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DANS LA SÉRIE DES MAMMIFÈRES PAR Le Dr Raoul ANTHONY, Médecin stagiaire au Val-de-Grâce AVEC SIX PLANCHES HORS TEXTE Lt PARIS LOT OCTAVE: DOIN, ÉDITEUR 8, PLACAÆ DE L'’ODÉON, 8 13898 Tous droits réserves DU STERNUM ET DE SES CONNEXIONS AVEC LE MEMBRE THORACIQUE DANS LA SÉRIE DES MAMMIFÈRES . Ro Travaux du Laboratoire d’Anatomie DE LA EACULTÉ DE MÉDECINE DE LYON DU STERNUM ET DE SES CONNEXIONS AVEC LE MEMBRE THORACIQUE DANS LA SÉRIE DES MAMMIFÈRES PAR ie D' Raoul: ANTHONY, Médecin stagiaire au Val-de-Grâce AVEC SIX PLANCHES HORS TEXTE PARIS OCTAVE DOIN, ÉDITEUR ARE 8, PLACE DE L’ODÉON, 8 Ca 4 1898 Tous droits réservés Mn Ts # en . mme # | Lin if je PEN À | OUI A DS +? ty % : tHDaAnITS D LIBRARIES C7 LYON IMPRIMERIE L. BOURGEON RUE DES MARRONNIERS, 7 INTRODUCTION. Nous dédions ce livre d’abord à nos parents qui nous ont toujours tendrement aimé, ensuite à nos maîtres et plus particulièrement à M. le professeur Testut, auprès duquel nous avons travaillé durant deux années et qui n’a jamais cessé de nous prodiguer les marques de sa bienveillance et ses conseils. Il nous a dirigé dans nos études anatomiques et c’est pour ainsi dire imprégné de ses idées et de lui-même, que nous avons écrit ces lignes. Puisse-t-il les trouver dignes d’un deses élèves ; ce sera notre meilleure ré- compense. M. le professeur Lortet, directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, et M. Ern. Chantre, sous- directeur, nous ont ouvert les portes de cet établisse- ment et nous ont permis de puiser largement dans Îles trésors qu’il contient. C’est, en grande partie grâce à eux, que nous avons pu mener à bonnefin ce travail; nous leuren exprimons ici toute notre reconnaissance. Notre séjour dans le laboratoire du Muséum nous a permis de connaître et d'apprécier M. CI. Gaillard, préparateur en chef. Nous avons eu plus d’une fois recours à ses conseils ; nous le remercions bien sincè- rement de ses avis éclairés et de l’amitié qu’il a bien voulu nous témoigner. LEAgre Le laboratoire d’Anatomie de l'Ecole vétérinaire de Lyon, nous laissera toujours un bien agréable souve- nir. M. le professeur Lesbre et M. L. Blanc, chef de travaux, qui nous en ont ouvert les portes,ne nous ont pas ménagé pendant deux années leurs précieux con- seils. Ce dernier particulièrement, qui fut notre initia- teur à la tératologie, laissera toujours en nous le sou- nir doublement cher d’un maître et d’un ami. MM. les professeurs Filhol et Hamy et M. l'assistant H. Gervais, qui ont mis à notre disposition les collections d'Anato- mie comparée et d'Anthropologie du Muséum de Paris, M. le professeur Manouvrier, de l'Ecole d’Anthropolo- gie de Paris, dont l’accueil affable nous a vivement touché, ont droit à toute notre reconnaissance, Merci à tous ceux qui pendant nos études médicales, se sont intéressés à nous et plus particulièrement à M. le professeur Arloing. M. le professeur Cornevin, de Ecole vétérinaire, qui aujourd’hui n’est plus, nous avait honoré de sa sympathie; son souvenir nous sera toujours cher. Merci à ceux qui furent nos premiers maîtres en médecine et en chirurgie; à l'hôpital militaire Desge- nettes et à M. le médecin-major Janot, pour les nombreux témoignages de sympathie qu'il nous a donnés. Merci à quelques vrais amis que nous avons rencontrés pendant notre vie d'étudiant, les docteurs Chassin et Peltier, à Lyon; le docteur Janot, à Nancy. Mercienfin à tous ceux qui nous ont procuré des documents ou des sujets, nous ont aidé d’une façon ( Ve J PAS a PAPE 27 quelconque dans la composition de ce travail. M.F. Verni, qui s’est chargé de l'exécution de nos dessins, a droit à nos plus vifs remerciements. Nous diviserons cette étude en 5 chapitres : le 1 traitera de la morphologie du sternum; le 2e, de ses indices ; le 3, de ses articulations; le 4e, de ses anomalies ; le 5°, de ses connexions avec le membre thoracique. Le temps et les matériaux nous ont manqué pour faire l’étude du développement. Nos descriptions sont basées sur des observations de pièces sèches et des dissections. Les premières ont été prises dans les galeries d’Anatomie comparée des Muséums de Lyon et de Paris, dans les galeries d’An- thropologie du Muséum de Paris et du Musée Broca, dans les collections de la Faculté de Médecine, de l'Ecole Vétérinaire et de la Faculté des Sciences de Lyon. Nous avons fait 66 dissections d'hommes au la- boratoire d'Anatomie dela Faculté de Médecine de Lyon et 78 dissections de Mammifères de différentes espèces, la plupart à l’Ecole vétérinaire de Lyon ou au Muséum de cette même ville. Quelques-unes cependant ont été faites au Muséum de Paris. À propos de chaque obser- vation en particulier, nous indiquerons la provenance du sujet qui nous l’a fournie. Dans certains cas, que nous nous sommes efforcé d’ailleurs de rendre aussi peu nombreux que possible, les observations nous ayant manqué, nous avons suppléé par des recherches bibliographiques à notre insuffisance personnelle. DU STERNUM ET DE SES CONNEXIONS AVEC LE MEMBRE THORACIQUE DANS LA SERIE DES MAMMEMRERES CHAPITRE I. DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE DU STERNUM. La partie antérieure du thorax est constituée, chez les vertébrés en général par une formation osseuse d’as- pect variable désignée sous le nom de sternum. Phylogénétiquement parlant, cet os dériverait, chez les vertébrés supérieurs, d’après SABATIER [103], des interépineux ventraux des Poissons. Ontogénétiquement, d’après RuGE [102], RATHKE [981, Parker [88] et GEGENBAUR [40], il proviendrait directement des côtes vertébrales thoraciques qui, s’unissant deux à deux par leur portion cartilagineuse antérieure, arriveraient à former, de chaque côté dé la ligne médiane, deux bandes cartilagineuses ou hémisternums qui, se soudant l’une à l’autre, cons- titueraient la colonne sternébrale. Pour d’autres, au R.1 AC 2 AQU contraire, le sternum serait primordialement une for- mation spécialeseréunissant plus tard aux arcs costaux. Quoi qu’il en soit de ces théories, entre lesquelles nous ne pouvons choisir, le sternum nous semble devoir comprendre, chez les vertébrés en général, deux forma- tions : l’une, le sternum basilaire constitué par la ster- nalisation du coracoïde et du précoracoïde; l’autre le sternum costal constitué par la sternalisation desares costaux. Pour SABATIER, la clavicule ferait partie de ce deuxième système sternal et l’interclaviculaire ou épis- ternum en serait la sternèbre correspondante. Les Amphibiens possèdent le sternum basilaire seul; les Reptiles et les Oiseaux possèdent les deux; les Mam- mifères ne possèdent en général que le sternum costal. Le sternum d’un mammifère se compose desegments généralement distincts les uns des autres et situés sur la ligne médiane entre les arcs costaux; ce sont les sternèbres. En avant du premier arc costal, le sternum seprolonge parfois. Ce prolongement antérieur est cons- titué soit par les sternèbres de côtes préthoraciques actuellement disparues, soit par le reste d’un sternum basilaire encore complet chez les Monotrèmes. En arrière, demême, lesternum présente un prolongement auquel est donné le nom d’appendice xiphoide. Cet appendice libre de côtesest, sans aucun doute, la partie médiane d’un système sternal dont les parties latéra- les (arcs costaux) ont disparu. D'une façon générale on considère trois parties dans le sternum d’un mammifère : le manubrium qui se compose de la première sternèbre et de son prolonge- ment antérieur ; le mésosternum comprenant toute la RAA partie moyenne du sternum ; et enfin le xiphisternum dépourvu de côtes et terminé généralement par une palette cartilagineuse. Ces trois parties ne sont nette- ment distinctes que chez l’homme. Le sternum, ou pour mieux dire le thorax des Mam- mifères, est actuellement en voie de régression. Iltend à diminuer de longueur. Cette diminution s'opère à sa perlie antérieure (voir chapitre IV, côtes cervicales, défaut d'insertion du 1er arc costal au sternum — aug- mentation du nombre des vertèbres préthoraciques chez les Édentés) et à sa partie postérieure : les sternèbre postérieures préxiphoïdiennes, sont en effet manifes- tement plus courtes que les autres et la dernière à même ordinairement disparu, d’où il s’en suit que les deux dernières paires d’arcs costaux semblent s'arti- culer avec un seul ménisque intersternébral. Assez souvent cependant, par le fait d’une anomalie régres- sive, la dernière sternèbre reparait, BURNE [20] a si- gnalé le fait chez les Léporidés : chez ces animaux, le disque intersternébral, situé entre la dernière ster- nèbre et le xiphisternum, donne normalement inser- tion à deux paires d’arcs costaux; il correspond donc en réalité à deux disques intersternébraux et à une sternèbre intermédiaire. Dans certains cas ce disque augmente d'épaisseur; dans d’autres il présente un point d’ossification ; dans d’autres enfin la dernière sternèbre existe très nettement, quoique plus courte que lesautres (voy. fig. 65). Ces faits ont été consta- tés par nous d’une façon générale chez tous les ani- maux à sternum étroit tels que les Carnassiers, un certain nombre de Rongeurs et les Singes inférieurs. ro der Cette disposition est plus rare chez les animaux à ster- num large et plat. Nous empruntons cependant à Orro [86] une figure représentant un sternum humain possé- dant la septième sternèbre sous forme d’un point d’ossification distinct (voy. fig. 49). Dans un travail récent sur le sternum E. BaLpucat [10] fait dépendre la morphologie de cet os de diverses forces appliquées en certains points de sa surface et exerçant sur lui des tractions en différents sens. Quand ce sont lestractions qui s'exercent sur l’ex- trémilé antérieure (st. cl. mastoïdiens) qui prévalent nous avons un sternum allongé en avant. Quand ce sont les tractions postérieures (grand droit), le ster- num estallongé en arrière. Quand ce sont les tractions inférieures (grand pectoral), on a la disposition en carène (Cheval) ou même la formation d’un véritable bréchet (Chéiroptères). Les clavicules ont également, d’après cet auteur, une influence considérable: si elles s’articulent avec la partie médiane du manubrium, ce dernier présente une forme plus longue que large. Si elles s’articulent avec sa partie latérale et antérieure, ii présente une forme extrêmement élargie (Chéirop- tères). Les arcs costaux s’insérant sur les bords du sternum ont pour effet, par les tractions qu'ils exer- cent, de donner sa forme à cet os. Le xinhisternum, enfin, est en rapport avec le plus ou moins grand développement des organes abdominaux. Nous admettons totalement les idées de BALDuCGGcI, en y ajoutant que les dimensions transversales du sternum nous semblent en rapport direct avec les MO RS dimensions transversales du thorax; autrement dit qu’un animal dont le thorax est aplati latéralement aura un sternum aplati latéralement (Cheval); etqu’un animal dont le thorax est aplati d’avant en arrière aura également un sternum aplati dans le même sens (Homme). Ce rapport est surtout net dans la partie antérieure de la cage thoracique; postérieurement, il est annihilé par le fait de l'influence du développement des organes abdominaux. La partie postérieure du sternum est généralement, en effet, élargie en raison directe du développement de ces organes. Cet élar- gissement, nul ou à peu près chez les Carnassiers, atteint son maximum chez les Ruminants. (Voir chapitre I). Ces préliminaires posés, passons immédiatement à la description morphologique du sternum dans les différents groupes. (1) $ 1. — Monotrèmes. L'appareil sternal des Monotrèmes a de grandes ana- logies avec celui des Sauriens : il comprend une por- tion bssilaire et une portion costale. La première est constituée par les extrémités proximales des os cora- coïdes et précoracoïdes, par une pièce médiane cor- respondant au postomosternum des Pairaciens (proos- (1) E. BaLpucci, dans son travail sur le sternum, a donné pour les différents groupes de mammifères des schémas, d’après lesquels on peut se rendre compte de la longueur, de la largeur et du mode d'union des différentes pièces de cet os. Nous renvoyons pour ces schémas à l’auteur lui-même. Le HAE téon de PARKER) et par l’interclaviculaire en forme de T, quiest en rapport en bas avec le manubrium, en haut avec les clavicules. Ce dernier os est plus large, plus aplati et plus mince chez l'Ornithorhynque que chez l’Echidné. Entre le coracoïde et le manubrium il existe une petite formation particulière qui, d’après ALBRECHT [3], serait le rudiment de la sternocôte du septième arc costal cervical actuellement disparu, Le sternum costal se compose de quatre segments : le premier ou manubrium, est formé de deux hémi- sternèbres qui parfois restent longtemps séparées. Les autres pièces sont munies postérieurement de courtes apophyses latérales avec lesquelles s’articulent les arcs costaux. Ces sternèbres ont une section à peu près quadrangulaire et sont munies d’une légère crète ven- trale surtout visible chez l’£chidné. 1] y a six côtes sternales. L'appendice xiphoïde fait défaut chez l'Ornithorhynque; chez l'Échidné il existe ; possédant toujours, même chez l'adulte, plusieurs points d’ossifi- cation à la file (dans un cas nous en avons trouvé 4) (voy. fig. 1). $ 2. — Marsupiaux. Le sternum des Marsupiaux comme celui de tous les mammifères qui vont suivre est uniquement costal. Broom [19] cependant a vu sur un fœtus de Trichosu- rus le coracoïde se prolonger jusqu’au manubrium sterni. Au point de vue qui nous occupe ces animaux peu- CES vent se diviser en claviculés et aclaviculés. Les pre- miers sont les plus nombreux : quoique munis de cla- vicules, leur manubrium se termine antérieurement par une pointe allongée et étroite, fait contraire aux théories de Bazpuccr. Le mésosternum se compose d’un certain nombre de pièces sternales phalangi- formes et de section carrée chez le Kanguroo (4 en- viron); la dernière s’élargit et s’aplatit légèrement, donnant attache à deux côtes sternales. Le nombre total de ces dernières est de 7. L’appendice xiphoïde est à peu près analogue à celui des Carnassiers. Dans le genre Didelphys, le sternum est plus aplati posté - rieurement, rappelant en cela celui de certains Znsecti- vores. Il y a une large crête médiane sur la face ven- trale de l’os et dans sa portion antérieure. Le Phasco- lomys Wombat possède un mésosternum formé de trois pièces, avec élargissement assez considérable à la base. Il y a six côtes sternales en tout. Les aclaviculés (Thylacinus, Perameles) présentent le type général des Carnassiers. $ 3. — Édentés. Suivant les genres, les formes du sternum sont très variables. Le Myrmecophaga, quoique dépourvu de clavicules, possède un manubrium large avec une légère échancrure en avant. Il y a huit ou neufster- nèbres avec le xiphisternum en plus. Chacune de ces sternèbres présente en coupe transversale une sorte de HO prolongement antérieur servant à l'articulation des sternocôtes (voir chapitre IT), rappelant chez cet ani- mal celle des spondylocôtes au rachis. Cette disposition se retrouve à peu près chez les Mégathéridés fossiles (voy. fig. 37). Chez l'Oryctérope, animal claviculé, les articulations chondro-sternales se font suivant le type ordinaire des mammifères. Le sternum s’aplatit considérablement en arrière et les sternèbres donnent insertion suivant leurs bords aux cartilages costaux. Le Manis, dépourvu de clavicules, est caractérisé par un appendice xiphoïde se prolongeant jusqu'aux pubis par deux longues pointes cartilagineuses généralement distinctes l’une de l’autre sur tout leur parcours et qui donneraient attache, suivant PARKER, à des sterno- côtes abdominales. Le Dasypus, muni de clavicules, possède un manu- brium large se terminant légèrement en pointe et pourvu d’une crête ventrale très nette. Les sternèbres mésosternales, au nombre de trois ou de quatre ont, en coupe transversale, un aspect triangulaire très net ; les sternocôtes qui s’articulent avec elles se rejoignent en bas l’une à l’autre sur la ligne médiane, mais la disposition caractéristique du Myrmecophaga n'est pas reproduite ici. L’appendice xiphoïde considérable égale à peu près en longueur tout le reste du sternum. Le Bradypus, muni de clavicules, possède un large manubrium et un mésosternum composé de sept à huit sternèbres. Très souvent les deux ou trois der- nières sternèbres sont formées chacune de deux noyaux d’ossification et le sternum s’élargit postérieu- ni — rement. Sa portion la plus étroite correspond à la deuxième ou à la troisième sternèbre. Très souvent aussi les sternèbres sont séparées les unes des autres par les arcs costaux s’articulant deux à deux sur la ligne médiane. Dans certains cas on voit une ébauche de la disposition caractéristique du Myrmecophaga. L'appendice xiphoïde est rudimentaire ou absent. $ 4. — Cétacés. 1° Mysticètes. — Chez les Mysticèles le sternum se compose d’une pièce unique s’articulant avec une seule paire de côtes. TuRNER [12] cependant a reconnu, sur un fœtus de Balaenoptera Sibbaldii, la présence d’un petit noyau cartilagineux amygdaliforme situé posté- rieurement par rapportà la pièce principale et qui dans le cours du développement devait se réunir avec elle. Ce petit noyau avait probablement la signification d’un appendice xiphoïde, la portion principale étant le ma- nubrium, le mésosternum étant absent. La côte unique s’'arliculait dans l'intervalle de ces deux pièces. Dans le genre PBalaena (adulte), le sternum est formé d’une seule pièce plus ou moins arrondie, scutiforme. Dans le genre Balaenoptera il se termine en arrière par une pointe et a la forme d’un cœur de carte à jouer (B. Musculus) ou d’une croix latine (B. rostrala). Dans le genre Megaptera, il a la forme d’un fer à cheval dont l'échancrure est en avant (voy. fig. 2,3 et 4). Sou- vent les Mysticètes présentent, à la partie antérieure de AS TEE leur sternum, une perforation. D’après P. Gervais et VAN BENEDEN [12], cette perforation existant chezl’ado- lescent aurait été représentée chez le jeune par une échancrure et disparaitrait complètement chez l’a- dulte, de telle sorte que chez les vieux Mégaptères le sternum peut perdre sa forme de fer à cheval. 2° Cétodontes. — Chez les Cétodontes, le sternum est généralement mince, large et aplati; il se compose de plusieurs pièces comme celui des autres Mammifères et est caractérisé par une tendance extrême aux fissu- res, qui se manifeste le plus souvent par de véritables perforations. Chez les Physetéridés il est formé de deux pièces et donne insertion à quatre arcs costaux. La première pièce beaucoup plus considérable que la deuxième, est généralement formée de deux portions osseuses tou- Jours séparées par une zone étroite, cartilagineuse, et présente une large perforation en son centre. Chez les Ziphioides en général, il a une largeur égale en tous points. Il possède très souvent, et toujours au niveau des articulations intersternébrales, de larges perforations. Ses sternèbres constituantes sont ordinai- rèment séparées, et ne se synostosent jamais que dans la partie postérieure. Il y a cinq côtes sternales chez Hyperoodon PButzkopf, six chez Ziphius cavirostris. Le sternum présente souvent, dans cette famille, une échancrure antérieure et une échancrure postérieure. Chez les Platanistidés le sternum est plus court et plus large que dans la famille précédente, les perfora- tions y sont rares et les sternèbres tendent à se souder HO les unes aux autres comme cela existe chez {nia Geof- frensis. Les côtes sternales sont au nombre de quatre seulement chez le Plataniste et de trois chez l’Inia. Ce dernier animal possède deux longues apophyses sur la face ventrale de son sternum et une échancrure profonde sur son bord antérieur. Chez les Delphinidés, et parmi eux chez les Bélugins, le sternum, large surtout en avant, présente sur son bord antérieur une forte échancrure. Il est formé d’un certain nombre depièces, qui se synostosent avec l’âge ; la plus postérieure restant libre la dernière (deux Mo- nodon monoceras, du Muséum de Lyon). Les côtes ster- nales sont au nombre de six. Chez les Phocénins le sternum est à peu près semblable, généralement formé d’une seule pièce et présentant en moins l’échancrure antérieure. Les Delphiniens, dont nous avons eu l’occa- sion d'observer à l’état frais deuxexemplaires(D. delphis D. tursio), ont un sternum constitué de trois pièces (voy fig. 7). La plus antérieure ou manubrium est sen- siblement la plus large et possède deux apophyses laté- rales situées dans le premier espace intercostal, dont on constate déjà la présence à l’état d'ébauche chez certains Phocénins (Grampus). La partie antérieure du manubrium forme, avec sa partie postérieure, un angle très obtus ouvert en arrière et marqué sur la face ven- trale de l’os par une crête transversale légèrement cur- ligne avec concavité antérieure. Le manubrium de notre Delphinus delphis présentait une perforation. À la suite du manubrium sont trois autres pièces : les deux premières sont régulières, aplaties et évi- dées latéralement, la troisième est irrégulière, parfois = 2) == présentant une échancrure postérieure comme chez notre Delphinus tursio. Le nombre des côtes sternales est de cinq. Nous trouvons une disposition à peu près analogue chez les différents Delphiniens représentés dans leur atlas par P. GERVAIS et VAN BENEDEN. Une question digne d'intérêt est celle de savoir si les Cétodontes possèdent ou non un appendice xiphoïde. Qu'est-ce d'abord qu'un appendice xiphoïde ? Est-ce un prolongement du sternum dépourvu de côtes? Si oui, les cétodontes sont dépourvus d’appendice xiphoïde, car, chez eux, les côtes s'insèrent jusqu’à l’extrémité postérieure du sternum. Est-ce simplement la partie la plus postérieure du sternum affectant une forme particulière, bifide ou en pointe ? Si oui, les cétodontes possédent un appendice xiphoïde, car la dernière pièce de leur sternum affecte toujours une forme spé- ciale (voy. fig. 7 et 51). Nous n'avons en somme, ici, à résoudre qu’une question de mot portant sur le sens seul que l’on attribue au mot « appendice xiphoïde ». La dernière pièce du sternum affecte tou- jours, chez les Cétodonles une forme particulière, et quelquefois est bifide. Souvent comme sur nos Del- phinus et sur les Monodon du Muséum de Lyon, elle est reliée au mésosternum par une articulation inter- sternébrale plus mobile que les autres; mais elle donne toujours insertion à une paire de côtes. C’est en somme, d’après nous, une dernière sternèbre en train de devenir xiphisternum. Ep} Le $ 5. — Siréniens. Le sternum de ces animaux a de grandes analogies avec celui des Mysticètes. Chez l’'Halicore il se compose de deux pièces osseuses, allongées, terminées chacune à leur extrémité distale par une portion cartilagi- neuse et réunies à leurs extrémités proximales par une zone de même substance sur les bords de laquelle s’insèrent trois ou quatre sternocôtes (voy. fig. 5). La portion osseuse antérieure représente le manubrium ou mieux son prolongement cervical; la portion osseuse postérieure, le xiphisternum ; le mésosternum s'étant réduit. | Chez le Manatus le sternum est massif, formé d’une seule pièce osseuse scutiforme, terminée postérieure- par un appendice xiphoïde qui, sur un sujet du Mu- séum de Paris, était bifide. Ce sternum donne inser- tion à deux ou trois sternocôtes (voy. fig. 6). $ 6. — Ongulés. Le sternum des Ongulés, d’une façon générale, étant influencé dans sa portion céphalique par la forme du thorax et le rapprochement des membres antérieurs, affecte une forme aplatie latéralement ; dans sa por- tion postérieure le développement considérable de la masse des organes abdominaux, entraîne son élar- gissement et son aplatissement de haut en bas. — 9} — 10 Périssodactyles. — Chez les Équidés le sternum est contourné en $S et disposé antérieurement en carène. Tout à fait en avant, il se termine par un pro- longement cartlagineux recourbé auquel les vétéri- naires donnent le nom d’apophyse trachélienne. En arrière, le sternum s’aplatit de haut en bas et se ter- mine enfin par une palette cartilagineuse assez courte représentant l’appendice xiphoïde dont la portion osseuse est en continuité avec la base du mêso- sternum. Le sternum ne s’ossifie jamais complète- ment, il reste toujours formé d’une gangue cartilagi- neuse contenant de gros noyaux d’ossification distincts entre lesquels s’articulent les côtes sternales au nom- bre de huit d'ordinaire (voy. fig. 9). Chez les Tapiridés, il existe une disposition à peu près analogue avec cette différence cependant que l’apo- physe trachélienne, droite et en pointe acérée, est chez l’adulte ossifiée et en continuité osseuse avec la pre- mière sternèbre (analogie avec les Suidés). Le nombre des côtes sternales est de huit (voy. fig. 8). Chez Rhinocéridés la disposition est encore à peu près analogue. 2 Artiodactyles. — Chez les Suidés, le sternum est très voisin de celui des Tapirs, avec cette différence cependant que l’appendice xiphoïde est allongé et délié comme chez les Ruminants. Chez les Hippopotamidés, le sternum est à peu près analogue au précédent avec une apophyse trachélienne un peu plus courte et droite. Chez les Ruminants, il n’existe pas d’apophyse tra- LPPTERE à F l — chélienne ; le sternum n’affecte pas la disposition en carène. En avant sa section est à peu près carrée; en arrière, il s’élargit et s’aplatit considérablement. Les sternèbres sont toutes séparées les unes des autres, sauf les deux ou trois dernières mésosternales. Parmi les Camélidés, chez le Camelus, l'élargissement est considérable au niveau des sixième et septième côtes; mais au lieu d’un aplatissement, nous sommes ici en présence d’un épaississement considérable de l’os en rapport avec la cailosité pectorale de ces animaux. A ce niveau les centres d’ossification sont pairs. Le xiphi- sternum est représenté par une courte palette carti- lagineuse se continuant directement avec la partie inférieure du mésosternum (voy. fig. 10). L’Auchenia possède un sternum à peu près analogue mais d’une forme plus régulière et avec un élargissement moins considérable à la base et sans épaississement. Le xiphisternum est allongé, terminé par une petite palette cartilagineuse comme chez les Ruminants ordinaires. Le nombre des côtes slernales est de sept ou huit. Les Giraffidés ont un sternum à peu près analogue à celui des Lamas avec cependant une plus grande épais- seur des sternèbres, une incurvation à concavité supé rieure et un allongement considérable de la première pièce avec amincissement. Les Moschidés, les Cervi- cornes et les Cavicornes possèdent tous un même type de sternum. La première pièce est à peu près carrée de section et le sternum commence à s’élargir à partir de la deuxième côte ; cet élargissement atteint son maxi- mum à la dernière. L’appendice xiphoïdeest allongé et terminé par une large palette cartilagineuse. La pre- 2e, Due mière pièce forme, avec le mésosternum, un angle ob- tus ouvert en arrière, qui atteint son maximum d’acuité chezles Bovidés. Les côtes sternales au nombre de huit se rapprochentles unes des autres à mesure qu’on s’éloi- gne de l’extrémité céphalique. Chez les Moschidés, les Cervicorneset, parmi les Cavicornes, chez les Antilopinés et les Ovinés les sternèbres mésosternales sont carac- térisées par des bords très concaves. Les deux ou trois dernières et la portion osseuse de l’appendice xiphoïde sont généralement soudées chez l'adulte (voy. fig. 13). Le sternum des Ovins proprement dits se distinguerait de celui des Caprins, d’après MM. CoRNEvIN et LESBRE [26], par le caractère suivant : dans le Mouton l'avant- dernière pièce est divisée en deux noyaux latéraux qui se soudent très tard, disposition que l’on ne rencontre jamais chez la Chèvre. Chez les Bovidés les sternèbres sont à peine concaves latéralement et se réunissent moins tardivement les unes aux autres que dans les groupes précédents. Les Buffles sont, parmi les Bovi- dés, ceux qui, par les caractères de leur sternum, se rapprochent le plus des Antilopes. Après eux viennent nos Bœufs domestiques. Les Bisons, au contraire, se distinguent de ces derniers par une crête manubriale antérieure parfois très considérable. | 3° Proboscidiens. — L’Ælephas possède un sternum à peu près analogue à celui des Périssodactyles, avec apo- physe trachélienne longue et terminée par une extré- mité cartilegineuse. La partie la plus antérieure du sternum est aplatie latéralement, la partie postérieure de haut en bas. Il donne insertion à six arcs costaux. LA TR Te S CR —_925— 4° Hyracoïdes. — Le sternum de l’Hyrax, s'éloigne comme forme, de celui des Ongulés pour se rapprocher de celui des Rongeurs. Il est formé de cinq pièces libres les unes des autres et prolongé en avant par une apophyse trachélienne cartilagineuse, assez lon- gue et aplatie de haut en bas. Après s'être élargi à sa base le sternum se termine par un appendice xiphoïde muni d’une large palette cartilagineuse. Sept côtes s’y insèrent. $ 7. — Rongeurs. Parmi les animaux de cet ordre les Subungulata, dé- pourvus de clavicules complètes, par l’ensemble de leurs caractères et particulièrement par leur sternum, se rapprochent sensiblement des Ongulés. L’Hydro- choerus capybara possède, en effet, un sternum à peu près analogue à celui des Périssodactyles ou du Porc. Dans sa portion antérieure il est aplati latéralement et, dans sa portion postérieure, de haut en bas. Son apophyse trachélienne est longue et re- courbée (cette disposition s’atténue chez l’Agouli et le Cobaye). Les sternèbres sont toutes séparées les unes des autres, et les côtes sternales au nombre de sept. L'appendice xiphoïde est long et terminé par une palette cartilagineuse. Chez les Léporidés, animaux à clavicules encore incomplètes, la section des sternèbres est à peu près carrée et on a une disposition se rapprochant un peu de celle des Carnassiers. L’apophyse trachélienne est Her À; J: —120— moyennement longue, mais n’est déprimée ni latéra- lement, ni de haut en bas. Le mésosternum ne s’élar- git presque pas à sa base ; le nombre des côtes ster- nales est de sept. Chez les Rongeurs claviculés, le mésosternum est composé de sternèbres reliées les unes aux autres par des disques cartilagineux, phalangiformes, à section à peu près carrée, lies plus postérieures présentant un aplatissement et un élargissement plus ou moins considérables suivant les espèces, à peu près nuls chez les Muridés et les Sciuridés et atteignant son maxi- mum chez les Castoridés. Le nombre des côtes ster- nales varie de sept à huit. Le xiphisternum est en général long et terminé par une large palette carti- lagineuse. Le manubrium varie de forme suivant les espèces (voy. fig. de 14 à 18). Il est long, terminé par une pointe cartilagineuse et muni d’une légère crête ven- trale chez l'Hystrix; large, arrondi, limité en avant par un bord cartilagineux et muni d’une légère crête ventrale chez le Capromys et le Myopotamus. Chez les Dipopidés, les Muridés (1), les Arvicolidés, il est large, en forme de T, un peu analogue à ce qu’il est chez l'Homme. Chez le Spalax, le Siphneus, il est très large. Chez les Castoridés, il est large, en T, avec une crête ventrale très nette. Chez l’Arctomys, il est arrondi en avant, chez le Sciurus et le Pléromys, en forme de losange. (1) En avant de la première côte, il existe, chez ces animaux, une petite formation spéciale correspondant à la sternocôte de l'arc costal cervical disparu. NAT $ 8. — Insectivores. Ils sont munis de clavicules, Parmi eux, les Erina- céidés possèdent un sternum large et plat, surtout à sa partie postérieure. Son manubrium est en forme de T, un peu analogue à celui de l'Homme. Le nombre des côtes sternales est de sept. Les Soricidés possèdent un sternum large et plat postérieurement, et dont la partie la plus étroite cor- respond au corps de la première sternèbre. Chez les Macroscélidés, le manubrium est bilobé; chezle Sorex il est trilobé et les lobes latéraux, situés entre la cla- vicule et la première côte, doivent peut-être être inter- prétés comme les restes de la sternocôte de l’arc costal cervical disparu. Parmi les Talpidés, la Taupe présente une confor- mation particulière et intéressante de son sternum. Le mésosternum est constitué de sternèbres à section carrée dont les trois plus postérieures sont généra- lement synostosées les unes avec les autres. Les côtes sternales sont au nombre de sept. L’appendice xiphoïde, long et effilé, se termine par une petite palette cartilagi- neuse, La partiela plus intéressante est lemanubrium : il est à peu près aussi long que le reste de l’os, et se ter- mine en avant par une très petite extrémité cartilagi- neuse. Il possède, sur sa face ventrale, une crêtemédiane très accentuée, en forme de bréchet, sur ses bords laté- raux deux courtes apophyses situéesen avant de l’inser- tion de la première paire de côtes, et sur sa face posté- ORNE rieure une gouttière profonde. Il forme avec le méso- sternum un angle obtus ouvert en bas et donne, sur ses faces latérales près de son extrémité antérieure, attache aux clavicules. Chez le Chrysochloris, le ma- nubrium est plus court et muni d’un bréchet moins accentué. Chezle Scaptonyx fusicauda, décrit par MiLNE- Epwarps [76], les apophyses latérales du manubrium sonttrès accentuées etsemblent serendre à la rencontre de deux autres apophyses symétriques partant du bord postérieur de la clavicule. Si l’étude du développement s’y prêtait on pourrait peut-être interpréter ces apophy- ses, constantes chez les T'alpidés, comme le débris d’un sternum basilaire actuellement disparu (vov. fig. 11). $ 9. — Cheiroptères. Le sternum de ces animaux, adapté pour le vol, est caractérisé par la présence d’une crête antérieure considérable, analogue au bréchet des oiseaux. Cette crête n’existe, en général, que sur le manubrium (Ves- pertilio, Plecotus, Phyllostoma) ; dans le genre Pte- ropus cependant, elle se prolonge très irrégulière jus- que sur l’appendice xiphoïde (voy. fig. 15 et 16). Le manubrium des Cheiroptères est d'ordinaire large, en forme de T, et possédant parfois des perforations laté- rales (Rhinolophus ferrum equinum et Molossus ursi- nus, figurés par DE BLAINVILLE) dues à l’ossifica- tion des ligaments latéraux. (Voir chap.IIl.) Le méso- sternum est formé de sternèbres plates, ankylosées. 2ogne Le xiphisternum, de dimension très courte, est en général synostosé au mésosternum ce qui fournit aux muscles pectoraux, agents du vol, une ligne d’inser- tion fixe et rigide. Chez les Ptéropidés, cependant, nous avons constaté souvent l'existence de l'articulation mésosterno-xiphisternale. $. 10 -—- Carnassiers. Le sternum de ces animaux se compose d’un cer- tain nombre de pièces, à aspect phalangiforme et à section carrée, séparées les unes des autres par des dis- ques cartilagineux. Entre chacune de ces pièces s’arti- culent une paire de sternocôtes ; au dernier intervalle intersternébral il s’en insère le plus souvent cependant deux par le fait de la disparition de la dernière ster- nèbre qui, quand elle existe, est réduite à un simple point d’ossification perdu dans l'épaisseur du dernier disque. L’appendice xiphoïde est long, étroit et ter- miné par une palette cartilagineuse. La pièce la plus intéressante, et celle qui varie le plus suivant les types, est le manubrium. D'une façon générale, il est muni d’une très légère crête ventrale et a la forme d’un lo- sange allongé dans le sens antéro-postérieur. Son ex- trémité antérieure dépassant le premier arc costal a probablement la signification d’un postomosternum. Chez l’Ursus, cette pointe est mousse et courte. Chez le Nasua elle est effilée et moyennement longue. Chez les Mustélidés elle estlongue et étroite (voy. fig. 22). Chez les Viverridés elle est à peu près analogue avec cette diffé- Eee rence cependant qu’on y constate un aplatissement la- téral très net ce qui rapproche ces animaux des Félidés. Chez les Canidésetles Hyaenidés elle présente des carac- tères moyennement accusés de longueur et d’acuité. Chez les Félidés, enfin, elle est très aiguë, longue et aplatie latéralement; cet aplatissement, déjà très net dans les petites espèces, s’accentue encore dans les moyennes comme le Felis gueparda par exemple (voy. fig. 21b). Dans les grandes espèces (Jion, ligre), au con- traire, ce caractère décline et l’apophyse trachélienne vient à ressembler à celle d’un gros Carnassier quel- conque. Nous avons remarqué à la face supérieure de cette pièce chez le Felis Tigris (voy. fig. 21 a), une sorte d’épaulement qui nous a paru constant dans cette espèce et que ne possède pas le Felis Leo. $ 11. — Pinnipèdes. Le Phoque possède un sternum construit sur le même type que celui des animaux qui précèdent, mais sensiblement plus long (10côtes sternales s’y insèrent) et possédant un élargissement très net à sa base. (Sur un sujet du Muséum de Lyon nous avons même vu les noyaux sternébraux de la base du mésosternum être doubles.) L’apophyse trachélienne est très longue, étroite et reste longtemps cartilagineuse.Chez l’Ofarie, elle est plus courte, quadrangulaire, ossifiée, se ter- minant simplement par un rebord cartilagineux (voy. fig. 12). Le Morse présente un sterñum un peu analo- PME TEE gue à celui des carnassiers ordinaires mais formé de sternèbres plus courtes et plus massives. L’apophyse trachélienne à peu près semblable à celle des Fissipè- des nous a paru cependant plus courte sur un sujet du Muséum de Paris. $ 12. — Prosimiens. Le mésosternum et le xiphisternum de ces animaux sont semblables à ceux des Carnassiers; le manu- brium seul diffère : il s’élargit par le fait de la présence de la clavicule; chez les Galéopithécidés et les Cheiro- mysidés, il est encore légèrement en pointe; chez les Lémuridés il prend l’aspect qu’il aura chez les singes inférieurs quoique un peu moins large (voy. fig. 24). $ 143. — Simiens. Le mésosternum, composé d’un nombre de pièces variable suivant les espèces, et le xiphisternum sont encore ici à peu près identiques à ceux des Carnas- siers. Le manubrium ressemble à celui des Lémuridés, mais est plus élargi. Chez les Arctopithèques et, à un moindre degré, chez les Platyrrhiniens, il a la forme d’un carré (voy. fig. 23). Dans ce dernier groupe, les Mycètes présentent une disposition particulière : leurs deux hémimanubriums sont séparés l’un de l’autre par 192) une fissure s’arrêtant, dans quelques espèces, à ja première côte et, dans d’autres, s'étendant jusqu’à la deuxième. Chaque hémimanubrium donne insertion à la clavicule et à la première côte (voy. fig. 25). Chez les Catarrhiniens, le manubrium se rapproche beaucoup comme forme de ce qu’il est chez l’Jomme (voy. fig. 26). Dans certaines espèces son bord anté- rieur est concave, dans d’autres il est convexe. Géné- ralement il est considérablement épaissi et légèrement projeté en avant. Chez les Anthropoides, l'attitude semi-bipède a fait subir au sternum de nombreuses modifications : en même temps que l'indice thoracique a augmenté, cet os s’est élargi et aplati d'avant en arrière. Chez le Chimpanzé, le manubrium est à peu près semblable à celui de l'Homme, mais le mésosternum se rapproche beaucoup de celui des singes inférieurs (voy. fig. 27). La section est à peu près carrée et l’on n’y distingue pas d’aplatissement notable en arrière. Le Chimpanzé serait donc, par son sternum, le plus rapproché de l'ancêtre catarrhinien. Le Gorille, au contraire, pos- sède un sternum très large, très plat et s’élargissant en arrière (voy. fig. 28). L’Orang présente un sternum également large et plat, mais dont la largeur est moins considérable que chez le Gorille. Le bord antérieur du manubrium est considérablement épaissi. Chez le Gibbon, enfin, le sternum affecte un aspect se rappro- chant beaucoup, comme proportion, de celui de l'Homme (voy. fig. 29). Celui d'Hylobates syndaclylus, figuré par DE BLAINVILLE [18], est cependant remar- quablement court par rapport à sa longueur. Chez ces a — animaux, et plus particulièrement chez le Gorille, l’appendice xiphoïde perd la régularité qui le caracté- risait chez tous les autres mammifères; il affecte des formes bizarres se déviant à droite ou à gauche, pré- sentant des perforations ; la portion cartilagineuse, si nettement délimitée chez les autres mammifères, se confond ici sans ligne de démarcation très précise avec la portion ossifiée. Chez les Anthropoïdes et chez l'Homme les sternèbres ne sont en général plus sépa- rées les unes des autres comme chez les Primates inférieurs, elles tendent à se synostoser pour faire du sternum une tige rigide dans laquelle ne persistent, chez l’adulte en général, que de rares articulations. Chez le Chimpanzé, cette tendance est peu nette et les articulations intersternébrales persistent parfois, ce qui complète l’analogie decetanimal avec les Catarrhiniens. Chez le Gorille et l'Orang, elle est plus marquée, mais quand la synostose s’est produite et qu’il persiste une seule articulation dans la moitié céphalique du ster- num c’est tantôt la première, tantôt la deuxième, tantôt toutes les deux à la fois. Chez l’Æylobates nous consta- tons une plus grande régularité. Les articulations persistantes sont au nombre de deux, divisant le ster- num en trois pièces : la plus antérieure comprend les deux premières sternèbres; la moyenne comprend le mésosternum sauf la sternèbre 2 comprise dans la première pièce et la troisième comprend le xiphis- ternum. Les côtes sternales sont, chez les Anthropoides, généralement au nombre de sept. On en compte sou- vent huit chez le Chimpanzé. JA $ 14. — Homme Le sternum de l'Homme est plat, large, surtout à la partie inférieure de son mésosternum. Sa portion la plus étroite correspond à la deuxième sternèbre. Il se divise en trois parties séparées les unes des autres par des articulations persistantes chez l’adulte. La pre- mière, ou manubrium, comprend la première sternè- bre seule; la deuxième, ou mésosternum, comprend les sternèbres suivantes; la troisième est l’appendice xiphoïde irrégulier comme chez le Gorille. Le sternum de l'Homme donne normalement attache à sept paires de côtes. CHAPITRE II. DES INDICES STERNAUX. Les dimensions que l’on peut prendre sur le sternum sont les suivantes : longueur, largeur, épaisseur. La longueur peut être représentée par une ligne partant de l’extrémité supérieure du sternum (milieu de l’es- pace interclaviculaire chez les animaux à sternum large) et se rendant au milieu de la base du xiphister- num. (Le xiphisternum n’est pas compris dans cette mensuration en raison de sa variabilité excessive suivant les espèces et même suivant les individus, particulièrementchez l'Homme et les Anthropoïdes.) La largeur peut être prise en plusieurs points. Elle l’a été en deux par WEISGERBER [125] : à la partie supérieure du manubrium et à la partie inférieure du mésoster- num. Quant à nous, pour des raisons que nous expo- serons dans la suite, nous avons cru devoir mesurer la largeur du sternum dans toutes les espèces, à la base ceVSR de de la première sternèbre, au-dessus des articulations de la deuxième paire de côtes avec le sternum. L’épais- seur du sternum doit toujours, naturellement, se me- surer sur la ligne médiane. WEISGERBER la pre- nait, comme la largeur, à la partie supérieure du manubrium et à la partie inférieure du mésosternum. Nous la prenons nous aussi au même point où nous avons pris la largeur, c’est-à-dire la base de la pre- mière sternèbre. Voici pour l’homme de race blanche, les valeurs moyennes de ces dimensions (1). Longueur recto D lOUD ne re 0,16 (SAaPPey). Largeur au manubrium..,..... +... 0,05 à 0,06 (WEISGERBER). Largeur au mésosternum ,......,.. +... 0,037 (WEISGERBER). Largeur à la base de la première SÉOPNODTE. ete cpe METRE 0,034 Epaisseur au manubrium..... so... 0,010 à 0,012 (WEISGERBER). Epaisseur au mésosternum.......... .. 0,008 à 0,010 (WEISGERBER). Epaisseur à la base de la pre- mière sternèbre........... 0 011 En partant de ces diverses mesures on peut cal- culer les rapports suivants : 1° Rapport de la longueur du sternum à la taille; 2% Rapport de la longueur du sternum à la longueur du rachis; 3 Rapport de la largeur du sternum à 4 Rapport de l'épaisseur du sternum a longueur ; S à sa largeur. (4) Les mensurations, bases de ces moyennes, ont été effectuées sur 20 squelettes de Français de sexe différent, appartenant au Musée d'anatomie de la Faculté de médecine de Lyon. US 7 $ 1. — Rapport de la longueur du sternum à la taille. Il a été. calculé par WEISGERBER. Chez l’homme adulte la longueur du sternum varie de 1/10 à 1/12 de la taille totale, mesurée de la tête au talon. Chez le fætus de 4 à 5 mois elle est de 1/10 ; à 8 mois elle est de 1/14. Outre que ce rapport nous semble sans inté- rêt, il a le désavantage de n'être applicable qu’à l’homme et aux animaux à station bipède. Nous ne l’avons pas calculé. $ 2. — Rapport de la longueur du sternum à la longueur du rachis. Il a encore été calculé par WEISGERBER et a été trouvé pour l’homme égal à 18 en moyenne. Les men- surations servant de base à ce rapport doivent toujours, il nous semble, être prises sur des sujets frais et recou- verts de leurs parties molles, sous peine d’être inexac- tes. Sur un squelette monté, en effet, la longueur du rachis est bien différente de ce qu’elle devait être pen- dant la vie : les disques intervertébraux ont disparu et ont été remplacés par des rondelles de substance quel- conque dont l'épaisseur varie au gré de l’artiste chargé du montage. A cette cause d'erreur s’en ajoute une autre: lorsqu'on opère sur les squelettes de certains animaux dont le sternum est formé de plusieurs pièces séparées — 99 /— les unes des autres par des disques cartilagineux : ces disques changeant d'épaisseur sous l'influence de la macération ou de la dessication peuvent arriver parfois à faire varier de 1 ou 2 centimètres la lon- gueur totale du sternum. Ces difficultés pratiques nous ont empêché dg calculer, pour la série des Mammifères, ce rapport qui, d’ailleurs, ne nous aurait probablement appris que très peu de choses au point de vue de l’hérédité ou de la fonction. $ 3. — Rapport de la largeur du sternum à sa longueur. WEISGERBER l’a longuement étudié et en a fait ce qu'il appelle l'indice sternal. __ Largeur X 100 Longueur. - Il mesurait la première de ces quantités au point le plus large du mésosternum, c'est-à-dire à sa base. Il arrivait ainsi aux résultats suivants : Hommes ........ nr Jet! OU UUAINRSAIETS pese eee 5 Anthropoides..,..,.... ee she ee CAINPDRIDIONS. «+ Je aemne .. 10 Pithéciens... soso 9 MRonpeurs..: 2.102, Cébiens hé es--cssesves s «11 MR UMINANTSS 2 essai 25 Lémuriens..........se.ssese 10 /ACétacose.-.:.- Le orre e Cheiroptères ....s...e.sseee 9 Monotrèmes ...,.. — dde Insectivores 3... 19 L'indice sternal de WEISGERBER est, chez l’homme, en rapport inverse de la taille. TAILLE INNICE STERNAL Kabyles..... 0.4 see. RPTONTION. APCE 2 1 LAS 0 Européens. :3..14". LE SAGE MAP ET AGO 30 PolynésIenS Ne lool sie sie oo à solsesposecs 41m05,,,.:.2120 Indous .,... Mc esleeies siale ce dasoieesne LUE Me see LA Femmes indoues. #1... ce. se demon TIMOR 20 En considérant le premier de ces tableaux on est peut être étonné de voir rapprochés les uns des autres des animaux qui n’ont cependant entre eux aucune analogie : les Ruminants, par exemple, ont un indice sternal égal à celui de l'Homme, supérieur à celui des Anthropoïdes. Cela tient, d’après nous, à ce que les points de mensuration ont été mal choisis : en effet, si la base du mésosternum est si large chez les Ruminants, cela tient au développement excessif de la partie posté- rieure de leur thorax, développement dépendant lui- même du volume de l’abdomen et de la masse consi- dérable des organes splanchniques. En mesurant la largeur du sternum en un point tel que la base de la première sternèbre, où cet os n’est soumis qu’à des influences venant de la cage thoracique, on se met à l'abri de la cause d’erreur citée plus haut et on peut arriver à grouper les animaux dans un ordre se rap- prochant davantage de l’ordre rationnel ; on rend ainsi aux Ruminants, par exemple, une place voisine de celle qu'ils doivent occuper dans la série. Ainsi calculé l’in- dice de ces animaux est de 13,6; celui des Carnassiers étant de 4,9 ; celui du Chimpanzé 21,6, du Gorille 30,9 et de l'Homme 20,4. Nous n'insisterons pas davantage sur cet indice. D’après nous, il n’a pas une grande valeur : il n’est pas très en rapport en effet avec les affinités zoologi- SA0RE ques des groupes ; de plus il est basé sur des mensu- rations qui peuvent ne pas être toujours exactes; si chez l’homme, par exemple, la cause d’erreur à laquelle nous faisons allusion n'existe pas, il n’en est pas de même chez les Carnassiers dont le sternum, formé de plusieurs pièces distinctes, peut par le fait de la macé- ration ou de la dessication, subir des changements de longueur. $ 4 — Rapport de l'épaisseur du sternum à sa largeur. Le seul véritable indice sternal est, suivant nous, l'indice d'épaisseur. Lui seul permet de grouper les animaux suivant la filiation phylogénétique et dans un ordre en rapport avec leurs formes extérieures et leur manière de vivre. Cet indice est en plus basé sur des mesures immua- bles, sur lesquelles la macération ou la dessication n’ont point de prise quelle que soit l’espèce à laquelle on s'adresse. Epaisseur X 100 Largeur. 1 Si l'indice est inférieur à 100 le sternum sera large et aplati ; s’il est égal à 100 sa section sera carrée ; s’il est supérieur à 100 le sternum sera étroit et aplati dans le sens latéral. WEISGERBER à ébauché l'étude de l’indice d’épais- seur. L’épaisseur minimum est, dit-il, inverse de la sen LT a largeur. Elle est égale à 1/4 de la largeur chez l'Homme et les Anthropoides, à 1/2 chez les autres Singes, à 2 chez les Chéiroptères, à 4/5 chez les Carnassiers et à 1/5 chez les Ruminants. L'étude de cet indice suppose la connaissance préa- lable de l'indice thoracique, nom donné par BRocA au rapport des deux grands diamètres horizontaux du thorax. Il a été étudié par WEIsGERBER. Le diamètre an- téro-postérieur mesuré par lui est représenté par une ligne partant de la base de l’appendice xiphoïde et aboutissant en arrière au point correspondant du rachis. Le diamètre transversal a été mesuré dans le même plan. L'indice thoracique de largeur n’est autre chose que le rapport centésimal du second de ces dia- mètres au premier. AS Diamètre transverse X 100 Diamètre antéro-postérieur. Voici les résultats obtenus par l’auteur : ( vivant et normal.... 140 Home ( squelette adulte ..... 127 Anthropoides.............. 11201 InRoCtiVOres see deco cs 118 PITHÉCIEn es ee D aette 86 Carnassiers .,..... MANIERE St 40 Cébiens....... RARES sie al sel e 98 Ruminants.... Hess A 0) Lémuriens ..... ane sieste 00 Monotrèmes....ss..sseseee 110 Gheiroptéres.. 4... . 103 De ces chiffres on peut tirer les conclusions sui- vantes : 4° L'indice thoracique est en rapport inverse de la quadrupédité. RAS 4. = AQU 2% Il esten rapport direct avec le développement de la clavicule. (Les animaux claviculés ont toujours, en effet, un indice supérieur à 80.) 3 Enfin, dernière conclusion, conséquence de la précédente : l’indice thoracique est en rapport direct avec la spécialisation des membres antérieurs pour une fonction quelconque autre que la marche (pré- hension pour les Primates ; vol pour les Chéiroptères). Notre indice sternal nous a permis, d'autre part, d'arriver aux conclusions suivantes : 4° L'indice sternal d'épaisseur est en rapport inverse de l'indice thoracique. 2% Il est en rapport direct avec la quadrupédité (dé- tail déjà remarqué par BrocaA qui, dans son Ordre des Primates, dit que chez les Quadrupèdes le ster- num est étroit alors que chez les Bipèdes il est large). 3 Il est en rapport inverse avec le développement de la clavicule et de l’apophyse coracoïde. L Il est en rapport inverse avec la spécialisation des membres antérieurs pour une fonction quelconque autre que la marche (préhension, vol). Autrement dit, un animal essentiellement quadru- pède, chez qui les membres antérieurs ne fonctionnent que comme de simples colonnes de support ne pouvani exécuter que des mouvements de propulsion d’arrière en avant, sera dépourvu de clavicules, aura un indice thoracique bas et un indice sternal élevé. Un animal bipède, chez qui les membres antérieurs mobiles dans tous les sens sont adaptés à des fonctions multiples, possèdera une clavicule, une longue apophyse cora- LCR ET fe - %, DA" UE coïde, un indice thoracique élevé et un indice sternal très réduit. Nous allons développer ces propositions pour chaque groupe et mentionner les résultats obtenus. 1° Monotrèmes (1). — Les Monotrèmes, animaux fouisseurs ou'nageurs, ont un indice sternal moyen. NOMBRE EPAISSEUR LARGEUR INDICE DE SUJETS. MOYENNE. MOYENNE. MOYEN. Echidna setosa......,.......e,.0e 2 0,007 0,0095 73,6 Ornithorhynchus paradoxus (2)...... 1 0,007 0,010 70, 2° Marsupiaux (3). — Les Marsupiaux, animaux implacentaires, constituent un groupe très hétérogène : les types qui le composent sont très différents les uns des autres et parmi eux on peut trouver, tout comme parmi les Mammifères à placenta, des Rongeurs, des Carnivores, etc. Un Rongeur marsupial, le Wombat par exemple, a l’aspect général d’un Rongeur placen- taire quelconque. De même parmi les Carnivores le Thylacinus diffère peu d'un Canidé. De là il s'ensuit que chez un Rongeur marsupial muni de clavicules, l’indice sternal sera le même que (1) Sujets du Musée de la Faculté de Médecine de Lyon. (2) Nos indices peuvent, à première vue, ne pas sembler exacts au lecteur, Cette apparence tient à ce que, dans le but de diminuer nos causes d'erreur, nous avons effectué nos divisions sur les dimensions totalisées et non sur les dimensions moyennes. (3) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. — ÉGlLie— chez un Rongeur placentaire à peu près semblable et claviculé comme lui. Phascolomys wombat ..,.......... 1 0,0095 0,0105 90,4 Les Macropodes, animaux claviculés à station à peu près verticale et possédant des membres antérieurs plus ou moins différenciés pour la préhension, possè- deront également un sternum très légèrement aplati. Halmatatus rufns. 1.020" Se 1000 0214220022 95,4 Hi fuhipginosus., essences 1 0,005 0,006 83,3 HSBennetiesste sers Se 2 0,006 0,0065 92,3 He Bilarden er etes 2 0,0065 0,008 81,2 Quant aux Grimpeurs, ils possèderont, comme les Lé- muriens, un sternum à section à peu près carrée. Phalangista Vulpina...........44.... 2 0,0035 0,0035 100 Les Rapaces, non claviculés, analogues aux Carnas- siers placentaires et les Rapaces claviculés (Didel- phyidés) analogues aux /nseclivores, auront, les pre- miers l'indice sternal d’un Carnassier, les seconds, à peu près celui d’un /nsectivore. Perameles nasutus ................. 2 0,004 0,003 133,3 DAsVURUR ee Ces -srhrnen 2 0,0057 0,005 114 Thylacinus cynocephalus....... .. 1 0,010 0,010 100 Didelphys-e 2e. esse .. 2 0,004 0,005 80 30 Edentés (1). -— Ils possèdent un sternum large et par conséquent un indice sternal bas. Ils sont géné- (4) La forme du sternum de ces animaux se prêtant peu à nos mensurations nous n’en garantissons pas absolument la stricte exac- titude. Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. CRE L-: pe LU ARE ralement claviculés. Le Myrmecophaga cependant constitue une exception : quoique possédant un indice sternal très bas il est dépourvu de clavicules. Oryctoropus'capengsis -../.......,. 1.7" 0,016 10,024 66,6 Myrmecophaga/jubatas,.,......... 1 0,008 0,024 33,3 Dasypus villosus........ see te 2 0,008 0,0095 90 PLAGYDUR ee mena netae solsioles 2 sels s oies 1/10/0044 0 014 36,3 4 Cétacès. — [Il est impossible de rechercher l’indice sternal chez les Mysticètes dont le sternum est réduit à une simple plaque osseuse. Chez les Cétodontes (1), il est très peu considérable. Ce sont, en effet, ces animaux qui, parmi tous les Mammifères, ont le sternum le plus large et le plus aplati. Malgré cela ils ne possèdent pas de clavicuies, La nécessité d'une vie aquatique entraîne la forme arrondie de leur thorax, la spécialisation de leurs membres antérieurs pour la nage et conséquemment l’aplatissement de leur sternum. Voici la moyenne de l'indice sternal chez cinq Céfodontes de différentes espèces et de différentes tailles pris au hasard : 19,9. 5° Siréniens. — La raison que nous avons in- voquée à propos des Cétacés Mysticètes nous a, encore cette fois, rendu impossible la mensuration de l'indice. 6° Ong. Périssodactyles (2). — De tous les Mam- (1) Sujets du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. (2) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. —40 — mifères ce sont les Périssodactyles qui possèdent l'in- dice sternal le plus élevé. Ceci est en rapport avec l’aplatissement latéral de leur thorax (indice thora- cique très bas), l’absence de clavicules et Ja simplicité des mouvements de leurs membres antérieurs qui, selon l'expression de M. X. LESBRE, fonctionnent « comme de simples colonnes de support » à rôle exclusivement locomoteur. Equus (1) (cheval, onagre, couagga, hémione, âne etc.) 10 Le rND020 TS Tapirus ..... ...o..oosoosoooesee 8 ù 0396 0,015 397,7 RRINOCOLOS,. ceci esse 4 0,0857 0,0395 217 7° Ong. Artiodactyles (2) — Ce sont encore des animaux à indice sternal élevé, de francs quadrupèdes. Cet indice n’atteint pas cependant chez eux (sauf en ce qui concerne les Arliodactyles pachydermes) celuisi considérable des Périssodactyles. SUR deuees So asseebe Sale able seine 3: 100,027,10,016 "162; Hippopotamus..................... 4 0,0822 0,040 205,5 Chez les Ruminants l'indice est beaucoup moins considérable. Camélidés | Camelus......,...... . Giraffidés | Camelopardalis RU Moschidés | Tragulus Stanleyanus.. ( Cervulus muntjac..,.. { C. virginalis .,........ 0,031 0,043 72,5 0,039 0,045 86,6 0,006 0,005 120 0,013 0,012 108,3 Cervidés... 0,011 0,010 110 Fe be kb 0 CO (4) Les animaux constituant ce genre, étant de tailles très diffé- rentes les uns des autres, nous n’avons pu songer à donner les moyen- nes de leurs diamètres sternaux. (2) Sujets des Muséums de Paris etde Lyon. de — Megaceros hibernicus . 14 0,052 Cervus dama ......... 2 0,0195 C'ARIGERM 2... secte 14 0,051 Chiaranduss... 7... 2 0,0245 Cervidés... ! C. canadensis ........ 1 0,039 C'EAriatotelis.. -...4.. 3%/0:031 C. elaphus........... 14 9,027 | Elaphurus Davidianus. 1 0,025 | Panoliaeldu.:-:.... . 427; 0,047 Rupicapra tragus ..... 1 0,018 Saïga tartarica........ 1260019 Antilopidés { Oryx leucoryx ........ 1: 0,025 Antilope cervicapra ... 4/# 0,012 \ Antilope gnu......... 1:°10,030/ | Capra aegagrus....... 1 0,014 C. hircus (de Syrie) ... 4. 0,0135 Hirceus membricus...,. 1 0,014 Pi ÉANANIREr co. lee 470012 Ovidés .... | Ovis (à grosse queue). 2 0,0125 Ovis aries........ee 1 0,020 O.musimon.........e 2 0,016 Ibex 0.0 s... 2 0072 / Bubalus.............. 6 0,0515 ONIDOS. 2 eee tee 1 0,044 | Bos taurus (domestiq.) 2:0,:0,057 Bovides 2140 Binding. e. 40 ae ee 1 0,049 | BB; HAUEUS UE... 1 0,064 Bisons americanus..,. 3 0,086 \ B. europaeus ...,..... 2 0,070 0,056 0,0185 0,040 0,0235 0,037 0,026 0,027 0,025 0,016 0,020 0,017 0,018 0,010 0,027 0,014 0,0132 0,012 0,009 0,013 0,020 0,016 0,0205 0,045 0,040 0,045 0,025 0,036 0,0433 0,033 92.8 105,1 127,5 104,2 103,4 119,2 100 100 106,2 90 411,7 138,8 120 114,1 100 101,8 116,6 133,3 96,1 100 100 107,3 114,4 110 126,4 196 177 198,4 212,1 Les Suidés et surtout les Hippopotamidés sont les seuls parmi les Artiodactyles qui, par l'élévation de leur indice sternal, se rapprochent des Périssodac- tyles. Is ont d’ailleurs des affinités phylogénétiques bien connues avec ces derniers ; la forme et les dimen. sions de leur sternum constituent un caractère de plus à ajouter à tant d’autres, permettant de les rap- procher des Périssodactyles. 40 — Quant aux Ruminants, si l’on met à par les deux groupes aberrants des Camélidés et des Giraffidés on voit se constituer une série descendante d’abord des Moschidés aux Bovidés, puis ascendante tout d’un coup avec les Bisons. Tragulus et cervulus............... Tasse San ue 110 à 130 Antilopidés.........sse.sss..sesse.sesssesseseese 110 à 130 ( Baies be-- eee. ÉOREE OË DES ru le) Bovidés... À Bœufs domestiques ....... SAC EE 120 | BiRONS ec NE ae éolatellalers à .. 180 à 200 Parmi les Bovidés ce sont les Buffles qui possèdent l'indice sternal le plus inférieur; viennent ensuite nos races de Bœufs domestiques et enfin les Bisons. Ces derniers possèdent, sur la face antérieure de leur ma- nubrium, une crête longitudinale considérable qui lui donne une disposition en carène. Cette crête, ébauchée seulement chez les Bœufs est nulle chez les Buffles. D'après la forme du manubrium seul on voit donc que le genre Bubalus constitue le passage entre les Antilopes et le genre Bos ; le Bison restant en dehors. Il est d’ailleurs généralement admis que ce dernier, parti du même point que le Bœuf a subi une évolution parallèle mais dans un autre sens. Voici d’ailleurs, d’après ZITTEL[1311, la généalogie probable des Ruminants. Suidae Rae Tragulidae Cervulinae PA PA iotloilee Ovidae Bovidae. D'une façon générale pour les Artiodactyles le ster- num s’aplatit donc du Porc au Cerf et du Porc au Bœuf (exception faite pour la catégorie des Bisontins). 8 Ong. Proboscidiens (1). — Comme les précédents, ces animaux possèdent un sternum aplati latérale- ment et conséquemment un indice sternal élevé. BIophas ne Nec Secooouue 4°#0,08 51009 160 9° Ong. Hyracoïdes (2). — L’Hyrax, quoique classé parmi les Ongulés, possède un sternum rappelant celui des Rongeurs. On ne doit point s’en étonner, ce petit animal constituant par tous ses caractères un type aberrant dans la classification zoologique. Les uns le rangent parmi les Proboscidiens, d’autres s'appuyant sur la forme de ses molaires le rapprochent du Rhino- céros, d’autres enfin, considérant sa manière de vivre et son aspect extérieur général, le placent près des Rongeurs. HYTAL ere. Scores 2 0,035 0,035 100 10° Rongeurs (3). — On peut diviser les Rongeurs en Rongeurs à clavicules incomplètes et en Rongeurs à clavicules complètes. Les premiers comprennent les Subungulata et les Léporidés (le Lagomys cependant, parmi les Léporidés, possède des clavicules bien déve- (1) Sujet du Muséum de Paris. (2) Sujets du Muséum de Lyon. (3) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. NES loppés). Les seconds comprennent tous les autres Rongeurs. Conformément à la règle, les Subungulata et les Léporidés ont un indice sternal élevé, les autres Ron- geurs un indice sternal très bas. (AYArRenE capybara 0,030 0,008 175 Subungulatai Coelogenys........... 0,006 0,005 120 | Cavia cobaya......... 0,003 0,003 100 Léporidés | Lepus....... tee 0,005 0,004 125 0,006 0,005 120 0,007 0,006 116,6 Octodontidés | Myopotamus coypus. 0,004 0,005 80 2 2 1 4 ( Hystrix cristata....... 1 1 1 Lagostomidés | Lagostomus viscachia. 1 0,006 0,007 85,7 2 1 1 1 1 1 1 Hystricidés l ACanthiOnRe re eee 0,001 0,004 100 0,001 0,001 100 0,0015 0,0013 100 0,006 0,008 75 0,003 0,003 100 0,004 0,005 80 0,004 0,004 100 Dipopidés | Dipus sagitta......... (Must rattus......0.... Muridés... | (M: decumanus. 1. Castoridés |: Castor fiber... ..... / Sciurus vulgaris...... Sciuridés.. \ Arctomys monax...... | Pteromys petaurista... D’après ces quelques chiffres on peut voir que l’in- dice oscille autour de 100 chez les Rongeurs claviculés tandis qu'il est considérablement plus élevé chez les non claviculés. Il aurait été intéressant de calcuier l'indice sternal du Lagomys corsicanus, malheureuse- ment nous n’avons pu nous en procurer de spécimen. Cette espèce, formant le passage des Rongeurs clavi- culés aux Léporidés, doit avoir évidemment un indice sternal intermédiaire. L’Hydrochoerus capybara, qui par beaucoup de ses caractères se rapproche des On- gulés, a un indice sternal égal à 175, ce qui constitue encore un point de rapprochement de plus avec les Périssodactyles et les Artiodactyles pachydermes. — RE Voici, d’après les données de l'indice sternal, l’ordre dans lequel nous proposons de classer les Rongeurs, ordre qui nous, semble devoir être en rapport avec la phylogénie de ces animaux. Rongeurs ClAvViChlés. 2.4 526 een este RAC RIDE ER 109 Léporidés. Lazomys (qui possède encore une clavicule complète) Autres léporidés (à clavicules incomplètes). ........ 120 Subungulata. Subungulata divers : Coelogenys, Dasyprocta (cla- vicules très incomplètes) ............. :.100,2120 Hydrochoerus capybara ...., SORA NAME Sas meus 175 Ce dernier servant de transition entre les Ron- geurs et les Ongulés. 11° Insectivores (1). — Ce sont des animaux à clavicules et dontla base du manubrium est à peu près carrée de section comme cela existe d’ailleurs dans un groupe voisin, celui des Lémuridés. Côntotes Be1OBA. 1047018, side co oies ste 2 0,0028 0,003 91,7 Erinaceus europaeus:: 2.3.4... ; 1 0,003 0,003 100 Macroscelideséypus.-.....:te0 te. 1 0,0009 0,0009 100 DOECRIATANANS es eee sceses ces c'e 0 «le 1 0,00083 0,0008 100 Talpa europaea...... RTE PRET 3 0,003 0,002 150 Chez la Taupe, l'élévation de l'indice sternal est due à la crête antérieure du manubrium qui existe encore quelque peu au point où nous effectuons nos mensu- rations (2). (1) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. (2) Nos chiffres sont peut-être dans ce groupe d'animaux un peu moins rigoureusement exacts que dans les autres, vu l’exiguité des pièces et la difficulté d'opération qui en est la conséquence, ER TE 42 Chéiroptères (1). — Ils constituent, d’après Huxzey, un rameau latéral des /nsectivores qui se serait séparé de la souche dès le crétacé. Ils devraient donc régulièrement avoir le sternum des /nsectivores si une adaptation à des fonctions spéciales n'était venue y apporter des modifications : le développement considérable des muscles pectoraux, moteurs du mem- bre antérieur dans l’action du vol, a fait naître, sur la ligne médiane du sternum de ces animaux, un véritable bréchet analogue à celui des oiseaux. De cela il s’en- suit que le sternum des Chéiroptères est augmenté d'épaisseur sur la ligne médiane et que, conséquem- ment, l'indice sternal deviendrait plus fortqu’il ne l’est chez les Insectivores si la spécialisation des membres antérieurs pour le vol, le développement de la clavicule et conséquemment l'augmentation de lindice thora- cique n’avaient amené un élargissement de la base du manubrium. Ces deux influences contraires se contre- balançant (et le bréchet étant d’ailleurs très atténué au point où nous effectuons nos mensurations), il s'ensuit que l'indice sternal des Chéiroptères arrive malgré tout à être à peu près celui des Znsectivores. Molossus..... RTE PR PE OO ie 420,001 0,001/#4100 PTETOpDUS eee mestine assise es 3 0,0053 0,0041 120 Si on supprime la crête médiane et qu’on effectue les mensurations sur le sternum ainsi transformé, on obtient un indice sternal inférieur à 100, variant de 80 à 90 et parfaitement en rapport avec le développement (1) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. AGREE de la clavicule, l’aplatissement antéro-postérieur du thorax et la fonction des membres antérieurs. 13° Carnassiers (1). — Ce sont des animaux dépour- vus de clavicules, mais chez qui les membres anté- rieurs, destinés principalement à la marche, servent aussi parfois soit à grimper, soit à déchirer la proie. La section de leur manubrium à sa base est à peu près carrée et par conséquent égale à 100 environ. BFOCVOR FE: ----c. 2 0,0045 0,0055 81,8 NasuA = reset 2 0,005 0,006 83,3 Ursidés } Ursus syriacus ....... 1 0,025 0,028 89,3 ir NU Smaritonus.. 12.5. 1,720:018 #10:020 00.90 DÉFarcios Pere 2 0,0215 0,028 80,3 MU-Pmalayanus:: 0... 12 ,/0:011® 0 01177100 PULONIUS UE... eee 3 (0,0035 0,0021 109,3 Mustelhe nent." 2 0,003 0,0024 125 Martes abietum....... 14 0,004 0,0035 114,2 Mustélidés { Gulo borealis ......... 1 0,006 0,006 100 Meles taxus ......... . 1 0,008 0,008 100 Enhydris lutris....... 1 0,009 0,009 100 \ Lutra vulgaris... ...... 14 0,006 0,007 116,6 : , . ( Herpestes griseus..... 1 0,002 0,002 100 FHTEUE ESS Re AUS me AR 1 0,002 0,002 100 Canidés ( Canis familiaris et lupus 7 0,009 0,0128 70 *** ( C. aureus et vulpes... 5 0,0058 0,0062 93,5 Hyaenidés | Hyaena striata.....,.. 3 0,0126 0,014 90,4 MINE TEE SRE AE 2/110:018% "0,022 7818 HÉSHIRFIS css 3 0,0213 0,0216 98,4 TA HADardUS. +... 2: 0,011 0,011 100 ÉECRRON a a D 1 0,015 O,011 136,3 F. catus et autres peti- | tes espèces ...... . 7 0,054 0,058 92,6 D’après ce tableau on peut voir que l'indice sternal inférieur à 100 chez les Ursidés, les Canidés et les (1) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. rev Hyaenidés, atteint ce nombre chez les Viverridés et s'élève progressivement, avec les Mustélidés et les Félidés, jusqu’à 120 ou 130 environ. Cet ordre crois- sant établi par notre indice est d'accord avec celui généralement admis dans les classifications : les Ursi- dés et les Canidés sont en effet les moins parfaits des Carnassiers qui atteignent leur maximum de perfection avec les F'élidés. De plus, il est intéressant de remar- quer que les Ursidés qui ont l’indice sternal le plus inférieur sont aussi parmi les Carnassiers ceux chez qui les membres antérieurs sont le plus mobile dans tous les sens, chez qui la main est le mieux développée; les seuls enfin qui usent parfois de la marche bipède. 14 Pinnipèdes (1). — L'indice sternal des Car- nassiers Pinnipèdes diffère peu de celui des f'issipèdes. PDOCR Re ee -ecresecemeeseeeess 3 + 0,013:%10,015 "872 Ra (0,047 0,042 111,9 Ofatis ubalas teen. once 2 Ü 0,025 0,026 99 Trichechus rosmarus........,...... 1 0,059 0,054 109,2 45° Brosimiens (2). — La quadrupédité dimi- nuant, et la clavicule faisant son apparition, l'indice tend à s’abaisser. Cheiromys madagascariensis.....,.. 14 0,005 0,006 83,3 Loris gracilis............ Sa TES iRR 1 0,002 0,002 100 Lemur se RNA ARE ee... 2 0,005 0,0055 99,6 (1) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. (2) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. mL — 99 — 16° Simiens inférieurs (1). — Ces animaux ont sur les précédents des caractères indiscutables de supério- rité (apparition de la cloison temporo-orbitaire, ab- sence du trou sus-épitrochléen etc.) ; ajoutons à ces caractères la forme de leur sternum qui dénote une quadrupédité moindre. Arctopithèques | Hapale jacchus... 1 0,001 0,001 100 Platyrrhi- ( Nyctipithecus trivirgatus 1 0,002 0,004 50 HiPHI ELU CODUS eue nent cave . 3 0,0036 0,0083 44 / Semnopithecus ........ 3 0,0073 0,0113 64,6 Gercapithecush. 6... 3 0,007 0,0102 65,6 Catarrhi = Ÿ Inuus sylvanus... ... to 2 0,005 0,0065 76,9 niens.. RHPSUS sieur 1 0,005 0,008 75 DMacacusa tisse 4 0,0052 0,008 65,6 Cynocephalus hamadryas 1 0,006 0,010 60 Le tableau ci-dessus permet de se rendre compte que, parmi les Singes, ce sont en somme les Platyr- rhiniens qui, par leur indice sternal tout comme par leur indice thoracique d’ailleurs, sont les plus éloignés des Carnassiers et les plus rapprochés des Singes supérieurs et de l'Homme. Quant aux Catarrhiniens qui, d'après H&cKkEL, au- raient donné naissance aux Anthropoides, ils forment, au point de vue spécial où nous nous plaçons, la tran- sition entre les Anthropoïdes et les Carnassiers véri- tables vers lesquels ils semblent d’ailleurs tendre, en vertu d’une évolution régressive, tant par leurs carac- tères anatomiques (leur dentition particulièrement) que par leur station et leur démarche qui est le plus (1) Sujets des Muséums de Paris et de Lyon. M pp souvent quadrupède, la main étant posée à plat sur le sol. 17 Anthropoïdes (1). — Avec les Anthropoides la quadrupédité dominuant l'indice sternal s’abaisse encore. Gibbon ..... CE RE RE .….. 5 0,0066 0,0224 29,5 Gore. la AN Re Re 11 O0,0113 0,0574 19,7 OTADE on RAR Her .… 2 0,006 0,0465 12,8 Chimpanzés... DCR UE 20 0,0108 0.029 37,1 On peut être surpris de voir de telles variations de l'indice sternal exister chez les différents genres d’An- thropoides. Le Gibbon et le Gorille ont, en effet, un in- dice encore inférieur à celui de l’homme (l'indice de l'Orang n’a pu malheureusement être basé sur un nombre de mensurations suffisantes). Le Chimpanzé possède un indice supérieur à celui des autres An- thropoides et de l'Homme, compris entre les deux limites extrêmes de 30 et 45. Il constitue donc la transition en- tre les autres Anthropoides et l'Homme d’une part, et les singes inférieurs (Catarrhiniens et Platyrrhiniens) de l’autre. Ceci serait encore bien plus évident si nos men- surations avaient été prises en un autre point, au milieu de la deuxième sternèbre par exemple. (1) Les Anthropoïdes mesurés sont pour la plupart ceux qui com- posent la magnifique collection du Muséum de Lyon. Nous y avons ajouté, principalement pour le genre Hylobates, quelques squelettes appartenant au Muséum de Paris. as > PRE D’après ce que l’on sait du Chimpanzé en général, il ressortirait en effet que cet animal serait plus quadru- pède que le Gibbon et le Gorille. Le premier,qui d’ailleurs possède seul une courbure cervicale du rachis, marche debout comme l’homme, les bras en croix, les mains pendantes et les genoux fléchis. Jamais et sous aucun prétexte ses membres antérieurs ne touchent le sol. Ce serait d’ailleurs à ce point de vue le premier des anthropoïdes. Le Gorille, quoique beaucoup plus qua- drupède que le précédent, se dresse cependant vo- lontiers surtout lorsqu'il combat contre l’homme. Quant au Chimpanzé il n’est bipède que par hasard, marchant d'ordinaire à quatre pattes en appuyant la face dorsale de ses mains sur le sol. Notre indice corrobore pleinement ces observations en faisant du (‘himpanzé le type de passage entre les Anthropoïdes et les Singes inférieurs 18° Homme (1). — L’Æomme étant le plus parfait des bipèdes a un indice sternal très ;bas. Cet indice est de beaucoup inférieur à celui du Chimpanzé; ceux du Gibbon et du Gorille seuls sont encore moins consi- dérables. Chez l’Européen, l'indice sternal d’épaisseur moyen est de 32,4. Il varie entre les deux limites extrêmes (1) Pour les sujets européens nos recherches ont porté sur 35 su- jets adultes de différents âges dont les squelettes se trouvent à la Faculté de Médecine de Lyon (20), au Musée Broca de Paris (10) et aux galeries d’Anthropologie du Muséum de Paris (5). Les sujets de races exotiques, mesurés par nous, appartiennent tous aux galeries d’Anthropologie du Muséum de Paris. R. A. 5. At de 28 et de 40. Chez l'Homme, il est de 32,5 chez la Femme de34,9. Il est plus élevé dans les races infé- rieures comme permet de s’en rendre compte le tableau suivant. (Les quelques exceptions apportées sont surtout dues à la présence des squelettes féminins qui, comme nous l’avons déjà dit, ont un indice sternal également supérieur.) AUSDEANENSE- Ee-Csrecrno verre : 310,012: 70,028 42,8 Negritos des Philippines......,.... 61 10/0110 02672420 Indigènes de Nouvelle-Bretagne .... 2 0,0125 0,036 36,1 NeéosHebridais-- eee re-eecce 125:0/012 1007082 37,8 Insulaires de Loyalty. "5... 3 0,0116 0,027 42,6 Néo-Caledoniens .............e ee 62 0:012:2:0/035 36,1 Vitions RER RECU CCR e reel 110,015 #4%0;037 35,1 Hottentots One Dencreerec 200011507026 44,2 Indigènes de Sumatra.........,..... 1UMO 0110/0051 39,4 Océaniens divers (Philippines, Iles de Pâques, Nouka-Hiva).........,.. 41 0,012 0,034 35,6 Néo-Zélandais........ d'otons ile ere rdieie 4 0,012 0,035 33,4 Neores diVES e-meee-scesscherscret 91 220:0111%:0/031 36,2 JAPONAIS ET. 2. ces SD eine elete Ne e 5 0,0115 0,0338 34,4 ANNAMILES eee. : 6 0,011 0,0323 34 GRINDIS ECC RAUEERETE AR ES CO VIE 44 :0,012:210/033 36,3 Esquimaux...... SHece escecvlaiee 4 0,012 0,0352 34 Califonniens eme depeetaece 6 0,011 0,0338 33 Anciens indigènes du Mexique...... 3404/0012 0,029 40,9 Anciens indigènes de l'Amérique du Sud (Pérou, Venezuela, Guyane, Brésil).:.%.. SÉRIE OC 20%,10,0117%10,0328 04557 PUB RIONS, Sms slip ee eee 6%#%0,01111:0;032 34,8 EÉSYPEENS. re Rerectesetie secte 7 (0,0115 0,0328: 38,2 Kapylos 5 RER nee cc coecae 1 20/011/1#0;022 34,3 ATADOS ser de ss celte le or te 5: 0,018 :0,0324 56,4 Éindons RSR e EC ere certe 2:::0:010 :0;035 28,6 Européens. cenrs ste sole 35 0,011 0,034 32,4 D’après tout ce qui précède on peut voir qu’au point de vue de leur indice sternal les mammifères peuvent se diviser en trois groupes : 50 Les Pachysterniens ou animaux à sternum épais. Les Mésatislerniens ou animaux chez qui le sternum a une section à peu près carrée. Les Platysterniens ou animaux à sternum mince et applati d'avant en arrière (l'animal étant supposé dressé). Les premiers sont des animaux essentiellement quadrupèdes et chez qui les membres antérieurs servent exclusivement à la marche. Ils ont un thorax applati latéralement tout comme leur sternum et con- séquemment un indice thoracique très faible (56 pour les Ruminants. Ils sont dépourvus de clavicules. Leur indice sternal varie entre 400 et 100, Ils comprennent : les Ongulés, Périssodactyles et Artiodactyles, les Pro- boscidiens et enfin, parmi les Rongeurs, certains Subun- gulata comme l’Hydrochoerus Capybara. Parmi les Pachyslerniens ceux qui possèdent l'indice sternal le plus fort sont les Tapiridés et les Equidés. Les Mésatisterniens peuvent se diviser en deux caté- gories : les animaux qui font partie de la première Sont ordinairement dépourvus de clavicules. Leurs membres antérieurs sont principalement organisés pour la marche et ils ne s’en servent qu'accidentel- lement pour d’autres usages (grimper aux arbres ou dilacérer une proie). Leur indice thoracique est plus élevé que celui des Pachysterniens (76 pour les Carnassiers). Ils comprennent : les Marsupiaux, les Hyracoides, les Rongeurs (1), les Insectivores (claviculés) (1) Il est à remarquer que les Rongeurs et plus principalement certains d'entre eux à clavicules complètes (Sciuridés, Castoridés, etc) sont plus Platysterniens que les Carnassiers par exemple qui consti- —b0r— et les Carnassiers. Les Mésatisterniens de la deuxième catégorie comprennent des animaux à clavicules com- plètes, chez qui les membres antérieurs, munis d’une main préhensile, ne servent qu’accidentellement à la marche. Leur indice thoracique est supérieur à celui des Mésatisterniens de la première catégorie (86 pour les Lémuriens, 98 pour les Cébiens, 86 pour les Pithé- ciens). Ils comprennent : les Lémuriens, les Platyrrhi- niens et les Catarrhiniens. L'indice sternal des Mésatis- terniens varie entre 120 et 60, ce dernier chiffre n’étant atteint que par les animaux de la deuxième catégorie. Les Platysterniens sont des animaux à marche bipède. (Quelques-uns d’entre eux affectionnent, il est vrai, parfois la marche quadrupède.) Chez tous la main est complètement développée et préhensile. La clavi- cule estcomplète, l’apophyse coracoïde très marquée, le thorax aplati d'avant en arrière et l’indice thoracique par conséquent considérable (112 pour les Anthro- poides, 127 pour l'Homme). Leur indice sternal varie entre 20 et 60. Ils comprennent les Anthropoides et l'Homme. Au point de vue phylogénétique la discussion de la valeur de l'indice sternal nous amène à des considé- rations qui ont le plus souvent pour effet de mettre nos résultats en rapport avec les théories le plus gé- néralement admises. tuent le type des Mésatisterniens. En effet, ils se servent de leurs membres antérieurs pour des usages beaucoup plus multiples que les Mésatisterniens vrais. Ils pourraient à bon droit être considérés comme formant la transition entre la première et la deuxième catégorie des Mésatisterniens, — 01 Des Marsupiaux polyprotodontes munis d’une clavicule complète sont considérés d'ordinaire comme les ancêtres des Znsectivores d’une part et des Lému- ridés de l’autre. Ces derniers auraient donné, d’après Hæcxer, d’une part, les Platyrrhiniens et, d'autre part, les Catarrhiniens qui eux-mêmes auraient été les ancè- tres des Anthropoïdes, dont une espèce, aujourd’hui disparue et probablement voisine de l’Hylobates, peut- être le Pithecanthropus erectus de Dugors, aurait donné naissance à l’homme. L'étude de notre indice corro- bore pleinement les idées de Hæcker. L'indice sternal tend, en effet, à s’abaisser du Marsupial cla- viculé à l'Homme, en même temps que l'indice thora- cique devient plusélevé et l'attitude normale plusbipède. Au contraire du Marsupial à l’Insectivore l'indice tend à s'élever. Le Jérisson, par exemple, est en effet plus quadrupède que le Sarigue. De là il s’ensuit que les Insectivores auraient subi, au point de vue de l'attitude et de la marche, une évolution régressive attestée par leur indice sternal; les Lémuriens ayant au contraire évolué dans le sens du progrès. Du Lémurien au Platyrrhinien comme du Lémurien au Catarrhinien l'indice sternal s’abaisse, et il atteint un minimum encore plus bas chez le Platyrrhinien que chez le Catarrhinien. Autrement dit le premier serait, au point de vue qui nous occupe, supérieur au second. Quoiqu’inférieurs au point de vue intellectuel, les singes du Nouveau-Monde sont cependant supérieurs par de nombreux caractères à ceux de l’ancien (Apla- tissement du visage. Absence de callosités fessières. Moins grande longueur des canines. Vie arboricole). — 0602 — De l'étude de notre indice il ressort un nouveau caractère de supériorité à ajouter à l'actif des singes Platyrrhiniens. Quant aux Catarrhiniens, nos ancêtres directs, ils semblent si fort éloignés de nous que l’on pourrait peut-être supposer qu'ils subissent aujourd'hui une transformation lente de leur cage thoracique en rap- port ayec l'état de quadrupède auquel ils semblent tendre à retourner. Notre indice nous montre encore de plus qu’au point de vue du sternum le Chimpanzé est, de tous les Anthropoides, celui qui se rapproche le plus de l’an- cêtre Catarrhinien. Sa démarche, comme nous l'avons dit plus haut, est en faveur de notre hypothèse. Par l'indice sternal et la forme du sternum le Gibbon se rapproche de l’homme dont l'ancêtre d’ailleurs devait appartenir à un genre voisin. De même que les Marsupiaux polyprotodontes clavi- culés ont donné naissance aux Jnsectivores et aux Lémuriens, de même les Polyprotodontes non clavi- culés ont donné naissance aux Carnassiers par l’inter- médiaire des Créodontes. Le sternum des Marsupiaux carnivores non claviculés actuels a en effet le même indice et la même forme que celui des Carnivores pla- centaires. Notre indice sternal nous montre encore une des- cendance bien nette des Ongulés aux Rongeurs. Parmi ces derniers les Subungulata et parmi eux l’Hydro- choerus capybara présentent un sternum aplati latérale- ment avec indice considérable (175). Cet indice diminue avec les Léporidés (125). Il diminue encore avec PRIT EE Ce EP CEE PR $ 274 09 les Muridés, Octodontidés, etc..., pour atteindre son minimum avec les Sciuridés et les Castoridés (80). En même temps que cet indice diminue la clavicule se développe (nulle chez les Ongulés, incomplète chez les Subunqulata et les Léporidés, complète et puis- sante chez les Castoridés), les membres antérieurs se décollent du tronc et s’habituent à des mouvements variés (transport de la nourriture jusqu’à la bouche, vie arborivole) et l'animal enfin affectionne parfois l'attitude bipède. Les variations de notre indice sternal suivent donc les degrés de la descendance des Rongeurs. De même pour les Artiodactyles : d’après les théories généralement admises, les Suidés auraient donné naissance par l'intermédiaire des Anoplothéridés aux Moschidés qui eux-mêmes auraient donné naissance aux Cervulinés. Ces derniers, en perdant leurs canines, auraient donné les Cervidés et les Antilopidés dont les descendants seraient les Ovidés et les Bovidés. Comme nous l’avons déjà dit plus haut, notre indice sternal décroît du Porc au Cerfet du Porc au Bœuf, fournis- sant encore un argument de plus à la probabilité de cette généalogie. CHAPITRE III. ARTICULATIONS DU STERNUM. Les renseignements bibliographiques sur ce point, étant très peu considérables, nous serons ici réduits à nos propres ressources et à nos seules observations, dont une partie a trait à des squelettes, l’autre à des dissections, malheureusement trop peu nombreuses. Leur nombre relativement restreint nous forcera à être incomplet, principalement sur tout ce qui a trait aux ligaments articulaires. Ces ligaments seront dé- crits avec soin chez l’homme, et les différences seront simplement notées chez les divers animaux que nous avons pu nous procurer. Nous écartant de notre plan habituel, qui consiste à suivre la série phylogénétique de bas en haut, nous commencerons dans le deuxième article de ce cha- pitre notre étude par l’homme, le seul chez lequel, grâce à un nombre suffisant de dissections, nous ayons pu la faire complètement et nous descendrons de ce point de départ les différents degrés de l'échelle des Mammifères. Cette infraction à la règle est faite dans l'intérêt de la bonne intelligence du sujet. dy ss Dans un premier article nous étudierons les sur- faces articulaires ; dans un deuxième les ligaments. ARTICLE I. SURFACES ARTICULAIRES, Les différentes articulations qui réunissent les piè- ces du sternum les unes aux autres et les relient aux pièces avoisinantes du squelette, sont les sui- vantes : a) Articulations intersternébralas, qui comprennent : 4° l'articulation manubrio-mésosternale (homme) ; 2% L'articulation mésosterno-xiphisternale(homme); 3° Les articulations intersternébrales proprement dites. b) Articulation sterno-claviculaire, qui manque quel- quefois lorsque la clavicule osseuse est absente ou lorsqu'elle n’atteint pas le sternum. Dans ce dernier cas, la clavicule incluse dans le mastoïdo-huméral peut se prolonger jusqu’à l’extrémité antérieure du manubrium par un petit ligament, comme chez les Léporidés par exemple. c) Articulations chondro-sternales, situées toutes, sauf la première qui se trouve placée sur les bords du manubrium, au niveau des articulations intersterné- brales. Normalement il n’y en a pas sur le bord de l’appendice xiphoïde. Nous allons étudier ces différentes articulations dans la série des Mammifères. PAT RL $ 1. — Monotrèmes. Le sternum des animaux de cet ordre se compose de quatre pièces, si l’on fait abstraction de l’appendice xiphoïde et des pièces supérieures, coracoïde, préco- racoïde, etc., qui ne fait pas partie du sternum costal. Chacune de ces pièces correspond à une sternèbre, seule la dernière, la plus postérieure, correspond à deux sternèbres que nous n'avons jamais trouvées séparées sur les huit squelettes de Monotrèmes de difré- rents âges, qu'il nous été donné d'examiner. Ces pièces sont disposées en file et séparées les unes des autres par des disques cartilagineux, relativement peu épais et qui ne devaient permettre que des mouvements très restreints pendant la vie. Ces dis- ques cartilagineux sont au nombre de quatre chez l’'Echidné, de trois chez l’Ornithorhynque, à cause de l'absence du xiphisternum. Tous doivent être pleinset semblables les uns aux autres, quoique chez certains sujets larticulation manubrio-mésosternale paraisse peut-être un peu plus mobile que les autres arti- culations intersternébrales. Les trois premiers sont à peu près identiques par les dimensions; le qua- trième (Æchidné) plus petit que les autres, est réduit surtout inférieurement (l’animal étant supposé placé dans la situation normale de la marche), ce qui tient à ce que l’appendice xiphoïde ne s’articule ‘chez ces animaux, comme chez tous les Mammifères en général, qu'avec la moitié supérieure de la base du mésoster- num. Ces disques cartilagineux doivent être sujets à disparaître peu à peu avec l’âge par suite de la synos- tose des sternèbres. É OUR Les Monotrèmes sont munis de clavicules, mais ces clavicules ne s’articulent pas directement avec le ster- num. Elles sont en rapport avec un épisternum ou interclaviculaire en forme de T, disposition analogue à celle que l’on rencontre chez les Sauriens, Les bran- ches transversales de cet épisternum sont très longues sans atteindre cependant le scapulum. Les clavicules reposent sur leur face antérieure et semblent s’y mou- ler. Elles ne se rejoignent pas sur la ligne médiane. Cette articulation épisterno-claviculaire est une simple synarthrose qui disparaît très vite. Sur huit squelettes de Monotrèmes nous n’en avons constaté la présence que deux fois. L’épisternum est relié au manubrium sterni par une articulation probablement mobile chez l’animal recouvert de ses parties molles. Les articulations du coracoïde avec le manubrium et du postomosternum avec le manubrium, doivent être aussi des articulations légèrement mobiles. L'Echidné, ainsi que l’Ornithorhynque, ne possède que six côtes atteignant le sternum, bien que le nom- bre total des arcs costaux soit de seize pour l’Echidné et de dix-sept pour l’Ornithorhynque. I] s'ensuit que le nombre des articulations chondro-sternales est de douze pour chacun de ces animaux, c’est-à-dire six de chaque côté du sternum. D'après MEcKkEL [75], chez les Monotrèmes chaque côte ne serait pas contiguëà deux sternèbres, mais s’ar- ticulerait à une seule par des apophyses situées à la partie postérieure de cette dernière. De nos recher- ches personnelles, il découle que chez l’Echidné et l’Or- En ps nithorhynque, la première côte s'articule à l'angle supérieur du manubrium ; la deuxième en face de la première articulation intersternébrale ; la troisième sur une petite apophyse située à la partie toute postérieure de la deuxième sternèbre, légèrement en avant de l'articulation intersternébrale ; la quatrième sur une petite apophyse semblable à celle de la troi- sième sternèbre, mais située un peu plus antérieure- ment par rapport à l'articulation intersternébrale. Quant aux deux dernières côtes elles s’articulent avec les bords de la dernière pièce mésosternale corres- pondant aux sternèbres 4 et 5. Ces articulations chondro-sternales sont toutes très manifestement des diarthroses. $ 2 — Marsupiaux. Le sternum des Marsupiaux qui, comme forme, se rapproche beaucoup de celui des Insectivores et des Carnassiers se compose d’un certain nombre de pièces osseuses, en file, séparées par des disques cartilagi- neux, assez épais, tous semblables les uns aux autres et dont aucun ne possède vraisemblablement de ca- vités articulaires. Le premier de ces disques répond à l'union du manubrium et de la deuxième sternèbre. Le dernier, donnant insertion à la dernière des sterno- côtes quis’articule avec le sternum, setrouveplacé entre la dernière sternèbre et le xiphisternum. Le nombre des pièces osseuses du sternum, et par conséquent celui des disques cartilagineux, varie suivant les différentes espèces. Il y a par exemple, cinq disques PROS intersternébraux chez Macropus rufus et Didelphys virginianus, alors qu’il n’y en a que quatre chez Phascolomys wombat. L’appendice xiphoïde s’ar- ticule seulement avec la moitié supérieure de la base du mésosternum, disposition commune à tous les Mammifères. Il s'ensuit que le disque cartilagineux de l'articulation mésosterno-xiphisternale est considéra- blement réduit. Les Marsupiaux possèdent des clavicules. Seuls les Péramélidés et les Dasyuridés en sont dépourvus. L'articulation des clavicules avec la colonne sterné- brale présente une disposition particulière. Elle est en général très mobile et composée de tissu fibreux lâche, contenant un petit noyau cartilagineux dont nous avons constaté la présence chez Phalangista vul- pina où il est très net. Chez le Didelphys il est encore plus considérable; chez le Phascolomys et l’Halmaturus il l’est moins, restant accolé à l’extrémité proximale de la clavicule. W. K. PARKER [88] a représenté chez le Wombat, entre le sternum et ce petit noyau, une ébauche de cavité articulaire. Chez le Sarigue, il se développe, de chaque côté de cette pièce, une cavité synoviale très nette et est ainsi reproduite la disposi- tion qu’on observe chez l'Homme. D'après W. K. Par- KER, cette pièce serait le reliquat de l’omosternum des Batraciens (voy. fig. 30), et pour GEGENBAUR [41], elle aurait la signification d’un épisternum. Nous croyons devoir nous ranger à cette dernière opinion, l’omos- ternum étant représenté pour nous, par les os su- prasternaux. Les Marsupiaux possèdent un nombre de côtes ster- 50 2 nales variable suivant les espèces : sept chez Ma- cropus rufus, Didelphys virginianus, Thylacinus cyno- cephalus et Perameles nasutus; six chez Phascolomys wombat. La première s'articule avec les bords du manubrium, les suivantes avec les disques cartilagi- neux intersternébraux, l’avant-dernière avec les bords de la dernière pièce mésosternale qui, comme on le sait, correspond à deux sternèbres soudées de bonne heure. Ces articulations sont toutes très mobiles. Les squelettes de Marsupiaux que nous avons eus à notre disposition ne nous ont pas permis d'étudier les articulations chondro-sternales d’une façon plus mi- nutieuse, de voir si, par exemple, ce qui d’ailleurs est probable sauf pour la première, la tête de la sterno- côte était cunéiforme, s’il existait un ligament inter- osseux plus ou moins développé, comme chez les Car- nassiers, etc. $ 3. — Édentés. D'une façon générale les articulations intersterné- brales sont très mobiles chez les Edentés. D'après FLower [37], elles seraient généralement toutes cons- tituées par des diarthroses chez le Myrmecophaga et le Manis. Chez l'Orycteropus elles nous ont paru (sur un squelette du Muséum de Paris), être constituées par de simples disques cartilagineux donnant peu de mobilité à la colonne sternébrale. D’après FLOWER encore, elles seraient également des diarthroses chez les Dasypopidés et l'examen de quelques squelettes de Bradypus, nous a amené à supposer qu'il devait en être de même dans ce genre. A AE Parmi les Vermilinguia, le Myrmecophaga et le Manis manquent de clavicules. L'Orycteropus en possède s’ar- ticulant au sternum par une diarthrose très mobile, que nous n'avons malheureusement pas pu étudier sur l’animal revêtu de ses parties molles. Les Dasy- popidés sont également munis de clavicules très mobiles sur le sternum. Il en est de même des Bra- dypopidés. D'après PARKER [88], chez ces derniers, l'articulation sterno-claviculaire serait constituée par du tissu fibreux, lâche, contenant dans son épaisseur, un petit noyau cartilagineux, reste probable de l’épi- Sternum. Les Mégathéridés fossiles possédaient égale- ment des clavicules très mobiles. Les articulations chondro-sternales sont constituées chez les Edentés d’une façon toute particulière. Chez le Myrmecophaga, chaque sternèbre est constituée d’un corps proprement dit et d’une sorte d’apophyse ven- trale, disposition rappelant celle des corps verté- braux. Îl s'ensuit que chaque sternocôte est en rapport avec le Sternum, par deux articulations disposées comme le montre la figure 31; l’une, la supérieure, est en rapport avec l'articulation intersternébrale, l’autre, l’inférieure, est située sur l’apophyse ventrale de la sternèbre supérieure, ou entre les deux apo- physes ventrales. Les sternocôtes ne nous semblent pas se réunir sur la ligne médiane en avant du ster- num, comme l’a dit Mecxez [75]. Ces articulations sont des diarthroses. La première seule n’affecte pas la disposition précitée; elle est simple et sans cavité Synoviale d’après MeckeL. Elles sont au nombre de dix environ de chaque côté, chez le Myrmecophaga. Les 2 — Mégathéridés fossiles possédaient des articulations chondro-sternales, construites à peu près sur le type de celles du Myrmecophaga actuel. Chez le Manis et l’'Orycteropus elles sont simples. Chez les Dasypopidés et les Bradypopidés il en est de même. Klles sont au nombre de cinq chez les premiers et de neuf chez les seconds. Ce sont des diarthroses, sauf la première qui, chez les Bradypopidés semble être une synarthrose. Les têtes des sternocôtes sont, dans ces deux familles, arrondies et allongées de haut en bas, avec une cer- taine tendance à la duplication des cavités synoviales qui n’aboutit cependant pas à la disposition si nette du genre Myrmecophaga. Chez le Paresseux, les ster- nocôtes se réunissent parfois sur la ligne médiane, en écartant les sternèbres les unes des autres. $ 4. — Cétacés. Les articulations du plastron sternal sont bien dif- férentes chez les Cétacés suivant que l’on a affaire aux Mysticètes ou aux Cétodontes. Chez les Mysticètes, le sternum est formé d’une seule pièce osseuse et s'articule avec une seule paire de côtes. Il n’y a pas de clavicule. De là, il s'ensuit que les articulations de la région sternale, chez ces ani- maux, sont réduites à deux, situées de chaque côté du sternum. La côte, disent P. GERVAIS et VAN BENEDEN, s'articule avec le sternum sans intermédiaire de por- tion cartilagineuse. N'ayant point eu à notre disposi- tion de Mysticètes recouverts de leurs parties molles, nous n'avons pu vérifier l’exactitude ou non de cette ke er }, “ fi = — assertion. FLOWER, dans une note sur un Balaenop- tera borealis, nous montre les rapports de la première paire de côtes avec le sternum et, sur la figure qu’il donne, on peut parfaitement voir qu'il existe une courte sternocôte. Malheureusement, il ne donne pas de détails sur le mode d’articulation du sternum avec cette sternocôte. Un article de STRUTHERS sur le Balaenoptera musculus, nous apprend que, chez cet animal, la sternocôte est réduite à deux petites portions cartilagineuses, dont l’antérieure est reliée au sternum par du tissu fibreux. Les angles laté- raux de ce même sternum sont de plus réunis au corps des spondylocôtes, par des trousseaux fibreux ana- logues. Bien qu'il n’y ait pas de cavité synoviale, ie sternum est très mobile sur les arcs costaux (voy. fig. 32). Les Cétodontes diffèrent des Mysticètes en ce que leur sternum est formé de plusieurs pièces osseuses dont le nombre varie suivant les différentes espèces. Nous en avons compté quatre chez le Delphinus et le Globiocephalus, cinq chez le Monodon. D'une façon générale, le nombre des pièces osseuses varie dans les limites de quatre à six à peu près chez les Delphinidés. Il est environ de trois chez les Platanistidés (Inia et Platanista) ; et, parmi les Physétéridés, de cinq chez le Ziphius et le Berardius, de deux seulement chez le Physeter. Ces pièces osseuses sont séparées les unes des autres par des disques cartilagineux identiques et qui doivent disparaître au début de la vieillesse, par le fait de la synostose des sternèbres. Chez les deux squelettes de Monodon monoceras que nous avons R. A. 6, Fe — examinés au Muséum de Lyon, toutes !les pièces osseuses du sternum étaient soudées les unes aux autres; seule la dernière était libre et s’articulait probablement par une diarthrose, avec le reste de la colonne sternébrale. Cette dernière articulation intersternébrale est d’une façon générale, chez les Cé- tacés beaucoup plus mobile que les précédentes. Sou- vent (Ziphioides) ces articulations sont divisées en deux parties, par le fait de la présence, à leur niveau, d’une de ces perforations du sternum si communes chez les Cétacés. Dans l’atlas de P. GERVAIS et vAN BENEDEN, nous trouvons de nombreuses représenta- tions de cette particularité chez Hyperoodon Butzkopf, Ziphius cavirostris, Berardius Arnuxii, Oulodon Grayi. Les Cétodontes ne possèdent pas de clavicules. Chez eux, un certain nombre d’arcs costaux se ren- dent jusqu’au sternum. On en compte cinq chez le Delphinus et le Globiocéphalus; six chez le Monodon ; quatre chez le Physeter ; six chez le Ziphius; quatre chez le Platanista; trois chez l’Inia, etc., etc. Ces arcs costaux, ou mieux ces sternocôtes, s’articulent avec les bords du sternum par des diarthroses très libres. Ces articulations chondro-sternales se trouvent situées, à l'exception de la première, qui répond à l'angle antérieur du manubrium, au niveau des dis- ques intersternébraux, comme chez tous les Mammi- fères en général. Et si quelques-unes semblent par- fois déroger à cette règle, c’est que la pièce osseuse sur les bords de laquelle elles s’insèrent, était primi- tivement formée de sternèbres distinctes et séparées, synostosées prématurément. VEN 37 fr pe Au point de vue des articulations, le sternum de notre Delphinus Delphis présentait les particularités suivantes : il Se composait, comme il a été dit, de quatre pièces, dont un manubrium et trois pièces mésosternales. Entre le manubrium et la deuxième ster- nèbre, et entre la deuxième et la troisième sternèbre, se trouvaient des segments cartilagineux, semblables l’un à l’autre, sans cavité aucune, et qui ne donnaient aux articulations intersternébrales aucune mobilité. La troisième sternèbre s’articulait avec la quatrième, entièrement cartilagineuse, par une diarthrose très mobile. Cette quatrième sternèbre était formée de deux quadrilatères cartilagineux, représentant chacun une hémisternèbre et réunis l’un à l’autre par une sorte de symphyse. Les côtes sternales, au nombre de cinq, s'articulaient avec les bords du sternum par des diar- throses très mobiles. Ces articulations étaient ainsi faites : la surface articulaire était concave du côté du sternum, convexe du côté de la sternocôte. La pre- mière de ces articulations était oblongue, allongée d'avant en arrière. Aucune d'elles ne possédait de liga- ment interarticulaire. En arrière du sternum, la sixième côte se réunissait à son homologue du côté opposé par un trousseau ligamenteux transversal (voy. fig. 7). Chez notre Delphinus tursio, la troisième articula- tion intersternébrale était constituée par deux petites rainures, situés à l’intérieur de la masse cartilagi- neuse, dirigées d’arrière en avant, et ne se réunissant pas sur la ligne médiane. C’était vraisemblablement deux diarthroses en voie de formation. Les deux der- iToUe nières côtes se reliaient par des ligaments fibreux, très lâches à la dernière sternèbre (voy. fig. 51). $ 5. — Siréniens. Chez l’Halicore, le sternum se compose de deux piè- ces osseuses séparées l’une de l’autre par une zone cartilagineuse correspondant au mésosternum et aux articulations intersternébrales confondues. Cette zone cartilagineuse ne contient pas de cavités synoviales. Chez le Manatus il est formé d’une seule pièce osseuse correspondant au manubrium et au xiphisternum con- fondus. Les Siréniens, sont commeles Cétacés dépourvus de clavicules. L’Halicore possède trois ou quatre côtes sternales qui s’articulent avec la portion cartilagineuse médiane, probablement par des diarthroses quoique le sujet de cette espèce, examiné par nous au Muséum de Paris, n’ait pu nous en donner la certitude. Le Manatus possède généralementtrois paires de côtes s’articulans les unes près des autres avec les bords du sternum os- seux et très probablement par des diarthroses. $ 6. — Ongulés. Les Ongulés actuellement vivants (Périssodactyles Artiodactyles, Proboscidiens, Hyracoïdes) présentent, au point de vue des articulations de leur plastron sternal, de bien grandes différences entre eux. Leur point com- mun de ressemblance est l'absence de la clavicule. Nous les examinerons dans l’ordre ci-dessus énoncé. I 1° Perissodactyles. — Le sternum de ces animaux est formé d’un certain nombre de noyaux osseux enve- loppés d’une gangue cartilagineuse. Le tissu cartila- gineux interposé entre ces différents noyaux constitue les disques intersternébraux. Ces disques très nets dans la portion antérieure de l’os le sont moins dans la por- tion postérieure, où ils peuvent même arriver à dispa- raître complètement par le fait de la synostose souvent prématurée des noyaux d’ossification postérieurs. Ces disques ne possèdent pas de cavité bien nette et celui de l’articulation manubrio-mésosternale se prête aussi peu que les autres à la mobilité de la colonne. Cette disposition est identique chezle Tapir, le Rhinocéros et le Cheval. Très souvent, et dans l'extrême vieillesse, on ne constate la présence que d’un ou deux disques intersternébraux, les sternèbres postérieures étant toute en continuité osseuse les unes avec les autres. La pièce osseuse de l’appendice xiphoïde fait cons- tamment partie de ce tout osseux qui termine le ster- num en arrière ce qui entraîne la disparition de l’ar- ticulation mésosterno-xiphisternale. Les articulations chondro-sternales sont, d’après nos observations, au nombre de huit chez Tapirus ame- ricanus, de sept chez Rhinoceros Keitloa, de huit chez les Equidés. On peut donc dire que, d’une façon géné- rale, les Périssodactyles possèdent huit côtes sternales. Chez tous les articulations chondro-sternales sont des diarthroses très mobiles. La première identique chez les Tapiridés, les Rhinocéridés et les Equidés est ainsi faite. Elle se trouve placée à la base de l’apophyse traché- lienne ; chez les Equidés elle est située en avant du pre- 0 — mier noyau d'ossification du sternum en plein car- tilage ; chez les Tapiridés et les Rhinocéridés, elle empiète sur ce noyau d'ossification. Chez le Cheval et chez l’Ane, les deux articulations de la pre- mière côte avec le sternum communiquent pour n’en former qu'une seule. Dans la partie antérieure de cette articulation, il y a un petit diverticule synovial s’insinuant entreles deuxarcs costaux.Il n’existe pas en arrière. Au-dessus de cette articulation, les deux ster- nocôtes sont reliées l’une à l’autre par de forts liga- ments et une symphyse (Voy. fig. 35.) Les articula- tions suivantes sont situées vis-à-vis les disques inter- sternébraux, à l'exception des dernières qui sont placées sur les bords de la pièce osseuse qui termine le sternum et qui répond à un nombre plus ou moins considérable de sternèbres soudées. Nous n’avons pu étudier ces articulations avec autant de détails chez les Tapiridés et les Rhinocéridés que chez les Equidés. C'est donc sur ces derniers que vont porter les détails de notre description. Les surfaces articulaires sont allongées de haut en bas, concaves du côté du sternum, convexes du côté de la sternocôte. Les surfaces articulaires sternales les plus postérieures sont traverséeslongitudinalement par une sorte de crête qui se prolonge jusqu’à l’appendice xiphoïde et dont la présence est en relation avec la forme losangique de la coupe du sternum à ce niveau. Ces articulations sont d'autant plus rapprochées les unes des autres que l’on s'éloigne de la partie antérieure de l'os. Nous n’avons jamais constaté la présence des ligaments in- ENTONE terarticulaires. Chauveau et Arloing [23], d’ailleurs, ne les signalent pas chez les Solipèdes domestiques. Chezun Aneque nous avons eu l’occasion de disséquer à l'Ecole vétérinaire de Lyon, nous avons rencontré les particularités suivantes : les disques intersternébraux qui séparaient la première sternèbre de la deuxième et la deuxième de la troisième, présentaient à peu près en leur centre une petite région où le cartilage était plus rare et s’entremèêlait de fibres ligamenteuses, ébauches de petites cavités articulaires analogues à celles que l’on rencontre dans larticulation manubrio-mésosternale de l’homme. Sur les côtés du sternum, les cavités arti- culaires des articulations chondro-sternales affectaient la forme en bissac à partir de la deuxième. Le col de ce bissac se rétrécissait de plus en plus d’avant en ar- rière, de telle sorte que la sixième articulation chon- drosternale était formée de deux articulations complè- tement séparées et possédant chacune une synoviale distincte : disposition normale chez certains Édentés et rappellant parfaitement celle desarticulations costo- vertébrales. (voy. fig. 36). 2° Artiodactyles. — Chez les Suidés le nombre des pièces sternales est égale à 6 y compris l’appendice xiphoïde. Elles sont séparées les unes des autres par des disques cartilagineux. Chez un fœtus de Porc à terme, que nous avons disséqué à l'Ecole vétérinaire de Lyon, nous avons constaté dans celui de ces disques qui correspondait à l’articulation manubrio-mésoster- nale la présence d’une cavité articulaire très nette (la surface antérieure étant concave et la postérieure con- 00 vexe) à peu près analogue à celle qui caractérise les Bo- vidés. Chez les Hippopolamidés les articulations inter- sternébrales sont à peu près analogues à celles du groupe précédent. Parmi les Camélidés, chez le Came- lus elles sont constituées par des disques cartilagineux sans cavité aucune ; la portion osseuse du xiphisternum est chez l'animal adulte, en continuité avec la dernière sténèbre. Ghez l’Auchenia, les disques intersternébraux nous semblent également pleins et sans cavité. La disposition est probablement à peu près la même chez les Giraffidés. Chez les quatre groupes Moschidés, Cervidés, Antilopidés et Ovidés, les articulations inter- sternébrales sont à peu près identiques. Elles sont encore constituées par des disques cartilagineux; ceux des articulations postérieures disparaissent rapide- ment avec l’âge (voy. fig. 13); celui de l’articula- tion 1 ou manubrio-mésosternale nous à paru généra- lement plein et sans cavité sur les Ovidés adultes; mais sur une jeune Chèvre de deux mois nous avons cons- taté la présence d’une cavité en voie de disparition et sur un fœtus à terme du même animal nous avons pu observer une cavité articulaire très nette munie d’un ligament interosseux et dont les facettes au lieu d’être incurvées, comme chez le Bœuf, étaient à peu près planes. Chez les Bovidés, toutes les articulations intersténébrales tendent à se synostosér d’une façon précoce, une seule se conservant, la première. C’est une véritable diathrose très mobile et dont les surfaces articulaires sont l’antérieure concave, la postérieure convexe. Chez les grands Cervidés la dis- position doit se rapprocher beaucoup de celle qui vient d’être décrite. MERE, Re Les côtes sternales sont au nombre de sept chez les Suidés (sur les deux seuls Sangliers que nous ayons examinés à ce point de vue, elles étaient au nombre de 8) elles s'articulent avec ies bords du sternum par des diarthroses très mobiles. La première de ces articulations se rapproche beaucoup de celle des Equidés ; elle est unique, et les deux ares costaux sont réunis au-dessus d'elle par symphyse; les arti- culations suivantes possèdent des facettes articulaires concaves sur le sternum et convexes sur la sternocôte. Chez les Hippopotamidés, la première articulation chondro-sternale présente une disposition particulière et que GRATIOLET [46] considère comme caractéris- tique: sur la face latérale du manubrium est une fossette arrondie dans laquelle s’articule par diarthrose le premier arc costal. Cette articulation est séparée de son homologue du côté opposé par toute l'épaisseur du manubrium. Chez un Chameau de Bactriane adulte, disséqué par nous à l'Ecole vétérinaire de Lyon, les sternocôtes étaient toutes, sauf la première qui s’articulait par une diarthrose (voy. fig. 10), en continuité cartilagineuse avec les disques interster- nébraux. Sur un squelette d’Auchenia du Muséum de Lyon, toutes les articulations chondro-sternales nous ont semblé des diarthroses. Chez les Giraffidés, ces arti- culations nous ont également paru très mobiles et allongées de haut en bas. Chez les Moschidés, les Cer- vidés, et tous les Cavicornes les articulations chondro- sternales généralement au nombre de8sontdes diar- throses. Elles sont d'autant plus rapprochées les unes des autres que l’on s'éloigne de la partie anté- pue rieure de l'os. La première est allongée d'avant en arrière en forme d'S et ne communique pas avec son homologue de l’autre côté, disposition commune d’ail- leurs à tous les artiodactyles sauf le Porc. Les sui- vantes sont allongées de haut en bas et présentent souvent la disposition en bissac que nous avons si- gnalée chez l’Ane. 3° Proboscidiens. — Le sternum de l’Eléphant se compose de quatre pièces osseuses séparées les unes des autres par trois disques cartilagineux pleins, sans cavités synoviales. Les côtes sternales au nombre de 6 s’articulent avec les bords du sternum par des diarthroses; la première s'articule avec le bord supérieur de la première sternèbre et les deux cavités articulaires semblent se confondre en haut sur la ligne mé- diane comme chez le Porc et les Périssodactyles. Les côtes 2, 3, 4, s’articulent avec les disques cartila- gineux intersternébraux et les deux dernières côtes avec les bords de la pièce osseuse terminale corres- pondant aux deux dernières sternèbres confondues. 4° Hyracoïdes. — Le sternum du Daman se compose de 6 sternèbres, mais les deux dernières étant synos- tosées le nombre des disques intersternébraux est réduit à 9. Les cartilages costaux s’articulent avec les bords du sternum vis-à-vis des articulations intersternébrales, seul, le premier s’insère sur les bords du manubrium. Toutes les articulations chondro-sternales sont des diarthroses. Ci $ 7. — Rongeurs. Le sternum de ces animaux est formé de plusieurs sternèbres séparées les une des autres par des disques cartilagineux. Très souvent, et dans le genre Lepus particulièrement, la dernière sternèbre mésosternale ayant disparu, le disque cartilagineux situé entre le mésosternum et l’appendice xiphoïde est beaucoup plus épais que les autres. En avant et en arrière de ce disque s’insère unepaire d’arces costaux (voy. Chap. [). Quand la, dernière sternèbre existe, le nombre des disques intersternébraux est augmenté d'une unité. Ils sont en nombre variable suivant l'animal examiné. Avec un âge qui varie suivant les diffé- rentes espèces ils disparaissent par le fait de la synostose des sternébres débutant toujours par la partie postérieure du mésosternum. Dans un certain nombre de cas ils sont tous semblables les uns aux autres, ne permettant aucun mouvement à la colonne sternébrale. C’est ce que nous avons observé chez les Léporidés, Hydrochoerus capybara et le Castor. D’autres fois, ils permettent une mobilité plus grande et une légère flexion des sternèbres les unes sur les autres. Le premier qui correspond à l’union du ma- nubrium et du mésosternum est celui qui permet la plus grande mobilité comme nous avons pu le cons- taler dans nos dissections de Mus decumanus, de Mus musculus, d'Arvicola agrestis, de Sciurus vulgaris, de Cavia cobaya, d'Hystrix cristata. (Dans ce dernier cas même nous avons reconnu la présence d’une cavité ar- ticulaire très nette.) ME? Les Léporidés et les Subungulata sont munis de clavicules incomplètes incluses dans l'épaisseur du muscle mastoïdo-huméral et reliées au sternum par des ligaments. Dans l'épaisseur de ces ligaments, et très près de l'extrémité de la clavicule, on peut voir chez le Lapin, par exemple, un petit nodule cartilagineux qui représente la formation épister- nale, l’omosternum de PARKER[S88]. Chezle Caviaaperea la clavicule est absente et l’épisternum est d’après PARKER, accolé sous la forme d’un petit noyau cartilagineux à la partie antérieure du sternum. Dans les autres familles de Rongeurs la clavicule est complète et elle s'articule avec le sternum par l’inter- médiaire d’une pièce épisternale cartilagineuse qui peut atteindre des dimensions considérables. Dans ce cas elle se trouve accolée à la face postérieure du manubrium comme nous avons pu le constater dans le genre Mus chez l’Hystrix cristata et Île Sciurus vulgaris. D’après PARKER les noyaux épis- ternaux seraient au nombre de deux de chaque côté chez Arvicola agrestis. Du côté claviculaire et du côté sternal du nodule cartilagineux on voit une cavité synoviale qui permet à la clavicule un jeu considérable. Il n’est pas douteux que le ménisque interarticulaire de l’homme ne soit le représentant de cette formation si nette que nous venons de décrire chez les Marsupiaux et les Rongeurs. Les articulations chondro-sternales sont chez tous les Rongeurs des diarthroses très libres, mais dont la forme varie suivant les différentes familles. D'une façon générale, la facette articulaire de la pre- a —— mière articulation est allongée d'avant en arrière (dis- position particulièrement exagérée chez le Spalax et le Siphneus); celles des autres le sont de haut en bas. Chez les Subungulata elles sont à peu près arron- dies. Sur un squelette de Marmotte appartenant au Musée de la Faculté des sciences de Lyon, nous avons contaté que les facettes articulaires chondro- sternales, franchement allongées de haut en bas, pré- sentaient une sorte d’étranglement médian ébauche de la disposition normale chez le Fourmilier. $ 8. — Insectivores. Ghez les Erinaceidés (Hérissons et Tanrecs) le ster- num se compose de plusieurs pièces séparées les unes desautres par des disques cartilagineux qui, chez le Hé- r'isson Que nous avons eu l’occasion d'examiner revêtu de ses parties molles, nous ont paru capables de don- ner à la colonne sternébrale une certaine mobilité: De toutes ces articulations interstérnébrales la pre- mière est, sans contredit, la plus mobile: dans quel- ques cas même le disque cartilagineux qui lui corres- pond, nous a paru creusé d’une petite cavité synoviale. À un âge relativement peu avancé, les deux ou trois dernières sténèbres se synostosent,ce qui entraîne con- séquemment la disparition d’un certain nombre de disques intersternébraux.La disposition varie peu chez les Soricidés, les sternèbres semblent cependant moins mobiles les unes par rapport aux autres et elles ne nous paraissent pas se synostoser prématurément à la base du mésosternum, comme chez les Erinaceidès.Chez les MRSEE Talpidès,la première articulation intersténébraleestune diarthrose très nette et les suivantes sont très peu mo- biles; les deux ou trois sternèbres postérieures se sy- nostosent dès l’àäge adulte. Tous les /nsectivores sont munis de clavicules très nettes qui s’articulent avec le sternum par des diar- throses très mobiles. Chez Erinaceus Europaeus, à l'intérieur de cette diarthrose,nous avons pu reconnai- tre la présence d’une formation cartilagieuse très nette d'origine épisternale. Chez Talpa Europaea il n’existe pas de ménisque interarticulaire. Il est probablement compris dans l’épaisseur du cartilage diarthrodiale de l’extrémitéinterne dela clavicule,ou d’aprèsGæŒTTE [441 dans le manubrium. Les articulations chondro-sternales sont des diar- throses très mobiles : la première est formée d’une fa- cette allongée d'avant en arrière, les suivantes ont, chez le Hérisson, la forme d’un angle dièdre (l’exiguité de la pièce ne nous a pas permis de rechercher la pré- sence de ligaments interarticulaires). Chez la Taupe elles sont arrondies. $ 9. — Cheiroptères. Chez ces animaux les articulations intersternébrales disparaissentgénéralementde bonne heure commechez l’homme. La plupart du temps il ne persiste que l’arti- culation manubrio-mésosternale, et parfois l’articula- tion mésosterno-xiphisternale chez les Péropidès. Un squelette de Molossus adulte appartenant au Muséum d'histoire naturelle de Lyon, possédait cependant un 2g7 sternum composé de copules sèparées par des disques cartilagineux. Les Cheiroptères sont tous munis de clavicules ar- ticulant par des diarthroses avec l'extrémité supé- rieure du sternum. Dans l’intérieur de ces diarthroses nous avons constaté sur notre Pelcotus auritus une pe- tite pièce cartilagineuse déjetée à la partie postérieure de l’articulation et qui était sans aucun doute une forma- tion épisternale que MAISONNEUVE [72] ne semble pas avoir rencontré sur Vespertilio Murinus. Les articulations chondro-sternales sont toutes des diarthroses y compris la première. Elles sont placées vis à vis les espaces intersternébraux disparus. $ 10. — Carnassiers (Fissipèdes et Pinnipèdes) Chez ces animaux, le sternum est formé d’un certain nombre de segments osseux variant suivant les espè- ces. [ls sont séparés par des disques cartilagineux très épais, semblablesles uns aux autres et ne permettant en aucun point la flexion de la colonne sternébrale. Nous avons cependant constaté chez un Chat la pré- sence d’une cavité synoviale dans l’articulation mesos- terno-xiphisternale. D’ordinaire et nous avons constaté à peu près toujours cette disposition chez le Chien et le Chat, le dernier disque intersternébral correspond à deux disques confondus ; il possède à sa face infé- rieure une sorte d’échancrure profonde, constituant une loge dans laquelle on aperçoit un petit paquet de tissu graisseux que recouvrent les ligaments costo- xiphoïdiens. 00 — Les clavicules manquent constamment chez les Car- nassiers. Les articulations chondro-sternales sont toutes, y compris la première, des diarthroses très mobiles avec cavité synoviale. La facette articulaire de la pre- mière articulation est allongée d’avanten arriére; celles des suivantes les ont de haut en bas et ont la forme d’un angle dièdre. Au sommet de cet angle dièdre on aper- çoit un petit ligament interarticulaire très réduit. Très souvent la dernière côte ou même parfois les deux der- nières au lieu de s’insérer surle bordlatéral du sternum empiètentsursa face antérieure et,aulieu d’être en rap- port avec lui par leursextrémités, elles le sont par leur face postérieure. Si cette disposition s’accentue, les deux côtes se rejoignent et peuvent arriver à s’articu- ler l’une avec l’autre sur la ligne médiane. $ 11. — Prosimiens. Comme chez les Carnassiers, les sternèbres sont tou- tes séparées les unes des autres par des disques carti- lagineux; mais, comme nous avons pu le constater sur notre Lemur macaco, les articulations intersternébrales et particulièrement la première, sont beaucoup plus mobiles chez les Lémuriens que chez les Carnassiers. Les clavicules s’articulent au manubrium par diar- throse avec interposition d’un segment épisternal. Les articulations chondrosternales sont également des diarthoses. $ 12. — Simiens inférieurs (Arctopithèques, Platyrrhiniens, Catarrhiniens) Les articulations intersternébrales sont représentées 29 00, 2% par des disques cartilagineux. Le premier de ces dis- ques est généralement, comme nous l’avons constaté chez le Cebus, Macacus cynomolqus et Rhesus erythreus creusé d’une petite cavité synoviale analogue à celle de l'articulation manubrio-mésosternale de l'Homme. Par- fois le deuxième disque contient aussi une petite ca- vité analogue à la précédente que nous avons saisie en voie de développement chez notre jeune Cebus. Les autres disques intersternébrauxsontabsolumentpleins. Chez cesanimaux commechez les Prosimiens d’ailleurs, le dernier disque intersternébral présente les mêmes particularités signalées chez certains Rongeurs et chez les Carnassiers, ainsi que la petite excavation anté- rieure décrite précédemment. L’articulation sterno-claviculaire est une diarthrose trèslibre qui contient dans son épaisseur un ménisque interarticulaire que nous avons vu incomplet, anté- rieurement et des deux côtés chez Rhesus erythreus. Dans tous les autres cas il était analogue à celui de l'Homme. La facette articulaire sternale au lieu d'être placée sur le bord supérieur du manubrium comme chez l’homme, est située sur sa face postérieure, dans un plan faisant avec l'horizontale un angle de 45° environ, autrement dit, elle est dirigée de haut en bas et d'avant en arrière et regarde en haut et en ar- rière. Les articulations chondro-sternales sont également des diarthroses. La facette articulaire de la première a la forme d’une cupule arrondie, celles des autres ont l'aspect d’angles dièdres. Elles possèdent des ligaments interarticulaires peu nets. R.A. 7, es $ 13. — Anthropoiïdes. Lesternum du Chimpanzé est composé d’un certain nombre de sternèbres séparées les unes des autres par des disques cartilagineux. La synostose des dernières sternèbres mesosternales s’effectuant avec l’âge, le nombre des disques cartilagineux est ainsi considé- rablement diminué. Dans deux cas nous avons vu les articulations 1 et 2 persister seules, et sur une vieille femelle la deuxième seulement, la disposition ordi- naire du Gibbon étant ainsi reproduite. Les deux premières articulations intersternébrales nous ont semblé seules douées de mobilité. | Chez le Gorille les sternèbres primitivement séparées se soudent de bonne heure dans la région postérieure du mésosternum. Sur un sujet du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, nous avons vu les articulations in- tersternébrales réduites à la première, la deuxième, la troisième et la mésosterno-xiphisternale, la quatrième et la cinquième ayant disparu. Les articulations per- sistantes devaient vraisemblablement jouir d’une cer- taine mobilité. Chez l’Orang, la disposition nous a semblé à peu près la même que chez le Gorille. Chez le Gibbon la synostose s'effectue de bonne heure et le sternum est réduit, comme chez l'Homme, à trois segments,avec cette différence cependant que l’articula- tion qui persiste, au lieu d’être la première, est géné- ralement la deuxième. Un Yylobates lar du Muséum d'Histoire de Lyon présentait cependant la disposition normale du genre Æomo et DENIKER [31] prétend éga- — 91 — lement avoir rencontré un certain nombre de Gibbons chez qui le sternum affectait ce dispositif. L’articulation sterno-claviculaire est chez les An- thropoïdes, analogue à celle de l'Homme et munie d’un disque interarticulaire complet. L’articulation costo-claviculaire normale chez le Go- rille d’après GRATIOLET et AL1x [45] ne nous intéresse pas. Les articulations chondro-sternales nous ont paru analogues à celles de l'Homme : la première étant une synarthrose et les suivantes des diarthroses. Il y en a sept de chaque côté chez le Gorille, le Gibbon et l’Orang ; huit parfois chez le Chimpanzé. $ 14. — Homme (1). Chez l’Hommeadultelenombredesarticulations inter- Sternébrales est réduit à deux, l'articulation manubrio- mésosternale et l'articulation mésosterno-xiphister- nale. La première classée par SAPPEY au nombre des diarthro-amphiarthroses, est constituée par un disque cartilagineux plus épais en avant qu’en arrière, tan- tôt de consistance uniforme, tantôt plus diffluent à sa partie centrale. Dans certains cas qui, d’après MaISONNEUVE [71] seraient plus fréquents chez la femme et chez les sujets d'âge avancé, ce disque serait creusé d’une cavité synoviale occupant toujours , d'après le professeur TEsTuT sa partie antérieure. Parfois cette cavité synoviale est si considérable que (1) Nous renvoyons pour de plus amples détails à Tesrur : Traité d'anatomie humaine; à Morris : Anatomy of the Joints, et en gé- néral à tous les traités d'anatomie descriptive du corps humain. RU Eire tés Li) € , 14 Le ODE l'articulation prend les caractères d’un arthrodie véri- table. Sur 40 cadavres humains adultes nous avons rencontré 12 fois cette cavité synoviale dont7 fois chez l’homme et 5 fois chez la femme. 8 fois elle existait sur des sujets ayant dépassé la quarantaine. Cette articu- lation, même lorsqu'elle ne possède pas de cavité sy- noviale, est toujours très mobile. L’articulation méso- sterno-xiphisternale est généralement constituée par un simple disque cartilagineux qui, quoique dépourvu de cavité synoviale, permet au xiphisternum d'effectuer des mouvements assez étendus. Très souvent, sur la face antérieure de ce disque, on peut constater la pré- sence d’une petite dépression analogue à celle que nous avons signalée chez les Carnassiers et les Singes e' éga- lement remplie de graisse. L’articulation sternoclaviculaire ou mieux sterno- costo-claviculaire est une diarthrose par emboïtement réciproque d’après TESTUT, une enarthrose d’après Poirier [93] et une arthrodie d’après Morris [81]. La facette sternale est obliquement dirigée de dedans en dehors et de haut en bas. Sa marge antérieure est légèrement plus élevée que sa marge posté- rieure. Elle a la forme d’un ovoiïde dont la petite extrémité est en dehors. Cet ovoide est consti- tué surtout aux dépens du manubrium et un peu du bord supérieur du premier cartilage costal. D’après Poirier ce dernier ne contribuerait pas à former l'articulation. Chez les 66 cadavres humains que nous avons disséqués, il nous a paru à peu près dans tous les cas que la première sternocôte participait à l'articulation sternoclaviculaire et, très F — 93— souvent, quand cette participation n'avait pas lieu, il existait une articulation costoclaviculaire propre, analogue à celle qu’on décrit chez les Anthropoides. L’articulation sterno-costo-claviculaire est divisée en deux articulations séparées par un ménisque interarticulaire qui s’insère en haut et en dedans à l'extrémité sternale de la clavicule et se continue avec le ligament interclaviculaire et qui se termine en bas sur le premier cartilage costal au point où ce dernier se réunit au sternum; sur son pourtour il s’insère à la capsule articulaire et plus intime- ment en arrière qu’en avant. Ce ménisque se di- rige donc de dedans en dehors et de haut en bas. Il est plus épais en dedans qu’en dehors et à la périphérie qu’au centre. POIRIER a constaté trois fois son absence complète. On l’a vu plusieurs fois percé d’un trou faisant communiquer les deux arti- culations. Nous avons nous-même rencontré une fois cette perforation et une autre fois nous avons pu observer, sur un vieillard de 71 ans, la présence de deux perforations d’un diamètre de 2 à 3 millimètres chacune et situées dans le quadrant antéro-interne. Parfois nous avons vu le ménisque doublé supérieure- ment d’un autre ménisque beaucoup plus court et res- tant flottant dans l’articulation supérieure (voy. fig. 50). Les articulations chondro-sternales sont chez l'Homme au nombre de 7 de chaque côté. La première est une synarthrose dont la coupe a la forme d’un ovoiïde à petite extrémité inférieure. Sur 66 cas nous avons vu cette articulation être 7 fois une diarthrose (voy. fig. 37) ; et dans 5 cas la disposition était bilaté- A Q04 © rale. Dans un des autres cas l’articulation se présentait sous l’aspect d’une simple fentequinedépassait pasl’axe médian du premier cartilage costal, TcHaussow [112] a constaté 19 fois sur 80 la présence de cette cavité. MusGrove [84] ne l’a trouvé qu’une seule fois sur 36. Lesarticulations suivantes sontdesdiarthroses; les deu- xième et troisième ont la forme d'un angle dièdre ; les quatrième, cinquième, sixième et septième ont une forme arrondie. Elles sont munies d’un ligament interarticulaire qui tantôt occupe toute l’étendue de l'articulation dans le plan horizontal, ce qui fait qu’elle est alors composée de deux articulations complètement séparées, tantôt par une partie seu- lement. Ce ligament interarticulaire est parfois double, surtout dans la deuxième articulation. Il existe à peu près toujours dans les deuxième et troisième articulations, disparaît le plus souvent dans les quatrième et cinquième, toujours dans les sixième et septième. Ces articulations sont très souvent obstruées par des faisceaux fibreux qui en diminuent la mobilité. D’après MusGRove en allant de haut en bas il y aurait diminution du nombre des cavités synoviales : dans la deuxième articulation, quand ïl n’y a qu’une seule cavité, elle est toujours en bas; dans les suivantes c’est le contraire. Nos recherches personnelles corrobo- rent pleinement les résultats de MusGRove. Avec l’âge le tissu fibreux envahissant les articulations chondro-sternales les transforment peu à peu en de véritables synchondroses; celles qui résistent le plus longtemps à cet envahissement sont les deu- 00 — xième et troisième. Morris [81] a vu le premier que le bord sternal antérieur de chaque articula- tion chondro-sternale déborde la face antérieure de la sternocôte, jouant le rôle d’une sorte de cran d'arrêt sur lequel l'arc costal prend point d'appui dans les mouvements respiratoires. Nous avons constamment rencontré cette disposition. Nous croyons inutile de rappeler la ressemblance si évidente de ces articulations avec les articulations costo-vertébrales. ARTICLE Il. LIGAMENTS,. Comme nous l’avons dit précédemment, nous étu- dierons dans un premier paragraphe les ligaments du sternum chez l’homme ; dans un deuxième ces mêmes ligaments dans la série des Mammifères. $ 1. — Homme. L'appareil ligamentaire du sternum de l’homme est très compliqué. Nous l’examinerons successivement : 4° sur la face antérieure de l’os; 2° sur sa face posté- rieure ; æ sur ses bords latéraux ; 4° à son extrémité supérieure. | 1° FACE ANTÉRIEURE. — Sur {a face antérieure on peut compter deux couches qui sont d’avant en arrière les suivantes : a) Une première couche qui comprend les ligaments croisés antérieurs composés de fibres partant des car- iilages costaux à un ou deux centimètres de l’articu- lation avec le sternum. [l y en a un par cartilage costal sauf pour le premier. Chacun de ces ligaments se — 96 — divise lui-même en trois faisceaux : l’un d’eux, le médian horizontal, va d’un cartilage costal à son homo- logue de l’autre côté ; les deux autres sont l’un ascen- dent, l’autre descendant et se croisent sur la ligne médiane avec ceux de l’autre côté; sur les bords du sternum ils constituent des fibres latérales incurvées avec concavité en dehors. Les ligaments partant des côtes sternales inférieures présentent une disposition particulière : ils sont dépourvus de fibres descen- dantes ; leurs fibres horizontales sont peu nombreuses, sauf pour le dernier cartilage costal où elles sont au contraire considérables, constituant une forte bande ligamenteuse allant d’une tête sternocostale à l’autre ; leurs fibres ascendantes prédominent et sont plus verti- cales que celles correspondant aux autres arcs costaux; elles formentune sorte de bande triangulaire à sommet supérieur s’insinuant entre les deux pectoraux super- ficiels et recouvrant les ligaments croisés situés au- dessus. La pointe de ce triangle remonte d'ordinaire jusqu’à la cinquième ou sixième côte et, dans un cas, elle dépassait la deuxième. Les fibres musculaires du grand pectoral sont sur la ligne médiane en connexion intime avec celle des ligaments croisés antérieurs. Entre cette première couche et la deuxième est une lame de tissu graisseux parcourue de nombreux vais- seaux, épaisse surtout sur la ligne médiane et en bas, de telle sorte qu’en coupe longitudinale elle a l’aspect d’un triangle à base inférieure. Cette lame se conti- nue le plus souvent en bas avec un petit paquet grais- seux situé en avant de l’appendice xiphoïde entre les ligaments costo-xiphoïdiens. Re rer b) Une deuxième couche s'étendant sur tout le sternum depuis le ligament interclaviculaire jusqu’à l'extrémité inférieure de l’appendice. Elle comprend quelques fibres longitudinales courtes qui sont celles des arti- culations manubrio-mésosternale et mésosterno- xiphisternale et quelques autres fibres également très courtes disposées en éventail et constituant la capsule des articulations chondro-sternales. En plus de ces fibres, propres à certaines articulations, est le revête- ment périostique dont les fibres, sur le manubrium, ont une disposition généralement transversale, Les supérieures allant d’une facette sterno-claviculaire à l’autre, les inférieures d’un premier cartilage costal à l’autre décrivant ainsi une légère courbe à concavité supérieure. Les plus externes de ces dernières, plus accentuées que les précédentes, ont une disposition à peu près verticale avec légère incurvation en dehors. Elles constituent sur les bords de la première échan- crure interchondrale un revêtement fibreux d’une épaisseur variable. Les fibres périostiques du mésoster- num ont une disposition très variable, s’entrecroisant en tous sens. Celles de l’appendice xiphoïde ont une direction plutôt longitudinale. Très'souvent et plus ou moins confondu avec les fibres de cette couche on voit un faisceau fibreux médian longitudinal qui, parfois, descend jusqu’à l’appendice xiphoïde et re- monte jusqu’à l'insertion sternale des muscles sterno- mastoïdiens dont il représente peut-être la continua- tion sur le thorax. A la face antérieure du sternum se rattachent les ligaments costo-xiphoïdiens. Ils sont au nombre de — 98 — quatre, dont deux superficiels et deux profonds. Les premiers, les plus considérables, s’insèrent sur la face antérieure du dernier cartilage costal près de son extrémité interne et se rendent à la ligne médiane - de l’appendice xiphoïde sur laquelle ils s’insèrent. Entre eux on aperçoit un petit paquet graisseux plus ou moins considérable se continuant avec la lame cellulo-graisseuse intermédiaire déjà décrite. Les liga- ments costo-xiphoïdiens profonds, très petits, sont situés dans un plan perpendiculaire à celui du ster- num; ils constituent en réalité la portion inférieure de la capsule de la septièmearticulation chondro-ster- nale. Dans de nombreuxcas nous avons vu les ligaments inter-chondraux se continuer sans interruption par les ligaments costo-xiphoïdiens superficiels. 2 FACE POSTÉRIEURE. — La face postérieure du sternum est également recouverte de deux couches lHgamenteuses : a) Une première couche superficielle, composée uni- quement defibres longitudinales, s'étendant depuis lin- sertion des sterno-thyroïdiens jusqu’à l'extrémité infé- rieure de l’appendice xiphoïde. Sur la ligne médiane cette couche, considérablement plus épaisse que sur les bords forme ce que nous appellerons le grand ligament longitudinal postérieur du sternum, analogue au surtout ligamenteux antérieur du rachis. Il se termine en haut sous forme d’une pointe s’insinuant entre les insertions des deux sterno-thyroïdiens. Sur l’appendice xiphoïde il se termine tantôt par une pointe unique et médiane, tantôt par deux pointes latérales, LE 400) es tantôtenfin par trois. Les fibres de ce ligament se dis- tinguent nettement des autres fibres longitudinales du sternum appartenant à la même couche par leur resserrement et leur aspect nacré. Très souvent et de préférence dans la partie inférieure du mésosternum ce ligament est découpé par des solutions de continuité de forme oblongue et de dimensions variables, qui Sont constamment bridées par des faisceaux transver- saux (1). Latéralement les fibres longitudinales dépas- sent d'ordinaire les limites de l’os et constituent ce que nous conviendrons d'appeler les ligaments sternaux latéraux. Ces ligaments légèrement incurvés avec con- cavilé en dehors réunissent les sternocôtes l’une à l’autre dans leur partie proximale. Presque confondus avec les fibres longitudinales de la première couche et très peu considérables sont les ligaments rayonnés postérieurs sous-jacents. Ils n’ont pas l'extrême com- plication des ligaments rayonnés antérieurs et sont réduits à de simples fibres rares, longues et ténues, disposées en éventails et n’atteignant pas, en général, la ligne médiane. Ils partent des têtes sternocostales depuis la deuxième jusqu’à la dernière. Entre cette couche et la suivante est une lame de tissu cellulaire dense, contenant des vaisseaux à direction surtout transversale. b) Une deuxième couche, profonde, composée des fi- bres capsulaires chondro-sternales etdequelquesfibres longitudinales courtes, dépendant de l'articulation (1) Voir chapitre IV la signification que nous leur attribuons. — 100 — manubrio-mésosternale, déjà décrites d’ailleurs par Morris [81]. Sur le mésosternum cette couche est re- présentée par le périoste dont les fibres sont dirigées dans tous les sens et principalement en longueur. Elle se prolonge sur le manubrium où elle est plus épaisse, nacrée, semblant dans certains cas se continuer par le ligament longitudinal postérieur. Ses fibres y pos- sèdent au centre une direction transversale parallèle à celles du ligament interclaviculaire et, sur les bords, longitudinale avec légère incurvation à concavité en dehors. 3 fois sur 66 cadavres nous avons rencon- tré un faisceau ligamenteux, qui dans un cas, était nettement musculaire et croisait en sautoir la face postérieure du manubrium. Dans tous les cas il allait de l’angle supérieur gauche à l’angle inférieur droit présentant par conséquent une direction oblique de haut en bas et de gauche à droite. Dans un cas il était la continuation du ligament capsulaire de larticula- tion sterno-claviculaire droite. Nous ignorons totale- ment sa signification. 3° BORDS LATÉRAUX. — Sur les bords latéraux du sternum on constate, dans les échancrures inter- chondrales, la présence de fibres longitudinales et, à l'union des cartilages costaux avec le sternum, celle des fibres de la capsule articulaire. 4° EXTRÉMITÉ SUPÉRIEURE. — Elie présente les liga- ments reliant les clavicules au sternum et à la première côte. Les ligaments del’articulation sterno-claviculaire comprennent une capsule formée de fibres longues allant de la tête claviculaire au sternum, et de fibres — 101 — courtes allant, d’une part, de la tête claviculaire au mé- nisque et, d'autre part, du ménisque au sternum. Cette capsule est renforcée par de nombreux fais- ceaux ligamenteux laissant passer entre eux de petits paquets de graisse et que l’on décrit généralement sous le nom de ligaments antérieurs, postérieurs et su- périeurs. Aux ligaments de l’articulation sterno-clavi- culaire se rattache le ligament inter-claviculaire qui unit l’une à l’autre les parties supérieures et posté- rieures des têtes claviculaires. En arrière on le voit se continuer insensiblement avec le ligament claviculaire postérieur. Au ligament inter-claviculaire s'ajoutent très souvent de petites fibres longitudinales disposées par faisceaux et partant tantôt du milieu de ce liga- ment, tantôt des extrémités internes de la clavicule.Les faisceaux latéraux qui sont les plus fréquents s’insèrent souvent sur deux petits tubercules situés sur le bord supérieur du manubrium. Ils représenteraient, d’après CAWARDINE [21], à l’état d’ébauche l’appareil ligamen- taire des os suprasternaux que nous décrirons dans un chapitre suivant. Entre les mailles, formées par l’entrecroisement des fibres des ligaments de CaAwaAR- DINE et celles du ligament inter-claviculaire, se créent de petits orifices permettant le passage des vaisseaux. D'après GEGENBAUR [41], dont nous adoptons les vues, le ligament interclaviculaire serait, chez l’homme, la partie médiane d’un épisternum disparu dont les mé- nisques interarticulaires seraient les portions distales. On rattache parfois à l'articulation sterno-clavicu- laire le Jigament costo-claviculaire ou rhomboïde. I] doit, d’après nous, être décrit à part. Il s'étend de bas en — 102 — haut et d'avant en arrière. SAPPEY [104] a depuis long- temps remarqué qu’il se compose de deux couches : l’uneantérieures’insérantinférieurement très en avant sur la première côte et constituée de fibres dirigées de haut en bas et de dehors en dedans, l’autre postérieure constituée de fibres dirigées de haut en bas et de de- dans en dehors. Entre ces deux plans se trouve du tissu cellulaire lâche et parfois une bourse séreuse bien développée; dans certains cas, ces ligaments font même partie d’une articulation diarthrodiale spéciale entre la clavicule et la première côte que l’on rencon- tre normalement d’après GRATIOLET et Auix [45], chez certains Anthropoides, J.-B. Surron [110 ]admet que le ligamentrhomboïde de l’homme est un pseudoligament dù à la transformation d’un muscle spécial qu'il a ren- contré chez Didelphys philander. Ce muscle dit costo- claviculaire serait, d’après cet auteur, soit une dépen- dance du sous-clavier, soit la continuation du grand droit de l'abdomen. A l'extrémité supérieure du sternum se rattachent encore deux petits ligaments triangulaires, les liga- ments conoides antérieurs et postérieurs dont nous em- pruntons la description au professeur TEesrur[116]: «Ils s’insèrent en dehors sur le bord supérieur du cartilage costal. De là ils se portent en dedans et viennent se fixer à la partie correspondante du sternum en s’écar- tant légèrement l’un de l’autre et en ménageant ainsi au-dessus du premier cartilage une petite dépression de forme triangulaire destinée à recevoir la facette cos- tale de la clavicule. » Au point de réunion de ces liga- ments, en dehors, s’insère la partie externe ou infé- LS uAE N'. EVENTS — 103 — rieure de Ja capsule articulaire et parfois le bord ex- terne du ménisque. $ 2. — Série des Mammifères (1). Adoptant pour cette étude le même plan que pour l’homme, nous étudierons l'appareil ligamentaire du sternum successivement sur la face antérieure (ou in- férieure), la face postérieure (ou supérieure) et l’extré- milé supérieure (ou antérieure). 1° FACE ANTÉRIEURE.— à). Chezles singes catarrhiniens et le Lemur macaco, les ligaments croisés de la face an- térieure du mésosternum, si bien développés chez l'homme, sont très réduits. Ils sont représentés par de simples faisceaux en éventail n’atteignant pas la ligne médiane. Par contre, les fibres longitudinales, si peu visibles chez l’homme, constituent ici un faisceau mé- dian net considérable, commençant sur le manubrium et s'étendant jusque sur l’appendice xiphoïde. Les li- gaments costo-xiphoïdiens superficiels et profonds sont considérables et se rapprochent de ceux de l’homme. Les premiers sont très souvent la continua- tion du muscle transverse des côtes (2). (1) Nous serons réduit dans ce paragraphe à nos ressources person- nelles, la bibliographie étant à peu près nulle sur ce point. Nous serons donc forcément très incomplet, n’insistant que sur les dispo- sitions que nous avons pu constater par nous-même. (2) Cette disposition pourrait faire croire que le transverse des côtes des quadrupèdes est l’homologue des ligaments interchon- draux de l’homme si l’on ne rencontrait parfois chez certains singes ces derniers en arrière du muscle transverse, 7 A CV F4 — 104 — b). Chez les Carnassiers, la disposition est à peu près la même. Chez un Blaireau, cependant, le ligament longitudinal antérieur, s’arrêtait à la septième côte (dix côtes sternales en tout) et à partir de ce mo- ment les sternèbres disparaissaient sousde petits liga- ments analogues aux ligaments costo-xiphoïdiens et ayant la forme d’un V ouvert en avant. Ces ligaments en V semblaient être la continuation des fibres aponé- vrotiques du transverse des côtes. Les ligaments costo- xiphoïdiens superficiels étaient recouverts par les deux côtes10, qui s’articulaient l’une avec l’autre en avant de l’appendice xiphoïde. c). Chez les Insectivores (Sorex, Érinaceus, Talpa), on constate également l’atrophie des ligaments croisés an- térieurs, la présence des ligaments xiphoïdiens et du li- gament longitudinal antérieur. Ce dernier est très peu considérable chez le Hérisson, animal à mésosternum large et aplati. d). Chezles Cheiroptères, on constatela présence d’une membrane ligamenteuse épaisse surtout en avant, qui complète le bréchet irrégulier de ces animaux. Sur les bords du manubrium, on aperçoit un faisceau ligamen- teux formant la corde d’un arc constitué par la première échancrure interchondrale. Entre l’arc et la corde est une perforation arrondie. Ce ligament est repré- senté par DE BLAINVILLE ossifié chez Rhinolophus ferrum equinum, Molossus ursinus. Les Cheiroptères nous ont semblé complètement dépourvus de ligaments costo- xiphoïdiens. e). Chez les Rongeurs, on constate une disposition à peu près analogue à celle des Carnassiers et des Insec- livores. — 105 — f). Chez les EÉquidés, on distingue un long ligament longitudinal antérieur suivant la crête du sternum si considérable chez ces animaux. Ce ligament finit en s’étalant sur la base du mésosternum et sur l’appendice xiphoïde. g). Chez les Suidés, comme dans le groupe précé- dent, le ligament longitudinal existe très net sur la moitié céphalique du sternum antérieur. La moitié postérieure est caractérisée par la présence de ligaments transverses ne dépassant pas la ligne médiane, anologues à ceux des Ruminants. Les liga- ments costo-xiphoïdiens sont aussi identiques à ceux des Ruminants. h). Chez les Ruminants(Cervicornes et Cavicornes), le ligament longitudinal antérieur est réduit à quelques rares fibres constituant un simple raphé médian. Les ligaments croisés antérieurs ne sont pas très considéra- bles ; ils ne dépassent jamais la ligne médiane, et pro- venant de la sternocôte ils s’insinuent sous une bande ligamenteuse spéciale à ces animaux, disposée de cha- que côté du sternum et dirigée d’avant en arrière; cette bande ligamenteuse part de l’extrémité interne du deuxième cartilage costal et, suivant les têtes sterno- costales, arrive jusqu’au ligament costo-xiphoïdien avec lequel elle se continue sans transition. Sur les bords de ce ligament s’insèrent en dehors le grand droit de l’abdomen et le transverse des côtes. Les li- gaments costo-xiphoïdiens superficiels qui ne sont que la continuation de ce ligament, sont accolés aux bords latéraux de l’appendice xiphoïde, ï). Chez les Cétodontes l'appareil ligamentaire du 8. — 106 — sternum nous a présenté une disposition toute spé- ciale d’après ce que nous avons pu en juger du moins sur deux Dauphins que nous avons eu le bonheur de posséder recouverts de leurs parties molles. Chez le premier (Delphinus delphis) les ligaments chondro-sternaux correspondant aux ligaments croi- sés de l’homme étaient peu considérables et n'attei- gnaient pas la ligne médiane. Ceux de la première et de la dernière articulation chondro-sternale étaient seuls puissants. Les deux parties du sternum, situées dans deux plans différents se croisant à angle obtus (voir Ch. L.), étaient séparées l’une de l’autre par une ligne courbe réunissant les deux premiers arcs costaux et à concavité antérieure. Cetie ligne courbe donnait inser- tion à ses extrémités aux deux sterno-mastoiïdiens- et au milieu aux deux sterno-hyoïdiens. Elle était recouverte par de fortes fibres ligamenteuses à l’en- semble desquelles on pourrait donner le nom de /iga- ment courbe antérieur. La partie du sternum située en avant de ce ligament était recouverte de fibres affec- tant de préférence une direction transversale. La partie située en arrière était recouverte de fibres longitudinales. En outre, partant des bords de la première échancrure interchondraie, on apercevait deux ligaments superficiels obliques d'avant en ar- rière et de dehors en dedans se réunissant à angle aigu à la hauteur de la troisième côte et ayant par conséquent la forme d’un V ouvert en avant. Chez notre Delphinus tursio la disposition était à peu près identique avec cette différence cependant que les — 107 — tendons des muscles sterno-mastoïdiens se conti- nuaient très nettement avec les fibres longitudinales médianes de la face antérieure du sternum et que les ligaments en V disparaissaient à la hauteur de la deu- xième côte avant de s’être rencontrés. 2° FACE POSTÉRIEURE. — a). Chez les Singes catarrhi- niens, les ligaments de la face postérieure du sternum sont à peu près identiques à ceux de l’homme. On cons- tate la présence d’un ligament longitudinal d’une épais: seur égale sur les bords et la ligne médiane et d’une netteté parfaite, dépassant parfois légèrement les limi- tes latérales de l’os comme chez l’homme. Détail inté- ressant, ce ligament longitudinal postérieur qui ne dépasse pas, chez l’homme, l'insertion des sterno-costo- thyroïdiens se prolonge souvent chez les singes en avant de cette insertion (qui, chez ces animaux, se fait suivant une ligne droite) sous forme d’un petit trian- gle haut d’un demi-centimètre environ, reproduisant ainsi la disposition en pointe si caractéristique chez l’homme. Ce ligament se termine en bas soit par une pointe unique, soit par deux ou trois faisceaux comme chez l’homme. b). Chez les Carnassiers on constate également la pré- sence d’un ligament longitudinal d’une parfaite netteté. c). Chez les Insectivores et les Cheiroptères on ren- contre encore cette même disposition. Chez le Héris- son cependant ce ligament postérieur est moins accusé et se rapproche un peu du type humain. d). Chez les Rongeurs on constate encore la même disposition. — 108 — e). Chezles Equidés ondistingue également un revête- ment de fibreslongitudinales sur la face postérieure du sternum; un faisceau de ces fibres épaissi et ayant pris l’aspect d’un tendon à peu près arrondi suit la ligne médiane de l’os d’avant en arrière à partir de la première articulation chondro-sternale. A la hauteur de la septième paire de côtes ce ligament s’élargit et s’a- platit tout à coup, se terminant par atténuation pro- gressive sur l’appendice xiphoïde. Sur les bords de ce tendon médian s’insèrent les fibres du triangulaire du sternum. f). Chez les Suidés, la disposition est à peu près analogue. g). Chez les Ruminants (Cervicornes et Cavicornes) le ligament longitudinal postérieur offre encore à peu près le même aspect. Sur ses bords s’insèrent les triangu- laires et les fibres du muscle s’entrecroisent en arrière avec celles du ligament. A l’encontre de ce qui se pro- duit chez l’homme, les ligaments rayonnés postérieurs sont plus considérables queles antérieurs. Ilsatteignent à peu près la ligne médiane et sont tordus sur leur axe de dehors en dedans et d’arrière en avant. Ceux de la première paire de côtes présentent une disposition particulière que nous avons constatée avec la plus grande netteté chez la Chèvre : chacun d’eux part du bord céphalique de l’arc costal, puis, passant sur sa face postérieure, croise le manubrium en arrière et se rend à la tête sternocostale du côté opposé. Ils s’en- trecroisent donc sur la ligne médiane et affectent une direction perpendiculaire à celle des fibres chondro- sternales antérieures. — 109 — h). Chez les Camélidés (Chameau de Bactriane) le liga- ment longitudinal postérieur est toujours très étroit, mais plus aplati que dans le groupe précédent. Il disparait au niveau de la quatrième sternocôte. i). Chez les Cétodontes (D. delphis, D. tursio), nous avons constaté la présence d’un ligament longitudinal postérieur très net, aplati et occupant à peu près toute la largeur de l'os. Le triangulaire du sternum s'insérait sur ses bords. Ce ligament longitudinal entrecroisait ses fibres en arrière avec celles du trans- verse de l’abdomen. Les ligaments rayonnés posté- rieurs étaient courts mais très nets; le premier étant de beaucoup le plus considérable. 30 EXTRÉMITÉ SUPÉRIEURE. — a). Chez le Troglodyte Aubryi décrit par GRATIOLET et ALIX {45}, la disposition est à peu près la même que chez l’homme. En dehors, disent ces auteurs, « un faisceau fibreux particulier réunit le cartilage costal à un tubercule rugueux de la clavicule ». Ce faisceau est, sans aucun doute, Pa- nalogue du ligament rhomboïde de l’homme. b). Chez les Catarrhiniens et le Lemur Macaco le liga- ment interclaviculaire est beaucoup plus court et moins épais que chez l’homme. Les ligaments conoïdes antérieurs et postérieurs, la capsule de Particulation sterno-claviculaire ne présentent rien de particulier. Nous avons toujours constaté l’absence du ligament costo-claviculaire (rhomboïde) si net chez l'Homme. c). Chez les Insectivores, (animaux à clavicules), les iigaments de l'extrémité supérieure du sternum sont très variables. Chez le Hérisson, le ligament intercla- viculaire est assez puissant et la capsule de l’articu- — 110 — lation du sternum avec la clavicule remonte assez haut sur cette dernière. Le ligament rhomboïde est absent. Chez la Taupe, FREEMANN[281 distingue deux li- gaments sterno-claviculaires, l’un antérieur et dorsal correspondant en partie au ligament interclaviculaire, l’autre postérieur plus mince. Les systèmes ligamen- taires des deux articulations sont totalement séparés. d). Chez les Rongeurs claviculés, l'articulation sterno- claviculaire est située, non pas sur le bord supérieur du manubrium, mais sur sa face postérieure. Sa cap- sule est lâche etcontient la formation épisternale. Les deux capsules sont reliées l’une à l’autre par quelques fibres transversales, représentant un ligament inter- claviculaire très réduit (voy. fig. 33). e). Chez les Marsupiaux claviculés la disposition doit être très voisine. f). Chez les Cétodontes (animaux dépourvus de ciavi- cules), l'extrémité supérieure du sternum possède un ligament transversal ayant l’apparence d’un ligament interclaviculaire. Ses extrémités distales se conti- nuent par deux autres ligaments qui relient les angles latéraux du manubrium aux extrémités costales des sternocôtes. CHAPITRE IV. TÉRATOLOGIE DU STERNUM. Le plastron sternal est, parmi toutes les régions du corps, une de celles qui ont été le plus souvent et le plus minutieusement étudiées au point de vue térato- logique. Notre but va être, dans ce chapitre, de classer les différentes anomalies du sternum suivant un ordre rationnel, donnant, à l’appui de nos conceptions, des observations, soit personnelles, soit recueillies dans les auteurs. Nous suivrons pas à pas la classification tératolo- gique de M. L. BLanc [14], surtout pour ce qui a trait aux monstruosités doubles si embrouillées en appa- rence, si faciles à comprendre en réalité, lorsque l’on a à sa disposition une classification rationnelle. — 112 — Ce chapitre sera divisé en deux articles, le premier traitera des monstruosités simples du sternum; le deuxième de ses monstruosités doubles. ARTICLE I. MONSTRUOSITÉS SIMPLES Pour chaque appareil, M. L. BLanc fait entrer toutes les malformations dans l’une des catégories sui- vantes : o ANOMALIES DE CROISSANCE | FXCÈS- ( DÉFAUT. ( DÉFAUT. 20 ANOMALIES DE FORMATION EXCES. l VICES. DÉFAUT. 30 ANOMALIE D'EVOLUTION EXCÈS. ( VICES, 4. LÉSIONS ET MALADIES. Voici, d’après cet ordre, comment nous proposons de classer les anomalies simples du sternum. ("099 ‘oje1 -oye] ‘omono;sod ‘ommenojue SUO1ElA9P) sonbiSojoqdiom sojriemsoil ‘SWNUIOISIUOU S0p UOIUNOI 6] SUEP O1JOWASY ‘OJIQOU UOTepno1JJe,| 2p JUowooe do “o19171n08 U XBIOUI ‘S0p10T] ‘osoydAY *OIMOSOIMOd ****"""**"""°+++e+e+"OBIQYE] UOISIAI(T *eTWO060/99 JEd ) *1n009 np o1do70o 1ëd À “sojepémos sujom no snjd SUOISIAIP {SUO1JU10JIOQ : SAUT ) *SOUU9IPIOUAIX 59709 “WNUI97S 9] INS EJUOIAI9O 9700 OUN,p UO1EBSUO[OIX ‘xneudo3seidns SO *uOtJeOIISS0,p SJu10d 89p — — *S91Q9U12/S SP 9IQUOU np UOIE}UOUSNUY 911UpU099S | à QUCIPOU UOISIAI(I — 113 — ‘wnuios [ ANS [8/S09 918 JoIWoIl np uorIesut,p FNEJ2( *S01{QU1078 SOP 21QUOU np UOTJNUIUI(] ‘wWnuJo)8IWOY UN,p NO WNUI9JS UN,p e1jJ6d no Jn0} op EU, Y ‘J1n09 WNUI9YSIUAIX {JAN09 WNuI9S *Suor unwesiqdrx : SU0OJ nus | | se Co ETAVATT D se. POCLEIORE ZOO Fr Co) DELL °°° NONNTON 0€ QODEORNO CON fo: dc Eur | DID POIC CH DONOIQNE fe VAE fe QU TE NOILUAHO1 où ChD CID QE Fa AE g *ANIW3SSIOUIIV 0} nee SHOXT © — 114 — $ 1. — Sternum long. Tous les cas de sternum long, à notre connaissance, ont été recueillis chez l’homme. On cite des sujets dont le sternum descendait jusqu’à l'ombilic. Nous avons mesuré les sternums de treize squelettes humains, de sexe différent, tous d’origine française et appartenant au laboratoire d'anatomie de la Faculté de médecine de Lyon. Voici les résultats que nous avons obtenus : Longueur moyenne du sternum dans l’espêce humaine.. 0 m. 1901. Longueur moyenne du sternum chez l’homme ...,... 0 m. 2082. Longueur moyenne du sternum chez la femme.....,.... 0 m. 1720. Notre plus long sternum avait 0 m. 23 de long et appartenait à un homme de 55 ans, de taille moyenne. Une femme de 27 ans, dont la taille n’était pas exces- sive, possédait un sternum long de 0 m. 195. Ces faits méritent-ils réellement d’être qualifiés de monstrueux ? Dans les cas de Macrosomie où Géantisme, le sternum, comme les autres os, présente des dimensions considé- rables.TARUFF1I [111 ]cite l'exemple d’un sujet de 47 ans, dont le sternum était long de 24 centimètres. Il ajoute qu'indépendamment des dimensions exagérées de toutes les parties du corps, le sternum de cet individu était proportionnellement aux côtes, plus long que de raison. Dans certains cas le xiphisternum seul est augmenté de longueur, les autres portions de l'os restant nor- males. On cite partout l'observation de DESAULT (voy. GAvARD, 39), ayant trait à un cas dans lequel l’appendice xiphoïde descendait jusqu’à l’ombilic, — 115 — L'un des 13 squelettes qui nous ont servi à établir nos moyennes, était intéressant à ce point de vue. Il pro: venait d’un homme de 44 ans, chez qui le sternum avait pour longueur totale O0 m. 20. L’appendice xiphoïde mesurait à lui seul 0 m. 052. Or, d’après SapPey [104], la longueur de lappendice xiphoïde serait de 0 m. 03 et, d’après nos statistiques, de 0 m. 037. Un sujet nègre, examiné par nous et chez qui la longueur totale du sternum atteignait m. 218, pré- sentait un appendice xiphoïde long de 0 m. 064. Cet excès de longeur du xiphisternum rapprochait le sujet en question du type anthropoïde, et plus particulière- ment du gorille, chez qui le xiphisternum atteint pres- que en longueur le tiers de la colonne sternébrale toute entière. $ 2. — Sternum court. Les observations de sternum breve, que nous avons pu recueillir, ont toutes trait à l'espèce humaine. TENIERE, cité par TARUFFI, rapporte le cas d’un sol- dat tuberculeux âgé de 32 ans, et qui possédait un sternum long de 5 pouces (soit 0 m. 1375 à peu près), composé de 3 petits os unis les uns aux autres par de la substance cartilagineuse. L’appendice xiphoïde des- ceñdait au contraire assez bas. Cette description est, d’après nous, insuffisante. L'auteur ne dit pas si le nombre des sternocôtes qui s’articulaient avec le ster- num était normal. Il ne donne pas les autres dimen- sions du corps, nécessaires pour pouvoir établir une comparaison. — 116 — VroziK[122]enfin (obs. 24), cite chez l’homme un cas où le sternum était raccourci et élargi à la fois, le nombre des sternocôtes restant normal. Orro [50] cite aussi queiques cas de sternum court, dont un chez le Veau, les autres chez l'Homme. Mais il se dispense malheureusement de détails et de chiffres. L'un de ses sujets (obs. 463. Monstrum humanum poly- dactylus), possédait, dit-il, un sternum à peine long d’un pouce: Les 13 squelettes humains que nous avons examinés à la Faculté de Médecine de Lyon, et qui provenaient tous de sujets de taille moyenne, nous ont donné à ce point de vue spécial les résultats suivants : le plus court sternum pour le sexe masculin, appartenait à un sujet de 52 ans et mesurait 0 m. 182. Parmi les sujets de l’autre sexe, le plus court sternum appartenait à une femme de 27 anset mesurait O0 m. 15. Comme la Macrosomie, ia Microsomie entraîne un changement dans la longueur du sternum, qui a pour effet de mettre les dimensions de cet os en harmonie avec celles des autres parties du corps. Quoi qu'il en soit, il nous semble qu’un sternum doive être dit long ou court, lorsque ses dimensions longitudinales sont augmentées ou diminuées sans que le nombre des côtes qui s’y insèrent soit changé (sept chez l’homme) et sans que la taille de l’aminal auquel il appartient cessàt d’être normale. On peut aussi admettre que, dans certains cas, la diminution de longueur ne porte que sur l’appendice xiphoïde. Hamy [50] mentionne que sur le squelette d’Aeta de Binangonan, qu'il luia été donné d'observer, l’appendice xiphoïde était remarquablement court. — 117 — $ 5. — Absence totale du sternum. Les cas d'absence totale du sternum paraissent à première vue assez nombreux dans la science. Un examen plus approfondi permet de voir qu’il n’en est rien. On peut facilement confondre en effet, l’ano- malie qui nous occupe avec une fissure médiane du sternum. Ce dernier genre de malformation doit même, à notre avis, se produire bien plus souvent que l'absence totale, et peut-être pourrait-on, dans bien des cas, supposer que bon nombre d’observateurs ont pris la première de ces anomalies pour la seconde. Pour que l’on puisse dire que le sternum manque véritablement, il faut que les sternocôtes soient libres ou du moins qu’elles ne soient pas en continuité car- tilagineuse les unes avec les autres. Et alors est ainsi reproduite la disposition qu’on observe chez les Ophi- diens, dont l’extrémité antérieure des arcs costaux est libre. Quelques observations que nous allons citer ici semblent remplir les conditions que nous venons d’énoncer. ABBoT [1] cite le cas d’une négresse, âgée de 30 ans, observée à Bahia (Brésil), et dont tous les cartilages costaux s’adossaient comme ceux des fausses côtes. Entre les deux séries costales, il y avait un espace de trois à quatre doigts, variable avec les mouvements respiratoires ; on pouvait sentir le cœur sous la peau. Wirtrsrock, cité par TARUFFI, a observé une petite fille qui manquait absolument de sternum. Les côtes se réunissaient les unes aux autres sur la ligne mé- diane par des ligaments. — 118 — AMMoN [8] cite un cas à peu près semblable au pré- cédent : le sternum manquait complètement et les côtes n'étaient réunies les unes aux autres que par des ligaments. WUSE, cité par AHLFELD [2], rapporte un cas d’ec- topie du cœur, avec absence complète du sternum et du péricarde, chez une petite fille qui vécut un jour. Orro (obs. 530. Monst. vitul. abd. et pect. fissum), cite le cas d’un Veau célosomien qui manquait totalement de sternum. Nous n’avons pas d'observation personnelle de cette monstruosité. $ 4 — Absence d’une partie du sternum. Lorsque nous parlons de l’absence d’une partie du sternum, nous entendons la disparition d’une ou plu- sieurs sternèbres avec changement dans la forme de l'os. (L'absence d'un hémisternum sera traitée avec la pleurosomie.) Cette absence partielle du sternum peut porter sur l’une quelconque des parties constitutives de cet os. Ainsi, si nous prenons l’homme pour exem- ple,nous voyons quetantôt c’est l’appendice xiphoïde qui peutmanquer, tantôt le xiphisternum etle mésosternum ensemble, la colonne sternébrale restant réduite au manubrium. D’autres fois c’est le manubrium seul qui fait défaut. D’autres fois, enfin, l’appendice xiphoïde représente à lui seul tout le sternum. Comme l'absence totale, l’absence partielle du ster- num peut être souvent confondue avec de simples cas de division. L'absence de la partie inférieure de l’os — 119 — peut être prise pour une fissure inférieure. L'absence de la partie supérieure pour une fissure supérieure. 1° Absence du xiphisternum.— OTrTo rapporte un certain nombre de cas d'absence de l’appendice xiphoïde : ab- sence d’appendice xiphoïde chez un monstre humain hémiacéphale (obs. 54). — Un monstre humain, qu’il qualifie de Monopode, et que nous croyons devoir ranger parmi les Acéphales sur la limite des Anides (1) (la fi- gure de l’auteur représente une masse informe possé- dant un membre inférieur unique et mal formé et mu- nie d’un cordon ombilical), présentait un sternum court, dépourvu d’appendice xiphoïde (obs. 268).— Un enfant hydrocéphale, atteint de hernie ombilicale con- génitale, présentait, en plus de cela, un sternum court et dépourvu d’appendice xiphoïde, A la place de ce dernier était une perte de substance semilunaire par laquelle le cœur et le péricarde faisaient hernie (obs. 522). Nous ne possédons pas d’observations personnelles d'absence d’appendice xiphoïde sur un sternum non divisé ; mais nous avons cru remarquer que très sou- vent la division médiane du sternum, soit totale, soit simplementinférieure,s’accompagnait de la disparition du xiphisternum. C’estce que nous avons observé sur un certain nombre de Célosomiens divers appartenant au D teation exacte de ces termes, et en général de tous ceux que nous emploierons dans le cours de ce chapitre, doit être recherchée dans Is.-G. SainT-HiaiRe [51], et de préférence dans L. BLaxc : Ex- posé d’une classification tératologique, 1894; ce dernier travail ren- fermant la définition des termes introduits dans la tératologie depuis. 1830 et les modifications apportées aux définitions d’Is.-G. SainT- HILAIRE. — 120 — Musée de l'Ecole vétérinaire de Lyon, et qu’il nous a été donné d’examiner. Chez d’autres, il est vrai, le xiphisternum existait et tantôt se trouvait rejeté par côté avec l’un des hémisternums, tantôt participait à la division. Il est normalement absent chez l’Ornithorhynque et très souvent chez le Bradypus où, quand il existe, il est très réduit. Pour les Cétodontes, la question a été discutée dans un chapitre précédent, il est inutile d'y revenir ici. 2 Absence simultanée du xiphisternum et du mésosternum. — Cette monstruosité peut être facilement confondue avec la division inférieure du sternum ; mais, dans ce dernier cas, les slernocôtes inférieures sont réunies les unes aux autres par deux bandes cartilagineuses qui représentent chacune un hémisternum, alors que dans les cas d'absence simultanée du xiphisternum et du mésosternum les cartilages costaux restent libres. TARuFFI rapporte une observation empruntée à WI1E- DEMANN de cette anomalie. Le sujet était un enfant d’un an chez qui le manubrium seulexistait, le reste du sternum étant absent. Les sternocôtes inférieures étaient flottantes. Empruntons à VroziK(cité par TARUFFI),une deuxième observation plus complexe que la précédente. La mal- formation qu’elle relate semble tenir le milieu entre la division inférieure du sternum et la monstruosité dont nous nous occupons. Le sujet était un enfant chez qui le sternum se réduisait à un manubrium muni de deux côtes. Du côté gauche, les côtes inférieures se réunis- LASER à es mt DER 2 — 121 — saient les unes aux autres par une bande de subs- tance cartilagineuse qui remontait jusqu’au manu- brium. A droite, elle était absente. Il est, en somme, difficile de savoir si cette bande cartilagineuse située à gauche représentait un sternum complet, auquel cas on aurait eu affaire à un monstre Pleurosomien, ou bien si elle n’était qu’un hémimésosternum, et alors la monstruosité aurait été intermédiaire entre la divi- sion inférieure du sternum et l’absence simultanée de ses deuxième et troisième segments. 3 Absence du manubrium. — Les quelques observations qu’il serait indiqué de reproduire nous paraissent suspectes. [1 nous semble, en effet, que les auteurs ont souvent décoré du nom d’absence du manubrium de simples fissures supérieures. C’est le cas des obser- vations d'OBERMEIER, Cité par AHLFELD, et d'HECKER et BuxL, cités par AHLFELD et par TARUFFI. Personnellement, nous n'avons jamais rencontré cette anomalie. 4. Absence simultanée du manubrium et du mésosternum. — Dans les cas d'absence simultanée du manubrium et du mésosternum, l'appareil sternal est réduit au seul appendice xiphoïde. Le seul cas de cette anomalie que nous connaissions a été emprunté à BussAaNELLI (cité par TARUFFI). Il a trait à un sujet humain chez qui le sternum était absent; une membrane fibreuse en tenait lieu et fermait le thorax. En bas on voyait un petit cartilage mesurant quatre ou cinq lignes (un centimètre environ) en long et en large et qui repré- sentait l’appendice xiphoïde. Parmi ceux que nous connaissons, bien d’autres cas R:\A: 9. — 122 — pourraient être interprêtés dans le sens de l’anomalie qui nous occupe. Mais un examen plus approfondi permet en général de voir que l’on a affaire à une di- vision supérieure du sternum s'étendant jusqu’à l’ap- pendice xiphoïde. Entre les quatre types si bien tranchées d'absence partielle du sternum que nous venons de passer en re- vue, il peut y avoir bien des intermédiaires. On peut, en effet, concevoir un sternum réduit à son manu- brium et à la partie supérieure de son mésosternum; de même qu’iln’estpas impossible de rencontrerun su- jet chez qui le xiphisternum uni à la moitié inférieure du mésosternum constituent tout l’appareil sternal. $5. — Diminution du nombre des sternèbres. Chez les Mammifères, comme nous l’avons dit dans un chapitre précédent, le thorax tend à diminuer de longueur et cette tendance est d’autant plus marquée que l’on s'élève dans la série et que l’on se rapproche des animaux à attitude bipède. Dans la plupart des es- pèces, en effet, on peut assister à la réduction des der- nières sternèbres mésosternales. Le défaut de déve- loppement d’une ou plusieurs copules sternébrales est donc une anomalie par excès d'évolution qui setraduit par la diminution du nombre des arcs costaux s’insé- rant au sternum. | La diminution du nombre des sternèbres est difficile à constater chez l’homme parce que chez lui elles se confondent prématurément les unes avec les autres. : — 123 — Sur 66 cadavres humains examinés et disséqués par nous, nous nen n'avons trouvé qu’un seul présentant cette anomalie. C'était celui d’un fœtus masculin à terme. Il ne possédait que six côtes ster- nales, et la sixième s’insérait au sternum de chaque côté de l’articulation mésosterno-xiphisternale. Nous avions donc ici, très vraisemblablement, affaire à une disparition de la sixième sternèbre. Les Singes anthropoides possèdent le plus souvent sept côtes sternales, parfois huit (Chimpanzé). Gibpons/(1)2 20:24 TAN CAR OO TUE ARE 8 dans 18 0/0 Chimpanzé ,...... NOT Te ER OO IREM CES ee T — 46 0/0 Garner a tue ARR Te CDN Re +. 8 — 28 0/0 OPARR ET Se dl due doses 00 010 er ete 0 —) 187070 TRepGoLp [119] cependant a rencontré un squelette d’Orang sur douze ne possédant que six côtes sternales et six sternèbres seulement par conséquent. Chez les animaux dont le sternum est formé de co- pules nettement séparées les unes des autres, comme les Carnassiers, par exemple, on constate très souvent la diminution ou l’augmentation du nombre des ster- nèbres. Nous avons traité cette question au chapitre premier, où nous avons montré comment ‘la dernière sternèbre est en train de disparaître chez ces animaux. Parfois elle disparaît sans que le nombre des côtes sternales change; d’autre fois, et ce sont les cas extré- mes, la dernière païre d’arcs costaux cesse d'atteindre le sternum. TREDGOLD, qui s’est occupé des variations des côtes chez les Primates, a trouvé les résultats sui- vanis : © (1) D'après TREDGOLD. — 124 — Lémuridés:.. :11.et 12 dans 44 0/01:2.6220....... 9 dans 33 0/0 Platyrrhiniens ...... Qi 00 00e 6, 7,8 — 45 0/0 Macaques .......... 8 000 DRE eee « T — 4 0/0 Semnopithèque. 6et7 — 86 0/0 ............. 8 — 14 0/0 $6. — Défaut d'insertion du premier arc costal sur le sternum. C’est encore une malformation par excès d’évo- lution. La tendance de la réduction au lieu de se ma- nifester dans la partie postérieure du thorax, se mani- feste dans sa partie antérieure. P. ALBRECHT [3] sou- tient la théorie suivante : il prétend que jadis nos ancêtres géologiques possédaient une vertèbre dorsale et une côte de plus que leurs descendants ac- tuels. Cette côte qu’il appelle côte apostate se retrouve quelquefois à titre d’anomalie régressive chez l’homme et chez les animaux (côte cervicale). Le thorax des Promammifères remontait donc, d’après ALBRECHT, bien plus haut qu'il ne remonte aujourd’hui, ce qui ré- duisait d'autant la colonne cervicale. Chez les Ophi- diens actuels, l’atlas est la seule des vertèbres présacrées qui ne possède pas de côte correspon- dante. Le thorax des Mammifères se serait aujour- d’hui réduit et le nombre des vertèbres cervicales dé- pourvues de côtes s’est porté à sept. Actuellement en- core, le nombre des côtes tend à diminuer toujours, et le nombre des vertèbres cervicales à augmenter. (Certains Édentés ont, en effet, un nombre de vertè- bres cervicales supérieur à sept.) Par conséquent, chaque fois que la première côte manifestera ses ten- dances à la disparition en cessant d’atteindre le manu- Ne 7127 ne ge k — 125 — brium sterni, on aura affaire à une anomalie par excès d'évolution. VRroLIK (obs. 63) rapporte le cas d’un enfant chez qui les extrémités inférieures étaient absentes. Il pos- sédait en tout le nombre normal de douze côtes, mais la première n’atteignait pas le sternum. Pas plus le texte que la figure de VRoLIK ne permet de résoudre la question de savoir ce que devenait en cette occu- rence la première sterno-côte, si elle restait fixée à la spondylocôte, si elle faisait corps avec le manubrium ou bien simplement si elle n’existait pas. L'auteur ne nous dit pas non plus si cette anomalie était ou non bilatérale. Le cas de MicHEL-MAILLorT, cité par JABOULAY et TourNIER [59], a trait à un sujet possédant un sternum dont le manubrium était muni d’une large pièce cartilagineuse qui se terminait librement en dehors. Quant à la première côte, elle s’unissait prématurément à la deuxième. Nous ne savons pas si cette anomalie était ou non bilatérale. GRUBER, cité par JABOULAY et TOURNIER, rapporte un cas dans lequel la première côte droite se termi- nait par une extrémité arrondie qui s’unissait par l'intermédiaire d’un ligament au manubrium. ZUCKERCKLAND, Cité par JABOULAY et TOURNIER, rap- porte encore un cas à peu près identique au précédent. GouBaux, cité par CoRNEvIN et LESBRE [27], rap- porte dans son mémoire sur les anomalies de la co- lonne vertébrale chez les Mammifères domestiques, le cas d’un Cheval qui possédait dix-neuf côtes « la première très réduite était longue de quatre — 126 — centimètres et demi à droite et de huit centimètres et demi à gauche, articulée comme normalement entre la septième cervicale et la première dorsale, attachée d'autre part par un petit ligament au bort antérieur de la côte suivante ; celle-ci, très large inférieurement, se bifurquait et se terminait par deux cartilages sur le sternum. Ea branche antérieure de cette bifurcation appartenait évidemment à la première côteet l’on avait affaire ici à deux côtes en X, dont la première était fi- breuse en son milieu (1). » Passons maintenant aux observations qui nous sont personnelles : Obs. I.— Le sujet de cètte observation est un Veau Omphalosite Mylacéphale, dont le squelette se trouve au Musée de l'Ecole vétérinaire de Lyon. Le sternum de ce monstre, en plus d’une fissure médiane longitu- dinale, présente l’anomalie suivante : Les deux arcs costaux 1 restent libres et n’atteignent pas les hé- misternums. Ces hémisternums sontmunis à leur par- tie antérieure de prolongements cartilagineux qui semblent aller à la rencontre des arcs costaux 1, mais ne les atteignent pas. Entre les prolongements cartilagineux qui figurent la première paire de sterno- côtes et la substance cartilagineuse du manubrium, il n’y a pas trace d’articulation. (voy. fig. 53). Obs. II.— Le Muséum d'Histoire naturelle de la ville de Lyon possède un squelette de Phoca monachus), qui présente une anomalie à peu près analogue à celle observée par Gougaux chez le Cheval. Le squelette de (1) Citation empruntée à CorNevin et LESBRE. SEAT ; — — cet animal possède quinze côtes, dont dix sternales (nombres normaux), mais le premier arc costal ne va pas jusqu’au sternum. La spondylocôte de ce premier arc est complète et l’on voit même très nettement l'articulation chondrocostale. A cette spon- dylocôte s’insère une petite extrémité cartilagineuse, fragment distal de la sternocôte qui se termine en s’arrondissant et est long à peine d’un tiers de centimètre. La deuxième côte se bifurque à partir de l’articulation chondrocostale donnant naissance à deux cartilages, qui s’insèrent le premier à la première articulation chondrosternale,le deuxième à la deuxième articulation chondrosternale. Le reste du plastron thoracique est normal (voy. fig. 46). Obs. IIT. — Cette dernière observation se rapporte à un chien braque adulte et de sexe mâle que nous avons disséqué à l'Ecole vétérinaire de Lyon. L’ano- malie qu'il présentait était identique à la précédente, avec cette différence que la sternocôte se bifurquait bien plus près du sternum ce qui réduisait d’autant l’espace angulaire compris entre les cartilages costaux 1 et 2. Cet espace était cependant comblé par des fibres musculaires intercostales très nettes. Ces observations que nous avons pu rassembler permettent de reconnaître deux types dans la mons- truosité qui nous occupe. Le premier est caractérisé par ce fait que la première côte n’atteignant pas le manubrium, ce dernier reste sans relation aucune avec le rachis ; dans ce cas, et LEBouco[65] insiste sur ce fait, il y a toujours un tubercule cartilagineux ster- nal représentant la portion proximale de la sternocôte. — 128 — Ce tubercule cartilagineux existait dans le cas ob- servé par GRUBER et chez le veau Omphalosite Mylacé- phale observé par nous-même. Le deuxième type est celui dans lequel le premier arc costal n’atteignant pas le sternum est suppléé par le deuxième qui se bifurque et envoie une sternocôte à chacune des deux facettes articulaires sternales 1 et 2. C'était le cas du Cheval de GouBaux, c'était aussi celui de notre Phoque et de notre Chien. Le défaut d'insertion du premier arc costal au ster- num est le premier degré de la Pleurosomie, mons- truosité que nous étudierons dans un paragraphe prochain. $7.— Augmentation du nombre des sternèbres. Avec l'augmentation du nombre des sternèbres nous abordons l’étude des anomalies par défaut d’évolu- tion. Cette anomalie constitue le pendant de celle étu- diée dans le $5. Elle est assez rare chez l’homme. L'homme de race blanche ne possède, en effet, que très rarement huit paires de côtes sternales. Voici, d'ailleurs, les résultats de TREDGOLD sur ce point : ARR ae ( Dr. 7 dans 88,2 0/0 ........ 8 dans 11,8 0/0 CARE PSE PO Ad OO D OMS ete 82 8 8e I (DE Te 90 DID 4h 8 — 5,5 0/0 FEMMES BLANCHES ? Ge 0 STORE UN 84,57 0800 Chez le nègre, cette anomalie est très fréquente; elle cesse même d'en être une, car elle constitue, d’après TREDGOLD, la majorité des cas. Negro ss store 8 2dans :6010/0P sausr. 0ti ans ra0EOi Le docteur Lams, de Whasington, cité par TRED- — 129 — GOLD, a rencontré douze cas de huit côtes sternales, dont onze chez le nègre etle douzième chez un Indien. Cette fréquence de la huitième côte est un signe d’infériorité pour le nègre et le rapproche du Chimpanzé. Nous possédons un exemple de cette anomalie (1 cas sur 66). Elle existait chez un homme blanc de 71 ans. La huitième côte s’articulait au point d'union du mésosternum et du xiphisternum. Malheureu- sement l’âge du sujet était trop avancé pour que nous puissions nous rendre compte des limites respec- tives de chaque sternèbre. D'après TREDGOLDet CUNNINGHAM (Jour. ofAnat.1889), la présence de la huitième côte chez l’homme serait plus fréquente chez le mâle que chez la femelle, à droite qu’à gauche (dans le cas d’unilatéralité de l’anomalie, l’aug- mentation des copules intercostales ne porte que sur un _hémisternum, c’est-à-dire qu’au lieu d’avoir une ster- nèbre en plus, on a simplement une hémisternèbre en plus). Chez les Anthropoides le nombre des sternèbres est également très variable, principalement chez le Chim- panzé. (Voyez les chiffres de TREbGoLD au $ 8.) Chez les autres Primates et en général chez tous les animaux à sternum étroit (Carnassiers et certains Rongeurs), il en estencore de même.(Voy. les chiffres de TREDGOLD.) Chez les animaux à sternum large à la base, comme les Ongulés, le nombre des sternèbres est à peu près cons- tant. Sur deux Sangliers, nous avons cependant trouvé 8 côtes sternales alors que nous savons que le Porc domestique n'en possède normalement que 7. Ces faits ne peuvent constituer une anomalie que s’il est — 130 — démontré que ces deux animaux constituent une seule et même espèce, question qu’il ne nous appartient pas de juger. $ 8 — Augmentation du nombre des points d'ossification dans le sternum. L'augmentation du nombre des noyaux d’ossifica- tion dans le sternum est une anomalie par défaut d'évolution. En effet, la sternèbre était primitivement formée de deux noyaux, dont chacun correspondait à une hémisternèbre. Actuellement ces noyaux, dans certaines espèces à sternum étroit, comme les Car- nassiers, par exemple, sont réduits à un seul, et quand on en rencontre deux, on peut attribuer leur présence à un défaut d'évolution. De même, on peut mettre sur le compte d’un défaut d'évolution, la pré- sence dans le manubrium sterni, d’un certain nombre de noyaux d’ossification supplémentaires, sur lesquels ALBRECHT a insisté, et qui correspondent parfois à des os séparés chez des animaux plus inférieurs. Ces os se sont changés par le fait de l’évolution, en de simples points d’ossification, qui eux-mêmes ont fini par disparaître. Leur réapparition constitue une anomalie régressive. La diminution du nombre dès points d’ossification devrait constituer une anomalie progressive ou par excès d'évolution. Mais il est impossible de jamais savoir à quoi s’en tenir sur ce sujet. En effet, quand, dans un jeune sternum, on rencontre un ou deux points d'ossification de moins que d’ordinaire, com- — 131 — ment savoir S'ils manquent réellement, ou si, simple- ment, ils ne se sont pas encore développés. Dans ce paragraphe, nous suivrons le plan suivant : 1° Augmentation des points d’ossification dans le manu- brium ; 2° Augmentation des points d'ossiflication dans le mé- sosternum ; 3 Augmentation des points d'ossification dans le xiphisternum. 1° Augmentation des points d'ossification dans le manü- brium. — D’après RamBauD et RENAUT [96], d’après le professeur TEsruT [116], le manubrium se développe d'ordinaire par un ou deux points d’ossification. Nos recherches personnelles, qui ont porté sur 20 fœtus et enfants de moins de 6 ans, nous ont donné les ré- sultats suivants : | 11 présentaient un point d’ossification, 6 présentaient deux points d’ossification. Les 3 autres présentaient des anomalies sur les- quelles nous reviendrons (1). En plus des points d’ossification précités, RAmBAuD et RENAUT reconnaissent dans le manubrium, deux points épiphysaires constants, qui se développent en plaque, sous l'articulation sterno-claviculaire, de 25 à 28 ans. Nous ne les avons jamais rencontrés chez l’homme, nos observations ayant toutes été prises, par le fait d’un hasard malencontreux, en dehors du mo- ment précis de leur apparition; mais nous les avons (1) L’un d'eux, fœtus mâle à terme (long. O0 m. 04), ne présentait pas encore de point d’ossification dans le manubrium, 2 OR AE OP ET IPN EL UNS OBS IRAN — 132 — vus maintes fois sur des squelettes d’Anthropoides (Gorilles, Chimpanzé, Orangs). Ces mêmes auteurs signalent encore deux autres points, qu'ils qualifient d'épisternaux et qui correspondent aux os supraster- naux que nous étudierons plus loin. P. ALBRECHT prétend, que théoriquement, le manu- brium sterni de l’homme peutcontenir16 points d’ossi- fication, dont on rencontre parfois quelques-uns à titre d’anomalie régressive. Ces points sont les suivants : Deux hémisternèbres 0, situées primitivement entre les deux côtes apostates et les deux premières thora- ciques. Deux hémisternèbres 1, situées entre les deux pre- mières et les deux deuxièmes côtes thoraciques. Deux hémipostomosternums, dernier reste du ster- num basilaire, que l'on voit complet et libre chez les Batraciens, les Reptiles, et parmi les Mammifères, chez les Monotrèmes ; chez ces derniers, le postomosternum est représenté par une pièce impaire et médiane, située à la face profonde du système sternal (proostéon de PARKER). ALBRECHT l’a également vu sous la forme d’une pièce séparée chez l’Helamys capensis. Deux préparasternaux qui représentent les sterno- côtes de la paire de côtes cervicales disparue et non pas un épicoracoïde, comme PARKER l'avait cru à tort. Ces préparasternaux se voient à l’état libre chez certains Rongeurs de la famille des Muridés et des Arvicolidés. Deux parasternaux qui représentent les sternocôtes de la première paire de côtes thoraciques. Leurs car- tilages représentant les côtes intermédiaires. — 133 — En plus de ces dix points, il peut y avoir six autres points épiphysaires : Deux points épiphysaires sous-claviculaires de RAm- BAUD et RENAUT (voir plus haut). Deux hémiépiphyses caudales dépendant de la ster- nèbre 1. Deux hémiépiphyses crétées correspondant au lophos- téon des Oiseaux. Si l’on ajoute à cela, les deux points sus-ternaux que l’on rencontre quelquefois à la place des os supraster- naux absents, l’on portera ainsi à dix-huit le nombre des points d’ossification que peut contenir un manu- brium humain (voy. fig. 47). Jamais l'observation n’a permis de rencontrer tous ces points réunis ; mais très souvent, on trouve le manubrium constitué d’un cer- tain nombre de points d’ossification, dont chacun répond à un ou plusieurs des points précédents synos- tosés. Nous allons en citer de nombreux exemples : RAMBAUD et RENAUT ont observé au Musée de l'Amphithéâtre des Hôpitaux, un squelette de fœtus à terme, dont le manubrium contenait cinq points d’os- sification (3 médians et 2 latéraux), que P. ALBRECHT interprète ainsi : le point supérieur serait le posto- mosternum ; les deux qui le suivent seraient les ster- nèbres 0 et 1; quant aux deux latéraux, ils seraient les points parasternaux. QUAIN représente, dans son Anatomie, un manu- brium pourvu de six points d’ossification. D'après P. ALBRECHT, le supérieur serait le postomosternum, le médian la sternèbre 0, les deux inférieurs les deux UE AA 5 72 VALUE LP k. — 134 — hémisternèbres 1, et les deux latéraux les paras- lernaux. ALBRECHT relate l’observation d’un enfant de 3 ans, dont le manubrium contenait quatre point d’ossifica- tion. Le supérieur, le plus considérable, correspon- dait au postomosternum +, la sternèbre 0, l’inférieur à la sternèbre 1 et les deux latéraux étaient les para- sternaux. Owen figure enfin dans son Traité d’Anatomie des vertébrés, un Sternum muni de six points d’ossification. Nos recherches personnelles nous ont fait rencon- trer deux manubriums possédant chacun trois noyaux osseux. Le premier appartenait à une fillette de 5 ans environ. En se conformant aux théories d’ALBRECHT, le plus gros des trois points d’ossification correspondait au postomosternum + sternèbre 0 + parasternal du côté droit. Le point latéral gauche correspondait au parasternal gauche et l’inférieur à la sternèbre 1 (voy. fig. 48). Le deuxième appartenait à une petite fille me- surant 0 m. 545, et ayant vécu quelques jours à peine. Le noyau supérieur correspondait à la s{ernèbre 0; et les deux inférieurs à demi confondus, représentaient les deux hémisternèbres 1. De tout ce qui vient d’être dit, il ressort que le seul point normal du manubrium de l’homme est le pointinférieur, celui qui représente la sternèbre 1.Tous les autres que l’on rencontre quelquefois, constituent des anomalies régressives, dont la plus fréquente est la réapparition de la sternèbre 0 (1), et la plus rare, (1) En effet, quand le manubrium est formé de deux points, ces deux points sont situés l’un au-dessous de l’autre. — 135 — celle du préparasternal, c’est-à-dire de la sternocôte de la côte apostate. Nous renvoyons au paragraphe suivant l'étude des points suprasternaux et des os du même nom. Ce point de détail a été moins bien étudié chez les animaux que chez l’homme, et nous n’avons nous- même que très peu de chose de personnel à dire sur sujet. Voici cependant quelques observations. P. ALBRECHT, dit avoir trouvé le lophostéon chez plusieurs Chevaux et nous l’avons rencontré nous- même sur la crête ventrale du manubrium de plu- sieurs Pisons dont les squelettes se trouvent au Mu- séum d'Histoire naturelle de Paris. D’après ce que nous avons pu remarquer chez les animaux non claviculés, la partie antérieure du ma- nubrium se développe par un seul point d’ossification médian représentant le postomosternum, ou la ster- nèbre 0. Chez un Lion dont nous avons pu examiner le squelette, au Muséum de Lyon, ce point médian n’exis- tait pas, mais était remplacé par deux points latéraux confinant aux premières côtes, et que nous interpré- tons comme des parasternaux. Un jeune cobaye femelle, que nous avons disséqué pendant l’hiver de 1897, pré- sentait la disposition suivante : le point médian ordi- naire du manubrium existait, mais, en plus de cela on voyait en arrière une masse osseuse, dépassant l’in- sertion de la première paire de côtes, et montrant des traces de bifidité sur la ligne médiane. PARKER Cité par ALBRECHT, figure dans son atlas, deux exemples de réapparition des parasternaux, l’un chez Bradypus tridactylus, l’autre chez Pléropus edulis. — 136 — 2 Augmentation du nombre des points d'ossification dans le mésosternum. — D’après RAMBAUD et RENAUT, le mé- sosternum de l’homme se compose de quatre ster- nèbres, et se développe par un nombre de points d’os- sification qui varie de quatre à huit, c’est-à-dire un ou deux points pour chaque sternèbre. Il est des ani- maux, comme les Carnassiers, par exemple, chez les- quels le nombre des points d’ossification est d’un seul pour chaque sternèbre. Il en est d’autres, comme les Suidés, chez lesquels il est de deux ; chez l’homme, il est tantôt de un, tantôt de deux, et l’on ne peut par conséquent considérer, chez lui, comme fait tératolo- gique, la duplicité d’un noyau sternébral, chose qui chez un Carnassier est du plus haut intérêt. Nous avons observé cette anomalie sur un fœtus d’Ours, appartenant aux collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Ce sujet, déjà décrit d’ailleurs par Cuvier [29], possédait deux noyaux d’ossification sé- parés pour les sternèbres 1, 5, 6 et 7. La duplicité, chez l’homme, de tous les noyaux à la fois est chose un peu moins fréquente que la duplicité d’un noyau isolé. MECKkEL, cité par TaRuFF1I, dit avoir trouvé un sternum formé de deux séries de noyaux osseux. On a signalé la réapparition chez l’Homme de la dernière sternèbre disparue chez lui et chez bien d’autres animaux, comme les Ruminants par exemple, et que l’on voit parfois si nette chez certains Rongeurs, les Carnassiers et les Singes inférieurs. Une des figures de RamBaup et RENAUT, nous en donne un exemple frappant. Orro [86] de même a rencontré une fois cette sixième sternèbre (voy. fig. 49). Fes. — 137 — Nous n’avons pas d’observation personnelle de cette anomalie. 3° Augmentation du nombre des points d'ossification dans le xiphisternum. — D’après RamBaAuD et RENAUT, le xiphisternum de l’homme se développe par un ou deux points d’ossification, et, d’après nous, bien plus sou- vent par un que par deux. En feuilletant nos observations, nous avons cepen- dant trouvé les cas suivants : un homme de 60 à 65 ans environ possédait un xiphisternum contenant trois noyaux osseux bien distincts, le premier cependant était en voie de synostose avec l'extrémité inférieure du mésosternum. Un homme de 41 ans présentait une anomalie fort intéressante et qu'il nous semble naturel de rattacher à ce paragraphe : l’appendice xiphoïde était formé de deux centres d’ossification séparés l’un de l’autre par une articulation assez mobile, amphi- arthrose analogue à celle qui sépare le xiphisternum du mésosternum. La mobilité était due à du tissu fibro-cartilagineux interposé entre les deux os xiphoï- diens. En outre de cela, le sujet possédait des os suprasternaux et un muscle présternal. Nous n’avons jamais observé chez les animaux l’ano- malie qui nous occupe. Nous savons, cependant, que l’appendice xiphoïde de l’Echidné est normalement formé de plusieurs pièces osseuses qui étaient au nombre de quatre sur un sujet examiné par nous. $ 9. — Os suprasternaux. La présence des os suprasternaux constitue une R. A. 10. — 133 — anomalie rare, et qui, à notre connaissance du moins, n’a été observée que chez l’homme. Ils ont été vus et signalés pour la première fois en 1838, par BRESCHET [17], dont ils portent d’ailleurs le nom. Ils ont été trouvés, bien souvent depuis, par KinG [63], Luscaka [69], RamBaup et RENAUT [96], RoBerrT KNox [64], BLAND SUTTON [110], W. K. PARKER [88], CAWARDINE [21], TesTuT [116], etc., etc. On a émis sur eux diffé- rentes opinions qui ne nous arrêteront pas : BRESCHET y vit un rudiment de la septième côte cervicale ; RaAMBAUD et RENAUT les comparèrent à des os sésa- moïdes ; GEGENBAUR [41], crut qu’ils figuraient la partie médiane de l’épisternum et les considéraient, à tort, comme représentant chez l’Homme les pièces épisternales des Marsupiaux, par exemple; d’autres assurent qu'ils représentent la fourchette des Oiseaux. JABOULAY [58] y vit les derniers restes du préomos- ternum des Balraciens anoures. D’autres enfin, et ceux- là nous semblent dans le vrai, y reconnurent les restes de l’extrémité proximale de l'épiprécoracoide. Cette dernière opinion est celle de BLAND SUTTON, de W. K. PARKER et de CAWARDINE. Les deux premiers de ces auteurs prétendaient que les fibro-cartilages inter- sterno-claviculaires constituaient, avec les os supra- sternaux, les restes de l'extrémité proximale de l’épi- précoracoïde. CAWARDINE ne va pas si loin. Pour lui, les seuls vrais restes de l’épiprécoracoïde sont les os suprasternaux ou de petits ligaments qui parfois les remplacent. D’après CAWARDINE, dans les nombreux cas qui, d’ailleurs, sont la majorité, où l’on ne rencontre pas PIS TETE «su Pr AU j & Hd L — 139 — les os suprasternaux, ils sont constamment repré- sentés par une petite formation spéciale constituée par de courts ligaments longitudinaux reliant le liga- ment interclaviculaire à la fourchette sternale (1). Parfois ces ligaments s’insèrent sur deux petits tuber- cules situés sur le bord supérieur de la fourchette. Ces tubercules, qui, le plus souvent, sont à peine visi- bles, apparaissent sur certains slernums nettement pédiculés ; dans quelques cas ils sont détachés du ster- num et compris dans l'épaisseur des ligaments supra- sternaux; un degré de plus nous amène aux os suprasternaux dans toute leur perfection. CAWARDINE dit avoir trouvé sur de jeunes sternums des points d’ossification particuliers répondant à la formation spéciale qui nous occupe. Pour notre compte personnel nous n’avons jamais rencontré ces points d’ossification, mais nous avons vu à peu près toujours les ligaments de CAWARDINE accom- pagnés même quelquefois des tubercules ci-dessus mentionnés. Voici, d’après une de nos observations, la description de cette anomalie: c'était chez un homme de 41 ans (un seul cas sur 66 dissections). La four- chette sternale présentait à ses deux extrémités deux petits noyaux osseux de la grosseur d’un pois à peu près et ayant la forme d’une pyramide triangulaire. Ils présentaient quatre faces : une inférieure, une ex- terne, une antérieure et une postérieure.La face infé- rieure s’articulait avec le sternum ; la face externe avec le cartilage inter-sterno-claviculaire; ces arti- culations étaient des diarthroses (dans un cas de (4) Voir chapitre III. — 140 — Luscaka l'os suprassternal se reliait au sternum par synchondrose). La petite cavité de l’articulation sterno- suprasternale communiquait en avant seulement avec l'articulation sterno-méniscoïdale ; la cavité de l’arti- culation suprasterno-méniscoïdale communiquait en arrière seulement avec celle de l'articulation sterno- méniscoïdale ; la face antérieure était recouverte par quelques ligaments longitudinaux partant du ligament interclaviculaire pour se rendre au sternum. Ces liga- ments sont ceux sur lesquels s’étend CAWARDINE. En outre de cela queiques fibres parallèles à celles du ligament interclaviculaire reliaient l'os suprasternal à la clavicule. La face postérieure était en connexion avec le sternum et la clavicule par l'intermédiaire de fibres irrégulièrement disposées mais suivant, pour la plupart, la direction du ligament interclaviculaire. Des quatre angles deux seulement présentaient des parti- cularités dignes d'intérêt : l’angle supérieur qui se reliait au ménisque interclaviculaire et à la clavicule par des fibres parallèles au ligament interclaviculaire, et l’angle interne qui donnait attache à des fibres dont la direction était la même que celle des précé- dentes ; de ces dernières fibres les unes s’attachaient au sternum, les autres se perdaient dans l’épaisseur du ligament interclaviculaire. Chose importante à noter, c’est que l’os suprasternal in’affectait que de simples rapports de contiguité avec le ménisque inter- articulaire. De l’avis de CAWARDINE, la présence des os supra- sternaux s'accompagne d'ordinaire d’un arrêt de dé- veloppement du sternum, fissure ou perforation par — 141 — exemple. Notre sujet présentait seulement une arti- culation au milieu de son xiphisternum et un muscle présternal. $ 10. — Prolongement de la côte cervicale sur le sternum. Pour qui admet les théories d'ALBRECHT ci-dessus exposées, il n’est pas douteux que l’apparition d’une côte cervicale chez un Mammifère ne soit une anomalie régressive, une anomalie par défaut d'évolution. Nous ne nous occuperons ici que du cas où cette côte cervi- cale atteint le sternum ce qui, on le conçoit sans peine, amène des modifications très appréciables dans la morphologie de cet os, Nous ne connaissons pas de cas de cette anomalie chez les animaux. Chez l’Homme, TurNER [120] en cite quelques exem- ples.Dans un cas observé par ALBRECHT, à Kæœnigsberg et décrit par lui dans son Mémoire sur le manubrium sterni, la côte qui s’articulait entre la sixième et la sep- tième vertèbre cervicale se prolongeait à droite jus- qu’au sternum. À gauche elle était interrompue en son milieu de telle sorte qu’un petit tubercule osseux libre en dehors s’articulait en dedans avec le manubrium. C'était la sternocôte de la côte apostate. Cette côte apos- tate incomplète à gauche et complète à droite se com- posait des trois segments primordiaux : spondylocôte, côte intermédiaire, sternocôte. Elle s’articulait au ster- num par une diarthrose située au-dessous de l’articu- lation sterno-claviculaire et au-dessus de l'articulation — 142 — de la première côte thoracique avec le manubrium. L’adjonction d’une articulation chondro-sternale au manubrium sterni augmentait les dimensions longitu- dinales de ce dernier. Dans les galeries d’anthropologie du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous avons observé un squelette de négresse de Mozambique, qui possédait une paire de côtes cervicales. Celle de droite s’arrêtait avant d'atteindre lesternum, mais celle de gauche lat- teignait et s'y reliait par l'intermédiaire d’un carti- lage, d’une façon analogue à la première côte thora- cique (voy. fig. 45). $ 11. — Côtes xiphoïdiennes. D'une façon générale chez les Mammifères les côtes cessent de se rejoindre sur la ligne médiane antérieure (inférieure quand on envisage l’animal dans la station quadrupède), à partir de l'articulation mésosterno- xiphisternale, et la troisième pièce du sternum reste flottante, perdue dans l'épaisseur des muscles de la paroi abdominale. Chez certains Vertébrés plus infé- rieurs, les Crocodiliens par exemple, le sternum se prolonge donnant toujours insertion à des côtes jus- qu’à la symphyse du pubis. Le fait que, chez des Mammifères, des côtes s’insè- rent sur l’appendice xiphoïde nous semble constituer une ébauche de la disposition caractéristique des Cro- codiliens (1). (4) Nous ne sommes pas sans savoir que l’on a souvent dit que les côtes thoraciques et les côtes abdominales des Crocodiliens ne pou- vaient être comparées les unes aux autres, n’étaient pas de même — 143 — Nous avons recueilli de cette anomalie des obser- vations personnelles suffisamment nombreuses. Cette disposition est la règle chez les Cétodontes. D'une façon générale, en effet, chez ces animaux la dernière pièce du sternum équivalent à notre appen- dice xiphoïde est toujours munie d’une paire d’arcs costaux. Sur deux squelettes de Monodon monoceras mâle et femelle, appartenant au Muséum de la ville de Lyon nous avons pu en constater la présence. Nous l'avons retrouvée également sur un Delphinus delphis et sur un jeune Delphinus tursio mâle. Chez ce dernier animal l’appendice xiphoïde encore entièrement carti- lagineux se terminait postérieurement par deux cornes (celle de droite étant la plus longue), qui toutes deux donnaient attache à une côte sternale s’y articulant par diarthrose (voy. fig. 51). Chez le Delphinus delphis, disséqué par nous pendant l’hiver de 1897, il existait une disposition à peu près semblable, avec cette diffé- rence cependant que l’appendice xiphoïde était repré- senté par deux petits cubes cartilagineux absolument réguliers et réunis l’un à l’autre par du tissu ligamen- teux. Ils donnaient attache à une paire de côtes. L’atlas de P. GERVAIS et de vAN BENEDEN contient aussi de nombreux exemples de cette disposition, nous y ren- voyons le lecteur. Un Nasua narica, dont nous avons observé le squelette no le premières étant, d'après certains auteurs, d’origine cartilagineuse, les secondes d’origine dermique. Mais, d’après les théories de SABATIER [163], les sternocôtes thoraciques et les sterno- côtes abdominales dériveraient toutes deux des interépineux ven- traux des Poissons. Phylogénétiquement parlant les deux séries de formations sont donc parfaitement comparables. — 144 — au Muséum de Lyon, présentait une côte xiphoïdienne, la dixième. Or, le nombre normal des côtes sternales chez cet animal est de neuf. DE BLAINvILLE [13] figure dans son atlas des côtes xiphoïdiennes chez Ursus arc- tos, Lutra vulgaris, Mustela Barbara, Mellivora capensis, Gulo luscus, Cynogale Bennettii, Viverra genetta. Cette anomalie est donc fréquente chez les Carnassiers et plus particulièrement chez les Mustelidés et les Ursidés. Une jeune femelle de Macacus Cynomolqus, que nous avons disséquée l'hiver dernier, possédait huit paires de côtes sternales, la dernière s’insérant sur les bords de l’appendice xiphoïde. Chez l’lomme, nous avons relevé trois cas de cette anomalie : un enfant mâle, ayant vécu 10 à 15 jours environ, possédait 8 côtes sternales. Les 7 premières s’inséraient normalement au sternum; la 8° s’articu- lait par une diarthrose avec l’appendice xiphoïde. Une jeune fille de 21 ans nous a offert un cas semblable en tout au précédent. Enfin une vieille femme de 72 ans présentait une disposition un peu plus compli- quée : à gauche les 7 côtes s’articulaient normale- ment au sternum, la 7%e vis-à-vis l’articulation mé- sosterno-xiphisternale; mais à droite, elles s’espaçaient de plusen plus de telle sorte que la 6 s’articulait vis-à- vis l’articulation mésosterno-xiphisternale et la 7° se trouvait en rapport avec l’appendice xiphoïde. $ 12. — Divisions du sternum. Le sternum, d’après les idées émises d'ordinaire dans les traités d’embryologie, provient directement des — 145 — côtes : toutes les côtes d’un même côté se réunissent en deux bandelettes cartilagineuses qui, à la 6esemaine, sont encore distantes l’une de l’autre. Peu à peu ces deux bandelettes cartilagineuses, que l’on appelle hémisternums, se rapprochent l’une de l’autre et finis- sent par se confondre sur la ligne médiane. Si cette réunion des deux hémisternums ne se fait pas, nous auronsla fissure totale du sternum ; si elle ne se fait que partiellement, nous aurons la fissure partielle supé- rieure ou inférieure, voire même le simple trou. Cette anomalie peut avoir pour cause soit simplement un arrêt dans l’accroissement et l’évolution du système costo-sternal, soitune atrésie de ’amnios qui empêche l’inflexion et la réunion de ce système (Célosomie)., En outre au début de la 6e semaine, époque à laquelle les deuxhémisternumsne sont pasencore réunisle cœur est en plein développement et fait ure forte saillie dans la future cavité thoracique. Si cette saillie du cœur s’exa- gère les deux séries costales ne peuvent l’envelopper, les deux hémisternums restent plus ou moins séparés et le cœur se trouve ectopié (1). De ce qui vient d’être dit, il résulte que les divisions congénitales du sternum peuvent être soit d'origine primitive, dues à un défaut d'évolution du système costo-sternal, soit d'origine secondaire, dues à des Æc- topies du cœur ou à la Célosomie. (1)Voir,sur la tératogénie des fissures sternales par ectopie du cœur AuLFELn, Die Missb.1882.Elles sont dues très souvent non seulement à un simple excès de volume du cœur qui ne peut être contenu danslacage thoracique, mais encore à des adhérences contractées par cet organe avec l’amnios. OT SE TE CORRE j nue “ 7 CHÈRE 3 — 146 — Voici donc comment nous proposons de classer les cas de division du sternum : do PrimiTive. — Dans ces cas la perforation ou fissure est abso- lument fermée. Il n’y a pas de hernie des organes. a). Par ectopie du cœur. Dans ces cas la ferme- ture du thorax est empêchée par la hernie du cœur. b). Par célosomie, Dans ces cas la fissure thora- 20 SECONDAIRE. / cique est accompagnée d’une fissure ventrale avec hernie des organes abdomino-thoraciques. C’est la célosomie proprement dite avec ses formes si diver- | ses et si nombreuses. 1° Division d'origine primitive (1). — PERFORATION. — Le degré le plus simple de la division du sternum est la perforation siégeant à un endroit quelconque de la tige sternébrale (xiphisternum le plus souvent). Les nombreuses dissections de sujets humains que nous avons faites pendant l'hiver 1896-97 et de mûres réflexions, nous ont conduit cependant à admettre un degré encore plus simple de division de l'appareil ster- nal, c’est ce que nous appellerons les solutions de conti- nuité du ligament longitudinal postérieur. Nous n’allons pas nous étendre ici sur ce dispositif que nous avons assez souvent observé chez l’homme et que nous avons déjà décrit au Chapitre IT. Contentons-nous simple- ment de rappeler au lecteur que ces solutions de con- tinuité peuvent se trouver à un niveau quelconque du ligament longitudinal postérieur (moitié inférieure le plus souvent), qu’elles peuvent être uniques ou multi- (4) Les kystes dermoïdes dits du sternum qui ont fait le sujet de la thèse de Warrz (Paris 1887) ne sont que des kystes présternaux et n’ont rien à voir avec notre sujet. — 147 — ples (deux ou plus rarement trois), qu’elles peuvent va- rier de dimension et de forme, les plus grandes étant oblongues et ayant quatre ou cinq centimètres delong, les plus petites atteignant à peine les dimensions d’une lentille, qu’elles sont en général sur la lignemé- diane ou à peu de distance, et qu’enfin elles sont pres- que toujours traversées par de petits faisceaux fibreux horizontaux analogues en tous points à ceux des per- forations du xiphisternum (1). Ces divers caractères, que nous venons d’énumérer, nous font considérer, et avec quelque raison il nous semble, ces solutions de continuité comme l’ébauche la plus simple de la divi- sion de l'appareil sternal. De là nous sommes conduit tout naturellement à l'étude des perforations du sternum. Parmi ces dernières,les plus communes, et celles qui se rapprochent le plus des solutions de continuité ci- dessus mentionnées, sont les perforations du xiphis- (ernum Les perforations du xiphisternum sont presque nor- males chez l’homme. Sur 66 cadaves humains (dont 36 hommes et 30 femmes) nous avons trouvé 29 xiphis- ternums perforés, dont 15 appartenaient à des sujets de sexe masculin et 14 à des sujets de sexe féminin. D'après RioLAN la perforation xiphisternale serait plus fréquente chez l’homme que chez la femme; d’après (1) Nous avons observé quelquefois des solutions de continuité très en dehors de la ligne médiane; dans ce cas elles étaient très petites (un ou deux millimètres de diamètre), et ne possédaient pas de liga- ments transversaux. — 148 — nous, la proportion serait à peu près la même dans les deux sexes. Ces perforations sont le plus souvent uniques ; quelquefois il y en a deux, rarement trois. 13 cas de perforation unique 140 —- _ double 1 — — triple Total "7 29 cas. Parmi ces perforations, il y a lieu de distinguer celles qui sont l’ébauche d’une division de l'os et celles qui sont dues simplement à une irrégularité morpho- logique, comme on en voit tant dans cette partie du squelette chez l'Homme, et les Anthropoides. Les per- forations, ébauche de fissure qui, d’ailleurs, sont les plus nombreuses, sont situées sur la ligne médiane ou à peu de distance (la ligne médiane du xiphi- sternum est indiquée sur la face antérieure par l'insertion des ligaments costo-xiphoidiens, sur la face postérieure par la terminaison du ligament longitudi- nal qui finit en pointe ou envoie deux faisceaux de part et d'autre de cette ligne virtuelle). Les perforations uniques sont en général sur la ligne médiane; nous avons cependant trouvé un cas chez un fœtus mâle à terme où une perforation du xiphister- num existait franchement à droite. Cette perforation, de forme oblongue, était assez considérable et tra- versée par un faisceau ligamenteux horizontal (voy. fig. 56). Avait-on ici affaire à un cas d’irrégularité mor- phologique, ou à une division latérale du sternum ? Nous pencherions plutôt pour cette dernière hypo- thèse vu les dimensions considérables de la perfora- — 149 — tion, sa forme allongée dans le sens longitudinal et la présence des ligaments transversaux qui la faisaient ressembler en tout point à une perforation médiane. Quand elles sont au nombre de deux elles se trou- vent parfois l’une au-dessous de l’autre sur la ligne médiane et ont alors le sens d’une division du ster- num. D’autres fois, et nous en avons un exemple, elles se trouvent situées sur la même ligne horizontale ; ce sont alors, il noussemble, de simples irrégularités mor- phologiques. L'observation de ce fait que nous possé- dons, a trait à une petite fille de 6 ans. Les deux perfo- rations sont très petites, du diamètre d’une épingle à peu près, et ne possèdent pas de ligaments trans- versaux. Enfin, la seule observation que nous ayons recueillie de perforation triple de l’appendice xiphoïde a pour sujet un fœtus féminin à terme. La perforation supé- rieure est problablement une ébauche de fissure. Les deux inférieures situées sur la même ligne horizontale et reliées par un sillon curviligne à concavité supé- rieure, ne peuvent être, d’après nous, que de simples irrégularités. De tout ceci1l résulte que les perforations du xiphis- ternum sont tantôt, et c’est le cas le plus fréquent, des ébauches de division et alors elles sont de dimensions notables, de forme oblongue, situées, le plus souvent, sur la ligne médiane et traversées par des faisceaux Hgamenteux horizontaux; tantôt de simples irrégu- larités morphologiques, et alors elles sont situées à un endroit quelconque de l’os, ne possèdent pas de liga- ments transversaux et sont de dimensions exiguës. — 150 — L'on rencontre parfois cependant des perforations fissurales ayant un diamètre très petit. Quelquefois, et nous en avons une observation per- sonnelle, la perforation médiane du xiphisternum se continue en bas par une sorte de gouttière qui, comme la perforation, est une ébauche de fissure. D’autresfois, et c’est plus fréquent, au-dessous de la perforation, l’appendice xiphoïde est bifide, cette bifidité repré- sente la fissure sternale inférieure réduite à sa plus simple expression. Très souvent entre les deux bran- ches de division de lappendice xiphoïde on voit un faisceau ligamenteux transversal analogue à celui qui oblitère d'ordinaire les perforations xiphisternales. Ce faisceau transversal, que nous retrouvons dans les solutions de continuité du Jligament longitudinal postérieur et dans les cas de perforation du xiphister- num, nous semble devoir être interprété comme l’é- bauche de la membrane fibreuse qui oblitère normale- ment les fissures d’origine primitive du sternum. Tout ceci contribue à prouver, il nous semble que, sauf les cas d’irrégularité morphologique, la perfora- tion du xiphisternum doit être considérée comme une division à son moindre degré. L’appendice xiphoïde des animaux a une forme plus définie et plus fixe que celui de l’homme. Les Singes anthropoides seuls sont sujets à peu près aussi fréquemment que l'Homme aux perforations et aux irrégularités de toutes sortes. Nous avons constaté des perforations chez l’Orang, le Chimpanzé etsurtoutle Gorille. Un Gorille examiné par nouspossédait même deux perforations du xiphisternum situéesl’une au-des- sous de l’autre. Toutes les perforations du xiphisternum observées par nous chez les Anthropoides étaient d’une façon générale des perforations d’origine fissurale. Chez les autres animaux de la série cette anomalie est infiniment plus rare. Nous l’avons rencontrée une fois chez un Cynocéphale babouïin ; elle siégeait dans la partie cartilagineuse du xiphisternum. Une autre fois, nous l’avons vu chez Macroscelides typus (2 exem- ples). Nous l’avons vue encore chez Hydrochoerus capybara (1 exemple); elle siégeait à la réunion de la portion osseuse et de la portion cartilagineuse du xi- phisternum. BurNE [20] l’a vue dans les mêmes con- ditions chez le Lapin. DE BLAINVILLE en figure éga- lement quelques exemples. Enfin un Chien disséqué par nous possédait, sur la palette terminale de son appendice xiphoide, une petite dépression avec amin- cissement du cartilage, ébauche de perforation. Les perforations du mésosternum sont infiniment plus rares que celles du xiphisternum, Sur les 100 sque- lettes de malfaiteurs, collectionnés par TENC&iINI, TA- RUFFI n’en a trouvé que deux cas. Nous-même nous n’en avons pas trouvé un seul sur les 89 sternums hu- mains que nous avons examinés à la Faculté de Méde- cine de Lyon (66 dissections et 23 squelettes). Mais sur 123 squelettes exotiques examinés dans les galeries d’Anthropologie du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous avons rencontré 7 fois cette anomalie. HUNAULD, SANDIFORT, CIVININI, HYRTL cités par TARUFFI, VROLIK et d’autres, l’ont aussi rencontrée. Dans le cas de VroLiK la perforation avait 2 à 8 milli- mètres de diamètre. — 152 — Un squelette d’'Orang femelle, observé par nous au Musée de zoologie de la Faculté de Médecine de Lyon, présente, au milieu de son mésosternum, au niveau et un peu au-dessus de la quatrième côte, une perforation circulaire pouvant donner passage à une allumette à peu près. Au-dessous de cette perforation le mésoster- nums’élargissait considérablement et étaitcreusé d’une petite fosssette allongée en gouttièrese continuant avec la perforation ci-dessus indiquée. Les Cétacés cétodontes sont, on le sait, très sujets aux perforations au mésosternum. Elles sont même si fréquentes chez eux que l’on ne peut véritablement pas qualifier leur présence de fait monstrueux. A quoi tient donc cette fréquence, chez les Céfodontes, d’une disposition si rare chez les autres mammifères? P. ALBRECHT nous l’apprend [4] : d’après lui, chez les Cétodontes toutes les copules intercostales d’un même côté se réunissent pour former un hémi- sternum qui s’ossifie complètement avant que de se réunir sur la ligne médiane avec son semblable. Chez les autres Mammifères, au contraire, on sait que les deux hémisternums cartilagineux se réunissent d’abord l’un à l’autre et ce n’est qu'après que cette réunion s’est effectuée que l’ossification commence. Ce mode de développement particulier aux Cétodon- tes entraîne, on le conçoit, une remarquable prédispo- sition aux fissures. La manifestation la plus légère de cette prédisposi- tion se rencontre dans la forme qu’affectent d'ordinaire les sternèbres de ces animaux. Celles de notre Delphi- nus delphis par exemple, présentaient une légère gout- | re LÉ F — 153 — tière longitudinale et des échancrures supérieure et inférieure. Cette disposition n’était nullement d’ail- leurs particulière à notre sujet; elle est commune à tous les Cétodontes comme on peut s’en rendre compte en feuilletant l’atlas de P. GERvAIS et VAN BENEDEN. Un degré de plus et nous avons la perforation du mésosternum. Cette perforation, nous l’avons dit plus haut, est assez commune. P. GERvAIS et VAN BENE- DEN la figurent chez Ziphius cavirostris, Berardius Arnuxii, Oulodon Grayi, Monodon monoceras, Hyperoo- don PButzkopf, Globiocephalus melas. Très souvent même elle est multiple: l’'Hyperoodon représenté par P. GERvaIS et VAN BENEDEN possède deux perforations, le Berardius en possède quatre et letZiphius cinq. Dans les cinq premiers exemples que nous citons, ces perforations sont à cheval sur les articulations inter- sternébrales. Dans l’autre cas (Globiocephalus melas) elles sont au nombre de deux et siègent en plein corps de la deuxième et de la troisième sternèbre. Sur un squelette du même animal appartenant au Muséum de la ville de Lyon nous avons constaté la présence d’une perforation unique semblable à celles qui exis- tent dans le cas de P. Gervais et VAN BENEDEN et sié- geant sur la deuxième sternèbre, Les perforations du mésosternum des Cétacés céto- dontes sont donc de deux sortes : les unes siégeant aux extrémités sternébrales et semblant plus particulière ment caractériser les Ziphioides; les autres siégeant en plein sur le corps de la sternèbre. Toutes deux sont des formations fissurales. Ce sont encore les Céfacés et cette fois les Mvsticèles R. À. 11: AR VOA» PANNE TRE ARTE — 154 — aussi bien que les Cétodontes qui vont faire les frais de notre étude des perforations du Manubrium. Chez les Mysticètes les perforations du manu- brium se rencontrent très souvent. Mais elles n’ont pas, comme il a été dit plus haut, la valeur d’un caractère spécifique. Il en est de même pour les Cétodontes. Notre Delphinus delphis possédait une perforatiou très nette du manubrium; notre Delphinus tursio n’en possédait pas. Van BENEDEN et P. GERVAIS multiplient dans leur atlas les exemples de perforation manubriale. Ils l'ont rencontrée chez Physeter australis, Lagenor- hynchus leucopleurus, Sotalia Guyanensis, Pseudorca crassidens et meridionalis, Globiocephalus melas, Pho- caena communis et parmi les Célodontes fossiles Squa- lodon Grateloupi. La perforation du manubrium n’a jamais été ren- contrée à notre connaissance chez d’autres mammifè- res que les Cétacés. Nous avons cependant observé, au Muséum de la ville de Eyon, un squelette de Gorille qui possédait à la base de son manubrium une dépression assez profonde, ébauche probable de perforation. Fissures. — Des perforations nous passons natu- rellement aux fissures. Les fissures simples ou primitives du sternum sont ordinairement fermées par une lame de tissu fibreux empêchant l'issue des organes au dehors. Elles ne sont pas extrêmement fréquentes chez l’homme : Is. G. St.-HiLAIRE [51] n’en citeque quelques cas dont un héréditaire (Obs. de SÉNAC). Nous inspirant des idées d’Is. G. St.-HILaIRE et de 62 Non a 0e JR RE EME NT TP ire Lee Lait SUN NE 14 — 199 — Tarurrt [111], nous diviserons les fissures médianes du sternum en : Fissures supérieures ; Fissures inférieures ; F'issures supérieures et inlérieures combinées; Fissures totales. Les fissures supérieures du sternum ont été assez sou- vent observées. En voici quelques exemples. CULLERIER cité par Is. G. ST-HI£AIRE et par TARUFFI rapporte le cas d’une femme de 31 ans, robuste culti- vatrice, qui possédait un sternum bifurqué en haut : au niveau de cette bifurcation les pulsations de la crosse aortique soulevaient la peau. SASKE, cité par TARUFFI, a observé un sujet possé- dant un fissure du sternum qui se prolongeait jusqu’à un petit cartilage,ébauche de l’appendice xiphoïde. HAMERNICK, cité par TARUFFI, rapporte le cas d’un sujet dont le sternum présentait une fissure supérieure en V se prolongeant jusqu’à un petit cartilage qui re- présentait l’appendice xiphoïde. La largeur maximum de cette fissure était de 11 centimètres. FoRSTER, Cité par TARuUFFI, donne l’observation d’une fissure en V qui se trouvait fermée par une membrane fibreuse très nette. Le xiphisternum était bifide, ce qui fait que l’on pourrait peut-être classer ce cas parmi les fissures supérieures et inférieures combinées. HECKkER et BuxL, cités par TARUFFIet par AHLFELD ont observé un cas de fissure supérieure du ‘sternum chez l’homme accompagné, comme celui de FoRSTER, de division de l’appendice xiphoïde (voy. fig. 57). Sur le F Cpsal — 156 — « mésosternum on voyait un sillon à apparence cica- tricielle auquel la peau était adhérente et qui était probablement le vestige d’une ancienne fissure mé- diane guérie en partie pendant le cours de la vie intra-utérine. MM. F.ET J. REGNAULT [100] ont observé, au Musée de Toulon, un squelette humain dont le manubrium sterni présentait une échancrure très accentuée. GurLrT [49] cite le cas d’un Veau chez lequel le ster- num était fendu jusqu’à l’appendice xiphoïde; la fis- sure était masquée par la peau. Mur [83], décrivant l’anatomie d’un Antilocapra americana qu'il eut l’occasion de disséquer, nous dit que le manubrium de cet animal était bifide. Nous possédons une observation de fissure supé- rieure du sternum chez l’homme et portant seulement sur la moitié du manubrium (sujet du Musée Dupuy- tren de Paris). La fissuresternale supérieure existe souvent, comme nous l’avons dit plus haut, mais sans constituer un caractère spécifique chez les Cétacés et plus particu- lièrement chez les sujets jeunes. En feuilletant l’atlas de VAN BENEDEN et P. GERVAIS nous l'avons vue repré- sentée chez Megaptera Lalandii, Balaenoptera musculus, et parmi les Cétodontes chez Hyperoodon Butzkopi, Ziphius cavirostris, Berardius Arnuxii, Inia Geoffrensis, etc., etc. Nous-même, nous l'avons constatée, mais à un faible degré, sur deux squelettes de Morodon monoceras (mâle et femelle) que possède le Muséum de la ville de Lyon. Elle existe à l’état normal chez les Mycètes. » Les fissures inférieures du sternum ontcomme degré le plus simple la bifidité de l’appendice xiphoïde que l’on rencontre si souvent chez l’homme : sur 66 cada- vres h#mains, nous l’avons en effet observée quatorze fois. Quelquefois la courte fissure xiphisternale est surmontée d’un trou qui n’en est que la continuation La plupart du temps entre ies deux branches de divi- sion du xiphisternum, on aperçoit des faisceaux liga- menteux transversaux analogues à ceux qui brident, comme nous l’avons déjà dit plus haut, les perforations xiphisternales ; les uns et les autres nous semblent, nous le répétons, devoir être considérés comme l’ébau- che de la membrane fibreuse qui obture en général les fissures du sternum et empêche l’issue au dehors des organes viscéraux. Il faut se garder de confondre les fissures du xiphis- ternum avec certaines irrégularités de cette pièce qui peuvent à première vue en imposer pour des casde di- vision. La figure [55] de la planche IV tirée de nos ob- servations personnelles (Homme de 42 ans) représente un xiphisternum qui semble posséder une courte fis- sure. Il n’en est rien : un examen plus approfondi per- met, en effet, de constater que la pseudo-fissure esten dehors de la ligne médiane et que les véritables forma- tions fissurales sont ici représentées par les deux per- forations. On a donc affaire ici à une simple irrégu- larité morphologique ou tout au plus à une fissure latérale. Chez les animaux, la bifidité de l’appendice xiphoïde est bien plus rare que chez l’homme. Parmi les Pri- mates nous l'avons constatée une fois chez Troglo- — 158 — dytes calvus, Cynocephalus babuin et Lemur macaco. Parmiles Chéiroptères une fois à l’état d’ébauche chez Phyllostoma perspicillatum. Parmi les Carnassiers une fois chez Herpestes qgriseus, Otaria jubata, Triëhechus Rosmarus. Parmi les Rongeurs une fois chez Mus decumanus, Myoxus nitella, Sciurus vulgaris. Parmi les Siréniens une fois chez Manatus americanus. Parmi les ÆEdentés elle est normale chez le Pan- golin. Pour ce qui est des Cétodontes, ajoutons que la dernière pièce de leur sternum présentesouvent une fis- sure inférieure. C’est ce que nous avons constaté sur notre Delphinus tursio et sur les deux Monodon du Muséum de la ville de Lyon. Les squelettes de Ziphius cavirostris, d'Hyperoodon Butzkopf, de Berardius Ar- nux1i, de Delphinus delphis, de Lagenorhynchus leuco- pleurus et Eschrichtii, de Globiocephalus melas et de Phocaena communis, figurés dans l’atlas de VAN BENE- DEN et P. GERVAIS, présentent la même particularité. La fissure inférieure du sternum dépassant les limi- tes de l’appendice xiphoïde estune monstruosité relati- vement rare. Voici cependant quelques observations empruntées par nous à différents auteurs. VROLIK a observé un cas déjà rapporté par nous tenant le milieu entre « l'absence simultanée du xiphi- sternum et du mésosternum » etl’anomalie qui nous occupe. REGis [99] vit deux jeunes chiens chez lesquels le sternum était divisé presque totalement; les deux hémisternums n'étaient soudés qu’en avant au niveau de l'insertion de la première paire de côtes. Le thorax était fermé par une membrane. — 159 — Nous n'avons jamais par nous-même constaté de fissure inférieure du sternum ‘s'étendant au-delà de l’appendice xiphoïde. Les fissures supérieures. et inférieures combinées sont caractérisées par ce fait que, dans leur portion moyenne, les deux hémisternums restent réunis l’un à l’autre par un pont osseux ou cartilagineux. Nous avons une observation personnelle de cette anomalie. Le sujet de cette observation est un Mouton qui outre sa fissure sternale était atteint de Mélomélie. Il a été décrit à ce point de vue par M. L. BLanc (Annales de la Soc. Linéenne de Lyon, 1891) qui nous a communiqué la pièce dont il va être question ici. En jetant les yeux sur notre figure 54 on peut se rendre compte que notre sujet était en réalité atteint de deux fissures sternales : l’une supérieure provenant de lPécartement des deux premières hémisternèbres, l’autre inférieure, beaucoup plus considérable, com- prenant tout le reste du sternum. Le pont siégeait à peu près au niveau de la deuxième sternèbre, et la réunion des deux hémisternums se faisait par l’inter- médiaire d’une pièce impaire. La fissure inférieure était obstruée par une membrane fibreuse assez forte, L'animal avait vécu plusieurs mois. Quelquefois la fissure supérieure, sans être compli- quée d’une fissure inférieure bien nette, est accompa- gnée de simple bifidité de l’appendice xiphoïde. C’est le cas des observations d'HEcKER et Buur, de Fors- TER Citées plus haut. On peut y voir à la rigueur des cas de fissures supérieures et inférieures combinées. — 160 — La fissure totale du sternum se trouve rarement iso- lée chez un sujet. Toutefois voici quelques observations où la fissure totale du sternum s’est présentée indé- pendamment de toute autre autre malformation du corps. SÉNAC cité par Is. G. SAINT-HILAIRE a observé chez tous les membres d’une même famille, une fissure sternale complète, fermée par une membrane. VRoLIK cite le cas d'un Agneau qui possédait une fissure complète du sternum ; l’hémisternum de droite possédait cinq noyaux d'’ossification, celui de gauche n’en possédait que quatre. Les monstres simples Omphalosiles présentent très souvent cette anomalie. Ainsi on trouve des cas tels que les suivants : VRoLiK a observé un monstre acéphale privé de tête et de membres supérieurs et qui pré- sentait une fissure médiane complète du sternum. Un autre monstre, observé par le même auteur, éga- lement acéphale mais pourvu de membres supérieurs, présentait une fissure sternale totale. En haut entre les deux hémisternums s’étendait une membrane fi- breuse. Le même auteur encore relate sous le titre de « Extremitales truncalae », le cas d’un enfant qui pos- sédaitune fissure complète du sternum. Les deux hémi- sternums étaient réunis l’un à l’autre par une toile fibreuse. Nous-:même nous avons observé au Musée de l'Ecole Vétérinaire de Lyon le squelette d’un Veau mylacéphale qui présente une fissure médiane com- plète du sternum. Les deux hémisternums sont fort distants l’un de l’autre : celui de gauche contient deux noyaux d’ossification, celui de droite n’en contient — 161 — qu’un. De chaque côté il y a six côtes sternales et de chaque côté également le premier arc costal s'arrête avant d'atteindre l’hémisternum correspondant. Sur le bord de chaque hémisternum on peut voir un tubercule cartilagineux répondant à la sternocôte avortée. Pas de trace d’appendice xiphoïde (voy. fig. 53). Citons enfin, comme dernière variété de fissure ster- nale la fissure dite en sablier dont Ramirez; cité par TARGUFFI, a observé un cas. C'était celui d’un homme de 75 ans qui possédait le long du sternum un canal di- visant l’os suivant la ligne médiane. Ce canal avait à sa partie supérieure une largeur de 4 centimètres et, au niveau de la troisième et de la quatrième côte ,il se rétrécissait de façon à ne pas permettre l'introduction d’un doigt ; il recommençait ensuite à s’élargir et, ar- rivé à la hauteur de ia sixième côte, 1l se changeait en une dépression qui se perdait dans la région épigas- trique. Avec les mouvements respiratoires ce canal s'élargissait et se rétrécissait. On a souvent dit et on répète toujours que la fissure du sternum se trouve à l’état normal chez le Cachalot. Ce dire ne nous semble pas exact. La perforation seule existe chez les Célodontes et pendant l’âge moyen de la vie seulement. Avant d’en finir avec les fissures simples du ster- num mentionnons la présence de cicatrices en forme de sillon ou de gouttière tout le long du sternum et provenant d'anciennes fissures s'étant cicatrisées à un moment quelconque de la vie intra-utérine. Comme exemple de cette particularité citons encore une fois — 162 — l'observation d'HECKER et BuxL à laquelle nous ren- voyons le lecteur. 2° Divisions d'origines secondaires. — Les divisions du sternum d'origines secondaires peuvent être dues comme nous l'avons dit plus haut, soit à l’ectopie du cœur, soit à l’atrésie de l’amnios (Célosomie). a). DIVISION SECONDAIRE À UNE ECTOPIE DU CŒUR. — La hernie du cœur au dehors de la cage thoracique peut en s’accomplissant faire subir aux parties avoisi- nantes les modifications les plus diverses. Les cas dans lesquels le cœur fait hernie au cou, à l’épigastre ou à travers une solution de continuité dansle diaphragme, sans changements morphologiques du sternum, n’en- trent pas dans les limites du cadre que nous nous sommes tracé. Nous ne reviendrons pas non plus sur les cas d'absence totale ou partielle du sternum due à une ectopie du cœur, des observations de cette mons- truosité ont déjà été citées dans le cours de ce chapitre. Nous ne nous occuperons ici que des divisions mé- dianes du sternum. Tantôt ce sont des fissures supé- rieures, inférieures, ou totales ; tantôt de simples solutions de continuité arrondies, de dimensions suff- santes pour le passage des gros vaisseaux de la base. Les premiers sont morphologiquement identiques aux divisions d’origine primitive. Un seul cas mérite qu’on s’y arrête : c’est celui où le sternum possède une perforation arrondie, livrant passage aux vaisseaux de la base. Nous avons eu le bonheur d'observer un cas de ce genre sur une pièce sèche du Musée d'anatomie de l'École Vétérinaire de Lyon qui nous a été aimablement communiquée par 1 1 4 d | / Û ! 4 4 # sde. get À int" dope dette Dé Ar À ue SAN NM A LÉ ae di QUES EE ES — 163 — M. L. BLanc. Cette pièce provient d’un veau mort-né. La perforation est à peu près ronde, légèrement alion- gée cependant dans lesens vertical (DL=—%4 centi- mètres, D T = 3 centimètres). Elle commence au-des- sus de la première sternèbre pour s'arrêter à la cin- quième (autrement dit, elle porte sur les sternèbres 2, 3 et4). Les bords de la perforation sont larges, épais et ressemblent presque à des faces. Il semblerait que les bords internes des noyaux d'ossification se soient épaissis, en quelque sorte moulés sur les gros vais- seaux de la base du cœur. Tout le long de ces bords les angles sont émoussés, les surfaces arrondies et polies et l’on peut supposer que cette manière d’être particulière est due aux frottements répétés qu'ils avaient à subir; contre-coup des pulsations cardiaques (voy. fig. 59). On trouve dans l’atlas de GurLT (1. der Pathol. Anat.)une figure reproduite par ZUNDEL (Dict. de Chir. et Méd. Vét.), représentant la dissection d’un monstre identique à celui qui a fourni le sternum que nous venons de décrire. b). DIVISION SECONDAIRE PAR CÉLOSOMIE. — L’atrésie de l’amnios empêche, comme nous l'avons dit, lin- flexion des arcs costaux et la réunion des deux hémis- ternums en avant du rachis. Suivant le degré de cette atrésie, nous pouvons avoir différentes formes: si elle “est peu accentuée, on a la simple fissure thoraco-abdo- minale avec ectopie de la masse viscérale (Célosome pro- prement dit);si elle l’est davantage,les côtes ne peuvent dépasser la position horizontale (Dracontosome); si ‘elle l’est encore davantage, non seulement les arcs À — 164 — costaux ne peuvent s’infléchir en avant, mais ils sont sollicités à s’infléchir en arrière et l’on peut se trouver en face d’un complet retournement de l'individu {Strep- losome, Sigmosome, Chélonisome, Strophosome}) ce qui s'accompagne d’ordinaire de déformation et de torsion portant sur différentes parties du squelette et sur lesquelles nous n’avons pas à nous appesantir. Le degré ultime de la célosomie est constitué par la reformation du sternum en arrière (ou au-dessus) du rachis. On conçoit donc, d’après ce qui vient d’être dit, que l’on puisse, chez les Célosomiens, rencontrer des ster- nums aux formes les plus bizarres et les plus variées. Tantôt c’est une simple fissure thoraco-abdominale complète ou incomplète. D’autres fois, au contraire, par le fait de l’incurvation des côtes dans un sens opposé au sens normal c’est, comme nous venons de le dire, la reformation du sternum en arrière du rachis. Entre ces deux extrêmes on peut avoir tous les in- termédiaires : les hémisternums occupanttoutesles po- sitions possibles entre la normale et la position de re- formation. Très souvent dans les cas d’éventration thoraco-ab- dominale, la ligne de division au lieu de coïncider avec le grand axe du sternum passe soit à droite, soit à gau- che, de telle sorte que tous les noyaux d’ossification se trouvent contenus dansun même hémisternum, tandis que l’autre est entièrement cartilagineux. Ce sont des cas indubitables de pleurosomie, si l’on s’en rapporte à la stricte signification des mots. Toutefois, ils se rap- prochent tellement des cas de Célosomie par division — 165 — médiane du sternum, que nous les décrirons avec ces derniers, nous réservant de traiter plus loin, sous le titre de Pleurosomie, les cas de division franchement latérales du. thorax, dans lesquels le sternum tout en- tier est projeté d’un côté, tandis que de l’autre les arcs costaux restent flottants. On peut voir également le sternum manquer totale- ment, les côtes étant toutes libres d’attache les unes avec les autres. Le sternum peut donc, chez les Célosomiens, se comporter de façons bien différentes au point de vue du siège de la fissure : tantôt il se divise simplement sur la ligne médiane, les deux hémisternums restant libres; d’autres fois, ces deux hémisternums, par le fait d’une torsion bizarre des côtes, se rejoignent au- dessus du rachis et la cage thoracique est ainsi refor-. mée à l'inverse de l’état normal ; parfois aussi la divi- sion se fait latéralement ; parfois enfin le sternum peut manquer tout à fait. Le plus souvent, lorsqu'il existe, il est déformé au point d’être à peine recon- naissable. Nous ne séparerons pas ici les diverses variétés de Célosomie, nous rappelant que dans cette catégorie de monstres la malformation du sternum n’occupe qu’une place secondaire, la première étant réservée à l’éven- tration. Les observations que nous allons donner sont toutes, sauf une, des observations personnelles, prises sur des pièces appartenant au Musée de l'Ecole Vétérinaire de Lyon. «). Le jeune Veau, sujet de cette première observa- tion, est un monstre célosomien-strophosome; il pos- w DE ANA dé hs EE AU Le Le à GAL n — 166 — sède une fissure sternale inférieure commençant au- dessous de la quatrième sternèbre et, en plus de cela, une incurvation latérale de la colonne lombaire. L’ap- pendice xiphoïde a complètement disparu. Ce monstre nous représente le premier degré des déformations que peut subir le sternum dans la Célosomie. £). Notre deuxième observation a trait à un Veau célosomien-strophosome chez qui la fissure sternale est plus étendue que dans le cas précédent: la division au lieu de commencer à la 5° sternèbre commence à la 3e et les côtes les plus postérieures semblent avoir déjà des tendances à se redresser et à se retourner sur le dos. Le sujet est, à proprement parler, un pleuro- some car à partir de la troisième côte, les noyaux ster- nébraux sont tout entiers contenus dans l’hémister- num de droite, celui de gauche restant entièrement cartilagineux et étant d’ailleurs beaucoup moins large que celui de droite. L’appendice xiphoïde est situé tout entier à droite et ne participe pas à la division. Comme caractères généraux, ce monstre est à peu près sem- blable au précédent : nous y voyons la même incurva- tion latérale de la colonne lombaire. 7). Nous avons eu le bonheur de posséder frais et re- couvert de ses parties molles le sujet de cette observa- tion, ce qui nous à permis d'en faire une dissection soignée. C'était un Veau célosomien strophosome. La division du sternum était complète ; toutes les côtes étaient redressées et présentaient une tendance mar- quée à se retourner sur le dos; seule, la première affectait à peu près la disposition normale; le scapu- lum et les membres antérieurs étaient enfermés dans — 167 — cette sorte de cage thoracique ectodermique; la tête et les membres pelviens ne présentaient pas de déforma- tion particulière. La masse des viscères abdominaux pendait à l'extérieur, l’éventration était complète. Les deux hémisternums étaient simplement reliés en avant l’un à l’autre par un trousseau fibreux. Celui de droite, le plus considérable, contenait tous les noyaux d'ossification sternébraux au nombre de 7 (le dernier étant celui du xiphisternum); l’appendice xi- phoïde existait tout entier à droite. Nous avions donc ici encore affaire à un cas de pleurosomie. L'hé- misternum de droite n’açant pu s’allonger suffisam- ment, pour suivre l’évolution des arcs costaux, s'était rompu au niveau du deuxième espace intercostal et la so- lution de continuité était comblée par quelques fibres li- gamenteuses. Les muscles avoisinant le sternum ne présentaient rien de particulier; seulle diaphragmeaf- fectait une disposition intéressante : en hautce muscle s’insérait comme normalement à la colone vertébrale et aux côtes, puis étendait de là ses insertions tout le long des deux hémisternums, formant ainsi une sorte de voile qui empêchait l’ectopie du cœur et des pou- mons. 2). Nous empruntons à M. L. BLanc [15] cette qua- trième observation. Elle a trait à un Veau célosomien chélonosome.Le sujeten question étaitcomplètementre- tourné; le sternum nes’était cependant pas reformé au dessus de la colonne vertébrale : les deux hémixiphis - ternums étaient seuls coalescents. Voici d’ailleurs la description qu’en donne l’auteur : «Le rachis présen- tait plusieurs incurvations latérales et était replié au — 1683 — niveau des lombes, de telle sorte que le bassin, les membres postérieurs et la queue venaient se loger dans un thorax formé parles côtesredressées. Chacune des deux séries de côtes était bordée par une moitié du sternum : à droite cette pièce était cartilagineuse LU et renfermait quatre noyaux osseux, à gauche elle était complètement ossifiée. En outre, les deux moitiés du sternum étaient réunies en arrière par une bride car- tilagineuse passant au-dessus du bassin. » Nous donnons d’ailleurs, d’après cet auteur, une vue en profil de ce monstre. — 169 — :). L'animal, sujet de cette cinquième observation, est un Veau célosomien strepltosome. Il est complètement retourné; les côtes recourbées en sens inverse for- ment au-dessus de la colonne vertébrale une sorte de cage thoracique tapissée en dedans par la peau. Par le fait d’une incurvation latérale de la colonne cervicale, la tête et les membres pectoraux se trouvent à son in- térieur. Les côtes sont au nombre de 13. Toutes celles d’un même côté, sauf la 13°, sont coalescentes par leurs prolongements cartilagineux, qui forment en se con- fondant une plaque cartilagineuse unique interposée entre les deux séries d’arcs costaux et formant une sortè de pontau-dessus eten avant de la tête de notresu- Jet. Cette formation cartilagineuse représente les deux hémisternums confondus; elle contient cinq noyaux d’ossification disposés comme le montre la figure 58. La ligne pointillée est la ligne de séparation probable des deux hémisternums. Certains de ces noyaux semblent formés chacun de deux noyaux confondus en un seul; de chaque côté de la ligne il existe quatre points d’ossification. Il n’y a pas la moindre trace d’ap- pendice xiphoïde. Nous avons ici affaire à un cas très net de reformation du sternum au-dessus du rachis. ©). Cette dernière observation enfin a trait à un Mou- ton célosomien chélonisome chez qui la ligne de division du sternum, au lieu d’être médiane, siège nettement à gauche au niveau des articulations chondro-costa- les. C’est donc, à proprement parler, à un pleuroso- me que nous avons affaire ici. Les côtes sont redres- sées et, dans le thorax ectodermique qu’elles forment sont enfermés les membres thoraciques et le train RAA 12: — 170 — postérieur. Le sternum est tout entier attaché à la série des côtes de droite.Il contient cinq centres d’ossi- fication. Les côtes de gauche se terminent librement et ne semblent pas posséder d’extrémités cartilagi- neuses (1). Ces observations que nous venons de citer mettent sous les yeux du lecteur les différents degrés de la Célosomie. Dans le premier cas, la fissure sternale est légère; dans le deuxième, elle est plus accentuée ; dans le troisième, elle est totale; dans le quatrième, enfin, le retournement complet de l'individu est effec- tué; et, dans le cinquième, le sternum s’est reformé par dessus le rachis. Rappelons, pour mémoire, qu’OTro cite dans son ouvrage un assez grand nombre de cas de Célosomie observés tous chez le Veau. Dans un de ces cas (obs. 530) le sternum était complètement absent. On cite quelques cas de Célosomie thez l'Homme (2). $ 13. — Divisions latérales du sternum. Pleurosomie. Le terme pleurosomie a beaucoup plus de compré- hension que le terme division latérale du sternum. En effet, au sens strict du mot, pleurosomie veut dire (1) Dans le paragraphe 13, il est dit que, dans un cas semblable, les arcs costaux se terminent d'ordinaire par une extrémité cartilagi- neuse, Cette extrémité cartilagineuse a peut-être disparu dans le cas actuel par le fait de la macération. (2) Les uminants et en particulier les Bovidès sont de tous les animaux les plus exposés à la célosomie. Is. G. Sr HiLAIRE avait déjà fait cette remarque en 1830. — 171 — fissure latérale du thorax, Or, la ligne de division peut s'éloigner plus ou moins de l’axe médian : si elle s’en éloigne peu, nous avons la division latérale du sternum si elle s’en éloigne davantage, nous avons la fissure latérale du thorax proprement dite, arrêt de déve- loppement des cartilages costaux. æ, — Premier degré. — Fissure latérale du sternum. — Comme la fissure médiane, la fissure latérale du sternum peut être supérieure, inférieure ou totale. Nous en avons cité quelques exemples au paragraphe des Célosomies (obs. 2, 3, 4), nous n'y reviendrons pas iCiS Formant la transition entre le premier degré et le deuxième, est la fissure latérale du thorax par absence totale ou partielle d'un hémisternum. VROLIK rapporte le cas déjà cité d’un enfant possédant un manubrium seul muni de deux côtes. Du côté gauche, les sterno- côtes suivantes se réunissaient en une bande cartila- gineuse qui allait rejoindre le manubrium. Du côté droit, les sternocôtes étaient libres les unes des au- tres. Le sujet de cette observation présentait donc l'absence partielle d’un hémisternum. Citons encore le cas de MARTIN et LETULLE [74] qui ont eu le bonheur de pouvoir faire de leur sujet une dissection complète. Il s'agissait d’un enfant possé- dant à gauche une ouverture dans la paroi thoracique. L’'orifice était limité par le rebord des côtes arrêtées dans leur développement « tout près des articulations chondro-costales, » disent les auteurs. Le membre supérieur gauche était absent. L’hémisternum droit était complet et normal. À gauche la clavicule existait — 172 — bien développée et possédant son articulation avec le sternum. À partir de là l’éventration commençait, les côtes n’atteignaient plus le sternum et l’hémisternum de gauche était simplement représenté par deux noyaux cartilagineux. Les muscles étaient normaux à droite. A gauche le grand pectoral était confondu avec le del- toïde et aboutissait par sa partie externe à une bande aponévrotique qui lui était commune avec ce dernier muscle. Par sa partie interne il s’insérait à un des noyaux cartilagineux, reste de l’hémisternum de gau- che. La place de cette observation est, comme on peut s’en rendre compte, assez délicate à trouver ; nous avons cru devoir la reproduire ici à cause de l’absence partielle de l’hémisternum et d’une série de sternocô- tes quelle relate. Nous ne connaissons pas de cas d'absence totale d’un hémisternum. &.— Deuxième degré. Fissure latérale du thorax.Dans le deuxième degré, la fissure porte sur les cartilages costaux.Porte-t-elle en plein sur les cartilages ? Coïnci- de-t-elle, au contraire, avec les articulations sterno- chondrales ou chondro-costales. Dans un mémoire sur les anomalies des côtes, LeBouca [65] insiste par- ticulièrement sur ce point, à savoir, que dans les cas de non développement d’une côte il reste toujours un petit tubercule cartilagineux sur le bord sternal. De là nous pouvons conclure que la fissure du deuxième degré ne passe pas par les articulations chondro- sternales, mais plus en dehors. Elle ne semble pas non plus passer par les articulations chondro-costales. de de RC UT ECM NE A Re NME — 173 — REVERDIN [101], en effet, qui relate l’absence de deux cartilages costaux, nous dit que sur le bord sternal et à l’extrémité des côtes on voyait de petits tubercules cartilagineux. Tous les autres cas de cette anomalie que nous avons pu réunir présentent la même dispo- sition. Nous avons donc tout lieu de supposer que la fissure latérale du deuxième degré passe à travers les sternocôtes, laissant en dedans et en dehors de petits tubercules cartilagineux, restes proximaux et distaux de ces sternocôtes. La première ébauche de Ja fissure latérale du deuxième degrè est le non-développement du premier arc costal qui n’atteint pas le sternum. D’autres fois la solution de continuité porte sur des arcs costaux autres que le premier. Dans le cas de REVERDIN, men- tionné plus haut, ce sont les troisième et quatrième sternocôtes qui sont touchées. (Le sujet présentait en plus l’absence complète du grand et du petit pectoral.) Dans un cas d’OTTo (Obs. 238, Monstrum humanum perochirum) ce sont les première, deuxième et troi- sième. Un cas de VRroLIK (Obs. 24) devrait peut-être être rangé parmi les cas d'absence partielle d’un hémi- sternum. Il s’agit d’un enfant nouveau-né chez qui le sternum normal à gauche n’est réuni aux côtes droites que par le premier cartilage. La figure que VRoLIK donne de cette monstruosité est totalement insuff- sante pour permettre de discerner s’il a eu affaire à une fissure latérale droite du deuxième degré ou à une absence partielle de l’hémisternum droit. Notre observation 6 de Célosomie pourrait aussi ARTS LEA ARS ST (2 PCT E CHR TE MS UES LA EE « — 174 — être classée parmi les cas de fissure latérale du thorax (2e degré). | Avant d’en finir avec l’étude des fissures latérales du thorax signalons ce fait, à savoir, qu’elles sont situées le plus souvent à gauche. Ajoutons aussi que quoique pouvant être primitives, elles sont généralement sous la dépendance de la Célosomie (pleurosomie). $ 14. — Cyphose du sternum. Avec cette anomalie nous entrons dans l’étude des vices d'évolution du sternum. La cyphose congénitale du sternum, appelée encore sternum concave ou thorax inbutyforme, CSN UNE malformation assez rare et qu’il faut se garder de con- fondre avec diverses difformités acquises de l’appareil costo-sternal d’origine pathologique ou professionnelle. D’après TARUFFI, on en connaîtrait 26 observations dont une paraitrait plus intéressante que les autres, parce que chez le sujet en question la fossette sternale grandit jusqu’à l’âge de 20 ans. Elle est due à un ano- nyme français ((razette des Hôpitaux, 1860). Aux cas cités par TARUFFI, qu'il nous soit permis d'ajouter une observation personnelle, C’est celle de deux frères jumeaux qui possédaient tous deux la même excavation congénitale du sternum ; le point le plus profond de cette excavation était situé à peu près au niveau de l'articulation mésosterno-xiphisternale. Des observations de cette anomalie voici les conclu- sions que nous tirons avec TARUFFI : l’excavation est généralement sur la ligne médiane ; son point le ne — 175 — plus profond correspond d'habitude à l'articulation mésosterno-xiphisternale; sa profondeur varie entre o et 7 centimètres arrivant parfois à 8; son diamètre longitudinal, qui est toujours supérieur au diamètre transverse, oscilie entre 16 et25 centimètres. Cette malformation est plus fréquente dans le sexe mâle (sur 28 observations, dont deux qui nous sont person- nelles, on compte 24 hommes et 4 femmes). $ 19. — Lordose du sternum. Si la concavité du sternum n’est pas toujours patho- logique et si l’on en rencontre des cas indubitable- ment congénitaux, il n’en n’est peut-être pas de même pour la convexité de ce même os (Chickenbreast). En 1825 Louis signalait, chez certains sujets, l’a- cuité de l’angle manubrio-mésosternal et donnait cette disposition comme un signe avéré de tuberculose pulmonaire. BRAUXE étudia les variations de cet angle chez l’homme. Après eux d’autres auteurs constatèrent des malfor- mations souvent analogues, parfois plus accentuées et s'étendant à l'os toutentier, comme dansles cas cités par SERRIER (article STERNUuM du Dict, Dechambre) par exemple et dans un cas observé par nous-même sur un cultivateur breton. Mais n’a-t-on pas affaire dans tous ces cas à des malformations d’origine rachitique? Voilà ce que nous ne pouvons trancher et qu’il sera toujours difficile de savoir quoique cependant il soit rationnel de supposer la possibilité d’une lordose con- génitale du sternum. 170 $ 16. — Thorax en gouttière. Ch. Ferré et E. ScxMipr [35] ont vu le thorax affec- ter une disposition en gouttière, le fond de cette gout- tière étant formé par le sternum et ses bords par les cartilages costaux. $ 17. — Déplacement de l'articulation mobile. L'étude de cette anomalie n’a sa raison d'être que chez l'Homme et jusqu’à un certain point chez les Singes anthropoides. Chez la plupart des autres animaux, en effet (exception faite pour les Ruminants), les articula- tions intersternébrales sont toutes semblables les unes aux autres et celle qui existe entre la première et la deuxième pièce du sternum n’est pas plus mobile que les suivantes. Chez l’Jomme, au contraire, toutes les articulations intersternébrales disparaissent vers la période moyenne de la vie; une seule reste libre et mobile, c’est la première. On cite de nombreux cas dans lesquels l'articulation persistante était, non pas la première, mais la deuxième. L’articulation mobile du sternum s'était donc déplacée inférieurement et, au lieu de se trouver comme d'ordinaire vis-à-vis de la deuxième côte, elle se trouvait vis-à-vis de la troi- sième. Nous ne relaterons pas ici les nombreuses obser- vations de cette anomalie. Une seule, qui-nous a paru être parmi les plus intéressantes parce qu’elle avait trait à un sujet nègre, nous retiendra un instant. Le professeur PATERSON [89] a vu, chez un noir, la — 177 — première pièce du sternum composée de la première et de la deuxième sternèbre ; l'articulation mobile était située vis-à-vis la troisième côte. La longueur de cette première pièce était égale à celle de la deuxième. PATERSON ajoute que cette disposition est normale chez le Gibbon et le Gorille, mais ne se rencontre ni chez l’Orang ni chez le Chimpanzé. Tous les squelettes de Gibbons (Hylobates lar, H. agilis, H: syndactilus, H, Rafllesii, H. leuciscus), que nous avons examinés dans les Muséums de Paris et de Lyon, possédaient, en effet, un sternum conformé identiquement à la description du professeur PATERSON : l'articulation mobile siégeait vis-à-vis la troisième côte. Pour ce qui a trait aux trois autres genres d’Anthropoides, nous ne sommes pas complètement de l’avis du savant pro- fesseur anglais : nous avons rencontré souvent, mais pas toujours, la disposition en question chez le Gorille. De même chez le Chimpanzé, tantôt elle existait, tantôt elle n'existait pas ; le sternum était alors identique à celui de l’homme. Pour ce qui est de l’Orang, nous sommes tout à fait du même avis que lui. Voici d’ailleurs les résultats d'observations faites par nous en ce sens sur la belle collection d’Ant hropoides que possède le Musée de Lyon : Sur 6 squelettes de Gorille, 1 présentait la disposi- tion en question. Sur 7 squelettes de Chimpanzé, 1 présentait la dis- position en question. Sur :3 squelettes d'Orang, pas un ne présentait la disposition en question. Il ne faut pas oublier que les squelettes examinés — 178 — par nous, sont de différents âges et que certains d’entre eux qui présentaient au moment de leur mort une disposition quelconque, ont pu en pré- senter ou en auraient présenté une tout autre à un moment quelconque de leur existence. De cette statistique, il ressort que l’anomalie qui nous occupe est, d’une façon générale, infiniment plus commune dans les différentes espèces d’Anthropoides que chez l'Homme. Personnellement, nous n’avons jamais recontré chez l’homme, l’abaissement de l’articulation mobile. Tous les squelettes exotiques des Muséums de Paris et de Lyon, et de l'Ecole d’Authropologie de Paris possé- dent la disposition normale du genre Homo. Et pour- tant, l’'anomalie en question doit se renconter plus communément dans les races nègres que dans les races blanches, car les races nègres sont, sans con- tredit, des races inférieures se rapprochant beaucoup plus que nous de l'ancêtre commun que nous avons avec les Anthropoides actuels. $ 18. — Asymétrie dans la réunion des deux hémisternums. Parfois, et le plus souvent chez les animaux à ster- num large, c’est-à-dire ceux chez qui chaque sternè- bre est formée à la naissance de deux points d’ossifi- cation, les deux hémisternums ne se réunissent pas symétriquement sur la ligne médiane. ARBUTHNOTT Lane [9]en a relevé de nombreux cas chez l'Homme et chez l’'Orang. Nous-même nous en avons constalé un cas très démonstraiif, sur un squelette de Nègre, âgé — 179 — de 17 ans appartenant au Musée Broca, de Paris (voy. fig. 60). Presque constamment nous avons rencontré cette disposition, à un degré infime il est vrai, chez l'Homme, les Anthropoides et les Quadrupèdes à ster- num large comme le Porc. Chez l'Hapale Jacchus, dont chaque sternèbre se dé- veloppe normalement par un seul point d’ossification, Howes [52] a vu le défaut de symétrie dans la réunion des deux hémisternums. Chez cet animal, la malfor- mation est d'autant plus intéressante qu’elle a néces- sité d’abord le dédoublement du noyau sternébral. $ 19. — Irrégularités morphologiques. « Ce paragraphe est destiné à passer en revue les anomalies multiples et variées que nous n'avons pu faire entrer dans l’une quelconque des catégories pré- cédentes. Contrairement à celui des autres animaux qui, d'or- dinaire, est assez fixe dans ses formes, le sternum de l'Homme et des Anthropoides, présente des irrégularités nombreuses. Les dimensions comparatives du sternum peuvent en effet varier chez l'Homme, suivant les individus, et nous avons eu l’occasion d'observer de nombreux squelettes, dont la plupart appartenaient aux galeries d’Anthropologie du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, chez qui les dimensions transversales des ster- nèbres étaient si peu considérables par rapport aux dimensions antéro-postérieures que l’on aurait pu croire avoir affaire à des sternèbres de Troglodytes. Les deux dernières sternocôtes peuvent parfois, au — 180 — lieu de s’articuler avec les bords du sternum, s’atta- cher l’une à l’autre en avant de cet os, ce qui entraîne l'absence de la dernière articulation chondro-sternale. P. PoiRiER à fait dernièrement, au sujet de cette disposition, une communication à l’Académie de Mé- decine. Nous-même nous l’avons fréquemment obser- vée chez l’homme, mais nous y avons attaché peu d'importance. Une fois même, nous avons eu l’occa- sion d'en constater la présence chez le Blaireau. Dans d’autres cas, au contraire, la dernière paire de côtes, au lieu de se porter en avant se porte de plus en plus en arrière, de telle sorte que l’appendice xiphoïde est presque entièrement, ou entièrement même, séparé du reste de los. Nous avons parfois observé chez l’homme cette disposition. Tout ceci n’est, à la vérité, que de simples irrégularités sans importance aucune et sur lesquelles il serait oiseux d’insister. Encore plus que le manubrium et le mésosternum, le xiphisternum est sujet à ces sortes de déforma- tions. Elles se voient encore surtout de préférence chez l'Homme et chez les Anthropoïdes ; les autres ani- maux en sont à peu près exempts. Extrayons de nos observations personnelles quelques faits parmi ceux qui nous ont semblé les plus intéressants (1). Dans plusieurs cas, lorsque le xiphisternum est atteint de bifurcation sur la ligne médiane, l’une des (1) Il est inutile, nous le pensons, de prévenir le lecteur que les perforations et bifurcations du xiphisternum d’origine fissurale sont exclues de tout ceci. Elles ont été passées en revue dans un paragraphe précédent, UE Aa EN ARTE re MuÉE NUE — 181 — branches de bifurcation, tantôt la droite, tantôt la gau- che, est plus longue que lautre. D’autres fois, l’appendice xiphoïde possède à son extrémité inférieure, un petit prolongement latéral irrégulier. Nous avons observé cette anomalie sur un jeune homme de 24 ans (voy. fig. 55). Un fœtus féminin, à terme, présentait trois perfora- tions du xiphisternum, dont une médiane, d’origine fissurale, et deux autres,situées au-dessous, de signifi- cation inconnue. Un homme de 58 ans, enfin, présentait un appen- dice xiphoïde, creusé d’un canal, ouvert à sa partie inférieure et communiquant avec l’atmosphère cellu- leux avoisinant par deux trous situés sur la face anté- rieure. La paroi postérieure se prolongeait d’un centimètre au-dessous de la paroi antérieure et se terminait par une petite palette cartilagineuse. Un squelette de Gorille possédait un xiphisternum contourné en lame de sabre. Un autre squelette du mème animal, dont le xiphis- ternum était d’ailleurs dévié, portait sur le bord gau- che de cet os une petite tubérosité. C’est à l'infini que l’on pourrait multiplier les exemples. Signalons, enfin, pour en finir, les déviations de l’appendice xiphoïde, soit à droite, soit à gauche, soit en avant, soit en arrière, que nous avons observées maintes et maintes fois sur l’Aomme et les Anthro- poides. Un jeune Cébus, que nous avons eu l’occasion de disséquer, présentait aussi une déviation en arrière de cet os. Autant les déviations en avant sont com- — 182 — munes, autant sont exceptionnelles les déviations en arrière. Les déviations latérales sont généralement des ver- sions, c'est-à-dire que le xiphisternum est reporté en masse soit à droite soit à gauche; les déviations antéro-postérieures sont au contraire le plus souvent des flexions (rétroflexions ou antéflexions). Chez notre Cébus il y avait, comme nous l’avons dit, une légère rétroflexion du xiphisternum. ARTICLE II. MONSTRUOSITÉS DOUBLES. Le sternum est une des parties du squelette qui se trouve le plus souvent déformée par le fait des mons- truosités doubles, aussi nous verrons-nous obligé, pour permettre au lecteur de nous suivre, d'énumérer ici les principales variétés de monstres doubles ou du moins ceux dans lesquels le sternum entre en jeu. La classification de Is. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, quoique très parfaile en certains points, ne permet pas de saisir facilement l’ensemble des monstruosités doubles et de bien voir les rapports existant entre les différentes formes. M. L. BLANC a repris cette classi- fication et l’a transformée de façon à la rendre plus claire, et en même temps plus conforme à la téra- togénie et aux idées d'anatomie philosophique qui ont pris cours depuis soixante ans. C’est cette classifi- cation que nous suivrons. M. L. BLanc distingue dans les monstres doubies trois grands groupes caractérisés par la façon dont se juxtaposent, se soudent ou se fusionnent les deux — 183 — colonnes vertébrales. Celles-ci peuvent, en effet, être plus ou moins soudées ou fusionnées du côté de l'extrémité céphalique, libres et divergentes du côté opposé : les monstres ainsi disposés sont dits lamb- doides(A). Si les rachis ont la disposition inverse, les sujets sont appelés Hypsiloides (Y). Enfin, si les deux tiges céphalo-rachidiennes sont à peu près parallèles, plus ou moins fusionnées dans la zone moyenne, mais libres aux deux bouts, les monstres sont dits Fé- toides (H). On conçoit aisément que les formes monstrueuses, dépendant de chacun de ces types principaux, varient selon l’angle que forment entre eux les rachis et selon le degré de rapprochement des deux individus com- posant (1). Malgré la grande variété de formes de monstres doubles les sternums ne présentent qu’un petit nom- bre de dispositions anormales toujours les mêmes. 1° Le mode de soudure des deux êtres composant le monstre double laisse les sternums indépendants l’un de l’autre et indemnes. 2% Les troncs des deux sujets s'opposent face à face de manière que les sternums arrivent au contact d’une façon plus ou moins parfaite et se soudent suivant une plus ou moins grande étendue. 3° Les deux sujets s'opposent face à face par toute (4) Dans tout ceci nous n'envisageons que les monstres doubles symétriques, c’est-à-dire formés de deux individus égaux; quant aux monstres asymétriques ou parasitaires composant un individu plus ou moins parfait, sur lequel s’est greffé un second sujet très im- parfait, ils n’ont aucun intérêt dans notre cas particulier. — 184 — l'étendue de leur thorax de telle façon que les hémi- sternums de l’un d’eux au lieu de s’unir entre eux s'unissent deux à deux avec ceux de l’autre. 4 Les troncs des sujets sont juxtaposés côte à côte ; les deux demi-individus adjacents ont presque dis- paru, les deux demi-individus distaux s’unissent entre eux de façon à constituer un sujet plus ou moins sim- plifié dans la partie moyenne. Premier cas. — Il est très fréquent (certains lamb- doïdes ou hypsiloïdes du début de la série) ; iln’ya pas d’anomalie du sternum. Deuxième cas. — Il comprend deux dispositions : «. — Les sujets sont convergents du côté du bassin; leurs pelvis et leurs abdomens sont confondus et les deux sternums arrivent au contact par leur appendice xiphoïde. Ces deux appendices se soudent bout à bout, formant un pont entre les sternums séparés, et de plus en plus écartés jusqu’à l’extrémité céphalique. Exem- ple : Zschio xiphodyme, Xiphodyme tripes, Xiphodyme. On observe encore cette conformation chez les Xipho- pages (Hétoïdes). B. — Siles sujets sont un peu plus redressés l’un contre l’autre, les sternums sont en contact sur une plus grande longueur, toute la moitié inférieure par exemple. Dans ce cas, les sternums sont indépendants et normaux dans leur moitié supérieure; dans leur moitié inférieure, ils sont divisés chacun en deux hémi- sternums, qui se soudent à ceux du côté opposé et non pas entre eux. [l en résulte que les deux sternums réunis ont la disposition de deux À renversés et sou- dés par leurs bras inférieures (voy. fig. 38). Dans ce — 185 — cas, les deux thorax sont indépendants en haut ; en bas ils sont confondus en un seul limité par deux rachis opposés, quatre séries de côtes et deux sternums appartenant par moitié aux deux individus (voy. fig. 39 et 41). Cette conformation existe chez les /schio thoracodyme, Thoracodyme tripes, Thoracodyme et, parmi les Hétoïdes, chez les Thoracopages. Troisième cas. — Les deux sujets s'opposent face à face par toute l'étendue de leur thorax, les hémister- nums, au lieu de s'unir entre eux, s'unissent chacun avec l’hémisternum correspondant du sujet opposé (voy. fig. 41). Il en résulte un vaste thorax limité par deux rachis opposés, quatre séries de côtes et deux sternums appartenant chacun par moitié aux deux in- dividus. Ces sternums sont généralement plus ou moins déformés et ont perdu les caractères particuliers qu’ils ont dans chaque espèce. Cette disposition se ren- contre parmi les Hypsiloïdes chez les Zschio-Sterno- dymes, les Sternodymes tripes, parmi les Hétoïdes chez les Séernopages, les Stomopages, etc., parmi les Lamb- doïdes chez les Janiceps, les Iniopes, les Synotes, les Déradelphes. Il est à remarquer que ‘chez les monstres lambdoïdes on arrive immédiatement à cette forme que nous venons d'étudier, alors que chez les hypsi- loïdes du début de la série on a d’abord la réunion de deux appendices xiphoïdes seuls, puis le thorax double seulement en bas (type de Ritta-Cristina) et ce n’est enfin que si la convergence augmente encore qu’on arrive au type du double thorax. Quatrième cas. — Il s’observe lorsque les deux indi- vidus, au lieu d’être unis franchement face à face, R. A. 413. — 186 — sont plus ou moins côte à côte. Dans ce cas, les côtes et surtout les hémisternums, se réduisent d’un côté, dit dorsal, alors que du côté ventral, ces organes, ayant toute la place nécessaire pour se développer, consti- tuent une paroi thoracique régulière (voy. fig. 42). Si les deux sujets sont absolument côte à côte et très rapprochés, les colonnes vertébrales se fusionnent dans la région dorsale, tout en restant isolées à l’une des extrémités (Y A) ou aux deux bouts (H). Alors il n’y a qu’un thorax à apparence normale et porté par une seule série de vertèbres dorsales. Mais le rachis, la paroi costale et le sternum appartiennent par moitié aux deux sujets. Cette conformation existe chez les Dérodymes, Diopodymes, Synopodymes, Opodymes, Rhinodymes, Crâniodymes, etc. — chez les Opodymo- iléadelphes, Iniodymo-iléadelphes, Dérodymo-iléadel- phes, etc. — et chez les Thoradelphes, Iléadelphes, etc. On voit, par ce qui précède, que le sternum des monstres doubles ne peut, lorsqu'il est atteint par le processus de fusion, présenter que l’une des quatre dispositions schématisées dans les figures 39, 40, 41, 42. (Voir le tableau à la fin du chapitre). Nous allons maintenant donner quelques observa- tions à l’appui de ce qui vient d’être exposé. Premier cas. — Les deux sternums sont normaux. Deuxième cas. — à) Is. G. St-HILAIRE, tout en en pré- voyant la possibilité, ne nous en donne pas d’exemple mais nousen trouvons une observation très nette dars VROLIK [122] capable de suppléer à notre insuffisance personnelle (Obs. 97. Infans bicorporeus xiphopagus). Elle à trait, comme le dit l’auteur, à un cas de xipho- — 187 — pagie : les deux sujets étaient reliés l’un à l’autre par leurs appendices xiphoïdes entre lesquels se trouvait une amphiarthrose (voy. fig. 61). Toutes les autres observations que nous pourrions reproduire Jschio-xiphodymes, Xiphodymes tripes ou Xiphodymes sont à peu de chose près identiques ; nous jugeons donc leur énumération inutile. 8) Cette disposition est celle que présentait Ritta Cristina, les deux monstres si connus, décrits par SERRES [105]. Nous reproduisons ici une figure re- présentant l’appareil costo-sternal du monstre étendu sur un plan horizontal (fig. 62). La ligne pointillée marque la limite des territoires propres de Ritta et de Cristina; iln’y a, ni d’un côté ni de l’autre, de trace d’appendice xiphoïde. Troisième cas. — Nous l’avons observé trois fois et d'une façon très nette sur des squelettes de Veaux ap- partenant au Musée de PEcole vétérinaire de Lyon (1). Dans ces trois cas, les deux sternums antérieurs et postérieurs étaient à peu près égaux et tous deux bien développés. Très souvent cependant le nombre des noyaux ‘'ossification n’est pas le même dans les deux sternums, et cela implique nécessairement un arrêt de développement pour celui qui en a le moins. Chez un Veau sycéphalien synote, l’un des sternums en possédait sept, l’autre quatre seulement. Remarquons en outre que dans ces cas les sternums ont complètement perdu leur forme normale ; chez tous les Veaux examinés par nous, en effet, on ne voyait ni l’angle manubrio- mésosternal, si accentué chez tous les Bovidés, ni la (1) Un Déradelphe — Deux Sycéphaliens synotes — 183 — diarthrose située normalement au même point, les sternums étaient formés de deux masses cartilagineu- ses fusiformes, sans solution de continuité. Chacun d’eux donnait attache au nombre de côtes normal chez les Ruminants. Il nous a été également donné d’obser- ver un squelette de Chat sycéphalien synote apparte- nant au Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Les deux sternums étaient à peu près semblables, avec cette différence que l’un, l’antérieur, ne possédait que quatre noyaux d'’ossification, le postérieur en conte- nant sept. Comme chez les Veaux ci-dessus cités, le sternum avait perdu ses formes spécifiques : lapophyse trachélienne manquait totalement. Le sternum posté- rieur donnait attache à neuf côtes, l’antérieur à huit seulement. Quatrième cas.— Chez un Sternodyme, la bifurcation du rachis se fait en avant du sacrum. Supposons que cette bifurcation se fasse plus en avant encore, au ni- veau de la colonne lombaire par exemple, l’angle for- mé par les deux rachis tendra à diminuer, et le thorax postérieur à s’atrophier. Ce thorax postérieur paraît, suivant les cas, plus ou moins atrophié depuis son égalité avec le thorax antérieur (Sternodyme) jusqu’à sa disparition complète (Dérodyme). Nous appelons phénomènes de réduction la succession de ces diffé- rents stades. Is. G. SAINT-HILAIRE avait deviné leur existence, mais les exemples lui avaient manqué il n’avait pu saisir le procédé par lequei s’accom- plissait la réduction du thorax postérieur ; 1l s'était contenté d'émettre l'hypothèse que les côtes se réu- nissaient directement les unes aux autres par leurs — 189 — extrémités. Dans les exemples que nous donnons il en était tout autrement. Le Musée de l'Ecole vétérinaire nous à fourni pour la série Sysomie (et cela se répète sans doute pour toutes les autres) les différents types transitoires entre le Sternodyme et le Dérodyme : chez un jeune Veau sysomien sternodyme les deux rachis se séparaient à la partie postérieure de la colonne lombaire. Le thorax inférieur était normal et muni d’un sternum normal, avec cette seule particularité intéresante qu’il possé- dait, sous forme d’un petit noyau osseux, situé en avant de l’appendice xiphoïde, la dernière sternèbre qui, comme il a été dit dans un chapitre précédent, ne réapparaît Jamais chez les Ruminants. Le thorax supérieur était très réduit et présentait un sternum en voie de disparition. Ce sternum, complètement dépourvu d’ailleurs d’appendice xiphoïde, était très court. Il ne possédait que cinq segments sterné- braux : le premier était composé de deux noyaux di- vergents, disposition constituant l’ébauche d’une fis- sure sternale antérieure. Huit côtes s’articulaient avec ce sternum, qui avait d'ailleurs totalement perdu ses formes. La différence est donc grande entre ce Sternodyme dont l’un des thorax est réduit, presque nul, et le Séernodyme complet tel que nous l’avons dé- crit tout à l'heure (Troisième cas). Un degré de plus et le sternum supérieur digparaît complètement. Chez un jeune Veau sysomien dérodyme le thorax antérieur était normal ; le sternum, cepen- dant, présentait une légère fissure antérieure portant sur la première sternèbre, et, sur les sternèbres sui- 12 à — 190 — vantes on remarquait des tendances très nettes à la di- vision. Ceci ne doit point nous étonner : chezles mons- tres doubles, en effet, chez qui le sternum appartient par moitié à l’un et l’autre individu, on peut concevoir que les deux hémisternums aient moins de tendance à s’accoler et à se confondre d’une façon régulière que chez les individus à évolution normale. Chez notre sujet le thorax supérieur, n'existait qu’à l’état de vestige et était représenté par quelques côtes courtes et en- chevètrées sans la moindre trace de sternum. A un troisième degré, que nous avons encore vu re- présenté chez le Veau, les deux rachis étaient côte à côte et on ne voyait plus entre eux de traces de thorax supérieur. C'était le Dérodyme parfait. Enfin, chez l’Aflodyme, chez qui le rachis ne se bifurque qu’au niveau de la colonne cervicale, toute trace de thorax postérieur a disparu, le thorax infé- rieur étant normal. Chez un Veau atteint de cette monstruosité et que nous avons eu le bonheur de pos- séder frais (1) le sternum était normal, sinon un peu élargi et présentait, pour tous les noyaux d’ossification sauf le premier et le dernier, des traces de bifidité facilement explicables comme nous lavons dit plus haut. Un détail à remarquer est qu’à mesure que le thorax supérieur s’atrophie, le sternum antérieur se régula- rise. Chez le Siernodyme, les deux sternums anté- rieurs sont identiques l’un à l’autre mais très éloignés du type normal; chez le Dérodyme, le ster- (1) Ce monstre nous a étè procuré par notre père, M. L. ANTHONY, médecin-vétérinaire, à Châteaulin. — 191 — num restant s’en rapproche beaucoup. Il l’atteintenfin à peu de chose près chez l’Atlodyme. La réduction du thorax supérieur (ou postérieur suivant l'attitude), s’effectuant, chez un animal à cla- vicules, comme l’Homme, présente des varialions inté- ressantes dues à la présence de cet os. Trois fœtus humains que nous avons examinés l’un au Muséum de la ville de Lyon (Dérodyme formant la transition avec le Sernodyme), l’autre au Muséum de Paris (Dé- rodyme tripes formant la transition avec le Sfernodyme tripes), l'autre enfin, au Musée Dupuytren, présen- taient tous un thorax antérieur complet avec un ster- num et des clavicules normales. Le thorax postérieur était très réduit, consistant seulement en quelques arcs costaux très courts enchevêtrés et mal définis. Dans un cas (celui du Muséum de Paris), les arcs costaux postérieurs se réunissaient suivant une bande cartila- gineuse longitudinale, sans trace de point d'’ossifica- tion. Les deux scapulums dépendant du thorax pos- térieur étaient accolés l’un à l’autre sur la ligne médiane par leur bord axillaire, et, la paire de mem- bres, qui aurait dû leur faire suite, avait complètement disparu. Seules, les clavicules persistaient plus ou moins fusionnées l’une avec l’autre. Elles s’inséraient, d’une part, à l’acromiom, de l’autre, au milieu du bord supérieur du sternum antérieur après avoir passé entre les deux têtes (voy fig. 63). Cette disposition bizarre nous parait devoir s’expli- quer de la façon suivante : si chez un Sfernodyme où les deux thorax sont égaux et munis de sternums égaux, le thorax postérieur vient à régresser, le ster- — 192 — num quien dépend disparaîtra ; mais les deux clavi- cules, qui ne sont, en somme, que des intersections fibreuses dans l'épaisseur du mastoïdo-huméral, n’ont pas de raison pour disparaître et elles iront chacune s'insérer sur l’hémisternum dont elles dépendent: (voyez la succession des fig. 43, 44). Il nous reste enfin, pour être complet, à dire un mot des monstres triples.Il n’en n’existe aucune obser- vation probante. LycoSTHÉNE, cependant, a men- tionné, en 1554, un Chat composé de trois individus, unis par les régions susombilicales et qui, d’après Is. G. SAINT-HILAIRE, devait être un frixiphopage. Il aurait été intéressant de connaître le mode de réunion de ces trois sternums. — 193 — * ‘ oyd[epeioql * SOILBIPOUMIOQU] ****oudep819( DOOEIOCE ONE TN ATS ss... edotu] ECC PCR 7 AECTORCUCS EC S AGIOGANVI ‘K (e8edoj97) * * “oqdpopegie ewtpopg * S9ITUIPAWIOQU] “ogdjepeat ompouo)s “egdjepes]t emÉpooesonx ……. 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Le système pectoral forme, soit qu’on se place au point de vue de l’ontogénie ou à celui de la phylogé- nie, un tout complet. « Il appert, dit LebouBLe{66], des recherches de LANNEGRAGE et de SABATIER sur la masse charnue du poitrail du Cheval et les pectoraux des Rongeurs, que le petit pectoral et le sous-clavier ne sont que des fais- ceaux différenciés du grand pectoral, des dérivés em- bryogéniques de ce muscle. » Nous allons montrer que par l'étude de ces muscles, dans la phylogénie, on arrive exactement au même ré- — 195 — sultat. D’une façon idéale, le système pectoral se com- pose d’une double couche musculaire que l’on pour- rait comparer à une écharpe repliée et dont la plica- ture regarderait en arrière, les deux bords libres en avant. Chaque feuillet de cette écharpe présente donc à considérer deux faces, l’une supérieure, l’autre infé- rieure, etquatre bords dont un antérieur, qui est libre; un postérieur qui se raccorde avec son homologue de l’autre feuillet; un interne qui s’insère au sternum ; un externe qui s’insère aux os de la ceinture scapu- laire et au membre thoracique. Dans le feuillet profond, la face supérieure est en rapport avec la paroi thoracique, le tissu cellulaire et les organes du creux de l'aisselle, la face inférieure avec le feuillet superficiel. Le bord antérieur est libre ; le bord postérieur se confond avec celui de l’autre feuillet; le bord interne s’insère au bord latéral du sternum et sur les têtes des cartilages costaux ; le bord externe à la crête humérale et à la région des tubéro- sités, se prolongeant parfois jusqu’à l'angle antéro- supérieur du scapulum. Dans le feuillet superficiel, la face supérieure est en rapportavec le feuillet profond ; la face inférieure avec le tissu cellulaire sous cutané; le bord antérieur est libre; le bord postérieur se con- fond avec celui du feuillet profond. Le bord interne s'insère sur la ligne médiane du sternum; le bord externe à la crête humérale, ne dépassant jamais la région des tubérosités. Les fibres du feuillet superficiel ont une direction le plus souvent transversale, les antérieures présentant cependant une légère obliquité en arrière et en de- — 196 — hors, les postérieures en avant et en dehors. Celles du feuillet profond ont une direction franchement oblique d’arrière en avant et de dedans en dehors. Il est rare que le système pectoral soit constitué de la façon idéale que nous venons de dire. Le plus sou- vent il existe dans l’écharpe de nombreuses solutions de continuité qui divisent le muscle en faisceaux for- mant autant de muscles séparés. Chez les Marsupiaux et les Rongeurs claviculés, cependant, nous avons ren- contré cette disposition idéale, à cela près qu’un fais- ceau antérieur de la couche profonde se détachait pour former le sous-clavier. Les quelques schémas que nous donnons ici (voy. fig. 64), et qui veulent repré- senter des coupes antéro-postérieures de la masse pectorale en son tiers externe, peuvent donner une idée des variations très grandes que font subir ces solu- tions de continuité à l'aspect du système pectoral. D'une façon générale chez les animaux non claviculés (Carnassiers, Ongqulés, Subungulata) il existe une solu- tion de continuité au niveau de la plicature et qui a pour effet de la supprimer, de telle sorte qu'elle n’existe en réalité que chez les animaux claviculés. Par le fait de ces solutions, la masse pectorale peut se diviser en un certain nombre de faisceaux qui, pour le pectoral profond par exemple, sont toujours au nombre de deux (pectoral profond proprement dit, et sterno-préscapulaire). En plus de ces muscles il en existe deux autres réu- nissant également le thorax au membre antérieur et que l’on rattache peut-être à tort au système pectoral. L'un d’eux, situé sur la face superficielle du muscle — 197 — pectoral, est celui que nous désignerons sous le nom d’épisternal (faisceau claviculaire de l’homme). Il va, chez les quadrupèdes, du manubrium à la partie la plus inférieure de la crête delto-pectoral où il se confond souvent avec le deltoïde. L’autre qui, partant de l’apo- névrose de l'abdomen, s’insinue entre le feuillet pro- fond du pectoral et le thorax, est notre abdomino- huméral (faisceau abdominal de l’homme). Il se con- fond généralement près de son insertion humérale avec un faisceau du peaucier (dermo-humérien de CuVIER). Ces préliminaires posés, nous allons entrer dans la description des muscles pectoraux dans les différents ordres de Mammifères. $ 1. — Monotrèmes. L La constitution reptilienne de la ceinture scapulaire de ces animaux entraîne une disposition toute parti- culière des muscles pectoraux s’écartant de notre plan général. N'ayant pas eu l’occasion de disséquer d'animaux de cet ordre, nous faisons notre description unique- ment d'après les auteurs. Le système pectoral de l’Ornithorynque peut se diviser en deux couches : l’une superficielle, l’autre profonde. La première comprend deux muscles :l’un partant du T claviculaire et répon- dant probablement à notre épisternal, l’autre partant de la ligne médiane du sternum et de l’aponévrose abdominale presque jusqu'au pubis (chez l’Echidné le faisceau abdominal est séparé, d’après ALIx); ces deux faisceaux musculaires s’insèrent en dehors à la crête — 198 — humérale. La couche profonde se composerait, d’après Coues [28], de deux faisceaux allant l’un du coracoïde à la première côte et l’autre, très petit, de l’épicora- coïde au manubrium. Ce dernier serait peut-être, d’après Coues, un sous-clavier, muscle qu’Azix refuse aux Monotrèmes vu l’immobilité de leur clavicule. Nous n’osons pas entreprendre l’homoiogation de ces muscles. $2. — Marsupiaux. Avec ces animaux nous retrouvons la disposition normale du système pectoral. Un Phalangista vulpina, disséqué par nous au Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, nous a présenté la disposition suivante se rap- prochant beaucoup de notre disposition idéale (voy. fig. 64 a). Le feuillet superficiel se composait de fibres à direction surtout transversale partant de la ligne médiane du sternum et d’un raphé pour se rendre à la crête delto-pectorale de l'humérus. Il n’y avait pas d'insertion claviculaire. En dehors et en avant, ce pectoral superficiel se ,confondait avec le deltoïde. En arrière il se continuait par retournement avec le pectoral profond qui, en dedans, s’insérait sur le bord du sternum depuis l'extrémité postérieure jusqu’au deuxième espace intercostal et, en dehors, sur la crête delto-pectorale et la grosse tubérosité de l’'humérus.De ce feuillet profond se détachait en avant un petit mus- cle partant de la première sternocôte et se rendant à la face postérieure de la clavicule, £’était le sous-cla- vier. En outre, le pectoral superficiel détachait en avantet à sa face profonde un faisceau assez distinct — 199 — mais dont 1l n’est pas indiqué de faire un muscle spé- cial et qui reliait le manubrium sterni à la grosse tubérosité de l’humérus (1). L’épisternal était totale- ment confondu avec la masse du pectoral superficiel. L’abdomino-huméral, très distinct en arrière, se con- fondait en avant avec le pectoral profond. Owen [87] avait déjà signalé en gros cette disposi- tion chez les Marsupiaux claviculés. Mac-Cormick [70] est arrivé aussi à peu près aux mêmes conclusions. Il signale comme nous le faisceau profond du pectoral superficiel. Sur le sujet disséqué par lui, le pectoral profond ne formait pas un tout complet avec le pectoral superficiel. Il y avait un court faisceau de retournement et le pectoral profond ne s’étendait sur le bord sternal que de la troisième à la sixième sternocôte, disposition à peu près analogue à celle des Lémuriens et des Singes. Chez Dasyurus vi- verrinus,ce même auteur à trouvé une disposition à peu près analogue à la précédente avec cependant le fais- ceau profond du pectoral superficiel en moins. D'après CuNNINGHAM, le Cuscus aurait la dispo- sition du Phalanger et le Phascogale celle du Dasyure. Les Macropus major et minor, le Phalangista cavi- frons et le Didelphys marsupialis, figurés dans l’atlas de Cuvier et LAURILLARD, présentent également une disposition analogue à celle de notre Phalanger, avec, en plus, un muscle scapulo-claviculaire chez le Sari- que. Ce dernier muscle se continue avec le sous-cla- vier chez le Wombat. (1) Nous retrouverons ce faisceau chez de nombreux carnassiers pla- centaires. — 200 — Le Chironectes variegatus de SIEDEBATHAM [107] pré- sentait également une disposition à peu près analogue à celle du Phalanger ou plutôt à celle rencontrée par Mac-Cormick chez le Dasyure. YouxG [129] a aussi rencontré la disposition du Pha- langer chez Phascolarctus cinereus; dans un cas il y avait un petit faisceau claviculaire du pectoral super- ficiel. D'une façon générale le système pectoral des Marsupiaux (claviculés) est donc caractérisé par la confusion de l’épisternal, la continuité en arrière du pectoral superficiel et du pectoral profond, la pré- sence d’un sous-clavier distinct et d’un faisceau abdo- minalet, le plus souvent, la présence d’un faisceau profond antérieur du pectoral superficiel. $3. — Edentés Nous n’avons malheureusement pas eu d’Edentés à notre disposition ; des diverses descriptions que nous avons sous les yeux, et que nous interprétons de façon à les mettre d'accord avec nos conceptions, semblent ressortir les faits suivants. Chez le Myrmecophaga (MECKEL [75], Cuvier et Lau- RILLARD [30], Humpury [56], Poucaet), au pectoral superficiel est adjoint un épisternal qui s’insère d’une part à l'extrémité antérieure du sternum et par quel- ques fibres, à la clavicuie, et, d'autre part, à la partie la plus inférieure de la crête humérale. Le pectora] superficiel proprement dit va de la ligne médiane du sternum à la crête humérale. Le pectoral profond, dont les fibres ont une direction de dedans en dehors — 201 — et d’arrière en avant, s’insère en arrière des précé- dents, sur les bords du sternum, et se rend aux tubé- rosités humérales. Le sous-clavier est confondu avec le faisceau principal du pectoral profond. L'abdomino- huméral existe et s’insère à la crête humérale en arrière du pectoral profond. L'Orycteropus (MECKkEL, CUVIER et LAURILLARD Humprary [53], présente une disposition analogue avec une délimitation moins nette de l’épisternal et l’existence indépendante du sous-clavier, qui, d’après HumPxrY, MECKEz, CUVIER et LAURILLARD s’insèrerait: par un faisceau à la clavicule, et par un autre au cora- coïde et à l’acromion. Chez le Dasypus le pectoral superficiel ressemble à celui de l’Oryctérope (MEcKkez signale un faisceau spécial partant de l’appendice xiphoïde). Le pectoral profond est également comme chez les types précé- dents, mais il existe ici un sous-clavier nettement séparé et flanqué d’un sterno-scapulaire situé posté- rieurement. Le Pradypus (MECKEL, CuviER et LAURILLARD, HumpxrY) présente un pectoral superficiel duquel est indistinct l’épisternal. Le pectoral profond part des bords du sternum et des têtes des deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième cartilages pour se rendre aux tubérosités. [existe un sous-clavier distinct s’insérant à la clavicule et à l’apophyse coracoïde : l’abdomino-huméral s’insère à l’humérus en arrière du pectoral profond. D'une façon générale, le système pectoral des Eden- tés se compose donc d’un pectoral superficiel auquel R. À. 14. — 202 — est parfois adjoint un épisterno-huméral distinct. Ce pectoral superficiel ne se continue pas en arrière par relèvement avec le pectoral profond. Ce dernier a la disposition normale des quadrupèdes. Le sous-clavier n'est distinct que chez les Ædentés claviculés. La pré- sence de l’abdomino-huméral semble constante. $ »o. — Cétacés. Nous n'avons rien pu trouver de précis au sujet des muscles pectoraux des Mysticètes, mais nous avons pu étudier avec détail ceux des Céfodontes sur un Del- phinus delphis etun Delphinus tursio, que nous avons eu le bonheur de posséder recouverts de leurs parties molles (1). Voici les conclusions auxquelles nous avons été amenés : le pectoral superficiel se composait d'un large muscle en éventail s’insérant en dedans sur un raphé suivant la ligne médiane du sternum jusqu’à la troisième côte environ et sur l’aponévrose du sterno- hyoïdien, en dehors, à la tête de l'humérus et par ses fibres les plus postérieures, au revêtement fibreux de l’avant-bras et de la main. Ce muscle semblait divisé en deux faisceaux, l’antérieur étant le pec{oral super- ficiel proprement dit et le postérieur un sferno-aponé- vrotique que nous verrons à son maximum de dévelop- pement chez les Ongulés. Nous n'avons pas remarqué d'épisternal distinct. Le pectoral profond chez le Delphinus delphis s’insérait en dedans sur le bord antérieur de la première côte, sur le premier espace intercostal et la deuxième côte à un travers de main (1) Ces sujets nous ont été aimablement procurès par notre collègue et ami le docteur Et. DEYROLLE. LT AT bre LE D EL Lu PRES Ex PE EUR Er des P AAÈT pe ve pe k NL ts : — 203 — en dehors du bord sternal. En dehors il s’insérait en avant par un premier faisceau sur le bord antérieur de l’omoplate, l’apophyse scapulaire antérieure et l’aponévrose de la masse sus et sous-épineuse, par un deuxième faisceau à la tête de l'humérus et par un troisième au col de ce même os. Les deuxième et troisième faisceaux étaient réunis l’un à l’autre par une arcade tendineuse sur laquelle s’inséraient encore quelques fibres musculaires. Chez le Delphinus tursio le troisième faisceau et l’arcade tendineuse man- quaient. L’abdomino-huméral était constant dans les deux cas s'insérant à l’angle postéro-interne de l’hu- mérus. On peut donc signaler, comme caractères généraux du système pectoral de ces animaux, l'indépendance des deux feuillets superficiel et profond, la confusion de l’épisternal, l'apparition de la pars aponeuralica du pectoral superficiel, la disposition spéciale du pectoral profond et la présence de l’abdomino-huméral (voy. fig. 64 b et 66). $ 5. — Ong. Périssodactyles. Les nombreuses dissections de Cheval et d’Ane que nous avons faites au laboratoire d'anatomie de l'Ecole vétérinaire de Lyon nous ont conduit aux ré- sultats suivants. Le pectoral superficiel des Équidés se compose d’un muscle unique s’insérant en dedans à l’apophyse tra - chélienne du sternum et en dehors à la partie infé- rieure de la crête humérale (1). Il correspond au pec- toral superficiel proprement dit et à l’épisternal con- ACER — 204 — fondus, peut-être à ce dernier exclusivement le premier ayant disparu. À ce muscle s’en ajoute un autre qui s’insère en dedans sur la carène sternale, depuis la première côte jusqu’à la quatrième et en dehors sur un fascia recouvrant l’aponévrose antibrachiale (ID). C’est le sterno-aponévrotique que nous retrouverons aussi considérable chez tous les Ongulés ; sa présence est parallèle à la station exclusivement quadrupède et à l’absence totale de la clavicule ; son rôle est l’accole- ment du bras au thorax. Le pectoral profond est formé de deux muscles accolés : l’un d'eux, le plus postérieur, est le sterno-trochinien (IT) de GiRarp ; l’autre est le sterno-préscapulaire (IV) correspondant au sous-cla- vier cité précédemment. Ils s’insérent en dedans sur AN SININSE en = II: RS > = SS Î VE pa PR rs 0 24 £ = A\\ ÿ “SG & RSS II le sternum, en dehors le premier sur le trochin et le tendon d’origine du coraco-huméral, le deuxième sur l’aponévrose sus-épineuse. L’abdomino-huméral existe confondu avec le pectoral profond (1). Le Tapir présente une disposition analogue. Les Périssodactyles présentent donc comme carac- (1) La figure que nous donnons ici, ainsi que les deux autres du courant de ce chapitre, sont reproduites d’après M. X. LESBRE. — 205 — tères importants au point de vue qui nous occupe: la confusion du pectoral superficiel et de l’épisternal; la présence d’un sterno-aponévrotique considérable; la présence d’un sterno-préscapulaire accolé au faisceau principal du pectoral profond et la confusion de l’ab- domino-huméral avec le pectoral profond. Il n’y a pas continuation par plicature du pectoral superficiel et du pectoral profond. $ 6. — Ong. Artiodactyles. Sur les nombreux Porcs et sur deux Sangliers que nous avons disséqués, les premiers à l’École vétéri- naire de Lyon et les seconds aux Muséums d'Histoire naturelle de Paris et de Lyon, nous avons constaté à peu près la même disposition du système pectoral que chez les Équidés. Le sterno-préscapulaire cependant se détachait du sternum au niveau de la première et de la deuxième côte seulement et était complètement séparé du sterno-trochinien ; il envoyait en dehors quelques fibres à la clavicule fibreuse incluse dans le muscle mastoïdo-huméral. Chez le Sanglier nous avons vu un épisternal beaucoup plus distinct du pectoral superficiel qu’il ne l’est généralement chez le Porc domestique. L'Hippopotame (Cuvier et LAURILLARD, GRATIOLET [46], présente encore une disposition analogue à celle du Porc. Le système pectoral des Camélidés a été étudié par nous sur deux Chameaux de Bactriane à l’École vétérinaire de Lyon. Chez ces animaux, le pectoral superficiel se composait d’un muscle s’insérant en — 206 — dedans à l’extrémité antérieure du sternum et en dehors à la partie inférieure de la crête humérale, cor- respondant au pectoral superficiel proprement dit et à l’épisternal réunis. Un puissant sterno-aponévro- tique y était adjoint; les deux muscles se confondaient par leurs bords. Le pectoral profond (sterno-trochinien) s’insérait au trochiter, au trochin et au tendon accessoire du grand dorsal. Le sterno-préscapulaire distinct du muscle précédent et distant de 20 centi- mètres environ de son bord antérieur, partait sous Paspect d’un tendon arrondi de l'angle formé par le manubrium et la première côte et se rendait à l’apo- névrose sus-épineuse et au bord antérieur de l’omo- plate. L’abdomino-huméral se confondait avec le bord postérieur du pectoral profond. Les Giraflidés présentent, d’après Joy et LAvocaT [60], une disposition des muscles pectoraux à peu près semblable à celle des animaux qui vont suivre. Nous avons étudié le système pectoral des Cervidés sur une Biche muntjac, un Cerf de Virginie et une Biche d'Europe, que nous avons disséqués au Muséum d'Histoire naturelle de Paris et une Biche des Molu- ques disséquée au Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Chez ces animaux le pectoral superficiel était constitué par un fort faisceau de fibres transversales se dirigeant de la partie antérieure du sternum à la crête humérale ; il était croisé de dedans en dehors et d'avant en arrière par un épisternal indépendant s’in- sérant en dedans à l’extrémité antérieure du sternum, en dehors à la partie inférieure de la crête humérale. Au pectoral superficiel était adjoint un sterno-aponé- — 207 — vrotique qui, chez le Cerf de Virginie, était séparé du pectoral superficiel proprement dit par un interstice large de 2 centimètres environ en dehors, disposition que nous retrouverons chez les Caprins et le Moufflon à manchettes. Le pectoral profond avait à peu près la même disposition que chez le Chameau. Il lui était adjoint un sterno-préscapulaire très mince, partant de l'extrémité interne de la première sternocôte et s’éta- lant à la face postérieure du muscle mastoïdo-huméral vis-à-vis l'intersection claviculaire (1). L’abdomino- huméral se confondait avec le bord postérieur du pec- toral profond, ce qui a pu faire considérer par quel- ques auteurs ces deux muscles comme n’en formant qu'un. Un Antilope des Indes, disséqué, au Muséum de Paris nous a présenté une disposition en tout analogue (voy. fig. 68). Il en a été de même pour les Ovidés et Capridés domestiques (Ecole vétérinaire de Lyon) et pour une Chèvre du Soudan (Muséum de Lyon) que nous avons examinés. Chez ces animaux nous avons remarqué que le sterno-aponévrotique était généralement séparé, par un interstice assez considérable, du pectoral su- perficiel. Cette disposition nous a paru encore plus ac- cusée sur un Moufflon à manchettes (Muséum de Lyon) chez qui les deux muscles étaient entièrement distincts (1) La véritable signification de ce muscle a été déterminée chez le Bœuf et le Mouton par M. X. Lessre. Avant lui les anatomistes vété- rinaires considéraient comme sterno-préscapulaire homologue du sous- clavier un faisceau qu’ils séparaient artificiellement du sterno-trochi- nien, et ils donnaient au muscle en question le nom de chef sternal du mastoïdo-huméral. — 208 — et séparés par l’épisternal. Cette même disposition a été également rencontrée sur un animal de la même espèce par M. le professeur LEsBRE, de l'Ecole vété- rinaire, qui à bien voulu nous communiquer ses notes à ce sujet (voy. fig. 74). Sur les PBovidés domestiques que nous avons dissé- qués à l’Ecole vétérinaire de Lyonet sur deux Zébus de Madagascar, dont l’un appartenait à ce dernier établis- sement et l’autre au Muséum de cette même ville, nous avons constaté encore la même disposition à cela près que l’épisternal était peu distinct du pectoral super- ficiel; les deux muscles réunis formaient un faisceau arrondi ayant à peu près la direction et les insertions de l’épisternal (voy. fig. 64 c). Concluons donc que, d’une façon générale, au pec- toral superficiel est adjoint chez les Artiodactyles une pars aponeurotica très considérable qui er est parfois nettement séparée comme chez le Moufflon à manchet- tes nar exemple. Chez les Suidés, les Hippopotamidés, les Camélidés et à un certain degré les Bovidés, l'épi- sternal est confondu avec le pectoral superficiel (pars humeralis). Chez les Cervidés, les Antilopidés et les Ovidés il en est nettement distinet et le croise en sau- toir. Le pectoral profond se compose du pectoral pro- fond proprement dit et du sterno-préscapulaire qui, chez les Suidés, Hippopolamidés et Camélidés est consi- dérable et va en dehors jusqu’à l’omoplate. Chez les Giraffidés, les Cervicornes etles Cavicornes il est très petitet se confond en dehors avec le mastoïdo-humé- ral au niveau de l’intersection claviculaire. L’abdo- mino-huméral est toujours confondu avec le pectoral — 209 — profond. Il n’y a pas continuation par plicature du pectoral superficiel et du pectoral profond. $ 7. — Ong. Hyracoïdes. Le système pectoral du Daman (MivarT et MURIE MECKEL, GEORGE), est analogue à celui du Cheval ou du Tapir. Le sterno-préscapulaire comprend, en plus de son faisceau normal allant à la partie antérieure du scapulum, un faisceau supplémentaire se rendant à la tubérosité externe de l'humérus. $ 8. — Rongeurs. Au point de vue spécial qui nous occupe il y a lieu de considérer parmi les Rongeurs ceux qui ne possè- dent que des clavicules incomplètes et les claviculés. Chez les premiers le système pectoral se rapproche du type des Ongulés; chez les deuxièmes 1l se rappro- che de celui des autres animaux à clavicules, tels que les Marsupiaux, les Lémuriens etles Singes. Parmi les Subungulata, animaux à clavicules incom- plètes et les moins différenciés des Rongeurs, l’Agouli (MECKEL, CuviErR et LAURILLARD, MURIE et MivarrT, PEaARrsoxs) possède un pectoral superficiel totalement libre en arrière du pectoral profond, disposition carac- téristique des Ongulés et des Carnassiers. À ce pecto- ral superficiel est adjoint un épisternal distinct qui le croise d'avant en arrière et de dedans en dehors. Il n’y a pas de sterno-aponévrotique. Le pectoral profond est à peu près analogue au sterno-trochinien des Ongulés. Il lui est adjoint un sterno-préscapulaire root compliqué. Il comprend deux faisceaux. L'un, le plus considérable, part des bords du sternum et se rend à la clavicule atrophiée d’où il envoie quelques fais- ceaux par dessus le sus-épineux, l’autre part de l’an- gle costo-manubrial et se confond en dehors avec le premier (1). L’abdomino-huméral est absent ou con- fondu avec le pectoral profond. L’Hydrochoerus,le Coelogenys(Cuvier etLAURILLARD), présentent une disposition à peu près analogue. Chezle Cavia cobaya, nous avons aussi constaté une disposition à peu près identique, avec cette différence cependant, que le pectoral profond s’insérait en partie sur la clavicule et que les deux faisceaux du sterno- préscapulaire restaient distincts, le second s’insérant sur le ligament sterno-claviculaire. | Les Léporidés forment la transition entre les Subun- gulata et les Rongeurs claviculés. Aussi chez eux voit- on apparaître la plicature postérieure du pectoral, qui est, à notre avis, la caractéristique de ce système chez les animaux à clavicules. Chez le Lapin, nous avons constaté que le pectoral superficiel auquel était adjoint un épisternal ordinaire, s’étendait sur la ligne mé- diane jusqu’à la partie la plus postérieure du sternum. En arrière, il se continuait par retournement avec le pectoral profond. Ce dernier s’insérait sur les bords du sternum remontant jusqu’au troisième cartilage costal environ, et allait prendre attache en dehors sur la crête humérale, la région des tubérosités et la clavi- cule incomplète. Le sterno-préscapulaire était formé de (1) Murie et Mivarr, décrivent en plus un faisceau claviculaire qui nous semble manifestement devoir être rattaché au deltoïde. deux faisceaux, comme chez l’Agouti, quiserejoignaient bientôt et, passant sous la clavicule, se rendaient à l’aponévrose sus-épineuse (2). Du bord antérieur de la clavicule partait enfin un petit muscle qui se ren- dait au scapulum. Il n’y avait pas d’abdomino-humé- ral distinct. Chez les Rongeurs claviculés, que nous avons exa- minés (Mus, Arvicola, Sciurus, Hystrix (2), nous avons constaté la disposition suivante (voy. fig. 64 d) : le pectoral superficiel était analogue à celui des Léporidés, avec un isolement, moins net il est vrai, de l’'épisternal ; il se continuait par retournement avec le pectoral profond. Ce dernier remontait sur les bords du sternum jusque vers la troisième sterno- côte, s’insérant en dehors à la crête et à la tête humé- rales. Il existait un sous-clavier analogue à celui de l'Homme et des Singes, s’insérant à la clavicule, Chez notre Hystrix, il existait en plus un muscle cléido- scapulaire analogue à celui des Léporidés. L’abdo- mino-huméral existait très net et séparé du pectoral profond, sous lequel il s’insinuait pour aller s’insérer au trochiter. Il se confondait près de son insertion distale avec le dermo humérien de Guvier (voy. fig. 69). Les autres Rongeurs claviculés présentent une dispo- sition analogue, montrant tous les intermédiaires entre les Léporidés et la disposition parfaite des ani- maux à clavicules. D’après PEARSONS (90), le sous-clavier est simple chez + (4) D’après Mivart et Mure il y aurait un seul faisceau chez le Lièvre. (2) Sujet du Muséum de Lyon. — 212 — les Dipopidés, les Muridés, les Arvicolidés, les Sciu- ridés ; chez les Hystricidés, Octodontidés, Georychidés, il lui est adjoint un cléido-scapulaire. DoBson a également trouvé ce dernier muscle chez le Capromys et Mizne-Epwarps [76] chez le Siphneus. L'ensemble de ces deux muscles (sous-clavier et cléido-scapulaire) correspond au sterno-préscapulaire des Périssodac- tyles. D'une façon générale donc, le système pectoral des Rongeurs non claviculés est à peu près analogue à celui des Ongulés avec le sterno-aponévrotique en moins. Le sterno-préscapulaire est interrompu dans son trajet par la clavicule avortée. Chez les Léporidés, le pectoral superficiel s’étend sur toute la longueur du sternum et se continue par retournement avec le pectoral profond. Le sterno-pré- scapulaire est comme dans le groupe précédent. Les Léporidés constituent à ce point de vue, comme à bien d’autres, la transition entre les non claviculés et les claviculés. Chez les Claviculés enfin, la continuité du pectoral superficiel et du pectoral profond s’accentue et le faisceau cléido-scapulaire du sterno-préscapulaire disparaît dans de nombreux types. $ 9. — Insectivores. Chez le Hlérisson que nous avons disséqué, le sys- tème pectoral était à peu près analogue à celui des Rongeurs claviculés, le grand pectoral s’étendait sur toute la longueur du sternum (voy. fig. 64 f). Chez la Taupe, ce système nous a paru présenter une po a A Ten Tr Pi pi SALAM Ent Ro te tn CES IRL (ie OX OT TE se ES — 213 — disposition plus spéciale, et que nous reproduisons (PI. VI). Le muscle;i, partant d’un raphé présternal et se rendant à la crête humérale, semble représenter notre épisternal (1). Le muscle 2, situé postérieure- mentet s’insérant en dehors sur le tendon du pectoral profoifd, nous semble être un pectoral superficiel, avorté dans sa portion distale. Le pectoral profond, proprement dit, est représenté par les faisceaux 3 et 3, et le sous-clavier par le faisceau 4. Le faisceau 5 est sans aucun doute notre abdomino-huméral. Quant au faisceau 6 on pourrait peut-être l'interpréter comme un deltoïde (?) (voy. fig. 70). Les Soricidés, étudiés par DoBson [32] (Gymmura, Myogale, etc.), nous ont paru former la transition entre les Insectivores proprement dits et les Talpidés fouis- seurs. Certains d’entre eux, ainsi que le Chrysochloris parmi les Talpidés et peut-être la Taupe elle-même, possèderaient un faisceau cléido-scapulaire analo- gue à celui de certains Rongeurs. Les Insectivores présentent donc un dispositif qui, chez le Hérisson animal marcheur, ressemble beau- coup à celui des Marsupiaux ses ancêtres, et qui, chez les Talpidés, a subi des modifications considérables en rapport avec des habitudes fouisseuses. $ 10. — Chéiroptères. Ces animaux possèdent, comme les Oiseaux, un dé-. veloppement considérable des pectoraux en rapport avec le rôle quejouentces musclesdans l’action du vol. (1) Le faisceau 7 est un sterno-cuticularis. NT A — 214 — Sur un Plecotus auritus, disséqué par nous, le pec- toral superficiel était considérable, il s’insérait en dedans sur le bréchet sternal et le bord supérieur de la clavicule, en dehors à la crête humérale. Ala hau- teur de l'épaule, ce muscle envoyait à l’occipito-polli- cien un court tendon aplati, correspondant sans aucun doute au {ensor plicae alaris des Oiseaux. En fait de pectoral profond nous n’avons pu distinguer que le sous-clavier qui présentait la disposition ordinaire. Il existait également un abdomino-huméral distinct. Cuvier et LAURILLARD ont trouvé, sur Céphalotes Peronii et Pteropus edulis, un tensor plicae alaris dis- tinct, s’insérant d'une part sur la ligne médiane du sternum, et d'autre part par un court tendon sur celui de l’occipito-pollicien. Chez le Cephalotes, ils ont figuré un faible pectoral profond, s’insérant en dedans sur les bords du manubrium. Ce pectoral profond s’insé- rait en dehors chez le Pteropus Edwardsii, d’après ALIX (7), à la tête de l'humérus et surtout à l’apo- physe coracoïde. Humeur (54) pour le Plecotus et MAISONNEUVE (72) pour Vespertilio murinus, sont arrivés à peu près au même résultat que nous. D'une façon générale, ce qui caractérise donc le système pectoral des Cheiroptères, c’est la présence du Tensor plicae alaris, le développement considérable du pectoral superficiel, la confusion de lépisternal, la présence d’un faisceau abdominal libre et enfin l’exi- guité, peut-être même parfois l’absence du faisceau principal du pectoral profond. On a décrit parfois un cléido-sca pulaire chez les Cheiropières. = — 215 — $ 11. — Carnassiers. Chez les Carnassiers, animaux sans clavicules, les deux couches du pectoral sont totalement distinctes l’une de l’autre, il n’y a pas de plicature (analogie avec les Ongulés). Les Ursidés qui sont, parmi les Carnassiers, ceux qui ont le plus tendance à l'attitude bipède et à l'usage de ieurs membres antérieurs pour la préhension, sont aussi ceux dont le système pectoral se rapproche le plus de celui des animaux à clavicules. Nous n'avons pas eu le bonheur de disséquer d'Ur- sidés, mais de nombreux mémoires ont été écrits sur ce sujet,par MECKEL, CUVIER et LAURILLARD, SHEPHERD (106), KELLEY (62), TEsTuT (118), Beswick-PERRIN (11). D’après Cuvier et LAURILLARD, SHEPHERD, TESTUT, le pectoral superficiel de l’Ursus americanus serait constitué par un grand muscle s’insérant en dedans sur toute la longueur de Îla ligne médiane du sternum et cachant à la vue le pectoral profond. Il s’insèrerait en dehors sur la crête humérale. L’épisternal serait complètement confondu. Quant au pectoral profond (petit pectoral de SHEPHERD et de TESTUT) il semblerait s’insérer sur les bords sternaux et les deuxième, troi- sième, quatrième, cinquième et sixième cartilages costaux en dedans, sur le trochiter et la crête humé- rale en dehors, L’U. americanus de TESTUT possédait un sterno-préscapulaire distinct, s’insérant à l’angle costo-manubrial d'une part, et sur la tête humérale, l’aponévrose sus-épineuse et le bord antérieur du scapulum, d'autre part. L'abdomino-huméral était dis- tinct dans tous les cas. — 216 — Le Coati, disséqué par CuviER et LAURILLARD, et le Cercoleptes de B. PERRIN [92], présentaient une dis- position à peu près analogue, avec en plus, dars le premier cas du moins, la présence du faisceau profond antérieur du pectoral superficiel, que nous avons déjà reconnu chez le Phalanger. Le Procyon lotor, de BERTRAM WINDLE, présentait une disposition se rapprochant davantage de celle des autres Carnassiers avec, en plus, le faisceau pro- fond du pectoral superficiel. Avec les Mustélidés le système pectoral prend les caractères qu’il a dans toute la série des Carnassiers. Chez notre Blaireau (Muséum de Lyon), le pectoral superficiel s’insérait seulement sur la moitié anté- rieure du sternum. Il lui était adjoint un épisternal considérable. Le pectoral profond se composait d’un faisceau principal, s’insérant en dedans sur les trois quarts postérieurs du sternum et en dehors sur la tête et la crête humérale, et d’un sterno-préscapu- laire se rendant à la clavicule atrophiée (voy. fig. 71). Il n’y avait pas trace d’abdomino-huméral. Chez notre Putorius furo, la disposition était la même avec le sterno-préscapulaire en moins et une moins grande liberté de l’épisternal. La Fouine et la Loutre présenteraient, d’après CuviErR et LAURILLARD, une disposition analogue. Il en était de même d’une Genette, disséquée par nous au Muséum de Lyon. Elle présentait cependant un abdomino-huméral très con- sidérable, s’insérant séparément au trochiter après avoir passé sous le pectoral profond. B. WinpLe [127] signale, chez cet animal, la présence d’un sterno-pré- 4 | : — 217 — scapulaire très réduit; il n'existait pas chez notre sujet. Les Canidés et le Chien domestique en particulier, présentent une disposition à peu près analogue à la précédente. L’abdomino-huméral peu distinct s’insère sur la crête delto-pectorale en arrière du pectoral pro- fond (voy. fig. 64 e). Chez le Renard, nous avons con- staté la confusion du faisceau abdominal avec le pectoral profond et la présence du faisceau profond du pectoral superficiel. Chez une /ly aena crocuta,disséquée par nous à l’Ecole vétérinaire de Lyon, nous avons constalé encore une disposition à peu près analogue, qui a été vue égale- ment chez les Proteles par M. WaATson [124]. Chez le Chat domestique nous avons encore constaté une disposition à peu près analogue. Le pectoral superficiel cependant détache constamment chez cet animal un petit faisceau à l’aponévrose de l’avant- bras et qui est probablement un vestige du sterno- aponévrotique si considérable chez les Ongulés. Dans de nombreux cas, nous avons trouvé un faisceau pro- fond antérieur. Le pectoral profond se compose de R. A. 15. — 218 — plusieurs faisceaux séparés ; STRAUSS-DURCKHEIM en avait distingué un sous le nom de sferno-trochitérien. I] p’ya-pas de sterno-préscapulaire. L’abdomino-huméral passait dans deux cas, comme chez la Genette, sous le pectoral profond pour aller s’insérer au trochiter. Un Tigre du Bengale, disséqué au Muséum de Paris, nous a présenté une disposition en tout analogue à celle du Chat, mais plus simplifiée. … D'une façon générale le système pectoral des Car- nassiers nous semble donc caractérisé par la liberté individuelle des deux couches superficielles et pro- fondes (cette. dernière dépassant l’autre chez la plu- part des Carnassiers sauf les Ursidés où elle est complètement recouverte) ; la présence d'un épister- nal très net ; l'absence du sterno-aponévrotique et l'absence du sous-clavier, qui disparaît à partir des Mustélidés et Viverridés. L'’abdomino-huméral est à peu près constant. TIRE EE EE g 42. — Pinnipèdes. > (BP D'après. DuvERNOY (33) le système pectoral du .Phoca. vitulina. se composerait d’un muscle unique et superficiel s’insérant en dedans sur toute la — 219 — ligne médiane du sternum et en dehors à l’humérus. Lés fibres postérieures et moyennes se terminent, comme chez le Dauphin, sur une aponévrose qui se prolonge jusqu’à la main. Le pectoral profond serait absent d’après cet auteur. N'ayant pas disséqué de Pinnipèdes,nous ne pouvons trancher cette question, mais nous avons tout lieu de supposer que le pectoral superficiel de DuverNoy correspond au pectoral superficiel et au pectoral pro- fond des Carnassiers fissipèdes, plus ou moins con- fondus pour les besoins de la vie aquatique. $ 13. — Prosimiens. Le système pectoral de ces animaux se rapproche beaucoup de celui des Singes inférieurs. Il se com- pose d’un pectoral superficiel s’étendant sur toute la longueur du sternum, sans prendre d'insertion à la clavicule et auquel est adjoint un épisternal peu net. Il recouvre complètement le pectoral profond. Ce der- nier, analogue à celui des Singes, s'insère en dedans sur les bords du sternum et en dehors sur l’humérus (région des tubérosités). Il lui est adjoint un sous- clavier à peu près semblable à celui de l’homme. Il existe un abdomino-huméral distinct, s’insérant à l’humérus en arrière du pectoral profond. Cette dis- position est celle que nous avons rencontrée sur un Lemur macaco (Muséum de Lyon). C'est aussi celle rapportée par Cuvier et LAURILLARD chez différents Lémuriens, et par Mizne-Enwarps, chez Propithecus diadema. — 220 — $ 14. — Simiens. Sur sept singes (dont six Catarrhiniens et un Platyr- rhinien) que nous avons disséqués aux Muséums de Lyon et de Paris, nous avons trouvé une disposition à peu près analogue (deux Macacus cynomolqus, M. ur- sinus, Rhesus erythreus, Cercopithecus sabaeus, Cynoce- phalus sphinx, Cebus). Chez ces animaux, le pectoral su- perticiel présentait une plicature surtout nette près de l'insertion humérale (voy. fig. 64 g) (elle l'était moins chez notre Cynocéphale). Le faisceau de retour- nement était séparé par un interstice du pectoral profond. Chez le Cébus, ce dernier s’éloignait un peu du sternum, s’insérant par des digitations sur les carti- lages costaux, disposition transitoire entre le pectoral profond des quadrupèdes et le petit pectoral des An- thropoides et de l'Homme (voy. fig. 73). Ceci avait déjà été remarqué par CuviER et LAURILLARD chez le Coaila. BiscHorF, cité par TesruT [117], a vu le pectoral profond s'insérer à la fois chez le Pithecia hirsuta à l’apophyse coracoïde et à la tête humérale. En plus de son chef claviculaire, le sous-clavier possède chez certains singes un faisceau qui, passant sous la clavicule, se rend au bord antérieur du scapulum. L’abdomino- huméral est nettement séparé du pectoral profond (voy. fig. 72). Chez les Singes Anthropoides les muscles pectoraux, bien que présentant de grandes variétés individuelles, semblent affecier un type général se rapprochant beaucoup de celui de l'Æomme. D'une façon générale, le pectoral superficiel chez ces animaux possède un jdn PAU SOS gt (i TrQ ! 10 r- — 221 — faisceau de retournement surtout net en dehors mais ne se continuant pas avec le pectoral profond. Ils possèdent également un épisternal distinct s'insérant, comme chez l’homme, sur la clavicule; chez les Orangs de Cuvier et LAURILLARD, DE BISCHOFF, et de HARTMANN, il s’insérait sur le sternum comme chez les singes inférieurs. Le pectoral profond, recouvert complètement par le pectoral superficiel, s’insère en dedans, comme chez l'Homme, par des digitations sur les arcs costaux, toujours à une certaine distance du sternum. La transposition des insertions de ce mus- cle nous semble due au passage de l'attitude quadru- pède à l'attitude bipède. En dehors, il s’insère à l’apo- physe coracoïde ; chez le Troglodytes Aubryi de GRa- moLer et Azix [45] il s’insérait par deux tendons à la tète de l’humérus. Chez le Chimpauzé de HUMPRHY, il s’insérait également à la tête humérale ; il en était de même chez celui de CHampnéys [22]. Le sous- clavier va, comme chez l'Homme, de l'angle costo- manubrial à la clavicule. L’abdomino-huméral est contingent. $15. — Homme. Chez l'Homme, le pectoral superficiel recouvre com- plètement le pectoral profond et se replie en dehors formant, à son insertion humérale, un tendon en forme de V (voy. WASTGAFFE, Journ. of. Anat. Phys., 1871). L'épisternal vient toujours de la clavicule. Le pec- toral profond ou petit pectoral vient des troisième, qua- trième et cinquième arcs costaux et se rend à l’apo- physe coracoïde très développée. Le sous-clavier ne — 222 — présente rien de particulier. L'abdomino-huméral se confond, quand il existe, avec le faisceau de retourne- ment du pectoral superficiel. Le système pectoral de l'Homme présente souvent des anomalies le ramenant au type des Mammifères plus inférieurs. Voici, d’aprèsle professeur TEsruT[117], les principales : citons, d’abord, la présence du faisceau abdominal représentant notre abdomino-huméral de la plupart des mammifères et qui, d’après ies chiffres du professeur TESTUT,Se montrerait environ une fois sur cinq. Nous-même, nous avons trouvé environ une fois sur deux,et même dans les cas où le faisceau abdo- minal n'existait pas, un court faisceau de fibres par- tant de la capsule articulaire et s’étalant à la face pos- térieure du tendon en V du pectoral superficiel. Ce faisceau nous semble devoir être interprêté comme l'insertion distale de l’abdomino-huméral en voie de disparition (voy. fig. 67). Woop [128], PERRIN [927], TESTUT, GRUBER et de nom- breux auteurs ont également rencontré un muscle dit chondro-épithochléaris que le professeur TESTuT décrit comme une bande musculaire longeant le bord infé- rieur du grand pectoral s’insérant en dedans aux qua- trième, cinquième et sixième arcs costaux ou à l’apo- névrose abdominale, et, en dehors, sur l’épitrochlée et les aponévroses du bras. D'après PERRIN, ce muscle serait l’homologue du {ensor plicae alaris des Oiseaux. Nous ne le croyons pas,les connexions anatomiquesdes deux muscles étant différentes. Peut-être serait-il plu- tôt l’homologue du sterno-aponévrotique des Ongulés ou simplement une transformation du faisceau abdo- minal. — 223 — Le petit pectoral étend parfois ses insertions en haut jusqu’à la deuxième côte, parfois même jusqu'à la pre- mière (pectoralis minimus de GRUBER), en arrière jus- qu’à la sixième, tendant à reproduire ainsi la disposi- tion des Quadrupèdes chez qui ce muscle dépasse en étendue le pectoral superficiel. Très souvent aussi, le petit pectoral se réfléchit sur l’apophyse coracoïde, et prolonge ses insertions jusqu’à la tête humérale, dis- position reproduisant également celle de tous les au- tres mammifères. Woop, TESTUT, GRUBER et d’autres nombreux an- thropotomistes ont souvent rencontré un muscle spé- cial s’insérant d’une part à l’angle costo-manubrial, de l’autre en un point variable du bord supérieur du scapulum. Souvent il se confondait avec le sous-cla- vier, d’autres fois les deux muscles existaient séparé- ment, d’autres fois enfin, le sous-clavier avait disparu. Il est impossible de ne pas voir dans ce muscle anor- mal de l'Homme, la reproduction de ce qui existe nor- malement chez certains Rongeurs et Insectivores, du sterno-préscapulaire des Ongulés. Au même système de muscle se rattache nécessairement le scapulo-clavi- culaire de Woop et GRUBER, le coraco-claviculaire de CaLorr et l’acromio-claviculaire rencontré une fois par GRUBER. De tout ce qui vient d'être dit, il appert que le sys- tème pectoral nous semble devoir être divisé de la fa- con suivante : PECTORAL SUPERFICIEL ( PE: TORAL PROFON9... | — 224 — Episternal s’insérant en dedans à l’extrémité antérieure du sternum sauf chez l'Homme et les Anthropoides (le cas est douteux pour l'Orang) où il s’insère à l'extrémité interne de la clavicule ; et en dehors à l’extrémité inférieure de la crête humérale. Il est en con- nexion intime à son insertion distale avec le mastoido-huméral. Pectoral superficiel proprement dit. I] re- couvre complètement le pectoral profond chez les animaux claviculés. Ce dernier dépasse en arrière chez les animaux non claviculés. Le pectoral superficiel projette parfois un fais- ceau profond antérieur (certains Marsupiaux et Carnassiers). Sterno-aponévrotique s’insérant en dehors à l’aponévrose antibrach ale ; il est propre aux Ongulés, animaux exclusivement quadru- pêdes. Faisceau principal (sterno trochinien des Vétérinaires — petit pectoral des Anthropoto- mistes). S’insère sur les bords du sternum et, après avoir suivi une direction de dedans en dehors et d’arrière en avant, atteint la tête humérale. Chez les bipèdes (Anthropoides, Homme), il est très réduit, n’atteint pas le sternum en dedans et s'arrête en dehors à l’a- pophyse coracoïde. De nombreuses ano malies reproduiseut à différents degrés, chez ces ani- maux, la disposition des Quadrupèdes, F. accessoire (sterno-préscapulaire chez les aclaviculés,sous-clavier chez l’homme),va de l’angle costo-manubrial à l’omoplate chez les non claviculés; chez les semi-claviculés la dissociation de ces faisceaux constitutifs s’o- père, les uns se rendant au scapulum,les autres s’arrêtant à la clavicule. Chez les claviculés enfin, ils s'arrêtent généralement tous à la clavicule (exception faite pour certains Ron- geurs et Insectivores). Abdomino-huméral allant de l'aponévrose de l’abdomen à l’humérus etse confondant par- \ fois avec le f. principal du pectoral profond. — 225 — On a proposé, ces dernières années, deux autres clas- sifications des muscles pectoraux. Ce sont celles de M. B. Winpce [126] et de M. X. LesBre [68]. Le premier de ces auteurs distingue cinq muscles pectoraux auxquels il donne les noms de manubrial su- perficiel, manubrial profond, gladiolaire, costal et abdo- minal. Le premier correspondrait à notre épisternal; le gladiolaire à notre pectoral superficiel ; le manubrial profond serait à peu près notre faisceau accessoire du pectoral profond (sous-clavier ou sterno-préscapulaire) (quoique l’auteur reconnaisse au Chien et au Chat un manubrial profond alors que nous savons que ces ani- maux ne possèdent pas de sterno-préscapulaire, et mette en doute l'existence de son muscle chez le Porc et les Solijèdes où le sterno-préscapulaire est pourtant très développé). Le costal de M. WinpLe serait notre pectoral profond et son abdominal notre abdo- mino-huméral; ces deux muscles seraient parfois, se- lon lui, confondus l’un avec l’autre; c’est aussi ce que nous avons conclu à propos des Ongulés par exemple. : M. X. LesBrEe divise le systéme pecioral en épi- sternal, préscapulaire, pecto-transversal, pecto-abdo- minal et accessoire du pecto-abdominal. L'épisternal de M. X. LESBRE coïncide avec le nôtre. Le pecto-trans- versal est notre pectoral superficiel et notre sterno- aponévrotique réunis. Le préscapulaire est essentiel- lement notre sous-clavier ou sterno-préscapulaire. Le pecto-abdominal répond à notre pectoral profond chez les animaux domestiques, au faisceau sterno-costal du pectoral superficiel chez l’omme ;(le petit pectoral de l'Homme étant, pour M. X. LESBRE, un muscle spécial = op à cet animal et représenté chez certains Quadrupèdes par quelques faisceaux plus ou moins isolables du pectoral profond). Quant à notre abdomino-huméral, l’auteur n’en reconnait pasl'existence propre et en fait un simple faisceau plus ou moins nettement différencié du pecto-abdominal. En résumé, voiciquelssont les principaux points sur lesquels nous sommes avec ces auteurs en accord ou en désaccord : 4° Nous croyons être le premier à distinguer le mus- cle sterno-aponévrotique des Ongulés du pectoral su- perficiel. On avait jusqu'ici semblé les confondre. Ces deux muscles nous paraissent cependant bien diffé- rents l’un de l’autre tant par leur insertion distale (le pectoral superficiel s’insérant à la crête humérale, le sterno-aponévrotique à l’aponévrose de l’avant-bras), que par leur constitution et la coloration de leurs fibres. Confondus chez les Solipèdes, les Bovidés, les Antilopidés et le Porc, ïls deviennent plus distincts chez les Cervidés, les Ovidés, et les Capridés et parti- culièrement chez le Mouflon à manchettes où nous les avons même vus séparés l’un de l’autre par l'insertion distale de l’épisternal. Nous refusons catégoriquement aux Carnassiers et à tous les animaux qui n’appartien- nent pas à l’ordre des Ongulés, la possession du sterno- aponévrotique, propre selon nous à l'attitude essen- tiellement quadrupède. 2° Pour ce qui a trait au sterno-préscapulaire, nous embrassons pleinement les vues de M. X. LESBRE, ce qui nous met en désaccord complet avec M. WiNDLE. Cet auteur nous semble avoir complètement méconnu wi MU LT HE à 2 *“ — 227 — l'existence du sterno-préscapulaire des Ruminants aux- quels M. X. LESBRE a donné sa véritable signification Le manubrial profond de M. WiNpLe est un simple faisceau parfois indistinct du pectoral profond. 3° Pour ce qui est du pectoral profond, nous sommes, au contraire, d'accord avec M. Winpee. Le costal de cet auteur correspond toujours, en effet, à notre pectoral profond. Mais le pecto-abdominal de M. X. LESBRE ne correspond à notre muscle que pour les animaux domestiques. Chez l'Homme, en effet, M. X. LESBRE reconnaît son pecto-abdominal dans la partie sterno-costo-abdominale du grand pectoral dont il fait, par conséquent, l’homologue du sterno-tro- chinien des animaux. Quant au petit pectoral de l'Homme, que nous homologuons au sterno-trochinien, il en fait un muscle spécial, représenté chez certains Quadrupèdes, par un faisceau plus ou moins isolable du sterno-trochinien. Notre opinion est basée sur les faits suivants : les fibres provenant du faisceau sterno- costo-abdominal du grand pectoral chez l’Homme, font partie de la branche antérieuredu V par lequel ce mus- cle s’insère sur l’humérus. Ce muscle est donc super- ficiel. Les fibres provenant du sterno-trochinien des animaux s’insèrent au contraire postérieurement par rapport à celles du pectoral superficiel. Ce muscle est donc profond. Le pectoral profond, si puissant chez les Ongulés, décroît à mesure que la quadrupédité diminue par rapport au pectoral superficiel qui, au contraire, augmente détendue en arrière. Chez les Catarrhiniens; en effet, le pectoral profond s’insère, en dedans, sur les bords du sternum et, en dehors, sur la | UE A AIT EN MN TOR — 228 — tête humérale. Chez les Platyrrhiniens, il s’écarte un peu du sternum et chez l'Homme et les Anthropoïdes, enfin, il s’en écarte tout à fait pour s’insérer franche- ment sur les arcs costaux. De même, son insertion distale se reporte de la tête humérale à l’apophyse co- racoïde. 17 fois sur 106 sur l'Homme, d'après Woop, il reprend cependant son ancienne insertion à l’humérus. Ces différents types de transition qu'il nous semble avoir saisi entre le sterno-throchinien des Quadrupèdes et le petit pectoral de l'Homme, nous ont amené à leur homologation. 4 Contrairement à M. WiNpLe, M. X. LESBRE n’ad- met pas l’existence propre du muscle abdomino-humé- ral, en fait un simple faisceau du sterno-trochi- nien. Chez le Chien, le Chat, le Lapin et les Onqulés domestiques, ce muscle est, en effet, peu net, confondu avec le pectoral profond, mais chez certains autres animaux tels que la Genelte, parmi les Carnassiers, et tous les Singes intérieurs, nous l'avons rencontré très net, séparé par une distance d’un à deux centimètres du pectoral profond et s’insérant par une insertion spéciale à l’humérus. Ce muscle, très développé chez les Batraciens, constitue presque à lui seul toute la masse pectorale des Urodéles. C’est l’adducteur du bras, l’huméro-pubien de ZENKER [130]. Le] BIBLIOGRAPHIE. . ABBOT, Soc. Biol., 1852. . AHLFELD, Die Missb. der Menschen, 1882. . ALBRECHT, Sur les élëm. morph. du manubrium du ster- num chez les Mammifères, Bruxelles 1884. . ALBRECHT, Über die Cetoide nature der Prommamalia, Anatom., Anz. T, I. . Aux, Remarques sur la myologie des Carnassiers, C.R. de l’Acad. des Sc. de Paris, LXXXI. . Aux, Sur l’app. loc. de l’Ornithorhynque, Soc. Phil. de Paris, 1867. . 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PLANCHE II. — Fig. 13. St. de Saïga Tartarica. — Fig. 14. Man. d'Ecureuil, — Fig. 15. Man. de Myopotame. — Fig. 16. Man. de Porc-épic. — Fig. 17. Man. de Marmotte, — Fig. 18. Man. de Siphneus, d’après Mirxe-Epwarps.— Fig. 19. St. de Roussette. — Fig. 20. St. de Plecotus auritus. — Fig. 21. Man. de Félins : a) F,. gueparda; b) F. tigris. — Fig. 22, Man. de Loutre. — Fig. 23. Man. d'Hapalaurita. — Fig. 24. Man. de Lemur. — Fig.25. Man. de Mycetas.— Fig.?26. Man. de Mecaque.— Fig. 27. St. de Chimpanzé. PLancuE III. — Fig. 28. St. de Gorille. — Fig. 29. St. de Gibbon. — Fig. 30. Articulation sterno-claviculaire de Phallnyer, d’après PARKER. — Fig. 31. Articul. chondro-stermale de Mylo- don, d’après DE BLAINVILLE. — Fig. 32. Articul. chondro-ster - male de Balaenoptera musculus, d'après SrRUTHERS. — Fig. 33. Articul. sterno-claviculaire de Rat. — Fig. 34. Articul. sterno- claviculaire de Lapin, d'après Parker. — Fig. 35. Première articul. chondro-sternale d'Ane. — Fig. 36. Artieul. chondro- sternales d’Ane. — Fig. 37. Première articul. chondro-sternale à l’état de diarthrose chez l'Homme. — Fig. 38, 39 (32 par erreur), 40, 41, 42, 43, 44. Schémas de Tératologie. PLANCHE IV. — Fig. 45. Côte cervicale prolongée jussque au ster- num chez l'Homme. — Fig. 46. Cartilage costal en y chez le Phoque. — Fig. 47. Totalité des points d'ossification possible — 236 — dans le manubrium de l'Homme. — Fig. 48. Points d'ossific. supplémentaires du manubrium chez l'Homme. — Fig. 49. sternum avec septième sternèbre chez l'Homme, d’après OTro. — Fig. 50. Os suprasternal chez l'Homme. — Fig. 51. Partie postérieure du sternum chez Delphinus tursio. — Fig. 52. Fissure supérieure du sternum chez l'Homme, d’après ABLFELD. — Fig. 53. Fissure totale du sternum chez le Veau. Fig. 54. Fissures supérieure et inférieure du sternum combi- nées chez ie Mouton.— Fig. 55 et 56. Déformations du xiphis- sternum chez l'Homme. PLANCHE V.— Fig. 57. Fissure inf. du sternum chez l'Homme, d’après AuLreznr. — Fig. 53. Sternum de Veau célosomien reconstitué au-dessus du rachis. — Fig. 59. Perforation du sternum par ectopie du cœur chez le Veau.— Fig. 60. Asymétrie du ster- num chez le Nègre. — Fig. 61. Sternums de xiphopage, d’après Vrour. — Fig. 62. Sternum de Rittas-Cristina, d’après SERRES. — Fig. 63. Sternum de sternodyme. — Fig. 64. Diagrames du système pectoral : a) Phalanger ; b) Dauphin ; c) Bœuf'; à) Rat; e) Chien; f) Hérisson; g) Cercopithèque ; h) Homme. — Fig. 65. Partie postérieure du ster.chez le Lapin, d'après BuRNE. — Fig. 66. Système pectoral de Delphiuus delphis. — Fig. 67. Vertige de l'insertion distale de l'abhdomino-huméral chez l'Homme. Prancue VI. — Fig. 68. Système pectoral d'antilope des Indes.— Fig. 69. Système pectoral de Sciurus vulgaris. — Fig. 70. Système pectoral de Talpa Europea. — Fig. 71. Système pectoral Meles taxus.— Fig. 72. Système pectoral de Macacus cynomolgus.— Fig. 73. Pectoral profond de Chéus, — Fig. 74. Pectoral superficiel de Moufflon à manchettes (1. Episternal, 2. Pectoral superficiel, ? Sterno-aponévrotique, ‘3. Pectoral profond, 4. Faisceau accessoire du pectoral profond, 5. Abdo- mino-huméral, 6. Deltoïde, 7 et 8. Dépendances du pannicule charnu. nd CRUE Gode née, à D de DS OR CS Sd dé à ne TABLE DES MATIÈRES ÉLOQUCUOM ESS PER SM end ide ae ae ere » CHAPTRE |. — Bescriplion morphologique da slernum ............ 9 CHAPITRE II. — Des indices sternaux...........,.... 39 CHAPITRE III. — Les articulations du sternum ........ 64 I. — Surfaces articulaires........,. 65 He PEigamentsi,. #1... na 95 CHAPITREI V. — Tératologie du sternum ............. 111 I. — Monstruosités simples ....... 112 II. — Monstruosités doubles ....... 182 CHAPITRE V. — Connexions du sternum avec le mem- bre thoracique... 00240 194 LyoN. — Imp. BOURGEON, rue des Marronniers, 7. es nes ten names = Ste pu nee —— RE ne PEN PET À PRES LEE CAC PLANCHES i FPr0 + E" ARR PAM . ANTHONY. — Du Sternum. PLANCHE I. Fig. ts AR | Verm aei. Delaye photog. Bourgeon imp. :R ANTHONY. — Du Sternum. PLANCHE Il. Fio.18 Verni del. Bourgeon imo. Tr | S : , , R. ANTHONY. — Du S'ernum. PLANCHE IIl. — — as Fig.52 Ho.29 Verni del. Delaye photos. BourPeon imp. mi 4 LE ti me gg mn ee me RE T A RE Et un, De shnee ee où eme Lean me ee eee pe qe ea ame mm a me R. ANTHONY. — Du Sternum. PLANCHE IV. Verui del. Bourgeon imp. Fig.46 Delaye photo R. ANTHONY. — Du S'ernum. PLANCHE V, _ Verni del. Delaye photog. Bourgeon imp Le PR EL . L # ONAONT. = Du Sterun. PLANCHE VI. | Le G---------\- | fi F j A J ln » Udg \ INT gi TES Li ES SLR EUR Delaye photos. Bourgeon imp. ; k «LP À = C . D : = es Pom LR tm — DAY as LT LS Fe A LA MÈME LIBRAIRIE TESTUT (L.), professéur d'anatomie à la Faculté de médecine de Lyon. — Traité d'anatomie humaine, 3 vol. grandin-8 , formant 2600 pages, avec le texte. 3e édition, revue et corrigée. 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Ye o fr. VIAULT et JOLYET, professeurs à la Faculté 2 to de no. 1 beau vol. grand in-8v de 910 pages, avec pie de 400 figures dans le tele NE . 5 € js CURE ATLAS D'ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DU CERVEAU ET "DES : LOCALISATIONS CÉREBRALES, par E. Gavoy, médecin principal à | l'hôpital militaire de Versailles, 1 magnifique volume in-49, en carton, contenant 18 planches chromolithographiques (8 couleurs), exécutées . d’après nature, représentant de grandeur uaturelletoutes les coupes du cerveau, avec 200 pages de teste. Enacarton. 2: À) ‘+: OC OURS Relié sur onglets en “maroquin rouge, tête dorée . 42 fr. AUFFRET (Ch.), professeur d'anatomie et de physiologie à l'École de médecine navale de Brest, ancien chef des Travaux anatomiques. — Manuel] de dissection des régions et des nerfs. 4 vol. in-18, cartonné dia- mant, de 471 pages, avec 60 figures originales dans le texte exécutées, pour la plupart, d’après les préparations dedauteur mes Tr JULIEN (Alexis), répétiteur d’anatomie, — Aide-mémoire d'anatomie (muscles, liga ments, vaisseaux, nerfs), avec figures, car tonnage toile, CAEN DEN ERRS CONS PS ANS EM à es EAU PES DL te 3 fr. 50 KLEIN (E.), professeur adjoint d'anatomie générale et de Re à l'École médicale de Saint-Bartholo new’s Hospital, Lonures. — Nouveaux éléments d'histologie, traduits sur la 5e édition anglaise et annotés par G. VARIOT, préparateur des travaux pratiques d'Histologie à la l'acalté de médecine de Paris, chef de clinique à l'hôpital des Eufants-Malades, et précédés d'une préface de M. le professeur Ch. Rosin, 1 vol. in-13 jésus, cartanné diamant, de 540 pages, avec 135 figures dans le texte, 2° édition française , corrigée el augmentée. 1.012 CAES me 8 fr. LEE et HENNEGUY. — Traité des tes honte de l'anatomie mi- croscopique, avec une préface de M. le professeur RANVvIER, 1 vol. in-80 de SOU ABS de ce Me ECS STE An TRES 17 550. -- imp. L. BOURGEON, rue des Marronniers, 7, Lyon. 1550 figures, presque toutes originales, dessinées spécialement pour À cet ouvrage et tirées pour la plupart en trois ou quatre couleurs dans Lu" + mm deaux. — Traité de physiologie humaine, 2 édition très augmentée, (AT TU L D el V i : À FRS | N ‘ ® LE Dr: ELe [M iv Ab WR: 1 Vi RD" | (9 PAR L , ni 1} i : LE es LR À L Foi à _ . LL . . ex L D d 4 : "2 H à D. À EUX or EN nn LE de TR : (& | d, Nail an # | 7e L Dr. | Eu n | . à à | : | …. À 2 on . | De: : L : Ne. w A'AL Ne nr à ' ne ï L à | Le : n » : | L L 0 Le a | | RL AS PT n : "RU 0 LE [l Ê | : 10 LAN : D LR | | : : . Ur ne : u | . L | tar \ | ME ! 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