| | | \ À 67 on | Î dl | RL | ji IN | } | œ . a " ]L ù Pr On O TES SON | ÉLÉMENTS D’OSTÉOLOGIE DESCRIPTIVE ET COMPARÉE DE L'HOMME ET DES ANIMAUX DOMESTIQUES . = AAAAIMOD TA avITRADIE | “ AUOUPEMROT AUAMIAA AM LA MUCH ME #7 ÉLÉMENTS D'OSTÉOLOGIE, DESCRIPTIVE ET COMPARÉE DE L'HOMME ET DES ANIMAUX DOMESTIQUES DES ÉTUDIANTS DES ÉCOLES DE MÉDECINE HUMAINE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE avr im Le Docreur THOMAS (pe Tours) Chevalier de la Légion d'honneur, Ex-professeur d'anatomie à l'École de médecine de Tours, Chirurgien en chef de l'hôpital général, Professeur de clinique externe, Ancien interne des hôpitaux de Paris, Membre de la Société anatomique, Membre et plusieurs fois président de la Société médicale d'Indre-et-Loire, etc., etc., etc. Avec atlas de 12 planches renfermant #9 figures. PARIS ADRIEN DELAHAYE, LIBRAIRE-ÉDITEUR PLACE DE L’ÉCOLE-DE-MÉDECINE 1865 Tous droits réservés. ; + 4 + au gr: ne! d nr ë " . . Ne « 1 ’ { k : . | ’ 4 ‘ F À »: buses î ; | é 0 i 3 - i | ' C1 = i . \ ” - mn 4 « + 1 vo. — U à ‘ es » ‘ = 1 - PA F n _ t — 1 Si C4 . Dre : ES 5 - , = = — È à - > . ma à : P + -: - = Œ map : # . : Cr ’ - LA . : « [2 y " { 3 » É = é - … = , ” : « ’ a . er — … = = D - : 1 9 … ‘ f x ‘ 7 : - Le . L L4 ù ; ? 0 l » ’ ' ; « » 4 S | # 4 ; EP RRS S-T É He a CM e LE FA L+ 1) À , j: LA ) RE: ç k ‘ . a , à “ > a : 4 kr L > 2 d Pre D n n à u Ÿ = si 7 CRT et , nt 4 1 nr RP r- PR k Va #5 EYE AA = Fr $ e vP Depuis le commencement de ce siècle l'anatomie a suivi chez nous des directions diverses; les brillantes conceptions de Bichat sur l’histoire générale des tissus fixèrent d’abord l’atten- tion des anatomistes et ouvrirent à la science des voies nou- velles. Trente ans plus tard quelques chirurgiens abordérent, avec un succès qui n’est point oublié, l'étude de celte anatomie topographique à laquelle un de nos maîtres éminents, M. Vel- peau, a attaché son nom. Vint ensuite l’époque des recherches micrographiques ; et par le développement qu’elles ont pris de nos jours elles ont peut-être un peu laissé dans l'ombre l’anato- mie descripive qu'on appelle, dans le langage des écoles, la grosse anatomie. Mais depuis quelques années on observe un retour vers les études anatomiques par le scalpel et des livres faits dans cette direction, tant en France qu’à l'étranger, ont été bien accueillis. L'ostéologie même, qui semblait définitive- ment constituée, a servi de texte à plus d’un ouvrage im- portant. THOMAS. | (l IL. INTRODUCTION. Le moment m'a donc semblé venu de publier un livre auquel j'ai depuis longtemps travaillé et dont l’idée fonda- mentale m'a plus d’une fois guidé dans le cours des leçons que je faisais naguère comme professeur d’anatomie à l’école de médecine de Tours. Cet ouvrage, qui comprend une description exacte du sque- lette humain comparé au squelette de quelques animaux domestiques, est un essai de réforme que je voudrais voir s’accomplir dans l'étude de l’anatomie. L'enseignement anatomique de nos écoles de médecine est encore aujourd'hui dans des conditions très-nuisibles à son progrès, et il ne peut se vivifier que par une intelligente association avec l'étude de l’anatomie comparée. L'anatomie comparée est en effet d’un si puissant secours au commencement des études médicales que l’on doit s’éton- ner qu'elle ait été complétement négligée dans nos écoles de médecine. L'étude anatomique, bornée à un seul animal, retient l'esprit dans des limites trop étroites et nous donne souvent des idées fausses. La comparaison nous conduit à des aperçus plus justes, à des vues plus élevées. Elle fixe notre attention sur certaines parties peu développées qui, sans elle, passeraient inaperçues quoique très-importantes. Elle imprime à jamais dans l'esprit certaines dispositions très-difficiles à saisir. Elle nous donne la raison de la forme et du développe- ment de certaines parties qui, vues isolément, ne peuvent être comprises et ne nous laissent qu'une image confuse. Que de formes bizarres en apparence sont ramenées au type commun INTRODUCTION, JL par la comparaison! Et non-seulement l'anatomie comparée jette une vive lumière sur l'anatomie descriptive de l’homme et des animaux, mais encore elle dissipe la sécheresse et l’ari- dité qui lui sont comme inhérentes et lui communique un attrait particulier (4). Du reste, le rapprochement de l’anatomie de l’homme et de celle des animaux domestiques ne se recommande pas seule- ment comme un procédé d'enseignement et comme un moyen de donner aux études plus d’étendue et plus d’élévation; une relation intime et directe, une étroite parenté les unit. Un fâcheux préjugé a pu seul jusqu'ici les maintenir séparées et leur prêter un langage différent; rapprochées, elles sauront L L' (1) Je citerai quelques exemples à l’appui de ces propositions. 1° Sans la comparaison, il est bien difficile de se faire une idée exacte et com- piète de la structure du crâne de l’homme ; ainsi la division du crâne en base et voûte, admise dans les traités d'anatomie humaine, est erronée ; les trous de conju- gaison, sur le crâne comme sur le rachis, forment les limites naturelles entre la base et la voûte. Cette division est marquée de la manière la plus. évidente sur le crâne du chien et du mouton, où la voûte, s’élevant presque perpendiculairement sur la base, parait aussi distincte de celle-ci que, sur le rachis, les arcs sont distincts des corps vertébraux. 2° Les trous de conjugaison cräniens sont de deux sortes : les trous de conjugaison proprement dits, ou intervertébraux, et les trous accessoires, percés dans les pé- dicules des arcs vertébraux. Cette disposition n'appartient pas exclusivement au crâne, comme on pourrait le croire chez l’homme, on l’observe aussi sur le rachis de plusieurs animaux. 3° Pour comprendre la composition vertébrale du crâne chez l’homme, il faut l'étudier d’abord sur ies animaux dont le crâne, très-étroit, se rapproche bien plus, par sa forme, de la colonne rachidienne ; ainsi la vertèpre occipitale du carnassier, la vertèbre sphénoïdale postérieure et la sphénoïdale antérieure du ruminant pré- sentent une grande ressemblance avec les vertèbres rachidiennes. 1° Les vertèbres cräniennes diffèrent des rachidiennes par le nombre des pièces qui les composent. Les vertèbres crâniennes ont, comme les rachidiennes, un corps h. mi SR D Lt fi. dé à L De ‘2. ht 1 Mt see. s © ne CC a Se ts 2 se D de À iv INTRODUCTION. bientôt se comprendre, s'éciaireront réciproquement, se pré- teront un mutuel appui. Leur union entraînera celle de la médecine humaine et de la médecine vétérinaire; et, par suite du commerce qui sera établi entre ces deux grandes branches de la pathologie comparée, la médecine humaine verra le champ de ses connaissances s'agrandir ct elle y gagnera une foule de notions précieuses. Je ne demende pas qu’on enseigne, en même temps que l'anatomie de l’homme, ceile des êtres si nombreux et si divers qui composent le règne animal; lexposition de formes si variées ne laisserait dans l'esprit des étudiants, au début de la carrière, qu'une déplorable confusion; je voudrais qu’on et deux moitiés d’are, et, en outre, des pièces accessoires qui complètent l'arc ver- tébral ; mais ce n’est pas là tout à fait une disposition exceptionnelle, car les ver- tèbres thoraciques du ruminant ont une quatrième pièce, l'analogue de celle des vertèbres crâniennes. 5° Comment déterminer l’apophyse transverse, à peine apparente, de la vertèbre occipitale de l’'hemme si on ne l’examine sur le carnassier et sur le ruminant, où elle est très-développée ? 6° Le sphénoïde, si bizarre et si compliqué chez l’homme, rentre dans la loi com- mune et devient très-simple sur les autres mammifères ; aussi est-il indispensable de l’étudier sur ces derniers pour pouvoir le comprendre chez le premier. 7° Les anthropotomistes ont confondu sous le nom d’apophyse styloide deux pièces de la chaîne hyoïdieune ; il suffit de jeter les yeux sur l'appareil hyoïdien du carnassier et du ruminant pour reconnaitre que cette dénomination est impropre, et quelle donne une idée fausse des parties qui constituent l'apophyse styloide de l’homme. 8° Le prolongement hyoidien, auquel se fixe l'extrémité supérieure de la chaine hyoïidienne, n’a pas été décrit chez l’homme, parce qu’on n’a pas examiné le tem- poral du ruminant, sur lequel ce prolongement a acquis une assez grande longueur. 9° On ne peut saisir facilement la forme et les connexions du malaire de l’homme qu'à la condition d’éludier cet os successivement sur le carnassier, sur le ruminant et sur l’homme, elc., etc, etc. RS, di ic MSNM Le 4 de, ot null Mine ds utthé, 54, INTRODUCTION. Y se bornât à l’étude de quelques mammifères afin de mettre en regard de l’homme les animaux les plus rapprochés de lui par leur organisation et ‘que l’on prit comme types des divisions de cette classe les animaux que l’anatomiste peut se procurer le plus facilement, les animaux domestiques. Ainsi le chien et le chat représenteraient les carnassiers; le cochon, les pachydermes; le cheval, les solipèdes ; la chèvre, le mouton et le bœuf, les ruminants. | Lorsque l'étudiant aura acquis une connaissance exacte de l'anatomie comparée dans les limites que je viens d'indiquer, il pourra parcourir avec une bien plus grande facilité et plus de sûreté même les autres degrés de l’échelle animale. Il serait tout à fait désirable que, éclairés par ces résul- tats, les professeurs de nos écoles de médecine n’hésitassent pas à abandonner des habitudes invétérées et à donner à l'anatomie comparée la place qu’elle mérite dans leur ensei- onement. | Dans la crainte d’être trop long, j'ai cru devoir borner cet essai à l'étude comparative de l’homme et de deux animaux domestiques seulement. Ces deux animaux représentent les deux divisions les plus tranchées de la classe des mammifères : le chien, les carnassiers ; le mouton, les ruminants. J'ai fixé mon choix sur ces deux animaux parce que l’anatomiste les a toujours sous la main et qu’il peut se les procurer facilement et à tous les âges de la vie, soit dans les abattoirs, soit dans les voiries. Je n’entends pas présenter ici un travail complet d'anatomie - EN CRT A VI INTRODUCTION. comparée; je me suis borné à l’étude de l’ostéologie, prélimi- naire indispensable de l’anatomie. Le squelette, en effet, repro- duisant à lui seul l’image du corps entier et ayant des rapports intimes avec tous les autres organes dont il est l’appui et le protecteur, offre par là même, plus qu'aucun autre appareil, Le moyen de porter très-loin l’étude de l’anatomie et de faire ressortir les mérites particuliers de la méthode que j'ai ensei- gnée pendant les douze années de mon professorat à l’école de Tours. On chercherait vainement dans ce traité ces vues hasardées et systématiques qui, loin de servir la science en ont trop longtemps entravé les progrès; les limites étroites dans les- quelles il est renfermé me préservaient naturellement de tels égarements. Les trois squelettes qui font l’objet de mes études sont, en effet, si rapprochés par l’ensemble de leur structure, que de la plus simple comparaison entre les parties qui les composent, les analogies naissent comme d’elles-mêmes et sans effort. Mon but modeste aura été atteint, si j'ai réussi à faire descendre, dans les études élémentaires de l’anatomie, un peu de la lumière qui jusqu'ici n’a rayonné que dans les régions supérieures. Il ne sera peut-être pas inutile, en terminant cette courte introduction, de dire que ce traité d’ostéologie a été écrit d’après nature et non d’après les livres. Un très-grand nombre de pièces recueillies et préparées par moi m'ont servi dans la rédaction de ce travail. J'ai pu aussi, grâce à l’obligeance de M. Sappey, étudier une riche collection de squelettes humains LI LR INTRODUCTION. VII appartenant à la Faculté et je le prie de recevoir ici mes remerciments. Mais en faisant ces minutieuses descriptions ostéologiques, en comparant entre eux les squelettes de l’homme, du chien et du mouton, j'ai vite reconnu que cer- taines parties, des plus importantes et des plus compliquées, exigeaient, pour être aisément comprises, qu’on parlàt autant aux yeux qu’à l'esprit, et je me suis décidé à ajouter au texte de cet ouvrage douze planches qui renferment 89 figures. L’exé- cution de l’atlas qui complète ce livre a été confiée à un artiste habile, à M. Lackerbauer. Toutes les planches, dessinées d'aprés nature, ont été revues par moi, et j'ose espérer qu’elles témoigneront par leur exactitude des soins que j'ai pris de faire saisir les moindres détails des parties qu’elles représentent. | js 1 ni te #1 nt fa & 5 gi 19 AU pr aq, “afol Pa “Agaauutet, EU CAR Net fr up LU A D. A RE PER AA. 14 on. AT of nt Héliot uh} Jo: ape nil eut sub l EL CNT al ab, 19 | are taf 15% {to up atuatOn fascuèait, ET “HO | % gite. bEE fa tige! 5 | up 2 | penis axiob dass 1 TE 0 PAT da 100 je À At 3h dt +h29 À . say 08 jne ct BL alait (IAUL É at100 : HE & AE : AMEN ÿe Bitilq ail L a 0 ed 4}20' {: F RUE En ai io is su | un ui RUN Auot À J4q Téva giocadt 4 elfe up % ail ii} 495 | 4 la} RTE # ANT : o NS À PE OSTÉOLOGIE HUMAINE ET COMPARÉE. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Les os, tels que nous les trouvons chez l'adulte, résultent de la réunion d’un plus ou moins grand nombre de pièces qui doivent être divisées en deux catégories : 1° les pièces primitives ou fon- damentales; ® les pièces secondaires ou complémentaires. Le nombre des pièces primitives varie suivant les os. Certains os n'en ont qu’une; d’autres en ont deux, trois, quatre, et un bien plus grand nombre; on peut donc diviser les os en simples et composés. Les premiers ne sont formés que d’une seule pièce primitive, avec ou sans pièces secondaires. Les os composés pré- sentent deux divisions : a. Ceux du premier degré, c’est-à-dire les os qui sont formés de pièces primitives, comme les vertèbres du rachis, l’occipital, le coxal, etc... b. Ceux du second degré, c'est-à-dire les os formés de la réunion d’un certain nombre des précédents : par exemple, le sacrum, qui résulte de la soudure de plusieurs vertèbres, lesquelles sont des os composés du premier degré ; le sphénoïde de l’homme, etc... Les os composés sont aussi avec ou sans pièces complémentaires. La connaissance des pièces primitives ou fondamentales à une certaine importance. En effet, les os qui résultent de la réunion de plusieurs de ces pièces présentent des parties de formes si différentes, qu’on est obligé, pour faciliter la description, de les diviser en plusieurs régions; ces divisions ne doivent pas être faites arbitrairement, THOMAS. 1 \ RTS = | 3 "M APOPHYSES, ÉPIPHYSES, DIAPHYSES. mais autant que possible d’après le nombre des pièces primitives. Ainsi, les vertèbres du rachis doivent être divisées en trois par- ties : le corps et les deux moitiés de Parc; le coxal en trois parties : l’ilion, le pubis et l’ischion. Épiphyses, apophyses, diaphyses. — Les pièces secondaires sont désignées sous le nom d’épiphyses (ërt, sur ; #5v«, croître). Ce sont des parties complémentaires des os; elles ont un germe osseux distinct de l'os qu’elles complètent. Les épiphyses sont destinées, soit à former des articulations, soit à donner attache à des tendons, à des ligaments; souvent la même épiphyse réunit tous ces usages à la fois. On trouve les épiphyses aux extrémités des os longs ; les os de la cuisse, du bras, de la jambe, de l’avant- bras, ont au moins une épiphyse à chaque extrémité. Les os longs de la main et du pied n’ont qu’une extrémité épiphysaire. Les grands os larges, les os coxaux, les omoplates, ont des épiphyses sur différents points de leur circonférence. Les os du crâne et ceux de la face n’ont point d’épiphyses. Parmi les os courts, le calcanéum et les corps vertébraux rachidiens sacrés et coccygiens sont les seuls qui aient des épiphyses. Toutes ces épiphyses forment des éminences plus ou moins saillantes à la surface des os qu’elles complètent. On en voit aussi se développer entre les pièces qui composent un certain nombre d'os; ce sont les épiphyses interosseuses. Les épiphyses que l’on trouve entre les corps vertébraux sacrés et coccygiens, et entre les trois pièces du coxal dans la cavité cotyloïde, etc., etc., font partie de cette division. On donne le nom d’apophyses à des éminences osseuses plus ou moins saillantes et de formes très-différentes, aussi le mot apophyse est-il toujours accompagné d’une épithète qui indique la forme de l’'éminence : apophyse épineuse des vertèbres, apo- plyse coroncide du maxillaire inférieur, apophyse mastoïde du temporal, etc., etc. Le sens étymologique du mot apophyse (amv, de; püvor, naître) indique la nature de ces sortes d’émi- nences. En effet, elles naissent des os, sortent des os, comme une branche d'arbre sort du tronc, sans germe osseux parti- culier. APOPHYSES, ÉPIPHYSES, DIAPHYSES. 3 Comme on le voit, il y a une différence fondamentale entre les épiphyses et les apophyses. Nous savons que M. Serres a avancé que les éminences osseuses se développent par un point d’ossifi- cation particulier ; en conséquence, la distinction que nous admet- tons n’existerait pas ; mais l’assertion de M. Serres n’est pas exacte. Nous lisons dans un traité d'anatomie que cette distinction entre les apophyses et les épiphyses, fondée sur une observation incom- plète, a perdu toute sa valeur depuis les belles recherches de M. Serres sur l’ostéogénie; mais l’auteur, lorsqu'il décrit les os qui portent des apophyses, ne parle pas des points osseux propres à ces éminences. Un autre caractère différentiel des épiphyses et des apophyses, c’est que la plupart de ces dernières sont com- plétées par une épiphyse :; jamais une épiphyse, quel que soit son volume, ne porte une autre épiphyse. Ainsi, la division des émi- nences osseuses en épiphyses et apophyses, admise par lesanciens, doit être conservée. Les auteurs nous diront que les épi- physes saillantes deviennent apophyses quand elles sont sou- dées à l’os principal; la sévérité du langage anatomique ne peut admettre une pareille confusion; il faudrait un autre mot pour désigner les épiphyses devenues apophyses après leur soudure. Nous devons signaler encore ici l'emploi abusif qu’on a fait du mot apophyse : ainsi les dénominations apophyse styloide du temporal, apophyse basilaire de l’occipital, etc., indiquent des hérésies anatomiques. On donne le nom de diaphyse à la partie moyenne des os longs (Sidquais, production intermédiaire). La diaphyse est la partie prin- cipale ou corps des os longs ; les épiphyses en sont les parties complémentaires. Il serait à désirer que cette dénomination s'é- tendit aux os plats et aux os courts; elle désignerait les pièces pri- mitives, fondamentales de ces os. Ainsi on dirait : le calcanéum a une diaphyse et une épiphyse; les vertèbres rachidiennes ont trois diaphyses, et cinq épiphyses ; le coxal a trois diaphyses, etc... Si l’on étudie comparativement dans toute l’étendue du sque- lette les pièces primitives ou diaphyses, et les pièces secondaires ou épiphyses sous le rapport de l’époque de leur ossification et de leur soudure, on voit que certaines épiphyses s’ossifient sé ie . TONER SL. LS Ltd inst dus een nt à: à 0 es 5 À es Lé Dit, RE & OS PAIRS, OS IMPAIRS. avant certaines pièces primitives. Les exemples en sont nom- breux; mais dans tout os qui se compose de pièces primitives et de pièces complémentaires, non-seulement celles-ci s’ossifient après celles-là, mais encore après que la soudure des pièces pri- mitives est effectuée. On trouve une exception à cette dernière règle dans certains os composés, dont les épiphyses sont situées au point de jonction des pièces primitives ; le sacrum, dont les corps vertébraux sont séparés par des épiphyses, etle coxal, dont les trois pièces sont réunies au fond de la cavité cotyloïde par une épiphyse remarquable, en sont des exemples. Os pairs ou asymétriques, os imparrs ou symétriques. — Les auteurs, pour établir cette classification, prennent le squelette à la période du développement complet, au commencement de l’âge adulte, de vingt-cinq à trente ans, chez l’homme, de deux à trois ans chez le carnassier et le ruminant. Cette classification a pour nous l'inconvénient de ne pouvoir s'appliquer qu’à une seule espèce animale; si l’on veut l’introduire dans l’anatomie comparée, on se voit forcé de placer dans une classe différente des os qui se correspondent parfaitement. Ainsi, chez l’homme, les deux moitiés du maxillaire inférieur et du frontal se soudent peu de temps après la naissance et forment un maxillaire infé- rieur impair et un frontal impair. Sur le chien et le mouton, les deux moitiés du maxillaire inférieur et du frontal, au contraire, ne se soudent pas; elles restent articulées toute la vie, et à l’état de pièces distinctes. Il y a donc chez ces animaux deux maxillaires inférieurs et deux frontaux. Ces os sont donc pairs, tandis que chez l’homme ils sont impairs. À quoi bon cette classification basée sur le seul fait de la soudure ou de l'articulation de deux pièces qui se joignent sur la ligne médiane; elle ne donne au- cun aperçu bien intéressant. Il n’v a de véritablement impairs que les os qui se développent par un {point d’ossification situé sur la ligne médiane : par exemple, les corps vertébraux et les pièces du sternum, encore y trouve-t-on un bon nombre d’excep- tions. Ce qui précède s'applique aussi à l’énumération des os faite d’une manière générale. On doit considérer comme un os toute Mes Local tac ‘het > 2 GSM 1: Ad se du RÉ REE DU SQUELETTE. 5 pièce distincte du squelette, quel que soit l’âge du sujet, jusqu’au moment où elle se réunit à une ou plusieurs autres pièces pour former un os composé. L’énumération de tous les os d’un sque- lette ne peut répandre aucune lumière sur l'anatomie ; elle n’a véritablement d'intérêt que lorsqu'elle s'applique à une région que l’on étudie comparativement avec la région analogue d’un autre animal. Les traités les plus récents d'anatomie vétérinaire nous donnent la mesure de l’importance que leurs auteurs atta- chent, soit à la classification des os en pairs et impairs, soit à l'énumération de toutes les pièces d’un squelette : ainsi, quoique les deux rmoitiés du frontal restent distinctes toute la vie, les ana- tomistes vétérinaires les comptent pour un seul os qu’ils classent parmi les os impairs ; il en est de même des deux moitiés du maxil- laire inférieur ; les deux pariétaux du chien, qui ne se soudent pas et restent aussi distincts que ceux de l’homme, comptent pour un os impair, tout comme le pariétal du mouton que l’on trouve d'une seule pièce et à l’état d’os impair quelques mois après la naissance; et l'os unique qui forme la partie postérieure du crâne du bœuf, et qui se compose du pariétal et de l’occipital, compte pour deux, quoique toutes ses pièces soient soudées peu de temps après la naissance. Nous devons dire ici, pour l'intelligence des questions d’ostéo- génie, qui sont traitées dans le cours de ce travail, que dans l'espèce humaine la durée de la vie fœtale ou intra-utérine est de neuf mois, que celle du mouton est de cinq mois, et celle du chien de soixante-trois jours. Le squelette de l’homme a acquis son développement complet de vingt à vingt-cinq ans, celui du chien et du mouton à deux ans el quelques mois. Les pièces qui composent le squelette de l'adulte sont, les unes à l'état osseux, les autres à l’état cartilagineux; mais les premières en bien plus grand nombre que les secondes. Les pièces cartilagineuses sont : 1° les cartilages costaux; 2° le pro- longement cartilagineux de l'extrémité abdominale du sternum ; 9° la lame cartilagineuse qui continue la lame osseuse perpen- diculaire de l’ethmoïde. On trouve, en outre, sur le ruminant dite + CP. eng ét RD 2 | nt D LL de QE dd AZ 7 jé 6 DU SQUELETTE, une Jame cartilagineuse très-large qui fait suite au bord spinal de l'omoplate. Il s'opère bien un certain travail d'ossification dans ces cartilages pendant tout le cours de la vie, mais ils ne sont jamais complétement envahis. . Le squelette se divise en deux parties : le trône et les mem- bres (1). | (4) Plusieurs auteurs ont divisé le squelette en trois parties : la tête, le tronc et les membres. Cette division est mauvaise ; nous verrons que la tête fait Pose sud grante du tronc. PREMIÈRE PARTIE. DU TRONC. (PL, 17e.) Le tronc, situé verticalement chez l'homme, présente une extrémité supérieure ou céphalique, une extrémité inférieure ou pelvienne, une face postérieure ou dorsale, une face antérieure ou ventrale et deux faces latérales. Le tronc du quadrupède, étant dans la position horizontale, a l'extrémité céphalique en avant, la pelvienne en arrière, la face dorsale en haut, la ventrale en bas. Le tronc est composé de deux canaux parallèles adossés sur la ligne médiane. L’un est renfermé dans une colonne qui occupe la région dorsale : c’est la colonne vertébrale et le canal vertébral. L’autre canal, d’une plus grande capacité que le précédent, forme la partie antérieure du tronc chez l’homme, inférieure chez le quadrupède : c’est le canal ventral. Il est interrompu deux fois dans sa longueur. Sa partie moyenne se présente sous la forme d’une vaste cavité circonscrite par des arcs osseux et cartilagi- neux, dont l'extrémité dorsale appuie sur la colonne vertébrale, et l’extrémité ventrale sur une petite colonne à l’opposite de la première, qu'elle semble répéter. Cette cavité est le thorax ou cavité thoracique. L’extrémité céphalique du canal ventral est formée par les cavités nasales et buccales, et son extrémité pel- vienne par le bassin ou cavité pelvienne. Entre le thorax et l’ex- trémité céphalique, ce canal est interrompu dans une assez grande longueur, là tout le squelette est formé seulement par une portion de la colonne vertébrale : c’est la portion cervicale. Entre le thorax et le bassin, le canal ventral est interrompu de nouveau par une grande échancrure où tout le squelette consiste dans une portion de la colonne vertébrale : c’est la portion lom- baire. 8 DU TRONC. Si, par un trait de scie, on divise le tronc en deux parties laté- rales suivant la ligne médiane, on reconnaît qu’il est parcouru dans toute sa longueur par une tige ou axe osseux (axe osseux, céphalo-rachidien) formé par des tronçons de cylindres articulés bout à bout. Cette tige osseuse sépare l’un de l’autre les deux grands canaux du tronc; c'est derrière elle chez l’homme, au- dessus chez le quadrupède, que rêgne le canal céphalo-rachidien dont l'extrémité céphalique, considérablement renflée, constitue le crâne. Ce canal loge et protége les parties centrales du système nerveux de la vie animale; ses parois renferment dans un point de leur épaisseur les organes de l’ouie, et forment pour les or- ganes de la vue un abri protecteur. Devant l'axe osseux du tronc chez l’homme, au-dessous chez les quadrupèdes, règne l’autre grand canal qui se divise en trois régions : la thoracique, la pelvienne et la céphalique; cette dernière forme la face. Ce canal, complété par les parties molles, renferme le cœur et les vaisseaux qui en partent ou qui s’y rendent, le tube digestif et ses annexes, les poumons et les voies aériennes, l'appareil géni- tal, l’appareil urinaire, et le système nerveux qui préside à leurs fonctions. À cet ensemble d'instruments et d'appareils, qui sont tous du domaine de la vie végétative, se rattachent, par leur posi- tion comme par leur destination les organes des sens, du goût et de l’odorat. Qu'on se représente un axe osseux des côtés duquel partent, d’une part, des arcs qui se réunissent derrière cet axe chez l’homme, au-dessus chez le quadrupède, de manière à former un long canal (canal céphalo-rachidien) ; et, d’autre part, des arcs qui se réunissent au devant de cet axe chez l’homme, au-dessous chez le quadrupède, de manière à former un autre canal inter- rompu en deux endroits, aux régions cervicale et lombaire ; arcs divisés ainsi en trois groupes formant la face, le thorax et le bassin ; et l’on aura l’idée la plus simple et la plus vraie de la structure du squelette du tronc. D’après cet exposé succinct de la construction du squelette du tronc, on devrait commencer la description des différentes pièces qui le composent par celles de l'axe qui en est véritablement la = -118E% & LAB LA DE LA COLONNE VERTÉPRALE. 9 partie fondamentale, toutes les autres pièces venant y prendre un point d'appui. Mais sur le squelette de l'adulte que l'on choisit pour point de départ des études anatomiques, les pièces de l'axe du tronc sont soudées aux arcs qui circonscrivent le canal cé- phalo-rachidien. Chaque pièce de l’axe et les deux moitiés d’arc correspondantes forment un os auquel on donne le nom de ver- tébre (vertere tourner); toutes les vertèbres réunies constituent la colonne vertébrale. Les autres parties du squelette, qui forment les cavités antérieures ou inférieures à l’axe du tronc, étant sim- plement articulées avec cetaxe, nous les étudierons séparément. C'est donc par la colonne vertébrale que nous commencerons l'étude du squelette du tronc. ———— PREMIÈRE SECTION. DE LA COLONNE VERTÉBRALE ET DES VERTÈBRES DE L'HOMME, DU CHIEN ET DU MOUTON. (PE me.) CHAPITRE PREMIER. DU RACHIS DE L'HOMME. La colonne vertébrale se divise en six régions, qui sont de haut en bas: 1° la crânienne, 2° la cervicale, 3° la thoracique, 4° la lombaire, 5° la sacrée, et 6° la coccygienne. De ces régions, les unes présentent une forme qui leur est propre, et elles diffè- rent tellement des autres régions, qu’il faut les étudier séparé- ment : telles sont les régions crânienne, sacrée et coccygienne. Les trois autres, au contraire, ont entre elles une si grande res- semblance, que l’on peut les étudier simultanément; les os qui les composent se répêtentsiexactement, que, l’un d’eux étant connu, on aura de tous les autres une notion assez exacte. Les trois régions cervicale, thoracique et lombaire réunies forment une portion considérable de la colonne vertébrale, à laquelle on donne le nom de rachis, et qui s'articule en haut avec la tête, qu’elle supporte, et en bas avec le sacrum, qui semble lui servir de base, 10 VERTÈBRES DU RACHIS. La région cervicale se compose de sept vertèbres qui forment tout le squelette du cou. La région thoracique en comprend douze,qui, avec les côtes et le sternum, forment le thorax. Enfin, cinq vertèbres composent la région lombaire et forment tout le squelette de cette portion du tronc. Le rachis de l’homme se compose donc de vingt-quatre vertèbres. ARTICLE PREMIER. DES VERTÈBRES DU RACHIS EN GÉNÉRAL, Ces os, de forme annulaire, superposés, empilés, composent une colonne qui est parcourue dans toute sa longueur par un canal, canal rachidien, qui loge et protége la moelle rachidienne ou endorachis, et l’origine des nerfs qui en émanent. Les vertèbres du rachis se composent de deux parties, le corps el l'arc, qu'il faut décrire séparément, quoiqu’elles ne forment qu’un seul os chez l'adulte, et que l’on doit toujours distinguer avec soin dans les autres régions de la colonne vertébrale. Le corps, portion considérable de la vertèbre, est situé en avant; il ressemble assez bien à un segment de cylindre ; ses faces supérieure etinférieure, légèrement excavées, s’articulent, la première avec le corps de la vertèbre qui est au-dessus, et la seconde avec celui de la vertèbre qui est au-dessous. Ces faces se composent de deux parties d’aspect différent : l’une centrale, déprimée, inégale ; l’autre, périphérique, saillante, unie, plus large en avant qu’en arrière. Celle-ci donne insertion aux di- verses couches de tissu fibreux, dense et résistant, qui forment la portion extérieure du ligament intervertébral; celle-là est en rapport avec la substance molle qui est au centre de ce liga- ment. La face antérieure, convexe transversalement et concave de haut en bas, est limitée en haut et en bas par un rebord assez saillant qui la sépare des faces supérieure et inférieure. La face postérieure, concave dans le sens de la convexité de la face an- térieure, forme la partie antérieure du #rou rachidien. On y voit de chaque côté de la ligne médiane l’orifice d’un canal veineux M dat LTNCe dé di cut li ér du a nt e dE ed ét LS RSS SES cs tt da, Été Dés VERTÈBRES DU RACHIS. at dont les rameaux prennent naissance dans le corps de la ver- tèbre. Ces deux faces sont séparées l’une de l’autre par les pédi- cules de l'arc. L’arc, partie postérieure de la vertèbre, est soudé par ses extrémités ou pédicules à la moitié supérieure et latérale du corps de l’os. Il circonserit le trou rachidien en arrière et sur les côtés. On distingue dans chaque moitié de l'arc le pédicule et la lame. Le pédicule est cette partie rétrécie et comme étranglée qui fixe l’arc au corps de la vertèbre. Il est horizontal ou légère- ment incliné de bas en haut, et sa face interne forme, avec la face postérieure du corps vertébral, un angle droit ou obtus, suivant la région du rachis, mais jamais un angle aigu. La /ame conti- nue le pédicule en arrière et est inclinée sur lui en deux sens dif- férents : d’abord de dehors en dedans pour joindre la lame du côté opposé, et ensuite de haut en bas. Il résulte de cette der- nière inclinaison et de l'implantation du pédicule à la moitié supérieure du corps de la vertébre, une échancrure profonde sous le pédicule. On en voit aussi une au-dessus, mais elle est bien moins profonde que celle qui est au-dessous, excepté pour- tant dans la région cervicale. Lorsque les vertèbres sont articu- lées entre elles, ces échancrures forment des #rous dits de conju- gason, qui donnent passage aux nerfs qui naissent de la moelle rachidienne et aux vaisseaux qui pénètrent dans le canal rachi- dien. Les trous de conjugaison du rachis, excepté les deux pre- miers, c’est-à-dire ceux qui sont entre l’occipital et l’atlas, et entre l’atlas et l’axis, sont limités en avant par l'articulation des deux corps vertébraux correspondants, et en arrière par l’arti- culation des deux ares. L’arc porte à son bord supérieur et à son bord inférieur, au-dessus et au-dessous de l’angle formé par le pédicule et la lame, deux apophyses au moyen desquelles il s’ar- ticule avec l’are des deux vertèbres voisines: ce sont les apophyses articulaires. La surface extérieure de l’arc donne naissance à trois apophyses, dont l’une est située en arrière, sur la ligne médiane, à l’union des deux lames vertébrales ; sa forme, poin- tue dans plusieurs vertèbres, lui a fait donner le nom d’apophyse épineuse; les deux autres apophyses occupent les parties laté- 19 VERTÈPRRES DU RACHIS. rales de l'arc. Elles naissent du coude formé par le pédicule et la lame, entre les apophyses articulaires supérieure et infé- rieure ; on les désigne sous le nom d’apophyses transverses, à cause de leur direction. Le trou rachidien, limité en avant par la face postérieure du corps de la vertèbre, sur les côtés par les pédicules de l’arc, et en arrière par les lames, présente, dans les trois régions du rachis, des formes différentes qui résultent de l'angle formé par la face interne du pédicule avec la face postérieure du corps de l'os, de l’échancrure plus ou moins profonde de cette dernière, de l’angle formé par chaque pédicule avec la lame correspon- dante, et de celui qui résulte de la rencontre des deux lames entre elles. Dans toutes les vertèbres du rachis, l’orifice inférieur du trou rachidien a de plus grandes dimensions que le supérieur; aussi ces os sont-ils emboîtés les uns dans les autres. L’orifice supérieur du trou rachidien de chaque vertèbre est reçu dans l’orifice in- férieur de la vertébre qui est au-dessus; mais cet emboîtementne comprend que la portion de la circonférence qui est formée par les lames etles apophyses articulaires : il ya chevauchement des lames et des apophyses articulaires, tandis que les corps vertébraux sont articulés bout à bout; ce qu’il est facile de comprendre, si l’on remarque que les apophyses articulaires en haut, les lames et les apophyses articulaires en bas, dépassent le niveau des corps ver- tébraux. La différence entre les dimensions de l’orifice supérieur et de l’orifice inférieur du trou rachidien tient à ce que les lames vertébrales sont inclinées obliquement de haut en bas et d’avant en arrière. ARTICLE II. DES VERTÉBRES DANS CHAQUE RÉGION DU RACHIS, Dans les trois régions du rachis, les vertèbres présentent des caractères propres à leur région. (est en examinant compara- tivement dans toute la longueur de la colonne rachidienne les os qui la composent, que nous pourrons reconnaître les carac- DCR RSS DE. à à bn (LE DS LS AD AS SR 0 On à tt ON il LL, HAS: CORPS VERTÉBRAUX. 13 tères distinctifs de chaque région. Cet examen portera d’abord sur les corps vertébraux, ensuite sur les arcs (1). S 14%. — Des corps vertébraux rachidiens, L’étendue verticale des corps vertébraux rachidiens augmente progressivement de l’extrémité supérieure à l'extrémité infé- rieure du rachis. Le diamètre antéro-postérieur augmente aussi progressivement dans le même sens, mais le diamètre transverse présente des variations qu’il importe de connaître. Il augmente progressivement du corps de l’axis jusqu’à celui de la première thoracique inclusivement, puis il diminue jusqu’à la sixième tho- racique, et augmente de nouveau jusqu’à la dernière lombaire. Il résulte de cette disposition que la colonne formée par les corps vertébraux rachidiens, vue par devant, présente à la région tho- racique un rétrécissement très-prononcé, surtout à la partie moyenne de cette région. C’est ce qui a fait dire que la colonne formée par les corps vertébraux rachidiens semblerait composée de trois colonnes superposées. La première de ces colonnes au- rait son sommet à la deuxième vertèbre cervicale, et sa base à la première thoracique ; la deuxième colonne aurait son sommet au corps de la sixième vertèbre thoracique, et sa base au corps de la deuxième vertébre de la même région; la troisième colonne aurait son sommet au corps de la septième vertèbre thoracique, et sa base à celui de la dermière vertèbre lombaire. Les deux colonnes inférieures se toucheraient donc par leur sommet à la partie moyenne de la région thoracique, et la première et la se- conde par leur base, à l’union des régions cervicale et thora- cique. Si nous portons notre examen sur l'étendue relative des dia- mètres transverse et antéro-postérieur, nous voyons que, au Cou (4) Nous ne comprenons pas, dans cet examen, les deux premières vertèbres cer- vicales, parce qu'elles ont une formc, un mode de composition et des connexions qui les distinguent non-seulement des vertèbres thoraciques et lombaires, mais encore des autres vertèbres de la région cervicale ; et cette dernière différence est si tran- chée, qu'il y a nécessité de diviser la région cervicale en deux parties : l’une qui comprend les deux premières cervicales, et l’autre les cinq dernières. D. di. “1 rois FR RÉ SR N SNS. à hé = 2 0 1 CORPS VERTÉBRAUX. et aux lombes, le diamètre transverse l'emporte de beaucoup sur l’antéro-postérieur. Les corps vertébraux de ces deux régions sont véritablement des segments d’une colonne ovalaire. A la région thoracique, le diamètre transverse l'emportant de très- peu sur l’antéro-postérieur, les corps vertébraux ressemblent à des segments d’une colonne cylindrique, mais ce caractère n’est bien prononcé qu’à la partie moyenne de cette région; car à sa partie supérieure les corps vertébraux conservent la forme des corps vertébraux du cou, et à la partie inférieure ils prennent celle des corps vertébraux lombaires. D’après ce qui précède, la colonne formée par les corps verté- braux rachidiens est cylindrique à la région thoracique; mais aux extrémités de cette région, le diamètre transverse venant à pré- dominer sur l’antéro-postérieur, la colonne prend la forme ova- laire, qu'elle conserve aux régions cervicale et lombaire. Quoi qu’il en soit de ces formes diverses des corps vertébraux rachidiens, l’étendue des surfaces au moyen desquelles ils s’ar- ticulent entre eux augmente progressivement de l'extrémité supé- rieure à l'extrémité inférieure du rachis. Outre ces caractères tirés de la forme générale des corps ver- iébraux, nous en trouvons de plus précis qui ne permettent pas de confondre les corps vertébraux d’une région avec ceux d’une autre région. Pour la région thoracique, ce sont deux demi- facettes articulaires que l’on voit de chaque côté des corps ver- tébraux. Ces demi-facettes forment avec les demi-facettes corres- pondantes des vertèbres voisines des cavités articulaires angu- leuses qui reçoivent la tête des côtes. Les corps vertébraux des cinq dernières cervicales se distinguent par leur mode d’articu- lation. La face supérieure, concave transversalement, présente aux extrémités du diamètre transverse une petite lame verticale très-saillante ; les bords antérieur et postérieur sont déprimés. Les bords antérieur et postérieur de la face inférieure sont très- saillants, surtout l’antérieur; les bords latéraux sont déprimés. Il résulte de cette disposition que les corps vertébraux s’articulent entre eux par une sorte d’emboîtement réciproque. Les corps vertébraux de la région lombaire se distinguent à l'absence des nb hdi, sn Std ft du A À Asa Dé: LAS, List Z be h. L sat AU Mi, Tdi PTT nn 1! 7) ARCS VERTÉBRAUX. 45 caractères que nous venons d’indiquer aux régions cervicale et thoracique. Il règne sur le côté gauche de la colonne formée par les corps vertébraux rachidiens, depuis le cinquième thoracique jusqu'au troisième lombaire inelusivement, un sillon large et superficiel que suit l'artère aorte, et qui s'incline légèrement de hauten bas et de dehors en dedans, au point qu’il occupe la ligne médiane sur les deuxième et troisième vertèbres lombaires. Quand on examine sé- parément les corps vertébraux des huit dernières thoraciques, on reconnaît facilement la dépression produite par l’aorte sur leur côté gauche, dépression qui détruit leur symétrie, et peut servir non-seulement à les distinguer des corps vertébraux des quatre premières thoraciques qui sont parfaitement symétriques, mais encore à les classer entre eux, parce que le sillon de l'aorte se rapproche peu à peu de la ligne médiane en descendant. Sur le corps de la première lombaire il est encore à gauche de la ligne médiane, mais sur le deuxième et le troisième il est tout à fait médian. S 2. — Des ares vertéhraux rachidiens, ” Chaque moitié de l’arc vertébral se compose, comme nous l’a- vons dit, de deux parties principales, qui sont inclinées l’une sur l’autre, le pédicule et la lame. Les pédicules augmentent progressivement de volume de l’extré- mité supérieure à l'extrémité inférieure du rachis. Leur étendue verticale s'accroît progressivement dans le même sens et propor- tionnellement à l’allongement des corps vertébraux. Les pédi- cules des deux dernières vertèbres thoraciques font exception à celte règle générale, car ils sont plus larges que ceux des ver- tèbres lombaires; celte différence tient à ce qu'ils portent la surface articulaire qui reçoit la tête de la côte. À la région cervicale, les pédiculés sont iniclinés très-oblique- ment d'avant en arrière et de dedans en dehors; de sorte qu’ils forment un angle très-obtus avec la face postérieure des corps ver- tébraux. Getie obliquité diminue progressivement de haut en bas. Vert ANT RE 16 ARCS VERTÉBRAUX. Elle existe encore, mais à un degré de moins en moins prononcé dans la moitié supérieure de la région thoracique. Dans la moitié inférieure de cette dernière région et dans la lombaire, les pédicules sont perpendiculaires à la face postérieure des corps vertébraux. Dans toute la longueur du rachis, les pédicules ont une direction à peu près horizontale. Les /ames horizontales, dansles premières vertèbres cervicales, s’inclinent ensuite de plus en plus, au point qu’elles sont très-obliques au thorax et verti- cales aux lombes. Il résulte de cette inclinaison des lames et de l'implantation des pédicules à la moitié supérieure du corps ver- tébral,;une échancrure profonde au-dessous des pédicules dans les régions thoracique et lombaire, échancrures qui forment la plus grande partie des trous de conjugaison, lorsque les vertébres sont articulées. A la région cervicale, les échancrures supérieures et inférieures aux pédicules sont à peu près égales. L’épaisseur des lames augmente progressivement de la région cervicale à la lombaire. Au cou, leur étendue transversale est considérable ; elle est mesurée par l’espace qui existe entre les apophyses arti- culaires et la base de l’apophyse épineuse. Leur étendue verti- cale est en rapport avec celle du corps vertébral. Au fhoraz, il résulte de l’inclinaison des lames que leur étendue verticale est plus considérable qu’au cou, et en rapport avec la longueur du corps vertébral, et que leur étendue transversale est bien moindre. Par la même raison, aux lombes, leur étendue transversale, que l’on doit mesurer par une ligne tirée de l’apophyse articulaire supérieure au niveau du bord supérieur de l’'apophyse épineuse, est bien moindre qu'aux deux régions qui précèdent, mais leur étendue verticale est plus considérable et en rapport avec la longueur des corps vertébraux. Il résulte de cette disposition des lames vertébrales, que la gouttière dont elles forment le fond, et qui règne à la face postérieure du rachis, de chaque côté de la rangée des apophyses épineuses, et qui est limitée en dehors par les apophyses articulaires au cou, par les transverses au thorax, etpar les articulaires aux lombes, va se rétrécissant de la région cervicale à la lombaire. La grande étendue transversale des lames vertébrales du cou, et, par suite, de la gouttière, dont elles forment ARCS VERTÉBRAUX. 17 le fond, s'explique par le mode d'implantation des pédicules de l'arc sur la face latérale du corps vertébral. Les apophyses épineuses des régions cervicale et thoracique suivent l’inclinaison des lames, c’est-à-dire qu'elles sont hori- zontales au cou et obliques au thorax. Aux lombes, au contraire, les apophyses épineuses sont horizontales, malgré la direction verticale des lames. Le changement de direction des apophyses épineuses, à l'union des régions thoracique et lombaire, ne se fait pas brusquement, mais bien graduellement ; les apophyses épineuses des trois ou quatre dernières thoraciques prennent peu à peu la direction en même temps que la forme de celles des lombaires. Dans les trois régions du rachis les apophyses épineuses pré- sentent des formes différentes. Au cou et au thorax, elles sont prismatiques et triangulaires ; au cou, leur sommet est bifurqué, à l'exception de celui de la septième, qui est tuberculeux. Leur bord supérieur est en forme de crête ; leur face inférieure est creusée d’un sillon assez profond, de sorte que dans l'extension du cou ces apophyses sont comme imbriquées. Au thorax, le som- met des quatre premières est tuberculeux,; celui des quatre qui suivent devient de plus en plus épineux ; les quatre dernières prennent graduellement la forme de celles des lombaires. Aux lombes, les apophyses épineuses sont des lames quadrilatères dont les faces latérales sont verticales et dont le bord postérieur, ou extrémité libre, est épais, tuberculeux, triangulaire. Ces apo- physes forment des leviers dont la direction est horizontale. Apophyses transverses. — Nous devons commencer l’examen des apophyses transverses par celles de la région thoracique, parce qu'elles sont plus simples et plus développées que dans les deux autres régions du rachis. C’est à la région thoracique que nous trouvons le type des apophyses transverses. Ces apophyses, hori- zontales et dirigées en dehors et en arrière, naissent du coude formé par la lame et le pédicule, entre les deux apophyses articu- laires. Leur sommet tuberculeux présente en avant une surface articulaire pour recevoir la tubérosité de la côte. Au cou, la base des apophyses transverses est percée d’un trou THOMAS. 2 D nn de, 18 ARCS VERTÉBRAUX. nommé vertébral. Tous ces trous superposés forment le canal vertébral que parcourt l’artère vertébrale dans toute sa longueur, excepté tout à fait en bas, car l'artère ne passe pas par le trou de l’apophyse transverse de la septième cervicale, qui est plus étroit que celui des autres vertèbres (1). La face supérieure de ces apo- ‘ physes est creusée d’une gouttière dont la profondeur et la lar- geur augmentent progressivement dans les troisième, quatrième, cinquième et sixième vertèbres. Elles sont composées de deu lames. L’une, postérieure, naît du coude formé par la lame ver- tébrale et le pédicule entre les deux apophyses articulaires : c’est l’apophyse transverse proprement dite; l’autre, antérieure, naît de la tête même du pédicule, c’est-à-dire de la partie du pédi- cule qui est soudée au corps vertébral : c’est l’'apophyse costi- forme. Le trou vertébral est limité en avant par l’apophyse costi- forme, en arrière par le pédicule et l’apophyse transverse, et en dehors par une petite lamelle qui s'étend de l’apophyse costi- forme à la transverse. A la région lombaire, on voit naître du pédicule de l’are une lame mince, horizontale, aplatie latéralement et dirigée d'avant en arrière : c’est l’apophyse costiforme, que l’on désigne à tort sous le nom d’apophyse transverse. Les apophyses transverses naïssent du sommet des apophyses articulaires supérieures. Les apophyses transverses lombaires continuent la rangée des apophyses trans- verses dorsales, et les costiformes continuent la rangée des côtes. Le petit tubercule, dont le sommet est dirigé en bas, que l’on trouve entre l’apophyse costiforme et la transverse, a été pris aussi pour l’apophyse transverse lombaire; c’est une erreur. Nous le démontrerons en étudiant ces parties sur le squelette du carnassier. Apophyses articulaires. — A la région cervicale, les apophyses articulaires supérieures et inférieures sont situées, celles-ci immé- diatement au-dessous et celles-là immédiatement au-dessus de (4) Les dénominations de trou vertébral, de canal vertébral sont mauvaises, parce que certains auteurs s’en servent pour désigner le érou rachidien et le canal rachi- dien ; il faut leur substituef celles de trou trachélien, canal trachélien; et l'artère vertébrale devrait être appelée trachélo-encéphalique. Los sud Hull id au 1 à ÉRREES M dbSes EN VTT PT OT … Ad di" 2, le, Las LANn Lis RACHIS DU CHIEN ET DU MOUTON. 19 l’angle formé par le pédicule et la lame de l'arc. Leur surface articulaire est inclinée obliquement ; celle des supérieures re- garde en arrière, celle des inférieures en avant. À la région thoracique, les apophyses articulaires sont situées immédiatement au-dessus et au-dessous de l'angle formé par le pédicule et la | lame. Les supérieures sont des lames verticales saillantes sur le bord de l'arc; leur surface articulaire est dirigée en arrière. Les inférieures sont de simples surfaces articulaires dirigées en avant. A la région lombarre, les apophyses articulaires supérieures occu- pent la même position qu'aux deux régions précédentes. Leur surface articulaire concave regarde en arrière et en dedans. Les inférieuressont à une grande distance au-dessous dessupérieures ; ce qui dépend de la direction verticale des lames de l'arc, et elles sont très-rapprochées l’une de l’autre. Leur surface articulaire est convexe et dirigée en avant et en dehors. Nous verrons bientôt, en étudiant la colonne rachidienne du quadrupède, qu'il est facile de fixer à jamais dans la mémoire la forme et les rapports des surfaces articulaires des arcs vertébraux. CHAPITRE I. RACHIS DU CHIEN ET DU MOUTON. La colonne vertébrale de ces animaux se divise, comme celle de l’homme, en six régions : 1° la crânienne, 2° la cervicale, 8° la thoracique, 4° la lombaire, 5° la sacrée, et 6° la coccy- gienne. Le rachis du chien se compose de vingt-sept vertèbres : sept cervicales, treize thoraciques et sept lombaires; et le rachis du mouton de vingt-six : sept cervicales, treize thoraciques et six lombaires. Le nombre des vertèbres cervicales ne varie pas ; il est de sept chez tous les individus de la classe des mammifères. Le tronc des animaux dont nous étudions le squelette, compa- rativement avec celui de l’homme, ayant une direction horizon- tale, le rachis nous offre l’image d’une chaîne étendue de la tête 7 Das. 4j! ho dis AE nn PE 20 VERTÈBRES aubencale au bassin. Les vertèbres qui forment les anneaux de cette dou présentent les mêmes parties constituantes que celles de l’homme : le corps et l'arc. Mais la station horizontale a dû nécessairement entraîner des modifications importantes dans la forme de ces parties; aussi le rachis de l’homme et celui du quadrupède se distinguent-ils facilement par leur mode de construction, et est-il impossible de confondre les vertèbres de l’homme avec celles des animaux domestiques. Quoique le chien et le mouton appartiennent aux deux divi- sions les plus tranchées de la classe des mammifères, on voit que leurs rachis se rapprochent par la disposition générale des ver- tèbres, que ces dernières ont un air de famille, et quelques-unes même une grande ressemblance. ARTICLE PREMIER. VERTÈBRES RACHIDIENNES DU CHIEN ET DU MOUTON EN GÉNÉRAL. Le corps, segment de cylindre ou de prisme triangulaire, a, proportionnellement à l'arc, un développement moindre que chez l’homme. La face inférieure présente, comme chez l’homme, à sa partie moyenne, un étranglement transversal, et, de plus, elle est parcourue, sur la ligne médiane, par une crête plus ou moins saillante, suivant les régions. La face supérieure, plane ou légèrement concave, forme la paroi inférieure ou base du trou rachidien. Ces deux faces sont séparées l’une de l’autre par les pédicules de l'arc, qui sont implantés sur les côtés du corps vertébral. La forme des faces antérieure et postérieure de ce dernier varie suivant les régions. On y distingue, comme sur l’homme, la portion centrale, qui est en rapport avec la substance molle du ligament interarticulaire, et la portion périphérique, qui donne attache aux diverses couches de tissu fibreux qui forment la partie solide de ce liga- ment. L’arc circonscrit le trou rachidien sur les côtés et en haut. Les pédicules sont très-courts et forment, comme sur l’homme, n angle droit ou un angle obtus avec la face supérieure du corps RAC LES. : Di, r T 7 " J LL ' h VERTÈBRES RACHIDIENNES. 91 vertébral. Chaque lame, inclinée de dehors en dedans sur son pédicule, se réunit sur laligne médiane à la lame du côté opposé pour compléter l'arc. L’inclinaison antéro-postérieure des lames, qui répond à l’inclinaison verticale de l’homme, n’est bien pro- noncée qu’à la région dorsale. Les apophyses de l’arc occupent en général la même position que chez l’homme; mais elles ont acquis, pour la plupart, lun développement bien plus considérable, surtout proportionnellement au corps de la vertébre. Cette diffé- rence dans le développement proportionnel de l'arc et du corps vertébral chez le quadrupède et chez l’homme s’explique par la différence dans le mode de station. Sur le chien et sur le mouton, le trou rachidien est exacte- ment circonscrit par les mêmes parties que sur l’homme. Comme sur l’homme aussi sa forme et ses dimensions varient suivant les régions ; son orifice postérieur, qui correspond à l’inférieur de l’homme, est plus grand que l'antérieur; il y a emboîtement de la vertèbre postérieure dans l’antérieure, mais cet emboîtement n’est en réalité que la superposition des apophyses articulaires. S 1°", — Des vertèbres de chaque région du rachis sur le chien et sur le mouton. Le rachis du mouton présentant dans plusieurs de ses parties la même conformation que celui du chien, ce que nous dirons de ce dernier s’appliquera au premier. Quand il en sera besoin, nous indiquerons les différences. DEs corps VERTÉBRAUX. — Chez l’homme, l'étendue verticale des corps vertébraux rachidiens augmente progressivement de l'extrémité supérieure à l'extrémité inférieure du rachis; sur le chien 1l n’en est pas de même : les corps vertébraux de la région thoracique, surtout ceux de la partie moyenne, sont les plus courts de tout le rachis, et à chaque extrémité de cette région les corps vertébraux s’allongent progressivement jusqu'aux extrêmes limites du rachis, la première cervicale et la dernière lombaire exceptées. Comme on le voit, cet allongement progressif des corps ver- tébraux se fait en sens opposé dans les régions cervicale et lom- PR OT OT, R- amotss di dt 1 ne EE Cr ts 22 VERTÈBRES RACHIDIENNES. baire : d’arrière en avant dans la première, et d'avant en arrière dans la seconde. Il est évidemment en rapport avec l'étendue des mouvements dont ces deux régions sont le siége. La crête médiane de la facé inférieure, très-prononcée à la région cervicale, où elle se termine à son extrémité postérieure par une éminence saillante, est très-peu développée aux régions thoracique et lombaire. _ A la région cervicale, la surface articulaire antérieure offre une convexité très-prononcée; la postérieure est concave, et l'emporte de beaucoup en étendue sur la précédente. La surface articulaire postérieure, limitée en bas par l’éminence saillante à laquelle se termine la crête médiane du corps, est dirigée obli- quement de haut en bas et d’avant en arrière; de sorte que la vertèbre postérieure trouve sur l’antérieure un point d'appui solide lorsqu'elle est pressée de haut en bas, et la vertèbre anté- rieure appuie sur la postérieure par ses apophyses articulaires postérieures. [l y a, comme on voit, une grande différence entre ce mode d’articulation et celui que nous avons trouvé sur l’homme. ” Aux régions thoracique et lombaire, la face antérieure des corps vertébraux n’est plus que sensiblement convexe, et la pos- térieure sensiblement concave. DES ARCS VERTÉBRAUX. — Sur l’homme, les pédicules sont rétrécis, comme étranglés, de sorte que leur étendue verticale égale tout au plus la moitié de la longueur des corps vertébraux. Sur le chien, aux régions cervicale et lombaire, les pédicules sont des lames dont l’étendue antéro-postérieure est égale à peu près à la longueur des corps vertébraux, longueur qui est con- sidérable dans ces deux régions, comme nous venons de le re- marquer. À la région thoracique, les pédicules sont rétrécis comme sur l’homme; mais ils y sont si courts, que la partie an- térieure des trous de conjugaison est formée par le bord posté- rieur de la lame : aussi les apophyses articulaires postérieures, ou plutôt les surfaces articulaires postérieures, sont-elles très- éloignées du pédicule et situées très-près de la ligne médiane, à Ja base même de l’apophyse épineuse. Sur la septième vertébre Re VERTÈBRES RACHIDIENNES. 23 cervicale, les pédicules présentent les caractères des thoraciques, et sur les trois dernières thoraciques, ils prennent les caractères de ceux des lombaires. DES LAMES. — À la région cervicale, leur étendue antéro- postérieure est en rapport avec la longueur des corps vertébraux qu'elles recouvrent complétement. Elles forment presque un angle droit avec le pédicule, et, en se réunissant entre elles sur la ligne médiane, elles se trouvent presque dans le même plan. Il résulte de cette disposition que le trou rachidien est quadrilatère; Sa paroi inférieure ou base est formée par la face supérieure du corps vertébral, la supérieure par les deux lames réunies, et les parois latérales par les pédicules. Ces derniers ont une étendue antéro-postérieure presque aussi considérable que les lames. Les trous de conjugaison sont formés, moitié par l’échancrure anté- rieure du pédicule, et moitié par l’échancrure postérieure. À la région thoracique, les lames présentent une inclinaison antéro-postérieure très-prononcée, comme sur l’homme. Les pédicules, étranglés, occupent la moitié antérieure du corps vertébral; aussi les trous de conjugaison sont-ils en grande partie formés par l’échancrure profonde qui existe derrière le pédicule. | À la région lombaire, les lames ont, comme à la région cervi- cale, une étendue antéro-postérieure en rapport avec la lon- sueur des corps vertébraux, qu’elles recouvrent complétement. Les pédicules ont la même étendue que les lames, et les échan- crures de conjugaison antérieures et postérieures aux pédicules sont à peu près égales. APOPHYSES ÉPINEUSES. — Au cou, elles sont très-peu dévelop- pées, surtout celles des trois vertèbres qui forment la partie moyenne de cette région, où elles ont la forme de petites lames minces et étroites. Celle de la sixième et surtout celle de la sep- tième sont plus longues. Sur le mouton, les apophyses épineuses du cou présentent à peu près la même disposition. Cette brièveté des apophyses épineuses de la région cervicale était nécessitée par l'étendue de ses mouvements. À la région thoracique, elles sont très-longues, presque verti- 2! VERTÈBRES RACHIDIENNES. cales. Leur longueur diminue progressivement d’avant en arrière, et leur inclinaison augmente sensiblement dans le même sens. Mais ceci ne s’applique qu'aux neuf premières vertèbres; sur les trois dernières, les apophyses épineuses prennent la forme et la direction de celles des vertèbres lombaires. L’apophyse épineuse de la dixième sedistingue par sa forme particulière. — Sur le mou- ton, la première est plus courte que la deuxième, et celle-ci que la troisième; puis la longueur va en diminuant progressivement jusqu’à la fin de la région. L’inclinaison augmente progressive- ment de la première à la neuvième. Les dixième, onzième et douzième se relèvent et se recourbent en avant, afin de prendre la direction des lombaires. La treizième est verticale, comme celles des lombaires. Aux lombes, sur le chien, les épines sont des lames aplaties latéralement et dirigées d’arrière en avant. — Sur le mouton, ce sont des lames très-larges, verticales, quadrilatères, dont le bord supérieur a autant d’étendue que l’inférieur. APOPHYSES TRANSVERSES. — Comme sur l’homme, il faut étu- dier ces apophyses d’abord à la région thoracique, parce qu’elles y sont plus simples et plus complètes qu'aux autres régions du rachis. Les apophyses transverses, nées du coude formé par le pédicule et la lame, se dirigent en dehors et un peu en haut. Elles sont très-courtes, comme le col des côtes, et hérissées de petites éminences à insertion musculaire. Leur extrémité libre, renflée, porte en bas une facette qui s’articule avec la tubérosité de la côte. Ces apophyses, très-prononcées dans les dix premières vertèbres, sont à l’état de pelits tubercules dans les trois der- nières. Les apophyses transverses des six premières vertèbres cer- vicales sont percées d’un trou à leur base. Ce trou n'existe pas sur la septième. Des deux racines des apophyses des six premières vertèbres : l’une naît du coude formé par le pédicule et la lame, c’est la racine de l’apophyse transverse proprement dite; l’autre naît du corps de la vertébre, ou plutôt de la tête du pédicule: c’est la racine de lapophyse costiforme. Ces deux racines, séparées l’une de l’autre par le VERTÈBRES RACHIDIENNES. 25 trou trachélien, se confondent ensuite pour ne former qu’une seule lame très-large, dans. laquelle on ne peut plus distinguer l'apophyse costiforme de la transverse. Ces lames, dirigées en dehors et en bas, forment, avec la face inférieure des corps vertébraux, une fosse profonde qui loge les muscles longs du cou et que parcourent les conduits aérien et alimentaire, et de gros troncs vasculaires et nerveux. Sur la sixième vertébre cervicale, les apophyses transverse et costiforme sont distinctes. Sur la sep- tième cervicale, qui est privée de trou trachélien, l’apophyse transverse existe seule. C’est sur les troisième, quatrième et cinquième vertèbres que les apophyses costiforme et transverse se fondent en-une lame unique, comme nous venons de le dire. Ces lames sont désignées sous le nom d’apophyses costo-trans- verses. Les apophyses transverses et costiformes, si intimement unies au cou, sont très-distinctes aux /ombes, comme chez l’homme. Les apophyses costiformes lombaires sont des lames longues et minces, aplaties de haut en bas, et dirigées très-obliquement d’arrière en avant en sens opposé aux côtes, et un peu de haut en bas. | Les apophyses costiformes lombaires du chien diffèrent de celles de l’homme par leur direction et par leur implantation. Sur l’homme, elles sont dirigées de la région ventrale vers la dorsale; sur le chien, de la région dorsale vers la ventrale; sur l’homme, transversalement ; sur le chien, obliquement d’arrière en avant. Chez l’homme, elles sont implantées sur l’extrémité postérieure du pédicule, près de l’angle qu’il forme avec la lame, de sorte que la face antérieure ou ventrale du corps vertébral est très-dégagée ; sur le chien, l'implantation a lieu sur la tête même du pédicule, c’est-à-dire sur le corps de la vertèbre, de sorte que la face inférieure ou ventrale du corps vertébral a bien moins d’étendue transversalement. Sur le mouton, les apophyses costi- formes sont horizontales. Comme chez l’homme, les apophyses transverses lombaires du chien s’élévent du sommet des apophyses articulaires anté- rieures. Elles sont plus longues que sur l’homme, et sont diri- PS TT 26 VERTÈBRES RACHIDIENNES. gées en avant comme les apophyses épineuses et costiformes de la région. | | APOPHYSES ARTICULAIRES. — Au cou, ce sont des éminences assez larges qui se trouvent en avant et en arrière de l’angle plan formé par le pédicule et la lame de l'arc. Les surfaces articulaires, presque planes, sont dirigées, les antérieures en haut, les postérieures en bas. La face supérieure des apophyses articulaires postérieures, face opposée à la facette articulaire, présente un tubercule à insertion musculaire. A la région thoracique, les apophyses articulaires antérieures sont deux petites lamelles saillantes sur le bord antérieur des lames vertébrales, et séparées l’une de l'autre par une échan- crure qui occupe la ligne médiane ; les surfaces articulaires ova- laires sont dirigées en haut. Les apophyses articulaires posté- rieures ne méritent pas le nom d’apophyses; ce sont deux petites surfaces articulaires occupant le bord inférieur des lames, très- près-de la ligne médiane. Ces petites facettes articulaires posté- rieures recouvrent les facettes antérieures de la vertèbre qui est derrière. Il résulte de cette disposition que, lorsque les vertè- bres thoraciques se joignent, les articulations des lames sont complétement cachées et si rapprochées l’une et l’autre de la ligne médiane, qu’elles sont dépassées sur les côtés par les corps : vertébraux. A la région cervicale, au contraire, très-saillantes de chaque côté de l'arc, elles dépassent en dehors les corps verté- braux, ce qui donne une grande solidité à cette région. La large gouttière qui existe au cou, entre la rangée des apophyses épineuses et celle des transverses, est divisée en deux, dans toute sa longueur, par la ligne saïllante que forment les apo- physes articulaires. A la région thoracique, il n’y a qu’une seule gouttière, limitée en dedans par les apophyses épineuses, et en dehors par les apophyses transverses; les apophyses arti- culaires, étant cachées par l’emboîtement des lames, ne font pas de saillie extérieure : c’est exactement ce qu’on observe sur l’homme. Les apophyses articulaires de la première vertèbre thoracique conservent le caractère de celles des cervicales, et les apophyses A à à OS De 7 Dico - ÉSRCREE PR RSR TR RS” MT ds me LS Li VERTÈBRES RACHIDIENNES. 27 articulaires postérieures de la dixième thoracique présentent les caractères de celles des lombaires. Les antérieures et postérieures des trois dernières thoraciques sont dans le même cas. Aux lombes, les apophyses articulaires ont des caractères très- tranchés. Les antérieures, très-saillantes, dirigées en haut et un peu en avant, ont des facettes articulaires concaves, qui regar- dent en dedans. Les postérieures, très-saillantes en arrière, plus rapprochées de la ligne médiane que les antérieures, ont des facettes articulaires convexes qui regardent en dehors. Sur les deux ou trois dernières vertèbres thoraciques, et sur les quatre ou cinq premières lombaires, on voit naître du bord postérieur de la lame, en dehors de l’apophyse articulaire, une apophyse pointue horizontale, dirigée d’avant en arrière, entre laquelle et l'articulaire postérieure est reçue et serrée l’apophyse articulaire antérieure de la vertèbre correspondante. Ces apo- physes accessoires servent à consolider les articulations verté- brales et à donner attache à des muscles. Elles existent à l’état rudimentaire chez l’homme, sur la région lombaire. Ce sont de petites épines très-courtes. Chacune d’elles naît entre l’apophyse articulaire antérieure et la costiforme, se dirige en arrière, mais ne se prolonge pas assez loin pour que l’apophyse articulaire antérieure de la vertèbre correspondante soit serrée entre elle et l’articulaire postérieure. Leur rôle chez l’homme est simple- ment de donner attache à des muscles. On a eu tort de les con- sidérer comme des apophyses transverses. Sur l’homme, commie sur le chien, les apophyses transverses sont représentées par la portion du sommet de l’apophyse articulaire antérieure, qui fait saillie au-dessus de la facette articulaire. Sur l’homme, l’apophyse transverse de la douzième vertèbre thoracique est bifide, nous l'avons déjà fait remarquer. La branche postérieure suit à peu près la direction des apophyses transverses des autres dorsales. La branche antérieure se dirige horizontalement en avant, au-dessus de l’apophyse articulaire antérieure, et serre entre elle et cette dernière l’apophyse arti- culaire postérieure de la onzième dorsale. Cette apophyse acces- soire donne une grande solidité à cette articulation, et joue ici PT PTS ERNEST ET TE PT SRE PR OL POP EN PE h nn dites eh hu és > 28 VERTÈBRES RACHIDIENNES. le rôle des apophyses accessoires du chien, mais dans une arti- culation différente. Aux lombes, les apophyses articulaires du mouton présentent un caractère distinctif. Les articulaires antérieures sont forte- ment recourbées sur elles-mêmes de dehors en dedans, de sorte que leur surface articulaire forme une cavité profonde. Sur chaque vertèbre, ces deux cavités constituent une espèce de mor- taise dans laquelle est reçu le tenon représenté par les apophyses articulaires postérieures de la vertèbre correspondante. Le tenon ne peut entrer dans sa mortaise que d'avant en arrière, et ne peut en sortir que d’arrière en avant. Il n’est pas possible de le dégager de bas en haut comme sur le chien. Ces articulations présentent évidemment une plus grande solidité que sur le chien, et surtout que sur l’homme. Sur le mouton, 1l n’y a pas de traces d’apophyses accessoires. La disposition précédente des articulations des arcs les rend inutiles. Les apophyses articulaires thoraciques du mouton présentent la même disposition que sur le chien, excepté pour les trois der- nières vertèbres de cette région, dont les apophyses articulaires prennent la forme de celles des lombaires. Si l’on suit dans toute la longueur du rachis les deux lignes que forment les apophyses articulaires, une de chaque côté de la rangée des apophyses épineuses, on voit que ces deux lignes, très-distantes l’une de l’autre, à l’extrémité antérieure de la région cervicale, se rapprochent progressivement l’une de l’autre d'avant en arrière, se joignent presque à la région dorsale, qu’elles s’éloignent de nouveau à la fin de cette région, et pro- gressivement jusqu’à l'extrémité postérieure de la région lom- baire. Si l’on veut ne jamais oublier la direction des facettes des apophyses articulaires dans les trois régions du rachis, il suffit de se rappeler que les apophyses articulaires postérieures de la dernière vertébre lombaire appuient sur les articulaires anté- rieures du sacrum, et qu'en conséquence les facettes des apo- physes articulaires postérieures de la dernière vertèbre lombaire VERTÈBRES RACHIDIENNES. 29 regardent en bas et celles du sacrum en haut. Cette disposition se reproduit dans toute la longueur du rachis; les apophyses articulaires postérieures appuient sur les apophyses articulaires antérieures de la vertèbre qui est derrière : en conséquence, dans tout le rachis, les facettes des apophyses articulaires postérieures regardent en bas, celles des antérieures en haut. Figurez-vous le rachis de l’homme dans la position horizontale ; les facettes arti- culaires seront dirigées comme sur le quadrupède. Redressez la colonne, et vous reconnaîtrez facilement que les facettes posté- rieures, qui regardent en bas dans la position horizontale, regardent en avant dans la verticale, et que les facettes anté- rieures qui sont dirigées en haut dans la position horizontale, le sont en arrière dans la verticale. Résumé. — RÉGION THORACIQUE. — Faceltes articulaires laté- rales des corps vertébraux. Forme des apophyses transverses; leur facette articulaire. Les neuf premières thoraciques se recon- naissent à leur longue apophyse épineuse. Sur les quatre der- nières, les apophyses épineuses prennent la forme de celles des lombaires ; mais ces quatre dernières thoraciques se distinguent, et des neuf premières, et des lombaires, par la facette articulaire unique qui existe de chaque côté du corps, à son extrémité anté- rieure. La dixième a des caractères qui lui sont propres. Son apo- physe épineuse, très-courte, est dépassée par celle de la onzième thoracique, et surtout par celle de la neuvième, qui la recouvre. La nécessité de cette disposition s'explique facilement : en effet, ilest évident que si l’apophyse épineuse de la dixième thora- cique, qui commence à prendre la direction de celles des lom- baires, ne se füt abaissée, l’apophyse épineuse de la neuvième thoracique, dirigée d’avant en arrière, serait venue la heurter et gêner les mouvements de la colonne vertébrale. Les apophyses articulaires antérieures conservent la forme de celles des thora- ciques, et les postérieures prennent la forme de celles des lom- baires. La première thoracique est caractérisée par la disposition de ses apophyses articulaires antérieures, qui sont très-distantes 30 OSTÉOGÉNIE. — VERTÈBRES DU RACHIS. — HOMME. l’une de l’autre, comme à la région cervicale. Cette vertèbre est à la région cervicale, sur le quadrupède, ce que le sacrum est à la région lombaire sur l’homme. | RÉGION cERvICALE. — Les vertèbres cervicales présentent dans toutes leurs parties des caractères si tranchés, qu’il devient im- possible de les confondre avec celles des deux autres régions : 1° mode d’articulation des corps vertébraux ; 2° apophyses costo- transverses et trou trachélien; 3° apophyses épineuses, lames, apophyses articulaires. | La septième cervicale se distingue par l'absence de l’apophyse costiforme et du trou trachélien. Elle porte seulement une apo- physe transverse. Il est facile de voir que la présence d’une apo- physe costiforme eût gêné les mouvements du cou, et la direction opposée de l’apophyse épineuse de la première thoracique et de celle de la septième cervicale est très-favorable à ces mouvements. RÉGION LOMPBAIRE. — Les vertèbres lombaires se reconnaissent à l'absence des caractères si tranchés qui distinguent celles des deux régions précédentes, et en outre à leurs apophyses épi- neuses et costiformes. La septième lombaire se reconnaît à la forme de son corps, qui a plus de largeur que de longueur, et à la distance considérable qui sépare l’une de l’autre sesapophyses articulaires postérieures. CHAPITRE IL. OSTÉOGÉNIE. ARTICLE PREMIER. VERTÉBRES DU RACHIS., — HOMME, Les vertèbres du rachis se développent par trois points d’ossi- fication primitifs. La seconde et la septième cervicales font tou- jours exception, et quelquefois la première. De ces trois points osseux, l’un, médian, est pour le corps vertébral, et les deux autres, latéraux, pour l’arc. Le point osseux de chaque moitié de l'arc se forme à l’union de la lame et du pédicule. L’ossification des arcs vertébraux commence par celui de la première vertébre = OSTÉOGÉNIE. — VERTÈBRES DU RACHIS. — HOMME. 31 cervicale dans la huitième semaine de la vie intra-utérine, et envahit successivement ceux des autres vertèbres jusqu’à l’ex- trémité inférieure du rachis. Ce n’est que lorsque les points osseux des ares lombaires apparaissent que l’on voit se former ceux des corps vertébraux. Ceux-ci se montrent d’abord dans les vertèbres thoraciques; de là ils s'étendent vers les deux extré- mités du rachis, mais plus rapidement dans la supérieure que dans l’inférieure. Alors la colonne formée par les corps verté- braux est fusiforme. Sa partie renflée est au milieu de la région thoracique, et ses extrémités, effilées de plus en plus, se ter- minent, la supérieure par les deux points de l’odontoïde, et l'inférieure par les premiers corps sacrés. Cette disposition existe pendant le troisième et le quatrième mois de la vie fœtale ; puis l'augmentation de volume des corps vertébraux s’opérant plus rapidement dans la moitié inférieure de la colonne, on voit son renflement descendre progressivement, et dans les derniers mois de la vie fœtale elle a sa base au sacrum et son sommet à l’odon- toïde. Dans ce même temps, les arcs vertébraux paraissent bien plus développés à la partie supérieure du rachis qu'à sa partie inférieure. Au commencement du troisième mois de la vie fœtale, toutes les vertèbres du rachis, la première cervicale exceptée, ont leurs trois points osseux primitifs, et depuis cette époque jusqu’au milieu de la première année, les trois pièces de chaque vertèbre restent distinctes. La soudure des deux moitiés d’arc entre elles commence dans les six derniers mois de la pre- mière année. On l’observe d’abord à l’union des régions thora- cique et lombaire. À un an de là, tous les arcs sont d’une seule pièce, excepté ceux des deux premières cervicales et des deux dernières lombaires. Dans les premiers mois de la troisième année, l’arc de l’atlas est le seul dont les deux moitiés soient isolées ; mais souvent la soudure de l'arc de la cinquième lom- baire se fait attendre plus longtemps. Sur l’atlas, elle n’a lieu qu’à cinq ans. Pendant le temps que les deux moitiés d’arc sont isolées, les apophyses épineuses n’existant pas encore et les transverses et articulaires étant peu developpées, on voit bien mieux que sur 32 OSTÉOGÉNIE. — VERTÈBRES DU RACHIS. — HOMME. l'adulte les deux parties qui composent chaque motié d'arc, le pédicule et la lame. Le pédicule se termine à son extrémité antérieure par une tubérosité ou tête, plus saillante en bas qu’en haut, qui s'articule avec le corps. La lame, inclinée de haut en bas et de dehorsen dedans, touche celle du côté opposé, ou n’en est séparée que par une lame mince de cartilage, et forme avec elle l'angle qui limite en arrière le trou rachidien, et avec le pédicule l'angle latéral duquel naît l’apophyse transverse. On ne peut se refuser à reconnaître que chaque moitié d’arc présente une grande ressemblance avec une côte. Le pédicule représente le col; la tête du pédicule, celle de la côte; la lame, le corps de la côte ; le coude et l’apophyse transversé qui en naît répondent à l'angle et à la tubérosité de la côte. À six ans, les arcs présentent un commencement de soudure avec les corps vertébraux. Cette soudure est superficielle; elle a lieu d’abord dans le canal rachidien. Lorsqu'on détache l’épi- physe du corps, on reconnaît que la portion osseuse de la tête du pédicule est encore à une certaine distance du corps vertébral. La fusion complète n’est effectuée qu’à l’âge de huit ans environ. Il résulie de ce qui précède que pendant plus de trois ans les vertèbres rachidiennes sont composées de deux pièces distinctes, le corps et l'arc. Cette disposition est propre au rachis. Elle n’existe pas aux extrémités de la colonne vertébrale. Ainsi, à la région sacrée, les moitiés d'arc se soudent au corps longtemps avant de s’unir l’une à l’autre. Si l’on en excepte l’occipital, il en est de même à la région crânienne. Les moiïtiés d’arc de l’occipital se soudent à l’écaille longtemps avant de s’unir au corps de los; mais pour les autres vertèbres de cette région, les moitiés d’arc se soudent très-promptement à leur corps vertébral et restent toujours à une grande distance l’une de l’autre, si bien qu’une pièce accessoire vient compléter l’anneau vertébral. A l’âge de six ans, la tête du pédicule a acquis tout son déve- loppement. Elle est très-saillante au-dessous du pédicule, et s’ar- ticule dans toute l'étendue verticale du corps, en s’adaptant à là facette latérale que présente ce dernier. On comprend très-bien, d’après cette disposition, comment il se fait que, chez l'adulte, le OSTÉOGÉNIE, — VERTÈBRES DU RACHIS. — HOMME. 39 pédicule est au niveau de la moitié supérieure du corps de la vertébre, et comment se forme l’échancrure qui est au-dessous du pédicule. Lorsqu'on examine attentivement les rapports des côtes avec les vertèbres thoraciques avant la soudure de la tête du pédicule de ces dernières avec le corps vertébral, on reconnaît que la tête des côtes ne s'articule pas avec le corps vertébral, comme tous les auteurs leddisent à tort, mais bien avec la tête des pédicules. Pour les deux dernières vertèbres de cette région, l'articulation a lieu à la partie moyenne à peu près des pédicules; cette particularité est encore évidente sur l’adulte. Mais pour les dix premières vertèbres thoraciques, la tête des pédicules est si intimement unie au Corps chez l’adulte, qu’il semble en effet que les côtes s’arti- culent avec les corps vertébraux. Chez l'enfant naissant, le trou que l’on voit à la base des apo- physes costo-transverses cervicales est incomplet; sa partie anté- rieure est formée par une lame cartilagineuse que l’ossification envahit peu à peu, et ne termine qu’à l’époque de la soudure de l'arc avec le corps vertébral. On reconnaît manifestement, pendant les quatre ou cinq premières années de la vie, les deux lames distinctes qui forment les apophyses costo-transverses : l'une qui naît du coude formé par le pédicule et la lame, c’est l’apophyse transverse proprement dite, c’est toujours la première formée ; l’autre qui naît de la tête du pédicule, c’est l’apophyse costiforme. Toujours l’apophyse costiforme de la septième cervi- cale se développe par un point d’ossification particulier et repré- sente une côte rudimentaire. (Voy. pl. IL, fig. 5 et 6.) Outre les trois points d’ossification primitifs, les vertèbres ont plusieurs points d’ossification secondaires ou épiphysaires. Les corps vertébraux ont chacun deux épiphyses. Ce sont des lames qui recouvrent leurs faces supérieure et inférieure, et s’étendent même sur la tête des pédicules. Ces épiphyses, dont l’ossification est manifeste de sept à huit ans, forment au pourtour de la sur- face qu’elles complètent une sorte de bande plus large et plus épaisse au bord antérieur qu’au bord postérieur. Leur circonfé- rence interne se continue avec une lame si mince, qu'il semble THOMAS. 3 ol : OSTÉOGÉNIE. —- RACHIS. — CHIEN. que l’épiphyse n'existe pas au centre de la surface vertébrale. La soudure de ces épiphyses n’a lieu qu’à l'époque du dévelop- pement complet. (Voy. pl. Il, fig. 1 et 2.) Toutes les apophyses épineuses et transverses de la région thoracique ont une épiphyse à leur sommet. Toutes les apo- physes épineuses, transverses et costiformes de la région lom- baire, ont une épiphyse à leur sommet. À la région cervicale, de toutes les apophyses, l’épineuse de la septième vértèbre est la seule qui présente constamment une épiphyse. Cette pièce complémentaire se voit quelquefois seulement sur l’épine de la sixième. Toutes ces épiphyses des apophyses rachidiennes n'apparaissent que longtemps après celles des corps vertébraux et se soudent quelque temps auparavant. ARTICLE IL. VERTÈBRES DU RACHIS. == CHIEN. Les vertèbres rachidiennes du chien ont trois points d'ossifi- cation primitifs, comme celles de l’homme, un pour le corps, deux pour l'arc. Les trois pièces sont distinctes à la naissance. Deux mois après, les deux moitiés de l’arc se soudent entre elles, et l’ossification s’étend rapidement dansles apophyses épineuses. À cinq mois, l’arc se soude au corps de la vertébre. Avant cette soudure, le corps vertébral présente de chaque côté une facette ou plutôt une échancrure qui règne dans toute sa longueur, empiète surtout sur sa face supérieure ou intra-rachidienne et s'articule avec la tête du pédicule. Aïnsi la tête du pédicule d’un côté est trés-rapprochée de celle du côté opposé dans le canal rachidien. Elles se touchent, même à la région cervicale, mais seulement aux extrémités du corps vertébral; car, à la partie moyenne, elles laissent à nu sa face intra-rachidienne dans une petite étendue, pour laisser libre le passage des canaux veineux, dont l’orifice se voit de chaque côté de la ligne médiane. C’est surtout en comparant, à cet âge, le corps et l’arc dont la tête du pédicule est très-volumineuse, que l’on reconnaît le développe- ment proportionrellement considérable de l'arc par rapport au OSTÉOGÉNIE. —— RACHIS. — MOUTON. 30 corps vertébral. Comme chez l’homme, il est facile de voir que la tête des côtes s'articule avec la tête des pédicules, et non avec le corps vertébral. Des deux racines des apophyses costo-trans - verses cervicales, l'une naît du coude formé par la lame et le pédicule, l’autre de la tête du pédicule, Les épiphyses des corps vertébraux s’ossifient peu de temps après la naissance et se soudent à deux ans. Les épiphyses des apophyses épineuses et transverses s’ossifient à un an et se sou- dent à deux ans, et les épiphyses des tubercules apophysaires des vertèbres lombaires et dernières dorsales s’ossifient et se soudent aux mêmes époques. ARTICLE III. VERTÉBRES DU RACHIS, — MOUTON, Trois points d’ossification primitifs pour les vertébres rachi- diennes du mouton, à l'exception des neuf premières thoraci- ques, qui en ont quatre : un pour le corps, un pour chaque moitié de l'arc et un pour l’apophyse épineuse. Ce quatrième point d’ossification se forme en même temps que ceux de l'arcet du corps, et semble nécessité par le développement considérable des apophyses épineuses de ces vertèbres. A l’époque de la naissance, les deux moitiés de l'arc sont sou- dées entre elles dans toute la longueur du rachis du mouton, et pour les neuf premières thoraciques avec la pièce qui forme l’a- pophyse épineuse. Trois mois après la naissance, l’arc se soude au corps vertébral. Sur le mouton comme sur le chien, les trois pièces des vertè: bres sacrées suivent dans leur fusion le même ordre que celles des vertébres rachidiennes. La prédominance de l’are sur le corps vertébral est bien plus prononcée encore que sur le chien, vu le volume considérable de la tête des pédicules. A la région cervicale, ces têtes de pédi- cules se joignent entre elles dans le canal rachidien aux extré- mités du corps vertébral seulement, et laissent à la partie moyenne de la face intra-rachidienne un espace libre pour le passage des 4 hide : dt, éd dé fie su AL RS ES + 2 Où a 0 36 DES DEUX PREMIÈRES VERTÈBRES CERVICALES,. canaux veineux, comme sur le chien. Même disposition que sur l'homme et sur le chien pour les articulations des côtes. Les épiphyses des corps vertébraux s'ossifient avant la nais- sance, celles des apophyses épineuses et transverses quelque temps après ; les unes et les autres se soudent à deux ans, époque de l'accroissement complet de l’animal. CHAPITRE IV. DES DEUX PREMIÈRES VERTÈBRES CERVICALES. Les deux premières vertèbres cervicales différent tellement des autres vertèbres du rachis par leur forme, leurs connexions et leur mode d’ossification, que nous avons cru devoir les décrire dans un article particulier. ARTICLE PREMIER. DE LA SECONDE VERTÈBRE CERVICALE. $ 1%. — De la seconde vertèbre cervicale, ou axis, chez l'homme. Le corps a une longueur presque triple de celle des autres corps vertébraux du cou. Il est terminé en haut par une émi- nence, espèce de pivot cylindroïde, que l’on désigne à tort sous le nom d’apophyse odontoïide. Ce n’est pas une apophyse, mais bien une pièce analogue aux autres corps vertébraux, qui a son mode d’ossification propre, mais qui diffère des autres corps vertébraux rachidiens par l’absence de l’arc et des connexions toutes particulières. IL faut donc diviser le corps de l’axis tel qu'on le voit sur l'adulte en deux parties: le corps proprement dit, et l’os odontoïide. Soudé au corps de l’axis un peu au-dessous de la face supérieure de l’arc, et par conséquent soudé de chaque côté de sa base avec le pédicule de l'arc, l’odontoïde se termine en haut par un renflement ou tête dont le sommet donne attache aux ligaments odontoïdiens. Il présente en bas un rétrécissement circulaire ou col qui est surtout très-prononcé à sa face postérieure. Il s’articule par sa face antérieure, au moyen d’une facette ova- laire, convexe, avec le corps de l’atlas; et par sa face postérieure, ST SECONDE VERTÈBRE CERVICALE. — HOMME. 37 au moyen d’une facette concave, avec le ligament transverse, lequel forme avec la partie antérieure de latlas un anneau moitié osseux, moitié ligamenteux, qui reçoit l’odontoïde. La face anté- rieure du corps de l’axis présente sur la ligne médiane une sur- face triangulaire saillante à base inférieure, et de chaque côté une dépression à insertion musculaire. La face postérieure limite en avant le trou rachidien. La face inférieure quadrilatère pré- sente en avant un bord très-saillant qui empiète sur le corps de la troisième vertèbre cervicale. Les bords latéraux sont un peu effacés pour faire place aux deux petites lamelles verticales qui s'élèvent des côtés de la surface articulaire du corps de la troi- sième vertèbre cervicale. Il résulte de cette disposition que l'articulation du corps de l’axis avec celui de la troisième vertèbre du cou est une sorle d’emboîtement réciproque ; disposition que l’on retrouve, du reste, dans les articulations des autres ver- tèbres de cette région. L’arc de laxis a, comme le corps, une forme qui lui est pro- pre. Le pédicule et la lame ont acquis un développement consi- dérable. L’apophyse articulaire inférieure, ou plutôt la surface articulaire inférieure répond bien au coude formé par le pédicule et la lame ; mais la supérieure est située sur le pédicule même, immédiatement en dehors de la base de l’odontoïde. Par suite de cette position différente des surfaces articulaires supérieures et des surfaces articulaires inférieures de l'arc, l’échancrure de conjugaison supérieure est située derrière la surface articulaire correspondante, et l’échancrure de conjugaison inférieure est devant la surface articulaire de l'arc. En d’autres termes, l’échan- crure de conjugaison supérieure est entre la surface articulaire de l'arc et l’apophyse épineuse, et l’échancrure de conjugaison inférieure est entre la surface articulaire du corps et celle de l'arc. Tel est le caractère distinctif de l’arc de l'axis. Les apophyses transverses sont petites, à un seul tubercule et percées à leur base d’un trou ou plutôt d’un canal coudé à concavité inférieure. L’apophyse épineuse a un volume considérable, sa gouttière inférieure est très-profonde, et les deux tubercules de son sommet très-prononcés. ARE L. dll Sd hé Dino 38 SECONDE VERTÈBRE CERVICALE, == CHIEN ET MOUTON. $ 2. — De la seconde vertèbre cervicale, ou axis, sur le chien, Le corps est le plus long de la région ; mais la différence n’est pas aussi prononcée que chez l’homme. L’odontoïde porte un petit pivot conique qui a les mêmes rapports que chez l’homme avec le corps de l’atlas et le ligament transverse. L’arc a acquis un développement considérable. Les apophyses articulaires anté- rieures sont sur la tête même du pédicule et sur la base de l’odon- toïde, de sorte que l’échancrure de conjugaison est au-dessus. Les apophyses articulaires postérieures ont la même position que dans les autres vertèbres cervicales, aussi l’échancrure de conju- gaison est-elle au-dessous, Les apophyses transverses sont plus faibles que dans les autres vertèbres cervicales ; elles n’ont que le prolongement postérieur ; à leur base, trou trachélien étroit. L’apophyse épineuse est large et forte; son sommet pointu, dirigé en ayant, présente une certaine ressemblance avec l’apo- physe épineuse de l’occipital. $ 3. — De l'axis du mouton. Le corps est le plus long de la région cervicale. L’odontoide, très-court, a la forme d’un demi-cylindre creux. Sa face inférieure, convexe, s'articule avec l’atlas ; sa face supérieure, concave, fait partie du trou rachidien, dont elle circonscrit la moitié infé- rieure. Les apophyses articulaires postérieures ont la même forme et la même position que dans les autres vertèbres cervi- cales; les antérieures occupent la tête des pédicules de Parc et la base de l'odontoïde. Les deux surfaces articulaires se joi- gnent sur la ligne médiane et se continuent avec celle de l’odon- toïde. L’échancrure de conjugaison est, comme sur le chien, au- dessus des apophyses articulaires antérieures ; outre l’échancrure de conjugaison, on voit de chaque côté un trou de conjugaison percé dans la lame de l'arc, très-près de son bord antérieur. (On comprend pourquoi les apophyses articulaires, supérieures chez l'homme, antérieures sur le quadrupède, sont aussi rapprochées de l’odontoïde ; c’est évidemment afin de permettre à l’atlas de ct Vi OSTÉOGÉNIE. = AXIS DE L'HOMME. 39 rouler autour du pivot odontoïdien, ce qui serait devenu impos- sible si ces surfaces articulaires eussent été placées loin de l’odon- toïde, sur les lames de l’arc.) Les apophyses transverses sont moins développées que sur les autres vertèbres cervicales; elles n’ont que le prolongement postérieur. L’apophyse épineuse est très- forte. Son extrémité antérieure, moins saillante que sur le chien, a la même direction. S 4. — ©stéogénie. 49 Axis de l'homme. Cette vertèbre a cinq points d’ossification primitifs : un pour le corps, deux pour l’odontoïde et deux pour Parc. Les deux noyaux de l’odontoïde sont bien formés à deux mois, comine les autres corps vertébraux rachidiens, celui de latlas excepté. Situés l’un à côté de l’autre, ils restent distincts pendant les troisième, quatrième, cinquième et sixième mois. À la nais- sance, ils sont soudés ensemble depuis trois mois et forment une pièce plus volumineuse que le corps. Son sommet bifide présente la trace de l’union de ses deux noyaux osseux. Sa base est très- large, et le pédicule de l'arc s'articule en même temps avec elle et avec le corps vertébral. L’éminence saillante au-dessus des facettes articulaires supérieures, dont elle est séparée par une rainure assez large, ne forme qu'une partie de l’odontoïde. La base de ce dernier est confondue avec le corps de l’axis chez l'adulte. Les facettes articulaires supérieures sont situées sur la tête même des pédicules de larc. L’axis a trois épiphyses qui complètent le corps et l’odontpide : 1° Une épiphyse à la face inférieure du corps. Elle ne diffère pas des épiphyses des autres corps vertébraux. 2° Une pour le som- met de l’odontoïde. Vers l’âge de deux ans, un point osseux se développe dans le cartilage qui existe entre le sommet des deux pièces dont l’odontoïde est formé primitivement. Je le trouve encore presque complétement isolé à l'âge de dix ans. Il se soude un peu plus tard et forme le sommet de l’odontoïde. 3° Une lame épiphysaire, dont l'existence est incontestable, se forme entre le 0 OSTÉOGÉNIE. -— AXIS DU CHIEN ET DU MOUTON. corps de l’axis et l'odontoïde. A cinq ans et demi, elle est très- apparente. À quinze ans, il y a fusion complète de cette épiphyse et des deux pièces de l’axis. On a eu tort, je crois, de regarder l’odontoïde comme une apophyse, c’est véritablement un corps vertébral. L’axis se compose donc de deux corps vertébraux superposés et soudés à quinze ans au moyen d’une épiphyse intermédiaire, comme les corps vertébraux sacrés. L’arc appar- tient à ces deux corps vertébraux, car il se soude avec l’un et l’autre de chaque côté. 4° J’ai trouvé, sur des sujets de six mois à trois ans, entre le pédicule de l'arc et le corps de l’axis, une pièce distincte, trés-apparente en avant. Elle occupe la place des pièces costiformes. Quelle est sa signification ? 29 Axis du chien. Le corps et l’odontoïde se forment chacun par un seul point d’ossification. À la naissance, ces deux pièces ont acquis un dé- veloppement assez prononcé. Le sommet de l’odontoïde est en- core à l’état cartilagineux. J’ai vu un noyau osseux dans ce car- tilage après la naissance. À trois mois, lorsque les épiphyses des corps vertébraux rachidiens sont ossifiées, on en voit une entre l’odontoïde et le corps de l’axis. L’odontoïde a une base très- large. Le mode d’ossification de l’arc ne présente rien de parti- culier. Avant la soudure de l’odontoïde avec le corps vertébral, on reconnaît que les facettes articulaires antérieures occupent la tête même du pédicule de l'arc et la partie antérieure de la base de l’odontoïde. Le pédicule de l’arc s'articule en même temps avec le corps vertébral et avec la base de l’odontoïde. 3° Axis du mouton. Quatre points d’ossification primitifs, comme sur le chien. Entre l’odontoïde et le corps, une épiphyse qui se forme en rnême temps que celles des autres corps vertébraux. Les facettes articulaires antérieures occupent la partie antérieure de la tête du pédicule et la base de l’odontoïde. Rigot n’admet qu’un noyau PREMIÈRE VERTÈBRE CERVICALE DE L'HOMME. UL d’ossification pour l’odontoïde du cheval; M. Chauveau dit qu’il se forme par deux noyaux distincts. ARTICLE IT. ‘ “ : DE LA PREMIÈRE VERTEBRE CERVICALE, OU ATLAS. S 17. — De la première vertèbre cervicale, ou atlas, chez l'homme, La forme annulaire est plus prononcée dans cette vertèbre que dans aucune autre. C’est une erreur de dire qu’elle n’a pas de corps. Le corps de l’atlas existe positivement, mais il diffère des autres corps vertébraux par sa forme et par ses connexions. Le corps est la plus petite partie de l’anneau, située entre les apo- physes articulaires d’un côté et celles du côté opposé. Il est courbé en forme d’arc; sa face antérieure convexe porte sur la ligne médiane un petit tubercule; la postérieure, concave, pré- sente au point correspondant au tubercule une petite facette concave qui s'articule avec la face antérieure de l’odontoïde. Les facettes articulaires de chaque côte, situées l’une au- dessus de l’autre, occupent le pédicule de l'arc. En dedans des deux facettes d’un côté, et entre elles, on voit des inégalités qui donnent insertion à l'extrémité du ligament transverse, qui divise ainsi le trou rachidien en deux parties : l’une antérieure, qui reçoit l’odontoïde, et l’autre postérieure, qui continue le canal rachidien. Les échancrures de conjugaison sont situées derrière les facettes articulaires, comme les supérieures de l’axis, et non devant, comme dans loutes les autres vertèbres du rachis, Les apophyses transverses, de même forme, mais bien plus volu- mineuses que celles de l’axis, sont percées d’un trou qui a de plus grandes dimensions. Ce trou, qui a une légère obliquité de bas en haut et d’avant en arrière, est continué dans ce sens à son orifice supérieur par une gouttière qui conduit à l’échancrure de conjugaison supérieure. Assez souvent, la gouttière et l’échancrure de conjugaison, ou l’une ou l’autre, sont converties en un canal osseux. La gouttière et l’échancrure de conjugaison livrent passage à l’artère et à la veine vertébrales et au premier nerf cervical. s Les co. hoc Gi. x M. ns dé té Det SL td à A2 ATLAS DU CHIEN ET DU MOUTON, $S 2. — pe l'atlas du chien. Le corps a à peu près la même forme que chez l’homme ; c’est la plus petite partie de l'anneau vertébral, située entre les apophyses articulaires d’un côté et celles du côté opposé. Sa face inférieure porte une petite éminence pointue dirigée d’avant en arrière; sa face supérieure est divisée en deux parties par une crête transversale. La partie postérieure, plus large que l’anté- rieure, concave transversalement, s'articule avec la face infé- rieure de l’odontoide. La partie antérieure est une petite surface étroite, dirigée transversalement, qui fait communiquer l’une avec l’autre les deux apophyses articulaires antérieures de l’atlas, et s'articule avec l’extrémité antérieure et inférieure des con- dyles de l’occipital; de sorte que les deux condyles de l’occipital et les deux cavités articulaires de l’atlas ne forment qu’une seule articulation, ou deux articulations qui communiquent entre elles. Les apophyses articulaires occupent le pédicule de l'arc; aussi se trouvent-elles très-rapprochées, comme chez l’homme, du corps de la vertèbre. Les postérieures ont des facettes articulaires légèrement concaves; celles des antérieures sont très-excavées, regardent en dedans et reçoivent les condyles de l’occipital. Dans le trou rachidien, entre les apophyses articulaires de chaque côté, on voit les rugosités qui donnent attache au liga- ment transverse. Les apophyses transverses sont deux larges lames aplaties de haut en bas, en forme d’ailes. Leur face supé- rieure présente en arrière, près de l’apophyse articulaire, l’orifice d’un canal qui les traverse obliquement d’arrière en avant : c’est le canal ou trou trachélien. Le bord antérieur de la lame de l'arc est percé d’un trou que traverse le premier nerf cervical : c’est un trou de conjugaison percé dans l'arc vertébral. $ 3. — De l’atlas du mouton. Le corps porte à sa face inférieure une crête assez forte. Sa face supérieure n’est articulaire que dans son tiers postérieur, vu la brièveté de l’odontoïde. Les apophyses articulaires anté- rieures et postérieures occupent les pédicules de l’arc, comme ATLAS DU MOUTON. h3 sur l’homme et sur le chien. Les surfaces articulaires posté- rieures se continuent sur le bord postérieur du corps, où elles se joignent; de sorte que les articulations des apophyses anté- rieures de l’axis avec les postérieures de l’atlas, et celle de l’'odontoïde avec l’atlas, communiquent entre elles et ne forment qu'une même articulation. On ne trouve pas ici le ligament transverse qui existe sur l’homme et sur le chien. Les surfaces articulaires antérieures de l'atlas, très-excavées pour recevoir les condyles de l’occipital, se continuent sur le bord antérieur du corps de la vertèbre, où elles se confondent. Ainsi les arti- culations des condyles de l’occipital avec l’atlas communiquent entre elles. Les apophyses transverses sont des lames minces, étroites, dont le grand diamètre est dirigé d'avant en arrière. Le bord antérieur de l’arc est percé d’un trou qui s'ouvre dans le canal rachidien et donne passage au premier nerf cervical, c’est le trou de conjugaison; il a une ouverture à la face supérieure de l’apophyse transverse, et une autre à la face inférieure. La branche supérieure du premier nerf cervical sort par la première, et la branche inférieure par la seconde. Dans cette description des deux premières vertèbres cervicales, il est un point sur lequel j'insiste plus particulièrement, parce qu’il est difficilement compris par les étudiants: je veux parler de la position des échancrures et des trous de conjugaison. Sur le rachis de l’homme, du chien et du mouton, les échancrures de conjugaison sont fournies par les pédicules de l'arc, par conséquent elles sont situées entre le corps vertébral et l’apo- physe articulaire; et les trous de conjugaison sont situés entre Varticulation des corps vertébraux et celle des arcs correspon- dants. À l’extrémité céphalique du rachis la disposition de ces parties est bien différente. Les surfaces articulaires de l'arc occupent les pédicules; les échancrures sont creusées sur les lames, et les trous de conjugaison sont situés entre l'articulation des deux ares correspondants et les apophyses épineuses. C’est ce qu'on voit sur les articulations de l’axis avec l’atlas et de l’atlas avec l’occipital. Éric D - à dx ttes L'PCRN PTT -. EE I ON ST TS ON TT 7, 7? Hi OSTÉOGÉNIE. — ATLAS DE L'HOMME, DU CHIEN ET DU MOUTON. $S 4. — @stéogénie. 49 Atlas de l’homme. Le corps de l’atlas est encore cartilagineux à l'époque de la naissance. Il se développe le plus souvent par un seul point d’ossification médian. L'existence de deux points latéraux est exception. À six mois, je trouve un petit point osseux situé sur la ligne médiane. Dans le cours de la troisième année, sur plusieurs sujets, le corps de l’atlas est complétement ossifié, ses extrémités joignent le pédicule de l'arc. Mais l’époque de la formation de cette pièce est très-variable, car, à deux ans, je la trouve encore à l’état cartilagineux. | Lorsque le corps de l’atlas a deux points d’ossification, ils se réunissent entre eux pour ne former ds ’une seule pièce, bien avant de se souder à l'arc. 20 Atlas du chien. Trois points d’ossification primitifs : toujours un seul pour le corps et deux pour l'arc. Le corps est ossifié à la naissance. Les deux moitiés de l’arc présentent le même développement que dans les autres vertébres. 39 Atlas du mouton. Trois points d’ossification : un seul pour le corps et deux pour l'arc. Le corps s’ossifie longtemps avant la naissance. À trois mois de vie fœtale, il est déjà bien formé. De cinq à six semaines de vie fœtale, le corps de l’atlas, l’odontoïde et le corps de l’axis sont à l’état cartilagineux; tous les autres corps vertébraux rachidiens sont ossifiés, et même ceux des vertèbres sacrées. L’'ossification de l’arc des deux premières vertèbres cervicales est aussi avancée que dans les autres régions du rachis. Suivant Rigot, le corps de l’atlas du cheval n’a qu’un seul noyau d’ossification ; il en a deux qui se soudent de très-bonne heure, d’après M. Chauveau. RÉGION SACRÉE. — HOMME. A5 CHAPITRE V. DE LA RÉGION SACRÉE. ARTICLE PREMIER. DU SACRUM DE L'HOMME (PLANCHE li). La région sacrée est composée de cinq vertèbres qui sont soudées dans l’âge adulte, et ne forment qu’une seule pièce, qu'un seul os, auquel on donne le nom de sacrum. Get os, de forme pyramidale, triangulaire, dirigé obliquement de haut en bas et d’avant en arrière, recourbé sur lui-même d’arriére en avant, est situé à la partie postérieure du bassin, où il est enclavé comme un coin entre les os coxaux. Par sa base, qui est dirigée en haut, il s'articule avec l’extrémité inférieure de la colonne rachidienne, et par son sommet avec le coccyx. La face antérieure ou pelvienne, concave, présente sur la ligne médiane la colonne formée par les cinq corps vertébraux, dont la longueur et la largeur diminuent progressivement de haut en bas. Ces corps vertébraux, plus ou moins concaves de haut en bas, sui- vant que la courbure du sacrum est plus ou moins prononcée, sont limités par quatre lignes saillantes transversales, indice de leur soudure. Quelquefois, au lieu de lignes saillantes, on trouve des rainures ou de simples traces de soudure, sans saillie n1 dépression. De chaque côté, les quatre trous sacrés antérieurs, dont les deux supérieurs sont ordinairement beaucoup plus grands que les deux inférieurs. Ces trous sont continués en dehors par des gouttières que suivent les nerfs qui sortent du canal sacré par les trous sacrés correspondants, Les cloisons qui séparent ces gouttières donnent attache au muscle pyra- midal. | La face postérieure ou spinale, convexe, très-inégale, pré- sente sur la ligne médiane trois ou quatre éminences, aplaties sur les côtés, dont la longueur diminue de haut en bas. Quel- quefois isolées, le plus souvent elles sont réunies de manière à former une crête qui fait suite à la série des apophyses épineuses du rachis. À l'extrémité inférieure de la crête sacrée, une échan- OT PDT SE, Te. TD CN A6 RÉGION SACRÉE. — HOMME. crure triangulaire qui termine la paroi postérieure du canal sacré. Deux petites éminences, le plus souvent articulées avec le coccyx, bornent en bas cette échancrure. De chaque côté de la crête sacrée, les quatre trous sacrés postérieurs plus petits que les antérieurs. Ces trous sacrés antérieurs et postérieurs semblent être les orifices de canaux qui percent le sacrum de part en part, et communiquent en dedans avec le canal sacré. Au moyen de cette communication, les nerfs renfermés dans le canal sacré sortent, les uns par les trous antérieurs, les autres par les trous postérieurs. De chaque côté, entre Ha crête et les trous sacrés, une surface allongée ou espèce de gouttière plus large en haut qu’en. bas, qui fait suite à la partie interne de la gouttière lombaire. En dedans des trous sacrés, cette gouttière présente des saillies inégales qui résultent de la soudure des apophyses articulaires. En dehors des trous sacrés, on voit d’autres éminences irré- gulières plus saillantes qui répondent aux apophyses transverses soudées entre elles. Des bords ou côtés, très-épais en haut, très-minces en bas. La moitié supérieure est occupée par une surface articulaire qui a la forme de l’auricule de l’homme, d’où lui est venu le nom de surface auriculaire ; elle s'articule avec l'os iliaque. Entre la surface auriculaire et les deux trous sacrés postérieurs et supé- rieurs, une surface très-irréguliére qui répond aux apophyses transverses des deux vertèbres correspondantes, et donne attache aux ligaments sacro-iliaques postérieurs. La moitié inférieure des bords du sacrum est très-mince. Les ligaments sacro-scia- tiques y prennent insertion. | De la base du sacrum. — On y voit, sur la ligne médiane, d'avant en arrière : 4° une surface ovalaire, taillée obliquement de haut en bas et d'avant en arrière, qui s’articule avec le corps de la dernière vertèbre lombaire ; 2 l’orifice supérieur du canal sacré, triangulaire, obliquement dirigé en bas et en arrière, auquel fait suite le bord supérieur de la crête sacrée. De chaque côté et d'avant en arrière : 4° une surface triangulaire inclinée de haut en bas et d’arrière en avant, qui fait partie du grand bassin, et dont le bord inférieur, mousse, forme la partie posté- | D. socisuuidies had ét finis) de ie ARRET on 1 tn at À “fit é de MS SES du ns RÉGION SACRÉE. — HOMME. 7 rieure du détroit supérieur du petit bassin; 2° l’apophyse articu- laire, qui a la forme de l’apophyse articulaire supérieure des vertèbres lombaires ; le pédicule très-court et l’échancrure qui forme avec la dernière vertèbre lombaire le trou de conjugaison lombo-sacré. Un ligament très-épais et très-court fixe solidement l’apophyse costiforme de la dernière vertèbre lombaire à l’apo- physe transverse de la première sacrée. Souvent ces deux apo- physes sont articulées et même soudées entre elles. Il résulte de cette disposition que le trou de conjugaison lombo-sacré est divisé en deux, l’un antérieur, l’autre postérieur, comme cela se voit au sacrum. Le sommet du sacrum s'articule avec le coccyx au moyen d’une petite surface ovalaire. Les cinq vertèbres qui se soudent chez l'adulte pour constituer le sacrum et les éléments de chacune de ces vertèbres sont dis- tincts à l’époque de la naissance. On trouve : 1° les cinq corps vertébraux ; 2° les moitiés d'arc qui ont la même forme que sur les vertèbres lombaires; 3° devant les pédicules de l’arc des deux vertèbres supérieures une petite pièce osseuse. Deux pièces semblables, qui doivent occuper la même position sur la troi- sième vertébre, sont encore à l’état cartilagineux. Elles ne s'ossifient que quelques jours après la naissance. Ainsi à l’époque de la naissance, le sacrum se compose de dix-neuf pièces : cinq corps vertébraux, dix moitiés d'arc et quatre pièces accessoires ; quelques jours plus tard, les deux pièces accessoires de la troi- sième vertèbre étant ossifiées, le sacrum nous offre vingt et une pièces primitives distinctes. Le développement des lames vertébrales sacrées est très-tardif ; aussi les deux moitiés d’arc se soudent-elles au corps avant de se réunir entre elles: Gette soudure de l'arc avec le corps com- mence sur la cinquième vertèbre sacrée, et continue ainsi de bas en haut. C’est à douze ans seulement que les deux moitiés d’arc se soudent entre elles. Tantôt cette soudure commence par la première vertèbre sacrée et continue de haut en bas; tantôt elle est effectuée sur la deuxième et la troisième vertèbre, que les lames de la première sont encore à une grande distance l’une de ÂS RÉGION SACRÉE. — HOMME. l’autre ; rien de plus irrégulier. Les moitiés d’arc de la cinquième vertèbre ne se joignent pas; de là l’echancrure que présente la paroi postérieure du canal sacré à son extrémité inférieure. À trente ans, lorsque le sacrum est depuis longtemps d’une seule pièce, l’échancrure comprend souvent l'arc de la quatrième vertèbre. Le travail d’ossification continue dans les âges suivants. À cinq ans, les pièces accessoires qui sont situées devant les pédicules de l'arc des trois premières vertèbres ont acquis un développement considérable. Elles sont triangulaires. Leur bord antérieur est libre ; le postérieur et interne s'articule avec le pédicule de l'arc et le corps vertébral, et la face externe ou base de ces trois pièces réunies forme la surface auriculaire. Chaque pièce accessoire se soude à sa vertébre à peu près en même temps que le pédicule se soude au corps vertébral, et, comme pour les pédicules, la soudure s'effectue des vertèbres inférieures aux supérieures. Quelle est la signification de ces pièces accessoires, et à quelles parties du rachis doit-on les rapporter ? Ces pièces osseuses occupant la même position que l'extrémité vertébrale des côtes, et que les apophyses costiformes, doivent être considérées comme les analogues de ces dernières. Elles se rapprochent surtout des pièces costiformes de la septième ver- tèbre cervicale, qui ont un point d’ossification propre. La fusion des vertébres sacrées ne s'effectue qu’après qu'elles sont complétement formées, les deux dernières exceptées; l’are de la cinquiême reste toujours incomplet, et les deux lames de la quatrième ne se joignent que très-tard. Les corps vertébraux sacrés ont chacun deux lames épiphy- saires, comme les rachidiens. La soudure des vertèbres procède de bas en haut. Elle commence de quinze à dix-huit ans. Celle de la première à la seconde n’a lieu qu’à vingt-cinq ans et quel- quefois plus tard. Les vertèbres sacrées se soudent entre elles en trois points, qui sont : 1° le corps, 2° les lames, et 3° les apophyses transverses et les pièces costiformes réunies. Si cette soudure était bornée aux corps et aux lames, et si les apophyses transverses et les pièces costiformes restaient indépendantes des apophyses trans- dti. A ,) + à: Lots dt él bdd DA Re. LÉ - OT } … cit Guise bé PO APT L Hé La \ Su Ré à! RÉGION SACRÉE. —- HOMME. 19 verses et des pièces accessoires situées au-dessus et au-dessous, la région sacrée ne semblerait pas différer autant des trois régions du rachis. Car ce qui lui donne une physionomie parti- culière et semble établir entre elle et le rachis une ligne de démarcation bien tranchée, c’est moins l’immobilité des vertèbres que la soudure des apophyses transverses, et, par suite, la division de la rangée des trous de conjugaison en deux rangées secon- daires qui constituent les trous sacrés antérieurs et les trous sacrés postérieurs. Il est donc facile de se rendre compte du mode de formation des trous sacrés. Les deux trous sacrés anté- rieur et postérieur correspondants résultent de la division d’un trou de conjugaison en deux par la soudure des deux apophyses transverses, qui sont, l’une au-dessus et l'autre au-dessous. C'est ce qui arriverait au rachis si les apophyses transverses ou costi- formes, suivant les régions, se soudaient entre elles. On verrait alors chaque trou de conjugaison rachidien divisé en deux, l’un antérieur, l’autre postérieur. Si vous voulez une preuve de plus de l’analogie des trous de conjugaison sacrés avec les rachidiens, remarquez que les trous sacrés postérieurs sont limités en dedans par la suture des apophyses articulaires, comme cela est évident pour la partie postérieure du trou de conjugaison lombo-sacré (fig. 1-2, pl. IT), et comme cela se voit aussi à la partie postérieure des trous de conjugaison de la région lombaire et de tout le rachis, excepté les deux premières vertèbres cervicales, et les trous sacrés antérieurs ont pour limite interne l'articulation des deux corps verlébraux. Ce qui revient à dire : les trous de con- jugaison de la région sacrée sont limités en arrière par l’articu- lation des arcs, et en avant par l'articulation des corps vertébraux, comme cela existe dans tout le rachis, à l'exception de l’extrémité supérieure. Outre les épiphyses des corps sacrés, on en trouve : 1° une au sommet des apophyses épineuses; 2 une très-large qui forme toute la surface auriculaire; et 3° une autre qui occupe toute la partie du bord située au-dessous de la surface auricu- lire. Le ligament sacro-sciatique y prend insertion. THOMAS. ü 50 SACRUM DU CHIEN. ARTICLE 11. DU SACRUM DU CHIEN. Le sacrum du chien est composé de trois vertèbres; en con- séquence il n’y a de chaque côté que deux trous sacrés. La face inférieure ou pelvienne, légèrement concave d'avant en arrière, présente sur la ligne médiane les corps vertébraux, et de chaque côté les deux trous sacrés inférieurs. _ Face supérieure ou spinale. — Sur la ligne médiane, la crête sacrée assez saillante, formée par la réunion des trois apophyses épineuses. De chaque côté, les deux trous sacrés supérieurs; immédiatement en dedans de chaque trou sacré, une petite émi- nence qui résulte de la soudure des apophyses articulaires. La moitié antérieure des bords ou côtés s'articule par une large surface avec l'os iliaque correspondant ; la moitié postérieure, très-mince, donne attache au ligament sacro-sciatique. L’extrémité antérieure ou base présente de bas en haut sur la ligne médiane : 1° la face antérieure du corps de la première vertèbre sacrée, qui a la même forme que la face antérieure des corps vertébraux lombaires ; 2° l’orifice antérieur du canal sacré, de forme triangulaire > 8° le bord antérieur de la crête sacrée. De chaque côté l’apophyse articulaire antérieure. Extrémité postérieure. — Sur la ligne médiane : 4° la face pos- térieure du corps de la troisième vertèbre sacrée, petite surface ovalaire qui s'articule avec le corps de la première vertèbre coccygienne ; 2° l'orifice postérieur du canal sacré; 3° les apo- physes articulaires postérieures, très-rapprochées l’une de l’autre, saillantes en arrière, qui s’articulent avec la première vertèbre coccygienne. De chaque côté de l’orifice du canal sacré une longue apophyse dirigée en arrière et un peu en dehors, c’est l’apophyse transverse. Développement. — Chaque vertèbre sacrée se développe par trois points d’ossification : un pour le corps et deux pour l’art, comme chez l’homme. En outre, la première vertèbre sacrée a deux pièces accessoires qui occupent la même position que sur SACRUM DU MOUTON. o1 l'homme, Ainsi le sacrum du chien a onze points d’ossification primitifs qui sont parfaitement distincts à l’époque de la naissance. Les points osseux du corps et de l'arc se forment immédiatement après ceux des vertèbres lombaires, au commencement du deuxième mois de vie fœtale. Les pièces accessoires sossifient peu de jours avant la naissance. Contrairement à ce qu’on observe sur l’homme, les moitiés d’arc se soudent entre elles avant de se souder au corps. Cette soudure des moitiés d’arc entre elles a lieu deux à trois mois après la naissance ; la soudure de l’arc au corps, deux à trois mois plus tard, r Chaque corps vertébral a deux lames épiphysaires qui s’ossi- fient immédiatement après la naissance. À la fin de la première année, toutes les pièces du sacrum sont soudées entre elles etne forment plus qu’un seul os. L'ossification primitive suit celle du rachis; Lauitostion secondaire marche plus vite; car les vertèbres sacrées sont soudées entre elles, et par conséquent avec leurs épiphyses une année environ avant la soudure des épiphyses du rachis. La surface par laquelle le sacrum s'articule avec los iliaque, se divise en deux parties : l’une inférieure, revêtue de cartilage dans l’état frais, répond à la surface auriculaire chez l'homme; l’autre supérieure, plus étendue, donne attache au ligament interarticulaire sacro-iliaque. La surface auriculaire est fournie par la pièce costiforme. ARTICLE IL. DU SACRUM DU MOUTON, Le sacrum du mouton est composé de quatre vertébres. Il est le double en longueur du sacrum du chien. Sa partie antérieure ou base a une étendue transversale considérable. Dans le reste de sa longueur, 1l est très-étroit. | Face inférieure ou pelvienne. — Concave d'avant en arrière: La colonne formée par les quatre corps vertébraux est très- saillante, et présente les traces de leur sul De chaque côté, les trois trous sacrés inférieurs. 52 SACRUM DU MOUTON. Face supérieure ou spinale. —Convexité prononcée. Sur laligne médiane quatre lames à peu près verticales, aplaties sur les côtés : ce sont les apophyses épineuses, dont la réunion forme la crête sacrée. La première de ces apophyses est étroite et inclinée en arrière. La seconde est presque aussi développée que celle de la dernière lombaire. Les deux autres vont en diminuant de volume. Le peu de développement de la première et son inclinaison en arrière s’expliquent par l’étéendue des mouvements de la dernière vertèbre lombaire sur le sacrum. La même disposition s’observe sur le chien. De claque côté, les trois trous sacrés supérieurs, plus petits que les inférieurs, en regard desquels ils sont percés comme sur le chien et sur l’homme. On voit à peu près sur la même ligne que les trous sacrés, une suite de trois ou quatre éminences qui forme la limite externe de la gouttière sacrée. Ces éminences résultent de la soudure des apophyses transverses. La portion des bords ou côtés, qui répond à la première ver- tèbre sacrée, est três-épaisse et trés-saillante, et s'articule avec los iliaque. Dans le reste de leur étendue, ces bords sont très- minces et se rapprochent de la ligne médiane. L’extrémité antérieure ou base ne présente de remarquable que les apophyses articulaires antérieures de la première ver- tèbre sacrée, qui sont trés-éloignées l’une de l’autre, et recour- bées de dehors en dedans, comme les lombaires, de manière à former une mortaise qui reçoit les apophyses articulaires posté- rieures de la dernière vertèbre lombaire. Par suite de ce méca- nisme, cette articulation très-solide peut exécuter des mouvements assez étendus d’avant en arrière et d’arrière en avant. Extrémité postérieure ou sommet. — Les apophyses articu- laires postérieures de la dernière vertébre sacrée sont à l’état rudimentaire. Elles ne s’articulent pas comme sur le chien avec la première vertèbre coccygienne. Développement. — Chaque vertèbre sacrée est formée primi- tivement de trois pièces : le corps et les deux moitiés d’arc. Le sacrum du mouton n’a pas de pièces costiformes distinctes. Chaque corps vertébral a deux lames épiphysaires. Les trous sacrés ne se forment pas tous de la même manière que sur l’homme et OT CT TO CT NT ES EC 7. Li li - SACRUM DU MOUTON. 53 sur le chien. Ceux qui sont situés entre la première vertèbre sacrée et la seconde résultent bien de la soudure des apophyses transverses de ces deux vertèbres. Mais ceux que l’on voit entre la seconde et la troisième vertèbre sacrée et entre la troisième et la quatrième appartiennent en propre, les uns à la seconde vertébre, et les autres à la troisième. La quatrième est étrangère à la formation de ces derniers. Voici ce qui se passe : les apo- physes transverses de la seconde vertèbre sacrée et celles de la troisième se dirigent d'avant en arrière et se soudent à la partie postérieure de leur corps et de leur arc, de manière à circon- scrire complétement leurs trous sacrés. La soudure de la quatrième vertébre est bien plus tardive que celle des trois autres. Souvent elle n’a lieu que vers l’époque du développement complet; aussi nous est-il arrivé de trouver le sacrum composé de trois vertèbres et présentant de chaque côté trois trous complétement formés. C’est peut-être ce qui a fait croire que sur certains sujets le sacrum n'avait que trois ver- tèbres. C'était une erreur; la quatrième vertèbre ne paraissait manquer que parce qu'elle n’était pas encore soudée à la troi- sième. A l’élat normal, cette quatrième vertèbre sacrée ressemble plus aux coccygiennes qu'aux sacrées; aussi ne parait-elle appar- tenir au sacrum que par sa soudure avec ce dernier. Sur quel- ques sujets elle prend la forme des vertèbres sacrées et ses apo- physes transverses se soudent avec celles de la première vertèbre coccygienne. Le sacrum présente alors quatre trous de chaque côté. J'ai trouvé sur un sujet une anomalie remarquable à l’extré- mité antérieure du sacrum du mouton. L’apophyse transverse que l’on devrait plutôt appeler costiforme de la première ver- tèbre, présentait, du côté gauche, une ressemblance complète avec les costiformes de la région lombaire. Les points osseux du corps et des moitiés d’arc paraissent au commencement du deuxième mois de la vie fœtale. Sur le mouton, comme sur le chien, les moitiés d’arc des vertèbres sacrées se réunissent entre elles et se soudent longtemps avant de se soude % tsfatoi dub bd: sm ne Mt. © brie! té dre |. rise His né LS ON Éatels ..ÿ nn À AS CA di A DE à di nat in 2 Au à Cuvée doit à. 54 RÉGION COCCYGIENNE CIEZ L'HOMME. au corps vertébral. Sur l’homme, nous avons vu que les lames des vertèbres sacrées ne se soudent entre elles que tardive- ment et après la fusion du pédicule de l'arc avec le corps ver- tébral. | CHAPITRE VL . DE LA RÉGION COCCYGIENNE. ARTICLE PREMIER. DE LA RÉGION COCCYGIENNE CHEZ L'HOMME, fé soc) lé Se D UE La région coccygienne est composée de quatre pièces qui se soudent entre ellés dans un âge avancé, et ne forment qu’un seul os auquel on donne le nom de coccyx. Get os se présente sous la forme d’une petite colonne noueuse, pleine, qui continue la colonne formée par les corps vertébraux sacrés. Gette petite colonne, recourbée d’arrière en avant, a sa base dirigée en haut et articulée avec le Sommet du sacrum et son sommet en bas et en avant. Sa face antérieure concave, et la postérieure convexe, présentent des lignes transversales qui répondent à la soudure des pièces dont los est formé. Les bords Sont inégaux et échan- crés. De chaque côté dé la partie postérieure de la base s'élève une éminence, rudiment d'arc vertébral, qui se joint au moyen | | | d’un ligament où par soudure à un prolongement semblable qui descend du sacrum. Le sommet, irrégulier, tuberculeux, quel- quefois bifide, est souvent dévié d’un côté ou de l’autre. Les quatre pièces qui forment le coccyx sont quatre vertèbres | incomplètes, quatre vertèbres privées d’arc. Les deux moitiés d’arc rudimentaires de la première pièce ne se réunissent jamais sur la ligne médiane; elles montent à la rencontre de l'arc de la dernière vertèbre sacrée, auquel elles se soudent souvent. De cette soudure résulte la prolongation de léchancrure qui termine inférieurement le canal sacré, et la formation d’un trou de conjugaison que traverse le cinquième nerf sacré. La portion du bord du sacrum qui correspond à ce trou présente une échan- crüre que l’on trouve, sur quelques sujets âgés, convertie en RÉGION COCCYGIENNE CHEZ LE CHIEN. 55 trou par la jonction de l’apophyse transverse de la cinquième vertèbre sacrée au prolongement latéral de la première coccy- gienne. Alors il y a de chaque côté et sur chaque face du sacrum cinq trous sacrés, et lorsque, ce qui arrive très-souvent, la pre- mière vertèbre coccygienne est seulement soudée au sacrum, cet os semble composé de six vertèbres, et 1l a de chaque côté cinq trous sacrés. La soudure des pièces du coccyx se fait oi rrasatés On trouve souvent dans l’âge adulte, comme nous venons de le dire, la première pièce soudée au sacrum avant de l’être à la seconde. La quatrième et la troisième se soudent entre elles à peu près à la même époque; plus tard la troisième à la seconde, ou la première à la seconde. Alors le sacrum et le coccyx ne forment qu’une seule pièce du squelette. Il arrive rarement de trouver les quatre pièces du coccyx soudées entre elles, de manière à former une pièce unique et indépendante. Chaque vertèbre coccygienne se développe par un seul point d'ossification primitif. H. Cloquet dit avoir observé trois points osseux pour la première : probablement un pour le corps et un pour chaque moitié d'arc. D’autres auteurs disent avoir fait la même observation. Quelquefois la dernière pièce du coccyx a deux points osseux. À la naissance, tout le coccyx est à l’état cartilagineux. La première vertébre s’ossifie peu de temps après la naissance; quelques auteurs disent avant la naissance. La seconde, troisième et quatrième à cinq, dix et quinze ans. Chaque pièce du coecyx a deux épiphyses comme les corps vertébraux sacrés. ARTICLE IT. DE LA RÉGION COCCYGIENNE CHEZ LE CHIEN, La région coccygienne sur le chien se compose de dix-huit ou dix-neuf pièces ou vertèbres qui restent libres et ne se soudent pas comme celles de l’homme. Aussi est-ce à tort que l’on désigne cette région sous le nom de coccyr, dans les traités d'anatomie des animaux domestiques. Ce mot coccyx, qui sert à désigner la pièce unique qui résulte de la soudure des vertèbres coccygiennes, 56 RÉGION COCCYGIENNE CHEZ LE MOUTON. ne peut être employé chez les animaux dont les vertèbres de la région coccygienne restent indépendantes pendant toute la vie. Les cinq ou six premiêres vertèbres sont complètes, c’est-à-dire qu’elles ont un corps et un arc. Les quatre premières s’articulent entre elles par leurs apophyses articulaires, et la première avec le sacrum, comme les vertèbres lombaires. Sur les trois ou quatre suivantes, les apophyses articulaires sont à l’état rudimentaire. Les premières ont une apophyse épineuse à peine apparente. Les apophyses côstiformes, très-développées dans les premières ver- tèbres coccygiennes, diminuent progressivement d'avant en arrière, et sont inclinées d'avant en arrière en sens opposé de celles des lombaires. Les vertèbres qui n’ont pas d’arc consistent tout simplement en un corps vertébral prismatique, quadrangu- laire. La longueur des corps vertébraux augmente progressive- ment de l'extrémité antérieure de la région à la partie moyenne, puis elle diminue jusqu'à l'extrémité postérieure. Développement. — Je ne suis pas sûr que les cinq premières vertèbres coccygiennes aient chacune trois points d’ossification : un pour le corps et deux pour l’arc; mais j'ai constaté l'existence de ces trois points d’ossification sur les trois premiëres. Toutes les pièces de la région coccygienne sont ossifiées à l’époque de la naissance. ARTICLE III. DE LA RÉGION COCCYGIENNE CHEZ LE MOUTON. Les vertèbres coccygiennes du mouton sont au nombre de seize. Les cinq premières ont un corps et un arc, mais elles ne se joignent pas par leurs apophyses articulaires ; ces dernières sont à l’état rudimentaire. Dans toute l’étendue de la région, les articulations des corps vertébraux sont leur seul mode d'union. Développement. — On reconnaît manifestement que les trois premières ont chacune trois points d’ossification. Il est douteux que les quatrième et cinquième soient dans le même cas. Toutes celles qui suivent n’en ont qu'un seul. Tous les points osseux sont apparents au commencement du troisième mois de la vie fœtale. | Le sn sm pet LE dm à MS RER SR DR à dd nm 'lué 16-062. RE RÉGION CRANIENNE. 57 CHAPITRE VIT. DE LA RÉGION CRANIENNE, OU DU CRANE. La colonne vertébrale se termine à son extrémité supérieure chez l’homme, antérieure chez le quadrupède, par un renfle- ment considérable en forme de sphéroïde, qüi constitue la région . crânienne ou le crâne. La cavité du crâne, véritable dilatation du canal vertébral, renferme et protége le cerveau, le cervelet et l'extrémité supérieure ou antérieure du tronc nerveux céphalo- rachidien. Les os qui forment ses parois présentent une analogie incontestable, et l’un d’eux surtout une ressemblance frappante avec les vertèbres rachidiennes. Ainsi double analogie entre le crâne et le rachis. Analogie de destination : ils servent l’un et l’autre d’enveloppe protectrice à l’axe nerveux céphalo-rachidien. Analogie de composition : l'étude comparative des os du crâne avec ceux du rachis chez l’homme, le carnassier et le ruminant, nous démontrera que la boîte crânienne résulte de la réunion d’un certain nombre de vertèbres qui ont subi des modifications appropriées à la forme et au volume de la masse nerveuse qu’elles enveloppent. Huit os distincts composent le crâne de l’homme adulte : un occipital, deux pariétaux, un sphénoïde, un frontal, un ethmoïde et deux temporaux. On en trouve dix sur le chien : un occipital, deux pariétaux, deux sphénoïdes, deux frontaux, un ethmoïde et deux temporaux; et neuf sur le mouton, qui n’a qu’un pariétal. Pour rendre la comparaison plus facile, nous étudions le crâne de l'homme et celui des animaux dans la position horizontale. ARTICLE PREMIER. DE L'OCCIPITAL. (PL. 1V.) L'occipital est situé à la partie postérieure du crâne ; il s’arti- cule avec l'extrémité du rachis, et fait communiquer la cavité crânienne avec le canal rachidien au moyen d’un trou, l’analogue de celui des vertèbres rachidiennes, appelé #rou occipital. Sa face antérieure, concave, forme la partie postérieure de la cavité dc | À TS 58 OCCIPITAL DE L'HOMME. du crâne; sa face postérieure, convexe, donne attache à un grand nombre de muscles qui meuvent la tête sur le rachis. L’occipital forme à lui seul l'enceinte complète de la région du crâne qu'il occupe; nous verrons que les autres os de cette boîte osseuse ont besoin de pièces supplémentaires pour l’enceindre compléte- ment. 8 4%, — @ccipital de l’homme, Nous le divisons en trois parties, le corps, l'arc et l’écaille. Le corps (apophyse basilaire des auteurs) forme l’extrémité postérieure de la base du crâne; sa face antérieure, quadrilatère, articulée dans le jeune âge avec le corps du sphénoïde, est tou- jours soudée à cet os chez l'adulte. Sa face inférieure présente sur la ligne médiane une crête qui n’est bien prononcée qu’à la partie moyenne, et de chaque côté de cette crête, une saillie transversale qui donne attache à l’extrémité supérieure du pha- ryox ; entre cette saillie transversale et le condyle, une surface | déprimée, insertion des muscles grand et petit droits antérieurs, | et devant cette saillie transversale, une surface qui forme la voûte | du pharynx. Sa face supérieure ou gouttière basilaire est incli- née de bas en haut et d’arrière en avant. Son extrémité posté- rieure est un bord mince, concave, qui forme la partie antérieure du trou occipital; ses faces latérale, libres en avant, où elles s’articulent par juxtaposition avec le rocher, sont soudées en arrière au pédicule de l'arc. L’arc forme les trois quarts postérieurs du trou occipital; il est continué en arrière par une lame osseuse, triangulaire, très- étendue, que les auteurs désignent sous le nom d’écaille de l’occipital. Cette large lame est recourbée sur elle-même de bas en haut et d’arrière en avant pour aller à la rencontre des parié- taux et constituer ainsi la partie postérieure de la voûte du crâne. L’arc a un bord interne qui forme le contour du trou occipital, un bord externe, une surface extérieure et une surface inté- rieure, La surface extérieure de l'arc présente en avant les condyles vu apophyses articulaires ; derrière chaque condyle, l’orifice extérieur du canal condylien postérieur, qui donne SR osier vndloitit SÉR ÉR SMS SSSS Rd tAS MA RSS ES OCCIPITAL DE L'HOMME. 59 passage à une veine et manque souvent ; en dehors de l'extrémité antérieure de chaque condyle, l’orifice extérieur du canal condy- lien antérieur que traverse le nerf hypoglosse; entre le trou condylien postérieur et l'antérieur et en dehors du condyle, une surface rugueuse, inégale, continue en dedans avec le condyle et articulée en dehors avec le temporal au moyen d’une facette saillante sur le bord de l’os. Les auteurs désignent cette facette sous le nom d’apophyse jugularre, et la surface rugueuse, inégale, sous le nom de swrface jugulaire; cette dernière donne attache à l'extrémité supérieure du muscle droit latéral de la tête, ou premier intertransversaire du cou, et représente l’apophyse trans- verse de l’occipital, analogue aux apophyses transverses des ver- tèbres rachidiennes. La surface intérieure de l’arc offre en avant l'orifice interne du canal condylien antérieur, canal dirigé d’arrière en avant et de dedans en dehors ; au-dessus de ce canal une éminence dite sus-condylienne; derrière cette éminence, et en dedans de l’apophyse jugulaire, une excavation assez pro- fonde, terminaison de la gouttière latérale dans laquelle s’ouvre le canal condylien postérieur; plus en arrière l’arc est continué . par l’écaille. Le bord externe de l'arc est divisé en deux parties par lapophyse jugulaire. La partie antérieure présente une échan- crure profonde qui forme avec le rocher le trou déchiré posté- rieur ; la partie postérieure de ce bord s’articule avec la portion abtidioane du temporal. | ® On voit sur la ligne médiane de la surface extérieure de l’écaille la crête occipitale externe, qui s’étend de la partie pos- térieure du trou occipital à la protubérance occipitale externe. Cette dernière, située à peu près au milieu de l’écaille, est de forme triangulaire. L’extrémité supérieure de la crête occipitale externe se termine au sommet du triangle, et de chacun des angles latéraux part une ligne courbe dont la concavité est dirigée en avant et en bas. Ces deux lignes courbes, prolongées au delà des limites de l’occipital, tombent sur l’apophyse mastoïde du tem- poral. Elles divisent la surface de l’écaille en deux parties : l’une, située au-dessus des deux lignes courbes, de forme triangulaire, unie, lisse, bombée, estrecouverte par le muscle occipital ; l’autre, 60 OCCIPITAL DU CHIEN. située au-dessous des deux lignes courbes, rugueuse, inégale, donne attache à un grand nombre de muscles. Entre les deux lignes courbes et le trou occipital, de chaque côté de la crête, part une autre ligne courbe à concavité inférieure, tracée par des rugosités irrégulières, et terminée à la surface jugulaire. La surface intérieure de l’écaille est divisée en quatre fosses dites occipitales : deux supérieures et deux inférieures ; les deux fosses occipitales inférieures ou cérébelleuses sont séparées l’une de l’autre par la crête’occipitale interne, qui s’étend de l’extrémité postérieure du trou occipital à la protubérance occipitale interne. Cette dernière correspond à peu près à la protubérance occipitale externe. Les deux fosses occipitales supérieures ou cérébrales sont séparées l’une de l’autre par une gouttière, le plus souvent déjetée à droite, qui termine la gouttière sagittale et finit à la protubérance interne. Entre la fosse occipitale supérieure et la fosse occipitale inférieure du même côté, on voit une gouttière horizontale qui est rarement de même dimension et au même niveau que celle du côté opposé. Les deux gouttières horizon- tales, et celle qui termine la sagittale, communiquent entre elles plus ou moins près de la protubérance occipitale interne, mais toujours irrégulièrement. Bords de l’écaille. — Ts commencent à l’angle de jonction avec le pariétal et le temporal, sont armés de longues dentelures pour s’articuler avec le pariétal, et se terminent au sommet de l’écaille, sommet aigu qui est reçu dans l'angle rentrant que forment les pariétaux. $S 2. — Occipital du chien. Nous divisons l’occipital du chien, comme celui de l’homme, en trois parties : le corps, l'arc et l’écaille. Le corps est plus long que chez l’homme, surtout proportionnellement au volume du reste de l'os. Sa forme et ses connexions sont à peu prés les mêmes. Chez l’homme, larc continue le corps de l'os en arrière et se irouve dans le même plan. Sur le chien, l'arc forme un angle droit avec le corps de l’occipital. Il résulte de cette OCCIPITAL DU CHIEN. 61 disposition que le trou occipital, au lieu d’être dirigé d’avant en arrière comme sur l’homme, est perpendiculaire au corps de l'os. Les condyles ou apophyses articulaires ont été modifiés dans le même sens; ils sont brisés et forment un coude dont la saillie dépasse en arrière le trou occipital. En dehors de chaque condyle on voit une longue apophyse qui descend vers la base du crâne ; sa face interne, concave, est séparée du condyle par une excavation profonde à la partie antérieure de laquelle s’ouvre le canal con- dylien antérieur, qui est très-étroit sur le chien. Cette apophyse est évidemment l’analogue de l'apophyse et de la surface jugu- laires que nous avons décrites chez l’homme; c’est l’apophyse transverse de la vertèbre occipitale. Sa face externe convexe s'articule en haut avec la portion mastoïdienne du temporal et en bas avec l’os du tympan, qui a acquis un développement con- sidérable; ce rapport n’existe pas sur l’homme. Entre l’apophyse transverse et le corps de l’os, existe une échancrure qui forme, avec l’os du tympan et le rocher, le trou déchiré postérieur. A la surface intérieure de l'arc, on trouve l’orifice interne du canal condylien antérieur et les orifices de canaux veineux. La surface extérieure de l’écaille est divisée en deux parties bien distinctes par la ligne courbe supérieure qui se présente ici sous la forme d’une crête saïllante. Les deux moitiés de cette crête se joignent sur la ligne médiane à la protubérance occipitale externe. Toute la surface qui est au-dessous de la ligne courbe est rugueuse, inégale, et donne attache à un grand nombre de muscles, les analogues de ceux que lon trouve chez l’homme dans cette région. Au-dessus de la ligne courbe, on trouve, au lieu d’une surface large et bombée comme chez l’homme, une véritable apophyse épineuse qui se dirige en avant et pénètre profondé- ment entre les pariétaux. La surface intérieure de l’écaille est divisée en deux parties par un canal horizontal et une petite éminence triangulaire médiane que traverse le canal. Cette petite éminence est la protubérance occipitale interne, et le canal repré- sente les gouttières latérales de l’homme; au-dessus de la protu- bérance occipitale interne, le bord inférieur de l’apophyse épi- neuse qui est caché par les pariétaux. Ainsi la surface intérieure 62 OSTÉOGÉNIE. -— OCCIPITAL DE L'HOMME. de l’écaille se trouve divisée en deux parties qu’il faut distinguer. L'une, inférieure ou cérébelleuse, concourt à former la loge du cervelet. Elle présente sur la ligne médiane la fosse céré- belleuse moyenne irés-profonde, et de chaque côté une autre fosse cérébelleuse très-superficielle. L'autre partie, ou cérébrale, est formée par l’apophyse épineuse et entre dans la composition de la loge cérébrale. $ 3. — Occipital du mouton. Le corps a même forme et mêmes connexions que sur le chien. L’arc forme avec le corps un angle aigu ouvert en avantk; de sorte que le trou occipital et les condyles sont encore plus saillants en arrière que sur le chien. Les apophyses transverses sont plus longues que sur le chien, leurs rapports sont les mêmes. Le canal condylien antérieur a de plus grandes dimensions que sur le chien. La partie supérieure de l’écaille est tronquée ; elle s’arti- cule avec le pariétal par un bord horizontal d’une grande étendue. La gouttière horizontale qui loge le sinus latéral suit cette arti- culation ; or comme cette gouttière et son sinus établissent la ligne de démarcation entre la portion cérébrale et la portion cérébelleuse de la cavité du crâne, il s’ensuit que l’écaille de l’occipital du mouton n’entre pas dans la composition de la loge cérébrale, contrairement à ce que nous avons vu sur l’homme et sur le chien. Nous saurons bientôt d’où vient cette différence. ARTICLE Il. OSTÉOGÉNIE. 8 1%, — @ccipital de l'hommé. Chez l'enfant naissant l’occipital est formé de quatre pièces : le corps, les deux moitiés de l’arc et l’écaille, Chaque condyle est divisé en deux parties inégales par l'articulation de l'arc avec le corps ; la partie postérieure; qui en forme à peu prés les quatre cinquièmes, appartient à l’arc, la partie antérieure au corps de l'os. Les deux moitiés de l’arc ne se joignent pas en arrière, de sorte que l’écaille concourt à la formation du trou occipital dans ©. "céééer dit CIN MMS LÉ SDS Ts Éd dette dt 4 OSTÉOGÉNIE. — OCCIPITAL DU CHIEN ET DU MOUTON. 63 une certaine étendue. Le pédicule de l'arc présente à son extré- mité une grande échancrure qui est convertie en trou par son articulation avec le corps : c’est le trou condylien antérieur. On voit sur l’écaille trois fentes qui sont d'autant plus longues que le fœtus est plus jeune : l’une part de l’angle supérieur, suit la ligne médiane et se dirige vers les protubérances occipitales; les deux autres commencent aux bords de l’écalle, aux angles qui joignent le pariétal et le temporal; elles suivent la ligne courbe supérieure ou, ce qui revient au même, la gouttière latérale, et se dirigent vers les protubérances occipitales. Si ces trois fentes se réunissaient aux protubérances, elles diviseraient l’écaille en trois parties : deux supérieures, paires ou latérales, et une infé- rieure, impaire ou médiane. Les deux moitiés d’arc se soudent à l’écaille le plus souvent au commencement de la deuxième année, et au corps de six à sept ans. Les deux racines qui circonscrivent le trou condylien antérieur se touchent et sont sur le point de se souder. $ 2. — Occipital du chien. À l’époque de la naissance, l’occipital du chien présente quatre pièces distinctes comme celui de l’homme : le corps, les deux moitiés de l'arc et l’écaille. Le bord postérieur du corps ne forme qu'uné très-petite partie de la circonférence du trou occipital. Les condyles appartiennent à l'arc pour plus des quatre cin- quièmes, et les deux moitiés de l'arc sont séparées en arrière par un grand intervalle que remplit la base de l’écaille. Six mois après la naissance, toutes les pièces de l’occipital sont soudées. $ 3, = Occiplial du mouton. L’occipital du mouton se compose, à l’époque de la naissance, de quatre pièces, et de plus, de deux petites lames triangulaires articulées entre elles par leur bord interne, avec l’écaille par leur bord postérieur, et par l’externe avec les pariétaux, dans l'angle rentrant desquels elles sont reçues comme l’épine de l’occi- pital du chien et l'angle supérieur de loccipital de l’homme. Peu de témps après la naissance, ces deux petits os se soudent 6 OSTÉOGÈNIE. — OCCIPITAL DU MOUTON. entre eux, puis aux pariélaux; en même temps, ces derniers se soudent aussi et ne forment plus qu'un pariétal unique, qui se trouve ainsi composé de quatre pièces primitives, les deux pariétaux et les deux petites pièces dont nous venons de parler, et que l’on désigne sous le nom d'os 2nterpariétaux. Malgré cette fusion des deux pariétaux et des deux interpariétaux en une seule pièce, on doit considérer ces derniers comme une dépendance de l’écaille de l’occipital. Ils sont analogues à l’épine de l’occipital du chien et à l'angle supérieur de l'occipital de l’homme. Sur ce dernier, les limites des deux os interpariétaux sont tracées de la manière la plus évidente par les trois scissures dont nous avons parlé. | L’écaille de l’occipital, vue d’une manière générale, se com- pose de deux parties : l’une qui entre dans la composition de la loge cérébelleuse, et l’autre qui concourt à former la loge céré- brale ; les gouttières horizontales et les sinus latéraux qu'elles reçoivent sont la ligne de démarcation entre ces deux parties. Or, sur le mouton adulte l’écaille de l'occipital ne se compose que de l’une de ces deux parties, de celle qui forme la cavité cérébel- leuse; les gouttières latérales et leur sinus, qui suivent l’articu- lation de son bord supérieur avec le pariétal, forment ses limites. L’écaille de l’occipital du mouton adulte est donc incomplète; les interpariétaux forment la partie de l’écaille qui entre dans la composition de la loge cérébrale, et sont véritablement partie intégrante de l’occipital. Le fait de la fusion des interpariétaux avec les pariétaux en un seul os ne peut être invoqué contre cette manière de voir ; on trouve en effet plusieurs exemples de la soudure d’une pièce d'un appareil osseux sur un autre appareil auquel elle est étrangère au point de vue ostéogénique et auquel elle ne s’est réunie que pour un besoin de construction. Ce que l’on observe sur le bœuf dans cette région viendra à l’appui de notre opinion. Avant la naissance, les interpariétaux se soudent entre eux ; à l’époque de la naissance, ils se soudent aux deux pariétaux et à l’écaille de l’occipital ; de sorte que les deux interpariétaux, les deux pariétaux et l’écaille de l’occipital ne forment qu’une seule pièce qui reste distincte pendant les premières semaines de la ns VERTÈBRE OCCIPITALE. 65 vie extra-utérine, puis cette pièce se soude à l'arc et celui-ci au corps de l'os. Ainsi sur le bœuf la partie postérieure du crâne se trouve formée par un seul os qui se compose de huit pièces pri- mitives : deux pariétaux, deux interpariétaux, l’écaille, les deux moitiés de l’arc et le corps de l’occipital. À quelle partie de cet os composé rapporterez-vous les interpariétaux, au pariélal, ou à l’occipital? Nous pensons que le mode de détermination que nous avons indiqué ci-dessus est le moyen d’éviter l'erreur. Sur le mouton, les deux moitiés d’arc de l’occipital se soudent au corps de l’os vers la fin du quatrième mois de la vie extra-uté- rine, à peu près à l’époque où les moitiés d’arc des vertèbres rachidiennes se soudent au corps vertébral. Mais les moitiés d'arc de l’occipital ne se soudent entre elles et à l’écaille que quelques semaines plus tard; or, nous avons vu que les moitiés d'arc des vertèbres rachidiennes sont soudées ensemble à l’époque de la naissance. ARTICLE III. VERTÈBRE OCCIPITALE. L’analogie de l’occipital de l’homme, du carnassier et du rumi- nant avec les vertèbres rachidiennes est incontestable, et la ressemblance de celui du chien avec ces vertèbres est frappante. Les vertèbres rachidiennes se joignent par trois points, par le corps et par les deux apophyses articulaires de Parc; il y a donctrois articulations. L'occipital et l’atlas en ont deux seulement, mais qui semblent comprendre les trois articulations des vertèbres rachi- diennes, quant à l’occipital du moins, car nous avons vu que les deux condyles de cet os sont formés par le corps et l'arc. En outre, l’occipital s'articule avec l’axis au moyen de ligaments dits odon- toidiens qui ont une grande analogie avec ceux qui unissent entre eux les corps vertébraux rachidiens. Ce mode de jonction, d’articulation, de l’occipital avec l'extrémité du rachis, ne pour- rait être invoqué contre l’analogie de cet os avec les vertèbres rachidiennes; il diffère moins en effet des articulations rachi- diennes que l'articulation de l’atlas avec l’axis. Cette profonde modification dans l'agencement des deux premières vertèbres TIHOMAS. 9 sm ll LD Lans Abe ne. 0 éd 4 2. -- Fe CI VS 66 VERTÈBRE OCCIPITALE. du cou et de l'occipital a été nécessitée par le besoin de mouve- ments étendus et variés que la tête devait exécuter sur l’extré- mité du rachis. | L’occipital présente dans son développement une pièce de plus que les vertèbres rachidiennes, c'est l’écaille, mais nous avons vu que l’apophyse épineuse des vertèbres thoraciques du mouton dont l’écaille est l’analogue, se développe aussi par un point d’ossification qui lui est propre. Sur le chien, l’écaille de l’occipital se termine par une véritable apophyse épineuse dirigée d’arrière en avant comme celles des vertèbres cervicales. Sur l’homme, la partie de l’occipital qui répond à l’apophyse épineuse du chien, est une large lame triangulaire qui est reçue entre les pariétaux comme l’apophyse épineuse du chien. Ainsi, les parties analogues prennent une forme et une étendue diffé- rentes suivant les besoins de construction; pour un petit crâne, l’écaille de l’occipital du chien se termine par une apophyse étroite et pointue; pour un grand crâne, l’écaille de lPoccipital est dans toute son étendue une lame large et bomhée, comme on le voit chez l’homme. Les apophyses épineuses du rachis, parties analogues aux précédentes, sont de véritables leviers mis en mouvement par des muscles nombreux. Les apophyses transverses de l’occipital, très-développées sur le chien etle mouton, sont à l’état rudimentaire sur l’homme. Sur les trois, elles donnent attache au premier muscle intertransversaire du cou. L’occipital forme avec l’atlas un trou de conjugaison’; en outre les pédicules de son arc sont percés d’un trou accessoire qui donne passage au nerf hypoglosse; nous verrons que sur plusieurs animaux les trous qui livrent passage aux nerfs rachi- diens sont de deux sortes : les trous de conjugaison proprement dits et les trous accessoires percés dans le pédicule de l’arc; cette disposition est commune à toutes les vertèbres crâniennes. Enfin la cavité de l’occipital est sillonnée par un grand nombre de sinus veineux, comme la cavité des vertébres rachidiennes ; elle loge et protége le cervelet et l'extrémité céphalique du tronc nerveux céphalo-rachidien. CNRS © RS MALE PARIÉTAUX DE L'HOMME. 67 . ARTICLE 1Y. DES PARIÉTAUX, $ 1%. — es pariétaux de l'homme. Les pariétaux sont des os plats, quadrilatères, situés à la par- tie moyenne de la voûte du crâne. Ils s’articulent en avant avec le frontal, en arrière avec l’occipital, entre eux sur la ligne mé- diane, en bas avec l’écaille du temporal et la grande aile du sphénoïde. Leurs dimensions sont si considérables, qu'ils forment à eux seuls près de la moitié de la voûte du crâne. Leur surface extérieure, unie, lisse, bombée, présente à sa partie moyenne, la bosse pariétale ; au-dessous, une ligne courbe, limite supérieure d'une surface qui s'étend jusqu'au bord inférieur et concourt à la formation de la fosse temporale. Leur surface intérieure, concave, parsemée d’impressions cérébrales et de sillons arté- riels, recouvre les trois quarts antérieurs du lobe postérieur du cerveau. On y voit à la partie moyenne la fosse pariétale et le long du bord supérieur une demi-gouttière qui, réunie à celle du côté opposé, forme la gouttière longitudinale qui loge le sinus longitudinal, et dans la partie postérieure de laquelle s'ouvre un trou veineux, dit pariétal, dont la position et même l'existence ne sont pas constantes. e Fe Le bord supérieur où pariétal, très-épais, fortement dentelé, le plus long des quatre bords, s’articule avec celui du pariétal opposé. Le bord postérieur ou occipital, très-épais, armé de dents longues et irrégulières, s'articule avec l’écaille de l’occipi- tal. Le bord antérieur ou frontal, taillé en biseau, à l'extérieur en haut, à l’intérieur en bas, s’articule avec le frontal. Il est moins épais et moins profondément dentelé que les précédents, “Le Oord inférieur ou temporal, le plus mince et le plus court, concave, s'articule par un large biseau extérieur avec l’écaille du temporal. Des quatre angles, deux sont antérieurs el deux postérieurs. Les deux postérieurs sont tronqués. Le supérieur forme avec celui du pariétalopposé un angle rentrant dans lequel est reçu EP 68 PARIÉTAUX DU CHIEN. le sommet de l’écaille de l’occipital. Le postérieur et inférieur est reçu dans l’échancrure qui existe à l’union de l’écaille ct de la portion mastoïdienne du temporal. L’antérieur et supérieur est droit. L’antérieur et inférieur, très-mince par suite du biseau des deux bords qui le forment, très-saillant, dirigé en bas et en avant, s'articule avec le sommet de la grande aile du sphénoïde. S 2. — bes pariétaux du chien. . Le chien a deux pariétaux qui s’articulent avec les mêmes os que sur l’homme, mais dans des proportions différentes. Comme sur l’homme, l'étendue antéro-postérieure dépasse un peu la transversale, mais leurs dimensions sont plus considérables pro- portionnellement aux autres os de la voûte, aussi forment-ils plus de la moitié de la voûte du crâne. Leur surface extérieure est com- prise entièrement dans la fosse temporale. Elle présente en arrière une bosse pariétale très-prononcée. Leur surface intérieure recouyre les lobes postérieurs du cerveau. Les fosses pariétales sont trés-grandes. Le bord supérieur ou occipito-pariétal s’ar- ticule dans sa moitié antérieure avec celui du pariétal opposé, et dans sa moitié postérieure avec l’épine de l’occipital; mais cette dernière articulation ne comprend pas toute l'épaisseur du bord du pariétal; la partie la plus profonde de ce bord Joint le paric- tal opposé sous l’épine de l’occipital, de sorte que cette épine ne paraît pas dans la cavité du crâne. | Le bord postérieur ou occipital, très-épais, comme le précé- dent, de beaucoup le plus court des quatre, s'articule avec l’é- caille de l’occipital. De la lévre intérieure de ce bord naît une lamelle osseuse triangulaire, qui se dirige d’arrière en avant et s'articule par la partie antérieure de son bord interne avec une lamelle semblable de l’autre pariétal. L’espace vide qui reste entre elles, en arrière, est rempli par la protubérance occipitale interne. Les deux lamelles pariétales et la protubérance occipitale forment une espèce de toit au-dessus du compartiment cérébel- leux. Le bord postérieur ou adhérent des lamelles pariétales PARIÉTAL DU MOUTON. 69 présente une gouttière qui est convertie en canal par sa jonction avec l’occipital. Ce canal, qui fait suite à celui qui est creusé dans l'écaille de l’occipital derrière la protubérance, représente la gouttière latérale de l’homme. Le bord antérieur ou frontal, taillé en biseau à l’intérieur, appuie sur le frontal. Le bord inférieur ou sphéno-temporal, aminci par un large biseau extérieur, s'articule dans sa moitié | antérieure avec le bord de l’aile du sphénoïde postérieur et dans sa moitié postérieure avec l’écaille du temporal. Cette dernière articulation se fait par un chevauchement si étendu, que le bord du pariétal joint la face supérieure du rocher. L’écaille du tem- poral recouvre en outre tout le reste du biseau pariétal et celui de l'aile du sphénoïde postérieur, de manière à consolider l’arti- culation sphéno-pariétale qui résulte de la jonction de deux bords trés-minces. $ 3. — Du pariétal du mouton. (PL. 1.) . Le mouton n’a qu’un seul pariétal, pariétal impair qui repré- sente les deux pariétaux de l’homme et du chien. C’est une lame étroite, courbée en voûte, de manière à former les quatre cin- quièmes d’un anneau que complètent les ailes et le corps du sphénoïde postérieur. Sa surface extérieure est divisée en trois régions à peu près d’égale dimension. La région moyenne qua- drilatère est séparée des latérales par la ligne courbe temporale. Les régions latérales très-bombées font partie des fosses tempo- rales. La surface intérieure présente les mêmes divisions : région moyenne dont la ligne médiane est creusée d’une gouttière qui loge la fin du sinus longitudinal; régions latérales qui présentent une fosse large et profonde, fosses pariétales. Cette surface inté- rieure recouvre les deux lobes postérieurs du cerveau. Le bord postérieur s'articule avec l’écaille de loccipital, l’antérieur avec les frontaux. Chaque bord latéral ou inférieur, aminci par un biseau extérieur trés-large, s'articule dans sa moitié anté- rieure avec l’aile du sphénoïde postérieur, et dans sa moitié postérieure avec l’écaille du temporal. Par suite du glissement É. 70 SPHÉNOÏDE DE L'HOMME. très-élendu de lécaille du temporal sur le pariétal, le bord infé- rieur de ce dernier appuie sur la face supérieure du rocher et la recouvre entièrement. L’angle antérieur et inférieur du pariétal se porte si loin en avant et en bas pour joindre l'aile très-courte du sphénoïde postérieur, qu'il arrive jusqu’à la limite séparative des fosses temporale et orbitaire, et que, par son bord antérieur, il s'articule dans une grande étendue avec l'aile du sphénoïde antérieur. Ge dernier rapport n'existe ni sur l’homme ni sur le chien. Le pariétal du mouton, articulé avec les ailes du sphénoïde postérieur, ressemble à une voûte dont les extré- mités sont supportées par deux colonnes. ARTICLE V. DES SPHÉNOÏDES: & 1%, — Sphénoïde de l’horame. (PL. v.) Cet os, si bizarre et si compliqué chez l’homme, rentre dans la loi commune et devient très-simple chez les autres mammifères, aussi est-il indispensable de l’étudier sur ces derniers pour pouvoir le comprendre sur lé premier. À défaut de cet examen comparatif, il est trés-difficile de se faire une juste idée du sphénoïde de l'homme et d’avoir la raison de son extrême com- plication. L'étude de cet os chez l’homme laisse dans l'esprit une image si fugace, qu'il est presque indispensable de l'avoir, sous les yeux pour pouvoir en faire une description exacte. Nous divisons cet o$ en corps et parties latérales. Le corps, situé à la partie moyenne de la base du crâne, présente six faces. _ Face supérieure où cérébrale : On y trouve d’arrière en avant : 4° Ja selle turcique ou fosse pitutaire qui loge le corps pituitaire ; elle est limitée en arrière par une lame quadrilatère, mince, inclinée en avant, dont le bord supérieur porte à chaque extré- mnité l’apophyse clinoïde postérieure, dont la face antérieure, concave, fait partie de la fosse pituitaire, et dont la postérieure termine en haut la gouttière basilaire; 2° le si{/on des nerfs optiques, dirigé transversalement, aboutissant aux trous Op- tiqués, limité en arrière par üne crête qui le sépare de la fosse SPHÉNOÏDE DE L'HOMME. 71 pituitaire et en avant par un rebord saillant qui semble résulter de la jonction des petites ailes; 3° les si{/ons des nerfs olfactifs séparés l’un de l’autre par la ligne médiane légèrement proémi- nente, — Face inférieure ou gutturale : On y voit la crête du sphénoïde, plus saillante en avant qu’en arrière, qui est reçue dans la gouttière du vomer et dont le bord supérieur se continue avec la cloison qui sépare deux cavités creusées dans le corps du sphénoïde et nommées sinus sphénoïdaux; de chaque côté de la crête el en avant, une ouverture assez régulièrement arrondie, c’est l’orifice du sinus correspondant. — Faces latérales : Elles sont soudées en avant aux petites ailes, en arrière aux grandes ailes.— La face postérieure s'articule avec le corps de l’occipital, — l’antérieure avec leihmoïde. Parties latérales. — Les grandes ailes tiennent au corps par un pédicule étroit. Elles s’élargissent ensuite, se dirigent en dehors et en avant, et se recourbent de bas en haut. Elles ont trois faces : La supérieure ou cérébrale, concave, présente sur le pédicule l’orifice intérieur du {row rond ou mazxillaire supérieur qui est en avant, et celui du #rou ovale ou maæillaire inférieur qui est en arrière ; la face inférieure, convexe, est divisée en deux parties, par une crête antéro-postérieure : l’une supérieure où temporale, et l’autre inférieure ou zygomatique qui présente l'orifice extérieur du trou ovale; la face antérieure, quadrila- tère, forme la plus grande partie de la paroi externe de l'orbite. Trois bords : Le postérieur où temporal est divisé en deux parties par un angle saillant, qui est reçu dans l’angle rentrant formé par l’écaille du temporal et le rocher. L’angle du sphénoïde est percé du #rou petit rond ou sphéno-épineux et porte à sa partie inférieure une petite apophyse verticale, connue sous le nom d'épine du sphénoïde. La partie supérieure et externe de ce bord est concave et s'articule avec l’écaille du temporal ; la partie pos- térieure et interne s’articule par juxtaposition avec le rocher. Le bord antérieur interne ou frontal est convexe ; sa moitié supé- rieure s'articule avec le frontal, sa moitié inférieure et interne limite en dehors la fente sphénoïdale. Le bord externe ou malaire est aussi divisé en deux parties : l’une, supérieure, s'articule avec 72 SPHÉNOÏDES DU CHJEN.: l'os malaire ; l’autre, inférieure, concourt à la formation de la fente sphéno-maxillaire. 11 importe de bien retenir ces trois articula- tions des grandes ailes du sphénoïde : l’une en arrière et en dehors avec le temporal, l’autre en avant et en dedans avec le frontal ; pour la troisième, située entre les deux précédentes, une lame dentelée sort de la grande aile et va à la rencontre - de l'os malaire. Le sommet des grandes ailes s'articule avec l'angle antérieur et inférieur du pariétal. Le pédicule présente en avant et en arrière une échancrure de conjugaison, Sa face inférieure donne naissance à une longue apophyse, l'apophyse ptérygoïide, dirigée perpendiculairement en bas et composée de deux lames réunies en avant dans une grande partie de leur longueur et séparées en arrière par une fosse profonde, la fosse ptérygoïide, dans laquelle le muscle ptérygoïdien interne prend insertion : des deux lames, l’une, in- terne, verticale, plus étroite, se termine en bas par un petit crochet, déjeté en dehors, sur lequel se réfléchit le tendon d’un muscle du voile du palais ; la lame externe, déjetée en dehors, donne attache, par sa face externe, au muscle ptérygoïdien ex- terne. Ces deux lames présentent entre elles, à leur extrémité inférieure, un écartement assez considérable dans lequel est re- eue la tubérosité de l’os du palais qui complète ainsi la fosse ptérygoide, Les petites ailes sont deux lames triangulaires, aplaties de haut en bas, dirigées en dehors et un peu en haut, qui naissent des parties latérales et antérieures du corps par deux racines que sépare le trou optique. Leur bord antérieur s'articule avec le frontal; le postérieur est libre, il se termine en avant par un sommet très-aigu, et en arrière par une petite apophyse, apo- physe clinoïde antérieure, qui se dirige vers la postérieure. S 2, — Sphénoïdes du chien. (PL. v.) L’os que nous venons d'étudier sur l’homme n’est si compli- qué que parce qu’il résulte de la réunion de deux os composés ; r on trouve ces deux os encore distincts sur le chien, à l’époque SPHÉNOÏDES DU CINHEN. 73 du développement complet; nous allons donc décrire séparément les deux sphénoïdes de cet animal. 1° Sphénoïde postérieur. Il est composé d’un corps et de parties latérales. Le corps, aplati de haut en bas, s'articule en avant avec le corps du sphénoïde antérieur et en arrière avec celui de l’occipi- tal. Sa face inférieure, plane, est articulée à la partie antérieure de ses bords avec les ptérygoïdiens, os analogues à l’aile interne de l’apophyse ptérygoïde de l’homme. Sa face supérieure est creusée d’une fosse pituitaire étroite et profonde, limitée en arrière par une petite lame quadrilatère et en avant par larti- culation des corps sphénoïdaux. Les faces latérales sont soudées aux grandes ailes. Parties latérales. — Les grandes aïles sont deux lames minces, recourbées sur elles-mêmes de bas en haut et soudées aux faces latérales du corps de los par un pédicule qui présente une échancrure de conjugaison en avantet en arrière et qui est percé de deux trous, comme chez l’homme: l’un, antérieur, est le trou rond ou maxillaire supérieur ; l’autre, postérieur, est le trou ovale ou maxillaire inférieur. Les grandes aïles du chien différent de celles de l'homme en ce qu’elles n’ont ni face orbitaire, n1 bord malaire, elles ont donc seulement deux faces : l’une interne, concave, qui fait partie de la cavité du crâne ; l’autre externe, convexe, qui fait partie de la fosse temporale. Le bord postérieur s'articule avec le temporal, l’antérieur avec le frontal, et le som- met ou plutôt le bord supérieur avec le pariétal. Le bord anté- rieur s'articule avec le frontal et avec l’aile du sphénoïde anté- rieur, de sorte que la fente sphénoïdale est fermée en dehors par cette articulation de la grande aile avec la petite; sur l’homme, la fente sphénoïdale est complétée par le frontal. Les apophyses pPtérygoïdes ont deux lames comme chez l’homme, mais ces deux lames sont jointes l’une à l’autre de manière à ne pas laisser entre elles de fosse ptérygoïde. La lame externe, très-courte, naît de la face inférieure du pédicule de la grande aile; c’est elle qui mérite le nom d’apophyse ptérygoïde; elle est analogue à DR 20 74 SPHÉNOIDES DU MOUTON. l’apophyse transverse de la vertèbre occipitale. La lame interne, de moitié plus longue que l’externe, porte à son angle postérieur et inférieur un petit crochet qui a le même usage que celui qu’on trouve chez l’homme. Cette lame interne ne se soude jamais à l’externe ; c’est un os à part, los prérygoïde, qui fait partie des os de la face. 2° Sphénoïde antérieur. Le corps s'articule en arrière avec celui du sphénoïde posté- rieur, et en avant avec le corps de l’ethmoïde. Sa face supérieure, piane, se confond sur ses côtés avec les ailes; sa facé inférieure présente une crête qui, quoique peu saillante, dessine bien le corps et le distingue des parties latérales; cette face S’articule de chaque côté, en arrière avec le ptérygoïde, en avant avec le palatin. Les faces latérales donnent naissance, en arrière aux petites ailes, et en avant aux cornets sphénoïdaux. Parties latérales. — Les petites ailes ont une certaine ressem- blance avec celles de l’homme. Ce sont deux petites lames trian- gulaires dont le bord antérieur s'articule avec le frontal et le postérieur avec l'aile du sphénoïde postérieur pour fermer en dehors la fente sphénoïdale. Leur base soudée au corps est percée du trou optique. | | De chaque côté de la partie antérieure du corps, en avant et un peu au-dessous des ailes, on voit une petite lame roulée en forme de cornet dont le sommet est en arrière et dont la base, dirigée en avant, reçoit dans sa cavité la partie inférieure de l'ethmoïde. En haut le cornet s'articule avec la lame orbitaire du frontal qui ferme l’échancrure profonde qui le sépare de l'aile; en bas il s'articule avec l’os du palais. Le corps des sphénoïdes du chien n’est pas creusé de sinus sphénoïdaux; la seule cavité qu’on trouve dans cet os est celle du cornet que nous venons de décrire. S 3, — Sphénoïdes du mouton, (PL. 1v.) 1° Sphénoïde postérieur. Le corps, plus long et plus fort que celui du chien, a la forme SPHÉNOÏDES DU MOUTON. 75 d’une portion de cylindre aplati de haut en bas. Sur la ligne médiane de la face inférieure règne une crête qui fait suite à celle de l’occipital ; de chaque côté, à sa partie antérieure, cette face s'articule avec le ptérygoïdien. La face supérieure a une fosse pituitaire profonde; la lame quadrilatére, qui limite cette fosse en arrière, ressemble assez bien à celle de l’homme. Parties latérales. — Les aïles sont deux lames très-courtes, relevées sur leur pédicule de bas en haut, presque à angle droit. Le pédicule est percé d’un trou unique très-grand, c’est le trou ovale ou maxillaire inférieur. Le trou rond ou maxillaire supé- rieur n'existe pas. Le nerf auquel il livre passage sur l’homme et sur le chien, sort du crâne chez lé mouton par la fente sphé- noïdale. Ces ailes n’ont que deux faces, l’une externe, l’autre interne, comme sur le chien. Elles sont tronquées ; leur bord supérieur, très-étendu, s'articule avec le bord inférieur du pa: riétal, et elles sont si courtes, qu’elles n’atteignent pas le frontal. L’apophyse ptérygoïde naît de la face inférieure de leur pédi- cule et s'articule par sa face interne avec le ptérygoïdien que nous décrirons en même temps que les os de la face. 20 Sphénoïde antérieur. Le corps, articulé en arrière avec celui du sphénoïde posté- rieur, est continué en avant sans traces d’articulation par le corps de l’ethmoïde. On voit à sa face inférieure une crête assez saillante, à la supérieure une fosse transversale profonde qui aboutit aux trous optiques. Parties latérales. — Les ailes sont plus étendues que celles du sphénoïde postérieur, et s’articulent avec ces dernières pour fermer la fente sphénoïdale. En outre, elles s’articulent en arrière avec l’angle antérieur et inférieur du pariétal, et en dehors avec la lame orbitaire du frontal. Comme sur le chien, les cornets sphénoïdaux sont en avant et sur les côtés du corps ; leur cavité, ouverte en avant, reçoit une portion de lethmoïde. Ils s’arti- culent avec la lame externe de l’échancrure du frontal, ferment ainsi cette échancrure en bas et concourent à la formation d’une sm - — Maté défis ss 76 CORNETS SPHÉNOÏDAUX. sorte de cloison qui recouvre l’ethmoïde et le sépare de la cavité orbitaire. Les ailes du sphénoïde antérieur du mouton étant plus grandes que celles du sphénoïde postérieur, contrairement à ce qui existe sur l’homme et sur le chien, ne peuvent être désignées par les épithètes qui les distinguent chez ces derniers. Sur le mouton et sur le chien, les ailes du sphénoïde antérieur, entrant dans la composition des parois de l'orbite, ont été appelées orbitaires et celles du sphénoïde postérieur éemporales, parce qu’elles con- courent à la formation de la fosse de ce nom. Ces désignations, exactes chez ces animaux, ne peuvent être appliquées à l’homme, car chez lui les ailes du sphénoïde postérieur entrent dans la composition de la cavité orbitaire pour une plus grande part que les ailes du sphénoïde antérieur. Les seules dénominations conve- vables sont celles qui indiquent le sphénoïde auquel les ailes appartiennent. Ainsi, il faut dire tout simplement : ailes du sphé- noïde postérieur, ailes du sphénoïde antérieur. $S 3. — Des cornets sphénoïdaux de l'homme, du chien et du mouton. (PL. V ET VII.) Disons d’abord que les cornets sphénoïdaux de l’homme sont une dépendance de l’ethmoïde ; ce que l’on reconnaît manifeste- ment sur les sujets de deux à trois ans, et quelquefois à douze et quinze ans. A ces âges, lorsqu'on sépare l’ethmoïde du sphé- noïde, les cornets qui sont simplement articulés vers celui-ci s'en détachent facilement, et viennent avec celui-là auquel ils sont soudés par leur base. Comme leur nom l'indique, ce sont deux cônes creux. Ils sont situés à la face inférieure du corps du sphénoïde ; un de chaque côté de la crête de cet os. Leur sommet, dirigé en arrière, s'étend jusqu’au milieu du bord supérieur de l'aile ptérygoïdienne interne ; leur base, dirigée en avant, atteint la limite antérieure du corps sphénoïdal et se continue avec les cellules ethmoïdales postérieures. Leur surface extérieure doit être divisée en deux parties à cause de ses connexions. La partie supérieure et interne est en rapport avec le corps du sphénoïde et sa crête ; la partie inférieure et externe est libre, CORNETS SPHÉNOÏDAUX. 77 lorsque l’ethmoïde est isolé. Mais la partie supérieure et interne manque de paroi dans presque toute son étendue, il en reste seulement un peu au sommet et à la base. De sorte qu’il y a là une grande ouverture dont la circonférence s’articule avec le corps et la crête du sphénoïde auxquels elle ne tarde pas à se souder. Du bord interne de la base de chaque cornet part une lame qui se dirige en avant et vient joindre le bord postérieur de la lame perpendiculaire médiane de l’ethmoïde. Ces deux lames, qui partent de la base des cornets, laissent entre elles un petit intervalle dans lequel est reçue la crête du sphénoïde. Ces trois lames, d’abord juxtaposées, se soudent bientôt et consti- tuent la crête du sphénoïde telle qu’on la trouve dans lPâge adulte. À deux ans, la cavité du sinus sphénoïdal est formée par le cornet, et une dépression déjà assez prononcée sur la côte de la crête sphénoïdale. Bientôt le cornet se soude au sphénoïde, et le sinus s'agrandit de plus en plus dans les âges qui suivent. Cet agrandissement du sinus se fait d’abord aux dépens de la crête sphénoïdale qui, très-épaisse à deux ans, est réduite successive- ment à une cloison très-mince qui sépare l’un de l’autre les deux sinus sphénoïdaux. Plus tard, les sinus creusent le corps du sphénoïde, pénêtrent dans ses petites ailes, dans le pédicule des grandes ailes. En même temps les cornets se dilatent et for- ment à la face inférieure du corps du sphénoïde une grosse am- poule osseuse à parois minces et transparentes. Sur le chien et sur le mouton, les cornets sphénoïdaux sont situés en avant du sphénoïde antérieur où ils font une saillie très-prononcée. Leur sommet, dirigé en arrière, est soudé sur le côté de l'extrémité antérieure du corps du sphénoïde. Leur base, ouverte en avant, reçoit l'extrémité postérieure des cornets ethmoïdaux inférieurs. Leur paroi interne manque comme sur l’homme. Comme on le voit, la situation des cornets sphénoïdaux de l’homme et des animaux est très-différente. Sur l’homme, ils sont refoulés en arrière au point d'occuper la face inférieure des deux corps sphénoïdaux. Sur le quadrupède, ils sont saillants en avant du sphénoïde antérieur. Cela s'explique par la position différente des os de la face sur l’homme et les dé dt td tn, : Zn ile ÉER "M ; . Ê à 4 78 VERTÈBRES SPHÉNOÏDALES. animaux. Mais les connexions sont les mêmes, et si, par la pensée, vous reportez en arrière les cornets du quadrupède, le pourtour de leur échancrure interne s’adaptera au corps du sphénoïde et formera une cavité qui aura beaucoup de ressem- blance avec celle des sinus sphénoïdaux de l’homme. ARTICLE VL DES VERTÈBRES SPHÉNOÏDALES, S 1%. — Vertèbre sphénoïdale postérieure, Le sphénoïde postérieur fournit à cette vertèbre le corps et les deux moitiés d’arc. Le corps du sphénoïde de l’homme diffère de celui du chien et du mouton par son mode de formation qui a lieu par deux points d’ossification ; il n’y en a qu’un seul chez le carnassier et le ruminant. Chaque moitié d’arc a une apophyse transverse irés-prononcée, c’est l’apophyse ptérygoïde, et est percée de deux trous accessoires chez l’homme et le carnassier et d’un seul sur le ruminant, mais ces deux moitiés d'arc ne se joignent pas au-dessus du corps vertébral pour former l'anneau vertébral; elles restent à une grande distance l’une de l'autre. Déjà nous avons vu que sur l’homme et sur le chien les deux moitiés d'arc de l’occipital ne se touchent pas, et que le trou occipital est fermé par la pièce que nous avons décrite sous le nom d’écaille de l’occipital. | L’anneau de la vertèbre sphénoïdale postérieure est complété par les pariétaux. Lorsqu'on voit le sphénoïde postérieur du mouton articulé avec le pariétal, on ne peut se défendre de trouver une grande ressemblance entre cet os ainsi composé et les vertèbres rachidiennes. Seulement le pariétal, Panalogue des apophyses épineuses du rachis, est une large lame qui se courbe en forme de voûte pour recouvrir et protéger la partie postérieure du cerveau. La forme des pièces analogues du squelette varie suivant leur destination. Là, c’est un levier que les muscles met- tent en mouvement, ici c’est une lame qui concourt à la forma- tion d’une boite osseuse d’une grande dimension. La vertébre sphénoïdale du chien diffère de celle du mouton en ce que les VERTÈBRES SPHÉNOIÏDALES. 79 deux moitiés du pariétal restent distinctes chez l'adulte, et, en outre, en ce que l'articulation des pariétaux avec les moitiés d'arc a une moins grande étendue. Chez l’homme, cette diffé- rence est bien plus tranchée ; les pariétaux ne joignent les extré- mités de l’arc que par leur angle antérieur et inférieur; leur bord inférieur s'articule dans toute sa longueur avec l’écaille du temporal dont les dimensions sont en rapport avec le développe- ment considérable de la cavité crânienne. Sur un grand nombre de singes, les pariétaux n’atteignent pas même les extrémités de l'arc; l’écaille du temporal va joindre le frontal et sépare le pa- riétal de l'arc sphénoïdal. Cuvier a tiré de cette disposition un argument contre la théorie des vertèbres crâniennes. Mais il faut bien comprendre que les os qui complètent la voûte du crâne ont acquis un si grand dé- veloppement, une si grande importance, qu'ils ont, pour ainsi dire, une existence isolée, et que leurs rapports peuvent varier suivant certaines nécessités de construction. $S 2. = Vertèbre sphénoïdale antérieure. Elle emprunte son corps et ses deux moitiés d’arc au sphé- noïde antérieur. Le pédicule est percé du trou optique ou trou accessoire ; caractère commun à toutes les vertèbres crâniennes. Les cornets sphénoïdaux forment les apophyses transverses. Les ailes ou les deux moitiés d’arc, légèrement relevées vers la voûte du crâne, ne forment qu’une très-petite partie de l’anneau verté- bral, lequel est complété par le frontal. Cuvier, qui n’admettait pas l’analogie des os du crâne avec les vertébres rachidiennes, disait, comme argument en sa faveur, que le sphénoïde antérieur se développait seulement par deux points osseux, un pour chaque moitié de cet os, et que, réellement, il n’avait pas de corps. Mais remarquez bien que les corps vertébraux crâniens, ceux des deux vertèbres antérieures surtout, ayant très-peu d'importance; devaient présenter un développement trés-restreint, et que les parties du crâne qui cnveloppent et protégent l’'encéphale de- Yaient l’empotter de beaucoup sur ces derniers; de même que Le. ivéut-C mé. done Li 2 80 OSTÉOGÉNIE. — SPHÉNOÏDES DE L'HOMME. nous voyons à l’autre extrémité de la colonne vertébrale, et par des motifs opposés, des vertèbres ne consister qu’en un corps sans arc ou avec un arc rudimentaire. Ostéogénie. — 1° Sphénoiïdes de l’homme. Nous venons de voir que les deux sphénoïdes, distincts sur le carnassier et le ruminant pendant l’âge adulte, sont soudés chez l’homme, et ne forment qu’une seule pièce du squelette. Pour les trouver à l’état de division sur l’homme, il faut remonter à la vie fœtale. En effet, sur le fœtus de sept à huit mois le sphé- noïde postérieur est distinct de l’antérieur; le premier est formé à cet âge de trois pièces : le corps et les deux ailes; le second de deux pièces seulement : les deux ailes, qui sont réunies sur la ligne médiane par une lame cartilagineuse qui se continue en avant avec le corps de l’ethmoïde encore à l’état de cartilage, et en arrière avec le corps du sphénoïde postérieur. Si nous nous rapprochons de l’époque de la conception, nous voyons que le corps du sphénoïde postérieur se développe par deux points d’ossification latéraux qui paraissent à deux mois, et se soudent entre eux de trois à quatre mois. Les parties latérales, qui com- prennent l'aile et la lame externe de l’apophyse ptérygoïde ou apophyse transverse, se développent chacune par un seul point osseux qui paraît à six semaines, un peu avant les points d’ossi- fication du corps, comme cela a lieu pour les vertèbres rachi- diennes. | Les ailes du sphénoïde antérieur, telles que nous les avons vues plus haut, comprennent chacune deux points osseux : l’un qui se forme en dehors du trou optique, et qui paraît à deux mois, c’est le point osseux de la petite aile, et l’autre qui se développe à la circonférence interne du trou optique vers le troisième mois, et se soude au précédent vers le quatrième mois, c’est le point osseux du corps du sphénoïde antérieur, qui a ainsi deux germes osseux comme le corps du sphénoïde postérieur. Il résulte de ce qui précède que le corps des deux sphénoïdes de l'homme se développe par deux points osseux latéraux, et OSTÉOGÉNIE. — SPHÉNOÏDES DE L'HOMME. 81 que, sous ce rapport, il diffère des corps vertébraux rachidiens, qui n’ont qu’un seul germe osseux, à l'exception de celui de l’atlas. Les points osseux du corps du sphénoïde postérieur se sou- dent entre eux à quatre mois environ pour former une pièce unique ; ceux du corps du sphénoïde antérieur se soudent à leur aile respective vers la même époque (quatre mois), et ils ne se réunissent entre eux qu'après le huitième mois, à peu prés en même temps qu'ils se réunissent au corps du sphénoïde posté- rieur. Cette double réunion est toujours effectuée avant la nais- sance. Chez l'enfant naissant, le sphénoïde se compose de trois pièces distinctes : l’une qui comprend les deux corps sphénoï- daux et les petites ailes; les grandes ailes forment les deux autres; elles ne se soudent au corps du sphénoïde qu'après la naissance. Ainsi le sphénoïde de l’homme se développe par huit points d'ossification : quatre pour le sphénoïde postérieur, dont deux pour le corps et deux pour les parties latérales; et quatre pour le sphénoïde antérieur, dont deux pour le corps et deux pour les ailes. Il faut ajouter à ce nombre : 1° deux points osseux, un pour chaque lame interne de l’apophyse ptérygoide; et 2° deux autres points osseux pour les cornets sphénoïdaux. En tout douze points d’ossification pour le sphénoïde de l’homme tel qu’on le trouve chez l'adulte. La lame interne de l’apophyse ptérygoïde a un point osseux particulier que lon aperçoit du troisième au quatrième mois; elle reste distincte de la lame externe jusqu’au cinquième mois environ; puis elle s’y soude par la partie moyenne de sa face externe. Ses deux extrémités en sont séparées par un intervalle assez considérable, en bas pour recevoir la tubérosité de l'os palatin, et en haut pour former le trou vidien. Ce trou ou canal vidien qui parcourt la base de l’apophyse ptérygoïde, et qui semble creusé, chez l’adulte, dans la substance osseuse, n’est donc formé que par l’écartement de l'extrémité supérieure des deux lames de l’apophyse ptérygoïde. Ce trou, qui n’est pas encore fermé à l’époque de la naissance, nous offre une analogie parfaite avec le trou qui existe à la base des apophyses trans- THOMAS. 6 RL mn a ai) dé ln dde AÉRS @R à dt LT S2? OSTÉOGÉNIE. —— SPHÉNOIÏDES DU CHIEN. verses cervicales, et qui donne passage à l'artère vertébrale. Les cornets sphénoïdaux de l’homme ont chacun un point d'ossification particulier qui se forme un peu avant la naissance, mais ce n'est qu’à lrois ans que les cornets commencent à revêtir la forme qui leur est propre. 29 Sphénoïdes du chien. Le corps du sphénoïde postérieur du carnassier se développe par un seul point d’ossification. Dans un grand nombre de pré- parations que j'ai faites sur des fœtus de chien et de chat, je n’ai jamais trouvé qu’une pièce unique pour le corps du sphé- noïde postérieur, pièce quadrilatère et plus étendue transversa- lement que d’avant en arrière ; mais ces recherches ont été faites sur des fœtus dont les plus jeunes avaient trente jours de vie intra-utérine; peut-être trouverait-on deux germes osseux laté- raux sur des fœtus plus jeunes. De chaque côté du corps on trouve l'aile, dont les cd trous maxillaires supérieur et inférieur sont déjà complétement formés. Ainsi le sphénoïde postérieur du carnassier se développe par irois points osseux : un pour le corps, deux pour les ailes. Ces trois pièces ne se soudent ensemble qu'après la naissance, comme sur l'homme. Nous ne parlons pas de la lame interne de l’apo- physe ptérygoïde ou os ptérygoïdien, qui a une existence à part. Le corps du sphénoïde antérieur n’a pas de germe osseux qui lui soit propre. Ge sphénoïde se développe par deux points laté- faux qui se forment dans la circonférence externe du trou optique et constituent les ailes, comme nous l’avoris vu chez l’homme. Le demi-cercie que présente chacune de ces pièces latérales est ouvert en dedans ; peu à peu il se complète et circonscrit le trou optique, puis les deux pièces se soudent ensemble. Cette soudure a toujours lieu avant la naissance. Chaque germe osseux latéral forme l'aile, le trou optique et le cornet. Le sphénoïde de l’homme ou plutôt les sphénoïdes de l’homme, quelque temps avant la naissance, ont une grande ressemblance avec ceux du carnassier avant la naissance, surtout sous le rap- END COMENT - — PU r 7 dé " DU FRONTAL. 83 port du nombre des pièces, Sur l’homme, en effet, le sphénoïde postérieur est distinct de l’antérieur ; le premier se compose de trois pièces, comme sur le chien: le corps et les deux ailes; le sphénoïde antérieur de l’homme se compose de deux pièces semblables à celles du même sphénoïde du chien et du chat. 3° Sphénoïdes du mouton. Le corps du sphénoïde postérieur se développe par un point osseux unique ; mais il est si petit et il se soude si promptement aux ailes, qu’il est difficile de le voir sur le mouton. Il faut étudier ce point d'ostéogénie sur un fœtus de vache, dans les premiers temps de la gestation ; alors on trouve facilement, à cause de son volume, la pièce unique qui forme le corps du sphénoïde postérieur et qui se soude de bonne heure avec les ailes. Le sphénoïde antérieur se développe comme celui du carnas- sier par deux petits points osseux, un de chaque côté, qui com- prennent l’aile, le cornet et le trou optique. Ces deux pièces du sphénoïde antérieur se soudent ensemble, à peu près à l’époque de la soudure du corps du sphénoïde postérieur avec ses ailes. Sur un fœtus de brebis de trois mois, les deux sphénoïdes sont complétement formés; ce qui établit une grande différence entre ces deux os et l’occipital dont toutes les pièces sont encore dis- tinctes et articulées entre elles, à l’époque de la naissance. Aussitôt que les deux pièces du sphénoïde antérieur sont soudées, on voit pousser à l’union de leur extrémité antérieure, sur la ligne médiane, le corps de l’ethmoïde, tout à fait comme l’apophyse épineuse des vertèbres rachidiennes (excepté celles de la région thoracique) s'élève à l’union des deux moitiés de l'arc vertébral. ARTICLE VII. DU FRONTAL, Cet os forme la partie antérieure de la voûte du crâne. Les différences qu’il présente sur l’homme et les animaux dans se 81 FRONTAL DE L'HOMME. conformation et dans ses connexions avec les os du crâne et de la face méritent de fixer toute notre attention. $ 47. — Du frontal de l'homme, Sa surface extérieure comprend deux régions distinctes : l’une supérieure ou frontale proprement dite, l’autre inférieure ou orbito-ethmoïdale. La première se compose de deux plans : l’un, antérieur, limité en haut par les bosses frontales et en bas par les arcades orbitaires, a une direction qui se rapproche plus ou moins de la verticale, suivant les sujets; l’autre, postérieur et supérieur, est une surface plus ou moins bombée, limitée en arrière par l'articulation du frontal avec les pariétaux, et inclinée d'avant en arrière et de bas en haut. Les arcades orbitaires, dirigées presque transversalement, ont une légère obliquité de dedans en dehors et d’avant en arrière. Elles sont très-saillantes et comme tranchantes en dehors, où elles se terminent par l’apo- physe orbitaire externe. Leur extrémité interne, moins pro- noncée, aboutit à la partie antérieure de l’échancrure ethmoïdale. A l'union de leur tiers interne avec les deux tiers externes on voit une échancrure convertie en trou par un ligament, c’est le trou sus-orbitaire, qui est quelquefois osseux dans tout son pourtour. Entre l'extrémité interne des arcades orbitaires, sur la ligne médiane, la bosse frontale moyenne, et de chaque côté de cette dernière l’arcade sourcilière. Derrière l’apophyse orbitaire externe, une surface déprimée qui fait partie de la fosse temporale. La face orbito-ethmoïdale, horizontale, nous présente les deux fosses orbitaires et l'échancrure ethmoïdale. Celle-ci est limitée par trois bords, deux latéraux et un antérieur. Chaque bord latéral est formé de deux lames minces également saillantes, mais plus écartées l’une de l’autre en avant qu’en arrière. On voit entre ces deux lames, en avant, l’orifice du sinus frontal, et en arriére plusieurs cellules largement ouvertes. Chaque bord de l’'échancrure ethmoïdale s'articule, ainsi qu’il suit, avec la face supérieure de la masse cthmoïdale correspondante : la lame RS TS D EN Le CON Fe FRONTAL DE L'HOMME. 65 interne avec le bord externe de la lame criblée, la lame externe avec le bord supérieur de l'os planum; l’orifice du sinus frontal s’'abouche à l'ouverture d’une cellule ethmoïdale antérieure qui s'ouvre dans le méat inférieur de l’ethmoïde, et les portions de cellules des bords de l’échancrure complètent les cellules ouvertes à la face supérieure de la masse latérale de l’ethmoïde. Le bord antérieur de l’'échancrure ethmoïdale présente sur la ligne mé- diane une pelite lame terminée en pointe et dirigée en haut et en avant, c’est l’épine nasale, qui s'articule en avant avec les os du nez, et en arrière avec le corps de l’ethmoïde et la lame per- pendiculaire. De chaque côté de l’épine nasale règne une petite gouttière qui fait partie de la voûte de la fosse nasale correspon- dante. Le bord externe de cette gouttière s’articule avec le bord antérieur de la lame perpendiculaire latérale de l’ethmoïde. La lame externe ou orbitaire des bords de l’échancrure du frontal s'articule, comme nous l'avons dit, avec le bord supérieur de los planum. Si, en partant de l’extrémité antérieure de cette articu- lation, on suit la lame orbitaire du frontal, on voit qu’elle se dirige en avant et en dedans jusqu’à la ligne médiane, où elle joint celle du côté opposé, et forme avec elle un demi-cercle qui limite en avant une surface articulaire rugueuse en forme de fer à cheval, et embrassant l’épine nasale. Ce bord, qui continue la lame orbitaire du frontal, s’articule d’arrière en avant avec le lacrymal, l’apophyse montante du sus-maxillaire et le nasal. De chaque côté de l’échancrure ethmoïdale on voit une large sur- face triangulaire, concave, formant la voûte de l'orbite, limitée en avant par l’arcade orbitaire, en dedans par léchancrure ethmoïdale, en arrière et en dehors par un bord articulaire. La voûte orbitaire est creusée en dedans de son angle externe, que forme l’apophyse orbitaire externe, d’une fosse assez profonde qui loge la glande lacrymale, c’est la fossette lacrymale. La surface intérieure ou cérébrale du frontal enveloppe et protége les lobes antérieurs du cerveau. Elle comprend deux régions distinctes comme la surface extérieure : la supérieure présente sur la ligne médiane une gouttière plus large en haut qu'en bas, qui loge le commencement du sinus longitudinal 86 FRONTAUX DU CHIEN. supérieur, et que continue inférieurement la crête frontale qui se termine au trou borgne; et de chaque côté la fosse frontale ; la région inférieure, horizontale, offre sur la ligne médiane l'échancrure ethmoïdale, et de chaque côté une surface triangu- laire convexe qui répond à la voûte de l'orbite. Toute cette sur- face intérieure est parsemée d’éminences et d’enfoncements qui sont plus prononcés sur sa partie inférieure que sur la 184 rieure. Circonférence. — Le bord articulaire de la portion frontale forme un grand arc de cercle dont les extrémités sont réunies par le bord de la portion horizontale. Le premier s'articule avec les pariétaux. Il est taillé en biseau à sa surface intérieure dans sa partie moyenne ou supérieure, et à sa surface extérieure dans ses parties latérales, de sorte qu’il appuie en haut sur les pariétaux et les supporte en bas. Le bord de la portion horizontale, inter- rompu au milieu par l’échancrure ethmoïdale, s'articule de chaque côté de l’échancrure avec les petites ailes du sphénoïde, et en dehors, au point où il se joint à l'extrémité du bord de la portion frontale, il présente une surface triangulaire, hérissée d’aspérités, dont l’angle antérieur se continue avec l’apophyse orbitaire externe. Cette surface triangulaire s'articule avec la grande aile du sphénoïde, et l'apophyseé orbitaire avec l’os malaire. Entre l’ar- ticulation de la petite aile et celle de la grande aile, le bord horizontal, libre dans une petite étendue, complète l'extrémité externe de la fente sphénoïdale. Ce bord horizontal présente un biseau intérieur pour son artis culation avec les petites ailes du sphénoïde, et à ses extrémités un biseau extérieur pour son articulation avec les grandes ailes ; de sorte qu’il est comme enclavé entre les grandes et les petites ailes du sphénoïde. $ 2. — mes frontaux du chien. Les deux moitiés du frontal du chien restent distinctes jusque dans l’âge adulte : le chien a donc deux frontaux; mais l’étude FRONTAUX DU CHIEN. 87 comparative exige que nous considérions les deux pièces réunies et comme si elles ne formaient qu’un seul os. Le frontal du chien a beaucoup plus d’étendue d’avant en arrière que celui de l'homme. Son diamètre antréo-postérieur dépasse d’un quart le transversal ; chez l’homme, au contraire, le diamètré transversal l'emporte un peu sur l’antéro-postérieur. La swrface extérieure est divisée, comme sur l’homme, en deux régions : la frontale et l’orbito-ethmoïdale. La première est une surface en forme de losange dont les angles latéraux sont formés par les apophyses orbitaires externes. La direction se rapproche beaucoup de lori- zontale. L’arcade orbitaire est très-courte et dirigée d’avant en arrière avec une légère inclinaison en dehors, au lieu d’être presque transversale comme sur l'homme. Elle n’a pas de trou süs-orbitaire. L’apophyse orbitaire est dérrière l'orbite, postorbitaire ; elle n’atteint pas l'os malaire. De chacune de ces apophyses part une crête saillante qui se dirige en arrière et en dedans, -et se con- tinue avec la crête pariétale. Derrière l’apophyse orbitaire et en dehors de la crête à laquelle elle donne naissance, on voit une surface déprimée, beaucoup plus étendue que chez l’homme, qui fait partie de la fosse temporale. La face orbito-ethmoiïdale à aussi une disposition bien diffé- rente : au lieu d’être horizontale et sous le crâne, comme sur l’homme, elle est verticale et sur le côté du crâne; au lieu de former la voûte de l'orbite, elle en forme la paroi interne. L’échancrure ethmoïdale est verticale et non horizontale. Des deux lames qui forment chaque bord de cette échancrure, l’in- terne est très-étroite, l’externe, très-large, se prolonge considé- rablement en avant et laisse irés-loin, derrière elle, la lame intérne qui reste au niveau de l’orifice crânien de l’échancrure. Il résulte de ce prolongement en avant de la lame externe qu’elle forme à elle seule presque toute la paroi interne de l’or- bite, et que l’articulation de l’apophyse montante du sus-maxil- laire avec cette lame se trouve portée fortement en avant; et cette lame orbitaire, au lieu de s’articuler, comme chez l’homme, avec le bord supérieur de l’os planum, passe en dehors de l’eth- Led den. , . hub hept:s De RÉ di, DS M RER, A ES on Gé 10 de à h du 2 à du htc + A: è 88 FRONTAUX DU MOUTON. moiïde, s'articule avec le cornet sphénoïdal, et recouvre ainsi l'ethmoïde qui n'entre pas dans la composition des parois ‘de l'orbite. Plus en avant, la lame orbitaire du frontal s'articule avec le palatin, le lacrymal, l’apophyse montante du sus-maxil- laire et le nasal. A la partie supérieure de l’échancrure du frontal, on voit sur la ligne médiane une longue et large épine nasale, ou plutôt deux épines nasales, car chaque frontal a la sienne. Ce sont deux lames assez larges qui se touchent par leur surface interne et présentent seulement en haut un certain écartement pour recevoir l’extrémité postérieure des os du nez. En dehors de chaque épine nasale, on voit l’orifice du sinus frontal. — L’échancrure du frontal, ouverte à son extrémité in- férieure sur l’os isolé, est fermée par son articulation avec le sphénoïde antérieur. Dans cet état, le frontal et le sphénoïde an- térieur forment un long canal antéro-postérieur, qui est divisé en deux parties par l’échancrure du frontal au niveau de sa lame interne : l’une, postérieure, formée par la surface intérieure du frontal et la face supérieure du sphénoïde antérieur, appartient à la cavité du crâne; la partie antérieure de’ce canal emboîte l’ethmoïde et appartient à la cavité nasale. On y voit en haut | l'orifice de chaque sinus frontal qui reçoit l'extrémité postérieure des cornets ethmoïdaux supérieurs correspondants, et en bas l'ouverture très-large de chaque cornet sphénoïdal qui reçoit l'extrémité postérieure des cornets ethmoïdaux inférieurs de son côté. Les bords qui circonserivent le frontal sont taillés en bi- | seau aux dépens de la surface extérieure. Cet os s'articule en | arrière avec les pariétaux, en bas avec les ailes du sphénoïde | postérieur, du sphénoïde antérieur, les cornets sphénoïdaux, les palatins et les lacrymaux. En avant, il enveloppe en partie l’eth- moïde et est recouvert par les nasaux et les apophyses montantes des sus-maxillaires. 8 3. — Des frontaux du mouton, Sur le mouton, comme sur le chien, les deux moitiés du frontal restent distinctes chez l'adulte. L’étendue antéro-postérieure est FRONTAUX DU MOUTON. 89 plus grande que sur le chien, et la transversale prise au niveau des orbites l’égale presque ; ce qui tient à la saillie considérable de ces dernières en dehors. La face supérieure se compose de de deux plans : l’un, antérieur, dont la direction se rapproche de l'horizontale ; l’autre, postérieur, convexe, est incliné en sens opposé du précédent. Le coude qu’ils forment suit le trajet d'une ligne tirée d’une apophyse postorbitaire à l’autre, c’est la partie culminante de la voûte du crâne. L’arcade orbitaire est dirigée d’avant en arrière et un peu de dedans en dehors. C’est une large voûte située au-dessus de l’orbite dont elle forme la moitié de la civconférence. Le trou sus-orbitaire est un canal coudé qui traverse le sinus frontal. Son orifice inférieur est situé profondément dans l'orbite, en dedans de la voûte du frontal. Son orifice supérieur s'ouvre à la surface extérieure du frontal, à égale distance du bord de l’arcade et de la ligne médiane. L’apo- physe postorbitaire, très -longue, descend à la rencontre de l’apophyse du malaire avec laquelle elle s'articule. Sur le chien, l'os malaire et le frontal ne se joignent pas, aussi la base de l'orbite est-elle largement ouverte en arrière. L’échancrure ethmoïdale du frontal est verticale. Sa lame externe, qui se porte encore plus en avant que sur le chien, s'articule de bas en haut avec le cornet sphénoïdal, le lacrymal et le nasal, et forme avec ces os une vaste cavité qui emboîte l’ethmoïde. Le maxillaire supérieur ne joint pas le frontal. L’ethmoïde, comme chez le chien, ne fait pas partie des parois orbitaires. Le frontal s'articule par son bord postérieur avec le pariétal, par l’inférieur, qui est le bord de la portion orbitaire, avec l'aile du sphénoïde antérieur. Pour cette dernière articulation, la lame orbitaire présente une échancrure profonde qui est fermée par l'aile du sphénoïde antérieur; plus en avant, l'articulation de la lame externe de l’échancrure du frontal avec le cornet sphénoïdal. Le frontal ne s'articule pas avec l'aile du sphénoïde postérieur, ce qui tient à la brièveté de cette dernière et au prolongement si considérable de l’angle antérieur et inférieur du pariétal vers la base du crâne, qu’il atteint l'aile du sphénoïde antérieur. 90 OSTÉOGÉNIE, —— FRONTAUX, Sur l’homme, les dimensions de la surface intérieure ou céré- brale du frontal sont à peu près égales à celles de la surface ex- térieure, Mais ces rapports changent notablement sur le quadru- pêde ; en effet, le prolongement en avant de la lame externe de l'échancrure ethmoïdale donne à la surface extérieure du fron- tal une plus grande étendue. — Si vous voulez vous faire faci- lement une idée nette de la différence qui existe entre la confor- mation du frontal de l’homme et des animaux, prenez un segment de sphère creuse, de terre glaisé, à peu près de la dimension du frontal de l’homme, faites à sa partie antérieure une échancrure de même longueur et de même largeur que celle du frontal: puis abaïssez et poussez d’avant en arrièreles parties latérales de l'échancrure jusqu’à ce qu’elles soient horizontales, votre segment de sphère présentera les deux parties principales du frontal de l'homme : l’une supérieure ou frontale proprement dite, l’autre inférieure ou orbito-ethmoïdäle. — D'autre part, prenez un segment de sphère creuse semblable au précédent, faites à sa partie antérieure une échancrure comme ci-dessus, abaissez les parties latérales dé cette échancrure et portez-les, non d'avant en arrière, mais de dehors en dedans jusqu’à ce qu’elles soient dans üne direction à peu prés verticale. Vous comprendrez faci- lement que, dans la première opération, le bord antérieur des parties latérales de l’échancrure est devenu postérieur et trans- vérsal, et l’échancrure horizontale; et que, dans la seconde opération, le bord antérieur dés parties latérales de l’échancrure est devenu bord inférieur, avec une direction antéro-postérieure étl’échancrure verticale. La différence si tranchée que nous observons dans la direction de l’échancrure ethmoïdale du fron- tal, sur l’homme et les animaux, nous révèle déjà le mode de connexion des os de la face avec ceux du crâne, si différent sur l’homme et le quadrupède. Ostéogénie. — Frontaux. A l’époque de naissance, le frontal de l’homme, du chien et du mouton se compose de deux pièces articulées entre elles sur ETHMOÏDE DE L'HOMME. ol la ligne médiane. Sur l’homme, ces deux pièces se soudent vers la fin de la première année, et les traces de larticulation dispa- raissent dans les années suivantes. On voit assez souvent l’arti- culation persister jusqué dans l’âge adulte et même toute la vie. — Sur le chien et le mouton, les deux pièces du frontal restent distinctes jusque dans l’âge adulte. ARTICLE VIII. DE L'ETHMOÏDE, $ 1%, — De lethmoïde de l'homme, (PL. V ET vil.) Situé à l'extrémité antérieure de la base du crâne, dans l’échancrure du frontral, il est composé de trois parties : une médiane ou corps, et deux latérales ou masses latérales. Le corps de l’ethmoïde est une lame verticale dont la plus grande partie descend dans la cavité nasale, où elle concourt à la formation de la cloison des fosses nasales, et dont le bord supé- rieur, saillant dans la cavité du crâne, se présente sous la forme d’une longue apophyse pyramidale. La ligne de démarcation entre ces deux parties est formée par la lame criblée qui part de chaque côté du corps de l’ethmoïde. C’est en cet endroit que le corps de l'os a le plus d'épaisseur et qu’il forme commé une espèce de tige horizontale renflée à ses extrémités dont l’antérieure s’ar- ticule avec le frontal, et la postérieure avec lé corps du sphé- noïde. Cette tige, soudée de chaque côté à la lame criblée, est véritablement le corps de l’ethmoïde du bord supérieur duquel s’élève l’'apophyse cristasgalli, et dont le bord inférieur donne naissance à la lame perpendiculaire, véritable crête qui fait suite à la crête du sphénoïde. La lame perpendiculaire est irrégulière- ment quadrilatère. Elle s'articule en arrière et en haut avec la crête du sphénoïde, en arrière et en bas avec le vomer, en avant et en haut avec l’épine nasale du frontal, plus bas avec les os propres du nez, et tout à fait en bas et en avant, elle est con- tinuée par la lame cartilagineuse de la cloison des fosses na- sales. 02 ETMMOÏDE DE L'HOMME. Les parties latérales ou masses latérales unies au corps de l'os, à leur partie supérieure, au moyen de la lame criblée, descen- dent parallèlement à la lame perpendiculaire, et sont séparées de celte dernière par un sillon profond qui forme la voûte des fosses nasales. Les masses latérales sont composées de trois parties qui sont : 1° en dedans, la lame perpendiculaire latérale; ? en de- hors, l'os planum; 3° les cellules situées entre ces deux lames. — La lame perpendiculaire latérale, que je nomme ainsi pour la distinguer de la /ame perpendiculaire médiane qui descend du corps de l’ethmoïde, tapisse la face interne de la masse latérale, se continue et forme un angle droit avec le bord externe de la lame criblée. Son bord inférieur, renflé et comme spongieux, s’enroule de dedans en dehors, de bas en haut, et forme le cornet inférieur de l’ethmoïde. On donne le nom de méat infé- rieur de l’ethmoïde au long sillon horizontal qui parcourt la con- cavilé de ce cornet, et dans lequel s’ouvrent les cellules ethmoï- dales antérieures. Au-dessus de ce cornet, on voit une large et profonde scissure horizontale pratiquée dans lä moitié posté- rieure de la lame perpendiculaire latérale, dans laquelle viennent s'ouvrir les cellules ethmoïdales postérieures. Cette scissure est le méat supérieur de l’ethmoïde. Son bord supérieur, enroulé sur lui-même de dedans en dehors, constitue le cornet supérieur de l’ethmoïde. Le bord postérieur est divisé en deux parties par le méat supérieur ; la partie inférieure est l'extrémité postérieure du cornet inférieur de l’ethmoïde, la- quelle s’articule avec la portion verticale de l’os palatin; la partie supérieure s'articule avec le cornet sphénoïdal. Le bord antérieur s'articule avec le bord externe de la petite gouttière située en dehors de l’épine nasale. L’os planum est une lame quadrilatère qui tapisse la face ex- terne des masses latérales et forme, par sa face externe, la plus grande partie de la paroi interne de l'orbite. Son bord supérieur s'articule avec la lame externe de l’échan- crure ethmoïdale du frontal. Son bord inférieur s'articule dans presque toute sa longueur avec le bord interne de la face orbi- taire du sus-maxillaire, et en arrière, dans une très-petite étendue, OSTÉOGÉNIE. — ETHMOIÏIDE DE L'HOMME. 93 avec l’apophyse orbitaire du palatin ; le bord antérieur avec le lacrymal et le postérieur avec le sphénoïde. Les cellules ethmoïdales sont situées entre les deux lames que nous venons de décrire. Elles se divisent en deux groupes : celles du groupe antérieur s'ouvrent dans le méat inférieur et commu- - niquent aveclesinus frontal ; celles du groupe postérieur s’ouvrent dans le méat supérieur. La face supérieure des masses latérales présente plusieurs cellules, largement ouvertes, qui sont fermées par le bord correspondant de l’échancrure ethmoïdale du frontal. La face antérieure des masses latérales présente aussi quelques cellules ouvertes qui sont fermées par l’apophyse montante de l'os maxillaire supérieur et par le lacrymal. Leur face posté- rieure s'articule avec le sphénoïde ; l’inférieure présente en de- dans le cornet ethmoïdal inférieur, en dehors le bord inférieur de l'os planum, et entre les deux des cellules ouvertes qui sont complétées par le bord interne de la face orbitaire du sus-maxil- laire. — Les masses latérales sont unies au corps de l’ethmoïde par la lame criblée qui se trouve divisée en deux parties latérales ; il y a véritablement deux lames criblées. Leur face supérieure forme le fond d’une fosse plus profonde en avant qu’en arrière. Elles sont percées d’un grand nombre de trous situés sur deux rangées : l’une en dedans, le long de l’apophyse crista-galli, l’autre en dehors. Ces trous, qui livrent passage aux filets du nerf olfactif, sont les orifices de canaux creusés dans l'épaisseur des lames perpendiculaires médianes et latérale, et terminés à leur surface par une extrémité taillée en bec de plume. Un des trous de la lame criblée, situé en avant, à côté de l’apophyse crista-galli, livre passage au filet ethmoïdal du rameau nasal du nerf ophthalmique. — La face inférieure des lames criblées forme la partie supérieure de la voûte des fosses nasales. Ostéogénie. — Ethmoiïde de l’homme. L’ossification des trois parties qui constituent cet os se fait séparément. (elle des masses latérales commence vers le milieu de la vie intra-utérine. On ne peut pas dire qu’il y ait un point 94 ETHMOIDE DU MOUTON. d'ossification pour chacune d'elles, car une foule de points osseux se montrent en même temps dans leur trame cartilagi- neuse. L’os planum et la lame perpendiculaire latérale s’ossifient les premiers, Elles sont d’abord très-rapprochées l’une de l'autre et s’éloignent au fur et à mesure de la formation des cel- lules. L’ossification du corps de l'os ne commence guêre que six mois après la naissance. Elle se montre d’abord dans le corps de l'os proprement dit du bord inférieur duquel part la lame per- pendiculaire dont l’ossification s'étend peu à peu dans le cartilage qui la précède et continue au delà de l’âge adulte. — De chaque masse latérale, l’ossification s'étend à la moitié correspondante de la lame criblée, et leur soudure au corps de l’os n’a lieu que dans la seconde année. $ 2. — De l'ethmoïde du mouton. (PL, IV ET VIII.) L’ethmoïde du mouton se compose, comme celui de l'homme, de trois parties : le corps et les masses latérales. 1° Le corps est une tige osseuse longue et forte, renflée à ses extrémités, qui s'étend de la partie supérieure et antérieure du corps du sphénoïde antérieur aux os frontaux avec lesquels elle s'articule sur la ligne médiane. Le bord crânien ne présente pas d’apophyse crista - galli ; il est mince, tranchant et fait une saillie uniforme dans la cavité du crâne. La direction du corps de l’ethmoïde est verticale comme celle de l’échancrure du fron- tal; De ses côtés partent les deux moitiés de la lame criblée, et de son bord antérieur ou nasal la lame perpendiculaire. Il résulte de la position verticale du corps de l’ethmoïde, que sa lame per- pendiculaire n’a plus la même direction que celle de l’homme ; elle est dirigée d’arrière en aÿant dans le sens des os de la face, non de haut en bas, comme on le voit sur l’homme; on doit donc entendre que cette lame est dite perpendiculaire à cause de sa direction pär rapport à la lame criblée et non par rapport à l'horizon. 2 Des masses latérales. = La lame criblée du mouton a une ut ii Mb. Dh RS F0 A CO ET 0 ._ ct ti … LÉ sd ss /.. … Je ie oi Éd h L dé Fr ' sd . ETHMOIÏDE DU MOUTON. 95 étendue bien plus considérable que celle de l’homme. Elle est perpendiculaire à la base du crâne et non dans le même plan comme sur l’homme. Divisée en deux parties égales par la crête qui surmonte le bord crânien du corps de l’ethmoïde, elle pré- sente la forme d’un cœur dont la pointe est en bas. Chacune de ses moltiés est profondément excavée du côté de la cavité crà- nienne. Le nombre des trous qui percent la lame criblée est en rapport avec son étendue. La rangée que l’on voit de chaque côté de la crête ethmoïdale forme les orifices de petits canaux creusés sur les faces latérales de la lame perpendiculaire. La rangée qui vient ensuite se compose de trous qui percent la lame criblée de part en part et s'ouvrent sous la voûte trés-étroite des fosses nasales. Jusqu'ici l'appareil osseux qui donne passage aux nerfs olfactifs sur le mouton présente une grande ressem- blance avec celui que nous trouvons sur l’homme; nous allons voir maintenant de grandes différences : sur l’homme, le bord externe de la lame criblée se continue en formant un angle droit avec la ame perpendiculaire latérale et les trous situés le long de ce bord externe de la lame criblée forment les orifices crâniens de canaux creusés dans l’épaisseur de cette lame per- pendiculaire latérale et ouverts à sa face interne ; sur le mouton, au lieu de la lame perpendiculaire latérale, on trouve un grand nombre de cornets qui se fixent perpendiculairement à la face nasale, de chaque moitié de la lame criblée. Cette masse de cor- nets est séparée de la lame perpendiculaire médiane par un sil: lon profond et étroit dont le fond, qui constitue une partie de la voûte des fosses nasales, est formé par la lame criblée. En dehors de la voûte des fosses nasales, les trous qui percent la surface considérable de la lame criblée s'ouvrent entre les pédicules des nombreux cornets qui naissent de la face antérieure ou nasale de la lame criblée, et les filets nerveux qui sortent de ces trous vont se répandre dans la membrane muqueuse qui tapisse les cornets. Cette masse de cornets forme un appareil très-compliqué qui tient lieu, sur le mouton, de la lame perpendiculaire latérale que l’on trouve sur l’homme. Tous ces cornets se fixent par un 96 ETHMOÏDE DU MOUTON. pédicule étroit à la face nasale de la lame criblée, et se présentent sur deux rangs dirigés de haut en bas, un interne et un externe. La rangée interne est formée de six cornets qui diminuent de longueur de haut en bas. Le supérieur, le plus long, naît de la partie supérieure et interne de la lame criblée, par un pédicule étroit, et s’étend en avant, en formant une espèce de voûte au- dessus du deuxième cornet de cette rangée et au-dessus du cor- net inférieur des fosses nasales ou maxillaire, il est creux dans presque toute sa longueur. La longue cellule qu’il renferme, terminée par un cul-de-sac en avant, se prolonge en arrière jusqu’à l’origine du pédicule, et présente, très-près de ce point, entre ce cornet et celui qui est au-dessous, un orifice étroit, dif- ficile à trouver lorsque le cornet est tapissé de sa membrane muqueuse. De la face externe de ce cornet, dans son tiers posté- rieur, part une lame large et irrégulière qui suit la face externe de la masse latérale, s'étend jusqu’à sa partie inférieure et se termine à la lame de l’ethmoïde qui se soude à l’aile du vomer. A la partie supérieure de ce cornet, au-dessus de l’origine de la lame que nous venons de décrire, sa cavité présente une large ouverture qui est fermée par le frontal et le nasal. — Le deuxième cornet, situé au-dessous du précédent, moins long, naît comme lui de la lame criblée par un pédicule étroit; 1l renferme une vaste cellule terminée en avant par un renflement considérable et ouverte dans le sillon qui le sépare du troisième cornet. De sa face inférieure descend une large lame de prolongement, pa- rallèle à celle du cornet supérieur, mais séparée d’elle par un intervalle considérable et terminée à la lame de l’ethmoïde qui se soude à l’aile du vomer. J’appellerai le cornet supérieur le grand cornet supérieur et celui qui est au-dessous le grand cornet in- férieur. Les quatre cornets qui complètent la rangée interne sontsitués à la face interne de la lame de prolongement du grand cornet inférieur. Ce sout des lames roulées sur elles-mêmes suivant leur longueur. Ils ne renferment pas de cavité comme les précédents. De leur face inférieure et externe part une petite lamelle qui se soude à la face interne de la lame de prolongement du grand | LÉ is de tunis RMS DR Li de DDR SR 2 à nd d'a tt à né Ci ” té pres. de. D du ÿ OSTÉOGÉNIÉ. — ETHMOIDE DU MOUTON. 97 cornet inférieur. Ces cornets forment des cloisons complètes, et les sillons qui les séparent s’étendent jusqu’à la lame criblée, à laquelle chacun d’eux se fixe par un pédicule étroit. La rangée externe se compose d’un groupe considérable de cornets dépassant le nombre de vingt, situé entre les lames de prolongement des deux grands cornets. A l’entrée de l’excavation que limitent ces deux grandes lames, on voit trois ou quatre cornets à peu près de même forme que les quatre derniers de la rangée interne; ils sont larges et aplatis à leur extrémité libre ou antérieure, et très-étroits à leur extrémité postérieure, qui s'implante sur la lame criblée; c’est entre ces cornets que l’on trouve l’orifice inférieur de la cellule ethmoïdale, qui s’abouche par son orifice supérieur avec l'entrée du sinus frontal. Les autres cornets de la rangée externe, plus petits que les précé- dents, en dehors desquels ils sont situés, sont implantés comme eux sur la lame criblée, et adhèrent à la face interne de la lame de prolongement du grand cornet supérieur par de petites lamelles qui forment les parois de sillons étroits et d’anfractuo- sités profondes. La surface externe de la lame de prolongement du grand cornet supérieur, qui forme la face externe de la masse latérale, présente un grand nombre de cellules ouvertes de dimensions différentes, qui sont fermées par la lame externe de l’échancrure ethmoïdale du frontal, par le lacrymal et le cornet sphénoïdal. La lame externe de l’échancrure ethmoïdale du frontal, au lieu de s’articuler, comme on le voit sur l’homme, avec le bord supérieur de l'os planum, glisse sur la face externe de la masse latérale, la recouvre, et remplace l'os planum, qui n'existe pas sur le mouton. Les lamelles des cellules ethmoïdales se soudent à la face interne de la lame externe de l’échancrure ethmoïdale, comme sur l’homme à la face interne de l'os planum, Il résulte de cette disposition que l’ethmoïde n'entre point dans la composition des parois de la cavité orbitaire. Ostéogénie. — Ethmoide du mouton. Le corps de l’ethmoïde n’a pas de point d’ossification propre; il sort du corps du sphénoïde antérieur à la manière des apo- THOMAS, 7 98 ÉTHMOIDE DU CHIEN. physes. A la naissance il est déjà très-long, mais il ne joint paë encore les frontaux. L'ossification des masses latérales commence pendant là pre- mière moitié de la vie fœtale; elle est déjà très-avancée à l’époque de la naissance. Les cornets ossifiés se tiennent en une seule masse. Les lames criblées sont à l’état cartilagineux, ce qui per- met de voir à nu le pédicule des nombreux cornets qui naissent de la face antérieure de cette lame criblée. $ 3. — Be l'ethmoïde du chien. (PL. v.) Comme celui de l’homme et du mouton, il se compose de trois parties : le corps et les masses latérales. 4° Le corps est une petite tige très-grêle articulée par son éxtrémité postérieure et inférieure avec le corps du sphénoïde antérieur, €ét par son extrémité supérieure et antérieure aveé l’épine nasale des frontaux, qui pénètre profondément entre les deux lames criblées pour aller joindre le corps de l’ethmoïde ; ce dernier ne parcourt que la moitié de l’espace qui sépare les deux lames criblées; l’autre moilié esl occupée par les deux épines nasales, comme nous venons de le dire. Le bord crânien du corps de l’ethmoïde n’a point de crête; le bord nasal donne naissance à une longue lame perpendiculaire qui est dirigée d’arrière en avant dans le sens des os dé la face. Cette direction est la conséquence de Ÿa direction du corps de l’ethmoïde, qui, au lieu d’être dans le plan du corps du sphénoïde antérieur, comme sur l’homme, est obliquement dirigé en avant et en haul. 2 Les masses latérales sont unies au corps par les lames cri- blées. Ces dernières, de forme ovalaire, ont leur face crânienne concave et la nasale convexe; leur grand diamètre est vertical. Les deux lames criblées réunies forment une fosse profonde, fosse olfactive, qui reçoit les lobes olfactifs. Sur la ligne médiane, on voit en bas le corps de l’ethmoïde, et en haut le bord infe- rieur des deux épines nasales, lesquelles s’articulent à angle aigu avec le corps de l’ethmoïde, dans la partie la plus profonde | sstiaisiis de bot. 1 +: Ch dt RS DÉS US Sc) de tél ‘él L'c 'ÉÉÉRe ETHMOÏDE DÜ CHIEN. 99 de la fosse olfactive. Nous observons ici, comme sur le mouton, que l'étendue des lames criblées est beaucoup plus considérable que chez l’homme, et que le nombre des trous est en rapport avec cette étendue. La face nasale convexe donne naissance à une foule de cornets qui s’y fixent chacun par un pédicule étroit. Lorsqu'une moitié de l’ethmoïde reste articulée avec le frontal correspondant et le sphénoïde antérieur, on voit, après avoir enlevé la lame perpendiculaire, que cinq cornets assez forts for- ment la rangée interne. Le supérieur est le plus long; il est situé immédiatement au-dessous de l’os du nez; il est prolongé en avant par une lame très-longue qui passe au-dessus du cornet maxillaire et joint l’os nasal. C’est ce cornet qui continue la voûte de la fosse nasale commencée par le nasal. Son pédicule, très-solide, est la continuation d’une crête de la face crânienne, de la lame criblée qui traverse cette lame d’arrière en avant et la divise en deux parties égales. De sa facé externe il envoie une lame qui va gagner l’os planum. Les trois cornets qui sont au-dessous du précédent ont à peu près la même disposition; ils envoient des lames qui se soudent à la face interne de l'os planum; puis au delà de l'os planum ils se réunissent entre eux et avec le supérieur pour donner naissance à plusieurs petites lamelles très-minces, dont l’ensemble présente assez de ressem- blance avec les lamelles du cornet maxillaire, derrière lequelelles sont situées. - Les cornets qui sont en dehors forment deux à trois rangées. Ils se terminent à l'os planum, et sont plus courts que les pré- cédents. Ceux qui forment la rangée externe sont recouverts par la lame orbitaire du frontal à laquelle ils se soudent chez l'adulte. Outre ces cornets, on en trouve quelques autres dont les uns sont fixés à l'extrémité supérieure, et les autres à l’extrémité in- férieure de la lame criblée. Les premiers pénètrent assez profon- dément dans le sinus frontal, et les autres dans le cornet sphé- noidal. L’os planum est une lame osseuse irrégulière, située à la face externe de la masse latérale qu’il ne recouvre qu’en partie. Tous les cornets de l’ethmoïde se fixent à sa face interne par des la- 400 VERTÈBRE CRANIENNE ANTÉRIEURE OU ETHMOIDALE. melles de formes différentes qui composent un labyrinthe inex: tricable. Son bord postérieur s'articule avec la lame orbitaire du frontal et avec le cornet sphénoïdal; le supérieur avec l’apo- physe nasale du sus-maxillaire. L'inférieur est soudé à l’aile du vomer ; de cette soudure naît un bord qui descend vers le palatin avec lequel il s'articule. Il est facile de voir maintenant que la face externe, libre, de los planum forme la paroi interne d’une cavité dont le sus-maxillaire forme la paroi externe, qui est fermée en arrière par le palatin et le lacrymal, et qui est ouverte seu- lement en avant, derrière le cornet maxillaire. Cette cavité me semble remplacer le sinus maxillaire qui manque sur le chien. L’ethmoïde introduit profondément dans l’échancrure ethmoi- dale du frontal, dans le sinus frontal et dans la cavité du cornet sphénoïdal, recouvert par le palatin, le lacrymal et le sus-maxil- laire, ne paraît pas dans la cavité orbitaire. L’os planum qui, chez l'homme, forme une portion de la paroi interne de l'orbite est descendu dans la fosse nasale. Ostéogénie. — Ethmoïde du chien. L’ossification des masses latérales commence pendant la vie fœtale ; celle du corps peu de temps après la naissance, et deux mois après, les lames criblées s’ossifient et se soudent au corps de l'os. | ARTICLE IX. DE LA VERTÈBRE CRANIENNE ANTÉRIEURE OU ETHMOÏDALE. Le corps de l’ethmoïde est le corps vertébral. De chaque côté, la lame criblée forme le pédicule de l'arc; ce pédicule est percé d'un plus grand nombre de trous que dans les autres vertèbres crâniennes. Chaque masse latérale forme l’apophyse transverse. Là se borne l’arc de cette vertébre dont l’anneau est complété par le frontal. Nous verrons bientôt les différences remarquables que présente cet os dans ses connexions avec l'ethmoïde chez l’homme et le quadrupède. La cavité de cette vertèbre se continue en arriére avec celle de VERTÈBRES CRANIENNES. A01 la sphénoïdale antérieure et est fermée en avant par le rappro- chement des deux moitiés du frontal. ARTICLE X. DES VERTÉBRES CRANIENNES. Après avoir décrit un à un les os cräniens qui précèdent et après avoir indiqué comment ils se réunissent pour former une série de quatre vertèbres, nous allons étudier ces dernières dans leur ensemble avant de parler des temporaux, parce que ces os, ne concourant pas de la même manière que les autres pièces du crâne à la confection de cette boîte osseuse, leur présence nui- rait à la lucidité de notre démonstration. Le crâne, privé des deux temporaux, est composé de quatre ver- tèbres qui sont, d’arrière en avant : 1° l’occipitale, 2° la sphénoï- dale postérieure, 3° la sphénoïdale antérieure, et 4° l’ethmoïdale. Les quatre corps vertébraux forment une petite colonne dont la base est en arrière et le sommet en avant. Leur mode d'union, la durée deleurs articulations présentent sur nos trois squelettes, aux divers âges de la vie, des différences remarquables. Sur l’homme, l'articulation des deux corps sphénoïdaux disparaît la première : la fusion de ces deux os s’opère dès avant la nais- sence. Sur le chien et le mouton, les deux corps sphénoïdaux restent distincts longtemps après que l'articulation du sphénoïde postérieur avec le corps de l'occipital a été effacée par lasoudure. On ne s'explique pas d’après cela pourquoi les anatomistes vété- rimaires ont décrit les deux sphénoïdes comme un seul os à l'exemple des anthropotomistes. La colonne formée par les corps vertébraux crâniens a, rela- tivement à la capacité du crâne, une longueur plus grande sur le quadrupède que sur l’homme. Sa face supérieure présente plu- sieurs éminences et dépressions appropriées à la forme des or- ganes avec lesquels elle est en rapport. C’est : 1° sur le corps de loccipital, la fosse basilarre continuée en haut et en avant par la lame quadrilatère du sphénoïde postérieur, fosse destinée à re- cevoir l'extrémité du tronc nerveux céphalo-rachidien ; 2° la fosse pituitaire sur le corps du sphénoïde postérieur ; 3° la fosse op- 102 VERTÈBRES CRANIENNES. tique dirigée transyersalement sur le corps du sphénoïde anté- rieur ; 4° chez l’homme, l'apophyse crista-galli, qui donne attache à l'extrémité antérieure de la faux du cerveau et sépare l’une de l’autre les fosses olfactives. Sur le chien, la crête du corps de l’ethmoïde reste au niveau de la lame criblée et les deux fosses olfactives réunies forment une cavité large et profonde. Sur le mouton, le corps de l’ethmoïde présente une crête sail- lante dans toute sa longueur ; aussi existe-t-il deux fosses olfac- tives profondes et distinctes. La face inférieure de la colonne crânienne est parcourue par une crête peu développée en ar- rière, mais trés-saillante en avant où elle forme une grande partie de la cloison des fosses nasales. Cette large lame osseuse est continuée par une lame cartilagineuse qui fait aussi partie de la cloison des fosses nasales et termine en avant la colonne ver- tébrale. À | | Les arcs vertébraux, abstraction faite des pièces accessoires qui complètent la voûte du crâne (l’écaille de l’occipital, les pariétaux et les frontaux), présentent une disposition qui est propre à cette région. Les éléments ordinaires, le corps et les deux moitiés d’arc qui constituent les vertèbres rachidiennes ne suffisent plus ici. Ainsi on constate que les deux moitiés d’arc de la vertèbre occipitale restent à une certaine distance l’une de l’autre, sur l’homme et sur le chien, jusqu’au moment où elles se soudent avec l’écaille qui complète l’anneau vertébral, et que sur les vertèbres sphénoïdales postérieure, antérieure et ethmoi- dale de nos trois squelettes l’écartement qui existe entre les deux moitiés d’arc devient de plus en plus prononcé. Pour rendre cette démonstration claire et palpable, il faut détacher du crâne d’un trés-jeune enfant ou de celui d’un chien de quel- ques mois les pièces vertébrales accessoires. On voit dans cette préparation quatre vertèbres, dont l’anneau plus ou moins ouvert à la partie supérieure est complété par des lames accessoires qui s'unissent aux extrémités libres de l’arc par soudure dans la ver- tèbre occipitale, et par articulation dans les trois autres vertèbres crâniennes. Ces pièces ont acquis une si grande étendue que l’on pourrait dire qu'ici l’accessoire l'emporte sur le principal. 1 F Le Da hd D D dt | és AE COR TE Line di PS I TT € il n 4 VERTÈBRES CRANIENNES. 103 D'après certains auteurs adonnés à l’étude de l'anatomie trans- cendante, ces pièces accessoires sont les analogues des apophyses épineuses du rachis. On s’est révolté à cette idée d’analogie entre des parties de forme et de destination si différentes. Un simple examen suffira pour détruire une partie des préventions qui sont nées à ce sujet. Nous avons vu sur le mouton les apo- physes épineuses des vertèbres thoraciques, qui ont besoin de plus de longueur et de plus de force que dans les autres régions, se développer par un point d'ossification qui leur est propre, et constituer une quatrième pièce à ces vertèbres. De même, l’écaille de l’occipital se développe par un germe osseux particulier, qui forme la quatrième pièce de la vertèbre occipitale. Seulement cette quatrième pièce, au lieu de prendre la forme d’une longue tige osseuse, d’un levier, comme aux vertébres thoraciques du ruminant, s'étend en une large lame qui fait partie des parois du crâne. La forme de l'écaille de l’occipital de l’homme et du rumi- nant, si différente qu’elle soit de celle des apophyses épineuses rachidiennes, ne peut être une objection sérieuse à ce rappro- chement, car on trouve une ressemblance frappante entre l’écaille de l’occipital du chien et ces apophyses épineuses. Du reste, ne sait-on pas que des parties analogues peuvent revêtir des formes qui diffèrent suivant le rôle qu’elles doivent remplir? Maintenant est-il donc si irrationnel d'admettre que les deux pariétaux et les deux frontaux soient les analogués de l’écaille de l’occipital, avec laquelle ils forment la partie supérieure de la voûte du crâne ? Mais, dira-t-on, ces os accessoires sont doubles, tandis que l’écaille de l’occipital est unique ou impaire. Cela ne s'applique pas exactement au ruminant, Car nous avons vu que le sommet de l’écaille de son occipital est formé de deux os, les deux interpariétaux. Ensuite remarquez que les deux pariétaux complètent deux vertèbres, la temporale et la sphé- noïdale postérieure, et les deux frontaux la vertébre sphénoïdale antérieure et l’ethmoïdale. Le développement et la destination de ces pièces accessoires leur donnent une grande importance ; elles ont même une certaine indépendance, car leurs connexions présentent des différences remarquables sur plusieurs mammi- 104 VERTÈBRES CRANIENNES. fères. Les grandes dimensions de ces os accessoires n’ont rien qui doive surprendre dans une région où les vertèbres sont surtout destinées à former les parois d’une vaste cavité qui ren- ferme et protége l’encéphale. On comprend facilement que les os qui enveloppent cette masse nerveuse doivent avoir des dimen- sions plus grandes que les corps vertébraux qui forment la colonne de soutènement. Dans toute la longueur du rachis, l’are et le corps vertébral sont dans des rapports de volume bien dif- férents, et l’on voit à l’extrémité pelvienne de la colonne verté- brale les arcs se dégrader de plus en plus et même disparaître, tandis que les corps vertébraux restent entiers. Les corps verté- braux crâniens différent, en outre, des rachidiens par quelques particularités dans leur mode d’ossification, qui prouvent que leur importance est bien moindre ici qu’au rachis. Aïnsi : 4° les corps vertébraux crâniens n’ont pas d’épiphyses; 2° sur le chien et sur le mouton, le corps de la vertèbre sphénoïdale antérieure manque de point d’ossification propre; 3° sur le ruminant, le corps de l’ethmoïde sort du sphénoïde antérieur à la manière des apophyses. Le crâne, étant formé par la réunion de plusieurs vertèbres, doit présenter des trous de conjugaison comme les autres régions de la colonne vertébrale. Ces trous existent, en effet, mais ils sont de deux sortes : les uns méritent bien le nom de trous de conjugaison ou intervertébraux, parce qu'ils sont situés entre deux vertèbres; les autres sont percés dans le pédicule de l’arc vertébral. On trouve une disposition semblable dans la colonne rachidienne de quelques animaux : ainsi les vertèbres cervicales, dorsales et lombaires du cochon, les dernières dorsales et les lombaires du cheval et du bœuf présentent, outre le trou de conjugaison proprement dit, un trou percé de chaque côté dans l'arc, entre l’apophyse articulaire et la transverse. Ce trou Jonne passage à une portion du nerf rachidien. Cette disposition est bien digne de fixer notre attention, puisqu'elle sert de tran- sition à ce que nous observons dans les vertèbres crâniennes (1). (4) Sur le carnassier et le ruminant, l’atlas est toujours percé d'un trou de conju- gaison ; sur l’homme, cette disposition existe assez souvent. VERTÈBRES CRANIENNES. 105 Les trous de conjugaison de la région crânienne sont, d’ar- rière en avant : 1° Le trou percé dans le pédicule de l'arc de la vertèbre occipitale, ou trou condylien antérieur, qui livre pas- sage au nerf hypoglosse. 2° Le trou de conjugaison situé entre la vertèbre occipitale et la sphénoïdale postérieure. Ce trou, qui résulte de l’absence du temporal, a des dimensions bien plus considérables sur l’homme que sur le chien et le mouton. Le ro- cher le remplit en partie seulement chez l’homme et presque entièrement sur le chien et le mouton. En outre, il livre passage aux nerfs accessoire de Willis, glosso-pharyngien, pneumo-gas- trique, auditif et facial, à la veine jugulaire interne et à l’artère carotide interne (1). 3° Les trous percés dans le pédicule de l'arc de la vertèbre sphénoïdale postérieure ; au nombre de deux sur l’homme et sur le chien : le maxillaire inférieur et le maxillaire supérieur que traversent les nerfs de ce nom. Sur le mouton, le trou maxillaire inférieure existe seul. Le nerf qui sort chez l’homme et le chien par le trou maxillaire supérieur, passe chez le mouton par le trou de conjugaison suivant. 4° Le trou de conjugaison situé entre la vertébre sphénoïdale postérieure et l’antérieure, désigné sous le nom impropre de fente sphénoïdale. Il est destiné au passage des nerfs ophthalmique de Willis, moteur oculaire commun, etc., et de plus, sur le mouton il donne passage au nerf maxillaire supérieur, 5° Le trou percé dans le pédicule de l'arc de la vertèbre sphénoïdale antérieure ou trou optique, par lequel sortent du crâne le nerf optique et l’artère ophthalmique. 6° Il n’y à pas de trou de conjugaison proprement dit entre la vertèbre sphénoïdale antérieure et l’ethmoïdale. La sixième série des trous de conjugaison crâniens est formée par les trous nombreux dont est percée la lame criblée, trous destinés au passage des rameaux du nerf olfactif. Apophyses transverses des vertèbres créniennes. — Ces apo- physes forment de chaque côté des corps vertébraux une rangée (1) Sur le chien et sur le mouton, il y a ici une exception pour les veines. Sur le mouton, l'artère carotide interne entre dans le crâne par le trou ovale du sphé- noïde. Dans la détermination des trous de conjugaison on ne doit pas tenir compte des vaisseaux, des veines surtout. Au crâne, comme au rachis, les trous de conju- gaison sont surtout destinés au passage des nerfs. 106 VERTÈBRES CRANIENNES. d’éminences dont la longueur relative varie sur l'homme, le carnassier et le ruminant. On trouve, d’arrière en avant : 1° l’apo- physe transverse de la vertèbre occipitale, située en dehors du condyle, sous le pédicule de l'arc, plus longue sur le mouton que sur le chien et réduite sur l’homme à une surface irrégu- lière, tuberculeuse; 2° l’apophyse transverse de la vertébre sphénoïdale postérieure, qui naît de la face inférieure du pédi- cule de l'arc : c’est la lame externe de l’apophyse ptérygoïde, très- longue sur l’homme et sur le mouton, très-courte sur le chien ; 3° l’apophyse transverse de la vertébre sphénoïdale, antérieure dont nous avons donné la description ; 4° l’apophyse transverse de la vertèbre ethmoïdale est représentée par la masse latérale de l’ethmoïde, elle forme une grande partie de l'appareil de l’olfaction, aussi a-t-elle subi de profondes modifications comme plusieurs autres os qui entrent dans cet appareil si compliqué. Les deux rangées d’éminences qui forment les apophyses transverses de la région cränienne sont dirigées obliquement d’arrière en avant, et de dehors en dedans, de sorte qu’elles ne sont presque plus séparées l’une de l’autre en avant que par l'épaisseur de la lame perpendiculaire de l’ethmoïde. Nous parlerons plus tard du mode d’articulation des vertèbres crâniennes entre elles. Il nous reste à dire quelques mots des vertèbres antérieures du crâne, afin de faire bien comprendre les différences qu'elles présentent sur l’homme et le quadrupède. Prenons d’abord la vertébre sphénoïdale postérieure du mouton. On est frappé de sa ressemblance avec les vertèbres rachi- diennes, son corps est trés-développé, sa forme et ses connexions ne laissent aucun doute sur son analogie avec les corps verté- braux rachidiens. Chaque moitié d’arc donne naissance par la face inférieure de son pédicule à une Jongue apophyse verti- cale, analogue aux apophyses transverses du rachis; puis l'arc se relève presque perpendiculairement à la face supérieure du corps vertébral, et après un courttrajet, se termine par un bord horizontal, allongé d’avant en arrière, qui reste à une grande distance de celui du côté opposé, et s’articule dans toute sa longueur avec le bord inférieur du pariétal. Celui-ci, d’une . frites | 1 ” 2 PORT OT en LA ta ‘A in id CE sit dé YERTÈBRES CRANIENNES. 107 seule pièce, courbé en forme de voûte, complète l'anneau ver- tébral. Sur le chien, le corps et l’arc de la vertèbre sphénoïdale pos- térieure ne sont pas moins bien formés que sur l’animal précé- dent. Les deux moitiés d'arc sont plus longues, plus élevées et font plus de chemin l’une vers l’autre. L’anneau vertébral est complété par deux os qui restent distincts, les deux pariétaux. Mais par suite de l'agrandissement de la cavité du crâne, leur articulation avec l’arc est déjà moins étendue. Et sur l’homme, les pariétaux ne touchent plus l'arc vertébral que de l'extrémité de leur angle antérieur-inférieur, ce qui change singulièrement la forme de cette vertèbre. Examinez attentivement la vertèbre sphénoïdale antérieure du chien et du mouton, et vous reconnai- trez facilement les parties essentielles fondamentales, le corps et l'arc. Le corps est très-long, l'arc, très-étroit sur le carnassier, est plus large sur le ruminant ; sur l’un et l’autre l'arc est continué en ayant par le cornet sphénoïdal. Les frontaux qui complètent l'anneau vertébral, s’articulent par leur bord inférieur, dirigé d’arrière en avant, avec l’arc et le cornet sphénoïdal correspon- dant, et forment ainsi avec le sphénoïde antérieur un long canal, véritable anneau vertébral, qui termine en avant la cavité crà- nienne. L’ouverture que ce canal présente à son extrémité anté- rieure est fermée par l’ethmoïde. Sur l’homme, la vertèbre sphé- noïdale antérieure est construite d’une manière différente. Le sphénoïde antérieur et son canal, au lieu d’être allongés d’arrière en avant sont refoulés vers le sphénoïde postérieur; l'arc dirigé transversalement, ainsi que son bord articulaire, emprunte au frontal une zone étroite pour compléter l’anneau vertébral, et le frontal, par suite de la direction horizontale de son échancrure et de la lame criblée de l’ethmoïde qui la ferme, est presque.en- tièrement destiné à compléter l’anneau de la vertèbreethmoïdale. Sur le chien et sur le mouton, l’ethmoïde, à cause de sa position, semble ne pas avoir d'arc vertébral complémentaire. Cette construction de l’extrémité antérieure du crâne, si différente sur l’homme et sur le quadrupède, trouve son explication dans la position différente des os de la face qui sont sous le 108 TEMPORAUX DE L'HOMME. crâne chez l'homme et devant le crâne chez le carnassier et le ruminant. On voit, d’après ce qui précède, que les pièces qui forment les vertèbres crâniennes sont de deux sortes : les unes, essentielles, fondamentales, ont leurs analogues dans les vertèbres rachi- diennes, où elles suffisent à la composition de ces dernières ; les autres, accessoires, qu'on les considère comme les analogues des apophyses épineuses rachidiennes ou comme des pièces nouvelles introduites dans la construction du crâne, doivent être distin- guées des premières, parce que leur développement est si consi- dérable qu’elles recouvrent et complétent deux vertèbres à la fois. Aussi la détermination des vertèbres crâmiennes doit-elle avoir pour base les pièces essentielles fondamentales et non les pièces accessoires. Plusieurs auteurs sont tombés dans la faute que nous signalons; ils ont divisé le crâne en trois ceintures ou vertèbres: l’une est formée par l’occipital, l’autre a pour ligne de démarcation les pariétaux, et la troisième les frontaux. ARTICLE XI DES TEMPORAUX. Les temporaux occupent les régions latérale et inférieure du crâne. Le sphénoïde en avant, les pariétaux en haut et l’occipital en arrière et en dedans, forment leurs limites. A une grande distance l’un de l’autre en haut, ils ne sont séparés en bas que par le corps de l’occipital. Les temporaux sont les seuls os du crâne qui n’atteignent pas la ligne médiane. S 17. — Des temporaux de l'homme. Les temporaux de l’homme sont composés de quatre pièces qu’il faut bien distinguer et décrire séparément, quoiqu’elles soient soudées entre elles et qu’elles ne forment qu'un seul os chez l'adulte. Ces quatre pièces sont : 1° le corps de los, qui comprend le rocher et la portion mastoïdienne ; 2° l’os du tym- pan ; 3° l’apophyse styloïde ; 4° l’écaille. Cette division, fondée, comme nous le verrons, sur l’ostéogénie et sur l’anatomie com- TEMPORAUX DE L'HOMME. 109 parée, aura pour résullat de rendre plus facile l'étude de cet os si compliqué et de nous en donner une idée plus exacte et plus complète, en fixant l’esprit sur des parties trés-différentes les unes des autres, en distinguant celles qui appartiennent essen- tiellement‘au temporal, de celles qui ne lui sont unies que par la soudure osseuse. Ainsi c’est, pour ainsi dire, accidentellement et par des besoins de construction, que l'os du tympan et l’apo- physe styloïde sont soudés au temporal: le premier appartient réellement à l'appareil auditif et la seconde à l'appareil hyoïdien. Les anthropotomistes, au lieu de les restituer à leur appareil respectif, les ont à tort considérés comme parties intégrantes du temporal. | Le corps du temporal, composé du rocher et de la portion mastoïdienne, est situé à la base du crâne, entre le sphénoïde et l’occipital. Il a la forme d’une pyramide triangulaire, dont la base est en dehors et en arrière, et le sommet en dedans et en avant. Il renferme dans son épaisseur les organes internes de l’ouïe, et sert d'appui aux organes externes de ce sens. De ses trois faces, deux font saillie dans la cavité du crâne : l’une, supérieure, pré- sente plusieurs bosselures et dépressions ; la bosselure principale, à la partie moyenne de cette face, est produite par la saillie du canal demi-circulaire supérieur, et la dépression située près du sommet du rocher reçoit le nerf de la cinquième paire. Sur la moitié antérieure de cette face, on voit un petit sillon dirigé obli- quement d’avant en arrière qui se rend à une petite ouverture nommée hiatus de Fallope. L’autre face, postérieure, inégale, présente en avant l’orifice du conduit auditif interne qui donne passage aux nerfs facial et auditif. En arrière, cette face se ter- mine à la lame mastoïdienne avec laquelle elle forme un coude qui est creusé d’une gouttière large et profonde, continuation de de la gouttière latérale. L’angle ou bord qui sépare ces deux faces est creusé d’une gouttière étroite et superficielle qui loge le sinus pétreux supérieur. La face inférieure fait partie de la surface extérieure de la base du crâne. On y voit, en allant d’avant en arrière, c’est-à-dire du sommet vers la base du corps du tempo- ral : le une surface rugueuse, inégale, qui donne attache à un . : 110 TEMPORAUX DE L'HOMME. muscle du voile du palais, le péristaphylin interne, et qui est limi- tée en dedans par le sommet du rocher et en dehors par l’orifice inférieur du canal carotidien; 2° l’orifice inférieur du canal ca- rolidien ; 3° entre l’orifice du canal carotidien et l’orifice du con- duit auriculaire externe, une surface quadrilatère, concave, qui est limitée en avant par la scissure de Glaser, et en arrière par l'apophyse styloïde. Cette surface concave, qui forme la partie postérieure non articulaire de la cavité glénoïde, est la face in- férieure d’une lame osseuse que nous appellerons lame quadri- latère du tympan. Son bord postérieur, três-saillant, s'étend de l'apophyse mastoide à l’orifice du canal carotidien et forme à la base de l’apophyse styloïde une gaîne incomplète que les auteurs désignent sous le nom d’apophyse vaginale. La face supérieure de la lame quadrilatère du tympan, concave d’avant en arrière, convexe de dedans en dehors, circonscrit le conduit auriculaire externe dont l’orifice évasé est formé par le bord externe de cette lame du tympan. Ce bord, recourbé de bas en haut, est soudé en arrière à l'apophyse mastoïde et en avant à la branche inférieure de là bifurcation de l’apophyse zygomatique. La lame quadrila- tère, si intimement unie à la face inférieure du rocher, est une des quatre pièces du temporal. C’est l'os du tympan ou os tym- panal qui fait partie de l'appareil auditif. Cette pièce reste distincte du corps de l’os jusqu’à la naissance et porte alors le nom de cadre du tympan. Plus tard, nous étudierons son développement et nous verrons comment elle prend la forme que nous venons de décrire dans l’âge adulte. _ & L'apophysestyloïde est une tige osseuse longue et grêle qui semble implantée dans le corps du temporal sur la limite du bord postérieur de l’os du tympan. Cette pièce appartient à l'appareil hyoïdien. C’est los stylien, aussi étranger au temporal, au point de vue de la physiologie et de l’anatomie comparée, que le maxillaire inférieur. C’est donc à tort que les anthropotomistes considèrent cet os comme une apophyse du temporal; mais il existe dans cette région une véritable apophyse du temporal dont les auteurs de nos traités d'anatomie humaine ne parlent pas, et que les vétérinaires décrivent sur le solipède et le ruminant sous 1e RS A n , scm the = À. pts À, de "CS 2 UP sk TEMPORAUX DÉ L'HOMME. an le nom de prolongement hyoidien. Sur l'homme, cette apophyse est intermédiaire au corps du temporal et à l’os stylien ; à l’âge de deux ans, on la voit à l’orifice d’un trou assez évasé, situé en dedans du trou stylo-mastoïdien, derrière la partie postérieure du cadre du tympan, mais complétement indépendante de ce dernier. Les choses restent en cet état pendant les premières années de l'enfance. Dans l’âge suivant, le pourtour du trou qui loge le prolongement hyoïdien s’en rapproche et s’y soude. Après vingt ans, cette apophyse plus ou moins développée soulève le bord postérieur de la lame du tympan qui l'enveloppe en avant et sur les côtés. C’est cette demi-gaîne que les auteurs désignent sous le nom d’apophyse vaginale ou engaïnante. Chez l'adulte, l'extrémité inférieure du prolongement hyoïdien dépasse de 2 à 3 millimètres le bord inférieur de l’apophyse vaginale. Cette ex- trémité du prolongement. hyoïdien se continue avec le fibro-car- tilage qui lunit à l'os stylien. Ce cylindre fibro-cartilagineux est d’autant plus long que le sujet est plus jeune. À la naissance, le prolongement hyoïdien est cartilagineux ; en détachant avec pré- caution le cadre du tympan, on le voit renfermé dans un canal et pénétrer profondément jusqu’à la partie postérieure de la caisse où il prend insertion surla portion mastoïdienne du tem- poral. Il n’y a pas de germe osseux propre, l’ossification procède du temporal comme pour les vraies apophyses. L’époque de la soudure du prolongement hyoïdien avec l’os stylien ést très-va- riablé ; tantôt c’est de vingt à trente ans, tantôt après soixante ans. La soudure se reconnaît toujours à une nodosité plus où moins prononcée. | k 5° Le trou stylo-mastoïdien, orifice inférieur d’un long canal creusé dans le rocher et dont l’orifice supérieur est au fond du conduit auditif interne. Le nerf facial parcourt ce canal et sort du crâne par le trou stylo-mastoïdien. Le Bord \antérieur du rocher S’articule par juxtaposition avec la partie postérieure de la grande aile du sphénoïde. Il forme avec l’écaille du temporal un angle rentrant qui reçoit l’angle saillant de la grande aile. Au sommet de l’angle rentrant du tem- poral, on voit les orifices de deux conduits qui communiquent 142 TEMPORAUX DE L'HOMME. avec la caisse du tympan : l’un, supérieur, plus étroit, livre pas-. sage au muscle interne du marteau; l’autre, inférieur, plus large, forme la partie osseuse de la trompe d’Eustache ou con- duit auriculaire interne. Le bord postérieur s'articule par juxtaposition avec le corps de l’occipital et le commencement de l'arc de la vertèbre occi- pitale. Il présente en arrière une échancrure profonde qui forme avec une échancrure correspondante -de l’occipital le trou dé- chiré postérieur. Le sommet du rocher forme, avec le sphénoïde et l’occipital, ‘le érou déchiré antérieur. La base, très-étendue, convexe, inégale, présente à sa partie inférieure une éminence volumineuse, en forme de mamelon, c’est l’apophyse mastoïide ; en dedans de cette apophyse, une rainure profonde, c’est la rainure digastrique. La circonférence de la base du corps du temporal, soudée en haut et en avant avec l’écaille de cet os, est articulée en haut et en arrière avec l’angle postérieur inférieur du pariétal et en bas avec la lame de l’occipital. L’écaille du temporal est une lame mince, verticale, qui forme une grande partie de la fosse temporaleet dont le diamètre ver- tical égale presque l’antéro-postérieur. Sa face externe, convexe, est recouverte par le muscle temporal qui y prend insertion. De sa partie inférieure naît l’apophyse zygomatique dont la base, large, aplatie de haut en bas, est creusée à sa face supérieure d’une coulisse dans laquelle glisse le muscle temporal, et dont la face inférieure qui s'articule avec le sous-maxillaire présente deux parties de forme très-différente : l’une, antérieure, saillante, bombée, est dirigée transversalement, et l’autre, postérieure, très-creuse, est limitée en arrière par la scissure de Glaser. La partie antérieure est le condyle, et la postérieure la cavité glé- noïde. L’apophyse zygomatique, née, comme nous venons de le voir, par une base trés-large, se rétrécit et se contourne sur elle- même en se portant en avant et en dehors; de sorte que ses faces, horizontales à la base, sont verticales dans le reste de sa longueur. La face externe sous-cutanée est convexe, la face in- D oo ti OSTÉOGÉNIE. — TEMPORAUX DE L'HOMME. 1138 terne concave. Le bord supérieur, le plus long, donne attache à l’aponévrose temporale. Son extrémité postérieure se bifurque au- devant de l’orifice du conduit auriculaire ; la branche supérieure de la bifurcation passe au-dessus de l’orifice auriculaire et s'étend jusqu’au bord postérieur de l’écaille; la branche inférieure se termine à l'extrémité externe de la fente de Glaser, par une émi- nence à peine sensible chez l’homme, mais très-développée et en forme de crochet sur le carnassier. Le bord inférieur de l’apo- physe zygomatique, très-court, concave, se continue avec le bord antérieur du condyle. Le sommet, denfelé, taillé en biseau à sa face inférieure, s'articule avec l’os malaire. La /ace interne de l'écaille du temporal, concave, parsemée d'empreintes cérébrales, est presque perpendiculaire au corps de l'os. Des trois quarts supérieurs et libres de la circonférence de l’écaille, la moitié pos- térieure environ, taillée en biseau très-oblique à sa face interne, s'articule avec le pariétal; la moitié antérieure dont le biseau est étroit et dentelé, s'articule avec le bord postérieur de la grande aile du sphénoïde. Ostéogénie, — 1° Temporaux de l'homme, Chez l'enfant naissant, le temporal est composé de irois pièces osseuses : 1° le corps, qui comprend le rocher et la portion mas- toidienne réunis; 2 l’écaille; 8° l'os du tympan. La pièce que les auteurs désignent sous le nom d'apophyse styloïde est à l’état cartilagineux. | Corps du temporal. — La portion mastoïdienne où base du corps du temporal, très-peu développée, ne présente qu’un rudi- ment d’apophyse mastoide. Le rocher, au contraire, a acquis un développement considérable. La bosselure formée par le canal demi-circulaire supérieur est plus saillante que chez l'adulte, et percée d’un trou terminé par un cul-de-sac que remplit un pro- longement de la dure-mére. Ge trou se rétrécit progressivement, et n'existe plus vers la douzième année. Le corps du temporal, qui comprend, comme nous venons de le dire, le rocher et la portion mastoïdienne, se développe par un seul point d’ossifica- tion. On lit dans les auteurs que les portions pierreuse et mas- THOMAS, 8 Alf OSTÉOGÉNIE., — TEMPORAUX DE L'HOMME. toïdienne se développent chacune par un point d’ossification distinct, et qu’elles se soudent entre elles dans le courant de la première année. C’est une erreur; ces deux parties ne sont jamais distinctes; l’ossification s’étend sans interruption du rocher à la portion mastoïdienne. Les premières molécules osseuses paraissent au commencement du troisième mois de la vie intra-utérine, se déposent sur le rocher, et forment une enve- loppe solide aux organes de l’oreille interne; de là l’ossification s'étend vers la portion mastoïdienne. Du cinquième au sixième mois, une partie de cette dernière est déjà apparente. Depuis cette époque jusqu'au septième mois, le trou, qui est percé au centre du cercle formé par le canal demi-circulaire supérieur, n’est pas terminé par un eul-de-sac, comme cela a lieu à la nais- sance. Il perce l'os de part en part, et la dure-mèêre se trouve, au moyen du prolongement qu’elle envoié dans ce trou, en con- tact avec la partie du cartilage mastoïdien que l’ossification n'a pas encore envahi. Cette membrane est refoulée vers la cavité du crâne au fur et à mesure que la substance osseuse se dépose dans ce cartilage, et plus tard elle est chassée du trou borgne dont l’oblitération est complète vers la douzième année. En même temps que l’ossification s'étend du centre du rocher vers la portion mastoïdienne, elle fait aussi des progrès vers le som- met; les parois du canal carotidien sont ossifiées un mois avant la naissance. | L’écaille est moins bombée que chez l'adulte. La portion arti- culaire de la cavité glénoïde est presque plane; mais, dans les âges suivants, elle se transforme en une cavité profonde limitée en avant par le condyle articulaire, et en arrière et en dehors par le crochet glénoïdien. C'est par suite du développement du condyle et du crochet glénoïdien que la cavité articulaire acquiert une grande profondeur. L’écaille s’articule par son bord infé- rieur avec le corps de l'os et le cadre du tympan. Ce bord pré- sente deux lèvres : l’une supérieure, qui s'articule avec le bord libre d’une lame osseuse qui s'élève du rocher entre les faces supérieure et inférieure, et limite en haut la caisse du tympan. On trouve encore chez l’adulte, et même dans l’âge le plus A PR LAS .", dd) de Mén dé. "DÉS, NO OSTÉOGÉNIE. — TEMPORAUX DE L'HOMME. 415 avancé, une suture qui résulte de cette articulation. L'autre lèvre, inférieure et postérieure, plus courte, s'articule avec la portion mastoïdienne. L'espace triangulaire qui existe entre ces deux lèvres forme avec le rocher et la portion mastoïdienne une cavité ouverte en avant dans la caisse, c’est l’arrsère-cavité de la caisse du tympan. L’écaille se développe par un seul point d’ossification qui paraît vers la fin du deuxième mois de la vie fœtale à la base de l’apo- phy$e zygomatique. L’os du tympan a la forme d’un cercle osseux ouvert à sa partie supérieure; ses deux extrémités se croisent quelquefois, mais sans jamais s'unir; elles s'appliquent sur le bord inférieur de l’écaille, au-dessous de la racine antéro-postérieure de l’apo- physe zygomatique, et s’y soudent aussitôt après la naissance. La circonférence interne de ce cercle est creusée d’une canne- lure pour l’encadrement de la membrane dutympan. Sa moitié inférieure est appliquée sur le bord libre d’une lame osseuse demi-circulaire qui naît du rocher. Cette lame se continue en arrière avec la portion mastoïdienne, et limite en bas la caisse du tympan, c’est la /ame pétrée inférieure. La moitié supérieure du cadre a deux articulations différentes : l’une en arrière avec le bord inférieur de l’écaille, nous l’avons indiquée ; l’autre avec la partie antérieure de la lame pétrée supé- rieure qui naît du rocher, limite la caisse en haut, et s'articule en arrière avec la lèvre supérieure du bord inférieur de lécaille. Ces deux lames osseuses qui naissent du rocher, l’une /ame pétrée supérieure, l'autre lame pétrée inférieure, laissent entre elles en avant un espace libre qui est converti en trou par le cercle du tympan. Cette ouverture communique avec la caisse, et est divisée en deux par une petite lamelle osseuse qui se recourbe de bas en haut et s’unit à la face inférieure de la lame pétrée supérieure. De ces deux ouvertures, la supérieure, plus étroite, forme un véritable canal qui donne passage au muscle interne du marteau; l’inférieure, plus grande, est le canal osseux de la trompe d Eustache ou conduit auriculaire interne, et la petite lamelle intermédiaire est le bec de cuiller. 116 OSTÉOGÉNIE. — TEMPORAUX DE L'HOMME. Nous comprenons maintenant parfaitement bien le mode de ormation de ces deux canaux que nous avons décrit chez ’adulte, et nous avons une idée de la caisse du tympan; c’est une cavité limitée en haut et en bas par les deux lames pétrées, en dehors par la membrane du tympan, en dedans par le rocher, et ouverte en avant et en arriére. Les deux lames pétrées, saillantes sur le rocher, éloignent de la paroi interne de la caisse le cadre du tympan qu’elles sup- portent et mesurent ainsi la profondeur de la caisse du tympan. Sans ces deux lames pétrées, le cadre et sa membrane seraient appliqués sur le rocher et la caisse n’existerait pas, c’est ce qu’on voit dans les premiers temps de la formation du temporal. En effet, le cadre, étant formé avant les lames pétrées, est ap- pliqué sur la partie du rocher qui forme la paroi interne de la çaisse, et se trouve dans le plan de la base du crâne; mais au fur et à mesure que les lames pétrées se développent, il prend la direction oblique qu'il présente à l’époque de la naissance. L'enfant naissant n’a pas de conduit auriculaire externe à l’état osseux; la membrane du tympan est à fleur de tête, de tête osseuse bien entendu. $ Le mode de formation de ce conduit est intéressant à étudier; il n’a pas été décrit par les auteurs. Le cadre du tympan est divisé à sa circonférence interne par la rainure qui reçoit la membrane du tympan en deux lèvres : l’uneinterne, contenue dans la cavité de la caisse ; l’autre externe, en dehors de la caisse. La lèvre interne se soude, peu de temps aprés la naissance, aux deux lames pétrées et ne s'accroît plus ; la lèvre externe, au contraire, s'accroît, s’étend pour former le conduit auriculaire. Get accroissement ne se fait pas également dans toute la circonférence du cercle osseux et perpendiculaire- ment au plan du cadre et de sa membrane, comme on pourrait le croire d’après la description vague des auteurs. Voici ce qui se passe : De la moitié antérieure et de la moitié postérieure de la lèvre externe du cadre poussent de petites pointes, puis de petites lames osseuses qui se réunissent et forment une espèce de pont sur la membrane du tympan dans le sens du diamètre transver- OSTÉOGÉNIE. — TEMPORAUX DE L'HOMME. 417 sal. Ce pont ne recouvre d’abord que la partie moyenne de cette membrane. Son bord supérieur, courbé du côté de l’orifice auri- culaire externe, forme la moitié inférieure de cet orifice. Entre son bord inférieur et la partie correspondante du cadre, il existe un espace vide, un trou, qui permet de voir la partie inférieure de la membrane du tympan. Les choses sont dans cet état de deux à six ans et même plus tard, car la lame quadrilatère du tympan présente, dans la ra- pidité de son accroissement, des différences remarquables suivant les sujets. Les années suivantes, le trou dont nous venons de parler est fermé par l’extension progressive du bord inférieur du pont et de la partie inférieure de la lèvre externe du cadre. Alors la lame quadrilatère tympanale est complétement formée, il existe un conduit auriculaire osseux. La lame tympanale, dont la partie centrale s’ossifie la dernière et reste mince et déprimée, constitue la paroi inférieure du conduit auriculaire ; paroi infé- rieure beaucoup plus longue que la supérieure, parce que, pour former cette dernière, les deux extrémités du cercle du tympan qui se trouvent au niveau du bord libre de la lame tympanale ne se sont pas élargies dans la même proportion que la lèvre ex- terne du cadre. Mais l’apophyse mastoïde et surtout la racine antéro-posté- rieure de l’apophyse zygomatique, sur lesquelles les deux extré- mités du cadre s'étendent, devenant de plus en plus saillantes, augmentent de ce côté la profondeur du conduit auriculaire. À la naissance, le conduit auriculaire de l’homme est fibro- cartilagimeux dans presque toute sa longueur ; le cadre du tym- pan est la seule partie osseuse. L’extrémité interne de ce conduit est terminée en bec de flûte; son ouverture oblique adhère au pourtour du cadre, et le plan du bec de flûte forme avec la mem- brane du tympan un angle trés-aigu ouvert en dehors. C’est dans cette partie du conduit auriculaire que se développent ces pointes osseuses qui partent de la moitié antérieure et de la moitié pos- térieure de la lèvre externe du cadre, se réunissent, forment une espèce de pont sur la membrane du tympan et s'étendent de plus en plus pour constituer la lame quadrilatère tympanale. 418 OSTÉOGÉNIE. — TEMPORAUX DE L'HOMME. Après cette étude, il est facile de comprendre : 4° que la lame quadrilatère du tympan, ou paroi inférieure du conduit auricu- laire, forme, au fond de ce conduit, un angle plan trés-aigu avec la membrane du tympan; 2° que la paroi inférieure du conduit auriculaire est plus longue que la supérieure ; 3° que cette paroi inférieure, concave en bas, convexe en haut, dans le conduit, donne à ce dernier la forme d’un canal coudé ; 4 pourquoi l’ori- fice externe du conduit auriculaire osseux est plus étroit à quatre, cinq et six ans et même dans les âges suivants, qu’à la naissance où il est formé par le cadre du tympan tout entier; 5°enfin la différence qui existe entre la direction du plan formé par l’ori- fice externe du conduit auriculaire osseux et celle du plan du cadre du tympan. Le bord postérieur de la lame du tympan qui, chez l'adulte, se présente sous la forme d’une crête saillante et s’étend de l’orifice inférieur du canal carotidien à l’apophyse mastoïde, résulte de la fusion de la partie inférieure du cadre du tympan avec le bord libre de la lame pétrée inférieure. Il est facile de se convaincre sur un temporal d'enfant naissant, que l’os tympanal ne concourt point à la formation du canal carotidien et que la gaine de la partie supérieure du prolongement hyoïdien est formée par l'os tympanal et la lame pétrée inférieure soudés ensemble, mais immédiatement par la lame pétrée. 2° Cavité glénoïde et félure de Glaser. Chez l'adulte, la cavité glénoïde est divisée en deux parties par la fêlure de Glaser : l’une antérieure, revêtue de cartilage, est proprement la cavité articulaire ; l’autre, postérieure, est for- mée par la face inférieure de la lame tympanale. Chez l'enfant naissant, la cavité ne se compose que de la partie antérieure; la partie postérieure, formée à cet âge par le cadre du tympan, n’exisle pas à proprement parler. Pour se former une idée de la fêlure de Glaser, il faut néces- sairement l’étudier à l’époque de la naissance. On voit alors que cette scissure existe entre le cadre du tympan et le quart anté- | -wébit ii VA sf ARS : d Rs FT fm ie Li he nm ff TEMPORAUX DU CHIEN ET DU MOUTON. 119 rieur de la lame pétrée supérieure. Ces deux parties sont appli- quées l’une sur l’autre, de manière à laisser le passage de l’apo- physe grêle de Raw, du muscle antérieur du marteau, de la corde du tympan et des vaisseaux auditifs internes. Chez l'adulte, la lame iympanale ne se soude pas à la lame pétrée supérieure, et il reste entre ces deux lames la scissure ou fêlure de Glaser, qui, comme chez l'enfant, communique avec la caisse, et livre pas- sage aux organes que nous venons d'indiquer. Outre la fêlure de Glaser, on voit chez l'enfant une autre fente située devant la précédente; cette fente résulte de l’articulation d’une partie du bord inférieur de l’écaille avec la lame pétrée supérieure. Il y a ainsi deux fêlures parallèles : l’une, en arrière, formée par le rapprochement du cadre et de la lame pétrée; l’autre, en avant, par l'articulation de celte dernière avec l’écaille; entre les deux la saillie, en forme de crête, d’une portion de la lame pétrée, crête qui persiste chez l'adulte et sépare les deux fentes, dont une seule, la postérieure ou fêlure de Glaser, communique avec la caisse. 8 2. — Des temporaux du chien et du mouton, Ïl y a ici, en anatomie vétérinaire, une déplorable confusion de noms et de choses. Avant de décrire les temporaux du chien et du mouton, nous donnerons un aperçu des divisions et des dénominations des auteurs. Ils divisent le temporal en deux portions : l’une nommée écailleuse, et l’autre dite tubéreuse. Cette dernière se subdivise en deux fractions, dont l’une est appelée mastoïdienne et l’autre pétrée ou rocher. La portion pétrée correspond au corps tout entier du temporal de l’homme. La portion mastoïdienne est l'os du tympan. Les anatomistes vétérinaires donnent le nom de protubérance mastoïidienne à la caisse du tympan, qui forme une saillie plus ou moins considé- rable suivant les animaux. Elle porte en avant, sur le mouton, une éminence longue et grêle; c’est l'apophyse styloïde du tem- poral qui n’a, comme on le voit, aucune analogie avec l’apophyse styloïde de l’homme. La partie postérieure de la portion pétrée, ads. ” ds 264) 190 TEMPORAUX DU CHIEN. la seule qui soit visible à l'extérieur sur le chien et sur le mou- ton, est l’analogue de la portion mastoïdienne de l’homme. Elle occupe la même place que sur l’homme, entre l’occipital et lécaille du temporal. Mais sur le chien et le mouton elle ne porte pas d’apophyse mastoïde. Sur le cheval, au contraire, il y a une apophyse mastoide assez saillante « qui, à cette différence près quelle n'appartient point à la portion mastoïdienne, cor- respond exactement a celle du temporal de l’homme. » (Rigot.) Pour éviter toute confusion nous prendrons, dans la descrip- tion qui va suivre, les divisions et les dénominations du temporal de l’homme. S 3. — Des éemporaux du chien. Ces os sont composés de trois pièces : 4° le corps qui com- prend le rocher et la portion mastoïdienne ; 2° l’os tympanal; 3° l’écaille. La tige cartilagineuse au moyen de laquelle l’os sty- lien s’articule avec le temporal ne s’ossifiant jamais, le stylien n’a pas été considéré comme pièce du temporal. Écaille du temporal. — Son diamètre antéro-postérieur est le double du vertical. Elle s’articule avec le pariétal et l’aile du sphénoïde postérieur par un chevauchement si prononcé, que sa face interne est appliquée sur ces os dans ses trois quarts au moins. L’apophyse zygomatique est plus longue, et forme une courbe plus régulièrement arrondie et plus éloignée du crâne que sur l’homme et le ruminant. Elle naît de la partie inférieure de la face externe de l’écaille par une base large et plus saillante que sur l’homme; puis elle se dirige de bas en haut, d’arrière en avant, en se tordant sur elle-même. La face supérieure de la base, concave, très-étendue de dedans en dehors, forme la limite inférieure de la fosse temporale, et se continue avec la face in- terne de l’apophyse. La face inférieure de la base est occupée par la cavité glénoïde ou plutôt condyloïde dont le bord posté- rieur est limité par un crochet très-fort, très-long, et recourbé d’arrière en avant; il résulte de cette disposition que le condyle de la mâchoire inférieure embrassé par le crochet ne peut exé- | su sl rt SU dr TRS ds d 'ibhéS : lits A4 à déc nd tn made. à (fé iséi oi NÉE LS , TEMPORAUX DU CHIEN. 491 cuter aucun mouvement d'avant en arrière. Chez l’homme, le crochet glénoïdien étant à l’état rudimentaire, et la face infé- rieure concave de la lame quadrilatère du tympan formant une partie accessoire à la cavité glénoïde, le mouvement d'avant en arrière du maxillaire inférieur peut être porté très-loin. Le bord inférieur de l’apophyse zygomatique s’articule avec l'os jugal depuis son sommet jusqu’à l'extrémité externe de la cavité glénoïde ; dans le reste de son étendue il forme la limite antérieure de la surface articulaire. La face externe présente une convexité trés-régulière. La partie postérieure de la base se di- vise en deux branches entre lesquelles est situé l’orifice du con- duit auriculaire : l’une verticale, qui forme le crochet glénoïdien ; l’autre horizontale, qui continue le bord supérieur de l’apophyse, passe au-dessus du conduit auriculaire et se termine au bord postérieur de l’écaille. De l’extrémité postérieure de cette branche ‘horizontale descend une petite éminence irrégulière qui s’arti- cule à la naissance et se soude bientôt avec le cadre du tympan. Corps dutemporal.—La portion mastoïdienne qui a acquis sur l’homme un développement si considérable, est réduite ici à une petite surface triangulaire, déprimée, limitée en avant par le bord postérieur de l’écaille et en arrière par l’occipital. Cette articu- lation présente les mêmes particularités que chez l’homme. Le rocher, de forme triangulaire, comme chez l’homme, a deux faces saillantes dans le crâne : une supérieure plane, une posté- rieure percée de trois trous : celui qui est en arrière, ou trou borgne, reçoit un prolongement du cervelet, c’est l’analogue de celui qu’on trouve sur l’homme pendant les premières années de la vie seulement ; le trou qui est le plus en avant livre passage au nerf de la cinquième paire ; chez l’homme, on ne trouve pour le passage de ce nerf qu'une surface déprimée. Le trou situé au-dessous des précédents, est l’orifice du conduit auditif in- terne. Du bord qui sépare ces deux faces, naît une lame mince qui, avec celle du côté opposé et deux autres lames venant des pariétaux, forme sur le cervelet une tente osseuse. La face inférieure du rocher est cachée entièrement par l'os tympanal. 122 OSTÉOGÉNIE. .—, TEMPORAL DU CHIEN. L’os tympanal a acquis sur le chien un développement consi- dérable. Au lieu d’être déprimé, comme sur l’homme, il est très- bombé et prend la forme d’une grosse vésicule osseuse très- saillante sur le plan de la base du crâne. L’os tympanal s’articule en dedans et dans une grande étendue avec le bord latéral très- saillant du corps de l’occipital, en arrière avec l’apophyse trans- verse de ce dernier, et en dehors et en avant avec le crochet glénoïdien ; ilest comme enclavé entre ces trois éminences. Chez l'homme, l’os du tympan ne joint pas l’occipital. Entre l’os tvm- panal et la portion mastoïdienne du temporal, on voit l’ouver- ture assez large d’un canal qui livre passage au nerf facial et à la tige cartilagineuse qui commence la chaine hyoïdienne, et se fixe par son extrémité inférieure à l'os stylien, et, par la supé- rieure, à la portion mastoïdienne du temporal. L’orifice du conduit auriculaire externe, très-évasé, à bords irréguliers, s'articule en avant avec le crochet glénoïdien. Devant cette articulation, on voit l’ouverture d’un conduit vei- neux. Par sa partie supérieure, l'orifice du conduit auriculaire est soudé au bord inférieur de l’écaille. À l’extrémité antérieure de la caisse, on voit : en dedans l’ori- fice du canal carotidien qui, chez l’homme, est percé dans le rocher ; et en dehors l'ouverture de la trompe d’Eustache. Ostéogénie. — Temporal du chien. Les trois pièces du temporal du chien se développent chacune par un germe osseux. Le tympanal, à la naissance, consiste en un simple cadre comme chez l’homme, cadre ou cercle incomplet dont les deux extrémités s’articulent avec la petite éminence qui descend de la crête ou branche horizontale dont nous avons parlé. Comme chez l’homme, le cadre du tympan est appliqué sur la face inférieure du rocher et se trouve dans le plan de la base du crâne. Sa cir- conférence interne est creusée d’une rainure dans laquelle est enchâssée la membrane du tympan. La lévre externe de cette rainure s'accroît dans les trois quarts inférieurs de sa circonfé- A + I Re A ee CD dome CU D —— ER SC S rh à de ad dm é bat me 218 DU THORAX EN GÉNÉRAL. nales, à surfaces contiguës, ont à peu près la même forme mais moins d’étendue que sur le mouton. $S 4. — Développement des côtes de l'homme, du chien et du mouton. Les côtes présentent, dans leur développement, trois points d’ossification : un primitif et deux épiphysaires. Le point primitif forme la côte dans toute sa longueur moins la surface articulaire de la tête. [lapparaît désles premiers temps de la formation du fœtus, dans le cours de la septième semaine, chez l’homme, et avant cette époque sur le chien et le mouton. Chez l’homme, les deux épi- physes s’ossifent très-tard, de quinze à seize ans. L’une forme la surface articulaire de la tête et l’autre celle de la tubérosité. Leur soudure n’a lieu qu’à l'époque du développement complet, de vingt-quatre à vingt-cinq ans. Ces épiphyses et celle de la cla- vicule sont les dernières qui se soudent. Sur le chien et le mou- ton, les épiphyses forment les mêmes parties que chez l'homme, et leur soudure n’a lieu non plus qu’à l’époque du développement complet. | ARTICLE III. DU THORAX EN GÉNÉRAL, $ 1%. — Similitudes. Lorsque les os qui forment le thorax sont réunis, on trouve un certain nombre de dispositions communes aux trois squelettes que nous étudions comparativement : 4 Le thorax a la forme d’un cône dont le sommet tronqué est dirigé vers l'extrémité céphalique du tronc et la base vers l'extrémité pelvienne ; 2 La longueur des côtes augmente progressivement de la pre- mière à la dernière sternale, puis elle diminue de la première asternale à la dernière. C’est donc à la partie moyenne du thorax que l’on trouve les côtes les plus longues. Les cartilages sternaux augmentent de longueur du premier au dernier. Les asternaux diminuent dans le même sens; 3° Les deux colonnes médianes, l’une vertébrale, l’autre ster- . ædiieté r D da ss. à. du 6 dt ASS à a OR im ee BA it, métis DU THORAX EN GÉNÉRAL. 2h19 nale, qui entrent dans la composition du thorax, sont plus ou moins concaves du côté de la cavité thoracique. Assez rappro- chées l’une de l’autre au sommet du thorax, elles s’éloignent progressivement vers la base ; h° Les côtes sont inclinées sur la colonne vertébrale de ma- nière à former avec cette dernière un angle obtus vers le sommet du thorax et un angle aigu vers la base. Cette inclinaison augmente progressivement du sommet vers la base du thorax. Il résulte de cette inclinaison progressivement croissante du sommet vers la base du thorax, que les espaces intercostaux sont plus grands vers le sternum que vers la colonne vertébrale. Aussi la ligne, qui s’étend de l'extrémité sternale de la première côte à l'extrémité correspondante de la deraière côte sternale, est d’un tiers ou dun quart plus longue que celle qui mesure la distance qui sépare l'extrémité vertébrale des deux mêmes côtes. Les dernières côtes sternales viennent donc aboutir au-dessous ou en arrière du sternum. Si les côtes étaient parallèles entre elles, elles iraient s’arti- culer directement avec le sternum au moyen de leur prolonge- ment cartilagineux sans former avec ce dernier un angle qui résulte de leur abaïissement. Car la portion du sternum qui reçoit les cartilages costaux est égale, en longueur, à la portion du rachis qui s’articule avec les côtes sternales. $ 2. — Différences. 4° Sur l’homme, le diamètre transversal l'emporte de beau- coup sur le sterno-rachidien. Sur le chien, et surtout sur le mou- ton, le diamètre sterno-rachidien a plus d’étendue que le trans- versal. Cette différence est très-marquée sur le mouton. Elle résulte de la forme des côtes et de la direction de leurs cartilages ; en effet, les côtes du mouton sont presque droites, surtout celles qui sont situées au sommet du thorax, et leurs cartilages sont relevés sur la face supérieure du sternum, dans le sens du diamètre vertical ou sterno-rachidien. it 5 ad im nt te 250 DU THORAX EN GÉNÉRAL. Sur l’homme, les cartilages sternaux sont dirigés de dedans en dehors: dans le plan du sternum ; en conséquence, ils augrn ciné le diamètre transversal du thorax. Sur le chien, le diamètre sterno-rachidien l'emporte de beau- coup sur le transversal, vers le sommet du thorax ; mais vers la base la différence à l'avantage du diamètre vertical est bien moin- dre, quoique les cartilages sternaux soient dirigés dans le sens de ce dernier; cela tient à la courbure très-prononcée des côtes dans cette région; 2 Sur l’homme, la courbure des côtes est d'autant plus pro- noncée que ces os sont situés plus près du sommet du thorax, Sur le quadrupède, on observe une disposition opposée ; la cour- bure générale des côtes augmente progressivement de la pre- mière à la dernière; s 83° La portion dorsale des côtes est plus courte sur le chien, et surtout sur le mouton, que chez l’homme ; aussi la région dorsale du thorax est-elle plus étroite sur le chien, et surtout sur le mouton, que chez l’homme; | L° Sur le chien et sur le mouton, l'extrémité dorsale des côtes, assez régulièrement courbée, n’a pas d’angle. I résulte de cette disposition et de la précédente que le sillon que présente la cavité thoracique, de chaque côté de la colonne vertébrale, est plus étroit et moins profond que chez l’homme. $ 3. — Région thoracique du tronc. La section du tronc qu’occupe le thorax est composée de la réunion d’un certain nombre de vertèbres, dites complètes, parce qu'elles ont un corps, un arc dorsal et un arc ventral. C’est là que nous trouvons le type des vertèbres complètes. Nous y voyons de la manière la plus claire les rapports et le mode d’articulation de l’arc ventral avec l’arc dorsal, la tête de la côte articulée avec la tête du pédicule de l’arc dorsal, la tubérosité de la côte avec l'apophyse transverse de l’arc dorsal. C’est à ce modèle qu'il faut toujours se reporter lorsqu’on étudie les vertèbres des autres sections du tronc, que ces vertèbres soient complètes comme à QD SR OR D CN À still "ns ét TO DNS NN ET UT r L | | la tête et au bassin, ou qu’elles soient incomplètes comme aux régions cervicale et lombaire. Déjà nous avons avons vu que l’arc facial de la vertèbre tem- porale présentait, dans son mode d’articulation, une grande ana- logie avec les côtes, et que les os qui circonscrivent la cavité nasale avaient aussi une analogie incontestable avec ces der- nières soit dans leur disposition générale, soit dans leurs rapports ayec les trois vertèbres crâniennes antérieures dont ils forment l'arc facial. | | | _ RÉGION PELVIENNE OU BASSIN. 251 | CHAPITRE IIF. DE LA RÉGION PELVIENNE OU DU BASSIN. La ceinture de l’extrémité inférieure ou postérieure du canal ventral est formée par deux os qui appartiennent essentiellement aux membres inférieurs ou postérieurs dont ils forment la première division ou section. Les os coxaux sont les analogues des os de l'épaule. Ils sont aux membres inférieurs ce que les os de l'épaule sont aux supérieurs. Pendant les premiers temps de la formation du squelette, on | trouve, dans la composition du bassin, des pièces qui sont les analogues des ceintures thoraciques et nasales. On voit alors qu’elles ont une origne distincte et qu'elles occupent, de chaque côté de la région sacrée, la même place que les côtes et les apo- physes costiformes dans les autres régions de la colonne verté- brale. Nous les avons décrites, sur l’homme et sur le chien, sous le nom de pièces costiformes. Elles restent à l’état rudimentaire et leur fusion avec le sacrum ne tarde pas à s'effectuer. Ce sont ces pièces costiformes qui constituent la surface auriculaire au moyen de laquelle le sacrum s'articule immédiatement avec les os coxaux. Il est donc évident que ces derniers sont des pièces d'emprunt et qu'ils n’entrent pas dans la composition du tronc au même titre que les arcs des cayités thoracique et nasale. Nous n’entrerons pas ici dans de plus grands détails, devant décrire les coxaux en traitant des membres auxquels ils appar- tiennent. 252 FACE DORSALE DU TRONC. — HOMME. TROISIÈME SECTION. DU TRONC EN GÉNÉRAL. Les auteurs se contentent de décrire séparément les grandes divisions du tronc; ainsi le rachis, le crâne, la face, le thorax, le bassin. Nous allons réunir toutes ces parties et étudier le tronc dans son ensemble. Nous pourrons ainsi apprécier facilement les rapports et les analogies des parties qui le composent. Le tronc, considéré d’une manière générale, doit être étudié à l’extérieur et à l’intérieur. CHAPITRE PREMIER. DE LA SURFACE EXTÉRIEURE. La surface extérieure du tronc se divise en quatre régions: l’une, postérieure chez l’homme, supérieure chez le quadrupède, c'est la région ou face dorsale ; l’autre, antérieure chez l’homme, inférieure chez le quadrupède, est la région ou face ventrale. Les deux autres sont les faces latérales. ARTICLE PREMIER. DE LA FACE DORSALE DU TRONC. La face dorsale du tronc, remarquable par les nombreuses éminences dont elle est hérissée dans toute la longueur du rachis et par la saillie du crâne en forme de sphéroïde, répond à la voûte du canal céphalo-rachidien. Elle comprend les arcs verté- | braux et l’extrémité dorsale des ceintures antérieures du tronc. | 8 1%. —— Face postérieure ou dorsale du tronc de l'homme. Elle s'étend de l’articulation fronto-nasale à l’extrémité infé- rieure du coccyx. Pour bien comprendre cette délimitation, il faut relever la tête sur la colonne rachidienne, jusqu’à ce que la base du crâne continue cette colonne en ligne droite. Les limites FACE DORSALE DU TRONC. — HOMME. 253 latérales sont : à la région thoracique, les angles des côtes ; à la | région lombaire, le sommet des apophyses costiformes ; à la région sacro-coccygienne, la partie postérieure de la crête iliaque, et | plus bas les bords du sacrum et du coccyx; à la région cervicale, | l'extrémité libre des apophyses costo-transverses; à la région | crânienne, la surface post-jugulaire de l’occipital, les apophyses | mastoïide et zygomatique du temporal, la branche du sous- | maxillaire le ptérygoïdien, l’apophyse ptérygoïde du sphénoïde | postérieur , le palatin, le maxillaire supérieur et l’os planum de | l’ethmoïde. | Cette face du tronc a une étendue transversale variable suivant les régions. Elle est très-large à la région thoracique ; les deux lignes qui fixent ses limites latérales sont dirigées dehaut en bas et de dedans en dehors, de manière à former les côtés d’un trian- | gle dont le sommet tronqué est en haut et la base en bas. Les ù deux côtés de ce triangle se continuent avec les limites latérales de la région cervicale, et vont en se rapprochant de bas en haut jusqu’aux apophyses transverses de l’axis. A la région crânienne, les deux lignes latérales, à une grande distance l’une de l’autre en arrière, vont en se rapprochant en avant au point de n'être plus séparées que par l'épaisseur de l’ethmoïde. L’atlas, à cause de l’étendue considérable de ses apophyses costo-transverses, forme la transition entre les régions cervicale et crânienne. | La région lombaire, plus étroite que la thoracique, s’élargit progressivement de haut en bas jusqu’à la base du sacrum et la région sacro-coccygienne forme un triangle dont la base est en haut et le sommet en bas. Lorsque la face dorsale est garnie des muscles dits des gouttières vertébrales, elle forme un long trian- gle dont le sommet tronqué est à l’axis et la base aux crêtes ilia- ques. La face dorsale du tronc est parcourue, sur la ligne médiane, dans toute la longueur du rachis, par la rangée des apophyses épineuses dont l’ensemble forme la crête épinière. A la région cervicale, les apophyses épineuses sont horizontales et leur som- met bifide. Il faut excepter l’atlas, qui n’a pas d’apophyse épi- 251 FACE DORSALE DU TRONC. == HOMME. neuse; et la septième vertèbre de cette région dont l’apophyse, très-longue, a un sommet tuberculeux. | Les apophyses épineuses de la région thoracique s’inclinent progressivement de la première à la neuvième. Les trois der- nières se relèvent de plus en plus pour prendre la direction de celles de la région lombaire qui sont horizontales. Enfin, la crete sacrée, dont la saillie diminue de haut en bas, est perpendicu- laire à la face postérieure du sacrum. À la région cervicale, les apophyses épineuses de l’axis et de la septième vertébre sont les plus fortes et les plus longues, et lon voit la force et la longueur des autres diminuer en allant de ces deux vertèbres à la partie moyenne de la région. Aussi la crête épinière de la région cervicale présente-t-elle à sa partie moyenne une concavité trés-prononcée qui dépend bien plus de la disposition des apophyÿses épineuses que de la cour- bure de la colonne cervicale dont la convexité est en avant. À là région thoracique; la convexité de la crête est très-prononcée et paraît être en rapport avec la concavité de la face antérieure de la colonne. À la région lombaire, la crête épinière n’offre pas de concavité qui réponde à la convexité de la face antérieure, parce que les apophyses épineuses de la partie moyenne de cette région sont plus longues que celle des extrémités. Le creux qui existe à l'union des régions lombaire et sacrée répond à la saillie de l’an- gle sacro-lombaire. Il est plus prononcé chez la femme que chez l’homme, parce que chez elle le sacrum est plus déjeté en arrière. A lä région crânienne, la crête épinière est représentée par la partie de la voûte du crâne qui est au-dessus de l’arcade orbi- taire et des lignes courbes occipitale et temporale. Entre la crête épinière rachidienne et les limites latérales, on voit, de chaque côté, une fosse ou gouttière plus ou moins large, plus ou moins profonde, suivant les régions. Cette fosse existe à la région crânienne comme aux autres régions du tronc. Nous l’avons décrite en traitant du crâne en général. Elle est formée d’arrière en avant par la fosse occipi- tale, par la fosse temporale et l’orbitaire. Dans le reste du tronc, chaque grande fosse ou gouttière est divisée, suivant sa longueur, PER PP ET FACE DORSALE DU TRONC. —+ CHIEN. 255 en deux fosses secondaires, paf une rangée d’éminences qui sont: à la région thoracique, les apophyses transverses, à la région lombaire, les tubercules apophysaires qui semblent naître des apophyses articulaires supérieures, à la région sacrée, les petites éminences que l’on voit en dedans des trous sacrés postérieurs, à la région cervicale, les saillies rugueuses des apophyses articu- laires. De ces deux fosses ou gouttières secondaires, l’interne, trés-large au cou, se rétrécit progressivement jusqu’à l'extrémité inférieure de la colonne vertébrale ; son fond est formé par les lames vertébrales. Les articulations des arcs qui marquent sa limite externe aux régions cervicale et lombaire se rapprochent de plus en plus de la ligne médiane à la région thoracique, au point qu’elles touchent presque celles du côté opposé à la partie moyenne de cette région. Cette fosse ou gouttière secondaire interne reçoit dans toute sa longueur une multitude de muscles dont l’ensemble forme un long faisceau charnu que l’on désigne sous le nom de muscle transversaire épineux. La fosse ou gout- tière secondaire externe est formée à la région sacrée, où elle est irès-profonde, par la partie postérieure de la crête iliaque ; à la région lombaire par les apophyses costiformes ; à la région thora- cique par la partie dorsale des côtes; et à la région cervicale par l’espace étroit qui existe entre les apophyses articulaires et les costo-transverses. Cette gouttière est recouverte par deux longs faisceaux musculaires qui sont désignés sous les noms de sacro- lombaire et long dorsal. De ces deux gouttières secondaires, l’in- terne, la plus profonde, a sa plus grande largeur au cou et au commencement de la région thoracique, puis elle se rétrécit de plus en plus en descendant, et se termine en pointe sur le sacrum; l’externe, la plus large et la plus superficielle, a sa base en bas et son sommet en haut. $S 2. — Chien. — Face dorsale ou supérieure du tronc. Elle diffère de celle de l’homme d’une manière très-remar- quable par les sinuosités qu'elle décrit. Les régions thoracique et lombaire réunies forment un arc ou voûte dont l’extrémité OO OT I ET I OP CE RE QT * ‘4 256 FACE DORSALE DU TRONC. — CHIEN. postérieure s’appuie sur le train de derrière par l'intermédiaire du sacrum et dont l’extrémité antérieure repose sur le train de devant auquel elle est seulement unie par des muscles. Le point culminant de cette voûte est à l’union des régions lombaire et thoracique. La région cervicale, au lieu de continuer la direction de la voûte rachidienne, s'élève sur la première vertébre thora- cique qui lui sert de base et forme avec la région thoracique un angle obtus ouvert sur la face dorsale du tronc. La région cervicale décrit, à son extrémité postérieure, une courbe dont la concavité est en haut et à son extrémité antérieure, que conti- nue la petite colonne formée par les corps vertébraux crâniens, une autre courbe à convexité supérieure. Enfin la région sacro- coccygienne présente, à son origine, une courbe qui forme la paroi supérieure du bassin, puis elle s'incline de plus en plus et prend à sa terminaison une direction verticale. Crête épinière. — Elle est formée, à la région thoracique, par des apophyses dont la longueur augmente, d’arrière en avant, de la dixième à la première inclusivement, au fur et à mesure de linclinaison de la région thoracique. Par suite de cette disposition ces apophyses comblent le creux profond qui résulte de la direc- tion en sens opposé des régions thoracique et cervicale; et le sommet de la crête épinière thoracique forme une ligne horizon- tale qui est continuée, en avant, jusqu'à l’axis par le ligament cervical. Les apophyses épineuses de la région cervicale sont très- courtes. L’atlas en manque complétement. Celles de l’axis et de la septième sont assez développées; mais on ne trouve plus sur les quatre intermédiaires que de petites lames minces et courtes. A la région crânienne, la crête épinière est bien plus accusée que sur l’homme. Elle est formée, d’arrière en avant, par l’épine de l’occipital, par la crête pariétale et par la surface du frontal en forme de losange. Les apophyses épineuses lombaires, y compris les trois dernières thoraciques qui ont avec elles une ressemblance parfaite, sont plus longues à la partie moyenne de cette région ainsi composée; ce qui augmente la saillie de la voûte formée par les régions lombaire et thoracique. FACE DORSALE DU TRONC. — CHIEN. 257 Les limites latérales sont moins bien marquées à la région thoracique que sur l’homme, parce que les côtes n’ont pas d'angle. Ces limites sont seulement tracées sur les côtes par les empreintes du faisceau le plus externe des muscles des gouttières vertébrales. La ligne formée par ces empreintes musculaires est oblique d'avant en arrière et de dedans en dehors. A la région lombaire, le sommet des apophyses costi- formes, à la région sacrée, la crête iliaque, à la région cervi- cale, le sommet des apophyses costo-transverses forment les limites latérales. Sur la région crânienne, les limites sont mar- quées, en bas, par l’apophyse transverse de l’occipital, par la zygomatique du temporal, par l’apophyse ptérygoïde du sphé- noïde postérieur et l'os ptérygoïdien, par le cornet du sphénoïde antérieur et le palatin, et, en dehors, par l’arcade zygomatique et la branche de la mâchoire. Entre la crête épinière et les limites que nous venons d'indiquer se voit, de chaque côté, une fosse plus ou moins large et plus ou moins profonde suivant les régions. Sur le chien, la fosse ou goultière latérale du crâne présente non-seulement une analogie incontestable, mais aussi une grande ressemblance avec la fosse ou gouttière de la colonne vertébrale. Elle longe le crâne sans aucune interruption; les fosses tem- porale et orbitaire communiquent si largement l’une avec l’autre qu’elles semblent ne former qu’une seule et même fosse. La partie postérieure de la fosse latérale du crâne est formée par l’écaille de l’occipital. En cet endroit, la fosse d’un côté est séparée de celle du côté opposé par la crête occipitale externe qui repré- sente le bord postérieur d’une apophyse épineuse. Chaque grande fosse ou gouttière vertébrale est divisée, suivant sa longueur, en _ deux fosses ou gouttières secondaires, à la région thoracique par les apophyses transverses; aux lombes, par les éminences dirigées d’arrière en avant, qui semblent naître des apophyses articulaires antérieures et que l’on regarde comme les analogues des apophyses transverses. Mais ces sortes d’apophyses transverses existent sur les trois dernières vertèbres thoraciques. Or, celles-ci ayant des apophyses transverses proprement dites qui s’arti- culent avec les côtes, il en résulte que les trois dernières ver- THOMAS. 17 258 FACE DORSALE DU TRONC. — CHIEN. tèbres thoraciques ont deux espèces d’apophyses transverses. Sur l’homme, les tubercules apophysaires des vertèbres lombaires existent manifestement sur la douzième vertèbre: thoracique. A l'union des régions thoracique et lombaire, il existe, sur le chien, une disposition bien propre à augmenter la solidité de cette partie de la colonne, ou plutôt de la chaîne vertébrale. Sur les deux dernières vertèbres thoraciques et sur les deux à trois premières lombaires, il sort du bord postérieur de l'arc, en dehors de l’apophyse articulaire postérieure, une apophyse pointue dirigée d'avant en arrière, entre laquelle et l’articulaire posté- rieure se trouve serrée étroitement. l'apophyse. articulaire anté- rieure de la verièbre qui est derrière. Rien. d’analogue n’existe sur l'homme. À la région sacrée, la gouitière vertébrale est divi- sée, comme sur l’homme, par les petites éminences qui sont.en dedans des trous sacrés postérieurs. À la région cervicale, sur le chien comme sur l’homme, la division de la gouttière vertébrale est produite par les surfaces rugueuses, à insertions musculaires, que l’on voit sur les apophyses articulaires: postérieures. La fosse ou gouttière crânienne ne présente pas, traces de. cette division. Sur le chien, les régions lombaire et thoracique, présentent une opposition remarquable dans la direction de. leurs éminences. Ainsi, à la région thoracique, les, apophyses épineuses et. les côtes sont dirigées d'avant en arrière (pour les apophyses épi- neuses, jusqu’à la dixième exclusivement). A la région lombaire, les apophyses épineuses, les costiformes et. les tubercules apo- physaires sont dirigés d’arrière en avant. Sur l'homme, les apo- physes épineuses de la région thoracique et les côtes sont bien inclinées de haut en bas, mais les apophyses épineuses et les costiformes des lombes sont horizontales. Sur le chien, par suite de l’inclinaison en sens.opposé des apophyses épineuses lom- baires y compris les trois dernières thoraciques , d’une. part, et des apophyses épineuses thoraciques, jusqu’à la dixième, d'autre part, l’apophyse épineuse dela dixième vertèbre thoracique pré- sente une disposition remarquable; elle est très-courte, verticale et dépassée par les apophyses épineusz2s des neuvième et onzième FACE DORSALE DU TRONC. — MOUTON. 259 vertèbres thoraciques qui viennent à la rencontre l’une de l’autre. S 3. —Mouton. — Face dorsale du tronc. Sur le mouton, la face supérieure ou dorsale du tronc pré- sente les mêmes dispositions générales et les mêmes divisions que sur le chien. Les tubercules apophysaires de la région lom- baire, qui naissent des apophyses articulaires antérieures, au lieu d’être saillants en haut et en avant, sont recourbés d’ar- rière en avant et de dehors en dedans, avec l’apophyse artieu- laire, de manière à former un crochet qui embrasse l’apophyse articulaire postérieure de la vertèbre qui est en avant. Cette disposition existe sur les deux à trois dermères thoraciques. Les apophyses pointues dirigées en arrière, que nous avons vues sur le chien, n’existent ni sur le mouton, m sur l’homme. La disposition remarquable que nous avons signalée sur le chien à la rencontre de l’apophyse épineuse de la dixième vertèbre thoracique avec celles des neuvième et onzième n’existe non plus ni sur l’homme, ni sur le ruminant. La détermination des apophyses transverses de la région lom- baire et de l'extrémité correspondante de la région thoracique n'ayant pas encore été fixée clairement, nous ajouterons ici quel- ques mots à ce que nous en avons déjà dit. Nous trouverons la solution de cette question dans le mode d’agencement des émi- nences dont il s’agit. | Chez le chien, les apophyses transverses des dix premières ver- tèbres thoraciques sont complétement distinctes des articulaires et ne forment qu'une seule rangée; mais sur les onzième, dou- zième ettreizième vertèbres, la rangée des apophyses transverses se bifurque ; ces trois vertèbres ont donc chacune deux apophyses transverses de chaque côté. L’une est confondue à sa base avec l'apophyse articulaire antérieure et s’en sépare à son sommet ; l'autre est une petite tubérositéqui s’articule avec la côte corres- pondante. La rangée que forment les trois apophyses transverses supérieures, se continue dans toute la longueur de la région lom- 260 FACE DORSALE DU TRONC. — MOUTON. baire, où elles sont également accolées aux apophyses articu- laires antérieures; les trois apophyses transverses inférieures terminent la rangée des apophyses transverses thoraciques. Sur le mouton, la bifurcation des apophyses transverses thora- eiques existe aussi sur les trois dernières vertèbres de cette région; il semble qu’elle s’étend plus loin. Chez l’homme, la bifurcation a lieu presque exclusivement sur la douzième vertèbre thoracique. L’apophyse transverse se divise en deux portions: l’une, située en avant , est un petit tuber- cule qui représente bien l’apophyse transverse proprement dite ; l'autre, située en arrière, se dirige de bas en haut et forme, avec l’apophyse articulaire supérieure, un angle ouvert en haut, dans lequel est reçue l’apophyse articulaire inférieure de la onzième vertèbre. Ainsi la douzième vertèbre thoracique a deux apophyses transverses de chaque côté: l’une qui termine la série des trans- verses thoraciques, et l’autre qui commence la série des trans- verses lombaires. Chez quelques sujets, les apophyses transverses de la onzième thoracique présentent la bifurcation que nous venons de décrire sur la douzième. Cette disposition constitue un de ces caractères mixtes que l’on observe en passant d’une région à celle qui la continue; ainsi de la région cervicale à la thoracique, de la thoracique à la lom- baire, et de celle-ci à la sacrée. Quoique cette face du tronc paraisse tout d’abord très-compli- quée et difficile à saisir dans son ensemble, on reconnaît, après un examen attentif, que la division par catégories et la disposi- tion sur un même rang, des parties analogues, en rend l’intelli- gence et la description faciles. En effet, dans toute la longueur de la colonne vertébrale, on voit, sur la ligne médiane, la rangée des apophyses épineuses, de chaque côté, la suite des lames vertébrales, les articulations des arcs, plus en dehors, la rangée des apophyses transverses, puis celle des apophyses costiformes et des côtes. Cette uniformité dans la disposition des parties que nous ve- nons d’énumérer, doit être partagée par les muscles qui occupent Re — _ ue déni lent de. LS Sd ét ot ne D Ge \ MUSCLES DE LA RÉGION DORSALE DU TRONC. 961 cette région du tronc. C’est, en effet, ce qu’il est facile de con- stater. On ne le croirait pas à la lecture des auteurs classiques, car leurs descriptions, qui semblent avoir été compliquées à plaisir, défient les mémoires les plus heurenses. Les muscles de la région dorsale du tronc (le trapèze, le rhom- boïde et le grand dorsal exceptés), présentent deux grandes divi- sions : 1° ceux qui sont dirigés en ligne droite, comme la rangée des éminences à laquelle ils appartiennent exclusivement. Ce sont les muscles interépineux, intertransversaires, intercostaux ; % ceux qui sont dirigés obliquement de bas en haut sur l’homme, d’arrière en avant sur les quadrupèdes, soit de dehors en dedans, soit de dedans en dehors. Ce sont les muscles transversaires épineux, épineux transversaires, costo-transversaires. Première division. À. Muscles interépineux. — 1° Les petits muscles interépi- neux du cou, auxquels il faut ajouter le grand droit ou interépi- neux axoïdo-occipital, le petit droit ou interépineux atloïdo-occi- pital; 2° il y a aussi au cou un muscle grand interépineux dont l'extrémité inférieure s’insère aux apophyses épineuses des deux premières vertèbres thoraciques et de la septième cervicale, et l'extrémité supérieure à la crête de l’occipital. Son existence n’est pas constante. Il a été décrit à tort avec le grand complexus; 8° à l'extrémité inférieure du rachis, il y a un muscle gran» interépineux lombo-thoracique ; c’est une portion du muscle long dorsal des auteurs. De la face postérieure des bandelettes aponé- vrotiques qui se fixent aux apophyses épineuses de la dernière vertèbre thoracique, première et deuxième lombaires, partent de petits faisceaux charnus qui se lerminent à leur extrémité supérieure et s’attachent par des languettes aponévrotiques aux apophyses épineuses des troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième vertèbres thoraciques. On trouve, entre les insertions supérieures et inférieures de ce muscle, Les apophyses épineuses des quatre à cinq dernières vertébres thoraciques, avec lesquelles 1l ne contracte pas d’adhérences. | 262 MUSCLES DE LA RÉGION DORSALE DU TRONC. B. Les muscles intercostaux se composent : 1° de la portion dorsale des intercostaux proprement dits; 2 du muscle désigné si improprement par les auteurs sous le nom de sacro-lombaire. Le sacro-lombaire se compose de-deux muscles ou de deux séries de petits muscles. Je donne à la série inférieure le nom de muscle ho-costal, C’est véritablement un muscle intercostal puisqu'il prend insertion, par son extrémité inférieure, à la ceinture ilia- que, et par son extrémité supérieure aux six dernières côtes. Pour cette seconde insertion, ce muscle se divise, à son extrémité supérieure, en six languettes charnues dont chacune s'attache au- dessous de l’angle de la côte correspondante par un petit tendon aplati. | La seconde série de muscles du sacro-lombaire a été désignée, par les anatomistes vétérinaires, sous le nom de muscle 2nter- costal commun que nous conserverons. Cette division du muscle sacro-lombaire de l’homme en 2/0-costal et intercostal commun est tracée par la nature, car sur le cheval et sur le mouton l’ilio- costal n’existe pas; on ne trouve que l’intercostal commun. Sur le chien, le sacro-lombaire est composé, comme chez l’homme, de l’ilio-eostal et de l’intercostal commun; mais l’ilio-costal est peu développé et facile à séparer de l’intercostal commun. Chez l’homme, l’intercostal commun se compose de douze petits mus- cles allongés, grêles, dont le premier, en suivant de bas en haut, s’attache par son extrémité inférieure au bord supérieur de la douzième côte, et par son extrémité supérieure au-dessous de l'angle de la sixième ; le deuxième s'attache en bas, au bord supé- rieur de la cnzième côte, et en haut, au-dessous de l’angle de la cinquième côte... En suivant ainsi la série de ces petits muscles, on trouve que les quatre ou cinq plus élevés se fixent par leur extrémité supérieure aux apophyses costo-transverses des quatre ou cinq dernières vertèbres cervicales. 3 Le muscle /ong dorsal, dont nous avons déjà retranché l'interépineux lombo-thoracique, se compose de deux séries de petits muscles; ceux de la série externe s’attachent en bas à la crête iliaque, en dedans de l’intercostal et à la face anté- rieure de l’aponévrose qui monte jusqu’à la partie moyenne de MUSGLES DE LA RÉGION DORSALE DU TRONC. 263 la région thoracique, puis ils forment : 1° cinq muscles qui s’attachent aux apophyses costiformes lombaires; 2° dix ou douze petits muscles qui s’insérent aux côtes en dedans de l’angle. Nous désignons cette série sous le nom de muscle #/10-costal interne pour le distinguer de lilio-costal externe qui appartient au sacro-lombaire. C. (C’est ici que commence la série des intertransversaires). Les petits muscles qui forment la série interne du long dorsal s’attachent : ceux de la région lombaire, aux apophyses trans- verses proprement dites des vertèbres lombaires, et ceux de la région thoracique aux apophyses transverses des vertèbres de cette région. Cette portion du muscle long dorsal des auteurs a pour insertion en bas : 1° la portion correspondante de l’aponé- vrose qui lui est commune avec l’illo-costal interne; 2° la por- tion du sacrum qui est en dehors des trous sacrés postérieurs, c’est-à-dire les apophyses transverses sacrées auxquelles se fixent les fibres musculaires inférieures. Nous donnons à cette série le nom de muscle sacro-transversaire. Gette série est continuée par deux muscles intertransversaires qui sont désignés par les auteurs, l’un sous le nom de ransver- saire du cou, et l’autre sous celui de petit complexus. Ces deux muscles réunis forment une série d’intertransversaires qui naissent des apophyses transverses des cinq premières vertèbres thoraci- ques et des cinq dernières cervicales par de petites languettes tendineuses et charnues qui se terminent, les cinq qui naissent des vertèbres thoraciques aux apophyses transverses des cinq dernières vertèbres cervicales, derrière les tendons d’origine cer- vicaux, et les cinq qui naissent des apophyses transverses cervi- cales à l'apophyse mastoïde qui remplit ici le rôle d'apophyse transverse quoiqu’elle n’appartienne pas à ce genre d’éminences. Cette petite série de muscles intertransversaires est au sacro- transversaire ce quel’intercostal commun est à l’ilio-costalexterne. En considérant cette petite série d’intertransversaires comme un seul muscle , on peut lui donner le nom de #horaco-trachélo- mastoidien. Aux muscles intertransversaires qui précèdent, il faut ajouter 264 MUSCLES DE LA RÉGION DORSALE DU TRONC: deux muscles situés entre l’apophyse transverse de l’atlas et la parlie latérale de l'arc de l’occipital. L’un est le droit latéral de la tête, qui se fixe en bas à l'apophyse transverse de l’atlas, et en baut à la surface post-jugulaire de l’occipital; surface qui repré- sente l'apophyse transverse de la vertèbre occipitale. Le second est le petit oblique de la tête, auquel Chaussier a donné le nom d’atloido sous-mastoïdien. Les muscles intertransversaires des lombes et le carré des lombes seraient mieux à leur place parmi les muscles intercostaux ; en effet, les muscles intertransversaires des lombes s’insèrent aux apophyses costiformes des vertèbres lombaires entre lesquelles ils sont situés, et le carré des lombes prend ses insertions sur la ceinture iliaque, sur les apophyses costiformes lombaires et la dernière côte. | D’après ce qui précède, on voit que la masse musculaire com- mune au sacro-lombaire et long dorsal des auteurs donne nais- sance à trois muscles ou à trois séries de muscles qui sont de dehors en dedans: 1° l’ilio-costal externe ; 2° l’ilio-costal interne; et 3° le sacro-transversaire. Les deux premiers sont véritable- ment des intercostaux, et le troisième peut être considéré comme un grand intertransversaire. Deuxième division. A. Muscles transversaires épineux. — Cette sous-division se compose d’un grand nombre de petits muscles qui occupent le fond des gouttières vertébrales et sont dirigés de bas en haut et de dehors en dedans, des apophyses transverses ou articulaires aux apophyses épineuses. Ils occupent les régions sacrée, lom- baire, thoracique et cervicale. Ils sont décrits exactement par les auteurs sous le nom de éransversaires épineux. Il faut ajouter aux muscles précédenis le grand complexus dont le nom in- dique la composition multiple; il se compose en effet de trois muscles : 1° le grand interépineux du cou dont nous avons parlé; 2° et 3° de deux muscles qui sont bien des transversaires épineux : l'un est le transversaire épineux #horaco- -occipital, PE TS RE # FACE VENTRALE. — RÉGION THORACIQUE. 265 l’autre le transversaire épineux érachélo-occipital. Si on re- tranche du grand complexus la portion que nous avons désignée sous le nom de grand interépineux du cou, on voit que les deux faisceaux qui restent continuent et terminent naturellement la série des muscles transversaires épineux. B. Muscles épineux transversaires. — Ces muscles sont peu nombreux. Ils occupent la région cervicale et la partie supérieure de la thoracique. L’un d’eux se termine à l’occiput. Ils com- prennent le splenius et le grand oblique. Le splenius du cou est un épineux transversaire thoraco-trachélien; le splenius de Ja tête, un épineux transversaire cervico-mastoïdien, et le grand oblique un épineux transversaire axoïdo-atloïdien. C. Il nous reste encore à classer quelques muscles qui s’éten- dent des côtes aux apophyses épineuses ou transverses. Ce sont : 1° le petit dentelé supérieur qui est un costo-épineux thoraco- trachélien ; 2° le petit dentelé inférieur qui est un épineux costal lombo-thoracique et 3° les sur-costaux ou costo-transversaires. ARTICLE If. FACE VENTRALE DU TRONC. La face ventrale du tronc est loin de présenter l’uniformité si remarquable que nous venons d'observer à la face dorsale. Elle se divise en cinq régions bien distinctes, dont trois sont formées par des ceintures osseuses complètes’; ce sont les régions thora- ciques, pelvienne et faciale. Les deux autres régions manquent de parois osseuses ; elles sont complétées par des parties molles ; ce sont les régions cervicale ct lombaire. Les arcs osseux y sont représentés par les apophyses costiformes. $S 1. —_ Région thoracique. Elle comprend le sternum et les cartilages costaux. Chez l’homme, elle est de forme triangulaire. Son sommet tronqué est en haut, et sa base échancrée est en bas. Elle est convexe trans- versalement et de haut en bas. On voit, sur la ligne médiane, 266 RÉGION PELVIENNE. la face antérieure du sternum, et de chaque coté les cartilages costaux, dont la longueur augmente du premier au huitième inclusivement, et va ensuite en diminuant jusqu’au dernier. Ces cartilages se dirigent obliquement de haut en bas et de dedans en dehors, pour aller à la rencontre des côtes. Leur extrémité externe se relève d'autant plus qu’ils sont plus obliques, pour s'adapter à l’extrémité de la côte correspondante. Chez le chien, la face ventrale du thorax, disposée en forme de carène, présente, sur la ligne médiane, les huit pièces distine- ies prismatiques qui forment la chaîne sternale, et de chaque côté les neuf cartilages costaux qui augmentent progressivement de longueur du sommet à la base du thorax, et sont dirigés d’avant en arrière et de dedans en dehors. Leur extrémité externe se recourbe de bas en haut pour jJomdre l’extrémité de la côte correspondante. Sur le mouton, la surface cutanée du sternum, étroite et con- vexe en avant, augmente progressivement en largeur de son extrémité antérieure à la postérieure, l’appendice non compris; et comme les cartilages costaux se relèvent au point de former, de chaque côté du sternum, un plan incliné en bas et en dedans qui fait partie des parois latérales, à elle seule elle constitue la paroi inférieure du thorax. $ 2. — Région pelvienne. Chez l’homme on voit, sur la ligne médiane, la symphyse pu- bienne, espèce de crête dirigée obliquement de haut en bas et d'avant et arrière, et de chaque côté un plan dirigé obliquement d'avant en arrière et de dedans en dehors, formé en haut et en dedans par le pubis, en bas et en dehors par l’ischion et entre les deux par le trou ovale. | Sur le chien etle mouton, l'articulation qui correspond à la symphyse pubienne de l’homme est formée de chaque côté par le pubis.et l’ischion ; aussi lui donne-t-on le nom de symphyse ischio- pubienne. Elle est bien plus longue que chez l’homme. Sa direc- tion est presque horizontale, et de chaque côté elle est limitée RÉGION CÉPHALIQUE. 267 par un plan oblique que forment le pubis, l'ischion et le trou ovale. La symphyse est véritablement l'angle qui résulte de la rencontre des deux plans ischio-pubiens. $S 3. — Région céphalique. Chez l'homme, le plan antérieur du tronc est formé ici par la face prise dans le sens de visage. Ses limites sont tracées par une ligne qui circonserit la portion verticale du frontal, passe par les apophyses orbitaires externes, par l'os jugal, par le corps du sous-maxillaire, un peu en avant de ses branches, et se termine à la symphyse du menton. Ainsi le plan de la face de l’homme est renfermé dans un ovale dont le grand diamètre est dirigé de haut en bas avec une très-légère obliquité d’arrière en avant. Afin de rendre plus facile l’étude comparative de cette partie sur le chien et sur le mouton, il faut placer le tronc de ces ani- maux verticalement et metire la base de la tête dans la position horizontale, comme chez l’homme. On voit alors que la face prise dans le sens de visage fait partie du plan antérieur ou ven- tral du tronc, et est renfermée dans un ovale dont le grand dia- mètre est dirigé très-obliquement de haut en bas et d’arrière en avant. La face prise dans le sens de visage fait bien partie du plan antérieur du tronc, mais dans l’ordre topographique seulement, et non dans l’ordre analogique. Pour la voir sous ce rapport, nous allons recourir à certains artifices, à certains procédés de démonstration. Si l'on veut se faire une idée exacte des diverses ceintures du tronc, soit des ceintures qui circonscrivent le canal ventral, soit des ceintures qui forment le canal céphalo-rachidien, 1l faut effacer les courbures de l’axe osseux, mettre cet axe en ligne droite et le poser verticalement ou horizontalement. Supposez le tronc de l’homme et des animaux dans la position verticale, l'axe osseux céphalo-rachidien formant une tige droite. Abaissez le maxillaire inférieur afin de dégager la surface palatine ; vous verrez que la face, prise non plus dans le sens de visage, mais - 268$ RÉGION CÉPHALIQUE. comme constituant la portion céphalique du canal ventral, se divise en deux parties : l’une se compose de deux ceintures mobiles sur l’axe osseux, comme les côtes ; ce sont l'appareil hyoïdien et le maxillaire inférieur ; l’autre se compose de cein- tures immobiles qui circonscrivent la cavité nasale. Ces ceintures immobiles, dirigées d’arrière en avant, se réunissent sur la ligne médiane et forment un plan antérieur qui est l’analogue du plan antérieur des régions thoracique et pelvienne. La face, disposée ainsi que nous venons de le dire, nous pré- sente de bas en haut : 1° la ceinture hyoïdienne; 2° la ceinture maxillaire; 3° la ceinture nasale. | Ces parties, vu le redressement de l’axe osseux, correspondent aux ceintures et au plan antérieur des régions thoracique et pel- vienne dans l’ordre analogique. L'ouverture antérieure de la bouche et celle de la cavité nasale régardent en haut ainsi que le front et la base des orbites, et forment véritablement l'extrémité supérieure du tronc. Maintenant, inclinez la portion crânienne de l’axe osseux sur le rachis afin de rétablir les choses dans leur position naturelle, et vous verrez que la face, prise dans le sens de visage, est réellement formée par le plan de l'extrémité supé- rieure du tronc, plan qui comprend le front, la base des orbites, l'ouverture supérieure de la bouche et celle de la cavité nasale. La face du quadrupède, prise dans le sens de visage, diffère d’une manière très-remarquable de celle de l’homme. Chez l’homme, le front, les orbites et les parties inférieures de la face forment un plan presque vertical. Sur le chien et le mouton, le plan de la face est incliné très-obliquement de haut en bas et d’arrière en avant. Cette différence tient à ce que, sur ces ani- maux, les cavités nasale et buccale se prolongent en avant, bien au-delà du front et des orbites. En d’autres termes, le canal ven- tral dépasse de beaucoup en avant le canal céphalo-rachidien. Chez l’homme, ces deux canaux ne sont pas tout à fait de même longueur à l'extrémité pelvienne du tronc; le céphalo-rachidien se terminant sur le corps de la cinquième vertèbre sacrée; mais l’axe osseux se prolonge jusqu’au niveau de l’ouverture infé- rieure du canal ventral. Sur le chien et le mouton, le canal cé- FACES LATÉRALES DU TRONC. 269 phalo-rachidien, continué par les quatre ou cinq premières ver- tèbres coccygiennes, est de même longueur que le canal ventral. L’axe osseux les dépasse l’un et l’autre de beaucoup en arrière. ARTICLE INT. FACES LATÉRALES DU TRONC,. Les faces latérales du tronc se divisent en trois régions : la pelvienne, la thoracique et la céphalique. $S 1%. — pe la région pelvienne. La région pelvienne comprend trois parties : la fosse iliaque externe, la cavité cotyloïde, et la face externe de lischion. Chez l’homme, la fosse ihaque externe a de grandes dimen- sions surtout dans la direction de la face ventrale du tronc vers la face dorsale. Sur le chien et le mouton, elle est très-étroite surtout à sa partie inférieure et postérieure, où l’ilion s’allonge en forme de col en se dirigeant vers la cavité cotyloïde. Au- dessous et en arrière de cette dernière on voit lischion qui est trés-court chez l’homme, très-long sur le chien et le mouton. Chez l’homme, la grande échancrure sciatique est située en arrière et à peu près au niveau de la cavité cotyloïde. Sur le chien et le mouton, la grande échancrure sciatique s'étend de beaucoup au-dessus et en avant de la cavité cotyloide; ce qui tient à l'allongement considérable de l’os iliaque. $ 2. — De la région thoracique. À la région thoracique, les faces latérales du tronc sont formées par les arcs costaux et les espaces qui les séparent. Elles sont limitées, vers la face ventrale, par les cartilages costaux, et, vers la face dorsale, par les insertions des muscles des gouttières vertébrales. Elles sont irréguliérement ovalaires. Leur grand diamètre est dirigé obliquement du sommet vers la base du thorax et de dedans en dehors. Sur l’homme et sur le chien ces faces présentent une convexité très-prononcée : sur le mouton, elles sont presque planes en avant et légèrement convexes en arrière. 270 FACES LATÉRALES DU TRONC., $S 35. — De la région céphalique. Ici nous devons placer la tête du quadrupède par rapport au rachis dans la position qu’elle présente naturellement chez l'homme. À la région céphalique, les faces latérales du tronc com- prennent : 1° la branche de la mâchoire inférieure ; 2° l’arcade zygomatique; 34° au-dessus de celte dernière chez l’homme, en arrière sur le quadrupède, la fosse temporale; et 4° au- dessous de larcade zygomatique, la fosse zygomatique. Ces deux fosses ne forment véritablement qu'une seule région, la région temporo-zygomatique qui est destinée à recevoir la branche du sous-maxillaire et les muscles qui y prennent insertion. Ces muscles sont : le temporal, les deux ptérygoïdiens et le masséter. Nous venons de voir les parties latérales de la tête dans leurs rapports topographiques avec les parties latérales du tronc. Maintenant plaçons les corps vertébraux crâniens en ligne droite avec les rachidiens et nous reconnaîtrons facilement que les ré- sions latérales de la tête ne correspondent plus à celles du tronc dans l’ordre analogique. La fosse temporo-zygomatique, commela fosse occipitale et l’orbitaire, continuent et répêtent la fosse ou gouttière vertébrale; nous l’avons déjà démontré. Nous rappel- lerons ici en quelques mois cette analogie. Ainsi à la régionthora- cique la fosse ou gouttière vertébrale se compose de deux parties : l’une, qui appartient à la voûte du canal rachidien, est formée par les lames vertébrales; elle est située entre les apophyses épineuses et les transverses. L'autre parlie est formée par les apophyses transverses et l'extrémité dorsale des arcs costaux; elle appartient au canal ventral. La région céphalique latérale se compose : 4° de la fosse temporo-zygomatique qui est creusée sur la voûte du crâne et dont les limites sont, d’une part, le sommet du crâne, et, d'autre part, les apophyses transverses zygomatique et ptérygoide; 2 de la branche du maxillaire,. de l'apophyse ptérygoide et du ptérygoïdien, parties qui appar- tiennent au canal ventral. DU CANAL VENTRAL. 271 CHAPITRE II. DE L'INTÉRIEUR DU TRONC. Le tronc nous offre à l’intérieur les cavités des deux grands canaux qui le parcourent dans toute sa longueur en suivant les sinuosités de l’axe osseux céphalo-rachidien. ARTICLE PREMIER. DE LA CAVITÉ DU CANAL VENTRAL. La surface intérieure du canal ventral se divise en quatre plans; l’un postérieur chez l’homme, l’autre antérieur et deux latéraux. S 4%. —_ plan postérieur. Le plan postérieur est formé, sur la ligne médiane, par les corps vertébraux et de chaque côté, par les apophyses costi- formes ou la portion dorsale des côtes. La colonne formée par les corps vertébraux, vue de ce côté, présente une suite de ren- flements et de rétrécissements qui lui donne l’aspect d’une co- lonne noueuse ou moniliforme. Les nodosités sont formées par le ligament interarticulaire des corps vertébraux et par le rebord des deux vertèbres qu’il unit. Les rétrécissements ou gouttières transversales répondent à la partie moyenne des corps verté- braux qui offrent, en ce point, un étranglement plus ou moins prononcé suivant les régions. Cette colonne formée par les corps vertébraux a une largeur variable, suivant les régions. Ainsi elle est assez large à la région cervicale, étroite à la région tho- racique, très-large aux lombes, plus large encore au commence- ment de la région sacrée ; puis elle se rétrécit progressivement jusqu’au sommet du coccyx. À la région crânienne, cette face de la colonne très-large en arrière se rétrécit progressivement en avant. Nous pouvons jusqu’à un certain point nous rendre compte de ces différences. Au cou, le large plan formé par les corps vertébraux et étendu de chaque côté par les apophyses costi- 2792 SILLON DE L’AORTE. formes est recouvert par les muscles longs du cou et grands droits antérieurs de la tête auxquels il donne attache. En outre, il sert : d'appui aux conduits aérien et alimentaire, et à de gros troncs artériels, veineux et nerveux. Ce plan médian et la saillie anté- rieure des apophyses costiformes constituent la partie postérieure et le commencement des parties latérales du canal ventral qui est interrompu dans le reste de sa circonférence. À la région thoracique, les corps vertébraux, comprimés latéralement, sail- lants en avant, concourent à former la cloison qui divise la cavité thoracique sur la ligne médiane. A la région lombaire, l'étendue transversale considérable des corps vertébraux est né- cessitée par la solidité du tronc, et le large plan qu’ils forment donne attache aux muscles psoas et diaphragme. Nous trouvons dans cette région, comme dans la cervicale, la partie postérieure et le commencement des parties latérales du canal ventral qui est complété par les muscles larges de la cavité abdominale. Enfin, la destination du sacrum qui forme la paroi postérieure de la cavité pelvienne et la base sur laquelle repose le tronc nous explique la largeur considérable de cet os. Il règne sur le côté gauche des corps vertébraux, dans une grande longueur de la colonne, un sillon large et superficiel qui est dirigé obliquement de haut en bas, de dehors en dedans et d’arrière en avant. Ce sillon, qui reçoit l'artère aorte, commence sur la quatrième vertébre thoracique et finit sur la troisième lombaire. Par suite de sa direction oblique, il occupe la ligne médiane sur les deuxième et troisième corps vertébraux lom- baires. Creusé sur le côté gauche des corps vertébraux de la région thoracique, il affaiblit la colonne au point que sur tous les vieillards on trouve, à l’état normal, une courbure très-pro- noncée sur le côté gauche de la partie moyenne de cette région. Ce sillon de l'artère aorte et la courbure qui en est la consé- quence ont donné lieu à de nombreuses controverses parce qu'on n’a pas su distinguer l’un de l’autre le sillon de l'aorte et la courbure de la colonne vertébrale. Sabatier dit que l’inflexion de la région thoracique de la colonne, à gauche, tient à la présence de l'aorte. Bichat croit SILLON DE L'AORTE. 273 plutôt que, comme tous les efforts se font avec le bras droit, et comme, dans ces efforts, nous sommes obligés de nous pencher un peu en sens opposé pour offrir à ce membre un point d'appui solide, l'habitude de répéter souvent cette inflexion finit par en perpétuer l'existence. Il est évident, d’après ce qui précède, que les auteurs ont confondu deux choses distinctes : le sillon de l’aorte et la cour- bure latérale gauche de la région thoracique de la colonne ver- tébrale. Sabatier ne connaissait pas le sillon de l'aorte, et, en avançant que l'inflexion de la région thoracique de la colonne à gauche tenait à la présence de l'aorte, 1l n’énonçait que la moitié du fait. Bichat ne parle pas non plus du sillon aortique qui est la cause première de la courbure latérale gauche de la colonne vertébrale. Il est possible que la cause unique qu’il assigne à cette courbure ait quelque influence sur sa production, puis- qu’elle agit conjointement avec l’affaiblissement de la colonne, affaiblissement qui résulte du sillon de l'aorte. M. Cruveilhier, en voyant cette constante uniformité de l'in- clinaison latérale, considérant, d'autre part, que le corps des vertèbres est déprimé plutôt qu'incurvé ou incliné, que, toutes les fois qu’une artère avoisine un os, cet os présente une dé- pression correspondante au passage de l'artère, s’est demandé si l'opinion des anciens ne serait pas plus fondée qu’on ne le croit communément. Pour résoudre cette question d’une maniére définitive, il fallait trouver l’occasion d’étudier la colonne verté- brale’chez un sujet qui présenterait une transposition de l'aorte ; or, chez'deux sujets qui offraient ce vice de conformation, il à pu constater; une dépression des troisième, quatrième et cin- quième vertèbres à droite. M. Cruveilhier ajoute : M. le docteur Géry vient de présenter al Académie’de {médecine un autre cas d’inversion complète des viscères, y compris l'aorte. Or, la colonne vertébrale offrait, à droite, la concavité ou plutôt la dépression latérale. Dans ces observations, je vois deux choses : La première, c’est que M. Cruveilhier confond le sillon artériel THOMAS. 18 27h SILLON DE L’AORTE. ou la dépression correspondante au passage de l'artère avec la concavité où courbure latérale de la colonne ; la seconde, c’est que sur les sujets qui présentaient la transposition de l’aorte, il y avait bien dépression des vertèbres à droite, mais la dépression des vertèbres n’est pas la courbure de la colonne. Ces observa- tions de transposition de l'aorte ne peuvent. être invoquées contre la théorie de Bichat, parce qu’il n’est pas démontré qu’on ait constaté la courbure latérale à droite. M. Cruveilhier dit : /« colonne vertébrale offrait, à droite, la concavité ou plutôt la dépression latérale. Quoi qu’il en soit, on ne peut admettre avec Bichat que l’in- flexion souvent répétée de la colonne vertébrale à gauche, par suite de l’action du bras droit, soit la cause unique de la cour- bure permanente que présente la colonne vertébrale à gauche. La cause première de cette courbure permanente est, sans con- tredit, l’affaiblissement produit par le sillon aortique. Peut-être, comme nous l'avons déjà dit, les inflexions souvent répétées de la colonne vertébrale à gauche, pendant les efforts du bras droit, concourent-elles à la production de cette courbure. | La preuve que le sillon et la courbure sont deux choses dis- tinctes, c’est que, sur les sujets de vingt-cinq, trente à quarante ans, le sillon aortique existe seul, et c’est après quarante ans seulement que la courbure se produit. Si, dans les cas de transposition de l'aorte, on constatait à droite, non-seulement le sillon aortique qui doit toujours suivre le trajet de l'artère, mais encore la courbure vertébrale sur des sujets qui ne seraient pas gauchers, l'explication de Bichat per- drait beaucoup de sa valeur. Sur un assez grand nombre de squelettes quiprésentaient, à l’état pathologique, des déviations latérales de la colonne rachi- dienne, j'ai constaté que la partie moyenne de la région thora- cique était le siége d’une courbure latérale gauche, très-pro- noncée. Il est raisonnable d'admettre, qu’à l’état pathologique, comme à l’état normal, la courbure latérale gauche de la région thoracique résulte de laffaiblissement des corps vertébraux à sauche et de l’action du bras droit. CANAL VENTRAL. 975 Sur le-guadrupède, l'aorte, n’exerçant qu’une faible pression sur les corps vertébraux, à cause de la position horizontale, n’y laisse aucune trace de sillon. La paroi supérieure du canal ventral nous offre à la région cervicale une fosse large et profonde qui est formée sur la ligne médiane par les corps vertébraux et de chaque côté par les apo- physes costo-transverses; elle est en rapport avec les mêmes organes que la face correspondante chez l’homme. À la région thoracique : sur la ligne médiane, la colonne saillante formée par les corps vertébraux et de chaque côté la fosse qui loge le bord supérieur du poumon; fosse moins large et moins profonde que chez l'homme. A la région lombare, entre la colonne saillante des corps vertébraux et les apophyses costiformes, une fosse qui reçoit Les muscles psoas. La région sacrée, large en avant, étroite en arrière, forme la paroi supérieure du bassin. On trouve à la face inférieure des premières vertèbres COCCY- giennes du chien de petits os ayant la forme d’un V. Chaque branche, une de chaque côté de la ligne médiane, s'articule avec deux corps vertébraux, comme la tête des côtes. Ces petits. os, les analogues des ceintures costales, continuent le canal venrtral et livrent passage aux vaisseaux coccygiens. Les os en V existent aussi sur le renard, la loutre, etc., etc. Ils sont en: très-grand nombre sur le kanguroo et beaucoup d’autres animaux. u $ 2. — Paroi antérieure (homme), ou inférieure (quadrupède) de la cavité du canal ventral, La paroi postérieure ou supérieure parcourt le tronc dans toute sa longueur, tandis que le plan antérieur ou inférieur manque de paroi osseuse aux régions cervicale , lombaire et coccyglenne. 4° Région thoracique. Chez l’homme, les cartilages sternaux, continuant de chaque 276 CANAL VENTRAL. côté le plan du sternum forment, avec ce dernier, une surface presque plane d’une grande étendue transversalement. Sur le chien et le mouton, les cartilages sternaux, vu leur inclinaison sur la face supérieure du sternum, forment avec ce dernier une fosse profonde dont le fond est bien plus étroit sur le chien que sur le mouton. 20 Région pelvienne. Sur l’homme, cette paroi, inclinée en bas et en arrière, se compose de deux surfaces légèrement concaves, réunies sur la ligne médiane à angle très-ouvert. Sur le chien et le mouton, cette paroi forme le plancher du bassin; elle est horizontale sur la ligne médiane et dirigée obliquement sur les côtés. 3° Région céphalique. La paroi inférieure du canal ventral présente ici deux divi- sions : l’une nasale et l’autre buccale. La première est formée par le plancher de la cavité nasale ; la seconde comprend : 1° la partie inférieure de l’appareil hyoïdien ; 2° l'aire du maxillaire inférieur qui est limitée en avant par un angle trés-aigu sur le chien et le mouton ct par une courbe, en forme d’arcade, chez l’homme. Sur les animaux, la paroi inférieure de la bouche présente, en avant, une surface osseuse, concave transversale- ment et inclinée d’avant en arrière et de haut en bas, comme la surface du menton à laquelle elle correspond. Elle est par- courue, suivant sa longueur, par la ligne articulaire des deux moitiés du sous-maxillaire et est en contact avec l'extrémité libre de la langue. Chez l’homme, la surface analogue est presque ver- ticale dans sa moitié supérieure qui est libre dans la bouche et en contact avec la pointe de la langue; sa moitié inférieure, inclinée en bas et en avant, comme l’éminence du menton, est comprise dans le plancher de la bouche et donne inserlion aux muscles génio-glosses, génio-hyoïdiens et digastriques. CANAL CÉPHALO-RACHIDIEN. 277 $ 3. — Parois latéralcs. À la région thoracique, elles sont formées par les côtes; à la région pelvienne, par la surface interne de l'iliun et de l’ischion; à la région céphalique, par les faces latérales de la cavité nasale et, pour la cavité buccale, par la chaîne hyoïdienne et la branche du sous-maxillaire. Comme on le voit, à la région céphalique, le canal ventral se compose de deux cavités au moyen desquelles il s'ouvre à l’exté- rieur : l’une, la cavité nasale, est dans l’ordre analogique la vé- ritable continuation de ce canal ; l’autre, la cavité buccale, en diffère complétement par le mode de construction de sa charpente osseuse. ARTICLE IT. DE LA CAVITÉ DU CANAL CÉPHALO-RACHIDIEN CHEZ L'HOMME. Ses parois se divisent en deux parties : la base et la voûte. La base, située en avant chez l’homme, en bas sur le quadru- pède, est formée par les corps vertébraux tels que nous les trou- vons dans l’âge adulte, c’est-à-dire composés de leur pièce cen- trale et de la tête des pédicules. La voûte est formée par les arcs vertébraux qui comprennent les pédicules et les lames de chaque côté. | La cavité céphalo-rachidienne n’a pas la même capacité dans toute sa longueur; elle nous présente çà et là des rétrécissements et des renflements plus ou moins prononcés. Ces derniers résul- tent presque exclusivement du développement de la voûte. La région céphalique, siége d’une dilatation considérable qui forme la cavité crânienne, nous offre l'exemple le plus tranché de la prédominance de la voûte sur la base. Si nous passons à la région cervicale, nous observons qu’elle a une plus grande capacité que la thoracique. Cette différence tient au plus grand développement des arcs et à leur mode d’im- plantation sur les corps vertébraux. En effet, à la région cervi- cale, les pédicules sont implantés sur les faces latérales des corps 278 CANAL GÉPHALO-RACHIDIEN: vertébraux et, en outre, ils ont une direction oblique, d'avant en arrière et de dedans en dehors; disposition qui augmente notablement le diamètre transversal du canal rachidien. Cette disposition de l'arc est bien plus marquée encore à la région crâänienne où les pédicules sont dirigés transversalement de chaque côté des corps vertébraux et se trouvent ainsi dans le plan de la base qui, au crâne comme au rachis, est formée par les corps vertébraux. A la région thoracique, au contraire, les pédi- cules sont dirigés perpendiculairement sur la face postérieure des corps vertébraux. Il en est de même à la région lombaire où la capacité du canal rachidien, plus grande qu’à la région thora- cique, est due à la plus grande étendue du diamètre transversal des corps vertébraux. La forme de la cavité céphalo-rachidienne varie dans les diffé- rentes régions. La cavité crânienne est ovoïde. Le canal de la région cervicale est limité par cinq plans distincts; deux sont formés par les lames, deux par les pédicules ei le cinquième par la face postérieure des corps vertébraux. Cette disposition s’ob- serve encore sur les deux à trois premières vertèbres thora- ciques ; sur toutes celles qui suivent, le canal est de forme annu- laire. Il n’est pas exact de dire qu’à la région des lombes ce canal est triangulaire; car ici, comme à la région cervicale, il est limité par cinq plans ; seulement, dans ces deux régions, les angles respectifs sont de valeur différente, les pédicules des lombes étant perpendiculaires à la face postérieure des corps vertébraux. Il nous reste à rechercher maintenant si la capacité du canal est en proportion exacte avec le volume de l'axe nerveux qu'il contient. Pour le crâne, cen’est pas douteux ; les parois de cette boîte osseuse sont moulées sur l’encéphale. Nous trouvons ensuite, à la région thoracique, des rapports assez exacls entre le conte- nantet le contenu. Cela se comprend à la région céphalique où les vertèbres sont réunies par des articulations immobiles, et à la région thoracique, où les mouvements intervertébraux sont très-peu prononcés. Mais dans les deux autres régions du rachis, les dimensions du canal dépassent de beaucoup le volume CANAL CÉPHALO-RACHIDIEN. 279 de l’axe nerveux. Ainsi, à l'extrémité supérieure de la région cervicale (première et deuxième vertèbres), le canal rachidien a de grandes dimensions et l’axe nerveux est d’un très-faible calibre. Dans cette même région, le renflement que présente l’axe nerveux, de la troisième vertébre cervicale à la troisième thoracique, est loin de remplir la cavité qui le contient. La même disposition s’observe à l'extrémité supérieure du canal lombaire, où le renflement qui termine l’axe nerveux n’est pas non plus en proportion avec la capacité de ce canal; et quoique ce dernier ne contienne dans le reste de sa longueur qu'un faisceau nerveux dont le volume diminue de haut en bas, sa ca- pacité augmente progressivement dans le même sens. Il est évi- dent que, dans les régions cervicale et lombaire, le canal rachi- dien n’est en rapport, ni par sa forme ni par ses dimensions, avec l'axe nerveux, mais bien avec l'étendue des mouvements que les vertèbres peuvent exécuter sans exercer sur lui aucune pression nuisible. Sur le chien et sur le mouton, la cavité céphalo-rachidienne se divise, plus manifestement que chez l’homme, en ses deux parties : la base et la voûte. Elle a la forme d’un aqueduc. La base est formée par la face supérieure des corps vertébraux et la voûte, arrondie en forme d’arc, mérite bien mieux son nom que chez homme où elle est constituée (régions cervicale et lombaire) par plusieurs plans réunis à angle. | Sur le quadrupède, comme chez l’homme, la capacité du canal rachidien, aux régions cervicale et lombaire, dépasse le volume de l’axe nerveux, même en tenant compte de ses renfle- ments, au point de permettre aux vertèbres d'exécuter des mouvements très-étendus, sans que cet axe puisse en souffrir. De même aussi que chez l’homme, il ya, aux régions céphalique et thoracique, des rapports exacts entre le contenant et le contenu. | DEUXIÈME PARTIE. DES MEMBRES. PL. XII. Avant de décrire chacun des os qui composent les membres, nous allons considérer ces derniers dans leur ensemble, établir leurs divisions, et étudier leurs diverses positions. Afin de pro- céder du simple au composé, ces considérations s’appliqueront d’abord à nos deux quadrupèdes. Les membres au nombre de quatre, deux antérieurs ou tho- raciques, et deux postérieurs ou abdominaux, sont des espèces de colonnes brisées qui se composent de quatre sections ou divi- sions principales. Les sections du membre thoracique sont de haut en bas : 4° l’épaule, qui a pour squelette l’omoplate ; 2° le bras, l’humérus ; 3° l’avant-bras, le radius et le cubitus; et 4° le pied antérieur qui comprend plusieurs divisions secondaires. — Les sections du membre abdominal sont : 4° la hanche qui a pour squelette le coxal; 2° la cuisse, le fémur; 3° la jambe, le tibia et le péroné; 4° le pied postérieur qui comprend plusieurs di- visions secondaires. Ces divisions sont autant de leviers qui se joignent bout à bout en formant des angles plus ou moins ouverts suivant les mouvements de l’animal. Les angles ou brisures de chaque membre sont dirigés alter- nativement en sens différent. Les angles ou brisures des deux membres d’un même côté sont opposés par leur ouverture ou par leur sommet. Il résulte de ce qui précède que dans un même membre et dans les deux membres d’un même côté, les diverses sections doivent avoir des inclinaisons différentes. Ainsi l’omo- plate et le coxal sont inclinés en sens opposé, l’omoplate de haut en bas et d’arrière en avant; le coxal, de haut en bas et d’avant en arrière; l’humérus, de haut en bas et d'avant en DES MEMBRES EN GÉNÉRAL. 281 arrière ; le fémur de haut en bas et d’arrière en avant, l’angle scapulo-huméral est ouvert en arrière, l'angle coxo-fémoral est ouvert en avant. L’avant-bras est incliné de haut en bas et d’arrière en avant; la jambe d’avant en arrière, l’angle huméro- cubital a son sommet en arrière; l'angle fémoro-tibial à son sommet en avant. La jambe et le pied postérieur forment un angle ouvert en avant ; l’avant-bras et le pied antérieur forment une ligne droite, mais dans la progression ces deux sections forment un angle ouvert en arrière, en opposition avec l'angle tibio-métatarsien. | Le pied se compose de cinq sections secondaires qui sont : pour le pied antérieur, le carpe, le métacarpe, et les trois rangées de phalanges ; pour le pied postérieur, le tarse, la métatarse et les trois rangées de phalanges. Certains animaux désignés sous le nom de p{antigrades (l'ours, par exemple), s'appuient sur le sol par toute l’étendue de ces cinq sections du pied. Alors le pied postérieur et l’antérieur, dirigés horizontalement en avant, forment, celui-ci avec l’avant-bras, celui-là avec la jambe, un angle dont l’ouverture est en avant. Ces deux angles sont donc dirigés dans le même sens. Cette disposition s’observe sur tous les animaux. Toujours la section des pieds qui porte sur le sol forme avec la section située immédiatement au-dessus un angle dont le sommet est en arrière et l'ouverture en avant. Sur le chien et le mouton, le pied postérieur et le pied antérieur, au lieu de poser horizontalement sur le sol, se redressent dans le sens de la jambe et de l’avant-bras. Une partie de leurs sections entre dans la composition des colonnes de sustentation; l’autre partie pose sur le sol. Cette dernière, sur le chien, comprend les trois rangées de phalanges, et sur le mouton, les troisièmes phalanges seulement. Par rapport à sa direction, le pied du chien et du mouton doit donc être divisé en deux parties : l’une qui porte sur le sol, et l’autre qui se redresse pour s'ajouter à la colonne de sustentation. La section du pied qui porte sur le sol est dirigée en avant et forme avec la section du pied qui se redresse un angle dont l'ouverture est en avant. C’est ce que nous avons vu sur l’ours dont le pied tout entier 282 DES MEMBRES EN GÉNÉRAL. porte sur le sol. Par suite de la disposition du pied, sur le chien, la colonne de sustentation a une brisure de plus que sur l'ours. C’est pour le membre postérieur la brisure tibio-métatarsienne, et pour le membre antérieur la brisure radio-métacarpienne. Cette dernière, pour se mettre en harmonie avec les brisures qui sont au-dessus, forme un angle ouvert en arrière ; son mou- vement d'extension a lieu en avant, et son mouvement de flexion en arrière, en opposition avec les mouvements d'extension et de flexion de larticulation correspondante du membre postérieur. Sur le plantigrade, le mouvement de flexion de l'articulation radio-métacarpienne a lieu en avant. Il en résulte que sur l'ours les muscles de la face antérieure de l’avant-bras sont des flé- chisseurs du pied antérieur, et que sur le chien les muscles de la face antérieure de l’avant-bras sont des extenseurs du pied anté- rieur. Et vice-vers4 pour les muscles de la face postérieure de l’avant-bras. Remarquez aussi que, sur le chien, les muscles situés à la face antérieure de la jambe sont des fléchisseurs du pied postérieur et que les analogues qui sont situés à la face antérieure de l’avant-bras sont des extenseurs du pied antérieur, comme nous venons de le dire. Enfin, 1l y a toujours, soit aux membres antérieurs, soit aux membres postérieurs, deux bri- sures dans le même sens. Ce sont les deux dernières. Cette disposition varie suivant le nombre de brisures de la colonne de sustentation ; sur le plantigrade, on l’obséerve aux membres anté- rieurs ; sur le digitigrade, aux membres postérieurs. Le mouton a, dans ses colonnes de sustentation, trois brisures de plus que le plantigrade : 1° pour le membre antérieur, la radio-métacarpienne, et pour le membre postérieur, la tibio- métatarsienne, comme nous l'avons vu sur le chien ; 2° la colonne de sustentation comprend, en avant, les articulations métacarpo- phalangiennes, et, en arrière, les métatarso - phalangiennes; 3° les articulations des premières phalanges avec les secondes. Les mouvements des articulations métacarpo et métatarso- phalangiennes, et ceux des articulations des premières phalanges avec les secondes, conservent la direction qu'ils ont aux pieds du plantigrade : la flexion sur la face plantaire, l’extension sur DES MEMBRES EN GÉNÉRAL. 288 la face dorsale. Ainsi l'alternance des mouvements articulaires se trouve détruite iei par l'introduction des deux premières phalanges dans la colonne de sustentation. La petite colonne, formée par les deux premières phalanges, n'est pas complétement redressée; elle conserve encore une cer- taine obliquité d’arrière en avant; de sorte que l'angle qui résulte de son inclinaison sur la troisième phalange est très- ouvert en avant. Sur l’homme, que nous plaçons dans la position du quadru- pède, afin de mieux faire ressortir les analogies, les membres se divisent en quatre sections qui correspondent exactement à celles que nous avons trouvées chez les animaux. L’omoplate et le coxal, celui-ci surtout, semblent différer par leur direction des os analogues du chien et du mouton; mais il est évident que ces deux os sont l’un par rapport à l’autre dans une opposition très- prononcée. L’humérus, dirigé de haut en bas et d’avantenarrière, forme avec l’omoplate un angle ouvert en arrière. Le fémur, dirigé de haut en bas et d’arrière en avant, forme avec le coxal un angle ouvert en avant. L’avant-bras est incliné de haut en bas et d’arrière en avant; l’angle huméro-cubital a son sommet en arrière. La jambe est inclinée d’avant en arrière ; l’angle fémoro-tibial a son sommet en avant. Toute la surface palmaire de la main pose sur le sol et cette section forme, avec l’avant- bras, un angle ouvert en avant. Le pied porte sur le sol par toute sa surface plantaire et forme avec la jambe un angle dont l’ou- verture est en avant. Les choses se passent ici comme sur lours. Si l’homme marchait à quatre pieds, il serait plantigrade comme ce dernier. Maintenant, si nous plaçons le squelette de l’homme dans la station verticale, nous voyons que les trois premières divisions de ses membres abdominaux forment une ligne droite verticale. Les deux premières articulations sont dans une extension com- plète. La troisième forme un aagle droit. Et lorsque l’on donne au squelette la position que prend l’homme pour s’accroupir, on voit les brisures former des angles de plus en plus aigus et di- rigés alternativement en sens opposé. Dans la position verticale, 284 DE L'OMOPLATE DE L'HOMME. les membres thoraciques sont pendants sur les côtés du tronc. L’avant-bras est dans une extension complète sur le bras, la main dans une position intermédiaire à la flexion et à l'extension et le bras forme sur l’omoplate un angle très-aigu. Si l’on donne au membre une position verticale opposée, la main formant l'extrémité supérieure et l’omoplate l’inférieure, tous les angles sont effacés; enfin, si les divisions du membre thoracique se rapprochent et viennent se rassembler sur le côté du thorax, comme les divisions de l'aile de l’oiseau à l’état de repos, on voit se former des angles dirigés alternativement en sens opposé. Lors- que le quadrupède est dans la station passive, c’est-à-dire lorsque le tronc est étendu sur le sol, les différentes sections des membres, se repliant sur sa face venirale, nous présentent bien mieux que dans la station active leurs angles alternativement opposés. CHAPITRE PREMIER. DES MEMBRES THORACIQUES. ARTICLE PREMIER. DES OS DE L'ÉPAULE. S 1. — De lomopiate. 4° De l’omoplate de l’homme. L’omoplate se compose de deux pièces osseuses, qu’il faut dis- tinguer quoiqu’elles soient soudées sur l’adulte : le scapulum et le coracoide. Le scapulum constitue presque à lui seul la totalité de l’'omo- plate; c’est un os plat, de forme triangulaire, appliqué sur la partie supérieure, latérale et un peu postérieure du thorax. Sa face externe est divisée en deux parties d’inégales dimensions par une apophyse considérable, la plus grande du squelette de l’homme, que les auteurs désignent sous le nom d’épene de l'o- moplate. Cette apophyse naît de la face externe du scapulum par le bord inférieur et interne d’une lame triangulaire qui est incli- née obliquement de haut en bas et de dehors en dedans. Sa face supérieure forme avec la partie correspondante du scapulum la ES 0 RE - mt DE L'OMOPLATE DE L'HOMME. 285 fosse sus-épineuse ; sa face inférieure avec la partie correspon- dante du scapulum, la fosse sous-épineuse qui a des dimensions trois fois plus grandes que la précédente. — La lame triangu- laire qui forme comme le corps de l’épine se termine en avant par un bord épais, concaŸe. Elle est limitée en haut et en dehors par un bord très-épais et très-large qui présente en arrière une petite surface sur laquelle glisse le muscle trapèze. La lèvre infé- rieure de ce bord, inégale, sinueuse, donne insertion au muscle deltoïde et la lèvre supérieure au muscle trapèze. — Les bords supérieur et antérieur de l’épine, réunis, se prolongent très-loin en avant, au point de dépasser de 3 à A centimètres la cavité glé- noïde. Gette portion, qui s'étend au delà de la cavité glénoïde, a été désignée par les auteurs sous le nom d’acromion, apophyse acromion. L'acromion est dirigé en avant et en dedans, comme pour aller à la rencontre de la clavicule. On lui distingue une face supérieure-externe convexe, sous-cutanée ; une face infé- rieure-interne, concave. La circonférence de l’acromion présente en dedans une facette ovalaire sur laquelle s'appuie l'extrémité externe de la clavicule. A partir de ce point, tout le reste de la circonférence qui fait suite à la lèvre inférieure de l’épine donne attache au muscle deltoïde. Le ligament acromio-coracoïdien se fixe à son sommet. La face interne ou costale de l'omoplate est concave, elle re- présente une espèce de fosse ; c’est la fosse sous-scapulaire. Le bord postérieur, vertébral ou spinal, est le plus long; c’est la base du triangle que représente l’omoplate. Le bord supérieur, cervical ou coracoïdien est le plus court et le plus mince. L’angle supérieur de Vomoplate résulte de la jonction de ce bord avec le vertébral. Il donne insertion au muscle angulaire. On voit à l'extrémité antérieure du bord cervical une longue et forte éminence recourbée sur elle-même et dirigée d’abord de bas en haut, puis d’arrière en avant. Les auteurs la considèrent, à tort, comme une apophyse et lui donnent le nom d’apophyse coracoïide à cause de sa ressemblance avec le bec du corbeau. C’est une des deux pièces fondamentales de l’omoplate, c’est le 286 DE L'OMOPLATE DU CHIEN ET DU MOUTON. coracoïde. Sa base, aplatie latéralement, est soudée au col de l’omoplate et forme la partie supérieure de la cavité glénoïde. Sa face inférieure lisse, concave, regarde en dehors et représente une espèce de voûte au-dessus et en dedans de la cavité glénoïde. Sa face supérieure, convexe, rugueuse, donne insertion aux liga- ments coraco-claviculaires et s’articule avec la clavicule; son sommet aux muscles biceps et coraco-brachial réunis ; son bord interne au muscle petit pectoral et l’externe au ligament acromio- coracoïidien. Le bord coracoïdien présente derrière la base du coracoïde une échancrare convertie en trou par un ligament. Ce trou donne passage au nerf sus-scapulaire. Le bord antérieur ou axillaire, le plus épais, forme avec le bord vertébral l'angle inférieur. Son extrémité supérieure pré- sente au-dessous de la cavité glénoïde une surface rugueuse à laquelle s’insère la longue portion du triceps brachial. Sa surface externe, séparée de la fosse sous-épineuse par une crête sail- lante, est divisée en deux parties par une crête oblique; l’une inférieure, plus large, qui donne insertion au muscle grand rond, l’autre, plus étroite, au muscle petit rond. L’angle formé par le bord coracoïdien et l’axillaire est creusé d’une cavité ovalaire, revêtue de cartilage, qui s'articule avec l’humérus,; c’est la cavité glénoïde. L’ovale a son grand diamètre dirigé de haut en bas; son extrémité supérieure, la plus étroite, est formée par une épiphyse qui se développe entre le coracoïde et le scapulum. La cavité glénoïde est surmontée de deux éminences trés-fortes et très-saillantes : l’une en dedans est le coracoïde; l’autre en dehors l’acromion. Ces deux éminences, le ligament qui: les réunit et l’extrémité de la clavicule forment une voûte protec- trice au dessus de l’articulation scapulo-humérale. 2° De l'omoplate du chien et du mouton. L’omoplate du chien et du mouton présente les deux parties constituantes de celle de l’homme ; elle est de forme triangulaire ; mais elle différe de l’omoplate de l'homme par la valeur des angles respectifs. OMOPLATE. — OSTÉOGÉNIE. 287. L'omoplate du chien et du mouton, surtout celle du mouton, représente un triangle isocèle; le bord vertébral en forme la base, et la cavité glénoïde le sommet. La base est de beaucoup le plus petit côté. Chez l’homme, le bord vertébral ou base du triangle scapulaire est, au contraire, le côté le plus long. Les bords latéraux, quisont égaux sur le chien et sur le mouton, sont de longueur inégale chez l’homme. L’épine est une lame perpen- diculaire au plan du scapulum. Sur le chien, elle divise la face externe de l’os en deux parties égales ; sur le mouton, la fosse sous-épineuse a trois fois plus d’étendue que la sus-épineuse. L’acromion n’existe nisur le chien ni sur le monton. On ne trouve plus sur ces animaux que le sommet libre de l’épine de l’omo- plate, épine qui porte chez l’homme l’apophyse acromion. L’ab- sence de l’acromion et l’état rudimentaire du coracoïde tiennent évidemment à ce que ni le chien nile mouton n’ont de clavicule. Le coracoïde est à l’état rudimentaire, c’est un tout petit tu- bercule qui occupe la même place que celui de l’homme. La cavité glénoïde est ovalaire ; son grand diamètre est dirigé obliquement d'avant en arrière; sa partie supérieure et antérieure la plus étroite appartient au coracoïde. Une lame cartilagineuse de 5 centimètres de largeur rêgne dans toute l’étendue du bord vertébral de lomoplate du mouton et étend ainsi la base de l'os vers les apophyses épineuses ver- tébrales. Sur le chien et sur le mouton, les faces externe et interne de l’omoplate sont presque planes. Sur l’homme, la face interne de l'omoplate présente une concavité très-prononcée et la face ex- terne une convexité, qui devient surtout très-apparente quand on à retranché l’épine. Cette différence tient à ce que la courbure des côtes, à laquelle l’omoplate est adaptée, est bien plus forte sur l’homme que sur les animaux précédents. 3° Ostéogénie. L’omoplate de l’homme a deux points d’ossification primitifs : l’un pour le scapulum et l’autre pour le coracoïde. Elle présente ensuite plusieurs épiphyses. d édé, édit ht de nd à à, 288 OMOPLATE. —— OSTÉOGÉNIE. Le scapulum s’ossifie de bonne heure ; il commence à paraître vers la fin du second mois de la vie fœtale. Sur le fœtus à terme, le corps du scapulum et son épine ont acquis un assez grand dé- veloppement. Lépine, la plus grande apophyse du squelette, ne se développe jamais par un point particulier d’ossification. On trouve quelquefois le germe osseux du coracoïde formé à l’épo- que de la naissance ; le plus souvent il se développe dans le cours de la première année. Sur un sujet de trois ans, je le vois au début de sa formation. Sur deux autres sujets du même âge, il a déjà acquis un assez grand développement. Épiphyses. — L'épiphyse glénoïdale est formée à douze ans; elle se soude de quinze à dix-huit ans. Elle est située entre la base du coracoïde et la cavité glénoïde. C’est une pièce très-forte. Elle forme le quart supérieur de la cavité glénoïde. Le coracoïde n'entre pas lui-même dans la formation de cette cavité! Cette épiphyse est l’analogue de celle que l’on trouve dans la’ cavité cotyloïde à la jonction des trois pièces du coxal. L Le coracoïde a en outre deux épiphyses que je vois sur un homme de vingt ans; l’une au sommet de cette pièce et l’autre à sa face supérieure. Cette dernière donne insertion aux ligaments coraco-claviculaires. Le scapulum a trois épiphyses : l’apophyse acromion est formée par une épiphyse qui apparaît vers l’époque de la sou- dure du coracoïde avec le scapulum, c’est-à-dire de quinze à dix-huit ans. Cette épiphyse comprend la surface articulaire que joint la clavicule. Son sommet donne insertion au digament acromio-coracoïdien et son bord externe à quelques-unes des cloisons fibreuses du muscle deltoïde. Le cartilage, qui repré- sente l’apophyse acromion jusqu’à l’âge de quinze ans environ, s’ossifie le plus souvent dans plusieurs points à la fois. De sorte que vers l’âge de seize à dix-huit et même dix-neuf ans l'acro- mion paraît composé de plusieurs pièces. Mais ces pièces se sou- dent’entre elles avant que l’épiphyse elle-même soit soudée à l’épine de l’omoplate. Il n’est pas exact de dire que l’acromion se développe par deux points d'ossification ; car on en trouve aussi souvent trois et quatre. C’est ce qu’on sat sur l’épiphyse OMOPLATE. — OSTÉOGÉNIE, 289 du bord vertébral de l’omoplate et sur celle de la crête du coxal. L’ossification envahit en même temps plusieurs points du cartilage épiphysaire et 1l en résulte plusieurs pièces osseuses distinctes, qui se réunissent entre elles avant que l’épiphyse se soude à l'os principal. Les exemples, que cite M. Cruveilhier, de deux points osseux de l'acromion restés isolés toute la vie, sont des arrêts de développement. Une deuxième épiphyse forme l’angle inférieur de l’omoplate, et la troisième le bord vertébral. Cette dernière est une longue bande qui occupe toute la base de l'os. La sou- dure de ces épiphyses n’est effectuée qu’à l’époque du dévelop- pement complet. L’omoplate du chien et du 2outon se développe, comme celle de l’homme, par deux points d’ossification primitifs ; l’un pour le scapulum, l’autre pour le coracoïde. Sur le chien, le coracoïde s’ossifie après la naissance, il se soude au scapulum vers la fin de la première année. Sur le mouton, le coracoïde s’ossifie bien avant la naissance ; il se soude vers le milieu de la première année. Sur le mouton, l’épiphyse interosseuse manque complé- tement, ou ne consiste qu’en quelques petites granulations os- seuses. Elle est très-peu développée sur le chien. De sorte que sur ces animaux, c’est le coracoïde lui-même qui forme la partie supérieure, le quart environ, de la cavité glénoïde. Sur le chien et sur le mouton, le tendon du biceps prend son insertion à la partie supérieure, non articulaire, du coracoïde ; sur l’homme cette insertion a lieu à l’union de la base du cora- coïde et de l’épiphyse glénoïdale; de sorte que si l’on en jugeait par l'insertion de ce tendon, on croirait que le coracoïde des animaux est l’analogue de l’épiphyse de l’homme, et qu'ainsi les animaux n'auraient pas de coracoïde, mais seulement l'épiphyse glénoïdale. Le scapulum n’a qu’une épiphyse ; celle du bord vertébral, ou base du triangle isocèle. Sur le mouton, cette épiphyse reste à l’état cartilagineux toute la vie. THOMAS. ù 49 290 DE LA CGLAVICULE DE L'HOMME. $ 2. — be la clavicule de l'homme. La clavicule est un os long, à double courbure, situé en tra vers à la parlie supérieure du thorax, entre le sternum et J’omo- plate sur lesquels il s'appuie par ses extrémités. C’est un puis- sant arc-boutant qui maintient les épaules écartées et fixe l'omoplate assez solidement pour que la partie la plus mobile du membre thoracique, qui y prend un point d'appui, puisse exécuter des mouvements étendus et variés en haut, en bas, en dedans, en dehors; et par suile de ces mouvements la main, portée en différentes directions, peut saisir les objets qui se présentent à nous. | Le mouton, qui ne se sert de ses membres thoraciques que pour marcher et qui ne leur fait exécuter que des mouvements assez bornés de flexion et d'extension, n’a pas de clavicule. Le chien qui, pour l'étendue et la variété des mouvements des membres thoraciques, tient le milieu entre l’homme et le ruminant, a un os claviculaire suspendu dans les parties molles et ne touchant ni le sternum ni l’omoplate. Par suite de l'absence de cel arc-boutant, sur le chien et sur le mouton, l'extrémité inférieure de leur omoplate est inclinée vers la ligne médiane et très-rapprochée de celle du côté opposé. La clavicule est renflée à son extrémité interne ou sternale qui s'articule par emboilement réciproque avec le sternum au moyen d’une surface convexe de haut en bas et concave d'avant en arrière. L'extrémité externe ou acromiale est aplatie de haut en bas etse termine par une petite surface ovalaire inclinée obliquement de haut en bas et de dehors en dedans, qui s’arti- cule avec une surface de l’acromion dirigée en sens opposé, de sorte que la clavicule appuie sur l’acromion. La clavicule, à peu près à l’union de ses trois quarts internes avec son quart externe, prend aussi un point d'appui sur le cora- coïde dont elle croise la direction. Ge point d'appui la divise en deux parties de forme et de direction différentes. La partie interne ou coraco-sternale présente une courbure très-prononcée dont . DE LA CLAVICULE DE L'HOMMP. 291 la convexité est en avant êt la concavité en arrière. Sa face supérieure est arrondie, ses bords antérieur et postérieur très: épais, et sa face inférieure, légèrement aplatie, est parcourue, dans toute sa longueur, par un sillon qui reçoit le muscle sous- clavier ; on y voit aussi, près de l'extrémité sternale, uñe facette revèlue de cartilage qui s'articule avec la première côte, ét en avant de cette facette, des rugosilés qui donnent inserlion au ligament costo-claviculaire, Ainsi, la clavicüle est unié par deux articulations distinctes, au sommet du thorax, ét elle y est soli- dement fixée pat leurs ligaments. La partie coraco-sternale de la clavicule donne insertion à deux muscles : 4° au sterno-cleido-mastoïdien, qui se fixe au bord postérieur et à la face supérieure, dans le tiers interne de la longueur de los ; 2° au grand pectoral dont le faisceau clavi- culaire se fixe au bord antérieur et à la face supérieure, dans la moilié interne de la longueur de l’üs: | La parlie externe ou coraco-acromiale, au lieu de suivre la direction de la partie interne; se recourbe d’arrière en avant pour joindre l’acromion qui, lui-même, semble aller à sa reñ- contre. Il résulte de cette disposition, que le bord antérieur de la partie externe de la clavicule est concave et le bord postérieur convexe. Celui ci donne insertion au muscle trapèze, dont plu- sieurs pelits tendons se fixent à la face Supériéure. Le muscle deltoïde prend insertion au büfd antérieur. La face inférieure repose sur le coude que formé le coracobide à son extrémité postérieure. En dehors de la surface qui appuie sur le coracoïde, elle présente des rugosités qui donhéht insertion aux ligaments coraco-claviculaires. Des deux ligaments coraco-claviculairés, l’un postérieur, s’é- lève verticalement du coracoïde à la clavicule ; l’autre antérieur, se dirige obliquement de dedans en dehofs, du coracoïde à la face inférieure de la partie externe de la clavicule. Il résulte de cette disposition que, dans une chute sür lépaule, le poids du corps est transmis par la clavicule aussi bien aux ligaments co- raco-claviculaires qu’à l'articulation acromio-elaviculaire. Si les ligaments résistent, la clavicule peut se fracturer dans sa partie 299 CLAVIQULE DE L'HOMME. —— OSTÉOGÉNIE. coraco-sternale, S'ils cèdent, toute l’impulsion sera transmise à l'articulation acromio-claviculaire dont les surfaces sont disposées de manière à en favoriser la luxation. Les deux muscles qui prennent insertion sur chaque partie de la clavicule sont antagonistes l’un de l’autre. Ainsi, pour la partie coraco-sternale, le faisceau du grand pectoral tend à abaisser la clavicule, le faisceau du sterno-cleido-mastoïdien tend à l’élever; pour la partie coraco-acromiale, le deltoïde abaisse la clavicule, le trapèze l'élève. Dans les cas de fracture, de luxation ou de violente contusion de la clavicule, on comprend très-bien pour- quoi les malades inclinent instinctivement la tête du côté affecté et pourquoi ils soutiennent, ils relèvent le membre du même côté ; en effet, les muscles élévateurs de la clavicule qui se fixent à la tête sont mis dans le relâchement par l’inclinaison de celle-ci, et le soulèvement du bras produit le même résultat sur les mus- cles deltoïde et grand pectoral. Le muscle sous-clavier s’insère par son sommet sur le premier carlilage costal et, par sa base, à la face inférieure de la clavi- cule en dedans des ligaments coraco-claviculaires. Clavicule de l’homme. — Ostéogénie. La clavicule a deux germes osseux : un pour la diaphyse, l’autre pour l’épiphyse. L’épiphyse complète l'extrémité sternale de l'os et forme sa surface articulaire. C'est sur la clavicule que débute l’ossification des membres, comme sur le maxillaire inférieur, celle du tronc. L’'ossification de la diaphyse apparaît de trente à trente-cinq jours de vie fœtale ; celle de l’épiphyse de quinze à dix-huit ans. La soudure de l’épiphyse a lieu très-tard, lorsque les éviphyses des membres et du tronc ne laissent plus de traces de leur sépa- ralion. Sur une femme de vingt-six ans dont l’épiphyse est soudée en partie et sur un homme de vingt-cinq ans, où la soudure com- mence, je trouve les épiphyses des membres et du tronc dans un état de fusion complète. PNR EE EE HUMÉRUS DE L'HOMME. 203 ARTICLE II. DE L'O$S DU BRAS. S 1%, —__ pe l’'humérus de l'homme. L’humérus est le plus long des os du membre thoracique. On doit le diviser en deux faces ou plans. La face postérieure ou tricipitale est recouverte dans toute son étendue par le muscle triceps. La face antérieure se compose de deux plans séparés l’un de l’autre par la crête ou bord antérieur. La face antérieure externe est divisée en deux parties à l’union de son tiers supérieur avec ses deux tiers inférieurs : 1° par l'empreinte deltoïdienne qui à la forme d’un V dont le sommet est en bas ; 2° par la gouttière de torsion, située immédiatement au-dessous de l’em- preinte deltoïdienne. Cette gouttière, dirigée éhliquement de haut en bas et d’arrière en avant, est parcourue par le nerf ra- dial et l’artère humérale profonde. La partie supérieure de cette face est recouverte par le muscle deltoïde, la partie inférieure par le brachial antérieur. La face antérieure interne est divisée aussi en deux parties, à peu près au niveau de l’empreinte del- toïdienne. La partie supérieure est occupée par la coulisse bici- pitale, la partie inférieure est recouverte par le muscle brachial antérieur. Le bord antérieur ou crête de lhumérus, irrégulier, sinueux, sépare les deux faces que nous venons de décrire. Saillant et rugueux en haut, il forme la lèvre externe ou antérieure de la coulisse bicipitale ; au-dessous, il se confond avec la branche antérieure de l’empreinte deltoïdienne et devient de plus en plus mousse jusqu’à son extrémité inférieure. Le bord externe est divisé en deux parties par la gouttière de torsion. La partie inférieure, très-saillante, se termine à l’épi- condyle et donne insertion au muscle long supinateur. La partie supérieure est formée, de bas en haut, par la branche externe de l'insertion deltoïdienne, et par une ligne d'insertion du triceps, qui se termine à la partie postérieure de la grosse tubérosité, 294 HUMÉRUS DE L'HOMME. Le bord interne s'étend sans interruption de la petite tubéro- sité à l’épitrochlée. Sa partie inférieure, moins saillante que celle du bord externe, sépare l’un de l’autre les muscles brachial antérieur et triceps ; sa partie supérieure forme la lèvre interne de la coulisse bicipitale. Cette dernière constitue la partie supé- rieure de la face antérieure interne qui se trouve convertie en une fosse étroite et profonde, d’un côté par le muscle grand pectoral qui prend insertion à la lèvre antérieure de la coulisse bicipitale, et de l’autre, par les muscles grand dorsal ct grand rond qui prennent insertion sur la lèvre interne. Cette fosse contient : 4° la longue portion du biceps dont le tendon suit la coulisse ; 2° le coraco-brachial et la courte portion du biceps et 3° le gros faisceau vasculaire et nerveux de l’aisselle. L'extrémité supérieure de lhumérus , très-volumineuse, se compose de trois éminences dont une articulaire, c’est la éête, et les deux autres à insertions musculaires, ce sont la grosse tubérosité ou trochiter el la petile tubérosité ou #rochin. La têle, revêtue de cartilage, s'articule avec la cavité glénoïde de l’omoplate; c’est un segment de sphère ou plutôt de sphé- roïde allongé. Elle est circonscrite dans ses deux tiers supérieurs à peu près par une rainure qui la sépare des deux autres émi- nences. Le rétrécissement qui en résulte forme une partie du col anatomique, Vautre partie, plus longue, située au-dessous de la tête, se continue sans ligne de démarcation avec la face postérieure de l’os. Le trochiter surmonte la face externe de l'humérus. Il présente à sa partie supérieure trois facetles qui donnent insertion à trois muscles venant de l’omoplate ; le sns- épineux, le sous-épineux et le petit rond. Le trochin, situé à l'extrémité supérieure du bord interne de la coulisse bicipitale, n’a qu’une seule facette destinée à l'insertion du muscle sous- scapulaire. Le trochiter et le trochin sont séparés l’un de l’autre par la coulisse bicipitale. La portion du corps de l'os située immédiatement au-dessous de ces deux éminences est désignée sous le nom de col chirurgical. Comme on le voit, le col anato- mique etle col chirurgical, séparés Fun de l’autre, à peu près dans les deux tiers externes de leur circonférence, par le trochi- RS — nn 7 — = — EE — ee | HUMÉRUS DE L'HOMME. 290 ter et le trochin, se réunissent dans le tiers interne au-dessous de la tête de l'os. L’extrémité inférieure de lhumérus est aplatie et recourbée d’arrière en avant; son grand diamètre est dirigé transversale- ment. Elle se compose d’éminences et de cavités articulaires et d’éminences à insertions musculaires. Les éminences et cayités articulaires sont de dehors en dedans: 4° le condyle bu petite tête qui s'articule avec la cavité glénaïde du radius; ?° une gorge assez profonde qui reçoit le bord de la cavité glénoïde du radius; 3° une arête qui forme la limite externe de la trochlée et qui est reçue entre le radius et le cubi- tus; 4° la trochlée ou grande poulie articulaire dont la gorge décrit les deux tiers d'un cercle et dépasse de beaucoup en arrière la petite tête ou condyle et la gorge qui limite ce dernier en dedans; 2° le bord interne de la trochlée, partie la plus sail- lante de la surface articulaire. La trochlée est surmontée, en arrière, par une cavilé large et profonde, dite o/écränienne parce qu’elle reçoit l'extrémité de l’olécrâne dans l'extension de l’avant-bras ; en avant, elle esi surmontée par une pelite cavité qui reçoit l’extrémilé de l’apophyse coronoïde du cubitus dans la flexion de l’ayant-bras. Les éminences à insertions musculaires sont : 1° l’épitrochlée, éminence saillante, située au-dessus et en dedans de la trochlée ; elle donne insertion au ligament latéral interne de l'articulation du coude et au tendon commun des muscles de la couche palmaire superficielle de lavant-bras; 2e l'épicondyle, éminence moins saillante située un peu au-dessus et en dehors du condyle. Elle donne insertion au ligament laté- ral externe et aux muscles de la couche dorsale superficielle. Ostéogénie. Un seul point d'ossification pour la diaphyse qui apparaît dés les premiers temps de la formation du fœtus, de trente à qua- rante jours. À la naissance, la diaphyse a acquis un grand déve- loppement. l'extrémité supérieure a trois épiphyses : l’une forme la tête, 296 HUMÉRUS DU CHIEN. l’autre le trochiter et la troisième le trochin. L’épiphyse de la tête s'oscifie vers le commencement de la deuxième année, celle du trochiter à la fin de cette année ou au commencement de la troisième; elles restent longtemps distinctes. L’épiphyse du trochin se forme un peu plus tard ; elle se réunit si promptement à la tête de l'os, qu'il est assez rare de la trouver isolée et qu’il semble que son ossification résulte de l’extension de celle de la tête. De huit à neuf ans, les deux pièces épiphysaires, l’une for- mée par la tête et le trochin, l’autre par le trochiter, sont soudées ensemble. L’extrémité inférieure a quatre épiphyses qui sont, dans l’ordre de leur apparition : 4° le condyle; 2° l’épitrochlée ; 3° la trochlée ; 4° l’épicondyle. L’épiphyse du condyle, la plus forte, s’ossifie peu de temps après la tête de l’humérus; elle s'étend jusqu’à la partie moyenne de la trochlée. L’épiphyse de l’épitrochlée s’ossifie vers l’âge de sept ans; elle donne insertion au tendon commun des muscles de la couche palmaire superficielle de l’avant-bras. L’épiphyse de la trochlée apparaît à des époques variables; je la trouve en voie de formation sur un sujet de cinq ans et demi et elle manque sur deux squelettes de huit à dix ans. C’est le plus souvent à l’âge de douze ans qu’elle s’ossifie. Elle comprend le bord interne saillant de la trochlée, et se prolonge sur celle-ci sous la forme d’une lame mince qui va gagner celle du condyle. L’épicondyle s'ossifie de quinze à seize ans. Le condyle, la trochlée et l’épicondyle se réunissent en une seule pièce qui se soude au corps de l’os vers l'âge de dix-huit ans. Le plus souvent l’épitrochlée reste isolée et se soude un peu plus tard. | 8 2. — be l'humérus du chien. La partie supérieure est fortement recourbée d’avant en arrière et l’inférieure, d’arrière en avant; de sorte que l’humérus a la forme d’un S italique. L’extrémité supérieure se compose des trois éminences que nous avons décrites chez l’homme : la tête, le trochiter et le trochin. La tête présente, bien plus manifestement PR | HUMÉRUS DU CHIEN. 297 que chez l’homme, la forme d’un condyle ; son diamètre antéro- postérieur est le double du transversal. Elle est confondue avec les deux tubérosités et comme enchatonnée entre elles. On ne voit pas de rainure qui indique la trace du col; mais en arrière il est bien dessiné et plus saillant que chez l’homme. Le trochi- ter, aplati de dehors en dedans, s’élève au-dessus du niveau de la tête ; le trochin, presque confondu avec la tête, est séparé du trochiter par une large coulisse bicipitale. Le corps se divise, bien plus manifestement que chez l’homme, en trois faces : deux latérales et une postérieure. La face externe commence en haut immédiatement au-dessous de la tête et se dirige obliquement vers la partie antérieure et inférieure de los. Elle est recouverte, dans toute sa longueur, par le muscle court fléchisseur de l’avant-bras, l’analogue du brachial antérieur de l’homme. La face interne commence à la partie supérieure de la coulisse bicipitale et se dirige obliquement dans le même sens que la précédente. Elle est recouverte par le muscle biceps. Ces deux faces, qui se joignent en bas, sont séparées en haut par une surface triangulaire, saillante, qui donne attache au deltoïde. La face postérieure très-étroite est en rapport avec les muscles extenseurs de l’avant-bras, les analogues du triceps de l’homme. L’extrémité inférieure recourbée et comme enroulée sur elle- même, d’arrière en avant, présente de chaque côté, plus en arrière que chez l’homme, une éminence : l’interne est l’épitro- chlée, et l’externe l’épicondyle. La trochlée a à peu près la même forme que chez l’homme, mais l’arête qui la limite en dehors a plus d'épaisseur et est en rapport avec la partie moyenne de la cavité glénoïde du radius. La gorge qui vient ensuite est étroite et superficielle, et le condyle est réduit à un bord mince qui forme la limite externe de la surface articulaire. La cavité olé- crânienne , trés-étroite et plus profonde que chez l’homme, communique par un trou avec la cavité coronoïdienne qui est large et superficielle. 298 HUMÉRUS DU MOUTON. $ 3. — De l'humérus du mouton. L'humérus du mouton est plus gros que celui du chien. Ses extrémités, surtout, sont beaucoup plus renflées ; mais il est no- tablement moins long. L’humérus de l’homme, celui du chien et du mouton présentent des différences remarquables dans leurs proportions avec le reste du membre thoracique. Ainsi l’humé- rus de l’homme est d’un quart plus long que les os de l’avant- bras. L’humérus du chien, égal en longueur au radius, est dépassé par le cubitus de toute la longueur de l’olécrâne. Sur le mouton, dont les os de l’avant-bras égaient ceux du chien, en. longueur, la différence entre l’humérus et ces derniers est bien plus grande. On remarque chez les mammifères que, plus le métacarpe s’allonge, plus l'humérus se raccourcit : aussi sur le moulon, dont le métacarpe est très long, on trouve un humérus très-court et caché entièrement sous la peau du tronc. Extrémité supérieure. — La tête a comme celle de lhumérus du chien la forme d’un condyle. Le trochiter est beaucoup plus saillant au-dessus de la tête que celui du chien. Le trochin est confondu avec la tête articulaire et séparé du trochiter par une coulisse bicipitale très-large. Le corps est fortement arqué en dehors ; aussi la face externe présente-t-elle une cavité très-prononcée dans toule sa longueur, elle est recouverte par le court fléchisseur ou brachial antérieur. La face interne, convexe, présente en haut la coulisse bicipitalc; elle est recouverte par le muscle biceps. En haut, ces deux faces sont seulement séparées par une crête étroite qui descend de la grosse tubérosité. La face postérieure, très-étroite, est en rapport avec les muscles extenseurs de l’avant-bras. L’extrémité inférieure recourbée et comme enroulée sur elle- même, d’arrière en avant, présente une surface articulaire sur laquelle on retrouve facilement toutes les parties constiluantes de celle de l'homme et du chien : 4° la trochlée; 2 en dehors, l’arête ; 3° plus en dehors la petite gorge ; 4° le condyle réduit à un bord mince, comme sur le chien; 5° le bord interne de la HUMÉRUS DU MOUTON. 299 trochlée; au lieu d’un bord mince et saillant, comme sur l'homme et sur le chien, on trouve sur le mouton une surface plane et très-large, transversalement, à laquelle les anatomistes vétérinaires ont donné le nom de condyle. Quoique cette déno- mination soit exacte, eu égard à la forme de la partie qu’elle désigne, elle aurait, si nous la maintenions, le grave inconvé- nient d'introduire de la confusion dans la description qui va suivre. Nous avons vu qu’en anatomie humaine l’éminence située en dedans de l’humérus, au-dessus de la trochlée, est désignée sous le nom d’épitrachlée, et que l’éminence située en dehors de l’humérus, au-dessus du condyle, est appelée épicondyle, tandis que les anotomistes vétérinaires, ayant appelé condyle le hord interne de la trochlée, ont naturellement désigné sous le nom d'éicondyle Yéminence qui est au-dessus du condyle et en dedans de l’humérus, et sous le nom d’épitrochlée V'éminence qui est en dehors de l’humérus. Nous allons donc appliquer la même dénomination à des parties qui, malgré une certaine différence de forme, simple modification qu’explique la diflérence dans les mouvements, offrent sur nos trois squelettes une analogie incon- testable. Nous constatons chez l’homme, le carnassier et le ruminant : 4e la grande trochlée qui a le double caractère de décrire la plus orande courbe et de se terminer en arrière à la cavité olécrà- nienne ; 2° la petite gorge ou petite trochlée ; 3° l’arête inter- trochléenne ; 4° en dehors de la pelite trochlée, le condyle dont la forme et le développement varient suivant les animaux ; 5° le bord interne de la grande trochlée. Ce bord, mince et nt sur l’homme et sur le chien, est très-épais et aplali dans le sens transversal sur le ruminant. Nous trouvons, en outre, sur le mouton les deux éminences qui donnent insertion aux muscles de l’avant-bras : 4° en dedans de l'extrémité inférieure de l’humérus et derrière le bord interne de la grande trochlée, une éminence aplatie latéralement qui forme la limite inférieure et interne de la cavité olécrânienne, L4 c’est l’épitrochlée; 2 en dehors de l'extrémité inférieure de 300 SQUELETTE DE L'AVANT-BRAS. l’humérus, derrière le condyle avorté, une éminence moins saillante que celle qui précède, c’est l’épicondyle. Devant l’épi- condyle et un peu au-dessous, une surface concave au centre de laquelle prend insertion le ligament latéral externe de l’articu- lation huméro-radiale. Ostéogénie. — Humérus du chien et du mouton. Un point primitif pour la diaphyse, trois points épiphysaires pour l’extrémité supérieure : un pour la tête, un pour le trochi- ter et le troisième pour le trochin. Ce dernier reste plus long- temps séparé de la tête que chez l’homme ; mais il sy soude longtemps avant le trochiter. L’extrémité inférieure de l’humérus a quatre points épiphy- saires sur le chien, comme chez l’homme : deux pour la surface articulaire et deux pour les éminences à inserlions musculaires. Des deux premiers, l’un se développe dans le bord interne de la trochlée et l’autre, dans la partie qui comprend le condvle rudi- mentaire et l’arête intertrochléenne. Le mouton n’a qu’un point d’ossification pour toute la pièce articulaire. Sur le chien et sur le mouton, l’épitrochlée et l’épicondyle sont formés chacun par une épiphyse. Celle de l’épicondyle se soude très-vite au condyle; celle de l’épitrochlée reste plus longtemps distincte du bord interne de la trochlée. ARTICLE TL DES OS DE L'AVANT-BRAS DE L'HOMME, DU CHIEN ET DU MOUTON. Le squelette de l’avant-bras se compose de deux os, le radius et le cubitus. Sur le mouton, la partie supérieure du cubitus est située der- rière le radius, à peu près sur la ligne médiane de ce dernier. Puis le cubitus descend en suivant une direction légèrement oblique de dedans en dehors, de sorte que son extrémité infé- rieure se trouve sur le côté externe du radius et ces deux os se soudent ensemble, SQUELETTE DE L'AVANT-BRAS. 301 Chez l’homme, le radius peut exécuter sur le cubitus des. mouvements très-étendus. Dans un de ces mouvements, le radius croise le cubitus en se plaçant devant lui; son extrémité supé- rieure est en dehors, l’inférieure en dedans, et la face dorsale de la main, en avant. Cette position de l’avant-bras est la prona- tion ; c’est l’état invariable de l’avant-bras sur un grand nombre de quadrupèdes. Chez l’homme, le radius peut être ramené à une position telle qu'il se trouve en dehors du cubitus, à peu près parallèlement à cet os, dont il est séparé, dans toute la longueur de son corps, par un espace interosseux assez considérable. Dans cette position que l’on désigne sous le nom de supination, la paume de la main est en avant. Dans le chien, le radius peut bien exécuter des mouvements de pronation et de supination, mais très-peu étendus. Aussi chez cet animal le croisement des os de l’avant-bras est-il plus pro- noncé que sur le mouton, mais bien moins que chez l’homme : lorsque l’avant-bras de ce dernier est dans la pronation. Sur le mouton, les os de l’avant-bras ayant entre eux des rapports fixes, et sur le chien les mouvements du radius ne pou- vant apporter dans ces rapports qu’une légère variation, les plans ou faces de cette partie des membres thoraciques et des os qui la composent sont parfaitement désignés par les épithètes : antérieur, postérieur, interne, externe. Sur l’homme, il en est tout autrement, la position respective des os de l’avant-bras étant sujette à des changements fréquents. Ainsi lorsqu'on dit : le cubitus est situé au côté interne du radius, on exprime exac- tement la position du cubitus par rapport au radius dans la supination; mais dans la pronation, le cubitus est derrière le radius. La face postérieure de l’avant-bras dans la supination devient la face antérieure dans la pronation; le bord externe devient le bord interne, etc., etc. Ces dénominations sont donc mauvaises. Quelquefois, elles ont été cause d’erreur dans les relations d'opérations chirurgicales et le plus souvent elles en rendent la description très-difficile. Afin de remédier aux inconvénients que nous venons de signa- 302 DU RADIUS DE L'HOMME. ler, nous eroyons devoir rémplacer les dénominations anciennes de la manière suivante : nous admettons que l’avant-bras; la main el les os qui en forment le squelette ont une face palmaire, une face dorsale, un bord radial et un bord cubital. Ces dénominations, comme on le comprend facilement, serotit toujours exactes, quelle que soit la position des parties qu’elles désignent. 8 1°. — mu radius de l'homme. Le corps a trois faces : 4° la face palmnaire (antérieure des auteurs), étroile à sa partie supérieure où elle commence aüu- dessous de la tubérosité bicipitale ; elle va s’élargissant jusqu’à l’extrémité inférieure du radius; en haut, elle donne insertion au muscle court supinateur; au milieu, au muscle long fléchis- seur propre du pouce; et dans son quart inférieur, au muscle carré pronateur. 2 Face dorsale (postérieure). — Elle se continue en Haut avec la face correspondante du col sans ligne de démarcation. Toute cette partie supérieure est recouverte par le mustle court supinateur. Dans sa partie moyenne s’attachent les muscles grand abducteur et court extenseur du pouce: Ceux-ci la croisent plus bas où elle présente des empreintes obliques qui indiquent leur passage: 3° La face radiale (externe) forme le bord radial de l'avant- bras. Elle offre une surface arrondie, présentant une convexité assez prononcée dans le sens de sa longueur. L’empreinte du tendon du musele rond pronateur se voit à sa partie moyenne. Elle est recouverte par les muscles radiaux latéraux. Bord interosseux (interne). — A l’union des faces dorsale et palmaire. Il commence sous la tubérosité bicipitale et se terrine à la cavité sigmoïde du radius. Très-saillant, mince, tranchant, il donne attache au ligament interosseux: Extrémité supérieure ou humérale. — Elle est droite, longue de 4 à 5 centimètres. Sa limite inférieure est formée, à l'union des faces dorsale et palmaire, par la tubérosité bicipitale ; dans le reste de sa circonférence, elle se continue avec la face radiale. DU CUBITUS DE L'HOMME. 303 Elle est surmontée d’un renflement appelé tête du radius. La face supérieure de ce renflement est creusée d’une cavité circu- laire superficielle, encroûlée de cartilage, cavité glénoïde qui s'articule avec le condyle de l’humérus. Le rebord saillant de la tête du radius est recouvert d’une couche cartilagineuse, plus large dans la partie qui correspond à la tubérosité bicipitale pour s'articuler avec la pelite cavité sigmoïde du cubitus. La partie rétrécie qui supporte la tête du radius est le co/. Extrémité inférieure on carpienne. — C’est la partie la plus volumineuse du radius. Elle a la forme d’un quadrilatère irrégu- lier, et nous présente une surface articulaire qui est limitée par un bord palmaire saillant, par un bord dorsal auquel aboutissent plusieurs sillons ou coulisses musculaires, par une apophyse pyramidale qui termine la face radiale et que l’on nomme apophyse styloide, et par la cavité sigmoïde qui fait suite au bord interosseux et s'articule avec la petite tête du cubitus. La surface articulaire inférieure du radius est divisée en deux par une arête qui s’étend du bord palmaire au bord dorsal. La partie qui correspond à l’apophyse styloïde s'articule avec le scaphoïde; la partie qui correspond à la cavité sigmoïde s'articule avec le semi lunaire, deux os du carpe. Ostéogénie. — Trois points d’ossification, un pour la diaphyse et deux épiphysaires, un pour chaque extrémité. La diaphyse s’ossifie quelques jours aprés celle de l’humérus. L’épiphyse de l'extrémité inférieure comprend les deux surfaces articulaires et l’apophyse styloïde ; elle s’ossifie à deux ans et se soude vers l’époque du développement complet. L’ossification de l’épiphyse supérieure m'a paru plus précoce que ne le disent les auteurs; sur deux squelettes, je trouve un point osseux vers la fin de la troisième année, et sur un autre de cinq ans et demi l’ossification est assez avancée. La soudure s'effectue quelques années avant celle de l'extrémité inférieure. $S 2. — bu cubitus de l'homme. Le corps prismatique, triangulaire, est plus volumineux en haut qu’en bas. 304 DU CUBITUS DE L'HOMME. La ace palmaire ou antérieure, plus large en haut qu’en bas, présente à sa partie supérieure, au-dessous de l’apophyse coro- noïde, l'empreinte rugueuse du tendon du muscle brachial antérieur, et au-dessous de la petité cavité sigmoïde, une dé- pression très-prononcée qui permet au col du radius et à la tubérosité bicipitale de rouler librement dans les mouvements de pronation et de supination. Tout à fait en bas, cette face est recouverte par le muscle carré pronateur et dans le reste de son étendue par le muscle fléchisseur profond des doigts qui y prend insertion. G La face postérieure ou dorsale presente à son extrémité supé- rieure, dans le quart de la longueur de l'os, une surface large assez profondément excavée qui est remplie par le muscle anconé qui s’y attache. Dans le reste de sa longueur cette face est divisée par une ligne saillante, verticale, en deux parties. La plus super- ficielle et Ia plus large, celle qui répond à la crête, est recouverte par le muscle cubital dorsal qui glisse sur cette face sans S'Y fixer. L'autre division de la face dorsale, celle qui répond au bord interosseux, donne insertion à la couche profonde des muscles dorsaux. Les faces dorsale et palmaire du cubitus forment par leur réu- nion un bord tranchant, surtout à sa partie moyenne. C’est le bord interosseux qui commence en haut au-dessous de la petite cavité sigmoïde et se termine en bas à la tête du cubitus. La face cubitale, ainsi nommée parce qu’elle forme le bord cubital de l’avant-bras, très-large en haut, se rétrécit progressi- vement jusqu’à son extrémité inférieure. Elle est recouverte par le muscle fléchisseur profond des doigts, qui y prend insertion. Cette face est séparée de la dorsale par un bord saillant con- tourné en forme d’S, c’est la crête du cubitus que l’on sent à tra- vers la peau, dans toute la longueur de l’avant-bras, et qui donne insertion à l’aponévrose du cubital dorsal. La face cubitale est séparée de la face palmaire par un bord mousse qui naît de la partie interne de l’apophyse coronoïde et se termine à l’union de la tête du cubitus et de l’apophyse styloïde. L’extrémité supérieure ou humérale est formée par deux |. mél hbuiist OT CE Lac L DU CUBITUS DE L'HOMME. 305 éminences considérables : lune, postérieure , très-saillante , recourbée d’arrière en avant, est l’o/écräne ; sa face postérieure, convexe, rugueuse, inégale, présente une grosse tubérosité qui donne insertion au muscle triceps; son sommet, recourbé, est le bec de l’olécrâne ; il est reçu dans la cavité olécrânienne, dans le mouvement d’extension de l’avant-bras auquel il sert d’arrêt ; sa face antérieure, concave, articulaire, fait partie de la grande cavité sigmoïde. L'autre éminence, placée au-dessous et au devant de la précédente, est l’apophyse coroncide ; sa face supérieure, articulaire, concave, fait suite à la face articulaire de l’olécrâne et forme avec elle la grande cavité sigmoïde. A l’union de ces deux faces articulaires on voit une sorte d’étranglement, de rai- nure transversale qui pourrait faire croire que l’olécrâne est le produit d’une épiphyse. Il n’en est rien ; les deux tiers inférieurs de l’olécrâne se développent avec le corps de l'os ; les épiphyses occupent la partie supérieure de cette apophyse. L’apophyse coronoïde est limitée, en dehors, par une surface articulaire, concave, et plus étendue d’arrière en avant que de haut en bas, c’est la petite cavité sigmoïde qui s'articule avec le rebord, très-large, que présente la tête du radius au-dessus de la tubérosité bicipitale. La grande cavité sigmoïde est parcourue de haut en bas et d'arrière en avant par une arête saillante, concave, qui la divise en deux parties d’inégales dimensions. L’arête est reçue dans la gorge de la grande trochlée humérale. La partie interne de la grande cavité sigmoïde s'articule avec le côté interne de la grande trochlée et la partie externe avec le côté correspondant. L’extrémité Imférieure du cubitus se compose de deux émi- nences : l’une, située à l’extrémité du bord interosseux, arrondie, dirigée vers le radius, s’articule avec la cavité sigmoïde de cet os et, par l'intermédiaire d’une lame fibro-cartilagineuse, avec le pyramidal ; l’autre, l’apophyse styloïde, située à l'extrémité de la face cubitale, donne insertion par son sommet au ligament du bord cubital de l'articulation du poignet. En arrière, à l’extré- mité de la face dorsale, le tête et l’apophyse styloïde sont séparées THOMAS. 20 306 RADIUS DU CHIEN. par une sorte d'échancrure qui donne passage au tendon du muscle cubital dorsal. Ostéogénie. — La diaphyse s’ossifie peu de jours après celle du radius. L’épiphyse de l'extrémité inférieure comprend la petite tête et l’apophyse styluide; elle présente un commencement d’ossification vers la fin de la troisième année et se soude à l’époque du développement complet. ° L’olécrâne a deux épiphyses qui apparaissent vers la fin de la neuvième année et quelquefois plus tôt. De douze à dix-sept ans, je trouve ces deux épiphyses très-développées et très-distinctes : l’une est une plaque ronde, assez épaisse, située à la face posté- rieure de l’olécrâne ; elle donne insertion au tendon du muscle extenseur de l’avant-bras ou triceps; l’autre, située en avant et un peu au-dessus, forme le bec de l’olécrâne. Ces deux épiphyses se soudent entre elles avant de se souder avec l’olécrâne. Les auteurs, à l'exception de J. F. Meckel, ne parlent que d’une épiphyse à l'extrémité supérieure du cubitus. Meckel dit avoir trouvé trois points d’ossification dans l’olécrâne, probable- ment un pour l’épiphyse qui donne insertion au tendon du tri- ceps, ei les deux autres pour lépiphyse qui forme le bec de l'olécrane. J'ai vu ces deux derniers points épiphysaires sur un sujet mâle de quatorze ans. L’épiphyse da tendon du triceps avait la dimension d’une pièce de 50 centimes, et le cartilage qui représentait le bec de l’olécrâne contenait dans son épaisseur deux noyaux osseux irréguliers, un de chaque côté. & 3. — Du radius du chien. La pronation est l’état habituel; le radius ne peut exécuter qu’un léger mouvement de supination el de pronation. Le radius, aplati d'avant en arrière, présente une courbure assez prononcée dont la convexité est en avant et la concavilé en arrière. La face antérieure est arrondie d’un bord à l’autre ; la face postérieure est plane. Le bord interne forme le bord interne de l'avant bras ; le bord externe est dépassé, dans toute sa longueur, par le cubitus. La surface articulaire de l'extrémité CUBITUS DU CHIEN, 307 supérieure a la forme d’un ovale irrégulier dont le grand dia- mêtre est dirigé transversalement ; la moitié postérieure de sa circonférence, revêtue de cartilage, s'articule avec la petite ca- vité sigmoiïde du cubitus. Le col, très-peu marqué, est aplati d'avant en arrière, au lieu d’être arrondi comme chez l’homme. Ces dispositions de l’extrémité supérieure du radius et l’étroi- tesse du ligament interosseux sont en rapport avec le peu d’étendue des mouvements de supinalion et de pronation. L’extrémité inférieure du radius, plus volumineuse que la su- périeure, est creusée d’une cavité ovalaire, cavité glénoïde, qui s'articule avec l’os scapho-semi-lunaire. Cette cavité est limitée, en dedans, par une éminence qui répond à l’apophyse styloïde de l’homme, et en dehors, par une facette qui s'articule avec le cubitus. Ostéogénie.— Trois points d’ossification : un pour la diaphyse, les deux autres sont épiphysaires. Celui de l'extrémité supérieure est une plaque assez épaisse qui comprend toute la partie arti- culaire ; celui de l'extrémité inférieure comprend les deux sur- faces articulaires et l’apophyse styloïde. Ces épiphyses s’ossifient peu de temps après la naissance, et, comme chez l’homme, la supérieure se soude ayant l’inférieure. $S A. — Du cubitus du chien. Le cubitus, silué en arrière et en dehors du radius, est courbé dans le même sens que ce dernier ; aussi ces deux os sont-ils adaptés exactement l’un à l’autre dans leur position habituelle, c’est-à-dire dans la pronaton, ils se touchent même en haut dans une certaine longueur. Le corps, plus volumineux en haut qu’en bas, a la forme d’une pyramide triangulaire. Sa face externe constitue la partie externe de la face antériéure de l’avant-bras. Sa face postérieure est creusée d’un sillon assez profond dans sa moitié supérieure ; le bord qui sépare ces deux faces forme le bord externe de l’avant-bras. La face interne forme avec la face postérieure du radius un sillon long et profond qui loge le muscle carré pronateur. Les faces interne et externe sont séparées l’une D Tin Le out né tal dé der dit os GLS à, ddr de. de Le A Ÿ TE ' ae ü r 308 RADIUS DU MOUTON. de l’autre par le ligament interosseux. L’olécrâne est trés-aplati sur les côtés, son bec est surmonté d’un prolongement considé- rable qui donne insertion aux muscles extenseurs de l’avant- bras. L’apophyse coronoïde est fortement entamée pour agrandir la petite cavité sigmoïde et faire place à la tête du radius ; aussi la orande cavité sigmoïde a-t-elle moins de profondeur de ce côté que chez l'homme. L’extrémité inférieure s'articule par son côté interne avec la petite facette du radius et par son sommet avec le pyramidal et le pisiforme. Ostéogénie. — Une longue épiphyse forme l’extrémité infé- rieure du cubitus.On n’en trouve qu’une à l'extrémité supérieure ; elle forme l’éminence de l’olécrâne qui donne insertion au ten- don des muscles extenseurs de l’avant-bras. $ 9. — Du radius du mouton. Le radius est courbé en arc d’avant en arrière, dans le sens de la flexion du pied sur l’avant-bras, comme chez le chien. La face antérieure, arrondie d’un bord à l’autre, est en rapport avec les muscles extenseurs du pied. La face postérieure, aplatie transversalement, est en partie soudée avec le cubitus qui en parcourt toute la partie externe. L’extrémité supérieure présente deux surfaces articulaires : la supérieure, concave d'avant en arrière, a son grand diamètre dirigé transversalement et s'articule avec l'extrémité inférieure de l’humérus, dan: toute l'étendue transversale de cette dernière. La surface articulaire postérieure joint le cubitus, avec lequel elle forme une articulation immobile. La surface articulaire supérieure du radius présente de dehors en dedans : 1° une petite cavité glénoïde qui s'articule avec le condyle rudimentaire de lhumérus; 2° une arête concave qui est reçue dans la petite gorge de l’humérus; cette petite gorge a pour analogue, chez l’homme, la gorge ou petite trochlée qui est limitée en dehors par le condvle et en dedans par l’arête convexe RADIUS DU MOUTON. 309 qui forme la limite externe de la grande trochlée ; 3° le radius présente une cavité glénoïde profonde et étroite, qui est conti- nuée en arrière par la partie externe de la grande cavité sig- moiïde du cubitus et qui reçoit l’arête convexe de l’humérus dont nous venons de parler chez l’homme. Cette petite cavité glénoïde du radius représente, chez l’homme, l’espace qui existe entre le bord interne de la tête du radius et le bord supérieur de la petite cavité sigmoïde du cubitus, espace qui reçoit l’arête convexe de l’humérus. C’est là que se termine, sur le mouton, la partie de l'extrémité articulaire du radius qui représente la tête toute entière du radius de l’homme; tout ce qui est en dedans rem- place l’apophyse coronoïde du cubitus chez l’homme; 4° plus en dedans, le radius du mouton nous offre une arête concave que continue, en arrière, l’arête de la grande cavité sigmoïde du cubi- tus ; cette longue arète ou ligne saillante concave radio-cubitale est reçue dans la grande trochlée humérale, l'analogue de celle de l’homme. Cette ligne saillante radio-cubitale du mouton est représentée, chez l’homme, par l’arête de l’apophyse coronoïde du cubitus et celle qui occupe la partie moyenne de la surface articulaire de l’olécrâne ; 5° plus en dedans, le radius du mouton présente une grande cavité glénoïde continuée en arrière par la partie interne de la cavité de l’olécrâne et articulée avec le bord interne de la grande trochlée de l’humérus. Sur l’homme, cette cavité glénoïde est creusée sur la face supérieuse de l’apophyse coronoïde du cubitus et sur la moitié interne de la surface arti- culaire de l’olécrâne. | L’extrémité inférieure du radius, un peu plus volumineuse que la supérieure et ayant comme elle son grand diamètre dans le sens transversal, s'articule par des facettes très-irrégulières avec les trois premiers os de la rangée supérieure du carpe. Ostéogénie.— Le radius a trois points d’ossification : un pour la diaphyse et deux pour les épiphyses. L'épiphyse inférieure comprend les surfaces articulaires et donne insertion aux liga- ments radio-carpiens. Elle se soude vers l’époque du développe-- ment complet. L’épiphyse supérieure, moins épaisse que l’infé- rieure, comprend la surface diarthrodiale qui s'articule avec - 310 CUBITUS DU MOUTON. Phumérus et celle qui s'adapte au cubitus par une sorte d’en- grenage. | S 6. — Hu cubitus du mouton. Le cubitus est situé derrière la partie externe de la face posté- rieure du radius ; à peu près sur la ligne médiane de cet os en haut, il longe son bord externe en bas. sur le mouton, cet os mérite bien le nom de cubitus, os du coude, car sa partie de beaucoup la plus volumineuse est des- tinée à former l'angle saillant, désigné sous le nom de coude, que l’on voit à la partie postérieure de l'articulation du bras avec l’avant-bras. Le corps, aplati latéralement dans sa partie supérieure et d’ar- rière en avant dans l’inférieure, diminue progressivement de volume de haut en bas. En haut, au dessous de son articulation avec le radius, son bord antérieur s'éloigne de ce dernier pour former l’arcade cubitale ; dans le reste de sa longueur, sa face externe, devenue antérieure, est accolée au radius avec lequel elle se soude dans l’âge adulte. | L’extrémité supérieure ou le coude proprement dit est une longue apophyse aplatie d’un côté à l’autre, nommée olécräne ; son bord antérieur présente une échanerure profonde, c’est la grande cavité sigmoide que surmonte le bec de l’olécrâne. L’apo- physe coronoïde a disparu; elle est remplacée par le radius. Au-dessous de la grande cavité sigmoïde, une surface irrégu- lière qui s'articule par une sorte d’engrenage avec le radius ; les surfaces de cette articulation se soudent ensemble chez l'adulte. L’extrémité inférieure, légèrement renflée, s’articule d’abord et se soude eusuite avec le radius; au-dessus, entre le radius et le cubitus, l’arcade cubitale inférieure. L’extrémité inférieure du cubitus s’artieule, dans une grande étendue, avec le pyramidal et par une petite facette avec le pisi- forme. Le cubitus a trois points d’ossification : un primitif pour la diaphyse ; un épiphysaire pour le sommet de l’olécräne qui donne insertion au tendon des inuscles extenseurs de l’avant-bras; le OS ET MUSCLES DE L'AVANT-BRAS, 311 troisième, forme une longue épiphyse qui termine inférieure- ment le corps de l'os. $S 7. — Hbes différentes positions des os et des muscles de l’avant-bras dans la pronation et la supination, Les os de l’avant-bras du chien et du mouton, dans la prona- tion, sont convexes en avant et concaves en arrière; ils s'adaptent assez exactement l’un à l’autre. Les os de l’avant-bras de l’homme, dans la pronation, ont leur concavité en sens inverse, le radius en arrière, le cubitus en avant. Lorsque le radius du chien exécute son mouvement de supi- nation qui a très-peu d’étendue, il tend à opposer sa face con- vexe à la face convexe du cubitus. Lorsque les os de l’avant-bras de l’homme sont en supination, leur concavité est en avant et leur convexité en arrière. Pour faire comprendre facilement les changements de posi- tion que les mouvements de pronation apportent dans les os et dans les muscles, nous devons établir ici les divisions et faire l’énumération de ces derniers. Les muscles de l’avant-bras de l'homme se divisent en deux régions : l’une palmaire, l’autre dorsale. Ces deux régions sont séparées l’une de lautre par des limites très-marquées, qui sont : 4° sur la face palmaire, vers le bord radial, linterstice dont la partie supérieure reçoit les tendons des muscles biceps et brachial antérieur et qui est parcouru dans presque toute sa longueur par le nerf radial et l'artère radiale ; 2° sur la face dorsale, vers le bord cubital, par la crête du cubitus, crète sous- cutanée qui part de l’olécrâne, se termine à l’apophyse styloïde du cubitus et sépare l’un de l’autre les muscles cubital posté- rieur ou dorsal et eubital antérieur ou palmaire. Les muscles de la région dorsale forment deux couches : l’une superficielle et l’autre profonde. Les muscles de la couche superficielle sont, en allant du radius vers le cubitus : 4° le long supinateur ; 2° le premier radial ; 3° le second radial ; 4° l’exten- 312 OS ET MUSCLES DE L’AVANT-BRAS. seur commun des doigts ; 5° l’extenseur propre du petit doigt ; 6° le cubital dorsal et 7° l’anconé. Ces muscles prennent insertion par leur extrémité supérieure à l’épicondyle ou au bord qui le surmonte. Les muscles de la couche dorsale profonde sont : 4° le court supinateur ; 2° le grand abducteur du pouce ou inclinateur du pouce sur le radius; 3° et 4° le court et le long extenseur du pouce ; 5° l’extenseur propre de l'index. Les muscles de la région palmaire forment aussi deux couches. Ceux de la couche superficielle sont, du radius vers le cubitus : 1° le grand ou rond pronateur; ?° le grand palmaire; 3 le petit palmaire; 4° le fléchisseur superficiel, et 5° le cubital palmaire. Tous ces muscles prennent insertion à l’épitrochlée par leur extrémité supérieure. Les muscles de la couche palmaire profonde sont : 1° le flé- chisseur profond des doigts; 2° le fléchisseur propre du pouce, et 3° le carré pronateur. Les deux os de l’avant-bras sont fixés l’un à l’autre par leurs articulations supérieure et inférieure, et par le ligament inter- osseux. Dans la supination, les faces palmaires du radius, du cubitus et du ligament interosseux forment un plan dont le bord radial est en dehors et le cubital en dedans, et sur lequel les muscles de la couche palmaire superficielle s'étendent obliquement de haut en bas et du bord cubital vers le radial. Cette obliquité est d'autant plus prononcée que les muscles sont plus rapprochés du radius. Elle n’existe pas pour le cubital palmaire qui est le plus près du bord cubital. Dans la pronation, au fur et à mesure que la face palmaire du radius s'incline sur celle du cubitus et forme, avec elle et le ligament interosseux, une fosse qui augmente progressivement de profondeur ; les muscles obliques de la couche superficielle se rapprochent, nrennent une direction verticale et forment un faisceau épais qui se loge dans la fosse que leur présentent les os de l’avant-bras. On comprend combien la disposition des os | usdiéuaseniis péchés NINTSS + V7 OS ET MUSCLES DE L'AVANT-BRAS. 313 de l’avant-bras, dont la concavité regarde la face palmaire, est favorable à la formation de ce sillon palmaire. Dans cette position, les faces palmaires des os de l’avant-bras restent à une assez grande distance l’une de l’autre, séparées qu’elles sont par le faisceau musculaire. Dans la pronation, la face dorsale de l’avant-bras et le ligament interosseux forment une large surface qui est convexe transver- salement, parce qu’elle comprend la face radiale du radius. Les muscles de la couche dorsale superficielle sont étendus oblique- ment de haut en bas et du bord cubital vers le radial. Cette obli- quité est d’autant plus prononcée que les muscles sont plus rap- prochés du bord radial de l’avant-bras. Les muscles de la couche profonde partagent l’obliquité de ceux de la couche superficielle. Dans la supination, la face dorsale du radius et celle du cubi- tus forment avec le ligament interosseux un sillon profond, plus large en bas qu’en haut, vers lequel sont repoussés les muscles dorsaux de l’avant-bras. La connaissance des diverses positions des os et des muscles dans la pronation et la supination est d’un grand intérêt pour le chirurgien; il doit les avoir présentes à l’esprit, soit qu’il pra- . tique une opération sur l’avant-bras ou qu’il fasse l’exploration de cette partie si compliquée. Chez l’homme, dans la station debout, lorsque le membre thoracique, pendant le long du tronc, est abandonné à lui- même, l'avant-bras est dirigé verticalement; la face dorsale forme un plan incliné de dedans en dehors et d’avant en arrière; son bord radial est en avant et en dedans, son bord cubital en dehors et en arrière. Cette demi-pronation de l’avant-bras de l’homme et la direc- tion oblique du plan dorsal se retrouvent dans le chien où elles constituent l’état le plus habituel de cette section du membre thoracique. Dans cet état de demi pronation, chez l’homme, les surfaces des articulations radio-cubitales supérieure et inférieure sont dans un rapport exact ; la tête du cubitus ne fait de saillie n1 sur la face dorsale, ni sur la face palmaire, et le large rebord de la 314 CARPE DE L'HOMME. tête du radius, qui s'articule avec la petite cavité sigmoïde du cubitus, ne parait ni sur l’une ni sur l’autre des deux faces de lavant-bras. Aussitôt que l’on augmente la pronation, la petite tête du cubitus fait saillie sur la face dorsale et le rebord articulaire de la tête du radius apparaît sur cette face de l’avant-bras. Si lon fait exécuter au radius le mouvement de supination, c’est sur la face palmaire que l’on voitsaillir la tête du cubitus et apparaître le rebord articulaire de la tête du radius. Dans l’état de demi-pronation, le sillon de la face dorsale et celui de la face palmaire sont de profondeur égale, le ligament interosseux, dans un état de demi-tension, forme un plan uni et les muscles, dans un état moven entre leur contraction et leur relâchement, sont également répartis sur les deux faces de l’avani-bras. C’est dans cette position, à laquelle il faut ajouter la demi- flexion de l'avant bras, que doit être appliqué et maintenu l’ap- pareil propre aux fractures du corps du cubitus et du radius. ARTICLE IV. DES OS DE LA MAIN DE L'HOMME ET DU PIED ANTÉRIEUR DES ANIMAUX. La main de l’homme et le pied antérieur des animaux, qui lui correspond, se divisent en trois régions ou sections secondaires qui sont : le carpe, le métacarpe et les doigts. Le carpe est situé à l'extrémité supérieure de la main ou du pied antérieur dont il forme de beaucoup la plus petite partie. Il a une face dorsale, une face palmaire ou plantaire, deux bords latéraux : l’un radial et l’autre cubital, un bord supérieur qui s'articule avec les os de l’avant-bras, et un bord inférieur qui s'articule avec le métacarpe. S 1%, — Du carpe de l'homme, Le carpe de l’homme se compose du huit petits os courts pla- cés sur deux rangs, l’un supérieur ou antibrachial, et l’autre in- …… mosiludits dé date uit Et Die à de La gt ut nés st à CARPE DE L'HOMME. 345 férieur ou métacarpien. La rangée antibrachiale comprend quatre os qui sont, en allant du bord radial vers le eubital : le scaphoïde, le semi-lunaire, le pyramidal et le pisiforme. Nous décrirons ce dernier séparément parce qu’il est hors de rang et qu'il ne fait 1 pas partie de l'articulation du carpe avec les os de l’avant-bras. Les trois premiers os de la rangée antibrachiale ont une face supérieure, convexe, revêtue de cartilage. Ces trois faces réunies forment un condyle dont le grand diamètre est dirigé du bord radial vers le cubital. La portion de ce condyle formée par le scaphoiïde et le semi-lunaire est en rapport avecles deux facettes articulaires du radius. La facette du pyramidal, la plus petite, répond à la tête du cubitus dont elle est séparée par une lame fibro-cartilagineuse triangulaire. Le condyle présente une incli- naison très-marquée vers la région dorsale de la main, aussi la face dorsale des os qui le forment est-elle plus étroite que leur face palmaire. Ces trois os de la première rangée s’articulent entre eux par de petites facettes en partie continues, en partie contiguës ; la continuité répond au condyle, la contiguité, plus étendue, est au-dessous. | La face inférieure des trois os qui précèdent est concave et revêtue de cartilage. Ces trois facettes réunies forment une espèce de voûte au-dessus de la seconde rangée dont elle embrasse la partie moyenne très-saillante, et sur les extrémités de laquelle posent ses piliers. Les quatre os de la seconde rangée, le trapèze, le trapézoïde, le grand os et los crochu, plus volumineux que les précédents, sont tous placés sur le même rang. Le grand os (os capitatum) se compose de deux parties . la tête et le corps. La tête fait une saillie considérable à la face supérieure de cette rangée. L’os crochu a la forme d’un coin dont la base est en bas ét dont le sommet aplati transversalement, presque aussi saillant que la tête du grand os, s'adapte à cette dernière, pour constituer un condyle qui est reçu dans le cintre formé par les trois os de la première rangée. Le pyramidal, qui représente le pilier interne ou cubital de ce cintre, s’appuie sur l'os crochu avec lequel il forme une articulation à surfaces obliques, dirigées de haut en 1e. had lehidl. AUX Ce ts ÉD MS Li hé er " . de 316 CARPE DE L'HOMME. bas, et du bord radial du carpe vers le cubital. Le pilier externe ou radial descend bien plus bas que le précédent. Il est formé par la partie inférieure du scaphoïde ; laquelle porte une apo- physe saillante sur la face palmaire du carpe et présente une surface articulaire, convexe, qui pose sur un plan que forment la face supérieure du trapèze et celle du trapézoïde et que la tête du grand os dépasse de toute sa longueur. Tel est le mode d’articulation de la première rangée avec la seconde, C’est, d’une part, une sorte de voûte ou de cavité glé- noïde formée par les trois premiers os de la rangée antibrachiale, et d’autre part, un condyle que constituent la tête du grand os et le sommet aplati de l’os crochu. Cette articulation et celle des os de l’avant-bras, avec la pre- miére rangée, sont le siége des mouvements que la main exécute sur l’avant-bras et réciproquement : mouvements de flexion, d’ex- tension, d’inclinaison latérale et de circumduction. Ces deux articulations sont évidemment des condyliennes; c’est à tort que l’on considère l’articulation de la première rangée avec la se- conde comme une enarthrose. La face dorsale du carpe est convexe ; elle est recouverte par les tendons des muscles extenseurs des doigts. La face palmaire est concave , elle représente une espèce de coulisse dans laquelle glissent les tendons des muscles fléchisseurs. Cette coulisse est limitée de chaque côté par deux éminences saillantes qui en augmentent la profondeur. Les éminences du bord cubital sont formées par le pisiforme et l’'apophyse unciforme de l’os crochu. Le pisiforme fait une saillie très-marquée sur la face palmaire du carpe. Il s'articule avec le pyramidal ; donne insertion, en haut, au muscle cubital antérieur ou palmaire, en bas, au muscle pisi-phalangien du petit doigt et, par son sommet, au ligament annulaire du carpe. L’apophyse unciforme naît de la face palmaire de los crochu. Elle est aplatie et recourbée du bord cubital du carpe vers le bord radial, et donne insertion au ligament annulaire. Les émi- nences du bord radial sont fournies par le scaphoïde et le trapèze. Ce sont : 1° l’apophyse du scaphoïde qui s’élève de la partie in- | dis ns mû shit corps lsRE (De CARPE DE L'HOMME. 317 férieure de sa face palmaire; 2° l’apophyse du trapèze, située à la face palmaire de cet os et creusée d’une coulisse que traverse le tendon du muscle grand palmaire. Dans la description qui précède, la main et l’avant-bras sont placés verticalement. Maintenant étendez leur face palmaire sur un plan horizontal, puis, inclinez peu à peu l’avant-bras sur le plan dorsal de la main, jusqu’à ce qu’il forme un angle droit avec ce dernier, et vous verrez la première rangée des os du carpe, entraînée par les os de l’avant-bras, se relever, s’incliner sur la face dorsale de la seconde rangée et représenter une voûte dont le cintre est comme à cheval sur le condyle de la seconde rangée et dont les extrémités posent sur le plan horizontal; ces extrémités sont formées du côté cubital par le pisiforme et du côté radial par l’apophyse du scaphoïde. Si une pression est exercée sur les os de l’avant-bras, elle est transmise à la voûte de la première rangée, qui résiste au moyen de ses trois points d'appui dont deux sur le plan horizontal, et le troisième sur le condyle de la seconde rangée. Ce dernier offre une grande résistance, car il est au sommet d’une autre voûte formée par les os de la seconde rangée. Cette seconde a deux points d’appui solides sur le plan horizontal ; celui du côté cubital lui est fourni par l’apophyse de los crochu et celui du côté radial par l’apo- physe du trapèze ou plutôt par toute la face palmaire du trapèze, car cet os est en saillie très-marquée sur la face palmaire du carpe. Comme on le voit, les tendons et les nerts qui passent dans la coulisse du carpe sont à l’abri de toute compression. Lorsqu'on fait une chute sur la paume de la main les choses se passent comme nous venons de le dire. Le radius trouve une grande résistance sur le scaphoïde qui touche le sol et sur le semi-lunaire qui pose sur la tête du grand os. Le cubitus est dans des conditions différentes, la surface articulaire de sa tête est séparée de celle du pyramidal par une lame fibro-cartilagi- neuse élastique qui amortit le choc, et le pyramidal qui porte sur le sol par l'intermédiaire du pisiforme ne trouve pas sur cet os un point d'appui fixe, à cause de la mobilité de l'articulation qui les unit. Aussi dans les chutes sur la paume de la main, le 318 CARPE DU CHIEN. radius se fracture seul le plus souvent et celte fracture a lieu à peu de distance de son articulation. Il résulte de ce qui précède, qne la voûte formée par les os de la première rangée du carpe présente une disposition très- différente suivant que l’avant-bras est incliné sur la face dorsale de la main où que ces deux parties sont dans un même plan, c’est-à-dire dans l’état intermédiaire à la flexion et à l’extension. Les os de la seconde rangée du carpe s’articulent entre eux par de larges surfaces en partie contiguës, en partie continues ou réunies par des ligaments intérosseux ; aussi cette rangée du carpe offre-t-elle une plus grande solidité que la rangée anti- brachiale. Par suite de leur disposition, en forme de voûte, leurs faces dorsales ont plus d'étendue que leurs faces palmaires. Ils s’arliculent avec les os du métacarpe par des facettes irrégulières, revêtues de cartilage, et alternativement convexes et concaves : le trapèze avec le premier métacarpien et un peu avec le second, le trapézoïde avec le second seulement, le grand os avec le troisième el un peu avec les deux métacarpiens latéraux, l’os crochu avec les quatrième et cinquième. S 2. — pu carpe dü chien. Le carpe du chien se compose de $ept os : trois à la rangée antibrachiale et quatre à la rangée métacarpienne. Première rangée. — Le scaphoïde et le semi-lunaire de l’homme sont représentés ici par un seul o$, le scapho-semi- lunaire dont la face supérieure convexe, en forme de condyle, s'articule avec la face inférieure du radius, et dont la face infé- rieure est creuséé de trois petites cavités glénoïdes, dirigées d'avant en arrière, dans lesquelles sont reçus trois condyles fournis par trois os dé la seconde rangée, le trapézoïde, le grand os et l’os crochu. En outre, le scapho-semi-lunaire joint -par une touté pêtite facette le trapèze qui est à l’état rudimen- taire, comme le doigt qui lui fait suite. L’extrémité Imterne du scapho-semi-lünaire porte une éminence assez prononcée, qui fait saillié sur la face plantaire dû carpe et représente l’apophyse CARPE DU CHIEN, 319 palmaire du scaphoïde de l’homme; son extrémité externe s'articule avec le pyramidal. Le pyramidal s'articule, par sa face supérieure, avec le cubitus sans ligament intermédiaire et com- plète ainsi le condyle du carpe et son articulation avec les deux os de l’avant-bras. Le pyramidal est en rapport par sa face inférieure avec la facelte externe de l’os crochu et descend jusqu’au cinquième métacarpien dont il joint l’extrémité supérieure, de sorte qu'il forme à lui seul tout le bord cubital du carpe. L’os qui répond au pisiforme de l’homme a acquis, sur le chien, un développement assez considérable; c’est une espèce de talon pour le pied antérieur. Il fait une saillie très-prononcée sur la face plantaire du carpe. Son extrémité antérieure s’arti- cule avec le pyramidal par une large surface, dont le bord supé- rieur, échancré, est en rapport avec le cubitus. Son extrémité postérieure, renflée, est séparée de l'extrémité articulaire par un rétrécissement ou col et elle donne insertion, comme chez l’homme, au muscle cubital plantaire. | L’analogie de cet os avec le calcanéum n’est contestée par personne ; pour en reconnaître toute l’évidence, il faut étudier comparativement le pied antérieur des plantigrades avec leur pied postérieur. Sur le chien et sur les animaux précédents une grosse épi- physe forme l'extrémité postérieure de cet os ; ce qui vient encore confirmer son analogie avec le calcanéum. D’après ce qui précède, on ne peut regarder le pisiforme de l’homme, l’analogue de celui du chien, comme un sèsamoïde, Le nom que l'os dont nous parlons a reçu en anatomie humaine ne pouvant passer en anatomie comparée, et celui ou plutôt ceux que lui ont donnés les anatomistes vétérinaires, étant impropres, seraient remplacés avec avantage, je crois, par le mot cal/canellum, petit calcanéum. Deuxième rangée. — Les quatre os de cette rangée augmen- tent progressivement de volume du bord radial vers le cubital. Le premier ou trapèze s'articule avec le métacarpien du pouce ; il est à l’état rudimentaire, comme le doigt qui lui est suspendu. OP OO PR TR TC ES 320 CARPE DU MOUTON. Le second ou trapézoïde s'articule avec le second métacarpien. Le troisième ou grand os avec le troisième métacarpien. Le quatrième ou os crochu avec les deux derniers métacarpiens. La face antérieure convexe du carpe a plus d’étendue que la postérieure, concave, et limitée, à son bord radial, par l’apophyse du scaphoïde et à son bord cubital par la saillie considérable du calcanellum. L’articulation radio-carpienne est une condylienne; celle des rangées entre elles, formée d’une part par les cavités glénoïdes de la première rangée et d'autre part par les condyles de la seconde rangée, est une trochléenne. Il en est de même de l’ar- ticulation de la seconde rangée avec le métacarpe; les cavités glénoiïdes sont fournies par la rangée carpienne et les condyles par le métacarpe. | $ 3. — Du carpe du mouton. Le carpe du mouton se compose de six os : quatre à la rangée supérieure et deux à l’inférieure. Ces os, n’ayant aucune ressem- blance avec ceux de l’homme, seront désignés par les noms nu- mériques de premier, deuxième, troisième... en allant du radius vers le cubitus. Les trois premiers de la rangée supérieure sont de forme à peu près cubique. Ils sont réunis entre eux par une sorte d’engrenage, et ils constituent deux surfaces articu- laires parsemées d’éminences et de dépressions, dont la disposi- tion est sensiblement la même. La supérieure s’adapte exacte- ment à la surface articulaire radio-cubitale et l’inférieure aux os de la seconde rangée. Les saillies et les creux que présentent les surfaces de l’articulation radio-carpienne et de l'articulation de la première rangée avec la seconde ont plus d’étendue d’avant en arrière qne transversalement et, par suite de leur mode de jonction, les mouvements de flexion et d'extension sont seuls possibles. Les deux os de la seconde rangée, plus larges et plus minces que les trois de la première, se présentent sous la forme de plaques osseuses interposées entre les trois os de la première MÉTACARPE DE L'HOMME. 321 rangée et le métacarpe. Le carpien externe, plus épais que l'interne, le dépasse par ses faces supérieure et inférieure ; aussi la facette du métacarpien qui lui correspond est-elle au- dessous du niveau de celle qui s'articule avec le carpien interne. Leur surface articulaire supérieure est irrégulière, l’inférieure est tout à fait plane. Le calcanellum, moins développé que sur le chien, a la forme d’un cône dont la base, dirigée en avant, s'articule avec la face postérieure du troisième carpien de la première rangée, et avec le cubitus par une petite facette de son bord supérieur. Le sommet donne insertion au même muscle que chez l’homme et le chien. $ 4. — bu métacarpe de l'homme. Le métacarpe de l’homme est formé de la réunion de cinq petits os longs placés côte à côte, et articulés par leur extrémité supérieure avec le carpe et par l’inférieure avec les doigts. Les métacarpiens sont désignés par les noms numériques de premier, deuxième, troisième, quatrième et cinquième, en pro- cédant du radius vers le cubitus. Le premier ou métacarpien du pouce diffère des quatre autres par sa position, sa forme et ses articulations, aussi nous ne le décrirons qu'après avoir étudié les quatre autres dans leur ensemble. Les quatre derniers métacarpiens diminuent progressivement de longueur, du bord radial vers le cubital. Leur extrémité su- périeure présente, outre la facette au moyen de laquelle elle s'articule avec le carpien correspondant, une ou deux facettes latérales pour son articulation avec les métacarpiens qui la joignent. Ainsi, 1l y en a deux pour le troisième et le quatrième et une seule pour le deuxième et le cinquième. Leur extrémité inférieure porte une tête articulaire, comprimée latéralement, convexe de la face dorsale à la face palmaire et bien plus étendue vers cette dernière que sur la première. Cette tête articulaire, qui a la forme d'une portion de sphéroïde aplatie sur deux faces et enroulée dans le sens opposé qui présente son plus grand diamètre, est un condyle. Leur corps est prismatique THOMAS, 21 822 “MÉTACARPE DU CHIEN." triangulaire, recourbé légèrement, suivant sa longueur, de la face dorsale vers la face palmaire. Des trois faces, deux sont la- iérales et répondent aux espaces interosseux ; la troisième est dorsale. Leur direction n’est pas tout à fait verticale, ils divergent lé- gérement en descendant, de sorte que le quadrilatère qu'ils forment a un bord inférieur ou digital, plus long que le supé- rieur ou carplen. Le métacarpien du pouce est le plus gros et le plus court de tous. Dirigé très-obliquement, de manière à former avec le deuxième métacarpien, un angle ouvert en bas, il agrandit ainsi très-notablement le métacarpe dans le sens de sa largeur, c’est-à-dire du bord cubital vers le bord radial. En outre, il est situé hors de rang; la saillie qu'il fait sur le plan de la face pal- maire augmente la concavité de cette dernière et la convexité de la face dorsale. Son corps est aplati, du bord radial de la main vers le cubital. La surface articulaire de son extrémité supé- rieure est concave de la face dorsale à la face palmaire, convexe d’un bord à l’autre, et forme avec le trapèze une articulation à emboîtement réciproque, bien plus mobile que l'articulation correspondante des autres métacarpiens. La tête articulaire est moins arrondie et moins saillante que celle des autres métacar- piens. Elle a la forme d’un condyle vers la face dorsale, et pré- sente vers la face palmaire deux petites facettes que sépare une arête superficielle. Chacune de ces deux petites facettes s'articule avec un sésamoide. $ 9. — Du métacarpe du chien. Le métacarpe du chien se compose de cinq os, comme celui de l’homme. Le métacarpien du pouce est à l’état rudimentaire. Il reste parallèle à celui qui le suit. Les quatre autres se joignent entre eux dans une plus grande longueur que sur l’homme, puis, en descendant, ils divergent d’une manière très-sensible, Les deux médians, de longueur égale, dépassent les deux laté- raux par leur extrémité inférieure, Leur tête articulaire a Ja MÉTACARPE DU MOUTON. =— DOIGTS DE L'HOMME. 323 forme d’un condyle vers la face dorsale; vers la face plantaire elle présente, sur la ligne médiane, une arête qui sépare deux poulies sur chacune desquelles glisse un sésamoïde. Cette dis- position, qui est commune aux quatre métacarpiens, reproduit celle de l'articulation métacarpo-phalangienne du pouce de l’homme. LA $S 6. — Du métacarpe du mouton. Le mouton adulte n'a qu'un seul métacarpien. Mais cet os ré- sulte de la soudure de deux métacarpiens latéraux qui sont dis- tincts à l’époque de la naissance, et se soudent ensemble aussi- tôt après. Le métacarpien du mouton égale presque l’humérus en lon- gueur. | ) L’allongement siremarquable de cette section du pied s’observe chez les animaux qui, comme le mouton, marchent sur l'extrémité des doigts et ne se servent pas du pied antérieur, l’analogue de la main, pour saisir. Ainsi, sur le mouton, tout le métacarpe est relevé et forme une partie importante de la colonne de sus- tentation. Le corps de cet os est droit, sa face dorsale est arrondie et la plantaire est presque plane. Son extrémité supérieure pré- sente deux facettes planes; la cubitale, la plus étroite, est un peu au-dessous du niveau de la radiale. L’extrémité inférieure se ter- mine par deux éminences articulaires parfaitement semblables, une pour chacun des métacarpiens primitifs. Elles sont séparées l’une de l’autre par une sorte de mortaise qui règne dans toute leur étendue verticale. Ces éminences sont divisées en deux par- ties d’inégale dimension, par une arête en forme de roue qui se dirige de la face dorsale vers la face plantaire et sépare deux poulies, dont l’externe est au-dessus du niveau de l’interne. 8 7. — Des doigts de l’homme. Les doigts sont au nombre de cinq chez l’homme, et chacun se compose de trois os ou phalanges, à l’exception du pouce, qui n’en à que deux. ( 324 DOIGTS DU CHIEN. Premières phalanges. — Elles forment une courbe légère dont la convexité est à la face dorsale et la concavité à la face palmaire. Leur extrémité supérieure est creusée d’une cavité ovalaire superficielle, cavité glénoïde, qui s'articule avec le con- dyle du métacarpien. L’extrémité inférieure est une véritable poulie ou trochlée qui s’enroule de la face dorsale vers la face palmaire et s'étend plus sur celle-ci que sur celle-là. Secondes phalanges ou phalangines.— Le pouce n’a point de phalangine. Celle du doigt du milieu est la plus longue ; celle du petit doigt la plus faible et la plus courte. Elles ont une grande ressemblance avec les précédentes. Leur extrémité supérieure est creusée de deux cavités glénoïdes, une de chaque côté, sé- parées par une arête, pour s’articuler avec les deux condyles et la gorge de la phalange précédente. Troisièmes phalanges, phalangettes. —- L’articulation de la phalangette avec la phalangine ressemble assez exactement à celle de la phalangine avec la phalange métacarpienne. L’extré- mité inférieure est aplatie de la face dorsale vers la face palmaire. Elle prend la forme d’un fer à cheval; sa face palmaire rugueuse soutient la pulpe du doigt. S 8. — Des doigts du chien. Les quatre doigts externes ont trois phalanges, et l’interne, le pouce, deux, comme chez l’homme. Le pouce, très-court, paral- lle au métacarpe, dont il n’atteint pas la longueur, est avorté et reste étranger aux fonctions des autres doigts ; chez l’homme, le pouce diffère bien des autres doigts par sa longueur, mais c’est le plus gros, le plus fort et le plus mobile. Les phalanges métacarpiennes et les phalangines forment, comme celles de l’homme, une courbe dont la convexité répond à la face dorsale et la concavité à la face plantaire. L’extrémité supérieure ou plutôt postérieure des phalanges métacarpiennes est creusée d’une cavité articulaire, glénoïdale vers la face dor- sale, échancrée ou divisée en deux facettes vers la face plan- taire, pour s’articuler, d'une part, avec le condyle métacarpien, DOIGTS DU MOUTON. 325 dans la station active, et d’autre part, avec les deux poulies et l’arête que présente ce dernier vers la face plantaire, dans la flexion. Cette articulation métacarpo-phalangienne présente, vers la face plantaire, deux os sésamoïdes qui s’articulent aussi avec les deux poulies de la tête métacarpienne. Le condyle du métacarpien s’étend très-loin vers la face dor- sale, afin de permettre à la phalange de s’articuler presque à angle droit avec ce dernier, ce qu’on observe dans la station active. Chez l’homme, les premières phalanges, dans leur plus forte extension, restent dans le plan du métacarpe. La phalange mé- tacarpienne du chien se termine par une poulie qui s’articule avec la double cavité glénoïde de la phalangine, comme chez l’homme. Le mode d’articulation de la phalangine avec la pha- langette est à peu près le même. L’extrémité antérieure de la phalangette se relève un peu afin que le petit cône qui porte l’ongle n’appuie pas sur le sol. $S 9. — Des doigts du mouton. Le mouton, comme les autres ruminants, n’a que deux doigts qui sont articulés avec le métacarpien unique de ces animaux. | Ces deux doigts, qui forment le pied fourchu, ont chacun trois phalanges. Le corps des premières forme une courbe légère dont la concavité, qui occupe la face plantaire, est plus prononcée que la convexité. La face plantaire est plane, la dor- sale est arrondie. L’extrémilé supérieure présente une surface articulaire, concave de la face dorsale à la plantaire, qui se com- pose de deux facettes latérales séparées par une rainure mé- diane. Celle-ci reçoit le condyle médian de la tête métacarpienne, et les facettes latérales le condyle latéral qui leur correspond. La crête qui existe à l'union de chaque facette latérale et de la rainure médiane roule sur la gorge de la poulie qui lui corres- pond. Chaque articulation métacarpo-phalangienne est complétée, vers la face plantaire, par deux sésamoïdes qui s’articulent avec 326 DOIGTS DU MOUTON. leur trochlée respective et reçoivent entre eux le condyle médian de la tête métacarpienne. Ainsi sur le mouton, chaque articulation métacarpo-phalan- gienne est une double trochlée. Sur le chien, c’est une articulation condylienne vers la face dorsale du pied et une trochléenne vers la face plantaire. Sur l’homme, c’est une articulation condylienne. Ce qui revient à dire que, sur l’homme, les mouvements de cette articulation sont plus variés que sur le chien; que, sur le chien, cette articulation participe des mouvements des articulations condyliennes et tro- chléennes, et que sur le mouton il n’y a que les mouvements de flexion et d'extension. L’extrémité articulaire inférieure se com- pose de deux condyles réunis par une gorge, ce qui constitue une trochlée. L’extrémité supérieure de la sééonde phalange est creusée dé deux facettes condyliennes séparées par une arête. L’arti- culation de la première phalange avec la seconde est donc une trochléenne. Le corps de la seconde phalange n’a que la moitié de la longueur de la première. L’extrémité inférieure est une trochlée. La troisième phalange du mouton diffère des autres par sa forme et sa diréction. Elle présente assez exactement l’image d’un petit pied. Elle est de forme triangulaire. Son bord infé- rieur, ou la plante du petit pied, étroit en avant, ëst plus large en arrière, où il est continué par un sésamoiïde qui complète le talon. Son bord supérieur ou dos du pied se termine, en arrière, par une facette qui donne attache au tendon extenseur. La face qui regarde la phalange de l’autre doigt est plane, celle du côté opposé est convexe. . L’échancrure profonde qui existe entre le talon et le dos du pied reçoit l'extrémité inférieure de la phalangine et forme ayec elle une articulation trochléenne à laquelle concourt l'os sésa- moïde. La forme de ce petit pied est reproduite exactement par le sabot corné qui le renferme. Sur le mouton, la face plantaire de la phalangette est la seule partie qui appuie sur le sol; sur le chien; c’est toute la région digitée. Chez ces deux animaux ces OSTÉOGÉNIE. — MÉTACARPIENS ET PHALANGES DE L'HOMME, ETC. 9327 parties forment, avec la portion verticale du membre, un angle ouvert en avant. Ostéogénie. — Métacarpiens et phalanges de l’homme, du chien et du mouton, Ces os présentent, dans le cours de leur développement, deux points d’ossification : l’un pour la diaphyse, l’autre pour v# physe. Chez l’homme, Vé épiphyse occupe l'extrémité supérieure de toutes les phalanges et du métacarpien du pouce et l'extrémité inférieure des quatre métacarpiens qui suivent celui du pouce. Cette irrégularité n’est qu’apparente; elle s Res ue par % dati nation des épiphyses. | | L'existence d’une épiphyse à s sthéonité supérieure. des pha- langes est nécessitée par les insertions tendineuses qui ont lieu sur cette partie à l’exclusion de leur extrémité inférieure, L’extrémité supérieure des quatre phalanges métacarpiennes qui suivent celle du pouce, donne insertion à deux tendons pro- venant des muscles interosseux. L’extrémité supérieure des quatre phalangines donne insertion par son bord dorsal au ten- don du muscle extenseur des doigts. L’extrémité supérieure des quatre phalangettes donne insertion à deux forts tendons : l’un, celui de l’extenseur commun, à son bord dorsal; l’autre, celui du fléchisseur, à son bord palmaire. L’extrémité supérieure de la première phalange du pouce donne insertion à trois tendons : un de chaqué côté, provenant des muscles de la région thénar; le troisième sur le bord dorsal, c’est le tendon du court extenseur. L’extrémité supérieure de la phalangette du pouce a deux fortes insertions tendineuses : celle du muscle long extenseur et celle du long fléchisseur. L’extrémité supérieure du métacarpien du pouce donne inser- tion au tendon du grand abducteur. J'ai trouvé, sur plusieurs sujets de douze à treize ans, de chaque côté de l'extrémité arti- culaire inférieure de cet os, dés traces très-marquées d’épiphysés destinées à l'insertion des ligaments latéraux de l'articulation métacarpo- -phalangienne. I 328 MOUVEMENTS DE LA MAIN DE L'HOMME. Les quatre autres métacarpiens ont leur épiphyse à l'extrémité inférieure. Il paraît qu'ici c’est le développement de la tête arti- culaire et l'importance de l’articulation à laquelle elle appartient qui ont décidé de la position de l’épiphyse. Sur un enfant mâle de treize ans, l'extrémité supérieure du deuxième métacarpien portait, sur sa face dorsale, des traces évidentes d’une épiphyse incomplète pour l'insertion du tendon du premier radial. Les quatre métacarpiens externes du chien ont une forte épi- physe à leur extrémité inférieure, comme chez l’homme, et, pour les mêmes raisons que chez l’homme, l'extrémité supérieure des quatre phalanges et phalangines correspondantes est épiphysaire. Une épiphyse existe aussi à l'extrémité supérieure du métacar- pien et de la première phalange du pouce. Sur le mouton, les deux éminences articulaires de l’extrémité inférieure du métacarpien sont formées chacune par une épi- physe. L’extrémité supérieure des phalanges et des phalangines est d'origine épiphysaire. Les phalangettes du chien et du-mou- ton n’ont qu’un seul point d’ossification. $S 10. — mes mouvements de la main de l'homme. Les mouvements de la main se divisent en mouvements de totalité et mouvements partiels. Les mouvements de totalité sont : 1° l’inclinaison sur la face palmaire de l’avant-bras ou la flexion; 2° l’inclinaison sur la face dorsale de l’avant-bras ou l’extension ; 3° l’inclinaison sur le bord radial de l’avant-bras; 4° l’inclinaison sur le bord cubital; 5° les mouvements de circumduction ; 6° les mouvements de rotation sur l’axe de la main. Les cinq premiers mouvements se passent dans l'articulation ou plutôt dans les articulations du poignet; le sixième résulte de la rotation du radius sur son axe. L’inchinaison de la main sur le bord radial de l’avant-bras est désignée, par les auteurs, sous le nom d’abduction; l'inclinaison sur le bord cubital, sous le nom d’adduction; V'avant-bras est supposé dans la supination. Le vice de ces dénominations est évi- MOUVEMENTS DE LA MAIN DE L'HOMME. 329 dent; car lorsque l’avant-bras est dans la pronation, l’abduction de la main devient adduction, et l’adduction, abduction. Il faut dire tout simplement : inclinaison de la main sur le bord radial de l’avant-bras, inclinaison sur le bord cubital. Les mouvements partiels de la main sont les mouvements des doigts. Ce sont la flexion, l’extension et la circumduction ; ce dernier se passe dans l'articulation métacarpo-phalangienne. Lorsque les doigts sont étendus, ils peuvent s'éloigner et se rapprocher, à peu près comme les bâtons d’un éventail. Pour pouvoir comprendre facilement la disposition des muscles qui produisent ces mouvements, il faut les considérer par rapport à l'axe de la main et non par rapport à l’axe du tronc. On suppose que l’axe de la main passe par le métacarpien et le doigt du milieu. Le mouvement d’écartement des doigts sera l’abduction, et leur rapprochement l’adduction. Les muscles abducteurs sont: 1° quatre muscles interosseux dorsaux. Le doigt médius a deux interosseux dorsaux. Les deux autres sont situés : l’un entre le mé- tacarpien du pouce et celui de l'index ; ilest abducteur de l'index; l'autre, entre le métacarpien du petit doigt et celui de l’annulaire ; il est abducteur de l’annulaire. Ces quatre muscles interosseux dorsaux n’ont d’action, comme on le voit, que sur les trois doigts qui occupent la partie moyenne de la main. Mais le petit doigt a un mouvement d'abduction très-marqué ; mouvement produit par un muscle, situé sur le plan cubital du cinquième méta- carpien. Ce muscle, que les auteurs désignent sous le nom d'adducteur, par rapport à l'axe du tronc, doit être rattaché à la série des interosseux dorsaux ; c’est done un abducteur. Il faut lui adjoindre le muscle court fléchisseur du petit doigt, et les désigner sous le nom de pisi unci phalangien du petit doigt. Le mouvement d’abduction du pouce a plus détendue que celui des autres doigts; aussi est-il produit par deux muscles bien plus longs que les abducteurs des autres doigts. Ce sont le grand abducteur et le court extenseur qui font partie de la couche profonde des muscles dorsaux de l’avant-bras. Le mouvement d’adduction des doigts a pour agent une série 530 MOUVEMENTS DE LA MAIN DE L'HOMME. de muscles connus sous le nom d’énterosseux pulmaires , au nombre de quatre : 1° L’interosseux palmaire situé entre le métacarpien du petit doigt et celui de lannulaire est adducteur du petit doigt. 2 L’interosseux palmaire situé entre le métacarpien de l’an- nulaire et celui du médius est adducteur de l’annulaire. | 3° L’interosseux palmaire situé entre le métacarpien du mé- dius et celui de l'index est adducteur de l’index. h° L'interosseux palmaire ou adducteur du pouce diffère des précédents par son développement et ses inserlions ; 1l est situé entre le pouce et le troisième métacarpien, sur toute la longueur duquel il prend insertion. Deux autres muscles, appartenant spécialement au pouce, et que les auteurs désignent sous les noms: l’un de court abducteur, et l’autre de court fléchisseur, doivent être rattachés à la série des muscles adducieurs des doigts, d’après les recherches de M. Duchenne (de Boulogne). Enfin, le pouce et le petit doigt ont, en outre, chacun un muscle adducteur métacarpien. L'un est opposant du pouce et l’autre l’apposant du petit doigt. Ges deux muscles font évidemment partie des interosseux palmaires ; ils en différent seulement par leur insertion mobile qui a lieu sur le métacarpien. Il résulte de ce qui précède que les trois doigts qui occupent la partie moyenne de la main ont chacun deux interosseux; que le petit doigt a un interosseux palmaire ou adducteur et un muscle abducteur qui représente l’interosseux dorsal, et qu’en outre il a, de plus que les doigts précédents, un interosseux palmaire ou adducteur métacarpien. | Quant au pouce, le plus mobile des doigts, il a non-seulement un grand abducteur, qui vient de l’avant-bras, et un adducteur interosseux plus développé que ceux de cette catégorie, mais encore un opposant comme le petit doigt, et de plus, deux petits muscles (le court abducteur et le court fléchisseur) qui sont con- génères des adducteurs. Il existe une telle correspondance entre les muscles interos- seux, dorsaux et palmaires, qu’il sera facile d'indiquer leur COXAL DE L'HOMME. 331 position et leurs insértions, si l’on sé souvient que le doigt médius a deux interosseux dorsaux. CHAPITRE IL. DES MEMBRES ABDOMINAUX. ARTICLE PREMIER. DE L'OS DE LA HANCHE. $S 1°, — Du coxal de l'homme. Le coxal est le plus volumineux de tous les os larges. Il se compose de trois pièces primitives qui sont encore disuinctes à l’âge de douze ans; jusqu’à cette époque elles restent unies entré elles par des lames cartilagineuses qui indiquent nettement leurs lignes de démarcation. Ces trois pièces se joignent dans une grande cavité articulaire qui reçoit la tête du fémur : c’est la cavité cotyloide. La pièce supérieure, très-large, étendue en forme d’aile en haut, rétrécie en bas où elle se termine par une espèce de col qui porte une surface articulaire enduite de cartilage, est l’é/ium. Gette surface articulaire concave constitue la partie supérieure de la cavité cotyloïde. Elle est limitée, en bas, par deux bords qui se rencontrent à angle au fond de la cavité articulaire. Par le bord postérieur le plus long, l’i/ium joint l’ischion, et par le bord antérieur le pubis. La pièce interne a reçu le nom de pubis. Elle présente deux parties qui se distinguent par leur direction. L’une, horizontale, le corps du pubis, a la forme d’une pyramide triangulaire dont la base, dirigée en dehors, enduite de cartilage, fournit à la cavité cotyloïde la plus petite des trois surfaces qui la constituent. La base du pubis joint l’ilium en haut et l’ischion en bas. L'autre partie du pubis, la &ranche, est une lame verticale triangulaire qui naît par sa base de la face inférieure du corps et descend à la rencontre de la branche de l’ischion, à laquelle elle est unie dans le jeune âge par un prolongement cartilagineux. La troisième pièce du coxal, ou l’eschion, située au-dessous de 332 COXAL DE L'HOMME. l'ilum, en arrière et en dehors du pubis, nous présente aussi deux parties de direction différente : l’une, descendante, la plus volumineuse, est le corps; l’autre, ascendante, est la branche : celle-ci, dirigée de dehors en dedans, forme avec le corps une espêce de crochet qui va à la rencontre de la branche du pubis. La partie supérieure du corps de l’ischion est creusée en dehors d'une large cavité articulaire qui complète la cavité cotyloïde. Cette surface articulaire, de beaucoup la plus étendue des trois, se compose de deux parties : l’une, externe, revêtue de cartilage, longe le bord de la cavité cotyloïde; l’autre, interne, privée de cartilage, déprimée, non articulaire, forme l’arrière-fond et le bord inférieur de la cavité cotyloïde. Ce bord présente une échancrure profonde qui sépare la surface articulaire de l’ischion de celle du pubis. Après ce premier aperçu nous pourrions considérer le coxal dans son ensemble et le décrire comme un seul os. Mais les détails sont si nombreux, que nous préférons, pour les fixer plus sûrement dans la mémoire, les diviser en trois groupes qui se rapportent aux trois divisions que nous venons d'indiquer. Et puis l'étude comparative du coxal de l’homme avec celui des animaux, et avec l’omoplate, son analogue dans le membre tho- racique, exige que nous ayons une notion exacte et complète de chacune des trois pièces qui composent primitivement l'os de la hanche. L’ilium, ou portion iliaque du coxal, est circonscrit par trois bords : le supérieur, épais, inégal, convexe, onduleux, est la crête iliaque ; Yantérieur ou inguinal présente à son extrémité supé- rieure l’épine iliaque antérieure et supérieure, qui résulte de sa jonction avec l'extrémité antérieure de la crête iliaque; au- dessous une échancrure; plus bas, l’épine iliaque antérieure et inférieure qui se termine au bord cotyloïdien; plus bas et en dedans une coulisse, la coulisse iliaque, sur laquelle passent le nerf crural et les muscles psoas et iliaque, pour sortir du bassin. Le bord postérieur ou dorsal présente de haut en bas l’épine iliaque postérieure et supérieure, une pelite échancrure, l’épine iliaque postérieure et inférieure, une échancrure profonde dési- COXAL DE L'HOMME. 333 gnée sous le nom d’échancrure sciatique parce qu’elle fait partie de la grande échancrure qui livre passage au nerf sciatique. Face externe ou fosse iliaque externe. — On y voit, en avant, une petite fosse, peu profonde, séparée d'une fosse trois fois plus grande par une côte assez large, peu saillante, qui descend du quart antérieur de la crête iliaque à la partie postérieure de la cavité cotyloïde. La fosse la plus grande est limitée, en arrière, par une ligne plus prononcée en haut qu’en bas, qui commence à la crête iliaque un peu en avant de l’épine iliaque postérieure et supérieure, et se termine en avant de l’épine iliaque postérieure et inférieure. Cette ligne, qui est désignée à tort sous le nom de demi-circulaire, supérieure, donne inserlion, ainsi que la petite surface qui est derrière elle, au muscle grand fessier. La face iliaque externe, non compris la petite surface qui donne insertion au muscle grand fessier, est parcourue, d'avant en arrière, par plusieurs lignes demi-circulaires concentriques qui coupent en travers les deux fosses et la côte qui les sépare. La ligne demi- circulaire supérieure est formée par la crête iliaque qui, dans ce cas, se termine en arrière à la ligne d'insertion du muscle grand fessier. La ligne demi-circulaire moyenne commence, en avant, à l’épine iliaque antérieure et supérieure, etsetermine, en arrière, à l’échancrure sciatique. La surface, étroite en avant, large en arrière, comprise entre cette ligne et la crête iliaque, donne insertion au muscle moyen fessier. Une troisième ligne demi- circulaire commence à l’échancrure qui sépare les deux épines iliaques antérieures et se termine à la sciatique. L'espace com- pris entre celte ligne et la précédente donne insertion au muscle petit fessier. Enfin, la partie supérieure du sourcil cotyloïdien forme une quatrième ligne demi-circulaire, limite inférieure d'une surface rugueuse, inégale, sur laquelle prend insertion le tendon réfléchi de la longue portion du triceps crural. Face interne. — Elle se divise en deux parties. L’antérieure, concave, la plus étendue, ou fosse iliaque interne, est recouverte par le muscle iliaque auquel elle donne insertion. Elle est limi- tée, en bas, par un bord épais, saillant, concave, qui fait partie du détroit supérieur du bassin. La partie postérieure de la fosse 384 COXAL DE L'HOMME. iliaque est rugueuse, inégale. Elle présente, en avant, la surface auriculaire qui s'articule avec le sacrum, et, en arriére, une autre surface plus étendue, qui donne insertion aux ligaments sacro-iliaques postérieurs. Comme on le voit, l’iium forme à lui seul toute la partie supé- rieure du coxal jusqu'à la cavité cotyloïde. Là il semble que le coxal se bifurque; le pubis forme la partie antérieure et interne de cette division, et l’ischion la partie postérieure. Ces deux os suivent d’abord une direction opposée, puis leurs branches vont à la rencontre l’une de l’autre, et se joignent afin de circonscrire le trou ovale le plus grand de tout le squelette. Le corps du pubis se soude par sa base à l’ilium et à l’ischion pour former la partie antérieure de la cavité cotyloïde. En avant de cette cavité, on voit, au point de jonction du pubis et de l'ilium, une éminence arrondie : c’est l’éminence ilio-pectinée, qui est séparée de l’épine iliaque antérieure et inférieure par la coulisse iliaque. La face supérieure du corps du pubis est triangulaire; sa base répond à l’éminence ilio-pectinée, son sommet à l’épine du pubis; son bord postérieur est une crête mince, saillante, qui fait suite au détroit supérieur du bassin et donne insertion au muscle pectiné; son bord antérieur, assez épais, se termine par son ‘extrémité interne à l’épine du pubis, où il joint le bord postérieur. Cette épine du pubis donne attache au pilier externe de l’anneau inguinal. Il importe de connaître exactement cette surface triangulaire pubio-pectinée, parce qu’elle est traversée par le canal crural qui livre passage à l’artère et à la veine cru- rales, La face inférieure du corps du pubis est libre seulement dans sa partie antérieure ; sa partie postérieure donne naissance à la branche du pubis. La face antérieure de la branche du pubis et la portion libre de la face inférieure du corps forment la voûte d’une gouttière dirigée obliquement de dehors en dedans et d’arrière en avant, qui livre passage aux vaisseaux et au nerf obturateurs : c’est la gouttière sous-pubienne. La face postérieure du corps du pubis est dans le plan de la face correspondante de la branche. Ces deux parties réunies GOXAL DE -E HOMME. 330 forment une surface triangulaire assez étendue, surface trian- quiaire pubienne postérieure qui est en rapport avec la vessie. La surface triangulaire pubienne antérieure, opposée à la précé- dente, donne insertion aux muscles adducteurs et au droit interne. Le bord externe de la branche du pubis, mince, concave, cir- conserit la partie interne du trou sous-pubien. Le bord interne, très-épais, présente une surface ovalaire revêtue de cartilage, qui s'articule avec l’os du côté opposé. Cette articulation est la symphyse du pubis. Entre l'extrémité supérieure de cette surface articulaire et l’épine du pubis, on voit une petite surface à laquelle vient aboutir la face postérieure du pubis. C’est la surface inqui- nale, qui répond à la partie inférieure de l'anneau inguinal. La surface inguinale forme, par sa rencontre avec l'extrémité supé- rieure de la surface articulaire du pubis, l'angle du publns. Il nous reste à décrire la partie du coxal située en arrière et au-dessous de la cavité cotyloïde, partie qui supporte le tronc dans la position assise et que l’on désigne sous le nom d’eschion. On divise lischion en deux parties : le corps et la branche. Face antérieure externe du corps. — Sa partie supérieure con- court à la formation de la cavité cotyloïde, Sa partie inférieure, irès-courte, est en rapport avec le muscle obturateur externe, dont le tendon suit une gouttière (gouttière ou coulisse sous- cotyloïdienne) située immédiatement au-dessous du bord coty- loidien. | La face interne quadrilatère, unie, lisse, fait partie de la cavité du petit bassin, sur le côté de laquelle elle forme un plan incliné de haut en bas et de dehors en dedans, Sa partie supérieure, qui commence un peu au-dessous du détroit supérieur, répond au fond de la cavité cotyloïde. La face postérieure est divisée en deux parties : l’une, supé- rieure, convexe, répond à la partie postérieure de la cavité coty- loïde ; l’autre, inférieure, présente la tubérosité de l’ischion. Le bord qui sépare la face interne de l’ischion de la postérieure complète l’échancrure sciatique. Ce bord présente une éminence . aplatie, dirigée en arrière et en bas: c’est l’épine de l’ischion, 336 COXAL DE L'HOMME. qui forme la limite inférieure de la grande échancrure. Entre l’épine et la tubérosité de l’ischion, on trouve la petite échan- crure ischiatique; c’est une coulisse sur laquelle se réfléchit le tendon du muscle obturateur interne en sortant du bassin. L’extrémité inférieure de l’ischion s’aplatit et se recourbe sur ses bords de dehors en dedans et de bas en haut, pour aller joindre le pubis. La lame étroite qui change ainsi de direction est la branche de l’ischion. Elle circonscrit avec le corps de l’os un peu plus de la moitié du trou sous-pubien. La soudure des branches de l’ischion et du pubis est marquée par un rétrécisse- ment assez prononcé, et ces deux lames osseuses forment, avant de se joindre, une sorte d’ondulation très-apparente. Lorsqu'on examine, sur un coxal de jeune sujet, le mode de jonction des trois pièces dans la cavité cotyloïde, on voit que les trois lignes cartilagineuses, qui indiquent leurs articulations temporaires, se terminent au pourtour de la cavité articulaire par des échancrures plus ou moins profondes que remplit la substance cartilagineuse. La plus étendue et la plus profonde de ces échancrures existe à l'extrémité de la ligne formée par la jonction de l'ilium et de lischion, sur la partie postérieure du bord cotyloïdien, à égale distance de l’épine iliaque antérieure et inférieure et de l’extrémité inférieure de la surface articulaire de l’ischion. Cette échancrure 2/:0-ischiatique est complétement comblée sur l'adulte. On ne voit plus alors qu’un bord uniforme et recourbé d’arrière en avant. Cependant ce bord paraît dépri- mé dans toute son étendue ; cela tient à la saillie de l’épine iliaque antérieure inférieure et de l'extrémité inférieure de la surface articulaire de lischion. C'est sur l’un ou l’autre des différents points de cette longue et superficielle échancrure que passe la tête du fémur dans les luxations ilio-ischiatiques. ' L’échancrure qui résulte de l’union de l’ilium et du pubis a plus de profondeur, mais moins de longueur que la précédente. Cette échancrure existe à la partie supérieure et antérieure du bord de la cavité cotyloïde. Elle conduit à la coulisse iliaque, c’est-à-dire à la surface déprimée comprise entre l’épine iliaque antérieure inférieure et l’éminence ilio-pectinée, surface ou cou- DR A es Lion Che cs nn fie Le OU ON 1! COXAL DE L'HOMME. 337 lisse qui donne passage au faisceau commun des muscles psoas et iliaque et au nerf crural. C’est par l’échancrure ilio-pubienne que la tête du fémur sort de sa cavité dans la luxation dite sus- pubienne. La tête du fémur, coiffée du faisceau commun des muscles psoas et iliaque et du nerf crural, se loge sur la surface déprimée située entre l’épine iliaque antérieure inférieure et l’'éminence ilio-pectinée. L’échancrure la moins profonde des trois est celle qui résulte de l’union du pubis et de l’ischion. Chez de très-jeunes enfants les surfaces osseuses sont déjà très-exactement adaptées. L’échancrure large et profonde qui existe à la partie inférieure de la cavité cotyloïde est formée entièrement par lischion. Elle répond au bas-fond, c’est-à-dire à la partie non articulaire de la cavité cotyloïde. Elle n’est point remplie par du cartilage dans le jeune âge comme les deux autres échancrures; son bord est à l’état osseux. C’est cette échancrure que franchit la tête du fémur dans la luxation sous-pubienne. Quelque temps avant la soudure des trois pièces qui composent le coxal, l’ossification envahit les lames cartilagineuses qui leur servent de moyen d’union dans la cavité cotyloïde. Il se forme une épiphyse interosseuse qui est déjà très-apparente à douze ans. Sur un homme de dix-huit ans je la trouve très-développée et sur le point de se souder avec les pièces entre lesquelles elle est située. Elle se compose : a. d’une large bande entre l’ililum et le pubis, 4. d’une lame mince entre le pubis et l’ischion, et c. d’une partie très-forte, irrégulièrement quadrilatère, entre l'ilium et l’ischion. L’échancrure ilio-ischiatique est comblée par une épiphyse encore isolée qui a la forme d’un bord très-épais. D’après ce qui précède, on ne peut regarder l’épiphyse, ou plutôt les épiphyses cotyloïdiennes, comme un os particulier. Cest le quatrième et dernier exemple d’épiphyses inter- osseuses. Les trois premiers sont : 1° l’épiphyse qui se déve- loppe entre le corps de la seconde vertèbre cervicale et l’odon- toïde, 2° les épiphyses des corps vertébraux sacrés et coccygiens, 8° celle que l’on trouve entre le scapulum et le coracoide. (Planche XII.) THOMAS. 12 1 ni Li de FE eee NT ON ET Te 2 PE PE 338 COXAL DE L'HOMME. Les épiphyses périphériques du coxal sont au nombre de cinq : 4° celle qui occupe la crête iliaque dans toute sa lon- gueur, y compris l’épine antérieure et supérieure ; 2 celle de l’épine iliaque antérieure inférieure; $° celle de la tubérosité de l'ischion qui se prolonge sur le bord inférieur de sa branche; he l’épiphyse de l’épine du puhis; 5° l'épiphyse de l’épine scia- tique. Ces épiphyses se développent peu de temps après la soudure des pièces primitives, et leur fusion avec ces pièces n’est achevée que vers l’époque du développement complet. Des trois pièces primitives c’est l'ilium qui apparaît le premier. Son ossification commence à la fin du deuxième mois de la vie fœtale ; celle de Pischion à la fin du troisième mois, et celle du pubis vers la fin du cinquième. Pour se faire une idée exacte de cet os chez l’adulte il faut le diviser en deux parties : l’une qui comprend lilium et l'ischion, et l'autre le pubis. La première, dirigée de haut en bas et de dehors en dedans, manquerait de la solidité qui lui est nécessaire pour transmettre au membre inférieur le poids du tronc si elle ne trouvait un point d'appui sur un arc-boutant qui est placé entre elle et la pièce du côté opposé ; cet arc-boutant est le pubis. Le squelette de l’épaule de l’homme présente la même disposition, La partie antérieure de l’omoplate, c’est-à-dire la partie qui est’ le siége de l” articulation de cet os avec l’humérus, est maintenue en dehors et loin du sternum par un arc-boutant, la clavicule, qui donne au membre thoracique un point d'appui nécessaire à l'étendue et à la variété de ses mouvements. Les deux os coxaux réunis forment les parois latérales et la paroi antérieure d'un canal courbe qui termine le canal ventral. La région sacro-coccygienne qui complète ce canal présente, en ayant, une concavité très-prononcée. L’intestin rectum qui suit cette concavité, l'utérus et le vagin, la vessie et le canalde l’urêthre _décrivent des courbes concentriques dont la symphyse du pubis serait le point central. Ce canal osseux qui forme l’extrémité inférieure du canal ven- tra! a été étudié dans ses détails par les accoucheurs. Ils lui donnent te nom de bassin et le divisent en grand et petit bassin, COXAL DE L'HOMME. 339 Le grand bassin est formé, de chaque côté, par la fosse iliaque interne, et, en arrière, par la cinquième vertèbre lombaire dont l'apophyse transverse, fixée à la crête 1liaque par un ligament très-fort, est souvent soudée avec la partie correspondante du sacrum. Le grand bassin n’a pas de paroi osseuse en avant. Il y présente une grande échancrure qui est limitée de chaque côté, par le bord mguinal de lilium et, en bas, par le corps des pubis. La ligne de démarcation entre le grand et le petit bassin com- mence à l'angle sacro-lombaire, suit, en descendant, la masse costiforme de la première vertébre sacrée, la ligne courbe qui forme la limite inférieure de la fosse iliaque interne, la crête pectinée, atteint l’épine du pubis et se termine à la symphyse. Cette ligne, en forme de courbe irrégulière, porte le nom de détroit abdominal ou de détroit supérieur. Le plan de ce détroit est incliné de haut en bas et d’arrière en avant, c’est-à-dire dans le même sens que le plan circonscrit par chaque paire de côtes. Le canal osseux qui représente le petit bassin, formé, en avant et de chaque côté, par le pubis et lischion, et, en arrière, par le sacrum et le coccyx, est limité en avant par un plan qui résulte de l’union des deux surfaces triangulaires pubiennes posté- rieuves. Ce plan, dirigé obliquement de haut en bas et d’avant en arrière, surmonte l’arcade pubio-ischiatique dont les côtés suivent la même direction que le plan précédent. De chaque côté le petit bassin est limité par la face interne du corps de l’ischion. Ce plan latéral, dirigé de haut en bas et de dehors en dedans, commence au détroit supérieur et se termine à la tubérosité de lischion. Il est séparé du plan postérieur par la grande échan- crure sciatique qui monte presque jusqu’au détroit supérieur. La paroi postérieure est formée par le sacrum et lé coceyx. Elle présente, en avant, une concavité très-prononcée dont l’extrémité inférieure est bien plus rapprochée de la symphyse pubienne que l'extrémité supérieure. Il résulte de l’inclinaison des plans du petit bassin que l'ouverture inférieure, ou détroit périnéal, est plus étroite que la supérieure. Il faut remarquer que le diamètre antéro-postérieur du détroit périnéal peut s’allonger trés-notable- 340 COXAL DU CHIEN ET DU MOUTON. ment par suite de la mobilité du coceyx. Entre ses deux ouvertures le canal du petit bassin présente une excavation profonde, par suite de la courbure de la paroi sacro-coccygienne, de sorte qu’il a une capacité plus grande à sa partie moyenne qu’à ses extré- mités. S 2. — Du coxal du chien et du mouton. Le coxal du chien et du mouton se compose de trois pièces primitives qui ont reçu la même dénomination que celles de l’homme et occupent la même position relative. Ces trois pièces se rencontrent dans la cavité cotyloïde et concourent à peu près dans la même proportion que chez l’homme à la formation de cette cavité. | | L’ilium du chien et du mouton est très-long et très-étroit. Celui du mouton surtout a un col d’une longueur considérable. Sur le chien, il n'y a qu’une fosse iliaque externe assez profonde ; sur le mouton, il y en a deux séparées l’une de l’autre par üne crête mousse qui descend d’un renflement de la crête iliaque et se perd sur le col. Nous avons vu la même disposition sur l’homme. La face iliaque interne n’a pas de fosse; sa moitié postérieure est occupée par la surface articulaire qui joint le sacrum et par les ligaments de cette articulation. La crête ilhiaque est de beaucoup le plus court des trois bords; chez l’homme, c’est le plus long. Le bord antérieur ou inguinal est concave ; il porte à son extré- mité supérieure l’épine iliaque antérieure et supérieure, et à son extrémité inférieure, immédiatement au-dessus de la cavité cotyloïde, une empreinte qui donne insertion à la longue portion du triceps crural. Le bord postérieur ou ischiatique a une échan- crure plus longue et moins profonde que chez l’homme. Le pubis est plus court et plus faible, proportionnellement aux deux autres pièces, que chez l'homme. La face pubienne, postérieure chez l’homme, devient supé- rieure chez les animaux et concourt à la formation du plancher du petit bassin. La branche naît du corps sans ligne de démar- cation; aussi ne trouve-t-on point de gouttière sous-pubienne. L'ischion du chien et du mouton diffère surtout de celui de COXAL DU CHIEN ET DU MOUTON. . 341 l’homme par l'allongement de son corps et l'extension de la partie comprise entre le trou sous-pubien et la tubérosité de l'ischion. Sur le mouton, le trou sous-pubien forme un ovale très-régulier dont le grand diamètre est dirigé d'avant en arrière, dans le sens de la longueur du corps de l'ischion. Sur le chien, ce trou, irrégulièrement triangulaire, n’a pas de dia- mètre prédominant. Sur l’homme, le grand diamètre est dirigé transversalement. La tubérosité de l’ischion porte, à sa partie supérieure externe, une apophyse longue et forte, dirigée de dedans en dehors, que les anatomistes vétérinaires désignent sous le nom d’épine ischiale. On devra lui donner un autre nom. La partie qui correspond sur le chien et sur le mouton à l’épine de l’ischion de l’homme est une crête peu saillante que l’on voit à l'extrémité antérieure du bord postérieur au niveau de la cavité cotyloïde ; comme sur l’homme, elle donne insertion au petit ligament sacro-ischiatique et est séparée de la tubérosité de l'ischion et de son apophyse par la petite échancrure ischiatique qui livre passage au tendon du muscle obturateur interne. La branche de l’ischion se dirige en bas et en dedans pour joindre celle du côté opposé avec laquelle elle forme une symphyse ischiatique de même longueur que la pubienne. Sur le chien et sur le mouton, la symphyse qui réunit les deux coxaux porte donc le nom d’ischio-pubienne; et l’arcade qui est derrière a reçu le nom d’ischiatique. Sur le chien, on ne trouve qu’une pièce épiphysaire cotyloi- dienne. Elle a la forme d’un triangle isocèle; sa base joint le pubis; son bord antérieur, l’ilium ; le postérieur, l’ischion; le sommet pénètre jusqu’au fond de la cavité cotyloïde. Elle égale en épaisseur les parois de la cavité articulaire ; aussi la distingue- t-on facilement à l'extérieur et à l’intérieur de cette cavité. J'ai vu cette épiphyse avec la même forme et les mêmes con- nexions sur plusieurs carnassiers; il est probable qu’elle existe chez tous. Le bord cotyloïdien ne présente pas, chez l'adulte, d’échan- crures résultant de l’union des trois pièces primitives. L’échancrure large et assez profonde que l’on voit à la partie hd 1 A ET UT SE NC EE 312 COXAL DU CHIEN ET DU MOUTON. mférieure du bord cotyloïdien et qui communique avec le bas- fond ou partie non articulaire de la cavité cotyloïde, est formée, comme chez l’homme, aux dépens de l’ischion. Sur'le mouton, on né trouve pas d'épiphyses interosseuses. Les échancrures ilio-ischiatique et ilio-pubienne sont très-pro- noncées. L’échancrure qui, comme sur l’homme et sur le chien, fait communiquer le bas-fond de la cavité cotyloïde avec le trou sous-pubien, est étroite et profonde et formée aux dépens de lischion. Elle est située à la partie postérieure du bord cotyloï- dien. Sa partie superficielle est très-étroite, la surface articulaire du pubis touchant presque celle de l’ischion. La cavité cotyloïde de l’homme, du chien et du mouton se compose de deux parties bien distinctes : l’une articulaire, revêtue de cartilage, et l’autre privée de cartilage, déprimée, ou bas-fond. La première a la forme d’une voûte dont le cintre est formé par l'ilium et dont les extrémités reposent sur deux piliers : Jischion et le pubis. C’est entre les deux extrémités de la voûte cotyloi- dienne qu’existe la grande échancrure qui répond, d’une part, au bas-fond de la cavité cotyloïde, et, d’autre part, au trou sous- pubien. Cette échancrure s'étend plus ou moins profondément entre le bas-fond et l’ischion. La ceinture osseuse qui forme, chez les animaux, l'extrémité postérieure du Canal ventral, se divise, comme chez Fhomme, en grand et petit bassin. Le grand bassin existe à peine sur le squelette des animaux, ce qui tient à l’étroitesse de l’ilium. Si lon | trace le contour du détroit abdominal, on voit qu’il ne reste en dehors qu'une marge étroite sur l’ilium pour le grand bassin. Sur le chien et sur le mouton, le canal du petit bassin diffère d’une manière remarquable de celui de l’homme. Sur le mouton, le petit bassin est un long canal dont l'ouverture antérieure a des dimensions plus considérables que là postérieure. La paroi Infé- rieure, ou plancher, le parcourt presque dans toute sa longueur. Elle est formée, en avant, par le corps et toute la branche des pubis, et, en arrière, par la réunion des branches ischiatiques. L’arcade ischiatique est une échancrure étroite et peu profonde. Les parois latérales formées par la face interne des ischions sont FÉMUR DE L'HOMME. 343 dirigées obliquement d'avant en arrière et de dehors en dedans. La paroi supérieure concave est formée par le sacrum. Sur le chien, la moitié postérieure des plans latéraux est fortement déjetée en dehors, de sorte que le diamètre transversal du détroit périnéal est plus long que le diamètre correspondant du détroit abdominal. ARTICLE IT. DE L'OS DE LA CUISSE. S 4%, —_ Du fémur de l'homme. Chez l’homme, le fémur est le plus long de tous les os du squelette. Il présente dans toute sa longueur une courbure très- prononcée, dont la convexité est en avant et dont la concavité, dirigée en arrière, est remplie par trois muscles fléchisseurs, qui s'étendent de la tubérosité de l’ischion à l’extrémité supé- rieure de la jambe. Le fémur nous offre en dedans une autre courbure qui commence en haut à l’extrémité de sa tête articu- laire, et finit en bas à l'extrémité de son condyle interne. Gette grande courbure est remplie par des muscles qui s'étendent du pubis et de l’ischion au bord postérieur, du fémur qu'ils oecupent dans toute sa longueur. Ces muscles forment une cloison, plus large en haut qu’en bas, qui corrige l’obliquité du fémur et établit une limite bien tranchée entre la face antérieure et la face postérieure de la cuisse. Le corps du fémur, vu par devant, a la forme d’un cylindre. Les parties latérales sont planes ou légèrement excavées. On reconnaît au corps du fémur trois faces : une antérieure et deux latérales, quoique ces dernières continuent la première sans ligne de démarcation bien tranchée ; on voit seulement à l’union des faces antérieure et interne un bord arrondi qui s'étend de la ligne intertrochantérienne antérieure au condyle interne. Les faces latérales sont séparées l’une de l’autre, en arrière, par un bord saillant, rugueux, et par ses branches inférieures et supé- rieures. Ce bord est la Zigne dpre. La grande surface formée par 34! FÉMUR DE L'HOMME. les faces antérieure et latérales doit être désignée sous le nom de tricipitale, parce qu’elle est recouverte dans toute son étendue par le muscle triceps. La ligne âpre se bifurque au tiers supérieur et au tiers infé- rieur du corps de l’os. La branche externe de la bifurcation supérieure, large et rugueuse, monte vers le grand trochanter et donne insertion au muscle grand fessier. La branche interne se termine au petit trochanter. La branche externe de la bifur- cation inférieure se dirige en dehors et se termine à une émi- nence située sur la face externe du ‘condyle externe. Cette émi- nence est l’épicondyle externe. La branche interne, effacée à sa partie moyenne pour le passage de l'artère fémorale, se ter- mine à une éminence située sur la face interne du condyle interne. Cette éminence est l'épicondyle interne. La surface triangulaire, limitée par les deux branches de la bifurcation inférieure, forme le squelette de la moitié supérieure de la région poplitée. Le muscle triceps qui enveloppe presque tout le corps du fémur, prend insertion sur les lèvres externe et interne de la ligne âpre et les muscles adducteurs, ainsi que la courte por-- tion du biceps, à son interstice. L’extrémité supérieure du fémur porte trois éminences : la tête, le grand et le petit trochanter. La tête, portion de sphère, reyêtue d’une couche de cartilage, présente, à l’union de ses deux tiers supérieurs avec son tiers inférieur, une dépression irrégu- lière dans laquelle se fixe le ligament rond ou interarticulaire. La tête est supportée par un col très-long, dirigé obliquement de bas en haut et de dehors en dedans, et aplati d’avant en arrière surtout vers sa base, qui est limitée par les deux lignes intertrochantériennes et semble se perdre dans le grand tro- chanter. Le grand trochanter est une éminence considérable, à surface raboteuse, irrégulièrement quadrilatère, située à l’extrémité supérieure du corps de l'os, en dehors de l’axe duquel il forme une saillie assez prononcée. Son bord supérieur, plus saillant en arrière qu’en avant, reste de beaucoup au-dessous du niveau de la tête articulaire, 1l donne insertion au tendon du moyen fessier. ni tqtnnE R G RP RR T T ET R R FÉMUR DE L'HOMME. 345 Le bord postérieur, très-épais, forme par sa rencontre avec le précédent, un angle saillant, recourbé en dedans, au-dessous et en dedans duquel on trouve une cavité profonde, c’est la cavité digitale du grand trochanter. Ce bord donne insertion au muscle carré crural. Il se termine à son extrémité inférieure par un tuber- cule assez fort, duquel naît la ligne énfertrochantérienne posté- rieure. Le bord antérieur, moins long que le précédent, est con- tinué par la ligne intertrochantérienne antérieure. En dehors de ce bord on voit une forte-empreinte dans laquelle se fixe le ten- don du petit fessier. La face externe, très-inégale, est recouverte par le grand fessier. Le petit trochanter, ou trochantin, situé à la partie inférieure de la base du col, en dedans de l'extrémité supérieure du corps du fémur, et presque dans le plan postérieur de ce dernier, est le point de jonction de quatre lignes plus ou moins saillantes. L’une vient du col, l’autre est la branche interne de la bifurca- tion supérieure de la ligne âpre. Les deux autres sont les lignes intertrochantériennes antérieure et postérieure. L’extrémité inférieure du fémur se compose de deux éminences articulaires, d’un volume considérable, contournées d’avant en arrière : ce sont les condyles, distingués en interne et externe. Dans leur contour antéro-postérieur ils s’éloignent de l’axe de los : l’interne, en se portant en dedans, et l’externe en dehors ; mais l’obliquité du premier est plus prononcée que celle du second. En outre, l'interne descend au-dessous de l’externe, et est moins saillant en avant, un peu plus en arrière. Réunis en avant dans le tiers de leur étendue antéro-postérieure, ils forment une poulie ou trochlée, sur laquelle glisse la rotule. La trochlée est revêtue de cartilage, ainsi que la face des condyles qui lui fait suite. Sa partie externe est plus étendue et plus saillante que l'interne. Les condyles sont séparés en arrière par une échan- crure profonde, dépourvue de cartilage, qui reçoit l’épine du tibia et les ligaments croisés. La surface externe du condyle externe, légèrement oblique de haut en bas et d’avant en arrière, forme un angle presque droit avec la portion correspondante de la trochlée. Elle présente, en arrière, très-près de l’extrémité 346 FÉMUR DE L'HOMME. postérieure du condyle, une tubérosité, c’est l’épicondyle externe qui donne insertion de haut en bas : 1° au muscle plantaire grêle, 2° au jumeau externe, 3° au ligament- latéral externe de l’articula- tion du genou, et 4° au tendon du poplité. La face interne du condyle interne a une obliquité très-prononcée de haut en bas et d'avant en arrière. On voit à sa partie postérieure l’épicondyle interne qui donne insertion de haut en bas : 4° au tendon du troisième adducteur, 2° à celui du jumeau interne, et 3° au liga- ment latéral interne du genou. Ces éminences sont bien plus rapprochées du plan postérieur du fémur que de l’antérieur. Lorsqu'on pose la partie postérieure du fémur sur un plan hori- zontal, on voit que le grand trochanter et le condyle externe sont à peu près au même niveau; mais la tête et le col font une sailhe très-prononcée sur ce pi: C'est ce qui a fait dire LES cel os était tordu suivant son axe. Ostéogénie. — Cinq points d’ossification concourent au déve- loppement du fémur : un pour la diaphyse et quatre pour les épiphyses. L’ossification de la diaphyse commence à peu près en même temps que celle de l’humérus; à la naissance elle s’étend à tout le corps de los. L’extrémité supérieure a trois épiphyses : l’une forme la tête, l’autre le trochanter, et la troisième le trochantin. L’épi- physe de la tête s’ossifie dans le cours de la première année, celle du trochanter de trois à quatre ans, et celle du trochantin quelques années plus tard. L’extrémité inférieure n’a qu'un seul point épiphysaire qui en occupe la partie moyenne et s’étend ensuite aux condwles. Ge point osseux paraît le plus souvent dans les quinze derniers jours de la vie fœtale, jamais avant; lorsqu'il existe on peut affirmer que le fœtus est à terme. Mais lorsqu'on ne le trouve pas à l’époque de la naissance ou quelques jours aprés, on ne doit pas toujours en induire que l'enfant est né avant terme. Dans ses Recherches sur l'ossification de l'extrémité infé- rieure du fémur, M. le docteur Giraudet, professeur d'anatomie, a constaté que sur 85 enfants nés à terme, 12 ne présentaient ds dr cuite bide LES LS SL FÉMUR DU CHIEN. 347 aucune trace d’ossification dans l’épiphyse inférieure du fémur. « Sur 20 enfants nés à terme, ayant vécu plus de vingt jours, le noyau épiphysaire n'existait pas sur 2 d’entre eux ; 8 avaient des points d’ossification de 2 millimètres en tous sens; chez les 10 autres le diamètre transversal du noyau osseux était de 7 millimètres, et l’antéro-postérieur était de 6 millimètres. » Sur 4 enfants âgés de six mois, le diamètre du noyau épi- physaire était de 5 millimètres seulement, tandis que sur 8 enfants de cinq mois les dimensions du point d’ossification étaient deux fois plus grandes. » D’après les observations de M. le docteur Giraudet, l’épiphyse de l'extrémité inférieure du fémur n'aurait donc pas le privilége de s’ossifier à une époque fixe, comme on semble le croire, ni de se développer régulièrement; privilége qui du reste serait exclusif; car les épiphyses de l'extrémité supérieure du fémur lui-même et celles des autres os du squelette présentent toutes de nombreuses variations, soit dans l’époque de leur ossification, soit dans la marche plus ou moins rapide de leur accroissement. $S 2. — Mu fémur du chien. Sa courbure d’avant en arrière est un peu plus prononcée que chez l’homme, mais seulement à son extrémité inférieure. Le corps, plus régulièrement cylindrique, à une ligne âpre bien marquée. La tête, sphérique, est supportée par un col oblique, bien détaché. Le grand trochanter, quoique plus élevé que chez l’homme, n’atteint pas le niveau de la tête. La cavité trochan- térienne est très-profonde. Le trochantin est plus en arrière que chez l’homme. Les deux condyles ont entre eux une plus grande ressemblance ; leur face inférieure est au même niveau. Lorsque le fémur appuie par son extrémité inférieure sur un plan horizontal, il reste perpendiculaire à ce plan. Sur l’homme, le fémur étant placé dans la même position, s'incline de haut en bas et de dehors en dedans, par suite de la longueur plus grande du con- dyle interne. 348 DES OS DE LA JAMBE. La trochlée, longue, étroite et profonde, est limitée par deux bords également saillants. Les condyles, fortement déjetés sur les côtés de l’axe de l’os, ne continuent pas aussi directement que chez l’homme les parties latérales de la trochlée. $ 3. — Du fémur du mouton. Le corps, cylindrique, est courbé d’avant en arrière. Col très- court. Le trochanter s'élève un peu au-dessus de la tête; sa cavité, large et profonde, est limitée en bas par une ligne inter- trochantérienne très-saillante. Le trochantin est, comme celui du chien, plus en arrière que chez l’homme. La trochlée, très- régulière, très-étendue de haut en bas, est limitée par des bords minces tout à fait semblables. | Les condyles, déjetés sur les côtés de l’axe de l'os, sont presque complétement séparés de la trochlée par deux dépressions assez prononcées. Le fémur du mouton présente à peu près les mêmes propor- tions en longueur avec le tibia et le métatarse, que l’humérus avec le radius et le métacarpe. Nous donnerons plus loin des mesures exactes. Ostéogénie. — Le fémur du chien et du mouton a cinq points d’ossification, comme celui de l’homme : un pour la diaphyse, trois pour les épiphyses de l’extrémité supérieure, et un seul pour l’épiphyse inférieure. ARTICLE III. DES OS DE LA JAMBE. Le squelette de la jambe, dans l’homme et le chien, se com- pose de deux os : le tibia et le péroné. Le tibia est situé en avant et en dedans; le péroné en arrière et en dehors. Lorsque ces deux os sont réunis par leurs liens naturels, le squelette de la jambe est de forme prismatique triangulaire. Le plan interne, sous-cutané, est formé par la face interne du tibia; le plan antérieur externe, par la face externe du tibia et par la face anté- TIBIA DE L'HOMME. 349 rieure du péroné et du ligament interosseux ; ce plan, plus large en haut qu’en bas, est dirigé obliquement, suivant sa largeur, d'avant en arrière et de dedans en dehors. C’est une fosse assez profonde dans laquelle sont reçus les muscles dorsaux de la jambe ; le plan postérieur interne, formé par la face postérieure du tibia, du ligament interosseux et du péroné, est recouvert par les muscles de la région postérieure ou plantaire. $S 1%. — Du tibia. 4° Du tibia de l’homme. Le corps est prismatique triangulaire, plus volumineux en haut qu’en bas; ses faces postérieure et externe sont recouvertes par des muscles; la face interne est sous-cutanée. La face externe présente, à son tiers supérieur, une concavité assez prononcée, qui reçoit le corps charnu du muscle jambier antérieur ; à son tiers inférieur elle se dévie de dehors en dedans et forme en avant une large surface sur laquelle passent les ten- dons des muscles de la région antérieure ou dorsale de la jambe. Les faces externe et interne sont séparées l’une de l’autre par un bord saillant, sinueux, c’est la crête du tibia, qui s’efface ou se dévie en dedans, tout à fait à son extrémité inférieure, pour le passage des tendons des muscles dont nous venons de parler. La face postérieure est plus large à ses extrémités qu’à sa par- tie moyenne; son tiers supérieur est parcouru par une ligne oblique qui descend de la tubérosité externe au bord interne; la partie située au-dessus de cette ligne est recouverte par le muscle poplité; la partie située au-dessous est en rapport avec les muscles jambier postérieur et long fléchisseur des orteils. La face postérieure est séparée de l’externe par un bord tran- chant qui naît de la tubérosité externe au-dessous de la facette qui s'articule avec l'extrémité supérieure du péroné; il donne insertion au ligament interosseux et se termine au sommet d’une large surface triangulaire, concave, qui s'articule avec l’extré- mité inférieure du péroné. éd à ' ne cb dipéé à 350 TIBIA DE L'HOMME. Le bord interne, mousse, naît de la tubérosité interne et se termine au bord postérieur de la malléole interne. | L’extrémité supérieure où fémoraie, beaucoup plus volumi- neuse que l’inférieure, à son grand diamètre dirigé transversale- ment. Elle se divise en deux parties ou tubérosités, une de chaque côté, qui sont séparées l’une de l’autre, en arrière par une échancrure assez irrégulière, et en avant par une surface triangulaire dont le sommet se termine à la tubérosité antérieure du tibia, tubérosité qui donne insertion au tendon du muscle triceps crural. se La tubérosité interne, plus volumineuse que lexterne, est creusée en arrière d’un sillon horizontal dans lequel prend inser- tion une des divisions du tendon du demi-membraneux. La tubé- rosité externe est aplatie de haut en bas surtout en arrière, où elle présente une petite facette arrondie qui s’articule avec la tête du péroné. é Les deux tubérosités latérales sont creusées à leur face supé- rieure d’une cavité glénoïde qui s’articule avec le condvle cor- respondant du fémur. Ces cavités glénoïdes sont ovalaires; leur grand diamètre est dirigé d’avant en arrière. Elles sont séparées l’une de l’autre par l’épine du tibia, éminence irrégu- lière limitée en avant et en arrière par des dépressions qui donnent insertion aux ligaments croisés et aux cartilages semi- lunaires. | | Les deux tubérosités du tibia forment une saillie très-pronon- cée sur la face postérieure, et les deux cavités glénoïdes offrent d'avant en arrière une certaine déclivité. Cette disposition et celle des condyles du fémur, qui sont recourbés d’avant en arrière, favorisent singuliérement le mouvement de flexion de la jambe sur la cuisse; aussi ce mouvement n’a-t-il d’autres limites que la rencontre de ces deux parties. L’extrémité inférieure ou tarsienne, quadrilatère, se termine par une surface articulaire, concave, limitée en avant et en arrière par un bord épais et saillant, en dedans par la malléole tibiale, et en dehors par une échancrure qui reçoit la malléole du péroné. Cette surface articulaire se compose de deux cavités | | | | | | RÉ" EC hd nf “‘hééehs bass TIBIA DU CHIEN. 31. olénoides qui s’articulent avec les condyles de l’astragale, et d’une arête mousse qui répond à la trochlée astragalienne. 920 Du tibia du chien. Le tibia du chien est prismatique triangulaire dans son tiers supérieur, et cylindrique dans ses deux tiers inférieurs. Il pré- sente une double courbure d’avant en arrière. Sa moitié supé- rieure est concave en arrière et convexe en avant; sa moitié inférieure est concave et convexe en sens opposé. Cette disposi- tion existe sur l’homme mais à un très-faible degré. Le tibia du chien offre aussi une double courbure sur les côtés : sa moitié supérieure est concave en dehors, et sa moitié inférieure concave en dedans; cette double courbure latérale existe aussi sur l’homme; mais, quoique très-sensible, elle y est moins pro- noncée que sur le chien. Le bord antérieur forme, à l'extrémité supérieure de l'os, une crête proéminente, recourbée de dedans en dehors, de sorte que la face externe est bien plus profondément excavée à sa partie supérieure que chez l’homme. Cette face, comme chez l’homme, devient antérieure, mais dans la moitié inférieure de los. Bord externe : sa moitié supérieure donne insertion au liga- ment interosseux; sa moitié inférieure est creusée d’un sillon qui reçoit le péroné. Extrémité supérieure. — La tubérosité antérieure est très- développée et bien détachée des tubérosités latérales; l’externe, três-saillante, se porte en arrière, où sa face inférieure s’arti- cule avec le péroné. Les deux cavités glénoïdes sont rejetées en arrière et leur déclivité dans ce sens est très-prononcée. Cette disposition, qui existe chez l’homme à un faible degré, est en rapport sur le chien avec l’état habituel de demi-flexion du fémur sur le tibia. Extrémité inférieure.— La surface articulaire est plus pro- fondément excavée que chez l’homme; l’arête qui sépare les deux cavités glénoïdes est très-marquée. Comme, on le voit, le tibia du chien est une copie de celui POS ed à à ltd 322 TIBIA DU MOUTON. de l’homme, mais une copie où toutes les formes sont exa- gérées. 3° Du tibia du mouton. Le mouton n'a pas de péroné; le tibia forme à lui seul tout le squelette de la jambe; c’est le plus long des os du membre postérieur. Le corps est prismatique triangulaire dans son quart supérieur, et presque cylindrique dans ses trois quarts inférieurs où 1l présente une courbure très-prononcée d’arrière avant, dans le sens de la flexion du pied sur la jambe. La face externe est excavée dans le quart supérieur de l’os, puis elle se dévie et devient antérieure. La crête est moins saillante et moins longue que sur le chien. Extrémite supérieure. — Tubérosité antérieure très-volumi- neuse; tubérosité externe proéminente en dehors et en arrière. Les deux cavités glénoïdes présentent d’avant en arrière une inclinaison très-prononcée comme sur le chien. Extrémité inférieure. — Les deux cavités glénoïdes qui s’ar- ticulent avec les condyles de l’astragale sont encore plus pro- fondes que sur le chien, et l’arête qui les sépare plus saillante. La cavité glénoïde externe est complétée en dehors par un petit os irrégulier qui forme la malléole externe: c’est le seul vestige du péroné. La face interne de cet os malléolaire s'articule avec l’astragale; son bord supérieur avec le tibia, par une sorte d’engrenage ; son bord inférieur ou sommet, avec le calcanéum, au moyen d’une cavité glénoïde qui reçoit un petit condyle de ce dernier. | Comme la malléole du péroné de l’homme et du chien, ce petit os donne insertion à des ligaments qui le fixent à l’astragale et au calcanéum. Ostéogénie. — Le tibia de l’homme, du chien et du mouton a quatre points d’ossification : un pour la diaphyse qui paraît peu de temps après celui du fémur; les trois autres points osseux sont épiphysaires: deux pour l'extrémité supérieure et un pour l'inférieure. Un seul point épiphysaire forme toute la surface articulaire supérieure et la facette qui s’articule avec le péroné ; PÉRONÉ DE L'HOMME. 3538 un autre est destiné à la tubérosité antérieure, Sur le mouton et sur le chien cette dernière épiphyse reste distincte de la pré- cédente pendant les premiers mois de la vie; sur l’homme elle se réunit si promptement à l'épiphyse articulaire, qu’il est rare de la trouver isolée. L’épiphyse de l’extrémité inférieure com- prend toute la surface articulaire et la malléole interne. $S 2. —_ Bu péroné. 1° Du péroné de l’homme. C’est un os grêle, dont l'étude est rendue très-difficile par le nombre de ses faces et de ses bords qui, pour la plupart, sont contournés en forme despirale; ce qui a fait croire que le péroné était iordu suivant son axe. La difficulté qu'on éprouve à se faire une idée exacte de cet os ne dépend pas seulement de son irrégularité, mais encore du mode de description des auteurs qui admettent une face interne divisée en deux, suivant sa longueur, par le bord et le ligament interosseux, de sorte qu’une moitié de cette face appartient à la région antérieure de la jambe et l’autre à la région postérieure. Nous trouvons bien plus simple de diviser le péroné en deux plans que séparent l’un de l’autre, en dedans, le bord et le liga- ment interosseux, et en dehors, un bord épais et saillant, situé entre les muscles péroniers et les muscles de la région posté- rieure de la jambe. | Face antérieure. — Une crête mince et saillante la divise sui- vant sa longueur en deux parties : l’une, interne, très-étroite, joint le bord interosseux; l’autre, externe, très-large, est creusée à sa partie moyenne d’un sillon assez profond ; elle est recouverte par les muscles péroniers latéraux qui y prennent insertion; à son quart inférieur elle se contourne d'avant en arrière et est suivie dans cette direction par les muscles péroniers qui vont se réfléchir sur le bord postérieur de la malléole. Le plan antérieur du péroné présente à son extrémité infé- rieure une surface triangulaire sous-cutanée, dont la base se perd sur la malléole et dont le sommet fait suite à la crête qui THOMAS. 23 Dé « à 4 ENTER 3554 PÉRONÉ DE L'HOMME. divise la face antérieure. La surface triangulaire sous-cutanée dont nous parlons, est limitée en arrière par la coulisse que suivent les péroniers latéraux, et en avant par le bord et le liga- ment interosseux. | Face postérieure. — Une crête trés-saillante, surtout dans som tiers supérieur, la divise en deux faces secondaires : l’une, posté- rieure interne, limitée en dedans par le bord interosseux, donne insertion dans toute sa longueur au musele jambier postérieur, et l’autre, postérieure externe, donne insertion dans ses deux tiers inférieurs au muscle fléchisseur propre du gros orteil ei dans son tiers supérieur au muscle soléaire. L’extrémité supérieure, ou tête du péroné, présente, en dedans et en arrière de son plan supérieur, une surface ovalaire qui s'articule avec la tubérosité externe du tibia. La tête du péroné donne insertion en avant et en dehors au tendon du muscle biceps, en dehors au ligament latéral externe de l'articulation du genou; elle porte en arrière une courte apophyse pyramidale, de laquelle partent deux expansions fibreuses, dont l’une se fixe au tendon du muscle poplité, et l’autre au bord du fibro-cartilage semi-lunaire. L'extrémité inférieure, ou malléole externe, sous-cutanée dans toute sa surface antérieure externe, est recouverte en arrière par les tendons des muscles péroniers latéraux : son sommet, espèce d'apophyse pyramidale, donne insertion au Higament péronéo- calcanéen; son bord antérieur, au ligament péronéo-astragalien antérieur. La face interne de la malléole présente, en avant, une large surface triangulaire revêtue de cartilage qui s'articule avec l’astragale, et en arrière, une excavation : c’est la fossette de la malléole externe, dans laquelle prend insertion le ligament péronéo-astragalien postérieur. La facette articulaire de l’extrémité imférieure du péroné est surmontée d’une surface rugueuse triangulaire dont le sommet est continué par le bord interosseux; celui-ci se termine en haut à une autre surface rugueuse qui, comme la précédente, donne insertion à des ligaments qui fixent le péroné au bia. Les sur- faces rugueuses sont aux extrémités du bord interosseux, et les ROTULE DE L'HOMME. 355 ligaments qui y prennent insertion aux extrémités du ligament interosseux. 2° Du péroné du chien. Le péroné du chien est extrêmement grêle ; sa moitié inférieure est reçue dans une rainure du tibia; sa moitié supérieure est séparée de cet os par un assez grand intervalle que remplit le ligament interosseux. Comme le péroné de l’homme, celui du chien semble tordu suivant sa longueur. Une de ses faces, anté- rieure en haut, devient externe en bas, dans la moitié de sa lon- gueur. L’autre face, postérieure en haut, devient interne en bas où elle s'adapte à la rainure du tibia. L’extrémité supérieure s'articule, comme chez l’homme, avec la face inférieure de la tubérosité externe du tibia. L’extrémité inférieure, ou malléole externe, présente à sa face interne, en avant, une facette qui s'articule avec l’astragale, et en arriére, une petite surface qui donne insertion à des ligaments. Ostéogénie. — Le péroné de l’homme et celui du chien ont trois points d’ossification : un pour la diaphyse et deux pour les épiphyses. La diaphyse s’ossifie après celle du tibia. L'épiphyse inférieure s’ossifie la première et elle se soude au corps de l'os un peu avant la supérieure. $ 3. — De la rotule. 1° De Ia rotule de l’homme. La rotule est un os sésamoiïde, développé dans le tendon du muscle triceps crural. Elle glisse sur la trochlée fémorale dans les mouvements de flexion et d’extension de la jambe jsur la cuisse. C’est à tort que les auteurs l’ont comprise dans les os de la jambe; d’abord parce qu’elle n’a avec le tibia que des rapports éloignés, ensuite parce qu’elle est partie intégrante du muscle triceps crural qui appartient à la cuisse. La rotule est aplatie d'avant en arrière. Sa /ace antérieure, légèrement convexe, est de forme triangulaire; sa base est en haut et son sommet en bas. Sa face postérieure ou articulaire a la forme d’un ovale, dont le grand fi RS RS. Cle En : Le di. ré LU dt, nr ns. ai d " * | L 356 ROTULE DE L'HOMME. diamètre est dirigé transversalement et dont l’extrémité externe est plus développée que l’interne. Cette face est divisée en deux plans latéraux par une arête mousse verticale, qui est reçue dans la gorge de la trochlée fémorale. Le plan latéral externe, con- cave, plus étendu que l’interne, est en rapport avec le condyle fémoral externe. Le plan latéral interne, concave aussi, plus étroit que le précédent, est en rapport avec le condyle interne, qui est bien moins développé que l’externe dans la partie qui concourt à former la trochlée, de sorte que la face postérieure de la rotule s'adapte exactement à la trochlée fémorale sur laquelle elle est pour ainsi dire moulée. Le bord supérieur ou base de la rotule se continue avec la face antérieure; c’est une surface inégale, inclinée obliquement d'avant en arrière et de bas en haut, qui fait suite au tendon du triceps, dans l'épaisseur duquel le sésamoïde s’est développé. Le sommet de la rotule présente à sa face postérieure une surface assez étendue, non revêtue de cartilage, qui le sépare de la face articulaire. | Le bord externe, convexe, est un peu plus mince que l’interne. Celui-ci est plus inégal. La surface revêtue de cartilage présente à son union avec ce bord une petite dépression ovalaire verticale, dans laquelle est reçu le bord correspondant de la trochlée. D'après ce qui précède, on voit qu'il est facile de distinguer la rotule d’un côté de celle du côté opposé : 1° la base est en haut et lesommet en bas; 2° la partie externe de la base est plus élevée que la partie interne, disposition qui est en rapport avec l'élévation plus grande du condyle externe ; 8° le plan de la sur- face articulaire le plus étendu est en dehors, il correspond au condyle externe du fémur ; 4° le plan interne est plus étroit et plus inégal, on voit sur son bord interne une petite surface dépri- mée, ovalaire, verticale, dont on parle dans une note ajoutée à l'article Rotule du Traité d'anatomie descriptive de M. Cru- veilhier. Cette petite dépression, qui a été signalée par Lenoir, est un moyen de distinguer le bord interne du bord externe de la rotule, et par suite de distinguer la rotule d’un côté de celle du PIED DE L'HOMME. 357 côté opposé. Ce moyen est d'autant plus précieux que souvent la face articulaire interne paraît aussi étendue que l’externe. 2° De la rotule du chien et du mouton. La rotule de ces animaux a la forme d’une pyramide triangu- gulaire, dont la base est en haut et le sommet en bas, disposi- tion que l’on observe aussi chez l’homme, et qui est rapport avec la grosseur très-différente du tendon du muscle triceps, à la base et au sommet de cet os. Sur le chien et le mouton, la rotule présente une courbure d'avant en arrière assez prononcée pour s'adapter à la trochlée fémorale. Sa face articulaire, bien plus étendue dans le sens ver- tical que transversalement, se divise en deux cavités glénoïdes étroites, que sépare une arête médiane. Sur le mouton, l’extrémité supérieure du bord interne de la rotule présente une sorte de petit crochet ou de petite rainure qui embrasse le bord interne de la trochlée fémorale; à l’aide de ce caractère on distinguera facilement la rotule d’un côté de celle du côté opposé. | ARTICLE IY. DU PIED DE L'HOMME, ET DU PIED POSTÉRIEUR DU CHIEN ET DU MOUTON. On les divise, comme la main et le pied antérieur, en trois sections transversales : le tarse, le métatarse et les doigts. S 1%. — Du pied de l'homme. Le tarse se compose de sept os qui, considérés dans le sens transversal, forment deux rangées : l’une jambière et l’autre métatarsienne. La rangée jambière comprend deux os seulement : l’astragale et le calcanéum. La rangée métatarsienne en contient quatre, qui sont du bord tibial au bord péronier : les trois cunéiformes, le scaphoïde et le cuboïde. Le scaphoïde semble former une 358 PIED DE L'HOMME. troisième rangée, mais pour la partie interne du pied seule- ment. L’astragale est posé sur le calcanéum. On doit le diviser, pour faciliter sa description, en deux parties : le corps et la tête. Le corps est en arrière et sur la ligne médiane du pied; la tête est en avant et en dedans. Les limites entre ces deux parties sont tracées par une rainure profonde ou col. La face supérieure du corps présente une trochlée peu pro- fonde, qui s'articule avec le tibia; la face interne, une petite facetie qui s'articule avec la malléole tibiale; la face externe, une large facette qui s'articule avec la malléole du péroné; la face inférieure, une surface articulaire concave qui joint le cal- canéum et est séparée de la tête par une rainure profonde; la face postérieure ou plutôt le bord postérieur, une coulisse, dirigée obliquement en bas et en dedans, qui reçoit le tendon du muscle long fléchisseur du gros orteil. La face antérieure donne naissance au col. La tête de l’astragale porte trois facettes articulaires conti- nues : la supérieure s'articule avec le scaphoïde; linférieure, qui s'étend sur le col, s'articule avec la petite apophyse du calcanéum, et la moyenne avec le ligament calcanéo-scaphoiïdien, ligament qui remplit le vide que le calcanéum et le scaphoide laissent entre eux. La tête de l’astragale est reçue de la sorte dans une grande cavité avec laquelle elle forme une articulation condylienne ; c’est à tort que les auteurs considèrent cette arti- culation comme une énarthrose. | Le calcanéum est l’osle plus volumineux du pied dont il forme à lui seul l'extrémité postérieure; il a sa plus grande étendue d’arrière en avant. | On lui considère un corps et deux apophyses. La face supérieure du corps se divise en deux parties : l’une, postérieure, étroite, concave d’avant en arrière, convexe trans- versalement, mesure l’espace qui existe entre le tendon d’A- chille d’une part, l'astragale et les os de la jambe d’autre part; l’autre partie, antérieure, est une surface articulaire convexe qui s’adapte à celle du corps de l’astragale. En avant et au-dessous LS get D on mi site. t nds L'EST RS, DURS Si nt de dd allant LL Sat » sc. PIED DE L'HOMME. de cette surface articulaire on trouve une rainure profonde qui forme la ligne de démarcation entre le corps de l'os et ses apo- physes. La petite apophyse fait une saillie considérable au-dessus et en dedans de la face interne; elle porte une facette ovalaire qui s'articule avec la facette inférieure de la tête de l’astragale. La grande apophyse, dirigée en avant, dans le sens de l’axe de l’os, s'articule par son extrémité antérieure avec le cuboïde. La face postérieure du corps du calcanéum se compose de deux parties : l’une, supérieure, très-peu étendue dans le sens vertical, unie, lisse, n’est séparée du tendon d’Achille que par une capsule synoviale ; l’autre partie, inférieure, rugueuse, iné- gale, dirigée en bas et en avant, où elle est limitée par deux grosses tubérosités, donne insertion au tendon d’Achille. La face inférieure ou plantaire, concave d’arrière en avant, est recouverte par le ligament calcanéo-cuboïdien qui y prend inserüon; elle est limitée en arrière par les deux tubérosités dont l’interne est de beaucoup la plus volumineuse, qui la sépa- rent de la face postérieure et donnent insertion à des muscles de la plante du pied. En avant, elle porte une autre tubérosité peu saillante qui donne insertion aux couches les plus profondes du ligament calcanéo-cuboïdien. La face externe, sous-cutanée, comprend en avant, où elle est très-étroite, la face externe de la grande apophyse; c’est à peu près à son union avec cette apophyse que commencent les deux coulisses, dirigées en bas et en avant, qui donnent passage aux tendons des muscles péroniers latéraux. La face interne présente une concavité très-étendue et très- prononcée, qui est produite surtout en bas et en arrière par l'avance de la grosse tubérosité du talon; en haut et en avant par la saillie de la petite apophyse en forme de demi-voüte, sous laquelle on voit l'empreinte de la coulisse du tendon du muscle long fléchisseur du gros orteil. | Le cuboïde forme, avec le calcanéum, tout le bord externe ou région externe du tarse. Sa face postérieure ovalaire a son grand diamètre dirigé en bas et en dehors. Elle s'articule par 360 PIED DE L'HOMME. emboîtement réciproque avec la grande apophyse du calca- néum. | | La face antérieure, dirigée très-obliquement d’arrière en avant et de dehors en dedans, s'articule avec les deux derniers métatarsiens. La face interne, vu ses rapports, doit être divisée en deux parties : l’antérieure s’articule en haut, par contiguïté, avec le troisième cunéiforme, et en bas au moyen de ligaments inter- osseux ; la partie postérieure présente tantôt une petite facette revêtue de cartilage pour s’articuler avec une facette semblable du scaphoïde, tantôt elle n’est unie à cet os que par l'intermédiaire d’un üssu ligamenteux. La face externe ou plutôt le bord externe présente le commen- cement d’un sillon profond qui parcourt la face inférieure de l'os dans toute son étendue, de dehors en dedans, et continue la coulisse du tendon du long péronier latéral; son bord posté- rieur offre en avant et en dehors une surface revêtue de carti- lage, sur laquelle se réfléchit le tendon du long péronier, et en arrière les empreintes du ligament calcanéo-cuboïdien. La face dorsale du cuboïde, très-étendue, convexe, est inclinée en bas et en dehors. | Nous avons dit que le calcanéum et le cuboïde forment le bord externe ou la région externe du tarse; si nous ajoutons à ces deux os les deux métatarsiens externes qui s’articulent aver le cuboïde et les deux doigts qui leur font suite, nous aurons un ensemble qui constitue la région externe du pied. La région interne sera formée par l’astragale, le scaphoïde, les trois cunéi- formes et les trois métatarsiens et doigts correspondants. Ces deux régions sont séparées l’une de l’autre par une ligne arti- culaire que le scalpel peut parcourir sans rencontrer d'autres obstacles que les ligaments interarticulaires. Elles sont superpo- sées et se croisent pour ainsi dire en arrière ; placées côte à côte en avant, elles se dirigent parallèlement jusqu'à l'extrémité digitale du pied. La région externe pose sur le sol dans toute sa longueur ; l'interne forme une voûte antéro-postérieure qui pose sur le sol PIED DE L'HOMME. 361 en avant, sur la région externe en arrière, et dansla plus grande partie de son bord externe. Cette division mérite de fixer notre attention, non-seulement parce qu’elle nous fait mieux comprendre le mode de construc- tion du pied, mais aussi parce qu’elle nous rendra plus facile l'étude comparative du pied de l’homme avec celui des animaux, et qu’elle nous aidera à établir plus sûrement le parallèle du pied et de la main chez l’homme, ou du pied postérieur et de l’antérieur dans les animaux. Région interne du pied. — La tête et le col de l’astragale se dirigent de dehors en dedans pour se trouver dans l’axe de cette région. Le scaphoïde fait suite à l’astragale avec lequel il s'articule au moyen d’une surface ovalaire, concave, véritable cavité glénoïde dont le grand diamètre est incliné en bas ei en dedans. La face antérieure convexe du scaphoïde présente trois facettes séparées par des arêtes peu marquées, pour son articulation avec les trois cunéiformes. On y voit une quatrième facette lorsque le sca- phoïde est en contact immédiat avec le cuboïde. Les {rois cunéiformes ayant, comme leur nom l'indique, la forme d’un coin, présentent chacun deux faces triangulaires : l’une est en avant, l’autre en arrière. Celles du premier ont leur base à la plante du pied et leur sommet à la surface dor- sale; les faces triangulaires du second et du troisième sont diri- gées en sens inverse. En arrière, les trois faces triangulaires réunies forment une surface concave qui s’articule avec le sca- phoïde; en avant, ces trois faces ont des niveaux différents : le premier cunéiforme, le plus volumineux, s’étend beaucoup plus en avant que le second; le troisième dépasse aussi le second, mais 1l n’atteint pas le niveau du premier, de sorte que la face antérieure du second cunéiforme, le plus petit, reste en arrière et forme le fond d’une mortaise dans laquelle est reçue l’extré- mité postérieure du second métatarsien. La région interne du pied, qui n’a en arrière qu’une seule tige formée par l’astragale et le scaphoïde placés bout à bout, présente devant le scaphoïde trois divisions en forme de co- 862 PIED DE L'HOMME. lonnes dont l’interne, la plus grosse, est composée de quatre os ; les deux autres, plus longues et plus faibles, en comprennent cinq. Cette division du pied est bien connue des personnes qui mon- tent les squelettes. Je tiens de M. Vasseur, l’habile préparateur de pièces anatomiques, que, pour articuler les os du pied, il les divise en deux groupes : l’un comprend la région interne, l’autre la région externe, dont il forme deux pièces distinctes qu’il est facile de fixer ensuite l’une à l’autre. | Les deux régions latérales du pied sont représentées séparé- ment dans le Traité d’anatonue descriptive de M. Cruveilhier (4° édition, p. 244). J’ignore ce que M. Henle, à l’ouvrage du- quel cette figure a été empruntée, a écrit sur cette division du pied. Le zrétatarse se compose de cinq petits os longs dirigés d’arrière en avant et placés côte à côte. Les quatre métatarsiens situés en dehors de celui du gros orteil ont entre eux une grande ressemblance; leur extrémité postérieure a la forme d’un com dont la base est à la face dorsale du pied et l'angle aigu à la voûte plantaire; leur surface articulaire postérieure, trian- gulaire, s'articule avec les os de la seconde rangée du tarse, dans l'ordre suivant : celle du second avec le second cunéiforme, celle du troisième avec le troisième cunéiforme, et celles du qua- irième et du cinquième avec le cuboïde. L’extrémité postérieure du second métatarsien pénètre dans le tarse; elle est enclavée entre les trois os cunéiformes. Les quatre métatarsiens externes se joignent à leur extrémité postérieure par des surfaces où l’on trouve des articulations à facettes contiguës et des articulations à facettes continues : les premières sont en arrière et en haut, les secondes en avant et en bas. L’extrémité postérieure du ein- quième métatarsien porte une apophyse très-saillante en arrière, dont la face supérieure externe donne insertion au tendon du court péronier latéral. Le premier métatarsien, celui du gros orteil, est le plus court, mais de beaucoup le plus volumineux. Son extrémité postérieure présente une surface semi-lunaire dont le grand diamètre est dite doi vi dit it shéeS L ét Li ASS. ns OR Ci nn fui DR hé é 2) 2. » VO TT ve h LL L ' f « PIED DE L'HOMME. 363 dirigé verticalement, le bord convexe en dedans, le concave en dehors, comme à la face antérieure du premier cunéiforme avec laquelle elle s'articule. La partie inférieure de cette extrémité porte une éminence saillante qui donne insertion au tendon du long péronier latéral. L’extrémité antérieure du premier méta- tarsien porte une éminence articulaire composée d'un condyle et de deux trochlées. Le condyle, dont le grand diamètre est dirigé transversalement, est en haut et en avant; il s'articule avec la cavité glénoïde de la première phalange. Les deux trochlées, situées en bas et en arrière, sont séparées l’une de lautre par un condyle et limitées sur les côtés par une éminence aussi en forme de condyle. Nous avons vu cette même disposition à l’ex- trémité correspondante du premier métacarpien, mais avec des caractères moins tranchés. 1 . L’éminence articulaire qui termine en avant les autres méta- tarsiens se compose aussi de deux parties distinctes : l’une, anté- rieure et supérieure, séparée de la face dorsale de l'os par une rainure transversale qui reçoit le bord de la cavité glénoïde de la première phalange dans l’extension, est un condyle; l’autre partie, située en bas et un peu en arrière, est aussi une éminence condylenne; elle se continue avec le condyle antérieur, mais leur union est marquée par un léger rétrécissement. Le condyle antérieur s'articule avec la première phalange, etle condyle postérieur inférieur est reçu dans le ligament capsulaire. En voyant cette tête articulaire décrire une courbe très-étendue de haut en bas et d'avant en arrière, on serait tenté de croire que le mouvement de flexion de la première phalange peut être porté très-loin. Il n’en est rien : les premières phalanges n’ont qu'un mouvement de flexion assez borné, tandis qu’elles peuvent s’in- chiner sur la face dorsale du pied, au point de former un angle droit, comme cela a lieu dans la station ou la marche sur la pointe du pied. | Le corps des métatarsiens est prismatique triangulaire. De ses trois faces deux sont latérales et une supérieure ou dorsale. Les faces latérales, qui forment les limites des espaces inter- osseux, sont en rapport avec les muscles interosseux. | RD, dt he LS, Lie R da bé sn Lisp tidat é d'ÉRIS D 22 "0 : EE 864 PIED DE L'HOMME. Les faces dorsales présentent dans le sens transversal une direction différente : celle du premier métatarsien est inclinée en bas et en dedans, celles du quatrième et du cinquième sont inclinées en bas et en dehors, et celles du deuxième et du troi- sième sont plutôt des bords épais que des faces, et forment la partie moyenne de la grande surface convexe transversalement, qui résulte de la réunion des métatarsiens. Il est facile de com- prendre pourquoi, sur les côtés du métatarse, les faces dorsales des os sont dirigées en sens opposés : supposez que toutes ces faces dorsales soient dans un même plan, puis courbez ce plan de manière que sa face convexe soit en haut et sa face concave en bas, et vous verrez les faces dorsales de chaque côté prendre la direction qu’elles ont sur le métatarse. Les métatarsiens présentent à la face plantaire du pied une courbure antéro-postérieure assez prononcée; de sorte que le métatarse forme deux voûtes : une antéro-postérieure et l’autre transversale; c’est, du reste, ce qu'on observe au tarse. Le pied tout entier forme donc une grande voûte antéro-posté- rieure qui appuie sur le sol par ses extrémités, et, en outre, une voûte transversale dont le bord externe pose seul sur le sol. Il y a une si grande ressemblance entre les phalanges des doigts de la main et celles des orteils, que nous croyons tout à fait inutile de donner ici une description de ces dernières. Ostéogénie. — Le calcanéum est le seul des os du tarse qui porte une épiphyse, laquelle est destinée à l'insertion du tendon d'Achille. | Cette épiphyse recouvre toute la face postérieure du calca- néum; elle fournit la surface de glissement du tendon d'Achille, son insertion, et s'étend jusque sur les deux tubérosités posté- rieures de cet os. Les épiphyses des os du métatarse et des phalanges des orteils ont la même position qu’à la main, et par les mêmes raisons qu’à la main. L’épiphyse de l'extrémité postérieure du premier métatarsien a bien moins d'épaisseur vers la face dorsale que vers la face plan- taire, où elle forme l’éminence qui donne insertion au tendon mom ad M dre rod Eu à Mt C lchtuu d'est dé db dÉtle Se ts DA SL de dd on di LR Cf ' ; PIED POSTÉRIEUR DU CHIEN. 365 du long péronier latéral. Je trouve, sur de jeunes sujets, des traces évidentes d’épiphyse à la face dorsale et sur les côtés de l'extrémité antérieure de cet os, et une petite épiphyse à l’ex- trémité postérieure du cinquième métatarsien. On compte au,pied comme à la main, quatre interosseux dor- saux et trois interosseux plantaires; mais il y a 1c1 une différence de position qu’il faut bien retenir : le second doigt du pied a deux interosseux dorsaux ; l’axe du pied doit donc passer par ce second doigt. Ceci étant dit, il est facile d'indiquer la position des autres interosseux dorsaux et plantaires. Les muscles complémentaires de ce système existent ici comme à la main; ainsi le cinquième doigt, outre son interosseux plan- taire, présente un petit muscle qui est couché sous le bord ex- terne de son métatarsien et prend insertion au bord externe de l'extrémité postérieure de sa première phalange; c’est l’analogue des interosseux dorsaux ; comme eux, il est abducteur. Les muscles désignés, l’un sous le nom d’adducteur et l’autre de court fléchisseur du gros orteil, insérés tous les deux à l'os sésamoïde interne, sont abducteurs par rapport à l’axe du pied, et, par conséquent, les analogues des interosseux dorsaux. Les muscles abducteur oblique et abducteur transverse du gros orteil sont adducteurs par rapport à l’axe du pied, et con- oénères des interosseux plantaires. S 2. — Du pied postérieur du chien. Sa division en deux régions latéraies est aussi nettement marquée que chez l’homme. La région externe présente de haut en bas : le calcanéum, le cuboïde, les deux métatarsiens externes et les deux doigts qui leur font suite. La région interne com- prend : l’astragale, le scaphoïde, les trois cunéiformes, les trois métatarsiens et doigts correspondants. Comme dans l’homme, le corps de l’astragale est situé sur la ligne médiane du pied et sa tête est dirigée en dedans; sa trochiée est plus creuse et son col plus long proportionnellement que chez l’homme. La face inférieure ou postérieure du corps, pro- nine ts > à het 366 PIED POSTÉRIEUR DU CHIEN. fondément excavée, forme une voûte qui recouvre l’éminence arliculaire très-saillante du calcanéum. Il résulte de cet embof- tement que, dans la position verticale du pied, l’astragale, pre- nant un point d'appui sur l’éminence articulaire du calcanéum, et en même temps sur la petite apophyse de cet os, ne peut olisser de haut en bas lorsque le poids du corps lui est transmis par les os de la jambe. Chez l’homme, lorsque le pied est dans la position de celui du chien, c’est-à-dire lorsqu'il appuie seulement sur le sol par la surface plantaire de ses orteils, l’astragale n’est retenu sur le calcanéum que par les ligaments qui sont fortement tendus; aussi la marche sur la pointe du pied est-elle très- pénible. Le calcanéum est plus long proportionnellement que chez l’homme ; cette différence tient surtout à l'allongement du talon. La grande apophyse s'articule par son extrémité antérieure avec le cuboïde; la petite, non pas précisément avec la tête, mais avec le col de l’astragale; c’est à peu près comme sur l’homme. Le cuboide, plus étendu dans le sens de la longueur du pied que transversalement, articulé en bas avec les deux derniers ! métatarsiens, complète le bord externe du tarse. Sa face interne joint en bas le troisième cunéiforme et en haut le scaphoïde; cette dernière articulation est constante; sur sa face inférieure, la coulisse du long péronier latéral. Le scaphoïde s'articule par sa face inférieure avec les trois cunéiformes et par la supérieure, véritable cavité glénoïde, avec la tête de l’astragale. Il porte à sa face plantaire une apophyse recourbée de bas en haut, qui augmente la profondeur de sa cavité glénoïde. Les &rois cunéformes diffèrent de ceux de l’homme par leurs dimensions respectives. Le troisième est le plus volumineux; il s'articule avec le troisième métatarsien. Le second permet au second métatarsien de pénétrer dans le tarse, comme chez l'homme. Le premier, le plus petit, très-irrégulier, s'articule avec le premier métatarsien qui est, comme lui, à l’état rudi- mentaire. Le pied postérieur ne diffère plus maintenant du pied anté- PIED POSTÉRIEUR DU MOUTON. 367 rieur que par l'existence variable du doigt interne. Tantôt ce doigt manque, c’est-à-dire que ses deux phalanges ont disparu, le métatarsien seul le représente ; tantôt toutes ses parties exis- tent, mais à l’état rudimentaire, comme au pied antérieur ; tantôt enfin le doigt interne est incomplet ; dans ce cas, 1l arrive le plus souvent que la partie supérieure du métatarsien est convertie en un ligament qui se fixe au cunéiforme, et le métatarsien incomplet porte une ou deux phalanges. $S 3. — IHDu pied postérieur du mouton. Le tarse diffère d’une manière remarquable de celui de l'homme et du chien, par sa disposition générale et par le nombre et la forme de ses os. La première rangée transversale est formée par l’astragale et le calcanéum ; l’astragale, presque symétrique, dirigé verticale- ment, porte deux trochlées, une à chaque extrémité, qui ont entre elles une grande ressemblance. Celle de l'extrémité supé- rieure est reçue dans la cavité articulaire du tibia, cavité com- plétée en dehors par l’os malléolaire et composée de deux cavités glénoïdes profondes, séparées par une arête médiane trés-saillante ; la trochlée de l'extrémité inférieure de l’astragale s'articule avec les deux os de la seconde rangée : le scaphoïde et le cuboïde; et non pas seulement avec le scaphoïde, comme sur l’homme et sur le chien. La face antérieure de l’astragale est creusée d’une cavité profonde qui reçoit, dans la flexion du pied sur la jambe, le bord antérieur, étroit et saillant, de la cavité articulaire du tibia. Ce creux de lastragale répond à celui que l’on trouve sur la face dorsale du col de cet os chez l’homme et le chien. La face postérieure, convexe de haut en bas, s'articule avec le cal- canéum. Les faces latérales donnent insertion à des ligaments et s’articulent en haut avec les malléoles correspondantes, et la face externe avec la grande apophyse du calcanéum. Le calcanéum reçoit l’astragale dans une cavité profonde, limitée en dehors par une éminence en forme de cloison qui s’élève du bord externe de la grande apophyse. La partie de 368 PIED POSTÉRIEUR DU MOUTON. cette cavité qui appartient au corps de l'os s'articule avec la face postérieure convexe de l’astragale; la partie qui appartient à la cloison s'articule avec la face externe de l’astragale, comme nous venons de le dire. La surface articulaire de la petite apo- physe se continue avec celle du corps. L’extrémité supérieure de la cloison porte un condyle qui s'articule avec l'os malléolaire; son extrémité inférieure et celle de la grande apophyse réunies forment une surface étroite, très-étendue d'avant en arrière, qui s'articule avec la partie externe seulement de la face supérieure du cuboïde. | Le scaphoide etle cuboïde constituent la seconde rangée du tarse. Ces deux os sont soudés ensemble; mais leur forme est aussi bien conservée que sur le chien, où ils ne sont réunis que par une articulation. La face supérieure de cet os scapho- cuboïde se compose de deux cavités glénoïdes et d’une arête qui s’articulent avec la trochlée inférieure de l’astragale; en outre, on trouve en dehors la facette longue et étroite qui s'articule avec l’extrémité inférieure de la grande apophyse etde la cloison du calcanéum. De la partie postérieure et interne du scaphoïde s'élève une apophyse pointue qui se recourbe d’arrière en avant et embrasse étroitement l’astragale. Cette éminence du scaphoïde, réunie par un fort ligament à la petite apophyse du calcanéum, complète une cavité très-étendue et très-profonde dans laquelle l'astragale est emboîté. La face inférieure de l’os scapho-cuboïde s'articule par sa partie cuboïdienne, avec la moitié externe du métatarsien, et par sa partie scaphoïdienne, avec les deux cunéi- formes; ces derniers sont appliqués sur la moitié interne du métatarsien. Le tarse ne se divise donc pas ici aussi nettement que sur le chien en deux régions latérales, puisque l’astragale repose en partie sur le cuboïde. Cela paraît tenir à la prédominance de Vastragale sur le calcanéum qui se trouve rejeté en dehors. Malgré cet envahissement de l’astragale, on distingue bien ces deux régions : le calcanéum, le cuboïde, le métatarsien externe et le doigt correspondant forment la région externe; l’astragale, le scaphoïde, le grand cunéiforme, le cunéiforme rudimentaire, COMPARAISON DES MEMBRES THORACIQUES ET ABDOMINAUX. 369 le métatarsien et le doigt correspondants forment la région interne. | L'os malléolaire, qui représente le péroné, appartient à la région latérale externe, et le tibia à la région latérale interne. Il faut bien remarquer que nous sommes ici sur la limite des deux régions latérales du pied de l’homme et du chien. En effet, tout porte à croire que les deux .métatarsiens du mouton, qui se soudent pour former un seul os, correspondent aux deux méta- tarsiens prédominants du pied du chien, c’est-à-dire au troisième et au quatrième, qui sont sur les limites des régions latérales. Le métatarsien a une grande ressemblance avec le métacar- pien ; il est seulement un peu plus long et son corps se rapproche un peu plus de la forme cylindrique. Quant aux phalanges du pied postérieur, il est très-difficile de les distinguer de celles du pied antérieur. Nous nous dispenserons donc de faire leur des- cription. CHAPITRE HI. COMPARAISON DES MEMBRES THORACIQUES ET DES MEMBRES ABDOMINAUX. Les anatomistes ont reconnu très-anciennement qu'il existe cerlains rapports, une certaine correspondance, entre les mem- bres thoraciques et les membres abdominaux considérés sur un même animal. Ils ont bien vu que l’épaule répond à la hanche, le bras à la cuisse, l’avant-bras à la jambe, le pied antérieur au pied postérieur, et sur l’homme la main'au pied. Mais ils n'avaient que des notions vagues sur ces rapprochements, lorsque parut le mémoire dans lequel Vicq d’Azyr traite cette question. Ce mémoire, devenu célèbre , sera notre premier guide dans l’exposition du parallèle des membres ; mais nous verrons bientôt qu'il ne pourrait nous conduire sûrement jusqu’à la fin de notre démonstration. Nous ferons ce parallèle d’abord sur le quadrupède, ensuite sur l’homme, afin de procéder du simple au composé. Les mem- bres du quadrupède présentent entre eux une plus grande res- THOMAS. 24 DU ?, 370 - PARALLÈLE DES MEMBRES SUR LE CHIEN. semblance que ceux de l’homme, parce que leurs fonctions sont moins différentes. NES, <— Farallèle des membres sur le chien. Lorsque l'on compare le membre thoracique et le membre abdominal du même côté sur un squelette de quadrupëde, on reconnaît facilement que l’omoplate et le coxal sont tournés et inclinés en sens inverse, et qu'il en est de même de l’humérus par rapport au fémur. L’inclinaison en sens inverse et surtout l'opposition des os qui précèdent sont une des grandes difficultés de l’étade dont nous nous occupons. | Vicq d’Azyr a su, par un procédé bien simple, résoudre cette difficulté, c’est-à-dire rétablir les rapports et démontrer la simi- litude de l’omoplate et du coxal, de l’humérus et du fémur. Pour arriver à cette solution, Vicq d’Azyr a eu l’heureuse idée de comparer, comme nous allons le faire, le membre thoracique au membre abdominal du côté opposé, et vice versä. Lorsqu'on applique l'omoplate sur le coxal du côté opposé, on voit que ces deux os ont la même direction; que la cavité glénoïde répond à la cotyloïde; le bord ‘spinal de l’omoplate à la crête du coxal (crête que l'on peut désigner aussi sous le nom de bord spinal); que le bord axillaire de l’omoplate répond au bord inguinal du coxal, le bord coracoïdien à Pischiatique, le coracoïde à lischion. Il sera plus aisé de comprendre cette dernière analogie sur Fhomme, chez qui ces deux parties se rapprochent par leur dé- veloppement comme par leur situation, que si nous Ja suivions sur le chien et le mouton, où le coracoïde est à l’état rudimen- taire, tandis que l’ischion a acquis des dimensions considérables. La fosse sous-scapulaire répond à Ja fosse iliaque interne; la face externe de l’omoplate, à la fosse illaque externe ; "mais l'épine de l’omoplate n’est pas représentée sur le chien. Quant à la clavicule, l’analogue du pubis, elle n’existe pas sur le mouton, et on ne la trouve sur le chien qu’à l’état rudimentaire. Nous l’étudierons comparativement avec le pubis chez l’homme, où elle forme une pièce importante du squelette de Pépaule. PARALLÈLE DES MEMBRES SUR LE CHIEN. 374 Cette analogie renversée se retrouve aussi exactement entre l'humérus et le fémur : leur direction est la même; la tête arti- culaire du premier a la même position que celle du second : le trochiter répond au trochanter, le trochin au trochantin ; la face tricipitale de l’humérus (1) à celle du fémur, la face bicipitale de l'un à la face bicipitale de l’autre. Les condyles des extrémités inférieures sont enroulés dans le même sens; mais il y a ici une différence remarquable entre les deux os. L’extrémité inférieure du fémur a deux condyles et une trochlée ; l'extrémité inférieure de l’humérus, trois condyles et deux trochlées; nous verrons mieux cette différence sur l’homme. Maintenant, si nous laissons les membres thoracique et abdo- minal dans la position qui vient de nous révéler une concor- dance si remarquable entre l’omoplate et le coxal, entre l’hu- mérus et le fémur, nous reconnaitrons facilement que la comparaison ne peut être poussée plus loin. En effet, dans cette position l’avant-bras et la jambe sont tournés en sens inverse, ainsi que le pied antérieur et le pied postérieur. La face anté- rieure ou dorsale de l’avant-bras et du pied antérieur est dirigée en arrière ; la face antérieure ou dorsale de la jambe et du pied postérieur, en avant ; les faces plantaires sont opposées. Cette opposition de l’avant-bras et de la jambe, du pied anté- rieur et du pied postérieur, est le résultat nécessaire du mode de démonstration de Vicq d’Azyr. Lorsqu'on examine dans leur position naturelle le membre thoracique et le membre abdo- minal du même côté, on reconnaît que lavant-bras et la jambe, le pied antérieur et le pied postérieur sont dans une correspondance exacte. Il n’y a d'opposition qu'entre l’humérus et le fémur, entre l’omoplate et le coxal; or, pour adapter le membre thora- Lime Rs d APPENDICE. 395 Le condyle est une portion de sphéroïde allongé et plus ou moins aplati. On trouve le type du condyle à l'extrémité infé- rieure des métacarpiens et des métatarsiens de l’homme. Il faut en excepter le premier métacarpien et le premier métatarsien qui, comme tous les métacarpiens et tous les métatarsiens du chien, portent une éminence articulaire composée. Le condyle se présente sous des formes différentes, suivant le degré de sa compression latérale. Les extrémités articulaires condyliennes sont simples, par exemple celle des quatre métacarpiens et métatarsiens de l’homme ; elles sont composées : 1° Au premier degré, par exemple, l'extrémité inférieure du fémur de l’homme, du chien et du mouton, qui porte deux condyles; 2° Au second degré, par exemple, l'extrémité inférieure de l’'humérus de l’homme, du chien et du mouton, qui porte trois condyles. Deux condyles réumis forment une trochlée, comme on le voit à l'extrémité inférieure du fémur. Trois condyles réunis forment deux trochlées. L’extrémité inférieure de l’humérus de l’homme en offre un exemple très- net. On y voit : 1° Le condyle externe ou radial; 2° à la partie moyenne de la surface articulaire, l’éminence en forme de roue, que j'ai dé- signée ailleurs sous le nom d’arête, afin de ne pas trop m’éloigner du langage ordinaire; c’est le condyle médian : ce condyle et l'externe ou radial forment la petite trochlée ; 3° le bord interne de la grande trochlée est le condyle interne ou cubital; en se réunissant au condyle médian, il forme la grande trochlée. Sur le chien, on trouve toutes ces parties à une différence près dans le développement du condyle externe qui est à l’état rudimentaire. Sur le mouton, le condyle externe est aussi à l’état rudimentaire, mais le médian est très-développé et l’interne à bien plus que sur le chien et sur l’homme, la forme condy- lienne. | L’extrémité inférieure du métacarpien et du métatarsien du ‘ \ 396 APPENDICE. mouton porte deux éminences articulaires, une pour chaque métacarpien ou métatarsien primitif; chacune de ces éminences se compose d’un condyle médian bien formé et de deux condyles latéraux très-peu développés : trois condyles, deux trochlées. Comme on le voit, les surfaces trochléennes sont des condyliennes composées. Certaines éminences condyliennes simples se divisent en trois condyles dans une partie de leur étendue; comme on le voit, à l'extrémité inférieure du premier métacarpien et du premier métatarsien de l’homme. Le condyle simple est situé vers la face dorsale de l'os ; sa division en trois condyles est vers la face pal- maire ou plantaire. Ces trois condyles forment deux trochlées qui reçoivent chacune un sésamoïde. Cette disposition s’observe à l'extrémité inférieure de tous les métacarpiens et métatarsiens du chien. | Des cavités articulaires. Les cavités articulaires, étant moulées sur les éminences avec lesquelles elles sont en rapport, vont nous présenter en creux des surfaces qui correspondént exactement à celles que nous avons vues en relief. Les cavités articulaires se réduisent à deux formes primitives : la cavité sphérique ou la cofyle, et la cavité sphéroïdale ou la glène. (Noy. ces mots dans le Dictionnaire de MM. Littré et Robin.) | On ne trouve, dans chaque squelette, que deux cavités coty- loïdes : celles des os coxaux; les cavités glénoïdes sont très-nom- breuses. Les cavités glénoïdes sont simples ou composées. On trouve des exemples des premières à l’extrémité supérieure des pha- langes métacarpiennes et métatarsiennes de l’homme et du chien; le mouton n’a que deux cavités glénoïdes simples : celles des omoplates. Les cavités glénoïdes simples s’articulent avec un condyle pour former une articulation condylienne; exemple :-les arti- culations métacarpo et métatarso-phalangiennes de l’homme. | Sn di die 0e lu Éiauedie Se TÉLÉ SR Lis à à LÉO Sid 2 ") APPENDICE. 397 Quoique l'articulation scapulo-humérale de l’homme, du chien et du mouton soit composée d’un condyle et d’une cavité glé- noïde, elle ne fait pas partie des articulations condyliennes, mais bien des énarthroses, parce que la tête articulaire est à l'extrémité d'un levier coudé. Le condyle et la cavité glénoïde ne sont pas toujours d’une seule pièce : l'articulation radio-carpienne de l’homme se com- pose d’un condyle que forment trois os : le scaphoïde, le semi- lunaire et le pyramidal; sur le chien, le condyle est formé de deux os seulement, le scapho-semi-lunaire et le pyramidal; deux os composent la cavité glénoïde, le radius et le cubitus. Il y a donc là un condyle brisé etune cavité glénoïde brisée. Chez l’homme, l'articulation de la première rangée du carpe avec la seconde nous offre aussi un condyle brisé formé par la tête du grand os et l'os crochu, et une cavité glénoïde brisée, à la formation de laquelle concourent le scaphoïde, le semi-lunaire et le pyra- midal. A deux condyles réunis pour former une trochlée, répondent deux cavites glénoïdes séparées par une arète. L’arête est l’angle saillant que forment deux glènes ou surfaces concaves; elle est concave comme ces deux surfaces et s'articule avec la gorge de trochlée. Nous en trouvons des exemples à l'extrémité supérieure des phalangines et des phalangettes de l’homme, du chien et du mouton, et à l'extrémité inférieure du tibia. On voit, à l'extrémité supérieure de ce dernier, deux cavités glénoïdes qui s’articulent avec les condyles du fémur; mais ici l’arête ne joint pas l’espace intercondylien, elle donne insertion à des ligaments et à des fibro-cartilages interarticulaires. Ces surfaces articulaires, glé- noïdales et condyliennes, composées au premier degré, consti- tuent des articulations trochléennes simples. Ce genre d’articu- lation est bien plus commun sur le mouton que sur le chien, et surtout que sur l’homme. L’articulation de l’extrémité inférieure de l’astragale du mouton avec l’os scapho-cuboïde, est une trochléenne; sur l’homme et sur le chien, c’est une condylienne. À l'extrémité articulaire composée de trois condyles et par suite de deux trochlées, répondent trois cavités glénoïdes et deux sde il dot à ‘D TU és or LS. à 398 APPENDICE. arêtes; exemple : les articulations an et métatarso- phalangiennes du mouton. L’extrémité supérieure des phalanges de cet animal présente trois cavités glénoïdes et deux arêtes; la cavité glénoïde médiane, la plus profonde, reçoit le condyle médian; les deux cavités glénoïdes latérales reçoivent les con- dyles correspondants; les deux arêtes sont en rapport avec les deux gorges trochléennes. Ces articulations sont des trochléennes composées. L’articulation du coude sur le mouton nous en offre un autre exemple : L’extrémité inférieure de l'humérus porte trois condyles et deux trochlées; l'extrémité supérieure du radius, trois cavités glénoïdes et deux arêtes. Sur l’homme, les trois cavités glénoïdes et les deux arêtes sont fournies par deux os, le radius et le cubitus. FIN. Lu dr Ali dé Lies, dis à, dé LU: TABLE DES MATIÈRES. ie. MN ME PS en cc ch PE I CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. — Épiphyses, apophyses, diaphyses. ....... 1 UT Né te ES Rd di de ct ie l ÉnumératiOl er. 09. . us PT ONE AMDU A1 DO INR 5 PREMIERE PARTIE. DU TRONC (pl. Ir°). PREMIÈRE SECTION. — De la colonne vertébrale et des vertèbres de l’homme, du chien et du mouton (pl. 11)................... 9 CHAP. I. — Du RACHIS DE L'HOMME......... Date Pr ARRET AR € 9 ART. 1. — Des vertèbres du rachis en général. .... ..........,... 10 ART. 11. — Des vertèbres dans chaque région du rachis... .......... 42 S 297, Des corps vertébraumrathidiens. 5, 04 2e. vecu cu es 143 8 2. Des'arcs vertebraux rachidiens................,.. FAADET € 15 CHAP. II. — RACHIS DU CHIEN ET DU MOUTON...... se... AE 19 ART. 1.— Vertèbres rachidiennes du chien et du mouton en général... 20 8 1°'. Des vertèbres de chaque région du rachis.........,...... 21 CHAR. TILL. OSPÉOGENIR, . 5 4 0 5 5 44, 2 2.0 80000 UN PORN . . 30 ART. 1. — Vertèbres du rachis. — Homme......:....:..,.. ..... 30 ART. 11. — Vertèbres du rachis. — Chien.......:.:.....:.....1..: 34 ART. 11. — Vertèbres du rachis. — Mouton..:.........:..... .. 35 CHAP. IV, — DES DEUX PREMIÈRES VERTÈBRES CERVICALES. .,...e-.,.. E 5 ART. 1. — De la seconde vertèbre cervicale...................... 36 & 1%. De la seconde vertèbre cervicale ou axis chez l’'homme.... . 36 & 2. De la seconde vertèbre cervicale ou axis sur le chien... ..... 38 GR De laits dE TS TS Re re de dede sure 38 N' Oedeonie. ITS ERNEST Ne Net de NT NE n- 99 RS OS LRO . LT US ART AR Ten dde fe DNBTMTS 39 20 du een OPEN TN PV PRE . 40 3 AUS il OUOML SE eee de ue à dE 40 ART. 11. — De la première vertèbre cervicale ou atlas. ............. 41 8 1°. De la première vertèbre cervicale ou atlas chez l’'homme.... 41 & 2. De l’atlas du chien............ ETS Re 12 8 3. De l’atlas du mouton,....,.,,, Ne PNR 42 Sie 5 in. dou ner, PR EE a 1°, 204008 'hhnme.é, HE, RES. EME D TE. 27 h4 RMS Qu Chien, . ss ne MORT NET Dr» A4 SUAUUS du mouton... AA TAES 14e, RROURL, 18 CRD 44 CHAP. V. — DE LA RÉGION SACRÉE (pl. III)........... ee PSS TE 45 Anr.tr. — Du sacrum'de l'homme LS, Sie D, FOR SRE 45 Anr. 1. — Dusnonun. du Chien, aie er ré RER 90 AgT. ur. — Disacrum.du moutoR; 2. re, NN sets ÈS 01 CHAP. VI. — DE LA RÉGION COCCYGIENNE. . .. . te ch, cale SOU yusHEA * ART. 1. — De la région coccygienne chez l’homme. .............. 208. ‘4 ART. II. — De la région coccygienne chez le chien.................. 55 ART. 11. — De la région coccygienne chez le mouton ........ sv... 906 CHAP. VII. — DE LA RÉGION CRANIENNE OU DU CRANE...0...:,....e 57 ART. 1. — De l'occipital (pl. IV)........ at.» RE Xe LMÉEÉ 57 S 4%. Occipital de l'hommÉ,. hs HE fé ide Sb-RORE. 98 $ 2. Occipital du chien....... s Leur RÉ 2 ice ce RENE ER 60 $ 3. Occipital du mouton...... SAC PE EEE er dci ve le DE RE AR 35 — OSÉOOÉMIE anus ce de none retenir ae DOC 62 S 4°. Oteipital de l'homme... 250.22 2,2 ER EN SOU ie 2 CUT 8 2. OcoiMtal Mn Chien. ee Se ee 63 S +. DéPtpiial il MOUTON 42-60 nue ecran LL eee 63 ART. ut Vertebre DÉCIDE ER. Tee ler aeeamer Lies 65 ART. 19. — Des DEP EQULe one a ht ep eq PE 67 GLS. Des /pariétant EP ROmE. R rmeeT oe eee sa see 67 S 2... Des pariétaux du,chien, 11.4 ass ÉMéReNENt Ace . 68 8 3.. Du pariétal du moutons (plait)... an seit 400 2.270 69 Ant. v..— Des sphénoides Re vec 2 fout 8 lent 26h. 400 & 4°r,. Sphénoide de l'homme(@l. NV). ske cr @itet = UE M 70 6 2. Sphénoides du chipn OL de Ouf > 4 PE 1° phénOIdE POSÉTENS, ee ee NN SU Se 73 2° Sphénalde ARÉéciEur: Se Lcd NE RE S 3. Sphénoïdes du mouton (pl. IV)... sue hinare at cire 2 74 1° Sphénoide PosiÉrienr. .. ...../u da tic 74 2° Sphénoide AnlénEMT.:., 0 Lol iet core ss ee 75 $ 4. Des cornets sphénoïdaux de l’homme, du chien et du mouton (PL. FEMME TER OS RE eee PeR RAR PS EEE 76 Mar. vi. — Des vertèbres sphénoidales: 03, cu 2 dE En: 78 Surr., Vertèbre sphénoïdale posférieure ...: 2,7... "-1e22ee. 78 62: Wertèbre sphénoidale antérieure. ..,......,.."...2.#.#@@° 79 Ostéogénie. 1° Sphénoiïdes de l’homme... .... ............ 80 29 Sphénoidés AU CRIER. =, :.-0 2 Re - 2 ne _ 82 2° Bphiénoides du MOOV To . co 83 TABLE DES MATIÈRES. ART. VI. — Du frontal... .......1.... di 28, OS PL PRE. 5 S 1°. Du frontal de l’homme. . . .... V2 MA TA _ 82. Des frontaux du chien. à 8 3. Des frontaux du mouton ART. VII, —- De l’ethmoïde $ 1°. De l’ethmoïde de l’homme (pl. V et vin. Ostéogénie $ 2. De l’ethmoïde du mouton RUE LU ne RE D TT $ 3. De l’ethmoïde du chien (pl. V) Ostéogénie s Ant. 1x. — De la vertèbre crânienne antérieure ou ethmoïdale.... ART. x. — Des vertèbres crâniennes . ART. XI. — Des temporaux S'ar"Des temporaus de Fhomme::.: OT Tee nu ac RENE Gio dié ann A rade ra durant ice a ED 8 2. Des temporaux du chien et du BU 1. ee Poe OR Chante ER S à Der temporene der Men eote casses CRAN CRE Ostéogénie ..... À ardt Hire cu one er mb tr dé Ms: «| 3 8 4. Des temporaux du Mois dl où oo oetas R ZE, 123 DA oc de he SUR Rd QU à Lena 126 * De la vertèbre temporale..,......... DE De ue, PEAR: : 7 ArRT. x. — Des articulations des vertèbres crâniennes.............. 130 ART. xut: — Du crâne en général (pl. VII)............,.... PR. . 400 $ 4%. — Du crâne de l’homme en général... .....:............ 135 2 Croire Er ES na De tee et eee ee mie A 135 2° Surface intérieure. . ..... see APE ; Se ET 138 $ 2. — Du crâne du chien en général. ::........,............. 142 M LM nr Lo ae 0 SR arret rate rar date ce 142 Re La OM Le 8 Lou Li Ne Pan pan Echo RENTE 444 8 3. Du crâne du mouton en général. ............ méga PR 146 2” PUTICE CRETE... à. es « x E » In Se Eau de ON RES de 146 2 HU AGP: INIGFIEUle... . . à ee crie nie à »2Ùe REA ee PERL 148 Dimensions de la cavité du crâne............. Re LEE 150 DEUXIÈME SECTION. — Des ceintures antérieures ou inférieures du tronc.,,,.,.... 1 de cul é ob unir ui osiallieon 4 LR EL PE 152 GAP, L'— DR LA FAGE (pl. VLEL 68 EX) scan ARS 152 ART, 1. == Des maxilläires supérieurs. , ........ 4. .r.s.sossees 154 $ 1%, Les maxillaires supérieurs de l'homme. ......... sd | à:18 M 154 $S 2. Des maxillaires supérieurs du chien....,..,.........1:... 161 $ 3. Des maxillaires supérieurs du mouton, 4 so sousussssss... 163 THOMAS. 26 h02 TABLE DES MATIÈRES. ART. 11. — Des incisifs ou intermaæillaires, ,....,,.. Ch eve SES TAG S 4°". Des incisifs où intermaxillaires du chien................ . $ 2. Des incisifs ou intermaxillaires du mouton. .,.............. 8 3. Des incisifs ou intermaxillaires chez l'homme...,...... CE. Anr. ur. — Des palatins. .. se nee nov es sons" Ni ut 102084 & 4". Des palatins de l'homme.................... KL. S 2. Des palatins du Chien,.....:.-cor2screre "000. . à S 3. Des palatins du mouton............ bébé ted.. EE: Anar. 19. — Des plérygoïdiens. :. :...:..1-14-2schubtein. & 4er. Des ptérygoïdiens du chien..........4...61,..4.4..44.. & 2. Des ptérygoïdiens du mouton......... .. . she. S 3. Des ptérygoïdiens de l'homme.................,....... l a d Anr. tv. Des nGSQUT. . ...: -.. sante Adéties HAT ETS S 1er. Des nasaux de l'homme................. Mt ss et G 2. Dés nacux du'chibn. ! 4 SRE SN SEE Mrétinit ui HET & 3. Des nasaux Eu MOMION: ::1: 1: LLC NES SNS Art. vi. — De la cavité nasale... .. 3. … RE, 8 4er. De la cavité nasale de l'homme... ................. S 2. Surface extérieure de la cavité nasale du chien et du mouton... S 3. Surface intérieure de la cavité nasale. .....,,...,......... 1: De nommer de ThoMme : 212 Lin Luis PME Te A 2 Da rvemer du CHR... 12.02 QU ad ne ati 2 Du vomer du RE. 16 CT SL ut te 8 A. Paroi externe de la cavité des fosses nasales de l'romme....... S 5. Paroi externe de la cavité des fosses nasales du mouton. .... % B 6. Des Cosses nasnles AU EMIEn. -‘:..":.Miinr EU AS - ce ART. vil. — Des orbites ou cavités orbitaires.......4....... sé... S 4er. Des os lacrymoux de L'homme... ue. hu ndes tt as pee 52. Desos lacrymaux du chien...’ . .....tremirra ét. & 3. Des os lacrymaux du mouton ..... "Homo ARS se 8 A. Du canal nasal où lacrymal:..:.. +5 : ES CS RE RS Eee Le DNS OO ON OR ES NET LE Ne Pers et Ant. vin. — De la bouche... ..... de to sc... MOITORE SMSUZX S 1*%. Du maxillaire inférieur de l'homme..,.............. $S 2. Du maxillaire inférieur du chien........... sheet : SR ES 8 3. Du maxillaire inférieur du mouton..... ..... ER | & 4. De la bouche en général ..... Ke rrnciMPMnes SO RRR - - S 5. De l'appareil hyoïdien...... pt A RE is 40 Appareil hyoïdien du mouton....,.......... ...--..... 172 1 un ble pie ble ble je pis jee I 1 JO 1 1 SJ 1 =] «] 0 © CO Où ED O1 Qt res [=] sn dort ‘sn HN USERS MS) D. di S, ji dit DS , dés di TABLE DES MATIÈRES. 403 2° Appareil hyoïdien du chien...... REPAS 2 np hd à Fe, D 3° Appareil hyoïdien de l'homme..... 4 PA Pete sons 0... 219 8 6. Surface intérieure de la bouche................... Eye à NAS 223 Ant. 1x. — Fosse et arcade zygomatiques........, once 225 Ant. x. — Développement des os de la téte ......... .......... °. 228 Arr. x1. — Composition vertébrale de latéte........,..,..,,..,,., 230 CHAP. II. — DE LA RÉGION THORACIQUE OU DU THORAX...:,..... vos... 235 Ants ED Mer ue ec eee ce CR RER Dale T4 235 8.1°° Du sternum du chien.......,....,.... 44m sos..r 239 S:2. Biernam'ix mouton: /.3.. 2/04 040 4,649 RQUOEN SL FL v... 296 & 3. Sternum de l’homme... ........:.... SVP URE PR 237 Ar. ut. — Des côtes... rutereterators ter sntatte)s RAM ES ue 241 5. 4%, Des.côtes de l'homme... : 2 DISPO RU 8e 241 8 2. Des côtes du chien et du mouton........ MERTIT Ilyar 4. 245 $ 3. Des cartilages costaux............. CDR AR ER eee LR: Je ‘40 ART. it. Du thorax en général ba où RP A DE MATIN ES A etes D CHAP. III. — DE LA RÉGION PELVIENNE OU DU BASSINe, eus veuve. 294 DU TONER GÉMÉRALEE., «ad eiet me dues va pré {Gi sdb. DU CHAP,: L:— Dr LA: SURFACE EMEA. : 1... ae d. : 208 ART. 1. — De la face dorsale du tronc.............. SAN) à RAË re - 208 S 1°. Face postérieure ou dorsale du tronc de l’homme........, . 252 S 2. Chien. — Face dorsale ou supérieure du tronc .........., .. 259 8 3. Mouton. — Face dorsale du tronc. .........,,.,..,.. d'une 20 MUSCLES DE LA RÉGION DORSALE DU TRONC. — Première division......... 261 Deuxième division ..... dora a = cdi ete DES PHP PTS MIA RE CAR 264 Ant. u. — Face ventrale du tronc... um. sssmdrartes ee A. LE 265 $ 1°". Région thoracique..... nt dite HoN DEN El Ru, 265 & 2. Région pelriepnes... 22,5 da e et ce crhvesetidéà 206 8 3. Région céphalique ............, IR ART 7 ANA 267 Anr. mi. — Faces latérales du‘tronc nt 24 lisa 269 & 4°r. De la région pélrienme 4.3.4 ie de ser din 209 82. De Îa région thoracique... ....,.. tr au.5t MURAL PR .... 269 S 3. De la région céphaligue. . .5. 245.51 0h. née oh HR E.. 270 CHAP. II. — DE L'INTÉRIEUR DU TRONC........ «...., Fe TNT “… 274 ART. 1. — De la cavité du canal ventral................... 7: 274 S 1% Plan poésie. veu PRNPPPERRE Lars 10e CN °<. 271 $ 2. Paroi antérieure. ........... CRE nd PA: NT . 275 4° Région thoracique. .... dédiés RSS TE RE des: » “ride 275 2° Région pelvienne....... Che Ph Men Ve do Rae. ue 276 9" Région céphalique .,:.2::161:4800221212 2. uvre s + Vo JS 104 . TABLE DES MATIÈRES. & 3. Parois latérales... ........ 4 GATE st Hovcgèé ER. 277 L AT. 11. — De la cavité du canal céphalo-rachidien ......,..... RL à : x L_] DEUXIEME PARTIE. | # DES MEMBRES ....,........... ... 280 -GHAP. I. — DES MEMBRES THORACIQUES ..:. ....:..:...44.4. 4 20 284 , Ant.1. — Des.as de lépaule.…........….s......ttétatete. Mt vtt TE 284 4 S 4%. De l'oubglale ne. co durs Aie els eisté 4 6,7 1288 49 De l’omoplate de l’homme... ......sbtwé.chinenrade 290 284 2° De l’omoplate du chien et du mouton.................... 286 90 DaléneËdie Le. Le CAE os ee satibs #68 ee GES 287 8 2. Dela clavicule de l'homme amet ob if RS 290 OSTÉOGÉNIE... à ue do noms 00 -1l19.ANS.Nt ANA RER 292 … Arr. 11. — De l'os du bras......... nous ENRiante Rapiiiés 20 DU à 293 | | 8 4%, De l’humérus de l'homme..... este, #4 mot fl ue EU 293 P Omaghte caen, ELU 2 its Cr URSS. 295 | M Move Pvc totem nm er 296 8.3. De.l’humérus du mouton. sit Laeite totatERRTONORERTE. 298 OSTÉOLOGIE 44 tn thbpabe débit RL LE UE 300 Arr. in. — Des os de l’avant-bras de l’homme, du chien et du mouton. 300 6 1%. Du radins de homme SL chtis NEC EE 302 52. Du cabuus.de homme... ei - 303 $ 3. Du radius du chien .... ET SE 306 78 1. An PURES OR CHIPS EL 0 LAS RS NE 2 307 $ De Du SR AU MO EURE 5 ANPOUE IPS ERA ERRR MAUE RTE 308 6 f.. Du cabifus.du mouton: cesse se ce PORN EE 310 8 7. Des différentes positions des os et des muscles de l’avant-bras dans.la pronation et la supination ................. Are, 311 Arr.1v. — Des os de la main de l'homme et du pied antérieur des ani- PAR RE ON M PR EL PPT é, co. 314 46 Daopmenie hommes OP éme reve cree EE 314 S DR CARE ie LE LE er en pee cocon eee 318 6. Du carpe din modioni est Re ar vens cee Li 320 $ 4. Du.métacarpe de Fhomme: : ; : 22006 MONT PAR. 321 S 5. Du métacarpeduchien.. .. ins -0e sosmetest 2288 0H. 48 322 8 6. Du métacarpe dumoutom éuudisss bits nt nil 323 & 7. Des doigis de l'homme... : auvlsbtog «ali. 150 323 S8,Des doists du chien... 4e... s12v0bbht nee . 324 & D Des doigts du mouton:.....:.... sudsodt tel. …. 329 Osréocéne. — Métacarpiens et phalanges de l’homme, du chien et du * RO Le due do eo PRE | .: OR 327 TABLE DES MATIÈRES. 405 S 10. Des mouvements de la main MR PRG, unis duos 328 CAPOTE ARE ARPOMMAUX., ee een euo ce ecodus 331 Fu RE Co) ON OUT POI I EC CIC IR ETES 331 SD cn de l'hômne. ee ns du » 6 0 6 0 € « 331 6 2 Deal du chien et darmouton.. 544404. ..,....,.,, 340 . ART. ur. — De l'os de la D RER, 343 S 40, De fémur de l'homme. .:......4a SOURCE PAP PER 343 52 De Mmes chien...) hu ant en PRE ENS » « 347 6 32 0e Sur du mouton... 1.4 4eme Sn aeid « 348 Re ee Den os de 1 NEMAG Ts ne sua x eh dre date 348 S 47 Du fibis. .:.. CA PER PAU SES, AD # Du this de thon, 0 0 RCA ARE A doi de VINS 2 Do Oh du den ee CE CU 3° Du tibia du mouton ..... NP PE TE CE 352 RP nnne RON RER PP RS ME vi He Norune dé FRE... ce se Re 21 Duipéroné du chien... : .- secte Sn a ie ace OA ER . 9308 OO MR Late ar due see nant Ra a TA 75 De Be ol de Phones. 22029 die 355 2° De la rofale du chien) ef du mouton. 4.54. 44e 397 ART. IV. — Du pied de l’homme et du pied postérieur du chien et du PO A NS Re à dd En anne Ole ln Made a ie dia AR. 7 SEX, Du med de L'homme. .: 5.2.4... SHIAT TA indus 357 8.2 Bupied postérieur dus éhien Ne ans Se die nets “308 S 3 DU pied postérieur du MOHIONR 1: dede 2 elals 367 CHAP. III. — COMPARAISON DES MEMBRES THORACIQUES ET DES MEMBRES ABDO- D CET SO D RAS EL OP ROME SE ne ER 2 369 S 1°r. Parallèle des membres sur le chien ............. ER 370 8 2. Parallèle des membres chez l’'homme..................... 374 a SE CU CCR OR 2 MORE EU PRE TE SE P 391 TABLEAU DES DIMENSIONS EN LONGUEUR DES DIVERSES SECTIONS DES MEMBRES .. 393 APPENDICE. — Des surfaces articulaires. ............ SUR S US de dub 394 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. Paris. — Imprimerie de E. MarrINer, rue Mignon, 2. LA: << AtAati L s é ét A Cr ERRATA. Page 16, ligne 6, lisez : Les lames, horizontales dans les premières vertèbres... Page 66, ligne 45, Zisez : suivant les besoins de la construction ; Page 136, ligne 20, Zisez : Il est bien limité. Page 233, lignes 15 et 16, Zsez : l'ethmoïde ? et les cornets sous-ethmoïdaux qui sont complétement séparés des os du nez et de l’ethmoïde, comment pourraient- ils former l'arc facial ? | | | | AN HN $ S Ve D SL = N * A S . M cs re f — RD a O LÉ SPEN D os AN al RAC LL Less d sb L'ELEE 1 ù ï ni L Ru mx