-~m- D£ A. POZZI <& n> ?t C: Génitales et Obstétricales QKV2LV m tfte effilai 0f ||ew K0rfe Collège of p^sictans ans purgeons Référence HLibxàxy y ftVl/YKcw dl U^WYYil^M^ ifxkatoyM* IJfP ÉLÉMENTS D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE GÉNITALE ET OBSTÉTRICALE DU MEME AUTEUR Éléments d'Obstétrique, à l'usage des sages-femmes. 1 volume in-12, avec de nombreuses gravures dans le texte. (Sous presse.) ÉLÉMENTS D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLO&IE GÉNITALE ET OBSTÉTRICALE PRÉCÉDÉS DE LA DESCRIPTION SOMMAIRE DU CORPS HUMAIN A L'USAGE DES SAGES-FEMMES PAU Le Dr ADRIEN POZZI Professeur à l'Ecole de médecine de Reims Lauréat du Congrès français de chirurgie AVEC 219 FIGURES DANS LE TEXTE PARIS ANCIENNE LIBRAIRIE GERMER BAILLIÈHE ET Cie FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR 103, BOULEVARD SAINT - GER3IAIN , 108 1894 Tous droits réservés. AVANT-PROPOS Ce petit livre se compose de deux parties bien dis- tinctes. La première partie s'adresse exclusivement aux sages-femmes obligées, à partir du mois d'octobre 1894, de subir un premier examen d'anatomie. Les auteurs de la nouvelle réglementation des études mé- -dicales ont pensé, avec juste raison, que des femmes, ' vouées par leur carrière à veiller sur un phénomène : physiologique essentiel à la perpétuation de l'espèce et qui, dans une sphère modeste, mais sociologique- - ment des plus importantes, représentent la science, devaient posséder des notions simples mais posi- : tives sur la constitution et sur la mécanique de l'animal humain. Leurs connaissances professionnelles reposant sur 3572S0 il AVANT-PROPOS une base solide doivent, en outre, y gagner en rigueur comme en efficacité. Ces premières pages voudraient concourir à la réalisation de ce progrès. Le public auquel elles s'adressent, le but poursuivi, en expliquent la forme. La deuxième partie, d'une portée plus étendue, renferme, en un espace resserré, l'exposé, sans déve- loppements, mais pourtant aussi complet que pos- sible, de l'anatomie génitale de la femme et en parti- culier des recherches de Farabeuf, Pinard et Varnier sur le bassin obstétrical, d'une importance majeure dans l'étude des accouchements, suivi de l'histoire du produit de la conception jusqu'au moment où, se libérant de ses attaches maternelles, il va vivre d'une existence indépendante. PREMIERE PARTIE DESCRIPTION SOMMAIRE DU CORPS HUMAIN PRELIMINAIRES CONSIDÉRATIONS SUR L'ÊTRE VIVANT, LES ÉLÉMENTS ANATOMIQUES ET LEUR GROUPEMENT La nature se présente à nous sous deux états fondamen- taux, composée de corps vivants et de corps inertes. Ces deux états sont intimement liés l'un à l'autre et successifs. L'état de vie est l'état dans lequel les corps possèdent la propriété d'absorber, d'exhaler, d'être doués de sensi- bilité. L'état d'inertie est caractérisé par l'absence de cet ensemble de propriétés. La mort est le passage de l'état de vie h l'état d'inertie. La vie est la résultante complexe de réactions élémen- taires, d'ordre physique et chimique, dont nous connaissons un très grand nombre de conditions d'existence, mais dont le mécanisme synthétique et dernier nous échappe encore. Les corps inertes absorbés par les corps vivants, de- viennent à leur tour particules vivantes, puis, au bout d'un temps plus ou moins long, retombent dans l'état d'inertie. C'est ainsi que la nature évolue par mutation perpétuelle de forme : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se trans- forme. » A. Pozzi. — Anatomie. 1 2 PRÉLIMINAIRES Le corps vivant élémentaire et primordial est la cellule vivante. Ce qui différencie et classe les êtres vivants, c'est la multiplicité et la complexité des combinaisons cellu- laires. Ce fait est particulièrement nécessaire à établir au début d'un livre qui parle de la reproduction d'une catégorie d'êtres vivants : il deviendra évident par la suite. L'homme — comme le ver de terre, comme le brin d'herbe — provient de l'évolution d'une cellule; cellule unique au point de départ de son existence, amas coordonné de cel- lules à l'état de constitution complète — voilà l'être humain. La formule ancienne d'Aristote, omne vivum ex ovo, tout être vivant provient d'un œuf. doit être prise dans un sens plus général : l'œuf c'est la cellule. Un professeur illustre avait l'habitude de se servir, dans ses cours aux sages-femmes, d'une comparaison vulgaire et frappante pour faire saisir ce que nous venons d'énoncer : « Youlez-vous, disait-il, comprendre ce qu'est la cellule? Eh bien, représentez-vous un grain de raisin; des grains de raisin réunis en grand nombre forment un tout, une grappe de raisin; le corps humain est une grappe énorme de cel- lules tassées et rangées les unes contre les autres, mais elles sont si petites qu'il faut des instruments puissants, des microscopes, pour les voir et en découvrir l'arrange- ment. » Cellule et fibre. — L'élément ou l'unité anatomique prend plus spécialement le nom de cellule, quand il est glo- buleux. Cet élément qui, par pression réciproque, est le plus souvent déformé, peut s'allonger, ressembler plus ou moins à un fil; on lui donne alors le nom de fibre. Fibre. — La fibre, au lien d'être constituée par une cel- lule unique, est souvent composée de petites cellules allon- gées, unies bout à bout pour former un long filament. Tissu». — L'enchevêtrement et la juxtaposition des fibres et des cellules constituent les tissus organiques, comme la juxtaposition et l'enchevêtrement des fils constituent une étoffe. Ces cellules et ces fibres sont de natures diverses CONSIDÉRATIONS SUR L'ÊTRE VIVANT /cellule et fibre conjonctive, musculaire, nerveuse, etc.) e* leur assemblage forme des tissus différents (tissu conjonc- tif, musculaire, nerveux, etc.). C'est dans ces étoffes variées qu'est taillé l'être vivant humain, et c'est leur union har- monique qui constitue ses organes et son organisme. Éléments libres. — Mais il est des cellules qui ne se réunissent pas pour former des tissus; elles restent déta- chées, séparées, vont et viennent : elles forment l'élément fondamental du sang et de la lymphe. Ce sont les globules rouges du sang et les leucocytes ou globules blancs. Le corps est donc composé d'une agglomération en nombre presque infini de ces petites particules élémen- taires. Chacune de ces particules a sa raison d'être en elle- même, elle s'entretient, se développe par une vertu propre qui est la vie. C'est l'ensemble de ces vies particulières, harmonique- ment coordonnées en vue d'une même fin. qui constitue Y animal vivant. LIVRE PREMIER ANATOMIE GÉNÉRALE CHAPITRE PREMIER LES TISSUS ORGANIQUES Tissus. — La cellule caractérise le tissu. On distingue ainsi : le tissu conjonctif et séreux; le tissu cartilagineux et osseux; le tissu musculaire; le tissu épithélial; le tissu nerveux. TISSU CONJONCTIF, ÉLASTIQUE ET SÉREUX Tissu conjonctif ou connectif. — Sa répartition. — Ce tissu n'est pas l'élément ca- r.A ractéristique d'un organe. Son rôle est plus général. Il unit entre elles les différentes par- ties du corps humain : or- ganes, tissus, cellules. Il est mêlé à presque tous les autres tissus; on le retrouve, plus ou moins modifié, dans les muscles, les centres nerveux et les nerfs, les os. Mais, en certains endroits, il forme des masses homogènes presque exclusivement composées de ses éléments propres. La cel- lule conjonctive est plate, étoilée avec des prolongements ramifiés parfois très longs formant des fibres. Fig. 1 — Cellules et fibres conjonctives. a, faisceaux de tissu connectif cou- pés transversalement à leur direction. — è, cellules ramifiées du tissu con- nectif (gross. 20o diam.). 6 LES TISSUS ORGANIQUES Tissu fibreux — Le tissu connectif se présente tantôt sous forme de fibres blanches, serrées les unes contre les autres : il constitue ainsi le tissu fibreux proprement dit. Les tendons, sous leurs différents aspects, les gaines des nerfs, sont formés de tissu fibreux. Tissu cellulaire. — Tantôt et le plus souvent les fibres du tissu conjonctif sont ramifiées, s'anastomosent, forment un réticulum, un filet, avec une infinité de mailles ou logettes où se mettent les cellules des autres tissus : il porte alors plus particulièrement le nom de tissu cellulaire. Ainsi cons- titué, tantôt l'élément noble (cellule musculaire, ner- veuse, etc.) dominant, il tient la petite place; tantôt, au contraire, il est amassé en grande quantité. Dans ce dernier cas, ses mailles se remplissent souvent de globules de graisse : il constitue alors le tissu adipeux ou graisseux, qui, chez les personnes grasses, est si abon- dant sous la peau. Le tissu cellulaire est le ciment qui unit, égalise, comble les vides, revêt les surfaces. Tissu élastique. — Aux éléments du tissu cellulaire sont souvent associées des fibres élastiques. Quand elles sont prédominantes, le tissu prend le nom de tissu élastique. Tissu séreux. — Intimement lié au tissu conjonctif se trouve le tissu séreux, constitué par une raréfaction de ce tissu conjonctif dont les mailles s'élargissent énormément, fusionnent les unes avec les autres et forment ainsi une sorte de poche dont l'intérieur se recouvre d'une couche de cellules épitkéliales. Le tissu cellulaire de voisinage, refoulé par le dévelop- pement de cette cavité, forme un feutrage qui la limite. Le tissu séreux est humidifié d'une couche liquide qui, dans certaines maladies (hydropisies), peut augmenter considé- rablement. Les types des séreuses sont : le péritoine, la plèvre, les synoviales. Ce tissu a la propriété de s'enflammer avec la plus grande facilité. TISSU CARTILAGINEUX ET OSSEUX TISSU CARTILAGINEUX ET OSSEUX Nous les réunissons à cause de leur proche parenté. Caractères physiques du tissu cartilagineux. — Le Car- tilage est un tissu résistant, criant sous le couteau, mais se laissant facilement entamer, assez élastique; à la coupe, il est d'un blanc bleuté. Il recouvre les extrémités des os ; c'est lui qui donne cet aspect nacré aux surfaces articulaires des os frais. Constitution auatomique. — Il se compose de deux par- ties : d'une substance fondamentale, transparente, ferme, creusée de godets appelés lacunes du cartilage ou chon- drop/astes. Dans ces godets sont les cellules cartilagi- neuses ; il y a, en général, une lacune pour chaque cellule. VARIÉTÉS Cartilage hyalin. — Le cartilage, à l'état de pu- reté , s'appelle cartilage hyalin. Fibro-cartilage. — Dans la substance fondamentale peuvent s'ajouter d'autres éléments. Ainsi, il peut y avoir des fibres du tissu fibreux (déjà étudié). Le cartilage alors est plus ré- sistant. Dans ce cas il porte le nom de fibro-cartilage. Exemple : le cartilage de la symphyse pubienne. S'il s'y mêle en notable quantité des fibres élastiques, on a un cartilage fibre— élastique ou élastique. Transformation du tissu cartilagineux en tissu osseux. — Dans la substance fondamentale, peuvent se déposer des Fig. 2. — Cette figure représente une coupe de cartilage hyalin, dont les capsules ont été ouvertes, coupées par le rasoir, et dont on aperçoit la tranche. Dans cette figure le cartilage est en voie de multiplication : c figure la suhs- tance ou protoplasme de la cellule cartilagineuse ; b son noyau et a un noyau dans le noyau lui-même ou nu- cléole; d marque' le contour des cap- sules cartilagineuses primitive et se- condaire. 8 LES TISSUS ORGANIQUES grains de sels calcaires, ses cellules peuvent subir des modifications et il y a transformation du tissu cartilagineux en tissu osseux. Ce phénomène est particulièrement remar- quable dans les os des membres. La démonstration est facile à faire. Si on prend un os comme l'humérus (os du bras), et qu'on le plonge dans un acide affaibli, étendu d'eau comme de l'acide chlorhydrique, au bout d'un cer- tain temps, cet os qui était rigide comme une barre de bois, se présente comme un corps mou qui, à l'œil nu, ne diffère en rien du frai cartilage. Cette transformation est due à la disparition des sels calcaires, carbonates et phos- phates qu'on pourrait appeler d'un nom qui peint bien leur rôle dans le cas particulier, sels pierreux. Cette disparition des sels de chaux se voit dans le rachitisme et dans une maladie qui frappe quelquefois la femme enceinte, Yostéo- malacie. et alors les os devenus presque cartilagineux cèdent, se tordent, d'où des déformations particulièrement sensibles sur le bassin. TISSU OSSEUX Caractères physiques» — Le tissu osseux forme le sque- lette, c'est-à-dire la charpente du corps. Il est blanc, dur, résistant, mais cassant. Sa résistance atteint son maximum chez l'adulte; elle diminue chez le vieillard, dont les os sont plus fragiles. Chez l'enfant, il est moins sujet à se briser, et il l'est d'autant moins qu'on se rapproche davan- tage de la naissance. Cela tient à ce qu'il participe encore des qualités d'élasticité du tissu aux dépens duquel il s'est formé. Constitution. — Le tissu osseux possède une trame fon- damentale constituée par du tissu fibreux dense, disposé en couches concentriques à la manière des pelures d'un oignon dans les os longs, comme l'humérus, par exemple : cette trame s'infiltre de sels calcaires, se pétrifie, par l'apport surtout de carbonates et de phosphates de chaux. Aspect à la coupe. — Quand on fait une coupe transver- TISSU OSSEUX sale sur un os comme l'humérus, le fémur, on voit que le tissu de cet os est percé d'une grande quantité de trous, orifices d'autant de canaux, qu'on voit en coupant l'os en long (fig. 3) et qui portent le nom de canaux de Havers. Autour de ces ouvertures arrondies sont disposées, en cercle, des lacunes avec des prolongements creux, qui se rendent dans le ca- nal de Havers. Ce ^ÉPH sont les ostéoplastes (fig. 4, a, b). Dans ces lacunes sont des cellules nom- mées ostéoblastes. Chaque os est en- touré d'une mem- brane, nommée pé- rioste, ce qui veut dire membrane pla- cée autour de l'os. et qui lui forme un manchon. Les cavités du tis- su osseux sont rem- plies d'une subs- tance blanc rose en général, jaunâtre chez le vieil ani- mal, qu'on nomme moelle osseuse. Elle pénètre partout : on en trouve jus- qu'à la face pro- fonde du périoste. La cellule caractéristique de la moelle est appelée médullocèle. Vaisseaux, nerfs. — Dans le tissu osseux, il y a des vaisseaux et des nerfs qui passent dans les canaux de Havers. Variétés. — Voilà la structure du tissu osseux en géné- -î r- Fig. 3. — Cette figure d'ensemble représente une coupe traasuersate et une coupe suivant la longueur d"une portion d'os long. Sur la tranche on voit les orifices des canaux de Havers (6), et tout autour la disposition des couches en pelures d'oignon. Sur la coupe en long on aperçoit les canaux ou- verts (a.) ressemblant aux galeries de vers dans du bois et qui aboutissent aux trous de la tranche. Les petits points noirs c) ressemblant sur la figure à de petites fourmis, sont les cellules osseuses disposées tout autour des canaux. Kl LES TISSUS ORGANIQUES rai. Mais il présente des modifications dans sa texture, c'est-à-dire dans l'ar- rangement des différen- tes parties qui le com- posent. Tissu à canaux de Havers. — Dans un cas, tons les canaux de Ha- O&teoplastes. . , , , . vers viennent aboutir a un grand canal central, autour duquel ils sont rangés, de sorte que, lorsqu'on ouvre ce canal, on le trouve percé Fi£Ç. Fig. 5. — Corpuscules osseux. Dans la figure 4 on voit les ostéoplastes au milieu de la substance osseuse avec leurs ramifications représentées par les petits traits noirs qui en rayonnent. Les lignes longitudinales indiquent les lamelles du tissu osseux. Dans la figure 5, les corpuscules osseux ont été isolés, et on voit très nettement leur disposition avec les canaux qui en partent et les unissent entre eux. d'une infinité de petits trous, orifices des canaux de Havers. Ce grand canal collecteur, qui reçoit tous les autres et qui TISSU OSSEUX II joue, vis-à-vis des canaux de Havers, le rôle que ceux-ci jouaient vis-à-vis des canalicules osseux des ostéoplastes, est, comme ses affluents, rempli de moelle. Ce canal, véritable canal de Havers monstre, porte le nom de canal médullaire. C'est le tissu os- seux à systèmes de Havers. Tissu à aréoles ou spougienx. — Dans un autre cas, les canalicules de Havers n'aboutissent pas à un canal central, on ne voit que leurs canaux se croisant en tous sens, plus ou moins rapprochés les uns des autres, dilatés, formant des cavités aréo- laires plus ou moins larges, c'est le tissu osseux spongieux (ressemblant à une éponge). Les os considérés en particulier, sont tous formés des deux ou de l'une de ces deux variétés de tissus osseux : d'où, la division des os en deux grandes clasç 1° Os à canal 1K dlaire ou os longs : le fémur (os 9 la cuisse), l'humérus (os du bras), etc. 2° Os à cavités are o leur es ou à tissus spongieux subdivisés eux- mêmes en os courts : os du pied, de la main, les vertèbres, etc., et os plats: les côtes, les os du crâne, les os iliaques, l'omoplate (fig. 7), etc. Os médullaires ou lougs. — Les 06' longs ne sont pas exclusivement formés de tissu à systèmes de Ha- vers. Le canal médullaire n'existe que dans la partie moyenne de l'os, nommée diapkyse. Les deux extrémités, nommées épiphyses, sont constituées par du tissu spongieux (fig. 6 et 9). Fig. 6. — Humérus (type d'os long). 12 LES TISSUS ORGANIQUES Os aréolaires. — Dans les os à cavités aréolaires ou spongieux, il y a deux parties. La partie la plus superficielle de l'os est d'un tissu à aréoles plus petites, plus denses, qui forme comme une croûte à l'os. La croûte des os courts est mince relativement au volume de l'os; au contraire. Fig. T. — Omoplate (type d'os plat). dans les os plats, sa place est considérable et forme par- fois presque toute l'épaisseur de l'os. Trou nourriciero — Les os présentent sur une de leurs faces un trou assez gros pour l'entrée d'une artère dite artère nourricière; par là aussi pénètrent des nerfs. Ce trou porte le nom de trou nourricier. DÉVELOPPEMENT DU TISSU OSSEUX Développement. — Le tissu OS- seux se développe aux dépens d'un tissu préexistant. Le tissu osseux résulte de la modification du tissu cartilagineux ou du tissu fibreux, par la cellule osseuse ou ostéoblaste. C'est elle qui pénètre dans ces tis- mm Fig. 8. — Coupe d'un os long en voie Fig. 9. — Développement de développement (Cornit et Ran- de l'humérus pris comme vier). type et coupe frontale. Fig. S. — ■ a. b, c, cellules cartilagineuses en voie de multiplication; d, e, cel- lules cartilagineuses mises en liberté par suite de l'ouverture de la capsule ; f, travées directrices; g, cellules des boyaux médullaires. Fig. 9. — 1, cartilage de l'épiphyse ; 2, cartilage dont les cellules se sont mises en colonne ou cartilage sérié"; 3, os formé par le cartilage; 4, os formé par le périoste; 5, ébauche de canal médullaire. 14 LES TISSUS ORGANIQUES sus, y évolue, amène, par sa présence, des changements dans le milieu où elle se trouve, et en forme une masse osseuse. Tout os a donc été, à un moment donné, représenté par du tissu cartilagineux ou fibreux, d'où la classification des os, au point de vue de leur origine et de leur dé- veloppement, en os cartilagineux (cla- vicule, omoplate, os iliaque, humé- rus, etc.) et os fibreux (os du crâne, de la face, etc.). Points ou îlots d'ossification. — La transformation ne se fait pas en bloc, tout d'un coup; mais graduellement, par petits îlots séparés, qui finissent par se joindre ; quand l'os est petit, un seul îlot qui s'agrandit peut suffire à former» tout l'os. On donne à ces petits centres d'envahissement osseux le nom de points d'ossification. Accroissement des os longs en lon- gueur et en épaisseur. — Quand tout 6 t le tissu primitif est envahi, l'accroisse- Fie- 10. — Ossification du ment de l'os cesse; aussi y a-t-il dans 7 mois. Les points d'os- sification sont indiqués par les taches noires. les os, après la naissance, des parties de l'os qui sont encore cartilagineuses ou osseuses : ce n'est qu'à l'âge adulte que tout est formé de tissu compact. Dans les os longs, par exemple, il persiste pendant assez longtemps une rondelle cartilagineuse nommée cartilage de conjugaison, intermédiaire entre la diaphyse (portion médiane) et les épiphyses (extrémités), qui sert à l'accrois- sement en longueur. L'accroissement en épaisseur se fait aux dépens du tissu fibreux de la gaine ou périoste (fig. 9, 2 et 4). TISSU MUSCULAIRE Caractères physiques. — Il constitue les muscles, qui sont les organes actifs des mouvements de l'organisme. Ce TISSU MUSCULAIRE 15 fait de l'activité propre des muscles, les différencie des tis- sus précédents essentiellement passifs. Ils constituent ce qu'on nomme communément la chair. À l'état de repos le tissu musculaire est un tissu mou, plus ou moins rougeâtre, dont la couleur se fonce par l'exposition à l'air (grâce à des modifications chimiques de sa substance au contact de Fig. i"2. — Coupe transversale d'un muscle et de son tendon. Ui'ï Fig. 11. —Coupe longitu- dinale d'un muscle et de son tendon (Leydig). Fig. 11. — A, faisceau musculaire primitif; a, limite des cylindres primitifs; b, sarcolemne; B, tendon; c, cellules tendineuses. Fig. 12. — A, coupe transversale du muscle; a, travées conjonctives qui sépa- rent les faisceaux musculaires; b, faisceau primitif: B, coupe transversale du tendon ; c, tissu conjonctif lâche ; d, cloisons tendineuses. égarement élastique et peut être l'oxygène de l'air). Il est 1 déchiré. Le muscle est entouré d'une enveloppe conjonctive plus ou moins épaisse qui porte le nom de gaine musculaire. Constitution et variétés. — Un muscle est un assemblage de faisceaux musculaires, eux-mêmes composés de fibrilles : 16 LES TISSUS ORGANIQUES c'est un écheveau serré de fibres (fig. 14. b). Lorsqu'on examine au microscope les muscles, on voit qu'ils ne se ressemblent pas tous d'une façon absolue. Les uns sont rayes en long et en large ; d'autres, au contraire, sont unis. Aussi, au point de vue seul de l'apparence et de la struc- ture, distingue-t-on des muscles striés (type : le biceps) et des muscles lisses (type : l'utérus). Constitution de la fibrille musculaire. — Muscle strié. — Examinée à un fort grossissement, chaque fibrille, ou fil musculaire, comprend une enveloppe formée de tissu connectif et un contenu. La gaine forme un tube; ce tube présente des cloisons transversales qui la divisent en com- — partiments (1). Cette petite cloison transversale / II»-* s'appelle la membrane ou disque de Krause (fig. 13 *). Dans chacune des loges ainsi for- mées, se trouve l'élément musculaire formé lui-même d'un tas de petites cellules fusiformes tassées les unes contre les autres, réunies en botte. Ces petites cellules sont les sarcous éléments de Bowmann, et comme, au micros- cope, la petite masse qu'ils forment paraît obscure, on lui donne le nom de disque sombre. Mais cet élément musculaire n'est pas seul dans la loge ; entre lui et les cloisons de la loge (plancher et plafond), se trouve du liquide qui, à l'état de repos, l'en sépare. On l'appelle disque d'Engelmann; comme, au microscope, ce disque se présente comme une ligne bril- lante, on l'appelle encore disque clair. La simple inspection de la figure 13 fera com- prendre assez cette disposition. On voit donc qu'en somme la fibrille musculaire est formée d'une foule de disques entassés, empilés comme des pièces de monnaie (fig. 14, cl). Muscle lisse. — Sa constitution. — Sa cellule. — Ici la disposition est plus simple. On trouve simplement de (1) On pourrait vulgairement comparer cette disposition au cloi- sonnement d'un roseau. Fi w 13.— Fibre musculaire isolée : 1 et 5. sarcous élé- ments; -2 et i. disque clair ou d'Engel- niann: 3, membrane ou disque de Krause. FONCTIONNEMENT DES MUSCLES 17 grandes cellules étirées en ruban, fusiformes, avec un noyau (fig. 15). Les cellules musculaires lisses sont infiniment plus grandes que les cel- lules du tissu musculaire strié : elles varient de 2 millimètres à Qmm.057 millièmes de milli- mètre (p) (1). Elles sont unies en fais- ceaux, imbriquées par leurs extrémités ; elles forment parfois des plexus ou ré- seaux. Voilà les deux grands types. Fibre musculaire du cœur, p — La fibre musculaire du cœur en diffère un peu : elle participe de la struc- ture des muscles lisses et des muscles striés (fig. 17). Vaisseaux et nerfs. — Entre les faisceaux musculaires, rampent de nombreux vaisseaux et des nerfs (fig. 18). g. 14. — a, Deux fibres musculaires reliées au tendon; b, une seule fibre divisée en fibrilles ; c, deux fibrilles isolées ; d, disques ou éléments de Bowmann en pile de monnaie. Fiff. V Fibres musculaires lisses isolées. Fonctiouuement des muscles. — Cette distinction n'est pas seulement une distinction anatomique, c'est encore une distinction physiologique, de fonctions. (1) En mathématique anatomique, pour abréger le langage, il est convenu que la lettre grecque [l Onu) signifie un millième de milli- mètre. 18 LES TISSUS ORGANIQUES Différences physiologiques suivant les variétés. — Les muscles striés sont les muscles des mouvements extérieurs ou de relation, comme les muscles des membres, du tronc, etc.; aussi se terminent-ils par un tendon, véritable câble qui s'attache sur l'os (fig. 12) ou l'organe (œil), et leur permet de le mouvoir. Les muscles lisses, au con- traire, constituent les organes des mouvements intérieurs; Fig. 16. — Fibres musculaires lisses enchevêtrées. m Fig. 17. — Fibres musculaires du cœur (Corail et Ranvier). Les traits trans- versaux indiquent la limite et la sou- dure des cellules qui constituent la libre musculaire cardiaque. c'est à eux que sont dus les mouvements de l'estomac, de l'intestin, de la vessie, de Y utérus. Les mouvements des fibres musculaires striées sont sous la dépendance d'un acte de volonté de l'être vivant ; ceux des muscles lisses se font à son insu. Les muscles striés sont donc des muscles volontaires, les muscles lisses, des muscles involontaires. Un muscle strié obéit immédiatement; excité par l'élec- tricité, par exemple, il se contracte brusquement; au con- traire, le muscle lisse fait attendre son mouvement. Le TISSU NERVEUX 19 muscle strié est vif, le muscle lisse est lent dans sa con- traction. TISSU NERVEUX Son rôle. — C'est ce tissu qui forme les organes direc- teurs de toute la machine animale, ceux qui commandent les mouvements, qui règlent les sécré- tions ; c'est ce tissu qui reçoitles impres- sions du monde exté- rieur, en donne la sensation et élabore ces impressions : il constitue l'organe de l'intelligence. Exemple du fonc- tionnement da sys- tème nerveux. — Un instrument piquant touche la peau du doigt : sous cette ex- citation on pousse un cri et on retire le bras. Si l'on détaille ce qui s'est passé, on voit qu'il y a eu : 1° Une impression au niveau de la peau; 2° Cette impres- sion a été transmise Fig. 18. — Xerfs des muscles. Nerf abordant une fibrille musculaire striée, en formant une petite plaque granuleuse. de la peau à l'aide de fils nerveux vers un organe qui commande, qu'on appelle centre nervevx; 3° Cet organe a transmis son ordre au muscle organe du mouvement. Mouvement réflexe et réfléchi ou volontaire. — La mise en action du muscle peut être instinctive, ou bien être réflé- chie : dans le cas particulier, on retire son doigt pour éviter $0 IES TISSUS ORGANIQUES la douteur, c'est le mouvement instinctif, involontaire ou réflexe; puis ensuite pour éviter retour de pareille sensation désagréable, on écarte l'objet pointu, on agit alors de pro- pos délibéré, par volonté ou par mouvement réfléchi. ÎXerfs sensitifs et moteurs. — Cerveau et moelle. — Grand sympathique. — Il y a donc d'abord des fils analo- gues aux fils télégraphiques : les uns recueillent et trans- mettent des sensations, les autres portent et font exécuter des ordres : ce sont les nerfs, divisés d'après leur fonction en nerfs sensitifs (exemple le nerf sciatique) et des nerfs moteurs (exemple le nerf crural ou de la cuisse) ; puis il y a les organes qui élaborent ces impressions et comman- dent les mouve- ments : le cer- veau et la moelle épinière. Il est enfin un troisième grou- pe de centres préposé aux or- ganes de nu- trition et de sé- crétion (artères, veines, estomac, foie), ce sont les ganglions ner- veux et la chaîne ganglionnaire grand sympathique , ou nerf grand sympa- thique tout court (fig. 19). Tissu nerveux. — Le tissu nerveux diffère : a. dans les nerfs; h. dans les centres nerveux. Mais que ce soient des nerfs ou des centres, ces organes sont presque tous enve- loppés d'une gaine formée par du tissu conjonctif, soit lâche, soit fibreux. Constitution d'un nerf. — Xerfs. — Un nerf comme le cubital, le radial, etc., n'est pas une fibre nerveuse : c'est un faisceau de fibrilles nerveuses, un écheveau de fibrilles, unies comme les fibrilles musculaires, par du tissu con- Fig. 19. — Ganglions nerveux. CONSTITUTION ANATOMIQUfi DES CENTRES NERVEUX 21 nectif : cette gaine porte le nom de périnèvre ce qui veut dire place autour du nerf, comme périoste autour de l'os) veuse (Tg?9ot ameD dU nerf eSt d°nC Ia fa™ ^~ La fibrille nerveuse est elle-même compliquée. Ce oui constitue essentiellement le nerf, est un fil tout mince qu'on appelle cy Hurler axis: c'estlefil télégraphique. Mais organe dé- licat, il est, comme les fils des cables télégraphiques, protégé par une gaine qui est, comme toutes les gaines, formée de tissu fibreux : c'est le névri- lemme. Dans cette gaine même, l'entourant de façon à lui for- mer un coussinet moelleux, se trouve de plus une substance analogue à de la graisse et nom- mée myéline. L'enveloppe pré- sente parfois des étranglements, ir et dans la couche de graisse, on rencontre des cellules nerveu- ses. Dans certains organes, et en certains points de leurs Ira- il I blinder axis, véritable fii„er tJt;uîiit de* -»*•-- F* a^&^^ Les nerfs se terminent on gé- emme; a' les étranglements. néral par un pinceau de fibrilles, ou. pour les nerfs sensi Fie. 21 Fis-. 22. Fig. 24. Terminaison des nerfs dans des corpuscules sensitifs. Fia ai. _ Un corpuscule de Pacini vu à un très fort grossissement. On voit fe corpuscule formé par une série de couches disposées comme celles d un oî^om etTans leque1! vient se perdre le cylinder axis : la gaine et la m ye- F^f-^rS^t^^^rmSa^avdes corpuscules sensitits dits ¥il°T!tt -iSeslorpuscules du tact : A, corpuscule ieMeUner, contenu dans une élevure ou papille de la peau; B, corpuscules dits de Ivrause. GAINE DES CENTRES 23 ovoïde, en somme d'aspect variable, muni d'un noyau, et de prolongements multiples qui sont l'origine des nerfs jpig. 25). Cellules volontaires et sensorielles. — Certaines de ces cellules sont destinées h élaborer un ordre ou à recevoir une impression. Dans les parties des centres plus spéciale- ment préposées à l'une ou l'autre de ces fonctions, les cellules de forme différente et spéciales à la fonction y sont prédominantes. Fia-. 25. — Différentes variétés de cellules nerveuses. Ces cellules sont unies entre elles par du tissu connec- tif fin. Gaine des centres. — La plupart des centres nerveux ont une gaine. Pour le cerveau et la moelle, elle est triple et très épaisse, formée par du tissu conneclif, bâche ou fibreux. Les trois couches de l'enveloppe portent le nom, en allant de dehors en dedans, de dure-mère, extrême- ment résistante, arachnoïde, très mince, et pie-mère, par- courue de vaisseaux qui vont nourrir ces centres. Entre les fibrilles nerveuses, comme entre les cellules, circulent de nombreux vaisseaux. LES TISSUS ORGANIQUES TISSU ÉPITHÉLIAL Son rôle et sa distribution. — Le tissu épitllélial est le tissu de recouvrement des organes. La cavité de tous les r _ organes creux est ta- pissée de cellules épi- théliales. Le tissu épi- tllélial recouvre le corps tout entier par l'épidémie qu'il for- me. C'est de sa dispo- sition que vient son nom : épit hélium, pla- cé dessus. Mais il joue des fonctions diverses : tantôt il protège simplement, tantôt il sécrète en même temps ; d'où le tissu épilhélial de revêtement et de sécrétion. Mais, quel que soit son rôle, il est formé de cellules placées les unes à côté des autres comme les pavés d'une mosaïque. Variétés de eellules épitlié- liales. — Elles sont de forme variable, très plates {épithé- lium pavimenteux , en pavé) (fig. 57) ou ressemblant à de petits bâtonnets (épiihélium cy- lindrique), ou bien encore, creusées d'une cavité et res- semblant parfois à de petites coupes à Champagne (épitlié- lium calici forme). Elles possè- dent un noyau. Quelques-unes, et ce sont des cellules épithé- liales de protection de premier ordre, sont surmontées de petits fils comme les crins d'une brosse, qui remuent per- 3 mm Fig. 26. — Épithélium en bâtonnet ou cylindrique. a. cellules épithéliales en bâtonnet : f, cel- lules de terminaison du petit nerf g ; h, erlande . Fig. 27. — Épithélium à cils vibra- tils, vu de profil et de face.. TISSU ÉPITHÉL1AL 2o pétuellement (cellules à cils vibratils) et qui brossent les poussières tendant à pénétrer dans les organes et les chassent au dehors ; l'on trouve de ces cellules dans les con- duits respiratoires. Épithélium de recouvrement. — Peau. — La peau qui recouvre la surface extérieure du corps, et les muqueuses. formant une véritable peau interne, qui tapissent les Fig. 28. — Coupe de la peau d'un doigt. a, couche superficielle; b, couche profonde de l'épiderme ; c, derme de la peau; d, e, glandes de la sueur; f, pelotons adipeux sous-cuta- nés ; g, nerfs qui vont se terminer dans les corpuscules du tact ; h, vais- seaux sanguins se terminant en anse à la base de l'épiderme. organes creux de l'organisme sont des types de tissus épithéliaux. La peau est composée de deux parties : d'une couche profonde, formée, 1° d'une trame de tissu connectif appelé le derme. 2° d'un tapis de cellules épithéliales qui forme Yépiderme. Dans le derme se trouvent des vaisseaux des co?yuscules nerveux, organes du tact, des glandes, glandes A.'Pozzi. — Anatomie. 2 26 LES TISSUS ORCxANIQUES de la sueur ou sudoripares, et des glandes qui sécrètent une substance cireuse ou glandes sébacées situées à la base des poils; or, tous ces organes sont formés par des cellules de l'épitbélium. Les ongles sont aussi constitués par des cellules épithé- liales. Mue épitkéiiaie. — Les couches épithéliales se renou- Fig. 29. — Structure de la peau. 1, épiderme; 2, derme; 3, cellules adipeuses ou graisseuses; 4, glan- des de la sueur ou sudoripares, avec leurs conduits excréteurs; 5,6 et 7, racines des poils ; 8, glandes sébacées et leurs conduits excréteurs ; 9 et 10, orifices de ces conduits. vellent constamment. Les couches les plus superficielles'de Tépiderme sont mortes et tombent pour être remplacées par les cellules des couches plus profondes. Epithéiium sécréteur. — Le type des tissuê épithéliaux sécréteurs est l'épithélium de la muqueuse de l'estomac ou de l'intestin; ce sont encore des cellules épithéliales qui forment l'élément fondamental de toutes les glandes et en particulier de la glande mammaire et sécrètent ou élaborent le lait. CHAPITRE II LE SANG ET LA LYMPHE Globules rouges. — Des cellules isolées, nommées glo- bules rouges du sang, constituent l'élément fondamental du liquide sanguin. Ce sont ces cellules qui donnent au sang sa couleur. Chez l'homme, ils sont arrondis, ressemblant Q®.Î0» «7 (S) Fig. 30 et 31. — Globules rouges et globules blancs de l'Homme, des Vertébrés et des Invertébrés. A, globules sanguins de l'Homme: a, globules rouges: b, globules blancs; c, globulesempilés. — B, globules sanguins du Pigeon. — G. glo- bules sanguins de la Raie : a, globules rouges ; b, globules blancs. — D, globules sanguins de Protcvs : a, globules blancs (le noyau de plu- sieurs d'entre eux est sur le point de se diviser). — E, globules sanguins des Invertébrés : Insectes et Mollusques (fort grossissement). grossièrement à des pièces de jeu de dames, aplatis et moins épais au milieu qu'au pourtour ; ils ont 0m,007 mil- lièmes de millimètre de diamètre environ. Il y a en moyenne cinq millions de globules rouges par millimètre cube de sang. 28 LE SANG ET LA LYMPHE Dans un échantillon de sang non altéré, ils s'empilent comme des pièces de monnaie. A l'état normal, ils sont d'un rouge-cerise; l'action de l'eau, de l'éther, d'un cou- rant électrique et d'autres agents les décolore, en alté- rant leur substance colorante ou hémoglobine. Lorsqu'ils sont décolorés, c'est-à-dire malades, altérés ou en nombre moins considérable, la coloration de certaines parties de l'individu est moins vive, celle des muqueuses en parti- culier ; c'est ce qui se produit dans la chlorose, ou après les pertes de sang ou hémorrhagies. Globules blancs. — Ils sont un peu plus grands que les globules rouges, sphériques et munis d'un ou de plusieurs noyaux. Ils sont doués de mouvements dits amiboïdes. SANG Le sang est formé de deux parties : une, liquide, conte- nant de Yalbumine et de la fibrine, nommée plasma, où nagent des globules rouges et des globules blancs, qui en forment l'autre partie ou partie solide. On trouve aussi de petites granulations qui sont plus petites que les globules sanguins et qui représentent des globules rouges du sang, jeunes, non encore complètement développés, ou hémato- blastes de Hayem. Les globules rouges sont de beaucoup les plus nombreux : il n'y a environ qu'un globule blanc pour cinq cents glo- bules rouges. Le sang circule dans des canaux (artères, veines, capil- laires). Sorti des vaisseaux le sang se prend en caillot; ce caillot est dû à la coagulation de la fibrine. LYMPHE La lymphe est un liquide blanchâtre, de composition un peu variable, mais formé surtout de globules blancs et de granules fins de matière grasse. Ce liquide se trouve dans les vaisseaux lymphatiques. VAISSEAUX SANGUINS 29 VAISSEAUX SANGUINS — ARTERES CAPILLAIRES VEINES Artères. — Les artères sont des tubes formés essentiel- lement de fibres musculaires lisses entre lesquelles se trouve du tissu élastique. Ce tube musculaire est enve- loppé d'une gaine fibreuse, et il est vernissé à l'intérieur Fig. 32. — Structure d'une artère. A, fibres musculaires striées isolées de la tunique artérielle. La figure 32 est une figure schématique ou de démonstration : a re- présente la tunique interne dépouillée de son vernis de cellules épithé- liales dont on voit quelques parcelles en b; c indique la couche de fibres musculaires encerclant le tube artériel intermédiaire entre la couche précédente et la couche cellulaire fibreuse ou couche externe en d. d'une couche de cellules épithéliales. Une artère se com- pose donc en somme de trois couches. Une artère est contractile et élastique. Quand on la coupe, elle reste béante, grâce à l'épais- seur de la tunique moyenne. Les artères charrient le sang rouge qui sert à nourrir les cellules. Capillaires. — Entre les cellules, se trouvent des vais- seaux beaucoup plus petits, qui font suite avec les artères 30 LE SANG ET LA LYMPHE et vont "se relier aux veines. Leur paroi n'est formée que par une simple couche de cellules épithéliales, de sorte Fig. 33. — Vaisseaux capillaires sanguins. a, b et br, c, cellules épithéliales polygonales avec leurs noyaux. que, à travers cette paroi, véritablement de gaze, peuvent se faire des échanges avec les cellules. Ils apportent à ces cellules de quoi se nourrir et remportent les déchets qui VAISSEAUX SANGUINS 31 sont repris par les veines formant les canaux de sortie (véritables égouts) des capillaires. Veines. — Les veines sont constituées à peu près comme les artères ; mais la paroi musculaire et élastique est peu épaisse; aussi, quand on les coupe, leurs parois s'affaissent. De plus, dans leur intérieur, on voit de petites membranes, qui se relèvent de bas en haut et s'abaissent comme des clapets : ce sont des valvules. Aerfs vaso-moteurs. — Dans l'épaisseur des parois des artères et des veines on trouve des nerfs qui, en agissant sur les muscles de la tunique moyenne, rétrécissent ou agrandissent leur calibre, et, par conséquent, diminuent ou augmentent l'apport sanguin, jouant le rôle de véritables robinets régulateurs : on les appelle nerfs vaso-moteurs. LIVRE II ANATOMIE DESCRIPTIVE DU CORPS HUMAIN L'organisme humain présente une charpente, nommée squelette, recouverte d'organes qui en maintiennent et font jouer les différentes parties ou muscles, et contenant les organes qui entretiennent la vie proprement dite, ou vis- cères. Nous étudierons successivement : A . — Le squelette. B. — Les muscles. C. — Les organes contenus ou viscères. CHAPITRE PREMIER LE SQUELETTE OS ET ARTICULATIONS Le squelette est formé de pièces osseuses unies par des joints, les uns très serrés, les autres lâches, formant char- nière, nommés articulations. Articulations. — Variétés. — Les articulations ne sont pas toutes mobiles au même degré ; elles ne permettent pas toutes également aux os de se mouvoir les uns sur les autres : d'où des variétés diverses, les unes très mobiles, d'autres ne permettant que de minimes déplacements. Les os sont quelquefois réunis par une véritable soudure. qui ne mérite pas le nom d'articulation (exemple : les os du crâne). a, os frontal; b, parié- tal : c, e, colonne verté- brale ; d, sternum et cage thoracique ; s, bassin; u, clavicule ; t, bumérus articulé en haut avec un os plat triangulaire ap- pliqué derrière la cage thoracique ou omoplate ; f, cubitus; g, radius; //. carpe ; i, métacarpe ; k, phalanges; r, fémur; g, rotule ; m, péroné ; n, tarse; o, métatarse; p, phalanges des orteils. Fig. 34. — Squelette humain. ARTICULATIONS 35 Constitution d'une articulation. — Une articulation Se compose essentiellement : 1° de surfaces articulaires, — en général au nombre de deux, — formées par les extrémi- Fig. 35 et 36. — Constitution d'une articulation mobile (l'articulation du genou a été prise comme exemple). Fig. 35. — A, fémur; B, tibia ; C, rotule ; 1, 2, 3, 4, 5, ligaments divers unis- sant ces trois os qui composent l'articulation. Fig. 36. — Les os et l'articulation ont été sciés suivant leur longueur, et on voit l'intérieur de la cavité articulaire : A, B, C, fémur, tibia, rotule; 1, sé- reuse synoviale, entourant les surfaces articulaires; 2, tampon cellulo-grais- seux situé au-devant de l'articulation. 36 LE SQUELETTE — Colonne vertébrale avec courbures normales. tés osseuses qui. revêtues d'un coussinet formé par une croûte de cartilage, s'emboîtent; 2° de liens fibreux ou ligaments qui les réunissent; 3° d'une membrane séreuse ou syno- viale qui tapisse son intérieur, et dont le liquide jouant le rôle de l'huile dans les roua- ges, facilite les mouvements. COLONNE VERTÉBRALE Colonne vertébrale. — Le squelette ou charpente osseuse présente une colonne cen- trale autour de laquelle sont groupés les autres os : on l'ap- pelle rachis ou colonne verté- brale. Elle est formée de piè- ces osseuses nommées vertè- bres, qu'on pourrait comparer à des bagues dont le chaton serait très gros. On leur dis- tingue un corps (chaton de la bague) et un cercle, arcverté- bral (anneau de la bague), qui présente sur son contour ex- térieur des éminences : il en existe une en arrière formant 1, 7, vertèbres cervicales ; S à 19, ver- tèbres dorsales; 20 à 24, vertèbres lombaires; A, A, A, apophyses épi- neuses; B, apophyses transversales des vertèbres cervicales percées chacune d'un trou pour laisser passer l'artère vertébrale ; P, C, apophyses transverses lombaires; E, E, trou de conjugaison; F, F, F, facettes pour l'articuiation des côtes; G, orifice supérieur du canal ra- chidien ; H, facette articulaire de la dernière vertèbre lombaire. COLOGNE VERTÉBRALE 37 comme une petite queue, c'est Y apophyse épineuse; deux autres sont transversales, ce sont les apophyses transverses, et quatre autres, deux regardant en haut, deux regardant en bas, présentent de petites surfaces d'emboîtement, ce sont les apophyses articulaires. Les corps vertébraux, empilés les uns sur les autres, for- ment la colonne vertébrale, et les bagues empilées de même les unes sur les autres, forment un long tube, nommé canal Fig. 38. — Vertèbre (vertèbre dorsale). 1, apophyse épineuse ; 2, apophyse transverse; 3 et 5, facettes arti- culaires de l'apophyse transverse pour s'articuler avec la côte ; 4, apo- physe articulaire s'articulant avec la vertèbre située au-dessus ; 6, trou vertébral. rachidien. L'ensemble des apophyses épineuses constitue l'arête postérieure de la colonne vertébrale, si visible chez les sujets maigres, ou épine dorsale. Les apophyses trans- verses, et surtout les apophyses articulaires, servent à unir les différentes pièces entre elles. Les vertèbres sont au nombre de vingt-quatre, qu'on divise suivant les régions, en vertèbres cervicales on du cou (sept), vertèbres dorsales (douze), et vertèbres lombaires (cinq)! A. Pozzi. — Anatomie. 3 38 LE SQUELETTE Elles sont unies par des ligaments ou liens, et par des disques de fibro-cartilage, qui forment des coussinets entre chacune d'elles. Grâce à cette multiplicité de pièces, la colonne vertébrale est souple et peut exécuter certains mouvements de flexion et d'extension. Fig. 39. — Crâne, vu de coté. d, os occipital; e, os temporal; f, os pariétal; g, os frontal; a, os propre du nez ou os nasal ; 6, os maxillaire supérieur ; c, os maxillaire inférieur. LE CRANE Sur le sommet de la colonne, repose le crâne, qui se com- pose lui-même de deux grandes parties, étagées l'une sur l'autre : la plus élevée est la cavité ou boîte crânienne-, la plus inférieure est la face. La boîte crânienne est formée, CAVITÉ BUCCALE — DENTS 39 principalement en arrière, par l'os occipital, de chaque côté par le pariétal et le temporal, en avant par le frontal. LA FACE Maxillaire supérieur. — La face est surtout formée par deux os pairs symétriques et mitoyens, les maxillaires supé- rieurs, reliés au crâne par l'arc-boutant constitué par Yosma- laire (os de la pommette), et par l'arcade zygomatique (fig. 39). Fosses nasales. — La réunion des deux os maxillaires supérieurs limite les cavités des fosses nasales. Fosses orMtaires. — Entre la face supérieure de l'os maxillaire supérieur et la face inférieure de l'os frontal, est un trou que ces os limitent principalement, et où est logé l'œil, appelé cavité orbi- taire (fig. 39). Maxillaire inférieur. — Un OS, en forme de fer à cheval, est appendu au maxillaire supérieur et articulé de chaque côté au crâne, un peu au-dessous de l'oreille, os qui peut s'abais- ser et s'élever, et qu'on nomme maxillaire infé- rieur(ûg.3$,c). Cavité bucca- le. — Dents. — La cavité de la bouche, ou buc- cale, est limitée par les os maxillaires. Le bord de ces deux os est garni de dents, au nombre de trente-deux chez l'adulte : seize sur le maxillaire supérieur, seize sur l'inférieur et qu'on nomme en allant d'avant en arrière : incisives (quatre sur chaque mâchoire : en tout huit;, canines (deux sur chaque mâ- choire : en tout quatre), molaires, divisées en petites mo- laires (quatre sur chaque mâchoire;, et grosses molaires (deux sur chaque mâchoire). Fig. 40. — Dents. 1, incisive ; 2, canine ; 3, petite molaire ; 4. grosse molaire. -il) LE SQUELETTE LA CAGE THORACIQUE Sternum et côtes. — Plus bas. sur la colonne vertébrale, presque en son milieu, se trouve une cage arrondie, faite d'arcs osseux : c'est la cavité thoracique, formée par les côtes. Celles-ci s'articulent, d'une part en arrière sur la colonne vertébrale, et viennent aboutir d'autre part, en avant, à un os apla- ti, allongé, nommé sternum, terminé en bas par une pe- tite languette appe- lée appendice xi- phoïde. Toutes les côtes cependant ne s'y insèrent pas; aussi les a-t-on divisées, de ce fait, en vraies côtes, et fausses cô- tes; parmi ces der- nières encore, les unes vont se souder sur Tune d'entre elles (la septième), tandis que d'autres sont libres à leur extrémité antérieu- re, et sont pour cela nommées flottantes. Il y a en tout vingt-quatre côtes, douze de chaque côté, divisées en sept vraies côtes (les sept premières), et cinq fausses, dont les deux dernières sont flottantes. LE BASSIN Os iliaques et sacrum. — Enfin, en bas, la colonne verté- brale repose sur une vasque osseuse, nommée bassin, com- posée de deux étages, un plus large, grand bassin, et un Fig. 41. — Cage thoracique. ag, colonne vertébrale ; b, d, e, vraies côtes : /, fausses côtes; c, clavicule ; i, omoplate. MEMBRE SUPÉRIEUR 41 plus petit, au-dessous, ou petit bassin, qui seront longue- ment étudiés et qui sont formés de quatre os : deux laté- raux, os iliaques, un médian et posté- rieur ou sacrum, à la pointe duquel est appendu un petit os. ou plutôt un as- semblage d'os nom- mé coccyx. LE MEMBRE SUPÉRIEUR Sur ces masses centrales sont fixés les membres. Omoplate. — En haut, et de chaque côté du sommet du thorax, se trouve le membre supérieur, qui est relié et maintenu au reste du corps, par un os plat, omoplate (fig. 7 et 41), plaqué sur la face postérieure du thorax, et par un arc-boutant, nom- mé clavicule, qui va de l'omoplate au sternum (fig. 41). Le membre supé- rieur présente trois parties, ayant cha- cune une charpente osseuse particu- lière, le bras, Yavant-bras, et la main. Bras. — Le Bras est parcouru par un os long, l'humérus. Cet os est terminé en haut par une extrémité arrondie, tête de l'humérus, articulée avec l'omoplate : c'est l'articulation Fig. 43. — Radius et cubi- tus (face antérieure). Fig. 4-2. — Humérus (îace antérieure). 42 LE SQUELETTE très mobile (fig. scapulo-humérale , très mobile (fig. 34); son extrémité inférieure est aplatie, présentant des gorges comme une poulie : elle s'articule avec le squelette de Yavanl-bras. Avant-bras et coude. — Lavant-bras est composé de deux os : un situé à la par- tie interne du bras, cu- bitus, l'autre à la partie externe, ra- dius. Leurs extrémités supérieures s'emboîtent dans les gor- ges de l'ex- trémité infé- rieure de l'humérus, formant l'ar- ticulation du coude qui permet de fléchir ou d'étendre l'avant -bras sur le bras (fig. 34). Articula- tion radio- carpienne ou poignet. — Lesextré- mités infé- rieures de ces os, unies l'une à l'autre, forment une cavité transversalement allongée qui s'articule avec la main, arti- culation radio - carpienne , permettant des mouvements Fig. 44. — Main (face dorsale). A, carpe, composé de huit os; B, métacarpe; G, doigts: 1, phalanges ; 2, phalangines ; 3, phalangettes. MEMBRE INFÉRIEUR analogues à ceux du coude. Main. — La main se compose, en allant de sa racine vers les doigts, d'une masse de pe- tits os formant le carpe; sur ce carpe s'insèrent de petits os longs formant un gril et cons- tituant le squelette de la paume, de la main, appelés métacar- piens au nombre de 5; leur assemblage forme le métacarpe. Enfin, sur chacun des méta- carpiens, s'articulent les os des doigts ou phalanges, au nombre de 3 pour chaque doigt (sauf pour le pouce où il ny en a que deux) et nommées, en allant de la racine du doigt vers son extré- mité, phalange, phalangine, phalangette. 4\ \5 3 LE MEMBRE INFÉRIEUR Le membre inférieur est fixé de chaque côté du bassin. On le divise en cuisse et jambe. Fémur. — L'os de la cuisse, ou fémur, est gros et fort; il présente une extrémité supé- rieure arrondie, qui s'emboite dans une cavité placée à la face externe du bassin : cette tête est portée par une tige osseuse presque transversale nommée col du fémur; au point de ren- contre du col du fémur et du corps même de l'os, se trouve une grosse masse osseuse appe- lée grand trochanter , visible sous les chairs et qui sert de \8 . ^ ^\ Fig. 45. — Fémur vu par sa face antérieure. 1, face antérieure; 2, tête du fé- mur ; 3, col du fémur ; 4, grand tro- chanter ; 6, petit trochanter ; 8, con- dyle externe ; 9, condyle interne. 44 LE SQUELETTE point de repère précieux (fig. 45). L'articulation très mobile (moins que celle de l'épaule cependant), qui unit le fémur au bassin, porte le nom d'articulation de la hanche ou cor -o- fémorale. Le fémur se termine à son extrémité inférieure par deux grosses masses arrondies séparées par une rainure pro- Fiff. 46 et 47. v-m Fig. 48. — Péroné vu par sa face externe. Fig. 46. — 1, face interne ; 2, face externe; 3, bord antérieur ou crête du tibia ; 4, épine du tibia séparant les surfaces articulaires 5, où s'emboîtent les condyles fémoraux; 6, tubérosité du tibia; 9, facette articulaire inférieure; 10, malléole interne. Fig. 47. — 1, face postérieure ; 5 et 6, surfaces articulaires du plateau tibial; 8, facette articulaire supérieure du péroné ; 9, facette articulaire inférieure ; 10, malléole interne. Fig. 48. — A, extrémité supérieure ; A', apophyse styloïde ; B, face externe. MEMBRE INFÉRIEUR 45 fonde: on les appelle condyles fémoraux et l'ensemble de l'extrémité porte le nom de poulie fémorale (fig. 45). Jambe, tibia, péroné et rotule. — Articulation du genou. — C'est là que se trouve l'union de la cuisse et de la jambe, dont le squelette est formé de deux os. un très gros, situé en dedans, qu'on voit et sent très bien, le tibia; l'autre, grêle et mince placé en dehors, le péroné (fig. 46, 47, 48). Le tibia est le véritable support de la jambe; il s'arti- cule seul avec le fémur. Il présente pour cela une extré- mité supérieure élargie comme le chapiteau d'un pilier, sur la face supérieure duquel sont deux godets pour recevoir les condyles du fémur; l'ar- ticulation est complétée, en avant, par une petite pièce osseuse, aplatie et arron- ^J^o die. qui forme comme un petit bouclier Fig. 49. — Rotule vue t ' , t . , , . -, ,n ,r\\ par sa face antérieure. place au devant et nommée rotule{hg.4.\)). Cette articulation, qui permet des mouvements de flexion et d'extension, est l'articulation du genou ou fémoro-tibialc (fig. 35 et 36). Le péroné n'y entre pour rien. Articulation tibio-tarsienne ou du pied. — L'extrémité inférieure du tibia réunie au péroné forme une surface arti- culaire creuse transversalement dirigée, limitée en dedans et en dehors par deux pointes osseuses saillantes nommées malléoles ou chevilles, malléole interne (appartenant au tibia), malléole externe (appartenant au péroné). Elle s'ar- ticule avec le pied, formant l'articulation tibio-tarsienne. Pied. — Le pied est composé, comme la main, de trois par- ties. En arrière un assemblage d'os forme le tarse; ils sont beaucoup plus gros que ceux du carpe, et en particulier deux d'entre eux, l'astragale (qui seul s'articule directement avec la jambe), et le calcanëum, sur lequel il repose et qui cons- titue l'os du talon (fig. 50 5). Au devant se trouve le métatarse, composé de cinq os allongés (et non pas longs au sens ana- tomique du mot) ou métatarsiens, sur lesquels s'articulent les phalanges, qui forment le squelette des doigts de pied ou orteils; comme à la main, elles sont au nombre de trois pour chaque doigt, sauf pour le pouce ou gros orteil et sont de môme nommées phalange, phalangine, phalangette. Fig. 50. — Pied dont les os ont été écartés les uns des autres tout en conservant leurs dispositions. A, tarse; 1, astragale ; 5, calcanéum ou os du talon ; 8, scaphoïde ; 9, cuboïde ; 10, 11, 12, trois os cunéiformes; B, métatarse; 1, 2, 3, 4, 5, métatarsiens; C, 'orteils;!, phalanges; 2, phalana-ines ; 3, phalangettes; D, D, os sésamoides. CHAPITRE II LES MUSCLES Les organes du mouvement sont les muscles. Nous citerons les principaux. MUSCLES DE LA FACE ET DU COU Face. — Sur la face, et placés sous la peau, sont de petits muscles qui servent à l'expression de la physionomie, rire, tristesse, etc., d'où leur nom de muscles peamiers de la face ou de V expression. Reliant la mâchoire supérieure à l'inférieure se trouve un gros muscle servant à rapprocher la mâchoire inférieure contre la supérieure et qui contribue puissamment à la masti- cation, muscle masséter (fig. 51 17). Cou. — Au cou, de chaque côté, existe un long muscle, allant de la tête au sternum et à la clavicule, qu'on voit très bien tendu comme une corde chez les vieillards maigres, muscle sterno-cléido-mastoïdien (fig. 51 18); lorsqu'un seul de ces muscles se contracte, il fait tourner la tête du côté opposé (ainsi lorsque le muscle du côté droit se contracte, la tête tourne à gauche) ; quand les deux muscles se con- tractent ensemble et que la tète est dans sa situation nor- male, ils l'abaissent vers le cou. MUSCLES DU THORAX Muscles intercostaux. — Sur le thorax, l'espace com pris entre les côtes est comblé par de petites languettes musculaires, muscles intercostaux, qui servent à élever ou abaisser les côtes et contribuent au phénomène de la res- piration. Muscles pectoraux. — En haut, sur chaque côté du tho- 4S LES MUSCLES rax. on voit une grosse masse musculaire disposée en éven- tail, c'est la masse des muscles pectoraux qui. insérés d'une part sur la cage thoracique vont, d'autre part, s'attacher au bras qu'ils servent à rapprocher du corps; ils contribuent "X JFig. 51. — Muscles de la face, de la mâchoire et du cou. 1, muscle peaucier; 2, muscle frontal; 3, muscle pyramidal; 4, 5, mus- cles auriculaires antérieur et supérieur; 6, orbiculâire des paupières; 7, triangulaire du nez ; 8, élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure ; 9, élévateur propre de la lèvre supérieure ; 9, grand zygomatique ; 12, triangulaire des lèvres ; 13, carré du menton : 14, houppe du menton; 15, orbiculâire des lèvres; 16, buccinateur; 17, masséter; 18, sterno-cléido-mastoïdien. aussi à l'acte respiratoire. Chez la femme, ils sont recouverts en partie tout au moins, par les mamelles. MUSCLES DU THORAX 49 Fig. 52. — Muscles de la poitrine, de l'épaule et du bras. A, muscle grand pectoral; B, deltoïde; G, trapèze du dos, dont on ne voit qu'une petite portion; D, sterno-cléido-mastoïdien dans sa partie inférieure; E, biceps brachial ; F, triceps brachial (on ne voit qu'une partie de ces deux muscles). 50 LES MUSCLES MUSCLES DE L'ABDOMEN Muscles de la paroi abdominale. — Entre les CÔtes et la ceinture pelvienne existe, sur le squelette, un grand espace libre (fig. 34); sur l'être humain complet (vivant ou mort) il est fermé par une cloison musculo-fibreuse, très épaisse et très importante dans le phénomène de l'accouchement, et qui constitue la paroi abdominale. Les muscles qui la composent sont vigoureux et nombreux. Il y a d'abord deux muscles allongés, tendus de haut en bas, des fausses côtes au pubis, muscles droits de V abdomen (fig. 53 C) ; puis transversalement, de la ligne médiane anté- rieure à la colonne vertébrale, sont étendus trois muscles aplatis et superposés qui sont, de la superficie à la pro- fondeur, le grand oblique (fig. 53 AA'), le petit oblique (fig. 53 B) et le carré lombaire. Tous ces muscles sont en- gainés par des cloisons fibreuses, ou aponévroses, qui régularisent leur action et augmentent singulièrement la puissance de la paroi abdominale. Ombilic. — Sur la ligne médiane se trouve une ouverture appelée anneau ombilical, qui est masquée et recouverte par le petit bouchon de peau apparent sur le milieu du ventre connu sous le nom d'ombilic ou de nombril. MUSCLES DU MEMBRE SUPÉRIEUR Sur les membres, les muscles sont particulièrement nom- breux. Muscles de l'épaule. — Au membre supérieur ', l'épaulette de l'épaule est surtout constituée par le muscle deltoïde (fig. 52; B), qui contribue puissamment aux mouvements de l'articulation scapulo-humérale ou de l'épaule. Muscles du bras. — Sur la face antérieure du bras se voit la saillie du muscle biceps brachial (fig. 52 E), qui sert particulièrement à soulever et à plier Tavant-bras sur le bras, et sur la face postérieure celle du triceps brachial qui, au contraire, étend l'avant-bras sur le bras (fig. 52 F). MUSCLES DE L'ABDOMEN 51 Muscles de l'avant-bras. — Sur l'avant-bras, en avant, le gras du membre est. en majeure partie, formé par les corps charnus de muscles qui vont, par des cordons tendi- neux, se fixer aux différentes phalanges des doigts, ce sont Fig. 53. — Muscles de la paroi abdominale antérieure. A, A', muscle grand oblique ; B, petit oblique ; C, grand droit avec ses inter sections fibreuses D, D\ D'\ D"; E, petit muscle pyramidal de l'abdomen - F, anneau ombilical; G, G, ligne blanche; H, H, feuillet antérieur de ïanoné' vrose du grand droit. i LES MUSCLES Tendons des muscles fléchisseurs des doigts. 1, phalange ; 2, phalangine ; 3, phalangette ; 4, ar- tère; 5, nerf du doigt; 7 et 8, tendons des fléchis- seurs des doigts, l'un superficiel, 7, l'autre pro- fond, 8; 6, gaine tendineuse ouverte. Fig. 54. Muscles de la région anté- rieure de l'avant-bras. _ A et B, biceps et son inser- tion inférieure par un tendon blanc sur l'avant-bras ; C, tri- ceps du bras ; E, F, G, II, I, K, L, M, N, muscles fléchisseurs de la main sur l'avant-bras ou fléchisseurs des doigts. Fig. 56. — Gaines synoviales des tendons fléchisseurs de la main. MUSCLES DE LÀ MAIN 53 les fléchisse urs des doigts (fig. 54). A la face postérieure de l'avant-bras. sont les muscles extenseurs des doigts. Les tendons, qui se rendent aux doigts sont, comme tous Fig. ol. — Muscles de la main. Muscles de Véminence thénar : 1, court abducteur du pouce ou écarteur du pouce ; 2, court fléchisseur du pcuce ; 3, adducteur du pouce ou rapprocheur du pouce. Sur le bord de l'abducteur 1 se voient des libres appartenant à un muscle qui est placé au-dessous, l'opposant du pouce, très important, qui sert à rappro- cher le pouce de tous les autres doigts. Eminence hypothénar : 5, palmaire cutané ; 6, abducteur ou écarteur du petit doigt ; 7, court fléchisseur du petit doigt (profondément est l'opposant du petit doigt); 4, lombricaux; 8, 9, 10, 11, tendons. LES MUSCLES les tendons mobiles, entourés d'une gaine séreuse, sécré- tant un liquide nommé sérosi- té, qui facilite les glissements. main. — Au niveau du talon de la main se trouvent situées, l'une sur le bord externe, l'au- tre sur le bord interne, deux masses charnues qui portent la première le nom Réminence tkénar (côté du pouce), l'autre celui Remmenée hypothénar (côté du petit doigt). Elles sont constituées par de petits muscles qui se rendent, les premiers au pouce, les deuxiè- mes au petit doigt; ils sont très importants, particulière- ment ceux du pouce qui lui permettent de se rapprocher des autres doigts , et aux- quels il doit son rôle capital dans la préhension des objets. Les espaces compris entre les métacarpiens (ou gril mé- tacarpien) sont remplis par de petits muscles nommés muscles interosseux (fig. 57 et 58). Fig. 58. — Muscles interosseux. I, II, III, IV, V, premier, deuxième, troisième, quatrième et cinquième métacarpien; 1, 2, 3, 4, muscles interosseux ; 5, ten- don de l'extenseur des doigts avec ses trois divisions. MUSCLES DU MEMBRE INFÉRIEUR Muscles de la fesse. — La région fessière, intermédiaire entre la cuisse et le tronc, est constituée par les muscles fessiers qui étendent la cuisse sur le bassin. Ces muscles sont toujours plongés dans une grande quantité de graisse qui donne sa rondeur à la région (fig. 59 et 60). Muscles de la cuisse. — La partie antérieure de la cuisse est constituée surtout par le triceps crural ou de la cuisse, s'insérant en bas principalement sur la rotule (fig. 59, G, D, E, F) et qui étend la jambe sur la cuisse, tan- Fig. 59 et 60. — Muscles de la fesse et de la cuisse. Fig. 59. — Région antérieure de la cuisse : A. moyen fessier; B. tenseur du fascia lata ; G, droit antérieur ; D, portion externe du triceps ou vaste externe ; E, in- sertion par un tendon sur la rotule de la portion moyenne du triceps ou droit anté- rieur; F, portion interne du triceps ou vaste interne: G, couturier; H et J, adduc- teurs de la cuisse; I, droit interne ; K. pectine ; L, psoas; M, sciatique. Fig. 60. — Région postérieure de la cuisse : A, grand tessier ; B. adducteur: C, demi-tendineur ; D, demi-membraneux; E, droit interne ; F, couturier; G-, plan- taire grêle; H, triceps; I, biceps fémoral; J, grand trochanter; K, tenseur du fascia lata ; L, moyen fessier. 56 LES MUSCLES dis que les muscles de la face postérieure jouent le rôle in- verse. Le gras de la cuisse, qu'on saisit à pleine main, situé à Fig. 61. — Muscles de la région antérieure de la jambe." Fig. 62. — Muscles adducteurs de la cuisse. 1 et 2, 3, 4 et 5, muscles adducteurs. sa partie interne, est formé de muscles cachés dans une couche de graisse plus ou moins abondante ; ces muscles Fig. 61. — A, rotule; B, jambier anté- rieur ; G, soléaire ; D, long péronier laté- ral ; E, long extenseur commun des orteils; F, péronier antérieur; G, long péronier du gros orteil; H, ligament annu aire du tarse; I, pédieux; J, ten- don du long extenseur des orteils ; K, ab- ducteur du gros orteil; I, long fléchis- seur commun des orteils ; M, soléaire ; N, jumeau interne ; O, tubérosité anté- rieure du tibia. MUSCLES DE LA JAMBE i i |fe Fig. 63 et 64. — Muscles de la région V0i postérieure de la jambe. W Fig. 63. — Muscles superficiels : A. A. jumeaux: B, long fléchisseur commun des orteils; G, tendon du jambier posté- rieur; I), malléole interne; E. tendon d'Achille ; F, son insertion au calcanéum ; G-. court péronier latéral; H, soléaire. profonds: 1, insertions supérieures des jumeaux: :?, ten- don du demi-membraneux; 3, muscle poplité ; 4, insertion du soléaire; 5, Ions péronier latéral ; 6, court péronier latéral; 7 et 7', muscle jambier postérieur": 8 et S , long fléchisseur commun; y. fléchisseur propre du gros orteil; 10, tendon d Achille. r LES MUSCLES allongés, vont de la partie antérieure de la ceinture osseuse du bassin à la face interne du fémur et sont appelés mus- Fig. 65 et 66. — Muscles du pied. Fig. 65. — Région superficielle recouverte en son milieu par la forte iponévrose plantaire. Fig. 66. — Région profonde. cles adducteurs de la cuisse ; ils servent à rapprocher les MUSCLES DU PIED. 59 cuisses, d'où leur nom de sentinelles de la virginité (cus- todes virginitatis). Muscles de la jambe. — A la jambe, les muscles situés à la face antérieure et externe (en dehors) sont surtout des muscles extenseurs des orteils (fig. 61). Le gras du mollet est principalement composé d'un mus- cle très charnu et très puissant, formé lui-même de trois gros faisceaux de forme ovalaire (ayant grossièrement la forme du poisson appelé sole), qui tous viennent se ter- miner sur un très large et fort tendon s'insérant à la face postérieure du talon : ce muscle porte le nom de triceps sur al ou de la jambe, et le tendon qui le termine est le ten- don d'Achille (fig. 63 E, 64 10); ce groupe musculaire joue un rôle très important dans la marche, le saut. Cachés sous ce muscle et placés entre les deux os de la jambe, sont des muscles fléchisseurs des orteils (fig. 64). Muscles du pied. — Au pied, on trouve des muscles par- ticulièrement à la face plantaire, muscles analogues à ceux de lamain, mais bien moins actifs, servant surtout comme eux aux mouvements du gros et du petit orteil. CHAPITRE III DES CAVITÉS ET DES ORGANES QU'ELLES CONTIENNENT I. — CAVITÉS CRANIENNE ET RACHIDIENNE Contenu de ces cavités. — Le crâne est une enveloppe osseuse limitant la cavité crânienne. La cavité crânienne pio- 67 — Coupe sagittale et médiane du crâne et de la colonne vertébrale montrant leurs"cavités contenant l'encéphale et la moelle épmière. 12 montre le cervelet; 17 le cerveau. La moelle a été coupée et apparaît sous forme dune tige blanche. MÉNINGES 61 communique et se continue avec un long tuyau creusé dans la colonne vertébrale ou canal rachidi en. La cavité crânienne et le canal rachidien sont les cavi- -£ Fis-. 68. Dure-mère crânienne. Cette figure montre des prolongements de l'enveloppe dite dure-mère, qui forment des cloisons séparant les différentes parties de l'encéphale. La cloison verticale 1, qui, à cause de sa forme, porte le nom de faux du cerveau, sépare les deux moitiés de cet organe; la cloison 2, ten- due horizontalement, sépare le cerveau, situé au-dessus, du cervelet, situé au-dessous (voir fig. 68) : elle porte le nom de tente du cervelet. tés qui contiennent les organes nerveux les plus considé- rables et les plus importants de 7 ? # l'économie, encéphale et moelle *\ épinière. Méninges. — Ces organes, essentiellement délicats, ne re- posent pas à nu dans leurs 1, enveloppe superficielle ou dure-mère; 3 et 4, enveloppe moyenne ou arachnoïde. L'enveloppe interne est tellement accolée à la moelle qu'elle se confond avec le con- tour de sa coupe. Tout ce qui est noir re- présente le liquide céphalo -rachidien. A. Pozzi. — Anatomie. i) â Fig. 69. — Coupe transversale de la moelle pour la montrer avec ses trois enveloppes. 62 CAVITÉS CRANIENNE ET RACHID1ENNE cavités osseuses. Ils sont enveloppés et protégés par trois enveloppes successives, dure-mère, arachnoïde, pie-mère, dont la plus superficielle est très résistante (dure-mère); ces enveloppes membraneuses portent le nom de méninges, et leur inflammation constitue la méningite. Mais il y a plus : Fig. 70. — Encéphale, vu par sa face inférieure. La grosse masse avec les sortes de replis moulés, ou circonvolutions, constitue le cer- veau proprement dit. La masse o, plus petite, située en arrière, est le cervelet. Entre les deux se trouvent le bulbe et la protubérance annulaire M, o, et b, r. entre ces membranes, formant une sorte de sac, se trouve du liquide, dans lequel baignent les centres nerveux, et qui leur constitue un coussinet moelleux et protecteur : ce liquide s'appelle le liquide céphalo-rachidien. ENCÉPHALE 63 A. — ENCÉPHALE (CERVEAU, CERVELET. BULBE) Encéphale. — L' Encéphale , de consistance assez molle, d'aspect extérieur gris rose, blanc à l'intérieur : substance grise ou corticale et substance blanche ou médullaire), est l'organe régulateur ou producteur de la pensée et de la vie. Il est contenu dans la boite crânienne. L'encéphale se compose de trois grosses parties : Le Cerveau, le Cervelet, le Bulbe rachidien. Cerveau. — Circonvolutions, — Le Cerveau présente V.JÎ- Fig. 71. — Cette figure représente, tus de côté, le cerveau et les circonvolutions d'un être humain peu intelligent. une surface ondulée de replis nombreux nommés circonvo- lutions cérébrales (analogues à des chaînes de collines sépa- rées par des vallées), et à chacune desquelles on a donné des noms, comme en géographie on en donne aux mon- tagnes. Il est formé de deux moitiés ou hémisphères réunies par un pont de substance cérébrale. Le cerveau est plus spécialement affecté au fonctionnement de l'intelligence ; plus il est pesant, et surtout plus il est montueux, plissé, 6i CAVITÉS CRANIENNE ET RACH1DIENNK plus ses circonvolutions sont compliquées, plus il dénote un individu intelligent. Centres cérébraux. — Certaines parties du cerveau sont spécialement affectées à telles ou telles facultés intel- lectuelles : on leur donne le nom de centres cérébraux. Lorsque ces centres sont détruits, l'animal est privé de la faculté correspondante ; ainsi, lorsque le centre cérébral de Broca (ainsi appelé de l'illustre chirurgien qui l'a décou- vert) est détruit, soit par une plaie, soit par un ramollisse- Fig. 72. — Ici, au contraire, c'est la reproduction du cerveau d'un homme supérieur, le célèbre mathématicien Gauss; on voit combien les replis sont plus nombreux, plus compliqués et plus tassés que dans la ligure précédente. ment ou d'autres causes, l'individu humain perd la faculté de coordonner ï articulation de son langage, il ne possède plus la faculté de savoir communiquer ses pensées à ses semblables. (La gravure ci-contre donne l'emplacement des principaux centres) (fig. 73). Cervelet. — En arrière du cerveau, et placé sous lui, se trouve le cervelet, composé de lamelles ressemblant aux feuillets d'un livre. Ses fonctions précises sont encore mal déterminées ; il semble être plus spécialement l'organe coordonnateur des mouvements. Bulbe rachidicn. — Intermédiaire entre le cerveau et le BULBE RÀCI11DIEX 65 cervelet, se trouve une troisième partie, le bulbe rachi- dien, qui sert d'organe d'union entre le cerveau et la moelle épinière avec laquelle il se continue. C'est au bulbe rachi- dien qu'est dévolue la direction des phénomènes de la vie végétative. Dans son intérieur, se trouvent de petits noyaux Fig. 73. — Figure simplifiée pour la démonstration, indiquant les principaux centres. 1 à 6, centres des mouvements des membres ; 7 et S, centres des mouvements des lèvres; 9 et 10, centre du langage articulé ou centre de Broca ; 1-J, centre de la mémoire des mouvements de l'écriture ou centre graphique ; 13, centre de la mémoire des lettres écrites ou impri- mées, dont la perte amène la cécité verbale; 13', centre de la vision oculaire; li, centre de l'audition. ou centres, qui règlent les phénomènes de la circulation, de la respiration, des sécrétions, comme les boutons du tableau 66 CAVITÉS CRANIENNE ET RACHIDIENNE d'un réseau électrique commandent Fig. 74. — Figure de démonstration montrant les différents noyaux bulbaires. 3, noyau du nerf moteur oculaire commun, commandant à la plupart des mouvements des yeux ; 4, noyau du nerf pathétique ; 5, noyau du nerf trijumeau ; 7, noyau du nerf facial ré- glant la physionomie ; 9 et 10, noyau du nerf de l'audition; 11, noyau du nerf hypoglosse; 12, noyaux agglomérés du glosso-pharyngien, du spinal et du pneumogastrique, nerf d'arrêt du cœur. aux différents services d'une machinerie. Circulation céré- brale. — La cavité crânienne présente des ouvertures pour l'entrée et la sortie des vaisseaux qui ap- portent et remportent le sang nécessaire à la nutrition du cerveau; quand le cerveau tra- vaille il lui en faut beaucoup : c'est l'or- gane qui en consomme le plus. IVerfs crâniens. — Mais le crâne est percé aussi de pertuis par où sortent des fila- ments nerveux, expan- sions du cerveau et du bulbe ou nerfs crâ- niens ; les uns sont mo- teurs, comme le nerf facial, d'autres sensi- tifs, soit de sensibilité vulgaire ou générale comme le trijumeau, soit de sensibilité spé- ciale, nerfs des sens, comme le nerf optique ou nerf de la vue, nerf olfactif ou nerf de l'odorat, nerf acous- tique ou nerf de l'ouïe, etc. ; ces nerfs se ren- dent principalement MOELLE ÉPEXIÈRE 67 aux organes contenus dans la face, mais certains vont encore dans le thorax et jusque dans l'abdomen, comme le fait le nerf pneumo-gastrique. Fie. 75. Oritices crâniens. Côté droit : 1, coupe du bulbe ; 4, nerf optique ou de la vue ; 5, nerf moteur oculaire commun; 6, nerf pathétique ; 7, nerf trijumeau; 8, nerf moteur oculaire externe; 9, nerf facial; 10, nerf auditif; 11, nerf glosso- pharyngien, spinal et pneumogastrique ; 12, nerf grand hypoglosse. — Côté gauche : 1, artère carotide ; 6 à 14, canaux veineux faisant évacuer le sang par les veines jugulaires. B. MOELLE EPINIERE ET NERFS Dans le canal rachidien, se trouve un organe de même substance que l'encéphale qui en est comme une dépen- dance, une sorte de queue, et nommé moelle épinière. Moelle. — Son aspect. — La moelle, comme l'encéphale, est entourée de membranes méningées. Contrairement à l'encéphale, elle est de coloration blanche à l'extérieur et grise à l'intérieur (fig. 76). De chaque côté, de la moelle os CAVITÉS CRANIENNE ET RACHIDIENNE épinière, part à droite et à gauche, dans toute sa longueur, une double rangée de nerfs, qui portent le nom de nerfs rachidiens. ^ierfs rachidiens. — Les uns. eeuxde la rangée antérieure, commandent aux mouvements, ce sont les nerfs moteurs ; les au- tres, ceux de la rangée postérieure, perçoivent les sensations générales, ce sont les nerfs sensitifs. La moelle n'a pas de nerfs de sensibilité spécialisée. Les nerfs rachidiens parcourent les parois de tout l'organisme, mais ne se distribuent pas aux organes viscéraux ; ils sillonnent en particulier les membres, passant en- tre les muscles auxquels ils envoient des rameaux, comme autant de fils élec- triques qui relient ces organes au poste central. Les nerfs de sensibi- lité générale aboutissent, dans la peau, à de petits organes dits organes tac- tiles , particulièrement abondants au niveau des Figure montrant la moelle M, d'où partent de chaque côté les racines des nerfs rachidiens: pb, plexus brachial; nd, nerfs dor- saux ; In, no, 11e, plexus lombaire ; nf,ps, ns, plexus sacré. Fig. 76. — Nerfs rachidiens OREILLE (:■■) doigts et qui servent à constituer le sens du toucher, le plus répandu, le plus banal et peut-être le plus indispen- sable de tous les sens (fîg. 22, 23 et 24). Fig. 77 et 78. — Coupes transversales de la moelle, montrant l'origine des racines des nerfs. 5, racines postérieures avec un renflement ou ganglion. Ces racines se réunissent pour former un seul cordon ou nerf rachidien. Organes des sens. Le crâne et la face, située au-dessous, contiennent les organes de sensibilité spéciale ; Y oreille, qui perçoit les sen- sations auditives ; Y œil. qui perçoit les sensations Arisuelles ; le nez, les sensations olfactives ou de l'odorat, et la langue, les sensations gustatives ou les saveurs. C. L OREILLE L'oreille se compose de deux parties : une extérieure à la boîte crânienne, oreille externe, l'autre située dans son épaisseur, oreille profonde. Oreille externe. — \J oreille externe présente une partie saillante de chaque côté du crâne ou pavillon de Voreille, formé de fibro-cartilage présentant un certain nombre de replis, et revêtu de peau. Le pavillon de l'oreille constitue l'embouchure d'un canal fibro-cartilagineux, nommé con- duit auditif externe. Au fond de ce conduit, se trouve une "0 CAVITÉ CRÂNIENNE membrane analogue à la membrane d'un tambourin, nom- mée membrane du tympan (fig. 80 2); elle ferme l'ouver- ture qui fait communiquer l'oreille externe avec l'oreille Fig. 79. Plexus brachial. Cette figure est prise comme exemple pour montrer comment les nerfs se multiplient en une quantité de filaments qui se rendent aux organes. Tous les cordons blancs indiqués par un double trait repré- sentent des nerfs de grosseur extrêmement variable comme on voit. profonde située dans l'épaisseur d'un os du crâne appelé le rocher. OREILLE 71 Oreille profonde. — L'oreille profonde est elle-même divisée en deux parties, appelées oreille moyenne et oreille interne. Oreille moyenne. — V oreille moyenne (fig. 81 et 82) est intermédiaire entre l'oreille externe, avec laquelle elle communique par la membrane du tympan, et l'oreille Fig. SO. — Vue générale en coupe de l'appareil auditif. 1, conduit auditif externe ; -2. membrane du tympan, coupée ; 3. fe- nêtre ovale; 4, canaux demi-circulaires; 5, limaçon; 6. trompe d'Eus- tache ; 7, artère carotide interne ; S, veine jugulaire interne ; 9, nerf pneumogastrique; 10, nerf facial; 11, apophyse styloïde de l"os tempo- ral ; 12, cellules creusées dans l'apophyse mastoïde du rocher. interne. L'oreille moyenne forme un espace, qu'on peut comparer à une petite chambre dont les quatre murs por- tent le nom de paroi antérieure, postérieure, externe et interne, présentant cinq orifices de communications. En CAVITÉ CRANIENNE avant (paroi antérieure), elle communique avec une sorte de couloir qui vient s'ouvrir profondément dans le pha- Fig. 81. — Face interne de l'oreille moyenne ou caisse du tympan. 1. cavité de la caisse; 3, fenêtre ovale; 4, fenêtre ronde; 6, trompe d'Eustache; 9, cellules creusées dans l'apophyse mastoïde ; 10 et 11, ori- fices pour laisser passer le nerf appelé corde du t}rmpan; 14, artère caro- tide interne ; 15, conduit appelé hiatus de Fallope. rynx ou arrière-gorge, et qu'on appelle la trompe d'Eus- tache (fig. 81 6, 95 4). En arrière (paroi postérieure), elle communique avec des logettes creusées dans l'os qu'on sent derrière le pavillon de l'oreille ou apophyse mastoïde du temporal. Ces ouvertures sont libres; il n'en est pas de même des trois autres. Celle qui se trouve sur la paroi tournée vers l'extérieur (paroi ex- Ici on voit hien la forme de petite chambre que présente la caisse du tympan, avec sa paroi externe où est enchâssée la membrane du tym- pan T; la paroi interne irrégulière avec une saillie osseuse nommée promontoire ; la fenêtre ovale qu'on voit en e (la fenêtre ronde n'est pas visible sur cette coupe ; sa paroi inférieure et sa paroi supérieure ; entre la paroi externe et l'in- terne sont les osselets M, marteau; E, enaume ; b', os lenticulaire ; e, étrier. Fig. 82. — Caisse du tympan, vue d'en haut. OREILLE 73 terne) est fermée par la membrane du tympan, comme nous 1 avons déjà vu; sur. la paroi opposée, située vers la profondeur (paroi interne ou profonde), il y a deux ouver tures, appelées la fenêtre ronde et la fenêtre ovale, obturées toutes les deux par une membrane (fig. 81 3 et 4 et 8? e) Chaîne des osselets. — Une chaîne d'osselets est Tendue comme un pont entre la membrane du tympan et la enetre ovale, osselets qui portent des noms rappelant leur forme et qui sont : V enclume qui s'appuie sur il tym- pan, puis le marteau. Vos lenticulaire, enfin Yélrier, reposant sur la membrane de la fenêtre ovale. Ces fenêtres, munies de leurs membranes, ferment la libre communication. qui, sans elles, existerait entre l'oreille moyenne et l'oreille interne. Oreille interne. — L'o- reille interne constitue l'organe essentiel de l'ap- pareil de l'audition ; les oreilles, externe et moyen- ne ne sont que des appareils intermédiaires très impor- tants, mais non absolument indispensables; seuls, ils sont incapables de percevoir les sons. Quand l'oreille interne est détruite, la surdité est complète et définitivement incu- rame. L'oreille interne est essentiellement constituée par une cavité ou vient s'épanouir le nerf acoustique. Mais cette cavité n est ni régulière ni simple, bien au contraire. Elle est distribuée en compartiments différents et distincts oui cependant viennent tous s'ouvrir dans un espace commun nomme ^vestibule. Ce vestibule est adossé à la cloison de la caisse du tympan percée de la fenêtre ovale, et sert ainsi d intermédiaire entre l'oreille moyenne et l'oreille interne Dans le vestibule, cavité centrale (fig. 8b, a et 86, S), s'ou- A. Pozzi. — Anatomie. Fig. 83. — Osselets de l'ouïe. M, marteau; l, son mauche; st. sa lon- gue apophyse ; E, enclume avec E' sa racine ou longue apophyse; E" os len- ticulaire; S, étrier. Zi CAVITÉ CRANIENNE vrent des organes osseux, creux et complexes. D'un côté c'est le limaçon (c) qui doit son nom à ce que, dans son in- térieur, se voit une spirale ou vis osseuse représentant très Gb l Fig. 84. — Limaçon ouvert pour en montrer l'intérieur. A, base du limaçon; B, sommet du limaçon; G, D, E, lames contournées F, F, colummelle ou axe; 1, 2, 3, 4, nerfs du limaçon. bien le genre d'escalier contourné dit en limaçon, et à ce que la disposition générale de cet appareil osseux rappelle celle de la coquille de l'escargot de vigne. De l'autre côté, en face, s'ouvrent dans le vestibule trois tubes recourbés (b) appelés canaux semi-circulaires. Les ouvertures de ces différents organes dans le vestibule ne sont pas béantes, mais fermées par des membranes criblées de trous comme une écumoire et qui por- tent le nom de membranes cri- blées (fig. 86° et10). L'ensemble de cet appareil complexe, vestibule, limaçon, canaux circulaires, porte le nom de labyrinthe osseux. Le labyrinthe osseux est re- couvert de tapisseries membra- neuses, qui en suivent le con- tour, le compliquent encore, et qui portent le nom de laby- rinthe membraneux. Le labyrinthe membraneux présente Fig. 85. — Labyrinthe osseux (vue extérieure;. Fv, fenêtre ovale ou vestibu- laire ; Fc, fenêtre ronde ; a, vesti- bule; b, canaux semi-circulaires; c, limaçon osseux. FONCTIONNEMENT DE L'OREILLE de petits organes en forme de bâtonnets varies. percep- teurs des sons- et où aboutissent les ramifications du nerf Fig. 86. — Labyrinthe osseux ouvert. c, conduit auditif interne : L, limaçon; S. vestibule et canaux semi- circulaires (3 et D) ; S, colummelle ; 9 et 10, lames criblées. acoustique; car ce nerf arrivé au fond du conduit auditif interne, pénètre dans le vestibule, et là s'effiloche en fila- ments qui, à travers les la- mes criblées, passent dans les différents compartiments de l'oreille interne. L'intérieur de l'espèce de sac constitué par le labyrin- the membraneux est rempli de liquide. Fonctionnement de l'o- reille. — Les vibrations so- nores sont transmises par l'air ou par les solides. Dans le premier cas, les vibrations Collectées par le pavillon SOnt membrane sont les petits bâtonnets , . et 6, où vont se rendre des ramihca- amenees JUSqu au tympan, tions nerveuses, qui, simples d'abord, mis en mouvement. 7>.forment-- avant de VénéJ™T. da?s les Fig. 87. — Figure théorique destinée à montrer la'disposition de l'appareil de perception des sons. 1, 2, paroi osseuse du labyrinthe sur laquelle repose la membrane formant le labyrinthe membraneux 3 ; sur cette bâtonnets, un réseau de hbrilles S. qui, transmet la vibration à la chaîne des osselets, laquelle l'apporte à la fenêtre ovale 76 CAVITÉ CRÂNIENNE qui vibre à son tour; comme conséquence, le liquide de l'oreille interne est agité, il s'y fait des ondes qui vont remuer les bâtonnets, organes terminaux du nerf acous- tique. Dans le second cas, ce sont les os du crâne qui, directement, transmettent les vibrations sonores au liquide de l'oreille interne. D. — l'œil et ses annexes L'œil est contenu dans une cavité osseuse nommée orbite. Différents muscles s'insèrent sur le pourtour du globe Fig. SS. — Œil avec ses muscles moteurs. 2, muscle droit supérieur (tait regarder en haut) ; 5, droit inférieur (fait regarder en bas) ; 3, droit interne, et 4, droit externe (dirigeant le regard en dedans et en dehors) ; 6, petit oblique (faisant rouler l'œil sur lui-même); A, nerf optique; 1, muscle releveur de la paupière supérieure. oculaire et lui permettent de s'orienter en dehors, en de- dans, en haut, en bas, et même de rouler sur lui-même. Capsule oculaire. — L'œil se compose d'une capsule enve- loppante, fibreuse, épaisse, nommée sclérotique, blanche en dehors, et tapissée en dedans par une membrane foncée nom- L'OEIL ET SES ANNEXES 77 mée choroïde qui lui donne un aspect sombre. En avant, cette capsule est ouverte, et, dans l'ouverture, est enchâssée une sorte de verre de montre, formé par la cornée transparente. Voilà pour le contenant. Mais dans l'intérieur on trouve des particularités qui sont, en allant d'avant en arrière : 1° à une certaine distance de la cornée, un écran percé d'un trou vers son centre (fig. 89;. Cet écran, de coloration variable, noir, Fig. 89. — Coupe du globe de l'œil. a, sclérotique ; b, choroïde ; c, rétine ; f, gaine du nerf optique ; q, cor- née; n, iris; o, bords de la pupille; p, cristallin; m, chambre anté- rieure ; i, chambre postérieure. brun, bleu, donne sa coloration aux yeux: il s'appelle Viris, et l'ouverture centrale, \& pupille, vulgairement connue sous le nom de prunelle. Cet écran est musculaire et contrac- tible, d'où les variations de grandeur de la pupille; elle se dilate (la prunelle s'agrandit) dans l'obscurité, elle dimi- nue au plein jour. Immédiatement en arrière de l'iris est une lentille bi-convexe ou cristallin (fig. 89). Le fond de la capsule est tapissé par une membrane très sensible formée par l'épanouissement du nerf optique, membrane rétinienne Fig. 90. — Éléments nerveux de la rétine, considérable- ment agrandis. CAVITÉ CRÂNIENNE ou tout simplement rétine; c'est elle qui perçoit les impressions lumineuses (fig. 89 et 90). Entre la cornée et le cristallin existe un espace nommé chambre antérieure, rempli d'un liquide appelé humeur vitrée; derrière le cristallin se trouve la chambre pos- térieure, beaucoup plus grande, pleine d'humeur aqueuse. Fonctionnement de l'œil. ■ — L'œil représente un appareil pho- tographique dont la chambre noire est formée par la sclérotique dou- blée de la choroïde, dont l'objectif ou lentille est constitué par l'en- semble des milieux transparents (cornée, cristallin, humeurs), et dont la plaque sensible est repré- sentée par la rétine; les vibrations lumineuses qui constituent les ima- ges, sont transmises par l'inter- médiaire des milieux transparents aux terminaisons du nerf optique, qui, impressionnées, donnent la sensation lumineuse des objets. Organes annexes. — L'œil, or- gane très délicat, est entouré d'or- ganes de protection. Paupières. — Conjonctive. — Les paupières sont des voiles mem- braneux qui peuvent se rabattre 2, fibres du nerf optique ; 3. cellules gan- glionnaires; 4, couche intermédiaire ou gra- nuleuse interne ; 5, cellules de la couche appe- lée nucléaire interne ; 6, couche intermédiaire ou granuleuse externe ; 7, cellules de la cou- che nucléaire externe ; 9, couche des bâton- nets et des cônes la plus directement exposée aux rayons lumineux. L'ŒIL ET SES ANNEXES 79 au-devant de l'œil pour empêcher les corps étrangers flot- tant dans l'air d'offenser la cornée. Les paupières sont garnies sur leurs bords de poils appelés cils, qui, pro- jetés en avant, forment une mince visière à l'œ'1 et éventent l'espace pré- oculaire. Leur face interne est doublée d'une membra- ne muqueuse , plus ou moins rouge d'aspect, sui- vant les sujets (d'un rouge pâle chez les anémiques), appelée conjonc- tive. Cette dou- blure, arrivée au niveau du rebord orbitaire, remon- te sur la scléro- tique pour se ter- miner autour de la cornée, for- mant ainsi une gouttière circu- laire, où s'épan- dent et coulent les larmes. Appareil la- crymal. — Gout- tière palpébrale . — Les larmes viennent d'une petite glande si- tuée dans l'angle externe de l'œil, glande déversant son contenu liquide sur l'œil où il est étalé par le mouve- î. 1 4 et 5 - Figure de démonstration de l'appareil lacrymo- nasal, rebord de l'orbite ; 2 et 3, glande lacrymale ; orifice des canalicules d'excrétion de la glande lacrymale ; 7, glandes cireuses des paupières ; S, points lacrymaux ou orifices des canalicules lacrymaux ; 10, sac lacrymal ; 12, canal nasal qui lui fait suite, in- terrompu par les brides où valvules 10' et 10" et ve- nant s'ouvrir dans la narine 13. 80 CAVITÉS FACIALES ment des paupières (fîg. 92 2 et 3). Ce liquide finit par tom- ber dans les gouttières palpébrales qui l'amènent dans l'angle interne de l'œil où se trouve une espèce de petite cuvette muqueuse ou lac lacrymal. Dans le lac lacrymal plongent deux petits canaux qui finissent par se confondre en un seul (canalicules et canal lacrymal dont un p* repré- sente la disposition), aboutissant lui, dans un organe creux placé à l'angle interne de l'œil, sur les côtés de la racine du nez ou sac lacrymal, percé à son extrémité inférieure, qui va s'ouvrir dans les fosses nasales (fig. 91 et 92). Ces dispositions font comprendre que, lorsque les larmes sont trop abondantes, elles débordent des gouttières lacrymales, coulent le long des joues, et qu'elles s'écoulent aussi par le nez : quand on pleure beaucoup on se moucbe. II. — CAVITÉS FACIALES La face contient une grande cavité divisée en deux étages par la voûte palatine. A l'étage supérieur, se trouvent les fosses nasales; à l'étage infé- rieur, la cavité buccale. En ar- rière existe une troisième cavité, commune aux deux étages et qui établit entre eux une communi- cation ou pharynx. A. FOSSES NASALES Fosses nasales. — Les fosses nasales sont divisées en deux par une cloison verticale; elles sont prolongées en avant par un sque- lette cartilagineux qui forme les narines (fig. 93, 94, 95, 96). Les fosses nasales présentent une ouverture antérieure consti- tuant l'ouverture des narines et une postérieure qui s'ouvre sur la cavité du pharynx. Elles Fig. 93. —Cartilages des ailes du nez. b, cartilages des ailes du nez; a, cartilages latéraux. Au-dessus on voit un petit os allongé qui est l'os propre du nez. FOSSES NASALES — BOUCHE 81 ont chacune quatre faces, une inférieure ou plancher, une latérale externe et une latérale interne mitoyenne, une supérieure qui en forme le plafond. Cornets. — Sur la face latérale externe sont trois replis osseux nommés cornets. muqueuse pïtuitaire. — Intérieurement ces faces sont tapissées d'une muqueuse riche en glandes, dont l'inflam- mation donne lieu à l'écoulement du rhume de cerveau. La Fig. 94. — Coupe transversale du crâne, destinée à montrer la disposition intérieure des fosses nasales. 1 et 2, dents et voûte palatine ; 3, 3, crâne ouvert montrant les fosses cérébrales; de 6 à 13, les lignes montrent les cavités nasales et leurs dé- tails; 12, cloison de séparation des fosses nasales; 9, 10 et 11, espaces situés entre ces cornets appelés, suivant leur situation, méat supérieur, inférieur, moyen; 14, cavité orhitaire ; 15, sinus maxillaire; 16, os de la pommette ou jugal scié. paroi supérieure seule reçoit un très grand nombre de filets nerveux du nerf olfactif, et perçoit les odeurs. B. — BOUCHE, LANGUE, PALAIS, GLANDES SALIVAIRES Joiies. — La cavité buccale est limitée de chaque côté par des parois musculo-membraneuses appelées joues qui 82 CAVITÉS FACIALES s'insèrent en haut et en bas sur les arcades maxillaires qui leur forment un cadre. Par suite de rabaissement du maxillaire inférieur, ces parois s'allongent, et la cavité buccale augmente d'étendue. Palais. — En haut, la cavité buccale est constituée par la Fig. 95. — Coupe d'avant en arrière de la tête, destinée à montrer les fosses nasales revêtues de leurs parties nielles et leurs rapports, leur ouverture antérieure, leur ouverture postérieure. 1, larynx; 4, pharynx et orifice de la trompe d'Eustache ; 5, orifice inférieur du canal nasal des voies lacrymales; 6', 7', 8", cornets; de 9 à 23, les flèches montrent différentes* parties de l'encéphale. voûte palatine osseuse, prolongée par la voûte membraneuse nommée voile du palais, auquel appartient la petite lan- guette qu'on aperçoit en ouvrant la bouche et qui porte le nom de luette. Ce plafond de la cavité buccale le sépare des fosses nasales. Lorsqu'il est perforé, comme dans cer- PALAIS 83 taines maladies, ou incomplet, comme dans les fentes pala- tines du bec-de-lièvre qu'on observe à la naissance, les aliments, surtout les liquides, passent par le nez, d'où la Fig. 96. — Coupe antéro-postérieure de la face et du cou. A, cloison des fosses nasales; B. voûte palatine, séparant les fosses nasales de la bouche, prolongée par le voile du palais D, terminée par la petite lan- guette appelée luette, II ; K, os maxillaire inférieur coupé, où Ton voit implan- tée une incisive placée derrière les lèvres ; E, langue ; G-, I, J, L, muscles com- posant la langue, et F, isthme du gosier et amygdale ; M, épiglotte; Aessie. — La vessie est s , ->, le réservoir de l'urine : r ,{? ■-. ;%^ elle est située dans le petit ^ZT- ~r'Q' bassin et, chez la femme, ;- , ^ en avant de l'appareil gé- e~"-L ~ "v . •< nital interne, utérus et £ _ ovaires (fig. 136 7, 124 lb, §T ; f 134, V), en arrière de la ^ g paroi abdominale à travers Ç Z- laquelle on peut la sentir f . "', .J?S: sous forme d'une masse Vr. globuleuse et mate à la v. percussion lorsqu'elle est ^-i^^ très remplie. La vessie est „. IO£) „. . 1 ris:. 16-2. — Structure du rein. Une pOChe mUSCUlaire et Rein ouvert parallèlement à ses deux pla^timip anlatip rnmmp faces : 1, uretère; 2, bassinet; 3, calice; eia&tique, aplatie COinme 4,4, mamelon des pyramides composant Un bonnet de nuit, quand la substance tubuleuse ; 5, 6, substance „ . , „ , * corticale. elle estvide, gonflée comme un ballon quand elle est pleine. Sa surface intérieure est revêtue d'une muqueuse, tapissée d'un épithélium, qui. lorsqu'il est intact, rend le réservoir vésical absolument étanche et ne laisse point passer à travers ses parois la moindre infiltration liquide. Urèthre. — La vessie se vide par un canal, très court chez la femme, et nommé urèthre, canal longeant la paroi anté- rieure du canal vaginal qui fait suite à l'utérus (voir p. 170, Vagin). Au point d'abouchement de ce canal avec la vessie se trouve un anneau musculaire qui, fonctionnant comme un lien élastique, empêche ordinairement la sortie de l'urine. 120 CAVITÉ ABDOMINALE il se relâche, se desserre lorsqu'on a envie d'uriner. L'en- vie est déterminée par la tension de la vessie et la réaction musculaire qui en est la conséquence, ou bien par un cha- touillement produit au niveau de l'abouchement de l'urèthre et de la vessie, ou col vésical. Fig. 133. — Figure théorique destinée à Structure du rein, montrer la structur< intime du rein : U, bassinet; A, "artère rénale; V, veine rénale; 1, 1, tubes droits; 2, pyramide de Malpighi ; 3, 3, tubes contournés; 3', veine interlobu- laire ; 4, 4, glomérules de Malpighi ; 5, substance corticale ; 6, branche interïobulaire de l'artère rénale; 7, capsule de Malpighi qu'on a ren- versée avec un crochet; T , coupe de la substance du rein ; coupe de la capsule ceilulo-graisseuse qui entoure le rein. E. — ORGANES GÉNITAUX DE L'HOMME Organes génitaux mâles. — Chez l'homme, le canal de ORGANES GÉNITAUX MALES 121 'urèthre, beaucoup plus long, traverse la verge qui est. en Fig. 134. — Appareil urinaire, vu par derrière. R, R, reins ; ar, artère rénale ; vr, veine rénale ; a, aorte abdominale ; oe, veine cave inférieure: u, n, uretère; V, vessie; c, col de la vessie; o, ouraque qui chez l'adulte est réduit à une sorte de ligament inutile ; 1, substance corticale du rein ; -2, pyramides de Malpighi et 3, colonnes dites de Bertin qu'on voit très bieu à l'œil nu sur une coupe ; ca, capsule surrénale (elle n'a été repré- sentée que d'un côté); 4, 4, artères de la capsule. CAVITÉ ABDOMINALE outre, le conduit excréteur de la liqueur fécondante ou sperme (fig. 135). Le sperme est sécrété par des glandes nommées testi- cules situées dans des poches extérieures au bassin appe- Fig. 135. — Figure théorique destinée à montrer le système urinaire et génital chez l'homme. R, rein; 6, bassinet; U, uretère; V, vessie ; P, prostate; B, bulbe de l'urèthre ; P, pénis ou verge ; c, a, corps caverneux qui la constituent essentiellement et u, r. urèthre qui la traverse ; T, testicule avec E, sa tête ou épididyme ; d. d, canal déférent; S, vésicule séminale. T, n, d, représentent l'appareil génital avant la descente de ces organes. lées bourses; de ces glandes, il remonte par le canal défé- rent dans deux réservoirs placés derrière la vessie, ou PÉRITOINE 123 vésicules séminales, d'où partent les canaux éjaculateurs aboutissant à la racine de la verge et qui font passer la liqueur fécondante au moment de l'orgasme vénérien dans le canal de l'urèthre qui le lance et le dirige dans les voies génitales femelles. Péritoine. — Tous les organes intra-abdominaux sont Fig. 136. — Péritoine. Coupe médiane antéro-postérieure de la cavité abdominale (fiigure théorique) : 1, diaphragme: 2, foie; 3, estomac: 4, côlon transverse; 5, intestin grêle; 6, pubis: 7. vessie; 8, utérus; 9, rectum; 10. vagin; 11. duodénum; 12, pancréas; de 13 à 24. péritoine: 13, 13, péritoine tapissant l'intérieur de la cavité abdominale ou péritoine pariétal; 14, ligament coronaire supérieur et 15, ligament coronaire inférieur; 16, bord postérieur du foie non recouvert par le péritoine ; 17, épiploon pastro-hépatique ; 18, mésocôlon transverse : 19, épingle passée dans l'hiatus de Winslow; 20, 20, arrière-cavité des épiploons ; 21, feuillet antérieur, et 22, feuillet postérieur du grand épiploon ; 23, mésentère; 24, grande cavité péritonéale. recouverts et enveloppés — en partie tout au moins — par une espèce de grand drap séreux nommé péritoine. DEUXIEME PARTIE ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES ORGANES MATERNELS Nous étudierons successivement : le bassin, puis les organes de la génération proprement dits, en allant des plus superficiels aux plus profonds, parties génitales exter- nes, vagin, utérus et ses annexes trompes et ovaires. CHAPITRE PREMIER BASSIN Le bassin se compose d'une cuvette osseuse formée de différentes pièces réunies entre elles, puis de parties molles qui le tapissent, et le complètent : on distingue encore ces deux parties sous le nom de bassin osseux et de bassin mou. I. — LE BASSIN OSSEUX Nous étudierons : 1° Les différentes pièces qui composent le bassin osseux; 2° La façon dont elles s'unissent entre elles; 3° Le bassin osseux considéré dans son ensemble. A. — DES DIFFÉRENTES PIÈCES COMPOSANT LE BASSIN Ces pièces sont au nombre de quatre. Deux larges, énormes, situées Tune en face de l'autre et formant presque toute la cavité du bassin : les os iliaques; une pièce en forme de coin située en arrière entre ces deux os qu'elle unit à la façon d'une clef de voûte, le sacrum : ce sont de beaucoup les plus importantes. 126 BASSIN La quatrième pièce osseuse est appendue au sacrum dont elle estime dépendance, c'est le coccyx. Os iliaques. — Hanches. — Ces os sont symétriquement placés sur les parties latérales du bassin : le relief de Fig. 137. — Os iliaque (face externe). H, cavité cotyloïde ; J, tubérosité de l'ischion; T, branche ascendante du pubis et descendante de l'ischion; L, épine sciatique ; ci , grande écbancrure sciatique ; B. épine iliaque postérieure et inférieure ; B\ épine iliaque posté- rieure et supérieure ; a, ligne demi-circulaire supérieure ; c, ti-ous nourri- ciers ; d, à celle de l'os iliaque avec laquelle elle s'unit. Fig. 143. — Inclinaison du sacrum. a, ligne allant du promontoire au bord supérieur du pubis indiquant le plan du détroit supérieur et faisant avec l'horizon indiqué par la ligne pointillée b un angle de 6Û° ; c, plan du détroit inférieur ; d, flèche indiquant l'axe de l'excavation pelvienne. Base. — La base présente sur la ligne médiane, et d'avant en arrière, une face articulaire elliptique transver- salement dirigée, qui s'unit au corps de la cinquième ver- tèbre lombaire, l'orifice triangulaire du canal sacré, puis l'origine de la crête sacrée. De chaque côté, on voit une surface inclinée en avant et faisant partie du grand bassin, ailerons du sacrum, dont le bord antérieur contribue à for- mer le détroit supérieur du bassin (fig. 14v2). 13G BASSIN COCCYX Constitution du coccyx. — Le coccyx est une sorte de chapelet de quatre ou cinq petites vertèbres atrophiées, réduites à des tubercules, appendues au sacrum, soudées entre elles; elles forment une seule pièce osseuse, représentant aussi, comme le sacrum, une espèce de petite pyramide. Coccyx l'analogue de la queue chez les Fig. i4i. — coccyx ailtres vertébrés. — Le coccyx représente vu par sa face an- ... , , ,. , • 4 t térieure. un appendice caudal, rudimentaire. Au lieu 1, hase du coc- d'être libre, comme chez la plupart des cvx, surface s arti- .„, ., , ,,A, , x . cuiant avec rextré- mammifères, il est, chez 1 être humain, re- ™ité inférieure du courbé vers ' intérieur du bassin dont il fectci uni . contribue à fermer l'orifice inférieur. Mais il jouit cependant encore d'une certaine mobilité. B. — ARTICULATION DES DIFFÉRENTES PIÈCES QUI COMPOSENT LE BASSIN OSSEUX La ceinture osseuse du bassin est formée par la soudure en avant des deux os iliaques, au niveau du pubis, et en arrière, par l'union de chacun d'eux au sacrum. Il existe enfin une articulation du coccyx et du sacrum. Ces articula- tions sont donc au nombre de quatre; une articulation bi- iliaque ou pubienne, deux articulations sacro -iliaques, une articulation sacro-coccygienne. Il faut enfin étudier le mode d'union du bassin et de la colonne vertébrale ou articulation sacro-vertébrale. Caractères généraux des articulations du bassin. — Ces articulations sont formées par des surfaces rugueuses recouvertes de fibro-cartilage plus ou moins épais; elles ne sont pas mobiles, ou tout au moins extrêmement peu les unes sur les autres: elles sont solidement et étroitement unies entre elles. Ce sont surtout des soudures d'os entre eux: ces articulations sont des symphyses. ARTICULATIONS DU BASSLX OSSEUX 137 1° Articulation M-iliaque ou symphyse pubienne. — Sur- faces articulaires des pubis. — Sou fibro-eartilage. — Les surfaces articulaires des pubis sont ovoïdes, verticalement dirigées, à pans coupés sur leur bord antérieur, d'où il résulte un léger angle dièdre ouvert en avant. Les surfaces osseuses sont recouvertes d'un fibro-cartilage en forme de couronne, épais à la périphérie, plus mince et plus mou au centre. Ce fibro-cartilage déborde légèrement en arrière, plus chez la femme que chez l'homme. Fig. 145. — Ligaments du bassin (lace antérieure,. 1, grand ligament antérieur de la colonne vertébrale; 2, disque intervertébral; 3, ligament ilio-lomoaire inférieur; 4, ligament sacro- iliaque antérieur; 5, petit ligament sacro-sciatique ; 6, membrane obtu- ratrice ; 7, ligaments du pubis ; S, capsule articulaire de l'articulation coxo-fémorale ; 9, fibres antérieures de renforcement de la capsule. Ligaments. — Ces surfaces osseuses sont réunies par quatre ligaments étendus transversalement d'une surface osseuse à l'autre. Il y a ainsi un ligament antérieur, un liga- ment postérieur, un ligament inférieur épais, formant une sorte d'arche, sous la symphyse des pubis, appelé ligament arqué de Lauth, et un ligament postérieur. Ces ligaments se continuant entre eux, forment en somme un véritable man- chon qui enveloppe les extrémités pubiennes (fig. 145 T). 138 BASSIN -° Symphyses saero-iliaques. — Leur partienlai'ité. — Les surfaces articulaires sont les surfaces auriculaires des os iliaques et du sacrum, recouvertes defibro-cartilage. Ces articulations diffèrent un peu du type pur des symphyses : entre leurs surfaces, existe une synoviale rudimentaire, qui n'existe pas ordinairement dans les articulations symphy- siennes. Ligaments. — Les ligaments sont au nombre de quatre. Fig. 146. — Ligaments du bassin (face postérieure). 1. ligament interépineux des lombes et du bassin: -2. ligaments infé- rieurs'des lombes et du sacrum ; 3, ligaments postérieurs du coccyx; 4. lisament ilio-lombaire supérieur: 5, ligament ilio-lombaire infé- rieur; 6, 6, ligament sacro-iliaque postérieur ou superficiel : 7, liga- ment sacro-iliaque transverse postérieur : S, grand ligament sacro-scia- tique ; 9, petit ligament sacro-sciatique : 10, capsule articulaire de Tarticulation coxo-fémorale ; 11, ligaments du pubis. 1° Le ligament sacro-iliaque antérieur (fig. 145 4), étendu du sacrum à l'os iliaque, en avant de l'interligne articulaire. <2° Le ligament sacro-iliaque postérieur : ce ligament est le plus fort et le plus important de tous. Il se compose de deux plans de fibres superposés, un plan superficiel et un plan profond. MODIFICATIONS PRODUITES PAR LA GROSSESSE 139 Le plan superficiel est formé de forts faisceaux qui naissent en arrière et en dehors sur l'os iliaque, les uns. de l'épine iliaque postéro-inférieure, les autres de l'épine pos- téro-inférieure, se dirigent de dehors en dedans, en con- vergeant, pour s'insérer aux tuhercules situés en dehors des deux premiers trous sacrés postérieurs. Le plan profond (ligament interosseux de Sappey), composé de fibres très courtes et très fortes, comble l'espace compris entre la tubérosité postérieure de l'os iliaque et les deux fossettes situées en dehors des deux premiers trous sacrés postérieurs. Il y a enfin deux ligaments annexes, ligaments sacro- scialiques;\e grand ligament sciatique va des bords de la crête iliaque, du sacrum et du coccyx, à la tubérosité de l'ischion et le petit ligament sciatique part de l'épine scia- tique pour aller se jeter et se perdre sur le grand sciatique (fig. 146 et 145). 3° Articulation sacro-coecygieune. — Surfaces articu- laires. — Les surfaces articulaires sont représentées du côté du sacrum par une facette ovalaire légèrement convexe et, du côté du coccyx, par une surface analogue légèrement concave. Entre ces deux surfaces est un disque fibro-carti- lagineux, concavo-convexe, suivant les surfaces. Ligaments. — H y a six ligaments, longïtudinalement étendus suivant la hauteur de la pyramide sacro-coccy- gienne ; un ligament sacro-coccygien antérieur, un ligament sacro-coccygien postérieur, divisé lui-même en trois ban- delettes, une médiane et deux latérales aboutissant, aux cornes de la première pièce du coccyx ; deux ligaments sacro-coccygiens latéraux, étendus des bords de la dernière pièce du sacrum aux bords de la première pièce du coccyx, et deux ligaments sacro-coccygiens postéro-latéraux, allant des cornes du sacrum aux cornes du coccyx. Modifications produites par la grossesse. — Pendant la grossesse, les ligaments périphériques se relâchent. Les fibro-cartilages inter-articulaires s'hypertrophient et se ramollissent : ce fait est surtout remarquable pour la 140 BASSIN symphyse des pubis. La saillie postérieure du fibro-cartilage du pubis est telle, qu'on la sent parfaitement par le toucher. Ces modifications amènent un léger écartement des sur- faces articulaires, pouvant, d'après Jacquemier, aller jus- qu'à un centimètre et demi. Cette mobilité et cette laxité relatives sont utilisées pour obtenir opératoirement l'agran- dissement momentané du bassin. ARTICULATIONS SACRO-VERTÉBRALES Le sacrum est uni à la cinquième vertèbre lombaire par trois articulations : une médiane et deux latérales (fig. 145). Articulation médiane. — C'est une symphyse. Les sur- faces articulaires sont formées par la facette ovalaire décrite sur la base du sacrum, et par une surface homologue et analogue sur la face inférieure de la cinquième vertèbre lombaire ; entre elles se trouve un fibro-cartilage inter-arti- culaire. Ligaments. — • Il y a deux ligaments à fibres verticales allant d'un os à l'autre : a) un ligament antérieur, dépen- dance du grand surtout ligamenteux vertébral antérieur; b) un postérieur, allant de la face postérieure des corps verté- braux lombaires aux corps vertébraux sacrés. Ce dernier est caché dans le canal rachidien. Articulations latérales. — Ce sont des arthrodies. c'est- à-dire des articulations mobiles à surfaces articulaires planes et recouvertes de cartilages. Elles sont au nombre de deux : une droite, une gauche Surfaces articulaires. — Les surfaces articulaires sont constituées par les facettes des apophyses articulaires de la dernière vertèbre lombaire — convexes et regardant en dedans — et de la première vertèbre sacrée — concaves et regardant en dehors. Capsule et ligaments. — Les moyens d'union sont une capsule lâche qui les enveloppe et surtout cinq ligaments : 1° Le ligament jaune allant de la dernière lame lom- baire à l'ouverture du canal sacré (limité par la première lame du même nom) ; PARTIES MOLLES PARIÉTALES 141 2° Le ligament surépineux, unissant, comme son nom l'indique, les apophyses épineuses des deux régions ; 3° Ligament inter épineux, de la dernière apophyse épi- neuse lombaire, à la première sacrée; 4° Ligament sacro-vertébral, de l'apophyse transverse de la vertèbre lombaire à la partie postérieure de l'aileron du sacrum ; 5° Ligament iléo-lombaire qui se dirige presque horizon- talement du sommet de l'apophyse transverse de la ver- tèbre sacrée à la crête iliaque, au-dessus de l'épine iliaque postéro-supérieure. On lui distingue deux faisceaux : un supérieur et un inférieur (fig. 146). L'articulation possède une petite synoviale revêtue par la capsule. En somme, l'articulation sacro-vertébrale est une arti- culation vertébrale. MÉCANIQUE GÉNÉRALE DES ARTICULATIONS DE LA CEINTURE PELVIENNE Grâce aux symphyses qui les unissent, les os qui consti- tuent le bassin (sacrum et os iliaques) forment une seule pièce. Mais cependant — grâce à elles aussi — la ceinture pelvienne jouit d'une certaine élasticité et cette souplesse est encore plus marquée pendant la gestation, par suite des modifications articulaires que nous avons décrites. La résistance du bassin est, de ce fait, mieux assurée. II. — BASSSIN MOU Parmi les parties molles du bassin, les unes tapissent les parois de la ceinture pelvienne, parties molles pariétales. les autres attachées sur tout le pourtour inférieur du pelvis le ferment et lui constituent une sorte de plancher, parties molles fondamentales ou périnée. A. — PARTIES MOLLES PARIÉTALES Parties molles pariétales externes. — Les unes sont situées sur la face externe des os du bassin, particuliè- rement sur la fosse iliaque externe et sont constituées sur- 142 BASSIN tout par les muscles fessiers. Elles sont peu intéressantes au point de vue obstétrical. Il n'en est pas de même des parties molles pariétales internes. Parties molles pariétales internes. — La fosse iliaque interne est tapissée par un muscle épais nommé muscle iliaque dont les fibres, en éventail, se réunissent en bas sur un tendon qui s'insère à l'extrémité supérieure du fémur, au petit trochanter. Sur son bord externe, et suivant la ligne innommée, se trouve un muscle en forme de fuseau, muscle psoas, qui vient de la colonne vertébrale lombaire ; il possède le même tendon que le muscle iliaque, aussi les réunit-on sous le nom de muscle p s o as-iliaque . Ces deux muscles, le premier surtout, comblent la fosse iliaque interne et forment sur les os comme un coussin à l'utérus gravide. Ils fléchissent la cuisse sur le bassin et le bassin sur la colonne vertébrale (fig. 147). La moitié inférieure des os iliaques est tapissée, au niveau de la région quadrilatère qui représente le fond de la cavité cotyloïde, et au niveau du trou obturateur, par le muscle obturateur interne. Latéralement, et en arrière, le grand trou sciatique est comblé par le muscle pyramidal de forme triangulaire, qui, par sa base, s'insère sur la face antérieure du sacrum, et, par son sommet, s'attache au fémur sur le grand tro- chanter. Le long de ces parois, rampent des vaisseaux. Vaisseaux. — L'aorte, un peu plus haut que le pro- montoire, se divise en deux branches qui se séparent pour aller, l'une à droite, l'autre à gauche. Ce sont des artères iliaques primitives, qui bientôt elles-mêmes se divisent : l'une continue droit devant elle le chemin de l'artère iliaque primitive, longe pendant un certain temps la crête ou ligne innommée, en reposant sur le bord interne du psoas, et sort du bassin au niveau de l'arcade de Fallope pour former l'artère de la cuisse : cette branche porte le nom d'artère iliaque externe. L'autre branche de l'artère iliaque primitive se dirige MUSCLKS PROFONDS DE L'ABDOMEN 143 Fig. 147. — Muscles profonds de l'abdomen. 1. diaphragme; S, m. psoas; S, 8', m. iliaque; S, tendon des psoas et iliaque réunis; 11 m. carre des lombes: 12. m. transverse de l'abdomen: 13, m. obtu- rateur externe; 14, m. pyramidal intra-pelvien ; 15, m. couturier; 16, m. droit interne; 17, m. moyen adducteur; 18, m. pectine. 144 BASSIN presque à pic en bas. longeant l'articulation sacro-iliaque ; elle donne beaucoup d'artères dont les unes rampent sur les parois, et dont les autres se rendent aux organes con- tenus dans le bassin, utérus, vagin, vessie, rectum, etc. C'est l'artère iliaque interne. Chaque artère est accompagnée d'une ou de deux Mi m Fig. 148. — Branches de l'aorte descendante sous-diaphragmatique. a, œsophage avec les deux nerfs pneumogastriques ; b, b\ veine cave inférieure; c, tronc cœliaque ; d, artère diaphragmatique inférieure ; e, artère épigastrique qui contourne le canal déférent ; l, artère circon- flexe iliaque; m, artère sacrée moyenne; o, orifice interne du canal inguinal; p, artère rénale; A, aorte "abdominale ; Mi, artère mésenté- rique inférieure; P, diaphragme; Q, rein; R, réservoir de Pecquet; S, artère spermatique ; U, uretère. veines 'qui portent son nom. Les veines qui sont sur les parois peuvent être comprimées par l'utérus gravide ; la PÉRINÉE 145 circulation est alors interrompue ou se fait mal : c'est là l'origine des varices ou dilatations veineuses de la gros- sesse. Les artères ayant des parois plus résistantes supportent avec moins d'inconvénients cette pression (fig. 148). Nerfs. — Accolés au sacrum et au muscle pyramidal en arrière (plexus sacré), ou situés sur la fosse iliaqueinterne, dans l'épaisseur du muscle psoas qui les protège, se trou- vent les nerfs qui se rendent à la fesse et à la cuisse. Ils peuvent aussi avoir à supporter le poids de l'utérus gravide et en souffrir : c'est là la cause des fourmillements et des douleurs névralgiques dans les membres inférieurs (cuisse, jambe), observées pendant la gestation. B. — PARTIES MOLLES FONDAMENTALES, PLANCHER PELVIEN OU PÉRINÉE Nous comprenons sous ce nom toutes les parties molles qui ferment l'orifice pelvien. Ce plancher pelvien, d'une épaisseur variable, suivant les sujets, comprend deux plans ou étages qui sont en allant de haut en bas : 1° Un plan musculaire, exclusivement musculaire, formé par le releveur de l'anus; 2° Un plan fibreux ou périnée proprement dit. Ces deux plans sont largement échancrés pour laisser passer l'anus et le vagin. Pian musculaire. — Releveur de l'anus. — Un seul muscle le compose, le releveur de l'anus. C'est lui qui constitue le véritable plancher du bassin obstétrical. Ce plan musculaire ressemble à un éventail dont un segment de la circonférence a été détaché pour laisser passer le rectum et le vagin. La circonférence de cet éven- tail musculaire s'attache sur le pourtour de l'orifice infé- rieur du pelvis et, son sommet, ou sa pointe, au coccyx vers lequel toutes ses fibres rayonnantes finissent par con- verger. Les points d'attache de sa circonférence sont, en allant A. Pozzi. — Anatomie. 9 146 BASSIN d'arrière en avant, V épine sciatique et le petit ligament sciatique, une arcade fibreuse qui va de cette épine scia- tique au pubis, enfin le pubis lui-même. Mais ce plan musculaire peut se décomposer en faisceaux dont la disposition particulière est de première impor- tance pour comprendre plus tard certains phénomènes de l'accouchement. Il y a un groupe de faisceaux : a) antéro-postérieurs ; b) latéraux. a). Groupe antéro-postérieur — Il a pour point de départ, le pubis. De là. un trousseau de fibres musculaires se dirige d'avant en arrière et, arrivé au niveau de l'anus, se divise en trois faisceaux pairs de chaque côté de la ligne médiane et des orifices. Le premier faisceau s'arrête en arrière de l'anus, où il s'entre-croise, formant ainsi une sorte de cravate à cet orifice ; c'est le faisceau pubo-rétro-anal. On remarque qu'ainsi se trouve formée une large boutonnière où sont renfermés l'anus, le vagin, l'urèthre. C'est la fente pubo- coccygienne, par où doit forcément passer le fœtus avant d'arriver à la vulve. Le deuxième faisceau va plus loin, jusqu'au devant du coccvx, où il se fixe sur un petit plan fibreux : c'est le faisceau pubo-pré-coccygien. Le itroisième faisceau dépasse le précédent, et s'étend jusqu'à la quatrième pièce du coccyx où il s'attache par un tendon ; comme ces faisceaux sont pairs il y a en tout deux tendons, un à droite, un à gauche, pour le faisceau droit et pour le faisceau gauche. C'est le faisceau pubo-coccygien. b). Groupe latéral. — Il se compose de deux faisceaux. Le premier, attaché à l'épine ischiatique et au sommet du petit ligament de même nom va, de là, s'insérer sur les bords du coccyx et sur la face antérieure de cet os {muscle ischio-rcoccygien). Le deuxième faisceau de fibres naît de l'arcade fibreuse ischio-pubienne, pour converger en arrière vers la pointe et les bords latéraux du coccyx. On voit donc, qu'en définitive, toutes les fibres du rele- PLAN FIBREUX OU MUSCULO-FIBREUX 147 veur, qui forment un plancher musculaire au bassin, abou- tissent au coccyx, d'où le nom que lui a donné Farabeuf : releveur coccy-périnéal. Le releveur coccy-périnéal ne constitue pas un plancher horizontal. On remarque, en effet, que le plan d'insertion de sa circonférence, est à un niveau supérieur à celui de la ligne de convergence coccy-anale, et l'éventail musculaire formé par ce muscle se présente en forme d'entonnoir Vanner compare le releveur coccy-périnéal ainsi disposé abstraction faite de l'anus, à une carène de navire ouverte en avant. Le bastingage du navire, c'est le contour d'inser- tion fixe du releveur, c'est-à-dire l'orifice inférieur de l'excavation pelvienne. La quille, c'est le coccyx et le raphe médian du plancher pelvien. Les planches des flancs' du navire sont représentées par les faisceaux musculaires qui nées du contour ostéo-fibreux de la ceinture pelvienne vont s attacher à la quille, c'est-à-dire, à la ligne médiane abou- tissant au coccyx. L'ouverture, ou proue, béante à l'avant, c'est le détroit vulvaire. Le releveur coccy-périnéal est recouvert par une aponé- vrose d enveloppe qui le sépare de la graisse sous-périto- neale et du péritoine : on la décrit généralement sous le nom d aponévrose supérieure du périnée (fig. 149). Plan fibreux ou museulo-fibreuv (2). — Il se compose essentiellement, chez la femme, de deux aponévroses ■ 1 une est située sous la peau du périnée, c'est Y aponévrose perinéale superficielle; l'autre, située au-dessus de la pre- mière, porte le nom d'aponévrose perinéale profonde Ces deux plans fibreux limitent un espace occupé surtout par des muscles. irlcJ^P^Z mt inférieUr muSCUtaire aupoM de vue obsté- np; £hnez !a fe/f me' cette Partie du plancher pelvien joue un rôle peu considérable. Le mot plan fibreux opposé au plan musculaire a 1 avantage d opposer le rôle des deux étages du périnée en obsté- tnque, rôle actif, de premier ordre, pour le périnée musculai e, rôle passif pour le pennée musculo-fibreux, comme nous le verrons pius tard. US BASSIN Aponévroses périnéales. — L'apo?iévrose superficielle, ou mieux, le plan fibreux inférieur, se perd sur le pour- tour du corps spongieux du clitoris et sur la commissure antérieure de la vulve. Elle se fixe latéralement sur les branches périnéales du pubis et de l'ischion, et en arrière s'étend d'une tubérosité de l'ischion à l'autre. Elle ne se termine pas là brusquement par un bord, mais elle se replie et remonte pour rejoindre en arrière le deuxième plan fibreux ou aponévrose périnéale profonde. L'aponévrose périnéale profonde ou plan fibreux supé- rieur, s'insère en avant sur les pubis, latéralement sur les branches périnéales du pubis et de l'ischion, et, en arrière se trouve tendue d'une tubérosité de l'ischion à l'autre. Ce sont, à peu de chose près, les mêmes insertions que celles du plan superficiel, mais à un niveau plus élevé. Cette aponévrose est beaucoup plus résistante que la précé- dente et possédant une certaine épaisseur, elle contient dans son interstice des vaisseaux surtout veineux (1). Loge périnéale. — Ces deux aponévroses forment ainsi une loge, une espèce de chambre dont le plan fibreux infé- rieur constituerait le plancher, et le plan fibreux supérieur le plafond : cet espace, ou loge périnéale, traversé par le vagin est occupé par des muscles, entre lesquels rampent des vaisseaux et des nerfs (fig. 149). Ces muscles sont séparés les uns des autres par des cloi- sons aponévrotiques qui divisent la loge en autant de com- partiments. On trouve immédiatement au-dessus du plan fibreux inférieur, des fibres musculaires se continuant les unes 1. Cette aponévrose est encore appelée, dans les livres d'ana- tomie, aponévrose moyenne ; on considère alors l'aponévrose du releveur comme l'aponévrose supérieure. Or son rôle est différent: l'aponévrose du releveur est surtout une aponévrose d'enveloppe. C'est pour cela qu'au terme d'aponévrose nous préférons les expres- sions plan fibreux superficiel ou inférieur, plan fibreux profond ou supérieur, qui éveillent mieux l'idée de planchers de séparation. Ces descriptious sont forcément un peu systématiques. Chez l'homme l'aponévrose moyenne présente deux feuillets contenant entre eux un plan musculaire important, qui n'existe pas chez la femme. LOGE PÉRIS ÉALE 149 avec les autres en 8 de chiffre autour de l'orifice vaginal et rectal; les boucles du 8 sont reliées, l'une, en avant à l'arcade pubienne, l'autre en arrière à la pointe du coccyx et quelques-unes des fibres de cette dernière se prolongent jusqu'au faisceau coccy-pubien du releveur. La boucle antérieure, entourant le vagin, porte le nom de cons- tricteur du vagin, la boucle postérieure celui de sphinc- ter externe de Vanus. De ces dispositions il résulte que lorsque le constricteur du vagin entre en action, il rap- proche la commissure postérieure de la vulve du pubis et. lorsque le sphincter anal se contracte, l'anus s'enfonce un Fig. 149. — Coupe frontale du périnée de la femme (figure théorique). 1, branche ascendante de l'ischion; 2, corps caverneux du clitoris ; 3, fascia sous-cutané ; 4, plan fibreux inférieur ou aponévrose super- ficielle du périnée ; 5 à 6, plan fibreux supérieur ou aponévrose périnéale profonde ; 7, canal de l'urèthre ; 8, 8', et 9, vaisseaux et nerf honteux internes, 9'. vagin; 10, bulbe du vagin ; 11. muscle constric- teur du vagin ; 12, glande vulvo-vaginale dégagée par section du bulbe et du constricteur du vagin; 13, muscle ischio-caverneux ; 14, ar- tère périnéale et nerf périnéai superficiels. peu et est attiré en arrière vers le coccyx. Quand les sphincters agissent simultanément, ils forment une sorte de bande contractile qui bride les organes situés au-dessus. Latéralement, et longeant les branches ischio-pubiennes, se voit un petit muscle, V ischio-caverneux . qui constitue, de chaque côté, une gaine musculaire à chacune des racines caverneuses du clitoris (fig. 148 et 157). Sur un plan supérieur aux muscles précédents, de chaque côté, se trouve un muscle triangulaire, allant de la tubéro- 150 BASSIN site de l'ischion, où est son sommet, sur les côtés du vagin où est sa base ; il envoie en avant et en arrière des faisceaux qui vont s'unir aux fibres des constricteurs de l'anus et du vagin. Ce muscle, transverse du périnée, forme une véri- table sangle musculaire au plancher pelvien (fig. 457). Vaisseaux et nerfs de la loge périnéale. — Dans cet espace se trouvent des artères, des veines, et des nerfs en Fig. 150. — Coupe frontale du bassin passant par le rectum et l'anus montrant la fosse ischio-rectale. 1, os iliaque; 2, cavité cotyloïde ; 3, muscle iliaque; 4, nerf crural ; 5 et 6, artère et veine iliaque externe ; 7, fascia iliaca ; 8, cavité du rectum; 9, anus; 10, aponévrose d'enveloppe du releveur; 11, rele- veur de l'anus; 12, aponévrose obturatrice; 13. vaisseaux et nerf hon- teux internes ; 15, arc tendineux de l'obturateur ; 16, sphincter de l'anus ; 17, grand fessier; 18, fosse ischio-rectale. assez grand nombre : ils sont surtout abondants autour des orifices. Disposition des plans périnéaux. — Fosse ischio-rectale. — Le plan musculo-fibreux périnéal est à peu près hori- zontal (à l'état de repos) ; au contraire, le plan musculaire est fortement incliné. Entre ces deux plans, existe un espace considérable rempli de graisse molle : cet espace porte le nom de fosse ischio-rectale (fig. 150). DU BASSIN DANS SON ENSEMBLE loi III.— DU BASSIN DANS SON ENSEMBLE Conception du bassin obstétrical. — Les anatomistes ne considèrent en général que le bassin osseux, et c'est ainsi, qu'il est aussi généralement considéré dans les livres d'ac- couchement. Or. l'étude d'ensemble du bassin, étudié en vue des phénomènes qui s'y passent lors de l'expulsion du produit de la conception, ainsi comprise, est incomplète. Le professeur Pinard et son élève Boissardont montré qu'il fallait surtout l'étudier au point de vue topographique. Deux parties : segment dur et segment mou. — Pour l'accoucheur, le bassin se présente comme composé de deux parties; une dure, irréductible pendant l'accouche- ment, composée de pièces osseuses; l'autre, appendue à la précédente, à laquelle, à l'état statique (en dehors de l'accouchement), elle forme comme un fond, constituée par des parties molles; cette dernière partie se modifie com- plètement pendant la période ultime du travail. Elles ont un rôle différent lors des phénomènes de l'expulsion : l'une est passive, l'autre active. Nous examinerons : a) le segment dur, b) le segment mou du bassin. Segment dur. Sa division. — Il est inégalement acces- sible. Sa portion inférieure est cachée par la saillie et le rapprochement des cuisses ; la portion supérieure émerge et fait saillie sous les téguments. Ce sont aussi deux portions bien distinctes au point de vue de l'anatomie obstétricale; la portion inférieure forme le bassin proprement dit, V excavation pelvienne, à laquelle conduit la première qui en est comme le vestibule. Grand bassin. — Dessin de son contour à travers les parties molles. — Le vestibule de l'excavation pelvienne ou grand bassin, est formé surtout par les ailes des os ilia- ques. Les crêtes iliaques forment de chaque côté sous la peau une ligne ondulée dont la partie moyenne est la plus élevée, et dont l'extrémité antérieure s'incline brusquement vers l'épine iliaque antérieure et supérieure toujours bien mar- 152 BASSIN quée. Ce point de repère précieux se reconnaît en suivant le bord de la crête iliaque jusqu'à ce que les doigts sentent brusquement le terrain se dérober sous eux : ce point est l'épine iliaque recherchée. . En avant, le pourtour supérieur de la ceinture pelvienne dessine une large échancrure qui indique la limite inférieure de la région abdominale. Cette échancrure est plus ou moins large suivant l'écartement des épines iliaques; correspon- dant à l'évasement des fosses iliaques internes, elle indique, a priori, un bassin ample favorable à la gestation. Ses parois. Sa forme. — Le grand bassin est formé, en arrière, par la dernière vertèbre lombaire, latéralement) par les fosses iliaque-internes, dont les bords viennent en avant se confondre avec les branches du pubis. Il représente une sorte d'entonnoir osseux ouvert en avant : la paroi osseuse qui manque est remplacée par une paroi musculo-aponévrotique, paroi abdominale, qui favo- rise l'accommodation et la direction de la partie fœtale vers le petit bassin. Ses dimensions. — Le grand bassin mesure en moyenne : 1° D'une épine iliaque antéro-supérieure à l'autre, 24 centimètres. 2° D'une crête iliaque à l'autre, au point où l'espace est le plus large, diamètre bi-iliaque, 27 centimètres. Fonction du grand bassin. — Le grand bassin est le lieu où se passent les phénomènes de la gestation, préparatoires à l'expulsion. Le passage du grand bassin dans le petit bas- sin qui est au-dessous, constitue l'engagement. Le grand bassin est le bassin de la grossesse, tandis que le petit bassin est le bassin de ï accouchement. Petit bassin. Son importance obstétricale. - — C'est le véritable bassin obstétrical, celui dont la connaissance par- faite de la forme et des connexions importe le plus. Sa disposition. Comparaison de Tarnier. — Tarnier compare sa forme générale à un tonnelet défoncé à ses deux extrémités. C'est en effet son aspect à l'état sec. Réuni aux parties molles qui le complètent, et dont on ne peut le sépa- rer au point de vue obstétrical, Tarnier l'a comparé à une GRAND ET PETIT BASSIN 153 aumônière : le fond en carton de l'aumônière représente la partie osseuse, tandis que l'étoffe qui en forme l'ouver- ture, aplatie ou étirée en cône suivant les cas, représente les parties molles annexées à l'ouverture inférieure du petit bassin. Sa forme. — La forme exacte du petit bassin, ou exca- vation pelvienne, a été donnée par le professeur Pinard qui en a fait des moules. Elle est grossièrement cylindrique, sacciforme, (grâce à son fond mus- culo-fibreux) (1). Circonférences dit petit bassin on détroits. — Le petit bassin pré- sente une circonférence supérieure qui le fait communiquer avec le grandbassin (porte d'en- trée) et une circonfé- rence inférieure où s'insère le plancher musculaire, le fond du petit bassin. Ces pourtours osseux portent le nom de dé- troits : détroit supérieur, détroit inférieur (2). La région intermédiaire entre ces deux détroits constitue essentiellement le petit bassin et porte le nom d'excavation. Détroit supérieur ou Défilé supérieur. Sa fornie, ses limites. — Il fait communiquer le grand bassin avec le petit bassin, et constitue une partie étranglée entre les (1) Ces expériences tranchent cette question si discutée dans tous les ouvrages classiques. (2) Gomme nous le verrons, ces dénominations, en rapport avec des données fausses sur le mécanisme de l'accouchement, ne sont pas exactes, appliquées aux deux orifices osseux, puisque le deuxième joue un rôle presque nul daus le cheminement de la partie fœtale. Nous leur cotiserons cependant ces dénominations classiques. Fig. 151. — Forme de l'excavation d'après des moules obtenus par le professeur Pi- nard. 154 BASSIN deux cavités : on peut l'appeler aussi Défilé supérieur. Lorsqu'on sectionne les os pelviens au niveau de cet orifice, on voit que celui-ci présente à peu près la forme d'un cœur de carte à jouer. Il est constitué d'avant en arrière, par le bord supérieur des pubis, l'éminence iléo-pectinée, l'articulation sacro- iliaque, les ailerons du sacrum et l'angle saillant sacro- vertébral. C'est la saillie de cet angle qui joue le rôle impor- tant dans la ceinture du détroit supérieur: c'est d'elle que dépend la difficulté du plus grand nombre d'accouchements dystociques. Dimensions dn petit bassin. — Les dimensions des différentes parties du petit bassin ont été prises avec le plus grand soin et l'on a considéré les mêmes diamètres pour chacune des parties qui le composent de façon à pouvoir les comparer entre eux. On considère: 1° Un diamètre antéro-postérieur; 2° Un diamètre transversal; 3° Deux diamètres obliques, droit et gauche. On a, pour ce faire, choisi des points de repère inva- riables. ' Diamètres du détroit supérieur. — Antéro-postérieur. — Transverse. — Obliques. — Pour le détroit supérieur : 1° Le diamètre antéro-postérieur va du bord supérieur de la symphyse pubienne, à l'angle sacro-vertébral , ou pro- montoire. Il mesure 11 centimètres. 2° Le diamètre transverse, s'étend du milieu de la ligne innommée, d'un côté, au point correspondant de l'autre côté. A l'état sec. il .mesure 13 centimètres et demi. A l'état frais, ce diamètre est diminué d'environ 2 centimètres et demi, par la présence des muscles psoas, et il ne mesure plus que 11 centimètres pouvant aller à 12 par tassement des parties molles. 3° Diamètres obliques. Ils s'étendent de l'éminence iléo- pectinée d'un côté à la symphyse sacro-iliaque du côté opposé. C'est le point de repère antérieur qui, en France, donne le nom au diamètre. Ainsi le diamètre oblique PETIT BASSIN 155 droit s'étend de Téminence iléo-pectinée droite à la sym- physe sacro-iliaque gauche; le diamètre gauche de l'émi- nence iléo-pectinée gauche à la symphyse sacro-iliaque droite. Il importe de savoir qu'en Angleterre et en Alle- magne, c'est au contraire, le point de repère postérieur qui détermine le nom du diamètre oblique; ainsi le diamètre oblique droit des auteurs anglais et allemands correspond à notre oblique gauche et vice-versa. Ce diamètre a 12 centimètres. Il n'est pas diminué à l'état frais. On voit donc que. sur le vivant, les diamètres obliques et transverse ont à peu près la même lon- gueur. Détroitinfé- rieur osseux. — C'est l'ou- verture infé- rieure du petit bassin. Ses limites. — Il est limi- té, en avant, parle bord in- férieur de la symphyse pu- bienne et le ligament arqué de Lauth ; latéralement, par le bord infé- rieur des épines sciatiques, en arrière, par la pointe du sacrum. (Voir les notes A et B ci-dessous.) (Note A.) Cette conception du détroit inférieur osseux est celle qui résulte des recherches de Farabeuf et Varnier. Le détroit inférieur osseux classique passe par la partie inférieure de la symphyse pu- bienne, la branche périnéale de l'ischion et sa tubérosité, le bord inférieur du grand ligament sacro-sciatique, la pointe du coccyx. Tous ses diamètres étaient évalués à il centimètres. Ce qui diffé- rencie surtout les deux descriptions, c'est le report au sommet du sacrum, du point de repère postérieur. Le coccyx est ainsi éliminé Fig. 152. — Bassin vu par sa face supérieure ; diamètres du détroit supérieur. AA, diamètre sacro-pubien antéro-postérieur ; BB> diamètre bi -iliaque transversal ; GG, diamètre oblique; A, C, distance sacro-cotjdoïdienne ; 1, ligament iléo- lombaire ; 2, petit ligament sacro-sciatique ; 3, grand ligament sacro-sciatique. 156 BASSIN Fis. 153. — face inférieure. Ses dimensions. — Son diamètre antéro-postérieur, du bord inférieur de la symphyse pubienne à la face antérieure du sommet ou pointe du sacrum, mesure 11 centimètres 1/2 : Diamètre sous sacro sous-pubien, de Farabeuf-Varnier. Diamètres transverses : 1° Bi-scialique ou inter-épineux étendu d'une épine scia- tique à l'autre 10 c. (F.-V.) . 2° Bi-ischiatique ou pré-épineux d'une tubérosité de l'ischion à l'autre 11 c. (F.-V.)" Le diamètre an- téro-postérieur est donc le plus grand. (V.note A, p. 155.) Sou rôle. — Le rôle de ce contour osseux est minime dans l'accouche- ment, et, à ce point de vue, il mérite mal son nom. (Note B.) Excavation. — Entre ces deux détroits se trouve la cavité même du petit bassin ou excavation. du bassin osseux. Nous avons vu, en faisant l'anatoinie du coccyx, que cette pièce osseuse est disposée presque horizontalement ; elle fait donc en réalité partie du plancher pelvien. De plus, cet organe esm vu par A, A, diamètre coccy-pubien classique; B, B, dia- mètre bi-ischiatique transversal; C, G, diamètre oblique; 1, crête des apophyses épineuses du sa- crum; 2, symphyse du pubis; 3, épine iliaque an- térieure et supérieure; 4, tubérosité ischiatique. (Diamètres d'après l'ancienne conception du détroit inférieur.) PAROIS DE L'EXCAVATION 157 Elle présente quatre parois : Une paroi postérieure formée par la face antérieure du sacrum. Une paroi antérieure formée par le pubis et les branches ischio-pubiennes. Deux parois latérales, formées par les surfaces cotyloï- diennesdes os ilia- ques, les trous ova- les, la région des échancrures scia- tiques. Points forts et faibles. — L'exca- vation pelvienne, trèsrésistanteirré- ductible en avant, en arrière et laté- ralement dans la zonecotyloïdienne, l'est beaucoup moins sur les côtés, au niveau des trous ovales et près des échancrures scia- tiques. Inclinaison de l'excavation snr la colonne vertébra- Fig. 154. a, plan du détroit supérieur; b, horizon; c, du détroit inférieur. plan le. — L'excavation pelvienne est inclinée sur Taxe général du corps, représenté par la colonne vertébrale. L'inclinai- son du bassin, déterminée par un plan fictif passant par le diamètre antéro-postérieur du détroit supérieur, est de 60° sur l'horizon. Forme de son axe. — Laxe de V excavation pelvienne est représenté par une ligne droite (Pinard) (1). Direction de l'axe de l'excavation. — La direction de (1) Et non par une ligne brisée, courbe, ou les différentes figures géométriques compliquées, rencontrées dans les auteurs. 158 BASSIN cette ligne droite varie suivant que la femme est debout ou couchée. Dans la position dorso-sacrée (usitée en France), elle se dirige de haut en bas et d'avant en arrière. La tête fœtale arrivera donc directement sur le plancher pelvien. Diamètres de l'excavation. — Le diamètre antéro-posté- rieur s'étend de la partie moyenne de la hauteur de la sym- physe pubienne au milieu de la ligne qui unit la deuxième pièce du sacrum à la troisième; il mesure 12 centimètres. Le diamètre transversal va d'un point correspondant au fond de la cavité cotyloïde d'un côté, au point homologue du côté opposé : 12 centimètres. Les diamètres obliques vont du centre du trou sous-pubien au centre du grand trou sciatique : 12 centimètres. Diamètres spéciaux à l'excavation. — On considère encore à l'excavation des diamètres diagonaux ou mixtes dont les points de repère appartiennent à deux plans diffé- rents. Il y en a trois. Ils sonterc pratique de premier inté- rêt, surtout les deux premiers. 1° Le diamètre promonio-sous-pubien ou sacro-sous-pu- bien (Tarnier), qui unit le point de repère médian postérieur du détroit supérieur (promontoire) au point de repère médian antérieur du détroit inférieur osseux (bord infé- rieur de la symphyse pubienne). Il mesure de 12 centimè- tres à 12 centimètres et demi. C'est ce diamètre qu'on trouve dans la mensuration par le toucher. 2° Le diamètre promonto ou sacro-pubien minimum (1) qui unit le point de repère médian postérieur du détroit supérieur (comme dans le précédent) au point de repère médian antérieur de F excavation (point postérieur de la symphyse pubienne sur le milieu de la face postérieure de la symphyse). Il mesure 9 centimètres à 9 centimètres et demi. 3° Le diamètre coccy-pubien va du bord inférieur de la symphyse à la pointe du coccyx; il a 8 centimètres et demi, (1) On lui donne le nom de sacro-pubien minimum, parce que quoique s"étendant, comme le précédent, du sacrum au pubis, il est diminué de l'épaisseur du pubis. C'est le vrai diamètre sacro-pu- bien utilisable. DÉTROIT INFÉRIEUR MUSCULAIRE 139 (Boissard-Varnier) pouvant, pendant l'accouchement, aller à 10 centimètres, 10 centimètres et demi (1 . Segment mou. — Sa forme variable. — Le plancher pel- vien, tel que nous l'avons décrit, vu par l'intérieur du bas- sin, est à l'état statique (à l'état de repos) légèrement cupu- liforme à concavité regardant l'axe pelvien : c'est ainsi que le montrent les moulages (fig. 151). Mais, ce qu'il importe de connaître, c'est sa forme au moment de l'accouchement lorsqu'il se transforme en cavité musculaire. Modifications à sa forme apportées par le passage du fœ- tus. — Au moment où la partie fœtale appuie sur le plancher pelvien, il change de forme. Le coccyx est rétropulsé, d'horizontal il devient presque vertical continuant la paroi postérieure du bassin osseux. Mais en même temps aussi s'allongent les. parties sous-pubiennes. Le plan pelvien pri- mitif s'est brisé en deux : un postérieur et un antérieur (le postérieur plus long) inclinés l'un sur l'autre. Le plan posté- rieur rencontre presque à angle droit le plan antérieur où se trouve la fente pubo-coccygïenne. Détroit inférieur musculaire. — Le périnée, au moment du passage de la partie fœtale, représente donc une gout- tière dirigée vers la boutonnière pubo-coccygienne, orifice étroit de sortie de la cavité pelvienne. Cette fente constitue le véritable défilé inférieur : c'est le détroit inférieur mus- culaire (Farabeuf-Yarnier) (2). L'axe de ce défilé — ou axe de sortie — est obliquement dirigé d'arrière en avant et de bas en haut. Tandis que, la femme étant couchée en dorso-sacrée, l'axe du défilé supé- rieur est dirigé « vers les pieds de l'accoucheur », l'axe du (1) Le diamètre coccy-pubien est en général placé parmi les diamètres du détroit inférieur. Le coccyx osseux faisant partie du plancher pelvien, ce diamètre est en réalité un diamètre diagonal. Suivant les auteurs classiques, ce diamètre mesure 11 centimètres pouvant aller par la rétro-pulsion à 13, 13 centimètres et demi. Ces dimensions étaient trop considérables. Pinard l'avait déjà indiqué (14 octobre 1874). Les recherches de Bois=ard, contrôlées par Varnier, les ont réduites à celles que nous donnons. (2) L'exactitude de cette dénomination deviendra manifeste quand nous étudierons le mécanisme de l'accouchement. 160 BASSIN défilé inférieur est dirigé « en l'air vers la face de l'accou- cheur » (Farabeuf). Variations de direction, l'axe du bassin mon. — Le bombement du périnée est la manifestation extérieure de la formation de ce nouveau bassin. La forme du bassin musculaire varie à chaque instant Fig. 155. — Directions des plans et des axes du bassin sur un bassin revêtu de ses parties molles au moment de l'accouchement. C. G. plan du détroit supérieur montrant en même temps l'inclinaison de ce détroit par rapDort à l'horizon : E, E. plan du détroit inférieur montrant la très légère inclinaison de ce détroit par rapport à l'horizon ; D, D, plan de la partie moyenne de l'excavation; B, B, axe du détroit supérieur ; A, A, axe du détroit" inférieur; F, F, ligne représentant la direction de l'axe du défilé inférieur. DES DÉFILÉS DE L'EXCAVATION 161 pendant toute la période d'expulsion; la direction de son axe variera donc aussi. Elle variera encore suivant les conformations périnéales. Boissard a parfaitement montré que, si la fente pubo-coc- cygienne, délroit inférieur musculaire, est toujours située sur le plan antérieur, elle est loin d'occuper toujours la même hauteur. Elle est plus ou moins abaissée, plus ou moins élevée; dans ce dernier cas. le bord postérieur de la fente peut être très rapproché du pubis, d'où la diminution de l'espace utilisable du détroit inférieur musculaire. Il y a là une cause de dystocie due à l'orientation du détroit inférieur musculaire. Des défilés Fig. 159. — Organes gériitaux de la femme. 1, utérus; 2, col de l'utérus; 3, vagin; 4, vulve; 5, pavillon de la trompe; 6, ovaire; 7, ligament rond; S, ligament large. varient suivant qu'on a à faire à une multipare ou à une primipare chez laquelle les chiffres sont un peu inférieurs. Le poids moyen de l'utérus à l'état de vacuité est d'en- viron 45 grammes. Voici ses dimensions moyennes : Longueur. . . . 50à55miHim. Largeur 30 à 35 — Épaisseur. ... 20 à 24 — NULMPARES 60 à 65 million. 40 à 45 — 22 à 23 — PL CRI PARE S 60 à 70 niilim. 45 à 50 — 23 à 26 — H6 ORGANES GÉNITAUX INTERNES Il y a augmentation temporaire de ces dimensions au moment des règles. Ses denx portions. — L'utérus présente, un peu au- dessus de sa partie moyenne, un étranglement nommé isthme de l'utérus, qui le divise en deux parties bien dis- tinctes, l'une supérieure, corps de Vutérusb et l'autre infé- rieure, col de l'utérus. L'utérus, pendant la grossesse, subit des transformations complètes portant sur ces deux régions. Aussi faut-il, dans l'étude particulière de l'utérus, consi- dérer à part : 1° Le corps de l'utérus; 2° le col de V utérus : a) à l'état de vacuité; b) à l'état de gestation ou gravide. UTÉRUS A L'ÉTAT DE VACUITÉ SURFACE EXTÉRIEURE DE L'UTÉRUS Corps de l'utérus. On lui considère une face antérieure, une face postérieure, deux bords, et un fond. Face antérieure. — La face antérieure est en rapport avec la face postérieure de la vessie. Le péritoine revêt cette face, mais pas entièrement ; arrivé au niveau de l'union du corps et du col, il remonte sur la vessie, for- mant un cul-de-sac, cul-de-sac vésico-utérin. distant du vagin, chez l'adulte, de 2 à 3 centimètres (fig. 160). Face postérieure. — La face postérieure est en rapport avec le rectum mais pas directement : entre ces deux or- ganes descend un cul-de-sac du péritoine, bien plus pro- fond que l'antérieur, qui s'étend jusque sur le vagin, cul- de-sac recto-vaginal. Bords. — Les bords latéraux, côtoyés par les artères utérines, répondent aux ligaments larges. Fond. — Le fond, rectiligne chez les nullipares, est légèrement bombé chez les femmes ayant eu des enfants. Il est en rapport avec les anses intestinales (fig. 161 et 157). L'utérus profondément situé dans le petit bassin et éloigné UTÉRUS A L'ÉTAT DE VACUITÉ 177 des parois abdominales ne peut être senti qu'en déprimant fortement celles-ci (fig. 160). A l'état normal, le fond de l'utérus ne dépasse pas le plan du détroit supérieur : il est situé au-dessous d'une ligne rasant le bord supérieur de la symphyse pubienne (Tillaux). Col de l'utérus. Le col de l'utérus, au lieu d'être aplati, a la forme d'un cylindre renflé à sa partie moyenne, de sorte qu'on a pu, morphologiquement, le comparera un ba- rillet. Nous avons vu la longueur moyenne de l'utérus en entier ; mais cette longueur doit être répartie sur le col et le corps. Leurs proportions respectives varient suivant l'âge des su- jets. Chez la très jeune enfant, le col constitue presque toute la matrice; il reste à peu près sta- tionnaire jusqu'à la puberté : pendant ce temps, c'est le corps qui se développe. Cependant, chez les vierges, le col est encore d'environ 3 millimètres plus long que le corps; les dimensions en longueur des deux portions s'équivalent chez la nullipare déflorée : le col est moins long que le corps chez la multipare. Le vagin, nous l'avons vu, s'insère sur le col de l'utérus. Fig. 160. — Organes génito-urinaires delà femme (coupe antéro-postérieure) utérus recouvert du péritoine formant un cul-de-sac antérieur en remontant sur la vessie et un cul-de-sac posté- rieur en remontant sur le rectum. 1, sacrum ; 2, rectum ; 3, cul-de-sac recto-vagi- nal du péritoine; 4 vagin; 5, vessie; 6, artère iliaque primitive ; 7, veine iliaque primitive. 178 ORGANES GÉNITAUX INTERNES Division du col. — Cette insertion ne se fait pas à la limite exacte du corps et du col : le vagin s'attache sur le col vers son tiers supérieur, divisant le col de l'utérus en deux portions, une portion sus-vaginale et une portion sous- vaginale ou museau de tanche, la seule accessible au tou- cher et à la vue (fig. 157). Les rapports généraux de la portion sus-vaginale sont les mêmes que ceux du corps. Elle est de plus côtoyée par les uretères Museau de tanche. — Le museau de tanche, ou portion sous-vaginale, demande à être étudié plus longuement. Ses formes. — 'Sa forme est variable : conique, allongé chez la vierge, il est cylindrique, quelquefois même plus renflé à son extrémité inférieure chez la multipare {col en bouchon de Champagne). Sa coloration. — Sa coloration, d'un rose vif chez la vierge et la nullipare, est d'un rose pâle, blanchâtre chez la multi- pare. Au moment de la période menstruelle, le col prend une coloration violacée qui s'accentue encore pendant la grossesse. Sa consistance. — La consistance du col est élastique chez les nullipares; elle est résistante, présentant des nodo- sités cicatricielles dures chez la multipare. Son orifice. — Le museau de tanche est percé d'un orifice qui donne entrée dans la cavité du col de l'uté- rus : c'est l'orifice externe du museau de tanche. Chez les nullipares, il est circulaire, entouré d'un bourrelet charnu. Cet orifice peut être de dimensions très exiguës, à peine suffisant pour l'écoulement menstruel, et ne pas permettre la fécondation : dans ces cas, il est souvent placé au sommet de cols très pointus. Chez la femme ayant eu un accouchement, l'orifice a la forme d'une fente transversale, limitée par deux valves normales, lèvre antérieure et lèvre postérieure du col réunies par des commissures épaisses. Cette fente a une ou plusieurs encoches cicatricielles; elles siègent le plus ordinairement à gauche, conséquence de la plus grande fréquence des positions gauches dans les accou- chements qui les ont produites. UTÉRUS A L'ÉTAT DE VACUITÉ 179 SURFACE INTERIEURE DE L UTÉRUS Comme la surface externe, elle présente une partie ré- trécie, isthme du col de l'utérus ou orifice interne du museau de tanche, qui la divise en deux portions : cavité du col et cavité du corps. A l'état ordinaire, la cavité de l'utérus est à peu près virtuelle, les parois étant en contact. Ses dimensions. — La profondeur de la cavité utérine est en moyenne de 5 cent, à 5 cent. 1/2 chez les nullipares de 6 à 6 1 / 2 chez les multipares (fig. 161). Cavité du corps. — La cavité du corps, de forme triangulaire, communique. par son sommet, avec la ca- vité du col, et par ses deux angles avec les canaux des trompes utérines. Les ori- fices utérins des trompes sont petits, ordinairement très resserrés. Le passage de liquide de l'utérus dans les trompes, expérimentale- ment possible, se fait cepen- dant avec beaucoup de diffi- culté. Cavité du col. — La cavité du col a la forme d'un ba- rillet avec ses deux orifices, orifice externe et orifice interne, ce dernier entouré d'un sphincter musculaire : c'est à son niveau que siègent ordinairement les obstacles au libre passage de la cavité du col dans la cavité du corps (fig. 161). Arbre de vie. • — Sur les parois antérieure et postérieure de cette cavité, existe une crête médiane d'où partent des crêtes secondaires {arbre de vie). Ces arbres de vie ne sont pas superposés, mais situés un peu de chaque côté de la ligne médiane de façon à être juxtaposés (fig. 162). Fig. 161. — Coupe de l'utérus chez la femme vierge. C. cavité du corps; de B à A, isthme de l'utérus. Au-dessous de A, cavité du col. 480 ORGANES GÉNITAUX INTERNES STRUCTURE DE L UTERUS L'utérus est un muscle creux constitué par des fibres musculaires lisses, dont le tissu, grisâtre à l'état de vacuité, crie sous le scalpel et paraît homogène. Épaisseur de ses parois. — L'épaisseur moyenne des parois est, d'après P. Dubois, de 8 millimètres pour le fond de l'organe, de 17 millimètres pour les faces antérieure et postérieure au milieu de la cavité du corps, et de 5 mil- limètres au niveau de l'insertion des trompes. Revêtement externe et interne de l'utérus. — Les sur- faces extérieure et intérieure de l'uté- rus présentent une sorte de tunique de revêtement. Revêtement extérieur ou péritoine. — La tunique extérieure est formée par le péritoine qui n'en revêt pas ce- pendant toute l'étendue (Voir Rap- ports généraux, p. 183.) La tunique intérieure est consti- Fig. 16-2. — utérus chez tuée par une muqueuse qui se continue le fœtus. k ja mUqUeuse vaginale, De A à B, cavité du col; ^ bo,5 au-dessus de a, cavité du en haut avec celle des trompes. L est corps rudimentaire. ^ plug épaisse de l'économie. Elle diffère de structure sur le corps et sur le col. Muqueuse du corps. Inter-menstruelle. Menstruelle. — La muqueuse du corps de l'utérus à l'état de vacuité varie d'aspect entre ou pendant les époques menstruelles. A). Muqueuse inter-menstruelle. — Elle est formée de cel- lules cylindriques envoyant profondément des prolonge- ments en doigt de gant constituant ainsi des glandes qui sont entourées de fins réseaux capillaires. B). Muqueuse menstruelle. — Quelques jours avant les règles, la muqueuse se gonfle, se ramollit, et les parties superficielles se desquament et s'éliminent. Muqueuse du col. — Les crêtes des arbres de vie sont garnies de cellules cylindriques à cils vibratiles. Dans les sillons, les cils vibratiles disparaissent et on ne trouve plus UTÉRUS A L'ÉTAT GRAVIDE 181 que des cellules muqueuses caliciformes. Ces glandes se bifurquent et se trifurquent profondément en nombreux cuis-de- sac. L-es variétés vivant le siège. — Au niveau de V orifice externe, la muqueuse change de constitution et prend celle qu elle garde sur tout le museau de tanche : l'épithélium est pavimenteux, stratifié, soulevé par des papilles. Point de glandes. Sécrétions du eoi. - Les cellules caliciformes de la cavité sécrètent un liquide ou mucus gélatiniforme pouvant constituer des masses demi-solubles, comme on les voit dans Je bouchon muqueux qui oblitère le col pendant la grossesse. C'est ce liquide qui constitue les glaires. UTÉRUS A L'ÉTAT GRAVIDE Sous ce titre, nous ferons l'étude anatomiquede l'utérus. A. Pendant la grossesse ou période d'augmentation ; diahe mtem6nt aprèS k tmmil> °U triode inlermé- C Pendant les suites de couches, ou période de régression. tiens" C6S tr°1S Péri°des' l'utérus subit des modifica- 1° Dans ses dimensions, 2° Dans ses formes, 3° Dans ses rapports, 4° Dans sa structure. Chacune de ces modifications est distincte : A. Pour le corps. B. Pour le col de l'utérus. GROSSESSE OU PÉRIODE D'AUGMENTATION Corps de Interne pendant la grossesse .- C'est le corps de .1 utérus qui, pendant la gestation, présente les modifi- cations les plus importantes et les plus caractéristiques Son volume. - Il augmente considérablement de volume ' Sa longueur, au 9- mois, peut atteindre 30 centimètres et sa largeur de 22 à 24 centimètres. Cette augmen^ A. Pozzi. — Anatomie. 182 ORGANES GÉNITAUX INTERNES tation de volume est due surtout à sa distension puis à V 'hypertrophie de ses éléments constituants. Mais cette augmentation de volume se fait surtout en surface, et les parois n'augmentent pas d'épaisseur pendant que l'utérus augmente de volume, au contraire, elles s'amincissent QiLaxi- riceau, Tarnier, Pinard, Hofmeier). Épaisseur de ses parois. — \TariabIe suivant les points. — L'épaisseur moyenne des parois utérines, à la fin de la grossesse, varie de °L à 8 millimètres. A sept mois, l'épaisseur, vers le milieu du corps, est de 10 millimètres, et à trois mois de 15 millimètres (Hofmeier). Cet amincissement explique la facilité avec laquelle on peut toucher les parties fœtales; il a pu même sembler, à quelques accoucheurs, tant elles étaient minces, qu'il y avait rupture utérine et sortie du fœtus dans la cavité abdominale. Normalement cet amincissement n'est pas égal partout. La paroi utérine, mince vers le fond, se renfle à la partie moyenne pour diminuer ensuite sensiblement vers le col. Au niveau de l'insertion placentaire il y a un amincisse- ment notable du muscle utérin (Pinard). Segment supérieur. — Segment inférieur. — Les deux premières zones constituent le segment supérieur du corps de l'utérus, la troisième, le segment inférieur. La limite entre ces deux segments est marquée, dans l'épaisseur même de la paroi par une veine transversalement dirigée nommée veine de Kranz. Le segment inférieur a une individualité propre, subit des modifications qui lui sont particulières, joue un rôle spécial, et il faut, dans l'étude du corps de l'utérus à l'état de gravidité, différencier ce segment inférieur du segment supérieur appelé encore tout simplement corps de l'utérus. Capacité de l'utérus gravide. — La Capacité de l'utérus, variable du reste suivant les cas, est, à terme, de 5 à 6 litres. Son poids moyen, à terme est de 1,2(30 grammes. Forme. — L'utérus, de triangulaire, devient piriforme. puis globulaire, formant une sorte de ballon auquel le col UTÉRUS A L'ÉTAT GRAVIDE — RAPPORTS 183 est appendu comme une nacelle. Le fond est souvent un peu plus élevé du côté fœtal (Herrgott père). Son orientation. — Obliquité et torsion. — Rapports gé- néraux. — L'utérus, en se développant s'incline, en géné- ral, latéralement, et le plus souvent, à droite; plus rare- ment, il s'incline à gauche. Quelquefois, il ne se dévie pas et monte verticalement. En même temps, il subit un mouvement de torsion qui porte la face antérieure à droite, tandis que la postérieure regarde à gauche et en arrière, amenant ainsi la face laté- rale gauche sous la paroi abdominale. En augmentant de volume, l'utérus, contenu primiti- vement dans le petit bassin, le déborde et se met en rap- port avec les fosses iliaques, puis avec les parois et les organes de la cavité abdominale. Mais l'utérus est toujours séparé des parties environ- nantes par le péritoine, qui enveloppe le corps de l'utérus et redescend alors même sur le col en avant. Le péritoine est entièrement adhérent au segment supérieur; cette union intime cesse juste à la limite des deux régions, et il est faiblement uni au segment inférieur. Outre ce rapport général, il y a des rapports localisés. Rapports en avant. En arrière. En liant. — En avant (à la fin de la grossesse), l'utérus répond à la face posté- rieure de la vessie qui, pleine, peut remonter très haut; les liens qui unissent la vessie à l'utérus deviennent extrê- mement lâches pendant la grossesse ; puis avec la paroi abdo- minale jusqu'au-dessus de l'ombilic; ce rapport est ordi- nairement immédiat, mais il y a quelquefois interposition du grand épiploon et d'anses intestinales. En arrière, il répond au rectiîm, à l'angle sacro-vertébral, aux premières branches sacrées, aux vaisseaux iliaques primitifs, puis, au-dessus, à la colonne vertébrale, à l'aorte, à la veine cave inférieure, aux fibres du diaphragme. En haut, le fond cor- respond au côlon transverse, à la grande courbure de l'es- tomac, au bord antérieur du foie et aux dernières fausses côtes. Latéralement, il touche aux vaisseaux iliaques inter- nes et externes, aux nerfs obturateurs, au psoas iliaque. 1S- ORGANES GÉNITAUX INTERNES enfin au côlon ascendant, à droite, au descendant, à gauche. structure. — Nous étudierons successivement les modi- fications de sa structure musculaire, de son revêtement extérieur ou péritonéal. et de son revêlement intérieur. Éléments musculaires. — Pendant la grossesse, les élé- ments musculaires augmentent considérablement de vo- A, utérus e-ravide : Fig. 103. i, vagin: G, vessie; D, rectum. lume, et sont de sept à onze fois plus longs et de deux à sept fois plus larges qu'à l'état ordinaire (Tarnier). Il y a de plus production de fibres nouvelles et augmentation du tissu conjonctif. Enfin, d'après Ranvier. à la fin de la gros- sesse, ces fibres, au lieu d'être absolument lisses, présen- teraient une striation évidente. Trois couches. — On peut alors distinguer à l'utérus plusieurs couches : MUQUEUSE CADUQUE 185 A. Une couche externe, comprenant surtout une bande médiane qui passe en anse sur le fond de l'utérus et de chaque côté de laquelle émergent, comme des barbes de plume, des faisceaux musculaires serrés à direction trans- versale qui vont se perdre dans les ligaments larges. B. Une couche moyenne, absolument spéciale au corps, composée de bandes entre-croisées et imbriquées en tous sens. C. La couche profonde est formée de fibres annulaires horizontalement disposées, sauf vers le fond. Au niveau des orifices des trompes, au niveau de l'orifice in- terne du col elles forment un an- neau, véritable sphincter, qui les entoure. Péritoine. — La tunique séreuse n'est pas seulement distendue, mais sa surface est considérablement aug- mentée par suite de l'hyperplasie graduelle de ses éléments consti- tuants. Muqueuse variable suivant les segments. — Quand on examine la face interne de la cavité du corps, on voit la muqueuse revêtir deux aspects (1). Elle tapisse la face interne du segment supérieur sous forme d'une couche jaunâtre uniforme ; elle cesse d'exister à l'état de membrane continue à la limite la plus élevée du segment inférieur; sur celui-ci, elle n'apparaît que sous forme de filaments épars. Caduque. — La muqueuse de l'utérus gravide porte le nom de caduque, parce qu'elle tombe, est expulsée après l'accouchement. Les modifications de la muqueuse sont en Fig. 164. — Disposition des fibres musculaires de la couche externe de la ma- trice. a, faisceau longitudinal médian : b, libres transver- ses et fibres obliques; leur prolongement en 1, ligament rond ; 2, trompe ; 3, ligament de l'ovaire. (1) Ceci résulte des examens pratiqués sur des femmes mortes pendant leur grossesse, par Thiede, Bandl, etc., et vérifiés par Démelin. JS6 ORGANES GÉNITAUX INTERNES rapport intime avec ceux du développement intra-utérin de l'œuf. L'œuf fécondé arrive dans l'utérus et se tapit dans la muqueuse turgescente qui bourgeonne, entoure l'œuf, l'en- kysté. Caduque ovnlaire. — Caduque placentaire. — Caduque utériue. - - Cette muqueuse bourgeonnante qui enveloppe l'œuf s'appelle cadu- que ovulaire ; la por- tion de muqueuse sur laquelle repose l'œuf prend le nom de ca- duque placentaire (1). Le reste de la mu- queuse porte le nom de caduque utérine. Mais, en se dévelop- pant, la caduque ovu- laire empiète sur la caduque utérine qui. au quatrième mois, disparaît, confondue avec la première. Son évolution. — D'après Ruge, cette fusion se ferait de haut en bas, et serait moins parfaite vers les par- ties inférieures. Et même à la fin de la grossesse, cette union inférieure se détrui- rait, en partie, par suite des alternatives d'allongement et de raccourcissement auxquelles est soumis le segment inférieur sans cependant Fig. 165. — Formation de la membrane caduque. 1, ovule; 2, caduque réfléchie formée par le bourgeonnement de la muqueuse utérine au-dessus de l'ovule; a, b, c, muqueuse uté- rine ovulaire ou sérotine ; 3, muqueuse uté- rine épaissie ou caduque directe; 4, parois utérines; 5, orifice interne du col de la ma- trice ; 6, orifice de la trompe droite. (1) A cause des modifications ultérieures qu'elle présentera et qui contribueront à former le placenta. UTÉRUS — SON REVÊTEMENT MDQDECX 187 qu'il y ait décollement de l'œuf : c'est ce qui expliquerait l'aspect de la muqueuse du segment inférieur à la fin de la grossesse, où on ne trouve plus que des filaments et des lambeaux de muqueuse (Litzmann, Démelin). La caduque utérine (qui seule ici nous intéresse, la caduque ovulaire faisant partie de l'histoire de l'œuf), épaisse d'abord, s'atrophie ensuite et, au septième mois, est à peine épaisse de 1 millimètre. Les cellules vibratiles disparaissent et sont remplacées par des cellules pavimenteuses qui tombent elles-mêmes par lambeaux et, à la fin de la grossesse, il n'y a plus que quelques cellules éparses. Les glandes subissent la même évolution d'hypertrophie, d'atrophie et presque de disparition : il ne reste plus que l'extrémité des culs-de-sac encore tapissés d'épithélium. Outre cette couche glandulaire aussi réduite en rapport avec la musculeuse, il y a un revêtement de cellules jeunes rondes. COL DE L'UTÉRUS PENDANT LA GROSSESSE Le col de l'utérus, à l'inverse du corps, subit ses plus notables modifications non pendant la gestation, mais pen- dant le travail. Ses dimensions. — Jusqu'au milieu du neuvième mois, ses dimensions restent à peu près les mêmes; dans la der- nière quinzaine, le col est plus court, au toucher, s'efface. Ce raccourcissement est une apparence due à des phéno- mènes physiologiques qui modifient sa forme. Sa consistance. — Le col devient moins dur. il se ra- mollit. — Ce ramollissement est progressif, allant de bas en haut. Commençant environ vers le quatrième mois, sa marche, chez la primipare, est presque assez régulière pour mar- quer l'âge de la grossesse. Le ramollissement est toujours plus complet chez la primipare. Il est probablement dû à des phénomènes de stase résul- tant de la pression de la tête sur le segment inférieur. Son changement de situation. — Dans les premiers 188 ORGANES GÉNITAUX INTERNES mois, le col. suivant l'ascension de l'utérus, est remonté. Au contraire, il descend dans les derniers mois. Il est presque constamment dirigé en haut et en arrière vers le sacrum : d'où de grandes difficultés pour l'atteindre par le toucher. Sa déviation latérale, en général à gauche, est plus varia- ble, et en rapport avec la présentation et la position. Forme. — Il faut considérer : a) sa forme extérieure ; b) sa forme intérieure ou cavité. a). Forme extérieure. Les modifications de sa forme extérieure sont surtout appréciables chez les primipares. D'abord conique, il devient fusiforme, par accumulation de liquide muqueux dans la cavité. Chez les multipares, il reste cylindrique, se renfle même un peu en massue vers son extrémité libre. b). Forme intérieure ou cavité. Pendant la grossesse, les orifices du col s'ouvrent lentement. L'état de la forme intérieure du col ou de sa cavité dé- pend de l'ouverture de l'orifice externe et de l'orifice in- terne. a). Orifice externe. Chez les primipares, sauf les cas ex- ceptionnels ou provoqués par un toucher répété, le col est simplement entr'ouvert, admettant la pulpe du doigt : il est arrondi, mou au toucher. Chez la multipare, on arrive bientôt à pénétrer dans le col. A huit mois et demi, le doigt peut arriver jusqu'à l'orifice interne. c). Orifice interne. Dans les quinze derniers jours, il s'en- tr'ouvre chez les primipares et chez celles qui ont eu des pertes. (Stoltz, Tarnier, Blanc-Démelin). Pour M. Pinard, il resterait fermé jusqu'au moment du travail. UTÉRUS IMMÉDIATEMENT APRÈS L'ACCOUCHEMENT Hauteur moyenne de l'utérus. — Immédiatement après l'accouchement, l'utérus revient sur lui-même. A terme, il présente alors, en moyenne, de 18 à 20 centimètres de hauteur. UTÉRUS — INVOLUTÎON 189 Son aspect variable suivant les portions. — Il présente alors deux portions d'aspect très différent. Une portion supérieure, ramassée, ferme, épaisse, et au-dessous une deuxième portion plus longue, flasque, flottante, mince. Segment supérieur. — Segment inférieur et Col. — La première, dure, est formée du fond et du segment supé- rieur de l'utérus, la seconde — portion cervico-utérine — est formée par le segment inférieur et far le col de l'utérus. Pour les anciens auteurs, cette seconde portion était uniquement composée par le col. C'est une erreur. Exté- rieurement la démarcation est difficile à faire, mais inté- rieurement, les zones du segment supérieur et du segment inférieur, sont nettement marquées par l'aspect différent de la muqueuse, car, après l'accouchement, la tunique musculaire n'est pas à nu, comme on l'avait prétendu. La muqueuse du segment supérieur est fomenteuse, viola- cée, avec de petites plaques jaunâtres ou lambeaux de cadu- que; au point où s'insérait le placenta existe une plaque saillante, qui représente la trace de séparation du placenta et de l'utérus : on l'appelle la plaie placentaire. Celle du segment inférieur (débarrassée de la caduque) estrosée, lisse. La muqueuse du col est irrégulière, noirâtre, ecchymotique. Répartition des dimensions utérines suivant les seg- ments. — Après l'accouchement, sur 20 centimètres de hauteur totale de l'utérus, 13 centimètres appartiennent au segment supérieur, 7 centimètres environ à la portion cervico-utérine et sur ces 7 centimètres, 25 millimètres seulement dépendent du col. Épaisseur. — L'épaisseur moyenne des parois de la por- tion dure de l'utérus est d'environ 3 centimètres, celle de la portion flasque, cervico-utérine, de 8 à 10 millimètres. Poids. — Immédiatement après l'accouchement, l'utérus pèse environ 900 grammes. UTÉRUS CONSÉCUTIVEMENT A i/aCCOUGÔEMENT PÉRIODE DE RÉGRESSION Involution. — L'utérus, après avoir augmenté de volume, n. 190 ORGANES GÉNITAUX INTERNES va revenir progressivement à son état, normal, ïnvoluer. Les phénomènes qui accompagnent ce retour à l'état pri- mitif portent le nom de phénomènes de l'involution. Durée générale. — L'involution utérine, pour être com- plète, prend de six semaines à deux mois. Durée variable. — Cette durée est du reste variable. Toutes choses égales d'ailleurs, elle est plus longue chez les parturientes âgées que chez les jeunes, chez les pluri- pares que chez les paucipares et chez les unipares. L'involution est plus longue à se faire, lorsque le travail a été pénible, lorsque l'accouchement se fait avant terme, lorsque l'utérus était déjà malade. L'influence de l'allaite- ment sur la régression est loin d'être démontrée. Modifications morphologiques. — Volume. — Augmenta- lion passagère. — Le volume de l'utérus, qui diminue considérablement, dès que l'expulsion de l'œuf est faite, dès que l'utérus s'est vidé, réaugmente un peu pendant les douze premières heures (en dehors de toute complication), probablement par congestion des parois. Diminution progressive. — A partir de ce moment, il diminue progressivement et régulièrement, d'à peu près 1 centimètre par jour, jusqu'à ce qu'il soit rentré dans la cavité du petit bassin et qu'il ne fasse plus saillie au-dessus du détroit supérieur, ce qui arrive du 12e au 15e jour. A partir de ce moment, la régression est plus lente. Variable suivant les segments. — Voilà le phénomène général. Mais la marche de la régression est différente : 1° Sur le segment supérieur; 2° Sur le segment inférieur; 3° Sur le col. 1° Le segment supérieur suit la règle générale; la ré- gression commence douze heures environ après l'expulsion. 2° Sur le segment inférieur, la régression commence un peu plus tard ou est moins rapidement active; elle ne devient manifeste qu'à la fin de la première semaine ou au commencement de la deuxième après l'accouchement, du 6e au 9e jour. A partir de ce moment, elle involue parallè- lement au segment supérieur. UTÉRUS — SINUS VEINEUX ET THROMBOSES 191 Pendant ces premiers huit jours, le segment inférieur resté mou, peut être comprimé par la vessie pleine, ou être aplati par le rectum rempli de matières dures ; les voies d'écoulement sont ainsi fermées, et il peut y avoir rétention dans la cavité utérine de caillots sanguins. 3° Le col ne commence, comme le segment inférieur, à involuer que vers la fin de la première semaine ou au com- mencement de la deuxième. Tandis que pendant les premiers jours, les cavités du col et du corps semblent n'en former qu'une; au 4e jour on commence à sentir un isthme qui les sépare (orifice interne). L'orifice externe reste mou et accessible pendant une quinzaine de jours. modifications intimes. Séreuse. — La tunique séreuse, épaissie pendant la grossesse, reprend peu à peu son volume. Éléments musculaires. — Les fibres musculaires hyper- trophiées subissent les unes un travail d'atrophie, les autres de dégénérescence graisseuse et sont remplacées par de nouvelles fibres formées aux dépens d'éléments embryon- naires. Il se forme, en quelque sorte, un nouvel utérus. Desquamation muqueuse. — Les parties les plus super- ficielles' de la muqueuse subissent la dégénérescence gra- nulo-graisseuse, se détachent des parties sous-jacentes et tombent dans la cavité utérine d'où elles sont expulsées, ce qui amène un état lisse de la surface de la cavité utérine. Régénération muqueuse. — Puis se produit un second ordre de phénomènes, phénomènes de régénération de la nouvelle muqueuse dont le point de départ est la prolifé- ration de l'épithélium des culs-de-sac glandulaires restés dans la profondeur et non éliminés. La muqueuse utérine est régénérée au bout de six se- maines. Sinus veineux et thromboses. — Dans l'utérus gravide se trouvent des sinus veineux; après l'accouchement le sang s'y coagule, il se forme des thromboses. Ces caillots deviennent fibrineux, sont pénétrés par des cellules épithé- liales provenant de la prolifération de l'endothélium vascu- 192 ORGANES GÉNITAUX INTERNES laire puis par des capillaires de nouvelle formation; ces caillots s'organisent, se transforment en tissu conjonctif et il ne reste plus comme trace de leur existence que quelques cristaux d'hématoïdine et quelques amas de pig- ment. Vaisseaux artériels. — Parmi les vaisseaux artériels, les un's restent dans l'état hypertrophique qu'ils ont acquis pendant la grossesse; d'autres sont obstrués par la prolifé- ration de la couche conjonctive de la tunique interne ; comme conséquence les fibres musculaires de la couche moyenne subissent la dégénérescence granulo-graisseuse et dispa- raissent. VICES DE DÉVELOPPEMENT DE i/UTÉRUS Absence. — 1° L'utérus peut ne pas se développer et manquer totalement [rare). Utérus infantile. — 2° Il peut se développer incomplè- tement, rester rudimentaire {utérus irifantile. pubescent). 3° Il peut présenter des anomalies de forme tenant à des Fig. 166. — Développement de l'utérus. De I à IV, on voit les deux tubes qui représentent les canaux de Muller, d'abord séparés, s'accolant de plus en plus jusqu'à se confondre. On n'a qu'à comparer avec les fig. I, II, III de la planche suivante pour voir que ces étapes du développement correspondent aux différentes anomalies, V et VI repré- sentent l'utérus développé. YICES DE CONFORMATION DE LTTÉRl'S 193 arrêts dans son développement, et qui sont expliquées par son mode normal de développement. L'utérus (avec le vagin) est formé par 1 adossement et la fusion de deux conduits (canaux de Muller) en un seul. D'où la possibilité et l'ex- plication des anomalies suivantes : Oérns double. — a). L'utérus peut rester double : il y a deux cavités utérines et un ou deux vagins. Bi-Come. — b). L'utérus, simple dans sapartie inférieure. Fie. 16"î Malformations de l'utérus. I, utérus double (ressemble à celui de l'écureuil); II. utérus cordi- tbrme comme chez le rat) ; III, utérus bi-corne (comme chez la vache) ; IV, utérus normal de la femelle de l'homme et du sinee. est bifurqué supérieurement (cavité utérine en Y) : utérus bi-corne (fig. 166 et 167). Utérns septus et cordifornie. — c). La cavité utérine n'est plus double, mais divisée, dans toute sa longueur, utérus sepius. Il y a alors un vagin unique, quelquefois divisé lui aussi. Ou bien encore la cloison utérine n'est que partielle ; on a dans ce cas l'utérus cordiforme. Physiologie générale de l'utérus. — L'utérus est essen- tiellement un organe musculaire. 194 ORGANES GÉNITAUX INTERNES Sensibilité de l'utérus. — Sa sensibilité, assez obtuse pendant l'état de vacuité s'exalte au moment de la gros- sesse. Les excitations directes peuvent provoquer ses con- tractions, faites soit à sa surface (pressions, frottements), soit à l'intérieur de sa cavité. Excitabilité de l'utérus. — Les excitations même loca- lisées, peuvent provoquer sa mise en activité totale. Des excitations portées sur le col seul suffisent pour provoquer la contraction de tout l'utérus. L'accumulation de l'acide carbonique dans le sang pro- voque les contractions utérines; le fait a été parfaitement établi par Brown-Séquard. Aussi dans les cas d'asphyxie de femmes enceintes, trouve-t-on presque toujours, à côté de la mère, un fœtus nouveau-né. Contractions utérines, leurjdurée'. — L'utérus étant un muscle lisse, sps contractions sont lentes, mais d'une len- teur extrême et toute caractéristique De tous les muscles à fibres lisses, c'est celui qui se contracte le plus lentement. La durée totale d'une contraction utérine est d'environ 106 secondes (près de deux minutes). Leur direction. — D'après Shatz, la contraction de Futé- rus est péristaltique et se dirige de l'orifice des trompes (ou fond de l'utérus) vers le col. Pression intra-utérine. — L'on a mesuré la tonicité mus- culaire de l'utérus. A l'état de repos, la pression intra- utérine est de 35 millimètres de mercure. Si on élimine la part qu'y prend la compression des parois abdominales, la pression due à la seule tonicité utérine reste d'environ 20 ou 25 millimètres. Au moment des contractions, elle s'élève de 10 à 12 millimètres. On a de plus mesuré, en poids, la pression exercée par les contractions de l'utérus gravide. Elle a été trouvée égale à 88 kilogrammes. Si l'on y joint la pression adju- vante des parois abdominales, on a une pression totale de 154 kilogrammes. Mais toute cette pression ne s'exerce pas sur le fœtus ; une partie se dissémine sur les parois latérales. Pour avoir une idée de la pression qui s'exerce sur la tête fœtale, il PRESSION OTRA-UTÉRLXE 195 faut la considérer comme faisant partie de la paroi utérine. Polaillon a trouvé que, pour une section de 11 centimètres, la pression, à chaque contraction, est égale à 10 kil. 450(1). MOYENS DE FIXITE DE L UTERUS L'utérus repose sur le plancher pelvien: c'est un puis- sant moyen de soutien. Quand le plancher cède , l'utérus Fig. 168. — Coupe transversale du bassin de la femme. 1, rectum; ?, utérus; 3, vessie; 4, symphyse du pubis : 5, synoviale rudimentaire de l'articulation des pubis; 6. première vertèbre sacrée: 7, artère sacrée moyenne (aorte caudale) ; S, mésorectum ; 9, feuillet postérieur et 10, feuillet antérieur des ligaments larges de l'utérus ; 11, péritoine pariétal; 12, péritoine vésical : 13, branche horizontale du pubis ; 14, cavité cotyloïde ; 15. ligament sacro-iliaque profond ou in- terosseux; 16, synoviale de la s'ymphyse sacro-iliaque; 17, artère iliaque externe ; 1S, veine iliaque externe. tend à se déplacer L'utérus est en outre fixé et orienté par des liens fibro-musculaires qui l'unissent aux parties (1) Polaillou, Archives de Physiologie, 1880. 196 ORGANES GÉNITAUX INTERNES voisines, et le maintiennent comme les cordages d'un na- vire en maintiennent le mât : ce sont les ligaments de V utérus. Ligaments «le l'utérus. — Ces ligaments sont disposés par paires et symétriquement : deux ont leur point d'attache latéralement, ligaments larges, deux en arrière, ligaments utéro-sacrés ; deux, en avant, ligaments ronds. Ces ligaments sont recouverts par le péritoine, qui passe sur eux, à la manière des draps que les blanchisseuses étalent sur les cordages. Ils font saillie sous le péritoine, et entre ces saillies le péritoine se déprime, formant des fossés ou fossettes. Ligaments larges. — Les ligaments larges, étendus transversalement de chaque côté de l'utérus, forment une cloison creuse, qui contient l'utérus et des annexes de l'utérus; cette cloison divise la cavité pelvienne en deux parties : une, antérieure, qui contient la vessie ; une, posté- rieure, qui renferme le rectum. Leur constitution. — Us sont essentiellement formés de deux feuillets minces de fibres muscu- laires étalées. Ces ligaments larges sont l'expansion des fibres mus- culaires superficielles de l'utérus, recouverte du péritoine. Leur forme. — Bord supérieur. — On considère aux ligaments larges un bord supérieur, subdivisé en trois replis ou ailerons: un, antérieur, qui renferme le ligament rond; un moyen, le plus élevé, qui contient la trompe de Fallope ; un, postérieur, le plus mobile, contenant l'ovaire et le liga- ment utéro-ovarien (fig. 168 et 169). Bord inférieur. — Le bord inférieur répond à l'aponé- vrose pelvienne. Il n'est point fermé par un dédouble- ment aponévrotique, mais ouvert, communiquant avec le tissu cellulaire ambiant. VL^*- Fig. 169.,— Coupe antéro-pos- térieure et verticale du liga- ment large de l'utérus. 1 à 3, feuillet antérieur ; 2 à 4, feuillet postérieur du liga- ment large ; 5, ligament rond de l'utérus ; 5', aileron antérieur du ligament large ; 6, trompe de Fallope; 6' aileron moyen ; 7, ovaire ; "/', aileron postérieur du lie-ament large. MODIFICATIONS DE L'UTÉRUS SUIVANT L'ÉTAT DE LA VESSIE 197 Culs-de-sac vésico-utérin et recto-vaginal. — Les deux feuillets péritonéaux, à ce niveau, se recourbent pour re- monter, en avant, sur la vessie, formant le cul-de-sac vésico-utérin, en arrière, sur le rectum, constituant le cul- de-sac recto -vagi- nal. Bords latéraux. — Le bord interne répond à l'utérus et le bord externe se continue avec le tissu cellulaire pariétal. Entre les deux la- mes des ligaments larges dont nous avons vu la constitu- tion, se trouvent du tissu cellulaire, des vaisseaux pour l'uté- rus, et les organes qu'ils contiennent dans leur dédouble- ment, ovaire, trompe et ligaments ronds. Les ligaments lar- ges constituent plu- . tôt une gaine enve- loppant l'utérus et ses annexes immé- diates, qu'un vérita- ble moyen de con- tention. Modifications dans leur orieuta- tiou suivant l'état de la vessie. — Quand la vessie est pleine, elle refoule en arrière l'utérus, et la lame antérieure des ligaments larges se tend; quand elle Fig. 170. — Coupe sagittale médiane de la cavité abdomino-pelvienne. 1, diaphragme; 2, foie: 3, estomac; 4, côlon transverse ; 5, intestin grêle ; 6, pubis; 7, vessie ; S, utérus; 9, rectum; 10, vagin; 11, duodénum (troisième portion) ; 12, pancréas; 13, 1.1, péritoine pariétal ; 14, ligament coronaire supérieur; 15, li- gament coronaire intérieur ; 16, bord postérieur du t'oie dépourvu de péritoine ; 17, épiploon gas- tro-hépatique : 1S, méso-côlon tranverse ; 19. épin- gle engagée dans l'hiatus de "Winslow ; 20, 20. arrière-cavité des épiploons ; 21, feuillet anté- rieur et 22. feuillet postérieur du grand épiploon ; 23, mésentère; 24, grande cavité péritonéale. 198 ORGANES GENITAUX INTERNES est vide, l'utérus revient à sa position normale. Il y a là une sorte de mouvement de balancement autour d'un axe tranversal représenté par leur bord inférieur. Modifications pendant la grossesse. — Pendant la grOS- sesse, l'utérus dédouble les ligaments larges, qui parti- cipent à l'hypertrophie de l'organe maternel. Après l'accou- chement, ces lames s'accolent de nouveau, et subissent aussi l'involution. Ligaments utéro-sacrés. — Cavité de Douglas. - — - Ce sont deux forts ligaments falciformes dont la concavité regarde en haut et en dedans. Ils partent de la face pos- térieure du col de l'utérus, embrassant le rectum dans leur concavité, et vont se fixer aux troisième et qua- trième vertèbres sacrées, et même plus haut, quelquefois jusque sur la colonne lombaire, d'où le nom de ligaments utero -lombaire s que leur a donné Huguier. Dans leur tra- jet, ils soulèvent le péritoine et forment ainsi deux replis qui interceptent entre eux une cavité nommée cavité de Douglas. Ils sont formés de libres musculaires, émanation de l'utérus et de tissu conjonctif. Ce sont les plus puissants des ligaments de l'utérus. Ils opposent une très grande résistance à l'abaissement de cet organe. Leur tiraillement est douloureux et on lui a attri- bué les douleurs de reins dont se plaignent si souvent les femmes dans le cours de la grossesse. Ligaments ronds. Leur trajet. — Canal de IXtick. — Les ligaments ronds naissent des angles supérieurs et des bords latéraux de l'utérus pour constituer un cordon arrondi long de 12 à 15 centimètres, qui se porte vers le canal inguinal, le traverse et va se perdre, en se dissociant, dans la partie supérieure de la grande lèvre correspondante. Ils diminuent d'épaisseur de leur origine à leur terminai- son : ils sont légèrement fusiformes. Dans leur trajet abdominal, ils sont enveloppés par le péritoine ; mais au moment où ils s'engagent dans le trajet inguinal, la séreuse les abandonne. C'est tout à fait excep- tionnellement qu'on trouve la persistance d'une dis- position observée chez le fœtus où il y a, dans la grande PLANCHER PELVIEN 199 lèvre, une gaine péritonéale appelée canal de Nûck (Du- play, Beurnier) (fig. 170). Modifications pendant la grossesse. — Le ligament rond, pendant la grossesse, participe à l'hypertrophie génitale, mais d'une façon variable, suivant le niveau auquel on le considère, hb portion inguinale s'accroît très peu; les modi- fications sont d'autant plus considérables qu'on se rapproche de l'extrémité utérine (Beurnier). strncture. — La structure des ligaments ronds est aussi variable suivant les points de son trajet. Le ligament rond est essentiellement un cordon musculo- élastique ; mais, dans sa portion abdominale, et plus on approche de sa racine utérine, il contient une très grande quantité de vaisseaux artériels et veineux, surtout de ces derniers, qui donnent par endroits, sur les coupes, l'aspect du tissu érectile. Des fibres musculaires, toutes lisses, et du tissu con- jonctif et élastique composent presque exclusivement l'ex- trémité vaginale (1). Plancher pelvien. — Ces différents ligaments maintien- nent l'utérus; mais le soutien peut-être le plus efficace est le plancher périnéal. Il faut se rappeler que l'axe de l'utérus ne coïncide pas avec l'axe du vagin et qu'il est incliné for- tement sur la paroi postérieure du vagin. Or, celle-ci est placée sur un plan supérieur à celui du plancher pelvien, qui lui sert de moyen d'appui. L'utérus ne repose donc pas dans le vide comme on pourrait croire, puisqu'il ne corres- pond pas à l'orifice vaginal. Mais que celui-ci soit agrandi par une déchirure ou par une ampliation excessive du vagin et de la fente pubo-coccygienne et l'utérus sera peu soutenu et aura une tendance à s'engager clans le conduit vagino-vulvaire et à s'échapper au dehors. (Prolapsus. Chute de la matrice.) A l'utérus sont annexés des organes dont le rôle est inti- mement lié à sa fonction et qui sont contenus, comme lui, dans le dédoublement des ligaments larges : ce sont les trompes et les ovaires. (1) Ligaments ronds de l'utérus, par le Dr Louis Beurnier. too ORGANES GÉNITAUX INTERNES C. — TROMPES UTÉRINES Trompes utérines. — Les trompes utérines, ou trompes de Fallope. sont deux conduits qui s'étendent des angles supérieurs, ou cornes de l'utérus, jusque sur les côtés du petit bassin. Leur situation. — Elles sont situées dans l'aileron moyen des ligaments larges (fig. 169). Leur trajet. — D'abord transversalement dirigées, elles décrivent quelques flexuosités, puis finissent par se re- courber en bas (1), en arrière et en dedans pour se rap- Fig. 171. — Cette figure montre les ligaments larges étalés. L'utérus et le vagin sont ouverts ainsi que les trompes et les ovaires fendus suivant leur grand diamètre. On voit par transparence, puis dépassant le bord du ligament large, les ligaments ronds coupés. 1, cavité de l'utérus; 2, canal de la trompe ; 3, ovaire; 4, cavité du col utérin et du vucïn. procher de l'ovaire auquel elles sont unies par un tractus fibro-musculaire, important pour la fécondation, ou liga- ment tubo-ovarien. Longueur. — Leur longueur moyenne est de 7 à 12 cen- timètres. Leur forme. — Ce conduit va en s'élargissant à mesure qu'il se rapproche de l'ovaire, où il s'épanouit en s'évasant par un pavillon : de cette conformation est même venu le nom de trompe. On a divisé la trompe en trois parties, un segment externe, moyen et interne. Portion intra-utérine ou segment interne. — Le seg- (1) En bas, parce que l'aileron moyen est sur un niveau plus élevé que l'aileron postérieur ou ovarien. TROMPES UTÉRINES 201 ment interne ou portion intra-utérine, de 1 millimètre environ de diamètre, communique avec la cavité utérine. Cette communication anatomique est un pas très difficile à franchir : d'expériences entreprises par Doléris, il résulte que les injections poussées dans la cavité utérine passent très exceptionnellement et très difficilement dans le canal des trompes. Cette portion des trom- pes peut s'oblitérer chez les vieilles femmes. Segnient moyen. — Le segment moyen est plus mince et dilatable, d'où la possibilité du développement dans son intérieur d'un œuf, et l'évolution d'une gros- sesse tubaire. Segnient externe. — Pavillon de la trompe. — Le segment externe est dilaté en entonnoir, plissé et frangé; une de ces franges, toujours plus grande que toutes les autres, se rend au hile de l'ovaire, liga- ment tubo-ovarren. On appelle ce segment le pavillon de la trompe» Quand on ouvre la trom- pe suivant son axe, on voit qu'elle est sillonnée dans toute son étendue par des plis longitudinaux plus ou moins profonds. structure musculaire. — Les trompes sont essentiel- lement formées de fibres musculaires lisses, épanouisse- Fig. 17-2. — Pavillon de la trompe avec ses franges. Dans ce cas, il y a un petit pavillon acces- soire qui n'existe pas ordinairement. a, a, fil passant d'un pavillon à l'autre ; b, b. ni allant du petit pavillon dans le canal de la trompe. 202 ORGANES GÉNITAUX INTERNES ment du muscle utérin. Les couches musculaires qui les forment ne sont pas uniquement dirigées dans un sens; il y en a de longitudinales, d'autres, surtout les plus pro- fondes, affectent une direction circulaire ou spiroïde. Les trompes sont revêtues extérieurement par le péritoine. Intérieurement, leur cavité est tapissée d'une muqueuse revêtue d'une rangée d'épithélium cylindrique à cils vibratils. Les franges du pavillon sont également tapissées d'épithélium vibratil qui se confond peu à peu en se trans- formant avec celui du péritoine voisin; un petit liséré blanc sert de démarcation entre les deux. Vaisseaux. — Dans la couche musculaire se trouvent les vaisseaux sanguins très nombreux. Les vaisseaux lym- phatiques rampent plus superficiellement sous le péritoine. D. — OVAIRES Ovaires, — Les ovaires sont situés dans l'aileron posté- rieur des ligaments larges. Ils sont, dans l'immense majorité des cas, au nombre Fig. 173. — Cavité de l'utérus et coupe des ovaires. 1, cavité de l'utérus; 2, canal de la trompe ; 3, ovaire ; 4, cavité du col utérin et du vagin. de deux. Mais l'on a trouvé, et pas très rarement, des ovaires surnuméraires. Forme. — Cet organe peut être comparé, comme forme et comme volume, à une amande verte. Dimensions. — Son grand diamètre est d'environ 4 cen- timètres, son petit de 2 centimètres. L'ovaire a une épais- seur en moyenne de 1 centimètre. OVAIRE 203 Poids. — Son poids moyen est de 6 grammes. L'ovaire droit est un peu plus gros que le gauche (Puech). Pendant la période menstruelle le volume de l'ovaire augmente temporairement. Coloration. — Leur coloration extérieure est blanchâtre. Lisse et uni chez la jeune fille, il se couvre de cicatrices pigmentées à partir de la puberté et prend, avec l'âge, un aspect crevassé. Cicatrices extérieures. — Ces cicatrices résultent de la déchirure d'un ovisac. Cette cicatrisation est précédée d'une formation spéciale qu'on peut observer sur un ovaire examiné quelque temps après une époque menstruelle. On voit alors sur l'ovaire une tumeur arrondie, solide, du volume d'une noisette présentant en un point une dé- chirure plissée et de couleur jaunâtre. On lui donne le nom de corps jaune, et plus particulièrement celui de corps jaune de la menstruation s'il n'y a pas eu fécondation. Il dis- paraît en deux mois. Il porte le nom de corps jaune de la grossesse, s'il y a eu fécondation. Il est plus gros et met alors sept ou huit mois à rétrocéder. (Voir p. 220 et 223, Menstruation et Fécondation.) Consistance. — L'ovaire, de consistance rénitente chez la femme jeune, devient très dur chez la femme âgée. Faces et bords. — On lui considère deux faces convexes : une qui regarde en avant et en haut, anléro-supérieure ; une autre, inclinée en arrière et en bas, ou poster o-inférieure. Il a deux extrémités, une externe qui donne attache au ligament de laHrompe ou tubo-ovarique ; une interne, reliée à l'utérus par un cordon musculaire long de 3 cen- timètres environ, ligament utéro-o varie/ ue. Bord supérieur. — Bord inférieur. — Hilc de l'ovaire, — Il a deux bords, un supérieur convexe, épais, libre; un inférieur, rectiligne, légèrement excavé en son mi- lieu, par où entrent et sortent les vaisseaux, nommé hlle de V ovaire (1). Au niveau du hile se rencontrent les vais- (1) D'après P. Valliu, cette orientation classique de l'ovaire n'est pas exacte. L'ovaire serait normalement dirigé presque verticale- 204 ORGANES GÉNITAUX INTERNES seaux de l'utérus et de l'ovaire qui s'anastomosent et for- ment un amas vasculaire nommé bulbe de V ovaire. On appelle ligament rond postérieur ou lombaire, des faisceaux muscu- laires qui entourent les vaisseaux ovariques et qui. partis du fascia sous-pértionéal, au-dessus du détroit supérieur, se terminent par trois languettes : une d'elles va à la trompe, l'autre à l'utérus, et la troisième au hile de V ovaire. Structure de l'ovaire. Ses couches. — L'ovaire Se com- pose de deux parties : une extérieure, qui en forme comme la croûte, et une deuxième, intérieure, recouverte par la précédente, formant comme le noyau de l'ovaire ou couche médullaire. On l'appelle aussi la portion bulbeusede l'ovaire, qu'il ne faut pas confondre avec le bulbe, amas vasculaire attenant mais extérieur à l'ovaire. Leur épaisseur relative. — L'épaisseur relative de ces deux couches varie suivant l'âge. Plus la femme vieillit, plus la couche médullaire prend de place ; de sorte que chez la femme avancée en âge c'est elle qui forme la presque totalité de l'organe. Au microscope, on trouve une troisième couche. C'est une membrane mince formant comme une sorte de vernis entourant l'ovaire; elle porte le nom d'albuginée. Il faut donc étudier successivement, en allant des parties les plus superficielles vers les plus profondes: a. L'albuginée, b. La couche corticale, c. La portion bulbeuse ou médullaire. A. Albuginée. — C'est une mince trame très serrée de fibres conjonctives qui se continue sans ligne de démar- cation avec la couche sous-jacente de même nature, mais de texture plus lâche. Elle est recouverte d'une couche épithéliale unique formée de petites cellules cylindriques basses. B. Couche corticale. — Par dissection, on ne peut isoler ment et il faudrait lui considérer une face externe ou pelvienne, une face interne ou tubaire, un bord convexe ou postéro-m terne et un bord rectiligne ou antéro-externe. (Paul Valin. Situation et prolapsus des ovaires, Th. Paris, 1887.) OVISACS — LEUR NOMBRE 205 la couche précédente de celle-ci; elle s'en distingue aisé- ment, et par sa texture conjonctive lâche, et surtout par la présence dans son stroma des œufs, d'où le nom de couche ovigène qu'on lui a encore donné. Chez la fille pubère elle a 1 millimètre d'épaisseur. Ovisacs. — Les ovisacs ou follicules de V ovaire, encore nommés vésicules de Graaf, du nom de l'anatomiste qui les ^t^m B B Fig. 174. — Ovaire de la taupe. A, stroma ou trame de l'ovaire ; B, B, ovisacs à divers degrés de dé- veloppement ; a, capsule de l'ovisac ; b, membrane granuleuse ; c, mem- brane vitelline claire renfermant l'ovule. Le plus gros des follicules est recouvert de son réseau vasculaire. a particulièrement bien décrits en 1672, sont semés dans la trame conjonctive de la couche corticale et sont très nombreux. Leur nombre. — D'après Sappey. un ovaire normal con- tiendrait plus de 300,000 ovisacs et chaque femme pubère posséderait près de 700,000 œufs. Chez le fœtus, le nombre des ovisacs est aussi considérable qu'il le sera à la puberté, mais ils sont minuscules, tassés les uns contre les autres. A. Pozzi. Anatomie. 12 206 ORGANES GÉNITAUX INTERNES Après la puberté, le nombre des ovisacs diminue pour dis- paraître même totalement chez les vieilles femmes. Leur forme et leur volume. — Ces corps Sont Splléri- ques, d'un diamètre de 30 à 40;/ (millièmes de millimètre). Lorsqu'ils subissent leur évolution physiologique (voir plus loin), ils prennent un volume beaucoup plus considérable ; arrivé à maturité un follicule de Graaf peut atteindre le volume d'un pois et même, exceptionnellement, celui d'une petite cerise. Les plus gros sont les plus profonds et em- piètent sur la substance médullaire. Leur structure. — Chaque vésicule de Graaf est composée d'une capsule d'enve- loppe formée de tissu conjonctif où circulent de nombreux vaisseaux ; dans la partie la plus profonde de cette en- veloppe conjonctive les lymphatiques sont si nombreux qu'ils for- ment un véritable tissu réticulé ganglionnaire qui double la première. Membrane granu- leuse. — Cette capsule est tapissée intérieurement d'une couche de petites cellules arrondies, faiblement stratifiée, nommée membrane granu- leuse. Cumulus proliger. — En un point, ces cellules s'accu- mulent, forment un petit tas qu'on nomme cumulus proliger ou disque ovigène. Le disque ovigène est toujours situé sur lepôle de l'ovisac le plus éloigné de la surface de l'ovaire (fig. 174 et 175). La partie centrale de la cavité de la vésicule de Graaf est remplie de liquide albumineux. Ovule. — L'ovule est contenu dans le cumulus proliger. Fig. 175. — L'œuf ovarien dans la vésicule de Graaf. 1, tunique péritonéale de l'ovaire ; 2, tuni- que fibreuse de l'ovaire ; 3, parenchyme ovi- gène ou couche corticale de l'ovaire ; 4, en- veloppe conjonctive et 5, couche réticulée lymphatique* de l'ovisac ; 6, membrane gra- nuleuse ; 7, disque ou cumulus proliger ; S, ovule (membrane vitelline ou zone claire, vitelius et noyau) ; 9, cavité de l'ovisac rem- plie de liquide ; 10, vaisseaux de l'ovisac. BULBE DE L'OVAIRE 201 L'ovule, ou cellule femelle, est essentiellement formé d'une masse protoplasmique, nommée vitellus. présentant un noyau appelé vésicule germinative. contenant lui-même un ou plusieurs petits noyaux ou nucléoles dits taches germi- natives. Les cellules du cumulus proliger, en entourant l'ovule, lui forment comme une sorte d'enveloppe à laquelle ?l SSS333È03 Fïg. 176. — Développement des ovules. 1, épithélium germinatif ; 2, 2, tubes de Yalentin PflUger : 3. 3, ovo- blastes ; 4, 4, épithélium folliculaire (membrane granuleuse ; 5, 5, cavité des follicules de Graaf ; 6, membrane vitelline; 7, vitellus; S. vésicule germinative ; 9. cumulus proliger; 10, vaisseaux sanguins ; 11. stroma conjonctif de la substance ovigène. on a donné le nom de zone pellucide ou de membrane vitelline (fig. 175). C. Bulbe de l'ovaire. — Le bulbe de l'ovaire, ou subs- tance médullaire forme la masse principale de l'ovaire. Elle est essentiellement composée de tissu conjonctif. de fibres 20S ORGANES GÉNITAUX INTERNES musculaires lisses, épanouissement des cordons musculaires qui relient l'ovaire à la trompe et à l'utérus. Mais ce sont surtout les vaisseaux qui forment la majeure partie du bulbe. Vaisseaux du bulbe. — Les artères sont hélicines, enrou- lées en tire-bouchons; les veines sont amples, largement anastomosées. Ces vaisseaux vont fournir un réseau abon- dant aux follicules ou bien reçoivent le sang des mailles veineuses qui les entourent. Ils dépassent peu la substance médullaire; on ne trouve que quelques rares petites terminaisons vasculaires dans la substance corticale. E. — VAISSEAUX ET NERFS DES ORGANES GÉNITAUX Ces vaisseaux sont des vaisseaux artériels, veineux et lymphatiques. Le système circulatoire de l'utérus et celui de son appa- reil ovarien sont étroitement unis. Irrigations artérielles. Deux sources. — L'irrigation de l'utérus, à part quelques rameaux venus de l'artère épi- gastrique en suivant les ligaments ronds, est entretenue par les artères utérines et par les artères utero- ovariennes. Artères utérines. — Les artères utérines, branches de l'hypogastrique, se portent, dès leur origine, vers la ligne médiane. Arrivées près du col, elles pénètrent dans l'épais- seur des ligaments larges, puis remontent en serpentant le long des bords de l'utérus. Au moment où ces artères se recourbent, elles envoient deux branches artérielles, une en avant, l'autre en arrière du col, branches dont les extrémités s'anastomosent avec les branches similaires venues du côté opposé et forment ainsi un cercle artériel entourant le col et appelé cercle artériel de Huguier. La portion ascendante fournit des branches qui, par une disposition analogue avec la précédente, se répandent sur la face antérieure et sur la face postérieure de l'utérus, dans lesquelles elles pénètrent en affectant une disposition en hélice qui s'accentue encore pendant la grossesse et qui CIRCULATION VEINEUSE 209 est tout à fait remarquable. Ces différentes branches arté- rielles s'anastomosent fréquemment entre elles; les capil- laires auxquels elles donnent naissance entourent les glandes de 1 utérus comme un filet. Artères utéro-ovariennes. Leurs filexuosités. — Les artères utéro-ovariennes naissent des parties latérales de l'aorte un peu au-dessous des artères rénales; après avoir croisé le muscle psoas, elles pénètrent dans les ligaments larges, puis passent au-dessous de l'ovaire pour venir s'ap- pliquer aux parties latérales de l'utérus et s'anastomoser avec l'utérine. De cette disposition résulte une grande courbe dont la concavité se dirige en haut et en dedans. De cette concavité naissent les rameaux qu'elles fournissent à l'ovaire, à la trompe, à l'utérus. Les rameaux ovariens, remarquables par leurs flexuosités, pénètrent dans cet or- gane par le hile de l'ovaire. Ceux de la trompe sont plus grêles; il en est un cependant — artère de la trompe — assez important. Les plus nombreux sont ceux qui se ren- dent à l'utérus, s'anastomosant avec les rameaux de l'uté- rine. Artères du vagin. — Les artères du vagin sont fournies par une branche de l'hypogastrique, la vaginale; mais le vagin reçoit aussi nombre de rameaux venus d'artères des organes voisins, utérines, vésicales, honteuse interne. La vulve présente un cercle artériel assez important formé surtout de rameaux de la honteuse interne. Circulation veineuse. — Les vaisseaux veineux forment sur les côtés du vagin, des plexus abondants, plexus vagi- naux, qui communément, en bas, avec les veines hémor- roïdales, et, en haut, avec un plexus veineux, contenu dans les ligaments larges qui reçoit les veines de l'utérus et de ses annexes, jjlexus ut éro-ov arien. Les veines de ce plexus peuvent être divisées en trois groupes (1). 1(' Les veines internes ou utérines sont les plus volumi- neuses. Au nombre de deux, elles sont placées sur un plan 1 Devalz, Th. Paris, 1853. Du varicocele externe. 12. 210 ORGANES GÉNITAUX INTERNES horizontal, de dedans en dehors. Elles naissent, à l'extré- mité interne du ligament large, d'une branche utérine qui côtoie les bords de cet organe après avoir reçu les veines des faces antérieure et postérieure de l'utérus et du vagin. Cette veine utérine, qui s'est bifurquée, en s'éloignant de l'utérus en branche antérieure et en branche postérieure, s'unifie de nouveau en un seul tronc. (Premier groupe.) 2° A la branche antérieure se rendent les veines du ligament rond souvent variqueuses chez les femmes qui ont eu plusieurs enfants, et les veines de la trompe au nombre de huit ou dix. (Deuxième groupe.) 3° A la brandie "postérieure, d'un volume égal, viennent s'aboucher des veines ovariques qui, au nombre de quinze ou vingt, naissent du hile de l'ovaire, passent dans l'interstice des artères, et forment par leur entre-croisement une saillie comparable à une torsade d'épaulette, nommée plexus pampini forme. (Troisième groupe.) Enfin, la branche antérieure se réunit à la branche pos- térieure, à 1 ou 2 centimètres en dehors de l'ovaire, etforme la veine utéro-ovarienne qui, à gauche, se jette dans la veine rénale et, à droite, directement dans la veine cave. Ce plexus utéro-ovarien ne présente que de rares valvules. Les veines de l'utérus adhèrent au tissu propre de l'organe. Pendant la gestation, elles se transforment en véritables sinus, sinus utérins. Vaisseaux lymphatiques. — Les vaisseaux lymphatiques ont été récemment bien étudiés par Poirier (1). Les lymphatiques du vagin ont pour origine deux plexus: l'un, muqueux, réseau muqueux, et l'autre, musculaire, réseau musculaire, lesquels réseaux aboutissent à trois groupes de troncs lymphatiques. Un premier groupe, groupe inférieur, se rend par deux ou trois troncs dans les ganglions lymphatiques du pli de l'aine parallèles à l'arcade de Fallope. Un deuxième groupe, ou groupe moyen, est composé de deux troncs, qui suivent l'artère vaginale et se dirigent vers les côtés du rectum où ils aboutissent au (1) P. Poirier, Progrès médical, décembre 1889. LYMPHATIQUES DE L'UTÉRUS 211 ganglion inférieur du plexus iliaque interne. Un troisième groupe, ou groupe supérieur, s'unit aux troncs collecteurs de la portion cervicale de l'utérus et se porte, avec eux, dans les ganglions hypogastriques. Lymphatiques de Vutérus. — Les lymphatiques de Vuté- Fig. 177. — Vaisseaux lymphatiques du tiers moyen du vagin et ganglions dans lesquels ils se rendent (d'après P. Poirier, Devy del.) 1, artère fessière ; -2, nerf sciatique ; 3 et 6, lymphatiques qui se ren- dent aux ganglions vaginaux, 7, 7; 4, artère utérine; 5, artère vagi- nale ; S, rectum. rus naissent par trois réseaux : un, muqueux, un deuxième. musculaire, et un troisième, sous-séreux appartenant au péritoine. Us n'ont que deux groupes de troncs collecteurs. Un premier groupe, inférieur ou cervical, composé de deux 212 ORGANES GÉNITAUX INTERNES ou trois troncs volumineux, suit l'artère utérine le long du Fig. 178. — Vaisseaux lymphatiques de l'utérus (d'après P. Poirier). 1, utérus renversé en avant; 2, ligament rond avec son lymphatique ; J, ovi- ducte ; 4, ovaire ; 5, pavillon de la trompe de Fallope ; 6, vessie érignée ; 7, ligaments utéro-sacrés ; 8, 8, reins ; 9, aorte ; 10, veine cave et veines rénales ; 11, uretères; 12, anastomose de la veine rénale avec les veines lombaires et vertébrales; 13, 13, lymphatiques du corps de l'utérus se rendant dans les ganglions lombaires, 14, 14; 15, lymphatiques du col se rendant dans les gan- glions hypogastriques, 16' ; 17, emphatiques de la trompe ; 18, lymphatiques de l'ovaire se rendant dans les ganglions lomhaires, 19' ; 20, ganglion lympha- tique; 21, nerf crural. NERFS DES ORGANES GÉNITAUX 213 bord inférieur, puis le long du bord latéral du ligament large, pour aboutir aux ganglions situés dans l'angle de bifurcation de l'artère iliaque primitive. Un deuxième groupe, supérieur ou utérin, composé des lymphatiques du corps de l'utérus, de la trompe et de l'ovaire, très riche en lymphatiques, suit les vaisseaux utéro-ovariens pour se rendre dans les ganglions lombaires. J\erfs des organes génitaux. — Les nerfs des organes génitaux internes viennent du plexus hypogastrique. De ce plexus émanent les plexus ovariens, le plexus vaginal, et, surtout, les plexus utérins, cheminant dans le ligament large; ces deux derniers plexus s'anastomosent avec les plexus ovariens, abordent l'utérus par ses bords latéraux et pénètrent dans son intérieur sans suivre les artères utérines; là ils forment des réseaux intra-mus- culaires pourvus de petits ganglions. De chaque côté du col, on trouve un petit ganglion plexiforme, remarquable par son volume, et d'où émanent une grande partie des filets qui vont se répandre dans les parois utérines. Les nerfs de la vulve sont fournis par les nerfs honteux internes du plexus sacré. CHAPITRE IV MAMELLES Mamelles. — Les mamelles sont des glandes volumi- neuses, servant à la lactation. Nombre. — Situation. — Elles sont, en général, au nom- bre de deux (1), situées sur les parties antérieures et laté- rales du thorax, reposant sur les muscles pectoraux sans y adhérer. Consistance. — La consistance de la mamelle, sujette à des variations personnelles, est ferme, et, à la palpation, donne une sensation de granulation toute spéciale. Cette sen- sation est en rapport avec les nombreux grains glandulaires dont l'agglomération constitue la glande. Volume. — De volume variable, suivant les femmes, elles sont aussi variables dans leur forme : il y a des mamelles rondes, coniques, en poire. Le volume et la consistance des mamelles augmentent sous l'influence des causes de con- gestion génitale, menstruation, grossesse; dans ce dernier état, cette augmentation de volume et de dureté est évi- dente: le sein gonfle, s'érige, pointe plus droit qu'en temps ordinaire. Aspect générai. — Aréole. — La peau, fine et blanche, est parfois sillonnée de lacis veineux, qui se dessinent davantage ou apparaissent pendant la période maternelle. Vers le centre ou le sommet de la mamelle, elle présente un aspect et une disposition particulières. Tandis qu'elle est souple et mobile à la périphérie, en ce point elle est adhérente, et présente une tache arrondie nommée aréole (1) Il y a des cas, pas très rares, de polymastie ou de multiplicité des mamelles. On a vu trois, quatre mamelles et même davantage chez une même femme. FORMES DIVERSES DES MAMELLES £15 ou auréole^ au milieu de laquelle s'élève une éminence papillaire, nommée mamelon. Cette aréole, de dimension variable, formant tantôt une collerette d'à peine 1 centimè- tre autour du mamelon, tantôt de 7 à 8, est ordinairement rosée chez la nullipare; elle brunit chez la femme enceinte. Au delà, en général, s'étend même, à ce moment-là, une zone présentant une teinte intermédiaire entre la colora- tion ordinaire de la peau et celle de l'aréole primitive. Cette seconde zone, concentrique à la première, appelée aréole secondaire , présente souvent de petites taches plus claires, nommées mouchetures ; d'où le nom d'aréole mou- chetée donné dans ce cas à l'aréole secondaire. La peau de l'aréole, fine, lisse à l'état de repos, renferme un assez grand nombre de glandes sébacées. Au moment de la pre- mière grossesse, on voit se former un certain nombre de petites éminences, irrégulièrement disposées en cercles, tubercules de Montgomery. On voit quelquefois sourdre du lait par ces petits tubercules, qui sont alors traversés par un petit conduit galactophore, dépendant d'un petit lobule de la glande indépendant de la masse principale. Mamelon. — Le mamelon commence ordinairement à se former au moment de la puberté. Sa surface est chagrinée et à sa base existent assez fréquemment des replis et des sillons particulièrement accentués à l'état de repos où le mamelon est affaissé, flétri. Sous l'influence d'excitations soit directes, soit dues à des réflexes génitaux, la base de l'aréole se fronce et se ramasse vers le tronc du mamelon, qui se redresse, augmente de consistance et de longueur. Ce phénomène, connu sous le nom de thélothisme, est d'in- tensité variable suivant les femmes. Le mamelon, aboutissant des conduits galactophores, et qui, vis-à-vis de la glande mammaire remplit le rôle de tèterelle, présente des différences de forme qui jouent un rôle important dans l'allaitement (1). Formes diverses. — Le mamelon peut être piriforme. (1) Des difficultés de l'allaitement provenant de la forme du ma- melon et des moyens d'y remédier, par F. Doat, Th., Paris, 1883. 216 MAMELLES cylindrique, en cône tronqué, hémisphérique, conique ou ombiliqué. Mamelon piriforme. — Le mamelon piri forme, le plus favorable à l'allaitement, se présente sous forme d'une petite tumeur pédiculée, molle et extensible. Cette dispo- sition parfaite est. en général, une forme perfectionnée par l'allaitement du mamelon cylindrique. Aussi est-elle obser- vée, presque exclusivement, cbez les multipares. Mamelon cylindrique. — Le mamelon cylindrique, de mêmes dimensions à la base qu'au sommet, présente le plus souvent une longueur suffisante pour la préhension ; il se développe par la succion. Mamelon hémisphérique. — Le mamelon hémisphérique forme une sorte de bouton arrondi qui peut être gros comme une capsule de gland ou ne pas dépasser les dimensions d'une grosse lentille. Mamelon conique. — Dans la forme conique, le mamelon est fin, pointu et glisse dans la bouche. Il est même des cas où le mamelon est tout à fait à l'état rudimentaire et insaisissable. Mamelon omhiliqué. — Dans quelques cas enfin, le ma- melon, au lieu de faire saillie, est rentré; à sa place existe une dépression : le mamelon est dit ombiliqué. Mais cette disposition et cet aspect sont parfois intermittents, et sous l'influence du thélothisme, on voit le mamelon, qui était replié au fond de l'ombilic, surgir du fond de la dépression et se redresser. Enveloppes de la glande. — La glande mammaire est recouverte par la peau doublée d'une couche de graisse plus ou moins épaisse. Cette couche est quelquefois telle- ment abondante que la glande réelle ne représente qu'une minime partie du volume apparent de la mamelle. Au niveau du mamelon, la peau est doublée d'une couche de fibres musculaires, qui explique les mouvements de froncements, dont cette partie de la mamelle peut être occasionnellement le siège. Structure. — Lohules et acïni. — Conduits galactophores — La glande mammaire est une glande en grappe formée COLOSTRUM 217 par l'agglomération de quinze à vingt lobes, eux-mêmes formés de lobules, ou groupement de grains glandulaires, nommés acini, présentant des culs-de-sac glandulaires. De l'acinus. part un petit conduit qui s'unit à ses voisins pour former un canal unique : canalicule du lobule; les canalicules des lobules vont, à leur tour, se rejoindre pour former un seul canal excréteur du lobe, conduit galac- tophore ou lactifère, qui reste indépendant, et va s'ouvrir au niveau du mamelon. Le mamelon présente ainsi une sorte de petite pomme d'arrosoir avec autant de trous qu'il y a de lobes. Au voisinage du mamelon, les conduits galactophores présentent une petite dila- tation ampullaire. Les parois des conduits et des acini sont formées d'un stroma fibreux recou- vert, à l'état de repos, d'une seule couche de cel- lules épithéliales cubiques reposant sur un basement membrane. Colostrum. — Au mo- ment où s'établit la sécré- tion lactée, l'épithélium gonfle, prolifère, et les acini sont remplis de cellules bondées de gouttelettes graisseuses ; ces cellules finissent bientôt par éclater et par laisser échapper leur contenu, sorte d'émulsion grais- seuse. Cette fonte cellulaire constitue la sécrétion lactée. Dans les premiers temps de la lactation, certaines cellules se détachent, sans s'être fondues, et nagent dans le liquide qui porte le nom de colostrum; on donne aux grains qui nagent, celui de grains de colostrum. Le colostrum est donc le résultat d'une sécrétion qui A. Pozzi. — Anatomie. 13 Fig. 179. — Structure de la glande mammaire. 1, aréole; 2, mamelon percé des ori- fices des conduits galactophores; 3, 4, 4, ampoules des conduits galactophores ; 5. lobules de la glande. 218 MAMELLES n'est pas encore parfaitement établie, ou bien qui a été trou- blée par une cause intercurrente, comme le retour des règles, ou bien encore une grossesse. Vaisseaux sanguins. — Les artères de la mamelle viennent des mammaires interne et externe et de quelques intercostales aortiques. Les dernières ramifications forment, autour des acini. un réseau d'où naissent les veines qui forment un plexus superficiel abondant qui va se jeter dans la veine mammaire interne et axillaire. Ces vaisseaux augmentent notablement de volume pendant la grossesse- Lymphatiques. — Les lymphatiques naissent par des espaces péri-lobulaires (Coyne). Ces différents réseaux péri-lobulaires ont des voies d'excrétion multiples. S'unissant aux lymphatiques venus de la peau de la ma- melle, ils se déversent surtout, par des troncs lymphatiques, dans des ganglions situés sur la paroi interne du creux de l'aisselle, sous le grand pectoral, et échelonnés de haut en bas, depuis le quatrième jusqu'au deuxième espace in- tercostal, ganglions qui communiquent par des troncules avec les autres ganglions du creux de l'aisselle. Mais d'autres lymphatiques de la glande semblent s'abou- cher dans les ganglions médiastinaux antérieurs (Huscka), dans les ganglions cervicaux profonds (Poirier) et dans les ganglions mammaires internes (Henle) (1). Développement des glandes mammaires. — Le déve- loppement de la glande mammaire est intimement lié aux fonctions génitales. Rudimentaire jusqu'au moment de la puberté, elle se développe rapidement à partir de ce mo- ment pour se flétrir à la ménopause 2). (1) De quelques points relatifs aux récidives et aux généralisations des cancers du sein chez la femme, par H. Rieffel, Th. Paris, 1890, p. 78-91. (2) Nous parlons de la glande mammaire, car la couche grais- seuse sous-cutanée, et l'envahissement du parenchyme par le tissu adipeux conservent ou donnent à la mamelle un volume qui peut faire illusion. CHAPITRE V FONCTSONS DES ORGANES REPRODUCTEURS CHEZ LA FEMME Nous étudierons ces fonctions : A. En dehors de la fécondation; B. Pendant la fécondation. A. — EN DEHORS DE LA FÉCONDATION Vie sexuelle. — La vie animale se partage, au point de vue de la fonction sexuelle, en trois périodes : une période d'indifférence, une période d'activité, une période d'impuis- sance. Nous n'avons qu'à nous occuper de la deuxième. Puberté.— Chez la femelle de l'homme, cette division est nettement accusée par l'apparition des phénomènes évo- lutifs del'œuf, dont le signe extérieur le plus direct et le plus manifeste est un écoulement sanglant, et par leur dispa- rition : l'apparition de ces signes^marque la puberté; leur disparition annonce le repos des organes de reproduction, ou ménopause. Hodifieatious physiques qui laeeoinpagneut. La pu- berté marque une ère nouvelle : l'enfant devient femme et son aspect extérieur accuse cette transformation. Le pubis •livre de poils, d'où son nom de pubis (poil follet) les seins se gonflent, le bassin s'élargit : la femelle se forme pour sa fonction. La puberté s'achève en plusieurs années. xubilité.— Dès que la femme est pubère, elle peut être fécondée. Mais il y a danger pour elle et surtout pour la valeur du produit de la conception à ce qu'elle le soit «Us ce moment. Il faut attendre la période dite de nubilité. Cet âge nubile est fixé cà quinze ans révolus, par la loi fran- 220 FONCTIONS DES ORGANES REPRODUCTEURS çaise (art. 144 du Code civil). Il y a intérêt à le reporter, dans la pratique, jusque vers la vingtième année. Époque de l'établissement des règles. — Les variations et leurs causes. - — L'établissement de la puberté se fait dans les pays tempérés vers treize à quatorze ans. Mais il y a d'assez grands écarts individuels, et tenant au genre de vie. à la nourriture. En général, la menstruation est plus précoce dans les villes qu'à la campagne. Les causes d'excitation génésique, lectures, spectacles, fréquentation d'êtres de sexe différent, entrent aussi en ligne de compte. On a remarqué que chez les lapins, les femelles placées dans les cages voisines du mâle entrent en chaleur plus souvent que celles qui sont isolées. Menstruations exceptionnelles. — Il y a des menstrua- tions tardives (20 à 30 ans), il y en a de très précoces (8 à 12 ans) on a vu des règles apparaître quelques jours après la naissance (1). Phénomènes accompagnant les premières règles. — Souvent, chez les jeunes filles bien portantes, la mens- truation s'établit sans aucun trouble qui l'annonce. Mais fréquemment elle est précédée de lassitude, de fatigue des membres, de douleurs vagues dans le ventre et dans les reins, de céphalalgie. Il y a parfois aussi des éruptions cutanées. Retour périodique et durée des règles. — Une fois éta- blies, les règles reviennent à époque fixe, qui varie selon les sujets de vingt à trente jours et dure quatre à cinq jours. La quantité de sang perdu oscille entre 100 et 250 gram- mes. Mais ce ne sont que des moyennes. Il y a des irrégu- larités fréquentes. Qualités de l'écoulement menstruel. — L'écoulement sanglant est précédé et suivi d'un écoulement muqueux, plus ou moins teinté en rouge. Le sang menstruel est en général' peu coagulable. Ce fait a été donné comme un signe distinctif de l'hémorrhagie normale et des pertes patholo- giques : il est loin d'être absolu. L'on peut voir un écou- (1) Beaucoup d'autres irrégularités dépendent de la pathologie et nous renvoyons au Traité de Gynécologie de S. Pozzi. MENSTRUATION 221 lement menstruel être accompagné de l'expulsion de véri- tables caillots. L'écoulement menstruel aune odeur spéciale et forte due, probablement, à l'altération du liquide pendant son évacua- tion, qui se fait lentement. Durée de la menstruation. — Ménopause. — Après avoir duré une trentaine d'années, l'écoulement menstruel cesse: c'est la ménopause. Cette limite d'arrêt est encore assez va- riable. En général les femmes réglées de bonne heure sont aussi celles qui voient le plus longtemps. La méno- pause survient en moyenne vers quarante-cinq ans (1). Menstruation et ovulation. — Mécanisme intime de la menstruation. — La menstruation est intimement liée au phénomène de l'ovulation. Ce n'est qu'à partir de la puberté qu'on voit régulièrement, environ tous les mois, se produire l'évolution complète d'un ovisac et la migration d'un ovule. On a reconnu que cette évo- lution ovulaire coïncide à peu près exactement avec l'époque mens- truelle. Mécanisme. — Expulsion del'ovi- sac. — Passage de l'œuf dans l'uté- rus. — Une ou deux vésicules de Graaf, situées près de la surface de l'ovaire, se gonflent, leur contenu augmente ; leur paroi pressée contre la coque ovarienne s'amincit en un point ; celle-ci se sou- lève, l'ovisac s'ouvre. De plus le bulbe de l'ovaire est tur- gescent; il presse par derrière sur l'ovisac, en exprime le contenu : l'ovule sort. Ainsi expulsé, il devrait tomber dans Fig. 180. — Coupe théori- que d'une vésicule de Graaf saillante à la surface de l'ovaire. ! La menstruation est ordinairement et avec raison considérée comme la preuve de la possibilité de la fécondation: mais celle-ci peut avoir lieu chez des femmes non réglées. L'écoulement menstruel vulvaire peut parfois être remplacé par des hémorrhagies se faisant en d'autres points du corps, par les muqueuses nasales, pulmo- naires, stomacales, rectales. Ce sont les règles supplémentaires. ■222 FONCTIONS DES ORGANES REPRODUCTEURS le péritoine : c'est ce qui arrive quelquefois, et s'il est fécondé il se développe une grossesse extra-utérine oupéri- tonéale. Mais ordinairement il est recueilli par la trompe dont le pavillon, au moment de l'ovulation, vient s'appliquer contre l'ovaire. L'ovule tombe sur un lit de cils vibratils qui se le passent de proche en proche et l'amènent dans l'utérus. S'il n'est pas fécondé, il est expulsé ; s'il est fécondé, il se développe, et il se passe dans la matrice une série de phénomènes particuliers aboutissant à la formation d'un nouvel être vivant. Congestion accompagnant l'ovulation. — Cette évolution ovulaire est accompagnée de faits accessoires, d'ordre con- gestif. Il y a de la congestion des centres nerveux et en particu- lier de la moelle, qui explique les douleurs lombaires, les fourmillements, les névralgies périphériques : il y a des poussées congestives du côté de l'encéphale, d'où les mi- graines, les insomnies, les troubles de l'idéation, etc. Mais la congestion atteint son summum dans le système utérin (utérus et trompes). Il y a là des troubles vaso- moteurs considérables qui aboutissent à l'écoulement san- guin fourni par la muqueuse de l'utérus et des trompes. État général accompagnant la menstruation. — On voit les relations intimes qui unissent la menstruation et la gros- sesse ; ce sont des faits de même ordre. A chaque grossesse il y a expulsion d'un œuf fécondé, à chaque époque mens- truelle, il y a expulsion d'un œuf non fécondé : c'est une sorte (( d'accouchement en miniature ». Suivant la remarque de Pajot, il y a là un état puerpéral en petit, où rien ne man- que ; en effet il y a déchirure de vaisseaux, il y a des dou- leurs de contraction utérine, faibles ébauches de celles qui existeront plus tard; il y a enfin des modifications de la mu- queuse analogues à celles qui accompagnent la grossesse. Les femmes pendant cette période sont dans un état gé- néral tout particulier. Tarnier a cité le fait que des élèves sages-femmes de la Maternité de Paris avaient pu, pendant leur période menstruelle, contracter la fièvre puerpérale comme des femmes en couches. FÉCONDATION 223 Les femmes, pendant leur période menstruelle, présen- tent enfin un état psychique analogue à celui qu'on observe pendant la grossesse (1). B. PENDANT LA FECONDATION La fécondation interrompt la périodicité des règles. Fécondation. — Stérilité. — La fécondation résulte de la rencontre des cellules mâle et femelle. Tout obstacle à cette rencontre sera une cause de stérilité. Chez la femme, un des principaux obstacles est Yatrésie du col. Mécanisme de la fécondation. — Migration de l'ovule. — L'élément femelle est l'o- vule, que nous avons déjà étudié dans l'ovaire. La mi- gration ovulaire étant inter- mittente, la fécondation le serait, si l'ovule ne pouvait rester tapi dans un repli de la muqueuse de l'appareil utério, attendant la venue du mâle : aussi l'imprégna- tion peut-elle avoir lieu à n'importe qu'elle époque de la période intermenstruelle. Il y a cependant des mo- ments plus propices à la fé- condation : c'est, en premier lieu, le temps des règles, puis les quelques jours qui suivent. Modifications de l'ovule libre. — L'ovule Sorti de l'ovaire subit des transformations : l'ovule libre ne ressemble pas tout à fait à V ovule emprisonné dans le stroma ovarien. Aster femelle. — Dans l'ovule libre on ne voit plus la vésicule germinative, mais au centre du vitellus se trouve un petit noyau appelé pronucleus femelle ou aster femelle. Aniphiaster. — L'ovule n'est arrivé à cet état que par une ê Fig. 181. — L'ovule avant la fécondation. 1, membrane vitelline ; 2, vitellus 3, vésicule germinative ; 4, tache ger- minative. ( L) Académie de médecine, février et mars 1886. 224 FONCTIONS DES ORGANES REPRODUCTEURS série de transformations. La vésicule germinative a d'abord changé de forme, s'est allongée en un fuseau. Ce fuseau n'est pas d'aspect homogène, mais rayé de lignes qui vont ■-^ -s. EL 2 Z 2 p 3 n d x d'une pointe à l'autre du fuseau, tandis que, tout autour de chacune de ces pointes les granulations se groupent et for- ment une petite étoile ou aster. On donne au fuseau avec ses deux pointes étoilées le nom ftamphiaster et aux lignes qui le rayent le nom de filaments bi-polaires. FÉCONDATION DE L'OEUF 225 Mais ces étoiles cherchent à s'échapper. Une d'elles sou- lève la surface ovulaire, et la traverse, emportant avec elle la pointe du fuseau. La petite ouverture se referme, le fuseau se reforme ; mais il est diminué, plus petit. Une série de phénomènes analogues se produisent à nouveau ; le fuseau se réduit de plus en plus pour aboutir à ce petit noyau. 'pronucleus ou aster femelle. Fig. 183. — Fécondation de l'œuf. En I on voit la vésicule germinative 3 qui s'est allongée en fuseau rayonné présentant une étoile à ses deux extrémités, formant ainsi un amphiaster. On voit une des étoiles pressant la membrane vitclline et en II et III on la voit s'échapper sous tonne de globule polaire (4 et 5). En IV l'amphiaster, à force de segmentations, se réduit à une vésicule germinative étoilée constituant l'aster femelle 6. En V un spermatozoïde a pénétré le vitellus (-2) qui s'est re- tourné en doigt de gant comme on peut le voir. La tête du spermatozoïde s'en- toure de rayons pour former l'aster mâle 10, qui va à la rencontre du pronu- cleus ou aster femelle 9. 13. !26 FONCTIONS DES ORGANES REPRODUCTEURS Élément mâle. — Spermatozoïde. — L'élément mâle est une cellule épithéliale à cil vibratil qui prend naissance dans le revêtement épithélial des tubes séminifères du tes- ticule. Cet élément mâle porte le nom de spermatozoïde (animalcule spermatique). Le cil vibratil est fort et très long; donnant un aspect spécial, serpentin, à l'élément mâle. On lui distingue un corps (formé par la cellule), qu'on appelle tête du spermatozoïde. Le cil vibratil prend le nom de queue ou flagellum. Ce flagellum — lorsque la cellule est vivante — est animé de mouvements, toujours dirigés vers le sens de la tête. Sperme. — Progression dn spermatozoïde. — C'est cet élément qui donne sa significa- tion et sa valeur au liquide spermatique ou sperme. Un milieu alcalin et chaud entre- tient sa vitalité ; un milieu acide et froid le tue. L'élément mâle est normale- ment introduit dans les voies Fig. 184. — Spermatozoïdes. 1, 1, spermatozoïdes; 2, kyste spermatique avec 3, spermatides; 4, 5, spermatides. génitales par V organe mâle (verge), qui, à la suite du spasme vénérien, l'y projette avec vio- lence. Il tombe dans le vagin, peut-être même dans le col utérin lui-même, qui, à ce mo- ment, s'ouvrirait et aspirerait la liqueur fécondante. Mais il n'arrive pas directement ainsi sur l'ovule ; la cellule, poussée par les mouvements de son cil, (( nageant dans les liquides utérins comme une anguille dans Veau », fait le reste du chemin. Lieu de rencontre de l'élément mâle et de l'élément femelle. — Où se fait ïa rencontre? En général, c'est au niveau du pavillon de la trompe. C'est à ce moment que se passent les phénomènes intimes de la fécondation bien étu- diés par Fol et Sélenka. Pénétration de l'élément femelle par l'élément mâle. — Plusieurs spermatozoïdes abordent l'ovule ; dès que la tête de l'un d'eux pénètre dans la couche pellucide, elle y IDENTITÉ DES PHÉNOMÈNES DE REPRODUCTION 221 reste, emprisonnée, et alors — fait très curieux — cette couche immédiatement se condense;perd son aspect fluide, prend l'aspect d'une membrane (membrane vitelline des auteurs). L'ovule s'entoure d'une espèce de coque, s'en- kyste. Parmi ces spermatozoïdes, un seul, poussé toujours par les mouvements de son flagellum, réussit à pénétrer plus avant dans la cellule femelle et à approcher du vitellus,qui, le sentant approcher, se soulève en cône, — par un phéno- mène d'attraction, — et va à sa rencontre. Dès que le sper- matozoïde le touche, il se replie (se retourne pour ainsi dire en doigt de gant) et l'entraîne au sein de la masse vitelline. L'élément mâle pénètre jusqu'au milieu de la masse vitelline : on l'y voit comme un point blanc autour duquel viennent se grouper, en traînées rayonnées, les granula- tions vitellines, donnant au tout l'aspect d'une étoile. D'où le nom d'aster mâle donné à cette figure (fig. 183). Rencontre de l'élément mâle et de l'élément femelle. — Fusion. — Nouveau noyau ou noyau vitellin. — L'aster mâle marche alors à la rencontre du pronucleus femelle, se dépouille, chemin faisant, de ses rayons, et arrive, réduit à un simple noyau, pronucleus mâle, au contact de l'élément femelle, qui à ce moment se creuse pour recevoir l'élément mâle, l'enveloppe, se referme sur lui. Il n'y a plus bientôt qu'un seul noyau, résultat de la fusion des deux noyaux mâle et femelle ; ce nouveau noyau, dont le volume semble correspondre à la somme des deux noyaux réunis, cons- titue le noyau vitellin, véritable noyau de l'œuf, qui va présider à l'évolution du nouvel être. Identité des phénomènes de reproduction dans toute l'échelle des êtres vivants. — Le mode de formation de l'œuf par combinaison d'une cellule femelle et d'une cellule mâle, de deux gamètes, comme on les appelle souvent, n'est PAS SPÉCIAL A L'HOMME. Il S'ÉTEND, AU CONTRAIRE, A TOUS LES ÊTRES VIVANTS. Si l'on observe ce qui se passe dans la vaste série des Métazoaires, au sommet de laquelle l'homme représente le plus haut degré de la perfection relative où l'évolution 228 FONCTIONS DES ORGANES REPRODUCTEURS progressive de types divers et d'inégale perfectibilité ait encore amené le monde animal; si l'on étudie, tour à tour, les Vertébrés, les Mollusques, les Vers, les Arthropodes, les Echinodermes, les Coelentérés et les Spongiaires, c'est- à-dire tous les animaux constitués à l'état adulte par la coordination d'une foule de cellules provenant de la segmen- tation de l'œuf, partout on trouve cette segmentation consé- cutive à l'accomplissement du même phénomène, la fécon- dation, de la part des mêmes éléments, le spermatozoïde et V ovule. On voit bien, suivant les cas, ces éléments tirer leur origine tantôt de l'ectoderme, tantôt du mésoderme et même de l'endoderme, et paraître soit à nu sur certaines régions de la paroi du corps ou de la cavité viscérale, soit dans des glandes spéciales parfois munies d'appendices accessoires et d'appareils vecteurs plus ou moins compli- qués; mais qu'importent ces variations d'origine? Qu'im- porte davantage que l'ovule, ordinairement entouré d'une membrane d'enveloppe, reste nu et amiboïde dans les classes inférieures, ou que la tête des spermatozoïdes ne conserve pas partout exactement la forme qu'elle affecte chez l'homme? Ce sont là de simples détails qui ne changent en rien le procédé. Les autres animaux ne produisent pas de spermatozoïdes et ovules pour la seule raison que leur corps ne se com- pose, à tout âge, que d'une cellule unique. La reproduction sexuelle des Métazoaires n'est autre chose, au fond, qu'un mode particulier de division du corps de l'adulte, mettant en liberté des cellules privilégiées destinées à former de nouveaux individus. Dans les Protozoaires (Amibes, Fora- minifères, Infusoires), la division du corps ne dépasse jamais la première bi-partition et donne, dès ce stade, naissance à deux êtres semblables. Cependant, chez les plus élevés d'entre eux, de temps en temps les individus se rapprochent deux à deux, s'accolent, se soudent momen- tanément, se conjuguent , suivant l'expression consacrée; et cette conjugaison, qui ressemble tant à un accouplement, a pour résultat, tout au moins, un rajeunissement qui se manifeste par une scissiparité plus active. IDENTITÉ DES PHÉNOMÈNES DE REPRODUCTION 229 Dérivant d'une souche commune, les animaux et les végé- taux possèdent naturellement en commun un certain nom- bre de caractères de la plus haute importance : ce sont, de part et d'autre, même structure cellulaire, même composi- tion chimique et même protoplasma mobile, enfin, même constitution de l'œuf par combinaison de deux gamètes. Et rien ne ressemble plus à ce que nous avons vu chez l'homme que ce qui se passe chez tous les Végétaux cryptogames. Chez les Fougères, chez les Algues les plus modestes, des éléments mâles mobiles sont élaborés qui doivent aller féconder les ovules, ou oosphères, immobiles au fond des organes femelles. C'est l'eau qui leur sert de véhicule, ils y nagent, à l'aide de deux ou de plusieurs cils vibratils, absolument comme le spermatozoïde se déplace cà l'aide de sa queue dans la liqueur séminale. L'identité du procédé n'apparaît moins évidente que chez les Végétaux 'phané- rogames, les plantes à fleurs, herbacées ou arborescentes. Ces êtres, condamnés à l'immobilité, pour qui, par consé- quent, tout accouplement est impossible, n'ont même pas la ressource de confier à l'eau, comme les Algues, les Mousses et les Fougères, les éléments de leur reproduction sexuelle. Ils sont les descendants de types d'abord aquati- ques qui, s'éloignant peu à peu du bord des eaux, ont réussi à s'accommoder de milieux de moins en moins humides et se sont, à la longue, adaptés à la vie purement aérienne. Leurs éléments fécondants, les grains de pollen, se trouvent enlevés de l'organe mâle, sous forme de pous- sière, par le vent ou par les insectes, et déposés inertes sur l'organe femelle; et, pour franchir le peu de distance qui les sépare encore de l'oosphère située au fond de cet organe, il ne leur reste qu'à s'étirer en une sorte de boyau : privés de toute motricité superflue, ils se comportent, en définitive, de la même façon que les spermatozoïdes. Poussant plus loin la comparaison, les zoologistes et les botanistes ont même constaté l'identité, chez tous les êtres, des phénomènes intimes de la fécondation et des premières modifications que celle-ci détermine au sein de la cellule- œuf: la fusion des deux gamètes protoplasme à protoplasme 230 FONCTIONS DES ORGANES REPRODUCTEURS et noyau à noyau; l'émission de globules polaires; l'appari- tion de sphères attractives guidant la segmentation, etc. C'est ainsi que, dans l'impossibilité matérielle d'étudier directement ces phénomènes chez l'homme, on en acquiert quand même la connaissance exacte en les suivant chez ces animaux et ces végétaux auxquels on a longtemps prêté, par ignorance et vanité, une origine et une essence toutes différentes des siennes. TROISIEME PARTIE DU PRODUIT DE Li CONCEPTION CHAPITRE PREMIER L'ŒUF ET SON EVOLUTION Dans le chapitre précédent, nous avons fait l'étude ana- tomique et physiologique des organes reproducteurs. Nous avons étudié la mère: nous allons examiner le développe- ment de l'œuf jusqu'à son état d'évolution parfaite qui aboutit à la constitution de l'enfant. On peut, dans le déve- loppement de l'œuf fécon- dé, considérer trois gran- des périodes : la période ovulaire, la période em- bryonnaire et la période fœtale. I. — PERIODE OVULAIRE Fig. 185. — Segmentation du vitellus Période cnnlaire. | vitellus divisé comme une mûre en Dans Cette période, le fraiJls di£ corP3 nmrifbrme; 2 zone de • i i ' • liquide albummeux dans lequel flotte le produit de la Conception corps mûritbrme ; 3, membrane vitelline ; t t ~n ~~~~«~ JXa'A~.„~, 4> spermatozoïdes; 5. couche albumineuse n est pas encore differen- pro£enant de la trompe. cié. L'œuf se segmente, et à mesure qu'il se divise en petites particules, celles-ci suivent une évolution ordinatrice excentrique. 232 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION Segmenta fion de l'œuf. — Le centre de l'œuf se vide et il n'est plus représenté bientôt que par une sphère creuse limitée par une couche de cellules épithéliales (produits de la segmentation vitelline) (fig. 187, IL * et 2). Cavité de segmentation. — La cavité de la sphère porte le nom de cavité de segmentation (rappelant son mode de formation) (fig. 187, II, 3). Mais, bientôt, l'un des hémisphères se creuse, s'invagine Fig. J8ô. — Segmentation de l'œuf. A, œuf: a, membrane vitelline ; b, vitellus ; c, vésicule germinatiVe ; d, tache germinative ; 4, commencement de la cavité digestive. — B, début de la segmentation (œuf divisé en deux blastomères). — G, en quatre blastomères, et D, en seize blastomères. en doigt de gant, comme l'hémisphère d'une balle en caoutchouc qu'on déprime avec le doigt (fig. 187, III, 4). Feuillets du blastoderme. — La cavité primitive est ainsi réduite à une fente comprise entre les deux pa- PÉRIODE OVULAIRE 233 rois épithéliales. Chacune de ces parois porte le nom de feuillet du blastoderme. La plus externe s'appelle feuillet externe du blastoderme (fîg. 187. IV, *); la plus interne (l'invaginée), feuillet interne (fîg. 187, IV, 2). Entre les deux se trouve la cavité de segmentation. Mais les cel- Fig. 187. — Evolution de l'œuf fécondé. Formation de la gastrula par invagination chez l'amphioxus. I, vitellus segmenté ressemblant à une mûre (cette figure porte le nom de morula) : 1, zone pellucide; 2, les blastomëres. — II, figure dite blastula : 1, pôle animal (ectoderme); 2, pôle végétatif (endo- derme) ; 3, cavité de la blastula (cavité de segmentation."— III, figure dite gastrula en voie de formation; 1, ectoderme; 2, endoderme; 3, cavité de segmentation ; 4, commencement de la cavité digestive. — IV. gastrula achevée: 1, ectoderme; 2, endoderme; 4, cavité de lajgastrula (archentère) ; b, blastopore. Iules de ce feuillet interne se segmentent à leur tour, et 23 L*CEUF ET SON ÉVOLUTION il se dédouble ; la doublure du feuillet interne prend le nom de feuillet moyen du blastoderme (fig. 188. II, 3'). Fig. 188. — Deux stades de la vésicule blastodermique de l'œuf du lapin (E. Van Beneden). 1:1, zone pellucide; 2, ectoderme; 3, amas endo-mésodermique; 4, cavité blastodermique. — II : 1, membrane vitelline; 2, ectoderme: 3. endoderme ; 4. mésoderme. Fig. 189. — Ovule dans la matrice. 1, villosités recouvrant la mem- brane vitelline ; 2, feuillet séreux ou externe ou animal de la vésicule blas- todermique ; 3, corps de l'embryon ; 4, renflement céphalique ; 5, renfle- ment caudal ; 6, 6, réflexion du feuil- let séreux, origine de l'amnios ; 7, ca- vité centrale et son contenu, formée par le feuillet interne ou muqueux de la vésicule blastodermique. * 3 N» Fig. 190. — Coupe de la vésicule blastodermique à ses débuts. 1, membrane vitelline avec ses villosités (premier cborion) ; 2, feuil- let externe du blastoderme ; 3, ébau- che de l'embryon ; 4, extrémité cé- phalique; 5, extrémité caudale; 6, 6, commencement des capuchons céphalique et caudal ; 7, cavité de la vésicule ombilicale. Pour suffire à ces transformations, il faut que l'œuf PÉRIODE EMBRYONNAIRE 23ï se nourrisse. Pendant la migration de l'œuf, depuis la trompe où a lieu sa fécondation jusqu'à l'utérus, sa mem- brane vitelline voir plus haut) s'est hérissée de petites villosités non vasculaires. espèces de petites trompes qui pompent, par endosmose et imbibition, les liquides albu- mineux qui baignent le canal de l'oviducte et de l'utérus (fig. 489 1). Premier choriou. — La membrane vitelline. ainsi modi- fiée, porte le nom de premier chorion (ûg;. 190 . Puis, en un point, le feuillet moyen et le feuillet externe s'épaississent ; il se fait en cet endroit une multiplica- tion cellulaire active; c'est là que va se former Y embryon (fig. 189 et 190 3). Vésicule biastodermique. — L'œuf ainsi constitué s'ap- pelle vésicule biastodermique (fig. 188 et 190). Ici finit la période dite ovulaire, qui dure de quinze à vingt jours. II. — PÉRIODE EMBRYONNAIRE Tache embryonnaire . mique ou tache em- bryonnaire, se creu- se, forme une cupule, une sorte de nacelle 1, membrane vitelline (premier chorion) ; 2. mem- brane séreuse (deuxième chorion dont les villosités ont été représentées en un point seulement de la sur- face de l'œuf); 3, portion réfléchie de la membrane séreuse ou chorion biasto- dermique constituant l'am- nios ; 4, 5, 6, embryon ; 7, capuchon céphaliqu'e, et S. capuchon caudal de l'am- nios; 9. ombilic amniotique ou dorsal; 10, cavité de l'amnios; — 11. intestin; 12, conduit vitello-intesti- nal ou cordon omphalo- mésentérique ; 13, 14, vai L'épaississement blastoder- 13 11 16 Fig. 191. — OEut de vingt à vingt-cinq jours : Dé- veloppement de l'amnios et origine de la vési- cule allantoïde. seaux omphalo-mésentériques allant se ramifier sur la vésicule ombilicale 15, 16, début de la vésicule allantoïde ; 17, cavité amnio-cboriale. 236 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION dont la proue représente l'extrémité céphalique et la poupe l'extrémité caudale de l'embryon. Cette cupule communique avec la grande cavité de segmentation par un petit défilé qui porte le nom de conduit omphalomésenlérique (fig. 191 12). Vésicule ombilicale. — La cavité de segmentation rem- plie de liquide albumineux est appelée alors vésicule ombi- licale. Elle forme une sorte de grenier de réserve d'où l'embryon tire sa nourriture, par l'intermédiaire de vais- seaux omphalo- mésentériques développés dans la paroi externe de la vésicule. . Mais la provi- sion s'épuise vite. Dès la quatrième semaine la vési- cule ombilicale s'atrophie, et, vers le cinquième mois, elle dispa- raît. L'embryon dès lors devra se nourrir par d'au- tres moyens. Aiuni os. ■ — D'autres phéno- ,. mènes se sont puchon amniotique, caudal; 4, replis amniotiques produits pendant mlic amniotique ou l L Fig. 19-2. — Coupe sagittale du blastoderme pour montrer la formation de l'amnios. E, embryon; V, vésicule ombilicale; I, intestin; O, orifice et conduit omphalo-mésentériques ; 1, mem- -ane vitelline ; 2. mésoderme, et 3, ectoderme du ca- --, Je caudal ; 4, re céphalique et caudal limitant l'ombilic amniotique „. dorsal 5; 6, capuchon céphalique de l'amnios; 7 et 8, feuillet fibro-cutané; 9 et 10, feuillet fibro-intestinal; 11, cœlome externe; 12, terminaison périphérique du mésoderme ; 13, terminaison périphérique de l'endo- derme. ce temps. Une portion du feuillet externe, au ni- veau de r em- bryon, s'est soulevée, l'a encapuchonné, emprisonné petit à petit comme dans un sac, laissant juste libre le point de passage omphalo-mésentérique ou ombilic. Ce sac qui enveloppe l'embryon, et qui est une dépendance du feuillet externe du blastoderme, c'est l'amnios (fig. 192). PÉRIODE EMBRYONNAIRE 237 Ce sac se remplit d'un liquide sécrété par ses parois. liquide amniotique^ dans lequel est plongé l'embryon sou- tenu simplement par son pédicule omphalo-mésentérique, futur cordon ombilical. Deuxième ckorion. — Toute la portion du feuillet externe qui n'a pas pris part à la formation de l'amnios, se déve- loppe énormément, forme une vaste enveloppe qui presse la membrane vitelline, amène sa disparition et prend sa place. Or, nous avons vu que la membrane vitelline recou- verte de ses villosités (premier chorion ) jouait un rôle phy- siologique ; elle ser- vait à alimenter *le réservoir alimentai- re de la vésicule om- bilicale. La mem- brane amniotique se substituant anatomi- quement à la mem- brane vitelline, en prend aussi la fonc- tion. A son tour elle se hérisse de villo- sités non vasculaires formant ainsi un chorion qui remplace l'autre : deuxième chorion. Mais ces chorions ne permettent que des échanges nutri- tifs élémentaires. Or, le produit de la conception se déve- loppant de plus en plus, c'est un liquide organisé du sang qu'il va falloir à l'embryon. Il y a donc deux circulations successives : une première circulation, méritant à peine ce nom, consistant en échanges endosmotiques : c'est la circulation ovulaire que nous venons Fig. 193. — Développement du tronc et des membres. Coupe transversale : 1, membrane séreuse ou vitelline; 2, repli amniotique latéral; 3, cœlome externe (cavité amnio-choriale) ; 4, somatopleure (lame ventrale) ; 5, splanchnopleure ; 6, cœlome interne ; 7. éminence de AVoltf ; S, gouttière intes- tinale; 9, cavité de l'amnios; 9, ombilic amnio- tique ou dorsal ; 10, paroi de la vésicule ombili- cale ; 11. cavité de la même vésicule. r;s L'OEUF ET SON ÉVOLUTION de voir; une deuxième circulation, circulation embryonnaire et fœtale que nous allons étudier. Circulation embryonnaire. — Ce liquide sanguin, néces- saire au produit de la conception, devenu un embryon, il le puisera au sein de l'organisme maternel. Comment? Le voici. Son établissement. — La vésicule ombilicale vidée, se flétrit et ne forme plus qu'un simple cordon attenant à Tom- Fig. i'J4. Coupe transversale du blastoderme pour montrer la formation de l'amnios. 1, ectoderme embryonnaire; 2, ectoderme extra-embryonnaire; 3, 3, mésoderme somatique, et 5, mésoderme splanchnique ; 6, endo- derme; 7, cœlorne externe; et 7', cœlome interne ou cavité pleuro- péritonéaïe; 8, gouttière intestinale; 9, replis amniotiques latéraux limitant l'ombilic amniotique; 10, membrane vitelline; 12, bords de la gouttière intestinale. bilic. Le sac amniotique lui, au contraire, se gonfle de plus en plus de liquide, entoure de plus en plus complètement l'embryon;. il n'est là un moment, qu'un seul point de libre, c'est l'ouverture ombilicale sur le pourtour de laquelle s'at- tachent les parois de l'amnios, constituant de la sorte, une sorte de pédicule creux communiquant avec le fond de la nacelle embryonnaire qu'il soutient. PÉRIODE EMBRYONNAIRE 239 A ce moment, du fond de la cavité embryonnaire (partie inférieure de Tintes- tin), naît un bourgeon. Ce bourgeon qui s'al- longe forme un tube charnu qui traverse l'ombilic, qui s'insinue dans le pédicule am- niotique et monte ainsi jusqu'à la surface de l'œuf où il rencontre le deuxième chorion. Arrivé là, il bourgeon- ne, s'épanouit, envoie ses racines dans l'é- paisseur des villosités choriales. finit enfin Fig. 195. — Coupe horizontale de l'œuf vue de profil. VE, enveloppe vitello-choriale limitant entre elle et l'amnios a la cavité amnio-choriale ; O. vésicule ombilicale (sac vitellin) : ?', gouttière intestinale ; -2, fente pleuro-péritonéaleÎ3, corde dorsale. par se substituer au deuxième chorion et enveloppe l'œuf à sa place (fig. 196 et 197). Allantoïclc ou troisième chorion. — Cette formation nouvelle s'appelle l'allantoïde. troisiè- me chorion ou cho- rion vasculaire. C'est ce troisième chorion qui va entrer en com- munication avec V or- gane maternel. 1, membrane vitelline atrophiée (premier cho- rion) ; 2, chorion blastoder- mique (deuxième chorion ou vésicule séreuse); 3, al- lantoïde avec 4, sa portion placentaire et 5 la portion qui formera le chorion al- lantoïdien ou vasculaire ; (i, vaisseaux ombilicaux ; 7, pédoncule de l'allantoïde, dont une portion. 8, devien- dra la vessie urinaire ; 9, 10 et 11, embryon ; 12, amnios ; 13.. cavité do l'amnios ; 14, intestin donnant naissance 'à Tallantoïde par son extrémité postérieure; 15, vésicule ombilicale en voie d'atrophie. Fig. 196. — Œuf d'environ trente jours. Formation de l'allantoïde et du placenta. 240 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION Caduque et formation du placenta. — En étudiant la muqueuse utérine, nous avons vu que, au moment de l'ar- rivée de l'œuf, cette membrane bourgeonnait, et donnait naissance à un nouveau revêtement utérin, qui recouvrait l'œuf en entier. Cette membrane, nommée caduque dans son ensemble, prend au niveau du point de contact de l'œuf et de la paroi utérine, le nom de séroline^ ou encore de ca- Fig. 197. — Développement de l'amnios et de l'allantoïde. E, E, embryon; O, vésicule ombilicale; A, cavité amnio-choriale; I, Intestin; al, allantoïde ; am, cavité de l'amnios; 1, amnios (somato- pleure extra-embryonnaire) ; 2, séreuse de Von Baer ou cborion blas- todermique; 3, oinbilic amniotique; 4, capuchon caudal, et 5, capuchon céphalique de l'amnios; 6, paroi de la vésicule ombilicale (splanchno- pleure extra-embryonnaire) ; 7, paroi de l'allantoïde (splanchnopleure extra-embryonnaire); 8, membrane vitelline ; 9,9, ébauches des villo- sités choriales. duque inter-utéro-placentaire. C'est qu'en ce point les vil- losités du cborion allantoïdien bourgeonnent vigoureuse- ment; la caduque bourgeonne à son tour et les villosités vasculaires résultant de ces bourgeons s'enchevêtrent inti- CADUQUE ET FORMATION DU PLACENTA 241 mement. sans s aboucher; les échanges se font à travers la mince paroi épithéliale des capillaires. Cette indépendance des deux systèmes circulatoires explique qu'une femme en- ceinte étant morte d'hémorrhagie, exsangue, on puisse cependant trouver l'embryon plein de sang. C'est cet amas de franges vasculaires enchevêtrées qui Fig. 19S. — Développement de l'allantoïde. 1, 2, 3, villosités allanto-choriales ; 1, houppe vasculaire terminale des vaisseaux allantoïdiens; 2, deuxième chorion ou membrane sé- reuse, et 3, membrane vitelline ; al, allantoïde ; a, cavité amnio-cho- nale ou crelome externe; E, amnios; A, cavité de l'amnios; B capu- chon céphalique, et D, capuchon caudal de l'amnios; i, i, intestin- V, canal vitello-intestinalou omphalo-mésentérique ; 0, vésicule ombi- licale ; c, cœur. va former le placenta, que nous étudierons en détail à pro- pos du foetus. L'allantoïde atteint son maximum de développement A. Pozzi. — Anatomie. 14 ■2i2 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION vers le vingtième jour. C'est aussi environ à partir de ce moment et jusqu'au quatre-vingt-dizième jour que s'étend la période embryonnaire (de la troisième semaine à la fin du troisième mois lunaire). On voit alors ses villosités se flétrir, s'atrophier au niveau de la région placentaire. De l'embryon à ses différents âges. — Caractères qui * permettent de dé- terminer son âge. — A trois semaines, l'embryon forme un petit corps oblong, vermiforme, long de 4 à 6 millimètres, renflé en son milieu, recourbé en avant, d'un blanc grisâtre. L'embryon de qua- tre à cinq semaines a une longueur de 10 à 12 millimètres. 11 est bien dessiné. La tête, les yeux en forme de deux points noirs, les narines, par deux fossettes, la bouche, sont bien marqués. Quatre pe- tits tubercules indi- quent les membres thoraciques et pel- viens. A six semaines, il Fig. 199. — Formation de la membrane caduque : 1. ovule revêtu des villosités du premier cho- rion; 2, coupe du bourrelet circulaire de la mu- queuse utérine qui végète autour de l'ovule et qui formera la caduque réfléchie ou fœtale ; 3, ca- duque maternelle formée par la muqueuse uté- rine hypertrophiée ; 4, corps de l'utérus ; 5, orifice inférieur de la caduque; 6, son orifice tubaire droit; 7, cavité utérine; a, b, caduque inter-uté- ro-placentaire; c, ombilic ovulaire de la caduque. a de 17 à 22 milli- mètres. La tête est séparée du thorax, les doigts sont visibles. A sept semaines, il a 23 à 34 millimètres de long. Le pavil- lon des oreilles et les paupières se forment ; le nez proémine. DE L'EMBRYON À SES DIFFÉRENTS ÂGES 243 A deux mois, il a 49 millimètres de long. La séparation des bras et des avant-bras est nette ; l'on voit les lèvres ainsi que les organes génitaux. L'on trouve des points d'os- sifications dans les premières vertèbres cervicales, puis dans le cubitus, le radius, l'omoplate, les côtes, l'occipital. le frontal. Le cordon ombilical s'insère à la partie inférieure de l'abdomen. (Voir les fig. 201 à 206.) A trois mois, il a de 8 à 10 centimètres de long. Les Fig. 200. — Coupe frortale schématique de l'utérus et de l'œut qu'il contient. Formation du placenta. U, U, parois de l'utérus; C, G, col utérin; T, orifice vaginal, et T orifice utérin du col; o. orifices des trompes de Fallope ; n, n, cor- don ombilical reliant l'embryon à l'utérus; 1, cavité de l'amnios; 2, embryon ; 3, caduque réfléchie ou ovulaire ; 4, chorion lisse ; 5, am- nios; 6, "restes de la vésicule ombilicale; 7, placenta; S, placenta ma- ternel; 9, placenta fœtal. (Chorion vasculaire.) sexes sont très distincts, les muscles se dessinent, le thymus parait. Le placenta est formé (fig. 206). Le cordon ombilical s'insère près du pubis. 244 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION Fig. 201. L'embryon et ses annexes vus'de profil. 1, membrane vitelline ; 2, membrane séreuse; 3. cavité amnio-choriale; 4, amnios; 5, cavité de l'amnios; 6; l'embryon; 7, vésicule auditive; 8, proto- vertèbres; 9, tube pharyngien-œsophagien; 9', estomac; 9", intestin; 10, bour- geons pulmonaires; 11" foie; 12, canal et corps de Wolff; 13, cœur ventricu- laire ; 14, cœur auriculaire ; 15, bulbe aortique ; 15' artère céphalique ; 16, sinus veineux; 17, canal de Cuvier; 17', veine cardinale supérieure; 18, veine cave inférieure; 19, aorte descendante; 19' veine omphalo-mésentérique ; 20, vési- cule ombilicale; 21, canal vitello-intestinal; 22 et 23, artères et veines ombi- licales ; 24, restes de l'allantoïde ; 25, région placentaire. PÉRIODE FŒTALE — SON ÉTENDUE III. — PÉRIODE FŒTALE Son étendue. — Elle s'étend depuis le quatrième mois jusqu'à l'expulsion du produit de la conception, normale- Fig. 202. — Les deux premiers embryons ont de douze à quinze jours (3 à 4 millimètres); le troisième de vingt-cinq à vingt-huit jours (10 millimètres). a. attache chorio- piacentaire ; o, vési- cule ombilicale; 1, cordon ombilical ; 2, bourgeon du mem- bre supérieur, et 3, bourgeon du mem- bre inférieur; 4, fen- éminence du vertex.  mentûnduneu- vième mois lu- naire. kquatremois. le fœtus a de 14 à 15 centimè- tres. Le calca- néum commen- ce à s'ossifier. A cinq mois, il a 20 à 27 centi- mètres. L'astra- gale et le cu- boïde commen- cent à s'ossifier. A six mois, il a 30 centimètres. A sept Fig. 203. — Œuf de trente jours environ (gr. nat.). 1, vésicule ombilicale réduite au volume d'un petit pois; 2, vaisseaux omphalo-mésentériques; 3, cordon allantoïdien ; 4, membre inférieur gauche ; 5, 5, amnios étalée pour montrer l'embryon dans la cavité amniotique. 246 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION mois, il a 32 à 37 centimètres. La membrane pupillaire dis- paraît. A huit mois, il a environ 40 centimètres. A neuf mois. 50 centimètres. A cette période, le fœtus est arrivé à son plus complet déve- loppement. C'est à ce mo- ment que nous Pétudierons. Vî Fig. 204. IV. Embryon de trente-cinq jours (12 millimètres) : 1, cordon ombilical ; 2, bourgeon du membre inférieur; 3. bourgeon du membre supérieur ; 4, fente branchiale byo-mandibulaire ; 5, ébauche de l'oreille externe; 6, œil; 7, fossette olfactive. V. Embryon de cinq à six semaines (14 millimètres) : 1, cordon ombilical; 2, queue; 3, membre inférieur, et 4, membre supérieur; 5, cerveau frontal; 6, cerveau intermédiaire; 7, cerveau moyen; 8, cerveau postérieur; 9, ar- rière-cerveau. VI. Embryon de sept à huit semaines (23 millimètres.) MEMBRANES ENVELOPPAMES DU FOETUS 247 DU FŒTUS ET DE SES ANNEXES. Si on ouvre un utérus, pendant la période fœtale, on trouve une grande vessie membraneuse renfermant un fœtus, et remplie de liquide. Cette vessie, transparente dans la plus grande partie de son étendue, est occupée cependant, dans ses deux cinquièmes, à peu près, par une masse vas- culaire rougeàtre et spongieuse, constituée par le placenta. Allant de dehors en dedans, nous étudierons successive- Fig. -205. — Embryon de l'homme et du chien à divers stades de développement. I, II, III, homme; IV, V, VI, chien. ment : a. les membranes enveloppantes et le liquide qu'elles contiennent; h. le placenta; c, le fœtus. A. — MEMBRANES ENVELOPPANTES DU FŒTUS La paroi de la vessie qui contient le fœtus n'est pas sim- ple : elle est, en réalité, composée de trois membranes qui sont, en allant de dehors en dedans, la caduque, le cho- rion. Yamnios. Caduque; ses caractères (l). — Cette membrane, au terme (1) Il serait plus rigoureux de dire les caduques, car les caduques maternelle et fœtale sont à peu près confondues. 248 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION de la grossesse, est molle, facile à déchirer, opaque, à l'in- verse des deux autres qui sont transparentes (elle a été enlevée sur la figure, ce qui permet de voir le fœtus). Elle a environ 1 millimètre d'épaisseur. En arrivant sur le pour- tour du placenta, elle s'épaissit, puis, au delà elle se con- fond avec la face interne de cet organe. Chorions ses caractères. — La membrane choriale ou Fig. 206. — Développement des organes génitaux externes. ^, Embryon de huit semaines; indifférence sexuelle : 1, tubercule eénital; % repli génital; 3, bourrelet génital; 4, cloaque ; o, qi (tubercule coccveieni; 6, cordon ombilical. — B, Embryon de d( [ueue 6, cordon ombilical. — a, cmorvuij c douze semaines; indifférence sexuelle : 1, tubercule génital; 2, repli géni- tal: 3, bourrelet génital; 4. fente génitale; 5, anus. — G, Embryon femelle de douze semaines : 1, clitoris; 2, petites lèvres; 3, grandes lèvres; 4, sinus uro-génital; 5, anus. — D, Embryon maie de douze semaines : 1, phallus; 2, replis génitaux qui achèvent de se souder; 3, scrotum; 4, raphé ano-scrotal et pénien; 5, reste de la fente ure- thrale ; 6, anus. chorion est une membrane conjonctive située entre la ca- duque, à laquelle elle adhère intimement, et Tamnios — zSn&xS'-ïfi, AMMOS — SES CARACTÈRES 249 plus interne — à laquelle elle est lâchement unie par l'in- termédiaire d'une substance glutineuse, nommée magma réticulé, vestige de l'allantoïde. Ceci explique d'abord les décollements faciles de ces deux dernières membranes pendant le travail, et, en outre, la possibilité du passage. du liquide entre elles; il peut se former ainsi une sorte de diverticule du grand lac amniotique appelé poche amnio- choriale. Cette mem- brane est, à ce moment, è^^/y-Jï^r-^ — sauf exceptions très &rv£" rares — dépourvue de ( -""- . -:. vaisseaux. x p^xV t<; ;% ' Elle représente le _;/''",. V *A '- "-"*"„'• deuxième et troisième chorion confondus. Amoios; ses carac tères. — L'amnios, la plus interne des mem- branes, est aussi formé d'une trame de tissu conjonctif mêlée de quelques fibres muscu- laires lisses, tapissée à sa face interne d'une couche épithéliale. Point de vaisseaux, sauf pendant les premiers temps de la grossesse, au voisinage du placen- ta. On a attribué à ces vaisseaux la sécrétion du liquide amniotique et à leur persistance la pro- duction exagérée de ce liquide ou hydramnios. Contrairement aux deux autres membranes, l'amnios re- couvre la face convexe ou libre du placenta et remonte sur le cordon qu'il enveloppe jusqu'au pourtour de l'ombilic fœtal. e quatrième mois. 1, caduque maternelle ; 2, caduque réfléchie ou épichorion ; 3 cavité utérine ; 4, chorion en rapport avec la caduque réfléchie, et dont les villosités sont atrophiées ; 5, face interne du chorion séparée de l'amnios par les faus- ses eaux de l'amnios (liquide de la cavité am- nio-choriale) ; 6, sac amniotique ; 7, placenta. ►50 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION Dans la poche de l'amnios. et sécrété par lui, se trouve le liquide amniotique. Fig. 20S. — L'embryon et ses annexes vus de profil. 1, membrane vitelline ; 2, membrane séreuse; 3, cavité amnio-choriale ; 4, amnios; 5, cavité de l'amnios: 6. l'embrj'on; 7, vésicule auditive; 8, proto- vertèbres; 9, tube pharyngo-œsopbagien; 9', estomac; 9" intestin; 10, bour- geons pulmonaires ; 11, f oïe ; 12, canal et corps de Wolff; 13, cœur ventricu- laire ; 14, cœur auriculaire ; 15, bulbe aortique ; 15', artère céphalique ; 16, sinus veineux; 17, canal de Cuvier ; 17", veine cardinale supérieure; 18, veine cave inférieure; 19, aorte descendante; 19', veine ompbalo-mésentérique ; 20, vési- cule ombilicale; 21, canal vitello-intestinal ; 22 et 23, artères et veines ombi- licales; 24, restes de l'allantoïde ; 25, région placentaire. LIQUIDE AMNIOTIQUE — ORIGINE 251 Liquide amniotique. — Quantité. — Composition. — Le liquide amniotique qui apparaît, peu après le début de la grossesse, est, à terme, d'une quantité équivalant environ à 1/2 litre. Il est clair, légèrement jaunâtre ou blanchâtre; agité au contact de l'eau, il mousse. 11 contient principale- ment du chlorure de sodium, du lactate de soude. On y Fig. 209. — Fœtus dans l'utérus enveloppé de ses membranes. 1, parois de l'utérus incisées ; 2, feuillet réfléchi de la caduque ; 3, choiïon relevé pour montrer sa face interne; 4, membrane amnios à travers la transparence de laquelle on aperçoit le fœtus; 5, surface lisse des cotylédons placentaires. trouve aussi, en suspension, des cellules épithéliales et de la matière sébacée. Origine. — L'origine de ce liquide a été attribuée soit à la mère, soit au fœtus. Dans le premier cas, ce serait un liquide de fillration se faisant au niveau de la paroi uté- 252 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION rine, traversant les membranes; dans le second. — hypo- thèse plus probable, — il serait dû à la transsudation des parties liquides du sang fœtal, ou bien ce serait un produit des sécrétions cutanées et rénales du fœtus. Enfin, nous rappelons ce que nous avons dit à propos de la filtration au niveau des vasa propria péri-placentaires de l'amnios. Peut-être ce liquide vient-il de ces différentes sources et Fig. 210. — Placenta avec le cordon ombilical. 1, placenta fœtal en partie détaché (placenta maternel mis à["nu en partie par décollement du placenta foetal). On voit le cordon enjnser- tion centrale. non pas seulement de Tune d'elles exclusivement. (Voir « Hydramnios » in, Eléments d'obstétrique.) Usage. — Il sert à protéger le fœtus contre les pressions de l'utérus et les traumatismes extérieurs. B. PLACENTA Placenta. — Son rôle général. — Situation du placenta dans l'utérus. — Le placenta dont nous avons vu le mode de formation, intermédiaire entre les circulations maternelle PLACENTA FŒTAL ET MATERNEL 233 et fœtale, est une sorte de disque charnu et vasculaire adhérent à la face interne de la matrice, d'une part, et relié, d'autre part, au fœtus par le cordon. Le lieu d'insertion est variable. Il s'insère rarement sur le fond de la ma- trice, mais le plus souvent sur la face postérieure du seg- ment supérieur de l'utérus. Il est des anomalies dans sa situation. (Voir Pathologie. lu Eléments d'obstétrique.) Épaisseur et poids. — Plus épais au centre que sur les bords, le placenta pèse environ 500 grammes. On lui considère une face fœtale, une face utérine, une circonférence. Face foetale. — La face fœtale est lisse, tapissée par le chorion qui y adhère, et recouverte par l'amnios sous lequel on voit ramper, faisant saillie, les vaisseaux à épa- nouissement divergeant (comme la membrure d'une om- brelle), des artères et des veines funiculaires. C'est sur cette face que se fait l'insertion du cordon. Face utérine. — Cotylédons. — La face utérine est sail- lante, tomenteuse, inégale, lobulée : ces lobules, séparés par des sillons plus ou moins profonds et formés par des groupes de villosités, portent le nom de cotylédons. Lobes et placentas surnuméraires. — Quelquefois la séparation est si profonde, qu'au lieu de lobules il y a des lobes séparés. Dans ce cas, en général, ces lobes sont au nombre de deux, tantôt égaux, tantôt inégaux : on dirait deux placentas. Quelquefois le lobe principal présente sur sa cir- conférence plusieurs petits lobes qui lui sont appendus. Ordinairement, pour une grossesse normale et simple, il n'y a qu'un placenta. Dans quelques cas, rares il est vrai, il y a deux placentas indépendants pour un seul produit de la conception (1). Structure. — Formation : placenta foetal et maternel. — Le placenta, comme nous l'avons vu en étudiant son origine, résulte de la pénétration réciproque de deux formations bourgeonnantes dont l'une (caduque sérotine) est alimen- tée par les vaisseaux maternels, et l'autre (chorion allan- (1) Société d'Anthropologie, décembre 1887. A. Pozzi. — Anatomie. 15 254 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION toïdien) par les vaisseaux du foetus. Aussi distingue-t-on dans la masse placentaire ces deux formations en appelant Tune placenta maternel et l'autre placenta fœtal. Placenta maternel. Sa structure. — Le placenta mater- nel, formé par la prolifération des cellules de la caduque sérotine ou intermédiaire, est surtout remarquable par son système vasculaire, composé d'artères et de veines reliés Fig. 211. — Coupe frontale schématique de l'utérus et de l'œuf qu'il contient. U, U, parois de l'utérus; c, c, col utérin; T, orifice utérin du col; o, orifices des trompes de Fallope ; n, n, cordon ombilical reliant l'em- bryon à l'utérus; 1, cavité de l'amnios ; 2, embryon : 3, caduque réflé- chie ou ovulaire; 4, chorion lisse; 5, amnios; 6, restes de la vésicule ombilicale ; 7, placenta; S, placenta maternel; 9, placenta foetal. par des lacs sanguins communiquant tous entre eux. Ces lacs sont formés par des capillaires dilatés et qui ne sont séparés des villosités du chorion fœtal, qu'ils entourent, que par une mince paroi épithéliale. A ces lacs aboutissent des artères flexueuses roulées en tire-bouchon et ne possé- PLACENTA — SON INSERTION FOETALE 255 dant guère, comme paroi, que leur tunique endothéliale; elles sont réduites ainsi à l'état de véritables capillaires. Les veines rayonnent de ces lacs sanguins vers la marge du pla- centa où elles se jettent dans une large veine circulaire, sinus circulaire de Jacquemier. Comparaison du placenta. — Etant donnée la fragilité des parois lacunaires, on peut, avec M. Duval, considérer le placenta comme une vaste nappe sanguine fournie par la mère, dans laquelle les villosités du chorion fœtal plon- geraient comme les ra- cines d'un arbre (1). Cordon. — Le placenta est relié au fœtus par un lien fibro-vasculaire nommé cordon. Soninsertion placen- taire. — Le cordon s'in- sère, le plus souvent, sur le centre du pla- centa [insertion centra- le) ; mais son insertion peut être excentrique, et même se faire tout à fait sur le bord [inser- tion latérale, margina- le, ou placenta en ra- quette). Enfin, dans quelques cas, le cordon n'est pas en rapport immédiat avec le gâteau placentaire : c'est sur les membranes mêmes qu'il prend naissance (in- sertion vélamenteuse). Son insertion fœtale. — • L'insertion de l'autre extrémité du cordon se fait sur le fœtus, à l'ombilic, où la gaine amniotique se continue, sans interruption, avec la peau de l'abdomen ; celle-ci, à ce niveau, s'est relevée pour former un petit prolongement de 1 centimètre environ de longueur, Fig. 212. — Schéma de la structure du placenta (Turner). a, artère, et v, veine du placenta fœtal ; x, anastomose de ces deux vaisseaux ; d, d, placenta maternel ; o, épithélium du chorion ; p, épithélium de la muqueuse utérine. (1) Mathias Duval, 1887). Structure du placenta (Société de Biologie, 256 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION qui va au-devant du cordon avec lequel elle se soude. Dans certaines anomalies rares, le cordon adhère à la tête ou en quelque point du tronc du fœtus. Aspect du cordon. — Lisse et blanchâtre d'aspect, tantôt il se présente comme un cordon uni, tantôt, au contraire, il est comme tordu en spirale, soit de droite à gauche (cas le plus fréquent), soit de gauche à droite. Cet aspect est dû à l'enroulement en hélice des deux artères autour de la veine (fig. 210). Il présente parfois des nodosités formées, soit par un amas gélatineux, soit par une anse artérielle, ou bien encore par une dilatation veineuse. Sa grosseur. — Sa grosseur est ordinairement celle du petit doigt. Il y a des variations de volume. On voit des cor- dons plus gros, du volume parfois même d'un bras de nou- veau-né, cordons gras, et d'autres grêles comme une plume d'oie, coi-dons maigres. Sa longueur. — Selon Lacassagne, le cordon a comme longueur : 2 centimètres de long du 57e au 84e jour; 13 — — au 112e jour; 17 — — au 160e jour; 47 — — au 252e jour ; 50 — — au 280e jour. Il peut être d'une longueur exagérée, 1 mètre et plus, ou très court, 25 à 10 centimètres, par brièveté absolue ou naturelle; mais il peut être raccourci par des nœuds, lui donnant ainsi une brièveté artificielle. Ces chiffres peuvent servir, en médecine légale, pour l'appréciation de l'âge du fœtus. Résistance du cordon. — Le cordon, à l'état frais, offre une certaine résistance; mais sa ténacité présente cepen- dant des variations nombreuses ; sa fragilité comme sa ré- sistance peuvent être extrêmes. On ne peut apprécier ce degré de ténacité à l'aspect extérieur, souvent trompeur. Un cordon mince peut quelquefois résister à la rupture beaucoup plus qu'un cordon gros. FOETUS A TERME — SA LONGUEUR 237 Un cordon vivant se laisse rompre par la tension d'un poids de 2 à 3 kilogrammes, poids inférieur au poids moyen d'un enfant à terme, et il résiste à la traction brusque d'un poids de I à 2 kilogrammes. Ces faits sont de première importance en médecine légale, au point de vue de la possibilité de la rupture spontanée du cordon, au moment de l'expulsion. Il importe de savoir, dans cet ordre d'idées, que le cordon mort est plus tenace que le cordon vivant. Les nœuds vasculaires prédisposent à la rupture (1). Structure. — Le cordon d'un fœtus à terme est com- posé d'une gaine constituée par l'amnios et remplie d'une substance gélatineuse dans l'intérieur de laquelle chemi- nent des vaisseaux. L'enveloppe externe porte le nom de gaine amniotique et le contenu gélatineux, celui de gélatine de Wharton. dont l'abondance plus ou moins grande constitue les cor- dons gras ou maigres. Les vaisseaux sont constitués par une veine centrale (veine ombilicale) flanquée de deux artères, plus petites, qui s'enroulent autour de la veine. Dans ces vaisseaux, mais surtout, dans les artères, se trou- vent des valvules semi-lunaires qui, parfois, se présentent sous la forme d'un diaphragme (P. Berger). Ce n'est que vers le troisième mois que le cordon revêt cet aspect et cette disposition. C. — DU FŒTUS A TERME Dimensions. — Le fœtus à terme est long d'environ 50 centimètres et large, aux épaules, de 40 à 44. Son poids. — Son poids moyen est de 3,000 grammes. Mais il faut savoir que le fœtus mort subit dans l'air atmosphéri- que, par suite de l'évaporation, une perte de poids notable; aussi les pesées effectuées quelques jours après la naissance (évacuation du méconium mise à part) ne représentent-elles pas le poids exact du fœtus au moment de l'expulsion (2). (i)De la ténacité et de la rupture du cordon ombilical. Lamarre, Th. Paris, 1888. (2) La connaissance de ce fait est particulièrement importante en 258 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION La moyenne de la longueur du fœtus augmente avec l'âge de la femme jusqu'à 40 ans, et la moyenne de son poids avec l'âge de la mère jusqu'à 29 ans et la multiparité. Ombilic, — L'ombilic est un peu plus rapproché de l'ex- trémité inférieure du fœtus que de son sommet. En général, les ongles dépassent l'extrémité des doigts, et chez le garçon les testicules sont descendus. Signe de la maturité du fœtus. — Le signe le plus im- portant de la maturité du fœtus serait, d'après Béclard, la présence d'un point d'ossification dans l'épiphyse infé- rieure du fémur. Ce fait, important au point de vue médico- légal, n'a pas, toutefois, la haute valeur qu'on lui accordait (Hecker, Hartmann). Tête fœtale. — La tête est la partie la plus volumineuse et la plus solide du fœtus. C'est elle qui se présente le plus souvent au détroit supérieur. Elle a des caractères par- ticuliers que nous allons étudier. Sa forme. — La tête a la forme générale d'un ovoïde dont la petite extrémité correspond au menton, et la grosse à l'occiput (1). Elle se compose du crâne, proprement dit, et de la face, située au-dessous. Le crâne est la partie la plus importante au point de vue obstétrical. Il se compose d'une base sur laquelle repose une voûte osseuse ou calotte crânienne. Base du crâne. — La base du crâne d'un fœtus à terme est déjà ossifiée et irréductible. Voûte du crâne. — Réductibilité de la tête. — La voûte médecine légale dans le cas d'infanticide où l'on retrouve l'enfant sous la cuvette des cabinets. La défense soutient presque toujours alors la chute accidentelle ayant forcé le clapet dont le poids est connu. Cette perte de poids est d'autant plus sensible que l'âge du fœtus est moindre. Elle est d'environ 23 grammes par jour pour un fœtus de 600 grammes et au-dessous. — De la perte de poids que subissent les cadavres dans l'air atmosphérique. — Ch. Dupont, Thèse. Paris, 1889. (1) Ou mieux au point de la région occipito-pariétale qui est la plus éloignée du menton, au pôle anti-mentonnier. (Farabeuf et Varnier. Introduction à V étude des accouchements.) FŒTUS A TERME — SUTURES 239 est composée de pièces non encore soudées les unes aux autres : en avant, le frontal (divisé par un sillon médian en deux pièces); en arrière, Y occipital (dans sa portion écailleuse), os impairs; de chaque eôté se trouvent des os pairs, les pariétaux et les écailles des temporaux (fig. 219). Entre ces pièces existent des espaces comblés par des mem- branes fibreuses qui les unissent à distance. La voûte est la partie réductible du crâne, c'est-à-dire qu'elle peut, dans certaines circonstances, subir des altérations de forme qui, en modifiant ou déplaçant ses dimensions, amoin- drissent localement son volume (1). Causes et variétés de la réductibilité. — Cette réducti- bilité est due : 1° à la non-ossification et à la flexibilité relative des pièces de la voûte qui leur permettent de subir certaine dépression, réductibilité par enfoncement, et 2° aux espaces membraneux interosseux qui rendent possible leur chevauchement, réductibilité par chevauchement. Les pres- sions larges produisent surtout la réduction par chevauche- ment; les pressions limitées, la réduction par enfoncement, la plus active des deux, et qui est d'autant plus considé- rable que ces pressions ne s'exercent pas aux extrémités d'un même diamètre. La réductibilité est, du reste, va- riable pour les différentes régions de la voûte. (Voir plus loin.) Sutures. — De l'existence des espaces interosseux résultent des sillons de démarcation visibles et tangibles des plus importants et nommés sutures. (1) Recherches cliniques et expérimentales sur la tête du fœtus au point de vue obstétrical, par Labat, professeur à l'École de méde- cine de Toulouse. Paris, 1881. La réduction consiste essentiellement en un déplacement des dimensions de la tête fœtale et il se fait, ailleurs, une augmentation de volume compensatrice. « Lorsqu'on ne comprime qu'un seul diamètre de la tète, l'aug- mentation compensatrice se disséminant sur tous les autres est peu seosible sur chacund'eux; maissi on compare en même temps les diamètres transverses et les diamètres antéro-postérieurs, les diamètres verticaux subissent seuls l'augmentation compensatrice et s'allongent notablement. » (Labat.) 560 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION Quand on regarde un crâne de fœtus à terme de haut, et d'arrière en avant, on voit une suture dirigée suivant l'axe de l'ovoïde; partant de la pointe de l'occipital, elle sépare les pariétaux et vient tomber en avant sur la suture située en dos d'àne sur la voûte crânienne, séparant en avant, et de chaque côté, le frontal du pariétal correspon- dant. En arrière, existe une suture analogue séparant les bords de l'écaillé de l'occipital du bord postérieur des pariétaux. La suture antéro-postérieure, axiale, qui indique, comme une flèche, la direction de l'o- voïde fœtal, porte le nom de suture sagittale (suture inter- pariétale et inter-frontale). La suture antérieure s'appelle suture fronto-pariétale. La su- ture postérieure s'appelle su- ture occipito-pariétale ou en- core lambdoïde, de son analogie avec la forme d'un X grec (fig. c219). Fontanelles. ■ — Au niveau de chacune des extrémités de la suture sagittale, en son point de rencontre avec les sutures transversales, se trouve un es- pace (fermé par une mem- brane^, nommé fontanelle; il y a ainsi une fontanelle antérieure et une fontanelle posté- Heure. Ces deux fontanelles présentent des caractères qui per- mettent de les différencier : l'antérieure, ou grande fonta- nelle, est quadrilatère, formant le carrefour de croisement des quatre sutures (inter-pariétale, inter-frontale, fronto- pariétale droite et gauche). La fontanelle postérieure, ou petite fontanelle, formée par la rencontre des sutures sagittale et occipito-pariétale existe à peine à l'état membraneux ; elle existe surtout à Fig. 213. — Diamètres de la tête d'un côté à l'autre 1, fontanelle occipitale; 2, suture sagittale ; 3, grande fontanelle ou fontanelle antérieure ; 4, suture fronto-pariétale; 5, suture lamb- doïde ; a, a, diamètre bi-pariétal ; b, b, diamètre bi-temporal. FŒTUS À TERME — FONTANELLES 261 l'état de sensation due à la dépressibilité de la pointe de l'occipital. La détermination de ces deux fontanelles indique la direction de la suture sagittale et, par suite, de l'ovoïde céphalique (1). La tête devant franchir le défilé pelvien, on a pris avec soin ses dimensions. Diamètres. — Pour mesurer la tète on a pris, comme sur Fig. 214. — Diamètres du plan aiitéro-postérieur. O-F, diamètre occipito-lrontal ; O-B, diamètre sous-occipito-breg- matique ; M-O', diamètre occipito-mentonnier ; B-H, diamètre hyo- bregmatique. le bassin, des points de repère qu'on a joints entre eux par des lignes fictives qu'on appelle diamètres (2). Ces dia- (1) Il existe d'autres sutures (sutures temporo-pariétales), d'au- tres fontanelles (fontanelles pariétales), moiDs importantes, que nous citons seulement. (2) Le mot diamètre n'a pas ici la même précision que dans le langage géométrique. Il désigne la ligne joignant deux points de parois opposées du crâne, qu'elle passe ou non par le centre delà circonférence céphalique. 15. 262 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION mètres sont, les uns antéro-postérieurs, les autres trans- verses. Diamètres antéro-postérieurs. — 1° Occipito-menton- nier (1). — D 'au - dessus de la pointe de l'occipital au bord inférieur de la symphyse mentonnière. C'est le plus long de tous, le diamètre maximum; il a 13 cent. 4/2 (fig. 210). 2° Occipito-frontal. — D'au-dessous de la pointe de l'oc- cipital à la racine du nez : 12 centimètres (fig. 214). 3° Diamètre sous-occipito-bregmatique. — De la jonction de l'occipital et de la nuque, au milieu de la grande fonta- nelle ou bregma : 9 cent. 1/2 (fig. 214). 4° Diamètre hyo-bregmatique (Farabeuf et Varnier). — De dessous le menton, près de l'os hyoïde, au milieu du bregma : 9 cent. 1/2. Diamètres transverses. — 1° Diamètre bi-pariêtal. — D'une bosse pariétale à l'autre : 9 cent. 1/2 ou 9 1/4 d'après Farabeuf-Varnier (peu réductible) (fig. 212). 2° Diamètre bi-temporal. — Du sommet de la grande aile du sphénoïde (ptéryon), d'un côté, à l'autre : 7 cent. 1/2 (réductible) (fig. 212). Le diamètre bi-temporal est bien plus réductible que le diamètre bi-pariétal. Les diamètres transverses de la tête sont de plus en plus réductibles à mesure qu'on s'éloigne, suivant une ligne droite, des bosses pariétales pour se rapprocher de la naissance des sutures fronto-pariétales. (Labat.) Mouvements de la tête. — La tête jouit de mouvements d'extension et de flexion assez étendus, qui permettent à l'extrémité céphalique de toucher le tronc, soit au niveau du plan sternal, soit au niveau du plan dorsal. Ces mou- vements sont utilisés lorsqu'il s'agit pour la tête de fran- chir les défilés de la filière pelvienne. Tronc. — Les petits membres étant repliés sur le corps du fœtus on les considère comme faisant partie du tronc; le fœtus, se présente comme un homme-tronc. (1) Il mérite mieux le nom de sus-occipito-mentonnier (Budin). FOETUS A TERME — POUMONS 263 Vu de profil, ce tronc présente, en avant, une masse concave irrégulière et en arrière une masse lisse régulière. Chez le fœtus, à terme, un certain nombre d'organes ne diffèrent guère, quant à leur situation et à leur structure, de ceux d'un enfant nouveau-né : tels, par exemple, les organes abdominaux, sauf le volume considérable du foie, qui, chez le foetus à terme, remplit la moitié du ventre. Fig. 215. — Disposition de l'oreille droite avant la naissance. Trou de Botal. — Valvule d'Eustachi. 1, trou de Botal, faisant communiquer les deux oreillettes: 2, val- vule du trou de Botal en voie d'accroissement; 3, valvule d'Eustachi cloisonnant l'oreille droite en deux chambres, l'une antérieure et in- férieure, E, ventriculaire, l'autre communiquant avec l'oreillette gauche et recevant, F, la veine cave inférieure, et D, la veine cave supérieure ; A, réunion du canal artériel à l'aorte ; B, diaphragme ren- versé en bas ; C, cœur tiré à gauche. 11 n'en est pas de même du côté des organes thoraci- gues. Ici les différences capitales entre le fœtus à terme intra- utérin, et Y enfant à terme extra-utérin, séparé de la mère, portent sur les poumons et le cœur. 264 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION Poumons. — Les poumons occupent, chez le fœtus intra- utérin, une moins grande place que chez l'enfant qui a respiré. Sans être absolument rejetés dans les gouttières vertébrales, ils occupent surtout les régions postérieures et latérales de la cage thoracique, s'avançant peu en avant, principalement le gauche. Leur coloration. — Ils sont de couleur rougeàtre ; leur tissu est ferme, homogène, dense, et tombe au fond de l'eau. Cœur. Sa situation. — Le cœur, considéré dans sa situa- tion par rapport à la longueur de l'ovoïde fœtal, est plus rapproché de l'extrémité pelvienne que de l'extrémité céphalique. Il n'occupe pas le centre de la cavité thoracique : il est très rapproché du plan sternal et latéral gauche du thorax. Ce n'est que lorsque la respiration s'est établie, qu'une languette pulmonaire s'interpose entre le thorax et lui, le repoussant en arrière et un peu à droite. Dispositions spéciales. — Le cœur présente aussi des modifications dans ses dispositions intérieures. Comme le cœur adulte il présente quatre cavités: deux ventricules, séparés par la cloison inter-ventriculaire et indépendants, et deux oreillettes situées au-dessus et communiquant avec le ventricule correspondant par l'orifice auriculo-ventricu- laire. Mais chez le fœtus, la cloison inter- auriculaire est percée d'un orifice — trou de Botal — qui permet la com- munication directe d'une oreillette à l'autre. Aux dispositions particulières du cœur, correspondent des dispositions particulières de l'appareil circulatoire. Système circulatoire du fœtus à terme. — Du ventricule gauche part la crosse de l'aorte, qui forme bientôt l'aorte descendante. Supérieurement, l'aorte fournit les gros troncs artériels ordinaires (carotide et sous-clavière gauche, tronc braehio- céphalique, etc.); inférieurement, elle se bifurque pour former les artères iliaques primitives. Jusqu'ici rien de changé. Mais de ces artères iliaques partent deux branches artérielles considérables, artères ombilicales (fig. 215, 13), SYSTÈME CIRCULATOIRE DU FOETUS A TERME 26a 2-2 13 - JL. X- h '-- rA-^- - ---V-i ; Ât"f &* - 1, v 23 j? — — jg| IK» 24 ,3. 20- Fig. 216. — Circulation du fœtus. 1, origine de l'aorte ; 2, origine de l'artère pulmonaire ; 3, veine cave supé- rieure ; 4, veine brachio-cépKalique droite ; 5, veine brachio-céphalique gau- che; 6, veine jugulaire interne; 7, carotide primitive droite; 8, aorte ventrale; 9, veine cave intérieure ; 10, artère méseutérique inférieure ; 1 1 , canal veineux ; 12, veine porte; 13, 13, artères ombilicales; 14, vaisseaux utéro-ovariens ; 15, tronc cœliaque et au-dessous la mésentérique supérieure coupée ; 16, veine iliaque primitive gauche; 17, uretère; 18, veine rénale; 19, artère rénale; 20, cordon ombilical : 21, veine ombilicale ; 22, diaphragme ; 23, rectum ; 24, ou- raque; 25, artère utéro-ovarienne gauche; A, cœur; B, B, poumons; C, corps thyroïde ; D, foie ; E, vésicule biliaire ; F, rate ; G, G, reins ; I, utérus ; K. vessie. 266 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION qui s'enroulent autour du cordon et arrivent au placenta. (V. p. 252, Placenta.) Du placenta part un gros vaisseau veineux, veine ombi- licale (1) (fig. 215, 21). Cette veine monte le long du cor- don, jusqu'à l'ombilic. Arrivé au niveau du bord inférieur du foie, elle se divise en deux branches: l'une se jette dans la branche droite de la veine porte hépatique (,2); l'autre, qui porte le nom de canal veineux d'Aranzi, va se jeter directement dans la veine cave inférieure ("). La veine cave inférieure aboutit, comme chez l'enfant, dans l'oreillette droite ; mais Idivalvale d Eus- tache, située à son embouchure, est très développée et forme comme une gargouille saillante dans l'oreillette, gargouille qui dirige le sang vers le trou de Botal. Dans cette même oreillette droite aboutit la veine cave supérieure. Voilà le système circulatoire général ou grande circulation, de beaucoup le plus important chez le fœtus. Quant au système pulmonaire, on trouve une artère pul- monaire partant du ventricule droit pour arriver au pou- mon, masse solide, d'où partent les veines pulmonaires, aboutissant à l'oreillette gauche. Canal artériel. — Un fait anatomique important, spé- cial au fœtus, c'est l'existence d'un canal qui fait commu- niquer directement l'artère pulmonaire avec l'aorte des- cendante , et appelé canal artériel (fig. 215). Nous pouvons maintenant étudier la circulation du fœtus à terme. Circulation. — Le sang du lac placentaire est projeté par l'impulsion communiquée par le cœur maternel dans la veine ombilicale et remonte jusqu'à la face inférieure du foie ; arrivé là, il gagne la veine cave inférieure par deux voies : une partie s'y rend directement par la bifurcation du canal d'Aranzi; l'autre, après avoir traversé le foie, par l'intermédiaire de la veine porte, arrive dans cette même i.i) A un moment donné il y a eu deux veines ombilicales, mais une d'elles s'est atrophiée. CIRCULATION DU FOETUS A TERME 267 veine cave par les veines sus-hépatiques correspondantes : il s'ensuit qu'un seul lobe hépatique (le droit) reçoit du sang maternel hématose. La veine cave charrie, dès lors, un sang mixte, formé, pour la plus grande part, de sang rouge amené du placenta par la veine ombilicale et de la petite quantité de sang carbonique venu des organes inférieurs. Le sang de la veine cave arrive dans l'oreillette droite ; mais là, au lieu de s'y collecter, il suit la gouttière de la valvule d'Eustache qui le fait passer dans l'oreillette gauche à tra- vers le trou de Botal. De l'oreillette gauche ce sang rouge passe dans le ventricule gauche, qui le projette dans la crosse aortique, d'où il s'engage, presque tout entier, dans le tronc brachio-céphalique, la sous-clavière et la carotide gauches ; très peu de ce sang descend dans l'aorte descendante. Devenu veineux, le sang de la tête et des membres supé- rieurs revient au cœur par la veine cave supérieure. La veine cave le conduit dans le ventricule droit qui l'envoie dans l'artère pulmonaire. Mais le poumon, à ce moment, ne reçoit pas d'air ; il ne remplit aucun rôle ; d'autre part, son tissu est dense, la circulation y est pénible ; aussi n'y a-t-il qu'une très minime partie de ce sang qui le traverse et qui retourne par les veines pulmonaires dans l'oreillette gauche où il se mélange au sang artériel qui, lui, est passé par le trou de Botal. La majeure partie du sang veineux trouvant une voie plus facile dans le canal artériel, s'y engage et tombe dans l'aorte descendante, où il se mêle à la petite quantité de sang artériel lancé par le ventricule gauche. Ainsi, au-dessous de l'abouchement du canal arté- riel, l'aorte contient un sang mixte en grande partie formé de sang carbonique (veineux) et d'un peu de sang oxygéné. Arrivé au niveau de la terminaison de l'aorte, une petite quantité de sang passe des iliaques primitives dans les •artères du segment inférieur du fœtus qu'elle nourrit, puis revient, une fois son rôle rempli, aboutir à la veine cave inférieure. Mais la majeure partie de ce sang gagne, par les artères ombilicales, le sinus circulaire et la périphérie du placenta. On voit donc que dans les artères ombilicales circule du 268 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION sang carbonique noir, et dans la veine ombilicale du sang oxygéné rouge (1). Saug maternel et sang fœtal. — Le rôle complet de cette circulation materno-fœtale ne peut être compris qu'en étudiant les différences qui existent entre le sang du fœtus et celui de la mère. Les globules rouges du fœtus sont de dimensions très variables, les uns minuscules (3 [/.), les autres, les plus nombreux, géants (10 jx) (Gilbert et Lion). Mais c'est surtout dans leur constitution chimique qu'ils diffèrent. Le sang d'une femme enceinte présente une quantité moindre d'hémoglobine qu'à l'état normal ; il y a perte, destruction de la substance oxygénifère pendant la gros- sesse. Les matériaux solides du sérum subissent aussi une diminution, et le pouvoir respiratoire du sang maternel diminue avec la quantité d'hémoglobine. Supériorité du sang fœtal. — Le Sang du fœtUS, pris dans la veine ombilicale, et surtout dans les artères ombi- licales, est infiniment supérieur à celui de la mère. Il est plus riche en hémoglobine et son pouvoir oxydant est plus considérable (Quinquaud) (2). On voit aussi, par l'analogie de composition entre le sang de la veine et des artères ombilicales, qu'il y a peu de diffé- rence entre le sang d'apport et le sang de retour, sang artériel et sang veineux. C'est que, chez le fœtus, les combustions aboutissant à la désoxygénation sont lentes, ce qui explique la résistance du fœtus à l'asphyxie. Rôle du fœtus par rapport à la mère. — Le fœtus joue donc vis-à-vis de l'organisme maternel le rôle d'un para- site qui s'accroît en épuisant le milieu aux dépens duquel (1) Ces fonctions réciproques des artères et delà veine peuvent être observées facilement dans l'expérience suivante. On ouvre l'abdomen d'une lapine à terme, on met l'utérus à découvert et on le sectionne au niveau d'un sac fœtal. Le fœtus sort avec son amnios restant adhérent à la mère par son placenta et l'on voit la veine ombilicale d'un rouge clair et les artères d'un rouge sombre. (2) Yariot. Eléments figurés du sang. Th. agrég., 1886. ROLE DU FOETUS PAR RAPPORT A LA MÈRE 269 il se développe. Il épuise ce milieu en lui prenant les élé- ments nécessaires à la constitution de sa masse sanguine (nutrition) et à la régénération des globules sanguins dés- oxydés ; en effet, le sang fœtal, rapporté par les artères ombilicales, se décharge, au contact du sang maternel, de son acide carbonique et fait sa provision d'oxygène, comme le sang de l'enfant ou de l'adulte le fait au contact de l'air contenu dans les poumons ; il y a là une véritable respiration sanguo-sanguine. au lieu d'être, comme elle le sera plus tard, sanguo-aérienne. Appauvrissement du sang maternel. — Le sang mater- nel a donc une double cause d'appauvrissement : d'où la cause des anémies de la grossesse. Il s'ensuit, de plus, que pour que le sang maternel puisse subvenir aux besoins du foetus, il faut qu'il soit très riche en oxygène. Toute cause qui diminuera l'oxygène maternel sera une cause de mort du fœtus. Ses conséquences parfois mortelles pour le f ce tus, par dé- soxygénation du sang maternel. — C'est ce que MM. Char- pentier et Butte ont bien montré, soit en diminuant la quantité des éléments oxygénifères maternels (saignées), soit en diminuant leur apport oxygénique, en amenant une asphyxie lente chez la mère, ou enlevant aux globules rouges maternels leur oxygène en faisant ingérer une cer- taine quantité d'acide pyrogallique. Le fœtus meurt avant la mère on après la mère. — Le fœtus a besoin d'une quantité d'oxygène proportionnel- lement plus considérable que la mère, et toutes les fois qu'il y a diminution lente de l'oxygénation des globules rouges de la mère, le fœtus meurt avant la mère. Au contraire, dans les déperditions rapides par un quel- conque des moyens employés (suppression de l'apport d'oxygène, suppression des éléments oxygénifères), le fœtus survit à la mère. Ces faits étaient particulièrement intéressants à con- naître dans le cas d'hémorrhagie. Lorsque les hémorrhagies de la mère sont assez rapides et profondes pour entraîner sa mort, le fœtus survit à la 210 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION mort de la mère et on peut l'obtenir vivant. Si les hé- morrhagies sont importantes an point même d'amener la mort de la mère, — mais moins rapides. — le fœtus meurt avant la mère. On explique ainsi les morts de fœtus lors d'hémorrhagies à répétition, hémoptysies, épistaxis, hématémèses.qui sur- viennent pendant la grossesse sans amener la mort de la mère (1). Mécanisme infinie des échanges. — ]\ulrition. — Glyco- génie placentaire. — La nutrition se fait d'abord par l'in- termédiaire direct du sang maternel, et nous venons de voir comment. Mais le sang maternel indirectement , et grâce au placenta, fournit un aliment particulier au fœtus : le sucre. Cl. Bernard a, en effet, démontré que le placenta possède une fonction glycogénique identique à celle du foie de l'adulte. Albumine amniotique. — La nutrition paraît aussi pou- voir se faire par l'intermédiaire du liquide amniotique, qui renferme de l'albumine et des sels. Un certain degré d'ab- sorption de ce liquide est possible par la peau; il pourrait en outre être dégluti. Chez des animaux on a pu, en effet, par congélation, démontrer l'existence de glaçons partant du lac amniotique et arrivant par la bouche et l'œsophage jusque dans l'estomac. En tous cas, ce dernier mode de nutrition ne doit se faire qu'à une époque avancée de la grossesse, car les mouvements de déglutition sont impos- sibles pendant les premiers temps de la vie intra-utérine. Sécrétions. — Enduit sébacé du fœtus. — La peau fournit Y enduit sébacé qui revêt le fœtus à sa naissance. Héconium. — Le méconium qu'on trouve dans l'intestin est un mélange de débris cellulaires, de bile et en outre d'éléments divers apportés par le liquide ammiotique. Urine. — Les reins, d'après quelques auteurs, sécrètent (1) Charpentier et Butte. Nouvelles annales de Gynécologie, août 1888 et décembre 1889. Dans le cas d'héinorrhagie, il faut aussi faire intervenir, comme cause de mort, la diminution de la pression sanguine qui amène un ralentissement des échanges placentaires. ÉCHANGES ENTRE LE FOETUS ET LÀ MÈRE 271 de l'urine, qui serait rejetée dans le liquide amniotique : la preuve de cette sécrétion et élimination se trouverait dans l'hydronéphrose consécutive à une oblitération d'ure- tère, ou à la distension vésicale amenée par une atrésie de l'urèthre. Ces faits sont contestables. Innervation et niotilité. — Sommeil et veille du fœtus. — Toute excitation amène chez le fœtus des mouvements. Il est probable qu'il jouit aussi d'alternatives de veille et de sommeil. Fonctions placentaires. — Le placenta est un organe qui est préposé et à la nutrition et à la respiration du foetus. Échanges normaux. — A travers les parois placentaires passent, par osmose, de la mère au fœtus, des gaz, des liquides, éléments qui se trouvent réunis dans le sang ma- ternel : ce sont les échanges normaux. Échanges anormaux gazeux. — Mais il peut y avoir des échanges anormaux, de même ordre, par l'intermédiaire du sang maternel. Pour les gaz, on a constaté le passage, dans l'organisme fœtal, de l'acide carbonique (Charpentier), de l'oxyde de carbone, des vapeurs chloroformiques, mais celles-ci len- tement et en petites quantités. Liquides. — Pour les liquides, les solutions de chlorate de potasse, d'acide salicylique, d'iodure de potassium, etc., absorbées par la mère sont retrouvées dans le fœtus, et après la naissance, dans l'organisme de l'enfant. Ce fait est important au point de vue thérapeutique. Nocivité de produits pathologiques élahorés par la mère. — Si, au lieu d'être introduit de l'extérieur dans l'orga- nisme maternel, c'est un produit d'élaboration maternelle qui s'accumule dans le sang de la mère, le placenta ne le filtre jamais; il passe intégralement dans la circulation du fœtus et s'accumule dans ses tissus; ainsi pour l'urée, c'est ce qui permet d'expliquer la mort du produit de la concep- tion dans certaines conditions où le sang de la mère en contient pathologiquement. Microbes. — Pour les microorganismes, des expériences récentes ont montré le passage des agents microbiens in- 272 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION fectieux. Chambrelent Ta montré pour le microbe du cho- léra des poules, Straus pour celui du charbon. Chez la femme, la transmission de la variole au fœtus est nette- ment établie; il en est de même pour d'autres maladies : rougeole, scarlatine, syphilis, tuberculose, etc. (1). Mais le passage de ces éléments pathogènes se fait avec une inégale facilité, d'où les degrés dans l'hérédité mor- bide maternelle. I). — DU FŒTUS DANS SES RAPPORTS AVEC LES ORGANES MATERNELS PENDANT LA GROSSESSE (ATTITUDE FŒTAXE) Situation générale du fœtus. — Le fœtus, pendant la grossesse, est renfermé dans l'utérus et contenu dans le grand bassin. Nous étudierons sa situation d'abord à un point de vue général, puis nous passerons en revue les cas particu- liers. Son peiotonnement. — Dans la cavité utérine, le fœtus, de manière à occuper le moins de place possible, est ra- massé, pelotonné sur lui-même, le menton appuyé sur la partie supérieure de la poitrine, les bras en croix sur le thorax, les cuisses fléchies sur l'abdomen, les jambes croi- sées, appliquées sur les cuisses, les pieds accolés aux fesses (attitude du tailleur). Il forme ainsi un ovoïde dont la petite extrémité corres- pond à la tête, la grosse au siège, et dont la partie intermé- diaire représente le tronc. Sa situation dans le bassin. — Voici Son attitude et Ses rapports utérins, mais par rapport au bassin, il peut se trouver dans des conditions variables. 11 peut être placé sui- vant l'axe du bassin, la petite extrémité ou la grosse extré- mité en bas, ou bien être transversalement situé. On a con- sidéré d'une façon plus précise cette situation du fœtus (t) Queyrat. Tuberculose du premier âge. Thèse, Paris. « Si le passage des solides organiques est démontré, l'on n'a par contre jamais pu, si fines qu'elles soient, faire franchir le filtre placen- taire aux poussières inertes. » SITUATION DU FOETUS DANS LE BASSIN 213 Fig. 217. — Fœtus dans son attitude intra-utérine. La figure en pointillé, sous le bras, marque la place du cœur. La lisne poihtillée indique le diamètre occipito-frontal. -'* L'OEUF ET SON ÉVOLUTION par rapport au bassin, et on a étudié les présentations fœtales (1). D. — PRÉSENTATION Présentation. — On nomme présentation, la grosse (2) partie fœtale, qui se présente la première au détroit, supé- rieur, ou bien encore qui est engagée ou tend à s'engager dans l'excavation. Trois présentations fondamentales. — Diverses présen- tations. — Il n'y a que trois grosses parties qui puissent se présenter : Tête, Siège, Tronc. Mais elles peuvent varier dans leur manière générale de s'offrir au détroit supérieur. Aussi distingue-t-on trois présentations fondamentales : 1° Présentation de l'Extrémité céphalique. Tête fléchie sur la poitrine. Tête déflécûie ou étendue sur | la nuque en mode Présentation du sommet. _ facial. frontal. Pr. de la face. | Pr. du front. °2° Présentation de l'Extrémité pelvienne. 3° Présentation du Tronc. Ces présentations se rencontrent par ordre de fréquence : 1° Présentation du Sommet; 2° Présentation du Siège ; 3° Présentation du Tronc; 4° Présentations de la Face et 5° du Front, et encore l'existence de ces présentations de la face pendant la grossesse est-elle tout à fait problématique. Subdivisions des présentations. — Points de repère Mais chaque présentation tend à s'engager, ou s'eno-açe orientée dans des sens différents qui ont une grande' im- portance, au point de vue du cheminement de la partie fœtale à travers la filière pelvienne. Aussi pour distinguer aisément ces orientations diverses et les dénommer a-t-on (1) Cette situation n'est à considérer que dans les derniers mois de la grossesse; pendant les six premiers mois — au moins — le fœtus se déplace avec la plus grande facilité. (2) L'expression grosse partie est à souligner : ainsi il n'y a pas de présentation des pieds ou des mains. POSITIONS DU FOETUS 27o pris sur le Bassin et sur la Présentation ou partie fœtale des points de repère (1). Repères pris sur le bassin. ■ — ■ Le bassin étant symétri- que, on l'a divisé en deux moitiés, une droite et une gauche, par une ligne allant du pubis au promontoire* pris comme points de repère médians, ou antéro-postérieurs. Sur chacune de ces moitiés de bassin, ainsi délimitées, on a pris, de même, des points de repère symétriques. Ils sont placés sur le trajet de la ligne innommée au détroit supérieur. Ce sont, en allant d'avant en arrière : Yéminence iléo-pectinée. le milieu de la ligne innommée et la symphyse sacro-iliaque, droite et gauche (2). Cliniquement et dans la nomenclature pratique, on les considère dans leur rapport de situation sur l'os iliaque et on les nomme points de re- père iliaque, antérieur, transverse (ou moyen) et postérieur droit et gauche. Repères pris sur le fœtus. — Les points de repère de la Présentation sont, pour le sommet, Y occipital ; pour la face, le menton; pour le siège, le sacrum; pour les épaules, Yacromion. Ces points de repère étant tournés respective- ment du côté du dos, du côté du ventre, du côté du dos et du côté de la tête, les reconnaître, c'est déterminer par cela même la situation de ces différentes parties du fœtus. F. — POSITIONS Positions. — On nomme Position l'orientation de la pré- sentation par rapport au détroit supérieur. La position est déterminée par le rapport des points de repère de la présentation aux points de repère du bassin. Aonienclature des positions. — On dénomme la position en faisant suivre le nom du repère fœtal (occiput — sa- crum — acromion) du nom du repère iliaque (antérieur — transverse — postérieur) droit ou gauche. (1) Voir l'histoire particulière de chaque présentation, in Manuel d'obstétrique. (2) Il faut prendre l'expression point plutôt dans le sens de ré- gion que dans le sens très limité qu'on lui donne ordinairement. 276 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION Exemple : P. occipito-iliaque gauche antérieure, qui si- gnifie que l'occipital est en rapport avec le point de repère iliaque antérieur du côté gauche, ce qui doit immédiate- ment éveiller l'idée du repère anatomique précis sous-en- tendu, et représenter à l'imagination la pointe de l'occi- Fig. 218. — Présentation fléchie de l'extrémité céplialique. Position occipito-iliaque gauche antérieure. Fig. 219. — Présentation fléchie de l'extrémité céphalique. Position occipito-iliaque droite postérieure. pital appuyée contre l'éminence iléo-pectinée gauche ; de même pour une occipito-iliaque droite postérieure. POSITIONS DU FOETUS 277 Dans la nomenclature écrite, on remplace, par abrévia- tion, les mots par les lettres initiales majuscules de chacun d'eux. Exemple : A. I. G. a. — Acromio-iliaque gauche antérieure. S. /. G. t. — Sacro-iliaque gauche transverse. 0. 1. G. p. — Occipito-iliaque gauche postérieure. Différentes positions. — De ce qui précède, il résulte qu'il y a pour chaque présentation autant de positions qu'il y a de points de repère sur le bassin, soit huit positions. Exemple : 0. I. G. \t (p- 0. I. D. { a. lu (p. 0. P. 0. s. Nous les verrons en détail à propos de l'étude particulière de chaque présentation. Dloments où se confirment les positions. — La position étant en rapport de contiguïté entre les points de repère du fœtus et du bassin, il ne peut y avoir des positions qu'au moment où s'établit le contact, c'est-à-dire au moment de l'engagement, époque variable suivant les femmes, qui commence vers le huitième mois chez les primipares, dans la dernière quinzaine du neuvième mois, chez les multi- pares. L'engagement ne commence, enfin, qu'au moment du travail dans certains cas, comme pour les présentations du siège. Avant qu'il y ait engagement, on ne saurait faire le dia- gnostic de la position. Positions d'engagement. — Positions dn travail. — Mais parmi ces positions, toutes ne s'observent pas pendant le cours de la grossesse. Il y en a, et ce sont les positions mé- dianes (pubienne et sacrée) qu'on ne rencontre qu'au mo- ment du travail. Succédant aux précédentes et déterminées par elles, elles marquent une étape dans l'évolution de la A. Pozzi. — Anatomie. 16 278 L'OEUF ET SON ÉVOLUTION partie fœtale à travers la filière pelvienne, vers la sortie; elles sont essentiellement transitoires. Il faut donc distin- guer les positions d'engagement ou de repos, des positions de travail. Les positions de repos sont : primitives, latérales et fixées ; les positions de travail sont secondaires, médianes et tran- sitoires. Les positions d'engagement ou de repos sont les plus im- portantes à connaître, et c'est d'elles que l'on cherche à faire le diagnostic avant l'accouchement. Elles connues, on peut prévoir les positions du travail, qui, à moins d'irrégu- larité dans les phénomènes d'évolution expultrice, se re- produisent invariablement à un moment donné. Fixité des présentations et positions. — Les présen- tations et les positions une fois établies peuvent se retrouver toujours identiques pendant le temps qui s'écoule depuis leur constatation première jusqu'au moment de l'évolution expultrice. Mais il arrive parfois qu'on ne retrouve plus les mêmes, il y a eu déplacement de la partie fœtale : c'est ce qu'on appelle une mutation de présentation ou de posi- tion. Plus l'engagement ou l'enclavement est profond, moins les mutations sont à craindre ; d'où la fixité plus grande à mesure qu'on approche du terme, plus grande pour les pri- mipares où l'engagement est plus précoce, plus grande encore pour les présentations du sommet où cet engage- ment est plus rapide et plus facile; cette fixité sera moins grande, au contraire, dans les présentations du siège qui s'engagent tard. Mutation de présentation. — La fréquence des mutations de présentation pendant les trois derniers mois de la gros- é sesse est en moyenne de 1 p. 100 pour les présentations de l'extrémité céphalique, et encore en comptant comme mu- tation de présentation, les transformations de sommet en face; de 82 p. 100 pour les présentations du siège; de 94 p. 100 pour les présentations du tronc. Dans ces der- niers cas, il y a ordinairement transformation de la présen- tation primitive en présentation du sommet. ACCOMMODATION POUR LES PRÉSENTATIONS DU FOETUS 279 Si les recherches n'eussent porté que sur les derniers quinze jours, le pourcentage eût été considérablement amélioré. Il en résulte qu'avant le septième ou huitième mois de la grossesse il est inutile de se préoccuper de la présentation. A partir de ce moment, surtout chez les primipares, quand on trouve un sommet, on peut cliniquement considérer la présentation comme définitive et en faire, avec quelques réserves, la base d'un pronostic. Dlutation ordinairement favorable. — Mais, fait impor- tant, quand il y a mutation de présentation, cette mutation se fait, dans la très grande majorité des cas, dans un sens heureux, et tend à ramener le fœtus dans une situation plus favorable pour l'accouchement. Ex. : Transformation d'un siège en un sommet. Mutation de positions. — Les mutations de position sont plus fréquentes que les mutations de présentation. On trouve 30 p. 100 de mutations de position pour le sommet. Mais il faut remarquer que ce pourcentage est une moyenne por- tant sur un espace de trois mois, et que les changements sont d'autant moins fréquents que l'on approche du terme. Accommodation pour les présentations. — La pré- sentation du sommet est la présentation normale ; sa fré- quence est due au phénomène de Y accommodation (1). L'origine des autres présentations a pour raison des causes qui en modifient la régularité. Voici en quoi consiste l'accommodation. Dans les cinq derniers mois de la grossesse, la cavité utérine a la forme d'un ovoïde à grosse extrémité supérieure. Or, à ce mo- ment, le fœtus présente aussi la forme d'un ovoïde dont la grosse extrémité correspond au siège. Dans ces conditions le contenant et le contenu tendent à adapter leurs formes, et à la suite des alternatives de contraction et de relâche- ment des muscles utérins qui font rouler le fœtus, à la suite des mouvements actifs de ce dernier, la grosse extrémité (1) Cette situation a été expliquée par bien d'autres mécanismes, théorie de la culbute, d'A. Paré, des mouvements instinctifs, de Dubois, de la pesanteur, d'Aristote, Duncan, Shrœder. 280 L'ŒUF ET SON ÉVOLUTION fœtale finit par correspondre à la grosse extrémité du globe utérin. Pour comprendre la possibilité de ces mouvements, il ne faut pas oublier que le fœtus nage dans le liquide am- niotique. Mais que l'utérus n'ait pas de prise sur le fœtus, comme lorsqu'il en est séparé par une trop grosse couche de liquide (hydramnios), que sa forme ou sa situation normale s lit modifiée par la présence d'un corps fibreux, par le défaut de soutien des parois abdominales, comme dans les cas de multiparité ou d'éventration, que sa vigueur soit insuffisante, il y aura vice d'accommodation, et présentation autre que celle du sommet. L'obstacle à l'accommodation peut aussi dépendre du fœtus, dans le cas de malforma- tions, ou se trouver sur le bassin, comme dans les cas de viciation, ou de tumeur pelvienne. Pour les positions. — Les positions sont encore réglées en grande partie par l'accommodation du fœtus à la région qu'il occupe. Si les positions obliques sont les positions de repos types c'est que, en se plaçant dans cette situation, la tête ren- contre le moins de difficultés à s'engager, tandis que placée suivant le diamètre transverse (presque égal, à l'état frais, à l'oblique), elle serait gênée par la saillie du primontoire. Si les positions gauches sont plus fréquentes que les droites, cela tient à ce que, grâce à l'inclinaison à droite de l'utérus, qui est ainsi placé en écharpe sur la colonne vertébrale, et grâce au phénomène de l'accommodation, le dos fœtal se tourne à gauche et en avant, offrant la concavité de la sur- face ventrale à la saillie vertébrale. TABLE DES MATIERES PREMIÈRE PARTIE DESCRIPTION SOMMAIRE DU CORPS HUMAIN Pages. PRÉLIMINAIRES. — Considérations sur l'être vivant, les ÉLÉMENTS ANATOMIQUES ET LEUR GROUPEMENT 1 LIVRE PREMIER ANATOMIE GÉNÉRALE CHAPITRE PREMIER. — Les Tissus organiques Tissu conjonctif Tissu cartilagineux et os- Tissu conjonctif 5 Tissu musculaire Tissu nerveux 19 1 Tissu épithélial 24 CHAPITRE II. — Le Sang et la Lymphe 27 Globules rouges et Globu- les blancs 27 Sans 28 Lymphe 28 Vaisseaux sanguins, Artè- res, Veines capillaires. . 29 LIVRE II ANATOMIE DU CORPS HUMAIN CHAPITRE PREMIER. — Le Squelette 33 Os et Articulations .... 33 La Colonne vertébrale ... 36 Le Crâne 38 La Face 39 La Cage thoracique. ... 40 Le Bassin 40 Le Membre supérieur. . . 41 Le Membre inférieur ... 43 282 CHAPITRE II. — Les muscles . Muscles de la Face et du Cou 47 Muscles du Thorax .... 47 Muscles de l'Abdomen. . . 50 TABLE DES MATIÈRES Pages. 74 Muscles du Membre supé- rieur 50 Muscles du Membre infé- rieur 54 CHAPITRE III. — Des Cavités et des organes qu'elles con- tiennent § Ier. — Cavités crânienne et rachidienne rachidiens L'Oreille 63 80 A. L'Encéphale (Cerveau, Cervelet, Bulbe) . . . B. Moelle épiûière et Nerfs § IL — Cavités faciales A. Les Fosses nasales. . . B. La Boucbe : Langue, Pa- § III. — Cavité thoracique. A. Trachée-artère et Bron- ches 91 B. Larynx. — Phonation . 92 D. L'OEil et ses annexes. . 80 lais, Glandes salivaires. 8 1 C. Pharynx 87 91 C. Poumons et Plèvre. — Respiration 95 Cœur. — Circulation. D 99 IV. Cavité abdominale 109 A. Estomac 109 B. Intestins 112 C. Organes annexes. ... 116 D. Organes urinaires. — Reins. — Vessie. — Urè- thre 118 E. Organes génitaux de l'homme 120 DEUXIEME PARTIE ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES ORGANES MATERNELS CHAPITRE PREMIER. — Le Bassin 125 § Ier. — Bassin osseux 125 A. Des différentes pièces osseux 125 composant le bassin | B. De leur articulation . . 136 § II. — Bassin mou 141 A. Parties molles pariéta- I B. Parties molles fonda- les 141 I mentales ou Périnée. 145 § III. — Du Bassin dans son ensemble 151 TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE IL — Organes génitaux externes. 283 Pages. 162 CHAPITRE III. — Organes génitaux internes 170 A. Vagin B. Utérus A l'état de vacuité A l'état gravide . C. Trompes utérines . 170 174 176 181 200 D. Ovaires 202 E. Vaisseaux et nerfs des organes génitaux in- ternes 208 CHAPITRE IV. —Mamelles 214 CHAPITRE V. — Fonctions des organes reproducteurs chez la femme 219 A. En dehors de la fécon- [ B. Pendant la fécondation. 223 dation 219 TROISIEME PARTIE DU PRODUIT DE LA CONCEPTION CHAPITRE PREMIER. — L'OElt et son évolution 231 § Ier. — Période ovulaire 231 § II. — Période embryonnaire 235 § III. — Période fœtale 245 A. Membranes envelop- pantes du fœtus. . 247 B. Placenta 252 C. Fœtus à terme 257 J). Du fœtus et de ses rap- ports avec les orga- nes maternels pen- daut la grossesse. . Présentations .... 274 Positions 277 Librairie FÉLIX ALCAN, 108, boulevard Saint-Germain. RÉCENTES PUBLICATIONS AYIRAGNET. De la tuberculose chez les enfants. 1892. \ vol. in-8 4 fr. BELZUNG (E.), docteur es sciences, agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée Charlemagne. Anatomie et physiologie animales, suivies de la Classification animale. 1 vol. in-8 avec 622 gravures, 5e édition, br., 6 fr., encart, angl 7 fr. BOUCHARDAT (A. et G.). Nouveau formulaire magistral, 1894, 30e édition, revue et augmentée de formules nouvelles. 1 vol. in-18, 3 fr. 50, cartonné à l'anglaise, 4 fr., relié. ... 4 fr. 50 FR1TSCH. Traité clinique des opérations obstétricales. Traduit de l'allemand sur la 4e édition par le Dr J. Stas, avec pré- face du professeur Va* Cauwenberghe, deGand. 1 vol. grand in-8, avec 90 gravures en noir et en couleurs dans le texte. . 10 fr. ICARD (S.). La femme pendant la période menstruelle, étude physiologique et médico-légale, 1 vol. in-8. ... 6 fr. ICARD (S.). L'alimentation des nouveau-nés, hygiène de l'allaitement artificiel, 1 vol. in-12, avec gravures dans le texte, cart. à l'anglaise 4 fr. LAGRANGE (F.). L'hygiène de l'exercice chez les enfants et les jeunes gens. 1 vol. in-12, 1890, broché, 3 fr. 50, cartonné à l'anglaise 4 fr. LAUMONIER. Hygiène de l'alimentation, dans l'état de santé et de maladie,*! xo\. in-12 avec gravures dans le texte, cart. à l'anglaise 4 fr. LAYET. Traité pratique de la vaccination animale, avec pré- face de M. le professeur Brouardel. 1 vol. grand in-8, contenant 22 planches coloriées hors texte 12 fr. MAUNOURY et SALMON. Manuel de l'art des accouchements, à l'usage des élèves en médecine et des élèves sages-femmes. 3e édit. 1 vol. in-18 avec 115 grav 7 fr. RILL1ET et BARTHEZ. Traité clinique et pratique des mala- dies des enfants. 3e édit., refondue et augmentée par Barthez et Saané. — Tome Ier. Maladies du système nerveux, maladies de V appareil respiratoire. 1 fort vol. gr. in-S 16 fr. Tome II. Maladies de V appareil circulatoire, de V appareil diges- tif et de ses annexes, de V appareil g énito-ur inaire, de V appareil de l'ouïe, maladies de la peau. 1 fort vol. gr. in-8. ... 14 fr. Tome III, terminant l'ouvrage. Maladies spécifiques, maladies générales constitutionnelles. 1 fort vol. gr. in-8. 1890. . . 25 fr. P. SIMON. Conférences cliniques sur la tuberculose des enfants. 1893. 1 vol. in-8 3 fr. SPR1ISGER. La croissance. Son rôle en pathologie. Essai de pa- thologie générale. 1 vol. in-8 6 fr. TERRIER et P^RAIRE. Manuel de petite chirurgie de Jamain. 1893, 7e édit., refondue. 1 vol. gr. in-18, avec 420 figures, cart. à l'angl 8 fr. Paris. — Imprimerie L. Maretheux, 1, rue Cassette. — 840. FÉLIX ALCAN, Éditeur 108, Boulevard Saint-Germain, PARIS. COLLECTION MÉDICALE Élégants volumes in-12, cartonnés à l'anglaise, à 4 et à 3 fr. 28 volumes publiés DERNIERS VOLUMES PARUS : L'instinct sexuel, Evolution, dissolution, par le Dr Ch. Féré, médecin de Bicêtre 4 fr. Les maladies de l'urèthre et de la vessie chez la femme, par le Dr Kolischer, traduit de l'allemand par le Dr 0. Beuttner, de Genève, avec gravures 4 fr. L'éducation rationnelle de la volonté; son emploi thérapeutique, parle Dr P.-E. Lévy, préface de M. le Professeur Bernheim ; 3» édit. 4 fr. Chirurgie de la plèvre et du poumon, par les Dr» Félix Terrier, membre de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté de méde- cine de Paris, et E. Reymond, ancien interne des hôpitaux de Paris, avec 67 gravures 4 fr. Cnirurgie de la face, par les D" Félix Terrier, Guillemain et Mal- herbe, avec 214 gravures 4 fr. Chirurgie du COU, par les mêmes, avec 101 gravures 4 fr. Chirurgie du cœur et du péricarde, par les Drs Félix Terrier et E. Reymoxd, avec 79 gravures 3 fr. Petit manuel d'antisepsie et d'asepsie chirurgicales, par les Drs Félix Terrier, et M. Péraire, ancien interne des hôpitaux de Paris, avec gravures 3 fr. Petit manuel d'anesthésie chirurgicale, par les mêmes, avec 37 gra- vures 3 fr. L'opération du trépan, par les mêmes, avec 2-2-2 gravures 4 fr. Manuel théorique et pratique d'accouchements, parle Dr A. Pozzi, professeur à l'École de médecine de Reims, avec 138 gravures, 2e éd. 4 fr. La mort réelle et la mort apparente, nouveaux procédés de dia- gnostic et traitement de la mort apparente, par le Dr S. Icard, avec gravures. [Ouvrage récompensé par l'Institut) 4 fr. La fatigue et l'entraînement physique, par le Dr Ph. Tissié, préface de M. le Professeur Bouchard, avec gravures. (Ouvrage couronné par l'Académie de ynédecine) . , 4 fr. Morphinomanie et morphinisme, par le Dr P. Rodet. (Ouvrage couronné par l'Académie de médecine) 4 fr. Le Phtisique et son traitement hygiénique, par le Dr E.-P. Léon- Petit, médecin de l'hôpital d'Ormesson, avec 20 gravures; 2e éd. (Ouvrage couronné par l'Académie de médecine) 4 fr. Envoi franco contre mandat-poste. FELIX ALCAN, EDITEUR Hygiène de l'alimentation dans l'état de santé et de maladie, par le Dr J. Lau.moxier, avec gravures, 2e édition 4 fr. L'alimentation des nouveau-nés, Hygiène de l'allaitement artificiel, par le Dr S. Icard, avec 60 gravures. [Ouvrage couronné par l'Académie de médecine) 4 fr. L'hygiène sexuelle et ses conséquences morales, par le Dr S.Rib- bing, professeur à l'Université de Lund (Suède) 4 fr. Hygiène de l'exercice chez les enfants et les jeunes gens, par le Dr F. Lagrange, lauréat de l'Institut. 6e édition 4 fr. De l'exercice chez les adultes, par le même, 4e édition 4 fr. Hygiène des gens nerveux, par le Dr Levillain. 3e édition 4 fr. L'idiotie. Psychologie et éducation de l'idiot, par le Dr J. Voisin, médecin de la Salpêtrière, avec gravures 4 fr. La famille nèvropathique. Hérédité, prédisposition morbide, dégéné- rescence, par le Dr Ch. Féré, médecin de Bicêtre, avec gravures. 2e édi- tion 4 fr. L'éducation physique de la jeunesse, par A. Mosso, professeur à l'Université de Turin, préface de M. le Commandant Legros 4 fr. Manuel de percussion et d'auscultation, par le Dr P. Simon, pro- fesseur à la faculté de médecine de Nancy, avec gravures 4. fr. Éléments d'anatomie et de physiologie génitales et obstétri- cales, par le Dr A. Pozzi, professeur à l'école de médecine de Reims, avec 219 gravures 4 fr. Le traitement des aliénés dans les familles, par le Dr Féré. 2e édi- tion 3 fr. Manuel d'hydrothérapie, par le Dr Macario 3 fr. NOTICES SUR LES VOLUMES DE CETTE COLLECTION La Famille nèvropathique Théorie tératologique de l'hérédité et de la prédisposition morbides et de la dégénérescence Par le Dr Ch. FÉRÉ, médecin de Bicètre. 1 vol. in-12, 2e édit. avec 25 gravures dans le texte, cart. à l'anglaise.. . 4 fr. M. Féré montre que les exceptions connues sous le nom d'hérédité dis- semblable et d'hérédité collatérale se retrouvent dans les familles térato- logiques qui, souvent, sont aussi des familles pathologiques. Ce qui est héréditaire, ce sont des troubles de la nutrition de la période embryon- naire, entraînant des effets différents suivant l'époque à laquelle ils se produisent. Les troubles du développement commandent la prédisposition morbide, de nombreux faits le prouvent. Ces troubles héréditaires ou acci- dentels de l'évolution réalisent une destruction progressive des caractères de la race; la dégénérescence, quelle que soit sa cause, peut être définie une dissolution de l'hérédité qui aboutit en fin de compte à la stérilité. Envoi franco contre mandat-poste. COLLECTION MEDICALE Le Traitement des Aliénés dans les familles Par le même. 1 vol. in-1-2, cartonne à l'anglaise. 2e édition 3 fr. L'InStinCt SeXUel, Évolution et dissolution Par le même. 1 vol. in-1-2, cartonné à l'anglaise 4 fr. L'instinct sexuel n'est pas un instinct incoercible auquel tous seraient iéduits à obéir, si anormale que soit la l'orme sous laquelle celui-ci se manifeste. L'auteur s'est proposé, en outre, de mettre en lumière la néces- sité du contrôle et de la responsabilité dans l'activité sexuelle, tant au point de vue de l'hygiène qu'au point de vue de la morale. M, Féré prouve qu'il n'y a aucune raison pour que les actes sexuels échappent à la responsabilité, et les faits montrent qu'ils n'y échappent pas : la nature et la société éliminent les pervertis et favorisent les sobres. Hygiène des Gens nerveux PRÉCÉDÉE DE NOTIONS ÉLÉMENTAIRES Sur la Structure, les Fonctions et les Maladies du Système nerveux Parle D1 F. LEVILLAIN Ancien élève de la Salpêtricre, lauréat de la Faculté de médecine de Paris. 1 vol. in-1-2, avec figures dans le texte, 3e édition, cartonné à l'anglaise. 4 fr. L'auteur a fait un choix judicieux des préceptes d'hygiène générale spécialement applicables aux gens nerveux et se livre à une étude rapide des principaux procédés de traitement usités contre les maladies ner- veuses ^hydrothérapie, électrothérapie, traitement psychique, hypnotisme et suggestion, médicaments). Morphinomanie et Morphinisme Par le Dr Paul RODET [Ouvratje couronné par l'Académie de médecine, Prix Falret) 1 vol. in-1-2, cartonné à l'anglaise 4 fr. Cet ouvrage contient d'abord un historique complet du morphinisme, en faisant assister le lecteur aux différentes étapes que cette affection a tra- Envoi franco contre mandat-poste FELIX ALCAN, EDITEUR versées avant d'être reconnue comme une véritable entité. Après avoir étudié les mœurs des morphinomanes, la morphinomanie à deux, sa propa- gation rapide, M. Rodet aborde la symptomatologie et la théorie de l'absti- nence qui constituent deux chapitres importants de son ouvrage. Puis il continue par l'examen des intoxications coexistant si communément avec la morphinomanie, en particulier de l'alcoolisme et de la cocaïnomanie, l'étude médico-légalo du morphinisme, et donne, pour terminer, une large place au traitement, exposant les diverses méthodes employées et appré- ciant leur valeur thérapeutique. L'Idiotie Hérédité et dégénérescence mentales, Psychologie et éducation mentale de l'idiot Par le Dr Jules VOISIN, médecin de la Salpètrière. 1 vol. in-12, avec 17 gravures dans le texte, cartonné à l'anglaise... 4 fr. L'auteur, choisissant ses exemples parmi différents types d'idiots étudiés dans son service d'hôpital, examine leurs instincts, leurs sentiments, leurs lueurs d'intelligence et de volonté, ainsi que leurs caractères ph}rsiques. De là, il passe à l'éducation et au traitement qui doivent être appliqués à ces déshérités, pour qu'ils cessent d"être à charge à tous, et qu'ils devien- nent utiles à eux-mêmes et à la société. Manuel de Percussion et d'Auscultation Par le Dr Paul SIMON Professeur à la Faculté de médecine de Nancy. 1 vol. in-12, cartonné à l'anglaise, avec gravures 4 fr. Le Phtisique et son traitement hygiénique SANATORIA — HOPITAUX SPÉCIAUX — CURES D'AIR Par le Dr E.-P. LÉON-PETIT Médecin de l'hôpital d'Ormesson, secrétaire général de l'Œuvre des Enfants tuberculeux Préface de M. le Dr Hérard, membre de l'Académie de médecine (Ouvrage couronné par V Académie de médecine) 1 vol. in-12, cart. à l'angl. avec -20 grav. dans le texte, 2e éd.. 4 fr. Le D1" Léon-Petit a examiné sur place les sanatoria et les hôpitaux con- sacrés spécialement au traitement hygiénique du phtisique dans les prin- Envoi franco contre mandat-poste. collection médicale cioaux pars d'Europe. Il a fait une étude comparée des traitements des- tinés à combattre les ravages de la tuberculose, lesquels sont basés sur des mesures, les unes prophylactiques, les autres curatives. Mais l'œuvre de défense contre ce fléau est loin d'être complète, et l'auteur qui a, dès la première heure, pris une part active à la lutte sociale contre la phtisie, présente, avec l'autorité que lui donnent ses travaux antérieurs, un pro- gramme qui ne peut être que recommandé à l'attention de tous. Hygiène de l'Alimentation Dans l'état de santé et de maladie Par le Dr LAUMONIER 1 vol. in-12, cartonné à l'anglaise, avec gravures dans le texte. -2e édit. . 4 fr. L'auteur explique à quelles conditions les aliments sont digestes, agréables et sains; il décrit les procédés de préparation et de cuisson: il apprend comment il faut les stériliser, et comment on obtient les conserves. Plusieurs chapitres sont consacrés à l'alimentation des personnes bien portantes, suivant l'âge, le sexe, les occupations, le travail physique ou intellectuel qu'elles doivent fournir. Enfin il s'occupe du régime alimentaire des malades. Les régimes géné- raux (régime lacté, régime surabondant, etc.), puis les régimes particuliers des obèses, des maigres, des goutteux et graveleux, des diabétiques, des albuminuriques, des dilatés, des dyspeptiques, des constipés, des fiévreux, des typhoïques, des phtisiques, des chlorotiques, des anémiques, des car- diaques, des neurasthéniques, etc., sont successivement étudiés avec détails et précision, et M. Laumonier les complète, quand il y a lieu, par l'indication des exercices physiques, des mo}rens hydrothérapiques et phar- maceutiques qu'il est bon d'adjoindre au traitement alimentaire. L'Alimentation des Nouveau-nés Hygiène de l'allaitement artificiel Par le Dr S. ICARD ÇQuvra'je couronné par V Académie de médecine et par la Société protectrice de l'enfance de Paris) 1 vol. in-12, cartonné à l'anglaise, avec 60 gravures dans le texte... 4 fr. Quelles sont les lois de l'allaitement artificiel? Quel est le lait que nous devons choisir pour remplacer celui de la mère? Le lait est-il la seule nourriture qui convienne à l'enfant? Que penser des produits industriels présentés comme succédanés du lait? Faut-il donner le lait pur ou coupé? Quelle doit être la ration quotidienne et quels sont les meilleurs procédés pour administrer le lait? Celui-ci doit-il être cru? bouilli ou stérilisé? La Envoi franco contre mandat-poste. FELIX ALCAX, EDITEUR contamination est-elle possible par le lait cru? Quelles sont les différentes méthodes de stérilisation du lait? Quels sont les signes d'une bonne alimen- tation? A quel âge convient-il de donner à l'enfant une nourriture plus substantielle que le lait et quelle doit être cette nourriture? Telles sont les questions que l'auteur traite dans ce livre, questions capi- tales et auxquelles doit pouvoir toujours répondre tout médecin qui assume la responsabilité de faire élever un enfant à l'allaitement artificiel. De l'Exercice chez les Adultes Par le Dr Fernand LAGRANGE Lauréat de l'Institut 1 vol. in- 12, 4° édition, cartonné à l'anglaise 4 fr. Les livres de M. Lagrange ont toujours beaucoup de succès auprès du grand public, à qui nous n'avons pas craint de recommander le présent volume d'une façon spéciale. Comme il n'est personne qui ne soit sinon arthritique, ou goutteux, ou obèse, ou dyspeptique, ou diabétique, ou essoufflé, ou quelque peu névrosé, du moins candidat à quelqu'une de ces petites infirmités avec lesquelles il faut passer une partie de l'existence, chacun voudra savoir comment il devra se comporter pour rendre cette partie la plus supportable et la plus longue possible. (Revue Scientifique.) Hygiène de l'Exercice Chez les Enfants et les Jeunes gens Par le même. 1 vol. in-12, Ge édition, cartonné à l'anglaise 4 lï. Les jeunes gens doivent pratiquer des exercices physiques destinés à fortifier leur santé, des exercices hygiéniques et non pas athlétiques, M. le docteur Lagrange développe cette saine doctrine en un charmant petit volume que je viens de lire avec le plus grand plaisir, et je le recommande aux méditations de toutes les mères de famille et même des jières qui ont le temps de s'occuper de leurs enfants. Avec quel bonheur j'ai vu M. Lagrange proscrire aux écoliers la gym- nastique de chambre et de gymnase, et l'escrime dans une salle d'armes, où l'on respire la sueur et l'haleine empoisonnante de ses voisins ou de ceux qui vous ont précédé. M. Lagrange veut que les exercices physiques des enfants soient effectués en plein air, que leurs poumons se dilatent pour appel du bon air... Ce sont les jeux qui sont les plus favorables au développement des enfants et des jeunes gens des deux sexes. D1' G. Daremberg (Les Débats). Envoi franco contre mandat-poste. COLLECTION MEDICALE La Fatigue et l'Entraînement physique Par le Dr Philippe TISSIÉ, ôhargé de l'inspection des exercices physiques dans les lycées et collèges de l'Académie de Bordeaux Précédé d'une lettre-préface de M. le Professeur Ch. BOUCHARD, de 1 Institut. i vol. in-12, avec gravures dans le texte, cartonné à l'anglaise 4 fr. {Ouvrage couronné par V Académie de médecine) M. Tissié expose les recherches qu'il a faites et les observations qu'il a recueillies sur la psychodynamie de l'entraînement physique et sur les réactions mentales provoquées par l'entraînement intensif. Dans le cours de ces études, il a été conduit à trouver dans l'émission nerveuse profonde la principale cause pathologique de l'entraînement intensif chez les sujets sains et surtout chez les débiles nerveux, qu'il désigne sous le nom de fatigués, considérant la fatigue comme un phénomène neurique qui se manifeste par un abaissement plus ou moins rapide et intense du potentiel nerveux de chaque individu. L'auteur traite successivement de l'entraînement physique, de l'entraî- nement intensif, de la fatigue chez les débiles nerveux ffatigue d'origine physique, fatigue d'origine psychique, hygiène du fatigué', des méthodes en gymnastique (méthode suédoise, méthode française, méthode psycho- dynamique qu'il a créée et qui repose sur les réactions nerveuses de chaque groupe d'individus), de l'entraînement physique à l'école, de l'hérédité. L'Éducation physique de la Jeunesse Par A. MOSSO, professeur à l'Université de Turin. 1 vol. in-12, cartonné à l'anglaise, précédé d'une préface du Commandant Legros 4 fr . L'auteur aborde les problèmes seientiîîques et sociaux les plus variés, sans en excepter les problèmes physiologiques pour lesquels sa compé- tence est universellement reconnue et appréciée. La préface du comman- dant Legros, montrant l'importance de ces questions au point de vue mili- taire, complète utilement les chapitres consacrés par l'auteur à l'éducation et au développement des forces physiques du soldat. L'Hygiène sexuelle Et ses conséquences morales Par le Dr SEVED RIBBING, Professeur à l'Université de Lund (Suède) i vol. in-12, cartonné à l'anglaise 4 fr. Le professeur Ribbing a tâché d'écrire un traité de morale sexuelle. Il a pris pour base la physiologie 'tes fonctions génitales et il est d'avis que Envoi franco contre mandat-poste. FELIX ALCAX, EDITEUR les troubles purement physiques qui accompagnent la continence, aussi bien chez le jeune homme que chez l'homme marié ou le veuf, ne sont marqués chez les individus sains que par une sensation de pléthore san- guine, de tension, de légère pression, etc., et ces troubles ne seraient pas si gênants s'ils n'étaient exagérés chez les jeunes gens, si leur imagination n'était excitée à un degré extraordinaire par des livres, des images et des caricatures erotiques. Il fait remonter à la littérature moderne, sur laquelle il porte de sévères jugements, la responsabilité première des troubles sexuels chez les jeunes gens. 11 étend avec justice son appréciation rigoureuse aux opérettes lascives et à tous les genres de cafés-concerts, bals publics, etc. Il accuse la Presse périodique d'avoir capitulé devant Sa Majesté l'Argent et devant tous les moyens dont le vice dispose pour arriver à ses fins. Il fait le procès de l'alcoolisme et de la grande part qui lui incombe dans l'entraînement de la jeunesse vers les plaisirs sexuels. Le livre du Dr Ribbing, qui effleure tous les sujets, qui prend et étudie l'homme et la femme depuis leur naissance à la vie sexuelle jusqu'au déclin de leur virilité et de leurs facultés, sera lu avec un vif intérêt aussi bien par les médecins que par les personnes qu'intéressent les problèmes sociaux. Ce petit ouvrage contient des documents statistiques et littéraires très bien dressés, et possède une allure que la nationalité de son auteur rend particulièrement piquante. i Le Scalpel.) La Mort réelle et la Mort apparente Nouveaux procédés de diagnostic et traitement de la mort apparente Par le Dr S. ICARD 1 vol. in-i-2, avec gravures, cartonné à l'anglaise 4 fr. (Ouvrage récompensé par l'Institut) M. Icard passe d'abord en revue tous les signes de la mort connus jusqu'ici: il en discute la valeur et l'importance. Puis il expose ses recherches personnelles et décrit une nouvelle méthode dont il est l'au- teur: il en démontre la certitude par des preuves expérimentales ex cliniques et en fait l'application au diagnostic des principaux états de mort apparente. L'ouvrage se termine par l'étude de la mort apparente -et par l'exposé des lois et des mesures administratives qui, chez les différents peuples et plus spécialement en France, président aux inhumations. Envoi franco contre mandat-poste. COLLECTION MEDICALE L'Éducation rationnelle de la volonté Son Emploi thérapeutique Par le Dr Paul-Emile LÉVY, ancien interne des hôpitaux. Préface de M. le Professeur BERNHEIM. de Nancy. 1 vol. in-1-2, cartonné à l'anglaise. 2e édition 4 fr. L*auteur s'est proposé de montrer qu'il nous est possible de préserver de bien des atteintes notre être moral et physique et, s'il arrive quelque mal à l'un ou à l'autre, de tirer de notre propre tonds soulagement ou gué- rison. 11 s'agit en somme d'une éducation de la volonté, mais en spécihant que celle-ci doit et peut agir sur les maux de notre corps comme sur ceux de notre esprit : la thérapeutique du corps par l'esprit ou thérapeutique psychique, appuyée sur l'auto-suggestion, peut rendre les plus grands ser- vices. Les applications pratiques de ces procédés sont nombreuses, et M. P.-E. Lévy présente d'intéressantes observations de guérison, par cette méthode, de l'habitude de fumer, de l'insomnie, de troubles divers (par exemple somnolence, défaillances), de douleurs, de troubles oculaires, circulatoires, respiratoires, digestifs, sexuels, etc. Éléments d'Anatomie Et de Physiologie génitales et obstétricales Précédés de la Description sommaire du corps humain Par le Dv A. POZZI Professeur à l'École de médecine de Reims, ancien interne des hôpitaux de Paris. I vol. in-12, avec 219 gravures dans le texte, cartonné à l'anglaise.. 4 fr. M. Adrien Pozzi a condensé dans ce volume les matières de l'examen qui doit être subi à la fin de la première année d'études des sages-femmes. II donne d'abord la description sommaire du corps humain, en dehors des organes génitaux de la femme, puis l'anatomie génitale de la femme et en particulier les recherches de Farabeuf. Pinard et Varnier sur le bassin obstétrical. Enfin, il présente l'histoire du produit de la conception jusqu'au moment où, se libérant des attaches maternelles, celui-ci va vivre d'une existence indépendante. Envoi franco contre mandat-poste. 10 FÉLIX ALGAN, ÉDITEUR Manuel théorique et pratique d'Accouchements Par le même. 1 vol. in-12, avec 138 grav. dans le texte, cart. à l'anglaise. 2e édit... 4 fr. Ce livre s'adresse aux praticiens, aux étudiants en médecine, et aux sages-femmes. Ses principales divisions comprennent : la symptomatoloy ic et la physiologie générale de l'accouchement, l'élude clinique et pratique de la yrossesse et de l'accouchement, une étude clinique des différentes présen- tations, en particulier la pathologie de la grossesse, la dystocie, les compli- cations de l'accouchement et de la délivrance, la grossesse extra-utérine, les interventions obstétricales, la pathologie des suites de couches, les soins à donner à l'enfant, la pathologie du nouveau-né. Il répond, en outre, aux programmes des examens des sages-femmes et, avec L'anatomie et la physiologie génitales et obstétricales, du môme auteur, correspond à l'enseignement complet des Maternités. Manuel d'Hydrothérapie suivi d'une instruction sur les bains de mer (Guide pratique des Baigneurs.) Par le Dr M. MACARIO 1 vol. in-12, -ic édition, revue et augmentée, cartonné à l'anglaise.. 3 f r . Les Maladies de l'urèthre et de la vessie Chez la Femme Par le Dr KOLISCHER Traduit de l'allemand Par le Dr BEUTTNER, privat-docent à l'Université de Genève. 1 vol in-12, avec gravures, cartonné à l'anglaise 4 fr. Ce petit volume est la mise en lumière des théories de Schauta, qui voua dans sa clinique de Vienne une attention particulière aux maladies des organes urinaires de la femme. L'auteur débute par les règles géné- rales de l'examen de l'urèthre et de la vessie, puis il étudie les diverses maladies de ces régions. Incontinence, énurésis, uréthrite, rétrécissement, calculs urétliraux, — catarrhe, œdème, inflammation, cystites gonorrhéique et tuberculeuse, calculs vésicaux, hémorrhoïdes, hernies, pneumaturics, ruptures, sont successivement examinées par le Docteur Kolischer, qui s'appuie pour cela sur des procédés encore peu connus. Envoi franco contre mandat-poste. COLLECTION MEDICALE Cours de Médecine opératoire De la Faculté de Médecine de Paris. Par M. le professeur Félix TERRIER, Membre de l'Académie de médecine, Chirurgien de la Piiié. Petit Manuel d'Antisepsie et d'Asepsie chirurgicales En collaboration avec M. PÉRAIRE, ancien interne des hôpitaux de Paris, 1 vol. in-12, cartonné à l'anglaise, avec gravures 3 fr. L'ouvrage est divisé en quatre parties : I. Méthode antiseptique telle que l'a formulée Lister, et modifications apportées à cette méthode. — IL Asepsie. — III. Méthode mixte. — IV. Application des principes anti- septiques et aseptiques à chaque région en particulier. Petit Manuel d'Anesthésie chirurgicale Par les mêmes. 1 vol. in-12, avec 37 .çrravures dans le texte, cartonné à l'anglaise.. 3 fr. L'Opération du Trépan Par les mêmes. 1 vol. in-12, cartonné à l'anglaise, avec- 222 gravures 4 fr. Table des matières : I. Histoire de la trépanation depuis les temps préhistoriques. — II. Description des circonvolutions et des localisations cérébrales et étude de la topographie crânio-cérébrale. — III. Manuel opé- ratoire et description des instruments actuellement employés; opérations nouvelles destinées à remplacer, jusqu'à un certain point, l'opération du trépan, ou à la compléter. — IV. Indications et contre-indications de l'opé- ration du trépan. Chirurgie de la face En collaboration avec MM. GUILLEMAIN, chirurgien des hôpitaux et MALHERBE, ancien interne des hôpitaux de Paris. 1 vol. in-12. avec 214 gravures dans le texte, cartonné à l'anglaise... 4 fr. Les différents chapitres traitent successivement de la chirurgie des maxillaires, des lèvres, des joues, de la bouche et du pharynx, du nez, des fosses nasales et de leurs annexes les sinus de la face. Envoi franco contre mandat-poste. FELIX ALCAX, EDITEUR Chirurgie du cou Par les mêmes. 1 vol. in-12, avec 101 gravures dans le texte, cartonné à l'anglaise. . . 4 fr. Table des matières : I. Chirurgie des voies aériennes, laryngoseopie, cathétérisme et dilatation des voies aériennes, traitement endo-iaryngé et extra-laryngé des polypes et tumeurs du larynx, laryngotomies, laryn- gectoinies, trachéotomie. — II. Chirurgie du corps thyroïde : thyroïdec- tornie, exothyropexie, indications thérapeutiques du goitre. — III. Chirurgie de l'œsophage. — IV. Chirurgie des vaisseaux, des ganglions lymphatiques des muscles et nerfs du cou : ligature des artères, anévrismes, torticolis, etc. Chirurgie de la plèvre et du poumon En collaboration avec M. E. REYMOND, ancien interne îles hôpitaux de Paris. 1 vol. in-12, avec 67 gravures dans le texte, cartonné à l'anglaise. . . 4 fr. Les auteurs ont reproduit les leçons professées par M. Terrier à la Faculté de médecine de Paris. Ces leçons intéresseront à la fois les méde- cins et les chirurgiens, certaines opérations sur la plèvre étant restées dans le domaine de la médecine. Les différents chapitres sont consacrés à la thoracentèse, à la pleurésie purulente et à la pjleurotomie, à la thoracoplastie, à la chirurgie de la pierre pulmonaire, aux interventions pour les plaies du poumon, klapneu- motomie, à la pneumectomie. Chirurgie du cœur et du péricarde Par les mêmes-. 1 vol. in-12, cartonné à l'anglaise, avec 19 gravures dans le texte. . . 3 fr. Les auteurs débutent par les généralités relatives à la chirurgie du -péricarde ; puis ils donnent le manuel opératoire de la chirurgie du péri- carde, les indications et les complications de la thoracocentèse ; ils trai- tent ensuite de la péricardotomie avec ou sans résection des cartilages costaux, du manuel opératoire, des soins consécutifs et des indications. Pour la chirurgie du cœur, ils étudient successivement le traitement des plaies, les plaies abandonnées à elles-mêmes, leur traitement sans opé- rations, les sutures du cœur, les interventions sur le cœur en dehors des plaies, etc. Envoi franco contre mandat-poste. Conlemmiers. — Imprimerie Paul BRODARD. — 183-1900, COLUMBIA UNIVERSITY LIBRARIES This book is due on the date indicated below, or at the expiration of a definite period after the date of borrowing, as provided by the rules of the Library or by spécial ar- rangement with the Librarian in charge. DATE BORROWED DATE DUE DATE BORROWED DATE DUE C28(1 140) M 100 i 7" raaMCraramitflMiMiniMi^^^