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Dans les solipèdes, cette partie est continue.» D’après nombre d’autres passages non moins significatifs, on peut résumer dans le tableau suivant, emprunté à J. Geoffroy (Anatomie et Physiologie d’Aristote. Paris, 1878), l'opinion d’Aristote sur la terminaison des extrémités et leur application à la classification des mammifères : BITES ET NE CE RRCRETE .... Homme. Genre intermédiaire entre les bipèdes et lestquadrupedes ere rene PENe PRE rer Singes. PR NU Es (Chien. Animaux à sang rouge SONO Le = - {Lion (vivipares). Bœuf. Quadrupèdes...({Pied fourchu........... Chèvre. Brebis. ; Cheval. Pied monodactyle....... M ; Dauphin. AQUAQUES REC EEE A UE D'Aristote à Linné personne, que nous sachions, n’a déve- loppé cette étude des extrémités plus que ne l’a fait l'illustre philosophe de Stagyre. Linné (1)lui-même, considéraitlenombre des doigts comme un caractère de second ordre pour les subdi- visions à établir dans les mammifères. « In Tetrapodologia Ordines animalium a dentibus » (1b., p. 104). Ces ordres des mammifères correspondent aux groupes d’Aristote : Homo. Ordo I. — Anthropomorpha.{ .. . Pedes pentadactyli Simia. 5 scandentes cum pollice. Leo Pedes...... ù—4 Scandentes. Tigris Pedes... 5—5 — GlessiS.s |Ordo]i: —Fèrae. (Fes... SSL N ES Quadrupedia.. Mustela ...... D—5 "+3 Canise ete d—4 Cursorii. Ordo IE. — Glires— Lepus — Pedes. 5—%4 Palmis cursoriis Musee mt 4—5 — Ordo IV. — Jumenta— Equus — Elephas — Hippopotamus. Ordo V. — Pecora — Ovis — Pedes ungulau. (1) GC. Linnæi. Systema Naturæ. (Paris, 1744.) SN Plus tard (éd. Gmelin Lipsiae, 1788), le nombre des ordres est augmenté : les Jumenta sont démembrés en Bruta (Rhinoceros, Elephas) et en Belluae (Equus, Tapirus, Sus, Hippopotamus), et, les Cete (Balæna, Delphinus) forment un ordre nouveau. Mais la méthode reste la même, ce sont les caractères tirés du sys- tème dentaire qui servent de base à sa classification. Buffon (Histoire naturelle des animaux. Paris, 1749, in-4°, t. I, p. 53) s'élève contre la nouvelle classification d’après les dents et les mamelles, et lui préfère l’ancienne division des mammifères en solipèdes, pieds fourchus et fissipèdes. Puis (10, t. II, p. 544), revenant à l’ancienne méthode, il insiste sur les différences apparentes de la forme, du volume, de la division des membres chez les vertébrés : « Les bras de l’homme ne ressemblent point du tout aux « jambes de devant des quadrupèdes, non plus qu’aux ailes « des oïseaux. Le pied de l’homme est aussi très différent de « celui de quelque animal que ce soit et mème de celui du « singe; le pied du singe est plutôt une main qu’un pied, les « doigts en sont longs et disposés comme ceux de la main, « celui du milieu est plus grand que les autres, comme dans la « main; ce pied du singe n’a d’ailleurs point de talon semblable « à celui de l’homme. » D'après ce passage, Buffon semble méconnaître les analogies de structure des vertébrés ; mais il n’en est rien. En parlant ainsi, il n’a en vue que les apparences extérieures ; plus loin, en décrivant les solipèdes (1b., t. IV, p. 379), il pénètre dans l'étude plus intime des membres; rapproche les divers segments qui les composent de ceux de l’homme avec une netteté qu’on ne trouve chez aucun de ses devanciers. Il jette ainsi les bases de l’anatomie comparée. « Si dans l'immense variété, dit-il, que nous présentent tous « les êtres animés qui peuplent l'univers, nous choisissons un « animal, ou même le corps de l'homme, pour servir de base à « 105 connaissances, et y rapporter, par la voie de la comparai- « son, les autres êtres organisés, nous trouverons que, quoique « tous ces êlres existent solitairement, et que tous varient par « des différences graduées à l’infini, il existe en même temps un « dessein primitif et général qu’on peut suivre très loin et dont ep « les dégradations sont bien plus lentes que celles des figures “etidestautres rapports apparents. ON NN ANNEES « Que l’on considère, comme l’a remarqué M. Daubenton, que « le pied d’un cheval, en apparence si différent de la main de « l’homme, est cependant composé des mêmes os et que nous « avons à l'extrémité de chacun de nos doigts le même osselet « en fer à cheval qui termine le pied de cet animal; si cette « conformité constante et ce dessein suivi de l'homme aux qua- « drupèdes, des quadrupèdes aux cétacés, des cétacés aux o1- « seaux, des oiseaux aux reptiles, des reptiles aux poissons, etc., « dans lesquels les parties essentielles, comme le cœur, les « intestins, l’épine du dos, les sens, etc.. se trouvent toujours, « ne semblent pas indiquer qu'en créant les animaux, l’Étre « suprême n’a voulu employer qu’une idée, et la varier en même « temps de toutes les manières possibles, afin que l’homme püt « admirer également et la magnificence de l'exécution et la sim- « plicité du dessein. » On voit quelle importance Buffon donne à cette ressemblance fondamentale que présentent les mammifères et Les vertébrés, malgré les différences apparentes. Le développement de cette conception de Buffon a donné lieu à deux théories qui, depuis cette époque jusqu’à nos jours, ont voulu expliquer l’organisa- tion des mammifères. Je ne sache pas que Vic d’Azyr, qui a essayé une comparai- son des membres antérieurs avec les membres postérieurs chez l’homme, ait étudié les analogies de structure que présentent les membres chez les mammifères. Et cependant il s’est servi de leur mode de terminaison, à l’exemple d’Aristote et de Linné, pour la classification de ces animaux. C’est ainsi que comptant (1) le nombre des doigts apparents, il a résumé ses idées de la façon suivante : I: _ exprime le nombre de doigts chez l’homme aux membres er et postérieurs ; la on le : = s'applique au chien et ps nor la formule = aux bisulques et à l’hyène, la formule : == < AU Co- chon d’ ne. la formule * — aux solipèdes, etc. Nous “rene plus tard jusqu'à quel point ces formules sont exactes. Ajoutons (1) Fic d'Azyr. Syst. anat. des quadrupèdes. Encyclop. méthod. Tome Il, p. 70, 1792. és — 5 — encore en sa faveur, qu'il a vu comme Fougeroux (Acad. des sciences, 1172) que l'os canon des ruminants est formé primiti- vement de deux pièces distinctes. Lamark, en généralisant les idées de Buffon, conclut des analogies de structure à une origine commune chez les mammi- fères. Ce seraient les modifications du milieu extérieur, les habi- tudes variées des divers animaux qui auraient été le point de départ de leurs différences secondaires. Il formula ainsi dans sa Philosophie zoologique, 1815, les principales propositions, qui, reprises plus tard, prétendront expliquer le mode ges NAobRssn des membres. Les espèces sont descendues les unes des autres. la diversité des conditions de la vie influe, en les modifiant, sur l’organi- sation, la forme générale, les organes de l'animal. C’est par l'habitude de se tenir droit, par le redressement perpétuel du tronc que l'homme, par exemple, acquit en avant des mains préhensiles, et en arrière des membres pourvus d’une plante des pieds et d’un mollet, ce qui distingue définitivement l’homme du singe, dont il est descendu. De Blainville (De l’organisation des animaux, Paris, 1822) établit les ordres chez les mammifères d’après l’ensemble des caractères qu'offre leur organisation. Le mode de terminaison des extrémités et leurs usages sont d’une certaine importance pour l'homme, les quadrumanes, les carnassiers, les rongeurs, etc., animaux pourvus de cinq doigts plus ou moins complets. Quant aux mammifères possédant des sabots, voici le tableau qu'il en présente : Pachydermes. ; | Triongulés....... DA ete Daman. Ongulogrades ï in 5 D'ÉFINEÉSS A [Monongulés SE Solipèdes. à système de doigts PT Pair (Tétrasulques. . Brutes (cochon). (Bisulques........ Ruminants. J. Girard (Traité du pied, 1828) publia un excellent travail, que nous aurons à citer avec avantage, sur l’organisation des membres chez les animaux domestiques, qu’il divisa, d’après le nombre des doigts terminant les extrémités. Il distingue ainsi : 4° Les animaux monodactyles, dont les membres s "appuient sur un doigt unique (cheval, âne, etc.). ep 2° Les didactyles ou bisulques, qui n’ont que deux doigts complets à l’extrémité des membres (bœuf, mouton, chèvre). 3° Les tétradactyles, ayant quatre doigts parfaits (porcs). 4° Les tétradactyles irréguliers pourvus de cinq doigts par- faits aux membres antérieurs et de quatre aux membres pos- térieurs (chien, chat). L'homme, enfin, serait pentadactyle, c’est-à-dire il aurait cinq doigts complets aux membres antérieurs et postérieurs. Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1) en essayant de démontrer les analogies essentielles qui existent dans l’organisation des animaux, revint « au dessein primitif de Buffon » auquel il donna le nom d’unité de composition organique. Les memhres des mammifères, quelle que soit leur terminaison, sont cons- truits d'après un même plan et les segments qui les composent sont dans une position relative, partout la même : « Un organe est plutôt anéanti que transposé » (Principe de connexions). Le nombre variable de doigts apparents, leur développement iné- gal s'expliquent par la considération des organes rudimentaires et le balancement des organes. Cuvier, à cette époque, ne se contentait plus de l’étude des espèces actuelles; il avait fondé par ses observations ostéolo- giques sur les mammifères éteints, une science nouvelle, la paléontologie. Guvier, c'est l'observateur scrupuleux et habile des faits qu’il met au premier rang ; son « Règne animal» et son « Anatomie comparée » sont, sous ce rapport, des œuvres impé- rissables. On comprend que, connaisseur profond de l’organi- sation des animaux, il s'élève si souvent (toute question de croyance ou d'origine à part) contre ceux qui « considèrent en quelque sorte les corps organisés comme une simple masse de pâte ou d'argile qui se laisserait mouler entre les doigts » (Anat. comp., t. [, p. 101). Il est tout naturel qu'il attache une im- portance capitale au nombre et au développement des doigts. « Les caractères variables, dit-il, qui établissent les diversités essentielles des mammifères entre eux, sont pris des organes du toucher, d’où dépend leur plus ou moins d’habileté ou d'adresse et des organes de la manducation, etc. ». Il se borne, dans ses (1) Is. Geoffroy Saint-Hilaire. Vie, doctrine et travaux scientifiques d'Elienne Geoffroy Saint-Hilaire. Paris, 1847. { ouvrages d'anatomie à expliquer par la différence de nombre et de forme, la diversité d'usage et de fonction. L'ère des grandes découvertes qu'inaugura Cuvier par l'étude des ossements fossiles et par leur comparaison avec les sque- lettes des espèces actuelles donnèrent à l’ostéologie une impor- tance prépondérante. Malheureusement, les spéculations théo- riques tinrent une grande place dans les nouvelles recherches. Dès 1795, Gœthe imagina le type en ostéologie, R. Owen en 1838 (Geological transaction. p. 18) émit uue conception analogue en créant l'archétype ou squelette idéal dont toutes les formes connues ne seraient que des modifications. Joly et Lavocat (Études d'anatomie philosophique sur la main de l'homme, Tou- louse, 4852) reprirent une à une les propositions de E. Geoffroy Saint-Hilaire, et appliquant la théorie des analogues à l’étude des extrémités des mammifères, ils arrivèrent à ramener la structure de la main et du pied chez les animaux monodactyles, didactyles et pentadactyles à un plan architectural commun. « Les lois d’analogie, disent-ils, rappellent les tendances de « la nature à se répéter dans ses œuvres; elles sont la démons- « tration la plus claire de l’unité de pensée qui a présidé à la « création des animaux actuels ou éteints. » Tous les vertébrés, et les mammifères en particulier, seraient pourvus de cinq doigts plus ou moins complets; même dans les cas d’atrophie, on retrouve dans certaines parties rudimentaires les organes ana- logues. Pour ces auteurs, un doigt complet ne serait pas cans- titué seulement par les phalanges : un rayon digital se com- poserait toujours de deux os carpiens ou tarsiens accompagnés d’un métacarpien ou d’un métatarsien, suivi de trois pha- langes. Vers cette époque parut l'ouvrage de Darwin sur l’Origine des Espèces (1859). L'étude du squelette des extrémités entre dans une nouvelle phase. On reprend les données de Lamark et tous les vertébrés ne sont que les descendants modifiés et transformés d’une forme ou d’un petit nombre de formes origi- nelles, ancestrales. Par conséquent, les extrémités auront les mêmes organes disposés sur un plan identique. Certains organes dits rudimentaires, dont l’usage est nul pour l'individu envi- sagé, ne sont que les effets de l’hérédité. D’autres fois, certains organes n'existent que pendant la période embryonnaire ou LÉO fœtale, disparaissant plus tard, à cause de leur inutilité, mais ils marquent par leur existence temporaire même, qu'ils ne sont qu'un souvenir ancestral d’un type primitif bien développé dans les temps géologiques antérieurs, alors qu'ils ont eu des attri- buts bien nets, bien déterminés. Comme le dit Haeckel (1), les analogies doivent se rapporter à l'adaptation, les homologies à l’hérédité. Gegenbaur (2) entreprit des recherches considérables sur le squelette des membres des vertébrés inférieurs et pensa ramener toutes les formes observées à une ou deux formes primitives. appelle archipterygium ({bid. Zur morphologie der Gliedmaas- sen der Wirbelthiere Morphol. Jahrb, 1876) une forme caractérisée par une série de pièces squelettiques, dont la première est insérée sur la ceinture scapulaire ou sur celle du bassin, supportant latéralement bon nombre d’autres pièces (radien), qui sont sub- divisées en segments séparés (3). Chez les vertébrés supérieurs, la nageoire primitive des am- phibies, grâce à une nouvelle fonction déterminée par la loco- motion sur le sol a subi une transformation (conséquence né- cessaire) à la suite d’une différenciation transversale, sans que les segments squelettiques des membres aient changé de posi- tion relative. Haeckel (4),en 1868, appliqua la théorie nouvelle à l'explication des membres des mammifères, en l’accompagnant d’une série de figures représentant les extrémités de divers types. L'identité des pièces osseuses provient de l’hérédité et la dissemblance de l'adaptation. «Le squelette osseux des membres « antérieurs des neuf mammifères qu'il cite (homme, gorille, « orang, chien, phoque, dauphin, chauve-souris, taupe, ornitho- « rinque), montre, dit-il, quelle que soit la divergence des formes « extérieures, les mêmes os en nombre égal dans la même posi- « tion et le même mode de groupement. Le volume et la forme « des os seuls ont subi de notables modifications ; leur nombre, « leur disposition, leur mode d’articulation n’ont pas varié. Il « conclut de cette étonnante homologie, sous la diversité des (t) Haeckel. — Histoire de la création naturelle, p. 500, traduction française. (2) Gegenbaur. — Untersuch zur vergleich. Anatomie der Wirbelthiere Heft Caryus et larsus. = (3) Ibid. Ueber das skelet der Gliedmaassen der Wirbelthiere. lena Zeitschrift vol. V, p 495. (4) Haeckel, loc. cit , p. 3°0 Dr - L. bat de Leo « formes extérieures, à une hérédité commune provenant d’an- « cêtres COMMUNS. » Ce que Haeckel a entrepris pour les mammifères évidemment pourvus de cinq doigts, Al. Rosenberg (1) essaya de le démon- trer chez les mammifères caractérisés par la réduction de leurs rayons digitaux. Il étudia le carpe et le tarse chez les embryons de mouton, de porc, de solipèdes, etc., dans le but de décou- vrir le nombre de pièces squelettiques cartilagineuses entrant dans leur composition. Nous aurons à voir en détail les faits nouveaux tirés de ces études de développement. Depuis cetie époque, d’autres documents ont été fournis par divers observateurs pour le squelette des extrémités, tant de l'homme que d'autres mammifères. Nous les citerons au fur et à mesure que nous exposerons nos propres observations. Pour le moment, nous nous contenterons de mentionner le tableau suivant donné par Gegenbaur (2) du squelette supposé primitif des extrémités chez les mammifères, en regard des os qui le com- posent chez l'adulte actuellement. Carpe. Forme primitive. Transformée. RE LE à dde CE A UCRe — Scaphoïde. EETMÉMAIrE, SL A se asie — Semi-lunaire. CHU )E ET PET RRRERCAN CET RSR RES — Pyramidal. Gentral 2 20522 20e — Central. (Intermédiaire Cuvier.} Sapient ei. te ve —1WErapeze BArDIEN 22 he LE UT Et — Trapézoïde. CPE mana nes ce eme v 0 — Os maximum. Carpien é DA Sera ie RTE vers Cunéito nie) SU ARMES Fr REC ] Tars RDA. dE Le US RE 2 Astragale Intermédiaire. ............... ÿ des mammifères. HUE IP PAPE TT AE E .. — Calcanéum. (DS TU GI PRE ER re — Scaphoïde. (Naviculaire.) 61 5 CR PCR PP . — À Cunéiforme. LÉ LOTS AS EARIRERRRCARET EEE — 2 Cunéiforme. ASIE D noi lee — 3 Cunéiforme. ER M it mie ue (1) AL Rosenberg Ueber die Entwicklurg des Extremitäten Skeletes bei einigen durch Reduction, etc. Zeit. f. 10» Zuol., 1873. (2) Gegenbaur. — Anatomie comparée, traduction française, p. 609. D) UE Gette double rangée de pièces carpiennes ou tarsiennes sup- porte cinq doigts plus ou moins complets. On voit immédiatement à l'inspection de ce tableau, que la forme primitive de Gegenbaur reproduit tout simplement la théorie pentadactyle de Joly et Lavocat; les conclusions sont les mêmes ; toute la nouveauté consiste dans une façon différente d’en concevoir l’origine. Les recherches des uns et des autres ont été le plus souvent entreprises à la seule fin d'adapter les faits aux idées préconçues : d’un côté, ce sont les lois d'analogie et les balancements orga- niques qui expliquent toutes les ressemblances et toutes les dis- semblances; de l’autre, on ne tend qu’à un but, c’est de montrer l'excellence de la théorie transformiste, et les travaux actuels portent trop souvent la trace de cette préoccupation. Il est par- fois difficile de dégager, dans leurs descriptions, la part de l’ob- servation des faits des rêves de l’imagination. Dans le présent travail, sans exclure les vues théoriques, nous préférons suivre une autre voie ; nous exposerons les faits tels qu'ils se sont présentés à nous dans leur simplicité, et nous essaierons de nous en tenir à ce précepte de M. de Quatrefages (Charles Darwin et ses précurseurs français, Paris, 4870) : « Ne rêvons pas ce qui peut être, acceptons et cherchons ce qui est. » Nous nous bornerons à déduire des faits les conséquences qu'ils comportent, et à les opposer aux conceptions théoriques des auteurs. Nous n'avons pas la prétention de renverser les théories qui ont cours, ni de leur en substituer une nouvelle; nous nous proposons simplement de mettre en lumière les faits de déve- loppement que nous avons observés. Nous commencerons par l'examen des moignons originels représentant les membres des mammifères, et nous continuerons à les étudier dès l'apparition de leur squelette cartilagineux jusqu’au remplacement de ce dernier par le squelette définitif. PREMIÈRE PARTIE. DEVELOPPEMENT DU SQUELETTE DES EXTRÉMITÉS PREMIÈRE SECTION: DÉVELOPPEMENT DU SQUELETTE CARTILAGINEUX: CHAPITRE PREMIER. Age et longueur des embryons ou fœtus des mammifères. Dans les études embryologiques, il est du plus haut intérêt de connaître l’âge de l'embryon ou du fœtus de chaque espèce que l'on considère. Aussi donnons-nous, d’après Lutaud (Manuel de Médecine légale, 1881, p. 148), l’âge des embryons et des fœtus humains avec le tableau correspondant de leur taille : Age. Longueur: De six semaines à deux mois.......,:,... 301à 3bex DONACRS AÉFOIS MOIS: 25. Le: 39 à 40mm De trois à quatre mois........ SUR APTE 8e Es DS He quaire À CINQ MOIS. :. 0. A0 10 à 15em Décmqasix mois UReOUE, A9 4 20’ à 25cm Dezsix à sept mois:25!.62.9740408 45. 30 à 35cm De. sept. à-huit moiss.. :dh.2 core. 90 à 40cm De huit amenfimois..; ouest E 40 à 4ocm LU TS TE A OO D BU D Cd 6 ve 45 à 50cm La longueur indiquée ci-dessus est celle du vertex au coccyx; pour plus d’exactitude, nous y joindrons la longueur du vertex au talon, et nous représenterons les deux longueurs par une fraction où le numérateur marquera la première de ces mensu- rations et le dénominateur, la seconde. Gulrt a entrepris des re- cherches pour déterminer les dimensions de l’œuf, de l'embryon ou du f@tus chez la plupart des animaux domestiques aux divers âges. Il a divisé la durée de la gestation, variable selon les 12 — ériodes. be tableau suivant résume ces-recher- \ LA espèces, én septp S à = à. dE) ‘ux0LG & £7G “aur067 ‘uS8 “nu ZCTI È *OUIBU9S 06 "QUILU9S LE & CP | ‘OULRUS 073 L GE | ‘UPS ,97 e 6e | ‘aureuwos ,67 ve 0€ La) S ‘muQEY : ‘uu6S} ‘’uuGS£ ‘mu()G9 ‘mu()C9 *QUIRU9S 58 19 02 "QUIRUI9S °CF L op | “PUIS ST R CL | "OUIPUIOS 5€ P 0G | ‘AUIPUIIS 47C P 005 ‘uuwÿ6 ‘uuÇG} ‘ut uu0GE EL ONE *OUILUU9S 09 "QUILUIOS 497 R o@ | “AUIPUSS o£Y L 004 | “OUIPIUOS 508 LR 0 | ‘AUIPUOS 57% R 0} Ÿ ‘m8 als ‘uuÿ6 ‘aué}r ‘ue20 "QUIBUI9S 3Q "QULPUI9S 38 LR 09 "QUIPU9S oG Lo "AULUI9S GT R 56 | ‘ouIWS ,6T e 6 ‘uulG & Y0 ‘muS7 ‘uuY£ ‘uuS7 ‘uwuYŸG "OUTEULOS 67 “AUIBUIS 59 L 07 “AUIBU9S oL LR 0Q "QUIEUIOS 58 PR 9Q “OUIBUIDS 2Q L 0Q *GISuuY "FGF uu0} "FT wuO} *€60 ‘m6 ‘CEGmum£F ‘AUIEUUAS oÇ ‘AULEU9S 07 L 0€ ‘auTvu9s 07 19 0Q "aUlEtU9S °7 9 2Ç "ouTeu9s 07 106€ “ANNHIHO “&IQUL “AUATHO LA SIQHUU *AHOVA *LNanar ches d’après Chauveau et Arloing (Traité d'anatom des animaux domestiques. 3° édit., 1879, p. 904): SNJ] np NO UOhAIQUAT,] 2P SUOISUAULP 72 UODIS2) D] 2p S2pPOUPT S2p 291 oL o6 saaor 4d FA Grâce à ces chiffres, nous avons pu calculer l'âge approximatif des divers embryons ou fœtus dont nous donnerons les dimen- sions dans le cours du travail : Fœtus de cheval. 9em de long... 8° semaine. .... A la fin de la 3° période. ASE E— | ....= 41° semaine... Milieu de la 4° période. 29cm. — ,,,. 45° semaine...:. Milieu de la 5e période. 38cm — ,... 20° semaine..... Fin de la 5e période. oem = ,.., 99° semaine... Fin de la 6° période. Fœtus de mouton. 1022 de long... 3° et 4 semaine. 2e période. A0 = | ...…. 9 semaine..... Fin de la 4e période. 24cm _— ,... 13° semaine... Fin de la 5° période. 34m — ,... 46° semaine... Fin de la 6° période. Fœtus de vache. 1072 de long... 3° et 4 semaine. Milieu de la 2° période. 9m — 7° semaine. .... Fin de la 3° période. Fœtus de porc. 3 de long.... 4° semaine..... Commencement de la 3° période. CCR Deer 7° semaine..... Milieu de la 4e période. 45m — ,.,.. 11e semaine. . :.. Commencement de la 6° période. 20cm _— ,.,, 45° semaine... Fin de la 6° période. ZI) : — ... A7e semaine... A terme. Fœtus de chien. 6x de long... de semaine..... 4° période. RE 4 8* semaine...., Fin de la 5e période. La durée de la gestation chez le chat est à peu près la même que chez le chien (56 jours en moyenne ou 8 semaines). Nous avons constaté que les fœtus de chat de 6° à 70m de long sont un peu plus avancés que ceux du chien de 6% de long, ce qui nous permet de les rapporter à la 6e semaine environ. Quant au lapin, dont la gestation est de 4 semaines, Külliker (Embryologie, trad. franç., p. 440) donne la longueur de l’ésn- bryon du 41° jour au 24°. Nous lui empruntons les dimensions correspondant aux âges suivants : Longueur. ET CE ARR OS PE PPS 5aum,5 AS rar iiai ces 1H TT eee 23m Le LT SE PART APR PP OL CE OR EE 36mm LEO OR ER OO OP 0 60mm LE des -’Medurée dela gestation chez le rat est de 3 semaines, et} vers Ha fintde Ja période fœtale, le jeune atteint 4e à 6 de long. Le cochon d'Inde a 60 jours de gestation et le fœtus à terme a environ 8m à 9cn de long. CHAPITRE II. Moignons originels des membres. Chez l’homme et les mammifères, les membres antérieurs et postérieurs apparaissent sous forme de simples petits bourgeons, devenant des palettes aplaties, dont le plan est parallèle à l'axe antéro-postérieur du corps. Tout le monde est d’accord sur leur provenance mésodermique. Ils sont en continuité de substance avec le feuillet musculo-cutané et sont revêtus de l’ectoderme. Voici la longueur approximative des extrémités antérieures et postérieures chez les divers embryons de mammifères dont Külli- ker donne les figures dans son Embryologie de l’homme et des animaux SUPÉTIeUTs : Chez l'embryon de lapin de 10 jours, long de 4° (en tenant compte des courbures), les bourgeons des membres ont 0"®,40 environ. Chez l'embryon de chien de 95 jours, long de 22,50, ils ont une longueur de 2% et une largeur de 122,2, Chez l'embryon de veau de 2° de long, ils atteignent 11m,60 de long et 12",90 de large. Chez un embryon humain de 4 semaines, les extrémités anté- rieures existent; les postérieures, d’après la figure de Thompson (1b., p. 324) sont douteuses. Chez un embryon humain de 41% de long (4 à 5 semaines), les quatre membres existent. Un embryon humain de 35 jours avait les extrémités plus déve- loppées encore ; les antérieures laissaient reconnaître les rudi- ments de la main et de légers sillons marquaient la séparation future des doigts. Ces moignons originels des divers mammifères sont primi- tivement formés par un tissu qui, sauf la grandeur des éléments, est le même chez tous : c’est une masse uniforme d'éléments, appelés cellules embryonnaires par les uns, éléments lamineux embryonnaires par M. Ch. Robin. Les capillaires y sont très abondants. Tout le membre ainsi constitué est recouvert d’une couche épidermique en continuité avec l'ectoderme du corps de l'embryon. Cet épiderme a une épaisseur de 0,020 chez l’em- bryon de mouton de 1°" de long, sauf à l'extrémité même où ce dernier forme une calotte hémisphérique de 0,060 d’épais- seur (fig. 22). Cette particularité, qui existe avant toute division des membres, est très intéressante, d'autant plus que l’appen- dice caudal nous a offert des épaississements épidermiques sem- blables pendant la période embryonnaire et fœtale. Le premier stade du développement des membres, caractérisé par ce tissu embryonnaire, est identique chez tous les mammi- fères avant la production du cartilage. Chez l'embryon de pore de 2% de long, on aperçoit déjà des nodules cartilagineux très nets dans le moignon; celui de 3% a les pattes longues de 6"2 et larges de 2mn. Elles sont divisées à l'extrémité terminale en quatre tubercules ; les deux médians longs de 022,780, les deux latéraux de 02 500. Une coupe longitudinale de la patte postérieure nous montre que le squelette cartilagineux est representé, à partir du bassin, par le fémur, le tibia et le péroné, sous forme de nodules carti- lagineux allongés de 17 à 9mn, Le tarse possède déjà un cer- tain nombre de nodules représentant les segments tarsiens futurs. Les métatarsiens ont une longueur de 42%, En avant de ces derniers, il y a un seul point cartilagineux situé à la base du tubercule digital. Tous ces segments cartilagineux sont indépendants les uns des autres, quoique reliés par le tissu primitif du moignon. Ils se sont produits successivement de la base vers le sommet du membre. Mais, contrairement aux anciens observateurs, nous avons toujours vu, sur les divers embryons de mammifères, chaque pièce cartilagineuse se former à part, ce qui montre que le squelette primitif n’est pas représenté à l’origine par.une masse cartilagineuse unique. Hagen-Torn (Entwicklung u. Bau der Synovial memb. Arch. f. mikr. Anatom. Vol. XXI, p. 594, — 10 — 1882) a étudié, sous ce rapport, le développement du squelette cartilagineux chez le lapin, et ses résultats concordent de tous points avec les nôtres (comparer fig. 40 et 50). Sur l'embryon de bœuf de 4% de long, la patte postérieure est à peu près au même stade d'évolution. Elle est bifurquée à l'extrémité digitale, et chaque branche de bifurcation ou onglon a une longueur de 1,5. En arrière et en haut de ces der- niers, il existe deux tubercules, les premières traces des ergots, longs de 0m 5, La patte postérieure mesure, de l’extrémité supérieure du tibia à l'extrémité digitale, 8". Le tibia est long de 3", Le tarse, au bord externe, est de 142%,15, dont 1% pour le calca- néum et 0,15 pour le cuboïde. Le métatarsien externe.................. cu RATS phalAnse NC EE ET ER Qnm,75 Ba2Ephalnee pe RER EL CR Onnte La 3° phalange n’a pas encore apparu. La cavité articulaire est formée entre le fémur et Le tibia, et les deux segments ont leur forme définitive. Plus bas, entre les autres segments, les cavités articulaires n’existent pas, et la forme de ces segments n’est pas dessinée. Tels sont les différents états des membres pendant les stades successifs caractérisés : 1° par l’absence de tout squelette ; 2® par la production des nodules cartilagineux sans forme définitive ; 3° enfin, par l'existence de la forme définitive des segments cartilagineux et la présence des cavités articulaires. CHAPITRE IT. A) Carpe cartilagineux : 1° des fœtus humains: — 2° d’un fœtus de gibbon. B) Métacarpe et phalanges. Il n'entre pas dans notre plan d'examiner les analogies et les différences des premiers segments ou segments proximaux qui composent les membres des mammifères que nous envisageons; les os de l'épaule, malgré leur diversité de formes, se réduisent — 17 — | à deux (omoplate et elavicule) chez l’homme, le singe, certains rongeurs (lapin, cabiai, etc.) les carnassiers, ou à un seul (s0o- lipèdes, ruminants, porcins). L'humérus constitue l'os unique du bras. Quant à l’avant-bras nous reviendrons en détail sur les proportions relatives du cubitus et du radius, en tant qu’elles influent sur la partie terminale du membre. Les mêmes remarques s'appliquent à l'extrémité postérieure, que nous considérons principalement à partir de la jambe, dont les os sont développés dans un rapport à peu près analogue à celui qui existe entre le cubitus et le radius. Nous ne nous occuperons pas davantage de l’homologie de la ceinture scapulaire et de la ceinture pelvienne; ni de la ques- tion de savoir si le fémur et l'humérus sont des os simples ou s'ils sont divisibles, comme l’admet P. Gervais (Théorie du sque- lette humain, 1856, p. 164), en trois rayons élémentaires, qui répondraient aux trois rayons intermédiaires des membres pen- tadactyles, c’est-à-dire au deuxième, au troisième et au qua- trième. Ce sont des points d'anatomie philosophique qui ne rentrent pas dans le cadre de notre travail. Nos recherches se borneront à l'étude du développement des diverses pièces cartilagineuses, puis osseuses qui composent la partie terminale des membres chez les mammifères. Pour rendre plus facile la comparaison de l’extrémité digitale chez l'homme avec le membre antérieur des autres mammi- fères, nous suivrons l’exemple de MM. Joly et Lavocat et de M. Arloing et nous envisagerons la main dans l’état de prona- tion, c’est-à-dire que la main placée sur un plan horizontal, y reposerait par la face palmaire; c’est la position naturelle du membre antérieur chez les quadrupèdes. Le radius croise le cubitus en avant et le pouce est interne par rapport aux autres doigts. Nous décrirons le squelette cartilagineux de la main, tel que nous l’avons observé sur un certain nombre de fœtus humains, chez lesquels les pièces squelettiques étaient complètement des- sinées. Nous donnons ci-contre les mensurations des divers car- üilages, ce qui nous permettra de comparer leurs proportions el leur forme à celles des autres mammifères, ainsi qu’à celles de l'adulte, No Embryon humain te de long. De l'extrémité inférieure du radius au bout du doigt du milieu = 8m, DOIBtS MES RER LOMME UE — ARE TR NA due, are — Annuaire: 7.1.0 a le ae Non — Auriculaires 6e MOSS = ie Pouce depuis le carpe jusqu'à l'extrémité... — 4m Diamètre longitudinal du carpe. ....... 300 Leo Diamètre transversal du carpe............. 20 9 Articulations métacarpo-phalangiennes. ... =, SEE 5) Diamètre antéro-postérieur : ATTATAEU AUICRPDE eee te = ins Sun lescOteS SL ERL ARE NON A DANS = LUE TS Pisiforme fait une saillie de............... — (Oum 5 À cet âge, le carpe du fœtus humain présente le nombre de pièces qu'on observe et qu'on décrit habituellement chez l'adulte. Dès cette époque, leurs connexions sont les mêmes que plus tard. Leur forme est identique à celle de l’os correspon- dant chez l'adulte. Il n’existe pas d'état indifférent, qui servi- rait de passage à la forme définitive. Un embryon humain, plus âgé, mesurant 5 » possède des extrémités antérieures mesurant 1° de l’extrémité inférieure du radius au bout du doigt du milieu. Le carpe a une largeur de 3°", une longueur de 2", Voici les rapports des diamètres des diverses pièces qui le composent sur ce dernier embryon : Diamètre Diamètre longitudinal. transversal. DOATHOIHE na e e da e» Om ,60 {um095 Semi-lunaire.......... (an 50 Oum,75 Byramidals et tin: 022,60 4m 00 PISIÉOFME. LE Says se 022,60 Oum, 60 MrANPZOS. ER eee Oum, 75 40m,50 Trapézoide.....:...... Onm,75 Oum, 50 Cartilage du grand os... 420 Omm,75 Cartilage unciforme.... ur 20 4um Considéré à ce point de vue, le carpe des fœtus humains offre les particularités suivantes : la portion externe du scaphoïde, le semi-luvaire et le pyramidal, formant la rangée supérieure, l'unciforme, le cartilage du grand os et le trapézoïde qui font 240 partie de la rangée inférieure, sont situés sur un plan antérieur continuant directement le prolongement de l’axe du membre su- périeur. Sur un plan postérieur à cet axe, nous trouvons, en dedans, le prolongement interne du scaphoïde, articulé en avant avec.la facette supérieure du trapèze. Ce dernier offre un dé- veloppement considérable chez l'embryon et le fœtus humain; sur les coupes, il est difficile de déterminer ses diamètres exacts à cause de sa direction oblique de dehors en dedans et d'avant en arrière. Sur le fœtus de _ on peut constater, par la dissection, que le prolongement interne du scaphoïde, puis le trapèze plus bas, augmentent l'étendue transversale du carpe, du quart de son diamètre latéral. Placés à la partie interne et sur un plan postérieur aux autres cartilages carpiens, le prolongement in- terne du scaphoïde et le trapèze déterminent la forme courbe, à convexité antérieure, du carpe. Il résulte de cette position spéciale du trapèze chez le fœtus humain, de son grand dia- mètre transversal obliquement dirigé en dedans et en arrière, que sa facette articulaire inférieure est tournée en dedans et en bas. Comme elle supporte le pouce, nous verrons, à propos de ce dernier, que c’est là la cause de la direction différente des segments du rayon pollicial, comparée à celle des autres rayons de la main (fig. 1). Au fur et à mesure du développement, la saillie formée par le trapèze ne fait que s’accentuer davantage; chez le fœtus humain de a le trapèze constitue un prolongement de 3" en arrière de l'extrémité supérieure du métacarpien de l'index et de 4% en arrière du scaphoïde. Chez l'enfant d'un an, 1l forme une saillie postérieure de 5" en arrière du trapézoïde et de l'extrémité supérieure du méta- carpien de l'index, et de 2" en arrière du scaphoide. En dehors, nous trouvons un arrangement analogue: Le pisi- forme, en haut, placé en arrière du pyramidal, et le crochet de l’'unciforme plus bas constituent un étage postérieur, marqué extérieurement par l’éminence hypothénar, comme le prolon- gement interne du scaphoïde, le trapèze et le premier segment du pouce forment le squelette de l’éminence thénar. Ces deux plans postérieurs, interne et externe, reliés latérale- ment au plan antérieur, donnent déjà au carpe du fœtus humain sa forme en voûte propre au carpe de l’homme adulte. “op Quelles sont les relations du carpe avec l’avant-bras, d’un côté, avec le métacarpe de l’autre ? Sur le fœtus de _ le diamètre transversal du radius est de. 4m 50 ; son extrémité interne descend de 0°°,6 plus bas que sa cavité articulaire. La tête du cubitus n'arrive pas au niveau de cette dernière et est séparée du carpe par le ligament trian- gulaire épais de 0,4, s’insérant par sa base à la crête qui sépare la cavité sigmoïde du radius de sa surface carpienne De là il se dirige obliquement en dehors et en bas pour s'attacher à la face interne de l’apophyse cartilagineuse sty- loïde du cubitus, qui a une longueur de 0" 6. On voit donc que chez le fœtus humain le ligament triangulaire continue et augmente Fétendue de la surface carpienne du radius, comme cela existe chez l'adulte. Embryon humain 5t"/6 de long. Radius et cubitus ont un diamètre transversal de..... 9mm 5() _ — antéro-postérieur de 1%» Ils sont placés l'un parallèlement à l’autre et sur le même plan. Carpe. Diamètre loneitudinal ee Re rene {mm,95 DiAmPIxE ans vera 2e Ses biest ANS OnmiAE Diamètre antéro-postérieur (au milieu)............... Oum ,80 SULUIGS CDIESE à aies sin ee ete ra ee te on tea RleD ES La ET De Oum, 65 Les dispositions des surfaces articulaires radio-cubitales, in- férieure et supérieure, sont donc déjà telles chez le fœtus humain, que, dès qu'il se produira des mouvements, le radius pourra tourner autour du cubitus. Les arrangements organi- ques précèdent le fonctionnement, et celui-ci ne déterminera pas les premiers. En outre, le ligament triangulaire, solidement fixé au radius, pourra être entraîné par ce dernier dans tous ses déplacements, de telle façon que l'extrémité inférieure du radius supportera, à elle seule, toute la main. Telle est la cavité articulaire de l'avant-bras, destinée à rece- voir la surface supérieure du scaphoïde, du semi-lunaire et du pyramidal, qui forment du côté du carpe un vrai condyle semi- ellipsoïde (voir fig. 1). Les deux premiers sont surtout en rapport avec le radius ; le pyramidal répond de même par une surface cunvexe au ligament triangulaire qui le sépare complètement du SEM FES cubitus. Nous trouvons donc chez le fœtus, c’est-à-dire à l'avance, la raison de la grande mobilité du carpe chez l’homme et de sa participation à tous les mouvements de supination et de pronation du radius. Quant aux rapports de la rangée inférieure avec les métacar- piens, ils sont les mêmes que chez l'adulte : le trapèze répond au premier segment du pouce, le trapézoïde au métacarpien de l'index, le cartilage du grand os au médius et le cartilage de l’unciforme aux deux métacarpiens les plus externes. Ces quatre métacarpiens continuent l’axe de l’avant-bras et sont situés sur un plan antérieur au rayon digital du pouce que nous exami- nerons plus tard. Telle est la constitution du carpe comme nous l'avons tou- Jours observé sur les fœtus humains à l’âge indiqué. Cependant le nombre des pièces carpiennes peut varier non seulement chez les embryons, mais encore chez l’adulte. Henke et Revher (1), puis Rosenberg (2), ont, les premiers, découvert que l’embryon humain (de la sixième semaine de la vie intra-utérine au troisième mois) possède, entre le scaphoïde, le trapèze, le trapézoïde et le cartilage du grand os, une pièce cartilagineuse cylindrique qu'ils ont assimilée au central de cer- tains mammifères (os surnuméraire de Cuvier, intermédiaire de de Blainville). Quelle est la destinée ultérieure du cartilage central du carpe ? H. Leboucq (3) a repris les recherches des auteurs précédents et dans plusieurs communications (4), il a montré que le carti- lage central du carpe commence vers la fin du deuxième mois à se souder avec le scaphoïde et que cette souduré est complète avant la fin du troisième mois. Néanmoins, il n’en est pas toujours ainsi; le central peut conserver une existence indépendante, s’ossifier et persister chez l’adulte sous forme d'os surnuméraire. (1) Henke et Reyher. Studien über die Entwik der Ext. (Silzungbericht der Wie- ner Akad. Vol. 70, 1874. (2) Rosenberg. Ueber die Entwik der Wirbelsaüle u. das Centrale Carpi des Menschen Morph. Jahrb.T. I, 1876. (3) 4. Leboucq. De l'os central du carpe chez les mammifères (Bull. de l’Acad. royale des Sc. de Belgique, août 1882). (4) Ibid. Acad. r. de médecine de Belgique, 26 janvier 1884. Ibid. Recherches sur la morphologie du carpe chez les mammufères. Arch. de Biologie, t. V, fase. I. Moon V. Gruber de Saint-Pétersbourg, Turner, Vincent, Leboucq (1) lui-même, ont cité un certain nombre de cas de persistance de. l'os central chez l'adulte. Ce n’est pas tout. Outre le central, le carpe peut présenter d’autres pièces surnuméraires. Henke et Reyher (loc. cit.) ont vu un autre cartilage carpien, placé entre le scaphoïde et le trapèze au côté radial du central. Leboucq, en réunissant les divers cas publiés par les auteurs, et en les comparant à ses propres observations, a pu établir que le scaphoïde, le semi- lunaire, le pyramidal, le trapèze, le trapézoïde, ainsi que le grand os, pouvaient être représentés chacun par deux ou trois segments indépendants pendant toute l’existence de l'individu, porteur de ces anomalies. On explique généralement la présence du central du carpe comme un cas d’atavisme; mais quelle signification faut-il attacher à la présence des autres os surnuméraires ? L'interpré- tation par division des pièces normales n’est guère satisfaisante, d'autant plus que les auteurs ont omis de signaler les conditions héréditaires ou autres dans lesquelles ces anomalies ont été observées. Il serait, en effet, du plus haut intérêt de savoir, comme nous le verrons en étudiant cette région du squelette chez les mammifères, si le plus ou moins grand nombre de segments squelettiques du carpe n'influerait pas sur la mobilité de l'extrémité digitale; et réciproquement, si le genre de vie, les usages divers de la main, n’exerceraient pas une action toute spéciale sur l’apparition de nodules cartilagineux et d’os dis- tincts sur le squelette des descendants. Grâce à l’obligeance de M. le professeur Pouchet, nous avons pu examiner les extrémités d’un fœtus de gibbon de six mois environ. Il existait dans la collection‘ du laboratoire d'anatomie comparée, sans qu'on ait pu nous fournir des renseignements sur son origine et sur l’espèce à laquelle il appartient. Voici les particularités qu'il offre comparativement au carpe humain. Il possède les mêmes cartilages que le fœtus humain, plus le car- tilage central du carpe. Celui-ci se présente sous forme d’un segment allongé situé entre le scaphoïde en haut, le trapézoïde et le cartilage du grand os en avant. Son axe longitudinal pro- (1) Voir dans les communications citées de Leboucq la bibliographie complète de cette question. A FU, 9 FD — longé aurait passé par l’extrémité inférieure du cubitus et le irapèze en avant el en dedans. Dans ce sens, il avait 4°” de long, 9% à son extrémité radiale et inférieure, et 17" à son extrémité externe ou cubitale. La présence de ce cartilage et son indépendance amènent des différences notables dans les rapports des cartilages constituant la rangée interne du carpe. Tandis que chez le fœtus humain, le scaphoïde offre un prolongement interne considérable, qui s'articule en avant et en dedans avec le trapèze, chez le singe, il manque de cette tubérosité interne et 1l est séparé du trapèze par une distance de 3**. Cet intervalle est rempli en dehors et en haut par le cartilage central et en bas par un prolongement de l’extrémité interne du trapézoïde. Cette disposition semble montrer que ce que l’homme gagne en solidité par la soudure du cartilage central avec le scaphoïde est compensé chez le singe par une plus grande mobilité du carpe et du rayon pollicial par rapport à l’avant-bras (fig. 2). A ces différences près, les rapports des autres pièces car- piennes sont les mêmes que chez l’homme. L’articulation du carpe et de l’avant-bras présente cependant quelques particula- rités très intéressantes, quand on compare le squelette du singe à celui d’un enfant d’un an, quoique l’évolution du singe près de la naissance soit déjà plus avancée que celle de ce dernier. Chez l'enfant d’un an, la cavité articulaire des os de l’avant- bras de forme semi-ellipsoïde a une hauteur de 2°"; chez le singe à la naissance, la facette radiale est plus excavée et la ca- vité articulaire a une profondeur de 3°, Leligament triangulaire a la même forme et une étendue analogue que chez l'enfant, mais possède plus de laxité, ce qui assure, chez le premier, une mobilité plus grande à la main. En outre, le carpe et le méta- carpe se dirigent, chez le singe, plus en dehors, de façon à for- mer un angle avec l’avant-bras, à se déjeter au dehors au lieu de se prolonger en bas, comme dans l’espèce humaine où ils continuent la direction de l’axe du membre antérieur. Les rap- ports de la rangée inférieure du carpe avec les quatre métacar- piens externes sont les mêmes que chez l’homme. Le trapèze forme également une saillie postérieure et interne sur le bord interne du carpe ; sa face externe est en rapportavec le cartilage central en haut et avec le trapézoïde et le métacar- — 24 — pien de l'index en bas. Sa face inférieure est dirigée en dedans et en bas et supporte le pouce dont l’extrémité supérieure est séparée du métacarpien de l'index par une distance de 17. C’est une disposition de tous points analogue à celle quemous observons chez le fœtus humain. Cette conformation organique, qui existe avant que É fœtus se soit servi de ses extrémités, amène l’appropriation des parties, de telle façon que le pouce puisse, durant toute l’existence, mettre en contact la pulpe du rayon pollicial avec l'extrémité palmaire des quatre métacarpiens; en un mot, elle a pour résul- tat l'opposition du pouce aux autres doigts, faculté commune à l'homme et au singe. Métacarpe. — Chez l'embryon de ©, les quatre métacarpiens externes ont sensiblement la même ue ceux de l’index et du médius ont 2° de long, ceux de l’annulaire et du petit doigt sont un peu plus courts. Leur forme est légèrement différente de celle des métacarpiens de l’adulte, leur section transversale donne une figure semi-cylindrique à face plane postérieure ou palmaire. Ces segments cartilagineux ne sont donc pas cana- liculés sur cette face comme les os correspondants chez l’adulte. Les extrémités supérieures sont un peu plus renflées que le corps; les premières ont un diamètre transversal de 077,5 et le corps n’est large que de 0”*,35. Le condyle ou extrémité infé- rieure est sensiblement plus épais que le corps des métacar- piens. Ces quatre métacarpiens sont suivis de quatre doigts à sque- lette cartilagineux complet : le plus long est le médius qui a 3», puis l'index et ensuite les deux derniers doigts qui sont plus courts. Les trois segments qui composent les doigts ont la longueur suivante prise sur l'index : Fœtus humain long de 5°2/6. Indicateur. Mélacarpien. 224:42,82.0...2.: Re = DE — ar phalingez. 2, Peter PA PAR TE — 28tphalange. 26244 sec. + > -OtPrES) INDES = 3° phalange......... PT JU Dimensions. Les 3 premiers(Diamètre transversal... ....., Suis ei RU EEE métacarpiens. (Diamètre antéro-postérieur........ dl ES Métacarpien externe..... Les deux diamètres. .... _ Oan,i Les phalanges ont même forme, le diamètre transversal de l'extrémité su- MeQExe périeure est de 0®®,5; le diamètre transversal de l'extrémité inférieure de One ,55. Les phalanges ont la même forme que les métacarpiens, et l'extrémité supérieure, à diamètre transversal de 0"",5 l'emporte en épaisseur sur le corps et l’extrémité inférieure qui ont un diamètre transversal de 0"",35. Quant au rayon digital interne ou pouce, il ne possède que trois segments, comme sur l'adulte. Leur longueur est la sui- vante : Segment:supérieur: 44. ei ae de déve 4nm,95 2eÿSecment OUAMOYEN.. rit sa vraie se ue Omm, 80 3° segment ou inférieur... .......s.re.e. On ,75 Les métacarpiens de l'embryon de à sont pourvus vers leur milieu d’un point d'ossification de 0,6 de long. Les phalanges sont cartilagineuses, sauf les premières qui ont un point chondroïde ; il en est de même des trois segments du pouce, dont le premier, le plus interne, possède un point chon- droïde, un peu plus étendu, il est vrai, que ceux des premières phalanges. Chez le fœtus de gibbon de 6 mois, la forme des métacarpiens et des phalanges est la même que chez le fœtus humain. Voici les longueurs relatives de ces diverses parties : Longueur. Indicateur (de la base du métacarpien au bout du doigt). — 4,5 MRÉPUE nn e le de « ed ee uen ce EN CT — sf, (1) TOR OEE nue'ee Mia Pioie Masai esse AC PELBdOIe end à «Dieu tata ne 2e ie DO ae NEO CSN Pouce (du trapèze au bout du doigt).........,,...... —12000n Largeur de la main au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes — J9cm, CHAPITRE II. Carpe et doigts des Carnassiers. Les extrémités des membres que nous avons examinées chez les carnassiers (chien, chat) provenaient de fœtus mesurant 6° de long du vertex à l’origine des vertèbres caudales. Les di- mensions des diverses régions de l’extrémité antérieure, ainsi 9 = que celle des divers segments cartilagineux, sont données dans les tableaux ci-contre. Foœtus de chien de 6% de long. Longueur de l'extrémité inférieure du radius au bout Ado D AUOMINENEE EEE LOPTENNEENRRRE gmn Dimensions du carpe : Diamètre longitudinal........... SEP LI MIS dun 9s Diamètre transversal. ....... LORS OL EE Ann,75 Diamètre antéro-postérieur................. Omm, 60 Diamètre Diamètre longitudinal. transversal. Scaphoïdo semi-lunaire............. Omm,75 qomo7s Pynarnat OUI AQGRIEL ONE RE. Onm,75 Onm,75 Pisifonmezr:as: fix HELEN AIT Onm,50 Ou», 50 Lé trapèze, Alst5012 mon haut de. Omm,5 large de. Omn,8 Leytrapézoide.s certe — Onm5 — Onm,95 Le cartilage du grand os... — Onn,6 — (DITES LUNCUQTME ie ojsvere — Onn,75. — qu Le carpe, comparé au carpe humain, s’en distingue par l’aug- mentation en hauteur et la diminution en largeur. Chez le chieu, le nombre des pièces carpiennes, à cet âge, offre une réduction portant sur l'existence d’une seule pièce à la place du scaphoïde et du semi-lunaire. | Il est très probable que, comme il résulte des recherches de Leboucq (loc. cit.), cette pièce unique résulte chez le chien de la soudure de trois cartilages ayant apparu séparément. Quoique nous n’ayons pas eu d'embryons assez jeunes pour vérifier cette prévision, nous verrons que le mode d’ossification de cette pièce procédant par trois points distincts, nous permet d’adinettre cette origine multiple. [l nous paraît d'autant plus légitime de formuler cette conclusion, que le fœtus de chat de 6°" de long offre à l'extrémité inférieure du radius, deux cartilages, l’un in- terne, large de 0®%,75, l’autre plus externe, d'un diamètre transversal de 0"®,50. Le premier répond au scaphoïde et l’autre au semi-lunaire. Eu outre, l'extrémité antérieure et externe du scaphoïde présente un petit nodule cartilagineux, qui semble avoir pris naissance d’une manière indépendante, n'étant réuni encore que par un tractus fibreux avec Le scaphoïde. Ce serait le cartilage central. Quoiqu'il en soit de cette origine, à partir de cette époque, — 27 — on ne trouve, répondant à l'extrémité, articulaire du radius, qu'une seule pièce que nous appellerons.le,scaphoïdo-semi- lunaire, comme l'ont fait Cuvier et Meckcl. La première rangée est complétée par le pyramidal qui supporte en dehors et en avant le pisiforme, ce dernier formant une saillie déjà, notable de 0®°,75 de long. La rangée inférieure comprend le même nombre de pièces cartilagineuses que chez l’homme et le singe. Leur forme, il est vrai, est bien différente : tous, l’unciforme y compris, sont cuvéiformes, allongés de haut en bas, aplatis transversalement, à base élargie en avant et à bord tranchant dirigé vers la face postérieure du carpe. Il résulte de cette disposition une forme spéciale de cette région : c'est celle d’une voûte à convexité an- térieure d’une étendue beaucoup plus considérable que la face Fteneure) En outre le crochet de l’unciforme faisant défaut, il n’y a que le pisiforme qui fasse saillie à la face POreNeue et au côté externe du carpe. Au bord radial et interne, le trapèze présente lui aussi-une forme et des rapports bien différents de ce, que nous avons observé chez l’homme et le singe (fig..3). Chez les carnassiers, cette pièce est constituée de deux por- tions à direction différente. La partie supérieure et externeresten rapport avec le scaphoïde en haut, le-trapézoïde en.dehors, et, en bas, elle présente une surface articulaire pour le premier seu- ment du pouce. La portion interne et inférieure forme un coude prononcé ayec la première portion, embrassant ainsi-dans sa con- cavité l'extrémité supérieure ct interne du métacarpien de l'index. De là elle se dirige en bas et un peu en arrière, paral- lèlement au métacarpien de l'index. Le grand diamètre du tra- pèze atteint 07,75 et se dirige obliquement de haut en bas'et de dehors en dedans. Le petit diamètre n’est que de 07*,95. Ces dimensions comparées à celles du trapèze de l’hommelet du singe montrent une réduction considérable de cette pièce dans le sens transversal et, nous le verrons, le rayon pollicial parti- cipe à ce défaut de développement. L’extrémité articulaire infé- rieure du trapèze supporte le pouce qui prend, comme celle-ci, une direction parallèle aux métacarpiens, et, par conséquent, ne jouira plus que de mouvements antéro-postérieurs. L’oppo- sition du pouce deviendra impossible. Cette disposition existant déjà chez le fœtus, ne fait que s'accentuer avec l’âge. Un chien de deux mois offre un trapèze fortement coudé; sa portion externe et supérieure a une lon- gueur de 4%, sa portion interne et inférieure est longue de 3" et parallèle au métacarpien de l'index. La surface articulaire inférieure a un diamètre transversal de 37% et un diamètre an- téro-postérieur de 6% : elle présente une concavité antéro- postérieure très prononcée et une convexité transversale. L’em- boîtement du trapèze et du premier segment du pouce est bien plus considérable que chez l’homme et le singe. Chez le chat, la disposition organique est la même. La face externe du trapèze est concave et la portion inférieure de cette face s'articule sur une étendue de 2,5, sur le chat de 2 mois, avec la face interne de l’extremité supérieure du métacarpien de l'index. Signalons enfin un cartilage surnuméraire que nous avons trouvé un certain nombre de fois, mais non constamment sur les fœtus de chat. C'est sur le fœtus de chat de 6°", un nodule cartilagineux arrondi de 37° de long, situé entre le prolonge- ment interne du scaphoïde et l'extrémité articulaire supérieure du premier segment du pouce. Il est placé dans le ligament la- téral interne du carpe. Cuvier (Ana. comp., vol. I, p. 426) et Meckel (Anat. comp., vol. IV, p. 84), l’ont observé chez les chats, les loutres, le coati, et ils le décrivent comme un os ar- rondi, très petit, situé au bord radial du carpe entre le scaphoïde ét le premier segment du pouce. Il nous semble qu’il faudra ranger cette pièce surnuméraire parmi les cartilages sésamoïdes, s’ossifiant plus tard. Tel est le carpe des carnassiers reconnaissable par la forte saillie du pisiforme, l'absence du crochet de l’unciforme, la réduction en largeur du trapèze, d’où absence de l’éminence thénar. La fusion en une seule pièce des cartilages scaphoïde, semi-lunaire et central semble indiquer que la mobilité sera moins grande et sera compensée par une solidité remarquable du squelette carpien. Quels sont les rapports du carpe avec l’avant-bras d’une part, avec le métacarpe de l’autre ? Chez le fœtus de chien de 6° de long, l'extrémité articulaire du radius a un diamètre transversal de 1°°,50 répondant au OO scaphoïde et au semi-lunaire ; la surface articulaire est peu exca- vée du côté du radius et se rapproche d’une surface plane. Le ligament radio-cubital inférieur est fort, épais de 0,75 et long de 02,75. L'apophyse siyloïde du cubitus descend de 0,6 au- dessous de l'extrémité articulaire du radius et du ligament radio-cubital, et elle est reçue dans une fossette creusée dans la facette correspondante du pyramidal. Sur le chat d'un mois, le radius et le cubitus occupent une position, non plus transversale, mais antéro-postérieure : le radius est placé en avant et le cubitus en arrière. Les deux seg- ments squelettiques sont unis par une articulation radio-cubi- tale supérieure et inférieure, mais les mouvements sont très limités, grâce à un ligament interosseux très puissant. En outre, le ligament triangulaire est remplacé par une capsule très forte qui réunit solidement l'extrémité inférieure du cubitus à celle du radius. Le cubitus descend de 3°? au-dessous de la face articulaire du radius et est reçu, comme chez le fœtus du chien dans une fossette offerte par le pyramidal. D'un autre côté, l’extrémité inférieure du radius est pourvue, vers son milieu, d'une saillie convexe à diamètre transversal qui sépare la cavité articulaire en deux cavités glénoïdes, l’une plus grande anté- rieure, destinée à recevoir la saillie antérieure et interne du scaphoido-semi-lunaire et l’autre postérieure plus petite en rap- port avec la portion postérieure du scaphoïdo-semi-lunaire. I] résulte de cette conformation organique que les mouve- : ments de pronation et de supination du radius sur le cubitus deviennent très difficiles, comme Cuvier et Meckel l'ont déjà avancé. Leur surface articulaire inférieure se transforme en une véritable charnière, et grâce à la saillie du radius et aux cavités glénoïdes secondaires, les mouvements du carpe se bornent de plus en plus à des mouvements antéro-postérieurs. La rangée inférieure des cartilages carpiens affecte les mêmes rapports que chezl'homme avec les quatre métacarpiens externes. Nous connaissons déjà les connexions spéciales du pouce. Un tigre à la naissance nous a présenté la même disposition du squelette carpien, sans trace de division du scaphoïdo-semi- lunaire. Le métacarpe du chien de 6°" est formé de quatre segrnents longs de 3". Les doigts qui les suivent mesurent 3"°,50 de = 9 = long, dont 14*%,50 pour la première phalange, 17" pour la deuxième phalange et 4*® pour la phalangeite. ‘Lés métacarpiens sont pourvus d’un point d'ossification pri- mitif de 0*",75 et les premières phalanges d’un point chon- droïde de 022,4. Les autres sont cartilagineuses, sauf l’extrémité terminale de la phalange unguéale sur laquelle nous revien- drons en détail. Tandis que les métacarpiens ont une longueur moyenne de 3", et les doigts une étendue de 377,50, ce qui fait un rayon digital de 6**,50, le pouce n’est long que de 3°" du trapèze à l'extrémité : la première phalange du pouce mesure 17",95, la deuxième, 0%°,75, la troisième, 02,75, L’extremité supérieure de la première phalange estcomprimée latéralement et n’a qu'un diamètre transversal de 0,35, ainsi que le trapèze, tandis que l'extrémité supérieure du premier métacarpien de l'index à un diamètre transversal de Omm,5. Chez le chat de 6‘, nous avons des relations de AU ment analogues. Les métacarpiens seuls ont une longueur de 3°, avec un point d’ossification primitif occupant une étendue de 1°",35 du corps de la pièce. La première phalange des quatre métacar- piens a un point d’ossification de 0®®,4 de long. Le pouce a une longueur de 3%*, et le premièr segment de ce rayon digital est pourvu également d'un point d’ossification de 0,4 de long seulement. CHAPITRE . V. Carpe et doigts des Rongeurs. (Lapin, rat, cochon d'Inde.) L’extrèmité antérieure des rongeurs (lapin, cochon d'Inde, rat) présente une grande similitude de forme avec celle des carpassiers. Aussi serons nous bref, et, à côté des dimensions, nous nous bornerons à signaler certaines différences. Le nombre des cartilages du carpe est plus considérable que chez le chien et le chat ; le cartilage central existe et reste in- dépendant chez tous ces rongeurs. Le semi-lunaire reste séparé = Se. du scaphoïde chez le lapin, mais lui est solidement uni à l'état adulte par des ligaments très forts qui ne permettent que peu de mouvements. Chez le cochon d’Inde et le rat, nous n’avons pu observer qu’une seule pièce squelettique à la place du scaphoïde et du semi-lunaire. Chez les uns et les autres, le radius et le cubitus présentent aussi peu de mobilité que chez les carnassiers. Le pyramidal est creusé d’une vraie cavité articulaire supérieure pour rece- voir l’apophyse styloïde du cubitus, et le radius offre des cavités glénoïdes pour le scaphoïde et le semi-lunaire, comme nous l'avons vu chez les carnassiers. | Les mouvements du carpe sur lavant-bras se limitent à des mouvements antéro-postérieurs ; mais grâce à la présence du cartilage central, le carpe et le métacarpe gagnent certainement beaucoup en mobilité aux dépens de la force. Le trapèze est plus réduit encore que chez les carnassiers ; mais ses rapports sont les mêmes, d’où faiblesse du pouce chez le lapin et le rat, et atrophie presque complète chez le cochon d'Inde chez lequel il est rejeté en arrière. Nous reviendrons sur cette question au sujet de l'ossification. Outre ces faits généraux de développement communs à ces divers rongeurs, nous insisterons sur les particularités sui- vantes que nous avons pu observer chez des embryons très jeunes. Voici les dimensions de la patte antérieure d’un embryon de lapin de 2°®,5 : Embryon de lapin de 2cm,5. Longueur de l'extrémité du radius au bout du doigt GUN TE RARE RE PARA te ou Métacarpien. ............ RE CNT RO OT De 11000 Nodule de la 4r° phalange. .. NRA NIET Onm,30 Les quatre doigts externes sont libres dans une longueur de 0"*,80, Le tubercule du pouce n’a que 07*,40 de long. Les diamètres transversaux des pièces du carpe sont les sui- vanltes : Dimensions. Séaphordesi, JAI Se anime je Onm,180 Semi-lunaire........ he ip Haras Onm 060 Pyramidal 2072 Le die L etats Onm,220 Cartilage entra Rte enter Onn#%150 DEAPÈLEN EN SERRE ER Er re 0nm,120 Trapézoide. ee Asie désert Onm,190 Cartilage du grand os....... PRÉ S de Omm,12% LR CLOLMe MERS SEINE TE EE Onm,360 En comparant sur une coupe horizontale, le squelette des quatre doigts externes avec le rayon du pouce, on constate que les premiers ont une longueur totale (métacarpiens et nodule de la première phalange) de 2°”, et le pouce n’est long que de 0**,6. Le squelette de ce dernier n'est représenté que par un seul nodule cartilagineux long de 0"*,024, large de 0®",018, qui est en rapport en haut avec le trapèze. Le tubercule d” pouce n'apparaît donc que postérieure- ment aux métacarpiens ; le développement de son squelette se fait, non pas en même temps que celui des métacarpiens, mais le nodule de son premier segment apparaît simultanément avec le premier nodule des autres doigts, c’est-à-dire avec leurs pre- mières phalanges. Un examen pratiqué sur un fœtus de rat de 4°* de long donne les résulats suivants, que nous comparons au tableau des di- mensions de l'extrémité d’un cochon d'Inde de 4,5. Patte antérieure d'un fœtus de Rat de 4m. Du radius à l’extrémité du médius....... mm, 5 LEON OCT OMR REA use que 7n LUEUR TEAM ER cr te Or) BeNDhalanee.. sos EURE LR IBEUNE Oux,40 GPA ANPO ane e PNEU ne ne à Oram, 50 çAre segment... Aux Le pouce est formé de :2e segment...... (en, 4 (3° segment... Qrm,5 Le carpe est long de 12" et large de 2», La rangée supérieure comprend : 4° le scaphoïde semi-lunaire un seul car- tilage, large de 1% et haut de 02,3 ; 2° le pyramidal, large de 07,65 et haut de 022,4; 3° le pisiforme, d’un diamètre de 0nm,5. La rangée inférieure contient : 2 ol TE PR LR REA large de 022,90 haut de 0®m,90 20 Trapézoïdes: .s ea. — 022,95 — (0mm,90 30 Cartilage central......... — O0n,40 — : 0mn,9ÿ 4° Cartilage du grand os... — Onn,35 — (Omm,50 >° Cartilage unciforme...... — O0em,75 — ("2,50 ENS S ie Patte antérieure d'un fœtus de Cabiai de 4n,5 de long. Le carpe à 9e» de long et un diamètre transversal de 22%, Un seul carti- lage haut de 0®®,5 pour le scaphoïde et semi-lunaire à diamètre transversal de 1,95. Le pyramidal a un diamètre transversal de Oum,5, pisiforme de 0,5. Le trapèze de 0m 5, situé en arrière du trapézoide. Trapézoïde — 072,95. . Cartilage central — 02,15 de diamètre. Cartilagé du grand os, diamètre transversal = 0m®,35 Cartilage unciforme, diamètre transversal — 0®®,75 et haut de Omm,5. Métacarpien du doigt du milieu...... —Momn}/50fdenlone: Lophahmes SCORE AUS —=HMARE — Se/nhadlancenaas.;he de rather . — O0nn,75 — 3° phalange........ œnfs ©. SAR Eee Na — Nous n’avons pu apercevoir le nodule du pouce à cette époque. CHAPITRE VI. Carpe et doigts du Porc. Embryon de porc de 5" de long. Dimensions du carpe : Drameétrei(rimsversal eme nee Arom,75 — antéro-postérieur. .............. qum, 00 — longitudinal............. HOTERE Ann, 50 Surface articulaire radio-cubitale : Diamètre transversal du radius.,.,....... VAE Am, 50 — AU CHU a a re Onm,95 La hauteur du carpe est presque égale à sa largeur et le dia- mètre antéro-postérieur l'emporte considérablement sur ce qui existe chez l’homme, les singes, les carnassiers et les rongeurs. L’extrémité inférieure du radius est large de 1"",50 et forme la surface articulaire carpienne, sauf une étendue de 07°,25 constituée par l'extrémité inférieure du cubitus, situé en arrière et en dehors du radius. Sur une étendue transversale de 1°", le radius est en rapport avec le scaphoïde et le semi-lunaire. Le grand diamètre de ces deux pièces carpiennes est antéro- portérieur, Le pyramidal, d’un diamètre transversal de 0°",5 o J CRUE PA répond à l'extrémité inférieure du ecubitus, qu’il déborde en dehors. Ces cartilages sont situés sur deux plans bien nets : le plan antérieur, constitué par l’extrémité antérieure du scaphoïde et celle du semi-lunaire, et le plan postérieur formé par l’extré- mité postérieure de ces deux cartilages en dedans et le pyrami- dal en arrière. Le pisiforme est situé tout en arrière de ce der- nier et n a aucun rapport avec le cubitus (fig. 5, 6, 7). La rangée inférieure comprend quatre cartilages. Le trapèze et le trapézoïde existent séparés, mais le nodule du trapèze n'occupe plus une position interne par rapport aux autres. Il est rejeté en arrière du trapézoïde qui, lui-même, est interne et postérieur au cartilage du grand os. Celui-ci, avec la moitié antérieure de l’unciforme, occupe un plan antérieur, tandis que le plan postérieur est constitué par le trapèze et le trapé- zoïde en dedans, la moitié postérieure de l’unciforme en dehors. Le trapèze, le trapézoïde et le cartilage du gränd os répondent en haut au scaphoïde. Le trapézoïde, interne et postérieur, s'articule en bas avec le métacarpien accessoire interne situé en dedans et en arrière du métacarpien principal interne. Le car- tilage du grand os occupe la moitié antérieure et interne du carpe, d'un diamètre transversal de 0°",5 et répond à la sur- face articulaire du métacarpien principal interne. L’unciforme a une étendue transversale de 1°°,95 et possède deux facettes articulaires inférieures ; la plus grande, antérieure, correspond au métacarpien principal externe et la petite, postérieure et externe, sert à l'articulation du métacarpien accessoire externe. Les extrémités articulaires supérieures des quatre métacar- piens ont des diamètres d'une étendue correspondante à celle des cartilages avec lesquels ils sont en rapport : les deux méta- carpiens principaux ont un diamètre transversal de 0,50 et les accessoires de 0"",90 seulement; ces derniers situés en arrière et en dehors des premiers. Tels sont les seuls cartilages qui existent au carpe ; à aucun âge, nous n’avons pu apercevoir de cartilage surnuméraire. Ce résultat négatif concorde avec les conclusions de Rosenberg (loc. cit.) qui a cherché le cartilage central chez les embryons de porc sans pouvoir le découvrir. En jetant un coup d'œil sur les figures (fig. 5, 6) qui repré- RP (NES sentent les sections transversales des rangées supérieure et inférieure du carpe d’un porc de 8° de long, on verra que, sauf un volume plus grand, la forme et la position respective des pièces carpiennes sont les mêmes. L'examen d’un fœtus de pore de 27° de long, près de la nais- sance, nous donne les rapports suivants des pièces du carpe avec les segments de l’avant-bras et du métacarpe. Diamètre transversal du radius en avant — 9", EM ARNÈrE NE Le cubitus a un diamètre tranversal de 3" et occupe le bord externe et postérieur du radius, ce qui porte le diamètre trans- versal postérieur de l'articulation radio-cubitale inférieure à 10°. Le scaphoïde, le semi-lunaire et le pyramidal ont une éten- due transversale de 41"" ; les deux premiers situés en avant, en rapport surtout avec le radius et le troisième, en arrière, ré- pondant au cubitus. Les deux métacarpiens principaux ont un diamètre transversal de 41°" et sont en rapport avec le cartilage du grand os et l’unciforme qui a une étendue égale. Le trapé- zoïde en dedans et en arrière, la partie postérieure de l’unci- forme en dehors et en arrière ont un diamètre de 2°" et cor- respondent aux petites surfaces articulaires de 2°" des métacar- piens accessoires. Le trapèze est un petit nodule cartilagineux situé en arrière du trapézoïde et arrive à toucher l’extrémité su- périeure articulaire du métacarpien interne. En somme, chez le porc, la rangée supérieure carpienne a ses trois cartilages à peu près également développés (scaphoïde, semi-lunaire et pyramidal). Le pisiforme est petit, sur le fœtus de 27, il n’a qu’un diamètre de 3", Dans la rangée inférieure le cartilage du grand os et de l’un- ciforme l'emportent considérablement sur les autres; ce sont eux en effet qui supportent principalement la rangée supé— rieure en continuant le squelette du membre et en transmet- tant le poids du corps aux deux métacarpiens principaux. Le trapézoïde et le trapèze, très petits, restent seuls en rapport avec le métacarpien accessoire interne, tandis que le métacarpien accessoire externe ne répond qu'à la petite surface articulaire postérieure de l’unciforme. Chez le porc, les segments de l’avant-bras sont solidement unis par un ligament interosseux ; ce qui explique l'absence de (EE VO ON rotation. Quant à la configuration de leurs surfaces carpiennes, elle présente de grandes différences, quand on les compare à celles de l’homme, des carnassiers, etc. Déjà chez ces derniers, l'extrémité carpienne est dédoublée pour ainsi dire en deux sur- faces articulaires secondaires. Chez le fœtus de porc, de 27 de long, la surface carpienne du radius et du cubitus présente au bord radial, sur un plan antérieur, deux cavités glénoïdes pour recevoir la partie antérieure du scaphoïde et du semi-lunaire; ces deux cavités sont séparées par une crête antéro-postérieure. En arrière de ces cavités glénoïdes existe, sur un plan posté- rieur, un condyle d’un diamètre transversal de 7*® reçu dans une cavité analogue du scaphoïde et du semi-lunaire. La surface radio-cubitale externe, large de 4° et remontant de 2%* au-dessus du condyle interne du radius, représente un faible condyle large de 3", s’articulant avec une surface légè- rement excavée formée par la partie externe du semi-lunaire et de la facette supérieure du pyramidal. Les dimensions de ces diverses parties sont données dans le tableau ci-contre : Fœtus de porc de 27°» de long. Surface articulaire radio-cubitale : Diamètre transversal du radius sur le plan antérieur.,.... 9"=,00 — — postérieur.... 7",(00 — — du cubitus.... 3m (00 Dimensions du carpe : Diamètre transversal. + 502045, 0% ae eus on —, {fan — aniéro-postérieur. sex «rh. nm ML. 7. — OR —ionstudnal is ee ee Mae 2 — 10 Si nous nous sommes appliqué à prendre ces mesures com- parées de l'extrémité inférieure des pièces de l’avant-bras et des segments du carpe, c'est que, dès l’origine, leur dévelop- pement respectif est en rapport constant, et comme nous le ferons ressortir plus loin, dépendant l’un de l’autre. Si nous passons maintenant à l'étude des doigts, nous cons- tatons que sur l’embryon de porc de 3‘* de long, ils sont dis- posés en demi-cercle, les deux médians en avant, les deux laté- raux en arrière et en dehors. Ceci est une conséquence de ladis- position des pièces carpiennes sur deux plans différents (fig. 6). Voici leurs dimensions sur le fœtus de porc de 5‘* de long : FF Les doigts médians ont une longueur de 5,90, dont : 32200 pour les métacarpiens. 4235 pour la 4'e phalange. QmmTS pour la 2e phalange. 02x80 pour la 3° phalange. Les doigts latéraux ont un millimètre de moins que les doigts du milieu. Le diamètre des métacarpiens principaux est de 0"",7 celui des métacarpiens latéraux n’est que de 0"",9. La section des premiers donne une figure triangulaire à face interne plane, à face postérieure convexe et à face externe et antérieure convexe également. Les métacarpiens latéraux sont des tigelles cylin- driques à cette époque. Les dimensions sont les suivantes sur le fœtus de porc de 27 de long ; la forme des métacarpiens médians est la même; celle des métacarpiens accessoires s’est modifiée de telle facon que leur section se rapproche de la forme triangulaire des pre- miers. Le rapport des métacarpiens accessoires aux principaux est comme à est à 7. Foœtus de porc de 27° de long. Longueur des doigts médians — 4°2,10, dont : 2:m10 pour les métacarpiens. Ocm8Q — Ares phalanges. 0250 — 2mes phalanges. Ocm70 — 3mes phalanges. Longueur des doigts latéraux — 22,3, dont : 43mm pour les métacarpiens. jun — Ares phalanges. gum — Jmes bhalanges. 4am — 3mes phalanges. CHAPITRE VIL. Carpe et doigts des Ruminants. En passant des porcins aux ruminants, les dispositions dé- crites chez les premiers se prononcent de plus en plus. La ran- gée supérieure du carpe présente un plan antérieur constitué — 38 — surtout par le semi-lunaire et la partie antérieure du pyramidal, tandis que la partie antérieure du scaphoïde ne prend plus qu’une faible part à la composition du plan antérieur. Le sca- phoïde se développe surtout sur le plan postérieur. La rangée inférieure montre le cartilage du grand os, en rapport en haut avec le semi-lunaire et en bas avec le métacarpien principal interne, et l’unciforme affectant les mêmes relations avec le pyramidal et le métacarpien principal externe. Le trapézoïde occupe une position interne et postérieure. Voir les dimensions de ces parties sur le tableau : Embryon de veau de T° de long. Dimensions du carpe : Diamètrelonsitudinal=- terre t ei LESC Ranpée SUBÉTIEUTE". 2 CNRC PEU Oùm,80 Rancéenféreure CAS NE RE A Omm,80 Diamètre antéro-postérieur. ..................... 4un/00 D'amètreitransvensal eee A PP EN R one to _— du scaphoïde en avant......... Oun,5 _— SEINI-LUNAITE-SE eee reset One Diamètre le plus grand du pyramidal.............. qua Diamètre des cartilages du trapézoïde et du grand os. jum,00 _— de l’unciforme............. 102,00 Le pisiforme a un diamètre transversal de.......... Onm,95 — longitudinal de......... (EE) La rangée interne du carpe, constituée par le scaphoïde et le trapézoïde, est donc considérablement réduite; ces pièces sont suivies, Chez les embryons et les fœtus très jeunes, d’un méta- carpien interne et postérieur, et leur peu de développement est en rapport avec l’atrophie de ce dernier. Il en est de même du métacarpien latéral externe (fig. 4). Chez les ruminants, nous voyons que chez l’embryon et le fœtus le radius prend une position antérieure et de plus en plus prépondérante sur le cubitus ; sur le fœtus de veau de 7°, le diamètre de l’extrémité inférieure du dernier n’est que le 1/7 ou le 1/8 de celui du radius. Il n’y a plus de mobilité entre les deux segments, et plus tard ils se souderont, quoique le cubitus continue, par son extrémité inférieure, à faire partie de l’articu- lation de l’avant-bras avec le carpe. Celui-ci a un développement correspondant à ces modifca- tions des segments de l’avant-bras ; son diamètre longitudinal, sn autrement dit sa hauteur, arrive presque à égaler son étendue transversale. Il prend une forme de plus en plus carrée, ce qui résulte de la position postérieure du pyramidal, qui reste en - rapport avec le cubitus, mais qui, comme chez les porcins, se creuse d’une cavité glénoïde pour recevoir la tête articulaire de ce dernier. Le trapézoïde est une pièce insignifiante, comparée au grand développement de l’unciforme et du cartilage du grand os, et, avant la fin de la période fœtale, il se fusionne complètement avec ce dernier. A. Rosenberg n’a pas pu trouver le trapèze chez le mouton; nous n'avons pas été plus heureux que cet observateur; l’agé- nèse de ce cartilage paraît constante. Les cartilages du scaphoïde et du semi-lunaire, surtout ce dernier, prennent un grand développement en arrière, sup- portent ainsi, en se creusant de cavités glénoïdes, les condyles du radius et transmettent le poids du membre et du corps, prin- cipalement au grand os et à l’unciforme. Celui-ci est en rap- port avec la moitié externe du semi-lunaire et le pyramidal en haut, et en bas, avec le métacarpien externe, tandis que le cartilage du grand os, complété en arrière par le trapézoïde, s'articule avec le scaphoïde et le semi-lunaire en haut, avec le métacarpien interne en bas. Examinons maintenant les rapports du carpe avec les seg- ments de l’avant-bras. Comme ils sont les mêmes chez le veau de 7° de long que chez celui de 40°, nous les décrirons chez ce dernier, à cause des dimensions plus grandes (fig. 4). Le radius a une forme semi-circulaire vers son extrémité infé- rieure, Le diamètre transversal et sa surface articulaire est de 1,5, et, à son angle postérieur et externe, il est uni intime- ment au cubitus, large de 02,5, Le scaphoïde, le semi-lunaire, qui ont une largeur de 1% et la partie antérieure du pyramidal répondent au radius. La moitié postérieure et externe du pyra- midal est en rapport avec le cubitus. Le pisiforme est situé contre l'angle postérieur du pyramidal et a un diamètre de 5m, Le trapézoïde et le cartilage du grand os ont en avant un dia- mètre transversal de 7%%, et en arrière de 8"; ils répondent en baut au scaphoïde et un peu au semi-lunaire, et en bas au mé- tacarpien principal interne qui cst large de 7%, L’unciforme = AD — répond de même aux 3/4 externes du semi-lunaire, et en bas au métacarpien principal externe. Fœtus de veau de 40% de long. Carpe. — Diamètre longitudinal. ............ qu — antéro-postérieur......... 10RR Surface articulaire supérieure du métacarpe : Diamètre transversal (plan antérieur).......... 42m — (plan postérieur)......... à BAM Diamètre antéro-postérieur............. DUB Aou Sur le mouton de 20%, le diamètre transversal du radius et du cubitus est de 9m; sur un fœtus de 52, l’étendue trans- versale de la surface articulaire du radius est de 17%", celle du cubitus de 3; le diamètre antéro-postérieur est de 15m au milieu. Chez le veau, comme chez le mouton, le radius présente sur sa face articulaire inférieure les dispositions suivantes : en dedans et en avant, il existe deux cavités glénoïdes d’un dia- mètre antéro-postérieur de 5 chez le mouton de 52°, en rap- port avec des saïllies de même forme du scaphoïde et du semi- lunaire. Les cavités glénoïdes du radius sont séparées d’avant en arrière par une saillie antéro-postérieure. En arrière et en dedans, le radius présente un condyle large de 52 et d’un dia- mètre antéro-postérieur de 7", reçu dans une cavité analogue du scaphoïde. Plus en dehors, il existe sur le radius un condyle semblable, large de 6", limité en arrière par une cavité glé- noïde assez profonde; ce dernier condyle et cette dernière cavité glénoïderépondent au semi-lunaire. En outre, l'extrémité externe du radius forme avec l’extrémité inférieure du cubitus un con- dyle d’un diamètre transversal de 6%, convexe d'avant en arrière et concave de dehors en dedans. Il est reçu dans une cavité arti- culaire du pyramidal. Quoique le nombre des pièces carpiennes de la rangée supé- rieure soit le même que chez les animaux pentadactyles, nous voyons que leur forme est bien différente et surtout leurs con- vexions avec l’avant-bras sont tout autres. Au lieu d’une cavité articulaire offerte par l'extrémité inférieure du radius et du cubitus, nous observons une série de condyles et de cavités glénoïdes qui assurent une grande solidité à cette articulation Al — et rendent tous les mouvements, sauf la flexion et l’extension à peu près impossibles. C’est une véritable charnière très compli- quée. Le métacarpe des embryons et des fœtus de ruminants (bœuf, mouton) est constitué de la façon suivante : deux métacarpiens principaux et deux accessoires, dont les dimensions sont don- nées dans le tableau : Embryon de veau de T° de long. MéRGarRIenS. DrINCIPAUX. 2 + 2e de eee de 6nn,70 Le diamètre antéro-postérieur de l'extrémité supérieure esbdeLa RESTOS RE AN PO ITESS A SENS TER 4mm, 00 Le diamétre antéro-postérieur de l’extrémité inférieure est de................s.sesssssessesseesesees 4mm,00 Le diamètre antéro-postérieur de la diaphyse.......... (an La {re phalange des métacarpiens principaux est longue de 2,00 La 2° phalange — — 4nx,30 La 3° phalange — — June Le métacarpien accessoire externe est long de......... mm, 00 Son. diamètre eStide.55. 2. du TT TS Omm ,90 Sur le fœtus de veau de 40° de long, la longueur de ces par- lies est : Doigts médians = 8° de long, dont : 4cm,50 pour métacarpiens. 1°m,20 — {re phalange. 0,70 — 2e phalange. 12,00 — 3° phalange. Plus de trace de métacarpiens latéraux, doigts latéraux (ergots) 6mm de long. Nous n’avons rien à ajouter au sujet des deux métacarpiens principaux ; quant aux deux accessoires, voici les faits parti- euliers de développement qu’ils présentent. Sur le veau de 7°", comme sur le fætus de mouton de 10% de long, ils arrivent en haut jusqu’auprès du carpe et en bas cessent d'exister vers le tiers inférieur du métacarpe à 4% de l’ergot. Sur un fœtus de veau de 7° de long, nous n’avons trouvé que le métacarpien accessoire externe ; nous n’avons pas vu trace de l’interne. Le premier s’étendait le long de la partie moyenne des deux métacarpiens principaux. Son extrémité inférieure était éloignée de 2%%,5 de l'articulation métacarpo- phalangienne. Son extrémité supérieure arrivait au contact du EM LCR métacarpien principal externe, sans être en relation avec le carpe. Son diamètre latéral et l’antéro-postérieur n'étaient que de 07°,25. Ce métacarpien était cartilagineux dans toute sa longueur. Les coupes transversales pratiquées sur le métatarse d’un veau de 9° nous ont donné des résultats analogues; nous ne voyons que le métatarsien latéral externe, situé en arrière des méta- tarsiens principaux. Ceux-ci, à leur extrémité supérieure, sont déjà fusionnés dans leur moitié antérieure et séparés en arrière. Ils ont un diamètre transversal de 2°°,5 et antéro postérieur de 2%; le métatarsien latéral externe n’a qu'un diamètre de 0"?,25 d'avant en arrière et de 0*",4 de dedans en dehors. Il est séparé du métacarpien principal externe par,un inter- valle de 077,1, rempli de tissu cellulaire. Plus bas nous avons trouvé les deux métatarsiens latéraux, l’interne comme l’externe, les deux ayant un diamètre de ("%,1 seulement, situés en arrière des métatarsiens principaux, ici complètement séparés, atteignant un diamètre antéro-postérieur de 1°®,5 et chacun un diamètre transversal de 0,9 ; les métatarsiens accessoires, à ce niveau, sont séparés des premiers par une distance de 077,95. Chez un fœtus de mouton de 42° je trouve les mêmes rela- tions; les deux métacarpiens accessoires ont un diamètre de 02,925 ; les principaux de 2°° ; ceux-ci sont ossifiés, les autres sont cartilagineux. Sur un veau de 44° de long il n'existe que le métacarpien accessoire externe très éloigné du métacarpien principal, sauf tout en haut, près de l’extrémité articulaire où il est en contact avec lui. C’est là que se forme parfois une facette diarthrodiale par laquelle ce stylet osseux s'articule avec le métacarpien principal externe. Sur le métatarse du veau de 14%, il n'y a plus aucune . trace des métatarsiens accessoires ni à l'extrémité articulaire n1 plus bas. Ainsi se présentent les métacarpiens et le métatarsiens acces- soires chez les fœtus de veau et de mouton. Leur disparition a lieu dans la plus grande partie de leur étendue. Seule, leur por- tion supérieure persiste, et, d'après Rosenberg, se fusionne avec le métacarpien principal. Généralement à la fin de la période intra-utérine, nous n'en avons plus trouvé de vestiges. Une fuis, — 43 — sur un veau d’un mois, après la naissance, nous avons constaté la présence d'un métatarsien accessoire externe sous forme d’un stylet de 2% de long, et d'un interne sous forme d’un noyau cartilagineux de 1°», Les deux nodules étaient en train de se sou- der à l'extrémité supérieure des métatarsiens principaux. Bendz (Explicatio iconcium etc., Hafniæ, 1850) a prétendu que les métacarpiens accessoires s'étendent du carpe à l’ergot et compare cet état à ce qui existe dans les rayons non difié- renciés de l’archipterygium. Rosenberg (loc. cit.) qui a étudié les métatarsiens accessoires, nous, qui avons examiné les métacarpiens et les métatarsiens accessoires, nous n'avons jamais pu constater la continuité de ces pièces ni avec le tarse ou le carpe en haut, ni avec les pièces de l’ergot en bas. Tant qu’on a cru à une masse cartilagineuse unique, on a pu admettre théoriquement cette continuité ; mais du moment que chaque segment apparaît par un nodule dis- ünct, il faut bien s’incliner devant le fait d'observation. Quel est le nombre des phalanges et quels sont les rapports des doigts qui font suite aux métacarpiens et aux métatarsiens accessoires ? Sur un embryon de mouton de 3°" de long, les deux ergots ont apparu sous forme de deux tubercules hauts de 0°?,3 et larges de 0**,84. Ils sont situés (v. fig. 40) à 28% de l'extrémité terminale. Le centre de ces deux saillies est occupé par une traînée de tissu cartilagineux embryonnaire plongé dans le üssu cellulaire embryonnaire et sur le mouton de 10°* de long, l'ergot a atteint une hauteur de 1°" et il est pourvu à son cen- tre d’un nodule cartilagineux de 0,600 de diamètre. Il est séparé de l'articulation métacarpo-phalangienne par du tissu lamineux embryonnaire et par le cartilage sésamoïde situé à la face postérieure de cette articulation (fig. 1). C'est bien plus tard qu’apparaîtra un second nodule cartila- gineux à la partie interne (proximale) du premier; le fœtus de mouton de 24°* ne possède encore que le premier qui se pré- sente sous forme d’un stylet cartilagineux allongé dans le sens de l'axe de l’ergot. Le fœtus de 34°? à le premier nodule plus déve- loppé encore, surtout dans le sens transversal, et son extrémité externe commence à s’ossifier : on aperçoit en outre au-dessus de son extrémité supérieure un petit nodule cartilagineux réuni FRANS au premier, non par une surface articulaire, mais par de tissu lamineux (fig. 79 et 80). Le squelette de l’ergot est et restera ne séparé de l’ar- ticulation métacarpo-phalangienne par les tendons des fléchis- seurs des doigts. Les deux pièces seront réunies par une cavité articulaire et s’ossifieront complètement. Nichez le mouton, ni chez le bœuf, nous n’avons jamais pu constater plus de deux phalanges à l’ergot soit en avant soit en arrière. Ces deux pha- langes restent éloignées et sans relation directe avec les deux doigts médians ou l'os canon. Aussi la figure que donne Ge- genbaur (Manuel d’anat. comparée, p. 662) et qui représente trois phalanges constituant l’ergot du bœuf articulé laté- ralement avec l’extrémité inférieure de l'os canon, est-elle absolument inexacte. Il se peut que l’auteur ait voulu figurer les os sésamoïdes situés entre l’os canon et les phalanges, mais alors encore le dessin ne représente pas la réalité des choses, parce que le squelette de l’ergot n'arrive jamais au contact des os sésamoïdes. CHAPITRE VIIL. Carpe et doigts des Solipèdes. On sait que chez les solipèdes adultes, le cubitus n'existe que dans la région supérieure de l’avant-bras; il se termine vers le quart inférieur du radius par une pointe aiguë, et, dans toute sa longueur, il est soudé à la face postérieure du radius. Il s'agirait de savoir si chez l'embryon et le fœtus, le cubitus cartilagineux existe jusqu’au carpe comme pièce squelet- tique complète et indépendante du radius? J. de Christol (1) regarde l’absence de l'extrémité inférieure du cubitus comme un arrêt de développement. «Le cubitus est interrompu vers son tiers inférieur.» P. Gervais (2) se fondant sur l’anatomie comparée, croit à (L) J. de Christol. Sur l'anatomie comparée des Solipèdes vivants et fossiles. Comptes rendus, 1852. (2) P. Gervais. Mém. sur la comparaison des membres chez les animaux verlé- brés. Annales des soc. nat., 3 série, 1853, et théorie du squelette humain, Paris, 1856. Ve : l'existence d’un cubitus complètement développé à l'état carti- lagineux chez les fœtus des solipèdes. À. Rosenberg (loc. cit.) a examiné à ce point de vue des em- bryons de cheval et il est arrivé à des résultats qui semblent confirmer les prévisions de P. Gervais. Le cubitus est complète- ment développé dans les stades très jeunes. Sur un embryon qui mesure 2°%,3 à partir de la fente inguinale jusqu’à l’extré- mité du membre, le cubitus est un segment complet, assez dis-. tant du radius à son extrémité inférieure. Sur un embryon dont la longueur de la tubérosité du calcanéum à l'extrémité du doigt est de 4"%,3, le radius et le cubitus se touchent. Sur un em- bryon où cette même longueur est de 18*°,3 l’épiphyse infé- rieure du cubitus n’est pas fusionnée encore avec le radius. Voici ce que nous avons constaté d'après nos propres obser- vations : sur un fœtus de cheval de 9°* de long, où la longueur de la tubérosité du calcanéum au bout du doigt est de 18%", Je radius a une longueur de 8°*,5; le cubitus a une longueur de 8%, mais celui-ci monte de 3% plus haut que le radius, et cesse au niveau de l’extrémité inférieure du point d’ossification du ra- dius qui a une longueur de 5"%, c’est-à-dire à 1°, 5 au-dessus du carpe. — Le point d’ossification du cubitus a une étendue de 372,5 et son extrémité supérieure monte de 1" au-dessus de celle du point d’ossification du radius. Le diamètre trans- versal du radius au niveau de la pointe du cubitus est de 17,5, son diamètre antéro-postérieur de 1°"; le diamètre antéro-pos- térieur de la pointe du cubitus est de 0"*,40; son diamètre trans- versal de 0*®,25 et la pointe est complètement ossifiée. Il n’y a plus de cartilage au-dessous de cette dernière. Déjà à cette époque l'extrémité supérieure du cubitus a un volume plus faible que le radius au même niveau; il en est de même du diamètre transversal du premier, qui est de 47%, ainsi que le diamètre antéro-postérieur; le diamètre transversal du radius est de 2% et son diamètre antéro-postérieur de 1"",5, Le radius et le cubitus sont séparés en haut par une distance de 0®®,35, et à la pointe du cubitus cette distance est de 0,95, remplie par la gaine cellulo-fibreuse des deux segments. Sur le fœtus de 381, le cubitus et radius sont dans le même état ; ils sont mobiles l’un sur l’autre. Sur celui de 70°%, l'extrémité inférieure du cubitus est mobile — 46 —. sur le radius; c'est à la partie moyenne que la soudure com- mence. RATE : f Nous concluons de ces observations que le cubitus, dans les stades très jeunes, arrive au niveau de l'extrémité inférieure du radius. Mais ce dernier seul se développe par en bas et dépasse bientôt la pointe inférieure du cubitus. Personne n’a constaté que l'extrémité inférieure füt en rapport avec le carpe à aucune période de développement chez les solipèdes. L’extrémité infé- rieure, articulaire, en d’autres termes, n'existe jamais. Le radius forme à lui seul la surface carpienne. La configuration de cette surface diffère considérablement de ce que nous avons vu chez les animaux polydactyles et se rap- proche de celle des ruminants. C’est une réunion de condyles et de surfaces glénoïdes. Sur un plan antérieur se trouvent, de dedans en dehors, deux surfaces glénoïdes séparées au milieu par une crète antéro-postérieure, destinées à recevoir les surfaces . convexes antérieures du scaphoïde et du semi-lunaire et une petite portion du pyramidal. Sur un plan postérieur, nous ob- servons deux condyles : l’interne correspondant au scaphoïde et descendant plus bas que le condyle externe qui répond au semi- lunaire et au pyramidal (fig. 8 et 9). Les dimensions de ces diverses parties sont les suivantes, données par les tableaux ci-contre : Embryon de cheval de 9° de long. Dimensions du carpe : DiemPLTP MALE ne ere eee seen ornADD — antéro-postérieur.............,.... 1mm,50 — 1 Hongitudinal.:,..,.44 44. 2m O0 Dans la rangée supérieure, le scaphoïde, Le semi-lunaire et le pyramidal ont chacun 122 de large. Dans la rangée inférieure, le cartilage du grand os a un diamètre tranver- sal de 122,50 et l’unciforme 022,5; le trapézoïde est un petit nodule de quel- ques centièmes de millimètres. Fœtus de cheval de 382 de long. Dimensions du carpe : Diamètre transversales se rene 15m ,00 — lonsiindinals ER y 40% ,00 — y ANTÉTO-POSTÉFIEUT... . +. moin sin. e 120,00 — transversal du scaphoïde et du semi- 22 DEN à gl da VI 0 2 er ie 5 40m®,00 = ARE Diamètre transversal du pyramidal....... SE 5nm, 00 _ — du cartilage du grand os (en avant). ....... 9m 00 — — du trapézoïde......... DA) — — de l’unciforme........ Sum, 5 Diamètre transversal du métarcapien princi- pal (en avant)...... Sheet eee Cr 40mm,00 EAN ONENTOT PRET En 70,00 Diamètre transversal des métacarpiens rudi- mentaires (de chacun)......... Ne 0 2mn ,00 Nous rapprochons de ces mensurations celles du membre an- térieur d'un fœtus de dauw à terme, que nous devons à l'obli- geance de M. le Professeur Pouchet : Longueur du radius 822,5, le cubitus ne dépasse pas la moitié de sa longueur et cesse au milieu du corps du premier par un stylet. Diamètre transversal de l'articulation radiale inférieure... 2°»,3 — AU CAPE arc eee Eee ous RUN) — du cartilage du grand os ou avant). EST — APE APUZOIIC APR PER Dirt Ocm,6 (déjeté en arrière.) — deFonciformess4it 2 24e Ocn,6 Surface articulaire du métacarpien du milieu. — Diamètre DÉRUSMPES AR GIP AVANE: 5000 à Son LE ce ve ci ae 9m, 3 Métacarpiens latéraux... "2% te Je de nértale Ocm,5 Sur le fœtus de cheval de 22" de long, le condyle interne du radius a un diamètre transversal de 2°" et un diamètre antéro- postérieur de 17°, et le condyle externe un diamètre transversal de 4°*. Le fœtus de 38% de long a un condyle interne large de 3°”; l’externe est de 7°" ; l’interne descend de 2"® au-dessous de la surface radiale de l’externe. La rangée carpienne supérieure est formée du scaphoïde, du semi-lunaire, du pyramidal ; le sca- phoïde est interne et un peu postérieur aux autres. Leur dia- mètre antéro-postérieur est de 7°7. [ls forment une surface supérieure radiale, excavée transversalement et au milieu, de façon à recevoir les condyles du radius, tandis qu’en avant et en arrière ils débordent pour se mettre en rapport avec ses ca- vités glénoïdes. La rangée inférieure est formée en avant surtout par le carti- lage du grand os, qui est en rapport en haut avec le scaphoïde et le semi-lunaire et en bas avec la surface carpienne du mé- — 48 — tacarpien principal. Le trapézoïde répond à la partie posté- rieure du scaphoïde en haut, et au métacarpien interne en bas. E’unciforme répond en haut au pyramidal et à une petite por- tion du semi-lunaire, et en bas s'articule avec le métacarpien externe et avec une facette antérieure et une autre postérieure du métacarpien principal (fig. 8 et 9). Fœtus de cheval de T0 de long. L’extrémité articulaire inférieure a un diamètre transversal HE érerala cierane to) este en ele etes fai e D Ole ea 0 Sa PRE CITES Diamètre antéro-postérieur de la même surface en dedans de 4°,50 — — en dehors de 1°m,00 Dimensions du carpe : Diamelre ITaNSVerSale ee PRE Mr EE ee TE PNONEES TTE 0) ongitudinal SRI EDR RS ER RNnEUN ES MAN tÉTO=POTÉIEUT ANS SNS ARTE TRES AURAIENT Rangée supérieure. Diam. transversal. SLaphoidessediehescevhemeerRraneliiiener. LCL IMNINNENl Semi-IUnaIres eo en er AB NE Dee Lee et ie NE TOUR) PYRAMIALS Les ea ntaiciente se acte ae dole A ca de a ele à scie TE) Le pisiforme est long de 1° et épais de 0cm,5. Rangée inférieure. Diam. transversal. Trapézoïde. — Grand diamètre. ..................... 4°®,00 Le cartilage du grand os a un diamètre transversal de 2°" en avant, sur une étendue antéro-postérieure de 8%®, et un diamètre transversal de 117", en arrière, sur une étendue antéro-postérieure de 8", L’unciforme a un diamètre transversal de 7% et un diamètre antéro-posté- rieur de 1°%,7. Sur le fœtus de 70°" les connexions sont les mêmes sauf les dimensions plus grandes des diverses pièces squelettiques. L’articulation du carpe dont les diamètres sont consignés dans le tableau ci-dessus, se fait de la façon suivante avec Je métacarpe. Le diamètre antéro-postérieur du métacarpien principal est de 152 ; sa largeur en avant est de 2,7 et en arrière de 1°%,5. Les deux côtés de la moitié postérieure sont complétés par les surfaces articulaires des deux métacarpiens accessoires, ayant chacun un diamètre de 5 à 7°" de large. Le métacarpien principal n’est en rapport en haut qu'avec le cartilage du grand os et la portion antérieure de l’unciforme, He La facette postérieure de ce dernier s'articule avec le métacar- _pien accessoire externe. Le métacarpien accessoire interne est en rapport avec le tra- pézoide et le trapèze, quand ce dernier existe, sa présence étant loin d'être constante. Joly et Lavocat (loc. cit.), Chauveau et Arloing ont tiré de ces rapports la conclusion que le métacarpien principal résulterait de la soudure du troisième et du quatrième métacarpien des pen- tadactyles. Il nous semble que le grand développement du cartilage du grand os qui, à lui seul, constitue la majeure par- iie de la surface articulaire pour le métacarpien principal, est plutôt en relation avec le volume du segment plus externe (distal), d'après la loi de subordination qui sera indiquée plus loin. Métacarpe. — La région métacarpienne des solipèdes com- prend trois segments ; un métacarpien principal ou médian et deux latéraux ou accessoires. Ajoutons immédiatement que dans les conditions normales nous n’avons jamais pu observer d'autres segments à aucun stade du développement. Le métacarpien principal est seul suivi de trois phalanges et la longueur de ces diverses pièces est donnée dans le tableau suivant chez l'embryon de cheval de 9° de long, le plus jeune que nous ayons pu voir. Métacarpien principal long de......... soie Amm,00 LED AN. ent ne seras Are -0pl mm, 2e phalance. 14 act dtrlaonatenita mabanezh 4mm.00 SHELL OUR SC eue Dane 2m Le diamètre antéro-postérieur du métacarpien principal est de 47% vers le milieu de sa longueur, de 1",5 à ses extré- mités. Voïci la longueur de ces mêmes pièces au membre postérieur; le métatarsien principal est long de 8°",5, son diamètre antéro- postérieur est de 1°" au milieu et de 17,5 aux extrémités. Le métatarsien latéral externe a une longueur de 5°”,5 ; un diamètre antéro-postérieur de 0"*,35 à la pointe et au milieu et de 0**,6 à l’extrémité supérieure. Celle-ci s’articule en haut avec le cuboïde ; le point d’ossification a une étendue de 172,50; l'extrémité inférieure cartilagineuse est longue de 2mm et l'extrémité supérieure de 2"" également. L'extrémité inférieure des métacarpiens accessoires se ter- k — 50 — mine au niveau de l'extrémité inférieure du point d'ossifica- tion du métatarsien principal, c’est-à-dire à 2"%,5 au-dessus de l'articulation métatarso-phalangienne. Sur le cheval de 18°* de long, la pointe du métacarpien et du métatarsien latéral est encore cartilagineuse et arrive toujours au niveau inférieur du point d'ossification du métacarpien principal ; le diamètre antéro-postérieur du métacarpien prin- cipal est de 17°,78 ; celui du métacarpien latéral de 07,35. L’extrémité articulaire inférieure cartilagineuse du méta- carpien principal a une longueur de 4°°,5; par conséquent, la pointe du métacarpien latéral est distante également de 472,5, de l'articulation métacarpo-phalangienne. Sur le fœtus de 30°" le métacarpien latéral a une pointe car- tlagineuse inférieure longue de 3" ; il a un diamètre antéro- postérieur de 0"%,75 et arrive toujours au niveau de l’extrémité inférieure du point d'ossification du métacarpien principal, qui a, en ce point, un diamètre antéro-postérieur de 3%; l’extré- mité cartilagineuse inférieure du métacarpien principal a une longueur de 6°7,5. Chez le fœtus de cheval de 70°* de long, les métacarpiens latéraux sont ossifiés jusqu'à l'extrémité inférieure sauf un bou- ton cartilagineux de 1°" pour l’interne et de 3** pour l’ex- terne. Le cubitus, comme nous l’avons vu et le péroné, chez le che- val, se développent chacun séparément dans les premiers stades embryonnaires et arrivent près du carpe et du tarse. Plus tard, tout en étant située à une certaine distance du radius et du tibia, leur extrémité inférieure ne se développe plus par en bas; elle se termine en une pointe, qui sera envahie par l'ossifica- tion comme le corps de l’os. C’est seulement après l’ossification complète que se fera l’union des deux os de l’avant-bras et de la jambe, par l'extension de l’ossification dans les périostes qui se touchent et se confondent. Les métacarpiens et les métatarsiens latéraux des solipèdes (cheval, âne, dauw), se développent de même dans les stades jeunes, parallèlement au métacarpien et au métatarsien prin- cipal comme pièce cartilagineuse arrivant près de l’articulation métacarpo ou métatarso-phalangienne. Plus tard, les latéraux ue participent plus au développement du métacarpien ou mé- A die tatarsien médian à l'extrémité inférieure. Le point d’ossification primitif s'étend à la pointe qui les termine par le bas. Ce même point d'ossification envahit l'extrémité supérieure et chez le fœtus de cheval à la naissance, il produit l'extrémité supérieure. Cependant à cette époque, les métacarpiens etles métatarsiens la- téraux sont deux pièces osseuses encore complètement séparées du métacarpien médian. C’est bien plus tard qu'ils se fusionnent avec ce dernier; sur un cheval de 16 ans, j’ai pu constater que la fusion n’était pas complète et que les métacarpiens latéraux étaient pourvus au tiers supérieur d’un petit canal médullaire, tandis que plus bas ce dernier avait disparu. CHAPITRE IX. Tarse de l'Homme, du Singe, des Carnassiers et des Rongeurs. A. Tarse de l'homme et du singe. — En ce qui concerne les extrémités postérieures, nous n’étudierons avec quelque détail que le tarse, à cause de la similitude de développement et de constitution des métatarsiens et des doigts avec les métacarpiens et les doigts des membres antérieurs. Les différentes mensurations que nous donnerons montrent le nombre et la grandeur relative des diverses pièces cartilagi- neuses composant le tarse chez le fœtus humain. Les figures indiquent en outre leurs rapports réciproques. Cette étude met en relief les faits suivants : le tarse humain ‘possède dès l'origine les segments au nombre de sept qu'il aura à l’état adulte. Toutes les pièces qui le constituent appa- raissent par un seul nodule cartilagineux. Par leur mode d'’u- nion, ils constituent dès l’origine la double voûte si bien dé- crite par Tillaux (1) chez l'adulte, dans le sens transversal et dans le sens antéro-postérieur. En comparant à la section verticale et transversale du pied adulte représentée par Tillaux, la coupe transversale que nous donnons de la rangée inférieure du tarse (fig. 419) chez un fœtus (1) Analomie topographique, l882. 0} Note de = alors que le diamètre transversal à ce niveau n’atteint que 1,75, on remarquera la parfaite analogie et les mêmes rapports des trois eunéiformes et du cuboïde. Ces derniers sont placés sur un plan inférieur et forment une saillie marquée au bord externe du tarse, tandis que le 2 et 3° cunéiforme sont repoussés vers le dos du pied et que le 1° cunéiforme, supportant le premier segment du gros orteil, descend plus bas que les deux autres, mais n'arrive pas cependant au même niveau que le cuboïde. De là, la forme excavée de la face plantaire, dès que la forme des cartilages tarsiens apparaît. Grâce à la saillie inférieure du cuboïde qui supporte en dehors le dernier métatarsien et au développement en épais- seur du premier segment du gros orteil, qui atteint chez l’em- bryon de : une hauteur de 1"® et descend de 0",5 plus bas que le plan du métatarse, le pied du fœtus humain représente une voûte antéro-postérieure, avant qu'il y ait station. Les trois points représentant les piliers de la voûte sont dessinés : c'est le talon, la tête du premier et du 5° métatarsien. La forme du pied restera la même jusqu'au moment où l’en- fant voudra s'appuyer sur le sol comme il ressort des mensu- rations ci-contre; on voit donc que ces parties sont disposées et appropriées à la station et à la marche, longtemps avant que l'organisme soit en état d’en faire usage. Chez les embryons de - et £ centimètres de long, toutes les pièces tarsiennes, le calcanéum y compris, se sont toujours présentées à nous chacune comme un segment unique. Nous donnons ci-contre leurs proportions relatives chez un fœtus humain de © (fig. 10). Longueur du talon à l'extrémité du gros orteil....... à 42m 00 Le calcanéum est long de 4°%,00 et l’astragale long de Onn 75 Cubotde 24 ere. run 2h Scanhoide ee. On 75 4er..., 17,50 s’étend de 0,5 au delà du méta- Cunéifo tarsien du 2: orteil. iformes. : de,.... Onn,05 4 . Remarquons en outre que sur l'embryon de + et sur celui de £ le premier orteil n'arrive pas en avant au même niveau que le 2°; son extrémité terminale reste éloignée de celle du Me 2 de 1°",5. Plus tard, comme chez l'adulte, le gros orteil sera le plus long. Diamètre transversal de l'articulation tarso-métatarsienne 4m, L'état du squelette des quatre derniers métatarsiens et du premier segment du gros orteil est le suivant : Métatarsien du médius long de. 5"®.)Avec un point d’ossification Dernier métatarsien........,. 4m. de 1» de long. Le 1°7 segment du gros orteil est long de 32,45 et son point d’ossification n’atteint que 0r®,85. Chez le fœtus humain de 7/10. Les 4 derniers métatarsiens sont longs de 3"%,5 en moyenne avec un point d'ossification de 0,65. Le 1** segment du gros orteil est long 2,5 et son point d’ossification at- teint seulement Onm,4. Il est intéressant de comparer au pied du fœtus humain les dimensions et la forme du tarse du fœtus de gibbon de 6 mois. Il mesure de la base du métatarsien du 2e orteil au bout de diet. "60 de ralod rs HD STAIL E e Er RS) Praurdilels: ere gere A roirt néndvags tie act gene LE NU RE REC PRE OR ER EE ETES ap 6 T1 EU DE STREAM ER Re tr a RAR ET Ar Deer Le gros orteil ou pouce mesure à partir du 4° cunéiforme. 2em,6 Il faut ajouter que le 4°* cunéiforme s’avance de........ (EE en avant de la base du métatarsien du 2e orteil. Largeur du pied au niveau des quatre articulations méta- tarso-phalangiennes externes....................... ons Diamètre transversal tarso-métalarsien. ............... 9cm, (0 Comme chez le fœtus humain, le 1° cunéiforme est le plus grand; il est lung de 5m et large de 22m 5. Le 2e cunéiforme est long de 22,5 et large de 2mm,92, Le 3° cunéiforme est long de 3% et large de 2mm,5, La longueur de l’extrémité postérieure du calcanéum à la partie antérieure du 1°7 cunéiforme est de 2°», Comme 1l ressort de ces mensurations et comme le prouve la seule inspection de la figure (fig. 12), le squelette du pied du gibbon n’est pas celui d’une main, c’est un pied comme chez l'homme. Huxley et C. Vogt ont déjà fait une remarque semblable pour le membre postérieur des anthropo- morphes. Quelles sont les dispositions organiques qui en font un pied préhensible ? En comparant le pied humain au pied du Dr OR gibbon, on voit que chez ce dernier le gros orteil occupe un plan interne et inférieur au métatarse grâce à la position plus interne et plus inférieure du 1” cunéiforme, les deux cunéi- formes externes sont rejetés en haut. Le cuboïde occupe éga- lement un plan inférieur : de là la forme de gouttière de la plante des pieds. Le métatarse a une direction oblique de dedans en dehors et de haut en bas ; de là l'opposition de cette partie métatarsienne avec le gros orteil. En outre, il y a une diffé- rence de forme et de direction du premier cunéiforme qui est frappante chez le gibbon et qui existe également chez le go- rille comme le montre le dessin qu’en donne Huxley (De Ja place de l'homme dans la nature, Paris, 1868). Tandis que chez le fœtus humain et chez l’homme adulte, la face interne du pre- mier cunéiforme est convexe, la face externe concave, la facette articulaire antérieure concave, chez le fœtus de gibbon sa face interne est concave et la tête articulaire antérieure ne se dirige pas directement en avant, mais est déjetée en dedans de façon à former un angle ouvert en dedans avec le corps du segment. Le pouce qui fait suite au premier cunéiforme s'éloigne de plus en plus de la direction du métatarse et comme il est situé sur un plan inférieur, il est facile de comprendre qu'il puisse s'opposer aux autres doigts du pied. Les mouvements sont d’au- tant plus libres et plus aisés que la facette antérieure du pre- mier cunéiforme est convexe de dehors en dedans et concave d'avant en arrière. Le premier segment du pouce présente une configuration semblable, mais en sens opposé. Cette conformation particulière du membre postérieur chez les singes, le transformant en un organe préhensible, est un caractère d'une haute importance et tout le groupe a été dési- gné pour cette raison sous le nom de quadrumanes. Cepen- dant la structure est toujours celle d’un pied plutôt que d’une main, comme Huxley et C. Vogt l'ont indiqué les premiers. Déjà Aristote a signalé les particularités remarquables que pré- sentent les singes sous ce rapport parmi les autres mammifères. Ce qu'il en dit (1) est empreint d’une telle justesse d’observa- tion que nous tenons à reproduire textuellement le passage : « Certains animaux ont une nature qui tient tout à la fois (1) Histoire des animaux, trad. de Barthélemy Saint-Hilaire, t. I, p. 136. « de celle de Fhomme et de celle des quadrupèdes ; ce sont les singes, les eèbes et les baboins ou cynocéphales. « Ainsi que l’homme, le singe a deux bras; seulement ils « sont velus; il les fléchit ainsi que les jambes tout à fait à la façon de l'homme, c'est-à-dire que les concavitésformées par « les membres fléchis sont en sens opposé. De plus, il a des « mains, des doigts et des ongles pareils à ceux de l’homme, « Si ce n’est que, dans le singe, toutes les parties ont quelque « chose de bien plus bestial. Les pieds du singe sont très parti- « culiers; ce sont comme de larges mains; les doigts du «pied comme ceux des mains; mais le moyen doigt est « très long. Le dessous du pied ressemble à celui de la main, «si ce n'est que, dans sa largeur, le dessous de leur main « vers leur extrémité est une plante de pied. A son bout, cette « partie est plus dure et elle imite assez mal et très imparfaite- « ment un talon. Le singe se sert de ses pieds de deux façons « et comme mains et comme pieds ; et il les fléchit comme des « malns. # LC € À A . . . . . 0 e e ° e e ° « Comme les quadrupèdes, 1l a les parties supérieures du « corps beaucoup plus grandes que les parties d’en bas, dans « le rapport de cinq à trois. À cette première cause, il faut « ajouter que ses pieds ressemblent à des mains et qu’ils sont « comme un composé de main et de pied : de pied, parce qu'ils « ont l’extrémité d’un talon ; de main, pour toutes les autres « parties, parce que les doigts ont ce qu'on peut appeler une « paume. De tout cela, il résulte que le singe se tient bien plus « souvent à quatre pattes que tout droit. » B. Tarse des carnassiers (chien et chat). — Les pièces du tarse chez les carnassiers sont en même nombre que chez l’homme et le singe ; nous ajouterons seulement que le péroné est uni solidement au tibia et arrive à s’articuler en bas avec la facette latérale externe de l’astragale et une portion de la face externe du calcanéum. Le tarse offre les conditions générales de déve- loppement du tarse humain. Nous examinerons plus tard le nombre des doigts qui font suite au tarse. C, Tarse des rongeurs. — Chez le lapin, le tibia et le péroné se développent comme deux pièces distinctes; mais déjà à la naissance elles sont accolées dans leur partie moyenne, quoique possédant encore deux cavités médullaires séparées par une lame moyenne antéro-postérieure; à l'extrémité inférieure elles prennent une part égale à la formation de l'articulation péronéo- tibiale. Le tibia s’articule avec l’astragale creusée d’une surface concave transversalement convexe d'avant en arrière. La partie péronéale s'articule avec la facette externe de l’astragale et pré- sente inférieurement une facette concave pour recevoir un con- dyle du calcanéum. Chez le rat, le péroné se place en arrière du tibia, c’est un sty- let soudé au tibia sans cavité médullaire danslapartie moyenne; il descend moins bas que chez le lapin, s’articule avec la facette externe de l’astragale et est uni par des ligaments seulement au calcanéum. Chez le cochon d'Inde de deux mois, le péroné est distinct du tibia et pourvu d’une cavité médullaire. Il forme une mal- léole externe cemme chez l’homme. Le tarse des fœtus de lapins se compose de sept cartilages, comme dans les groupes précédents ; le calcanéum s’est tou- jours présenté comme une pièce unique et le premier cunéi- forme se termine en avant le long du premier métatarsien par une extrémité pointue, sans être suivi par une pièce quelconque représentant le pouce. Le pied du rat est pourvu de cinq doigts et le squelette du tarse se compose de huit cartilages. Meckel (loc. cit.) et Owen (Anatom. of. Vertebrates, t. W, p. 379) indiquent que chez plu- sieurs rongeurs, il existe un osselet supplémentaire à côté de l’astragale. Chez le rat, le cartilage surnuméraire est situé en dedans de l'extrémité antérieure de l’astragale. Le premier cunéiforme, ainsi que les autres pièces ont les mêmes rapports que chez l'homme, les carnassiers et le lapin. Ajoutons encore que chez le rat, chez le fœtus de quatre centimètres déjà, le métatarsien externe se prolonge le long du bord externe du cuboïde jusqu’auprès du calcanéum. Le squelette du tarse chez le fœtus de cochon d'Inde de 4 de long nous a présenté le même nombre de cartilages que celui du rat. Le cartilage surnuméraire s’étendait sur une longueur de 47% avec une largeur de 0"®,35, en arrière du premier cunéi- forme et en dedans du scaphoïde. Le premier cunéiforme avait TEE ses connexions ordinaires ainsi que les autres pièces du tarse. Le nombre des cartilages du tarse est d'autant plus remar- quable chez le cochon d'Inde que cet animal ne possède à aueune période ni embryonnaire, ni fœtale, ni à l’état adulte, plus de trois doigts. L’interne s'articule avec le deuxième cunéiforme et la facette externe du premier cunéiforme ; le doigt du milieu avec le troisième cunéiforme et le doigt externe avec le cuboïde (fig. 11). CHAPITRE X. Tarse du Porc, des Ruminants et des Solipèdes. Le porc présente un tibia et un péroné complètement déve- loppés; mais ce dernier est uni à son extrémité inférieure au tibia, par un ligament très solide, d’où absence de mobilité. Le tarse tend à prendre la forme d’une colonne à diamètre autéro-postérieur plus considérable que le diamètre transversal. Le tarse du porc de 27° de long, a un diamètre antéro-postérieur de 122 (du dos à la plante). Aux articulations tarso-métatarsiennes, diamètre transversal 10m», Du talon au métatarse 16%, Calcanéum long de 122», haut de 7x en arrière et 4mm aw milieu, large de 40m, L’astragale a la forme d’osselet, long de 122, large de 7", haut de 6m. Le scaphoïde s'articule en haut avec l’astragale, en dehors avec le cuboïde, et en bas avec les cunéiformes. C’est surtout la rangée inférieure des cartilages tarsiens qui présente une forme spéciale. Les trois cunéiformes restent encore à l’état de pièces distinctes, comme chez les carnassiers et les rougeurs, mais leurs rapports deviennent particuliers. Ils se disposent sur deux plans comme la rangée inférieure du carpe. Le cuboïde, en dehors, prend une forme allongée d'avant en arrière et atteint 10°*; sa portion antérieure, large de 4°”, s'articule avec le métatarsien principal externe sur une étendue antéro-postérieure de 4°"; sa position externe et postérieure est en rapport avec le métatarsien accessoire externe sur une étendue de 2*?, En dedans, le plan antérieur d’un diamètre transversal de 4m ‘est occupé par le troisième cunéiforme, large de 4%", qui répond au métatarsien principal interne. En arrière et en de- dans se trouvent le prolongement postérieur du troisième cu- néiforme avec les deux premiers cunéiformes. Ils s’articulent avec le métatarsien accessoire interne et la partie postérieure du métatarsien principal interne. Le métatarse rappelle en tous points par sa disposition le mé- tacarpe. Il est donc inutile d'y insister. Chez les ruminants, la jambe possède un tibia et un péroné complets chez l'embryon; plus tard, le péroné s’atrophie dans sa partie moyenne; il reste une partie supérieure plus consi- dérable et une portion inférieure représentant la tête du péroné et complétant en dehors la poulie de l’astragale. Le tarse des ruminants se distingue chez le fœtus par le dé- veloppement considérable de l’astragale, qui est court et peu haut. Non seulement il s’unit en bas avec le scaphoïde, mais il envoie en dehors un fort prolongement (fig. 43), qui esten re- lation en arrière, avec le calcanéum par une gorge profonde, et en bas et en dehors avec le cuboïde. Celui-ci placé sur le même plan transversal que le scanhoïde, existe comme cartilage distinct, mais plus tard il se soude avec lui. Tarse d’un veau de 7T°® de long. Diamètre longitudinal du 3e cunéiforme..............., Qmm, 4 — —— du 2e AM NU NHRRAE gnner — antéro-postérieur.. ............. Eten mC à Euibe(() — —— dw26eumeéformess. "er Orne Diamètre longitudinal du scaphoïde (en avant).......... Om, 4 — — (en. arrière). .....4, (rues Diamètre antéro-postérieur du scaphoïde............... au 50 A SIDA AIO MONET RE Dsl ed se NS Le «ji a NE Dm di) Astragale diamètre antéro-postérieur long de........... Lunette Cuboïde. Diamètre longitudinal (en avant).............. On, 75 — (emarmére}. 2,04. 800 An On Calrancumilone dec 2e OMR DA ee AR Jun 50 Du bord postérieur du calcanéum au métatarse ......... gp, 0 Quant à la rangée inférieure et interne du tarse, je n’ai trouvé chez le veau de 7° de long que deux cunéiformes, le troisième plus considérable sur un plan antérieur et le deuxième en arrière ; ils répondent en haut au scaphoïde et en bas au méta- tarsien interne (fig. 14). me. # LERQS ) | Le Chez le mouton, j'ai trouvé les mêmes dispositions générales; mais ainsi que Rosenberg (loc. citat.) l’a signalé, il existe trois cunéiformes. Chez le fœtus de mouton de 52° de long, le cuboïde et le scaphoïde, chacun pourvu d’un point d'ossification distinct for- ment encore deux pièces séparées. Chez le fœtus de cheval de 9°", j'ai trouvé le péroné affectant les mêmes relations avec le tibia que le eubitus au membre an- térieur avec le radius. Le péroné se termine en bas par un stylet osseux très fin, arrondi, d'un diamètre de 0,96, il est situé à une distance de 1"° en arrière et en dehors du tibia, et en est complètement séparé à cette époque. Le tibia a un diamètre antéro-postérieur de 2°* et transversal de 1m, 75. Le tibia s'articule avec la facette supérieure ou poulie de las- tragale. Celui-ci est tordu, comme Gaudry (1) l’a bien indiqué pour les imparidigités,; il est déjeté du côté externe de la ré- gion, de sorte que cette partie déborde au delà de la région antérieure qui porte le naviculaire et le cuboïde. Il possède à sà face postérieure deux facettes pour le calcanéum, dont l’externe est supérieure et oblique de dehors en dedans et dehaut en bas, et dont l’interne est plus ou moins horizontale (fig. 15 et16). Le cuboïde est en relation avec le scaphoïde et le troisième cunéiforme, et s'articule par son extrémité inférieure avec le métatarsien accessoire externe (fig. 16). Dans la rangée inférieure, c’est la pièce médiane qui prend le développement le plus considérable. Le grand cunéiforme ou troisième, s’élargit considérablement dans sa portion anté- rieure, envoie un prolongement entre le cuboïde, en dehors et les deux autres cunéiformes, en dedans. Ces deux derniers apparaissent comme pièces distinctes, mais déjà sur le cheval de 9°® (fig. 17) ils commencent à se fusionner. Le métatarsien interne s'articule avec les trois cunéiformes par trois facettes articulaires. En somme, le poids du membre postérieur est transmis prin- cipalement à l’extrémité par l’astragale, le scaphoïde et le troi- sième cunéiforme. Le développement de ce dernier est en rap- port, comme celui du cartilage du grand os au membre anté- rieur, avec les dimensions du doigt principal. Le diamètre trans- (1) Gaudry. Enchaïnements du monde animal. Mammif. Tertiaires, 1818. AE y jy versal du tarse étant de 2°%,5 chez le fœtus de cheval de 70e», le grand cunéiforme, qui occupe surtout le plan antérieur, me- sure à lui seul dans ce sens 2°, L’extrémité articulaire du mé- tatarsien principal a des dimensions correspondantes : son dia- mètre latéral est de 21°° sur un diamètre antéro-postérieur de: 18%", tandis que les métatarsiens accessoires n’ont qu'un dia- mètre de 6°”. CONCLUSIONS Comme nous venons de le voir, les ressemblances que pré- centent les segments des extrémités chez les animaux pentadac- tyles, au point de vue tant de l’aspect général que de la compo- eition, sont manifestes. Gœthe, dès 1796 (Gæthes Werke, t. XIV, p. 205. Stuttgart, 1876), imagina, d’après les analogies, un modèle idéal ou type de squelette de vertébré. « Puisque la « force productrice crée et développe les organismes les plus « parfaits d'après un schéma général, ne pourrait-on pas ramener « les diverses formes à cet archétype (Urbild) qui servirait de « modèle à nos descriptions ? » Ce type, d'après Gæthe, est donc un produit de notre imagination ; il n’existe nulle part, c'est un type virtuel. Ces spéculations d'anatomie philosophique sont certes fort ingénieuses ; mais elles rappellent par trop le procédé qu'avait imaginé Camper pour prouver les analogies des vertébrés supé- rieurs avec les inférieurs : il se plaisait, avec un morceau de craie, selon Gæthe (loc. cit.), à transformer, sur le tableau noir, le chien en un cheval, le cheval en un homme, le bœuf en un oiseau. Le type virtuel de Gœthe a pris depuis, pour certains natu- ralistes, une forme qu’on a prétendu s'être réalisée dans les embryons des mammifères. Von Baër soutenait (Ueber Entwicklungsgeschichte der Thiere) que tous les animaux vertébrés ont à l’origine une forme com- mune, et par conséquent un point de départ commun ; ce n'est que par la suite du développement que les différences se pro- ri | noncent ; et il arrive à cette conclusion que les formes élevées ne ressemblent jamais aux adultes des formes inférieures, mais à leurs embryons. Serres (Précis d’anatomie transcendante appliquée à la physio- logie, 1842) développa l'idée que chaque espèce n'est qu une phase du développement général du règne animal : « La série « animale, dit-il, n’est qu’une longue chaîne d’embryons, jalon- « née d'espace en espace et arrivant enfin à l’homme. » Le transformisme s’empara de cette doctrine en y appliquant les principes de l’hérédité et de la variabilité. L’hérédité repro- duit chez un’ être organisé les caractères de l’ascendant à des stades correspondants. L'influence des milieux ambiants et la lutte pour l’existence, déterminent des variations de forme, telles que les descendants ne ressemblent jamais complètement aux parents. Aussi C. Vogt écrit-il (Les Mammifères, 1884), sous l’influence tant de cette doctrine que de l’apparence des choses : « Les membres naissants sur l'embryon ne diffèrent guère entre « eux. Le membre antérieur d’une chauve-souris, qui doit de- « venir l'aile, est exactement semblable au membre postérieur, « qui formera une patte à cinq doigts, armés de griffes cour- « bées. Le membre naissant d'un kangourou ne diffère en rien « de celui d’un singe ou d’un mouton. La forme initiale est « toujours la même : une palette arrondie, appliquée aux flancs, « dans laquelle se développent cinq rayons, les doigts futurs, « réunis Jusqu'au bout par l'expansion membraneuse de la « palette. Un de ces rayons, celui qui correspond au pouce ou au « premier doigt, fait un angle divergent avec Les quatre autres « doigts qui correspondent à l'axe du membre. « La forme primitive du membre d’un mammifère est donc « toujours celle d’une rame natatoire, dont le pouce est un peu « distant, et dont les doigts sont réunis par une expansion « membraneuse. » Nous examinerons plus loin les propositions de cet auteur. Mais, à supposer même cette similitude parfaite entre les divers embryons, constituerait-elle une preuve concluante, comme on tend à l’admettre aujourd’hui, que les mammifères descendent d'une espèce unique primitive? On a accumulé à cet effet un grand nombre d'arguments vraisemblables, tirés tant des études paléontologiques que des recherches embryogéniques. Mais la preuve expérimentale fait défaut jusqu’aujourd’hui. « Le nom- bre des probabilités acquises, dit M. Ch. Robin (Art. Organe, Dict. Encyclop., p. 595), est bien plus grand qu’il ne faudrait pour une démonstration scientifique, si parmi elles se trouvait “un seul fait, un seul exemple vérifiable de transmutation de specie in speciem. Or, la science ne se constitue pas avec des probabilités seulement. Un seul fait prouvé pouvant aussi bien les réduire à néant que les solidifier en un tout scientifique, elles restent sans valeur, autrement que comme artifice logique, soit poétique, soit dialectique. » . Que cette preuve se produise ou non, voyons si les faits dé- montrent l'existence de la même forme primitive dans le sque- lette terminal des membres chez les mammifères. L'étude détaillée de l’apparition de la forme et de la position respective des pièces du squelette des extrémités, nous permet de déduire naturellement les conclusions suivantes, qui ne sont que les lois du développement, faciles à vérifier pour qui veut s’en donner la peine. Sous le rapport morphologique et structural, les moignons primitifs ont la plus grande analogie chez tous les embryons de mammifères : ce sont des bourgeons mésodermiques, formés de tissu lamineux embryonnaire. L'apparition des segments car- tilagineux s'y fait d’après la loi d'évolution du tissu cartilagi- neux. C’est donc là la forme primitive, la même partout, sauf le volume et la composition chimique des éléments du tissu em- bryonnaire. Mais là se bornent les ressemblances ; dès l’appari- tion des pièces carpiennes et tarsiennes, et de celle des rayons digitifères, les dissemblances se prononcent et ne font que s’ac- centuer au fur et à mesure du développement. La rame nata- toire existe, mais les pièces qui composent la charpente sont autrement ordonnées, dès l’origine. Que ce soit l’effet de l’adap- tation ou d’une cause quelconque, ignorée, le fait.est là. Les segments qui sont internes ou externes chez les penta- dactyles par rapport à l'axe du membre, se disposent sur un plan postérieur chez le porc, les ruminants et les solipèdes. Les connexions sont en parties changées et le principe posé par Geoffroy Saint-Hilaire : #n organe est plutôt anéanti que trans- posé, n’est que relativement vrai. Dès leur apparition, les nodules — 63 — cartilagineux sont groupés dans un ordre déterminé, d'où ré- sultent les dimensions et la forme spéciales variant d’un groupe à l’autre. L’une des conséquences les plus importantes de cette loi consiste dans l'appropriation des parties à l’accomplissement d'actes déterminés, différant nécessairement selon les disposi- tions des parties. M. Ch. Robin a le premier appelé l'attention sur ces phénomènes (1). C’est ainsi qu'on se rend compte du fait que c'est l’ergane qui fait la fonction et non pas la fonc- tion qui fait l'organe, vu que la cause précède l'effet. La seconde loi qui découle de l’étude du développement est la suivante : L'apparition d’un segment inférieur ou externe (distal) est subordonnée non seulement à l’existence du segment supérieur, interne (proximal), mais encore à son degré de déve- loppement. Chez les carnassiers et les rongeurs, particulière- ment chez le cochon d'Inde, le peu de développement du tra- pèze, sa position postérieure, sont en relation intime avec la faiblesse du pouce; chez les porcs, même avec son agénèse. Chez les ruminants et les solipèdes, le peu de développement du cubitus à son extrémité inférieure, sa position postérieure coïncident avec l’atrophie ou l’absence de plusieurs pièces car- piennes et l’agénèse constante du pouce. La cause saisissable des arrêts de développement est donc l'atrophie relative des segments proximaux. Il en est de même de l’absence constante du centrale-carpi que ni Rosenberg, ni moi, nous n’avons jamais pu observer ni chez le porc, ni chez les ruminants, ni chez les solipèdes. Nous voyons donc combien est grande l'influence des parties plus internes, leur position, leur degré de développement sur l'apparition ultérieure de pièces plus externes. M. Robin a in- sisté depuis longtemps (loc. cit., art. Organe, p. 498) sur la part qui reviént à chaque élément, à chaque organe, sur l'appari- tion et la succession des actes organiques qui surviendront plus tard. « L'étude des phénomènes d'évolution nous montre que tout « élément anatomique, tout tissu, ou mieux tout organe premier « qui est né, devient par le fait de son apparition ou de son (4) Ch. Robin. Recherches physiologiques sur l'appropriation des parties orga- niques à l’accomplissement d'actes déterminés. Journal de l’'Anat. et de la Physiol., t. VII, 1870. MÉpre arrivée à un certain degré de développement, la condition de la genèse d’un élément anatomique, d’un tissu d'espèce sem- blable ou différente et par suite d’accroissement ou de la for- mation d’un organe premier nouveau, etc.; 1l devient même, à certaines périodes, la condition du retard ou de Parrêt de développement ou même de l’atrophie de quelque autre partie pendant quil continue à grandir plus ou moins (ba- lancement des organes). Ce fait concourt d’une part à leur donner l’accomodation qui convient à la fonction, et de l’autre au maintien des formes entre certaines limites. . . . . « Toute méthode rigoureuse exige que cette succession de conditions soit logiquement étudiée depuis les premiers phé- nomènes de la fécondation jusqu'à ceux qui ont lieu jusque dans les derniers temps de la vie, hors de là, il est absolu- ment impossible de se rendre compte exactement des phéno- mènes normaux et morbides, même de ceux qui nous appa- raissent comme les plus simples. » En même temps que ces faits d'évolution, qui dominent toute idée préconçue, toute spéculation théorique, il faudrait prendre en considération la composition chimique de la matière organisée, la forme et le volume différents des éléments d’un même système, le tout variable, selon le groupe examiné. « Les ovules, dit M. Ch. Robin (Art. Organe, Dict. Encyclop., p. 497) tout en conservant leurs ressemblances quant à leur structure cellulaire fondamentale depuis les plantes jusqu'à l’homme, diffèrent d'un âge et d’une espèce à l’autre dans ce qui caractérise leur état d'organisation, au point de vue de leurs principes immédiats constitutifs et du mode d’associa- tion moléculaire de ceux-ci. Ils diffèrent en cela les uns des autres au même titre que toute espèce d'élément quelconque comparée à elle-même dans la hiérarchie des êtres. L'ovule diffère autant de la chienne à la brebis, du mammifère à l’oi- seau, etc., que dans sa constitution intime diffère la substance des muscles, etc., de l’un à l’autre de ces animaux. » Quaud ces divers problèmes auront été résolus d’une manière satisfaisante, on se hâtera peut-être moins de produire des gé- néralisations d’après des ressemblances extérieures plus ou moins apparentes. Qu'on veuille bien y réfléchir, en effet : pen- dant que les organes locomoteurs évoluent d’un côté et prennent MD la forme et la disposition que nous connaissons, il se dessine du côté du tube digestif, par exemple, dans les organes de la masti- cation, des différences qui impriment à tout l'être un cachet spécial. Les organes locomoteurs auraient beau être ramenés à un même type, les autres appareils affirmeraient un type diffé- rent. C’est par l'étude du développement et de l'apparition des or- ganes qu'on se rend compte de la façon dont ces derniers, de plus en plus nombreux, de plus en plus compliqués, concourent à la division du travail physiologique (1). De la diversité de forme et de terminaison des extrémités résulte la différence des usages propres à chaque groupe (2). Les résultats que nous a fourni l’examen d’un grand nombre d'embryons et de fœtus des divers mammifères concordent en tous points avec l'opinion que professe depuis longtemps l’émi- nent savant que nous venons de citer : « Chaque animal, dit-1l, (1) Voyez M. H. Milne Edwards. Lecons sur la Phystologie et l’'Anatomie compa- rée, t. I, p. 20. (2) lei se présenterait l'étude des anomalies observées dans la terminaison des membres et en particulier l'augmentation de certaines parties des extrémités. Mais, outre que l’embryogénie de ces monstruosités n’est pas élucidée, les explications qu’on en donne varient selon la doctrine régnante. Les cas de doigt surnuméraire existant sur le côté du doigt unique des svlipèdes sont généralement regardés comme des exemples d'atavisme, en comparaison de ce qui existe sur l’hipparion. Arloing en particulier (Organisation du Pied du Cheval, « Annales des Sc. nat. », 5° série, t. VIII), conclut de l'examen de plusieurs cas tératologiques à la duplicité du doigt médian ebez les solipèdes. Le doïgt principal résulterait de la soudure de deux doigts et la bifidité ne serait qu’un arrêt de développement, J.-E. Boas vient de produire une explication toute différente de ces anomalies. Cet auteur (Bemerkungen über die Polydactylie des Pferdes Morph. larbuch, t. X, fase. 1, 1884) publie plusieurs observations de doigt surnuméraire chez le cheval qu’il considère comme des exemples de pied double ou d’extrémité surajoutée. Il ajoute qu'on regarde également à tort le cinquième doigt qui se développe quelquefois chez le porc comme représentant le pouce des animaux pentadactyles; dans l’un et l’autre cas, c’est un pied surnuméraire incomplètement développé. Les observations de po- lydactylie chez les solipèdes rapportées par Arloing, par Wehenkel, par Hensel, par Wood-Mason, par Ercolani, sont la plupart passibles de la même explication. En d’autres termes, le métacarpien ou métatarsien principal et les deux accessoires existent comme dans les conditions normales, et c’est en dedans du métacarpien ou métatarsien accessoire interne ou externe qu’on observe une ou plusieurs pièces 0s- seuses qui ne sont que le vestige d’un pied surnuméraire incomplètement développé. Ce seraient des monstruosités par excès qui nous semblent devoir être rapprochées des cas de polydactylie qu'on provoque sur les membres des batraciens urodèles et même anoures à la suite des mutilations expérimentales si souvent répétées chez ces animaux depuis Bonnet et Spallanzani (voir Dareste, Production artificielle des monstruosilés, p.213). à 5) € ture Horn à son ou est toujours pour lui « de son existence. » DEUXIÈME SECTION. DÉVELOPPEMENT DU SQUELETTE OSSEUX. CHAPITRE PREMIER. Modes d'ossification. Nous examinerons maintenant les phénomènes de développe- ment qui président à la substitution du squelette osseux au squelette cartilagineux. A quelle époque les premières modifi- cations apparaissent-elles? Sont-elles les mêmes chez les divers mammifères ? L'évolution se fait-elle avec la même rapidité chez tous ? Nous verrons en outre qu’il y a production d'os dans cer- taines parties privées de tissu cartilagineux. La marche de l’os- sification différant dans les deux cas, nous décrirons chacun en particulier. À. Ossification enchondrale. — La production de la subs- tance fondamentale des os et des ostéoplastes dans les segments cartilagineux préexistant aux os de même forme, ne se fait pas d'un coup. Il y a une série de phénomènes successifs marqués par des différences d’aspect de caractères chimiques, et de mo- difications cellulaires amenant peu à peu la substitution de l’os au tissu cartilagineux. Nous n’allons pas donner une description détaillée de la marche de ces phénomènes, n1 traiter un certain nombre de points controversés (1). (1) Pour les détails voyez Ch. Robin. Sur les conditions de l’ostéogénie avec ou saus cartilage préexistant (J. de l’Anat. et de la Physiol., 1864). Id, — Article Os. — Diclionn. encyclop. Pouchet et Tourneux. Histol. humaine, p. 428. Cadiat, Analomie générale, 1. 1, p. 355. D RO Nous n’indiquerons que les faits qu’il est indispensable de connaître pour déterminer la période dans laquelle se trouve tel segment cartilagineux, comparé aux segments voisins. La série des modifications physiques et chimiques, ainsi que l’évolution des cellules qui aboutissent à l’ossification peu- vent s’observer très facilement sur une même préparation. En effet, les mêmes segments cartilagineux sont atteints de haut en bas et dans un certain ordre, de façon qu'une coupe en long qui passe par les phalanges et le métacarpe comprendra les di- verses phases de l’ossification. Examinons par exemple une pa- reille coupe pratiquée sur un métatarsien et l’un de ses doigts chez un embryon de cabiai de 4° de long. Nous commencerons par l’examen de la deuxième phalange qui a une longueur de 0*”,75. Elle est en entier cartilagineuse ; mais tandis que ses extrémités sont simplement transparentes, comme le cartilage hyalin ordinaire, le milieu de la diaphyse présente une réfringence beaucoup plus considérable : c’est une tache laiteuse à la lumière réfléchie, mais claire, brillante, quand on l’examine à la lumière transmise. Observée à un gros- sissement plus fort, elle présente des chondroplastes d’un vo- lume considérable, leur diamètre atteint de 0"",020 à 0,030, tandis qu'aux extrémités de la phalange les cavités cartilagi- neuses n'ont qu’un diamètre de 0°%,004, à 07,008. Celles-ci ne contiennent le plus souvent qu’une seule cellule cartilagineuse; les chondroplastes du centre, au contraire, sont remplies d’une ou de plusieurs cellules en pleine voie de segmentation, fixant moins fortement les réactifs colorants que les premières. Dans le cartilage non modifié, les chondroplastes sont très régulière- ment disposés les uns à côté des autres, et séparés par des in- tervalles réguliers de substance fondamentale, n’atteignant que 0®®,002 à 0,**003. Dans le point central, les cloisons de subs- tance fondamentale se sont élargies surtout dans le sens longi- tudinal de la diaphyse, de façon à figurer des colonnes paral- lèles entre lesquelles lescellulescartilagineuses sont superposées, et séparées par des cloisons transversales beaucoup plus minces que les cloisons longitudinales. De là l'aspect des séries linéai- res figurées par les chondroplastes dans les cartilages au début de l'ossification. Pour caractériser les modifications subies par le centre de la deuxième phalange, nous dirons qu'il est à l’état de OUE prolifération, ou mieux à l'état chondroëde, expression employée par Broca (Bulletin de la Société anatom. Paris, 1852, p. 77). Certains auteurs se sont servis du terme de cartilage sérié (Ran- vier, Traité technique, p. 436) qui est vrai pour les os longs, mais qui ne dépeint plus l'aspect qu'’offrent les os courts du tarse et du carpe. Les segments carpiens d’un enfant de cinq ans, par exemple, présentent un point d’ossification central; la partie ostéoïde est entourée partout d’une zone de 0"®,300 à 0=7400, à l’état chondroïde, dans laquelle on voit, au milieu de la substance fondamentale, des groupes arrondis de 4 à 3 et 4 chondroplastes. Chaque chondroplaste, atteint 0"",040 à 02,050 et contient jusqu’à 5, 6 et 7 cellules cartilagineuses. Si de la deuxième phalange, nous passons à la première du même fœtus, nous constatons que sa longueur est de 1°",95 ; le centre de sa diaphyse est occupé par un point foncé, n’at- teignant pas toute l'épaisseur du segment et ayant un diamètre longitudinal de 0®",40. Il est formé par des traînées opaques circonserivant des aréoles et contenant des chondroblastes an- guleux et hérissés de pointes. Cette apparence opaque provient du dépôt de sels calcaires, sous forme de granulations dans la substance fondamentale carti- lagineuse et déterminant ainsi la disposition connue sous le nom de cartilage de calcification ou de tissu ostéoïde (Broca, loc. cit.), marquant le second stade de l’ossification enchondrale. Aux limites du point ostéoïde, on remarque que les traînées opaques s’avancent plus ou moins dans les cloisons transpa- rentes d'une couche chondroïde de 0°",2, à 0°*,5, quile sépare constamment du cartilage fætal non modifié des extrémités du segment. En passant ensuite à l'examen du métatarsien du même rayon digital, on voit que celui-c1 a une longueur de 2*°,820 et offre les divers états suivants : les extrémités sont à l’état de cartilage fætal, la supérieure longue de 0°",80, et l’inférieure de 0°*,90, Ja diaphyse intermédiaire est occupée par un point d’ossification à l’état ostéoïde d’une étendue de 0"®,880, etséparée de chaque côté du cartilage fœtal des extrémités par une couche chon- droïde de 0"",120. La portion ostéoïde est limitée latéralement par une lame, qui vue dans la glycérine se présente comme un tissu transparent NÉ Et parsemé d’espaces foncés et radiés. C'est la zone hyaline de subs- tance osseuse entourant d’un vrai manchon ou virole osseuse la portion ostéoïde et contenant les ostéoplastes radiés. En co- lorant au picro-carmin, la substance osseuse de la zone hyalinese colore en rouge intense et les cavités osseuses radiées montrent Ja forme anguleuse des cellules osseuses qui envoient des pro- longements dans les canalicules radiés. Les deux faces interne et externe sont tapissées par une rangée de cellules polyédri- ques d’un diamètre de 0®®,015 à 0°",018, contenant un noyau ovoïde atteignant jusqu'à 0®,010 et 0,012. Ces éléments, dits ostéoblastes, sont granuleux et fortement colorés en rouge par le picro-carmin. À partir de l’un des côtés du métatarsien, vers le milieu de ce dernier, on voit, en outre, une tache teinte en rouge par le picro-carmin s’étaler au centre de la portion ostéoïde. En l’examinant à un plus fort grossis- sement, on remarque que c’est une anse vasculaire traversant le périoste, arrivant au centre de la portion ostéoïde et en- voyant des prolongements vasculaires vers l'extrémité supé- rieure et inférieure du point ostéoïde. Partout où se trouvent les vaisseaux, ils sont accompagnés d'éléments particuliers, dits médullocelles colorés vivement en rouge par le picro-carmin. Les vaisseaux sont précédés de lamelles hyalines, teintes en rouge par le picro-carmin et partant de la virole osseuse péri- phérique, limitant ainsi des travées osseuses avec une rangée d’ostéoblastes sur leurs faces. Par l’envahissement progressif de ces derniers, les prolongements osseux s’étendent dans la por- tion ostéoïde et déterminent ainsi des cavités, contenant une anse vasculaire et des médullocelles, et tapissées d’ostéoblastes à la périphérie. C'est ainsi que se fait, au centre, la production des lamelles osseuses avec ostéoblastes, aux dépens de la portion ostéoïde; mais au fur et à mesure de cet envahissement, les travées de cette dernière s'étendent sous forme de stalactites dans le car- tilage chondroïde et celui-ci gagne de plus en plus le voisinage des extrémités articulaires. On voit donc que bientôt la diaphyse tout entière sera cons- tituée par des cavités ou alvéoles osseux. Plus tard les cloisons osseuses formant ces alvéoles s'agrandissent et disparaissent, étant remplacées par la mælle osseuse du canal médullaire, ee tandis que l'os formant la diaphyse résultera de l’envahisse- ment progressif des ostéoblastes, tapissant la surface externe de la virole osseuse (oss. dite sous-périostique). Gräce à cette ossification progressive, les extrémités cartila- gineuses se réduisent de plus en plus ; les unes s’ossifient di- rectement par l'extension du point d'ossification primitif, les autres ne s'ossifient que par la production d’un point d’ossifi- cation indépendant du primitif. Dans ce dernier cas, la dia- physe et l’épiphyse restent séparées par une couche plus ou moins épaisse de cartilage diaphysaire, dit le cartilage syn- chondral (1). Tel est l’état des divers segments squelettiques (métatarse, première phalange, deuxième phalange) chez le fœtus de cochon d'Inde de 4°" de long. On se convainc, par cet examen, que l’ossification procède de haut en bas, qu'elle est à un stade d'autant moins avancé qu’on s'éloigne davantage de la racine du membre. Une étude analogue faite sur des fœtus de porc de 8° de long, de lapin de 6° de long, de mouton de 10°, etc., don- uera des résultats semblables. La marche de l’ossification est la même partout, sauf des différences de volume portant sur les chondroblastes et les ostéoblastes. Elle consiste essentiellement en une substitution de l’os aux cartilages de même forme. Jusqu'ici nous n'avons pas parlé de la troisième phalange ; l’ossification y procède-t-elle de la même façon que dans les segments que nous venons de décrire ? Cruveilhier, d’après Ch. Robin(Art. Os. Dic. Encyclop., p. 41), a montré le premier que pour l’homme, le point d’ossification apparaît sur la phalange unguéale du gros orteil à l'extrémité même du cartilage et non au milieu de la phalangette. Louge et Mer (Sur l’ossification de la phalange unguéale chez l’homme et le singe (Mémoire Soc. Biologie, 1879, et Compt. rendus , 1875), étudiant l’ossification de la phalangette chez l’homme et le singe, ont trouvé qu’autour de l'extrémité calci- fiée de la phalangette, il se forme une lame de substance osseuse qui la coiffe en forme de dé à coudre ou de calotte s'étendant davantage du côté plantaire. Cette lame osseuse proviendrait de l’ossification directe du tissu lamineux embryonnaire, con- (1) Voy Cb. Robin. Aré, Os, p 30. Pict. Enclop. des Sciences méd. Aro clusion adoptée par Pouchet et Tourneux (Histolog. humaine ï p. 446, 1878). L'année suivante, E. À. Schäfer et Dixey (Proceedings of the royal Society of London, vol. XXX), puis Dixey, ibidem, 1880, n° 297, ont insisté de nouveau sur le même fait. D’après ces auteurs, l’ossification sous-périostique débute à la pointe de la troisième phalange, puis elle est suivie de la calaification du bout terminal de la phalangette cartilagineuse. La partie de la pha- lange qui supporte l’ongle est formée par l’ossification sous- périostique et ne provient pas de l’ossification enchondrale. Reprenant cette étude non seulement chez l’homme, mais chez les autres mammifères, voici ce que nous avons observé sur les divers embryons de solipèdes, de ruminants, de rongeurs, de carnassiers que nous avons examinés à ce sujet. L'état du squelette digital est le suivant sur un embryon d'âne de 8% de long. Le centre de la diaphyse de la pre- mière phalange est à l’état de cartilage chondroïde ; la deuxième phalange n’est formée que de cartilage fœtal dans toute sa longueur. Quant à la troisième phalange, qui a une longueur de 1,900, elle est formée dans sa portion interne par un cône cartilagineux triangulaire sur une coupe longitudinale et pa- rallèle à la face antérieure et postérieure. Sa base est représentée par l'extrémité articulaire, et son sommet estterminé en pointe inférieurement. La phalangette est, en bas, à l’état ostéoïde dans une longueur de 02,600 tandis que le reste de la tige est car- tilagineux. La pointe est coiffée par une calotte osseuse épaisse, au mi- lieu, de 0m®,060, dont se détachent en se recourbant en haut des prolongements osseux sous forme de lames. La lame dorsale s'étend en haut sur une longueur de 0,840; la lame plan- taire arrive en haut à un niveau moins élevé, mais dépasse en avant la tige cartilagineuse de 0%,200. La lame plantaire offre latéralement deux prolongements de 0"",480 et se présente, sur une coupe transversale, sous forme d’une plaque très large, située en arrière de la tige cartilagineuse de la troisième pha- lange, qui est entourée sur les côtés et en avant par la lame dorsale sous forme d’anneau osseux (fig. 24, 31, 57). Celui-ci est formé de substance osseuse se colorant en jaune orangé par le picro-carmin (au sortir du liquide de Müller) et LRO de contenant des cavités radiées ou ostéoplastes, dont chacun ren- ferme un ostéoblaste teint en rouge. À la périphérie de cette calotte osseuse s’étend une zone de 0®°,020 d'épaisseur, trans- parente, colorée en rouge vif et la séparant de toutes parts du tissu lamineux embryonnaire. Dans cette zone marginale, on voit des ostéoblastes de 0"®,019, à 0®%,015, pourvus d’un noyau de 0®2,004, à 0%,006. Ils sont situés et comme inclus dans des cavités formées par des trabécules ou prolongements de subs- tance homogène colorés en rose par le picro-carmin. Ceux-ci partent de la substance osseuse constituant la calotte et s’irra- dient vers la périphérie. Ils forment, en s’anastomosant en ar- cades très élégantes avec les voisins, des mailles contenant cha- cune un ou un plus grand nombre d'ostéoblastes. Au delà de cette zone, on passe directement à du tissu lami- neux offrant des éléments embryo-plastiques ordinaires. La zone marginale de la calotte osseuse est formée par une substance, appelée préosseuse (Ch. Robin et Hermann. De l’os- sific. des Cornes caduques et persistantes des ruminants, Comptes rendus, 6 mars 1889, et Journal de l’Anat. et de la Physiologie, 1882), que ses caractères chimiques et physiques distinguent de la substance fondamentale du tissu lamineux. C’est de l’os- séine formée avant le dépôt des granulations calcaires et cir- conscrivant les ostéoblastes. Plus tard les sels calcaires l’enva- hissent sous forme de traînées ou d’aiguilles. Ce que les auteurs avaient décrit sous le nom d’ossification directe aux dépens du tissu lamineux, n’est que l’ossification parsubstance préosseuse, différant de l’ossification enchondrale en ce que l’osséine appa- rait avec ses propriétés, avant les sels calcaires. A l’extrémité des phalangettes, la substance préosseuse forme une couche épaisse de 0*°,020 environ, tandis que sur les bois ou cornes pleines des cervidés mâles et de la columelle ou axe osseux des cornes épidermiques des autres ruminants, elle prolonge, selon MM. Ch. Robin et Herrmann, los naissant sur une longueur et une épaisseur de 1 ou 2 centimètres ou plus chez les premiers; de 4 à 4°° ou environ chez les seconds. Telle est l’origine de l’os dans cette portion terminale de la troisième phalange ; il ne résulte nullement, comme on l’a cru, de l’ossification directe du tissu lamineux. C’est un cas particu- lier de la loi énoncée par MM. Ch. Robin et Herrmann (loc. cit., See p. 215), en ces termes: «Partout où l'os n’est pas précédé d’un « cartilage de même forme, il est précédé par la substance « préosseuse. » Les os du crâne du fœtus, du maxillaire supé- rieur, des cornes des cervidés sont des exemples analogues de ce mode d’ossification. 2 La tige cartilagineuse, formant primitivement toute la pha- langette et dont la partie externe est déjà à l’état ostéoide, s’ossifiera au contraire par ossification enchondrale, comme les autres phalanges. C’est là, la raison de la forme différente de la phalange unguéale examinée soit à l’état cartilagineux, soit à l’état osseux. Nous verrons plus tard comment de la tige cartilagineuse terminée en pointe, résulte la forme en fer à cheval de la phalangette chez les solipèdes. Les faits que nous venons de décrire s’appliquent à tous les animaux que nous avons examinés ; chez l’homme et le singe, Louge et Mer (loc. cit.) l'ont découvert en premier lieu, mais en lui donnant, selon nous, une interprétation erronée. Nous les avons nous-même vérifiés chez les carnassiers (chien, chat), chez le lapin, le cochon d'Inde, le rat, ainsi que chez le porc, les ruminants et les solipèdes. Chez tous ces mammifères la phalangette osseuse résulte de la fusion de deux portions, l’une provenant de l’ossification enchondrale de la troisième phalange cartilagineuse, et l'autre, de la production de substance préos- seuse à l'extrémité terminale de ce segment. Un autre point à signaler, c’est que la calotte de substance préosseuse se produit avant l'ossification enchondrale de la troisième et de la deuxième phalange, tandis que, comme nous l’avons vu, l'apparition des phalanges cartilagineuses suit une marche inverse, la seconde se développant avant la troisième. C'est de cette façon que se produit le point osseux au centre des pièces longues de la partie terminale des membres (anté- rieurs et postérieurs), dont l'extension donne lieu à la diaphyse, et suivant les cas, à une extrémité osseuse. On connaît ce point sous le nom de point d'ossification primitif, se faisant dans un cartilage non vasculaire. Plus tard, une ou deux extrémités de ces segments cartilagi- neux, ainsi que les pièces carpiennes et tarsiennes s’ossifient également. Mais la marche en est différente à certains égards. Le cartilage commence par devenir vasculaire et c’est le long . BN co des vaisseaux sanguins qui le sillonnent que débutent les mo- difications physiques et chimiques annonçant la disparition du squelette primitif. On connaît ces points d’ossification sous le nom de points complémentaires. Is apparaissent comme il suit : autour des vaisseaux ainsi produits, la substance fondamen- tale cartilagineuse prend une plus grande transparence, les chondroplastes s'agrandissent en tous sens, les cellules carti- lagineuses se segmentent. Mais les cloisons de substance fonda- mentale qui limitent les chondroplastes, ont à peu près la même épaisseur partout et déterminent, en se rencontrant à angles plus ou moins aigus, des aréoles qui contiennent un plus ou moins grand nombre de cellules cartilagineuses en proliféra- tion : on voit done que, bien que les cellules cartilagineuses ne soient pas rangées en série, nous sommes au stade d'évolution que nous avons désigné sous le nom de cartilage chondroëde. Les taches claires de l’état chondroïde apparaissent dans les épiphyses et dans les os courts, tous deux vasculaires au centre du cartilage. Elles se réunissent, se chargent de granules cal- caires, par suite deviennent opaques, et passent ainsi à l’état ostéoide. Maïs tout au pourtour du point ostéoïde et à une cerlaine distance de ce dernier, on aperçoit un plus ou moins grand nombre de taches claires, à l’état chondroïde, qui annon- cent que les modifications évolutives précédant l’ossification, s'étendent vers la périphérie. Mais notons que ce n’est pas là un point d’ossification diffé- rent, mais simplement le début de l’envahissement du cartilage par l'ostéogénèse. C'est sans doute pour n’avoir point tenu compte de ces divers stades précédant l'ossification que Serres(1) Rambaud et Renaut (2) ont trouvé, à l'encontre de la plupart des auteurs et de ce que nous avons observé nous-même, plusieurs points d’ossification dans les épiphyses et dans les os courts, là où il n’en existe réellement qu’un seul. Hôtons-nous cependant d'ajouter, que nous avons rencontré quelquefois et nous le signalerons à l’occasion, deux points d’ossification complémentaires bien nets dans certains seg- ments, alors que les segments analogues n’en possédaient qu'un (1) Serres. Des lois de l’ostéogénie, Comptes rendus 1819, et Observations sur le développement centripète de la colonne vertébrale, Comptes rendus, 1861. (2) Rambaud et Renaut. Sur l'origine et Le développement des os, Paris, 1864. Loi — 76 — à seul. Peut-être pourrons-nous donner plus loin la raison anato- mique de ce fait. CHAPITRE IT. Points d’ossification primitifs des extrémités antérieures et postérieures. Chez l’homme, le moment où apparaissent les points d’ossifica- tion primitifs des os longs de l’extrémité antérieure et inférieure a été déterminé avec précision par les anatomistes. Nous em- pruntons l’époque de leur apparition à Sappey : le point d’os- sification se produit, dans la partie moyenne du segment, pour les quatre métacarpiens externes, dans la première moitié du troisième mois. Pour le premier segment du pouce, le point primitif ne se montre que dans la deuxième moitié du troi- sième. Les phalanges sont pourvues également à cette dernière epoque de leur point d’ossification primitif. Dans le tableau ci-joint se trouve indiqué l’état du squelette cartilagineux de l’extrémité antérieure chez un fœtus humain; il permet de suivre la marche de l’ossification primitive. ; 5cm,6 Fœtus humain de —— de long. Métacarpien long de........ HO R a eBn ne 0e mm () dont un point ostéoide de 0nm,5. dre phalange longue de.........::.4 41.0, anne dont un point chondroïde de 0,95. 2e phalange longue de.......... 2er anse (uns à l’état de cartilage fætal. 3e phalange longue de.......... emo Onm,75 à l’état de cartilage fœtal. Pour l'extrémité postérieure, les doigts ont un développe- ment un peu plus tardif que les segments correspondants de la main ; c’est au milieu du troisième mois de la vie intra-uté- rine que les quatre métatarsiens externes montrent leur point primitif. Le premier segment du gros orteil et les phalanges sont éga- lement en retard sur les parties homologues de la main. Leur point d’ossification primitif naît seulement dans la première moitié du quatrième mois de la vie fœtale. STE Le tableau ci-joint indique l'étendue des points d’ossification des métatarsiens et des phalanges chez le même fœtus hu- main de È dont nous avons donné les points d'ossification pri- mitifs à l'extrémité antérieure. 2e métatarsien long de... ............ 3nm 5 dont un point d'ossification de 0®®,65 de long. 1" phalange des orteils, dont un point os- téoïde de... ares ASE le Eee Re Omm,95 Les auires phalauges sont à l’état cartilagineux. Gros orteil : ASP EIRO TO date es ere eee tels ets Se UT 9nm, 50 dont un point d’ossification de Om», 20. 2e segment (complément cartilagineux)...... 4m ,00 3e segment ( — JA CUE den40 Chez les mammifères dont les quatre membres servent à la station et à la locomotion, nous avons toujours constaté que l’ossification se fait simultanément aux membres antérieurs et aux membres postérieurs (comparer fig. 43, 53 et 54). Chat de 6° de long. Métacarpiens : Longueur. Longueur du point d’ossification, état ostéoïde...,...... Orne Extrémité supérieure. .... RS AO EE DR ee 4nmns3 _— IN TÉTICUL ES MER AC 2 En ARE PES Aum,5 1re phalange longue de............... FOOT OS ONB OC gone dont un point central à l’état chondroïde de....... 160 Omm, 30 2e phalänge longue de... 20 8000 0990 : 1Pne40 dont un point central à l’état chondroïde de........ : Omm,25 3° phalange longue de................ JG 3138 quon 10 avec une calotte osseuse de..,.......,.. MORVAN EAR Onm,35 Le pouce est constitué par trois segments : 1°" segment, long de 1°%,50, possède un point chondroïde de 0*®,40 de long. 2° segment long de 0®®,75 cartilagineux. 3° segmeut long de 0°®,925 cartilagineux. Fœtus de lapin de 6°® de long. Métacarpiens : Point ostéoïde...... PR Et; GP PES Fire 2m 00 Extrémité supérieure..." 0e M gum, 50 — inférieure.......... 235.580 HEURE Aum, 80 47e phalange : POI OSEDM ee -. A drtee neue amneOD Extrémité supérieure...... D TE IS Et Un, 80 _— inférieure.......,.. PISE INIUS e0 Oum, 60 ER ERA ET 2 Rs rt REA 7 L, Ha à tx TEA A “0 ; * ST At D la es Ÿ EX 7 JR À NES Meme 2e phalange : Point ostéoïde........ D lala nee SAN a Omm,50 Extrémité Supérieure... tete estate Onn, 50 = nUMCTIEUTE SE RE ER. Omm, 50 3e phalange longue de... ..... MS MAR NE Et OT) 3 dont l'extrémité antérieure osseuse sur une À étendue dés RU at TR Ml 40,20 Foœtus de rat long de 3,5. 4 métacarpiens externes longs de..............,.... 2mn 95 possèdent un point ostéoïde de 02,5. 4° phalange longue de......... see te nd SES acte ler nus a un point chondroïde. 29 phalange longue de........ SUITE Ua se Omn,40 toute cartilagineuse. sephalanceroneuerde ter". HP MERE. RL Onm, 50 présente à l’extrémité terminale une calotte de substance préos- seuse, et le sommet de la tige cartilagineuse est à l’état ostéoïde. Fœtus de cabiai de 4 de long. Patte postérieure.— Les trois métatarsiens sont longs de 2,82 ; le milieu de la diaphyse est occupé par un point ostéoïde de 1**,520, entourée déjà d’une virole osseuse et contient une anse vasculaire. L’extrémité cartilagineuse supérieure — 0°*,80. L'extrémité cartilagineuse inférieure — 0"",90. La 1'° phalange est longue de 17°,25 avec un point ostéoide de 07®,40. La 2° phalange est longue de 0*°,75 avec un point chon- droïde. La 3° phalange est longue de 1°°,20 avec une calotte de substance préosseuse entourant le point ostéoïde terminal de la tige cartilagineuse. Fœtus de porc de 8% de long. — 2 métacarpiens du milieu ont une longueur de 5,25, dont 2°" pour le point ostéoide entouré d’une virole osseuse. — 177,5 pour l'extrémité supérieure cartilagineuse. — 1nm 75 — — inférieure cartilagineuse. 1" phalage des mêmes, longue de 2°°,25, dont 0,35 pour le point ostéoïde, — 1°*, pour l'extrémité supérieure cartilagineuse, 0"",90 — — inférieure cartilagineuse. ET te 2 phalange longue de 1°®,75 pourvue d'un point chondroïde central. 3° phalange longue de 2»*, dont 1** pour la calotte préos- seuse limitant le point ostéoïde terminal de la tige cartilagi- neuse. À Les doigts latéraux, légèrement plus courts, ont leurs di- vers segments squelettiques dans un état de développement analogue. Fœtus de mouton de 10°% de long. — Les deux ergots pré- sentent un seul nodule cartilagineux. Les doigts médians ont les métacarpiens ossifiés dans le tiers de leur partie moyenne. La 1° phalange, longue de 2°,40 a un point ostéoide de À ait à La 2° phalange, longue de 1*°,20, a un point chondroïde au centre. La 3° phalange, longue de 4%,75, possède une calotte préos- seuse de 0°",50 entourant le point ostéoïde de l'extrémité de la tige cartilagineuse. Fœtus de veau de 9°® de long. — Métacarpiens principaux, longs de 97? sont pourvus d'un point d'ossification long de LEE 1'° phalange, longue de 3**, a un point ostéoïde long de 4m, 2° phalange, longue de 1°°,75 possède un point chondroïde central. 3° phalange, longue de 3°", présente une calotte de subs- tance préosseuse de 1*°,25, entourant le point ostéoïde de la phalangette cartilagineuse. Les ergots sont munis de deux nodules cartilagineux non réunis encore par une surface articulaire. Fœtus de cheval de 9°® de long. — Métacarpien médian, long de 87*, dont le point osseux central de 3°", l’extrémité supérieure cartilagineuse de 2°,50 et l'extrémité inférieure cartilagineuse de 27% ,80. 1"° phalange, longue de 2#",95, avec un point chondroïde deg 5; 2° phalange, longue de 1°",95, à l’état de cartilage non modifié. : 3° phalange, longue de 2»,50, avec une calotte préosseuse Ne de 4%m,95 entourant le point ostéoïde de la phalangette carti- lagineuse. Les métacarpiens latéraux ont également un point ostéoïde, dont l'extrémité inférieure n'arrive pas au niveau de ceux du métacarpien principal. Fœtus d'âne de 8°* de long. — État de développement ana- b logue pour le squelette de l'extrémité : le métacarpien principal est ossifié dans le tiers de sa longueur, la première phalange a ua point chondroïde ; la deuxième phalange est complète- | ment cartilagineuse et la troisième présente également la ca- lotte de substance préosseuse. En résumé, chez tous les animaux que nous venons de passer en revue, la marche de l’ossification du corps des métacarpiens et métatarsiens et des deux premières phalanges, se fait à partir de l'extrémité carpienne ou tarsienne vers le bout des doigts. Pour la troisième phalange, nous connaissons le mode différent et la précocité d’ossification de son sommet, suivis plus tard de l'ossification du corps et de l’extrémité articulaire. CHAPITRE II. Ossification du carpe : 1° chez l’homme et le singe; 2° chez les autres mammifères. Les cartilages du carpe s’ossifient tardivement comme les épi- physes, c’est-à-dire le cartilage commence par devenir vascu- laire, et c’est à la suite de la pénétration des vaisseaux sanguins qu'il devient chondroïde, se calcifie (état ostéoïde) et ensuite s'ossifie. Ces divers phénomènes commencent par le centre, c'est-à-dire que l’ossification procède du centre à la périphérie à l'encontre de ce qui se passe dans les points d'ossification pri- mitifs des diaphyses des os longs. Nous insistons particulièrement sur la succession des phéno- mènes qui sout identiquement les mêmes au fond. Nous verrons en effet que les auteurs sont loin d’être d’accord sur le nombre des points d’ossification, et ces opinions partagées nous paraissent Le- uir à la confusion des divers stades dans l’ossification enchondrale. di À » : 2 Ce NOR Nous avons souvent remarqué que le point ostéoïde ou même osseux occupant le centre du cartilage est entouré de plusieurs autres à l’état chondroïde. La raison en est, selon nous, dans la marche même de l’ossification, se faisant dans les cartilages vasculaires. Elle ne procède pas, comme dans les cartilages non vascu- laires, par l'extension graduelle du point chondroïde; c’est à uue certaine distance du point d’ossification, le long des vais- seaux sanguins que débutent les modifications physiques et chimiques aboutissant à l’état chondroïde. Mais remarquons que ces points chondroïdes se réunissent au point central, avant de passer à l’état ostéoide. Nous pensons donc n’avoir affaire qu à un seul point d’ossification, tant que nous ne serons pas en présence de deux nodules à l’état ostéoïide ou osseux, séparés par du cartilage non modifié. Ces réserves faites, passons à l'étude de l’ossification du carpe chez l’homme. Sur un enfant de cinq ans, voici l’état de développement des cartilages du carpe : le scaphoïde, le semi-lunaire, le trapèze, le trapézoïde et le pisiforme sont à l'état de cartilages vascu- laires. Le grand os long de 2** au bord externe, large de 1°°,2 est pourvu d'un point d’ossification long de 1°",5 et large de 0°7,8. L'unciforme long de 1°°,5 et large de 1°" a un point d’ossi- fication de 5°" de large et de 7°" de long. Le pyramidal, qui a un diamètre de 1‘, est muni d’un point d’ossification d’une dimension de 5", Nous voyons donc que l’ossification commence par les carti- lages du bord cubital, par les pièces squelettiques formant la charpente la plus solide de la main. Un second examen pratiqué sur un enfant de six ans et demi nous a donné les résultats suivants : le scaphoïde, dont la plus grande longueur est de 2°" et la plus grande épaisseur de 1°",9, a un point d'ossification de 0*",5. Le trapèze, qui a 13"* de long et 9°® de large, a un point d’ossification à section ovalaire de 47 à 57%, Le trapézoïde, qui a une longueur de 6"" et autant de largeur est pourvu d’un point d’ossification de 3"", Le semi- lunaire, dont la plus grande largeur est de 412" et la plus grande épaisseur de 457%, a un point d'ossification de B, Ego nu Le pisiforme est vasculaire, mais son point d'ossification n’a pas encore paru. Les autres cartilages du carpe, dont nous avons mesuré les points d’ossification sur l'enfant de cinq ans, sont à peu près com- plètement ossifiés sur l’enfant de six ans et demi, sauf une bor- dure cartilagineuse périphérique atteignant 2°° à 3", Aucun de ces cartilages ne nous a offert plus d'un point d’ossification, qui est toujours central. Nos observations concor- dent en tous points avec celles de Béclard (Mémoire sur l’os- téose, etc. Paris, 1813), de Cruveilhier (Anat. descriptive, . 5° édit., 1871), de Sappey (loc. cit.), de Külliker (loc. cit.). Si Serres (Des lois de l'ostéogénie, Institut 1829 et de 1838) admet trois points d’ossification pour le scaphoïde et deux pour le semi- lunaire, si Rambaud et Renaut (loc. cit.) en trouvent deux au scaphoïde et au semi-lunaire, il nous semble, comme nous l'avons déjà fait remarquer plus haut, que cela tient à la confu- . sion des divers stades de l’ossification. C’est ainsi que nous nous expliquons que Rambaud et Renaut aient distingué les centres primitifs d'avec les points et les grains osseux accessoires, ceux- ei n'étant que le premier stade de l’ossification que nous avons désigné sous le nom d’état chondroïde. En spécifiant les phases de l’ossification, on se rend compte des résultats contradictoires au premier abord, auxquels ces auteurs sont arrivés, tandis que, en réalité, leurs recherches ne font que confirmer les observations de la majorité des anato- mistes. Le carpe du jeune macaque que nous avons examiné à cet effet, nous a offert un point d'ossification unique dans chaque cartilage. Seulement l’ossification est beaucoup plus précoce que chez l’homme; du premier au deuxième mois, tous les car- tilages étaient pourvus d'un centre d'ossification. L'ossification a été le sujet de moins de recherches chez les autres mammifères que chez l’homme. Toussaint (loc. cit.) aexa- miné sous ce rapport un certain nombre d'animaux domestiques. Il a signalé l’époque variable de l'apparition des points d’ossi- fication selon l’ordre auquels ils appartiennent. Nous avons considéré à ce point de vue la plupart des mam- mifères qui nous occupent, et voici le résultat de nos observa- tions. Le chien et le chat à la naissance ne présentent aucun point d'ossification complémentaire dans les segments des extrémités. C'est vers la quatrième et la cinquième semaine qu ils commen- cent à apparaître. Chez un chien d’un mois, le pisiforme est pourvu à sa base d’un point d'ossification complémentaire de 3% de diamètre, le sommet est complètement cartilagineux. Les autres pièces du carpe sont vasculaires et il n’y a que le sca- phoïdo-semi-lunaire-central qui présente un point ostéoïde unique à cette époque. C’est seulement au second mois que toutes les pièces en sont pourvues. Nous allons décrire en détail l’état du carpe chez un jeune chien âgé de deux mois. Le scaphoïdo-semi-lunaire-central a une largeur de 201,5 et une hauteur (diamètre antéro-postérieur) de 122" pourvu de trois noyaux d’ossification : l’un externe large de 9" (répon- dant au pyramidal) et en rapport en haut avec la moitié externe du radius,; l’autre interne, en rapport avec la facette articulaire interne du radius; ce noyau d’ossification est large de 11" ; le troisième point d'ossification est antérieur, occupe la région qui s'articule avec le grand os et le trapézoide; ce point est haut de 4" (diamètre antéro-postérieur) et large de 92. Ces trois points d'ossification son(séparés et réunis par une bande cartila- gineuse figurant un trépied, large de 4" à 9m à cette époque. Le pyramidal, le trapèze, le trapézoïde, le grand os, l’unci- forme sont pourvus chacun d’un seul point d’ossification, malgré l'assertion de Chauveau qui prétend que le pyramidal sur un chien de trois mois n’est encore que vasculaire. Le pisiforme a la forme d’un corps cylindrique haut de 16" et large de mm à 8", Il représente une tige à base aplatie articulée avec le pyra- midal et à sommet mousse. Le corps et la base sont pourvus d'un point d’ossification de 9% de hautet occupant toute l'épais- seur de l’os. Le sommet possède un second point d’ossification haut de 32% comprenant toute sa largeur : ces deux points d'ossification sont séparés l’un de l’autre par une plaque syn- chondrale de 17",5 d'épaisseur. Les points d’ossification du pisiforme n’apparaïssent pas en même temps, le premier, occupant la base, naît dès le premier mois et est précédé de cartilage vasculaire, celui du sommet se montre vers le second mois. On a, jusqu’aujourd’hui, assimilé le pisiforme tout entier à l’apophyse achilléenne du calcavéum; yS Rue par ce qui précède, on voit, d’après le mode d’ossification, que le pisiforme est tout simplement l’homologue du calcanéum au tarse. Cette donnée est confirmée par la texture du pisiforme dont le corps à l’état adulte présente une virole de substance compacte de 2% d'épaisseur, entourant un canal central tra- versé par quelques lamelles osseuses et remplies de moellerouge. En d’autres termes, le pisiforme, par son développement et sa texture, se rapproche d'un os long chez le chien. En examinant le carpe d’un chat d'un mois, rous n'avons trouvé qu’un seul point d'ossification dans le scaphoïdo-semi- lunaire, et un autre dans l’unciforme et le cartilage du grand os. Le reste des pièces carpiennes n’était encore que vascu- laire. Cependant Mivart (The Cat. London 1881) a décrit trois centres d’ossification pour le scaphoïde du chat. En effet, un chat de six semaines nous a présenté, dans le scaphoïdo-semi- lunaire, les trois points d’ossification affectant une disposition analogue à celle du même segment chez le chien. Chez les rongeurs (lapin, rat), à la naissance, les cartilages du carpe sont vasculaires, mais aucun point d’ossification n’a paru. C’est de la naissance au second mois que ces cartilages s’ossifient. Sur un lapin de 18 jours, tous les cartilages du carpe, sauf Le trapézoïde et le pisiforme sont pourvus d’un point d'ossification central. Sur un autre de 33 jours, la plupart des cartilages sont complètement ossifiés. Le scaphoïde et le semi- lunaire sont indépendants mais unis solidement l’un à l’autre. Tandis que l’unciforme a 6% de large, le cartilage du grand os est très petit, ce qui semble expliquer l'opinion de Cuvier, qui a regardé l’os surnuméraire (os central) comme résultant du démembrement du grand os. Le central du carpe a un diamètre de 32%, répond en arrière au scaphoïde et au semi- lunaire, et en avant s’intercale entre le grand os et le trapé- zoïde. Le trapèze et le trapézoïde n’ont ensemble qu’une lar- geur de 7%, Le pisiforme est petit, ne possède qu’un seul point d’ossification et cependant aura à l’état adulte la texture d'un os long, formé de substance compacte et pourvu d’une cavité médullaire. Le carpe d’un cochon d'Inde ayant 9 de long huit jours environ avant la naissance, a chacun de ses cartilages pourvu d'un point d'ossification qui a envahi presque toute la pièce SRE EE squelettique — le scaphoïdo-semi-lunaire en a deux. — À a naissance, l’ossification est à peu près achevée. Cette précocité de l’ossification chez le cochon d'Inde, qui appartient au même ordre que le lapin et le rat, est très remar- quable et cet animal nous sert, pour ainsi dire, de trait d'union entre les rongeurs d’une part, et les porcins, les ruminants et les solipèdes, d’autre part. Le fœtus de porc de 27" de long, près de la naissance, a tous les cartilages du carpe munis d’un point d’ossification cen- tral, sauf le trapèze, qui n’est qu’un nodule cartilagineux d’un diamètre de 1" et le pisiforme long de 4" et large de 2m, Ces deux cartilages sont cependant vasculaires. Le mouton à la naissance présente un point d’ossification dans chaque cartilage de la rangée supérieure du carpe, le pisiforme y compris, qui est sans relation avec le carpe. L'unciforme et le cartilage du grand os n’ont également qu’un seul point d’ossification. Le trapézoïde, long de 3" et large de 1% à un point d'’ossification central de 42", Chez le fœtus de cheval à la naissance, tous les cartilages du carpe sont en pleine ossification et comme l'indiquent Chauveau et Arloing, chacun s’ossifie par un seul point, malgré le grand volume de ces diverses pièces. Le cartilage du grand os, par exemple, atteint un diamètre transversal de 3°%,6 et un dia- mètre antéro-postérieur de 3°, CHAPITRE IV. Points d’ossification complémentaires des doigts. Tel est l’état du squelette chez les divers fœtus de mammi- fères que nous avons eu l’occasion d'examiner, sous le rapport de l’ossification ; comme nous n’avons pas eu à notre disposi- tion une série de fœtus de plus en plus âgés pour chaque groupe, nous avons pensé suppléer en partie à l'insuffisance des moyens par une mesure exacte de la longueur du point d’os- sification dans chaque segment, ainsi que par l'indication pré- cise du stade de l’ossification. On pourra facilement en déduire l’époque approximative de l’apparition même des premières modifications annonçant la substitution de l'os au squelette primitif. G On voit, d’après les tableaux que nous avons donnés plus haut, que les os longs des extrémités (métacarpiens, métatar- siens et phalanges) se développent par un point d’ossification primitif dans un cartilage non vasculaire tant pour l’homme que pour les mammifères que nous avons observés. Pendant la vie fœtale, ces points primitifs en s’étendant, produisent la dia- physe des os précédents, et souvent une ou deux épiphyses. Mais le plus souvent ils ne suffisent pas à l'ossification de tout le segment et alors il apparaît plus tard un ou plusieurs points d’ossification complémentaires qui, comme nous l'avons indi- qué p. 15, sont précédés partout de la vascularité de la portion du cartilage dans lequel ils se produisent. L'étude des points d’ossification complémentaires pour les métatarsiens, les métacarpiens et les phalanges chez l’homme, a occupé un grand nombre d'observateurs et cependant il existe encore quelques points controversés. C'est ainsi que Sap- pey et la plupart des anatomistes n’ont trouvé qu'un seul point complémentaire produisant l’épiphyse inférieure des quatre métacarpiens et métatarsiens externes, le point pri- mitif formant par son extension graduelle le corps de l'os et son extrémité supérieure. De même les phalanges, ainsi que les trois segments du pouce se développent par un point primitif qui produit le corps de l'os et l'extrémité infé- rieure, et par un point complémentaire pour l'extrémité supé- rieure. Rambaud et Renaut (Origine et développement des os, 1864,) décrivent deux ou plusieurs points d’ossification com- plémentaires pour les épiphyses des phalanges, qui se réunis- sent plus tard. Schwegel avançait même (Entwicklungsgesch der Knochen des Siammes und der Extremität. Wiener Sitzuns- berich, 1855, t. XXX, p. 337) que toutes les phalanges et tous les métacarpiens sont pourvus de points complémentaires aux deux extrémités. Nous avons pratiqué plusieurs examens de squelette des extrémités d'enfant de cinq à six ans, et nos résultats sont parfaitement d'accord avec les données de Sappey qui a multi- plié ses recherches de telle façon que ses observations méri- tent toute confiance. AS Le point complémentaire des quatre métacarpiens externes se montre, d'après M. Sappey, de cinq à six ans et se soude chez la plupart des individus de seize à dix-huit ans. Le point complémentaire des phalanges de la main naît de six à sept ans et se soude au corps de seize à dix-sept. Quant à l'extrémité postérieure, le point complémentaire se montre, à quatre ans, pour les quatre métatarsiens externes et se soude de seize ans à dix-sept ans, et de trois ans et demi à quatre pour les phalanges desorteils pour se souder de quinze à dix-sept ans. Telles sont l'époque de l’apparition, la soudure et l'endroit du développement des points complémentaires chez l’homme. La marche de l’ossification chez les mammifères n’a pas été l'objet d’une étude aussi suivie que chez l’homme. Ni les points primitifs, ni les points complémentaires n’ont été déterminés avec la même précision ; on ne connaît même, pour la plupart des segments de l'extrémité, ni leur nombre ni l’époque de leur apparition, ni leur soudure. On sait cependant depuis longtemps, que l’époque de l’appa- rition des points complémentaires varie notablement d’un ani- mal à l’autre. Sanson (cité par Chauveau et Arloing, p. 21, loc. cit.), a cru voir une relation étroite entre l’évolution des os et celle des dents. M. Toussaint, dont nous n’avons pu connaître les observations que par ce qu'en disent Chauveau et Arloing, a fait, pour nos animaux domestiques, l'étude la plus complète de l’ossification, quoique à un autre point de vue que nous. Il envisage l’en- semble du squelette et il arrive à la conclusion que la sou- dure des épiphyses ne coïncide pas avec l’éruption dentaire. Le jeune macaque nous a offert pour l'extrémité anté- rieure et postérieure la même disposition, ainsi qu'un dé- veloppement analogue des points d’ossification complémen- taires pour les quatre métacarpiens ou métatarsiens externes, de même que pour les phalanges de ces rayons digitifères. Insistons sur le point complémentaire de la phalangette, qui existe comme chez l’homme; chez le singe que nous avons examiné, nous n’en avons trouvé qu'un seul pour la troisième phalange des quatre derniers métacarpiens et métatarsiens : il avait un diamètre transversal de 1%, une hauteur de 0"®,40 et — 88 — était séparé du corps de l’os par une plaque synchondrale de 01802 | Chien de 2 mois. — Le métacarpien de l’index est long de 4°%,9, le point d’ossification complémentaire à l’extrémité inférieure est long de "7; la plaque synchondrale a 0,8. Ar phalange. — Longue de 17°. Le point d’ossification à l'extrémité supérieure est long de 27", séparé du corps par une plaque synchondrale de 0*,5. 2° phalange, longue de 10°*, Le point d’ossification com- plémentaire à l'extrémité supérieure de 1,5 de haut, séparé du corps par une plaque synchrondrale de 47",4 d’épaisseur. 3° phalange, longue de 14" à la face postérieure, de 114®7 à la face antérieure. Elle n’est pourvue que du point d’ossifica- tion primitif, qui s’est étendu sur l'extrémité supérieure de telle sorte que le cartilage articulaire n’a plus qu’une épaisseur de 17% au milieu; de 2"* à la pointe postérieure. Le chat âgé d’un mois n’a pas encore les points d’ossification secondaires des métacarpiens et des métatarsiens ni des pha- langes. Sur un chat de deux mois, ils sont bien développés. Les mé- tatarsiens sont longs de 3*,3, les points d’ossification complé- mentaires occupant l'extrémité inférieure ont une hauteur de 3,5 avec une plaque synchondrale de 0°°,5 d'épaisseur. La 4re phalange est longue de 11°. Le point d’ossification secondaire à l'extrémité supérieure est haut de 0"",6 et com- prend toute l'épaisseur du segment ; la plaque synchondrale est de 02,95 de haut. 2° phalange, longue de 9%, le point d’ossification secon- daire à l’extrémité supérieure est haut de Onm,5. 3° phalange, longue de 7°* ; il n’y a qu’un seul point d’ossi- fication, qui est le primitif. Le cartilage articulaire n’a plus qu'une épaisseur de 07,30. Le lapin de 18 jours a le métacarpe, le métatarse et les pha- langes dans l’état d’ossification suivant : Le 2° métatarsien, par exemple, a une longueur de 18°; un seul point d’ossification complémentaire long de 2** occu- pant l’extrémité inférieure et séparé du corps de l'os par une plaque synchondrale de 4" de haut. La 1* phalange, longue de 8®®, possède à son extrémité su- — 89 — périeure un point d'ossification complémentaire de 1°" séparée par une plaque synchondrale de 0,5 du corps de l'os. La 2° phalange longue de 5°* à également son extrémité supérieure occupée par un point complémentaire de 07,5 avec une plaque synchondrale de 0°°,5. La 3e, longue de 7, n’a que le point d'ossification primitif arrivant jusqu'à 0,5 près de la cavité articulaire. Chez le cochon d'Inde de 9°? de long, 8 jours avant la nais- sance, le métacarpe et les phalanges sont pourvus de leurs points d’ossification secondaires. Métacarpien, 7°* de long, 5"* pour le corps et l'extrémité supérieure ; 22m pour l'extrémité inférieure pourvue d’un point d’ossifica- tion secondaire de {mm 1° phalange, longue de 4°°,5, dont 4m" pour l’épiphyse su- périeure pourvue d’un point d’ossification de 0,50, ostéoïde. 2° phalange, longue de 2m; point ostéoïde de l’extrémité supérieure ovalaire haut de 0,30 et plaque synchondrale de 0mm,20, 3° phalange, longue de 4m complètement ossifiée par l’exten- sion du point d’ossification primitif, sauf le cartilage articulaire épais, au milieu de 0®®,10, et, sur le prolongement antérieur et postérieur, de 0nm,25, Chez le fœtus de porc de 27° de long, les os longs des ex- trémités antérieures et postérieures sont pourvus de leurs points d’ossification complémentaires, en même nombre et dans les mêmes rapports que chez les animaux que nous ve- nons de passer en revue. Les deux métacarpiens médians, ainsi que les phalanges qui les suivent étant plus volumineux que les latéraux, possè- dent des points d’ossification plus étendus. Les premières phalanges, par exemple, ont les points d’ossifi- cation complémentaires à l’état ostéoïide, d’un diamètre transver- sal de 422,75 et d’une hauteur de 0,50 pour les doigts mé- dians, de 02%,50 de large et de 0m,10 de haut pour les doigts latéraux. Les deuxièmes phalanges n’ont à l'extrémité supérieure que des points chondroïdes séparés du corps de l’os par une épaisseur de 0®®,30 à 0®,4 de cartilage non modifié. Era CORRE SE ESSOR A Let Sas PAS. — 90 — La 3° phalange ne possède que le point d’ossification pri- mitif. | Chez le mouton à la naissance, long de 52°?, la patte posté- rieure a une longueur de 14° à partir de l'articulation tarso- métatarsienne. L’os canon résultant de la fusion des deux métacarpiens mé- dians, a une longueur de 90" ossifié sur toute sa longueur. Le cartilage articulaire supérieur a une épaisseur de 322; l’extré- mité supérieure s’est formée par l'extension du point d’ossifica- tion primitif. L'épiphyse inférieure s’est formée par un point d’ossification complémentaire, elle est longue de 1°,5 et large de 19,9, sé- parée encore par un cartilage synchondral de 12,5 d'épaisseur, le cartilage articulaire inférieur a une largeur de 22, Le cartilage synchondral ne figure pas une plaque droite, mais il est sinueux et sa face inférieure a une double convexité en avant et en ar- arrière, et, sur la ligne médiane présente une concavité regar- dant en bas. La surface supérieure a une configuration inverse. La première phalange a une longueur de 21%; son extrémité supérieure présente un point d'ossification secondaire large de {9nm et long de 3". I] présente la même figure sinueuse d’a- vant en arrière, la concavité du milieu de la surface supérieure et la convexité opposée descendant plus bas qu’à la périphérie. La 2° phalangea une longueur de 13"*. Le point d'ossification complémentaire occupant l'extrémité supérieure a une épaisseur de 3wm et une largeur de 9%, la plaque synchondrale a une épaisseur de 1", avec la même forme excavée au centre, la convexité tournée en bas vers la diaphyse. Ea 83° phalange a la figure d’un triangle à bord supérieur long de 45"® presque droit à bord inférieur long de 2"; elle offre un prolongement en arrière du côté de l'os sésamoïde,. Il n’y a pas de plaque synchondrale, ce qui indique que la pha- lange unguéale s’est ossifiée par le point d’ossification primitif. Le cartilage articulaire a une épaisseur de 1%%,5 en avant et au milieu, et sur le prolongement inférieur et postérieur de la face inférieure, l’épaissseur du cartilage est encore de 3%, mais sans trace de point d'ossification secondaire. Sur un veau d'un mois, les points d'ossification sont au même nombre que chez le mouton à la naissance. Les cartilages — 91 — synchondraux se présentent encore sous forme de lignes trans- parentes entre les diaphyses et les épiphyses. La 3° phalange manque, comme sur le mouton, de point d'ossification complé- mentaire. Poulain de trois semaines. — Pied postérieur. Longueur du calcanéum au bout du pied............. 90cm, 00 MORT SR a MAT ne ae de tete ee RIRE LEARN e 25cm, 50 Aiphalinee”. HSIEUS QU MAEIAQUR SR 6cm 00 Besphalipe Ur JOLIS LILAS IN NTUL. RS ASS 3cn ,00 HAE RRQ. LE Re ARR 4:m,20 Hnfalonau mélAlarse.. 4 AN en ane ee nt ie 40cm,50 Point d’ossification complémentaire inférieur du méta- SO me El SE io der re desc int y (L Plaque synchondrale 100 TER RUE IN A5 0cm,20 Cartlase arliculaires sel. gere arovréhik one Era cm, 30 La convexité de la plaque synchondrale est inférieure : Cartilage articulaire supérieur (du métatarsien prin- PAST. 20e aude Dies eaie een Cle Ocm, 60 contenant trois points d’ossification de 4"® d’épais- seur et d’une étendue antéro-postérieure de....... em, 5 {re phalange. — Point d'ossification complémentaire supérieur de 4om de haut. — Point d’ossification inférieur de 5" de haut, plaque synchondrale de 4%», 2° phalange. — Paint d'ossification complémentaire supérieur de 32e d'épaisseur, plaque synchondrale de 4%, — Point d’ossiti- cation complémentaire inférieur de 2", il reste un point de car- tilage synchondral au milieu d'une étendue de quelques milli- mètres. 3° phalange, — Sur le côté, cartilage articulaire épais de 57, au milieu, de 27", Le métalarsien semble posséder à son extrémité supérieure plusieurs points d’ossification complémentaires, cependant la plâque synchondrale épaisse de 2", est traversée partout par les vaisseaux sanguins allant du corps au point d’ossification supérieur. Aux phalanges aussi, la plaque synchondrale de 4m" d'épaisseur est traversée par les vaisseaux sanguins. La 2° phalange du cheval à la naissance à une longueur de 2,5, un diamètre antéro-postérieur de 2% et un diamètre latéral d’égale longueur, elle ést pourvue de trois points d’ossification complémentaires le primitif occupant le corps a une longueur de 1%; le supérieur de 3%, l’inférieur de 27%, séparés du primitif par des plaques synchondrales de 19, la supérieure occupant — 92 — encore toute l'étendue antéro-postérieure, l’inférieure n’existant plus qu'au milieu de la phalange, le reste ayant été envahi par l’ossification. La figure 55 représente le siège des points complémentaires tels qu'ils se produisent sur les métacarpiens, les métatarsiens et les trois phalanges chez tous les mammifères, sauf Les soli- pèdes, la troisième phalange de l’homme et du singe exceptée, la phalangette des solipèdes y comprise. CHAPITRE V. Ossification du tarse. Chez l’homme, les cartilages du tarse offrent une évolution plus rapide que ceux du carpe. C’est à un an que se montre le point d’ossification du grand os; du douzième au quinzième mois, celui de l'os crochu; celui du pyramidal de deux ans et demi à trois ans; celui du semi-lunaire de quatre à cinq ans; celui du trapèze à cinq ans; celui du scaphoïde à cinq ans et demi; celui du trapézoïde à six ans; celui du pisiforme enfin, de huit à dix ans (Sappey). Pour le tarse, par contre, le calcanéum présente, vers le centre de son corps, un point d’ossification déjà au milieu du sixième mois de la vie intra-utérine (Cruveilhier, Sappey). Nous avons aperçu un point ostéoïde de 1° détendue au milieu du cal- canéum d’un fœtus de Z de long. Outre ce point d’ossification primitif, le calcanéum, de huit à dix ans, est pourvu vers le milieu de son extrémité postérieure d’un point complémentaire. Cette épiphyse se soude vers seize ans. L’astragale possède égale- ment son point d’ossification du cinquième au sixième mois (sui- vant Cruveilhier, ou à la naissance seulement selon Sappey). Celui du cuboïde se montre à six mois; celui du troisième cunéiforme à un an; celui du second à trois ans. Ceux du pre- mier cunéiforme et du scaphoïde naissent de trois à quatre ans. Comme résultat général, on voit donc que l’ossification des cartilages du tarse est près de sa fin, quand elle vient de débuter seulement sur certains cartilages du carpe. Chez le fœtus de gibbon de six mois les pièces tarsiennes sont CN plus avancées que les cartilages carpiens qui ne sont que vas- culaires; toutes sont pourvues d’un seul point d’ossification. C’est le deuxième cunéiforme qui possède le plus petit à l’état chon- droïde seulement. En outre, le calcanéum long de 4°" n’a qu’un seul point d'ossification dans sa partie moyenne; la portion achilléenne est cartilagineuse. Un singe macaque plus âgé (quel- ques mois après sa Daissance), montre un point d'ossification secondaire dans la partie achilléenne avec une plaque synchon- drale épaisse de 12,5. Chez le chien et le chat, l’ossification se fait également à la même époque, pas plus rapidement aux membres postérieurs qu'aux membres antérieurs, chez l’un et l’autre, de un à deux mois. Sur le chien et le chat d’un mois, il n’y a que le cal- néum et l’astragale qui soient pourvus de leur point d’ossifi- cation ; le cuboïde, le naviculaire et le cunéiforme ne sont en- core que vasculaires. Le calcanéum, à un mois, ne possède que le point d’ossification du corps chez le chat et le chien ; à deux mois, chez les deux, il y a un point d’ossification secondaire avec une plaque synchondrale à la partie achilléenne. Chez le lapin de cinq à six jours, l’ossification n’est pas plus avancée au tarse qu’au carpe. Le lapin de 33 jours possède un point d’ossification secon- daire d’une étendue de 2"® à la partie achilléenne du calcanéum. Celui-ci, long de 1°%,5, épais de 6%, est pourvu d’une cavité médullaire de 2®® d'épaisseur remplie de moelle rouge et d’une longueur de 5%; l’épiphyse postérieure a 5m de long, et l’extré- mité antérieure, à également. La virole osseuse entourant la ca- vité médullaire est formée de substance compacte. Chez un lapin adulte, le calcanéum, long de 24,5, a un canal médullaire long de 1°%*, rempli de moelle rouge et est limité à chaque extrémité par une épiphyse spongieuse. La saillie achil- léenne dépasse en arrière le tibia de 1°. Le corps de l'os est formé de substance osseuse compacte avec des canaux de Havers. Chez le chien, le calcanéum commence à présenter une cavité médullaire, comme chez le lapin, avant son ossification com- plète. Sur le chien adulte, le calcanéum, long de 3°" en moyenne, et épais de 1°, est pourvu d’une cavité médullaire longue de 1%, entourée de substance osseuse compacte et offrant un ca- libre de 3mn, — 94 — En résumé, le calcanéum a chez le lapin et le chien le déve- loppement et la texture d’un os long. Pot Nous rapprochons ces faits du phénomène suivant, rapporté par Cruveilhier. En parlant de la texture des os tarsiens (loc. cit.), qui tous sont formés de tissu spongieux entouré d’une couche de tissu compacte, il ajoute en note : « J'ai remarqué que, dans certains cas de tumeur blanche de « l'articulation tibio-tarsienne, le calcanéum présentait dans « son intérieur une cavité analogue à la cavité médullaire des « os longs. Cette disposition doit être considérée comme un « fait tout à fait anormal. Cefte cavité serait normale suivant « quelques auteurs et se formerait dans un àge avancé, comme « la cavité centrale du col du fémur. » Nous avons examiné à cet effet le calcanéum de plusieurs sujets humains de cinquante à soixante ans, mais nous avons trouvé cet os toujours formé de substance spongieuse. De nouvelles recherches sont nécessaires pour élucider la question chez l'homme. Chez le cochon d'Inde de 9% de long, huit jours environ avant la naissance, le tarse a toutes ses parties envahies par l’ossifica- tion, sauf un mince bord cartilagineux. Le calcanéum possède déjà son point épiphysaire d’une étendue de 422 avec cartilage synchondral de 4m", Chez le cochon d'Inde à la naissance, les cartilages tarsiens sont ossifiés comme les cartilages carpiens au membre antérieur et le calcanéum est pourvu de son point d’ossification secon- daire à la partie achilléenne, mais la plaque synchondrale a en- core une épaisseur de 0,6. Le porc de 27% de long a les cartilages du tarse pourvus chacun d’un point d’ossification comme ceux du membre anté- rieur, mais l'extrémité achilléenne du calcanéum est complète- ment cartilagineuse sur une étendue de 42, Un fœtus de mouton de 38‘ de long, couvert de poils, a le calcanéum pourvu de ses deux points d’ossification, l’épi- physaire d’un diamètre de 22 avec une plaque synchondrale de 422,5. L’astragale, le cuboïde et le naviculaire sont presque complètement ossifiés ; ces deux derniers sontséparés par un pont de substance cartilagineuse de 12%,5 d'épaisseur. — Plus tard, le cuboïde et le naviculaire se fusionnent en une pièce unique. ru L'ossification à paru dans le grand cunéiforme long de 5m; jene vois pas encore de point d'ossification dans l’autre cunéiforme. Un fœtus de veau de 40°, sans poils, a les cartilages du tarse vasculaires, sauf le calcanéum dont le corps est envahi par un point d’ossification de 1° de long et l’astragale qui a un point ostéoïde, au centre, de Omm,5, Un chevreau de trois semaines présente les mêmes points d'ossification complémentaires que le bœuf et le mouton. A cet âge, il persiste une plaque synchondrale de 1"% d'épaisseur entre les épiphyses et les diaphyses des divers segments. Le carpe et le tarse sont ossifiés, sauf une mince bordure car- tilagineuse de 172 sur chaque pièce osseuse. Le calcanéum, long de 4°" et épais de 1%, offre une particu- larité que nous avons signalée chez les carnassiers et les ron- geurs : elle consiste en la présence d’une petite cavité médul- laire longue de 1°", dont la surface interne est lisse et qui est remplie de moelle rouge. Le fœtus de cheval à la naissance, a le tarse presque complète- ment ossifié. Toutes les pièces tarsiennes ne montrent qu'un seul point d’ossification, si ce n’est le calcanéum qui en possède deux dont le postérieur, occupant l’extrémité achilléenne, a une longueur de 2° et une hauteur de 5", Tandis que les points d'ossification ont envahi presque en entier toutes les autres pièces tarsiennes, celui du petit cunéiforme n’occupe encore que sa moitié supérieure. CHAPITRE VI. Pouce des membres antérieurs et postérieurs : 1° Homme; 2° Singe; 3° Carnassiers; 4° Rongeurs. Jusqu'ici nous n’avons considéré que les rayons digitifères pourvus de quatre segments, un métacarpien ou métatarsien, suivi de trois phalanges chez les mammifères tels que l’homme, le singe, les carnassiers, le lapin, le rat; dans ces animaux, ce sont les quatre métacarpiens et les quatre métatarsiens externes. Chez le pore, il y en a quatre également, deux plus forts, les Op) Ce deux médians, et deux moins développés, les doigts latéraux et postérieurs. Chez les ruminants (bœuf, mouton) il en existe deux, quoique les métacarpiens et les métatarsiens se soudent plus tard en une pièce unique, l’os canon. Chez les solipèdes, on n’observe plus qu’un seul rayon digitifère complet. Mais outre ces doigts, qui offrent tous une constitution iden- tique, qui se développent segment par segment, d’une façon analogue, nous avons déjà vu qu'il existe chez ces divers,ordres des doigts connus sous le nom de pouce et d’ergot. Nous allons maintenant examiner de quelle manière les points d’ossification complémentaires y apparaissent, leur nombre et leur disposition. Chez l’homme, le pouce du membre antérieur, le gros orteil du membre postérieur, possèdent trois segments cartilagineux, dont nous connaissons le développement des points d'ossifica- tion primitifs. Quant aux points complémentaires, Meckel (Traité d'Anatomie comparée, trad. fran., t. IN, p. 199) est le premier auteur, que nous sachions, ayant noté que le segment supérieur est pourvu d’un point d’ossification à sa base, comme les pha- langes, et non à sa tête articulaire comme les métacarpiens. Tous les anatomistes qui l’ontsuivi n’ont fait que confirmer ce résultat. Ce point épiphysaire se montre, pour le pouce, à la fin de la septième année, et se soude de seize à dix-huit ans; et pour le gros orteil, à quatre ans, et se soude de seize à dix-sept ans. Les deux autres segments, moyen et externe, s’ossifient à la même époque et d'une manière analogue à la phalangine et à la phalangette des autres doigts. Chez le jeune macaque, les trois segments du pouce et du gros orteil ont un développement de tous points identique à celui de l’homme. En outre, nous avons observé au premier segment du gros orteil une particularité très intéressante : son extrémité supérieure haute de 12% au milieu, et de 2% sur les côtés, était pourvue de deux points d’ossification complé- mentaires, à l’état ostéoïde, l’un ayant un diamètre de 02,75 et l’autre de 022,40, séparés l’un de l’autre par un intervalle de 4" de cartilage vasculaire. Une plaque synchondrale épaisse de 0m 5 existait entre eux et Le corps de l'os. Le premier segment du pouce n'était muni que d’un seul point d’ossification complémentaire, ainsi que les deux phalanges suivantes au membre antérieur et au membre postérieur. PA LS Pour les carnassiers et les rongeurs, nous allons passer suc- cessivement en revue le membre antérieur, puis le membre postérieur, à cause du développement plus ou moins complet et différent du pouce dans l’un et dans l’autre. Chez le chien de 2 mois, le pouce du membre antérieur est formé de trois segments : le supérieur, articulé avec le tra- pèze est long de 2° et est pourvu d’un point d’ossification pour le corps et l'extrémité inférieure, et d’un autre point pour l’ex- trémité supérieure ; ce dernier a 3"® de haut et est séparé de l'autre par une plaque synchondrale de 0,5 (voir fig. 21). La deuxième phalange du pouce a une longueur de 92% sur sa face antérieure, et de 12" sur sa face postérieure, ce qui tient au prolongement de cette face sur le condyle de la première phalange. Mèmes points d’ossification que pour la première phalange : un pour le corps et l'extrémité inférieure, et un supérieur pour la base. La troisième phalange est triangulaire à sommet antérieur, longue de 5% à Ja face antérieure, et de 6m à la face posté- rieure. Elle ne possède qu’un seul point d’ossification pour le corps et l'extrémité supérieure, Chez le chat de 2 mois, le premier segment du pouce est long de 8" et offre deux points d’ossification analogues à ceux que nous avons constatés chez le chien. Les deux segments suivants s’ossifient comme chez ce dernier (fig. 21). Chez le lapin de 18 jours les phénomènes sont tout autres. Tandis que l’index a une longueur de 2°,6, dont 142% pour le métacarpien, le pouce est long de 1%, son premier seg- ment ne dépasse pas 2225 et est pourvu du seul point d’os- sification primitif, qui s’étend en haut jusqu’à 0,95 de la base, et jusqu’à 0% 1 du sommet de l'os. Nous avons vérifié sur le lapin âgé de trente-trois jours que jamais ce segment ne montre un point d'ossification complémentaire (fig. 20). Le deuxième segment du pouce chez le lapin de 18 jours est long de 22% et possède à sa base un point d’ossification complémentaire haut de 0®%,6 séparé par une plaque synchon- drale du point d’ossification primitif. Le troisième segment long de 5,5 s’ossifie comme les pha- langeties des autres doigts par l'extension du point d’ossifica- tion primitif. 7 PAS NES Nous ignorons comment les choses se passent chez le rat pour l'ossification des segments du pouce, les sujets de l’âge voulu nous ayant manqué ; il est probable que les phénomènes sont analogues à ceux que nous venons de décrire chez le lapin. Le pouce chez l’adulte n’a en effet qu’une longueur de 4% de long et possède trois segments osseux, tandis que l'indicateur a une longueur de 12"2 dont 6 pour le métacarpien. Les segments du pouce ont chacun une longueur : Le premier, de 14m. Le second, de 2m, Le troisième, de mm, Chien à la naissance. — Pouce postérieur. à segments : 1 segment s'articule avec le premier cunéiforme : Extrémité articulaire supérieure longue de......... 30, 00 Pomtidossification lons de Re EEE Annres Extrémité articulaire inférieure longue de.......... quo 2e segment : Extrémité articulaire supérieure longue de......... Omm,75 Point d'ossification long de:...,1.. 01. 2iteshantiut Onm,75 Extrémité articulaire inférieure longue de.......... Onm,5 BnDalanse l0neUP de saone eee eee gmm, 00 Complétément ossifiée sauf l'extrémité articulaire sur HRCMONEUEUTIUR PAC ere CR ETC Aer. LES Sur un chien d'un mois provenant de la même portée que le précédent, la paite postérieure a un pouce formé de trois seg- ments : le premier a une longueur de 2% dont la portion interne, occupée par le point d’ossification, a 1" d’étendue, la portion externe cartilagineuse articulée avec le deuxième segment long de 4% dont le corps est osseux sur une étendue de 2%n: le troisième segment ou phalange unguéale est long de 6" dont 5 pour la pointe et le corps à l’état osseux; et et 4% pour l'extrémité articulaire cartilagineuse. Le pouce n’est relié au tarse que par les tendons fléchisseurs et extenseurs du doigt entouré de tissu cellulaire. Cette distance est de 7", Le premier cunéiforme a une longueur de 4%; même position que dans tous les tarses à la partie interne du deuxième cunéiforme et à la face interne du premier métatarsien. Donc, de la naissance au premier mois, la diaphyse du premier s’est divisée en deux par résorption de la partie moyenne : la portion inférieure re- = A2 présente seule le premier segment du pouce, la portion supé- rieure, longue de 3% fait corps avec le premier cunéiforme et, là où il y avait articulation nette à la naissance avec le premier cunéiforme, il existe une ligne blanchâtre indiquant que l’arti- culation est en train de disparaître par soudure. Quant aux chiens qui n’avaient extérieurement aucune trace de pouce à la patte postérieure, j’en ai disséqué à la naissance et à l’état adulte, et j'ai trouvé des cas différents : les deux cu- néiformes externes avaient leurs rapports normaux avec le pre- mier et le deuxième métatarsien; aussi bien chez les fœtus que chez l'adulte. Le premier cunéiforme, tantôt était petit, placé à la partie interne et postérieure du deuxième cunéiforme, et alors il n’était suivi d'aucune pièce osseuse, tantôt il avait sa place normale en dedans de l’extrémité articulaire supérieure du premier métatarsien ; dans ce cas il était suivi par une pièce osseuse, longue de 6" et large de 5%, et articulé avec le pre- mier cunéiforme. Sur un chat adulte j'ai trouvé le même fait : le premier cunéiforme ayant sa place normale, long de 6" et large de 22, situé en dedans du deuxième cunéiforme et de l’ex- trémité articulaire du premier métatarsien. L’extrémité infé- rieure du premier cunéiforme s’articulait avec un osselet long de 5%, large de 2, terminé en pointe le long de la face in- terne du premier métatarsien. Chez le chien, le pouce postérieur peut se développer complè- tement, c’est-à-dire présenter trois segments analogues à ceux du pouce antérieur, ou bien son premier segment s’atrophie par le milieu, l'extrémité supérieure se soude au premier cunéiforme, et son extrémité inférieure se fusionne avec le deuxième seg- ment. Un troisième cas nous est offert par certains chiens, par les chats et par un tigre que j'ai eu l’occasion d'examiner; il ne reste qu'un cartilage et plus tard un osselet long de 3m à 7%, qui est situé le long du bord interne du premier méta- tarsien et s'articule en haut avec le premier cunéiforme. Le rat adulte possède, au membre postérieur, un pouce long de 8%, formé de trois segments, tandis que l'indicateur du même animal a une longueur de 22%", Nous n’auons pas pu observer son développement faute de matériaux. Le cochon d'Inde n’a que trois doigts parfaits à la patte pos- térieure ; ni sur les embryons, ni sur les fœtus, ni sur l'adulte, — 100 — nous n’avons jamais constaté l’existence, soit en dehors, soit en dedans du segment représentant le premier ou le cinquième doigt. Chez le lapin il y a quatre doigts parfaits chez l'adulte, le premier cunéiforme, qui existe chez le fœtus à l’état indépen- dant et qui s’ossifie par un point distinct, adhère dès cette époque d’une façon très intime à la face interne de l'extrémité supérieure du premier métatarsien et se fusionne complètement avec cet os. Nous n’avons jamais pu constater l'existence d’un segment quelconque du pouce, quoique Huxley (Éléments d'anat. comp., p.651, trad. fran.) semble regarder l'apophyse qui part de la base de notre premier métatarsien comme un rudiment de pouce chez cet animal. Le porc ne présente, à l’état normal, que quatre doigts quise développent comme des rayons digitifères complets ; chacun est composé d’un métacarpien ou d'un métatarsien, suivi de trois phalanges. CHAPITRE VII. Doigts rudimentaires chez les porcins, les ruminants et les solipèdes. Ici nous avons à examiner la destination des doigts latéraux des porcins, des ruminants et des solipèdes. Eu égard à leur faible développement ou à l’absence de plusieurs segments, on les désigne ordinairement sous le nom d'organes rudimentaires ou atrophiés. Ce n’est pas ici le lieu de passer en revue toutes les explica- tions qu’on a inventées pour justifier la présence des organes rudimentaires. L'existence de ces organes a été invoquée par Geoffroy Saint-Hilaire comme une démonstration de l'unité de plan. Aujourd'hui, on les considère comme un preuve des plus frappantes de la vérité de la doctrine généalogique. « Ce sont « des parties de l'organisme qui, organisées pour un but donné, « sont néanmoins sans fonction. » (Hæckel, Histoire de la création naturelle. Trad. française, p. 254.) Testut (Les Ano- malies musculaires et la théorie de l'évolution. « Revue scienti- fique », 22 mars 1884) n’est pas moins affirmatif : « La théorie de la descendance nous apprend que les organes — 101 — « rudimentaires sont des parties du corps qui, dans le cours « des siècles, sont graduellement devenues hors de service. Ces « organes avaient des fonctions déterminées chez nos ancêtres « animaux, mais chez nous ils sont absolument sans valeur « physiologique. De nouvelles adaptations les ont rendus inu- « tiles, mais ils n’en ont pas moins été transmis de génération « en génération et ont ainsi rétrogradé lentement. » Nous avons déterminé les conditions d'apparition des organes rudimentaires; nous avons signalé les phénomènes d'arrêt de développement de certaines de leurs parties, l’atrophie consécutive de certains segments et la persistance de cer- taines pièces pendant toute la durée de l’existence. Les faits sont-ils d'accord avec la théorie précédente qui en fait des or- ganes sans usage, n existant qu à titre de souvenir, de bagage inutile? Sans engager de polémique, bornons-nous à citer les auteurs suivants qui, à nos yeux, font preuve d’une observation profonde, nous donnant une idée plus juste de la réalité des choses que n'importe quelle considération théorique. J. Girard (Traité du pied, 1828, p. 351), après avoir décrit chez le porc les quatre doigts d’une longueur inégale et parfaitement sem- blables aux onglons des didactyles, ajoute : « Les deux doigts du milieu servent constamment à l'appui; « les deux latéraux, dont l’un est externe et l’autre postérieur, « constituent deux appendices détachés, susceptibles de s’éloi- « gner des deux principaux onglons, et de donner par là même « plus de surface au pied du porc qui aime à vivre dans les « lieux boueux et humides. Tant que l’animal chemine sur des « terrains fermes et résistants, il prend son appui sur les deux « doigts du milieu; dès qu’il est dans les endroits mouvants, « peu consistants, les onglons latéraux lui deviennent d’un « grand secours : en s’écartant des antérieurs, ils donnent plus « d'assurance au pied, l’empêchent d’enfoncer plus facilement « et concourent à le débarrasser s’il se trouve embourbé. » Quant aux ergots des ruminants, manquant de métacarpiens et de métatarsiens à l’état adulte, et réduits à deux petites pha- langes sans relation avec l’os canon, ils pourraient sembler plus inutiles encore que les doigts latéraux des porcins. Tel n’est pas cependant notre avis, La conformation des extrémités est en rapport avec les mœurs et l'habitat de l’animal ; c’est une vérité — 102 — qui paraît banale, mais qui n’en est pas moins importante, toute théorie à part. Voici, d'après Neville Goodmann (Note on a three-toed Cow, Journal of Anotomy and Physiology, vol. Il, 1867), les avan- * tages de la forme du pied chez le bœuf et le mouton : | «Les ruminants, dit-il, sont les congénères du bison et du « buffle; ils fréquentent les rives basses et boueuses des rivières « et des marais, foulant des pieds la terre molle. Par consé- « quent, leurs extrémités ne doivent pas être rembourrées et « arrondies comme celles du chameau. Les métatarsiens et les « métacarpiens, quoique forts et solides, doivent être aussi « comprimés que possible. Autrement, il leur serait difficile « de retirer leurs pieds de la boue. Ces derniers n’ont pas besoin « d’être d’une pièce comme ceux du cheval, mais fendus de « façon qu’en enfonçant dans la terre molle sous le poids de « l’animal, les onglons s’écartent pour former une base de « sustentation de plus en plus large, qui les empêche d’enfon- « cer davantage. » Nous ajoutons que les ergots, quoique d’un volume bien moindre, quoique peu solidement attachés, concourent efficace- ment, à notre avis, à élargir de beaucoup la base de sustenta- tion. Bien que d’un usage non habituel, ces organes rudimen- taires deviennent d'une utilité incontestable dès que l’animal se meut sur un terrain humide et peu consistant. D'ailleurs nous avons vu en Laponie, et chacun peut le cons- tater sur les spécimens donnés par M. le Professeur Pouchet au Jardin des Plantes, à quel point les ergots sont utiles au renne. Ces organes, au squelette rudimentaire, chez lui comme chez le bœuf et le mouton, élargissent tellement sa base de susten- tation, que l'animal peut s’aventurer en toute sécurité et se mou- voir avec la plus grande agilité sur les couches de neige les plus épaisses et les plus molles. Chez les solipèdes, le métacarpe et le métatarse se composent, dans les conditions normales, d’une pièce principale et de deux segments rudimentaires. Nous savons que ces derniers arrivent jusqu'au quart inférieur de l’os canon. Nous savons en outre que leur extrémité articulaire supérieure est en relation cons- tante avec le carpe et le tarse; chez le fœtus de cheval de 70° de loug, le diamètre de leur surface articulaire est pour chacun de — 103 — 5 à 7 ou 10 à 19" pour Les deux, tandis que le diamètre an- téro-postérieur du métacarpien principal est de 15"" et son diamètre latéral de 2,7. Ils supportent ainsi le poids du corps dans une certaine mesure. Quant au volume de leurs diaphyses, voici les résultats des mensurations pratiquées sur un fœtus d'âne de 8°* et sur un che- val adulte. Chez le premier, la diaphyse du métacarpien prin- eipal a un diamètre antéro-postérieur de 0%%,600 et un diamètre latéral de 17%, Les rudimentaires sont de volume égal, ont une forme arrondie et un diamètre de 0,940. À cette époque, le volume de l’un des métacarpiens rudimentaires est à celui du métacarpien principal comme 1 est à 6. Dans le jeune âge, ils sont unis au métacarpien principal par des ligaments interosseux très puissants, et pendant toute l’exis- tence ils s’articulent avec lui, à leur extrémité supérieure, par une facette diarthrodiale. Plus tard, ils se fusionnent dans leur plus grande longueur avec le métacarpien principal; mais, néanmoins, leur volume n’est pas à négliger dans l’apprécia- tion de la résistance de l’os canon. Chez le cheval adulte, le diamètre du métacarpien principal étant représenté, vers le tiers moyen, par 1, celui de chacun des métacarpiens accessoires le serait par 0,3 et au tiers supé- rieur le même rapport serait comme 1 est à 0,4; ce qui donne, en additionnant les diamètres des deux métacarpiens acces- soires : Le métacarpien principal est aux accessoires : AU /3 MOYEN COMME 0 ee cmeee l est à 0,6 Au 1/3 supérieur comme..;......,... 4 est à 0,8 Ces chiffres ont leur importance, à ne considérer que l’aug- mentation de masse de l’os canon; mais 1l y a plus. Les méta- carpiens et les métatarsiens rudimentaires constituent pour le métacarpien et le métatarsien principal une armature qui, au point de vue mécanique, en augmente notablement la résis- tance à la flexion latérale. Peut-être joueraient-ils également un certain rôle protecteur pour les vaisseaux du métacarpe et du métatarse dans leur trajet sur une région aussi exposée que l’est le canon. Nous pensons donc que les organes rudimentaires précités ne — 104 — sont pas seulement là pour relier le monde organique présent au passé, pour nous servir de point de repère dans nos spécu- lations théoriques. Ils ont leurs attributs infiniment moindres, il est vrai, que les organes analogues dans d’autres groupes; et * dans le cas de monstruosité que les lois d'évolution nous per- mettent d'expliquer aussi aisément que les considérations rela- tives à l’atavisme, il serait du plus haut intérêt de comparer, au point de vue de l’appropriation des parties, les individus por- teurs de deux ou plusieurs doigts complets avec les mammifères tels qu’ils sont constitués actuellement. CHAPITRE VII. Marche de l’ossification dans les segments des extrémités. S 1er, — Lieu d'apparition des points d’ossification primitifs. Nous avons vu que les pièces carlilagineuses des extrémités apparaissent avec une régularité parfaite de haut en bas de la base du membre vers le bout terminal. Nous avons constaté qu'il n’en est pas de même dans le développement des points d’ossification primitifs, dans le nombre et Le siège des points com- plémentaires, etc. Cette succession de phénomènes évolutifs a-t-elle réellement lieu sans aucun ordre ou est-il possible, par une étude comprenant tous les stades de développement, de se rendre compte des conditions générales de l’ossification et des faits qui s’y rattachent intimement? Tel est le problème que nous nous sommes posé et que nous tächerons d'aborder dans les paragraphes qui suivront. N'ayant rien à ajouter aux détails donnés plus haut sur le début de la vascularisation et de l’ossification dans les pièces carpiennes et tarsiennes, nous nous contenterons d'indiquer que l’une et l’au- tre précèdent, en général, comme cela ressortira de ce que nous allons voir, la pénétration des vaisseaux dans les extrémités cartilagineuses des rayons digitaux faisant suite au carpe et au tarse. A quel niveau du segment cartilagineux l’anse vasculaire pri- mitive pénètre-t-elle? Ce point se trouve-t-il situé à la même SP distance des extrémités du segment cartilagineux, puis osseux : 1° à l'apparition du point primitif et des points complémen- taires ; 2° chez l’adulte. Chez le fœtus humain de =. l'orteil du milieu présente, sur le métatarsien, un point ostéoide distant de 12,75 de l’extré- mité : 4° à l'apparition du point primitif; 2 au moment de la production des points complémentaires ; 3° chez l'adulte. De même le métatarsien externe d’un fœtus de offre un point osseux situé à une distance de 2%» de l’extrémité posté- rieure et à une distance égale de l’extrémité antérieure. Chez le fœtus de chien de 6°" de long, le métacarpien du doigt externe nous montre un point ostéoïde éloigné de 17,5 de l'extrémité carpienne et de 12,5 également de l'extrémité phalangienne. Pour les autres doigts, cette distance est de 2mn, Quant aux premières phalanges, longues de 1",50, le point ostéoide, haut de 0,15, se trouve situé au milieu de la lon- gueur du segment. Chez le fœtus de rat de 4" de long, les métacarpiens longs de 9m possèdent à leur centre un point ostéoïde de 0,5, et les premières phalanges, longues de 1% au même niveau, un point chondroïde de Om 15, Chez le fœtus de porc de 7°, les métacarpiens principaux ont déjà une extrémité cartilagineuse supérieure de 4"m,50, et une inférieure de 49,75. Il est vrai que le point osseux primitif atteint déjà 42%, Les métacarpiens latéraux ont de même une extrémité supérieure de 4%",15 et une inférieure de 17,95. Les premières phalanges ont un point ostéoïde éloigné des deux extrémités de Omm,70. , Chez le fœtus de porc de 8° de long, l’écart est encore plus prononcé : le point osseux est distant de 12,5 de l'extrémité métacarpienne supérieure et de 2% de l'extrémité inférieure du métacarpe. Mais pour la première phalange, la distance du point ostéoïde, long de 0nn,25, est de 0m® 74 de chaque extrémité. Sur le fœtus de veau de 7°, le métacarpe possède déjà un point osseux primitif de 37", éloigné de l'extrémité supérieure de 122,6 et de l’inférieure de 22%, Sur la patte postérieure, la longueur du point osseux étant de 4m, l'extrémité cartilagineuse supérieure atteint 2% et l’inférieure 3", Sur le fœtus de mouton de 10" de long, les premières pha- — 106 — langes possèdent un point ostéoïde central éloigné de 1°" ie chaque extrémité. Chez le fœtus de cheval de 9% de long, le point osseux primi- tif du métatarsien principal est haut de 2"%, distant de l’extré- mité phalangienne de 20,70, et, de 2nn,50 de l'extrémité tar- sienne. La première phalange possède un point chondroïde, au centre, à 4" de chaque extrémité. Sur le fœtus de 130% de long, le métacarpien principal est pourvu d’un point osseux primitif haut de 6%, éloigné de l’ex- trémité phalangienne de 4" et de l’extrémité carpienne de 3mm. La première phalange a un point osseux de 4" de long, distant de 12,95 de l'extrémité distale et de 12,95 de l’extrémité proximale. Le fœtus de 24 offre, sur le métacarpien principal, un point osseux de 152%, une extrémité cartilagineuse supérieure de 4mm et une inférieure de 6%, {Comparer fig. 43, 52, 53, 54.) Les observations précédentes, prises sur des fœtus d'âge varié et d'espèces diverses, nous permettent d’en conclure les propo- sitions suivantes : 1° Les segments cartilagineux des extrémités (métacarpe, métatarse, 1"° et 2° phalanges) commencent à s’ossifier en un point central situé à égale distance des deux extrémités. Gomme il est probable que la première anse vasculaire formera plus tard l'artère nourricière, le trou nourricier est, au début, également distant des deux extrémités. 2 Au fur et à mesure qu'on s’éloigne de cette période ini- tiale, l’ossification s’étend plus rapidement dans un sens que dans l’autre, ou bien l'allongement d’une des extrémités cartila- gineuses est plus énergique que celui de l’autre extrémité. Peut-être les deux phénomènes se produisent-ils simultané- ment. C’est surtout l'extrémité pourvue plus tard d’un point complémentaire qui s'accroît davantage en longueur. Comme nous le savons, c’est au niveau du point ostéoïde que la première anse capillaire pénétrera dans le segment; c'est donc là que débutera la production de la substance osseuse proprement dite. Nous pouvons donc conclure de la po- sition des points chondroïdes et ostéoïdes, à l’endroit précis où le premier vaisseau entrera dans le segment, Ce sera constam- ment au milieu de la longueur des métacarpiens, des métatarsiens et qu et des deux premières phalanges. Nous avons eu le rare bonheur d'examiner un fœtus de cabiai de 4° de long, sur lequel nous avons pu assister à l’entrée du premier vaisseau dans un méta- tarsien : sur cette préparation, le vaisseau pénétrait perpendi- culairement à l’axe du métatarsien et envoyait, obliquement, et de chaque côté, une branche longue de 02,95 vers les extrémi- tés proximale et distale du segment. Le point osseux et ostéoïde avait une longueur de 02,80, occupait la partie moyenne du métatarsien et était suivi de part et d'autre d’une extrémité car- tilagineuse variant de 4% à {mn 5 suivant le métatarsien exa- miné. Mais signalons encore que Les deux extrémités cartilagi- neuses avaient au début la même longueur dansle même segment. Les premières phalanges ne possédaient encore qu’un point chondroïde au centre. Tous les auteurs, et Krause en particulier (Handbuch der Menschlichen Anatomie, 2° volume, 1879, p. 14), supposent qu’au début l'artère nourricière pénètre perpendiculairement dans le segment osseux. Comme nous l’avons relaté plus haut, nous avons eu la chance d'obtenir des préparations chez le fœtus de cochon d'Inde de 4°" de long, où l’artère se montre pénétrant neltement dans une direction perpendiculaire aux métatarsiens. Il est probable que le vaisseau nourricier de tous les segments osseux prend cette direction au début, Nous avons constaté en outre que les branches naissant de ce tronc ont à l’or1- gine une longueur et une distribution semblables vers le haut et vers le bas du segment. Plus tard, le trou nourricier (foramen nutrilium) et le vaisseau nourricier principal ont généralement une direction oblique par rapport à l’axe du segment et le canal qui le contiendra, visible même sur Les pièces sèches, se dirigera, soit vers l'extrémité supérieure, soit vers l'extrémité inférieure de l'os. À l'extrémité profonde du canal, les deux branches qui résultent de la division de l'artère principale prennent une direction différente : l’une se réfléchit pour prendre une direc- tion opposée à celle de l’autre division qui continue le trajet du tronc artériel principal. Ce sont les premiers vaisseaux se déve- loppant dans l'os long, bien avant les vaisseaux des extrémités et formant un système vasculaire indépendant avant la soudure des épiphyses (1). (1) Voir Ch. Robin (Art. Os. Dict., Encyclop., p. 153). e — 108 — 8 2. — Accroissement du point d’ossification primitif et des extrémités cartilagineuses des segments. Quels sont les phénomènes de développement qui accompa- onent l’ossification du point primitif jusqu à l'apparition des points complémentaires? L’artère nourricière pénétrant d'abord au milieu du segment, comment se fait-il que plus tard le trou nourricier se trouve situé plus haut ou plus bas? Quelle est la direction qu'affecte l'artère nourricière ? Chez un enfant de dix-huit mois, le métacarpien de l’annu- laire présente un trou nourricier s’ouvrant perpendiculairement sur la face interne. Il est situé à 9% du niveau supérieur de l’ex- trémité cartilagineuse inférieure, haute de 4m, et à 5mm du niveau inférieur de l'extrémité cartilagineuse carpienne, hautede2"", La première phalange présente son trou nourricier dirigé en bas, sur le bord externe dela face palmaire. Le trou est distant de 4mm 5, de l’extrémité cartilagineuse inférieure (1), haute de 12,5 et uon vasculaire encore ; il est éloigné de 7 du cartilage supé- rieur vasculaire, haut de 2,5, La deuxième phalange a son trou nourricier situé sur la face palmaire sur laquelle il s’ouvre perpendiculairement. Il est distant de 3"%,5 de l’extrémité car- tilagineuse inférieure, haute de 1%, et de 5m" du cartilage supérieur, haut de 2m, Ajoutons cette particularité : la portion ossifiée du corps du segment se termine, pour les métacarpiens par une surface con- vexe à l'extrémité supérieure (proximale) ; pour les deux pre- mières phalanges par une surface semblable à l'extrémité infé- rieure (distale), tandis que l'extrémité inférieure de la portion osseuse du métacarpien présente une surface plane, de même que l’extrémité supérieure de la diaphyse des trois phalanges. Les rapports d’étendue des extrémités cartilagineuses conti- nuent à être relativement les mêmes chez l’enfant de cinq ans et de 6 ans et demi, ainsi que la forme des extrémités osseuses. _ Enfant de 5 ans. Métacarpien (doigt du milieu). Extrémité supérieure... gum, 50 — — inférieure. .. 144 200 1re phalange. Extrémité supérieure. ................ 4mm, 00 = ANS ADIÉTIEUTE A AS ee LEE ren OÙ 2e phalange. — supérieure............ LOÉE 2mm, 00 = — 4 A inférieure Liu iratt'ated ; 0x, 50 (1) Quand je parle de l'extrémité cartilagineuse inférieure ou supérieure, j'entends indiquer la portion qui limite la partie ossifiée à chaque bout. — 109 — Enfant de G ans et demi. Métacarpien (doigt du milieu). Extrémité supérieure... 9mm, 00 _ — inférieure (à partir du cartilage synchondral)..... DÉS RASE 40mm, 00 re phalange. Extrémité supérieure. ................ Zum, 00 —_ == inférieures! Tr 21 vents nm, 00 2° phalange. mn fi ISUPÉTIQUrE RER ec uas 3mm, (00 == — IDIÉTICUEEL A RAA Latte Omm, 80 Les canaux nourriciers chez l'enfant de cinq ans et desix ans et demi, se dirigent en haut pour les métacarpiens et les mé- tatarsiens, et en bas pour les deux premières phalanges. Chez le dernier en particulier, le trou nourricier du métacarpien (médius) se trouve distant de 1,50 de l'extrémité cartilagi- neuse supérieure et de 1°2,80 du cartilage synchondral. Pour la première phalange, le trou nourricier est éloigné de 1% du cartilage inférieur et de 1,7 du cartilage synchondral. Pour la deuxième phalange, il se trouve distant de 5% du cartilage inférieur et de 4% du cartilage synchondral. Nous ajoutons que pour les divers métacarpiens et métatar- siens, ainsi que pour les phalanges, la situation des trous nour- riciers est variable chez l'homme, et nous verrons qu’il en est de même chez divers mammifères : c’est ainsi qu'habituelle- ment chez l’homme adulte, le trou nourricier du métacarpien ‘ de l'index est situé un peu au-dessus du tiers supérieur de la face palmaire ; celui du médius se trouve au tiers supérieur de la face interne ; celui de l’annulaire au milieu de la longueur du métacarpien, à l'angle de réunion de la face interne et de la face palmaire, enfin celui du petit doigt au dessous du milieu de la face interne. Pour le premier segment du pouce, le trou nourricier est au milieu du segment sur la face palmaire; pour la première pha- lange de l'index, au tiers inférieur et sur le bord externe de la face palmaire; pour la première phalange du médius et de l’an- nulaire au tiers inférieur et sur le bord interne de la face palmaire; enfin pour celle du petit doigt, il est situé au même niveau et sur Le bord externe. Sur l’enfant de six ans et demi, le trou nourricier est situé sur la face palmaire du premier segment du pouce, à une dis- tance de 49,50 de l'extrémité carpienne, ainsi que de l'extré- mité phalangienne. Il se dirige vers cette dernière. — 110 — Sur le second segment du pouce, long de 22,9, le trou nour- ricier a une direction perpendiculaire à la face palmaire sur laquelle il se trouve à 13" de l'extrémité proximale et à 9m de l'extrémité distale. Sur le dernier segment, il existe un trou nourricier à la face palmaire à 32% en avant de la plaque synchondrale. Il se dirige vers l'extrémité unguéale. En outre on aperçoit à la loupe plu- sieurs trous vasculaires à la jonction du corps de l’os et de la boucle en fer à cheval. Chez le fœtus de Gibbon de six mois, le trou nourricier des métacarpiens est situé à 22% de l'extrémité carpienne et à 11" de la plaque synchondrale inférieure. Le canal nourricier est per- pendiculaire à la face palmaire, quoique légèrement oblique vers l'extrémité phalangienne. Pour la première et la deuxième pha- lange, le trou nourricier se dirige vers l'extrémité distale dont il est éloigné de 6" (première phalange) et de 4% {deuxième phalange); tandis qu’il est distant de 6" du cartilage synchon- dral de la première phalange et de 5" de celui de la deuxième phalange. La hauteur de l'extrémité cartilagineuse supérieure vascu- laire des métacarpiens est de 2m» et celle de l’extrémité infé- rieure de 32m,5, Les mêmes extrémités de la re phalange ont : PASANETIEUTE à me ele auere A UD MAS MEN Ne AE Ann , 80 nier LA SNA LS TROLSND ERA E Am 00 Celles de 2e la phalange ont : LAN SRPÉTIEURE 0 nt na tel de ge et a Es {um ,50 LIBRE A NS ue de bte C2 D AO EE Onm, 60 Chez un chien âgé d'un mois, le métatarsien (troisième doigt externe), présente un trou nourricier sur sa face interne, à di- rection oblique en haut. Il est situé à 9mm de l’extrémité carti- lagineuse supérieure, haute de 2" et à 8m“ de l'extrémité car- tilagineuse inférieure, qui est distante de 4,5 de l'extrémité articulaire phalangienne. Outre le trou nourricier principal, il existe à 2% plus haut, deux orifices vasculaires plus petits et à direction perpendiculaire à la face antérieure et à la face interne. Le trou nourricier de la première phalange est situé sur sa face externe et se dirige en bas, il est distant de 32 de l’extré- mité cartilagineuse inférieure, haute de 1%"; et, de 32,5 de l'extrémité cartilagineuse supérieure haute de 3", — 111 — Chez un chien de deux mois, le canal nourricier s’ouvrant sur la face externe des métacarpiens (index et médius) se dirige obliquement en haut et le trou nourricier est éloigné de 2: de l'extrémité cartilagineuse supérieure, haute de 3%; et de 10m, 40 de l'extrémité cartilagineuse inférieure, haute de 5mm, Sur les doigts plus externes, le trou nourricier se rapproche de l’exirémité carpienne; c’est ainsi que sur le doigt le plus externe, où il y en a deux situés à peu près au même niveau, l’un sur la face interne et l’autre au bord antérieur, ils sont distants de l'extrémité phalangienne de 2%, et du cartilage synchondral de 7%, tandis qu'ils sont éloignés de l’extrémité carpienne de 1°" seulement et de son cartilage de 8mn, Les premières phalanges des quatre doigts externes sont pourvues chacune d’un trou nourricier, situé également sur la face externe et à direction oblique en bas vers l'extrémité digi- tale. Il est distant de 5" de l'extrémité cartilagineuse inférieure, haute de 3% ; et de 6 de l'extrémité cartilagineuse supérieure, haute de 6m, Les phalangines présentent deux trous nourriciers à direc- tion perpendiculaire à la face interne, sur lesquels ils sont situés à mn de l'extrémité articulaire inférieure et à 8m" de l’extré- mité articulaire supérieure. L’extrémité cartilagineuse supé- rieure est du double plus haute que l’inférieure. Quant au pouce, la position et la direction des canaux nour- riciers sont les mêmes que dans l’espèce humaine. Le premier segment du pouce, long de 1"%,8 est pourvu d’un trou nourri- cier à direction oblique vers l'extrémité digitale, il est situé à 729 de l'extrémité articulaire inférieure et à 11" de l’extré- mité articulaire carpienne. Les deux autres segments reproduisent la disposition décrite sur les phalangineset les phalangettes des quatre doigts externes. Le membre postérieur affecte un arrangement semblable à celui de la patte antérieure, quant à la position et à la direction des capaux nourriciers. Chez un lapin de trente-trois jours, le deuxième doigt du pied de la patte postérieure, long de 27%, présente, sur sa face plan- taire, un trou nourricier se dirigeant vers l’extrémité tarsienne. Il est éloigné de cette dernière de 7®® et du cartilage synchon- dral inférieur de 15%, — 112 — La première phalange, longue de 192"%, présente le trou nourricier sur la face interne et le canal qui lui fait suite se di- rige vers l'extrémité distale. Il est distant de 4"" de celle-ci, de 6" de l’extrémité métatarsienne et de 4% du cartilage syn- chondral. La deuxième phalange, longue de 8", offre le trou nourri- cier sur sa face antérieure, près de son bor& interne. Il est éloigné de 3" de l’extrémité articulaire inférieure et de 52m, de l'extrémité articulaire supérieure; sa direction est perpendi- culaire au segment osseux. La phalange unguéale longue de 5%" présente plusieurs or1- fices vasculaires, près de la pointe et de chaque côté de l’ex- trémité articulaire, un trou vasculaire; l’un sur la face interne et l’autre sur la face externe de la phalangette. Chez le fœtus de porc de 27" de long, les métacarpiens prin- cipaux sont longs de 2°, le trou nourricier, situé sur la face postérieure, conduit dans un canal dirigé en haut; il est situé à 3m 50 de l'extrémité cartilagineuse supérieure, haute de 2m: et à 82,50 du cartilage synchondral. L’extrémité cartila- gineuse phalangienne du métacarpien est haute de 5" et con- tient un point complémentaire de 22m, La première phalange, longue de 8"%, présente son trou nourricier sur la face interne dans laquelle il s’ouvre perpen- diculairement. Ilest distant de 2%,5 de la plaque synchondrale, à partir de laquelle l'extrémité supérieure a 2"%,5, et présente déjà son point complémentaire. La distance du trou nourricier à l'extrémité cartilagineuse inférieure, haute de 1m, est de gum La deuxième phalange, longue de 5"%,6, présente deux trous nourriciers s’ouvrant perpendiculairement sur la face interne. Ils se trouvent au même niveau, l’un devant l’autre, à 0,6 de la plaque synchondrale et à 22% Qu cartilage inférieur. L’extrémité cartilagineuse supérieure, avec son point complémentaire, est haute de 29 et l'extrémité inférieure de 4m, Sur un veau de trois semaines, l’os canon est long de 16‘ et les deux métacarpiens qui le forment sont soudés, sauf l’extré- mité supérieure et inférieure. À 8‘ de l'extrémité carpienne, chaque métacarpien présente, sur sa face postérieure, un trou nourricier de 02%,6 en bec de flûte, se dirigeant vers le carpe et — 113 — situé près de la ligne de suture des deux os, chacun à une dis- tance de 3 de cette dernière. Le trou nourricier est distant de 5e de la plaque synchondrale. La première phalange présente sur sa face postérieure trois trous vasculaires dirigés en bas, distants de 17 "® de la plaque synchondrale à 3% du bord cartilagineux articulaire inférieur et à 12 de la partie inférieure osseuse de cette même extré- mité. La deuxième phalange a plusieurs trous vasculaires sur la face plantaire, ainsi que sur la face interne, les uns situés vers l’ex- trémité inférieure, les autres près de la plaque synchondrale. Chezle fœtus de mouton de 24%, chaque métacarpien est pourvu sur la face postérieure d’un trou nourricier qui s'ouvre près de la bgne de suture dans le canal se dirigeant vers Le carpe. Ils sont situés au même niveau, à une distance de 1,7 de l'extrémité cartilagineuse supérieure haute de 32%; et àune distance de 132" de l'extrémité cartilagineuse inférieure haute de 5", La pre- mière phalange présente, sur sa face postérieure, un trou nour- ricier s’ouvrant perpendiculairement dans le tissu osseux; il est éloigné de 4m de l'extrémité cartilagineuse supérieure haute de 32 et de 22 de l'extrémité cartlagineuse inférieure haute de 2m, Sur la deuxième phalange, le point osseux primitif occupe une longueur de 3%; l'extrémité cartilagineuse supérieure est haute de 4° 5 et l’inférieure de 0"m,8. . Le métatarse du même fœtus présente ses deux canaux nour- riciers dirigés en haut sur la face antérieure : les trous sont éloi- gnés de 12" de l'extrémité cartilaginéuse supérieure, haute de 3m, et de 17% du cartilage inférieur haut de 6%". De même un fœtus de mouton de 28: de long ases trous nour- riciers situés sur la face antérieure de chaque métatarsien; mais à des niveaux inégaux. Le métatarsien externe le présente à une distance de 18%" du niveau inférieur du cartilage supérieur haut de 3% et l’interne à une distance de 16% de la même extré- mité haute de 3%%, Par contre, le trou du métatarsien externe est distant de 2,10 du niveau supérieur du cartilage inférieur, haut de 7%, et celui du métatarsien interne est à 22,30 de l’ex- trémité cartilagineuse inférieure, haute de 7" également. Un fœtus de mouton de 52% de long nous a offert des dispo- sitions semblables, et, sur l’os canon postérieur, les deux trous 3 — 114 — nourriciers étaient également situés sur la face antérieure des métatarsiens, tandis que les phalanges les avaient.sur la face pos- térieure comme chez le veau. Le membre postérieur de ce der- nier présentait les trous nourriciers sur la face postérieure de l’os canon, comme nous l’avons vu pour l'extrémité antérieure. Sur le métatarsien principal du fœtus de cheval de 24°" de long, letrounourriciers’ouvre, sur la face postérieure, àune distance de ÿmn de l'extrémité cartilagineuse supérieure, haute de 5%, Celle- ci est vasculaire et ses vaisseaux communiquent déjà avec ceux de la diaphyse. Le trou nourricier est éloigné, d’autre part, de 13m de l'extrémité cartilagineuse inférieure, haute de 6m et vasculaire dans sa moitié distale. La première phalange, longue de 7m», possède un point d'ossification primitif haut de 2"m,5 et situé à égale distance des deux extrémités. . Chez le fœtus de cheval de 38%, le trou nourricier s’ouvre per- pendiculairement sur la face postérieure du métatarsien. IL est situé à 2,50 de l'extrémité cartilagineuse inférieure, haute de Qmm et à 8mm de l’extrémité cartilagineuse supérieure, haute de Gmm, La première phalange est longue de 8"; le point d’ossifi- cation primitif est de 4m, L’extrémité cartilagineuse supérieure est haute de 3", l’inférieure de 4m, Chez le fœtus de cheval de 70%, le métacarpien principal pré- sente son trou nourricier dirigé en bas à une distance de 3 de l'extrémité cartilagineuse supérieure, haute de 1% et à une dis- tance de 4,8 de l'extrémité cartilagineuse inférieure, haute de 92cm, Les rapports sont les mêmes pour le métatarsien ; le trou nourricier est éloigné de 2°%,5 du niveau inférieur de l'extrémité cartilagineuse tarsienne, haute de 112%, et de 7 du niveau supérieur de l'extrémité inférieure, haute de 2%", La première phalange présente deux trous nourriciers à direction perpendicu- laire : l’un, sur la face antérieure, distant de 4m de l’extrémité cartilagineuse supérieure haute de 1%, et de 9" de l’extré- mité cartilagineuse inférieure haute de 7%; l’autre, situé sur la face postérieure, est éloigné de 10%" de l'extrémité cartilagi- neuse supérieure et de 32 de l’extrémité cartilagineuse infé- rieure. Le point d'ossification primitif n’a pas encore paru sur la deuxième phalange. Les métatarsiens accessoires du mème fœtus sont longs de 8°" Vpn VEN UT ENS 13 ASIE — 115 — et présentent leurs trous nourriciers à la même hauteur que le métatarsien principal. L’artériole qui y pénètre m'a semblé se détacher du même tronc qui fournit l'artère nourricière à ce dernier. Le trou nourricier pénètre dans les métatarsiens acces- soires sur le bord postérieur, à l’angle formé par la face externe et la face interne, et à l'encontre du canal nourricier du méta- tarsien principal, celui des deux accessoires se dirige en haut vers l'extrémité tarsienne. Les trous nourriciers sont éloignés de 3° du niveau inférieur de l'extrémité cartilagineuse supé- neure, hauie de 722 et de 4% de Ja pointe inférieure complète- ment ossifiée. Chez un poulain de trois semaines, le métatarsien est long de 252 50 et possède un trou nourricier d'un diamètre de 4%, situé sur la face postérieure à une distance de 8°",50 de l’extré- mité tarsienne, et de 72,50 du cartilage synchondral supérieur ; de 17° de l'extrémité phalangienne, et de 14% du cartilage synchondral inférieur. La direction du canal nourricier est particulière chez les soli- pèdes, tandis que chez tous les autres mammifères en général, sauf le singe, il est tourné vers l'extrémité tarsienne ou car- pienne, chez les solipèdes, à se dirige vers l'extrémité phalan- gienne de l'os canon. Ajoutons que le trou nourricier est unique chez les solipèdes, et non double comme chez les ruminants où l'os canon résulte de la soudure de deux métacarpiens ou méta- tarsiens. La première phalange est longue de 6°; son trou nourri- cier, d'un diamètre de 2, s'ouvre perpendiculairement sur la face postérieure et se dirige ainsi vers le canal médullaire. Il est éloigné de 4° de l’extrémité métacarpienne et de 3° du carti- lage synchondral supérieur; de 2% de l'extrémité articulaire inférieure et de 1°%,5 du cartilage synchondral inférieur. La deuxième phalange, de forme cuboïde (le diamètre longi- tudinal étant de 4°%,5 sur la face postérieure, de 3% sur la face antérieure, le diamètre latéral étant de 4% et l’antéro-postérieur de 2:%), offre trois trous nourriciers : deux sont situés au milieu de la face latérale externe et ont un diamètre de 0,8 à 4m, le troisième se trouve au milieu de la face latérale interne et a un diamètre de 0m,5. Chez le Dauw, près de la naissance, le métatarsien principal, — 116 — long de 9%, est pourvu d’un trou nourricier unique, d’un dia- mètre de 1mn, et le canal qui lui fait suite se dirige vers l’extré- mité phalangienne. Il est situé à 2,60 de l'extrémité carpienne, haute de 6%, sur la face postérieure du métatarsien. Il est distant de 52,50 de l’extrémité inférieure haute de 1°",12. Le trou nourricier unique de la première phalange est situé sur le bord interne de la face antérieure, à 1° de l'extrémité articu- laire inférieure et à 1° de l’extrémité métatarsienne. Sa direc- tion, ainsi que celle du canal nourricier, est perpendiculaire à la face antérieure. La deuxième phalange (diamètre longitudinal, 1% ; diamètre latéral, 1°%,50 ; diamètre antéro-postérieur, 822) a un point d’ossification primitif de 4% de haut, de 6" de diamètre dans le sens antéro-postérieur. Le point d’ossification a commencé au milieu de la face postérieure où pénètre une artériole de 0,5, et Le tissu osseux est séparé de la face antérieure par une lame cartilagineuse de 12% d'épaisseur. Pour résumer les points principaux qui ressortent de cette étude des faits, nous voyons : 1° Que le canal nourricier se dirige chez la plupart des mam- mifères vers l'extrémité carpienne et tarsienne (homme, carnas- siers, rongeurs, porc, ruminants); vers l'extrémité distale, par contre, chez les solipèdes et probablement chez le singe. Comme nous n’avons eu à notre disposition qu’un fœtus et un singe très jeunes, où le trou nourricier était très petit, nous avons dù introduire une soie dans le canal nourricier, et c'est ainsi que nous avons constaté que cette dernière se dirigeait vers l’extré- mité distale. Peut-être ce moyen de contrôle n'est-il pas suffi- sant. 2 Que le canal nourricier se dirige vers l'extrémité distale pour les deux premières phalanges, et que chez quelques espèces, il est perpendiculaire à l’axe de ces segments. La connaissance de ces faits nous mène à l’examen des théo- ries qu'on a émises sur la direction des canaux nourriciers et sur l’influence que cette direction exercerait sur l'apparition des points complémentaires. — 117 — S 3. — Le développement explique-t-il la direction du canal nourricier ? Humphry (Medico-chirurgical transactions ; London, 1861, vol. XLIV) et Ollier (Société de Biologie de Paris, 9° série, 1879) ont prouvé par l'expérimentation que l’humérus, le péroné et le tibia s’allongent surtout par leurs extrémités supérieures, tandis que le fémur, le cubitus et le radius s’accroissent plus rapidement à leurs rie inférieures. Krause (loc. cit., p. 15), se fondant sur ces faits, a émis la théorie suivante pour expliquer la direction différente que prend l’artère nourricière selon le segment osseux que l’on examine. Il admet théoriquement une direction perpendiculaire de l’anse vasculaire par rapport au segment osseux; nous ayons pu constater la vérité de cette supposition. « Si les os grandissent « trop lentement, dit-il, les vaisseaux nourriciers se dirigent « vers l’extrémité proximale ou interne ; s'ils s’accroissent « surtout vers l'extérieur (extrémité distale), les vaisseaux « nourriciers se dirigent en dehors (côté distal). Ceci expli- « querait l'allongement moindre de l’extrémité proximale des « métacarpiens et des métatarsiens. Sur les phalanges, ce serait « le contraire. . . . NE « Le fait général Cheese en ce ue je ones Pine scan « les artères nourricières seraient fixés définitivement dans les « tissus mous environnants. Pendant que les tissus muscu- « laires, les tendons, la peau et la plupart des segments osseux « s’accroïssent vers l'extérieur (du côté distal), les vaisseaux « sont entraînés dans le même sens; mais quand un segment « osseux reste en retard dans sa croissance, les vaisseaux qui « sont fixés dans les tissus mous ne laïssent pas que de devenir « récurrents, c’est-à-dire se dirigent vers l'extrémité proxi- « male, » Nous avons vu que chez le fœtus de pore de 7° et de &cn, chez celui de veau de 7°" de long, cette théorie expliquerait la direction du canal nourricier vers l'extrémité proximale, puisque l'allongement du métatarsien ou du métacarpien est plus mar- qué en haut qu’en bas. Chez le fœtus de cheval de 9°" et 13cm, nous avons vu également l’extrémité distale de ces segments plus prononcée que leur extrémité proximale, et cependant /e — 118 — canal nourricier se dirige constamment vers l'extrémité distale, Mais ces derniers faits n’étant pas en nombre suffisant et ne se rapportant qu’à des sujets très jeunes, nous allons résumer les observations que nous avons données plus haut en détail et qui ont trait à toute la durée du développement jusqu'à l’ossifica- tion. Pour plus de clarté, nous mettons, sous forme de fractions, les distances du trou nourricier aux extrémités articulaires ; le numérateur représentera la distance du trou nourricier à l’extré- mité articulaire supérieure, et le dénominateur l’autre bout : Enfant de 18 mois. Mét ; mm 1 bal Omm 5 : bal 7m acarpien. re phalange. - 2e phalange. — P 43 | P D 6 | P à (e) 4,5 Enfant de 6 ans et demi. : 47mm 91 mm {30m Métarcapien. GS | 4'e phalange. TE | 2e phalange. 5.60 Fœtus de Gibbon. À mm Tmm.8 Gnm,5 Métac > re ange. . ja € 7 étacarpien 11,5 | re phalange | phalange 6 Chien âgé d'un mois. , . 44m Gnum 5 Métatarsien. ...... 12,5 re phalange....…. LT Fœtus de porc de 270, ; : omm D pam 9 Métacarpien. ABS 4re phalange. FT | 2e phalange. _ Fœtus de mouton de 24cm, Ë f JQuum Jam ——— re cr Métacarpien....... 18 17e phalange...... F Métis d 4 {5nm MELALATSIEN OL IMEME ER recrue eee ee Re HER Fœtus de cheval. J : {Oum Fœtus de 24%, Métatarsien................. TNT mn 2800, PMÉTALITSIPIR 2e eee sr o 2e on ol vs 34 f à 40m — T0cn-Métacarpiente EE NUS —— : 68 Daurw près de la naissance. Métatarsien se ALATSION cote RASE ER 2 Anse CE 5 j 67 L'inspection de ce tableau nous montre que la théorie de — 119 — Krause s'applique aux métacarpiens et aux métatarsiens, ainsi qu'aux deux premières phalanges chez l'enfant, le chien, le porc. Mais tandis qu'elle est également vraie pour les phalanges du singe, du mouton, elle est en défaut pour le métacarpien du mouton de 24°, et nous ajoutons celui de 28", ainsi que pour le métacarpe et le métatarse des solipèdes. Quoique chez ces der- niers la direction de l’artère nourricière soit l'opposé de ce qui existe chez la plupart des autres mammifères, l'extrémité infé- rieure de ces segments subit un allongement plus considérable que l'extrémité supérieure. Done, l'accroissement de l’une des extrémités plus notable que l’autre ne détermine pas plus la direction que celle-ei ne règle l'accroissement (comparer fig. 21). S 4. — Direction du canal nourricier et son influence sur l’'ossification. Par l'exposé des points d’ossification tant primitifs que com- plémentaires, de l’époque de leur apparition, de leur nombre, les uns et les autres variables selon le groupe animal et selon le segment osseux, on voit combien la marche de l’ossification est irrégulière. « Quelques auteurs, dit Sappey (loc. cit., p.107) n’ont « pas désespéré cependant de découvrir la loi qui tient l’ossifica- « tion sous sa dépendance et qui en règle la marche. — Les uns « ont invoqué la précocité des fonctions... — D'autres avaient « cru remarquer que l’ossification est d'autant plus prompte que « lesossont plus rapprochés du centre circulatoire. Déjà en 1834, A. Bérard (Mémoire de l’Académie des sciences), a essayé de déterminer chez l’homme, «le rapport qui existe entre « la direction des conduits nourriciers des os longs et l’ordre sui- « vant lequel les épiphyses se soudent avec le corps de l'os ». Les conclusions de ce travail peuvent se résumer dans les pro- positions suivantes : 1° Dans un os long qui se dAClOpe par trois points princi- paux d’ossification, un pour le corps, un pour chaque extrémité, c'est l’éxtrémité vers laquelle se dirige le conduit nourricier qui se soude la première avec le corps de l'os. 2° Dans un os long qui se développe par deux points d’ossifi- cation, un pour le corps conjointement avec une des extrémités, un pour l’autre extrémité, c’est l'extrémité vers laquelle se dirige le conduit nourricier qui s’ossifie conjointement avec le corps. — 120 — 3° La rapidité de la marche de l’ossification à partir du centre d’un os long vers les extrémités, plus prononcée dans un sens que dans l’autre, est le résultat de la vitesse plus considérable du cours du sang dans la branche directe de l’artère nourricière que dans la branche réfléchie ». Bérard regarde les deux premières propositions comme incon- testables; quant à la troisième, il la qualifie d'hypothétiqueetil ajoute qu'il se proposait de la vérifier par l’observation; mais nous ne sachions pas qu’il ait publié le résultat de ses recherches sur ce sujet. Dans l'étude du développement des extrémités terminales chez les mammifères, nous n’avons que les segments de l’os canonet des deux premières phalanges chez les solipèdes offrant trois points d’ossification (1). Ici encore nous avons à éliminer les pha- langes, puisque la direction des canaux nourriciers est perpen- diculaire aux surfaces osseuses. Quant au métacarpien et au métatarsien principal, sur lesquels le canal nourricier se dirige vers l'extrémité distale, nous avons noté que le point complé- mentaire supérieur est pourvu de vaisseaux communiquant plei- nement avec le système vasculaire de la diaphyse, alors que l'extrémité inférieure est encore séparée de la diaphyse par un cartilage synchondral non vasculaire. La conclusion de Bérard n’explique donc pas la précocité de la soudure de l’épiphyse su- périeure métacarpienne et métatarsienne chez les solipèdes. De même la seconde proposition est contraire aux faits obser- vés chez les singes et les solipèdes concernant l'influence du sens du courant sur la position des points complémentaires. Remar- quons que chez beaucoup de mammifères la direction des canaux nourriciers de la première phalange et principalement de la seconde, est perpendiculaire, ne s’inclinant pas plutôt vers l’une des extrémités que vers l’autre, et cependant nous voyons le point d’ossification siéger avec une constance remarquable à l'extrémité supérieure de ces segments. Rendons justice aux relations établies par Bérard entre la di- rection des vaisseaux sanguins et le siège des points complémen- (1) Vachetta et Fogliata ont, les premiers, annoncé que les segments des doigts (métacarpien, métatarsien et deux premières phalanges) chez les solipèdes, sont pourvus de trois noyaux d'ossification (Stud. anatom. sulle falangi del cavallo. Pisa, 1875). = aliee taires; pour l’homme et un grand nombre de mammifères, les rapports sont exacts. Mais puisque nous avons rencontré des exceptions, nous ne nous contenterons pas de mettre les lois en défaut, mais nous tâcherons d’étudier les conditions plus géné- rales de l’ossification. En premier lieu, voyons si l’ossification s’étend plutôt dans un sens que dans l’autre. — En d’autres termes, la branche directe de l’artère nourricière donne-t-elle lieu à une ossification plus rapide que la branche réfléchie? À cet effet, nous avons mesuré sur les fœtus de diverses espèces et à différents âges, la distance du point central où l’ossification a débuté (trou nourricier) aux deux bouts de la diaphyse. Nous indiquerons dans letableau suivant les hauteurs des bouts osseux à partir du trou nourricier, le numérateur représentant la longueur de la partie osseuse située au-dessus du trou nour- ricier et le dénominateur celle de la portion inférieure. Enfant ägé de 18 mois. ét s 5mm | l bal 7m 9e phal 5mm elacarpien. Fe phalange. 45 2 phalange. 3,5 Enfant de.6 ans et demi. Métacarpien reel | {re phalange does 2e phalange “al 12 A Ou NAS PATES Dee enpotcn LE ET PAAANBES Era Fœtus de Gibbon. à È Drm ,0 Grm smm Métacarpien. ——— Ci 17e phalange. —— | 9e phalange. —— = ie (9 4 Chien âgé d'un mois. ; _ 9} [2 Métatarsien. . ....... | re phalange........ ce Chien de 2 mois. Métacarpien. Ind | Are phal SA Mé en.-Index 0: 7404. re AE Dale CAE EREONE étacarpien. Index 1.20 phalange 5 — Doigts externes. _ Ecpin de 33 jours. J 7m ,0 Gaom 5mm Métatarse. 76 0 | 17e phalange. —— | 2° phalange. —— ,0 / 3 Fœtus de porc de +5 de long. : ; gum 5 m5 Jmm Métacarpien. 3. ES fre phalange. ? 7,0 | 2° phalange. Tt AT - Veau de 3 semaines. Melon SN es Es La re € ——— ÉtACATPIEN Re -CRE El phalange. ...... D Fœtus' de mouton de 24cn. ; G À 7m m Jam Métacarpien......... DE | Are phalange.......… 5 a S 00. étatarsien 17 Fœtus de mouton de 28cn. : Fe CA pb A8mm Métatarsien"prinéipal'exténne UPPER TUE SNA ESE 5j — interne NET MARÉES USE LSA NE ENT EQ 93 Fœtus de Daur. Métatarsi Het élatarsien. ...... at bise tente Arte Me 3.50 Fœtus de cheval. Der Am EMEA ArSIeNn RARE EAN Ne SO STE __ pe S8mm,0 De 38cm, — Eh irondate arroser ef 25,0 cm De Om AMEtACATpIENL ES - C ecECELEOSOTEEE _ & 7eme 50 Poulain..... RUE AUS AIRLET. 2 EN A SAR ET OP) 12,0 Dans l'espèce humaine, l’ossification est plus rapide dans le sens de la branche réfléchie de l’artère nourricière, aussi bien pour les métacarpiens et les métatarsiens que pour les phalanges et les phalangines, en d’autres termes, du côté de l’extrémité où sera plus tard le point d’ossification complémentaire. C’est l’in- verse de ce qu’a avancé Bérard et le fait se vérifie durant tout le temps de l’ossification à partir de l'enfant très jeune jusqu’au moment de l'établissement des points complémentaires. Chez le gibbon, l’ossification est plus rapide dans le sens de l'artère nourricière (branche directe); il est vrai que sa direction sur les métacarpiens est inverse de ce qu’elle est chez l'homme; pour les phalanges, c’est l'opposé. Mais dans l’un et l’autre cas, l’ossification est plus rapide du côté où sera le point complémen- taire. Chez le chien, le canal nourricier du métacarpe et du méta- tarse se dirige du côté où l’ossification se fait le plus rapidement. Donc chez cet animal, l'extension du point primitif se fait plus vite du côté opposé à l'extrémité qui sera pourvue d’un point = 199 — complémentaire. Pour les deux premières phalanges, c’est le contraire, c'est-à-dire la même chose que chez l'homme et le singe (phalanges). Chez le lapin, la marche de l’ossification est la même que chez l'homme. | Chez le pore, l’ossification se fait moins rapidement du côté de la branche directe pour le métacarpien et la première phalange; c'est. le contraire pour la deuxième phalange. Chez le fœtus de mouton de 24", le point primitif des méta- carpiens et des phalanges s'étend plus rapidement dans le sens de la branche directe. Pour les métatarsiens du même fœtus, ainsi que pour celui de 28°, c’est dans le sens contraire. Chez le veau, l’ossification se fait plus rapidement du côté de la branche directe pour le métatarsien, c'est-à-dire à l'extrémité opposée où sera le point complémentaire. C’est le contraire pour les phalanges. Chez le Dauw, c’est du côté de la branche directe que l’ossifi- tion se fait le plus énergiquement. Comme la première et la deuxième phalanges ont leurs trous nourriciers au centre, l’os- sification se fait avec une puissance égale dans lés deux sens. Cette proposition est également vraie pour les métacarpiens, les métatarsiens, les phalanges et les phalangines des fœtus de che- vaux. Chez les solipèdes, la distance du trou nourricier est done plus grande du côté de l'extrémité des métacarpiens et des mé- tatarsiens, qui sera pourvue du point complémentaire le plus étendu, quoique l’autre extrémité ait également un point com- plémentaire plus tard. Nous concluons de ces faits que la proposition de Bérard, qui suppose que la vitesse du courant sanguin est plus grande dans la branche directe que dans la branche réfléchie et que l’ossifi- cation s'étend plus énergiquement dans le premier sens que dans autre, nous concluons, disons-nous, que cette hypothèse est tantôt d'accord avec les faits, tantôt elle est absolument infirmée par l'observation. Il y a plus: parfois et dans la même espèce, lossification du point primitif est d’abord plus rapide du côté où sera le point complémentaire et plus tard l’extension du point osseux se fera plus énergiquement vers l'extrémité manquant toujours de ce point. Ce fait, joint à l'observation du niveau diffé- rent où siègent les trous nourriciers des deux métatarsiens de mouton et sûr lequel on obéerve des diaphyses de longueur égale — 124 —- et des extrémités cartilagineuses supérieures et inférieures de hauteur semblable, montre que la distance du trou nourricier, en un mot, le lieu d'entrée du sang dans le diaphyse n’a qu’une influence secondaire sur l'extension de l’ossification dans un sens plutôt que dans l’autre. En outre, en tenant compte des nom- breuses artérioles, que le périoste fournit à la diaphyse outre l’ar- tère ou les artères nourricières principales et qui contribuent puissamment à la nutrition du segment, on estamené à cette con- elusion que le rôle de l'artère nourricière n’est pas aussi consi- dérable que certains auteurs l’ont admis d’une façon complète- ment hypothétique. Il est vrai que ces différences s’expliqueraient en admettant un calibre plus considérable tantôt de la branche directe, tantôt de la branche réfléchie. Mais, pour vérifier cette supposition, il s’agirait de faire une série de recherches très dé- licates en pratiquant des injections sur des embryons et des fœtus de divers mammifères. Quoiqu'il en soit, dans un os long qui se développe par deux points d’ossification, l’un pour le corps et pour l’une des extré- mités, l’autre pour l’autre extrémité, c’est l’extrémité s’ossifiant par extension du point primitif, qui achève son ossification, alors que la plaque synchondrale marque encore nettement la limite entre la diaphyse et l’épiphyse. Un fait remarquable, c’est que la surface qui termine les ex- trémités du point primitif a toujours une forme plane quand elle regarde l'extrémité où sera plus tard le point complémentaire, tandis que sa forme est courbe, la convexité tournée vers l’extré- mité articulaire, quand celle-ci devra s’ossifier conjointement avec le corps. Ceci est vrai non seulement pour les os longs des extrémités possédant un seul point complémentaire, mais encore pour l'os canon des solipèdes et leurs deux premières phalanges : ces segments étant pourvus plus tard chacun d’un point complé- mentaire à chaque extrémité, la surface terminale des deux ex- trémités du point primitif présente une forme plane durant tout le cours du développement. S 9. — Cause anatomique de l'apparition du point d’ossification complémentaire. Comme ce n’est ni la direction de l'artère nourricière, ni l'extension plus rapide du point d’ossification primitif vers. — 40e l'une ou l’autre extrémité, qui peut expliquer l’apparition des points d'ossification complémentaires dans l’une de celles-ci, il convient d'examiner les conditions générales de développement des extrémités cartilagineuses. Nous savons qu’au début de la production du point primitif, l'extrémité supérieure (proximale) et l’extrémité inférieure (dis- tale) des métacarpiens, des métatarsiens et des deux premières phalanges sont de longueur égale, l’une et l’autre formée de cartilage non vasculaire. Nous nous sommes demandé : 1° quelle est l'extrémité cartilagineuse qui s’allonge le plus ; est-ce celle qui sera pourvue d’un point complémentaire ou l’autre ? 2° l’ex- irémité s'ossifiant conjointement avec la diaphyse sera-t-elle pourvue de vaisseaux sanguins plus tôt ou plus tard que l’ex- trémité pourvue d’un point complémentaire ? Pour élucider la première question, nous avons mesuré, sur des fœtus de divers âges, la hauteur des extrémités cartilagi- ueuses et nous représenterons ces longueurs par une fraction où le numérateur indiquera la hauteur de l'extrémité cartilagi- neuse supérieure, et le dénominateur, celle de l'extrémité infé- rieure. Enfant à lu naissance. , 2 PL S GATE : : S mn Métacarpien (médius)… on | Métatarsien (29 orteil). ES _ S cn) Les S Jin, () 1e phalange....... SUITE AL LU phalange........ Dh pen S Qu | S gum 3 2e phalange.......... — — ——|2 phalange........ — —= - phalange i 1. phalang i ï Enfant de 18 mois. Métacarpien (annulaire ( Extrémité cartilagineuse supérieure... 2mm,0 et médius). Extrémité cartilagineuse inférieure ... 4 L Jmm 5 | je S Zum ({) {re phalange (annulaire). RAT es phalange (médius) . Eur or S Dmm 0! S Zmm () 2e 298 SISEUE — — |2e pl rss = —— phalange I ï | phalange I 1 Enfant de 5 ans. Enfant de 6 ans et demi. 2 ASE Aum,5 : vs 5 mm () Métacarpien (médius). RTE Métacarpien (médius). EN ere S 4um,( S ph 1re phalange........ ré M nu phalange........ TT Ve : _ S jm 0 S gmm () 2e phalange........ — = [2e ph LPSC PP Et ? phalange 0,50 phalange I 0,80 me Fœtus de Gibbon de 6 moîs. Métacarpièenil: 19 SET, Fe Are phalange. 8 06IpONT Re 9srphalange::: /RRRMAUTL nr. _ Fœtus de chien de 14°" de long. Métacarpien....... = ae LE 4re phalange...... ” . = 2e phalange,. même longueur, ou Oum 5 pour l’extrémité sup. et inf. 5 QmmO este SU I 23 6e SEE SU ses. HE = A S:-"Mum;50 AS REC D Hi E 0,60 Jeunes chiens à la naïssamce. e : S 20 Métacarpien. ,.... TRS — .S Anm,75 1 phalange...... Tr mu S Qnm 75 2 phalange...... T = ou Chien âgé d'un mois. Chien âgé de 2 mois. : ë S 2mm, 00 , S 3m, 00 Métatarsien....... er het Métatarsien....... NE mi 5 S gum, (00 S 6m, 00 Are phalange....., — — 4re phalange....... —: = : [ 1 Il 3 S mm 95 S mm, (0 e Su pTiLe 9 [és 2 [ICE RIRE 2° phalange...... I 0,70 2e phalange...... I n Tigre à la naissance. E ; Re S Jum,5 Sesments du pouce : Métacarpien (médius) FPE D. FT P 6 Omm,30 pasel ap mé S s Jmm 00 segment nes Tu —= 14550 P Bleus nl Er 4 ,20 FCI t S ee Jun (0) F7 s paie segment. . :... DT 2e p ROSE = j 1.00 Fœtus de lapin de T°® de long. Fœtus de lapin à terme. ; ; S ann i() À : S Amm 5 Métacarpien....….... L'on Métatarsien.. ....…. Try S pr à S Aum,8 re 5 œ = — e o = 4re phalange....... 0,5 Are phalange…...... ï S (pus S Quest | e HONOR 03 9e PR EEN (Eœ Li | 2e phalange....... I 1,5 2e phalange...... I 0,5 _ Lapin âgé de 33: jours. Chez le lapin de 33 jours, l’extension du point primitif est achevée jusqu’auprès de l'extrémité supérieure des métacarpiens et des métatarsiens, ainsi qu'aux extrémités inférieures de la-4re et de la 2° phalange des quatre doigts externes. L'épiphyse inférieure des métacarpiens et des métatarsiens haute de 5x ainsi que l’épiphyse supérieure de la 1r° et de la 2° phalange, haute de 2%, sont séparés par un cartilage synchondral de 12" environ de la diaphyse correspondante. Fœtus de porc de 14" de long. HAE Fœtus de porc de 16% de long. < j re S : Am,00ne à EU S :2nm, Métatarsiens principaux. T3 Métatarsiens principaux. PSS S Ormm 5 4re phalange. : St É S Ann (0 9 RE EE Ne > 2e nhalanges... ut: TS Un Fœtus de porc de 20% de long. Fœtus de porc de 27" de long. : É et S 4nm,60l), : ae S 2nm 0 Métacarpiens principaux. Te om Métacarpiens principaux. ie FT mm S Dmm 4re phalange.......... = 2e 5 =- Are phalange. ...... Sr rt - S Omm,75 S 9mm,( 2 M —= 2—|19 ANG. s..sreree = 2e phalange........... I 0,4 e phalange I ï Fœtus de veau de 9® de long. , 3 S 9mm, 6 Métacarpien....... Poccche cnoseee re 5 S 2mm 40) FE pRAAREP ES esse Up ee Th ï Fœtus de mouton de 24°® de long.|Fœtus de mouton de 28" de long. À d ne mm ()| : 1 mm, () Métacarpiensprincipaux. are ô = 0 Métatarsiens principaux. . = o . mm 3mm re phalange..... ne ? Le = al re phalange.......... e = ne S Anm,5 S “ ; Zmm,() 2e phalange........... Tv 0,8 2° phalange.. .....:.. UNE UE Fœtus de cheval de 9% de long. | Foœtus de cheval de 13°" de long. mm }) AU 3 m, Métatarsien principal. ? = Fe Métatarsien principal. ÈS Le == 1° phalange, cartilagineuse. LA S) Us 2e phalange, cartilagineuse. LARARLETEU EM RRERE l 1,25 Foœtus de cheval de 24°n de long. 2e phalange, cartilagineuse. Fœtus de cheval de 38° de long. Métacarpien principal. UE _ Métatarsien principal. = = se el S 4mm 5 S gmm () = g ter OC TNT LT 4e phalange...,.... I E3 {re phalange. ..... I 3 2° phalange, cartilagineuse. 2° phalange, cartilagineuse. Fœtus de cheval de 70° de long. Fœtus de Dauw. ; S Acm,0|Métatarsien principal... S Grm, ( Métacarpien.......... Doi la partie terminale des doigts montre les dispositions figurées (fig. 26). Il y a délimitation de la partie du derme qui produira l’ongle du reste du tissu dermique. On voit, au niveau de l’extrémité postérieure de la troisième phalange, une invagination de Pépi- — 179 — derme ou un pli qui atteint déjà une longueur de 0",160. Près de l'extrémité du doigt, il existe également un sillon qui limite en avant le derme sous-unguéal. Sur les côtés (fig. 25), deux sillons semblables, profonds de 0,100 constituent de néritables plis et rejoignent en avant et en arrière les plis pré- cédents. Nous appellerons la poussée épithéliale supérieure ou posté- rieure formant un pli, l’involution supérieure ou postérieure, les plis latéraux, les involutions latérales et le sillon qui limite en avant le lit de l’ongle, le sillon antérieur. La partie du derme qui s’avance par dessus l’involution su- périeure est connue sous le nom de repli sus-unguéal, de derme unguéal, de manteau. Il se réfléchit profondément pour se continuer avec le derme sous-unguéal en formant là une gouttière ou rainure unguéale. Le derme sous-unguéal se divise [lui-même en deux portions: l’une postérieure, recouverte par le repli sus-unguéal et connue sous le nom de matrice de l’ongle, et l’autre antérieure décou- verte, appelée le lit de l’ongle. Renaut (Cours d'anatomie générale. — Annales de Der- matologie et de syphilographie, 1879-1880) a très bien décrit les phénomènes qui marquent le début du développement de l’ongle chez l’homme : quand on voit le bourgeon ectoder- mique générateur de l’ongle se former, il est constitué par une invagination des couches de Malpighi qui pénètrent comme un coin dans l’épaisseur du tissu dermique. C’est un bourgeon planiforme, c’est une nappe et non une tige. L’ongle fœtal est compris dans un pli du corps muqueux de Malpighi; il est pour ainsi dire monté comme la lame de verre d’un carreau dans la rainure qui le sertit. Le pli unguéal est formé ‘par le creuse- ment du bourgeon ectodermique unguiformateur à son centre. I en résulte que la production cornée repose sur un lit formé par l’ectoderme malpighien et est recouvert d’un manteau ec- todermique. Le concours du lit et du manteau forment le pli unguéal ; le point de jonction des deux mêmes parties à la ré- gion postérieure, se fait sous un angle dièdre très aigu et cons- titue ce qu’on appelle la matrice de l’ongle. Le sillon qui limite en avant le lit de l’ongle a été décrit par Arloing (loc. cit.) sous le nom d'angle de l’ongle, rigole sous- — 180 — unguéale de Renaut et voici comment il se forme d’après le premier de ces auteurs: « Le système fibreux qui entoure le « squelette du doigt forme autour de ce dernier une gaïne qui « en suit les contours. A la partie antérieure qui répond à la. « pointe relevée en crochet de la phalangette, le lit unguéal « s’abaisse brusquement de bas en haut pour contourner la « même extrémité et rejoindre le système fibreux du lit. Sur « leur limite et avant de confondre leurs fibres dirigées en sens « inverse les unes des autres, ces deux systèmes envoient un « trousseau de fibres dirigées suivant l’axe du doigt, et allant « s'insérer à la face profonde du derme embryonnaire de l’ex- « trémité antérieure du doigt. Ce ligament, nettement dessiné « chez le fœtus long de 11m, divise une coupe, faite suivant « l’axe longitudinal du doigt, en deux étages tout à fait dis- « tincts : l’un, situé au-dessus du ligament précité, répond à « la région du manteau, du lit et de l'angle de l’ongle; l’autre, « situé au-dessous répond à la lame vasculaire de la pulpe. « Cette lame de la pulpe, formée de tissu embryonnaire lâche, « court sur la face inférieure du doigt, se relève sur ses faces « latérales et dessine à son extrémité, en se développant, la « pulpe digitale antérieure. C’est son relèvement général dans « tous les sens qui détermine ainsi la sertissure de l’ongle. » Nous ne saurions décider si le rôle du ligament fibreux est assez important pour déterminer la brusque réflexion en bas du lit unguéal. Il y a d’autres rapports anatomiques qui nous sem- blent dignes de toute attention. La dernière phalange n’occupe pas en effet, sur l'embryon de = de long, alors qu'il n’existe aucune trace de l’ongle, l’axe central du bout des doigts : tandis qu’elle n’est éloignée de la face antérieure du doigt que de 0"%,150, elle est séparée de la face postérieure ou palmaire par une distance de 0"®,600. Au moment de la production des in- volutions épidermiques, ces rapports restent les mêmes : sur le fœtus de + (fig. 926) la distance antéro-dorsale est de 0% 940 et la distance postéro-palmaire de 0®®,720. A cette époque nous observons les phénomènes de prolifération et d’ex- tension de l’ectoderme à la face dorsale, ayant pour conséquence la formation des involutions et du sillon antérieur. Ces plis et ces sillons paraissent empêcher l’extension des tissus mésoder- miques (derme et tissu sous-cutané), y produisent un véritable ses tassement, tandis qu’à la face palmaire les mêmes tissus sem- blent pouvoir s'étendre librement. D’un côté nous aurons une production ectodermique plus active, de l’autre côté l’épiderme conservera l’évolution qui s’observe sur toute la surface cu- tanée. Pour nous, le rôle essentiel dans la délimitation du lit de l’ongle appartient au développement plus considérable des couches épithéliales dans toute la région unguéale. Grâce à l'accroissement plus notable de cette portion épidermique, elle repousse sur les bords, aussi bien qu’en arrière, la partie la plus extérieure du derme et détermine les sillons déjà bien marqués sur le fœtus de _ (fig. 25 et 26). Sur le lit de l'ongle, l’épiderme atteint 0"",060 d'épaisseur, tandis qu’en dehors des sillons latéraux il n’a que 0"",042, bien que la cons- titution soit la même partout. Ajoutons encore que déjà sur le fœtus de Rs le derme sous- unguéal ainsi limité commence à présenter, principalement le long des sillons latéraux, des papilles longues de 0",019, Unna (loc. cit.) n'indique leur présence qu’à la fin de la période fœtale ; certes, leur apparition, beaucoup plus précoce sur le lit de l’ongle que sur le reste de la peau, n’est pas sans influence sur le développement plus hâtif de la substance épidermique dans cette région. Sur le fœtus de == on observe des modifications importantes. La matrice unguéale laisse distinguer deux portions d’épais- seur différente : la portion postérieure longue de 02,420, n’a _qu’un diamètre de 0"*,060, tandis que la portion antérieure longue de 0*®,840, présente un renflement épidermique, appa- raissant, sur une coupe longitudinale, sous la forme d’un crois- sant à convexité supérieure. Il atteint une épaisseur de 0,080 et diffère du reste de l’épiderme unguéal par une grande abon- dance de granulations foncées. Renaut (loc. cit.) a décrit cet épaississement sous le nom d’aire pigmentée, qui dépasse le sillon unguéal en dessinant la lunule. Nous conserverons le nom d’aire pigmentée, pour désigner cette portion de la matrice unguéale, où les cellules du corps muqueux subissent des mo- difications différant de celles de l’épiderme en général, etabou- tissent à la production de la substance cornée unguéale. Pen- dant la fin de la période fœtale, comme pendant toute la durée — 182 — extra-utérine, ces modifications persistent et continuent l’évo- lution spéciale de l’ongle. On peut poursuivre plus ou moins loin au delà de la lunule la couche pigmentée sous forme d’un mince liséré foncé, avant que toutes les cellules se soient transformées en substance cor- née unguéale. La formation et l'accroissement de l’ongle se font ainsi, d’après nos observations, surtout aux dépens de l'aire pigmentée. Unna, le premier, a insisté sur le fait que la partie antérieure de la matrice produit chez les fœtus, l’ongle pro- prement dit. Les distinctions que nous venons d’établir dans le développe- ment de l’épiderme pendant la délimitation de la matrice et du lit de l’ongle, puis la production de l’aire pigmentée, nous per- mettent de nous rendre compte des opinions si diverses qui ont cours dans la science au sujet de l’ongle embryonnaire et fœtal., Avant l'apparition de l’aire pigmentée, il n’y a pas d’ongle à proprement parler. L’épiderme qui occupe sa place est semblable à l’épiderme général du corps de l'embryon. Nous avons vu (p. 179) que la portion du derme du repli sus- unguéal fournit une lame épidermique cornée qui la déborde en avant et recouvre dans une certaine étendue l’épiderme du lit de l’ongle. Ce manteau épidermique a reçu d'Unna le nom d’éponychium, de Ranvier celui d’épidermicule, d’Arloing le nom de périonyx. Sappey, chez l'adulte, l’a désigné sous le nom de couche cornée sus-unquéale. Sans nous arrêter ici aux homologies, nous pensons que cette lame cornée qui a la même constitution que la couche cornée de l’épiderme en. général, n’a pas l'importance qu’on lui a attribuée. Elle est plus développée chez l'embryon et le fœtus pour la simple raison qu'en l'absence de tout frottement, de toute usure elle s’avance comme une couche protectrice sur le lit de l’ongle, mais son influence sur l’apparition de l’ongle même est absolument nulle. C’est au niveau de la portion antérieure dela matrice unguéale, dans l’épaississement épithélial de l’aire pigmentée, que se fait la modification évolutive spéciale des cellules, aboutissant à la formation de la substance unguéale, et cela d’une façon indépen- dante de la couche cornée sus-inguéale. Ainsi se forme l’ongle primitif compris, à l'origine, dans l’épaisseur même de la couche — 183 — muqueuse de Malpighi et au-dessous de l’épidermicule. Grâce à son extension en avant et à la poussée constante partant de l’aire pigmentée, cetongle primitif s’avance par dessus le lit de l’ongle, en contractant une adhérence intime avec les cellules de ce der- nier. Avec Unna, nous pensons que l’ongle ne se forme pas in toto sur le lit de l’ongle, comme l'enseigne Kôlliker. Ainsi com- pris, l’ongle primitif peut être désigné sous le nom d’hyponi- _ chiwm (Ranvier), puisqu'il estrecouvert, à cette époque, de la lame cornée du repli sus-unguéal; mais son évolution est identique- ment la même qu'elle le sera pendant toute l’existence, un reste de l’épidermicule persistani toujours au-dessus de la lunule. L'examen de fœtus plus âgés permet de vérifier l’exactitude des interprétations que nous venons de donner au sujet de l’appa- rition de l’ongle primitif. L'ongle de l'embryon de 20° de long, offre l'aspect suivant : l’épiderme de la pulpe des doigts estforméd’une couche muqueuse épaisse de 0%",024 et d'une couche cornée superficielle de 0" 020 ; l’ongle présente un derme sous-unguéal hérissé de papilles longues de 0"%,020 et supportant une couche mu- queuse de 0°°,030, et une couche cornée unguéale de 0"2,008 à 0%*,012. Tout l’ongle est recouvert sur une longueur de 02% 072, d’un épidermicule dont nous connaissons l’origine. Sur le fœtus de 25° de long, la matrice unguéale à une couche muqueuse de 0"%,050, qui passe insensiblement à l'aire pigmen- tée épaisse de 07,019 à 0®®,016, et celle-ci a une couche cornée unguéale de 0"®,028. L’aire pigmentée se perd insensiblement sur le lit de l’ongle où l’on peut la suivre jusqu’à ce qu’elle ne soit plus représentée que par une ou deux assises cellulaires de 0°*,008 à 07,004. L’é- pidermicule s'étend jusqu'à la moitié de la longueur de Pongle. Sur le fœtus de 27° de long, il recouvre tout l’ongle jusqu’à la rainure antérieure, etsemble en cet endroit contracter adhérence avec la couche cornée du bout des doigts. Le développement de la substance unguéale se continue de cette façon jusqu’à la naissance. À cette époque, le bord anté- rieur de l’ongle dépasse le sillon antérieur; le lit de l’ongle, vers le milieu, présente une couche mugueuse de 0°*,036 et une couche cornée unguéale de 02,690 à 0%%,100, recouverte d'un épidermicule de 02%,040 sur la lunuie ; la couche de Malpighi, — 184 — (l'aire pigmentée y comprise), a une épaisseur de 0,180 et la couche cornée n’atteint que 0"*,060. Nousne poursuivronspas plus loin le développement del’ongle; sa forme définitive existe dès à présent ; toutes les modifications porteront sur la plus grande solidité de sa substance, qui devien- dra de plus en plus dure. Grâce aux frottements extérieurs, l’épi- dermicule se réduira à un mince liséré coiffant le bord antérieur du repli sus-unguéal. Sa surface dorsale sera libre, lisse à partir de lalunule, qui présente souvent quelques lamelles de la couche cornée sus-unguéale. Quant à sa destination, toute question d’origine à part, nous ne pouvons être de l’opinion de ceux qui veulent que l’ongle chez l’homme et les singes nous reste à titre de souvenir ancestral. L’étendue et la forme de la production unguéale chez l’homme et chez le singe sont en relation intime : en même temps que, par ossification aux dépens de la substance préosseuse, l’extré- mité effilée de la phalangette du fœtus de — s’aplatit d'avant en arrière et s’élargit transversalement (fig. 25 et 26), de façon à présenter deux bords aigus et une légère convexité de haut en bas et de dedans en dehors, l’épiderme situé sur la face anté- rieure ou dorsale évolue corrélativement, comme nous l’avons indiqué (p. 180), et aboutit à la délimitation du lit de l’ongle. Tant qu’on se bornera à la comparaison de l’ongle adulte avec les productions analogues chez les autres mammifères, en re- liant par la pensée l’évolution théorique des unes et des autres, on conclura à une sorte de dégradation de cette production chez l’homme et le singe. Mais quand on observe, au contraire, le développement de l'extrémité digitale tout entière, les divers stades que présente l’évolution de la phalangette ainsi que celle du derme et de l’épiderme du côté palmaire et du côté dorsal, on se rend compte comment, de par la loi des concordances anato- miques et physiologiques, l’ongle humain est limité à la face an- térieure et ne peut que reproduire le moule que lui a prêté la phalangette. Après ces considérations, nous ne pensons pas qu’il soit utile d'insister sur l'usage des ongles comme moyen d’at- taque ou de défense. Nous tenant strictement sur le terrain de l'observation, nous croyons, avec la plupart des auteurs, que le rôle des ongles chez l’homme et la plupart des singes, se borne à protéger le bout des doigts et à perfectionner le sens du tact. — 185 — Les ongles, dit Cuvier, semblent destinés à protéger l’extré- mité des doigts (Anat. comp. T. IE, p. 661), et il ajoute (Règne animal, T. I, p. 72) que les ongles ne garnissant qu’un des côtés du bout du doigt, prêtent un appui au tact sans rien lui ôter de sa délicatesse. De Blainville est du même avis: d’après lui (loc. cit. p. 218), l'ongle, par sa résistance, devient le soutien de la pulpe palmaire. Le faible développement de la production cornée au bout de chaque doigt; l'épaisseur considérable, par contre, de la pulpe palmaire ; la mobilité des rayons digitaux et l’opposition du pouce dont nous avons étudié les causes prochaines dans la première partie de ce travail : voilà l’ensemble des faits qu'il faut prendre en considération quand on compare l'extrémité antérieure, en particulier, aux extrémités terminales des mem- bres chez les mammifères. C’est ainsi qu’il devient évident que toutes les parties se développent et concordent pour faire de la main l'organe du toucher le plus perfectionné. Nous allons voir qu'il n’en est plus de même chez les autres mammifères. CHAPITRE V. Développement morphologique de la griffe : 1° des Carnassiers; 2° des Rongeurs. 4° Nous passons maintenant aux animaux chez lesquels la production cornée a une extension plus considérable que chez l’homme et les singes. Elle prend le nom de griffe chez les car- nassiers et les rongeurs, et leur sert à saisir, à fixer et à déchi- rer la proie ou bien à creuser et à fouir la terre. Malgré cette diversité d’usages, nous pouvons faire rentrer le développement de cette production cornée dans une même étude, et voir les différences qu’elle présente en comparaison de l’ongle chez l'homme : que la troisième phalange reste relevée pendant la marche (chats, etc.) ou que le bout des doigts touche entière- ment le sol pendant les mouvements de locomotion, la produc- tion cornée enveloppe complètement l’extrémité de la phalan- gette. Nous n’avons pu trouver, dans les auteurs, aucune donnée sur le développement de la griffe. Le premier stade correspon- — 186 — dant à l’absence de toute trace d’ongle, est très court; nous n’avons eu l’occasion de l’examiner, faute de matériaux, que sur un embryon de lapin de 3°°,5 de long. Mais, vu l’analogie de l’ongle chez les rongeurs et les carnassiers, ce premier stade est probablement le même chez les uns et chez les autres. Sur l'embryon de lapin de 3°°,5 (fig. 39), l'extrémité digitale ala configuration qui suit : elle offre deux portions bien distinctes; la portion supérieure est arrondie et comprend la première et la deuxième phalange; le diamètre antéro-postérieur de cette portion est de 1** ; les tissus dermique et sous-dermique at- teignent 07,35 d’épaisseur en arrière des phalanges, et 07,25 en avant de ces dernières. Au niveau de l'articulation de la deuxième phalange avec la troisième, la face antérieure et la face postérieure éprouvent une inflexion brusque. Il en résulte une diminution notable d'épaisseur du tissu dermique et sous-der- mique autour de la phalangette qui est complètement formée. Les diamètres antéro-postérieurs tombent à 0®®,15, à partir de la phalangette jusqu’à la surface du doigt et vont en diminuant vers le bout du doigt qui est terminé en pointe. Le revêtement épidermique n’est constitué à cette époque que par une couche muqueuse dont le diamètre est de 07,024 sur la portion supérieure du doigt et de 0®°,040 sur la portion ter- minée en pointe. On voit que la poussée épithéliale produisant les involutions se fera au niveau des inflexions à l'articulation de la deuxième avec la troisième phalange. Ce stade primitif diffère du stade analogue de l’homme par les caractères que voici : sur l'embryon humain de a de long, ja face antérieure ou dorsale des doigts se trouve à un niveau qui reste le même jusqu’à l'extrémité digitale, tandis qu’à l’ex- trémité de la face palmaire, à existe déjà une saillie dermique qui dépasse le niveau palmaire de la deuxième et de la première phalange, de 0,120. En d’autres termes, la forme de l’extré- mité digitale est celle d’une baguette offrant la saillie de la pulpe sur la face palmaire chez l'embryon humain ; tandis que chez l'embryon de lapin elle est conique, à pointe terminale. Il est vraisemblable qu’il en est de même chez les carnassiers, quoique nous n’ayons pas eu d'embryons assez jeunes à notre disposition pour vérifier le fait. Dès l’origine, avant toute ap- parition de l’ongle, il existe donc une différence marquée entre — 187 — l'extrémité digitale chez l’homme d'un côté, les carnassiers et les rongeurs de l’autre. Et il est à présumer que cette différence de forme est la cause prochaine des productions cornées varia- bles chez les uns et chez les autres. à Nous avons pu observer un stade ultérieur sur un fœtus de chien long de 6°". La forme de la phalangette est également conique. La pointe commence à se recourber en dessous. Les inflexions dorsale et plantaire se sont creusées davantage, de façon à présenter chacune sur les coupes longitudinales la forme d'un triangle dont le sommet supérieur est en haut, et dont la base tournée vers l’extrémité se continue, d’un côté, avec l’épi- derme du repli sus-unguéal ou sous-unguéal, et, de l’autre, avec l’épiderme environnant l'extrémité terminale du doigt. Nous assistons là, pour ainsi dire, à la transformation des in- flexions en véritables plis ou involutions (fig. 31). En examinant une coupe longitudinale du doigt externe de la patte antérieure chez le fœtus de chien de 6* de long, on constate que l’involution dorsale atteint 0"",200 et l’involution plantaire 0®®,120. Les cellules épidermiques qui constituent les deux invaginations ont la même structure que l’épiderme du membre en général et offrent les mêmes réactions ; à cette époque on ne remarque aucun caractère différentiel entre la couche qui tapisse le derme sus-unguéal et celle qui recouvre la matrice de l’ongle proprement dit. Il n’en est plus de même des couches qui revêtent la face antérieure de la phalangette ou lit de l’ongle. Tandis que l’épiderme du membre est épais de 0°*,060 et ne comprend que la seule couche muqueuse, celui du lit de l’ongle atteint 0"",140 et se subdivise : 1° en une couche muqueuse épaisse de 0**,120, et 2° une couche cornée superficielle de 0,020. La couche muqueuse, sur un diamètre de 0mm,090, présente une bande externe dont la teinte foncée est due à la présence des granules pigmentés contenus dans le corps cellulaire des éléments. Quand on colore au picro-carmin, le corps cellulaire forme un fond rouge, tandis que les granules se détachent avec leur coloration foncée. En approchant de la couche cornée, la substance du corps cellulaire s’impreigne d’acide picrique, de- vient jaune, mais les granules foncés y persistent encore. Peu à peu ceux-ci deviennent de plus en plus clairsemés, et, lors de \ — 188 — leur complète disparition, ils font place à la substance trans- parente et homogène de la couche cornée superficielle. Nous retrouvons là, l'aire pigmentée telle que nous l'avons décrite chez le fœtus humain; elle s'étend depuis le repli sus- unguéal jusqu’à la face plantaire, en contournant l'extrémité digi- tale en train de se recourber. En comparant l’état du quatrième doigt du même fœtus, on voit que le développement de ce der- nier est plus avancé, son involution dorsale atteint une longueur de 0,360, et la plantaire, une longueur de 0°",200. En outre, on constate que l'aire pigmentée s’avance en haut jusqu'au milieu de l’involution dorsale. Nous concluons de ces observations que contrairement à ce qui se passe chez l'homme, où l’aire pigmentée prend naissance dans la région de la lunule, chez les carnassiers, cette même aire pigmentée apparaît d’abord sur le lit de l’ongle et s'étend ensuite au-dessous du repli sus-unguéal. Il existe déjà une couche cornée unguéale alors que l’involution dorsale n’a pas encore subi les modifications pigmentées. Quant à l’involution plantaire et à la face plantaire de la troisième phalange, elles ne montrent, à cette époque, qu'une couche muqueuse de 0,060 d'épaisseur. Sur un fœtus de chat de 8 de long, l’involution dorsale a une longueur de 4"", l’involution plantaire est longue de 02,700. L’extrémité digitale forme déjà un véritable crochet recourbé en dessous. Grâce à ces invaginations, la phalangette n’est entourée de tissu cellulaire de tous côtés que sur une éten- due de 0®*,144. Le fond de l’involution plantaire, comme le montre la f- gure 33, arrive à un niveau inférieur à celui du pli dorsal. Une coupe passant par la partie supérieure de la troisième phalange, ne comprend que l’involution dorsale et nous indique que là, les parties latérales de l’invagination descendent jusqu’au des- sous du bord inférieur des faces latérales de la troisième pha- lange, beaucoup plus bas que chez l’homme, quoique rappelant en tous points la disposition qu’elles affectent dans l’ongle humain. Le derme qui correspond au pli sus-unguéal est la ré- gion qui donne lieu à la vraie substance cornée unguéale; il diminue détendue latérale au fur et à mesure qu'il s’avance sur le lit unguéal vers l'extrémité du doigt; il se continue, il est — 189 — vrai, avec celui qui tapisse les faces latérales du doigt; mais, comme le montre la (fig. 34), sa limite inférieure est toujours marquée, même au bout de la phalangette, par deux sillons ou rainures, qui rappellent les sillons latéraux du lit de l’ongle chez l’homme. Chez les carnassiers, le derme ne se soulève pas par-dessus les sillons pour former des replis arrêtant l'extension latérale de l’ongle. Chez eux, l’ongle descend de chaque côté sur les faces latérales du doigt et se continue ainsi directement avec la sub- stance épidermique qui tapisse les faces latérales et la face plan- taire. Il en résulte que la troisième phalange tout entière, à son extrémité inférieure, est entourée d’un étui corné. Celui-ci prend la forme du squelette ; il se recourbe en bas et en arrière et donnera la griffe des carnassiers. Toutes ces parties du derme sont cependant loin de produire une substance cornée semblable. Ce n’est que le pli sus-in- guéal avec le lit de l’ongle jusqu'aux sillons latéraux, qui pro- duisent la substance cornée unguéale dure, analogue à l’ongle humain. Nous retrouvons, en effet, sur toute cette étendue, l'aire pigmentée qui, en haut, embrasse les trois quarts de la pha- lange upguéale et se réduit de plus en plus au bord antérieur en s'approchant du bout de la iroisième phalange. En dehors de l’aire pigmentée, le derme est recouvert d’une substance épidermique qui restera plus molle jusqu’après la naissance. Dès cette époque, il existe donc sur l'extrémité des doigts plu- sieurs variétés de substances cornées différant par leurs pro- priétés physiques et chimiques, ainsi que par leur développe- ment. L'épiderme de la peau en général, ainsi que celui des replis sus-unguéal et sous-inguéal est formé chez le fœtus de chat de 8°, d’une couche de Malpighi, épaisse de 022,044, sans trace de couche cornée épidermique. Au fond de l’involution dorsale, la matrice n’est recouverte que d'une couche de Malpighi de 07,068 d'épaisseur. Vers le milieu de ce pli, commence l'aire pigmentée. À partir de là, sur tout le lit de l’ongle, les couches un- guéales sont formées d’une couche muqueuse de 072,098 à 0,035, et d’une couche cornée unguéale de 0**,044. Vers l’extrémité de la troisième phalange, la couche de Mal- — 190 — pighi atteint 02,100, et la couche cornée unguéale 077,072. Ces couches se continuent avec celles de la face plantaire, sans ligne de démarcation, mais avec une diminution notable de la couche cornée, comme l’indiquent ces mesures : Couche de Malpighi......... se Omm,100 Couche cornée......... PE TAPER Oum 008 à Omn 010 La surface du derme est lisse chez les fœtus de chien de 6°?, et de chat de 8 de long, aussi bien dans les involutions sus- unguénale et sous-unguéale que sur le lit de l’ongle et la face plantaire. On n’aperçoit sur la face antérieure de la troi- sième phalange que des irrégularités dont la hauteur ne dépasse pas 0%,004. Cependant sur la peau du corps, l’épiderme a déjà envoyé dans la profondeur du derme des prolongements donnant lieu aux follicules pileux, longs de 0°”,120 sur le chat de 8° de long. Ce fait est important à noter, parce qu’il montre que les papilles dermiques ne sont pas la condition indispen- sable de la production de la substance cornée unguéale. Chez les carnassiers, celle-ci a pris naissance, alors qu’il n'existe pas encore de crêtes dermiques et de prolongements interpa- pillaires. En observant l'extrémité digitale d’un fœtus de chien de 14° de long, près de la naissance, par conséquent, nous trou- vons les mêmes parties avec un épaississement notable des couches cornées unguéales : Matrice unguéale antérieure : Couche de Malpighi au niveau de l’aire DIFMENIP Peas cer n Onn,072 Couche cornée unguéale.............. Oum, 012 Sur le lit de l’ongle : Couche de Malpighi..........,....... Onx ,036 Couche cornée unguéale.............. Own ,190 Couches épidermiques de la sole : Couche de malpighi.................. Omn,168 Couche cornée molle................. On ,024 à 0e ,36 Le derme de la matrice unguéale, du lit de l’ongle et de la face plantaire, ne présente pas encore de véritables papilles ; la surface. dermique est irrégulièrement dentelée, sans que la longueur des crêtes dépasse 0"",006 à 07,008. Nous avons été à même d'examiner les ongles d’un fœtus de — 191 — chien de 44° de long, dont la robe était blanche, et nous avons pu comparer l'aspect de l'aire pigmentée à ce que nous avons vu sur les animaux colorés. Elle a la même étendue, la même couleur foncée sur les animaux blancs que sur les autres. Elle commence à 0"",240 en avant de la gouttière unguéale et s’élend sur une longueur de 0”",600 sur la matrice unguéale et de 0,300 sur le lit de l’ongle. Nous croyons pouvoir conclure de cette observation que l’aspect foncé des couches superficielles du corps muqueux dépend d’une modification spéciale des cel- lules épidermiques, indépendamment du pigment de l’épiderme en général. C’est une phase nécessaire de l’évolution de la sub- stance unguéale. Ajoutons encore que l’épidermicule existe aussi bien en bas du repli sus-unguéal que sur le repli sous-unguéal, et qu’il s’é- tend sur le chien de 14 sur une longueur de 07,240 par dessus la surface antérieure et plantaire de la griffe, de la même façon que chez le fœtus humain. Nous voyons donc que chez les carnassiers, la substance cor- née unguéale se produit comme chez l’homme, à la face anté- rieure de la troisième phalange; c’est l’ongle à proprement par- ler; mais grâce à son extension sur les faces latérales, il em- brasse la phalange unguéale jusqu’à la face plantaire. Celle-ci, au lieu de présenter un derme et un épiderme comme le reste du corps, produit une couche cornée plus molle, souple, se con- tinuant directement sur les bords avec la substance cornée unguéale et occupant la face plantaire jusqu’à la pointe recour- bée de la griffe. L'existence de cette corne molle a déjà été signalée par De Blainville (loc. cit., p. 90), quand il a écrit : « Dans les chats à l’état de fœtus, la pointe de l’ongle est, pour ainsi dire, émoussée par une singulière substance blanche, molle, qui en occupe tout le bord inférieur, mais qui n’appar- tient pas absolument à l'ongle. » Cette corne molle gagne en con- sistance à l’état adulte et arrive à avoir une rigidité qui se rap- proche de la substance cornée unguéale. Le mode de développe- ment de l’épiderme de la face plantaire diffère donc aussi bien de la substance cornée unguéale que de l’épiderme en général. Sa souplesse et son élasticité doivent jouer un certain rôle dans les mouvements de préhension des carnassiers. La partie re- courbée de la griffe semble soutenue latéralement et en arrière — 19 — par cette corne moins dure qui agit à la façon d’une sangle élastique tendue entre les bords plantaires de la substance unguéale. 2 Nous avons décrit (p. 186) le premier stade de l’extrémité digitale chez le lapin; les périodes qui suivent la formation des involutions dorsale et plantaire sont analogues, chez les lapins et les rats, à ce que nous avons vu chez les carnassiers. La subtance cornée unguéale enveloppera la face antérieure et les faces latérales de la phalangette, tandis que la face plan- taire sera recouverte d’une corne molle, élastique. La forme droite, conique de l’ongle différera seule de la griffe recourbée des carnassiers. Mais le développement et la constitution sont identiques. Il n’en est plns de même chez les cochons d'Inde, qui pré- sentent quelques particularités intéressantes. À l’origine, l’extré- mité terminale des doigts ressemble beaucoup, comme le montre la figure 24, à celle de l’homme. Chez le cochon d'Inde de 5° de long, le pli dorsal s’est déjà fait, et a une longueur de 0,180. L’épiderme, quoique plus épais que celui du corps de l'embryon, a encore la même constitution. Il enveloppe toute l’extrémité digitale correspondant à la phalangette, en s’amineis- sant à la face plantaire, où il contourne un renflement de tissu sous-dermique situé à la partie postérieure de la troisième pha- lange. Ce relief est séparé par un rétrécissement très marqué du derme qui répond à la deuxième phalange. Les coupes transversales pratiquées vers la partie moyenne de la troisième phalange, nous montrent sa forme plus ou moins triangulaire, à bord antérieur assez accusé, à face plantaire presque plane et à faceslatérales légèrement convexes (fig. 33, 34, 35 et 37). Plus en avant, la troisième phalange s’arrondit; le derme n'a plus une surface lisse ; il présente des irrégularités aussi bien du côté dorsal que du côté plantaire, et sur les faces latérales. Cependant ces papilles ou crêtes dermiques ne dépas- sent pas 0°" ,004 à 07,006. L'épiderme du lit sus-unguéal est formé d’une couche mu- queuse de 0**,084 et d'une couche cornée unguéale de 0,050 et s'étend, avec cette constitution, jusqu’au tiers antérieur des faces latérales. Sur le reste de ces faces et sur la face plantaire, la couche muqueuse atteint 0%",120 d'épaisseur, et la couche — 193 — cornée n’a que 0,024. Celle-ci forme une véritable corne molle servant de tampon à la phalange unguéale. En examinant l’extrémité d’un fœtus de cochon d’Inde de 9°" de long, on voit qu’il s’est produit quelques changements dans la configuration générale. Le pli dorsal s’est allongé ; à la ren- contre du derme sous-unguéal et de la sole, qui a lieu vers la pointe de la troisième phalange, il existe une inflexion légère. La sole occupe la presque totatité de la face plantaire et forme, en arrière, vers le tiers postérieur de la troisième phalange, un angle rentrant déjà très prononcé. Là, l’épiderme se réfléchit pour se continuer avec celui qui tapisse un relief de la pulpe plantaire constituant un véritable coussinet. La structure de l’épiderme varie selon les régions : il n'ya de la vraie substance unguéale cornée qu’en avant de la troi- sième phalange ; la sole est formée de couches épidermiques épaisses, mais dont les réactions se rapprochent de celles de l'épiderme en général; le coussinet plantaire est recouvert d'une peau qui a la structure ordinaire et renferme de nom- breux follicules sudoripares. Les coupes transversales montrent que la face plantaire a une couche épaisse de substance cornée molle qui monte jusqu’à la moitié de la hauteur de la face latérale pour se continuer directe- ment avec la substance cornée unguéale formant une demi-virole à la partie antérieure de la troisième phalange. Cette substance cornée unguéale est produite, en haut, par une aire pigmentée analogue à celle de l’homme et des carnassiers. Sur la matrice unguéale, l’aire pigmentée embrasse le bord antérieur et les faces latérales de la troisième phalange. Elle diminue d’étendue en s’avançant sur le lit unguéal et n’occupe plus que la partie antérieure des faces latérales (fig. 27, 28, 29 et 30). Les papilles du derme ont une longueur de 022,020 sur le lit unguéal et sur les faces latérales, Sur la face plantaire, elles atteignent 022,060. Les couches épidermiques sont formées, dans la région de la matrice unguéale, d’un corps muqueux de 02,036, d’une couche cornée unguéale de 022,030 d’épaisseur. Au devant du bord libre du repli sus-unguéal, la couche muqueuse a un diamètre de 0,070 (y compris l’aire pigmentée); la couche cornée, 0,060, Vers l'extrémité terminale de la troisième plalange, la 13 Ton es | couche muqueuse est de 02%,080 ; la couche cornée de 0,120 au milieu de la face antérieure, puis elle diminue sur les faces latérales. A la face plantaire, la couche muqueuse est épaisse de 0,420, la couche cornée molle est de 0,940, et elle augmente de haut en bas vers la pointe de l’ongle. L’ongle des cochons d’Inde-diffère donc au point de vue mor- phologique de celui des carnassiers et des rongeurs par l’ab- sence de repli sous-unguéal. La couche cornée de la face plantaire est nettement délimitée par une inflexion très prononcée de la pulpe plantaire, qui représente un tubercule sur lequel l’épi- derme a la constitution de l’épiderme du reste du corps. Les cochons d'Inde possèdent, comme nous l’avons vu (fig. 54), un pouce atrophié à la face postérieure du métacarpe. Le sque- lette est représenté à l’âge adulte par une pièce osseuse supé- rieure et deux nodules cartilagineux plus externes. La peau qui recouvre cet organe a la constitution du derme et de l’épiderme en général; ce dernier ne possède jamais qu’une substance cornée épidermique. L’ongle, en un mot, ne se développe pas. Nous concluons de nos observations que : 4° Le premier stade de l’évolution digitale diffère chez l’homme, d'une part, chez les carnassiers et les rongeurs, de l’autre. Avec la forme variable de la phalangette cartilagineuse coexiste une forme autre des tissus dermique et sous-dermique qui l’en- tourent ; 2° La production et l'étendue des involutions ectodermiques sont en relation intime avec la forme différente de l'extrémité digitale, à une période où elle n’est tapissée partout également que d’une couche muqueuse épidermique ; 3° La substance cornée unguéale se produit chez les uns et chez les autres, alors que les papilles du derme ont une lon- gueur insignifiante. CHAPITRE VI. Développement morphologique du sabot : 1° des Ruminants; 2? du Porc. Nous arrivons aux mammifères qui ne se servent plus de leurs extrémités antérieures et postérieures que comme de co- — 195 — lonnes de soutien. La dernière phalange de leurs membres est couverte d'une production cornée de forme variable, désignée sous le nom général de sabot. Chez le pore, il existe quatre doigts à squelette complet entouré d'un sabot triangulaire. Chez les ruminants (bœuf, mouton) les deux doigts du milieu pos- sèdent seuls un sabot de forme triangulaire, qu’on appelle onglon. Les doigts atrophiés sont munis également d’une production cornée de forme conique, dite l’ergot. Chez les solipèdes, enfin, le doit unique est pourvu d’un sabot semi-circulaire ; mais outre ce dernier, il existe plusieurs plaques cornées sur les membres. Ce sont les ergots et les châtaignes. Nous étudierons le développement de ces divers organes chez les uns et les autres, à commencer par les ruminants. Évolution morphologique du sabot des Ruminants. — Chez l'embryon de mouton de 3% de long, les membres sont termi- nés par des extrémités mousses se continuant directement avec la patte, et d’un diamètre sensiblement le même. Cependant, à la face postérieure, à 2°* de l'extrémité, il existe un petit tuber- cule n’atteignant pas un demi-millimètre de hauteur. En faisant une coupe longitunale (fig. 40), on voit que le tubercule, haut de 0,""300, est le début de l'organe qui sera l’ergot de l’adulte. La partie située en avant et au-dessous de l’ergot donnera nais- sance au paturon et à l’onglon. Sur une coupe, elle a la forme d’une lame de couteau dont le tranchant rectiligne correspond à la face antérieure, et le dos convexe à la face postérieure du membre. Un léger sillon limite en avant le paturon et l’onglon du reste de la jambe; un sillon semblable existe au-dessous de l'ergot à la face postérieure. Mais, à cette époque, il n’y a aucune délimitation entre le paturon et l’onglon. L’épiderme qui tapisse l’un et l’autre a une épaisseur de 0°",016 à 0,020 et se con- tinue directement et sans distinction aucune sur les diverses parties de l'extrémité terminale du membre. L’épiderme, chez l'embryon de mouton de 3° de long, est constitué, aussi bien sur le paturon et le corps que sur la partie terminale qui sera le sabot, d’une couche de Malpighi de 0e 024. Chez le fœtus de mouton de 10c% de long, l'extrémité digi- tale n’est plus un simple tubercule mousse; elle mesure, à par- — 196 — ür de l’ergot, 6", et, à partir de l’articulation de la deuxième phalange avec la troisième, 277,5 (fig. 41). Tandis que, sur l'embryon de 3% de long, les deux premières phalanges existaient seulement sous forme de nodules cartilagi- neux, sans cavité articulaire, on distinguait déjà ici les trois phalanges digitales reliées l’une à l’autre par des cavités articu- laires. Le paturon se continue encore sans ligne de démarca- tion avec l’onglon. Celui-ci présente, sur une coupe longitudi- pale et verticale, trois saillies : une postérieure et inférieure, qui est située au-dessous du paturon : c’est le renflement dit le coussinet plantaire. En avant, il se continue insensiblement avec la région correspondant à la sole, qui se prolonge en pointe à l'extrémité du membre. La sole se réfléchit à la face antérieure de l’onglon qui offre une inflexion répondant à l’inflexion anté- rieure, limitée en haut par un relief très marqué, le bourrelet principal, qui se continue en arrière avec le derme de la face antérieure du paturon. L’ergot est un petit tubercule de 17" de haut situé en arrière de l’articulation métacarpo-phalangienne, et présente au centre un petit nodule cartilagineux. L’onglon a une forme triangulaire, dont la base se continue avec le paturon : la face interne est plane, la face externe est convexe, et ces deux faces se rencontrent sous un angle très aigu formant le côté antérieur de l’onglon, long de 2,5, et concave de haut en bas. La face inférieure ou plantaire est lon- gue de 4°" et large de 17". Sur les coupes transversales, l’onglon nous présente les par- ticularités suivantes : en haut (fig. 46), où l’extrémité digitale n'est pas encore fendue, l’onglon a une forme triangulaire à sommet répondant au bord antérieur de l’onglon et à base arrondie répondant au coussinet. Le côté interne contigu à l'onglon voisin est dépourvu d’épiderme, le côté externe répon- dant à la paroi, couvert d’un épiderme épais de 0"",040, se continue directement en bas avec l’épiderme du coussinet épais de 0®®,048 à 0®»,060. Le bord antérieur est assez aigu, et en se réfléchissant vers la face interne il présente un sillon très prononcé à convexité tournée en dehors. Les coupes passant par l'extrémité libre du doigt, montrent MR (fig. 47) que la face interne y est recouverte d’un épiderme épais de 07%,079 à Onm, 144. Au milieu de cette face interne existe un renflement du derme, limité en avant et en arrière par deux sillons : dans le sillon antérieur, l’épiderme a une épaisseur de 0,079, et dans le sillon postérieur une épaisseur de 0%" 144. Le sil- lon antérieur correspond au sillon de la figure 46. Le bord anté- rieur se tourne de plus en plus vers la ligne médiane. La face externe est convexe en avant; elle correspond à la paroi et est pourvue d'un épiderme de 0"",048. À la partie postérieure de la face externe un sillon très prononcé, où l’épiderme atteint 0"®,072, existe entre la paroi et le coussinet plantaire, qui a un épiderme de 07*,036. Une coupe passant plus en avant donne la figure 48 : c’est un ovale très allongé, à bord antérieur mousse et à sole peu large. Les deux faces latérales présentent chacune un léger sillon vers le milieu, le sillon de la face interne situé à un niveau plus élevé que le sillon de la face externe. Vers l'extrémité antérieure de l’onglon (fig. 49), la coupe trans- versale représente un triangle dont la base est figurée par la sole, le côté externe par la paroi avec un sillon très prononcé qui la sépare de la sole; le côté interne est également concave en dehors. L’épiderme, comme nous venons de l'indiquer, a une épais- seur différente sur les diverses régions du sabot ; mais, malgré ces différences, sa constitution est encore la même que sur le reste du corps. Il ne se compose que de la couche de Malpighi et atteint sur le paturon 0m®,036, sur le bourrelet 0"%,120 et à la sole 0,052 en moyenne. Le derme est lisse sur toute la surface du sabot, comme il l’est sur le reste du corps. En examinant des fœtus de mouton plus âgés, on observe que les particularités précédentes ne font que s’accentuer davan- tage. Un fœtus de mouton, de 18% de long, (fig. 42), offre un bourrelet qui, gräce à son accroissement notable, est séparé du paturon par un sillon que nous désignerons sous le nom de sillon coronaire. L’inflexion antérieure s’est prononcée plus encore; de même que l’inflexion plantaire entre la sole et le coussinet plantaire. Le sillon coronaire de la face antérieure contourne 108 complètement l'extrémité et sépare en arrière le coussinet plan- taire de la face postérieure du paturon. Le sabot du fœtus de mouton de 18°" de long a les dimen- sions suivantes : du sillon coronaire à l’inflexion antérieure, la distance est de 3°” ; de la partie postérieure du coussinet plan- taire au bout du doigt, elle est de 5"; la sole a une étendue de 37%. L’épiderme commence à différer au niveau du sabot de celui du reste du corps. Au paturon, il n’est formé encore que de la couche de Malpishiépaisse desre 22m AE ST 00e. UNE Onm,072 Autbourrelet, il.estiépaiside..:.... 4.04. ....024 Où ,200 Ahipomte 1lestépais des-eresessececeecre ennemi Aun400 Et, à cet endroit, il présente une couche superficielle cOMECMOIIE de eee eee el Es Omn,300 A la sole, il n’a que la couche de Malpighi épaisse de... Omm,144 Plus en arrière sur le coussinet, il revient à un dia- mètre moindre, qui est de..............e.e see Om, 020 Et enfin au diamètre qu’il a sur la face antérieure du paturon. Remarquons que, d’un côté, l'épiderme forme des bourgeons épithéliaux pileux: sur le paturon ; de l’autre côté, sur le bour- relet, le derme se hérisse de papilles. Chez le fœtus de mouton de 24°" de long (fig. 43), l’onglon mesure du sillon coronaire au bout du doigt 8%; de la partie postérieure et supérieure du coussinet plantaire au bout, 9m, Les saillies du bourrelet et du coussinet s’accentuent de plus en plus; l’inflexion antérieure est très prononcée encore, tandis que l’inflexion plantaire diminue et, grâce au développement de l'épiderme, le coussinet se continue avec la sole par une surface de plus en plus égale. Les feuillets du derme ont apparu d’abord sur la face anté- rieure de la troisième phalange, dans lesquels se sont engagés les feuillets correspondants de la paroi ; sur le mouton de 24m de long, les papilles dermiques se sont montrées également au bout de la troisième phalange et ont gagné la surface du bourre- let (fig. 43). Elles atteignent sur le bourrelet 07,060 de long et 0"*,100 à la pointe. L’épiderme du paturon, épais de 0®",080, ne comprend que la couche de Malpighi, et les bourgeons pileux y atteignent — 199 — 0,"m200. Plus bas, dans l’espace coronaire, ces derniers cessent et l’épiderme y a augmenté de pee de façon à avoir une épaisseur de 0®",150. Sur le bourrelet a AÉburé la couche spéciale dite aire pigmen- tée, qui donne lieu à la substance cornée unquéale. La couche de Malpighi y est épaisse de 0"%,100, la couche cornée unguéale de 0,024, et celle-ci descend au-dessous de la couche cornée superficielle, plus molle, jusqu’à l’inflexion antérieure. A la pointe, la couche de Malpighi atteint 0°",600, et la couche cornée molle, 1"" de long. Ces deux couches se conti- nuent sur la sole et sur la région du coussinet en diminuant légèrement d'épaisseur, et en arrière et en haut se terminent à l'épiderme du paturon. Les coupes transversales nous montrent la forme du sabot : le grand diamètre est antéro-postérieur, et le petit, transversal, la section figure un ovale allongé d’avant en arrière. La face interne est plane avec un ou deux sillons dirigés de haut en bas; la face externe est convexe en avant ; puis, à la rencontre avec la sole, il existe une rainure très prononcée dirigée égale- ment de haut en bas. La face plantaire est convexe. Les papilles ou crètes du derme, dites les feuillets, sont perpendiculaires à la troisième phalange et dirigées de haut en bas sur le bord antérieur et les faces latérales. L’épiderme sur le bord antérieur et les faces latérales, est séparé de la phalangette par un inter- valle de tissu cellulaire et dermique de 0"*,480 environ chez le fœtus de 24°, A la partie postérieure et à la sole, cette dis- tance augmente et devient de 1"; à cette différence coïncident une longueur différente des papilles et une constitution autre des couches épidermiques. Les papilles du derme antérieur à la troisième phalange sont longues de 0°",060 ; celles de la sole et de la partie postérieure de la face externe ont une longueur de 0"*,480 au niveau de la saillie externe, puis vont en dimi- nuant vers la sole. Kunsien (1) indique que le début de la formation des papilles du derme a lieu sur la face antérieure de la troisième pha- lange (région de la paroi) chez les fœtus de veau dont l’onglon a une longueur de 2° à 27,5, (1) Ueber die Entwicklung des Hornhufes ber einigen Ungulaten. Dorpat, 1882. 2 1o0p = En comparant les coupes transversales de l’onglon du fœtus de 40cm à celui de 24%, on observe que, déjà chez le premier, la face interne est plus ou moins onduleuse surtout en avant, étant parcourue par deux légers sillons se dirigeant de haut en bas. Ces particularités n’ont fait que se prononcer davantage sur celui de 24, et c’est ainsi que, sur l’adulte, les faces internes des deux onglons adjacents ne se toucheront que par leur bord antérieur et postérieur. À la rencontre de la face externe et de la face inférieure, on remarque sur le mouton de 24% que les papilles qui existent sur tout le pourtour du sabot changent de direction et augmentent de longueur. Les deux parties du derme se rencontrent sou sun angle plus ou moins prononcé, et, à ce niveau, l’épiderme a une épaisseur plus considérable. Sur le fœtus de mouton de 34% de long (fig. 45), les poils ont fait éruption ; sur le paturon, l’épiderme n’a qu’une épaisseur de 0,190, dont une couche cornée épidermique de 02®,060 et un corps muqueux de 02,060. Au niveau du sillon coronaire, les papilles sont longues de Om 400 ; le corps muqueux atteint 0,240 et la couche cornée Om®,060. Au bord supérieur du bourrelet, les papilles sont lon- gues de 0% 440 ; le corps muqueux est épais de 02,300 et la couche cornée de 0®®,090. Sur le bourrelet, le corps muqueux comprenant l’aire pigmen- tée atteint également 0,240 et la couche cornée unguéale Omm 240. Cette dernière est recouverte d’une couche épaisse de 0®*,200 paraissant dépendre de l’épiderme qui descend du sillon coronaire au devant de l’ongle proprement dit. La subs- tance cornée unguéale descend ainsi jusqu’à la partie anté- rieure du doigt, où elle semble perdre son adhésion et sa résis- tance, et se confond avec les couches plus molles de substance épidermique produites par la sole. La pointe est longue de 6m et est formée d’une substance cornée à caractères chimiques différant de l’ongle proprement dit. Sur la sole, la même substance cornée molle est épaisse de 4". Les papilles sont longues de 0"*,500, et plus tard en se subdivisant, elles consti- tueront le tissu velouté du sabot. L'onglon, sur le fœtus de mouton de 34°, a acquis la forme qu'il conservera jusqu'à la naissance et pendant l’âge adulte. Nous ne poursuivrons pas plus loin son étude. Les seuls chan- x T0 EE — 201 — gements qui se produiront seront une différence de consistance et d'aspect de la substance cornée. è Kunsien (/oc. cit.) divise le développement de l’onglon chezles ruminants (bœuf et mouton) en trois périodes : la première s'étend des premiers stades embryonnaires jusqu’à l'apparition des premiers feuillets à la face antérieure de la troisième pha- lange; la deuxième est marquée par la production des papilles de la sole et du coussinet. Ensuite, à la troisième période, se forment les papilles du bourrelet. Ces divisions peuvent être conservées ; mais le fait principal à noter, c’est que l’évolution de la substance cornée est successive et se fait d’une façon insensible depuis l’état embryonnaire caractérisé par une couche muqueuse commune à tout l’épiderme du corps et à celui de l’onglon, jusqu'à la pro- duction de la corne définitive de l'adulte. La couche muqueuse, comme nous l’avons vu, se recouvre d’une couche cornée molle dont la constitution rappelle, pendant la plus grande partie de la vie fœtale, celle de la couche cornée épidermique, malgré l’épais- seur plus grande de ses diverses couches. C’est seulement à la suite du grand allongement des feuillets du derme, des papilles du bourrelet et de la sole, que les couches cornées deviennent plus dures, s’avançant dans l’intervalle des papilles, et ainsi se produit la corne fibreuse. Sa constitution reste toujours la même ; elle est formée entièrement de cellules épithéliales. Mais ces cellules, en se disposant en cercles concentriques au- tour des papilles, produisent des coiffes épidermiques donnant lieu aux tubes cornés du sabot de l'adulte. Les tubes cornés débutent dans la région de la paroi, dans les cellules dépendant de l’aire pigmentaire, puis sur les fœtus de 44", on les voit apparaître à la partie antérieure de la sole et à la partie posté- rieure du coussinet. Chez les embryons et les fœtus de veau, le développement et la configuration de l’onglon sont essentiellement les mêmes que chez le mouton, sauf des différences secondaires, La figure 44 représente la section longitudinale de l’extrémité d’un veau de 9: de long. En la comparant aux dessins précédents, on voit que, sauf une longueur plus notable de la paroi, une saillie plus prononcée de la sole, l’évolution est la même, Nous nous bor- nons à ces indications générales, pour ne pas nous exposer à des répétitions, qui n’ajouteraient rien aux résultats généraux. — 202 — Ergots des ruminants. — Nous avons vu l’ergot de mouton de 10° représenté par un tubercule de 17% et tapissé de la même couche épidermique que le reste du pied (fig. 40 et 41). Le mouton de 24° offre un ergot à face antérieure plane, à face supérieure arrondie, et se continuant insensiblement avec la peau dela jambe, tandis que la face inférieure forme un angle droit avec la face postérieure du paturon (fig. 79). Son diamètre longitudinal est de 3"*,8. Son squelette, représenté à cette époque par une pièce cartilagineuse longue de 1°°,5 et épaisse de 0%%,5, est entouré d’un tissu sous-dermique et dermique de 0,5 en haut et de 0"",75 en bas. Les involutions pileuses cessent à une distance de 1°" en haut et de 0m»,5 en bas. L'épi- derme de la peau en général, épais de 0,072, s’épaissit dès que les involutions pileuses cessent et acquiert un diamètre de 0®°,180; peu à peu, le derme, de lisse qu'il est plus loin, se hérisse de papilles, qui au bout de l’ergot ont une longueur de 0®*,100 et augmentent de hauteur jusqu’au niveau de l'angle où l’épiderme se continue en bas avec le paturon. A cette époque, l’épiderme du corps n’est formé que par la couche muqueuse ; sur l’ergot comme sur l’onglon, la couche muqueuse, épaisse de 1°%,5, est recouverte d’une couche su- perficielle devenant cornée et variant de 0,060 à 02,700. Le développement se poursuit ainsi jusqu’à la naissance avec aug- mentation des papilles du derme et des couches cornées. Les papilles sur un ergot de mouton à la naissance (fig. 80), dont le squelette comprend deux pièces cartilagineuses, ontune longueur de 0®",240 à la base de l’ergot ; l’épiderme est formé d’une couche muqueuse de 0"",250 et d’une couche cornée de 0m®,120, à structure semblable à celle de la couche cornée de l’épiderme. Cette couche cornée descend au-devant de la production cornée plus consistante de l’ergot offrant les propriétés de la couche cornée unguéale, et l’enveloppe comme d’une coiffe. Les papilles du sommet de l’ergot sont composées et rappellent le tissu feuilleté ; elles sont longues de 0**,600 au milieu de l’ergot et diminuent vers la base. La couche muqueuse y a une épaisseur de 0"",150 à 0" ,180 et est recouverte d’une couche cornée unguéale de 0"®,120 à 0®*,200, entourée de la couche molle de l’épiderme de la base de l’ergot. La constitution reste ainsi la même pendant toute l’existence, — 203 — et, sur des ergots de mouton et de chèvre, nous avons trouvé les mêmes couches avec une épaisseur plus grande de la couche cornée unguéale, qui reste toujours recouverte du manteau de la couche épidermique de la base. Nous continuons cette étude par celle du développement du sabot chez le porc, dont l’évolution et la forme sont identiques à ce que nous venons de voir chez les ruminants. La seule diffé- rence consiste dans la ressemblance parfaite des quatre doigts chez le porc, tant au point de vue de la composition du sque- lette que de la forme du sabot. L'embryon de porc de 4°" de long, a les extrémités bien dé- veloppées, l'extrémité antérieure possède tous les segments cartilagineux sauf la troisième phalange dans les deux doigts du milieu. Les deux doigts du milieu sont terminés en pointe effilée et longs de 2°* à partir du point de rencontre avec les deux doigts latéraux, qui n'ont que 0"%,75. Tous les segments cartilagineux du squelette digital sont dessinés sauf la troi- sième phalange. Le diamètre antéro-postérieur des doigts du milieu est de 1" et celui des doigts latéraux de 0,5. L’épi- derme, composé partout d’une couche muqueuse, a une épais- seur de 0"*,020 sur le membre, y compris le paturon; il se continue insensiblement avec celui qui revêt l'extrémité de l’onglon et de l’ergot, et qui atteint déjà à cette époque 0**,040, quoique formé des mêmes assises cellulaires. Un fœtus de 7°* de long présente le squelette cartilagineux des doigts complètement développé ; les doigts du milieu ont une longueur de 1°% à partir du carpe, tandis que les doigts latéraux n'ont que 0"%,6, le diamètre antéro-postérieur des pre- miers est de 2°*, et celui des seconds de 1"*, L’épiderme du membre a un diamètre de 0*",032 et ne présente qu’une couche muqueuse, Vers l'articulation de la deuxième phalange avec la troisième, le derme commence à former un léger relief, et, à ce niveau, l’épiderme s’épaissit également et atteint 0°",096; vers l’extré- mité le diamètre augmente et au niveau de la partie antérieure de la troisième phalange, il a un diamètre de 0,144. À la pointe, il a une épaisseur de 0"",240. Dans la région de la sole, il revient à 0,150, puis au niveau de l’épaississement — 01 — du derme recouvrant Ja face postérieure de l'articulation de la. deuxième et troisième phalange, il retombe à 07®,060 et ensuite sur le paturon à 0"",032. Malgré cette différence d'épaisseur, l’épiderme n’est consti- tué partout que par la couche muqueuse; il repose sur un derme complètement lisse. L’ergot quoique de moindres dimensions, offre les mêmes particularités ; le bourrelet est accusé avec le sillon coronaire, ainsi que la sole et le coussinet. L’épiderme a une épaisseur ana- logue à celui de l’onglon, 0,084 au niveau du bourrelet et 0®®,240 à la pointe. Le fœtus de porc de 15% de long, a des onglons longs de 47%, à partir de l'articulation de la deuxième phalange avec la troisième. À 0,5 au dessous de cette articulation, le derme présente le relief très marqué du bourrelet. Lisse jusqu’à ce niveau, il offre sur le bourrelet, ainsi que sur la face antérieure de la troisième phalange jusqu’à la sole, des papilles très allon-. gées, dont la direction est parallèle à l’axe du membre. Le derme de la face postérieure (région de la sole et du coussinet) est encore lisse. L'épiderme du paturon a une épaisseur de 0,120 et ne comprend que la couche de Malpighi; les involutions pileuses atteignent (®®,180, et cessent 12,500 au-dessus du bourrelet. Sur ce dernier, il s’épaissit considérablement, la couche mu- queuse atteint à elle seule, 0w»,150 l’aire pigmentée y comprise, qui dessine sur les coupes un arc à connexité antérieure. Puis vient uve couche cornée de 02,060, qui descend au devant de la couche muqueuse de la face antérieure de la troisième phalange et se recourbe en haut à la rencontre de l’épiderme qui coiffe l'extrémité du doigt (fig. 51). Cette couche cornée unguéale est recouverte d’une couche de cellules, épaisse de 0"*,060 à 0**,070, dépendant de la couche muqueuse, située immédiatement au-dessus du bourrelet, et des- cendant comme un manteau par dessus la couche cornée un- guéale du bourrelet. La partie terminale du doigt est recouverte d'un épiderme at- teignant une épaisseur de 1°", se recourbant en crochet vers le haut et se continuant avec celui de la sole qui n’a que 0"*,300 d'épaisseur. Enfin, sur le coussinet, il a 0%" ,140 d'épaisseur. ps = | L'épiderme de la pointe recourbée est formé d’une couche muqueuse, sauf un revêtement corné de 0,092, qui se perd insensiblement sur la sole, de façon que l’épiderme du coussinet ne comprend plus qu'une couche muqueuse. L’ergot, long de 2°°,60 à partir de l’articulation de la deuxième phalange avec la troisième, offre les mêmes reliefs, le même as- pect général que l’onglon, sauf les dimensions moindres. La structure de l’épiderme est la même que celle de l’onglon. L’er- got àsquelette complet n’estqu’un onglon à dimensions moindres chez le porc (fig. 53). L'onglon du pore de 20° de long atteint à partir de l’articu- lation de la deuxième phalange avec la troisième, 6*" de long jusqu’à la pointe qui se recourbe en haut sur une étendue de 222 (fig. 52). La forme générale est la même que chez le fœtus de 45°% de long. L'épiderme du paturon ne montre pas encore de couche cornée; celui qui surmonte le bourrelet, épais de 0®7,360 est formé d'une couche muqueuse de 0**,180, d’une couche cornée de 0"*,120 et d’une couche superficielle, teinte en rouge par le picro-carmin qui n’est que le reste de l’épiderme précédent. Le bourrelet montre une aire pigmentée épaisse de 0®®,060, à laquelle fait suite une couche cornée unguéale de 0®*,180, recouverte elle-même de l’épiderme descendant du sillon coronaire. Le derme de la sole et du coussinet est hérissé de papilles, recouvertes d’une couche muqueuse de 9 à 3%" d’épaisseur et d’une couche cornée de 0,240, qui ya s’affai- blissant en haut et en arrière. Les coupes transversales nous montrent les rapports de la substance cornée unguéale de la face dorsale et de la face plan- taire. Le sabot des fœtus de cochon a la forme d’une pyramide triangulaire à face antéro-externe convexe, à face interne concave. La base se continue avec le paturon et le sommet est en bas et en avant. Le bourrelet entoure le bord antérieur, la face externe et la face interne. Sur une coupe transversale, nous voyons que la substance cornée unguéale répondant à l’ongle humain, entoure également le bord antérieur, et la face interne et externe de la troisième phalange. Le derme, à ce niveau, est hérissé de papilles longues de 0*,060 à direction antéro-postérieure. Arrivées à la face postérieure de la troisième phalange, les papilles du derme — 206 — changent de direction ; à la rencontre du dermeplantaire et du derme latéral, il existe deux prolongements latéraux, se présen- tant sous forme de crochets recourbés en haut sur une coupe transversale. L’épaisseur de l’épiderme varie en avant et en arrière : du côté dorsal, la couche muqueuse n'atteint que 0"",060; la couche cornée, 0"*,120, et la couche superficielle qui descend de l’es- pace, 02,060. A la face plantaire, la couche muqueuse est de 0" 360, et la couche cornée molle de 0"",060. Cette dernière conserve la mollesse de la corne de la sole. En résumé, 1° la forme de l’onglon chez les ruminants, celle de l’onglon et de l’ergot chez le porc est celle de la troisième phalange, et cela dès l’origine, alors qu’il n’existe pas de couche cornée. 2° Le sabot résulte de l’accroissement de l’épiderme revêtant l'os unguéal. Ses diverses portions ne sont séparées les unes des autres que par des sillons qui proviennent des épaissis- sements, à des endroits déterminés, du tissu cellulaire sous- cutané. 3° Les ergots des ruminants ont un développement ana- logue, malgré leur forme différente de celle des onglons. CHAPITRE VII. Développement morphologique du sabot des Solipèdes. Sabot des solipèdes. — Le plus jeune embryon de solipède dont nous avons pu examiner les extrémités, est un fœtus d'âne de 8°* de long. Nous décrirons la forme et les parties consti- tuantes du sabot, en appliquant les noms donnés aux diverses régions par les hippiâtres (1). La forme du sabot de l’âne de 8° est celle d’un tronçon de cylindre, coupé sur son axe suivant un plan de 45° environ. Le plan de section représente la face inférieure du sabot qui repo- sera sur le sol plus tard; la pointe est dirigée en avant et la base du tronçon se continue avec la région supérieure de l'extrémité digitale désignée sous le nom de couronne et de paturon. (1) Nous renvoyons au Traité du pied du cheval (H. Bouley, Paris, 1851), pour l’étude du sabot adulte. Nous exprimons ici toute notre reconnaissanée à M. le professeur Bouley, qui a mis à notre disposition son ouvrage si complet, devenu si rare aujourd'hui. — 207 — La face antérieure du sabot, dite paroi, haute de 3°", est con- vexe de dehors en dedans, et légèrement concave de haut en bas. La face inférieure a une longueur de 4°°; en avant, elle est plane et correspond à la partie désignée sous le nom de sole, qui mesure, au milieu, 2°* de long, et 3” de dehors en dedans. La sole, limitée en arrière et au milieu par la fourchette, comme nous allons le voir, envoie, le long de la grande circonférence de la paroi, deux prolongements, appelés les branches de la sole (fig. 71). La région postérieure de la face inférieure, en dedans des branches de la sole, présente de chaque côté de la ligne médiane deux saillies parallèles convergeant en avant, de façon à former une double pointe qui se prolonge jusqu’à la sole. Les deuxsaillies (g.62etsuiv.)les plus internes portent lenom de fourchette; elles sont séparées, l’une de l’autre, sur la ligne médiane par un sillon qui est dit lacune médiane. Leurs extrémités postérieures, les branches de la fourchette, se dirigent en dehors.et se continuent chacune en se réfléchis- sant, avec l’épiderme situé au-dessus du bourrelet et qui portera plus tard le nom de périople. Un profond sillon, appelé lacune latérale, les limite en dehors et les sépare des saillies externes, dites les barres. Celles-ci con- vergent en avant en longeant les branches de la sole; en arrière, elles se réfléchissent en dehors en formant un angle aïgu, dit angle d'inflexion ou arc-boutant, et leurs prolongements se con- tinuent avec les extrémités postérieures et supérieures de la face antérieure. Au-dessus des branches de la fourchette et de la lacune médiane, on remarque une saillie molle, en arc de cercle, légèrement convexe de bas en haut, la partie médiane de ce relief s'appelle le coussinet plantaire, qui se continue en haut directement avee la face postérieure du paturon. — Les parties latérales seront connues plus tard sous le nom de fibro-cartilages du pied. Nous ayons à examiner de quelle façon se constituent les diffé- rentes saillies et les creux du sabot, comment ils se relient les uns aux autres, et forment le tout continu de ce revêtement corné. Une coupe longitudinale et verticale pratiquée sur Le doigt du fœtus précédent (fig. 57), montre que la portion digitée des so- — 208 — lipèdes est représentée pendant la période embryonnaire et fæ- tale, par une extrémité mousse différant à peine, comme forme et comme dimensions, du reste du membre. On remarque sur la face antérieure, en avant de l’articulation de la deuxième pha- lange avec la première, un léger relief formé par le tissu du derme. Ce relief est le début du bourrelet. Au-dessous de celui-ci, quand on se dirige vers le bout du doigt, le derme est moins épais et il résulte de l’union du bourrelet avec ce tissu la- mineux qui entoure la partie antérieure de la troisième phalange, une légère incurvation, marquée au dehors. Nous l’appellerons _l’inflexion antérieure. Le tissu lamineux du derme contourne en avant et en bas l’ex- trémité terminale de la troisième phalange et se continue à la face inférieure avec celui de la région de la sole. A la face pos- térieure de la troisième phalange et en arrière de la sole, il existe une seconde incurvation, l’inflexion plantaire reliée au veste, suivie, au niveau de l’articulation de la deuxième phalange avec la troisième, d’une autre saillie, lecoussinet plantaire, dont le bord postérieur se continue directement avec le derme du paturon. À cette époque, il n’existe donc pas de dépression à la partie supérieure du bourrelet principal, et celui-ci se continue sans ligne de démarcation avec le derme de la partie antérieure de la couronne et du paturon, de la même façon que le coussinet à la face postérieure. En d’autres termes, à La place du bourrelet périoplique existe un espace coronaire semblable à celui que nous avons observé chez le porc et les ruminants. L'épaisseur de l’épiderme est la suivante : PARDON ES an sam ue o à als Res 2e Onm 088 Bonrrelet# ones LOU RRRNTe Onm,260 Boutterminalh UAH ARR Rs ë Qon,500 Sole isse same: DCESO EE NET 0um,939 Cousanets. sd 2n RER CCE 0%2,200 Les couches épidermiques, malgré ces différences d'épaisseur, ont une constitution analogue; elles ne sont formées que de la couche de Malpighi, sans trace de couche cornée. La distance des tissus sous-dermique et dermique du squelette jusqu’à l’épiderme est de 0"*,5 au niveau du paturon à la face antérieure ; de 0®®,5 au-dessus du bourrelet; de 0"%,2 au niveau de l'inflexion antérieure jusqu’à la pointe de la troisième pha- — 209 — lange, ainsi que dans la région de la sole jusqu'à l'inflexion plantaire. Enfin, elle est de 17% au niveau du coussinet plan- taire. En somme, chez le fœtus d'âne de 8°" de long, l'extrémité di- gitale quisera plus tard l'organe si compliqué du sabot, présente, pour ainsi dire en miniature, les dépressions et les reliefs si accusés chez l'adulte. C’est le tissu mésodermique, formé à cette époque surtout de tissu lamineux qui, par son développe- ment plus considérable sur certains points, détermine les sail- lies et les creux du derme, et qui produira ainsi, selon lesrégions, une épaisseur d’épiderme plus ou moins considérable de lamême façon que chez les autres mammifères. Nous insistons particulièrement sur la manière dont les extré- mités supérieures de la paroi se réfléchissent pour constituer les angles d’iuflexion. On voit sur la figure 71, comment leurs pro- longements centripètes ou barres, en continuant leur trajet le long du bord interne du croissant de la sole convergent vers leurs extrémités et arrivent au contact l’une de l’autre. A l’ori- gine, la fourchette n’est pas au niveau de l’angle formé par les barres; mais, plus tard, sa pointe, en se développant, dépas- sera cet angle pour se terminer à la région de la sole. L'inspection de cette figure permet déjà de comprendre com- ment se forment les barres etla fourchette. A la face postérieure de la troisième phalange, le tissu lamineux du derme, au lieu de se développer en haut, est repoussé en avant et en bas, grâce au développement plus considérable de ce qui sera la fourchette et le coussinet plantaire. Les prolongements du bourrelet se di- rigent ainsi en avant et en dedans en formant un angle qui est limité latéralement par la sole. | Les coupes transversales nous donnent les renseignements les plus complets sur l'évolution de ces diverses parties. La coupe 61 passe par l'extrémité antérieure de la deuxième phalange, en arrière du bourrelet; elle donne une figure arrondie, convexe en avant et sur les côtés, avec un léger creux (lacune médiane) limité par deux bords un peu saillants, les deux branches de la fourchette. La figure 62 représente une coupe plus inférieure : outre les particularités signalées, on remarque de chaque côté des branches de la fourchette un creux, lacunes latérales, déterminé par la 14 — 210 — saillie interne du derme et comblé extérieurement, plus ou moins, par l’épiderme. Ces reliefs internes sont les barres. Les coupes suivantes passant par le milieu du sabot, montrent que la lacune médiane de la fourchette s’efface et est remplacée par une surface plane qui devient de plus en plus convexe en bas. Le relief des barres s’accuse de plus en plus et forme comme deux coins qui s’enfoncent dans le tissu lamineux de la face inférieure. Puis, à partir de 4°7,5 du bourrelet (fig. 63), la saïllie de la fourchette diminue de plus en plus, les barres se rapprochent, et enfin, fig. 64 et 65, il ne reste qu'un léger relief séparant les deux barres. En outre, les parties latérales de la paroi, au lieu d’être convexes, s’incurvent et présentent deux sillons latéraux de plus en plus prononcés au fur et à mesure qu’on s'approche de la sole. Les barres, en convergeant vers le centre de la sole, s’éloignent de plus en plus du bord plantaire de la paroi et ouvrent un es- pace de plus en plus grand que remplissent de chaque côté les prolongements postérieurs de la sole ou branches de la sole. Les coupes 64 et 65 passent par la partie la plus antérieure des barres; les branches de la sole sont réunies par un relief à convexité interne, la terminaison des barres. La figure 68 passe par la sole, et comprend l’extrémité anté- rieure de la troisième phalange; la tigelle cartilagineuse de cette dernière est entourée de substance préosseuse, qui envoie déjà deux prolongements osseux du côté plantaire. Le sabot donne une section triangulaire à angle antérieur, les faces latérales tendent à devenir convexes et forment deux angles très arrondis en se recourbant en bas pour se continuer vers la sole. Plus en avant (fig. 69 et 70), les angles s’effacent de plus en plus et le sabot se termine par un sommet arrondi. Nous n’avons pas pu nous procurer des embryons plus jeunes, mais par ce qui précède, on se rend aisément compte comment se forme cette série de saïllies et de creux. A l’origine, l’extré- mité digitale des solipèdes est probablement unie comme le reste du membre, Puis il se produit des incurvations ressemblant à upe suite d’ondulations en sens inverse, les unes à convexité in- terne, les autres à saillie externe. Tandis qu’en avant et en haut, le relief du bourrelet se constitue, ses parties latérales se portent eu arrière et en bas, et forment les barres. Un relief en arc de — 211 — cercle parallèle à ces dernières, suit ce mouvement à la face plan- taire et produit la fourchette. En supposant le sabot du cheval, représenté dans l’origine par un tronçon de cylindre, coupé suivant un plan de 45° environ, il suffirait d'imprimer à la moitié postérieure de la circonférence de la base, une poussée en avant et en bas pour produire les barres et la fourchette, et, pour comprendre la continuation, d'un côté, des barres avec la portion supérieure de la paroi, et, de l’autre, la continuation de la fourchette avec la partie du derme constituant le bourrelet principal et périoplique. Quoïqu’on arrive par une macération prolongée, à diviser le sabot des solipèdes en trois parties : paroi, sole et fourchette, le développement nous démontre que ces trois portions forment un tout unique. M. Bouley (loc. cit.) a insisté depuis longtempssur ce fait, que l’ensemble du sabot constitue un tout indivis dont toutes les parties se sont formées en même temps dans la place qu'elles occupent. L'examen du fœtus d’âne de 8°" de long montre que, malgré l'identité de structure de l’épiderme dans la région du sabot avec celui du reste du corps, les parties principales du pied ont déjà pris leur forme. Le bourrelet principal, la fourchette, la sole ainsi que les barres, sont nettement constitués. En d’autres termes, les diverses inflexions qui dessinent les diverses ré- gions du sabot précédent de beaucoup le développement des papilles du derme et l’épaississement des couches épidermiques. La morphologie nous renseigne déjà sur les parties constitu- tives du sabot, à une époque où la corne manque complète- ment, de la même façon que les involutions épidermiques chez l'homme, les carnassiers et les rongeurs nous montrent la place et l’étendue de l’ongle, avant l'existence du tissu corné. Nos résultats sont donc bien différents de ceux auxquels est arrivé Moeller (Entwicklungsgeschich. des Hufes. Gurlt u. Hert- wigs Magazin, 1872, p. 321). Cet auteur prétend que chez le cheval, le bourrelet, les angles d’inflexion et la fourchette n’ap- paraissent que dans le troisième et le quatrième mois. Un fœtus de cheval de 9 de long (de la huitième à la neuvième semaine) présente, comme nous le verrons, des extrémités dont l’évolution est beaucoup plus avancée que le fœtus d’âne de 8° de long et où toutes les parties constituantes du sabot sont nettement des- pa sinées. L'examen des fœtus d'âne et de cheval concordent donc parfaitement pour placer la délimitation des diverses régions du sabot au deuxième mois. Le fœtus du cheval de 9°" de long présente des extrémités où les diverses parties sont plus développées déjà : la hauteur de la paroi est de 4", le bourrelet y compris; la sole atteint une longueur de 2" et le coussinet forme une saillie prononcée à la partie supérieure de la face plantaire. La forme générale du sabot est plus effilée à son extrémité antérieure et les inflexions sont bien plus prononcées que chez l’âne. La figure 58 montre ces dispositions, qui sont essentiellement les mêmes que chez le fœtus d’âne, sauf une épaisseur plus notable du revêtement épidermique. Chez le fœtus de cheval de 13°" de long, la hauteur de la paroi est de 6", la largeur de La face plantaire étant de 52? au niveau des angles d’inflexion. On voit nettement, sur les côtés, le bourrelet s’incurver en dedans et en arrière et se continuer avec les branches de la fourchette. Celle-ci a une longueur de 4m et la lacune médiane est fortement accusée. Le fœtus de cheval de 222 delong a les extrémités terminées par des sabots sur lesquels les diverses régions se délimitent de plus en plus (fig. 59). La hauteur de la paroi est de 1°; la longueur des branches de la fourchette est de 6%, Les barres se prolongent de 32» plus en avant. La longueur de la sole en avant de la pointe des barres est de 32», Grâce au développement plus considérable du bourrelet prin- cipal, celui-ci se trouve limité supérieurement par un sillon peu marqué encore, dit sillon périoplique. Il n'existe à ce stade que le sillon précédent, l’épaississement du derme qui correspondra plus tard à ces deux bourrelets pé- rioplique et principal, forme une masse unique non séparée en- core par un sillon. En d’autres termes, l’espace coronaire se continue insensiblement avec le bourrelet principal. L'épiderme qui recouvre le bourrelet, a augmenté notable- ment ei figure une bande foncée qui cesse au niveau de l’invo- lution antérieure où commence la paroi à proprement parler. A l'extrémité de la troisième phalange, la sole s’est allongée et l’épiderme forme une pointe terminale très accusée. L'involu- tion inférieure ou plantaire sépare très nettement la sole de la fourchette, quise continue insensiblement en arrière et en haut avec ce qui sera le coussinet plantaire. Le derme n’est plus uni comme dans le stade antérieur : de même que les bourgeons épidermiques se sont produits sur le paturon, pour donner lieu aux poils, et atteignent déjà une lon- gueur de 0°®,060, le derme de la face antérieure de la troisième phalange s’est hérissé de crêtes longues de 0"®,036, qui consti- tueront sur le bourrelet les papilles ou houppes villeuses, et plus bas le tissu feuilleté ou podophylleux, qui s'étend du bord infé- rieur du bourrelet au bord plantaire de la troisième phalange. A la face plantaire de la troisième phalange, les papilles ont une longueur de 0mm,180 au niveau de la sole (tissu velouté), et de là s’avancent sur la fourchette, tandis que sur le coussinet plantaire, le derme est lisse encore à cette époque. Kunsien (loc. cit., p. 38) a vu que, sur des sabots de 10°" de long, les feuillets cornés avaient déjà une longueur de 0w»,06 etune largeur de 0m®,012 à Omm 016. Faute de matériaux, nicet auteur pi moi, nous n'avons pu observer le stade correspondant au début de la production des feuillets et des papilles dermiques sur les fœtus des solipèdes. Nous voyons que primitivement, il n’existe aucune limiteentre l’épiderme du bourrelet et celui du paturon; le sillon périoplique résulte de l'accroissement plus considérable du derme et de son revêtement épidermique à ce niveau; il en est de même du sillon coronaire périoplique ; l’épiderme du paturon ne suivant pas cette évolution rapide, ces diverses parties se trouvent sé- parées à leur jonction par des sillons qui marquent leurs limites. Remarquons en outre, que les bourgeons épidermiques don- nant naissance aux follicules pileux, cessent à quelque distance du sillon périoplique; en d’autres termes, tandis que l’épiderme de la couronne et du paturon envoie des bourgeons dans le derme pour former les poils, l’épiderme de l’extrémité digitale se déve- loppe en dehors, en augmentant l'épaisseur des couches épider- miques qui donneront lieu aux formations cornées du sabot. Les couches épidermiques composant l’épiderme du fœtus de cheval de 22° de long, ont la constitution suivante : Sur le paturon, couche de Malpighi de... ... Cr On, 092 — couche superficielle cornée... ... 0,016 — 214 — Sur le bourrelet, couche de Malpighi et aïre pig- mentée de 0®m,100 à......... Onn,300 en allant de haut en bas. — couche superficielle cornée molle. Om ,060 À la muraille, couche de Malpighi.............. 0m» ,100 — couche cornée CREER CEE Omm,264 A la pointe, couche de Malpighi............... Omm,560 — couche superficielle cornée......... gmn, 000 A la sole, couche de Malpighi..............,.... Onm,705 — couche cornée AM ATARI CARS 9mm, (00 Sur le coussinet, couche de Malpighi........... Ouere — couche cornée... Re 2re te Om, 160 Le sabot du fœtus de cheval de 38°" de long que nous consi- dérerons en dernier lieu, nous offrira toutes les parties constitu- tives du sabot de l’adulte, au point de vue morphologique. La hauteur de la face antérieure est de 1°%,8 dont 1°? pour la paroi. Le sillon périoplique s’est creusé davantage (fig. 60); la masse unique, située au-dessous de lui, s’est divisée en deux parties secondaires séparées par un sillon, dit sillon coronaire pério- plique. La portion du derme, limitée en haut et en bas par les deux sillons précédents, constitue le bourrelet périoplique. C’est là le renflement dermique qui produira la mince couche cornée connue sous le nom de périople. Le bourrelet principal, situé au- dessous du sillon coronaire périoplique, constitue lui-même la matrice du sabot. La face plantaire offre également quelques particularités nou- velles : la masse fibreuse et élastique, située en arrière et en haut de la fourchette, et connue sous le nom de coussinet plantaire, a augmenté si notablement, qu’elle se trouve séparée de la four- chette par un angle net. En outre, les papilles du tissu velouté de la sole, s'étendent dès à présent jusqu’à la portion supérieure et postérieure du coussinet plantaire, où elles se continuent insen- siblement avec les bourgeons des follicules pileux du paturon. Les coupes transversales pratiquées à diverses hauteurs sur le sabot du fœtus de 38°®, nous rendent compte de l’acheminement vers la constitution définitive du sabot de l’adulte. La coupe (fig. 72) comprend la partie supérieure de la paroi et la fourchette : en se reportant aux sections du sabot de l’âne de 8°, on voit queles reliefs n’ont fait que s’accentuer en dedans et en dehors, et que les creux sont remplis par les produits — 215 — épidermiques. Les coupes suivantes (fig. 13, T4 et 75) montrent le développement progressif des papilles du derme et de l’épi- derme et la constitution des diverses parties. Au-dessous de la fourchette, l'épiderme atteint 22m: en dehors des branches de la fourchette, 5mm, La pointe de la fourchette s’avance de plus en plus en avant. Nous voyons donc, sur le fœtus de cheval de 38°, les par- ties constituantes du sabot avec l'aspect qu’elles conserveront pendant toute l'existence. Les organes producteurs de la sub- stance cornée ont, sauf les dimensions, leur forme définitive. Depuis le stade embryonnaire, le plus jeune que nous ayons pu examiner, alors que la constitution du derme et de l’épiderme était la même que sur le reste du corps, la production des di- vers reliefs et des sillons a été successive ; en certains points déterminés, l’épaississement du derme et des tissus sous-der- miques, limité par des espèces d’étranglements, a abouti à la pro- duetion de papilles plus allongées, et par suite, de la substance épidermique plus abondante. Mais, au point de vue morpholo- gique, il est impossible de diviser la période embryonnaire ou fœtale en stades bien tranchés. Plus tard, dès que l'usure aura lieu, la sole et la fourchelte ne déborderont plus la muraille, et ce sont là les seules modifications qui interviendront dans la forme du sabot. C’est ainsi que la muraille deviendra cônique en sens inverse du fœtus, c’est-à-dire qu’elle sera plus large par sa base que par son bord supérieur. Nous n'avons donc pas à poursuivre plus loin cette étude; nous nous bornerons à mentionner les résultats des divers au- teurs qui ont eu en vue, dans le développement, principalement la formation des papilles et de la substance cornée. Mæller (Entwicklungsgeschichte des Hufes Gurlt u. Hertwigs Magazin, 1872, p. 321) distingue trois périodes dans le déve- loppement du sabot du cheval; la première comprend les deux premiers mois de la vie intra-utérine ; la couche épidermique qui forme le sabot a la même constitution que l’épiderme du corps de l’embryon. La deuxième période s'étend du troisième et du quatrième mois, au septième. C’est le début de la formation de la paroi, de la sole et de la fourchette, ainsi que des papilles donnant naissance au tissu velouté. La troisième période com- mence au septième mois et se caractérise par la production de 6 > la substance cornée à partir du bourrelet. Dès cette époque, la kératinisation continue sur les autres parties du sabot. Dominik (Der rationelle Hufsbeschlag, 3° édit. Berlin, 4879, p. 75) prétend que la substance cornée se produit sur la mu- raille du fœtus de sept mois, grâce aux mouvements qu'il exé- cute, grâce aux frottements qui en résultent contre la paroi utérine ; plus tard le contact avec le sol hâte, chez le poulain, la kératinisation de la sole et de la fourchette. Ludwig Kunsien (Ueber die Entwicklung des Hornhufes bei einigen Ungulaten. Dorpat, 4882) a continué les recherches his- tologiques sur le développement de la corne, chez les fœtus de solipèdes, comme il l’a fait sur le mouton et le veau. Il di- vise l’évolution du sabot en quatre périodes; dans le premier stade, le derme est lisse et l’épiderme a la structure de l’épiderme en général. La deuxième période comprend la formation des papilles, du bourrelet périoplique et du coussinet, et consécuti- vement la production des tubes épidermiques. La troisième période s’étend jusqu’au début de la kératinisation définitive, qui a lieu à la naissance et qui constitue la quatrième période. Ces distinctions et ces divisions peuvent être admises en tant qu’elles marquent certaines phases caractéristiques du déve- loppement. Mais il ne faudrait pas en induire qu'il y a des limites tranchées entre ces divers stades ; le développement des papilles du derme et celui de la corne ne sont pas deux phénomènes dépendant l’un de l’autre. Nous avons vu que, chez les carnassiers, la substance cornée unguéale se produit avant l'apparition des papilles du derme. En outre, chez les solipèdes même, quoique les papilles de la sole et de la fourchette (tissu velouté) se montrent de bonne heure et acquièrent une grande longueur, la substance épidermique de ces deux régions reste molle jusqu'après la naissance, tandis que celle de la paroi a une consistance et une dureté notables à la fin de la vie intra-uté- rine. Nous ajoutons seulement que ces modifications de la substance épidermique sont celles de tout produit épidermique : d’abord mou, il prend de plus en plus de consistance; semblable à l'origine à l’épiderme en général, il passe par une phase d'évolution qui manque à ce dernier, devient plus consistant et remplace le premier ectoderme, produit de dedans en dehors, ue saps qu’il y ait aucune interruption, aucune loi spéciale de développement. Avant de quitter l'étude du sabot, nous avons à signaler un fait qui semble déjà avoir attiré l'attention des observateurs. Ercolani, Franck, Fogliata et Vachetta, cités par Chauveau et Arloing, p. 887, ont décrit, en effet, dans le tissu velouté de la fourchette, des glandes en tube dont le conduit excréteur res- semble beaucoup à celui des glandes sébacées. Quant à nous, nous n’avons pas vu ces glandes; mais dans la région de la sole nous avons trouvé dans le tissu sous-der- mique des prolongements épidermiques qui avaient et la struc- ture et la direction des follicules sudoripares; nous les avons vus sur les fœtus de 38e et de 65° de long. Sur celui de 38°" de long, la partie profonde d’un de ces follicules se trouve au milieu du tissu dermique à une distance de 0",700 à 0mm,800 de la base des papilles. La partie pelotonnée ou glomérule a un diamètre de 022,130 à 0,140; à celle-ci fait suite le tube excréteur qui a un diamètre transversal de 0,048 à 0,060, et qui s'engage dans un espace interpapillaire. Nous avons pu le suivre sur une longueur de 4" dans l’épiderme, là où ce dernier avait une épaisseur de 2", Nous les avons trouvés le plus abondants à la jonction de la sole et de la fourchette et sur le coussinet. Chez les porcins et les ruminants, il existe un squelette par- tout où se développeront des productions cornées sur les mem- bres. Chez les solipèdes, nous trouvons, en outre, des plaques cornées aux membres sans que nous ayons jamais vu apparaître dans les tissus sous-jacents ni nodule cartilagineux ni axe osseux. En arrière de l’articulation métacarpo-phalangienne et métatarso-phalangienne, existe chez l'adulte un coussinet fibro- élastique, recouvert d’une plaque cornée, dit ergot. On prétend qu'il est divisé par un léger sillon médian en deux moitiés, dont chacune représenterait l’analogue de l’ergot de bœuf ou de mouton. En outre, chez les solipèdes, on observe à la face in- terne de l’avant-bras, au-dessus du carpe, une autre plaque cornée appelée la chätaigne, qu’on a assimilée au cinquième doigt rudimentaire, Un organe semblable existe chez les che- vaux à la face interne du canon du membre postérieur. I nous a paru intéressant de suivre le développement de ces 08 organes, comparativement à celui de la peau environnante. En effet, le défaut de tout squelette semble placer l’épiderme à ce niveau dans des conditions identiques à l’épiderme en général. La peau de ces régions a la même structure que partout ailleurs, sur le fœtus d'âne de 8e" de long et sur celui de cheval de 9° : sur le fœtus de cheval de 22 de long, l’ergot et la chäâtaigne ont une longueur de 5% sur une largeur de 37°. A l'œil nu, ils apparaissent sous la forme d’une tache plus claire, dont la couleur gris-verdâtre tranche sur la peau plus foncée du membre. Ils forment une saillie à peine appréciable. En les examinant sur des coupes perpendiculaires à la surface, on trouve à ces endroits que le derme et le tissu sous-dermique sont plus denses et du double plus épais que dans les régions avoisinantes. Le derme est lisse dans ces dernières, tandis que la surface dermique présente sur l’ergot et la châtaigne des iné- galités hautes de 0,030 et larges, à la base, de 0,040. Ces dernières sont coïffées par la portion profonde de l’épiderme qui semble soulevée à ce niveau. De plus, on remarque que le ré- seau vasculaire y est beaucoup plus abondant; les vaisseaux sont plus larges et forment des mailles plus serrées, s’avançant davantage du côté superficiel du derme. L’épiderme y a la même structure que sur la peau en général et ne se compose que d'une couche de Malpighi : tout autour de ces organes, il a un diamètre de 07,068, et sur l’ergot et la châtaigne, il atteint 02,088 à 0®",190 d’énaisseur. Les poussées épithéliales donnant naissance aux follicules pileux, sont déjà longues de 0,040. Ce phénomène coïncide, comme on le voit, avec le début de la production des papilles dermiques dans la région de l’ergot et de la châtaigne, mais se produit en sens inverse. Il n'existe aucune trace de division de ces organes en deux moitiés symétriques, le derme et l’épiderme forment un tout unique. Le fœtus de cheval de 38° de long présente des châtaignes atteignant 62 de large et 4% de haut. Le derme environnant est lisse et l’épiderme envoie dans son épaisseur des bourgeons épithéliaux ou follicules pileux longs de 0",490 ; il n’est com- posé que d’une couche muqueuse de 0"",145. Au niveau de la châtaigne, le derme présente un réseau vasculaire très abon- — 219 — dant, occupant une épaisseur de 0"",060 à 0®",080 de sa por- tion superficielle. Les vaisseaux y atteignent un diamètre de 0=®,020 et envoient des anses vasculaires jusque dans les pa- pilles qui ont une longueur de 0,020 à 0,030. L'épiderme y est également plus épais ; il est formé d'une couche muqueuse (avec stratum granulosum) de 0"®,280 et d’une couche cornée de 0®®,060. L’ergot du cheval de 38°, est à un degré de développement semblable, sauf une plus grande longueur des papilles qui at- teignent 0®®,040 à07*,080 de diamètre longitudinal, et 0"",025 à 077,030 de diamètre transversal. L’épaisseur de l’épiderme n’y est que de 0,240, mais les couches superficielles sont tombées. L’ergot du fœtus de cheval de 707 de long est large de 9"® et haut de 77*, Le derme est hérissé de papilles allongées qui arrivent à la surface de l’épiderme, épais de 0"",240. Il nous a été impossible d'obtenir toute l'épaisseur des couches épider- miques, les assises superficielles étant tellement friables qu’elles se détachent au moindre contact. Les tubes cornés commencent à se former autour des papilles du derme. Les cellules épider- miques éprouvent déjà la modification de la substance cornée sans passer par la modification granuleuse. Chez le poulain à la naïssance, l’ergot forme une saillie très prononcée, et les couches superficielles tombent également avec une grande facilité; sur les coupes, elles se sont détachées. Les papilles atteignent une longueur de 0,600 et arrivent à près de la moitié de l’épaisseur de l’épiderme. Le tissu corné se compose de tubes cornés et de substance intertubulaire. Il n’y a plus trace de couche granuleuse. Le développement du tissu corné suit par conséquent les mêmes phases évolutives sur l’ergot et la châtaigne que sur le sabot, Il deviendra plus tard, sur ces organes, d’une grande du- reté, et cependant on ne pourra pas invoquer, à cet effet, comme l’a fait Dominik, les frottements contre la paroi utérine, et plus tard le contact avec le sol ou n’importe quelle autre cause ex- térieure. En résumé, chez les solipèdes, 1° la forme du revêtement épi- dermique est, durant toute la vie intra-utérine, celle de la pha- langette; 2° il forme un tout continu, dès l’origine comme plus tard; 3° la fourchette et les barres résultent de la réflexion en — 220 — bas et en avant des parties latérales du derme du bourrelet et. des portions supérieures de la paroi: 4° comme chez les rumi- nants et les porcins, il n’y a que des sillons limitant les diverses régions du sabot; 5° le sillon coronaire périoplique résulte d’un renflement secondaire, qui se produit au-dessus du bourrelet principal et qui produira également du tissu corné dur; 6e le tissu corné des châtaignes et de l’ergot suit la même loi de dé- veloppement que sur le sabot. CONCLUSIONS. Au moment de la formation des pièces cornées, la partie ter- minale des rayons digitaux a une configuration différente, propre à chaque groupe et dépendant non seulement de la forme de la troisième phalange, mais encore du développement plus ou moins notable des tissus dermique et sous-cutané. Chez l'embryon humain le bout de la troisième phalange devient, à cette époque, cordiforme, aplati d'avant en arrière et à grand diamètre latéral. Le rapport du développement des tissus dermique et sous-cutané est différent, quand on compare le champ unguéal aux autres portions de l’extrémité digitale : à la face antérieure de la troisième phalange, la distance de ce segment à l’ectoderme est très faible et c’est là que l’épiderme évoluera de façon à produire l’ongle. Du côté palmaire et sur les côtés'de l'os unguéal, les tissus dermique et sous-cutané ont une épaisseur quadruple et quintuple et l’épiderme restera tel qu’il est sur toute la surface dermique du corps en général (fig. 25 et 26). Nous concluons de là que la cause prochaine de la forme et de l'étendue de l’ongle chez l’homme, réside : 4° Dans la configuration du bout terminal de la phalangette. 2° Dans le développement inverse des tissus sous-cutanés de la face dorsale, d’une part ; des côtés latéraux et de la face pal- maire, d'autre part. Chez les carnassiers et les rongeurs, la phalangette repré- sente, à son extrémité, une tigelle à diamètre plus allongé dans le sens antéro-postérieur, que transversalement. L’ossification par substance préosseuse ne fait qu’accentucr cette configura- tion, que la pointe reste droite et conique comme chez les ron- geurs ou qu'elle se recourbe comme chez les carnassiers. Les — 221 — tissus sous-cutanés ont un faible diamètre en avant de la face antérieure, sur les côtés, au bout terminal, ainsi que dans la moitié inférieure de la face palmaire : aussi voyons-nous le derme et l’épiderme acquérir une grande épaisseur dans toute cette étendue et prendre la forme du moule que lui prête la phalangette. : Pendant que chez l’homme, le pli supérieur, les plis latéraux et Le sillon antérieur limitent la production cornée à la face dor- sale du bout des doigts, on remarque chez les carnassiers et les rongeurs une extension latérale beaucoup plus prononcée de l'invagination supérieure, l'absence du sillon antérieur et une invagination semblable de l'ectoderme à la face plantaire. Au lieu de la pulpe palmaire qui termine le doigt de l’homme, il y a, en cetendroit, production de substance cornée, chez ces animaux. C’est ainsi que se forme l’étui corné qui entoure toute la portion terminale de la troisième phalange des carnassiers et des ron- geurs. Cependant, de même que chez l’homme, ilexiste un épais- sissement sous-cutané en avant et au-dessus de l'articulation de la deuxième phalange avec la troisième, et par conséquent il y aura formation d’un pli antérieur et d’un repli sus-unguéal. En arrière et sur la moitié supérieure de la troisième phalange, les mêmes tissus prennent un développement triple et qua- druple ; il en résultera un repli sous-unguéal et une pelote ou coussinet correspondant à la portion supérieure de la pulpe palmaire chez l’homme (comparer fig. 32, 33, 34, 35, 36 et 31). En résumé, les différences de la griffe à l’ongle consistent : 1° Dans une différence de forme du squelette. 2° Dans un développement et une étendue variables des tissus sous-cutanés , ces deux conditions amenant une production plus notable et une configuration différente des pièces cornées. Ajoutons que, chez le cochon d'Inde (fig. 23 et 24), le repli sous-unguéal ne se produit plus; à sa place, nous observons une simple inflexion, plus prononcée que chez les mammi- fères que nous allons passer en revue, quoique le renflement sous-cutané (coussinet plantaire) continue à être revêtu d'un épiderme ordinaire. Chez les embryons et les fœtus de porc (fig. 50, 51 et 59), ainsi que chez les ruminants (fig. 40, 41, 42 et 43) les phalan- — 9929 — gettes sont triangulaires et comprimées latéralement. Les tissus sous-cutanés offrent une configuration analogue et leur épais- seur diminueinsensiblement en allant de la portion supérieure de la phalangette vers le bout terminal. Au lieu de plis et de replis, nous avons de simples inflexions marquant le passage d’une région à l’autre. Aussi voyons-nous le derme et l’épiderme se développer dans un rapport corrélatif : la corne dure ne se produit qu’à la face antérieure de la phalangette et partout ailleurs, il existe un revêtement épidermique, pouvant s’épaissir notablement, mais présentant tous les stades intermédiaires entre l’épiderme ordinaire et la substance cornée unguéale. Chez les solipèdes, enfin, la configuration spéciale de la pha- langette et son développement égal de chaque côté, ainsi que les renflements particuliers que forment les tissus sous-cutanés, amènent la production de l’étui corné spécial à ce groupe, comme nous l’avons exposé avec détail p. 206 et suivantes. En somme, chez le pore, les ruminants et les solipèdes, toute la troisième phalange sera enveloppée d’une façon plus com- plète encore de substance cornée. Mais ici il n’y a plus forma- tion de véritables plis de l’épiderme. Le tissu sous-jacent au derme subit, à certaines places, des épaississements, limités par des sillons ; il en résulte des saillies et des dépressions, qui sont, les unes et les autres, le siège des productions cornées propres à ces animaux. L'influence prédominante du squelette sur la forme des pro- ductions cornées nous est démontrée : Lo Par la comparaison de l’ergot du cheval et des ruminants; par celle des châtaignes chez les solipèdes avec l’étui corné des doigts latéraux chez le porc. 2 Par l'absence de substance cornée dure chez le cochon d'Inde, où nous voyons le squelette rudimentaire du pouce recouvert simplement d’un épiderme ordinaire. L'étude que nous venons de faire de l’évolution des extrémités chez les mammifères nous donne les résultats suivants : 4° Au point de vue de l'anatomie générale, les tissus formés des mêmes éléments anatomiques (sauf la différence de volume et de composition chimique), c’est-à-dire les parties similavres ou organes premiers (tissu osseux, dermique et sous-cutané, tissu épidermique, etc.), ont une évolution analogue chez tous les — 29 — mammifères que nous avons examinés. Leur formation, leur développement, leur constitution et leur reproduction suivent les mêmes lois dans toute la série des animaux observés. Chez tous, il existe au début, un stade où Les extrémités digi- tales ont un revêtement épidermique uniforme et pareil à celui du corps entier. Cette phase dure d’une façon générale jusqu’au développement complet de la phalangette cartilagineuse. La fin de cette période est marquée par un double phénomène évolutif dont l'épiderme est le siège. D’un côté, sur l'enveloppe du corps et des membres se produit, vers le derme, une poussée de bour- geons épidermiques, qui sont le point de départ des follicules pileux et des follicules sudoripares ; d’un autre côté et simul- tanément, en certains endroits spéciaux, sur des surfaces va- riables selon le groupe animal, l’ectoderme s'étend en surface et augmente en épaisseur. Quelles sont les raisons anatomiques qui déterminent ces deux phénomènes ayant lieu en sens opposé, l’un se faisant de la surface vers l’intérieur, et, l’autre, de l’intérieur vers la sur- face ? D'après nos observations, nous pouvons distinguer deux ordres de faits : aux endroits dépourvus de squelette (ergots et châtaignes des solipèdes) la vascularité du derme et des tissus sous-dermiques est beaucoup plus considérable là où se produira unrevêtementcorné, que dansles régionsavoisinantes, quiseront pourvues d’un épiderme ordinaire muni de follicules pileux et sudoripares. Dans les régions, au contraire, où il existe un sque- lette et où il se produira des ongles ou des sabots, l’épidérme prend une extension extraordinaire en surface, qui, chez cer- tains animaux se traduit par une suite d’ondulations, d’où la production de reliefs et de creux (bourrelet et inflexions chez Je cheval et les ruminants), et chez les autres, par de véritables plis au-dessous desquels il y à une sorte de tassement du derme (ongles et griffes), comme il ressort de nos descriptions. Tandis qu’au point de vue de l’histogénie, les tissus évoluent d'après la même loi chez les divers mammifères, dès l’origine il y a des différences essentielles dans la délimitation des ré- gions cornées; dès l’origine on entrevoit la forme définitive que prendra la production cornée et l’usage que l'animal devra faire de ses membres. En d’autres termes, il y a appropriation des — 224 — parties organiques à l’accomplissement d'actions déterminées, comme nous l'avons déjà spécifié pour le squelette (voy. p. 63). Un fait assez curieux, c’est que les saillies du derme, limitées par des sillons ou des replis de la peau avoisinante, non seule- ment produisent une corne plus dense et plus dure, maïs aussi que la croissance s’y opère principalement en surface. Dans ces conditions, le tissu corné pousserait en avant, tant qu'une usure quelconque ne viendrait pas l’arrêter ; tandis que partout où la substance cornée se produit, sans être pour ainsi dire enchäâssée, elle suit les lois ordinaires du renouvellement épidermique, s'accroît en épaisseur dans de certaines limites jusqu’à ce que les cellules superficielles tombent par desquamation (châtai- gnes et ergot des solipèdes). 2° Le développement comparé, d’un côté, des tissus sous- cutanés et, de l’autre, du derme et de l’épiderme, sont par- tout en raison inverse : plus les premiers acquièrent d'épaisseur et d'étendue, moins sont considérables les dimensions et la con- sistance des seconds. Il y a là un véritable balancement organique portant sur les tissus non similaires. Il nous suffit de rappeler combien est grand le développement du tissu sous-cutané à la pulpe des doigts chez l’homme, dans le coussinet plantaire des rongeurs et des carnassiers révêtus d’un épiderme ordinaire, tandis que sur la face antérieure de la troisième phalange et sur tout son pourtour chez les carnassiers, les rongeurs, le porc, Les ruminants et les solipèdes, le tissu sous-cutané conserve une faible épaisseur, et le derme et l'épiderme arrivent à des propor- tions véritablement énormes. Nous nous appuierons sur les phénomènes morphologiques que nous venons de résumer pour établir les ressemblances et les dissemblances des diverses productions cornées chez les mammifères. Il est évident, comme le prouvent le développe- ment et les connexions, que la partie dorsale de la griffe des carnassiers et des rongeurs est l’homologue de l’ongle chez l'homme. Les différences consistent en ce que : 1° chez ces ani- maux, le pli dorsal enveloppe les faces latérales de la troisième phalange ; 2° au lieu de la pulpe palmaire, le derme sous-unguéal développe également de la matière cornée. Outre le repli dorsal, il y a, chez ces animaux, un repli plan- taire (une espèce de coussinet plantaire chez le cochon d’Inde), — 2925 — dont l’épiderme a la constitution et l’évolution de l’épiderme en général. Chez le porc et les ruminants, le bord antérieur, la face externe et la face interne sont recouverts d’une couche cornée analogue à l’ongle de l'homme, à la portion dorsale de la griffe des carnassiers et des rongeurs. Le bourrelet correspond évidem- ment à la matrice unguéale de ces derniers et, la paroi, à la substance cornée du lit de l’ongle. La sole est l’analogue de la couche cornée plantaire des carnassiers et des rongeurs, mais elle prend une prédominance plus marquée, contourne en avant le bout de la phalange unguéale pour s’unir intimement à la portion terminale de la muraille. A la place du repli sous-unguéal des carnassiers et des ron- geurs et de la pelote plantaire du cochon d'Inde, il existe chez le porc et les ruminants, le renflement du coussinet plantaire, qui est tapissé également de substance cornée, se continuant, en bas, sous un angle d'autant moins marqué qu'on le considère à une période plus avancée, avec la corne de la sole, et sur les côlés, avec la paroi. Quant à l’espace coronaire du porc et des ruminants, nous avons vu que le derme y est hérissé de papilles très allongées, que l’épiderme y présente une épaisseur plus considérable et un développement différent de celui de l’épiderme en général. Il y produit de la substance cornée, qui adhère à celle de la paroi qu'elle recouvre d’un véritable manteau. Ces diverses con- sidérations, fondées sur le développement et la texture, ne nous permettent pas d’assimiler l’espace coronaire au repli sus-un- guéal qui existe chez l’homme, les carnassiers et les rongeurs, et qui offre un épiderme ordinaire. Chez les solipèdes, enfin, nous avons fait ressortir (p. 169), que Jardou, le premier, Arloing après lui, ont parfaitement établi l’homologie de la cutidurc à la matrice unguéale, et, celle du tissu feuilleté à la partie antérieure du lit de l’ongle. La sole et le coussinet correspondent aux régions analogues des porcins et des ruminants ; quant aux barres et à la fourchette, elles ré- sultent d’un développement plus considérable des parties laté- rales de la paroi et des tissus épidermiques situés plus haut. Nous arrivons au périople. Il correspond comme le déin ontre l’évolution embryonnaire à l’espace coronaire du porc et des 15 ho ee ruminants, tant que le fœtus ne dépasse pas 38° de long, il se continue (derme et épiderme) avec la cutidure. C’est alors seule- ment que se produit le sillon coronaire périoplique, résultant du développement plus considérable du derme sous-jacent. Mais le bourrelet périoplique n’en continue pas moins à pro- duire, comme l’espace coronaire, il est vrai dans des propor- tions plus fortes, une véritable substance cornée qui recouvre, comme chez les ruminants, la surface de la paroi. Nous ne pouvons donc pas conclure à l’homologie du périople avec la couche cornée épidermique du repli sus-unguéal. La région où apparaît l’aire pigmentée, l’extension de cette aire, nous permettent de déterminer le rôle respectif des dif- férentes portions de la face antérieure de la troisième phalange. Chez l’homme, l'aire pigmentée prend naissance dans la ré- gion de la lunule; c’est là que se formera la plus grande partie de la substance unguéale. Mais nous croyons, en outre, que le lit de l’ongle fournit la portion profonde de l’ongle et augmente ainsi son adhérence. | Chez les carnassiers et les rongeurs, l’aire pigmentée se forme d’abord sur le lit de l’ongle et produit de la substance cornée unguéale avant son extension dans l’involution dorsale. D’après ce fait d'évolution, il est probable que le derme du lit de l’ongle prend une part beaucoup plus active à la production du tissu corné de la griffe chez ces animaux, que chez l’homme. Chez le porc, les ruminants et les solipèdes, la couche mu- queuse molle, blanche, qui recouvre la face antérieure sous- unguéale de la troisième phalange, concourt puissamment à renforcer l'épaisseur de la paroi, en fournissant de la substance cornée et en facilitant comme chez l’homme, le glissement de l’'ongle proprement dit. Parvenu à la fiu de notre étude, nous nous demandons si les résultats auxquels nous sommes arrivé, nous permettent d'abor- der la question de savoir siles variétés de forme, observées dans les productions cornées peuvent se ramener à une forme origi- nelle, à un type commun, comme on a voulu le faire pour le squelette. En d’autres termes, pouvons-nous conclure des ressemblances d'évolution malgré le nombre variable, et la forme diverse, à la descendance commune des êtres pourvus d’une enveloppe PA — 227 — cornée au bout des doigts? Y a-t-il une même origine pour les divers groupes que nous avons passés en revue ? Certes, il nous serait facile de trouver des analogies entre les configurations des revêtements cornés ; 1l suffirait de comparer nos dessins faits d'après nature, pour trouver un type d’étui corné, qui, par une augmentation dans un sens, pourrait deve- nir sabot de solipède ou de ruminant, et, par une diminution dans un autre sens, reproduirait l’ongle humain : ce procédé a déjà été mis en pratique. J.-E. Boas (Ein Beitrag zur Morpholog. der Nâgel, Krallen etc der Saugethiere (Morph. Iahrbuch 1884) compare entre elles les productions cornées qui garnissent les extrémités des membres chez les animaux adultes (homme, singe, rat, hérisson, chien, rhinocéros, cheval, rumivants); il note les variations de cour- bure et d’étendue des diverses parties de l’ongle et du sabot chez ces différents animaux, en accompagnant ses descriptions de dessins théoriques ; il conclut de ses observations que la forme originelle de toutes ces productions est la griffe des car- nassiers et des rongeurs. Cette manière d'expliquer l’évolution des tissus cornés, est en tous points identique au procédé dont on use actuellemeut pour faire l'histoire des organismes tant éteints que vivants. On induit des analogies de forme et de volume, des variations survenues chez les êtres dans la série des temps, quant au nombre et à la configuration des organes, à une descendance commune, en mettant sur le compte des milieux extérieurs les fonctions nou- velles qui leur ont été dévolues. Malheureusement ce procédé n’est pas, à notre avis, une méthode scientifique absolument rigoureuse et nous ne pouvons faire autrement que d’être de l’avis de M. Ch. Robin (1) qui regarde l’évolution ainsi comprise « comme un artifice logique destiné à grouper les faits, à rap- « procher mnémotechniquement les choses qui se ressemblent. « — Pour ceux qui admettent la validité de cet artifice dialec- « tique, la formation de tous les organismes par évolution d’un « seul être intermédiaire, formé lui-même à l’aide et aux dépens « des composés inorganiques des milieux, l'hypothèse est « d'autant plus simple qu’elle est sans preuves.— Il est certai- « nement loisible de dire que ce procédé est philosophique, mais (1) (Art. Développement et Organes. Dictionn. Encyclop.) — 228 — « il faut spécifier qu’il rentre dans le groupe des explications «. sans preuves vérifiables et non dans la philosophie inductive « progressant à l’aide des hypothèses susceptibles de vérifica- « tion; que c’est là une explication, non une démonstration. » De même que l’observation nous a permis (p. 62) de décider sur les embryons les plus jeunes, dès que les pièces squeletti- ques ont apparu (d’après la disposition de ces segments et leur arrangement réciproque), si l'être auquel elles appartiennent sera un Carnassier, un rongeur, un porcin, un ruminant ou un solipède, de même la forme du bout des doigts nous annonce à l’avance celle de leur étui corné, ainsi que l’étendue de ce dernier. Les explications de Boas sont passibles de la même objection que celle que l’on fait à l’Evolution ou au Transfor- misme en général. Les preuves embryogéniques manquent absolument ; l’auteur a même omis de prendre en considération le squelette qui supporte l’ongle ou le sabot. Or, nous savons par l'étude comparée du développement du squelette et des productions cornées, que la forme de celles-ci est intimement liée à celui-là. Le premier problème à résoudre serait donc de connaître la cause première de l’apparition du nombre des rayons digitaux. Pourquoi en existe-t-il cinq chez tel animal, quatre chez tel autre et un seul chez d’autres encore? L'observation directe est insuffisante pour nous donner une réponse précise. Nous préférons donc nous en tenir aux résultats fournis par l'observation ; il nous suffit d’avoir suivi pas à pas les conditions de l’évolution individuelle des extrémités; d’avoir constaté les causes prochaines du développement du squelette et des pro- ductions cornées. Nous serions heureux de voir les observations étendues à un plus grand nombre d'animaux, et de nouveaux faits s'ajouter à ces données. Mais nous ne pensons pas que la cause première des variétés de forme, de nombre, nous soit dévoilée d'ici longtemps; le sera-t-elle jamais? La science actuelle est même impuissante à aborder ces questions. Sous ce rapport, nous adhérons pleinement aux paroles suivantes, que notre illustre physiologiste, CI. Bernard, prononcçait dans une de ses dernières leçons : « La morphologie organique nous échappe expérimentale- « ment et n’est pas à notre portée. TRS — 229 — « La loi morphologique n’a pas à chaque instant sa raison « d’être : elle traduit une influence héréditaire ou antérieure « dont nous ne saurions effacer l'influence, une action primi- x « tive qui est liée à un ensemble cosmique général que nous « sommes impuissants à atteindre. Il en résulte qu'en l’état « actuel des choses la morphologie est fixée, et cela, bien « entendu, quelle que soit l’idée que nous nous formions de « l’évolution qui y a conduit. Que l’on soit Cuviériste ou « Darwiniste, cela importe peu : ce sont deux façons différentes « de comprendre l’histoire du passé et l'établissement du « régime présent; cela ne peut fournir aucun moyen de régler « l'avenir. On ne changera pas l'œuf du lapin, et, lui faisant « oublier l'impulsion primitive et ses états antérieurs, on n’en « fera pas sortir un chien ou un autre mammifère. Les limites « entre lesquelles la morphologie est fixée, si elles ne sont pas « absolues (il n’y a rien d’absolu dans l’être vivant), sont « au moins très restreintes. etc. » (Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux el aux végétuux. Paris, 1878, p. 332.) Si nous avons cru devoir nous élever contre des théories qui tendent à s’ériger en doctrines, c’est qu’à nos yeux, la science consiste dans la stricte observation des phénomènes naturels et non pas dans une suite plus ou moins logique de raisonnements plus ou moins ingénieux, appartenant toujours, quoi qu’on fasse, au domaine de la spéculation. Nous préférons avouer, avec les maîtres éminents que nous venons de citer, que, mal- gré les analogies de structure et de développement, la cause qui a présidé à la diversité de formes et de nombre nous échappe tout-à-fait jusqu’à présent. Et, si dans le cours de notre travail et dans nos conclusions, nous avons insisté particulièrement sur certains détails qui peu- vent paraître peu importants, c’est pour faire ressortir ce prin- cipe fondamental, que dès le début, il s’établit, dans les pièces squelettiques et dans les productions cornées, des distinctions essentielles propres à chaque groupe. De plus, malgé le nombre restreint d'animaux que nous avons pu étudier, nous espérons avoir donné une idée à peu près com- plète des rapports qui existent entre ces divers groupes. Nous nous sommes appliqué à contrôler les faits par tous les moyens — 230 — d'observation actuellement en usage, nous avons suivi le déve- loppement morphologique, étudié les connexions ainsi que la nature, la structure et la texture des tissus qui composent les organes, persuadé que par cette méthode seulement, on parvient à se rendre un compte exact de la réalité des choses. ADDITION. L'examen d'un chien âgé de onze ans nous permet de préciser et de com- pléter l’évolution et la texture des organes sésamoïdes fibreux. Nous avons vu (p.161) qu’ils sont constitués : 1° par des faisceaux fibreux cylindriques et le plus souvent polyédriques par pression réciproque, d’un diamètre va- riant de 0wm,016 à 0"",032, et s’entrecroisant eu tous sens; 2 de corps éloilés, à prolongements multiples, s’anastomosant à la surface des faisceaux fibreux. Soit que nous ayons eu affaire à des chiens trop jeunes, soit que nous ayons employé un grossissement trop faible, nous avons cru pouvoir conclure à la suite d'un premier examen, et après l’usage des réactifs appropriés, que les cellules étoilées étaient des corps fibro-plastiques. Cependant, telle n’est pas la nature de ces éiéments. En soumettant ces organes provenant du chien de onze ans à l’action des acides, en les lavant et en les colorant au picro-carmin, on observe, sur les coupes, les particularités suivantes : les faisceaux fibreux sont gonflés et co- lorés en rouge; entre eux et à leur surface on aperçoit de nombreux cor- puscules polyédriques à six ou huit faces, larges de 0"",004 à 0",006. Ils sont disposés en cercle ou en séries linéaires et rappellent l'aspect que figurent les rangées de cellules tendineuses. Ils sont si abondants par place, qu’on en compte jusqu'à dix sur une surface de section de 0m,095. Un grossissement convenable montre qu'ils sont formés d’un noyau, finement granuleux, fixant énergiquement le carmin et entourés d’un cercle jaune de 0"»,001 à Oww,002, De chacun des angles de ces corpuscules partent des fibrilles teintes en jaune, non altérées par les acides et qui offrent toutes les proprié- tés physiques et chimiques du tissu élastique. Elles sont d’une finesse ex- trème, généralement de moins de 0®m,001 de diamètre, et circonscrivent, en s’anastomosant avec leurs voisines, des mailles de 0016 à Omm,032 renfer- mant les faisceaux fibreux. En outre, on remarque qu’un certain nombre de ces fibrilles plongent dans l’épaisseur même de ces derniers. C’est seulement à la périphérie de l’organe que ces fibres présentent un diamètre plus notable en passant dans les ligaments latéraux où elles affectent une disposition pa- rullèle. La constitution de ces organes reste la même jusque sur la surface articu- laire qui est simplement tapissée par l’épithélium, et ne présente de syno- viale qu’à la circonférence. Cette observation, jointe à la description que nous avons faite de ces organes chez des chiens de différents âges, nous fait comprendre l’évolution et la texture des organes sésamoïdes fibreux : tandis que les faisceaux fibreux ol se développent comme le tissu lamineux en général, la trame élastique se pré- sente chez le chien à la naissance (p. 160) sous la forme de corpusecules ova- laires à prolongements très courts ; chez le chien de deux mois, ils sont étoilés et leurs prolongements s’anastomosent déjà avec les voisins. Plus tard, les fibrilles élastiques remplissent les interlignes que laissent les faisceaux fibreux entre eux. Plus l'animal avance en âge, plus il est difficile de constater sa continuité avec le corps cellulaire : d’où l'aspect de noyaux paraissant libres à la surface des faisceaux fibreux chez le chien de onze ans. La description que nous venons de faire ne s’applique pas seulement aux sésamoiïdes qui existent du côté de la flexion entre la deuxième et la troisième phalange, mais encore à ceux qui se développent dans les tendons de l’exten- eur commun des doigts, au-devant, c’est-à-dire du côté dorsal de l'articulation des premières et des deuxièmes phalanges. En parlant de ces organes, Huxley (loc. cit., p. 430) dit : « L’extenseur commun des doigts de la main se divise en quelques tendons « dans lesquels se développent des os sésamoïdes au-dessus des articulations « entre la première et la seconde phalange. » Nous avons observé l'apparition de ces derniers organes chez un chien de deux mois sous forme de disques fibreux (p. 160). Chez le chien de onze ans, ils sont hauts de 4mm, larges de 3m et épais de 2°". Ils se trouvent situés en arrière du tendon avec lequel ils sont en continuité intime. La surface articu- laire est en rapport avec la partie antérieure (dorsale) de la tête articulaire de la deuxième phalange ; elle est concave de haut en bas et convexe transver- salement. Chez tous les chiens que nous avons examinés, ils nous ont présenté la texture fibreuse que nous venons de voir. Sont-ils quelquefois formés de tissu osseux, comme ceux qui se trouvent dans le tendon des extenseurs profonds au-devant des articulations métacarpo ou mélalarso-phalangiennes ? Le fait est possible; mais, comme les sésamoïdes fbreuæ offrent, à la sec- tion, une résistance presque égale à celle des sésamoïdes osseux, il est, de toute nécessité, pour être fixé sur la nature de leur tissu, de pratiquer l’exa- men histologique et d'étudier le développement de ces organes. EXPLICATION DES PLANCHES. FiG. 4. — Section longitudinale et latérale de la région carpienne ; Sem 95 d’un fœtus humain, long de == . =. F1c. 2, — Section longitudinale et latérale de la région carpienne L ae À d’un fœtus de gibbon de 6 mois —. Fic. 3. — Section longitudinale et latérale de la région carpienne 3 2 20 d’un fœtus de chien de 6°" de long, =. r, radius; c, cubitus; sc, scaphoïde; s/, semi-lunaire ; pm, pyra- midal; oc, cartilage central; pi, pisiforme ; tr, trapèze; tp, tra- pézoïde; go, cartilage du grand 08; wnc, unciforme. T, ligament triangulaire. P, premier segment du pouce; i, métacarpien de l'index; M, celui du médius ; A, celui de l’annulaire ; D, celui du petit doigt. — 932 — Fic. 4. — Coupe longitudinale et latérale de la région carpienne d’un fœtus de veau de 7°» de long, _ Même légende que plus haut. mei, métacarpien principal interne; mce, — externe. - Fic. 5. — Section transversale de la rangée inférieure du carpe chez un fœtus de porc de 8°" —- Même légende. — #f, tendons des fléchisseurs. Fi. 6.— Section transversale de la rangée supérieure du carpe chez un fœtus de porc de 8m _ Même légende. Fig. 7. — Section transversale de la portion supérieure du méta- carpe chez le même, Mcai, métacarpien accessoire interne; mcae, externe. Fig. 8. — Section transversale du carpe chez un fœtus de cheval de DJEn ; (rangée supérieure). Même légende. FiG. 9. — Soir transversale de la rangée inférieure carpienne chez le même, + . Même légende que plus haut. Fi. 10.— Soët da longitudinale et latérale de la région tarsienne chez un fœtus humain de - - L: elle passe par le plan inférieur. ca, calcanéum; as, astragale : se, scaphoïde; cu, cuboïde; en 1 — cn? — cn 3, les trois cunéiformes. O, premier segment du gros orteil. I, M, À, P, les quatre métarsiens externes. F1G. 11. — Section longitudinale et latérale du tarse chez un fœtus de cochon d’Inde de 1° de long, L: : elle passe par le plan inférieur et ne comprend pas l’astragale. Même légende que fig. 10. sci, cartilage surnuméraire ; I, Il, IT, les trois métatarsiens de dedans en dehors. F1G. 19. — Section longitudinale ci latérale de la région tarsienne chez un fœtus de gibbon de 6 mois _ Même légende que fig. 10. FiG. 143. — Section longitudinale et CSN NN Ne Pr de la région tarsienne chez un fœtus de veau de 7° de long, 1 . (Plan externe.) Même légende que fig. 10; #, tibia; mte, métatarsien principal externe. F1G. 14. — esuon semblable à la précédente, mais passant par le plan interne, © —.. Même légende. mti, métatarsien principal interne. Fig. 19. — Section longitunale et antéro-postérieure de la région tar- sienne chez un fœtus de cheval de 9° de long, T. (Région interne.) Fig. 16. — ne section chez le même, mais passant par la région interne ! =. Même légende que plus haut, fig. 10 et suivantes. mtp, FR RO principal ; mti et mta, métatarsiens acces- soires interne et externe. Fi. 17. — Section transversale de la rangée inférieure du tarse du même, ++ F1G. 18. — Même section sur le même, passant par l'extrémité supé- rieure du métatarse, Ti — tf, tendons des fléchisseurs. Lragsa ee F1G. 19. — Section DT SrSale de la rangée tarsienne inférieure chez un fœtus humain de de long, =. Même légende. F1G. 20. — Section lon in et antéro-postérieure, passant par le pouce, le tarse et le radius d’un lapin de 33 jours, _ p, diaphyse du radius séparée de l’épiphyse par la plaque syn- chondrale (s); o, point d’ossification complémentaire ; sc, sca- phoïde ; tp, trapèze. 4. Premier segment du pouce pourvu du seul point d’ossification B'REMRE . Deuxième segment du pouce possédant un point d'ossification + prmt (pr) et un complémentaire (0) pour l’épiphyse supé- rieure ; s’, plaque synchondrale. 3. Phalinge unguéale munie du seul point d’ossification primi- tif; rp, repli sus-unguéal. FiG. 21. — Pouce d’un jeune chat de 2 mois +. Même légende, + 1° Le premier segment du pouce est pourvu din point d’ossification complémentaire. sm, Sésamoides ; rs, repli sous-unguéal. Fic. 22. — Section longitudinale du moignon de membre d'un em- bryon de mouton de 1°" de long, À. vo, vaisseaux sillonnant le tissu cellulaire ; ec, revêtement ecto- dermique ; 9, calotte épidermique terminale. Fi. 23. — Section antéro-postérieure et longitudinale d’un rayon digital chez un fœtus de cochon d’Inde de 9: de long, _ rp, repli sus-unguéal ; ps, involution antérieure; s, sole ; c, cous- sinet ; o, ongle proprement dit ; ap, aire pigmentée. Fi. 24. — Même section chez un fœtus de cochon d’Inde de 5 de long, 2 Même légende. Fig. 25. — ue Morel de l'extrémité digitale chez un fœtus humain de - 10 = de long, © —- Même légende. — s/, sillons latéraux. Fic. 26. — Sech on longitudinale et antéro-postérieure du même, 3 — sa, Sillon antérieur; pr, calotte osseuse de la diaphyse. Fic. 27. — Section transversale d’un ongle de cochon d'Inde 5° de long, passant par l’extrémité terminale L. p, papilles ; o, partie antérieure de l’ongle; s, sole. F1G. 28. — Section transversale du noue passant plus haut, 0, Même légende. Fi. 29. — Section transversale d’un ongle de fœtus de cochon d’Inde de 9c® de long, passant par le bout terminal T Même légende. Fic. 30. — Section transversale du même, passant plus haut, = Fic. 31, — Section antéro-postérieure et longitudinale de l’extrémité digitale chez un fœtus de chien de 6" de long, L pa, involution dorsale; pp, involution plantaire ; rp, repli dor- sal ; ro, repli plantaire ; o, ongle proprement dit. Fic. 32, — Section antéro-postérieure et longitudinale de l’extrémité — 9231 — digitale chez un fœtus de chat de 8tr de long, À. Même légende que fig. 31. — c, crochet qui se recourbera. Fic. 33. — Section semblable chez un fœtus de chien de 14° de long, =. Même légende. F1G. 34. — Section transversale passant par le bout antérieur de l’ex- trémité digitale chez un fœtus de chat de 8°" de long, = o, partie dorsale de l’ongle; fl, parties latérales; s, partie plantaire ; s7, sillons latéraux ; pr, calotte osseuse. Fic. 35, — Section transversale du même, passant par ie pli unguéal, 20 TT rpa, repli antérieur; pa, pli antérieur ; pl, pulpe plantaire. Fic. 36. — Section transversale passant par le bout antérieur de l'ex- 9 trémité digitale chez un fœtus de chien de 14, _ Mêmes lettres. Fig. 37. — Même section, passant plus haut, . Mêmes lettres. Fig. 39. — Section antéro-postérieure et longitudinale de l’extrémité digitale chez un embryon de lapin de 3‘”,5 de long, la, inflexion antérieure; ?p, inflexion plantaire; rs, saillie deve- nant le repli dorsal; rp, repli plantaire; f{, tendon des fiéchis- seurs. F1iG. 40. — Section longitudinale de l'extrémité antérieure chez un embryon de mouton de 3°" de long, _ mt, métacarpien; on, onglon; er, ergot; 1.2, 1r° et 2° pha- langes. Fic. 41. — Section semblable chez un fœtus de mouton de 10°" de long, ré Mêmes lettres. — b, bourrelet , ext et fl, tendons des extenseurs et des fléchisseurs ; nc, nodule cartilagineux; 3, 3° phalange; sa, sésamoides ; s, sole; c, coussinet. Fig. 42. — Section semblable chez un fœtus de mouton de 18 de long, +. Fig. 43. — Section semblable chez un fœtus de mouton de 24 de long, +. Mêmes lettres. p, papilles; e, espace coronaire; fp, involutions pileuses; ar, aire pigmentée. à Fig. 44. — Section semblable sur un fœtus de veau de 9 de long, TL. Même légende. Fis. 45. — Section semblable chez un fœtus de mouton de 34m = Même légende. pp, papilles du tissu velouté. F1G. 46. — Section transversale de l’onglon chez un fœtus de mouton o 20 - de 10‘ de long, = (au niveau du bourrelet). s, sole; fe, face externe ; fi, face interne; ba, bord antérieur; tf, tendon des fléchisseurs. — 935 — : s S : NN) Fic. 47.— Section semblable passant à un niveau inférieur, T- Même lé Ande) 2 Fic. 48. — Section semblable à un niveau plus bas la fig. 47, Fi. 49. — Section semblable passant par la pointe =. Fic. 50. — Section longitudinale et antéro-postérieure de l’onglon chez un embryon de porc de 3°" de long, è, ec, revêtement ecto- dermique. à Fic. 51. — Même section chez un fœtus de porc de 15°" de long, --- b, bourrelet; ar, aire pigmentée ; », partie antérieure du sabot ou muraille; s, sole; c, coussinet ; ip, inflexion plantaire; cp, ca- lotte osseuse ; ps, petit sésamoïde. Fic. 52. — Section semblable chez un fœtus de porc de 20" de 6 ù long, 7 — espace coronaire. Fic. 53. — Section semblable sur l’ergot d’un fœtus de porc de 15e" 2. Même légende. F1G. 54. — Section semblable d’un ergot de porc de 20: de long Même légende. Fic. 55. — Section antéro-postérieure de l'index et du pouce chez un fœtus de cabiai de 9c® de long, ï. mt, métacarpien de l'index ; 1.2.3, 1", 2e, 3° phalanges; pa, pe- lote adipeuse ; p, saillie du pouce contenant un seul nodule cartilagineux ; sc, scaphoïde; tp, trapézoïde ; ér, trapèze; s’, plaques synchondrales ; ex, extrémité cartilagineuse de la 3° phalange. =|e FiG. 56. — Section du tubercule du pouce chez un cochon d'Inde adulte, + p, poils de la peau supérieure au pouce; ep, pce 4, Ler seg- ment ossifié en haut avec canal médullaire ; 2, 1°" nodule car- tilagineux ; 3, 2° nodule cartilagineux. F1G. 97. — Section longitudinale et antéro-postérieure de l'extrémité digitale chez un fœtus d’âne de 8°" de long, ne. b, bourrelet; I, inflexion antérieure; s, sole; p, inflexion posté- rieure ; c, coussinet ; f, fourchette ; ps, petit sésamoïde ; 1.2.3, les trois phalanges; fl et fl”, tendons des fléchisseurs ; ext, — des extenseurs ; cp, calotte osseuse ; m, paroi ; ap, aire pigmentée. Fi. 58. — Section longitudinale et antéro-postérieure De l'extrémité digitale chez un fœtus de cheval de 9em de long. - Même lé- gende. Fi. 59, — Section longitudinale et antéro-postérieure de l'extrémité digitale chezun fœtus de cheval de 29:m + Même légende. Fi. 60. — Même section sur un fœtus de cheval de 38° de long + Mêmes lettres. — 236 — o, bourrelet périoplique ; sp, sillon coronaire périoplique; se, sil- lon périoplique. Fig. 61. — Section transversale de l'extrémité digitale d’un fœtus d'âne de 8°" de long. — La même extrémité vue par la face plantaire est représentée . fig. 71. Im. Lacune médiane ou vide; 97, glomes de la fourchette. Les figures 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69 et 70 représentent des sections de plus en plus inférieures de la même extré- mité. °°. m, muraille ou paroi; ai, angle d’inflexion ou arc-boutant; bi, bord inférieur de la muraille se continuant avec la sole; ba, barres ; /t, lacunes latérales; b f, branches de la fouchette; pf, pointe de la fourchette; b a’ branches de la sole; ar, apophyse rétrossale. FiG. 71. — Extrémité digitale du même fœtus d'âne, vue par la face plantaire ; la portion épidermique et la pointe de la fourchette ont été enlevées pour mieux montrer les autres parties, _ Fic. 72. — Section transversale de l'extrémité digitale chez un fœtus de cheval de 38cm — Elle passe par la fourchette et la partie su- périeure de la paroi. Même légende. Fic. 73, 74, 75. — Mêmes sections passant à un niveau de plus en plus inférieur. É Fi. 76. — Section transversale de l’onglon chez un fœtus de mouton de 24 de long. de c, coussinet; fi, face interne; fe, face externe; b a, bord anté- rieur; s, sole. Fia. 77 et 78. — Sections transversales du même, mais plus bas. Fi. 79. — Section longitudinale d’un ergot chez un fœtus de mouton de 24m, ©. nc, unique nodule cartilagineux ; ep, pointe épidermique; fp, in- volutions pileuses. FiG. 80. — Même section sur l’ergot d’un fœtus de mouton de 34cm, » 5 1 nce, nci, nodules cartilagineux externe et interne. FiG. 81. — Section transversale de la tête du métacarpien et des car- tilages sésamoïdes chez un fœtus de chien de 14 de long — La face plantaire est en haut sur la figure. te, tendon des extenseurs; b, sésamoïde dorsal; m, tôte du méta- carpien; ss, sésamoides plantaires ; t f, tendon des fléchisseurs Fi. 82. — Même section sur l’annulaire d’un jeune macaque 2. pc, point d’ossification complémentaire de la tête du métacar- pien; a, ligament métacarpo-sésamoïdien latéral; bf, bride fibreuse réunissant les deux sésamoïdes. Les autres lettres comme plus haut. At A TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION...... ASE S 3 RÉSOOOOUOLE ROSE AOBTC RSA EE CO PREMIÈRE PARTIE. DÉVELOPPEMENT DU SQUELETTE DES EXTRÉMITÉS. PREMIÈRE SECTION. Développement du squelette cartilagineux. CmapiTRE |. — Age et longueur des embryons ou fœtus des mammifères CnapitRe Il. — Moignons originels des membres....,...,..,........... - CuariTRe II. — À. Carpe cartilagineux : 1° des fœtus humains; 2° d'un fœtus de gibbon. — B. Métacarpe et phalanges...... sInelsteiolele CHaPiTRE 1V.— Carpe et doigts des Carnassiers..,.,..,,,.,..,.,.......... CnapiTRe V. — Carpe et doigts des Rongeurs.,.,..... os eloiefolele Don 6000 CaapiTRe VI.— Carpe et doigts du Porc....,...... Dot odonote Hbnénade CaapiTREe VII. — Carpe et doigts des Ruminants................... Ooocoe CHaPiTRE VIII. — Carpe et doigts des Solipèdes.,..,...................... CnapiTRe IX. — Tarse de l'Homme, du Singe, des Carnassiers et des Ron- pe Go dotGoorspegocooonadéncododcboaodac CmapiTRe X. — Tarse du Porc, des Ruminants et des Solipèdes 6000 see LONCADSIONS 0e eee mtele tale + sloio eat eo sise slatoieislslelee Snenlenele AOOOOOC DEUXIÈME SECTION. Développement du squelette osseux. Case. 1: — Modes d'osdification...:."...:.22.04. idea etat cr CuapitRe II. — Points d’ossification primitifs des extrémités antérieures et postérieures. .....,... Dooso0ovobcicoc no sovébodd bone CuaApitTRE III. — Ossification du carpe : 1° chez l’ Homme et le Singe; 2° chez Jestaufresimammilieres er rem maman eceeenle eee re CHapitRe IV. — Points d’ossification complémentaires des doigts....... .e Chemie OV — Ossificationdu tarse:.:.2 ere eentoruestee,L ar aile CaapitRe VI. — Pouce des membres antérieurs et postérieurs : 1° Homme; 2° Singe; 3° Carnassiers; 4° Rongeurs... .,...o.,..o.e Cuspirre VIL — Doigts rudimentaires chez les Porcins, les Ruminants et RSS ONDES 2 M RE ee a ete ae een oùe — 238 — CHAPITRE VIII. — Marche de l’ossification dans les segments des extrémités. \ $ 4. — Lieu d’apparition des points d’ossification primitifs. ..........,.... Heu 404 $ 2. — Accroissement du point d'’ossification primitif et des extrémités cartila- gineusesidesSem ments eee rerceee-ccrel:erreecrereherece 06600 108 $ 3. — Le développement explique-t-il la direction du canal nourricier ?.,....... 417 $ 4. — Direction du canal et son influence sur l’ossification...... dotuoddocooceco 419 $ 5. — Cause anatomique de l'apparition du point d’ossification complémentaire. 42% $ 6. — Conditions de l’ossification définitive de la phalangette.. 000000000000 132 CHAPITRE IX. — Théories du squelette des extrémités... .................... 140 TROISIÈME SECTION. Organes sésamoïdes. CuapriTRE I. — Généralité et conditions de production des sésamoïdes....... 149 CHAPITRE IT. — 1° époque de la formation des sésamoïdes; 2° de leur ossifica- Mamessse Foie pove an Ale liajtie let oi AUTRE See MRROTE DEUXIÈME PARTIE. DÉVELOPPEMENT DES PRODUCTIONS CORNÉES SUR LES EXTRÉMITÉS DES MAMMIFÈRES. CuapiTRE I. — Rapport entre la troisième phalange et le revêtement corné. 163 CnapiTRe Il. — Historique. — Plan du développement des ongles, ete... ..… 167 CHARME MITIÉEEETISSUS GORNÉS. desert rtecbeee COLLE TC 171 CHAPITRE IV. — Développement morphologique de l’ongle humain.......... 178 CHAPITRE V. — Développement morphologique de la griffe : 1° des Carnas- siers ; 2° des Rongeurs............ Las see: LCL 185 CHAPITRE VI, — Développement morphologique du sabot : 1° des Ruminants; LANQUABOTC ses close eenese eee etes CLÉS 00107 CHaPiTRE VII. — Développemerit morphologique du sabot des Solipèdes.. 206 CONCLUSIONS: 2-2 ere aise emeloianie stos este lets eee ee ep te ne Ce 220 ADDITION een me es mots © eeleisiaie nano bonne neo bo iobronooc: 230 EXPPICATIONIDES PLANCHES Ale ee iles serie eee ee Ce EE 231 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. DEUXIÈME THÈSE PROPOSITIONS DONNÉES PAR LA FACULTÉ Botanique. — Conjugation chez les Thallophytes. Géologie. — Végétation de la période miocène dans les régions polaires. — Climats des différentes parties de l'hémisphère nord pendant cette même période. Vu et approuvé, Paris, le 26 juin 1884. Le doyen de la Faculté des sciences, MILNE-EDWARDS. Vu el permis d'imprimer, Le Vice-Recteur de l'Académie de Paris. Le 30 juin 1884, GREARD. ——_——___— Saint-Denis. — Imp. Cu. LAMBERT, 17, rue de Paris, où lé F1R | =, 115% ET del Nicolet Hi. LdRelleren del É É Nicolet th Développement du squelette des extrémités chez les mammifères Félix Alcan éditeur KA { My Hi 1 JEAN. Nicolet lith, PL I Nicolet.lith Développement du squelette des extrémiies chez les mammiferes imp 1e 7 p-Lemercier 4 CI Fans . : Felix Alean editeur Notes Jith. hez lës Mammifères : | Nicolet lith Ed Retterer del, ÿ eu Développement du squeleite des extrémités chez les Mammifères . Imp. Lemererer &CCParrs. : Felix Alcan éditeur Paris PAIE | 114 Nicolet luth Mnmmmféres PL.1V: f pu EdiRelleren del. é Ne . Micolet lih j Developpement du squelette des extrémités chez les Mammiféres Felix Alcan, éditeur Paris “4 RENE A ARS De. F. FRE OMS NOR à VW (PL, PEAU lu 8: NI 1 MU Me la ARS su h ee Ve En —-