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L'HISTOIRE DE L'INQUISITION

DANS LE LANGUEDOC.

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IMPRIMERIE DAUPELEY-GOUVERNEUR A NOGENT-LE-ROTKOC.

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DOCUMENTS

POUR SERVIR A

L'HISTOIRE DE L'INOUISITION

DANS LE LANGUEDOC

PUBLIÉS POUE LA SOCIÉTÉ DE L'fllSTOiaE DE FRANCE

PAR

M«^ DOUAIS

ÉVÊQUE DE BEAUVAIS.

PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION.

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A PARIS

LIBRAIRIE RENOUARD

H. LAURENS, SUCCESSEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE l'hISTOIRE DE FRANCE

RUE DE TOURNON, 6

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EXTRAIT DU REGLEMENT.

Art. Ut. Le Conseil désigne les ouvrages à publier, et choisil les personnes les plus capables d'en préparer et d'en suivre la publication.

Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commissaire responsable, chargé d'en surveiller l'exécution.

Le nom de l'éditeur sera placé en tête de chaque volume.

Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la Société sans l'autorisation du Conseil, et s'il n'est accompagné d'une déclaration du Commissaire responsable, portant que le travail lui a paru mériter d'être publié.

Le Commissaire responsable soussigné déclare que la première partie des Documents pour servir a l'Histoire de l'I\quisitio\ DANS LE Languedoc, préparée par M^»" C. Douais, évêque de Beauvais, lui a paru digne d'être publiée par la Société de l'Histoire de France.

Fait à Paris, le 20 août \ 900.

Signé : Noël VALOIS.

Certifié :

Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de France, A. DE BOISLISLE.

INTRODUCTION.

L'Inquisition, qui a commencé à Toulouse en 1229, se rencontre encore dans le Languedoc' au xv°, au xvi*^ et même au xvif siècle'. Mais, à ces dates, elle était déjà fort

1. La dénomination de Languedoc est appliquée dans le pré- sent ouvrage d'une manière unilorme au pays qui, aux débuts de l'Inquisition, s'appelait encore le comté de Toulouse. Mais celui-ci ne fut bientôt plus qu'une expression géographique. Il a paru naturel, et d'ailleurs fort commode, d'adopter une manière de parler commune à la fin du xm^ siècle et désignant une pro- vince bien nettement délimitée.

2. Je citerai comme exemples : pour le xy« siècle, l'appel inter- jeté en cour de Rome par Jean Richard, précepteur de la maison de l'hôpital du Saint-Esprit de Millau, de la citation lancée contre lui par Pierre Turelure, inquisiteur, en juin 1440 '^Doat, XXXV, fol. 165-182); la bulle d'Eugène IV à l'archevêque de Narbonne et aux évêques de Garcassonne, d'Agde, d'Alet et de Saint-Pons en faveur de cet inquisiteur, du 1" juillet 1441 (Doat, XXXV, fol. 184-185) ; la révocation des serments que Raymond de Tilio, inquisiteur, avait fait prêter aux officiers de l'Inquisition à Albi, à l'insu de l'évèque, du 4 décembre 1423 (Doat, XXXV, fol. 187-197) ; les poursuites exercées contre le vicomte Jean d'Uzès, qui, con- damné, fut acquitté par une sentence de l'archevêque d'Embrun, agissant au nom du pape Pie II [1459-1462] (Arch. ducales d'Uzès, château d'Uzès, caisse 10, liasse 8) ; l'acte d'appel de Jean Rossi- nhol, religieux des frères Mineurs de l'Observance de Rodez, au nom de Charles de Verdun, religieux du môme couvent, signifié « in domo inquisitionis Tholose » et en présence « venerabilis et religiosi viri l'ratris Galhardi de Petra, ordiuis Beati Dominici,

a

ij INTRODUCTION.

affaiblie. La période de sa plus grande activité et alors cette activité fut vraiment intense répond au xiif et au

in sacra theologia professoris inquisitorisque sancte fidei catholice et heretice pravitatis ia ducatu Acquitanie, » du 24 avril 1494 (Arch. des notaires de Toulouse, Ghavalon, notaire, reg. de 1492 et années suiv.). Ce religieux avait été accusé, prêchant à Rodez, « mu lia dixisse et predicasse contra eosdem Mendicantes ac con- tra fidem catholicam. » Pour le xwi" siècle, six arrêts du Par- lement de Toulouse, 1521-1594 (Doat, XXXV, fol. 198-205); les Ordonnances de la saincte Inquisition et court d'icelle séant à Tou- lose (Doat, XXXI, fol. 13-17); le procès d'Antoine Dumas, mar- chand d'Albi (Arch. des notaires de Toulouse, Giraudat, notaire, reg. de 1545, fol. 127 y°), et quelques actes prouvant la pleine activité du tribunal : [12 juillet 1545] Joseph Corrège, inquisiteur de Garcassonne, et Bernard Sacratis, lieutenant de l'inquisiteur de Toulouse , nomment leurs procureurs pour présenter au roi certaines requêtes « concernans la foy et offices desd. inquisiteurs » (ibid., fol. 128); [12 juillet 1545] Dominique Melhan, commissaire député par l'inquisiteur de Toulouse, déclare avoir « ouy en matière de ia foy contre toutz hérétiques et faulteurs d'iceulx de la diocèse de Castres » Jean Gombailh, régent des écoles de Mont- réal, diocèse de Garcassonne (ibid., fol. 128 \°); [19 août 1547] prise de possession de l'office d'inquisiteur par Esprit Rotier (même notaire, reg. de 1547, fol. 197 v°) ; [26 mai 1550] Jacques Fournier, prisonnier, fait présenter à frère Esprit Rotier, inquisi- teur, une nouvelle requête pour être élargi (môme notaire, reg. de 1550, fol. 70 v») ; [11 juillet 1550] réception de Guillaume de Labarde comme greffier de l'Inquisition de Toulouse « jusques à ce que Gerauld Pagesi soit en liberté d'iceluy greffe régir » (ibid., fol. 115); les lettres de Vidal de Becanis, de l'année 1540, enjoignant à tous de faire connaître ceux « du rolle des cinq cens nouveaux chrestiens de Tholose » (Doat, XXXV, fol. 206 vo-212); la forme du serment que les consuls des villes devaient prêter entre les mains des inquisiteurs, de l'année 1549 (Doat, XXXV, fol. 214) ; l'absolution accordée à Bernard Ycher par Joseph Gor- rège, inquisiteur (Doat, XXXV, fol. 216-219); les lettres de Henri III, du 20 janvier 1575, confirmant Pierre de Lalaine dans l'office d'inquisiteur (Doat, XXXV, fol. 220-221). Pour le xvn« siècle, la poursuite par l'inquisiteur d'Avignon contre le curé des Angles, diocèse de Nîmes (les Angles, cant. de Villeneuve-

INTRODUCTION. iij

XIV* siècle, et même, pour préciser, aux années qui vont du pontificat de Grégoire IX à celui de Jean XXII, du règne de saint Louis aux règnes de Philippe le Bel et de Philippe VI. Du moins, c'est l'idée que suggèrent les documents spéciaux qui nous sont parvenus; et, vraisemblablement, cette idée n'est pas fausse.

Cette période, en tout cas, a, aux yeux de l'historien et du légiste, une importance considérable et offre un intérêt qui ne se représente plus au même degré par la suite. L'on ne sera pas surpris que nous l'ayons prise comme un riche champ d'étude. Les faits n'appartiennent qu'à une ancienne

lès- Avignon, Gard), pour la capture duquel le présidial de Nîmes accorda le pareatis. Enfermé dans les prisons d'Avignon, le curé des Angles s'échappa et fut trouvé « pendu et estranglé aux cordes du clocher » de son église, « ce qui fut cause qu'on conduisit au Parlement de Tholose bon nombre de prisonniers » (lettre du P. Dufour, inquisiteur, au R. P. Ranquet, provincial et inquisi- teur à Toulouse, datée d'Avignon le 17 mars 1654. Arch, de la Haute -Garonne, H Dominicains, Dominicains étrangers, 19). A cette date, le P. Rey était inquisiteur à Toulouse. On lit dans la même lettre : « Je crois que les edicts de paix pour la liberté des huguenots, qui lient les mains aux inquisiteurs dans les Estats du Roy, pour ne pouvoir procéder criminellement à la punition de leur impiété, ne les lient pas pour les pouvoir consoler et absouldre dans leur repentance. » Percin {Monumenta conventus Tkolosani ordinis FF. Praedicatorum, Inquisitio, in-fol., Toulouse, 1693, p. 102-105) cite plusieurs exemples de poursuites au xv«, au xvi« et au xvn^ siècle. Le P. Ranquet avait été nommé inqui- siteur en 1635 (Doat, XXXV, fol. 222). Au moment je mets sous presse, j'apprends que MM. Doinel, archiviste de l'Aude, de Félice et Weiss publient VExtrait des registres de par-- lement du jeudy vingt quatriesme d'avril mil cinq cens trente quatre après Pasques, et VExtrait des procès, deppositions et registres de l'archevesché de Thoulouse et de l'inquisition en tant que touche les charges et suspitions de frère Arnauld de Dadeto, soxj disant inqui- siteur, 17 juin 1532-24 avril 1535 (Archives de l'Aude, H Notre- Dame de Prouille).

iy INTRODUCTION.

province de la France; mais si on les considère, abstrac- tion faite des personnes et des lieux, on ne manque pas de s'apercevoir qu'ils permettent de décrire en détail toute la procédure du trop fameux tribunal, ou même d'en reconsti- tuer à grands traits l'histoire. Ces faits, en un mot, ont une portée générale, bien capable, ce semble, de captiver l'atten- tion de l'historien des institutions anciennes.

Je voudrais faire passer ici sous les yeux du lecteur le tableau d'ensemble des documents , imprimés ou manu- scrits, qui se rapportent à l'histoire de l'Inquisition dans le Languedoc. Il ne s'agit pas cependant d'énumérer une par une les innombrables pièces appartenant à ce sujet, qui rem- plissent plus de vingt volumes ou registres. Je ne prétends pas dresser un catalogue bibliographique ni un inventaire sommaire, qui, aussi bien, risqueraient fort l'un et l'autre d'induire en erreur, car ils ne mettraient pas suffisamment en lumière la part qui revient à chacune des autorités agis- sant dans la poursuite inquisitoriale.

Ne perdons pas de vue, en effet, que l'inquisiteur ne fut qu'un juge délégué; si les actes de ce juge dépassent consi- dérablement en proportion numérique les lettres pontifi- cales, les commissions des légats, les statuts des conciles, ou même les actes des évêques, juges ordinaires, ils ne sau- raient les faire négliger sans un inconvénient grave : on s'exposerait, en ce cas, à montrer un juge faisant une pour- suite et prononçant des sentences, sans indiquer la source de ses pouvoirs exceptionnels, la législation qu'il avait charge d'appliquer, la procédure qu'il devait suivre. Il n'est que juste d'ajouter que le bras séculier, dont la compétence fut reconnue par le saint-siège en ce qui regarde la pénalité extrême de l'hérétique, lequel s'était mis hors de l'Eglise, acheva, par la confiscation des biens et par l'application de

INTRODUCTION. V

la peine du feu, un assez grand nombre de procès suivis de condamnation. La poursuite de l'hérétique établit ainsi des rapports spéciaux entre le roi de France ou ses officiers et les évêques ou les juges investis d'un pouvoir nouveau.

Dans ce tableau d'ensemble, il m'a donc paru que, au lieu de me borner aux actes des inquisiteurs, je devais faire connaître, ne serait-ce que pour les caractériser, les actes de chacune des autorités ecclésiastiques ou séculières qui ont eu part à cette poursuite : papes et légats, évêques et con- ciles, inquisiteurs, rois.

Il y a, en outre, des récits ou chroniques et des manuels écrits dans le Languedoc, qu'il est permis au juriste de négliger, mais auxquels l'historien doit attacher une réelle importance. J'en parlerai également dans la première partie de cette Introduction ayant pour titre : Faits et documents. Tableau d'ensemble. La seconde partie sera consacrée à la description des registres ou pièces publiées ici pour la première fois.

vj INTRODUCTION.

PREMIÈRE PARTIE.

Faits et documents. Tableau d'ensemble.

I. Actes des papes.

1. Grégoire IX. Les légats Romain de Saint- Ange et Jeayi, archevêque de Vienne (1229-1241).

^--^ Les légats ont si souvent agi au nom du pape, et en vertu de leurs pouvoirs apostoliques, qu'on ne peut les séparer de lui. A les unir, on gagne de mieux saisir l'impulsion partie du centre même de la catholicité, c'est-à-dire de l'Eglise romaine, clef de voûte de l'unité ecclésiastique^, invariablement invoquée dans les sentences des inqui- siteurs. Ce principe a une application spéciale aux actes par lesquels l'Inquisition fut établie à Toulouse en l'au- tomne de 1229, puisque ces actes émanèrent du cardinal Romain de Saint-Ange, légat.

C'est l'année précédente qu'envoyé pour traiter de l'af- faire des Albigeois et du comte de Toulouse, réduit à merci, il avait été investi de pleins et universels pouvoirs^. Le sta- tut Cupientes, édicté par le gouvernement du jeune roi pour les provinces que le traité de Meaux venait de faire tomber en son pouvoir, portait (art. II) que les hérétiques, post- quam fuerint de haeresi per episcopum loci, vel per

1. Voy. Tocco (VEresia nel medio evo, iii-12, Florence, 1884), qui montre combien l'hérésie tendait à briser cette unité.

2. Voy. les lettres de Grégoire IX au roi de Franco et les lettres de commission du pape, de mars-juillet 1228 [Registres de Gré- goire IX, par M. Auvray, en cours de publication, n»» 229, 230, 232, 233, 234 ; Potthast, 8150, 8267).

INTRODUCTION. vij

aliamecclesiasticampersonam quae potestatem habeat, condemnati, seraient immédiatement punis^; et ne man- quons pas de remarquer l'expression vel per aliam eccle- siasticam personam, c'est-à-dire tout juge délégué, l'évêque étant juge ordinaire dans son diocèse.

Au mois de novembre suivant, le légat réunit le fameux concile de Toulouse, auquel prirent part les archevêques de Narbonne, d'Auch et de Bordeaux, un grand nombre d'évêques et de prélats. Le cardinal y promulgua, en pré- sence de Raymond VII, du sénéchal de Carcassonne, des comtes et des barons du pays, un décret en quarante-cinq articles, dont les principales dispositions assuraient la liberté à l'Eglise dans le comté de Toulouse et ne tendaient à rien de moins que l'extirpation de l'hérésie; ce légat ordonna, en effet, une inquisitio contre toute personne suspecte ou soupçonnée d'hérésie, avec la réserve expresse, qui peut- être n'était pas inutile^, que celui-là seul pourrait être con- sidéré comme hérétique qui aurait été jugé tel par une personne d'Eglise ayant qualité^. Il infligea directement lui-même des pénitences à des personnes trouvées coupables; mais il refusa de livrer les noms des accusateurs et garda pour lui les rôles qui les contenaient; ainsi il introduisit dans la procédure une pratique qui, bien que formant une exception, ne laissa pas d'être maintenue plus tard, moyen- nant certaines précautions, dont il sera parlé.

\. Voy. le texte dans Hardouin, Acta conciL, t. VII, col. 171 (Paris, Irapr. royale, 1714).

2. En février 1204, Pierre II, roi d'Aragon, étant à Carcassonne, avait abusivement rendu une sentence déclaratoire d'hérésie contre Bertrand de Cimorre (Arcli. de la Haute-Garonne, II Domi- nicains, 85).

3. Art. VIII. Acla conciL, VII, col. 176-183.

viij INTRODUCTION.

Nous ne voyons pas cependant qu'il ait nommé des juges spéciaux. C'est que Yinquisitio contra haereticos, inau- gurée à Toulouse, fut d'abord strictement locale ; elle peut être considérée comme une sorte d'essai.

Je n'irai pas toutefois jusqu'à prétendre que cet essai, qui semble avoir réussi, ait par lui-même amené le saint-siège à délé"-uer un juge contre l'hérésie dans chacune des grandes contrées de l'Occident. C'est à la vérité ce qu'il n'allait pas tarder à faire, et je me réserve d'exposer ailleurs les raisons de sa conduite ^ Grégoire IX y préluda par une sentence d'ex- communication fulminée, en février 1231, contre les héré- tiquesS voulant au surplus que l'édit d'Annibal, sénateur de Rome, fût gardé^ et approuvant sa conduite dans la poursuite de certains clercs de Rome hérétiques, contre les- quels il venait de prononcer la dégradation^. Les premières nominations d'inquisiteurs faites directement par Grégoire IX sont du 3 février 1232; les nouveaux juges étaient pris dans l'ordre des frères Prêcheurs et destinés à l'Allemagne^. C'est peu de temps après, sinon au même moment, qu'Albé- ric, des frères Prêcheurs, recevait les pouvoirs pour la Lombardie^. Le pape, aussi bien, exhortait les archevêques et évêques à poursuivre les hérétiques conformément aux nouveaux statuts ce fut, par exemple, l'archevêque de Tar-

1. Dans la première partie d'une Histoire de l'Inquisition, qui sera intitulée : Origines historiques de V Inquisition.

2. Registres, x\° 539; Raynaldi, Annales, 1231, §§ 14-15.

3. Registres, n^s 540, 541 ; Raynaldi, Annales, 1231, §§ 16-17. Cf. Registres, 659.

4. Aragonius, Vita Gregorii papae II, dans Muratori, Rer. liai, script., III, 578, cul. i.

5. Potthast, 8859, 8866.

6. Lettres de Grégoire IX du 3 novembre 1232. Potthast, 9041.

INTRODUCTION. ix

ragone*, l'archevêque de Mayence-, l'archevêque de Sens^, l'évêque d'Auxerre^ etc. ou même, il écrivait à tous les prélats du royaume de France pour leur annoncer qu'il envoyait vers eux les frères Prêcheurs avec la double mis- sion de prêcher et de procéder contre les hérétiques^.

Ces dernières lettres apostoliques sont du 13 mars 1233. Grégoire IX ne s'était pas encore occupé spécialement de la répression de l'hérésie dans le comté de Toulouse ; il semble que les actes du légat Romain de Saint-Ange l'en dispen- saient. Quand il intervint, ce fut d'abord pour une cause particulière, je veux dire le procès des frères Niort, U., G. et G. Bernard, et de Bertrand, fils d'Othon (15 mars 1233)^, qui, suspects d'hérésie, avaient perpétré un véritable forfait à l'égard de l'archevêque de Narbonne'. Mais, à partir de ce moment, le pape, on peut le dire, se multiplie pour atteindre le mal dans le comté : il confie aux prélats la dégradation des clercs tombés dans l'hérésie*; il donne com-

1. Potthast, 8932.

2. Registres, 936; Potthast, 9031.

3. Registres, 1078.

4. Registres, 1044.

5. Potthast, 9143.

6. Registres, noll70. Voy. dans Doat, XXI, fol. 34-50, l'enquête ou inquisitio sur le cas d'hérésie contre B. Othon, ses frères et leur mère, au cours de laquelle furent entendus l'archevêque de Narbonne, les archidiacres de Narbonne, du Razès et des Cor- bières, l'abbé de Lagrasse, le prieur de Prouille, le précepteur de la maison de l'Hôpital de Pexiora (Aude) et un grand nombre de curés.

7. Registres, 1284; Potthast, 9204.

8. 19 avril 1233 : « Gregorius... venerabilibus fratribus Bituri- censi, Burdegalensi, Narbonensi, Auxitanensi, Viennensi, Arela- teusi, Aquensi et Ebredunensi archiepiscopis et eorum suffraga- neis... Quod si contra hereticam pravitatem... Laterani, xui« kls. mail, anno septimo » (Doat, XXXI, fol. 19-20).

X INTRODUCTION.

mission au prieur provincial de la province dominicaine de Provence de désigner des religieux pour entreprendre une praedicatio generalis contre l'hérésie (20 avril 1233) ; et Bernard Gui voyait dans cette lettre le premier titre des frères Prêcheurs à exercer l'Inquisition in partibus Tho- losanis, Albigensïbus et Carcassonensibus atque Agen- nensibus"-; enfin, il impose la prison perpétuelle pour péni- tence de leur faute aux hérétiques qui reviennent à l'Eglise^. Cette peine cependant allait passer par plusieurs fluctua- tions; on trouve, en effet, des exemples d'hérétiques con- damnés à la prison temporaire^, exemples rares cependant: la prison temporaire finit par être écartée.

Grégoire IX, en outre, encourage le zèle à procurer le bien de la paix et de la foi dans la terre d'Albigeois^; il approuve sans réserve le statut récent par lequel le comte de Toulouse Raymond VII ordonne la saisie des biens des hérétiques^ et des biens de leurs défenseurs, receleurs, etç.«;

1. Potthast, 9155, 9263. La première province dominicaine de Provence s'étendait aux deux bassins de la Garonne et du Rhône, en aval de Valence. (Voy. Douais, Acta capiiulorum provincialium ordinis fratrum Praedicatorum. Toulouse, Privât, in-8», 1895.)

2. Lettre du 25 avril 1233 aux évêques suffragants de Narbonne (Potthast, 9161 ; Doat, XXXI, fol. 27-28).

3. Sentences de Bernard de Gaux et de Jean de Saint-Pierre (ci-après, p. 3).

4. Par exemple, par ses lettres du 9 juillet 1223, il accorda à Raoul de Narbonne des revenus en nature à prendre sur les monastères de Lagrasse, de Saint-Pons, de Caune, de Montoulieu et de Saint-Thibéry (Registres, n^ 1457). Gf. 2155.

5. Le mot hérétique, il sera peut-être bon de le faire remarquer, a toujours ici le sens d'homme judiciairement convaincu d'hérésie.

6. Lettres du 13 janvier 1234 (Registres, 1719). Au mois de novembre suivant, il le félicita de son dessein d'extirper l'héré- sie (Registres, n" 2283; Potthast, 9771).

INTRODUCTION. ^

il réclame contre la conduite des officiers royaux, en Albi- geois, qui refusent, entre autres choses, de jurer la paix selon le concile de Toulouse de 1229, c'est-à-dire selon les statuts du légat Romain de Saint- Ange ^ ; il exhorte le comte et la commune de Toulouse à fournir conduite, conseil et faveur aux frères Prêcheurs plus spécialement chargés de l'affaire de la foi^. Il règle aussi quelques affaires particulières qui lui sont déférées en appel ou autrement^. Enfin, pour mieux assurer l'exécution des constitutions apostoliques, il nomme, par ses lettres du 27 juillet 1233, l'archevêque de Vienne, Jean de Bouruin (1219-1266), son légat, avec la mission d'extirper l'hérésie dans le comté de Toulouse, la Gascogne, la Catalogne, etc^. Il est à noter d'ailleurs qu'il l'engage, et qu'il engage en même temps les évêques de Toulouse, Albi, Rodez, Agen et Cahors à procéder contre les héré- tiques, en général, dans un grand esprit de justice, avec modération ou même douceur; le comte de Toulouse, en par- ticulier, devra être traité avec des égards. Il paraît, en effet, que quelques inquisiteurs avaient excédé ; du moins, c'est la plainte que Raymond VII lui avait fait parvenir^. Mais s'il réprima des ardeurs intempestives, ce ne pouvait être, dans sa pensée, au préjudice de la poursuite inquisito- riale, puisqu'il écrivait à son légat d'avoir à se transporter à Montpellier pour y juger les hérétiques qui y avaient été

1. Registres, n' 1909; cf. n^^ 1916, 1919, 1920-1922; Potthast, 9452.

2. Potthast, 9904.

3. Potthast, 10598, 10599; Teulet, Layettes, 2712.

4. Registres, 1472; cf. nos 1473-1486, 1913-1915, 1917, 1918, 1923; Doat, XXXI, fol. 33 (lettre de Grégoire IX au roi d'Aragon, 28 avril 1234).

5. Registres, 2218 (lettre du 18 novembre 1234).

xij INTRODUCTION.

conduits* ; et le légat l'avait parfaitement compris, car il avait, à cet effet, délégué des inquisiteurs, par exemple Willem Arnaud, des frères Prêcheurs, et Etienne, des frères Mineurs"^; si bien que Willem Arnaud, par exemple, se trouva avoir reçu la délégation inquisitoriale de deux sources également légitimes : le légat pontifical et le prieur de la province dominicaine, auquel le saint-siège en avait donné le pouvoir 3.

En résumé, le pape Grégoire IX consacra les statuts édictés par son légat en présence des évêques réunis à Tou- louse , en 1229 ; il nomma des inquisiteurs, sinon par lui- même, du moins par ses représentants, le prieur provincial des frères Prêcheurs et l'archevêque de Vienne, ce qui, aussi bien, répondait à sa résolution de poursuivre partout et par des juges délégués le crime d'hérésie ; il consacra un article important de la pénalité, je veux dire la prison per-

1. Potthast, 10300.

2. « Nos frater Guillelmus Arnaldi de ordine fratrum Predica- torum et frater Stephanus de ordine fratrum Minorum, inquisito- rcs constituti a venerabili Johanne, Dei gratia sancte Viennensis ecclesie archiepiscopo , Apostolice Sedis legato, ad faciendam inquisitionem contra hereticos eorumque credentes in Thoiosa, necnon in tota diocesi Tholosana » (sentence du 19 février 1238, n. st., Doat, XXI, fol. 149). Voy. d'autres sentences du 13 février précédent (Doat, XXI, fol. 163), du 2 mars de la même année (Doat, XXI, fol. 164 v°, fol. 166). Voy. de même les lettres de sauf-conduit accordées à divers hérétiques par les inquisi- teurs Willem Arnaud et Etienne (Doat, XXI, fol. 169, 171).

3. Sentence d'excommunication fulminée, le 10 novembre 1235, contre les capitouls de Toulouse : « Caritati vestre volo lieri mani- festum quod venerabilis in Ghristo pater R., prior Predicatorum in Provincia aulliorilatc litterarum domini Pape constituit me judicem ad faciendum inquisitionem contra bereticos in Tholosana civitate... » (Doat, XXI, fol. 160).

INTRODUCTION. xiij

pétuelle et non temporaire. S'il encouragea efficacement Yinqiiisitio, ii voulut toutefois que cette juridiction nou- velle s'exerçât avec modération. Nous verrons, quand nous parlerons des inquisiteurs, quels furent les premiers résul- tats de l'institution et comment elle fut d'abord comprise.

2. Innocent IV (1243-1254).

Le pape Innocent IV, qui a été un des grands légis- lateurs de l'Inquisition, s'inspira du même esprit que Gré- goire IX. S'il s'empressa de casser la sentence d'excommu- nication fulminée par les inquisiteurs Ferrier et Guillaume Raymond contre le comte de Toulouse*, il ne manqua pas d'enjoindre au prieur de la province dominicaine de Pro- vence et aux inquisiteurs de poursuivre le crime d'hérésie, mais dans la forme que son prédécesseur avait déjà arrêtée'-; il manda aux archevêques et évêques de leur donner conseil et aide^; il renouvela, en faveur du prieur provincial, la commission de choisir les inquisiteurs dans son ordre^, don- nant aux frères Prêcheurs, avec le pouvoir de refuser d'être exécuteurs des causes ordinaires ou assesseurs, la fonction supérieure de juger de la foi=; il chargea le prieur du cou- vent des frères Prêcheurs de Paris de nommer des inquisi-

1. Registres d'Innocent IV, par M. Berger, n* 697; Potthast, 11390; Hist. génér. de Languedoc, YllI, col. 1142-1143. Voy. cette sentence (Ibid., col. 1143-1144).

2. Lettre du 10 juillet 1243 (Potthast, 11083; Doat, XXXI, fol. 60 vo).

3. Lettre du 10 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 63-64. Inédite). Autre lettre du 23 janvier 1245 (Doat, XXI, fol. 69. Inédite). Autre lettre du 1" mars 1249 (Doat, XXXI, fol. 114-115). Autre lettre du 11 mai 1252 (Layettes, III, n»» 4000, 4001).

4. Lettre du 20 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 97-100. Inédite).

5. Lettre du 9 février 1244 (Registres d'Innocent IV, 453).

xiv INTRODUCTION.

teurs pour les terres du comte de Poitiers et de Toulouse* et même il autorisa le général des frères Prêcheurs à révo- quer les inquisiteurs déjà nommés par le saint-siège et à leur en substituer d'autres^, pouvoir qui tendait à maintenir cet ordre dans le privilège et l'avantage d'avoir la délégation inquisitoriale, sinon d'une manière exclusive, du moins habi- tuellement. Et Innocent IV, en permettant aux inquisiteurs des provinces ecclésiastiques de Bordeaux, de Narbonne et d'Arles de citer dans des lieux sûrs pour eux les héré- tiques qui leur dressaient des embûches, prit le moyen qui, inspiré par les circonstances, pouvait leur permettre d'exé- cuter le plus exactement possible leur difficile mandat^. Il reste d'ailleurs fidèle à lui-même. Nous le voyons donner au provincial dominicain d'Aragon et à saint Raymond de Pena- fort commission de députer des inquisiteurs de leur nation pour la partie de la province ecclésiastique de Narbonne appartenant à l' Aragon^. Il défend à l'évêque de Garças- sonne de lancer l'interdit contre tout lieu suspect d'hérésie

1. Lettre du 24 octobre 1253 (Doat, XXXI, fol. 90. Layettes, III, n°^4m, 4113).

2. Lettre du 7 juillet 1246 (Doat, XXXI, fol. 73-74. Inédite).

3. Lettre du 18 novembre 1247 (Registres, 3421 ; Potthast, 12766). Cependant, il avait, jusqu'à la décision du concile de Lyon, suspendu sur un point l'exercice de l'Inquisition. Expo- sant leur devoir aux inquisiteurs des diocèses do Narbonne, Car- cassonne, Béziers, Albi, Rodez, Elne et Monde, il distingua entre les hérétiques manifestes et les peines mineures, d'une part, sur ce point les inquisiteurs durent procéder comme auparavant, et les hérétiques condamnés à la prison, croix, confiscation des biens, pèlerinages majeurs, d'autre part; sur ce second point, les inquisiteurs durent surseoir jusqu'aux décisions du concile (bulle du 21 avril 1245. Layettes, 3344).

4. Registres, n°4156; Potthast, 13057. Le mêmejour, 20 octobre 1218, le pape informe de cette commission l'archevêque et les

INTRODUCTION. XV

compris dans la province dominicaine de Provence ultra Rodanum, à moins que vigeat puhlica malitia^. Il per- met aux inquisiteurs de relever de toutes censures leurs domestiques et serviteurs 2.

Des dispositions aussi bienveillantes à l'égard des frères Prêcheurs répondaient à une situation particulière. Sous le pontificat d'Innocent IV, les esprits commencèrent à s'exci- ter contre les inquisiteurs, qui, au surplus, avaient éprouvé bien des difficultés du côté des agents royaux. Les évêques, nous le verrons plus loin, les défendirent, et le pape les sou- tint, maintenant du même coup l'Inquisition et, au tribunal de l'Inquisition, les frères Prêcheurs comme juges. Par s'explique en partie le zèle qui lui inspira un si grand nombre de bulles.

Il ne se borne pas, d'ailleurs, à recommander en termes généraux la poursuite contre les hérétiques"^, ou même à encourager les juges, à l'occasion d'un vol et d'un brùlement de registres de l'Inquisition^. Mais encore il intervient dans

inquisiteurs de Narbonne (Registres, 4157). Quelques jours auparavant, le 6 octobre, il leur avait interdit de citer les sujets du roi d'Aragon (Potthast, 13040). Cette lettre n'avait fait qu'étendre les dispositions de la bulle du 19 mars précédent adressée à Pierre Durand et à Bernard de Caux, inquisiteurs, qui reçurent défense de citer devant eux les sujets du roi d'Aragon (Doat, XXXI, fol. 94 vo-95. Inédite). Voy. plus bas, p. xxj, note 3.

1. Potthast, 11092.

2. Lettre du 2 mai 1245 (Doat, XXXI, fol. 70. Inédite). Inno- cent IV favorisa les divers officiers du tribunal siégeait le frère Prêcheur. Par exemple, il les exempta a prestatmie subsidii Imperii Romani [Registres, 3423; Potthast, 12742). Mais il vou- lut que les serviteurs inutiles fussent supprimés (bulle du 14 mai 1249. Doat, XXXI, fol. 81. Inédite).

3. Lettre du 10 juin 1250 à l'archevêque de Narbonne et à ses suffragants (Layettes, III, no 3877).

4. Lettre datée du 22 janvier 1248 (Potthast, 12830) dans VHist.

XVJ INTRODUCTION.

un assez grand nombre de cas particuliers : il révoque, nous l'avons vu, la sentence d'excommunication fulminée contre le comte de Toulouse par frères Ferrier et Guillaume Ray- mond, de l'ordre des frères Prêcheurs, inquisiteurs*; à la demande de l'évêque d'Elne et de l'inquisiteur, il confirme une sentence antérieure condamnant deux hérétiques-; il mande à Guillaume Raymond et à Pierre Durand, inquisi- teurs, d'absoudre Guillaume Fort, bourgeois de Pamiers^; à la prière du comte de Foix, il enjoint à l'archevêque de Narbonne d'avoir à punir six hérétiques, moyennant toute- fois le conseil et l'avis des inquisiteurs ^ ; il donne commis- sion à frère Algisius, son pénitencier, d'infliger à Arnaud de Xon, chevalier, du diocèse de Narbonne, à Willem Pons et Arnaud Bellion, ses sergents, une pénitence salutaire qui pourra être commuée 5; il remet en liberté plusieurs héré- tiques ayant subi une peine qu'il regarde comme suffi- sante^; il charge l'évêque d'Albi et l'abbé de Candeil de réintégrer dans la communion de l'Eglise Jean Fenassa, d'Albi, et Arsinde, sa femme, condamnés par Ferrier''.

Il fait davantage encore. Il nomme légat l'élu d'Avignon, Zoën Tencarari (1242-1263), et l'annonce aux suffragants de Narbonne et aux évêques de Cahors, Rodez, Albi, Mende, le Puy, Lectoure, Agen, Bazas et Comminges*. Puis il lui

génér. de Languedoc, VIII, col. 1239, du 3 février 1248 dans Doat, XXXI, fol. 105 v».

1. Bulle du 16 mai 1244 {Registres, 697; Potthast, 11390).

2. Bulle du 13 décembre 1244 (Registres, 799).

3. Bulle du 24 juin 1245 (Doat, XXXI, fol. 103-104. Inédite).

4. Bulle du 13 janvier 1248 [Registres, 3530).

5. Bulle du 21 février 1248 [Registres, n" 4093).

6. Bulle du 24 décembre 1248 (Doat, XXXI, fol. 152 v»). Publiée plus loin.

7. Bulle du 5 août 1249 (Doat, XXXI, fol. 169-170. Inédite).

8. Bulle du 19 juillet 1243 [Registres, 31).

INTRODUCTION. xvij

commande de remettre en prison plusieurs hérétiques qu"un autre légat, Sotayius, avait délivrés contre la volonté des inquisiteurs ' . Il étend, à toutes les terres du comte de Tou- louse, la juridiction de l'évêque d'Agen, juge ordinaire seu- lement pour son diocèse. Le comte de Toulouse s'est plaint de la mollesse des juges, du retard dans les condamnations des hérétiques, vivants ou morts, d'où est résultée une recrudescence de l'hérésie : ce prélat poursuivra donc, mais avec le conseil de l'évêque diocésain et des inquisiteurs^ Au besoin, il remplacera les inquisiteurs actuels 3.

Le choix de l'évêque d'Agen Guillaume s'explique très bien par la confiance qu'il inspirait au comte de Toulouse. Et d'ailleurs son prédécesseur, Pierre de Reims (1245-1247), de l'ordre des frères Prêcheurs, écrivain estimé^, avait déjà été honoré de lettres du pape l'exhortant à procéder contre les hérétiques dans la forme prescrite par l'évêque d'Albano, Pierre de Colleraezzo (1245-1253) ^

Ici nous touchons à la procédure inquisitoriale ; de fait, les bulles d'Innocent IV relatives à la poursuite de l'hérésie dans le Languedoc contiennent de nombreuses dispositions

i. Bulle du 20 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 65 v<»-66). A propos des prisonniers, je ferai remarquer que les exemples d'évasion ne sont pas rares. C'est sans doute la raison pour laquelle Innocent IV exhorta les archevêques de Narbonne, de Bordeaux et d'Arles à veiller à la garde des prisonniers (bulle du 1" mars 1249. Doat, XXXI, fol. 114-115). Voy., sur Zoën Tencarari, Hauréau, Quelques lettres d'Innocent IV, dans Notices et extraits des manuscrits, t. XXIV, part. Voy. aussi M. Elle Berger, Saint Louis et Innocent IV, p. 64 et suiv. (Paris, Thorin, 1893, in-8°).

2. Bulle du 29 avril 1248 (Potthast, 12^13; Laijettes, III, 3649 ; Registres, 3867).

3. Bulle du 30 avril 1248 {Registres, 3868; Layettes, 3651).

4. Échard, Script, ord. fr. Praed., I, col. 115-117.

5. Bulle du 24 juillet 1246 (Registres, 2043).

b

xviij INTRODUCTION.

introduisant ou fixant des points de procédure qu'il est indispensable de faire connaître.

D'abord, que la forme prescrite par l'évêque d'Albano ait été appliquée après 1246, cela me paraît résulter de la copie qui en existait aux archives de l'Inquisition de la cité de Carcassonne et qui servit à Doat*. C'est une lettre dans laquelle l'évêque, répondant à une consultation du prieur provincial des frères Prêcheurs de Lombardie, éclaircissait les points douteux et traçait la marche à suivre : 1*^ convoca- tion des habitants du lieu, temps de grâce, abjuration géné- rale de l'hérésie, serment déféré à ceux qui se présenteront pour avouer, avec engagement, moyennant caution, de faire la pénitence canonique qui pourra leur être infligée, mais qui ne sera jamais la mort^ la prison perpétuelle, ou un pèlerinage majeur, le cas de récidive excepté; poursuite d'office contre ceux qui, suspects, ne se présenteront pas, et alors citation personnelle ou faite à l'église; si le prévenu ne répond pas, il sera puni comme il le mérite; s'il se pré- sente, il prêtera serment, fera connaître ses ennemis mortels, qui seront écartés de l'instruction ; S'' les témoignages écrits seront livrés, moins les noms des témoins, et, dans le cas de faute, la peine restera abandonnée à la prudence .des inquisiteurs qui apprécieront.

Innocent IV, par ses bulles expédiées en Languedoc, con- firma cette forme générale de la procédure en usage en Lom- bardie, ou se borna à y ajouter quelques dispositions. Par exemple, il enjoignit aux inquisiteurs de la province de Narbonne et de l'Albigeois de fixer un terme pour l'ab- juration, lequel expiré, ils devaient appliquer les peines de droit'' : on reconnaîtra le temps de grâce. Mais la

L Doat, XXXI, fol. 5 vo-9.

2. Bulledu 12 décembre 1243 {Registres, 317 ; Potthast, 11193).

INTRODUCTION. xix

lettre de l'évêque d'Albano, très générale, n'avait point prévu toutes les situations; elle restait muette sur la péna- lité à infliger aux hérétiques notoires, en particulier sur le point de savoir si une peine ou pénitence pourrait être com- muée en une autre peine ou pénitence. Or, par sa bulle du 20 janvier 1245, Innocent IV permit aux inquisiteurs de la province dominicaine de Provence, qui, je le rappelle, com- prenait le comté de Toulouse dans ses limites, de commuer, du consentement des prélats, les pénitences infligées aux hérétiques'. Le 9 décembre 1247, il écrivait à l'archevêque d'Auch pour lui donner la faculté de commuer la prison en la croisade ou voyage d'outre-mer^, et, le 2 mars 1248, il faisait savoir à l'évêque d'Albi que les hérétiques de la terre de Philippe de Montfort, déjà en prison, pourraient être autorisés à prendre la croix 3; le 30 avril suivant, il confé- rait à l'évêque d'Agen le pouvoir de commuer, d'accord avec les inquisiteurs, certaines peines en la croisade^. Ainsi le principe de la commutation de la peine se trouva admis et consacré; en fait, il fut souvent appliqué. Le pape, cependant, écarta l'amende pécuniaire^ ; ce n'est que bien plus tard que l'aumône fut imposée comme pénitence ; on ne la trouve pas dans les exemples assez fréquents de prisonniers

1. Doat, XXXI, fol. 68. Inédite.

2. Registres, 3508 ; Layettes, III, n" 3625. Dans les Registres, cette bulle est datée du 9 décembre.

3. Registres, 3677; Potthast, 12854.

4. Registres, n'>3866; Potthast, 12914; Hist. génér.de Languedoc, VUI, col. 1240. Mais Innocent IV interdit à l'évêque d'Agen et à deux inquisiteurs de Toulouse d'imposer des pèlerinages dispen- dieux en Terre Sainte (bulle du 26 mai 1248. Doat, XXXI, fol. 80 vo-81. Inédite).

5. Registres, n'>5257; Layettes, III, n^^ 3946, 4000, 4001. Cette amende avait été précédemment admise par lui (bulle du 19 jan- vier 1245. Doat, XXXI, fol. 71).

XX INTRODUCTION.

libérés sous Innocent IV; je dis libérés, car le pape, par sa bulle du 2 décembre 1247, êdicta que les prisonniers, ayant fait exactement leur pénitence, pourraient être rendus à la liberté*. Ce n'est pas tout. Se préoccupant de l'entretien des prisonniers, il reconnut que les biens des hérétiques condamnés à la prison pouvaient y être affectés^. Il ordonna aux inquisiteurs d'exhorter par eux-mêmes ou par d'autres les hérétiques k reconnaître et avouer enfin leurs erreurs^ ; car le retour de l'hérétique à l'unité chrétienne apportait un double bénéfice : pour l'Eglise une conversion, but supérieur invariablement poursuivi, pour l'hérétique, la liberté. Il con- sacra le principe, admis dès le premier jour, que les noms des témoins resteraient secrets. Mais il voulut, en outre, qu'ils fussent communiqués à quelques personnages^ c'est-à-dire car cette disposition ne peut avoir d'autre sens que les témoignages fussent rigoureusement examinés et pesés au poids du sanctuaire. Déplus, l'inquisiteur dut s'adjoindre deux personnes ou assesseurs pour l'examen des prévenus, et ne prononcer la sentence que conseil pris auprès' de l'évêque et de jurisconsultes prudents^ : de cette formule, ou une autre formule équivalente, qui reviennent invaria- blement dans les sentences : Communicato multorwn praelatorum et aliorum bonorum virorum consilio^. Innocent IV régla encore quelques autres points intéres-

1. Registres, 3454; Potthast, 12752. Dans les Registres, cette bulle est datée du 3 décembre.

2. Bulle du 19 janvier 1245 (Doat, XXXI, fol. 71-72. Inédite).

3. Bulle du 12 novembre 1247 (Potthast, 12744; Registres, 3421).

4. Bulle du 13 juillet 1254 (Layettes, III, 4112).

5. Bulle du 11 juillet 1254 (Layettes, III, 4111. Cf. 4113).

6. Voy. mon mémoire la Formule « communicato bonorum viro- rum, consilio » des sentences inquisitoriales (Paris, Bouillon, 1898).

INTRODUCTION. xxj

sants. L'hérésie avait pris une telle extension que dans bien des familles l'un des deux époux, le plus souvent le mari, lui appartenait ; il n'y vit un motif de séparation que dans deux cas : si la partie catholique était gravement exposée à offenser Dieu, ou bien si la séparation devait amener l'héré- tique à résipiscence*. La présence de l'hérésie dans la famille avait créé une autre situation non moins malheureuse, sur- tout pour la femme. On sait quelle était la conséquence de la condamnation pour hérésie : la prison perpétuelle entraî- nait la confiscation des biens ; de même, et à plus forte rai- son, l'abandon au bras séculier. Il était arrivé que la dot de la femme avait suivi le sort des biens du mari. Innocent IV voulut d'abord réparer, pour le passé, et empêcher, dans l'avenir, une telle injustice; par sa bulle du 12 novembre 1247, adressée aux archevêques de Bordeaux, Narbonne et Arles, aux évêques de Toulouse, Cahors, le Puy, Mende, Albi et Rodez, il ordonna de rendre aux épouses catholiques les dots confisquées à cause ou à l'occasion de l'hérésie de leurs maris et de ne plus permettre qu'elles fussent saisies à l'avenir^. Sans aucun doute, un tel acte de haute sagesse honore la m-émoire de ce pontife. Enfin, il arrêta à nouveau que l'inquisiteur ou les inquisiteurs du comté de Toulouse ne devraient ni ne pourraient en aucun cas citer, poursuivre ou frapper les sujets du roi d'Aragon ^

1. Bulle du 12 mai 1246 en réponse à une consultation de l'ar- chevêque de Narbonne et de ses suffragants {Registres, 1844).

2. Registres, 3422; Potthast, 12743.

3. Cette mesure s'explique par cette considération que le diocèse de Narbonne comprenait, par exemple, le château et la vicomte de Fenouillèdes (comm. de Fenouillet, Pyrénées-Orientales). C'est du moins ce que prétendirent les héritiers de Pierre de Fenouillet dans le procès qu'ils intentèrent à l'Inquisition devant le pape Boniface VIII en revision d'une sentence do Pons du Pouget.

xxij INTRODUCTION.

En un mot, surveiller l'hérésie, mettre à l'abri des pour- suites ceux qui voulaient faire acte d'orthodoxie, contenir le zèle des inquisiteurs en précisant et réglant rigoureusement la procédure, et par même préparer la pacification du Lan- guedoc, de la Garonne jusqu'au Rhône : telle fut la politique d'Innocent IV ; elle explique toute sa conduite à l'égard de l'Inquisition.

3. Aleœandre IV (1254-1261).

Je m'arrêterai moins sur le pontificat d'Alexandre IV, qui, bien qu'il ait renouvelé l'excommunication contre les Cathares, Pathares, Pauvres de Lyon et tous autres héré- tiques^ n'a pas exercé sur l'Inquisition dans le Languedoc une action aussi décisive que son prédécesseur. Il semble qu'il ait voulu le reconnaître tout le premier, car il lui est arrivé plus d'une fois de renvoyer les inquisiteurs aux con- stitutions d'Innocent IV pour les questions de procédure^.

« In primis intendit probare idem procurator (Guillelmus Da- vini) quod et vicecomitatus Fenoledesii cum suo territorio, juris- dictione ot districtu et pertinentes ab antiquissimis temporibus et per ipsa tempora, et etiam quamdiu dominus P. de Feno- leto, avus dicti domini P. de Fenoleto, inilitis, tenuit castrum, vicecoraitatum et alia predicta, et diu post fuerunt situata in regno et infra fines regni Aragonie ac in districtu et de districtu Régis et rogni et de regno Aragonie... » (Doat, XXXII, fol. 130 v"-131. Cf. fol. 51 vo-52). Voy. plus loin, p. 32, la sentence de Pons du Pouget.

1. Bulle du 25 avril 1260 (Potthast, 17840. Cf. 15425. Doat, XXXI, fol. 273-276).

2. Bulle du 28 juillet 1255 (Potthast, 15958). Cette bulle eut pour destinataires frère Raynier de Plaisance et les autres inqui- siteurs de Lombardie. Mais nul doute que les inquisiteurs du Languedoc en aient suivi la direction, car ils en firent faire une copie; elle s'est retrouvée dans les archives de l'Inquisition de Garcassonne, d'où elle est passée dans Doat (XXXI, fol. 183 v"-

INTRODUCTION. xxiij

Il renouvela et confirma pour le maître général et le prieur de chaque province des frères Prêcheurs le pouvoir de rapporter la commission inquisitoriale et de nommer de nouveaux inquisiteurs pris dans l'ordre, qui, par ce seul fait, recevaient la délégation pontificale et, avec elle, le pou- voir de jugera II nomma lui-même le prieur des frères Prê- cheurs de Paris inquisiteur dans le comté de Toulouse^, non, je pense, que celui-ci se soit transporté sur les bords de la Garonne pour entendre des aveux et prononcer des sen- tences, mais parce qu'il pouvait être un instrument très utile, puissant même, car il était bien placé pour mener à bonne fin l'œuvre générale de la répression de l'hérésie. C'est ainsi qu'il lui envoya les pouvoirs d'accorder, par lui- même ou par ceux qu'il désignerait, une indulgence de trois ans en faveur des fidèles poursuivant les hérétiques et leurs fauteurs^; qu'il lui permit de déterminer le sens des statuts édictés contre les hérétiques, c'est-à-dire d'en donner une interprétation authentique ou faisant autorité^. Il lui confia le soin difficile de pourvoir à la juste correction de ceux qui auraient été relevés de la pénitence imprudemment ou par des gens sans mandata II le prit souvent pour intermédiaire,

184). Cette observation pourrait s'appliquer à un grand nombre d'autres bulles d'Alexandre IV ou de chacun des papes du xnie siècle qui ont contribué à fixer la marche de l'Inquisition, uniforme à peu près partout. Voy., par exemple, Potthast, 15986, et Doat, XXI, fol. 184 vo-185.

1. Bulle du 13 mai 1256 (Doat, XXXI, fol. 193 vo.l94).

2. Cependant, on voit, par une bulle du 9 novembre 1256, qu'Alexandre IV lui confia l'affaire de l'Inquisition dans toute la France, les comtés de Toulouse et de Poitiers exceptés; en effet, il y avait déjà des inquisiteurs dans ces deux comtés (Pot- thast, 16611; Doat, XXXI, fol. 230-236).

3. Bulle du 8 mars 1255 (Doat, XXXI, fol. 179-180).

4. Bulle du 9 avril 1255 (Doat, XXXI, fol. 108 v-lSl).

5. Bulledul5avrd 1255 (E>otthast, 15805; Doat, XXXI, fol. 182).

xxiv INTRODUCTION.

si je puis ainsi parler, c'est-à-dire qu'il adressa ses bulles au prieur des frères Prêcheurs de Paris et aux autres inquisi- teurs. Un exemple assez remarquable de cette façon de pro- céder est la bulle du 12 juin 1257 contenant la délégation en faveur des inquisiteurs du comté de Toulouse pour exer- cer l'Inquisition en Provence, avec la mention expresse que l'évêque d'Avignon, bien que légat, devra se garder de les troublera

Alexandre IV, d'ailleurs, s'inspirant des circonstances et des besoins, ou bien confirme des dispositions de droit antérieures, ou bien en introduit de nouvelles. Ainsi il autorise les inquisiteurs à appeler auprès d'eux des hommes experts {periti), qu'ils consulteront sur les sentences à pro- noncera Comme ses deux prédécesseurs, il impose le secret en ce qui regarde le nom des témoins accusateurs : ceux-ci ne seront communiqués qu'à quelques personnes sages ^ Mais il veut que les enfants et neveux des hérétiques condamnés se voient exclure de toute charge et dignité ^ ; que les excom- muniés pour hérésie et autres soient admis à témoigner contre les hérétiques^ ; que les officiers excommuniés puissent procéder contre eux quand ils en seront requis^. Pourront être condamnés comme hérétiques ceux qui auront refusé de comparaître pendant l'année qui suivra l'excommunica-

La même bulle porte semblable commission pour les autres inqui- siteurs des comtés de Toulouse et de Poitiers.

1. Layettes, 4347; Doat, XXXI, fol. 239-240.

2. Bulle du 15 avril 1255 (Potthast, 15804; Doat, XXXI, fol. 183; Registres, 372, par M. de la Roacièro. Collection de l'École française de Rome, 1895). Cette disposition fut renouvelée par une autre bulle du 27 avril 1260 adressée aux inquisiteurs de Franco (Doat, XXXI, fol. 204).

3. Layettes, lil, 4221.

4. Bulle du 9 avril 1255 (Doat, XXXI, fol. 180 vo-181).

5. Bulle du 6 mai 1260 (Doat, XXXI, fol. 206).

6. Bulle du 27 juin 1260 (Doat, XXXI, fol. 223-224. Cf. fol. 281).

INTRODUCTION. xxv

tion^. Il ne faudra pas refuser les sacrements de pénitence et d'eucharistie aux hérétiques qui seront livrés au bras séculier 2.

Enfin Alexandre IV, répondant à des doutes proposés par les inquisiteurs de Toulouse, exposa plusieurs points de droit et de procédure importants ou curieux : 1" Sera considéré comme relaps celui-là seul sur lequel pèsera un grave soupçon d'hérésie avant son abjuration, ou qui pourra être considéré comme retombé dans une erreur précédemment professée; La divination et le sortilège n'appartiennent à la com- pétence de l'inquisiteur qu'autant que ces délits ont une rela- tion directe avec la foi ou l'unité; 3" Si un hérétique, ayant engagé ses biens, meurt avant d'avoir accompli sa pénitence, les héritiers restent ses répondants responsables et devront satisfaire; Il en va tout autrement dans le cas l'héré- tique meurt dans l'intervalle du temps qui sépare l'aveu de la sentence, la pénitence n'ayant pas été infligée, etc., etc.^.

Cette bulle, c'est justice, doit être rangée à côté des grandes bulles de Grégoire IX, d'Innocent IV et de quelques-uns des papes qui vont suivre.

\. Bulle (lu 4 mai 1260 (Doat, XXXI, fol. 279).

2. Bulle du 30 avril 1260 (Potthast, 17845; Doat, XXXI, fol. 205). Il tempéra des pénitences (Registres, 773).

3. Bulle du 9 décembre 1257 (Doat, XXXI, fol. 244-249). Alexandre IV accorda aux inquisiteurs quelques privilèges facili- tant leur tâche : la faculté de prendre comme notaires des prêtres et autres clercs (bulle du 5 décembre 1257. Doat, XXXI, fol. 198 v»)

notez que ce privilège fut accordé le 24 avril 1260 aux inqui- siteurs des pays soumis au roi de France (Doat, XXXI, fol. 271);

l'exemption à l'égard des délégués ou sous-dôlégués pontifi- caux, qui ne pouvaient frapper d'excommunication les inquisi- teurs, ni quatre de leurs notaires (Potthast, 17097); le pouvoir pour les -inquisiteurs de s'absoudre mutuellement des excommu- nications et irrégularités encourues, 27 avril 1260 (Doat, XXXI, fol. 277).

XXVJ

INTRODUCTION.

4. Urbain IV [1261-1264).

Urbain IV a peu légiféré sur l'Inquisition, soit que les circonstances ne l'aient pas amené à le faire, soit qu'il ait été absorbé par les intérêts de la Terre Sainte et l'inévitable croisade, soit que l'Inquisition, dans le Languedoc comme ailleurs, ait régulièrement suivi son cours. Le fait est qu'il adressa plusieurs lettres, soit aux inquisiteurs de Lorabar- die, qui semblent avoir alors éprouvé des embarras locaux considérables*, soit aux inquisiteurs d'Aragon, dont il élar- git les privilèges et auxquels, d'ailleurs, il envoya la réponse d'Alexandre IV, du 10 janvier 1260, aux inquisiteurs de Toulouse^. Je n'ai relevé que deux lettres qui aient eu pour destinataires les inquisiteurs du Languedoc*^. La première est du 28 mars 1263. Urbain IV leur enjoint de ne pas inquié- ter Guillaume Vital, de Limoux, Arnaud Embrin et Ber- nard Arnaud, frères, à cause de leur frère Bernard, qui a été empêcbé par l'âge d'accomplir le voyage d'outre-mer^. La seconde, du 2 août 1264, est adressée aux inquisiteurs des comtés de Toulouse et de Poitiers, de France et des pays hors de France, Avignon exceptée. Le pape rappelle les prin- cipes de la procédure : ne pas poursuivre sans les évêques, absoudre les prévenus qui avouent et acquiescent à une péni- tence « arbitraire », s'adjoindre deux personnes pour entendre les accusés, ne pas révéler aux prévenus les noms des dépo-

1. Potthast, 18253, 18256, 18383, 1S418, 18422.

2. Potthast, 18387, 18389, 18395, 18396.

3. A l'heure j'écris ces lignes, un seul fascicule des Registres d'Urbain IV, par MM. Dorez et Guiraud, a paru. Il comprend la première et la deuxième année de ce ponliûcat (Paris, Tliorin, in-8o raisin, 1892. Bibl. des Écoles françaises d'Athènes et de Ronie).

4. Doat, XXXI, fol. 283 vo-284.

INTRODUCTION. xxvij

sants, mais les communiquer à des personnes prudentes, qu'il faut consulter avant de rendre la sentence, etc.^

5. Les papes de Clément IV à Jean XXII (1265- 1334).

Déjà le pape Urbain IV, nous venons de le voir, ne s'était occupé qu'incidemment de l'Inquisition languedocienne; il ne fut pas amené par les circonstances à régler un point ou un autre ayant une importance notable pour le fonctionne- ment du tribunal ou à décider des doutes sur la procédure. La même observation s'applique en partie à l'action des pontifes qui lui succédèrent jusqu'à Clément V et à Jean XXII, terme de notre étude.

Clément IV (1265-1268) a laissé de nombreuses preuves de son zèle contre l'hérésie, en Italie^ surtout dans la Lom- bardie et la marche de Gênes ^, la marche d'Ancône^ et les Romagnes=. Il porta encore sa sollicitude en Bourgogne et en Lorraine^ et aussi en France {regnum Franciae), ayant soin ici d'excepter les terres du comte de Poitiers et de Toulouse' et du roi de Sicile^, c'est-à-dire tout le midi, Languedoc et Provence, dont les conditions politiques

1. Bulle du 2 août 1264. Boutaric [Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 443, note 7) a l'air de croire que cette procédure date d'Urbain IV. « Il détermine, dit-il, les modes de procéder de l'In- quisition au milieu du xiii' siècle » (p. 443). Je n'ai pas besoin d'insister pour montrer qu'elle est antérieure à Urbain IV.

2. Potthast, 19423, 19428, 19433.

3. Doat, XXXI, fol. 296 v<'-304, 304-306; Potthast, 19522, 19896.

4. Potthast, 19905.

5. Potthast, 19348.

6. Doat, XXXII, fol. 15-16.

7. Doat, XXXII, fol. 32 v°-30 ; Potthast, 19559.

8. Ibid.

xxviij INTRODUCTION.

étaient assez particulières. cependant il agit : il mande au provincial des frères Mineurs de Provence d'instituer des inquisiteurs dans les diocèses d'Orange, d'Avignon et de Vaison ' ; il écrit aux archevêques et aux évêques des com- tés de Toulouse et de Poitiers de faire observer les statuts édictés contre les Juifs et les judaïsants, dont il veut que les inquisiteurs jugent désormais les causes^ : disposition nouvelle qui lui appartient. Les Juifs qui pullulent dans l'Aragon, sur le littoral de la Méditerranée et dans le midi^ ne seront plus admis désormais à prendre à leur service des chrétiens ; ils ne pourront point bâtir de nouvelles syna- gogues ; le vendredi saint, leurs maisons resteront fermées, portes et fenêtres closes; ils ne paraîtront en public ni les jours des Lamentations, ni le dimanche de la Pas- sion ; ils porteront des marques extérieures de leur condition de juifs^. A cette date, en effet, les Juifs furent pour la société chrétienne un véritable danger : n'avait-on pas vu l'ère ,des chrétiens judaïsants se rouvrir? Au temps de Bernard Gui elle n'était point encore fermée^.

Clément IV cependant resta fidèle aux principes de modé- ration propres au saint-siège ; par exemple, il mitigea la

1. Potthast, 20169.

2. Potthast, 20095, 20082, 20081.

3. Saige, les Juifs du Languedoc antérieurement au XIV^ siècle (Paris, Picard, 1881, in-8°). Déjà, cependant, le concile de Béziers, en 1246, avait promulgué contre les Juifs une série de prohibitions. Mais Innocent IV et saint Louis s'étaient montrés tolérants pour eux. Toutefois, il faut noter la lettre d'Innocent IV à l'évoque de Maguelonne, du 7 juillet 1248, par laquelle il lui manda d'imposer aux Juifs de son diocèse un costume qui les fît reconnaître (Potthast, 12976).

4. Doat, XXXII, fol. 4 v°-7.

5. Practica, Quinta pars, V, VII, 9, 10, p. 288, 289, 299, 300, éd. Douais.

INTRODUCTION. XXix

peine infligée, dans le Venaissin, à Brémond de l'Ile {de In- sula) qui, condamné à la prison perpétuelle, y avait assez souffert, et dont les biens avaient été confisqués*. Ce fut dans une pensée d'ordre et pour maintenir l'esprit de suite au sein du tribunal qu'il introduisit cette disposition de droit, confir- mée plus tard, à savoir que les pouvoirs de l'inquisiteur, juge délégué, n'expiraient point à la mort du pontife ayant donné la délégation : ils étaient conférés à vie ou jus- qu'à révocation'. Ainsi le juge délégué fut autant que pos- sible rapproché du juge ordinaire.

Grégoire X (1271-1276) ne mérite ici qu'une simple men- tion, car il s'inspira de Clément IV quand il excita le zèle des inquisiteurs in regno Franciae et renouvela les prin- cipes de la poursuite contre les Juifs et les judaïsants^. Cepen- dant il convient de signaler une lettre du cardinal de Saint- Nicolas in Carcere, Jean Gaetano Orsini, plus tard Nicolas III (1277-1281), par laquelle les inquisiteurs furent autorisés à faire transcrire les dépositions pour s'en servir ultérieurement selon les occurrences ^ mesure qui certaine- ment eut des efîets.

Nicolas III (1277-1280) ne m'a rien fourni de spécial

1. Bulle du 2 novembre 1266 adressée à frère Pierre de Euseto (Luseto?), des frères Prêcheurs, inquisiteur dans le Venaissin (Doat, XXXII, fol. 30-31).

2. Potthast, 19379.

3. Potthast, 20720, 20724, 20798; Doat, XXXII, fol. 91 vo-100. Il convient de signaler ici les constitutions synodales de Ber- nard de Gapendu, évêque de Carcassonne, de l'année 1272, dont le eh. XX, De Judaeis, contient des dispositions curieuses : marque extérieure sur les vêtements, défense de paraître en public les jours des Lamentations et le dimanche de la Passion, etc. (Bouges, Hist. ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, Preuves, p. 596, 597. Paris, 1741, petit in-4°).

4. Doat, XXXII, fol. 101-102.

XXX INTRODUCTION.

pour le Languedoc ; nous n'avons de lui que de rares actes relatifs à l'Italie ^ ■- - <:. .

Honorius IV (1285-1287), qui établit l'Inquisition en Sardaigne-, s'occupa quelque peu de l'Inquisition dans le Languedoc. Ses actes, sans parler de la bulle par laquelle il donnait au prieur des frères Prêcheurs de Paris le pouvoir de créer des notaires pour l'Inquisition à Carcassonne', pour être rares, sont loin d'être dépourvus d'intérêt. D'abord, à propos d'un haut personnage ecclésiastique que nous retrou- verons plus tard, Sanche dit Morlane, archidiacre de Car- cassonne, hérétique, soutien des hérétiques et qui eût voulu dérober et brûler les livres de l'Inquisition, le pape écrivit à l'inquisiteur Jean Galand : il demanda l'envoi des dépo- sitions faites contre Sanche Morlane^. Ensuite il s'opposa aux adversaires du tribunal^, à l'origine même du mou- vement qui , quinze ans plus tard , amena sur la scène l'agitateur Bernard Délicieux.

Nicolas IV (1288-1292), qui, pendant un court pontificat de quatre ans, déploya une extrême activité contre l'hérésie et encouragea si fort la poursuite inquisitoriale*', qui rappela

1. Potthast, 21455, 21575.

2. Registres d' Honorius IV, publiés par M. Maurice Prou, 163 (Paris, Thorin, 1888, in-B» raisin. Coll. de l'École de Rome); Potthast, 22307.

3. Doat, XXXII, fol. 139-140; Potthast, 22548.

4. Bulle du 13 décembre 1285 adressée à Jean Galand, inquisi- teur de Garcassonne (Doat, XXXII, fol. 136 v»-138).

5. Bulle du 5 novembre 1285 adressée à Jean Galand et Jean Vigouroux, inquisiteurs, leur mandant de procéder contre ceux de la ville et du diocèse de Garcassonne qui font obstacle à l'In- quisition (Registres, 173; Potthast, 22322; Doat, XXXII, fol. 132-133).

6. Notamment dans le Gomtat, la ville d'Avignon et les pro- vinces ecclésiastiques d'Arles, Aix et Embrun {Registres de Nico-

INTRODUCTION. xxxj

les constitutions de Frédéric II et condamna l'ordre des Apôtres*, qui fulmina l'excommunication contre les héré- tiques et leurs fauteurs ^ et édicta à nouveau la poursuite contre les chrétiens judaïsants et les Juifs d'abord convertis, mais revenus ensuite à la circoncision et au sabbat 3, qui renouvela les constitutions de ses prédécesseurs Innocent IV, Alexandre IV et Clément IV'*, n'eut que rarement à inter- venir dans les affaires du Languedoc. Je signalais tout à l'heure le cas de cet archidiacre de Carcassonne qui, au lieu de combattre les hérétiques, les soutenait. Sa famille avait fourni à l'hérésie une autre recrue importante, Éléazar de Lagravede Pejriac, chevalier. Condamné, celui-ci s'était évadé de prison, et, aux termes du droit, ses fils et ses neveux se trouvaient par même exclus de toute charge. C'est ainsi que le pape fut prié de régulariser la situation de deux de ses neveux, dont le premier, Isarn Morlane, était archiprêtre de Carcassonne, et le second, Sanche Morlane, curé dans le diocèse^. Il leur fut accordé de pouvoir être promus à tous les ordres, charges et dignités^.

las IV, par M. Langlois, no^318, 319, 320, 321, 367, 426, 427, 428, 429, 430, 431, 432, 433, 2028, 2029, 2124, 2125, 2293; Potthast, 22839, 22840, 22845,23170, 23185, 23201). Cf. ses autres actes rela- tifs à l'Inquisition {Registres, 241, 322, 1362, 1363, 1364, 2095, 2356, 2357, 2777, 2778, 2779, 2913, 2914, 3378, 5425, 5723, 5724, 6896, 6924 ; Doat, XXXII, fol. 153-154, 160 v°, 105-112; Potthast, 22692, 23053, 23188, 23751, 23940, 23941).

1. Registres, 4253.

2. Registres, 434 ; Potthast, 22846.

3. Registres, 322; Doat, XXXII, fol. 153-154.

4. Registres, n»' 1362, 1363, 1364; Potthast, 23053. Il s'agit dans ces bulles de l'Inquisition en Lombardie et dans la Marche de Gênes.

5. Rector de Podio Therico.

6. Registres, 4035, 4036. Isarn Morlane, en faveur duquel Nicolas IV écrivit la première de ces deux bulles, n'est autre, je

xxxij INTRODUCTION.

On sait généralement que les hérétiques du Langue- doc, je veux dire les néo-dualistes et les Cathares, entre- tenaient avec ceux de Lombardie des relations journa- lières et intimes. Mais ce que l'on sait moins, c'est que la poursuite inquisitoriale produisit un mouvement d'émigra- tion languedocienne sur les rives du à peu près continu. Plusieurs témoins signalèrent, dans leurs dépositions ou dans leurs aveux, des familles entières qu'ils y avaient rencon- trées. Nicolas IV, ayant appris la présence dans le diocèse de Vérone de nombreux hérétiques originaires de France, entre autres d'un évêque hérétique, ordonna à l'inquisiteur de la marche de Trévise d'avoir à les livrer au messager spécial qui allait être envoyé par les inquisiteurs in regno Fran- ciae ; ce messager les ferait conduire à leurs fraisa Or, les inquisiteurs de Garcassonne et de Toulouse portaient à cette date le titre de inquisitores in regno Franciae. Les héré- tiques qui allaient être ramenés étaient vraisemblablement des Languedociens ; et ce sont les inquisiteurs de Garcas- sonne et de Toulouse qui avaient obtenu du pape cet ordre souverain : conjecture confirmée par la présence dans les archives de l'Inquisition de Garcassonne de l'original de cette bulle^. Enfin, je me reprocherais de ne pas signaler un autre acte de Nicolas IV, celui par lequel il prononça que les procès pour hérésie conservaient toute leur valeur juridique à la mort du pape ayant délégué l'inquisiteur qui

pense, qu'Isarn, archiprêtre de Garcassonne, qui fut, au mois d'août 1295, envoyé par Boniface VIII auprès d'Éric, roi de Suède, pour obtenir que l'archevêque de Sund et primat, Jean Grand, fût rendu à la liberté [Registres de Boniface VIII, publiés par M. Ant. Thomas, 360; Potthast, 24172).

1. Bulle du 10 février 1289 (Doat, XXXII, fol. 155-156).

2. Voy. l'avis du copiste de Doat, qui suit le texte de la pièce (Doat, XXXII, fol. 156 v»).

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INTRODUCTION. xxxiij

l'aurait commencé; l'affaire, loin d'être suspendue, pouvait suivre son cours. Cette disposition était virtuellement com- prise dans la constitution de Clément IV conservant à l'in- quisiteur ses pouvoirs de juge à la mort du pape l'ayant institué. Nicolas IV y revint jusqu'à trois fois, le 29 juin et le 7 juillet 1290 et le 12 juillet 1291 '. Ainsi l'inquisiteur se trouva rapproché pour la seconde fois du juge ordinaire.

Boniface VIII (1294-1303), on s'y attend, ne faillit pas en présence de l'hérésie, qui, d'ailleurs, prenait un visage nouveau-; au contraire 3. Indépendamment, en efïet, des actes témoignant d'une action locale ou particulière, ce pape exerça, quant à la poursuite, une action générale profonde dans toute la chrétienté; il édita, tout le monde le sait, le Sextus decretalium, où, au livre V, titre de haereti- cis, il posa des règles de droit appelées à être aussitôt ensei- gnées et mises partout en vigueur. En voici les dispositions principales : dans le cas d'hérésie, l'évêque diocésain peut, quoique seul, procéder à la dégradation d'un clerc cou- pable 4; sont excommuniés ceux qui ensevelissent les héré- tiques et leurs fauteurs, et les laïques qui disputent publique- ment de la foi ; ni les hérétiques, ni leurs fils, ni leurs neveux jusqu'à la seconde génération ne peuvent être promus à un bénéfice ecclésiastique ; nulle est l'émancipation faite par

1. Registres, 2780, 2781, 5722; Potthast, 23302; Doat, XXXII, fol. 158.

2. Avec la secte des spirituels, si répandue dans le Languedoc et sur le littoral de la Méditerranée.

3. Voy., par exemple, Potthast, 24378 (condamnation de la secte des spirituels), 24510 (arrestation des bizoches d'Italie), 25211 (l'inquisition à Padoue et à Vicence doit être faite avec activité et sans faiblesse), Doat, XXXII, fol. 272 ^-274 (main-forte doit être prêtée aux inquisiteurs), etc., etc.

4. Gap. I (décrétale de Grégoire IX).

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xxxiv INTRODUCTION.

l'hérétique 1 ; ni les fils ni les héritiers d'un hérétique ayant demandé pendant la maladie la « consolation » des hérétiques ne sont admis à faire valoir qu'il n'était point sain d'esprit, si avant sa maladie il était suspect 2; les relaps seront livrés au bras séculier malgré leur repentir et leur retour à la foi ^ ; les excommuniés et les complices d'un crime ne sont plus frappés d'incapacité pour témoigner contre les héré- tiques^ ; les évêques ou leurs délégués et les inquisiteurs peuvent faire exécuter leurs sentences par les officiers de la puissance séculière ^ ; l'excommunié qui se refuse pendant un an à comparaître pour répondre de l'hérésie se met dans le cas d'être condamné comme hérétique^, etc., etc.

Il y a vingt chapitres formés avec des décrétales des papes Grégoire IX, Alexandre IV, Urbain IV', Clément IV et Boniface VHP, qui témoignent chez leur auteur d'une

i. Gap. II (décrétale de Grégoire IX).

2. Gap. III (item).

3. Gap. IV (item).

4. Gap. V (item).

5. Gap. VI (item).

6. Gap. VII (item).

7. Potthast, 19379.

8. Boniface VIII, cependant, ne se montra pas sans pitié. Son pontificat est un de ceux pendant lesquels furent revisés le plus de procès pour hérésie (Registres de Boniface VIII, publiés par MM. Thomas, Faucon et Digard, n^s 37, 1673, 2158, 2577; Potthast, 24674, 25043; Doat, XXXIII, fol. 19-21). La bulle fournie par Doat, du 10 février 1301, était adressée à l'évoque d'Elne, à l'abbé de Fontfroide et au prieur do N.-D. de Gorncilla (de Gorniliano) ^ invités à citer l'inquisiteur Pons du Pouget (de Pogeto), qui, nonobstant la bulle d'Innocent IV défen- dant aux inquisiteurs du Languedoc de poursuivre les sujets du roi d'Aragon, avait connu du cas de Pierre de Fenouillet, chevalier. La sentence de Pons du Pouget, inquisiteur, du 5 septembre 1262, condamnant la mémoire de Pierre de Fenouillet et ordonnant l'exhumation de son cadavre pour être brûlé, avait fait l'objet d'un

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INTRODUCTION. XXXV

haute capacité juridique, et qui facilitaient la tâche des inquisiteurs du Languedoc, des cas douteux se produi- saient chaque jour.

appel, qui fut, le lendemain, signifié à l'inquisiteur dans la salle capitulaire du couvent des frères Prêcheurs de Montpellier (Doat, XXXIII, fol. 124). Boniface VIII conOa l'affaire au cardinal Jean Le Moine. Le procès en nullité de la sentence de Pons du Pouget com- mença le 8 novembre 1300. En 1300, il n'était pas encore terminé. On en trouve la suite dans Doat, XXXIII, fol. 1-188. J'ignore si le cardinal a jamais rendu sa sentence. Il mourut en 1312. Voici, d'après les actes du procès, la sentence prononçant l'exhumation contre Pierre de Fenouillet : « In nomine Patris et Filii et Spiri- tus Sancti. Amen. Quoniam nos fratcr Pontius de Pojeto de ordine fratrum Predicalorum, inquisitor heretice pravitatis in terris et dominio ac districtu régis Francie, qui sunt in provinciis Narbo- nensi et Arelatensi et diocesibus Albiensi, Ruthenensi, Gatur- censi et Petragoricensi, exceptis terris nobilis viri A., comitis Tholosani, autboritate apostolica deputatus, per inquisitionem invenimus, et per testes idonoos in judicio nobis constet quod Petrus de Fenoleto, dominus quondam de Fenoleto, Narbonensis diocesis, jam defunctus, cum viveret, vidit et visitavit hereticos et illos plu- ries et in multis locis, juxta ritum illorum dampnabilem, adoravit dicendo Benedicite ter flexis genibus ante ipsos et addendo : Domini, rogate Deum pro isto peccatore ut me facial bonum christiamim et perducat ad bonum finem, hereticis sibi respondentibus more suo, et audivit monitiones eorum et sermones, et quod iin»'" bcretici bini et biui venerunt ad hereticandum eum in egritudine qua decessit, hec et alia in dicto crimine committendo, per que cons- tat ipsum Petrum hereticorum erroribus dampnabiliter credidisse, nec quisquam illum deffenderit super his coram nobis, licct nos dies plures ad hoc canonice duxerimus assiguandos, nec ipsura Petrum appareat aliquatenus ante ipsius obitum de predicto cri- mine emendatum, et hoc crimen tam detestabile et énorme prop- ter sui immauitatem non solum in vivos, set in mortuos per jura promptissima vendicetur : habitis super his cum pluribus bonis viris sapientibus etdiscrctis diligenti consilio et tractatu, habendo in hoc pre oculis solum Deum, sacrosanctis Evangeliis positis coram nobis, die hac et pluribus aliis ad ferendam et audiendam difûnitivam sententiam in hoc negotio peremptorie assignatis^ predictum Petrum de Fenoleto sententiando diffinitive pronuncia-

xxxvj INTRODUCTION.

Dans cette province, à la vérité, Boniface VIII ne fut appelé à interposer son autorité qu'en de rares circonstances. Par exemple, il donna commission à Bernard de Castanet, évêque d'Albi, d'instituer inquisiteur pour Pamiers et Tou- louse l'un des cinq frères Prêcheurs qu'il lui désigna*. Il écrivit à l'inquisiteur de Carcassonne pour qu'il se rendît à Béziers, de graves désordres venaient de se produire à l'occasion de la taille imposée au clergé, et en poursuivît les auteurs^. Cet acte ne tendait à rien moins qu'à étendre la compétence des inquisiteurs.

Enfin, il obtint de Philippe le Bel des mandements qui modifiaient ses ordres antérieurs. En 1295 et 1296, le roi, sur des rapports qui venaient de lui arriver, avait ordonné à ses officiers de n'opérer d'arrestation que dans les cas et les

mus crcdeatem hereticorum extitisse et per hoc illum hereticum decessisse, ossa ejus extumulanda, et a cimiterio fidelium, si dis- cerni valeant, separanda, et etiam comburenda nichilonjinus décernantes. Lata fuit ista sententia dicto modo apud Somedrium, in ecclesia Sancti Hontii, die martis ante festivitatem Nativitatis Béate Marie Virginis, anno Domini Mo CG» LXn°, in presentia et testimonio Pétri de Lunello, decani Somedrii, domini Guillelmi de Banneriis, jurisperiti, senescalli Bellicadri, Guillelmi de Moi^, castellani, Pontii Alamanni, presbitcri, magistri Johannis Provin- cialis, Stephani de Colo, notarii, Jacobi Albi, notarii, Johannis Bedocii, Jacobi de Agangio, Pontii Grosserii, Pontii Rivelli, nota- rii, et plurium aliorum burgensium de Somedrio ad hoc speciali- ter Yocatorum, et Guillelmi Caroli, procuratoris predicti, et mei Guillelmi Boteti, notarii Inquisitionis, qui sententiam istam scripsi » (Doat, XXXIII, fol. 122 vo-124).

1. Registres, 606.

2. Registres, 2141; Potthast, 24580. Sa bulle est du 12 oc- tobre 1297. Le 7 octobre précédent, il avait écrit à l'archevêque de Narbonne pour lui donner mandat de prononcer l'interdit contre la ville de Béziers et l'excommunication contre les consuls et les conseillers de la ville, qui, à l'occasion de tailles imposées au clergé, s'étaient portés à des violences contre lui {Registres, no 2140).

INTRODUCTION. xxxvij

conditions prévus par lui^ ; en 1298, voulant se conformer à la constitution du pape, il mit d'une manière plus abso- lue ses officiers à la disposition des inquisiteurs; il est assez piquant de trouver sous le même vidimus (6 février 1299, n. st.) du juge de Carcassonne, Raymond Costa, la constitution du pape et la lettre du roi 2.

Je ne retiendrai des regestes de Benoît XI (1303-1304) '^ que trois bulles. La première est du 2 mars 1304 : elle eut pour destinataires les inquisiteurs de Lombardie; mais les inquisiteurs du Languedoc la prirent certainement pour eux, puisqu'elle s'est retrouvée dans leurs archives. Elle conte- nait, aussi bien, une disposition qui portait sur le cas fré- quent de poursuites exercées à la fois par l'évêque diocésain et l'inquisiteur régional ; les deux juges durent se communi- quer leur procès respectif^. Par la seconde, du 10 mars 1304, Benoît XI conférait à Guillaume Sicard, de Carcassonne, ancien inquisiteur, un canonicat dans l'église d'Albi''; et, parla troisième, du 15 avril 1304, il ordonnait l'arrestation de Bernard Délicieux^, le fameux frère Mineur, ardent

1. Doat, XXXII, fol. 267-271.

2. Ibirl., fol. 275 vo-279. Cf. fol. 280. Parmi les actes de Boni- face VIII relatifs à l'Inquisition, il faut distinguer et citer sa cons- titution du 13 juin 1299, ordonnant aux inquisiteurs de rendre publics les noms des témoins et des accusateurs dans les procès des Juifs de Rome {Registres, 3063).

3. Collection de l'École française de Rome, Registres de Benoît XI, publiés par M. Grandjean (Paris, Thorin, 1883-1885).

4. Registres, 420; Potthast, 25381 ; Doat, XXXIV, fol. 11-12.

5. Registres, 746.

6. Doat, XXXIV, fol. 14-15. Commission adressée au provin- cial des frères iMineurs d'Aquitaine (B. Hauréau, Bernard Déli- cieux et l'Inquisition albigeoise, p. 190, in-12. Paris, Ilachette, 1877). Les autres actes de Benoît XI relatifs à l'Inquisition pour d'autres pays que le Languedoc répondent aux numéros suivants des Registres : 169, 299, 508, 509, 659, 834 et 835.

xxxviij INTRODUCTION.

ennemi de l'Inquisition, et qui joua un rôle si considérable et si néfaste. L'arrestation cependant n'eut pas lieu.

aément V (1305-1314), aussitôt élevé sur le siège pon- tifical, fut saisi de la supplique que les chapitres de Sainte- Cécile et de Saint-Salvi d'Albi, avec l'abbé et le monastère de Gaillac, venaient d'adresser aux cardinaux, les priant d'interposer leur autorité dans le grave conflit survenu entre tout le pays et les inquisiteurs, préparé depuis longtemps par Bernard Délicieux et arrivé à un état d'acuité extrême i. Les consuls d'Albi et de Cordes se plaignaient notamment que Bernard de Castanet, évêque d'Albi, et les inquisiteurs eussent poursuivi et condamné des innocents, dont la foi ne laissait rien à désirer et qui cependant étaient soumis à une détention très dure, que l'état des prisons rendait mortelle. Clément V donna donc aux cardinaux Taillefer de la Cha- pelle, successivement évêque de Carcassonne (1291-1298), de Toulouse (1298-1305) et de Palestrina (1307-1312), et Bérenger Frédol, ancien évêque de Béziers (1294-1305), ordre de pourvoir à l'état des prisons et aux besoins des prisonniers en attendant de faire droit à l'instance en revi- sion du procès contesté -. Les cardinaux remplirent exacte- ment leur mandat du 15 avril au 17 mai 1306. La visite des prisons de Carcassonne et d'Albi, faite par eux et dont nous avons l'original, fournit les renseignements les plus intéressants et que l'on peut tenir pour absolument sùrs^.

1. Doat, XXXIV, fol. 44. '

2. Bulle du 13 mars 1306 donnée dans le procès- verbal de la commission remplie par les cardinaux (Arch. comm. d'Albi, GG 1). Cette bulle ne se trouve pas dans le Regestum papae Cle- menlis V, publié par les Bénédictins du Mont-Gassiu (impr. du Vatican. In-fol., 8 vol. Le dernier volume et les tables n'ont pas encore paru).

3. Il est publié ici, p. 30 i.

INTRODUCTION. xxxix

Le cardinal Taillefer de la Chapelle procéda ensuite, sans aucun doute, à l'examen de la cause; nous en avons la preuve dans le Regestum de Clément V, nous voyons d'abord que le même cardinal Taillefer de la Chapelle fut chargé d'informer sur les crimes imputés à l'évêque d'Albi', accusation intimement liée à la cause des hérétiques; le pape rendit ensuite, à la date du 12 août 1308, une constitution déclarant que, par la commission donnée aux deux cardi- naux, il n'avait entendu déroger en rien aux droits ni aux prérogatives des évêques, admis à connaître des causes des hérétiques leurs diocésains 2. En même temps, Clément V se préoccupa de trancher le différend qui avait éclaté entre le vidame d'Amiens et l'inquisiteur Geoffroy d'Abluses^, car la question était double : il fallait apaiser l'opinion et reviser le procès des prisonniers. Bernard de Castanet fut transféré au Puy^; le vidame relevé de l'excommu- nication s. Mais nous ne voyons pas que la poursuite contre les hérétiques, commencée par lui en 1286, ait jamais été reconnue comme entachée d'irrégularités. En tout cas, à la date de sa translation au Puy, on n'avait pas statué sur le

1. Regestum, n°» 1753, 2309.

2. Regestum, n" 2923; Doat, XXXIV, fol. H2-H3.

3. Cette commission fut encore confiée aux cardinaux Taillefer de la Chapelle et Bérenger Frédol, avec le cardinal Etienne de Suisy, archidiacre de Bruges, chancelier de France, au titre de S. Cyriaque. Bulle du 15 juillet 1308 [Regestum, 3569).

4. Le Regestum de Clément V contient plusieurs bulles rela- tives à l'affaire de Bernard de Castanet, évêque d'Albi (n»» 1753, 2267, 2268, 2309, 2887, 2893, 3370). Il fut transféré au Puy le 30 juillet 1308, quinze jours après la commission donnée en vue d'en Unir avec le différend de Geoffroy d'Abluses et du vidame d'Amiens, dont la main se trouve dans tous les embarras de l'In- quisition languedocienne pendant cette période.

5. Voy. la sentence rendue par les cardinaux susdits (Doat, XXXIV, fol. 114 v<»-122).

xl ^- INTRODUCTION.

fond : à preuve, la bulle de Clément V, du 6 septembre 1309, annonçant aux inquisiteurs de Carcassonne qu'il avait donné le sauf-conduit à Aymeric de Castro, procu- reur des plaignants*. L'affaire n'était pas terminée en 1310. Probablement elle était restée en suspens à cause du grand âge du cardinal Taillefer de la Chapelle, qui mourut en 1312 âgé de 120 ans. En 1310, elle fut remise au nouvel évêque d'Albi, Bernard Desbordes (1308-1311), très aimé du pape Clément V^. Mais celui-ci ne voulut ou ne put point s'en charger; elle était trop délicate. Des pouvoirs furent donc de nouveau donnés à son successeur, Géraud de Farges'^. Il est probable que les choses en restèrent : car le pape qui allait succéder à Clément V devait relever Ber- nard de Castanet et abaisser Bernard Délicieux. Du moins, dans la constitution de Clément V sur l'Inquisition édictée au concile de Vienne, on croit entendre l'écho des agita- tions tumultueuses du Languedoc, puisqu'il décréta qu'au- cune poursuite ne serait faite désormais sans le double con- cours de l'évêque diocésain et de l'inquisiteur, que les prisons seraient administrées par l'évêque et l'inquisiteur et munies de deux geôliers nommés l'un par l'évêque, l'autre par l'inquisiteur, chacun avec une clef différente, enfin que nul

1. Douais, les Manuscrits du château de Merville, p. 51, note 1, se trouve le texte de cette bulle, dont le liegestum, 4754, n'a donné que le résumé.

2. Le 8 février 1310, le pape lui mande, ainsi qu'aux inquisi- teurs, de faire conduire à Albi les prisonniers détenus à Carcas- sonne depuis huit ans, et qu'il nomme, pour que leur cas soit examiné juridiquement (Regestiim, 5238; Doat, XXXII, fol. 60-62). Bulle attribuée faussement à Clément IV par le copiste de Doat et par Mabul [Cartulaire, V, 628), qui l'a suivi. Publiée par M. Hauréau [Bernard Délicieux ef l'Inquisition albi- geoise, p. 194).

3. Bulle de Clément V du 19 avril 1313 (Regestum, 9163).

INTRODUCTION. xlj

ne pourrait recevoir la délégation inquisitoriale qu'il n'eut quarante ans révolus'.

Jean XXII (1316-1334), aussitôt pape, créa cardinal- évêque de Porto Bernard de Castanet (1316-1317), qui, s'il eut l'honneur d'être de la première promotion, ne jouit pas longtemps de sa dignité, il pouvait voir une réparation, avec la justification de toute sa conduite. Le 3 septembre 1319 s'ouvrit à Castelnaudary le procès de Bernard Déli- cieux, que le pape, par sa bulle du 16 juillet précédent, avait ordonné et confié à l'archevêque de Toulouse, Jean Raymond de Comminges, assisté de l'évêque de Pamiers, Jacques Fournier (1317-1326), le futur Benoît XII, et de l'évêque de Saint-Papoul, Raymond de Mostuéjols (1319- 1329)-. Ce procès, qui se termina le 8 décembre suivant par une sentence de condamnation à la prison perpétuelle rendue sur la place du marché du Bourg de Carcassonne^, ne peut être attribué à l'Inquisition en ce sens qu'il ne fut pas conduit par les titulaires du fameux tribunal ; mais les actes qui le composent appartiennent à son histoire, car il n'y a peut- être pas de document qui puisse mieux servir à reconstituer

1. Clementinarum lib. V, tit. III, de haereticis, cap. I-II. On peut dire que, en dehors de cette constitution générale, l'œuvre de Clément V, relativement à l'Inquisition, se résume en ce qu'il a fait pour le Languedoc. Il ne s'occupa qu'en passant de l'Inquisition à Langres (Regestum, 5813), à Lyon et à Besan- çon (ibid., n"5 8766, 8767). Nous ne voyons pas qu'il soit inter- venu dans aucune des autres contrées de l'Europe.

2. L'archevêché de Toulouse avait été créé deux ans aupara- vant, en 1317, l'évêché de Pamiers en 1297 et l'évêché de Saint- Papoul en même temps que l'archevêché de Toulouse. La bulle de Jean XXII se trouve dans les Actes du procès de Bernard Délicieux (Bibl. nat., ms. lat. 4270, fol. 4).

3. M. Hauréau {op. cit., p. 198) a publié cette sentence d'après le ms. lat. 4270 de la Bibl. nat. On la trouve aussi dans Bouges, op. cit., p. 610-620.

/

xlij INTRODUCTION.

la suite des longues agitations dont Carcassonne, Albi et même Toulouse furent le théâtre, pendant près de dix ans (1295-1304), grâce à ce franciscain et à ses complices. Nous ne les avons que d'après une copie du xvii'' siècle ^ C'est un regret pour l'éditeur. Ils restent curieux et im- portants pour l'historien, aux yeux duquel ils sont une preuve éclatante de la réaction que la mollesse de Clément V ne put manquer de produire.

Nous trouvons d'ailleurs une autre preuve de cette réac- tion dans la bulle du 30 mars 1317^ par laquelle Jean XXII révoqua le sauf-conduit concédé par son prédécesseur à Aj^meric de Castro, bourgeois de Carcassonne, et à quelques autres, qui avaient obtenu également la protection des car- dinaux ; il engagea par même les inquisiteurs de Carcas- sonne à entamer des poursuites contre eux^. Les consuls d'Albi, en leur nom et au nom de la ville, durent exprimer publiquement leur regret du passé et donner une satisfac- tion à l'Eglise^. Tout cela était très significatif. D'autant que Jean XXII, en combattant tout mouvement qui se rat- tachait à Bernard Délicieux, croyait avec raison frapper du même coup les spirituels, les fraticelles, les bizoches et autres théoriciens de la pauvreté universelle; car Bernard Délicieux n'avait cessé de se réclamer de son frère en reli- gion, Pierre-Jean d'Olive, qu'il avait souvent rencontré dans les couvents du midi, à Narbonne notamment, ses

1. Bibl. nat., ms. lat. 4270. Vol. de 307 feuillets, et feuillets A, B préliminaires. Papier, '209™'"X321°"°. Ancien Baluze 280 et Ileg. /i2G7''.

2. 1318 (?). 111° kls. aprilis, anno secundo.

3. Doat, XXXIV, fol. 138-140.

4. Le 11 mars 1320 (n. st.). L'évêque d'Albi et l'inquisiteur leur en octroyèrent l'absolution publique dans le cimetière de Sainte-Cécile (Doat, XXXIV, fol. 170-180).

INTRODUCTION. xliij

adeptes et admirateurs, se rendant à son tombeau, célé- braient déjà sa fête'. Tout le monde sait combien fut vive et opiniâtre la lutte qui s'engagea entre ces nouveaux héré- tiques et Jean XXII, lequel déplorait leur extrême diffusion dans le midi, ils pullulaient^. Nous verrons, quand nous parlerons des actes des inquisiteurs, que les spirituels et les fraticelles leur donnèrent assez de besogne. Ils ne furent pas alors les seuls à les occuper. Le néo-dualisme et le catharisme avaient baissé, mais pour se fondre dans le mysticisme anti-social de Joachim de Flore ou s'effon- drer dans de honteuses pratiques, sortilèges, sacrifices aux démons, simulation des sacrements. Jean XXII voulut que les inquisiteurs poursuivissent sans relâche de tels crimes contre la religion, qui, en effet, se rencontraient fré- quemment dans le Languedoc^; et ainsi, sans étendre leur

1. Doat, XXVII, fol. 13-14-15. On lui attribuait des miracles (Doat, XXYII, fol. 18). Voy. Douais, Sculptures Bitterroises du XI siècle, mémoire communiqué au Congrès des Sociétés savantes, le 13 avril 1898.

2. Jean XXII, par sa bulle du 23 janvier 1317 (1318?), con- damna les spirituels, dont il énuméra les nombreuses erreurs (Doat, XXXIV, fol. 154 v°-167). Par une autre bulle du 6 no- vembre de la même année, il fit poursuivre les meneurs, religieux de l'ordre de saint François, qui n'en avaient que le nom, et qui se trouvaient alors en Provence (Doat, XXXIV, fol. 143-146). Le 17 février 1331 (1332?), il fit dénoncer par l'inquisiteur et l'évêque de Carcassonne comme excommuniés les fraticelles, si répandus dans les diocèses de Carcassonne, de Toulouse, de Narbonne (Doat, XXXIV, fol. 147 vo-153).

3. Nous avons une lettre du cardinal Guillaume -Pierre de Godin, évêque dr^ Sabine, qui, écrivant à l'inquisiteur de Tou- louse au nom de Jean XXII, le 22 août 1320, lui ordonnait de poursuivre tous les devins, adorateurs des démons et autres fai- seurs de sortilèges. Le 4 novembre 1331 (?), le pape, reproduisant cette lettre, réitéra ses ordres à rarchevêque de Toulouse et à l'inquisiteur (Doat, XXXIV, fol. 181 vo-183).

xliv INTRODUCTION.

compétence car, à cette date, ils en connaissaient déjà il porta leur attention et leur activité sur cette autre forme de l'hérésie, qui tendait, malgré son ridicule, à détruire, comme l'autre, l'unité chrétienne.

Quelques autres actes du pape Jean XXII méritent encore d'être cités, bien qu'ils n'aient rapport qu'à des cas parti- culiers. Le 21 mars 1327, il mandait à l'inquisiteur de Pro- vence, Michel Lemoine {Michael Monachi), des frères Mineurs, de remettre entre les mains de Jean du Prat, inquisiteur de Carcassonne, Pierre Trencavel, de Lieuran- Cabrières, qui s'était évadé des prisons de Carcassonne, et Andrée, sa fille ^ Le même jour, il donnait ordre à Guillaume Astre, aussi inquisiteur de Provence et religieux Mineur, d'envoyer à Jean du Prat, qui l'avait demandée, une copie des aveux de Bernard Maurin, prêtre de Narbonne, aban- donné au bras séculier^. Le 16 septembre 1330, il adressait une bulle à l'inquisiteur de Carcassonne pour qu'il rendît au procureur général des frères Mineurs l'habit religieux de Barthélémy Brugère, expulsé de l'ordre, condamné comme hérétique et actuellement en prison 3. Il était naturel que l'ordre des Mineurs protégeât son habit, c'est-à-dire son honneur.

' On ne recueillera pas, à ma connaissance, dans le bul- laire des successeurs de Jean XXII, des actes ou des faits notables ayant modifié ou même accéléré la marche de l'In- quisition^. Au contraire, elle va décliner, les causes faisant

1. Doat, XXXV, fol. 18-19.

2. Doat, XXXV, fol. 46-47. Voy. dans ce même volume de Doat, fol. 21 et suiv., les actes de la procédure ouverte contre cet hérétique.

3. Doat, XXXV, fol. 87.

4. Voici quelques-uns de leurs actes : 30 mars 1353. Inno-

INTRODUCTION. xlv

de plus en plus défaut. Il faut donc s'arrêter. J'en ai assez (lit, ce me semble, pour faire sentir l'intérêt spécial des décrétales. L'impulsion vient du saint-siège, qui arrête les formes du droit nomination du juge et sa compétence, pro- cédure et pénalité, et qui seul a qualité pour recevoir les appels et réformer les sentences. Parmi les papes qui ont le plus fait pour l'Inquisition languedocienne, il faut compter Grégoire IX, Innocent IV, Alexandre IV, Clément IV, Clé- ment V et Jean XXII. Si j'excepte Jean XXII, leurs Regesta sont publiés en partie ou en totalité. Celles de leurs bulles qui sont encore inédites, en petit nombre, se trouvent dans Doat. Je n'ai pas manqué de les signaler à l'attention du lecteur.

II. Actes des évêqces.

A première vue, ce titre peut sembler surprenant, car l'inquisiteur, étant un juge délégué par le pape, dont il tenait tous ses pouvoirs, n'avait rien à faire, ce semble, avec l'évèque diocésain, qui devait tout au moins l'ignorer, sinon le combattre. C'est une impression assez commune chez les savants et parmi le vulgaire que l'évèque et l'inquisiteur

cent VI mande à l'inquisiteur de Garcassonne, Amedon de Langres, de Lingonis, de faire conduire ad Romanam Curiam Jean de Castil- \on et Fra.aQois de Arquata, religieux Mineurs, coupables de crime d'hérésie (Doat, XXXV, fol. 130-131). 19 octobre 1363. Urbain V donne à l'évèque et aux inquisiteurs de Garcassonne la déléga- tion pour entendre et poursuivre plusieurs prévenus, dont il leur avait déjà confié la cause (Doat, XXXV, fol. 132-133), 14 mai 1370. Grégoire XI ordonne à l'inquisiteur de Garcassonne de libérer de la prison Bidon de Puyguilhem (Dordogne), qui a exactement accompli sa pénitence (Doat, XXXV, fol. 134-135). 20 avril 1276. Grégoire XI ordonne aux inquisiteurs de procé- der contre tous ceux qui empêcheront la poursuite contre les hérétiques (Doat, XXXV, fol. 163-164).

xlvj INTRODUCTION.

ne cessèrent de se jalouser et de lutter l'un contre l'autre; quelques conflits, notamment l'excommunication de l'arche- vêque de Narbonne par l'inquisiteur, justifient pour plusieurs cette opinion.

Que des divergences sur des points de détail se soient produites, c'est assez naturel, et je n'y contredirai pas. Qu'on ait, à un moment, poussé les évêques à prendre en main la poursuite, c'est certaine Mais les évêques du Lan- guedoc ne montrèrent pas d'hostilité à l'égard de l'Inquisi- tion ; au contraire, ils lui furent sincèrement favorables : ils exercèrent même sur ses destinées une influence réelle, que l'historien doit retenir. Pour l'apprécier, en mesurer l'éten- due et en saisir les effets, il est nécessaire de suivre les évêques dans les conciles provinciaux qui se sont tenus à l'occasion de la poursuite de l'hérésie et aussi de relever les actes de chacun d'entre eux en particulier. Qu'a fait l'épiscopat languedocien? Qu'a fait chaque évêque pris à part et considéré individuellement? La réponse à ces deux ques- tions donnera la clef de leur conduite.

1. Action collective des évêques.

En 1229, les évêques des trois provinces de Narbonne, de Bordeaux et d'Auch se réunirent à Toulouse, le cardinal de Saint-Ange les convoqua. Je l'ai déjà rappelé; si j'y reviens, c'est pour faire remarquer simplement qu'à cette heure, certainement solennelle pour la province, les évêques s'opposèrent d'autant moins à la poursuite de l'hérésie qu'il n'était point question de créer un juge qui fût investi de pouvoirs extra-diocésains; les évêques présents furent invités à entendre les témoins produits par l'évêque de

1. ot Temporc quo prelati tenebant inquisitionem, » lit-on dans plusieurs dépositions (Doat, XXVI, fol. 297, 308, 340 v°).

INTRODUCTION. xlvij

Toulouse, Foulques, et à recevoir leurs dépositions, qui devaient être consignées par écrit*. Les statuts proposés par le légat et qui sont tout ce concile'-' furent pleinement approu- vés par eux; ils trouvèrent la poursuite opportune ou même nécessaire; tout le monde, d'ailleurs, pensait de la sorte. Guillaume de Puylaurens, prêtre à la vérité, mais aussi chapelain du comte de Toulouse, et, à ce titre, favorable autant aux institutions locales qu'à l'esprit régnant dans le comté, donne bien la note de cette entente, qui réunit tous les esprits dans l'unité du but supérieur à atteindre.

En 1235, les évêques s'assemblèrent à Narbonne, sous la présidence de l'archevêque de la ville, Pierre Amelius, qui avait déjà montré le plus grand zèle. Cette fois, les évêques, laissés à leur propre impulsion, légiférèrent directement et par eux-mêmes ; ils y furent provoqués par les inquisiteurs eux-mêmes. Dans l'intervalle, un grand fait s'était produit : Grégoire IX avait nommé des juges délégués, il avait confié au prieur provincial des frères Prêcheurs le soin de les choisir, et, bien que je regarde comme une erreur de croire

1. Guillelmus de Podio Laurentii, Ghronicon, cap. XL.

2. Labbe, Acta conciL, VU, p. 176 et suiv. Bibl. nat., ms. lat. lO-iOS, fol. 207, copie du concile de Toulouse ainsi annoncée: Ex bibliotheca Ilpni et R^i Philippi Gar^i^ Filouardi accepta a R^o Fran. Pena, nuper Rotte Romane decano, qui in aliquot capita con- cilii Tolosani prolixa commentaria cotiscripserat ad maleriam et causam Inquisitionis pertinentia. Le concile d'Arles de 1234 {ibid., 235 et suiv.) toucha au cas particulier du crime d'hérésie reconnu seulement après la mort. Il décida (can. xi) que le cadavre serait exhumé et livré au juge séculier, si eorum corpora vel ossa ab aliis discerni potuerint, extumulentur et saeciilari judicio relinquantur. A remarquer cependant que l'exhumation ne fut pas alors imaginée, pas plus qu'elle n'a été introduite à l'occasion de l'hérésie. On se borna à appliquer à l'hérésie une vindicte déjà admise pour les crimes de droit commun.

xlviij INTRODUCTION.

que jamais l'Inquisition ait été dominicaines cependant il faut reconnaître que, par le fait de cette commission, le juge délégué fut le plus souvent pris parmi les frères Prê- cheurs. Or, il arriva que les frères Prêcheurs, les supé- rieurs de la province ou les inquisiteurs eux-mêmes, se trouvant en présence de cas nouveaux, éprouvèrent des difficultés de plusieurs sortes quant à la pénalité, au pou- voir de la diminuer, à la culpabilité des relaps, etc. Le concile, répondant aux inquisiteurs eux-mêmes, dilec- tis et fidelibus in Christo ftliis, ordinis Praedicato- rum fratribus, inquisitoribus haereticorum, diriraa les doutes, dubitationes vestras, prout possumus, ampu- tantes, et fixa des règles qui sont contenues en vingt-neuf canons 2, et dont il convient de faire tout au moins remar- quer la convenance, puisqu'elles se retrouvent dans la légis- lation postérieure des papes.

Il ne s'agissait pas de poursuivre un fait de conscience pure, mais des actes tendant à troubler l'ordre chrétien. Quels étaient ces actes cependant parmi les pratiques néo- dualistes ou vaudoises, fort variées ou sans rapport étroit avec l'hérésie? Il y fut répondu au canon xxix; on n'a qu'à rapprocher ce canon des interrogatoires ou aveux faits postérieurement, et qui nous sont parvenus en très grand nombre, pour voir que l'inquisiteur s'en inspira toujours.

Chaque inquisiteur avait des pouvoirs égaux, et il arriva que la poursuite fut exercée dans les mêmes lieux par plu- sieurs inquisiteurs, les uns étant pontificaux, les autres dio-

1. On trouve parmi les inquisiteurs délégués par le pape de nom- breux frères Mineurs. De plus, il y eut encore les inquisiteurs diocésains ou épiscopaux, qui souvent se joignirent aux premiers. Nous en rencontrerons de nombreux exemples dans le Languedoc.

2. Acta conciL, VII, 251 et suiv.

INTRODUCTION. xlix

césains. Le concile voulut qu'un prévenu n'eût à répondre qu'à un seul juge et il fit un devoir à l'inquisiteur de commu- niquer les charges pesant sur ce prévenu à ceux des inqui- siteurs quibus idem culpaUlis sit astrictus (can. xxi). C'était plus sûr, et l'œuvre de salubrité sociale y trouvait son compte, tutius et sahibyius est, ut quisque culpabi- lis in quibuscumque locis deliquerit, uni et illi tantwn inquisitori permaneat obligatus (can. xx)^.

La modération cependant était fort recommandée : la con- damnation ne devait être prononcée qu'à la suite d'un aveu formel ou en présence de preuves claires ou catégoriques, lucidis et apertis py^obationibus , car il est de beaucoup préférable de laisser un crime impuni que de frapper un innocent (can. xxiii) : recommandation qui empruntait une valeur spéciale au canon suivant, aTix termes duquel tout homme, quelle que fût sa situation juridique, était admis à déposer contre l'hérétique. Il convenait de tout peser rigoureusement pour éviter toute erreur judiciaire et toute injustice, mal aussi grand, sinon plus grand que le crime poursuivi.

A la vérité, il n'entra nullement dans la pensée du con- cile de Narbonne de formuler des règles ayant une valeur absolue et décisive ; les inquisiteurs n'avaient-ils pas leurs

1. Il semble que l'évèque de Pamiers, Jacques Fournier, et les abbés réunis à Garcassonne le 22 février 1325 (n. st.), pour une consultation inquisitoriale, se réglèrent, pour un cas, sur ce canon du concile. L'inquisiteur Jean du Prat demanda s'il ne devait pas surseoir à la sentence contre Bérenger Ilulart, do Narbonne, par la raison que celui-ci avait été interrogé par les vicaires de l'archevêque avant de l'être par lui. L'évèque et les abbés répon- dirent qu'il devait surseoir; et le cas de Bérenger Hulart ne fut pas traité dans la consultation qui suivit (Doat, XX VIII, fol. 101 v°-102).

d

1 INTRODUCTION.

lumières propres et ne fallait-il pas réserver les droits sou- verains du siège apostolique? Du moins, il voulait aider les juges délégués, qui, aussi bien, portaient une part, non la moins délicate, de Vonus épiscopal, et, sans aucun doute, ses « conseils » furent écoutés ^ Les inquisiteurs et les évêques marchaient vers le même but : le negotium des premiers était le negotium des seconds, in ipso nostro negotio; c'est sur ce mot que finit la réponse des évêques de Narbonne'.

\. Les évêques disaient en terminant : « Haecvobis scribimus, non ut vos veUmus nostris obiigare consiliis vel arctare, cum non deceat concessam vobis discretam arbitrii libertatem, alio- rum consiliis, formis seu regulis, quam Sedis Apostolicae, in ipsius negotii praejudicium coarctari; sed vestram devotionem cupimus adjuvare, sicut et nobis et ab ipsa Sede Apostolica est mandatum : ut qui nostra portatis onera, consilium a nobis et auxiiium in ipso nostro negotio caritate mutua reportetis. »

2. Dans Doat, XXXI (fol 155 vo-168, copie d'après un registre en parchemin trouvé aux archives do l'Inquisition de la cité de Garcassonne), la réponse aux questions posées par les inquisiteurs est envoyée aux noms de feu Pierre [Amelius], archevêque de Nar- bonne, de G[larin], évêque de Garcassonne, B[ernard Berge], évêque d'Elne, Jean [de Montlaur], évêque de Maguelonne, G[uil- laume de Gazouls], évêque de Lodève, P[ierre-Raymond Faure], évêque d'Agde, Raymond [d'AmauryJ, évêque de Nîmes, Durant, évêque d'Albi, P., évêque élu de Béziers, Pons, abbé de Saint- Gilles, G., abbé de Saint-Aphrodise de Béziers, et G., abbé de Castres. D'après le recueil des conciles, cette réponse aurait été expédiée par les archevêques de Narbonne, d'Arles et d'Aix. Il faut noter ici cette variante, qui sans doute n'est due ni au hasard ni à une erreur. Pourquoi n'admettrions-nous pas que la réponse des évêques de Narbonne fut renouvelée avec le concours d'une par- tie de l'épiscopat languedocien? Il se trouve que quatre des évêques nommés ci-dessus ne furent évêques que plusieurs années après le concile de Narbonne et à peu près au même moment : Guil- laume de Gazouls, évêque de Lodève en 1241, Pierre-Raymond Faure, évêque d'Agde en 1242, Raymond d'Amaury, évêque de Nimes en 1242, et P., élu de Béziers en 1242 ou peut-être en 1244.

INTRODUCTION. Ij

En 1246, au mois d'avril, les évêques se réunirent en concile à Béziers sous la présidence de l'archevêque deNar- bonne, Guillaume de la Broue. C'était après le concile géné- ral de Lyon et à la suite d'une lettre de l'évêque d'Albano écrite au nom du pape Innocent IV à l'archevêque, pour lui mander de renouveler aux inquisiteurs la règle établie déjà de n'exercer la poursuite qu'avec le concours de l'évêque diocésain. A cette occasion, les évêques rédigèrent trente-sept articles relatifs à la procédure : Consilium concilii pro- vincialis archiepiscopi Narbonensis et suffraganeorutn suorum, qualiter sii in inquisitione procedendwyi con- tra haereticos. Temps de grâce rendu obligatoire, confes- sions reçues par les inquisiteurs, transcrites, mais ne devant pas être renouvelées, si ce n'est dans le cas de circons- tances nouvelles , citation contre les prévenus , examen des hérétiques « parfaits ou revêtus » avec le concours de personnes discrètes, bonté à l'égard de ceux qui se conver- tissaient, retard dans le prononcé de la sentence pour amener les prévenus à se convertir, ce qui constituait un avan- tage pour eux, et leur en donner le temps : converti nolentes, ubi commode poteritis, damnare tardetis, ipso s fréquenter tam per vos, quam per alios ad con- versionem monentes (cap. XVII), situation juridique des héritiers du criminel mort avant sa réconciliation, qui devaient satisfaire, ne tantum ac taie crimen remaneat in aliquibus impunitum (cap. XIX), cautions, pèleri- nages, service en Terre Sainte : tels furent les princi- paux points que le concile traita. Il ne s'arrêta point à la question des dépenses, frais d'entretien des prisonniers et

La liste épiscopale de Béziers est fort confuse à cette date. Il reste acquis cependant qu'il faut placer vers 1242 ou 1244 la réponse renouvelée par les évêques.

lij INTRODUCTION.

émoluments des inquisiteurs : un précédent concile de Mont- pellier avait réglé ce point. Mais, en ce qui regarde les pri- sons, il tint à se conformer aux prescriptions pontificales qui avaient imposé le régime des cellules séparées (cap. XXIII); et, la prison temporaire étant écartée, il admit des adoucis- sements à la prison perpétuelle, comme l'élargissement tem- poraire dans l'intérêt des enfants ou des parents, ou même la remise complète de la peine moyennant une satisfaction, par exemple le service en Terre Sainte. Il voulut que le mari ou la femme, selon les cas, jouît toujours du libre accès de la cellule (cap. XXV) ^

Le concile tenu à Albi, en 1254, par les soins de Zoën Tencarari, évêque d'Avignon, légat apostolique, s'occupa assez de la poursuite et de ses conditions pour qu'il ait droit à être signalé ici^ Il renouvela les principales dispositions du concile de Toulouse de 1229; il ordonna notamment que, dans chaque paroisse, un prêtre et un laïque fussent char- gés de faire une recherche exacte des hérétiques et obligés de les dénoncer au bayle de l'archevêque ou de l'évêque ; il n'est pas question des inquisiteurs (can. i). Toute capture d'un hérétique valait à son auteur un marc d'argent, ou tout

1. Acta conçu. , VU, 415-423; Doat, XXXI, fol. 126-138, Sus- cription dans Doat : a G., Dei gratia Narbonensis arcLiiepiscopus, dilcctis in Ghristo inquisitoribas contra hereticos in provincia Narbonensi, excepta diocesi Tholosana, et Albiensi, Ruthenensi, Mimatensi et Aniciensi diocesibus, auctoritate apostolica consti- tutis, fratribus ordiais Predicatorum... » Je pense que la restric- tion ici faite n'a pour objet que la délimitation de la province ecclésiastique de Narbonne; l'évoque de Toulouse, Raymond du Falga, fut, en effet, un des signataires du concile. Bibl. nat., ms. lat. 10405, fol. 272, copie du concile de Béziers de 1246, pro- venant sans doute de la même source que la copie du concile de Toulouse. Plus haut, p. xlvij, note 2.

2. Acta conciL, VII, 455-470.

INTRODUCTION. liij

au moins vingt sous tournois (can. ii). La maison dans laquelle un hérétique était trouvé était rasée (can. vi). Il dut être fait et tenu un double des registres de l'Inquisi- tion mis en lieu sûr (can. xxi). Le concours ou conseil judi- ciaire de l'avocat ne fut point admis, disposition déjà prise par le concile de Valence de 1248^ sous prétexte que la présence de l'avocat faisait toujours traîner l'affaire en longueur, etc. En un mot, le concile provincial d'Albi se proposa de continuer le concile de Toulouse, auquel il se rattacha directement ; de même, l'on peut dire que les conciles de Narbonne et de Béziers, tout en préci- sant certaines de ces décisions ou en y ajoutant, s'inspi- rèrent de son esprit. On n'hésitera pas à voir dans ces quatre conciles, tenus dans le court espace de vingt-six ans (1229-1254), le grand monument de la législation inquisi- toriale de l'épiscopat languedocien .

ne se borna pas cependant l'action collective des évêques. Ils avaient accepté le principe de la poursuite, ils avaient assis la procédure : ils devaient soutenir les juges. Le 14 juin 1245, les évêques de Carcassonne, d'Elne, de Toulouse, d'Uzès, de Lodève, de Nîmes, d'Agde et de Béziers, avec les abbés de Saint- Aphrodise, de Saint-Jacques de Béziers et de Quarante, adressèrent de Béziers au pape Innocent IV, alors à Lyon, et au collège des cardinaux une lettre dont l'importance ne saurait échapper à personne^, bien qu'elle ne touchât qu'à deux points : l'établisse-

1. Acta concil., VII, 426 (can. xi). Au moyen âge, on n'était pas disposé à croire qu'un avocat, dans un procès de doctrine, pût s'empêcher de partager la foi de son client. De plus, l'Église y voyait un danger immédiat pour l'avocat.

2. Lettre au pape, Doat, XXXI, fol. 113-121; Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1173-1175. Lettre aux cardinaux, ibid., Doat, XXXI, fol. 122-125; MahuK Cartnlaire, V, 627.

liv INTRODUCTION.

ment de l'Inquisition dans la province par le pape Gré- goire IX, qui l'avait confiée aux frères Prêcheurs ^ et les inconvénients graves qui avaient été la conséquence immé- diate de la cessation de la poursuite; ils voulaient n'y voir qu'une suspension, d'autant qu'à leurs yeux les frères Prêcheurs, juges délégués, n'avaient point excédé; au con- traire, ils avaient plutôt montré trop de modération : hac- tenus non sine multa mansuetudine et utinam non nimia, servato juris ordine, processerunt.

Certes, au lendemain, pour ainsi dire, du massacre des inquisiteurs à Avignonet (1242), on ne pouvait faiblir, et les frères Prêcheurs, auxquels appartenait la principale victime, Willem Arnaud, n'eussent été abandonnés qu'au prix des plus graves intérêts. De fait, nous les trouverons à l'œuvre en cette année 1245. Mais il y avait alors une tendance à multiplier les inquisiteurs diocésains, et le registre du notaire ou greffier de l'Inquisition de Carcas- sonne des années 1250 et suivantes met surtout en action l'évêque de la ville et ses juges délégués-. Il est vraisem- blable qu'Alfonse de Poitiers, qui venait de trouver le comté de Toulouse dans l'héritage de sa femme par la mort de Raymond VII, jugea cette tendance fâcheuse; il semble

1, Je mo réserve de traiter la question des origines de l'Inquisi- tion dans une Histoire de V Inquisition. M. Tanon, Histoire des tri- bunaux de VInquisition en France, p. 171 (Paris, Larose et Forcel, ia-8o, 1893), m'a fait dire que saint Dominique serait le fonda- teur de l'Inquisition. Je n'ai jamais professé une semblable opi- nion, qui serait une énormité. Je n'ai fait que résumer dans le passage discuté la bullo de Sixte-Quint, attribuant la charge d'in- quisiteur à saint Dominique. J'ai ajouté, en employant une forme dubitative : « Saint Dominique aurait ainsi reçu une délégation pontificale pour l'inquisition après l'année 1209. » Je discuterai ce point spécial dans l'ouvrage annoncé.

2. Voy. plus bas, p. 115 et suiv., le texte inédit de ce registre.

[NTRODUCTION. Iv

qu'il ait voulu réagir contre elle. En juin 1252, les évêques de Toulouse, d'Agen, d'Albi et de Carpentras, réunis à Riom auprès d'Alfonse de Poitiers, écrivirent aux frères Prê- cheurs pour les confirmer dans le pouvoir de juger les héré- tiques de leurs diocèses ; ils déclarèrent s'en rapporter au trésorier de Poitiers ou à Gui Fulcoy pour le choix qui serait fait d'eux, car ils les substituaient à leur place ; ils s'enga- geaient à ne point faire opposition à leurs sentences qui seraient rendues dans les formes canoniques*.

Si nous en croyons Gui de Sévérac, il fut encore décidé à Riom que l'on ne prendrait point rançon des hérétiques, lesquels ainsi ne pourraient se racheter à prix d'argents Des irrégularités s'étaient commises : cette résolution le fait entendre ; cela fut dit, l'année suivante, par l'archevêque de Narbonne, les évêques de Béziers, de Lodève et d'Agde dans une lettre qu'ils adressèrent de Béziers au comte Alfonse, le 26 mai 1253. Ils lui signalaient un abus fréquent dans la région toulousaine notamment, in partibus Tholosanis inter alla, les biens des hérétiques revenaient à leurs héritiers qui les rachetaient, au préjudice de la foi et con- trairement aux statuts du pape et du roi 3. Nous ne savons

1. Hisi. génér. de Languedoc, VIII, col. 1313, 1314. Cette pièce me parait avoir une réelle importance à cette date. Elle se trouve aussi dans Doat, copie d'un registre de l'Inquisition de la cité de Garcassonne, XXXI, fol. 177-178.

2. Lettre de Gui de Sévérac au roi : « ... après, sire, je vos fas saver que cura vos à Riom, aveque les prelaz et les baros de la comté de Tolose, ordenasez e establites que des hereges l'en ne preit reemson, mas que l'en lor feit fere la peneence qu'el en devret, selon dreit... » {Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1471). Boutaric a réédité cette pièce d'après l'original qui est conservé au Trésor des chartes, J. 314, 69 (Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 471-475).

3. Layettes, n" 4054, III, 182, d'après l'original scellé conservé

Ivj INTRODUCTION.

pas quelle suite fut donnée à la plainte des évêques par le comte. Si Gui de Sévérac a été bien informé, la résolution de Riom, sorte de réponse anticipée, l'obligea à réprimer l'abus. Vraisemblablement il sévit; mais, dans la suite, cette jurisprudence ne prévalut point; nous verrons la femme et le fils de Guillaume Garric de Carcassonne, pro- fesseur de droit, acheter son hôtel de Carcassonne après la saisie qui suivit sa condamnation en 1302 ^

Après 1252, les textes qui nous sont parvenus ne signalent aucun autre fait d'intervention collective des évêques auprès du pouvoir séculier ou pontifical à l'occasion de l'Inquisi- tion. Du moins, ils apparaissent plus tard et en nombre res- pectable dans les sentences. Par exemple, le 18 décembre 1300, nous trouvons à Carcassonne Bérenger Frédol, évêque de Béziers, Gaucelm de la Garde, évêque de Maguelonne, Raymond Coste, évêque d'Elne, et Bernard Saisset, évêque de Pamiers; ils assistent à la sentence qui livre Arnaud Embrin de Limoux au bras séculier ^ Le 3 décembre 1318, à Carcassonne encore, Déodat, premier évêque de Castres, Jacques Fournier, évêque de Pamiers (plus tard Benoît XII), Barthélémy, premier évêque d'Alet, siègent au tribunal qui rend la sentence d'exhumation contre Bernard -Arnaud Embrin de Limoux 3. Le 11 décembre précédent, le même évêque d'Alet, les vicaires de l'archevêque de Narbonne, Bernard de Farges, de l'évêque de Béziers, Guillaume Fré-

au Trésor des chartes, J. 306. Toulouse, III, 87. Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1322-1324. Boutaric {Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 443, note 6) place faussement cette pièce au 7 juin; elle est bien du 26 mai, Vil. kalendas junii.

1. Voy. mon mémoire Guillaume Garric, de Carcassonne, pro- fesseur de droit, et le tribunal de V Inquisition^ 1285-1329 (Toulouse, Privât, in-8o, 1898).

2. Doat, XXXII, fol. 113 y<'-124, d'après un vidimus de 1331.

3. Ibid.

INTRODUCTION, Ivij

dol, et de l'évêque de Castres, Déodat, avaient ensemble avec les deux inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun pro- noncé une commutation de peine en faveur de divers prison- niers appartenant aux diocèses de Narbonne, Béziers, Carcassonne, Castres, Alet, Nîmes et Lodève^.

Ce fait d'évêques qui, par eux-mêmes ou par leurs vicaires, ne sont plus simplement présents aux sentences, mais encore les rendent de concert avec les inquisiteurs, n'est pas rare sous le pontificat de Jean XXII ; le tome XXVII de la col- lection Doat en fournit assez d'exemples pour que nous })uis- sions conclure à leur mutuel et universel concours. Nous en avons déjà fait connaître la raison canonique"'.

Les inquisiteurs Henri Cliamayou et P. Brun, agissant tant en leur propre nom qu'au nom de l'évêque d' Agde, qui n'a pu se rendre à Carcassonne, Jean Gastanier {de Castanhe- rio), commissaire de l'évêque de Béziers, imposent des péni- tences ^ De même imposent des pénitences avec ces deux inquisiteurs les commissaires des évêques de Carcassonne, de Maguelonne, d'Albi, de Béziers, de Saint-Pons-de-Tho- mières^ L'évêque de Lodève, Bernard Gui, délègue Henri Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, à l'effet de prononcer une sentence d'exhumation contre Manent Rose, femme de B. Sabatier, de Lodève, morte en prison, mais impénitente^.

1. Doat, XX VII, fol. 3-7.

2. Voy. plus haut, p. xl.

3. Doat, XXVII, fol. 89 vo-91.

4. Doat, XXVII, fol. 91 vo-94.

5. Doat, XXVII, fol. 97-98. Voy. la déposition ou aveux de Manent Rose dans Doat, XXVII, fol. 79 vo-82. L'ofGcial de Castres, au nom de l'évêque de la ville, prononce, avec les inqui- siteurs, une condamnation à la prison perpétuelle (Doat, ibid., fol. 98 v°-99); de même, les vicaires de l'archevêque de Narbonne et de l'évêque de Carcassonne (Doat, ihid., fol. 99 v''-107, 124, 126, 128). Etc., etc.

Iviij INTRODUCTION.

Cet exemple est caractéristique, car il montre l'accord des diverses autorités et permet de saisir sur le vif la jurispru- dence qui prévaut. Le pape désigne l'inquisiteur, mais l'évêque est lui aussi juge ordinaire. Il ne peut y avoir d'op- position entre ces deux autorités : l'inquisiteur les unit en sa personne ; il agit au nom du pape, d'accord avec l'évêque diocésain, qui rend avec lui la sentence. C'est plus qu'un simple concours. Et même les évêques acceptent le principe d'une consultation large avant la sentence ; ainsi, l'évêque de Pamiers, Dominique Grima S l'évêque de Béziers, Guil- laume Frédol', l'archevêque de Narbonne, Bernard de Farges^. J'ai traité ailleurs la question des consultations inquisitoriales^. Je n'y insiste donc pas, d'autant que je viens de toucher à l'action individuelle des évêques lan- guedociens. S'ils prononçaient des sentences, s'ils consul- taient les docteurs et les hommes sages, c'est parce que, parmi les prévenus ou les condamnés, se trouvaient de leurs diocésains. Il faut donc maintenant les suivre les uns après les autres et les voir chacun à l'œuvre.

2. Action individuelle des évêques.

A la mort du pape Jean XXII, la région que j'étudie ici plus particulièrement comptait vingt-quatre évêchés'^; pen-

1. Doat, XXVII, fol. 140-146.

2. Doat, XXVII, fol. 157-162.

3. Doat, ibid.

4. Voy. mon mémoire : la Formule « communicato bonorum virorum consilio » des sentences inquisitoriales (Paris, in-8°, Bouil- lon, 1898).

5. C'étaient Agde, Agen, Albi, Alet, Béziers, Gahors, Carcas- sonne, Castres, Lavaur, Lodève, Maguelonne, Mirepoix, Montau- ban, Narbonne, Nîmes, Pamiers, Perpignan (Elne), le Puy, Rodez, Saint- Papoul, Saint-Pons, Toulouse, Uzès, Vabres. On sait que Boniface VIII avait créé l'évêché de Pamiers et Jean XXII les

INTRODUCTION. Hx

dant le siècle qui va de l'année 1229 à l'année 1334 (mort de Jean XXII), cent soixante-dix titulaires environ se suc- cédèrent sur ces différents sièges. Il ne s'agit pas ici de peser, à la balance de l'histoire, la part d'influence qui revient à chacun d'eux dans la marche, le fonctionnement et les des- tinées de l'Inquisition languedocienne. Userait vraiment trop difficile de fixer les poids à mettre dans chaque plateau. Les renseignements manquent souvent. Nous ne savons rien des rapports de la plupart d'entre eux avec l'Inquisition. L'état actuel des documents peut seul ici tracer la marche. Je ne m'arrêterai donc à tel ou tel siège qu'autant qu'ils me le permettront.

a. Les archevêques de Narbonne. Narbonne a été la seule métropole du Languedoc jusqu'en 1317, année de la création de l'archevêché de Toulouse. Il est donc assez natu- rel que ses titulaires aient joué dans la poursuite contre les hérétiques un rôle important aux moments décisifs et dans les affaires ou causes plus considérables'. Cela devait être, puisque, au surplus, ils présidèrent les conciles provinciaux dont on a pu apprécier l'esprit'. Au début de la poursuite inquisitoriale et dans le concile de 1229, il semble que le premier rôle revienne à Foulques, évêque de Toulouse; il est, du moins, de tous les évêques, celui qui montre le plus

évêchés d'Alet, de Castres, de Lavaur, de Moatauban, de Mire- poix, de Saint-Papoul, de Saint-Pons et de Vabres.

1. J'ai essayé d'expliquer ailleurs (l'Alhigéisme et les frères Prê- cheurs à Narbonne au XI 11^ siècle. Paris, Picard, in-S», 1894) com- ment la ville de Narbonne fut mise particulièrement à l'abri de l'hérésie. Cependant elle devint, à la fin du xiii« siècle, un des principaux champs d'action des fraticelles ou spirituels; et alors elle donna asile au catharisme languedocien, qui finit par se fondre dans le mouvement mystique parti de Joachira de Flore et développé sous l'intluGnce de Pierre-Jean d'Olive.

2. Voy. plus haut, p. xlvij et suiv.

Ix INTRODUCTION.

d'activité. Mais Pierre Amelius, archevêque de Narbonne, inaugura pour son diocèse l'institution qui était appelée à occuper une place de premier ordre sur la scène du xnf siècle. Juge ordinaire, il avait le droit de nommer un juge délégué dans les limites de sa juridiction épiscopale; il usa de ce droit; il confia la poursuite à frère Ferrier, dominicain : c'est du moins l'affirmation qui est contenue dans la déposi- tion ou aveu de dame Florensa, femme de Pierre For- ners^. Rien ne permet d'y contredire. Ainsi, frère Ferrier fut institué juge délégué par l'archevêque de Narbonne avant de l'être par le pape. Il n'est que juste d'attacher de l'importance à cette initiative, qui était un exemple. Elle ne saurait, d'ailleurs, étonner de la part de Pierre Amelius, qui déploya toujours le plus grand zèle contre l'hérésie ; ses statuts édictés le l**" octobre 1234 le prouvent surabon- damment^. Il les rédigea dans l'esprit du concile de Tou-

1. « Item, dixit quod, dura ipsa testis et Rd», soror sua, starent apud Narbonam, venerunt ad doraum ipsius testis et sororis sue quidam qui vocabatur W. Bertrand! cum aliis iiii°'" hominibus, et comederunt in domo ipsius testis; et dicti homines erant nun- cii hereticorurn et duxerant duos hereticos ad domum R^' Johan- nis de Narbona; set ipsa testis neque soror sua sciebant lioc; set postea audierunt dici, quando fuit captus dictus Rdus Johannis; et tune bailivus domini archiepiscopi Narbonensis cepit ipsam testera, et Raimundam, sororem suam, et duxit eas ad curiam domini archiepiscopi; et tune frater Ferrarius, qui tune erat inquisitor auctoritate domini archiepiscopi, reconciliavit ipsam testera et Rdam^ sororera ipsius testis » (Bibl. de la ville de Tou- louse, ras. 609, fol. 5 v°). Cette déposition fut reçue le l^"" juillet 1245 par Bernard de Caux, inquisiteur; raais le fait en question doit être placé à l'année 1229 ou l'année 1230, puisque le témoin interrogé sur le temps répondit : « Sont xvi anni vel circa » (Ibid.). C'est vers 1230 qu'il faut placer les poursuites exercées par Ferrier à Limoux et à Saissac (ibid., fol. 18 vo-19). Voy. plus bas, à l'article des inquisiteurs.

2. Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 981-983.

INTRODUCTION. Ixj

louse, dont il adopta plusieurs dispositions, par exemple l'article qui ordonnait la démolition des maisons les hérétiques seraient capturés. Cependant c'est à son officiai, non à frère Ferrier, qu'il renvoya les hérétiques et autres prévenus d'hérésie, sans doute parce que déjà, à cette date, Ferrier avait reçu la délégation pontificale. En tout cas, ses officiers de justice semblent, à cette occasion, avoir redoublé de vigilance. Quant à lui, il n'hésita pas à venir déposer dans le procès de Bernard Othon de Niort (Aude), de sa mère et de ses frères, devant l'évêque de Toulouse, le prévôt de Saint-Etienne et l'archidiacre de Garcassonne délégués en la cause par le pape. Il n'hésita pas davantage à dire tout ce qu'il savait d'eux, et sa déposition nous le montre à l'œuvre contre l'hérésie, avec quelle ardeur, le lecteur va en juger.

Hec est ixquisitio facta contra B. Othonem et fratres

ejus et matrem.

Dominus Archiepiscopus Narbonensis, diocesanus ipsorum, testis juratus et interrogatus an suprascripti nobiles sint here- ticorura publici defensores et an sint pubhce de heresi infamati, et an a catholicis heretici reputentur, et an maxima pars terre, illorum exemplo, inflci timeatur heretica pravitate, dixit quod hec omnia crédit firmiter et etiam scit.

Interrogatus quomodo scit, dixit quod sicut diocesanus débet scire, et addidit cum scriptura, quam sub eodem tradidil jura- mento, hoc modo.

Nos P., Dei gratia Archiepiscopus Narbonensis, tesUficamur Dec et vobis, domine episcope Tholosane, et vobis preposito ejusdem ecclesie, et vobis archidiacono Garcassone, inquisito- ribus dalis a domino papa contra matrem B. Othonis et eun- dcm B. Othonem et fratres suos in facto hereUce pravitatis.

In primis dicimus, sub vigore juramenli, quod ipsa est here- tica perfecta etveslita; set modo propter metum hujus inquisi- tionis data est sibi licentia quod coraedal carnes, et mentiatur

Ixij INTRODUCTION.

et faciat quecumque volueril, ita tamen quod circa Mus ipsius sta[re]t hereticus qui consolaretur eam, si necesse esset.

De B. Olhoiie et fratribus suis, dicimus quod credentes sunt, faulores et receptatores hereticorum. Omnia ista conslanl nobis per veridicam relationem multorum bonorum virorum et reli- giosorum.

Dicimus eliam quod in Castro de Aniorto habitant quinque heretici publiée et aperte in officiis suis, sicut nos manifeste diximus sepe B. Othoni et G. de Aniorto ; et propter hoc non fuerunt remoti.

Dicimus etiam quod in Castro de Dorn[h]a manet Navarra de Cerniano (Cerviano?) et illa domina de Garamanh, et cum ipsis bene circa xxx heretici; ad quod sciendum hoc anno misimus exploratores nostros et ita invenimus pro vero esse; et ista omnia B. Othonis et G. de Aniorto nunciavimus, [adicientes] quod eosdem nobis redderent-, et facere contempserunt.

Quid autem apud Lauriacum et apud Belsplas de nuntiis comitis Tholosani et vestris, domine episcope, factum fuit et ablatione hereticorum et pluribus aliis circa eorumdem factum, vos melius nobis nostis, quando B. Otho apud Gastrum de Viri- difolio fuit aliqualiter vulneratus in fronte nec habuit requiem quousque Lauracum venit et habuit ibi congregatos omnes fra- tres suos, et postmodum quampiures hereticos ; et ex relatione multorum bonorum nobis constitit quod ibi publiée et aperte cum eo raulli heretici fuerunt visi; quod etiam potestis scire per multos in Castro de Lauriaco; senescallus Garcassone, Andréas Chaulets nomine, habuit unum de illis hereticis in carcere suo, qui manifeste coram multis dicebat quod ipse fue- rat ibi de mandato B. Othonis, et quod ipse B. Otho et mater et oranes fratres ejus de secta eorum sunt, sicut ex testimonio multorum bonorum virorum poteritis hoc scire; unde ille senes- callus, quia circumducebat illum hereticum, specialiter fuit propter hoc proditionaliter interfectus.

Testificamur etiam quod B. Otho, petens a nobis consilium quomodo posset uxorem quam habet de Gabareto dimittere, dixit quod uxorem suam, Novam nomine, faceret nobis capi in caméra sua propria cum multis hereticis, si propter hoc posset dimittere eam. Requisitus quomodo hoc posset fieri, dixit quod

INTRODUCTION. Ixiij

« facile, quia die noctuque el omni hora in caméra mea cum ipsa habitant. »

Audivimus etiam dominum Romanum cardinalem et domi- num Garcassone [episcopum] dicentes quod in inquisitione que facta erat Tholose contra herelicos et credentes, multa fuerant sufficienti fine probata contra B. Othoncm, que in ipsa inquisi- tione poterunt inveniri, quam vos, domine episcope. habcre debetis. Nos etiam in eadem multa enormia legiraus deeo fuisse probata.

Preterea audivimus sepe rixantem dominum Simonem, comi- tem Montisfortis, bone memorie, cum G. de Aniorto, viro pre- dicte mulieris et pâtre dictorum maledictorum de Aniorto, impcrans [corr. : improperantem) ei quod fratrem, vel unum lilium, vel unam filiam ad fidem calholicam non confirmasset, qui dicebat se non posse et rogabat eum quod non vexaret eum super materia ista, asserens quod semper erat in pace extra domum propriam.

Testificamur etiam quod nos in propria persona venimus apud Rocafolium, castrum illorum de Aniorto; et ibi inveni- mus Esclarmundam, matrem B. Othonis et fratrum suorum, nunciantes eidem quod ipsa minus bene faciebat in fide catho- lica, quod volebamus audire ab ipsa et inquirere utrum nosset articulos fidei, quia multum super hoc fuerat infamata; que res- pondit nobis quod melius credebat in fide quam nos vel omnes prelati de mundo; et nunquam aliter respondit nobis; et sic supra modum dimisimus eam iratam^

Cette déposition écrite paraîtra curieuse. Le meurtre d'André de Chaulet ou Calvet, qualifié sénéchal de Carcas- sonne, n'a pas sans doute échappé à l'historien de la pro- vince^ Mais nous y voyons, en termes explicites, que les

1. Doat, XXI, fol. 34-35. L'orthographe de la pièce déligurée par le copiste a été ramenée aux formes du xm^ siècle.

2. D. Vaissète, Hist. génér. de Languedoc, VI, p. 659, d'après Guillaume de Puylaurens, Chronicon, cap. XL : « In illis autem (liebup fuit interfectus Andréas Galveti, miles strenuus sencscal- lus Régis interceptus ab hostibus in bosco qui dicitur Geniena-

Ixiv INTRODUCTION.

Niort avaient trempé dans ce crime, et par nous compre- nons l'importance qu'on attacha à leur poursuite, sans compter qu'ils avaient toujours appartenu à l'hérésie, dont ils partageaient les vues ambitieuses : il est trop clair qu'en soupçonnant et écartant la foi professée par le sacerdoce, elle voulait se substituer à l'Église. Quant à B. Othon, il n'était qu'à moitié convaincu. Il faisait bon marché de ses frères en hérésie, qu'il eût livrés gaiement pour se défaire de sa femme Nova. Il se considérait comme leur prisonnier; et comme Simon de Montfort lui reprochait de maintenir en dehors de la foi catholique son frère, son fils ou même sa fille, il lui répondit qu'il ne pouvait faire autrement.

Cette déposition paraîtra curieuse encore parce que Pierre Amelius y soulève lui-même un peu le voile qui, malgré tout, le cache aux yeux de l'histoire. En relation avec Simon de Montfort avant son élévation à l'épiscopat, il partagea son ardeur contre l'hérésie; archevêque, il eût voulu la refouler loin du Narbonnais. C'est avec une sorte de curiosité inquiète, relevée chez lui par la conscience d'un grand devoir, qu'il en suivait tous les mouvements pour mieux l'atteindre, et peut-être est-ce à lui qu'il faut faire remonter l'arrestation d'Alasac, un hérétique de marque, remuant et trop écouté. Archevêque dès 1226, c'est cepen- dant après le concile de Toulouse qu'il mit en œuvre ses immenses ressources de zèle ; s'il s'engagea dans des que- relles pénibles avec le Bourg et le vicomte de Narbonne, ce fut pour faire triompher la liberté de l'Eglise; en soute-

ria. » Ce meurtre arriva en 1230. D. Vaissète a eu tort, on le voit par la déposition de l'archevêque, de faire d'André Calvet un sénéchal de Toulouse. Cf. M. Petit-Dutaillis, Étude sur la vie et le règne de Louis VHI (1187-1226), p. 318, note 7 (Paris, Bouillon, in-8o, 1894).

INTRODUCTION. Ixv

nant la fondation, depuis plusieurs années entravée, du couvent des frères Prêcheurs, il n'eut d'autre but que d'as- surer des défenseurs à la foi et d'organiser des troupes contre un ennemi déjà séculaire. Il n'est dès lors nullement sur- prenant qu'il ait regardé toute l'œuvre de son épiscopat comme ruinée par le meurtre des inquisiteurs à Avignonet (1242); bien que ce lieu se trouvât dans le diocèse de Tou- louse, il n'hésita pas à fulminer l'excommunication contre ceux qui avaient tué les inquisiteurs zn Tolosa et diocesi Tolosana. Bien plus, il frappa comme fauteurs d'hérésie le comte de Toulouse et quelques-uns des plus puissants barons du pays, le comte de Comminges, le comte de Rodez, Olivier de Termes, Ayraeric de Clermont, Pons de Ville- neuve, Pons d'Olargues et quelques autres. Enfin, il excom- munia tout habitant du Minervois, du Narbonnais, du Razès et du Termenés qui désormais recevrait des héré- tiques (21 juillet 1242)*. Cette mesure, grave sans aucun doute, puisqu'elle frappait des hommes considérables avec x lesquels il fallait compter et qu'elle pouvait atteindre des contrées entières, nous donne la note de cette âme ardente, qui, à cette heure, unissait dans la même pensée les intérêts « de l'Eglise et du Roi, » puisqu'il sévit contre tous ceux qui adhéraient au comte de Toulouse « in prejudicium Ecclesie et Régis. » La sentence produisit son effet, au moins en ce qui regarde Raymond VII, qui dut mériter de se faire relever de l'excommunication^ par son dévouement, apparent du moins, au pape Innocent IV ^. En un mot,

1. Hist. génér. ds Languedoc, VIII, col. 1000, 1091.

2. Ibid., col. 1145-1146. Trésor des chartes, J. 306, original (14 mars 1244).

3. Voy. l'ouvrage de M. Elle Berger, Saint Louis et Innocent IV, p. 14 et suiv,, p. 68 et suiv., p. 127, p. 145 et suiv., etc. (Paris, in-S», Thorin, 1893).

a

Ixvj INTRODUCTION.

tous les documents que nous avons nous montrent l'arche- vêque Pierre Amelius absorbé par les pressants besoins de la situation actuelle, troublée et inquiétante, à laquelle il s'efforça de parer jusqu'à sa mort (20 mai 1245).

Son successeur, Guillaume de la Broue (1245-1257), con- tinua cette tradition, qui paraîtra peut-être s'inspirer d'une rigueur excessive. Cela serait particulièrement vrai s'il nous était loisible de lui attribuer en toute certitude la réponse à une consultation' des inquisiteurs que le copiste de Doat a mise à tort sous le nom d'Arnaud, archevêque de Narbonne, lequel ne pourrait être qu'Arnaud Amauri, pré- cédemment légat, mort en 1226, avant l'établissement de l'Inquisition. Je serais assez porté à écarter, mais pour une autre raison, Pierre Amelius, car il y est question de dépo- sitions faites aux inquisiteurs précédents, et surtout il y est remarqué que les prévenus se plaisaient à dire qu'ils n'avaient pas à répondre sur des faits remontant à vingt ans, sans doute parce qu'à leurs yeux l'Inquisition ne devait connaître que des délits commis depuis son établisse- ment. Et si l'on songe que les évêques la faisaient remonter non au concile de Toulouse, mais à la bulle de Grégoire IX, conférant au provincial des frères Prêcheurs le pouvoir de donner à ses religieux la délégation inquisitoriale, il ne paraîtra pas trop téméraire de placer vers l'année 1253 ou 1254 la réponse à la consultation des inquisiteurs, et, dans ce cas, elle sera de Guillaume de la Broue.

Voici cette pièce inédite, qui, quel qu'en soit l'auteur, présente un réel intérêt :

Ârnaldus [corr. : Guillelmus), Dei gralia sancte Narbonensis ecclesie archiepiscopus, InquisiLoribus herelicc pravilalis, clc. GonsuUalioni vesLre super fado Alberti de Monlecogul sic duxi- mus respondendum quod, si constat vobis quod post heresim

INTRODUCTION. Ixvij

abjuratam in eandcm relapsus fuerit, credimus, juxla decreta- lem Ad aholendum\ etc., illos quoque^, ipsum, sine audientia, seculari curie relinquendum. Si vero non constet quod heresim abjuraverit et postmodum rediens in eandem vere relapsus dici possit, ex quo in heresi deprehensus est et tociens de heresi condempnatus, nec etiam, ut asseritis, adhuc plene confiteatur, si talia per testes idoneos ultra suam confessionem invenianlur probata contra cum, de quibus verisimile sit eum maliciose tacere, credimus eum hereticum judicandum.

Item, si plene suam heresim confiteatur et promittat se mandatis ecclesie in omnibus subjacere, ex quo deprehensus est in heresi credimus, juxta Decretalem Excommunicamus^ , eum in perpetuum carcerem detrudendum , maxime tempore {corr. : si forte) sua subterfugia et scelera [sint] manifesta.

Circa illos vero qui dicunt se alias suas hereses veteres con- fessos fuisse aliis inquisitoribuS; si modo confessiones hujus- modi haberj non possunt per ipsos inquisitores, vel alias, et dicte persone dicunt se non recordari de commissis, sic credi- mus distinguendum, quod, si predicte persone sunt suspecte et de heresi infamate, juxta qualitatem personarum per durum car- cerem et vitam artara est ab eis confessio extorquenda ; et si sic extorqueri non potest, ex quo confitentur quod olim hereses suas confessi fuerint, cum presumatur quod per maliciam veri- tatem occultent, nec appareat quod penitentiam receperint, credimus eos ad crucem vel carcerem condempnandos, sicut dis- cretioni vestre et quaUtati negocii videbitur expedire.

Illos vero qui a xx annis supra vel circiter possunt probabi- liter de heresi convinci, non credimus pretextu temporis posse cxcusari quin procedatur contra eos ad crucem vel ad carcerem, prout qualitas seu quantitas delicti hoc requiret.

Contra illas vero personas que in morte fuerint hereticate vel ab hereticis consolate, non obstante nobiUlate vel potentia ali- qua, rogamus et consulimus quod sine acceptione persone viri-

\. Décrétai. Gregor. IX, lib. V, tit. VII, De haereticis, G. 9.

2. Ibid., Corpus juris canonici, Pars secunda (t. II), col. 781, éd. de Friedberg. Leipzig, 1881.

3. Décrétai. Gregor. IX, lib. V, tit. VII, De haereticis, C. 15.

Ixviij INTRODUCTION.

liter, quantum secundum Deum et justiciam ac formam inqui- sitionis poteritis, procedatis.

Item, domini qui commissa hereticorum recipiunt et bailivi eorum, ex quo emolumentum magnorum et divitum recipiunt compeili possunt et debent, ut et ipsorum et pauperum onus portent.

Datura Narbone, 1111° kls. januarii<.

Cette réponse à une consultation d'inquisiteurs qui restent inconnus provoque deux ou trois réflexions. D'abord, pour suivre l'ordre adopté par l'archevêque de Narbonne, la for- mule seculari curiae relinquendum avec la conséquence pénale que l'on sait est empruntée à la Décrétale Ad abo- lendam, qui, je le rappelle ici, fut édictée par Lucius III au concile de Vérone en 1184 2, Et cependant on l'attribue généralement à l'Inquisition qui, dans la réalité, s'est bor- née à en faire usage. Elle ne l'a pas inventée.

Ensuite, la Décrétale Eœcommunicaynus , prononçant la prison perpétuelle, a pour auteur Grégoire IX, et Ray- naldi n'a pas hésité à la placer à l'année 1229-^. Personne ne songera donc à dire que la prison perpétuelle ait été une peine propre à l'Inquisition. Elle frappait d'une manière générale l'hérétique. Et même nous avons quelques sen- tences d'inquisiteurs condamnant à la prison temporaire, contrairement à cet esprit.

Enfin, il n'est ici parlé que de la prison et des souffrances

1. Doat, XXXI, fol. 57-59.

2. Jaffé, 9635. Frédéric II plus tard (1224) prononça contre l'hérétique la peine du feu avec cette aggravation qu'il aurait la langue coupée. (Huillard-BréhoUes, Historia diplomatica Friderici secundi, t. II, p. 421, 111-4°. Paris, Pion, 6 vol., 1852-1861.)

3. Ad an. 1228, § 37; Potthast, 9675, cf. 8445. Anathème renouvelé en 1231. Les Registres de Grégoire IX, 539 (publiés par M. Auvray).

INTRODUCTION. Ixix

de la détention employées comme moyens d'obtenir l'aveu, et de ces moyens on fait encore un large usage. La torture apparaît dans ce document, quin procedatur contra eos ad crucem. Mais j'aurai l'occasion de revenir sur le sujet de la torture, et je passe à une autre consultation et à la réponse qui la suivit.

Cette consultation eut pour auteurs les inquisiteurs Ber- nard de Caux et Jean de Saint-Pierre, dont je publie ici les sentences connues. Plusieurs cas actuels les troublaient ; ils ne savaient comment les résoudre ni quelle issue ils devaient donner à tel procès engagé. Cet embarras venait en partie de ce que plusieurs des registres du tribunal, contenant des dépositions antérieures, avaient été dérobés et livrés au feu, par exemple à Caune et à Avignonet. Les prévenus avaient trouvé commode et facile de taire la vérité. On n'avait plus la preuve que tel fût mort ou non dans l'hérésie, et on ne savait pas s'il fallait ou non pro- noncer l'exhumation. Voici la réponse de Guillaume de la Broue, du l*"" octobre 1248 :

G., Dei gratia sancte Narbonensis ecciesie archiepiscopus, viris religiosis fratribus ordinis Predicatorum B. de Gautio et Jobanni de Sancto Petro, inquisitoribus heretice pravilatis in provincia Narbonensi auctoritateapostolicaconstitutis, salutem in Domino Jiiesu Christo. De Petro Guillelmi, de Aniorto, et uxore ejus, Arnaldo Sabaterii et Rixenda, uxore ejus, Guil- lelmo Arnaldi penchenerio et Guillelma, uxore ejus, etc., quo- rum quidam in culpam labis herelice abjuralam relapsi, qui- dam cum prias culpis suis exigentibus dampnali fuissent, ad cor postmodum redeuntes se mandatis Ecciesie subjecerunt, quidam cum in memorato crimine deliquissenl in tantum quod credentes eorum possent merito judicari citati post combustio- nem Ubrorum generaliter nequaquam infra terminum assigna- tum curaverunl venire, quidam veritatem de qua vobis vel per lestes vel per confessiones proprias ex libris combustis, aut

Ixx INTRODUCTION.

penitentiarum, aut aliis actis inquisitionis constare potest, sup- pressisse inventi sunt , consuliraus, si corde contrili plenam veritatem de se dicentes et alias humiliter ad ecclesiasticam redire unitatem el veslris voluerint obedire mandatis, eos juxta mandatum apostolicum in perpetao carcere detrudatis; quod si forte, oblata eis légitime defensionis copia, se non defende- rint, aut contumaciter vestris renuerint obedire mandatis, eos- dem hereticos judicantes secuiari judicio relinquatis. Gonsuli- mus eliam ut [corr. quod) quantumcumquc culpabilem in diclo crimine quemquam inveneritis, si vobis signis conversionis ejus et penitentie in fine habitis canonice constare poterit, ad ipsius defuncti condempnationem nullatenus procedatis, set ab eis ad quos bona devenerint ejusdem, acsi ipse vobis confessus decessisset penitenlia non injuncta satisfactionera congruam exigatis. Canonice autem de signis constare intelligimus, si confessor deposuerit quod ei confessus fuit defunctus se in dicto crimine deliquisse, vel si, confessoris ejusdem testatione incendio librorum vel aliter amissa, ipso confessore mortuo, notarius qui eam receperat juraverit ipsum confessorem in for- mam deposuisse predictam. Datum Narbone, kls. octobris, anno Domini M»CG"XLVIIP'.

On remarquera sans doute la modération ou même la douceur de la partie de cette consultation relative aux exhumations. Pourrait-on en conclure que l'archevêque de Narbonne, qui n'aurait écarté cette peine qu'à la con- dition de se mettre en opposition avec le droit en vigueur dans les deux juridictions ecclésiastique et séculière, les voulait aussi rares que possible ? Il semble ne pas avoir été indifférent aux impressions de la foule et à l'effet produit sur l'opinion. Et, pour ce qui le regarde, on peut dire qu'il s'entoura de précautions minutieuses, autant par amour de la justice que par besoin de paix.

Nous avons de lui une sentence qu'il prononça, le25 jan-

1. Doat, XXXI, fol. 149-150.

INTRODUCTION. Ixxj

vier 1251, dans son église cathédrale' et par laqueUe il condamna à la prison perpétuelle deux femmes vaudoises du Bourg de Narbonne. Remarquez qu'archevêque, il avait la juridiction ordinaire, et c'est en vertu de sa qualité de juge ordinaire, ex jurisdictione ordinaria, qu'il instrui- sit leur cause. Cependant il adopta la procédure du juge délégué, en un point qui avait dès lors à ses yeux une sérieuse importance. Les sentences des inquisiteurs de cette date contiennent cette formule : communicato multorum praelatorum et aliorum virorum consilio; mais elle reste invariablement aussi simple et sommaire. Dans la sentence rédigée par Guillaume de la Broue, elle est au contraire analytique, et par même fort instructive : Assidentibus nobis venerabilibus B. abhcde Sancti Pauli Narbone, P. Narbonensi, B. Corbariensi, magistro Helya lied- densi archidiaconis , S. Amelii precentore ecclesie Narbonensis, S. Johannini sacrista, Br. de Narbona succentore Narbone, et B. precentore Sancti Pauli Narbone. Voilà les viri que l'archevêque a consultés, et c'est d'après leur avis qu'il rend la sentence : de ipsorum et aliorum sapientum et bonorum virorum consilio. Les inquisiteurs ne devaient pas, ne pouvaient pas pronon- cer seuls; ils faisaient appel aux lumières diocésaines. Au premier abord, on serait assez porté à croire que cette dis- position fut adoptée pour ménager l'autorité du juge ordi- naire, qui avait droit à tout respect et qu'on ne pouvait récuser. Il y avait, ce semble, une autre raison. Si la consultation fut admise comme une règle dans les tri- bunaux de l'Inquisition, c'est sans doute à cause de la nature du délit. Il importait de ne pas se méprendre sur

1. Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1272, 1273.

Ixxij INTRODUCTION.

chaque cause, sur la gravité ou même l'existence de la faute commise contre la foi et l'unité de l'Église, sur la peine ou pénitence qu'elle comportait. Il est intéressant de voir que le principe de la consultation fut introduit dans les tribu- naux épiscopaux pour de semblables cas, mais seulement après l'établissement de l'Inquisition, comme si la nouvelle juridiction, en forçant l'attention, eût obligé à plus de pru- dence.

Les inquisiteurs adressèrent encore des questions à un autre archevêque de Narbonne, Gui Fulcoy (1259), le futur Clément IV (1265-1268). Il ne faut pas s'en étonner, car bien des points restaient incertains, m.ême après les décrétales des papes, et ils désiraient ne pas s'écarter de l'esprit des règles posées. L'archevêque de Narbonne était appelé par sa haute situation à résoudre les doutes. Il n'est que juste d'ajouter que Gui Fulcoy, très apprécié par saint Louis, jouissait comme juriste d'une solide réputation. Sa. dignité et ses mérites personnels le désignaient également.

Nous avons de lui quinze Quaestiones que Caréna a lon- guement commentées au xvif siècle^ : conflit de juridiction, temps de grâce'^ et comparutions spontanées, entretien des inquisiteurs et de leurs notaires, délégation, changement de domicile, absents, hérétiques morts avant la pénitence, témoins, etc., etc., tels sont les principaux points abordés ; ils le furent avec une compétence remarquable.

Les réponses faites par Gui Fulcoy aux questions posées

1. Tractatus de offîcio sanctissimae inquisitionis , p. 469-504 (Lyon, in-40, 1649). On trouve dans le Vat. lat. 3978 et dans Doat, XXXVI, fol. 204 et suiv., une copie des Quaestiones de Gui Fulcoy.

2. Le temps de grâce assurait l'impunité en ce qui regarde la mort, la prison et la confiscation des biens : observatur impunitas, mortis videlicet, carceris et confiscationis.

INTRODUCTION. Ixxiij

par les inquisiteurs n'avaient pas à ses yeux la valeur d'une décision d'autorité ; il ne voulut pas leur donner cette impor- tance; c'est le docteur privé et non le juge qui parle : Sponte judicio meo redeunt, Consulerem quod. Credo de jure canonico posse pronunciari, etc. Mais elles se distinguent par la netteté des solutions et la force des rai- sonnements abondamment documentés. Tout y est rigou- reusement précis. Nul doute que les inquisiteurs s'en soient inspirés.

Bernard de Farges (1311-1341), le dernier des arche- vêques de Narbonne dont j'aie à parler ici, nous transporte au temps du concile de Vienne Clément V publia la constitution Midtorum querela, ordonnant entre autres choses que la poursuite inquisitoriale se ferait désormais tam per dioecesanos episcopos quam per inquisitores a sede apostolica deputatos^. C'est sans doute pour se conformer à cette règle que Bernard de Farges nomma successivement inquisiteurs pour la ville et le diocèse Jean de Beaune {de Belna), des frères Prêcheurs, Bertrand d'Auriac et Hugues de Badafolio, officiai de Limoux, puis Germain d'Alanh {de Alanhano), archiprètre de Narbonne et curé de Capes- tang (Hérault), qui, comme commissaire diocésain, approuva les lettres d'absolution concédées par Jean du Prat, inquisi- teur, à Jean d'Avignon, cardeur de draps de Narbonne ^ prononça des exhumations^ et autres sentences "• ou même

1. Clementinarum lib. V, tit. III, De haereticis, G. 1.

2. Les lettres sont du l*"" mars 1325 (n. st.), Garcassonne, et l'approbation du 12 mars suivant, Sigean (Doat, XXVIII, fol. 171-174).

3. Doat, XXVII, fol. 99 v°, 107, 132, 133.

4. Doat, XXVII, fol. 134-135 (11 décembre 1328), fol. 109-112, 128-130, 131-132, 245 vo-247.

Ixxiv INTRODUCTION.

délégua ses pouvoirs déjuge'. D'autres commissaires furent encore nommés par l'archevêque avec mission d'assister à divers serrnones le sort d'hérétiques narbonnais devait se décider. Quant à lui, entouré de ses officiers, il tint un sermo solennel à Narbonne, dans le cimetière Saint-Félix, le 11 décembre 1328, et, dans cette circonstance, il pro- nonça des grâces, excommunia, comme c'était l'usage, tous ceux qui pourraient oser faire obstacle à l'Inquisition et reçut le serment du vicomte Aymeric de poursuivre les hérétiques 2.

b. Les évêques de Toulouse. Les sources historiques, dans leur état actuel, ne présentent que trois évêques de Tou- louse dont l'influence se soit fait sentir dans la poursuite de l'hérésie : ce sont Foulques, Raymond du Falga et Bertrand de l'Ile ; il est vrai qu'avec ce dernier nous descendons jus- qu'à l'année 1286.

La conduite de Foulques (1205-1232), le célèbre ami de saint Dominique, revêt deux aspects bien marqués, en appa- rence assez différents, qui cependant se fondent dans l'unité du but, je veux dire la destruction de l'hérésie considérée comme le grand mal de l'époque. Les pièces les plus anciennes nous le montrent en rapport avec les hérétiques, fort nombreux assurément dans son diocèse. Alors, il n'est préoccupé que d'une chose, non les poursuivre, mais les réconcilier avec l'Eglise, et cela bien avant le concile de Toulouse. De tout temps, l'hérésie avait été tenue par la société chrétienne comme une faute publique, qui mettait le coupable en guerre contre elle. La faute appelait une péni-

1. Doat, XXVII, fol. 137.

2. Doat, XXVII, fol. 124-127. Cf. mon mémoire : la Formule « Communicato bonorwn virorum consilio » des senlences inquisi- loriales.

INTRODUCTION. Ixxv

tence, moyennant laquelle la réconciliation était accordée. Foulques s'inspira de ces règles et de cet esprit; il le raviva même. Les documents certainement incomplets ou trop rares qui nous sont parvenus fournissent cependant, en assez grand nombre, des exemples de réconciliation canonique faite par Foulques. Deux de ces réconciliations sont datées : ce sont la pénitence imposée à dame Brunissen en 1210^ et la réconciliation de Bernard de Saint-Martin en 1226'. Les autres appartiennent aux temps précédant le concile de Toulouse ; j'en ai relevé jusqu'à huit^ dans les seules déposi- tions ou aveux reçus en 1245 et 1246, à une époque beaucoup de « témoins » n'étaient déjà plus, et pour le sud du diocèse de Toulouse seulement. Il y eut beaucoup d'autres réconciliations; nous en connaissons quelques-unes qui furent opérées par saint Dominique''. Que d'autres dont le souvenir s'est perdu !

1. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 118 v°.

2. Ibid., fol. 173.

3. Foulques réconcilia Raymond Gleize (de Ecclesia) de Renne- ville (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 55 vo), Etienne Scolar (ibid., fol. 70), Olivier de Guc, chevalier, qui se fit hospitalier (ibid., fol. 97 v°), Raymonde, mère de B. Borrel de Labécède (ibid., fol. 119), Ermengars, fille de Bernard de Saint-Félix (ibid., fol. 198 v»), Raymond Martin, de Damiac (ibid., fol. 208), Bernard Blanc, de Garabon (Tarn) (ibid., fol. 243), Pons Vital, de Baziège (ibid., fol. 59). Il faut joindre à ces exemples ceux de Bernarde Targueira, épouse de Pons Gran (Doat, XXII, fol. 2), et de Matfred de Paulhac, qui avait été quatorze ans hérétique « revêtu » à Verfeil (Doat, XXII, fol. 58). Foulques aurait voulu réconcilier Nadal, frère de Willem Raymond de Vaudreuille, mais cet hérétique s'enfuit devant lui (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 232 v°). Les pénitences imposées par Foulques étaient le jeune le plus ordinairement.

4. Saint Dominique avait réconcilié dame Segure du Mas- Saintes-Puelles (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 20 v°), dame Ermengart, du même lieu (ibid.), dame Raymonde, du même lieu

Ixxvj INTRODUCTION.

Quels résultats au point de vue de la lutte contre rhérésie produisirent ces réconciliations? Foulques dut les juger insuffisants. Ils étaient, en tout cas, individuels; ils man- quaient de ce caractère d'ensemble et de cet esprit de suite qui accompagnent toute grande influence. Cela explique un peu qu'il ait joué un rôle prépondérant au concile de Tou- louse. Guillaume de Puylaurens ne signale pas d'autre évêque, qui, k son exemple, ait produit des témoins ; et si l'examen des dépositions revint aux évêques, mises par écrit, elles furent confiées à sa garde ; il les centralisa toutes ut sic passent multa brevi tempore expedire^. Nous pouvons donc assurer qu'il donna la main aux premières poursuites. Il se montra partisan résolu de la répression. C'est peut-être pour ce motif que le légat assembla le con- cile dans sa ville épiscopale. Il trouva en lui un appui éner- gique et un auxiliaire convaincu.

(ibid., fol. 22 v»), P. Baudriga de Lasbordes (Aude) (ibid., fol. 114 vo), Saure, femme de Willem Bonet, de Villeneuve-la- Comtale (Aude) (ibid., fol. 143 r»), Willelme Martine, veuve de Willem Lombard, de Fanjeaux (Aude) (ibid., fol. 160 r*»), dame Covinens, de Fanjeaux (ibid., fol. 161 r°), Arnaude de Frémiac, veuve d'Armand de Frémiac (ibid., fol. 160 v»), Pons Autier, de Villepinte (Aude) (ibid., fol. 179 v°), Pons Marcel, de Bram (Aude) (ibid., fol. 189 r»), Willem Autier, de Villepinte, qui habita quelque temps Castelnaudary (ibid., fol. 251 r^), Marquèse, veuve de Bertrand de Brouille (Doat, XXIII, fol. 96). Nous avons les lettres de pénitence que saint Dominique accorda à Pons Roger (Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 394 r»; publiées par Quétif et Echard, Scriptores ord. Praed., I, p. 8, par Mamachi, Monumenta, Instr., XVIII, et par le P. Balme, Cartulaire ou histoire diploma- tique de saint Dominique, p. 186). Le manuscrit de Gombefort (monastère de Brouille) contient la copie de la permission accor- dée par saint Dominique à Guillaume d'Auterive (Haute-Garonne), d'avoir et de garder chez lui Guillaume Hugotion, auparavant hérétique « revêtu ». 1. Ghronicon, cap. XL.

INTRODUCTION. Ixxvij

Son successeur, Raymond du Falga de Miremont (1232- 1270), précédemment prieur provincial des frères Prêcheurs et qui, avec Foulques, avait, après ses aveux, infligé la pénitence canonique à Raymond-Martin de DamiacS ne mollit pas, il s'en faut. Cependant, on serait peut-être injuste à son égard, si on le jugeait seulement par la con- damnation qu'il porta contre une femme hérétique le jour même l'on célébra à Toulouse la première fête de saint Dominique qui suivit sa canonisation 2. S'il opéra des arres- tations^, s'il retint des prévenus dans ses prisons^ et enten- dit des aveux ^, il opéra aussi des réconciliations^; il ne se montra pas trop rigoureux dans les peines qu'il infligea; nous le voyons imposer des croix simplement (croix exté- rieures, posées sur le vêtement)^, même à des hérétiques qui, ayant précédemment reçu la pénitence, eussent pu être traités avec moins de modération ; car, qui eût empêché de les assimiler à des relaps ? Je cite comme exemple Willem

1. « Anno Domini M" 00° XL" V, vu idus julii, Raruundus Mar- tini, de Damiaco, quondam hospitalarius hospitalis de Regina, quod est inter Vaseiam et Avinionem, testis juratus, dixit quod quadam die cum esset in dicto hospitali positus et institutus, vene- runt ad Ipsum duo heretici qui rogaverunt ipsum quod ostenderet eis viam versus Montera Esquivum ; quod et fecit, licet sciret ipsos esse hereticos ; et sunt xx anni. Et de hoc fuit sibi injuncta penitentia a bone memorie Fulcone, episcopo Tliolosano et a fra- tre Ramundo ordinis Predicatorum, priore provinciali, qui nunc est episcopusTholosanus. » (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 208.) Cette déposition est de 1245. Mais le fait délictueux et la péni- tence remontaient à 1220.

2. Guilhem Pelhisso, Chronicon, p. 97, 98 (éd. Douais).

3. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 1 v», 58 v». Cf. foi. 64 v«.

4. Ibid., fol. 59 v».

5. Ibid., fol. 70, 87.

6. Ibid., fol. 70.

7. Ibid., fol. 20, 20 v, 21, 22 v», 183 v, 184.

Ixxviij INTRODUCTION.

Gasc, dame Segure, autrefois réconciliés par saint Domi- nique ^ J'ai eu déjà l'occasion de mentionner les deux com- missions pontificales dont il fut honoré ; la première avait pour objet la revision du procès des Niort et la seconde la délivrance de prisonniers; et nous l'avons vu se joindre aux évêques du haut Languedoc qui demandèrent au pape Innocent IV que la liberté la plus large fut laissée aux frères Prêcheurs de poursuivre les hérétiques. Innocent IV, qui travailla activement à pacifier le Midi, le proclama le pro- tecteur et le défenseur de l'Inquisition 2. Cependant, après l'année 1252, il assiste, à Montauban, à la promulgation des Statuts contre les hérétiques que Gui Fulcoy et Alfonse de Poitiers viennent d'arrêter, il s'efface; et pendant les dix-huit ans d'épiscopat qui lui restent encore, il semble se réfugier dans l'inaction. Probablement, on mit des entraves à son zèle ; et, sans aucun doute, la triple accusation de fratricide, de simonie et d'infamie portée contre lui devant Urbain IV ^ fut loin de l'aider. Il eut delà peine à écarter tout soupçon^; cette grave affaire absorba les dix dernières

1. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 20 vo, 22 v°.

2. GaU. christ., XIII, c. 27.

3. Gall. christ., XIII, c. 28, 29. Cf. Beg. de Clément IV, 757 (publiés par M. Jordan).

4. On ne peut mettre que sur le compte de ses préoccupations, certes légitimes, ses consultations auprès d'un devin de marque, Raymond Dupuy, de Sorèze, si nous devons en croire ce devin lui-même. D'ailleurs, il parait que les consultations de ce genre n'étaient paâ une chose rare, même de la part des hauts digni- taires de l'Église. On va en juger par les dépositions elles-mêmes de Raymond Dupuy, le 5 juin et le 4 septembre 1277.

« Anno Domini M" GG° LXXVII», die sabbati post festum Sanctorum Marcellini et Pétri, Raymundus de Puteo, de Sorici- n[iJo, constitutus in judicio, testis juratus, etc., recognovit quod ipso, juravit fratribus Johanni et Roginaldo de Garnoto, quondam inquisitoribus, quod ipse deinceps non servaret auguria nec

INTRODUCTION. Ixxix

années de sa vie et le détourna de la poursuite contre l'hérésie.

daret consilium alicui persone, nec officio augurie uteretur ullo modo. Interrogatus si postea servavit auguria, dixit quod sic. Requisitus quotiens, dixit quod non rccordatur. Requisitus quibus porsonis inde postea consuluit, dixit quod pluribus clcri- cis, et religiosis et laicis. Interrogatus de personis, [dixit] quod domino Guillelmo Arnaldo, quondam episcopo Garcassonne, domino P. Raymundi, quondam abbati de Soricinfi]o, domino Uzalgercio, quondam abbati Electensi, et pluribus aliis tam cle- ricis et religiosis quara laicis de quibus modo non recordatur. Item, requisitus quotiens consuluit domino episcopo, dixit quod semel tantum. Requisitus super quo facto, dixit quod super qua- dam infirmitate. Requisitus de loco ubi fuit locutus cum eo, dixit quod inter Saxiacum et Soricin[i]um in loco ubi vocatur al fau de Portel; et venerat ibi de quodam castro suo quod vocatur Lupateria ; et fuit nuntius ipsi testi ex parte episcopi Petrus de Podio Siurano, de Saxiaco, postea defunctus. De tempore, dixit quod sunt xn anni elapsi vel circa. De personis, dixit quod plu- res erant cum episcopo qui viderunt ipsum episcopum loquen- tem cum ipso teste in loco predicto. Set crédit ipse testis quod ignorabant de quo loquebantur. Item, requisitus quotiens consuluit predicto abbati Soricini[i], dixit quod quater et pluries. Requi- situs super quo, dixit quod super electione que facta erat in abba- tem Grassensem de ipso ; et dixit ei quod obtineret, et obtinuit. De tempore, dixit quod sunt x anni vel plures. De loco, dixit quodapud Soricin[i]um. Requisitus de personis, dixit quod nuUus alius audivit. Item, requisitus quotiens consuluit supradicto abbati Electensi, dixit quod bis requisitus; super quo negotio, dixit quod super discordia quam habebat cum domino Olivario de Ter- minis. Dixit etiara quod predicto abbati Electensi consuluit quod componeret de predicta discordia. Requisitus de loco, dixit quod apud Brugairolas in Redesio. Requisitus de tempore, dixit quod sunt xn anni vel circa. Requisitus de personis, dixit quod nuUus alius audiebat. Item, interrogatus si habet aliquem librum de auguriis, dixit quod habet unum tantum qui incipit : Si vols saber que es cofres. Item, dixit quod predictus liber est coopertus cooportura de vitulo rubea pilosa; et in fine libri loquitur de observatione ventorum.

« Ilcc deposuit Tbolose, corani fratre Pontio de Parnaco, inqui-

Ixxx INTRODUCTION.

Son successeur, Bertrand de l'Ile (1270-1286), esprit cultivé, très ferme sur les droits de l'Église et la liberté ecclésiastique, consacra son épiscopat à la construction de Saint-Étienne, son église cathédrale ; il y employa sa for- tune, et c'est à lui que nous devons les quatorze belles cha- pelles qui se développent majestueusement dans les collaté- raux nord et sud du chœur. Les documents sont à peu près muets en ce qui regarde ses rapports avec les hérétiques. Un seul nous en entretient un peu, c'est la déposition d'Ar- naud Cimordan, de l'année 1276. Il s'était échappé des pri- sons de Toulouse, parce que l'évêque négligeait trop son entretien ; et pourtant l'évêque ne se fit pas faute de s'entre- mettre en sa faveur auprès du sénéchal et du bayle. Il y

sitore, in presentia et testimonio fratris Pétri Raymundi Baran- honis, Jacobi de Saumeri[o], custodis mûri, et mei Athonis de Sancto Victore, publici notarii, qui hec scripsi.

« Anno quo supra, ii non. septembris, predictus Raymundus de Puteo, de Soricin[i]o, testis juratus et requisitus ut supra, addi- dit confessioni sue dicens quod ipse testis servavit auguria aliquo- tieas pro domino Raymundo, quondam episcopo Tholosano, pro negotio quod habebat ulterio (sic) in Curia Romana.

« Item, servavit auguria pro domino Guidone Fulcodii quon- dam primo super facto cardinalatus, secundo pro negotio papatus. Ipso vero dominus Guido nunquam fuit loqutûs ipsi testi de prcdictis, set predictus dominus P. Raymundi, factus postea abbas Grassensis loquebatur ipsi testi de premissis. Interrogatus si dominus Raymundus, episcopus Tholosanus, fuit locutus ipsi testi de observatione auguriorum super negotio suo in propria persona, dixit quod sic, apud Tholosam et apud Balmar [ ]

et apud Sanctum Martinum de Landa; set nullus alius audiebat. Fuit tamen bis vel ter internuntius Petrus Pictavini, de Soricinio. Hec deposuit Tholose, coram fratre Pontio de Parnaco, inquisitore, in presentia et testimonio fratris Hugonis Amelii, prioris fratrum Predicatorum Tholose, fratris Ermengaudi Lauterii, Jacobi de Saumeri[o] custodis mûri, et mei Athonis de Sancto Victore, publici notarii, qui hec scripsi. » (Doat, XXV, fol. 272-274.)

INTRODUCTION. Ixxxj

apparaît comme un mélange d'indolence et de bontés II

\. Je donne ici cette déposition, malgré sa longueur; car elle est pleine d'indications utiles pour l'histoire.

« Anno et die quibus proximis, Arnaldus Cimordani, de Gas- conia, fugitivus de muro Tholose, reversus, assecuratus, testis juratus et roquisitus, etc., dixit quod ipse testis fuit confessus omnia que sciebat de heresi primo fratri B. de Gaucio, quondam inquisitori, a quo penitentiam habuit de crucibus et peregrina- tionibus, postmodum fratri Guillelmo Bernardi super eo quod dixit ei quod post predictam penitentiam receptam a fratre B., associavit Raymundum Labegiam hereticum, quoniam predicta associatio fuerat facta per ipsum testem ante predictam peniten- tiam injunctam ipsi testi a dicto fratre B. et eam tacuit fratri B. propter oblivionem.

« Interrogatus si scit aliquid amplius de heresi quam confessus est predictis inquisitoribus, dixit quod non.

« Interrogatus quare fugit de muro, dixit quod quia non habe- bat ibi necessaria; non enim providebatur sibi de bonis régis, quia incursus ipsius non pervenerat ad Regem, set ad episcopum ; nec providebatur ei de bonis opiscopi, quia non habebat nun- tium quem posset ita fréquenter mittere ad aulam episcopi pro pane, et, quando mittebatur ipsi testi panis de domo episcopi ad murum, mittebatur durus etnonpoterat comedere. Garebatetiam vestibus et aliis necessariis.

« Interrogatus si, postquam fugit de muro, commisit aliquid in heresi, vel scivit de se vel de aliis, dixit quod non. Dixit tamen quod, quando ipse testis erat in muro, audivit Raymundum Ricardi, de honore Vauri, dicentem quod erant duo dii, qui pugna- verant alter contra alterum in celo, et quod sanguis ascenderat per murum civitatis, et alia \erba, de quibus non recolit.

t Hec deposuit Tholose, coram fratre Pontio de Parnaco, inqui- sitore. Testes frater Bernardus de Villela et ego Atho de Sancto Victore, publicus notarius, qui hec scripsi.

« Postmodum eadem die consulte ad presentiam dicti inquisi- toris, exposuit se misericordie et voluntati inquisitoris, et jura- vit stare mandatis eorum et agere penitentiam quam ei duxerint injungendam sub pena l librarum turon., pro quibus obligavil inquisitoribus omnia bona sua presentia et futura, renuncians omni defensioni et rationi quam posset proponere in contrarium; et fuit absolutus ab excomraunicatione quam incurreral propter

f

Ixxxij INTRODUCTION.

resta sous la mitre le grand seigneur qu'il était ; il fut un ami des arts et de la haute culture intellectuelle.

il '.■ > Il inobedientiara et fugam predictam. Testes frater P. R. Baranbo- nis ordinis Predicatorum, P. de Vaqueriis et ego Atho de Sancto Victore, publicus notarius, qui hec scripsi.

« Et fuit ei assignata ad audiendum maiidatum inquisitoris dies jovis post instans festum sancti Albini. Qua die non compa- ruit, quia detentus erat in carcere apud Viridefolium ; set compa- ruit coram dicto inquisitore die lune sequenti liberatus a carcere, ut dicebat, dominica proxima precedenti, dicens quod senescallus et baiulus Viridisfolii retinuerunt cultellum suum et obligaverunt eum per juramentum ad solvendum ccx sol. turon. infra domini- cam Ramispalmarum ; et tenuerunt eum captum per viii dies postquam sciverunt quod ipse fuerat assecuratus a dicto inquisi- tore, nec permiserunt eum venire ad diem jovis predictam sibi assignatam ab inquisitore predicto in prejudicium negotii inqui- sitionis. i -i,i ;

« Postmodum dictus inquisitor interrogavit dictum Arnaldum per juramentum ab ipso prius super hoc sumptum quod nomi- naret personas illas que receperunt eum scientes ipsum fugitivum de muro ; qui respondit quod non recordabatur. Et fuit injunc- tum ei quod recogitaret et maue rediens responderet.

« Rediit igitur mane sequenti, et respondit dicens quod, eum fugisset de muro, venit in Vasconiam, ad grangiam de Gimonte que vocatur Aqua bêla ; et invenit ibi fratrem Petrum de Fra- dens (sic), qui cognoscebat ipsum testem, set ignorabat statum ipsius testis, sicut crédit.

« Interrogatus de personis quibus revelavit statum suum et quod erat fugitivusde muro inquisitor[ura], respondit quod P. Binhaco, prior[i] de Benito, eum quo moratus fuit de festo Sancti Pétri usque ad festum Omnium Sanctorum, serviens de coUigendis mes- sibus, et vindemiis et lignis apportandis eum quodam mulo ; et nichil retribuit ipsi testi; imo ipse testis dédit ei ultra dictum ser- vitium X sol. thol.; et hoc totum faciebat ipse testis, quia dictus prior dederat ei spem reconciliandi eum gratia domini cpiscopi et inquisitoris, vel saltem quod faceret posse suum ; de quo nichil fecit, quod ipse testis sciât.

« Item, dominus Augerius, dum erat abbas Foliencii, et frater Sancius, do Palineriis, frater Vitalis Haros, et frater Raymundus Sancii, do l^liencio, et frater Adam, cellerarius, tune cognoverunt

INTRODUCTION. Ixxxiij

3. Les évêques de Carcassonne. Les évêques de ce siège ne m'arrêteront pas longtemps; car, à l'occasion du

eumetscivenint fugam suam de muro, et nichilominus sustinue- runt eum in servitio domus pcr vu annos vel circa. Dixit otiam quod proraisit et obtulit abbati xv sol. morlanos, si tractaret reconciliationem ipsius testis ; ipse noiuit recipere; set finaliter respondit ipsi testi quod non videbat sibi remedium nisi de redeundo ad murum. Dixit etiam quod dodit ii sol. morlanos fratri Raymundo Sancii ut rogaret abbatem prcdictum quod recon- ciiiaret ipsum testera inquisltori.

« Item, fuit apud Bastidam de Guimonte in diversis hospitiis, et habebat socium Raymundum de Abbas, deOmervilla, fugitivuoi propler quoddam homicidium, qui se faciebat vocari Raymundum Raversa; et sciebat bene fugam ipsius testis et causam fuge.

« Item, fuit apud Albinellum per duos annos vel circa; et nul- lus scivit ibi statum suum.

« Item, fuit in Astaraco apud Podium Lobrinum a festo Omnium Sanctorum usque ad carniprivium ; et ibi duxit uxorem ; et nul- lus scivit ibi factura ipsius testis.

« Item, stetitincognitus de carniprivio usque ad festum Omnium Sanctorum apud Sanctum Felicem in Astaraco, et ibi Guillelmus de Gastronovo attemptavit eum capere, set evasi't.

« Item, dixit quod fuit apud Banherias in Bigorra et in grangia de Bolbona, que vocatur Inter ambas aquas, et apud Sabonerias in Savesio, et in multis aliis locis, set incognitus apud omnes, cxceptis Bernarda, uxore ipsius testis, modo defuncta, et Petro, lilio ipsius testis.

« Item, dixit quod procurante Bernarda, uxore ipsius testis, ipse testis venit de nocte prope Gasconiam ad ortale quod solebat esse ipsius testis; et ibi fuit locutus eum Arnaldo Escolani, tune capellano do Gasconia, qui recepit ibi v sol. thol. al) ipso teste ul reconciliaret eum inquisitoribus ; et si hoc faceret, debebat habere amplius x sol. et ii virgas de panno lineo pro camisiis; set nichil fecit inde.

« Hec deposuit Tholose coram fratre Pontio de Parnaco, inqui- sitore. Testes frater P. Raymundi Baranbonis, et ego Atho de Sancto Victore, publicus nolarius, qui hec scripsi.

« Injunctum est ei per dictum inquisitorem sub virlute jura- menti ab eodem Arnaldo prestiti, quod statim redeat ad murum unde fugerat, retenta sibi potestate imponendi sibi majorera peni-

Ixxxiv INTRODUCTION.

Registre du greffier du tribunal de Carcassonne, que je publie ici, il sera longuement question de deux d'entre eux, Guillaume Arnaud et Guillaume Radulphe. Je me bornerai à dire du premier qu'il m'apparaît comme un des plus ardents partisans de l'inquisition diocésaine, c'est-à-dire faite par les soins de l'évêque lui-même ou de ses délégués. Nous le voyons exerçant les fonctions de juge ordinaire à Carcassonne, à Villalier^ à VillardonneP, et aussi déjuge délégué pontifical à Pomars, il interroge Raymond de Niort-'. Le Registre de son notaire contient des exemples d'adoucissements de peine significatifs et nombreux; il nous montre aussi l'importance et les bienfaits de la cau- tion moyennant laquelle l'accusé évitait la prison préven- tive. Il n'est que juste de signaler tout de suite ici ce Registre à l'historien futur de l'Inquisition dans le Languedoc; et cet évêque aura droit à occuper une large place dans son œuvre. Nous le retrouverons plus loin.

Franchissons maintenant plusieurs lustres; nous rencon- trons à la date du 4 mars 1328 (n. st.) une pièce intéres- sante.

Un conflit de juridiction et de compétence venait d'éclater entre l'évêque de Carcassonne Pierre Rodier et l'inquisiteur Jean du Prat, à l'occasion de Barthélémy Albert, notaire

tentiam propler fugam predictam. Testes qui supra, et P. Boneti, capellauus de Gasconia, et VitaUs Faber de eodem loco.

« Postmodum redditus est dicto Arnaldo Gimordani cuUelluset remissa obUgatio premissa a senescallo et baiulo supradictis, et aliud positum in suflicientia, scilicet de emenda, quia tenuorunt euni in prejudiciuiu iiiquisitionis. Et hoc factum est ob reveren- liam donnai episcopi Tliolosaui et instanliam magistri Bertrand! de Ferreriis, oflicialis sui » (Doat, XXV, loi. 220-225).

1. D'après le Registre lui-même.

2. Doat, XXVI, fol. 293.

3. Voy. plus bas, p. 145.

INTRODT'CTION. Ixxxv

de l'Inquisition, qui, en raison de ses méfaits, avait été mis en état d'arrestation par moi Pierre Rodier, disait l'évêque, par moi Jean du Prat, alléguait l'inquisiteur ; ce dernier ajoutait, au surplus, qu'il lui appartenait déjuger le notaire de son tribunal. Il n'y avait pas de raison pour que cette contestation cessât; et cependant le malheureux notaire attendait , en prison , depuis deux ans l'issue du procès pendant, qui ne se terminait pas, uniquement parce qu'on restait indécis sur la question de savoir quel en devait être le juge. Il fallait en finir et ne commettre aucune irrégula- rité juridique; l'évêque et l'inquisiteur déléguèrent donc ensemble, et chacun pour sa partie, les pouvoirs de juge à Pierre Brun, inquisiteur en résidence à Toulouse.

Nos Pelrus, permissione divina Garcassone episcopus, et fra- ter Johannes de PratoordinisPredicatorum, inquisitor lierelice pravitalis in regno Prancie auctoritale apostolica depuLatus, residens Garcassone, venerablli et discreto viro fralri Polro Bruni ordinis Predicatorum, inquisitori heretice pravitalis in regno Francie auctorilate apostolica deputalo, Tbolose comu- niler residenli, salutem in Domino sempiternam. Gum dudum Barlholomeus Adalberli^ nolarius inquisitionis heretice pravi- talis, pro quibusdam defeclibus et deliclis in officium suum, uli alicjuorum delalio assereba(, commissis, captus fucril et in mûri carcere positus et delenlus, nobis episcopo, ex una parte, asserenlibus eundem Bartholomeum de mandalo nostro et ad requisilionem nostram fuisse per diclum inquisilorem posilum in arreslo, cognilionemqueet punilionem dicli Barlho- lomei adnoslrumjusordinarium pertinere, nosque cum eodem inquisltore in cognilione habere el pugnilione concurrere et conjudicare debere; nobis vero inquisitore, ex parle allera, e contrario asserenlibus eundem Bartbolomeum de speciah mandalo nostro speeialiler esse captum el ejus correplionem ac pu[g]nirionem ipsius delicli, si quod per eum nolarium circa noslrum inquisitionis officium fuerit perpelralum, de jure et slilo, cursu, usu et privilegiis nostro officio et nobis aposlo-

Ixxxvj INTRODUCTION.

lica auctoritatc concessis ad nos dumtaxat et in solidum perti- nere; et ob hanc discordiam seu controversiam dictus Bartho- lomeus per duos annos continuos et amplius fuerit in eodem muro detentus, mulla occasione delentionis gravamina sui cor- poris et alia supportando, propler quod sibi compatimur, et, quantum, salvo jure cujuslibet nostrum, facere poterimus, de remedio sibi providere volumus opportuno; potissime quia nos, inquisitor prefaUis, de presenti habemus ad Romanam Curiam et in Franciam, dante Domino, necessario proficisci, ne discor- dia seu controversia hujusmodi et nostri inquisitoris absentia eidem Bartholomeo longius inférât nocumentum, protestato primitus per nos ambos episcopum et inquisitorem simul et equaliter de jure nostro, quod propler infrascripta que vobis committimus in aliquo non sit lesum, nec uni nostrum nec alteri valeat derogare aut etiam prejudicare, prerogativam vel possessionem inducere, nec jus uni plus quam alteri in negotio infrascripto inferre, set salvum remaneat utrique et illesum ilii nostrum dumtaxat et in solidum vel ambobus conjunctim et pro indiviso, si competat et eompetere debeat, de jure aut alias legi- timo tilulo sive juslo; sub premissis protestationibus antedictis et aliis opportunis, discretioni vestre et legalitati, de qua ambo insimul et quilibet in solidum, plenam in Domino fiduciam obtinemus, communi concordia et assensu equaliter simul et semei tenore presenlium committimus, ut pro illo nostrum dumtaxat vel ambobus insimul cui vel quibus cognitio et pu[g]nitio hujusmodi pertinere poterat etdebebat, eundem Bar- tholomeum de dicto carcere, si vobis visum fuerit, relaxare, sibique pro arresto et carcere, prestita prius [de] stando juri et mandatis vestris cautione ydonea, locum alium vel ccrtum terminum infra certos limites assignare, sibique postmodum de perilorum consilio absolutionis beneficium a sententia excom- municationis, si quam pro prediclis delictisqueperipsum com- missa fuisse dicunturincurr[er]it, impendere, penitentiam quo- (|ue salutarem imponere, et alias ad decisionem, dcclarationem et finalem determinationem dicti negotii scntentiaiiter procedere valeatis, prout vobis de ipsorum consilio perilorum visum fue- rit faciendum; in premissis enim et ea tangentibus, premissis et salvis prediclis protestationibus, ambo simul vobis equaliter

INTRODUCTION. Ixxxvij

commitlimus lenore prescnlium lotaliter vices nosLras. In quo- rum omnium premissorum teslimonium, sigilla nostra duxi- mus presentil3us apponenda. Datum in civitale Garcassone, die iiii^ mensis marlii, anno ab incarnatione Domini GGO">

XXV[I]I°'.

C'est en vertu de ces pouvoirs, Jean du Prat étant déjà nommé évêque d'Évreux et son successeur comme inquisi- teur Henri Chamayou {de Chamayo) étant déjà arrivé, que Pierre Brun rendit, le 24 novembre 1328, sa sentence ; il délivrait de la prison le notaire coupable, mais^er duos annos et mnplius in dicto muro jam detentum, gravi infirmitate et diuturna maceratum ab ipso muro; et, en raison de ses méfaits, il lui imposait le jeûne, l'aumône, des pèlerinages. Il déclarait s'en être préalablement ouvert à Henri Chamayou, de l'avis duquel il avait ainsi prononcé, ayant égard, en même temps, au conseil des boni viri~. Dans cette sentence, le commissaire diocésain n'apparaît point; sa présence, à la vérité, avait été rendue inutile par la délégation de l'éveque de Carcassonne.

4. Les évêques d'Albi. On rencontre fréquemment les évêquesd'Albi dans l'histoire de l'Inquisition ; c'est qu'ils ont vigoureusement agi dans l'affaire de la poursuite des héré- tiques ; et même, à la fin du xm^ siècle, ce siège porta, un mo- ment, le poids de la lutte engagée entre l'hérésie et l'Eglise; cela tient en grande partie aux titulaires qui l'occupèrent et aussi à l'état prospère de l'hérésie, dominant tout ce diocèse depuis de trop longues années, enfin à la situation féodale

1. Doat, XXVII, fo!. 112, 113. Je pense que OCG^XXVI^^, donné par la pièce, est une faute du copiste; sinon, il faudrait dire que la sentence destinée à délivrer Barthélémy Albert de ses souiTrances n'aurait été rendue qu'un an et demi après, hypo- thèse peu vraisemblable.

2. Doat, XXVII, fol. 112-118.

Ixxxviij INTRODUCTION.

des évêques, qui, seigneurs de la ville, avaient, comme tels, qualité pour percevoir les confiscations pour hérésie*.

Durand (1228-1254) avait vu le concile de Toulouse, ouvert au lendemain de son intronisation. On reconnaît sa main dans le concile d'Albi de 1254, qui en renouvela les dispositions principales. C'est déjà significatif. L'orga- nisation, en octobre 1243, d'une association ou confrérie contre les hérétiques et les Vaudois, dont Doat nous a con- servé les statuts^, n'est pas moins significative ; car la pre-

1. Recueil des ordonnances, X^'I, p. 9.

2. « In nomine Patris, et Filii et Spiritus Sancti. Amen. [Anno] ab iucarnatione Domini Mo GG° XLIII", mense octobris. Gono- guda causa sia a tots homes presens et endevenidors que nos Durans, per la grâce de Dieu avesque d'Alby, pessans et cossi- rans los endevenimens de las causas, et la malice del segle que creiss cascun dia, et los trebaills que nos et la gleia d'Alby avem sufferts sa enreires per defaillida de cosseill et d'aiuda, et quar non podiam tener drechura aissi coma nos degram, ad honor de Diu et de Ma Dona santa Maria et de Ma Dona santa Gecilia et de santa Fe, ad eissaussament de la fe de Jésus Ghrist et de la chres- tiantat et ad abaissament et encaussament d'eretguia et de Vau- dezia et de tota mala error, et a deffendement de drechura, et que nos poscam meils tener drechura al rie et al paupre de la ciutat d'Alby et de foras, agut cosseill de mots savis et de grands homes, avem establida cofrairia et compainnia ab nostres ciuta- das en aital forma.

« Al comraensament nos avem establit que toig li cofraire que en aquesta cofrairia so ni seran per adenant, prometo amor et fezentat et garda et valenssa et compainnia et aiutori a tôt lor poder liaumenteta bona fe segon Deu et segon drechura per tots temps l'us à l'autre, et toig essems contra tots homes et contra totas femnas, salva nostra seinnoria et de nostres successors en totas causas; et la nuig de santa Gecilia, cadaus dels confraires aporte o fassa aportar sa luminaria aital com Deus li mettra ei coratgue a la gleia de Ma Dona santa Gecilia que es nostre caps, et que toig li confraire que presens seran en la vila sio lo dia a la messa, se per autra nécessitât no s'en laissavo.

« Et avem mais establit que se negus dels confraires casia em

INTRODUCTION. Ixxsix

mière condition à remplir pour y entrer était la profession de la foi catholique et l'engagement de n'avoir aucune par-

paubretat o em malautia et non âges del seu de ques pogues for- nir, que toig 11 cofraire li valguesso et vida et mort.

« Etavem maisestablit que negus hom que sia sospeigz d'eret- guia ni de vaudezia no sia receubuts en aquesta confrairia; et se alcus qui fos receubuts n'era sospeigz, desque sera causa sau- buda, de mantenent fos fora de la cofrairia; et quant nos ou la gleia de Roma requerram los cofraires, eill nos seran tenguig d'aiudar a tût lor poder a deneaussar eretguia et vaudezia et a far justitia d'eretgues et de vandes desque serian jutgaig per la gleia et de totz lors valedors et lors deffendedors els enqueredors que seran establig per la gleia a far la enquesitio d'eretguia et de vaudezia, ell seran tenguig de gardar et défendre els coma lor cor meteiss.

« Et avem mais establit que se per aventura per la forsa ou per la malicia d'alcus ou en qualque maneira nos no poguessem tener drechura ni far aver son dreig al paubre ' coma al rie, li confraire nos y aiudario a lor poder al semoniment que nos ou nostra cortz lor fariam ; et se alcus dels cofraires avia plaig ou contrast en alcuna maneira ab autre que no fos confraire et per sa forsa ou per son orguill no volia far al cofraire a conoguda d'amicqs ou drcig en cort, tôt li autre confraire li valguesso ad aver son dreg et a garar de forsa ; et se l'us cofraire fazia forsa a l'autre et no volia far a conoguda d'amies ou dreig en cort, negus dels cofraires no il fossa tenguts d'aiudar; et se per aventura era contrastz entre deux confraires d'alcuna causa l'us dels no volgues penre de l'au- tra conoguda d'amies ou dreig en cort far a l'autre, toig li autre confraire li fosse tenguig d'aiudar a son dreig retener contre aquell que no volria far dreig ou acordier desque lo cosseils ni la cofrairia Ion auria amonestat. Et tôt li cofraire que so ni seran en aquesta cofrairia per adenant an promes et prometon a nos que tôt essems et cadaus per si deffendran et aiudaran a deffendre a bona fe nostras drechuras et nostra sennoria contra totz homes enteirament et no la mermerau ni la laissaran mermar a lor poder. Et nos avem lor promes que nos, coma bos senner, lor ten- gam drechura et los deffendam a dreig contra tots homes et lor et lors causas a^ nostre poder; et eill an promes et prometran toig essems et cadaus per si que eill ab aiuda de nos delfendran et gar-

1. Ms. : 50/1 dreig ailam de al paiihre.

2. Ms. : el nostre.

XC INTRODUCTION.

ticipation avecrhérésie. Dans cet épiscopat, d'ailleurs, tout se tient. Que l'évêque réconcilie Bernard Jean, d'Albi, vers

daran las franquesas et las drechuras de la ciutat d'Albi dedins et deforas segon Deu et segon dreig a lor poder, salva nostra sein- noria et totas causas ; et nos avem promes ad ells que nos las def- fendrem et las lor aiudarem a défendre lialment et a bona fe contre tots homes a nostre poder coma bos seinner.

« Et avem stablit que negus hom que d'aici enant auciza home d'Albi ni degun home que fos d'aquesta cofrairia, negus hom nol pogues guidar ad Albi; et se negus hom raubaba home d'Albi d'aici enant, negus hom nol pogues guidar a la ciutat d'Alby, se nos non o faziam tro que aia emendat la raubaria.

« Et avem establit que qui penra heretgue ni vaudes, el redra a nos et a la cofrairia, nos 11 farem pagar per nos et per la cofrairia un march d'argent, et toit li cofraire d'aquesta cofrairia que aras so ni per adenant seran an promes et prometran a nos que eill no fasso establiment negu ni neguna convenenssa entrels ni ab autres que sia contra nos ni contra nostra seinnoria ni per que nostre drechura se posca amermar; et se aigus los avia faigs, o fos con- fraira ou autre, al somoniment que nos lui faram no los Volia revocar, toig li cofraire ne serian tenguig de valer et d'aiudar a revocar aquels establiments et aquelas convenensas contre totz homes a lor poder; et an promes mai et prometran que eli no fasso negun autre establiment ni neguna autra convenensa entre lor ni ab autras senes nostra saubuda et senes nostra volontat. Et nos avem promes a lor que nos no fassam establiment ni conve- nenssa ab negun home que os contra lor ni contra lors establi- ments de la cofrairia que sobre escriut so.

« Et avem establit que cant nos o nostra cortz auria ops dels cofrairas per alcune fazenda o per alcun besoing, que eill s'ajuste toig aqueill que seran preseng la on lo cosseills de la cofrairia los mandara, et lo cosseills es tengutz de lor mandar al somoni- ment de nos o de nostra cort.

« Et avem mai establit que negus no sia receubutz en aquesta cofrairia d'aquesta hora adenant que aia na leig ad alcus dels cofrairas entro que s'en sia ab luy pauzatz per si o per jutgameut, et tôt li cofraire que aras so ni per adenant seran eu aquesta cofrairia juraran sober santz Evangelis que eill lialment a bona fe a lor poder tôt aisso que sobre escriut es gardaran et tendran; et en Durans do Foissenx, et en Peive Laurens, et en Bertrans

INTRODUCTION. xcj

1236', qu'il assiste comme témoin, en 1245, à l'interroga- toire de plusieurs femmes hérétiques, Arpais, Fays, Philip- pine, par exemple^, ou qu'il perçoive les confiscations^, il obéit à la même idée ; et cet évêque, très méridional de ten- dances, puisque, contrairement aux habitudes des chancel- leries épiscopales qui se servaient du latin, il faisait usage de la langue romane, combattait avec conviction les Vau- dois, les Cathares, les hérétiques de tout nom, dont la dis-

de Caramaas, et en W. Grezas, et en Peire Boueills, et en Namat lo Fabre, en Cogorla mos fraire, et en Guiraud Audebertz, et en Esteves Goms, et en Johans de Martels, et en W. Salvi, et en Domeugue Barraus, et en Ramon de Soeill, et en Gui de Guc, nos loig essems per nos et per lots los autras cofraires que aras se ni per adenant seran en aquesta cofrairia ab commandament del seinner avesque soberdig, avem jurât sober Sanctos Evangelis tocatz corporalment que nos toig essems et cadaus per si tengam et gardera a bona fe scgon Deu et segon drechura a nostre poder aquesta amor et aquesta compaignia per aras et per tots temps, et totz aquetz establimentz et aquestas promissios que sobre escriut so; et toig aquel que volran esser en aquesta cofrairia faran aquest meteiss sagrament quant volran esser cofraire. Et nos Durans, avesque d'Alby sobredig, veseins et conoissens cer- tanament que aisso es faig ad honor de Deu et de Sancta Gleia et ad eissaussament de la fe et de la chrestientat et a mantenement de drechura, iaudam et autorgam et cofermam per nos et per nos- tres successors aquesta compaignia et aquesta cofrairia aissi co soberdig es, et totz los establimentz que sobre scriut so; et nos reddem caps et capdels d'aquesta cofrairia et ap durabla fermetat avem sagellada aquesta présent carta de nostre sagel » (Doat, XXXI, fol. 47-51).

1. Doat, XXXIII, fol. 273.

2. Doat, XXII, fol. 264, 296; XXIV, fol. 203.

3. 30 avril 1248, Albi : quittance faite à W. de Foissenx pour des biens d'hérésie (Doat, XXXI, fol. 443-144). 30 juin 1248, Albi : autre quittance pour des biens d'hérésie délivrée à W. Ro- ger fibid., fol. 146-147), Ces deux quittances sont rédigées en langue romane.

xcij INTRODUCTION.

parition devait fen jour aider a asseoir la puissance royale autant que servir à la pleine liberté de l'Eglise. Il créa ainsi une tradition qui fut suivie par Bernard de Combret, son successeur (1254-1271) S malgré les relations pénibles ce dernier avec le sénéchal de Carcassonne, et, partant, avec le roi^ Cette tradition fleurit surtout sous l'épiscopat de Bernard de Castanet (1275-1308).

J'ai eu déjà l'occasion de parler de Bernard de Castanet, dont les rapports si tendus avec l'hérésie finirent par amener la commission pontificale de 1306 3; mais alors je n'ai rien dit de son action comm.e juge ordinaire ; car c'est comme tel que, avec l'inquisiteur, il procéda aux interrogatoires des prévenus dans sa maison épiscopale d'Albi. Les inter- rogatoires faits par lui ou en sa présence s'élèvent au total de cent vingt-neuf, sauf erreur, ce qui ne veut pas dire qu'il ait reçu les aveux de cent vingt-neuf personnes, la même personne revenant plusieurs fois pour compléter l'ins- truction de l'affaire''. Cette réserve faite, les interrogatoires

1. Le H mars 4263 (n. st.), dans le cimetière de Lombers, il assiste à la sentence d'exhumation prononcée contre Guillelme, femme de Bernard Garsiprès, de Limoux, d'après un vidimus de 1331 (Doat, XXXII, fol. 113 v-l^i).

2. A propos d'une chevauchée faite par cet évoque malgré la défense du sénéchal, il fut ajourné devant la cour du roi saint Louis (1259), bien que l'archevêque de Bourges prétendît en con- naître comme métropolitain {les Olim, t. I, p. 460, vn). C'est peut- être dans un esprit de représailles qu'à la mort de l'évêque le sénéchal mit la main sur le temporel de l'évéché d'Albi, ce qui ne s'était jamais fait [Ibid., p. 881, i).

3. Voy. plus haut, p. xxxvni.

4. En réalité, Bernard de Castanet interrogea quarante-sept personnes. Bernard de Castanet, originaire de Montpellier Quia Magalonensi diocesi et villa Montispessulani traxit origi- nem. » Charte ancienne rapportée par le Gallia christiana, I, 20, 21; Bernard Gui, dans Baluze, Vitae pap. Aven., I, 719; Flores

INTRODUCTION. xciij

se distribuent de la manière suivante : dix sont de sep- tembre-octobre 1285 et nous sont fournis par Doat*; cin- quante-huit appartiennent au ms. lat. 12856 de la P^iblio-

chron., dans Historiens de France, XXI, 603 ; Amalric Auger, dans Baluze, Vitae pap. Aven., I, 728), était auditeur du Sacré Palais, quand il fut promu à l'évêché d'Albi, au mois de mars 1276. Trois traits distinguent son long dpiscopat : d'abord la magnificence des constructions ; Bernard de Gastanet bâtit, en elfet, la maison épiscopale, véritable palais, véritable forteresse aussi, dominant la rivière du Tarn; il commença Sainte-Cécile, que l'on peut regarder comme le chef-d'œuvre de l'architecture gothique dans le Midi ; il posa la première pierre de l'église des frères Prêcheurs d'Albi, qui ne fut pas sans gloire; ensuite, une fermeté remarquable pour maintenir l'église d'Albi dans ses avantages temporels et assurer à son siège une place éminente dans l'édifice féodal ; il fit, en elfct, reconnaître par le roi sa juridiction sur un bon nombre de lieux et exigea de la ville l'hommage dû; enfin, un grand zèle pour la pureté des mœurs chrétiennes et l'intégrité de la foi ; il prononça, en effet, des sen- tences rigoureuses contre un chanoine et un laïque coupables; usant de sa prérogative de juge ordinaire, il montra au sein de l'Inquisition une grande activité contre l'hérésie, encore assez répandue dans son diocèse. Cette fermeté et ce zèle lui valurent bien des tribulations : de la part des hérétiques, une émeute retentissante qui faillit emporter le palais épiscopal et mit l'évêque à deux doigts de la mort, puis des plaintes qui furent suivies d'une enquête ouverte par le pape Clément V; de la part de Philippe le Bel, la demande d'un procès canonique qui amena une suspension de fonctions, mais dont il sortit absous. Il fut transféré à l'évêché du Puy en 1308. Jean XXII, successeur de Clément V, se souvint cependant de ses épreuves; en 1316, il le créa cardinal-évêque de Porto; mais Bernard de Gastanet mourut l'année suivante, le 14 août 1317 [Gallia christiana, I, 20-22; Ber- nard Gui, Flor. chron., dans Historiens de France, XXI, 703 etsuiv.; Baluze, Vitae pap. Aven., 1, 134, 152, 165, 718, 719; Gariel, Séries praes. J/aya/., 446 ; Compay ré, Étude historique sur l'Albigeois, 75, 246-249; Hist. génér. de Languedoc, IV, 660 et suiv.; V, 1347 et suiv.; Regestum Clementis papae V, n°' 2267, 2268, 2893, 3369, 3370, 3371, 3372, 3373).

i. XXVI, fol. 245-254, 255, 258, 260, 261, 2G6, 269, 275.

xciv INTRODUCTION.

thèque nationale'; ils vont de janvier 1286 à septembre 1287; soixante-un, des années 1299 et 1300, sont contenus dans deux manuscrits originaux, le ms. de Merville, qui est le registre même dressé pourl'évêque, etlems. lat. 11847 de la Bibliothèque nationale, provenant vraisemblablement du notaire de l'Inquisition 2. Ces interrogatoires ne se dis- tinguent pas des autres interrogatoires connus ; ils sont faits dans la même forme; s'ils portent plutôt sur les accointances de personnes que sur les doctrines, ils pré- sentent un réel intérêt pour l'histoire de l'albigéisme en Albigeois.

Ces interrogatoires furent-ils suivis chacun d'une condam- nation? Les rôles des confiscations pour Albi pendant les pre- mières années du xrv^ siècle (1305-1313) fournissent des noms de condamnés. J'y relève^ Vital Vinhalz, d'Albi, dont le procès s'ouvrit devant Bernard de Caslanet, le 3 mars 1286

1. Titre de ce ms. : Recueil d'interrogatoires d'hérétiques albigeois faits par l'évêque d'Albi, extraits par Barthélémy Planarutz, archi- prêtre de Lauzertz, le 26 octobre 151k, des archives de l'inquisition de Toulouse (1285-1303). C'est un vol. in-foL, papier, 142 feuil. Bibliothèques Goislin et Saint-Germain, 396. Copie faite en 1574. D'après le titre, ce recueil descend jusqu'en 1303. C'est qu'il com- prend deux parties. La première embrasse les interrogatoires de janvier 1286 à septembre 1287, du fol. 1 au fol. 62. La seconde (fol. 64-141) fournit d'autres interrogatoires de 1299 à 1303, mais se trouve faire double emploi avec les originaux que nous possé- dons (voy. la note qui suit). La copie de la première partie est assez bonne et pourrait, telle qu'elle est, être publiée.

2. In-fol., parchemin, 305 mill. X 217 mill. Début du xiv^ siècle. Bibliothèques Goislin et Saint-Germain, 395. Fac-similé dans le recueil des fac-similés de l'École des chartes, n" 98. J'ai décrit le registre du château de Merville : Manuscrits du château de Mer- ville, p. 30 (Paris, Picard, in-S"). Ces deux mss. contiennent les nouvelles dépositions de Guillaume de Salavert et de Isarn Coll, en 1319, lesquelles furent reçues par Jean de Beauno, inquisiteur.

3. Doat, XXXm, fol. 258 v°.

INTRODUCTION. XCV

(n. st.) S et Pons Nicolas, d'Albi^, interrogé par l'évêque le 7 mars suivant^, puis, dans la seconde série des interro- gatoires (1299-1300), Bérenger Adémar^ Bérenger BrosS Bérenger Fumet^ Bertrand de Montégut', Galhard Fransa^ Guillaume Fenassa le Boiteux ^ Guillaume Goulfier*^ Jacques Fumet", Lambert de Fouissenx'S Pierre Rigaud*^, Pierre Taillefer", Raymond Auger*^, Raymond Hugues**^ et Raymond Garcias", tous bourgeois d'Albi; il faut y joindre

1. Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 37.

2. Doat, XXXIII, fol. 267 v°.

3. Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 61.

4. Doat, XXXIII, fol. 230 v», 253, 264, 271 ; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 33 v°; ms. de Merville, fol. 33 v».

5. Doat, XXXIII, fol. 229, 249 v», 267 ; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 9; ms. de Merville, fol. 9.

6. Doat, XXXIII, fol. 223, 249; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 24 ; ms. de Merville, fol. 24 v".

7. Doat, XXXIII, fol. 227 v», 254; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 21 ; ms. de Merville, fol. 21.

8. Doat, XXXIII, fol. 222, 250 v», 266 v», 271 ; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 22; ms. de Merville, fol. 22.

9. Doat, XXXIII, fol. 207, 232, 268; Bibl. nat.,ms. lat. 11847, fol. 26; ms. de Merville, fol. 26.

10. Doat, XXXIII, fol. 224, 252, 266 v°; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 23; ms. de Merville, fol. 23.

11. Doat, XXXIII, fol. 219 v», 247 v», 265, 269 v»; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 20; ms. de Merville, fol. 20.

12. Doat, XXXIII, fol. 220 v°, 255; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 36 ; ms. de Merville, fol. 36.

13. Doat, XXXIII, fol. 226 v», 267 ; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 38 ; ms. de Merville, fol. 38.

14. Doat, XXXIII, fol. 230, 257, 269 v»; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 23 v»; ms. de Merville, fol. 23 v».

15. Doat, XXXIII, fol. 227, 270 v»; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 8; ms. de Merville, fol. 8.

16. Doat, XXXIII, fol. 255; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 26 V; ms. de Merville, fol. 26 v°.

17. Doat, XXXIII, fol. 259 ; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 32 v°; ms. de Merville, fol. 32 v».

xcvj INTRODUCTION.

Jean Baudier, dont les biens furent saisis en janvier-février 1300(n. st.)'.

Il résulte de cette constatation qu'un bon nombre des prévenus de 1299 et 1300 furent jugés coupables et con- damnés à la prison perpétuelle, qui entraînait la confisca- tion des biens. Par qui furent prononcées les sentences? Il est inutile de le rechercher, puisqu'elles ne nous sont pas parvenues. Probablement l'évêque n'y resta pas étranger, car il fut enveloppé dans l'opposition si résolue faite à Nico- las d'Abbeville, l'inquisiteur que nous trouvons à côté de lui à l'audience et qu'il s'efforça de soutenir* ; ainsi il appli- qua, bien avant le concile de Vienne, le principe de l'union des deux pouvoirs du juge ordinaire et du juge délégué, que Clément V devait rendre obligatoire.

Je n'ai plus à signaler maintenant que trois pièces des années 1300 et 1301, qui nous montrent Bernard de Cas- tanet prenant une part des confiscations, tandis que le roi prenait l'autre^; situation délicate à l'égard d'un roi comme Philippe le Bel et qui ne porta pas bonheur au prélat. Encore aujourd'hui son nom évoque de bien sombres tableaux devant l'imagination de plus d'un habitant d'Albi ; il est une des trop nombreuses victimes de la légende. Ses enne- mis ne lui reprochèrent pas d'avoir livré des hérétiques soit d'Albi, soit de Cordes ou de Castres, au bras séculier; il employa la prison comme moyen d'obtenir les aveux. Un seul hérétique déclara devant un autre évêque d'Albi,

1. Doal, XXXII, fol. 315 v% Bibl. nat., ras. lat. H847, fol. 25; ms. de Merville, fol. 25.

2. Le 26 avril 1299, Bernard de Castanet, à Garcassonne, est présent aux propositions de Nicolas d'Abboville de relever le Bourg de l'excommunication et se porto son garant (I)oat, XXXII, fol. 283-288; Maliul, Carlulaire, V, 651).

3. Doat, XXXII, fol. 189-190, 193-197, 315 vO-323.

INTRODUCTION. xcvij

Béraud de Farges, le 5 mars 1319 (n. st.), avoir autrefois fait sa confession à Bernard de Castanet et à Guillaume de Modères, inquisiteur, vi tormentorum^ expression légè- rement vague, qui ne signifie pas nécessairement la torture, d'ailleurs autorisée k cette date-; sans compter qu'Isarn CoU, l'hérétique en question, avait intérêt, pour révoquer cette confession, h. dire qu'il n'avait pas été libre en la fai- sant. Ne se trouvera-t-il donc personne qui entreprenne d'écrire sur Bernard de Castanet une monographie approfon- die? Le constructeur de Sainte-Cécile et de la superbe mai- son épiscopale n'aurait pas trop h. craindre de l'histoire impar- tiale ; par la hauteur et l'intégrité du caractère, il a mérité tout au moins son respect. Ce que c'est que de nous et comme les dispositions des hommes sont changeantes ! En 1320, les consuls et habitants d'Albi, assemblés au cimetière de Sainte- Cécile, l'évêque de Castres leur prêcha, acceptèrent de révêque de la ville et de l'inquisiteur Jean de Beaune, non seulement l'absolution canonique qu'ils avaient demandée avec instance, mais encore les conditions posées, qui con- tenaient virtuellement le désaveu de la conduite de leurs prédécesseurs : réparation des torts faits à Bernard de Cas- tanet et aux inquisiteurs, et pour cela et en preuve, édifica- tion d'une chapelle dans l'église Sainte-Cécile ou au cime- tière, construction du portail de l'église des frères Prêcheurs, une aumône de 50 livres tournois pour être appliquée à la nouvelle église des Carmes, érection de deux monuments

1. Bibl. nat., ms. lat. H847, fol. 43. Le lendemain, 6 mars, l'évoque d'Albi et Jean de Beauno, inquisiteur, entendirent Guil- laume Salavert, de Cordes, qui, au contraire, conlirma les aveux faits antérieurement devant Bernard de Castanet, Nicolas d'Ab- Leville et Bertrand de Clermont, inquisiteurs (Bibl. nat., ms. lat. 11847, loi. 43; Ms. de Mervillc, fol. 30 v°).

2. Il sera plus loin parlé de la torture.

9

xcviij INTRODUCTION.

funéraires, l'un sur la tombe de Geoffroy d'Abluses au cou- vent des frères Prêcheurs de Lyon, l'autre sur la tombe de Foulques de Saint-George au couvent des frères Prêcheurs de Carcassonne, car ces deux inquisiteurs « in magna pau- pertate pro dictis persecutionibus decesserunt^ » Plus tard, le l*""" février 1349 (n. st.), les consuls de Cordes s'enga- gèrent à leur tour à construire une porte décente à la cha- pelle du lieu et à y placer trois statues représentant l'évêque d'Albi et les deux inquisiteurs 2.

1. Doat, XXXIV, fol. 170-180. Le 21 décembre 1320, Jean de Beaune, inquisiteur, accorda aux consuls d'Albi un sursis d'un an pour remplir leurs engagements (Doat, XXXIV, fol. 185).

2. « In nomine Domini. Amen. Per presens publicum instru- mentum cunctis appareat evidenter quod, anno a Nativitate ejus- dem CGC" XLYIIIo, indictione prima, mensis februarii die prima, pontificatus sanctissimi patris domini démentis divina providentia pape sexti anno sexto, cum Azemarus de Salis et Petrus Raymuudi, de Tonaco, domiceUi, Benedictus Molinerii et Geraldus Matfredi, Guillelmus de Artallo et Raymundus de Grabde, consules castri de Cordua, diocesis Albieasis, necnon XII consiliarii secreti secretariique quos dicti consules habere dicuntur, ac etiam nominalim Paulus Molinerii et Petrus Rot- berti, consiliarii dictorum cousulum, essent litteraturie citati Tho- lose coram venerabili et religioso viro fratre Petro Sicardi, ordinis Predicatorum, vicario et locumtenenti domini inquisitoris Tholo- sani heretice pravitatis super quibusdam officium inquisitionis tangentibus responsuri, venerunt et se personaliter presentave- runt coram domino vicario et locumtenente predicto in capitulo fratrum Predicatorum Tholose, in presentia nostrorum notario- rum infrascriptorum, videlicet consules superius nominati, necnon Johannos de Nayaco, Johannes Gapusii, Paulus Molinerii, Petrus Rotberti et Bernardus de Artallo, consiliarii dictorum consulum castri de Cordua, pro se ipsis et nomine totius universitatis et communitatis et singularium personarum de universitette et com- munitate castri predicti de Cordua; et pluribus tractatibus habitis inter ipsum et dictum vicarium et locumtenentem, ac etiam reli- giosos viros fratres Raymundum de Duroforli, priorem provincia- lem provincie Tholosane, Guillelmum de Bellofario, priorem

INTRODUCTION. xcix

5. Les évêques de Pamiers. Je ne i)arlerai ici que de deux évêques de cette ville, Jacques Four nier et Dominique Grima ; leurs prédécesseurs ne paraissent pas s'être direc- tement occupés de la poursuite des hérétiques au moins

conventualem Tholose, Bertrandum de Sancto Michaele, in sacra pagina prolessorem, ordinis fratrum Predicatorum, et venerabiles viros dominos Guillelmum iMontanerii, ordinis Sancti Johannis Jerosolimitani, et Guillelmum Froterii, ecclesie Tholosane cano- nicum, decretorum doctores, consiliarios dicti domini vicarii et locumtenentis domini inquisitoris Tholosani, ad hoc specialiter vocatos, prefati consules et consiliarii pro se ipsis et nominibus quibus supra, délibérations provida inter eos super hoc habita, promiserunt, sub ypotheca et obligatione omnium bonorum con- sulatus et totius universitatis dicti loci de Gordua, dominis epis- copo Albiensi et inquisitoribus Tholosano et Carcassone absenti- bus, et nobis notariis infrascriptis stipulantibus pro eisdem ; et amicabiliter convenerunt facere construere et edificare seu fieri construi et edilicari facere cum effectu in capella quam fecerunt claudi in dicto loco de Gordua de mandate superiorum suorum sub pénis maximis et gravibus eisdem impositis, ut dixerunt, dominis episcopo Albiensi et inquisitoribus predictis, ad quos hujusmodi capelle ordinatio pertinet minime requisitis, nec ad premissa \ocatis, unum portale lapideum decens et honorabile cum tribus ymaginibus lapideis novis et de novo faciendis, una videlicet in forma et figura reverendi in Ghristo patris domini episcopi Albiensis, et duabus una a dextera parte et altéra a sinistra inquisitoris Tholosani et Garcassone in forma et figura et habita ordinis Predic[aJtorum; que quidem ymagines ibidem in hostio dicte capelle seu supra poriale ejusdem perpetuo remaneant in signum et memoriam dominorum episcopi et inquisitoris pre- dictorum, supradicte universitatis et communitatis sumptibus et expensis.

« Fuit etiam actum ibidem et concorditer conventum inter dominum vicarium et locumtenentem predictum ac prenomina- tos consules et consiliarios, nominibus quibus supra, quod fiât, construatur et edificetur de novo scala seu scalare de lapidibus per quam seu quod habeatur libère ingressus ad dictam capellam ; et quod predicta portale et scalare fiant et edificentur juxta ordi- nationem, voluntatem et arbitrium dominorum episcopi et inqui-

C INTRODUCTION.

par l'Inquisition. Bernard Saisset (1297-1308) eut assez à faire pour établir le siège nouvellement créé et se dépê- trer de la lutte ouverte à cette occasion entre Boniface VIII et Philippe le Bel, lutte dont il devait avec raison redouter

sitorum Tholosani et Carcassone predictorum; et si contingeret dictas ymagines seu earum aliquam quocumque casu frangi, rumpi, destrui, aut in aliquo ledi, in vituperium aut vilipen- dium eoruradem, quod predicti consules et consiliarii, universitas et communitas loci predicti et eorum successores, qui pro tem- pore fuerint, teneaalur predictas ymagines fractas, ruptas, des- tructas aut iu aliquo lésas reficere de novo, seu refici facere dicte universitatis et communitatis sumptibus et expensis, et in loco destinato, scilicet in portali dicte capelle, reponere seu reponi facere honoritice et decenter infra très menses a tempore fractio- nis, ruptionis, destructionis et lesionis earumdem seu alicujus ex ipsis computandos, sub pena quineentarum librarum turonensium parvorum danda et aplicanda dominis episcopo Albiensi et inqui- sitoribus predictis, et per ipsos distribuenda in persequendo here- ticos, credentes, fautores et receptatores eorum et inimicos Eccle- sie et catholice fidei, et ad alla onera officii inquisitionis predicte supportanda juxta voluntatem et arbitrium eorumdem domino- rum episcopi et inquisitorum predictorum ; quam penam volue- runt incurrere si in predictis aut aliquo premissorum deficerent, eteandem solvere promiserunt dominis episcopo et inquisitoribus supradictis et nobis notariis infrascriptis, stipulantibus et recipien- tibus vice, loco et nomine eorumdem et aliorum quorum interest seu interesse potest aut poterit quomodolibet in futurum, sub ypo- theca et obligatione omnium bonorum dicti eorum consulatus et universitatis loci predicti de Cordua.

« Promiserunt etiam domino vicario et locumtenenti predicto et amicabiliter convenerunt cum eodem prefati consules et consi- liarii nominibus quibus supra dictam capellam decenter et suffi- cienter dotare pro divino officio ibidem honoriflce celebrando ad expensas et ?umptus dicti eorum consulatus, universitatis et com- munitatis castri de Cordua supradicti et providere ministro sacer- doti de necessariis et condescentibus stipendiis victui suo, ut ibidem missas celebrando possit et valcat deservire, taxandas et taxandos per dictos dominos episcopum et inquisitores prout super hoc duxerint ordinandum ad eorum arbitrium, de bono-

INTRODUCTION. çj

les conséquences. J'ai déjà indiqué pourquoi, sous Clé- ment V, il se produisit une certaine accalmie dans la pour- suite des hérétiques. Quant à l'autre évêque de Pamiers,

rum ac prohorum virorum consilio, et prout in instrumente seu instrumentis super hoc alias confecto seu confectis latius contine- tur; eandemque capellam teneantur ornare de vestimentiset para- raentis sacerdotalibus et altari condecentibus, et de calice et libro missali et aliis ornamentis et pictuTis congruis seu necessariis, prout in ordinationibus seu instrumentis super hoc dudum iactis et habitis plenius etiam et latius continetur.

« Que ({uidem omnia et singula superius declarataetexpressata prefati consules et consiliarii, nominibus quibus supra, eorum spontanea voluntate et dextris manibus versus iiiio'' sancta Dei Evangelia elevatis, que dictus dominas vicarius et locumtonens in manu sua dextra tenebat aperta, juravcrunt tenere, servare et complere et in nulle contrafacere vel venire, per se vel alium seu alios, aut aliam interpositam personam, aliquo tempore in futu- rum, sub virtute per eos prestiti juramenti et sub pena predicta per eos, quibus supra nominibus, promissa et per nos infrascriptos notarios solempniter stipulata, quam incurrere voluerunt totiens quotiens deficerent aut contrafacerent in premissis aut aliquo premissorum. Si autem contra premissa aut aliquod premissorum facerent vel venirent publiée vel occulte, tacite vel expresse, voluerunt in aliquo non audiri et omne judicium et juris auxi- lium et audientiam super hoc sibi claudi et denegari super pre- dictis, tanquam venientibus contra proprium juramentum. Et si forte consules et consiliarii predicti aut aliquis ex ipsis de uni- versitate vel comraunitate castri predicti de Gordua in aliquo defecerunt contra officium inquisitionis Tholosane, quod non cre- dunt, ymo penitus diffidentur, tanquam fidèles et dicto officio inquisitionis et ejus preceptis obedientes, super quibus humiliter veniam postularunt, predictus dominus vicarius et locumtenens, attenta eorum devotione et affectione ac humiliatione, volens misericorditer agere cum eisdem, omnem olîensara et injuriam, si quam fecerunt vel commiserunt contra inquisitionem Tholosa- nam vel ofQcium ejusdem, quathenus ad eum spectat et potest et débet, de jure, vice et authoritate predicti domini inquisitoris Tholosani, misericorditer et gratiose remisit. De quibus omnibus tam dictus dominus vicarius et locumtenens cum consilio dicto- rum prioris et magistri, quam etiam consules et consiliarii prefati

Cij INTRODUCTION.

Pelfort {Pilusfortis) de Rabastens, il ne fit que passer sur ce siège (1315-1317), tandis que Jacques Fournier y fut appelé (1317-1326) au moment où, avec le pontificat de Jean XXII, la poursuite rendue nécessaire par le mouve-

et superius nominati requisiverunt sibi retineri et fieri unum et plura, publicum seu publica instrumenta ejusdem continentie et tenoris inter eos distribuenda, dictandum seu dictanda, conficien- dum seu conficienda per nos notarios infra scriptos cum consilio sapientum veritatis su[b]stantia in aliquo non mutata.

« Acta fuerunt hec in capitulo fratrum Predicatorum Tholose, anno, indictione, die et mense, pontificatu et anno predictis, circa horam meridiei, presentibus venerabilibus et religiosis viris fratribus Guillelmo de Bellofario, priore dicti conventus, magis- tro Bertrand© de Sancto Michaele predicto, Johanne Pasqueti ordinis Predicatorum, acetiam venerabili et religioso viro domino Guillelmo Froterii, canonico ecclesie Tholose, decretorum doctore, et domino Petro de Vallesor, presbitero, bacallario in decretis, oriundo de diocesi Tholosana, et magistro Roberto Fabri, sacro- sancte Romane Ecclesie authoritate ac etiam inquisitionis Tho- lose heretice pravitatis publico notario et jurato. Et ego Radulphus Valoti, publicus Tholose et officii inquisitionis predicte notarius ac juratus, premissis omnibus et singulis una cum testibus supra- scriptis et magistro Rotberto, notario predicto, presens interfui, et omnia premissa et singula una cum dicto notario recepi et stipu- latus fui cum eodem, inclito principe domino Phihppo, Franco- rum rege, régnante, et in banc publicam formam redegi, manuque mea propria scripsi, cum interliniariis dictionibus teneantur, alias fratribus, bacallario in decretis, requisitus atque in testimonium omnium premissorum signum meum apposui sequens.

« Et ego Rotbertus Fabri, clericus, sacrosancte Romane Ecclesie authoritate et officii inquisitionis Tholose heretice pravitatis publi- cus notarius et juratus, premissis omnibus et singulis una cum eisdem testibus et magistro Radulpho Talati, publico Tholose et officii inquisitionis predicte notario interfui, et prcdictam stipula- tionem cum eodem notario recepi, ac presenti publico instru- mente per eum recepto et confecto manu propria me subscripsi et signum meum solitum apposui in eodem in fidem et testimo- nium premissorum, sub anno, indictione, die, mense, pontificatu et loco predictis, vocatus, rogatus et requisitus » (Doat, XXXV, fol. 122 v°-'129).

INTRODUCTION. ciij

ment des fraticelles allait recommencer de pius belle. Le fait est que le futur Benoît XII déploya une activité fort grande. Du mois d'octobre 1318 au mois d'octobre 1325, il instruisit des procès pour hérésie et entendit des con- fessions qui remplissent ensemble un énorme registre (Biblio- thèque du Vatican, fonds du Vatican, ms. 4030)'. Voici d'abord les procès avec les noms des témoins entendus :

Conlra Jacobam d'en Garot d'Ax :

Barlbolomeus de Ecclesia, presbyter de Suriaco.

1. Reliure de bois couvert de veau vieux avec enluminures empreintes ; deux anciens fermoirs ; à l'intérieur, sur le plat : B. n. 14. Parchemin, 375 mill. X 260 mill.; 314 feuillets à deux colonnes, sans foliotation. Cinq feuillets préliminaires non folio- tés, qui contiennent une table des matières et trois lettres de Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne (1290-1311), à Bernard Saisset, évoque de Pamiers, et aux abbés, prieurs, etc., portant communication de trois bulles de Clément V : sur la convoca- tion d'un concile général; contre les Templiers, avec les articles de l'enquête à faire sur eux ; 3"* contre les détenteurs des biens des Templiers. Fol. 1 (après les cinq feuillets préliminaires) : « Con- fessio Raymundi de Costa, heretici Valdensis et dyaconi in illa secta. » Explicit, fol. 314 d : « Eadem originali transcripsi fide- liter et correxi. » Belle écriture du temps; état parfait. Les cata- logues anciens de la bibliothèque des papes, à Avignon, signalent deux manuscrits contenant des processus inquisitionis instruits par Jacques Fournier : « Item, processus domini Benedicti pape CONTRA HEREïicos, dum erat episcopus Appamiarum, coopertus corio albo, qui incipit in secundo folio post tabulam errorum : dictus, et finit in penultimo folio : in crimine. » « Item, pro- cessus CONTRA HERETicos, coopcrti corio viridi, qui incipiunt in secundo folio : suam, et finiunt in penultimo folio : capellanos s (R. P. Ehrle, S. J., Historia biblioihecae Romanorum pontificum, I, p. 338 (n" 661), 358 (n*' 925). M. Gh. Molinier a donné une des- cription et une analyse du ms. 4030 : Études sur quelques manu- scrits des bibliothèques d'Italie concernant l'Inquisition et les croyances hérétiques du XII^ au XVIl^ siècle, p. 89 et suiv., 181 et suiv. (Paris, Leroux, 1887, in-H». Extr. âos Archives des missions scientifiques et littéraires, t. XIII).

Ci^ INTRODUCTION.

Guinelmus Causo, monerius de Ax.

Gualharda, filia Pétri de Canals, de Sauralo.

Petrus Rubei, reclor ecclesie de Merenchis. Contra Arnaldum de Savinhaco, de Tharascone :

Bertrandus Gorderii, de Appamiis.

Petrus de Maishelaco, de Tarascone.

Johannes Yfortus, de Tarascone. Contra Berexgaricm Scola, de Fuxo :

Gentilis, uxor Pétri Scoia.

Faber de Montealto.

Guiihelmus Bauzeih, procurator rectoris ecclesie de Ventenaco.

Gaufridus de Ventenaco. Contra Gcillelmdm Austatz, de Ornolaco :

Gualharda, uxor Bernardi Ros, de Ornolaco.

Alazaicis, uxor Pétri de Borda, de Ornolaco.

Raymundus Barravi, clericus de Ornolaco.

Julianus, clericus de Ornolaco.

Barchinona, uxor Bernardi de Borda, de Ornolaco.

Petrus de Borda, de Ornolaco. Contra Beatricem, uxorem Othonis de Ecclesia, Qeo?(DAM de Adalone :

Guillelmus Rosselli, de Adalone.

Guillelmus de Monte alto, rcctor de Adalone. Contra GuFLLERMAM, uxorem Bernardi Benêt :

Alazaicis, uxor Pétri Munerii, de Ornolaco.

Gentilis, filia Guillermi Ros, de Ornolaco.

Raymundus Beneti, de Ornolaco. Contra Raïmdîvdum Valsiera, de Ax :

Johannes Barra, de Ax.

Petrus de Galhaco, de Tarascone. Contra personas nominatas a predicto Valsiera, contra Smo- NEM Barta :

Guillerma, uxor Pradas Savinha, de Ax. Contra Bernarddm Franca, de Golerio, de Vie de Ses :

Guillelmus Seguelati, de Golerio, parrocliia de Sos.

Guillelmus Bertrandi, de Golerio, parrochia de Sos.

Raymundus Mediaviile, de Golerio, parrochia de Sos.

INTRODUCTION. CV

Bcrnardus Maria, de Golerio, parrochia de Sos.

Arnaldus Augerii, de Golerio, parrochia de Sos.

Pclrus Babas, de Golerio, parrochia de Sos.

Arnaldus Maurini, de Golerio, parrochia de Sos. Gonlra Raymundum de Area, alias Borde de Tinoaco :

Guillernius de Gornellano, de Lordalo.

Raymundus Seguini, de Tinhaco.

Arnaldus Laufre, de Tinhaco. Contra x\r!valddm Tëxtorem, de Sellis :

Guillelmus Perdiguator, de Sellis.

Johannes de Sellis.

Arnaldus Bertrandi, de Rupe Ulmesii.

Pelrus Gilberti, de Sellis. Gontra Adalaicam, filiam Aicredi Boreti, de Caussone :

Guillelmus d'en Home de Lassur. Gontra Raimdnddm Sicredi, de Asco :

Bernardus Gumberti, de Ax.

Joan Pétri Amclii, de Ascone.

Bernardus Vincenlii.

Asco de Podio, de Ascone.

Bernardus Poncii, de Ascone. Contra Ar.xaldcm Savinhani, de Capite pontis Tarasconis :

Vesianus Textoris, de Capite pontis Tarasconis.

Guillermus Tibaldi, de Tarascone.

Johannes MonLanerii, de Tarascone. Gontra Ameltum de Rivis, vicarium perpetuom de Unaco :

Nicholaus de Prato, presbyter.

Bartholomeus Ugonis de Savarduno, claverius priora- tus de Unaco. Contra Arnalddm de Vernhola, de Mercatali :

Johannes Ferrerii, de Boregia.

Guillermus Ros, de Rivobuxa.

Guillermus Bernard! Jot, de Gauderiis, diocesis Mira- piscensis.

Guillermus Bonrii, de Piano Vilarii.

Guillermus Pecs, de Rivobuxa.

Frater Petrus Recort, ordinis Carmelitarum. Omnes sludentcs Appamiis.

cviij INTRODUCTION.

seur de Jacques Fournier, lesquelles, je parle de celles de 1329, rendirent à la liberté plusieurs des hérétiques que Jacques Fournier avait condamnés au « mur. »

Je viens de prononcer le nom de Limborch : tout le monde sait que nous lui devons l'édition du Liber sententiarum de Bernard Gui. Or, l'évêque de Pamiers a fait avec cet inquisiteur plusieurs actes de poursuite. C'est ainsi que le Liber sententiarum nous le montre à l'œuvre.

1°. Le 8 décembre 1319, à Carcassonne, l'évêque de Pa- miers et l'évêque de Saint-Papoul, juges dans la cause en vertu d'un mandat apostolique, condamnent Bernard Déli- cieux à la prison perpétuelle et lui assignent pour cachot « strictum murum qui situs est inter civitatem Carcassonam et flumen Araris ' . »

2°. Le 2 août 1321, à Pamiers, dans le cimetière Saint- Jean extra muros, Jacques, évêque de Pamiers, Bernard Gui et Jean de Beaune, inquisiteurs, prononcent quatre sentences, decrucibus, immurationis, contra relapsum, contra duos valdenses '-'.

3". Les 4 et 5 juillet 1322, à Pamiers, dans le cimetière Saint-Jean extra ?nuros, Jacques, évêque de Pamiers, avec l'évêque de Mirepoix, Bernard Gui et Jean de Beaune, inqui- siteurs, et l'official de Rieux, tient un « sermo publicus, » ils prononcent des grâces de croix, des délivrances de prison, des pénitences et des condamnations au « mur^. »

4°. Le 19 juin 1323, à Pamiers, Jacques, évêque de Pamiers, Bernard Gui et Jean de Beaune, inquisiteurs, font un « sermo publicus^. »

5". Les 4 et 5 juillet 1322, à Pamiers probablement,

1. Limborch, Liber sententiarum, p. 268-273.

2. Ibid., p. 286-289.

3. Limborch, op. cit., p. 291-298.

4. Ibid., p. 393. Les noms des intéressés sont seuls donnés.

INTRODUCTION. cix

Jacques, évêque de Pamiers, Bernard Gui et Jean de Beaune, inquisiteurs, rendent une sentence d'exhumation contre deux hérétiques morts dans l'impénitence^

Le fonds Doat fournit quelques autres indications utiles pour apprécier l'activité de Jacques Fournier comme juge. Le tome XXVII donne ce simple renseignement qu'il avait entendu le carme Pierre Record', que son successeur con- damna ; mais, dans le tome XXYIII, Jacques Fournier reprend ce grand zèle qui éclate dans lems. 4030 du Vatican :

1". Les 7, 8, 9 et 22 août 1324, à Pamiers, in caméra episcopali, assisté de Jean du Prat, inquisiteur, il entend une dernière fois vingt-trois témoins ou prévenus dont l'ins- truction touche à sa fin ; ils confirment leurs aveux anté- rieurs^, contenus, plusieurs du moins, dans le ms. du Vatican.

2". Les 9, 10 et 11 août 1324, à Pamiers, in caméra episcopali, assisté du même inquisiteur, il fait, en présence d'un grand nombre de conseillers, une consultation inquisi- toriale, qui occupe quatre séances et qui porte sur chacun des divers prévenus dont le sort va se décider^.

3». Le 12 août 1324, à Pamiers, dans le cimetière Saint- Jean extra muros, l'évêque de Pamiers tient un sermo publicus dans la forme ordinaire de ces actes, serment des officiers séculiers, sentence d'excommunication contre ceux qui font obstacle à l'Inquisition, grâce des croix, délivrance de la prison, abjuration des condamnés qui reçoivent un allé- gement de peine, peine des croix, condamnation au« mur^. »

1. Ibid., p. 333. Leur procès se trouve dans le ms. 4030 du Vatican.

2. Fol. 150 v°.

3. Fol. 39 V0.43.

4. Fol. 43-56.

5. Foi. 50-70.

ex INTRODUCTION.

4°. Le 13 août 1324, à Pamiers, dans l'église du Camp, révêquede Pamiers et JeanduPrat, inquisiteur, condamnent plusieurs faux témoins « ad standum in scala, » un dimanche, devant l'église du Mercadal ou du Camp, et, un jour ,de marché, sur la place, et à la prison, qu'ils feront aux AUe- mans^ Même jour, grâce des croix est faite à la femme Gausie ; et l'on procède à la dégradation de Guillaume Tra- ver ( Traverii) -.

Même jour, sentence contre Bernard Clerc [Clerici) et Raymond de Garanone, condamnés, le premier, « ad stric- tum mûri Carcassone inquisitionis carcerem in vinculis fer- reis ac in pane et aqua, »le second, « ad murum largum de Alamannis^. »

5°. Les 22 et 23 février 1325 (n. st.), à Carcassonne, l'évêque de Pamiers est présent et prend part à la consulta- tion inquisitoriale provoquée par Jean du Prat, inquisiteur^

6°. Le 24 février 1325 (n. st.), à Carcassonne, Marché couvert, l'évêque de Carcassonne, l'évêque de Pamiers, Jean du Prat, inquisiteur, avec les commissaires des archevêques de Narbonne et de Toulouse, des évêques de Béziers, de Mirepoix et de Saint-Pons, tiennent un sermo generalis, oiî sont intéressés plusieurs hérétiques du diocèse de Pamiers.

Tel est l'exposé très sommaire des actes de Jacques Four- nier, poursuivant l'hérésie comme juge, entendant les dépo- sitions, condamnant, graciant ou prenant part aux sermo- nes comme tel il devait paraître. De tous les évêques du Languedoc, il est bien celui qui, sous le pontificat de

1. Fol. 76^-86.

2. Fol. 86.

3. Fol. 86 vo-93. ^

4. Fol. 96-107.

INTRODUCTION. cxj

Jean XXII, a déployé le plus de zèle. Le rang suprême auquel il est parvenu et la réputation de haute vertu qu'il a laissée ne donnent-ils pas une valeur particulière à toute sa conduite dans cette affaire? S'il fut un des hommes les plus saints et les plus honorables de son époque, n'est-on pas amené à penser que. la poursuite juridique des héré- tiques répondait à quelque besoin réel, à quelque idée de justice sociale?

Son successeur, le dominicain Dominique Grima (1326- 1347), fut, lui aussi, un homme de valeur. Théologien et exégète, il sut joindre à la science le goût le plus éclairé, puisqu'il fit construire au couvent de son ordre, à Toulouse, la chapelle de Saint-Antonin, dont les lignes sévères et élé- gantes furent relevées par des peintures du plus grand art*, que nous admirons encore même dans leur état de dégrada- tion. Il régla ses relations avec les hérétiques sur l'exemple de son prédécesseur et sur le droit public de l'époque, dont il n'eût pu s'écarter sans danger. Cependant, bien que son épiscopat ait duré vingt ans, les documents d'inquisition qui lui appartiennent ne sont rien en comparaison des actes se référant aux neuf années du pontificat de Jacques Four- nier : celui-ci aura fait le principal. Voici à quoi se réduisent, dans le fonds Doat, les actes de Dominique Grima :

1°. Les 13 et 14 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers, in aula episcopali, Dominique Grima, évêque de Pamiers, Henri Chamayou {de Chamayo) et Pierre Brun, inquisiteurs, appellent en consultation un grand nombre d'hommes qua-

1. "Voy. mon volume : Organisation des études chez les frères Pré' chcurs, p. 103, il7, HO (Paris, Picard, 1884, in-8°). A l'époque j'ai publié ce volume, je n'avais pas vu tous les manuscrits qui nous parlent de ce personnage et je l'avais, avec les Bénédic- tins, appelé Dominique Grenier. Voy. mon autre volume : Les frères Prêcheurs en Gascogne, p. 401.

cxij INTRODUCTION.

lifiés de la région auxquels ils proposent des cas avec les extraits des dépositions respectives ^ On me permettra de ne pas en dire plus long, car je me propose de consacrer un paragraphe spécial aux consultations inquisitoriales.

2". Le 17 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers, in aula epis- copali, Dominique Grima et les deux mêmes inquisiteurs rendent leur sentence contre le carme Pierre Record, con- vaincu de sorcellerie ; ils le condamnent à la dégradation et à la prison perpétuelle dans le couvent de son ordre à Tou- louse 2.

3°. Les 16, 18 et 22 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers, dans l'église du Camp et la maison épiscopale, l'évêque et les deux inquisiteurs font un sermo generalis ; ils pro- noncent la grâce des croix en faveur de quarante-deux héré- tiques ; ils délivrent de prison quatorze condamnés, dont ils reçoivent l'abjuration ; ils édictent une pénitence simple {penitencia arhitraria) sine crucibus contre quatre héré- tiques, cwn crucibus contre quatre autres ; ils condamnent à la prison huit hérétiques, prononcent l'exhumation contre trois défunts qui sont morts dans l'hérésie, l'échelle contre cinq faux témoins, la dégradation ecclésiastique contre le curé des Allemans^.

En réalité, est-ce à ces trois actes que se borna tout l'épiscopat de Dominique Grima ? Vraisemblablement non. Il n'est pas impossible que d'autres documents soient décou- verts un jour.

Nous avons vu, à côté de lui, les inquisiteurs Henri Cha- mayou et Pierre Brun. Avec Jacques Fournier avaient siégé Bernard Gui, Jean de Beaune et Jean du Prat, et, en

1. Doat, XXVII, fol. 140 v«-146.

2. Ibid., fol. 150 vo-156.

3. Ibid., XXVII, fol. 146 ^-149.

INTRODUCTION. cxiij

outre, d'après le ms. du Vatican, Galhard de Pomiès {de Pomeriis), lieutenant de Jean de Beaune, et Guillaume Costa, son lieutenant également. C'est peut-être le moment d'insister sur un fait plusieurs fois énoncé déjà, je veux dire la présence au même tribunal et l'entente juridique néces- saire du juge ordinaire et du juge délégué. Les évêques dont il me reste à parler m'en fourniront encore l'occasion.

6. Les évêques de Béziey^s, de Lodève, de Maguelonne, d'Agde, etc. Quand on parcourt les actes de l'Inquisition dans le Languedoc au xiif siècle, on ne manque pas d'être surpris de la petite part qui y est faite aux évêques des dio- cèses situés aux extrémités nord et est de la province. Les évêques de Cahors y apparaissent rarement, alors cepen- dant qu'au début l'Inquisition s'exerça avec une certaine intensité dans tout le Quercy. C'est à peine si les documents mentionnent quelques réconciliations canoniques, auxquelles ne peut-on encore fixer de date*. Nous apercevons, un moment, en 1253, Vivien, évêque de Rodez (1247-1274), à Najac « ubi fecit et adhuc facit fieri inquisitionem, » puis à Rodez, il appelle six des habitants de Najac, à Ville- neuve d'Aveyron, à Millau; du moins un habitant de cha- cune de ces deux localités est condamné; mais les choses n'y sont pas menées jusqu'à la fin avec la vigueur première, au grand mécontentement du sénéchal du Rouergue^ Et c'est tout.

A l'autre extrémité de la province, il en va de même : les renseignements manquent. Un acte de 1260 énonce sans

1. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 203 ; Doat, XXIII, fol. 6 v°-7. Un évêque de Lectoure avait aussi fait des réconci- liations (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 231 v»).

2. Voy. la lettre de Jean d'Arcis (de Arcisio] à Alfonse de Poi- tiers du 21 février 1253 (J. de Laborde, Layelles du Trésor des chartes, III, 4039^, p. 581).

h

cxiv INTRODUCTION.

doute ce fait que le chapitre et l'évêque de Béziers avaient juré que les biens des hérétiques n'iraient point à leurs héritiers ^ conformément à la jurisprudence du moment, qui cependant ne réussit pas à s'établir. Mais plus rien dans tout le xiif siècle. Il faut descendre au 26 avril 1299 pour ren- contrer l'évêque de cette ville. C'est alors, en premier lieu, Bérenger Frédol (1294- 1305) ^ un canoniste de grande réputation. Il apparaît comme une sorte de conciliateur, puisqu'il exhorte les habitants du Bourg de Carcassonne à accéder aux conditions que l'inquisiteur propose avant de les relever de l'excommunication 3. Le 20 novembre 1305, il adresse de Lyon à l'archevêque de Narbonne, en faveur de Raymond Gayraud, d'Arqués (Aude), la lettre suivante, contenant l'exposé d'une situation qui n'était pas absolument unique :•

Venerabili in Ghristo fratri Dei gratia archiepiscopo Nar- bone, vel ejus officiali, Berengarius, miseratione divina Bilter- rensis episcopus, salutem in Domino sempiternam. Sua nobis Rairaundus Gayraudi, de Archis, vestre diocesis, lator presentium, humili et sponlanea confessione monstravit quod ipsc olim, a qalbusdam quos credebat orthodoxe fidei zelatores scductus, pluries a duobus annis citra participavit Andrée Jacobo,

1. Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1468, 1469. Les habi- tants de Béziers écrivent au roi pour se plaindre que G. d'Ai- guesvives, qui se fait appeler G. de Lodèvc, soit entré en posses- sion des biens de son gendre, hérétique.

2. Deux autres Frédol occupèrent le siège de Béziers au xiye siècle : Bérenger Frédol le jeune (1309-1312) et Guillaume Frédol (1314-1349). Ils appartenaient à une famille bitterroise qui donna d'autres dignitaires à cette église : Raymond Frédol, cha- noine en 1249, André Frédol, archidiacre (1323-1346), Bernard Frédol, chanoine en 1339, Pierre Frédol, etc. (Bibl. de Béziers, Ms. 6, fol. Ixvj, Ivij, Ixxxiij v°, Ixxxv, Ixxxvij v.) Ce registre du xv« siècle contient divers règlements de l'église de Béziers.

3. Doat, XXXII, fol. 283-288; Mahul, Cartulaire, V, 651.

INTRODUCTION. CXV

de Savarlesio, ac quihusdamaliis hcreticis loquendo, bibeiido, comedendo cum eis; et eorum prcdicationes audivit, ipsosque adoravil et associavit muUolie[n]sgenibus flexis, BenediciteiQY dicendo, ac eis peccuniam et aliquaalia de suo proprio pro eorum necessitalibus minisLravit. Que omnia in scriptura coram nobis confecta plenius conlinentur. Unde errorem advertens quem sub specie recti iidem predicaverant sibi seductores, supplicavit humiliter sibi ab excommunicationis sententia, quam propterea noscitur incurrisse, absolutionis beneficium per Sedem Aposto- licam misericorditer impertiri et alias anime sue saluti' provi- der!. Nos autcm, ejusdem Raimundi confessione audita, pie malris Ecclesie, que non claudit gremium redeunti, vesligiis inhérentes, Ipsum Raimundum ab excommunicationis sententia, quam ex predictis causis sponte confessatis apud nos in scriptis remanentibus incurrit, auctoritate domini pape, cujus peniten- tiarii^ curam gerimus, duximus absolvendum secundum for- mam Ecclesie consuetam, abjurata per eum prorsus omni heretica pravitate; sibique penitcntiam injunximus, prout secundum Deum et anime sue saluti vidimus expedire; cir- cumspecLioni vestre auctoritate committentes prefata quatenus, si bona dicti Raimundi sunt per inquisitores Carcassone vel quosvis alios ex causis arrestata predictis, ipsa eidem Rai- mundo faclatis restitui indilate, nisi sit aliud canonicum quod obsislat. Datum Lugduni, xii° kls. decembris, ponlificatus domini démentis pape quinli anno primo ^.

Le 5 décembre suivant, Bérenger Frédol accordait des lettres d'absolution à Guillaume Escannier, d'Arqués, qui obtenait par même d'être remis en possession de ses biens ^.

1. Ms. : salubriter.

2. Ms. : paenitentiarius .

3. Doat, XXXIV, fol. 87-88. Ramenée à l'orthographe du xm^ siècle.

4. Lettre de Bérenger Frédol, évéque de Béziers et pénitencier du pape, à l'archevêque de Narboanc (Molinier, Éludes, p. 479). Lettre du lieutenant de Pierre Radulphe, procureur du roi pour les confiscations, du 24 décembre 1305 (ibid., p. 179, 180).

cxvj INTRODUCTION.

Ces lettres n'infirment en rien l'observation déjà faite au sujet de l'action combinée des évêques et des inquisiteurs, car l'évêque agit au nom du pape. Les documents d'inquisition sont rares ici. Sans doute, on peut croire sans témérité que ce silence provient de lacunes trop étendues dans la suite des documents. Il reste vrai cependant que, durant tout le XIII'' siècle, l'effort principal de la poursuite s'accuse surtout à Toulouse, à Carcassonne et à Albi. Sous le pontifi- cat de Jean XXII, elle s'étend ; il est aisé de la suivre dans le bas Languedoc. J'en ai déjà, à plusieurs reprises, fait pressentir la raison , du moins la principale raison histo- rique. Elle remonte au mouvement fraticelle, qui eut son centre à Narbonne et troubla tout le rivage du golfe du Lion, ou même la chaîne dés Cévennes méridionales. Le fait, d'ailleurs connu, n'a jamais cependant été appro- fondi; il n'a pas été de la part des historiens l'objet de recherches spéciales. Les tomes XXVII et XXVIII du fonds Doat présenteraient pour ces recherches un intérêt sérieux ' .

1. J'indique ici les principales confessions reproduites dans Doat in extenso ou par extraits :

1320. Confession de Mathieu, curé de Belbèze (Aude) (Doat, XXVII, fol. 85-87).

1319-1322. Confessions ou fautes {culpae) de huit béguins de Clermont-l'IIérault et de Lodève proposées au conseil réuni en consultation à Lodève, le 3 j uillet 1323 (Doat, XXVIII, fol. 1 1 vo-27).

Avant 1325. Confessions de douze béguins de Narbonne ou du Narbonnais et d'Olargues (Hérault) (ibid., fol. 116-136 v"»).

1325. Aveux de dame Prons Bonet, de Saint-Michel de La- cadière, diocèse de Nimes. Curieux et importants (Doat, XXVII, fol. 51-79).

1325. Aveux de Manent Rose, de Lodève (ibid., fol. 79 vo-82).

Février 1325. Aveux de Bernard Fenassa et de Pierre Astruc, d'Albi (ibid., fol. 32-35).

Septembre et novembre 1325. Aveux de Jean Orlach, de Montpellier (ibid., fol. 24-26).

INTRODUCTION. cxvij

On y trouve des dépositions fort circonstanciées de béguins, spirituels et fraticelles, qui, s'ajoutant aux pages consa-

Octobre 1325. Aveux do Raymond Jean, sorti de l'ordre des frères Mineurs, de Montréal (Aude) (ibid., fol. 35-42).

Octobre 1325. Aveux de Biaise Boyer, de Narbonne (ibid., fol. 83 vo-85).

Novembre 1325. Aveux d'Etienne Gramat, de Villeneuve- les-Béziers (ibid., fol. 9-10).

Novembre 1325. Aveux d'Alissète, habitant Montpellier (ibid., fol. 30-32).

Novembre 1325. Aveux d'Ermessinde Gros, femme de Jean Castanié, de Lodève, alors à Gignac (Hérault) (ibid., fol. 14-lG).

Novembre 1325. Aveux de Sibile Gazelle, veuve de Guil- laume Gazelle, de Gignac (ibid., fol. 16-18).

Novembre 1325. Aveux de Pierre Massot, de Béziers (ibid., fol. 12 vo-14).

Décembre 1325. Aveux d'André Bérenger, de Montagnac (ibid., fol. 11).

Décembre 1325. Aveux d'Agnès, femme d'André Bérenger, de Montagnac (ibid., fol. 11 v''-12).

Août 1327. Aveux de Guillelme Maze, de Calvairac, diocèse de Castres (ibid., fol. 82-83).

Novembre 1327 et octobre 1328. Confessions de Raymond Cathala, prêtre, de Roujan, diocèse de Béziers (ibid., fol. 42-45).

1328. Aveux de Guillaume Molinier, clerc, de Béziers (ibid., fol. 48 vo-51).

Octobre 1328. Déposition de Durand Bonnet, de Saint-Michel, diocèse de Nîmes (ibid., fol. 26-30).

1325 et 1329. Confessions de Guillaume Marcon, de Pézénas (ibid., fol. 210-212).

Août 1327, janvier et septembre 1329. Confessions de Barthé- lémy Pays, d'Albi (ibid., fol. 198-199).

Janvier et février 1329. Confessions de Raymond Garrigues, d'Albi (ibid., fol. 199 vo-200).

Juin 1329. Aveux de Raymond Boyer, de Yillemagne (ibid., fol. 200-201).

Juillet 1329. Aveux de Guillaume Benoit, de Gazouls-l'Hé- rault (ibid., fol. 212).

Juillet 1329. Confession de Jean Mauran, de Pézénas (ibid., fol. 212 ^-215).

cxviij INTRODUCTION.

crées par Bernard Gui à la description de leurs doctrines, permettraient de caractériser l'état d'âme des populations

A titre d'exemple, je place sous les yeux du lecteur les aveux de Bernard Pastou {Pastoris), de Marseillan (Hérault), du 19 mai 1329.

« Bernardus Pastoris, de Marcelhano, mercator, habitator Pede- nacii diocesis Agathensis, sicut per ipsius confessionem sub anno Domini CGC° XXIX», mense mail, xix^ die, factam et proces- sum inde habitum apparet, veniens spontanea voluntate, non vocatus nec citatus per episcopum nec inquisitorem, set per ali- quos alios complices suos inductus in domo episcopali Bitterris, ubi tune nos frater Henricus de Chamayo, ordinis Predicatorum, inquisitor Carcassone, eramus, quandam papiri cedulam scrip- tam nobis presentari et tradi per aliquos de familiaribus dicti domini episcopi procuravit et fecit, cujus ténor sequitur in hec verba :

« Significatur religiose majestati domini inquisitoris heretice pravitatis in senescallia Carcassone, seu ejus locumtenenti, quod, cum eo anno Begguini heretici et de heresi dampnati fuissent combusti juxta castrum de Pedenacio mandato domini nostri Régis et domini inquisitoris, mandato Summi Pontiticis et dornini episcopi Agathensis, hinc est quod quidam perverso spiritu imbu- tus, adherens heretice pravitati, animum suura ad fidem eorum perversis operibus ac hereticis et dampnosis suasionibus immittens, eorum perversa opéra sequendo, quadam die, post combustionem heroticorum, et specialiter post combustionem cujusdam vocati Fornayro, et ejus sociorum, Bernardus Barleti, notarius, catholice fidei spernens doctrinam, et mandata apostolica et domini nostri Régis et dicta domini Agathensis episcopi, si potuisset, impu- gnando, et, quod deterius est, sibi adhérentes habuisset contra fidem catbolicam infringendo {sic), accessit ad locum ubi dictus Fornayro et alii superius uominati sunt combusti, et flexis genibus, lanquam adoraret eorum nequitiam, accepit de ossibus dictorum combustorum hereticorum et de lieresi dampnatorum et pro heresi juste mandato domini nostri Summi Pontificis ac domini nostri Régis légitime combustorum, et ipsa ossa in pallio sive sindonc involvens cum multa revercntia, ac si essent roliquie sanctorum, accepit et secum asportavit; et, cum per quosdam supervenientes peteretur a dicto Raymundo^ quid faciebat ibi, ipse Raymundus

1. Plus haut : Bernardus.

INTRODUCTION. cxix

méridionales victimes d'un mysticisme social faux et subver- sif. Aussi voyons- nous les évêques ne pas connaître de

respondit : « Ego colligo de ossibus istorum combustorum vere martirum, quia pro certo ipsi erant sanioris fidei quam illi qui eos fecerunt comburi, et de hoc habeo fidem meam; et ipsi erant optimi christiani, et cum magno prejudicio et contra jus sunt combusti et credo martires et eorum fidem laudo et credo quod sint in Paradiso. » Sic tune testes infrascripti ejus vesaniam et incredulitatem ac otiam hereticam pravitatem increpantes, dixe- runt dicto Raymundo : « Ut quid talia facitis et talia dicitis ac asseritis in rebellionem catholice fidei, quia certe nos credimus quod quidquid per sanctam Ecclesiam fit digne et juste fiât, quia, si non essent reperti lieretici et pro heresi dampnati, jam non devenissent ad talem senlentiam. » Ad que respondens dictus Raymundus Barleti dixit hec verba vel similia : Vos janglayres près, que hieu teni per bos crestias et per verays martirs ; et d'ayso non poyria miiclar que hieu non cresa que sian estalz bos crestias. Et nichil aliud posset [sic] sibi dari intelligi contra suam opinio- nem predictam. Quare supplicatur vestre magnifies dignitati ut ex vestro officio super premissis, in augmentum et conservatio- nem ac etiam ad evitandum periculum scliismatis fidei chris- tiane, super premissis per vos adhibeatur remediura oportunum. Et ad informandum vos nomiuantur testes : Imbertus de Ruppe- fixa, domicellus, Johannes Maurandi.

« Qua quidem cedula ut premittitur presentata et per nos recepta, dictum Bernardum ad nostri presentiam fecimus evocari. Qui in judicio constitutus, juratus de veritate dicenda, postmodum roco- gnovit se fecisse fieri et dictari eandem per magistrum Guillel- mum Lombardi, clericum et procuratorem, Pedenacii habitato- rem, et scribi per Petrum, clericum magistri Arnaudi Vasconis, notarii dicti loci, ad instantiam et instructionom Guillelmi Mas- conis, do Pedenacio, apotecarii, qui ipsam cedulam seu substan- tiam facti super quo formata fuit, consentientibus aliquibus aliis complicibus inferius nominandis, primitus scripsit manu propria in vulgari, et postmodum eam sic in vulgari scriptam fecerunt formari et transcribi in forma predicta. Vocatis autem Johanne Morenni, Guillelmo Mascone, Imberto de Ruppefixa, Durando de Podio, Guillelmo de Casulis, a quibus idem Bernardus primo asserebat se audivisse narrare factum predictum in dicta cedula expressum, et quod a principio, ut dixit, credebat fuisse verum,

cxx INTRODUCTION.

repos qu'ils n'aient réprimé de tels excès, dans lesquels donnaient tant le clergé séculier que le clergé régulier.

et coram nobis inquisitore predicto uno post alium singulariter in judicio constitutis ac mpdio juramento interrogatis si sciebant factura, prout in ipsa cedula continebatur, fuisse verum, et primo respondentibus se nichil scire de ipso facto nisi per auditum dici alienum, excepte dicto Jobanne Mauranni, qui asseruit ipsum factura fore verum et deposuit de sciencia et de visu ; tandem prefatis Jobanne Mauranni et Iraberto de Ruppefixa in dicti Ber- nardi presentia affrontatis et in judicio constitutis et de veritate dicenda juratis, negaverunt unus post alium se dixisse predicto Bernardo factura predictum et aliquid scire de ipso facto, excepto dicto Imberto, qui cura dicto Jobanne Mauranni finaliter asse- ruit se scire et vidisse prout in culpa sua inferius postea recitanda plenius est expressum.

« Quibus omnibus preraissis sic actis, babita suspitione per nos inquisitorem predictum ex verisimilibus coujecturis et circums- tantiis in eisdem tune notatis, de consilio discretorum ibidem pre- sentium, eosdem Bernardum, Johannem, Guillelmum et Imber- tum in carcere fecimus detineri. Qui omnes sic detenti et in carcere reclusi per paucos dies apud Bitterrim fuerunt auditi, interrogati et super premissa cedula plenius examinati; tandem- que post multas exhortationes, interrogationes et requisitiones eis factas, falsitatem et machinationem per eos factam inimicabi- liter et dolose contra dictum Raymundum apperuerunt unus post alium non tamen ex toto nec clare, donec fuerunt in dicto car- cere per dies multos detenti et apud Carcassonam adducti. Dictus tamen Imbertus fuit primus qui predictam falsitatem et macbi- nationem apperuit et detexit, non tamen ex integro, donec omnes predicti nno"", scilicet B. Pastoris, Jobannes Maurini, Imbertus et Guillelmus fuerunt apud Carcassonam adducti et in ipso muro detenti. Demum vero dictus Bernardus, post multas exborta- tiones, inductiones et deductiones, effusis lacrimis, modum et sériera totius tractatus et macbinationis predicte falsitatis, codule fabricationis et consontientes in eis corde gcmebundo detexit, ac confessus fuit quod, licet a principio dixisset se credere contenta in ipsa cedula fore vera, prout ab ipsis Jobanne Mauranni, Guil- Iclmo Mascon et Imberto predictis seaudivisseasser[eb]at, bnali- ter tamen bene perpendit ex dictis predictorum et circumstantiis in dicto tractatu habitis, et ita firmiter credidit quod predicta omnia

INTRODUCTION. cxxj

L'évêque de Magiielonne, André Frédol (1318-1328), pro-

in ipsa cedula contenta, prout contra dictum Raimundum Bar- leti proposita orant, non esscnt vera set falsa, et eidem Raymundo Ba[rjleti impusita falso et niendaciter per malivolentiam et inimici- liam, qiiam ipse et alii predicti et quidam alii de Pedenatio quos nominat gerebant et habebant contra vel apud ipsum Raymun- dum Barleti, ex causis quas in sua confessionc expressit; et hoc etiam credebat et perpendebat antequam redderet ceduiam pre- dictam, sicut dixit; quodque in itinere, dum ipse qui loquitur et dictus Johannes Mauranni ibant apud Bitterrim ad reddendum ceduiam predictam, dixit ipse loquens dicto Johanni : Li cor mi rahuse formant de randre aquesta cedula; et dictus Johannes Mauran respondit quod bene redderet eam nisi esset ibi pro teste scriptus. Et hoc audito, ipse Bernardus respondit : « Melius est quod sitis testes, et ego ipsam presentabo, quia, quanto erunt plures testes, melius probabitur t'actum predictura. »

« Item, quando fuerunt Bitterris, ipse B. Pastoris fecit dictum Johannem Mauran recedere et reverti Pedenatium, ne, si videre- tur per dominum inquisitorem, esset suspectus quod se ingereret in testem non vocatus nec citatus; et postea fecit enm cum aliis citari, et eisdem citatis minislravit expensas in cena, non tamen de pecunia sua, set aliorum consentientium in predictis.

« Item, quandara informationem seu inquestam que fiebat in curia regia seu vicarii regii Bitterris contra dictum Raymun- dum Barleti super quibusdam casibus officium inquisitionis minime tangentibus tam ad expensas proprias quam aliorum, pro viribus persequebatur et ducebat in odium et malum dicti Raymundi Barleti, non obstante quod crederet contenta in ipsa cedula non esse vera, et quod etiam dixisset Johanni Mau- ranni et Guillelmo Mascon predictis se non credere ea fore vera nec adhibere ûdem dictis eorumdem, et quod etiam sibi respon- dissent : Que vous a que far, si est vray ou non, soûl que on vous en porte testimoni ?

« Interrogatus quare ergo reddebat predictam ceduiam ex quo sciebat eam contirere falsitatem, respondit quod propter suum malum et son dezastre, ot quod volebat quod propter illa ipse Raymundus Barleti haberct inde malum et dampnum.

« Interrogatus quare malum credebat inde eventurum dicto Ray- mundo Barleti, si ipsa cedula vel contenta in ea probarentur, res- pondit se nescire modum curie domini inquisitoris ; tamen sciebat,

cxxij INTRODUCTION.

cède à des interrogatoires et fait des arrestations*; les vicaires généraux de Jacques de Concoz, évêque de Lodève (1318-1322), poursuivent les béguins, qu'ils mettent en prison 2; à Béziers, les aveux faits « in curia episcopi » se multiplient^; à Narbonne, Germain d'Alanh [de Alan- haîîo), commissaire délégué de l'archevêque, se porte sur plusieurs points du diocèse ; et le petit diocèse d'Agde met en mouvement la police inquisitoriale. Des exécutions de béguins ont lieu à PézenasS à Agde^ à Béziers, à Capes- ut dixit, eadem contenta in ipsa cedula fore hereticalia, et quod dictus Raymundus propter hoc caperetur et in carcere poneretur et detineretur, et postmodum remitteretur domino episcopo Bit- terrensi, et quod ipse episcopus posset de ipso Raymundo facere a sa guiza, sciens tune, ut dixit, quod dictus dominus episcopus portabat tune eidem Raymundo Barleti malam voluntatem, et quod non fecisset sibi nisi malum et dampnum, credens tune, ut dixit, et desiderans quod ipse Raymundus condempnaretur ad perdendum officium suum, scilicet notariatus, et quod perderet magnam vel majorem partem bonorum suorum ; et quod hoc sibi dixerant aliqui de complicibus predictis et aliis hujus facti quod talia erant in dicta cedula, que, si probarentur et causa bene duceretur, dictus Raymundus perderet magnam partem bonorum suorum.

« Gommittens premissa a xix» die maii predicta usque ad domi- nicam subsequentem que fuit xxî=» dics dicti mensis, et quedam alia que in circumstantiis dicti facti sunt, que tractatum peccu- nic habende pro dicta causa ducenda et dihgentia adhibenda res- piciunt et tangunt, que longum et tediosum esset referre, ac principio veritatem negavit et pluries dejeravit, asserens nunc penitere de premissis » (Doat, XXVII, fol. 204-210).

1. Doat, XXVII, fol. 16, 20. André Frédol, précédemment chanoine de Maguelonne et évêque d'Uzès, était de la même famille que les Frédol de Béziers.

2. Doat, XXVIII, fol. 11 v°, 13, 15 v°, 21 v».

3. Doat, XXVII, fol. 12 v°, 13 v», 14.

4. Ibid., fol. 204.

5. Doat, XXVIII, fol. 24 v».

INTRODUCTION. cxxiij

tang, à Narboime, à Lodève, à Lunel'. Chaque exécution excite la ferveur des adeptes, qui recueillent les restes des condamnés, les transportent dans leurs maisons, ils les vénèrent comme des reliques, criant à la persécution, louant les vertus des victimes, répétant qu'elles appartenaient à la véritable Église. Cette situation, grave sans aucun doute, explique l'action d'ensemble, fondée d'ailleurs sur une règle de la procédure, des inquisiteurs et des autorités diocésaines, qui déploient une extrême activité. Rien, ce me semble, n'en donnera mieux la sensation que la suite chronologique de leurs actes communs.

U novembre i 3<8, Garcassonne (?). Sentence par laquelle Barthélémy, évêque d'Alet, Henri Ghamayou, inquisiteur de Garcassonne, Pierre Brun, inquisiteur de Toulouse, Germain d'Alanh {de Alanhano), vicaire de l'archevêque de Narbonne, Jean Gaslanié [de Castanherid] , vicaire de l'évèque de Béziers, Bertrand d'Auriac, vicaire de l'évèque de Garcassonne, et Pierre Déodat, vicaire de l'évèque de Gastres, commuent la peine en faveur de divers détenus appartenant aux diocèses de Nar- bonne, Béziers, Garcassonne, Alet, Nîmes et Lodève^.

-10 décembre -1318, Garcassonne. Jean de Beaune, inquisi- teur, écrit à révêque de Pamiers pour lui annoncer qu'il délègue auprès de lui comme son lieutenant Galhard de Pomiès, reli- gieux du couvent des frères Prêcheurs de la ville^.

4 322. Raymond d'Atho, évêque de Mirepoix, Bernard Gui et Jean de Beaune, inquisiteurs, condamnent des béguins au ot mur''. »

-12 septembre -1322, Toulouse. « Sermo publicus » par Bernard Gui, inquisiteur, assisté des commissaires des diocèses

1. Doat, XXVII, fol. 9, 20, 21, 24, 30, 36; XXVIH, fol. 12, 14, 14 vo, 15, 15 v», 16, 17, 18, 19, 20, 24 v», 26 v».

2. Doat, XXVII, fol. 3-7.

3. Lettre pul)liée par M. Molinier, Études sur quelques manus- crits des bibiiotkéques d'Italie, p. 175 (Paris, Leroux, 1887).

4. Limborch, Liber senlentiarum, p. 330-333.

cxxiv INTRODUCTION.

de Montauban, Albi, Toulouse, Rodez, Auch, Mirepoix, Rieux et Saint-Papoul^

2 juillet ^1323, Lodève. Jean de Beaune, inquisiteur, et les vicaires généraux de Tévèque de Lodève, Etienne Villatou, de Mende, et Bernard de Montégut, font une consultation inqui- sitoriale^.

3 juillet -1323, Lodève, in cimiterio vel platea ante eccle- siam Beati Andrée. Les mêmes font un « sermo publicus » : serment des officiers et barons, abjuration des hérétiques gra- ciés, imposition de croix, condamnations a ad murum, » dégra- dation sacerdotale de Bernard Perrolas^.

45 octobre 4323, Narbonne. L'archevêque de Narbonne donne à Germain d'Alanh [de Alanhano) ses pouvoirs pour procéder contre les hérétiques du diocèse''.

Vers 4328, Carcassonne (?). Henri Chamayou, inquisiteur de Carcassonne, Pierre Brun, inquisiteur de Toulouse, Hugues Auger, officiai de Narbonne, Durand Catherini, vicaire de l'évêque de Maguelonne, Hugues de Fontenilles, officiai d'Albi, Bertrand d'Auriac, vicaire de l'évêque de Carcassonne, et Jean Gastanié, vicaire de l'évêque de Béziers, reçoivent ensemble et chacun pour sa partie l'abjuration d'hérétiques des diocèses de Béziers, Agde, Maguelonne, Albi et Carcassonne^.

Vers 4328, Carcassonne (?). Henri Chamayou et Pierre Brun, inquisiteurs, Hugues Auger, officiai de Narbonne, Durand Catherini, vicaire de l'évêque de Maguelonne, rendent la sen- tence par laquelle Na Prons Bonet est livrée au bras séculier^.

Vers 4328, Carcassonne (?). Henri Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, Bertrand d'Auriac, vicaire de Tévêque de Carcas- sonne, Hugues Auger, vicaire spécial de l'évoque de Saint-Pons, Durand Catherini, vicaire de l'évêque de Maguelonne, Hugues de

\. Limborch, op. cit., p. 334-372. Cuipae ou dépositions des condamnés, p. 372-393.

2. Doat, XXVIII, foL 3-8.

3. Ibid., fol. 8-37.

4. Ibid., fol. 146 vo-147.

5. Doat, XXVII, fol. 87-89.

6. Ibid., fol. 95-90.

INTRODUCTION. cxxv

Fonlenilles, vicaire de révè(juc d'Albi, et Jean Gastanié, vicaire de l'évêque de Béziers, fulminent l'excommunication contre divers hérétiques \

Vers ^328, Carcassonne. Henri Chamayou, inquisiteur, en son nom et au nom de Bernard Gui, évêque de Lodève, P. Brun, inquisiteur, prononcent une sentence d'exliumation contre Manent Rose, morte en prison, mais hérétique'^.

Vers ^328. Henri Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, Pierre Déodat, officiai de Castres, député par l'évêque, con- damnent Guillaume Maze à la prison perpétuelle^.

Vers -1328, Carcassonne (?) . Henri Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, Bertrand d'Auriac et Germain d'Alanh [de Alan- hatio), vicaires épiscopaux de Carcassonne et de Narbonne, pro- noncent des sentences d'exhumation ^

20 février 1325 (n. st.), Mirepoix. Raymond d'Atho, évêque de Mirepoix, écrit à Jean du Prat, inquisiteur, pour s'excuser de ne pouvoir assister au « sermo » qui se tiendra le dimanche suivant 24 à Carcassonne; il lui annonce qu'il a nommé son commissaire, qui s'y rendra à sa place, Bertrand de Roumengous [de Romengosio] ^.

Même jour, Albi. Béraud de Farges, évêque d'Albi, écrit pour le même objet; il a désigné pour assister au « sermo » Hugues de Fontenilles, son officiai, qui procédera avec l'inqui- siteur contre certains habitants de la ville épiscopale morts dans l'hérésie®.

'2\ février •1325 (n. st.), Saint-Pons-de-Tliomières. Ray- mond de Roquecorne, évêque de Saint-Pons, écrit à Tinquisi- teur pour le même objet : il a nommé son commissaire, qui assistera au « sermo » à sa place, Pierre de Saint-Hilaire, curé de Belbeze^

1. Doat, XXVII, fol. 91 v»-94.

2. Ibid., fol. 97-98.

3. Ibid., fol. 98 v<>-99.

4. Ibid., fol. 99 v»-107.

5. Doat, XXVIII, fol. 141 \o-142.

6. Ibid., fol. 144-146.

7. Ibid., fol. 143-144.

cxxvj V INTRODUCTION.

Même jour, Toulouse. Les vicaires généraux de Tarche- vêque de Toulouse nomment commissaire pour assister au « sermo » du dimanche suivant, à Garcassonne, Barthélémy d'Albi, curé de Labèse^

22 février ^3252, Béziers. L'évêque de Béziers, écrivant à l'inquisiteur Jean du Prat, s^excuse de même; il a nommé ses commissaires pour assister à sa place au « sermo » du dimanche suivant, Bernard Chabot, officiai, et Jean Gastanié [de Castanherio], préchantre de Saint-Aphrodise^.

22 et 23 février ^ 325 (n. st.), Garcassonne. Pierre Rodier, évêque de Garcassonne, et Jean du Prat, inquisiteur, font une consultation inquisitoriale, en vue du « sermo » du lendemain ^

24 février -1325 (n. st.), Garcassonne. [L'évêque de Gar- cassonne, l'inquisiteur Jean du Prat et les commissaires épisco- paux font le « sermo » annoncé.]

-1" mars 4325 (n. st.), Garcassonne, couvent des frères Prê- cheurs. — Jean du Prat, inquisiteur, délivre ses lettres d'abso- lution à Jean d'Avignon, cardeur de draps, de Narbonne, et lui impose des pèlerinages. Le i 2 mars suivant, à Sigean, le com- missaire épiscopal approuve l'absolution et les pénitences^.,

Décembre -1325. Henri Ghamayou et P. Brun, inquisi- teurs, en leur nom et au nom de l'évêque d'Agde, Raymond Dupuy, qui s'est excusé par lettre, et Jean Gastanié [de Cas- tanherio), commissaire de l'évêque de Béziers, prononcent des peines (croix et pèlerinages) contre six hérétiques''.

'I'^'" mars -1327 (n. st.), Garcassonne, Marché couvert. « Sermo generalis » fait par les évêques de Garcassonne et d'Alet, les inquisiteurs Jean du Prat et P. Brun, les commis- saires épiscopaux de Narbonne, Béziers, Lodève, Castres et Albi^

1. Doat, XXVIII, fol. 138 vo-140.

2. Chronologie propre de l'évôquc de Béziers, Guillaume Frédol.

3. Doat, XXVIII, fol. 140 vo-14i.

4. Ibid.j fol. 96-107.

5. Ibid., fol. 171-174.

6. Doat, XXVII, fol. 89 v°-9l.

7. Doat, XXVIII, fol. 178-186. Suivent les dépositions des cou- pables, fol. 189 vo-252.

INTRODUCTION. Cxxvij

<328. Les inquisiteurs Henri Giiamayou et Pierre Brun, avec les officiaux des diocèses de Béziers, de Narbonne, d'Albi, de Castres et de Garcassonne, accordent un adoucissement de peine (des pèlerinages au lieu de la prison) en faveur de dix prisonniers ' .

^4 novembre -1328, Narbonne (?). Henri Chamayou,' inquisiteur, et Germain d'Alanb [de Alanhano), archiprêlre de Narbonne, curé de Gapestang et inquisiteur épiscopal pour la ville et le diocèse, font remise à deux condamnés pour hérésie, Biaise Boyer et Matthieu, des peines qu'ils avaient encourues^.

\\ décembre -1328, Narbonne, cimetière Saint-Félix. L'ar- chevêque de Narbonne, l'inquisiteur apostolique Henri Cha- mayou et rinquisiteur diocésain Germain d'Alanh tiennent un a sermo, » où, entre autres, sont condamnés des hérétiques de Gapestang et de Gessenon (Hérault) ^.

\'2 décembre <328, Narbonne, maison archiépiscopale. Germain d'Alanh [de Alanhano), commissaire diocésain, donne ses pouvoirs à l'inquisiteur de Garcassonne [Henri Ghamayou], pour procéder contre Pierre de Arris, chartreux'''.

■19 et 20 mai ^329, Béziers, in caméra episcopali. Henri Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, André, abbé de Saint- Aphrodise, commissaire épiscopal, se livrent à une consulta- tion inquisitoriale sur divers cas qu'ils exposent^.

4 juin -1329, Béziers, in caméra episcopi. Autre consul- tation inquisitoriale tenue par l'évêque et l'inquisiteur*'.

5 juin 4329, Béziers, m aula episcopali. L'évêque de Béziers délègue Henri Ghamayou, inquisiteur apostolique, dans la cause de Pierre Roger ^.

() et 8 juin ^329, Béziers, in aula episcopali. L'évêque de Béziers et Henri Chamayou, inquisiteur, reçoivent l'abjura- tion de Jean Roger, prêtre, d'Auriac (Corrèze), bénéficier de

1. Doat, XXVII, fol. 193 vo-196.

2. Ibid., fol. 109 v°-112.

3. Ibid., fol. 124-136.

4. Ibid., fol. 137.

5. Ibid., fol. 157-162.

6. Ibid., fol. 163-170.

7. Ibid., fol. 177-178.

cxxviij INTRODUCTION.

Saiiit-Nazaire de Béziers. L'inquisiteur seul, agissant au nom de l'évêque, lui impose des pénitences ^

[8 septembre •1329], Carcassonne, Marché couvert. Les évêques, les inquisiteurs et les commissaires diocésains reçoivent le serment du sénéchal et d'autres officiers; ils accordent des grâces, yraciae de crucibus^.

-1329. Les inquisiteurs et les commissaires épiscopaux prononcent des peines contre huit hérétiques appartenant aux diocèses de Maguelonne, de Carcassonne et d'Albi ^.

^329. Henri Ghamayou, inquisiteur, et Bertrand d'Au- riac, commissaire de l'évêque de Carcassonne, livrent au bras séculier Adam Baudit de Conques, diocèse de Carcassonne'^.

-1329, Les inquisiteurs de Carcassonne et de Toulouse, Bernard d'Auriac, inquisiteur diocésain de Carcassonne, et Hugues de Fontenilles, officiai d'Albi, livrent au bras séculier Guillaume Serre, de Carcassonne, et Isarn Rainaud, d'Albi^.

4 329. Les inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun et Galhard de Saint-Michel, officiai d'Alet, commissaire épiscopal, livrent Limoux Nigri au bras sécuUer^.

4 329. Les inquisiteurs et les commissaires diocésains condamnent « ad murum » des hérétiques des diocèses dWgde et d'Albi '.

4329. Les inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun, avec les commissaires épiscopaux de Narbonne et d'Albi, condamnent « ad murum strictum » des hérétiques de ces diocèses".

4 0 septembre 1329, Carcassonne, place du Marché. Les inquisiteurs et les commissaires épiscopaux d'Albi ordonnent que plusieurs maisons sises à Albi et une métairie près de

1. Doat, XXVII, fol. 171-177.

2. Ibid., fol. 188-190, 192.

3. Ibid., fol. 228-230.

4. Ibid., fol. 231-232.

5. Ibid., fol. 232 vo-234.

6. Ibid., fol. 234-235. Il avait fait se.s aveux en avril 1326, à Alet, in aula episcopi (ibid., fol. 216-225).

7. Ibid., fol. 241 v<»-245.

8. Ibid., fol. 245 ^-247.

INTRODUCTION. cxxix

Réalmonl, se sont accomplis des rites hérétiques, seront rasées ^ .

Cette énumération longue et partant fastidieuse ne laisse pas d'être éloquente. Dans tout le Languedoc, du nord au sud, l'entente entre les évêques ou leurs délégués et les inquisiteurs est constante ' et de droit ^. On dirait qu'il n'y a plus qu'un seul tribunal. De fait, on peut conclure à une seule justice, la justice inquisitoriale.

Nous allons voir maintenant les inquisiteurs à l'œuvre.

III. Actes di:s inquisiteurs.

1. Les inquisiteurs. Il me paraît utile de donner tout d'abord la liste chronologique des inquisiteurs. La voici telle que j'ai pu la dresser en suivant les documents un par un. Malgré tous mes efforts, elle présente probablement encore des lacunes. Elle est cependant la plus étendue et la moins incomplète de toutes celles qui, depuis Percin, ont été publiées; et si, pour quelques-uns de ces juges, la chronolo-

1. Doat, XXVII, fol. 248-249.

2. La réquisition faite, le l^r juillet 1324, par Jean du Prat, inquisiteur, à Germain d'Alanh, d'avoir à livrer Grégoire Bellou, prêtre et moine d'un monastère du Puy, arrêté à Montels, canton de Capestang (Hérault), ferait, au premier abord, croire à un con- flit. Mais il suffit d'une explication pour que l'inquisiteur apos- tolique se déclarât satisfait : l'inquisiteur diocésain avait déjà commencé le procès de cet homme qu'il détenait (Doat, XXXV, fol. 1-10). Pièce curieuse, qui permet de saisir sur le vif les rap- ports de l'Inquisition épiscopale et de l'Inquisition apostolique.

3. Par exemple, pour que Henri Chamayou, inquisiteur, put, seul et sans le concours de l'ordinaire, exercer des poursuites à Montpellier, il dut y être autorisé par un rescrit apostolique. Voy. la bulle de Jean XXII du 27 avril 1330 (Doat, XXXV, fol. 85-86).

i

cxxx INTRODUCTION.

gie reste quelque peu flottante, je crois pouvoir assurer qu'il n'y en a pas un seul qui soit sensiblement éloigné de sa place historique. De l'année 1230 à l'année 1349, j'ai pu en comp- ter soixante-quatorze, en comprenant dans ce nombre les lieutenants des inquisiteurs et les inquisiteurs épiscopaux.

Ferrier, frère Prêcheur, d'abord inquisiteur épiscopal pour Narbonne, puis inquisiteur pontifical, 1230-1247.

Pons de Saint-Gilles, frère Prêcheur, créé inquisiteur par l'archevêque de Vienne, légat, 1233.

Arnaud Cathala, frère Prêcheur du couvent de Toulouse, créé inquisiteur pour le diocèse d'Albi, par l'archevêque de Vienne, légat, 1233.

Guilhem Pelhisso, frère Prêcheur, inquisiteur avec le précédent à Albi, 1235.

Pierre Gellani, frère Prêcheur, créé inquisiteur pour le Toulousain et le Quercy par l'archevêque de Vienne, légat, 1233-1245.

Willem Arnaud, frère Prêcheur, 1233-1242.

Etienne de Saint-Thibéry (Hérault), frère Mineur, 1235- 1242.

Raymond Scriptor, archidiacre de Toulouse, délégué par Willem Arnaud et Etienne, 12.. -1242.

Mascaron, prévôt de Toulouse, 12.. -1242.

Willem Raymond, des frères Prêcheurs, 1235-1259.

Le frère Jean de Navarre, 1236.

Maître Arnaud de Gampranha 1236.

Guillaume, grand archidiacre de Carcassonne, 1237. .

Pierre d'Alais {de Alesto), frère Prêcheur, 1237.

Pierre Durant ou Durand, frère Prêcheur, 1243-1248.

Pons Garin, frère Prêcheur, 1243-1246.

Bernard de Caux, frère Prêcheur, 1243-12...

.Jean de Saint-Pierre, frère Prêclieur, 1243-1256.

INTRODUCTION. cxxxj

Arnaud Chancelier (w?a^^■■s^erAr. Cancellarius), 1245- 1253.

Maître Bernard, curé de Ladignac (Haute- Vienne), délé- gué par Bernard de Caux, 1246.

Amelius, curé de Saint-Etienne de Toulouse, 1250- 1256.

Rainaud de Chartres, frère Prêcheur, 1250-1256-1263.

Maître Radulphe, inquisiteur épiscopal de Carcassonne, 1251-1254.

Maître Raymond David, inquisiteur épiscopal de Car- cassonne, 1251-1254.

Guillaume de Montreveil {de Monter evelli), frère Prê- cheur, inquisiteur, vers 1250(?)-1267.

Guillaume de Puylaurens, lieutenant de l'inquisiteur, vers 1250.

Maîtres., 1253.

Raymond Resplandi, 1253-1255.

G., 1254.

Pierre Aribert, inquisiteur épiscopal de Carcassonne, 1254.

Maître Arnaud de Gouzens, inquisiteur épiscopal de Tou- louse, 1255.

Arnaud de Brassac, inquisiteur épiscopal de Toulouse, 1256.

Bernard de Montaren [de Monte areno), chanoine de Lodève, inquisiteur d'Albi, 1256-1258.

B[ernard] de Roquessels {de Rocossels), chanoine de Lodève, inquisiteur d'Albi, 1258.

Pierre Auger, frère Mineur, inquisiteur, vers 1255.

Baudouin de Montfort {Baudouinus de Monte forti), 1259.

Maître Arnaud Pelhisso, inquisiteur avec Amelius, curé de Saint-Etienne de Toulouse, vers 1255.

cxxxij INTRODUCTION.

Guillaume Bernard, de Dax, frère Prêcheur, inquisiteur, 1258-1263-1267.

Pons du Pouget {de Poieto), frère Prêcheur, inquisiteur, 1262 et années suivantes.

Etienne de Gastine {de Vasti7io), frère Prêcheur, inqui- siteur, 1264-1270-1276.

Ranulphe de Plassac {de Placiaco), frère Prêcheur, inquisiteur, 1273-1275.

Guillaume de Barda, frère Prêcheur, lieutenant de Ranulphe, inquisiteur, 1273.

Pons de Parnac(Lot), frère Prêcheur, inquisiteur, 1274- 1276-1277-1278-1279.

Hugues de Boniols {de Boniolis), frère Prêcheur, inqui- siteur, 1276-1277-1278-1279.

Hugues de Bonetis, le même que le précédent sans doute, 1276.

Hugues Amelius, frère Prêcheur, lieutenant des inquisi- teurs Pons de Parnac et Hugues de Boniols, puis inquisi- teur lui-même, 1277-1278-1279-1280.

Pierre Arsin, frère Prêcheur, inquisiteur, 1277-1278.

B[ernard] de l'Ile, lieutenant de l'inquisiteur, 1278.

Jean Galand, frère Prêcheur, inquisiteur, 1278-1284- 1286-1293.

Jean Vigouroux, frère Prêcheur, inquisiteur, 1285-1286- 1288-1289.

Guillaume de Saint-Seine {de Sancto Sequano), frère Prêcheur, inquisiteur, 1286-1288-1289-1290-1292.

Foulques de Saint-George, frère Prêcheur, d'abord socius de Guillaume de Saint-Seine, inquisiteur, puis inquisiteur lui-même, 1290-1300.

Arnaud Jean, inquisiteur, 1298.

Bertrand de Glermont, frère Prêcheur, inquisiteur, 1292- 1304.

A

INTRODUCTION. cxxxiij

Guillaume de Albariis, frère Prêcheur, inquisiteur, 1293.

Nicolas d'Abbeville, frère Prêcheur, inquisiteur, 1299.

Geoffroy d'Abluses, frère Prêcheur, inquisiteur, 1287 (?)- 1303-1308-1309.

Sicard Faure, frère Prêcheur, lieutenant de Geoffroy d'Abluses, inquisiteur, 1303.

Bernard Gui, frère Prêcheur, inquisiteur, 1306-1323.

Géraud de Blumac, frère Prêcheur, lieutenant de l'inqui- siteur de Carcassonne, Geoffroy d'Abluses, 1308.

Jean du Faugoux {de Falgosio), frère Prêcheur, lieute- nant de l'inquisiteur de Carcassonne, Geoffroy d'Abluses, 1308.

Jean de Beaune {de Behia), frère Prêcheur, inquisiteur, 1318-1323.

Galhard de Pomiès {de Pomeriis), frère Prêcheur, lieu- tenant de Jean de Beaune, 1318-1323.

Guillaume Costa, lieutenant de Jean de Beaune, inquisi- teur, 1323.

Germain d'Alanh {de Alanhano), inquisiteur épiscopal pour le diocèse de Narbonne, 1320-1329.

Hugues de Badafolio , officiai de Limoux, inquisiteur épiscopal pour le diocèse de Narbonne, 1318.

Jean du Prat, frère Prêcheur, inquisiteur, 1320 (?)-1328.

Bernard Brice, frère Prêcheur, lieutenant de Jean du Prat, 1325.

Henri Chamayou {de Chamayo), frère Prêcheur, inqui- siteur, résidant à Carcassonne, 1318-1329.

Pierre Brun, frère Prêcheur, inquisiteur, résidant à Tou- louse, 1318-1329.

H. Nigri, frère Prêcheur, inquisiteur, 1340.

Aymon de Caumont, frère Prêcheur, inquisiteur de Car- cassonne, 1346.

cxxxvj INTRODUCTION.

rares, par exemple Raymond ScriptorS Mascaron^, Jean de Navarra^ Arnaud de Campranha^ Guillaume, grand archidiacre de CarcassonneS Pierre d'Alais, Arnaud Challcelier^ Bernard, curé de Ladinhac^ Guillaume de Puylaurens*, Arnaud de Gouzens-', Bernard de Montaren*", Bernard de Roquessels", Pierre Auger^-, Arnaud Pelhisso'^

1. Il avait, à Auriac, réconcilié W. Julien (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 89).

2. Il avait réconcilié Raymonrle, mère de dame Flors, qui retomba dans l'hérésie (ibid., fol. 22).

3. En 1236, il reçoit les aveux de Pons Grimoard, autrefois sénéchal de Cahors pour le comte de Toulouse (Doat, XXII, fol. 37).

4. Compagnon de Jean de Navarra dans cet acte (ibid.).

5. Le 13 février 1237, avec "Willem Arnaud, il condamne B. Othon (Doat, XXI, fol. 163-164), le 2 mars suivant, Guillaume Bernard, Géraud de Niort et Esclarmonde leur mère (ibid., fol. 166-167), et G. de Niort (ibid., fol. 164-166. Cf. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1014-1015; Mahul, Cartulaire, V, p. 626). Même jour, lettre de Raymond VII, lui ordonnant de saisir les biens des condamnés (Arch. nat., JJ 19, fol. 93).

6. En novembre 1245, il met sa confession sous les yeux de R. Gros, d'Avignonet (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 136). Il avait condamné Raymond de Guc (ibid., fol. 253 v»).

7. Le 28 juillet 1246, à Toulouse, il reçoit la déposition d'un habitant de Pexiora (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 173).

8. Vice-inquisiteur, il avait reçu les aveux de B. de Montes- quieu (Doat, XXV, fol. 162). C'est probablement l'auteur de la Chronique.

9. Les 7 et 14 novembre 1255. Il entend la déposition de dame Saurine Rigaude (arch. de la Haute-Garonne, H Dominicains, 85).

10. En 1256, il reçoit la déposition de Guiraud d'Auterive ot de Lombarde, sa femme (Doat, XXXII, fol. 241-242). Le 14 février 1258 In. st.), avec Bernard de Roquessels, il impose des pénitences comme inquisiteur d'Albi (Doat, XXXI, fol. 256-257).

11. Voy. la note précédente.

12. A une date qui n'est pas donnée, il avait entendu la déposi- tion d'Isambard, de Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne), et lui avait imposé une pénitence (Doat, XXV, fol. 206 vo-208).

13. A une date inconnue, mais après 1250, il avait, avec Ame-

INTRODUCTION. cxxxvij

Guillaume de Bay^da S Bernard de l'Ile 2, Guillaume de Albariis^, Sicard Faure^ Galhard de Pomiès^ Guillaume Costa «, Hugues de Badafolio\ H. Nigri», Etienne de l'Église ^ Arnaud Jean *°, Bernard Brice ",

lius, curé de Saint-Étienne de Toulouse, entendu Raymond Arquier, auquel ils avaient ensemble imposé une pénitence (Doat, XXV, fol. 275-283).

1. Le 15 juin 1273, il reçoit les aveux de Pétronille de Castanet de Verfeil, diocèse de Rodez (Doat, XXV, fol. 5-7).

2. Le 27 mars 1278 (n. st.), comme lieutenant de l'inquisiteur, il entend la suite des aveux de Jean Clerc, de Sorèze, alors en prison (Doat, XXVI, fol. 4 vo-5).

3. Avec Bertrand de Clermont, il reçoit, le 16 juillet 1293, de Pierre d'Aragon, la déclaration comme quoi celui-ci renonce aux avantages de la lettre d'Adam, inquisiteur de Rome (Doat, XXVI, fol. 150 v°-151). Cette lettre se trouve dans ce même volume, fol. 148 VO.150, et dans Mahul, Cartulaire, V, 649.

4. Lieutenant de Geoffroy d'Abluses , inquisiteur, il entend Guillaume Salavert, de Corde, qui s'en rapporte à sa confession précédente (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 44).

5. Il siège souvent avec Jacques Fournier, évèque de Pamiers (Bibl. du Vatican, ms. 4030). Voy. un acte de lui dans Molinier, Études, p. 177. Prieur du couvent de Pamiers en 1320 (Douais, Les frères Prêcheurs de Pamiers, p. 52, in-S», 1889).

6. Délégué par l'inquisiteur, il siège une fois ou deux avec l'évêque de Pamiers, en 1323 (ibid.).

7. Il prononce l'exhumation contre Bernard Arnaud Embrin, le 3 décembre 1318, avec Jean de Beaune et Bertrand d'Auriac (Doat, XXXII, fol. 113 vo-124).

8. Le 10 mai 1340, il cite le vicaire de Grenade, diocèse de Toulouse (Bibl. de Toulouse, ms. 388, fol. 103 v").

9. En 1357, il délègue Etienne Delher, prieur du couvent des frères Prêcheurs de Montpellier, pour faire, avec le vicaire géné- ral du diocèse de Maguelonnc, une consultation inquisitoriale (Germain, Une comuUation inquisitoriale au XIV^ siècle. Montpel- lier, 1857, in-40).

10. Le 2 mars 1298 (n. st.), il concède à la communauté des Juifs de Pamiers qu'ils jouissent de la liberté aux mêmes conditions que les Juifs de la province de Narbonne (Hist. gén. de Langue- doc, X, 347, 348).

11. Le 28 octobre 1325, à Carcassonne, Bernard Brice entendit

cxxxviij INTRODUCTION.

Aymon de Caumont', Durand SalvanhS Pierre Sicard^.

Enfin les inquisiteurs agissent le plus souvent deux par deux; du moins l'inquisiteur est escorté d'un « compa- gnon. »

2. Ferrier, Willem Raymond, Pons Garin et Pierre

Durand. Nous avons de Ferrier'' des interrogatoires et des sentences ; il a reçu des confessions ou aveux ; il a infligé des peines, tantôt seul, tantôt avec Willem Arnaud, qui fera l'objet d'un article spécial, Pierre d'Alais, déjà signalé, Pons Garin et Pierre Durand. Délégué à la première heure par l'archevêque de Narbonne, il ne tarda pas à recevoir les pouvoirs apostoliques. Et alors c'est toujours avec la qua- lité de juge délégué pontifical qu'il se présente. Ici se place une pièce assez curieuse, du 23 octobre 1237. Elle est relative à l'Inquisition à Narbonne; nous y voyons que les

Jean Manent et Jacques Gormond, religieux du couvent des frères Prêcheurs de Garcassoiine, au sujet de Pierre Tourneraire, prêtre de Montpellier, mort le 8 octobre précédent dans la prison de Garcassonne (Doat, XXXV, fol. 11-17). Plus tard, en 1357, la mémoire de ce prêtre, qui aurait partagé les doctrines de Pierre- Jean d'Olive, fut l'objet d'une consultation juridique (Germain, Une consultation inquisitoriale au XIV^ sièch. Montpellier, 1857, in-4o. Gf. le même, Inventaire inédit concernant les archives de l'Inquisition de Garcassonne, p. 15. Montpellier, 1856, in-4o).

1. Le 16 avril 1346, il convoque l'official d'Albi pour un « sermo » qui se tiendra à Garcassonne le dimanche après l'octave de Pâques (Doat, XXXV, fol. 120-121).

2. Il apparaît en 1371 dans une transaction avec les consuls de Garcassonne au sujet de l'exemption des tailles, dont les officiers de l'Inquisition jouissaient (Doat, XXXV, fol. 136-161).

3. En 1349, il reçoit des consuls de Gordes l'engagement qu'ils prennent de faire construire un portail pour la chapelle du lieu et de l'orner des statues de l'évêque d'Albi et des deux inquisi- teurs (Doat, XXXV, fol. 122 vo-129). Voy. plus haut, p. xcviij.

4. Voy., sur Ferrier, Doua.is , Acta capitulorum provincialium ord. frat. Praed., p. 46, 47, 58,66; l'Albigéisme et les frères Prê- cheurs à Narbonne, p. 36 et suiv.

INTRODUCTION. cxxxix

consuls du Bourg, qui avaient d'abord fait opposition à la poursuite, la désirèrent ensuite; l'inquisiteur, à la demande de l'archevêque et du vicomte, promet l'impunité à ceux qui viendront avouer. Cette impunité en ce qui regarde la peine afflictive (la prison) et les biens (la confiscation) fut appelée plus tard, nous l'avons vu, le temps de grâce.

Letra testimonial de fraire Ferier, enqueridor.

Noverint universi et singuli présentes litteras inspecluri quod, cum ego fraler Ferrerius de ordine Predicalorum, dalus inquisilor contra hereticos et Valdenses et eorum credentes, fautores, defensores et receplatores in Narbonensi et Helcnensi diocesibus, auctoritate Summi Pontificis, olim inquisitionem incepissem in burgo Narbone; nec homines dicti Burgi permi- sissent eandem inquisitionem in Burgo fieri memorato, et bac de causa me transtulissem pro facienda inquisitione ad partes diocesis Ilelenensis, consoles civitatis Narbone, videlicet Rai- mundus Pétri, et Petrus de Gruce, et Guillelmus Rubeus, et Rai- mundus de Porta Regia et Petrus de Grassa. michi suum nun- cium destinarunt supplicantes et bumiliter requirentes quod pro inquisitione facienda accederem ad eandem personaliter civitatem.

Gum vero non pro inquisitione facienda prenominalam vil- iam Narbone processu temporis adiissem, prefati consules et quidam alii probi homines civitatis Narbone, pro tota universi- tate ejusdem civitatis ad meam accedentes presentiam, michi dévote et bumiliter supplicarunt ut inquisitionem modis omni- bus in eadem facerem civitate, exponentes sine conditione qua- libct se et totam universitatem civitatis memoratc Ecclesie et mcis mandatis universis et singuiis obedire et facere quccum- que eisdcm preciperem vel injungerem aliquatenus facienda; idcoque ego jam dictus frater Ferrerius, videns et attendens devotionem et instanciam non tantummodo consuium predicto- rum, sedetiara fcre tocius universitatis civitatis sepedicte volen- lium a se repellere hereticam pravitatem et adlierere ecclesias- tice uniLati; attendens nichilominus quod, cum eandem

cxl INTRODUCTION.

inquisilionem in eadem differem facere civilate, consules et quidam alii probi homines ejusdem civitalis a me non tantum semel et secundo, sed etiam tertio atque quarto et araplius ut inquisitionem ibi facerem cum instancia postularunt, asseren- tes se de me querimoniam coram superiore proposituros, nisi eam curarem incipere et complere, ad inquisitionem in eadem civilate Narbone processi studiosius faciendam et eandem prout potui curavi effectui mancipare, plurium confessiones et depo- sitiones tune temporis audiendo, aliis nichilominus injunjendo quod coram me deponerent quandocumque a me reciperent in maudatis. Et ego de auctorilate venerabilis palris P., Dei gra- tia Narbonensis archiepiscopi, et nobilis viri A., vicecomitis Narbone, inspecta et nichilominus considerata fîdelitale et devotione quam universitas predicte civitatis Narbone semper et ubique erga Deum et Ecclesiam et négocia pacis et fidei potenter et viriliter habuerunt, omnibus qui plene deponerent et plenam veritatem coram me de se et de aliis revelarent pro- misi impunitatem tam in corporibus quam in rébus, et eosdem tam a pena corporali quam a rerum jactura reddidi in perpe- tuum liberos et immunes. Actum fuit hoc apud Cannas, x ka^en- das novembris, anno Domini GG° XXX° VIP. In cujus rei testimonium, ego frater jam designatus présentes litteras sigillo meo muni tas duxi eisdem concedendas.

(Original, parchemin, archives municipales de Narbonne'.)

Les autres actes de cet inquisiteur sont contenus dans la collection Doat, dans le ms. 609 de la Bibliothèque de Tou- louse et dans V Histoire générale de Languedoc.

1" La collection Doat :

Tome XXI, fol. 313, 315.

Tome XXII, fol. 35, 108, 140, 148 y\ 154, 172, 199, 201 v°, 211 v°, 214, 229, 233, 238, 243 vo, 247 v% 250, 258 v% 288.

\. Dans les anciens inventaires des archives de Narbonne, cette lettre est cotée sous le titre : Inquisition, Caisson 2*, Liasse 1". L'en-tète est la cote écrite au revers de la pièce.

INTRODUCTION. cxlj

Tome XXIII, fol. 1, 9, 50 v°, 57 v% 65, 70, 76, 79 v°, 86, 88, 94, 100, 102, 106, 116, 119, 121, 125, 127, 141, 144, 150, 152, 154, 157 v°, 162, 180 v", 186, 197, 201, 226, 233 V», 237 v% 239 v°, 243, 250 y», 257, 260, 274, 292, 304 v% 309 v^ 312 v°, 336, 344 v».

Tome XXIV, 1, 7 v", 11 v°, 15, 19, 23, 38 v°, 83, 102, 103, 108, 117, 123, 125 v% 135, 144, 155 v", 100, 182 v", 193, 197, 204, 208, 210 v°, 224 v».

Cette série de pièces fort importante commence au 5 oc- tobre 1237 et finit au 3 mai 1245.

Tantôt Ferrier est seul^ ; tantôt il apparaît avec d'autres inquisiteurs, Pierre d'Alais^ Pierre Cellani^, Willem Ray- mond^ Pierre Durand^, Pons Garin*', lesquels ne se montrent plus après.

Le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.

Ce manuscrit contient les dépositions reçues par Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre. Il en sera plus amplement

1. Doat, XXI, fol. 313; XXII, fol. 85, 154, 233, 288; XXIII, fol. 1, 57 v, 70, 116 V», 144, 150, 226, 233 v», 238, 239 v», 243, 250 v», 274, 344; XXIV, fol. H v°, 15, 19, 35, 123, 425 v», 135, 144, 155 vo, 160, 182 v, 193, 197, 204, 210 v°, 224 v».

2. Doat, XXIV, fol. 108.

3. Doat, XXIII, fol. 260 v». Déposition de Raymond Jean, d'Albi, il est fait mention d'un livre des hérétiques appelé Textus.

4. Doat, XXIV, fol. 83 v°, 102. En 1235, Guillaume ou Willem Raymond fut créé inquisiteur pour le diocèse d'Albi (Doat, XXI, fol."' 313).

5. Doat, XXI, fol. 315; XXII, fol. 108 v^ 140, 148 \'°, 201 v», 211 v, 21 i, 229, 243 v», 247 v°, 258 v»; XXIII, fol. 65, 76, 79 v°, 86, lue, 127, 154, 157 v», 180 v», 186, 238, 247 v», 250, 257, 312 v», 336; XXIV, fol. 1, 7 v».

6. Doat, XXII, fol. 172 v», 199 ; XXIII, fol. 50 v°, 86 v°, 88, 94, 100, 102 vo, 119, 121, 125, 141, 152, 162, 197, 201, 257, 292, 304 vo, 309, 312 v% 336; XXIV, fol. 7 v°, 9, 23, 103, 117, 208.

cxlij INTRODUCTION.

parlé à l'article de ces deux inquisiteurs. Je n'ai à mar- quer ici que l'utilité qu'il présente pour apprécier la car- rière de Ferrier inquisiteur.

Et, en effet, si ces dépositions commencent en 1245, les « témoins » ont été amenés à remonter la série des années, car les inquisiteurs ne manquaient pas d'interroger sur le temps; ils voulaient connaître le moment auquel le délit d'hérésie avait été commis. C'est ainsi qu'on y trouve de très nombreux faits de cette nature : bien des « témoins » ont dit, entre autres choses, qu'ils avaient avoué à fr. Ferrier, inquisiteur. Renseignement en lui-même fort utile; malheu- reusement, il n'est pas toujours aisé de préciser le moment avec la dernière rigueur. Nous pouvons toujours assurer que ces faits de poursuite ne sont pas antérieurs à l'an- née 1230; la plupart appartiennent aux années 1235 à 1243'. Ferrier y opère à Laurac, Fanjeaux, Alet, Conques, Saissac et Limoux'-.

3" Enfin Y Histoire générale de Languedoc.

Ici trois pièces seulement :

1243. Ferrier et G. Raymond, inquisiteurs, fulminent

1. Comme la date de la plupart d'entre eux reste, malgré tout, incertaine, je suis ici l'ordre des feuillets du ms. 609. Ferrier est mentionné aux feuillets suivants : fol. 1, 1 v°, 2, 2 v», 3, 5, 5 v», 6, G v°, 7, 7 Y», 8 v», 9 v°, 10, 10 v<», li v°, 12, 12 v», 13, 13 v, 14, 14 V», 15, 16, 16 v°, 17, 17 v°, 18, 18 \°, 19, 19 v», 20, 20 v°, 21, 21 v°, 22, 22 v, 23, 24, 24 v», 25, 25 v», 26, 26 v», 28, 28 V», 29, 29 v, 30 v% 31, 31 v», 32, 32 v°, 33, 33 v», 34 y», 35, 35 Y°, 36, 38, 38 y», 39, 39 v% 40 v», 41 v», 42.

2. Dans mon opuscule L'aWigéisme et les frères Prêcheurs à Narbonne au XIll^ siècle, p. 36-44, j'ai établi un classement des faits de poursuite appartenant à Ferrier d'après les dates déter- minées (quatre années seulement sont connues), d'après les lieux et années indéterminés, d'après les années indéterminées et les lieux déterminés.

INTRODUCTION. cxliij

rexcoramunication contre le comte de Toulouse comme fau- teur des hérétiques ^ .

21 avril 1244. Ferrier et Pierre Durand, inquisiteurs, entendent la confession ou les aveux de Bérenger de Lave- lanet'-.

21 février 1245 (n. st.). Ferrier, inquisiteur, reçoit la déposition ou les aveux de Pons Garbonel du Faget'^

L'activité de Ferrier comme inquisiteur cessa vers 1247, époque à laquelle il était prieur de Prouille. Puis il devint prieur des couvents de Carcassonne et de Béziers. Il serait mort à Perpignan, « ut audivi dici, » écrit Bernard Gui^ Au XIV* siècle, son nom seul inspirait encore de la frayeur aux hérétiques : « Nomen ejus qualiter gladiosum in auri- bus hereticalium resonat usque hodie^ »

Il faut ajouter, en ce qui regarde plus spécialement Pierre Durand, inquisiteur, que du 3 mars 1244 (n. st.) au 3 mars 1245 (n. st.), il reçut les dépositions de six « témoins". » La bulle d'Innocent IV absolvant Guillaume Fort, de Pamiers, lui fut adressée en même temps qu'à Guillaume Raymond; ensemble, ils furent chargés de l'exécuter'. Cependant, l'acte de l'absolution canonique ainsi accordée ne nous est pas parvenu. Le 3 mars 1245 (n. st.), Pierre Durand reçut les aveux de Gui de Castillon, chevalier*.

1. VIII, col. 1143-1144.

2. VIII, col. 1149-1150. DansDoat aussi (XXIV, fol. 38 v»-68).

3. Vm, col. 1147-1149. Dans Doat aussi (XXIV, fol. 35-38).

4. Prior. in conv. Carcassomnsi, Bibl. de Toulouse, ms. 480, fol. 156. Cf. fol. 259. Acta capitulorum provincialium ord. frai. Praed., p. 46 (éd. Douais).

5. Bernard Gui (ibid.).

6. Doat, XXII, fol. 270; XXIII, fol. 209, 218, 224 v»; XXIV, fol. 68, 158.

7. Doat, XXXI, fol. 103. Bulle du 24 juin 1245.

8. Doat, XXIII, fol. 220 yo-224.

cxliv INTRODUCTION.

3. Willem Arnaud, Etienne de Saint-Thibéry. Les sources de la poursuite inquisitoriale exercée par Wil- lem Arnaud^ et son « compagnon, » frère Etienne de l'ordre des Mineurs, sont à peu de chose près les mêmes que pour Ferrier : la collection Doat, le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse, V Histoire générale de Languedoc, les archives de la Haute-Garonne. La Chronique de Guillem Pelhisso- fournit une première indication qu'il faut noter tout de suite ; en 1233, Willem Arnaud fut nommé inquisiteur pour le Toulousain et le Quercy par l'archevêque de Vienne, légat; c'est en 1235 que frère Etienne lui fut adjoint comme « compagnon. » Caractérisons maintenant chacune de ces sources.

Collection Doat. Trente-sept pièces, qui se distribuent de la manière suivante : audition de témoins, condamnations, excommunication, lettres de pénitence, mutations de pèleri- nages, réconciliations.

Tome XXI, fol. 147 v% 149, 153, 155 v^ 158, 163, 164, 166, 167 r, 169, 170, 171, 172, 173, 175, 176, 176 V", 177, 177 v°, 178, 178 v», 179, 181, 182 vM83 v°.

Tome XXII, fol. 76 v», 78, 265.

Tome XXIII, fol. 72, 114 v", 124, 143, 148, 155, 273 v^ 311 v°.

Le plus souvent, Willem Arnaud opère avec Etienne; il est quelquefois seul. Les sentences prononcées l'ont été à Carcassonne, place du Marché; à Toulouse, maison épisco- pale, devant la porte de l'église de Saint-Etienne, au cloître des frères Prêcheurs. Parmi les pénitences imposées, il faut signaler le jeûne au pain et à l'eau le vendredi, une aumône en nature pour cinquante pauvres, l'obligation de fournir

1. Acta capitulorum, p. xc, 20, 23.

2. P. 89, 95, 108 (éd. Douais).

INTRODUCTION. cxlv

des briques, de la chaux et du sable pour la construction des prisons des hérétiques ^ .

La collection Doat présente un autre intérêt, qui se porte à peu près tout entier sur Willem Arnaud. De nombreux « témoins, » déposant plus tard devant d'autres inquisi- tions, ont dit avoir déjà précédemment avoué à Willem Arnaud :

Doat, XXII, fol. 5, 13 v% 38, 44, 47, 56, 73, 74, 80, 85, 88; XXIII, fol. 105 v^ 143, 179 v% 223, 335, 337, 338, 339 v^ 340; XXIV, fol. 6, 15, 34 v; XXV, fol. 298; XXVI, fol. 60.

Parmi les lieux Willem Arnaud opéra, je relève Cas- telsarrasin^, Moissac^, Toulouse^.

Ce genre d'intérêt est commun aux pièces de la collection Doat et au ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.

2" Le manuscrit 609 de la Bibliothèque de Toulouse.

Encore cette fois, je dois renvoyer à un autre paragraphe ce que je me propose de dire de spécial sur cet important manuscrit. Je me borne à indiquer les feuillets Willem Arnaud apparaît soit seul, soit avec son « compagnon, » frère Etienne, ou avec ses « compagnons, » dont le nom n'est jamais donné, mais qui devaient être Bernard de Rupe Forti, Garcias de Aura et Raymond de Car- bonières {de Carboneriis), enveloppés avec lui dans le massacre d'Avignonet : fol. 2 v°, 19, 30 v", 31, 31 v°, 32, 32 v% 33, 33 v°, 34, 34 v°, 35, 35 v°, 36, 38, 39 v°, 40 v% 41 r, 43, 43 r, 44 v°, 46 v% 48 v% 49, 50, 50 v", 52, 52 V", 53, 55 V", 56 v°, 57, 58 v°, 59, 60, 62, 64 v«, 65,

1. Doat, XXI, fol. 172, 173 v», 177.

2. Doat, XXII, fol. 44, 47.

3. Ibid., fol. 47.

4. Ibid., fol. 88.

cxlvj INTRODUCTION.

65 \% 66, 66 Y% 67 v", 68, 69, 70, 74 v°, 75, 87 (cf. fol. 117, 117 v°, 118), 87 v% 91, 93 (cf. fol. 94), 93 v% 97 v°, 108 Y^ 126. Grâce aux indications fournies par les « témoins, » on suit Willem Arnaud à Toulouse, Laurac (Aude), Castel- naudary (Aude), Saint-Martin-de-Lalande (Aude), Renne- ville (Haute-Garonne), Villemur (Haute-Garonne), Lavaur (Tarn), Auriac (Haute-Garonne), Gaja-la-Selve (Aude), Montesquieu -Villefranche ( Haute- Garonne ) , Labécède (Aude), Saint-Félix (Haute-Garonne), Fanjeaux (Aude) et Avignonet (Haute-Garonne). Il y est fort souvent question du massacre d' Avignonet, notamment aux fol. 6, 37, 66, 85, 91, 130 v% 134, 136, 140. Mais, pour étudier ce fait particulier, il faudra consulter, de plus, les dépositions de Jean Vital (Doat, XXII, fol. 10 v°-12), d'Arnaud Roger, chevalier, de Mirepoix (Ariège) (ibid., fol. 108 v", 140), et de Pierre Vinol (ibid., fol. 250-258). L'impression qui, pour moi, résulte de la lecture de ces différentes pièces, c'est qu'elles pourraient permettre de reconstituer sûrement les circonstances du complot qui se termina par la scène de sauvagerie succombèrent les inquisiteurs.

'S'' Les archives de la Haute-Garonne.

Ce riche dépôt possède (série H, Dominicains) un registre ayant pour titre : Acta Romam missa pro fratribus inquisitoribus. C'est l'ensemble des pièces envoyées par les frères Prêcheurs pour obtenir du saint-siège la reprise du cuite des martyrs d'Avignonet. Trois ont trait à Willem Arnaud, inquisiteur : le 10 novembre 1235, il fulmine l'excommuni- cation contre les consuls (plus tard capitouls) de Toulouse'; le 24 juillet 1237, frère Etienne et Willem Arnaud, inqui-

\. Cette pièce se trouve aussi dans Bouges, Histoire ecclésias- tique et civile de la ville et du diocèse de Garcassonnc, p. 552, 555 (Paris, 1741, petit in-4°).

INTRODUCTION. cxlvij

siteurs, fulminent l'excommunication contre le viguier et les consuls de Toulouse; le l^mars 1238 (n. st.), Willem Arnaud et frère Etienne, inquisiteurs, rendent une sentence de condamnation contre plusieurs hérétiques.

Enfin V Histoire générale de Languedoc.

Ici, six pièces à signaler : le 29 mars 1236, frère Etienne et Willem Arnaud imposent une aumône et des pèlerinages à Pons Grimoard, précédemment sénéchal de Gahors pour le comte de Toulouse' ; le 2 mars 1237, le grand archidiacre de Carcassonne et Willem Arnaud écrivent au comte de Toulouse qu'il ait à occuper les biens de B. Othon, de Niort (Aude), de ses frères et de leur mère, condamnés à la prison perpétuelle^ les 2 et 29 mars 1237, procédures des inqui- siteurs^; en 1238, aveux de Jeand'Albi^ le 12 mars 1241, aveux de Roger Bernard, comte de Foix, qui bénéficie du temps de gràce^ ; le 2 juin 1240 et le 12 mars 1241, aveux du comte de Foix, son absolution^.

Tel est l'ensemble des documents qui nous font connaître les principaux travaux de Willem Arnaud et de ses compa- gnons, tués dans la nuit du 28 au 29 mai 1242".

4. Pierre Cellani. Pierre Cellani, celui-là même qui avait cédé à saint Dominique l'immeuble appelé plus tard et encore aujourd'hui la maison de l'Inquisition à Toulouse,

1. VIII, col. 1015-1016. Aussi dans Doat, XXII, fol. 38 v°-40.

2. VIII, col. 1014-1015. Aussi dans Mahul, Gariulaire, V, p. 626; encore Arch. nat., JJ 19, fol. 93.

3. VIII, col. 1014-1017 (trois actes). Arch. nat., JJ 19, fol. 84 a.

4. Vm, col. 1016-1017.

5. VIII, col. 1034-1037. Aussi dans Doat, GLXX, fol. 126.

6. VIII, col. 1034-1037. Aussi dans Doat, GLXX, fol. 112, 126.

7. a In nocte Ascensionis Doraini. » [Acta capit. provinc. ord. frat. Praed., p. 20, note 7.) La fête de Pâques tomba le 20 avril en 1242, et l'Ascension le 29 mai.

cxlviij INTRODUCTION.

fut, en 1233, créé inquisiteur par le légat pour le Toulou- sain et le Quercy ^ Nous le rencontrons à Renneville (Haute- Garonne) ^ et à Gahors^, il reçoit des aveux. Le tome XXI du fonds Doat est la principale, j'allais dire l'unique source à consulter sur cet inquisiteur. Les fol. 185 et suivants jus- qu'à la fin du volume font connaître les résultats des interro- gatoires relatifs au Quercy , région sur laquelle nous sommes imparfaitement renseignés. En 1241, la semaine avant l'Ascension (28 avril-4 mai), et pendant l'Avent (l'"-22 dé- cembre), en 1242 (n. st.), au Carême (9 mars-13 avril), il imposa des pénitences à sept cent trente-deux personnes coupables de fautes commises dans l'hérésie, qu'elles avaient désavouée, et appartenant aux localités suivantes : Gour- don, Aumont, Montcuq (Lot), Sauveterre, Montauban, Moissac, Montpezat-du-Quercy (Tarn-et-Garonne) et Bel- caire (Aude). Ces pénitences sont énumérées simplement avec les noms des coupables. Il ne faut pas chercher ici les sentences elles-mêmes. Ce n'est qu'un état ou tableau des peines avec le nom de chaque personne frappée.

5. Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre. Bernard de Caux et Jean de Saint -Pierre durent être donnés pour successeurs à Willem Arnaud, puisqu'ils appa- raissent sur la scène dès le 30 novembre 1243. Leurs tra- vaux comme inquisiteurs se déroulent dans Doat, dans le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse, dans un fragment de

\. Guillem Pelhisso, Chronique, p. 89, 95, 109. Son nom a été fort défiguré par le copiste de Doat, qui l'appelle Sillanus, Silva- nus ou même Seilla (XXI, fol. 185; XXII, fol. 38, 42; XXIII, fol. 17; XXVI, fol. 63). Voy. sur ce religieux, Fratres qui cum beato Dominico regulam elegerunt, par Etienne de Salagnac et Ber- nard Gui, Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 39 v».

2. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 55 v°.

3. Doat, XXm, fol. 217.

INTRODUCTION. cxlix

registre d'Inquisition appartenant à M. Bonnet, de Béziers, et dans le ms. lat. 9992 de la Bibliothèque nationale, qui est un recueil de leurs sentences. Comme ces sentences font partie des documents publiés dans le présent ouvrage, je me réserve de présenter ce recueil dans la seconde partie de l'Introduction. Je ne veux parler ici que des deux autres sources que je viens de signaler, le fonds Doat et le ms. 609 de la ville de Toulouse.

1" Le fonds Doat. Il contient soixante-trois pièces, qui se répartissent de la manière suivante : dépositions, aveux, lec- tures faites aux témoins de leurs confessions antérieures.

Elles se trouvent :

Tome XXII, fol. 1, 4, 13 v°, 26, 27, 30, 31 ^ 32, 33 v°, 40 v°, 43, 44 v% 46 v°, 52 v^ 56 v°, 58, 62, 65, 69 v», 71, 72, 76, 76 v°, 78, 80 v°, 82 v°, 84, 85 v".

Tome XXIII, fol. 85 v°, 93, 256 \% 309, 343.

Tome XXIV, fol. 15, 19, 196, 240, 246 v°, 249, 250 v», 2552, 255 v% 257, 260, 261 v°, 264, 266, 271, 272, 273 v°, 276v°, 278v°, 281.

Tome XXXII, fol. 113 v°.

En outre, il faut signaler la bulle adressée, le 19 mars 1248, par Innocent IV à Bernard de Caux et à Pierre Durand, pour leur enjoindre de ne pas avoir à citer les sujets du roi d'Aragon^, dont les terres avoisinaient Nar- bonne, et nous avons vu plus haut quelle importance elle eut dans un appel célèbre, auquel elle servit de base. Rele- vons encore neuf dépositions contre Pierre Garcias, que je

1. Confession de R. de Roâolos, qni se trouve aussi dans Vtlist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1147.

2. Déposition de R. de Montlaur, frère de l'abbé de Pamiers.

3. Doat, XXXI, fol. 94.

cl INTRODUCTION.

publie ici*, et enfin, une sentence rendue à Pamiers, le 21 avril 1247, par laquelle les deux inquisiteurs condam- nèrent à la prison perpétuelle Raymond Guillaume, de Lar- nat(Ariège), Raymond et Guillaume d'en Brenguier, Pierre Faure, Pierre Arnaud, Arnaud de Rabat, de Château-Ver- dun (Ariège), et Guillaume Daras, de Rabat (Ariège). Cette sentence complète la série des sentences connues de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre ; mais, comme elle n'ap- partient pas au ms. 9992 de la Bibliothèque nationale, elle n'a pu prendre place dans la seconde partie de cet ouvrage ; je la donne donc ici :

In nomine Domini nostri Jhesu Christi cmcirixi. Amen. Anne Domini GG° XL° VIP, xi° kls. maii. Nos fratres ordi- nis Predicatoi'um B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisilores heretice pravitatls in civitale et diocesi Tholosana authoritate aposlolica deputati. Quia constat nobis per confes- siones in judicio factas Raymundi Guillelmi, de Larnato, Ray- mundi d'en Brenguier, Guillelmi d'en Brenguier, Pétri Fabri, P. Arnaldi, de Narapa, et Arnaldi, de Ravato, de Castro Ver- duno, et Guillelmi Daras-, de Ravato, Tholosane diocesis :

Quod prenominatus R. Guillelmi, de Larnato, vidit et adora- vit multotiens hereticos, et audivit predicationem eorum, duxit eos, dédit eis de suo pluries, cre[di]dit hereticos esse bonos homines, et, postquam fecit confessionem suam coram aliis inquisitoribus et abjuravit heresim et juravit persequi hereticos, vidit, duxit, credidit et adoravit hereticos, et audivit predicatio- nem eorum, et dédit eis de suo, et negavit veritalem coram nobis contra proprium juramentum;

Prenominatus etiam Raymundus d'en Brenguier vidit et adoravit multotiens hereticos, et audivit predicationem eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis, pacem ab eis rece-

1. P. 90.

2. Ms. : Dajas.

INTRODUCTION. clj

pit, appardlamcntls herelicorum inlerfuil, credidit herclicis el coriim erroribus, et, postqiiam fecit confessionem suam de heresi coram aliis inquisiloribus et abjuravit heresim et jiira- vit pei'sequi berelicos, vidit et credidit et adoravit hereticos, et aiidivil predicationem eorum, et negavitveritatem coram nobis contra proprium juramentum;

Prenominatus etiam Guillelmus d'en Brenguier vidit et ado- ravit mullotiens hereticos, duxit et receptavit eos in donium suam, credidit herelicis et eorum erroribus, et, postquam abjura- vit heresim coram aliis inquisitoribus et juravit persequi iiere- licos, credidit et adoravit hereticos, et negavit veritateni coram nobis contra proprium juramentum;

Prenominatus etiam Petrus Fabri vidit et adoravit mullo- tiens hereticos, et audivit predicationem eorum, recepit eos in domum suam, et dédit eis de suo, credidit hereticis et eorum erroribus, et negavit verilatem coram nobis contra proprium juramentum-,

Prenominatus etiam P. Arnaldi de Narapa vidit, duxit et receptavit multotiens hereticos, dédit et recepit ab eis, predica- tionem eorum audivit multotiens, comedit et bibit cum eis; credidit hereticos esse bonos homines et reddidit reverentiam multotiens capite inclinato; et, postquam abjuravit heresim coram aliis inquisitoribus et juravit persequi hereticos, vidit, duxit, receptavit, credidit hereticos esse bonos homines et nega- vit veritatem coram nobis contra proprium juramentum;

Prenominatus etiam Arnaldus de Ravato vidit et adoravit hereticos, et credidit eos esse bonos homines et negavit verita- tem coram nobis contra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam Willelmus Daras vidit et adoravit mul- totiens hereticos et audivit predicationem eorum, duxit et rece- pit hereticos, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis; apparellamento hereticorum interfuit, pacem alj eisdem rece- pit, credidit hereticis et eorum erroribus, et negavit veritatem coram nobis contra proprium juramentum, et, postquam hoc anno coram nobis abjuravit heresim, vidit et duxit hereticos;

Ipsos nunc usos saniori consilio ad unilatem Ecclesie, prout asserunt redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus secundum formam Ixclesie a vinculo

Clij INTRODUCTION.

excommunicationis qua ratione predicti criminis lenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint; et, quia in Deum et Sanctara Ecclesiam predicti s modis temere delique- runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparantes, die sibi ad rccipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato multorum prelato- rum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volu- mus et precipimus ibidem perpetuo commorari; et quod istam penitentiam compleant, injungimus eis in virtule prestiti jura- menli; si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum apud Appamias, in ecclesia de Mercadali, in presentia venerabilium patrum Appamiensium et Fuxensium abbatum*, magistri Arnaldi de Campranha, et cellararii Bolbone, prioris de Scossa, monachi, B., cellararii Sancti Anthonini, Arnaldi Gras, capellani, B., capellani de Ravato, B. de Salvola clerici, P. Ariberti, B. de Sanis, publicorum notariorum, etplurium aliorum in commun! sermone^.

La collection Doat fournit enfin la mention de plusieurs confessions reçues par Bernard de Caux seuP ou avec son « compagnon » Jean de Saint-Pierre'*, et par Jean de Saint- Pierre seul^, la mention encore de croix et de pèlerinages imposés à Arnaud Cimordan , de Gascogne^. Elle nous apprend un fait intéressant : Bernard de Caux avait fait interrpger par son notaire Guillaume de Clues, à Montpel- lier, « ubi captus detinebatur''^. » Ce qui indique que les

1. Ms. : Albiensium.

2. Doat, XXXI, fol. 139v''-142.

3. Doat, XXIIl, fol. 217; XXVI, fol. GO.

4. Doat, XXV, fol. 04.

5. Doat, XXVI, fol. 7 v.

6. Doat, XXV, fol. 220. '

7. Doat, XXIII, fol. 217.

INTRODUCTION. cliij

inquisiteurs avaient tout pouvoir pour donner à distance commission à l'effet d'entendre des « témoins. »

2" Le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.

Ce manuscrit (milieu du xiii« siècle, papier, 254 feuillets,. 290 mill. X 230 mill.) ' nous apporte les dépositions de cinq mille six cents « témoins » environ appartenant à cent six localités de la Haute-Garonne, de l'Aude, du Tarn et de Tarn-et-Garonne2, mais, dans leur très grande majorité, à l'ancien Lauraguais. Les critiques y ont vu une sorte d'en- quête sur l'état religieux du pays; elle aurait été faite par les deux inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de Saint- Pierre. Je l'ai moi-même écrit. Actuellement, y ayant regardé de plus près, après avoir suivi les dates des déposi- tions, je serai moins affirmatif. Car d'abord, c'est au cloître de Saint-Sernin de Toulouse que presque toutes les déposi- tions ont été reçues ; d'ordinaire, une enquête se faisait sur place. Ensuite, les dépositions qui ont commencé le 15 avril

1. M. Gh. Molinier, l'Inquisition dans le midi de la France, p. 163-195 (Toulouse, 1880, in-8°), a décrit et analysé le manu- scrit, en forçant toutefois beaucoup le nombre des personnes enten- dues par les inquisiteurs. M. Aug. Molinier, Manuscrits de la bibliothèque de Toulouse, p. 358 (Paris, Impr. nat., 1883, in-40), l'a de même décrit. Dumège, dans son édition de VHistoire rjcnérale de Languedoc, t. VI, Additions, p. 5-9, 13-34, a donné la table trop souvent fautive des personnes entendues, nobles ou préten- dues telles. Dusan, Revue archéologique du midi de la France (Toulouse, 1867), en a publié les onze premiers feuillets, et M. le baron Desazars des extraits, Histoire authentique des inquisiteurs tués à Avignonet en 12^12 (Toulouse, 1869, in-8°). Je l'ai utilisé moi-même dans un court mémoire ayant pour titre : Les héré- tiques du comté de Toulouse dans la première moitié du XIII'' siècle (Paris, Picard, 1891, in-8o).

2. La liste en a été dressée par M. Baudouin, ancien archiviste de la Haute-Garonne, et placée en tête du manuscrit.

Cliv INTRODUCTION.

1245* se sont multipliées, dans des proportions paraissant parfois invraisemblables, jusqu'au 17 juillet suivant, pour reprendre, après une interruption de trois mois et demi, le 30 octobre suivant-, et alors se poursuivre avec la même intensité en novembre, décembre, janvier et février. N'est-ce pas la preuve que les inquisiteurs avaient accordé le tempus graciae d'avril à juillet d'abord, puis de la fin d'octobre jusqu'en février? Les habitants, voulant en profiter pour s'assurer l'impunité, accouraient en masse et exigeaient du notaire de l'Inquisition que leur déposition fut inscrite à l'effet de se précautionner contre l'avenir et d'infirmer d'avance des accusations toujours possibles. Ces considéra- tions sont corroborées dans une certaine mesure par ce fait que la poursuite contre des prévenus présumés coupables ne commence qu'en mars 1246 (n. st.) : la formule in judi- cio constitutus est étrangère aux dépositions d'avril k juillet et d'octobre à février. Il faut ajouter que, dans ces cas, non plus seulement un inquisiteur, mais les deux inqui- siteurs conduisent l'interrogatoire ou remettent la déposition sous les yeux du prévenu. C'est alors la preuve d'une action judiciaire. Je serais donc porté à voir dans le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse le recueil des aveux faits sponta- nément pendant le temjms gratiae ; ils en composent la plus grande partie, les neuf dixièmes. Quelques-uns de ceux qui étaient venus avouer ayant été poursuivis dans la suite, le notaire a mis ensemble les aveux remontant au temps de grâce et les dépositions intervenues au cours de la poursuite, ce recueil ayant été formé postérieurement à l'année 1258''.

1. Fol. 143.

2. Fol. 144.

3. Fol. 127 : complément des aveux de Pons Garrigue.

INTRODUCTION. clv

Voici, en effet, l'indication de quelques-uns des actes qui

ont suivi :

27 juin 1250, Toulouse. Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres, inquisiteurs, font lire à Bertrand de Quiders ses aveux des 6 et 7 février 1246*.

23 février 1256 (ii. st.), Toulouse. Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres, inquisiteurs, font de même lire à Bernard de Scaupon ses aveux, qui étaient du mois de mai 12452.

4 décembre 1256, Toulouse. Jean de Saint-Pierre entend Pons Aigra, de Montauriol (Haute -Garonne), qui, en novembre 1245, avait déjà avoué 3.

Bernard de Caux disparaît après 1248, tandis que Jean de Saint-Pierre continue à travailler huit ou dix ans encore; mais ce n'est plus l'activité d'autrefois, ce semble, quoi qu'on puisse conclure d'un fragment de registre de l'année 1256, dont la description suit.

Fragment de registre d'inquisition appartenant à M. Bonnet, de Béziers.

M. Louis Bonnet, de Béziers, pendant son séjour à Tou- louse comme étudiant, il y a quelque trente ans, eut la très heureuse idée de recueillir, sur le marché volant de la place du Capitole, deux feuillets de parchemin du xiif siècle, épave d'un registre d'inquisition, qui, à n'en pas douter, était volumineux. Ces deux feuillets (342 mill. x254 mill.) sont, en effet, les feuillets cglxii et cclxxi de ce registre, qui se continuait après le feuillet cclxxi; sans compter qu'ils sont écrits page pleine sur une justification de 170 mill.

1. Fol. 140 v».

2. Fol. 246 v.

3. Fol. 142.

clvj INTRODUCTION.

Le titre courant du premier porte : De Monte auriol; celui du second : DelsFortenenx. De Monte galhardo . Plusieurs lieux et communes répondent aujourd'hui au nom de Mon- tauriol : Montauriol, comm. de Gabre, cant. du Mas-d'Azil (Ariège) ; Montauriol, cant. de Céret (Pyrénées-Orientales) ; Montauriol, cant. de Castillonnès (Lot-et-Garonne) ; Mont- auriol, cant. de Pampelonne (Tarn); Montauriol, cant. de Salles-sur-L'Hers (Aude) ; Montauriol, comm. de Drémil- Lafage-et-Montauriol, cant. de Lanta (Haute-Garonne); Montauriol, cliâteau, comm. de Villemur (Haute-Garonne). Nous écartons tout de suite les Montauriol autres que ceux de l'Aude et de la Haute-Garonne comme étant trop éloi- gnés; encore faut-il rejeter le Montauriol de la commune de Villemur, qui n'appartient pas au Lauraguais; car, dans les interrogatoires, comme nous le verrons tout à l'heure, les inquisiteurs entendirent des habitants du Lauraguais. Enfin notre document dit : de Monte auriol Lauraguesii, de Monte auriol de Bello podio domini episcopi Tho- losani. Et par se trouve écarté Montauriol (Aude). Il s'agit donc ici de Montauriol formant aujourd'hui une seule commune avec Drémil-Lafage.

Quant à Fourtanens, qui apparaît dans le second de nos deux feuillets, c'était un consulat situé dans le voisinage de Mourvilles-Basses et des Varennes, arrondissement de Villefranche-de-Lauraguais (Haute-Garonne). Et par même se trouve déterminé Montgaillard, canton de Ville- franche-de-Lauraguais. D'ailleurs, s'il pouvait y avoir une hésitation, il suffirait, pour la dissiper, de rapprocher notre interrogatoire du ms. 609 de la Bibliothèque de Tou- louse, où nous voyons que les inquisiteurs entendirent les habitants de Montgaillard (Haute-Garonne). Parmi ceux-ci.

INTRODUCTION. clvij

je relève le nom de Bertrand de Roque ville, chevalier', que nous retrouvons dans un des interrogatoires dont je m'oc- cupe en ce moment. C'est un renseignement dont on verra tout à l'heure le prix.

Les inquisiteurs nommés sont Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres. Nous connaissons le premier ; le second écrivit, le 31 janvier 1257, à Alfonse de Poitiers, une lettre qui suffirait à rendre sa mémoire chère à la posté- rité. Il dénonçait à Alfonse, comte de Poitiers et de Tou- louse, les faits suivants : Jean de Saint-Pierre et lui, exer- çant l'inquisition dans le diocèse de Toulouse, avaient trouvé que, sous leurs prédécesseurs, le juge séculier s'emparait des hérétiques condamnés simplement à la prison perpé- tuelle et les livrait au bûcher ; et cependant les inquisiteurs ne réclamaient point. Pour eux, après avoir pris conseil, ils protestent, bien que l'on dise déjà que ne pas se prêter aux volontés du bras séculier c'est favoriser l'hérésie et détruire l'Inquisition; ils ont envoyé une consultation au pape; et, en attendant que la réponse arrive, ils se refu- seront à livrer les hérétiques retenus dans leurs prisons'-.

Rien n'était plus juste ni plus humain ; vraisemblable- ment, plusieurs des hérétiques auxquels Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre avaient infligé la prison échap- pèrent ainsi au bras séculier. Nous avons le droit de penser que Rainaud de Chartres, que cette lettre nous montre si ferme et si exact observateur des règles et de la loi, ne se départit point de cet esprit de justice. II dut apporter dans l'exercice de ses fonctions toute la modération requise.

Nos deux feuillets contiennent des interrogatoires d'habi- tants de Montauriol, Fourtanens et Montgaillard. Ces inter-

1. Ms. 609 de la ville de Toulouse, fol. 43.

2. Hist. gén. de Languedoc, VllI, col. 1409, 1410.

clviij INTRODUCTION.

rogatoires ressenablent par l'ensemble de leur teneur à ceux du ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse. Mais il me paraît qu'il faut y voir des pièces appartenant à une pour- suite proprement dite. Car, d'abord, les douze personnes entendues, dont cinq étaient de Monta uriol, deux de Four- tanens et cinq de Montgaillard, avaient été précédemment compromises. Rixendis avait même déjà fait des aveux devant Ferrier, à Conques (Aude)'; Esclarmonde, de Saint- Amadou (Ariège), avait été interrogée par les inquisiteurs del'évêque de Toulouse, au Mas-Saintes-Puelles (Aude)'; et Bertrand de Roqueville avait, le 1" juillet 1245, fait une première déposition^. S'il fut rappelé par Jean de Saint- Pierre et Rainaud de Chartres, le 2 novembre 1256^ s'il subit un nouvel interrogatoire, auquel il ne put se dérober, ce fut en raison d'une poursuite proprement dite, de nou- velles charges pesant sur lui ; et, en effet, en 1256, il ne s'enferma pas dans la déposition de 1245. Enfin, Bertrand de Roqueville reconnut avoir nié, une première fois, devant Bernard de Caux et son compagnon, une seconde fois, devant Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres ^ On ne comprendrait pas un troisième interrogatoire en dehors d'une poursuite judiciaire.

Par même, nous saisissons le rapport qui existe entre les interrogatoires de 1256 et les actes antérieurs des inqui- siteurs.

1. Moatauriol, 2.

2. Montauriol, 3.

3. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 43.

4. Le ms., Montgaillard, n" 3, porte : 7ion. novembris, par erreur sans doute; car, pour le mois de novembre, les nones ne comprenaient que quatre jours, du 2 au 5. Il faudrait donc lire : II Ho non. novembris.

5. Montgaillard, 3.

INTRODUCTION. clix

Le second feuillet fournit la date du 2 novembre 1256. Or, le premier feuillet, qui ne contient aucune indication d'année, donne le 2 octobre : sexto norias octobres; entre les deux il y a une lacune de neuf feuillets seulement, lxii- Lxxi. Nous pouvons admettre, avec vraisemblance, qu'on n'y est point passé à une autre année; et que les douze interrogatoires fournis par les deux feuillets sont les uns et les autres de l'année 1256. Ils se placent aux jours suivants :

1256 (?), , Montauriol.

2 octobre, Montauriol.

7 octobre, Montauriol.

12 octobre, Montauriol.

24 octobre, Montgailhard. 1256, 2 novembre, Montgailhard.

25 novembre, Montgailhard.

, Fourtanens.

1^'' décembres Fourtanens.

Nous n'aurions pu nommer le lieu ces dépositions ont été reçues que si le registre nous fût parvenu en entier. Les deux feuillets ne nous fournissent à ce point de vue que des renseignements très incomplets. C'est à Gaillac (Tarn) que Jean de Saint-Pierre reçut la déposition de Bérenger de Saint- Amadou, et celle de Pierre Bermond, de Montauriol, datée du même jour ; c'est à Toulouse qu'il interrogea et entendit Raymonde, femme de Pierre Fargues, de Fourta- nens. A Gaillac encore, Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres interrogèrent Arnaud Capella, de Montgailhard, et, vraisemblablement, Bertrand de Rocqueville, Galliard de Rocqueville et Lidia, femme de Bertrand de Roqueville.

Les notaires s'appellent Bérenger Vernet {de Verneto),

1. In crastinum sancti Aiidree.

clx INTRODUCTION.

Bertrand du Solier [de Solerio) et P[ierre], curé de Dreuilhe.

Au bas de chaque déposition, ils eurent soin de ranger sur plusieurs colonnes les noms de ceux qui se trouvaient compromis dans la déposition. Le même nom revient à la suite de la même déposition, par la raison que, prononcé plusieurs fois par le témoin, il pouvait donner lieu à plu- sieurs recherches. C'est à titre de renseignement, en effet, que les noms furent de la sorte mis en vedette. Comme per- sonnes notables, je n'ai relevé que dame Blanche, femme de Bernard de la Tour, Pons-Guillaume de la Tour, Pierre de Resengas, Pierre de Mazeroles. Parmi les témoins, il n'y a à retenir que les noms de P. Blegier {Blegerii), domini- cain, mort en 1269', de Gilles, clerc du comte de Toulouse, et de Jean de Saint-Benoît, dominicain.

Un dernier renseignement à noter : Esclarmonde de Saint- Amadou déclara avoir comparu devant les inquisiteurs de l'évêque de Toulouse à Belpech : fuit coram inquisitori- bus domini episoopi Tliolosani apud Bellum Podium. Ces inquisiteurs s'appelaient Ar. de Gouzens et Ar. de Bras- sac^ C'est deux ans auparavant, en 1254, qu'ils avaient entendu Esclarmonde. A cette date, l'évêque de Toulouse était Raymond du Falga^ dominicain, qui n'avait cessé jusque-là de déployer un grand zèle contre l'hérésie*.

6. Radulphe et Raymond David, inquisiteurs diocé- sains de Carcassonne.

Les travaux de ces deux inquisiteurs sont exposés tout au long et uniquement dans le Registre du greffier de l'Inquisi-

1. Acta capit. provinc. ord. frat. Praed., p. 145 (éd. Douais).

2. Moatauriol, 3.

3. 1232-1270.

4. Voy. plus haut, p. Ixxvij.

INTRODUCTION. clxj

tion de Carcassonne. Mais comme ce Registre fort impor- tant se trouve publié ici, je renvoie à la description et à l'analyse que j'en devrai donner plus bas ; et je passe aux inquisiteurs qui suivent dans l'ordre chronologique.

7. Anielius, curé de Saint-Etienne de Toulouse, Raymond Resplandi, maître Ar. de Gouzens.

Nous avons déjà rencontré Ar. de Gouzens, délégué dio- césain de Toulouse. Raymond Resplandi jouit du même titre, tandis qu'Amelius se présente comme le lieutenant des inquisiteurs Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres ; mais il opère principalement à Toulouse. Pour les suivre dans leurs travaux, il faut consulter d'abord le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse, ils entendent des confes- sions, remettent leurs dépositions sous les yeux des préve- nus, ou infligent des peines* ; puis Doat, qui, à la vérité, ne fournit ici qu'une indication 2, enfin et surtout le Registre qui se trouve aux archives de la Haute-Garonne, sous la cote H Dominicains, 85.

Les archives de la Haute-Garonne, H Dominicains, 85, gardent dix feuillets de parchemin en une écriture du milieu du xiif siècle, qui, cousus, forment ensemble un cahier et sont numérotés de 1 à 10. On lit sur le premier les dates de 1674 et 1675; sur le troisième, 25; sur le cinquième, 36; sur le septième, iV" 544; sur le neuvième, 1674 et 1675, N" 197; ici et se lisent des noms de lieux ou d'hommes et des relevés de sommes d'argent. Ces indica- tions diverses méritent d'être retenues : elles permettent de

1. Pour Amelius, voy. aux fol. 31 v", 55 v°, 88 v», 116, 253 v°; pour Raymond Resplandi, voy. aux fol. 55 v», 215, 232, 253 v», 254 \°.

2. Tome XXV, fol. 275-283, confession ou déposition d'Arnaud Arquier, qui déclare avoir été entendu déjà par Arnaud Pelhisso et Amelius.

k

clxij INTRODUCTION.

déterminer la provenance de ces feuillets, qui, en effet, d'après la note laissée par M. Baudouin, archiviste de la Haute-Garonne, « servaient de couverture à divers registres du contrôle des Exploits, » aux dates marquées. Cette des- tination doit être notée, car elle explique l'état de ces dix feuillets et permet de déterminer leur provenance primitive. Au premier abord, parce qu'ils présentent une grande simi- litude dans l'écriture, on se croirait autorisé à penser qu'ils appartenaient au même registre. En réalité, il n'en est rien. Les marges ont été rognées; il reste cependant encore un moyen matériel de vérifier ce point : c'est d'abord la jus- tification ou longueur des lignes, c'est ensuite le nombre de lignes à la page. Ce critérium paraîtra suffisant à tous ceux que l'étude des manuscrits a mis au courant des prin- cipes suivis par les scribes du moyen âge : les manuscrits et registres présentent la même régularité que le livre moderne pour la justification de la ligne et le nombre de lignes à la page. Voici maintenant, à ce double point de vue, l'état des dix feuillets conservés aux archives de la Haute-Garonne :

Fol. 1, justification 152 mill., 48 lignes à la page.

Fol. 2, Fol. 3, Fol. 4, Fol. 5, Fol. 6, Fol. 7, Fol. 8, Fol. 9, Fol. 10,

id. id. id. id. id. id. id. id. id.

152 152 152 148 148 141 144 165 155

mill., 48 mill., 48 mill., 48 mill., 45 mill., 45

id. id. id. id. id.

et 144 mill., 45 lignes à la page, mill., 45 lignes à la page, mill., 45 id.

et 165 mill., 45 lignes à la page.

D'après la règle posée, nous aurions donc ici des frag-

INTRODUCTION. clxiij

ments de quatre registres : fol. 1-4, un premier registre; fol. 5-6, un second registre; fol. 7, un troisième registre; fol. 8, un quatrième registre. Cependant il faut joindre les fol. 7 et 8, l'irrégularité dans la justification du fol. 7 tenant à un simple accident; ce qui réduit à trois le nombre des registres démembrés; quant aux feuillets 8 et 9, ils appar- tenaient au même registre, puisqu'ils forment une seule feuille repliée, comme les fol. 1 et 2, les fol. 3 et 4, les fol. 5 et 6 et les fol. 7 et 8. Mais je n'oserais pas affirmer qu'il faille les séparer des registres précédents, ou les joindre à l'un ou à l'autre de ces registres ; car ils ne contiennent que des listes de noms débordant sur les marges. Les fol. 3 et 4 n'ont pas été écrits de la même main que les fol. 1 et 2 ; il y a même des différences dans les caractères, les abréviations *, et l'encre est ici plus noire. Je serais porté à les rattacher à un registre différent.

En résumé, trois registres certains ; un quatrième et un cinquième probables.

Cette constatation n'est pas dépourvue d'intérêt, puisque, au temps le P. Benoît composa Y Histoire des Albigeois et des Vaudois ou Barbets, qui parut en 1691, on conser- vait, dans le couvent des frères Prêcheurs de Toulouse, « douze anciens registres, » l'on voyait « les procédures que les inquisiteurs firent en différentes occasions contre les Albigeois et l'aveu de leur doctrine ^ » Nos feuillets ayant servi à recouvrir des registres du contrôle des Exploits, datés de 1675, nous pouvons en conclure que déjà, à cette date, la dilapidation des documents d'Inquisition avait non seulement commencé, mais fait de nombreux ravages.

\. Par exemple, l'abréviatioa de m indiquée par un signe ayant la l'orme d'un 2 et non par le trait horizontal : Lûbarda^, loi. 3. 2. T. I" D. 44.

clxiv INTRODUCTION.

Quelques-uns des dix feuillets sauvés ont conservé leur foliotation primitive : lxxxix, xg, pour les fol. 1 et 2; Lxxvi, pour le fol. 4 ; cm, pour le fol. 6 ; cxcvi, pour le fol. 7; GLiiii, pour le fol. 9; gxlv, pour le fol. 10. On le voit, les fol. 1 et 2 sont les seuls qui se suivent, de telle façon que, si nous avons ici des fragments de trois, et peut- être de quatre ou même de cinq manuscrits, le texte s'en trouve beaucoup plus coupé encore. Une première coupure comprend les fol. 1 et 2. Huit autres coupures sont formées par chacun des huit feuillets suivants. Dix folios nous apportent donc neuf fragments de textes ; un seul paraît ne pas être tronqué, c'est la Confessio Guillermi Furnerii, de Tholosa, conversi, fol. 8.

Je viens de dire Confessio en reproduisant le titre du fol. 8. Je 23ense, en effet, que la teneur des autres morceaux nous autorise à les regarder comme autant de confessions faites et obtenues au cours de la poursuite ; car souvent le témoin interrogé revient, les jours suivants, pour ajouter à ses aveux et les compléter; et il ne revient pas spontané- ment : car cette circonstance eût été indiquée, selon l'usage et la pratique ordinaire des inquisiteurs, qui, voyant un indice de sincérité dans la spontanéité de l'aveu, en faisaient prendre bonne note par le notaire.

Les inquisiteurs qui reçoivent les confessions, ou du moins qui se trouvent nommés dans quelques-unes d'entre elles, sont Raymond Resplandi, maître Ar[naud] de Gou- zens, Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres. Ame- lius, curé de Saint -Etienne de Toulouse, remplace, un moment, Rainaud de Chartres; il entend la confession de Guillaume Fournier ; il avait donc une sous-délégation. Vraisemblablement, Arnaud de Gouzens agit ici comme inquisiteur de l'évêque de Toulouse; nous lui avons déjà

INTRODUCTION. clxv

reconnu ce titre. Raymond Resplandi aura été de même juge délégué de l'évêque. Les notaires sont Bomassip, de Péyriac-Minervois (Aude), et Philippe Polier.

Voici, en suivant l'ordre des feuillets dans le cahier des archives de la Haute-Garonne, les dates dejours ou d'années qu'on y relève :

12..

15 novembre.

27 novembre.

8 décembre.

1256

1254

8 juin.

12..

25 juin.

1256

5 juillet.

4 août.

Lundi avant la fête de saint Laurent (7 août)

Octave de la fête de saint Laurent (17 août).

20 novembre.

Il faut signaler, parmi les témoins, Etienne Clavel, archi- prêtre de Laurac (Aude), et P. de Gouzens, diacre, parent sans doute de l'inquisiteur.

Au point de vue géographique, les confessions ou déposi- tions se distribuent de la manière suivante :

Le Lauraguais : premier, second, troisième et sixième (?) fragments.

Lavaur ou la région de Lavaur : quatrième et cinquième fragments.

Toulouse : septième fragment.

L'Albigeois et le Querci : huitième et neuvième fragments, d'après l'énumération des lieux qui y sont donnés en regard des noms des personnes, plus ou moins accusées dans les dépositions.

clxvj INTRODUCTION.

Comme derniers renseignements, je retiendrai la présence de Ferrier à Limoux, pour y exercer l'Inquisition et les charges nombreuses que plusieurs dépositions font peser sur les Roqueville. Enfin, je signale la confession de Guillaume Fournier, comme particulièrement curieuse et intéressante pour connaître et mesurer les agissements de l'hérésie à Plaisance, Pise, Crémone et dans la Lombardie. Il est vrai qu'elle n'est pas inconnue : M. Belhomme, ancien archiviste de la Haute-Garonne, l'a publiée ^ avec un autre fragment important, la confession de Guillaume Carrière. Ces frag- ments mériteraient d'être intégralement édités : ils four- nissent quelques faits nouveaux, et contiennent deux listes d'accusés, dont il sera peut-être possible un jour de décrire les destinées grâce à des documents nouveaux.

8. Rainaud de Chartres et Guillaume Bernard, de Daœ. Rainaud de Chartres, déjà si avantageusement connus eut pour compagnons, d'abord Jean de Saint-Pierre, nous l'avons vu, puis Guillaume Bernard, de Dax. Quelque célèbres qu'aient été Rainaud de Chartres et Guillaume Ber- nard, de Dax, il ne nous est presque rien parvenu d'eux. C'est que la période de temps à laquelle ils appartiennent est celle qui répond aux dilapidations postérieures des archives de l'Inquisition, comme le prouvent les fragments de registres conservés aux archives de la Haute-Garonne, le fragment appartenant à M. Louis Bonnet, de Béziers, et un autre fragment resté inconnu, qui est conservé à la bibliothèque de Carcassonne et dont je parlerai en son lieu.

Dans l'état actuel des documents, la lettre de Guillaume

1. Documents inédits sur t' hérésie des Albigeois, dans les Mémoires de la Société archéologique du midi de la France, VI, p. 101-146. Le texte n'y est malheureusement pas correctement établi.

2. Plus haut, p. clvij.

INTRODUCTION. clxvij

Bernard à Alfonse de Poitiers est, à n'en pas douter, son meilleur titre. Après, nous ne rencontrons que de rares indi- cations éparses ici ou là. Le 28 octobre 1258, à Toulouse, Guillaume Bernard entend la déposition comjilémentaire de Pons Garrigue*; le 10 juin 1263, Rainaud de Chartres et Guil- laume Bernard, de Dax, rendent, avec Philippe de Boissy, sénéchal du Rouergue, et maître Eudes, lieutenant du comte de Poitiers, une sentence arbitrale réglant la perception de la taille pour la construction de l'église de Najac^ encore faut-il reconnaître que la poursuite inquisitoriale n'est pour rien dans cette pièce ^. Enfin, à des dates incertaines, nous apprenons que Guillaume Bernard avait entendu les aveux d'Arnaud Cimordan, de Gascogne\ ceux d'Erablard Vassal à Castres^ de la femme Bona, de Prades, près de Puylau- rens (Tarn)^, de Pierre Ferrol, de Trébons (Haute-Garonne)'. Un « témoin, » Raymond Hugues, dit avoir comparu déjà devant Guillaume Bernard ^

9. Pons du Pouget {de Poieto, de Pogeto). L'ob- servation faite au sujet de Rainaud de Chartres et de Guil- laume Bernard s'applique plus directement encore à Pons du Pouget; car une citation lancée par lui et cinq sentences

1. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 127.

2. Pièce publiée d'après l'original dans les Travaux pratiques d'une conférence de palco(jraphie à l'Institut catholique de Toulouse, p. 51-55 (Toulouse, 1892, in-S").

3. Pièces étrangères à l'Inquisition, do même que celles Guillaume Bernard et Guillaume de Montréveil sont mêlés aux négociations de la ville de Toulouse avec Alfonse de Poitiers au sujet du fouage {Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1562-1564).

4. Doat, XXV, toi. 220.

5. Doat, XXV, fol. 183 et suiv. La pièce dit : avec son « com- pagnon, ï Rainaud de Chartres sans doute.

6. Les deux inquisiteurs opérant ensemble (Doat, XXV, fol. 87).

7. Les deux inquisiteurs ensemble (Doat, XXVI, fol. 64-66).

8. Doat, XXV, fol. 114.

clxviij INTRODUCTION.

qu'il prononça les seules pièces que nous ayons conser- vées — sont la preuve d'une poursuite exercée par cet inqui- siteur, mais dont le dernier acte seul nous est parvenu. Tout le reste a disparu ; il est vraisemblable, en outre, pour ne pas dire certain, que, pendant les trois années embrassées par ces sentences (1262-1264), Pons du Pouget n'avait pas limité son activité à cinq ou six affaires.

Voici le résumé de ces pièces :

14 août 1262, Carcassonne. Pons du Pouget écrit à l'archiprêtre de Fenouillèdes qu'il ait h citer, pour compa- raître à Soramières, ultra Montempessulaniiyn, les héri- tiers de Hugues de Saissac et de Pierre de Fenouillet, son père, le lundi avant la Nativité de la Vierge (Doat, XXXIII, fol. 115VO-116).

5 septembre 1262. Pons du Pouget condamne la mémoire de Pierre de Fenouillet comme étant mort dans l'hérésie (Doat, XXXIII, fol. m v°, 122 v''-124). Cette sentence donna lieu plus tard, nous l'avons vu', à un procès en appel assez célèbre.

11 mars 1263 (n. st.), cimetière de Lombers (Tarn). Pons du Pouget, inquisiteur, prononce une sentence d'exhu- mation contre Guillelme, femme de Bernard Carsiprès, de Limoux (Aude). (D'après un vidimus de 1331, Doat, XXXII, fol. 113 v°-124.)

14 mai 1264. Lettres de Pons du Pouget, inquisiteur, relevant Guillaume du Puy, chevalier, des obligations de son père, mort dans l'hérésie, moyennant les aumônes sui- vantes : 150 1. t. à l'Inquisition, 251. t. à Sainte-Cécile d'Albi, 15 1. t. à Saint-Julien, 10 1. 1. à Saint-Salvi, 10 1. t. au couvent des frères Prêcheurs d'Albi (arch. de la Haute- Garonne, H Dominicains, 85; Doat, XXXI, fol. 292^-295).

1. Plus haut, p. xxj, note 3, p. xxxiv, note 8.

INTRODUCTION. clxix

Date inconnue. Pons du Pouget impose des croix à Pierre Laurac, de Montgaillard (Haute-Garonne), d'après la déposition de celui-ci (Doat, XXVI, fol. 70-72).

10. Etienne de Gastine {de Vastino, de Vlastino, Vastinensis). Etienne de Gastine, « inquisitor in pro- vincia Narbonensi*, » est célèbre par ses démêlés avec Roger, comte de Foix. Le 8 décembre 1264, il lui écrivit pour se plaindre que Pierre André, son baile, eût refusé de comparaître; il lui enjoignait de l'arrêter 2. Le même jour, le comte lui répondait qu'il avait ordonné son arrestation ^ Et cependant, quatre jours après, le 12, le comte en a])pe- lait au saint-siège ; il formulait ses griefs contre l'inquisi- teur, qui avait, disait-il, occupé la ville de Foix et opéré l'arrestation de Raymond André, indemne cependant de tout soupçon d'hérésie, etc.^. Quoi qu'il en soit de la justice de l'appel, nous y trouvons la preuve du zèle d'Etienne de Gastine. Il ressort également de la confession d'Emblard Vassal ^ ainsi que d'une remise de pèlerinages faite à Ray- mond Sans, de Rabat (Ariège)^, et enfin d'un fragment de registre dernièrement reconnu dans la bibliothèque de Car- cassonne''.

Ce sont deux feuillets qui se suivent et qui ne portent aucune trace de foliotation ancienne; ils mesurent 373 mill.

1. Bulle de Clément IV du 31 juillet 1265 (Potthast, 19293).

2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1452, 1453. Aussi dans Doat, CLXXII, fol. 105.

3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1453.

4. Ibid., col. 1544-1547.

5. D'après sa propre confession, Etienne de Gastine l'aurait fait arrêter, puis relâché moyennant caution (Doat, XXV, fol. 183- 192, sa confession entière).

6. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1673. Aussi dans Doat, GLXXIII, fol. 95.

7. Il m'a été signalé par M. Doinel, archiviste de l'Aude.

clxx INTRODUCTION.

X 278 mill. ; l'écriture est de la seconde moitié du xiii" siècle, sur une justification page pleine de 192 mill. Arrachés d'un registre des archives de l'Inquisition, ils ont servi, comme les fragments conservés aux archives de la Haute-Garonne, à recouvrir un livre de compte, portant pour cote : Registre des années 1701 , 1702 et 1703. Ils s'ouvrent sur une dépo- sition dont le commencement manque : de tewopore quod supra. Item, diœit quod... Cette déposition se termine, puis elle est reprise : Item, anno quo supra, v idus augusti, predictus Guillelmus de Bordaria adjecit testimonio suo dicens... Cette addition est coupée à la fin du second des deux feuillets. Guillaume de la Borderie {de Bordaria) fait ses aveux. C'est un ministre hérétique, puisqu'il va de lieu en lieu avec un compagnon, Guillaume de Muret {de Murello), qui ne se sépare pas de lui : on entend leur « prédication, » on les « adore » ensemble; ils bénissent le pain; et c'étaient tout autant de privi- lèges ou d'attributions des ministres dualistes. Guillaume de la Borderie en savait long; il avait été appelé par les hérétiques en une multitude d'endroits que les inquisi- teurs, pour mieux s'y retrouver sans doute, ont fait noter à la marge et en regard du passage correspondant de la dépo- sition : Sancta Cruœ^, mansus de Lacalni^, rupis Sancti Projecti'^ mansus de Podio longo, Paidha- cwn\ Mons acutus^, Rabastenx^, Afflacum\ Romenœ^,

1. Sainte-Croix, comm. de Castelnau-de-Lévis (Tarn).

2. Lacalm, près de Sainte-Croix.

3. Saint-Projet, comm. de Paulin (Tarn). Riipis, château fort.

4. Paulhac, cant. de Montastruc (Haute-Garonne).

5. Montégut, cant. de Ravel (Haute-Garonne).

6. Rabastens (Tarn).

7. Fiac, arr. de Lavaur (Tarn).

8. Roumens, cant. de Revel (Haute-Garonne).

INTRODUCTION. clxxj

Tocille jjyope Baure^, Agrifolium^, Adalhertaria^, Villa franca'' . Cependant, ses deux dépositions tronquées ne fournissent rien de spécial sur les pratiques des héré- tiques. Elles montrent seulement une extrême activité de leur part dans la région de Lavaur et de Rabastens vers l'année 1268.

Aucune année n'est indiquée; mais nous pouvons détermi- ner approximativement la date de ce fragment par la men- tion, parmi les témoins présents à l'interrogatoire, de Ray- mond Sicred, prieur du couvent des frères Prêcheurs de Carcassonne : Testis frater Raimundus Sicredi, prior fratrum Predicatorum Carcassone. Or, Raymond Sicred a été prieur de ce couvent de 1266 à 1270 ^ C'est donc entre 1266 et 1270 qu'il faut placer la déposition de Guillaume de la Borderie.

Le nom de l'inquisiteur qui l'a reçue est resté en blanc : Hec deposuit Carcassone coram fratre... inquisitore. A cette date, Etienne de Gastine était inquisiteur « in provin- cia Narbonensi ; » à ce titre, il devait résider à Carcassonne. On ne peut pas assurer absolument qu'il ait entendu Guil- laume de la Borderie, mais la chose est infiniment probable,

1. Vaure, comm. de Revel (Haute-Garonne).

2. Aigrefeuille, cant. de Lanta (Haute-Garonne).

3. L'Albertarié, comm. de Graulhet (Tarn).

4. Villefranche-d' Albigeois (Tarn).

5. « Septimus prior [in conventu Carcassonensi] frater Ray- mundus Sicredi, de Burgo Carcassonensi, successit i'ratri Guillelmo Garini ; prefuit annis quatuor, fuitque absolutus in capitule pro- vinciaii, anno Domini CCo LXX». » (Bernard Gui, Priores in conventu Carcassonensi, Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 156 v°.) Voy. sur ce religieux, Acta capit. provinc. ord. [rat. Praed., p. 46, 117, 148 (note), 151, 174 (note), 177, 195, 196, 225 (note), 228, 233 (note).

clxxij INTRODUCTIO>\

d'autant qu'il donnait encore carrière à son zèle en 1276'.

11. Ranulphe de Plassac et Pons de Parnac. La carrière de ces deux inquisiteurs, qui se déroule principale- ment entre les années 1273 et 1279, est relativement docu- mentée. Mais leurs actes nous sont fournis uniquement par le fonds Doat, dont ils remplissent, ou à peu près, le tome XXV. Voici, dans l'ordre chronologique, l'indication des pièces qui y sont contenues :

21 mai 1273. Déposition de Guillaume de Molières, prêtre, fol. 2.

2 juin, 25 juin, 3 juillet 1273. Dépositions de Pétro- nille, femme de Deide Bras, de Villefranche-du-Rouergue, fol. 4.

30 juin 1273. Dépositions de divers Bourguignons demeurant en Rouergue, fol. 9 v".

25 juin et l^"" juillet 1273. Dépositions de Pétronille de Castanet, de Verfeil, diocèse de Rodez, alors en prison, fol. 6.

9 juillet 1273. Déposition de Willem Fournier, de Toulouse, « qui manet juxta domum Trinitatis, » fol. 15 v»,

30 août 1273. Déposition d'Alric, fils de Raymond Saich, de Garaman (Haute-Garonne), fol. 17 v°.

9 octobre 1273. Déposition de Saint-Saturnin, de Rouffiac (Aveyron), fol. 20 v°.

31 octobre et 3 novembre 1273. Dépositions de Gau- bert de Aula de Benacio, diocèse de Cahors, fol. 24.

11 novembre 1273. Déposition d'Etienne Roger, de Roumens (Haute-Garonne), fol. 27.

1. Le 6 mai 1276, à Carcassonne, il rendit une sentence d'héré- sie contre Hugues de Gondat, Raymond Delboc et Guillaume Didier, d'Albi (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. Gv"). La même année probablement, il livra au bras séculier Raymond Carbonel, de Graulhet (Doat, XXXII, fol. 242).

INTRODUCTION. clxxiij

12 novembre 1273, Déposition de Guilabert de Saint- Michel, fol. 29.

14 novembre 1273, die martis post festum Beati Martini*. Déposition de Barthélémy Jourdain, de B.abastens (Tarn), fol. 35.

11 janvier 1274 (n. st.). Déposition de Bernard de Riv ali, j^risonmer, fol. 11.

15 janvier 1274 (n. st.), die martis ante festum Beati Pétri ad Cathedram^. Déposition de Gardouch {Gar- dubius), chevalier, fol. 64.

22 janvier 1274 (n. st.). Déposition de Guillaume de Rosergue, fol. 36 v".

7 février 1274 (n. st.), die mercurii post festum Sancte Agathe. Déposition de Guillelmine, femme de Thomas de Saint-Flour, demeurant h Toulouse, île de Tounis, fol. 37 y\

Même jour. Déposition de Fabrisse, femme de Pierre Vital, de Limoux, demeurant à Toulouse, île de Tounis, fol. 43 v°.

Peu après le 7 février 1274 (n. st.). Nouvelle déposi- tion de Fabrisse, fol. 44 v''.

11 février 1274 (n. st.), in crastino sancte Scolastice. Déposition d'Arnaude, femme de Baymond Darasa, de Cordes (Tarn), alors à Saint- An tonin (Tarn-et-Garonue), fol. 55 V".

13 février 1274 (n. st.). Déposition de Raymond, curé de Cestayrols (Tarn), fol. 61 v».

Même jour. Déposition de Baymond Roca, de Cestay- rols (Tarn), fol. 62.

7 mars 1274 (n. st.). Déposition de Guillaume Ber-

\. En 1273, la fête de Pâques tomba le 9 avril. 2. En 1274, la fête de Pâques tomba le l«f avril.

clxxiv INTRODUCTION.

nard, damoiseau, fils de défunt Raymond Durfort, chevalier, de Fanjeaux (Aude), fol. 65.

8 mars 1274 (n. st.), die veneris ante festum sancti Gregorii. Déposition d'Esclarmonde, femme de Ray- mond de Durfort, fol. QQ v°.

13 mars 1274 (n. st.), die jovis post festum sancti Gregorii. Autre déposition de Guillelmine, femme de Thomas de Saint-Flour, fol. 41 v°.

14 mars 1274 (n. st.). Autre déposition d'Arnaude, femme de Raymond Darasa, de Cordes (Tarn), fol. 58.

Avril 1274. Dépositions de Philippine, fille de Fabrisse, femme de Raymond Maurel, demeurant à Tou- louse, île de Tounis, fol. 52.

2 avril 1274. Déposition de Bernard Hugues, frère de Raymond Hugues, de Roquevidal (Tarn), fol. 68, 90.

2 avril 1274. Déposition de Raymond Hugues, fils de Guillaume Hugues, de Roquevidal (Tarn), fol. 90.

3 avril 1274. Autre déposition du même, fol. 95.

4 avril 1274. Autre déposition du même, fol. 108. Même jour. Autre déposition de Guillelmine, précé- demment entendue, fol. 43.

7 avril 1274. Autre déposition de Raymond Hugues, fol. 114.

10 avril 1274. Autre déposition du même, fol. 119.

Même jour. Autre déposition de Fabrisse, de Limoux, fol. 49.

15 avril 1274. Déposition de B. Fournier, de Saint- Paul de Capdejous (Tarn), fol. 151 v°.

16 avril 1274. Autre déposition du même, fol. 153. Même jour. Autre confession de Bernard Hugues,

fol. 78.

Même jour. Déposition de Bona, femme de Bernard

INTRODUCTION. clxxv

Dupuy de Prades, près de Puylaurens (Tarn), fol. 83. 24 avril 1274. Autre déposition de Bernard Fournier,

fol. 155.

27 avril 1274. Confession de Raymond de Astanova, marchand, de Puylaurens (Tarn), fol. 156 v^

Même jour. Autre confession de Bernard Dupuy, de Prades, fol. 125 v°.

28 avril 1274. Autre déposition de Bona, femme du précédent, fol. 84 v".

2 mai 1274. Autre déposition de Bona, fol. 85.

7 mai 1274. Déposition de Bernard de Montesquieu, fol. 159 v°.

8 mai 1274. -— Autre déposition de Bernard Hugues, fol. 80 v°.

9 mai 1274. Autre déposition de Bernard Dupuy, de Prades, fol. 128 v".

10 mai 1274. Autre déposition de Bona, femme du précédent, fol. 87 v".

11 mai 1274. Autre déposition de la même, fol. 89.

18 mai 1274. Déposition de Pierre Guillaume de Roqueville, fol. 131.

19 mai 1274. Déposition de dameBezersa, fol. 164 v°. Même jour. Confession de Bernard Molinier, de Trèbes

(Aude), demeurant à Lescout (Tarn), fol. 166 v°.

21 mai 1274. Déposition de Jean de Torena, appelé aussi Jean d'en Hug, fol. 136.

23 mai 1274. Autre déposition de Bernard Molinier, fol. 170.

Même jour. Autre déposition de Jean de Torena,

fol. 138.

12 juin 1274. Autre déposition de Bernard Molinier, fol. 170 v".

clxxvj INTRODUCTION.

13 juin 1274. Autre déposition de Jean de Torena, fol. 139.

Même jour. Autre déposition de Raymond de Asta- nova, fol. 158.

21 juin 1274. Autre déposition de Pierre Guillaume, de Roqueville, fol. 134.

23 juin 1274. Déposition de Raymond Baussan, de Lagarde (Haute-Garonne), fol. 140 v°.

Même jour. Déposition de R. Gombert, de la Cas- sagne, fol. 147 v°.

29 juin 1274. Déposition de Jourdain, damoiseau, fils de Jourdain de Saissac, chevalier, fol. 149 v".

15 juillet 1274. B. de Montesquieu entend, à Toulouse, la lecture de sa déposition antérieure, fol. 161 v".

16 juillet 1274. Déposition d'Isarn Bonhomme, d'Aut- poul (Tarn), fol. 172.

Même jour. Déposition de Rixendis de Miraval, de Graulhet (Tarn), fol. 173.

6 août 1274. Autre déposition de la même, fol. 176. Même jour. Déposition de Guillaume Orset, de Lespi-

nasse (Haute-Garonne), fol. 178.

Même jour. Déposition de Guiraude, femme de Durand deRoufiac, fol. 181.

7 août 1274. Autre déposition de Raymond de Asta-

nova, fol. 158 y°.

10 août 1274. Autre déposition de Bernard Fournier,

fol. 154 r.

25 septembre 1274, quarto die martis post festum sancti Mathei apostoli et evangeliste. Déposition d'Emblard Vassal, de Ruppe Art fat, fol. 183.

Même jour. Déposition d'Etienne Vital, de Varagne (Tarn), fol. 193 v°.

INTRODUCTION. clxxvij

25 septembre 1274. Déposition de Bernard-Raymond Baragnon, marchand, bourgeois de Toulouse, fol. 196 v°.

29 septembre 1274. Autre déposition d'Emblard Vas- sal, fol. 192 Y\

26 octobre 1274, die veneris ante festimi apostolorum Simonis et Jude. Autre déposition de Rixendis de Mira- val, fol. 177.

6 novembre 1274. Autre déposition de Bernard-Ray- mond Baragnon, fol. 200.

21 mars 1275 (n. st.). Déposition d'Aymeric de Cas- telnau, d'Issel (Haute-Garonne), fol. 202.

25 mai 1275. Déposition d'Adémar Galofi, fol. 203.

30 mai 1275. Déposition d'Isambard de Saint-Anto- nin (Tarn-et-Garonne), fol. 206 v°.

1®"" juin 1275, sahbcdo in vigilia Penthecostes. Déposition de Bernarde, femme de Guillaume Fontaine, de Cantaleriis, fol. 209.

30 septembre 1275, die lune in crastinum sancti Michaelis septe?nbris. Autre confession de Bernarde, fol. 211.

9 novembre 1275. Déposition de Pierre Raymond, flis d'Isarn, de Saint-Paul-de-Cap-de-Jous (Tarn), fol. 213.

20 novembre 1275, die mercurii post octavam sancti Martini. Autre confession de Bernard-Raymond Bara- gnon, fol. 201 v°.

10 janvier 1276 (n. st.), die sabbati postEpiphaniam. Déposition de Pierre Engrin, de Puydaniel (Haute- Garonne), fol. 217,

11 janvier 1276 (n. st.), dominica post octavam Epi- phanie. — Déposition de Pierre de Sella, de Montferrat en Lombardie, fol. 218 v°.

Même jour. Déposition d'Arnaud Cimordan.

l

clxxviij INTRODUCTION.

11 janvier 1276 (n. st.). Déposition de Guillaume Legran, fol. 225 \'\

20 janvier 1276, die ynartis post octavam Epiphanie.

Déposition de Hugues, archiprêtre de Gardouch (Haute- Garonne), fol. 214 v°.

22 janvier 1276. Déposition de Pierre Perrin, de Puy- laurens (Tarn), fol. 216.

20 avril 1276, die lune ante festum sancti Mûrchi.

Confession de Rodrigue Ferrand, prêtre, du Portugal, fol. 227.

11 mai (?) 1276. Déposition de Bernard de Lambres, fol. 243.

21 mai 1276. Déposition de Raymond Bastier, de Caraman (Haute-Garonne), fol. 229.

21 mai(?) 1276. Déposition de Raymonde Ferrières, de Julio, fol. 241.

11 octobre 1276. Commission donnée au prieur du couvent des frères Prêcheurs de Montauban pour entendre les témoins appelés à déposer dans le procès de Bernard de Soulac, fol. 231 .

13 octobre 1276. Audition des susdits témoins, fol. 234 v°.

14 avril 1277. Déposition de Bernard Escolan, de Saint-Paul-de-Cap-de-Jous, fol. 244.

24 avril 1277. Déposition de Pierre Peytevin le Vieux, deSorèze(Tarn),fol. 248 v°.

10 mai 1277. Autre déposition du même, fol. 251 v°.

2 juin 1277. Déposition de Bernard Dupuy, de Sorèze.

9 juin 1277, die mercurii ante festum sancti Bar- nabe. — Autre confession de Pierre Peytevin, de Sorèze, fol. 255 v°.

INTRODUCTION. clxxix

4 septembre 1277. Autre déposition de IJernard Dupuy, de Sorèze.

22 septembre 1277. Déposition de Raymond Arquier, allas Baussan, fol. 275.

2 décembre 1277. Déposition de Bernard Barra, de Sorèze, fol. 292.

10 janvier 1278 (n. st.). Déposition de Pierre de Ben- vila, d'Avignonet (Haute-Garonne), fol. 298.

13 janvier 1278 (n. st.). Autre déposition du même, fol. 300 v^

Janvier 1278 (n. st.). Autre déposition du même, fol. 310 v°.

9 mars 1278 (n. st.). Autre déposition de Raymond Arquier, fol. 283.

13 mars 1278 (n. st.). Autre déposition du même, fol. 283.

16 mai 1278. Autre déposition de Pierre Peytevin, de Sorèze, fol. 259 v«.

17 mai 1278. Autre déposition du même, fol. 265 v°.

18 mai 1278. Autre déposition du même, fol. 266 v°. 1" juin 1278. Autre déposition du même, fol. 268 v". 27 septembre 1278. Déposition d'Ermengarde, femme

d'Isarn Pages, fol. 288 \\

15 novembre 1278. Autre déposition de Pierre de Benvila, fol. 318 v°.

18 novembre 1278. Déposition de Guillaume d'en Ath, fol. 290 v^

22 novembre 1278. Autre déposition de Pierre de Benvila, fol. 318 v".

27 novembre 1278. Autre déposition d'Ermengarde, fol. 290.

Clxxx INTRODUCTION.

5 décembre 1278. Autre déposition de Pierre de Ben- vila, fol. 324 v°.

6 décembre 1278. Autre déposition du même, fol. 328.

9 décembre 1278. Autre déposition du même, fol. 322 v°.

1279. Autre déposition de Pierre Peytevin, de Sorèze, fol. 271.

10 mars 1279 (n. st.). Autre déposition de Pierre de Benvila, fol. 331.

Ces pièces, comme on le voit, sont presque toutes des confessions ou aveux. Il semble, à ne s'en rapporter qu'à elles, que Ranulplie de Plassac opéra principale- ment du côté du Rouergue. Il faut signaler spécialement la présence dans cette région de Bourguignons émigrés qui eurent affaire à lui ; on retrouve bien plus tard des Bour- guignons dans les sentences de Bernard Gui. Cependant Ranulphe de Plassac poursuit à Toulouse, à Caraman, ou même dans le diocèse de Cahors, à Rabastens, à Saint- Antonin, etc. Il reprend la poursuite de Gardouch de Mauremont, entamée par Bernard de Caux et Jean de Saint- Pierre*. Pons de Parnac l'accompagne le plus ordinaire- ment. Ils entendent ensemble plusieurs dépositions; nous apprenons, par l'une d'elles, que les prisonniers non encore condamnés étaient détenus à la Tour-Blanche du Château- Narbonnais, à Toulouse^. Quand Pons de Parnac est seul, c'est dans la région de Puylaurens que nous le rencontrons, à Sorèze ou à Toulouse. Empêché de se rendre à Montau- ban, il donne commission au prieur des frères Prêcheurs de cette ville pour entendre les témoins à charge contre Bernard

1. Doat, XXV, fol. 64.

2. Doat, XXV, fol. 6G v».

INTRODUCTION. clxxxj

de Soulac : disposition assez rare pour mériter d'être par- ticulièrement notée. Enfin il opère aussi avec Hugues de Boniols {de Boniolis).

12. Hugues de Boniols, Pierre Arsin, Hugues Aine- lius. Le fonds Doat fournit tout ce qui nous reste des actes de chacun de ces trois inquisiteurs, soit qu'ils informent chacun seul et pour sa part, soit qu'ils opèrent deux par deux, ou même avec quelqu'un des inquisiteurs déjà nommés.

D'abord, Hugues de Boniols (1276-1279) : Doat, XXXH, fol. 242 (ensemble avec Etienne de Gastine) ; XXV, fol. 229, 251 (ensemble avec Hugues de Parnac), fol. 255 v", 259 (ensemble avec Pierre Arsin); XXXH, fol. 113 (ensemble avec Jean Galand, que je vais avoir à faire con- naître); XXVI, fol. 50.

Ensuite Pierre Arsin (1277-1278) : Doat, XXV, fol. 248 v" (ensemble avec Hugues Amelius, lieutenant des inquisiteurs comme lui), fol. 290, 292, 298; XXVI, fol. 3; XXV, fol. 259, 283, 284 (ensemble avec Hugues de Boniols), fol. 266 v°, 268 v" ; XXVI, fol. 8 v°; XXV, fol. 290. Tout se passe à Toulouse, excepté la déposition de Pierre Géraud, de Montjoire (Haute-Garonne), qui fut, le 22 juin 1278, reçue dans la maison du curé de ce lieu.

Enfin, Hugues Amelius, prieur des frères Prêcheurs de Toulouse*, lieutenant de l'inquisiteur ou inquisiteur lui- même (1277-1280) : Doat, XXV, fol. 248 (ensemble avec Pierre Arsin), fol. 275, 310 v" (ensemble avec Pons de Parnac) ; XXVI, fol. 20, 32, 36 (ensemble avec Jean Galand) ; XXV, fol. 271, 288 v% 318 v", 322 v«, 324 v", 328, 331 (ensemble avec Jean Galand) ; XXVI, fol. 1, 2

1. Douais, Les frères Prêcheurs en Gascogne, p. 428.

clxxxij INTRODUCTION.

(ensemble avec Jean Galand), fol. 42 v°, 48, 49, 54 v", 56, 56 v% 58, 58 v°, 60, 62, 63, 64, 66, 68, 70, 73, 77 y». Acte à relever : en mai 1279, Hugues Amelius promet la grâce de la prison à tous les détenus de Toulouse qui feront de plus amples aveux (Doat, XXVI, fol. 49) : preuve, entre mille autres, que la prison était le grand moyen employé pour obtenir l'aveu. Avec Hugues Amelius tout se passe à Toulouse ; plusieurs des prévenus qu'il entend appartiennent au Lauraguais. :

13. Jean Galand (1278-1293). Cet inquisiteur a fourni une carrière particulièrement longue et laborieuse. C'est à Carcassonne et à Albi qu'il a le plus ordinairement siégé. Le fonds Doat nous le montre à Carcassonne princi- palement, le ms. latin 12856 de la Bibliothèque nationale à Albi.

Doat, XXVI, fol. 36; XXXH, fol. 113 (ensemble avec Hugues de Boniols) ; XXVI, fol. 44; XXXH, fol. 125 (et aussi dans Mahul, Cartulaire, V, 630); XXVI, fol. 80, 98, 191, 193 (et aussi dans Mahul, Cartulaire, V, 637); XXVI, fol. 140, 157, 160, 162 v", 177 (cf. Mahul, Cartu- laire, V, 635), fol. 194 v°, 197, 203, 211 (cf. Mahul, Cartulaire, V, 638), 228 y\ 233 v% 236 v°, 242 v°, fol. 217 (Mahul, Cartulaire, V, 635), fol. 100 (Mahul, Cartulaire, V, 633), fol. 254 (Mahul, Cartulaire, V, 641), fol. 255, 266, 269, 271 (cf. Mahul, Cartulaire, V, 643), fol. 276 (cf. Mahul, Cartulaire, V, 643), fol. 280 (cf. Mahul, Cartulaire, V, 643), fol. 215 V (ensemble avec les inquisiteurs Guillaume de Saint-Seine et Jean Vigouroux), fol. 220 v", 289 (Item), fol. 155 (Mahul, Cartulaire, V, 050).

Le 13 septembre 1285, Jean Galand est à Albi, dans la

Lk:

INTRODUCTION. clxxxiij

maison épiscopale neuve, il fait prendre connaissance de sa déposition à Bernard Lagarrigue, l'éYêque d'Albi étant présent (Doat, XXVI, fol. 254, 266).

Mais c'est le ms. latin 12856 de la Bibliothèque natio- nale qui contient les indications les plus amples sur la part prise par Jean Galand à la poursuite des hérétiques d'Albi, en 1286 et 1287, de concert avec l'évêque de la ville. Il faut nous y arrêter quelque peu.

Ce ras. (papier, copie du xvii^ siècle, 303 mill. X 210 mill. , 142 feuillets, reliure parchemin) provient de la bibliothèque Coislin. On y a transcrit, au xvif siècle, les interroga- toires de Bernard de Castanet, évêque d'Albi, en 1286 et 1287, en 1299 et durant les années suivantes. Les interro- gatoires de 1299 nous sont parvenus d'après deux manus- crits originaux, le ms. de Merville et le ms. lat. 11847 de la Bibl. nat. Il en sera question plus loin. Quant aux inter- rogatoires de 1286 et 1287, ils ne nous sont connus que par le ms. lat. 12856, ils remplissent les feuillets 1 à 62. Le commencement manque : un cahier a été probablement arraché entre les feuillets 4 et 5. Les interrogatoires sont pré- cédés de la liste des personnes sur lesquelles les « témoins, » au nombre de onze, ont fait peser des charges (fol. 1-4). La fin de cette liste déplacée se trouve au feuillet 142 et dernier du manuscrit.

Ces « témoins » sont déjà des accusés; et c'est comme pré- venus qu'ils subissent l'interrogatoire pour lequel ils ont été cités ou amenés de la prison épiscopale. Voici leurs noms avec la date des interrogatoires successifs subis par chacun d'eux :

Ramundus de Baffinhaco.

18 janvier 1286 (n. st.). 20 janvier 1286 (n. st.).

clxxxiv INTRODUCTION.

21 janvier 1286 (n. st.).

22 janvier [1286] (n. st.). 25 janvier [1286] (n. st.).

2 février [1286] (n. st.).

3 février [1286] (n. st.).

5 février [1286] (n. st.).

7 février [1286] (n. st.).

9 février [1286] (n. st.).

10 février [1286] (n. st.).

15 février [1286] (n. st.). 1«^ avril 1287.

3 septembre 1287.

Arnaudus Agassa.

l^-- février 1286 (n. st.).

2 février 1286 (n. st.).

3 février 1286 (n. st.).

16 mars 1286 (n. st.).

Ramundus Brin de Albia.

6 février 1286 (n. st.).

8 février 1286 (n. st.).

9 février 1286 (n. st.). 25 février 1286 (n. st.). 15 mars 1286 (n. st.). l*"- janvier 1287 (n. st.).

Arnaldus Canaix.

11 février 1286 (n. st.). 12février 1286 (n. st.). 13 février 1286 (n. st.). 15 février 1286 (n. st.). 20 février 1286 (n. st.).

INTRODUCTION. clxxxv

le-- mars 1286 (n. st.). 19 mars 1286 (n. st.).

Ramundus Vinhalz.

13 février 1286(11. st.).

14 février 1286 (n. st.). 19 mars 1286 (n. st.).

Aymericus Grosset.

14 février 1286 (d. st.).

15 février 1286 (n. st.).

Vitalis Vinhalz de Albia.

3 mars 1286 (n. st.). 5 mars 1286 (n. st.). 7 mars 1286 (n. st.). 15 mars 1286 (n. st.). 19 mars 1286 (n. st.). 5 mai 1286. 28 mars 1287. 17 avril 1287. 30 avril 1287.

Raimiindus Cogorla.

15 mars 1286 (n. st.).

16 mars 1286 (n. st.). 23 mars 1286 (n. st.). 26 mars 1286.

l^r avril 1286. 5 mai 1287.

Ramundus Fumeti de Albia. 3 mars 1287 (n. st.). 5 mars 1287 (n. st.).

clxxxvj INTRODUCTION.

7 mars 1287 (n. st.).

8 mars 1287 (n. st.).

9 mars 1287 (n. st.). 11 mars 1287 (n. st.). 22 mars 1287 (n. st.). 21 avril 1237.

19 septembre 1287.

Poncius Nycolai de Albia. 3 mars 1286 (n. st.). 7 mai 1287.

Rixendis de Belvezer.

17 avril 1287. '

Du 18 janvier 1286 au 17 avril 1287, Bernard de Cas- tanet entendit les dépositions des onze prévenus déjà nom- més avec les inquisiteurs dominicains Jean Galand, Jean Vigouroux et Guillaume de Saint-Seine {de Sancto Secano) ; avec eux, se trouvait présent à l'interrogatoire le juge ordi- naire d'Albigeois qui n'est pas nommé.

Jean Galand est qualifié du titre de « Inquisitor in regno Francie auctoritate apostolica deputatus. » Jean Vigouroux était un des religieux les plus considérables de l'ordre des frères Prêcheurs, puisque, peu de temps après la mort de saint Thomas d'Aquin, il avait reçu du chapitre général mission de se rendre en Angleterre pour y faire une enquête sur l'enseignement antithomiste'. Quant à Guillaume de Saint-Seine, il se trouvait dans le pays encore en 1292, année le maître général de l'ordre l'honora de communi- cations pour la province^. ..

1. Douais, Essai sur l'organisation des études dans l'ordre des frères Prêcheurs. Acta capit., à l'Index les nombreux renvois.

2. Douais, Acta capit., 370.

INTRODUCTION. clxxxvij

Sont présents aussi aux interrogatoires : Jean Moliuier, archiprètre de Castres, Guillaume de Montclar {de Monte dard), prieur du couvent des frères Prêcheurs d'Albi, dont Bernard Gui a écrit une notice dans son histoire de ce cou- vent*, Guillaume de Peyrelate, lecteur ou professeur dans ce même couvent, religieux d'une carrière honorable et d'un mérite reconnue D'autres frères Prêcheurs figurent parmi les témoins, par exemple Jean du Faugoux {de Falgesio), je pense qu'il faut voir Jean du Faubet [de Falbetoy, sous-prieur à cette date du couvent d'Albi.

Les notaires nommés sont Pierre Radulphe, qualifié du titre de notaire de l'Inquisition de Toulouse, Raymond de Malveriis [de Molières), notaire de l'Inquisition de Car- cassonne, un Guillaume Terrein (?) et Jean de Roucoules {de Rocolis), qui retient les dépositions.

L'évêque s'entoure donc de personnages qui donnent de l'éclat au tribunal et en imposent; l'audience est solen- nelle. L'interrogatoire de Raymond Fumet, homme de lois, jiirisperitus, fait connaître la procédure suivie, et peut être présenté comme un procès type. Jean Carratier, huis- sier, nuncius, a fait la citation légale. Raymond Fumet comparaît au jour fixé. L'évêque avait proclamé le temps de grâce ; mais Raymond Fumet n'avait pas cru devoir en profiter, d'abord parce qu'il se savait convaincu par témoins, ensuite parce qu'il s'était proposé d'aller à Rome pour demander la pénitence. Il est interrogé dans la maison

i. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 490. Bibl. de la ville de Bordeaux, ms. 780. Cf. Acta capit., 175, 332 (note), 372 (note), 383 (note), 389 (note), 395 (note).

2. Douais, Acta capit., 103, 115, 162, 189, 192, 327, 332 (note).

3. Douais, Acta capit., 296, 306, 325, 335, 353, 361, 384, 403, 458, 479.

clxxxviij INTRODUCTION.

êpiscopale, comme, d'ailleurs, chacun des autres accusés; puis il est retenu et enfermé dans la prison de l'évêque, d'où il est ramené, les jours suivants, pour être de nouveau inter- rogé. Il l'est jusqu'à six fois, puis encore une fois un mois après; cinq mois plus tard, ses juges lui donnent communi- cation de ses dépositions antérieures, et il doit déclarer s'il les reconnaît vraies ou non. Il attend la sentence définitive, qui jusqu'alors n'a été que préparée et qui sera prononcée à une date ultérieure.

Les interrogatoires pouvaient être répétés, repris, conti- nués à la discrétion du juge.

Parmi les dépositions, quelques-unes ont été faites in domo episcopali veteri, d'autres in domo episcopali nova; mention qui nous permet de penser qu'en 1287 l'ins- tallation de l'évêque dans le palais nouvellement bâti était définitive.

Il résulte de ces interrogatoires que l'hérésie avait encore dans l'Albigeois, à la fin du xnf siècle, une situation assez forte. Les ministres dualistes habitent en secret une maison aux portes d'Albi ; c'est qu'on vient les chercher, c'est de qu'ils rayonnent dans la ville et la région ; ils se rendent auprès des malades, qu'ils initient par l'imposition des mains ou du livre des Évangiles, par la récitation de l'Evangile de saint Jean ; ils se multiplient. Ce ne sont pas seulement les pay- sans, des gens de métier qui les appellent, les accompagnent ou les reçoivent. Ils ont des amis parmi les notaires, les avo- cats, les chevaliers, au sein du clergé régulier et séculier, qui sont pour eux de vrais fidèles, puisqu'ils vont jusqu'à les « adorer, » selon le rit duahste*. Les récits d'initiation héré-

1. Ainsi un chanoine d'Albi, le clergé de Saint-Salvi, le prieur de Saint-Afric, le curé de Guitalenx, etc.

INTRODUCTION. clxxxix

tique y sont fort nombreux. Les hérétiques cependant redou- tent fort le clergé, qu'ils trouvent trop paissant; ils craignent surtout les frères Prêcheurs. Quelques-uns découragés esti- ment qu'il n'y a plus qu'une chose à faire, se retirer en Lom- bardie ; d'autres se rendent à Lombers (Tarn), un des berceaux de l'albigéisine, comme dans un abri sur contre l'Inquisition et les inquisiteurs. Ils s'entourent du plus grand secret, et, chose curieuse, c'est devant l'autel de Saint-Pierre, dans l'église Saint- Vincent de Castres, que Raymond Duval fait prendre à ses complices l'engagement de garder le silence sur le désir qu'il a de voir les hérétiques. Ils échangent entre eux des signes de passe. Bien que les inquisiteurs accordent la grâce promise, qu'ils se montrent faciles à relever les cou- pables de l'excommunication, on sent qu'il règne partout un mécontentement véritable; une sourde colère agite les esprits. La preuve en est dans la démarche faite par les consuls de Carcassonne auprès de ceux de Castres, auxquels ils com- muniquent leur appel contre l'Inquisition devant le pape et le roi ; ils leur demandent de se joindre à eux. C'était la première annonce du soulèvement qui, avec Bernard Déli- cieux et les fraticelles de Narbonne, allait mettre, douze ans plus tard, l'unité française en péril.

Jean Galand fut témoin de ce grand mouvement régional à son origine. Il n'est pas impossible que son ordonnance du 3 juillet 1282, sur la garde des prisonniers, qu'il vou- lait rendre moins débonnaire, ait paru rigoureuse. En tout cas, il faut y voir un des actes principaux, peut-être le plus important de ce juge. En voici la teneur :

Anno Domini M" (X" LXXXIl", sexla feria, sabbato {sic) infra oclavas Apostolorum Pelri et Pauli, fuit injunclum et dislricLe mandalum et per juramentum Radulpho. cuslodi immuraLo- rum et Bernarde, uxori sue, per fratrem Johannem Galandi,

CXC INTRODUCTION.

inquisitorem, in presentia fratris P. Régis, prioris, fralris Johan- nis de Falgosio et fratris [Hugonis] Archembaudi, quod de cetero non tenea[n]t scriptorem aliquem in muro necequos, née ab aliquo immuratorum recipiant, nec donum aliquod. Item, nec pecuniam illorum qui in muro decedunt retineant, nec ali- quid aliud; set statim inquisitoribus denuncient et reportent.

Item, quod nullum incarceratorum et inclus[or]um extrahat de carcere.

Item^ quod immuratos pro aliqua causa extra primam por- tam mûri nuilo modo extrahat, nec domum inlrent, nec cum eo comedant.

Item^ nec servitores qui deputati sunt ad serviendum aiiis occupent in operibus suis, nec eos nec alios mitlant ad aliquem locum sine speciaii licentia inquisilorum.

Item, quod dictus Radulphus non ludat cum eis ad aliquem ludum, nec sustineat quod ipsi inter se ludant.

Et si in aliquo de predictis inveniantur culpabiles, ipso facto incontinenti de custodia mûri perpetuo sint expulsi.

AcLum coram predicto inquisitore in testimonio predictorum et mei Pontii Prepositi, notarii, qui hec scripsi.

(Doat, XXXII, fol. 125-126.)

14. Guillaume de Saint-Seine {de Sancto Sequano, Seccano) (1286-1292). Plusieurs fois déjà j'ai nommé cet inquisiteur. Le principal de son œuvre se trouve conservé dans Doat, XXVI, fol. 215 v", 220 r, 292, 301 v°, 302 v«, 303, 309 V", 311 V" (Mahul, Cartulaire, V, 643), fol. 190, 314 (Mahul, CartiUaire, V, 646), fol. 102, 108, 112, 114 v°, 221, 224, 287 (Mahul, Cartulaire, V, 647), fol. 140 (Mahul, Cartulaire, V, 648), fol. 142 v^ 146 (cf. Mahul, Cartulaire, V, 648); XXXII, fol. 241, 251 (Mahul, Cartulaire, Y, 649).

Presque au début de la carrière de Guillaume de Saint- Seine se place un acte du 16 avril 1286, qui, à cette date, indique une préoccupation curieuse; Guillaume de Saint-

INTRODUCTION. CXCJ

Seine, Jean Galaudet Jean Vigouroux ensemble publient les dépositions de Bernard Agassa d'Albin Pourquoi? Le motif est à noter : c'est pour enlever tout soupçon d'interpolation. Déjà on accusait l'Inquisition de dénaturer les aveux pour mieux atteindre les prévenus. L'Inquisition se précautionne.

Autre remarque : Guillaume de Saint-Seine soumet un prévenu, Bernard Benoît, à la prison pour qu'il avouée Voilà encore une fois le grand moyen d'obtenir l'aveu, qui n'est pas la torture.

Troisième remarque : le 25 juin 1292, à Carcassonne, Guillaume de Saint-Seine fait faire, à la demande du procu- reur du roi, des extraits ou copies dans les archives de l'In- quisition. La cour de Philippe le Bel est saisie de plusieurs plaintes. Le roi veut savoir ce qui se passe de ce côté, un vent d'orage semble prêt à souffler.

15. Bertrand de Clermont et Nicolas d'Ahbemlle (1293-1302). La première partie delà carrière de ces deux inquisiteurs est assez faiblement documentée. Encore faut-il ajouter que les trop rares pièces qui lui appartiennent ont été publiées à l'exception de deux ; elles sont connues. J'ai eu, au surplus, l'occasion de signaler la lettre d'Adam, des frères Mineurs, inquisiteur de la province romaine, à Ber- trand de Clermont, en faveur de Pierre d'Aragon de Car- cassonne^. Les aveux de Bernard de Palairac et de Raymond Martin de Roquefère faits à Bertrand de Clermont, en août 1293, avaient attiré l'attention de Mahul ^ et déjà D. Vaissète et D. Martène avaient, chacun pour son compte, publié la sen-

1. Doat, XXVI, fol. 215 vo-216.

2. Doat, XXVI, fol. 292.

3. Doat, XXVI, fol. 148 vo-150, 150 vo-151 (cf. Mahul, Gartu- laire, V, 649).

4. Doat, XXVI, fol. 151-154; Mahul, Cartulaire, V, 650.

cxcij INTRODUCTION.

tence par laquelle, à Carcassonne, le 8 octobre 1299, Nico- las d'Abbeville obligea les consuls et les habitants du Bourg à faire bâtir une chapelle en l'honneur de saint Louis dans la maison des frères Prêcheurs de la ville, moyennant quoi il leur accorda l'absolution de l'excommunication qu'ils avaient encourue ^ Le fonds ne contient que trois ou quatre autres actes de Nicolas d'Abbeville qui soient peu ou point connus. Ce sont la sentence du 18 décembre 1300, par laquelle, avec Foulques de Saint-George, il livra au bras séculier Arnaud Embrin, de Limoux^ ; la lettre par laquelle, le 30 août 1301, il nomma ses procureurs en cour de Rome pour l'affaire de Pierre de Fenouillet, à savoir Pierre d'Orvieto, procureur général des frères Prêcheurs, Jacques de Casais, camérier du cardinal Jean de Maine, et Hugues de Altaribus, méde- cin et chapelain du susdit cardinal'^; la poursuite d'un hérétique fort répandu, Bernard Benoît, qui, en 1289, avait fait des aveux^ ; enfin deux sentences de condamnation ad perpetuum carcerem stricti mûri, prononcées le 28 jan- vier et le 7 mars 1300 (n. st.), à Albi, contre vingt et un hérétiques-', qu'ils avaient précédemment entendus.

Le ms. lat. 11847 de la Bibliothèque nationale nous informe, en effet, assez amplement sur les poursuites inten-

1. Hist. gén. de Languedoc, t. IV, LXXVIII, 48 (éd. princeps) ; I). Martène, Amplùsima collectio, VI, 892; Doat, XXXII, fol. 299-307.

2. D'après un vicUmus de 1331 (Doat, XXXII, fol. 113 v°-124).

3. Doat, XXXIII, fol. 15-18.

4. Doat, XXVI, fol. 312-313. L'appel fait au saint-siège par les frères Mineurs de Carcassonne contre Nicolas d'Abbeville, qui voulait exhumer Gastcl Faure, enterré dans le couvent, comme étant mort dans l'hérésie (Doat, XXXIV, fol. 123-130), appartient à l'histoire de cet inquisiteur.

5. Doat, XXXV, fol. 71-75.

INTRODUCTION. Cxciij

tées par ces deux inquisiteurs en 1299 et 1300. J'en ai déjh dit un mot en parlant de Bernard de Castanet; il est indis- pensable d'y revenir.

Du mois de décembre 1299 au mois de mars 1300, Nico- las d'Abbeville et Bertrand de Clermont, inquisiteurs, enten- dirent, avec Bernard de Castanet, évêque d'Albi, les dépositions de trente-sept hérétiques, dont quinze furent plus tard condamnés. Deux notaires reçurent ces déposi- tions, dont la minute fut ensuite transcrite au moins en deux exemplaires : le ms. lat. 11847 de la Bibliothèque nationale et le manuscrit qui aujourd'hui se trouve au châ- teau de Merville.

Deux des procès engagés en 1299 furent repris, vingt ans plus tard, en 1319. Voici, d'ailleurs, l'ordre chronologique des interrogatoires avec le nom des prévenus ou accusés :

1299, 2 décembre, Guillaume de Mauran.

20 décembre,

1300 (n. st.), 18 janvier,

1299, 4 décembre, Raymond Auger.

17 décembre,

1299, 4 décembre, Bérenger Brosa.

20 décembre,

1300 (n. st.), 17 janvier,

1299, 4 décembre, Jean Constant.

19 décembre,

1299, 4 décembre, Guiraud Delort.

16 décembre,

18 décembre,

1299, 5 décembre, Raymond Constant.

12 décembre,

1300 (n. st.), 17 janvier,

m

CXCiv INTRODUCTION.

1300 (n. st.), 17 janvier, Etienne Mascot. 1300 (n. st.), 18 janvier, Guillaume de Landas. 1300 (n. st.), 20 janvier, Guiraud Austor.

1300 (n. st.), 2 mars,

1300 (n. st.), 20 janvier, Raymond Calvier.

1300 (n. st.), 25 janvier,

1300 (n. st.), 20 janvier, Jacques Fumet.

1300 (n. st.), 5 février,

1300 (n. st.), 20 janvier, Bertrand de Montaigut.

1300 (n. st.), 30 mars,

1300 (n. st.), 20 janvier, Galhard Fransa.

1.300 (n. st.), 2 mars,

1300 (n. st.), 20 janvier, Guillaume Golfier.

1300 (n. st.), 2 mars,

1300 (n. st.), 20 janvier, Pierre Talhafer.

1300 (n. st.), 25 janvier,

1300 (n. st.), 20 janvier, Bérenger Fumet.

1300 (n. st.), G février,

1300 (n. st.), 20 janvier, Jean Beaudier.

1300 (n. st.), 5 février,

1300 (n. st.), 21 janvier, Guillaume Fenasse.

1300 (n. st.), 26 janvier,

1300 (n. st.), 21 janvier, Raymond Hugues.

1300 (n. st.), 2 mars,

1300 (n. st.), 23 février, Durand de la Sale. 1300 (n. st.), 23 février, Isarn Cardelhac. 1300 (n. st.), l""" mars, Garnier. 1300 (n, st.), 1'^'" mars, Bérenger Sabbatier. 1300 (n. st.), 2 mars, Guillaume Salavert.

1303, 6 août,

1319 (n. st.), 5 mars,

1300 (n. st.), 2 mars, Bernard Audiguier.

INTRODUCTION. CXCV

1300, 30 mars,

1300 (n. st.), 2 mars, Raymond Garsie. 1300 (n. st.), 5 mars, Bonet de Carvas. 1300 (n. st.), 9 mars, Bérenger Adémar.

1300, 30 mars,

1300 (n. st.), 9 mars, Guillaume Torayl.

1300, 29 mars,

1300 (n. st.), 9 mars, Lambert de Foyssens.

1300, 29 mars,

1300 (n. st.), 9 mars, Pierre Adémar.

1300, 30 mars,

1300, 28 mars, Pierre Rigaud.

1300, 29 mars, Raymond Pagut.

1300, 29 mars, Sicart Delort.

1300, 30 mars, Sicard de Frayssenenx.

1300 (n. st.), 2 mars, Guillaume de Mauran. 1319 (n. st.), 5 mars, Isarn Col.

La « déposition » de Pierre Tailhefer, d'Albi, peut être présentée comme le type de ces « confessions » : car les parti- cularités principales de la plupart des autres s'y rencontrent. Le témoin nie d'abord toute participation à l'hérésie ; puis il se ravise, et, quelques jours plus tard, il vient dire ce qu'il sait des hérétiques. Il les a vus en tel endroit et en tel autre; il les a « adorés; » il a assisté à une initiation, et il en expose en détail le rite, qui se fait toujours sur un malade. Le plus ancien des hérétiques qui entourent le malade tient ses mains jointes dans les siennes, pendant que les hérétiques prononcent les paroles ; puis ils font devant lui les génuflexions liturgiques. Ce rite n'est pas absolument invariable. Par exemple, maître Pierre de Medenco, pro- cureur du roi pour la sénéchaussée de Carcassonne et de

cxcvj INTRODUCTION.

Bêziers, malade dans sa métairie de Clioart, près de Rêal- mont (Tarn), fut reçu dans la secte par les hérétiques, dont un se tenait à la tête et l'autre aux pieds, pendant que les autres prononçaient les paroles. Le plus souvent le témoin ne spécifie pas les paroles du rite, qu'il déclare ne pas avoir comprises. Deux ou trois fois, c'est l'Évangile de saint Jean qui est lu, le livre étant ouvert sur la tête du malade. Deux fois il est question d'un cordon imposé au malade comme symbole de la secte. On n'y trouve rien de nouveau sur le rituel de 1' « adoration, » qui se faisait « flexis genibus, ter dicendo : Benedicite, » l'ancien répondant : « Dominus vos benedicat, sive Diaus vos benesiga. »

Je signalerai la cérémonie de la bénédiction du pain, que les hérétiques mangeaient debout, et les mets dont leur repas se composait ordinairement : des poissons, des légumes, des fruits; les viandes, pour les chefs du moins, étaient hors d'usage, sinon interdites.

Je noterai ensuite l'opinion favorable que, dans un certain milieu, l'on avait des hérétiques, je veux dire des ministres dualistes, qui étaient réputés pratiquer le jeûne, avoir la vraie foi, suivre la règle des apôtres, etc.

Du reste, ils ne laissaient à personne le soin de recom- mander la secte. Ils vantaient beaucoup et élevaient très liant leur genre dévie, qu'ils rattachaient à saint Jean-Bap- tiste. Ils promettaient l'insensibilité dans les souffrances et un miracle en faveur des prisonniers, pour lesquels les portes des prisons devaient s'ouvrir. On ne peut avoir une confiance plus exaltée.

Sicard Delort, de Réalmont, raconta la pénitence qui lui fut infligée, non par les inquisiteurs, mais par Arnaud, frère Mineur « grossus et antiquus » du couvent de Castres, qui l'obligea aux pèlerinages du Puy, de Vienne, de Montma-

INTRODUCTION. cxcvij

jour, des Saintes-Maries-de-la-Mer, de Saint-Gilles, de Vauvert, de Notre-Dame-des-Tables à Montpellier et de Sérignan, preuve évidente qu'au xiii° siècle comme aupara- vant bien des pénitences, imposées à titre de pénitences publiques, n'appartenaient pas en propre à la pénalité inqui- sitoriale.

Sicard Delort était issu de la bourgeoisie d'une petite ville. Guillaume de Landas, Bérenger Brosa, Guillaume Dufour, de Graulhet (Tarn), Raymond Laval, de Lau- trec (Tarn), Gailhard Sabbatier, de Lombers (Tarn), Gail- hard Lavilate, de Lautrec, Bernard Rêveilhe, de Réalmont, Vital Vinhal et la plupart des autres hérétiques nommés dans les « dépositions » appartenaient de même à la bour- geoisie terrienne et commerçante du Castrais et de l'Albi- geois. On peut dire qu'entre les interrogatoires de 1287 et ceux de 1299, dans cet intervalle de douze ans, la situation de l'hérésie ne s'était pas sensiblement modifiée. A la fin du xiif siècle, la grande noblesse, qui l'avait d'abord sou- tenue, l'abandonnait. En revanche, l'hérésie continuait à avoir des appuis, des partisans et même des apôtres dans la classe intermédiaire entre la noblesse et la petite bourgeoi- sie, les notaires et les légistes par exemple. Le prévôt de Réalmont, le viguier d'Albi, le juge du seigneur évêque étaient inféodés à l'albigéisme.

Enfin, je signale dans la « déposition » d'Etienne Mascot le curieux récit du voyage qu'à l'instigation de Bertrand de Montégut, revendeur ou marchand albigeois, il fit en Lombardio.

Ces « dépositions » renferment des indications sans nombre et de haute valeur pour l'histoire religieuse du Languedoc ; publiées, elles feraient bonne figure parmi les textes méri- dionaux.

<*l

cxcviij INTRODUCTION.

16. Geoffroy d'Abluses, inquisiteur, Gèraud de Blumac et Jean du Faugoux, lieutenants de l'inquisi- teur (1308-1309). Bernard Gui fait remarquer, à la fin du récit qu'il nous a donné des troubles d'Albi, que l'oppo- sition faite à l'Inquisition pendant les premières années du XIV'' siècle amena une recrudescence de l'hérésie; pour lui, cela résultait des dépositions qui suivirent. Il ne pouvait, en parlant de la sorte, vouloir désigner les aveux reçus par Jacques Fournier, évêque de Pamiers, de 1318 à 1325, puisque la première rédaction de l'histoire du couvent d'Albi est de 1309 (ms. 490 de la bibl. de Toulouse) et la seconde de 1316 (ms. 780 de la bibl. de Bordeaux). C'est donc des dépositions de 1308 à 1309 qu'il voulait parler, d'autant plus qu'il n'y fut pas complètement étranger, puisqu'en une de ces dépositions il est nommé comme présent, et que les frères Prêcheurs qui les entendirent purent bien lui en donner communication. Comme inquisiteur, il y avait droit. Ces dépositions sont contenues dans le ms. lat. 4269 de la Bibliothèque nationale.

Titre mis au xvii^ siècle sur le feuillet de garde et répété

tant au haut du fol. ii qu'au dos du volume : Acta inquisi-

tionis Carcassonensis contra Albigenses ann. 1308 et

1309.

Ms. en papier, 340""" X 253""", reliure veau plein aux

armes de France.

« Volume de QQ feuillets. Manquent les cotes vii-ix, xxv,

XXVIII, xLviiii, LV, Lxi; les feuillets xx, lxv sont mutilés;

les feuillets xlix, l, lui sont blancs » (note mise sur le

feuillet de garde par les soins de l'administration de la

Bibliothèque nationale, le 18 juillet 1894).

Ce ms. a été démembré. Il contenait primitivement

un bien plus grand nombre de dépositions et au moins

INTRODUCTION. cxcix

142 feuillets. On lit sur les marges les renvois suivants :

Fol. V : Infra CXXX.

Item CXXXII.

Fol.XYiir: Infra CXXXI.

Fol. XXVII : Infra CXLII.

Fol. XXXI : Inf^a CXLI.

Fol. XXXV v" : Infra C XX XI II.

Ces renvois sont du temps même du ms., c'est-à-dire des années 1308 et 1309.

Ce ms., en effet, est un original. Cela résulte de ce double fait que divers notaires ont transcrit de leur propre main les dépositions reçues par les inquisiteurs, et que Pierre Galhac, notaire de Tarascon, interrogé, a écrit lui-même sa propre déposition (fol. liiii, lvi v") : « Que omnia et singula supra- dicta per me Petrura de Galliaco predictum confessata et manu mea scripta in présent! libro. » (Fol. lxiv".)

Les hérétiques interrogés sont au nombre de dix-huit ; ils le furent aux dates suivantes :

I. 1308, 10 mai, Geraldus de Rodesio de Taras- cone, fol. ii-v.

25 juillet, le même, fol. v.

II. 1308, 21 mai, Philippus de Larnato, fol. vi (déposition mutilée).

III. 1308, 12 juin, Raymundus Auterii de Aœ,

fol. X-XJI.

24 octobre, le même, fol. xii.

IV. 1308, 13 juin, Guillelmus de Rodesio, de Taras- cone, fol. xiii-xvi.

20 juillet, le même, fol. xvi. 22 octobre, le même, fol. xvi. 24 octobre, le même, fol. xvii.

V. 1308, 13 juin, Arnaldus Piqiierii, de Taras- chone, fol. xviii-xix.

ce INTRODUCTION.

23 juillet, le même, fol. xix.

26 juillet, le même, fol. xix.

23 octobre, le même, fol. xix-xx (mutilation).

VI. 1308, 15 juin, Guillelma alias vocata Guilla- mona, fol. xxi-xxiii.

1309 (n. st.), 29 janvier, la même, fol. xxm-xxiv (mutilation).

VIL 1308, juin(?), Raymundus Valsieijra, fol. xxvi (mutilation) .

1309 (n. st.), 30 janvier, le même, fol. xxvi-xxvii.

9 avril, le même, fol. xxvn.

VIII. 1308, 26 juillet, Bïanca, uxor Guillelmi de Rodesio, fol. xxvm-xxxi. , .■

1309, 19 avril, la même, fol. xxxi.

IX. 1308, 2 août, Alamanda, uxor condam Ar- naldi de S os, fol. xxxii-xxxiii.

1309, 8 avril, la même, fol. xxxiii.

X. 1308, 11 juillet, Petrus Tinhac, de Aœ, fol. xxxmi-xxxv.

XI. 1308, 12 août, Raymundus Issaura, fol. xxxv- XXXVII (mutilation), xxxix-xl.

1309 (n. st.), 21 mars, le même, fol. xl-xli.

XII. 1308, 16 août, Petrus Issaura, de Lernato,

fol. XLII-XLIIII.

1309, 4 avril, le même, fol. xliiii-xlv.

XIII. 1308, 21 août, Arnaldus Issaura, de Ler- nato, fol. XLVi-xLVii (mutilation).

XIV. 1308, août (?), Atho de Castro, fol. li. 1309, 6 août, le même, fol. li-lii.

1319, 23 juin, le même, fol. lu.

XV. 1308, 23 octobre, Petrus de Galhaco, fol. uni (mutilation), lvi.

23 octobre, le même, fol. lvi-lvu.

INTRODUCTION. ccj

24 octobre, le même, fol. lvii.

1309, 18 avril, le même, fol. lvii-la^iii.

18 avril, le même, fol. lviii.

13 mai, le même, fol. lix.

27 septembre, le même, fol. lix.

XVI. 1309 (n. st.), 26 janvier, Jacobus Garsendis, fol. Lx-Lxi (mutilation).

XVII. 1308, 28 novembre, Citatio Pétri de Luze- nacho, fol. lxii.

1309 (n. st.), 19 janvier, Comparutio ejusdem,

fol. LXIII-LXIIII.

XVIII. 1308 (?), X, fol. Lxvi.

Cet état des hérétiques interrogés nous montre que cha- cun d'eux le fut au moins deux fois. D'abord les lieu- tenants de l'inquisiteur les entendirent ; ce fut ensuite l'in- quisiteur lui-même. Lieutenants de l'inquisiteur : Geraldus de Blumato (N"' i, ii, m, iv, v, vi, vu, x, xi, xii, xiv), Johannes de Felgosio (N"' i, ii, m, iv, v, vi, vu, viii, ix, X, XI, XII, xm, XIV, xv). Inquisiteurs : Gaufridus de Ablusiis (N"' i, m, iv, v, vi, vu, viii, ix, xi, xii, xiv^, xv, XVI, xvii), Bei-nardus Guidonis (N° vu), Johannes de Belna(N" xiv).

Du Gange a connu ce ms., dont il a reproduit, au mot Cauna = fovea, un passage du fol. xvi.

Aux marges se trouvent, à l'usage des inquisiteurs, des notules placées en regard du fait visé : Adoratio, asso- ciatio, reverentia, visio, hereticatio, contra B"^ Tur- 7iern, etc.

Ces dépositions furent reçues d'abord dans le couvent des frères Prêcheurs de Paraiers, puis à Carcassonne, soit dans le couvent des frères Prêcheurs, soit dans l'appartement {in caméra) de Jacques de Polomacho, curé de Caunes, gar-

ccij INTRODUCTION.

dien de la prison, soit même dans la salle appelée audien- tia de la maison de l'Inquisition.

Les principaux notaires sont Guillaume Raymond, d'Alai- rac (Aude) {de Alayracho), chanoine de Saint- Aphrodise de Béziers, Jacques Marques et Barthélémy Adalbert.

La plupart des témoins appartiennent à l'ordre des frères Prêcheurs. Ce fait est caractéristique. Car l'opposition menée contre eux par Bernard Délicieux ne tendait à rien moins qu'à leur enlever l'Inquisition. Philippe le Bel s'y refusa, et, après une sorte d'arrêt, qui avait duré sept ou huit ans, ils reprirent la poursuite contre l'hérésie. Les sentences de Bernard Gui sont la preuve qu'ils la condui- sirent vivement, plus encore que les dépositions du ms. lat. 4269 de la Bibliothèque nationale.

Cependant ce n'est pas au dépouillement de ce manuscrit qu'il faut se borner si l'on veut connaître l'œuvre de Geof- froy d'Abluses. Le fonds Doat fournit plusieurs de ses actes comme inquisiteur, si nous remontons en arrière de quelques années. Le 10 août 1303, il faisait une déclaration d'après laquelle les consuls et les habitants du Bourg de Carcas- sonne n'avaient été ni excommuniés ni absous, bien que plusieurs d'entre eux fussent coupables d'avoir fréquenté les hérétiques ; ils n'étaient donc obligés à aucune peine ni pénitence^ Le 10 février 1304 (n. st.), il avait appelé Jean de Roucoules, curé de Notre-Dame de la Platée, à Castres, pour l'interroger sur l'arrestation dont celui-ci avait été vic- time : sur les ordres de l'inquisiteur, il avait déclaré excom- munié le vidame d'Amiens-. Le 21 juillet 1304, agissant au nom de l'évêque d'Albi, il conférait la cure de Saint-Pierre-

1. Doat, XXXIV, fol. 21-24. ,

2. Pièce curieuse Bernard Gui apparaît comme témoin (Doat, XXXIV, fol. 26-36).

INTRODUCTION. CCiij

d'Avit à Jacques Marques, notaire de l'Inquisition*. Le 29 septembre 1305, il instituait ses lieutenants Jean du Fau- goux et Géraud de Blumac, et excitait leur zèle, les agisse- ments de l'hérésie réclamant ailleurs tous ses soins-. Et, le 19 novembre suivant, il reconnaissait pour ses propres offi- ciers Geraud de Cortareyo et tous autres officiers que ses lieutenants nommeraient'^ Le 30 mai 1306, il déclarait résul- ter des documents contenus dans les archives de l'Inquisition que Bernard Faure, de Pezens, aïeul de Guillaume de Pezens, actuellement viguierd'Albi, avait, le 6 septembre 1251, fait à l'évêque de Carcassonne les aveux les plus formels au sujet de sa participation à l'hérésie ; plusieurs membres de sa famille avaient de même pactisé avec elle^. Cette déclaration dut produire son effet, car Guillaume de Pezens ne conserva pas la charge qu'il avait à Albi-'.

17. Bernard Gui (13061323). Bernard Gui, que nous retrouverons plus loin, est sans contredit le plus connu des inquisiteurs languedociens, grâce à sa carrière littéraire, qui a été des plus brillantes^. Je suis parla même dispensé de le

1. Doat, XXXIV, fol. 38-40. Saint-Pierre-d'Avit, comm. de Castres (Tarn).

2. Doat, XXXIV, fol. 83-84.

3. Doat, XXXIV, fol. 85-86. Sa lettre est datée de Lyon. Doat, XXXIV, fol. 94-102, renferme quatre dépositions allant de 1301 à 1305, mais ne donnant le nom ni des « témoins, » ni de l'inquisiteur ou des inquisiteurs. Il n'y est question que des doctrines dualistes. 144,000 anges seraient descendus en terre avec le fils de Dieu pour en ramener les âmes fidèles ; les âmes iraient de corps en corps jusqu'à la pénitence achevée; l'âme de saint Paul serait passée par trente-deux corps, etc.

4. Doat, XXXIV, fol. 104-107.

5. Doat, XXXIV, fol. 109-111.

6. Voy. la notice que j'ai placée en tête de mon édition de la Practica (Paris, Picard, 1886. In-4o).

Cciv INTRODUCTION.

présenter ici au lecteur. Il suffira de rappeler les travaux de l'inquisiteur.

Nous avons de lui trois oeuvres qui intéressent directe- ment l'histoire de l'Inquisition : les sentences qu'il prononça comme juge délégué, la Practica inquisitionis heretice pravitatis, ou manuel de l'inquisiteur, que mieux que per- sonne il était à même de composer, et un récit des troubles qui éclatèrent à Carcassonne et à Albi à la fin du xnf siècle, à l'occasion de la poursuite contre les hérétiques. Pour le moment, il n'est question que des sentences.

Éditées par Limborch^ mais d'après une copie mau- vaise, elles sont contenues encore dans le ms. lat. 11848 de la Bibliothèque nationale, le seul que nous en ayons, copie défectueuse d'ailleurs, qui a été exécutée, au xvif siècle, pour Baluze. J'ai eu la curiosité de collationner ces deux textes. Les variantes sont numériquement assez considé- rables. Au fond, cependant, je serais fort embarrassé' si je devais me prononcer entre eux deux. Ils se valent.

Bernard Gui a rempli les fonctions d'inquisiteur pendant dix-sept ans. Il a rendu les sentences qui nous sont parve- nues dans dix-huit « sermones, » dont le premier se place à la date du 3 mars 1308 (n. st.) et le dernier à la date du 19 juin 1323. En 1314, il ne prononça aucune condamna- tion, en 1315 non plus, ni en 1317, 1318, 1320. Pendant cette longue carrière, il eut affaire à neuf cent trente cou- pables, dont deux faux témoins, quatre-vingt-neuf morts et quarante fugitifs. Il livra quarante-deux hérétiques au bras séculier. Pour simplifier cet exposé, je mets sous les yeux du lecteur le tableau de ses sentences.

4. A la suite de son Historia inquisitionis, elles remplissent 394 pages (Amsterdam, cIo b c xcii (1692). Gr. in-8»).

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CCVJ INTRODUCTION.

En outre, M. Ch. Molinier a publié l'acte par lequel Ber- nard Gui et Jean de Beaune témoignèrent à Arnaud Cicre, d'Ax, leur satisfaction pour la manière dont il était parvenu à leur remettre Guillaume Belibasta, hérétique parfait : il l'avait amené de Catalogne dans la vicomte de Castelbon, il l'avait arrêtée

18. Jean de Beaune, Jean duPrat, Henri Chamayou et Pierre 5rzm (1318-1330). Les coiisultations inqui- sitoriales. Le moment serait venu de décrire l'œuvre connue de chacun de ces quatre inquisiteurs, si je ne l'avais fait déjà, ou à peu près, en parlant des rapports des évêques du Languedoc avec l'Inquisition, sous le pontificat de Jean XXIP. Ils furent alors mêlés, nous l'avons vu, à tous les actes du tribunal et aussi aux diverses consultations inquisitoriales qui se produisirent; ce fait, je me borne encore à l'énoncer ici, car j'ai essayé d'exposer le méca- nisme de ces consultations dans un mémoire spécial ayant pour titre : La formule communicato bonorum viRORUM coNSiLio des sentences inquisitoriales. Je me permets d'y renvoyer le lecteur pour ne pas allonger davantage une Introduction qui atteint déjà des propor- tions considérables. Je me contenterai de mentionner, d'abord, les actes de Jean du Prat, du 5 avril 1732, à Conques (Aude), il invitait les parents et héritiers de Comtesse, femme de Robert de Sens, à venir défendre sa mémoire entachée d'hérésie 3; puis j'analyserai une pièce

1. Études, p. 178. Cette pièce est du 14 janvier 1322 (n. st.). Voy. le pacte passé avec Arnaud Cicre pour cet objet [Ibid., p. 177). Voy. encore l'extradition do Guillaume Maurs, de Montaillou (Ariège), réfugié on Catalogne (1321) [Ibid., p. 176).

2. Voy. plus haut, p. cxxiij et suiv.

3. « Dum vitam duceret in humanis, multa gravia et enormia

INTRODUCTION. ccvij

que j'ai passée sous silence dans le susdit mémoire, et qui m'est fournie par Doat, XXXII, fol. 164-240.

Cette pièce se place, au plus tôt, en 1330, après la Saint- Martin d'hiver, car il y est dit qu'Henri Chamayou, inqui- siteur, donna aux héritiers des hérétiques, dont la mémoire était poursuivie, toute facilité pour les défendre en 1330, le lundi après l'Exaltation de la sainte Croix (17 septembre) et qu'on acheva d'entendre les défenses dans l'octave de la Saint-Martin d'hiver qui suivit*. Ces hérétiques apparte- naient aux diocèses de Narbonne et de Carcassonne; ils étaient au nombre de dix-huit ; les dépositions remontaient à quarante et quarante-six ans, à 1284 et 1290 2; ce qui permet de dater cette pièce de la fin de l'année 1330 ou des premiers mois de l'année 1331. Cette pièce débute ainsi : « Ad clariorem intellectum habendum eorum que in libro nobis tradito per inquisitorem Carcassone de mandato Sanctitatis Yestre continentur. sunt aliqua premittenda. » C'est donc le pape qui avait envoyé le liber de l'Inquisition de Carcassonne à une commission spéciale, et ce pape était Jean XXII.

contra fidem catholicam comiserit in heretica pravitate, de qui- bus non apparet emendata penitens aut confessa fuisse, quin ymo presumitur et virisimiliter creditur in secta hereticorum damp- nabiliter, pro dolor! velut heretica impenitens decessisse b (Doat, XXXV, fol. 62. Pour les actes de Jean du Prat, ibid., fol. 61-66).

1. « Liberis autem, heredibus, propinquisetpossessoribus bono- rum prcdictorum defunctorum fuerunt date deffensiones per fra- trem Henricum de Ghamayo, nunc inquisitorem Carcassone, anno Domini CGG° XXX», de mense septembris, die lune post festum Exaltationis Sancte Grucis, et fuerunt finite et ter- minate omnes, ac renunciatum et conclusum in causis dictarum delTensionum eodem anno de mense novembris infra octabas Beati Martini hiemalis j (Doat, XXXII, fol. 165 v°).

2. Les délits remontaient à 47, ou môme à 62 ans en arrière.

ccviij INTRODUCTION.

Les commissaires ne se sont pas nommés. Ils adressèrent leur rapport au pape lui-même.

Ce rapport n'est autre chose qu'une consultation provo- quée par l'inquisiteur Henri Chamayou, dont l'embarras est évident. L'éloignement l'on était des dépositions reçues par Jean Galand, Guillaume de Saint-Seine, inqui- siteurs, et Bernard de Castanet, évêqued'Albi, formait une première difficulté. Geoffroy d'Abluses, en 1309, Jean de Beaune, en 1320, avaient entendu à nouveau certaines dépositions qui n'avaient rien ajouté aux dépositions antérieures. L'inquisiteur actuel avait lui-même, en 1330, reçu des aveux, qui n'avaient point mis l'accord entre ces divers témoignages. De telles divergences ne laissaient pas de l'inquiéter, comme de raison. Il avait donc fait faire la copie des originaux, intitulés Liber decimus et undecimus diocesis Carcassone, qui avaient autrefois soulevé tant de murmures et qui avaient été mis sous les yeux de Clé- ment V. Il demandait une consultation sur la valeur de ces dépositions. On ne peut nier que les commissaires les aient soumises à un examen minutieux, voire même subtil; ils multiplièrent les advertenda; ils groupèrent les témoignages d'après les circonstances, si bien que la preuve juridique parut insuffisante. La mémoire des dix- huit accusés y gagna d'en sortir indemne ; du moins, c'est vers cette conclusion qu'incline le rapport. Elle n'y est cependant pas formulée, puisqu'une décision définitive et

1. « Qui supradicti libri Decimus et Undecimus Garcassone sunt illi Ubri, prout idem inquisitor asserit, de quibus a longo tem- pore est murmuratum, et qui, ut dicitur in principio instrumen- toruin positorum in principio libri nobis traditi, fuerunt ostensi felicis recordationis domino G[lemcnti] pape quinti et per eum signati signo Dominus in quolibet l'oiio » (Doat, XXXII, fol. 168 vû).

INTRODUCTION. ccix

ferme ne pouvait être donnée que par le pape. J'ignore si Jean XXII se prononça. Du moins nous avons dans cette pièce une nouvelle preuve de la réaction qui se produisit sous son pontificat contre l'indulgence excessive de Clément V à l'égard des hérétiques de Carcassonne. Cette réaction, remarquons-le, ne fut point aveugle; elle voulut rester juste. L'inquisiteur Henri Chamayou s'inspira des conseils d'une sage modération, et les commissaires n'eurent garde de conclure à une culpabilité qui ne leur parût pas établie ^

1. Le début du rapport expose les cas et donne les noms des accusés : « Primo est sciendum quod in dicto libro continentur depositiones testium receptorum in officio inquisitorum Garcas- sone contra decem et octo personas defunctas diocesum Garcas- sone et Narbone, que, ut dicitur, dum vivebant, in crimine here- sis commisserunt et non confesse in judicio, nec pénitentes quod appareat de his que commiserant decesserunt. Quarum quatuor- decira commiserunt, ut dicitur, in dicto crimine, quia présentes fuerunt in hereticatione aliquarum personarum et ibidem hereti- cos adoraverunt; très vero commiserunt, ut dicitur, in dicto cri- mine, quia in iufîrmitate de qua obierunt hereticate fuerunt et in sectam hereticorum recepte; unus vero hereticatus fuit, ut dicitur, in infirmitate de qua convaluit, et postmodum fuisse dicitur in hereticationibus aliorum et hereticos adorasse.

« lUi autem qui commiserunt, ut dicitur, in heresi eo quod interfueruut hereticationi et ibidem hereticos adoraverunt, sunt isti :

Arnalotus, olim serviens de Gabareto,

Peronella, uxor Philippi de Montevilla, de Pisenchis,

Bernardus de Lercio, de Ripperia Gaboroti (sic),

Pctrus Raynaudi, de Tribus Bonis,

Raymundus Regalis, olira rector ecclesie de Pradalis,

Bernardus Regina, de Furnis,

Raimundus Richardi, olim rector ecclesie de Querio Serverio. « Omnes isti sunt de diocesi Garcassonensi :

Stephanus Gultellerii, de Gaunis, quondam rector ecclesie de Villa Lambert,

Guillerma, mater Isarni de Gaunis. t Isti duo sunt Narbonensis diocesis :

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ccx INTRODUCTION.

IV. Actes de la puissaxce se'cclière.

En droit et en fait, la puissance séculière était tenue à l'écart de la question d'hérésie, car elle n'avait pas qualité pour connaître de la doctrine. Son rôle était plus modeste, tout en restant considérable encore. D'abord elle était dans l'obligation de ne pas s'opposer à la répression de l'hérésie, et même elle devait obéir à la puissance ecclésiastique pour

Bernardus Egidii, de Furnis, Bernarda Savortesia, de Bastida de Preverencha, Arnaldus Savortesii, filius dicte Bernarde, Arnaldus Regina, de Furnis. « Isti sunt Garcassoiiensis diocesis :

Petrus Bernardi, de Laurano, diocesis Narbonensis. « Très vero infrascripti commississe dicunturin heresi, qui fue- runt hereticati in infirmitate de qua decesserunt : Jacobus, quondam rector de Insulis, Raymundus Gayraudi, quondam rector ecclesie de Rippefera,

in Gabardesio diocesis Garcassonensis. Rogerius de Mansas, de Gauais, diocesis Narbonensis. « Ille qui bereticatus fuisse dicitur in intirmitate de qua con- valuit et postmodum interfuisse hereticationi aliorum et bereti- cos adorasse, est Pliilippotus de Montavilla, qui tamen ponitur secundus in série dicti iibri » (Doat, XXXII, fol. 164-165 v").

Ge même volume de Doat (fol. 289-298) contient une autre consultation non datée. Elle est relative au cas de Pierre Aymeric, d'Albi, dont la mémoire était l'objet de poursuites. Les déposi- tions remontaient aux années 1285 et 1287. Mais elles ne s'ac- cordaient point quant au temps, par exemple, du délit reproché. La conclusion fut la même : le délit ne pouvait être tenu pour prouvé. Seulement cette consultation émanait de deux juriscon- sultes, Arnaud Nouvel (Novelli) et Astruc Julien (Austrugus Juliani). Elle dut être vraisemblablement provoquée parla famille de Pierre Aymeric. Elle fut rédigée pour venir en aide aux inqui- siteurs. A remarquer le début : « Gum sacerdotes judices zelo Dei et Qdei crimen se prosequi profitentes indiscrète id agunt, sacri- legii incurrunt facinus... »

INTRODUCTION. CCXJ

quelques actes de la poursuite, les arrestations à opérer, par exemple. Si elle avait du zèle, elle demandait l'établisse- ment du tribunal ; elle signalait volontiers les délinquants au juge délégué. En tout cas et en principe, elle réprouvait l'hérésie; elle prenait toutes les mesures en son pouvoir qui pouvaient contribuer directement à l'extirper par la voie légale du sein delà société chrétienne. C'était pour elle un devoir étroit.

Ensuite, elle avait des charges : elle pourvoyait à l'entre- tien des inquisiteurs ; elle fournissait les maisons d'arrêt, dont l'administration cependant dépendait de l'Inquisition ; et enfin, si l'hérétique lui était livré comme un homme dont on ne peut plus rien tirer, elle lui infligeait la peine du feu, qu'elle avait elle-même édictée. En revanche, elle percevait les biens provenant des confiscations pour hérésie. La poursuite n'apportait à l'Eglise qu'un bénéfice moral ; l'Etat y trouvait, selon les cas, un bénéfice matériel. C'est donc à lui que revenait toute la dépense.

Tels sont les points principaux auxquels touchent les actes de la puissance séculière, et, quand je dis la puissance séculière, j'entends tout seigneur laïque ou ecclésiastique, roi, comte ou baron jouissant du haut domaine sur une terre, car c'est à ce seigneur que les biens confisqués faisaient retour.

Dans le Languedoc, la puissance séculière est, au xiii° siècle, et indépendamment des seigneurs terriens, représentée par le roi et ensuite par les comtes de Foix et par les comtes de Toulouse. Seulement la dynastie des Raymond s'étei- gnit avec Raymond VII. Alfonse de Poitiers, qui, par sa femme Jeanne, hérita du comté, étant mort sans enfants, ce comté entra par voie d'héritage dans le domaine royal. Nous devons donc distinguer ici les actes des comtes et les actes des rois.

ccxij INTRODUCTION.

I. Les actes des comtes.

1. D'abord Raymond VII. Le malheureux comte Ray- mond VII n'eut qu'une idée, celle de refaire la fortune de sa famille. Le fait est qu'il essaya de tous les moyens pour y réussir. Mais il n'y apporta pas, chose singulière, un par- fait esprit de suite. Croyant peut-être trop avoir besoin de ses vassaux, favorables, en grande partie, au mouvement dualiste, il oscilla sans cesse entre l'Eglise et les influences hérétiques, sinon l'hérésie. C'est par que s'expHquent, d'une part, son zèle ardent contre elle, et, d'autre part, ses froideurs à l'égard de l'Inquisition ou même ses démêlés avec elle. Le 20 avril 1233, il introduit l'Inquisition dans ses domaines^ et édicté des statuts contre les hérétiques^. Et cependant neuf ans après, le l*"" mai 1242, presque à la veille du massacre des inquisiteurs à Avignonet, il en est réduit à protester de son inébranlable résolution de vouloir chasser les hérétiques de ses terres ^ Il faut même que l'évêque d'Agen, Arnold de Galard, vienne à son secours et lui prête l'appui d'une déclaration directe dans ce sens^ Dans l'intervalle, des soupçons de mollesse ou même de complicité s'étaient fait jour, et la conduite d'Alfaro, son bayle à Avignonet (il fut l'âme du complot qui emporta les inquisiteurs) l'avait en quelque sorte compromis. C'est alors que, pour dissiper tous les bruits fâcheux, il en vint à adresser aux évêques du comté une sorte de sommation d'avoir à poursuivre l'tiérésie, à exercer l'Inquisition^. Sa

1. Trésor des chartes, J 306, ii° 66.

2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 963-969. Ada concil., loc. cit., 203 et suiv.

3. Hist. gén. de Languedoc, VUI, col. 1088; Doat, XXXI, fol. 40.

4. Doat, XXXI, fol. 40-42.

5. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1121-1122; Doat, XXXI, fol. 44 vM5.

INTRODUCTION. CCïiij

conduite témoigne d'une certaine incohérence. Au fond, cependant, il savait trop combien son père, le comte Ray- mond VI, avait pâti de sa faiblesse. Les hérétiques l'avaient perdu. Il fut contre eux, et l'Inquisition, qui ne rencontra en lui aucun obstacle sérieux, put se continuer.

2. Alfonse de Poitiers. Alfonse de Poitiers, qui trouva le comté de Toulouse dans l'héritage de sa femme, se mon- tra plus ferme que Raymond VII, et ses actes relatifs à la répression de l'hérésie témoignent d'un parfait esprit de suite. D'abord, qu'il ait eu un zèle ardent, son projet de bulle contre les hérétiques destiné k être présenté à Inno- cent IV ^ le prouve surabondamment. Ensuite, il n'hésite pas à passer à l'action. Il exhorte les évêques de Toulouse, de Cahors, d'Agen, d' Albi et de Rodez à appliquer les décrets du dernier concile de Béziers"^. Dès le début de son adminis- tration, il apprend avec plaisir que l'évêque de Toulouse est disposé à confier l'Inquisition aux frères Prêcheurs par- tout où son propre trésorier et Gui Fulcoy le voudront^. Il ordonne à ses officiers de jurer qu'ils poursuivront l'héré- sie^, de protéger les inquisiteurs'', et aux sénéchaux de cou- vrir leurs dépenses^. A la demande de Guillaume de Montre-

1. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1333-1335; J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, p. 214. Ce projet serait de mai ou de juin 1254.

2. Doat, XXXI, fol. 250. Lettre du 26 juin 1256.

3. Ch.-V. Langlois, Uîie lettre adressée à Alfonse de Poitiers [lettre de Thibaut d'Étampes, chapelain du comte, datée de Toulouse, 24 mars 1251] [Dibl. de l'École des chartes, XLVI, 1885, p. 589-593).

4. Mars 1257 (n. st.) (Doat, XXXI, fol. 252). Mars 1258 (n. st.) {Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1412, 1413; Doat, LXXXVII, fol. 35).

5. Doat, XXXI, fol. 251 vo-252. Mandement de 1256 proba- blement.

6. Ibid., fol. 250 \°-251. Mandement du 27 juin 1256.

ccxiv INTRODUCTION.

veil, inquisiteur, il assigne lui-même six deniers tholsas au notaire de l'Inquisition, et au sergent {servientï) quatre deniers par jour^ Quant à la peine infligée aux hérétiques, pèlerinages ou prison, elle devra être subie rigoureusement; il écarte toute idée de rançon ou de compensation pécu- niaire^. Il fournit aux inquisiteurs les prisons nécessaires. Deux pièces nous édifient pleinement à ce sujet : la première, du 13 janvier 1269, est une réponse à Jacques du Bois, son clerc, aux yeux duquel, à Lavaur, les prisons entraîne- raient moins de frais; si les prisons de Toulouse au château Narbonnais ne suffisent point, il mettra donc à leur dispo- sition le castrum de Lavaur 3. La seconde pièce, du même jour, est une lettre du comte aux inquisiteurs Pons du Pou- get et Etienne de Gastine, approuvant que le castrum de Lavaur soit approprié pour l'incarcération des hérétiques ^ Ces actes d'Alfonse de Poitiers sont caractéristiques. Comment eût-il pu se montrer plus favorable à l'Inquisi-

i. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1573-1574.

2. Cela résulte : de la lettre du sénéchal de Rodez à Alfonse de Poitiers du 21 février 1253 : le sénéchal se plaint de l'évêque, qui dans plusieurs cas s'est contenté d'une compensation en argent (J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, 40392, p. 581. Cf. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 454, 455, note 1); de la lettre de Gui de Sévérac à Alfonse de Poitiers, se plai- gnant de l'évêque de Rodez, qui a fait lever sur les hérétiques des rançons s'élevant à plus de 50,000 sous, contrairement aux ordonnances du comte et des évêques, aux termes desquelles chaque hérétique doit subir sa peine (J. de Laborde, Ibid., 4663, p. 570; Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1471). Lettre écrite vers 1260.

3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1584-1585; Aug. Molinier, Correspondance administrative d'Alfonse de Poitiers, t. I, p. 610 (Collection des Documents inédits).

4. Aug. Molinier, ibid., p. 611 ; Roularic, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 456, note 1.

INTRODUCTION. CCXV

tion? En cela, Alfonse répondait, à n'en pas douter, aux intentions du roi saint Louis, son frère.

Il y a cependant un point du gouvernement d' Alfonse de Poitiers dont je n'ai rien dit encore; je veux parler de la saisie des biens des hérétiques et de l'administration finan- cière des biens confisqués, qui en était la conséquence.

Nous le voyons, le 18 novembre 1254, mander au viguier de Toulouse, Oudard de Pomponne, de saisir les biens meubles et immeubles des hérétiques condamnés comme tels dans toute l'étendue du diocèse de Toulouse, alors très vaste ^ Et, à partir de ce moment, nous pouvons décrire, à l'aide des comptes de confiscations, cette branche de l'admi- nistration financière. En 1255, la recette « de heresibus de Tholosano » s'éleva à 541 liv. 9 s. 8 d. t. 2. Du 6 mai 1255 au 2 février 1256, les recettes furent de 820 liv. 14 s. 6 d. et les dépenses de 832 liv. 19 s. 3 d.^. Les comptes du 22 mai 1259 donnèrent : recettes, 244 liv. 11 s. et 1 obole;

i. Arch. nat., JJ C, fol. 2; Doat, XXXI, fol. 238. Cf. Bouta- ric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 450, note 1. L'inventaire des biens saisis devait être toujours dressé. Quelques exemples prouvent qu'on n'y manquait pas. Le 15 mai 1261, l'inventaire des biens meubles saisis dans la maison de P. Bernard, de i'Isle, et d'autres hérétiques se monta à la valeur de 1,413 liv. tourn. (Tré- sor des chartes, J 306, 85). Voy. aussi le Supplément du Tré- sor des chartes, J 1040, n" 22, J 1041, n" 7, on se trouvent d'autres inventaires.

2. « De heresibus de Tholosano per vicarium do toto anno : vc xLi 1., IX s., vni d. Tur. » (Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1284).

3. Compte dressé par Gilles Clerc (J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, n" 4231, p. 284). En juillet 1251, Alfonse de Poitiers avait fait donation d'un fief à Gilles Clerc, « inquisi- tori de heresi in partibus Tholosanis » (Doat, XXXI, fol. 171). Pour Tannée 1256-1257, nous n'avons qu'une simple indica- tion (J. de Laborde, III, 4311, p. 343).

CCXVJ INTRODUCTION.

dépenses se décomposant comme il suit : pour la capture et le hrùlement d'hérétiques, 60 s. 10 d.; pour les inquisiteurs, 11 liv. 5 s. 6 d.; pour l'entretien des prisonniers, 17 liv. 17 s.*. Du 12 juin 1263 au 24 juin 1264, les comptes s'élevèrent à 216 liv. 9 s. 8 d. tholsas, à 100 liv. t., à 1,700 setiers de grains {omnium bladorum), à 23 muids devint

La gestion de tels revenus n'exigeait pas, ce semble, une grande administration. Cependant il y avait tout un person- nel ; à sa tête se trouvait le surintendant général des con- fiscations, duquel dépendaient, dans l'espèce, le viguier de Toulouse, qui les percevait à Toulouse, et le sénéchal, qui les percevait dans les sénéchaussées de Carcassonne et de Beaucaire^. Cette administration s'inspirait des principes, dont nous trouvons l'exposé dans un « Mémoire » à Jacques du Bois, surintendant général^ : les sénéchaux assistaient aux ventes ; les revenus devaient être soigneusement notés, et le tout était fait en deux exemplaires, l'un pour l'inten- dant général, l'autre pour le sénéchal. Les ventes ou les cessions ne devenaient définitives que par l'approbation du comte et de la comtesse, comme héritière de son père. Par exemple, en juin 1268, Alfonse de Poitiers et Jeanne, son épouse, approuvent ensemble la vente des biens de Ray- mond Pellipier et de Guillaume, son frère, de Cordes, pro- venant des confiscations pour hérésie ^ En janvier 1269,

1. J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, 4489, p. 463-464. On trouve dans cette pièce l'énumération des biens à vendre avec les noms des hérétiques.

2. Trésor des chartes, J 192, n" 19.

3. Voy. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 450-451.

4. Ce mémoire est de l'année 1263. On le lit dans Boutaric, p. 450.

5. Doat, XXXII, fol. 46-47.

INTRODUCTION. CCXvij

Alfonse concède à titre définitif h Gilles Camelin, son clerc, les biens de Raymond de Lavaur, hérétique, avec l'appro- bation de Jeanne, son épouse'. Au mois d'avril de cette année, il accorde, Jeanne le voulant bien, à Ispa de Mou- rèze (de Morosio) les biens de Pierre-Arnaud Alaman, sis à Lescure, les droits du seigneur éminent ou du haut domaine restant réservés 2, etc.

Plusieurs des documents relatifs aux confiscations n'ont trait qu'à des aflfaires particulières, sans parler du mande- ment d'Alfonse aux sénéchaux et aux inquisiteurs d'établir un état des biens perçus ou à percevoir-^ ; ce sont, par exemple, la commission au juge de Lavaur et de Puylau- rens de faire une enquête sur les confiscations opérées à Monestiès et àMontirat (Tarn) (mars 1257)^; le mandement à Pierre de Landreville, sénéchal du Rouergue, de restituer à l'évêque d'Albi les décimes de Penne-du-ïarn échues pro haeresi et de reconnaître à l'évêque d'Albi son droit sur les confiscations à Monestiès et à Montirat^ (15 novembre 1258) ; le don à Guillaume de Chogesio de l'héritage d'Amaury de Mons {de Montibus) confisqué pour hérésie^ (mai 12G1) ;

1. Doat, XXXII, fol. 57-59.

2. Ibid., fol. 55-56. Voy. quelques autres exemples, Doat, XXXU, fol. 67-68, 72-73, 74-76, 77-79, 80-82, 83-84. Cf. XXXI, fol. 237 : vente de biens d'hérésie à Pons Targen de Rabastens ; XXXI, fol. 254 : confirmation à Sicard Alaman de la donation des biens d'Hélie d'Aigrefeuille {De Egrifolio).

3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1454. Ce mandement se place vers 1260.

4. J. de Laborde, Latjettes du Trésor des chartes, III, 4332, p. 586.

5. J. de Laborde, ibid., III, 4452, p. 438. Boutaric (Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 449) semble ne pas avoir exactement compris le sens de cette pièce.

6. Trésor de?; chartes, reg. C, fol. 6 v».

ccxviij INTRODUCTION.

le transfert à Toulouse de Pierre Bernard, condamné pour hérésie dans le Venaissin, « pro habendo de eodem Petro de singulis bonis suis plenius veritatera^ » (1262) ; la plainte du vicomte de Lautrec contre Jacques du Bois, accusé de s'être, au désavantage du vicomte, emparé des biens d'un hérétique, « homme » de ce dernier ^ (16 juillet 1267); la plainte de Géraud de Puygermier et de ses frères contre Gilles Camelin, qui avait saisi les biens de leur père, bien que le comte Raymond les leur eût restitués ^ (17 juin 1268),

etc., etc.^.

Signalons ici un point délicat. Les affaires litigieuses étaient renvoyées au sénéchal, qui devait informer et décider, après avoir cependant pris conseil des inquisiteurs^. Cela n'était nullement dans leurs attributions déjuges délé- gués. Nous ne savons rien du rôle alors joué par eux. Mais si vraiment le sénéchal sollicita leur avis, ils ne durent pas

1. Arch. nat., J 307, 55, fol. 3 v».

2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. i 605-1606. Le sénéchal de Toulouse et d'Albigeois dut en connaître et en décider,

3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1641.

4. Au mois de décembre 1268, Alfonse assigne les vignes de Pierre Gardas, condamné pour hérésie, comme fonds du revenu annuel de 100 liv. déjà accordé à la Trinité de Toulouse (Doat, XXXIÏ, fol. 51-52). Même date : Alfonse cède et donne à Thomas de Novilla la terre de Raymond Calvet de Julo, près de Lavaur, et la terre de Gontelans, avec un moulin sur l'Agout, ayant appartenu à la femme de Pierre Fredel; terre et moulin provenant des con- fiscations pour hérésie (Doat, XXXII, fol. 53-54). Avril 1270 : Alfonse donne un revenu de 15 liv. tourn. à prendre sur les biens de Pons Vigoureux, hérétique, pour la chapellenie de Sainte- Livrade d'Agen (Doat, XXXII, fol. 64-66). —Juin 1270 : Alfonse confirme en faveur des fils et héritiers de Bertrand de Ruaix, hérétique gracié par Innocent IV, la possession et jouissance de ses biens (Doat, XXXII, fol. 69-70).

5. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1605-1606, 1677-1678, 1682-1683.

INTRODUCTION. ccxix

y trouver un grand bénéfice moral. Déjà, en 1244, le cha- pitre provincial des frères Prêcheurs tenu à Cahors avait pris des mesures de prudence inspirées par la crainte des calomnies : il avait interdit toute aumône faite à l'ordre avec des biens provenant de confiscations'.

3. Les comtes de Foix. Les comtes de Foix avaient, on le sait, établi leur domination sur les deux versants des Pyrénées, ils possédaient, au nord, le comté de Foix, compris dans le Languedoc, au sud, la seigneurie de Castel- bon, qui les rattachait à la juridiction spirituelle de l'évêque d'Urgel. Cette double situation de comtes de Foix et de sei- gneurs de Castelbon les mit en contact, pour la répression de l'hérésie, h la fois avec les juges du Languedoc et les juges de Catalogne, d'autant que Roger-Bernard II accordait assis- tance aux hérétiques dans ses terres de Catalogne comme dans celles du comté de Foix. Les débuts de leurs rapports avec l'Inquisition se signalent par un conflit entre Roger- Bernard II et l'évêque d'Urgel, Pons de Vilamur (1230- 1257). L'évêque, exposé aux injures et aux insultes-,

1. « Item, quod inquisitores non sustineant quod aliquid detur fratribus de negocio, quia possemus infaniari » [Ada capitulorum provincialium ord. frat. Praed., p. 27). Voy. Introduction, p. Lxni, et, à l'Index, le mot inquisitio pour les renvois. Les pres- criptions des chapitres provinciaux en ce point témoignent toutes d'une extrême prudence (éd. Douais. Toulouse, Privât, 1895).

2. Il le fut notamment à Eguils, comme il le dit dans un mémoire à Pierre de Albalat, archevêque de Tarragone : « Item, cum. essemus in terra eorum aput Eguils, causa visitationis, homines illius ville insurregerunt [sic] contra nos cum armis et expugnaverunt in quadam domo nos et familiam nostram, volen- tes interficere nos et vulneraverunt quemdam filium militis, con- sanguineum nostrum, quam injuriam noUcmus sustinuisse pro mille marchis argent! » (Baudon de Mony, Relations politiques des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu'au commencement du

CCXX INTRODUCTION.

demandait à rechercher les hérétiques de la seigneurie de Castelbon. Le comte ne se prêta pas à cette poursuite. L evêque le frappa d'excommunication, sans pouvoir s'as- surer cependant que cette peine produirait l'effet voulu : car le comte pouvait infirmer virtuellement cette sentence en entretenant de bonnes relations avec l'Inquisition langue- docienne. L'évêque apprit bientôt que, malgré sa lettre à l'évêque de Toulouse, l'archevêque de Narbonne, Pierre Amelius, l'évêque de Carcassonne, Clarin, et les inquisi- teurs eux-mêmes, Ferrier et Willem Arnaud, n'avaient pas rompu avec l'excommunié; il s'en plaignit au légat du pape à Toulouse'. Cependant Roger de Foix, fils du comte, finit par consentir à ouvrir aux inquisiteurs la vicomte de Cas- telbon : ils y condamnèrent quarante-cinq hérétiques et y prononcèrent dix-huit exhumations. Quant à Roger-Ber- nard, prétendant qu'ayant remis la vicomte à son fils, il ne pouvait se considérer comme sujet de l'évêque d'UrgeP, il demanda à être relevé de l'excommunication. Une trêve fut conclue vers 1238 3, et le comte se tira de cette affaire épi- neuse.

Cependant, en ce qui regarde les terres de Foix, il conti- nua, tout en louvoyant, à se montrer réfractaire à toute idée de répression; il se plaisait à y voir l'annonce de la domination du nord; il entra dans la ligue de Ray-

XIV^ siècle, t. II, Pièces justificatives, p. 109). (Paris, Picard, 1896, in-8°.)

1. Sa lettre au légat du pape du 29 décembre (1238 probable- ment) a été publiée d'après les archives d'Urgel par Villanneva [Viage lUerario à las Iglesias de Espana, t. XI, p. 229).

2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1010-1014. Textes curieux.

3. Baudon de Mony, op. cit., t. Il, p. 111. Voy. (t. I, p. 167-171) l'exposé de ce démêlé.

INTRODUCTION. CCXXJ

mond VII contre le roi de France ^ Elle échoua assez misé- rablement à Carcassonne, que Trencavel se mêla d'assiéger, en attendant que le traité de Corbeil (il mai 1258), passé entre le roi d'Aragon et saint Louis, consacrât définitive- ment l'influence française sur plusieurs grands fiefs du midi et, entre autres, sur le comté de Foix. A cette date, aussi bien, Roger-Bernard II était mort depuis dix-sept ans (1241). Roger IV, son fils, qui lui succéda, n'eut rien de mieux à faire que d'entrer dans le mouvement des idées religieuses et conservatrices que l'Inquisition avait pour but de faire triompher. C'était son intérêt évident. Le 28 février 1261, il rendit une ordonnance interdisant l'accès des charges à tout hérétique condamné ou véhémentement suspecta II songea, au surplus, à laver la mémoire de son père ; il avait besoin de dissiper des soupçons qui inquiétaient ses meilleurs amis, de le faire regarder comme bon catholique ^ Il s'acquit tout au moins la bienveillance de l'Inquisition. Par exemple, le 5 juillet 1284, il obtint de Jacques d'Aragon, agissant de l'avis de Pierre de Cadreyta, inquisiteur en Catalogne, la permission de remettre au fils de Bernard d'Alion^, Guil- laume de Son, la terre que son père, jadis condamné pour

i. Hist. gén. de Languedoc, VI, p. 729, 730, 735.

2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1479; Doat, GLXXI, fol. 292; Hist. gén. de Languedoc, X, 343.

3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1479-1483. Signalons (col. 1481-1482) une pièce curieuse : le 16 novembre 1263, à Boulbonne, Raymond Bernard de Flassaa, bayle de Mazères, à la veille de se remettre au pouvoir de Pons [du Pouget], inquisi- teur, à Carcassonne, il a subi horribile tormentum et angus- tiam carceris et famis inediam pendant un mois et deux jours, déclare que Roger Bernard, comte de Foix, était mort en bon catholique.

4. Sur la famille d'Alion, voy. l'ouvrage de M. Baudon, déjà cité, t. I et II.

ccxxij INTRODUCTION.

hérésie, avait possédée ' ; eu même temps Guillaume de Son

1 . Voici cette permission donnée par le roi : « Attendentes preces quas vos Rogerius, Dei gratia cornes Fuxensis, fecistis nobis pro G. de Sono, filio Bernardi de Aiione quondam, super commendatione terre que fuit quondam ipsius Bernardi de Aiione, de consilio et voluntate fratris Pétri de Gadi- reta, inquisitoris heretice pravitatis in regno et dominio nostro auctoritate Seclis Apostolice deputati, volumus et permittimus vobis quod possitis commendare sive deponere pênes dictum G. de Sono totam terram que fuit quondam patris sui predicti, quam vos nunc tenetis, recepta securitate ab ipso, sub hoc pacto quod statim cum nos vel inquisitores qui pro tempore fuerint voluerimus, dictus G. de Sono terram predictam vobis, sicut modo eam tenetis, dimittere et desemparare sine conditione aliqua tenea- tur. Datum Ilerde, m non. julii, anno Domini CG« EXIIII» » (Arch. de Barcelone, Gorona de Aragon, reg. 7, Jacobi I, 2-13, fol. 194).

Permission donnée à Guillaume de Son de recevoir la terre de son père :

« Per nos et nostros indulgemus et concedimus tibi G. de

Sono, filio Bernardi de Aiione quondam, quod tu, nonobstante labe

criminis heretice pravitatis in quam pater tuus predictus incidit

et sententialiter extitit condempnatus, nec etiam obstante quod

Esclarmunda, mater tua, heretica sit perfecta, de nostre plenitu-

dine potestatis possis capere omnes hereditates et successiones

parentum, sicut restituantur, et proximorum tuorum ac etiam

extraneorum, que tibi deferuntur (?) ex nunc ex testamento vel

ab intestate, et omnia quoque justo titulo a quibuscumque perso-

nis poteris adipisci ; possis etiam admitti ad honores et militaria

sacramenta; possis etiam testari et contractus alios inire; resti-

tuentos te in presenti de plenitudine nostre potestatis ex certa

scientia ad omnia supradicta et etiam ad famam integram et

omnes legitimos actus, non obstante lege illa sive jure, que pro

hujusmodi crimine filios jubet paterno supplicio perire, in hiis

in quibus paterni, hoc est hereditarii, criminis exempla meren-

tur, nec aliquo alio jure, constitutionc vel consuetudine, sen-

tentia qualibet, scriptura publica vel privata; predictam indul-

gentiam tibi dicto Guillelmo facimus ad instantiam ot preces

fratris P. de Gadireta, inquisitoris heretice pravitatis in toto

INTRODUCTION. ccxxiij

était rétabli dans tous ses droits. Il bénéficia lui-même de la bienveillance, intéressée peut-être, du roi d'Aragon : celui-ci lui abandonna ses droits sur la vicomte de Castelboii, à raison du crime d'hérésie imputé à Arnaud de Gastelbon et à Ermessinde, sa fille, ainsi que tous les droits à provenir d'une condamnation éventuelle. Cet abandon de droits, en effet, est du 11 mai 12G9, et, le 2 novembre suivant, les inquisiteurs Pierre de Gadreyta et Guillaume de Golonge {de Colonico) déclaraient hérétique Ermessinde et ordon- naient l'exhumation de ses cendres, après citation et com- parution de Roger-Bernard de Foix, son héritier*.

En somme, les comtes de Foix surent entretenir avec l'Inquisition languedocienne de bonnes relations, bien que tout le comté fut ouvert à l'hérésie. Ils ne furent inquiétés que par l'Inquisition aragonaise, qu'ils finirent par rendre inoffensive à leur endroit, grâce à l'intérêt que le roi d'Ara- gon avait à les ménager.

II. Les actes des rois.

Avec les rois nous n'allons guère sortir du cadre déjà tracé par les actes d'Alfonse de Poitiers. Ils ont, et à plus forte raison, touché aux mêmes points, dirimaut les litiges de détail avec une autorité plus souveraine encore. Et

regûo et domiaio nostro auctoritate Sedis Aposlolice deputati, qui de hoc ductus misericordia nos rogavit. In cujus rei testuno- nium, preseutcm cartam nostri sigilli pendentis munimiao l'cci- mus roborari. Dalum Ilerde, m non. juUi, anno Domini M" 00° LXIIII« » (Ibid., fol. 194). Voy., dans l'ouvrage de M. Baudon déjà cité (t. II, p. 114, 115), les lettres de Jacques I«'', roi d'Ara- gon, remettant Guillaume de Son en possession des châteaux de Son et de Gheragut, confisqués pour hérésie.

1. Baudon de Mony, op. cit., t. I, p. 212-215; t. II, p. 135, 140.

ccxxiv INTRODUCTION.

d'ailleurs, de saint Louis à Philippe YI, si l'on aperçoit dans l'administration une anarchie progressive, les prin- cipes ne changent point. Une unité vraie règne dans l'en- semble de la conduite des rois à l'égard de l'Inquisition du Languedoc.

1 . Saint Louis. Le statut Cupientes, édicté en 1228 par le gouvernement du jeune roi, a servi de fondement à toute la législation postérieure. Les articles II, III et IV sont par- ticulièrement importants ici; car ils contiennent toute la poursuite inquisitoriale avant l'institution du juge délégué, je veux dire qu'ils font entrer en scène la puissance sécu- lière, qui, pour ce qui la regarde, prend le ton de l'au- torité souveraine : extirpation de l'hérésie et châtiment immédiat des hérétiques, « postquam fuerint de haeresi per episcopum loci, vel per aliam ecclesiasticam personam, quae potestatem habeat, condemnati; » défense de rece- voir ou favoriser les hérétiques, sous peine d'être exclu des charges, de perdre le droit de tester ou d'hériter, de voir ses biens confisqués ; ordre aux barons et officiers de recher- cher les hérétiques, de les livrer à la puissance ecclésias- tique et de faire « quod debebunt » dans le cas de con- damnation ^ Le traité de paix passé le 12 avril 1229 entre saint Louis et Raymond VII contenait l'engagement formel, de la part du comte, d'obéir aux ordres du légat apostolique en tout ce qui pourrait intéresser l'extirpation de l'hérésie^. Cependant, dans l'état actuel des documents, la main de saint Louis ne se montre qu'assez longtemps après le statut Cupientes. En juillet 1246, il met à la disposition des inquisiteurs ses prisons de Garcassonne et

1. Labbc, Acta conciL, VII, col. 171.

2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 883, 884.

INTRODUCTION. ccxxv

de Béziers'. Alfonse de Poitiers avait ordonné au séné- chal de Carcassonne de contraindre, par la confiscation des biens et l'arrestation des personnes, ceux qui étaient excommuniés à rentrer dans le sein de l'Eglise (8 avril 1254). Saint Louis adoucit ces dispositions de rigueur par ses instructions aux enquêteurs (juillet 1259)2. Il apporta aussi quelque tempérament au statut Cupientes, tout en maintenant l'exclusion des charges publiques à l'égard des héritiers des condamnés ad murum'^. Il revint même sur ce dernier point. Les enquêteurs envoyés dans le Languedoc furent invités à rendre les biens confisqués pour hérésie, excepté dans trois cas : hérétique dûment con- damné; 2" hérétique en fuite; hérétique ayant donné asile k des hérétiques condamnés. Quant à la femme, en aucun cas elle ne pouvait être privée de ses biens. Exception était faite en faveur des héritiers de l'hérétique qui embras- saient la vie religieuse : ses biens leur revenaient alors ^. Nous avons déjà rencontré la disposition relative aux biens de la femme. Les autres mesures font soupçonner certains abus que le saint roi se préoccupa de corriger, tout en maintenant la poursuite et la vindicte contre les hérétiques''; il revint même sur l'article des prisons avec une précision qui ressemble à une sorte de disposition nouvelle. Le 14 oc-

1. Hisl. gén. de Languedoc, "VIII, col. 1206; Mahul, Cartulaire, V, 627; Doat, GLIV, fol. 236.

2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1326, 1440-1441.

3. llist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1440-1441 ; Doat, XXXI, fol. 263 ^-270.

4. Recueil des Ordonnances, I, p. 62; Hist. gén. de Languedoc, III, Preuves, col. 494 (éd. princeps).

5. En 1255, il renouvela ses ordonnances {Hist. gén. de Langue- doc. VIII, col. 1360).

0

CCXXVJ INTRODUCTION.

tobre 1258, il écrivit au sénéchal de Carcassonne pour lui ordonner de pourvoir à l'entretien des inquisiteurs et d'ache- ver les prisons. Et, à ce propos, il posa la règle suivante que l'entretien des prisonniers restait à la charge des sei- gneurs bénéûciaut des confiscations pour hérésie ^

Et, en effet, Philippe de Montfort les percevait 2; Pierre des Voisins les perçut « in ballivia Carcassone » jusqu'en juin 1260 3; l'évêque d'Albi eut le droit de s'emparer des biens des hérétiques de son diocèse qui ne seraient point vendus dans l'année après la condamnation^ : les saisies faites à Monestiès et à Montirat, eu particulier, lui furent adjugées par sentence du sénéchal du Rouergue (2 juin 1260)^. Enfin, pour ne pas prolonger cette énumération, le sire de Mirepoix, jouissant du droit « comburendi hereti- cos terrae suae, » était par même en droit de s'emparer de leurs biens ^, et c'est en vertu de ce droit que restitution fut faite à Gui de Lévis, maréchal d'Albigeois et seigneur de Mirepoix, des ossements des hérétiques qui furent brûlés sur la grève de l'Aude, à Carcassonne, en 1270'.

1. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1435-1436; Mahul, Cartu- laire, V, 627; Doat, XXXI, fol. 260 vo-261. L'article relatif aux prisons ne se trouve pas dans le texte de Doat.

2. Doat, XXXII, fol. 258-260.

3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1466.

4. Doat, XXXIV, fol. 132.

5. J. de Laborde, Layettes, III, 4608, p. 523.

6. « Item, cum dictus marescallus, dorainus de Mirapiscis, pro- posuisset se fuisse in possessione paciûca comburendi hereticos terre sue, condempnatos ad ignem per inquisitores Garcassonen- ses, et habendi eciam earum mobilia, si in terra Régis exis- tant... » (Beugnot, les Olim, I, p. 317. Enquêtes de 1269).

7. Archives de Lcran, fonds Lévis. Deux pièces communiquées par M. Pasquier, aujourd'hui archiviste de la Haute-Garonne, et publiées dans VUist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1674-1676.

.1

INTRODUCTION. ccxxvij

Le comte de Foix afficha plus tard les mêmes préteu- tions*.

Que le gouvernement de saint Louis ait eu pour les biens confisqués une comptabilité spéciale, cela va sans dire^. De des opérations diverses : saisies, ventes, enquêtes, dona- tions, restitutions de biens, dont on trouvera les actes dans VHistoire générale de Languedoc^, dans les Layettes du Trésor des chartes*, dans le Cartulaire de Carcas- sonne^ ou même aux Archives du château de Léran^.

2. Philippe le Hardi. Le règne de Philippe le Hardi ne fournit point d'acte important. Le seul qui soit un peu considérable se place au début; encore faut-il recon- naître que Philippe le Hardi reproduit simplement et con- firme l'ordonnance de son père relative aux émoluments des inquisiteurs, à l'aménagement des prisons, qu'il importe d'achever, à l'entretien des prisonniers". Les autres pièces de ce règne sont des lettres de sauvegarde en faveur des

1. Hist. gén. de Languedoc, X, 484-489, 659. En 1313, le vicomte de Lomagne, Bertrand de Got, obtint concession des confiscations pour hérésie {Ibid., 937).

2. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 451.

3. VIII, col. 974, 1308 (Doat, CIII, fol. 67), 1360 (Doat, CLIV, fol. 59), 1361 (ibid., fol. 63 v»), 1421 (ibid., fol. 122).

4. T. m, 4097, p. 208. Cf. n" 4282, p. 314.

5. T. V, 628.

6. Le 5 octobre 1268, Guillaume de Cohardon, sénéchal de Car- cassonne et de Béziers, vend à Aymeric de Boussagues, à Ray- mond de Senegra et au sacristain de Villemagne, pour le prix de 30 liv. tourn., 40 sous tourn. de rente à percevoir sur le fief de Glairac, confisqué sur Bernard de Glairac pour crime de félonie et hérésie. (Pièce communiquée par M. Pasquier, qui connaît à mer- veille les archives de Léran.)

7. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1436; Mahul, Cartulaire, V, 629 ; Doat, XXXI, fol. 261 vo-262.

ccxxviij INTRODUCTION.

inquisiteurs ou de recommandation aux archevêques et évêques pour ceux des frères Prêcheurs que le prieur du couvent de Paris désignera comme juges délégués, et envers lesquels il commande l'obéissance^ C'est bien peu, et cepen- dant c'est assez pour pouvoir caractériser l'action du règne : Philippe le Hardi a continué saint Louis son père ; il s'est montré favorable à l'idée que l'Inquisition fût confiée aux frères Prêcheurs. Il n'en fallait pas davantage pour ne pas contrarier le bon fonctionnement de l'institution.

3. Philippe le Bel. Je puis en dire autant de Philippe le Bel. Il suit la politique de son aïeul en ce qui regarde la poursuite des hérétiques. Cependant le monde a marché, et quelques points semblent nouveaux. Au début, Philippe le Bel montre qu'il entend ne pas fléchir : il prive du notariat Raymond Vital, d'Avignonet (Haute -Garonne), parce qu'il est le petit-fils de Roger Isarn, qui a été con- damné pour hérésie et brûlé^. La poursuite des Juifs date d'hier; nous avons vu les papes l'ordonner. Philippe le Bel s'y prête ; il veut que le sénéchal de Carcassonne obéisse aux inquisiteurs dans la cause^. Quand éclate le conflit entre Carcassonne, Albi et l'Inquisition, il prend une attitude plutôt digne que malveillante. Jusqu'alors les rapports des officiers royaux avec les inquisiteurs avaient été réglés par cette formule à peu près invariable : ils devaient simplement

\. Doat, XXXII, fol. 85-86, 86-87, 87-88, 88-89.

.2. Lettres du 2 août 1288, transcrites par les soins de Jean Vigoureux, inquisiteur, le 3 décembre de cette année (Doat, XXXII, fol. 151).

3. Doat, XXXII, fol. 254 vo-255. Lettre du 3 décembre 1293. Cf. la lettre du sénéchal de Carcassonne au vicomte de Narbonne (l*^"" février 1294, u. st.), qu'il ait à exécuter les lettres de Phi- lippe le Bel et la bulle de Grégoire X contre les Juifs (Doat, XXXII, fol. 254-257).

INTRODUCTION. ccxxix

leur obéir. Maintenant ces rapports se modifient légère- ment. Philippe le Bel a déterminé les cas dans lesquels ses sujets pourront être arrêtés pour hérésie; il faut au moins une véhémente présomption ; il exige qu'on ne s'écarte point de la forme qu'il prescrit, car il a appris qu'on a fait des arrestations arbitraires*. C'était, sous des apparences de justice, contrarier la poursuite, ou du moins la gêner. Le sénéchal de Carcassonne, Henri, seigneur de Elisia, crut peut-être trop à un changement dans la politique royale, d'autant qu'il reçut de la part de Philippe le Bel l'assurance que les inquisiteurs n'obtiendraient de lui que des réponses conformes aux siennes en tout ce qui regardait les arresta- tions^. Le sénéchal devenait, pour ainsi dire, le maître. Les inquisiteurs firent valoir tout ce que cette situation contenait d'arbitraire et de méfiance. Boniface VIII inter- vint. Il faut bien avouer que, si le roi eût pu à son gré, même sous le facile prétexte des droits supérieurs de la jus- tice, fixer les conditions auxquelles seules une arrestation dût se faire à l'occasion d'un délit d'hérésie, il eût par même connu indirectement de l'hérésie, cause qui n'appartenait en aucune façon à la juridiction séculière. Philippe le Bel le comprit : le 5 septembre 1298, il manda à ses barons et officiers d'obéir à l'évêque et à l'inquisiteur pour les arrestations à opérer, conformément à la constitu- tion du pape Boniface^. Le sénéchal n'était donc plus le juge des arrestations à faire.

1. Doat, XXXIÎ, fol. 266-269; Hist. gén. de Languedoc, X, col. 273-281.

2. Doat, XXXII, fol. 269 ; Mahul, Cartuîaire, V, 650; Cf. Doat, XXXII, fol. 269 v°-271; Mahul, Carlulaire, 650.

3. Doat, XXXII, fol. 280-281. Autre lettre du 15 septembre 1298 clans le même sens (Doat, XXXII, fol. 278-279).

CCXXX INTRODUCTION.

S'il finit par modifier son attitude, c'est sans doute parce qu'il comprit que les difficultés soulevées contre l'Inquisition donnaient de l'audace aux partis ; les intérêts de sa couronne ne pouvaient qu'en souâ'rir. En 1304, il se préoccupa de fortifier l'Inquisition*; en 1305 et en 1306, il dépouilla de leurs charges les officiers convaincus d'hérésie; il défendit qu'on fît des ligues ou qu'on levât des tailles pour s'opposer à l'Inquisition-. Malgré tous les agissements de Bernard Délicieux, il se refusa absolument à demander que les frères Prêcheurs en fussent désormais écartés.

L'administration financière des biens confisqués sous Philippe le Bel reste ce qu'elle était précédemment. Cepen- dant on peut relever quelques faits particuliers assez curieux : par exemple des saisies et des ventes faites, à part égale, par les agents du roi et de l'évêque d'Albi, Bernard de Castanet'^; car l'évêque était déjà en possession des biens saisis dans son diocèse, et le roi lui confirma cette posses- sion, même pour les cas il n'aurait pas fait procéder à la vente dans l'année suivant la condamnation^.

Il existe des rôles de confiscations et des comptes : de 1302 à 1305«-; de 1305 à 1309^ 3^ de 1309 à 1310'.

1. Hist. gén. de Languedoc, X, 428-431.

2. Doat, XXXIV, fol. 81-82, 109-111.

3. Doat, XXXII, fol. 300, 315, 315 v»; XXXIIl, fol. 193.

4. Doat, XXXn, fol. 132-133. Lettre du 17 août 1306. Ce point fut maintenu, sous Louis X, hormis le cas d'empêchement légi- time à procéder à la vente. Ordonnance du sénéchal de Garcas- sonne du 20 août 1316 (Doat, XXXIV, fol. 135-136). L'évêque d'Albi fut maintenu dans le droit sur les confiscations opérées dans .son diocèse par Philippe VI (Doat, XXXV, fol. 70, 80, 83). Voy., pour les arrangements survenus avec Alionor de Montfort, ibid., fol. 40, 100.

5. Doat, XXXIIl, fol. 207-231.

6. Ibid., fol. 232-260.

7. Ibid., fol. 261-272.

INTRODUCTIOIV. ccxxxj

On peut par eux apprécier la fortune de chaque condamné : car c'est le revenu provenant des biens de chacun qui com- pose ces comptes. Pierre Radulphe {Radulphus) les dresse, comme procureur du roi pour les confiscations; il a pour lieutenant Guillaume Bernard*.

Le nom des condamnés ajoute beaucoup à l'intérêt de ces comptes. Un certain nombre avaient été interrogés par Ber- nard de Castanet; par exemple, en 1285, Pons Nicolas, d'AlbiS et Vital Vinhols, d'Albi^; en 1299, Raymond Hugues^ Bérenger Adémar^ Bérenger Brossa^, Bérenger Fumet ^ Bertrand de Montégut^ Galhard Fransa^, Guil- laume Fenassa le Boiteux*^ Guillaume Goulfier", Jacques

1. Pierre Milhau était le procureur de l'évêque d'Albi (quittance du 29 janvier 1301, n. st.; Doat, XXXIU, fol. 189). Philippe le Bel avait, par ses lettres du 17 novembre 1296, constitué Pierre de Pradines, curé de Saint-Étienne de Toulouse, son agent pour les biens d'hérésie; à ce titre, celui-ci procéda à la vente d'un pré et d'une vigne ayant appartenu à Pierre Rigaud, condamné (Doat, XXXIII, fol. 193-197). A signaler spécialement parmi ces pièces la vente faite par Rainaud de Dugniaco et Pierre Imbaud de Plaigne [de Planhano)^ frères, de la seigneurie de Pechluna (Aude), confisquée à Pons Magrefort, Pons Guillaume et Pierre Roger de la Tour; vente approuvée par Eustache de Beaumar- chais, sénéchal, le 4 février 1293, n. st. (Doat, XXXII, fol. 244 v''-250).

2. Doat, XXXm, fol. 267 v».

3. Ibid., fol. 258 v».

4. Ibid., fol. 255.

5. Ibid., fol. 230 v», 258, 264, 271.

6. Ibid., fol. 229, 249 vo, 267.

7. Ibid., fol. 223, 249.

8. Ibid., fol. 227 v», 254.

9. Ibid., fol. 222, 250 v«, 266 v°, 270.

10. Ibid., fol. 207, 232, 268.

11. Ibid., fol. 224, 252, 266 v°.

CCXXXiv INTRODUCTION.

de douze ans, selon le sexe ; ensuite la citation individuelle contre tel ou tel.

Mode d'abjuration avant l'interrogatoire.

Formule de l'interrogatoire.

5" Formule de la réconciliation et de la pénitence pour ceux qui rentrent dans l'unité ecclésiastique.

Lettre de pénitence.

7** Formule de sentence pour livrer l'hérétique au bras séculier.

8" Formule de sentence contre ceux qui sont morts dans l'hérésie.

Le tout se termine par un avertissement sur la nature des preuves admises et sur la conduite à tenir par les juges qui entendent ne s'écarter en rien de la ligne tracée par les constitutions apostoliques.

Ce traité, fort court d'ailleurs, peut donc être regardé comme un formulaire : pour chaque cas, le juge n'avait qu'à introduire un nom dans la pièce. Il a été composé après 1244, date de la lettre de Pons de Saint-Gilles, et avant 1254, date de la mort d'Innocent IV; cela résulte du texte lui-même, les inquisiteurs disent : « Testium non publi- camus nomina propter ordinationem sedis apostolice sub domino Gregorio provide factam et ab Innocentio, heatis- simo papa nostro, postmodum innovatam. » lia été rédigé dans le Languedoc par Guillaume Raymond et Pierre Durand, inquisiteurs, selon toutes les probabilités, ou par Bernard de Gaux et Jean de Saint-Pierre.

Il est permis d'y voir une réponse à une consultation. Les inquisiteurs disent : facimus, injungimus , dampna- mus, etc., comme s'ils répondaient à des questions qui leur auraient été posées.

Il est plus diflScile de nommer l'auteur ou les auteurs de

INTRODUCTION. , ccxxxv

ces questions. Ce traité, cependant, se trouve à Madrid, bibliothèque de l'Université, ms. 45*. On n'en connaît que ce manuscrit. Il semble qu'il aura été fait pour l'Espagne et pour les inquisiteurs de ce pays, je veux dire les inquisiteurs d'Aragon. L' Aragon et le Languedoc, en effet, échangeaient des consultations. Le traité rédigé par saint Raymond de Penafort, sous le nom de l'archevêque de Tarragone, en 1242, sur la résolution de certains doutes, en est la preuve suffisante : il appartenait aux archives anciennes de l'In- quisition de Garcassonne, d'où il est passé dans Doat (t. XXXVIII). Les inquisiteurs du Languedoc, désireux de l'avoir, l'avaient donc demandé ; ils le conservèrent pour les lumières qu'ils pouvaient y trouver. Les titres des cha- pitres suffiront à édifier le lecteur : Queritur qui dicantur heretici, qui suspccti, et sic de singulis. Queritur de hereticis dogynatisantibus et relapsis in credentiam quid sit agendum. Queritur de forma ahjurationis . Queritur de forma purgationis. Qualiter com- purgatores jurare debeant. Qualiter sacerdos débet inquirere in confessionibus de facto heresis'^.

Trouvé par le R. P. Balme, des frères Prêcheurs, le for- mulaire languedocien a été publié dans la Nouvelle Revue historique de droit français (t. VII, p. 669 et suiv.); et M. Ad. Tardif l'a présenté dans une sorte d'avertissement substantiel sur la procédure per inquisitionem^ . Je ne

\ . C'est le numéro du manuscrit qui a été donné par le P. Balme. Mais je l'y ai fait rechercher sans résultat.

2. A Castres, un frère Mineur avait imposé des pèlerinages à la suite de la confession auriculaire (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 41). Je prépare l'édition du traité de saint Raymond de Penafort.

3. Le texte ne me paraît pas irréprochable. Je n'ai pas encore

ccxxxvj INTRODUCTION.

m'arrêterai plus que sur le dernier mot de ce Processus : « Si bene fieret justitia de dampnatis et relapsis, et bona publicarentur fideliter, et incarceratîs provideretur in necessariis competenter, in fructu inquisitionis gloriosus Dominus et mirabilis appareret. » L'Inquisition produirait de meilleurs résultats, si l'on pourvoyait exactement à l'entretien des prisonniers. Que peut signifier un tel lan- gage? L'auteur exprime, à n'en pas douter, un regret. Les prisons ou ne sont pas encore édifiées, ou ne peuvent rece- voir les condamnés. Les condamnés ou les prévenus sont laissés en liberté ou confiés à la garde de m.ains étrangères* : d'où résulte le mépris de la poursuite. Peut-être est-ce le motif ou l'un des motifs de l'activité que nous avons vue, à plusieurs reprises , régner autour des prisons : il était urgent de les construire ou de les rendre habitables.

2. « Practica » de Bernard Gui.

Le second des traités dont j'aie à parler ici est la Practica de Bernard Gui. Dans ses grandes lignes, la Practica se pré- sente comme un écrit théorique, puisqu'elle donne la suite méthodique des actes constituant la poursuite. Mais chacune des pièces qui en composent les trois premières parties est sortie du greffe même de l'Inquisition : elle a servi. Il faut, comme pour le traité précédent, lui reconnaître un caractère

réussi à en obtenir une collation sérieuse. Il est assez important pour mériter les iionneurs d'une réédition le jour on en aura un texte bien établi.

1. La législation inquisitoriale ne s'opposait nullement à un tel arrangement. Par exemple, Pons Garrigue avait reçu à Labécède (llaute-Garonno) deux iémmcs hérétiques, dont la garde lui fut confléc. Mais il les laissa aller (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 127).

INTRODUCTION. CCXXXvij

historique; ce caractère est fortement accusé. Dès lors, nous pouvons dire : voilà comment on procédait dans le Langue- doc au commencement du xiv" siècle. Aux yeux de l'histo- rien, c'est un document d'un grand prix; le témoignage qu'il apporte lui paraîtra décisif. Quant à la cinquième par- tie, elle fait admirablement connaître ceux que l'on poursui- vait. Bernard Gui y a exposé les doctrines hérétiques, et, qu'on le remarque, dans leur rapport avec la poursuite. Il ne faut pas voir en lui, à proprement parler, un hérésiologue, comme le fut avant lui Benoît d'Alignan, l'auteur du Trac- tatus contra errores caiholicae fldei obviantes^. Son objet est d'ordre tout pratique. Il veut fournir à l'inquisi- teur pour lequel il écrit des précisions doctrinales qui l'éclai- rent dans la recherche de l'hérétique et servent de base à ses interrogatoires futurs. Il donne, si je puis ainsi parler, le corps du délit, et il décrit l'hérésie aux formes multiples, mais en tant qu'elle tombe sous le coup des constitutions apostoliques. C'est ainsi qu'on explique qu'il consacre un chapitre aux Pseudo-apôtres, un chapitre aux Béguins, un chapitre aux Juifs, deperfidia Judaeorum, un chapitre aux devins et ouvriers de sortilèges. Le lecteur en a, sans doute, plusieurs fois fait la remarque : dans les premiers temps, le juge délégué se bornait à poursuivre les Manichéens et les Vaudois ; à la fin du xiif siècle, il poursuivait encore ceux que je viens de nommer.

En un mot, et pour tout dire sommairement, la Practica

1. Bibl. nat., ms. lat. 4224. J'en ai donné quelques extraits dans un article de mélanges intitulé : les Hérétiques du midi au Xlll'^ siècle {Annales du Midi, t. III (1891), p. 367). Parmi ces extraits, à signaler : Sub qua forma juret de heresi inqui- rendus; Super quibus fiant interrogationes ; De ydolatris et ydolatriis.

ccxxxviij INTRODUCTION.

de Bernard Gui doit être mise au premier rang des manuels à l'usage des inquisiteurs, soit que l'on considère le fond des choses, soit que l'on s'arrête à la personne de l'auteur. Et, comme elle est l'expression fidèle de la procédure inqui- sitoriale dans le Languedoc au xiv*' siècle, époque à laquelle celle-ci a atteint son apogée, elle constitue un des documents principaux dans toute la série, fort étendue malgré les lacunes, des pièces, registres et manuscrits dont j'ai parlé*.

3. La tortura.

La Practica de Bernard Gui est muette au sujet de la torture. Ce silence peut d'abord paraître assez naturel, puisque le juge d'église ne pouvait arracher la vérité aux clercs per tormenta, et aux laïques nisi per quaestiona- riumvel demandando civilijudici. Cependant, il ne peut laisser de surprendre, car nous n'avons aucune sentence remettant un reus au juge civil pour lui infliger la question ; aucun acte ne nous est parvenu par lequel, directement ou indirectement, le juge délégué aurait édicté la torture avec obligation pour le juge civil de l'appliquer. Et, cependant, Bernard Gui a voulu prévoir chacun des cas de la procédure et y répondre par avance. Encore une fois, il ne fait aucune allusion à cette voie de contrainte : car il s'agit, on le com- prend, de la torture employée comme moyen d'obtenir l'aveu.

Je n'ai pas à traiter ici la question des origines de la tor- ture. Les auteurs les plus autorisés admettent qu'elle est

1. Je l'ai publiée en 1886 (Paris, Picard, iii-4o). J'en prépare une seconde édition. On en trouve dans Doat (t. XXIX et XXX) une copie qui s'arrête à la constitution de Clément IV : Gum adversus hereticam pravitatem, V' partie, p. 304 de mon édition.

INTRODUCTION. ccxxxix

étrangère au droit canonique*; en même temps, ils affirment qu'il en fut feit usage, au xiii" siècle, dans la recherche du crime d'hérésie. « La torture, dit M. Esmein, devint un moyen ordinaire d'instruction. Ce fut le droit romain qui servit ici d'autorité. Le crime d'hérésie était regardé comme crimen laesae majestatis divinae , et, à partir du XIII'' siècle, on appliqua dans ces sortes de procès les règles du Digeste et du Code sur la mise à la question des accusés et des témoins dans le crimen majestatis ^. » Il est certain que la constitution d'Innocent IV, Ad eœtirpanda, du 15 mai 1252, autorisa l'emploi de la torture citra membri diyninutionem et mortis periculum^; cette constitution fut renouvelée et confirmée le 30 novembre 1259 par Alexandre IV ^ et le 3 novembre 1265 par Clément IV ^ Et d'ailleurs, comme, dans l'intervalle, le 4 août 1262, Urbain IV donna aux inquisiteurs et à leurs socii le pou- voir de se relever mutuellement de tous les cas d'irrégularité qu'ils pourraient avoir encourus ^ M. Tanon en conclut que le seul obstacle, à savoir l'irrégularité canonique, pouvant s'opposer à ce que les inquisiteurs « fissent administrer

1. Par exemple Biener, Geschichte des Inquisitions Processes, p. 55, 87 ; Paul Fournier, les Officialités au moyen âge, p. 249, 280 (Paris, Pion, 1880, in-8°); Esmein, Histoire de la procédure crimi- nelle en France, p. 19, 77 (Paris, Larose et Forcel, 1882, in-8°). M. Tanon [Histoire des tribunaux de l'Inquisition en France, p. 362 et suiv.) a exprimé une opinion opposée. Mais son argumenta- tion ne m'a point convaincu.

2. Op. cit., p. 77, 78.

3. Potthast, 14592. M. Esmein l'attribue par erreur à Alexandre IV.

4. Ibid., 17714.

5. Ibid., 19433.

6. Ibid., 18390.

CCXl INTRODUCTION.

eux-mêmes la question*, » était levé; et M. Esmein déclare, comme on l'a vu tout à l'heure, que la « torture devint un moyen ordinaire d'instruction. »

Pour le Languedoc, cette affirmation est certainement outrée. La prison, telle était la voie de contrainte ordinai- rement employée. C'est le seul moyen d'obtenir l'aveu qui apparaisse soit dans le registre du greffier de l'Inquisition de Garcassonne^ soit dans les Sentences de Bernard Gui^; c'est le seul moyen d'aveu que Bernard Gui énonce dans la Practica*. Et par les inquisiteurs du Languedoc don- naient la main aux inquisiteurs d'outre-Rhin^.

Cependant, nos documents locaux contiennent quelques casde torture. D'abord, un peu avant 1243, Arnaud Bordeler, de Lauzerte (Tarn-et-Garonne) , « fuit levatus in eculeum ; set nichil dixit, nec potuit ab eo extorqueri^. » Après 1243, R. de Na Richa « fuit tractus Tholose et révéla vit eis'. » Isarn Coll dit avoir avoué « vi tormentorum, » à Bernard de Castanet, en 1299^ Je n'ai relevé que ces trois cas^. Encore faut-il ajouter que les deux premiers constituent une ano-

1. Op. cit., p. 374.

2. Plus bas, p. 115 et suiv.

3. Par exemple, p. 105, 114, 120, 145.

4. P. 107, 302.

5. « Si autem recuset hoc facere (scilicet confiteri), recludatur in carcere et incuciatur ei timor, quod testes contra Ipsum habean- tur, et si per testes convictus fuerit, nuUa fiât ei misericordia, quin morti tradetur; et sustentetur tenui victu, quia timor talis humiliabit eum, et non permittatur aliquis accedere complicium suorum, ne roboret eum... » (David d'Augsbourg, Tractatus de inquisitione hereticorum, p. 43. Éd. Preger, Mayence, 1878).

6. Déposition de Guillaume Faur (Doat, XXII, fol. 7).

7. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 134.

8. Bibl. nat., ms. lat. 11847, dernier feuillet.

9. M. Tanon, qui les a ignorés, a prétendu en relever trois autres

INTRODUCTION. CCxlj

malie : la torture rendait irrégulier tout juge d'église qui l'ordonnait'; car la torture, prohibée dans les tribunaux d'Eglise, ne fut autorisée pour le cas d'hérésie qu'en 1252 et à la condition qu'elle fût appliquée par le juge séculier. Son emploi dix ans plus tôt, sans être considéré comme impossible, ne laissera pas de paraître étrange-. Ne fau- drait-il pas plutôt l'attribuer à l'initiative du sénéchal? En 1274, le sénéchal Eustache de Beaumarchais, ayant capturé Bernard Hugues, de Roquevidal (Tarn), le soumit aussitôt à la question lui-même et sans s'en entendre avec l'inquisiteur ; il voulait que Bernard Hugues révélât en quel lieu les héré- tiques se cachaient 3, sans doute pour exciter le zèle du juge ou

dans la correspondance de Philippe le Bel (op. cit., p. 375, notes 1, 2 et 3). Dans le premier, les expressions tormenta de novo exquisita ne peuvent signifier la question ou torture, qui était fort ancienne. Dans le second, le roi reproche à Foulques de Saint -George d'avoir agi contre le droit, terminos juris excedens et canonicas sanctiones super hec éditas non observans [Hist. gén. de Languedoc, VUI, col. 379). Mais en quoi et comment? Dans le troisième, il s'agit des prisonniers déjà condamnés, et non des prévenus que l'on veut faire parler.

\. a His aquibus Doraini sacramenta tractanda sunt, judicium sanguinis agitare non licet... Quod si quisquam horum immemor praeceptorum aut in ecclesiae suae famulis, aut in quibuslibet porsonis taie aliquid fecerit, concessi ordinis privetur honore et loco... » (Décret. Gratiani, secunda pars, causa XXIII, quaest. VIII, cap. xxx).

« In ipso causae initio non est a quaestionibus inchoandum. » Le titre du chapitre enlève toute équivoque à ce texte : « Tor- menta, judiciis non praecedentibus, inferenda non sunt » (Décret. Gregor. IX, lib. V, lit. xli, cap. vi).

2. On dira peut-ôtre qu'en 1252 Innocent IV se borna à sanc- tionner un moyen d'aveu déjà on usage et à en donner les formes. Sa constitution n'autorise point cette hypothèse. Il n'y a pas la moindre allusion à cet usage.

3. « Fuit captus et questionatus per dominum Eustachium,

P

Ccxlij INTRODUCTION.

le prendre en défaut. Raymond Hugues, frère du précédent, passa de même par les affres de la torture, mais parce que le sénéchal l'y appliquai Encore une fois, il faudrait plus que s'étonner de l'emploi de la torture par le juge désigné en 1243 et en 1244. En tout cas, même en admettant ces deux exemples, nous sommes en droit de dire que l'usage en fut rare dans le Languedoc.

VI. Les récits.

Le midi de la France est pauvre en chroniques ; le Lan- guedocien loquace n'a cependant jamais aimé à écrire, à faire des récits, à raconter. Si cette observation est juste, il faut avouer qu'elle comporte, dans une certaine mesure, une exception pour ce qui touche la poursuite inquisitoriale. Et dès lors on serait autorisé à voir dans ces récits une preuve nouvelle de l'ébranlement profond qui, un moment, déso- rienta l'âme méridionale. Seulement c'est dans les rangs de l'Eglise que l'émotion aurait le plus gagné, à ne considérer que les auteurs de ces récits.

1. La « Chronique » de Guillaume de Puylaurens . C'est d'abord Guillaume de Puylaurens, chapelain deRay-

senescallum Tholosanum, quia non rcvelabat ei ubi erant here- tici » (Doat, XXV, fol. 78).

t. « Fuit captus et positus ad questionom per dominum senes- calium » (Doat, XXV, fol. 113). Faure Raseire, d'Auriac (Haute-Garonne), dit, dans sa déposition du ■l«''mars 124G, qu'ar- rêté à Toulouse « stetit in Castro Narbonensi captus per très septimanas pro heresi ; et fuit crucosignatus in fronte cum ferro calido » (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 97 v"). Gela remontait à quatre ans. Je n'ai vu nulle part ailleurs que les hérétiques aient été raarqués au fer rouge au front.

INTRODUCTION. CCxIiij

raond VII, mort en 1270, mais dont la curieuse Chronique remonte jusqu'aux premiers grands événements la lutte entre l'Eglise et l'hérésie s'engagea corps à corps. Au cha- pitre XL, abordant le concile tenu à Toulouse en 1229 et dont nous avons parlé, il dit ce qu'il avait appris des pre- mières poursuites : l'examen des témoins confié aux évêques, qui devaient tout renvoyer à Foulques, de Toulouse; le refus par le légat de communiquer les noms des témoins, etc. Si nous en savons quelque chose, c'est par ce chroniqueur seul. Ce chapitre xl, si court cependant, a une valeur très grande.

2. La « Chronique » de Guilhem Pelhisso.

Guilhem Pelhisso est un frère Prêcheur du couvent de Toulouse et vraisemblablement toulousain par sa famille : car son nom apparaît plusieurs fois dans les documents tou- lousains du xiir siècle. Procureur ou économe de son cou- vent, il a laissé deux écrits : dans l'un, il donne l'état des achats d'immeubles pour son étabhssement dans le quartier Saint-Sernin , et Bernard Gui l'a introduit dans la notice qu'il a écrite du couvent et des prieurs de Toulouse^; l'autre est le récit des incidents dramatiques qui se produisirent à Toulouse à la suite des premières poursuites des inquisiteurs contre les hérétiques, qui se sentaient soutenus par l'autorité municipale. Les frères Prêcheurs de la ville furent dispersés. Guilhem Pelhisso, témoin et victime, raconta ce qu'il avait vu, en marquant le rapport existant entre l'intervention des pouvoirs locaux et les premiers procès de l'Inquisition.

La chronique de Guilhem Pelhisso est contenue dans le ms. 1437 (229, ancien fonds) de la bibliothèque d'Avignon,

1. Bibl. de Toulouse, ms. 490; bibl. de Bordeaux, ms. 780.

ccxliv INTRODUCTION.

fol. 11-14, elle se trouve placée entre les deux écrits de Bernard Gui : Priores in monasterio Pruliani et Fun- dacio conventus Tholosani. C'est à lui, sans aucun doute, que nous en devons la conservation. Le manuscrit est des premières années du xrv^ siècle ; il en fournit une copie excellente.

Cette chroniqpie, pittoresque, vivante, émue même, est de tous points curieuse. Sans doute, les faits relatifs à la pour- suite des hérétiques ne sont racontés que tout autant que les frères Prêcheurs s'y trouvèrent mêlés. Du moins, par cela même, l'auteur a élargi son cadre géographique. Après les incidents de Toulouse, il rapporte ceux d'Albi; il expose l'Inquisition à Moissac, dans le diocèse de Cahors ; et c'est par lui que nous savons que Pons de Saint-GiUes, provin- cial de son ordre, alla à Rome avec Raymond de Foix, pour exposer au pape Grégoire IX les travaux des premiers inqui- siteurs. La Chronique s'arrête à l'année 1235. L'on voit sans peine de quel prix elle est ' .

3. Les Albigeois jettent Vinquisiteur dans le Tarn, par un anonyme (1234).

Je signale en troisième lieu un anonyme, dont le récit des événements d'Albi en 1234 a pour titre (dans Doat, XXXI, fol. 29 v'') : Albienses impediunt, capiunt, verherant et trahunt ad Tarnum inquisitorem. L'auteur appartient vraisemblablement à l'ordre des frères Prêcheurs, circon- stance qui explique comment cette narration se trouve placée à la suite de la Chronique de Guilhem Pelhisso dans le

1. J'ai publié cette chronique en 1881. Je prépare une édition des deux chroniques de Guilhem Pelhisso avec une notice bio- graphique.

INTRODUCTION. ccxlv

manuscrit d'Avignon. C'est, d'ailleurs, un morceau extrême- ment vivant. Tout moyen critique de contrôle nous fait défaut ; je veux dire que ce récit n'est corroboré par aucun témoignage direct. Du moins on y remarque un ton de sin- cérité ; et Bernard Gui, en le reproduisant, a suffisamment marqué combien il lui inspirait confiance*.

4. Troubles de Carcassonne et d'Alhi, par Bernard Gui.

Enfin, Bernard Gui a lui-même laissé un récit des troubles de Carcassonne (1295-1305) et d'Albi (1300-1304). C'est dans la notice des prieurs du couvent de chacune de ces deux villes qu'il a introduit sa narration, mettant à la suite de la notice de chaque prieur l'exposé des faits arrivés sous ce prieur : Notandum hic posteris incidenter . . . C'est ainsi que le récit des troubles de Carcassonne, pour parler du premier, se compose de cinq morceaux : le pre- mier placé sous le priera t d'Odon de Caussens et se rappor- tant à l'année 1295 ; le second appartenant au priorat de Bernard Gui lui-même, qui y parle comme témoin, et de l'année 1297 ; le troisième compris dans le priorat de Ber- trand de Clermont (Dordogne) et de l'année 1303 ; le qua- trième, fort court, du priorat de Pons de Torreilles, de Vil- lemartin (Aude), et de l'année 1304 ; le cinquième du priorat de Géraud de Blomac et de l'année 1305. Les troubles racon- tés par Bernard Gui eurent leur origine immédiate dans les poursuites exercées contre Guillaume Garric et Guillaume Brunet, de Carcassonne, professeurs de droit, legum pro-

1. Ce morceau se trouve à la suite de la Chronique de Guilhem Pelhisso dans l'édition que j'en ai donnée. Il est aussi dans Doat, XXXI, loi. 29 vo-32, d'après un manuscrit autre que celui d'Avignon. Copie bonne.

CCxIvj INTRODUCTION.

fessores, qui ouvrirent la lutte contre l'Inquisition ; une première répression ne calma pas les esprits. Avec Jean de Piquigni, vidame d'Amiens, Bernard Délicieux, qui soufflait le feu, et Hélie Patrice {Helya Patricii), qui dominait Carcassonne, la situation empira beaucoup. Bernard Gui montre très bien le caractère politique de l'opposition faite à l'Inquisition, ou plutôt aux frères Prêcheurs, juges délé- gués; en 1304, quarante habitants de Limoux furent pendus à Carcassonne « propter proditionem in qua consenserant contra regem Francie, ut terra m redderent régi alteri. » Pour le même motif, Hélie Patrice et quatorze de ses com- plices subirent le dernier supplice à. Carcassonne l'année suivante ^

Le récit des troubles d'Albi ne comprend qu'un morceau et s'étend à quatre années (1300-1304), Guillaume de Morères {de Moreriis), de Toulouse, étant prieur du couvent de cette ville. C'est l'exposé, sous une forme dramatique,' des faits établissant la collusion des villes d'Albi et de Cordes avec Carcassonne contre l'Inquisition. A Albi notamment^ les esprits s'élevèrent au diapason le plus inquiétant : les biens de l'évêque, Bernard de Castanet, furent occupés; et, comme il rentrait dans sa bonne ville, la foule proféra des menaces de mort : Ad mortem! Ad mortem! Moriatur proditorl Moriatur proditor! Les frères Prêcheurs, à leur tour, subirent toute sorte de sévices 2.

1. Priores in cofiventu Carcassonensi, bibl. de Bordeaux, ms. 780, fol. 71, 72; bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 157 v», 158. Histo- riens de France, XXI, 743, 744. Douais, CAlbigéisme et les frères Prêcheurs à Narbonne au Xlll^ siècle, 132-135. Ce récit a été reproduit par Compayré, Études historiques sur l'Albigeois, 237- 239, d'après un extrait déposé aux archives du Tarn (Albi, 1841, in-4'').

2. Priores in conventu Albiensi, bibl. de Bordeaux, ms. 780,

INTRODUCTION. ccxlvij

Ces divers récits, depuis la Chronique de Guillaume de Puylaurens jusqu'aux notices de Bernard Gui, ont un rapport direct avec la poursuite exercée contre les hérétiques par voie judiciaire. Leur intérêt, il me le semble, est des plus grands pour l'historien ; car ils répandent la vie à travers les pièces officielles, constitutions apostoliques, actes des évêques, interrogatoires et sentences des inquisiteurs, mandements royaux, opérations fiscales des agents des confiscations et manuels de procédure inquisitoriale. Sans doute, ils peuvent être considérés comme un simple appendice dans la longue série des documents d'inquisition, dont j'ai essayé d'esquis- ser le tableau ; mais c'est un appendice qui m'a paru néces- saire.

fol. 97 vo, 98; bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 217 v», 219 v. Historiens de France, XXI, 747-749. Douais, op. cit., 135-140.

ccxlviij INTRODUCTION.

DEUXIEME PARTIE.

Liste et description des manuscrits ou des pièces publiés ici pour la premiere fois.

Les pièces relatives à l'histoire de l'Inquisition dans le Languedoc rempliraient plusieurs volumes si on les publiait intégralement. Le tableau, bien que très sommaire, qui vient d'en être présenté, le prouve ; et peut-être le lecteur leur attribue-t-il indistinctement, après cet exposé, une sérieuse valeur. Cependant, pour répondre au projet de la Société de l'Histoire de France, il a fallu se résigner à faire un choix. Un choix dans une série de documents qui se tiennent comme les anneaux d'une chaîne ne laisse pas d'être une chose déli- cate. J'espère cependant justifier celui auquel on s'est arrêté, en parlant maintenant de chacun de ceux qui en ont fait l'objet.

I. Senteivces de Berxard de Caux et de Jean de Saot-Pierbe

(1244-1248).

Les deux inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de Saint- Pierre, de l'ordre des frères Prêcheurs, ne sont pas des inconnus, bien que nous ignorions leur patrie*; car, indé-

1. Sans doute, au xiii« siècle, le second nom désigne le plus souvent le lieu d'origine. Mais il y a sept ou huit villages portant le nom de Caux dans autant do départements, Hérault, Aude, Corrèze, Lot, Puy-de-Dôme, Haute-Vienne, Somme. Quant aux localités du nom de Saint-Pierre, elles foisonnent. Peut-être ces deux frères Prêcheurs n'étaient-ils pas méridionaux, car leurs noms ne se rencontrent pas dans les Acta capitulorum ordinis fra- trum Praedicatorum de la première province de Provence (1239-

1 t

INTRODUCTION. ccxlix

pendamment des Sentences, nous avons de nombreux actes témoignant de leur activité comme inquisiteurs, à partir de l'année 1244 ^ L'année suivante, ils entendirent les dépo- sitions des habitants de cent quatre localités du Lauragais, environ quatre mille cinq cents personnes 2. Les circons- tances à la suite desquelles ils furent nommés juges délégués expliqueraient au besoin tant de zèle, puisque ce fut au len- demain du massacre des inquisiteurs, Willem Arnaud et ses compagnons, à Avignonet (Haute-Garonne), événement qui émotionna diversement, mais très profondément, tout le comté de Toulouse 3.

Le titre de leur délégation n'a pas été retrouvé ; de telle façon que nous ne pouvons pas dire avec la dernière préci- sion pour quel pays ils la reçurent et à quelles limites géo- graphiques elle s'étendait. Dans les sentences, ils prennent le plus ordinairement le titre de Inquisitores hereticae pra- vitatis in civitate et dioecesi Tholosae ; mais aussi ils ^'in- iiivLlenilnquisitores hereticae pravitatis in Tholosana et Caturcensi civitate et dioecesi [n" 12), et encore Inquisi- tores hereticae pravitatis in Agennensi et Caturcensi dioecesibus, de Villamuro et de Villalonga archidiaco- natibus (n" 16). Et cependant les deux archidiaconés de Villemur et de Villelongue appartenaient au diocèse de Tou- louse. C'est que les condamnations prononcées par eux frap- paient dans chaque cas des hérétiques de l'un ou de l'autre des trois diocèses de Toulouse, de Gahors ou d'Agen. Par

1302), que j'ai publiés (Toulouse, Privât, 1895). De plus, plusieurs des inquisiteurs du midi étaient venus du nord de la France.

1. Voy. plus haut, p. cxlviii et suiv.

2. Ms. 609 de la bibl. de Toulouse.

3. C'est dans la nuit avant l'Ascension de l'année 1242 que ce massacre fut perpétré avec la complicité probable, ou tout au moins tacite, de Raymond Vil, comte de Toulouse.

ccl INTRODUCTION.

même, nous ne pouvons pas assurer que leurs pouvoirs fussent délimités à ces diocèses.

La première en date de leurs sentences est du 26 août 1244 (n" 16). C'est faire entendre tout de suite que ces sen- tences n'ont pas de rapport direct avec les aveux reçus l'an- née suivante. Mais on ne peut en dire autant des actes des prédécesseurs de Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre. Il était plus que naturel qu'aussitôt entrés en charge ils prissent connaissance des procès engagés, des interrogatoires faits, des dépositions entendues. C'était leur devoir déjuge; et, sans songer à présenter les faits suivants comme la preuve que plus d'une fois ils achevèrent un procès com- mencé, cependant on ne peut s'empêcher d'appeler l'atten- tion sur une coïncidence assurément remarquable. Par exemple, nous avons une déposition de W. Donadeu, de Mazac', qui avait servi de compagnon aux liérétiques jus- qu'en Lombardie ; nous avons aussi la sentence par laquelle, relevé de l'excommunication, il fut condamné à la prison perpétuelle^. Bernard Alzen, le jeune, subit la même peine ou pénitence; il avait caché la vérité aux prédécesseurs de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre 3; sa déposition nous est parvenue, et Bernard de Caux, avant de procéder contre lui, la remit sous ses yeux''. Isarn Bonhomme, d'Haut- poul, chevaher, interrogé, avait nié autant devant Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre que devant frère Ferrier^; et ce mensonge judiciaire, deux fois répété, s'ajoutant à d'autres délits, lui valut une condamnation^.

1. Doat, XXIII, fol. 209.

2. 12.

3. 13.

4. Doat, XXIII, fol. 304 vo-309.

5. Ibid., fol. 226-233.

6. No 29.

INTRODUCTION. cclj

Frère Ferrier et frère Pierre Durand, inquisiteurs, avaient entendu Bertrand d'Alamans, une première fois, le 18 dé- cembre 1243, une seconde fois, le 19 février 1245 (n. st.) '. Ainsi, par le fait de son propre aveu, et aussi parce que divers témoins avaient déposé contre lui, il était juridique- ment suspect; contumace, il fut condamné comme hérétique et excommunié le 4 novembre 12472. po^g Botier avait menti en celant la vérité devant les uns et les autres inqui- siteurs. Interrogé le 18 décembre 12433, <Kinq ans après, le 23 mars 1248, il subit sa peine^. Dans l'intervalle, sa cause avait été reprise. De même, des dépositions déjà reçues four- nirent à Bernard de Caux et à Jean de Saint-Pierre la base de poursuites nouvelles, par exemple contre Austorge^ Estolt de Roqueville, chevalier s, Willem de Saint-Nazaire' et les Bressols, qui étaient une famille d'hérétiques ^ Nous les trouvons parmi les condamnés^.

Ainsi, le rapport général des sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre, avec les poursuites com- mencées par leurs prédécesseurs, semble bien démontré ; ce qui, d'ailleurs, ne les empêcha pas d'informer contre de nouveaux prévenus. Par exemple, Pierre Garcias, contre lequel plusieurs témoins déposèrent en août*'' et en décembre" 1247, fut condamné par eux comme suspect d'hérésie le

1. Doat, XXIII, fol. 65-70.

2. 32.

3. Doat, XXIII, fol. 100-102.

4. 40.

5. Doat, XXIII, fol. 325 V.

6. Ibid., fol. 223.

7. Ibid., fol. 309 v.

8. Doat, XXII, fol. 10 v», 38.

9. N°» 2, 7, 13, 16.

10. Doat, XXII, fol. 92-106.

11. Ibid., fol. 89-92.

cclij INTRODUCTION.

16 février 1248^. Qu'ils eussent, en entrant en charge, écarté les poursuites antérieures et déterminé les procès à engager, c'eût été évidemment leur droit; ces actes ne pou- vaient à aucun titre les obliger strictement; car ils n'étaient responsables que des poursuites qu'ils conduisaient. C'est la raison pour laquelle il m'a paru bon de montrer les relations des sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre avec les dépositions antérieures à leur délégation ; car, au lieu de ce perpétuel recommencement avec chaque juge nou- veau, qui ressemble quelque peu à l'arbitraire, ou le laisse craindre et même soupçonner, nous constatons l'esprit de suite, une tradition inquisitoriale, qui, au contraire, se pré- sentent comme une garantie d'impartialité et de justice; sans compter que parfois il se passait bien du temps entre le début de l'instruction et le prononcé de la sentence.

Cinquante-deux des sentences prononcées par Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre nous sont parvenues. Elles sont contenues dans le ms. lat. 9992 de la Bibliothèque nationale. Ce manuscrit (324'"™ X 222°»'") compte douze feuillets de parchemin numérotés de 2 à 13. L'ancienne numérotation en chiffres romains de CLI à CLXII prouve que nous n'avons ici qu'un fragment d'un registre qui, à en juger par l'écriture, avait été établi vers le milieu du XIII® siècle, vraisemblablement sous les yeux de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre, et par les soins de P. Aribert, leur notaire, scripior dictorum inquisito- rum. Le fragment a été sauvé par l'abbé Magi, membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles -lettres de Toulouse, qui lui consacra un travail dans le tome IV des Mémoires de cette Académie sous le titre : Mémoire his-

1.N0 36.

INTRODUCTION. ccliij

torique sur V Inquisition de Toulouse au sujet de quel- ques registres originaux de ce tribunal du XII F siècle, au tnoyen desquels on établit des faits inconnus aux historiens^. Les marges du manuscrit portent des annota- tions de sa propre main, entre autres celle qui se trouve placée à la marge du feuillet CLI (feuillet 2) : Caijer que fai retiré de chez un libraire qui s'en servait pour couvrir des alphabets, d'après lequel j'ai fait un mémoire imprimé dans le 4" vol. de V Académie des sciences de Toulouse.

Le registre ne contenait-il que les sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre? N'y avait-on pas inséré des sentences antérieures d'autres inquisiteurs, de Ferrier par exemple, qui déploya une activité remarquable? Il est impossible de répondre à ces questions. Plus tard, on y admit les lettres d'inquisiteur général données par les car- dinaux, en 1643, au frère Jean-Dominique Rey, vicaire général de la congrégation réformée de Saint-Louis, ordre des frères Prêcheurs^. On ne peut que regretter vivement la

1. P. 14-43. Toulouse, 1790, ia-4°. Ce travail fut lu en séance ordinaire de l'Académie le 24 avril 1788.

2. Voici les lettres :

« Julius tituli sancte Praxedis Roma', Alphonsus tit. S. Bal- binae de la Gueva^, fr. Antonius tit. S. Mariae Transtyberim Barberinus3, Bernardinus tit. S. Pétri ad vincula Spada-*, Joh. Baptista tit. S. Eusebii Pamphilius^, Hieronymus tit. S. Agaetis in Agone Varospius^, fr. Vicentius tit. S. démentis Maculanus'^,

1. Jules Homa, mort ea 1652.

2. Alphonse de la Ciieva, inorl en 1655.

3. Antoine Barberini, mort en 1646.

4. Bernard Spada, mort en 1661.

5. Jean-Baptiste Pamphili, plus tard Innocent X.

6. Jérôme Verospi, mort en 1652.

7. Vinceat Maculano, mort en 1667.

ccliv INTRODUCTION.

perte des parties disparues de ce registre ; on n'a plus qu'un vague espoir de les retrouver jamais, car, en 1781, l'abbé

presbiteri, Franciscus S. Laurentii in Damaso Barberinus*, et Martius S. Angeli in foro Piscino Ginettus^ diaconi, miseratione divina S. R. E. cardinales in universa republica christiana, adversus hereticam pravitatem générales inquisitores a sancta sede apostolica specialiter deputati, dilecto nobis in Ghristo fratri Jo. Dominico Reggio, ordinis Praedicalorum, vicario generali con- gregationis Sancti Ludovici ejusdem Ordinis, salutem in Domino sempiternam.

« Gum nobis potissimum curae sit ut fides catholica ubique flo- reat et augeatur, atque omnis haeretica pravitas e cunctis mentibus depellatur, nostrae diligentiae studium diligenter adhibemus ut qui a causa Dominici gregis diabolica fraude seducantur, ad eam, aspirante Deo, reducantur, vel, si eorum damnato proposito obsti- nato animo pertinaciter perseverare intendant, ita... puniantur ut eorum pena aliis transeat in exemplum. Idcirco ut haeretica pra- vitas eo eflicacius propellatur, quo illius inquisitores majori fue- rint auctoritate suffulti, te fratrem Jo. Dominicum Reggium, de cujus doctrina, pietate et prudentia plane confidimus, auctoritate apostolica nobis in hac parte commissa tenore presentium, nosirum et apostolice sedis in negotio inquisitiouis bujusmodi in civitate, diocesi ac tota dictione Tolosana ac aliis locis solitis et consue- tis, Inquisitorem generalem creamus, instituimus et deputamus, concedentes tibi in praemissis facultatem et potestatem et auc- loritatem contra quoscumque haereticos et a fide christiana apostatas, aut cujusvis damnatae heresis sectatores, sortilegia heresim sapientia, seu de heresi, vel de apostasia a fide suspec- tos, diviuationes et incantationes, aliaque diabolica maleficia, et prestigia contractantes, aut magicas et necromanticas artes exer- centes, illorumque credentes, sequentes, acceptatores, fautores et defensores, vel eis opem, consiiium, auxilium, favorem directe vel indirecte, publiée vel occulte praestantes, vel eorum hbros vel scripta legentes aut retinentes, cujuscumque status, etiam regu- lari.s conditionis, dignitatis et praeminentiae fuerint, inquirendi et procedendi ac, praecedentibus legitimis conditiis, eos comprc- hendendi seu capi, et comprohcndi, atque carceribus mancipari

1. François Barbcrini, mort en 1679.

2. Murlini Ginelli, mort en 1071.

INTRODUCTION. Cclv

Magi sauva ce qui en restait des mains d'un libraire de Toulouse qui en recouvrait des alphabets. Mais que sont devenus ces alphabets ?

et, prout juris fuerit, rigoroso examiai subjici et torqueri faciendi, et demum, servatis servandis, etiam per sententiam desuper cano- nice ferendam, si inaocentes seu non culpabites reperti fuerint, in toto vel ab instantia judicii absolvendi et libcrandi; si vero cul- pabiles deprehendantur, juxta canonicas sanctiones, prout qualitas exegerit excessuum, condomnaudi ac debitis poenis coercendi et punieudi, necnon procuratorem liscaiem et notarios publicos, aliosque in his necessarios officiales, etiam clericos saeculares seu quoscumque ordinura regulares deputandi, ac eis, ut onus illis injunctum, diligenter exequantur et peragant in virtute sanctae obedientiae praecipiendi et injungendi ac luaudandi et, si necesse fuerit, aliquem clericum etiam in sacris et praesbiteratus ordini- bus constitutum propter praemissa degradari, ad ejus actualem degradationem per quemcumque cathoiicum antistitem, gratiam et communionem sanctae sedis apostolicae liabentem, quem ad id duxeris deputandum, nisi ordinarius loci ad id requisitus deputa- tionem hujusmodi facere maluerit, procedendi et demum sic degra- datum curie seculari relinquendi ; contradictores autem quoslibet et rebelles ac tibi in praemissis non parentes per censuras eccle- siasticas et poenas ac aliis juris remediis opportunis corapescendi atque in his ac praemissis omnibus et singulis auxilium brachii secularis invocandi et implorandi et ad veritatis lucem redire volentes (si alias relapsi non sint), accepta prius ab eis heresum et errorum suorum abjuratione, publice vel privatim, arbitrio tuo juxta heresum , factorum , locorum et personarum qualitatem facienda, prestito per eos juramento quod talia deinceps non committent, nec talia vel eis similia committentibus seu illis adhaerentibus opem , consilium , auxilium et favorem per se vel alium seu alios praestabunt, aut alias in forma ecclesiae cousueta, ab eisdem haeresibus et erroribus ac quibuscumque sen- tentiis, censuris, ac poenis ecclesiasticis ac etiam temporalibus in quas praemissorum causa et occasione qualibet incurrerant, injuncta inde eis pro modo culpae publica vel, si tibi videbitur, privata penitentia salutari, absolvendi et in gremium Sanctae Ma- tris Ecclesiae adraittendi, recipiendi et reconciliandi, absolutionis receptionem et reconciliationem hujusmodi cum solemnitatibus a jure requisitis faciendi, ipsosque sic absolûtes, receptos et recon-

cclvj INTRODUCTION.

Le fragment ne laisse pas de présenter un solide intérêt : il fournit les renseignements les plus variés; quelques- uns même sont importants pour l'histoire de la justice inqui- sitoriale.

Voici d'abord la date des sentences, rangées dans notre édition sous cinquante-deux numéros d'ordre :

1244, 26 août, 16. 1246, 18 mars, 1.

26 mars, 2.

11 avril, 4. 6 mai, 3.

17 mai, 5.

25 mai, 6.

28 mai, 7. 3 juin, 8.

10 juin, 9.

24 juin, 10, 11.

ciliatos communioni sacramentorum ac unitati ûdelium admit- tendi, omniaque et singula alla quae ad hujusraodi hoereses et sortilegia, maleficia, divinationes et incantationes ac magicas seu necromanticas artes exerçantes reprimendum et radicitus extir- pandum juxta juris ordinem necessaria cognoveritis et opportuna et quae ad officium inquisitionis hujusmodi pertinent faciendi, gerendi, ordinandi, exercendi et exequendi, non obstantibus in contrarium facientibus quibuscumque ; in quorum omnium et singulorum praemissorum ûdem ac testimonium inter litteras gra- tis expeditas per infrascriptum nostrum et dictae sanctae Inquisi- tionis notarium factas et manibus nostris suscriptas sigilli ejusdem S. Inquisitionis quo in talibus utimur, jussimus et fecimus apponi et muniri. Datum Romae in Congregatione Generali S. Inquisitio- nis, nonis februarii, Anno a Nativitate Domini nostri Jhcsu Ghristi raillesimo sexcentesimo quadragosimo tertio, pontifîcatus sanctis- simi Domini A. papae anno vigesimo. »

Au dos de cette pièce est écrit : « Provision du Révérend Père Rex pour l'Inquisition de Toulouse. »

INTRODUCTION. cclvij

1246, 8 juillet, 12. 15 juillet, 13.

27 juillet, 14, 15.

1247, 11 août, 17. 18 août, 19. 22 août, 18. 25 août, 20.

1"^'' septembre, 21, 22. 8 septembre, 23,

15 septembre, 24.

29 septembre, 25, 26. 7 octobre, 27.

13 octobre, 28.

20 octobre, 29, 30.

3 novembre, 31.

4 novembre, 32. 10 novembre, 33.

1248, 24 janvier, 34.

2 février, 35.

16 février, 36, 37. 15 mars, 38.

22 mars, 39, 40. 29 mars, 41, 42.

5 avril, 43.

24 mai, 44, 45, 46, 47.

28 mai, 48. 31 mai, 49.

14 juin, 50,51, 52.

On voit par ce tableau que les sentences se suivaient de près. Les inquisiteurs employaient à les préparer de longs mois, ou même des années, et, quand ils en avaient un cer-

9

cclviij INTRODUCTION.

tain nombre de prêtes, ils les prononçaient à des jours rap- prochés; ils en rendaient habituellement une seule dans le même « sermon, » quelquefois deux, rarement trois ou quatre. Par là, ils réussissaient à frapper l'imagination, car le prononcé de la sentence revêtait un véritable éclat extérieur. Quarante-trois de nos sentences furent rendues dans le cloître de la grande abbaye toulousaine, Saint-Ser- nin*; deux dans l'église Saint-Sernin 2; trois dans la mai- son abbatiale de Saint-Sernin^ ; une dans la maison com- mune, in domo C07nmuni, de Toulouse^; une dans l'église Saint-Etienne ou cathédrale de Cahors'' ; une à Escalquens^, qui se trouve aux portes de Toulouse .

Le plus souvent, pour ne pas dire toujours, le peuple et le clergé se rendaient en foule à ces assises solennelles; les procès-verbaux signalent leur présence. Rien de plus naturel que cette curiosité, se mêlait un peu d'inquié- tude et de passion. Car qui se fût alors désintéressé de la lutte engagée non entre l'Église et la conscience, mais entre l'hérésie et l'unité chrétienne, qui était tout le pivot de l'ordre social? Parmi les témoins nommés, on remarque des personnages qualifiés : l'évêque de Toulouse", l'évêque d'Agen^, le comte de Toulouse^, déchu sans doute, mais encore puissant, les membres du chapitre ou maison com-

1. No* 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, M, 13, i-i, 15, 17, 18, 19 (?), 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 29, 30, 31, 33, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52.

2. No^ 35 et 36.

3. N°=> 27, 28 et 37.

4. N" 12.

5. 16.

6. 32.

7. N°^ 34, 2.

8. N°s 44, 46.

9. N" 34.

INTRODUCTION. cclix

mune', le bayle du comte* et de hauts seigneurs ecclésias- tiques, le prévôt de Saint-Etienne de Toulouse'\ qui se trouve à la tête d'une administration considérable^ le pré- vôt de Sainte-Cécile d'Albi^ l'abbé de Montauban^ le prieur de Saint- Sernin', le prieur de la Daurade^ l'official de Toulouse'^ l'archidiacre de Villelongue*'*, l'abbé d'Idrac", le prieur de Lavaur*^ les consuls de Gahors*^ etc., etc.

Plus d'un parmi les témoins portait probablement inté- rêt à l'un ou l'autre des accusés. Nulle part cependant nous ne trouvons de témoignage direct de cette sympa- thie. Les amis ou même les parents se tenaient à l'écart, ou du moins n'osaient pas manifester leurs sentiments. La cause était mauvaise, en effet, car non seulement les inquisiteurs avaient fourni aux prévenus les moyens de se tirer d'affaire en leur remettant la carta de l'accusation et en les invitant à se défendre *^ mais encore ils n'avaient prononcé la sentence définitive qu'après l'avoir communiquée aux boni

1. N»M, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 12, etc.

2. 1, 4.

3. No 32.

4. Voy. le Livre du "prévôt que j'ai publié pour la première fois. (Paris, Picard, 1897, in-40.)

5. 6.

6. N" 5.

7. No^ 1, 3, 4, 5.

8. Nos 1^ 2.

9. N" 1.

10. 2.

11. 13.

12. 10.

13. No 16.

14. N°s 5, 36, 48. Cependant, les sentences nous fournissent un cas de condamnation sur le témoignage unique des témoins. Mais les inquisiteurs ont soin de dire qu'il « conste » du délit, no 46.

cclx INTRODUCTION.

viri^ et à de nombreux pt^aelati-, c'est-à-dire que, préala- blement, ils avaient pris l'avis des jurisconsultes et des supé- rieurs ecclésiastiques. Et si la sentence n'avait pas besoin de leur approbation pour être légalement valable et sortir tout son effet, elle recevait de cette consultation une grande valeur morale. Il convient d'ajouter que si les aveux faits spontanément pendant le temps de grâce, tempus gratiae, adoucissaient la rigueur inquisitoriale^, le mensonge, le refus d'accomplir une pénitence jurée ou même écrite ^ le parjure l'armaient impitoyablement contre ces relaps volon- taires. La simple profession de l'hérésie n'exposait qu'à une pénitence assez douce comme étaient les pèlerinages mineurs ; il en allait tout autrement, si l'on retombait dans l'hérésie après l'avoir abjurée avec serment.

Les sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint- Pierre peuvent être, quant à la pénalité, distribuées de la manière suivante :

1** Condamnation comme hérétique, ipsum hereticum condempnamus ^. La qualification juridique d' « héré- tique » entraînait l'excommunication. Ici cependant cette conséquence n'est pas énoncée.

Excommunication^.

Condamnation comme hérétique avec sa double consé- quence, confiscation des biens et excommunication'^, ou seu- lement la confiscation des biens^.

\. Nos 1^ 2, 3, 4, etc.

2. No^ 2, 3, 4, etc.

3. Nos 7^ 12^ 13^ 18, 20, 27.

4. No 47.

5. Nos 44^ 47 et 50.

6. N" 37.

7. Nom, 14, 19, 23, 25, 30, 32, 35.

8. N"' 38, 39, 41.

INÏIIODUCTION. cclxj

Condamnation comme relaps; peine, la prison per- pétuelle*.

S** Sentence de réintégration dans l'unité de l'Église (ad ecclesiasticam unitatem), avec injonction de pénitence, la prison perpétuelle^.

6" Sentence relevant de l'excommunication et prononçant la réintégration dans l'unité de l'Eglise, moyennant une pénitence qui est la prison perpétuelle ^ ou la prison « quan- diu videbitur Ecclesie expedire^ » la prison pour quinze ans^, la prison pour dix ans^.

T Deux sentences méritent d'être spécialement signalées à cause des particularités qu'elles présentent. La veuve de Bernard de la Tour, de Toulouse, religieuse du couvent de Lespinasse (Haute-Garonne), retombée dans l'hérésie, avait été enfermée dans une chambrette séparée « in aliqua came- rula separata, » de telle façon qu'elle ne pût voir personne ni rien recevoir du couvent, si ce n'est par une communica- tion extérieure. Les inquisiteurs firent à la prieure de Les- pinasse « mandement » d'y pourvoir : « Mandamus priorisse de Lespinassa quod sibi juxta predictum modum faciat pro- videri^ » Alaman de Roaix, précédemment condamné comme hérétique par les deux inquisiteurs Etienne et Wil- lem Arnaud, est depuis six ans sous le coup de cette con- damnation ; injonction lui est faite de commencer le jour même sa prison, qui sera perpétuelle. En même temps, les

1. No 22.

2. No 49.

3. No^ 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 13, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 24, 26, 27, 29, 30, 33, 40, 42, 43, 48.

4. 2.

5. No 2.

6. No 2.

7. Non.

cclxij INTRODUCTION.

inquisiteurs l'obligent à servir à Raymond Scriptor une pension annuelle de cinquante sous toisas pour la nourri- ture et le vêtement, à satisfaire les Hospitaliers de Saint- Jean de toute rapine, de tous dommages et injures*.

Ainsi les inquisiteurs venaient de juger au civil, ce qui laisse entendre qu'il y avait eu une poursuite en dommages et intérêts. Des sentences de ce genre se présentent rare- ment dans l'histoire de l'Inquisition. J'en puis dire autant pour celle qui frappa la religieuse de Lespinasse; mais elle me cause moins de surprise, car cette religieuse, bien qu'hérétique, ne cessait d'appartenir au monastère, dont elle ne pouvait être enlevée; cette situation entraînait pour la prieure l'obligation de pourvoir à l'entretien de la prisonnière.

8" Il faut noter une disposition humaine, qui était pour le moment un adoucissement apporté à la pénitence ou à la peine. Raymond Sabatier fut, avec cinq autres hérétiques, relevé de l'excommunication, le 6 mai 1246; mais, pour expier ses méfaits, il se vit, comme les cinq autres, con- damné à la prison perpétuelle. Seulement son père était malade; il fut autorisé à rester auprès de lui pour lui donner les soins nécessaires, car celui-ci était « catholicus et pau- per ; » il dut seulement revêtir la manta noire avec la croix sur tout l'habit'-. Simple précaution, ou mieux encore signa- lement significatif pour chacun ; on devait l'éviter. Cette dis- position, qui étonne, fait assez entendre que la prison était })lutôt un moyen d'isoler le mal et d'en préserver la popula- tion saine. D'ailleurs le manuscrit de Clermont nous offrira de nombreux exemples d'adoucissements de peine, desquels

1. No 34.

2. 3.

INTRODUCTION. cclxiij

il deviendra possible de dégager une doctrine juridique et pénale.

Il est probable qu'à la date nous sommes les inquisi- teurs n'avaient pas de prison à eux^ Les prisons com- munes, ecclésiastiques ou civiles, étaient mises à leur dis- position. Les sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre ne fournissent qu'une seule indication à cet égard, c'est quand elles nomment la prison de Saint-Etienne de Toulouse, intret domum carceris apud Sanctum Stephanum^.

Les hérétiques condamnés dans les sentences du manu- scrit 9992 s'élèvent au nombre de cent quatre-vingt-dix, sauf erreur; ce qui revient à dire que nous y trouvons cent quatre-vingt-dix condamnations. Elles se distribuent de la manière suivante :

Sentence

1

2

condamnations

2

33

3

6

4

18

5

5

6

2

7

8

8

5

9

11

10

4

11

1

__

1 . Voy. le mandemeat de saint Louis au sénéchal de Carcas- sonne d'avoir à mettre des prisons à la disposition des inquisiteurs [Hist. gin. de Languedoc, VIII, 1206). Peut-être cependant cons- truisit-on des prisons pour eux à Garcassonne [Ibid., 1409, lilO). Plus haut, p. ccxxiv, ccxxv, ccxxvij.

2. No 34.

cclxiv

INTRODUCTION

Sentence

12

-, . . 4

condamnations

13

6

14

3

15

- 4

16

1

17

2

18

8

19

4

20

9

21

3

22

1

^—

23

2

24

2

25

2

26

2

27

1

28

1

29

30

2

31

1

32

1

33

1

34

1

35

1

-

36

1

37

1

38

4

39

5

-^

40

3

'

41

3

42

1

^^^^

43

1

Sentence

INTRODUCTION

44

conda

mnation

45

46

47

48

49

50

51

52

^^^

cclxv

Je ne m'arrêterai plus maintenant qu'à quelques indica- tions d'ailleurs très rapides.

Parmi les condamnés nous relevons les grands noms des Alamans, de Roaix, de Roqueville, de Latour, de Beau- fort, de Unaud, du seigneur de Taravel, de Pons de Game- ville, d'Auger de Verfeil, chevalier, de plusieurs femmes, magnifiquement alliés avec les Villeneuve, les Rosengue ou Rosergue, les Mons, etc.

Nous voyons les hérétiques s'évader de prison* ou s'en- fuir de Toulouse 2.

Ils rachètent leurs prisonniers^; ils obtiennent que tel qui a été pris soit délivré, moyennant la modique somme de deux sous^. Ils font des levées de, deniers^; ils se promettent mutuellement de ne rien révéler aux inquisiteurs^. Ils se font accompagner en Lombardie', qui reste le centre de la vie hérétique. Ils ont et distribuent des encennia^; ils

1. 38.

2. 47.

3. 4.

4. No 35.

5. 4.

6. 7 par exemple.

7. 12.

8. 8.

cclxvj INTRODUCTION.

reçoivent des legs^ « L'adoration » hérétique se fait non seulement flexis genibus, pratique universelle, mais encore prostratis in terram manibus^, cérémonial très rare.

Nous rencontrons les inquisiteurs à Saint-Félix de Cara- raan (Haute-Garonne) 3, et nous retenons la îovmvXe ad uni- tatem Ecclesie redire, qui revient si souvent : elle prouve, à sa manière, l'unité de l'Eglise étant alors la loi et comme le premier article du pacte social, que les inquisiteurs ne poursuivaient pas des faits de simple conscience.

Des cinquante-deux sentences de Bernard de Gaux et de Jean de Saint-Pierre une a été publiée, mais assez mal, par Dumège^; c'est celle qui est placée sous le 48. Deux autres se trouvent dans le Mémoire historique sur l'Inquisition de Toulouse de l'abbé Magi^ : ce sont les j^os j^|6 qi 4g7^ L'abbé Magi donna encore les extraits qui convenaient à son travail, mais avec plus d'une fausse lec- ture, par exemple Cancio pour Caucio [Bernardus de Caucio). M. Ch. Molinier a réédité le 11 ^ et fait de même quelques courtes citations dans l'étude du ms. qui contient les sentences^.

•1. No 48.

2. No 48.

3. No 48.

4. Dans son édition de V Histoire générale de Languedoc, t. VI, Preuves des additions et des notes, p. 104. Toulouse, Paya, 1843, grand 10-8°.

5. T. IV des Mémoires de l'Académie des sciences de Toulouse.

6. Ibid., p. 21, note 2.

7. Ibid., p. 32, 33, 34.

8. L'Inquisition dans le midi de la France, p. 71, note 2.

9. Ibid., p. 56 et suiv.

INTRODUCTION. CClxvij

II. DÉPOSiTroNS coxtrh; Pierrk Garcias, dd Bodrgdet-Nad,

DE Toulouse, ^247.

Pierre Garcias, du Bourguet-Nau, de Toulouse, dont le frère était religieux du couvent des frères Mineurs de la ville, professait publiquement l'hérésie. Fréquentant beaucoup dans ce couvent, il ne craignait pas d'y soutenir des doc- trines fortement dualistes. Il finit par être poursuivi, et })lu- sieurs frères Mineurs furent appelés à témoigner de ce qu'ils savaient ou avaient entendu. Ce qu'ils dirent est assez piquant : ils mettent sous nos yeux l'état du néo-dualisme à Toulouse au milieu du xiii" siècle. L'on verra combien on s'y passionnait. Il faut ajouter que, si les frères Mineurs se montraient plus tolérants que les frères Prêcheurs, ce fut une divergence qui devint une cause d'animosité, et, plus tard, de rivalité acharnée entre les deux ordres.

Il m'a semblé que ces dépositions avaient ici leur place. Nous ne les avons, à la vérité, que d'après la copie de Doat. Elle n'est pas cependant tellement défectueuse qu'on ne puisse s'y fier. On s'est contenté de ramener le texte à l'orthographe du xiii'' siècle. C'est avec la plus grande discrétion et la plus sévère prudence que je me suis décidé à admettre ici ce texte de la fameuse collection languedocienne, dont tout le monde dit du mal tout en l'utilisant. J'espère qu'on ne me le repro- chera pas,

III. Le registre du notaire ou greffier de l'Inquisition

DE Carcassonne, ^ 249-1258.

Ce registre d'une extrême importance n'est autre aujour- d'hui que le manuscrit 160 de la bibliothèque de Clermont- Ferrand (papier, 185mill. Xl33 raill., reliure moderne,

cclxviij INTRODUCTION. '

écriture très cursive). C'est la propre minute du notaire ou du scribe, prise au moment, et devant servir à la rédaction des actes. On y reconnaît facilement plusieurs mains, les blancs laissés pour recevoir les adjonctions postérieures ayant été garnis à différents moments ; ou même, le blanc ne suffisant pas, le complément de l'acte ou de la procédure a été rejeté à trois, quatre ou cinq folios plus bas, il se trouve.

Ce registre comprend deux parties, qui se distinguent même à première vue; car, les cahiers ayant été renversés, la première est dans un sens différent par rapport à la seconde. Il convient donc de les présenter chacune séparément.

Première partie. La première partie du manuscrit est numérotée de 1 à 44 ; les quarante premiers feuillets seuls sont écrits. Ils contiennent deux cent soixante-dix-huit articles, en comptant les Ms et les ter. Chaque article porte sa date ; ce qui nous permet d'en établir l'ordre chronolo- gique de la manière suivante :

1249, 20 avril, 53 ter.

1250, n^SS. 1250 (n. st.), 17 mars, n*^^ 3, 4, 5.

22 mars, n"^ 8, 9.

24 mars, n"' 6, 7. 1250, 26mars, n"MO, li.

16 avril, n" 14.

14 mai, 24.

7 juin, 15.

13juin, n«16.

17 juin, no 23.

20 juin, n<« 12, 13.

4 juillet, n" 20.

INTRODUCTION. cclxix

1250, 15 juillet, 21.

9 août, 22.

15 août, 25. _ 20 août, n" 17.

21 août, 18.

24 août, 19.

l*"" septembre, 26.

2 septembre, n" 53 bis.

8 septembre, n" 27.

11 septembre, n'' 28.

13 septembre, 29.

l*"" octobre, n" 53 quater.

14 octobre, 30.

8 novembre, n'^' 41, 41 Us.

12 novembre, 31 .

15 novembre, n°* 32, 33, 35.

23 novembre, 34.

30 novembre, 36.

3 décembre, n"^* 39, 40, 40 Us.

5 décembre, n«^ 37, 38, 39.

10 décembre, n" 42. _ 12 décembre, 43. 14 décembre, n'' 44.

17 décembre, n°« 40 ter, 41 ter. _ 20 décembre, n°« 45, 46, 47.

21 décembre, 48.

_ 24 décembre, n°' 49, 50. 1251 (n. st.), 3 janvier, n°51.

_ 17 février, n" 54.

28 février, 55. 7 mars, n" 56.

8 mars, n"" 57, 58.

cclxx INTRODUCTION.

1250 (n. st.), 9 mars, n'' 59, 60.

1251, 30 mars, n^ 61.

_ 3 avril, n°^ 62, 63.

9 mai, n" 64. '■

12 mai, n" 65.

20 mai, 66.

15 juin, 11° 67.

4 septembre, 68.

5 septembre, 69.

8 septembre, n°^ 70, 71, 72.

9 septembre, n°' 73, 74.

11 septembre, 75.

16 septembre, n" 76.

2 octobre, n"' 77, 78.

_ 5 octobre, n"^ 79, 80, 81.

27 septembre, n*'' 82, 83.

29 septembre, 84.

_ 6 octobre, n°^ 85, 86, 88.

_ 9 octobre, n'" 87, 89.

14 octobre, 90.

20 octobre, no 91.

_ 28 octobre, n"^ 92, 93.

2 novembre, 94.

8 novembre, n'' 95.

9 novembre, n"^ 96, 97, 98.

17 novembre, n" 99. 20 novembre, n" 100.

23 novembre, n" 101. 26 novembre, n" 103.

29 novembre, n" 104.

3 décembre, n"^ 102, 105, 106.

5 décembre, u" 107.

INTRODUCTION. cclxxj

1251, 14 décembre, 108.

15 décembre, 109. 1252 (n. st.), 16 janvier, n" 110.

19 janvier, 111.

21 janvier, n" 114.

22 janvier, 112. _ _ 23 janvier, n" 113.

28 janvier, n" 115.

2 février, 116.

6 février, n" 117.

9 février, n°^ 118, 119.

10 février, n''^ 120, 121.

23 février, n«^ 122, 123.

24 février, n°' 123, 124.

1"'" mars, n"* 125.

9 mars, 126.

11 mars, n*' 127.

15 mars, n" 128.

1252, 28 mars, n'^^ 129, 130.

14 avril, n" 131.

15 avril, n" 132.

17 avril, 133.

19 avril, 134.

22 avril, n°^ 135, 136.

25 avril, n"^ 137, 138, 139, 140, 141, 142.

27 avril, 143.

22 mai, 144.

14 juin, n" 146.

17 juin, 147.

18 août, 148.

25 août, n'^ 149.

26 août, nM50.

cclxxij INTRODUCTION.

1252, 3 septembre, n"' 150 Us, 151, 152.

2 octobre, n" 153.

- 9 octobre, 154.

11 octobre, n"^ 155, 156, 157.

30 octobre, 161.

6 novembre, 158.

9 novembre, 159.

11 novembre, 160.

23 décembre, n" 162.

1253 (n. st.), 3 mars, n" 163.

7 mars, n" 164.

8 mars, 165.

13 mars, n" 166. 18 mars, 167.

19 mars, 168.

21 mars, 169.

1253, 29 mars, n^^^ 170, 171.

l^"" avril, 172.

12 avril, 173.

16 avril, 175.

17 avril, nM74.

14 juin, 169 Ms.

5 août, 176.

17 août, n"^ 177, 178.

2 septembre, n" 179.

30 septembre, n" 180.

12 octobre, n"' 181 à 186.

19 octobre, n"' 187, 188.

20 octobre, nM89.

5 novembre, n'' 190, 191, 192, 193.

20 novembre, n"' 194, 195.

1254 (n. st.), 15 janvier, n"' 196, 197.

INTRODUCTION. cckxiij

1254, 5 avril, ii° 198.

9 avril, n" 199.

2 mai, 200.

16 juin, n'' 202.

l^' juillet, 201.

29 octobre, n" 204.

1"' novembre, n*» 203.

2 novembre, 205.

4 novembre, n"^ 206, 207.

18 novembre, 208.

19 novembre, n" 209.

17 décembre, n°' 201 bis, 210.

1255 (n. st.), 5 janvier, n°211.

7 janvier, 212.

19 janvier, n*' 213.

19 février, 214.

18 mars, 215.

20 mars, 216.

1255, 28 avril, n«» 217, 218.

27 mai, 219.

2 juin, n" 220.

13 août, 221.

21 août, 222.

17 octobre, 223.

20 novembre, 224,

1256 (n. st.), 19 février, n" 225.

23 février, n'' 226.

7 mars, n" 226 bis.

11 mars, n" 227.

24 mars, 145.

1256, 28 mars, n" 228.

6 avril, n'' 229.

Cclxxiv INTRODUCTION.

1256, 10 avril, n" 230.

18 avril, 11° 231. .

19 avril, n" 232.

21 avril, n*^ 233. ,

2 juin, n'» 234.

9 juin, n°^ 235, 236, 237, 238, 239.

16 juin, 241.

23 juin, 242.

24 juin, 243.

27juin, n°244. -

9 juillet, 240.

16 juiUet, 245.

15 novembre, n" 246.

1257, 9 septembre, 247.

19 [septembre ?], n" 248. 1258 (n. st.), 23 janvier, n"^^ 249, 250.

24 janvier, n»^ 251 à 258.

27 janvier, 263.

30 janvier, n" 259.

31 janvier, n"^ 260, 261.

5 février, 262.

C'est à Carcassonne que la plupart de ces nombreux actes ont été passés. Le lieu n'est pas exprimé cependant; mais cela résulte de Yxictum : Actum fuit hoc in presencia dojnini episcopi C arcassonensis , in presencia magistrH Pétri, offîcialis C arcassonensis , et aussi de la situation sociale des témoins, chanoines de Carcassonne, curé de Saint- Vincent de Carcassonne, geôlier de la prison épiscopale, enfin de ce fait que, dans un grand nombre d'actes, on four- nit une caution pécuniaire pour obtenir la sortie de la pri- son de Carcassonne en faveur de tel ou tel prisonnier. Les

INTRODUCTION. cclxxv

actes sont rédigés sur place, à Garcassonne, par consé- quent, s'il n'est pas fait mention d'un autre lieu. D'ailleurs Garcassonne apparaît quelquefois ' et aucun autre lieu n'est nommé dans VActum. Les notaires sont Boraassip [Bonus mancipius)' et P. Aribert (P. AriberHy. A coup sûr, le registre que nous étudions provient directement d'eux.

La prison des condamnés était la prison même de l'évêque ; par exemple Pierre Benoît, Raymond Roquefère, G. Pages et P. de Tornadors, de la Tourette^ se portent caution pour Guillaume Saleg, delà Tourette, capto in carcere domini episcopi^. Deux geôliers sont nommés : ce sont Brun [Bru- nus), custos immuratorwn^, et Raymond, carcerarius'' .

Mais ce qui donne un grand intérêt à ce registre, c'est qu'il nous renseigne sur les juges. D'abord, il faut faire remarquer que nous ne trouvons parmi eux ni les frères Prêcheurs ni les frères Mineurs ; il n'y a que des membres du clergé séculier. La chose vaut la peine d'être notée. Ensuite à tout seigneur tout honneur le premier juge apparaissant ici est l'évêque de Garcassonne®, et cela explique que l'action en justice ne s'étende point au delà des limites mêmes de ce diocèse et que nous trouvions les condamnés dans la prison épiscopale.

Entre les dates extrêmes du registre, 1249-1258, Gar- cassonne eut deux évêques, Guillaume Arnaud (1248-1255) et Guillaume Radulphe(i?ac^w//M5) (1255-1264). D'après le

1. N°MO, 150 bis, 203.

2. N°5 8, 9, 11, etc.

3. Nos 26, 27, 28, 29, 30, etc.

4. Aude.

5. 89.

6. Nos 27, 29.

7. No 48.

8. Nos I à 76 notamment.

cclxxvj INTRODUCTION.

chanoine de Vie*, le premier serait mort le 4 septembre 1255 : « His peractis moritur Guillelmus Arnaldi, episcopus Gar- cassojiensis, 4 die septembris anno Christi 1255, prout fidem facit vêtus Martyrologium vel Necrologiura ecclesiae Gar- cassonensis. » Date fausse, c'est avant le 11 avril précé- dent qu'il était mort 2. Il resta donc étranger aux actes survenus après cette date. Quant aux actes antérieurs, il apparaît seul comme juge dans les soixante-seize premiers et dans quelques-uns seulement des suivants; car, à partir du 2 octobre 1251, les inquisiteurs, nous verrons lesquels, agissent pour leur compte. G'est donc du mois d'avril 1249 au mois de septembre 1251 que Guillaume Arnaud a montré le plus d'activité dans l'office de juge ; il joue alors à Gar- cassonne le premier rôle. Il est en effet juge ordinaire; c'est à ce titre qu'il poursuit ; ce qui le prouve, c'est que le pape l'a délégué pour l'affaire de Raymond de Niort, qui s'était rendu à Rome ^.

Si nous en croyons de Vic'% Guillaume Radulphe lui aurait succédé l'année même de sa mort. Il aurait donc été élu tout de suite. Après le 21 août 1255, il y a interruption dans les actes, qui reprennent le 17 octobre suivant. Il est vraisemblable qu'à cette seconde date Guillaume Radulphe était intronisé. Mais il n'apparaît dans aucun des actes sui- vants, qui vont du 17 octobre 1255 au 5 février 1258

\. Chronicon historicum episcoporum ac reriim memorabilium ecclesiae Carcassonis, p. 105. Précédemment, cet évêque était archidiacre mineur du chapitre de Garcassonne. Voy. Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'arrondissement de Garcas- sonne, t. Y, 417, l'on voit réédité le sceau de cet évoque. Cet évoque appartenait à la famille noble de la Tour (n» 230).

2. V. la seconde partie, LI.

3. N°51.

4. Ibid., p. 105.

INTRODUCTION. Cclxxvij

(n. st.). Les inquisiteurs seuls y sont désignés, dans des for- mules générales d'ailleurs. Il est donc vraisemblable que Guillaume Radulphe ne continua pas la tradition de son prédécesseur, et qu'il se borna à proroger les pouvoirs des inquisiteurs pour les affaires engagées. Il apparaîtra sans doute une fois ou deux dans la seconde partie du registre ^ ; mais ce sera exceptionnel. Aussi bien, l'état du registre, des feuillets blancs attendaient la suite, montre bien que la cour épiscopale laissa, après 1258, aux inquisiteurs dominicains tout le poids de la poursuite, dévolue précé- demment aux inquisiteurs épiscopaux, qui agissaient avec l'évêque^

Ces inquisiteurs épiscopaux s'appelaient Radulphe, Ray- mond David et P. Aribert^. Ils ne nous sont d'ailleurs con- nus que par leurs fonctions de juges délégués épiscopaux, à moins qu'il ne faille voir dans Radulphe l'évêque lui- même, dans Raymond David le curé de Saint- Vincent du même nom^, et dans P. Aribert le notaire lui-même^; ces trois identifications sont admissibles; mais on ne peut rien

1. No 26.

2. L'évêque Guillaume Radulphe est celui dont on voit le magnifique tombeau dans la chapelle adossée au flanc sud de Saint-Nazaire de la Cité. On y lit l'inscription suivante :

-|- TITVLVS. MONVMENTI. TENERABILIS, PATRIS. GVILLELMI. RADCLPHI. DEI. GRATIi. CARCASSO.XENSIS. EPISCOPI. QVI. PRESETEM. CAPELL

AM. CONSTRVXIT. ET. IX. EA. SACERDOTEM. INSTITVIT. SEOrP. AVTEM. IN. EPISCOPATV. AJNNIS. XI. DIEBVS. XXV. ET. DEFICIENS.

OBIIT. I.\. SENECTVTE. BONA, ET. MISERICORDIA. VBERI. AN\0. DOMI NI. MCCLXVI. VI. FERIA. KAL. OCTOB. HOKA. VESPLRTINA.

3. 77 et suiv., 89 et suiv.

4. N" 23. M. Gh. Molinier [l Inquisition dans le midi de la France, p. 279) l'appelle à tort Déodat. Le sigle dd = David.

5. P. Aribert est qualifié Inqiiisitor in dyocesi Carcassonensi .

cclxxviij INTRODUCTION.

assurer. Il est du moins certain que les trois inquisiteurs n'appartenaient à aucun ordre religieux; autrement, cha- cun eût été appelé frater, tandis qu'ils sont qualifiés chacun du titre de magister ' ; ce qui fait penser avec juste raison qu'ils étaient gradués en théologie ou en droit canon et qu'ils appartenaient au clergé séculier du diocèse de Car- cassonne. Dans nos actes, quand ils sont nommés, ils agissent tantôt deux ensemble ^ tantôt séparément-^. Le protocole : promisit obedire mandatis Inquisitorum, qui revient si souvent, désigne un engagement à l'égard de chacun d'eux, conjointement ou séparément, avec cette restriction qu'il n'y eut pas trois inquisiteurs épiscopaux exerçant en même temps l'office déjuge; la délégation était donnée à deux juges. Et, en effet, P. Arihert apparaît quand Radulphe disparaît'^.

Les actes qu'ils ont laissés et qui sont contenus dans le manuscrit de Clermont-Ferrand ont une extrême importance pour l'étude de la procédure et de la pénalité inquisitoriale. Cependant ce n'est pas ici le lieu d'en exposer les règles, ce qu'il serait aisé de faire par le rapprochement et la com- paraison du registre du notaire de l'Inquisition de Careas- sonne avec les traités spéciaux ou généraux. Il suffira, au surplus, pour faire connaître la nature de ces actes, de les présenter dans un classement méthodique; du même coup on en verra l'intérêt.

La plupart sont des cautions pécuniaires données et

1. N"' 150 bis, 163, 173, 216, 230, etc.

2. N»^ 111, IbO bis, 163, 173.

3. N"^ 123, 124, 135, 148, 150, 153, 169, 216, 230.

4. Ces inquisiteurs ont été inconnus de Bouges, Histoire ecclé- siastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, p. 470-471. In-4°, Paris, 1741.

INTRODUCTION. cclxxix

garanties par des tiers en faveur d'un accusé ou d'un pri- sonnier; et cela dans plusieurs cas.

L'accusé, par exemple, s'engage à obéir aux mandements de l'évêque ou des inquisiteurs : il se rendra au jour, ou aux jours qui seront fixés, pour entendre la sentence ou recevoir la pénitence*; moyennant caution, il est libre. Un autre promet de revenir à la simple monition de l'évêque 2. Un autre enfin qui est sorti de prison y rentrera à tel moment déterminé^, la caution promise lui ayant per- mis d'en sortir.

La caution est donc admise en principe et en fait; les juges doivent, en effet, s'assurer que la justice ne perdra aucun de ses droits et suivra son cours régulier.

Cela obtenu, ils accordent facilement en faveur du con- damné la sortie de prison, sortie temporaire, bien entendu. Nous voyons dans le Registre du notaire de l'Inquisition de Carcassonne que cette sortie fut obtenue moyennant caution : 1" pour cause de maladie ou d'infirmité^, à l'efiet

4. Nos 1, 3^ 4, 6, 8, 9, 10, H, 12, 13, 15, 16, 17, 19, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 31, 32, 33, 35, 39, 40, 41 bis. 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 65, 68, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 82, 83, 84, 89, 91, 93, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 108, 109, 110, 112, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 125, 127, 128, 132, 133, 136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 144, 146, 151, 152, 154, 164, 166, 167, 168, 170, 173, 175, 177, 180, 181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 190, 194, 195, 196, 197, 198, 199, 200, 201, 202, 204, 205, 206, 207, 208, 209, 211, 212, 213, 214, 215, 217, 219,

220, 221, 222, 223, 224, 226, 228, 229, 233, 234, 241, 242, 243, 245, 246, 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256, 257, 258, 259,261, 262,263.

2. Nos 11, 20.

3. Nos 14^ 61, 62.

4. Nos 14^ 22, 24, 25, 63, 92, 94, 166, 176, 177, 178, 179, 200,

221, 246, 247.

cclxxx INTRODUCTION.

de se faire soigner ; pour faire un travail d'un caractère religieux; par exemple, Ar. Narbonne, maçon, reçut un congé de deux ans pour aller se mettre à la disposition du monastère de Rieunette*, il y avait des construc- tions à faire ^ ; pour accoucher ^ ; à la simple demande d'un tiers ^ Quelquefois même le motif n'est pas exprimé 5. On se montrait donc facile pour autoriser cette sortie ; et la prorogation de temps s'obtenait sans trop de peine ^.

La défense, au cours de toute accusation, est de droit. Mais on sait, et j'ai déjà fait remarquer, qu'à ce point de vue la procédure inquisitoriale présentait deux exceptions à la règle commune : l'avocat n'était pas admis, et le prévenu était privé de toute assistance judiciaire; les noms des témoins à charge, restant secrets, n'étaient point commu- niqués à l'accusé. Il ne s'ensuit pas qu'il y eût dans cette double disposition un double déni de justice. Car, d'abord, l'invitation à se défendre était adressée à l'accusé, qui acceptait' ou refusait^. On invita même, par exemple, le fils à défendre son père ou sa mère^, le frère à défendre sa sœur

\. Gomm. de Saint-Hilaire, Aude.

2. N" 159.

3. No 208.

4. No 29.

5. No» 61, 62, 64, 67.

6. No 66. Il serait inutile de faire remarquer que la caution était exactement payée dans les cas elle devait l'être, si ce n'était pour expliquer par les articles barrés par le notaire. No- 1, 29, 64, 65, 66, 67, 123, 149, 165, 166, 171, 172, 181, 182, 187, 189, 191, 192, 193, 198, 199, 200, 202, 213, 216, 221, 244.

7. No^ 18, 30, 38, 41, 129, 135, 154, 210.

8. Nos 37^ 90, m, 123.

9. Nos 85, 86.

10. No 232.

INTRODUCTION. cclxxxj

comme ayant cause, car la condamuatioii pouvait entraî- ner la confiscation des biens ' ; et encore, dans ce cas, l'offre était acceptée- ou refusée ^ Ensuite, on demandait invaria- blement à l'accusé s'il avait des ennemis '^ S'il répondait que oui, il devait les déclarer et faire connaître les motifs de l'inimitié existant entre lui et celui qu'il nommait. Le motif de cette demande de déclaration d'inimitié saute aux yeux. Le témoignage de l'ennemi « mortel » était impitoya- blement écarté. En tout cas, l'accusé recevait la carta accusationis, et jour lui était assigné « ad proponendum exceptiones et deffensiones suas légitimas -^ » Il se trouva des accusés qui jugèrent fort inutile de recevoir, encore moins de prendre les accusations écrites^.

Le Registre du greffier de Carcassonne ne nous fournit rien de spécial sur l'interrogatoire, bien qu'il contienne plu- sieurs exemples dignes d'attention'; on sait que le texte de la confession était remis sous les yeux de l'accusé, qui devait déclarer s'il la reconnaissait pour vraie ou non^. Il ne nous dit non plus rien d'absolument particulier en ce qui regarde les dépositions des témoins ^ Mais tout ce qui est relatif à la pénalité mérite d'être noté et retenu.

Les peines infligées, penitentiae, sont :

La prison *" ;

1. Nos 85, 86.

2. No' 87, 231, 232.

3. Nos 48, 30, 38, 41, 129, 135, 154, 210.

4. Quelquefois la preuve était faite, n»* 37, 200, 210.

5. No 69.

6. No m.

7. Noî» 155, 156, 157, 230.

8. Cf. no 40 ft»5.

9. Nos 53^ 53 f,ig^ 53 ^^^^ 53 ^^ater.

10. Nos 133, 146, 204, etc.

CClxxxij INTRODUCTION.

La visite des églises du bourg de Carcassonne, nudis pedibus, in camisia et hracds^ ;

Les croix apparentes sur l'habit ' ;

Des pèlerinages 3; '

Le service en Terre Sainte, passagium, transitus ultramarinus^. Les sentences étaient prononcées dans l'église Saint-Michel ou l'église Saint-Vincent de Carcas- sonne^.

Ce sont toutes les peines énumérées dans le Registre du notaire de l'Inquisition de Carcassonne (première partie). On avouera qu'elles ne sont pas tellement épouvantables ou odieuses. Encore faut- il ajouter qu'il fournit nombre d'exemples de grâce, gracia de crucibus^, gracia de perégrinationibus"^ . Si, d'ailleurs, le condamné était empê- ché légitimement de faire la peine ou pénitence, le juge se montrait accommodant, pourvu que satisfaction fût donnée, que le droit de la justice fût reconnu. Ainsi, RaymondeBar- baisane n'avait point accompli les pèlerinages, la mort étant survenue : ses héritiers consentirent ut bona ipsius Bar- baisane annotarentur et scriberentur^. De même, pour le service en Terre Sainte, les exemples de recompensatio

1. No* 2, 163.

2. No« 81, 101, 143, 153, 163, 203, etc.

3. N»^ 160, 161, 162, 165, 168, 199, 225, 226, 229. Le pénitent devait fournir des lettres testimoniales du pèlerinage accompli. Cf. 36. De même on donnait des lettres de purgatione. Voy. une curieuse affaire à ce sujet, 126.

4. N«^ 81, 130, 147, 148, 149, 151, 164, 168, 169, 172, 173, 174, 181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 191, 192, 193.

5. N°5 40 ter, 41 ter, 81.

6. Nos 36, 88, 165, 216, 235, 236, 237.

7. Nos 240, 244.

8. No 225. Cf. no 199.

INTRODUCTION. cclxxxiij

passagii ne sont pas rares^ La gracia et la recompen- satio étaient accordées moyennant une amende dont le taux était fixé chaque fois.

En outre, les inquisiteurs ne se refusaient pas à commuer la peine. Par exemple, P. Brice, de Montréal, fit demander par l'archevêque de Narbonne d'être autorisé à passer en Terre Sainte au lieu de faire la prison, et il l'obtint^. Pour les pèlerinages, l'amende pouvait en tenir lieu^. Ou même par ce même moyen : l'amende considérée comme aumône, il était possible d'écarter une peine infamante : par exemple, Jean de Montaigut s'engagea à payer la somme de cin- quante livres tournois, « ita tamen quod penitentia mûri vel alla penitentia non injungatur patri suo pro crimine heretice pravitatis^ » Enfin, la peine ou pénitence était parfois retardée à la simple demande d'un haut personnage sans caution ni amende. Par exemple, c'est à la prière de l'abbé de Montoulieu que Raymonde, femme de R. Maurel, avait vu l'imposition des croix, crucesignaiio, différée, et par recon- naissance elle avait fait don à l'abbaye de pierres taillées ad opus janue faciende^. Pierre Pelha de Coufoulens obtint la faveur de se dévêtir des croix, quousque redierit de Francia ubi vult ire ^.

Les adoucissements de peine étaient, on le voit, nom- breux, variés, de tous les jours, pour ainsi dire. C'est à se demander si l'évêque de Carcassonne ou les inquisiteurs n'auraient pas fléchi, se seraient maintenus à la hau-

\. Nos 130, 148, 149, 169, 199.

2. 151.

3. No' 171, 216.

4. No 164.

5. 238.

6. No 36.

cclxxxiv INTRODUCTION,

teur de leur mission. Le Registre nous fournit, du moins, un exemple d'intégrité assez remarquable. Bernard de la Tour, chevalier, raconta que, moyennant cent sous melgo- riens et un cens annuel de six deniers propter ho7nagium, il s'était engagé envers Raymond Sabatier, condamné à porter les croix, crucesignatus , à intercéder auprès de l'évêque, son parent, pour en obtenir la remise, quod faceret ipsum dec7mcesignari. Mais l'évêque resta sourd, et P. Aribert refusa l'argent que Raymond Sabatier lui fit offrir pour le même objet, pro négocia antedicto^. Cet exemple permet de croire à l'honnêteté des juges d'inquisi- tion, qui, étant du pays, se voyaient très souvent sollicités. Il ne semble pas qu'ils se soient laissé circonvenir.

Deuxième partie. La dénomination de deuxième par- tie n'est pas arbitraire, car cette partie correspond à des dates dont quelques-unes sont postérieures aux dates de la première, et si dans la première nous rencontrons, à la date du 20 juin 1249, une caution fournie avec enga- gement que Guillaume Curt de Rieux-en-Val reste à la disposition de l'évêque 2, dans la seconde, à la date du 14 mars 1250 (n. st.), il comparaît après citation et subit un interrogatoire^.

La deuxième partie comprend vingt-six feuillets, l'ancien feuillet xiiii manque et le texte en cet endroit présente une lacune^. En avant se trouve un tableau dans lequel le nom du lieu est suivi du nom des personnes poursuivies ou plutôt

1. 230. L'abbé de Montoulieu refusa aussi l'argent offert par P. Barte pour qu'il obtint grâce super peregrinationibus, n" 235.

2. 12.

3. Non. ,

4. Cf. 24.

INTUODUCTION. cclxxxv

interrogées, car cette seconde partie se compose uniquement d'interrogatoires'; il y en a cinquante-un. Les voici pré- sentés dans leur ordre chronologique :

1249(?), 27 mars, n" 26.

1250 (n. st.), 12 mars, n°^ 30, 31, 32.

14 mars, n"^ 1, 2, 3, 10, 11, 12, 13, 14.

15 mars, n"^ 4, 5, 6, 14 bis, 24.

16 mars, n°^ 7, 8, 9, 15, 16, 17, 18, 19,

20,21,22,27. _ _ 17 mars, n"' 23, 24 bis.

1250, 9 avril, n°^ 33, 34, 35.

11 novembre, 36.

1251 (n. st.), 21 et 22 février, n" 37.

1251, n»^38, 39.

11 avril, n" 40.

1253, 6 mai, n" 27 bis.

7 mai, n<> 27 ter.

1254, l®"" mai, n" 6 bis.

1255, 22 août, n" 38 bis. 1259, 7 avrQ, n" 9 bis.

1'''' septembre, n" 9 ter.

24 septembre, n" 9 quater.

20 octobre, n" 9 quinquies.

31 octobre, n** 25 bis. 1267, 6 octobre, n" 37 bis. Date non exprimée, n°' 25, 28.

Les prévenus appartiennent tous au diocèse de Carcas- sonne. Les interrogatoires sont faits :

1. Titre mis au dos de la reliure moderne : 1 7} terrogatoir es d'hé- rétiques albigeois, 1250-1251. Ce titre ne répond qu'au contenu de cette deuxième partie; mais les dates extrêmes sont fautives.

cclxxxvj INTRODUCTION.

parTévêque Guillaume Arnaud à Carcassonne même^ et à Villariès- ;

par son officiai, à Coufoulens^;

par B. Martin, archiprêtre, et maître Robert, qui reçoivent une déposition d'Alaïs {Aladaidis) de Bax, de mandato domini episcopi * ;

par les inquisiteurs épiscopaux Radulphe, P. Aribert et R. David 5;

par frère G. (nom indéterminé)^, inquisiteur;

6" par frère Baudouin'' (le même, je pense, que Baudouin de Montfort^), inquisiteur.

L'abbé de Fontfroide occupe dans un interrogatoire^ le second rang après l'évêque. Probablement, il y assista sim- plement.

Les notaires ou scribes sont Radulphe, clerc ^^ Bomassip", Guir. Hvè^d,^ {Trepaciy^ ei Raynaudde Castres *3. Témoins de marque, B. Martin, archiprêtre *^ Robert, médecin *% R. David *6.

Ces interrogatoires fournissent, avec le nom des prévenus

1. Nos 1, 8, 9, 14, 22, 23, 25, 27, 36, 38.

2. 6 bis.

3. N°^23, 24 bis.

4. No 26.

5. No5 38 bis, 41.

6. 9 quinqiiies.

7. 9 ter. S. 25 bis.

9. No 23.

10. N" 1.

11. Nos 6 bis, 25, 27, etc.

12. No 9 quinquies.

13. No 25 bis.

14. Nos 9, 24.

15. No 9.

16. No 36.

INTRODUCTION. cclxxxvij

et les charges contenues dans leurs aveux, des renseigne- ments utiles.

A Carcassonne, les inquisiteurs autres que les inquisi- teurs épiscopaux, qui citaient les prévenus à la maison épis- copale, et dès lors les inquisiteurs dominicains Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre, siégeaient dans la maison du maréchal, in domo marescalli, ubi inquisitores stabant et inquirebant^.

La présence de Ferrier, dominicain et inquisiteur, est signalée à Cannes (Aude)^ et à Limoux (Aude), il reçoit une abjuration^.

Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre, que nous con- naissons, imposent une pénitence, étant à Caunes^, et nous rencontrons plusieurs fois Jean de Saint-Pierre à Carcas- sonne^.

Enfin, ces interrogatoires font mention de nombreux cas d'abjuration faite en présence des « inquisiteurs^ » ou même entre les mains du curé de Saint-Michel de Carcassonne".

Comme fait curieux, et qui n'est pas dépourvu d'intérêt, citons le nom de Pierre Pollan, qualifié du titre d' « évêque des hérétiques, » et en même temps l'existence d'un capital faisant masse recueilli au sein de l'hérésie et restant la pro- priété des hérétiques. Pierre Pollan, ayant fui clandestine- ment, avait caché ce trésor, qui fut retrouvé dans le bois de Mata (Mota, Lamothe?) et remis entre les mains de Ber- nard de Montoulieu et de Bernard Acier, alors à Cazalre-

1. No 25 bis.

2. 10.

3. No 6. Cf. no 38 Ms.

4. No 10.

5. No5 12, 14, 24.

6. Nos 3^ 4^ 5^ i3^ 17^ -21^ 23, 28, 30, 31, 32, 37.

7. 7.

cclxxxviij INTRODUCTION.

noux (Aude)*. On rencontre souvent dans les documents mention de levées faites par les hérétiques, tant pour soute- nir Trencavel dans sa révolte contre saint Louis que pour venir en aide aux hérétiques réfugiés à Montségur (Ariège) et entretenir le culte, le service et les ministres.

De ce rapide exposé du contenu du manuscrit 160 de la bibliothèque de Clermont-Ferrand, il résulte avec évidence qu'il l'emporte en intérêt sur tout autre pour l'histoire de l'Inquisition à Carcassonne.

M. Ch. Molinier, qui l'a étudié longuement 2, lui a fait de nombreux emprunts. En éditeur consciencieux, je dois faire le relevé de ces extraits. La chose est rendue facile par l'insertion des numéros d'ordre, qui rendent les citations commodes.

Emprunts faits à la première partie :

GCXXXVI, en partie, page 300, note.

GCXLIII, entier, 301, note.

GCXLIV, entier, 302, note.

CGXLI, entier, 303, note.

GGXLII, entier, 304, note.

XCIX, en partie, 313, note 3.

GGVI, entier, 321, note 1.

XXIX, entier, 325, note.

XXXVII, en partie, 340, note 1.

GGVIII, entier, ~ 342, note 1.

GXXIV, entier, ~ 343, note 1.

XXVIII, entier, 345, note 1.

GXXVI, entier, 347, notes 3, 4.

GXI, en partie (An), 348, note 1.

1. 25 bis.

2. U Inquisition dans le midi de la France, p. 261 et suiv.

N" GXXXV,

XVIII,

CUV,

CXI,

CXII,

GCXIII,

XXX,

XXXVII,

CGLXX,

CCXXXVII,

GCXXXVIII,

CLXX,

CXLVIII,

CCXXX,

GCXXXII,

GGXVIII,

GGXXVII, -XI,

XX,

XVII,

GLXVI,

XL,

GLXXIV,

GLXXV,

GXLIII,

GCL, -CI,

CXXX,

CGXXXIII,

GGXLVI,

CCI,

GLX,

INTRODUCTION.

en partie (/în), page

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

en partie,

entier,

entier,

en partie,

entier,

en partie,

en partie,

en partie,

en partie,

entier,

entier,

en partie,

entier,

en partie,

entier,

en partie,

en partie,

cclxxxix

348, note 1.

350, note 2.

351, note 1.

352, note 1. 352, note 3. 354, note.

356, note 2.

357, note 1. 362, note 7. 362, note 3. 364, note 2. 364, note 1.

364, note 1.

365, notes 1,2.

366, note 1 .

369, note 5.

370, note 2. 370, note 2. 370, note 2. 373, note 2. 373, note 3. 380, notel. 386, note 2. 386, note 3. 388, note 2. 391, notel.

391, note 3.

392, note 6. 394, note 2.

394, note 3.

395, note 1.

396, notel.

s

ccxc

XXXVI,

CLXI,

CCXXXV,

LXXXI,

CXCXIII,

CLXXIV,

CLXXV,

CLXXVI, -' CXLVII.

CLIV,

XXXVI,

INTRODUCTION.

en partie, page 401, note 2.

entier, en partie, entier, entier, en partie, en partie, en partie, en partie, entier, en partie.

LXXXVIII, eu partie.

-II,

CLXIV,

GLI,

XIV,

XXII,

LXI,

LXII,

LXIII,

LXIV,

XCXII,

CCXI,

entier,

entier,

en partie,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

entier,

en partie,

403, note 2.

403, note 4.

404, note 1.

408, notel.

408, note 2.

408, note 2.

409, note 2.

409, note 3.

412, note 3.

415, note 1.

416, note 1.

416, note 2.

418, note 1.

431, note 2.

443, notel.

443, note 2.

444, notel.

444, note 1 .

444, note 1.

444, note 3.

445, note 2.

445, note 3.

entier,

Emprunts faits à la seconde partie :

N" I, en partie, page 328, note 3.

XLIII, entier, 329, note 2.

XXIX, en partie, 336, note 1.

XXXIV, en partie, 387, note 3.

Mais ces emprunts, qui, par leur nombre, représentent comme une demi-édition de la première partie, n'ont pas été faits d'une manière irréprochable, il s'en faut. C'est une véritable édition que je voudrais donner ici.

INTRODUCTION. CCXCJ

IV. Commission pontificale (^306).

Les troubles de Carcassonne et d'Albi et le procès contré les hérétiques poursuivi par Bernard de Castanet, Nicolas d'Abbeville et Bertrand de Clermont, eurent leur épilogue, qui dura sept ans, et probablement tourna à la confusion des hérétiques. A peine Clément V eut-il été élevé au souverain pontificat, en effet, que les communautés de Carcassonne, d'Albi et de Cordes se plaignirent des injustices, des vio- lences, des rigueurs excessives de Bernard de Castanet et des inquisiteurs envers les hérétiques emprisonnés. Les car- dinaux, le siège vacant, avaient été déjà informés. Par ses lettres en date du 12 mars 1306, Clément V chargea les car- dinaux Pierre Taillefer de la Chapelle, du titre de saint Vital, auparavant évêque de Toulouse, et Bérenger Frédol, du titre des saints Nérée et Achillée, évêque de Béziers, d'ouvrir une enquête sur les faits reprochés à l'évêque d'Albi et aux inquisiteurs. Mais ils ne purent s'en acquitter immé- diatement, à cause de l'opposition de droit faite par Ber- nard de Castanet. En attendant, ils procédèrent à la visite des prisons et des prisonniers de l'Inquisition suivant les termes mêmes de leur commission.

Le procès-verbal de cette visite faite à Albi et à Carcas- sonne nous est conservé aux Archives municipales d'Albi. C'est un rouleau de parchemin mesurant 255 millimètres en largeur et 7 mètres 75 en longueur et classé GG 1 . , celui-là même qui a servi an copiste de Doat (XXXIV, fol. 45 v°-80)i.

Voici la série des actes et des pièces contenus dans ce document, qui présente un intérêt majeur :

\. « Extrait et collationné des copies en parchemin, scellées, trouvées aux archives de l'hostel de ville d'Alby, » dit-il (fol. 80).

ccxcij INTRODUCTION.

1304, 14 mars. Procuration donnée par les syndics et les consuls de Carcassonne à Arnaud Terrier, Aymeric de Castres et Bernard Jean.

1306, 24 janvier. Procuration donnée par les consuls et les syndics d'Albi à Philippe Olric, Bernard Fenassa, Isar Raynaud, Bérenger Molinier, Jean Vierne, Barthélémy Maurel, Philippe Sobeiran et Guiraud Coll.

1306, 26 janvier. Procuration donnée par Bernard de Castanet, évêque d'Albi, à Guillaume Revel.

1306, 13 mars, Charolles. Bulle de Clément V aux cardi- naux Pierre Taillefer de la Chapelle et Bérenger Frédol, leur donnant commission de faire une enquête sur le fait de l'Inquisition.

1306, mars-avril. Les cardinaux, étant à Carcassonne, visitent les prisons et les prisonniers de l'Inquisition.

1306, 27 avril. Maître Jacques, principal geôlier,' est seul maintenu parmi les officiers et serviteurs de la prison. Il prête serment.

1306, 28 avril. Le cardinal Bérenger Frédol s'excuse; il ne pourra être présent à Albi pour entendre les intéressés ou plaignants.

1306, 3 mai. Lettre du même à l'abbé de Fontfroide pour le prier de désigner un moine de l'abbaye, lequel sera chargé de poursuivre l'affaire des plai- gnants.

1306, premiers jours de mai. Barthélémy d'Arlat, clerc, geôlier des prisons de Toulouse, prête serment de remplir exactement son office de gardien.

1306, 4 mai. A Albi, le cardinal Taillefer de la Chapelle entend le procureur de l'évêque d'Albi et les procu- reurs des consuls de Carcassonne.

INTRODUCTION. ccxciij

Le même jour. Le cardinal visite les prisonniers.

Le même jour. Les trois geôliers des prisons d'Albi prêtent serment qu'ils rempliront exactement leur charge de gardiens.

1306, 5 mai. L'inquisiteur Geoffroi d'Abluses nomme ses procureurs en cour de Rome, qui sont Pierre d'Or- vieto, procureur général de l'ordre des frères Prê- cheurs, Arnaud du Prat, frère Prêcheur, et Guil- laume Revel, clerc, curé de Cazevielle.

1306, 7 mai. L'abbé de Fontfroide désigne et envoie deux religieux, qui sont Bérenger, sous-prieur, et Guillaume Vilar.

1306, 11 mai, A Montech, les consuls de Cordes pré- sentent leur plainte par écrit et demandent que l'af- faire ne se poursuive qu'avec le concours de l'abbé de Fontfroide.

1306, 12 mai. Les consuls de Cordes nomment leurs procureurs, qui sont Bérenger Faucilhard, Bernard Panât, Bertrand Salvi et Durand Faure.

1306, 17 mai. Les syndics des consuls de Cordes demandent le sauf-conduit à l'effet d'obtenir que suite soit donnée à leur plainte.

s'arrête notre pièce. Pour le moment, l'affaire resta en suspens, Bernard de Castanet faisant toujours les opposi- tions de droit. Clément V accorda donc, par ses lettres du 6 septembre 1309, les sauf-conduits nécessaires à Aymeric de Castro, agent des hérétiques, pour poursuivre l'affaire*. Les choses avancèrent peu, si bien qu'Isarn Coll, Pierre Fransa, Jean Delport, Pierre Rayssac, Guillaume Salevert, Guil-

1. J'ai publié celle lellre. Les Manuscrits du château de Merville, p. 51, note.

CCXciv INTRODUCTION.

laume Laodas, Isar de Cardelhac, Jean Pays, Guillaume Borrelet Bernard Cases, d'Albi, toujours prisonniers, adres- sèrent une nouvelle réclamation au pape, qui s'empressa de donner des pouvoirs ad hoc au successeur de Bernard de Gastanet, Bertrand Desbordes (1308-1311), et aux inquisi- teurs ^ Celui-ci ne bougea pas, si bien que le pape, par une troisième lettre en date du 19 avril 1313, dut renouveler la commission pour son successeur. Mais, un an après, le 20 avril 1314, Clément V descendait dans la tombe. Les réclamants durent se résigner à leur sort, si triste fût-il, mais légal apparemment. Tout le monde sait, aussi bien, que Jean XXII, successeur de Clément V, ordonna le pro- cès de Bernard Délicieux, qui fut condamné à la prison per- pétuelle 2; il avait déjà donné la pourpre à Bernard de Cas- tanet.

La commission pontificale est publiée ici d'après l'original.

1. Begestum Clementis papae V, n" 9163.

2. Voy. plus haut, p. xlj.

INTRODUCTION. CCXCV

CONCLUSION GENERALE.

Le lecteur voit maintenant quel est l'objet du travail que nous lui présentons. Ce n'est pas une histoire de l'Inquisi- tion dans le Languedoc que nous nous sommes proposé d'écrire, bien que nous ayons plusieurs fois touché aux grandes lignes de cet attachant et curieux sujet. Nous n'avons pas même voulu faire un exposé didactique de la procédure, dont cependant nous avons énoncé plusieurs points fonda- mentaux. Tout notre but a été de faire connaître la nature, l'importance, la valeur des matériaux dont l'historien devra faire une étude consciencieuse pour établir exactement les faits, les relier entre eux et les présenter en une synthèse qui ne pourra être sûre et lumineuse que si elle est pré- parée par une minutieuse analyse. Il a nécessairement fallu classer ces matériaux ; nous avons donc essayé de le faire d'après un double principe : l'ordre logique et l'ordre chronologique combinés ensemble. Encore avons-nous cru bon ou même nécessaire, en ce qui regarde l'ordre logique, de le déterminer non d'après la nature des matériaux, à l'exception des manuels et des récits, mais en nous attachant à chacune des autorités religieuses et sociales que Vinqui- sitio haereticae p7'avitatis mettait en mouvement : le pape et ses légats, les évèques et les conciles, le juge délégué, le roi, le sénéchal ou le procureur des confiscations pour hérésie. Puisque les deux pouvoirs, ecclésiastique et séculier, ont regardé comme un devoir impérieux de faire rentrer, par la voie d'un tribunal d'exception, dans l'unité chrétienne tous les dissidents, quels qu'ils fussent, ou du moins de réprimer tout mouvement séparatiste, le critique, l'historien, ou même

CCXCYJ INTRODUCTION.

un simple éditeur de textes ne pourraient, sans manquer à leur devoir, se limiter aux actes de l'une ou de l'autre de ces autorités, aux actes des inquisiteurs, par exemple. C'est toujours se tromper de quelque manière que de se placer à un seul point de vue ; on ne montre qu'un côté des faits, alors que le tableau d'ensemble est seul objectivement vrai.

Pour arriver à établir le fait de la poursuite contre les hérétiques, en fixer les causes, en circonscrire la base légis- lative, en voir les tenants et aboutissants, il n'y a d'autre moyen que de pénétrer au fond de chacune des pièces qui s'y rapportent, afin d'en dégager, pour ainsi dire, la substance historique. Encore faut-il commencer par savoir ces pièces se trouvent. Tel est l'objet de la première partie de l'Introduction, j'ai voulu principalement, sinon unique- ment, décrire les sources de l'histoire de l'Inquisition dans le Languedoc de 1229 à 1330. J'ai signalé les matériaux existants, ou aujourd'hui connus, sans m'interdire de recher- cher la connexion qu'ils ont entre eux, ou de dire pour quelle raison ils offrent un intérêt spécial.

Mais il était naturel que, publiant quatre manuscrits ou séries de pièces fort capables d'aider l'historien, je m'y arrê- tasse; tel est l'objet de la seconde partie de l'Introduction.

On trouvera peut-être que les sentences de Bernard de Gaux et de Jean de Saint-Pierre sont un document mono- tone; mais aucune sentence de juges n'échappe à ce défaut. On ne saurait raisonnablement s'en plaindre. En tout cas, le lecteur leur sera indulgent en considération du registre du greffier de l'Inquisition de Carcassonne et de la commission pontificale, qui, k n'en pas douter, compteront toujours parmi les documents principaux de l'histoire de l'Inquisition dans le Languedoc.

TABLE DE L'INTRODUCTION

Pages

Division du sujet j

PREMIÈRE PARTIE.

FAITS ET DOCUMENTS. TABLEAU D 'ENSEMBLE.

I. Actes des papes vi

1. Grégoire IX. Les légats Romain de Saint- Ange et Jean, archevêque de Vienne .... \i 2. /nnocen* 7F (1243-1254) xiij

3. Alexandre IV (1254-1261) xxij

4. i/rfcam /F (1261-1264) xxvj

5. Les papes de Clément 1 Va Jean XXII (1265-1334). xxvij

n. Actes des évêques xlv

I. Action collective des évêques xlvj

II. Action individuelle des évêques Iviij

1. Les archevêques de Narbonne lix

2. Les évêques de Toulouse Ixxiv

3. Les évêques de Garcassonne Ixxxiij

4. Les évoques d'Albi Ixxxvij

5. Les évêques de Pamiers xcix

6. Les évoques de Béziers, Lodève, Maguelonne,

Agde, etc cxiij

III. Actes des inquisiteurs cxxix

1. Liste des inquisiteurs cxxix

2. Février, Pons Garin, Guillaume Raymond, Pierre

Durand (1229-1246) cxxxviij

3. Willem Arnaud, Etienne de Saint-Thibéry (1235-1242) cxiiv

4. Pierre Cellani (1233-1242) cxlvij

5. Bernard de Gaux el Jean de Saint-Pierre (1244-

1256) . ^ cxlviij

CCXCviij TABLE DE L'INTRODUCTION.

Pages

6. Hadulplie et Raymond David, inquisiteurs dio-

césains de Oarcassonne clx

7. Amélius, curé de Saint-Étienne de Toulouse,

Raymond Resplandi, maître Ar. de Gouzens . clxj

8. Rainaud de Chartres et Guillaume Rernard de

Dax clxvj

9. Pons du Pouget (1263, 1264) clxvij

10. Élien?ie de Gastine (1264-1276) clxix

11. Ranulpke de Plassac et Pons de Parnac (1273-

1279) clxxij

12. Hugues de Roniols, Pierre Arsin, Hugues Amé- lius clxxxj

13. Jean Galand (1278-1293) clxxxij

14. Guillaume de Saint-Seine (1286-1292) . . .

15. Rertrand de Clermont et Nicolas d'Abbeville cxc (1293-1302) cxcj

16. Geoffroy d'Abluses, inquisiteur ; Géraud de Rlu- mac et Jean du Faugoux, lieutenants de Vin- quisiteur (1308-1309) cxcviij

17. Bernard Gui (1306-1323) cciij

18. Jean de Beaune, Jean du Prat, Henri Gha-

mayou et Pierre Brun (1318-1329] .... ccvj

IV. Actes de la puissance séculière ccx

I. Les actes des comtes ccxij

1. Raymond VU ccxij

2. Alfonse de Poitiers ccxiij

3. Les comtes de Foix ccix

IX. Les actes des rois ccxvij

1 . Saint Louis ccxxiv

2. Pliilippe le Hardi ccxxvij

3. Piiilippe le Bel ccxxviij

V. Manuels inquisitoriaux ccxxxiij

\ . Processus inquisitionis ({2ii-\2b'i) .... ccxxxiij

2. « Practica » de Bernard Gui ccxxxvj

3. La torture ccxxxviij

YI. Les récits ccxiij

1. La « Chronique » de Guillaume de Puylaurens. ccxliij

2. La « Chronique » de Guilhem Pelhisso . . . ccxliij

TABLE DE L'INTRODUCTION. ccxcix

Pages

3. Les Albigeois jettent V inquisiteur dans le Tarn,

par un anonyme (1234) ccxliv

4. Troubles de Carcassonne etd'Albi, par Bernard

Gui ccxlv

DEUXIÈME PARTIE.

LISTE ET DESCRIPTION DES MANUSCRITS OU DES PIÈCES PUBLIÉS ICI POUR LA PREMIÈRE FOIS.

I. Sentences de Bernard de Vaux et de Jean de Saint-

Pierre (1244-1248) ccxlviij

II. Dépositions contre Pierre Gardas du Bourguet-Nau,

de Toulouse (1247) cclxvij

III. Le registre du notaire ou greffier de llnquisition

de Carcassonne [Wi'è-ïlh'i) cclxvij

Première partie : obligations, adoucissements

de peines cclxviij

Deuxième partie : interrogatoires cclxxxiv

IV. Commission pontificale (1306) ccxcj

DOCUMENTS

POUR SERVIR A

L'HISTOIRE DE L'INQUISITION

DANS LE LANGUEDOC.

IMPRIMERIE DAUPELEY-GOUVERNEUR

A NOGENT-LE-ROTROU.

L li

DOCUMENTS

POUR SERVIR A

L'HISTOIRE DE L'INQUISITION

DANS LE LANGUEDOC

PUBLIES POUR LA SOCIETE DE l'hISTOIIIE DE FiiANCE

PAR

M«« DOUAIS

ÉVÊQUE DE BEAUVAIS.

DEUXIEME PARTIE : TEXTES.

À PARIS

LIBRAIRIE RENOUARD

H. LAURENS, SUCCESSEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE l'hISTOIRE DE FRANCE

RUE DE TOURNON, N" 6

MDGCCC

300

EXTRAIT DU REGLEMENT.

Art. ^/|. Le Conseil désigne les ouvrages à publier, cl choisit les personnes les plus capables d'en préparer el d'en suivre la publication.

Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commissaire responsable, chargé d'en surveiller l'exécution.

Le nom de l'éditeur sera placé en tôLe de chaque volume.

Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la Société sans l'autorisation du Conseil, et s'il n'est accompagné d'une déclaration du Commissaire responsable, portant que le travail lui a paru mériter d'être publié.

Le Commismire responsable soussigné déclare que la deuxième partie des Documents pour servir a l'Histoire de L'l!VQUiS!TioiV DANS LE Languedoc, préparée par M?"" C. Douais, évêque de Beauvais, lui a paru digne d'être publiée par la Société de l'Histoire de France.

Fait à Paris, le 20 août 4900.

Signé : Noël VALOIS.

Certifié : Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de I^'rance, A. DE BOISLISLE.

DOCUMENTS

POUR SERVIR A

L'HISTOIRE DE L'INQUISITION

DANS LE LANGUEDOC

L SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE

1244-1248

BIBL. NAT., MS. LAT. 9992-

I. 18 mars 1246 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Pierre de Roais et Pons de Game- ville, bourgeois de Toulouse, refusant ensemble de se sou- mettre à la pénitence de l'Eglise, Pierre de Roais étant de plus retombé dans l'hérésie, sont condamnés comme héré- tiques, et leurs biens saisis.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi. Amen. Anno Domini M°CC°XL° quinto, xv kal. aprilis. Nos, fratres ordinis Prodicatorum B. de Caucio et Johan- nes de Sancto Petro^, inquisilores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica

1. Pour Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre, inquisi- teurs, voy. Introduction, deuxième partie, 1. Renvoi fait une fois pour toutes.

4 SENTENCES DE BERN.UID DE CAUX

fratres ordinis Predicaloriim Ber. de Caucio et Johan- nes de Sancto Pelro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.

Quia constat nobis per confessiones ' Austorge, uxoris quondam Pétri de Resengas^, Raimundi Gaus- berti et Arnaldi Guerrer^, de ïholosa, Augerii de Viridi Folio, niilitis, Bernardi Donati, Bernardi de Sancto Johanne et Raimundi Galveti de Viridi Folio, Jacobi de Odarcio^, Bernardi Daide de Sancto Aniano, Arn. Dorbert de Lantario, in judicio factas, ipsos hereticos pluries scienter vidisse, adorasse et eorum erroribus credidisse et, post abjuratam heresim, here- ticos vidisse et eos adorasse, nunc vero saniori usos consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, ipsos in primis omni heretica pravitate abju- rata absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vin- culo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unita-

1. Ms. : confessionem.

2. La famille des Resengas [Rosengue, Rosergue, Roserge), d'où on a lait plus tard Rosergium, Bernnrdus de Rosergio, par exemple, archevêque de Toulouse (1454-1471), était une des principales familles du Lauraguais. Bien des charges pesaient sur Austorge et son mari, qui n'avaient cessé de montrer le plus grand attachement pour l'hérésie [Confes- sions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 200 r°; Doat, XXIII, fol. 325. Voy. sa confession, Doat, XXIV, fol. 1).

3. Voy. la sentence XXXVIII.

4. Ce Jacques d'Odars, appelé aussi Guilabert, avait élevé ses fils, P. Grand et Ar. Guilabert, dans l'hérésie [Confessions, hihl. de la ville de Toulouse, ms. G09, fol. 203 v», 204 r°. Cf. sen- tence IX).

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 5

tem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et in Sanctam Eccle- siam prediclis modis temere deliquerunt, ipsos légi- time citatos, die sibi ad recipicndum penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, communica[to| multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem ipsos retrudi volumus et preci- pimus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam peni- tentiam compleant injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo inno- damus.

Gum etiam constet nobis per confessiones Austorge, uxoris quondam domini Vaseia\ Raimunde Barrave, et Aiceline, sorores (sic), Willelmi Mercaderii, de Tho- losa, ITugonis de Ganela - et Raimundi de Ganela, de Lantario, in judicio factas, ipsos hereticos pluries vidisse, credidisse et adorasse, et post abjuratam heresim scienter hereticos vidisse et celasse;

Gum etiam constet nobis per confessiones B. Fabri, specier, Pictavini senioris, Raimundi de Suelli, de Tho- losa, Bernardi de Lantario, Pétrone Escudeira et Rai- mundi de Vilanova, de Tholosa, Raimundi Sauri^, Pon-

1. Ce Vaseia était seigneur de Baziège, « Vazega, dominas de Vazega ; » il recevait les hérétiques dans sa maison de Tou- louse, d'accord avec Austorge, sa femme [ibid., fol. 58 r°), et aussi dans sa maison de Baziège [ibid., fol. 60 r") et dans sa mai- son de Gardouch [ibid., fol. 43 v°).

2. Cet Hugues recevait les hérétiques dans sa maison de Lanta [ibid., fol. 211 v").

3. Le 20 décembre précédent, il avait complété sa confes- sion [ibid., fol. 234 r").

6 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

cii de Fa\ Poncii Pastre, Pétri dels Gabanils^, Willelmi dels Cabanils et Bernard! Johannis, de Sancto Juliano, Willelmi Stephani, de Gaure^, in judicio factas, ipsos hereticos pluries vidisse et eos adorasse et veritatem super heresi celasse contra proprium juramentum, communicato multorum prelatorum et aliorum bono- rum virorum consilio, ipsos in carcere retrudi volumus et injnngimus, quamdiu Ecclesie videbitur expedire, ad penitectiam pro dicto crimine peragendam.

Cum constet nobis per confessionem Titborxs, uxo- ris Poncii de Gamevila, de Tholosa, in judicio factam, ipsam hereticos pluries scienter vidisse, adorasse et receptasse, pavisse, celasse, conduci fecisse, et post con- fessionem de heresi factam et heresim abjuratamcoram inquisitoribus, ipsam hereticos in domo sua a paucis annis citra scienter vidisse, ascultasse et eos celasse, communicato multorum prelatorum et aliorum bono- rum virorum consilio, injungimus eidem in virtute prestiti juramenti, quod intret domum carceris, ibidem per XV annos moratura, ad penitentiam pro crimine heresis peragendam.

Cum constet nobis per confessiones Vitalis de Salas et Fabrisse, uxoris Pétri Marchesii, de Tholosa, in judi- cio factas, ipsos hereticos pluries vidisse, adorasse et credidisse bonos homines ;

Constet etiam nobis per confessionem W. Arcmandi, de Tholosa, in judicio factam, ipsum a paucis annis citra hereticos vidisse, credidisse et celasse;

i. Ibid., fol. 2341'". Cf. Doat, XXIV, fol. 30 v».

2. Ihid., fol. 215 V", 219 v°. Voy. sa confession, Doat, XXIV, fol. 24.

3. Voy. sentence XIX".

I I

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 7

Gonslet etiam nobis per confessiones Raimundi de Podio^, Beriiardi Durandi, Bernardi de Ecclesia^, de Hodarcio, iii judicio factas, ipsos hereticos scienter pluries vidisse, adorasse, credidisse a paucis annis citra, communicato multorum prelalorum et aliorum proborum virorum consilio, injungimus eisdemin vir- tute prestiti juramenti quod intrent donium carce- ris, ibidem perxannos moraturi, ad penitentiam pro crimine heresis peragendam, retenta nobis et aliis inquisitoribus potestate augendi, diminuendi, mutandi et aliani penitentiam injungendi, cum nobis et aliis inquisitoribus videbitur expedire. Actum apud Tho- losam, in claustro Saneti Saturnini, in presentia vene- rabilis Patris R., episcopi Tholosani, Guillelmi Atho- nis, archidiaconi Ville Longe, Arnaldi, prioris Saneti Saturnini, magistri Arnaldi Pelisso, Vitalis Aurioli, prioris Saneti Stephani, Raimundi Carrigerii, sacriste Saneti Stephani, et fratris Johannis de Cambalhols, notarii domini episcopi Tholosani, magistri Athonis Appamiarum, Willelmi Raimundi, Pétri de Drudas, canonicorum, Poncii de Avinione, canonici, Fortis, capellani Saneti Saturnini, Raimundi, capcllani Béate Marie Deaurate, B. de Ladinhac et Nepotis de Davinia,

1. Dans sa confession du 15 juillet suivant, Raymond Dupuy fils dit que, quatre ans auparavant, il avait vu les hérétiques dans la maison de son père avec son frère et sa mère [Con- fessions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 204 v°).

2. Quatre ans auparavant, Bernard Gleize étant malade dans la maison de son propre frère Arnaud, à Odars, on amena le ministre dualiste Jean « Sabbater » et ses compagnons. Mais Arnaud ne supporta point qu'il fût « hérétisé ». Leur mère et plusieurs membres de la famille pactisaient avec les hérétiques [ibid., fol. 204 r»).

8 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

B. de Gaurs, P. Frezapa, P. Ariberti, scriptorum dic- torum iriquisitorum, B., prions de Vauro, et Silvestri, capellani de Viridi Folio.

III. 6 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Pons Bladier, Pierre d'Albigeois, Raymond Sabbatier, Pons Dominique, Raymond Maurin et Arnaude, sa femme, bourgeois de Toulouse, sont condamnés à la pri- son perpétuelle. Faculté est laissée à Raymond Sabbatier de rester auprès de son père, malade, pauvre et catholique, tant qu'il vivra, à la condition qu'il porte une mante noire avec une croix sur le vêtement.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi. Amen. Anno Domini GC° XL° sexto, ii nonas maii. Nos, fratres ordinis Predicatoruni Ber. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi- tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu- tati. Quia constat nobis per confessiones Poncii Bladerii, Pétri de Albigesio et Raimundi Sabbaterii, in judicio factas, ipsos hereticos pluries scienter vidisse, pluries adorasse, eorum predicationem audivisse, et eos bonos horninescredidisse, celasse veritatem contra proprium juramentum et relapsos [esse]^ in heresim abjuratam;

Constat etiam nobis quod Poncius Dominici^ vidit

1. Ms. : relapsus in heresim.

2. Esclarmonde, sa femme, s'était compromise par certaines fréquentations suspectes [Confessions, ]iil)l. de la ville de Tou- louse, ms. 009, fol. 203 v°). Pons Dominique avait été quelque temps enfermé au Ghâteau-Narbonnais, à Toulouse (a Dixit etiam quod audivit dici a Poncio Dominici, capto in Castro Narbonensi... )>), ou peut-être y était-il présentement (confes- sion d'Esclarmonde, femme de Pons IJrel, ibid., fol. 62 r". Voy. sentence IV). Le CluUeau-Narbonuais dut être mis à la disposi- tion des inquisiteurs, qui, en effet, n'avaient pas de prison spé- ciale à cette date.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 9

pluries hercticos in pliiribus locis, credidit esse bonos homines, audivit prcdicationem eorum, adoravit eos, pluries receptavit eos in domurn suam, dédit eis de suo, interfuit hereticationi, comedit cum liereticis et, postquam fecit confessionem suam aliis inquisitoribus et abjuravit heresim, recepit hereticos in domum suam a paucis annis citra;

Quia vero Raimundus Maurini et Arnalda, uxor ejus, viderunt scienter pluries plures hereticos, et in pluribus locis, crediderunt esse bonos homines, audierunt prcdicationem eorum, et adora verunt eos, et receperunt eos in domum suam, et comederunt cum eis; et idem Raimundus duxit eos, et accepit pacem ab hereticis et negavit veritatem contra pro- prium juramentum ; dicta vero Arnalda interfuit apa- rellamento hereticorum, receptavit hereticam que obiit in domo sua, interfuit sépulture ejus :

Ipsos cives Tholosanos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis omniheretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica- tionis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Dcum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super criminc he»^esis peremptorie assignata, commu- nicato multorum prelatorum el aliorum bonorum viro- runi consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpotuum carcerem retrudi volumus et precipi- mus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam peni-

10 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

tentiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue- rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Damus tamen licenciam Raimundo Sabbaterii quod maneat cum pâtre suo, qui valitudinarius est et catho- licus et pauper, ut dicitur, quamdiu vixerit pater suus, et intérim portet mantam nigram et crueem in omni veste cum duobus bracîiiis transversalibus, et provideat sicut poterit patri suo. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia W. Bernardi, abbatis d'Idrac, Ar. Aurioli, prioris Sancti Satur- nini, Poncii de Albione, Pétri de Drudas, canonico- rum Sancti Saturnini, Pétri, prioris de Gaslus Gatur- censis diocesis, W., capellani de Manso Sanctarum Puellarum, Ar. de Brassaco, capellani de Besceta, R. Berengarii, et Bernardi d'Escalquenx, capitulario- rum, R. P. Ariberti, P. de Montbiza et Bernardi de Gau[r]s, scriptor[um] inquisitorum.

IV. 13 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence pai' laquelle Aldrige, sœur de Pierre Laurent, Bernard Duprat, Jeanne, femme de W. du Solier, et Willelme du Mas, de Toulouse, Etienne Garric, de Lavaur, Esclarmonde, veuve de Pons Bret, de Goudourvielle, Arnaud de na Bor- gesa, de Roqueserière, Etienne Faur, Pierre Faur, Arnaud Faur, Pierre Foule, Jourdain Ugole, Pons Jourdain, Arnaud André, W. de Gouzens, de Saint-Martin-de-Lalande, Willem Sermenha, Pons Piquel, W. Sérignan, de Fanjeaux, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jbesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno Domini GG° XL" sexto, i\f idus maii. Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi-

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. Il

tatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apos- tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio iactas Aldrige, sororis Pétri Laurencii, Ber- nardi de Prato, Johanne, uxoris W. de Solario, Wil- lelme de Manso, de Tholosa, Stephani Garric de Vauro, Esclarmunde, uxoris quondam Poncii Bret, de Godervilla, Arnaldi de na Borgesa de Roca Sereira, Stephani Fabri, Pétri Fabri, Ar. Fabri, Pétri Foie, Jordani Ugole, Poncii Jordani, Ar. Andrée, W. de Gosenx, de Sancto Martino de Landa, Willelmi Ser- menha, Poncii de Piquel et W. de Sirignano, de Fano Jovis, diocesis Tholose,

Quod predicta Aldriga, uxor quondam Bernard! R', cambiatoris, vidit pluries hereticos, adoravit pluries, credidit hereticos esse bonos homines, predicationem eorum audivit, comedit de pane benedicto ab hereti- cis, hereticationi interfuit et celavit veritatem contra proprium juramentum;

Prenominatus etiam Bernardus de Prato vidit plu- ries hereticos, adoravit eos pluries, credidit eorum erroribus, dédit et servivit hereticis, recepit eos in domum suam et, post abjuratam heresim, vidit nun- cium cujusdam heretice et eidem nuces émit ;

Predicta etiam Jotianna, uxor W. de Solario, vidit pluries hereticos, adoravit eos pluries, credidit here- ticos esse bonos homines, predicationem eorum audi- vit et eis servivit, et, post abjuratam h[erlesim vidit et adoravit hereticos, dédit eis de suo, predicationem eorum audivit et comedit cum eis;

Predicta etiam Willelma de Manso vidit pluries hereticos, adoravit eos pluries, credidit esse bonos homines, absolvit maritum suum hereticis et, post

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abjuratam heresim, vidit hereticos et celavit eos;

Predictus etiam Stephanus Garric de Vauro vidit pluries hereticos et eos pluries adoravit, credidit hereticos esse bonos homines, mansit cum hereticis et suebat pelles eorum, voluit dare denarios questori hereticorum pro heretico capto redimendo^, et celavit veritatem contra proprium juramentum;

Prenominata etiam Esclarmunda-, uxor quondam Poncii Bret de Godervilla, vidit hereticos, adoravit, credidit eos esse bonos homines et credidit salvari in fide eorum, et, si descederet, nisi in manibus hereti- corum, crederet dampnari, et comedit cum heretica, et negavit veritatem aliis inquisitoribus, et postmo- dum^ coram nobis contra proprium juramentum;

Predictus Arnaldus de na Borgesa de Boca Sereira vidit hereticos pluries et in pluribus locis, adoravit eos pluries, audivit predicationem eorum, comedit cum hereticis et de pane benedicto ab eis, interfuit hereticationibus, credidit salutem esse cum hereticis et erroribus hereticorum credidit, et veritatem celavit bis contra proprium juramentum ;

Predictus etiam Stephanus Fabri^ vidit pluries here-

1. Ms. : redimento.

2. Voy. ses confessions à la date du l*^'" et du 3 juillet 1245. Le 11 mars 1246, elle comparut et nia tout. Le 11 et le 12 mai, veille de sa condamnation, ses confessions furent remises sous ses yeux, et elle les reconnut pour vraies [Confessions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. G09, fol. 62 r% 62 v").

3. Ms. : postmotum.

4. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 [ibid., fol. 31 r°). Il avait été, avec d'autres, délégué auprès de l'abbé de Saint-Papoul pour obtenir la délivrance de prison- niers (cf. fol. 34 r").

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ticos et in pluribus locis, adoravit eos pluries, credi- dit esse boiios homines, audivit predicationem eorum, associavit hereticos et credidit herroribus eorumdem et, post abjuratam heresim, vidit hereticos, adoravit et credidit ;

Prediclus etiam Petrus Fabri^ vidit pluries hereti- cos, credidit et adoravit a quinque annis citra post heresim ajjjuratam, et mentitus est ahis inquisitoribus ;

Predictus etiam Ar. Fabri- vidit hereticos et eos adoravit a vi annis citra post heresim abjuratam;

Predictus etiam Petrus Folc^ vidit pluries hereticos a paucis annis citra, adoravit, associavit, credidit here- ticis et eorum erroribus et celavit veritatem aliis inqui- sitoribus contra proprium juramentum, et, post abju- ratam heresim, vidit, celavit, credidit et adoravit hereticos ;

Predictus etiam Jordanus Hugole^ vidit pluries hereticos a paucis annis citra, adoravit, credidit, duxit et celavit veritatem aliis inquisitoribus contra proprium juramentum, et, post abjuratam heresim, vidit hereticos, celavit, credidit et adoravit;

Predictus etiam Poncius Jordani'' vidit pluries here- ticos a paucis annis citra, credidit et adoravit et

1. Pierre Faur recevait les ministres hérétiques dans sa mai- son de Saint--Martin-de-LaIande iibicl., fol. 31 r°. Vov. sa con- fession, fol. 31 v°). En regard, à la marge du ms. : In niuro est.

2. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 («è/f/., fol. 31 v").

3. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 {ibicL, fol. 32 v"). A la marge du ms. : In muro est.

4. Voy. sa confession, même date [ibid., fol. 33 r°). A la marge du ms. : In muro est.

5. Voy. sa confession à la date du 5 juillet 1245 {ibid., fol. 37 v°). A la marge du ms. : In muro est.

U SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

manulevavit denarios ab hereticis et reddidit, et eorum predicationem audivit, et, postquam fecit confessio- nem suam aliis inquisitoribus et abjuravit heresim, vidit et adoravit hereticos ;

Predictus etiam Ar. Andréas' vidit pluries hereticos et in pluribus locis a paucis annis citra, adoravit eos pluries, duxit eos pluries, predicationem eorum au- divit pluries, et negavit veritatem aliis inquisitoribus contra proprium juramentum, et credidit hereticis et eorum erroribus, et, post abjuratam heresim, vidit et adoravit hereticos ;

Predictus etiam W. de Guzenx^ vidit pluries here- ticos, adoravit, credidit hereticis et eorum erroribus, predicationem eorum audivit a paucis annis citra, stetit per quinquennium cum hereticis et post abju- ratam heresim vidit, credidit et adoravit hereticos;

Predictus etiam W. Sermenha'^ vidit pluries here- ticos a paucis annis citra, adoravit pluries, audivit predicationem eorum, credidit hereticos esse bonos homines ;

1. Voy. sa confession à la date du 5 juillet 1245 [ibid., fol. 38 v°). A la marge du ms. : In muro est.

2. Dans sa confession à la date du 20 décembre 1245, Ray- monde, fille de Raymond Jougla, convertie, énonça plusieurs arliculalions contre W. de Gouzens, qui jouissait d'une fort mauvaise réputation [ibid., fol. 40 v"). Voy. la confession d'Ai- mengarde, femme de W. de Gouzens, reçue le même jour [ibid., fol. 41 r"). Voy. surtout sa propre confession [ibid., fol. 30 b). a la marge du ms. : In muro est.

3. W. Sermenha s'était compromis depuis longtemps [ibid., fol. 154 r% 155 v°, 158 v°, 161 r", etc.). Voy. sa confession, qui lui fut lue le 12 mai 1246, et qu'il reconnut pour vraie [ibid., fol. 161 r°).

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Predictus etiani Ponciiis de PiqueH vidit plurics liereticos, adoravit eos pluries et audivit predicatio- nem eoriim, pacem accepit ab eis, receptavit, credi- dit hereticos esse bonos hoinincs, interfuit apparella- mento et relapsus est in heresim abjuratani ;

Predictus etiam W. de Sirignano^ vidit pluries hereticos, adoravit eos, audivit predicationem eorum et credidit hereticos esse bonos homines, duxit here- ticos, et interfuit hereticationi, et celavit veritatem aUis inquisitoribus contra propriuni juramentum, et relapsus est in heresim abjuratam :

Ipsos nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint ; et, quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, communicato multo- rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam, in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per- petuo comorari ; et qiiod istam penitentiam compleant

1. Voy. la confession de Pons de Piquel, qui, déjà aupara- vant, avait comparu devant l'inquisiteur Ferrier, à Limoux. Elle lui fut lue le 12 mai 1246 [ibid., fol. 166 r°).

2. Voy. sa confession [ibid., fol. 167 r°). Quelques années auparavant, il avait comparu devant ^yillem Arnaud, l'inijui- siteur qui fut tué à Avignonet en 1242.

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injuugimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom- municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia R., prepositi Sancti Stephani, magistri Ar. Pelisso, canonicorum Sancti Stephani, Ar. Aurioli, prioris Sancti Saturnini, P. de Drudas, W. Ramundi, canonicorum Sancti Saturnini, Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capel- lani Deaurate, F., capellani Sancti Saturnini, R., capellani Béate Marie Dealbate, W. Ade, baiuli domini comitis Tholosani, Poncii Astre, Ramundi de Sancto Ceserto, R. Rainerii, W. Hugonis Pellicerii, Boni Man- cipi Maurandi et Jordani de Villa Nova, capitulariorum Tholose, et multorum aliorum.

V. 17 mai 1246. Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Etienne de Roais, Pierre Esquivât, dame Assaus, femme de Raymond de Castelnau, Raymonde, femme d'Arnaud Onde, de Toulouse, et Pierre de Creissac, de Mon- tastruc, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno Domini M°GG^XL° sexto, xvi kal, junii. Nos, fratres ordinis Predicatorum B, de Caucio et Johan- nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia constat nobis, per confessiones in judi- cio factas Stephani de Roacxio, Pétri Esquivât, domine Assaus, uxoris Ramundi de Castro Novo, et Ramunde, uxoris Arnaldi Unda, de Tholosa, et Pétri de Creissac, de Monte Astrug,

Quod prenominatus Stephanus de Roaxio^ vidit et

1. Etienne de Roais est souvent nommé dans les confessions (ms. 609 de la hihl. de Toulouse).

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 17

adoravit pluries liercticos, predicationem eorum aiidi- vit, hereticationibus interfuit, quesivit hereticos et adduxit ad hereticationem faciendam et veritatem celavit contra proprium juramentum;

Prenominatus autem Petrus Esquivât vidit pluries hereticos, associavit, recepit cartam a fratre W. Ar. et socio suo, olim inquisitoribus, in qua continebatur quod adoraverat hereticos, et, cum tenuisset cartam per quatuor vel quinque dies, recognovit coram dictis inquisitoribus illa que continebantur in dicta carta esse vera et pro illis supposuit se voluntati eorum ad recipiendam penitentiam perpetui carceris vel exilii, vel aliam quam sibi vellent injungere et ad hoc jura- mento pro posse obligavit, et, postquam abjuravit heresim, participavit sepius cum hereticis condemp- natis comedendo, bibendo et eos associando ;

Predicta etiam domina Assauts, uxor Ramundi de Castro Novo, vidit pluries hereticos et in pluribus locis, et pluries adoravit eos, et credidit esse bonos homi- nes, et post abjuratam heresim vidit pluries hereticos et pluries adoravit eos et receptavit in domo sua, et audivit predicationem eorum pluries a paucis annis citra ;

Predicta etiam Ramunda, uxor Ar. Unda, vidit pluries hereticos, adoravit, credidit et receptavit, hereticationi interfuit, predicationem audivit, dédit, recepit depositum ab hereticis, et comedit pluries cum hereticis et de pane benedicto ab eis et inter- fuit aparellamentis hereticorum in domo propria;

Predictus etiam P. de Greissac de Monte Astrug vidit pluries hereticos et in pluribus locis, adoravit eos pluries, celavit veritatem contra proprium jura-

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18 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

mentum, misit hereticos ad quandam personam hereticandam, et fecit sacramenlum de non revelanda heresi ;

Ipsos, nunc usos saniori consilio, ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun- dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie- rint et manda[ta] sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super cri- mine heresis peremptorie assignata, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten- tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti jura- menti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum ïliolose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Aldo- fossi, abbatis iVIontis Albani, Ar., prioris Sancti Satur- nini, W. Ramundi, P. de Drudas, Ar. Begonis, prioris de Glisolis, Simonis, prioris de Blanhiaco, canonico- rum Sancti Saturnini, F., capellani Sancti Saturnini, Amelii, canonici Sancti Stephani, R., capellani Béate Marie Deaurate, Ber., capellani de Ladinliaco, Silves- tri, capellani de Viridi Folio, Nepotis de Davinia, cle- rici, Ilugonis de Roaxio, Gritî de Roaxio, W. Hugonis Pellicerii, Ramundi Berengarii, Ramundi Rainerii et R. de Sancto Sezerto, capitulariorum Tholose, et mul-

ET DE JEAN DE SAINT-PIEKKE. 19

torum aliorum de clero et populo Tliolosano in géné- ral! sermone.

VI. 20 mai 1240, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Arnaud Etienne, seigneur de Tarabel, et AYillelme de Viviers sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno Domini M''GG°XL°Vr, xiii kal. junii. Nos, t'ratres ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi- tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu- tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Arnaldi Stephani, domini de Taravello*, et Wil- lelme de Vivariis, diocesis Tholosane,

Quod prenominatus Arnaldus Stephani, dominus de Taravello, vidit pluries hereticos et in pluribus locis, adoravit eos pluries, audivit predicationem eorum, pacem accepit ab eis, donavit et recepit ab eis, et duxit pluries hereticos et tenuit depositum eorum, comedit cum hereticis et de pane benedicto ab eis, hereticationibus interfuit, credidit hereticis et eorum erroribus, et relapsus est in heresim abjuratam ;

Constat etiam nobis quod Willelma de Vivariis fuit heretica induta per très annos et, post reconciliationem suam, vidit hereticos et adoravit eos pluries in domo sua;

Ipsos, nunc usos saniori consiUo ad unitatem Eccle-

1. Longue, dame de Tarabel, la mère peut-être d'Arnaud Etienne, s'était, vers 1229, montrée favorable aux hérétiques, qu'elle soutenait, et auxquels elle envoyait des provisions (Con- fessions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. 009, fol. 203 r", 205 r°). Quant à Arnaud Etienne, il est plusieurs fois nommé dans les Confessions, par exemple loi. 202 r".

20 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predieti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitalem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, communicato multo- rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per- pétue comorari ; etquod istam penitentiam compleant, injuiigimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom- municationis vinculo innodamus. Actum [Tholose], in claustro Sancti Saturnini, in presentia B. de Gombret, prepositi Sancte Gecilie Albiensis, Ar., prioris Sancti Saturnini, W. Raimundi, P. de Drudas, canonicorum Sancti Saturnini, B., prioris de Vauro, Silvestri, capel- lani de Viridi Folio, F., capellani Sancti Saturnini, Amelii, capellani Sancti Stephani, B., capellani de Ladinliaco, W. ïlugonis Pellicerii, R. Rainerii, capitu- lariorum Tholose, et multorum aliorum de clero et populo Ttiolosano in generali sermone.

vil. 28 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Estolt de lloqueville, Trois- Kraines, de Montgiscard , Bernard de Roqueville, des Cassés, Pons Saquit, de Lanta, Pierre Babau, W. Maurin, P. Bernard et Bei^nard Fournier, des Barelles, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.

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Amen. Anno Domini ]VrGC°XL°Vr, v kal. junii. Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et Johan- nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia constat nobis perconfessiones in judicio factas Estolti de Rocovilla^ et domini Très Eminas de Monte Guiscardo, Bernardi de Rocoviila de Gassio, Poncii Saquit ^ de Lantario, Pétri Babau, W. Mau- rini, P. Bernardi et Bernardi Furnerii, de Berrelis dio- cesis Tholose,

Quod prenominatus Estoltus de Rocoviila vidit et adoravit pluries hereticos, dédit eis, recepit ab eis munera, duxit et recepit eos in domum suam, herelicationibus inlerfuit, credidit hereticis et eorum erroribus, et post confessionem factam aliis inqui- sitoribus et abjuratam heresim vidit hereticos et locu- tus est cum eis et non cepit eos sicut juraverat;

Prenominatus etiam Très Eminas'^ vidit et adoravit

1. Les Roqueville, famille considérable, se déclarèrent en général pour l'hérésie. Estolt ou Estort de Roqueville recevait ouvertement les ministres hérétiques dans sa propre maison au Mas-Saintes-Puelles, à Montgiscard et à Toulouse. Son nom revient très souvent dans les confessions ou dépositions de l'époque (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 16 v°, 17 r°, 43 r°, 64 v°, 67 v°, 124 r°, 124 v°, 200 ; Doat, XXIII, fol. 223, XXIV, fol. 99 v"). Les inquisiteurs reçurent sa confession le 20 juin 1245 (ms. 009, fol. 64 v°). Le 25 mai 1246, ils la remirent sous ses yeux [ibid., fol. 64 v°).

2. Ms. : Saqt. Hus bas Saquit.

3. Pierre Willem de Roqueville, surnommé Trois-Emines, Petrus l'F'"' de Rocoviila, miles, qui vocatur Très eminas, frère du précédent. Il s'était battu contre les armées de Simon de Montfort. ^ oy. sa confession, avec additions, du l'^'et du 9 mars 1246 [ibid., fol. 66 v°, 67 r°).

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hereticos pluries, credidit esse bonos homines, come- dit cum eis, pacem ab eis accepit, hereticationi inter- fuit, veritatem negavit coram nobis contra proprium juramentum, et post abjuratam heresim vidit scienter hereticum condempnatiim et comedit cum eo;

Prenominatus etiam Bernardusde Rocoviila^ vidit et adoravit pluries hereticos, duxitetassociaviteos, dédit eis et recepit ab eis munera, comedit cum eis, predi- cationem eorum audivit, credidit esse bonos homines, recepit eos in domum suam et negavit tempore gratie inquisitoribus veritatem ;

Prenominatus etiam Poncius Saquit^ vidit et adora- vit pluries hereticos, duxit et receptavit eos pluries, apparellamentis et hereticationibus interfuit, credidit hereticis et eorum erroribus, et fuit nutritus cum eis ; et postquam abjura vit heresim aliis inquisitoribus, vidit duas hereticas in domo sua, celavit eas a paucis annis citra et non cepit eas, sicut tenebatur proprio jura- mento ;

Prenominatus etiam P. Babau^ vidit et adoravit hereticos, audivit predicationem eorum, fecit condic-

1. Bernard de Roqueville, seigneur des Cassés, avait, pen- dant près de quarante ans, tout fait pour se compromettre. Voy. sa confession du 25 mai 124G [ibid., fol. 228 r°. Cf. sen- tence XIV).

2. Les Saquit ou Saquet, de Lanta, Arnaud, G. et Pons, frères, surtout, en grande amitié avec les Roqueville, les Resengues, les Roais, les Unaud et Raymond Adémard de Lanta, soutiens avérés de l'hérésie, lui avaient donné tous les gages possibles {ibid., fol. 200 v°, 201 r«, 202 r°, 202 v°, 210 v°).

3. Voy. ses diverses confessions [ibid., fol. 48 r°, 185 r°). Plusieurs témoins avaient déposé contre lui [ibid., fol. 48 v°, 49 r«, 49 V»).

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tum de non revelando heresim, negavit scienter corarn nobis veritatem et eandem celavit aliis inquisitoribus contra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam W. Maurini' vidit et adoravit herelicos, negavit veritatem coram nobis et eandem celavit aliis inquisitoribus contra proprium jura- mentum ;

Preiiominati etiam P. Bernardi et B. Furnerii^ vide- runt et adora verunt hereticos, fecerunt condictum de non revelando heresim, negaverunt scienter coram nobis veritatem et eanden celaverunt aliis inquisito- ribus contra proprium juramentum ;

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint ; et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes légi- time citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, com- municato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam peni- tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et

1. Voy. sa confession [ibid., fol. 184 v°).

2. P. Bernard et B. Fournier s'étaient entendus pour ne rien révéler {ibid., loi. 185 r°). Voy. les confessions de P. Bernard [ibid., fol. 48 r°, 185 v°), et de B. Fournier [ibid., fol. 49 v% 185 v°, 186 t"). Bien des témoins avaient déposé contre eux [ibid., fol. 48 r°-49 v°, 185 r°-186 r«).

24 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

precipimus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam penitentiam compleant, injungimus eis in vir- tute prestiti jurarnenti. Si vero predictam peniten- tiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vin- culo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia A., prioris Sancti Saturnini, W. R', A. Begonis, Simonis, prioris de Blanhaco, P. de Drudas, canonicorum Sancti Saturnini, F., capellani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, W., capellani de Coquinis, B., capellani de Ladinhaco, R. Beren- gerii, R. Rainerii, R. de Sancto Cezerto, capitulario- rum Tholose, et multorum aliorum de clero et populo Tholosano, in generali sermone, et mei P. Ariberti, notarii, qui hec scripsi.

VIII. 3 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Piei're Brun, du Cabanial, P. Passamkr, de Labécède , Pierre Bofilh, des Cassés, Pierre Durand, de Saussens, et Ar. Doais, de Montjoire, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifîxi. Amen. Anno Domini GG° XL°Vr, iif nonas junii. Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi- tatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apos- tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Pétri Bruni de Cabanili, P. Passa- mar de Besseta et Pétri Bofilh de Gassio, Pétri Duranti de Sancto Paulo de Bretas et Ar. Doaiss de Monte Jovis, diocesis Tholose,

. Quod prcnominatus P. Bruni de Gabanili vidit et adoravit pluries hcrcticos et in pluribus locis, credidit

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hereticos esse bonos homines et celavit veritatem con- tra proprium juramentum;

Prenorninatus etiam P. Passamar de Besceta vidit et adoravit pluries hereticos et in pluribus locis pre- dicationem eorum audivit, pluries comedit cum here- ticis et de pane benedicto ab eis pluries, recepit encennia ab hereticis, hereticationi interfuit, dilexit hereticos et credidit eos esse bonos homines, et nega- vit veritatem contra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam P. Bofilh ' vidit et adoravit plu- ries hereticos, stetit cum hereticis, audivit predica- tionem eorum, pluries comedit cum eis et de pane benedicto ab eis, credidit hereticis et eorum erro- ribus, et negavit veritatem contra proprium jura- mentum;

Prenominatus etiam P. Duranti vidit et adoravit pluries hereticos et in pluribus locis, et audivit pre- dicationem eorum, credidit hereticos esse bonos homi- nes, fecit condictum de non revelando heresim, et relapsus est in heresim abjuratam;

Prenominatus etiam Ar. Doaiss vidit et adoravit pluries hereticos, et in pluribus locis prcdicationem eorum audivit, receptavit eos in domum suam, come- dit cum hereticis et de pane benedicto ab eis, dédit eis de suo, credidit esse bonos homines, negavit veri- tatem contra proprium juramentum :

Jpsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni

1. Pierre Bofilh [Bonus Filius), dont le frère était diacre hérétique de Saint-Félix. Voy. sa confession, le 21 novembre 1245 (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 225 v°. Cf. fol. 226 \\ 228 r°, 223 v°).

26 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie- rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deunfi et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deiiquerunt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata,*commu- nicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam peni- tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod istam penitentiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Satur- nini, in presentia A., prioris Sancti Saturnini, P. de Drudas, Ar. Begonis, Poncii, camerarii, canonicorum Sancti Saturnini, B., capellani de Ladinhaco, F., capeliani de Rupe, R., capellani Dealbate, F., capel- lani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, B., prio- ris de Vauro, R., capellani de Fano Jovis, Bertrandi de Villa Nova, W. Hugonis, R. Rainerii, capitulariorum Tholose, et multorum aliorum de clero, etc.

IX, 10 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Jeanne, femme d'Alaman de Roais, W. d'Aurin et Riche, sa femme, de Toulouse, Ségur, femme d'Azémard'Albiac, de Saussens, Algaia, veuve de François de Loubens, Arnaud du Rival, P. Grand, P. Audibert, Jacques Calvet, d'Odars, Ktienne Faur et W. Grimaud, du Falga, sont condamnés à la prison perpétuelle.

ïn nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 27

Amen. AmioDomiiii M'CG^XL'Vr, iiifidus junii. Nos, fratres ordinis Prcdicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores lieretice pravitatis in civi- tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu- tati. Quia constat nobis per conf'essiones in judicio fac- tas Johanne, uxoris Alamanni de Roaxio, W. de Auri et Riche, uxoris ejus, de Tholosa, Secure, uxoris Aze- marii de Albiaco, de Sancto Paulo de Bretas, Algaie, uxoris quondam Francissi de Lobenx, Ar. de Rivali, Pétri Grandis, P. Audeberti, Jacobi Galveti, de Odar- cio, Stephani Fabri etW. Grimaudi, de Felgario, dyo- cesis Tholose,

Quod prenominata Johanna, uxor Alamanni de Roaxio^, vidit et adoravit pluries hereticos, predi- cationem eorum andivit, pluries paravit comestio- nemhereticis, comedit cum eisetde pane benedlcto ab eis, induxit maritum suum ad diligendum hereticos et dédit ei munera ut diligeret et receptaret hereticos, pacem accepit ab hereticabus, apparelhamentis here- ticorum interfuit, receptavit eos in domum suam, cre- didit esse bonos homines et victualia misit eis, nega- vit veritatem contra proprium juramentum et post abjuratam heresim vidit hereticos condempnatos ;

Prenominati etiam W. de Auri et Rica, uxor ejus, post confessionein factam aliis inquisitoribus et abju- ratam heresim, vidcrunt et adoraverunt pluries here- ticos et predicationem eorum audierunt et credide- runt hereticos esse bonos homines;

1. I^e fiiiiieux Alamari de Roais, qui brava toutes les condam- nations, est dit, à la date de cette sentence, avoir pour épouse Lombarde [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 009, fol. 200 v°, 203 r°, 213 v°). Jeanne serait-elle la femme d'Alaman de Roais le jeune?

28 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Prenominata etiam Secura, uxor Azemarii de Albiaco, vidit et adora vit pluries hereticos, predicationem eorum audivit, pluries comedit cum eis, credidit eos esse bonos homines, recepit hereticas in domum suam, et, postquam fuit cita ta pro heresi ab aliis inquisitoribus, vidit, credidit, adoravit hereticos;

Prenominata etiann Algaia, uxor quondam Fran- cissi de Lobenx, fuit heretica induta per plures annos et tenuit sectam hereticorum quousque fuit capta ;

Prenominati etiam Arn. de Rivali^ P. Grandis^, P. Audeberti et Jacobus Galveti^, de Odarcio, vide- runt pluries hereticos et in pluribus locis, adoraverunt eos pluries, duxerunt et associaverunt eos et credide- runt hereticis et eorum erroribus a paucis annis citra ;

Prenominati etiam Stephanus Faure et W. Gri- maudi, de Felgario, viderunt et adoraverunt pluries hereticos, crediderunt hereticis et eorum erroribus a paucis annis citra, et negaverunt veritatem aliis inqui- sitoribus contra proprium juramenlum :

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni hereti- ca pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione pre- dicti criminis tenebantur astricti, si lamen ad ecclesias- licam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam

1. Plusieurs fois nommé dans les confessions des habitants d'Odars et présenté comme affilié à l'hérésie (bibl. de Toulouse, ms. G09, fol. 203v"-20or").

2. Voy. sa confession (bibl. de Toulouse, ms. G09, fol. 203 v").

3. Même observation que pour Arnaud du Rival, note 1.

ET DE JEAN DE SAINÏ-PIERRE. 29

Ecclesiam predicLis modis temere deliquerunt, ipsos citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipien- dam penitentiam super crimine heresis pcremptorie assignata, communicato multorum prelatorum et alio- rum bonorum virorum consilio, ad peragendam con- dignam penitentiam in perpetuuni carcerem retrudi volumus [et precipimus] ibidem perpetuo comorari; et quod istam penitentiam compieant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam peni- tentiam facere noluerint, ipsos vinculo excommunica- tionis innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini, W. R', P. de Drudas, canonicorum Sancti Saturnini, F., capellani ejusdem loci, R., capellani Deaurate, B., capellani de Ladinliaco, R., capellani de Fano Jhovis, W., capellani de Sancto Germerio, Bertrandi de Villa Nova, R. Berengarii, R. Rainerii, et multorum aliorum de clero et populo Tholosano in generali sermone, et mei P. Ariberti, qui hec scripsi.

X. 24 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Ar. d'en Joan le Jeune, Jacques d'en Joan, son frère, de Toulouse, et Sebelia, de Saune, sont con- damnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno Domini GG° XL°VI°, viif kal. julii. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Ar. d'en Joan junioris et Jacobi d'en Joan, fratris ejus, de Tholosa, Sebelie de Saona diocesis Tliolosane,

30 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Quod prenominatus Ar. d'en Joan vidit et adora- vit hereticos, dédit eis de suo et comedit cum eis a paucis annis citra;

Prenominatus etiam Jacobus d'en Joan vidit et ado- ravit hereticos pluries et in pluribus locis, et comedit cum eis a paucis annis citra ;

Prenominata etiam Sibilia, uxor quondam Ar. W' de Sauna, postquam abjuravit heresim et juravit perse- qui hereticos, vidit et adoravit hereticos et comedit cum eis :

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis heretica pra- vitate abjurata, absolvimus, secundum formam Eccle- sie, a vinculo [excommunicationis] quo tenebantur astricti ratione predicti criminis, si tamen ad eccle- siasticam unitatem de corde bono redierint et man- data sibi injuncta compieverint ; et, quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, communicato multorum pre- latorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per- petuo comorari ; et quod istam compleant peniten- tiam, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam tacere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actuni in claustro Sancti Saturnini, Tholose ; testes, Ar., prior ejusdem ioci, Fortis, capellanus ejusdem loci, R. , capel- lanus Béate Marie Deaurate, Amclius, capellanus Sancti Stephani, R., capellanus Sancti Juliani, B., prior de

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 31

Vauro, Nepos de Davinia clericus, P. Ariberli et P. Fre- zapa, publici notarii.

XI. 24 juin 124G, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sen- tence par laquelle Jeanne, veuve de B. de Latour, de Tou- louse, religieuse du monastère de Lespinasse, est enfermée dans une chambre séparée ; la prieure pourvoira à son entretien.

Item, anno et die predictis. Quia Joanna, uxor quondam B. de Turre de Tholosa', monialis nunc de Laspinassa-, vidit et adora vit pliiries hereticos et in pluribus locis predicationem eorum audivit, pluries recepit eos, dédit eis de suo, credidit esse bonos homines, dédit elemosinas Valdensibus et negavit veri- tatem contra proprium jurannentum, includatur infra scepta nioiiasterii de Lespinassa in aliqua canierula sepai^ata, ne alii ad ipsam nec ipsa ad alios accédât; set ibidem exterius sibi necessaria ministrentur; et mandamus priorisse de Lespinassa quod sibi juxta pre- dictum modum faciat provideri. Testes predicti.

XII. 8 juillet 1246, Toulouse, dans la maison commune. Sentence par laquelle Gaubert, de Puyiaurens, chevalier, Ermessende, femme de Bernard Mir Arezat, de Saint-Martin- de-Lalande, B.-B. Arquier, de Montauban, et W. Donadieu, de Mazerac, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.

1. Un B. de Latour figure comme témoin dans plusieurs actes (Teulet, Layettes du Trésor des chartes, II, 408, 460, 548; Hist. gén. de Languedoc, VIII, 502). Un Bernard de Latour était consul de Toulouse en 1204 [ibid., 506) et en 1205 [ihid., 516, 527).

2. Monastère de l'ordre de Fontevrault, au diocèse de Tou- louse.

32 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Amen. Anno quo supra, viii idus julii. Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in Tho- losana et Gaturcensi civitate^ et diocesi auctoritate apostolica deputati. Qtiia constat nobis per confes- siones in judicio factas Gausberti de Podio Lauren- cii, militis, et Ermersendis, uxoris Bernardi Mir Arezat, de Sancto Martino de Lalanda, diocesis Tho- lose, B. R* Arquerii de Monte Aibano, et W. Donadeu vel Nebias de Mazerac, diocesis Gatnrcensis,

Quod prenominatus W. de Podio Laurencii vidit et adoravit pluries hereticos et eorum predicationes audivit pluries, comedit et bibit cum eis multociens, associavit eos, recepit ab eis munera, credidit here- ticos esse bonos homines et [non] dixit tempore gratie coram aliis inquisitoribus plenariam veritatem ;

Prenominata etiam Ermersendis, uxor Bernardi Mir Arrezad^, militis, vidit et adoravit multociens hereti- cos, predicationes eorum audivit multociens, credidit hereticis et eorum erroribus, hereticacioni interfuit et negavit coram aliis inquisitoribus veritatem contra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam Bernardus R' Arquerii de Monte Aibano vidit et adoravit multociens hereticos, et eorum predicationes audivit multociens, recepit hereticos in domum suam, fecit eis cabanam et porta-

1. Ms. : cwitatum.

2. Appelé aussi en Arreznt [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. GOU, 31 v", 33 r°, 33 v", 34 r°). Voy. la confession d'Ermes- sende [ibid., fol. 35 v°). Elle était la nièce de Roger de Latour, helvétique qualifié [ibid., fol. 140 v**). Voy. la confession de Ber- nard Mir, qui l'ocatur Avezads [ibid., fol. 30 r").

ET DE JEAN DE SAINT-IMERHE. 33

vit eis pluries ad comedendum, duxit et associavit hereticos, et post abjuratam heresim vidit hereticos, et liberavit eos, et credidit herelicis et eorum erroribus;.

Prenominatus etiam W. Donadeu vel Nebias de Mazerac^ vidit et adoravit multociens hereticos, cre- didit eos esse bonos homines, predicationes eorum audivit, comedit cum eis multociens, duxit et associa- vit hereticos usque in Lumbardiam :

I[)Sos, nunc usos saniori consiho ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun- dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo tenebantur astricti ratione predicti criminis, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie- rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt, ipsos citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis assignata, communicato multorum prelato- rum et aliorum bonorum virorum consilio, ad pera- gendam condignam penitentiam in perpetuum carce- rem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod illam penitentiam compieant, injun- gimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero pre- dictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom- municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in domo communi , in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini, F., capellani ejusdem loci, Amelii, capel- lani Sancti Stephani, R., capellani Deaurate, Silvestri,

1. Voy. sa confession à la date du 3 mars 1245 ^Doat, XXIII, fol. 209).

3

34 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

capellani de Viridi Folio, Ar., capellani de Podio Laii- rencii, A., capellani dels Gasers, Nepotis, clerici, R. Rainerii et Stephani Magistri, capitulariorum, et multorum aliorum, etc.

XIII. 15 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Bernard Alzeu, W. de Saint-Nazaire, Ermengard, femme de W. de Gouzens, de Saint-Martin-de- Lalande, Raymond Sicard, de Cambiac, Raymond Sauraa- tier, de Laurac, et Bernarde, femme de Bomacip Maurand, de Toulouse, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. AnnoDominiquo supra, idibusjulii. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi- tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu- tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Bernardi Alzeu, filii quondam Ber. Alzeu, W. de Sancto Nazario, Ermengardis, uxoris W. de Gozenx, de Sancto Martino de Lalanda, R' Gicardi vel Vassaro de Gambiaco, R' Saumaterii de Lauraco, diocesis Tholose, et Bernarde, uxoris Boni Mancipii Maurandi, de Tliolosa,

Quod prenominatus Bernardus Alzeu' vidit et ado- ravit multociens hereticos, et audivit predicationem eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis, duxit et receptavit eos, credidit eos esse bonos homi- nes, negavit veritatem coram aliis inquisitoribus et relapsus est in heresim abjuratam;

1. Plusieurs témoins, de Saint-Martin-de-Lalande, avaient fait peser des charges sur lui [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 31 r°, 31 v% 32 r°, 33 r", 34 v% 39 v°).

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 35

Prenominatus etiam W. de Sancto Nazario^ audivit et adoravit muUociens hereticos et predicationem eo- rum audivit, receptavit eos et comedit cum eis, credi- dit eos esse bonos homines, negavit veritatem coram aliis inquisitoribus et rela[)sus est in heresim abju- ratam ;

Prenominata etiam Ermengardis-, uxor W. de Gozenx, viditet adoravit multociens hereticos et pre- dicationem eorum audivit, recepit eos in domum suam, comedit cum eis et dédit eis de suo, credidit hereticis et eorum erroribus et relapsus (sic) est in heresim abjuratam;

Prenominatus etiam R. Gicardi vel Vasaro^ vidit et adoravit hereticos, credidit eos esse bonos homines, et negavit coram nobis et aliis inquisitoribus veritatem contra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam R"^ Saumater'^ vidit et ado- ravit multociens hereticos, comedit cum eis pluries, servivit et ministravit eis, duxit eos et credidit eos esse bonos homines et relapsus est in heresim abju- ratam ;

Prenominata etiam Bernarda, uxor Boni Man- cipii Maurandi, vidit et adoravit multociens here- ticos, et audivit multociens predicationem eorum, comedit cum eis, dédit eis de suo, receptavit eos,

1. L'enquête avait révélé bien des méfaits à sa charge [ibid., fol. 31 r", 31 V, 32 v°, 33 v°, 35 r°, 38 r«, 38 v").

2. Elle avait été accusée dans plusieurs dépositions [ibid. y fol. 40 v°, 41 r°). Voy. sa confession [ibid., fol. 41 r°).

3. Voy. la confession de Raymond Sicard [ibid., fol. 239 r°).

4. Voy. sa confession [ibid., fol. 72 v°). A la marge du ms. : Relapsiis.

36 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

credidit hereticos esse bonos homines, et non dixit tempore gratie coram aliis inquisitoribus plenariam veritatem :

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in pri- mis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommuni- cationis quo ratione predicti criminis tenebantur astrieti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt, ipsos citatos coram nobis com- parentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis assignata, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per- petuo comorari; et quod istam penitentiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom- municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris ejusdem loci, Amelii, capellani Sancti Stephani, For- tis, capellani Sancti Saturnini, R., capellani Deal- bate, Silvestri, capellani de Viridi Folio, Nepotis de Davin[i]a clerici. Boni Mancipii Maurandi^ Poncii Magistri, Bertrandi d'Esqualquenx, capitulariorum Tholose, et multorum aliorum de clero, etc.

1. Le même sans doute que le Bomacip Maurand, qui est par- tie dans un acte de 1243 (Teuiet, Layettes, II, 507).

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 37

XIV. 27 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence portant condamnation pour hérésie et pronon- çant la confiscation des biens contre Bernard de Roqueville, seigneur des Cassés, W. Marchant et Cortèse, sa sœur, de Toulouse.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifix! . Amen. Anno Domini ]VI°CG°XL° sexto, xi kal. augusti. Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Gum constet nobis per confessio- nes proprias in judicio factas Bernardi de Rocovilla^ militis, domini dels Gassers, Tholosane diocesis, W. Mercatoris et Gortesie, sororis ejus, civium Tliolose,

Qiiod prenominatus Bernardus de Roco villa viderit et adoraverit pluries hereticos, duxerit et associaverit eos, dederit eis et receperit ab eis munera, comede- rit cum eis, predicationem eorum audiverit, credidit eos esse bonos homines, recepit eos in domum suam et negavit tempore gratie aliis inquisitoribus verita- tem et noluerit facere injunctam sibi a nobis peniten- tiam pro predictis;

Et quod prenominatus W. Mercator viderit et ado- raverit multociens hereticos, comederit cum eis et eisdem servierit, duxerit hereticos ad hereticandam quandam personam, et hereticationi interf'u[er]it et relapsus sit in hefrejsim abjuratam;

Et quod prenominata Gortesia, soror W. Mercatoris, viderit et adoraverit multociens hereticos, receptaverit eos, crediderit eos esse bonos homines, dederit eis de

1. Voy. plus haut, sentence VIT.

38 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

suo et relapsa sit in he[re]sim abjuratam ; et propter hoc ad agendam penitentiam obiigati juramento prestito corporali non velint ad arbitrium Ecclesie facere peni- tentiam pro crimine memorato, die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super crimine heresis peremp- torie assignata et aliis rite actis, communicato [mui- torum prelatorum et aliorum] bonorum virorum con- siiio, ipsos légitime citatos, set per contumaciam absentes, per diffinitivam sententiam tanquam here- ticos condempnamus et bona ipsorum decernimus occnpanda, excommunicantes eos et omnes qui dein- ceps scienter eis dederint consilium, auxilium vel favorem. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ste., archipresbyteri Lauriacensis, W. de Goncoutz, capellani Gaturci, P., prioris de Narbone Predicatoribus ^ Ar., prioris Sancti Saturnini, F., capellani ejusdem loci, R', capellani Deaurate, Amelii, capellani Sancti Stephani et multorum aliorum de clero, etc.

XV. 22 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Pierre Benoît, Raymond Alboara, Pierre-Raymond de Ravat, de Laurac, et Pons Pages, de Roumens, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno quo supra, xi. kal. augusti. Nos, fratres ordines Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de

1. « Petrus de Caussa Mira A.relatensis dictus Fortis Roboam et predicator bonus. » (Bernard Gui, Fundacio et priores con- ventus Narbonensis, dans mon opuscule : C Albigéisme et les frères Prêcheurs à Narbonnc au XII I'^ siècle, 114 p. Paris, Picard, 1894, in-S".)

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 39

Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosaiia auctoritate apostolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Pétri Bencdicti, R' Alboarra, Pétri R' de Ravato, de Lauraco, et Poncii de la Paiesa de Romenx, Tholo- sane dyocesis,

Quod prenominatus Petrus Benedicti^ postquam abjuravit heresim, vidit et adoravit muitociens here- ticos et audivit predicationem eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis, dédit eis de suo, acce- pit pacem ab eis, credidit eos esse bonos homines, et negavit coram aliis inquisitoribus veritatem contra proprium juramentum;

Prenominatus etiam R"' Alboara^, fîlius Pétri Alboarra, vidit et adoravit muitociens hereticos, audivit predicationem eorum, pacem ab eis accepit, hereticationi interfuit, et credidit hereticos esse bonos homines a paucis annis citra;

Prenominatus etiam P. R' de Ravato^ vidit muito- ciens hereticos, adoravit eos, audivit predicationem eorum muitociens, credidit eos esse bonos homines et negavit veritatem, et post abjuratam heresim vidit plu- ries hereticos et in pluribus locis;

Prenominatus etiam Poncius de la Pagesa^, post- quam abjuravit heresim, vidit et adoravit hereticos, portavit eis panem et vinum, credidit hereticos esse bonos homines et negavit coram nobis et aliis inqui-

1. Voy. sa confession (bibl, de Toulouse, ms. 609, fol. 192 v°).

2. Voy. sa confession [ibicL, fol. 194 r°). Voy. aussi la confes- sion de son père [ibld., fol. 75 r") et de sa tante [ibid.].

3. Les Ravat étaient fort compromis [ibid., fol. 72 r").

4. ^oy. sa confession [ibid., fol. 220 r").

40 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

sitoribus veritatem contra proprium juramentum : Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis qiio ratione predicti criminis tenebanlur astricti, si vero ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, communicato multo- rum prclatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam penitentiam condignam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per- petuo comorari ; et quod istam penitentiam com- pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenli. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tho- lose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia testium predictorum.

XVI. 26 août 1244, Cahors, dans l'église Saint-Etienne. Sentence par laquelle Aymeric Bressols, de Castelsarrasin. est condamné à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno Domini CC'XL^Ilir, vii° kal. septem- bris. Nos, fratres ordinis Prcdicatorum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pra- vitatis in Agennensi et Gaturcensi dyoccsi, de Villa- muro et de Villalonga archidiaconatibus dyecesis Tho- losane auctoritate apostolica deputati. Quia constat

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 41

nobis per confessionem Aimerici de Bressols de Cas- tro Sarracenico', diocesis Tholose, in judicio fac- lam, ipsum hereticos adorasse, predicationem eorum audivisse et eorum erroribus credidisse, que omnia juratus et requisitus sepius uegaverat coram iiobis, et postmodum metu probationis predicta omnia recogno- vitesse vera, coram nobis in judicio constitutus; nunc vero usum saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserit, de corde [bono] et fîde non ficta redire volen- tem, ipsum, in primis omni heretica pravitate abju- rata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tene- batur astrictus^, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de l^ono corde redierit et mandata sibi injuncta ser- vaverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam pre- dictis modis temere peccaverit, ipsum légitime cita- tum die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super crimine heresis peremptorie assignata, com- municato bonorum virorum consilio, ad peragen- dam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem'^ perpetuo commorari ; et quia juravit stare mandatis nostris super premissis, quod istam penitentiam compleat injungimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero ipsam penitentiam facere noluerit, ipsum excommu- nicationis vinculo innodamus et omnes ipsum reci- pientes et dantes sibi consilium, auxilium vel favorem. Actum Gaturci, in ecclesia Sancli Stephani, presenti-

1. Voy. Doat, XXII, fol. 10, 38, se trouvent des accusa- tions formulées contre lui.

2. Ms. : tenebantur astricti.

3. Ms. : eundein.

42 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

bus G. de Gordo, priore, Fortanerio, archidiacono de Cornes, Hectore, sacrista, R. Arcambal, Bencher Joan, B. Fabre, B. de Lues, consulibus', W. Austorg, baiulo, W. de Sart, Bertrando de Lart, burgensibus Gaturci, W. de Goncoutz, R., priore de Gastro Sarra- cenico, Ber. de Ladinhac, et pluribus aliis^.

XVII. 11 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Pons de Latour le Jeune et Sicard de Beaufort, de Laurac, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno Domini GC^XL^VIf, iif idus augusti. Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi- tatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apos- tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Poncii de Turre juvenis, filii quondam Rogerii de Turre, et Sicardi de Bello Forti vel de Insula, de Lauraco, Tholosane diocesis,

Quod prenominatus Poncius^ vidit et adoravit mul- tociens hereticos, predicationem eorum audivit, come- dit cum eis, credidit eos esse bonos homines, et negavit veritatem coram nobis contra proprium jura- mentum ;

Prenominatus etiam Gicardus^ vidit et adoravit mul-

i. Ms. : consiilimus.

2. Ms. : plurcs alii.

3. Voy. sa confession, le 12 juillet 1245 (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 71 v°).

4. Seigneur de Montmaur. Il avait caché chez lui R. Barte, son parent, qui, ayant été arrêté par l'évêque de Lectoure, s'était échappé (/(Ç'iW., fol. 131 v'^j. Voy. contre R. Barte, fol. 73r% 75 r°. Il avait pendu deux sergents de l'archiprêtre du Laura-

ET DE JEAN DE SAIM-PIEIIRE. 43

tocieiis hereticos, predicatioiiern eoruin audivit, dédit eis de suo, comedit de pane ab eis benedicto, recep- tavit eos, credidit eos esse borios homines et relapsus est in heresim abjuratam :

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurala, absolvimus, secundum i'orniam Ecclesie, a vinculo excoinmunicationis quo ratione predicti crimiiiis tenebantur astrieti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis assignata peremptorie, et aliis rite actis, com- municato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam peni- tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo commorari; et quod istam penitentiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum apud Tholosam, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris, R. de Vernaus, P. de Drudas, canonicorum, W., capellani de Manso, magistri P., archipresbyteri de Garamanno, archi- presbyteri de Monte Astrug\ R., capellani Béate

guais parce qu'ils avaient arrêté sa mère avec six femmes hérétiques [ibid., fol. 75 v°. Cf. fol. 76 r°). Voy. la confession de Sicard de Beaufort [ibid., fol. 73 r*").

1. Nom de l'archiprêtre de Montastruc omis.

44 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Marie Deaurate, F., capellani Sancti Saturnini, P. Ari- berti, et multorum aliorum.

XVÏII. 18 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Raymonde, veuve de R.-Jean, Marie, veuve de Hugues, W. Atho, Bertrand de Latour, Bérengère, veuve d'Assalit de Monts, Lombarde, veuve de Raymond Aymeric de Causses, de Toulouse, Pons Barrau, du Mas- Saintes-Puelles, et Ermengarde, femme de Pons de Latour, de Laurac, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesii Christi crucifixi. Amen. Anno Domini M^GC^XL" septimo, xv kal. sep- tembris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gau- cio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia constat nobis per confes- siones in judicio factas Raimunde, uxoris quondam R* Johannis, Marie, uxoris quondam Hugonis, W. Atho- nis, Bertrandi de Turre, Berengarie, uxoris quondam Assalliti de Montibus, Lombarde, uxoris quondam R' Aimerici de Gossas, de Tholosa, Poncii Barravi, de Manso Sanctarum Puellarum, et Ermengardis, uxoris Poncii de Turre, de Lauraco, Tholosane diocesis,

Quod prenominata Raimunda vidit pluries hereticos et adoravit eos, credidit eos esse bonos homines et celavit veritatem aliis inquisitoribus contra proprium juramentum;

Prenominata etiam Berengaria vidit et adoravit plu- ries hereticos, predicationem eorum audivit, recepta- vit eos, hereticacioni interfuit, persolvit legatum cujus- dam perfecte hereticate liereticis, credidit hereticos esse bonos homines et celavit aliis inquisitoribus veri- tatem contra proprium juramentum ;

ET DE JEAN DE SAINT-PIEURE. 45

Prenominata etiam Lombarda de Cossas vidit et ado- ravit hereticos, hereticationi cujusdam persone inter- fuit, et non venit tempore gratie coram aliis inquisi- toribus;

Prenominata etiam Maria vidit et adoravit multo- ciens hereticos, predicationem eorum audivit mul- tociens, receptavit eos, comedit cum eis, dédit eis de suo, accepit pacem ab eis, credidit eos esse bonos homines, aparellamentis hereticorum interfuit, fecit questum ad emendum pannum cum quo sepeli- retur quidam hereticus mortuus, et non venit tempore gratie coram aliis inquisitoribus ;

Prenominatus etiam Bertrandus de Turre vidit et adoravit multociens hereticos, audivit predicationem eorum, associavit eos, hereticationi interfuit, credidit hereticos esse bonos homines, celavit aliis inquisitori- bus veritatem et non venit tempore gratie coram eis ;

Prenominatus etiam Poncius Barra vi* vidit et ado-

1. Les habitants du Mas-Saintes-Puelles qui firent leur con- fession ou déposition devant les inquisiteurs chargèrent beau- coup cet hérétique de marque (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 1 r°, 7 v", 8 r", 15 r°, 18 r°, 22 v°). Voy. sa déposition, fol. 25 r°. En regard, à la marge du ms. : « Suspectus est, et ditior quam aliquis de Manso. » Par ses lettres du 24 dé- cembre 1248 (anno sexto), Innocent IV le fit rendre à la liberté, lui et quelques autres, par son pénitencier : « Vene- rando in Christo Patri Dei gratia episcopo Tholosano, frater Algisius, domini Pape penitentiarius et capellanus, salutem in Domino. Noverltis nos Domini Pape récépissé litteras in hac forma : Inxocentius Episcopus, servus servorum Dei, dilecto filio fratri Algisio, penitentiario et capellano nostro, salutem et apostolicam benedictionem. Cum sicut quibus- dam ecclesiarum prelatis et aliis fide dignis accepimus inti- mantibus, Pelrus de Sancto Michaele et Michaela filia sua,

46 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

ravit hereticos, credidit hereticos esse bonos homines, et negavit coram nobis et aliis inquisitoribus verita- tem contra proprium juramentum ;

Prenominata etiam Ermengardis, uxor Poncii de

Bernardus Hugonis et Vesiada, uxor sua, Gaubertus de Podio Laurentio, Pontius Barravi et Arnaldus de Miglos Tholosane diocesis, sponte confessi hereticam pravitatem, ab inquisîto- ribus pravitatis hujusmodi in illis partibus a Sede Apostolica deputatis fuerint immurati, et aliqui eorum jam sexagenarii asperitatem carceris per quator annos et amplius, quidam non [corr. : vero) per annum et dimidium, sustinuerint patienter, nos, eorumdem prelatorum et aliorum supplicationibus incli- nât!, presentium tibi auctoritate committimus prefatos P. et alios ab hujusmodi liberari caixere facias, ac eis per te vel per alios injungas, sicut animarura suarum saluti expedire videris, penitentiam salutarem, ita quod penam sustinere car- ceris, vel déferre crucem seu ultra mare proficisci, ex hujus- modi penitentia minime teneantur, inquisitione, si qua contra ipsos auctoritate nostra est habita, non obstante. Datum Lug- duni, IX kls. januarii pontificatus [nostri] anno sexto. Atten- dentes igitur angustias et langores que patiuntur, et [quod] mundo corde diu sub immurationis duritia sustinendo famam preteriti temporis quorumdam obtractione perditam redeme- rint, cum super fide et credulitate recta per multos fide dignos laudabilibus testimoniis commendentur, et apud nos Terre Sancte subveniri fecerint competenter, prout in aliis litteris, quas vobis per eosdem mittimus videbitis contineri, ut raan- datum apostolicum juxta debitum exequamur, Paternitati ves- tre auctoritate domini Pape qua fungimur in hac parte, com- mittimus quatenus predictos viros et mulieres a carcere ubi de mandato inquisitorum ipsorum inclusi detinentur facientes educi et eductos proprie liberlati donari, eis injungatis que ipsorum saluti et fidei firmitati videbitis expedire, ita tamen quod pena carceris, delationc crucis, transfretandi coactione, bonorum publicatione seu alia pena notabili contra eos nulla- tenus procedatis, inquisitione vel processu aliquibus nonobs- tantibus apostolica vel etiam ordinaria habitis contra eos.

ET DE JEAN DE SAINT-PÎERRE. 47

Tiirre, vidit et adoravit multociens hereticos, audivit predicationem eorum et credidit hereticos esse bonos homines, postquam alii inquisitores venerunt apud Lauracum pro inquisitione contra hereticos facienda : Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata , absolvimus , secundum formam Ecclesie, a vinciilo excommunicatioiiis quo ratione predicti criminis tenebantiir astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie- rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deHquerunt, ipsos légitime citatos coram nobis com- parentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, et ahis rite actis, communicato multorum prelatorum et aiiorum bonorum virorum consiho, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo commorari ; et quod istam penitentiam compleant, injungimus eis in vir-

Datuin Lugduni, v. kls. januarii pontificatus domini Inno- centii Pape quarti anno sexto » (Doat, XXXI, fol. 152 v°). Pierre de Saint-Michel, Micliaële, Bernard Hugues et Vesiade avaient été condamnés à la prison perpétuelle par les inquisi- teurs Fenner et Durand, Castres, 16 août 1244 (Doat, XXI, fol. 315). Plusieurs témoins avaient fait peser des charges sur Gaubert de Puylaurens (Doat, XXIV, fol. 128, 13G v», 147), dont la sœur était hérétique (sa confession, ibid., fol. 135 v°). Pour Armand de Miglos, voy. ses confessions du 24 mai 1244, du 15 décembre 1246 et du 22 mars 1247 (n. st.) (Doat, XXIV, fol. 193, 246 v°, 248 v°). Sa fille Brunissende avait été poursuivie (sa confession du 29 janvier 1248 (n. st.), ibid., fol. 264).

48 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

tute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum in claustro Sancti Saturnini, Tho- lose, in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini, Ar., prioris de Savarduno, S., archipresbyteri de Lauraco, F., capellani Sancti Saturnini, R', capellani de Fano Jovis, P. Ariberti et multorum aliorum.

XIX. 18 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence déclarant hérétiques Pierre Benoît, de Laurac, P. Babau, des Barelles, W. Etienne, de Gaure, et Pons Pages, de Roumens, qui, condamnés à la prison perpétuelle, refusent de faire leur peine, et prononçant la saisie de leurs biens.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno Domini quo supra, xv kal. septembris. Nos, f'ratres ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi- tatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apos- tolica deputati. Cum Petrus Benedicti* de Lauraco, P. Babali de Berrellis-, W. Stephani de Gaure^ et Pondus de na Pagesa de Romenx^, Tholosane diocesis, de heresi plurimum diffamati, per confessiones pro- prias in judicio factas in heresi manifeste deprehensi, et propter hoc ad agendam penitentiam obhgati et ad murum perpetuum condempnati juramento prestito corporaU, non vehnt ad arbitrium Ecclesie injunctam sibi penitentiam facere pro crimine memorato, die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super cri-

1. Sentence XV.

2. Sentence VII.

3. Sentence II. ,

4. Sentence XV.

ET DE JEAN DE SAINT-PIËIIKE. 49

mine lieresis peremptorie assignata et aliis rite actis, communicato bonoruni virorum consilio, ipsos légi- time citatos set per contiimaciam absentes, per diffi- nitivam sententiam tanquam hereticos condempnamus et bona ipsorum decerniinus occupanda, excommuni- cantes eos et omnes qui deinceps scienter eis dederint consilium, auxilium vel favorem. Testes propedicti in alia sententia.

XX. 25 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence condamnant W. Bocadase, Raymond Belicens le Vieux, W., femme de Willem do Calhavel, de Fanjeaux, P. d'Alaman, P. Albaric, du Mas-Saintes-Puelles, P. Donat, de Verfeil, Ar. des Plans, R. -Pierre des Plans, Pons des Plans, frères, de Toulouse, à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno quo supra, vm kal. septembris. Nos, fratrcs ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes deSanctoPetro, inquisitores heretice pravitatis in civi- late et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu- tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas W. Bocadase*, R^ Belicen senioris, W% uxoris Willelmi de Galliavello, de Fano Jovis, P. d'Alamans, P. Albaric, de Manso Sanctarum Puellarum, Pétri Donati, de Viridi Folio, diocesis Tholosane, Ar. de Planis, R' Pétri de Planis et Poncii de Planis, fratrum, de Tholosa,

Quod prenominatus W. Bocadase vidit, recepta- vit et adoravit multociens hereticos et audivit pre-

1. Souvent accusé dans les confessions (bibl. de Toulouse, I ms. 609, fol. 150 r", 150 v% 151 v", 152 r% 154 r», 157 v»). Sa maison élail le rondez-vous ordinaire des ministres dualistes.

4

50 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

dicationem eorum, comedit de pane benedicto ab eis, credidit eos esse bonos homines, hereticationi interfuit, negavit veritatem aliis inquisitoribus , et post heresim abjuratam vidit hereticos et non cepit nec revelavit eos;

Prenominatus etiam R"' Belisen senior' vidit et adoravit multociens hereticos, receptavit eos, et audi- vit predicationem eorum, comedit cum eis, pacem ab eis accepit, credidit eos esse bonos homines, dédit eis et recepit ab eis, et post abjuratam heresim vidit here- ticos et misit eis multociens neccessaria;

Prenominata etiam Willelma, uxor W. de Galha- velio^, vidit et adoravit multociens hereticos, recepit eos in domum suam, comedit de pane benedicto ab eis, credidit eos esse bonos homines, hereticationibus interfuit et relapsa est in heresim abjuratam;

Prenominatus etiam P. d'Alamans^ vidit et adoravit hereticos, credidit eos esse bonos homines et negavit veritatem coram nobis contra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam P. Albaric* vidit et adoravit hereticos, audivit predicationem eorum, credidit eos

1. Voy. bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 151 r% 155 r''. Con- fession de Raymond Belissens le Jeune, fol. 153 r°.

2. Les Calhavel de Fanjeaux se montraient très partisans des hérétiques [ibid., fol. 154 r", 155 r«, 155 v% 15G r°, 162 r°, 163 v% 166 r°).

3. On trouve aussi la forme « Alamans » [ibid., fol. 12 r°), ou « Alanian » (voy. une de ses confessions, ibid., fol. 13 r"). Les Alamans étaient deux frères, Pierre et Pons, également compro- mis. C'est Ar. Jorda qui avait arrêté Pons. A la marge du ras. : « Frater Poncii Alaman, quem tenere fecit Ar. Jorda, catho- licus. »

4. Il avait comparu précédemment devant Fr. Ferrier, à Sais- sac, Aude. Voy. sa confession [ibid., fol. Gv").

ET DE JEAN DE SAINT-PIEURE. 51

esse bonos homines et negavit coram nobis verilatem contra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam P. Donati vidit et adoravit mul- tociens liereticos, rccepit eos in domum suam, credi- dit hercticis et eorum erroribus, et relapsus est in heresim abjuratam;

Prenominatus etiam Ar. de Planis vidit et recepit in domo in qua manebat hereticos, adoravit eos plu- ries, et audivit predicationem eorum, comedit cum eis et habuit in cura sua quendam hereticum, negavit coram nobis et aliis inquisitoribus veritatem contra pro- prium juramentum et non venit tempore gratie coram aliis inquisitoribus pro confessione de heresi facienda;

Prenominatus etiam R"* Pétri de Planis^ vidit in domo in qua manebat multociens hereticos jacentes et comedentes, et audivit predicationes eorum, associa- vit eos et adoravit eos pluries, credidit hereticis et eorum erroribus, scripsit hereticis pro precio, negavit veritatem coram nobis contra proprium juramentum et non venit tempore gratie coram ahis inquisitoribus pro confessione de heresi facienda;

Prenominatus etiam Pohcius de Planis vidit multo- ciens hereticos, adoravit eos, ut crédit, comedit^ cum eis, associavit eos et audivit predicationem eorum, credidit liereticis et eorum erroribus et negavit veri- tatem coram nobis contra proprium juramentum et non venit tempore gratie coram aliis inquisitoribus pro confessione de heresi facienda :

1. Un Raimundus Petrus de Planis rédige une ctiarte en 1243, cartamistam scripsit (ïeulet, Layettes, II, 514). Serait-ce le même ?

2. Ms. : comcdis.

52 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni here- tica pravitate abjurata, absolvimus, secundum for- mam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticani unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, com- municato multorum prelatorum et aliorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten- tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue- rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in pre- sentia Ar., prioris Sancti Saturnini, F., capellani ejusdem loci, Ar., prioris de Savarduno, R., capel- lani Deaurate, P. de Drudas, canonici, P. Ariberti et multorum aliorum.

XXI. 1^'' septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser- nin. Sentence par laquelle W. Donat, de Toulouse, et Raymonde, sa mère, et Gauzio, de Cumiers, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jliesu Ghristi crucifîxi. Amen. Anno quo supra, kal. septembris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sanclo Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-

ET DE JEAN DE SATNT-PIERRE. 53

tate el dyocesi Tholosana auctoritatc apostolica dcpu- tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas W. Donati de Tholosa et Raimunde, matris ejus, et Gauzionis de Gutmerio Tholosane diocesis,

Quod prenominatus W. Donati vidit et adoravit multociens hereticos, credidit eis et eorum errori- bus, negavit veritatem coram nobis et relapsus est in heresim abjuralam;

Prenominata etiam Raimunda vidit et recepit hereticos in domum suam, adoravit eos multociens, dédit eis ad comedendum, comedit cum eis in eadem mensa et de pane benedicto ab eis, credidit hereticos esse bonos homines et negavit veritatem coram nobis contra proprium juramentum;

Prenominata etiam Gauzio^ vidit, receptavit et ado- ravit multociens hereticos et audivit predicationem eorum, dédit eis de suo, comedit de pane ab eis benedicto, hereticationi interfuit, credidit hereticis et eorum erroribus, et, postquamabjuravit heresim coram aliis inquisitoribus, vidit et celavit hereticos in domo sua :

Ipsos, nunc usos saniori consilioadunitatemEcclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni here- tica pravitateabjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione pre- dicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesias- ticam unitatem de corde bono redieriht et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanc- tam Ecclesiam predictis modis temere dehquerunt,

1. Voy. sa confession (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 142 v°). Elle recevait 1rs hérétiques dans sa maison du Mas-Saintes- Puelles (Doat, XX1\ , fol. 120 v").

54 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

ipsos légitime citotos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consiiio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpétue comorari; et quod istam peniten- tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innoda- mus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris, F., capellani Sancti Satur- nini, R., capellani Deaurate, A., capellani Sancti Ste- phani, et multorum aliorum in generali sermone.

XXII. 1" septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser- nin. Sentence par laquelle injonction est faite à R.-i?ierre de Saint-Jean-l'Herm d'avoir à purger sa condamnation à la prison perpétuelle.

Anno et die predictis. Raimundo Pétri de Sancto Johanne de Heremo, quia vidit et adoravit hcreticos, credidit eos esse bonos homines, fuit condempnatus pro heresi et relapsus est in heresim abjuratam, injun- gimus quod intret domum carceris, ibidem perpetuo moraturus ad penitentiam peragendam. Testes prope- dicti.

XXÏII. 8 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser- nin. Sentence par laquelle W. de Saint-Nazaire, de Saint- Martin-de-Lalande, et R. Saumater, de Laurac, refusant de faire la peine de la prison prononcée contre eux, sont décla- rés hérétiques et leurs biens confisqués.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 55

Amen. Anno quo supra, vi° idus septembris. Nos, fra- tres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Giini W. de Sancto Nazario de Sancto Mar- tino de la Landa et R"^ Saumaterii de Lauraco, dyocesis Tholosane, ad nnurum perpetuum exigentibus suis cul- pis^ pro heresi condempnati, et diucius expectati, non velint penitentiam facere sibi datam, ad quam peragendam se obligaverunt juramento prestito cor- porali, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set per contumaciam absentes, per diffinitivam senten- tiam tanquam hereticos condempnamus, et bona ipso- rum decernimus occupanda, excommunicantes eos et omnes qui deinceps scienter eis dederint consilium, auxilium vel favorem. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prions, F., capcl- lani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, et mul- torum aliorum in generali sermone.

XXIV. 15 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser- nin. Sentence par laquelle W. Guilaud, de Belcastel, et Pierre Baret, de Saint-Anatholi, sont condamnés à la pri- son perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno quo supra, xvii*^ kal. octobris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, incjuisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.

1. V^oy. sentence XIII.

56 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Quia constat nobis per confessiones in judicio factas W. de Guitaud de Bello Castro et Pétri Baret^ de Sancto Anatholio, dyocesis Tholosane,

Quod prenominatus W. vidit, receptavit et adoravit multociens hereticos, et audivit predicationem eorum, diixit et associavit eos, servivit eis, dédit et misit eis de suc, apparellamentis hereticorum interfuit, pacem ab eis accepit, comedit de pane ab eis benedicto mul- tociens, credidit hereticis et eorum erroribus et relap- sus est in heresim abjuratam;

Prenominatus etiam Petrus Baret vidit et adoravit multociens hereticos, audivit predicationem eorum, dédit eis de suo, recepit hereticos condempnatos in domum suam, credidit hereticis et eorum erro- ribus, negavit coram nobis et aliis inquisitoribus veritalem contra proprium juramentum, et relapsus est in heresim abjuratam :

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire voientes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun- dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis, quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt , ipsos légitime citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assi- gnata, et aliis rite actis, communicato multorum pre- lalorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad

1. Barot (sentence XXX).

[■, É

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 57

peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per- pétue commorari ; et quod istam penitentiam com- pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noiuerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tiio- lose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris, et P. de Drudas, canonicorum, R., capellani Deaurate, Pétri Ariberti et multorum aliorum.

XXV. 29 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Scr- nin. Sentence par laquelle Isar Mercadier, de Montca- brier, et W. Sedasser, de Laurac, sont déclarés hérétiques et leurs biens saisis.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno quo supra, m kal. octobris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Isarni Mercaderii de Monte Caprerio et W. Cedacerii de Lauraco Tholosane diocesis,

Quod prenominatus Isarnus vidit et adoravit mul- tociens hereticos et audivit predicationem eorum, duxit eos et portavit eis ad comedendum multo- ciens, credidit hereticis et eorum erroribus;

Prenominatus etiam W. Cedacerii ^ postquam abju-

1. Bernard Sedasser et chacun de ses quatre fils, Géraud, Bernard, Willem et Raymond, appartenaient à l'hérésie corps et âme [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 600, fol. 76 v°, 78 r°, 79 v°). Voy. la confession de llayniond Sed3isser[ibid., fol. 77 v°. Cf. fol. 191 v°). Voy. aussi la confession de Bernard Sedasser le

58 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

ravit heresim coram aliis inquisitoribus, vidit et ado- ravit pluries hereticos, et credidit hereticis et eorum erroribus ;

Et propter hoc ad agendatn penitentiam obligati juramento prestito corporali et légitime citati ad reci- piendam penitentiam super premissis, et assignata sibi die non comparuerint coram nobis, ipsos ad audiendam diffinitivam sententiam pluries peremptorie citatos, set per contumaciam absentes, communicato multo- rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consi- lio, per diffinitivam sententiam tanquam hereticos con- dempnamus et bona ipsorum decernimus occupandai, excommunicantes eos et omnes qui scienter eis dein- ceps dederint consiHum, auxiUum vel favorem. Actum in claustro Sancti Saturnini, Tholose, in presentia A., prioris, F., capellani ejusdem loci, P. de Drudas, canonici, R., capellani Deaurate, P. Ariberti et mul- torum aliorum.

XXVI. 29 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser- nin. Sentence par laquelle Ar. Orre, de Hautpoul, et Béa- trix, femme de Jourdain de Roquefort, de Montjoire, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre- dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis etc., ut supra. Quia

Vieux [ibid., fol. 73 r"), la confession de Bernard Sedasscr le Jeune [ibid., fol. 73 v°), et surtout la confession de W. Sedasser, ici condamné, qui avait abjuré l'hérésie entre les mains de Wil- lem Arnaud (i'ôiV/., fol. 73 v**). 1. Ms. : occupata.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 59

constat iiobis per conf'essiones in judicio factas Ar. Orre de Alto pullo et domine Beatricis, uxoris Jordani de Rupe Forti, de Monte Jovis, Tholosane dyocesis,

Quod prenominatus Ar. Orre^ vidit et adoravit mul- tociens hereticos, et audivit predicationem eorum, dédit et portavit eis de suo, duxit et associavit eos, comedit cunn eis et de pane benedicto ab eis, recepit eos in domum suam, pacem ab eis accepit, hereticationi et apparelhamentis hereticorum interfuit, et fuit cre- dens hereticorum-, ita quod, si moreretur in secta corum, crederet salvari, et negavit veritatem coram nobis contra proprium juramentum ;

Prenominata etiam domina Beatrix vidit et adoravit hereticos et hereticas, credidit eos esse bonos homines, et negavit veritatem coram nobis contra proprium juramentum :

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine memorato assignata, et ahis rite actis, communicato multorum preiatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in

1. Voy. sentence XXX.

2. Ms. : hereticationis.

60 SENTENCES DE RERNARD DE CAUX

perpetuam carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpétue commorari; et quod istam peniten- tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si veropredictam penitentiam facere nolue- rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum in dicto loco. Testes predicti.

XXVII. 29 septembre 1247, Toulouse, maison de l'abbé de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Algaia, femme de noble Pons de Villeneuve-la-Comptal, est condamnée à la prison perpétuelle.

Anno quo supra, nonis octobris. In nomine [Domini] nostri Jhesu Christi. Amen. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis etc. Quia constat nobis per confessiones in judicio fac- tas domine Algaie ^ uxoris nobilis viri Poncii ' de Villanova Comitali, Tholosane dyocesis, quod ipsa vidit multociens et in multis locis hereticos, adora- vit eos multociens et audivit predicationem eorum, tenuit et receptavit eos multociens, dédit eis ad comedendum et comedit de pane ab eis benedicto, recepit osculum ab hereticabus multociens^, credidit

1. Les confessions des témoins de Villeneuve-la-Comptal, dis- tribuées en deux sections dans le ms. 609 de la bibl. de Tou- louse, fol. 143 r'*-144 r°, 183 v'>-184 v", ne fournissent aucun renseignement sur Algaia. Il y a quelque chose dans Doat, XXIV, fol. 105 v°, 106 v°, 137 V.

2. Après la cérémonie de « l'adoration, » les hérétiques avaient l'habitude de se baiser, les hommes entre eux et les femmes entre elles : « osculabantur sese ad invicem bis in ore ex transverso » (Doat, XXIV, fol. 104 v°). Recevoir le baiser était faire acte d'hérésie.

ET DE JEAN DE SAINT-PIEKRE. 61

hereticis et eorum erroribus, et post abjuratam here- sim recepit in domum suam quendam hereticum condempnatuin et comedit cum eo, et non venit tem- pore gratie coram aliis inquisitoribus pro confessione de heresi facienda : ipsam, nunc usam saniori consilio, ad unitatem Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in primis heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica- tionis quo ratione predicti criminis tenebatur astricla, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquit, ipsam légitime citatam coram nobis compa- rentem die ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, com- municato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam peniten- tiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et pre- cipimus ibidem perpetuo commorari; et quod istam penitentiam compleat, injungimus ei in virtute pres- titi juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerit, ipsam excommunicationis vinculo inno- damus. Actum Tholose, in domo [abbatis] Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris, F., capellani ejus- dem loci, Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capel- lani Deaurate et 1\ Ariberti etc.

XXVIII. 13 octobre 1247, Toulouse, maison de l'abbé de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Ar. Cot, de Lanta, est condamné à la prison perpétuelle.

In nominc Domini nostri Jhesu Christi crucitixi. Amen. Anno quo supra, iii° idus octobris. Nos, l'ratres

m SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi- tate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu- tati. Quia constat nobis per confessionem in judicio factam Ar. GotodeLantario^ Tholosane dyocesis, quod ipse vidit et adoravit pluries hereticos, audivit predi- cationem eorum, credidit eos esse bonos homines et negavit veritatem coram nobis contra proprium jura- mentum; ipsum nunc usum saniori consilio, etc., ut supra in sententia pr édicté Algaie. Actum in predicto loco. Testes predicti et muiti alii in generali sermone.

XXIX. 20 octobre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Isar Bonhomme, de Hautpoul, Pierre Grimaud, de Montjoire, Hugues de Montagnol, de Sainl-Aignan, Ar. Ermengaud, de Lanta, Julienne, veuve de Jean Testor, de Toulouse, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno quo supra, xiii kal. novembris. Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et Johan- nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate aposto- Hca deputati. Quia constat nobis per confëssiones in judicio factas Isarni Boni hominis^ de Alto Pullo, Pétri Grimaudi^ de Monte Jhovis, Hugonis de Mon- tanhol de Sancto Aniano, Ar. Ermengaudi de Lan- tario, Tholosane diocesis, et Juliane, uxoris quondam Johannis Testons, de Tholosa,

>

1. Voy. sentence XLVII.

2. Voy. sa confession (Doat, XXIIl, fol. 226).

3. Voy. sentence XLl.

ET DE JEAN l)E SAINT-PIEHUE. 63)

Quod prenominatus Isarnus Bonus Homo vidit mul- tociens et in multis locis hereticos, audivit predica- tionem eorum et adoravit eos, comedit cum eis in eadem mensa, dilexit eos et credidiL esse bonos homines et negavit coram nobis et aliis inquisitoribus veritatem contra propriuni juramentum ;

Prenominatus etiam Petrus Grimaudi * vidit et adoravit hereticos, duxit eos et audivit predicationem eorum, tenuit et recepit per viii'^ dies hereticos in domum suam, et negavit veritatem coram nobis con- tra proprium juramentum ;

Prenominatus etiam Hugo de Montanhol^ vidit et adoravit hereticos, recepit eos in domum suam, cre- didit eis et eorum erroribus et relapsus est in heresim abjuratam ;

Prenominatus etiam Ar. Ermengaudi vidit et adora- vit multociens hereticos, predicationem eorum audivit, comedit de pane ab eis benedicto, multociens appa- relhamento eorum interfuit, credidit eos esse bonos homines, tenuit xv diebus hereticos in domo sua et negavit veritatem coram nobis contra proprium jura- mentum ;

Prenominata etiam Juhana vidit et adoravit multo- ciens hereticos, recepit eos in domum suam, credidit eos esse bonos homines et negavit veritatem coram nobis contra proprium juramentum :

Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-

1. Voy. sa confession (Doat, XXIV, fol. 15 w").

2. Un Pierre de Monlagnol apparaît comme témoin ou partie dans quelques actes du temps ^Teulet, Layettes, 11, 437, 439).

64 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicatio- nis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unilatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assi- gnata, et aliis rite actis, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per- pétue comorari ; et quod istam penitentiam com- pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus, Actum Tho- lose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia F., capellani ejusdem loci, R., capellani Deaurate, P. Ari- berti, notarii publici, et multorum aliorum in generali sermone.

XXX. 20 octobre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Ar. Orre, de Hautpoul, et Pierre Baret, de Saint-Anatholy, refusant de faire leur peine, sont déclarés hérétiques et leurs biens saisis.

Anno et die predictis. In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Nos, fratres ordinis Pre- dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Gum Ar. Horre de Alto Pullo et Petrus Barot\ de Sancto Ana-

1. Barct, sentence XXIV.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERIIE. 65

tholio, Tholosane dyocesis, per confessiones proprias in heresi deprehensi, exigentibus culpis suis ad murum perpetuum coiidempnati pro heresi ', et diucius expec- tati non velint facere penitentiam sibi datam, ad quam perageiidam se obligaverunt juramento prestiLo cor- porali, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set per contumaciam absentes, perdiffinitivam sententiam tanquam hereticos condempnamus et bona ipsorum deceriiimusoccupanda, excommunicantes eos et omnes qui deinceps scienter eis dederint consilium, auxilium vel favorem. Actum in dicto loco. Testes propedicti et multi alii in dicto sermone.

XXXI. 3 novembre i247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Pons Jean, de Bax, est condamné à la prison perpétuelle.

Anno quo supra, m nonas novembris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B . de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis, etc. Quia constat nobis per confessionem in judicio factam Poncii Johan- nis de Baucio, Tholosane dyocesis, quod ipse vidit et adora vit hereticos, et audivit predicationem eorum, pacem ab eis accepit, apparelhamento eorum interfuit, credidit eos esse bonos homines et negavit coram nobis et aliis inquisitoribus veiitatem contra proprium jura- mentum : ipsum, nunc usum saniori consilio ad uni- tatem Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in pri- mis omni heretica pravitatc abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica-

1. Voy. sentences XXIV et XXVî.

66 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

tionis quo ratione predicti criminis tenebatur astric- tus, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit et mandata injuncta sibi compleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquit, ipsum légitime citatum coram nobis comparentem die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite aclis, communicato multorum prelatorum et alio- rum bonorum virorum consilio, ad peragendam con- dignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpétue comorari ; et quod istam penitentiam compleat, injungimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam facere penitentiam noluerit, ipsum excommunicationis vinculo innodamus. Actum in predieto loco, in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini, F., capellani ejusdem loci, R., capellani Deaurate, P. Ariberti, et multorum aliorum.

XXXII. 4 novembre 1247, Escalquens. Sentence par laquelle Bertrand d'Alaman, de Saint-Germier, contumax, est déclaré hérétique et ses biens sont saisis.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi. Amen. Anno quo supra, ii nonas novembris. Nos, fra- tres predicti. Quia constat nobis per confessionem in judicio factam Bertrandi de Alamans, de Sancto Ger- merio, dyocesis Tholosane^ quod idem Bertrandus de

1. Les Alaman de Saint- Germier, Bernard et Raymond, appartenaient à l'hérésie [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 174 r°. Voy. la confession de Bertrand d'Alaman. Doal, XXIil, fol. 65). Bertrand d'Alaman avait fait une collecte à (^ambiac pour le rachat de Raymond Fort, diacre hérétique,

DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 67

hercsi plurimum dilTamatus, vidit pluries et in pluribus locis hereticos, etaudivit prcdicationem eorum, adora- vit eos, liberavit très hereticos captos, duxit eos et fuit credens hereticorum per multos annos, ita quod, si moreretur in secta eorum, crederet salvari, et pluries peremptorie citatus in assignatis sibi diebus non com- paruerit coram nobis, et de heresi ejusdem per plures testes nichilominus nobis constet, die sibi ad audien- dam diffînitivam sententiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, prenominatum Bertrandum légitime citatum, set per contumaciam absentem, per diffmitivam sen- tentiam tanquam liereticum condempnamus et bona ipsius decernimus occupanda, excommunicantes ipsum et omnes qui deinceps scienter ei dederint consilium, auxilium vel favorem. Actum apud Escalquenx, in presentiaR., prepositiTholosani, magistri Ar. Pelisso, canonici Sancti Stepliani Tliolose, Ar. d'Albihno, officialis Tholose, Ar. prioris, F., capellani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, W. de Samata, capellani d'Escalquenx , magistri Benedicti, Aldrici Garabordas, P. W. de Sancto Romano , capitulariorum Tholose, et P. Ariberti.

XXXIII. 10 novembre 1247, Toulouse, cloître de Saint- Sernin. Sentence par laquelle Pons Garrigue, d'Issel, est condamné à la prison perpétuelle.

Anno quo supra, iiii° idus novembris. In nomine

captif, et avait toujours montré un grand zèle pour l'hérésie (ras. 009, fol. 237 v^-240r°j.

68 SENTENCES DE JJERNARD DE CAUX

Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Nos, fra- tres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de SanctoPetro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia constat nobis per confessionem in judicio factam Poncii Garriga^ de Exilio, Tholosane dyocesis, quod ipse vidit et adoravit multociens hereticos, et audivit predicationem eorum, dédit eis et recepit ab eis mu- nera, comedit cum eis, recepit eos in domum suam, heriticationibus interfuit, credidit hereticis et eorum erroribus, celavit aliis inquisitoribus veritatem et relapsus est in heresim abjuratam : ipsum, nunc usum saniori consilio ad unitatem Ecclesie, ut asserit, redire volentem, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tene- batur astrictus, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit et mandata sibi injuncta com- pleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam pre- dictis modis temere deliquit, ipsum légitime citatum coram nobis comparentem die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie assi- gnata, et aliis riteactis, communicato multorum prela- torum et aliorum bonorum virorum consilio, ad pera- gendamcondignam penitentiam in perpetuumcarcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo com- morari; et quod istam penitentiam compleat, injun-

1. Voy. ses confessions, fort intéressantes [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 126 rO-127 v°). Cf. sentence XLI. Ce Pons Garrigue, soldat de Labécède, s'était employé à la déli- vrance de Willem Vital, diacre hérétique, prisonnier à Saint- Papoul.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 69

gimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero prediclain penitcntiam facere noluerit, ipsum excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris, F., capellani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, Ar., capel- lani Sancti Stephani, et P. Ariberti.

XXXIV. 10 janvier 1248 (n. st.), Toulouse, dans la maison commune. Sentence enjoignant à Alaman de Roais d'en- trer dans la prison de Saint-Etienne, l'obligeant à servir annuellement 50 sous tholsas pour l'entretien de Pons, com- pagnon de Raymond Scriptor, et à satisfaire les Hospitaliers de Saint-Jean pour ses rapines et autres dommages.

Annoquo supra, xiiif kal. februarii. Alamannus^ de Roaxio, qui fuit de heresi condempnatus^, quia vidit et

1. Ms. : Alamanno.

2. De tous les membres de la famille des Roais qui se dévouèrent à l'hérésie, Alaman fut peut-être le plus actif, sou- tenant les condamnés, Raymond Roger, par exemple, donnant de son argent et de sa peine [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 47 r«, 58 r°, 62 v°, 205 r% 205 v", 200 r°. Cf. Doat, XXIV, fol. 88 v°, 03 v°, 97, 144 v°). Il ne craignait pas, étant condamné, de compromettre par des exigences journalières ses serviteurs et ses vassaux. Sa sentence de condamnation est du 26 mai 1237. Je la donne ici :

« In nomine Domini nostri Jhesu Christi. Sit cunctis presenti- bus et fuluris manifestum quod nos, frater Guillelmus Arnaldi, de ordine [fratrum] Predicalorura, et fraler Stephanus, de ordine frati'um Minorum, judices constituti a venerabili pâtre Johanne, Dei gratia Sancte Viennensis ecclesie [archiepiscopo], Apostolice Sedis legato, ad faciendum inquisilionem contra hcrelicos, fautores, defTensores, receptatores hereticorum in Tholosa et in tota diocesi 'J'holosana. ('um ex officio nobis injuncto inquisitionem faceremus in Tliolosa, invenimus Ala- mannum de Roaxio manifeste ac publiée de heresi dillamatum ;

70 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

adoravit multociens et in multis locis hereticos et hereticas, tenuit et receptavit eos multociens, come-

qui etiam fuit per venerabilem palrem Romanum, Dei gratia Portuensem episcopum, tune in partibus istis Apostolice Sedis legatum, crucesignatus, et prestito sacramento in signum peni- tentie salutaris debuit transfretare, in transmarinis partibus statuto tenipore njoraturus ; qui etiam, spreto sacramento pre- dicto, predictam sententiam contempsit adimplere ; propter quod est excommunicationis vinculo innodatus. Cum igitur nos predicti inquisitores per diligentem inquisitionem manifeste invenerimus quod dictus Alamannus de Roaxio multotiens et in multis locis, infra Tholosam et extra, ante pacem et post paceni, hereticos in domo sua receptaverit, et eis multotiens ad comedendum donaverit et eorum predicationem multotiens audiverit, et eos pluries et fréquenter adoraverit, et ante Natale Domini et in Natali et citra eos diu et in domo sua tenuerit, eisque specialiter latibulum fecerit, et insuper hereticationi faciende ab hereticis consilium et auxilium pi*estiterit, et litte- ras hereticorum pro coUigendis denariis legatis in testaraenlis hereticis portaverit, et nomine eorum denarios receperit, et fidem hereticorum approbaverit, et alia mulla que ipsum sus- pectum de heresi reddebant contra ipsum invenerint [corr. : invenerimus), quibus motus animi nostri légitime debuit infor- mari; habito diligenti consilio et tractatu, omnibus fideliter et diligenler inspectis et prudenter intellectis, dicto Alamanno de Roaxio légitime citato et nichil rationabile proponente, assi- dentibus nobis venerabili pâtre Raimundo, Dei gratia episcopo Tholosano, et domino Raimundo, abbate Moissiacensi, et fratre Johanne, ministro fratrura Alinonim in Vasconia, et fratre Pon- cio, priore fratrum f^redicalorum in Provincia, dictum Ala- mannum de Roaxio absentem et nolentem interesse, per diffi- nitivam sententiam esse [corr. : tanquam) hereticum condemp- namus, excommunicantes omnem hominem, tam virum quara mulierem, tanquam fautorem hereticorum et deffensorem, qui ci consilium vel auxilium prestaret occulte vel manifeste aul juvamen. Lala fuit hec senleulia in clauslro domus fratrum Pi'cdicatorum, in presentia et teslimonio predictorum assesso- rum, et Martini, archidiaconi Gimonensis, et magistri Arnaldi,

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 71

dit cum eis et de pane benedicto ab eis multociens, multis apparelhamentis et hereticationibus multarum personarum inlerfuit, duxit et associavit eos multo- ciens, dédit eis et recepit ab eis munera multociens, accepit pacem ab eis multociens, et audivit hereticos predicantes errores de visibilibus quod Deus non fecit ea, quod in baptismo et matrimonio non [est] salus, quod mortuorum corpora non résurgent, et quod sunt duo Dii, unus benignus et alius nnalignus; et ipse credidit predictis erroribus, sicut heretici dicebant, credidit etiam posse salvari per ipsos, et sunt XXX anni quod credidit hereticos esse bonos homiries, et dimisit illam credentiann ultimo die jovis post fes- tum beati Ylarii proximo preteritum ; recognovit etiam quod omnia que objecta fuerunt sibi super heretica pravitatc a bone memorie fratre Stephano de ordine Minorum et fratre Willelmo Arnaldi de ordine fratrum Predicatorum quondam, inquisitoribus heretice pravi-

precentoris ecclesie Sancti Stephani, et fratris Raimundi, prio- ns de Pruliano ordinis fratrum Predicatorum, et fratris Rai- mundi de Paileriis, et fratris Arnldi Aitii ordinis fratrum Minorum, et Vitalis, prioris ecclesie Sancti Stephani, et... prions ecclesie Sancti Saturnini, et... prioris de Coquinis, et raagistri Aicolay, capellani ecclesie Béate Marie Deaurate, et magistri Raimundi, capellani ecclesie Sancti Stephani, et For- tis, capellani Sancli Saturnini, et capellani de Tauro, et capellani Coquinarum, et quamplurim[or]um aliorum, tam religiosorum virorum quam clericorum, et fratris Raimundi Carbonn[er]ii de ordine fratrum Minorum, publici notarii, qui, mandato pre- dictorum judicum inquisitorum , hoc scripsit, vu kal. junii, régnante Lodoyco Francorum rege, et Raimundo Tholosano comité, et dicto domino Raimundo Tholosano episcopo exis- tente, anno ab incarnatione Domini M" CC° XXXVII». » (Doat, XXI, fol. 143-145.)

72 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

tatis ^ vera erant, exceptis quibusdam que facta fuerant contra pacem, et ibi erat positum quod post pacem facta essent; sustinuit etiam sententiam condempna- tionis de heresi per x annos et amplius : communicato bonorum virorum consilio, injungimus ei in virtute prestiti juramenti, quod hodie intret domum carceris apud Sanctum Stephanum, ibidem perpetuo moraturus ad peragendam penitentiam pro predictis. Injungimus etiam eidem quod provideat Poncio, qui stetit quon- dam cum Raimundo Scriptore^, pro victu et vestitu, quamdiu ipse Poncius vixerit, in quinquaginta solidis Tholosanisannuatim. Item, quodsatisfaeiatHospitalariis Sancti Johannis super rapina quam ab ipsis habuit, et aliis omnibus quibus dampna et injurias irrogavit. Actum Tholose, in domo communi, in presentia domini episcopi Tholosani, domini comitis Tholose, prepositi Sancti Stephani, W. Isarni, R., prioris fra- trum Predicatorum, fratris R. de Paonac, Johannis de Sancto Gaudencio, et P. Ariberti.

XXXV. 2 février 1248 (n. st.), Toulouse, église Saint-Ser- nin. Sentence par laquelle Pons Alanian, do Lescure, et Raymond, son frère, conturaax, sont déclarés hérétiques et leurs biens saisis.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi. Amen. Anno quo supra, iiif nonas februarii. Nos fra-

1. Le tome XXT du fonds Doat contient plusieurs des actes de ces deux inquisiteurs, entre autres des sentences de con- damnation, fol. 147, 149, 153, 160, 163, 164 v% 166, 179, 181, 182, 183, etc. Cf. t. XXII, fol. 38 v". L'inquisiteur Willem Arnaud est celui qui fut tué à Avignonet en 1242.

2. Enveloppé dans le massacre des inquisiteurs, à Avignonet.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 73

très predicti. Quia Poncius Aldmanni del Escura\ ïlîolosane dyocesis, diffamatus de heresi plurimum et suspectus vidit hereticos, et rogatus ab eis fecit dari eis ad cornedendum et audivit predicationem eorum, et non dixit veritatem aliis inquisitoribus, mansit cum hereticis condempnatis et reccptavit eos pluries in domum suam, et dédit eis ad cornedendum et come- dit cum eis; quia etiam Raimundus, frater dicti Pon- cii, diffamatus de heresi plurimum et suspectus, vidit hereticos et cum quodam socio suo cepit quandam here- ticam quam pro duobus soHdis et dimidio postmodum dimiserunt; et constat nobis per plures testes preno- minatos Poncium et Raimundum hereticos adorasse et citati non comparuerint, nec se deffenderint coram nobis, die sibi ad audiendam diffînitivam sententiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis riteactis, communicato prelatorumet ahorumbonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set per con- tumaciam absentes, tanquam hereticos condempnamus et bona ipsorum decernimus occupanda, excommuni- cantes ipsos et omties qui deinceps eis scienter dederint consilium, auxilium vel favorem. Actum Tholose, in ecclesia Sancti Saturnini, in presentia B. W', P. Na- var., canonicorum Sancti Saturnini, B., capellani de Ladinhac, Berengarii de Promilhac, vicarii Tholose pro domino comité, R' Majoris, Johannis de Sancto Gaudencio, P. Ariberti et multorum aliorum.

1. Voy. ms. 609, bibl. de Toulouse, fol. 79 r°.

74 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

XXXVI. 2 février 1248 (n. st.), Toulouse, église de Saint- Sernin. Sentence d'excommunication contre Pierre Gar- das, du Bourguet-Nau, bourgeois de Toulouse.

Anno et die predictis. Nos, fratres etc. Quia per illa que in inquisicione invenimus per multos testes^ contra P. Garsiam de Burgeto Novo, civem Tholosa- num^, ipsum habemus suspectum de heresi, et licet ei dederimus in scriptis ea que in inquisitione inventa sunt contra eum, oblata sibi copia deffendendi, non vult se deffendere coi^am nobis, licet ad hoc citatus fuerit et diutius expectatus, ipsum tanquam de heresi suspectum et contumacem excommunicationis vin- culo innodamus. Actum Tholose, in ecclesia Sancti Saturnini. Testes predicti.

XXXVII. 16 février 1248 (n. st.), Toulouse, maison de l'abbé de Saint- Sernin. Sentence d'excommunication contre W. Garnier, médecin, du Mas-Saintes-Puelles.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno quo supra, xuii kal. marcii. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de SanctoPetro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et in dyocesi Thoiosana auctoi^itate apostohca deputati. Quia constat nobis per testes sufïicientes quod W. Gar- nerii, medicus, de Manso Sanctarum Puellarum, Tholo- sane dyocesis^, vidit et adoravit hereticos, et, oblata

1. Los dépositions de ces témoins seront données après les sentences do Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre.

2. Cf. Teulet, Layettes, II, 452.

3. Voy. sa (;onfession (bibl. de Toulouse, ms. 600, fol. 13 r**). Sa maison avait pendant longtemps servi aux ministres dua-

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 75

sibi copia cleffendendi ^ non [vult] se delTendere^ corani iiobis, et, assignata sibi die peremptorie ad audiendam diffinitivam sententiam, non comparuit coram nobis, ipsum tanquam diffamatum de heresi et suspectum et contumacem, excommunicationis vin- culo innodamus. Actum Tholose, in domo abbatis Saneti Saturnini, presentibus Ar., priore Sancti Satur- nini, Galhardo, priore Mansi Sanctarum Puellarum, Johanne Ricart, nionacho Sancti Tiberii, et P. Ari- berti et Johanne de Sancto Gaudencio scriptore.

XXXVIIl. 15 mars 1248 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint- Sernin. Sentence par laquelle Bernard de Gourvielle, de Lanta, W. de Vilars, de Saint-Anatholy, Durand d'Aurin, de Sainte -ApoUonie, Raymond de Syolh et Ar. Guerrer, de Toulouse, sont déclarés hérétiques et leurs biens saisis.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Annoquo supra, id[ib]usmarcii. Nos fratres pre- dicti, etc. Quia constat nobis per confessiones in judi- cio factas Bernardi de Godervilla de Lantario, baiuli quondam W. Bernardi Unaudi^, et W. de Vilaris de Sancto Anatholio, et Durandi Daury deparrochia Sancte Malonie, Tholosane diocesis,

Quod prenominatus B. de Godervilla vidit hereticos et adoravit eos multociens, servivit eos, misit eis vic- tualia, audivit prcdicationem eorum, credidit eorum erroribus et relapsus est in heresim abjuratam;

listes [ibid., fol. 4 v°). Les Garnier pactisaient ouvertement avec eux [ibid., fol. 5 V, 6 v", 7 r°, 7 v", 8 v", etc.).

1. Ms. : dcjfcndendum.

2. Ms. : de/fcndcrct.

3. La famille Unaud de Lanta, une des plus considérables du Lauraguais.

76 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Prenominatus etiam W. de Vilars vidit in pluribus locis hereticos et adoravit eos, audivit predicationem eorum et credidit hereticos esse bonos honiines et habere bonam fidem et negavit veritatem contra pro- prium juramentum;

Prenominatus etiam Durandus Daury stetit cum heriti- cis per unum annum et adoravit eos multociens, comedit cum eis, predicationem eorum audivit, associavit eos et credidit eos esse bonos homines et habere bonam fidem et quod posset salvari per ipsos; et ipsi légi- time citati ad recipiendam penitentiam super premis- sis, in assignata sibi die non comparuerint coram nobis ;

Quia etiam Raimundus de Syolh et Ar. Guerrerii^ de Tholosa, carceri deputati ad penitentiam pro heresi peragendam, neglecto proprio juramento, sine Hcentia Ecclesie carcerem exierunt, in suarum perdi- tionem animarum, et diutius expectati et légitime citati in assignatis sibi diebus non comparuerint coram nobis :

Prenominatis omnibus die ad audiendam diffiniti- vam sententiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set per contumaciam absentes, tanquam hereticos condempnamus, et bona ipsorum decernimus occupanda. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia abbatis ejusdem loci, et prioris ejusdem loci, S., archipresbyteri de Lauraco, Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capeliani de

1. Voy. sentence 11.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERUE. 77

Villa Nova, P. Ariberti, et multorum aliorum in gene- rali sermone.

XXXIX. 22 mars 1248 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint- Sernin. Sentence par laquelle R. de la Tour, Peyrone, mère de Raymond Barot, et Bcrnarde, sa femme, R. Baret, de Laponiarède, R. Athon, Peyrone, sa femme, Guillaume Jean, Bernard Crast, Bernarde, sa femme, Pons et Pierre Vinade, Pierre de Solario , et Raymonde, sa femme, de Dreuille, contumax, sont déclarés hérétiques et leurs biens saisis.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno quo supra, xi kal. aprilis. Nos, fratres ordinis Predicatonim B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia R. de Turre, Petrona, mater R* Barot et Ber- narda, uxor ejusdem R' Barot, de Pomareda, R"' Othonis, Petrona, uxor ejus, Guillelmus Johannis, Bernardus Grasto, Bernarda, uxor ejus, Poncius et Petrus Vinada, fratres, Petrus de Solario et Rai- munda, uxor ejus, de Druiia, Tholosane dyocesis, diffamati de heresi et suspecti viderunt et adorave- runt hereticos a paucis annis citra, sicut per testes sufficientes nobis constat, et citati non comparuerint nec deffenderint se coram nobis, prenominatis omni- bus die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super crimine heresis peremptorie assignata et aliis rite actis, communicato multorum prelatorum et alio- rum bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set per contumaciam absentes, per diffinitivam senten- tiam tanquam hereticos condempnamus, et bona ipso-

78 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

rum decernimus occupanda^. Actum Tholose, in claus- troSancti Saturnini, in presentia Ar., prioris ejusdem loci, A., capellani Sancti Stephani, R., capellani Deau- rate, R., capellani Dealbate, P. Ariberti, et multorum aliorum.

XL. 22 mars 1248 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-Ser- nin. Sentence par laquelle Pons Boulier, de Vaure, W. Guirnet, de Dreuille, et Bernard Dupuy, de Fanjeaux, sont condamnés à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Annoetdie predictis. Nos, fratres predicti etc. Quia constat nobis per confessiones in judicio factas Poncii Boterii de Bauro, W. de Graissenx vel Guimet de Drula et Bernardi de Podio de Fano Jovis, Tholo- sane dyocesis,

Quod prenominatus Poncius Boterii- vidit et ado- ravit multociens hereticos et audivit predicationem eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis multociens, duxit et associavit eos, dédit eis de suo, credidit liereticis et eorum erroribus, celavit coram nobis et aliis inquisitoribus veritatem et relapsus est in heresim abjuratam ;

Prenominatus etiam W. de Graisseux'^ vidit et ado- ravit multociens hereticos et audivit predicationem eorum, comedit cum eis in eadem mensa, et de pane ab eis benedicto, receptavit eos in domum suam, dédit eis de suo, et recepit ab eis munera, ivit de

1. Ms. : occupata.

2. Voy. sa confession, Doat, XXIII, fol. 100.

3. Voy. Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 009, fol. 238 r°.

ET DE JEAN DE SAINT-PIEURE. 79

mandate hereticorum apud Montem Securum^, credi- dit hereticos esse bonos homines et se posse salvari per eos, et negavit veritatcm contra proprium jura- mentum;

Prenominatus etiam Bernardus de Podio^ vidit et adoravit multociens hereticos et audivit predicationem eorum, comedit cum eis et de pane ab eis benedicto mul- tociens, duxit eos, apparelhamento eorum interfuit et pacem accepit ab eis multociens, credidit hereticis et eorum erroribus, et relapsus est bis in heresim abju- ratam :

Ipsos, nunc usos saniori consilioad unitatemEcclesie, ut asserunt, redire volentes, in primis omni lieretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis, quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique- runt, ipsos coram nobis comparentes, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten- tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue- rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum in dicto loco. Testes propedicti.

1. Montségur, Ariège, le dernier refuge des hérétiques jigeois.

2. Cf. ibid., fol. 150 r», 150 v°, 160 v°, 163 r% etc.

albigeois

80 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

XLI. 29 mars 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Arnaud Botier, de Vaure, Alazaïs, femme de Guiraud Sartor, de Puylaurens, P. Grimaud, de Montjoire, et Pons Garrigue, d'Issel, conturaax, sont décla- rés hérétiques et leurs biens saisis.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno quo supra ^, iiii° kal. aprilis. Nos, fratres predicti etc. Quia Ar. Boterii de Bauro vidit et adoravit hereticos, et Alazaicia, uxor Guiraudi Sarto- ris, de Podio, Laurencii, Tholosane dyocesis, diffamata de heresi plurimum et suspecta, vidit et adoravit here- ticos a paucis annis citra, sicut per testes sufficientes nobis constat, et relapsa sit in heresim abjuratam ; et citati non comparuerint nec deffenderint se coram nobis; quia etiam P. Grimaudi de Monte Jovis et Pon- cius Garriga de Exilio diocesis Tholosane, muro per- petuo deputati^ ad penitentiam pro heresi peragen- dam, neglecto proprio juramento, carcerem exierunt in suarum periculurn animarum, et diutius expectati et légitime citati non redierint : prenominatis omni- bus die ad audiendam diffinitivam sententiam super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos set per contumaciam absentes per diffinitivam sententiam hereticos judicamus et bona ipsorum decernimus occu- panda. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini,

1. Dans le midi, l'année commençait le 25 mars; il faudrait donc substituer à cette formule courante l'année : Anno Domini M" CC XLVIIP.

2. Voy. sentences XXIX et XXXIII.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 81

in presentia Ar., prioris ejusdem loci, Ber. W. , sacriste ejusdem loci, R., capellani Deaurate, Ar., capellani de Beceda, W. B', capellani de Lager, et P. Ariberti.

XLII. 29 mars 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Esclarmonde de Sauzet, de Sainte- ApoUonie, est condamnée à la prison perpétuelle.

Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Predica- torum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia Esclar- munda de Sauzet, de parrochia Sancte Malonie, Tholo- sane dyocesis, vidit et adoravit hereticos, recepit eos in domum suam, coxit eis panem, credidit eos esse bonos homines, non dixit aliis inquisitoribus verita- tem, sicut per confessionem ejus factam in judicio nobis constat; ipsam nunc usam saniori consilio, ad unitatem Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebatur astricta, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deli- quit, ipsam citatam coram nobis comparentem die sibi ad recipiendam diffinitivam sententiam [assignata], in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo commorari; et quod istam peniten- tiam compleat injungimus ei in virtute prestiti jura- menti. Si vero predictam penitentiam facere noluerit, ipsam excommunicationis vinculo innodamus. Actum in dicto loco, in presentia predictorum.

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82 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

XLIII. 5 avril 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle W. del Eversen, de Montgiscard, est condamné à la prison perpétuelle.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifix! . Amen. Annoquo supra, nonis aprilis. Nos, fratrespre- dicti, et cetera. Quia W. del Eversen, de Monte Giscardo Tholosane dyocesis\ vidit multociens et in multis locis hereticos, adoravit eos multociens et audivit predica- tionem eorum, receptavit eos et accepit pacem ab eis, comedit de pane ab eis benedicto, duxit et associavit eos, munus ab eis recepit, credidit hereticis et eorum erroribus et relapsus est in heresim abjuratam, sicut per confessionem ejus factam in judicio nobis cons- tat; ipsum nunc usum saniori consilio, ad unitatem Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun- dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione predicti criminis tenebatur astrictus, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie- rit et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquit, ipsum légitime citatum coram nobis com- parentem die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis assignata, et aliis rite actis, commu- nicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam condignam peni-

1. Il avait précédemment comparu devant Willem Arnaud [Confessions^ bibl. de Toulouse, ras. 609, fol. 64 v"). En regard, à la marge du ms., on lit : « Hic fuit convictus apud Vilamur, et reddidit se ad murum coram episcopo. » Cf. ibid., fol. 65 r". Voy. sa confession, fort intéressante (ibid., fol. 65 r").

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 83

tentiain in perpetuum carcereni retrudi volumus et |jrecipiinus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam penitentiam compleat injungimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam facere noiuerit, ipsum excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tliolose, in ciaustro Sancti Satur- nini, in presentia Ar., prioris ejusdem loci, Ar., capellani de Beceda, P. Ariberti, Johannis de Sancto Gaudencio, et multoriim aliorum.

XLIV. 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle B. Bret, de Laporaarède, est déclaré hérétique.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi. Amen. Anno domini M'CG^XL'' Vllf, ix kal. junii. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi- tate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu- tati. QuiaB. Bret, dePomareda,Tholosanedyocesis, per confessionem propriam in judicio factam in heresi légi- time deprehensus, peremptorie citatus ad recipiendam penitentiam non comparuit coram nobis; citatus etiam peremptorie ut veniret, super eodem crimine diffi- nitivam sententiam audiendus, in assignata sibi die non comparuit coram nobis ; communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ipsum per contumaciam absentem hereticum con- dempnamus. Actum Tholose, in ciaustro Sancti Satur- nini, in presentia venerabilis patris Guiilelmi, Dei gratia episcopi Agennensis, Ar., prioris Sancti Satur- nini, magistri Boneti, canonici Agennensis, magistri W. de Puntis, W., capellani de Manso Sanctarum

84 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

Puellarum, B. Martini, Johannis de Sancto Gaudencio, P. Ariberti et multorum aliorum.

XLV. 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle R. Leuder et Ar. Leuder, de Saint- Paul-de-Capdejous, sont déclarés hérétiques.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi. Amen. Nos, fratres predicti, etc. QuiaR. Leuder, de Sancto Paulo de Gadajous, Tholosane dyocesis, per confessionem propriam in jure factam, etc. Omnia ut supra in predicta sententia B. Bret.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi. Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre- dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia Ar. Leuder de Sancto Paulo de Gadajous, Tholosane dyoce- sis, per confessionem propriam, etc. Omnia ut supra in sententia Bernardi Bret.

XLVI. 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle W. de Valiers, de Saint-Félix, est déclaré hérétique.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi. Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres predicti, etc. Quia W. de Valeriis ^ de Sancto Felice, Tholosane dyo- cesis, vocatus ut compareret coram nobis super facto

1. « Dictus Willermus de Valeiras est dilfainatus de heresi quamplurimum apud Sanctum Felicem et apud Sanctum Julia- num. » (Déposition d'un témoin. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 215 v°. Cf. Doat, XXIV, fol. 27 v«, 31.)

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 85

fidei responsurus, post juramentum negavit se hereticos adorasse et per testes ydoneos contra ipsum receptos légitime iiobis constat quod hereticos adoravit, die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super cri- mine heresis peremptorie assignata, communicato mul- torum prelatorum et aliorum bonorum virorum con- silio, ipsum presentem per diffinitivam sententiam hereticum condempnamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia venerabilis patris Guil- lelmi, Dei gratia episcopi Agennensis, Ar., prioris Sancti Saturnini, magistri Boneti, canonici Agennensis, magislri W. de Puntis, W., capellani de Manso Sancta- rum Puellarum, Bernard! Martini, Johannis de Sancto Gaudencio, P. Ariberti et multorum aliorum.

XL VII. 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Ar. Cet, de Lanta, contumax, est déclaré hérétique.

In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre- dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro, etc. Quia Ar. Goto, de Lantario, Tholosane dyocesis, muro perpetuo deputatus ad penitentiam pro heresi peragendam*, neglecto proprio jurameiito contumax et inobediens in anime sue periculum, sine licencia Ecclesie recessit de Tholosa, nolens facere penitentiam memoratam ad quam faciendam se obligaverat per juramentum et publicum instrumentum, etcitatus légi- time et dyucius expectatus non redierit, die sibi ad audiendam difïinitivam sententiam super criminehere-

1. Voy. sentence XXVIII.

86 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

sis peremptorie assignata, communicato multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ipsum per contumaciam absentem hereticum con- dempnamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Satur- nini, in presentia testium qui sunt in sententia pre- dicti B. Bret.

XLVITI. 28 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Etienne. Sentence par laquelle W. de Valiers, de Saint-Félix, est condamné à la prison perpétuelle.

In nomine Donaini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Anno Domini M" GC XL" Vllf, v kal. junii. Nos, fralres ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, etc. Quia W. de Valeiras, de Sancto Felice, Tholosane dyocesis, de heresi condempnatus', vidit multociens et in multis locis hereticos, visita- vit eos, receptavit eos multociens in domum suam, dédit eis ad comedendum et comedit cum eis in eadem mensa, eos associavit multociens, duxit eos ad hereticandum quasdam personas et hereticationi- bus illarum personarum interfuit, solvit legata here- ticis, apparelhamentis hereticorum interfuit, accepit pacem ab eis, predicationem eorum audivil, adoravit eos tocies flexis genibus, prostratis in terra manibus, quod de numéro non potest recordari, credidit here- ticis et eorum erroribus, et crederet salvari, si mo- reretur in secta eorum, et postquam abjuravit heresim coram aliis inquisitoribus apud Sanctum Felicem et iterum apud Tholosam in judicio constitutus, vidit et adoravit multociens hereticos et relapsus est in here-

1. Voy. sentence XLVII.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 87

sim abjuratam ; postquam etiam recepit acta ab inqui- sitoribus et obtulit se deffensioni, vidit, credidit, recepit et adoravit hereticos in domum suam apud Valeiras et dédit eis ad comedendum et predicta negavit sepius interrogatus et in judicio constitutus contra conscienciam et proprium juramentum, sicut per confessionem ejus factam in jure nobis constat : ipsum nunc usum saniori consilio ad unitatem Eccle- sie, prout asserit, redire volentem, in primis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis, quo ratione predicti criminis tenebatur astrictus, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit, et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquit, ipsum coram nobis comparentem ad recipiendam penitentiam super crimine heresis, communicato mul- torum prelatorum et aliorum virorum bonorum con- silio, ad peragendam condignam penitentiam in per- petuum carcerem retrudi voiumus et precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten- tiam compleat injungimus ei in virtute prestiti jura- menti. Si vero predictam penitentiam facere noluerit, ipsum excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Stephani, in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, magistri P., archipresbiteri de Garamanno, Johannis de Sancto Gaudencio, P. Ariberti, et multorum aliorum.

88 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX

XLIX. 31 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Sentence par laquelle Peyrone, mère de R. Baret, de Lapo- marède, est condamnée à la prison perpétuelle.

Anno quo supra, ii kal. junii. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores, etc. Quia Petrona, mater R' Barot, de Pomareda, Tholosane dyocesis, que fuit per difFinitivam sententiam de heresi condempnata, postquam abju- ravit heresim coram aliis inquisitoribus et juravit persequi hereticos, vidit et receptavit et adoravit hereticos, cela vit eos, hereticationi cujusdam persone interfuit, et credidit hereticos esse bonos homines et habere bonam fîdem a parvo tempore citra, sicut per confessionem ejus factam in jure nobis constat : ipsam ad ecclesiasticam unitatem redire volentem muro per- petuo deputamus ad condignam penitentiam pera- gendam. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris ejusdem loci, W., capellani de Monte Albano, P. Ariberti, et multorum aliorum.

L. 14 juin 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. Trois sentences déclarant respectivement hérétiques Bertrand Cri- veller, de Lapomarède , Ar. de Lasale, de Roumens, et P.-W. Testor fils, de Montjoire.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno domini IVf GG° XL" Vllf , xviii kal. julii. Nos, fratres predicti, etc. Quia Bertrandus Grivelerii^, de Pomareda, Tholosane dyocesis, super crimine here-

1. On trouve dans les Confessions un VV. Criveler (bibl. de Toulouse, ras. 609, fol. 70 v°) ; un Petrus Criveller [ibid., fol. 229 r°); mais elles ne fournissent rien sur Bertrand.

ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 89

sis a nobis pluries cilatus légitime, se per contuma- ciam absentavit, receptis et diligenter examinatis testibus et in die ad hoc assignata atestationibus publicatis, die etiam peremptorie assignata ad diffini- tivam sententiam audiendam, ipsum perseverantcm in sua contumacia secundum ea que de ipso inveni- mus, communicato prudentium virorum consilio, per diffinitivam sententiam hereticum condempnamus. Actum Tliolose, in ciaustro Sancti Saturnini, in pre- sentia Ar., officialis Tholose, Ar., prioris Sancti Saturnini, Amelii, capellani Sancti Stephani Tholose, W. Pétri, capellani Sancti Germerii, Ber. de Ganaves, subvicarii Tholose, et P. Ariberti.

hi nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifîxi. Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres, etc. Quia Ar. de Sala, junior*, de Romenx, Tholosane diocesis, super crimine heresis pluries citatus légitime, et cetera, omnia ut in predicta sentent ia Bertrcuidi Crivelerii.

In nomine Domini, etc. Anno et die predictis. Nos fratres, etc. Quia P. W' Textoris, fîhus P. W. Tex- toris, de Monte Jovis, Tholosane dyocesis, super cri- mine heresis, pluries citatus légitime, etc., omnia ut in predicta sententia Bertrandi Crivellerii.

1. Il avait précédemment comparu devant Willem Arnaud, à Saint-Félix. Voy. sa confession [ibid., fol. 219 r". Cf. Doat, XXIV, fol. 31).

IL

DÉPOSITIONS CONTRE PIERRE GARCIAS

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE REÇUES PAR BERNARD DE CAUX ET JEAN DE SAINT-PIERRE

22 AOUT-10 DÉCEMBRE 1247 ^.

I. 22 août 1247, Toulouse. Déposition de fr. Guillaume Cogot, Mineur. Doctrines dualistes professées par Pierre Garcias.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi. Amen. Anno Domini CG° XL" VIF, xf kls. septem- bris, frater Guillelmus Cogot de ordine [fratrum] Minorum, requisitus super heresi meram et plenam dicere veritatem, testisjuratus, dixit quod audivit Pe- trum Gama[m], de Burg[u]o Novo Tholose^ dicentem, cum interrogaretur a fratre Guillelmo Garcia de ordine [fratrum] Minorum utrum essent duo dii, quod cum eo cum quo disputaverat per médium annum de hoc non potuit habere certitudinem usque modo ; et tune dictus P. Garcias et frater Guillelmus memoratus erant in scola fratrum Minorum Tliolose^; et ipse tes-

1. Ces dépositions sont reproduites ici d'après Doat, à défaut des originaux. On en a ramené l'orthographe à celle du xni" siècle.

2. Voy. plus haut, p. 74, n" XXXVI.

3. La fondation du couvent des frères Mineurs de Toulouse est placée à l'année 1222 par Wadding [Annales Minorum, II,

DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS. 91

tis erat superius inter tectum et ipsos in loco de que poterat ipsos audire et videre^ De circumstantibus dixit quod secum erant frater Deodatus Ruthenensis et frater Arnaldus de Acio de ïholosa. Requisitus de tempore, dixit quod hoc anno in quadragesima.

Item, dixit quod, cum frater Guillelmus Garcias loqueretur de illa auctoritate- Apostoli : « Deus qui sanctificat^ circumcisionem » [Rom., III, 30], etc., audivit ipse testis dictum Petrum Garciam dicentem quod lex Moysi non erat nisi umbra et vanitas; et ille Deus qui dederat illam legem erat galiator et mali- gnus*. Et hoc dixit eodem tempore et loco; etsupra- dicti fratres erant cum eodem teste.

p. 52, XXXIX, éd. Fonseca, Rome, 1732). Voy, Catel, Mémoires, 217 (Toulouse, 1633, in-fol.).

1. Schmidt [Histoire et doctrine de la secte des Cathares ou Albigeois, l, p. 328. Paris, 1849) n'a vu qu'un « guet-apens » dans la « conférence » du religieux et de l'hérétique. Le « guet-apens » n'est pas démontré.

2. L'expression auctoritas désigne, au xni® siècle, un passage de l'Ecriture ou même des Saints Pères, mais plus rarement, clair, décisif, faisant autorité. Voy. mon étude : la Somme des autorités à l'usage des prédicateurs méridionaux au XIIP siècle, j'ai publié cinq Sommes (Paris, Picard, 1896, in-8°). Au xiv^ siècle, auctoritas avait le même sens : « Per auctoritates per eum supra allegatas et expressas » (confession de Raymond de Costa, faite devant Jacques Fournier, évêque de Pamiers en 1319. Bibl. du Vatican, fonds du Vatican, ms. 4030, non folioté).

3. Justificat dans notre Vulgate et plus bas.

4. Les néo-dualistes, à l'exemple des premiers manichéens, écartaient l'Ancien Testament, œuvre du dieu mauvais. Voy. la Somme des autorités. De même, pour les affirmations dualistes qui suivent, cf. Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 40 r°, 43 v% 45 r°, 51 v°, 55 v», 60 r°, 62 r", 63 v», 66 r",

92 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

Item, cum dictus frater Guillelmus Garsias loquere- tur de illa auctoritate : « Sine ipso factum est nichil » [Joan., I, 3] cum Petro Garcia prenominato, ipse dixit quod illud nichil supponebat pro rébus visibili- bus, que sunt nichil. Dixit etiam idem Petrus hominem esse peccatum et nichil. De tempore, et loco [et] circumstantibus dixit idem quod supra.

Item, cum requireretur dictus P. Garcias a dicto fratre Guillelmo Garcia si ille qui fuerat positus in cruce fecisset hec visibilia, respondit dictus Petrus quod non, quia ipse erat optimus, et nichil istorum visibilium est bonum. Ergo nichil horum fecit. De tempore, et loco [et] circumstantibus dixit idem quod supra.

Item, cum dictus frater Guillelmus Garcia[s] loquere- tur cum dicto Petro Garcia de illa auctoritate : « In ipso condita sunt universa que in celis et in terra sunt, visibilia et invisibilia » [Col., I, 16], dixit idem Petrus quod sic debebat exponi : visibilia corde, et invisibiha oculis carnalibus. De tempore, et loco et circumstantibus idem dixit quod supra.

Item, cum dictus frater Guillelmus Garcia[s] loquere- tur cum dicto Petro Garcia de illa auctoritate : « An- nunciantesvobis de hisvanis converti » [Act.,\YV, 14], etc., dixit idem Petrus quod Bertrandus de Roaxio^ erat in mari, hoc est in carcere ; et habebat meliores oculos interiores quam ipse frater Guillelmus Garcias; et multum commendavit ipsum Bertrandum. De

69 r°, 72 r°, 134 r°, etc. Voy. la confession de Willem Feranl (Doat, XXII, fol. 26); celle de R. Centolh [ibid., fol. 32), etc. 1. Voy. sur les Roais, plus haut, p. 2, note 1; p. 16, note.

DU HOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 93

tempère, et loco et circumstaritibus, dixit idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem. quod omnes angeli et soli qui ceciderant de celo sal- vabuntur. De tempore, et loco et circumstantibus, idem quod supra.

Item, audivit dictum P. Garcia[m] dicentem quod Ghristus et Beata Virgo et beatus Johannes Evange- lista descenderant de celo et non erant de ista carne. De tempore, et loco et circumstantibus, idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod Johannes Baptista erat unus de majoribus dia- boîis qui unquam fuissent. De tempore, loco et cir- cumstantibus, idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem, cum dictus frater Guillelmus Garcias requireret ab eo si caro resurgeret ostendens ei manum suam, dixit quod caro non resurgeret nisi sicut postis, percussiens pos- tem cum manu. De tempore, et loco et circumstanti- bus dixit idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod Dominus Jhesus neminem extraxit de inferno. De tempore, et loco et circumstantibus dixit idem quod supra.

Item, audivit Petrum dicentem quod matrimonium erat meretricium et quod nemo poterat salvari cum uxore sua, nec ipse cum uxore propria. De tempore, et loco et circumstantibus dixit idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod illud pomum vetitum primis parentibus fuit nichil aliud nisi delectatio carnalis cohitus, et illud pomum

94 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

porrexit Adam mulieri. De tempore, et loco et cir- cumstantibus, idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod nullo modo est facienda justicia condempnando aliquem ad mortem^ De tempore, et loco et circums- tantibus, idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod si officialis judicaret aliquem hereticum et ille occideretur tanquam hereticus, quod officialis erat homicida. De tempore et aliis, idem quod supra.

Item, audivit dictum Petrum Garcia [m] dicentem quod non erat missa celebrata in Ecclesia usque ad tem- pus beati Silvestri, nec Ecclesia habuerat possessiones usque ad illud tempus ; et quod Ecclesia detîciet citra XX annos- ; et quod missa nostra nichil valet ; et quod omnes predicatores Crucis-^ sunt homicide; et quod crux quam illi predicatores dant nichil aliud est nisi parum de pellia super humerum ; idem cordula cum qua liganturcapilli. De tempore, et loco et circumstan- tibus, idem quod supra.

Item, cum esset dictus [Petrus Garcias] sepe adju- ratus et requisitus a dicto fratre Guillelmo Garcia si ita crederet sicut dicebat de predictis, respondit jurando per fidem suam quod ita credebat ut dixerat. De tempore et ahis circumstantibus, idem quod supra.

Item, cum requireretur dictus Petrus a dicto Wil- lelmo Garcia utrum mater ipsius P. fuerat heretica,

1. La négation de la légitimité de la peine de mort est rare dans les dépositions.

2. Cette foi à la lin prochaine de l'Eglise se rencontre rare- ment dans les dépositions.

3. La croisade.

DU BOURGUET-NAU DE TOl'LOUSE. 95

dixit quod non; set bene esset heretica, nisi ille Nicho- laus, ([uondam capellanus Béate Marie Deaurate ' , impe- divisset. Et hoc fuit hoc anno a Pascha citra. De loco. et circumstantihus, idem quod supra. Requisitus ipse testis quid crédit de dicto Petro Garcia, respon- dit quod propter illa que audivit crédit ipsum fuisse credentem hereticorum. Hec deposuit memoratus fra- ter Guilielmus Gogot apud Tholosam coram fratribus B. et Johanne inquisitoribus. Testes frater Guiraudus, gardianus fratrum Minorum Tholose, et frater Ste- phanus de Lunello ejusdem ordinis, et Petrus Ari- berti, publicus notarius, qui hec scripsit.

Copie, Doat, tome XXII, fol. 92-95.

II. 22 août 1247, Toulouse. Déposition de fr. Déodat de Rodez, Mineur. Doctrines professées par Pierre Garcias. Croisés à Auvilar. Frédéric II. Saint François. Récit de la Passion en roman.

Anno et die predictis [j\r GG° XL° Vif, xf kls. sep- tembris], frater Deodatus Ruthenensis de ordine fratrum Minorum, requisitus meram et plenam super heresi dicere veritatem, testis juratus, dixit quod vidit et audivit Petrum Garcia[m] de Burgueto Tholose loquentem cum fratre Guillehno Garcia de ordine fra- trum Minorum in scoHs eorumdem fratrum Tholose; et cum dictus frater Guilielmus Garcias requireret a dicto Petro Garcia si ipse crederet in sua fîde quod esset unus Deus benignus qui creasset omnia, cum hoc inveniretur in Scripturis, respondit ipse Petrus quod hoc non credebat nec crederet; set erat unus Deus

1. La Daurade, Toulouse.

96 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

benignus qui creavit incorruptibilia et permansura, et alius Deus erat malignus qui corruptibilia et tran- sitoria [creavit]. Cum etiam dictus frater Guillelmus Garcias loqueretur cum eodem Petro de illa auctori- tate : « Deus qui justificavit circumcisionem, » etc. [Rom., III, 30], dixit idem Petrus quod lex Moysi non erat nisi umbra et vanitas ; et ille Deus qui dédit illam erat galiator. Cum etiam dictus frater Guillelmus Gar- cias loqueretur cum dicto Petro Garcia de illa auctori- tate : « Sine ipso factum est nichil » [Joan., I, 3], dixit idem Petrus quod omnia visibilia sunt nichil et homo nichil est et peccatum. Dixit etiam idem Petrus quod ille qui fuit positus in cruce nichil fecit istorum visi- bilium, cum ille sit optimus et ista visibilia non sint [bona].

Item, cum dictus Guillelmus Garcias loqueretur cum dicto Petro de illa auctoritate : <r In ipso condità sunt universa, etc., visibilia et invisibilia, » etc. [Col., I, 16], idem Petrus exposuit visibilia et invisibilia de celestibus que sunt visibilia oculis cordis, invisibilia oculis carnis. Item, idem Petrus dixit quod omnes illi angeli et soli qui ceciderant salvabuntur, et quod Ghristus et Beata Virgo et beatus Johannes Evange- lista descendcrunt de celo et non fuerunt de ista carne ; et quod Jhesus neminem extraxit de inferno, et quod matrimonium erat purum meretricium, et quod nemo poterat salvari in matrimonio habendo rem cum uxore, nec ipse cum propria uxore.

Item, de porno vetito primis parenlibus dixit idem per omnia ipse testis quod predictus frater Guillelmus Cogot; et de justicia non facienda idem.

Item, audivit ipse testis dictum Petrum dicentem

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 97

tjuod missa non fuerat celebrata us(|ue ad tempus Silvestri et Ecclesia non habuerat possessioncs usque ad illud tempus; et quod Ecclesia deficiet citra xx an- nos. De predicatoribus Grucis et cruce, dixit ipse tes- tis idem quod predictus frater Guillelmus Cogot.

Item, cum requiretur et adjuraretur sepissime idem Petrus Garcias a fratre Guillelmo Garcia si ita crederet de predictis ut dicebat, respondit ju[reju]- rando per suam fidem quod ita credebat ut dixerat. De inquirendo utrum essent duo dii et laborando per médium annum, dixit idem testis quod predictus fra- ter Guillelmus Cogot. Hec omnia audivit ipse testis hoc anno in quadragesima ; et erat existens super scolas fraLrum Minorum Tholose inter tectum et pre- nominalos fratrem Guillelmum Garciam et P. Gar- cia [m] qui loquebantur in scola. Et erant cum ipso teste fratres ordinis Minorum Arnaldus de Acio de Tho- losa et Guillelmus Cogot.

Item, alia vice, in eodem loco ipse testis audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod ille qui tene- bat crucem in die Parasceves discooperiendo eam ulu- labat, et ubi dicebat : Ecce lignum \crucis\, deberet dicere : Ecce lignum, cum nichil esset ibi de cruce.

Item, dixit idem Petrus quod omnes illi qui ululabant in ecclesia cantando voce non intelligibili decipiebant populum simplicem; et quod ipse habebat Passionem in domo sua in romano' sicut fuerat in re. Dixit

1. 11 s'agit sans doute dune traduction romane, et non d'un mystère de la Passion, Les confessions reçues par Bernard de (;aux et Jean de Saint-Pierre, par exemple, mentionnent un texte des Evangiles et des Epîtres que les hérétiques faisaient baiser (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 175 v"). Ils donnaient la

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98 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

etiam idem Petrus quod illud quod Ecclesia Romana conJLingebat, virum scilicet et muiierem, ut se et uxo-

paix avec leur livre [ihid., fol. 185 v°, 230 v°, 242 v°; Doat, XXII, fol. 108 et suiv., 238 v" et suiv.). Ils fai- saient lire un livre, qu'ils expliquaient ensuite : « Legebant in quodam libro et dicti heretici exponebant illud quod ipsi dicebant » [ibid., fol. 232 v°). Ils se transmettaient ce livre : ainsi Aymersens de Cambiac eut, pendant un certain temps, la garde du livre du diacre des hérétiques de Caraman [ibid., fol. 237 v'^). Puis « Bertrandus Alamanni habuit supradictum librum a predictis hominibus (ceux qui viennent d'être nommés) ; et quesivit illum ex parte Austorge de Resengas, et ipsa Aymer- sens reddidit tune dictum libitum dictis hominibus; et ipsi tradiderunt illum dicto Bertrando » [ibid.). Dans la confes- sion d'Aymersens du 22 décembre 1245, nous lisons : « Item, dixit quod bene sunt m anni quod Jordanus Saicius portavit quendam librum ad domum ipsius testis, et dixit Willermo Vicario, viro ipsius testis, quod teneret in comenda dictum librum, et dixit ei quod dictus liber erat domini R. Fortz, diachoni hereticorum; et tune ipsa testis dixit ei quod nullo modo sustineret quod liber ille remaneret in dicta domo; et dictus Jordanus tune dixit ipsi testi convicia propter hoc, et commendavit dictum librum P. V^icario, ipsa teste vidente. Dixit etiam quod post unum mensem postea venit quidam nun- cius Bertrandi Alamanni ad domum ipsius testis, et dixit ipsi testi quod ex parte Austorge de Resengas petebat unum librum R. Forlis, diachoni hereticorum, a Willermo Vicario, marito ipsius testis; et tune ipsa testis dixit ei quod quereret P. ^ icarium, qui daret sibi consilium de dicto libro; et crédit quod inde recuperavit dictum librum » [ibid., fol. 239 v°). Vers 1209, ral)l)é de Saint-Papoul avait engagé aupx'ès de Willem Symon, de Castelnaudary, une bible pour la somme de 100 sous iholsas. Willem Symon étant passé à l'hérésie et demeu- rant alors à Laurac, l'abbé s'empressa de la recouvrer [ibid., fol. 252 v°) ; il craignait sans doute que celui-ci n'en abusât. Fine, épouse d'Isarn de Tauriac, dit qu'elle avait amené Hugues Poers, « litteratus, ut legeret libros hereticorum et audiret quid dicerent » (Doat, XXII, fol. 05). Les ministres hérétiques

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 99

rem suam Avmam, [est meretriciuml : nullum est matrimoniiim nisi inter animam et Deum; et vocavit Ecclesiam Romanam meretrieem dantem venenum et potestatem veneno [m] omnes credentes in ea. Et de quadam ecclesia sibi ostensa dixit illam non esse eccle- siam, setdomuin in qua dicuntur falsitales et tricharie.

Dixit etiam idem Petrus quod non jacuerat carnali- ter cum uxore sua duo anni erunt in Pentecoste ; et cum diceret Petro frater Guillelmus Garcias quod hoc erat quia ejusdem fidei erat cum ipso, dixit quod non; set erat bestia sicut ipse frater Guillelmus.

Dixit etiam idem Petrus de miraculis quod nullum miraculum quod possit oculis videri aliquid est, et quod beatus Franciscus vel alius nullum fecit miracu- lum; et quod Deus non voluit justitiam quod aliquis judicaretur ad mortem, vituperans ex hoc quemdam fratrem predicatorem Grucis, qui cruce signa verat apud Altum \ilare' bene septingentas personas, dicens quod non erat bonum cruce signatos ire con- tra Fredericum- nec contra Sarracenos, vel contra

demandaient avant Tinitiation au récipiendaire « utrum vellet se rcddere Deo et Evangelio « (voy., par exemple, la confes- sion de Gaillard del Congost, Doat, XXII, fol. 154 et suiv. Cf. Doat, XXIII, fol. 4 v°, fol. 57 v°). M. Clédat a publié le fac- similé du ms. de la traduction romane qui nous est parvenue : te Nouveau Testament traduit au XIIP siècle en langue proven- çale, suivi d'un rituel catliare (Paris, Leroux, 1887, in-8").

1. Ce fait ne nous est pas autrement connu.

2, Les hérétiques avaient une autre raison de s'opposer à la croisade contre Frédéric : ils espéraient toujours être secourus par lui. ilayniond VII leur en avait, semble-t-il, donné l'assu- rance (voy. la déposition dlmbert de Sales, Doat, XXIV, fol. 168 v°).

100 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

aliquod castrum simile Montisecuro quando erat con- tra Ecclesiam, vel contra aliquem locum ubi mors posset fieri. .

Gomendavit etiam idem Petrus Garcias Raimun- dum Pétri de Planis de probitate et sagacitate et pru- dentia, et quod erat Homo celatus et coopertus.

Dixit idem Petrus fratri Guillelmo Garcie quod non loqueretur de hujusmodi dicto Raimundo Pétri nisi per modum sabbatati.

Item, dampnavit idem Petrus Garcias omnem ordi- nem prêter ordinem fralrum Minorum. Dixit tamen quod ille ordo nichil valebat, quia predicabat Crucem.

Dixit etiam idem Petrus quod si teneret illum Deum qui de mille hominibus ab eo factis unum salvaret et omnes alios damnaret, ipsum dirumperet et dilacera- ret unguibus et dentibus tanquam pertîdum et repu- tabat ipsum esse faisum et perfidum, et spueret in faciem ejus, addens : de gutta cadat ipse'.

Item, dixit idem Petrus quod tantum angeli qui ceci- derunt salvabuntur, set non omnes ut principales et assessores, set simplices tantum; ita quod de mille non dampnabitur unus.

Item, dixit idem P. quod purgatorium non erat, et quod eleemosine l'acte a vivis non prosunt mortuo, et quod nullus salvatur nisi perfecte fecerit penitentiam ante mortem, et quod spiritus qui in uno corpore non poterat facere penitentiam, si deberet salvari, transi- bat in aliud corpus ad complendum penitentiam 2.

Dixit etiam idem P. quod pater et mater ejus, et

1. Malédiction : Quil meure de la goutte.

2. La métempsycose conditionnelle et restreinte à ceux qui seront sauvés se présente rarement dans les dépositions.

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 101

Petrus Cauzit* et pater Guillelme de Montaigo docue- runt eum talia.

Hoc omnia que sunt in illa pagiria audivit ipse tes- tis hoc anno, in vigilia Pasche, in loco superius memo- rato inter tectum et scolas, presentibus fratribus Minoribus Arnaldo de Acio Tholosano, Imberto Ruthe- nensi et Petro Raimundi de Tholosa, et fratre Guiilelmo Garcia inferius in scola cum dicto Petro Garcia loquente.

De hereticatione matris ipsius Pétri, dixit idem ipse testis quod predictus frater Guillelmus Gogot.

Itetn, dictus Petrus Garcias commendavit multum Bertrandum de Roaxio et vituperavit fratrem R. Gros, et quod idem Raimundus dixerat ipsi Petro et Rai- mundo Pétri de Planis, quod in fraudem fecerat quod fecerat; et quod si prius venissent ad ipsum, per très dies non remansisset in ordine. Hoc audivit ipse tes- tis hoc anno a Pascha citra in dicto loco, presentibus fratribus Minoribus Willelmo Gogot et Arnaldo de Acio de Tholosa.

Requisitus ipse testis quid crédit de dicto Petro Garcia, respondit quod crédit ipsum fuisse credentem hereticorum propter illa que audivit ab ipso. Hec deposuit apud Tholosam, coram fratribus B. et Johanne inquisitoribus. Testes propedicti.

Copie, Doat, tome XXII, fol. 95 v»-100.

III. 22 août 1247, Toulouse. Déposition de fr. Guillaume Garcias, Mineur. Doctrines professées par Pierre Gar- cias. Il réprouve la croisade et recommande Bernard Laraote, un des principaux ministres de l'hérésie.

Anno et die predictis [M" GG° XL° VIP, xi° kis. sep-

1. Voy. page suivante, note 1.

102 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

tembris], frater Guillelmus Gardas de ordine fratrum Minorum, requisitus meram et plenam dicere verita- tem super crimine heresis, testis juratus, dixit quod, eum ipse loqueretur in scola fratrum Minorum Tho- lose cum Petro Garcia, de Burguo Novo Tholose, vire Aymé filie B. de Gauzit', quesivit ipse testis a dicto Petro utrum essent duo dii; et ipse Petrus respondit quod sic, unus benignus et alius malignus. Dixit etiam ipse P. quod lex Moysi erat umbra et vanitas; et Deus qui illam dederat erat galiator et malignus. Et hoc dixit cum ipse testis loqueretur de illa aucto- ritate « Deus qui justificat circumcisionem » [Rom., lll, 30]. Gum etiam ipse testis loqueretur cum dicto Petro de illa auctoritate : « Sine ipso factum est nichil » [Joan., I, 3], dixit idem Petrus visibilia nichil esse, et hominem esse peccatum et nichil. Dixit etiam idem Petrus quod ille Deus qui fuit positus in Cruce non fecit visibilia, arguendo quod ille est optimus et nichil horum visibilium est bonum; ergo nichil horum fecit. De illa auctoritate : « In ipso condita sunt universa, etc., visibilia et invisibilia, » etc. [Col., I, 16], dixit idem ipse testis quod frater Guillelmus Gogot.

1. Un Raymond Cauzit, du Mas-Saintes-Puelles, fréquen- tait fort les hérétiques [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609, loi. 1 v°, 6 v°, 10 r°, se trouve sa confession). Le copiste de Doat peut bien avoir lu B pour R. Dans ce cas, 11. Cauzit sex^ait le beau-père de Pierre Garcias; ainsi s'expliquerait la men- tion qui est faite ici de lui. Nous aurions, de plus, un indice sérieux sur le lieu d'origine des Garcias, que nous trouvons à Laurac, non loin du Mas, et qui appartenaient à l'hérésie (ibàl., fol. 72 r», 72 v°, 76 v% 78 r% 78 v", 79 r", 118 r», 121 v% 123 r", 146 r% 160 r«; Doat, XXII, fol. 62).

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 103

Item, de illa auctoritate : « Annunciantes vobis ab his vanis converti » [Act., XIV, 14], et de comenda- tione Bertrand! de Roaxio, dixit idem ipse testis quod predictus frater Guillelmus Cogot.

Dixit etiam Petrus Garcias quod angeli et soli qui ceciderant salvabuntur; et quod omnes qui non erant heretici fecerat diabolus in corpore et anima ; et quod Christus et Beata Virgo et beatus Johannes Evangelista descenderunt de celo, et non erant de ista carne ; et Christus adduxerat Bcatam Virginem et Johannem Evangelistam in testimonium; et quod Johannes Baptista fuit unus de majoribus diaboHs qui unquam fuissent. De resurrectione dixit idem quod frater Guillelmus Cogot.

Item, dixit dictus P. quod Dominus Jhesus nemi- nem extraxit de inferno. De matrimonio, et pomo vetito, et justicia, et de officiah judicante hereticos, dixit idem ipse testis quod predictus frater Guillelmus Cogot.

Item, dixit idem P. quod consuluerat Guillelmo de Roaxio, dum esset consul \ quod nuUo modo consen-

1. Des divers membres de la famille de Roais qui furent consuls de Toulouse (membres du chapitre de la maison com- mune, plus tard capitouls), Pierre, appelé Gi'ivus, l'avait été on 1197, xirnaud en 1199, Hugues en 1201, Pierre en 1218, Bertrand en 1222 [Hist. gcn. de Languedoc, VIII, 447, 456, 466, 709, 757), c'est-à-dire à un moment il ne pouvait pas êti'e question de la peine de mort. Grifus de Roais exei^çait cette charge en 1235 ; il s'opposa avec les autres consuls à l'exercice de l'inquisition et consentit à la dispersion des IVères Prêcheurs de la ville [Chronicon Guii/clmi Pclisso, 102). Quant à Guillaume, il m'est inconnu. Sa présence au consulat doit être placée entre 1236 et 1246, si toutefois il n'y a pas

104 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

tiret in judicando in mortem alterius. Addidit etiani quod bene crediderat sibi idem Guillelnius.

Item, de missaet possessionibus Ecclesie, et deffeetu Ecclesie et predicatione Crucis, et cruce, dixit idem quod frater Guillelmus Gogot.

Item, ipse testis requisivit dictum Petrum Garciam adjurarido sepissime si ita crederet de predictis ut dicebat, et ipse P. jurejurando per fîdem suam res- pondit quod ita credebat ut dixerat. Hec omnia audi- vit ipse testis dictum Petrum Garcia [m] dicentem in scoiis fratrum Minorum Tholose, hoc anno, in qua- dragesima.

Requisitus de circumstantibus, dixit quod nullus erat in scola nisi ipsi duo, set supra ipsos, inter tec- tum et ipsos, erant fratres ordinis Minorum W. Gogot, Arnaldus de Acio, de Tholosa, et Deodatus Ruthenen- sis, et ipse testis sciebat eos esse in dicto loco, et vidit eos ibidem.

Item, alia vice in scola, audivit ipse testis dictum Petrum Garcia[m] dicentem de illo qui tenet crucem in die Parasceves et de illis qui cantant in ecclesia voce non intelligibili, et de Passione in romano, et de matrimonio inter virum et uxorem, et de Ecclesia Romana meretrice et ecclesia sibi ostensa, et quod non jacuit cum uxore sua per aliquod tempus, et de

ici une faute. Les copies de Doat sont assez défectueuses; Gri- fiis ou Grivus, nom peu répandu, aura été pris pour Guillel- tnus. Dans ce cas, il s'agirait ici de Grifus de Roais, consul en 1235, et excommunié avec les autres consuls et le viguier comme fauteur des hérétiques (Doat, XXI, fol. 147 \°, 160) : ce qui aurait aggravé le cas de Pierre Garcias. Les consuls de Toulouse jouissaient du droit régalien de haute justice.

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 105

miraculis [sancli] Francisci et aliorum, et utrum Deus vellet justiciam, et de cruce signatis apud Altum vilare, et de comendatione Raimundi Pétri de Planis, de reprobatione omnium rcligionum, et de illo Deo qui de mille hominibus unum salvaret, etc., et de salva- tione angelorum qui cecidcrunt et dampnatione prin- cipalis et ascessorum, et de purgatorio, et quod nul- lus potest salvari uisi peiiitentiam compleverit ante mortem, et transita spirituum et de illis qui docuerant eum talia, dixit idem per omnia quod predictus frater Dcodatus Ruthenensis, excepto quod ubi posuit « pater Guillelme, » ipse testis posuit « pater Guillelmi. » De tempore, quod hoc anno in quadragesima, fratribus Minoribus existentibus supra ipsum testem et dictum P. loquentes.

Item, audivit ipse testis dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod de guta caja^ qui crédit quod ilii spiritus qui de novo creantur sint creati a Deo. De tempore et loco et circumstantibus, idem quod supra.

Item, audivit dictum P. dicentem ({uod frater R. Gros obiit in fide hereticorum, et quod miserat Andrcam Barbitonsorem nuncium ad Raimundum Petrum de Planis, et, cum ipse non posset venire, idem P. venit ad ipsum Raimundum.

Item, ipse testis audivit multotiens dictum Petrum comendantem fidem hereticorum et vituperantem fidem Ecclesie Romane, et quod noiebat mori nec vivere nisi in fide hereticorum.

Item, dixit quod dictus P. Garcia[s] adduxit ad ipsum

l| 1. Caj'a est mot roman, au lieu du latin cadat, comme

plus haut, p. 100, et plus bas, p. 107.

106 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

testem Raimundum Pétri de Planis, qui disputavit cum ipso teste de justicia non facienda et de crea- tione visibilium quod non erat a Deo, inducendo illam auctoritatem Evangelii : « Non potest bona arbor fructiis inalos facere, » etc. [Matth., VII, 18] ; et simi- litudinem de fonte, dicens quod hoc habuerat de Ber- nardo de Mota, heretico^, qui multum hoc dicendo turbaverat eum. Hec deposuit apud Tholosam coram fratre B. et Johanne inquisitoribus. Testes predicti. Copie, Doat, tome XXII, fol. 100-103.

IV. 22 août 1247, Toulouse. Déposition de fr. Imbert,

Mineur.

Anno et die predictis [M° GG° XL° Vif, xi° kls. sep- tcmbris], frater Imbertus de ordine fratrum Mino- rum, requisitus meram et pienam dicere veritatem super heresi, testis juratus, dixit quod audivit Petrum Garciam, deBurg[u]onovo Tholose, generum Bernardi Gausit% loquentem cum fratre Guillelmo Garcia de ordine fratrum Minorum in scoHs eorumdem fratrum Thoiose, et dicentem de illo qui discooperiebat cru- cem in die Parasceves idem quod audivit frater Deo- datus Ruthenensis, excepto quod de Passione in romano nichil audivit.

Dixit etiam tune dictus P. Garcias quod matrimo- nium nichil valebat, et quod non habuerat rem cum uxore sua duo anni erant, et quod stulta erat, sicut

1. Un des chefs et des orateurs des néo-dualistes. Il prêcha souvent à Montségur, rendez-vous des hérétiques (Doat, XXII, fol. 1 v°, 4, 9, 13, etc. Cf. Confessions, hibl. de Toulouse, ras. 609, fol. 203 r°, 207 r°, 210 v°, 212 v% 213 v°, 244 r°).

2. Voy. plus haut, p. 102, note 1.

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 107

ipse frater Guillelmus Garcias; de miraculis dixit idem ipse testis quod dictus frater Deodatus.

Audivit etiam ipsum Petrum commendantem R. P. de Planis et R. Rogcr[ii] de heresi condenina- tos, quod multuni erant sapientes et cooperti, et quod nullus sciebat factum eoriim.

Item, audivit ipsurn Petrum dicentem quod ipse negabat illum Deum qui creabat mille animas, qua- rum una salvaretur et omnes alie condempnarentur ; et, si teneret ipsum, dilaniaret ipsum, addens quod de gutta cadat ^ .

Ipse audivit etiam ipsum Garciam dicentem quod mater sua et Raimundus de Montoti^ docuerant ipsum talia et quod per xxv annos fuerat in credulitate hereticorum.

Requisitus ipse testis quid crédit de dicto Petro, dixit quod crédit ipsum fuisse credentem heretico- rum propter predicta. De loco et circumstantibus et tempore, dixit idem ipse testis quod frater Deoda- tus Ruthenensis predictus. Hec deposuit apud Tholo- sam coram fratre Jolianne inquisitore. Testes frater Stephanus de Lunello et Petrus Ariberti, notarius publions, qui hec scripsit.

Copie, Doal, tome XXII, fol. 103-104.

V. 26 août 1247, Toulouse. Déposition de fr. Pierre de Sancto Barcio, Mineur.

Anno quo. supra [i\f GG° XL° Vif] , vif kls. septem- bris, frater Petrus Raimundi de Sancto Barcio de ordine fratrum Minorum, requisitus meram et ple-

1. Voy. plus haut, p. 100, note 1, p, 105, note 1,

2. Voy. plus loin, VII.

108 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

nam dicere veritatem super heresi, testis jiiratus,

dixit quod vidit in scola fratrum Minorum Tholose

Petrum Garcia[m], de Burgueto Novo Tholose, loquen-

tem cum fratre Guillelmo Garcia de ordine fratrum

Minorum; et ipse testis erat inter tectum et ipsos

super cjuodam tabulatu, de quo poterat ipsos videre et

audire. Et erant cum ipso leste frater Deodatus Ruthe-

nensis, frater Arnaldus de Acio, de Tholosa, frater

Imbertus de ordine Minorum; et audivit dictum

Petrum Garcia [m] dicentem : « Si ego tenerem

illum qui creavit multas animas et de illis paucas sal-

vat, dilaniarem eum, » et quod angeli qui ceciderunt

de celo salvabuntur, set non omnes. Et hoc fuit hoc

anno in vigiHa Pasche. Et propter illa que audivit cre-

didit ipse testis dictum P. Garcia[m] esse credentem

hereticorum. Hec deposuit coram fratre Johanne,

inquisitore, apud Tholosam. Testes frater Stephanus

de Lunello et Petrus Ariberti.

Copie, Doat, tome XXII, fol. 104-105.

VI. 26 août 1247, Toulouse. Déposition de R. Ferrières, curé de la Daurade. Pierre Garcias ne se confesse ni ne communie.

Anno quo supra [M° CG° XL° Vif] , Yii° kis. septem-

bris, R. de Ferreriis^ capellanus Béate Marie Deau-

1. Fcrreriis, dans le reg. H Dominicains, 85, arch. de la Haule-Garonne ; Fcn'airas dans Doat. Ce curé de la Daurade, peu connu d'ailleurs, apparaît comme témoin dans plusieurs confessions reçues par les inquisiteurs, par exemple dans les confessions de Willem Raymond del Castlar, 28 juin 1246 (Doat, XXII, fol. 76 v"), de Bernard Martin, 30 novembre 1247 [ibid., fol. 82 v"), de Pierre de Saint-Michel, chevalier, 27 août 1243 (Doat, XXIIl, fol. 88), de Rainiond Brezeg des Cassés, 19 juillet 1246 (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 226 r°), de

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. i09

rato, rcquisilus merani et plenam dicere veritatem super heresi, testis juratus, dixit quod habet suspec- tum de heresi Petrum Garcia[m], de Burguo Novo, quia audivit quod est diffamatus de heresi, née con- fessus est, nec communicavit, quod ipse testis sciât, postquam fuit capellanus dicte ecclesie.

Copie, Doat, tome XXII, fol. 105.

VII. 20 août 1247, Toulouse. Déposition de Guillaume de Montoti. Pierre Garcias est tenu pour suspect ; il ne voit plus sa femme, son père était hérétique et sa mère vau- doise.

Anno et die predictis [M° CG° XL° VIF, vii° kis. sep- tembris], Guillelmus de Montoti requisitus meram et plenam dicere veritatem super heresi, testis juratus, dixit quod crédit Petrum Garcia[m], de Burguo Novo, suspectum de heresi, quia est diffamatus et quia habuit penitentiam pro heresi, ut audivit [dici], et quia pater ejus fuit credens hereticorum^ et mater fuit credens Valdensium- et quia habet cum suspectis et credenti-

Willem Rogas, d'Arnaud de Juzes, de Pierre Piatre, de Ber- nard Audran, de Guillaume Fort, de Pierre Toter, de Jean Toter, 3 juillet 1245 [ibid., fol. 230 r"), de Guillaume Four- nier, 4 août 1256 (arch. de la Haute-Garonne, H Domini~ cains, 85).

1. Les hérétiques sont les cathares, et tous ceux qui s'y rat- tachent directement, comme les Albigeois.

2. Les Vaudois, repoussés pour leur traduction de la Bible par Alexandre III, excommuniés par Lucius III, au synode de Vérone, en 1184, avaient essayé de se faire reconnaître, en envoyant une députation à Innocent III, en 1212. Celui-ci eût voulu régula- riser par la profession des vœux monastiques leur amour de la pauvreté ; mais ce fut en vain. Il résulta de cette action du pape que leur situation ne fut nettement définie que plus lard. Pendant assez longtemps, ils furent tolérés, protégés même

110 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

bus hereticorum familiaritatem, et quia duo anni sunt quod non tractavit uxorem suam maritaliter, ut dici- tur. Hec deposuit apud Tholosam, coram fratribus B. et Johanne, inquisitoribus. Testes R., capellanus Deaurate, et P. Ariberti.

Copie, Doat, tome XXII, fol. 105 v°.

VllI. 26 août 1247, Toulouse. Déposition de Bernard Prima. Pierre Garcias a subi déjà une peine; il est sus- pect. Anno et die predictis [M° GG° XL° VIF, vii° kls. sep-

par l'Église. Ils profitèrent de cette bienveillance pour se répandre dans le comté de Toulouse, ils vivaient d'aumônes recueillies à la porte des maisons. Ils jouissaient de la liberté la plus entière et montraient le plus grand zèle pour le service religieux et contre les hérétiques. Par exemple, Willem de Saint-Michel, de Castelnaudary, dit dans sa confession « quod vidit apud Castrum Novum Valdenses publice raanentes et Icgentes et can tantes in ecclesia, et quod Willerma de Sancto Michaele, quondam mater ipsius testis, recepit eos in domum suam et dédit eis ad coniedendum » (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 252 v"). Michel Verger, d'Avignonet, Haute- Garonne, dit dans sa confession : « Quod Valdenses perseque- bantur dictos hereticos, et multociens fecit helemosinam dictis Valdensibus, quando querebant hostiatim amore Dei, et quia Ecclesia sustinebat tune dictos Valdenses; et erant cura cleri- cis in ipsa ecclesia cantantes et legentes; et credebat eos esse bonos homines; et sunt xxv anni vel xxx. » (bibl. de Tou- louse, ras. 609, fol. 136 r"). Le preraier de ces faits se passait en 1205, le second entre 1215 et 1220. Il est vraisemblable que celte situation se maintint raêrae après 1229, année probable de leur définitive condamnation par Grégoire IX (Potthast, 9670). Car bien des confessions, qui ne remontent pas aussi haut, distinguent les deux moments, la toléi'ance et la con- damnation. Les Décrétales de Grégoire IX, appliquées dans les tribunaux et portant leur condamnation (lib. V, tit. VII, cap. xv), fixèrent définitiveraent l'opinion. Dans le comté de Toulouse, elle fut lente à se rendre.

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. \\{

tembris], Bcrnardiis Prima requisitus meram et plc- nam super heresi dicere verilatem, testis juratus, dixit quod liabet suspectuni P. Garcia[m], de Burg[u]o novo, de heresi, quia est diffamatus, et quia habuit peni- tentiam pro heresi, et quia habet famiHaritatem cum suspectis et diffamatis de heresi. Hec deposuit coram dictis inquisitoribus. Testes predicti.

Copie, Doat, loaie XXII, fol. 10().

IX. 10 décembre 1247, Toulouse. Déposition de fr. Ar- naud Daitz, Mineur. Doctrines professées par Pierre Garcias.

Anno Domini GC° XL° VIP, iiif idus deccmbris, frater Arnaldus Daitz de ordine fratrum Minorum, testis jui^atus, [dixit] quod vidit Petrum Garcia[m], de Burgueto Novo, in scola fratrum Minorum cum fratre Guillehno Garcia de ordine fratrum Minorum ; et tune dictus Petrus dixit, ad requisitionem predicti fratris Guillelmi, quod duo dii erant, unus bonus qui fecerat invisibilia, et alius malus qui fecerat visibilia.

Item y dixit dictus Petrus super illa auctoritate, « quem Çcorr. : quoniam) quidem unus Deus qui jus- tifîcavit circumcisionem ex fide b [Roin., III, 30], etc., de lege Moysi quod non erat nisi umbra et vanitas. Dixit etiam quod ille qui dederat illam legem erat gahator et malignus.

Iteîïi, dixit super illo verbo « sine ipso factum est nichil » [Joan., I, 3], quod omnia visibilia nichil erant, et quod homo erat specialiter peccatum et nichil.

Item, dictus Petrus requisitus a predicto fratre Guillelmo Garcia, utrum ille Deus qui fuit positus iu cruce hec visibilia fecisset, respondit arguendo sicut

112 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS

volens probare quod non, sic dicendo : « Ille erat optimus et nichil horum est bonum. Ergo nichil horum fecit. »

Item, dixit dictus Petrus super illa auctoritate Pauli : « In ipso condita siint universa, visibilia et invisibi- lia » [Colos., I, 16], etc., quod débet intelligi de celestibus que sunt visibilia corde et invisibilia oculis carnalibus.

Dixit etiam super illa auctoritate : « Annunciantes vobis ab bis vanis converti » [Act., XIV, 14], etc., Bertrandum de Roaxio esse in mari [vocans mare carcerem] ; et dixit ipsum habere meliores oculos interiores quam frater Guillelmus Garcias qui loque- batur; et multum coUaudavit dictum Bertrandum; et dixit aliam terram esse prêter istam ^ .

Item, dixit idem Petrus de angelis quod omnes illi et soli qui ceciderant salvarentur.

Item, dixit quod Ghristus et beatus Johannes Evan- gelista et Beata Virgo descenderunt de celo et quod non erant de ista carne.

Item, dixit quod beatus Johannes Baptista erat unus de majoribus diabolis qui unquam fuissent; et de carne hominis, quod nunquam resurgerct plus quam postis, percussicns postem cum manu.

Dixit etiam quod Dominus Jhesus neminem extraxit de inferno ; et quod matrimonium erat purum mere- tricium ; et nullus poterat salvari habendo rem cum muliere, nec ipse cum uxore propria; et quod pomum vetitum primis parentibus niciiil aliud fuit nisi delec-

1. Cet article ne se "trouve point dans les Sommes des auto- rités. Plus haut, p. 91, note 2.

DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 113

tatio cohitus. Addidit quod ipsum pomum porrexit Adam mulieri; et quod nuUo modo est facienda justi- cia aliquem condempnando ad mortem ; et quod offi- cialis erat homicida in judicando aliquem esse hereti- cum, si postea interficeretur; et quod missa nunquam celebrata fuit usqne ad tempus Silvestri, nec Ecclesia habuerat possessiones usque ad illud tempus, et quod deficeret Ecclesia citra xx annos ; et quod missa nos- tra et sacrificium nichil valet; et quod predicatores Crucis sunt omnes homicide, et quod crux que predi- catur nichil aliud est nisi parum de pellia super humerum.

Et sepissime adjuratus dictus Petrus a predicto fratre Guillelmo Garcia si ita crederet ut dicebat, res- pondit jurando per fidem suam quod ita credebat, et quod nullo modo aliter crederet quidquid aliter ore loqueretur.

Et hec omnia predicta audivit ipse testis hoc anno in quadragesima predictum Petrum Garciam diceniem in scola fratrum [Minorum] Tholose.

Requisitus de circumstantibus, dixit quod cum ipso teste erant frater Deodatus, frater Guillelmus Gogot de ordine Minorum super quendam parietem super scolas; de quo loco ipse testis videbat et audiebat predictum Petrum Garcia[m] loquentem cum fratre Guillelmo Garcia de ordine Minorum.

Item, vidit et audivit ipse testis mcmoratum Petrum Garciam alia vice loquentem cum prenominato fratre Guillelmo Garcia hoc anno in vigilia Pasche de illo qui tenebat crucem in die Parasceves, et de illo qui ulula- bat cantando, et de matrimonio quod Ecclesia Romana conjungebat, et Ecclesia Romana meretrix [erat], et

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114 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS.

quod non jacuerat cum uxore sua ; et de miraculis, et de illo qui predicabat Grucem, et de justicia facienda, et de comendatione Raimundi Pétri de Planis, et quod dilaniaret Deum, et de angelis qui ceciderant, et quod pater et mater docuerant ipsum P., et alia, idem quod frater Deodatus Ruthe[ne]nsis, excepto quod non audi- vit dictum P. nominantem uxorem suam Aimam. De loco, dixit idem quod supra.

Requisitus de circumstantibus, dixit quod frater Deodatus, frater Imbertus, frater Petrus Raimundi, de Tholosa, de ordine Minorum.

Audi vit etiam dictum P. dicentem quod mater ejus- dem P. fuisset heretica, nisi esset ille rusticus prodi- tor magister Nicholaus ^

Item, audivit eum P. dicentem quod, quando venie- bat ad confèssionem coram capellano suo magistro Nicholao , primo dicebat ei : « Ego sum in mala voluntate. » Et capellanus dicebat ei quod deponeret illam; et ille dicebat quod nullo modo deponeret, et ita licencial:)at eum capellanus, et illudebat ita dictus P. capellano suo; et non confitebatur.

liée deposuit apud Tholosam, coram fratribus B. et

Johanne, inquisitoribus. Testes frater B. de Murelio de

ordine Minorum et Petrus Aribcrti, notarius publicus,

qui hec scripsit.

Copie, Doat, tome XXII, fol. 89-92.

1. Nicolas, curé de la Daurade de Toulouse.

III.

REGISTRE DU NOTAIRE OU GREFFIER

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE

1250-1267.

BIIÎL. ])E GLERMONT-FERRAND, MS. 160.

PREMIERE PARTIE.

Obligations. Adoucissements de peines.

1250-1258.

I. 25 novembre 1251, Carcassonne. G. s'engage à payer, avant ISoël, 30 sous inelgoriens pour son père Bernard, des Martys * .

Anno Domini M" GG° Lf, in t'esto béate Gaterine. G., filius Ber, de Martris promisit xxx sol. Melgo-

1. Je crois devoir faire remarquer tout de suite, et une fois pour toutes, que les pièces qui suivent ne représentent que la note du notaire avant l'ordonné. On n'y trouve donc que les parties essentielles : date, objet, nom de l'hérétique, noms du juge et des témoins. C'est ainsi que s'expliquent l'absence des protocoles et la présence de nombreux etc. dans beaucoup de ces minutes. Pour faciliter l'intelligence des Acta qui suivent, je place sous les yeux du lecteur le tableau rapide de la pro- cédure. Si des charges pèsent sur quelqu'un à la suite de témoignages reçus ou par le fait de la rumeur publique, ce quelqu'un doit se mettre à la disposition du juge ; il le fait et reste libre moyennant des cautions ou fidejussores , qui

116 REGISTRE DU GREFFIER

renses'' usque ad Nathale pro pâtre suo; et fidejussit pro ipso, et constituit se debitorem Ber. Segui. Testes Ber. Digon et Ber. Armen, junior, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

II. 26 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. Ulysse visitera en pénitent les églises du bourg de Carcassonne le second dimanche du carême prochain.

Anno Domini M^GCLf, vu kal. februarii. Injunc- tum fuit Ulixi in penitentia per inquisitores pro perju- rio, quia non resumpsit cruces sicut juraverat, quod dominica post instantem dominicann in lxx^ veniat Garcassonam visitaturus omnes ecclesias Burgi Gar- cassonensis^ nudis pedibus in camisia et braccis, cum

répondent de lui et engagent une somme d'argent. Quand l'instruction est avancée, il est cité pour recevoir communi- cation des témoignages, dire s'il a des ennemis (voy. XVIII, note), s'il veut se défendre; alors il est ajourné, soit pour faire la preuve qu'il a des ennemis, soit pour se défendi^e, soit enfin pour entendre le prononcé de la sentence. Il subit une peine ou pénitence , pœnitentia , croix à vêtir, pèlerinages mineurs ou majeurs (voy. LXXXI, note) à faire, incarcéra- tion. Il peut obtenir des adoucissements, grâce des croix, sortie à temps de prison, et aussi des mutations de peines; par exemple, au lieu de la prison, il prendra passage « pour la Terre-Sainte, » c'est-à-dire ira combattre les Sarrasins pen- dant tant d'années. Si la peine ne peut être faite pour une rai- son légitime, une aumône est imposée à la place au condamné, ou à ses héritiers, s'il est mort.

1. Les monnaies en cours dans le comté de Toulouse étaient les monnaies de Toulouse, de Cahors, de Morlaas et de Mel- gueil. Voy. plus bas, n«^ CLXXXVII, CXCIII et CCXV.

2. Le bourg de Carcassonne ou ville basse, fondée par saint Louis, en 1247, en faveur des habitants des faubourgs de la place ou cité dispersés. La nouvelle ville avait au moins

I

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. H7

virais in manu, eundo de una ecclesia ad aliam; et idem faciat in prima dominica mensium singulorum quousque transeat ultra mare. Et hoc fuit ei injunctum in virtute prestiti juramenti.

III. 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Pierre de Cau- cers, Vital, de Cavanac, Guillaume Aiguebeu, de Malviès, Raymond Tocaire, de Cavanac, se rendent caution devant l'évêque de Carcassonne pour Sicre, de Cavanac, sous peine de 30 livres melgoriennes ^.

Anno Domini M°CC°XLIX°, xvi kls. aprilis. Petrus de Caucers, Vitalis de Cavanaco, qui moratur apud Carcassonam, Guillelmus Aigabeu de Malveriis, et j^ndus Xocaire de Cavanaco fîdejusserunt domino epis- copo Garcassonensi pro Sicredo de Cavanaco sub pena xxx^ librarum Malgorensium, ut veniat ad diem et ad dies secundum mandalum ipsius, et penitentiam faciat quam ei duxerit injungendani ; et hoc predicti fidejus- sores super sancta Dei Euvangeha juraverunt, et quih- bet per se in solidum absque parle alterius se et omnia bona sua obhgavit.

IV. 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Sicre et Belason,

sa sœur, de Cavanac, présentent leurs cautions.

Anno Domini CC° XLIX°, xvi kls. aprilis. Idem juravit Sicredus et Belason, soror ejus, de Cavanaco; et dederunt fidejussores Guillelmum Arnaudi, Arnau-

quatre églises en 1252 : les deux églises paroissiales de Saint-Michel et de Saint- Vincent, l'église dos frères Prêcheurs et celle des frères Mineurs (Mahul, Cartulaire, VI, 1, 324, 374, 447, 451).

1. Voy. la confession de Sicre, deuxième partie, n" XXX. Cf. XXXII.

H8 REGISTRE DU GREFFIER

dum de Porta, Bernardum Freserii et Guillelmum Bruneti sub eadem pena.

V. 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne, Serment de Guil- laume Barte, de Villefloure, s'engageant à obéir à l'évêque et à faire la pénitence qu'il lui imposera.

Anno quo supra et die. Guillelmus Barta, de Villa- flurano juravit stare mandate domini episcopi seu mandatis. et facere penitentiam quam idem dominas episcopus eidem duxerit injungendam.

VI. 24 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Guillaume Ferrel et Guiraud, de Palairac, se rendent caution devant l'évêque de Carcassonne pour Arnaud Pierre et Arnaud Garcias, de Preixan, sous peine de 50 livres melgoriennes.

Anno quo supra, ix° kls. aprilis. Guillelmus Ferrelli et Guiraudus, de Palairaco, fidejusserunt domino epis- copo Garcassonensi pro Arnaudo Pétri et Arnaudo Garcia , de Prichaino, sub pena l librarum Malgorensium ut veniant ad diem et ad dies secundum mandatum ipsius domini episcopi, et penitentiam faciant quam eis duxerit injungendam ; et hoc predicti fidejussores super mf'^ Dei Euvangelia juraverunt ; et quisque per se in solidum absque parte alterius se et omnia bona sua obligavit. Et hoc fuit factum in presencia domini episcopi Garcassonensis et plurium aliorum et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

VII. 24 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Pierre Pages et Raymond Pages, le vieux, Bernard Pages*, Guillaume Sicre^, Raymond de Cuxac-Cabardès-', Raymond Pages, le jeune, de

1. Voy. deuxième partie, XXIII.

2. Voy. deuxième partie, XXXI.

3. Voy. deuxième partie, XXIII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. H9

Cornèze<, s'engagent par serment à se tenir aux ordres de l'évoque de Carcassonne et s'obligent in solidum à 100 liv. tholsas.

Anno quo supra et die. Petrus Pagesii et R^dus Pagesii senior, Bernardus Pagesii, Guillelmus Scicre, R°<*"* de Gutciaco et R"''"' Pagesii junior, de Gornazano, juraverunt stare mandatis domini episcopi Garcas- sonensis, et adimplere omnem pcnitentiam quam eis injunget; et obligaverunt se in solidum in c libris TIiol.; et unus tenetur pro alio quod predicta serva- bunt. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Garcassonensis et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

VIII. 22 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Guillaume Fer- rel se rend caution pour Aladaïs Amiel et Rayraonde, femme de Bernard Amiel, de Preixan.

Anno Domini W GG° XLIX", xi kls. aprilis. Guillel- mus Ferrelli fidejussit domino episcopo G[arca]sso- nensi pro Âladaise Amiela et R"''*, nxore Bernardi Amelii de Prexano, sub pena xxv librarum Malgoren- sium, ut compareat coram eodem domino episcopo die sabati post Pasquetam^. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Garcassonensis et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

IX. 22 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Bernard Pascal, de Leuc, se rend caution pour Vergelia, femme de Raymond Gilles, du même lieu.

Anno et die quo supra. Bernardus Paschalis de Leuco fidejussit domino episcopo Garcassonensi pro

1. Voy. deuxième partie, XXVI.

2. Pasqueta = Quasimodo. Le samedi après Quasimodo tomba, cette année, le 17 avril.

120 REGISTRE DU GREFFIER

Vergelia, uxore R"**' Egidii ejusdem loci, sub pena ce sol. Malgorensium, ut compareat coram eodem domino episcopo, die sabbati post Pasquetam ; et hoc juraverunt super nu sancta Dei Euvangelia. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Garcassonensi et plu- rium ahorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

X. 26 mars 1250, Carcassonne. Cautions pour Raymond

Gastaire et Arnaud, de Lairière.

Anno quo supra*, vu kls. aprilis. Gavaier Porta- rius, de Garcassona, R""^"' Goiric, de Glaromonte, Guil- lelmus Bosca, de Vinea veteri, Arnaudus Arquerii, de Termino, Petrus Graudomic, de Laireira, et Guillelmus Levés, vel G. Arnaudi fidejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro R"''° Gastaire, et pro Arnaudo de Lareira, sub pena l librarum Malg., quod non exeant civitatem sine licentia nostra ; et hoc predicti fidejus- sores super iiii°'" sancta Dei EuvangeHa juraverunt, et quilibet per se in solidum absque parte alterius se et omnia bona sua obligavit. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Garcassonensis, magistri Pétri, offi- ciahs Garcassonensis, et magistri R"**' David et Mota Gastellani de Monteregalii (sic) et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

XI. 26 mars 1250, Carcassonne. Guillaume Cabane, Bernard Pascal et Pierre Araiel, de Leuc, s'engagent à rendre dans huit jours Raymond Gilles, de Leuc.

Anno quo supra- et die. Guillelmus Gabana, para-

1. L'année commençant dans le comté de Toulouse le 25 mars, il faudrait ici : Anno Domini M^ CC° L°. Cette remarque est con- firmée par la teneur du XII : Anno quo supra.

2. Même remarque que pour le numéro précédent.

t. ;

DE L'INQUISITION DE CAIICASSONNE. 121

tor, et Bernardus Paschalis et Petrus Amelii, omnes de Leuco, quilibet nostrum in solidum te[rie|mur vobis domino G., Dei gratia Garcassoncnsi episcopo, quod reddemus vobis ad monitioiiem vestram ad diem et ad dies, et specialiter ab ista die sabbati in octo dies, Raimundum Egidii de Leuco, vel, si ipsum reddere non possemus , reddemus vobis pignora valentia L libras Malgorensium; et hoc juramus super sacro- sancta Dei Euvangelia. Testis dominus prior Béate Marie, Bertrandus Blanchi, canonicus, et Phihpot, janitor domini Régis, et magister Ber. de Palma, et Guiilelmus Poncii.

XII. 20 juin 1250, Carcassonne. Cautions pour Guillaume Curt, de Rieux-en-Val-de-Daigne, et pour Pierre David, du même lieu.

Anno quo supra, xii kls. juhi. Bernardus Asalbert et Poncius Andrée, de Rivo in Vâlledanie, obligaverunt se et sua, prestito juramento, pro Guillelmo Curt, de Rivo, domino episcopo Garcassoncnsi, ut veniat ad diem et ad dies, ad mandatum prefati domini episcopi Garcassonensis. Item, Guiilelmus Gurt obli- gat se pro Petro David, de Rivo, eodem modo quod supra. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Garcassonensis, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

XIII. 20 juin 1250, Carcassonne. Caution pour Béren- gère, fille de Bernarde Maurin, de Rieux-cn-Val-de-Daigne.

Anno quo supra et die. Guiilelmus de Senher, baju- lus Termenezii', fidejussit domino episcopo Garcasso-

1. Le Termenès, pays commandé par le château de Termes,

122 REGISTRE DU GREFFIER

nensi pro Berengaria, fîlia Bernarde Maurine de Rivo, sub pena xxv librarum Malgorensium, ut veniat ad diem et ad dies, secundum mandatum ipsius. Actum fuit hoc in presencia ipsius domini episcopi Garcassonen- sis, magistri P. de Baure, R'"^' Aban, militis, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

XÏV. 16 avril 1250, Carcassonne. Cautions pour Bernard Raymond, clerc de Conques, autorisé à sortir de prison « propter infîrmitatem. »

Anno Domini ]\rGG°L°, xvi kis. madii. Augerius de Gonchis, Guillelmus Roca, Rogerius Isarni, Berinardus (sic) Bardonerii, R"*^"* de Solier, Petrus Sagarda et Petrus R°''' Textoris, fidejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro Bernardo R""", clerico de Gonchis, sub pena l Hbrarum Malgorensium, ut veniat ad diem et ad dies secundum mandatum ipsius ; qui Bernardus l^ndi gxivit carcerem propter infîrmitatem quam habe- bat. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Gar- cassonensis, et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

XV. 7 juin 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre

Tardi, le jeune.

' Anno Domini GG° L°, vu idus junii. Poncius Margat, Petrus Rogerii de Rupe, et Bernardus Tardi, omnes de Goffolento, fidejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro Petro Tardi, juvene, sub pena xxv hbrarum Malgorensium, ut impleat penitentiam, quam ei est injungendam (sic). Testes magister Bar-

aujourd'hui ruiné. Voy. Spruner - Menke , Hist. Handatlas, n" 52.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 123

tholomeus de Podio Nauterio, f'r. Guillelmus templa- rius, et Boni Mancipii, notarius, qui hec scripsit.

XVI. 13 juin 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre

Azalbert, de Preixan.

Anno Domini M" CG° L°, idibus junii. R""^"^ Amelii, j^ndus ^salbcrt, et Petrus Mercerii, omnes de Prixano, fidejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro Petro Adalberti de Prixano sub pena L librarum, ut pareat mandatis domini episcopi Garcassonensis. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Garcassonensis, et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

XVII. 20 août 1250, Carcassonne. Cautions pour Arnaud Faure, de Saissac.

Anno Domini M°GG°L°, xiii kal. septembris. Hugo Durfort, Ber. Ar., Berengarius d'en Obra, de Saxiaco, fidejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro ^pdo Yabvo de Saxiaco quilibet in solidum, fide ple- vita, pro quinquaginta sol. Melg., ita quod, nisi idem Ar. Fabri quem manulevaverurit non pareret manda- tis omnibus et singulis domini episcopi, et non veni- ret ad diem vel ad dies sibi assignatas, onrmes predicti tenebuntur solvere dictam peccuniam cui dominus episcopus voluerit. Testes Bonus Mancipius, magister P. de Baure, magister R. David, et P. Ariberti, publi- cus notarius, qui hec scripsit.

XVIIT. 21 août 1250, Carcassonne. Pierre Hot, de Ville- tritouls, déclare vouloir faire entendre sa défense et avoir des ennemis. Jour lui est assigné pour les faire connaître.

Anno quo supra, xii kal. septembris. Gomparuit

124 ' REGISTRE DU GREFFIER "

Petrus Hot, filius R*^' Hot, de Villa Tritols, coram domino episcopo Carcassone ; et requisitus si velit se defFendere de his que in inquisitione inventa sunt contra eum, dixit quod sic. Itetn, requisitus si habet inimicos, dixit quod sic^; et est ei assignata instans feria vi^ in festo beati Antonini^ ad nominandum suos inimicos, et dicendum causas inimiciciarum contra illos qui in inquisitione deposuerunt contra eum. Testes P. de Baure, magister R. David, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

1. La procédure inquisitoriale est ici et dans la suite adop- tée par l'évêque de Carcassonne. Elle présentait une excep- tion par rapport à la procédure ordinaire : les noms des témoins qui avaient déposé n'étaient pas livrés au prévenu. On voit pourquoi : les témoins eussent refusé de parler ou suscité des vengeances. Ce point fut établi dès le premier jour (G. de Podio Laurentii, Chronicon, cap. xl) et confirmé par le saint-siège. Nous lisons dans un formulaire de l'époque, en usage dans le comté de Toulouse : « NuUi negamus defensio- nes légitimas, neque a juris ordine deviamus, nisi quod tes- tium non publicamus nomina, propter ordinationera Sedis Apostolice sub domino Gregorio provide factam et ab Inno- centio beatissimo papa nostro postraodum innovatam in privi- legium et necessitatem fidei evidentem, super quo habemus testimoniales litteras cardinalium aliquorum « (Madrid, bibl. de L'Université, ms. 53). Le concile provincial de Béziers de 1246 avait aussi fixé ce point (Labbe, Act. conc, VII, 417-418). Le juge demandait donc au prévenu s'il avait des ennemis mortels, qui se trouvaient exclus du procès ; il lui livrait, par écrit, les charges qui pesaient sur lui ; il l'invitait à se défendre par lui- même. Une décrétale d'Innocent III, édictée avant l'établisse- ment des juges délégués ou inquisitoriaux, interdisait formelle- ment aux avocats et aux notaires d'assister les hérétiques, de leur prêter leur ministère, sous peine d'infamie (Potthast, 2532. Décret. Gregorii IX, lib. V, tit. VII, De hacredcis, xi).

2. Saint Antonin de Pamiers, dont la fête se célébrait le 2 septembre, cette année un vendredi.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 125

XIX. 24 août 1250, Carcassonne. Cautions pour Arnaud

Faure, de Montolieu'.

Anno quo supra, ix. kls septembris. Poncius Cabos, BernardusBerengarii, et Bernardus Porcelli, et Arnaudus Gat, de Monte Olivo omnes, fidejusserunt pro Arnaudo Fabro, de Monte Olivo, domino episcopo Garcassone sub pena L librarum Malg., ut veniat ad diem et ad dies secundum mandatum ipsius, et peniten- tiam faciat quam ei duxerit injungendam; et hoc pre- dicti fîdejussores super sancta Dei Euvangelia jurave- runt ; et quilibet per se in solidum absque parte alterius se et omnia bona sua obligavit. Testes magister Helias, archidiaconus Reddesii, et dominus abbas Montis Olivi, et Bernatus, capellanus de Saisunano, et Bonus Mancipus, notarius, qui hec seripsit.

XX. 4 juillet 1250, Carcassonne. Guillaume Major, de Ventenac-Cabardès, Raymond, de Camo, et Raymond Fol- quier, de Pezens, s'engagent à rendre Pons de Pezens vif ou mort.

Anno quo supra, iiii° nonas julii, Guillelmus Major, de Ventenaco, et R"'*"' de Gamo, et R°'*"* Folquier, ambo de Pizinco, fidejusserunt, prestito juramento, domino episcopo Garcassone, et omnia sua obli- gaverunt quilibet per se in solidum absque parte alterius pro Bernardo Poncii de Pezinco, quod debent reddere predicti fidejussores ipsuni Bernardum Pon- cii vivum vel mortuum. Testes Petrus, capellanus de Drula, et Arnaudus R""" de Pezinco, et Bonus Manci- pus, notarius, qui hec seripsit.

1. Voy. plus bas, n"" CL et CLI.

126 REGISTRE DU GREFFIER

XXI. 15 juillet 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre

Requin, de Villetretouls,

Anno quo supra, idibus julii. Guillelmus Pagesii, et Petrus Pagesii de Grassa et Valguerius de Villatritulis fidejusserunt, prestito iuramento, domino episcopo Carcassone, quilibet in solidum, absque parte alte- rius, pro Petro Requino de Villatritulis, sub pena L librarum Malg., ut compareat ad diem et ad dies secundum mandatum domini episcopi Carcassone. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Carcas- sone, et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

XXII. 9 août 1250, Carcassonne. Cautions pour Bernard Mourgue, de Villarzel-du-Razès, malade, auquel l'évêque de Carcassonne permet de sortir de prison pour se soigner. Huit jours après sa guérison, il devra se reconstituer pri- sonnier,

Anno quo supra, v idus augusti. Guillelmus Radulfi, de Vilarzello, et Guillelmus de Renterio, senior, de burgo Carcassone, fidejusserunt, prestito juramento, et obligaverunt se et sua in solidum, quilibet per se absque parte alterius, domino episcopo Carcassone sub pena L librarum Malg., pro Bernardo Morgue de Vilarzello, qui est infirmus in carcere'^, cui prefatus

1. L'archevêque de Narbonne, les évêques de Carcassonne, d'Elne, de Maguelonne, de Lodève, d'Agde, de Nîmes, d'Albi et de Béziers (élu), avec les abbés de Saint-Gilles, de Saint- Aphrodise de Béziers et de Saint-Benoît de Castres, répondant à des questions des inquisiteurs, en 1244 probablement, avaient posé en principe qu'il fallait user d'indulgence, tout en réser- vant, dans le cas de non-nécessité, l'autorité du saint-siège. « A carcere vero nec vir propter uxorem licet juvenem, nec

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i27

dominus episcopus dédit licenciam exeundi donec ab ipsa infirmitate esset liberatus, et post convalescen- ciam infra viii° dies in statu pristino sine nostra licen- cia revertatur. Testes fr. R"''"" Barra vi, ordinis fratrum Minorum, et fr. R"''"' de Ganeto ejusdem ordinis, et Bonus Mancipus, notarius, qui hec scripsit.

XXIII- 17 juin 1250, Carcassonne. Cautions pour Bernard Raseire, de Pezens.

Anno quo supra, xv kls. julii. Guillelmus Martini, Guillelmus Bernard! , barbitonsor, et Guillelmus Ar- men de Pezinco fidejusseruntquilibet perse in solidum absque parte alterius domino episcopo Garcassone pro Berriardo Raseire de Pezinco sub pena l libra- rum Malg., ut impleat penitentiam quam sibi est injungendum (sic). Testes magister Raimundus David,

uxor propter virum, nec quisquam propter liberos seu parentes seu aliter necessarios, aut propter debilitatem vel senium vel aliam liberam causam excusatur absque indulgentia sedis apos- tolice speciali, sic tamen ut uxori ad virum et e contrario sit liber accessus, ne cohabitatio dcnegetur eisdem sive ambo incar- cerandi fuerint sive alter; et si forte per incarcerandi absentiam evidens mortis periculum immineret liberis vel parentibus, obviare curetis periculo provideri talibus faciendo, si potestis aliunde, aut carceris penitentiam prudenter in aliam commu- tetis ; oportet enim in tali articulo rigorera mansuetudine miti- gai'i » (Doat, XXXI, fol. 155-168). Dans le cas présent, comme dans beaucoup de cas qui suivent, l'évoque de Carcassonne accorde des adoucissements ou des faveurs sans attendre ni faire demander la permission du saint -siège. L'évêque de Rodez Vivien (1247-1274) eut, au contraire, recours au pape pour obtenir un adoucissement de peine dans un moment de rapports difficiles avec le sénéchal (voy. la lettre du sénéchal à Alfonse de Poitiers, J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, 40392, p. 581).

kl

128 REGISTRE DU GREFFIER

capellanus Sancti Vincencii, et Petrus, capellanus de Drula.

XXIV. Veille de la Pentecôte (14 mai)% 1250, Carcassonne. Cautions pour Arnaud Brunel, de Couffoulens, malade, auquel l'évêque de Carcassonne permet de sortir de prison. Dans les huit jours qui suivront sa guéï'ison, il devra se reconstituer prisonnier^.

Anno quo supra, in vigilia Penthecostes. Isarnus Guifre, Guillelmus Seguerii et Guillelmus Gros, omnes de Goffolento, fidejusserunt et omnia bona sua obliga- verunt quilibet per se in solidum absque parte alte- rius, prestito juramento, domino episcopo Garcas- sone, sub pena l librarum Malg., pro Arnaudo Brunelli de Goffolento, qui est infirinus in corpore^, cui prefatus dominus episcopus dédit licentiam exeundi donec ab ipsa infirmitate esset liberatus, et post con- valescentiam infra vni° dies in statu pristino, non expectante (sic) mandato nostro, in carcere revertatur. Actum fuit hoc in presentia domini episcopi Garcas- sone, et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.

XXV. 15 août 1250, Carcassonne. Cautions pour Arnaud Miraud, de Caunes, malade, auquel l'évêque de Carcassonne permet de sortir de prison. Dans les huit jours qui suivront sa guérison, il devra se reconstituer prisonnier.

Anno Domini JVf GG° L°, in festo Assumptionis Béate Marie. Bernardus Oliba, de Lauracio, Guillelmus Gui- raudi et Petrus Sicardi, de Lauracio, tîdejusserunt,

1. En 1250, Pâques tomba le 27 mars.

2. Voy. deuxième partie, XIX.

3. Voy. XXII, note.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i29

prestito juramento, domino episcopo Garcassonensi, pro Arnaudo Miroaudi de Gaunis sub pena c libr. Mal- gor., qui est infirmus in carcere\ cui prefatus dominus episcopus dédit licentiam exeu[n]di donec ab illa infir- mitate esset liberatus; et post convalescentiam infra viifdies in statu pristino, non expectante (sic) mandate nostro, in carcerem revertatur. Testes Gervaisa, baju- lus Cabardesii' pro domino rege Francorum, Guillel- mus Stephani, Poncius Ferrolli, et Bonus Mancipus, qui hec scripsit.

XXVI. l""" septembi'e 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre Etienne, de Cornèze, qui comparaîtra le samedi avant la fête de saint Michel (24 septembre).

Anno quo supra, kal. septembris. P. Stephani de Cornazano, et pro eo et mandato ejus R. de Gorano, R. Stephani, frater dicti P. , Guillelmusde Gornazano, de Garcassona, tîdejusserunt domino episcopo Garcassone quod idem Petrus Stephani veniet ad diem et ad dies sibi assignatas, et faciet et complebit omnem peniten- tiam quam pro crimine heresis dominus episcopus sibi duxerit injungendam ; et parebit mandatis omnibus et singuhs ejusdein domini episcopi ; quod nisi faceret, omnes prenominati obligaverunt se et sua quihbet in sohdum, sub pena l librarum Malg., juramento prestito, ab eisdem persolvendarum ad omnimodam voluntatem domini episcopi memorati. Testes Ber. Martini, canonicus, P. de Baure, Bonus ÏVIancipius, et P. Ariberti, notarius pubHcus, qui hec scripsit. Et est

1. Voy. XXIT, note.

2. Le Cabardès, commandé par le château de Cabaret, coinra. de Lastours, cant. de iMas-Cabardès, Aude.

9

^30 REGISTRE DU GREFFIER

assignatum ei sabbatum ante festum beati Micahelis, ut compareat coram domino episcopo.

XXVII. 7 septembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre Colom, de Rieux-en-Val, qui comparaîtra le samedi avant la fête de saint Michel (24 septembre).

Anno quo supra, vif idus septembris. Petrus Colombi, de Rivo in Valle Danie, et pro eo et man- dato ejus Johannes Fina, de Monte Lauro, Bernar- dus de Faia, de Rivo, Guillelmus Juliani, de Tauzerano, et Gniraiidus Andrée, de Serviano, fidejusserunt domino G., episcopo Carcassone, et obligaverunt se et sua qui- libet in solidum, prcstito juramento, sub pena L li- brarum Malg. solvendarum ad voluntatem domini episcopi, nisi idem Petrus Golumbi veniret ad diem et ad dies sibi assignâtes et pareret mandatis omnibus et singulis domini episcopi; et est ei assignatum sab- batum ante instans festum beati Micahelis, ut compa- reat coram domino episcopo memorato. Testes frater Guillelmus, frater Bonetus, Brunus, custos immurato- rum, Poncius, bajulus panis et vini domini episcopi. Bonus Mancipius, et P. Ariberti, publicus notarius, qui bec scripsit. Et hanc obligationem recepit de man- dat© domini episcopi sepefati.

XXVIII. 11 septembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre Hot, de Villetritouls, auquel la veille de la fête de saint Mathieu (20 septembre) est fixée pour qu'il présente sa défense.

Anno quo supra, m idus septembris. Petrus Hot, filius quondam R"**' Hot, de Villa Tritulis, et pro eo et mandato ejus Guillelmus Ar.de Tauzerano, R''"'Requini,

io

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 131

et Bernardus Hot\ frater dicti Pétri, fidejusserunt domino G., episcopo Carcassone, et obli|^averiint se et sua quilibet in solidum, juramento prestito, sub pena L librariim, quod idem Petrus Hot veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit mandatis omni- bus et singulis domini episcopi et faciet et complebit omnem penitentiam, quam cidem predictus doininus episcopus duxerit injungendam, et ducet causam suam coram eodem domino episcopo ; quod nisi face- ret, omnes prenominati solvent dictam pecuniam ad voluntatem domini episcopi memorati, ita quod nul- lus eorum possit pro parte excusari. Et est ei assig- nata dies vigilia instantis festi boati Mathei ad pro- ponendum omnes exceptiones et deffensiones suas légitimas, si quas habet, coram eodem domino epis- copo, contra illa que in inquisitione inventa sunt contra eum. Testes P. de Baure, capellanus, magister P., officialis, R. P., Bonus Mancipius, et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.

XXIX. 13 sepleiubre 1250, Carcassonne. A la demande de Guillaume, abbé de Saint-Hilaire, l'évêque de Carcas- sonne permet à Alazaïs Sicre, de Cavanac, de sortir de pri- son jusqu'à la fête de la Toussaint.

Anno quo supra, ydibus septembris. Ad instan-

1. Un Bernard Olh [Bernardus Ot/ionis), seigneur de Niort [dominas de Aniorto), avait fait sa confession ou aveu devant fr. Ferrier et fr. Willem Raymond, inquisiteurs, à Limoux et à Albi, en 1242, 1245 et 1246 (Doat, XXIV, fol. 83, 98, 102). Probablement, il n'avait de commun avec celui-ci que le nom ; car les Ilot de notre pièce ne paraissent pas avoir appartenu à une famille de chevaliers ou de seigneurs (voy. LUI).

132 REGISTRE DU GREFFIER

ciamG., abbatis Sancti Yiarii\ dominus G., episcopus Garcassone, dédit licenciam Alazaicie Sicrede de Gava- nacho, Garcassonensis dyocesis^, exeundi carcerem, ubi erat immurata pro crimine heretice pravitatis ; et quod possit esse extra carcerem ubicumque voluerit usque ad instans festum Omnium Sanctorum, ita quod in illa die, non expectato mandato ipsius domini epis- copi, ad eumdem carcerem revertatur, ibidem mora- tura perpetuo ad penitentiam pro dicto crimine pera- gendam. Et hoc se factura et completura juravit supra sancta Dei Evangelia predicta Alazaicia in presencia predicti abbatis, et... monachi ejus, magistri P., offi- cialis, Bruni, custodis carceris, et multorum aliorum, et P. Ariberti, publici notarii, qui hec scripsit.

XXX. 14 octobre 1250, Villalier. Pierre de Garda, de Conques, à l'audience, déclare vouloir se défendre ; il désire avoir par écrit ses accusations. Il nomme plusieurs de ses ennemis. Le vendredi suivant (21 octobre) lui est assigné pour qu'il comparaisse devant l'évêque.

Anno Domini jVrGG°L°, ii idus octobris. Petrus de Garda, de Gonchis, comparuit apud Viilarium coram domino G., episcopo Garcassone ; et, requisitus si velit se defïendere de his que in inquisitione inventa sunt contra eum, dixit quod sic. Item^ requisitus si vult ea in scriptis recipere, dixit (juod sic. Item, requisitus si habet inimicos, dixit quod sic ; et tradidit eos in scriptis^; et plures inimicos non vult nominare, immo

1. Guillaume Pierre, abbé de Saint-Hilaire, 1237-12G3 [Gal- lia christ., \\, c. 1012).

2. A la marge : Ista débet procurare intérim captum habere.

3. Voy. plus haut, n" XVII, note.

: I

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 133

renuntiat, ut dicit, nominationi inimicoriim. Testes dominus Guir[audiis], P. de Baure, magister R. David, et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.

Item, eadem die fuerunt sibi tradita dicta testium in scriptis, qui contra ipsum deposuerunt in inquisi- tione. Et est ei assignata instans feria vi'' ut compa- reat coranm domino episcopo ubicumque sit in dyocesi Carcassonensi, ad proponendum, et exipiendum et dicendum quod volucrit ad deffensionem suam. Testes magister R. David, P. de Baure, et P. Ariberti, nota- rius publicus, qui hec scripsit.

XXXT. 12 novembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Bernard Jourdain, de Canecaude.

Anne quo supra, ii idus novembris. Bernardus Jor- dani, de Ganacalida, et pro eo et mandato ejus, Petrus Daide et Arnaldus Daide et R"""^ Fabri, de Ganacalida, obligaverunt se et sua quilibet in solidum sub pena L librarum magistro P., officiali Garcassone, recipienti nomine domini episcopi, quod predictus Ber. Jordani veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi ; et faciet et complebit omnem penitentiam quam sibi pro crimine heresis duxerit injungendam ; quod nisi face- ret, prenominati solverent dictam pecuniam ad volun- tatem domini episcopi per prestitum juramcntum. Testes G. Poncii, R. Escuderii, clerici, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XXXII. 15 novembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre Bonafos, de Canecaude.

Anno quo supra, xvii kal. decembris. Petrus

134 REGISTRE DU GREFFIER

Bonafos, de Canacalida, et pro eo et mandate ejus Guillelmus Ponairer, Ar. Romevi, Ar. Bonafos, de Canacalida, obligaverunt se et sua quilibet in soli- dum per juramentum et publicum instrumentum sub pena l librarum Petro Ariberti recipienti nomine domini episcopi, quod dictus Petrus Bonafos faciet et complebit onnnem penitentiam quam sibi pro crimine heresis dominus episcopus duxerit injiingendam, et parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi ; quod nisi fàce[re]t, omnes prenominati solverent dic- tam pecuniam ad voluntatem domini episcopi memo- rati. Testes Guillelmus Pétri de Gonchis, capellanus de Fliurano, et Armannus, clericus ejus, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.

XXXIII. 15 novembre 1250, Carcassonne. Cautions pour

Pierre Aimeric, de Canecaude.

Anno et die predictis^ Petrus Aimerici, et pro eo et mandate ejus Guillelmus Poncii Sigui, Guillelmus Micahelis et R''"' Gaufre, de Ganacalida, obligaverunt se et sua quilibet in solidum sub pena L librarum, modo et forma propedicta. Testes R. Fabri, de Villamostauso, R. Faber, de Ganacalida, et muiti alii, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XXXIV. 23 novembre 1250, Carcassonne. Cautions pour

Guillaume Miton, domicilié à Saint-Martin.

Item, anno quo supra, ix kls. decembris. Gompa- l'uit Guillelmus Mitonis, quondam de Alsona, nunc stans apud Sanctum Martinum Garcassonensis diocesis; et

1. De Ca[na]calida, à la marge..

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 135

juravit stare niandatis domini episcopi ; et pro ipso Pe. Comte et Guillelmus Textor, ambo de Alsona; et ad hec obligaverunt se et sua unusquisque in solidum usque ad c libras Melgorensium.

XXXV. 15 novembre 1250, Carcassonne. Cautions pour

Ber. Textor, de Taurise ^ .

Anno quo supra, xvii kal. decembris. G. Textor, R. Rog et Rogerius Rernardi, de Tauzirano, se et sua quilibet in solidum iuramento prestito obligaverunt. sub pena l librarum pro Rer. Textoris, de Taurizano, quod idem Ber. Textoris faciet et complebit, et cetera, ut supra. Testes sunt R. Faber, de Villamoustausso, R. Escuder, clericus, G. R. de Alzona, et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.

XXXVI. 30 novembre 1250, Carcassonne. Permission est donnée à Pierre Pelha, de Couffouiens, de dépouiller les croix jusqu'à son retour de France.

Anno Domini CG" L", ii kal. decembris. Data est licentia Petro Pelha, de Gofolento, deponendi cru- ces sibi pro heresi impositas', quousque redierit de Francia ubi vult ire; et post reditum suum, infra Vlif dies débet se presentare domino episcopo Gar- cassone, et ad omnimodam voluntatem suam débet illas cruces vel alias resumere sine omni nova causa; et de pcregrinationibus suis quas perfecerit débet eidem ostendere litteras testimoniales. Et predicta

1. Voy. Deuxième partie, XLV.

2. Ces croix d'étoffe recouvraient les vêtements sur la poi- trine et les épaules (concile de Béziers de 1246, cap. xxvi. Labbe, Acta concil., VII, c. 420).

136 REGISTRE DU GREFFIER

servare et se complere juravit supra Saricta Dei Evan- gelia ; et coneessit fieri publicum instrumentum ; in aliis vero que sibi injuncta sunt nichil est immutatum. Testes sunt dominus Guir[audus], capellanus de Aqua viva, P. de Vicinis, R. Pétri, G. Poncii, et multi alii, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XXXVII. 5 décembre 1250, Carcassonne. Arnaud Pages, de Moussoulens , à l'audience, déclai'e ne vouloir ni se défendre ni recevoir par écrit aucune accusation. Il nomme ses ennemis.

Anno quo supra, nonis decembris. Arnaudus Page- sii, deMossolenx, comparuit apud Garcassonam coram domino episcopo Garcassone ; et requisitus si vult se deffendere de hiis que in inquisicione inventa sunt contra eum, respondit quod nuUus pro vero potest aliquid dicere de ipso. Requisitus si velit ea in sçrip- tis recipere, dixit quod non; et aliter non vult se def- fendere. Item, requisitus si habet inimicos, dixit quod sic, Ber. Gausbert et Martinum Montanerii^ ; set nul- lam legitimam causam inimicitiarum assignavit; et alios inimicos noluit nominare.

XXXVIII. 5 décembre 1250, Carcassonne. R. Vital, de Moussoulens, à l'audience, déclare qu'il veut se défendre ; il nomme ses ennemis et recevra par écrit les dépositions des témoins.

Item, cadem die, comparuit R. Vitalis de Mosso- lenx; et requisitus si volebat se deffendere de hiis que in inquisitione contra ipsum erant inventa, dixit quod sic. Item, requisitus si habebat inimicos, dixit quod

1. Voy. plus haut, n" XVIIÏ, note.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 137

sic, Bertrandum Malet, fratrem A. Malet, et Vitalem, sororium ejus, et omnes homines de Gaunis pro duello ^ fîlii sui Vitalis; alios autem inimicos nesciebat nomi- nare, vel nesciebat se habere, ut dicebat. Item, requi- situs si vult scripta recipere depositionum testium, dixit quod sic.

XXXIX. 5 décembre 1250, Carcassonne. G.-Ber. Faure, de Saint-Marlin, s'oblige à obéir aux ordres de l'évêque et présente sa caution.

Anno et die predictis. G. Ber. Faber, de Sancto Martino, et Ar. de Na Sicart, de Sancto Martino, pro 60 et mandato ejus obligaverunt se et sua sub pena L librarum quilibet in solidum, quod dictus G. Ber. veniet ad diem et ad dies sibi assignatas ; et parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi.

XL. 3 décembre 1250, Carcassonne. Ber. Caune se porte

caution pour le même.

hem, anno quo supra, m nonas decembris. Ber. Gauna obligavit se simili modo pro G. Ber. Fabri.

XLI. 3 décembre 1250, Carcassonne. Cautions pour R. Vital et Arnaud Pages le jeune, de Moussoulens. Même jour, les dépositions des témoins leur sont données, avec assignation pour le samedi avant la fête de saint Thomas, apôtre (17 décembre).

Anno quo supra, m nonas decembris. Guillelmus Amdieu, Bernardus Chatbert, Guiraudus Ath, filius quondam Bernardi Ath, Poncius Guillelmi, Arnau- dus Barravi, G. Barravi, R. Bonet, P. Vaquerii, Bertrandus Cabos, Guillelmus Moliiierii obligaverunt

1. Guerre, lutte, conflit.

138 REGISTRE DU GREFFIER

se et sua, sub pena c librarum, magistro P., officiali, recipienti vice domini episcopi, pro R"^" Vitalis et pro ^pdo pagesii, juvene, de Mossolenx, quilibet in solidum, per juramentum et publicum instrumentum, quod prenominati R. Vitalis et Arnaudus Pagesii venient ad diem et ad dies sibi assignatas; et parebunt mandatis omnibus et singulis domini episcopi Carcassone; quod nisi facerent, prenominati solvent dictam pecuniam ad omnimodam voluntatem domini episcopi ; et super hoc renunciaverunt omni juri scripto et non scripto, quo mediante se possent juvare vel tueri, et speciali- ter curie domini Régis; et subposuerunt se omnino voluntati domini episcopi memorati. Testes Jordanus Pagani, Guillelmus Gaissias, vascho, Philipot, janitor, et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.

Item, eadem die, predicti R. Vitalis et Ar. Pagesii comparuerunt Carcassone coram prefato domino offi- ciali; et f'uerunt eis dicta testium qui in inquisitione deposuerunt contra eos tradita in scriptis ; et fuit eis dies assignata dies sabbati ante instans festum beati Thome, apostoli, ad audiendum sententiam vel man- datum domini episcopi super illis que de heresi inventa sunt contra eos et eisdem tradita in scriptis.

XLII. 17 décerabre 1250, Carcassonne. R, Vital, à l'au- , dience, ne présente ni exception ni défense. Le prononcé de la sentence est renvoyé au lendemain, dans l'église Saint- Vincent.

Anno quo supra, xvi kal. januarii. Gomparuit R. Vitalis coram domino episcopo, et nullam Jegiti- mam exceptionem proposuit, nec dixit aliquid ad deffensionem suam legitimam ; et fuit dies hodierna

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 139

eidem contiiiuala ad audiendam sententiam memora- tam ad diem crastinam in ecclesia Sancti Vincencii.

XLIII. 8 décembre 1250, Carcassonne. Alazaïs, femme de P. Barrau, de Moussoulens, déclare vouloir se défendre, nomme ses ennemis et reçoit par écrit les dépositions des témoins. Jour lui est assigné pour le vendredi après la Sainte- Luce (16 décembre). Elle s'oblige à se tenir à la disposition de l'évêque.

16 décembre 1250, Carcassonne. Jour lui est assigné pour le lendemain dans l'église Saint-Vincent pour la sentence définitive.

Anno quo supra, vi idus decembris. Alazais, iixor P. Barravi, de Mossolenx, comparuit apud Gar- cassonam coram domino episcopo; et requisita si vult se deffendere de hiis que in inquisitione inventa sunt contra eam et vult ea in scriptis recipere, dixit quod sic; et requisita si habet inimicos, dixit quod sic, Vitalem, sororium Ar. Malet, et Audiardis Pagesa; set nullam legitimam causam inimiciciarum assignavit ; et fuerunt sibi tradite in scriptis deposi- tiones testium qui in inquisitione deposuerunt contra eam ; et fuit sibi assignata dies feria vi"* post instans festum béate Lucie ad proponendum omnes excep- tiones et deffensiones suas légitimas, si quas habet. Actuin fuit hoc Garcassone, in presentia G., archi- diaconi, R., sacriste Sancti Nasarii, magistriR. David, magistri P., officiaHs, domini Guir[audi], capellani de Aqua Viva, magistri R. de Monte Olivo, et multorum aliorum, et P. Ariberti, notarii, qui hec scripsit.

Anno et die predictis. Predicta Alazais Barrava obligavit se et sua per juramentum proprium et publi-

140 REGISTRE DU GREFFIER

cum instriimentum, quod ipsa veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi Carcassone; et quod ita com- pleat obligavit se et sua pro ea Guillelmus Barrau sub pena l librarum in solidum; et renuntiavit omni juri scripto et non scripto et specialiter curie domini Régis. Testes Johannes Dauas^ Brunus, vascho, G. Garsias, vascho, P. de Baure, capellanus, et P. Ari- berti, notarius qui hec scripsit.

Anno quo supra, xvi[i] kal. januarii, predicta Alazais comparuit Garcassonam coram domino epis- copo ; et requisita si vult addicere vel proponere ad defensionem suam, dixit quod Martinus Montanerii est inimicus suus pro bono quod fecerat ei, et quia defraudabat eam de quadam laborantia^; nichil aliud vult dicere; set petit quod assignetur sibi dies ad nominandum inimicos; et fuit ei assignata dies cras- tina ad audiendum diffinitivam sententiam super cri- mine heresis in ecclesia Sancti Vincencii.

XLIV. 10 décembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Ermengarde Roger, d'Arquettes. Elle est assignée au len- demain de la Circoncision (2 janvier) pour recevoir par écrit les dépositions des témoins.

Anno quo supra, iiif ydus decembris. Ermejar- dis(?) Rogeria, de Archis, et pro ea et mandato ejus P. Stepliani, deFavers, P. Vitalis, de Rivo, etR. Fabre, filius dicte Ermejardis (?), obligaverunt se et sua, (juilibet in solidum, domino episcopo Carcassone,

1. Davas?

2. Terre cultivée (Du Cange, au mot : Lahor).

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. \M

sub pena l librariim, quod ipsa Ermejardis (?) venict ad diem et ad dies sibi assignatas, et parebit man- datis omnibus et singulis domini episcopi; et faciet et complebit penitentiam quam eidem injunget pro crimine heresis; quod nisi faceret, prenominati sol- vent dictam pecuniam ad voluntatem omnimodain ejusdem domini episcopi; et super hoc abrenuncia- verunt omni juri quo medianle se possent juvare vel tueri. Testes magister R. David, dominus Guir[audus], capellanus de Aqua Viva, et muiti alii, et P. Ariberti, notarius, cjui bec scripsit. Et est sibi assignata dies crastinum instantis festi Gircumcisionis Domini ad recipiendum in scriptis dicta testium que in inquisi- tione inventa sunt contra eam.

XLV. 12 décembre 1250, Carcassonnc. Cautions pour Ar. Guillaume, de Moussoulens.

Anno quo supra, ii idus decembris. Ar. G., de Mossolenx, et pro eo et mandato ejus P. Ath, et Pon- cius de Mossolenx, et Petrus Oth obligaverunt se et sua, quilibet in solidum, sub pena L librarum, quod dictus Ar. W. parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi ; quod nisi faceret, prenominati sol- vent pecuniam predictam ad voluntatem omnimodam domini episcopi Garcassone; et super hoc renunciave- runt omni juri scripto et non scripto, et specialiter curie domini Régis ; et sic servare et complere pro- miscrunt per juramentum proprium et publicum ins- trumentum. Testes P. de Baure, capellanus, Jo. Dauas, G. Stephani, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.

142 REGISTRE DU GREFFIER

XLVI. 14 décembre 1250, Carcassonne. G. Bérenger, Ber. Belon et Pierre Belon, d'Arzens, s'obligent à rester à la disposition de Tévêque. Ils sont assignés au lendemain de l'Epiphanie (7 janvier)^.

Anno quo supra, xix kal. januarii. G. Berengarii, Ber. Belloni, et Petrus Belloni, de Arzirico, obligaverunt se et sua domino episcopo Carcassone par juramentum et publicum instrumentum quod ipsi parebunt man- datis omnibus et singulis domini episcopi, et venient ad diem et ad dies sibi assignatas; et pro eis fidejussit dominus G. Pétri sub pena l librarum pro quolibet. Testes Jo. Dauas, Brunus, et G. Gassias, vasco. Assig- nata est eis dies crastinum Epiphanie instantis.

XLVII. 20 décembre 1250, Carcassonne. Cautions pour

Vital Amdieu.

Anno Domini M" GG° L°, xii[ kal. januarii. Vitalis Amdeu, fîlius R^' Vitalis, et pro eo et mandato ejus P. R. Ath, G. Barra, R. Massau, Vitalis Stephani, Johannes de Villalonga et Ber. Tliolsa obligaverunt se et sua, quilibet in solidum, domino episcopo Gar- cassone, sub pena L librarum per juramentum et publicum instrumentum, quod idem Vitalis Amdieu veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi, et t'aciet et complebit omnem j)enitentiam quam sibi dominus episcopus pro crimine heresis duxerit injun- gendam; quod nisi faceret, omnes prenominati sol- vent pecuniam ad omnimodam voluntatem domini

1. Voy. plus bas, n^^ CLXXIV, CLXXVI et CXCV.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. \\3

episcopi ; et super hoc renunciaverunt omni jiiri scripto et non scripto et specialiter curie Régis. Tes- tes frater G. R., G. Stephaiii, Jo. de Rapassat, Johan- nes Dauas, et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.

XLVIII. 20 décembre 1250, Carcassonne. Cautions pour

Arnaud Cartel.

Anno et die predictis. Ar*^"' Gartella et pro eo et mandato ejus obligaverunt se modo et forma pro- pedicta domino episcopo P. Vaquer, G. Barrau, R. Massa, Ber. Tolsani, quod idem Ar. faciet sicut dictum est de Vitali Amdieu. Testes Johannes de Rapassat, G. Gassias, vascho, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XLIX. 20 décembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Ar. Rames, G. Rames et P. Rames, frères.

Anno et die quo supra. Ar. Rames, et G. Rames et P. Rames, fratres, et pro eis et mandato eorum obh'gaverunt se et sua modo et forma superius expressa P. R. Ath, G. Barrau, R. Massa, Vitalis Stephani, Johannes de Villalonga, Ber. Toisa, et P. Vaquer, pro quohbet ipsorum, sub pena l librarum juxta predic- tum modum. Testes propedicti, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

L. 21 décembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Pierre Astre et Arnaud Martin.

Anno quo supra, xii kal. januarii. Petrus Astre et Arnaudus Martini obhgaverunt se et sua per juramen- tum et pubh'cum instrumentum quod ipsi venient ad

144 REGISTRE DU GREFFIER

diom et ad dies sibi assignatas ; et parebunt mandatis omnibus et singulis domitii episcopi ; et facient et complebunt penitentiam quam eis dominus episcopus pro crimine heresis duxerit injungendam ; et quod ita servent et compleant fidejusserunt pro eis Bar- tholomeus Martini, P. Rogerii, juvenis, G. Amelii, R. Auriol et R. Massa, sub pena G librarum persol- vendarum ad omnimodam volunlatem domini epis- copi ; et super hoc renuntiaverunt omni juri scripto et non scripto, et specialiter curie domini Régis et omni alii juri quo se possent juvare et tueri. Testes Rainaudus, clericus de Mossolenx, Jo. Dauas, G. Gas- sias, et Rainaudus, carcerarius, et P. Ariberti, nota- rius publicus, qui hec scripsit. .

LI. 24 décembre 1250, Carcassonne, Cautions pour Bernard Pons, de Pezens.

Anno quo supra, ix kal. januarii. R. Folquerii, R. de Gamo, G. Ber., G. Manescot obligaverunt se et sua per juramentum et publicum instrumentum, qui- iibet in solidum, sub pena l librarum, pro Bernardo Poncii de Pesinco, videlicet quod idem Ber. parebit mandalis omnibus et singulis domini episcopi et veniet ad diem et ad dies sibi assignatas; quod nisi faceret, prenominati solvent illam pecuniam ad omnimodam voluntatem domini episcopi; et renunciaverunt, etc., ut supra. Testes magister P. de Baure, G. Gassias, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

1^11. 24 décembre 1250, Carcassonne. Cautions pour Ar. Garcias et Ar. Pierre, de Preixan.

Anno et die predictis. Ar. Garcias et Ar. Pétri, de

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 145

Preissano, et pro eis et mandato eorum obligaverunt se et sua quilibet in solidum, per juramentum et publi- cum instrumentum, R. Preissani, de «Preissano, et Manescot de Gaux, Ber. Roqua, de Alairaco, sub pena L librarum pro quolibet, quod prenominati Ar. et Ar. parebunt mandalis omnibus et singulis domini episcopi ; et super hoc renunciaverunt, etc., ut supra. Testes G. Gassias, G. de Na Fina, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

LUI. Procks contre Raymond dk Niort.

1. 3 janvier 1251 (n. st.), Pomas. Interrogatoire de Ray- mond de Niort, chevalier, par l'évêque de Carcassonne, inquisiteur délégué à la cause.

Anno Domini M°GG°L°, m nonas januarii. R**"' de Aniorto^ miles, requisitus de veritate dicenda tam de se quam de aliis, vivis et mortuis, super crimine heresis et Valdesie, testis juratus, dixit quod nun- quam vidit, adoravit hereticos, nec flexit genua sua

1. Déjà quelques années auparavant, un procès pour hérésie avait été fait à l'un des membres de cette famille considérable, Bernard Aton (Doat, XXI, fol. 34-50), qui fut condamné comme hérétique le 13 février 1237 (n. st.) (voy. la sentence dans Doat, XXI, fol. 163). Le 2 mars suivant, Guillaume, son frère, fut condairiné à la prison perpétuelle [ibid., fol. 164); et le même jour, sentence contre Guillaume-Bernard do Niort, Géraud de Niort et Esclarmonde, leur mère, condamnés par contumace [ibid., fol. 166). Un Raymond de Niort figure dans plusieurs actes du temps [Hist. gcn. de Languedoc, VIU, 1U62, 1065, 1135, 1141, 1193, 1194, 1263). L'excommunication d'un Ray- mond de Niort par l'évêque de Carcassonne fut reprochée à ce prélat parle sénéchal [ibid., 1421). Probablement, c'est celui-là même dont le procès se déroule ici. Cf. n" XVIII.

lu

146 REGISTRE DU GREFFIER

coram eis; nec dixit eis : Benedicite; nec fecit eis aliquam reverenciam capiteinclinato. Iteuiy dixit quod, postquam fuit ad curiam domini Pape, non vidit here- ticos, nec dédit eis aliquid, nec misit, nec predicatio- nem eorum audivit, nec recepit, nec recipi t'ecit, nec vidit nuncium eorum nec literam, nec misit hereticis literam nec nuncium suum ; nec participationem nec familiaritatem habuit cum eis, nec cum condempnato aliquo pro heresi. Requisitus de tempore quo fuit ad curiam, dicit quod vif idus septembris, anno Domini CG°XLIX"; utrum vero ante id tempus receperit hereticos in terra sua vel in domo sua, vel dederit eis aliquid, noluit respondere, nisi de adoratione et de [his] que superius continentur, licet esset pluries requisitus. Dicebat enim idem R"^"* quod non teneba- tur respondere alicui de tempore transacto, scilicet antequam iret ad curiam domini Pape, quia de omni- bus iliis dicit se fore absolutum per dominum Papam. Hec deposuit apud Pomars, diocesis Garcassonensis, coram venerabili pâtre G., Dei gratia Carcassonensi episcopo, inquisitore super hoc auctoritate apostolica deputato. Testes dominus Guiraudus, capellanus de Aqua Viva, magister R. David, capellanus de Tauri- zano, magister Rotbertus, clericus domini episcopi, et Pe., capellanus domini episcopi, notarius publicus, qui hec scripsit.

Iteiiiy dixit quod fuit confessus fratri Ferrario, ordi- nis Predicatorum, tune inquisitore; et hostendit quan- dam literam qua dicebat se absolutum fuisse per dominum Papam. Testes propcdicti.

DE L'TNQUFSITION DE CARCASSONNE. i^û

2. 1251, Carcassonne. Assignation à la femme de Ray- mond de Niort, pour le jeudi après les Cendres (2 mars).

Dics est assignata uxori R'^' de Aniorto die jovis post Gineres, qua veniat Carcassonam.

o. 1249-1250. Dépositions des témoins.

Testes circa R'"*""' de Aniorto ^ .

a. 1250. Méfaits commis par Raymond de Niort à Tour-

reilles et remontant à vingt-cinq ans.

Anno Domini M°GG"L°. ... testis juratus, dixit se vidisseapud Turrclhas in Reddesio, in domo Marcialis, quod R°''"^ de Aniorto adoravit hereticos Rernardum Poncii et Arnaldum Poncii hereticos, ipso teste et Guillelma, uxore Marcialis, presentibus et videntihus; et adjecit se vidisse quod idem Ar. Poncii hereticus fuit baiulus dicti R"'*' de Aniorto in ledda quani con- suevit recipere apud Quilanum ; et morabatur tune in domo Johannis de Vite. De tempore, xxv anni vel circiter.

b. 2 septembre [1250]. Méfaits commis par Raymond de Niort à Tourreilles et remontant à vingt-cinq ans et au delà.

Anno quo supra, iiii° nonas septembris. ... testis jurata, dixit quod vidit apud Turrelhas, in domo sui ipsius testis, Rernardum Poncii et Ar. Poncii hereticos; et vidit ibi similiter cum dictis hereticis R""*""" de Aniorto et Guillehnum de Fontaynas ; et ibi idem j^ndus jg Aniorto, ipsa teste vidente, adoravit dictos

1. On ne manquera pas de remarquer que les noms des témoins dont les dépositions suivent ne sont pas donnés. La raison en a été déjà fournie. Plus haut, n" XVIII, note.

148 REGISTRE DU GREFFIER

hereticos dicendo : Benedicite, ter flexis genibus ante ipsos ; et heretici respondebant in quolibet Benedicite, Deus vos benedicat; et prefati heretici recipiebant et colligabant leddam in molendino pro R'"^° de Aniorto, secundum quod ipsi narrabant et dicebant ipsi testi. De [tempore], xxv anni et ultra.

c. 1" mai 1249, Autres méfaits du même remontant à quinze ans et accomplis dans son propre château [rupes).

Anno Domini M°GG°XLIX, kls. madii... testis jurata, dixit quod dum ipsa testis staret apud rupem R'"*' de Aniorto cum Blanca de Paracols, avia R"'*' de Aniorto, heretica, et cum fîlia ejus, similiter heretica, vidit ipsa testis pluries dictum R"'*"" de Aniorto qui tenebat ibi dictas hereticas visitantem dictam Blancam de Para- cols, aviam suam, hereticam; et ibi, ipsa teste vidente, adoravit dictam hereticam dicendo ter : Benedicite, flexis genibus ante ipsam. De tempore, xv anni vel circiter.

d. l*"" octobre 1250. Autres méfaits du même remon- tant à vingt ans, accomplis par le même dans son château [rupes] et à Lésignan.

Anno Domini IvrCG^L", kls. octobris... testis jura- tus, dixit quod vidit apud rupem R""' de Aniorto in saltu, quam tenebat R"^"^ de Aniorto, R""^""" Agu- Icrium et alios multos hereticos stantes ibidem et tenentes publiée domicilia sua ; et ibi idem R"**"^ de Aniorto, ipso teste vidente et audiente, intrabat in domum dictorum hereticorum, et visitabat eos, et salutabat eos, et loquebatur familiariter cum eis. De tempore, circiter xx annos. Item, dixit quod, cum j^ndu8 ^Q Aniorto predictus infirmaretur graviter qua-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 149

dam vice apud Lcsignanum, diocesis Narbonensis, in domo ecclesie dicLi castri, ipse testis et Guillelmus de Foiitaynas accedentes ad castrum de Asilhano assump- serunt inde duos hereticos, et adduxerunt eos apud Lesi<;nanum, et introduxerunt eos in domum prefatam ante predictum R'"'™ de Aniorto ; et tune idem R""*"' de Aniorto, ipso teste vidente, de lecto surgit.

LIV. 17 février 1251 (n. st.), Carcassonne. Pons Guil- laume, de Preixan, s'oblige à se mettre à la disposition de l'évêque et fournit sa caution.

Anno Domini xM° GG° L°, xiii kal. marcii. Pon- dus Guillelmi, et pro eo et mandato ejus Bernar- dus Gili, de Preissano, (juilibet obligaverunt se in solidum sub pena l librarum, prestito prius jura- mento, quod idem Poncius faciet et complebit omnem penitentiam que sibi pro crimine heresis injungetur, et parebit mandatis omnibus et singulis domini epis- copi. Testes P. de Baure, Ar. Pétri, de Preissano, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LV. 27 février 1251 (n. st.), Carcassonne. Pierre Vassal, de Salsigne, s'oblige à se mettre à la disposition de l'évêque et fournit ses cautions.

Anno quo supra, ii kal. marcii. P. Vassal, de Sal- sinhano, et pro eo et mandato ejus obligaverunt se et sua Ber. Miquel vel Sabbater, P. Ermengaudi et Gal- hardus, frater dicti P. Vassalli de Salsinhano, quilibet in solidum, sub pena L librarum, prestito juramento, quod idem P. Vassalli parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi, et ad diem seu dies sibi assignatas comparebit, facietque omnem penitentiam quam sibi dominus episcopus injunget pro crimine

150 REGISTRE DU GREFFIER

heretice pravitatis. Testes Johannes Furnerius et Pon- dus, cellararius domini episcopi, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

LVI. 7 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. Cautions pour G. Garcias, du Bourg de Carcassonne (ville basse).

Anno quo supra, nonis marcii. Amelius de Rabas- tenx, Ber. Roia, Ber. Esforsat et Ber. Morret, de Gonchis, et P. Garcias, de Bordis, obligaverunt modo et forma predicta se et sua per juramentum et publi- cum instrumentum, sub pena l librarum, pro G. Gar- cias de Burgo; et idem G. eadem servare juravit. Testes Jo. Furnerius, Ghalhau, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

LVIl. 8 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. Cautions pour

Ar. Mir, d'Arzens.

Anno quo supra, viii° idus marcii. Ber. Mir et R. Laurencii obligaverunt se simili modo pro Ar. Mir de Arzinco, et idem Ar. eadem se servare juravit. Testes frater G. Porta, Amelius de Arzinco, Chalau, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LVIH. <S mars 1251 (n. st.), Carcassonne. Cautions pour

Ber. Bel, d'Arzens.

Anno et die predictis. P. de Rozeriis, P. Faure, R. llzalgerii obligaverunt se simili modo pro Ber. Bello de Arzinco ; et idem Ber. eadem se servare et complere juravit. Testes predicti.

LIX. 9 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. Cautions pour

Ber. Franc, d'Arzens.

Anno quo supra, \u° idus marcii. P. Amelii, Ar. de

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 151

Barsa, et R""*"' de Mazet obligaverunt se et sua, et modo et forma superius expressa, pro Ber. Franc de Arzinco ; et idem Ber. eadem se servare et compîere juravit. Testes Jo. de Grasanis, capellanus, Jo., capellanus de Arzinco, et P. Ariherti, notarius, qui hec scripsit.

LX. 9 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. Ai-naud Jourdain cautionne pour Ber. Jourdain, d'Arzens.

Anno et die predictis. Arnaldus Jordani obligavit se simili modo pro Ber. Jordani de Arzinco, fratre suo ; et idem Ber. eadem se servare et compîere jura- vit. Testes magister R. David, G. Poncii, et P. Ari- berti, notarius, qui hec scripsit.

LXI. 30 mars 1251, Carcassonne. Cautions pour R. de. Gordo, d'Alzonne, prisonnier, autorisé à sortir de prison jusqu'à l'octave de Pâques (23 avril).

Anno Domini, M" GG° Lf, iif kal. aprilis. G. de Gordo, G. Marini, G. Morrificat de Alzona fidejusse- runt pro R. de Gordo de Alzona immurato, cui data est licencia exeundi murum et esse extra usque in octabis Pasche ; et tune débet redire in eumdem murum sine omni nova causa, non expectato mandato nostro ; et quod ita compleat, omnes predicti obliga- verunt se, sub pena l librarum, quisque in solidum, per juramentum et publicum instrumentum. Testes Ber. de Dozinco, P. de Baure, Ber. Digon, et P. Ari- berti, notarius, qui hec scripsit.

LXII. 2 avril 1251, Carcassonne. Cautions pour Guil- laume-Raymond Moncade autorisé à sortir de prison pour un temps indéfini.

Anno quo supra, un nonas aprilis. R. Isarni vel

152 REGISTRE DU GREFFIER

de Alzona, P. Rogerii, R. Boneti, Ar. Jordani, de Mos- solinco, obligaverunt se et sua, quiiibet in solidum, sub pena L librarum, pro Guillelmo Ramundi Moncade immurato, oui data est licencia exeundi murum, ita quod reddeat ad eumdem murum quando sibi injun- getur vel mandabitur per doniinem episcopum vel per alium, de mandate ejusdem vel vice ipsius; et complebit et faciet idem G. R. omnia et mandata et singula prefati domini episcopi. Testes P. de Baure, Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXIII. 2 avril 1251, Carcassonne. Raymond Martin, d'Alzonne, malade, est autorisé à sortir de prison jusqu'à l'octave de Pâques (23 avril).

Anno et die predictis. Data est licencia R**° Martini, de Alzona, immurato exeundi murum usque adoctabas instantis festi Pasclie propter egritudinem ; et tune, non expectato aliquo mandate, débet redire ad eum- dem murum ad peragendum penitentiam pro crimine heretice pravitatis. Testes predicti.

LXIV. 9 mai 1251, Carcassonne. Guillaume Sabbatier, de Capendu, est autorisé à. sortir de prison jusqu'à l'octave de la Pentecôte (11 juin).

Anno Domini GG° Lf, vu idus maii. Data est licencia Guillelmo Sabbaterii, deCanesuspenso, exeundi murum et esse extra ubicumque voluerit usque ad octabas instantis festi Penthecostes ; et tune, non expectato mandato domini episcopi, redire débet in eundem murum ad penitentiam pro heresi pera- gendam, nisi remaneret de ejusdem licentia speciali ; et hoc se com[)lere et servare juravit sub pena l li- brarum, obligans se et sua per publicum instrumen-

La.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i53

tum ; et débet adducere siifïicientes fidejussores die dorninica ad fidejubendum pro se sub eadem pena super premissis. Testes magister P., officialis, P. de Baure, Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hoc scripsit.

LXV. 12 mai 1251, Carcassonne. Guillaume Sabbatier

donne ses cautions.

Anno cjuo supra, iiii° idus maii. Gomparuit apud Garcassonam Guillelnius Sabbaterii predictus, et dédit fidejussores pro se Pon. de Mora et Bernard um de Mairat de Gaiiesuspenso, qui obligaverunt se pei' jura- mentum et publicum instrumentum sub forma pre- dicta. Testes P. de Baure, Berengarius Leonis, Ber. Digon et P. Ariberti.

LXVI. 20 mai 1251, Carcassonne. Prorogation de liberté jusqu'au samedi suivant (27 mai) pour Raymond Valguier, de Villar-en-Val.

Anno quo supra, xiii° kal. junii. Gomparuit R*^"' Val- guerii de Vilario Valle Danie coram domino episcopo Garcassone, cui diem assignavit ad diem sabbati proximo venlurum ad redeundum in murum unde exi- verat de licencia ejusdem domini episcopi ; et hec prorogatio est sibi facta ad preces... monachi de Vil- lalonga.

LXVII. 15 juin 1251, Carcassonne. Pagane, femme de Pons Arnaud, de Preixan, est autorisée à sortir de prison jusqu'à l'Assomption (15 août). Caution, Pierre G., du Bourg.

Anno quo supra, xvii kal. julii. Data est licencia Pagane, uxori quondam Poncii Arnaidi, de Preissano,

154 REGISTRE DU GREFFIER

exeundi miirum', et quod esset extra usque ad ins- tans festum Assumptionis Béate Marie; et tune, non expectato aliquo mandate, débet redire in eumdem murum per juramentum prestitum ; et fidejussit pro ea Petrus G., de Burgo Garcassonensi, sub pena l libra- rum, obiigans se et sua per juramentum et publicum instrumentum. Testes magister G., rector ecelesie de Villanova, Jo. Fornerius, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXVIII. 4 septembre 1251, Carcassonne. Cautions pour Bernard Michel ou Sabbatier et Vassal, de Salsigne; qui s'obligent en outre pour Vassal, « quod ipse ducet causam suam. »

Anno Domini CG° LF, ii nonas septembris. R. Amelii, Ar. Gausinh, P. Ermengaudi, G. Boerii, P. Sabbater, P. Manher, Bartholomeus Leret et R. Abbatis de Salsinhano obligaverunt se et sua per juramentum prestitum et publicum instrumentum quiiibet in solidum, domino episcopo Garcassonensi, sub pena centum librarum , pro Ber. Michaelis vel Sabbaterii et Vassallo de Salsinhano, quod ipsi parebunt mandatis omnibus et singulis domini epis- copi et complebunt et facient penitentiam quam idem dominus episcopus pro crimine heresis eis duxerit injungendam; quod nisi facerent, prenominati solve- rentillam pecuniam ad omnimodam voluntatem domini episcopi memorati; et obligaverunt se insuper pro dicto Vassallo, quod ipse ducet causam suam, et non absentabit se nec fugiet, et veniet ad diem et ad dies sibi assignatas, et faciet et complebit mandatum sibi

1. Voy. noXXII, note.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 155

injunctum a domino cpiscopo vel ab alio, loco scii vice ipsius (iomini episcopi ; alioquin prenominati quilibet in solidum solvent l libras pacifiée et quiète ad voluntatem domini episcopi. Testes nmagister R. Da- vid, B. G., capellanus de Sauzenx, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit. Hoc etiam se servare, facere et complere juraverunt supradicti Ber. Micahelis et Vassallus ; et obligavemnt se et sua in presencia tes- tium predictorum et plurium aliorum.

LXIX. 5 septembre 1251, Carcassonne. Vassal, de Sal- signe, à l'audience reçoit communication des charges pesant sur lui et assignation pour la veille de la Saint-Mathieu (20 septembre) pour présenter sa défense.

Item, anno quo supra, nonis septembris. Comparuit Vassallus, de Salsinhario ; et fuerunt sibi tradita acta inventa in inquisitione contra ipsum; et fuit sibi assig- nata dies vigilia inslantis festi beati Mathei apostoli, ad proponendum exceptiones et deffensiones suas légitimas, si quas habet. Testes frater G. Porta, fra- ter Boneti, G. Faure, Ber. Digon, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit, et multi alii.

LXX. 8 septembre 1251, Carcassonne. Cautions pour Ar. Narbonne, de Villemoustoussou.

Anno quo supra, vi idus septembris. Ar. Nar- bona, de Yillamostautione et pro eo et mandato ejus obligaverunt se et sua, sub pena L librarum, R. Veziani, privignub dicti Ar., R. de Turribus, R. Au- terii, P. Ar. et Pon. Furnerii, de Villamostautione, tiuilibet in solidum, juramento interposito, (juod ipse Arnaldus Narbona parebit mandatis omnibus et sin- gulis domini episcopi, et faciet et complebit peniten-

156 REGISTRE DV GREFFIER

tiam quam sibi idem dictus episcopus duxerit injun- gendam; quod nisi faceret, prenominati solvent illam pecuniam ad omnimodam voluntatem domini epis- copi. Testes raagister Ber. de Alairaco, clericus, G. Cucumeris, Ber. Digon, Johannes Furnerius, et P. Ariberli, notarius, qui hec scripsit.

LXXI. 8 septembre 1251, Carcassonne. Cautions pour Ar. de Rezes, de Villemoustoussou.

Anno [et die] quo supra. Ar. de Bezes, et pro eo et mandate ejus Ber. Escuder et Ber. Fabre, de Villa- mostautione, obligaverunt se modo et forma predicta pro eodem Ar*^° de Rezes, de Villamostautione. Testes magister Robertus, et Ber. Digon, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

LXXII. 8 septembre 1251, Carcassonne. Guillaume de Rezes s'engage pour Ar. de Rezes, son père.

Item, eadem die obligavit se Guillelmus de Rezes eodem modo pro Ar. de Rezes, pâtre suo.

LXXIII. 9 septembre 1251, Carcassonne. Cautions pour G. Raseire, de Pezens.

Anno quo supra, v" idus septembris. G. Razeire, de Pezinco, et pro eo et mandato ejus R. Vitalis, P. R. Vitalis, et Nicohiaus de Pezinco obligaverunt se et sua, quilibet in solidum, per prestitum juramentum, sub pena l librarum, quod ipse G. parebit mandatis omnibus et siiigulis domini episcopi Carcassone; alio- (|uin prenominati solvent illam pecuniam ad omnimo- dam voluntatem ojusdem domini episcopi. Testes frater G. Porta, Jo. Furnerius, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 157

LXXÏV. 9 septembre 1251, Carcassonne. G. Espagne, de Villemoustoussou, s'oblige à la pénitence et présente ses cautions.

Anno et die predictis. G. de Yspania, de Villamos- tautione, et pro eo et mandato ejus R. Sicre, de Gon- chis, Bernardus Menestral, de Villarier, obligaverunt se et sua quilibet in solidum, prestito juramento, sub pena l librarum, quod idem G. faciet et complebit penitentiam quam dominus episcopus sibi duxerit injungendam ; et parebit mandatis omnibus et singulis ejusdem domini episcopi ; quod nisi faceret, preno- minati solvent illam pecuniam ad omnimodam volun- tatem domini episcopi. Testes magister P. de Villa- mostautione, magister Robertus, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.

LXXV, 11 septembre 1251, Carcassonne. Guillelme Vital s'engage par serment à obéir aux inquisiteurs et four- nit ses cautions.

Anno quo supra', m idus septembris. Guillelma Vitalia juravit stare et obedire mandatis omnibus inquisitorum per prestitum juramentum ; et fidejus- serunt pro eo, sub pena L librarum, R. Gerdani et Pon. de Rivo, de Pezinco, obligantes se et sua per juramentum et publicum instrumentum. Testes magis- ter P. de Saisis, archidiaconus Fenolleti, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXXVI. IG septembre 1251, Carcassonne. Cautions pour Guillelme Gasneire, de Villemoustoussou.

Anno quo supra, xvi kal. octobris. G. [de] Gauda-

1. Au haut du fol., en marge : De Pezinco.

158 . REGISTRE DU GREFFIER

bronda et Alazais, uxor P. Barroti de Burgo, obligave- runt se pro Guillelma Gasneira, de Villamostautione, simili modo. Testes R. Garbonelli, et R. Pétri, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXXVII. 2 octobre 1251, Carcassonne. Ber. de Bram,

domicilié à Conques, détenu pour hérésie, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à la pénitence. Cautions.

Anno quo supra, vi nonas octobris. Ber. de Bram, de Gonchis, qui detinebatur pro heresi Garcassone, juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum et facere omnem penitentiam et complere quam sibi pro dicto crimine duxerint injungendam ; et quod ita observet fîdejusserunt pro ipso R. Bernardonus, R. de Baucio, Pon. Bertratidi, et Martinus de Bram de Gon- chis, sub pena l librarum, quisque in solidum per juramentum et publicum instrumentum. Testes Ber. Digon, Johannes Furnerius, Rogerius Saumateriiis, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXXVIII. 2 octobre 1251, Carcassonne. Ber. «s^e Curdbus de Rupefera s'engage comme le précédent.

Eadem die. Ber. de Gurtibus de Rupefera juravit idem ; et fidejusserunt pro ipso secundum modum et formam predictam P. OHba, de Rupefera, et Ber. Fabri, de Priveirenga. Testes Ber. Digon, P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXXIX. 5 octobre 1251, Carcassonne. P. At, de Mous- soulens, s'engage comme le précédent.

Item, anno quo supra, iii° nonas octobris. Idem juravit P. Ath. de Mossoienx ; et fidejusserunt pro ipso secundum modum et formam predictam Bertran- dus Malpuel, G. de Gastello, P. R. de Ventaio, mili-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 159

tes. Testes Ber. Digon, Tardi, Berengarius Leonis, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXXX. Même joui\ Viguier, de Montolieu, et Bertrand Malpuel s'engagent à payer 150 sous, somme que P. At avait reçue des hérétiques.

Eadem die. Vicarius de Monte Olivo et Bertrandus Malpuel obligaverunt se et sua inquisitoribus in cen- tum L solidis persolvendis in tribus vicibus, videli- cet L sol. die jovis proxima, et alios L ad aliam diem jovis sequentem , et alios L ad aliam diem jovis secjuentem, pro Petro At, de Mossolinco, qui rece- pit dictos denarios ab hereticis; et sic servare et complere juraverunt et concesserunt fieri publicum instrumentum. Testes Sancius Morlana, P. R., de Ven- taio, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

LXXXI. Même jour, dans l'église Saint -Michel de la ville basse de Carcassonne. Injonction à ceux de Preixan, Coufoulens, Cavanac, Cornèze, Leuc et Villefloure qui ont reçu grâce des croix d'avoir à faire les pèlerinages mineurs dans huit jours, les pèlerinages majeurs dans quinze jours, et à passer ultra mare avec le premier passage.

Eodem die. Injunctum fuit ab inquisi[toribus] in ecclesia Sancti Micahelis Burgi Carcassonensis homini- bus de Preissano, de Gofolento, de Cavanaco, de Corna- zano, de Lieuco, et de Villa Fleurano quibus fuerunt imposite cruces pro heresi et quibus facta est gratia de crucibus, quod incipiant lacère peregrinationes minores sibi injunctas pro dicto crimine usque ad VIII dies, et majores^ usque ad xv dies; et in primo passagio transeant ultra mare qui ad hoc sunt obligati.

1. D'après les condamnations contenues dans le tome XXI

160 REGISTRE DU GREFFIER

LXXXII. 27 septembre 1251, Carcassonne. Ar. Moret et Rixendis, sa mère, s'obligent à la pénitence. Cautions.

Anno quo supra, v kal. octobris. Ar. Moreti et Rixendis, mater ejus, juraverunt stare man- datis omnibus et singulis inquisitorum et facere et complere omnem penitentiam quam sibi pro cri- mine heresis duxerint injungendam, et quod ita com- pieant et observent fidejusserunt pro ipsis, quilibet in solidum, sub pena centum librarum, R. Guiraudi, G. de Fornes, G. Capellani, G. Bordas, G. de Vilario, R. de Siriers, filius dicte Rixendis; et obligaverunt se et sua per juramentum et publicum instrumentum. Testes Ber. Digon, et Johannes Furnerii, et P. Ari- berti, notarius, qui bec scripsit.

de Doat et antérieures au registre du greffier de Carcassonne, les pèlerinages mineurs étaient le Puy, Saint-Gilles, Rocama- dour, Soulac, Saint-Antoine de Vienne, Saint-Denis, Verde- lais, Saint-Sauveur de Asturia, Saint-Pierre de Générés, Saint- Martial de Limoges, Saint-Léonard; et les pèlerinages majeurs, Saint-Jacques de Compostelle, Rome, Saint-Thomas de Can- torbéry. Plus tard, au temps de Bernard Gui, inquisiteur (1306-1323), les pèlerinages mineurs fuirent Rocamadour, le Puy, Vauvert, jNotre-Dame-des-ïables à Montpellier, Sérignan (Hérault), Saint -Guilhem- du -Désert, Montmajour, Sainte- Marthe de Tarascon, Sainl-Maximin, Saint-Antoine de Vienne, Saint -Martial et Saint -Léonard du Limousin, Saint -Denis, le tombeau de saint Louis à Saint-Denis, Chartres, Notre- Dame de Paris, Boulogne-sur-Mer, Pontoise, Saint-Séverin de Bordeaux, Soulac, Conques (Aveyron), Saint-Paul de Nar- bonne. Saint- Vincent de Castres et Saint-Dominique de Bologne ; et les pèlerinages majeurs, Rome, Saint-Jacques de Compos- telle, Saint-Thomas de Cantorbéry et les Trois-Rois de Cologne. {Practica, p. 37, 39, 97. Éd. Douais. Paris, 1886. Doat, XXVII, fol. 5; Histoire générale de Languedoc, VIII, c. 985.)

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. KJl

LXXXIII. 27 septembre 1251, Carcassonne. Item, Ber. Pastre.

Anno et die predictis. Ber. Pastre jura vit, etc., ut supra, et fidejusserunt pro ipso sub pena l librarum G. de Serra, et Ar. Garric; et obligaverunt se, et cetera, ut supra. Testes predicti.

LXXXIV. 29 septembre 1251, Carcassonne. P. Bel et Ber. Bel, frères, de Rupefera, s'obligent à obéir aux inquisi- teurs et donnent leurs cautions.

Anno quo supra, iii° kal. octobris. P. Bellus et Ber. Bellus, fratres, de Rupefera, juraverunt stare mandatis inquisitorum, et cetera, ut supra; et fidejusserunt pro ipsis sub pena centum librarum Ar. Vitalis, Pon. Vita- lis, Ber. Vitalis fratres, P. Aimerici de Insulis, Ber. de Sacumba, Ber. Faber, de Rupefera ; et obligaverunt se et sua, quisque in solidum, per juramentum et publicum instrumentum. Testes Ber. Digon, et P. Ari- berti, notarius, qui bec scripsit.

LXXXV. 6 octobre 1251, Carcassonne. Guillaume Ray- mond, de Ventenac-Cabardès, demande jour pour délibérer s'il défendra Bernard son père et est assigné au lundi sui- vant (9 octobre) ^ .

Anno quo supra, if nonas octobris. Guillelmus R"' de Ventenaco comparuit citatus apud Carcassonam coram inquisitore ; et requisitus si volebat deffendere Ber. de Ventenaco, patrem suum quondam, de heresi, cujus per instrumentum ostendebat se esse heredem, dixit quod volebat diem ad deliberandum ; et fuit sibi dies lune assignata.

1. Voy. n" LXXXVII.

H

162 REGISTRE DU GREFFIER

LXXXVI. 6 octobre 1251, Garcassonne. P. Borcel, d'Alzonne, à l'audience, déclare vouloir défendre Peyrone, sa mère, dont il est l'héritier; il est ajourné du dimanche suivant en huit jours (15 octobre) pour entendre la sentence contre Peyrone.

Anno et die predictis. P. Borceli, de Alzona, compa- ruit Carcassonam coram inquisitore citatus ; et requi- situs si volebat deffendere de heresi Petronam, matrem suam quondam, cujus dicebat se esse heredem, dixit quod volebat ipsam deffendere ; et fuit ei assignata dies de die dominica in octo diebus ad audiendum diffinitivam sententiam super hiis que in inquisitione inveniuntur contra dictam Petronam.

LXXXVII. 9 octobre 1251, Garcassonne. Guillaume Raymond, de Ventenac-Gabardès , renonce à défendre son père.

Anno quo supra, vu idus oetobris. Comparuit dic- tas G. R'"' de Ventenaco ; et requisitus si volebat def- fendere Ber. de Ventenaco, patrem suum, super hiis que de heresi in inquisitione inventa sunt contra eum, dixit quod non.

LXXXVIII. 6 octobre 1251, Garcassonne. Grâce des croix est faite par l'évêque à Ulysse, de Gabaret, jusqu'à Noël.

Anno quo supra, ii nonas oetobris. Facta est gratia per dominum episcopum Ulixi de Cabareto de cruci- bus sibi pro heresi impositis usque ad instans festum Nativitatis Domini ; et tune, non expectato mandato ejusdem vel alicujus alterius, débet illas cruces resu- mere ; et sic juravit et concessit tîeri publicum instru- mentum. Testes Po. Benedicti, Rogerius, canonici Car- cassone, et P. Ariberti, qui hec scripsit.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 163

LXXXIX. 9 octobre 1251, Carcassonne. Cautions pour Guillaume Saleg, de la ïourette, détenu à la prison épisco- pale : il obéira aux inquisiteurs.

Anno quo supra, vii idus octobris. P. Benedicti, Ramundus Roquafera, G. Pagesii et P. de Tornadors, de Turreta, obligaveruntse et sua, quisque in solidum, sub pena l librarum, per juramentum et publicum instrumentum, pro Guillelino Saleg, de Turreta, capto in carcere domini episcopi, quod ipse pareat manda- tis omnibus et singulis inquisitorum. Testes Johannes Furnerii, Poncius de Gomba, senior, de Roquafera, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XC. 14 octobre 1251, Carcassonne. Bernard Ferrand et Arnaud, son fils, de la Tourette, sont assignés pour entendre la sentence au samedi après la Saint-Luc (21 octobre).

Anno quo supra, ii idus octobris. Gomparucrunt BernardusFerrandi et Ar., filiusejus, de Turreta, coram inquisitore Garcassonensi ; et requisiti si volebant se defïendere de hiis que in inquisitione inveniebantur contra eos et si ea volebant in scriptis recipere, dixe- runt quod non. Item, requisiti si habebant inimicos, dixerunt se nescire. Et est eis dies assignata peremp- torie sabbatum post instans festum beati Luche, evangeliste, ad audiendunn diffinitivam sententiam super hiis que de heresi in inquisitione inventa sunt contra eos.

XCI. 20 octobre 1251, Carcassonne. G. Vilaudran, de Rupefera, s'engage par serment à obéir à l'évéque et aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra , xiii kal . novembris . G . Vilaudran , de

164 REGISTRE DU GREFFIER

Rupefera, juravit stare mandatis omnibus et singulis domini episcopi et inquisitorum, et facere et complere omnem penitentiam quam sibi pro crimine heresis duxerint injungendam ; et fidejusserunt pro ipso, sub pena L librarum, Ber. Combes, Adam de Rupefera, R. Maiofa, Ar. de Cazilhac, de Insulis, quisque in soli- dum ; et per juramentum obligaverunt se et sua, et concesserunt fieri publicum instrumentum. Testes Jo. Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XCII. 28 octobre 1251, Carcassonne. Permission est donnée à Virgilie, de Couffoulens, malade, de sortir de pri- son et de rester hors jusqu'à sa guérison. Cautions asser- mentées.

Anno Domini M^GCLf, v kal. novembris. Data est licentia Vergilie de Gofolento exeundi murum ubi erat intrusa pro crimine heresis, quousque con- valuerit et sit liberata a sua egritudine' ; et ex tune, non expectato alicujus mandato, débet redire in eum- dem murum ad penitentiam sibi injunctam pro dicto crimine peragendam ; et quod ita observet fidejusse- runt pro ipsa, sub pena L librarum, quisque in soli- dum, per juramentum et publicum instrumentum se et sua obligantes, G. R. Flessada, P. Ber. Garreria, de Burgo^, G. Ros et Ber. Ros, fratres, filii dicte Virgilie. Testes Ber. Gausberti, Ermengaudus de Monte Glaro et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

1. Voy. plus haut, XXII, note.

2. Bourg de Carcassonne, par opposition à la Cité ou nou- velle ville.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 165

XCIII. 28 octobre 1251, Carcassonne. P. Sanha et Guil- lelrae, sa belle-mère, femme de Jean Bonnel, de Cuxac- Cabardès, s'obligent à obéir à l'évêque et aux inquisiteurs. Leurs cautions assermentées.

Anno quo supra et die. P. Sanha et Guillelma, socrus ejus, uxor Johannis Bonelli, de Gutsiaco, jura- verunt stare mandatis omnibus et singulis domini epis- copi et inquisitorum, et facere et complere penitentiam quam sibi pro heresi duxerint injungendanm ; et quod ita observent obligaverunt se et sua, quisque in soli- dum, per juramentum et publicum instrumentum, sub pena centum librarum, Ber. Glerici, G. Guiraudus, P. Mata, Jocobus de Gutsiaco, Ar. Lebrel et P. Gatala, de Gutsiaco, P. Vitalis et P. Ghatmar, de Vilardonello, et Guillelmus Glericus, de Villanova. Testes capellanus de Gutsiaco, Johannes Furnerius, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

XCIV. 2 novembre 1251, Carcassonne. Permission est donnée à Guillaume Pages, de Rupefera, gravement malade dans la prison de la Cité, de prendre demeure dans le Bourg, d'où il ne doit point s'éloigner. Ses cautions.

Anno quo supra, lUi nonas novembris. Gum Guil- lelmus Pages, de Rupefera, dctineretur captus in Givi- tate et graviter infirmaretur, est data sibi licencia morandi in Burgo in aliqua domo, quousque convalue- rit; et inde non débet recedere sine licencia inquisito- rum ; et mandatis omnibus et singulis eorumdem parère débet sine fraude ; et quod ita observe! fidejusserunt pro ipso, sub pena l librarum, Vitalis Pagesii, frater ejus, Guiraudus Aprilis, et Poncius Durandi, de Rupe- fera, et Ar. Gauzinh, de Insulis, obligantes se et sua.

166 REGISTRE DU GREFFIER

quisque in solidum, per juramentum et publicum ins- trumentum. Testes Ber. Gausberti^ Jo. Furnerius, Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XCV. 8 novembre 1251, Carcassonne. P. Roussel, de la Bastide-Rougepeyre, s'oblige à obéir à l'évêque et aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno Domini M°GC°Lr, vi° idus novembris. P. Ros-

selli, de Bastida Rogerii Pétri, juravit stare mandatis

omnibus et singulis domini episcopi et inquisitorum

et facere et complere omnem penitentiam quam sibi

pro crimine heresis duxerint injungendam ; et quod

ita observet tidejusserunt pro ipso Ar. Gaumar et

G. Gaumar, fratres, et P. Gauterii de dicta Bastida,

per juramentum et publicum instrumentum, quilibet

in solidum, sub pena l librarum, se et sua obligan-

tes. Testes G. Stephani, Amelius de Arzinco, et Ame-

lius Garcias, de Pezinco, et P. Ariberti, notarius, qui

hec scripsit.

XCVI. 9 novembre 1251, Carcassonne. Jean Bonel, de Cuxac-Cabardès, s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra, v idus novembris. Johannes Bonelli, de Cutsiaco, juravit idem pro se quod dictus P. Rosselli; et fidejusserunt pro ipso, sub pena L li- brarum, quisque in solidum, per juramentum et publi- cum instrumentum, obligantes se et sua, R''"^ Bellus- homo, Vitalis Rogerius, Johannes Vicarius, Ber. Maury, P. Ghatmar, Ar. Barta et Bernardus Clerici. Testes frater G. Porta, Ber. Gedor, Gauterius Morlana\ clerici domini episcopi et scriptores, Ber. Digon, et Johannes Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

1. Voy. plus bas, CCXLV.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 167

XCVII. 9 novembre 1251, Carcassonne. Pierre Daide, de Canocaude, s'oblige comme le précédent.

Anne et die predictis. Petrus Daide, de Ganacalida, juravit idem ; et tîdejusserunt pro ipso juxta predic- tum inodum Ber. Jordani, G. Micahelis, de Ganaca- lida, et P. Fabre, de Vilardonello. Testes Ber. Digon, Johannes Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

XCVIII. 9 novembre 1251, Carcassonne. Ber. Gamozenc, de la Tourelle, s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis. Ber. Gamozenc, de Turreta, juravit idem ; et fidejusserunt pro ipso juxta predic- tum modum G. Darros et P. Lanet, de Miravalle, modo predicto. Testes predicti.

XCIX. 17 novembre 1251, Carcassonne. Aimeric Faure, d'Alzonne, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à comparaître, après citation, au simple appel de ses cautions.

Anno quo supra, xv kal. decembris. Aimericus Faber, de Alzona, juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum et facere [et] complere omnem penitentiam quam sibi pro crimine heresis duxerint injungendam ; et quandocumque citetur in ecclesia de Alzona, licet citatio non perveniat ad ipsum, débet comparere coram eisdem inquisitoribus ad vocatio- nem seu mandatum fidejussorum suorum infrascripto- rum ; et quod ita compleat et observet fidejusserunt pro ipso, sub pena centum librarum, Po. Isarni, P. Bos, Bogerius Segui, Ber. Segui et P. Donuzelli, de Alzona, quisque in solidum, se et sua per juramentum proprium obligantes. Testes P., capellanus de Blu-

168 REGISTRE DU GREFFIER

maco, G. Capitisville , clericus ejus, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

C. 20 novembre 1251, Carcassonne. P. Bellaire, des Ilhes, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, xii° kal. decembris. P. Bellaire de Insulis juravit starc mandatis omnibus et singulis inquisitorum et facere et complere oninem peniten- tiam quam sibi pro crimine heresis duxerint injungen- dam ; et quod ita compleat et observet fîdejusserunt pro ipso, sub pena l librarum, Ar. Gauzinh, Vitalis Besseda et Ar. Turc de Insulis, quisque in solidum, se et sua per juramentum proprium obligantes. Testes frater G. Porta, Ber. Digon et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CI. 23 novembre 1251, Carcassonne. G. Panaire'r, de Canecaude, déjà condamné à vêtir les croix, s'oblige à obéir à l'évêque et aux inquisiteurs. Ses cautions'.

Anno quo supra, ix kal. decembris. G. Panairerii, de Ganacalida, pro heresi crucesignatus obligavit se et sua, et juravit stare mandatis omnibus et singulis domini episcopi et inquisitorum, et facere et complere omnem penitentiam quam sibi pro heresi duxerint injungendam ; et quod ita observet et compleat fîde- jusserunt pro ipso, sub pena l librarum, P. W. Fur- nerii, Ar. Hugo, pelliparius de Burgo, quisque in soli- dum, se et sua per juramentum obligantes. Testes P. de Baure, Johannes l^urnerius et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

1. Voy. plus bas, n" CVII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 169

Cil. 3 décembre 1251, Carcassonne. Cautions pour

le précédent.

Item, anno quo supra, iif nonas decembris. P. Bo- naf'os, Ar. Bonafos, G. Po. Sigui, R. Bonet de Vilar- donel, Jo. Sabater, Jo. Neil, R. Gaufre, de Ganacalida, obligaverunt se et sua sub dicta pena modo et forma predicta, pro dicto G. Panairerii. Testes Jo. Furnerii, P. Sicard de Vilal[ier], P. Ariberti.

cm. 26 novembre 1251, Carcassonne. Ar. Romeu s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, yi kal. decembris. Ar. Romevi juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisito- rum, et facere et complere omnem penitentiam, quam sibi pro crimine heresis duxerint injungendam ; et quod ita observet fidejusserunt pro ipso, sub pena L librarum, quisque [in] solidum se et sua obli- gantes per juramentum et publicum instrumentum, P. Romevi, frater dicti Ar., P. Bonafos, Ar. Bonafos, G. Po. Sigui, de Ganacalida. Testes Jo. Furnerius, Berengarius Leonis, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CIV. 29 novembre 1251, Carcassonne. Guillaume Vilaudran s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra, uf kal. decembris. Guillelmus Vilaudran juravit stare, et cetera, ut supra; et quod ita observet fidejusserunt pro ipso Poncius de Gumba, de Rupefera, senior, Ar. de Delhols, deManso, G. Gle- rici, de Pi'ivcirenga, sub pena LX librarum, quisque in solidum se et sua obligantes per juramentum et publicum instrumentum. Testes magister P., officialis,

170 REGISTRE DU GREFFIER

Guiraudus, capellanus de Aqua Viva, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CV. 3 décembre 1251, Carcassonne. R. Faure, de Canecaude, s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra, iii° nonas deceinbris. R. Faber, de Ganacalida, juravit et obligavit, et cetera; et fidejusse- runt pro i[)so, sub pena l librarum, P. Bonafos, V G. Po. Segui, Ar. Bonafos, et Ar. Daide, de Ganaca- lida, quisque in solidum se et sua obligantes per juramentum et publicum instrumentum. Testes Johan-* nés Furnerius, P. Sicardi, de Vilalier, et P. G., de Burgo, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CVI. 3 décembre 1251, Carcassonne. Cautions pour Véziade, femme de Ber. Daide, de Canecaude.

Anno [et die] quo supra. P. Sicardi de Vilalier, Poncius Bernard!, de Ripparia, et G. de Vilario, de Salsinhano, obligaverunt se et sua per juramentum et publicum instrumentum, pro Veziada, uxore Ber. Daide, de Ganacalida, quod ipsa parebit mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et faciet et comple- bit penitentiam quam ei pro crimine heresis duxerint injungendam ; quod nisi faceret, prenominati solvent L libras melgorensium ad voluntatem inquisitorum.

CVII, 5 décembre 1251, Carcassonne. Cautions pour G. Panairer, de Canecaude ^

Anno Domini ]\P GG° Lf, nonis decembris. Micahel P. Aimerici, Ar. Daide, de Ganacalida, et Po. Gavauda, de Gonchis, obligaverunt se et sua, quisque in solidum,

1. Voy. plus haut, CI.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 171

sub pena l librarum, per juramentum et publicum instrumentum, pro G. Panairer, de Ganacalida, qiiod ipse pareat mandatis omnibus et singulis domini epis- copi et inquisitorum, et faciet et complebit penitentiam quam sibi pro criinine lieresis duxerint injungendam; et de hac fidejussione absolvimus Ar. Hug, et P. G. Forner, de Burgo, qui alias fidejusserunt pro ipso. Testes Ber. Goder et G. Amelii, et P. Ariberti, nota- rius, qui hec scripsit.

CVIII. 14 décembre 1251, Carcassonne. Audiardis Pages, de Moussoulens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, xix kal. januarii. Audiardis Page- sia, de Mossolenco, juravit et obligavit se et sua, et cetera, ut supra; et fidejusserunt pro ipsa G. Barrau, P. Vaquer, Bertrandus Gabos, G. Marti, Guiilelmus Boerii, sub pena centum librarum, quisque in soli- dum, per juramentum et publicum instrumentum se et sua obligantes. Testes Ber. Digon, Jo. Furnerius, G. Trepati, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CIX. 15 décembre 1251, Carcassonne. R. Ratmir, de Cuxac-Cabardès, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, xviif kal. januarii. R. Ratmir, de Cutsiaco, juravit et cetera ; et sunt pro ipso fidejusso- res, quisque in solidum, sub eadem pena, per jura- mentum et publicum instrumentum, G. Radulphi, Ber. Jo., Jacobus Maury, Martinus Rogerii, Ber. Mauri, Ar. Barta, de Cutsiaco, se et sua obligantes. Testes G., archidiaconus Carcassone, G. Gucunerii et P. Ariberti predictus.

172 REGISTRE DU GREFFIER

ex. 17 décembre 1251, Carcassonne. Rixendis, de Bram, et Sicarde, sa sœur, de Conques, s'obligent à obéir aux inquisiteurs. Leurs cautions.

Anno quo supra, xvi kal. februarii. Rixendis de Bram et Sicarda, soror ejus, de Gonchis, juraverunt stare, et cetera; et tidejusserunt pro ipsis, sub pena centum librarum, R. de Baucio, de Villalerio, Martinus de Brom, et R. Bernad, de Gonchis, se et sua obligantes, quisque in solidum, per juramentum et publicum instrumentum, modo et forma predicta. Testes Hugo, capellanus de Villalerio, Jo., capellanus de Gonchis.

CXI. 19 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. P. Morret, à l'audience, devant les inquisiteurs, déclare ne vouloir se défendre; mais il nomme ses ennemis. Il est assigné au dimanche suivant (20 janvier), dans l'église Saint- Vincent, pour entendre la sentence.

Anno quo supra, xiiif kal. februarii. P. Morret comparuit coram magistris Radulpho et R""" David inquisitoribus, apud Garcassonam ; et requisitus si volebat se deffendere de hiis que in inquisitione inventa sunt contra eum, et si volebat ea in scriptis recipere, dixit quod non. Item^ requisitus, dixit quod habebat inimicos, videlicet Ber. de Brom et sorores ejus, pro eo quod habuit causam cuni eis super qua- dam aissada^; tamen postmodum pacitîcatum fuit inter eos. Item, Ber. Seguini est inimicus suus, quia inter- fecit aliquos de consanguiiiitate uxoris sue. Item, Sau- rina est inimica sua, quia ipsa dicebat quod habuerat

1. Hache.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 173

rem cum lilia sua. Et requisitiis si aliud volebat dicere vel proponere ad deffensionem suam, dixit se nichil aliud scire ; et fuerunt sibi publicata dicta testium in inquisitione contra ipsum inventa, in presencia domini episcopi et dictorum inquisitorum, magistri P., offi- cialis, P., capellani de Rupefera, J., capellani de Insulis, et P. Ariberti, et multorum aliorum. Et facta publicatione, iterum fuit requisitus semel, secundo et tertio, si volebat aliquid aliud dicere ad deffensionem suam vel aliquas légitimas exceptiones proponere, dixit quod non, nisi sicut dixit. Et fuit sibi assignata dies super hiis que inventa sunt contra eum in inqui- sitione et sibi publicatis in presencia predictorum, bac instanti die dominica, ad audiendum difïinitivam sen- tentiam in ecclesia Sancti Vincencii in Burgo.

CXII. 22 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne, P. Morret et Ber. ^lorret, de Conques, s'obligent à obéir à l'évêque et aux inquisiteurs. Leurs cautions^.

Anno Domini M°GG°LI°, xi° kal. februarii. P. Mor- ret et Ber. Morret, de Conchis, obligaverunt se et sua per juramentum et publicum instrumentum quod ipsi parebunt mandatis omnibus et singulis inquisi- torum et domini episcopi , et facient et comple- bunt omnem pcnitentiam quam sibi pro crimine heresis duxerint injungendam ; et fidejusserunt pro ipsis, sub pena centum librarum, B. R*^', sabaterius, de Burgo, G. Garcias, P. Engarabou, et Poncius Enga- rabou, de Burgo, se et sua, quisque in solidum, obli- gantes per juramentum et publicum instrumentum.

1. Voy. le suivant.

174 REGISTRE DU GREFFIER

Testes P. de Brugairolis, capellanus, magister Gar- cias, Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXIII. 23 janvier 1252 (n. st.), Cai^cassonne. Cautions

pour les précédents.

Anno quo supra, x kal. februarii. Ber. Molinerii, R. de Arzinco, Amelius de Rabastenx, P. Roia, de Conchis, obligaverunt se pro dictis fratribus, modo et forma superius expressa. Testes Johannes Fornerii, et P. Ariberti, notarius, in presencia inquisitorum.

CXIV. 21 janvier 1252 (n. st.), Garcassonne. P. At, de Moussoulens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions^.

Anno quo supra, xii kal. februarii. P. At., de Mos- solenco juravit stare mandatis inquisitorum, et facere et complere omnem penitentiam quam sibi pro cri- mine heresis duxerint injungendam; et propter hoc obligavit se et sua sub pena centum librarum per juramentum et publicum instrumentum ; et fidejusse- runt pro ipso sub eadem pena Bertrandus Malpuelli, miles, Guillelmus Amelii, P. Vaquerii, de Mossolinco, Po. de Mossolinco, de Monte Regali, quisque se et sua in solidum obligantes per juramentum et publicum instrumentum. Testes magister P., officialis, R. Senher, de Arzinco,... % capellanus Sancti Vincencii, et P. Ari- berti, notarius, qui hec scripsit.

1. Voy. plus haut les n"' XLV, LXXIX.

2. Le nom du curé de Saint-Vincent manque dans le ms.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i75

CXV. 28 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. Ermengaud de Villatraver, de Montréal, s'oblige à obéir aux inquisi- teurs. — Ses cautions.

Anno Domini M'CG^Lf, kal. februarii. Ermen- gaudus de Villatraverio, de Monte Regali, juravit stare et parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum et facere et complere omnem penitentiam quam sibi pro crimine heresis duxerint injungendam ; et super hoc obligaverunt se et sua per juramentum et publi- cum instrumentum, et fidejusserunt pro ipso, sub pena L librarum, R. Senher, de Arzinco, et Guillelmus de Mirapisce, de Monte Regali, quisque in solidum se et sua obligantes per juramentum et publicum instru- mentum. Testes Sicardus de Vilatraver, Johannes Fornerius et P. Ariberti, qui hec scripsit.

CXVI. 2 février 1252 (n. st.), Carcassonne. Amelius Garcia, de Pezens, s'oblige comme le précédent. Il est cité pour le lundi après Letare (11 mars).

Anno quo supra, iiii° nonas februarii. Amelius Gar- cia, de Pezinco, juravit, et cetera; et obligavit se et sua ad parendum mandatis omnibus et singulis inqui- sitorum ; et fidejusserunt pro ipso , sub pena ccn- tum librarum, quisque in solidum, Ber. de Puteo, de Fontiano, et R. de Ulmo, de Fontiano, se et sua per juramentum proprium et publicum instrumentum obligantes. Actum in presencia domini episcopi et inquisitorum, Bei-. de Solerio et P. Ariberti, notarii. Et est dicto Amelio assignata dies feria il" post Letare Jherusalem ad comparendum coram inquisitoribus apud Garcassonam, et confitendum super hiis que de heresi inveniuntur contra ipsum.

176 REGISTRE DU GREFFIER

CXVII. 6 février 1252 (n. st.), Carcassonne. Arnaud et Raymond, d'Aragon, s'obligent à obéir à l'évéque et aux inquisiteurs. Leurs cautions.

Anno quo supra, vin° idus februarii. Arnaudus et l^ndus pgiat fratres, de Aragone, obligaverunt se et sua per juramentum et publicum instrumentum quod ipsi parebunt mandatis omnibus et singulis inquisitorum et domini episcopi ; et facient et complebunt peniten- tiam quam ipsi pro crimine [heresis] eis duxerint injun- gendam; et fidejusserunt pro ipsis sub pena centum librarum Martror de Aragone, G. Escaf're, magister Ar. R., Ber. Reissavi, Ar. Maur, G. Boneti, de Aragone, et P. Régis, de Gaudabronda, quilibet in solidum se et sua obligant.es per juramentum et publicum instru- mentum. Testes Johannes Furnerius et multi alii et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.

CXVIII. 9 février 1252 (n. st.), Carcassonne. Pons Gironde, de Saissac, s'oblige comme les précédents.

Anno Domini CG° V 1°, v idus februarii. Pon- cius Gironda, de Saxiaco, juravit etc.; et fidejusserunt pro ipso sub pena l librarum Ber. Fabre de Graza- nis, de Burgo, G. Bonafîlha, et Ar. de Gaucer, de Saxiaco, se et sua etc. obligantes. Testes [Jo.] Mos- sairo, Ber. Gausberti, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.

CXIX. 9 février 1252 (n. st.), Carcassonne. G. Martin, de Moussoulens, s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis^. G. Martini, de Mossolinco,

1. A la marge : De Mossolinco.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 177

juravit, etc.; et fidejusserunt pro ipso sub pena l li- brarum Ber. Faure, Berengarius Bota, Ber. Martini, Johannes Martini, de Mossolinco, modo et forma pre- dicta. Testes Ber. Gausberti, Johannes Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXX. 10 février 1252 (n. st.), Carcassonne. P. Vesola s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra', iiii° idus februarii. P. Vezola juravit stare, etc.; et pro eo fidejussit Johannes Mos- sairo, Ber. Fabri de Grazanis, de Burgo, G. BonatiHa, de Saxiaco, sub pena L librarum modo et forma pre- dicta. Testes Ar. de Gaucer, R. Durandi, et Johannes Furnerius.

CXXI. 10 février 1252 (n. st.), Carcassonne. R. de Cancer s'oblige comme le précédent.

\tem^ anno et die predictis. R. de Gaucer juravit etc.; fidejussit pro ipso, sub eadem pena et forma, Johannes Mossairo, P. Vezola, Ber. Fabri de Grazanis, G. Bonafilia, et Arde Gaucer, et Johannes Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXXII. 23 février 1252 (n. st.), Carcassonne. Gencer, veuve de Ber. Folquier, de Pezens, s'oblige comme le pré- cédent.

Anno quo supra ^, vif kal. marcii. Gencer, uxor quondam Ber. Foiquerii, de Pezinco, juravit et obhgavit se, etc.; et fidejusserunt pro ipsa sub pena L hbrarum quisque in soUdum, se et sua obhgantes per juramen- tum et pubUcum instrumentum Johannes Basser, Ar.

1. A la marge : De Saxiaco.

2. A la marge : De Pezinco.

12

178 ' REGISTRE DU GREFFIER

Gairais, Stephanus Barrot, de Burgo, et R. Folquerii, filius dicte Gencer. Testes Johannes Fornerius et P. Ariberti.

CXXIII. 24 février 1252 (n. st.), Carcassonne. Ber. Tarassan, mercier du Bourg, à l'audience, déclare ne vou- loir pas se défendre; mais il nomme ses ennemis. Il est assigné pour le mardi suivant (26 février).

Anno Domini M°GC°LI°, vi° kal. marcii. Ber. Taras- sana, mercerius, de Burgo, comparuit coram magis- tro R. David, inquisitore; et requisitus si vult se deffendere de hiis que in inquisitione inventa sunt contra euni et vult ea in scripturis recipere, dixit quod non. Item, requisitus si habet inimicos, dixit quod sic : Dulciam, uxorem Poncii Gairet, et ipsum Poncium; alios inimicos non dicit se habere. Et fuit sibi dies martis proxima assignata ad proponendum et properandum (sic) causas iiiimicitiarum predicta- rum, et ad dicendum quicquid dicere voluerit ad def- fensionem suam.

CXXIV. 24 février 1252 (n. st.), Carcassonne. Etienne Gairaud, de Villegly, non cité, corrige son ancienne confes- sion.

Anno quo supra \ \f kal. marcii. Stephanus Gai- raudi, de Villaiglino, rediit per se non citatus nec vocatus coram magistro R. David, inquisitore; et dixit quod quondam confessus fuerat seu dixerat in confes- sione sua que non erant vera, videlicet quod G. Dozil numquam vidit cum hereticis, nec adorantem, nec eorum predicationes audientem, licet in confessione sua ipse testis hoc dixerat ad suggestionem Guillelmi

1. En regard, à la marge : De Vilaiglino.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 179

Rogerii, qui dixit sibi in hune modum : « Dicatis quia ego dixi. » Et predicta revoeat ipse testis propter hoe quia, eum idem testis rediisset de confessione sua apud Viliaiglinum, dictus G. Dozil quesivit ab ipso teste quid dixerat; cui ipse testis respondit quod posuerat ipsum in scripto; et tune G. predictus dixit : « Quis seductor potuit me ponere? » Et ipse testis respondit quod hoc fecerat de consilio G. Rogerii. Ilec deposuit apud Carcassonam, coram magistro R. David, inqui- sitore. Testes Johannes Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXXV. !«■• mars 1252 (n. st.), Garcassonne. P. Gras, d'Aragon, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cau- tions.

Anno quo supra, kaleadis marcii. P. Grassi de Ara- gone juravit, etc.; et fidejusserunt pro ipso P. Rogerii, de Vallegosa, R. Daide, Rer. Rogerii, G. Bonet, sub pena l hbrarum, se et sua obhgantes per juramentum et publicum instrumentum juxta predictum modum. Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXXVl. 9 mars 1252 (n. st.), Garcassonne. P. de Ber- riaco refuse de répondre sur l'authenticité de la lettre d'après laquelle Guillaume Nègre aurait purgé sa sentence ; retenu dans la prison épiscopale, il la dit fausse. Il est assi- gné au lundi après la Passion (18 mars).

Anno Domini GC° LP, vif idus marcii. P. de Ber- riaco comparuit coram inquisitoribus ; et requisitus si crédit litteram confectam super purgatione Guillehni Nigri esse veram, noluit respondere pluries requisi- tus; et est sibi injunctum, in virtute prestiti juramenti, quod non exeat domum episcopalem quousquc res-

180 REGISTRE DU GREFFIER

ponderit; et post. aliquod intervallum respondit et dixit se non credere dictam litteram esse veram; cré- dit tamen duo sigilla appensa esse vera, et scriptorem qui eam scripsit esse verum et legalenn ; et fuit sibi dies assignata die lune post dominicann de Passione ad probandas causas falsitatis predicte littere.

CXXVII. 11 mars 1252 (n. st.), Carcassonne. Vital Amdeu s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions ^

Anno quo supra, v idus marcii. Vitalis Amdeu, tilius quondamR. Vitalis, de Mossolinco, juravit stare mandatis inquisitorum et venire ad diem et ad dies sibi assignatas ; et tidejusserunt pro ipso Ar. Vitalis, Bertrandus Gabos et Guilielmus Barravi, de Mossolinco, sub pena l librarum se et sua per juramentum obli- gantes juxta formam predictam.

CXXVIII. 15 mars 1252 (n. st.), Carcassonne. Lonibarde et Raymond Roger, de Preixan, s'obligent à obéir aux inqui- siteurs. — Leurs cautions.

Anno quo supra, idibus marcii. Lombarda et R''"^ Rogerii de Preissano juraverunt^ etc.; et fîdejusserunt pro ipsis sub pena et forma predicta P. W. Corralis, de Burgo, Ja. Suola, de Aladerno. Testes W. F., capella- nus de Floirano, et P. Ariberti, coram inquisitoribus.

CXXIX. 29 mars 1252, Carcassonne. Ar. de Solerio, à l'audience, demande jour pour se défendre ou avouer. Il est assigué au lundi après l'octave de Pâques (8 avril).

Anno quo supra ^, v kal. aprilis. Ar. de Solerio

1. Voy. plus haut, XLVII.

2. Ms. : juravit.

3. L'année commençant le 25 mars, il faudrait : Anno ce LIP.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 181

comparuit coram inquisitoribus; et requisitus si vult se deffendere de liiis que in inquisitione inventa sunt contra eum, et si vult ea in scriptis recipere, petiit diem ad deliberandum ; et est sibi assignata dies feria 11^ post octabas Pasche, vel ad defïendendum vel ad confilendum.

CXXX. 29 mars 1252, Carcassonne. Ber. Buade et P. Buade frères, de Salsigne, s'obligent à payer 10 livres pour leur père mort, auquel il avait été ordonné de faire le voyage de Terre Sainte.

Anno et die predictis. Ber. Buada et P. Buada, de Salsinhano, prose et fratre suo, juraverunt se solutu- ros X iibras pro pâtre suo defuncto, oui erat injunctus transitus transmarinus, in recompensationem iliius transitus; et hoc debent facere usque ad Ascentioneni Domini; et fidejussit pro ipsis bona fide Pon. Ghatmar, de Rusticanis, Persolverunt totum.

CXXXI. 14 avril 1252, Carcassonne. R. Sabatier, du Bourg, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno Domini ArCG°Lir, xviif kal. maii. R. Saba- terii, de Burgo Garcassone, jura vit slare mandatis inqui- sitorum, et facere et complere penitentiam quain sibi inquisitoires pro crimine heresis duxerint injungen- dam ; et tidejusserunt pro ipso, sub pena centum librarum quisque in soiidum per juramentum et publi- cum instrumentum, Poncius Faber, tîlius dicti R**', G. Ar., petrarius, Ar. de Baba, G. de Masseiia, P. Ber., P. Bonus Homo. Testis G. Ar., scriptor, G. Martini, scriptor, Johannes Furnerius, Galba vus et P. Ariberti, notarius, qui liée scripsit.

182 REGISTRE DU GREFFIER

CXXXII. 15 avril 1252, Carcassonne. Blanche, femme de Bar. d'Alairac, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Aiino quo supra, xvii kal. maii. Blanqua, uxor Ber. de Alairaco, de Aragone, comparuit coram inquisito- ribus et juravit se parituram omnibus mandalis et singulis inquisitorum et facere et complere penitentiam quam sibi proheresi injungetur ; fîdejusseruntpro ipsa, sub pena l librarum, per juramentum et publicuni instrumentum, Ber. de Alairaco predictus et Ber. Ton- deire, de Aragone. Testes R. Helias et P. Cat, de Monte Olivo, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXXXIII. 17 avril 1252, Carcassonne. Etienne Gayraud, de Villegly, détenu, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, xvkal. maii. Stephanus Gairaudi, de Villaiglino, detentus pro heresi, juravit facere et complere penitentiam quam sibi pro heresi injungetur et parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum. Fidejussores G. Gairaudi, Jordanus de Sancto Mameto, R. Quinta, de Villaiglino, G. Pagesii, de Vilari Longo, se et sua, quisque in solidum, per juramentum et publicum instrumentum obligantes, sub pena L libra- rum. Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXXXIV. 19 avril 1252, Carcassonne. G. Arnaud, notaire du Bourg, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, xiii kal. maii. G. Ar., scriptor Burgi seu notarius, juravit parère mandatis omnibus

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 183

et singulis inquisitorum et domini episcopi sub pena centum librarum; et sub pena illa fidejusserunt pro ipso quisque iii solidum per juramentum et publicum instrumentiim, P. Ilug-, de Tribus Bonis, P. Ar., R. de Gaiano, Johannes Pelliterii et P. Martini.

CXXXV. 22 avril 1252, Carcassonne. P. Bernard, de Montégut, à l'audience, déclare vouloir se défendre ^.

26 avril. Il nomme ses ennemis.

29 avril. Il reçoit les accusations par écrit, et est assi- gné au dimanche suivant (5 mai).

4 novembre. Il déclare s'en tenir à ce qui a été dit. Il est assigné au dimanche suivant (10 novembre), dans l'église Saint-Michel, pour recevoir sa pénitence.

Anno Domini M°CC°LII°, x kal. maii. P. Bernardi de Monte Acuto comparuit coram inquisitoribus ; et requisitus si vult se delTendere de hiis que in inquisi- tione inventa sunt contra eum et si vult ea in scriptis recipere, dixit quod sic.

Iteuiy requisitus si habet inimicos, dixit se nescire, set recordabitur, ut dicit. Et est ei assignata dies veneris ad nominandum inimicos et dicendum causas inimiciciarum et ad recipiendum dicta testium, qui in inquisitione deposuerunt contra eum.

Item, dicta die comparuit P. Ber., et nominavit pro inimicosuoRogeriumBonumMancipium, deBurgo, pro eo quod quadam vice habuit verba litigiosa secum pro lateribus^; et nullum alium iniraicum voluit iiominare.

Item, requisitus, dixit quod non poterat probare dictas inimicicias.

1. Voy. le numéro suivant.

2. Caractères magiques probablement. Voir le mot Lateres dans Du Gange.

184 REGISTRE DU GREFFIER

Item, requisitus si volebat acta recipere, dixit quod volebat de hoc deliberare. Dixit etiam quod duo anni et dimidius sunt vel m anni, quod ipse habuit dicta verba cum dicto Rogerio. Et est sibi dies lune assig- nata ad deliberandum utrum velit acta recipere et ad dicendum que dicere voluerit ad deffensionem suam.

Qua die comparuit, et dixit quod volebat se def- fendere et recipere acta ; et est sibi dies assignata usque ad diem dominicam quod possit dicere quicquid voluerit ad deffensionem suam qualibet die ; et infra illani diem non proposuit ad defensionem suam. Et postniodum plures assignationes sibi facte fuerunt ad proponendum quicquid vellet ad defensionem sui. Demum, feria un' post festum Omnium Sanctorum, predictus P. Ber. comparuit coram magistro R. David, inquisitore; et requisitus si aliquid volebat proponere ad defensionem sui contra testes receptos in inquisi- tione contra ipsum, dixit quod non, nisi ea que supe- rius proposuerat. Et est sibi assignata dies doniinica proxima ad recipiendum penitentium super crimine heresis in ecclesia Sancti Michaelis. Et ista assignatio fuit sibi facta sub pena G librarum et prestiti jura- menti.

CXXXVI. 22 avril 1252, Carcassonne. P. Bernard, de Montégut, s'oblige à obéir à l'évêque et aux inquisiteurs. Ses cautions'.

Annoetdie predictis. P. Ber., de Monte Acuto,jura- vit stare et parère mandatis omnibus etsingulis domini episcopi et inquisitorum, et facere et complere peni- tentiam quam ipsi pro heresi sibi duxerint injungen-

1. Voy. le numéro précédent.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 185

dam ; et constituerunt pro ipso se fidejussores per juranientum et publicum iiistrumentum, sub peua cen- tum librarum, G. Ar., notarius, et Johannes de Monte Acuto, quisque in solidum. Testes G. Stephani et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXXXVII. 25 avril 1252, Carcassonne. Ar. Olier s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, vu kal. maii. Ar. Olerii juravit parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum. Fidejussores pro ipso, sub pena l librarum, per jura- mentum et publicum instrumentum, quisque in soli- dum, P. Pautus, R. Garini, W. Martini et W. Gairaudi. Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXXXVIII. 25 avril 1252, Carcassonne. Ber. Pelât s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis. Ber. Pelât juravit, etc.; et pro eo, sub eadem pena, modo et forma predictis fidejusserunt R. Bertrit, Poncius de Baure, Ar. Robini. Testes predicti.

CXXXIX. 25 avril 1252, Carcassonne. Ar. Benoît, de Villardonnel, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno et die predictis. Ar. Benedicti, de Vilardonollo, juravit, etc.; et pro eo fîdejussit, sub eadem pena et forma, W. Ameîii, P. Faber, Ber. Aosten, et Ber. Moscallo. Testes predicti.

CXL. 25 avril 1252, Carcassonne. P. Barrot, de Ville- moustoussou, s'oblige comme le précédent.

Anno Domini M°GG°Lir, vu kal. maii. P. Barroti,

186 REGISTRE DU GREFFIER

de Villamostautione, juravit, etc., ut supra. Fidejus- sores pro ipso sub pena l librarum, quisque in soli- dum, per juramentum et publicum instrumentum, W. Barrot, Ber. Alegre, W. de Rezes, se et sua obli- gantes. Testes Ber. Digon et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsil.

CXLI. 25 avril 1252, Carcassonne. Roger Gayraud, de Pradelles-en-Val, s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis. Rogerius Gairaudi, de Pradel- lis, juravit, etc.; et fidejusserunt pro ipso, sub pena L librarum modo et forma predicta, Ar. Gairaudi, R. de Podio, Micahelis Regafre, Ar. Sirven, Ar. Aolric, P. Gondalbert. Testes R., capellanus de Pradelis, Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXLII. 25 avril 1252, Carcassonne. Ber. Airover s'oblige

comme le précédent.

Anno et die predictis. Ber. Airoverii juravit, etc.; et obligavit; et pro ipso tîdejussores modo et forma predicta fidejusserunt Ber. Arroverii et omnes prope dicti. Testes predicti.

CXLIII. 27 avril 1252, Carcassonne. Imposition de

croix à Fornière.

Anno quo supra, v kal. maii. Injunctum est Forne- rie quod portet cruces débite quantitatis, secundum quod ei injunctum est ; alioquin a die lune in antea abstineat ab ingressu ecclesie.

CXLTV. 22 mai 1252, Carcassonne. Barbairan, de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions'.

Anno Domini M°CG°Lir, xi° kal. junii. Barbairanus 1. Voy. le numéro suivant.

DE L'INQUISITION DE CAUCASSONNE. 187

de Preveirenga juravit stare maiidatis inquisiLoruni el venire ad diem et ad dies sibi assigiiatas, et parère mandatis omnibus et singulis eorumdem inquisitorum. Fidejussores pro ipso, sub pena l librarum, per jura- mentum et publicum instrumentum, Ar. Faber vel Gapdefer, P. Faber, Bernada Fabressa, fratres dicti Barbairani, et P. Gotellerii, de Preveirenga. Testes.)©. Fornerius, Ber. Digon, P. de Brugairolis, capeilanus, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.

CXLV, 24 mars 1255, Carcassonne. Barbairan s'oblige à accomplir toute pénitence qui lui sera imposée. Ses cautions ^

Anno Domini CC LV", in vigilia Annunciacionis Dominice. Barbairanus juravit, etc., ut supra, et conti- plere omnem penitentiam sibi vice alia injungendam. Fidejussores pro ipso [per] juramentum, P. Faber, nepos dicti Barbairani, et Pon. Molinerii, de Prevei- rencis, sub pena predicta.

CXLVI. 14 juin 1252, Carcassonne. P. Guibert, de la Bastide-Esparbeirenque, détenu, s'engage à accomplir toute pénitence qui lui sera infligée. Ses cautions.

Anno Domini M°GG Lll°, xviif kal. julii. P. Guit- berti, de Preveirenga, captus et detentus, juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum et facere et complere omnem penitentiam quam sibi pro lieresi duxerint injungendam. Fidejussores pro ipso, sub pena L librarum, Adalbertus, Pon. Agrefol, P. Johannis, Ber. Gandela, se et sua quisque in solidum obiigantes. Testes P., capeilanus domini episcopi, Hugo, sub-

1. Voy. le numéro précédent.

188 REGISTRE DU GREFFIER

capellanus de Rupefera, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXLVII. 17 juin 1252, Carcassonne. G. Roger, de Ville- gly, s'oblige à prendre passage pour deux ans. Ses cautions.

Anno quo supra, xvkal. julii. G. Rogerii, de Villai- glino, juravit se transfretaturum in proximo passagio ad duos annos, sub pena centum iibrarum ; et fidejùs- serunt pro ipso sub eadem pena, per juramentum et publicum instrumentum, G. de Turibus et R., filius ejus, et Ber. Aosten de Podio Nauterio, quisque in solidum se et sua obligantes. Testes Ber. Digon, P. R. et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CXLVIIl. 18 août 1252, Carcassonne. Pons Vital, de Conques, payera le samedi suivant (24 août) 20 livres toui'nois pour son oncle, Jean Vital, obligé au passage pour cinq ans.

Anno quo snpra, xv kal. septembris. Pontius Vitalis, deConchis, comparuit coram magistro R. David, inqui- sitore, et recognovit se esse heredem una cum P. Vi- tali, fratre suo nunc defuncto, Johannis Vitalis, avun- culi sui , cui injunctum fuerat ad quinquennium passagium transmarinum ; et mandatum fuit ei quod in sequenti die sabbati satisfaciat pro ipso pro recom- pensatione ejusdeni passagii in xx libris turonensium.

CXLIX. 25" août 1252, Carcassonne. Arnaud Aosten, de Villardonnel, s'engage à payer avant la Saint-Michel (29 sept.) 10 livres tournois « pro passagio transmarino. »

Anno Domini M" CG° LII°, vm° kal. septembris. Arnaudus Aosten, de Vilardonelio, juravit solvere pro se usque ad instans festum Sancti Micalielis pro pas-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 189

sagio transmari no x libras turonensium vel melgo- rensium. Fidejussit pro ipso [per] juramentum Ber. Aosten, frater ejus.

CL. 26 août 1252, Carcassonne. Ar. Faure, de Saissac, ajoute à sa confession précédente et déclare vouloir se défendre. Il est ajourné au lendemain ^

Anno quo supra, \if kal. septembris. Ar. Faber, quondam de Monte Olivo, nunc de Saxiaco, comparuit coram niagistro R. David, inquisitore ; et requisitus si volebat aliquid addere confessioni sue, dixit quod sic, videlicet quod apud Montem Olivum, in domo Ber. Gairveufe, vidit P. Fabrum et socium suum hereticos, presentibus dicto Ber. et Johanna, uxore ejus. Inter- rogatus dixit se non recordari si ibi adoraverunt dic- tes hereticos et si vidit alios adorantes. De tempore non recolit.

Item, apud Montem Olivum, in domo Ar. de Rivello, vidit propedictos hereticos, quos ipse testis et dictus Ber. Gairveufa adduxerunt ibi, presentibus dicto Ar. et Willeima, uxore ejus, et Willelma, uxore dicti Ar. hiterrogatus dixit se non recordari si vidit se et ahos ibi adorantes. De tempore quod supra.

Item, interrogatus si unquam aHbi vidit hereticos, dixit quod sic, in domo Pétri Beg, propedictis hereti- cis presentibus, P. Beg et Ermessenda, uxore ejus. Et vidit ibi Ar. Bacia qui adduxit cum ipso teste dictos hereticos, quos Matheus Johannis tradiderat eidem testi apud portam dels Quatre.

Interrogatus si adoravit dictos hereticos et vidit ahos adorantes, dixit se non recordari. Et post duos

1. Voy. plus haut, n" XIX.

190 REGISTRE DU GREFFIER

dies ipse testis et dictus Ar. eduxerunt inde illos here- ticos et tradiderunt eos Rainerio^ qui recessit cum eis. De tempore quod supra.

Interrogatus dixit quod alibi non vidit hereticos, nec scit aliud de se vel de aliis, nisi sicut dictum est.

Interrogatus dixit quod numquam vidit aliquam personam hereticam, nec interfuit hereticationi Guil- lelme Silve, sororis sue, uxoris quondam Willelmi Molinerii; nec aliquo tempore vidit hereticos in donio ejusdem Willelmi.

Requisitus si vult se deffendere de hiis que in inqui- sitione inventa sunt contra eum, dixit quod sic. Inter- rogatus si vult ea in scriptis recipere, dixit quod non. Et est dies crastina sibi assignata ad plura dicenda.

CLl. 3 septembre 1252, Carcassonne. Arnaud Faure, de Saissac, ajoute à sa confession^.

Item, anno quo supra, iii° nonas septembris. Dictus Ar. testis juratus addidit confessioni sue dicens quod ipse testis et G. Molinerii, sororius suus, adduxerunt quadam vice ad domum ejusdem G., apud Montera Olivum, P. Fabri et socium suum G. Carcasses, here- ticos, ad hereticandum Willelmam Silvam, sororem suam, uxorem dicti G.; et ibi dicti heretici heretica- verunt secundum ritum suum eandem G^"" in egritu- dine qua decessit, presentibus dicto Guillelmo et ipso teste, qui faci[eb]at custodiam ad hostium domus ne aliquis posset ibi supervenire. De tempore, circiter xiiii annos.

1. Entre les lignes : M., qui signifie mortuus.

2. \ oy. le numéro précédent cl le CLIII.

I bk

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 191

Item, apud Montem Olivum Matheus Johannis^ venit ad ipsum testem, quod accederet apud Palumberias ad dictum fratrem suum et Terrenum de Silva here- ticos; quod ipse testis fecit; et invenit dictos hereticos et adduxit cos inde in doinum Pétri de Fontercio^ et Guillelme Isarne^, que recepit eos ad preces ipsius testis; et vidit ibi cum eis dictum P. et Isarnam, uxo- rem ejus, et dictam Guillelmam et Guillelmam Diur- nam, ancillam domus ; et ibi ipse testis adoravit dictos hereticos et vidit alios adorantes et bibit cum eis. Et post duos dies ipse testis et Willelmus Terreni eduxe- runt eos inde et associaverunt eos usque ad vineas de Gabrairissa ^ ; et ibi, in recessu, ambo adoraverunt eos; et ipse testis accepit pacem ab eis. De tempore quod supra.

Item, de mandato Ber. Guilaberti, de Saxiaco, ipse testis venit apud Saxiacum ad dictum hereticum, qui tradidit sibi quoddam rest^ de tructis; et ambo iverunt ad domum Ar'*' Poncii ejusdem castri, ubi invenerunt P. Fabri et socium suum hereticos, et dederunt eis dictas tructas, presentibus dicto Ar. et Guillelma, uxore ejus; set ipse testis non adoravit nec vidit adorari ; et de nocte ipse testis et dictus Ber. eduxerunt inde dictos hereticos et duxerunt eos ad domum ejusdem Ber.; et eadem nocte, ipso teste ibi rémanente, dictus Ber. recessit cum illis hereticis et duxit eos alicubi in villa. De tempore quod supra.

1. Entre les lignes : M., qui signifie mortuus.

2. Fonters-du-Razès, Aude.

3. Entre les lignes : M., qui signifie nwrtiin.

4. Saint-Laurenl-de-la-Cabrerisse (Aude).

5. Botte, dans Raynouard.

192 REGISTRE DU GREFFIER

Item, apud Montem Olivum, in domo Mathei Johan- nis, vidit propedictos hereticos, presentibus dicto Matheo* et R'^^ Porcella, uxore ejus; set ipse testis non adoravit, nec vidit adorari; tamen bibit cum eis. Et fuit eodem tempore.

Item, apud Montem Olivum, in domo Marie Boilona, vidit propedictos hereticos, présente dicta Maria "^ et R'*'' de Gaux et Rainerio^ Set non adoravit, nec vidit adorari. De tempore quod supra. Dixit etiam quod P. Lombardi vidit dictos hereticos in domo ipsius tes- tis, et adoravit eos, et misit per ipsum testem i cucur- bitam vini et i punheriam pisorum. De tempore quod supra. Dixit etiam quod ipse testis et Ber. Gourveufa adora vcrunt, in domo ejusdem Ber., dictos hereticos. De tempore quod supra. Adjecit etiam se comedisse in domo sua cum dictis hereticis in eadem mensa, dicendo : Benedicite in principio cibi et potus et in quohbet génère cibi noviter sumpti, hereticis respon- dentibus : Deus vos benedicat.

Item, audivit monicionem et predicationem dicto- rum hereticorum, et crédit ipsos esse bonos homines et veraces et amicos Dei et habere bonam fidem, et si decederet in secta eorum crederet salvari. Et fuit per quinquennium in illa credencia. Et recognovit quod maie fecit, quia ohm, apud Montem Ohvum, coram aliis inquisitoribus, et alia vice coram domino episcopo Garcassone, et postmodum coram magistris Radulpho et R. David inquisitoribus, multotiens in judicio requisitus, negavit veritatem contra proprium

1. Entre les lignes : M., qui signifie mortuus.

2. Item.

3. Item.

\«i

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 193

juramentum et scienter dejeravit. Requisitus quare negavit, dixit quod propter verecundiam et timorem, et quia conduxerat cum Guillelmo Molinerio se non revelaturum ea que sciebat de ipso et de uxore ejus Willclma.

Itetn, dixit quod ante vidit dictos hereticos in domo Ar. de Rivelio et in domo P. Beg, sicut dictum est; adoravit eos ut supra. Hec deposuit apud Carcassonam coram magistris Radulpho et R. David inquisitoribus, et P. Ariberti, notario, qui hec scripsit.

CLII. 3 septembre 1252, Carcassonne. P. Brice, de Montréal, pour lequel la peine de la prison a été commuée, obtient de prendre passage en mars.

Brice, son frère, s'engage de même à prendre passage ' .

Anno et die predictis. P. Briccii, de Monte Regali, cui facta fuit gratia de muro pro recompensatione passagii transmarini , juravit se transfretaturum in primo passagio marcii. Et ista prorogatio facta est sibi ad preces domini archiepiscopi^. Alioquin ex tune débet redire ad murum.

Item, juravit Briccius, frater dicti P., quod in primo passagio simiiiter transfretabit. Alioquin redibit ad murum.

CLIÎI. 3 septembre 1252, Carcassonne. Ar. Faure, de Saissac, s'oblige à faire la pénitence qui lui sera imposée. Cautions. Il est assigné du vendredi suivant en trois semaines (27 septembre).

Anno et die predictis. Ar. Faber, de Saxiaco, juravit

1. Voy. plus bas, CLXXXIII.

2. L'archevêque de ISarbonne, Guillaume de la Broue (1245- 1257).

13

If4 REGISTRE DU GREFFIER

stare et parère mandatis omnibus et singulis inquisi- torum, et facere et complere penitentiam, que sibi injungetur super crimine heretice pravitatis, sub pena L librarum melgorensium ; et sunt fidejussores jurati pro ipso, sub eadem pena, Ber. Ar., Berengarius de Opéra et P. Borrelli, de Saxiaco, quisque in solidum, obligantes se et sua per juramentum et publicum ins- trumentuiïi. Testes Poncius de Saxiaco, Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit. Assignata est sibi dies de die veneris proxima in très septi- manas.

CLIV. 2 octobre 1252, Carcassonne. Raymonde Main- fere, de Sauzens, explique comment elle ne porte pas les croix auxquelles elle est condamnée.

Anno quo supra, vi°nonas octobris. R'^^Manifaceria, de Sauzinco, uxor quondam R*^' Gopieri, crucesignata pro crimine heretice pravitatis, comparuit coram magistro R. David inquisitore sine crucibus; et requisita quare non portabat cruces sicut tenebatur proprio juramento, dixit quod in tunica non portabat quia non habebat unde emeret, cum priores essent rupte. Dixit etiam quod in capa sua portabat cruces; set Ava, uxor Lau- rentii Chatmar, domina sua, cum qua moratur pro nutrice, inhibuit ei quod non portaret dictam capam cum crucibus, et tradidit sibi quamdam aliam capam portandam sine crucibus.

CLV. 9 octobre 1252, Carcassonne. P. Gili et Guillaume Gili, de Fournes, à l'audience déclarent vouloir se défendre. Ils feront connaître leurs ennemis. Ils donnent leurs cautions qu'ils obéiront à l'évêque et aux inquisiteurs.

Anno Domini GG° LIP, vu idus octobris. P. Gili

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 195

et Guillelmus Gili, de Fornas, comparuerunt apud Car- cassonain coram inquisitore, et juraverunl se stare man- datis domini cpiscopi et inquisitorum, et venire ad diem et dies sibi assignatas vel assignandas et ducere causam suam légitime coram ipsis super hiis que obi- ciuntur eis de crimine liereseos, de quibus dicunt et asseruiit penitus se inmunes, licet contrarium ab inquisitoribus contra eos obponatur. Et requisiti si volebant se defïendere super hiis que in inquisitione inventa sunt contra eos et si volunt es in scriptis reci- pere, dixerunt quod sic.

Item, requisiti si habent inimicos, dixerunt quod sic, et illos nominabunt ad diem sibi assignatam ; et quod predicta compleant dédit fidejussores juratos Petrus Gili, sub pena l librarum, Roquam de Querio Serverio, Ar. Rcgina, de Fornas, P. Bessart, de Salella, et Ar. Boerii, de Fornas, pro se ipso ; et Guillelmus Gili dédit pro se fidejussores juratos, sub pena L libra- rum, Ber. Pétri de Riparia, G. Sabater, de Tnsulis. Testes Ber. de Dozinco, Adalbertus Clericus et R. Gal- veti, de Arzinco, et plures alii.

CL VI. 11 octobre 1252, Carcassonne. Confession de G. Vilanère, de Salsigne, qui en appelle au témoignage de Pierre Buade et de R. Amiel.

Anno quo supra, v idus octobris. G. Vilaneria, de Salsinhano, testis juratus dixit quod numquam vidit hereticos apud Salsinhanum nec alibi ; nec umquam credidit, nec adoravit, nec dédit, nec misit, nec duxit, nec receptavit, nec eorum predicationcm audivit. Interrogatus dixit quod tempore illo quo Pelrus Pol- lanus et socius ejus heretici erant apud Salsinhanum,

196 REGISTRE UU GREFFIER

in domo matris ipsius testis, videlicet tempore guerre Vicecomitis^, ipse non erat ibi, nec fuit ibi quamdiu iili heretici fuerunt ibi ; et hoc probabit, ut dicit, per Petrum Buada, de Vilaneria, et R. Amelii, de Salsin- hano. Interrogatus ubi erat illo tempore, dixit quod erat in quadam excubia^ contra Gabaretum.

CLVII. Même jour. R. xYmiel, de Salsigne, donne son

témoignage.

Anno et die predictis. R. Amelii, de Salsinhano, testis juratus dixit quod Guillelmus Vilaneria, de Sal- sinhano, fuit bene per très septimanas cum ipso teste et multis ahis in excubia contra Gabaretum, tempore guerre Vicecomitis ; et tune comedebantur ficus et racemi. Interrogatus si scit quod dictus G. esset in dicta exculjia quando P. Pollanus et socius heretici erant apud Salsinhanum in domo Bernarde Vilanerie, matris dicte Guiilehne, dixit se nescire.

CL VIII. Même jour. Pierre Buade de même.

Anno et die predictis. Petrus Buada, de Vilaneria, testis juratus dixit idem quod proximus.

CLIX. 6 novembre 1252, Carcassonne. Ber. Brice, de Montréal, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Il est assigné au quatrième jour après la Saint-Martin (15 novembre).

Anno quo supra, viii idus novembris. Ber. Bricci, de Monte Regah, juravit se pariturum omnibus manda-

1. Probablement la levée de boucliers de Trencavel, qui mit le siège devant Carcassonne en 1240, et non la croisade de 1209. [Hist. génér. de Languedoc, tome VI, 718 et suiv.; VIII, c. 1042 et suiv. Éd. Privât.)

2. Garde, e.rcubiare, faire la garde.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 107

tis et singulis inquisitorum et venire ad diem vel dies sibi assignâtes vel assignandas ; et est sibi assignata dies feria iiii^' post festum beati Martini.

CLX. 9 novembre 1252, Carcassonne. Ar. Narbonne, détenu, sort de prison pour aller travailler, comme maçon, au couvent de Rieunette. Ses cautions.

Anno qiio supra, v idus novembris. R. Aulerii. R. Amelii, de Villamostautione, juraverunt etobligavc- runt se et sua pro Ar. Narbona, qui cras débet educi de muro, sub pena xx librarum, quod idem Arnaldus serviet monialibus Rivi Nitidi bene et fideliter per duos annos in operibus earum de officio seu ministerio suo, scilicet massioiiatus, nisi haberet legitinnum impedi- mentuni; alioquin ponerent aliquem loco ipsius, (jui sciret et posset complere pro ipso tempus illud. Testes capellanus de Verzela et nepos ejus et P. Ariberti.

Hoc idem juravit Ar. Narbona.

CLXI. 11 novembre 1252, Carcassonne. Vilarzel, des Ilhes, jure de commencer ses pèlerinages dans huit jours.

Anno quo supra, m idus novembris. Vitarzellus de Insulis juravit se incepturum peregrinationes ' sibi injunctas infra viii" dies et perfecturum pro viribus. Fidejussor R. Chatmar, cicricus de Conchis.

CLXÏl. 30 octobre 1252, Carcassonne. Auger, fils de Ar. Auger, de Montolieu, s'engage par serment à faire ses pèle- rinages au mois de mars.

Anno quo supra, m kal. novembris. Augerius, filius quondam Ar. Augerii, de Monte Olivo, juravit se fac-

1. Voy. plus haut, LXXXI, note.

198 REGISTRE DU GREFFIER

turum peregrinationes sibi injunctas pro crimine heretice pravitatis mense marcii proximo venienti.

CLXIII. 23 décembre 1252, Carcassonne. G. Belon, d'Ar- zens, s'engage par serment à faire ses pèlerinages au com- mencement de mars. Ses cautions.

Anno quo supra, kal. januarii. G. Belonis, de Arzinco, juravit sub pena xx librariim turonensium quod in principio mensis marcii incohebit peregrina- tiones sibi injunctas. Proeo sunt tîdejussores P. Faber, de Arzinco, et R. de Monte Olivo, de Burgo, qui jura- verunt. Testes Ber. Digon et Galavus.

CLXIV. 3 mars 1253 (n. st.), Carcassonne, Gallard Vassal, de Salsigne, relaps, est condamné à porter deux croix « in capucio » et à visiter en pénitent, chaque dimanche du carême qui vient, les églises du Bourg.

Anno quo supra, v" nonas marcii. Gallardus Vassal- lus, de Salsinhano, qui est relapsus in heresim hereti- cos adorando a festo beati Micahelis citra post injunc- tam sibi alias penitentiam pro hiis que comiserat nequiter in eodem crimine, et qui propria temeritate cruces sibi impositas dimisit, juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et facere et com- plere quicquid sibi pro dicto crimine injungetur. Et super hoc fidejusserunt pro ipso quisque in solidum, sub pena xxvlibrarum, se et sua obligantes, P. Gavae- rii, de Furnis, R. Abbatis, G. de Vilario, G. Bordas, de Salsinhano. Et fuit injunctum, in virtute prestiti jura- menti, dicto Gallardo, quod continuo résumât cruces, quas propria temeritate dimisit ; et preterea portet perpetuo pro relapsu, quia recenter peccavit in heresi, duas cruces in capucio, qualibet unius palmi ; et non

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 199

sit sine capucio induto et crucibus ibidem impositis intra domum vcl exlra ; et per omnes dies dominicos istius quadragesime visitet omnes ecclesias Burgi^ in camisia et braccis cum virgis in manu, nudis pedibus, et cum capucio induto antedicto. Hec injunctio fuit fada dicto Gailardo per magistros Radulphum et Pi. David inquisitores , qui instrumentum antedictum receperunt et obligationem. Testes Ber. Digon, P. R., et muiti alii, et P. Ariberti, notarius, qui liée scripsit.

CLXV. 7 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. Jean, de Mon- tégut, s'engage à payer 50 livres tournois pour obtenir que son père Pierre Bernard ne soit point condamné à une peine infamante.

Anno quo supra, nonis marcii. Johannes, de Monte Acuto, filius Pétri Bernardi, de Monte Acuto, juravit et obligavit se et sua pro eodem pâtre suo in quintjua- ginta libris turonensium et constituit se debitorem et persolutorem, ad voluntatem et mandatum domini epicopi et inquisitorum, quocienscumque et quando- cumque fuerit ab eisdem requisitus, ita tamen quod penitentia mûri vel alia penitentia confusibilis vel publica non injungatur eidem patri suo pro crimine heretice pravilatis. Si autem moreretur idem P. ante- quam esset sibi penitentia injuncta, vel antequam fie- ret requisitio denariorum predictorum, nichilominus dictus Johannes pecuniam predictam solvere teneatur. Alioquin si Petrus Bernardi antedictus muro traderetur vel penitentia confusa sibi injungeretur, idem Johan- nes a solutione dicte pecunie penitus sit inmunis et minime teneatur. Fidejussores constituerunt se G. Ar.,

1. Voy. plus haut, n" II, note 2.

200 REGISTRE DU GREFFIER

notarius, et Bonetus Constantini, de Narbona, obli- gantes se et sua per juramentum et publicum instru- mentum, quod dictus Johannes predicta compleat et attendat. Testes magister P., officialis, Pon. Benedicti, archipresbiter, G. Stephani, R. P., P. Debraud et P. Ariberti, notarii, qui hec scripsit de mandato domini episcopi.

CLXVI. 8 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. P. R. At, de Moussoulens, délivré de prison, s'oblige à faire ses pèleri- nages dans les deux années qui suivront la fête de Pâques.

Anno quo supra, viii idus mardi. P. R. At, de Mossolinco, cui facienda est gratia die crastina de cru- cibus, juravit se complere et perficere peregrinationes suas sicut sibi injunctum est a Pascha proximo ve- nienti^ usque ad duos annos; et dédit fidejussores pro se R. Hot, de Mossolinco, G. Peraceta, de Podio Nauterio, sub pena xx librarum; et juraverunt et se et sua quilibet obligarunt.

CLXVII. 13 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. Bernard Borrel, malade, est autorisé à sortir de prison, oîi ses cau- tions le feront rentrer à la réquisition des inquisiteurs ou quinze jours après sa guérison.

Anno quo supra, in crastinum beati Gregorii. Bernar- dus Borrelli, juvenis, P. Pages, G. Sicredi, P. R. Gocel- tis, deBurgo, Ber. Arcambaudi, deCaunis, obligaverunt se et sua et juraverunt sub pena l librarum quod ipsi facient reddere ad murum Bernardum Borrelli immu- ratum, cui datur licentia exeundi propter infîrmita- tem, quando fuerint requisiti vel post xv dies quando

1. Cette année (1253), Pâques tomba le 20 avril.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 201

erit de egritudine liberatiis; et Bernardus Borrelli juvenis débet alios predictos super hoc redderc in- dempnes, qui amore ipsius et mandato se obligave- runt dicto modo.

CLXVIII. 18 mars 1253 (n. st.) Vital Pages s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions le rendront vif ou mort.

Anno quo supra, xv kal. aprilis. Ar. Gauzim, de Sulis^ P. Manhes, de Salsirihano, Guillelmus Belug, de Reeafera, et R. Johannis, de Recaferra, obligaverunt se et sua, sub pena l librarum, quod Vitalis Pajesii pareret mandatis iiiquisitorum, vel redderent ipsum vivum vel mortuum ; et quod veniat ad diem et ad dies ; et hoc promisit unusquisque predictorum in solidum juramento prestito corporaliter ; et ipse Vitalis pro- misit idem. Testes P. R. et Pe., capellanus domini episcopi, notarius publicus, qui hec scripsit.

CLXIX. 19 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. Bernard Armen, le vieux, d'Alzonne, s'oblige à prendre passage. Ses cautions se portent aussi garants pour sa femme qu'elle accomplira ses pèlerinages.

Anno quo supra, xiiii kal. aprilis. Bernardus Ar- men, senior, de AIzona, juravit stare mandatis inqui- sitoruni super excommunicatione qua erat astrictus quia non compleverat penitentiam passagii trans- marini; et illam faciet, complebit, ut dicit, quando- cumque sibi mandabitur prout sibi pro crimine here- sis est injunctum; fidejussores pro ipso, sub pena L librarum, jurati quisque in solidum, P. Ber., Po. Se-

1. De Insulis(?).

202 REGISTRE DU GREFFIER

guini, R. de Rivo, R. Armen et P. Pollicerii, de Alzona. Item, predicti fidejussores obligaverunt se similiter pro uxore dieti Bernard! eodem modo, quod pere- grinationes^ sibi injunctas similiter adimplebit. Et hoc Ipsum juravit Alazais, uxor dieti Bernardi Armen.

CLXX, 20 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. Les héritiers de Jean Vital, défunt, condamné au passage pour cinq ans, donnent l'estimation de son avoir, 20 livres. Ils sont assignés à huit jours pour la fixation de ce qu'ils devront donner « pro recompensatione passagii. »

Anno quo supra, xiii^ kal. aprilis, Poncius Vitalis et R'^% uxor quondam Pétri Vitalis, de Gonchis, com- paruerunt coram magistro R. David inquisitore, et recognoverunt se esse heredes Johannis Vitalis defuncti, oui injunctum fuerat ad v annos passagium transma- rinum. Verumtamen dicta R*** non est hères nisi nomine viri sui predicti. Et est eis assignata dies in octabis beati Benedicti, ad respondendum quantum tenent de hereditate dieti defuncti et quod potest valere. Qua die comparuerunt et dixerunt quod here- ditas predicta valet xx libras. Et fuit eis injunctum quod infra viii dies adducant bonos fidejussores ad solvendam extimationem que fiet super recompensa- tione passagii dieti Johannis Vitalis.

CLXXI. 14 juin 1253, Carcassonne. Les susdits reçoivent injonction d'avoir à satisfaire au sujet de ladite estimation.

Anno quo supra, xviii kal. julii. Comparuerunt pre-

1. Voy. plus haut, n" LXXXI, note,

2. Ms. : XII, date fautive, puisque l'octave de saint Benoît tombe le 20 mars, XIII kal. aprilis.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 203

nominati Poncius et R''% et fuit eis injunctum quod infra festum sancti Johannis veniant coram nobis satis- facturi super dicta estimatione; alioquin dimittant totam illam hereditatem.

CLXXIl. 29 mars 1253, Carcassonne. Guillaume Ber- nard Fanjaus s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Sa cau- tion.

Anno Domini GG° Lllf, iiii kal. aprilis, Guil- Iclmus Bernardi Faniaus juravit coram inquisitoribus se pariturum omnibus mandatis et singulis inqui- sitorum, et se facturum et completurum penitentiam que sibi injungetur. Fidejussor pro ipso juratus, sub pena l librarum, Ber. R. Faniaus, frater ejus.

CLXXIll. 29 mars 1253, Carcassonne. G., de Vieille- Vigne, s'engage à payer 12 livres tournois pour sa péni- tence avant la Pentecôte (8 juin).

Anno et die predictis. G. de Vinea Veteri juravit se soluturum xii libras turonensium pro penitentia sua usque Penthecosten. Fidejussores pro ipso bona fide Ber. de Solerio et P. Ar. de Tribus Bonis, notarius.

CLXXIV. 1" avril 1253, Carcassonne. G. Bérenger, d'Arzens, s'oblige à prendre passage au mois d'août pro- chain. — Ses cautions^.

Anno Domini M°GG°L°II1, kal. aprilis. G. Beren- ! garii, de Arzinco, juravit se pariturum mandatis

omnibus et singulis inquisitorum ; et fuit absolutus ab 1 excommunicalione qua erat astrictus propter contu-

niaciam; juravit etiam et promisit se transfretaturum

1. Voy. plus haut, XLVI, plus bas, n" CXCV.

204 REGISTRE DU GREFFIER

in primo passagio augusti, sub pena x librarum; fide- jussores pro ipso, sub eadem pena, Aribertus de Arzinco, Matha, castellarius de Monte Regali, fîde prestita, etR. Berengarii, qui juravit; et pena soluta, nichilominus compellatur ad transfretandum.

CLXXV. 12 avril 1253, Carcassonne. Rey, d'Alzonne, s'oblige à prendre passage au mois d'août prochain^. Ses cautions.

Anno quo supra, ii idus aprilis. Rex, de Alzona, juravit se transfretaturum in primo passagio augusti ; et fuit absolutus ab excommunicatione. Fidejussor pro ipso juratus, sub pena l librarum, Ber. Gazanha, de Rivo ; et ipse Rex obiigavit eidem propter hoc omnia bona sua, presentibus magistris Radulpho et R. David, inquisitoribus, et P. Ariberti, notario, qui hec scripsit.

CLXXVI. 17 avril 1253, Carcassonne. Ber. Belon et Pierre Belon, d'Arzens, frères, s'obligent à prendre passage d'ici à la Saint-Michel (29 septembre). Leurs cautions^.

i\.nno quo supra ^, xv kal. maii. Ber. Bello et Petrus Bello^, fratres, de Arzinco, juraverunt et obligaverunt se et sua, sub pena xxx librarum turonensium, se transfretaturos hinc usque ad festum beati Micahelis, nisi remanerent de mandato ecclesie speciali. Fide- jussores jurati quisque in solidum sub eadem pena P. de Rozers, R. Ferriolis et R. Bello, de Arzinco. Et soluta pena, nichilominus teneantur transt'retare dicti fratres.

1. Voy. plus bas, CLXXXV.

2. Voy. plus bas, CXCV.

3. A la marge : Anno Domini CC° LP IIP.

4. Voy. plus haut, LVlIi.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 205

CLXXVII. 17 mai 1253, Carcassonne. Ç. Ber., maréchal, de Saint-Martin, s'oblige à obéir à i'évêque et aux inquisi- teurs. — Ses cautions.

Anno Domini M°GG°LIIF, xvi kal. junii. G. Ber., faber, de Sancto Martino, jura vit se facere et com- plere, ad voluntatem domini episcopi et inquisito- rum, penitentiam sibi injunctam pro heresi; et parebit mandatis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso- res pro ipso jurati, sub pena l librarum quisque in solidum G. Daide, Ber. Gaunas, P. Faber, G. Garcias, de Sancto Martino. Testes Ber. Digon, G. Ber. de Argenteria, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.

CLXXVIII. 5 août 1253, Carcassonne. P. Bonafos, de Canecaude, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa guérison.

Item, anno quo supra, nonis augusti. Data fuit licencia P. Bonafos, de Ganacauda, esse extra murum quousque convaluerit; juravit se redditurum post con- valescentiam.

CLXXIX. 17 août 1253, Carcassonne. Raine, femme de P. Albert, de Couffoulens, est autorisée à rester hors de pri- son jusqu'à sa guérison.

Anno quo supra, xvi kal. septembris. Data est licentia Raine, uxori P. Adalberti de Gofolento, exeundi murum quousque 'convaluerit de egritudine sua; et tune sine omni monitione débet redire vel intérim, si mandareturei. Fidejussores proipsa, sub pena l libra- rum, P. Adalberti, Ar. Guifre, Ar. Willelmi, R. Ber., de Gofolento.

208 REGISTRE DU GREFFIER

CLXXXVI. Même jour. Ber. Armen le Vieux, d'Alzonne, s'oblige à obéir aux inquisiteurs « super penitentia de pas- sagio transraarino. »

Item, anno et die predictis. Ber. Armen, senior, de Alzona, juravit et obligavit se et sua ad parendum mandatis omnibus et singulis inquisitorum super penitentia sibi injuncta de passagio transmarino. Fide- jussores jurati pro ipso, sub pena l libraruni, R. Armen, filius ejus, et P. Pecellus, de Alzona. Et injunctum fuit dicto [Ber. Armen] in virtute prestiti juramenti.

CLXXXVII. Même jour. Ber., des Martys, s'oblige comme le précédent'.

Item, anno et die predictis. Ber. de Martris juratus obligavit se etc. pro passagio complendo ad volunta- tem inquisitorum. Fidejussores jurati pro ipso G. Rai- naudi, G. Aostenh, G. de Martris.

CLXXXVIII. Même jour. P. Dalbars s'oblige comme le

précédent^.

Item, anno et die predictis. P. Dalbars juravit et obligavit se etc., pro passagio complendo ad volunta- tem inquisitorum. Fidejussores pro ipso jurati P. Blan- quer, P. Pecol, Johannes Dalbars, filius dicti Pétri.

CLXXXIX. 19 octobre 125.3, Carcassonne. G. Barbier s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions 2.

Anno quo supra, xiiii kal. novembris. G. Barberii

1. Voy. plus haut, n" I, et plus bas, n"' CXCIII et CCI.

2. Voy. plus bas, CXCIII.

3. Voy. plus haut, n" CLXXXIV.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 209

juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisito- rum super passagio sibi injuncto perficiendo, obligando se et sua. Fidejussores pro ipso quisque in solidum, sub pena l librarum, G. Faber et R. Maisine , de Monte Regali, jurati.

CXC. 19 octobre 1253, Carcassonne. Brice, de Montréal, s'oblige pour lui et son frère à obéir aux inquisiteurs « super passagio transmarino^ »

Anno et die predictis. Briccius, de Monte Regali, juravit pro se et P. Briccio, t'ratre suo, quod parebunt mandatis omnibus et singulis inquisitorum super pas- sagio transmarino sibi injuncto perficiendo, obligando se et sua. Fidejussor pro ipsis juratus, sub pena L librarum, G. Vergerii. Et débet dare alios fidejusso- res die jovis. Qua die adduxit G. de Mairevila, qui juratus obligavit se pro ipsis sub eadem pena.

CXCI. 20 octobre 1253, Carcassonne. P. Martin, du Bourg, s'engage à donner « pro penitentia » 8 livres melgo- riennes .

Anno quo supra, xiii kal. novembris. P. Martini frenerii {sic), de Burgo, juravit se daturum pro peni- tentia sua VIII libras melgorensium, quarum medie- tatem persolvet infra mensem, et aliam medietatem persolvet ad voluntatem inquisitorum.

CXCII. 5 novembre 1253, Carcassonne. P., de Sabar- thès, se porte caution que son frère Roger, de la Baslide- Esparbeirenque, obéira aux inquisiteurs.

Anno quo supra, nonis novembris. P., deSavartesio,

1. Voy. plus haut, n"^ CLII et CLXXXIII, et plus bas, ïi"' CXCIV et CCI.

14

210 REGISTRE DU GREFFIER

obligavit se et sua, sub pena x librarum, pro Rogerio, fratresuo, de Savartesio, per juramentum et publiciim instrumentum, quod idem Rogerius, de Preveirenga, parebit mandatis omnibus et siiigulis inquisitorum; et recipiet et complebit penitentiain que sibi ab inquisi- toribus pro crimine heresis injungetur. Quod idem Rogerius juravit se fideliter completurum.

CXCIII. 5 novembre 1253, Carcassonne. Injonction est faite à Ber., des Martys, Ber. Armen, le vieux, et P. Dal- bars, d'Alzonne, qu'ils aient à prendre passage en mars à Marseille ou à Aigues-Mortes.

Anno et die predictis. Injunctum fuit, sub pena L librarum, et in virtute prestiti juramenti, Ber. de Martris, Ber. Armen, seniori, et P. Dalbars, de AIzona, quod in isto passagio marcii transfretent ; et sint parati vel apud Aquas Mortuas, vel apud Massiliam pro isto passagio incipiendo et perficiendo.

CXCIV. Même jour. Même injonction à Brice et à Pierre

Brice, de Montréal.

Anno et die predictis. Briccio et Petro Briccio, de Monte Regali, fuit idem injunctum, in virtute prestiti juramenti et sub pena predicta.

CXCV. Même jour. Même injonction à G. Bérenger, Ber. Bellon et à son fi'ère * .

Anno et die predictis. Idem fuit injunctum G. Be- rengario et Ber. Bclloni et fratri ejus de Arzinco.

1. Voy. plus haut, n"^ CLXXIV et CLXXVI.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 21!

CXCVI. 20 novembre 1253, Carcassonne. P. Chabert, de Rupefera, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno Domini GG° Lllf, xii kal. decembris. P. Chatberti, de Rupefera, obligavit se et sua per jura- mentum et publicum instrumentum ad parendum mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et ad reci- piendum et faciendum penitentiam ad voluntatem et mandatum inquisitorum. Fidejussores jurati pro ipso, quisque in solidum, sub eadem pena, Johannes Chat- bert, Johannes Pastre, de Rupefera.

CXCVIl. Même jour. Roger Candel, de Rupefera, s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis. Rogerius Candela, de Rupe- fera, juravit facere et complere voluntatem inquisito- rum et recipere penitentiam sibi injungendam et complere pro cri mi ne heretice pravitatis, et parère mandalis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso- res jurati, quisque in solidum, sub pena l librarum, P. Ghatbert, [Raijnaudus Mager, de Rupefera, Poncius Candela.

CXCVITI. 15 janvier 1254 (n. st.), Carcassonne. Albert, de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra, xviii kal. februarii. Adalbcrtus, de Preveirenca\ juravit stare et parère mandatis omni- bus et singulis inquisitorum, et facere et complere penitentiam, quam sibi inquisitores pro crimine here- sis duxerint injungendam. Fidejussoresjurati pro ipso,

1. Au-dessus, entre les lignes : de Savartesio.

210 REGISTRE DU GREFFIER

obligavit se et sua, sub pena x libramm, pro Rogerio, fratresuo, de Savartesio, per juramentum et publicum instrumentum, quod idem Rogerius, de Preveirenga, parebit mandatis omnibus et singulis inquisitorum ; et recipiet et complebit penitentiam que sibi ab inquisi- toribus pro crimine heresis injungetur. Quod idem Rogerius jura vit se fideliter completurum.

ex cm. 5 novembre 1253, Carcassonne. Injonction est faite à Ber., des Martys, Ber. Armen, le vieux, et P. Dal- bars, d'Alzonne, qu'ils aient à prendre passage en mars à Marseille ou à Aigues-Mortes.

Anno et die predictis. Injunctum fuit, sub pena L librarum, et in virtute prestiti juramenti, Ber. de Martris, Ber. Armen, seniori, et P. Dalbars, de Aizona, quod in isto passagio marcii transfretent ; et sint parati vel apud Aquas Mortuas, vel apud Massiliam pro isto passagio incipiendo et perficiendo.

CXCIV. Même jour. Même injonction à Brice et à Pierre

Brice, de Montréal.

Anno et die predictis. Briccio et Petro Briccio, de Monte Regali, fuit idem injunctum, in virtute prestiti juramenti et sub pena predicta.

CXCV. Même jour. Même injonction à G. Bérenger, Ber. Bellon et à son frère ' .

Anno et die predictis. Idem fuit injunctum G. Be- rcngario et Ber. Belloni et fratri ejus de Arzinco.

1. Voy. plus haut, n°^ CLXXIV et CLXXVI.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 211

CXCVl. 20 novembre 1253, Carcassonne. P. Chabert, de Rupefera, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno Domini GG° Lllf, xii kal. decembris. P. Ghatberti, de Rupefera, obligavit se et sua per jura- mentum et publicum instrumenluni ad parendum mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et ad reci- piendum et faciendum penitentiam ad voluntatem et mandatuni inquisitorum. Fidejussores jurati pro ipso, quisque in solidum, sub eadem pena, Johannes Chat- bert, Johannes Pastre, de Rupefera.

CXCVII. Même jour. Roger Candel, de Rupefera, s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis. Rogerius Candela, de Rupe- fera, juravit facere et complere voluntatem inquisito- rum et recipere penitentiam sibi injungendam et complere pro crimine heretice pravitatis, et parère mandatis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso- res jurati, quisque in solidum, sub pena l librarum, P. Ghatbert, [Rai]naudus Mager, de Rupefera, Poncius Gandela.

CXCVIII. 15 janvier 1254 (n. st.), Carcassonne. Albert, de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra, xviii kal. februarii. Adalbertus, de Preveirenca\ juravit stare et parère mandatis omni- bus et singulis inquisitorum, et facere et complere penitentiam, quam sibi inquisilores pro crimine here- sis duxerint injungendam. Fidejussores jurati pro ipso,

1. Au-dessus, entre les lignes : de Savartesio.

212 REGISTRE DU GREFFIER

quisque in solidum, sub pena l librarum, Bonus Homo, de Manso, et G. Moto, de Manso Gabardesio, jurati.

CXCIX. Même jour. Adam de Arverio, du même lieu,

s'oblige de même.

Anno [et die] quo supra. Adam de Arverio, de Pre- veirenca, juravit idem pro se. Fidejussor, sub eadem pena, juratus P. Martini, qui dicitur Gotellerius, soro- rius suus.

ce. 5 avril 1254, Carcassonne. Ber. Guilabert, du Bourg, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et donne ses cautions.

Anno Domini M*' GG°LIIIP, nonis aprilis. Ber. Gui- laberti, de Burgo Garcassone, obligavit se et sua ad parendum mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et ad recipiendum et pertîciendum penitentiam sibi injungendam pro crimine heretice pravitatis. Fidejus- sores jurati pro ipso, sub pena xx librarum, Amelius Boerii, P. Amelii, basterius, de Burgo Carcassonne, quisque in solidum.

CCI. 9 avril 1254, Carcassonne. Bernard, des Mar- tys ', demeurant à Alzonne, s'engage à payer 10 livres « pro recompensalione passagii » et pour les pèlerinages de sa femme Maraude, qui est infirme.

Anno Domini GG°LIIir, v idus aprilis. Bernardus de Martris, de Alzona, obligavit se et sua, per juramen- tum et publicum instrumentum, se soluturum x libras melg. vel turon., quarum medietatem perso! vet in instanti festo bcati Johannis, et aliam medietatem in

1. Peut-être le même que celui des n"" I, CLXXXVIÏ et CXCIII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 213

festo Omnium Sanctorum, pro recompensatione pas- sagii transmari ni sibi injuncti et peregrinationibus Maraude, uxoris sue, infirme. Fidejussores pro ipso fide plevila, subeadempena, quisque in solidum, Rex, de Aizona, P. Danuselli, juvenis, Ber. Segui, Bertran- dus Jordani, Bartholomeus de Andusia, et P. Ariberti, qui hanc obligationem recepit.

CCIT. 2 mai 1254, Carcassonne. Arnaud Faure, de Sais- sac, malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa guérison. Il donne ses « fidejussores. »

Anno Domini CG° LIIIP, vi nonas maii. Data est licencia ArnaudoFabri, deSaxiaco, exeundimurum et essendi extra quousque convaluerit de egritudine sua, ita tamen quod post convalescentiam suam ibi rever- tatur, non expectalo etiam mandato inquisitorum, per prestitum juramentum. Fidejussores super hoc pro ipso quisque in solidum, sub pena l librarum, Ber. Andorra, de Burgo, Petrus de Alairaco, de Podio Nau- terio, et Ar. Clary, junior, de Podio Nauterio, fide plivita se et sua obligantes. Testes Ber. Gedor, Ber. Digon, Robertus Scriptor et P. Ariberti.

CCIII. 1" juillet 1254, Carcassonne. Limoux, de Saissac, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Annoquo supra, kalendis julii. Limosus, de Saxiaco, juravit et obligavit se et sua ad parendum mandatis inquisitorum omnibus et singulis, et venire ad diem et ad dies assignatas sibi et facere et complere peni- tentiam sibi injungendam pro crimine heretice pravi- tatis. Fidejussor pro ipso JohannesMolsaire, qui débet ejus bona confiscare, si aliter se liaberet.

214 REGISTRE DU GREFFIER

CCIV. 17 décembre 1254, Carcassonne. Limoux, qui, cité, n'avait point comparu, s'excuse sur une maladie et fournit à nouveau ses cautions.

Anno quo supra, xvi kal. januarii. Dictus Limosus comparuit coram inquisitoribus ; et quia citatus non comparuerat ad diem sabbati proximo transactam ad recipiendum penitentiam sicut juravit superius, fuerunt requisiti iterum fidejussores ab eo propter contuma- ciam. Ipse vero excusavit se propter infîrmitatem. Tamen inquisitores non crediderunt ei super hoc, et ideo tidejussit pro ipso, sub pena c solidorum, jura- tus, modo et forma predicta Petrus Benedicti, filius Pétri Benedicti, de Saxiacho. Testes Isarnus de Pezenx, P. David, R. Buada.

CCV. 17 juin 1254, Carcassonne. Déposition des témoins produits par Bernard Pons pour prouver l'inimitié de sa femme pour lui.

Testes quos produxit Bernardus Poncii ad proban- dum inimicicias inter se et uxorem suam.

Anno Domini IvrCCLIIir, xv kal. julii. Guillelmus Namdata, subcapellanus de Saxiacho, testis juratus dixit se audivisse dici, et fama est apud Saxiacum et apud Podium Laurentii, quod Arnauda, uxor Bernardi Poncii, fuit capta apud Podium Laurentii per eunidem virum suum cum R^° Gueirejat, qui habebat rem secum, et non dimittit pro ipso quin adhuc habeat rem cum pluribus; et etiam quidam tenet eam de Monte Olivo pro meretrice, sicut dicilur, et fama est apud Saxiacum. Nuliam aHam causam rcquisitus inimicicia- rum scivit vel potuit assignare inter eos, nisi sicut dictum est.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 215

P. de Opère, [testis] juratus, dixit se audivisse dici a Bernardo Poncii quod quidam de Podio Laurencii recesserat cum Ar'^'', uxore sua, et quod ip... a fuerat eum et propter hoc verberavit eam, sicut ab aliis audivit dici. Dixit etiam se audivisse dici quod dicta Ar**^ est meretrix et non dimittit pro eodem viro suo quin rem habeat cum pluribus, et quod quidam juve- nis de Monte Olivo adiiuc tenet eam et cum ea adul- teratur. Interrogatus nuUam aliam causam assignavit inimiciciarum nisi sicut dictum est.

R. Benedicti, testis juratus, dixit se audivisse dici ab Ar'^% uxore Bernardi Poncii, quod ipsa veliet quoddic- tus vir suus esset mortuus, ut posset habere in virum Pugoler de Monte Olivo, et quod etiam leprosam (sic) veliet effici, dummodo habere posset ipsum Pugoler in virum. De tempore, hoc anno. De loco, apud Saxia- cum in domo Bernardi Poncii. De circumstaiitibus, dixit quod quidam puer scolaris dicti Bernardi Poncii. De diffamatione ipsius, dixit idem quod alii predicti per auditum. Interrogatus dixit se nichil aliud scire.

CCVI. 19 octobre 1254, Carcassonne. Sentence condam- nant Guillaume Bérenger, d'Arzens, à 50 livres et à reprendre les croix.

Cum Guillelmus Berengarii, de Arzincho, cui facta fuit olim gratia de crucibus sibi pro heresi impositis, capere seu detinere noluerit Jiuper apud Limosum in foro R'*"'° Monic, de Arzincho, quem sciebat pro heresi fugitivum; nec etiam ad hoc faciendum prestitit ali- quod consilium vel juvamen, sicut per confessionem ejus magistro R[adulpho] et P[etro] , inquisitoribus, plene constat, licet super hoc monitus fuerit per ma-

216 REGISTRE DU GREFFIER

gistrum Bartholomeum de Arzincho in presentia plu- rimorum, illa hora qua hoc faciliter poterat adimplere ; nos predicti inquisitores, veritate diligenter super hoc inquisita et dehberato consiho pleniori, predicto G. citato apud Garcassonam, prius tamen tam ab eo quam a Guillelmo Berengario, filio ejus, et Ariberto de Arzin- cho, fidejussoribus pro eo, juramento recepto, subpena quinquaginta Ubrarum etbonorumsuorum, propterhoc obHgationem injuncxinnus tanquam ingrato et indigno gratie èibi facte, quod résumât continuo dictas cruces cum brachiis transversalibus in omni veste prêter quam in camisia perpetuo deportaturas. Actum fuit hoc Garcassone, xiiii kal. novembris, anno Domini M" GG° Lllir.

CCVII. 29 octobre 1254, Carcassonne. Ber. Amiel, du Puy, détenu, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses, cau- tions.

Anno quo supra, iiii kal. novembris. Ber. Amehi, de Podio, qui erat captus, juravit se stare mandatis inquisitorum, etc., et recipere et complere peniten- tiam, etc., sub obligatione omnium bonorum suorum. Fidejussores pro ipso fîde plivita Ber. Massabou, et R. Gavaerii, de Podio, sub pena l librarum, se et sua obligando.

CCVIIl. 2 novembre 1254, Carcassonne. Ar. Baud, de Montréal, suspect, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, iiif nonas novembris. Ar. Baud, de Monte Regali, suspectus de heresi pro eo quod ma- ter sua fuit hcreticata a parvo tempore citra, unde, quia ipse visitabat eam fréquenter, et aliquando ei in neces-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 217

sariis providebat, videtur in ipsius rnaliciam conccns- sisse; propter quod juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisiloruni et obligavit omnia bona sua. Fidejussores jurali pro ipso, sub pena l librarum, P. Amelii, de Pontilio, Engelbertus Benedieti, Johannes Goirici, Bartholomeus Goirici, P. de Casai Ranols, et R'^*, uxordieti Ar. Baud.

CCIX. 4 novembre 1254, Carcassonne. P. Amiel, d'Ar- zens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et présente ses cau- tions.

Anno quo supra, ii nonas novennbris. P. Amelii, de Arzincho, obligavit se et sua per juramentum et publi- cum instrumentum inquisitoribus super mandatis omnibus et singulis eoruni faciendis, et penitentia facienda et recipienda super hiis que de heresi [in inquisitione inventa sunt] juxta voluntatem ipsorum. Fidejussores jurati pro ipso, sub pena L librarum, Ber. Bos, de Monte Regali, et R. de Vallibus, de Gramasia. Testis Jo. Melsaire.

CCX. 4 novembre 1254, Carcassonne. P. Raymond de Castillon, d'Arzens, s'oblige comme le précédent.

Item, anno et die predictis. P. Ramundi de Casti- lione, de Arzincho, obligavit se et sua per juramentum et publicum instrumentum inquisitoribus se recipere et complere penitentiam quam sibi pro heresi duxe- rint injungendam, et parère mandatis omnibus et sin- gulis eorumdem. Fidejussores jurati pro ipso, sub pena L librarum, Ber. Bos, de Monte Regali et R. de Vallibus, de Gramasia.

218 REGISTRE DU GREFFIER

CCXl. 18 novembre 1254, Carcassonne. Permission est donnée à Rixende de sortir de prison pour faire ses couches. Ses cautions.

Anno quo supra, xiiif kal. decembris. G. Megerii, Petrus Yalguerii, P. Pastoris obligaverunt se et sua per juramentum et publicum instrumentum, sub pena L librarum, pro Rixenda, uxore Guillelmi Hualguerii, pro heresi immurata, cui data est licencia exeundi murum et esse extra quousque perper[er]it, ita quod transacto mense post partum, ipsa, non expectato man- dato, sine omni contradictione et dilatione, ad carcerem revertetur. Et preterea parebit mandatis omnibus et singulis inquisitoruin. Testes Guillelnius et Astruc Gaulassa. ,

CCXII. 19 novembre 1254, Carcassonne. Cautions pour Rayraonde, fille de Payane Baude, de Montréal.

Anno Domini M°CG°LIIir, xili kal. decembris. Pro Raymunda, filia quondam Pagane Baude, de Monte Re- gali, obligaverunt se et sua, sub pena L librarum, per juramentum et publicum instrumentum, Ar. Baud, Johannes Goirici, Bartholomeus Goirici, frater ejus, Bernardus Catalani, quod ipsa Raymunda non auffu- giat, set pareat mandatis omnibus et singulis inqui- sitorum super hiis que comisit in crimine heretice pra- vitatis, et penitentiam sibi injungendam recipiet et complebit. Testes P. de Casais Ranols, Ber. Goirici, senior, G. Boerii et Guiilelminus.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 219

CCXIII. 17 décembre 1254, Carcassonne. Isarn, de Pe- zens, à l'audience, demande jour pour nommer ses ennemis; il est assigné au samedi suivant (19 décembre), puis au len- demain de l'Epiphanie ; à défaut de cautions, il présente des témoins pour prouver les inimitiés dont il est l'objet.

Anno quo supra, xvi kal. januarii. Isarnus, de Pe- zinco, comparuit coram inquisitoribus; et requisitus si volebat se deffendere de hiis que inveniebantui^ in inquisitione super facto heresis contra ipsum, dixit quod non aliter nisi quod tradet nomina inimicorum suorum et causas inimiciciarum exprimet.

Item, requisitus si vu!t recipere in scriptis ea que inveniuntur contra ipsum, dixit quod non; set petit diem sibi assignari ad nomimandum inimicos et dicen- dum causas inimiciciarum. Et ad hoc fuit dies sabbati proxima ex parte inquisitorum assignata. Qua die comparuit dictus Isarnus et nominavit pro inimicis Rogerium Isarni, de Castro de Conchis, fratrem quon- dam Pétri Isarni, Petrum Régis et R. Régis, fratres de Conchis, et amicos eorum, quia tempore quo idem Isarnus de Pesinco morabatur cum R''' de Savarduno simul cum Faure de Riraco, idem Faure fuit captus ab inimicis Ecclesie qui morabantur apud Gabaretum et ibi fuit adductus. Tandem ipse Isarnus ivit ad dictum castrum de Cabareto, et ibi locutus fuit, de mandato dicti R. de Savarduno, [de] redemptione^ dicti Faure; et eduxit eum inde; et fuit sibi dictum quod Petrus Isarni predictus, armiger tune R*^' de Savarduno pre- dicti, vendiderat eum et procuraverat captionem. Et hoc audito, dictus R"*"' de Savarduno fccil vocari et

1. Ms. : redemptionem.

220 REGISTRE DU GREFFIER

vocavit dictum P. Isarni super hoc de prodicione ; et fuit factum duellum; et in illo duello mortuus fuit P. Isarni sepedictus. Unde, cum Isarnus de Pesinco esset tune pro parte predicti R. de Savarduno contra P. Isarni, crédit quod Rogerius Isarni, P. Régis, et R''"^ Régis, et alii amici dicti P. Isarni sunt inimici sui capitales.

Item, R. Pagesii, de Cabareto, Rog. Gonterii, Pon- cius de Flassano et R. Durandi et Ulixes sunt inimici dicti Isarni, quia ipse Isarnus, ut dicit, procuravit eis multa mala tempore guerre, quo morabatur cum R*^" de Savarduno.

Item, requisitus pluries si volebat scripta contra se inventa in inquisitione recipere et cum eis deliberare, dixit quod non.

Item, requisitus si volebat plures inimicos nomi- nare, dixit quod sic; et super hoc petit diem sibi assi- gnari ; et fuit eidem assignata dies ad hoc in crastino Apparitionis Domini, et ad probandum et dicendum causas inimiciciarum dictorum inimicorum, et dicen- dum et proponendum quicquid dicere vel proponere voluerit légitime ad deffensionem suam ; et tune débet dare fidejussores quod non auffugiet, set veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et causam suam ducet coram inquisitoribus et parebit mandatis omnibus et singulis eorumdem. Quadie comparuit diclus Isarnus; et requisitus, dixit quod non poterat habere fidejus- sores, nec scivit nec voluit plures inimicos nominare. Verumtamen ad probandum iuimicicias predictas et causas earumdem, produxit hos testes, scilicet G. Pi- cairola, R. Picairoia, fratrem ejus, crucesignatum pro heresi, et R. Textoris, de Gonchis, qui in prescntia

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNË. 221

eorumdem juraverunt dicere veritatem. Et idem Isar- nus juravit se defïendere legittime et causam suam ducere coram inquisitoribus sine fraude.

CCXIV. 26 décembre 1254, Carcassonne. Dépositions des premiers témoins produits par Isarn, de Pezens, qui demande jour pour en produire de nouveaux. Il est ajourné au jeudi suivant (31 décembre).

G. Picairola juratus dixit quod Rogerius Isarni, frater quondam Pétri Isarni, P. Régis et R. Régis, consangiiinei ejusdem Pétri, sunt inimici Isarni, de Pezinco, militis, pro eo quia ipsi credunt quod dietus Isarnus procuravit necem predicti Pétri Isarni. Requi- situs quomodo soit quod ipse procuràverit, respondit se nescire nec etiam crédit. Tamen bene audivit dici. Aliam causam inimiciciarum nescit, ut dicit, intereos. Vidit tamen quod Petrus Régis et R. Régis salutave- runt postmodum multotiens eumdem Isarnum ; et locuti fuerunt [cum eo fajmiliariter multociens. Set dietus Regerius non locutus fuit ei postea .

R. Picairola, testis juratus, dixit idem.

R. Textor, testis juratus, dixit idem. Dixit tamen amplius se credere quod dietus Isarnus procuravit dictam necem; et quod istud audivit dici a mullis.

Postmodum, eadem die, dietus Isarnus peciit aliam diem ad producenduin super premissis plures testes; que luit sibi concessa, scilicet die jovis proxima pro secunda produxione. Qua die comparuit et produxit hos testes, videlicet P. Ar. et P. Grazit^

1. Dans la marge : Quere infra in fol.; aujourd'hui fol. 35 V.

222 REGISTRE DU GREFFIER

CCXV. 14 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. Dépositions des nouveaux témoins produits par Isarn, d'Arzens, qui est ajourné au lendemain de la Saint-Vincent (23 janvier).

Anno DominiM^GG" LlIIf, xixkal. februarii. P. Ar., filius quondam Pétri Ar., testis juratus, dixit idem quod G. Picairola, excepto quod non vidit P. Régis et R. Régis inter se coUoquentes.

Anno et die predictis, P. Grazit, de Gonchis, testis juratus, dixit idem quod proximus.

Quibus testibus receptis, fuit assignata alia dies dicto Isarno, scilicet in crastinum festivitatis beati Vincencii pro tercia productione. Requisitus si volebat aliud dicere ad deffencionem suam, dixit quod non.

CCXVI. 5 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. Ber. Pierre, d'Arzens, s'oblige à la pénitence « pro hiis que celaverat in crimine hereseos. » Sa caution.

Anno Domini i\r GG" Lllir, nonis januarii. Ber. Pétri, de Arzinco, jura vit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum et venire ad diem et ad dies sibi assignatas et facere et complere penitentiam quam sibi inquisitoires pro hiis que celaverat in crimine hereseos sibi duxerint injungendam, obhgando super hoc se et sua. Fidejussor juratus pro ipso Guir. Rai- naud, frater ejus, sub pena c solidorum, se et sua cum juramento propter hoc obligando. Testes Gallavus Ribaudus, Guillelminus Glericus et quidam ahi.

CGXVII. 7 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. Guillaume Clerc, de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions'.

Anno quo supra, vu idus januarii. Guillelmus 1. Voy. plus bas, n" CCLll.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 223

Clerici, de Preveirenca, juravit facere et complere peni- tentiam sibi pro heresi injungendam et parère man- datis omnibus et singulis inquisitorum, se et sua per juramentum propter hoc obligando. Fidejussor pro ipso juratus sub pena xx librarum, Petrus..., frater ejus, obligans se et sua. Testes coram inquisitoribus, Guillelminus Glericus, Guillelmus Picairola, Isarnus de Pezenx miles.

CCXVIII. 19 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. Roger Seguin, d'Alzonne, s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra, xiiii" kal. februarii. Rogerius Se- guini de Alzona juravit se stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum et recipere et complere peniten- tiam quam sibi pro hiis que comisit in crimine heresis inquisitores duxerint injungendam, et venire ad diem et ad dies coram ipsis super eodem facto assignatas. Fidejussores pro ipso Poncius Seguini, frater ejusdem Rogerii, Bertrandus Jordani, Ber. Armen, senior, Ber. de Martris, sub pena l librarum; et super hoc obli- gaverunt omnia bona sua, vel stabunt Carcassone in hostagiis, ad voluntatem inquisitorum, donec satisfe- cerit dictus Rogerius inquisitoribus antedictis.

CCXIX. 19 février 1255 (n.st.), Carcassonne. Esclarmonde, femme de Raymond Amiel, de Preixan, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à se soumettre à la pénitence. Ses cautions.

Anno Domini M'CG^LIlIf, xi kal. marcii. Esclar- munda, uxor R*^' Amelii, de Prixano, juravit stare man- datis omnibus et singulis inquisitorum et venire ad diem et ad dies assignatas, et facere, recipere et complere penitentiam sibi pro crimine heresis ab inquisitoribus injungendam. Fidejussores pro ipsa,

224 REGISTRE DU GREFFIER

sub pena x librarum, Beatrix, uxor quondam R*^' Ra- mundi, de Alairaco, mater dicte Esclarmunde, et Ber. R., sororius ejusdem Esclarmunde, de Alairaco. Testis P. Othonis.

CCXX. 18 mars 1255 (n. st.), Carcassonne. Reine, veuve de P. Albert, de CoufFoulens, s'oblige comme la précédente.

Anno quo supra, xv kal. aprilis. Raina, uxor quon- dam P. Adalberti, de Gofolento, obligavit se jura- mento prestito et sua de parendo mandatis omnibus et singuiis inquisitorum et venire ad diem et ad dies sibi assignatas et facere, recipere et complere quic- quid pro crimine heresis inquisitoires sibi duxerint injungendum. Fidejussores pro ipsa, sub pena x libra- rum, Ar. Guillelmi Sarte et Ar. Guifre, tîlius Egidii Guifredi de Gofolento, obligando super hoc se et sua. Testes Ebrardus, capellanus de Sauzinco, et Ar. et Bartholomeus Fabri et Guillelminus Glericus.

CCXXI. 20 mars 1255 (n. st.), Carcassonne. Pons Olmier, en reconnaissance de la grâce des croix, s'oblige spontané- ment à donner en aumône, à la prieure de Rieunette, 150 sous.

Anno Domini W GG°LIIII°, xiii kal. aprilis. Poncius Olmerii, de Limoso, obligavit se et sua in centum L solidos, magistro P. Aribcrti inquisitori in dyocesi Garcassone, quod ipse persolvet dictam pecuniam, amore Dei et béate gloriose Virginis Marie, priorisse monasterii Rivinitidi, quandocumque ab eadem prio- rissa vel dicto magistro V. fuerit requisitus, ad opus cujusdam hospicii t'aciendum in monasterio antedicto. Et sic jura vit complere et perficere, sine omni con- tradictione, ad voluntatem dicti magistri P. et prio-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 225

risse antedicte. Et propter hujusmodi helemosinam quaiii ex devolioue voluit sponte facere, dominus archiepiscopus Narbone comisit vices suas domino cpiscopo Carcassone super gratia sibi facienda de peregrinationibus, visitationibus, quas, ex injuncta sibi penitentia pro heresi, facere tenebatur. Fidejussor juratus pro ipso dominus Sicardus de Pomariis, capellanus. Testes dominus Vasco canonicus, P. Im- baud (sic), sacerdos, R. Artaudi.

CCXXII. 28 avril 1255, Carcassonne. R. Morlane, d'Ar- zens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à recevoir la péni- tence. — Ses cautions.

Anno Domini >r CC LV°, iiii kal. maii. R. Morlana», vel Textor, de Gaunis, qui fuit de Sancto Martino de Landa, de Arzinco, obligavit se et sua per juramentum et publicum instrumentum, quod parebit mandatis omnibus et singulis inquisitorum et veni[e]t ad diem et ad dies sibi assignatas, et recipiet penitentiam ad voluntatem eorumdem ; et quod sic compleat fidejus- serunt jurati pro ipso quisque in solidum, sub pena XXX libr., Ber. Bellonis, G. Bello et Garcassona, fra- tres, de Arzinco. Testes G. Glerici, Ber. Durandi, P. de Casalranols, Bartholomeus Goiric, et P. Ariberti, qui hec scripsit.

CGXXIII. Même jour. Arnaude, femme de Jean Goiric, s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis. Ar*^^, uxor Johannis Goirici, juravit et obligavit se et sua sicut R'"'"' Morlana ante- dictus. Fidejussores jurati pro ipso, ut supra, dictus Johannes Goiric, Bartholomeus Goiric, fratres, P. de

1. Voy. plus bas, CCXLV.

15

226 REGISTRE DU GREFFIER

Casalranols et R. Baud. Testes Ber. Bello et G. Bello, fratres, et plures alii.

CCXXIV. 27 mai 1255, Carcassonne. Jean de Villèle, de la Bastide -Esparbairenque, s'oblige à obéir aux inquisi- teurs et à faire la pénitence. Ses cautions '.

Anno Domini M°CG°LV°, vi kal. junii. Johannes de Vilella, de Preveirenca, juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et venire ad diem et ad dies sibi assignatas, et recipere, facere et complere peni- tentiam sibi pro crimine heresis injungendam ; et propter hoc obligavit se et sua. Fidejusserunt jurati pro ipso sub pena l librarum, quisque in solidum, per juramentum et publicum instrumentum obligantes se et sua, Ar. Vitalis de Insulis, Ber. Faber, R. de Vilella, et Ber. de Vilella, fratres dieti Johannis, et P. Gotran de Gastanhs ; et est assignata dies dicto Johanni usque ad XV dies ad confitendum negata.

CCXXV. 2 juin 1255, Carcassonne. Raymond Molière, de la Tourette, s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra, [i]v nonas junii. R""^"^ Moleira, de Turreta, juravit stare mandatis, etc., ut supra. Fide- jussores pro ipso jurati, quisque in solidum, se et sua obligantes, Ber. Faber, de Turreta, et Martinus Gairic, de Turreta, sub pena x librarum. Testes Ber., capel- lanus de Valleta, Jo., capellanus de Insulis.

CCXXVI. 13 août 1255, Carcassonne. Esclarmonde, veuve de Ber. Sabatier, de Canecaude, malade, est autorisée à rester hors de prison jusqu'à sa guérison. Ses cautions.

Anno quo supra, idibus augusti. Jo. Sabater, de Gana- 1. Voy. plus bas, CCXXVII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 227

cauda, et P. Pages, de Caudabrenda, obligaverunt se et sua per juramentum proprium et publicum instru- mentum, pro Esclarmunda, uxore quondam Ber. Sabaterii, de Canacauda, pro heresi immurata, cui data est licentia exire murum ex parte inquisitorum propter intirmitatem et esse extra quousque convalue- rit; et tune, non expectato mandato, débet redire ad murum; quod nisi faceret, predicti sub pena G soli- dorum fecerunt obligationem modo dictam.

CCXXVIl. 21 août 1255, Carcassonne. Jean de Villèle s'oblige à obéir aux inquisiteurs^.

Anno qiio supra, xu kal. septembris. Johannes de Vilella juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et propter hoc obligavit omnia bona sua. Fidejussor juratus pro ipso, sub pena xx libra- rum, Bernardus Vezola, de Gutsiaco. Testes G. Faber, Guillelminus.

CCXXVIII. 17 octobre 1255, Carcassonne. P. Faure, qui, ajourné, ne s'est pas présenté pour recevoir la péni- tence, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo supra, xvi kal. novembris. P. Faber, filius Pétri Fabri, de Prixano, obligavit se et sua inqui- sitoribus, pro eo quod non venit ad recipiendum peni- tentiam die sibi assignata, dicens et asserens quod de cetero parebit mandatis omnibus et singulis inquisi- torum. Fidejussores jurati pro ipso R. Laboratoris, de Burgo, quondam de Prixano, sub pena xx librarum. Testes R. Escuderii, P. R. Egidii, de Prixano, et R. Artaut.

1. Voy. plus haut, n^' CCXXIV.

228 REGISTRE DU GREFFIER

CCXXIX. 20 novembre 1255, Carcassonne. Bernard Candel, de Ruscas, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à faire la pénitence. Ses cautions.

Anno Domini j\rGG°LV°, xii kal. decembris. Ber- nardus Candela, de Ruscas, filius Bernarde Candela de parochia de Rupefera, obligavit se et sua per jura- inentum et publicum instrumentum inquisitoribus ad parendum mandatis omnibus et singulis eorumdem, et ad veniendum ad diem et ad dies sibi assignatas, et penitentiam sibi pro crimine heresis injungendam facere et complere. Fidejussores jurati pro ipso quis- que in solidum Petrus Clerici et Bernardus Clerici, con- sanguineus ejus, sub pena xx librarum. Testes Gari- nus et Guillelminus.

CGXXX. 19 féwier 1256 (n. st.), Carcassonne. Bernard Algay, Ar. Guillaume, Pons Cerda et Guillaume de Murcel- lenx déclarent vouloir « satisfaire » au sujet des pèlerinages de défunte Raymonde Barbairane, et font connaître ce qu'ils ont reçu d'elle ' .

Anno Domini M^GG^LV, xi kal. marcii. Bernardus Algay, Ar. Guillelmi, Poncius Gerdani et Guillelmus de Marcellenx citati comparuerunt ; qui requisiti super bonis R*^^ Barbairane defuncte, quondam pro heresi crucesignate , quod satisfacerent pro ipsa super eo quod non perfecerat peregrinationes sibi injunctas pro eodem crimine tempore quo vivebat, responderunt quod volebant ut bona ipsius Barbairane annotarentur et scriberentur ; et fuit factum in hune modum.

Ar. Guillelmi juratus dixit se habere i culcitram de pluma, I auriculare et i pulvinar de bonis predictis.

i. Voy. plus bas, n" CCXXXII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 229

Alia vero bona ipsius habent Bernardus Algai et Pon- cius Cerdani.

Ber. Algay juratus dixit se habere de bonis predic- tis larcham, i capam vairiam cum pellibus agnorum, I vanoani blancam, et tîlatum, ii linteos, i saccum,

I saumatam vini, m sestarios arraonis, caligas ipsius defuncte, un solidos melgorenses et i savenam.

Poncius Cerdani juratus dixit se habere de bonis predictis vu bestias cum lana , ii capras , ii edos,

II agnos.

CCXXXI. 24 février 1256 (n. st.), Carcassonne. P. Bar- bier s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Sa caution.

Anno quo supra, \i kal. marcii. P. Barberii juravit stare rnandatis omnibus et singulis inquisitorum, et recipere et complere penitentiam sibi injungendam pro crimine heretice pravitatis et venire ad diem et ad dies sibi assignatas. Fidejussor pro ipso juratus R. Barberii, avunculus ejus, sub pena x librarum. Testes Ber. Fornerii, Jo. Gassaire.

CCXXXII. 7 mars 1256 (n. st.), Carcassonne. Algay, de Rennes-Ies-Bains, Ber. de Cavanac et Amblard Celler s'obli- gent à donner 40 sous avant Pâques (16 avril) pour les pèle- rinages de défunte Barbairane^.

Anno quo supra, nonis marcii. Algay, de Radolinco, et pro eo et mandato ejus Ber. de Gavanacho, sartor, et Amblardus Celler promiserunt se daturos fide pli- vita XL solidos usque ad Pascha inquisitionis negotio de bonis Barbairane defuncte, pro eo quod non perf'ece- rat peregrinationes sibi injunctas pro heresi tempore

1. Voy. plus haut, CCXXX.

230 REGISTRE DU GREFFIER

quo vivebat. Verumtamen ofïicialis Carcassone débet habere xx solidos de predicta summa, quia, ut dicit, Barbairana predicta erat sibi debitis obligata; et Algay antedictus débet servare indempnes super hoc fidejus- sores suos antedictos ; et hoc persoluto, bona predicta sint ex parte inquisitionis absoluta.

CCXXXIII. 11 mar-s 1256, Carcassonne. Bonet, de Mont- bel, donne 100 sous raelgoriens aux frères Prêcheurs de Carcassonne.

Anno quo supra, v idus marcii. Bonetus de Monte- bello promisit gratis se daturum usque ad Pascha centum solidos melgorenses amore Dei fratribus Pre- dicatoribus Carcassone pro adducenda quadam ara que est apud Alzonam. Et hoc juraverunt pro ipso fide plivita Rusticanus de Burgo, sartor, et Ber. de Villaneria, de Salsinhano.

CCXXXIV. 28 mars 1256, Carcassonne. Raymond Araiel, de Preixan, s'oblige à la pénitence ; il obéira aux inquisi- teurs. — Ses cautions.

Anno Domini ]VPGG"LVP, v kal. aprihs. R""^"' Ame- lii de Prixano subposuit se omnimode voluntati inquisitorum ad recipiendum et ad t'aciendum peni- tentiam quam sibi duxerint propter heresim injun- gendam; et venire ad diem et ad dies sibi assigna- tas promisit et stare mandatis omnibus et singulis eorumdem ; quod supra sancta Dei evangeh'a juravit. Fidejussores jurati pro ipso, quisque in solidum, sub pena l librarum, R. Laboratoris, de Burgo, Pon. Berrelli, G. Bonus llominis (sic) et G. Boerii, de Prixano. Testes G. Faber, Guillalminus, et Ribaud et R. Artaudi.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 231

CCXXXV. 6 avril 1256, Carcassonne. Bernarde, femme de Nicolas, s'oblige par serment à faire ses pèlerinages d'ici à la Saint-Michel (29 septembre).

Anno quo supra, feria v ante Ramispaimarum. Bcrnarda, uxor Nicholay, juravit se facere percgrina- tiones sibi injunctas pro heresi, usque ad instans fes- tum beati Micahelis. Fidejussores pro ipsa, sub pena L solidorum, R. Olmerii, Miietus Johannis, de Pesinco, se et sua obligantes quisque pro toto.

CCXXXVI. 10 avril 1256, Carcassonne. Confession de Bernard de Latour, chevalier. Il s'était employé auprès de l'évoque, son parent, à faire relever des croix Raymond Sabatier.

Anno Domini M°CG°LVr, iiii idus aprilis. Bernar- dus de ïurrc, miles, testis juratus et requisitus, dixit se nichil aliud scire super facto heresis nisi quod con- fessus est coram inquisitoribus Carcassone.

Item, requisitus dixit quod, cum Ramundus Sabate- rii esset cruce signatus pro heresi, locutus fuit cum ipso teste cum magna instancia, quia sciebat ipsum esse de parentela domini episcopi, quod tantum inter- cederet apud eumdem episcopum, quod idem R. amit- teret dictas cruces ; et promisit sibi propterhocc solidos melgorenses et amplius vi denarios annui census prop- ter homagium in perpetuum. Que omnia idem testis acceptavit, et fecit pactum cum eodem R., quod face- ret ipsum de cruce signari per dominum episcopum antedictum. Et super hoc multum laboravit apud dominum episcopum et inquisitores quod posset tioc impetrare; et fecit quod potuit, set non potuit opti- nere, licet reccpisset idem testis propter iioc xxxiii so-

232 REGISTRE DU GREFFIER

lidos a R*^" antedicto ; de quibus idem testis fecit com- posicionem postea cum eodem R. quod restitueret sibi XX solidos, quia non potuit impetrare ; et mandavit precentori, sorori (sic) suo, quod traderet ei i modium ordei ; tamen non tradidit ei precentor nisi viil sesta- rios ordei et eminam ordei, sicut intellexit.

Item, dixit quod R. Sabaterii predictus tradidit sibi V solidos ut afferret eos magistro P. Ariberti pro negocio ante dicto. Set noiuit idem magister recipere. Interrogatus si restituit illos quinque solidos predicto R., dixit se non recordari. Dixit etiam quod sacrista Saneti Nazarii et archidiaconus et precentor ejusdem loci rogaverunt multum dominum episcopum et inqui- sitores super dicta gratia crucum optinenda ex parte ipsius testis. De tempore ii anni vel circa.

Item, dictus Ber. de Turre, miles, subposuit se onmino voluntati venerabilis patris G., permissione divina Garcassone episcopi, et inquisitorum, ad facien- dum seu observandum quicquid sibi duxerint iiijun- gendum, si in aliquo commisit de predictis; et prop- ter hoc se et sua obligavit per juramentum et publicum instrumentum. Hec deposuit coram dictis inquisito- ribus magistro Radulpho et P. Ariberti, inquisitori- bus. Testes P. Vasconis et G., capellanus de Querio Serverio.

CCXXXVII. 18 avril 125G, Carcassonne, G. de Vente- nac, d'Alzonne, et G. d'Espagne déclarent ne pas vouloir défendre, le premier Bernard de Venlenac son père, le second daiue Vige, de V'illeniousloussou, sa mère. Cependant G. d'Espagne dit que sa mère avait communié avant de mourir.

Anno Domini M°CG°LV1°, xiiii° kal. maii. G. de Ven-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 233

lenaco, de Alzona, hères patris sui Bernardi de Vente- naco, et G. de Yspania, hères de na Viga, de Vil- lamostausso, comparuerunt coram inquisitoribus; et requisiti si volebant prenominatos Bernardum et Vigam defunctos dcfendere de hiis que in inquisitione super facto heresis inveniuntur contra eos, dixerunt quod non. Tamen G. de Yspania dixit quod mater sua com- municavit in morte et capellanus audivit ipsam in confessione. Tamen nescit si fuit sibi confessa super crimine memorato. De hiis que fecit in vita non vult eam dcfendere.

CCXXXVIII. 19 avril 1256, Carcassonne. Pierre Amiel, d'Arzens, renonce à défendre Riche Ferréol, sa sœur, dont il a hérité, et son mari.

Item, Petrus AmeUi de Arzinco comparuit xiii kal. maii coram inquisitoribus ; et requisitus si volebat Richam Ferriolam, sororem suam, cujus est hères, et Pontium Ferreoh, virum ejus, defendere super hiis que in inquisitione inventa sunt de heresi contra eos, dixit quod non, quia non posset.

CCXXXIX. 21 avril 1256, Carcassonne. Adalaïs Panère et Raymonde Faurès, sa sœur, s'obligent à obéir aux inqui- siteurs. — Leurs cautions.

Anno quo supra, xi kal. maii. Adalais Paneria, uxor Pétri Panerii, et R'*'' Fauressa, soror ejus, juravit (sic) stare mandatis inquisitorum et venire ad diem et ad dies sibi assignandas, et recipere et facere penitentiam sibi pro crimine heresis injungendam ; et super hoc obligaverunt se et sua fidejussores jurati pro ipsis, sub pena xx hbrarum, quisque in soiidum, G. Faber et P. Panerii, de Arzinco.

234 REGISTRE DU GREFFIER

CCXL. 2 juin 1256, Carcassonne. Guiraud, fils de Ar. Escarbat, des Ilhes, s'oblige comme les précédentes,

Anno quo supra, iiii nonas junii. Guiraudus, fîlius Ar. Escarbat, de Insulis, juravit eodem modo ut dicta Adalais. Fidejussores jurati pro ipso sub pena xx li- brarum, Ar. Escarbat predictus, Ar. Durandi, quis- que in solidum, se et sua obligaiites per juramentum et publicum instrumentum. Testes R. Gonter, G. Ar. Bornhi, Guillalminus.

CCXLI. 9 juin 1256, Carcassonne. Confession de P. Barte.

Anno quo supra, v ydus junii. P. Barta juratus dixit quod ipse presentavit xx solidos domino abbati Montis Olivi, quia rogavit inquisitores de gracia eidem super peregrinationibus facienda ; set noluit recipere ; et tune, irrequisito abbate et ipso inscio, dédit illos XX solidos Guillelmo Jordani, nepoti suo, Interrogatus dixit quod numquam fecit pactum cum domino abbate vel cum alio de pecunia danda pro dicta gracia impe- tranda. Tamen quia audiebat fréquenter eumdem abba- tem conquerentem et dicentem publiée quod ipse laborabat et rogabat pro omnibus et nichil sibi ser- viebant, idem testis voluit sibi facere servicium ante- dictum.

CCXLII. Même jour. Ber. Saissac, gracié des croix, dit avoir, à sa demande, donné pour cela 20 sous à R. d'Alzan, moine de Montolieu.

Anno et die prediclis. Ber. Saxiaci juratus dixit quod, cum dominus episcopus fecisset sibi gratiam de cru- cibus in quadam dominica Ramispalmarum, ad instan- ciam domini abbatis Montis Olivi, R. de Alzano mona-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 235

chus petiit ab ipso teste propter hoc xx soHdos, quos ei tradidit continuo idem testis.

CCXLIII. Môme jour. Ar. Cat a donné à Guillaume Ar. Bornhi 20 sous pour avoir été gracié des croix ^.

Anno et die predictis. Ar. Cat juratus dixit quod ipse testis dédit Guillelmo Ar. Bornhi xx soHdos et quosdam sotulares, quia sibi gratiam apud inquisito- res de crucibus impetravit.

CCXLIV. Même jour. R. Maurel dit que sa femme, ayant obtenu un sursis pour l'imposition des croix, a acheté des pierres taillées pour la porte de Montolieu.

Anno et die predictis. R. MaurelU juratus dixit nichil. Dixit tamen quod, quia ad instanciam domini abbatis ditTerebatur crucesignatio R'^'^, uxoris sue, ipsa émit lapides scissos x solidorum ad opus janue faciende ; et dédit Guillelmo Jordani, nepoti domini abbatis.

CCXLV. Même jour. Guillelme Bonet a donné quatre oies à Bérengère, qui avait promis de lui obtenir la grâce des croix.

Anno et die predictis. Guillelma Boneta jurata dixit quod dédit m anceres Berengarie, uxori P. G. Mor- lana^, quia promiserat ei quod faceret sibi cruces auferri a domino episcopo.

1. Voy. Deuxième partie, LI.

2. Ce nom rappelle des défections scandaleuses qui allaient se produire avant la fin du siècle. Guillaume-Arnaud Morlane, chanoine de Saint-Nazaire de Carcassonne, prieur du Mas- Cabardès, malade au Mas-Cabardès, se fit « hérétiser « peu avant de devenir évêque (Doat, XXVT, fol. 153v°-fol. 154). En 1283, Sanche Morlane, grand archidiacre, et Arnaud Morlane, son frère, furent l'âme du complot formé pour dérober les re- gistres des inquisiteurs de Carcassonne (Doat, XXVI, fol. 211 v"-

236 REGISTRE DU GREFFIER

CCXLVI. 9 juillet 1256, Carcassonne. Ar. de Solerio de Gornelo, qui a donné pour le reliquaire de saint Antonin de Pamiers, est gracié des pèlerinages.

Anijo quo supra, vu idus julii. Facta fuil gratia de peregrinationibus omnibus Ar. de Solerio de Gorneto sibi iiijunclis pro crimine heretice pravitatis, quia dédit VI libras melgorensium ainore Dei operi capse beati martiris Antonini Appamiensis.

CCXLVII. 16 juin 1256, Carcassonne. Rixendis, sœur de Jean Sabaticr, de Canecaude, s'oblige à obéir aux inquisi- teurs pour la pénitence.

Anno quo supra, xvi kal. julii. Rixendis, soror Johannis Sabatcrii, de Canacalida, obligavit se et sua per juramentum et publicum instrumentum ad paren- dum mandatis inquisitorum, ad veniendum ad diem et ad dies sibi assignatas vel assignandas ad recipien- dum et Caciendum penitentiam quam sibi inquisitores duxerint injungendanni. Fidejussores pro ipsa, sub pena XV libraruni, G. Faber de Vilardonello et G. Panairer. Et penam similiter solverent si faceret se hereticam.

CCXLVIII. 23 juin 1256, Carcassonne. Adalaïs Barrau s'oblige comme la précédente.

Anno quo supra, ix kal. julii. Adalais Barrava jura- fol. 215, 264, 267 v% 269). Arnaud Morlane, curé de Penauticr, assista à l'initiation dualiste de Castel Faur de Carcassonne [ihid., fol. 258). Il ne jouissait pas d'une bonne réputation [ibid., fol. 287, 288, 289). FI fut « hérétisé » en présence de Bernard et Raymond Morlane, ses neveux, et de son frère l'archidiacre [ibid., fol. 289 et 290; Doat, XXVllI, fol. 129- fol. 132, fol. 147 v°-149). L'exhumation fut plus tard, le 23 février 1325 (n. st.), prononcée contre lui (Doat, XXVIII, fol. 100, fol. 167).

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 237

vit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum et alia facere que propedicla Rixendis, obligans super hoc se et sua. Fidejussor pro ipsa juratus, sub pena X librarum, R. Chefol.

CCXLIX. 24 juin 1256, Carcassonne. Carcassonne, d'Ar- zens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs pour la pénitence. Ses cautions.

Anno quo supra, viir kal. julii. Garcassonna, de Arzinco, obligavit se et sua ad parendum mandatis inquisitorum pcr juramentum et publicum instrumen- tum et ad faciendum et ad recipiendum penitentiam, quam iidem inquisitoires sibi duxerint injungendam. Fidejussores jurati pro ipsa, sub pena xxx librarum, quisque in solidum, P. G. etR. Bello, fratres, et Bcr. Arrufat, tîlius dicte Garcassone.

CCL. 27 juin 1256, Carcassonne. G. Roque, vieux, don- nera 50 sous au lieu et place de ses pèlerinages.

Anno quo supra, v kal. julii. G. Roqua juravit se daturum l solides pro peregrinationibus suis, quas non potest facere propter senectutem.

CCLT. 16 juillet 1256, Carcassonne. P. Bertric et Jeanne, sa femme, s'obligent à obéir aux inquisiteurs pour la péni- tence. — Leurs cautions.

Anno quo supra, xvii kal. augusti. P. Bertric et Johanna, uxor ejus, obligaverunt se et sua per juramen- tum et publicum instrumentum inquisitoribus ad parendum mandatis eorum universis et singulis ad veniendum ad diem et ad dies et recipiendum et faciendum penitentiam sibi pro crimine heresis injun- gendam. Fidejussores pro ipsis quisque in solidum

238 ; REGISTRE DU GREFFIER

jurati Ar. Durandi et P. Buada, de Salsinhano, Ber. Aosten, Pon. Pelât, P. Faber, P. Ghatmar, P. Batarel et G. Maurel, de Vilardonello, sub pena xxx libra- rum se et sua obligantes.

CCLII. 15 novembre 1256, Carcassonne, Guillaume Clerc, malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa gué- rison. Ses cautions^.

Anno quo supra, xvii kal. decembris. Bernarda Glerica, dePreveirenca, et Rogerius, fîlius ejus, obliga- verunt se et sua per juramentum et publicum instru- mentum, sub pena quingentorum solidorum, quod Guillelmum Glerici, fiiium ejusdem Bernarde, oui data est licencia exeundi murum propter egritudinem, facient redire ad murum post convalescenciam.

CCLIII. 9 septembre 1257, Carcassonne. Ber. Guilabert, malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa gué- rison.

Anno Domini M^GG^LVIP, in crastinum Nativitatis Béate Marie. Fuit data licencia Ber. Guilaberti immu- rato exeundi murum propter egritudinem ; et rever- tetur ibi post convalescenciam. Et hoc juravit Guillel- mus Guilaberti, de Monte Olivo, fîlius ejus, et obliga- vit se et sua sub pena c solidorum.

CCLIV. 19 septembre 1257, Carcassonne. Raymond Nègre, de Salsigne, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Ses cautions.

Anno quo [supra], xm kal. [octobris?]. R""*"^ Niger, de Salsinhano, juravit parère omnibus mandatis et sin-

1. Voy. plus haut, CCXVII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 239

gulis hiquisiLorum et venire ad diem et ad dies sibi assignatas. Fidejussores pro ipso jurati G. Peleti, de Burgo, W. Aimerici, A. Durandi, G. Bordas et G. de Fornas, ita quod in universo tenentur pro XL libris melgorensium quilibet pro parte sua; et obligave- runt omnia bona sua.

CCLV. 23 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. G. de Area s'oblige comme le précédent.

Anno quo supra^ x kal. februarii. G. de Area jura- vit stare, etc. Fidejussores pro ipso, sub pena xx libra- rum, Silvester Britonis et Ber. Gausinh, quilibet in solidum ; et juraverunt et obligaverunt, etc. Testes magister Ber. de Porciano et R. Artaudi.

CCLVI. Même jour. Grazide, femme de Pierre Vaquier, de Moussoulens, s'oblige comme le précédent.

Anno et die predictis. Grazida, uxor Pétri Vaquerii de Mossolinco, juravit, etc. Fidejussor pro ipsa Guil- lelmus Vaquerii, sororius suus, sub pena corporis et rerum suarum, de parendo mandatis inquisitorum.

CCLVII. 24 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. Ar. Ver- nière, de la Tourette, s'engage comme le précédent.

Anno Domini W CG<' LVir, ix kal. februarii. Ar. Verneira, de Turrcta, juravit stare mandatis inquisito- rum, etc. Fidejussores pro ipso G. Miravaliis et P. Dental, sub pena c solidorum; et obligaverunt se et sua propter hoc et juraverunt.

1. C'est-à-dire anno CC LVIP. Voy. plus bas, CCLVII.

240 REGISTRE DU GREFFIER

CCLVIII. Même jour. G. Gamezenc, comme le précédent.

Anno et die predictis. G. Gamezenc juravit stare, etc. Fidejussores pro ipso P. Vaschonis et R. Escorro, sub pena centum solidorum. Et hoc juraverunt et obli- gaverunt se, etc.

CCLIX. Même jour. Ar. de Tornade, de la Tourelle, comme le précédent.

Anno et die predictis. Ar. de Tornade, de Turreta, juravit stare mandatis, etc. Fidejussores pro ipso Ber. de Gavanaco, de Miravalle, et Vitalis Costa, sub pena c solidorum; et obligaverunt se, etc.

CCLX. Même jour. Ar. Gauzinh, comme le précédent,

Anno et die predictis. Ar. Gauzinh juravit stare mandatis inquisitorum omnibus et singuhs, et facere penitentiam quam sibi duxerint pro crimine heresis injungendam. Fidejussores pro ipso, sub pena l hbra- rum, Ber. Gausinh, R. Abbas, Stephanus Boerii et P. Rosselli de Bastida ; et propter hoc obhgaverunt se et sua.

CGLXI. Même jour. P. Batarel et G. Garin, de Villar- donnel, comme le précédent.

Anno et die predictis. P. Batarelli et G. Garini, de Vilardonello, juraverunt stare mandatis inquisitorum. Fidejussores pro ipsis R. Guiraudi, P. Ghatmar de Vilardonello et Ar. Maur de Aragone, sub pena xx li- brarum; et obligaverunt se et sua et juraverunt, etc.

CCLXII. Même jour. P. de Alassac, converti, comme le

précédent.

Anno et die predictis. P. de Alassac, conversus de

DE L'INQUISITION DK CARCASSONNE. 241

heresi, juravit stare, etc. Fidejussores pro ipso W Batarelli, G. Garini et R. Gauterii, de Vilardonello, sub pena reniai et corporum ; et obli^averunt se et sua per juramentum proprium et publicum instru- mentum.

CCLXIII. Même jour. Mascarel, comme le précédent.

Anno et die predictis. Mascarellus juravit, etc. Fide- jussores pro ipso R. Acbert et G. Razeire, et Rog. Pétri, de Insulis, sub pena c solidorum; et obligave- runt se et sua, etc., et juraverunt.

CCLXIV. Même jour. Ar. de Casillac, des Illies, comme

le précédent.

Anno et die predictis. Ar. de Casillac, de Insulis, juravit stare mandalis inquisitorum, etc. Fidejusse- runt pro ipso Ber. de Gasillaco, de Cabrespina, frater ejus, et Jordana, uxor I^. Sabaterii, de Miravalle, soror ejus, sub pena rerum et corporum,

CCLXV. 30 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. Guillelme Julge, des Ilhes, et Rixendis, de Roquefère, s'engagent de même.

Anno quo supra, m kal. februarii. Guillelma Jutga, de Insulis, et Rixendis [de] Roquafera, sorores, jura- verunt stare, etc. Fidejussor pro ipsis R. Judex, de Preveirenca, obligans omnia bona sua.

CCLXVI. 31 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. G. de Villar-en-Val, de Salsigne, comme les précédents.

Anno quo supra, ii kal. februarii. G. de Vilario, de Salsinliano, juravit stare mandatis inquisitorum.

IG

242 REGISTRE DU GREFFIER

CCLXVII. Même jour. P. Siguier, comme le précédent.

Anno quo supra et die. P. Siguerii juravit stare mandatis inquisitorum. Fidejussores pro predictis G. de Vilario et P. Siguerii, R. Fornerii, Ber. Baus, G. Bordas, Bartholomeus Richer, P. R., Tozet de Salsinhano, sub pena rerum et personarum ; et obli- gaverunt se et sua per juramentum, etc.

CCLXVIII. 5 février 1258 (n. st.), Carcassonne. Pons Candel, de Ruschas, comme le précédent.

Anno quo supra, nonis februarii. Pontius Gandela, de Ruschas, juravit stare, etc. Fidejussor pro ipso juratus, sub pena x librarum, P. Johannes, de Rupe- fera ; et obligavit se et sua, etc.

I

CCLXIX. 27 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. Ber. de Saint-Sébastien, de Cuxac-Cabardès, s'oblige à obéir aux inquisiteurs, et donne ses cautions jurées.

Anno quo supra, vi kal. februarii. Ber. de Sancto Sebastiano, de Gutsiaco, juravit stare mandatis inqui- sitorum et venire ad diem et ad dies sibi assignatas vel assignandas et facere quicquid ei preceperint inquisi- tores antedicti. Fidejussores jurati pro ipso, quisque in solidum, sub pena l librarum, P. Guiraudi, frater dicti Ber., Guillelmus Guiraudi, Ber. Senia, Ar. Mar- tini, P. de Mata ; et obligaverunt se et sua. Testes capellanus de Gu[t]siaco et Girardus, filius domine Nove(?).

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 243

CCLXX. () mai i252, Carcassonne. Tîer. Etienne Calala, à l'audience, assure qu'Arnaud Raymond, son frère, dont il est l'héritier, a confessé l'hérésie à son curé. Il est ajourné à huitaine pour en faire la preuve et dire s'il veut le défendre ^

Anno Domini GG° Llf. Ber. Stephani Gatalani comparait ii nonas ma[iij [co]ram magistro R. David, inquisitore; et requisitus si erat hères Arnaudi Ray- mundi, fratris sui, dixit qiiod sic; et post mortem ipsius recepit de bonis suis tamquain hères. Et requi- situs si fuit confessus super facto heresis, dixit quod sic capellano, ut audivit ab eo. Et est sibi assigna- tum spatium viii° dierum ad probandum confessio- nem dicti Arnaudi et ad deliberandum utrum velit deffendere eumdem fratrem suum super heresi.

1. La pièce se trouve placée à la seconde partie, fol. 22 r°. Elle a été mise ici comme se rattachant par son objet à la pre- mière partie.

DEUXIEME PARTIE.

Interrogatoires ^ . 1250-1267.

ï. 14 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Confession de Guillaume Cabane, de Leuc, cité.

G. Cabana, de Lioco.

Anno Domini M°CG°XL°IX", if ydus marcii. Guil- lelmus Gabana, de Lioco, testis juratus super 1111°'^ Dei Evangelia quod super facto heresis vel Valdesie- tam de se quam de omnibus aliis, vivis et mortuis, puram,

1. Ici se trouve dans le ms. un tableau par noms de lieux des personnes interrogées. Les notaires de l'Inquisition avaient assez l'habitude de dresser de semblables tableaux, qui per- mettaient aux inquisiteurs de l'etrouver tout de suite un ren- seignement utile au milieu des confessions ou dépositions souvent compactes des témoins ou prévenus. Ces tableaux présentaient, ou bien les noms de ceux qui se trouvaient com- promis par la confession c'est le cas du fragment de registre conservé par M. Louis Bonnet, de Béziers, ou bien les noms de ceux qui avaient déposé, rangés par noms de lieux c'est le cas des fragments de registres conservés aux archives de la Haute-Garonne (Il Dominicains, 85) et du registre du notaire de l'Inquisition de Carcassonne ici publié. Ces tableaux se trouvaient placés ou à la suite des confessions, ou à la fin du registre, ou en avant. Dans le ms. de Clermont-Ferrand, il est en avant.

2. Los interrogatoires distinguent toujours l'hérésie et la i'audoiserie.

REGISTRE DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 245

meram ac plenam diceret veritatem, dixit quod in domo Raymundi Egidii' apiid Liocum primo vidit Bernardum Egidii hereticum, fratrem dicti R. Egi- dii. Et dictus R. Egidii venit ad dictum testem et adduxit eum ad domum suam ubi erat dictus Bernar- dus- frater suiis, hereticus; et dixit ipsi testi idem hereticus si volebat intrare ordinem hereticorum ; et idem testis respondit ei quod pocius vellet quod ipse et cives alii essent suspensi. De tempore, dixit quod tempore comitis Montis Fortis, quando erat in re- cessu\ Et dum idem testis exiret de domo, obviavit Raymundo Amelii, ejusdemcastri, qui ibatad eumdem hereticum; et vidit ipsum intrantem in domo ubi erat hereticus antedictus; et vidit similiter Esclarmundam, uxorem quondam GuillehTii de Lioco^, intrantem do- mum antedictam. De tempore, idem quod supra. Item, eodem tempore vidit duos Valdenses commo- rantes in domo Guilielmi Martini, de Lioco. Iteniy vidit in capella dicti castri quod heretici, quorum nomina ignorât, predicabant in eadem. Et erant ibi Bernardus Rogerii^, dicti castri, Petrus Adalberti^, Arnaldus Guillehui, de Lioco ^. De tempore, idem ut supra. Requisitus si abjuravit heresim et Valdesiam apud Gaunas, dixit quod sic; et omnia supradicta fuit

1. Voy. plus bas, n°^ II, III, V, VI, VII.

2. Voy. n"' V, VI.

3. Allusion probable à la campagne de Simon de Montfort sur les bords du Rhône, en 1217, avant le siège de Toulouse, il fut tué d'un coup de pierre (1218).

4. Voy. VII.

5. Voy. plus bas, n°^ VI, VIT.

6. Voy. plus bas, XX.

7. Voy. plus bas, XXXV.

246 REGISTRE DU GREFFIER

[confessus] coram inquisitoribus heretice pravitatis nec postea fuit relaxus (sic).

Hec omnia fuit confessus Guillelmus Gabana ante- dictus coram domino episcopo, anno et die quo supra, magistro Berengario de Palma présente et me Radulfo, clerico, qui hoc scripsi de mandato domini episcopi.

II. Même jour. Confession de Guillaume de Liqueraco,

de Leuc, non cité.

G. DE Liqueraco, de Lioco.

Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelmus de Liqueraco, de Lioco, non citatus, testis juratus, super iiif "" sancta Dei Evangelia quod super facto heresis et Valdesie, tam de se quam de aliis, vivis et mortuis, puram, meram ac plenam diceret veritatem, dixit quod R. Egidii, de LiocoS venit ad domum dicti tes- tis, et dixit ei quod iret a[d] domum suam secum; et ivit. Et quando fuerunt ibi, dictus testis invenit ibi duos hereticos quorum nomina, ut ipse dicit, ignorât; et vidit ibi cum eis in quodam paillerio^ Alazaidim, uxorem Jacobi Boerii, de Lioco, et Virgiliam ^, uxorem R. Egidii, et ipsummet R. Egidii, et duos fîlios par- vulinos dicti R. Egidii, quorum unus vocatur Bernar- dus, et Guillelma. Et quam cito vidit eos, tam cito récessif ; et non locutus fuit cum eisdem ; et postea non vidit eos. De tempore, dixit a iiif annis citra et

1. Voy, n"^ I, m, V, VI, VIL

2. Grenier à paille, ou peut-être cour il y a des pailles, pailler. -

3. Voy. V.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 247

dimidio. Requisitus utrum abjuravit Iieresim et Val- desiam, respondit qiiod sic, apud Caunas, coram fra- tribus inquisitoribus; et postea post abjuracionem factam vidit et audivit predicta. Et interrogatus super aliis, dixit se nichil aliud scire.

III. Même jour. Confession de Guillaume Boyer, de Leuc, non cité.

G. Boyer, de Lioco.

Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelmus Boyer, de Lioco, non citatus, testis juratus super iiif sancta Dei Evangelia, quod super facto heresis et Valdesie, tam de se quam de aliis omnibus, vivis et mortuis, diceret veritatem, dixit quod Raymundus Egidii* venit ad ipsum testem, et dixit ei quod iret ad domum suam, quia duo homines erant ibi qui erant parentes uxoris et volebant loqui cum eo; et dictus testis ivit ad domum predicti R. Egidii et intravit domum ante- dictam et invenit ibi duos hereticos, quorum nomina ignorât, ut ipse dicit. Tamen dixit sibi dictus R. Egidii quod unus illorum vocabatur Arnaldus de Ganeto-, qui fuit de Pomariis; et saiutaverunt ipsum, et dixe- runt eidem testi quod faceret eis bonum^, quoniam uxor dicti testis erat consanguinea dictorum heretico- rum, ut ipsi dicebant ; et dictus testis respondit quod non daret eis aliquid. Interrogatus quis erat cum eis, dixit quod uxor R. Egidii tantum. De tempore requi- situs, dixit quod a 1111°'" annis citra. Item, interrogatus

1. Voy. n°» I, II, V, VI, VII.

2. Voy. n"" XXIII, XLVI.

3. Ms. : banum.

248 REGISTRE DU GREFFIER

si abjuravit heresim et Valdesiam, respondit quod sic, apud Caunas, coram fratribus inquisitoribus ; et post illam abjuracionem vidit omnia supradicta. Et inter- rogatus super aliis, dixit se nichil scire.

IV. 15 mars 1250 (n. st.). Confession de Jordane Morel,

de Leuc, non citée.

JORDANA MORELLA, DE LiOCO.

Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Jordana Morella de Lioco, non citata, testis jurata quod super facto here- sis vel Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac mortuis, plenam, puram ac meram diceret veritatem, dixit quod a xxx'^ annis citra, postquam rex Francie fuit apud Avinionem^, non vidit hereticos vel Valdenses; et super hoc quod ante viderat fuit confessa fratribus inquisitoribus apud Caunas et peni- tentiam recepit ab ipsis ; et abjuravit heresim coram ipsis.

V. Même jour. Confession de Lombarde, femme de Guillaume Albert, de Leue, non citée.

Lombard A, de Lioco.

Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Lombarda, uxor Guillelmi Adalberti, de Lioco, non citata, testis jurata super iiii"'" sancta Dei Evangeha quod super facto heresis et Valdesie, tam de se quam de omnit)us aliis, vivis et mortuis, puram, meram ac plenam diceret veritatem, dixit quod liaymundus Egidii- venit ad

1. 11 s'agit ici de la campagne de Louis VIII sur les bords du Riiône.

2. Voy. n«' 1, H, III, VI, VII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 249

domum suam et duxit ipsam ad domum ipsius R. Egidii, ubi erat Bernardus Egidii\ frater dicti R., hereticLis, et quidam alius hereticus cujus nomcn ignorât ; et dictus Bernardus reprehendit dictani tes- tem, quia ad ipsum sine aliquo nuncio non venerat. Interrogata si audivit predicacionem ipsorum, vel eos adoravit, vel aliud bonum eis fecerit, vel ab ipsis ali- quid receperit, respondit quod non. De tempore recjui- sita, dixit quod xvii anni possunt esse. De circumstan- tibus, dixit quod ipsa testis, et R. Egidii, et Virgilia^, uxor dicti R. Egidii, etGuillelraus Reg, quimortuusest. Super aliis diligencius requisita, dixit se nichil aliud scire. Interrogata si abjuravit heresim et Valdesiam, dixit quod sic, apud Caunas, coram fratribus inquisi- toribus ; et super premissis, dictis inquisitoribus cela- vit veritatem. Dixit tamen quod capellano suo fuit confessa.

VI. Même jour. Confession d'Alazaïs, femme d'Arnaud Raymond, de Leuc, non citée.

Alazaydis, uxor Arnaldi Raymundi, de Lioco.

Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Alazaydis, uxor Ar- naldi Raymundi, de Lioco, non citata, testis jurata super im°' sancta Dei Evangelia quod super facto heresis vel Valdcsie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac mortuis, puram, plenam ac meram diceret veritatem, dixit quod, quadam vice, cum domina Esclarmunda, de Lioco, ivit ad domum R. Egidii, de Lioco ; et intrave- runt domum illam et invenerunt duos hereticos, quo-

1. Voy. n»" I, VI.

2. Voy. II.

250 REGISTRE DU GREFFIER

rum unus vocabatur Bernardus Egidii ; nomen alterius ignorât. Interrogata si audivit predicationem eorum, vel credidit secte eorum, dixit quod non; set statim recessit cum domina sua antedicta. Et cum dicta testis exiret, vidit intrantem Bernardum Rogerii^ ; nesciebat tamen qua de causa intravit. Interrogata de circum- stantibus, respondit quod ipsa testis, et domina sua Esclarmunda, R. Egidii etVirgilia% uxor sua; super aliis circumstantibus diligenter interrogata, dixit se nichil aliud scire ; nec postea vidit hereticos vel Val- denses. Item, interrogata si abjura vit heresim vel Vadesiam, dixit quod sic, apud Limosum, coram fratre Ferrario^; et confessa fuit eidem super premissis, et recepit penitentiam ab ipso. Item, requisita de tem- pore quando vidit predicta, dixit xvi anni et amplius possunt esse.

VII. 1'^'' mai 1254, Villariès. Alazaïs continue sa confession.

AnnoDomini M^GCLIIir, kalendis madii. Dicta Ala- daisisreddiitet adjecit citatainfra scripta, dicens quod quando vidit predictos hereticos in domo R. Egidii^ predicti, erant cum predictis hereticis Esclarmunda,

1. Voy. n"' I, VII. Entre les lignes : M, qui signifie mor- tuus.

2. Voy. n°« I, V.

3. Voy. n»^ XV, XLIX. Voy., sur l'activité de frère Fer- rier, inquisiteur, à Limoux, dans le Narbonnais et le Carcas- ses, mon opuscule, VAlbigéisme et les frères Prêcheurs à Narbonne au XJIP siècle, notamment p. 41 (in-8°, J*aris, Picard, 1894) et V Introduction, première partie, 111, Actes des inquisiteurs.

4. Voy. n°« I, II, III, V, VI.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 251

uxor quondam Guillelmi de Leuco, Ar. de Podio*, et Bernardus Roj^erii-, et Raymundus Geli, et Ver- gelia^, uxor ejus; et ibi ipsa testis et omnes alii pre- dicti adoraverunt dictos liereticos ter flexis genibus ante ipsos, et in qualibet genuflectione dicebat quili- bet per se : Benedieite; et heretici respondebant in qualibet benedictione : Deus vos benedicat; et adde- bant post ultimum Benedieite : Domini, rogate Deum pro ista peecatore, qiiod faeiat me bonam ehristianam et ducat me ad bonwn fmem^; et heretici respondebant : Beus sit rogatus quod faeiat vos bonam ehristianam et perducat vos ad boniim finem^. Et hoc facto, ipsa tes- tis et Esclarmunda predicta exiverunt inde ; et here- tici rennanserunt in domo predicta. De tempore, circa XV annos. Hcc deposuit coram domino episcopo Gar- cassone apud Villalerium. Testes Guillelmus Poncii et Bonus Mancipus, notarius, qui hec scripsit.

VIII. 16 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Confession de Guillaume de Cornèze, cité.

Guillelmus de Gornizano Carcassonensis.

Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Guillelmus de Gornizano de Carcassona, citatus, testis juratus super

1. Voy. plus haut, n" I.

2. Voy. n"^ I, VI.

3. Voy. XXXIII.

4. Voy. XXXIÎI.

5. C'était le rite ordinaire de Vadoradon hérétique. Les con- fessions contenues dans le ms. 609 de la Bibl. de Toulouse en présentent de très nombreux exemples. 11 ne faut pas confondre Vadoratio avec V/icreticntio ou initiation, dont on trouve de nombreux exemples dans les tomes XXII et XXIII de Doat.

252 REGISTRE DU GREFFIER

1111°' sancta Dei Evangelia <iuod super facto heresis et Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac mortuis, puram, plenam ac meram diceret veritatem, dixit quod postquam rex Fraiicie fuit dominus istius terre^ non vidit liereticos vel Valdenses. Interrogatus si abjuraverat heresim et Valdesiam, dixit quod sic, in manu capellani Sancti Michaelis-, qui nunc est. Super premissis, tam de se quam de aliis, dixit se nichil scire.

IX. Même jour. Confession d'Arnaud Pages, de Cornèze,

cité.

Arnaldus Pagesii, de Gornizano.

Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Arnaldus Pagesii, de Gornizano, citatus, testis juratus super iiif sancta Dei Evangelia, ut supra de aliis. Respondit super pre- missis se penitus nichil scire. Hec deposuit coram domino episcopo, testibus domino G. de Aqua Viva et G. Folquini.

X. Même jour. Confession de dame Fais, de Cornèze.

Na Fais, de Gornezano.

Ista est intrusa.

Anno et die quo supra. Na Fais, de Gornezano^,

citata, testis jurata, dixit quod, cum quadam die iret

apud Gofolentum cum Petro de Gornezano'*, idem

Petrus cepit requirere ab ea si numquam vidisset ali-

1. Par le traité de Meaux de 1229.

2. Saint- Michel -du- Bourg de Carcassonne, aujourd'hui l'église cathédrale.

3. Voy. n»» XI, XII, XIII, XIV.

4. Voy. n«« XII, XXIII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 253

quos de his quos vocabant bonos homines*, et dicta testis respondit quod non ; et tune diclus P. tantuin rastigavit ei quod duxit eam ad domum Pétri Adal- berti, de Gofolento-, ad videndum duos hereticos quo- rum nomina ignorât. Requisita si adoravit eos, dixit quod sic, ter tlexis genibus, dicendo : Benedicite. secundum morem eorum^ Interrogata si dédit eis aliquid, dixit quod sic, unam camisiam. De astantibus, dixit quod dictus P. de Cornezano et P. Adalberti erant présentes, et quod P. de Cornezano adoravit eos cum dicta teste. De tempore, dixit quod in maio erit annus et dimidius. Et hoc fecit post abjuratam here- sim apud Gaunas^. Interrogata per singula, tam de se quam de aliis super his que ad Ibrmain inquisitionis pertinent, dixit se nichil amplius nescire. Hec depo- suit dicta testis in presencia domini episcopi Garcas- sone. Testes sunt B. Martini, archipresbiter minor Garcassone, et magister Robertus, medicus.

Item, eadem testis addidit conf'essioni sue eadem die, videhcet quod supradictus Petrus de Gornezano quadam vice adduxit supradictos liereticos ad domuni ipsius testis, et hospitati fuerunt ibi, et comederunt et biberunt de bonis ipsius testis; et ipsa testis in adventu et in recessu adoravit eosdem. hiterrogata quis visitavit eos ibi, dixit quod Raymunda\ uxor

1. C'est-à-dire les hérétiques. Voy. plus bas, XIX.

2. Voy. n'* XXX.

3. Voy. VII.

4. Entre les années 1235 et 1248, les inquisiteurs parurent souvent à Caunes. Mais leurs Acta ne nous sont pas parvenus, volés qu'ils furent par les hérétiques.

5. Voy. n"' XII, XXIV.

-254 REGISTRE DU GREFFIER

Ber. Pagesii, visitavit eosdem et adoravit et dédit eis unam anguillam ; et ipsa testis dédit eis unam eminam frumenti. Dixit etiam quod dicti heretici predicave- runt eidem testi quod diligeret et adoraret bonos homines; et quesierunt ab ea quare non induxisset maritum suum defunctum ad hoc ut haberet hereticos in morte sua , et ipsa testis respondit quod non cre- debat quod ipse nuraquam habuisset fidem suam in eis. Adjecit etiam quod fuit credens hereticorum circa duos annos, quod ante negaverat. Adjecit etiam quod alter eorum vocabatur Arnaîdus Gili ^ et alter Gatala- nus, quorum nomina superius se dixerat ignorare. Interrogata de tempore quo supradicti heretici jacue- runt in domo dicte testis, dixit quod in madio erit annus. Dixit etiam quod Anatabis Gita misit eis unam eminam frumenti per Raymundum Fornerii, de Gor- nezano, quem sciebat esse familiarem ipsorum. Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone apud Garcassonam. Testes magister P., officialis, et magister Robertus, et Ber. de Farico.

XI. 7 avril 1259. Dame Fais, détenue, déclare n'avoir

rien à ajouter.

Anno Domini M°GG°LVIin, vu idus aprilis. Dicta Pays- carceri adducta requisita ut supra, testis jurata, dixit nichil ahud scirc nisi illa que confessa fuit.

XII. l*^"" septembre 1259. Dame Fais, revenant, continue

sa confession.

Anno quo supra, kaiendis septembris. Dicta Fays^

1. Voy. no XXXI.

2. Voyez le numéro précédent et les n°* XII, XIII et XIV.

3. Voy. les n°^ X, XI, XIII et XIV.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 255

rediens, dixit quod, cum Raimunda, uxor Poncii de Gornazano de Limoso, infirmaretur apud Limosum in domo Poncii de Gornazano, mariti sui, illa (jua deces^ sit egritudine, vidit ipsa lestis in domo predicta rétro quoddam postatum Bernardum Acier hereticum*, et erant ibi simul cum dicto heretico Raimunda', uxor Bernardi Pagesii, de Gornazano^, mater dicte intîrme. Et non adoravit eum nec vidit adorari, set ipsa testis salutavitei. Interrogata si dicta infirma fuit consolala, dixit se non vidisse. De tempore, a duobus annis citra. Itetn, dixit quod cum ipsa testis congregasset alic(uam summam pecunie ad dandum hereticis, sicut jamdu- dum Petrus Gornasani* ad hoc induxerat ipsam tes- tem, supponens ipsa testis quod heretici erant in domo Arnaudi Barbionis^, captata hora qua uxor Arnaudi Barbionis erat absens a domo, ipsa testis, inventa clave dicte domus, aperuit domum et vidit ibi prefatos hereticos, quibus dédit cannam et dimidiam de lecuro (sic) et ultra circiter xx solidos melgoriensium. Et hoc facto, ipsa testis abiit viam suam. Et non ado- ravit eos, set salutavit. De tempore, quod supra. Item, dixit quod ipsa testis dédit Bernarde, uxori quondam Guillehui Pagesii, unam eminam de frumento ad opus hereticorum. De tempore, circiter duos annos. Et recognovit quod omnia predicta comisit postquam abjuravit heresim, et habuit penitentiam de hiis que comiserat; unde fatetur se in abjuratam heresim reci-

1. Voy. n°^ XIV, XX, XXX, XXXII, XLVII.

2. Voy. n°« X, XXIV.

3. Voy. XXIV.

4. Voy. n»« X, XXIII.

5. Vov. XXXII.

256 REGISTRE DU GREFFIER

disse. Predictos hereticos credidit esse bonos homi- nes, amicos Dei et veraces, bonamque fidem habere, seque et alios salvari posse in secta eorum. Hec déposait coram fratre Baud[oino], inquisitore. Testes fratres P. Blegerii et Félix ordinis Predicatorum, et Guir. Trepaci, notarius, qui hec scripsit.

XIII. 24 septembre 1259. La même, en prison depuis

longtemps, ajoute à sa confession.

Item, anno quo supra, viii kal. octobris. Dicta detenta diu in carcere adjecit testimonio suo dicens...

(Deest.)

XIV. 20 octobre 1259. La même ajoute à sa confession.

Item, anno quo supra, xiii kal. novembris. Dicta Fays rediens adjecit testimonio suo dicens, quod cum venisset Gavanacum in domum Adalaicis Sicrede*, prefata Adalaicia ostendit ipsi testi in quadam domum- cula Bernarduni Acier- et socium suum hereticos; et ibi ipsa testis sola adoravit dictos hereticos, dicendo : Bejiedicite, flexis genibus ante ipsos. Et hoc facto, ipsa testis abiit viam suam. De tempore, circiter duos annos, scilicet postquam abjuravit heresim et fuit educta a muro; unde fatetur in abjuratam se heresim recidisse. Item, dixit se intrasse per clanagueriam et vidisse in domo Guillemi Johannis de Gornasano Ber- narduni Acier et socium suum hereticos, quibus ipsa testis dédit unam poneriam pisorum. De tempore, circa annum et dimidium. Et in actu isto fatetur se in

1. Voy. XXXII.

2. Voy. n«^ XII, XX, XXX, XXXII, XLVII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 257

abjiiratam heresim recidisse. Hec deposiiit coram fra- tre G., inquisitore. Testes fratres J, de Gapitestagni, subprior fratrum Predicatorum Narbone, et P. Ble- gerii, ordinis Predicatorum^, et Guir. Trepaci, nota- riiis, qui hec scripsit.

XV. 14 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Confession d'Arsendis, de Montlaur, citée.

Arsendis, de Monte Lauro.

Anno quo supra, ii ydus marcii. Arsendis, uxor quondam Bernardi Fabri, de Monte Lauro, citata, tcs- tis jurata super iiii°'' sancta Dei Evangeiia quod super facto heresis et Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis, puram, plenam et meram diceret veritatem, dixit quod a xx^' annis citra nichil de facto heresis vel Valdesie sciebat; et de hiis que vidit vel audivit ultra xx'' annos, fuit confessa coram fratre Ferrario^ apud Gaunas, et postea fratri Bernardo et fratri Johanni^, et penitentiam recepit ab ipsis ; et abjuravit heresim coram predictis fratribus apud Gaunas, nec postea nichil vidit.

XVI. Même jour. Confession de Guillaume Curt, de Rieux-en-Val, cité.

G. GURT, DE RiVO.

Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelmus Gurt,

1. Mort au couvent des frères Prêcheurs de Castres en 12G9. (Douais, Acta Capitulorum provincialium ord. fratrum Prsedi- catorum, 145. In-8°, Toulouse, Privât, 1894.)

2. Voy. VI et note.

3. Rernard de Caux et Jean de vSaiut-Pierre.

17

258 REGISTRE DU GREFFIER

de Rivo, citatus, testis juratus super iiif sancta Dei Evangelia quod super facto heresis et Valdesie, tam de se quam de aliis, vivis ac mortuis, puram ac ple- nam et meram diceret veritatem, super premissis dixit se nichil scire diligenter pluries requisitus.

XVII. Même jour. Confession de Jean Aubry, de \ illetritouls, cité.

JOHANNES AlBERICI, DE ViLLATRISTOLX.

Anno quo supra, ii ydus marcii. Johannes Alberici, de Villatristolx Vallis Aquitanie, ferens cruces de filero, citalus, testis juratus super iiii°' sancta Dei Evangelia quod super facto heresis vel Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac mortuis, puram, meram ac plenam diceret veritatem, dixit quod, postquam fuit confessus fratri Johanni ^ apud Garcassonam, non vidit hereticos vel Valdenses, nec aliquid scit de facto ipso- rum ; et de hoc quod viderat , a predicto fratre Johanne penitentiam recepit, prout in suis litteris^ continetur, quas ostendit.

XVIII. Même jour. Confession de Guillelme Bonnefille,

de Taurize, citée.

GUILLELMA BONFILLA, DE TAURIZANO.

Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelnia Bonfilla, de Taurizano, citata, testis jurata super mi°' sancta

1. Jean de Saint-Pierre.

2. C'étaient les lettres ou sauf-conduits que les inquisiteui's délivraient à ceux qui étaient obligés à la pénitence, pèleri- nages ou visites des églises. On en trouve de nombreux exemples dans Doat, t. XXI, fol. 1C9 et suiv.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 259

Dei Evangelia, ut supra de aliis continetur, super pre- missisdiligeiiter pluries requisita dixitsenichil [scire]. Dixit etiam se abjurasse heresim et Valdesiam apud Gaunas, coram in(|uisitoribus heretice pravilatis^

XIX. Même jour. Confession de R. Villandriz, de Cavanac, non cilé.

R. Villandriz, de Cavanacho.

Anno quo supra, ii ydus marcii. R*^"* de Villandric, de Cavanacho-, non citatus, testis juratus super im"'^ sancta Dei Evangelia quod super facto heresis et Val- desie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac mortuis, plenam, puram ac meram, diceret veritatem, dixit quod, cum ipse esset quadam nocte in platea apud Gavanachum, Guillelmus de Villandriz, de Gava- nacho, venit ad dictum testem; et dixit ei quod duo homines erant in domo sua et volebant loqui cum dicto teste; et cum dictus testis ivisset ad domum predicti Guillelmi, dictus Guillelmus dimisit ipsum ibi et ivit et adduxit secum duos hereticos. Et cum intrassent domum, invenerunt dictum testem ibi et salutaverunt ipsum proprio nomine nominando ipsum testem ; et dixerunt dicto testi quod ipse non cognos- ceret eos nisi ipsi manifestarent se ei; et dixerunt quod erant boni homines qui vocantur heretici et qui persecuntur ab Ecclesia non pro malo quod faciant. Et audivit ibi monitiones quas predicti heretici facie- bant, et placebant sibi. Interrogatus si adoravit eos, respondil quod non. Item, interrogatus de aslanlibus,

1. Probablement Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre.

2. Voy. le numéro suivant et le n" \XX.

260 REGISTRE DU GREFFIER

dixit quod ipse testis, et Guillelmus predictus; qui Guillelmus monebat dictum testem quod crederet dic- tis hereticorum, quia boni homines erant. Interroga- tus de nominibus eorum, dixit se nescire. Interroga- tus quo iverunt vel quid postea fecerunt, dixit se nichil scire, nisi quod dimisit eos ibi. De tempore, dixit quod très anni possunt esse. Postea circa duos menses, Sycredus de Cavanacho^ venit ad ipsum tes- tem et duxit ipsum ad domum suam; et dum ipse testis sederet cum familia predicti Sycredi, venit dic- tus Sycredus cum duobus liereticis qui erant in domo sua, et qui salutaverunt ipsum testem; et ipsi sede- runt juxta dictum testem, et predicabant ei et aliis qui erant ibi. Et dicti heretici interrogaverunt dictum testem , si scivisset eos ibi , si venisset ; dixit quod non. Interrogatus si placebat ei predicacio eorum, dixit quod non ; tamen bene audiebat eos. Item, inter- rogatus si adoraviteos, dixit quod non, nec comedit, nec bibit cum eis; de nominibus ipsorum non recor- datur. Interrogatus de astantibus, dixit quod Sycre- dus, Alazaydis, mater dicti Sycredi, et soror dicti Sycredi nomine Belesen'^ et Guillelmus de PrixeneP. Item, interrogatus si dédit eis altquid vel fecit aliquid bonum, ad utrumque respondit quod non. Postea con- sequenter circa médium annum, cum veniret ad domum dicti Sycredi, invenit in eadem domo duos hereticos de quorum nominibus non recordatur, et audivit predicacionem predictorum hereticorum, que predicacio placuit ipsi; et credidit ipsos esse bonos

1. Voy. n°« XX, XXX.

2. Voy. le numéro suivant.

3. Voy. n«* XX, XXX, XXXI, XXXIl.

DE L'INQTIISITIOX DE CARCASSONNE. 261

homines et credebat in secta eorum se posse salvari. De circumstantibus, dixit quod predictus Sycredus et Alazaydis, mater sua', et soror sua nomineBellesen, et Guillelmus [de] Prixenel, et ArnaldusBrunel, de Gonfo- lento^; et omnes isti audiverunt predicacionem eorum; qua predicacione audita, dictus testis et Ar. Brunel, et Sycredus et Guillelmus Prixenel eadem nocte asso- ciaverunt eos extra villam de Cavanacho per aliquan- tulum spacium. Et post dictus Arnaldus Brunel, de Confolento, ivit cum eis apud Gonfolentum. Interroga- tus si recepit aliquid ab eis, respondit quod nichil dédit eis vel aliquid non recepit ab eis. Item, dixit quod in vindemiis hoc anno preteritis fuit annus quod ipse testis et Sycredus supradictus et Guillelmus de Prixenel iverunt apud Gonfolentum et intraverunt domum Johannis de Cornudelx^, et invenerunt ibi duos hereticos ; et dicti heretici predicaverunt et mo- nuerunt dictum testem, et Sycredum et Guillelmum de Prixenel; et ibi diligenter audiverunt sermoncm predictorum hereticorum. Et audito sermone, dicti heretici dederunt predicto testi et Sycredo et Guil- lelmo de Prixenel ad manducandum panem et vinum ; et dixerunt dicti heretici quod Dominus remuneraret illos qui bonum faciebant ipsi testi et Sycredo et Guillelmo predictis et credentibus eorumdem. Post prandium vero supradictum, predictus testis et alii duo socii sui, junctis manibus, inclinaverunt se dictis hereticis, dicendo : Benedicite, hereticis respondenti-

1. Voy. n°' XIX, XXX.

2. Voy. Première partie, XXIV, et le XXX de celle-ci.

3. Voy. XXXI.

262 REGISTRE DU GREFFIER

bus : Parcite nobisK Et dixerunt quod Dominus face- ret dictum testem bonum christianum et aiios socios suos predictos ; et statim ab ipsis hereticis recesserunt et nichil dederunt eis, nec ipsi ab illis hereticis ali- quid receperunt, excepto prandio supradicto. Requi- situs de circumstantibus, dixit quod ipsi très supra- dicti, et Johannes de Gornudelx et heretici supradicti; de nominibus ipsorum hereticorum non recordatur; nec postea vidit eos, nec scit quo iverunt. Item, inter- rogatus si umquam abjura vit heresim, respondit quod sic, apud Caunas, coram fratribus Predicatoribus et inquisitoribus heretice vel Valdesie pravitatis ; et pos- tea vidit et fecit omnia supradicta.

XX. 15 mars 1250 (n. st.). Guillaume Villandriz ajoute à sa confession.

Yd[ib]us marcii. Idem R*^"' Villandriz- addidit quod in vindemiis preteritis fuit annus quod Sycredus supra- dictus venit ad dictum testem et dixit ei quod iret secum adquemdam collum inter Confolentum et Cava- nacum, ubi vocatur Mallolium Picace; et cum fuissent ibi, expectaverunt ibi duos hereticos qui debebant venire ad ipsos, sicut Sycredus predictus dixerat ipsi testi, et dicti heretici venerunt ad dictum locuni de nocte; et Petrus Adalberti^ et Guillelmus Tholosa, de Gonfolento, venerunt cum ipsis, et salutaverunt dictum testem et Sycredum predictum ; et postea Petrus Adal-

1. La formule Parcite nobis se rencontre rarement. Elle réapparaît au numéro qui suit.

2. Voy. le numéro précédent et le XXX.

3. Voy. plus haut, n" I.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 263

berti et Guillelmus Tholosa dimiserunt ibi dictos here- ticos et recesserunt ; et postea dictus testis et Sycre- dus^ venerunt cum dictis hereticis; et dum ibi ibant, . per viam predicabanteis; et mulliim placebat eis dic- torum hereticorum predicacio; et interea predicando per viam intraverunt domum dicti Sycredi apud Cava- nachum; et cum intrassent domum, dictus testis et Sycredus llexis genibus et junctis manibus adorave- runt eos ibi, dicendo : Benedicite, et hoc fecerunt ter; et ipsi respondebant : Parcite nohis-; et dicebant eis quod Deus faceret eos bonos christianos et teneret eos in sua virtute. Et dictus testis postea recessit. De circumstantibus, dixit quod Alazaydis, mater dicti Sycredi, et Rica, pediseca dicti Sycredi, et Petrus Ar", dicti Sycredi frater, et soror ipsius Sycredi Bellesen nomiue^ ; et omiies isti adora verunt dictos hereticos, quando idem testis eos adoravit ; et dixerunt idem ut supra; et fuerunt ibi per duos dies. Requisitus quis providebat eis in victu vel aliis necessariis, dixit se nescire. De nominibus requisitus, dixit se nescire; nec postea vidit eos. Item, dixit quod in introitu messium presentis anni erit annus quod Guillelmus de Prixe- nel* et Sycredus adduxerunt m hereticos apud Gava- nachum ad domum dicti Sycredi; et ipse Sycredus venit ad dictum testem et dixit sibi quod faceret sibi fieri unam camisiam, quam ipse testis habebat facien- dam; dictus testis sciebat bene quod heretici aptarent dictam camisiam. Et cum dicta camisia fuisset facta,

1. Voy. no^ XIX, XXX.

2. Voy. le numéro précédent.

3. Voy. le numéro précédent.

4. Voy. n°' XIX, XXX, XXXI, XXXII.

264 REGISTRE DU GREFFIER

ivit dictus testis ad domum dicti Sycredi et invenit ibi illos très hereticos et salutavit eos et adoravit eos secundum morem ipsorum, ut supradictum est, et omnes illi qui erant présentes, scilicet omnes supra- dicti de hospicio, et Guillelmus de Prixenel qui erat ibi. Interrogatus si dédit eis aliquid, dixit quod vole- bat eis dare precium camisie faciende ; et Sycredus dixit ei quod nichil daret. Et fuerunt ibi per duos dies. Et postea dictus testis et Sycredus et Guillelmus de Prixenel quadam nocte abstraxerunt eos de dicto Castro et associaverunt eos usque ad corn^ de Glausa. Item, si sciebat quo ibant, dixit se nescire; et dictus testis dimisit eos ibi cum Sycredo et Guillelmo de Prixenel ; et reversus fuit ad dictum castrum. Inter- rogatus de nominibus ipsorum, dixit quod unus voca- batur Bernardus Acier, de Gonfolento ' ; de nominibus aliorum duorum non recordatur. Item, dixit quod annus potest esse et amplius quod quadam nocte, dictus testis et Sycredus et Guillelmus de Prixenel abstraxerunt duos hereticos de domo dicti Sycredi et associaverunt usque ad mollendinum de Saillenfore; et adoraverunt eos ibi secundum morem eorum ut supra ; quo iverunt penitus ignorât. Item, dixit postea quod in festo Omnium Sanctorum fuit annus quod dictus testis cum Sycredo sepe dicto iverunt ad quem- dam locum qui vocatur ad Olivers Gaufridi inter Gavanachum et Gonfolentum ; et ibi spectaverunt 1111°'" hereticos; et venerunt cum eis duo homines quos non cognovit dictus testis. Interrogatus si sciebat

1. Coin, angle.

2. Voy. n°* XII, XIV, XXX, XXXII, XLVII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 265

undo dicti heretici vénérant, dixit quod de Cornizano, ut crédit; et dictus testis cum Sycredo adduxerunt eadem nocte duos de illis hereticis apud Cavanacum ad domum dicti Sycredi ; et alii duo iverunt apud Val- icm Danie, set nescitad quem locum specialiter irent; et tune dictus testis dimisit illos duos hereticos in domo predicta. Itejn, de circumstantibus, dixit quod familia dicti Sycredi predicta. De nominibus prcdicto- rum hereticorum non recolit. Nec adoravit ibi hereti- cos antedictos illa vice. Item, dixit quod modo potest esse annus quod dictus testis et Guillelmus Prixenel vidit (sic) VI hereticos ad ecclesiam de Casalx, et associaverunt eos usque ad passum Sancti Martini versus Villam Florens ; et idem testis dimisit eos ibi, et Guillelmus Prixenel associavit eos usque ad Vallem Aquitanie, in quodam nemore ubi dimisit eos, sicut postea dixit dicto testi. Interrogatus unde illi dicti sex heretici vénérant illa nocte et qui erant illi qui eos associaverant, dixit se nescire. De nominibus ipsorum non recordatur, nisi quod unus illorum vocabatur Bernardus Acier, de Confolento. hiterrogatus si ado- ravit eos tune, dixit quod non. Tamen diligenter audivit eorum predicacionem dum irent per viam. De aliis circumstantibus diligenter requisitus, dixit se nichil aliud scire. Item, dixit quod citatus apud Car- cassonam a fratre Johanne^ inquisitore, cum aliis de Gavanaco hoc anno in messibus erit annus, eidem de premissis celavit veritatem ; tamen quod non juravit, quia ipse erat in Burgo quando alii juraverunt. Item, dicit se vidisse duas hereticas apud Vilantritols in

1. Jean de Saint-Pierre.

266 REGISTRE DU GREFFIER

Valle Danie, in domo Piquerii, quas ostendit fiiia Piquerii eidem testi, et Sicrede, et Guillelmi de Pris- sanel. De tempore, ii anni et dimidius; et non adora- vit eos.

Hec deposuit coram domino episcopo. Testes ma- gisterG. Folqui[ni], dominas Bertrandus Blanx (?) et magister Robertus de Farico.

XXI. 16 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Confession négative de G. Sicre, de Cornèze, cité.

G. Sicre, de Cornizano.

Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Guillelmus Sycre, de Cornizano*, citatus, testis juratus super im'"^ sancta Dei Evangelia, ut supra de aliis. Super premissis de se et aliis, dixit se penitus nichil scire.

XXII. Même jour. Confession de Pierre Etienne,

de Cornèze.

Petrus Stephani, de Cornizano.

Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Petrus Stephani, de Cornizano, citatus, testis juratus super iiii°' sancta Dei Evangelia, ut supra de aliis. Super premissis dili- genter pluries requisitus, dixit se penitus nichil scire.

XXIII. Même jour. Confession de Raymond de Cuxac- Cabardès, demeurant à Cornèze.

R., DE CUTCIIACO.

Iste est cruce signatus. Anno quo supra, xvii kal. aprilis. R. de Cuchaco,

1. Vov. XXXII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 267

de Cornizano', testis juratus super iiif sancta Dei Evangelia, etc., lU supra de aliis, dixit quod Bernar- dus de Lagracce^, de Gonfolento, dixit eidem testi quod duo heretici erant in cabana Pétri de Cornizano-^ et quod iret secum ad illos et ducerent ipsos extra ter- minum de Gornizano ; quod fecit dictus testis. Et duxe- runt illos hereticos usque ad recum^ de Glausis; et idem testis et socius suus predictus ibi dimiserunt eos. De circumstantibus, dixit quod socius suus predictus tantum. De tempore, dixit quod inter Natliale Domini et carniprivium fuerunt m anni. Interrogatus si abju- ravit heresim, respondit quod sic, apud Gaunas, coram fratribus inquisitoribus ; et postea fecit quod supra- dictumest. Interrogatus super omnibus aliis que per- tinent ad formam inquisicionis, dixit se nichil aliud scire.

Post confessionem suam adjecit quod P. Gornesani, sororius suus, fecit eum venire ad domum suam et ibi ostendit ei duos hereticos, scilicet Ar. de Ganeto^ et Ferier^ ; et adoravit eos ter secundum morem here- ticorum. Interrogatus si credebat ipsos esse bonos homines, dixit quod non. Interrogatus de tempore, dixit quod in festo Nativi[tjalis fuerunt m anni.

1. Voy. Première partie, VII.

2. Entre les lignes, d'une auti'e main : Vel Adalbert, vel filius Poncii Adabert.

3. Voy. n°^ X, XII.

4. Ruisseau.

5. Voy. no« III et XL VI.

6. Voy. n"' XXX, XXXI.

268 REGISTRE DU GREFFIER

XXIV. Même jour. Confession de Bernard Pages, de Cornèze, cité.

B. Pagesii, de Cornez ano.

Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Bernardus Page- sii ^ de Cornezano, citatus, testis juraUis super iiii°'' sancta Dei Evangelia, ut supra de aliis. Super premis- sis pluries requisitus, dixit se nichil scire. Rediit vero et adjecit quod Raymunda^, uxor sua, misit hereticis unam eminam raonis'^ per Raymundum Fornerii ; quod non placuit ei, ut dixit. De tempore, dixit quod a messibus circa.

Hec deposuit coram domino [episcopo]. Testes domini Geraldus, R. David et Guillelmus Fulquini, qui hoc legit.

XXV. Même jour. Confession de Guillaume Arnaud,

de Cornèze, cité.

Guillelmus Arnaldi, de Electo.

Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Guillelmus Ar- naldi, de Cornizano vel Electo, serviens capellani de Cornezano, citatus, testis juratus super 1111°'^ sancta Dei Evangelia, etc., ut supra de aliis. Super premissis dili- genter pluries requisitus, dixit se penitus nichil scire.

XXVI. Même jour. Confession de Raymond Pages,

de Cornèze, cité.

R. Pagesii, de Cornizano. Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Raymundus

1. Voy. Première partie, n" VIT, et plus haut, XII.

2. Voy. no« X, XII.

3. Mixture, d'où blé de regon.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 269

Pa^csii', filius P. Pagesii, de Gornizano, citatus, tes- tis juratus super iiii°'" sancta Dei Evangelia, etc., ut supra de aliis. Super premissis diligenter pluries requisitus, dixit se penitus nichil scire.

XXVII. Même jour. Confession de Garsen Pélegrine,

de Rustiques.

Garsen Pelegrina, de Rusticano.

Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Garsendis Pele- grina, de Rusticano, testis jurata quod de se et aliis, vivis et mortuis, super crimine heresis et Valdesie plenam et puram diceret veritatem, dixit se penitus nichil scire super crimine heresis et Valdesie. Dixit tamen quod Ghristiano de Milano- querenti in nomine Domini et sancti Pétri multociens dederat helemosi- nam. Audierat tamen ipsumcommendantem Valdenses et dicentem quod ipse hospitabatur eos et sustentabat de pannis quos querebat. Et hoc fuit post abjuratam heresim apud Gaunas.

XXVIII. Même jour. Confession de Rixendis, de Villefloure, non citée.

RiGSENDIS, DE VlLLAFLURAlNA.

Anno et die quo supra. Ricsendis, de Villafluraina, testis jurata et non citata, dixit quod cum Ber. Ulguier de Vilario, maritus suus condam, positus in infirmitate, cum esset jam prope mortem venerunt circa crepusculum duo homines cum baculis ; et dum jpsa procuraret de cena ipsius mariti, intraverunt ubi

1. Voy. Première partie, n** VII.

2. Un Vaudois probablement.

270 REGISTRE DU GREFFIER

jacebat et locuti fuerant cum eo, ipsa leste absente, et postea recesserunt; et ipsa accessit ad eum, et cum instancia peciit qui erant illi ; et tandem ipse respon- dit ei quod erant lieretici et bene caveret sibi ne diceret alicui de villa. De astantibus, dixit quod ipse solus erat. De tempore, dixit quod in vindemiis erunt très anni.

Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone. Testes magister Robertus, Bonus Macip et Bertrandus de Farico^.

XXIX. 17 mars 1250 (n. st.), Couffoulens. Confession de Saisia, de Cavanac, non citée.

Saisia, de Cavanaco.

Ista est crucesignata.

Anno quo supra, xvi kal. aprilis. Saisia de Gavanàco non citata juravit super iiii°' sancta Dei Evangelia coram magistro P., officiali, apud Gonfolentum; et tune interrogata per sacramentum ut de facto here- sis et Valdesie tam de se quam de aliis diceret id quod sciret, celavit penitus veritatem. i^ostmodum vero cum ducta fuisset apud Garcassonam et ibi aliquanto tem- pore dententa, dixit per sacramentum quod quadam die, dum a casa veniret ad domum sororis sue Ala- zaydis Sycrese, vidit ibi duos hereticos, de quorum nominibus non recordatur, et inclinavit se coram eis ponendo manus in terram ter dicendo : BenecUcite; et dicti heretici respondebaiit : Dominiis emendet vos

1. Avant la déposition de Rixendis : Quere secundam con- fessionem istius in secundo libro, XLIII fol.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 271

adversus 7iosK Interrogata de tempore, dixit quod duo anni possunt esse. Item, interrogata de astantibus, dixit quod predicta soror sua tantum. Interrogata si umquam audivit predicacionem eorum vel aliorum, dixit quod non. Interrogata si dédit eis aliquid vel recepit ab ipsis, dixit quod non. Interrogata si soror sua, scilicet Aiadaisis Scicreza, tune adoravit eosdem, dixit quod sic. Interrogata si credebat eos esse bonos homines et credebat se posse salvari in secta et mani- bus eorumdem, dixit quod non. De aliis breviter dixit se nichil scire diligenter requisita. Interrogata si abju- raverit heresim, dixit quod sic, coram fratribus inqui- sitoribus apud Gaunas.

Hec deposuit coram domino episcopo Carcassone et domino abbate Fontis Frigidi^, et fratre Petro d'Orto- lanas, monacho ejusdem monasterii, et Ber. Martini, archipresbitero Carcassone.

Interrogata dixit quod ipsa testis abjuravit here- sim apud Garcassonam, coram fratre Johanne ^, inquisitore, et scienter celavit ei omnia predicta, et scienter dejeravit^

XXX. 15 el 17 mars 1250 (n. st.), Couffoulens. Déposition de Sycre, de Cavanac.

SiCREDUS, DE GâVANACO.

Iste est intrusus. Anno quo supra, id[ib]us marcii. Sicredus de Gava-

1. Formule qui ne se retrouve pas ailleurs.

2. Arnaud, 1243-1262.

3. Jean de Saint-Pierre.

4. Avant les dépositions de Saisia : Quere primam confessio- nem ejus in VP libro, XP folio.

272 REGISTRE DU GREFFIER

naco juratus dixit se super crimine heresis penitus nichil scire^

Sygredus, de Cavanago.

Iste est intrusus.

Anno quo supra, xvi kal. aprilis. Sicredus^ de Cavanacho ' juravit coram magistro P., oificiali, apud Confolentum et tune celavit veritatem. Postmodum vero apud Carcassonam detentus, dixit per sacrameii- tum quod ix anni sunt elapsi quod vidit in domo sua duos hereticos, scilicet Arnardum de Fonterz ; de alio non recordatur ; quosBernardus Acier, deConfolento^, adduxerat in domum predictam ; et tune nichil aliud ibi fecit. Item, alia vice in eadem domo vidit eosdem hereticos et tune comedit cum eis. Interrogatus si tune adoravit eosdem, dixit quod non et tune simiU- ter nichil ahud fecit. Item, dixit quod aha vice vidit duos hereticos, quorum unus vocabatur Baiis nomine, quos Arnaldus Gibehn, de Gonfolento, adduxit ad puteum de Cavanaco ; et ibi idem testis et avunculus suus Petrus Sicredi receperunt eos et duxerunt ad domum Raymunde, socrus dicti Pétri Sycredi, que infirmabatur ; et tune heretici locuti fuerunt cum eadem. Interrogatus quid fecerunt vel dixerunt tune, dixit se non audivisse. Interrogatus de astantibus, [dixit] quod Alazaydis, mater ipsius testis^, et Raymunda,

1. Entre les lignes : Quere aliam ej'iis confessionem , in IIP Ubro, XII fol.

2. Entre les lignes : combustus.

3. Voy. Première partie, n^^Il, IV, et ici lesn»' XIX et XX.

4. Voy. n»"* XII, XIV, XX, XXXII, XLVII.

5. Voy. n°' XIX, XX.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 273

uxor dicti P. Sicredi. Iiiterrogatus de temporc, dixit quod VII anni possunt esse. Dixit etiam quod circa mediam noctem ipse testis solus duxit eos hereticos usque ad collum de Confblento et ibi dimisit eos. Interrogatus si in recessu adoravit eos, dixit quod non. Interrogatus si aliquid dédit eis vel recepit, dixit quod non. Item, dixit quod alia vice Arnaldus Brunel, de Gonfolento^ adduxit ad ipsum testem aiios duos hereticos ad vineam de Picace, videlicet Ar™ Egidii^ et Ferrarium^; et ipse testis duxit illos hereticos ad domum suam ; et steterunt ibi per duos dies vel très. Interrogatus si tune comedit cum eis, dixit quod non. Ite7n, interrogatus si dédit eis ahquid, dixit quod non. Interrogatus si recepit ab eis aliquid, dixit quod unus illorum dédit sibi vi denarios, alius très vel IIIl°^ Inter- rogatus si tune adoravit eosdem, dixit quod non"^. In- terrogatus si audivit predicacionem eorum, dixit quod sic. Interrogatus si placebat ei predicatio eorum, dixit quod sic. Interrogatus si aliqui de villa de Gavanaco vel aliunde veniebant ad predicacionem eorumdem, dixit quod non vidit, nisi R"' de Villandriz, de Gava- naco, quem ipse testis introduxerat ad eosdem. Inter- rogatus si dictus R. de Villandriz ^^ adoravit^ dictos

1. Voy. n°XIX.

2. Voy. n" XXXVII.

3. Voy. n<" XXIII, XXXI.

4. En marge : Postea adjecit et correxit dictum suuin, et in adventu licreticorum et recessu adoravit eos, dicendo fle.ris geni- bus ter : Benedicite; et heretici respondebant : Deus benedicat \os. Et R. de Villandriz et G. de Prizanel fecerunt sirniliter.

5. Voy. les n°» XIX et XX.

6. Renvoi à la note 4.

18

274 REGISTRE DU GREFFIER

hereticos vel dédit eis aliquid vel recepit, dixit quod non, nisi quod audivit monitiones et predicacionem eorum. Item, dixit quod Guillelmum de Prixenel^ consanguineum suum, adduxit ad hereticos antedictos. Interrogatus si dictus Guillelmus adoravit ^ ipsos here- ticos, vel dédit vel recepit ahquid ab eis, dixit quod ipse viderit nisi quia audivit predicacionem eorum. Dixit etiam quod hereticos antedictos reduxit ad locum ubi eos acceperat cum R. de Villandriz, et tradidit Arnaldo Brunelli antedicto. Interrogatus si in recessu dédit eis aliquid vel adoravit^ eos, dixit quod non. Interrogatus si dixerunt ei aliquid, dixit quod rogave- runt eum testem, ut si forte mitterent ad eum nun- cium, quod veniret ad eos; et ipse promisit quod liben- ter faceret. Interrogatus de teinpore, dixit quod iiif anni possunt esse. Item, alia vice Petrus Adalberti, de Gonfolento^, adduxit ad ipsum testem duos hereti- cos, quorum unus vocabatur Guillelmus Vincencii ; de alio non recordatur, et idem testis adduxit eos ad domum suam ; et ibi steterunt per duos vel très dies. Interrogatus si tune adoravit eosdem, dixit quod non. Item, si audivit predicacionem.

1. Voy. n«« XIX, XX, XXXI, XXXII.

2. Renvoi à la note 4 de la page précédente.

3. Renvoi à la note 4 de la page précédente.

4. Voy. n" X.

5. La fin de cette déposition manque, le fol. xnii (ancien), qui la contenait, ayant disparu.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 275

XXXI. [17 mars 1250 (n. st.).] Confession de Guillaume

Sicre, de Cavanac.

[GUILLELMUS SiCREDI.]

Item, dixit quod quadam nocte duxit ipse teslis ad Cortz Ar. [Geli]~ et Ferrarium hereticos; et cum fuis- sent in quadam area, Vergelia exivit ad ipsum testem ; et ipse testis et Vergilia, uxor Ferrier, intromiserunt dictos hereticos apud Cortz ; et cum essent ad hostium dicte Vergelie, ipse testis recessit ab eis, et predicta Vergelia cum predictis hereticis intravit domum suam. Inlerrogatus, dixit quod ipse testis non adoravit dic- tos hereticos nec dicta Vergelia, ipso teste vidente. Et hoc facto, ipse testis recessit ab eis. De tempore, circa dimidium annum.

Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone. Testes Bertrandus de Farico, et G. Poncii et Bonus Mancipus.

Item, dixit ipse testis quod quadam nocte abstraxe- runt ipse testis et Guillelmus de Prichanel ^ duos here- ticos quorum nomina ignorât, a domo ipsius testis; et duxerunt eos usque ad fontem de Villafluras juxta Villafluras; etinvenerunt ibi Raymundum Julianisenio- rem et alium hominem cujus nomen ignorât ; et ibi ipse teslis et alii predicti adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est. Quo facto, ipse testis et Guillelmus de

1. Pour la môme raison que ci-dessus, le commencement de cette déposition manque. Voy., pour Guillaume Sicre, Pre- mière partie, VII.

2. Voy. X.

3. Voy. n»^ XIX, XX, XXX, XXXII.

276 REGISTRE DU GREFFIER

Prichanel recesserunt a predictis hereticis ; et heretici remanserunt cum aliis predictis. De tempore, circa II annos et dimidium. Adjecit etiam quod ipse testis et Guillelmiis de Prichanel in exitu domus ipsius testis adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est.

Hec déposait apud Garcassonam, coram domino epis- copo Carcassone. Testes magister Guillelmus Folquini, etGuillelmusPonciietBonus Mancipus, qui hec scripsit.

Item^ dixit quod Johannes de Gornudels et Bernar- dus de Na Genta, de Cofïolento, adduxerunt quadam nocte als OHviers dels GuifFrezes Ferrarium* et Ar. Geh hereticos ; et erant ibi ipse et Guillehiius de Pri- chanel, de Cavanaco ; et ibi ipse testis et omnes alii pre- dicti adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est. Et hoc facto, ipse testis et Guillelmus de Prichanel tenuerunt viam suam cum dictis hereticis et duxe- runt eos apud Gavanacum et intromiserunt ebs in domum ipsius testis ; et Guillelmus de Prichanel reces- sit ab eis. Et steterunt ibi predicti heretici per duos dies et comederunt ibi de bonis ipsius testis et matris ipsius testis. Et erant ibi ipse testis et Aladaicis Sci- cresa, mater ipsius ; et ibi ipse testis adoravit eos. Et cum stetissent ibi per duos dies, ipse testis abstraxit predictos hereticos inde et duxit eos usque ad Golleni de Goiïblento; et ibi dimisit eos, et reversus fuit apud Gavanacum. Adjecit etiam quod Johannes de Gornu- dels^ et Bernardus de Na Genta predicli recesserunt a predictis hereticis de predicto loco. De tempore, circa m annos.

1. Voy. n°^ XXIII, XXX.

2. Voy. XIX.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 277

Hec deposuit coram domino episcopo. Testis Bonus Mancipus, qui hec scripsit.

XXXII. 31 octobre 1259, Carcassonne. Guillaume Sicre, arrêté, continue sa confession.

Guillelmus Sicredi, filius Adalaicie Sicrede', de Gavanaco, diocesis Garcassonensis, adductus captus, anno Domini M°GG°LVIIir, ii kal. novembris, adjecit testimonio suo, dicens quod Amblardus de Villa Longa missus a Bernardo Acerii, ut dicebat, veniens Gava- nacum, duxit inde ipsum testem apud Bellum Vi- dere in domum Guillelme de Gramasia ad videndum hereticos ; et ibi ipse testis vidit eundem Bernardum Acerii^ et socium suum hereticos, presentibus eodem Amblardo et Guillehna de Gramasia, sponsa sive uxore ejus; et ibi ipse testis solus adoravit dictos hereticos; set non vidit ahos adorantes. Et tune prefati heretici quesiverunt ab ipso teste de statu terre sue et creden- cium hereticorum ; et in crastinum ipse testis, adoratis hereticis, et acceptis ab eis ex dono quinque solidis melgoriensium, rediit in sua, dimissis hereticis in do- mo predicta. De tempore, circiter v annos. Item^ dixit quod ad dictum dicti Amblardi ipse testis ivit ad cas- trum de Rivo in Valle Danie in domum Duranti Egi- dii", et vidit ibi P. Fatis hereticum, presentibus dicto Duranto Egidii..., uxore ejus, et... fîHa ipsius Duranti etatis VIII annorum ; et ibi ipse testis in adventu et re- cessu adoravit dictos hereticos ; et prefati heretici ro- gaverunt ipsum testem quod receptaret eos; etrecessit

1. Voy. XIV.

2. Voy. n«^ XII, XIV, XX, XXX, XLVII.

3. Voy. n" XL VI.

278 REGISTRE DU GREFFIER

ab eis. Et post lapsumaliquorum dierum, prefati here- tici venerunt in domutn ipsius testis apud Gavanacum, et fuerunt ibi per duos vel très dies, presentibus ipso teste et Adalaicia, matre ipsius testis, qui dederunteis ad comedendum. Et adoraverunt eosdem hereticos quolibet die mane et vespere, ut supra. Et post lapsum dictorum dierum, ipse testis duxit prefatos hereticos apud Gornazanum in domum Arnaudi Barbionis^ qui receptavit prefatos hereticos, présente Adalaicia, uxore ejus ; et ibi ipse testis et alii duo, ipso teste vidente, adoraverunt dictos hereticos, ut supra. Et hoc facto, ipse testis, diniissis ibi hereticis, rediit in propria. Et hoc fuit circa tempus predictum. Item, dixit quod, ad dictum Arnaudi Barbionis, de Cornazano, ipse testis exiens obviam prefatis hereticis assumpsit eos et ad- duxit eos in domum sui ipsius testis, ubi fuerunt per diem et noctem, presentibus ipso teste et Adalaicia, matre ipsius testis, qui receptaverunt eos et dederunt eis ad comedendum ; et adoraverunt eos ipse testis et mater ipsius testis in adventu et recessu eorum. Et post lapsum dicti diei, prefati heretici recedentes inde abierunt viam suam versus Vallem Danie. De tem- pore, circa un annos et dimidium.

Adjecit etiam quod post lapsum viii dierum, prefati heretici, sicut condixerant cum ipso teste, redierunt ad domum ipsius testis apud Gavanacum, et fuerunt ibi per duos dies, presentibus ipso teste et matre ipsius testis. Qui receptaverunt eos et dederunt eis ad comedendum et adoraverunt eos utroque die bis mane et vespere. Et vidit seu visitavit ibi prefatos hereti-

1. Voy. XII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 270

cos Guillelmiis de Preixanello^ set non vidit eunn ado- rantem. Et post lapsum dictorum dierum, ipse testis solus assuniens prefatos hereticos associavit eos usque ad locum vocatuni CoUein de Gavanaco, ubi ipse tes- tis, adoratis hereticis, recessit ab eis. De tempore, quod supra.

Item, dixit quod, ad dictum Arnaudi Barbionis, ipse testis venit juxta aquam de Lieuco, ubi invenit prefa- tum Bernardum Acerii et socium suum hereticos, quos adorans ibi duxit eos inde apud Gervianum Vallis Danie, in domum Arsendis, que receptavit eos; et in mane ipse testis, sumpto prandio in cellario domus ubi erant heretici et dicta Arsendis cum eis, adoratis hereticis ab ipso et dimissis ibi hereticis, ipse testis rediit in sua. De tempore, circiter m annos. Itein, dixit quod, ad dictum dicti Arnaudi Barbionis, ipse testis veniens ad aquam de Lieuco, invenit ibi prefatos here- ticos, quos adorans duxit apud Gomelbas in domum Pétri de Gomelbis cum uxore dicti Pétri de Gomelbis ; dimissis hereticis in quodam paleirio^, rediit in pro- pria ; et hoc fuit circa tempus predictum.

Adjecit etiam quod post lapsum xv dierum, sicut condixerat, cum hereticis veniens ad passum de Vil- landriz, invenit ibi prefatos hereticos ; et, adoratis eis, duxit eos usque ad callam^ de Gavanaco, ubi recessit ab eis et adoravit eos ut supra. Item, dixit quod, ad dictum Guillelmi de Paulmiano de Vesola, ipse testis venit extra Gavanacum ad quoddam mallolium ipsius testis, ubi invenit Bernardum de Monte Olivo et Ber-

1. Voy. n»" XIX, XX, XXX, XXXI.

2. Voy. II, note.

3. Sentier, chemin.

280 REGISTRE DU GREFFIER

nardum Acier hereticos, quos adoravit et duxit in domum sui ipsius testis, ubi fuerunt per diem et noc- tem, presentibus ipso teste et dicta matre ipsius tes- tis; qui receptaverunt prefatos hereticos et dederunt eis ad comedendum et adora verunt eos; et post lap- sum dicte diei, ipse testis eduxit inde prefatos here- ticos et associavit eos usque ad passum de Vilandriz, ubi adorans eos recessit ab eis. De tempore, circa unum annum. Item, dixit quod Guillelmus de Vesola, veniens apud Cavanacum, duxit ipsum testem apud Vesolam et inde ad nemus de Mata ad videndum hereticos ; et inde ipse testis, ad dictum juvenis predicti, ascendit in montem supra dictum nemus, ubi invenit Bernardum de Monte Ohvo, hereticum, et cum eo Vitalem de Paulmiano de Vesola. Qui narraverunt ipsi testi quod PetrusPoliani, episcopus hereticorum, clam recesserat ab eis et absconderat totam pecuniam et totum the- saurum. Quo audito, ipse testis remansit ibidem cum eis per très dies ; et querentes per nemus reppererunt prima die unam botillam subtus terram, ubi erant numéro XII vel xiii librorum sterlinge, et secunda die, aliam botillam, in qua erant xiiii librorum sterlinge, et tertia die, tertiam botillam in qua erant xvili libre millarensium; quibus acaptis, venerunt insimul usque ad Cornasanum, ubi remansit Bernardus de Monte Olivo hereticus simul cum Arnaud [o] Barbionis, qui veniens exiverat ad eumdem hereticum ; et ipse testis et Vitalis de Paulmiano cum pecunia venerunt Cavana- cum in domum ipsius testis ; et post unum vel duos dies, ambo, ipse testis et dictus Vitalis, venerunt cum pecunia apud Casais, ubi invenerunt Bernardum de Monte Olivo et Bernardum Acier et alium hereti-

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 281

cum ; et adoraverunt eos ambo ; et hoc facto et retlita eis pecunia, ipse testis solus recessit ab hereticis et a Vitale dePau[l]miano, qui remansit cumeis. De tempore, circa unum annum. Item, dixit quod post lapsum xvdie- rum, ipse testis, sicut condixerat cum hereticis et cum Vitale, cum duobus libris quos heretici dimiserant in domo ipsius testis, venit apud Gervianum in domum Arsendis; et inde Petrus, fîlius ipsius Arsendis, duxit ipsum testem apud Rivum in domum cujusdam mulie- ris, que stat juxta portam ville versus circium^ cujus nomen ipse testis ignorât; ubi ipse testis et dictusP. comederunt ; et sero prefata mulier direxit ipsum tes- tem in quodam vico castri, dicens quod in extrema do- mo illius vici inveniret quod ipse testis querebat. Quo audito, ipse testis sequens illum vicum aperuit por- tam domus extrême, ubi invenit Bernardum de Monte Olivo, Bernardum Acier, et Petrum de Camia et duos hereticos, quos primo ipse testis viderat simul cum Petro, filio Arsendis, in quadam vinea juxta Rivum et locutus fuerat cum eis de facto Vitalis de Paulmiano, qui non venerat, sicut promiserat hereticis ; et tune in domo predicta ipse testis adoravit dictos hereticos et dixit eis quod Vitalis de Paulmiano, quem ipse testis de mandato hereticorum iverat visum apud Vesolam, non potuit venire, quia impedimentum habuerat idem Vitalis in genu et mandabat eis quod cogitarent de se ipsis, quia idem Vitalis nichil poterat facere eis; et post aliquanlam moram, heretici dederunt ipsi testi XX solidos melgoriensium pro labore quem subierat et fccerat pro eis. Quibus acceptis, ipse testis rediens

1. Le cers, c'est-à-dire le sud.

282 REGISTRE DU GREFFIER

in domum dicte mulieris jacuit et pernoctavit ibi; et promisit hereticis in recessu ab eis quod si presen- tiret aliqua que possent eis interesse, nunciaret eis.

Adjecit etiam quod in vinea ubi ipse testis vidit pre- fatos hereticos, ut predictum est, adoravit eos et red- didit eis dictos duos libros. Interrogatus si Petrus, tîlius Arsendis, adoravit dictos hereticos, dixit quod non, neque vidit eos simul cum ipso teste. Item, de tempore, quod supra. Item, dixit quod ad dictum Ada- laicie, uxoris Arnaudi Barbionis, quam ipse testis inve- nit in Burgo Garcassone, ipse testis ivit ad domum ipsius Arnaudi Barbionis apud Gornasanum, ubi vidit et visitavit Bernardum de Monte Olivo, Bernardum Acier, Petrum de Gamia et alium hereticum, présente Adalaicia, uxore ipsius Arnaudi Barbionis; et ibi ipse testis adoravit dictos hereticos. Et hoc facto, ipse tes- tis, de mandate hereticorum, ivit Vesolam ad Vitàlem de Pauhniano, cui ipse testis dixit, ex parte heretico- rum, quod, si pecuniam quam simul cum Vitale et que- dam aUa absconderant, quam heretici invenire non poterant, idem Vitahs sciret, certificaret eos ; et idem VitaHs respondit ipsi testi quod postea non fuerat in loco ubi pecunia fuerat absconsa, nec sciebat ahquid de illa pecunia. Quo audito, ipse testis renunciavit hoc et dixit hereticis apud Gornasanum in domo Arnaudi Barbionis, présente dicta Adalaicia, uxore Arnaudi Barbionis ; et postmodum adoratis hereticis et dimissis ibidem, recessit ab eis. De tempore, hoc anno circa festum Nativitatis Domini.

Item, dixit quod ad dictum Arnaudi Barbionis venientis apud Montem Olivum, ipse testis venit Gor- nasanum, ubi invenit Bernardum Acier et Petrum de

DE L'INQUISITION DK CARCASSONNE. 283

Gamia hereticos in (juadam domunciila, quam osten- dit ipsi testi Adalaicia, uxor Arnaudi Barbionis ; et ibi ipse testis adoravit ipsos hereticos; et hoc facto, pre-. fati heretici rogavenint ipsum testern quod recederet cum cis et iret in Lombardiam ^ Quibus ipse testis res- pondit et dixit se non iturum, quia non habebat dena- rios paratos ; et sic recessit ab eis. De tempore, hoc anno circa mediam quadragesimam. Predictos hereti- cos credidit esse bonos homines, aniicos Dei et vera- ces, bonamque fidem habere, seque et alios salvari posse in secta eorumdem ; et hic fuit in ista credencia quousque ultimo recessit ab eis. Et recognovit quod omnia superius adjecta a principio adjectionis fecit et commisit postquam fuit eductus de muro ubi intrusus fuit pro hiis que primo commiserat in heresi, et etiam post factam sibi gratiam de crucibus in eductione mûri ; unde confitetur se scienter in abjuratam here- sim recidisse. Item, dixit quod Dies et Johanna here- tice fuerunt in domo ipsius testis et matris sue per annum et ultra continue comedentes et bibentes de proprio ipsarum hereticarum. Verumtamen tam ipse testis quam mater ejus emondebant bladum eis ali- quando, et ahquando emebant ab aliis. Et ambo, ipse testis et mater ipsius testis, multociens adoraverunt dictos hereticos ; et vidit et visitavit ibi dictos hereti- cos; Guillelmus de Preixanello pluries et multociens adoravit eosdem hereticos, ipso teste vidente.

Adjecit etiam quod post lapsum dicti criminis, ipse testis et Guillelmus de Preixanello simul cum Petro Pa-

1. Tout bon hérétique faisait le voyage de Lombardie, qui était comme une autre terre sainte.

284 REGISTRE DU GREFFIER

raire et alii heretici eduxerunt inde prefatos hereticos et associaverunt et eduxerunt eos usque ad podium vocatum Garga Sobregii ; et ibi ipse testis et dictus Guillelmus de Preixanello, ipso teste \idente, ado- ratis hereticis, recesserunt ab eis. De tempore, cir- citer XI annos. Et hoc non dixit, quia non recorda- batur quando primo fuit confessus. Item, dixit quod, postquam Bernardus Acier hereticus fuit adductus captus Garcassonam et fuit conversus, ipse testis, au- dita conversione ejus, venit Garcassonam in domum Marescalli, ubi inquisitores stabant et inquirebant ; et ibi ipse testis invenit Vitalem de Paulmiano detentum captum, quem ipse testis consuluit de facto Bernardi Acier. Qui dixit ipsi testi quod dictus Bernardus Acier confitebatur et locutus fuerat de ipso Vitale; et fuerat propter hoc captus, et presumebat quod, si nondum locutus fuerat de ipso teste, quod adhuc loque- retur et revelaret ipsum testem et factum ejus ; et con- sulebat ipso testi quod aufugeret et recederet a terra. Quo audito, ipse testis et Guillelmus de Preixanello et Adalaicia, mater ipsius testis, recedentes a Castro de Gavanaco, venerunt apud Malverium in domum Ada- laicie, sororis ipsius testis, uxoris Guillelmi Aigabeu, ubi dimissa matre ipsius testis, ipse testis et Guillelmus de Preixanello iverunt apud Rupem Amaters visitaturi ecclesiam et oratorium Béate Marie Virginis ; et rece- dentes inde, redierunt ad Forciam ' Raimundi Fer- randi intcr Montem Regalem et Fanum Jovis ; et inve- nerunt ibi Adalaiciam , matrem ipsius testis ; et postmodum Adalaicia, soror ipsius testis, et Guillel-

1. La Force, dans l'Aude.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 285

mus Aigabeu, vir ejus, de Malveriis, venientes in donium Bernardi Deodati, sororii Guillelmi Aigaheu, ubi ipsc testis et Guillelmus de Preixanello crant, dixc- runt et nunciavcriint eis quod Bernardus Acier con- versus tolum factum ipsius testis et alterius revela- verat, dicentcs eis quod aufugerent. Quo audito, ipse testis et Guillelmus de Preixanello, dimissa ibi matre ipsius testis, simul cum sorore et sororio ipsius testis aufugerunt et recesserunt a terra.

Hec deposuit Garcassone, coram fratre Baudouino de Monte Forti, inquisitore. Testes fratres P. Blatgerii et Félix et Guillelmus Escobillo, conversus de ordine Predicatorum, et Bainaldus de Gastris, notarius, qui subscripsit.

Et juravit, et abjuravit et fuit reconciliatus.

XXXIII. 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. Confession d'Alasaïs de Bax, de Verzeille.

Alasais de Bax, de Verzalano.

Crucesignata est. Anno Domini M°GG°XLVIlir, [x]vi kal. aprilis. Ala- daidis de Bax, de Verzelano, testis jurata, dixit quod quedam consanguinea sua, Ermesendis nomine, de- functa, mandavit predicte testi ut veniret ad eam apud Leucum ; et dicta testis obviavit ei in porta de Leuco; et tune dicta Hermesendis adduxit dictam testem ad doinum R. Guilis' de Leuco, et ibi oslendit ei duos hereticos, quorum nomina ignorât; et dicta testis ado- ravit eos flexis genibus, dicens : Benedicite, sicut moris

1. Voy. VII et plus bas : Gilis.

286 REGISTRE DU GREFFIER

est hereticorum^; et aller eorum quesivit a dicta teste si reciperet eos in domo sua ad minus una nocte; et ipsa respondit quod non auderet pro filiis suis. Item, interrogata si comedit vel bibit cum eis, si audivit predicationem eorum, si dédit eis aliquid, si postea vidit eos vel alios hereticos, respondit ad singula quod non. De astantibus, dixit quod dictus R. Gilis et uxor ejus Virgilia^ erant présentes. De tempore, dixit quod sunt iiii anni et dimidius. Item, interrogata si fuit cre- dens hereticorum, respondit quod sic in illo instanti quo adoravit eos. Set statim rediit ad cor et penituit eam intus. Item, interrogata si confessa fuit de pre- dictis, dixit quod sic fratribus inquisitoribus apud Caunas, et ibidem abjuravit heresim. Item, interro- gata si post abjurationem comisit in crimine heresis, respondit quod non.

Hec deposuit coram domino B. Martini, archipres- bitero minori, et magistro Roberto, de mandato domini episcopi. Aliam audientiam non habuit, quia quasi innocens reputatur.

XXXIV. 16 mars 1250 (n. st.). Confession de B. Car- casses, de Villefloure, non cité.

B. Gargases, de Vilaflorano.

Iste est intrusus. Anno quo supra, xvil kal. aprilis. B. Garcases, de Vilaflorano^, non citatus, testisjuratus, dixit quod ipse duxit quamdam in uxorem que vocabatur Fabrisa^;

1. Voy. VII.

2. Voy. VII.

3. Voy. n«' XXXV et XXXVI.

4. Voy. XXXVI. : '

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 287

et ipsa fuerat domisella R. de Casais \ militis, qui diligebat hereticos et docuerat dicta[m] Fabrisam in secta hereticorum; et ipsa postmodum seduxit dictum testem, rogans ut diligeret hereticos. Dictus vero tes- tis moiiitioni predicte resistebat. Postea dicta Fabrisa, dicto teste abscente, adduxit in domum suam quem- dam hereticum qui vocabatur G. de Casais. Qui tes- tis, cum venisset, iratus super hoc verberavit dictann Fabrissam pro eo quod recepisset dictum hereticum in domo. Dictus tamen hereticus moratus fuit ibi pos- tea per ebdomadam unam, ipso teste présente et sus- tinente, et per quindenam continue ipso absente, qui ibi eum dimiserat in resessu suo. Interrogatus si dédit heretico ad comedendum, respondit quod dictus R. de Casais, frater dicti heretici, providebat[e]idem heretico in necessariis. Item, interrogatus si aliqui de Vilaflo- rano visitabant dictum hereticum vel dabant ei aliquid, respondit quod non, ipso présente vel quod ipse sci- ret. Interrogatus de dicto heretico, quo ivit, respondit quod in Lombardiam. De tempore, dixit xx anni pos- sunt esse. Interrogatus si postea vidit hereticos vel Valdenses in domo sua vel alibi, respondit quod vidit in domo sua Rixendam de Amelio hereticajm] ; et uxor sua Fabrisa faciebat ei quidquid boni poterat ; et stetit dicta heretica cum dicto teste et uxore sua Fabrisa in domo perannum. Postea dicta heretica recessita domo dicti testis et mansit in domo neptis sue dicte here- tisce, que vocabatur Barmonda, quousque fuit capta et combusta cum quibusdam aliis hereticis apud Gar- cassonam. De tempore, dixit quod tempore Andrée

1. Voy. n" XXXV.

?88 REGISTRE DU GREFFIER

Gahuleti, senescalli^. Interrogatus de G. de Casais, quas vias tenuit, dixit quod intravit Lombardiam. Postea vero vidi[t] duos hereticos in domo R. Juliani de Vilaflurano, quorum nomina nesciebat ; qui dictus testis cum dicto R. Juliano duxit dictos hereticos usque Garcasobrega in terminio de Leuco ; qui here- tici venerunt versus Gofolentum ; set tamen nescit quam domum intraverunt. De tempore, dixit quod annus et dimidius. Postea uxor dieti testis incepit infirmari gravi infirmitate et peciit sibi adduci here- ticos qui salvarent eam, quia modis omnibus volebat mori in manibus eorum et facto testamento et recepta Eucaristia^. Postea dictus testis addidit quod quidam hereticus tradidit uxori sue Fabrice v solidos quos de- bebat dare P. Anargila, qui erat hereticus de Vilatritol ; et dicta uxor dixit marito suo quod deportaret dictos denarios dicto heretico; quod facere noluit; et tune dicta uxor tradidit dictos denarios R. Garcassesio, filio suo, ut deportaret eos dicto lieretico apud Vilamtri- tol ; et dictus fîHus tradidit eos dicto heretico. Requi- situs de tempore, dixit quod bene sunt vu anni.

XXXV. 6 mai 1252. Bernard Carcasses, de Villefloure, continue sa confession.

Anno Domini GG° secundo, ii nonas maii. Bernardus Garcassesii^, de Viliafloirano, testis juratus,

1. Appelé André Chaulcas par Mahul. Il aurait été tué vers 1227. [Cartulaire, t. VI, première partie, p. 279.)

2. Fait rarement mentionné et curieux mélange des deux cultes.

3. Voy. n°^ XXXIV et XXXVI.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 289

addidil coiifessioni sue, dicens qiiod apud Villafloira- num in domo Pi**' de Casais^ vidit Benedictum de Terminio, G. de Piiteo, P. Torron, Stephanum de Gazilhac, R. Aolric, fratrem quondam capellani de Moule Laiiro, predecessoris istius, et alios plures here- ticos multocieus; et vidit ibi cum eis Ber. Willelmi et Ar. Willelmi de Leuco^, fratres, [Guillelmum] Val- lato^, Aimericum de Solerio et multos alios de quibus non recolit. Set ipse testis nou adoravit nec vidit ado- rari ; et tuuc Raymuudus Aolric predictus decessit, et fuit sepultus in aperio^, sicut R. de Gazilhac^, bajulus Raymundi de Gasals, et Guillamus'^^ nuncius ejusdem Raymuudi, retulerunt ipsi testi et hostenderuut sibi locum; et sunt circiter xxx anni. Item, Guillelmus Vallato" tenuit in quadam domo sua per noctem et diem Alazaiciam d'en Arneil hereticam defunctam, quam heretici ibidem intromiserant de uocte ; et dic- tus G. sepelivit eam in reco de Rippis, sicut idem G. retulit ipsi testi; etR. Vallato hostendit sibi locum; et hoc debeut scire Guillelma, uxor dicti Guillelmi Vallato, et Alazaicia, et Fabrissa, filie ejus. Item, W. de Vallato fuit hereticatus in obitu, et mater ejusdem similiter, sicut R. de Gasillac predictus retulit ipsi testi.

1. Voy. XXXIV.

2. Voy. plus haut, I.

3. Enti^e les lignes : M, signifiant mortuus.

4. Pour opertorio sans doute, tumulus, tumba. Du Gange.

5. Entre les lignes : M, signifiant mortuus. G. Item.

1 . Item.

19

290 REGISTRE DU GREFFIER

XXXVI. 7 mai 1253. Bernard Carcasses, de Villefloure, continue sa confession.

Anno Domini M°CG°L° Ilf, nonis maii. Dictus Ber- nardus Carcasses^ citatus reddiit et adjecit quod ipse testis quadam die ivit apud Goffolentum de niandato Fabrisse-, quondam uxoris sue, pro querendis hereti- cis ad opus dicte Fabrisse, que infîrmabatur illa infir- mitate qua obiit; et intravit domum Bernard! Ros, senioris, et invenit ibi Vergeliam, uxorem Bernard! Ros predicti ; et ibi ipse testis locutus fuit cum ea de hereticis; et tune predicta Vergelia dixit eidem testi si volebat eos videre, et ipse testis respondit quod non ; et tune condixerunt inter se quod in sero se- quenti ipse testis esset ad ecclesiam de Gazais et illuc inveniret hereticos; et ipse testis ivit ad predictum lo- cum, et invenit ibi duos hereticos quorum nomina igno- rât, etduxiteos apud Villafluranum, et intromisit eos in domum ipsius testis ante Fabrissam, uxorem quon- dam ipsius testis, que infîrmabatur; et cum essent ante dictam infirmam, ipse testis exivit inde et dimi- sit dictos hereticos cum predicta infirma ; et ipse tes- tis clausit hostium cum clave et custodit januam ne ahquis superveniret. Et ibi predicti heretici heretica- verunt dictam intîrmam, uxorem ipsius testis, et lega- vit predictis hereticis vestes suas, quas predicti here- tici habuerunt antequam recédèrent a domo ; et jacuerunt ibi predicti heretici per unam noctem; et in mane ipse testis abstraxit dictos hereticos a domo

1. Voy. nO" XXXIV et XXXV.

2. Voy. XXXIV.

DE L'INQUISITION DE CAUCASSONNE. 291

ipsius tcstis, et duxit et intromisit eos in domum Ar- naud! Scicre, fabri de Villailurano; et erant ibi quando ipse testis et heretici predicti intraverunt, Rayiniinda, uxor Arnaudi Scicre, et Ermengardis , uxor G. Ar. quondam. Interrogatus dixit quod ipse testis nec pre- dicte mulieres non adoraverunt dictos hereticos ipso teste vidente ; et steterunt ibi predicti heretici per diem et noctem ; et cum stetissent ibi per dictum tempus pre- dicti heretici, ipse testis extraxit eos inde et duxit eos usque in locum qui dicitur Gargasobrega prope Leu- cum; et ibi ipse testis adoravit dictos hereticos ter flexis genibus ante ipsos ; et in qualibet genuflectione dicebat ipse testis : Bcnedicite; et heretici responde- bant in qualibet benedictione : Deus vos benedicat; et addebat post ultimum Benedicite : Donmii, rogate Deum pro isto peccatore, quod faciat me honum christianiim et perducat me ad honum fmeinK Et hoc facto, ipse testis recessit ab eis et reversus fuit versus Villaflura- num ; et heretici tenuerunt viam suam. De tempore, in festo sancti Johannis Baptiste proxime veniente erunt m anni. Item, dixit se vidisse apud Villafluranum in domo Raymundi ' de Gasals, Raymundum Oalric et so- cium ejus hereticos per très vices; et erant ibi ipse testis et Raymundus'^ de Gasals et Arnaudus'^ Fer- roll, et Raymundus'' de Gasolac; et ibi ipse testis et omnes alii predicti qualibet vice et Fabrissa, uxor

1. Voy. VII.

2. Entre les lignes : M, signifiant mortuus.

3. Item.

4. Item. \

5. Item.

292 REGISTRE DU GREFFIER

ipsius testis, et Flandina^ soror Raymundi de Casais, et Sicredus^ de Casais, de Carcassona, adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est. De tempore, XL anni. Interrogatus , dixit quod ipse testis abju- ravit heresim apud Caunas coram inquisitoribus, et scienter celavit eis veritatem et scienter dejeravit ; et postea recidavit et scienter dejeravit. Interrogatus, dixit quod ipse testis abjuravit heresini apud Carcas- sonam coram fratre Johanne, inquisitore^ ; et scien- ter celavit ei omnia predicta et scienter dejeravit.

Hec deposuit apud Carcassonam coram domino episcopo Carcassone. Testes magister P., capellanus de Drula, et Bonus Mancipus, notarius.

XXXVII. [16 mars 1250.] Confession de Pons Albert,

de Couffoulens.

Po. Adalberti, de Cofolento.

Iste est crucesignatus . Po. Adalberti, de Coffolento, gratis veniens non cita- tus, testis juratus tam de se quam de aliis, vivis ac defunctis, super facto Valdesie et pravitatis heretisce dicere veritatem, requisitus dixit quod quadam vice Ar. Pela, de Coffolento, major adduxit ad domum ipsius testis duos hereticos, videlicet Ar. Egidii^ et R. Va- lent; et ibi tenuit eos per unum diem. Nocte sequenti idem testis reduxit eos ad domum dicti Ar. Pela ; quo iverunt postea nescit. Interrogatus [si adoravit],

1. Entre les lignes : M, signifiant mortiia.

2. Entre les lignes : M, signifiant mortuus.

3. Jean de Saint-Pierre.

4. Voy. XXX.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 293

dixit quod [sic] ter flexis genibus discendo : Benedis- cite; et lieretici respondebant : Deus vos benedicat^. Interrogatus si comedit cum eis, vel dédit eis aliquid, vel recepit ab eis, vel comedit de pane ab hereticis benedicto vel audivit predicationem ab ipsis, vel accepit pascem, vel monuit aliquem ad credendum vel benefaciendum hereticis, dixit quod non. Interro- gatus si credebat hereticos bonos esse homines et bo- nam sectam tenere, dixit quod sic ; et si tune more- retur, credebat se posse salvare (sic) in erroribus eorumdem. Interrogatus de tempore, dixit quod circa duos annos et dimidium potest esse. Dixit etiam quod alia vice vidit duos hereticos in domo B. Ruffi, de Gof- folento. Tamen non fuit locutus cum eis, nec misit, nec dédit eis aliquid. Interrogatus de tempore, dixit quod III anni possunt esse. Interrogatus si abjuravit heresim, dixit quod sic, secundum communem for- mam, fratribus inquisitoribus apud Gaunas.

XXXVIII. [16 mars 1250.] Confession de G. Bonfils,

de Taurize.

[G. Bonus Filius, de Taurizâno.]

G. Bonus Filius, de Taurizâno, testis juratus super facto Valdesie et heretice pravitatis, dixit se penitus nichil scire.

XXXIX. 12 mars 1250 (n. st.). Confession de Pierre

Bonfils, de Taurize.

[Petrus Bonus Filius, de Taurizâno.] Anno quo supra, iili idus marcii. Petrus JBonus

1. Voy. VII.

294 REGISTRE DU GREFFIER

Filius, de Taurizano Vallis Aquitanie, citatus, de veri- tate dicenda requisitus de se et aliis, etc., testis jura- tus, dixit se nichil scire penitus super crimine here- sis et Valdesie. Interrogatus diligenter super articulis universis et singulis qui debent inquiri, dixit se nichil scire. Dixit etiam quod abjuravit heresim et Valdesiam coram inquisitoribus apud Caunas ; et quod ante née post scivit aliquid de heresi vel Valdesia.

XL. 12 mars 1250 (n. st.). Confession de Guillaume Arnaud, de Taurize, cité.

[GUILLELMUS ArNALDI, DE TAURIZANO.]

Anno et die quo supra. Guillelmus Arnaldi, de Tau- rizano, citatus, requisitus, etc., testis juratus, dixit se super crimine heresis et Valdesie nichil scire. Interro- gatus super articulis universis et singulis qui ad cri- mina pertinent antedicta, dixit se penitus nichil scire. Dixit etiam quod abjuravit heresim coram inquisito- ribus apud Caunas, et quod ante nec post scivit ali- quid de heresi nec Valdesia.

XLÏ. 12 mars 1250 (n. st.). Confession de Raymond Durand, de Taurize, cité.

[Raymundus Durandi, de Taurizano.]

Anno et die quo supra. Raymundus Durandi, de Tau- rizano, citatus, requisitus, etc., testis juratus, dixit se super crimine heresis et Valdesie penitus nichil scire. Interrogatus super articuhs universis et singulis qui ad crimina pertinent antedicta, dixit se penitus nichil scire. Dixit etiam quod abjuravit heresim coram

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 295

inquisitoribus apud Caunas, et quod ante riec post scivit aliquid de heresi nec de Valdesia.

XLII. 8 avril 1250. Confession de Raymonde, femme de Ber. Brunel Poteluc, de Couffoulens.

[Raymunda, uxor Ber. Brunelli Poteluc, de goffolento.]

Item, anno Domini ]VrGG°L°, vi idus aprilis. Ray- munda, uxor Ber. Brunelli Poteluc, de GofFolento, tes- tis jurata, dixit quod nunquam vidit hereticos nec Val- denses, nec credidit, nec adoravit, nec dédit eis ali- quid, nec misit, nec predicacionem eorum audivit, nec participacionem nec familiaritatem habuit cum eis.

XLIII. 8 avril 1250. Confession de Julienne, femme de Pierre de Gaja-Ia-Selve, de Preixan.

[JULIANA, UXOR PeTRI DE GaIANO.]

Item, anno et die quo supra. Juliana, uxor Pétri de Gaiano, de Prexiano diocesis Garcassonensis, requi- sita ut supra, testis jurata, dixit quod nunquam vidit hereticos nec Valdenses, nec credidit, nec adoravit, nec dédit eis aliquid nec misit, nec predicacionem eorum audivit.

XLIV. 8 avril 1250. Confession de Riche, femme de Pierre Pages, du Bourg de Carcassonne.

[Rica, uxor P. Pagesii.]

Item, anno et die quo supra. Rica, uxor P. Pagesii, de Burgo Garcassone, requisita ut supra, testis jurata, dixit quod nunquam vidit hereticos nec Valdenses,

296 REGISTRE DU GREFFIER

nec credidit, nec dédit eis aliquid, nec misit, nec pre- dicacionem eorum audivit.

XLV. 11 novembre 1250. Confession de Bernard Textor

le vieux, de Taurize.

[Bernardus Textor, senior, de Tauzerano.]

Anno Domini iVrCCL", iif idus novembris. Ber- nardus Textor, senior, de Tauzerano ^ testis juratus, dixit quod nunquam vidit hereticos , nec adoravit, nec dédit, nec misit, nec duxit, nec recepit, nec eorum predicationem audivit, nec familiaritatem, nec participationem habuit cum hereticis nisisicut dictum est ; de Valdensibus, dixit se nichil scire.

Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone. Testes magister P., officialis, magister R''"' David, et P. Ariberti et plures alii.

XLVl. 21 février 1251 (n. st.). Confession de R. Vital,

de Rieux-en-Val,

[R. VlTALIS, DE RiVO IN VALLE EQUITANIE.]

Anno Domini ]\rGG°L°, ix kal. marcii. R. Vitaiisvel Sutor, de Rivo in Valle Equitanie, requisitus ut supra, testis juratus, dixit quod vidit Ber. Gausberti^, nunc conversum de heresi, Ar. de Ganeto^ et Petrum Gau- na, hereticos, in domo Guillelmi Fina apud Rivum; et vidit ibi cum dictis hereticis Guilleimum Fina, dominum domus, Brunam, uxorem dicti Guillelmi

1. Voy. Première partie, XXXV.

2. Voy. n°» XL VIII, XLIX, L.

3. Voy. n"' III et XXIII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 297

Fina, Arnaudam, uxorem Durandi Egidii^ Set non adoravit ncc vidit adorari quod recolit. De tempore, VI anni vel circa. Item, in crastinum adjecit quod ado- ravit ibi dictos hereticos, flexis genibus; set non reco- lit si vidit alios adorantes vel dicentes : Benedicite^ . Alibi non vidit hereticos nec unquam credidit esse bonos homines licet adoraverit eos, sicut dictum est ; nec familiaritatem, nec participacionem habuit cum hereticis, nisi sicut dictum est; et recognovit quod nnale fecit, quia, postquam abjuravit heresim apud Gaunas coram aliis inquisitoribus, vidit et adoravit hereticos sicut dictum est.

XLVII. 6 octobre 1267. Raymond Vital renouvelle sa

confession.

Item, anno Domini GG° LX° septimo, pridie nonas octobris. Dictus Raymundus Vitalis, veniens Garcasso- nam, citatus et requisitus ut supra, testis juratus, dixit quod, postquam confessus fuit de heresi, non vidit here- ticos, nec dédit, nec misit eis aliquid, nec ab ipsis ha- buit aliquid nec recepit. Dicit tamen quod, cum ipse testis esset bajulus de Rivo Vallis Danie, Amcelinus de Mainevilla, frater Odoardi, superior baiulus, et qui hicursus^ propter heresim tune temporis recipiebat pro domino rege, dixit ipsi testi quod ire[l] apud Grassam in domum cujusdam tinctoris, a quo reci- peret quasdam caligas Bernardi Acerii^, heretici, que

1. Cf. XXXII.

2. Voy. VII.

3. Les biens confisqués sur les hérétiques. Ce bayle n'est pas autrement connu.

4. Voy. n°« XII, XIV, XX, XXX, XXXII.

298 REGISTRE DU GREFFIER

ibi portate fuerant ad tingendum, satisfacto tinctori primitus pro tinctura; quas caligas dictus Amcelinus dabat ipsi testi. Et postmodum ipse testis ivit apud Grassam et recuperavit dictas caligas ab illo tinctore nomine Bernardo Johannis; et dédit ei pro tinctura VI denarios ; et eas porta vit ipse testis donec fuerunt usate. Nec aliquis vel aliqua repetiit nomine hereti- corum nec etiam alterius illas caligas ab ipso teste. De tempore, vu anni sunt et amplius, sicut crédit.

XL VIII. 1251. Confession d'Alemande Cat, veuve de Pons Bernard, d'Arzens.

[Alamanda Gâta.] Hec fuerunt dicta temfore gratie.

Anno Domini ]\rGC°Lr. Alamanda Gata\ uxor con- dam Pontii Bernardi de Ar[z]inco, testis jurata, adje- cit confessioni sue dicens quod vidit ViUanerium et socium ejus hereticos in domo Guillelmi Garric^ de Arzinco, apud Arzincum, et vidit ibi cum eis Bernar- dum Moncanerium et Guillelmum Garric. Interroga- tus si adoravit ibi dictos hereticos, vel vidit alios ado- rantes, dixit quod non recordatur. Item, dixit quod vidit Ber. Gausberti^, nunc conversum de heresi, apud Arzincum in domo ipsius testis ; et vidit ibi cum dictis hereticis Raymudum Gat^, fîlium ipsius testis, qui infîrmabatur de quadam infirmitate de qua con- valuit, etNavarram^, uxorem dicti Raymundi Gat, et

i. Voy. L.

2. Voy. L.

3. Voy. n»" XLVI, XLIX, L.

4. Voy. L.

5. Voy. n°^ XLIX, L.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 299

Guillelmum Garnie, qui ad precos dicti infirmi adduxit ibi dictos hcrcticos. Interrogata, dixit quod ipsa testis non adoravit ibi dictos hereticos, ncc alii, ipsa teste vidente. Item, interrogata dixit quod dictus infirmus non fuit tune heretieatus, ipsa teste vidente nec sciente. De tempore, viii anni fuerunt hoc anno inter Natale Domini et carniprivium.

Hec deposuit Garcassonne coram domino episcopo. Testes P. Ariberti, clericus, et magister Robertus, fisi- cus, et Petrus, capellanus domini Carcassonensis epis- copi, qui hec scripsit.

XLIX. 22 août 1255. Confession d'Alemande Cat, suite.

Anno Domini M°GG°LV°, xi° kal. septembris. Dicta Alamanda testis jurata, citata comparuit et adjecit confessioni sue dicens quod apud Arzincum, in domo Raymundi Ariberti, militis, vidit Petrum Pollani et Bernardum Gausberti^, socium ejus, hereticos, pre- sentibus Navarra^, uxore Raymundi Gat quondam, Guirauda, uxore Guillelmi Gat, et ipsa teste, que omnes intraverunt in soculum domus per quamdam trapam ad hereticos antedictos; et erat ibi Alamanda, uxor Ravmundi Ariberti antedicti: et ibi omnes et ipsa testis adoraverunt dictos hereticos, ut supra. De tempore, xii vel xiiii anni, vel circa. Requisita quare celavit predicta in aliis confessionibus, respondit quod credebat dixisse in confessione fratris Ferrarii^.

1. Voy. n°« XLVI, XLVIII, L.

2. Voy. n"" XLVIII, L.

3. Voy. n"" XV et VI, note.

300 REGISTRE DU GREFFIER t

Hec déposait apud Carcassonam, coram magistro Radulpho et P. Ariberti, inquisitore^.

L. 22 août 1255. Confession de Navarre, femme de Ray- mond Cat, d'Arzens.

- [Navarra, uxor R*^' Cat.]

Hec fuerunt dicta tempore gratie.

Anno et die quo supra. Navarra, uxor condam Raymundi Gat^, militis, de Arzinco Carcassonensis diocesis, testis jurata, dixit quod vidit Ber. Gaus- berti^ nunc conversum de heresi, apud Arzincum in domo ipsius testis; et vidit ibi cum dictis hereticis Raymundum Gat^, maritum ipsius testis, qui infîr- mabatur intîrmitate de qua convaluit, Alamandam Gata^; set non adoravit nec vidit adorari. Interro- gata dixit quod dictus infîrmus non fuit hereticatus ipsa teste sciente vel vidente. Adjecit etiam quod Guillelmus Garric*^ adduxit ibi dictos hereticos usque ad hostium domus ad preces dicti infîrmi. De tem- pore, VIII anni fuerunt inter Natale Domini et carni- privium.

Hec deposuit loco et die predictis. Testes predicti.

1. L'avis placé avant l'article précédent : Hec fuerunt dicta tempore gratie, ne s'applique pas au XLIX.

2. Voy. n"» XL VIII, XLIX.

3. Voy. no« XLVI, XLVIII, XLIX.

4. Voy. XLVIII.

5. Voy. XLVIII.

6. Voy. XLVIII.

DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 301

LI. 11 avril 1255. Confession de Guillaume-Arnaud Bornhi.

[G. Ar. Bornhi.]

Anno quo supra, m idus aprilis. G. Ar. Bornhi, scriptor^ testis juratus, dixit se nichil scire super facto heresis. Dixit tamen requisitus quod, quia impe- travit et optinuit cum domino episcopo bone memo- rie nunc defuncto^ et inquisitoribus, quod Ar. Gai, de Monte Oiivo, amitteret cruces, seu fieret sibi gracia de eisdem, habuit idem testis xx solidos ab eodem Ar.; dequibusBernardusDeodati, de Monte Olivo, persolvit sibi partem. Et propter hoc idem testis obligavit se et sua ad parendum mandatis omnibus et singuh's domini episcopi et inquisitorum, et ad observandum et tenendum quicquid propter hoc sibi duxerint injun- gendum. Testis magister R. Gras.

{Ici se trouve dans le 7ns. le CCLXX de la pre- mière partie, plus haut, p. 243.)

1. Voy. Première partie, CCXLIII,

2. Guillaume-Arnaud, évêque de Carcassonne en 1248, qui apparaît dans les actes précédents et dans ceux de la Première partie.

'V"! '••" 1 '.

IV.

COMMISSIO>' PONTIFICALE

EXÉCUTÉE VAS. LES CARDEyAUX

TAILLEFER DE LA CHAPELLE ET BERENGER FRÉDOL.

I.

PLAINTE ADRESSÉE AUX CARDINAUX ' . DOAT, T. XXXIV, FOL. 44.

Supplique des chapitres de Sainte-Cécile et de Saint-Salvi d'Albi, de l'abbé et du monastère de Gaillac, au collège des cardinaux, le priant d'interposer son autorité dans le conflit survenu entre tout le pays et les inquisiteurs.

Illustrissime dominationis patribus venerabilissimis dominis cardinalibus sacrosancte Romane Ecciesie sacroque celui eorumdem, capitulum et canonici ecciesie Albiensis, et capitulum et canonici ecciesie Sancti Salvii de Albia, abbasque et monachi monaste- rii de Galliaco Albiensis diocesis, et alii religiosi quo- rum sigilla inferiussunt appensa, suarum sublimitatum imperiis subjectionem debitam et devotam. Juste patri

1. Cette pièce ne porte point de date. Mais elle doit être placée entre la mort de Benoît XI (7 juillet 1304) et l'élection de Clément V ^6 mai 1305 . puisqu'elle fut adressée au collège des cardinaux.

COMMISSION PONTIFICALE. 303

suplicatur a liliis, dum cernunt tliictus tumescere cl, undis insiliantibus, ventis et flatibus ex adverse, nau- fragium imminere formidatur, preserlim dum neces- sariarum exigcnte qualitate causarum saius non pateat, aul auxilium aliunde verum. Nostra patria quantis sit exposita precipiciis et ruinis propterquestiones et dis- censiones quibus ad invicem se collidunt patria et inquisitores heretice pravitatis, novit Ille qui nichil ignorât; et adeo excrevit turbatio, ut idem populus ad iracundiam concitatus non videtur nichiP aliud hane- lare, nisi ut discriminibus se committens deducat in ore gladii, nedum quos sibi putat adversarios, set et alios, ac ad talia se convertat, que non poterunt aliquatenus reparari. Vestre igitur Paternitatis pedibus provo- luti, humiliter suplicamus ut circa premissa sic saluti- fere et celeriter succurratis, quod, preclusa via peri- culis et ruinis, patria restituatur paci débite et quieti. Constat- enim nobis^ quod dictus populus et patria est catholica et fidelis, quantum nos humana fragilitas nosse sinit, et populus civitatis Albie et patrie fidem catholicam corde credensque ore profitetur eandem, ut sic perveniat ad salutem, et bonis operibus astruit et confirmât, pugnantquein istis parti bus pro patria*... Paternitatem vestram conservet Altissimus Ecclesie sancte sue per tempora longiora,

(Seize sceaux de cire verte, lacs de ruban de fil, et un de cire rouge ^.)

1. Ms. : et.

2. Ms. : constet.

3. Ms. : vobis.

4. Ms. : propriam.

5. Note du copiste de Doat.

304 COMMISSION PONTIFICALE.

II. COMMISSION PONTIFICALE.

15 AVRIL-17 MAI 1306.

ORIGINAL. ARCHIVES COMMUNALES d'aLBI, GG^. COPIE, DOAT, XXXIV, FOL. 45 V°-FOL. 80.

I. 15 avril 1306, Carcassonne. Bernard Blanc et François Aymeric, de l'ordre des frères Prêcheurs, les syndics, pro- cureurs et consuls de Carcassonne et d'Albi, requièrent les cardinaux qu'ils procèdent à l'enquête ordonnée par les lettres apostoliques.

-j- In Nomine Domini. Amen. Anno ejusdem millé- sime trecentesimo sexto, pontificatus domini démen- tis pape quinti anno primo, indictione cjuarta, mense aprilis, die xv, constituti apud Garcassonam coram venerabilibus patribus Dei gratia dominis P. tituli Sancti Vitalis^ et Berengario tituli Sanctorum Nerei et Achillei^ presbiteris cardinalibus, executoribus, judi- cibus seu commissariis ad infrascripta a prefato domino Summo Pontifice deputatis, fratres Bernardus

1. Pierre Taillefer de la Chapelle, promu cardinal-prêtre le 14 décembre 1305 par Clément V, qui avait été élu le 5 juin précédent, auparavant évêque de Carcassonne (1291-1298), puis de Toulouse (1298-1303), plus lard évêque de Palestrina (1307-1312), mort à Avignon en 1312.

2. Bérenger Frédol, promu cardinal-prêtre le 14 décembre 1305 par Clément V, évêque de Béziers (1294-1305), évêque de Frascati en 1309, mort à Avignon en 1323. Fort renommé comme canoniste.

COMMISSION PONTIFICALE. 305

Blanchi^ et Franciscus Aynierici^ ordinis Predicato- rum, et Arnaldus Terrerii et Aymericus de Castro, sindici seu actores, et B. Satiirnini et magister Guir. Manent, consules universitatis hominum Burgi Carcas- sone, ut dicebant, ac Philippus Oalrici, sindicus, et magistri Arnaldus Gallinerii, P. Pros et Arnaldus Gar- sie^, consules seu consiliarii ac prosecutores pro uni- versitate et hominibus de Albia infrascripti negotii, ut dicebant, exhibuerunt et presentarunt tam suo ({uam dictarum universitatuin noinine prefatis domi- nis cardinalibus, presentibus ibidem fratre Gautrido de Ablusiis, inquisitore in partibus Carcassonnensibus heretice pravitatis'^, et magistro G. Revelli, procura- tore domini episcopi Albiensis, prout in quadam patente littera quam exhibuit, cujus ténor continetur

1. Etudiant de philosophie [naturalia] au couvent de Nar- bonne en 1289; étudiant de théologie au couvent de Carcas- sonne en 1290, au couvent de Toulouse en 1293 ; sous-lecteur au couvent de Béziers en 1296 ; lecteur au couvent de Nîmes en 1299, au couvent de Rieux en 1301 ; étudiant à l'Université de Paris en 1302 (Douais, Acta capiiuloruni provincialiuin ord. f'r. Praed., p. 326, 334, 375, 404, 436, 458, 479).

2. Ce frère Prêcheur est peu connu. La seule mention qui soit faite de lui est dans les Acta capitulorum, p. 459, oîi il est nommé comme lecteur de la Bible au couvent de Toulouse en 1301.

3. P. Pros et Arnaud Garsias avaient été très mêlés aux troubles des années précédentes. Voy. le récit de Bernard Gui dans C. Douais, L' Albigéisme et les frères Prêcheurs à Nar- bonne, p. 136 et suiv.

4. L'inquisiteur Geoffroy d'Abluses nous est surtout connu par les confessions ou dépositions contenues dans le ms. lat. 4269 de la Bibl. nat., reçues, en 1308 et 1309, par lui et ses lieutenants Géraud de Blumac et Jean du Faugoux.

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N PONTIFICALE.

307

n, et il; (li sunt au elice p ravit privât i omi et inique', .c boni clirisli.. Lis haberentii' obaturos, c l toruni multdnmj 'icienler <\" ' il qucslioiie, f^quenliiini " iiisitoribiis ^i iimoniuni c": , qui si r<Mi outra eos, et qn <"ondem|)[)ati()n(' ii iiKjuisilorum nu. i;ravanlur et lia< lectorum iiiedia i ineiiloruiu (|uod i < amplius agraveiilm remedio curaremu>. . tionem de dictorurn bus lu nostra curia .

los inquisitorem seu inquisi-

i\[ pro tempore in partibus

l'peluo muro adjudicati fue-

uiis suis contra Deum et jus-

homines catholici essent et

iiniuniter usque tune in illis

it dicti proponentes se otVe-

quis processibus episcopi ac

|ui in partibus illis fuerunt,

Tuni, «juia, pendentc bujus-

, ut asserunt, de personis

,"liuin. (piod graventur ab

«juodque nulli ad ferendum

itores ipsos audeant conpa-

. quoi! in(|uisilores seviant

ra illos de quorum a<;ilur

(iii in dictorurn episcopi et

I ibus^ detinentur et adeo

ravati carceris an^çustia,

iiii pt'mu'ia et sevicia tor-

)iritum sunt coacti, adliuc

lovidere illis de oportuno

luleni causam seu ques-

1 ri inquisitoi'um processi-

1 Liiei'abilibus fratribus nos-

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et ras. (lu château .! teau de Mrr\.il/i\ \>

1. Seiiiblahles j.l.i Délicieux, adressées à P^ nard Gui dans C. Douais. à Narbonne, p. 130 tl

2. Les prisons d'Albi,

.ii.iÉ-<, /' > Manuscrits du cliâ'

lé, à l'instigation de Bernard ir Bel. Voy. le récit de Ber- ;tHsme et les frères Prêcheurs

.use et de Carcassonne.

306 COMMISSION PONTIFICALE.

inferius, plene patet, quasdam litteras apostolicas vera bulla plumbea bullatas, tenorem qui infra sequitur continentes; requirentes instanter ipsos dominos car- dinales ac humiliter supplicantes eisdem ut eis, juxta mandatum apostolicum, securitatem prestent et alias mandatum apostolicum celeriter exequantur juxta tra- ditam eis formam. Exhibuerunt insuper prefati sindici quedam instrumenta procurationum, quarum tenores inferius continentur seu transumpta. Ténor autem dic- tarum litterarum apostolicarum talis est :

TI. 13 mars 1306, Charolles. Lettres de Clément V aux cardinaux Taillefer de la Chapelle et Bérenger Frédol leur donnant mission d'accorder des lettres de sauvegarde à Bernard Blanc et à François Ayraeric, de l'ordre des frères Prêcheurs, ainsi qu'aux personnes de Carcassonne, d'Albi et de Cordes chargées de poursuivre l'affaire pendante, et, en attendant, de visiter les prisons, toute poursuite contre les hérétiques étant suspendue et ne pouvant être faite qu'avec le concours de l'évêque diocésain; l'abbé de Font- froide est substitué à l'évêque d'Albi, intéressé dans la cause.

Clemens episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis P. tituli Sancti Vitalis et Berengario tituli sancto- rum Nerei et Achillei presbyteris cardinalibus, salutem etapostolicam benedictionem. Lacrimosa [querimoniaj quorumdam hominum de partibus Carcassonensibus et Albiensibus et Gordue nostrum multotiens propul- savit auditum, quod multi liomines illarum par- tium per venerabilem fratrem nostrum B.^, episcopum

1. Bernard de Castanet, évoque d'Albi depuis 1276. Nous avons ses interrogatoires comme juge en 1286 et 1287 (Bibl. nat., ms. lat. 12856), en 1299 et 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847,

COMMISSION PONTIFICALE. 307

Albienscm, et dilectos filios inquisitorem seu inquisi- tores, qui sunt aut fuerunt pro tempore in partibus illis heretice pravitatis, perpétue muro adjudicati fue- runt et privati omnibus bonis suis contra Deum et jus- titiam et inique*, cum illi homines catholici essent et veri ac boni ciiristiani communiter usque tune in illis partibus haberentur, prout dicti proponentes se ofl'e- runt probaturos, et de iniquis processibus episcopi ac inquisitorum multorum qui in partibus illis fuerunt, se sufficienter docturos. Vcrum, quia, pendentc hujus- modi queslione, dubilant, ut asserunt, de personis prosequentium dictum negolium, quod graventur ab inquisitoribus supradictis, quodque nulli ad ferendum testimonium contra inquisitores ipsos audeant conpa- rere, qui si conparuerint, quod inquisitores seviant contra eos, et quod contra illos de quorum agitur condempnatione injusta, qui in dictorum episcopi et inquisitorum mûris seu carceribus- detinentur et adeo gravantur et hactenus sunt gravati carceris angustia, lectorum inedia et victualium penuria et sevicia tor- mentorum quod reddere spiritum sunt coacti, adhuc amplius agraventur, nos providere illis de oportuno remedio curaremus... Licet autem causam seu ques- tionem de dictorum episcopi et inquisitorum processi- bus in nostra curia coram venerabilibus fratribus nos-

et ras. du château de Merville; Douais, les Manuscrits du châ- teau de Merville, p. 30 et suiv.).

1. Semblables plaintes avaient été, à l'instigation de Bernard Délicieux, adressées à Philippe le Bel. Voy. le récit de Ber- nard Gui dans C. Douais, L'Albigéisme et les frères Prêcheurs à Narbonne, p. 136 et suiv.

2. Les prisons d'Albi, de Toulouse et de Carcassonne.

308 COMMISSION PONTIFICALE.

tris Ecclesie Romane cardinalibus deputatis ad hoc tam a nobis quam a felicis recordacionis Benedicto papa XI predecessope nostro, agitari velimus, quia tamen de premissis articulis incidentibus vos, qui de personis et negociis illarum partium pre ceteris car- dinalibus notitiam obtinetis et per partes illas transire habetis, ex aliquibus justis causis facilius poteritis pro- videre, circumspectioni vestre committimus et man- damus quatinus fratribus Bernardo Blanchi et Fran- cisco Aymerici de ordine Predicatorum , necnon et aliis tribus vel quatuor de quolibet predictorum loco- rum, Garcassonnensi scilicet et Albiensi et Cordue, qui dictum negotium prosequantur, auctoritate nostra secu- ritatem^ prestetis negotio supradicto pendente, quod- que intérim predictis incarceratis et immuratis, si eos videritis indigere, taliter providere velitis quod con- tra justiciam non graventur. Et quia publiée utile est scire veritatem an inquisitores bene processerint, ut optamus, an perperam egerint et inique, quod absit, ut quilibet testes venire possint ad testimonium perhi- bendum, volumus et mandamus quod, dictorum pro- cessuum inquisitione pendente, vel saltem donec Sedes Apostolica aliter duxerit ordinandum, inquisitores heretice pravitatis in illis partibus, aut episcopus Albiensis predictus aliquem pro heresis facto captum vel capiendum duro carceri sive arto non tradant, nec tormentis exponant, nec ad inquisitionem procédant nisi cum diocesano episcopo vel alio bono viro depu- tato ab eo; loco vero dicti episcopi Albiensis, quoniam de ipsius processu agitur, quantum ad hec dilectum

1. Sauvegarde.

COMMISSION PONTIFICALE. 309

filium abbalem Fontisfrigidi Gisterciensis ordinis^, Narbonensis diocesis, vei alium bonum virum de que vobis expedire videatur, per vos volumus subrogari, stilo inquisitionis in ceteris salvo et libero perma- nente, presertim quod quicumque de heresi suspecti habeantur per inquisitores predictos capi possint. Sane cum de cancellatione, aut suspensione, mutatio- neque aliquorum librorum inquisitionis factis apud Carcassonam ^ aliquando fuit propositum coram nobis, vobis mandamus quatenus super premissis vos irifor- metis, informationem ipsam, cum ad nos redieritis, relaturi, ne inquisitorem ipsorum ad presentiam nos- tram déferre oporteat dictos libros. Porro in premis- sis omnibus et in aliis, si qua circa premissa occur- rerint incidenter, auctoritate nostra, non obstantibus quibuscumque privilegiis que contra premissa nulli volumus suffragari, appellatione postposita, solum Deum habentes pre oculis procedatis, facientes quod decreveritis seu ordinaveritis in premissis per censu- ram ecclesiasticam firmiter observari, procuratoribus seu procuratori dicti episcopi Albiensis ac inquisitori- bus sepe dictis, necnon et dictis fratribus B. et Fran- cisco, et aliis impugnatoribus processuum predicto-

1. L'abbaye de Fontfroide avait compté parmi ses religieux Pierre de Castelnau, dont l'assassinat avait déterminé la croi- sade contre les Albigeois ; elle avait alors Jacques Fournier, qui devint évéque de Pamiers en 1317 et plus tard pape sous le nom de Benoît Xtl, à la mort de Jean XXIT.

2. Clément V avait traversé Carcassonne en se rendant de Bordeaux à Lyon; après son élection, le 2 octobre 1305, il se trouvait à Prouille et le 10 à Lésignan [Regesta démentis papac V, n°^ 5, 164, éd. des Bénédictins, in-fol., Rome, 1885 et années suiv.).

310 COMMISSION PONTIFICALE.

rum certum terrninum peremptorie prefigentes, que Burdegalis conpareant coram nobis vel coram cardi- nalibus antedictis, quibus dictum negotium est com- missum, in ipso prout justum fuerit processuri. Datum Carriole, m idus martii, pontificatus iiostri anno primo*.

III. 15 avril 1306, Carcassonne. Les cardinaux, procé- dant à l'exécution des lettres apostoliques, accordent la sau- vegarde et leur protection à Bernard Blanc et à François Ayraeric, de l'ordre des frères Prêcheurs, et aux représen- tants, au nombre de quatre pour chacune des villes, de Carcas- sonne, d'Albi et de Cordes, et déclarent que la poursuite ne se fera, en attendant, qu'avec l'évêque diocésain, l'abbé de Fontfroide, et à son défaut l'abbé de Saint-Papoul, qui est sub- stitué à l'évêque d'Albi. Ils proposent aux fondés de pou- voirs de Carcassonne, Albi et Cordes de présenter leur plainte devant les commissaires délégués, à Bordeaux, le lendemain de la Saint-Jean-Baptiste.

Quibus quidem litteris apostolicis per dictos domi- nos cardinales reverenter receptis ac coram eis, in presentia venerabilis patris domini P., Carcassonensis episcopi^, et nonnullorum canonicorum et clericorum ecclesie Carcassonensis, ac nobilium virorum domino- rum Johannis de Enneyo, senescalli Carcassonensis^,

1. Cette lettre de Clément V a été publiée, assez mal, par Compayré, Etudes hist. sur V Albigeois, p. 241, ainsi que le début de la commission pontificale et quelques autres morceaux [Ibid.].

2. Pierre de Rochefort (1300-1321). Voy. de Vie, Chronicon historicum ecclesiae Carcassonensis, p. 116-121, gr. in-8°, Car- cassonne, 1667.

3. Jean d'Aunay, sénéchal de Carcassonne et de Béziers [Hist. gén. de Languedoc, X, seconde partie, p. 465, 478, 485, éd. Privât). Dans ces pièces, il est appelé « Johannesde Alneto. »

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COMMISSION PONTIFICALE. 311

Lambcrti de Tureyo, clomini de Saxiaco^, Guillelmi de Tureyo, doniini de Saxiaco, Guillelmi de Tureyo, domini de Bisano^, et quamplurium aliorum nobilium et innobilium, iectis, iidem domini cardinales, volentes mandatum apostolicum predictum exequi, ut tenen- tur, deliberatione inter se prehabita diligenti, prefatis t'ratribus Bernardo et Francisco, ac quatuor de Gar- cassonna et quatuor de Albia superius nominatis, qui se dixerunt hujusmodi negotium velle prosequi, ac aliis quatuor de Gordua, si quos illi de Gordua pro prosequtione hujusmodi negotii duxerint nominandos, securitatem auctoritate apostolica prestiterunt negotio supradicto pendente, recipientes eos sub protectione Sedis Apostolice atque sua ; et quia publiée utile est scire veritatem an inquisitores bene ac juste [processe- rint], an perperam [egerint] et inique, quod absit, ut quilibet tute venire possint ad testimonium perhiben- dum, voluerunt et manda verunt, ac ordinaverunt prefati domini cardinales quod dictorum processuum inquisi- tione pendente, vel saltem donec Sedes Apostolica aliter duxerit ordinandum, inquisitores heretice pravitatis in istis partibus, aut domiiius episcopus Albiensis pre- dictus^ aliquem pro heresis facto captum vel capien- dum duro carceri sive arto non tradant, nec tormen- tis exponant, nec ad inquisitionem procédant, nisicum diocesano episcopo vel alio bono viro deputato ab eo, quod quidem ad ceptas causas et incipiendas, que

1. Lambert de Thury, seigneur de Saissac [Hist. gén. de Lan- guedoc, X, seconde partie, p. 125, 128, 131, 152, 284, 364, 465), lieutenant du sénéchal en 1299 [ihid., p. 279).

2. Guillaume de Tliun , seiyueur de Bise [ibid., p. 152, 278).

3. Bernard de Castanet.

312 COMMISSION PONTIFICALE.

ûoridum sunt per definiticam sententiam terminate voluerunt et ordinaverunt referri, communicandis mutuo sine difficultate qualibet inter episcopum et inquisitores utriusque processibus quotienscumque alter ab altère duxerit requirendum. Loco vero dicti episcopi Albiensis, quia de ipsius processu agitur, quantum ad hec religiosum virum abbatem Fontisfri- gidi Gisterciensis ordinis, Narbonensis diocesis, subro- garunt; et quoliens ipsum abesse, aut alias légitime inpediri contigerit, super que litteris ejus sigillo sigil- latis credi voluerunt, abbatem Saiicti Papuli supradic- tum habere poterit, aut alium virum idoneum loco sui ponendi aut substituendi eodem inpedimento durante, auctoritate apostolica concesserunt eidem abbati Fontisfrigidi potestatem, stilo inquisitionis in ceteris salvo et libero permanente, prout in dictis lit- teris apostolicis continetur. Verum quia bine inde fuit propositum, tam ex parte inquisitorum quam illorum conquerentium, quod conspirationes, conjurationes, comminationes, terrores et metus illati fuerant a quibusdam hominibus villarum Garcassone et Albie contra inquisitorem et etiam contra fratres; et e con- verso dicebant homines villarum predictarum per inquisitorem et ministres inquisitionis et quosdam fra- tres contra homines earumdem villarum conquerentes aut volentes conqueri ; illi per inquisitorem et ministres ejusdem et quosdam fratres, ne quam querimoniam centra processus inquisitionis in posterum audeant déferre, illi contra fratres metu et terrore inducant alios ad deferendum querimoniam qui non proposue- rant conqueri nec habebant materiam cenquerendi : prelati demini cardinales monucrunt tam in(juisiterem

COMMISSION PONTIFICALE. 313

quam volentes conqueri supradictos, eisciue inliibue- runt et prcceperunt clistricte, sub excommunicationis pena, quam eos ex tune si contra facerent incurrere voluerunt, ne talia vel siniilia in posterum audeant attemptare, utrosque a pénis et juramentis quibus- cumque vi aut metu qui posset cadere in constanlem aut alias in inpedimentum offîcii incjuisitionis aut juris- dictionis Sedis Apostoiice cujusve, juste defensionisaut prosecutionis juris sui, illicitis conventionibus interpo- sitis, absolventes, ut, non obstantibus premissis colli- gationibus et conventionibus, unicuique libère liceat inquisitori videlicet suam defensionem exequi et incu- satis per viam juris se defendere, salvis in aliis privi- legiis specialibus officio inquisitionis concessis.

Quibus quidem peractis, sepe dicti domini cardinales auctoritate predicta assignaverunt dictis procuratori- bus et quibuscumque aliis volentibus querelis insistere supradictis, ut per quatuor procuratores de Carcas- sona, per alios quatuor de Albia, et per alios quatuor de Cordua, si voluerint, conpareant Burdegalis in cras- tinum Nativitatis festi beati Joannis Baptiste proximo futuri coram commissariis predicti domini pape, proposituri que juste fuerint proponenda et proces- suri super eis et prefatis inquisitori et procuratori episcopi Albiensis, ad respondendum eisdem super propositis et proponendis , et defensuri processus inquisitionis, prout fuerit rationis.

IV. 14 mars 1304 (n. st.), Carcassonne. Procuration don- née par les syndics et les consuls de Carcassonne à Arnaud Terrer et Aymeric de Castro, à l'effet d'obtenir justice pour les emmurés.

Ténor autem dicti transcripti sive transumpti ins-

314 COMMISSION PONTIFICALE.

trumenti procurationis seu sindicalus dictorum Arnaldi Terrerii et Aymerici de Castro, burgentium Garcas- sone, talis est :

Anno Dominice incarnationis millesimo CGC" ter- tio, videlicet ii idus martii. Noverint universi hoc presens publicum instrumentum inspecturi, quod nos Elyas Patrisii, Raymundus Andrée, Raymundus de Podio, Guillelmus Laurentii, Guillelmus de Monte Olivo, Raymundus Releti, Guillelmus de Sancto Mar- tino, Bartholomeus Gabereti et Petrus Basser, consules universitatis hominum ville Garcassone, pro nobis, et Raymundo SociueriiacRaymundo Bena, conconsulibus nostris, et etiam nomine consulatus et universitatis dicte ville et singularum personarum eorumdem, habito tractatu, diligenti consilio et deliberatione cum consiliariis nostris juratis infrascriptis et pluribus aliis de dicta universitate et de consensu etiam eorumdem, videlicet G. Pétri Gosone, Bertrandi Vitalis, Bernardi Marsilie, Pétri Guiilelmi de Gornassanis, Pétri Beleti, Bernardi Pastoris, Raymundi Proprus, Johannis Andrée, Bernardi Johannis Servononi, Pétri Gatalani, Guiilelmi de Podio, Bernardi Ancelli, Pétri Raymundi Basser, Guiilelmi Poma, Guiilelmi Soquerii, Pontii de Monte Olivo, apothecarii, et Pontii Recordii, eligimus, facimus, creamus et etiam ordinamus veros, certos, spéciales et générales procuratores, sindicos et actores nostros et dicte universitatis, videlicet Arnaldum Terrerii, con- consulem nostrum, presentem et consentientem ac nobiscum alios infrascriplos constituentem, videlicet Aymericum de Gastro, burgensem, et magistrum Ber- nardum Johannis, jurisperitum, de Garcassona, exhi- bitores hujusmodi publici instrunienti, omnes aut duos

COMMISSION PONTIFICALE. 315

eorum in solidum generaliter in omnibus et singulis causis, controversiis seu qiiestionihus motis et moven- dis a nobis et dicta universitate et singulis de eadem contra personas quaslibet et a quibuscumque personis vice versa contra nos seu dictam universitatem et sin- gulos de eadem coram sanctissimo Summo Pontitîce et ejus venerabili curia, seu ejus commissariis, et coram quibuscumque aliis judicibus, seu auditoribus, dantes et concedentes, nominibus quibus supra, dictis procuratoribus, sindicis et actoribus nostris et dicte universitatis, omnibus aut duobus eorum in solidum, plenam et liberam potestatem et spéciale mandatum agendi et defendendi de calumpnia et de veritate dicenda, sacramentum in animas nostras et dicte uni- versitatis et singulorum de eadem prestandi, et subeundi alterius cujuscumque generis juramentum et supplicandi, contradicendi, impetrandi et obtinendi a dicto sanctissimo Summo Pontifice et ejus venera- bili curia privilégia seu litteras jus commune vel gra- tiam continentes, et judicem vel judices, seu etiam auditores, et, si aliqua contra nos vel dictam univer- sitatem aut singulos proponerentur, obiciendi et con- tradicendi et omnia gênera probationum producendi, judicem vel auditorem, seu judices vel auditores recu- sandi, expensas petendi et recipiendi easdem, judi- cium navandi, sententiam, vel sententias audiendi, appellandi quoque, si necesse fuerit, et appellationem seu appellationes prosequendi, et demum omnia alia universa et singula faciendi, dicendi, ordinandi et pro- curandi que veri et legitimi procuratores, sindici et actores facere possunt et debent, et que nos nomine nostro vel dicte universitatis, vel ipsa universitas et

316 COMMISSION PONTIFICALE.

singuli de ipsa facere possemus et deberemus, si pré- sentes personaliter adessemus in premissis, et que in premissis et circa premissa necessaria vel oportuna videbuntur ; promittentes tibi, Raymundo Arnaldi Ter- rerii, notario infrascripto, tamquam persone publiée, nomine omnium quorum interest vel interesse potest, seu poterit in futurum solle[m]pniter stipulanti, nos ratum, gratum et firmum perpetuo habituros quicquid per dictos procuratores, sindicos et actores nostros et dicte universitatis, aut duos ipsorum, actum, dictum, defensum, gestum, supplicatum, impetratum, procu- ratum, vel alias ordinatum fuerit in premissis, ac si nobiscum personaliter et per dictam universitatem et singulos de ipsa actum foret, et judicatum solvi, si necesse fuerit, cum suis clausulis universis, sub ypo- theca et obligatione omnium bonorum dicti consula- tus et universitatis predicte, et sub omni renunciatione pariter et cautela, dictos procuratores, sindicos et actores nostros et dicte universitatis ab omni onere satisdandi relevando; nosque, nominibusquibus supra, fîdejussores constituentes pro eisdem vel duobus eorumdem obligatione consimili repetita. Verum, si per mortem vel aliam evidentem inrecusabilem cau- sam per ipsos omnes très vel duos ex ipsis non pos- sent predicta fîeri vel expediri, per illum superve- nientem, vel alias non impeditum possint in solidum fleri ac expediri, sicut per dictos très vel duos ex ipsis posset, prout supra continetur. Protestamur autem et dicimus quod per presentem constitutionem dictorum procura torum, sindicorum et actorum nos- trorum et dicte universitatis, non intendimus revocare alios procuratores, sindicos et actores nostros et dicte

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COMMISSION PONTIFICALE. 317

universitatis per nos etalios conconsules nostroscons- titutos; immo eos et eorum quemlibet ratificamus, approbamus et etiam confirniamus cum hoc presenti publico instrumento. Que omnia predicta nos, consi- liarii predicti, confitemur de nostro consensu fore facta, et etiam dictam constitutionem procuratorum, sindicorum et actorum predictorum fore utilem et necessariam universitati predicte et singulis de eadem. Acta fuerunt hec Carcassone in presentia et testimo- nio Arnaldi Barravi, Pétri Furrini, Guillelmi Barra vi, Arnaldi Golumbi de Villarzello prope Villarium Lon- gum, et magistri Raymundi Arnaldi Terrerii, notarii publici Carcassone, domini régis Francie, qui hiis interfuit et requisitus hanc cartam et stipulationem predictam recepit, vice cujus et mandato ego, Johan- nes Rogerii de Garcassona, ejusdem domini régis nota- rius, eamdem scripsi. Ego idem, Raymundus Arnaldi Terrerii, notarius publions antedictus, subscribo atque signo, domino Philippo rege Francorum régnante. Ad majorem omnium premissorum firmitatem habendam, nos consules predicti sigillum dicti consulatus huic presenti publico instrumento inpendenti duximus apponendum.

V. 24 janvier 1306 (n. st.), Albi. Procuration donnée par les consuls et les syndics d'Albi à Philippe Olric, Ber- nard Fenassa, Ysar Raynaud, Bérenger Molinier, Jean Vierne, Barthélémy Maurel, Philippe Sobeiran et Guiraud CoU, à l'etfet d'obtenir justice pour les emmurés.

Ténor vero sindicatus seu procuratorii civium supra nominatorum de Albia, talis est :

Noverint universi hoc instrumentum publicum ins- pecturi, quod nos Petrus de Baro, Arnaldus Gallinerii,

318 COMMISSION PONTIFICALE.

Johannes Pairolerii, Johannes TaJhaferri, Guilhehnus Amati, Johannes Guidonis, Michael Talhaferri, Guilhel- mus Olerii, Guillelmus Pic, Bernardus Isarnici, consules civitatis Albie, pro nobis et aliis consulibus et univer- sitate ejusdem civitatis, de consilio et assensu magistri Gregorii Malerii, jurisperiti. Pétri Stephani, Johannis Vierna, Isarni Saladini, consiliariorum nostrorum et dicte civitatis ad hoc presentium, presentibusque et volentibus Bernardo Rigaudi, Guillelmo Brose, Ray- mundo Talhaferri, Bernardo Amati, Raymundo de des, Johanne de Valle, Raymundo de Rodes, Ayssola Donadei, Guillelmo de Landas, Petro Serras, Johanne Martini, Laurentio Espenca, Raymundo Judicis, Ber- nardo Comitis, Guillelmo Malaville, Petro Ravas, Ber- nardo Moynes, Olrrico Fabri, Ermengaudo Ravas, Guillelmo Gausberti, Stephani Barravi, Bernardo Astruc, Isarno Gauterii, Petro Rata, Petro Golferii, Jacobo Auriac, Guillelmo Laurs, Petro BoneUi, Guil- lelmo Folquerii, Guillelmo de Valle, Petro Aimera, Isarno Salva, Duranto Glerici, Johanne Borsa, Petro Cassanhas, Petro Pacinerii, Duranto Ayraldi, Amato de Podio, Johanne Escoda, Raymundo de Gaurs, Guillelmo Arnaldi, Guillelmo de Orto, Petro Maurini, Johanne Gi- nestos, Petro Guidonis Sabbaterio, civibus dicte civita- tis, nos omnes prenominati consules, simul facimus, constituimus et creamus certos et indubitatos procura- tores, sindicos, iconomos et actores nostros et univer- sitatis dicte civitatis quemlibet eorum in solidum, ita quod non sit melior conditio occupantis, quotiens nos abesse contigerit, Philippum Olrrici domicellum, Ber- nardum Fanasse, Isarnum Rainaudi, Berengarium Molinerii, Johanncm Vierna, Barlholomoum Maurelli,

COMMISSION PONTIFICALE. 319

Philippum Sobeirani et Guiraudum Golli, prefate civi- tatis, ad negotia et ad lites et ad defeiidendum liber- tatem ejusdem civitatis, et in omnibus causis et sin- giilis motis vel movendis per quascumque personas contra nos vel contra universitatem, vel per nos vel per dictam univ^ersitatem contra quascumque perso- nas, cujuscumque status, dignitatis, sexus vel condi- tionis existant, coram curiis seu judicibus quibuscum- que, quocumque nomine censeantur, in judicio et extra; dantes et concedentes dictis procuratoribus nostris, sindicis, iconomis, actoribus et dicte civita- tis, et eorum cuilibet in solidum plenam et liberam potestatem, spéciale et générale mandatum agendi, defendendi, excipiendi, replicandi, conveniendi, re- conveniendi, judicem seu judices recusandi, libellum seu libellos petendi vel oiï'erendi, litem contestandi, judicis officium implorandi, litteras seu judices impe- trandi, de calumpnia seu de veritate dicenda in ani- mas nostras jurandi, et subeundi cujuslibet alterius generis juramentum, expensas petendi, jurandi, reci- piendi, appellandi semel et pluries et, quandocumque eis vel eorum alteri videbitur expedire, interlocuto- rias seu deffinitivas sententias audiendi et demum universa et singula faciendi, exceptis, salvis et reten- tis nobis transactione et conpositione, quas per eos vel aliquem eorum posse fieri nolumus sine nobis, que nos faceremus vel facere possemus, si présentes per- sonaliter adessemus, et que veri et legitimi seu veri procuratores, sindici, iconomi seu actores facere pos- sunt et debent, ratum et gratum perpetuo habituri pro nobis et dicta civitate et universitate ejusdem (juicquid per dictos procuratores nostros, sindicos,

320 COMMISSION PONTIFICALE.

iconomos seu actores vel alterum eorumdem super premissis vel altère premissorum actum, defensum, procuratum fuerit, vel aliter modo quolibet ordina- tum; relevantes dictos procuratores nostros, icono- mos, sindicos, seu actores ab omni onere satisdandi et specialiter ab illa satisdatione judicatum solvi cum suis clausulis; promittimus tibi, Guillelmo Gorgaldi, publico dicte civitatis Albie notario, stipulanti et reci- pienti pro parte seu partibus adversis et omnibus quorum iiitererit vel interesse poterit sub ypotheca et obligatione bonorum dicte civitatis judicatum solvi cum suis clausulis universis, nos tibi, nomine quo supra, stipulanti et recipienti fîdejussorum nomine obligantes ac etiam principali sub omni renuntiatione et cautela; et per hoc procuratorium seu sindicatum non intendimus alios procuratores, seu sindicos, ico- nomos et actores nostros vel dicte universitatis in aliquo revocare. Actum Albie, nono kal. februarii, anno Domini millesimo GGG°V, in presentia et testi- monio magistri Pétri Guidonis, magistri Guillelmi Olrrici, Duranti de Salis, Duranti Teulerii de Albia, et mei, Guillelmi Gorgaldi, publici notarii Albiensis, qui dictam stipulationem recepi et hiis omnibus una cum dictis testibus interfui, et a dictis consulibus requisi- tus de predictis hoc instrumentum recepi, scripsi et in publicam formam redegi, signo meoque signavi. Régnante illustrissime domino Philippo rego Francorum et domino Bernardo episcopo Albiensi. Et nos Guil- lelmus de Pezenchis, serviens armorum domini nostri Francorum régis, ejusque vicarius Albie et Albigesii, custos magni sigilli autentici curie Albie et vicarie pre- dicteejusdem domini régis, ad rcquisitionem consulum

COMMISSION PONTIFICALE. 321

prefate civitalis, ad lidem habendam quod dictus Guil- lelinus Gorgaldi est publicus ejusdem civitatis nota- rius, et ad majoretn tirmilatem omnium premissorum, huic publico instrumeiito manu dicLi notarii confecto auctoritatem nostram et dicte curie interponimus pariter et decretum et dictum sigillum apponi feci- mus inpendenti.

VI. 26 janvier 1306 (n. st.), Romans, Procuration donnée par Bernard de Castanet, évêque d'Albi, à Guillaume Revel « ad agendum et defendendum super negotio inquisitionis. »

Ténor procuratorii dicti domini Albiensis episcopi talis est :

Universis présentes litteras inspecturis B., mise- ratione divina Albiensis episcopus, salutem in Domino. Universitati vestre volumus esse notum quod nos, propter infirmitatem et debilitatem nostri corpo- ris nequeuntes ad presens intéresse pluribus quibus vellemus adesse, si accomodum esset nobis, facimus, constituimus et ordinamus procuratorem nostrum pro- vidum virum magistrum Guilleimum Revelli exhibi- torem presentium, ad agendum et defendendum super negotio inquisitionis pravilatis heretice et illud con- tingentibus, coram quibuscumque judicibus seu audi- toribus conpelentibus datis vel dandis, aut etiam deputandis, super hiis que tam a nobis quam a reli- giosis viris pravitatis ejusdem inquisitoribus in regno Francie auctoritate apostolica deputatis simul cogno- vimus et processimus ac sententias protulimus contra quascumque personas dicta labe respersas, et ad pro- cessus ipsos et sententias declarandos fidèles et legiti-

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322 COMMISSION PONTIFICALE.

mes per acta publica, et alia omnia et singula per que de ipsorum veritate et firmitate possit et debeat fieri plena fîdes, ratum et gratum perpétue habituri quicquid per dictum procuratorem nostrum agendo vel defendendo in predictis et, sicut predicitur, fuerit procuratum. In cujus rei testimonium présentes fieri jussimus et nostri sigiili munimine roborari. Actum Romanis, in diocesi Vianensi, anno Dominice nativita- tis millesimo CGC" VP, vu kal. mensis februarii.

VII. Vers le 20 avril 1306, Carcassonne. Les cardinaux visitent les prisons, ils trouvent quarante emmurés ; ils ordonnent que ceux-ci seront transportés dans les cachots supérieurs, que les gardiens seront renouvelés, que toutes les provisions envoyées aux prisonniers leur seront inté- gralement remises, que l'évêque de Carcassonne pourra leur accorder la promenade « per carrerias mûri largi, » que chaque cachot aura deux clefs, une pour chaque gardien.

Post aliquos vero dies, dicti domini cardinales ad murum Garcassone personaliter descenderunt et cap- tives de illis partibus nominatis ibidem incluses, XL numéro, scilicet Lambertum de Fuxentio^ Bertran- dum de Mente Acute-, Johannem Bauderii 3, Berenga-

1. Nous avons sa confession devant Bernard de Castanet et les deux inquisiteurs Nicolas d'Abbeville et Bertrand de Cler- raont, faite le 9 mars 1300 (n. st.) et le 29 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 36 r°, et ms. de Merville).

2. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 jan- vier 1300 (n. st.) et le 30 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 21 r°, et ms. de Merville).

3. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 jan- vier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 25 i'°, et ms. de Merville].

COMMISSION PONTIFICALE. 323

rium Fumeti*, Raymundum Augerii^, magistrum Raymiuidum Gonslantii\ Guiraudum Austortonis'*, magistrum Raymundum Galverie'% Guiraudum de Orto*^, magistrum Johannem Gonstantii', Petrum Ademarii*^, Berengarium Ademarii^, Guillelmum

1. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 janvier et le 6 février 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 24 v°, et ms. de Merville).

2. « Magister R"^ Augerii, civis Albiensis. » Voy. sa confes- sion faite, devant les mômes, le 4 et le 17 décembre 1299 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 8 A, et ms. de Merville).

3. « Raimundus Constancii, notarius curie ofQcialis domini episcopi Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 5, le 12 décembre 1299 et le 17 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 12 r", et ms. de Merville).

4. « Guiraudus Austor, civis Albiensis. » Sa confession faite, devant les mêmes, le 20 février et le 2 mars 1300, n. st. (Bibl. nat-, ms. lat. 11847, fol. 18 r", et ms. de Merville).

5. « Raimundus Calverie, notarius curie Albiensis domini régis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 et le 25 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 19 r% et ms. de Merville).

6. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 4, le 16 et le 18 décembre 1299 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 11 r°, et ms. de Merville).

7. « Magister Johannes Constancii jurisperitus de villa Albie. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 4 et le 19 décembre 1299 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 10 r°, et ms. de Merville).

8. « Civis Albiensis, » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 30 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 37 r°, et ms. de Merville).

9. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 30 mars 1.300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 33 v°, et ms. de Merville).

324 COMMISSION PONTIFICALE.

ToraldiS Stephanum Mascot^, Guillelmum Golferii^, Guillelmum Fenasse *, Jacobum Fumeti^, Petrum Talhaferri^, Petrum Rigaudi^, Raymundum Gartie^, Raymundum Vinhalis^, Guillelmum de Landis^*^, Ray-

1. « Giiillelmus Torayl, civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 29 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 35 r", et ms. de Merville).

2. « Stephanus Mascoti, civis Albiensis. » Voy. sa confes- sion faite, devant les mêmes, le 17 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 13 r°, et ms. de Merville).

3. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 janvier et le 2 mars 1300, n. st. (Bibl, nat., ms. lat. 11847, fol. 23 r°, et ms. de Merville).

4. « Guillelmus Fenassa claudus, civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 21 et le 26 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 26 r°, et ms. de Merville).

5. a Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 janvier et le 5 février 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 20 r% et ms. de Merville).

6. « Petrus ïalhafer, civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 et le 25 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 23 r% et ms. de Merville).

7. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession, du 28 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 38 r°, et ms. de Merville).

8. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 2 mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 32 r°, et ms. de Merville).

9. « Ramundus Vinhalz, filius Vitalis Vinhalz naturalis, ut dicilur, de Albia. » Voy. sa confession faite, en présence de l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur, le 13, le 14 février et le 19 mars 1286, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 29).

10. « Guillelmus de Landas, civis Albiensis. » Voy. sa con- fession faite, devant l'évêque d'Albi et les inquisiteurs Nicolas d'Abbeville et Bertrand de Clermont, le 18 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 14 v°, et ms. de Merville).

COMMISSION PONTIFICALE. 325

mundum Paguti', Raymundum Cogorla-, Raymun- dum Hugonis^, Rixendis de Belveser de Albia \ Berengarium Sabbaterii \ magistrum Garnerium de Talapio*^etGuillelmum de Mauriano, de Regali Monte ^, Albiensis diocesis. Item, magistrum Guillelmum Gar- rici^, Raymundum Magistri, Guillelmum Serra, Petrum Rogerii, Raymundum de Casilhaco, Guillelmum Vita-

1. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 29 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 39 B, et ms. de Merville).

2. « Frater 11"^ dictus Cogorla. » Voy. ses confessions faites, en présence de l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur, le 15, le 16, le 23 et le 26 mars 1286, le 1" avril 1286 et le 5 mai 1287 (Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 49).

3. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant l'évêque d'Albi et les inquisiteurs Nicolas d'Abbeville et Ber- trand de Clermont, le 21 janvier et le 2 mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 26 v°, et ms. de Merville).

4. « Rixendis de Belvezer, uxor quondam Guillermi Huguo- nis, mercatoris de Albia. » Voy. sa confession faite, en pré- sence de l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur Jean Galand, le 17 avril 1287 (Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 62).

5. « Berengarius Sabaterii de Regali Monte. » Voy. sa confes- sion faite, en présence de l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur Nicolas d'Abbeville, le 1" mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 29 v°, et ms. de Merville).

6. « Magister Garnerius de Talapio, jurisperitus, de Regali Monte. » Voy. sa confession faite, devant l'évêque d'Albi et l'inquisiteur Nicolas d'Abbeville, le 21 février 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 29 r", et ms. de Merville).

7. « Guillelmus de Mauriano, liabitalor Regalis Montis. » Voy. ses confessions faites, devant l'évêque d'Albi et l'in- quisiteur Nicolas d'Abbeville, le 2, le 20 décembre 1299 et le 17janvier 1.302 (Bibl. nal., ms. lat. 11847, fol. 1 r% fol. 42 v°).

8. Douais, Guillaume Garric, professeur de droit, de Car- cassonne, cl le tribunal de t Inquisition, 1285-1329 (ln-8", Tou- louse, Privât, 1898).

326 COMMISSION PONTIFICALE.

lis, Raymundum Vesola, Guillelmum Talarici, Marau- dam, Marchesiam et Gualhardam, mulieres, ante conspectum suum adduci fecerunt; quibus similiter inspectis, quia nonnullos infirmos et senio confractos viderunt lacrimose et quasi una voce conquerentes de malitia quorumdam qui eis lectos et victualia adminis- trant et claudunt et aperiunt eis carceres et eos extra- hunt et reducunt, ad tollendum omnem suspicionem, ordinaverunt prefatos amoveri ministres et novos substitui, et custodi principali mûri pro inquisitore posito addere alium custodem principalem mûri, qui intérim auctoritate apostolica sit ibidem pro episcopo Garcassonensi, commissa potestate a dictis dominis cardinalibus eidem episcopo Garcassonensi mutandi auctoritate apostolica custodem pro eo positum vel substituendi alium, prout ei videbitur expedire. Ordi- naverunt quoque predicti domini cardinales quod unusquisque custodum habeat suo periculo clavem uniuscujusque conclavis, ut sic in unoquoque conclavi sint due claves, et unusquisque custos ministre suo claves carcerum et ministerium in ministrando fide- liter incarceratis super capud suum committat ; cui custodi et ministro ejusdem episcopus Garcassonensis ministrabit expensas; et quod dicti custodes tam inquisitorum quam episcopi jurent super sancta Dei 1111°'' Evangelia, quod in custodia dictorum inclusorum diligentiam quam poterunt fideliter adhibebunt; et quod unus sine alio alicui incarcerato nihil secretum loquetur quin aller valeat audire ; et quod provisio- nem quam hujusmodi carcerati recipiunt a rege^ et

1. L'entretien des prisonniers pour hérésie avait été tou-

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COMMISSION PONTIFICALE. 327

illud quod ab amicis et parentibus vel aliis personis olFeretur eisdem, eis fideliter et absque diminutione aliqua ministrabunt; quibusdam insuper infirmis et senio confractis et alias debilibus preceperunt mutari ex causisjustis et rationalibus conclavia^ dicti domini cardinales et de inferioribus ad altiora ascendant-, cum dicta conclavia superiora fuerint reparata; que quidem reparari preceperunt, quamcitius comodo fieri poterit, per dictum dominum episcopum Garcasso- nensem ibidem presentem ; aut, si dictis episcopo et inquisitori visum fuerit expedire, intra per carrerias mûri largi deambulandi et standi percipiant liberta- tem. Hos autem qui tempore adventus dictorum do- minorum cardinalium murorum relaxationis ab inclu- sione conclavium strictorum et deanbulandi intra per carrerias mûri largi obtinuerant libertatem, voluerunt dicti domini cardinales, negotio pendente predicto, aut donec de ipso dominus Papa aliter duxerit ordi- nandum, in eadem relaxatione et libertate manere.

VIII. 27 avril 1306, Carcassonne et Montolieu. Les car- dinaux révoquent les gardiens et les employés de la prison, à l'exception de Jacques, gardien principal, auquel, sur la présentation de l'évêque de Carcassonne, ils adjoignent Bernard Trencavel, clerc; les nouveaux gardiens prêtent serment.

Post hoc, anno quo supra, v kal. maii, comparue- runt prefati inquisitores et procuratores domini epis-

jours en principe à la charge du roi, qui opérait, à son profit, les confiscations de biens.

1. Conclave, locus inclusus vel munitus, interior cella (Du Cange). Cachot.

2. A la cité de Carcassonne, on voit encore la tour dite de

328 COMMISSION PONTIFICALE.

copi Albiensis, ex una parte, in presentia prefati domini Pétri, Garcassonensis episcopi, dominorum Guillelmi de Ruppe Fixa, archidiaconi Lunatensis^ in ecclesia Biterrensi, Pontii de Banholis, archipresbiteri Carcassone, ac Pétri Recaudi, canonici Gaturcensis, et plurium aliorum ad hoc vocatorum specialiter et rogatorum-, et Aymericus Gastelli, sindicus, et magis- ter Guiraudus Manent, consul Burgi Garcassone, in monasterio Montis Olivi coram dominis cardinalibus antedictis. Qui quidem domini cardinales predictam ordinationem iterum publicarunt, et custodes et mi- nistres dicti mûri Garcassonensis, excepte magistro Jacobo, principali custode, verbaliter ammoverunt. Quibus peractis, ad presentationem domini episcopi Garcassonensis, addiderunt dicto magistro Jacobo pro principali custodia mûri predicti magistrum Ber- nardum Trencavel, de Avinione, Appamiensis diocesis clericum, ibidem présentera, testimonio ejusdem do- mini episcopi idoneum et fîdelem; qui magistri Jaco- bus et Bernardus, custodes prefati, juraverunt supra sancta Dei quatuor Evangelia ab eis corporaliter manu tacta, quod in custodia dictorum inclusorum et inclu- dendorum diligentiam quam poterunt fideliter adhi- bebunt, et quod unus sine alio alicui incarcerato nichil secretum loquetur quin aller possit audire, et quod provisionem quam hujusmodi carcerati recipiunt a rege, et illud quod ab amicis et parentibus vel aliis

rinquisilion, à deux étages, ayant servi de prison. Vraisembla- blement, il s'agit ici d'une autre prison, qui se trouvait, en effet, entre la place et l'Aude (Douais, op. cit.).

1. Lunas (Hérault).

2. Omission rétablie à la fin de l'acte.

COMMISSION PONTIFICALE. 329

personis oflferetur eisdem, eis fideliter et absque dimi- nutione aliqua ministrabunt, et quod ordinationem supra hujusmodi custodia per ipsos dominos cardina- les factam inviolahilitcr observabunt. Et ut predicta superius in toto processu ordinata tîrmius observen- tur, dicti domini cardinales in omnes qui scienter contradictores aut rebelles predicte eorum ordinationi et provision! extiterint, non episcopos vel archi- episcopos, quibus in bac parte voluerunt deferri, in quos interdicti ab ingressu ecclesie, suspensionis, si diu perstiterint, in scriptis excommunicationis sententias protulerunt. Hec facta fuerunt tam Garcas- sone quam apud Montera Olivi, anno et die quibus supra.

Quibus actis, assignarunt dictis inquisitori et pro- curatori domini episcopi Albiensis et prenominatis sindicis Carcassonensibus diem martis immédiate sequentem^ ad comparendum coram eis vel eorum altero in Albia.

IX. 3 mai 1306, Albi. Les parties se présentent devant le cardinal Taillefer de la Chapelle, le cardinal Bérenger Frédol s'étant excusé par ses lettres datées de Saint-Papoul le 28 avril précédent et a3ant transmis à son collègue ses pouvoirs de commissaire. Les parties sont renvoyées au len- demain.

Qua die comparentibus predictis inquisitore et pro- curatore episcopi Albiensis, et Aymerico Gastelli,

1. Pâques tomba, en 1306, le 3 avril; par conséquent, le 27 avril, date de l'acte précédent, fut un mercredi, et le mardi suivant le 3 mai. Cf. le X (p. 331) : « die mercurii, nii maii. »

330 COMMISSION PONTIFICALE.

sindico universitatis Garcassonensis, necnon et sindi- cis et consulibus Albie coram révérende pâtre domino P., Dei gratia tituli Sancti Vitalis presbitero cardinali, predicto reverendo pâtre domino Berengario, Dei gratia tituli Sanctorum Nerei et Achillei presbitero cardinali, se légitime excusante, et nichilominus vices suas quoad agenda Albie die assignata et continuatis sequentibus eidem domino P., collège suo, per suas patentes litteras, quarum ténor continetur inferius committente, idem dominus P. cardinalis continuavit predictis partibus usque in crastinum mane. Ténor autem litterarum dicte commissionis talis est :

Reverendo in Ghristo patri domino P. Dei gratia tituli Sancti Vitalis presbitero cardinali, Berengarius, mise- ratione divina tituli Sanctorum Nerei et Achillei presbi- ter cardinalis, salutem eternam in Ghristo. Gum vos et nos auctoritate apostolica nobis in hac parte commissa diem martis proximum assignaverimus procuralori venerabilis patris episcopi Albiensis et inquisitori heretice pravitatis in partibus Albigesii et Garcassone, et sindicis Garcassonensibus tune coram nobis perso- naliter constitutis, ut dicta die, apud Albiam, coram nobis vel nostrum altero comparèrent, nosque ipsa die infirmitate nostri corporis impediti, nequeamuscomode interesse, paternitati vestre super agendis et perfi- ciendis ibidem dicta die et continuatis sequentibus committimus vices nostras. Datum apud Sanctum Papulum, Appamiensis diocesis, iiii kal. maii, anno Domini millesimo GGG" VI, pontificatus domini Gle- mentis pape V" anno primo.

COMMISSION PONTIFICALE. 331

X. 4 mai 1306, Albi, dans la chapelle épiscopale. Lec- ture du procès est faite aux parties.

Même jour. Le cardinal visite les prisons. Il ordonne, l'affaire pendante, que les prisonniers seront délivrés des fers, que les cachots seront ajoui'és, qu'on construira trois ou quatre cellules « in solario, » que chaque cachot aura deux clefs. Aux deux gardiens Pons ïestor et Bertrand Aus- tor, il adjoint un troisième gardien, Isar de Sales, moine de Candeil, jusqu'à ce que l'abbé de Fontfroide ait désigné pour cela un moine de son abbaye, Les gardiens pi^êtent serment.

Qua die, s[c]ilicet die mercurii, iiii mail, compa- ruerunt prefati inquisitor et procurator e})iscopi Albiensis, et sindici et consules supradicti coram dicto domino P., cardinali, in capella episcopi Albien- sis. Qui quidem dominas cardinalis, presentibus vene- rabili pâtre in Domino P., Dei gratia Garcassonensi episcopo, dominis de Pollan., archidiacono Feno- leti in ecclesia Narbonensi, P. de Rosone, preposito, et Belmundo de Calomonte, archidiacono Albiensi, ac pluribus aliis tam clericis quam laicis, legi fecit totum processum supradictum ex integro, ut posset esse omnibus manifestus. Postmodum, eadem die, dictus dominus cardinalis visitavit incarceratos infra muros domini episcopi Albiensis; quibus visis et auditis, ali- quos ex eis invenit compeditos, et omnes in carceri- bus strictis et obscurissimis detentos vel inclusos. Yoluit et ordinavit idem dominus cardinalis quod nullus dictorum inclusorum, negotio predicto pen- dente vel donec Sedes Apostolica aliter duxerit ordi- nandum, in ferris seu compedibus detineatur, set quod aliter de eis bona et secura custodia habcatur. Ordi-

332 COMMISSION PONTIFICALE.

navit insuper quod dicti carceres obscuri clarificen- tur, et quod nichilominus très vel quatuor alie ca- mere seu carceres in solario vel subtus meliores et leviores quam sint carceres in quibus nunc dicti inclusi detinentur, fiant ad longius infra mensem, in quibus possint mutari illi de quibus inquisitori et abbati Fontisfrigidi vel substituto ab eo videbitur expedire, presertim cum dicti inclusi nondum con- dempnati existant, et v annis vel pluribus fuerint in hujusmodi carceribus detenti, ut dicti incarcerati dixerunt; et quod in quolibet conclavi sint due claves tenende per custodes, prout supra in conclavibus mûri Garcassonensis est ordinatum. Et ut predicta sine suspicione procédant, addidit Pontio Testons et Bertrando Austort, custodibus mûri predicti, de qui- bus predicti detenti non conquerebantur, immo se plurimum commendabant, fratrem Isarnum de Salis, monachum monasterii de Gandelio, Gisterciensis ordi- nis, Albiensis diocesis, testimonio prioris claustralis ac conventus ejusdem monasterii idoneum et fidelem, donec alius per abbatem monasterii Fontisfrigidi, vel per ipsum dominum cardinalem et dominum Beren- garium, ejus collegam, ad hujusmodi custodiam fuerit deputatus. Qui quidem très custodes prefati jurave- runt super sancta Dei 1111°' Evangelia ab eis corpora- liter manu tactata (sic) quod in custodia dictorum inclusorum et includendorum diligentiam quam pote- runt fideliter adhibebunt, et quod aliquis de antiquis sine dicto fratre vel illo (jui loco ejus ad hujusmodi custodiam deputabitur, aut ipse frater vel alius depu- tandus pro eo sine altero de dictis antiquis custodibus alicui incarcerato nichil secretum loquetur quin aller

COMMISSION PONTIFICALE. 333

possit audire, et quod provisioncm quam hujusmodi incarcerati recipiunt a rege vel episcopo Albiensi, et illud quod ab amicis, vel parentihus, vel aliis perso- nis offerretur eisdem, eis fideliter et absque diminu- tione aliqua ministrabunt, et quod ordinationem super hujusmodi custodia factam per ipsos dominos cardi- nales iiiviolabiliter observabunt. Que quidem omnia suprascripta prefatus dominus cardinalis precepit fieri et servari in omnes qui scienter predicte ordi- nation! contradictores extiterint aut rebelles, non opiscopos vel archiepiscopos, quibus in bac parte deferri voluit, in quos interdicti ab ingressu ecclesie et suspensionis, si diu perstiterint, in scriptis excom- municationis sententias proferendo.

XI. 11 mai 1306, Montech. B. Durant, au nom des habi- tants de la ville de Cordes, proteste qu'ils sont et veulent rester vrais catholiques; qu'ils ne s'inspirent que de l'amour de la vérité et de la justice. Il demande que Guillaume Cava- lier, de Cordes, détenu dans les prisons de Toulouse, n'y soit plus maltraité ; que le sauf-conduit soit accordé à toute personne voulant venir témoigner; que, l'affaire pendante, toute poursuite ne puisse se faire qu'avec l'abbé de Font- froide; que revision soit faite des confessions qui ont été extorquées, etc. L'inquisiteur et le procureur de l'évêque font les réserves de droit.

Postque, anno et pontifîcatu quibus supradictis, XI mensis maii, comparuit in Castro de Montogio, diocesis Tholosane, B. Duranti, dicens se consulera ville Gordue, corum dictis dominis cardinalibus, pré- sente magistro G. Revelli, procuratore domini epis- copi Albiensis et inquisitore heretice pravitatis, et redidit nomine dicte ville quamdam cedulam tenorem qui sequitur continentem :

334 COMMISSION PONTIFICALE.

In presentia venerabilium virorum domini Ray- mundi Athonis, abbatis monasterii Sancti Saturnini Tholosani, Arnaudi de Vilario, canoiiici et opera- rii Gaturcensis, Guillelmi de Rupefixa, archidiaconi Lunatensis in ecclesia Bitterensi, et domini Rai- mundi de Gastronovo, militis, ac plurium aliorum, coram vobis reverendis patribus dominis P., tituli Sancti Vitalis, et Berengario, tituli sanctorum Nerei et Achillei presbiteris cardinalibus, commissariis et auditoribus in hac parte a Summo Pontifice depu- tatis, protestantur ante omnia homines de Gordua, diocesis Albiensis, quod ipsi tanquam veri catholici et sacrosancte Romane Ecclesie filii et in omnibus obsequentes et obedientiam promptis ac devotis ani- mis exhibentes, parati sunt omnem hereticam pravi- tatem vitare, et eam totis viribus detestantur ; nec intendunt alicui naufraganti in fide aut in via catho- lica devianti prestare consilium, patrocinium, auxi- lium vel favorem. Item, quod in presenti negotio verbo vel facto partem aliquam facere non intendunt, nec aliquem vel aliquos déferre criminaliter seu civi- liter accusare. Item, quod in injuriam seu diffama- tionem alicujus vel aliquorum hec proponere seu dicere non intendunt, set solum ad honorera Dei omnipotentis, ad illuminationem presentis negotii et exaltationem fidei christiane et apertionem veritatis, ac informationem et instructionem vestri dominorum cardinalium predictorum, ac domini nostri Summi Pontificis seu commissariorum suorum ; quibus pro- testationibus premissis, supplicant et requirunt dicti consules de Gordua vobis reverendis dominis cardi- nalibus supradictis, quod vos, ex vigore dicte commis-

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sionis, tribus vel quatuor hominibus de Cordua qui negotium hujusmodi prosequuntur et prosequentur securitatem prestetis, auctoritate dicti domini Summi Pontificis, dicto pendentenegotio, juxta traditam vobis formam, et litteras vestras eisdem super hoc conce- datis. Item, suplicant et requirunt quod Guillelmo Gavalerii, de Cordua, qui Tholose in carceribus gravi- bus et durissimis inquisitionis heretice pravitatis deti- netur mancipatus, velitis taliter providere, juxta tra- ditam super hoc vobis formam, quod carceris angustia, vel lecti inedia seu victuahum penuria aut tormentorum sevitia contra justitiam non gravetur. Item, supplicant et requirunt adeo ut quihbet tute venire possit ad testimonium perhibendum, quod inhibeatis ex vigore dicte commissionis inquisitori heretice pravitatis in senescallia Tholosana et Al bien si, ne, pendente hujusmodi negotio, vel saltem donec Sedes Apostolica aUud duxerit ordinandum, aliquem pro heresis facto captum vel capiendum tradant duro carceri sive arto, nec tormentis ahquatenus exponant, nec ad inquirendum procédant nisi cum abbate Fon- tisfrigidi, Cisterciensis ordinis, vel alio bono viro ad hoc per vos specialiter deputando. Item, cum proces- sus et libri dictorum inquisitorum eisdem merito sint suspecti, tum ratione mutationis, arditionis seu can- cellationis scripturarum dictorum librorum, tum etiam ratione confessionum a captis per dictos inqui- sitores minus cancnice et per vim tormentorum extor- tarum, et alio modo quam res se habeat ut dicitur conscriptarum, et de hiis sit vox et fama publica in Albigesio et locis circumvicinis, supplicant et requi- runt dicti consules quod super premissis vos velitis

336 COMMISSION PONTIFICALE.

informare juxta traditam vobis fbrmam. Preterea ciim dicatur publiée quod nonulli testes cum quibus super mutatione, arditione et cancellatione ac iniquitate dic- tarum scripturarum et processuum vos potestis cla- rius informare, prestiterunt ad preceptum dictorum inquisitorum aliqua prejudicialia juramenta, videlicet de non revelando ea que sciunt super premissis, sub pena ignis et relapsi, ob que quidem juramenta si observarentur, posset veritas occultari, supplicant et requirunt dicti consules quod testes cum quibus super premissis vos volueritis informare a vinculo talium juramentorum et aliarum obligationum, si in aliquo sint astricti, auctoritate dicte commissionis, quoad ferendum dictum testimonium absolvatis, ut tute et plene possint in presenti negotio ferre testimonium veritatis et litteras vestras singulis quos indigere vide- ritis, si placet, concedatis, dicto procuratore episcopi Albiensis et inquisitoris petente copiam ejusdem ; pro- testato per eum quod dictum consulem non admittit nec consentit protestationibus contentis in dicta ce- dula, nisi quatenus de juris necessitate teneretur, immo quantum contra partem suam faciunt con- tradicit.

XII. 5 mai 1306, Toulouse. L'inquisiteur Geoffroi d'Abluses nomme ses procureurs en cour de Rome, qui sont Pierre d'Orvieto, procureur général de l'ordre des frères Prêcheurs, Arnaud du Prat, frère Prêcheur, et Guil- laume Revel, curé de Cazevieille, au diocèse de Maguelone.

Et ad faciendam fidem de procuratione dicti inqui- sitoris produxit quoddam publicum instrumentum, cujus ténor talis est :

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In nomine Domini. Amen. Anno incarnationis ejus- dem millésime CGC sexlo, idus maii, pontificatus sanctissimi palris et domini démentis pape V anno primo. In presentia mei Pétri Boerii notarii et testium subscriptorum, religiosus vir frater Gaufridus de Ablu- siis, fratrum ordinis Predicatorum, inquisitor heretice pravitatis in regno Francie a Sede Apostolica députa- tus, fecit et constituit procuratores suos religiosos vi- ros fratrem P. de Urbe Veteri, procuratorem fratrum ordinis Predicatorum in Guria Romana, fratrem Arnal- dum de Prato^ ejusdem ordinis, coinquisitorem suum heretice pravitatis in dicto regno a Sede Apostolica deputatum, ac discretuni virum magistrum Guillel- mum Revelli, rectorem ecclesie Gaseveteris, Magalo- nensis diocesis, et quemlibet eorum in solidum, ita quod non sit melior conditio occupantis seu occupan- tum in omnibus et singulis causis motis et movendis tam pro ipso quam contra ipsum, contra quascumque personas, coram quibuscumque judicibus eccîesias- iicis seu secularibus, dans eisdem procuratoribus suis et cuilibet eorum in solidum plenam potestatem et spéciale mandatum agendi, defendendi, faciendi quod- libet juramentum a jure concessum tam super prin- cipali quam super omnibus accessoriis, petendi et recipiendi expensas, si sibi vel dictis procura- toribus suis aut eorum aliquo adjudicate fuerint, ponendi, positionibus respondendi, juramentum defe- rendi, delatum suscipiendi, appellandi, appellationem

1. Mort le 16 septembre suivant. (Douais, Les frères Prê- cheurs en Gascogne, p. 365. Paris, 1885, in-8°.)

22

338 COMMISSION PONTIFICALE.

prosequendi tam coram domino Summo Pontifice quam coram aliis judicibus quibuscumque, conve- niendi , reconveniendi ipsos et eorum quemlibet in solidum, constituens procuratorem tam ad negotia quam ad causas, dans eisdem et eorum cuilibet in solidum potestatem substituendi alium seu alios pro- curatores loco sui, quotienscumque et quandocumque sibi viderit expedire, et omnia alia faciendi que dic- tus inquisitor faceret aut facere posset, si presens esset in premissis; promisit etiam se ratum et gra- tum habere quicquid dicti procuratores, aut eorum alter, vel substitutus vel substituti ab ipsis vel eo- rum aliquo in omnibus causis suis egerint, seu duxe- rint faciendum. Actum fuit hoc Tholose, in domo Inquisitionis', presentibus religiosis viris fratribus ordinis Predicatorum Bonomasipio Duranti, subpriore, Ramundo de Albeda, conventus Tholose, Alberto Cata- lani, socio dicti inquisitoris, magistro Jacobo Mar- quesii, notario inquisitionis ac rectore ecclesie Beati Pétri Aiutz, Albiensis diocesis, ad hec testibus vocatis et rogatis. Et ego P. Boerii de Garcassona, publicus imperiali auctoritate notarius ac inquisitionis heretice pravitatis notarius, predictis omnibus interfui et ea recepi et scripsi, anno, die, loco et presentibus su- pradictis, et in hanc publicam formam redegi, soli- loque meo signo signavi, a dicto inquisitore requi- situs et rogatus. Et ego frater Gaufridus de Ablusiis, inquisitor predictus, in testimonium premissorum, et quod dictus P. Boerii sit et est publicus imperiali

1. Aujourd'hui couvent des Dames-Réparatrices.

COMMISSION PONTIFICALE. 339

auctoritate ac inquisitionis heretice pravitatis nota- rius, sigillum nostrum duxi presentibusapponendum, anno, die et loco predictis.

XIII. 11 mai 1306, Montech. Les cardinaux accordent la sauvegarde à quatre des habitants de Cordes, et font droit à leur demande que la poursuite, la cause pendante, ne se fasse qu'avec l'abbé de Fontfroide; ils les ajournent au lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, à Bordeaux, et renouvellent leur ordonnance d'Albi.

Postque dicti domini cardinales dixerunt se pres- titisse auctoritate apostolica securitatem quatuor ho- minibus de Cordua, si quos illi de Cordua pro pro- secutione hujusmodi negotii duxerint nominandos, pendente negotio supradicto, prout supra in processu plenius continetur, et in presenti nichilominus presti- terunt; super aliis etiam processerunt et procèdent, ut dixerunt, juxta traditann eis formant. Voluerunt quo- que et ordinaverunt dicti domini cardinales quod, dic- torum processuum inquisitione pendente, vel saltem donec Sedes Apostolica aliter duxerit ordinandum, inquisitor heretice pravitatis in partibus Tholosanis, aut episcopus Albiensis predictus, aliquem pro heresis facto captum vel capiendum de Albiensi et Carcassonensi diocesibus duro carceri sive arto non tradant, nec tormentis exponant, nec ad inquisi- tionem procédant nisi cum predicto abbate Fontis- frigidi, vel alio deputando ab eo, qui abbas est loco domini episcopi Albiensis subrogatus. Deinde dicti domini cardinales auctoritate predicta assigna- verunt dicto consuli, et per eum hominibus de Cor- dua, ut, si querelis volunt insistere supradictis, per

340 COMMISSION PONTIFICALE.

iiif" de Cordua, si voluerint, compareant Burdegalis in crastina Nativitatis festi beati Johannis Baptiste proxime futuri, coram commissariis predicti domini Pape, proposituri que juste fuerint proponenda et processuri super eis, et prefato procuratori ad res- pondendum eisdem super propositis et proponendis, et defensuri processus inquisilionis prout fuerit rationis.

Quibus sic peractis, lectus fuit coram dictis domi- nis cardinalibus processus habitus in Albia per pre- fatum dominum P., cardinalem. Quem quidem pro- cessum et omnia per dictum dominum P., cardinalem, facta et ordinata, supradictus dominus Berengarius, cardinaiis, approbavit et ratificavit expresse ; et nichi- lominus ibidem ambo dicti cardinales, presentibus dicto procuratore episcopi Albiensis et inquisitoris, et magistro Arnaldo Gallinerii, consule civitatis Albiensis, de novo ordinaverunt et processerunt prout in dicta ordinatione facta Albie continetur.

XIV. Même jour. P. Bérenger, sous-prieur de Font- froide, porteur des lettres du prieur et du couvent, est ins- titué gardien des prisons d'Albi à la place d'Ysar, et Bar- thélémy de Arlato gardien des prisons de Toulouse.

Et ibidem frater P. Berengarii, subprior et mona- chus monasterii Fontisfrigidi, presentavit, ex parte prioris et conventus ejusdem monasterii, quasdam patentes litteras continentie infrascripte. Quibus lec- tis coram ipsis dominis cardinalibus, iidem domini cardinales fecerunt jurare dictum fratrem P. Beren- garii juxta formam juramenti prestiti per dictum

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fratrem Isarnum, qui pro dicta custodia dictorum inclusorum nuper ad tempus fuerat deputatus. Ordi- nantes iidem domini cardinales quod propter hones- latem religionis retineat secum in socium fratrem Guillelmum Vilarii in dictis litteris nominatum ; qui quidem monachi ibidem stare debeant ad expensas episcopi Albiensis. Consequenter premissi dicti car- dinales feceruntjurare Barthelemeum de Arlato, cleri- cum , pro custodia mûri Tholosani pro inquisitore deputatum, quod in custodia inclusorum ibidem de diocesi Albiensi et includendorum de eadem diocesi Albiensi et Garcassonensi diligentiam quam poterit adhibebit, et provisionem quam hujusmodi carcerati recipiunt a rege vel ab alio quocumque, et illud quod ab amicis vel parentibus seu aliis personis offeretur eisdem , eis fideliter et absque diminutione aliqua ministrabit; et quod ordinationem super hujusmodi custodia factam per ipsos dominos cardinales inviola- biliter observabit; et quod, postquam per dictum abbatem Fontisfrigidi alius custos, si sibi expediens videbitur, additus fuerit, nichil secretum alicui incar- cerato loquetur quin alter additus possit audire. Dederunt dicti domini cardinales potestatem domino abbati Fontisfrigidi, quod, si sibi expediens videbitur, possit alium custodem addere pro custodia incluso- rum et includendorum de diocesibus Albiensi et Gar- cassonensi in mûris Tholosanis ; et quod hujusmodi custos recipiat expensas pro custodia Garcassonensi ab episcopo Garcassonensi, et Albiensi ab episcopo Albiensi.

342 COMMISSION PONTIFICALE.

XV. 7 mai 1306, Fontfroide. Lettre du prieur et du couvent de Fontfroide envoyant P. Bérenger, sous-prieur, avec Guillaume Vilar, pour « socius, » en réponse à la lettre des deux cardinaux du 3 mai précédent, incluse.

Ténor dictarum litterarum prioris et conventus monachorum Fontisfrigidi talis est :

Reverendissimo patri et in Ghristo, si placet, karis- simo ac suo domino speciali, domino P. digno Dei pro- videntia tituli Sancti Vitalis presbitero cardinali, f rater R., humilis ejus prior, et ejus devotus conventus mo- nachi Fontisfrigidi, Gisterciensis ordinis, se ipsos cum omni humili subjectione reverentie ac honoris ad venerabile manuum osculum beatarum. Noscat vestra sacra Paternitas, nobis quamplurimum reverenda, nos quasdam vestras patentes litteras in die Sancti Johannis ante Portam Latinam récépissé humilitate et reverentia qua convenit, quarum ténor de verbo ad verbum subsequitur in hune modum :

P., miseratione divina tituli Sancti Vitalis presbiter cardinalis, venerabili et religioso viro abbati monasterii Fontisfrigidi, Gisterciensis ordinis, Narbonensis dioce- sis, seu, ipso absente, priori et conventui ejusdem mo- nasterii, aut in eodem monasterio locum ejus tenenti, salutem et sinceram in Domino caritatem. Reverendus pater dominus Berengarius, Dei gratia tituli sanctorum Nerei et Achillei presbiter cardinalis, et nos, auctoritate et speciali mandato sanctissimi patris et domini nostri Summi Pontificis, vos, abbatem, loco venerabilis patris cpiscopi Albiensis in officio inquisiLionis heretice pra- vilatis ex causa et ad tempus duximus subrogandum. Verum, quia quoad custodiam aliquorum carcerato-

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rum in mûris seu carceribus Albie et incarcerando- rum predicto tempore aliqua ordinavimus et adhuc intendimus ordinare, auctoritate apostolica discretioni vestre in virtute obedientie districte precipimus et mandamus quatinus, quibuslibet occasione et diffi- cultate sublatis, unum de monachis vestris fidelibus ad dictum dominum cardinalem et nos, visis presen- tibus, transmittatis, oui dictam custodiann tenendam et regendam per eum ad expensas Albiensis episcopi, juxta ordinationem a dicto domino cardinali et nobis faciendam super hoc, secure committere valeamus ; ita quod die dominica proxime futura aut sequenti die lune ad tardius cum vestris litteris presentium tenorem continentibus conpareat coram nobis vel altero nostrum Tholose, vel ubi fueriinus in diocesi Tholosana vel extra. Et in signum presentis mandati recepti restituatis présentes litteras portitori sigillo vestro sigillatas. Datum Albie, die martis, in festo Sancte Grucis, anno Domini millesimo CGC" sexto, pontificatus domini Glementis pape V anno primo.

Quibus siquidem litteris receptis ac etiam perlectis, habito super contentis in dictis vestris litteris diligenti consilio et tractatu, licet pater et dominus noster ab- bas, cujus consilio in tanto negotio indigemus, sit et fuerit a dicto nostro monasterio multo tempore absens, nos tamen tanquam fîlii obedientie preceptis vestris, ut tenemur, volentes humiliter obedire, religiosum virum maturum, providum et honestum fratrem P. Be- rengarii, monachum et supriorem nostrum, ad vos et ad pedes vestre solite démentie duximus deslinan- dum, ad faciendam et complendam vestram et reverendi patris domini Berengarii, Dei gratia tituli Sanctorum

344 COMMISSION PONTIFICALE.

Nerei et Achillei presbiteri cardinalis, super conlentis in dictis vestris litleris in omnibus et per omnia bene- placitam voluntatem. Ceterum, quia scriptum est : a Non est bonum esse hominem solum » [Gen., II, 18], nec deceat religiosum maxime in locis insignibus et populosis solum et absque socio habitare, predicto subpriori nostro fratrem Guillelmum Vilarii, mona- chum nostrum, sufficientem et idoneum, duximus in socium adjungendum. Dominus Jhesus Christus vos conservet sanum et incolumem cum prosperitate et gaudio Ecclesie sancte sue, precipientem nobis juxta vestram benepiacitam voluntatem, Datum in Fonte- frigido, in crastinum Sancti Johannis ante Portam Lati- nam, anno Domini millesimo CGG° sexto. In cujus testimonium sigillum (juo nos prior predictus utimur presentibus duximus apponendum.

XVI. 17 mai 1306, Marmande. Bérenger Faucilhard, syndic et procureur des consuls et habitants de Cordes, requiert pour lui et ses trois co-procureurs les lettres de sauvegarde que les cardinaux lui accordent.

Gonsequenter, anno et pontificatu quibus supra, XVII die dicti mensis maii, presentibus dominis Guil- ielmo de Rupe Fixa, archidiacono Lunatensi in eccle- sia Biterrensi, Petro Beraudi, canonico Gaturcensi, ac magistro Gueno Guillotti, rectore ecclesie de Podio- therico, Garcassonensis diocesis, et pluribus aliis testi- bus, et prefato magistro Guillelmo Bevelli, procuratorc domini episcopi Albiensis et inquisitorum predicto- rum, magister Berengarius Faucilhardi, sindicus et procurator consulum et castri de Gordua, Albiensis diocesis, constitutus coram reverendis patribus domi-

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nis cardinalibus supradicfis in villa de Marmanda, Agennetisis diocesis, repetitis protestationibus factis superius pcr Bernardum Duranti, qui se dicebat con- sulem de Gordua, in quibus persistere voluit et a qui- bus recedere non intendit, exhibuit quoddam instru- mentum procurationis sigillo dictorum consulum sigillatum, ut prima facie apparebat, cujus ténor inferius continetur, requirens nomine quo supra dictos dominos cardinales, cum instantia supplicando eisdem, ut sibi et tribus comprocuratoribus suis, vide- licet Bernardo Panati, Bertrando Salvi et Duranto Fabri, in dicto instrumento procurationis nominatis, qui negotium in suprascriptis litteris apostolicis con- tentum nomine procuratorio dictorum consulum et universitatis de Gordua volunt prosequi, prout dixit, securitatem prestent juxta traditam a Sede Aposto- lica eis formam, dicto magistro Guillelmo Revelli nominibus quibus supra protestante ut supra. Et dicti domini cardinales, volentes mandatum apostolicum exequi, predictis magistro Berengario et ejus com- procuratoribus securitatem auctoritate apostolica prestiterunt, negotio supradicto pendente, si et quamdiu negotium prosequi voluerit scpedictum, recipientes eos sub protectione Sedis Apostolice adque (sic) sua.

XVII. 12 mai 1306, Cordes. Les consuls de Cordes nomment leurs procureurs, qui sont Bércnger Faucilhard, Bei'nard Panât, Bertrand Salvi el Durand Faure, à l'effet d'obtenir la revision du procès des condamnés pour hérésie.

Ténor vero dicti instrumenti procurationis seu sin- dicatus talis est :

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Noverint universi quod, in presentia mei notarii et testium subscriptorum constituti, Bernardus Duranti, Raymundus de Resenteriis, Duranlus Fabri et Ray- mundus Bodosquerii, consules castri de Gordua, diocesis Albiensis, pro se ac universitate ejusdem castri et nomine sui consulatus, fecerunt, ordinave- runt et constituerunt certes ac indubitatos générales ac spéciales procuratores sucs, sindicos, iconomos seu actores, videlicet magistrum Berengarium Fau- cilhardi, Bernardum Panati et Bertrandum Salvi; nec- non et predicti Bernardus Duranti, Raymundus de Resenteriis et Raymundus Bodosquerii, nomine quo supra, constituerunt procuratorem seu sindicum pre- fatum Durantum Fabri, consocium suum, hujus pre- sentis publici instrumenti exhibitorem seu exhibitores, et quemlibet eorum in solidum, ita quod non sit melior conditio occupantis in omnibus et singulis causis seu litibus motis et movendis per ipsos consu- les nomine sui consulatus ac universitatis predicte contra quascumque personas aut contra ipsos consu- les vel dictam universitatem, aut singulos de dicta universitate per quascumque personas coram quibus- cumque judicibus ordinariis, extraordinariis, delega- tis vel subdelegatis, ecclesiasticis vel civilibus, cujus- cumque conditionis, gradus seu dignitatis existant; dantes et concedentes predicti consules nomine quo supra predictis procuratoribus suis, sindicis, iconomis seu actoribus et cuilibet eorum in solidum plenam et liberam potestatem et spéciale mandatum agendi, defendcndi, excipiendi, replicandi, triplicandi, libel- lum seu libellos petendi, recipiendi, offerendi et tra- dendi, litem seu lites contestandi et de calumpnia ac

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de veritate dicenda in animas suas jurandi et subeundi cujuslibet alterius generis juramentum, ponendi, posi- tionibus respondendi, testes et instrumenta et ceteras probationes producendi, judicem seu judices impe- trandi et recusandi, expensas petendi et recipiendi, sententiam seu sententias interlocutorias et diffinitivas audiendi, et, si necesse fuerit, ab ea vel ab eis appel- landi, appellationem seu appeilationes prosequendi, et deinde generaliter et specialiter omnia alla universa et singula faciendi que vcri et legitimi procuratores, sindici, iconomi seu actores, facere possunt et de- bent, seu que verus et legitimus procurator, sindi- cus, iconomus sive actor facere potest et débet, et que ipsi constituentes, nomine que supra, facere pos- sent et deberent, si personaliter présentes adessent; promittentes dicti constituentes, nomine quo supra, per firmam et sollempnem stipulationem et sub obli- gatione bonorum dicti consulatus et dicte universita- tis, michi, Bernardo Rubei, notario infra scripto, ut publiée persone sollempniter stipulanti et recipienti pro omnibus illis quorum interest, intererit, vel inte- resse poterit, se ratum et firmum perpetuo habituros quicquid per dictos procuratores suos, sindicos, ico- nomos seu actores, vel eorum alterum, super pre- missis vel aliquo premissorum actum, gestum, peti- tum, defensum fuerit, vel etiam procuratum, acsi per eosdem constituentes personaliter foret actum, et judicatum solvi cum suis clausulis universis; et pro predictis procuratoribus suis, sindicis, iconomis, seu actoribus et eorum quolibet prefati constituentes nomine quo supra fidejussores se constituerunt pênes me notarium supradictum ut supra solle[m]pniter

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stipulantes sub obligatione bonorum dicti consulatus et universitatis predicte; volentes dictes procuratores sucs, sindicos, iconomos seu actores et eorum cjucm- libet relevare ab omni onere satisdandi. Acta fiierunt hec apud Gorduam Albigesii, un idus madii, anno Domini miliesimo CCG° sexto, régnante Philippo Franco- rum rege, in presentia et testimonio Raymundi Rocca, Stephani Fabri, Imberti de Gapella, domicelli, et mei Bernardi Rubei, publici notarii Cordue, qui, ad ins- tantiani et requisitionem dictorum constituentium, hoc scripsi et signo meo signavi. Et nos consules pre- dicti ad majorem roboris firmitatem, et in fidem et testimonium premissorum, et quod dictus Bernardus Rubei est publicus notarius dicti castri de Gordua, huic presenti publico instrumento sigillum dicti nostri consulatus duximus apponendum.

Supra scripta omnia coram prefatis dominis cardi- nalibus acta, acta fuerunt anno, indictione, pontifi- catu, mensibus, diebus et locis predictis, ac presen- tibus testibus nominatis.

Et ego Nicolaus Gaytanus, publicus imperiali auc- toritate notarius, una cuni discrète viro domino Petro Andrée, notarié publico infrascripto, qui et ego in premissis omnibus de mandate dictorum dominorum cardinalium simul notarii sumus, predictis omnibus coram dictis dominis cardinalibus actatis (sic) interfui, et ea omnia in istis decem cartarum petiis simul sutis, signisque prefati domini Pétri et meo in juncturis earum signatis, propria manu scripsi rogatus et in hanc publicam tbrmam redegi et proprio signo signavi.

COMMISSION PONTIFICALE. 349

Quod autem superius in quarta décima linea prime petie obmisi, videlicet : « Seu transumpta, » et quod in septima linea quinte petie, scilicet : « In presentia pre- fati domini Pétri Garcassonensis episcopi, dominorum Guillelmi de Ruppe Fixa, archidiaconi Lunatensis in ecclesia Biterrensi, Pontii de Banholis, archipresbiteri Garcassonensis, ac Pétri Recaudi, canonici Gaturcensis, et plurium aliorum ad hoc vocatorum specialiter et rogatorum, » hic supplevi et propria manu scripsi.

Et ego prefatus Petrus Andrée, clericus Biterrensis diocesis, publicus auctoritate apostolica notarius, huic instrumento pubh'co subscribo, signumque meum consuetum appono.

Ad majorem autem premissorum omnium roboris firmitatem, prefati domini cardinales huic instrumento publico sigilla sua mandaverunt appendi.

(Sceau du cardinal Bérenger Frédol. Attaches pendantes du sceau du cardinal Pierre Taillefer de la Chapelle.)

I

TABLE ALPHABÉTIQUE

Nota. Les chiffres accompagnés d'un astérisque renvoient à l'Introduction.

A., curé des Cassés, Hante-Ga- ronne, 34.

A., curé de Saint-Étienne de Toulouse, 54, 78.

A., prieur de Saint-Sernin de Toulouse, 24, 26, 58.

Aban (Raymond), chevalier, 122.

Abbas (R.), 198, 240.

Abbeville (Nicolas d'), inquisi- teur, 97*, note 1, 291% 322, note 1 ; ses actes, 191*- 197*; opposition qui lui est faite, 96*.

Abjurations, 18*, 124*, 210*, 234*, 287*, 337* ; à Carcas- sonne, 252, 271, 292; à Cannes, Aude, 245, 247-249, 253, 267, 269, 271, 286, 292- 295 ; à Limoux, Aude, 250.

Abluses (Geoffroy d'), inquisi- teur in partibus Carcassonen- sibus, 39*, 137*, noie 4, 201* 208*, 305 et note 4, 337 338; ses actes, 198 203*; nomme ses procu reurs à laCour Romaine, 337 son conflit avec le vidame d'Amiens, 39*; les con suis d'Albi érigent un monu

ment sur sa tombe à Lyon, 97*, 98*.

Absolutions de l'excommunica- tion, 76*, 126*, 151*, 152*, 4, 9, 15, 18, 20, 23, 26, 28, 30, 33, 36,40, 41, 43, 47, 52, 53, 56,59, 61, 64,65, 68, 79, 81, 82, 87.

Acbert(R.), 241.

Accusateurs; leurs noms ne sont pas livrés, 7*.

Accusation (la caria d'), remise au prévenu, 259*, 281*, 17.

Acio (Arnaud de), de Toulouse, frère Mineur, 91, 97, 101, 104, 108.

Adalaïs, 278, 284.

femme d'Arnaud Barbion, 282, 283.

tille d'Aicred Boret, de Caus- sou, Ariège, 105*.

fille de Willem Gafueira, 206. Adalbert (Raymond), 123. Adalone (curé de). Voy. Dalou. Adam, cellerier de Feuillants,

81*, note 1. Adam, inquisiteur de Rome, 137*, note 3.

(Guillaume), bayle pour le comte de Toulouse, 3, 16.

Adémar (Bérenger), 95*, 195*, 231*, 323.

(Pierre), 195*, 323.

352

TABLE ALPHABÉTIQUE;

Adoration hérétique, 266*, 191, 251 et note 5, 253, 256, 261- 263, 270, 271, 278, 280, 282, 285, 286, 291, 293, 297.

Affiacum. Voy. Fiac.

Aganglum. Voy. Ganges.

Agassa (Arnaud), 184*.

(Bernard), d'Aibi, 191. Agde (l'évêque d'), Hérault, 1*,

note 2, 53*, 55*, 57*, 122*, 126*, 126, note 1. Agen (l'évoque d'), Lot-et-Ga- ronne, H*, 16*, 17', 19* et note 4, 55*, 212*, 85.

(l'inquisiteur d'), 249*. Agnès, femme d'André Béren-

ger, de Montagnac, Hérault,

116*, note 1. Agrefol (Pons), 187. Agrifolium. Voy. Aigrefeuille. Agulier (Raymond), hérétique,

148. Aiceline, condamnée à la prison,

5. Aigabeu (Guillaume), 284. Aigrefeuille, Haute - Garonne,

171*. Aiguesbelles (grange d'), comm.

de Gimont, Gers, 81*, note 1. Aigues-Mortes, Gard, 210. Aigues-Vivcs, Aude, 136, 139,

141, 146, 170. Aiguës- Vives (G. d'), 252. Aimera (Pierre), 318. Aimeric (Michel-P.), 170.

(W.), 239. Airover (Ber.), 186.

Ailii (Arnaud), 69, note 1. Aix (province ecclésiastique d'),

30*, note 6. Aladernum. Voy. Ladern. Alairac (Beatrix d'), 224.

(Ber. d'), 156, 182.

(Ber. R. d'), 224.

(Ber. Roque d'), 145.

(Pierre d'), 213.

Alais (Pierre d'), inquisiteur,

136*, 138*, 141*. Alaman (Bertrand), 251*; 66,

97, note 1.

(P. d'), 49.

Alaman (Pierre-Arnaud), 217*.

(Pons), 34*, note 8.

(Sicard), 217*, note 2. Alamande, femme d'Arnaud de

Sos, Ariège, 200*.

femme de Raymond Aribert, 299.

Alamans (les), de Saint-Ger- mier, Haute-Garonne, héré- tiques, 66, note 1.

Alanh (Germain d'), archiprêtre de Narbonne, commissaire épiscopal, 73*, 122*, 123*, 124*, 129*, note 2 ; curé de Capestang, Hérault, 73*.

Alasac, hérétique, 64*.

Alassac (P. d'), 240, 241.

Alazaïs, femme de Guillaume Vallat, 289.

femme de Guiraud Sartor, 80.

femme de Bernard Armen, 202.

femme de P. Barrau, 139.

femme de Pierre Barrot de la Ville Basse (Garcassonne), 158.

femme d'Arnaud Raymond, de Leuc, Aude, 249, 250, 251.

femme de Jacques Boyer, de Leuc, Aude, 246.

femme de Pierre Borda, 104*.

mère de Sicred,de Cavanac, Aude, 260, 261, 263, 272.

témoin contre Guillaume, hérétique, 104*.

d'en Arneil, hérétique, 289. Albalat (Pierre d'), archevêque

de Tarragone, 219*, note 2.

.4/ôan/ (Guillaume), inquisiteur, 134% note 1.

Albano (l'évêque d'), 51*.

Albaric (P.), 49.

Albariis (Guillaume de), inqui- siteur, 137*, et note 3.

Albecla (Raymond de), frère Prê- cheur, témoin, 338.

Albéric, frère Prêcheur, inquisi- teur en Lombardie, 8*.

(Jean), de Villetritouls, Aude, 258.

TABLE ALPHABETIQUE.

353

Albert, garant pour P. Guibert, de Labastide-Esparbeirenque, Aude, 187.

(Barthélémy), notaire de l'inquisition, 84*, 85*, 202*.

(Guillaume), de Leuc, Aude, 248.

Alborlarié (1'), comm. de Graul- het, Tarn, 171*.

Albi, Tarn, 320 , 343 ; concile, 52; conseil, 317, 318; évoque, 1*, note 2, 11*, 16*, 19*, 21*, 55*, 57*, 87*, 98*, 124% 188*, 217*, 226*, 227% 230* et note 4, 232* et suiv., 126,note 1,306, 307, 327-329, 331, 333, 341, 343; frati- celles, 116*, note 1 ; inquisi- teurs, 37*, 136*, note 10, 141*, note4, 244*, 245*, 131, note 1, 302, 305, 306, 307, 312, 313, 321, 339; officiai, 124*, 138*, note 1; prévôt, 20; prisons, 331, 340; syn- dics et consuls, 38*, 42* et note 4, 97*, 98*, note 1, 305, 311-313,317,330; troubles, 245*, 246*; viguier, 197*.

(Barthélémy d'), curé de La- bège, Haute-Garonne, 126*.

(Jacques), notaire, 34*, note 8.

(Jean d'), 147*.

(Jean-Bernard d'), 90*.

(Raymond-Brin d'), 184*.

(Raymond-Jean d'), 141*, note 3.

Albiac (Adémar, d'), Haute- Garonne, 27.

Albigeois (1'), 11*, 165*, 188*, 189*.

All)igeois (Pierre d'), 8.

Albinellum, 83*, note.

Alblnho (Ar. de), officiai de Toulouse, 67.

Albione (Pons de), chanoine, 10.

Alboara (Raymond), 39.

Aldrige, 11.

Alcgre (Ber.), 186.

Alot (Aude), 142*; évêque, 1*, note 2. Voy. Barthélémy.

Alexandre ni, pape, 109, note2.

Alexandre IV, pape, 22*-25*,

31*, 239*. Alfaro, 212*.

Allbnse, abbédeMontauban, 18. Alfonse de Poitiers, comte de

Toulouse, 54*, .^5*, 78*, 157*,

213*-219*, 225*. Algaia, femme de Pons de Ville-

neuvo-la-Comptal, Aude, GO.

veuve de François de Lou- bens, 27.

Algay (Bernard), 228, 229.

Algisius (fr.), pénitencier d'In- nocent IV, 16*, 45, note 1.

Alignan-du-Vent (Benoît, d'), Hérault, 237*.

Alion (Bernard d'), 221*, 222*.

Alissète de Montpellier, frati- celle, M6*, note 1.

AUemans (les), Ariège, 110*, 112*.

Alnelo (Jean de). Voy. Aunay.

AUaribus (Hugues de), 192*.

AltopuUo (Ar.-Orre de). Voy. Hautpoul.

Al-iau (R. d'), moine de Mon- toulieu, 234.

Alzeu (Bernard), 34.

Alzonne, Aude, 167, 230.

(Aymeric-Faure d'), 167.

(Bernard -Armen d'). Voy. Armen (Bernard).

(Bernard de Martres d'), 212.

G. Morriftcat d'), 151.

(G.-R. d'), 135.

(G. de Ventenac d'), 233.

(Guillaume Mitou d'), 134.

(Guillaume Textor d'), 135.

(P.-Ber. d'), 201, 202.

(P. Borcel d'), 162.

(P. Comte d'), 135.

(P. Dalbars d'), 210.

(P. PoUicier d'), 202.

(P. Pecel d'), 208.

(Pons Isar d'), 167.

(R. de Gordo d'), 151.

(R. Armen d'), 208.

(Raymond-Martin d'), 152.

(Rey d'), 20^1, 207.

(Roger Séguin d'), 223. Amat (Bernard), 318.

(Guillaume), 318.

23

354

TABLE ALPHABETIQUE.

Amauri (Arnaud), archevêque

de Narbonne, 66*. Amdieu (Guillaume), 137.

(Vital), 142.

(Vital), de Moussoulens, Aude, 180.

Amelio (Rixende de), 287.

Arnélius, chanoine de Saint- Etienne de Toulouse, 18 ; curé de Saint-Étienne, 16, 20, 30, 33, 36, 38, 61,76,89; inquisiteur, 136*, note 13, 161* et suiv., 164*.

(G. -Guillaume), 144, 171, 174.

(Hugues), inquisiteur, 181*, 182*.

(Hugues), prieur des frères Prêcheurs de Toulouse, 78*, note 4.

(Jean-Pierre), 105*.

(P.), 150, 212.

(Pierre), 121.

(Pierre), archevêque de Nar- bonne, 47*, 60*-66*, 140*, 220*.

(R.), 154, 196.

(Raymond), 123, 223.

( S. ) , préchantre de Nar- bonne, 71.

(W.), 185. Amende (l'), 283*. Amiel (Aladais), 119. Amiens (le vidame d'). Somme,

39*, 134*, note 1, 202*, 246*. Anargila (P.), hérétique, 288. Ancel (Bernard), membre du

conseil consulaire de Garcas-

sonne, 314. Ancône (Marche d'), 27*. Andorre (Ber.), de la Ville Basse

(Garcassonne), 213. André, abbé de Saint-Aphro-

dise de Béziers, 127*.

(Arnaud), 10.

(Guiraud), 130.

(Jean), membre du conseil consulaire de Garcassonne. 314.

(Pierre), bayle du comte de Foix, 169* et note 5.

(Pierre), notaire, 348, 349.

(Raymond), consul de Gar- cassonne, 314.

Andrée, fille de Pierre Trenca-

vel, 44*. Angles (le curé des), Gard, 1*,

note 2. A7iiorto (Castrum de). Voy.

Niort. Annibal, sénateur de Rome, 8*. Antonin (S.), de Pamiers, 236. Aolric (Ar.), 186.

(R.), 289.

Aosten (Ber.), 185, 188, 189, 238.

(G.), 208.

Apôtres (l'ordre des), 31*. Appamiae. Voy. Pamiers. Appel, 34*, note 8. Ar. (G.), notaire, 181, 182, 185, 199-200.

(G.), tailleur de pierres, 181.

(P.), 155.

(P.), 221, 222.

(maître R.), 176.

Arago (Ar. d'), prieur de la Daurade, Toulouse, 2.

Aragon (inquisiteur d'), 26*, 107*.

(royaume d'), 14* et note 4, 21*.

Aragon (Ar.-Maur. d'), 240.

(Arnaud et Raymond Pelât d'), 176.

(Ber. Tondeire d'), 182.

(Blanche d'), 182.

(G. Bonet d'), 176.

(Jacques d'), 221*, 222*, note 1.

(P. Gras d'), 179.

(Pierre d'), 137* et note 3, 232, note 8.

(Toussaint d'), 176. Arcambal (R.), consul de Ca-

hors, 42. Archembaud (fr. Hugues), 190*. Archives de l'inquisition, 235,

note 2. Arcis (Jean d'), sénéchal du

Rouergue, 113*, note 2. Area (G. de), 239.

(Guillaume de), 106*.

(Raymond de), 105*. Arezat (Bernard Mir), 32. Argent des hérétiques caché,

280.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Argenteria (G.-Ber. de), 205.

Aribcrt, inquisiteur épiscopal de Carcassoane, 277*, 224, 232, 300. '

(P.), notaire, 152*, 253*, 275*; 8, 24, 29, 31, 44, 48 52,57, 58,61,64, 66, 67, 69, 72, 73, 75, 77, 78, 81, 83- 85, 87-89, 95, 107, 108, HO, 114, 116, 123, 124, 129-136 138-141, 143-146, 149-168 170, 171, 173-177, 179-182, 185-188, 193, 194, 197, 199 200, 204, 205, 224, 225, 232 296, 299.

(R. P.), 10.

(Raymond I, 299.

Arlat (Barthélémy d'), gardien de la prison de Toulouse, 341.

Arles, Bouches-du-Rhône; archevêque, 17*, note 1, 21*; concile, 47*, note 2; poursuites dans la province, 30*, note 6.

Arman, 134,

Armand (W.), de Toulouse, 6.

Armen (Bernard), d'Alzonne, l'Ancien, 201, 208, 210, 223.

(Bernard), le Jeune, 116.

(Guillaume), 127.

(R.), 202.

Arnaud, curé de Labécède- Lauragais, Aude, 81, 83.

curé de Puylaurens, Tarn, 34. j , ,

curé de Saint-Étienne de Toulouse, 69.

frère Mineur du couvent de Castres, 196*, 197*.

préchantre de Saint-Étienne de Toulouse, 69, note 1.

prieur de Saverdun, Ariège, 48, 52. "" '

(Bernard), 26*.

(Géraud), capitoul de Tou- louse, 3.

(Guillaume), bourgeois d'Al- bi, 318.

(Guillaume), évèque de Gar- cassonne, 84*, 275*, 276*.

(Guillaume), 117, 120.

355

Arnaud (Guillaume), condamné 69*. '

(Pierre), 150*-152*, 263.

(Raymond), 243.

(Willem), inquisiteur, 12* et notes 2, 3, 54*, 136*, note 5, 138* 154*-157*, 15, note 2,' 1', 57, note 1, 69, note 1, 82, note 1, 89, note 1.

Arnaude, femme de Bernard Pons, 214, 215.

femme de Durand Gilles, 297.

femme de Jean Goiric, 225.

femme de Raymond Darasa de Cordes, Tarn, 173*, 174*.

femme de Raymond Mau- rin, 9.

Arneil (Alazaïs d'en), 289.

Arpais, 91*.

Arquata (François de), frère

Mineur, 44*, note 4. Arques (Raymond Gayraud, d'I,

Aude, 114*, 115*.

(Guillaume Escannier d'), H5 et note 4.

Arquettes (Ermengarde-Roger

d'), Aude, 140. Arquier (Arnaud), 161*, note 2.

(B.-Raymond), de Montau- lian, 32.

(Raymond), 136*, note 13, 179*.

Arris (Pierre de), chartreux, 127*. '

Arrufat (Ber.), 237.

Arsin ( Pierre ) , inquisiteur, 181*.

(Pierre), prieur des frères Prêcheurs de Carcassonne, 134*, note 1.

Arsinde, 279, 281.

de Montlaur, 257.

femme de Jean Fenassa, 16*. Artallo (Bernard de), membre

du conseil consulaire de Cordes, Tarn, 98*, note 2.

(Guillaume de), consul de Cordes, 98*, note 2.

Artaud (R.), 225,227,230,239. Arzens, Aude, 151, 300.

(Amélius d'), 150, 166,

356

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Arzens (Ar.-Mir d'), 150.

jAribert d'), 204, 216.

(Arnaud-Jourdain d'), 151.

(Barthélémy d'), 215, 216.

(Ber.-Bellon d'), 142, 204, 210 225.

iBer.-VelIus d'), 150.

(Ber.-Franc. d'), 151.

(Ber. -Jourdain d'), 151.

(Ber.-Pierre d'), 222.

(Garcassonne d'), 225, 237.

(G. d'), 207.

(G.-Bellon d'), 198, 225.

(G.-Bérenger d'), 142, 203, 210, 215, 216.

(Guillaume-Garric d'), 298.

(Navarre d'), 300.

(P.-Faure d'), 198.

(P.-Panier d'), 233.

(P.- Raymond de Gastillon d'), 217.

(Pierre-Bellon d'), 142, 204.

(Pons-Bernard d'), 298.

(R.-Amélius d'), 217, 233.

(Raymond d'), 174.

(Raymond Galvet d'), 195.

(Raymond Monic d') , 215, 216.

(Raymond Morlane d'), 225.

(Raymond Senlier d'), 174, 175. "

Asco (Marguerite-Amélius de),

106*. Assalit (Arnaud), procureur du

roi pour les confiscations,

232*. Assaus (dame), 16. Astanova {Raymond de), de Puy-

laurcns, Tarn, 175*, 176*. Astarac (comté d'), 76*, notel.

(Saint-Félix, dans le comté d'), 81*, note 1.

Astre (Guillaume), inquisiteur de Provence, 44*.

(Pierre), 143.

(Pons),capitoul de Toulouse, 16.

Astruc ( Bernard ) , bourgeois d'Albi, 318.

(Pierre), d'Albi, fraticelle, 116*, note 1.

Ath (Bernard), 137.

Ath (Guillaume d'en), 179*.

(Guiraud), 137.

(P.), de Moussoulens, Aude, 158, 174.

(P.-R.), 142, 143.

(P.-R.), de Moussoulens, 200. Atho (Guillaume), archidiacre

de Villelongue, 7.

(Raymond), abbé de Saint- Sernin de Toulouse, 334.

(Raymond d'), évêque de Mi- repoix, Ariège, 125*.

(W.), 44.

Auch (l'archevêque d'), Gers, 7*, 19*, 46*, 124*.

Aude, fleuve, 108*.

Audebert (P.), 27.

Audebertz (Guiraud), 88*, no- te 2.

Audience (salle appelée I') dans la maison de l'inquisition de Garcassonne, 202*.

Audiguier (Bernard), 194*.

Audran (Bernard), 108, note 1.

Auger, abbé de Feuillants, 81*, note 1.

vicaire de l'évêque de Saint- Pons, 124*, 125*.

(Arnaud), 105*.

(Hugues), officiai de Nar- bonne, 124*.

(Pierre), inquisiteur, 136* et note 12.

(Raymond), 95*, 193*, 232*, 323 et note 2.

Augures (livre des), 78, note 4.

Aumône tenant lieu du service en Terre-Sainte, 212-213 ; des pèlerinages, 213, 229, 237 ; d'une peine, 168*; im- posée comme pénitence, 19*, 203.

Aumont, Lot, 148*.

Aunay (Jean d'), sénéchal de Garcassonne et de Béziers, 310 et note 3.

Aura (Garcias de), 145*.

Auri (W. de), 27.

Auriac (Bertrand d'), commis- saire diocésain de Narbonne, 73*; vicaire de l'évêque de Garcassonne, 123*, 124*, 125*

TABLE ALPHABETIQUE.

357

et suiv.; inquisiteur, 137, note 7. Auriac (Faure-Raseire d'), 242*, note 1.

(Jacques), 318.

(Willom-Arnaud), inquisi- teur à), 141*.

Auriol (Arnaud), prieur de Saint-Sernin de Toulouse, 2, 7, 10, 16, 18, 20, 29, 30, 33, 36, 38, 43, 52, 54, 55, 57, 60, 61, 67, 69, 75, 78, 81, 83, 85, 87, 88.

(R.), 144.

(Vital), prieur de Saint- Étienne de Toulouse, 7.

Austatz (Guillaume), 104*.

Austor (Guiraud), 194*.

Austorg (W.), bayle de Cahors, 42.

Austorge, femme du seigneur de Baziège, Haute-Garonne, 4, 5 et note 1.

Austort (Bertrand), gardien de la prison d'Albi, 332.

Austorton (Guiraud), 323 et note 4.

Auterive (Guillaume, d'), Haute- Garonne, 75*, note 4.

(Guiraud d'), 136*, note 10. Autier (R.), 155, 197. Auvillar, Lot-et-Garonne, 99,

105. Auxerre (l'évèque d'), Yonne,

9*. Ave, 194.

Aveu (!'), 49*, 67*, 68*, 260*. Avignon, Vaucluse, 1*, note 2,

24*, 28*, 30*, note 6, 248.

(Jean d'), 73*, 126*. Avignonet, Haute-Garonne, 54*.

65*, 69*, 146*, 72, note 2.

(Pierre de Deuvila d'), 179*, 180*.

(R. Gros d'), 136*, note 6. Avinion, Ariège, 328.

(Pons d'), chanoine, 7. Avocat (1') éloigné de la défense,

53*, 280*. Avril (Guiraud), 165. Ax (Guillelme d'), Ariège, 104*.

Ax (Jacquette d'en Garot d'), 103*. "

(Jean-Barre d'), 104*.

(Raymond-Autier d'), 199*. Aycelin (Gilles), archevêque de

Narbonno, 106*, note 1. Ayma, femme de Pierre Gar- das, 99.

fille de B. de Cauzit, 102. Aymeric IV, vicomte de Nar-

bonne, 140*. Aymeric VI, vicomte de Nar-

bonne, 74*. Aymeric (François), syndic,

305 308 - ' ' j î

(Pierre), d'Albi, 209*, note 1. Aymon de Caumont, inquisi- teur, 138* et note 1.

Ayraud (Durand), 318. Azille, Aude, 149.

B

B., abbé de Saint-Paul de Nar- bonne. Voy. Narbonne.

B., archidiacre de Corbière. Voy. Corbière.

B., préchantre de Saint-Paul de Narbonne. Voy. Nar- bonne.

B., prieur de Lavaur. Voy. La- vaur.

B. (W.), curé de Saint-Pierre- de-Lages, Haute-Garonne, 81.

Baba (Ar. de), 181.

Babas (Pierre), 105*.

Babau (Pierre), 21.

Bacia (Ar.|, 189.

Dadafolio (Hugues de), officiai de Limoux, 73*; inquisi- teur, 137* et note 7.

Dadeto (Arnaud de), inquisi- teur, 1*, note 2.

Baffinac (Raymond de), 183*, 184*.

Bagnères-de-Bigorre, Hautes- Pyrénées, 81*, note 1.

Balma, cant. de Toulouse, Hau- te-Garonne, 78*, note 4.

Balmarium. Voy. Balma.

Balme (R. P.), frère Prêcheur, 235*.

358

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Banherie in Bigorra. Voy. Ba- gnères-de-Bigorre.

Banliolis (Pons de), archiprêtre de Carcassonne, 328.

Banncriis (Guillaume de), séné- chal de Beaucaire, 34*, note 8.

Baragnon (Bernard-Raymond), de Toulouse, 177*.

( Pierre - Raymond ), frère Prêcheur, 78*, note 4, 81*, note 4.

Barbairan, 187.

Barhairane (Raymonde), 228,

229. Barbier (G.), 207, 209.

(P.), 229.

(R.), 229.

Barberini (Antoine), cardinal, 253*, note 2.

(François), cardinal, 253*, note 2."

Barbion (Arnaud), 255, 278,

279, 282, 283. Barcelonne, 104*. Barda (Guillaume de), 137*, et

note 1. Bardonier (Bernard), 122. Baret, Barot (Pierre), 56, 64. Baris, hérétique, 272. Barlet (Bernard), 116*, note 1. Barmonde, 287. Baro (Pierre de), consul d'Albi,

317. Barot (Pierre). Voy. Baret.

(Raymond), 77, 88. Barra (6.), 142.

Barrau (Arnaud), 137, 317. ' (Etienne), inquisiteur, 134*, note 1.

(Etienne), 318.

(Guillaume), 137, 140, 143, 171, 180, 317.

(P.), 139.

(Pons), 44, note 1.

(Ravmond), frère Mineur, 104*,' 127.

Barraus (en Domengue), 88*,

note 2. Barrave (Adalaïs, Alazaïs), 139,

140, 236, 237.

(Rayrnonde), 5. Barrot (Etienne), 178.

Barrot (W.), 186. Barsa (Ar. de), 150-151. Barte (Ar.), 166, 171.

(P.), 234.

(R.), hérétique, 42, note 4.

(Simon), 104*. Barthélémy, évêque d'Alet, Au- de, 56*, 57*, 123*.

Basser (Jean), 177.

(Pierre), consul de Carcas- sonne, 314.

(Pierre-Raymond), 314. Bastide-de-Sérou (Pierre, de la),

Ariège, 106*. Bastide-Esparbeirenque (Adam de Arverio, de la), 212.

(Albert, delà), 211.

(Barbairan, de la), 186-187.

(Ber.-Faure, de la), 158.

(G.-Glerc, de la), 169, 222- 223.

(Jean de Villèle, de la), 226.

(P. Gotellier, de la), 187.

(P. Guitbert, de la), 187.

(Pons Molinier, de la), 187.

(R. Juge, de la), 241. Bastide-Rougepeyre (Ar. et G.

Gaumar, de la), Aude, 166.

(P. Gautier, de la), 166.

(P. Roussel, de la), 166, 240. Baud (Ar.), 218.

(R.), 226. Baude (Payaue), 218. Baudier (Jean), 96*, 194*, 322

et note 3. Baudit (Adam), 128*. Baura, Baure, Bauro. Voy.

Vaure. Baus (Ber.), 242. Baux (Bernard de), inquisiteur,

134*, note 1.

(Pons-Jean de), 65.

(R. de), 158.

(R. de), de Villalier, Aude, 142.

Bauzftlh (Guillaume), 104*.

Bayle : de l'archevêque de Nar- bonne, 60*, note 1 ; du comte de Toulouse, 134*, 16, note 1 ; de Gahors, 42 ; de Mazères, Ariège, 221*, note 3; de Mas-Gabardès,

TABLE ALPHABÉTIQUE.

359

Aude, 129; de Raymond de Cazalrenoux, chevalier, 289; du Termenés, 121.

Bazas (révêque de), Gironde, 16*.

Baziège, Haute-Garonne (sei- gneur de), 5, note 1.

(Pons- Vital de), 75*, note 3. Béatrix, femme de Jean de Ru-

peforti, 5'.).

femme d'Othon de Ecdesia, 104*, 224.

Beaufort ( Sicard de), ou de

rilo, 42. Beaumarchais (Eustache de),

sénéchal, 231*, note 1, 241*. Beaune (Jean de), inquisiteur,

73*,94*, note2, 97*et note 1,

98*, note 1, 108*, 109*, 123*,

124*, 137*, note 7, 201*, 206*-

209*. Bec (Raymond), 106*. Becanis (Vidal de), inquisiteur,

1*, note 2. Beceda. Voy. Labécède-Laura-

gais. Bédeilhac, Ariège (Adémar de),

106*.

(Arnaud de), lOG*.

(Bernard-Joan de), 106*. Bédos (Jean), 34*, note 8. Beg (Pierre), 189, 193. Bégon (Ar.), chanoine de Saint-

Sernin de Toulouse, prieur de Grisolles, Tarn-et-Garon- ne, 2, 18, 24, 26.

Béguins (les), 238* ; leurs confessions, 116*, note 1, 117*, 118*; poursuivis, 122* ; brûlés à Pezénas, Hérault, 116*, note 1 ; leurs cendres recueillies comme des reliques, 116*, note 1, 123*.

Belbcze (curé de), Haute-Ga- ronne, 116*, note 1, 125*.

Belcaire, Aude, 148*.

Belcastel (W. de Guitaud de), 56.

Belesen, 260, 261, 263.

Belet (Pierre), 314.

(Raymond), consul de Gar- cassonne, 314.

Belhomme (Raymond), 166. Belibasta (Guillaume), 206*. Belicen(Raymond) l'Ancien, 49. Bellion (Arnaud), 16*. Bello (Ber.), 203, 225, 226.

(G.), 225, 226.

(P.-G.), 237.

(Pierre), 203.

(R.), 204, 237.

Dello Castro. Voy. Belcastel.

Dellofario (Guillaume de), prieur du couvent des frères Prê- cheurs de Toulouse, 98*, note 2.

Bello forti. Voy. Beaufort.

Bellon (Grégoire), prêtre, 129*, note 2.

Bellxim Videre. Voy. Belvèze.

Belveser (Rixendis de), d'Albi, 186*, 325 et note 4.

Belvèze, Aude, 277.

Bénac (Gaubert de Aula, de), Ariège, 172*.

Bène (Raymond), consul de Garcassonne, 314.

Benêt (Raymond), 104*.

Benilo (prieur de), 81*, note 1.

Benoit XI, pape, 37*, 302, note 1, 308.

Benoit, capitoul de Toulouse, 67.

(Ar.), 185.

(Bernard), 192*.

(Engelbert), 217.

(P.), 163.

(Pierre), 39.

(Pons), archiprêtre de Gar- cassonne, 162, 200.

-(R.), 215.

Benoît (le P.), 163*.

Ber., curé de La Valette, Aude, 226.

Ber. (G.), 144.

Béraud (Pierre), chanoine de Gahors, 344.

Bérenger, cardinal, 304 et no- te 2, 306, 330, 333, 3i0, 342.

(B.), capitoul de Toulouse, 10.

(G.), 210.

(Guillaume), 216.

360

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Bérenger (P.) de Fontfroide, gardien de la prison d'Albi, 340, 343.

(R.), 204.

(Raymond), capitoul de Tou- louse, 3, 18, 24, 29.

Bérengère, 121-122.

femme d'Assalit de Mons, 44.

femme de P. -G. Morlane, 235.

Berens (Guillaume de), 232*,

note S. Bernard, curé, de Ladinhac,

Cantal, 18, 20, 24,26,29, 73;

inquisiteur, 136* et note 7.

de Limoux, Aude, 26*.

fils de R. -Gilles, 246.

(Fr.), 311.

(Guillaume), lieutenant du procureur du roi pour les confiscations, 231*.

(Guillaume), 127.

(Guillaume), de Dax, inqui- siteur, 166*-167.

(Pierre), de Alavat de Ga- nac, 106*.

(Pierre), 218*.

(Pierre), 21.

(Raymond) deFlassan, bayle de Mazères, 221*, note 3.

(W.), abbé d'Idrac, 10. Bernarde, 231.

femme d'Arnaud Cimordan, 81*, note 1.

Bernard Crasto,

femme de 77.

femme de rand, 34.

femme de laine, 177*.

femme de

Bomassip Mau- Guillaume Fon- gardien

Raou! des prisonniers, 189*.

femme de Raymond Barot, 77.

Bernardon (R.), 158.

Bernât, curé de Salsigne, Aude,

125. Berrel iPon.), 230. Berrelis (Bernard Fournier de),

21.

(P. Babau de), 48.

Berriac (P. de), Aude, 179. Bertrand (Arnaud), 105*.

(Guillaume), 104*.

(Pons), 158.

(W.), hérétique, à Narbon- ne, 60*, note 1.

Bertric (P.), 237.

Bertrit (R.), 185.

Besplas, comm. de Yillasava- ry, Aude, 62*.

Besseda (Vital). Voy. Labécède.

Bezersa (dame), 175*.

Béziers, Hérault, 36* et note 2, 116, note 1; béguins, 122*; concile, 28*, note 3, 51*, 52*, 124, note 1 ; évèques, 55*, 57*, 110*, 114*, 151*, 123*, 124*, 126, note 1. Voy. Fredol (Bérenger et Guillaume); fraticelles, 116*, note 1.

Bignac (P. de), 81*, note 1.

Birac (Faure de), 219.

Bize (seigneur de), Aude, 311.

Bizoches d'Italie, arrêtés, 33*, note 3.

Bladier (Raymond), 8.

Blagnac, Haute-Garonne (prieur de), 18, 24.

Blanc (Bernard), 305 et note 1, 308.

(Bertrand), chanoine, 121.

(Lotherius), trésorier du roi, 232*.

Blanche, femme de Bernard d'Alairac, 182.

femme de Bernard de la Tour, 160*.

femme de Guillaume de Ro- dez, 200*.

Blanquer (P.), 208.

Blanx (Bertrand), 266.

Blatger, Bleger (fr. P.), frère Prêcheur, 160*, 256, 257, 285.

Blomac, Aude (curé de), 167- 108.

Blumac ( Géraud de), lieute- nant de l'inquisiteur, 198*- 203*, 201*, 203*. 245*, 305, note 4.

Bocadase (W.), 49.

Bodosquier (Raymond), consul de Cordes, Tarn, 346.

TABLE ALPHABETIQUE.

361

Boilon (Marie), 192.

Bois (Jacques du), clerc du comte de Toulouse, 21'j*, 216% 218*.

Boissy (Philippe de), sénéchal do Rouergue, 1G7*.

Bologne (Saint-Dominique de), 159, note 1.

Bomassip, notaire de l'inquisi- tion, 165% 275*, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 125, 126, 127, 128, 129, 251, 276, 277, 292; témoin, 129, 130, 131, 270, 275.

Bona, femme de Bernard Du- puv de Prades, 174*-175*.

Bonafilha (G.), 176.

Bonaibs (Ar.), 1G9, 170.

(Ar.), de Ganecaude, Aude, 133.

-(P.), 170.

(P.), de Ganecaude, 205.

(Pierre), 133-134.

Bonet, chanoine d'Agen, 83, 85.

(fr.), 130, 155.

(G.), 179.

(Guillelme), 235.

(P.), curé, 81*, note 1.

(Prons), 116*, note 1, 124.

|R.!, 137, 152.

(Willem), 75*, note 4. Bonhomme (G.), 230.

(Isarn), d'Hautpoul, Tarn, 176*, 250*, 62.

-(P.), 181.

Boni Viri (les) au tribunal de l'inquisiteur, 98*, note 2, 152*; 2, 5-7, 9, 15, 18, 20, 23, 26, 29, 30, 33, 36, 38, 40, 41, 43,47, 49, 52, 54, 56, 58, 59, 61, 64-68, 72, 73, 76, 77, 79,80, 82, 83, 85-87, 89, 216.

Bonilace VIII, pape, 33*-37* ; 21*, note 3; 229; 31, note 6.

Boniols (Hugues de), inquisi- teur, 181*, 182*.

Bonnel (Jean), 165.

(Pierre), 318.

Bonnet (M. Louis), de Béziers, 155*-160*, 244, note 1.

Borcel (P.), d'AIzonne, Aude, 162.

Borda (Pierre de), 104*. Bordas (G.), 160, 239, 242. Bordeaux, Gironde, 339, 340;

archevêque, 7*, 17*, note 1,

21*, 46*; Sainl-Séverin,

159, note 1. Bordeler (Arnaud), de Lauzer-

te, Tarn-et-Garonne, 240*. Bordoric (Guillaume de la),

170*. Bordes (P. Garcias des), 150. Boregia (Jean Ferrier de), 105*. Bornhi (G.-Ar.), 234,235, 301. Borrel (Bernard), le Jeune, 200.

(Guillaume), 294*. Borsa (Jean), 318. Bos (P.), 167.

Bota (Bérengor), 177.

Botet (Guillaume), notaire de

l'inquisition, 34*, note 8. Botier (Ar.), de Vaure, 80.

(Pons), 251*, 78. Boucills (en Peire), 88*, note2. Bouges, sa liste des inquisi- teurs, 134*, note 1.

Boulay (Jacques de), notaire du roi, 232*, note 8.

Boulbonne, ancienne abbaye, comm. de Mazères, Ariège, 81*, note 1, 152*.

Boulogne-su r-Mer, Pas-de-Ca- lais, 159, note 1.

Bourgogne (l'hérésie poursui- vie en), 27*.

Bourguet-Nau, dans Toulouse (Garcias du), 74.

(Pierre Garcias du), 90 et suiv.

Bourguignons émigrés en Rouergue, 180 ; leurs dépo- sitions, 172*.

Bournin (Jean de), archevêque de Vienne, légat, 11*.

Boussagues (Avmeric de), Hé- rault, 227*, note 6.

Boyer (Amélius), 212.

(Etienne), 240.

I G. -Guillaume), 154, 171, 230; 218.

(Jacques), 246.

(Pierre), notaire, 337, 338.

362

TABLE ALPHABETIQUE.

Boyer (Raymond), de Ville-

magne, 116*, note 1. Bram, Aude, 206.

(Ber. de), 172.

(Ber. de), de Conques, Aude, 158.

(Martin de), 172.

(Martin de), de Conques, 158.

(Pons-Marcel de), 75, note 4.

(Rixendis de), 172.

Bras séculier (condamnés livrés au), 44% note 1, 128*, 172*.

Brassac (Ar. de), inquisiteur épiscopal de Toulouse, 160*.

curé de Labécède-Lauragais, Aude, 10.

Brenguier (Guillaume d'en),

150*-152*. Bret (Pons), 11. Brice (Bernard), inquisiteur,

137* et note 11. Briton (Silvestre), 239. Bros, Brosa, Brossa, Brose

(Bérenger), 95*, 193*, 231*.

(Guillaume), 318.

Broue (Guillaume de la), ar- chevêque de Narbonne, 51*, 62*, 66*, 69*-72*, 193, note 2.

Brugairolles, Aude, 78*, note 4.

(P. de), curé, 174, 187. Brugère ( Barthélémy ) , frère

Mineur, 44*. Brun, 142.

gardien des prisonniers, 130, 132.

le Gascon, 140.

(Pierre), inquisiteur, 57*, 85*, 87*, lir, 112*, 123*- 128*, 206*-209*.

Brune, femme de Guillaume

Fina, 296-297. Brunel (Arnaud), 128.

(Ber. Poteluc), 295. Brunet (Guillaume), 245*, 118. Brunissen, 75*. Brunissende, fille d'Arnaud de

Miglos, Ariège, 45, note 1. Buadc (P.), 238.

(Pierre), 196.

(H.), 214.

G

Cabane (Guillaume), 120.

(Guillaume), de Leuc, Aude, 244, 246.

Cabanial (Pierre Brun du), Haute-Garonne, 24.

(Pierre du), 6.

(Willem du), 6. Cabardès (bayle de Mas-), Au- de, 129.

Cabaret, comm. de Lastours, Aude, 62*; 196, 219.

(R. Pages de), 220.

(Ulysse de), 162.

Caberet (Raymond), consul de Carcassonne, 314.

Cabos (Bertrand), 137, 171, 181.

Cabrairissa. Voy. Saint-Lau- rent-de-la-Cabrerisse.

Cabrespine (Ber. de Casillac de), Aude, 241.

Cachots, 32G, 327, 332. Voy. Prison.

Cadreyta (Pierre de), inquisi- teur en Catalogne, 221*, 222*, note 1, 223.

Cahors (Lot), 41 ; bayle et consuls, 42; curé, 38; évoques, 11*, 16*, 21*, 113*;

inquisiteurs, 148*, 249*;

inquisition, 249 ; séné- chal pour le comte de Tou- louse, 136, note 3.

Caillau, 181, 198. Caillavel ( P-G. de), 206 et note 1.

(Willem de), 49. Calmout (Belmond de), archi- diacre d'Albi, 331.

Calvairac (fraticelle de), 116*, note 1.

Calvet (Jacques), 27.

Galvier (Raymond), 194*.

Galvière (maître Raymond), 323 et note 5.

Cambalhols (frère Jean de), no- taire de l'évêque de Toulou- se, 7.

Cambiac, Haute-Garonne, 66, note 1.

(Aymersens de), 97, note 1.

TABLE ALPHABETIQUE.

363

Gambiac (R. Gicard de), 34.

Gambon (Bernard Blanc de), 75, note 3.

Gamelin (Gilles), 217*, 2i8.

Camia (Pierre de), 281, 282.

Camo (Raymond de), 125, 144.

Gamp (église de N.-D. du), à Ramiers, MO*, 112*, 152*.

Gampranba (Arnaud de), inqui- siteur, 136*, 152*.

Ganaix (Arnaud), 184*, 185*.

Ganaves (Ber. de), sous-viguier de Toulouse, 89.

Gandeil (l'abbé de), comm. de Labessière-GandeiljTarn, IG*.

Candela (Ber.), 187.

(Pons), 211. Ganecaude, comm. de Vilar-

donnel, Aude (Arnaud Bo- nafos de), 134, 169, 170.

(Arnaud Daide de), 133, 170.

(Arnaud Romevi de), 134.

(Bernard Jourdain de), 133, 137.

(Esclarmonde de), 227.

(Guillaume-Michel de), 134, 167.

(Guillaume Ponairer de), 134, 168; ses garants, 169, 170-171.

(Guillaume-Pons Sigui de), 134, 169, 170.

(Jean-Noeil de), 169.

(Jean Sabatier de), 169, 226, 227, 237.

(Pierre Aymeric de), 134.

(Pierre Bonafos de), 134, 169, 170, 205.

(Pierre Dayde de), 133, 167.

(R. Bonet de Villardonel de), 169.

(R. Faure de), 133, 134, 170.

(Ravmond Gaufre de), 134, 169.

(Rixendis de), 236.

(Véziade do), 170. Ganalle (Hugues de la), 5.

(Raymond de la), 5. Canot (Arnaud de), Aude, 247,

267, 296.

Ganet (Raymond de), frère iMi-

neur, 127. Gantorbéry (Saint-Thomas de),

169, note 1. Gapdeville (G.), curé de Blo-

raac, Aude, 168. Gapendu (Bernard de), Aude,

évèque de Garcassonne, 29*,

note 3.

(Bernard de Mairot de), 153.

(Guillaume Sabbatier do), 152, 153.

(Pons de Mora de), 153. Gappstang, Hérault, 73*, 122*-

123*, 127*.

(J. de), sous-prieur des frères Prêcheurs de Narbonne, 257.

Gapus (Jean), 98*, note 2. Garabordas (Aldric), capitoul

de Toulouse, 67. Garaman, Haute-Garonne, 43,

97, note 1.

(Alric de), 172*.

(Bertrand de), 88*, note 2.

(dame do), 62*.

(Raymond Bastier de), 177*. 178*.

Garbonel (R.), 158.

(Raymond), 172*. Garbonier ( Raymond ) , frère

Mineur, notaire, 69, note 1. Garbonières (Raymond de),

145*. Garcasobrega. "Voy. Cargaso-

brega. Garcassés (B.), de Villefloure,

Aude, 286, 288, 290.

(G.), 190.

(R.), 288. Garcassonne, Audo, 7*, note 2,

108*, 110*; 117, 317, 329.

(archidiacre de), 61*, 136* et note 5, 139, 171,235, note 2.

(archiprêtre de), 31*, 200, 253,271, 286, 328.

(Bourg ou Ville Basse de), 41*; 116, 126, 154, 159, 164, 165, 168, 170, 171, 173, 176- 178, 180-183, 198, 200, 207, 209, 212, 213, 227, 230, 239, 265,282,295; églises, 116, note 2, 128, 139, 140, 159,

364

TABLE ALPHABÉTIQUE.

173, 184, 252; frères Prê- cheurs, 230 ; maison du Maréchal, 284. Carcassonne (chanoines de), 1 62.

(consuls de), 138*, note 2, 189*, 192*, 202*: 304, 305, 311-314, 328.

(évêque de), 14*, 15*, 43*, noie 2, 53*, 57* et note 5, 63*, 83*-87*, 275*, 126, note 1,326, 327, 34 1 ; dépositions , 246, 250, 251, 253, 254; com- mutation de peines, 123*. Cf. 1*, note 2, 117-131, 133, 135-

146, 149, 152-157, 162, 164, 165, 173, 175, 192, 200, 225, 235, 246, 251, 252-254, 310; chapelain de l'évêque, 187, 201. Voy. Arnaud (Guil- laume), Radulphe.

(inquisiteur de), 1*, note 2, 30*, note 5, 36*, 43*, note 2, 44* et note 4, 56*-58*, 98*, 108*, 123*-126*, 128*, 189*, 245*, 246*, 163, 306, 307, 312, 327, note 2.

(inquisition à) : abjuration, 292 ; citations, 216, 265 ; comparutions, 136, 139, 140,

147, 153, 161-163, 172, 175, 179, 195, 219, 276, 297; confessions, 231, 270, 271, 292; dépositions, 201*; 285, 300; détention, 116*, note 1; 158, 163, 322; hé- rétiques brûlés, 287.

(officiai de), 120, 131-133, 138, 139, 153, 169, 173, 174, 200, 230, 254, 270, 272, 296.

(sénéchal de), 7*, 37*, 62, 63 et note 2, 287, 288, 310.

(Ber. Guilabert de), 212.

(Ber. Tarasson de), 178.

(Castel Faur de), 192*; 235, note 2.

(P. Barrot de), 158.

(P. Garcias de), 150.

(P. Martin do), 209.

(P. Mary de), 207.

(P. H. Gocels), 200.

(Pierre-G. de), 154.

Carcassonne (R. Laboureur de), 227, 230.

(Roger Bomacip de), 183.

(Rustiques de), 230. Cardelhac (Isar de), 194*, 294*. Cardinau.^ (collège des), 302.

commissaires, 311-313, 322, 326-328, 339, 340, 342.

Cargasobrega, près de Leuc,

Aude, 284, 288, 291. Carmes (les) d'Albi, 97*. Carol (Guillaume), 34*, note 8. Carpentras (l'évêque de), "Vau-

cluse, 55*. Carratier (Jean), huissier, 187*. Carrière (Guillaume), 166*.

(P. Ber.), 164.

(Raymond), 7. Cartel (Arnaud), 143. Carvas (Bonet de), 195*. Casalac (Raymond de), 291. Casais (Jacques de), 192*. Cases (IBernard), 294*. Casillac (Ber. de), 241. Cassagne (R. Gombert de la),

176*. Cassaire (Jean), 229. Cassanhas (Pierre), 318. Cassés (les), Aude, 22, 34, 37.

(Pierre Bofilh des), 24.

(Raymond Brezeg des), 108, note 1.

Gastanet (Bernard de), évêque d'Albi, 36*, 96*, 208*, 240*, 246*, 291*, 293*; 306, note 1, 321, 322, note 1 ; sa notice, 92*, note 4 ; son action contre l'hérésie, 92*-98*, 183*, 231*, 232*; plaintes et in- formation contre lui, 38*, 39*; 306, 307; se retire à Ro- mans, 322; transféré au Puy, 39*; créé cardinal, 41*.

Castanié ( Jean ) , vicaire de l'évêque de Béziers, 57*. 123*- 126*.

Castans,Aude(P.-Gontrand de), 226.

Castel (Aymeric), svndic de Carcassonne, 328, 329-330.

Castelbon (Arnaud de), 223*.

(seigneurie de), 219*, 220*.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

365

Gastelnaudary, Aude, 41*, 146*, 97, note 1.

(G-uillaumo de), 81*, note 1, 158.

(Raymond de), chevalier, 334.

r (Raymond de), 16. Castelsarrasin , ïarn-et-Ga- ronne, 145*, 42.

(Aymeric de Bressols de), 41. Castillon (Gui de), chevalier,

143*.

(Jean de), frère Mineur, 44*, note 4.

Gastlar (Willem-Raymond del), 108, note 1.

Castres, Tarn, 45, note 1 ; archiprêtre, 187*; évêque, 47*, 123*, 125*. Voy. Déodat; inquisition, 1*, note 2, 57*, note 5, 167*, 189*; Saint- Vincent, 159, note 1.

(Raynaud de), 285. Castro (Atho de), 200.

(Aymeric de), 40*, 42*, 293*, 305, 313.

Gat (Alamande), 298, 299.

(Arnaud), 235.

(Arnaud) de Montolieu, Aude, 125.

(P.) de Montolieu, 182.

(Raymond), chevalier, 298, 300.

Gatalan, hérétique, 254.

(Albert), 338.

(Bernard),. 2 18.

(Bernard-Etienne), 243.

(Pierre), 314. Gatalogne, 11*, 122*, 221,233*. Gathala (Arnaud), inquisiteur,

135*.

(Raymond), prêtre, de Rou- jan, Hérault, 116, note 1.

Gathares, 22.

Catherini (Durand), 124 et suiv. Gaucer (Ar. de), de Saissac, Aude, 176, 177.

(Pierre de), 117.

(R. de), 177. Gaudabronde (G. de), 157-158.

(P.-Pagés de), 227.

(P.-Rey de), 176.

Gauna (Ber.), 137, 205.

(Pierre), hérétique, 296. Gaune, Aude, 10*, note 4, 69*,

140*; 137, 248, 253, note 3, 257 ; abjurations, 245, 248, 249, 253, 257, 259, 262, 269, 271, 286, 292-294, 297.

(.\rnaud-Miroand de), ses ga- rants, 128-129.

(Ber.-Archambaud de), ga- rant, 200.

(R.-Morlane de), 225. Gaurs (Raymond de), 318. Gauso (Guillaume), 104*. Gaussemire (Pierre de), prieur

des frères Prêcheurs de Nar-

bonne, 38, note 1. Gaussens (Fr.-Odon de), frère

Prêcheur, 245*. Gaussou (Adalaïs de), Ariège,

105.

(Aycred-Boret de), 106*.

(Bernard de), 106*. Gaution (la), 18*, 51*, 169*,

note 5; son importance, 278*, 279*; caution in soli- diim, 117, 118, 119, 120, 121, 123, 125, 126, etc.; parta- gée, 239; pour un tiers, 117, 118, 120, 122, 123, 128, 129, etc.; pour son frère, 116; pour sa femme, 119- 120; pour soi-même, 119, 142; caution par serment et acte public, 138, 141, 143, 150, 151 ; par acte pu- blic, 152-153; par serment, 117, 118, 120, 121, 123, 125, 126, 128, 129, 132, 136, 149, 213, 229 ; avec renoncement à tout droit, 140, 141, 144; avec obligation des biens, 117, 118, 120, 125, 126, 128, 129, 130, 131, 133, 134, 217, 227, 241; avec obligation de soi, 126, 120-131, 133, 134,143,151,153,209; sous peine des biens et de la per- sonne, 239, 241, 242; sous une peine pécuniaire, 81*, note 1, 116, 121, 123, 128,

366

TABLE ALPHABETIQUE.

etc.; de cinquante sous, 123; de cent sous, 214, 240; de cent cinquante sous, 159, 224 ; de deux cents sous, 120; de cinq cents sous, 238 ; de dix livres, 204, 210, 224, 226,

229, 242; de quinze livres, 236 ; de vingt livres, 197, 198, 200, 212, 223, 227, 228,

230, 233-235, 240 ; de vingt- cinq livres, 119, 122, 198; de trente livres, 117, 204, 225, 237, 238 ; de quarante livres, 239; de cinquante livres, 118, 120, 122, 125-130, 133-135,

137, etc.; de soixante livres, , 169; de cent livres, 119, 129,

138, 154, 161, 165, 167, 171, 172, etc.

Gaux (Bernard de), inquisiteur, 14*, note 4, 249*; ses actes comme inquisiteur, 148*-1 60*;

sentences qu'il rend avec Jean de Saint-Pierre, des- cription et analyse du ms. qui les contient, 248*-266*;

texte de ces sentences, 1 et suiv., 257; confession d'Ar- naud Cimordan, loi*, note 1 ;

reçoit les dépositions contre Pierre Garcias, 90 et suiv.;

consulte Guillaume de la Broue, archevêque de Nar- bonne; rôponse de celui-ci, 69. Voy. 14*, note 4, 60*, note 1, 141*, 150*,180*, 234*;

' 1, 4, 8, 10, 16, 19,21,24,27, 29, 32, 34, 37, 38, 40, 42,44, 48, 49, 52, 55, 57, 58, 60, 62, 64, 65, 68, 74, 77, 81, 83, 84- 86, 88, 95, 101,106,110,114.

Caux-et-Sauzens (Manescot de), Aude, 145.

(Raymond de), 192. Gauzit (B. de), 102.

(Pierre), 101.

(Raymond), du Mas-Saintes- Puelles, Aude, 102, note 1.

Gavaier, portier, de Garcas-

ponne, 120. Gavanac, Aude, 159, 256, 259,

265, 270, 276, 277, 278, 279, 280. Gavanac (Alazaïs-Sicred de), in- carcérée, 132.

(Belason de), 117.

(Ber. de), 229.

(Ber. de), de Mireval, 240.

(Raymond-Tocaire de), ga- rant, 117.

(Raymond de Villandric de), sa confession, 259, 273.

(Saisie de), sa confession, 270.

(Sicred de), ses garants, 117; les hérétiques dans sa mai- son, 260, 262, 263 ;— ses con- fessions, 271, 272.

(Vital de), 117.

Caylus, Tarn-et-Garonne, 10. Gazalrenoux, Aude, 265, 280, 290.

(G. de), 287.

(P. de), 217, 218, 225.

(Raymond de), chevalier, 287, 289, 291, 292.

(Sicred de), 292.

Gazelle (Sibille), de Gignac,

Hérault, fraticelle, 116*,

note 1. Gazevieille, cant. des Matelles,

Hérault (curé de), 337. Gazillac, cant. de Garcassonne,

Aude.

(Ar. de) de l'Ile, 164, 241.

(Ber. de), de Gabrespine, Aude, garant, 241.

(Etienne de), 289.

(R. de), bayle de Raymond de Gazalrenoux , chevalier, 289.

(Raymond de), 325. Gazouls- l'Hérault (Guillaume

de), 116, note 1. Gellani (Pierre), inquisiteur,

141*; ses actes, 147*, 148*. Geller (Amblard), 229. Cenlenaria, bois, 63*, note 2. Gerda (Pons), 228, 229.

(R.), 157. Gessenon, Hérault, 127*. Gestayrols (curé de), Tarn, 173*. Ghabot (Bernard), 126*.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

367

Ghalhau, 150.

Cliamayou (Henri), inquisiteur de Garcassonne, 87*, 116*, note 1 ; ses actes, 124*- 128*, 206*-209* ; commuta- tions de peines, 57*, 123*; pénitences, 57*; sentence d'exhumation, 57*; consul- tations inquisitoriales et sen- tences, 111,11 2 ; poursuites à Montpellier sans le concours de l'évêque, 129, note 3.

Chapelain (G.), 160.

Chapelle (Imbert de la), damoi- seau, 348.

Chancelier (Arnaud), 136* et note 6.

Charles IV le Bel, roi de France, 232*, note 8.

Gharols (?), Drôme, 310.

Chartres, Eure-et-Loir, pèleri- nage mineur, 159, note 1.

(Raynaud de), inquisiteur, 78*, note 4, 155*, 158*, 164*; sa lettre à Alfonse de Poi- tiers, 157*; ses actes, 166*- 167*.

Chatbert (Bernard), 137.

(Jean), 211.

Château -Narbonnais, à Tou- louse, prison, 180*, 242*, no- te 1; 8, note 2.

Chatmar (Laurent), 194.

(P.), 165, 166, 238.

(P.), de Villardonnel, Aude, 240.

(Pons), de Rustiques, Aude, 181.

(R.), de Conques, Aude, 197. Ghaulets (André), sénéchal de

Garcassonne, 62*, 63* et no- te 2, 287, 288.

Ghefol (R.), 237.

Chemise {camisia), 263.

Chogesio (Guillaume de), 217*.

Chrétien de Milan, 269.

Gicard (R.), dit aussi Vassaro, 34.

Gicre (Arnaud), d'Ax, 206*.

Cimordan (Arnaud), de Gas- cogne, 81*, note 1, 152*, 167*, 177*.

Cimorre (Bertrand de), 7*, no- te 2.

Citation, 51*, 216; lettres de citation, 233.

Clairac (Bernard de), 227*, note 6.

Clarin, évoque de Garcassonne,

220*. Clausa (Corn de), 264. Clausis (ruisseau de), 267. Clavel (Etienne), archiprêtre de

Laurac, Aude, 165. Clément IV, pape, 27*-29*, 31*,

33*, 239*. Clément V, pape, 38*-41*; 304,

306, 309 note 2, 310, note 1.

Voy. 291*, 293*, 294*, 302,

note 1. Clerc (Bernard), 110*; 165, 166,

228.

(Durand), bourgeois d'Albi, 318

(G.-Guillaume), 169, 225.

(Guillaume), 165, 222, 224; témoin, 195, 223.

(Guillaume), de la Bastide- Esparbeirenque, Aude, 222, 223.

(Pierre), 228.

Clercs (dégradation des), 33*. Glermont (Aymeric de), 65*.

(Bertrand de), inquisiteur, 191* -197. Cf. 97*, note 1, 137*, note 3, 245*, 291*; 322, note 1.

(Rayraond-Goiric de), 120. Clermont-l'Hérault (béguins de),

116*, note 1. des (Raymond de), bourgeois

d'Albi, 318. Clues (Guillaume de), notaire de

Montpellier, 152. Gogorla (en), 88*, note 2.

(Raymond), 185*; 325 et note 2.

Gogot (Guillaume), frère Mi- neur, 90 et suiv.,96, 97, 101, 102, 103, 104, 113.

Cohardon (Guillaume de), séné- chal de Garcassonne, 227*, note 6.

368

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Colo (Etienne de), notaire, 34*, note 8.

Cologne (les Trois-Rois de), pè- lerinage majeur, 159, note 1.

Colomb (Pierre), 130.

Colonge (Guillaume de), inqui- siteur en Catalogne, 223*.

Goll (Guiraud), procureur d'Al- bi, 319.

(Isarn), hérétique, 97*, 195*, 240. Voy. 94% note 2, 293*.

Collemezzo (Pierre de), évêque

d'Albano, 17*. Combailh (Jean), régent des

écoles de Montréal, Aude, 1*,

note 2. Combes (Ber.), 164. Corabret (Bernard de), évêque

d'Albi, 92*, note 2; 20. Comellis (Pierre f/e),^27y.

(hérétiques à), 279. Comminges (le comte de), 65*.

(l'évêque de Saint-Bertrand de), Haute-Garonne, 16*.

(Raymond de), archevêque de Toulouse, 41*.

Commissaires épiscopaux, 57*,

110*.

Comparution, 72*, 178, 179, 181,

183, 188, 189, 194, 195, 202,

214, 219, 232-233. Compayré, 310, note 1. Compostelle (Saint-Jacques de),

pèlerinage majeur, 159, note 1. Coms (en Estevès), 88*, note 2. Comtat - Venaissin ( poursuite

dans le), 29*, note 1, 30*,

note 6. Comte ( Bernard ) , bourgeois

d'Albi, 318. Comtesse, femme de Robert de

Sons, 206*. Conciles d'Albi, 57*.

de Béziers, 56*, 124, note 1.

de Montpellier, 57*.

de Narbonne, 47*.

de Toulouse, 46*.

de Valence, 58*.

deVienne(1311).Voy.Vienne

(concile de).

Concours du juge ordinaire et

du juge délégué, 113*. Concoutz (W. de), curé de Ca-

hors, 38, 42. Concoz (Jacques de), évêque de

Lodève, 122*. Condamnations prononcées k la suite d'aveux ou en pré- sence de preuves indéniables, 49*; prononcées d'après la preuve unique fournie par les témoins, 259*, note 14 ; dans les sentences de Jean de Saint-Pierre, 263*, 264* ; principaux personnages qui en sont frappés, 265*. Condat (Hugues de) , 1 72*, note 1 .

Confession ou aveu, 2, 4-8, 11, 16, 19, 21, 24, 27, 29, 32, 34, 39,41, 42, 44, 48, 49,53, 56, 59, 60, 62, 65, 66, 68, 75, 78, 81-83. Voy. 189, 190, 195, 226, 231, 234, 235, 268- 273, 275, 285, 286, 288, 290, 292-298, 300, 301, 322-325, notes.

Confiscations : perçues par l'évê- que d'Albi, 22* et note 3; perçues par la puissance sé- culière, 211*; dans les affaires litigieuses, ie séné- chal devait prendre l'avis de l'inquisiteur, 218*; rôles des confiscations, 94* ; leur comptabilité, 227* ; admi- nistration financière, 230*, 231*, 232*. Voy. 226*, 260*, 213, 297; 81*, note 1.

Conflit du pays avec les inqui- siteurs, 303.

Confrérie contre les hérétiques créée à Albi en 1243, 88*, note 2.

Confrontation des témoins, 120*, note.

Congost(Gulharddel),97,notel.

Conques, Aude, 158*, 206*, 172.

(Adam Baudit de), 28*.

(Auger de), 122.

(Bcr. de Bram de), 158.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

369

Conques (Ber. Morret de), 150, 172, 173.

(Guillaume-Pierre de), 134.

(Martin de Bram de), 158.

(P. Grazit de), 222.

(P. Morel de), 172, 173.

(P. Roia de), 174.

(Pierre de la Garde de), 132.

(Pierre Isarn de), 219.

(Pons Gavauda de), 170.

(Pons Vital de), 188, 202.

(R. Bernard de), 172.

(R. Chatmar de), clerc, 197.

R. Sicre de), 157.

(R. Textoris de), 220.

(Raymonde de), 202.

(Roger-Isarn de), 219.

(Sicarde de), ses garants, 172. Conques, Aveyron, pèlerinage

mineur, 159, note 1. Constant (Jean), 193*, 323, et note 7.

(Raymond), 193*, 323, et note 3.

Consuls, forme de leur serment,

1*, note 2. Consultation inquisitoriale, 57*,

58*, 71*, 107*, 109*, 137*,

note 9, 206* et suiv. Copier (Raymond), 194. Gorbières, cant. de Chalabre,

Aude (B., archidiacre de), 9*,

note G, 71*. Cordes, Tarn, 38*, 98*, notes 2

et 3, 137*, note 4, 138*, 216*,

306, 307, 311, 313, 333-335,

339, 340, 345, 346, 348. Corneilla (prieur de Notre-Dame

de), 34*, note 8. Corneillan (Guillaume de), 105*. Cornes (archidiacre de), 42. Gornèze, comm. de Coufïoulens,

cant. de Garcassonne, Aude,

159, 268, 278, 282.

(Arnaud Pages de), 252.

(Bernard Pages de), 268.

(Fais de), 252-257.

(Guillaume de), 251, 252.

(Guillaume-Arnaud de), 268.

(Guillaume Carcassonne de), 251, 252.

Gornèze (Guillaume-Jean de), 256.

(Guillaume-Sycre de), 266.

(Pierre), 255, 267.

(Pierre de), 252, 253, 267.

(Pierre-Etienne de), 129, 266.

(Pierre-Guillaume de), con- seiller des consuls de Carcas- sonne, 314.

(Pons de), de Limoux, 255.

(Raymond de Cuxac-Gabar- dès de), 266, 267.

(Raymond Pages de), 268, 269.

Cornudelx (Jean de), 261, 262,

276. Corral (P.-W.), 180. Corrège (Joseph), inquisiteur de

Carcassonne, 1*, note 2. Corlareyo (Géraud de), ofticier

de l'inquisition, 203*. Cortesia, sœur de W. Marchand,

37. Cortz (hérétiques à), 275. Coson (G. -Pierre), conseiller des

consuls do Carcassonne, 314. Cassas (Raymond-Aimeric de),

44. Costa (Guillaume), lieutenant

inquisiteur, 113*, 137*, et

note 6.

(Raymond), sénéchal, 37*.

Raymond de), 106*, 107*.

(Vital), 240.

Goste ( Raymond), évêque d'Elne, 56*.

CoulToulens, cant. de Carcas- sonne, Aude, 159, 253, 261, 270, 272, 273, 276, 290.

Couffoulens (Acier-Bernard de), 255, 256, 264, 265, 272, 277, 279, 280, 281, 282, 284, 285, 297.

(Ar. Guifre de), 205, 224.

(Ar. -Guillaume Sarte de), 224.

(Ar.-Pela de), 292.

(Arn. -Willem de), 205.

( Arnaud-Brunel de), 128, 261, 273.

(Arnaud de naGenta de), 276.

(Arnaud GibeUn de), 292.

24

TABLE ALPHABÉTIQUE.

370

Gouffoulens (B. Leroux de), 293. _ (Bernard de Lagrasse de),

267. —"(Bernard Tarde de), 122.

(Guillaume Gros de), 128.

(Guillaume Séguior de), 128.

(Guillaume Toulouse de), 262, 263.

(Isarn Guifre de), 128.

Pierre Pelha de), 135.

(Pierre Roger de la Roque

de) 1^2. _ (Pons-Adalbertde),205,224,

245, 253, 262, 263, 274, 292.

(Pons Margat de), 122.

(R.-Ber. de), 205.

(Raina de), 224.

(Raymonde de), 295.

(Vergilia de), 164. Crasto (Bernard), 77. Crémone (l'hérésie a), 16b . Criminel (héritiers du), 51*. Crivelier (Bertrand), 88. Croix : su r les vêtements en signe

d'hérésie, 159, 194; sur tout le vêtement, 10, 216 ; de fil, 258 ; permission de la poser, 135; imposée de nouveau, 198; grâce des croix, 67% 108% 109% 10% 112% 128% 262% 283% 159, 200, 215, 234, 235, 283, 301.

_ (prendre la), ou servir en terre sainte, peine rempla- çant la prison, 45, note 1,

. 159,181, 188, 193, 202,207, 208,209,210.

Cuc (Gui de), membre de la confrérie contre les héréti- ques créée à Albi en 1243, 88*, note 2.

(Olivier de), chevalier, 75 ,

note 3. .

(Raymond de), 136*, note 6.

Cucumeris (G.), 156, 171. Cueva (Alphonse de la), cardi- nal, 253% note 2. Cumiés (Gauzion de), 53. Cupientes (le statut), 6*, 7% 224*,

225*. Curé d'Aigues-Vives, cant. de

Peyriac-Minervois, Aude, 136, 139, 141, 146, 170. Curé d'Arzens, cant. de Mont- réal, Aude, 151.

de Blomac, cant. de Pey- riac-Minervois, Aude, 168.

de Cahors, Lot, 38, 42.

de Capserviés, comm. de Ro- quefère, Aude, 232.

des Cassés, Haute-Garonne,

34. , .

de Conques-sur-Orbiel, Au- de, 172.

de la Dalbade, Toulouse, 16,

26, 36.

de la Daurade, Toulouse, Z, 3, 7, 16, 18, 24, 26, 29, 30, 33, 38, 44, 52, 54, 55, 57, 58, 61,64, 66, 67, 69, note 1, 78, 81, 87, 108. ^ ^

de Dreuilhe, cant. de Castel- naudary, Aude, 292.

d'Escalquens, cant. de Mont- giscard, Haute-Garonne, 67.

de Fanjeaux, Aude, 26, 29, 48.

de Gasconia, 81*, note 1.

des nhes, cant. du Mas-Ca- bardés, Aude, 173, 226.

de Labécède, Aude, 10.

de Ladinhac, Cantal (?), 18, 20,24,26,73.

du Mas-Saintes-Puelies,cant. de Castelnaudary, Aude, 10,

^^- , T

de Montlaur, cant. de La- grasse, 289.

de Pradelles-en-Val, cant. de Lagrasse, Aude, 186.

de Puylaurens, Tarn, 34.

de Roquefère, cant. du^Mas- Cabardès, Aude, 26, 187-188.

de Saint-Étienne deToulouse, 16, 20, 30, 33, 36, 38, 54, 61, 69, note 1, 76.

de Saint-Germier, cant. de Villefranche -de - Lauragais, Haute-Garonne, 29, 89.

_ de Saint-Julia-de-Grascapou, cant. de Revel, Haute-Ga- ronne, 30.

de Saint-Michel de Carcas-

sonne, 252.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

371

Curé de Saint - Pierre- des-Gui- sines de Toulouse, 24, 69, note 1.

de Saint-Pierre-de-Lages, Haute-Garonne, 81.

de Saint-Sernin de Toulouse, 3, 16, 18, 20, 24, 26, 30, 33, 36, 38, 44, 48, 52, 54, 55 58 61, 64, 66, 67, 69, note 1.

de Saint- Vincent de Garcas- sonne, 128.

de Sauzens, cant. d'Alzonne, Aude, 155, 224.

du Taur de Toulouse, 69, note 1.

de Taurize, cant. de La- grasse, Aude, 146.

de Valleta, 226.

de Verfeil, Haute-Garonne, 18, 20, 34_, 36.

de Verzeille, cant. de Saint- Hilaire, Aude, 197.

de Villalier, cant. de Gon- ques, Aude, 172.

de Villeneuve, cant. de Mont- réal, Aude, 76, 77.

Curiae swculari relinquendum (la formule), 66*, 67*, 68*, 70*.

Guxac-Gabardès, cant. de Sais- sac, Aude, 165.

(Ar. Barte de), 171.

(Ar. Lebrel de), 165.

Ber.-Glerc de), 165.

(Ber.-Jean deL 171.

(Ber. Mauri de), 171.

(Ber. de Saint-Sébastien de), 242. "

(Bernard Vezola de), 227.

(G.-Guiraud de), 165.

(G.-Radulphe de), 171.

(Guillelme de), 165.

(Jacques de), 165.

(Jacques Maury de), 171.

(Jean Bonel de), 165.

(Martin-Roger de), 171.

(P. Gatala de), 165.

(P. Mata de), 165.

(P. Sanhe de), 165.

(R. de), de Cornèze, 266, 267.

(R. Ratmir de), 171.

D

Daide (Arnaud), 133, 170.

(Bernard), de Ganecaude, 170.

(Bernard), de Saint- Agne, 4.

(G.), 205. ^ '

(Pierre), 133.

(Pierre), de Ganecaude, 167.

(R.), 179.

Daitz (Arnaud), frère Mineur, 111. '

Dalbade. Voy. Guré de la Dal-

bade. Dalbars (Jean), 208.

(P.), 208, 210.

Dalou (curé de), Ariège, 104*.

Damiac (Raymond-Martin de), 75*, note 3. Gf. 77*, et note 1.

Darros (G.), 167.

Dauas (Jean), 140, 141, 142, 143, 144. '

Daurade. Voy. Guré de la Dau- rade.

Daury (Durand), 75.

David (P.), 214.

(R.),120,123, 124, 133, 139, 141, 151, 155, 268, 296; - curé de Saint-Vincent de Garcassonne, 127 ; curé de Taurize, 146 ; inquisiteur, 160*, 277*, 172, 178, 179, 184 188, 189, 192-194, 199, 202 204, 214, 232, 243.

Davin (Guillaume), 21*, note 3.

(Jean), 106*.

Davinia (Nébout de), témoin, 7, 18, 31, 36. ' '

Debraud (P.), notaire, 200.

Défense laissée à l'bérétique, 259*, 280*, 281*, 74, 75, 131- 133, 136, 138-140, 155, 161- 163, 172, 173, 178, 181, 183, 184, 190, 195, 220-222, 243.

Dégradation prononcée contre des clercs hérétiques, 8*, 9*, et note 8, 110*, 112*, 124*.

Delboc (Raymond), 172*, note 1.

Délégation, 72*.

Delher (Etienne), prieur des frères Prêcheurs de Montpel- lier, 137*, note 9.

Delhols (Ar. de), 169.

372

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Délicieux (Bernard), 30% 189*. 202% 230% 246% 294% 307, note 1 ; attise le conflit entre le pays et l'inquisition, 38*; Benoît XI ordonne son arrestation, 37*; il est poursuivi sous Jean XXII, 41*, et condamné à la pri- son perpétuelle, 108*; les actes de son procès, 41*, 42*.

Delort (Guiraud), 193*.

(Sicart), 114*, 196*, 197*. Delport (Jean), 293*. Dental (P.), 239.

Déodat, évêque de Castres, 56*, 57*.

(Bernard), 285.

(fr.), de Rodez, des frères. Mineurs, 91,95,104, 105, 107, 113, 114.

(Pierre), vicaire de l'évêque de Castres, 123*, 125* et suiv.

Dépositions, 51*,172*-180*,199*, 200*, 201*; leur transcrip- tion, 29* ; déposition écrite de la propre main de celui qui l'a faite, 199*.

Desbordes (Bernard), évêque d'AIbi, 40*, et note 2.

Devin consulté par les plus hauts personnages ecclésias- tiques, 78*, note 4.

Didier (Guillaume), 172*.

Dies, hérétique, 283.

Digon(Ber.), 116, 151,152, 153,

155, 156, 158, 161, 166, 168, 171, 186-188, 194, 198, 199, 205, 213.

Diurne (Guillelme), 191.

Divination , cause inquisito- riale, 25*.

Dominique (Pons), 8, note 2.

Dominique (S.), ami de Foul- ques, évêque de Toulouse, 74*, 75*, et note 4 ; il n'est point le fondateur de l'inqui- sition, 54*, note 1.

Donadieu (Ayssola), bourgeois d'AIbi, 318.

Donat (Bernard), 4.

Donuzel (P.), 167.

Dorbert (Arn.), 4.

Dot de la femme d'abord confis- quée dans le cas d'hérésie du mari, mise hors de saisie, 21*.

Dourgoe (château de), Tarn, 72*.

Douzens (Ber. de), 151, 195.

Dozil (G.), injustement accusé, 178, 179.

Dreuille, cant. de Castelnau- darv, Aude, 77, 125, 128, 292.

(Gùimet de), 78.

Drudas (P. de), chanoine de Saint-Sernin, 2, 7, 10, 16, 18, 20, 24, 26, 29, 43, 52, 57, 58.

Dualistes (doctrines), 203*, no- te 3, 90 et suiv.

Duel, 220.

Dufour (le P.), inquisiteur, 1*, note 2.

Vugniaco (Rainaud de), 231*, note 1.

Dulcin, femme de Pons Gairet, 178.

Dumas (Antoine), marchand d'AIbi, 1*, note 2.

Dumège, 266*.

Dupuy (Bernard). V. Fanjeaux.

(Raymond), évêque d'Agde, 126*.

(Raymond), de Sorèze, de- vin, 78*, note 4.

Durand, évêque d'AIbi, 88*-92*.

inquisiteur, 45, note 1.

(Ar.), 234, 238, 239.

(B.), consul de Cordes, 333.

(Ber.), 225, 345, 346.

(Bernard), 7.

(Bomassip), sous-prieur des frères Prêcheurs de Toulouse, 338.

(Pierre), institué inquisiteur, 14*, note 4, 233*, 251*; ses actes, 138* et suiv.

(Pons), 165.

(R.), 177, 220.

(Salvanh), inquisiteur, 138*, et note 2.

Durban (Ato), chanoine de Saint-Sernin, 2.

Durlbrt (Raymond de), provin- cial des frères Prêcheurs, 98*, note 2.

(Raymond de), de "Villasa-

TABLE ALPHABÉTIQUE.

373

vary, Aude, inquisiteur dé- signé par Bernard Gui, 134*, note 1. Duval (Raymond), 189*.

E

Ecclesia (Barthélémy rfe), prêtre,

103*. Échelle (supplice de 1'), 112*.

École (salle d'), des frères Mi- neurs de Toulouse, 101, 102, 104, 106, 108, 113.

Église (Etienne de 1'), inquisi- teur, 137*, et note 9.

Éguils, vicomte de Gastelbon, 219*, note 2.

Élargissement temporaire, 52*. Voy. Prison.

Elne (l'évêque d'), Pyrénées- Orientales, 34*, note 8, 53*, 126. Voy. Coste (Raymond).

Émancipation faite par un hé- rétique, 33*, 34*.

Embrin (Arnaud), 26*.

Embrun (archevêque d), 1 , note 2.

(province d'), 30*, note 6.

Empire (subside de 1'), lo% ^o-

te2. , . _..^

Encennia des hérétiques, 2bo .

Engarabou (P.), 173.

Ennemi mortel (1') nomme par le prévenu, 124, 132, 136, 137, 139, 140, 163, 172, 178, 183, 195, 219 ; écarté du procès, 28*

Enneyo (Jean de). Voy. Aunay.

Épîtres (texte des) chez les hé- rétiques, 97, note 1.

Éric, roi de Suède, 31*, note b.

Ermengarde, femme de G. Ar- naud, 291. , ^^^^

femme d'Isarn Pages, 179 .

femme deW.de Gouzens, 34. Ermencars, fille de Bernard de

Saint-Félix, 75*. Ermengaud (Ar.), 62. _ (P.), 149, 154. Ermessinde, 285.

femme de Bernard-Mir. Are-

Ermessindc, femme de P. Beg, 189.

fille d'Arnaud de Gastelbon,

223*. Escafre (G.), 176. Escalquens, cant. de Montgis-

card, Haute-Garonne, 67.

(Bernard d'), capitoul de Tou- louse, 10.

(Bertrand d'), capitoul de Toulouse, 36.

Escarbat (Ar.), 234. Esclarmonde, fréquente les hé- rétiques, 245, 249, 250.

femme de Pons Bret, 11.

femme de R. Amelius, 223.

femme de Raymond de Dur- fort, 174*.

mère de B. Othon, 63*. Escobillo (Guillaume), 285. Escoda (Jean), bourgeois d'Albi,

34 S Escoïan (Arnaud), 81*, note 1. Escuder (Ber.), 156.

(Peyrone), 5.

(R.), 133, 135, 227. Escorro (R.), 240. Esforsat (Ber.), 150. Espagne (G. d'), 157, 233. . Espenca (Laurent), bourgeois

d'Albi, 318. Esquivât (Pierre), 16. Étampes (Thibaut d'), chapelain

d'Alfonse de Poitiers, 213*,

note 3. Etienne, archiprétre de Laurac,

Aude, 38.

(Guillaume), 129, 141, 143, 166, 185, 200.

(Pierre), conseiller des con- suls d'Albi, 318.

(Pierre), de Cornèze, 266.

(R.), 129.

(Vital), 142, 143. Eucharistie, demandée par une

femme hérétique, 288. Eudes (maître), lieutenant du

comte de Poitiers, 167*. Eugène IV, pape, l*, note 2. Évangiles (texte des) chez les

hérétiques, 97, note 1.

374

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Évasion de prison, 44*. Voy. Prison.

Évêchés du Languedoc à la mort de Jean XXII, 58*, note 5.

Évêques : agissent de concert avec les inquisiteurs, 45*, 46*, 50*, 157-168, 311, 312; écrivent à Innocent IV et aux cardinaux, 53*, 54*; se l'ont représenter au prononcé des sentences, 56*- 58*; signalent certains abus à Al- fonse de Poitiers, 46*, et note 1 ; soutiennent les inquisiteurs, 53*, 54*; leurs sentences doivent être exécutées par la puissance séculière, 34*.

Exception légale, 131, 138, 139, 155, 173.

Excommunication (menace d') 152*, 2, 4, 5, 10, 16, 18, 24 26,29, 30,36,40,41,43,52 54,55,57,58, 60,64,66,79 81 ; fulminée, 38, 49, 73 portée, 65, 69, note 1,201 203, 204. Voy. 260*; contre ceux qui donnent la sépulture aux hérétiques, 33*.

Exhumations, 34*, note 8, 47*, note 2, 56*, 57*, 70*, 73*, 92*, note 1,112*, 125, 137*, note 7, 168*, 192*, note 4, 210*, 220*,

223*. Exil, peine, 17. Extradition, 206*, et note 1.

F., curé de Roquefèrc, Aude, 26.

Fa (Pons de), 5-6.

Fabre (B.), consul de Cahors, 42.

(R.), 140.

Fagot (Pons-Carbonel du), 143*.

Fajac-en-Val (Bernard de), 130.

Falga, cant. de Revei, Haute- Garonne (hérétiques de), 27.

Falga (Raymond du) de Mire-

mont, évêque de Toulouse,

52*, 77*, 79*, 160*. Fanasse (Bernard), procureur

d'Albi, 318. Faniaus (Ber.-R.), 203.

(Guillaume-Bernard), 203. Fanjeaux, Aude, 142*, 146*, 26,

29, 48, 49.

(Bernard Dupuy, de), 78.

(dames Corineus et Wil- lelme-Martine de), 75*, note 4.

(Gui Etienne-Bernard de), damoiseau, 173*, 174*.

(Pons de Piquel de), H.

(W. de Sérignan, de), 49. Farges (Béraud de), évêque

d'Albi, 40*, 97*, 125*.

(Bernard de), archevêque de Narbonne, 73*, 74*. Voy. 56*, 58*.

Farie (Bertrand de), 254, 270, 275.

—"(Robert de), 266.

Fatis (P.), 277.

Faubet (Jean du), frère Prê- cheur, 187*.

Faucilhard (maître Bérenger), procureur des consuls de Cordes, 344, 345, 346.

Faugoux (Jean du), lieutenant de l'inquisiteur, 190*-203*. Voy. 305, note 4.

Faur (Castel), de Garcassonne, 192*, 235, note 2.

Faure (Ar.), il.

(Ar.), 224.

(Ar.), surnommé Gap-de-Fer, 187.

(B.), 5.

(Barthélémy), 224.

(Ber.), 156, 158, 226.

(Ber.), 177.

(Bernard), 257.

(Durant), consul de Cordes, 345 346.

(Etienne), 11, 27.

Etienne), 348.

-(G.), 155, 209, 333; 227, 230.

(Olric), ])Ourgeois d'Albi, 318.

(P.), 189, 190, 191.

(P.), 150, 185, 187,205,238.

TABLE ALPHABETIQUE.

375

Faure (Pierre), 150*-152*, H.

(Pons), 181.

(Raymond), 433.

(Robert),notaire, 98*, note2.

(Sicard), inquisiteur, 137*, et nutfi 4.

(Vital), 81*, note 1. Fauresse, femme de A. Carcas- ses, de Villefloure, 286, 287.

femme de Bernard Carcasses, 290, 291.

femme de Guillaume Val- lato, 289.

femme de Pierre Marqués, 6.

femme de Pierre Vital de Li- moux, 173*, 174*.

(Bernarde), 187.

(Raymonde), 233. Faviés (P.-Étienne de), 140. Fays (femme), 91*.

Félix, frère Prêcheur, 256, 285. Fenassa (Bernard), d'Albi, frati- celle, 116*, note 1.

(Guillaume), 95*, 194*, 231*.

(Jean).

Fenouillédes (l'archiprêtre de), 168*.

(château et vicomte de), compris dans le diocèse de Narbonne, 21*, note 3.

Fenouillet , cant. d'Alaigne, Aude, 157, 331.

(Pierre de), 21*, note 3, 34*, ^ note 8, 168*. Voy. 192*.

Fer rouge (hérétique marqué

du), 242*, note 1. Ferier, hérétique, 267, 273,

275, 276. Ferrand (Rodrigue), prêtre du

Portugal, 178*. Ferrel (Guillaume), 119. Ferréol (Pierre), 233.

(R.), 204.

(Riche), 233.

Ferrier, inquisiteur, 13*, 16*, 60*, 61*, 138*-143*, 158*, 166*, 250*, 251-, 253*, 15, note 1, 45, note 1, 50, note 4, 131, note 1, 146, 299.

Ferrières (Bertrand de), olïicial de Toulouse, 81*, note 1.

(Raymond de), curé de la

Daurade de Toulouse, 3 et suiv., 108. FerroU (Arnaud), 291.

(Pons), 129.

Feuillants, comm. de La Bas- tide, Haute- Garonne, 81*, note 1.

(fr. Raymond Sanche de), 81*, note 1.

Fiac, Tarn, 170*. Fina (Guillaume), 296.

(Jean), 130.

Fine, épouse d'Isarn de Tau- riac, 97, note 1.

(G. de), 145.

Flandine, sœur de Raj'mond

de Casais, 291-292. Flassac, comm. de Limoux,

Aude (Pons de), 220. Flessade (G.-R.), 164. Florensa, femme de Pierre For-

ners, 60*, note 1. Floure, cant. de Gapendu,

Aude (curé de), 180.

(W.-F. de), 134. Foissenx (W. de), 91*, note 3. Foix, Ariège (l'abbé de Saint-

Volusien de), 142*.

(comtes de), 16*, 219*-223*, 227*. Voy. 232*, note 8.

(Bérenger de Scala de), 104*.

(Lambert de), 322, et note 1.

(Raymond de), 244*. Foie (Pierre), 11. Folquier (Ber.), 177, 178.

(Guillaume), bourgeois d'Al- bi, 318.

(R.), 125, 144.

Folquin (maître G.), 252, 266, 268, 276.

Fontaynas (Guillaume de), 147, 149.

Fontenilles (Hugues de), offi- ciai d'Albi, 124*; vicaire de l'évêque d'Albi, 125*.

Fonters-du-Razés, Aude (Ar- naud de), 272.

(Pierre de), 191.

Fontfroide, abbaye près de Nar- bonne, Aude (abbé de), 34*, note 8, 271, 309, et note 1, 312, 382, 335, 339, 342, 343.

376

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Fontiés-d'Aude, cant. de Ga- pendu, Aude (Ber. Dupuy de), 175.

(R. Deloume de), 175. Force (la), cant. de Fanjeaux,

Aude, 284. Fornayro, béguin, 116*, note 1. Forner (Ber.), 229.

(Jean), 154. _ (P.-G.), 171.

(R.), 242.

(Raymond), 254, 268. Forners (Pierre), 60*. Fornière (i'emmej, 186.

Fort, Fortz, curé de Saint-Ser- nin de Toulouse, 3 et suiv.

(Guillaume), 108, note 1.

_ (Guillaume), de Pamiers, 16*, 143*.

(R.), 66, note 1, 97, note 1. Fortanier, archidiacre de Cor- nes, 42.

Fouissenx (Lambert de), 95*, 195*, 232*.

Foulques, évêque de Toulouse, 47*, 59*, 60*, 74*-76*, 75*, note 4, 76*. ^oy. 243*.

Fournes (Ar. Boyer de), 195.

(Ar. Regina de), 195.

(G. de), 160, 239.

(Guillaume de), 195.

(P. Gavaer de), 198.

(P. Gili de), 195. Fournier (Bernard), 21.

(Guillaume), 164*, 166*.

(Jacques), 1*, note 2.

(Jacques), évêque de Pa- miers, 41*, 49*, note 1, 56*, 91, 137*, note 5; ses actes, 99*, 102*-lir; confessions entendues par lui, 103*-107*; sentences rendues par lui avec le concours de l'inquisi- teur, 108*-110*.

(Jean), 150, 156, 158, 160, 163, 171. 174-177, 179, 181, 182, 185, 187.

(P. W.), 168.

(Pons), 155. Fourtanens, 156* et suiv.

(Raymond de), 159*. Fradens (Pierre de), 81*, note 1.

Franc (Bernard), 104*.

François (fr.), 311.

Fransa (Galhard), 95*, 194*, ''31*.

—~( Pierre), 293*.

Fraticelles (les) dans le Langue- doc, 43*, et note 2, 116*, et note 1, 117*, 118*.

Frayssenenx (Sicard de), 195*.

Frédéric II, empereur, 30*, 31*, 68*, note 2, 99, et note 2.

Frédol (les), André, Bérenger, Bernard, Guillaume etPierre, originaires de Béziers, 114*, note 2.

(André), évêque de Mague- lonne, 121*, 122*, et note 1.

(Bérenger), évêque de Bé- ziers, 38*, 56*, 114*, 115, 304 et suiv.

(Guillaume), évêque de Bé- ziers, 56*, 57*, 58*.

Frémiac (Armand de), 75*, note 4.

(Arnaude de), 75*, note 4. Fresier (Bernard), 118. Frezapa, notaire des inquisi- teurs, 8, 31.

Frotier (Guillaume), chanoine

de Toulouse, 98*, note 2. Fulcov (Gui), archevêque de

Narbonne, 55*, 72*, 78*,

et note 4. Fumet (Bérenger), 95*, 194*,

231*, 232*; 323, note 1.

(Jacques), 95*, 114*, 231*, 232*, 324, note 5.

(Raymond), 185*, 186*, 187*. Furrin"^ (Pierre), 317.

G., abbé de Saint-Hilaire-de-

l'Aude, 131-132. G., archidiacre de Garcassonne,

139, 171. G., curé de Capserviés, 232. G., curé de Villeneuve, cant.

de Montréal, Aude, 154. G., inquisiteur, 257. G. (B.), curé de Sauzens, 155.

TABLE ALPHABETIQUE.

377

Gaillac, Tarn, 159*; abbé,

38% 302. Gairas (Ar.), 177-178. Gairaud (Âr.), 186.

(G.), 182.

(W.), 185. Gairet (Pons), 178. Gairveufc (Ber.), 189. Gaja-la-Selve (Willem Arnaud

à), 141*. Gaja-Villedieu, cant. de Li- moux, Aude (Pierre de), 295.

(R. de), 183.

Galand (Jean), inquisiteur, ses

actes, 182*-190*. Voy. 30*,

et note 5, 181*, 182*, 191*,

208*. Galard ( Arnold de ) , évêque

d'Agen, 212*. Galliac (Bertrand de), bayle du

comte de Toulouse, 134*,

note 1. Galhardus, frère de P. Vassal

de Saisigne, 149.

prieur du Mas - Saintes- Puelles, 75.

Galhac (Pierre), notaire de Ta- rascon, 199*, 200.

Gallinier (maître Arnaud), con- sul d'Albi, 305, 317, 340.

Galofi (Adémar), 177*.

Gameville (Pons de), 2, 6.

Gamezenc (G.), 240.

Ganges (Jacques de) , 34*, note 8.

Ganac, cant. de Foix, Ariège, 106*.

Garanou (Raymond de), 110*.

Garant (le) : renonce à la justice royale, 138; appelle celui pour lequel il a répondu, 167 ;

s'oblige à être otage, 223 ;

engage ses biens, 116 et suiv.; relevé de ses obliga- tions, 171 ; au gré des in- quisiteurs, 207.

Garcia (Guillaume), frère Mi- neur, 90-97, 100, 102, 106-108, 111, 113.

Garcias (maître), 174.

(Arnaud), consul d'Albi, 305, et note 3.

-(G.), 173.

Garcias (P.), 150.

(P.), des Bordes, 150.

(Pierre), du Bourguet-Nau, de Toulouse, 149*, 150, 218*, note 4, 251*, 267*, 90 et suiv.

(Raymond), 95*, 195*, 232*; 324, note 8.

Garde (Gaucelra de la), évêque

de Maguelonne, 56*. Gardiens des prisonniers, 40*,

326, 341. Gardouch, Haute-Garonne (l'ar-

chiprêtre de), 178*.

chevalier, 173*. Garin, 228. -(G.), 241.

(Pons), inquisiteur, ses actes, 138* et suiv.

(R.), 185. Garnier, 194*.

(W.), médecin, 74. Garric (Ar.), 161.

(Etienne) de Lavaur, 11.

(Guillaume), 300; incar- céré, 325, note 8.

(Guillaume) d'Arzens, 298.

(Guillaume), de Carcassonne, 56*, 233*, et note 1 . Voy. 245*.

Garrigue (Pons), 236*, note 1, 68, 80.

(Raymond), d'Albi, frati- celle, 116*, note 1.

Garsendis (Jacques), 201*. Garsias (G.|, le gascon. Voy.

Gassias. Gascogne (province de), 11*. Gasconia (curé de), 81*, note 1. Gassias (Gaissias, Garsias), le

gascon, 138, 140, 142-145. Gastaire (Raymond), 120. Gastine (Etienne de), inquisi- teur, ses actes, 169*-172*,

181*, 214*. Gaudiés (Guillaume - Bernard

Jot de), 105*. Gaufre (Raymond), 134, 169. Gaulassa (Astruc), 218. Gaumar (Ar. et G.), de la Bas-

tide-Rougepeyrc, 166. Gauré (Willem-Etienne de), 6,

48.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

378

Gaurs (Bernard de), notaire des

inquisiteurs, 7, 10. Gausbert (Ber.), 136, 164, 166,

176, 177, 296, 298, 299, 300.

(Guillaume), bourgeois d'Al- bi, 318.

(Raymond), 4. Gausia, 106*. Gausie, 110.

Gausinh (Ar.), 154, 165, 168,

201, 240. _ (Ber.), 239, 240. . Gautier (Isarn), bourgeois d Al-

bi, 318.

(P.), de la Bastide-Rouge- peyre, 166.

Gavauda (Pons), 170.

Gaytan (Nicolas), 348.

Gedor (Ber.), clerc de l'évêque

de Carcassonne, 166, 213. Geli (Ar.), 275, 276.

(Raymond), 251.

Gencer, femme de Ber. Folquier de Pezens, 177.

Générés (Saint-Pierre de), pè- lerinage mineur, 159, note 1.

Gênes (Marclie de), 27% 31% note 4.

Genla (Bernard de na), 276.

Gentilis, femme de Pierre Sco- la, 104*; fille de Guillaume Ros, 104*.

Géraud, 268.

(Pierre), 181*. . (Simon), 106*.

Gervaisa, bayle du Gabardès, 129.

Gignac, Hérault, 116*, note 1.

Gilbert (Pierre), 105.

Gili (Arnaud), 254.

Gilles, clerc du comte de Tou- louse, 140*.

(Arnaud), 273, 292.

(Bernard), 245, 249, 250.

(Durand), 277, 297.

(Raymond), 121, 245-249. Gimont, Gers, 81*, note 1, 69,

note 1. Gincstos (Jean), bourgeois d'AI- bi, 318.

Ginetti (Martini) , cardinal , 253*, note 2.

Girard, 242.

Gita (Anatabis), 254.

Gleise (Bernard), 7.

Goder (Ber.), 171.

Godin (le cardinal Guillaume- Pierre de), 43*, note 3.

Goiric (Barthélémy), 216, 218, 225.

(Ber.) le Vieux, 218,

(Jean), 216, 225.

Golfier (Guillaume), 95*, 194*, 231*, 324, et note 4.

(Pierre), bourgeois d'Albi, 318.

Gondalbert (P.), 186. Gonter (R.), 220, 234. Goran (R. de), 129. Gordo (G. de), 42, 151.

(R. de), d'Alzonne, 151. Gorgaud (Guillaume), notaire

d'Albi, 320, 321.

Gormond (Jacques), 137*, no- te 11.

Got (Bertrand de), vicomte de Lomagne, 227*, note 1. '

Gotran (P.), 226.

Gourdon, Lot, 148*.

Gourveufa (Ber.), 192.

Gourvieille (Bernard de), 75.

(Esclarmonde de), 11. Gouzens (maître Arnaud de),

inquisiteur de l'évêque de Toulouse. Ses actes, 136*, et note 9, 160*, 161* et suiv. ; officiai de Toulouse, 2.

(P. de), diacre, 165*.

(W. de), 11, 34.

Grabde (Raymond de), consul

de Cordes, Tarn, 98*, note 2. Grâce (temps de), 18*, 51*, 72*,

et note 2, 139*, 154*, 260*, 282*,

283*, 32, 36, 37, 45, 51, 61,

298, 300, note 1. Graisseux (W. de), autrement

dit Guimet de Dreuille, 78. Gramat (Etienne), de Ville-

neuve-les-Béziers, fraticelle,

116*, note 1. Gramazie (Guillelme de), 277. -- (R. de), 217.

TABLE ALl'HAJiÉTIQUE.

379

Gran (Pons), 75*, note 3. Grand (Jean), archevêque de

Sund, Norvège, 31*, note 6. Grand (Pierre), (ils de Jacques

d'Odars, 4, note 4, 27. Gras (Arnaud), 152*.

(maître R.), 301. Graulhet, Tarn (Rixendis de

Miraval de), 176*. Grazide, femme de Pierre Va-

quier de Moussoulens, 239. Grazit (P.), 221, 222. Grégoire IX, pape, 3*, 6*-13*,

47*, 54*, 66*, 68*, 109, note 2,

124, note 1. Grégoire X, pape, 29*. Grégoire XI, pape, 44*, note 4. Grenade, Haute-Garonne, 137*,

note 8. Grozas (W.), 88*, note 2. Grèzes (Ber.-Fabre de), 176, 177.

(Jean de), 151.

Grima (Dominique), évêque de Pamiers, 58*, 107*, 108*, 111*, 112*.

Grimaud (Pierre), 62, 80.

(W.), 27.

Grimoard (Pons), sénéclial de Gahors pour le comte de Tou- louse, 136*, note 3, 147*.

Grisolles, Tarn-et-Garonne, 18.

Gros (Ermessinde), de Lodève, fraticelle, 116*, note 1.

(Guillaume), 128.

(fr. R.), 101, 105. Grcsser (Pons), 34*, note 8. Grosset (Aymeric), 185*. Gualharde, 326.

femme de Bernard Ros, 104*. Gueirejat (Raymond), 214. Guerrer (Arnaud), 4.

Gui de Séverac, 214*, note 2.

Gui (Bernard), 112*, 118*, 180*, 198*,201*,202*,etnote2,232*, 243*, 244*, 305, note 3, 307, note 1 ; ses actes comme inquisiteur, 203*-206*; ta- bleau des sentences rendues par lui, 205*; tient un sermo puhlicu.s à Toulouse, 123*; son Uber senlentia- rum, 108*; il rend des sen-

tences avec l'évèque de Ra- miers, 108*; évêque de Lodève, il délègue les incjui- siteurs pour une sentence d'exhumation à rendre, 57*; il rend une sentence d'ex- humation, 125*; son opi- nion sur le premier titre que les frères Prêcheurs avaient à exercer rin(|uisition à Tou- louse, Albi, Garcassonne et Agen, 10*; sa Practica, 236*-238*; son récit des troubles de Garcassonne et d'Albi, 245*, 246*; les in- quisiteurs dont il donne le nom, 134*, note 1.

(Jean), consul d'Albi, 318.

(maître), 320.

(Pierre), bourgeois d'Albi, 318.

Guifre, fils de Gilles Guifred de Goufoulens, 224.

(Ar.), 205.

(Isarn), 128. Guiffrezes (Olivier dels), 276. Guilabert, ou Jacques d'Odars,

Haute-Garonne, 4, note 3.

(Adami, 207.

(Ar.), fils de Jacques d'Odars, 4, note 4.

(Ber.), 238.

(Guillaume), de Montolicu, son fils, 238.

Guillaume, évêque d'Agen, 83, 85.

grand archidiacre de Garcas- sonne, 136*, et note 5.

messager de Raymond de Casais, 289.

témoin, 218.

templier, 123, 130.

(Ar.), 228, 229, 245.

(Arnaud), évêque de Garcas- sonne, 121, 130,131, 132,146, 232, 301, note 2 ; refuse la grâce des croix à Raymond babatier, 150 ; reçoit ses aveux, 246, 251-254, 266, 268, 270, 271, 275-277, 292, 296, 299; consulte les devins,

380

TABLE ALPHABÉTIQUE.

78*, note 4. Voy. Arnaud (Guillaume). Guillaume (Pierre) l'Ancien, d'Unac, 106*.

(Pons), 137.

Guillelme alias Guillamone, sa déposition, 200*.

belle -fille de P. Sahne, 165.

femme de Bernard Benêt, 104*.

femme de Bernard Carsi- près, de Limoux, 92*, note 1, 168*.

femme de Guillaume Ar- naud, 69*.

femme de Guillaume Vallato, 289.

femme de Martial de Tor- reilles, 147.

fille de Raymond Gilles, 246. Guillermin, 218, 227, 228, 230,

234. Guillermine, femme de Thomas

de Saint-Flour, 173*, 174*. Guillot (Cuenus), curé de Podio-

tlierico, 344. Guiraud, 133.

curé d'Aigues-Vives, cant. de Peyriac-Minervois, Aude, 136, 139, 141, 146, 170.

gardien des frères Mineurs de Toulouse, 95.

(G.), 128, 165, 242.

(P.), 242.

. (R.), 160, 240. Guiraude, femme de Durand de Rouffiac d'Aude, 176*.

femme de Guillem Gat, 299. Guitaud (W. de), 56. Gurabert (Bernard), 105*. Guyenne (duché de), 1*, note 2.

H

Hares (fr. Vital), 81*, note 1. Hautpoul (Ar. Orre de), 59, 64. (Isar Bonhomme de), 250*, 62. Hector, sacristain de Cahors, 42. Helic (maître), archidiacre du Razès, 71*, 125.

Hélie, prieur de Saint-Pierre-

des-Cuisines, Toulouse, 2.

(R.), 182.

Henri III, roi de France, 1*, note 2.

Hérésie : distincte de la vaudoi- série, 244 et suiv.; sa doc- trine, 71, 90, 91, 92 et suiv.;

père élevant ses enfants dans l'hérésie, 4, note 4 ; abjuration de l'hérésie par les habitants d'un lieu, 18*; par les condamnés à la pri- son, 4, 5 et suiv.; entraî- nant la séparation du mari et de la femme dans deux cas, 21*; l'hérésie dans l'Albi- geois et le Castrais, 166*; en Italie, 166*; en Lom- bardie, 189*; à Lombers (Tarn), 189* ; poursuivie en Lombardie, 27* ; dans la Marche d'Ancône, 27*; dans la Marche de Gênes, 27* ;

dans les Romagnes, 27*;

en Bourgogne, 27*; en France, 27*; en Lorraine,

97*

(délits d') : adorer les héré- tiques, 151*, 4-9, 11, 19, 22,24, 27,28,30-33, 86, etc., 251, 253, 256, 261, etc.; assister à Vappa7'ellamentwn,lbl*^9^22;

associer les hérétiques, 13, 28, 32, 33 ; boire et man- ger avec eux, 150*, 151*, 9, 11, 22, 25, 27-30,32 et suiv., 53, 63, 73; leur préparer et donner à manger, 27, 33, 39, 73, 81 ; leur envoyer des victuailles, 27, 75 ; construire pour eux une ca- hute, 32 ; ne pas les arrê- ter, 21, 22, 215, etc.; sortir de prison sans permis, 76, 80 ;

cacher les hérétiques, 151*, 5,6,9,22,69, notel, etc.; ne pas comparaître après cita- tion, 83 ; croire à leur doc- trine sous l'une ou l'autre de ses formes, 151*, 4-9,

TABLE ALPHABETIQUE.

381

H \^ 21 '^^ 25 ^^ 31 3'> 33 et suiv.; donner pour leur rachat, 12; leur don- ner du sien, 150% lôT, 9, 11, 19, 21, 25, 30, 31 ; main- levée sur leur argent et le leur rendre, 14; recevoir leur argent, 69, note 1 ; garder un dépôt confié par eux, 19;

recevoir les hérétiques, 9, 11, 19, 21, 22, 28, 63, etc.; les aimer et porter les autres à les aimer, 25, 27, 63, etc.;

les faire s'esquiver moyen- nant argent, 73 ; les con- duire ou les faire conduire, 150% 151*, 6, 21, 28, 33 et suiv.; faire l'aumône aux Vaudois, 31 ; recevoir les présents des hérétiques, 151*, 19, 21, 22, 25, 32,— ou leur en faire, 254 ; fléchir le ge- nou devant eux, 145; avoir à sa charge un héré- tique, 51 ; être présent à l'initiation hérétique, 11, 21, 22, 25, 32 ; entrer dans la demeure des hérétiques, 148;

délivrer un legs fait par eux, 44, 86 ; leur procurer la liberté, 33, 67 ; porter leurs lettres pour recueillir des legs, 69, note 1 ; s'entretenir avec eux, 21, 148, etc.; de- meurer avec eux, 12, 14, 73, 76; pour une femme, leur abandonner son mari, 11 ; mentir à l'inquisiteur, 13 ; envoyer les hérétiques pour l'initiation, 18; se rendre à Montségur, Ariège, par leur ordre, 78, 79 ; faire dos pré- sents à quelqu'un pour les recevoir, 27 ; acheter à leur envoyé, 11 ; recevoir d'eux le baiser ou la paix, 150*, 151*, 9, 15, 19, 22, 27, 60, note 2; pénitence cano- nique non accomplie, 37, 85 ;

prédication des hérétiques suivie, 150*, 151*, 8, 9, il, 19,22,25,27,28,31,32,610.;

quête faite pour eux, 45;

incliner la tête par respect devant eux, 151*; les sa- luer, 148 ; leur écrire, 51 ;

assister à leur sépulture, 9_; les servir, 11, 12, 35, 37 ; rester sous le coup d'une condamnation, 72; ne pas venir pendant le temps de grâce, 45, 51, etc.; ca- cher la vérité, 150*, 6, 8, 9, 11, 22,23, 25, 27, 32, 36; s'engager môme, par serment, à cacher la vérité, 18, 23, 25, etc.; voir les hérétiques ou leur envoyé, 150*, 151*, 1, 9, 11, 19, 21, 22, 24,25, 27, 28, 30-32,67, 70; les visi- ter, 148, 216; vivre avec eux, 22 ; retomber dans l'hérésie, 2, 8, 25, 75.

Hérésie (initiation dans r),251, note 5.

Hérétique (1') : recherché dans chaque paroisse par un clerc et un laïque, 52*; sa cap- ture récompensée, 52*; maison dans laquelle il est trouvé rasée, 53*, 61*; privé de l'avocat, 53*; l'excommunié est admis à té- moigner ou à procéder contre lui, 24*; l'inquisiteur doit l'exhorter à reconnaître ses erreurs, 20* ; remis en li- berté, 16*; condamné comme l'excommunié se re- fusant à comparaître, 24*, 25*, 34*; définitivement con- damné, 49.

livré au bras séculier, 124*;

brûle à Carcassonne, 226* ;

les sacrements lui sont ac- cordés, 25*.

émancipation qu'il a faite nulle, 33*, 34*; ses fils et ses neveux exclus des charges et des bénéfices, 24*, 33*; obligations de ses héritiers tenus de satisfaire pour lui, 25*, 26*, 51*, 202,203; ne peut racheter ses biens con-

382

TABLE ALPHABÉTIQUE.

fisqués, 55*; saisie de ses biens ordonnée par Ray- mond VII, 10*. Hérétique notoire, 19* ; mani- feste, 14*; excommunica- tion renouvelée par Nicolas IV, 31*.

adoration, 270-271 ; mo- nition, 192 ; prédication, 192, 273, etc.; pratiques et moyens, 265*, 266*; rite, nourriture, etc., 198*.

revêtu, 51*, 75*, note 4, 19, 28 ; ordre, 245 ; évêque, 32*.

Hérétiques (biens des) : confis- qué.s, 232*, note 8, 2, 38, 49, 55, 58, 65, 67, 73, 76-78, 80, 228, 229 ; administration de ces biens, 115*-119*; ils ne peuvent être rachetés par les héritiers, 114*; ce- pendant, ils le sont un mo- ment, 55*, 56*; biens à rendre, 115*; excepté dans trois cas, 225*; la femme de l'hérétique condamné ne peut être privée de ses biens, 225*; quittances, 91*, no- te 3 ; biens confisqués don- nés à divers, 218*.

Honorius IV, pape, 30*.

Hospitalier de Saint-Jean, 72.

Hot (Bernard), 131.

Hug (Ar.), 171.

Hugoi (Pierre d'en), 106*.

Hugotion (Guillaume), 75*, no- te 4.

Hugues, archiprêtre de Gar- douch, Haute-Garonne, 178*.

curé de Villalier, Aude, 172.

pro-curé de Roquefère, Aude, 187, 188.

(Ar.), 168.

(Barthélémy), do Saverdun, 105*, 106*.

(Bernard), 45, note 1.

(Raymond), 95*, 167*, 194*, 231*, 325, et note 3.

(W.), capitoul de Toulouse, 26.

Idrac-Respaillés, Gers (abbé d'),

10. Ile (Bernard de 1'), lieutenant

de l'inquisiteur, 137*, et note

^ »

(Bertrand de 1'), évêque de Toulouse, 80*-82*.

(Brémond de 1'), 28*, 29*. Ilhes (les), Aude (curé des), 173,

226.

(Ar. de Cazilhac des), 164, 241.

(Ar. Gauzinh des), 165, 168, 201.

(Ar. Turc des), 168.

(Ar. Vital des), 226.

(G. Raseire des), 241.

(G. Sabater des), 195.

(Guillelme Jutge des), 241. (Guiraud des), 234.

(P. Acbert des), 241.

(P. Aymeric des), 161.

(P. Bellaire des), 168.

(Roger- Pierre des), 241.

(Vilarzel des), 197.

(Vital Labécède des), 168'. Imbaud (P.), 225. Imbertde Rodez, frère Mineur,

101, 106, 108, 114.

Incapacité (F) de témoigner le- vée dans le cas d'hérésie, 34*.

Incours. Voy. Confiscations.

India, femme de Bertrand de Roqueville, 159*.

Inimitié mortelle prouvée juri- diquement, 214, 215, 219, 220, 221, 222. Voy. Ennemi, Té- moins.

Innocent (!') présumé, 286.

Innocent III, pape, 109, note 2.

Innocent IV, pape, 13*-22*, 31*, 65*, 143*, 149*, 213*, 218*, note 4, 239*, 45, note 1. Voy. 124, note 1.

Innocent VI, pape, 44*, note 4.

Inquisiteurs, 1*, 4*, 14*, 16*, 48*, 49*; juges délégués par le pape, 29*, 150*, 1,4, 8, il, 16, 19,21, 24, 27, 29, 32, 34, 37, 39, 40, 42, 44, 49, 53,

TABLE ALPHABÉTIQUE.

383

55, 57, 62, 64, 68, 74, 77, 81, 83 ; choisis dans l'ordre des frères Prêcheurs, 8*, 12*, 44*, 15*, 47*, 48*; dans celui des frères Mineurs, 48*, note 1 ; agissant d'accord avec les évoques, 19*, 37*, 45*, 46*, 51*, 123*-128*, 126, note 1, 171, 173, 183, 199, 205, 311, 312; en conllit avec un évêque, 84*, 85*; épiscopaux, 48*, note 1 ; 54*

275*, 277*

leur

40*,

41*; leurs assesseurs, 20* 98*, note 2; leurs pouvoirs égaux, 48* ; leur entretien, 72*, 211*; leurs émolu- ments, 51*, 52*; exécution de leurs sentences, 34*; extradition par eux obtenue, 32*; leur intégrité, 283*, 284*, note 1 ; plainte contre eux, 38*, 306, 307; leurs procès suspects, 335 ; main- forte, 33*, note 3; leur no- mination, 13*, 14*, 28*; leurs poursuites contre la sor- cellerie, 43*, et note 3; leurs privilèges, 25*, note 3 ; leurs serviteurs, 15*; leur révocation, 14*; ils jugent au civil, 262*.

Inquisition (!') : commencée à Toulouse en 1229, ô*, 7*, 8*; établie par Grégoire IX, pape, 54*, 66*; ses registres vo- lés et brûlés, 15*, 30*, 69*, 70*; dilapidés au xyw siècle, 163*; registre du greffier de Carcassonne, 267* et suiv.; son notaire et ses officiers, 30*, 34*, note 8, 138*, note 2, 214*.

Interrogatoires, 187*, 188*, 193* et suiv., 234*, 285*, 286*, 287*, 244 et suiv.

Isarn, gardien de la prison d'Al- bi, 340, 341.

(Guillelme), 191.

(P.), 220.

Pierre), 221.

(Pons), 167.

Isarn (R.), d'Alzonne, 151.152.

(Roger), 122.

(Roger , de Conques, Aude, 219.

(Roger), 221.

(W.), 72.

Isarnic (Bernard), consul d'AI- bi, 318.

Issaura (Arnaud, Pierre et Ray- mond), de Larnat, Ariège, 200*.

Issel (Aymeric de Gastelnau d'), 187*.

(Pons-Garrigue d'), 68, 80. Itahe (l'hérésie en), 27*.

Jacques, gardien des prisons

de Carcassonne, 328. Jean XXII, pape, ses actes, 41*-

44*. Voy. 3*, 207*, 294*. Jean, archevêque de Vienne,

Isère, légat, 69, note 1.

curé d'Arzens, Aude, 151.

curé deConques-sur-Orbiel, Aude, 172.

curé des Ilhes, Aude, 173, 226.

de Maine, cardinal, 192*.

de Piquigni , vidame d'A- miens, 246*.

évêque de Beauvais, dispose des biens confisqués, 232, note 8.

provincial des frères Mineurs de Gascogne, 69, note 1.

(Arnaud), inquisiteur, 137*, et note 10.

(Bernard) d'Albi, réconcilié par Durand, évêque, 90*.

(Bernard), procureur de Car- cassonne, 314.

(Guillaume), 77.

(Matthieu), 189, 191, 192.

(Milet), 231. -(P.), 187.

(Pons), 65.

(Raymond), 44.

(Raymond), hérétique, 60*, note 1.

384

TABLE ALPHABETIQUE.

Jean (Raymond), d'Albi, 141*,

note 3. Jeanne, femme d'Alaman de

Roais, 27.

femme de Bernard Gairveufe, 189.

femme de P. Bertric, 237.

femme de W. deSolario, 11.

hérétique, 283.

religieuse de Lespinasse, Haute-Garonne, 31.

Joachim de Flore, 59, note 1. Joan (Ar. d'en), 29.

(Bencher), consul de Cahors, 42.

(Jacques d'en), 29. Johannin (S.), 71*. Jorda (Ar.), 50, note 3. Jourdain, de Saissac, chevalier,

sa déposition, 176*.

(Arnaud), 151.

(Ber.), 167.

(Bertrand), 223.

(Guillaume), 234, 235.

(Pons), 11.

Jourdane, de Miraval-Gabardès,

Aude, 241. Juge ( Raymond ) , bourgeois

d'Albi, 318. Juifs, 27^

note 2, 28*, 29*, et

note 3, 31*, 137*, note 10, 228*, et note 4, 237*. Julien, 104*,

(Astruc), jurisconsulte, 219*, note 1.

(Guillaume), 130.

(Raymond), 275.

(W.), 136, note 1. Julienne, 62.

Julio (Raymonde Ferrières de),

sa déposition, 178*. Juzes, Haute-Garonne (Arnaud

de), 108, note 1.

Labarde ( Guillaume de ) , 1*,

note 2. Labécède (Vital), 168. Labécède - Lauraguai.s , Aude,

236*, note 1, 68, note 1. (B. Borrel de), 200.

Labécède-Lauraguais (P. Pas- samar de), 24. Voy. 146*, 10, 81, 83.

Labège, Haute-Garonne (curé de), 126*.

(Raymond), hérétique, 81*, note 1.

Lacalm, comm. de Castelnau-

de-Lévis, Tarn, 170*. Lacombe, Aude (Pons de), 169. Lacroix (Pierre de), consul de

Narbonne, 139*. Ladern, Aude (Jacques Suola

de), 180. Ladinhac, Cantal (?) (curé de),

136*, 20, 24, 26, 29, 73.

(Ber. de), 7, 42. Lagarde, Haute-Garonne (Ray- mond Baussan de), 176*.

Lagarrigue (Bernard), 183*. Lager. Voy. Saint-Pierre-de-

iLages. Lagrasse, Aude (abbé de), 9*,

note 6, 78*, note 4.

(Bernard de), 267.

(Bernard-Jean de), 298.

(Guillaume Pages de), 126.

(Pierre de), consul de Nar- bonne, 139*.

(Pierre Pages de), 126. Voy. 10*, note 4.

Lagrave, Tarn (Éléazar de), de Peyriac, chevalier, hérétique, 31*.

Lairière, Aude (Arnaud de), 120.

(Pierre Grandomic de), 120. Lalaine (Pierre de), inquisiteur,

1*, note 2.

Lambert, 134*, note 1.

Lambres (Bernard rfe), 178*.

Landas (Guillaume de), bour- geois d'Albi, 318.

tandis (Guillaume de), 194*, 293*, 294*, 324, et note 10.

Landreville (Pierre de), séné- chal du Rouergue, 217*.

Lauet (P.), 167.

Langres (Amedon de), inquisi- teur, 44*, note 4.

Lanta , Haute - Garonne , 22, note 2.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Lanta (Ar. Goto de), 62, 85.

(Ar. Dorbert de), 4.

(Ar. Ermengaud de), 62.

(Bernard de), 5.

(Bernard de Goderville de), 75.

(Pons Saquit de), 21. Lapalme, Aude (Bérenger de),

246.

(Ber. de), 121.

Larnat, Ariège (Arnaud Issau- ra de), 200*.

(Philippe de), 189*.

(Raymond -Guillaume de). 150*-152*.

Larroques-d'Olmes, .Ariège (.Ar- naud-Bertrand de), 105*.

Lart (Bertrand de), bourgeois de Gahors, 42.

Lasbordes, Aude (P. Baudri'ga de), réconcilié par saint Do- minique, 75', note 4.

Lassur, Ariège (Guillaume d'en Home de), 105*.

Latour (Bernard de), consul de Toulouse, 31, note 1.

(Roger de), 32, note 2. Laufre (Arnaud), 105*. Laurac, Aude, 62*, 142*. 146*,

165*, 38, 39, 42, 44, 76, 97.

(Bernard Olive de), 128, 129.

(Guillaume- Guiraud de), 128-129.

(Pierre-Benoit de), 48.

(Pierre-Sicard de), 128.

(R. Saumatier de), 34, 55.

(W. Cedacès de), 57. Lauraguais, 165*, 42, note 4. Laurens (Peire), 88*, note 2. Laurent (Guillaume), consul de

Garcassonne, 314.

(Pierre), 11.

(R.), 150.

Laurs iGuillaume), 318. Lautier (Ermengaud), 78, note4. Lautrcc, Tarn (le vicomte de),

218*. ''

Lauzerte , Tara - et - Garonne

(Arnaud Bordeler de), 240. Lavaur, Tarn, 146*, 165*, 171*,

20, 26, 30.

385

^^9?^' ^^.V P"''"' '^^^' ^' 20, ~o, ou, 0 1 .

(Etienne Garric de), U.

(Raymond de), 217*. Lebrel (Ar.), 165.

Lectoure, Gers (l'évêque de), 16*, 113*, note 1, 42, note 4.

Legran (Guillaume), 178*.

Le Moine (le cardinal), 34*, note 8.

Lemoine (Michel), 44*.

Lena (G. de Na), 134, note 1.

Léon (Bérenger), 153, 159, 169.

Lcret (Barthélémy), 154.

Leroy (Pierre), 134, note 1.

Lescure, Tarn, 217*.

(Pons-Alaman de), 73. Lésignan, Aude, 149, 309,

note 2. Lespinasse , Hau te - Garonne, 261*, 31. '

(Guillaume Orset de), 176*. Letha (Pierre de), 134*, note 1. Leuc, Aude, 159, 245, 285.

(Alazais de), 249, 250, 251.

(Ar. de), 289.

(Ber.-Willem de), 289.

(Bernard -Pascal de), 119. 120-121.

-- (Esclarmonde de), 249.

(Guillaume de), 245, 251.

(Guillaume-Boyer de), 247.

(Guillaume-Gabane de), 120, 244-246.

(Guillaume de Liguerac de), 246, 247. "

(Guillaume-Martin de), 245.

(Jacques-Boyer de), 246.

(Jourdane Morel de), 248.

(Lombarde de), 248, 249.

(Pierre-Améhusde), 120-121. 245.

(R.-Gilles de), 246.

(R. Guilis de), 285, 286. Leuder (R.), 84.

Levés (Guillaume), 120.

Lévis (Gui de), 226*, et note 6.

Lherm, Haute-Garonne (Ber- nard Maestre du), 106*.

Lieuran - Gabrières , Hérault (Pierre Trencavel de), 44*.

Limborch, 107', 108*.

25

386

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Limoges (Saint-Martial de), pè- lerinage mineur, 159, note 1.

Limoux, Aude, 60% 142% 166% 246*, 131, note 1, 215, 250.

(Arnaud-Embrin de), 192*.

(Bernard - Arnaud - Embrin de), 56*, 137*, note 7.

(Bernard Carsiprès de), 92*, note 1, 168*.

(Pons Olmière de), 224. Liqueraco (Guillaume de), de

Leuc, Aude, 246-247. Livre des augures, 78*, note 4.

des hérétiques, 281, 282. Lodève, Hérault, 116*, note 1,

123", 124*; évêque, 53*,

55*, 126, note 1. Voy. Gui

(Bernard). Lomagne (vicomte de), 227*,

note 1. Lombard (Guillaume), de Pézé-

nas, Hérault, 116, note 1. /p_) 192.

(Wi'llem), 65, note 4. Lombarde, femme de Guiraud

d'Auterive, Haute-Garonne, 136*, note 10.

femme de feu Raymond Ay- meric, 44.

Lombardie, 283, 287, 288; - premier inquisiteur en Lom- bardie, 8*; inquisiteurs de Lombardie, 22*, 37*; l'In- quisition en Lombardie, 31*; relations des hérétiques du Languedoc avec ceux de Lombardie, 32*, 250*, 30. Lombers, Tarn (cimetière de),

168*. Lordat, Ariège (Guillaume de

Corneillan de), 105*. Lorraine (la), 27*. Loubens, Haute-Garonne (Fran- çois de), 27. Louis Vm, roi de France, 248,

note. Louis (S.), roi de France; ses actes ot ses rapports avec l'hérésie et l'inquisition, 224*- 227*; son tombeau à Saint- Denis , pèlerinage mineur.

159, note 1; sa chapelle à

Carcassonne, 192*. Louis X, roi de France, 230*,

note 4. Lucius ni, pape, 68*, 109,

note 2. Lues (B. de), consul de Cahors,

42. Lunas, Hérault (archidiacre de),

328, 334, 344. Lunel, Hérault, 223*.

(Etienne de), frère Mmeur, 95, 105, 108.

(Pierre de), 34*, note 8. Lupateria (château), 78*, note 4. Luzenac, Ariège i Guillaume- Bernard de), 106*

(Pierre de), 201*.

Lyon, Rhône, 45, note 1, 115*.

. M

Maculano (Vincent), cardinal, 953* note 2.

Magi (àbbe), 253*, 255*, 266*.

Magrefort (Pons), 231*, note 1.

Maguelonne, comm. de VUle- ueuve-lès-Maguelonne (l'évê- que de), 28*, note 3, 121*, 122* et note 1, 126, note 1; son commissaire ou vi- caire, 57*, 124*, 127*, note 9. Voy. Frédol (André), Garde (Gaucelm de la).

Maiofa (R.l, 164.

Mairat (Bernard de), 153.

Maitre (Etienne), capitoul de Toulouse, 34.

(Pons), capitoul de Toulou- se, 36.

(Raymond), 325. Majoris (Raymond), 73. Malet (Ar.), 137, 139.

(Bertrand), 137. Maliet (Grégoire), 318. Malpuel (Bertrand), chevalier,

158 159 174. Malvies, Aude (Guillaume Ai- gabeu de), 117, 284, 285.

(Raymond de), notaire, 187*. Manent (Guiraud)_, consul de

Carcassonne, 305, 328.

TABLE ALPHABETIQUE.

387

Manent (Jean), 137*, note H.

(Rose), de Lodève, 57*.

Manescot (G.), 144.

Manher (P.), 154.

Mante noire, 262*, 10.

Manuels inquisitoriaux, 233* et suiv.

Manuscrits cités ou analysés : ms. Iat.4269,Bibl. nat., 198*- 202* (notice); ms. lat. 4270, Bibl. nat., 41*, notes 2 et 3, 42*, note 1 ; ms. lat. 9992, Bibl. nat., 149*, 150*, 248* et suiv. (notice et ana- lyse); édité, 1 et suiv.; ms. lat. 11847, Bibl. nat, 94* et note 2, 95*, note 4 à 17 97*, note 1, 137*, note 4 172*, note 1, 183*, 192*-197* (notice), 235*, note 2, 306 note 1, 322, notes 1-3, 323 notes, 324, notes, 325, notes ms. lat. 12856, Bibl. nat. 93*, 94* et note 1, 95*, notes 1, 3, 182*, 183*-189* (notice) 306, note 1, 324, note 9, 325 notes 2, 4; Doat XXI 9*, note 6, 12*, notes 2 et 3 13*, note 3, 22*, note 2, 61' (extrait), 136*, note 5, 140* 141*, notes 1, 4 et 5, 144* 145*, note 1, 148*, note 1, 45 note 1, 69, note 2, 72, note 1 103, note 1, 145, note 1, 159 note 1, 258, note 2; Doat XXII, 75*, note 3, 91*, note 2 13(5*, notes 3 et 10, 140*, 141* notes 5 et 6, 143*, note 6, 144* 145* et note 2, 147*, note 1 148, note 1,149*, 240*, notée 251*, notes 8 et 10, 41, note 1 72, note 1, 90 et s. (dépositions contre Pierre Garcias) , 97 note 1, 102, note 1, 106, note 1, 108, note 1, 251, note 5 ; Doat XXIII , 75*, note 4, 91* note 1, 113*, note 1, 141* et notes3,5,6, 143*, 144*, 145* 148, note 1, 149, 152*, notes 3 et 7, 250*, notes 1,4,5, 251* notes 1, 3, 5; 4, note 2, 21 note 1, 33, note 1, 62, note 2

66, note 1, 78, note 2, 97, note 1, 108, note 1, 251, no- te 5; Doat XXIV, 91*, note 2, 141* et notes 2, 4, 5, 6, 143*, notes 2, 3, 6, 145% 149*, 45, note 1, 53, note 1, 60, notes 1 et 2, 63, note 1, 69, note 2, 84, note 1, 89, note 1 , 99, note 2, 1 31 , note 1 ;

Doat XXV, 78*, note 4 (extrait), 81*, note 1 (extrait), 136*, notes 8, 12, 13, 137*, notes 1, 6, 145*, 152, notes 4 et 6, 161* et note 2, 167*, notes 4, 5, 6 et 8, 169*, no- te 5, 172*-181* (énuméralion des pièces), 181*, 241*, note 3, 242, note 1; 4, note 2, 6, no- tes 1 et 2, 21, note 1; Doat XXVI, 46*, note 1, 84*, note 2, 93 et note 1,137*, notes 2, 3, 145*, 148*, notel, 150*, 152*, notes 3 et 5, 167*, note 7, 169*, 181*, 182*, 190*, 191*, notes 1, 2, 3, 4, 235, note 2 ; Doat XXVII, 43*, note 1, 57*, notes 1,3, 4 et 5, 58*, notes 1, 2, 73*, notes 3 et 4, 74*, notes 1 et 2, 85* (extrait), 87*, note 2, 107*, note 3, 109*, 112*, notes 1, 2 et 3, 116* et notes, 122*, notes 1, 3 et 4, 123*, notes 1 et 2, 124*, notes 5 et 6, 125*, notes 1, 2, 3 et 4, 126*, note 6, 127*, notes 1 à 7, 128*, notes 1 à 8, 129, note 1, 159, notel;

Doat XXVIII, 49*, note 1, 73*, note 2, 107* et note 2, 109*, 116* et notes, 122*, note 2 et 5, 124*, notes 2, 3 et 4, 125*, notes 5, 6 et 7, 126*, notes 1, 3, 4, 5 et 7, 235, note 2 ; Doat XXIX, 238*, note 1 ; Doat XXX, 238*, note 1 ; Doat XXXI, 1*, note 2, 9*, note 6, 10*, note 2, 11*, note 4, 13*, notes 3 et 4, 14*, notes 1, 2 et 4, 15*, note 2, 16*, notes 3, 6 et 7, 17*, note 1, 19*, notes 1, 4 et 5, 20*, note 2, 22*, note 2,

388

TABLE ALPHABETIQUE.

23, note 1, 24*, note 1, 25*, noie 1, 26*, note 4, 27*, no- te 3, 50*, note 2, 51*, note 1, 53*, note 2, 55*, note 1, 66* (extrait), 69* (extrait), 88*, note 2 (extrait), 91*, note 3, 136*, note 10, 143*, note 7, 149*, note 3, 150* (extrait), 158*, 212*,notes3, 4, 5, 213*, notes 2, 4, 5, 215*, notes 1 et 3, 217*, note 2, 225*, no- te 3, 226*, note 1,244*, 245*, note 1, 45, note 1; Doat XXXII, 21*, note 3, 27*, notes 6 et 7, 28*, note 4, 29*, notes 1, 3 et 4, 30*, notes 3,

4, 5 et 6, 31*, note 3, 32*, note 1, 33*, note 3, 37*, note 1, 40*, note 2, 56*, note 2, 92*, note 1, 96*, notes 1, 2 et 3, 114*, note 3, 136*, note 10, 137*, note 7, 149*, 168*, 172*, note 1, 181*, 182*, 189* (ex- trait), 190*, 192*, notes 1, 2, 207* et note 1 (extrait), 208*, note 1 (extrait), 209*, note 1 (extrait), 216*, note 5, 217*, notes 1,2, 218*, note 4, 226*, note 2, 228*, notes 1, 2 et 3, 229*, notes 1, 2 et 3, 230*, notes 3, 4, 231*, note 2; Doat XXXIII, 34*, note 8, 94*, note 4, 95*, notes 2, 4 à 17, 168*, 192*, note 2, 230*, notes 3, 5, 231*, notes 1 à 11, 232, notes 1 à 6; Doat XXXIV, 37*, notes 4 et 6, 38*, note 1, 39*, notes 2 et

5, 42*, notes 3 et 4, 43*, notes 2 et 3, 98*, note 1, 114* (extrait), 115*, note 4, 192*, note 4, 202 et note 1, 2, 203*, notes 1, 2, 3 et 4, 226*, no- te 4, 230*, notes 2, 4, 232* et note 8, 302, 303 (extrait); Doat XXXV, 1*, note 2, 44*, notes 1, 2 et 3, 98*, note 2 (extrait), 129*, notes 2, 3, 137*, note 11, 138*, notes 1, 3, 192*, note 5, 206*, note 3 (extrait), 230*, note 4; Doat XXXVI, 72*, note 1;

Doat LXXXVII, 213*, note4; Doat cm, 227*, note 3 ; Doat GLIV, 225*, note 1 , 227*, note 3 ; Doat CLXX, 147*, notes 5 et 6 ; Doat GLXXI, 221*, note 2; Doat GLXXII, 169*, note 2;

Doat GLXXIII, 169*, note 6; ms. GG' Albi, 291* et suiv. (notice et ana- lyse), publié 304 et suiv.;

ms. 1437 d'Avignon, 243*;

ms. 6 de Béziers, 114*, note 2; ms. Bonnet, à Béziers, 148*, 149*, 155*-160* (notice), 166*, 244, note 1 ; ms. 780, de Bordeaux, 187*, note 1, 198*, 232*, note 7, 243*, note 1, 246*, notes 1 et 2; ms. 160 de Glermont-Fer- rand, 160*-16l*, 267* et suiv. (notice et analyse); public, 115 et suiv.; cité ou rappelé, 244, note 1 ; ms. 53 de Madrid, bibl. de l'Université, 233*-236* (analyse), 124, no- te 1 ; ms. de Merville, Haute -Garonne, 94*, 95*, note 1, 97*, notes, 183*, 306, note 1, 322, note 1, 323, notes, 324, notes, 325, notes;

ms. 388 de Toulouse, 137*, note 8; ms. 490 de Tou- louse, 98*, 134*, note 1 (ex- trait), 143*,note4, 148*,171*, note 5 (extrait) , 187*, note

1, 243*, note 1 , 246, notes 1 et 2; ms. 609 de Tou- louse, 60*, note 1 (extrait), 75*, notes 1, 2, 3 et 4, 77% note 1 (extrait), notes 3, 4, 5, 6, 7, 78*, note i, 113, note 1, 134, note 1, 136, notes 1, 2, 6, 7, 142* et note 1, 145*, 148* et note 2, 153*-1 55* (no- tice), 157*, note 1, 158*, 161* et note 1, 167, note 1, 236*, note 1, 242*, note 1, 249*, note 2, 2, note 1, 3, note 2, 4, notes 2 et 4, 5, notes 1,

2, 3, 6, notes 1 et 2, 7, notes 1 et 2, 8, note 2, 12, notes 2

TABLE ALPHABÉTIQUE.

389

et 4, 13, notes, 14, notes, 14, notes, 15, notes, 16, note 1, 19, note 1, 21, notes 1 et 3, 22, notes 1, 2 et 3, 23, no- te? 1 et 2, 25, note 1, 27, note 1, 28, notes 1 et 2, 32, note 2, 34, note 1, 35, notes, 39, notes, 42, notes 3 et 4, 45, note 1, 49, note 1, 50, notes, 53, note 1, 57, note 1, 60, note 1, 66, note 1, 68, note 1, 69, note 2, 74, note 3, 78, note 3, 79, note 2, 82, note 1, 84, note 1, 88, note 1, 89, note 1, 91, note 4, 97, note 1, 102, note 1, 106, no- te 1, 109, note 2,206, notel;

Vat. lat. 3978, 72*, notel;

Vat. lat. 4030, 103* et note 1 (extrait), 108*, 109*, 113*, 137*, note 5, 6, 91, note 2; Archives de la Haute - Garonne , Domini- cains, 85, r, note 2, 136*, note 9, 146*, 161*-166 (noti- ce), 108, note 1, 244, note 1 ;

fragment de registre d'in- quisition, bibl. de Garcas- sonne, 169*-172* (notice).

Marauda (dame), 213, 326. Marcellonx (Guillaume de), 228. Marchand (W.), 37. Marcon (Guillaume), de Pézé-

nas, fraticelle, lié*, note 1. Margat (Pons), 122. Marie (Bernard), 105*. Marin (G.), 151. Marmande, Jjot - et - Garonne,

345. Marqués (Jacques), notaire,

202*-203*.

(Jacques), 338.

(Pierre), 6. Marquèse (dame), 326.

veuve de Bertrand de Prouil- le, réconciliée par saint Do- minique, 75*, note 4.

Marseillan, Hérault, 116*, no- te 1.

Marseille, Bouches-du-Rhône, 210.

Marseille (Bernard), 314.

en Johans de), 88*,

Marseillette, Aude (G. de), 181. Marti (G.), 171. Martial, 147.

Martin, archidiacre de Gimont, Gers, 69, note 1.

(Ar.), 143.

(Ar.),242.

(Barthélémy), 144.

(Ber. ), archiprêtre mineur de Carcassonne, 129, 253, 271, 286.

(Ber.), 177.

(Bernard), 108, note 1.

(Bernard), 84, S5.

(G.), notaire, 181.

(Guillaume), 127.

(Jean), bourgeois d'Albi, 318.

(Jean), 177.

(P.), 183.

(P.), dit Cotellier, 212.

(W.), 185 Martels

note 2

Martres, Aude (Ber. des), 208, 210, 212.

(Ber. des), 223.

(G. des), 208.

(G., fils de Ber. des), 115. Mas-Cabardès, Aude (G. Moto

de), 212, 235, note 2. Mascarel, 241. Mascaron, inquisiteur, 136* et

note 2. Mascon (Guillaume), 116*,

note 1. Mascot (Etienne), 194*, 324 et

note 2. Massa (R.), 143, 144. Massabou (Ber.), 216. Mas-Saintes-Puelles (le), Aude,

158*, 43, 45, note 1, 49, 75,

83-85.

(Ar. de Delhols du), 169.

(Bonhomme du), 212.

(Ermengard, Raymonde et Sigure du), 75*, note 4.

(Pons Barrau du), 44.

(Raymond Cauzit du), 102, note 1.

(Willelme du), 11. Massau (R.), 142.

390

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Massot (Pierre), de Béziers,

116*, note 1. Mata (P.), 165. Matfred (Géraud), consul de

Cordes, 98*, note 2. Maihe (P. de), 242.

(bois de), 280. Mattliieu, 127*.

curé de Belbéze, Aude, fra- ticelle, 116*, note 1.

Mauléon (Pierre de), inquisi- teur, 134, note 1.

iMaur (Ar.), 176, 240.

Maurand (Bomassip), capitoul de Toulouse, 16, 34, 36.

(Guillaume), 193*, 194*.

(Jean), de Pézénas, frati- celle, 116*, note 1.

Maurel (Barthélémy), 318.

(G.), 238.

(R.), 235.

Mauri (Ber.), 166, 171.

(Jacques), 171.

Maurian (Guillaume de), 325 et

note 7. Maurin (Arnaud), 105*.

(Pierre), bourgeois d'Albi, 318.

(Raymond), 9.

(W.), 21.

Mauville (Guillaume), bourgeois

d'Albi, 318. Mayence (l'archevêque de), 8*,

9*. Mays (Pierre de), inquisiteur,

134*, note 1. Mazac (W. Donadeu de), 250*. Maze (Guillaume), 125*.

(Guillelme), de Calvairac, fraticellc, 116*, note 1.

Mazerac, comm. de Puylaro- que, Tarn-et-Garonne (W, Donadeu, alias Nebios, de), 32.

Mazeroles, cant. d'Alaigne, Aude (Pierre de), 160*.

Mazct, comm. de Lacourtète, cant. d'Alaigne, Aude (Ray- mond du), 151.

Mcdenco (Pierre rfe), procureur du roi, 195*, 196.

Meger (R.), 218.

Méjeville (Raymond), 104*. Melhan (Dominique), 1*, note 2. Melsaire (Jean), 217. Mende, Lozère (l'évêque de),

16*, 21*. Mercadal, Pamiers (église duK

Voy. Camp (église de N.-D.

du). Mercadier (Isarn), 57.

(Willem), 5. Mercier (Pierre), 123. Merens, cant. d'Ax, Ariège

(curé de), 104*. Merville, cant. de Grenade,

Haute-Garonne (Raymond de

Abbas de), 81*, note 1. Meyreville, cant. de Belpech,

Aude (Amcelin de), 297.

(G. de), 209. Michel (Guillaume), 134. Michelle, femme hérétique, 45,

note 1. Migbs, cant. de Tarascon-sur-

Ariège, Ariège (Arnaud de),

hérétique, 45, note 1. Milan (Chrétien de), 269. Milhau (Pierre), 231*, note 1. Millau (Aveyron), 1*, note ^,

113*. Minervois (les habitants du),

65*. Mineurs (frères), 37*, note 6,

192*, note 4. Miquel, alias Sabbater (Ber.),

149. Mir (Ber.), 150. Miraval (G.), 239. Miraval - Cabardès , cant. du

Mas-Cabardès, Aude (Ber. de

Cavanac de), 240.

(P. Lanet de), 167.

(P. Sabatier de), 241.

(Rixendis de), 176*, 177*. Mirepoix, Ariège (l'évêque de),

108* ; ses commissaires, 110*, 124*.

(le sire de), 226*.

(Guillaume de), 175. Miroand (Arnaud), 129. Moissac, Tarn-et-Garonne, 145*,

148*, 244*. Moleira (Raymond), 226.

TABLE ALPHABETIQUE.

391

Molières, Aude (Guillaume de),

172*. Molinier (Benoît), consul de

Cordes, 98*, note 2.

(Ber.), 174.

(Bérenger), procureur d'Al- bi, 318.

(Gh.), 266*, 288*.

(G.), 190, 193.

(Guillaume), 137.

(Guillaume), de Béziers, Hé- rault, 116, noie 1.

(Jean) , archiprêtre de Cas- tres, 187*.

(Paul), 98*, note 2.

(Willem), 190. Molsaire (Jean), 213. Moncade ( Guillaume - Ray- mond), 152.

Moncanier (Bernard), 298.

Monestiès, Tarn, 217*.

Mons, Haute-Garonne (Amau- ryde), 217*.

Montagnac, Hérault (André Bé- renger de), fraticelle, 116*, note 1.

Montaigo (Guillelme de), 101.

Montaigut (Bertrand de), 194*.

Montaiïlou, Ariège (Guillaume Maurs de), 206*, note 1.

(Pierre-Maurin de), 106*. Montanbol (Hugues de), 62. Montanier ( Guillaume ), 98*,

note 2.

(Jean), 105*.

(Martin), 136, 140. Montaren (Bernard de), inqui- siteur, 136* et note 10.

Montastruc , Haute - Garonne (archiprêtre de), 43.

(Pierre de Creissac de), 16. Montauban, Tarn-et-Garonne,

78*, 123*, 124*, 148*; ab- bé, 18; curé, 88; prieur des frères Prêcheurs, 177*.

(B. Raymond Arquier de), 32.

Montauriol, Haute - Garonne (Pierre-Bermond de), 159*.

(Pons Aigra de), 155*. Voy. 156* et suiv.

Montaut, cant. de Saverdun,

Ariège (Faure et Guillaume

de), 104*. Montbel, cant. de Mirepoix,

Ariège (Binet de), 230. Montbiza (P. de), notaire, 10. Montcabrier, cant. de Lavaur,

Tarn (Isarn Mercadier de),

57. Montclar, cant. de Montréal,

Aude (Ermongaud de), 164. Montclar (Guillaume de), prieur

des frères Prêcheurs d'Albi,

187*. Montcuq, Lot, 148*. Montecogul (Albert de), 66*. Montégut, cant. de Revel, Hau- te-Garonne, 170*.

(Bernard de), 124*.

(Bertrand de), 95*, 231*, 822 et note 2.

(Jean de), 185, 199.

(Pierre-Bernard de), 183, 184, 199.

Montels, cant. de Capestang, Hérault, 129*, note 2.

Montesquieu- Villefranche, Hau- te-Garonne, 146*.

(Bernard de), 135*, note 8, 175*.

Montferrat (Pierre de Sella de),

177*. Montfort ( Alionor de), 230*,

note 4.

(Baudouin de), inquisiteur, 131*, 256, 285.

(Philippe de), 19*, 226*.

(Simon de). Voy. Simon de Montfort.

Montgailhard, cant. de Ville- franche-de-Lauragais, Hau- te-Garonne, 156* et suiv.

(Arnaud Capella de), 159*.

(Pierre Laurac de), 169*. Montgiscard, Haute - Garonne

(Trois Emines de), 21.

(W. del Eversen de), 82. Monljoire, cant. de Fronton,

Haute-Garonne (Ar. Doais de) 24.

(Beatrix de), 59.

(Pierre Grimaud de), 62, 80.

(W. Textor de), 89.

392

TABLE ALPHABETIQUE.

Montlaur, cant. de Lagrasse, Aude (Arsendis de), 257.

(Jean Fina de), 130.

(R. de), 149% note. Voy. 289. Montolieu, cant. d'Alzonne,

Aude, 125, 159, 189, 214, 215, 220, 234, 235, 328, 329.

(Ar. Gat de), 301.

(Ar. Faure de), 125, 189, 190.

(Auger de), 197.

(Bernard de), 206.

(Bernard de), 279, 280, 281, 282.

(Bernard Bérenger de), 125.

(Bernard Déodat de), 301.

(Bernard Porcel de), 125.

Guillaume de), 314.

(P. Gat de), 182.

(Pons de), 314.

(Pons Gabos de), 125.

(Pugoler de), 215.

(maître R. de), 139.

(R. de), 197.

(R. du Bourg de), 198. Mont- réal, Aude, 1*, note 2.

(Ar. Baud de), 216.

(Ber. Bos de), 217.

(Ber. Brice de), 196, 207, 209, 210.

(Ermengaud de Villatraver de), 174, 175.

(Guillaume de Mirepoix de), 175.

(Mota, châtelain de), 120, 204.

(P. Brice de), 283% 193, 210.

(P.-G. de Galavel de), 206.

(P. de Moussoulens de), 174.

(R. Maisine de), 209.

(Raymond de), 218.

(Raymond-Jean do), frère Mineur, fraticelle, 112*, no- te 1.

Mons (Assalit de), 44.

Montirat, Tarn, 217*.

Montmajour, comm. d'Arles- sur - lihône. Bouches - du- Rhône, 159, note 1.

Montmaur, Aude (seigneur de), hérétique, 42, note 7.

Montech, Haute-Garonne, 333.

Montoti (Guillaume de), 109.

(Raymond de), 107. Montpellier, Hérault, H*, 159,

note 1; concile, 52*; frères Prêcheurs, 34*, note 8.

(Alissète de), fraticelle, 116*, note 1.

(Jean Orlach de), 116*, no- te 1.

Montpezat- du - Quercy, Tarn- et-Garonne, 148*.

Montréveil, comm. de Castres- sur - l'Agout, Tarn, 167*, note 3.

Monts (Pierre de), inquisiteur, 134*, note 1.

Montségur, cant. de Lavélanet, Ariège, 79, 100.

Mora (Guillaume de), 34*, no- te 8.

(Pons de), 153.

Moren (Jean), 116*, note 1. Morères (fr. Guillaume de), 246*. Moret (Ar.), 160. Morières (Guillaume), inquisi- teur, 97*, 134*, note 1. Morlane (Arnaud), 235, note %.

(Bernard), 235, note 2.

(Gautier), 166.

(Guillaume - Arnaud) , 235, note 2.

(Isarn), archiprêtre de Car- cassonne, 31* et note 6.

(P.-G.), 235.

(R.), alias Textor, de Can- nes, 225.

(Raymond), 235, note 2.

(Sanche), 31*, 159, 235, note 2.

Morret (P.), 172. Moscallo (Ber.), 185. Mossairo (Jean), 176, 177. Moussoulens, Aude(Alazaïsde), 139.

(Amdieu Vital de), 180.

(Ar. G. de), 141.

(Ar. Jourdain de), 152.

(Ar. Siguier de), 206.

(Ar. Vital de), 180.

(Arnaud Pages de), 136, 138.

(Audiard Pagèse de), 171.

(Ber. Faure de), 177.

TABLE ALPHABÉTIQUE.

393

Moussoulens (Ber. Martin de), 177.

(Bérenger Bota de), 177.

(Bertrand Cabo.s de), 180.

(G. Martin de), 176-177.

(Guillaume Burraude), 180.

(Jean Martin de), 177.

(P. Ath de), 158, 159, 174.

(P. R. At. de), 200.

(P. Vaquier de), 174.

(Pierre Vaquier de), 239.

(Pons de), 174.

(R. Ilot de), 200.

(R. Séguier de), 206.

(R. Vital de), 136, 138.

(Rainaud de), 144.

Mota (Bernard de), hérétique, 106 et note 1.

Moulins (Jean des), inquisiteur, 134*, note 1.

Mourèze (Ispa de), 217*.

Moustuéjouls, Aveyron (Ray- mond de), évêque de Saint- Papou 1, 41*.

Moynes (Bernard), bourgeois d'Albi, 318.

Muret, Haute-Garonne (B. de), 114.

(Guillaume de), 170*.

N

Nadal, frère de Willem-Ray- mond de Vaudreuille, 75*, note 3.

Najac, Aveyron (Jean de), 98*, note 2, 113*.

Namat lo Fabre (en), 88*, note 2.

Namdata (Guillaume), 214.

Narbonne (Ar.), 197.

(Arnaud), de Viileraostaus- sou, Aude, 155.

Narbonne, Aude, 64*, 38.

larchevèque de), i*, note 2, 7*, 9*, note 6, 14*, note 4, 16*, 17*, note 1, 21*, 42*, 43, 46*, 47*-.50*, 55*, 57*, note 5, 59*, 60*, notel, 64*, 65*, 71*, 74*, 110*, 116*, 122*, 123*, 124*, 127*, 139*, 228*, note 3, 126, 159, note 1, 193, 225, 257.

Narbonne (B. de), 71*.

(Bérenger Hulart do), 49*, note 1.

(Bernard Maurin de), 44*.

(Blaii^e Boyer de), fraticelle, 116, note 1, 127.

(Bonet Constantin de), 200.

(Pierre Lagrasse, consul de), 139*.

(Raoul de), 10* et note 4. Voy. Amélius (Pierre), Ay- celin (Pierre), Farges (Ber- nard de), Fulcoy (Gui).

Navarra, chanoine de Saint- Sernin de Toulouse, 73.

femme de Raymond Cat, 298, 299, 300.

(Jean de), inquisiteur, 136* et note 3.

Neil (Jean), 169. Nepos, clerc, 34.

de Davinia, 36. Nicolas m, pape, 29*, 30*. Nicolas IV pape, ses actes,

30*-33*. Nicolas, 231.

curé de la Daurade, à Tou- louse, 69, note 1, 114.

(Pons), d'Albi, 95*, 186*, 231*.

Nigri (Guillaume), 179,

(H.), inquisiteur, 137* et note 8.

(Limoux), 128*.

(Raymond), de Saisigne, Au- de, 238-239.

Nîmes, Gard (évêque de), 126, note 1.

Niort, Aude, 9*, 61*, 63*, 64*, 84*, 136*, note 5, 147*, 145, note 3; château, 62*.

(G. de), 62*, 63*.

(Pierre-Guillaume de), 69*.

(Raymond de), 145-149. Notaires de l'inquisition, 30*,

8, 10 et suiv., 244, note 1 ;

leur entretien, 72*. Notre-Dame de la Trivalle de

Carcassonne (prieur de), 121. Nouvel (Arnaud), jurisconsulte,

209*, note 1.

394

TABLE ALPHABETIQUE.

Nova (dame), 242. femme de B. Othon, 62*, 64*. Novilla (Thomas de), 218*, no- te 4.

0

Obra (Berenger d'en) de Sais- sac, 123, 194.

(P. d'en), 215.

Odart, cant. de Montgiscard, Haute - Garonne ( Bernard Gleize d'), 7.

(Jacques d'), 4.

(Jacques Calvet d'), 27.

(P. Audebert d'), 27.

(Pierre Grand d'), 27. Olargues, Hérault, 116*, notai.

(Pons d'), 65*. Oliba (Bernard), 128. Olier (Ar.), 185.

(Guillaume), consul d'Albi, 318.

Olive (Pierre- Jean d'), 42*, 43*,

59*, note 5. Olmier (R.), 231. Olric (Guillaume), 320.

(Philippe), procureur d'Al- bi, 305, 318.

(Raymond), hérétique, 291. Orange, Vaucluse (diocèse d'),

28*. Orlach (Jean), de Montpellier,

116*, note 1. .Orlonac, Ariège ( Alazaïs, femme

de Pierre de Borda d'), 104*.

(Alazaïs, femme de Pierre Munier d'), 104*.

(Barcelonne, femme de Ber- nard de Borda d'), 104*.

(Gentilis, fille de Guillaume Ros d'), 104*.

(Gualharde, femme de Ber- nard Ros d'), 104.

(Guillaume Austatz d'), 104*.

(Julien Clerc d'), 104*.

(Pierre de Borda d'), 104*.

(Raymond Barrau, clerc, d'), 104*.

(Raymond Benêt d'), 104*. Orre (Ar.), 50.

Orsini (Jean-Gaetano) , cardi- nal, 29*.

Ort (Guillaume de 1'), bourgeois d'Albi, 318.

(Guiraud de 1'), 323 et note 6. Ortolan (Pierre d'), 271. Orvieto (P. d'), 337.

(Pierre d'), procureur géné- ral des frères Prêcheurs, 142*.

Oth ( Bernard ), seigneur de Niort, Aude, 131, note 1.

(Pierre), 141. Othon (B.), 9*, note 6. -(P.), 224.

(Raymond), 77.

P., archidiacre de Narbonne,

71*. P., archiprêtre de Caraman,

Haute-Garonne, 43, 87. P., curé de Blomac, Aude, 167-

168. P., curé de Roquefère, Aude,

173. Pacinier ( Pierre ) , bourgeois

d'Albi, 318. Padoue, 33*, note 3. Pages (Bernard), 119.

(G.), 163.

(Gérauld), 1*, note 2.

(Guillaume), de Roquefère, 165.

(P.), 268, 295.

(P.), 200.

(Pierre), 119, 126.

(R.), de Cabaret, 220.

(Raymond), 119.

(\'ital), 165, 201. Pagèse (Audiardis), 139. Pagut(Raymond),325,etnoto 1. Paillés (Raymond de), 69, note!. Pairolier (Jean), consul d'Albi,

318. Paix des hérétiques, 191. Palairac, Aude (Bernard de),

191*.

(Guillaume Ferrel de), 118.

(Guiraud de), 118. Palineriis (frère Sanche de), 81*,

note 1.

TABLE ALPIIAHETIQUE.

395

Palumberia, 191.

Pamiers, Ariège, 36% 107% 1 08% 112% 137*, note 4, 152*, 201*; évêqups, 41*, 99*- 113*. Voy. Fournier (Jacques), Gri- ma (Dominique), Saisset (Ber- nard).

(Athon (le), 7.

(Bertrand Gordier de), 104*, 105*.

Pamphili (Jean-Baptiste), car- dinal, 253*, note 2. Panairer (G.), 168, 170-171, 236. Panât (Bernard), 345, 346. Panier (Adalais), 233.

(Pierre), 233.

d'Arzens, 233. Paonac (frère R. de), 72. Paraire (Pierre), 284. Parcite nobis (formule), 262, et

note 1.

Parent (Raymond), 106*.

Paris (Notre-Dame de), pèleri- nage mineur, 159, note 1.

Parnac (Hugues de), inquisi- teur, 181*.

(Pons de), inquisiteur, 78*, note 4, 81*, note 1 ; ses actes, 172*-18r.

Paschal (Bernard), 121.

Pasquet (Jean), frère Prêcheur, 98*, note 2.

Passage ou service en Terre Sainte, 19*, 51*, 52*, 282*, 283*, 69, note 1, 159, 181, 193, 201, 203, 207-210, 212- 213.

Passamar (P.), 24.

Passion (dimanche de la), 28*, 29*, note 3.

(traduction romane de la), 97 et note 1, 104.

Pastou (Bernard), 314.

(Bernard), de Marseillan, Hé- rault, fraticellc, 96*, note 1.

-(P.), 218. Pastre (Ber.), 161.

(Jean), 211.

(Pons), 6.

Pathares excommuniés par Alexandre lY, 22*.

Patrice (Élie), consul de Gar-

cassonne, 246*, 314. Paulhac, Haute-Garonne (Mat-

fred de), 75*, note 3. Cf. 170*. Paulmiano (Guillaume de), 279.

(Vital de), 280, 281, 282, 284. Paut (P.), 185.

Pauvres de Lyon excommuniés par Alexandre IV, 22*. '

Payan (Jourdan), 138.

Payane, femme de Pons-Ar- naud de Preixan, 153.

Pays (Barthélémy), d'Albi, fra- ticellc, 116*, note 1.

(Jean), 294*. Pech-Luna, Aude (seigneurie

de), confisquée, 231*, note 1.

Pecol (P.), 208.

Pecs (Guillaume), 105*.

Peine ou pénitence, 18*, 48*, 49*, 108*, 116*, 197*, 260*- 262*, 281*, 282*, 2, 5, 9, 15, 18,20, 23,26, 29, 30, 33, 36, 40,43, 47, 52, 54, 56-61, 64, 66, 68, 79, 81, 82, 85, etc.

_ corporelle, 239, 241.

infamante, 199.

(différentes espèces de) : prison. Voy. ce mot; ré- clusion étroite, au pain et à l'eau, 110*; réclusion large, 110*; prison per- pétuelle, 52*, 68*, 2 et suiv.; prison temporaire, 10*, 68*, 214*, 3 et suiv. ; con- fiscation des biens, 1*, 14*, note 3, etc.; croix sur les vêtements, 14*, 81*, note 1, 126*, 152*, 116, 159, 186, 198, 234, 235; excommunica- tion. Voy. ce mot; exhu- mation. Voy. ce mot ; mai- son rasée, 128*; aumône ou amende pécuniaire en ar- gent ou en nature, 19*, et note 5, 87*, 144*, 145*, 147*, 209 ; entrée de l'église in- terdite, 186; jeune, 87*, 144*; service en Terre Sainte, 51*, 159, 181, 188, 201, 203, 204, 207, 208, 209,

396

TABLE ALPHABÉTIQUE.

210, 212-213 ; pèlerinages, 14*, note 3, 51% 81*, note 1, 86*, 126*, 147*, 152*, 214*, 159, 197, 198, 200, 202, etc.;

visite des églises, 1 16, 225 ;

lettre de pénitence, 234*;

éclielle pour le faux té- moin, 110*; peine du feu, 68*, note 2, 211* ; abandon au bras séculier, 205* ; commutation de la peine, 16*, 19*; adoucissement, 16*, 28*, 29*, 52*, 57*, 109*, 127*, 168*, 262*, 283*, 284*, 45, note 1 ; prorogation, 193.

Pelât (Ber.), 185, 238.

Pèlerinages, 51*, 197, 198, 200, 202, etc.; de Terre Sainte interdits, 19*, note 4; im- posés à la suite d'une confes- sion auriculaire, 235* ; ma- jeurs, 18*, 159, et note 1 ;

mineurs, 196*, 159, et note 1 ; remplacés par des œuvres pies, aumônes, etc., 229, 236, 237; négliges et entraînant la confiscation des biens, 228, 229.

(grâce des), 169*, 234, 236.

(lettres testimoniales de), 135. Peleti (G.), 239.

Pelha (Pierre), 135.

Pelhisso , (Ar.), chanoine de

Saint-Étienne de Toulouse,

7, 16, 67.

(Guilhem), inquisiteur, 135*;

sa Chronique, 243*-244*. Pellicier (W. -Hugues), capitoul

de Toulouse, 16, 18, 20.

Pellipier (Guillaume et Ray- mond), de Cordes, 216*.

Pellitier (Jean), 183.

Pennautier, Aude, 235, note 2.

(Ar. Glary de), 213.

(Barthélémy de), 122-123.

(Ber. Aosten de), 188.

(G. Peraceta de), 200.

(Pierre d'Alairac de), 213. Percin, 129*, 13i*, note 1. Perdiguator (Guillaume), 104*. Periti (les) au tribunal des in- quisiteurs, 24*. Voy. Boniviri.

Perrotas (Bernard), 124*. Petra (Galard de), inquisiteur,

1*, note 2. Pétronille, femme de Deide

Bras, 172*. Peyrone, femme de Raymond

Othon, 77.

mère de P. Borcel d'Alzonne, 162.

mère de Raymond Barot, 77, 88.

Pexiora, Aude (précepteur de l'hôpital de), 9*, note 6.

(Pierre de), 78*, note 4. Peytevin le Vieux, 5.

(Pierre), de Sorèze, Tarn, 177*, 179*, 180*.

Pezens, Aude (Amélius-Garcias de), 166, 175.

(Arnaud-Raymond de), 125.

(Bernard-Faure de), 203*.

(Bernard-Pons de), 125, 144.

(G. Razeire de), 156.

(Gencer de), 177.

(Guillaume de), 320.

( Guillaume -Armen, Guil- laume-Bernard et Guillaume- Martin de), 127.

(Isarn de), chevalier, 214, 219, 223.

(Milet-Jean de), 231.

(Nicolas de), 156.

(P.-R. -Vital de), 156.

(Pons de Rieu-en-Val de), 157.

(R. Cerda de), 157.

(R. -Vital de), 156.

(Raymond de Camo et Ray- mond Folquier de), 125.

Pézénas, Hérault, 116*, note 1,

122*. Philipot, geôlier, 121, 138. Philippe in le Hardi, roi do

France, 227*, 228*. Philippe IV le Bel, roi de

France, 36*, 37*, 91*, 228*-

233*. Philippe VI, roi de France, 3*,

230*, note 4, 232*, note 8. Philippine, 91*.

femme de Raymond Maurel de Toulouse, 174*.

TABLE ALPHABETIQUE.

397

Piatre (Pierre), 108, note 1. Pic (Guillaume), consul d'Albi,

318. Picace, territoire de Coullbu-

lens, Aude, 2G2, 273. Picairola (Guillaume), 220, 223.

(R.), 220, 221.

Pie II, pape, 1*, note 2. Pierre II, roi d'Aragon, 7*,

note 2. Pierre, chapelain de l'évèque

de Garcassonne, 187, 201, 299.

clerc d'Arnaud Le Gascon, notaire, 11 G*, note 1.

curé de Dreuille, Haute-Ga- ronne, 160*, 125, 128, 292.

Qls d'Arsens, 281, 282.

frère de Guillaume Clerc, 223.

officiai de Carcassonne, 120, 131, 132, 138, 139, 153, 169, 173, 174, 200, 254,270, 272.

prieur de Gavlus, Lot, 10.

(G.), 142.

(Pierre), 106*.

(R.), 136, 158.

(Raymond), consul de Nar- bonne, 139*.

("W.), curé de Saint-Germier, Haute-Garonne, 89.

Piquel (Pons), 11. Piquer, 266.

(Arnaud), de Tarascon-sur- Ariège, Ariège, 199*.

Pise (Italie), 166*.

Plaigne, Aude (Pierre-Imbaud

de), 231*, note 1. Plaisance, 166*. Plans (Arnaud des), 49.

(Pons des), 49.

(Ravmond-Pierre des), 49, 101, '105, 106, 107, 114.

Plassac (Ranulfc de), inquisi- teur, 172*-181*.

Plavilla, Aude (Guillaume Bon- rius de), 105*.

Podio Longo (mansus de], 170*.

Podio Therico (curé de), diocèse de Carcassonne, 344.

Podium Cargasobregii, près de Leuc, Aude, 284, 288,291.

Poers (Hugues), 97, note 1.

Polier (Philippe), 165*. Pollau (Pierre), évêque héré- tique, 195, 196, 280, 299.

(R. do), archidiacre de Fe- nouillet, 331.

Polomacho (Jacques de), 201*,

202*. Poma (Guillaume), 314. Pomarède (hérétiques à la), 77.

(P. Bret de la), 83.

(Pcyrone de la), 88. Pomas, Aude, 84*, 146.

(Arnaud de Canet, de), 247.

(Sicard de), 225.

Pomiés (Galhard de), inquisi- teur, 137*, et note 5 ; lieu- tenant de Jean de Beaune, inquisiteur, 113*, 123*.

Pons, bayle do l'évoque de Car- cassonne, 130.

camérierde Saint-Sernin de Toulouse, 26.

cellérier de l'évèque de Car- cassonne, 150.

socius de Raymond Scrip- tor, 72.

(Arnaud), 191.

(Arnaud), 147.

(Bernard), 147.

(Bernard), 105*.

(Bernard), 214, 215.

(G.), 121, 133, 136,151,251, 275, 276.

(Guillaume Sigui), 134.

(W.), 16*.

Pontil (P.-Amélius du), 217.

Pontoise, Seine-et-Oise, pèle- rinage mineur, 159, note 1.

Porcel (Raymonde), 192.

Pouget (Pons du), inquisiteur, 21*, note 3, 34*, note 8,167*- 169*, 214*, 32.

Pourçain (maître Ber. de), 239.

Porta Régla (Raimond rfe), con- sul de Narbonne, 139*.

Porte (Arnaud de), 117-118.

(fr. G.), 150, 155, 156, 166, 168.

Portel {al [au de), à Sorèze, Tarn, 78*, note 4.

Pouy-Loubrin, Gers, 81*, no- te 1.

398

TABLE ALPHABETIQUE.

Prade!les-en-Val, Aude (Roger-

Gayraud de), 186. Prades, Tarn (dame Bona de),

167*. Pradines (Pierre de), agent du

roi, '231*, note 1. Prat (Arnaud du), 337.

(Bernard du), 11.

(Jean du), inquisiteur, 44*, 49*, note 1, 73*, 84*, 85*, 87*, 109*, 110*, 129*, note 2, 206*-209*.

(Nicolas du), 105*. Prêcheurs (frères), 10*, 11*, 12*,

13*, 14*, 15*, note 2, 18*, 23*, 30*, 47*, 53*, 54*, 55*, 97*, 98*, 219*, 228*. Preixan, Aude, 159.

(Ar.-Garcias de), 118, 144- 145, 149.

(Ar. -Pierre de), 149.

(Bernard-Amélius de), 119.

(Bernard-Gili de), 149.

(Esclarmonde de), 223.

(G. Bonhomme de), 230.

(G. Boyer de), 230.

(Julienne de), 295.

(Lombarde de), 180.

(P. Faure de), 227.

(P.-R. Gilles de), 227.

(Pierre-Albert de), 123.

(Pierre Mercier de), 123.

(Pons- Arnaud de), 153.

(Pons Berrel de), 230.

(Pons-Guillaume de), 149.

(R. Laboureur de), 230.

(R. Preixan de), 145.

(Raymond- Albert de), 123.

( Raymond- Amélius de), 123, 230.

(Raymond-Roger de), 180. Prima (Bernard), 110. Prison, 128*, 139*, 236*, 261*,

275*, 2 et suiv., 199; arbitraire, 7; pour dix ans, 7; pour quinze ans, 6; perpétuelle, 18*, 57*, note 5, 67*, 78*, 152*, 261*, 5,9,15,18,23,26,29,30, 33, 36,40, 41, 43, 47, 48, 52, 54, 55, 57, 61, 64, 65, 66, 72, 79, 80, 83, 85 ; réclusion étroite,

110*, 192*; réclusion large, 327; prison commuée en la croisade, 19*; libération de la prison, 108*, 109*; sortie temporaire de prison, dans quels cas, 279*, 280* ; évasion, 31*; la prison employée comme un moyen d'obtenir l'aveu, 68*, 69*, 116*, note 1, 191*, 240*, et note 5 ; régime des pri- sons d'après le concile de Vienne, 40*; leur aména- gement, 227*; cellules sé- parées, 52*; garde des pri- sons, ordonnance, 189*; accès de la prison pour les époux, 52* ; prison aux Allemands, Ariège, 110*; prisons de Carcassonne et de Béziers, 38*, 108*, 224*, 225*, 232*, 163, 307, 326, 327; d'Albi, 38*, 307, 331, 332; de Toulouse, Saint-Étienne et Château -Narbonnais, 225*, 263*, 8, note 2, 72, 307, 341 ; de Verfeil, Haute -Ga- ronne, 81*, note 1 ; visite des prisons par les cardinaux commissaires, 291*-294*; hérétiques évadés, 81*, note 1 , 76, 80 ; gardien des pri- sons, 78*, note 4.

Prisonniers, 17*, et note 1, 19*, 20*, 40*, note 2, 51*, 226*, 227*, 236*, et note 1, 12, no- te 4, 326, et note 1,333,341.

Prixenel (Guillaume de), 260, 261, 264, 273, note 4, 274- 276, 279, 283-285.

Procédure inquisitoriale,7*, 17*- 19*, 22*, 24*-26*, 27*, note 1, 32*, 33*, 34*, note 8, 48*, 49*, 51*, 278*, 280*, 115, note 1, 124, note 1.

Processus inquisitionis, manuel, 233*-236*.

Promilbac (Bérenger de), vi- guier de Toulouse, 73.

Proprus (Raymond), 314.

Pros (P.), consul d'Albi, 305, et note 3.

TABLE ALPHABETIQUE.

399

Prouille, comm. de Fanjeaux,

Aude (monastère de), 9*, no- te 6, 75% note 4, 309. Provence (inquisiteur de), 44*.

(province dominicaine de), 69, note 1.

Provincial (maître Jean), 34*,

note 8. Pseudo-apôtres (les), 237*. Puntis (maître W. rfe), 83, 85. Puissance séculière, 2i0*-223*. Puy (Amat du), bourgeois d'Al-

bi, 318.

(Arnaud du), 251.

(Asc du), 105'.

(B. du), 175.

(Ber. Amélius du), 216.

(Bernard du), de Fanjeaux, 78.

(Durand du), 116*, note 1.

(G. du), 289.

(Guillaume du), 314.

(Guillaume du), 168*.

(R. dul, 186.

(R. Cavaer du), 216.

(Raymond du), 7.

( Raymond du ) , consul de Carcassonne, 314.

Puy (le), Haute-Loire, évèque, 16*, 21*; pèlerinage mi- neur, 159, note 1.

Puydaniel, Haute -Garonne (Pierre-Engrin de), 177*.

Puygermier (Géraud de), 218*.

Puyguilhem, Dordogne (Bidon de), 44*, note 4.

Puvlaurens, Tarn, 34, 80, 214, 215.

(Gaubert de), chevalier, 32, 45, note 1.

(Guillaume de), inquisiteur, le même probablement que l'auteur de la Chronique, 47*, 76*, 136* et note 8, 242*, 243*.

(Pierre Perrin de), 178*.

Q

Quarante, Hérault (l'abbé de),

53*. Quatre (porte de/i), à Montolieu,

Aude, 189.

Quercy (le), 113*, 165*, 144*,

148*. Quiders (Bertrand de), 155*. Quilian, Aude, 147. Quinibals (Bernard de), capi-

toul de Toulouse, 3. Quint (R.), 182.

R

R., curé de la Dalbade, Tou- louse, 16, 26, 36, 78.

R., curé de Fanjeaux, Aude, 26, 29, 48.

R., curé de Pradelles-en-Val, Aude, 186.

R., curé de Saint-Étienne, Tou- louse, 69, note 1.

R., curé de Saint-Julia de Gras- capou, Haute-Garonne, 30.

R., curé de Villeneuve, 76-77.

R., prévôt de Saint-Étienne, Toulouse, 16, 67.

R., prieur de Gastelsarrasin, Tarn-et-Garonne, 42.

R., prieur de Fontfroide, 342.

R., prieur dos frères Prêcheurs de Toulouse, 72.

R., sacristain de Saint-Nazaire de la Cité, Carcassonne, 139.

R. (fr. G.), 143.

Rabastens, Tarn, 171*.

(Amélius de), 150, 174.

( Barthélémy- Jourdain de), 173*.

(Pons-Targende),217*,note2. Rabat, Ariège, 152*.

(Arnaud de), 150*-152*.

(Guillaume-Daras de), 150*- 152*.

(Pierre-Raymond de), 39.

(Raymond-Sans de), 159*. Radullé, clerc, notaire, 246.

gardien des prisons, 189*.

inquisiteur, 160*, 277*, 172, 192, 193, 199, 204, 214, 232, 300.

-(G.), 171.

(Guillaume), évêque de Car- cassonne, 84*, 276*, 277*.

(Guillaume), de Villarzel, 126.

400

TABLE ALPHABETIQUE.

Radulphe (Pierre), notaire de l'inquisition, 187*.

(Pierre), procureur du roi, 115*, note 4, 230*, 231*.

Rainaud, clerc, de Moussoulens, 144.

geôlier, 144.

(Bertrand!, moine de la Dau- rade, Toulouse, 3.

(G.), 208.

(Guiraud), 222.

(Isarn), procureur d'Albi, 318.

(Isarn), d'Albi, 128*. Rainier, 190, 192.

(Raymond), capitoul de Tou- louse, 16, 18, 20, 24, 26, 29, 34.

Rames (Ar., G. et P.), frères,

143. Ranquet (le P.), 1*, note 2. Rapassat (Jean de), 143. Raseire (Bernard), de Pezens,

Aude, 127.

(Faure), d'Auriac, Aude, 242*, note 1.

(G.), 241.

(G.), de Pezens, 156. Rata (Pierre), 318. Ratmir (R.), de Guxac, 171. Ravas (Ermengaud et Pierre),

bourgeois d'Albi, 318.

Raversa (Raymond), pseudo- nyme d'Abbas de Merville, 81*, note 1.

Raymond (S.), de Penafort, 14*, 235*, et note 2.

Raymond VII, comte de Tou- louse, 7*, 10* et note 6, II*, 136*, note 5, 212*, 213*.

Raymond, abbé de Moissac, Tarn-et-Garonne, 69, note 1.

curé de Ceslayrols, Tarn, 173*.

curé de la Daurade, Tou- louse, 7, 16, 18, 24, 26, 29, 30, 33, 38, 43-44, 52, 54, 55, 57, 58, 61, 64, 66, 67, 69,78, 81, 87, 110.

frère de Pons Alaman, 73.

prieur de Pouille, 69, note 1.

(B.), de Garcassonne, 173.

Raymond (Bernard), clerc, de Conques, 122.

(Bernard), échangeur, 11.

(Guillaume), inquisiteur, 13*, 16* 233*.

(Guillaume), 161, 162.

(Guillaume), d'Alairac, Au- de, notaire, 103*.

(P.), abbé de Sorèze, Tarn, 78*, note 4.

(P.), d'Arzens, 217.

(Pierre), frère Mineur, 101, 114.

(Pierre), de Saint-Paul-de- Gap-de-Jous, Tarn, 177*.

-(R.), 224.

(Willem), chanoine de Saint- Sernin, 7, 16, 18, 20, 24, 29.

Raymonde, 235.

belle-ûUe de P. Siçred, 272.

femme d'Arnaud Baud, 216.

femme d'Arnaud Scicre, 291.

femme d'Arnaud Unda, 16.

femme de Bernard-Amélius de Preixan, 119.

femme de Bernard Pages, de Gornèze, Aude, 253-254, 255, 268.

femme de Pierre Fargues, 159*.

femme de Pierre de Solario, 77.

femme de Pierre Vital, 202.

femme de Pons de Gornèze, Aude, 255.

femme de Raymond Jean, 44.

femme de W.* Donat de Toulouse, 53.

fille de Payane Baude, 218.

mère de B. Borrel de Labé- cède-Lauragais, Aude, 75*, note 3.

mère de dame Flors, 136*, note 2.

Raynier (fr.), de Plaisance, in- quisiteur, 22*.

Rayssac (Pierre), 293*.

Razès (le), Aude, 65*; archi- diacre du, 9*, note 6, 71*, 125.

Réalmont, Tarn, 128*, 129*; prévôt de, 197*.

TABLE ALPHABETIQUE.

401

Recaud (Pierre), chanoine de Cahors, Lot, 328.

Récits (les^ relatifs à l'inquisi- tion, 242*-247*.

Recompensatio (la), 181, 188, 193, 202, 203, 212, 213, 229, 236, 237.

Réconciliation canonique, 74*, 7.^*, et notes 3, 4, 113*, et note 1, 136*, notes 1,2,234*.

Recort (Pierre), carme, 105*, 109*, 112*.

(Pons), 314.

(Vital), 106*.

Reg (Guillaume), 249. Regafre (Michel), 186. Regina (hôpital de), 72*, note 1. Regina (Ar.), de Fournes (?),

Aude, 195. Régis (P.), inquisiteur, 190*,

234*, note 1.

(P. et R.), 221.

Reims (Pierre de), évêque d'A-

gen, 17*. Reine de Gouffoulens, 224.

femme de P. Albert de Gouf- foulens, 205.

Reissa (Ber.), 176.

Relaps (l'hérétique), 25*, 34*,

260*, 261*. Rennes-les-Bains, Aude, 228,

229. Renneville , Haute - Garonne

(Ravmond-Gleize de), 75*,

note! 3. Voy. 146*, 148*. Renterio (Guillaume de), 126. Requin (Raymond), 130. Resengas, Rosergue (famille

de), 4, note 1.

(Austorge de), 97, note 1.

(Pierre de), 160*, 4. Resenteriis (Raymond de), con- sul de Cordes, Tarn, 346.

Resplandi (Raymond), inquisi- teur, 161* et suiv.

Revel (maître Guillaume), 305, 321, 333, 337, 344, 345.

Rey (fr. Jean-Dominique), in- quisiteur, r, note 2, 253*, note 2.

Rezes (Ar. de), 156.

(Guillaume de), 156, 186.

Ribaud, 230.

(Gallavus), 222.

Rica, femme de P. Pages, 295.

suivante de Sicred, 263.

femme de W. de Auri, 27.

(R. de na), 240*.

Ricard (Jean), moine de Saint- Thibéry, Hérault, 75.

(Raymond), 81*, note 1. Richard (Jean), précepteur de

l'hôpital du Saint-Esprit de

Millau, Aveyron, 1*, note 2. Richer (Barthélémy), 242. Rieunette, comm. de Molières,

Aude (monastère de), 194,224. Rieux, Haute-Garonne, 108*,

124'. Rieux-en-Val, Aude, 277, 281,

296.

(Ber. Gazanhe de), 204.

(Bernarde Maurin de), 122.

(Bernard-Albert de), 121.

(Guillaume Gurt de), 121, 257, 258.

(P.-Vital de), 140.

(Pierre-Golomb de), 130.

(Pierre- David de), 121.

(Pons de), 157.

(Pons-André de), 121.

(R. de), 202.

(R.-Vital de), 296. Rigaud (Bernard), bourgeois

d'Albi, 318.

(Pierre), 95*, 195*, 231*, note 1, 233*, 324 et note 7.

(dame Saurine), 136* et no- te 9.

Riom, Puy-de-Dôme, 55*. Riparia (Ber. -Pierre de), 195.

(Pons-Bernard de), 170. Rippis (ruisseau de), 289. Rival (Ar. du), 27.

Rivali (Bernard de), prisonnier, 173*.

Rivel (Pons), notaire, 34*, no- te 8.

Rivel, Aude (Ar. de), 189, 193.

Rives (Amélius des), 105*.

Rivobuxa (Guillaume Pecs de), 105*.

(Guillaume Ros), 105*.

26

402

TABLE ALPHABETIQUE.

Rixendis, Rixenda, 158*.

femme d'Arnaud Sabbatier, 69*.

femme de Guillaume Alguier, 218.

mère d'Arnaud Moret, 160.

de Miraval, 177*, 186*. Roais (famille des), 2, note 1.

(Alaman de), 261*, 2, note 1, 27 et note 1, 69 et note 1.

(Bertrand de), 218*, note 4, 92, 101, 112.

(Etienne de), 16.

Grifus de), 18.

(Guillaume de), 103, note 1.

(Hugues de), 18.

(Pierre de), 2.

Robert (maître), 156, 157, 253,

254, 270, 286, 299. Robert, clerc de l'évêque de

Garcassonne, 146.

(Pierre), 98*, note 2. Robin (Ar.), 185. Roca (Guillaume), 122.

(Raymond), de Gestayrols, Tarn, 172*.

(Raymond), 348. Rocamadour, Lot, 159, note 1,

284. Rochefort (Pierre de), évêque

de Garcassonne, 310 et note 2,

327-328, 331. Rodes, comm. de Labastide-de-

Sérou, Ariège (Géraud de), de

Tarascon, 199*.

(Guillaume de), 199*.

(Guillaume de), 106*.

(Raymond de), bourgeois d'Albi, 318.

Rodez, Aveyron : comte, 65*; évèque, 11*, 16*, 21*, 124*, 214*, note 2; frères Mi- neurs, 1*, note 2; inquisi- tion, 113*.

Rodier (Pierre), évêque de Gar- cassonne, 84*, 85*, 126*.

Roclolos (R. de), 149*, note 1.

Rogas (Willem), 108, note 1.

Roger, comte de Foix, 169*.

Roger IV, comte de Foix, 221*, 222*.

Roger-Bernard, comte de Foix,

147*. Roger -Bernard II, comte de

Foix, 219*, 220*. Roger, chanoine, 162.

(Arnaud), chevalier, 146*.

B.), 179.

(Bernard), 245, 251.

(Guillaume), 178, 179.

(Jean), de Garcassonne, no- taire, 317.

(Martin), 171.

(P.), 152, 179.

(P.), le jeune, 144.

(Pierre), 325.

(Pierre), prêtre, 127*.

(Pons), 75*, note 4.

(R.), 107.

(Raymond), hérétique, 69, note 1.

(Vital), 166.

(VV.), 91*, note 2. Roia (Ber.), 150.

(P.|, de Conques, 174. Roma (Jules), cardinal, 253*,

note 2.

Romain, cardinal, 6*, 63*, 69, note 1.

Romans, Drôme, 322.

Rome, Italie : inquisiteur, 137*, note 3 ; Saint-Pierre, pèle- rinage majeur, 159, note 1; sénateur, 8*.

Romevi (Ar.), 169.

(Ar.), de Canecaude, 134.

(P.), 169.

Roqua (Ar.) d'Alairac, Aude, 145.

(G.), 237.

Roquecorne (Raymond de), évê- que de Saint-Pons, 125*. Roquefère (Ramond), 163. Roquefère, Aude, 273.

(Adam de), 164.

(Ber. et P. Bellus, frères, de), 161.

(Ber. des Cours de), 158.

(Ber. Faure de), 161.

(Bernarde Caudela de), 227.

(G. Vilaudran de), 163.

(Guillaume Belug de), 201.

TABLE ALPHABETIQUE.

/.03

Roquefère (Guillaume Pagèsde), arrêté, 165.

(Jean Chatbert de), 2 il.

(Jean Fastre de), 211.

(P. Chatbert de), 211.

(P.-Jean de), 242.

(P. Oliba de), 158.

(Pons de Coniba de), 169.

(Pons Durand de), 165.

(Raymond Mager de), 211.

(Raymond Martin de), 191*.

(R.-Jean de), 201.

(Rixendis de), 241.

(Roger Candcla de), 211.

Roqucfeuil, Aude, 63*.

Roquefixe (Guillaume de), ar- chidiacre de Lunas, Hérault, 328, 334, 344.

(Imbert de), 116*, note 1. Roqueserière, Haute-Garonne

(Arnaud de na Borgesa de), 11.

Roquessels, cant. de Roujan, Hérault (Bernard de), inqui- siteur, 136* et note 10.

Roquevidal (Bernard -Hugues de), Tarn, 174*, 175*, 241* et note 3.

(Raymond de), 242* et note 1. Roqueville, comm. de Montgis-

card, Haute-Garonne (famille de), 21, notes 1, 3, 22, no- te 1, 166*.

(Bernard de), chevalier, 37.

(Bernard des Cassés de), 21.

(Bertrand de), 159*.

(Estolt de), 21.

(Galhard de), 159*.

(Pierre-Guillaume de), 175*, 176*.

Ros (Bernard et G.), frères, 164,

290. Rose (Manent), 116*, note 1,

125*. Rosergue (Guillaume de), 173*. Rosone (P. de), prévôt d'AIbi,

331. Rossinhol (Jean), frère Mineur,

1*, note 2. Rotier (Esprit), 1*, note 2.

(Pons), 78.

Roucoules, curé de Notre-Da- mc-de-la-Platée de Castres, 202*.

(Jean de), notaire, 187*. Rouergue (inquisition dans le),

113*.

(sénéchal du), 113* et note 2. Rouffiac, Aveyron (Saint-Sa- turnin de), 172*.

Roufliac-d'Aude, Aude (Durand

de), 176*. Rouge (Bernard le), notaire,

347, 348.

(Guillaume), consul de Nar- bonne, 139*.

(Pierre le), curé de Merens, Ariège, 104*.

Roujan, Hérault, 116*, note 1. Roumengous, Ariège (Bertrand

de), 125*. Roumens, Haute-Garonne, 170*.

(Ar. de Sala de), 89.

(Étienne-Roger de), 172*.

(Pons de la Pajesa de), 39, 48. Roussel (Guillaume), dekc/aione,

104*.

(P.), de Labastide-Rouge- peyre, Aude, 166, 240.

Rozers (P. de), 150, 204.

Rupe (Pierre-Roger de), 122.

Voy. 26. Rupe Forti (Bernard de), 145*.

(Jourdain de), 59.

Ruscas (Bernard et Pons Can-

dela de), 228, 242. Rustiques, Aude (Garsende-Pé-

lerine de), 269.

(Pons Chatmar de), 181.

S

S,, archiprêtre de Laurac, Aude,

48, 76. Sabater (Jean), 169.

(Jean), ministre dualiste, 7, note 2.

(P.), 154. Sabatier (Arnaud), 69*.

(B.), de Lodève, 57*.

(Bèrenger), 194% 325 et no- te 5.

404

TABLE ALPHABETIQUE.

Sabatier (Guillaume), de Gapen- du, Aude, 152, 153.

(P.), 241.

(R.), 181.

(Raymond), 231, 232.

(Raymond), 8, 10.

(Raymond), 262*. Sabarthès, coram. de Verniolie,

Ariège (Jacques-André de), 114% 115*.

(P. de), 209-210.

(Roger de), 210. Sacratis (Bernard), 1*, note 2. Sacrements (simulation des),

43*. Sacrifice aux démons, 43*. Sacumha (Ber. de), 161. Sagarda (Pierre), 122. Sagnes (B. de), notaire, 152*. Saicius (Jourdan), 97, note 1. Saillenfore (moulin de), 264. Saint -Agnan (Bernard Daide

de), 4.

(Hugues de Montagnol de), 62. Saint-Amadou, Ariège (Béren-

ger de), 159*.

(Esclarmonde de), 158*. Saint-Anatholy, Haute-Garonne

(Pierre Barret de), 56, 64-65.

(W. de Vilaris de), 75. Saint-Antoine de Vienne, Isère,

pèlerinage mineur, 159, no- te 1.

Saint-Antonin de Pamiers (ab- baye de), 152*.

Saint-Antonin (chapelle), à Tou- louse, 111*.

Sainl-Antonin, Tarn-et-Ga- ronne (Isambard de), 136* et note 12, 177*.

Saint- Aphrodise de Béziers, Hérault (l'abbé de), 53*, 127*, 202*, 126, note 1.

Saint-Benoit de Castres, Tarn (l'abbé de), 126, note 1.

Saint-Benoît (Jean de), frère Prêcheur, 160*.

Saint-Cézert (Raymond de), ca- pitoul, 3, 16, 18, 24.

Saint- Denis, Seine, pèlerinage mineur, 159, note 1.

Saint-Esprit (hôpital du), de

Millau, Aveyron, 1*, note 2. Saint-Étienne de Gahors (église

de), 41. Saint-Étienne de Toulouse, 61*,

136*, note 13, 7, 16, 20, 30,

33,36, 38, 54. 61, 69 et note 1,

76, 78, 89. Saint-Félix (Bernard de), 75*,

note 3.

(W. de Valiers de), 84, 86.

Saint-Félix de Caraman, Haute- Garonne, 146*, 266*, 25, no- te 1.

Saint- Flour, Cantal (Thomas

de), 174*. Saint-Gaudens, Haute-Garonne

(Jean de), 72, 73, 75, 83-85,

87. Saint-George (Foulques de),

inquisiteur, 98*, 192*, 240*,

note 9. Saint-Germier, Haute-Garonne,

curé, 29, 89.

(Bertrand des Alamans de), 66.

Saint-Gilles, Gard, pèlerinage mineur, 159, note 1 ; abbé, 126, note 1.

Saint-Gilles (Pons de), provin- cial des frères Prêcheurs, 135*, 233*, 244*, 69, note 1.

Saint-Guilhem-le-Désert, Hé- rault, pèlerinage mineur, 159, note 1.

Saint-Hilaire, Aude (abbé de), 132.

Saint-Hilaire (Pierre de), curé de Belbèze, Haute-Garonne, 125*.

Saint-Jacques de Béziers, Hé- rault (abbé de), 53*.

Saint-Jean (cimetière), à Pa- miers, 108*.

Saint-Jean (Bernard de), 4.

Saint-Jean-l'Herm, Haute-Ga- ronne (Raymond-Pierre de), 54.

Saint-Jean-de-Paracol, Aude (Blanche de), 148.

Saint-Julia-de-(jrascapou, Hau- te-Garonne, curé, 30.

(Bernard-Jean de), 6.

TABLE ALPHABETIQUE.

405

Saint-Laurorit-de-la-Cabrerisse, Aude, lui.

Saint-Léonaril, Haute-Vienne, pèlerinage mineur, 159, no- te 1.

Saint-Mamet (Jourdain de), 182.

Saint-Marlin-de-Lalande,Aude, 78*, note /i, I4G*, 32, 34, 134, 265.

(Ar. de na Sicart de), 137.

(Bernard de), 75*.

(Cr.-Ber. de), 205.

(G.-Ber. Faurc de), 137.

(G.-Garcias de), 205.

(Guillaume de), 314.

(R. Morlane de), 225.

(W. de Gousens de), H.

(W. de Saint-Nazaire de), 55. Saiut-Maximin, Var, pèlerinage

mineur, 15!J, note 1. Saint -Michel (Bertrand de), frère Prêcheur, 98*, note 2.

(Durand Bonnet de), 116*, note 1.

(Galhard de), officiai d'Alet, 128*.

(Guilabert de), 173*.

(Pierre de), 108, note 1.

(Pierre de), hérétique, 45, note 1.

Saint- Michel de Carcassonne

(curé de), 252. Saint - Michel- de - Lacadière,

Gard (na Pons Bonet de), fra-

ticelle, 116*, note 1. Saint-Nazaire (W. de), 34, 35. Saint-Nazaire de Carcassonne

(sacristain de), 139. Saint-Papoul, Aude, 12, note 4,

68, note 1, 330; abbé, 97,

note 1, 312; évêque, 41*,

108*, 124*. Saint-Paul (W. de), 3. Saint-Paul de liretas (Azémar

d'Albiac de), 27.

(Pierre Durant de), 24. Saint- Paul de Narbonne. Voy.

Narbonne. Saint - Paul - de - Cap- de- Jous, Tarn (Bernard Escolan de), 178*.

Saint-Paul-de-Cap-de-Jous (B. Fournierde), 174*, 175*, 176*.

(Pierre-Raymond de), 177*.

(R. Leuder de), 84.

Saint-Pierre (Jean de), inquisi- teur, 148*-160*, 8, 10," 16, 19, 21,24,27, 29, 32, 34, 37,38, 40, 42, 44, 48, 49, 52, 55, 57, 58, 60, 61, 64, 65, 68, 74, 77, 81, 83, 86, 88. Voy. 78*, note 4, 141*, 164*, 180*, 234*, 1 et suiv., 265, 271, 292; ses sentences, 248*-276*; texte de ses sentences, 150*, 1 et suiv.; dépositions contre Pierre Garcias, 90 et suiv.; consultation à Guil- laume de la Broue, 69*; lettres de pénitence, 258.

Saint -Pierre Aiutz , diocèse d'Albi (curé de), 338.

Saint- Pierre-de-Lages, Haute- Garonne, 81.

Saint-Pierre-des-Cuisines, Tou- louse, 2, 24, 69, note 1.

Saint-Pons, Hérault (l'évoque de),l*, note2, 57*, 110*. Voy. 10*, note 4.

Saint-Pons (église de), à Som- mières, Gard, 34*, note 8.

Saint- Projet, comm. de Paulin, Tarn, 170*.

Saint-Rome (P.-W. de), capi- toul de Toulouse, 67.

Saint-Salvi d'Albi (ciiapitrede), sa lettre aux cardinaux, 38*, 302.

Saint-Sauveur de Asturia, pèle- rinage mineur, 159, note 1.

Saint-Sébastien (Ber. de), de Cuxac-Cabardès, Aude, 242.

Saint-Seine (Guillaume de), in- quisiteur, 182*, 186*, 190*, 191*, 208*.

Saint-Sernin de Toulouse (abbé de), 334.

(camérier de), 26.

(chanoine de), 10, 18.

(cloître de), 2, 7, 10, 16, 18, 20, 24, 26, 29, 30, 36, 38, 43, 48, 52, 54, 55, 57, 58, 64, 69,

406

TABLE .ALPHABÉTIQUE.

76, 78, 80, 83, 85, 86, 87, 88, 89. Saint-Sernin de Toulouse (curé de), 3, 7, 16, 18, 20, 26, 29, 30, 33, 36, 38, 44, 48, 52, 54, 55, 58, 64, 66, 67, 69 et note 1.

(église de), 73, 74.

maison abbatiale de), 61, 75.

(prieur de), 7, 10, 16, 18, 20, 24,26, 30, 33, 36, 38, 43, 48, 52, 54, 55, 57, 58, 66, 67, 69 et note 1, 75, 78, 81, 83, 85, 87, 88.

(sacristain de), 81. Saint-Thibéry, Hérault, 10*,

note 4, 75.

(Etienne de), inquisiteur, 144*-147*. Voy. 12* et note 2, 69, note 1, 71.

Saint-Victor (Athon de), no- taire, 78*, note 4,81*, note 1.

Sainte -ApoUonie, comm. de Lanta, Haute-Garonne, 75,81 .

Sainte-Cécile d'Albi (prévôt de), 38*, 97*, 20.

Sainte-Croix, comm. de Castel- nau-de-Lévis, Tarn, 170*.

Sainte-Livrade d'Agen (chapel- lenie de), 218*, note 4.

Saissac (Ber.), 234.

Saissac, Aude, 78*, note 4, 50, note 4, 215.

(Ar. de Caucer de), 176. (Ar.-Bcr. de), 123.

(Ar. Faure de), 123, 189, 193-194, 213.

(Ber. de), 123.

(Ber. Guilabert de), 191.

(Bérenger d'en Ohra de), 123.

(G. BonefiUe de), 177.

(Hugues Durfort de), 123.

(Limoux de), 213, 214.

(P. Borrel de), 194.

(Pierre-Benoît de), 214.

(Pous de), 194.

(Pons Gironde de), 176. Voy. 60*, note 1, 142*, 168*, 214, 311.

Saisset (Bernard), évêque de Pamiers, 101*, 103*, note 1, 106*.

Sala (Ar. de) le jeune, 89.

Saladin (Isarn), 318.

Salas (Vital rfe), 6.

Salavert (Guillaume), de Cordes,

94*, note 2, 97*, 137*, note 4,

194* 293*. Sale (Durand de la), 194*. Sales (Imbert de), 99. Salis (Azémar rfe), consul de

Cordes, 98*, note 2.

(Durant de), 320.

(Isarn de), sous-gardien des prisons, 332.

Sallèles-Cabardès, Aude (P. Bes-

sart de), 195. Salsigne, Aude (Ar. Durand de),

238.

(Ber. Buada de), 181.

(Ber. -Michel de), 154.

(Ber. de Villeneuve de), 230.

(G. Bordas de), 198.

(G. Vilaneria de), 196.

G. de Vilar de), 170, 241.

Gallard Vassal de), 198.

(P. Buada de), 181, 238.

(P. Manhes de), 201.

(P. Vassal de), 149.

(R. Abbatis de), 154.

(R. Amélius de), 196.

(Tozet de), 242.

(Vassal de), 154, 155. Voy. 125, 196.

Saisis (P. rfe), archidiacre de

Fenouillet, 157. Salva (Isarn), bourgeois d'Albi,

318. Salvanh (Durand), inquisiteur.

Voy. Durand (Salvanh). Salvi (Bertrand), 345, 346.

(en VV.), 88*, note 2. Salvola (B. de), 152*. Samata (W. de), 67. Sanche, dit Morlane, archidiacre

de Carcassonne, 30*.

Sanche (fr. Raymond), de Feuil- lants, 81*, note 1.

Sancta Malonia. Voy. Sainte- Apollonie.

Sancto-Barcio (Ir. Pierre-Ray- mond de), frère Mineur, 107.

Sanha (P.), 165.

TABLE ALPHABETIQUE.

407

Saona (Sibyle f7c), 29.

Saquit de Lanta, Haute -Ga- ronne, 22, note 2.

Sardaigne, 30*.

Sart (\V. de), bourgeois de Ca- hors, 42.

Sarte (Ar.-Guillaume), 224.

Sartor (Guiraud), 80.

Saturnin (R.), consul de Garcas- sonne, 305.

Saumatier (R.), de Laurac, Aude, 34, 55.

(Roger), 158.

Saumerio (Jacques de), 78*, no- te 4. Sauna (Ar. -Willem de), 30. Saur (Raymond), 2, note 1, 3,

note 2, Saurat, Ariège (Gualharde de),

104*. Sauri (Raymond), 5. Saurine, 172-173. Sauvegarde (lettres de), 227*,

228*, 293*, 308, 3U, 339, 345. Sauveterre , Tarn-et-Garonne,

148*. Sauzens, Aude (Raymonde Ma~

nifaceria de), 194. Voy. 155,

224. Sauzet, Lot (Esclarmonde de),

81. Saverdun, Ariège (R. de), 219.

Voy. 48, 52. Savès (Le) [Savoncrie in Save-

tio), 81*, note 1. Savignac, Ariège (Arnaud de),

104*, 105*. Scaupon (Bernard de), 155*. Scola (Bérenger), de Foix, Ariè- ge, 104*. Scolar (Etienne), 75*, note 3. Scossa (prieur de), 152. Scriptor (Raymond), 136* et

note 1, 262*, 72.

(Robert), 213.

Sedasser (Bernard), 57, note 1. Seguelat (Guillaume), 104*. Segui (Ber.), 116, 167.

(G.), 207.

(G.-Pons), 169, 170.

(Roger), 167.

Seguier (Guillaume), 128.

(P.), 242. Séguin (Ber.), 172.

(Pons), 201-202.

(Pons), frère de Roger Sé- guin, 223.

(Raymond), 105*.

(Roger), d'Alzonne, 223. Ségure, femme d'Azémar d'Al-

biac, IlautP-Garonne, 27.

Seil, Haute-Garonne (Arnaud Textor de), 105.

Sella (Pieri-e de), de Montferrat, 187*.

Sénéchal de Beaucaire, 34*, no- te 8.

Senegra (Raymond de), 227*, note 6.

Senher (Guillaume), bayle du Termenés, 121.

(R.), d'Arzens, Aude, 174. Senia (Ber.), 242.

Sens, Yonne (l'archevêque de), 8*, 9*.

Sentences : contre ceux qui sont morts dans l'hérésie, 234* ; de Bernard de Gaux et de Jean de Saint-Pierre, 248*- 266*; définitives, 2 et suiv.; exécutées par la puissance séculière, 34* ; retardées, 51*.

Séparation du mari et de la femme en cas d'hérésie, 21*.

Sérignan, Hérault, pèlerinage mineur, 159, note 1.

(W. de), 11. Serraenha (Willem), 11. Serment corporel, 2, 38, 48, 55,

58, 65. Sermo generalis, 74*, 107*-110*,

112*, 123*, 138*, note 1,258*,

19, 20, 24, 29, 54, 55, 62, 64,

77. Serra (G. de). 161. Serre (Guillaume), 128*, 325.

(Pierre), bourgeois d'Aibi, 318.

Serviès-en-Val, Aude, 279, 281.

(Guiraud-André de), 130.

(Navarre de), 62*. Servonon (Bernard), 314.

408

TABLE ALPHABETIQUE.

Sévérac (Gui de), 55*, et note 2. Sicard (Guillaume), inquisiteur, 37*.

(P.*), 169, 170.

(Pierre), inquisiteur, 98% note 2, 138* et note 3.

(Pierre), 128. Sicre (Guillaume), 119.

(Guillaume), de Cornèze, 266. Sicred (G.), 200.

(Guillaume), 275.

(Guillaume), deCavanac, 277.

(Pierre), 272.

(Raymond), 105*.

(Raymond), prieur des frères Prêcheurs de Carcassonne, 171* et note 5.

Sicrède (Adalaïs), 256, 270, 271, 277.

Silva (Guillelme), 190.

Silva (Terren de), 191.

Silvestre, curé de Verfeil, Haute- Garonne, 8, 18, 20, 33, 36.

Simon de Monttort, 63*, 245.

Simon, prieur de Blagnac, Hau- te-Garonne, 18, 24.

(Willem), de Gastelnaudary, 97, note 1.

Siriers (R. de), 160.

Sirven (Ar.), 186.

Sobeiran (Philippe), procureur

d'Albi, 319. Soeill (en Ramon de), 88*, note 2. Solario (Pierre de), 11.

(W. de), 11.

Solier (Ar. du), 180-181.

(Ar. du), de Gournet, 236.

(Aymeric du), 289.

(Ber. du), 175.

(Ber. du), 203.

(Bertrand du), notaire, 160*.

(Raymond du), 122. Sommières, Gard, 34*, note 8,

168*. Son (Guillaume de), 221*, 222*

et note 1. Soquier (Guillaume), 314.

(Raymond), consul, 314. Sorèze, Tarn, abbé, 78*, note 4.

(Bernard Barra de), 179*.

(Bernard Dupuy de), 178*, 179*.

Sorèze (Jean Clerc de), 137*, note 2.

(Pierre Peytevin de), 178*- 180*.

Sortilège, cause inquisitoriale, 25*, 43*.

Solanus, légat, 17*.

Soulac-sur-Mer, Gironde, pèle- rinage mineur, 159, note 1.

(Bernard de), 177*.

Spada (Bernard), cardinal, 253*,

note 2. Spirituels (secte des), 33* et

note 3, 116*, 117*, 118*. Statuts contre l'hérésie de Pierre

Amélius, archevêque de Nar-

bonne, 60*. Suède (roi de), 31*, note 6. Suelh (Raymond de), 5. Suisv (le cardinal Etienne de),

39*. Sund (archevêque de). Suède,

31*, note 6. Suola (Jacques), de Ladern,

Aude, 180. Synagogues (défense de les bâ- tir), 28*. Syolh (Raymond de), 76.

Taille (désordres à Béziers à l'occasion de la), 36*.

Taillefer (Jean et Michel), con- suls d'Albi, 318.

(Pierre), 95*, 194*, 195*, 196*, 232*.

( Raymond), bourgeois d'Albi, 318.

Taillefer de la Chapelle (cardi- nal), 38*, 39*, 304 et suiv.

Talapio (maître Garnier de), 325, et note 6.

Talaric (Guillaume), 326.

Talat (Radulphe), notaire, 98, note 2.

Tarabel (Arnaud-Etienne, sei- gneur de) , Haute-Garonne, 19.

(Longue, dame de), 19, no- te 1 .

Tarascon, Bouches-du-Rhône

TABLE ALPHABETIQUE.

409

(Sainte-Martho do), pèlerinage mineur, 159, note 1. Tarascon-sur- Arièye, Ariège (Bernard), 122.

(Pierre de Galliac de), 104*.

(Pierre de Mishelaco de), 105*. Tardi, 159.

(Pierre) le jeune, 122. Targueira (Bernarde), 75, note 3. Tarragone, Espagne (archevê- que de), 8*, 9*, 219*, note 2.

Taur, Toulouse (curé du), 69,

note 1. Taurize, Aude, 146.

(Ber. Textor de), 135.

(G. Bonfils de), 293.

(G. Textor de), 135.

(Guillelme Bonnefille de), 258, 259.

(Guillaume Arnaud de), 294.

(Pierre Bonfils de), 293-294.

(R. Roy de), 135.

(Raymond Durand de), 294.

(Roger Bernard de), 135. Tauzeran (Bernard Textor de),

296.

(Guillaume Ar. de), 130.

(Guillaume Julien de), 130. Taxio (Bertrand de), chevalier,

106*.

Témoins : produits pour prou- ver les inimitiés, 220; leurs dépositions livrées par écrit, 18*, 132, 133, 136, 138, 139, 141, 163; publiées, 173; leurs noms tenus se- crets, 18*, 24*, 72*, 180*; communiqués à des juriscon- sultes, 20*; faux témoins, 110*, 112*.

Tencarari (Zoën), légat, 16*, 17* 52*.

Termenés'(le), 65*, 121.

Termes, Aude (Arnaud Ar- quier de), 120.

(Benoit de), 289.

(Olivier de), 65*, 88*, note 4. Terrein (Guillaume), notaire,

(Willem), 191.

Terrier (Arnaud), syndic de Car- cassonne, 305, 313.

Terrier (Raymond-Arnaud), no- taire, 316, 317. Teuler (Durant), d'Albi, 320. Textor lArnaud), 105*.

(P.-\V.), 89.

(Pierre-Raymond), 122.

(Pons), gardien de la prison d'Albi, 332.

(R.), de Gonques, 220. -(R.), 221.

(Vésian), 105*.

Textus, livre hérétique, 141*, note 3.

Tibaud (Guillaume), 105*.

Tilio (Raymond de), inquisi- teur, 1*", note 2.

Tinhac (Pierre), d'Ax, 200*.

(borde de), 105*. Titborxs, femme de Pons de

Gameville, 6. Tholsa (Ber.), 142, 143. Thury (Guillaume de), seigneur

de Bise, 311, note 2.

(Lambert de), seigneur de Saissac, 311, note 1.

Tonnac, Tarn (Pierre- Raymond de), consul de Cordes, 98*, note 2.

Torayl (Guillaume), 195*, 323- 324 et note 1.

Tore7ia (Jean de), 175*, 176*.

Tornade (Ar. de), de la Tour- rette, Aude, 240.

Tornadors (P. de), 163.

Torreilles (l'r. Pons de), de Vil- leraartin, 245*.

Torron (P.), 289.

Torture (la), 67*, 69*, 238*-242*; au torisée. 239* ; son em- ploi rare, 240*, 241*.

Toter (Jean et Pierre), 108, note 1.

Toulouse, Haute-Garonne, 78*, note 4, 98*, note 2, etc., 2, 7, 10, 16, 18, 20, 24, 26, 29, 30, 33. 36, 38, 43, 48, 52, 54, 55, 57, 58, 61, 64, 69, 73-76, 78, 80, 83, 85-89, 95, 104, 106- 108, etc.; bayle, 16; ca- pitouls, ir, 12*, note 3, 146*, 147*, 3, 10, 16,18,20,24,26, 29, 34, 36, 37; cinq cents

410

TABLE ALPHABÉTIQUE.

nouveaux chrétiens, 1*, n. 1 ;

concile de 1229, 7% 11*, 46% 47%52*,60*, 61*, 76*; dio- cèse, 11, 19, 21, 24, 27, 29, 32, 34, 37, 40, 41, 45, note 1, 48,49, 53, 55, 57, 59, 60, 62, 65, 66, 68, 73-75, 78, 80, 81, 84-86, 88, 89; évêque ou archevêque, 11*, 21*, 41*, 43*, note 3, 53*, 55*, 61*, 74*-82*, 110*, 124*, 7, 45, note 1, 69, note 1, 72. Voy. Falga (Ray- mond du), Foulques, Ile (Ber- trand de 1') ; frères Mineurs, 90 et suiv.; frères Prê- cheurs, 98*, note 1,69, note 1;

greffier de l'inquisition, 1*, note 2, 338; hérétiques, 4-6, 9, 11, 16, 27, 29, 37, 44, 49, 53 ; inquisiteur, 1*, note 2, 19*, note 4, 36*, 123*, 144*, 146*, 148*, 249*;— lieu- tenant de l'inquisiteur, 1*, note 2 ; officiai, 2, 67; prévôt de Saint-Étienne, 72 ;

prison, 341. Voy. Prison;

sénéchal, 136*, note 3 ; Serynopublicus, 123*; sous- viguicr, 89 ; viguier, 216*, 73.

Toulouse (comte de), 17*, 65*, 3, 72, 73.

(Ar. Guerrier de), 76.

(Guillaume de Goufoulens de), 262, 263.

(W. Donat de), 53.

(Willem Fournier de), 172*. Tour (B. de la), de Toulouse, 31.

(Bernard de la), chevalier, 231,232.

(Bertrand de la), 44.

(Pierre-Roger de la), 160*, 231*, note 1.

(Pons de la), le jeune, 42.

(Pons-Guillaume de la), 160*, 231*, note 1.

(R. de la), 77.

(Roger de la), 42.

(veuve de Bernard de la), religieuse, 261*.

Tour Blanche, château Narbon- nais, 180*.

Toureilles, cant. de Limoux, Aude, 147.

Tourette (la), Aude (Ar. de Tor- nade de), 240.

(Ar. Vernière de), 239.

(Ar. etBer.Ferrand de), 163.

(Ber. Faure de), 226.

(Ber. Gamozenc de), 167.

(G. Pages de), 163.

Guillaume Saleg de), 163.

(Martin Gairic de), 226.

(P. Benoît de), 163.

(Raymond Molières de), 226.

(P. de Tornadors de), 163.

( Ravmond Roquefére de), 163. "

Tournemire ( Pierre ) , prêtre, 137*, note 11.

Tramesaygues, Ariège, 81*, no- te 1.

Traver (Guillaume), 110*.

Trèbes, Aude (Bernard Molinier de), 175*.

(P. -Arnaud de), notaire, 203.

(P. Hugde), 183. Trébons (Pierre Ferrol de),

Haute-Garonne, 167*. Trencavel, 196, note l.

(Bernard), 328.

(Pierre), de Lieuran-Cabriè- res, Hérault, 44*.

Trepat (G.), 171.

(Guiraud), 256, 257. Trévise, Italie, 32*. Turelure (Pierre), inquisiteur,

1*, note 2. Turcyo (Guillaume de), seigneur de Bize, Aude, 311.

(Guillaume de), seigneur de Saissac, Aude, 311.

(Lambert de), seigneur de Saissac, Aude, 311.

Turibus (G. de), 188.

(R. de), 155.

U

Ubert (fr.), inquisiteur, 232*,

note 8. Ugole (Jourdain), 11. Ulguier (Ber.), de Villar-en-

Val, Aude, 269-270.

TAULE ALPHABETIQUE.

Hl

Ulixos, 220. Ulixis, 116.

Ulmeto (Bernard Mineur de), 106*.

(Guillaume-Bernard de), 106*. Unac, Ariè^f^, curé, 105*.

(Pierre-Guillaume d'), 106*. Unaud (W. -Bernard), 75. Unda (Arnaud), 16.

Unité ecclésiastique, 152*, 4, 9, 15, 18, 19, 23, 25, 28, 30, 33, 36, 40, 41, 43, 47, 52, 53, 56, 59,61, 63, 65, 68, 79, 81, 82, 87, 88; la formule ad uni- tatem Ecclesiae redire, 166*.

Urbain IV, pape, 29*, 78*.

Urbain V, pape, 44*, note 4.

Urgel, Espagne (i'évêque d'), 219* 220*.

Uzalger, abbé d'Alet, 78*, no- te 4 .

(R.), 150.

Uzès (évéque d'), 53*.

(vicomte Jean d'), 1*, note 2.

Vaison, Vaucluse (diocèse de),

28*. Val-dc-Daigne, Aude, 265, 266,

278. Valiers (W. de), de Saint-Félix,

Haute-Garonne, 84, 86. Valence, Drome (concile de), 53*. Valent (R.), 292. Vallato (Guillaume de), 289.

(W.-G. de), 289.

Valle (Guillaume et Jean de),

bourgeois d'Albi, 318. Valleglosa (P. Roger de), 179. Vallesor (Pierre de), 98*, note 2. Valleta (curé de), 226. Vallibus (R. de), de Gramazie,

Aude, 217. Vallis Aquitaniae, 258, 265, 294. Valot (Radulphe), notaire, 98*,

note 2. Valsieyra ( Raymond ) , 104*,

200*. Vaquer (P.), 137, 143, 171, 174.

(Pierre), de xMoussoulens, 239. Vaquiers (P. de), 81*, note 1.

Varagne(Etienne- Vital de), 176". Vasco, chanoine, 225. Vascon (Arnaud), notaire, 116*, note 1.

(Guillaume), 116*, note 1.

(P.), 232, 240. Vaseia, seigneur, 5.

Vassal lEmblard), 167*, 169*, 176*, 177*.

Vaudois, 107*, 31, 109 et note 2, 245, 269.

Vaure, comm. de Rcvel, Haute- Garonne, 171*.

(Botier Ar. de), 80.

(P. de), curé, 122-124, 129, 131, 133, 140, 141, 144, 149, 151-153, 168.

(Pons de), 185.

(Rotier Pons de), 78. Vauvert, Gard, pèlerinage mi- neur, 159, note 1.

Ventajou, comm. de Félines, Hérault (P.-R. de), 158, 159.

Ventenac-Cabardès, Aude (Ber- nard de), 161, 233.

(G. de), d'Alzonue, 233.

(Gaui'rid de), 104*.

(Guillaume -Raymond de), 161.

(Guillaume de), l'aîné, 125. Verdelais, Gironde, pèlerinage

mineur, 159, note 1.

Verdun (Charles de), frère Mi- neur, 1*, note 2.

Verfeil, Haute-Garonne, 62*, 81*, note 1, 8, 18, 20, 34, 36.

(Auger de), chevalier, 4.

(Pétronille de), 137*, note 1, 172*.

(Pierre Donat de), 49.

(Raymond Calvet de), 4. Verqelia, Virgilin, 251.

femme de Bernard Ros de Couffoulens, 290.

femme de Raymond Giles de Leuc, 120, 246, 249, 250, 286.

femme de Ferrier, 275. Verger iG.), 209.

(W.), 207.

Vernaus (R. de), chanoine de

Saint-Sernin, 43. Veruet (Bérenger), notaire, 159*.

412

TABLE ALPHABETIQUE.

VernioUe, Ariège (Arnaud de),

105*. Vérone (congrès de), 68*.

(diocèse de), 32.

Verospi (Jérôme), cardinal, 253*,

note 2. Verzeilie, Aude (curé de), 197. Verzelano (Aladaïs de Bax rfe),

285. Vesiade, femme de Bernard

Hugues, 45, note 1. Vesola, 281, 282.

(Guillaume de], 280.

(Guillaume ttePauimmno de), 279.

(Vital de Paulmiano de), 280. Vezat (W.), 134*, note. Vezian (R.), 155.

Vezida, femme de Ber. Daide

de Ganecaudo, 170. Vezola (Bernard), de Guxac, 227. -(P.), 177.

(Raymond), 326. Vicdessos, Ariège (Bernard- Franc et auti'es de), 104*.

[Golerium de), 104*. Vicence, 33*, note 3. Vienne, Isère (archevêque de),

lé^at 11*.

(concile de), 40*, 73*. Vierna (Jean), 318. Vignevieille, Aude (G. de), 203.

(Guillaume Bosca de), 120. Vigouroux (Jean), inquisiteur,

30*, note 5, 182*, 186*, 191*, 228*, note 2.

(Pons), hérétique, 218*, n. 4. Viguier (Jean), 166.

(Willem), 97, note 1. Vilamur (Pons de), évoque d'Ur-

oel, 219*, 220*. ViW (Guillaume), 341, 344.

(W. de), 75.

Vilario (Arnaud de), 334. Villalier, Aude (Bernard Me- nestral de), 157.

(P. Sicard de). 169, 170. Voy. 84*, 172, 251.

Villandric (Guillaume de), 259, 260.

(Raymond de Cavanac de), 259, 262, 273, note 4.

Villandric (le pas de), 279, 280. Villaneria (Ber. de), de Sal- signe, 230.

(Bernarde de), 196.

(Guillaume de), de Salsigne, 196.

(Pierre de), 196.

(Pierre Buade de), 196. Villanier, hérétique, 298. Villardonnel , Aude (Arnaud

Aosten de), 188.

(Arnaud Benoît de), 185.

(Arnaud Bonafos de), 169.

(Ber. Aosteu de), 238.

(G. Faure de), 236.

(G. Garin de), 240, 241.

(G. Maurel de), 238.

(G.-Pons Sigui de), 169.

(P. de), 240.

(P. Batarelde),238,240,241.

(P. Bonafos de), 169.

(P. Chatmar de), 165, 238, 240.

(P. Faure de), 164, 238.

(P. -Vital de), 165.

(Pons Pelât de), 238.

(R. Bonet de), 169.

(R. Gautier de), 241. Villar-en-Val, Aude (Ber. Ul-

guier de), 269-270.

(G. de), 160, 170, 198, 242.

(G. de), de Salsigne, 241.

(Raymond Valguier de), 153. Villarlbag, Aude (G. Pages de),

182. Villarzel-du-Razès, Aude (Ar- naud-Colomb de), 317.

(Bernard Morgue de), 126, 127.

(Guillaume Radulfede), 126. Villatou (litienne), 124*. Villatraver (Ermengaud de), de

Montréal, 174, 175.

(Sicard de), 175. Villaudran (Guillaume), de Ro-

quefère, 163, 164, 169. Villegly, Aude (Etienne Gay- raud de), 178, 182.

(G. Roger de), 188.

(R. Quinta de), 182. Villelloure, Aude, 159, 265, 275,

289-291.

TABLE ALPHABETIQUE.

413

Villefloure (Arnaud Scicre de),

291.

(B. Carcasses de), 286, 288.

(Guillaume Barte de), 118. _ (R. Julien de), 288.

(Ricscndis de), 269. Villetranche-d'Albigeois, Tarn,

171*. Villefranche - du - Rouergue,

Aveyron, 172. Villèle (Bernard de), 81*, note 1 .

(Ber. et R. de), frères, 226.

(Jean de), 226, 227. Villelongue, 7, 40, 153.

(Amblard de), 277.

(Jean de), 142, 143. Villemagne, Hérault (?), 116*,

note 1. Yillemoustaussou , Aude (Ar. Narbonne de), 155.

(Ar. de Rezes de), 156.

(Ber. Escuder de), 156.

(Ber. Fabre de), 156.

(G. d'Espagne de), 157.

(Guillelme Gasneira de), 158.

(maître P. de), 157.

(P. de), 185-186.

iP. Ar. de), 155.

(P. Faucet de), 206.

(Pons Fournier de), 155.

(R. Amélius de), 197.

(R. Autier de), 155.

(R. Faure de), 134, 135.

(R. de Turribus de), 155.

(R. Vesian de), 155.

(Viga de), 233.

(Villelme Gafueira de), 206. Villemur-sur-le-Tarn, Haute- Garonne, 146*, 40, 82, note 1.

Villeneuve (Bertrand de), capi- toul de Toulouse, 26, 29.

(Jourdain de), capitoul de Toulouse, 16.

(Raymond de), 5.

(Pons de), 65*. Villeneuve, Aude, 77, 154.

(Bernard de), 206.

(Guillaume Clerc de), 165. Voy. 77, 154.

Villeneuve- d' Aveyron, Avey- ron, 113*. Villcneuve-les-Béziers, Hérault

(Etienne Gramat de), 116*, note 1. Villeneuve- la- Comtale, Aude (Pons de), 60.

(Saure de), 75*, note 4. Villepinte, Aude (Pons et Wil- lem .\utier de), 75*, note 4.

Villesèque-Lande, Aude (Ber- nard de Montolieu de), 206.

Villetritouls, Aude (Jean-Albé- ric de), 258.

(P. Anargila de), 288.

(Pierre Hot de), 124, 130.

(Pierre Requin de), 126.

(Ravmond Ilot de), 124, 130.

(Valguier de), 126. Voy. 265. Vinade (Pierre et Pons), 77. Vincent (Bernard), 105*.

(Guillaume), 274.

Vinhol (Raymond), 185*, 324, note 9.

(Vital), d'Albi, 94*, 185*,231*. Vinol (Pierre), 146*.

Vital, 139.

beau-frère de Bertrand Malet, 137.

prieur de Saint-Etienne, Tou- louse, 69, note 1.

(Ar.), 180.

(Ar.), des Ilhes, Aude, 226.

(Ar. Bertrand et Pons), frè-

TGS 161 .

(Bertrand), 314.

_ (Guillaume), 325, 326.

(Guillaume), de Limoux, 26*.

(Guillelme), 157.

(Jean), 146*, 188, 202.

(P.), 165, 188.

(P.), de Rieux-en-Val, Aude, 140.

(P.-R.), 156.

(Pons), de Conques, 188, 202.

(R.), 156.

(Raymond), 142.

( Raymond ) , d'Avignonet, 228*.

(Raymond), de Moussoulens, 136, 138, 180.

(Ravmond), de Ricux- en- Val, 296, 297.

414

ADDENDA ET CORRIGENDA.

Vital (Willem), diacre héréti- que, 68, note 1.

Vite (Jean de), 147.

Viviers (Willelme de), 19.

Vivien, évêque de Rodez, H3*.

Voisins (P. de), 136.

(Pierre des), 226*.

W

W., curé du Mas-Saintes-Puel- les, Aude, 10, 83, 85.

W., curé de Montauban, 88.

W., curé de Saint -Germier, Haute-Garonne, 29.

W., curé de Saint-Pierre-des- Guisines, Toulouse, 24.

Willelme, femme de Willem

Galhavel, 49. W^iUem (Ar.), 205.

(Ar. et Ber.), de Leuc, 289.

(B.), chanoine de Saint-Ser-

nm, 73, 81.

- (Raymond), inquisiteur, 141' et note 4, 131, note 1.

Xon (Arnaud de), chevalier, 16*.

Yalguier (Pierre), 218. Ycher (Bernard), 1*, note 2. Yfort (Jean), de Tarascon-sur- Ariège, Ariège, 104*.

ADDENDA ET CORRIGENDA.

Page XLi, ligne 13, Moustuéjouls au lieu de Mostuéjols.

Lvn, 1. 15, Gastanié au lieu de Castanier.

Lix, 1. 13, 1. au lieu de a.

Lxxiv, 1. 11, 2. au lieu de h.

Lxxxii, 1. 3, Baranhohis au lieu de Baranbonis.

1. 29, P. de Binhaco au lieu de P. Binhaco.

xci, 1. 28, ab au lieu de ap.

xciv, 1. 33, Guillaume Salavert au lieu de Guillaume de

Salavert.

ex, après le 6 et avant : Tel est l'exposé..., ajouter :

Jacques Fournier, évêque de Pamiers, rendit en outre des sentences. Son Liber sententiarum est mentionné à l'occasion de la sentence rendue dans l'affaire Baruc. Voy. M. l'abbé Vidal, l'Émeute des Pastoureaux, en 1320, p. 58.

ADDENDA ET CORRIGENDA. 415

Page cxxxm, après Pierre Brun, etc., ligne 30, ajouter à la liste des inquisiteurs :

Raymond de Junaco, lieutenant do l'inquisiteur de Toulouse, d'après la Confessio Barruc, olim judei. Voy. M. l'abbé Vidal, ibid., p. 40.

Gxxxvn, 1. 19, Cordes au lieu de Corde.

cxLui, 1. 27, 490 au lieu de 480.

cLvi, dernière ligne, Montgailhard au lieu de Montgaillard.

CLVii, l. 30, Montgailhard au lieu de Montgaillard.

GLviii, 1. 6., 29 et 33, Montgailhard au lieu de Montgaillard.

cLxix, 1. 2, Montgailhard au lieu de Montgaillard.

cxciv, 1. 15, Taillefer au lieu de Talhafer.

CGVi, 1. 23, 1327 au lieu de 1732.

GGxcni, 1. 29, Salavert au lieu de Salevert.

69, 1. 5, A. au lieu de Ar,

80, 1. 10, Podio Laurencii au lieu de Podio, Laurencii.

108, note, 1. 8, Raymond au lieu de Raimond.

118, 1. 7, Villafluranojuravit au i?cu de Villafluranojuravit.

12G, 1. 5, juramento au lieu de iuramento.

132, note 3, XVIII au lieu de XVII.

135, 1. 8, Taurizano au lieu de Tauzirano.

152, 1. 6, dominum au lieu de dominera.

177, 1. 19, Ar. de Caucer au lieu de Arde Caucer.

23 i, dernière ligne, Alzaro au lieu de Alzano.

2G2, 1. 14, R. au lieu de Guillaume.

TABLE DES MATIÈRES.

Pages

I. Sentences de Bernard de Gaux et de Jean de Saint- Pierre (1244-1248) i

II. Dépositions contre Pierre Garcias du Bourgiiet-Nau de Toulouse reçues par Bernard de Gaux et Jean de Saint-Pierre (22 aoùt-10 décembre 1247) 90

III. Registre du notaire ou greffier de l'inquisition de Gar-

cassonne (1250-1267).

Première partie : Obligations. Adoucissements de peines (1255-1258) 115'

Deuxième partie : Interrogatoires (1250-1267) . . 244

IV. Gommission pontificale exécutée par les cardinaux Tail-

lefer de la Ghapelle et Bérenger Frédol.

I. Plainte adressée aux cardinaux 302

II. Gommission pontificale (15 aYril-17 mai 1306) . 304

Table alphabétique 351

Addenda et corrigenda 414

Nogenl-le-lloliou, iinpriinerie Daupeley-Gouverneur.

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BIMDJNG SECT. 'APR 2 .^ 1975

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