ce sesqui-oxide joue le rôle d'un véritable protoxide, formé par la combinaison d'un atome d'oxigène avec un radical oxidé,qui contiendrait les éléments de deux atomes de protoxide d'uranium. On a donné le nom d'Uranyle à ce radical hy- pothétique. Les minerais d'uranium se reconnaissent aisément, à l'aide du chalumeau, par la manière dont ils colorent les flux vitreux. Ils leur communiquent une couleur jaune lorsqu'on les traite au feu d'oxidation , et une teinte verte lorsqu'on fait agir sur eux la flamme réduisante. Ils ont d'ailleurs un autre caractère tiré de leurs dissolutions dans l'acide azotique. Ces dissolutions, qui àont jaunes, précipitent en jaune par les alcalis , et en rouge brun par le cyanofef- rurc jaune de potassium. Dans les classifi- cations où les espèces sont rangées d'après les bases, les minerais d'Urane forment un genre, qui comprend les cinq espèces sui- vantes: 1. Pechblende ou Pecburane. Uranpe- cherz des Allemands ; Urane oxidulé d'Hauy; Urane noir de Brocht. et Brongt. Oxide d'uranium intermédiaire, composé d'un atome de protoxide et d'un atome de sesqui-oxide. Substance en masses compac- tes noires, à cassure luisante, qui ressem- blent à de la poix, d'où lui viennent en allemand les noms de Pechblende , et de Pecherz. Ces masses sont réniformes ou mamelonnées, et présentent quelquefois une texture feuilletée dans un sens. La Pech- blende est facile à casser ; sa dureté est de 5,5; sa densité de 6,4. Elle est soluble dans l'acide nitrique qu'elle colore en jaune; elle est infusible au chalumeau; elle colore les flux en vert à la flamme de réduction. C'est une substance assez rare, qui appar- tient aux filons métallifères, et qu'on trouve principalement dans les mines de Plomb et d'Argent de la Bohême et de la Saxe. On la rencontre aussi dans les mines de Kongs- berg en Norwége, et de Redruth en Cor- nouailles. C'est la Pechblende de Bohème que l'on emploie dans les laboratoires pour préparer les combinaisons de l'Uranium. 2. Uranocre. Urane hydroxidé; Urane oxidé terreux d'Hauy; Uraconise de Beudt. Substance jaune pulvérulente, qui est un hydrate de sesqui-oxide d'Urane, composé d'un atome d'oxide et de deux atomes d'eau. Elle ne s'est encore présentée qu'en masses terreuses, ou sous forme d'effloresceuces, à la surface de la Pechblende et de l'Ura- nite jaune. On la rencontre principalement à Joachimsthal en Bohême; à Johanngeor- genstadt en Saxe, et à Saint-Yrieix, près Limoges, en France. 3. Uranite. Phosphate d'Uranium et de Chaux hydraté. Substance lamelleuse, d'un jaune citrin, à reflets verdàtres, décrite par Haùy sous le nom d'Urane oxidé. Elle est composée d'un atome d'acide phosphorique, d'un atome de chaux, de deux atomes de sesqui oxide d'Uranium et de huit atomes d'eau. Elle cristallise dans le système qua- dratique, comme l'espèce suivante avec la- vu quelle elle est isomorphe, mais elle se ren- contre rarement en cristaux nets; elle est le plus souvent en lames agglomérées, en petites masses flabelliformes groupées entre elles. Sa structure laminaire conduit à un prisme droit carré; le clivage parallèle à la base est beaucoup plus net que les au- tres. Sa dureté est très faible; sa densité est de 3,2. Elle donne de l'eau par la cal- cination, et devient opaque et d'un jaune paille. Sur le charbon , elle se boursoufle légèrement, et fond en un globule noirâtre, dont la surface offre des indices de cristal- lisation; elle est attaquable par l'acide ni- trique , auquel elle communique une teinte jaune. L'Uranite appartient aux terrains de cris- tallisation , et se rencontre dans les veines et filons qui traversent les granités et les Pegmatites. Elle a d'abord été découverte en France, en petites masses flabelliformes, dans une Pegmatite, à Saint-Symphorien près d'Autun , département de Saône-et- Loire; on l'a retrouvée ensuite à Saint-Yrieix et à Chanteloube près de Limoges, en petites lamelles éparses dans une Pegmatite dé- composée. On la cite encore à Rabenstein en Bavière, et aux environs de Baltimore dans les États-Unis. 4. Chalkolithe. Phosphate d'Uranium et de Cuivre; Uranglimmer des Allemands. Substance d'un vert d'émeraude, ou d'un vert d'herbe, quelquefois d'un vert jaunâ- tre; isomorphe avec l'espèce précédente, dont elle ne diffère que par la substitution d'un atome d'oxide de cuivre à l'atome de chaux. Elle a présenté des formes cristal- lines déterminables , qui toutes portent l'empreinte d'un prisme ou d'un octaèdre à base carrée ; le plus souvent ils s'offrent sous l'aspect de petites tables carrées, plus ou moins modifiées sur leurs angles ou leurs bords. Comme l'espèce précédente, elle ap- partient aux terrains de cristallisation , et se trouve dans les filons métallifères qui traversent les roches granitiques et mica- cées, principalement dans les mines d'Étain, d'Argent et de Cuivre, où il se présente en cristaux implantés ou disséminés à la sur- face des diverses substances pierreuses ou métalliques qui accompagnent le minerai. Il a communément pour gangue le Silex corné, et s'associe fréquemment au Quartz, tRÀ %$ â la Fluorine , au Feldspath , à l'Urane noir et au Cobalt oxidé. On l'a d'abord découvert en Saxe, dans les filons argentifères de Schneeberg et de Johanngeorgenstadl; dans les filons ferriieres d'Eibenstock et de Rheinbreitenbach; dans les mines d'Étain de Zinnwald ; on l'a retrouvé ensuite à Joa- chimsthal en Bohême, et à Bodemnais en Bavière. On cite encore l'Urane vert à Saska dans le Bannat de Temeswar, et aux envi- rons d'Ekaterinbourg en Sibérie. Mais les plus belles cristallisations que l'on connaisse viennent des mines d'Étain et de Cuivre de Cornouailles en Angleterre. 5. Johannite. Sulfate d'Urane, John de Berlin. Substance d'un vert d'herbe , vi- treuse et translucide, soluble dans l'eau, trouvée à Joachimsthal en Bohême, dans un filon traversant un Micaschiste. Elle est en cristaux aciculaires, groupés en rayons divergents, et associés à du gypse pareille- ment cristallisé en aiguilles. Ces cristaux dérivent d'un prisme oblique rhomboïdal de 69°; leur dureté est de 2,5 ; leur pesan- teur spécifique de 3,19. On cite encore le sulfate d'Urane aux environs de Nantes, où il est accompagné de tourmalines acicu- laires. (Del.) *URAÎ\'GLIMMER. min Synonyme de Chalkolithe. — Voy. crâne. (Del.) URAIMIA. ins. — Foj/.uranie. URANIA. bot. ph. — Schreber a proposé ce nom pour le genre de la famille des Mu- sacées auquel Adanson avait donné anté- rieurement le nom de Ravenala. (D. G.) URANIE. Urania (Oupavia, nom mytho- logique), ins. — Cenre de l'ordre des Lépi- doptères, créé par Fabricius ( in Illiger Mag.,Yl, 1808) et adopté par Latreille qui le place dans la famille des Diurnes, tribu des Hespérides; tandis que M. le doc- teur Boisduval le met, au contraire, dans la famille des Nocturnes, tribu des Uranides. Les caractères des Uranies sont : antennes d'abord filiformes, s'amincissant en forme de soie à leur extrémité ; palpes inférieurs allongés, grêles, avec le second article très comprimé et le dernier beaucoup plus mince, presque cylindrique. On connaît cinq ou six espèces de ce> groupe; elles sont propres, en général, à l'île de Madagascar. Nous citerons comme type: 76« (JRA L Uiianie RHiPHibii, Urania rhipheus Cra- mer , Lat. ; Urania promelheus Bory de Saint-Vincent. Le mâle est de la taille du Machaon ; le dessus des ailes est noir, avec une multitude de petites lignes transverses, et une large bande discoïdale, d'un vert doré, très brillant aux ailes supérieures; il y a une bande médiane et une bande termi- nale du même vert aux inférieures ; le des- sus des ailes supérieures ressemble au des- sous; le dessous des inférieures est d'un vert doré à la base et à l'extrémité, avec des mouchetures noires; il est traversé au mi- lieu par une large bande d'un rouge doré à reflet violâtre, très brillante, marquée çà et là de quelques taches noires. La femelle est d'un tiers plus grande que le mâle; chez elle la tache ovale du dessus des ailes in- férieures est plus grande, moins pourprée et plus dorée. La chenille vit sur le manguier. En sortant de l'œuf, elle est presque lisse et d'une teinte verdàtre; après la première mue, elle prend une couleur noire, se cou- vre d'épines, et fait sortir à volonté deui cornes rétractiles roses , placées sur le pre- mier anneau; parvenue à toute sa taille, elle est effilée, renflée latéralement vers le milieu, longue de 8 centimètres environ ; on voit sur les côtes un feston à dents de loup, composé de plusieurs bandes irrégu- lières de points blancs, verts et jaunes; les cornes, qui étaient d'un rose tendre, de- viennent d'un rouge carmin. Sur le point de se métamorphoser, elle s'attache par la queue et par un lien transversal. La chry- salide est allongée , pointue , à peine angu- leuse, verte, avec les bandes transversales dorées; l'extrémité, qui est d'un vert plus foncé, est parsemée d'un grand nombre de points dorés. L'insecte parfait éclôt au bout de trois semaines. Cette espèce, que l'on peut considérer comme le plus beau Lépidoptère connu, habite Madagascar; elle a été prise également à Bourbon, et, se- lon Cramer , elle se trouverait également sur la côte de Coromandel. — Voyez l'Atlas de ce Dictionnaire , Insectes lépidoptères , pi. 14. (E. D.) *URA1VIËES. bot. ph. — M. A. Richard a formé sous ce nom une tribu dans la fa- mille des Musacées, pour les genres qui ont le fruit à loges poljspermes et à déhiscence locuiicide. — loi/, musacées. (D. G.) UKA URANITE. hin. — Phosphate jaune d'Uranium et de Chaux. — V. urane. (Del.) *URA!\OCENTRON. rept. — Genre d'I- guanes indiqué par M. Gray, en 18i0. *LRANOCRE.min.— Hydrated'Uranium oxidé. — Voy. urane. (Dkl.) LRANODON ( oipavoç , ciel ; biài , dent), mam. — Nom choisi par Illiger, sy- nonyme de Hyperoodon. — Voy. uyperoo- don. (E. Ba.) URAIVOPS (oùpavèç, ciel ; êty, œil), rept. — Genre de Couleuvres. (P. G.) *LRANOSCODON. rept. — Genre d'I- guaniens. (P. G.) ERAXOSCOPE. Uranoscopus (ovpavoç, ciel ; axo7t£o>, je regarde), poiss. — Les yeux placés sur le milieu de la face supérieure de la tête, de telle façon qu'ils ne peuvent re- garder que le ciel, forment le caractère sail- lant des Poissons auxquels on a appliqué, dès l'antiquité, ce nom d'URANoscopEs. Ce sont des Acanthoptérygiens, de la famille des Percoïdes, à ventrales jugulaires, voisins des Vives, mais s'en distinguant par leur grosse tête cubique, et parce que l'épine qui leur sert d'arme est portée par l'épaule et non par l'opercule. Ils ont, en outre, dans l'in- térieur de la bouche, au devant de la langue, un lambeau long et étroit, dont ils parais- sent se servir pour attirer les petits poissons dans la vase et le sable où ils se tiennent so- litaires. L'espèce la plus anciennement connu est I'Ubanoscope vulgaire, Ur. sca- ber Linn., propre à la Méditerranée, et qu'on rencontre aussi dans la mer des Indes. On en a décrit douze espèces étrangères (Cuv. et Val., Hisl. nat. des Poiss., t. III, p. 285, et VIII, p. 492). (E. Ba.) *ERAXOTANTALE. min. — Tantalate d'Urane, de Miask en Sibérie, découvert, par G. Rose. — Voy. tantale. (Del.) IJRAXPECHERZ. min. — Syn. d'Urane oxidé noir. — Voy. urane. (Del.) *LR ANTHÈRE. Uranlhera{ovp-i. queue; àvônpoc , anthère), bot. th. — Genre de la 'imillc des Mélastomacées , tribu des Rhexiées, formé par M.Naudin (Ann.desSc. nat., 3f sér., vol. III, p. 189) pour des es- pèces de Microlicia DC, arbrisseaux du Bré- sil, qui se distinguent des vrais Microlicui par le port et par leurs longues anthères linéaires, tandis qu'ils se rapprochent des genres ChœlogastraHArlhrostemma M.Nau- URC din a décrit VUranthera alsinœfolia et VU. variabilis. (D. G.) URANUS. astr. — Voy. astres. URAO. min. — L'un des noms du Carbo- nate de soude hydraté. — Voy. soude car- bonatée. (Del.) *URAPTERA (oùpâ, queue, âmcpoq , sans nageoire), poiss. — Genre du groupe des Squales ( Mull. und Henle, in Wiegm. Arch., 1837). (E.Ba.) *UR APTERYX (ovpâ, queue; «*«>{;, ailes), ins. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, créé par Kirby, et adopté par Duponchel et M. le docteur Boisduval (Gen. et Ind. nat. Lep., 1840). Les Urapleryx ne comprennent que deux espèces, VU. per- sicaria Ménétries, propre au Caucase, et VU. sambucaiia Lin., du nord de l'Eu- rope. (E. D.) URARIE. Uraria. bot. ph. — Genre delà famille des Légumineuses - Papilionacées , formé par M. Desvaux (Journ. bot., vol. III, p. 122, lab. 5, fig. 19) pour des Hedysarum Lin., espèces herbacées, plus rarement sous- frutescentes , indigènes de l'Asie tropicale; à feuilles pennées avec foliole impaire, sou- vent réduites à trois folioles, ou même, dans une espèce , à une seule ; à fleurs en longues grappes simples. On en connaît aujourd'hui 14 ou 15 espèces. (D. G.) URASPERMUM. bot. ph. — Ce nom générique proposé par M. Nuttal n'a pas été adopté, celui de Osmorrhiza ayant été donné antérieurement au même genre par RaGnesque. (D. G.) *URA9TER(owp«, queue ; à tenterai donc de penser que la nature a » donné à cette plante une atmosphère par- » ticulièrement nuisible au Ble placé dans » son étendue, et que celte atmosphère est l> entraînée à une dislance considérable par » les vents. » Rosier trouve la cause de la rouille dans la rosée fixée et répandue en petites gouttelettes sur la plante au niument où le soleil darde ses rayons avec force , et les fleurs de l'Epine-Vinette ne sont plus uri; pour rien dans le débat, il faudrait, dit-il, pour communiquer la rouille au Blé qu'elle y fût sujette elle - même ; mais je n'ai jamais observé les plus légères taches sur ses feuilles les années où les Dlés qui en étaient voisins en étaient attaqués. Le cé- lèbre agronome se demande ensuite s'il ne serait pas possible que la poussière de VJEci- dium Derberidis, transportée sur une autre plante, produisît un Uredo. Voici l'expé- rience qu'il tenta. Un jour que le soleil était ardent, c'était en juillet, il secoua des bran- ches d'Aubépine ( Cratœgus oxyacanlha ), chargées d'/Ecidm»t , sur du Blé et des Fè- ves: le Blé n'éprouva aucun accident, mais les Fèves furent rouillées, et seulement dans l'endroit où il avait secoué ses branches. Cette expérience n'est pas très concluante, la réussite n'en est vraiment qu'apparente , et l'interprétation en est forcée , puisqu'au lieu d'un JEcidium, il a obtenu un Uredo, et que celui-ci, au lieu d'être d'un jaune orangé , était d'une couleur brune. L'ob- servation suivante, que cite Rosier, ne con- firme pas davantage cette métamorphose d'une plante en une autre. M. Chersigni avait , dans la commune de Tailleville , un superbe espalier de Poiriers. A 8 ou 10 toises de là étaient des Pins maritimes. Les Poi- riers ont continué à être très vigoureux tant que ces Pins n'ont pas été affectés de YJEci- dium Pini; mais depuis le moment où il a paru, les Poiriers ont été attaqués de VJEci- dium cancellatum, et ils sont morts en peu d'années. De ces faits , dans lesquels on ne voit qu'une simultanéité de développement, l'auteur tire la conséquence que YJEcidium Berberidis peut nuire aux Blés. Cette conclu- sion me paraît trop en dehors de ce que Ton sait sur la reproduction des espèces pour la combattre; je dirai seulement que, depuis longtemps, il n'existerait pas un seul pied de Vinetier dans les campagnes, s'il était dé- montré qu'il eût la plus légère influence sur la manifestation de la rouille. Les Urédinés présentent dans leur struc- ture un mycélium, un conceptacle , un cli- node , des cystides , des sporanges et des spores. Toutes ces parties n'existent pas dans tous les genres; mais leur absence, leur présence, leur forme et les différentes com- binaisons qu'elles forment, servent à les distinguer. DUE Le mycélium, comme on le sait, est le résultat de la végétation des spores. Ne nous inquiétons pas pour le moment de son exis- tence dans le tissu des végétaux , constatons- la seulement, et voyons ce que la nature nous permet d'apprécier. Quand une plante est frappée d'un Urédiné, un ou plusieurs points de sa surface changent de couleur; si on enlève 1'épidcrme on voit des filaments blancs, tantôt simples, tantôt cloisonnés, rameux, partant d'un centre commun et rayonnant. Ces filaments, d'abord rares, aug- mentent, deviennent plus ou moins confus, et enfin donnent naissance à un petit corps charnu ou clinode , sur lequel se formeront plus tard les organes de la reproduction. On peut constater ces phénomènes sur les feuilles des plantes dont l'épiderme se dé- tache facilement, comme celles du Chèvre- feuille , de l'Ail ; et quand on les a vus une seule fois, on reconnaît que le développe- ment des entophytes est absolument le même que celui de l'Agaric de couche. Tous ces petits êtres n'ont pas la même structure; mais tous ont un clinode nu ou renfermé dans un conceptacle, sur lequel reposent les spores ou les sporanges. Celte disposition permet donc de diviser celte famille en endoclines et ectoclines. Les jEcidiésappar lien nen ta la première division. Leur conceptacle représente une cupule on un tube plus ou moins allongé, adhérent par sa base aux tissus sur lesquels il s'est déve- loppé , et évasé, denté ou lacinié à l'autre. Dans le genre Rœstelia , les ligules adhèrent ensemble par le sommet, et l'ouverture a lieu par des fentes latérales, comme la cap- sule des Andrœa. Dans le plus grand nom- bre des espèces ce conceptacle est jaune, d'une consistance élastique, puis friable, et composé de cellules polygones peu adhé- rentes entre elles. Quand on comprime une portion de celui d'un Peridermium , elles se séparent et ressemblent à de larges écailles. Le clinode est placé au fond du conceptacle; il est mou et composé de plu- sieurs couches de cellules polygones super- posées. Le clinode des Urédinés ectoclines se pré- sente sous deux formes : l'une charnue et à peu près lenticulaire; l'autre filamen- teuse, byssoïde , étendue sur les cellules des végétaux ou les pénétrant. Sous la pie- un*; UR4E mière , on peut les considérer comme un véritable réceptacle. D'abord caché par l'é- piderme, il ne se montre que quand celui- ci se déchire, et on ne le voit que quand il est dépouillé de spores; une de ses fa- ces repose sur le parenchyme des organes, et toujours est stérile; l'autre est en con- tact avec l'épidémie : c'est elle qui porte les organes de la reproduction. Dans les Gymnosporangium il est conique, ligule ou membraneux, d'une consistance trémelloïde, et recouvert de sporanges sur toule sa sur- face. J'ai dit dans mon Mémoire sur le dé- veloppement des Urédinés ( Ann. se. nat. , 2e série, vol. XI, page 5), que le cli- node, dépouillé de ses sporanges, est vérita- blement comparable à un Sclerotium. Je l'ai dit, parce que l'un et l'autre ne sont com- posés que d'un tissu de cellules petites, irré- gulières, sans spores , et je ne comprends pas l'idée que MM. Tulasne se font de cette partie quand ils disent, dans leur Mémoire sur les Ustiiaginées et les Urédinées ( Ann. se. nat., 3e série, tom. VII , pag. 44 ), que « c'est une substance grumeuse, ou un en- » semble de molécules amorphes, azotées , » reliées par une matière muqueuse plus ou » moins abondante; la masse entière est » d'une consistance assez molle , et se dé- )) tache difficilement du parenchyme am- « biant aux dépens duquel elle se déve- » loppe , et dont elle détruit certainement « une partie. » Cette manière d'envisager le clinode des Urédinés est éloignée de la vérité. Il n'y a pas de matière grumeuse, mais bien un petit corps celluleux, ayant une existence propre et une forme détermi- née. S'il existe une matière muqueuse plus ou moins abondante, elle n'en relie pas les parties constituantes : c'est le suc de la plante même qui varie suivant sa nature; enfin il n'est pas formé aux dépens du pa- renchyme : on les sépare facilement, et sou- vent celui - ci est résorbé ou modifié , et la feuille change de couleur presque constam- ment alentour, comme on l'observe à la suite de quelques lésions ou de piqûres d'Insectes. Les auteurs que je viens de citer ont si peu compris la nature et l'impor- tance du clinode qu'ils le comparent, dans différents endroits de leur mémoire , à une gangue; la comparaison n'est pas juste: dans l'une il y a mélange , ou distribution sans ordre des matières; tandis que dans l'autre , il y a superposition et évolution successive des éléments qui forment tout le Champignon. Le clinode, qui n'est composé que de cellules allongées, filamenteuses et rameu- ses, n'est pas aussi visible ; il n'est sensible que dans les premiers moments. Quand les Champignons sont arrivés à l'état pulvéru- lent, que le tissu des végétaux qui les nour- rissaientest décomposé, on en trouve à peine quelques vestiges. On le voit très bien dans VUslilago Maydis, et je n'y ai jamais re- connu la substance muqueuse , gélatineuse dont parlent MM. Tulasne [l. c, pag. 20). Mais dans aucune espèce il n'est plus sen- sible que dans le Microbotryum receptacu- lorum. 11 n'occupe pas, comme on pourrait le croire , le parenchyme des organes ; au contraire, il recouvre les sépales du calice, les pétales, les interstices des ovaires, des corolles, et forme une couche blanche nacrée qui se convertit en poussière avec l'âge. Ce fait, que M. Decaisne et moi avons constaté plusieurs fois , est extrêmement curieux , et d'autant plus facile à observer que les fleurs du Tragopogon pratense , sur lesquelles on le rencontre fréquemment, se montrent successivement : de sorte que les unes sont sèches que d'autres sont à peine en bou- ton. La difficulté de constater l'existence de cet organe repose donc sur celle que l'on a de se procurer des plantes à l'âge, à l'épo- que convenables pour faire les recherches , et l'on ne reconnaît généralement celles qui sont malades que quand l'observation ne peut plus donner aucun résultat. Les organes de la reproduction consistent en spores et en sporanges. Lorsqu'on exa- mine les spores dans les iEcidiés et les Us- tilaginés proprement dits, excepté dans les genres Thecaspora et Polycystis, on peut les regarder comme dépourvus de sporanges; mais dans les autres genres elles en pré- sentent un bien manifeste, mais avec lequel elles sont souvent si intimement unies, qu'on ne parvient à les séparer qu'avec la plus grande difficulté. Dans les Uredo, Lecythea, Uromyces , PUeolaria, etc., il est unilocu- laire ; biloculaire dans les Puccinia , Podi- soma, Gymnosporangium. Ces loges sont au nombre de trois et disposées en triangle dans le Triphvagmium. Les Phragmidium , DRE Coleosporium, nous les présentent en nom- bre plus considérable, et placées les unes à la suite des autres sur la môme ligne. Il est sessile ou pourvu d'un pédicelle plus ou moins long. Sa surface est lisse dans le plus grand nombre des Uromyces , verruqueuse dans le Phragmidium, dans un assez grand nombre de Puccinia. Elle présente même des prolongements spiniformes dans le Tri- phragmiurh echinalum , que M. Prost a trouvé sur le Meum athamanlicum. Les spo- res du Polycystis sont recouvertesd'un réseau vésiculeux qui les dérobe presque à la vue. Les spores, organes principaux de la re- production , ressemblent à de la poussière; elles sont rondes ou ovales , modifiées ce- pendant assez souvent par la pression qu'el- les exercent les unes sur les autres. Celles des Thecaspora sont anguleuses , et celles des Cystopus assez souvent cubiques. La dessiccation et la pression n'expliquent pas cette différence de forme , qui existe quel- quefois sur le même clinode et dans la même série. Leur surface est lisse , ponc- tuée, couverte d'aspérités et même de ver- rues ; celles de la carie sont simplement ré- ticulées. Ce caractère est très marqué , et c'est peut-être le seul qui distingue le genre Tilîelia, que MM. Tulasne ont établi, du genre Ustilago. Le nombre des membranes qui entrent dans la composition des spores ne paraît pas constant; le plus ordinairement il y en a deux : l'une externe ou épispore; l'autre interne ou endospore, qui renferme ce que l'on est convenu d'apeler le nucieus. Dans presque toutes les spores, il est toujours facile de constater l'existence de ces deux membranes. MM. Tulasne en ont distingué trois dans celles de YUredo suaveolens, et Corda trois ou quatre dans des Puccinies. L'épispore a presque toujours la forme de la spore qu'il recouvre, et dans les descriptions que l'on donne, c'est la sienne que l'on in- dique le plus communément. Si pourtant on examine de près, on voit très souvent que quand il a une forme ovale, la spore est ronde. Lorsque les spores ou les sporanges sont pourvus d'un pédicelle, celui-ci, dans le plus grand nombre des Uredo, paraît dé- pendre particulièrement du clinode, et les spores qui se détachent en conservent rare- ment des traces; mais dans les Puccinia, DHE M Phragmidium, Podisoma, Uromyces, etc., le pédicelle est véritablement une dépendance du sporange; il l'accompagne toujours et ne laisse pas de vestiges sur le clinode. Ces caractères, qui paraissent insignifiants, sont pourtant très visibles quand on compare les Urédinés, et très précieux pour les distinguer. Outre les aspérités qui s'observent sur l'exospore, MM. Tuslane ont encore re- marqué des oscules : ce sont de petites ou- vertures circulaires, garrfies le plus souvent d'un tympan, que l'on distingue très facile- ment au passage et à l'intensité de la lu- mière; ils permettent la sortie de l'en- dospore sous la même forme que les boyaux polliniques. Leur nombre varie. Beaucoup de spores n'en présentent qu'un; on en voit souvent deux, trois et même quatre. Lors- que les spores, ou plutôt les sporanges, sont cloisonnés et ne renferment qu'une spore dans chaque loge , chacune d'elles a un oscule. Leur position ne paraît pas con- stante , car on les voit souvent à des dis- tances inégales des extrémités sur des spores d'une même espèce. La découverte de ces oscules, et leur destination, a une très grande importance; elle détruit une opi- nion née en Allemagne, et qui commen- çait à se répandre en France, que les spores ont deux pôles opposés de végétation, c'est- à-dire que, lorsqu'un de leurs points ou une de leurs extrémités donne naissance à un filament, il s'en produit un au point op- posé. Dans ce cas, il faudrait que les os- cules fussent placés dans ces positions, et ja- mais dans une spore ovale on ne les voit aux extrémités. Les expériences démontrent, au contraire , qu'ils naissent sur les autres points de la circonférence , et c'est précisé- ment là que se trouvent les oscules; cette particularité rapproche les spores des grains du pollen. L'endospore est une membrane mince et transparente; sous le microscope, quand par hasard on peut la mettre à nu , elle paraît simple, lisse ou légèrement granulée. C'est en elle que repose la faculté végétative des spores; c'est elle qui forme le mycélium. On ignore entièrement sa structure. Le nucléus est la partie plus ou moins colorée que l'on observe dans l'endospore, quand, par l'écrasement, on le met à décou- vert; on ne voit que des granules sans forme 774 uri: bien déterminée et qui sont animés du mo u vemeni brownien ; on le distingue même quelquefois à travers les membranes dans des spores intatf.es. Quelle est la nature de ce nueléus? On sait seulement que les molécules qui le composent se colorent assez fortement au contact de l'iode , et qu'elles sont souvent mélangées avec des particules oléagineuses qui réfractent forte- ment la lumière. Quelles sont ses fonctions? On est encore moins instruit. Si l'on pouvait comparer les spores aux graines des autres végétaux , c'est à l'albumen qu'il faudrait assimiler le nueléus , part e que , dans les premiers moments de leur végétation , il se colore plus vivement , augmente de vo- lume, pénètre dans les premières cellules formées , puis pâlit et disparaît complète- ment, comme si ces premiers éléments du mycélium avaient alors assez de vitalité pour se suffire à eux-mêmes. Toutes les expé- riences qui ont été faites n'ont pas donné d'autres résultats. Les auteurs cependant on fait jouer un autre rôle aux granules du nueléus Banks les prenait pour les semences des Puccinies; c'était aussi l'opinion de De Candolle; il, pensait qu'en raison de leur ténuité extrême ils pouvaient être absorbés et circuler dans toutes les parties des végétaux, et qu'en- suite ils se développaient dans le point qui leur était le plus favorable. Les résultats des expériences que je viens de rapporter détruisent complètement cette supposition. J'ai déjà parlé (voy. mycologie) de la vé- gétation des spores. C'est à Bénédict Prévost que nous devons ces curieuses observations, mais il en cite une autre non moins cu- rieuse, et qui paraît inexplicable, à moins que les spores du Cyslopuscandidus {Uredo candida) ne soient des sporanges polyspores, ce que le microscope ne démontre pas. Après les avoir mises dans l'eau , cesavantobserva- teura remarqué que souvent, en moins d'une heure, elles s'ouvraient et qu'il en sortait cinq ou six globules plus petits qui se pelo- tonnaient et exécutaient différents mouve- ments; ils se séparaient ensuite, et chacun d'euxeontinuaità se mouvoird'abord rapide- ment, puis plus lentement, etenfin restaient en repos; alors ilss'allongeaient etil en nais- sait une petite tige grêle, tortueuse etondu- lée. M. Corda a vu les spores du Fusarium UKE Pandani et Arundinis (Icon.fung.,l.\,ç. 11, tab. II, fig. 162,163)égalementse mouvoir. Que les spores des Algues se meuvent, on le conçoit facilement, parce qu'elles ont des organes appendiculaires , et que ces mêmes organes peuvent servir à les fixer; mais des spores de Champignons qui se meuvent, et cela pour vivre sur des débris de végétaux, on ne peut en saisir les motifs. MM. Tu- lasne ont fait la même observation sur les spores germées de VUstilago (Microbotryum antherarum); le phénomène est plus compli- qué et encore moins compréhensible. Atten- dons donc que de nouvelles observations nous en donnent l'explication. La formation des sporanges et des spores est un fait trop intéressant pour que je ne m'y arrête pas un instant; on peut en être témoin sur des entophytes qui ont déjà donné des signes de leur existence, aussi bien et peut-être mieux que sur ceux qui sont à l'état rudimentaire , parce qu'on a tous les points de comparaison sous les yeux. Quand une Puccinie est jeune, on re- marque une vésicule transparente supportée par un pédicule plus ou moins long et ordi- nairement plus pâle. La vésicule est ovoïde, sans cloisons et remplie d'un liquide gra- nuleux. La seconde période se manifeste par la présence d'une cloison médiane. Mais cette cloison n'est qu'une illusion; on voit manifestement que dans l'intérieur du spo- range il s'est formé deux cellules rondes ou allongées, distinctes et séparées l'une de l'autre par un très léger espace : ces deux vésicules sont remplies des granules dontje viens de parler. A la troisième période, dans chacune d'elles on voit se former des spores etlesgranulesdisparaissenten même temps. Déjà le sporange est coloré, il devient plus opaque et ne permet plus à la lumière de le traverser; on est en droit de supposer alors que les spores, par leur accroissement, remplissent les deux sacs dans lesquels elles se sont développées, et que ceux-ci s'appli- quent exactement à la face interne du spo- rangeouà la surface des spores et contractent avec elle des adhérences si intimes, qu'il est extrêmement difficile de les séparer. J'ai observé le même mode d'évolution dans le Phragmidiumincrassalum, seulement le spo- range se divise en un plus grand nombre de loges- L'analogie d'organisation méfait peu- URE ser que le Triphragintum procède de la même manière. Le pédicelle des Phrag- midium renferme en ou ire un sac mem- braneux, transparent, adhérent à sa partie supérieure, très souvent libre , et comme déchiré en bas. Dans le jeune âge, il contient des granules qui se colorent au contact de l'iode. Je ne puis lui donner aucune signi- fication. Dans les Coleosporium , on voit dès le début la surface du clinode couverte de longues vésicules ovales ou presque elavifor- mes; elles renferment d'abord des granula- tions d'un jaune pâle, des intersections s'éta- blissent, puis des spores se montrent entre chaque intersection; ellesaugmentent de vo- lume, se colorent plus vivement, remplissent exactement le sporange, qui, à l'époque de la maturité, se divise en autant de spores qu'il s'est formé de divisions. Si nous examinons maintenant un Urédiné à sporanges monospores, un Uromyces , un Lecylhea, par exemple, l'évolution est ré- duite à un plus grand état de simplicité, parce qu'il ne se forme pas de cloisons. Les sporanges contiennent un liquide mélangé de granulations ; un noyau rond ou ovale paraît, augmente de volume, les granulations dispa- raissentetla spore est formée; elle reste libre ou contracte des adhérences avec le sporange. Quand les spores sont composées de plusieurs membranes, il est probable qu'elles se for- ment successivement. N'ayant jamais été té- moin dece spectacle, je ne puis rien en dire. J'ai cru voir, et c'est sur ce caractère que j'ai établi les genres Uredo , Ustilago et I'hysonema, que la surface fructifère du clinode était couverte de cellules sessiles, superposées, dans lesquelles les spores se développent; ces cellules se séparent à l'é- poque de la maturité, et entraînent avec elles assez souvent les spores. Dans les Uré- dinés que je viens rie citer, je dois ajouter que j'ai toujours trouvé le clinode dépourvu du support des spores. Les couleurs des spores sont peu va- riées , mais toujours très tranchées , et il y en a de blanches, de noires, de jaunes, d'orangées, de brunes. Sur les échantillons qui oritété conservés pendantquelque temps dans les herbiers, elles pâlissent considéra- blement et sont même méconnaissables. Malgré l'inconstance de ce caractère, les HUteurs s'en servent toujours pour établir URE 7"5 les subdivisions principales du genre Uredo. Trois de ces espèces, VUredo allochra, VU- redo Rubigo vera et le Microbolryum anthe- rarum, en changent même pendant leur vie. Cette coloration est due aux granulations ou aux matières que renferme l'endospore, chez les spores blanches, jaunes ou oran- gées; mais elle appartient manifestement, chez celles qui ont une couleur noire ou rembrunie, à l'épispore ou au sporange dont elles sont revêtues. Il est très difficile de dire leur goût, parce que , ordinairement , on ne peut pas le distinguer de celui de la feuille; pour- tant, dans ceux que l'on peut réunir en assez grande quantité, comme dans les Ustilaginés, on trouve que celui de VUsti- lago segetum, des Microbotryum anthera- rum, receptaculorum, sont insipides, et ce- lui du Tilleûa Caries désagréable , nauséa- bond. L'odeur est également nulle; dans ce dernier, cependant, elle est très sensible- ment fétide, et se rapproche de celle de la marée. Beaucoup de personnes n'expliquent pas pourquoi Persoon a donné le nom de suaveolens à VUredo qui croît sur les feuilles de la Serratule des champs. Pour se convaincre de la justesse de cette expres- sion , il faut, quand il est jeune, l'enfermer dans une boîte, le laisser séjourner quelque temps, et quand on vient à le sentir, ou perçoit manifestement une odeur légère qui a les plus grands rapports avec celle de la fleur d'oranger. VAcidium tragopogi, jeune aussi, produit la même sensation, quand on le place dans les mêmes circonstances. La pesanteur des spores est moindre que celle de l'eau: constammentelles surnagent. Nous verrons plus tard les avantages que l'on retire de cette différence. Quand elles sont soumises à la dessiccation , leur forme et leur volume éprouvent des changements ; mais comme elles s'imbibent facilement d'eau , elles reprennent promptement leur état primitif. Je crois cependant que mouil- lées elles augmentent de volume , et que quelques unes , d'ovales qu'elles étaient , deviennent rondes. De plus, comme elles se séparent avec la plus grande facilité les unes des autres et de leurs supports, dans ce liquide, je me sers maintenant, pour éviter ces légers inconvénients, d'alcool, 776 IÎRE qui ne les mouille pas de la même ma- nière, et les maintient dans leurs rapports naturels. MM. Tulasne ont proposé de donner aux sporanges multiloculaires des Phragmidium, Thecaspora, le nom de sporoïdes.Ce nouveau mot ne me semble pas heureux; car il ne peint rien par lui-même et met en doute ce qui est reconnu. Le seul nom que l'on pourrait im- poser à ce sporange, quoique emprunté à la phanérogamie, est celui de lomentacé , en raison de sa ressemblance avec le lomentum des Coronilles, des Sainfoins, etc.; mais une nouvelle dénomination est inutile. Parmi les Urédinés, les genres Lecythea, Physonema et Podosporiwm présentent, à la marge du clinode et quelquefois sur la sur- face, des cystides. Cesontdes vésicules allon- gées, transparentes, en forme de matras ou de massue, droites ou courbées à leur extré- mité libre. Le liquide qu'elles renferment est rarement granuleux et peu sensible à l'iode. MM. Tulasne les regardent comme des paraphyses et comme des corps protec- teurs. Le rôle que jouent ces organes n'est pas encore connu, et leur action protectrice n'est pas mieux démontrée que dans quel- ques espèces d'Agarics ou de Bolets. Leur existence est signalée depuis longtemps , non pas comme des organes accessoires, mais comme des spores, et leur présence simultanée a fait croire que certaines es- pèces d'Uredo avaient deux formes diffé- rentes de spores; les auteurs ont même établi, dans ce genre, une subdivision (spo- rœ dissimiles) fondée sur ce caractère. Les rystides n'existent dans aucun autre genre que ceux que j'ai nommés; des auteurs les ont notés dans les Phragmidium ; Unger les a même représentés comme étant de jeunes individus. La méprise, ici, pouvait être facilement évitée, en songeant que les Phragmidium sont le plus souvent parasites sur les clinodes des Urédinés à spores dissem- blables, et que l'on devait nécessairement, dans l'analyse, trouver les parties consti- tuantes des deux Champignons. Enfin quel- ques personnes croient que ces petits corps sont les organes mâles des Urédinés. Rien ne prouve jusqu'à ce jour l'existence de deux sexes dans les Champignons; s'il en était ainsi, on trouverait les cystides dans tous; il en serait de même des paraphyses , si elles tîRE r avaient la même destination, etleurabsencc, dans un grand nombre de cas, prouve ma- nifestement que cette haute fonction ne leur est pas dévolue. Les jEcidiés, qui appartiennent à une autre section, nous montrent une structure différente. Si l'on coupe une tranche mince et verticale de la substance qui remplit le conccptacle,on voit que la base ou le clinode est charnu , formé de cellules assez grandes et polygones, puis succèdent des corps ronds ou plutôt les spores qui sont disposées en séries parallèles et réunies bout à bout. Elles sont plus petites à la base et augmentent lé- gèrement de volume à mesure qu'elles ap- prochent de l'ouverture du conceptacle. Cette disposition est fort curieuse, très difficile à constater, parce que les spores, quoique volumineuses, sont très nombreuses et se séparent avec la plus grande facilité. Les plus voisines de l'ouverture se dissipent les premières et sont bientôt remplacées par d'autres qui ont le même volume et se dis- sipent de même; il résulte decette augmen- tation successive de volume que le concep- tacle des JEcidium est toujours plein malgré la déperdition continuelle qu'il éprouve. Ces petits champignons n'intéressent pas seulement le botaniste sous le rapport de leur organisation , les altérations qu'ils déterminent sur un grand nombre de plantes font que les agriculteurs et les horticulteurs les regardent comme un vé- ritable fléau, et cette expression est jus- tifiée quand on regarde un champ dont la surface est couverte de carie ou de charbon. Il est toujours très difficile d'apprécier les dommages causés par la carie; mais ils sont effrayants quand on songe que Tillet, sur une planche de terrain de 18 pieds de long sur 5 de large , a compté 331 épis sains, et 918 épis cariés ; queTessier a trou- vé 81 épis malades sur 199, et qu'il n'avait fait que poser une épingle trempée dans de la poudre de carie sur des grains choisis d'a- vance , et qui avaient servi de semence. Cette calamité est, il est vrai , le résultat d'expé- riences faites pour s'assurer de la contagion de la maladie, et jamais, on peut le dire, ces rapports proportionnels n'existent dans la culture ordinaire : en examinant de près, cependant, on voit quela perte estàpeuprès la même , puisque le Blé moucheté se vend URE moins cher que celui qui ne l'est pas. Le charbon (Uslilago segetum)passe pour moins redoutable que la carie ; cette assertion n'est pas fondée : parmi les céréales dont l'homme se nourrit, on ne trouve celle-ci quesurleFromentet leSorgho, tandis que le charbon se manifeste non seulement sur les t\d[\ plantes que je viens de nommer, mais encore sur l'Orge , l'Avoine, le Riz, le Mil- let, et qu'il en consume les épis en entier. La carie n'est jamais générale, du moins bien rarement; etceux qui ont parcouru les pays dans lesquels on cultive le Mais ont dû voir que, dans certaines années, la récolte est presque entièrement perdue par la pré- sence de V Uslilago maudis. On a fait de grands reproches à la Rouille (Uredo Rubigo vera); certainement elle en mérite beaucoup; ses dégâts cependant ne sont jamaisaussi considérables que ceux de lacarieetdu charbon. II n'yapasdechampni de pré dans lesquels elle n'existe. Quand il y en a peu, on nes'enaperçoit pas; quand elle est abondante, au contraire, l'herbe est jaune, les pieds de cens qui visitent ces champs, les chiens qui les traversent, sont couverts d'une poussièrede lamêmecouleur . Alors la Rouille est unecalamité: les feuilles se sèchent , les chaumes sont grêles, mal nourris, les épis petits, il arrive même quel- quefois qu'ils ne fleurissent pas ou qu'ils avortent. Une semblable catastrophe n'esta redouter que quand le mois d'avril a été pluvieux, et que les mois de mai et juin ont été chauds et secs; mais s'il survient pendant ces deux mois, et surtout pendant le premier, des pluies légères, la végétation reprend de la vigueur et le mal est réparé. U ne espèce {Uredo g lumarum, Hob. in Dsmz., PI. cnjpt. de Fr., éd. 2, n° 107, 6; et An. Se. nul., 3e sér. .tom.VIH, p. 10), qui a beaucoup d'analogie avec la Rouille, s'ob- serve sur les glumes du Froment et du Seigle qu'elledéforme,et dont elle produit quelque- fois l'avortement. Cet accident n'est que par- tiel. Dansune noteque j'ai reçuede M. Aners- wald , j'apprends qu'elle a été très funeste en Saxe il y a trois ans. Nefaria isia peslis anni 1846 , telles sont les expressions dont il se sert pour me peindre ses effets. J'ai observé pendant sept ou huit années de suite cette plante parasite sur les glumes de YJEgilops triuncialis, dans le jardin de l'é- T. XII. URE 777 cole de botanique de Paris ; et depuis la nouvelle distribution qu'on a faite, elle a disparu ainsi que beaucoup d'autres du même genre qui croissaient sur différentes plantes : ce qui semble indiquer que le ter- rain n'est peut-être pas sans influence pour leur conservation. La présence des Urédinés sur les organes floraux et principalement sur ceux qui ap- partiennent à la reproduction , comme les anthères, les ovaires, entraîne constamment la stérilité : la Carie, le Charbon , en sont des exemples frappants. Quelquefois cepen- dant on en rencontre sur les ovaires des Roses, de l'Épine-Vinette , de l'Aubépine, du Fenouil , qui paraissent ne produire au- cun effet. Il en est de même lorsqu'ils sont en petit nombre sur les feuilles ; mais quand elles en sont chargées, et que les pétioles en portent en même temps, elles se dessèchent alors très promptement. Toute la plante souffre aussi; les feuilles ne remplissant pas leurs fonctions , celles de la plante se dérangent, la végétation s'arrête, les bou- tons à fleurs ne se développent pas et les plantes restent stériles. On observe sou- vent cet accident sur le Serratula ar- vensis , YEuphorbia Cyparissias , Y Ané- mone eoronaria , etc. D'autres fois , au contraire , leur existence semble augmenter l'activité des planies: les tiges de M;iïs at- teintes d'Uslilago sont boursouflées ; les feuilles de YEuphorbia Cyparissias présen- tent une véritable hypertrophie, leur nervure disparaît sous l'influence de V Uredo scutel- lala; celles de YAnemone eoronaria sont plus ordinairement dans le même cas lors- qu'elles sont chargées d'JEcidium quàdrifi- dum. Cette action ne se borne pas toujours au parenchyme; elle s'étend aussi à la sub- stance , comme on en a un exemple dans les rameaux du Cralœgus Oxijacanlha , di- rjijtia, du Phyllirea latifolia , qui augmen- tent, de volume et se contournent de diverses manières. Le Rœslelia cancellala, si commun sur les feuilles des Poiriers , produit une altération presque semblable à celle qui ré- sulte de la piqûre des insectes pour y dépo- ser leurs œufs. Le parenchyme, dans l'en- droit qu'il occupe, prend une consistance ligneuse. Y? Peridcrmium Pini, si abondant dans certaines localités , que sa poussière peut faire croire à une pluie de soufre, est 98 nn URE une véritable maladie pour les Pins; la ré- sine s'écoule par les éraillements de l'écorce et les épuise. J'ai vu des plantations pres- que entièrement détruites par cet hôte in- commode. Le Peridermium elatinum produit un autre effet : les branches qu'il affecte se dessèchent, se dépouillent de feuilles, deviennent noires, et forment ces masses, souventassez considérables, que l'on appelle dans les Vosges le balai des sorciers. Quand la branche principale est ainsi affectée, il faut qu'une autre la remplace, sinon le Sapin est couronné, et cesse décroître en hauteur. Constamment ces petits végétaux occa- sionnent un changement de couleur, et si, comme on le voit fréquemment, ils ne pren- nent pas tout leur développement, ils laissent toujours une tache à leur place. Cette tache, comme l'a fort bien fait observer De Can- dolle, est de la même couleur que celle que prend la feuille quand elle meurt : ainsi , par exemple , elle a une teinte rouge dans les Rumex, les Fraisiers , les Poiriers ; jau- nâtre dans les Pruniers, les Saules, les Peupliers , les Aroïdées ; noire sur les Oro- bes , etc. C'est en cherchant quelle pouvait en être la cause que l'illustre professeur a découvert un si grand nombre d'espèces dont on trouve la description dans la Flore fran- çaise. Les Puccinies se comportent de la même manière, mais elles ne sont pas aussi désas- treuses. Celle que l'on observe sur les Gra- minées, qui occupe les feuilles, les tiges et même les épillets, les rend noires et amène promptement leur dessiccation; \eCissus si- cyoides ne conserve quelquefois pas une feuille , le Puccinia incarcerala qui se dé- veloppe dans l'intérieur du pétiole les fait périr d'inanition. De Candolle dit qu'il a vu des Pruniers dont les fruits tombaient avant leur maturité, et dont toutes les feuil- les étaient couvertes de Puccinia. J'aurais pu entrer dans de plus grands détails, expo- ser les modifications que tous les organes subissent quand ils sont soumis à l'action de ces parasites. Ce que j'en ai dit suf- fira , je pense , pour montrer combien ils peuvent être nuisibles par leur multipli- cité, et combien leur étude offre d'in- térêt. On sait maintenant que les Urédinés se FRE manifestent sur tontes les parties des plante;, excepté la racine : les uns n'occupent jamais que les feuilles; d'autres les tiges, les éta- mines, les ovaires ; le nombre de ceux qui sont vagabonds est très restreint, ils n'ont pas tous la même forme, et n'affectent pas la même disposition. Le plus généralement, sur les plantes monocotylédonées , dont les fibres suivent une direction parallèle , les réceptacles sont ovales, allongés, linéaires, et tendent à devenir parallèles ; dans la Rouille ils sont ovales; linéaires dans le Puccinia g raminis , VUslilago longissima. Vlhtilago marginalis occupe le bord de la face des feuilles du Polygonum bistorla, et lui donne l'aspect d'une Fougère ; aussi Funck l'a-t-il appelé Uredo pteridiformis. Beaucoup d'Uredo, JEcidium, Puccinia sont disposés en anneau , et la portion circon- scrite n'en présente pas; souvent , au con- traire elle en est toute couverte ; alors ils forment des plaques orbiculaires plus ou moins étendues. Enfin on les rencontre, et c'est le cas le plus commun , disséminés sans ordre. Comme ces dispositions sont assez constantes, les auteurs en ont profité pour la coordination des espèces. Les Urédinés peuvent-ils se propager d'une plante à une autre ou, en d'autres termes, sont-ils contagieux. On le pense générale- ment pour la carie, il y a des doutes pour la rouille et le charbon : comme le mode de reproduction est le même, il est probable que les moyens d'ailleurs que l'on a con- seillés pour préserver les moissons d'un de ces accidents conviennent pour les préserver des autres. L'étude comparée des différentes espèces de cette famille prouve que la même se rencontre, non seulement sur celles du même genre, mais encore sur les genres qui composent la famille. Ainsi , par exemple, il n'est pas- rare de trouver dans une localité toutes ou la plus grande partie des plantes d'une même espèce portant le même Uredo, le même JEci- dium , ou le même Puccinia; et souvent il suffit d'être prévenu par la présence d'un seul de ces individus pour en trouver au- delà de ses désirs. De Candolle fait obser- ver que les trois espèces de Gymnospo- ranges connues croissent indifféremment sur toutes les espèces de Genévriers, et ont même attaqué les Genévriers étrangers , naturalisés dans nos jardins. J'ai vu pendant lo ngtemps, au Jardin des Plantes de Paris, le Thahctrum nigricans affecté seul d'une Puccinie (Puccinia Thalictri); deux années de suite cette petite plante s'est montrée sur le Thaliclrum ma jus, et trois autres espèces; depuis elle a disparu, et l'on n'en trouve même plus que de rares cespitules sur le premier. Dans le même jardin, et de temps immémorial , le Muscari comosum ne fructifie jamais, parce que ses fleurs sont envahies par VUslilago Vaillanlii; et ce qui paraîtra extraordinaire, l'année 1848 je n'ai pas trouvé au quai aux Fleurs, et dans plu- sieurs jardins des environs de Paris, un seul pied de Dianthus Poirelianus dont les an- thères ne fussent occupées par le Microbo- tryum antherarum. M. Thuret a vu égale- ment dans le beau parc de Rentilly, situé dans le département de Seine et-Mame , tous les pieds de la Scabieuse des champs stériles par suite du développement du Microbolryum (losculorum. On ne peut donc nier que le même Champignon peut se dé- velopper sur des plantes congénères. Il ne faut pas croire pour cela qu'il n'y a pas d'espèces cosmopolites. VUredo vagans de DeCandollese trouve sur plusieurs plantes; mais la plus vagabonde est bien certaine- ment VUromyces appendiculalus observé d'abord par Persoon sur les Légumineuses; le professeur Link l'a rencontré plus tard sur un grand nombre d'autres familles. On peut donc assurer que quelques uns de ces entophytes ne vivent pas uniquement sur la même plante, et les botanistes, sous ce rapport, ont eu tort le plus souvent de les désigner par le nom de leur hôte. On doit cependant convenir que quelques uns ne se montrent jamais que sur des individus d'une même famille ou d'un même genre. Ainsi, par exemple, on n'a rencontré jus- qu'à ce jour des Gymnosporangium que sur des Genévriers ; V Endophyllum que sur les Crassulacées; le Rœslelia cancellata que sur les Poiriers. Quelques uns ne se développent que dans lé même organe, comme la Carie dans l'ovaire, le Microbolryum antherarum dans les anthères. Une analogie qui rapproche les entophytes des eutozoaires , c'est qu'on peut en ren- contrer plusieurs d'espèces ou de genres différents sur un individu. Ainsi, pai exem- CRJh in pie, il n'est pas rare de trouver sur les feuilles de la Fève VUredo Fabœ et VUromyces appendiculalus ; ce dernier, comme il est très répandu , coexiste souvent avec uu grand nombre d'Uredo. J'ai vu sur une feuille à'Orobus tuberosus un JEcidium, un Uredo et un Puccinia. VUredo Rubigo vera, le Puccinia graminis , ou le Solenodcnta graminis, vivent souvent ensemble, et beau- coup d'agriculteurs croient que c'est la même plante, mais à un âge différent. Les Entophytes ne sont pas seulement parasites, ils ont encore les leurs. MM. Tu- lasne disent avoir trouvé sur le même ces- pitule de VUredo Labourni deux formes de spores si différentes entre elles , qu'elles ne peuvent appartenir à la même espèce. h' Uredo et le Puccinia Cyani, VUredo Cicho- racearumet le Puccinia Composilarum, VU- redo elle Puccinia Ramicum reposent sur le même clinode ou réceptacle; dès l'âge le plus tendre, leurs caractères sont sensibles et ne permettent pas qu'on les confonde. Tout le monde connaît le parasitisme de presque tous les Phragmidium sur les Lecy- thea, qui recouvrent la face inférieure delà Ronce , des Rosiers, des Fraisiers , de la Pim- prenelle: dans ce cas , quoique le clinode soit commun , il est probable que celui des Phragmidium est avorté et qu'il n'y a que les sporanges qui se soient développés. Un autre cas de parasitisme plus singulier, c'est celui du Botrytisparasitica qui vit en com- mun avec le Cystopus candidus. Ce Cystopus {Uredo candida) est très fréquent sur des plantes qui appartiennent à des familles différentes, et pourtant je n'ai jamais trouve cette communauté d'existence que sur les Crucirères. Pourquoi ne l'observe-t-on pas sur les autres?Onpeutégalement demander pourquoi on ne trouve pas de Phragmidium sur le Lecylhea Populina , Salicina, quand il est si commun sur les autres espèces? Enfin les Urédinés arrivés à la décrépitude, deviennent le siège d'autres Champignons ; le Diplodia punctata (Uredo punclata, DC.) recouvre la surface du clinode des Uredo, Lecylhea, Pileolaria , de ses conceptacles sphériques , noirs et punctiformes , et le Tubercularia persicina envahit l'intérieur des cupules de plusieurs espèces d'/Ecidium ,'t les remplit entièrement. 1 Le point le plus obscur de l'histoire des 780 URE Urédinés est, sans contredit, celui de leur développement dans le tissu des plantes. Ces Entopli) tes, comme on les appelle, sont comparables aux Entozoaires. Il n'y a pas longtemps que l'on croyait encore à la géné- ration spontanée de ceux-ci dans le sein de nos organes ; mais les travaux des natura- listes, et en particulier de M. Dujardiu, ont démontré, chez la plupart, des organes de reproduction, et chez d'autres, au contraire, leur absence complète; d'où il s'ensuit que si, chez les uns , la reproduction s'explique facilement, il n'en est pas de même de leur introduction. Mais l'observation a prouvé que ces Helminthes sans sexe passent cette première période de leur existence dans le corps d'êtres vivants qui servent d'aliments à d'autres d'une classe plus élevée, et que, dans cette transmigration, les larves, si je puis m'exprimer ainsi, se trouvent dans des circonstances plus favorables, subissent en quelque sorte une métamorphose caractéri- sée par. l'évolution de l'appareil reproduc- teur. Ces Vers, par le rapprochement des sexes, produisent alors des œufs qui, dépo- sés par leurs hôtes, éclosent, et les larves qui en résultent se fixent sur de petits ani- maux ou sur des végétaux qui servent de moyen de transmission. Il est plus que pro- bable que c'est ainsi que le Ténia se propage chez les différentes espèces d'Oiseaux, de Poissons, d'animaux. Chez les Entophytes, les phénomènes sont moins compliqués et, comme les végétaux ne se mangent pas les uns les autres, il faut toujours chercher comment les germes ou les éléments de ces parasites pénètrent dans leurs tissus. Lais- sant donc de côté la génération spontanée, la transformation organique, je vais exami- ner les théories qui ont été émises. Sir Joseph Banks pensait que les spores, transportées par l'air, sont déposées sur la surface des végétaux et absorbées parles pores coi ticaux; que la elles se développent et donnent nais- sance à un Champignon semblable à celui dont elles proviennent. Si l'on compare l'ou- verture de ces pores et le volume des spores dans les Urédinés, on voit du premier coup d'œil que la disproportion est irop grande pour que l'absorption puisse avoir lieu ; en- suite on trouve de ces Champignons sur les jeunes épis qui sont tellement cachés et en- veloppés, qu'il est impossible à l'air d'y ar- river. De plus, s'il en était ainsi, pourquoi une feuille dont les deux faces sont criblées destomates n*en présenle-t-ellequesuruue? De Candolle allègue encore contre cette explication que VUredo des Champignons, et VJEcidium de la Peltigère croissent sur des plantes cryptogames qui sont toutes dépour- vues de ces pores corticaux. J'avoue que cet argument qui paraît préremptoire ne l'est pas pour moi, parce que les deux parasites sur lesquels il s'appuie n'appartiennent pas aux Urédinés. Dans son Mémoire sur les Champignons parasites, l'illustre professeur de Genève dit: «Qu'il est plus plausible de » penser que les graines des Champignons » parasites tombent à l'instant de leur ma- » turité, se mêlent avec le terreau, sont en- » traînées par la sève aspirée, entrent dans » les racines, montent le long du corps » ligneux par les vaisseaux séveux, arrivent » avec la sève dans les parties herbacées; » que là, trouvant une position ou une » nourriture convenable, ces germes se dé- » veloppent. » Jusque là, on peut faire les mêmes objections à cette théorie qu'à celle de Banks , et De Candolle l'a bien senti; aussi dit-il, dans le paragraphe suivant : « On ne doit point s'effrayer ici de l'extrême » ténuité que je suppose dans les graines de » mes Champignons. En effet, une plante » entière de Puccinia n'a pas un douzième de » millimètre de longueur; chaque loge n'a » pas un centième de millimètre, et cette » loge renferme au moins cent petits globu- » les à peine visibles au microscope, et ccr- » tainement plus petits que certaines molé- » cules que nous voyons s'introduire dans » les vaisseaux des plantes. » Malheureuse- ment ces faits, empruntés à l'analyse mi- croscopique, ne sont pas exacts. Les Pucci- nies ne renferment que deux spores, et ce ne sont pas les granulations qu'elles renfer- ment qui émettent des cellules allongées, primordiales. Dans ce genre de germination, si l'on peut lui donner ce nom, c'est l'endo- spore qui s'allonge; la matière qu'il renfer- me l'accompagne, semble mêîne un peu augmenter en quantité et ne tarde pas à dis* paraître complètement. On ne peut donc pas admettre que les spores soient absorbées en nature par les racines et portées avec la sève dans les plantes. Tous les agriculteurs, dit encore De Candolle, conviennent que la URE carie s'introduit par les racines et s'élève jusqu'à l'épi par l'intérieur même de la plante. Cette proposition passe pour vraie, mais elle- n'est pas démontrée. Bénédict Prévost me semble plus près de la vérité, quand il dit que les spores germent d'abord dans la terre, que leurs filaments s'intro- duisent dans les racines , et s'étendent ensuite de proche en proche aux autres parties de la plante. En admettant cette manière de voir, le mycélium des Urédinés serait répandu dans toute la plante et sa frucliûcation ne se montrerait que dans des points d'élection, le plus ordinairement sur la face inférieure des feuilles , dans les an- thères, dans les ovaires, etc. Alors on ex- plique commentune graine provenant d'une plante atteinte de ces Champignons, en pro- duit une qui en est exemple, et comment il se fait que l'assolement est le meilleur moyen d'en préserver certaines cultures. L'habile expérimentateur que je viens de citer croyait encore que le mycélium se fractionnait à l'infini dans la terre en molé- cules, et que chacune d'elles jouissait d'une force de végétation propre; une fois absorbée, elle continuait de vivre et de s'étendre jus- qu'à son parfait développement. L'expé- rience journalière prouve que le mycélium ne perd passes propriétés d'extension par la division ; mais en supposant son absorption, même à l'état moléculaire, Bénédict Prévost ne faisait que modifier légèrement l'opinion de Banks. Les plantes qui sont affectées de ces petits parasites peuvent-elles en être débarrassées par la transplantation? De Candolle dit que « VErythroniion , qui croît dans un petit » bois près de Genève, y a été observé par » Vaucher, dix ans de suite, attaqué du » même JEcidium. J'ai vu (c'est toujours De » Candolle qui parle} un pied de cet Ery- » thronium attaqué de son jEcidium, qu'on » avait enlevé avec la motte et qu'on avait » transporléàun quart de lieue de distance, » dans une orangerie. L'année suivante les » nouvelles feuilles de cette plante étaient » attaquées comme celles delà précédente.» Ce résultat devait nécessairement arriver, puisque l'on avait transporte la plante avec la terre, et que le mycélium pouvait exister dans la plante seule, dans la terre ou ans les deux en même temps. Le Thalic- URE 781 Imn nigricans dont j'ai parlé, par suite de la transplantation, en étaitseulement moins affecté. Dans l'ancienne école de botanique, trois ou quatre espèces de Derberis présen- taient tous les ans des JEcidium; depuis qu'on les a déplacés, ils n'en présen- tent plus. Les faits que je viens de citer sont en trop petit nombre pour que l'on puisse en tirer une conclusion. Si l'on vou- lait s'assurer des effets de la transplantation, il faudrait opérer à des distances assez éloi- gnées pour lever toute espèce de doute, agir sur des plantes de même espèce, prendre dans un endroit une plante malade et la transplanter dans un autre endroit parmi d'autres semblables bien portantes, et vice versa : on noterait exactement la place de chaque plante transplantée, et après deux ou trois ans, on aurait un résultat certain. Tant que ces expériences ne seront pas faites comparativement, on n'aura au- cune certitude. Beaucoup de cultivateurs rient quand on leur parle de la graine des Champignons, et ils ne se doutent pas qu'ils en répandent dans leurs champs en semant du Blé mou- cheté. Ce grain en est recouvert; ils le re- gardent comme atteint d'une maladie qui se propage par voie de génération et de con- tagion. Leur erreur sur la nature de la maladie vient de ce que pendant longtemps on en a ignoré la cause , et que l'on a emprunté à la pathologie les noms de carie, nécrose , charbon , etc., pour les donner à des états qui semblent à peu près identi- ques dans les plantes. Un jour peut-être, chacun de ces états portera un nom plus en rapport avec sa nature. L'expérience nous prouve que l'on sème la Carie et qu'elle se reproduit. Nul doute que les autres Urédinés ne se propagent de la même manière. Les auteurs, sur ce point, ne nous fournissent pas encore de rensei- gnements suffisants. Les spores de VJEctdium l'ussilaginis, que Corda (/son. fung., t. III, p. 16) a vu végéter sur les feuilles du Tus- silage, ne sont pas un argument en faveur de la question , parce que leur végétation n'a produit aucun /Ecidium; elles se sont comportées sur la feuille humide comme sur de l'eau ou un linge mouillé. Je vois, dans V Essai sur les cryptogames des écor- ces exotiques officinales (p. xiu) du proies- 7S2 (J RE seur Fée, une expérience plus concluante. « Des feuilles de Rosier à cent feuilles, toutes » couvertes A'UredoRubigo, ont été conser- » vées. Trois Rosiers de même espèce , qui » n'avaient point été souillés d't/rcdo , ont «été mis dans des caisses, loin du voi- » sinage d'autres plantes, mais dans une » exposition semblable. Une partie des feuil- * les couvertes à'Uredo a été mêlée, vers la » fin de l'hiver, avec le terreau; le reste a » été employé plus tard de la manière sui- » vante. Lorsque le Rosier a été en pleine » végétation et près de fleurir, j'ai fréquem- » ment secoué au-dessus de lui, pour déta- » cher les séminules de VUredo, la moitié » de ce qui me restait de feuilles. La der- » nière partie , plongée dans l'eau , a servi » à l'arrosement du troisième Rosier. Pen- » dant toute la durée du printemps, les » trois caisses isolées ne m'ont rien présenté » jusqu'à l'automne. Le Rosier dont le ter- » reau avait reçu les feuilles salies d'Uredo , » s'est abondamment couvert de ces petites » plantes ; les deux autres ne m'ont rien » offert de particulier. Mais l'année sui- )> vante, tous les trois ont présenté sur leurs » feuilles des milliers à'Uredo Rubigo. » Cette expérience nous offre trois résultats : le premier, que les feuilles n'absorbent pas les spores; le second, que la transmission du parasite a lieu par les racines; et le troi- sième, que les spores ou le mycélium qu'el- les produisent conservent leur vitalité pen- dant un certain temps, et n'attendent qu'un moment, probablement le printemps, où l'ascension de la sève est plus forte , pour pénétrer dans les végétaux. Lorsqu'une plante est annuelle , et que chaque année elle se couvre dTJredo ou d'autres parasites , il n'y a pas le moindre doute que la végétation des spores ne s'ac- complisse dans le même espace de temps. Mais quand elle est vivace, comme un arbre, par exemple, le mycélium pénètre- t-il tous les ans dans les vaisseaux de l'arbre, et une fois qu'il y est enfermé , est-il vivace ou non? Nous ne possédons aucune expérience sur ce sujet. Cette ques- tion est une des plus importantes , et intéresse au plus haut degré l'agriculture. Si le mycélium est vivace, il manifestera sa présence par la fructification pendant les auuées qui lui sont les plus propres; si, URE au contraire, il est annuel, des assolements convenables le feront disparaître, et ne trouvant pas sa plante d'élection, il périra ayant la révolution de l'année. Il y a donc, comme on le voit, une longue série d'expé- riences à faire sur ces misérables plantes. Les Urédinés , quand ils sont très nom- breux sur les végétaux ou employés isolé- ment, jouissent-ils de quelques propriétés médicamenteuses ou vénéneuses? On ne trouve dans les auteurs qu'un petit nombre d'observations. J'hésite d'autant moins à les rappeler qu'elles peuvent éveiller l'atten- tion sur ce sujet. Imhoff ( Zeœ maydis Morb., p 23 etseq.), désirant connaître l'action de VUstilago Maydis sur l'économie, en a pris, pendant quatorze jours, à peu près une drachme suspendue dans de l'eau de fon- taine, sans que sa santé ait éprouvé le plus petit dérangement. Il a recouvert également une plaie qu'il s'était faite accidentelle- ment à une des malléoles avec cette pous- sière; la surface n'a pas changé, et la dou- leur n'a été ni plus ni moins vive. Mon confrère Cordier a essayé sur lui-même aussi l'action de VUstilago segelum {Jour, gén. de méd. , tom. LXXXV1, pag. 98 ). Il a pris le matin, dans un verre d'eau, 1 gros de spores , puis le lendemain 3 gros, et n'en a éprouvé aucune incommodité. Tessier rap- porte, dans son Traité des maladies des grains ( p. 326 ), qu'il a fait prendre à des Poules des quantités assez considérables de Carie (Tillelia Caries), et que leur santé n'en a pas souflert ; chez deux, cet habile expéri- mentateur a remarqué que les excréments qu'elles rendaient étaient noirs, comme ils devaient l'être, ajoute-t-il, à cause de la couleur du charbon. Ce fait, au contraire, paraît assez extraordinaire chez des Oiseaux qui ont un appareil digestif si completetune faculté digestive aussi puissante. On pour- rait tout au plus en inférer que les spores , du moins en partie, ont échappé à la diges- tion. Je ne connais guère que les Insectes qui n'altèrent pas la couleur des substances dont ils se nourrissent. Notre célèbre agronome dit que les bat- teurs en grange , quand il y a beaucoup de carie et de charbon dans les récoltes , sont souvent enveloppés dans un nuage de poussière , que leur corps en est tout cou- vert , et qu'elle pénètre dans les yeux , le* voies aériennes et digestives. La poussière qui provient du charbon ne les incommode pas, elle provoque une toux qui n'a rien d'opiniâtre ; mais celle de la Carie cause des démangeaisons aux yeux, de l'oppression et une diminution dans l'appétit. Ces symptô- mes , comme on le voit, n'ont rien d'alar- mant; ils doivent se dissiper promptement. VUstilago hy podil es par ait être une pro- duction , au contraire , très malfaisante. Celte espèce attaque le chaume des Grami- nées, et est très fréquente à Barbantane, dans le département de Vaucluse. Elle désorganise en partie les chaumes du Ro- seau commun , et fournit une poussière noire très abondante; le vent la transporte, et les ouvriers qui récoltent ces plantes pour faire des haies la reçoivent sur toutes les parties du corps, en éprouvent de la cépha- lalgie, une tuméfaction de la tête et de la face accompagnée de formation de vésicules ; quand ils l'avalent, elle détermine des symptômes de gastro-entérite aiguë. Presque constamment on observe une irritation des parties génitales , avec satyriasis chez les hommes et nymphomanie chez les femmes. Cette irritation de la peau est suivie de des- quamation , et cède facilement aux bains tièdes, aux boissons délayantes ou aux fric- tions huileuses. On peut consulter sur cette singulière maladie la relation qu'en adon- née, en 1845, M. le docteur Michel dans la Bévue scientifique (v 'ol. X, p. 470). L'auteur croit que c'est une plante cryptogame ana- logue au Seigle ergoté qui altère ainsi les roseaux ; mais le peu de détails qu'il donne suffit pour caractériser VUstilago hypodites , pour ceux qui ont eu l'occasion de l'ob- server. On redoute généralement la Carie {Tillc- tia Caries); mais jusqu'à ce jour rien ne justifie cette crainte : elle est nuisible seu- lement par les énormes ravages qu'elle fait dans les Froments , par la mauvaise odeur et la couleur cendrée qu'elle donne au pain et surtout à la farine, quand elle y est mé- langée en trop grande quantité. Il ne paraît pas que les fourrages qui portent des Urédinés soient nuisibles aux animaux qui s'en nourrissent. On peut bien penser qu'ils altèrent la qualité des plantes fourragères en empêchant leur parfait dé- veloppement et en favorisant leur dépéris- TRF 783 sèment; mais je crois que MM. A. Neuman et L. Marchand, dans un ouvrage publié en Hollande, et qui a pour titre : Sur les pro- priétés nuisibles que peuvent acquérir les fourrages pour différents animaux domes- tiques par des productions cryplogamiques , ont prodigieusement exagéré ces propriétés malfaisantes , en leur attribuant les affec- tions charbonneuses qui emportent cer- taines années un grand nombre de bêtes dans quelques provinces de Hollande. Malheureusement, dans une question aussi épineuse, l'analyse chimique des Uré- dinés ne peut nous être d'aucune utilité : les recherches de Parmentier, Cornette et ïessier nous apprennent qu'ils contiennent de l'huile en assez grande quantité. VUsti- lago maydis ne paraît pas renfermer non plus de substance particulière nuisible ; on le voit par l'analyse qu'en a donnée Du- long dans le Journal de pharmacie (vol . XV). Cet Ustilago contientles éléments suivants : Une Matière semblable à de la Fungine , et qui en forme la base ; une Matière semblable à VOsmasôme , soluble dans l'eau et l'al- cool; une Matière azotée, soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcool ; une Matière grasse; une Matière cireuse: des Acides; une Matière colorante brune; un Acide or- ganique libre, et des combinaisons de cet Acide avec la Potasse et la Magnésie ; du Phos- phate, Muriate et Sulfate de Potasse; du Sous-Phosphate de Chaux ; du Sel ammo- niac et de VOxyde de Fer. On doit regretter que VUstilago hypodites n'ait pas encore fixé l'attention des chimistes; son action sur l'économie est trop remarquable pour qu'ils ne s'en occupent pas un jour. La rouille, le charbon et la carie cau- sent, comme je l'ai dit, de grands ravages; aussi les agriculteurs ont-ils cherché les moyens de les détruire. La première n'est peut-être pas aussi désastreuse que les au- tres, mais ses effets n'en sont pas moins très sensibles. On a conseillé de faucher les feuilles des Blés rouilles; mais on ne pour- rait le faire qu'en automne ou au commen- cement du printemps. De nouvelles feuilles repousseront. Cette opération me paraît inutile, parce qu'elles meurent naturelle- ment. La rouille que l'on doit le plus redou- ter, est celle qui se manifeste sur les feuilles caulinaires, les chaumes et les glurnes, et il 784 URE n'est pas donné à l'homme de l'atteindre. Quelques eipériences semblent prouver qu'elle se développe plus fréquemment dans les terres trop fumées, et particulièrement dans les endroits où les Moutons ont parqué longtemps. Si cet excès d'engrais a vérita- blement une influence aussi fâcheuse qu'on le suppose, rien n'est plus facile que d'y remé- dier. Il suffit de changer plus fréquemment les parcs de place. La carie et le charbon ont particulière- ment fixé l'attention , et les mêmes moyens conviennent pour combattre l'une et l'autre. Mais il est peut-être plus difficile de garan- tir les céréales du charbon que de la carie, parce que les spores du premier sont répan- dues sur la terre longtemps avant que l'on fasse la récolte , et que ce qui reste est en- core disséminé dans l'air quand on bat ou quand on vanne les grains ; tandis que celles de la carie sont mises en grange, et que les grains qui la recèlent ne sont pas tous ré- duits en poussière par le choc du fléau. Pour éviter leur reproduction, on a conseillé de faire subir une préparation aux grains avant de les confier à la terre. Pour cela, on les laisse séjourner pendant quelque temps dans une lessive de soude , de polasse , de cendres de bois neuf, dans une solution de sulfate de cuivre, d'acide arsénique. Le lait de chaux est celui qui a jusqu'à ce jour le mieux réussi, et généralement on lui donne la préférence. Mais auparavant il faut cri- bler les grains de semence , les passer au tarare une fois ou deux pour enlever toutes les petites graines étrangères qu'ils peuvent contenir. On doit encore les laver auparavant à l'eau courante dans des pa- niers; on les agite, on les frotte jusqu'à ce qu'ils ne colorent plus l'eau, et on rejette avec la main les grains cariés qui surnagent en raison de leur légèreté. En Angleterre, on est dans l'usage d'ajouter au bain de chaux du sel marin. On prétend que cette addi- tion augmente à un très haut degré l'action destructive. Arthur Young dit que, dans une année où la carie ravagea les récoltes du froment en Angleterre, on remarqua qu'il n'y en avait pas du tout dans des champs qui avaient été semés avec du grain sauvé d'un navire submergé dans la mer. Ce grain, ne pouvant être livré à la consommation , fit vendu pour semence aux cultivateurs , URE et réussit parfaitement bien. Je n'entrerai pas dans des détails sur l'action du sel dans cette circonstance, ni sur ses propriétés fer- tilisantes, je me contente d'énoncer un fait; l'expérience démontrera bientôt en France ce que l'agriculture doit attendre de cet auxiliaire. De quelle nature est l'action que la chaux exerce sur les spores de la ca- rie? On l'ignore complètement. Si le phéno- mène est vital, il est probable qu'il y a empoisonnement comme lorsqu'on se sert de l'arsenic; le sulfate de cuivre doit agir de la même manière. Si au contraire il est chimique, ne peut-on pas supposer que l'al- cali, en saponifiant l'huile que contiennent les spores , agit sur leur organisation et dé- truit en elles la faculté végétative. M. Ma- thieu de Dombasle (Ann. agric. de liovtlle, 8e livr. , p. 348) a essayé contre la carie un moyen qui lui a très bien réussi pour la destruction des Charançons et des autres Insectes qui dévorent les grains : c'est le gaz sulfureux; mais, comme il le dit lui-même, on doit le rejeter comme moyen préservatif de la carie, puisque pour obtenir une grande efficacité, il faut porter le soufrage à un de- gré qui altère sensiblement la faculté ger- minative du Froment. Tillet , Tessier et un grand nombre d'a- gronomes ont fait des expériences qui prou- vent l'efficacité du chaulage ; mais il n'en est pas de même de son application , car souvent on voit que son action préservatrice a été presque nulle. Dans ces cas, on dit ordinairement qu'il y aurait eu beaucoup plus de perte si on n'eût pas pris celte pré- caution. Il fautcroire cependant qu'il y a cer- taines années, certaines circonstances atmo- sphériques (et nous le voyons tous les ans pour un grand nombre d'espèces) qui favori- sent le développement de ces entophyt.es, et que nous ne saisissons pas. Au lieu de faire un essai une année d'en et déduire des consé- quences, il faudrait , je pense, expérimenter dix ans, vingt ans de suite dans le même endroit; tenir un compte exact de tous les états de l'atmosphère, et comparer les ré- sultats obtenus chaque année. De cette comparaison résulterait la connaissance des causes qui activent leur végétation ou qui s'y opposent. Si, malgré toutes les précau- tions que l'on prend, la carie et le charbon se manifestent abondamment certaines an- TIRE nées, il faut nécessairement supposer qu'il y a des causes que nous ne pouvons domi- ner , et alors les moyens que nous em- ployons ne sont que des demi-mesures. C'est ce qui fait que dans beaucoup de cam- pagnes on néglige le chaulage, parce qu'on ne croit pas à son efficacité réelle. Jusqu'à ce jour, on ignore complètement quelle peut être l'utilité de ces Champi- gnons ; on ne s'est occupé d'eux qu'en raison des dégâts qu'ils occasionnent. Il paraît que les Insectes mèrr-r- n'y font pas attention; je ne connais qu'ii;!:; espèce de larve qui les recherche pendant leur vie; je ne sais à quel genre elle appartient ; on la rencontre prin- cipalement sur les Urédinés à spores jaunes. Girod-Chantrans l'a trouvée sur le Lecy- thea epitea; la figure qu'il en donne est assez exacte pour que les entomologistes puissent la reconnaître. La famille des Urédinés, telle que les au- teurs la reconnaissent, est assez nombreuse en genres ; la nature, le nombre et la posi- tion respective des organes qui les distin- guent ne permettent guère d'en exposer les caractères d'une manière succincte et claire. Elle comprend des Champignons parasites d'un volume variable , ordinairement très petits et réunis en grand nombre, qui se dé- veloppent sous l'épiderme ou dans les tissus des plantes, et se montrent au dehors après la déchirure de celui-ci ou la désorganisa- tion des autres. Les spores, rondes ou ovales, transparentes ou opaques, semblables à de la poussière, diversement colorées , isolées, réunies en gâteau , ou articulées bout à bout comme les grainsd'un collier, naissent immédiatement d'un clinode charnu ou fi- lamenteux, nu ou contenu dans un concep- tacle ; elles sont nues ou renfermées dans des sporanges sessiles ou pédicellés , à une ou plusieurs loges. Elle comprend quatre seclions que l'on peut regarder comme au- tant de petites familles: les JScidiés, les Phragmidiés.les Urédinés et les Ustilaginés. La première appartient aux Clinosporés en- doclines, et les trois autres aux Clinosporés ectoclines. Dans ce qui suit , je ne m'occuperai ni des iEeidiés, ni des Phragmidiés, et je réunirai les deux autres sous le nom d'Urédinés, comme je l'ai fait dans les Annales des Sciences naturelles (3e série, vol. VIII, T. XII. uni? m p. 369). La partie basilaire, celle qui se développe immédiatement après le mycé- lium , peut être appelée indifféremment cli- node ou réceptacle, en raison des fonctions qu'elle remplit. Je laisserai ce dernier nom aux filaments capillaires qui portent média- ternent ou immédiatement les spores, parce qu'on ne les distingue pas du mycélium, s'il en existe un. 1. Clinode charnu, sous-épidermique , persis- tant; SPORES PULVÉRULENTES, ENTRAÎNANT LE PLUS SOUVENT LES SPORANGES AVEC ELLES. A. Clinode sans cystldes. Uredo. Clinode composé de petites cel- lules irrégulières formant une sorte de pla- teau lenticulaire, dont la surface esteouverte de plusieurs assises de cellules renfermant chacune une spore; spores simples toujours dépourvues d'appendices. a. Spores jaunes ou orangées. Uredo Empetri, Pers.; U. Evonymi, Mart.; U. Fumariœ, Rabenh.; U. Potentillarum, DC. (parlim); U. Hhododendri, DC; U. Saxifra- ges, DC; U. Erigonis, Req.; U. Polypodii, DC; U. puslulata, Pers.; var. Epilobiorum, Vacciniorum. U. confluens , Pers.; |3. Mer- curialis. y. Alliorum, DC; U. interstilialis, Schlect. 6. Spores fauves, brunes ou noires. Uredo Stalices , Dsmz.; U. Hydrocotyles, Mntg. ; U. Circeœ, A. S.; U. Cynapii, DC; U.Gcntianœ,DG.(partim); U. fiumicum, DC (parlim); U. Fabœ , DC. ; var. y. Lupini albi. Trichobasis. Clinode composé de petites cellules irrégulières , formant un coussin dont une des faces est recouverte de stérig- mates ou petits pédicellés persistants, portant chacun à leur extrémité une spore. Spores nues ? caduques. a. Spores jaunes ou orangées. Uredo Rubigovcra,DC; U. linearis, Pers.; U. Glumarum, Dsmz.; U. Symphyli , DC; U. Ari, Dsmz.; U. Ribesii, Rabenh. b. Spores fauves , brunes ou noires. Uredo Cichoracearum,X)C.; U.Calthœ, Du- by.; U.Labialarum, DC; U. Lychnidearum, Dsmz.; U.JEcidnformis, Pers.; t7.Befœ,Pers.; U. Fabœ, Pers.; U. Galii, Duby.; U. Oxali- dis, Lév.; U. suaveolens, Pers.; U.cyclosto- ina, Lév.; U. microsorus, Kze. Uromyces Lk. Clinode composé d'un tissu 99 786 URE ÙRÈ à cellules petites, irrégulières , à peine dis- tinctes, formant un coussinet de la surface duquel naissent des sporanges uniloculaires, muni9 d'un pédicelle plus ou moins long et persistant. Spores simples, ne se dépouillant jamais du sporange, et pour cela paraissant pédicellées. a. Spores jaunes ou orangées. Uredo Ulmariœ, Grev.; U.Alliorum, DC; (partim). U. Cestri, Mntg.; U. Prostii, Duby. b. Spores fauves, brunes ou noires. Uredo appendiculata, Pers.; U. apiculata, Strauss.; U. Limonii, Duby.; U. Ficariœ,A. S.;U. Muscari, Duby; U.Primulœ, DC; U. Phyteumarum, DC; U. sparsa, Schm. Kze. ; U. Behenis, DC; U. Cacaliae, DC; U. ambi- gua , DC. ; U. Iridis, Dsmz.; U. Erythro- nii, DC; U. Hedisari obscuri, DC ; U. Ixiœ, Lév.; U. intrusa , Grev. ; U. Decaisneana, Lév. (Pileolaria Terebenthi , Gast. ) U. scutel- lata, Pers.; U. (cœoma) Spermacoces Lk.; U. Arachidis, Kze.; U. Anodœ, Lév. Ce genrecomprend les espèces que De Can- dolle a décrites dans le second volume delà Flore française , sous le nom de Puccinies à une seule loge, et L. Marchand sous celui de Puccinioles, dans l'énumération des plantes cryptogames du grand -duché de Luxem- bourg. J'y réunis également le Pileolaria Terebinthi, parce que aucune espèce, selon moi, ne présente les caractères du genre d'une manière plus marquée. Plusieurs des espèces que je viens d'énoncer devront un jour être réunies pour n'en former qu'une seule; M. le professeur Link l'a déjà démon- tré. Coleosporiom. Clinode aplati , circonscrit, composé de cellules petites, irrégulières, re- couvert de sporanges allongés, multiloculai- res. Loges monospores articulées bout à bout, se séparant à chaque article. Spores nues, mais le plus souvent entraînant avec elles la portion du sporange qui leur appartenait. Uredo Tussilaginis, Pers.; U.pinguis, DC; 17. Pelasilis, DC. ; U. Campanulœ, Pers.; U. Sonchi arvensis, Pus.; U. fulva, Schum . ; lUremeMosa.Strauss.; U. Pulsatillœ, Steud.; U.Rhinanthacearum,DC; U. Poleni.Spreng. (partim); U. Kleiniœ, Mntg.? Ce genre est un des plus curieux et des mieux caractérisés. Dans le jeune âge, les sporanges sont très visibles; mais quand ils se divisent, se réduisent en poussière, leur organisation est confuse, et l'on peutprenilre quelques espèces pour des Uredo. J'ai commis moi-même cette faute. Quand les individus sont jeunes et qu'on les dessèche , on les re- connaît au premier coup d'oeil , parce qu'ils forment une croûte solide, et que leur sur- face n'est pas pulvérulente. B. Clinode entouré de cystides. Lecytbea. Clinode composé de cellules très petites, irrégulières, formant un coussi- net entouré de cystides; spores simples, conservant quelquefois leurs pédicelles. o. Spores jaunes ou orangées. Uredo Ruborum, DC ; U. Rosne, Pers. ; U. Populina, Pers.; U. Poterii {partim), Spreng. U. Euphorbice , Rebent.; U. epi- eta, Kze. b. Spores fauves ou brunes. Uredo Phragmitis, Schum.; U. Pruni spi- nosœ, DC. Phvsonema. Clinode composé de petites cellules irrégulières , formant un coussi- net, dont la surface est couverte d'une as- sise de cellules qui renferment chacune une spore. Cystides marginales et éparses ; spo- res simples, sessiles, emportant le plus sou- vent avec elles la cellule dans laquelle elles se sont développées. Uredo Ricini, Bivon.; U. gyrosa, Rebent.; U. Potentillarum, DC (partim); U. Berberi- dis, Lév. Sous le rapport de la formation des spo- res, les Physonema ressemblent aux Uredo, et n'en différent que par la présence des cystides. Podosporium. Clinode composé de très petites cellules irrégulières, représentant un coussinet charnu, entouré de cystides et re- couvert de cellules cylindriques, allongées, qui supportent les spores articulées bout à bout; spores simples, caduque». Uredo Caprœarum, DC. (partim); U.Lini, DC. ; U. jEcidioides, DC. Les caractères de ces trois genres sont très difficiles à constater et, si je ne les eusse pas vérifiés un grand nombre de fois, je n'aurais admis que le Lecytkea, en raison de la pré- sence constante des cystides. C'est probable- ment le parti que prendront les botanistes pour éviter les pertes de temps et simplifier les difficultés. URl 2. Réceptacle filamenteux, ses, sous-épider- MIQUK OC INTRA-TISSULAIRE, DÉSORGANISANT LE PLDS SOUVENT LES ORGANES DANS LESQUELS IL SE DÉVELOPPE ; SPORES PULVÉRULENTES , ISO- LÉES OU CONGLOMÉRÉES. a. Spores nues. Cystopus. Réceptacle sous-épidermique, composé de filaments rameux, terminés par une vésicule allongée, tubuleuse, qui sup- porte des spores arrondies ou cubiques, ar- ticulées bout à bout et caduques. Uredo candida, Pers. ; U. cubica, Mart. ; U. Amaranti, Schweinz, etc. Ce genre, par la nature filamenteuse de son réceptacle, se rapproche des Ustilaginés dont j'avais cru faire une famille à part; il en diffère seulement par la couleur qui est diamétralement opposée, et parce qu'il ne désorganise pas les tissus dans lesquels il se développe. J'ai dit, dans les Annales des sciences naturelles (t. VIII, p. 371), que le genre Cylindrosporium avait été établi par Gréville sur les vésicules cylindriques du Cystopus privées de spores. Mon honorable ami, M. Berkeley , qui a parfaitement constaté les caractères du genre Cystopus, ne partage pas entièrement mon opinion sur le Cylin- drosporium ; il pense qu'elle mérite confir- mation, parce que personne n'a étudié un individu autenthique. Je me fais un devoir d'avouer que je n'en ai jamais eu à ma dis- position, et que ceux qui m'ont servi ont été recueillis dans les environs de Paris. Polycystis. Réceptacle filamenteux sous- épidermique , quelquefois intra-tissulaire, rameux, terminé par un sporange mono- sperme, composé de plusieurs vésicules réu- nies en réseau; Spores simples, se réduisant en poussière , ne se dépouillant jamais de leur sporange, et quelquefois pourvues d'un pédicelle. Uredo pompholy godes, Schlecbt. Tilletia.TuI. Réceptacle filamenteux, in- tra-tissulaire, rameux, à ramifications termi- nées par une spore unique; Spores nues, sphériques , réticulées, souvent pourvues d'un court pédicelle. Uredo Caries, DC. ; U. destruens, Duby. Mycrobotryum. Réceptacle sus-épidermique ou intra-tissulaire, rameux, ramifications terminées par un renflement charnu, cellu- URE '87 leux sur lequel sont implantées les spores. Spores simples et nues, se désagrégeant en poussière. Ustilago antherarum, Lév. ; Ust. revepta- culorum, Lév. ; Ust. Montagnei, Tul.; Ust. Rudolphii, Tul. Ustilago. Réceptacle composé de cellules très petites, irrégulières, recouvert de toutes parts de plusieurs couches de cellules mono- spores (sporanges) qui se réduisent eD pous- sière. Spores nues, simples. Ustilago segetum, Pers. ; Ust.urceolorum, Lév.; Ust. longissima,Lé\.; Ust. olivacea, Lév.; Ust. Phœnicis, Corda; Ust. Scleriœ, Tul.; Ust. hypodites, Tul.; Ust. Vaillanlii, Tul.; Ust. Maydis, Lév.? Thecaphora , Fingh. Réceptacle composé de filaments rameux; ramifications termi- nées par un sporange vésiculeux , simple , fugace ou persistant, renfermant les spores. Spores simples , ovales ou anguleuses , ag- glutinées ensemble. Thecapora hyalina, Fingh. ; Thec. defor- mans, Dr. et Mntg.; Thec. aterrima, Tul.; Thec. Delaslrina , Tul. ; Uredo melano- gramma, DC. {parlim); Tuburcinia Oro- banchesy F. 3. Drédinés douteux. Melampsora, Cast. Spores ou sporanges sub-épidermiques, cylindriques, parallèles, arrondis aux deux extrémités, ou accompa- gnés à l'une d'elles d'utricules arrondis , formant par leur réunion un coussin com- pact persistant. Melampsora Euphorbiœ , Cast. ; Mel. Pe- trucciana , Cast.; Sclerotium Populinum , Pers.; Sel. Salicinum, DC; Sel. herbarumt F., var. Lini, Epilobii; Ectostroma Iri- dis , F. J'ai trouvé sur le Juncus effusus , le Me- nyanlhes trifoliata et sur plusieurs plantes, des productions semblables. QuoiqueM. Cas- tagne m'ait écrit qu'il avait vu manifeste- ment des spores dans les petits tubes qui les composent, je persiste à croire, après en avoir fait l'examen avec soin, que ces tubes ne sont qu'une altération des cellules verti- cales sous-jacentes à l'épiderme. Les corps qu'ils renferment, ou les prétendues spores, n'ont pas de forme déterminée, leur volume est inégal et leur présence inconstante. Le professeur Fries ( Syst. orb. »eg., ?88 URfc pag. 195 et 158) a proposé de désigner ces pseudo-mycètes par le nom de Phyllœdxum. Mais les caractères qu'il assigne à ce genre sont si éloignés de la vérité que j'ai dû con- server celui de M. Castagne, dont la des- cription est très exacte, et rendue plus fa- cile à saisir par une planche lithographiée. Spiloc£a , F. Spores? simples de forme et de volume variables , accumulées sous l'épiderme. Spilocœa Scirpi, F.; Spil. Mali, F. La première de ces espèces me paraît une Puccinie avortée , la seconde pourrait bien être une dégénérescence du tissu utriculaire des Pommes. Ubedinaria, Chev. Réceptacle formé par l'épiderme , bulbeux , oblong , linéaire, pul- vérulent à l'intérieur , se déchirant irrégu- lièrement; Spores très petites inégales entre elles. Lycoperdon Mali, Weig.; Hysterium tu- berculosum, Schum.; Uredo Alnea , Pers.; Uredinariarufa, Chev. Rien n'est plus commun sur l'écorce de l'Aulne que ce prétendu Champignon II forme des tumeurs dont le volume varie, et qui sont remplies de cellules corticales ma- lades et désagrégées en partie. On en trouve de semblables sur les Pommiers, les Ceri- siers. Le professeur Fries ( Syst. orb. veg., p. 199 et 200) en a fait les genres Phlœco- nis et Nosophlœa. Protomvces, Ung. Spores ? simples, situées dans le tissu propre des plantes, ne se ré- duisant pas en poussière. Protomy ces Galii, Ung.; Prot. macrospo- rus, Ung.; Prot. Paridis, Ung. Obs. M. Klotzsch (Linn., 1832, p. 202, tal. ix, fjg. A) a décrit une plante singu- lière dont je me fais difficilement une idée : c'est le Testicularia Cyperi. L'extrémité des rameaux présente des tumeurs du volume d'une Fraise à peu près; elles sont formées par un péridiurn sessile , papyracé , clos de toute part et qui se déchire irrégulièrement ; son intérieur est composé de sporanges très petits, qui renferment eux-mêmes des fila- ments et des spores globuleuses. J'ai passé sous silence le Sponsor ium Sorghi , dont on trouve la description dans Link {Spec. pi., vol. VI , pars 2 , pag. 86). Cette plante se développe dans les ovaires du Sorgho en Egypte ; ses spores sont sphé- URE riques, noires, accompagnées de filaments, et d'autres spores d'un volume plus consi- dérable. Cette plante, d'après la descrip- tion , me parait être voisine des Tilletia. C'est à ce genre que MM. Tulasne ont rap- porté une espèce de Carie qui vit sur la même plante, et qui paraît assez commune en Abyssinie. Je ne dis rien non plus du genre Sepedonium. Il n'appartient pas aux Urédinés ; c'est bien manifestement un Champignon trichosporé II y,a quelques espèces de ces Champignons qui ne sont pas encore connues. Vaillant en signale sur la Berce, le Phellandrium . Aymen sur le Spondylium vulgare et le Statice. Enfin MM. Tulasne ont placé , mais avec doute , V Uredo Scleriœ parmi les Ustilago; il y appartient véritablement. Il a beaucoup d'analogie avec VUstilago Hypodites; mais V Uredo Cissi, DC, qu'ils ont placé, avec doute, parmi les Ustilago, doit en être sé- paré. C'est le Puccinia incarcerata que j'ai décrit (Ann. se. nat., 2e série, t. II, p. 69). Les Urédinés ne déparent pas seulement ; il y en a quelques uns qui sont essentielle- ment nuisibles. Je vais en donner la des- cription. La Rouille {Uredo Rubigo vera DC.) se montre sur les feuilles, particulièrement la face inférieure, leurs gaines, les chaumes, les glumes et quelquefois les grains de presque toutes les Graminées. Elle forme d'abord sur les feuilles des points d'un blanc jaunâtre; si l'on regarde de près, on voit que ces points sont ovales, allongés, légè- rement saillants, tantôt épars, tantôt très rapprochés ; l'épiderme se fend longitudi- nalement et il sort une poussière de cou- leur jaune-orangé qui s'attache aux doigts. Quand elle est en petite quantité, on ne s'aperçoit pas de ses effets ; quand , au contraire, elle est très abondante, les feuilles pâlissent, deviennent jaunes, se fa- nent, souvent même il arrive que les chau- mes qui naissent sont maigres, les épis pe- tits, peu fournis en fleurs ; si elle s'est pro- pagée aux glumes, elle en amène souvent la stérilité. Il n'y a pas de remède. On a seu- lement conseillé de faucher les champs dans l'espoir de voir une nouvelle végétation qui en serait exempte. Tout le monde dit que la Rouille en vieillissant devient noire. C'est une erreur ; elle reste toujours jaune, et la URE couleur noire que l'on voit sur les feuilles, les chaumes, etc., est produite par le Pue- cinia graminis et quelquefois le Solenodonta graminis qui se sont développés en même temps ou immédiatement après. Quand on l'étudié sérieusement,- on voit que l'on a réuni deux plantes du même genre sous le même nom. M. L. Vilmorin, qui s'est beau- coup occupé de ce sujet, en a fait la remarque. Une espèce a les spores ovales très grosses , l'autre les a rondes et plus petites; c'est cette dernière, qui est la plus commune, que M. Vilmorin et moi regardons comme la véritable Rouille; c'est elle aussi qui existe sous ce nom, dans VHerbier de De Candolle. L'une et l'autre appartiennent au genre Trichobasis; elles ont la même couleur et ne se distinguent qu'à l'aide du micros- cope. Sous le point de vue agronomique, on peut donc regarder cette distinction comme peu importante; elle l'est d'autant moins qu'on trouve quelquefois les deux espèces sur la même .Vaille. Le Charbon (Ustilago csgelum) se déve- loppe sur presque toutes les Graminées; on ne le voit jamais sur les feuilles ou les chaumes; mais il attaque les pédicelles des épillets, les glumes et les grains. Le Froment, l'Orge, l'Avoine en sont particulièrement affectés. Les épis sont encore profondément enfermés dans les feuilles qu'ils en sont déjà affectés. Les plantes malades son t plus petites, leur vert moins vif. Quand les épis sont sortis, les grains sont noirs, rapprochés; quelques jours après, par l'agitation du vent, ils se réduisent en une poussière noire et il ne reste plus que le squelette de l'épi, en- core horriblement défiguré. Une autre espèce de Charbon (Ustilago May dis) se développe sur toutes les parties de la plante; sur la tige, elle détermine des tumeurs qui, après s'être ramollies, tombent en poussière et laissent des ulcères sanieux à leur place. Lorsque l'épi est envahi, il n'est pas rare de le trouver entièrement stérile. On ne peut confondre le Charbon avec aucune maladie des grains, parce qu'il se dissipe en poi; ;sière au moindre contact. Les spores, vues au mi- croscope, sont extrêmement petites, très lisses, d'un noir fuligineux et dépourvues de toute espèce d'appendice. La Carie [Tilletia caries) diffère delà Rouille etMuCbarbou, parce qu'elle n'affecte URE 789 jamais que l'ovaire des Graminées. On a cru pendant longtemps qu'elle n'attaquait que le froment, mais elle est beaucoup plus répan- due; on l'a trouvée sur VAgrostis vulgaris, Spica-Venli, pumila , sur le Lolium temulen- tum , Aira cœspitosa , Sorghum vulgare , Bromus secalinus , Poa pratensis. M.Durieu en a rapporté d'Algérie sur YHordeum mu- rinum. Les plantes atteintes par la Carie sont quelquefois pâles, maigres, comme celles dont l'épi est charbonné: généralement ce- pendant ces caractères sont insuffisants , on les reconnaît plus facilement au racourcis- sement des épis et aux glumes qui sonl plus rapprochées que dans les épillets sains. Tous les grains d'un même épi ne sont pas toujours tous malades, c'est même le cas le plus rare. Us sont d'abord plus gros , puis plus petits, ridés, marqués de deux , trois sillons , et d'une couleur brune. Quand on les brise, on les trouve remplis d'une matière non-e , fétide , qui rappelle l'odeur de la marée. Pendant longtemps on n'a distingué la Carie du Charbon que par ce seul caractère. Si l'on soumet les spores sous le microscope, on voit qu'elles sont sphériques et marquées d'un réseau très régulier, comme celui que l'on observe sur les yeux des Insectes , et assez souvent munies d'un pédicelle très court. Les épis cariés et ceux qui portent du blé rachitique, se présentent à peu près sous le même as- pect ; dans les uns et dans les autres il n'y a que le grain malade. On distingue facile- ment les grains rachitiques de ceux du Charbon à leur enveloppe qui est dure, épaisse, et à la substance blanche, nacrée, qu'ils renferment à l'intérieur. On pourrait encore confondre des grains cariés avec des ovaires ergotes et avortés, mais la méprise n'est que momentanée, parce que ces der- niers sont solides et ne se réduisent jamais en poussière. Enfin , Tillet, Duhamel et Ay- men disent avoir vu des grains dont une partie était saine et l'autre cariée. Je n'ai jamais rien vu de semblable, je crains bien qu'il n'y ait erreur d'observation comme pour ceux qui sont moitié sains et moitié ergotes. J'ai exposé plus haut comment on peut parvenir à préserver les récoltes de cette maladie ; la chaux et le sulfate de cuivre sont les moyens les plus certains ; mais on 790 TJRE ne peut en faire uFiipe quand les grains sont destinés à la consommation. Avant donc de les envoyer au moulin onlespas.se au crible, au tarare ; comme ceux qui sunt malades diffèrent peu des autres, il en reste tou- jours suffisamment pour altérer la farine. Pour les séparer, il faut les mettre dans l'eau, les laver; les grains qui sont ca- riés surnagent à la surface , on les retire et quand il n'en reste plus, on fait sécher au four ou au soleil ceux qui ont précipité au fond de l'eau. La farine en est générale- ment plus difficile à obtenir que de ceux qui n'ont pas été mouillés. Elle n'est pas aussi belle, n'absorbe pas autant d'eau dans le pétrissage , mais le pain, quoique moins beau, n'a rien perdu de ses propriétés ali- mentaires. On peut cependant assurer que le blé ainsi préparé, malgré toutes les pré- cautions que l'on a prises, éprouve une perte sensible. J'ai vu en Corse, où la Carie est très commune, desfamillesentières occupées à nettoyer leur grain avant de le confier au meunier; chacun en prend une petite quantité d'une main, et enlève de l'autre celui qui est malade. Ce choix se fait avec une rapidité étonnante, et quand le grain a été ainsi manipulé, il est dificile d'en trou- ver qui ait échappé à leur patience et à leur habileté. (Léveillé.) UREDO. bot. cr. — Pline se sert de ce mot pour désigner la brûlure des plantes. Persoon l'a conservé, et, sous ce nom, il a décrit un nombre considérable de petits Champignons parasites dont les spores n'ont qu'une seule loge. Le nombre des espèces qui composent ce genre m'ayaut présenté des caractères assez remarquables , j'ai cru devoir le diviser en plusieurs autres. — Voy. ubédinks. (Lév.) URÉE. zool. — Voy. l'article sécrétion , t. XI, p. 522. (E.Ba.) *URELLIA (oùpà, queue), ins. — M. Ro- bineau-Desvoidy (Myedaires, 1830) a fondé, sous cette dénomination, un genre de Dip- tères, delà famille des Athéricères, tribu des Muscides. On n'a décrit que deux espèces de ce genre : les U. calcitrapœ Rob.-Desv., et U. Parisiensis Rob.-Desv., qui se trouvent aux environs de Paris. (E. D.) URÈNE. Urena. bot. ph. — Genre de la famille des Malvacées, tribu des Malvées, formé par Linné (Gênera plantarum, n" 844) UhG et qui se compose d'arbrisseaux indigènes de toutes les parties de la zone intertropi- cale, surtout de l'Asie; à feuilles générale- ment lobées, portant en dessous, sur leur nervure médiane, une glande sessile; à fleurs axillaires, solitaires, rapprochées su- périeurement en grappe, jaunes ou rosées, pourvues d'un involucelle quinquéfide et d'un tube staminal court, tronqué et nu au sommet. On en connaît aujourd'hui environ trente espèces parmi lesquelles nous citerons VUrena lobala L., espèce du Brésil, où, d'après M. Auguste Saint-Hilaire, elle est usitée comme émolliente, surtout comme expectorante dans les rhumes et les catar- rhes, et VUrena sinuata L., également du Brésil, qui fournit des fibres textiles. (D G.) *URERA. bot. ph. — M. Gaudichaud a proposé, sous ce nom (Botanique de l'Uranie, p. 496), un genre distinct et séparé pour un certain nombre d'Orties, à feuilles alternes, à stigmate en pinceau, et dont le fruit comprimé, lisse, est enveloppé par les folio- les internes du périanthe devenues charnues. Ce genre n'est pas adopté par M. Endlicher qui n'en fait qu'une section des Orties , et celte manière de voir a été suivie dans ce ouvrage. Voy. ortie. (D. G.) URETÈRES, zool. — Voy. l'art, mammi- fères, t. VII, p. 715; et l'art, sécrétion, t. XI, p. 489 et suiv. (E. Ba.) URÈTRE, zool. — Voy. l'art, mammi- fères, t. VII, p. 710 et 715; et l'art, sé- crétion , t. XI , p. 491. (E.Ba.) *URGI!VÉE. Urginea. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Asphodélées, formé par Steinheil (Annales des sciences naturelles, 1834, vol. I, p. 321) avec des espèces détachées du grand genre Scille. Ces plantes croissent en Europe et dans les parties de l'Afrique qui longent la Méditerranée. De leur bulbe s'élève une hampe terminée par une grappe de fleurs, dont chacune est accompagnée de deux bractées. Les principaux caractères qui dis- tinguent les Urginées d'avec les Scilles con- sistent dans leurs graines très nombreuses, comprimées, à test spongieux, noir, un peu lâche. On connaît aujourd'hui cinq espèces de ce genre et, parmi elles, il en est une qui mérite de fixer l'attention sous divers rapports: c'est I'TJrginée Scille, Urginea Scilla Steinh. (Scilla maritima Linné), qui URI croît sur le littoral des mers, dans nos dé- partements occidentaux, dans l'Europe mé- ridionale, dans l'Afrique méditerranéenne, en Syrie, etc. Son bulbe est très volumineux, rougeàtre ou blanchâtre, dans une variété ; ses feuilles sont longues, larges, canalicu- lées ; sa hampe nue s'élève de 6 à 8 décimè- tres ou même davantage, et se termine par une grappe de fleurs blanches, qui s'allonge beaucoup. Cette espèce est cultivée comme espèce d'ornement et se multiplie par eayeux et par graines ; mais elle est surtout intéres- sante comme espèce médicinale. A ce titre, c'est l'une des plantes les plus précieuses parmi celles de notre Flore. On ne fait usage que de son bulbe dont les tuniques dessé- chées sont désignées, dans les pharmacies, sous le nom de Squames de Scille ou Squille. Deux propriétés distinguent ce médicament. Il agit comme un excellent diurétique et, en second lieu, comme un expectorant d'un effet sûr. Mais son administration doit être entourée de précautions, car, à forte dose, il devient dangereux. C'est ordinairement en poudre qu'on le donne, en le faisant entrer dans la composition de pilules et de bols. Mais il entre aussi dans plusieurs autres préparations pharmaceutiques très usitées. La plus grande partie de la Scille qu'on em- ploie en Europe est tirée des contrées les plus méridionales de l'Europe et de l'Orient. On en distingue généralement deux variétés : l'uneronge, qu'on nomme, dans le commerce, Scille d'Espagne ou d'Italie, Scille mâle; l'autre, blanche, connue sous les noms de Scille d'Italie, Scille femelle. Toute la prépa- ration qu'on fait subir aux tuniques des bul- bes de l'Urginée, avant de les livrer au com- merce, consiste à les détacher et à les dessé- cher le plus vite possible. Vogel a découvert dans les bulbes de l'Urginée un principe parti- culier dans lequel paraît résider principale- ment son activité et qu'il a nommé Scilliline; mais , d'après les analyses plus récentes de Tilloy, cette Scilliiine de Vogel serait un mélangede la vraie Scillitine, substance acre, extrêmement amère, avec de la gomme et dtl sucre incristallisable. (D. G.) L'RIA (nom mythol.). ois. — Nom géné- rique latin des Guillemots dans Brisson. ♦URICHTÏ1YS (ovpà, queue; fcflùî- poiâ- son). poiss. — Genre de Lnbroïdes, indiqué par M. Swainson (Cbtssifc 1839). (E. "\.) URO •ot URINATOR Lacép. ois. — Synonyme de Colyttibus Linn. URINATORES. ois. — Nom latin donné par Vieillot à sa famille des Plongeurs. URINE, zool. — Voy. l'art, sécrétion, t. XI, p. 487 et suiv. (E. Ba.) *URIi\ÉES. Urinœ. ois. — Sous-famille admise par G.-R. Gray dans la famille des Colymbinées. (Z. G.) * URIPaAÉTON (oipà, queue; yac'Ouv , brillant), poiss. — Genre de Percoldes, indi- qué par M. Swainson (CL, 1839). 'E. Ba.) UR\E ÉPINEUSE, moll. — Nom vul- gaire du Turbinella cap ilell. um La mk. (Fo- lutella capitellum L.). (E. Ba.) *UROBRACHYS. rept.— Genre de Ser- pents du groupe des Boas. (P. G.) *UROBRANCïIES. Urobranchia (oioà , queue; Spij^ia, branchies), moll. — Latreille comprenait , sous cette dénomination , des Gastéropodes divers , chez lesquels l'organe respiratoire est placé postérieurement : Fi- rola, Carinaria, Doris, etc. (E. Ba.) *UROCALYMMA (oûpàj queue; **- ÀùwTto , ouvrir ). ins. — Westwood ( Ar- cana Ent. 4, pi. 15, f. 15) a rapporté ce genre comme synonyme au genre Coptomma New.; et l'espèce qui a servi de type au premier de ces auteurs est VU. longimana West. New. Elle est propre aux îles Philip- pines. (C.) * UROCENTRE. Urocentrum ( oùpà , queue; xe*rpov, aiguillon), infus. — Ce genre fut établi par M. Nitzsch avec une des es- pèces du genre Çercaria de Millier {Cercaria turba). M. Bory de Saint-Vincent fit, de cette même espèce, son genre Turbinelle , qu'il plaça , dans sa famille des Cercariées, avec les Zoospermes et autres genres formés aux dépens des Cercaires de Muller. M. Eh- renberg inscrivit d'abord ce genre dans sa famille des Monadiens, et le rangea depuis avec les Vortieelles, ayant d'ailleurs observé la division transverse indiquée par Millier, sans avoir pu trouver Ips deux points noirs que Muller suppose être des yeux. Bien que n'ayant jamais rien rencontré qui ressemblât à «etanimal, excepté sonErvilie, M. Dujardin le place , avec doute, à la fin de sa famille des Urcéolariens, dans laquelle il se distin- guerait par l'existence d'une queue. (E. BÀ:) ♦UROC.EiVTRON. rept. Genre ii'lL;i;i- nleits. (P. G.) 792 TRO *UROCÉRIDES. Uroceridœ. ins. — Sy- nonyme de Siricides, Siricidœ. (Bl.) UROCERUS. ins.— Synonyme de Sirex, employé par Geoffroy (Histoire des Insectes des environs de Paris). #**<•) *UROCnLÈlVE. Urochlœna (oùpà.queue; xXaîva, tunique, tégument), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Festucacées, formé par M. Nées d'Esen- beek {Gramin. Capens., p. 437) pour une petite graminée, indigènedu cap de Bonne- Espérance; dont les épillets multiflores for- ment, par leur groupement, un épi ovale, terminal. Ce nom générique vient de ceque les glumes et glumelles de celle plante se prolongent en une queue sétacée, flexueuse. (D. G.) UROCHLOA. Urochloa (olpà , queue; X*°'a, gramen ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Panirées , formé par Palisot de Beauvois ( Agrosloyr., pag. 52 , tab. 11 , fig. 1 ) pour des plantes des régions tropicales, à épillets biflorés, dis- poses en épis géminés, digités, ou en grap- pes , et dont la fleur inférieure est stérile. Ce genre est très voisin des Panicum, Oplis- menus et Selaria, surtout de ce dernier. M. Kunth (Enumcr.y vol. I, pag. 73) en dé- crit sept espèces, parmi lesquelles le type du genre est V Urochloa panicoides Palis. (D. G.) UROCHS ou UROX. mam.— Même valeur qu'Aurochs. (E. Ba.) *UROCOPRUS. ins.— Motchoulsky (Bull, de la Soc. imp. des nat. de Moscou , Ins. du Caucase, p. 5), avait décrit ce genre de Co- léoptères pentamères et de la. tribu des Cla- \icornes sous le nom de Hypocoprus, qui a été rectifié en celui indiqué ci-dessus. Le type, VU. latridioides Mot., est indigène du Caucase. (C.) * UROCOPTIS (ovpà, queue ; xô-n-rto , je coupe), moll. — Genre indiqué par M. Beck, et rapporté au groupe des Hélices (Ind. Moll. Mus. Pr., 1837). (E. Ba.) UROCROTALON.rept.— Genred'Ophi- diens venimeux. (P. G.) *UROCTÉE. Uroctea (ovpà.queue; xrtèç, peigne), arachn. — Synonyme de Clotho. Voy. ce nom. (H. L.) URODON (ovpà, queue; o<îouç, dent). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, di- vision des Anthribides, créé par Scbœnherr (Gênera et sp. Curculinn., syn., 1. 1, p. 1 1 3) FRO qui y rapporte 9 espèces : 4 sont originaires d'Europe , et 5 de l'Afrique australe. Le type , VU. rufipes Fr. Schr. , se trouve fré- quemment aux environs de Paris sur les fleurs des Reseda lulea et luteola. (C.) *UROGALLUS (urus, taureau sauvage ; gallus, coq) Briss., Scop. ois. — Synonyme de Tetrao Lin. *UROGLÈ!V,E. Uroglena (ovpà, queue; yt-f/rn , petit œil), infus. — Genre établi par M. Ehrenberg pour des Infusoires agrégés dans une enveloppe gélatineuse commune, et distingués des espèces voisines par la présence d'un prolongement caudiforme qui les retient adhérents au centre de la masse commune. Cette caractéristique convient aussi au genre Synura du même auteur; mais l'existence d'un point oculiforme à tous les Uroglena les distingue des Synura. Une seule espèce, Uroglena volvox Ehr., compose ce genre, que M. Dujardin place dans sa famille des Volvociens. (E. Ba.) * UROGYMNUS ( oùpà , queue ; yvpo; , nu), poiss. — Synonyme de Gymnura, genre du groupe des Raies ( Mull. und Henle , in Wiegm. Arch., 1 , 1837). (E. Ba.) *UROLEPIS (ovpà, queue ; Xewç, écaille). ins. — Genre de la famille des Chalcidides, groupe des Ptéromalites, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi par M. Walker (Entom. Magaz. ) sur une seule espèce, le Ur. nia- rilimus Walk. (Bl.) *UROLEPTE. Uroleptus (ovpà, queue; Idttoç , ténu), infus. — Ce genre d'Infusoi- res fut créé par M. Ehrenberg, rangé par lui dans sa famille des Kolpodés, et caractérisé par l'absence d'un œil , d'une langue et d'une trompe , et par l'existence d'une queue. Les espèces que ce micrographe place aujourd'hui dans ce genre Uroleptus, parais- sent se rapporter pour une partie aux Oxy- triques, famille des Kéroniensde M. Dujar- din ; pour une autre, aux Trachelius, famille des Trichodiens; pour une autre enfin, aux Spirostomes, famille des Bursariens. (E. Ba.) *UïîOLEPTIS (ovpà, queue; hnrls , grêle), rept. — Nom donné par M. Fitzin- ger au genre de Boas que MM. Duméril et Bibron décrivent, dans leur Erpétologie gé- nérale, sous le nom de Platygaster , et que M. Gray appelle Bolyeria. (P. G.) UROLEPTUS. iNF. — Voy. urolepte. *UROï,OPHUS (oûo«-, queue; Xo*i* , I RO crête ). poiss. — Genre du groupe des Raies (Miill. uni Henle , in Wiegm. Archiv. t 1837). (E. Ba.) UUQMÈLE. térat. — Genre de Mons- tres Syméliens. — Voy. syméliens. *UROMOLGOEI ( oJP«, queue; fioXyU , reptile), rept. — Nom donné à la famille des Boas par M. Ritgen. (P. G.) UROMYCES (ovpà, queue; p.vx/i>, cham- pignon), bot. cr. — Petit genre de la fa- mille des Urédiués formé par le professeur Link; il embrasse ceux dont les spores ou sporanges sont à une seule loge avec un pé- dicelle. — Voy. urédinés. (Lév.) *URONEMUS (owpà, queue; v^u», fi- let ). poiss. — Genre de Célacanthes , Pois- sons fossiles voisins des Sauroïdes, établi par M. Agassiz pour de petits Poissons des ter- rains carbonifères, qui ont une longue dor- sale s'étendant de la nuque à la caudale. LUronemus lobatus Ag. a été trouvé à Bur- die-House. (E. Ba.) *UUOPAPPL'S (oipa, queue; irdnitoç, aigrette), bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par M.Nuttall rentre comme syno- nyme dans le genre Calais DG, , delà fa- mille des Composées, tribu des Chicoracées. (D. G.) UROPELTIS (oùpà, queue; tte/.t^, bou- clier), rept. — Genre de petits Ophidiens des Indes, distingué par G. Cuvier (licg. an., t. II, p. 76). On en connaît deux espèces, U. philippensis (Cuv.; Eydoux et P. Gerv., Favorite, pi. 25) de Manille; U. ceylanicus, Cuv.; Cocteau (Mag. Zool., t. 111, pi. 2); de Ceylan. (P. G.) * L'ROPËTALE. Uropetalum ( oûpa, queue; tîc'toùov , pétale), bot. ph. — Genre delà famille des Liliacées, sous-ordre des Asphodéiées, formé par Ker ou Gawler (in Bolan. Régis., tab. 156, 974), pour des espèces précédemment classées parmi les Hyacinthes , plantes bulbeuses, indigènes du midi de l'Europe et du cap de Bonne-Espé- rance; à fleurs en grappe simple terminale, accompagnées de bractées, et dont le pé- rianthe en entonnoir est divisé profondé- ment en six segments étalés au sommet. On connaît aujourd'hui cinq espèces de ce genre parmi lesquelles la plus intéressante est I'U- ropétale tardif, Uropetalum serolinum Ker. ( Ny acinthus serotinus Lw.), qui croît dans nos départements les plus méridionaux, t. xii. URO 793 ainsi qu'en Espagne, eu Portugal, à Téné< riffe et en Barbarie. (D. G.) *UROPHAETON. poiss.— Pour Uriphae ton. (E. Ba.) 0 *UROPHORA(oùp«, queue; (pepù, je porte). ins. — Genre de la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères établi par M. Gray (Griff. An. Kingd., XV) sur une seule espèce des Indes orientales, le U. Hardwickii. (Bl.) *LROPHOtt A (ovpa , queue ; yopo; , por- teur), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, de la famille des Athéricères, tribu des Musciiles, sous-tribu des Téphritides, crée parM.Robineau-I>esvoidy(Myo uudi» clan matn- rescit. » VAL 813 lopper et mûrir au fond de l'eau. La Val- lisnérie se trouve dans le Rhône , dans les canaux du midi de la France. Dans le canal du Languedoc, en particulier, son abon- dance est telle qu'elle ne tarderait pas à gê- ner et enfiu à empêcher la navigation, si de nombreux ouvriers n'étaient occupés tous les ans } à très grands frais , à la couper sous l'eau au moyen de faux très longuement emmanchées. (P. D.) VALLISXÉRIÉES. VaHisnerieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des uvdrocharidées. — Voy. ce mot. VALLONIE. Vallonia (nom mythol. ). moll. — Risso , en prenant pour type une Valvée, établi ce genre qui fait double em- ploi avec les Valvées. (E. Ba.) VALLOTA. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Herbert (Append., p. 29), et dont le type était VAmaryllis speciosa l'Hérit. (Crinum speciosum Lin.) n'a pas été généralement adopté , et constitue un simple sous-genre dans le grand groupe générique des Amaryllis Lin. (D. G.) VALOXIE. Valonia (nom propre?), bot. cr. — (Phycées.) Déjà Ginanni, et non Gin- nani comme on l'écrit à tort, avait fait con- naître sous ce nom, dont l'étymologie est incertaine, une espèce d'Algue assez com- mune dans les lagunes de Venise. En insti- tuant ce genre, Agardh a retenu le nom. Mais le Valonia du botaniste suédois a subi des modifications , deux des cinq espèces qu'il mentionnait étant devenues les types des nouveaux genres Ascolhamnion et Dic- tyosphœria. Les deux seules qui restent au- jourd'hui offrent pour caractères communs: Fronde tubuleuse , membraneuse , hyaline, confervoïde ou ulriculiforme , simple ou rameuse, contenant des granules de chlo- rophylle (Gonidies) suspendus dans un li- quide et souvent attachés à ses parois. On n'en connaît pas les moyens de propagation. Ces Algues vivent exclusivement dans la mer. (C M.) * VALORADIE. Valoraàia. bot. ph. — M. Bunge avait créé sous le nom de Cerato- sligma un genre de la famille des Plumba- ginées, qui avait pour type unique une plante herbacée vivace, des environs de Pé- kin. Plus tard, M. Hochstetter {Flora, 1812 , pag. 2.10 > a formé, sous le nom de Faloradia, un genre de la même famille f m val val qui renferme 2 espèces sous-frutescentes, recueillies sur le mont Scholada en Abyssi- nie. Dans son travail monographique sur les Plumbaginées (mDC. Prodrom., v. XII, p. 694), M. Boissier a réuni ces deux genres en un seul, auquel il a conservé le nom de Valoradia , bien que moins ancien , parce que, dit-il, le caractère exprimé par le mot Ceratosligma (stir/mates en cornes) ne se retrouve pas dans les deux espèces afri- caines. (D. G.) VAL- AIRE. bot. — Du root valve on a fait l'adjectif valvaire , qu'on emploie pour désigner le mode de préfloraison ou d'esti- vation dans lequel les sépales ou les pétales s'appliquent , dans le bouton , l'un contre l'autre, en se touchant seulement par leurs bords, sans empiéter l'un sur l'autre et sans se replier ni en dedans ni en dehors. On voit que cette disposition , dont le calice des Mal vacées, de la Clématite, etc. , offre un bon exemple, rappelle exactement le mode d'u- nion des valves des péricarpes uniloculaires. De Candolle a proposé aussi d'appliquer la dénomination de cloisons valvaires aux cloisons formées par le bord rentrant des valves du péricarpe , comme dans le Rho- dodendron. C'est cette origine des cloisons qu'on désigne d'ordinaire par la péri- phrase valvis introflexis. Malheureusement cette nouvelle dénomination amènerait cer- tainement une étrange confusion, puisque d'autres auteurs emploient ces mêmes mots de cloisons valvaires pour désigner les cloi- sons qui , lors de la déhiscence de certains fruits, restent adhérentes aux valves, le long de leur ligne médiane. (P. D.) *VALVARIA. moll. — Nom générique mal écrit ( Swains , Elem. mod. Conch. ) pour Volyaiua. (E. Ba.) VALVATA. moll. — Nom latin du genre Valvée. (E. Ba.) VALVE, moll. — Voy. la partie de l'ar- ticle mollusques, où il est question de la co- quille. (E. Ba.) VALVÉE. Valvata. moll. — Genre de Gastéropodes Pectinibranches , delà famille des Paludinides, établi par Millier, carac- térisé par lui et par Draparnaud, et intro- duit dans toutes les méthodes. Les Valvkes ressemblent beaucoup aux Paludines ; elles en différent surtout en ce que leur bouche n'est pas modifiée par l'avant -dernier tour, et n'est pas anguleuse au côté postérieur. Le genre ne renferme que des mollusques d'eau douce, tous d'Europe. La coquille des Valvées est, comme celle des Planorbes, presque enroulée dans le même plan; mais l'ouverture est ronde, munie d'un opercule, et l'animal, qui porte deux tentacules grêles et les yeux à leur base antérieure, respire par des branchies. Le pied de l'animal est fourchu antérieure- ment. Parmi les espèces vivantes nous citerons : la Valvée porte i'lumet, Valvata crislata, Mûll. Elle ha! ue presque toute l'Europe, dans les ruisseaux tourbeux, les fossés, les eaux stagnantes. Parmi les espèces fossiles , le Valvala multiformis, Desh., se trouve aux environs de Bade. (E. Ba.) VALVES. Valvœ. bot.— Le mot de val- ves est employé en botanique pour désigner les diverses pièces qui entrent dans la for- mation des péricarpes, et qui, le plus sou- vent, s'ouvrent et s'isolent au moment de la maturité des fruits. Lorsque le péricarpe est formé d'une seule pièce, partouteontinue et sans sutures, qui ne s'ouvre pas réguliè- rement à sa maturité, on le dit évalve ou sans valves. Il est dit univalve lorsqu'il s'ouvre par une seule suture ou en une seule pièce, comme dans les follicules des Apocy- nées, des Asclépiadées; il est bivalve lors- qu'il se partage en deux valves , comme dans les Légumes : seulement ce dernier exemple montre que le nombre des valves d'un fruit ne correspond pas toujours à ce- lui des feuilles carpellaires qui entrent dans sa constitution, car les Légumes n'ont qu'une seule feuille carpellaire, bien qu'ils s'ouvrent en deux valves. Les noms de péri- carpes Irivalves, quadrivalves, quinqueval- ves , etc. , multivalves , s'appliquent à ceux qui s'ouvrent en trois , quatre , cinq, etc., ou plusieurs valves. Cette signification du mot valves, qui est seule rigoureuse, a donné lieu à d'autres emplois impropres de la même dénomina- tion. Ainsi, dans la botanique descriptive, on remploie fréquemment pour désigner les diverses bractées ou folioles qui entrent dans la composition des spathes. On s'en sert aussi pour désigner les folioles des glumes des Graminées. Ainsi l'on dit tous les joncs june VAM spathe univalve, bivalve, etc., pour une spathe à une, deux folioles, ou pour une spathe moiiophylle, diphylle, etc. (P. D.) *VALVUL ARIA (valvula, valvule), infos. — Genre de Vorticelliens, établi par M.Gold- fuss, pour des Infusoires qui se rapportent généralement aux Epistylis. (E. Ba.) VALVULE, zool. On nomme ainsi des replis de la membrane interne des vais- seaux et autres organes, destinés soit à sou- tenir les liquides ou autres matières inté- rieures, soit à opposer un obstacle au passage de ces mêmes matières dans une direction déterminée. Dans les veines, à l'origine des artères, entre les cavités du coeur, entre le eœium et l'intestin grêle, etc., on rencontre des valvules que les anatomistes désignent sous des noms spéciaux. (E. Ba.) VALVULINE. Valvulina (valvula, val- vule). foram. — Genre de Foraminifères Hé- licostègues, établi par M. d'Orbigny dans la famille des Turbinoides. La caractéris- tique et les rapports de ce genre sont indi- qués dans le tableau de la page 667 du tome V de ce Dictionnaire. M. d'Orbigny décrit le Valv. gibbosa, de la craie du bas- sin de Paris, et indique sept espèces des terrains tertiaires ds Paris et de Valognes. (E.Ba.) VAMI, Poir. bot. ph. — Synonyme de Cephalotus. VAMPIRE. Vampirus. mam. — Ce nom est, dans les auteurs, l'épithète spécifique de la Roussette édule, Vespertilio Vampirus (voy. roussette). C'est aussi le nom d'un genre de Chauves-Souris insectivores, fai- sant partie de la tribu des Phyllostomiens, famille des Vampiridés , dans la classifica- tion de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Compris par plusieurs auteurs méthodistes dans le genre Phyllostome , le genre Vam- pire est privé de queue, et se distingue des Phyllostomes , d'après la classification dont nous venons de parler, principalement par son museau allongé. Une espèce, dési- gnée plus particulièrement sous le nom propre de Vampire , V. spectrum L., est de l'Amérique méridionale; la feuille qui sur- monte son nez est ovale, creusée en enton- noir ; lui-même est brun-roux , de la taille d'une Pie. On l'a accusé de faire périr les hommes et les animaux en suçant leur sang ; mais ce fait est peu probable : les VAN 815 plaies qu'il occasionne sont très petites et ne doivent pas être bien dangereuses , à moins qu'elles ne soient envenimées par le climat. (E. Ba.) *VAMPIRIDÉES. mam. — Famille de Chéiroptères dans la classification de M. Isi- dore Geoffroy Saint-Hilaire, et comprenant les deux tribus des Sténodermiens et des Phyllostomiens. — Voy. l'art, mammifères. C'est avec la valeur générale de cette fa- mille, ou comme correspondant plus spécia- lement à la tribu des Phyllostomiens, qu'ont été formées les dénominations de : Vampyrid* etVAMPYRUNA(C. Bon, Synops., 1837). (E.Ba.) VAMPYRUS. mam. — Voy. vampire. *VANADINITE. min. — Voy. vanadium. ♦VANADIUM (de Vanadis , nom d'une divinité Scandinave), min. — Le Vanadium est un métal fort rare, qui présente de grandes analogies avec le chrome et le man- ganèse, d'une part, et, de l'autre, avec le Molybdène. Il a été découvert en 1801 dans un minerai de plomb de Zimapan au Mexi- que, par Del Rio, qui lui donna le nom d'Érythronium. Mais cette découverte fut niée par un chimiste français, qui ne vit dans l'Érythronium que du chrome impur. L'existence du Vanadium n'a été admise qu'en 1830, à la suite d'un travail de Sefs- trœm, qui le trouva dans un minerai de fer de la Suède, remarquable par une ductilité extraordinaire. Le Vanadium est d'un blanc d'argent, et ressemble beaucoup au Molyb- dène. Il n'est point ductile et se laisse aisé- ment réduire en une poudre noire. Il se dis- sout aisément dans l'acide azotique et dans l'eau régale; sa dissolution a une belle cou- leur bleue. Il a trois degrés d'oxydation, sa- voir : V 0, V O2, V O3. Ce dernier est un acide comparable à l'acide chromique. C'est à l'état de Vanadate qu'on le trouve dans la nature. On distingue les Vanadates des Chromâtes, en ce qu'ils donnent avec le bo- rax un verre de couleur verte, qui se change en jaune dans la flamme oxydante, ce qui n'a pas lieu avec le chrome. On reconnaît en eux la présence de l'acide vanadique, à ce que, chauffés avec la soude, ils donnent un sel soluble, dont la solution précipite par l'azotate d'argent une poudre jaune de vanadate d'argent, qui devient blanche en peu de minutes. 316 VAN On connaît maintenant deux espèces de Vanadate dans la nature : la Vanadinite, ou le Vanadate de plomb chloruré, et la Vol- borthile, qui est un Vanadate de cuivre. 1. Vanadinite. Vanadate de plomb, avec chlorure de plomb, formé probablement par la combinaison de 3 atomes de Vanadate iribasique et de 1 atome de chlorure de plomb. Substance d'un blanc jaunâtre, ou d'un brun clair, en petits prismes hexago- naux réguliers, ou en petits mamelons hé- rissés de pointes cristallines, opaque ou à peine translucide, d'un éclat gras; dureté, 3; densité, 7. Au chalumeau, elle décrépite fortement, et fond sur le charbon en un globule, qui finit par se réduire en grains de plomb, tandis que le charbon se recouvre de poussière jaune; avec le sel de phosphore, elle donne à la flamme de réduction, un verre d'un beau vert de chrome, qui paraît brun tant qu'il est chaud. Elle est soluble dans l'eau azotique. Ce minéral a été trouvé d'abord à Zimapan au Mexique, en petits cristaux, dans un filon métallifère avec d'au- tres minerais de plomb. On l'a retrouvé de- puis en petits agrégats sphéroïdaux , ou en enduit mamelonné, à Wanlockhand, comté de Dumfries en Ecosse, dans des filons de la Grauwacke, avec carbonate et phosphate de plomb; aussi à Wicktow en Irlande, dans une autre mine de plomb. Enfin, il existe aussi à Beresow , près d'Ekaterin- bourg dans l'Oural, dans des filons de gra- nité, avec du phosphate de plomb ; ses cris- taux renferment quelquefois un petit noyau de cette dernière substance. 2. Volborthite. G. Rose. Vanadate de cuivre, signalé pour la première fois par le VAN docteur Volborth, en petits cristaux d'une vert d'olive, qui paraissent être des tables hexagonales, et qui tapissent les fentes d'une argile mêlée de Malachite dans les mines de cuivre de Syssertsk et de Goumeschewsk, dans les monts Ourals. On la retrouve aussi à Nischne-Tagilsk, et dans plusieurs autres mines de cuivre du gouvernement de Perm. Il s'offre généralement en petites masses écailleuses, ou en petits agrégats sphéroï- daux. Ce minéral donne un peu d'eau dans le petit matras et devient noir; il fond sur le charbon, et finit par s'y réduire en une scorie d'un aspect semblable à celui du graphite, et qui renferme des grains de cui- vre. Avec le sel de phosphore et à la flamme réduisante, il donne un verre d'un vert de chrome. Il se dissout dans l'acide azotique avec le précipité d'acide vana- dique. (Del.) * VANALPHIMIA. bot. ph. — Lesche- nault de Latour formait un genre de ce nom ( Msc. ex Endlic. Gênera plant. , n° 5414), lequel se rattache, comme syno- nyme, au genre Saurauja Willd., de la fa- mille des Ternstroemiacées. (D. G.) *VANCOUVERIE. Vancouvcria (dédié au célèbre navigateur Vancouver), bot. pu. — Genre de la famille desBerbéridées, établi par M. Decaisne {Annales des Sciences natu- relles, 2e série, vol. II, pag. 351) pour une plante herbacée vivace , indigène des par- ties nord-ouest de l'Amérique septentrionale, que M. Hooker avait décrite et figurée, dans sa Flore de l'Amérique du Nord, sous le nom à'Epimedium hexandrum. Cette plante, à fleur hexandre, est devenue le Vancouveria hexandraDne. (D. G.) FIN OC DOUZIÈME TOME. H"\ m. mm 1 :**' I £#&J r^ 2$ m iM s **i I se i $ .v- ni. d# 'W^iSr £s*£ « sfjs? ^ 2 g-: « ï li £% :fc**2 fô #T *£ P* 7^ * isis %.,-.: .V. ÉËfxM