RER" d tou ‘AN SE he ENCYCLOPÉDIE D'HISTOIRE NATURELLE PARIS. — IMPRIMERIE SIMON RACON ET C7, RUE D'ERFURTH, 4 Papilho Evan (R ENCYCLOPÉDIE D'HISTOIRE NATURELLE ot TRAITÉE COMPLET DE CETTE NCIENCE LES TRAVAUX DES NATURALISTES LES PLUS EMINENTS DE TOUS LES PAYS ET DE TOUTES LES EPOOUES BUFFON, DAUBENTON, LAGEPEDE, G. GUVIER, F. GUVIER, GEOFFROY SAINT-HILAIRE. LATREILLE, DE JUSSIEU. BRONGNIART, ere. erc PAR LE D' CHENU MIBORGIEN MAJOR AL HOPITAL MILITAIRE DE VAL =DE- GRACE, PROFESSEUR MINISTOIRE NATURELLE, ET PAPILLONS ollaboration de M, H, LUCAS, du Muséum d'Histoire naturel'e bre de Li Société entomolagique de France PARIS CHEZ MARESCQ ET COMPAGNIE CHEZ GUSTAVE HAN ARD ERA EURE DU PONT -DE- LODI (PRES LE PONT -NEUI 15, BUS GUENÉGAUD (PRES LA MONNAIE) Ce volume comprend la première parue des Ixsecres Lépivorrères (Pa pillons diurnes et erépusculaires des auteurs). MH. Lucas, du Muséum d'Histoire naturelle, membre de là Société entomologique de France, a bien voulu nous aider de sa collaboration. Les vignettes ont été presque toutes dessinées sur nature, d'après la collec- Lion du Muséum; et M. Boisduval à eu la bonté de confier à notre dessina- leur les espèces les plus rares; nous lui en témoignons toute notre recon- naissance, Nous avons aussi mis à contribution le magnifique ouvrage de M. Doubleday, pour les espèces qui ne se trouvent que dans les collections d'Anoleterre. AVIS AU RELIEUR Les planches tirées hors texte sont au nombre de quarante. Chaque planche doit être placée en regard de la page indiquée. Pages. Pages Planches 1 Titre. Planches 21. . RE Jet ele sn LAS — DT ee 2 il ADD Ut 1e: à + à rule 2 Ce 100 — 3, OR TRE RE PR A 2.2 G) D ns sf ee UE ME 137 — 4 Fe RONA MS à SRE — 24, . . . RE EL" — D US de nr Sete, à 29 D ER. re 2e Mall — CR me Don ar à NOT, LR er — TT Ve ER DC SN OB) — 197%, AS ge es Ratauenhans de 0476 — CN cel, à dm se sc 45 OR de 2 las ss cu à 0 er i0 — OR. || = NON eue heart eue 200 — 10 53 M O0 Ne ur 3 cn + 5013 US — M 61 — 51 RON te A NOT —" 12 63 — 3 es ec Cac 220) — 13 69 M Das à be ee ce dm 20 — 14 71 — HO le 0 are R eee Ets à 240) nt LTD een crea reMe fier e Mes ve VOD = NO el el ete + ec gr VUE LE der «1200, 0 289 RO LE Er Pe CMe PEN R. 50 — 17 93 — 31 265 — 18 105 — 38 271 — 49 141 — 39 272 — 2% 194 — 4 303 ERRATA. - Page 12, figure 42, au lieu de : Morpho actorion, lisez : Bia actorion — 1925, ligue 15, au lieu de : Timictes, lisez : Timetes. — 174, — 3, au lieu de: Libythie, lisez : Libythee — 174, fig. 285, au lieu de : Lybitæa, lisez : Libythœa. — 208, lig. 925, au lieu de : Admteus, lisez: Admetus. — 219, — 11, au lieu de: Desmozone, lisez : Desmozona — 219, Supprimez la figure de l'Emesis Tepaphi, Boisduval — 255, — 20, au lieu de : Ptérogon, lisez : Pterogon. | — 257, — 3,aulieu de: Thyreus Abbotii, Swainson, lisez : Chenille du Thyreus Abbotu, Swainson. — 257, — 8, au lieu de : Chenille du Thyreus Abbotii, Swainson, lisez : Thyreus Abbotii, Swainson — 280, fig. 488, au heu de : Sesia lapriæformis, lisez: Sesia laphriæformis, Wimmer — 280, — 489, au lieu de: Thecla auaifer, lisez : Thecla aurifer. — 285, lhig. 22, au lieu de : Offack, lisez : Offak. — 288, — 27, au lieu de: Meénétrier, lisez: Menetriés Planche 18, fig. 5, au lieu de: Pieris iris, lisez : Pieris eris — 925, — 3, au heu de: Anthocharis Marianne, lisez : Thestias Marianne. — 26, — À, au heu de : Vanessa orithia, lisez : Vanessa orithya NT DEV UE — Papihio Brutus mr de Î 4 LE: — Papailio Zenobius PAPILLONS. Linné donne le nom de Léfinoprères (2er, écaille, &resev, aile) à un ordre d'Insectes que les naturalistes anciens avaient appelés Insectes à ailes farineuses. Cet ordre est le plus naturel de la classe. Linné, en employant la dénomination de Lépidoptères, ne fit, comme on le voit, que donner un nom grec à la même idée; et Fabricius, en les appelant Glossates, n'eut en vue que l'organe apparent de la mandu- cation, qu'il compare à une langue. Tous les animaux qui composent cet ordre sont remarquables par la surprenante varièté de leurs cou- leurs, l'élégance de leurs formes et leur légèreté. On peut dire que ce sont les Insectes qui fixent le plus générale- ment nos regards; et, si les naturalistes n'avaient envisagé que la forme et la beauté de ces animaux, les Lépidoptères devraient être placés au plus haut degré de l’échelle de la perfection dans les Articulés. On peut dire aussi que ce sont des êtres presque tous aériens, parés de couleurs aussi bel- les par leur éclat et leur variété que par leur distribution. Ils se nourrissent uniquement des sucs mielleux, qu'ils savent extraire ou tirer avec leur trompe en voltigeant continuelle- Fig. 1 — Papillon Ajax. 1 1 ) HISTOIRE NATURELLE. 2 ment d'une fleur à l’autre; ils n'attaquent aucun autre Insecte, et n’ont même aucun organe pour se défendre; ce sont, en un mot, les animaux les plus pacifiques du monde à l’état parfait seulement; mais, pour arriver à cette sorte de perfection, les Lépidoptères sont obligés de subir trois transfor- mations. Ils naissent à l’état de larve, que, dans cet ordre, on désigne sous le nom de Chenille ; passent ensuite à celui de chrysalide ou de nymphe, pour prendre, après un temps plus ou moins long, leur forme aérienne. C'est sous ces trois états ou métamorphoses complètes que nous allons étudier ces animaux. Fig. 2. — Piéride du chou. Fig. 3. — Chenille et chrysalide de l'Argynne Paphia. ÉTAT PARFAIT. Comme dans tous les autres Insectes, le corps des Lépidoptères se compose de la tête, du thorax et de l'abdomen. La seconde de ces parties porte toujours, sauf de très-rares exceptions, quatre ailes et six pattes. Jouant, sous ce rapport, un rôle très-important dans l'organisation, nous l’examinerons tout d'abord. Fig. 4. — Papillon de Latreille. Le thorax, ou corselet, est formé de trois segments entièrement unis, dont l’antérieur, très-court, en forme de collier, est le prothorax; les deux autres, le mésothorax et le métathorax, sont tou- Jours soudés ensemble, et paraissent ne former qu'un tout unique; le dernier se termine, en des- sus, par une petite pièce triangulaire désignée sous le nom d’écusson. La partie supérieure du tho- rax s'appelle Le dos, et l'inférieure la poitrine ; le premier est presque toujours recouvert par les PAPILLONS. 3 ptérygodes ou épaulettes, qui, selon qu'elles sont plus ou moins développées, altèrent plus ou moins la forme du thorax. La tête est généralement arrondie, comprimée en avant, plus longue que large, et ordinairement un peu plus étroite que le thorax; la partie antérieure du front est désignée, par beaucoup d'ento- mologistes, mais improprement, sous le nom de chaperon; la tête est très-saillante dans les Ruopa- LOcÈèREs (Papillons dont les antennes sont en massue), et garnie de poils fins; celle des Héréro- cèes (Papillons à antennes de forme variable) est plus petite, moins saillante, garnie de poils écailleux, et quelquefois entièrement retirée sous le corselet ou thorax. Les organes importants dont cette partie est le siége sont les yeux, les stemmates, les antennes, les palpes et la spiri- trompe. Fig. 5 — Hétérocère. Euchélie L Fig. 7. — Rhopalocère. Gyreslis gentille. thyodamas, Fig. 8. — Heterocère. Bombyx du chêne, femelle (Variété) Les yeux, composés d'innombrables petites facettes, sont grands, bordés de poils, qui remplis- sent probablement les fonctions de paupières, et n’offrent rien de particulier, si ce n'est qu'ils varient beaucoup sous le rapport de la couleur pendant la vie. Chez quelques espèces, comme les Eurybies, ils sont d’un vert brillant; bruns chez les Sphinx et la plupart des Nocturnes; rougeâtres chez plusieurs Satyres. Les stemmates, ou yeux lisses, sont situés sur Le vertex, et ordinairement cachés par les écailles chez les espèces où ces organes existent. Les antennes, situées près du bord interne de chaque œil, sont ordinairement pius courtes que le tronc, et composées d'un grand nombre d'articles; leur forme est très-variable; dans tous les Diurnes, elles sont filiformes jusque près de l'extrémité, et terminées par un bouton ou massue plus 4 HISTOIRE NATURELLE. ou moins allongée. C’est cette organisation qui à fait désigner les Lépidoptères diurnes sous le nom de Rhopalocères (ser220v, Massue; xe02:, corne) : celle-ci varie beaucoup, selon les races ; quel- quefois elle nait insensiblement du tiers antérieur de l'antenne; ailleurs elle est à peine sensible; souvent elle est formée par un renflement brusque, tantôt unique ou tronqué, tantôt comprimé latéralement et aplati, quelquefois creusé en cuiller, et quelquefois terminé par une petite pointe re- courbée en hamecon. Dans tous les autres Lépidoptères, qui, par opposition aux premiers, ont reçu le nom d'Hétérocères (ersocues, variable; 2224, corne), on ne retrouve pas d'antennes en massue, saul les Castnies, qui nous rappellent un peu à cet égard les précédents; tantôt elles sont prismatiques, comme dans la plupart des Sphingides, ou linéaires, comme ehez les Sésiaires ; tantôt en cornes de bélier, comme dans les Zygènes, ou simplement arquées de dedans en dehors, comme dans les Ægocères. Dans une infinité de genres. elles sont filiformes, atténuées à leur extrémité; chez d’au- tres, surtout ceux qui font partie des Bombyx, elles sont pectinées, c’est-à-dire ornées, de chaque côté, d'un rang de petites dents que l’on a comparées à celles d’un peigne. Quand ces dents sont longues, elles ressemblent aux barbes d'une plume; les antennes alors sont dites plumacées ou plu- meuses; celles de plusieurs Géomètres offrent un exemple de cette disposition. Les palpes sont au nombre de quatre, comme chez les Insectes broyeurs, deux maxillaires et deux labiaux ; les premiers sout ordinairement excessivement réduits, et visibles seulement à l’aide d’une forte loupe; ils ont, le plus souvent, la forme d'un petit tubercule, et sont placés à la base de la spiritrompe; quant aux seconds, au contraire, ils sont, en général, très-apparents, redressés, cylin- driques, couverts d'écailles, et formés de trois articles, dont le dernier, souvent très-petit, ou même presque nul dans beaucoup de Rhopalocères, est quelquefois très-long chez les Hétérocères, for- mant alors une pointe aciculaire plus ou moins prononcée. Les palpes sont, le plus souvent, conti- gus ou connivents; ailleurs ils sont assez écartés, et laissent un intervalle notable entre eux. Quel- ques genres les ont très-écailleux; d’autres simplement hérissés de poils roides, ou plus ou moins soyeux; généralement ils sont ascendants et accolés au front; quelquefois, cependant, ils sont en- \èrement droits, et parallèles à l'axe du corps, comme cela se voit, par exemple, dans le genre Libythée. Hi 9 Fig. 10. Fig 41. Fig. 12. Lèvre très-grossie Epistome, mandibules et labre, Tête et spiritrompe Coupe de la spiritrompe, dela vus en dessous, de la vue en dessus, Lygène de la seabicuse de la Deilephila celerio. Lygène de la seabicuse. de la Deileplila celerio La spiritrompe se compose de deux filets plus ou moins longs, cornés, concaves à leur face interne, engrenés par leurs bords; lorsqu'on la coupe transversalement, on voit que son intérieur se compose de trois petits ca- naux, dont l'intermédiaire est, suivant quelques auteurs, le seul qui serve de conduit au suc nutritif; dans l'inaction, elle est toujours roulée en spirale entre les palpes. Dans les Rhopalocères, la spiritrompe est toujours bien développée; chez les Hétérocères, sa longueur varie au contraire beaucoup. Chez quelques Sphinx, elle est deux ou trois fois aussi longue que le corps; très-courte chez beaucoup de Géomètres, et, dans une partie Fig. 49 The : ; DAME TRE à ; spiritrompe roulée de la des Bombyx, elle n'existe qu'à l'état rudimentaire. k Pb inachus. PAPILLONS L RIHOPALOCÈRES. Fig, 4%, — Parnassien Apollon Fi, 45. — Papillon flambé IIÉTÉROCÈRES. Fix. 16. — Sésie apilorme Pig, 17, — Piralène magnifique Fis.18 — Teigne des tapisseries Fig 19, — \dile congruelle Fig. 20. — Hépüale du Houblon {rès-urossie. Fix. 21. — Bombyx petit Paon. Fig, 2%. — Noctuelle Thirrhée 6 HISTOIRE NATURELLE. L'abdomen est en ovale allongé, ou presque cylindrique dans la majorité des espèces; il se com- pose de sept anneaux, formés chacun d'un anneau supérieur et d’un anneau inférieur, unis entre eux par une membrane; les premiers sont beaucoup plus grands que les autres et en recouvrent le plus souvent les bords, de sorte qu’à sa partie médiane et inférieure l'abdomen paraît quelquefois former une gouttière : cette disposition lui donne la faculté de se dilater considérablement, ainsi qu'on le voit chez quelques femelles au moment de la ponte. A son extrémité, il offre une ouverture en forme de fente longitudinale servant d'issue aux organes reproducteurs et au canal intestinal ; cette fente est située entre deux valves formées par le dernier anneau de l'abdomen, et représente le seul caractère d'après lequel se puissent distinguer les deux sexes. Dans les femelles, l'oviducte ne s’an- nonce généralement par aucune sailhe extérieure ; mais, dans quelques genres, tels que les Zeu- zères, dont les Chenilles vivent dans le bois, comme les larves de certains Coléoptères, l’oviducte est très-prononcé, et forme une queue grêle, pointue et rétractile. Le genre Parnassius présente une anomalie plus remarquable : les femelles ont, sous le ventre, à l'extrémité de l'abdomen, une poche cornée très-apparente, et dont l'usage nous est encore inconnu. La couleur de l'abdomen, dans la plupart des Noctuelles, est à peu près celle des ailes inférieures. Chez les Chélouiaires, les Glaucopis, et plusieurs espèces de Bombycites, l'abdomen est orné de cou- leurs non moins brillantes que celles des ailes. Celui des Rhopalocères est souvent plus sombre que le thorax; cependant, dans quelques genres, surtout dans les Lycénides, il est parfois saupoudré d'uneteinte analogue à celle des ailes inférieures. Nous citerons également celui de plusieurs espèces du genre Papilio, qui offre, à sa base ou à son extrémité anale, des taches jaunes ou rouges, et celui des Thais, qui est marqué de poils réguliers de différentes couleurs. Fig. 25 Deiléphile de la vigne. L'abdomen des Sphingides a généralement une forme conique; quelquefois, cependant, comme dans le genre Macroglosse, il se termine par un faisceau de poils roides étalés en queue d'oiseau. Chez les Lépidoptères de cette tribu, comme chez les Sésiaires, il est annelé de couleurs très-vives,. Fig. 24. — Macroslosse du Gaille-lait PAPILLONS. 7 Les ailes, attachées à la partie latérale et supérieure du thorax, sont toujours au nombre de quatre, excepté dans quelques femelles, chez qui elles avortent ou sont réduites à de simples rudiments im- propres au vol. Chacune d'elles, considérée à part, consiste en deux lames membraneuses intime- Fig.95 — Nyssie de Pomone, mâle Fig. 26 — Nyssie de Pomone, femelle. ment unies entre elles par leur face interne, et divisées en plusieurs parties distinctes par des filets cornés plus ou moins saillants, nommés nervures. Ces deux lames, qui constituent le dessus et le dessous de l'aile, sont recouvertes d’une poussière farineuse qui s'enlève par le toucher. Avec le secours du microscope, et même assez souvent à l'œil nu, on voit que cette poussière est un assem- blage de petites écailles colorées, implantées sur la partie membraneuse au moyen d'un pédoncule, et disposées avec la même symétrie que les tuiles d'un toit. Leur forme varie à l'infini, selon les espèces; et, dans chaque espèce elle-même, elles sont souvent très-diversifiées, selon la partie de l'aile qu'elles occupent; elles sont généralement plus grandes dans les Hétérocères que dans les thopalocères ; mais aucune espèce ne les offre plus distinctes que les Castnies ; car, dans ce genre, on pourrait presque les comparer à celles de certains Poissons. Les couleurs si variées et si admi- rables que présentent les ailes des Lépidoptères sont dues, non à leur membrane, qui est toujours transparente, mais aux écailles. La face inférieure de ces dernières est presque toujours semblable, à cet égard, à la face supérieure. Aucun Lépidoptère n'est dépourvu d’écailles; mais, chez quelques-uns, elles sont si petites et si peu nombreuses, que les ailes sont entièrement transparentes, comme chez plusieurs Satyrides, la division des Héliconies transparentes, la plupart des Sésiaires, ete., ete. Dans les Macroglosses à ailes vitrées, les écailles du centre de l'aile sont si peu adhérentes, qu'elles n'existent plus pour peu que l'Insecte ait volé. Pour résumer tout ce qui a été dit sur les écailles des Lépidoptères, nous allons donner un extrait d'un travail qui à été publié dans les Annales des Sciences naturelles des mois de février et mars 1857, par M. Bernard Deschamps, et dans lequel cet observateur à présenté des idées aussi neuves qu'intéressantes sur les formes variées des écailles qui recouvrent les ailes des Papillons et sur leur structure admirable. M. Bernard à reconnu que les écailles sont composées de trois membranes ou lamelles superposées, dont la première est chargée de granulations de forme arrondie, espèce de pollen qui donne aux Papillons les couleurs éclatantes et variées que pré- sente, à l'œil, leur robe si riche; que la deuxième est chargée de soïes formant quelquefois, sur les écailles, des dessins curieux; enfin, que la troisième lamelle, celle qui s'applique sur la mem- brane de l'aile, a la propriété de réfléchir les couleurs les plus brillantes et les plus variées, quoi- que la surface des écailles, visibles à l'œil, soit souvent sombre et terne. Voici la manière dont s'exprime M. Bernard Deschamps pour faire connaître la beauté de ces écailles : « Je suppose, dit-il, qu'un peintre possédät le secret de couleurs assez riches pour pouvoir présenter sur la toile, avec tout leur éclat, l'or, l'argent, l'opale et le rubis, le saphir, l'émeraude et les autres pierres précieuses que produit l'Orient; qu'avec ces couleurs, il formât toutes les nuances qui pourraient résulter de leur combinaison, on peut affirmer, sans crainte d'être jamais démenti, qu'il n’y aurait aucune de ces cou- leurs et de leurs nuances, quel qu’en soit le nombre, que le microscope ne puisse faire découvrir sur la partie des écailles des Lépidoptères que la nature s’est plu à dérober à nos regards. » Malgré la supposition de M. Bernard, qui était le seul moyen de donner aux naturalistes une idée exacte de la richesse et de la variété des couleurs que réfléchit dans les Papillons la surface des écailles qui regarde la membrane de leurs ailes, nous ne pourrions encore nous figurer tout ce qu'offre de 8 HISTOIRE NATURELLE. merveilleux l’observation de ces écailles, si cet observateur n’avait eu la complaisance de la répéter devant nous. Il fait remarquer avec raison que la nature s’est écartée, en faveur des Papillons, de la marche générale qu’elle suit ordinairement à l'égard des autres Insectes et des Oiseaux, chez les- quels les couleurs brillantes ne se voient loujours que sur les parties externes de leur robe; tandis que, chez les Papillons, c’est toujours la surface de leurs écailles cachée à l'œil qui réfléchit ces eou- leurs admirables dont nous venons de parler. L'auteur du Mémoire, après avoir fait connaître les observations les plus curieuses dans la des- cripuion de différentes écailles de formes extraordinaires qu'il a découvertes sur un petit nombre d'espèces de Papillons, et dont les mâles seuls sont pourvus, circonstance très-remarquable, M. Ber- nard a donné à ces écailles le nom de plumules. Les formes de ces plumules varient dans chacune des espèces qui en fournissent. I parle ensuite de la manière dont se trouvent implantées les écailles des Papillons sur leurs ailes; il a remarqué qu'elles ne sont point piquées ou plantées, comme le dit Réaumur dans le premier volume de ses Mémoires, page 20%, sur la membrane de l'aile, où l’on aperçoit, lorsque les écailles sont enlevées, les trous dans lesquels leurs pédi- cules sont engagés, mais que chacune d'elles adhère à cette membrane par l'intermédiaire d’un joli petit tuyau qui s'y trouve solidement soudé. Cette organisation admirable est la même que pour chacun des poils qui sont par milliers sur les ailes et sur le corps des Papillons, particuïièrement les Nocturnes. M. Bernard Deschamps fait encore remarquer que, dans les genres Sphinx, Bombyx, les écailles s'enlèvent moins facilement que dans les autres genres, ce qui provient de ce que les ouvertures des tuyaux d'implantation ont un diamètre plus petit que celui de l'extrémité, presque toujours renflée, des pédicules des écailles; alors les pédicules, ne pouvant sortir de leurs tuyaux d'im- plantation sans se rompre, opposent de la résistance lorsqu'on veut dénuder l'aile de ces écailles. Cette résistance est assez forte dans le Bombyx counu sous le nom de grand Paon de nuit (Saturmia pyri). Nous regrettons que les bornes de cet ouvrage ne nous permettent pas de nous étendre da- vantage sur les observations pleines d'intérêt de M. Bernard Deschamps: nous renvoyons à ce Mé- moire ceux de nos lecteurs auxquels ce que nous en disons ne suffirait pas. Les nervures sont des orgaues fistuleux, filiformes, plus ou moins ramifiés, qui semblent destinés à supporter les deux lames membraneuses indiquées plus haut, et qui constituent, à proprement Fig. 27 — Leuconée gazte. parler, la charpente de l'aile; elles s'étendent, en se ramifiant, de la base au bord extérieur de celle- ci. Leur nombre, en les comptant du bord extérieur, varie depuis huit jusqu'à douze, et n’est pas toujours le même aux ailes antérieures qu'aux postérieures. Dans les genres Papilio, Parnassius, il est de huit aux premières, et de neuf aux secondes. Dans les Piérides, les Colias et la plupart des Hespérides, il est de neuf à chaque aile. Toutes ces nervures ne viennent pas directement de la base; la plupart ne sont que des ramifications ou des nervures primitives ou basilaires, et encore le nombre et l'origine de ces dernières varient-ils aussi selon les races. La première, en commen- gant par le bord antérieur de l'aile, s'appelle nervure costale; celle qui la suit, et qui naît de la même souche que la médiane, est désignée sous le nom de sous-costale; la troisième, qui naît avec * ‘ . . k “ l, . ! e. SL : ñ | | ‘ . s - L . 1 , i ‘ 1 1 Le A 1 . œ te | \ wi . À | ' : L, L ' f . » a : . T L LA ! P! + u ù PAPILLONS. q la sous-costale, a reçu le nom de nervure médiane; elle fournit trois ou quatre nervures ou rameaux . | . L A secondaires, de manière qu'il existe, entre la médiane et la sous-costale, un grand espace appelé Fig. 28. — Piéride Joséphine. cellule discoïdale. Quant à la nervure primitive, qui est placée près du bord interne de l'aile, elle a été nommée radiale. Si on compare l'aile inférieure avec la supérieure, on retrouve les mêmes ner- vures, mais leur position est un peu différente. Il est à remarquer que la quatrième nervure, en rai. con de sa position voisine du bord abdominal. porte le nom d'abdominale; et, lorsque, entre cette dernière et la médiane, il en existe une cinquième, celle-ci prend le nom d'inter-abdominale. Les entomologistes ont étudié avec soin les nervures des ailes des Lépidoptères, dont ils ont, dans ces derniers temps, tiré de bons caractères génériques. Des figures étant indispensables pour faire bien connaitre, et surtout comprendre, les divers noms et la position de ces nervures, nous ne croyons pas devoir, ici, entrer dans plus de détails. Nous renvoyons, pour ce sujet, aux travaux de MM. Duponchel, Boisduval, Guenée, Lacordaire, Rambur, ete., et surtout à un Mémoire de M. AI. Lefebvre, sur la ptérologie des Lépidoptères (Ann. de la Société enton. de France, L'° série, tom. XI, 1842.) Les espaces compris entre les nervures sont désignés sous le nom de cellules: celles-ci varient en raison de la disposition des premières. Les deux plus remarquables sont les cellules discoïdales. Les ailes inférieures, bien qu'elles représentent une structure anatomique analogue à celle des supérieures, ont toujours une forme qui en est assez différente; elles sont généralement arrondies, quelquefois un peu évidées, et comme échancrées sur leur côté interne ou abdomioal. Dans les espèces de Rhopalocères où ce même bord n'est pas évidé, et ce sont les plus nombreuses, il est mince, duveté, membraneux, et forme, le plus souvent, avec celui du côté opposé, un canal ou goultière qui enveloppe, inférieurement, l'abdomen. Les supérieures, au contraire, se rapprochent plus ou moins de la forme triangulaire. Outre les deux faces, les ailes offrent à considérer plusieurs parties, qui ont reçu les noms sui- vants : le milieu de l'aile porte généralement le nom de disque; la partie près du thorax, celui de base; et celle qui lui est opposée, et où aboutissent les nervures, celui de bord postérieur ou exté- rieur. Ensuite, les deux autres bords portent des noms différents, selon qu'il est question de l'aile supérieure ou inférieure. Aux premières, le bord qui est en avant s'appelle bord antérieur, bord costal, où simplement côte; celui qui lui est opposé est le bord interne, parce que, dans les Noctur- nes à ailes en toit, il est en rapport avec le corps; aux secondes, la partie qui correspond au bord que nous avons appelé costal aux supérieures est généralement désignée sous les noms de bord externe ou antérieur, enfin, celui qui est en rapport avec l'abdomen s'appelle bord interne ou abdominal. L'angle que forment, en se réunissant, le bord antérieur et le bord extérieur, porte le uom de sommet. L'angle oppose à celui dont nous parlons, c'est-à-dire celui qui est situé, aux pre- r 2 10 HISTOIRE NATURELLE. mières ailes, vers l'extrémité de la nervure radiale, et, aux RE vers celle de la nervure abdo- inale it, aux unes, angle interne, et, aux autres, angle anal. a ne A plus grandes que les inférieures; celles-c1 sont souvent He à leur bord interne, et semblent former un canal propre à recevoir et à garantir l'abdomen. es quatre ailes sont quelquefois relevées perpendiculairement dans le repos; c'est ce qui à lieu un les Diurnes ou Rhopalocères; dans les autres, elles sont horizontales ou inclinées en su È toit; c'est ce que l'on observe chez les Crépusculaires et Nocturnes ou Hétérocères. Dans ce de nier cas, les Papillons sont pourvus d’un organe propre à retenir les ailes dans cette RUN € c'est une espèce de frein ou erochet attaché aux ailes inférieures. Cette disposition RUBENS a servi, à M. E. Blanchard, pour la création de deux divisions primaires de l'ordre des Lépidoptères, qu'il nomme Achalinoptères (ayaves, Sans frein; RF6p0, aile); ce sont les Rhopalocères des auteurs, et des Chalinoptères (yzawvos, frein, reocv, aile), désignés jusqu'ici sous le nom d'Hétérocères. Fig. 29. — Damis coritus. Fig. 30. — Sphinx lambrusque. Quoiqu'on ne puisse établir de règle générale pour la distribution des couleurs, et qu'elles ne constituent pas un caractère fixe, cependant il est à remarquer que, de même que chez les plantes, certaines nuances semblent avoir été affectées à certains genres de Lépidoptères. Ainsi, la plupart des Piérides sont blanches; les Colias, les Gonepteryx, les Callydrias, presque tous jaunes; la plus grande partie des Argus est bleue; les Polyommates, les Mélitées, les Argynnes, sont presque tous fauves ; les Erebia sont noirs; les Catocala, grisâtres. Le dessin est un caractère plus constant, et, dans certaines circonstances, il est plus utile pour la détermination des genres que les palpes et les antennes. Il suffit même souvent de voir un simple fragment d’aile pour reconnaitre, sans se tromper, de quel genre fait partie le Lépidoptère auquel il appartient. Ainsi, par exemple, toutes les Thais ont les ailes tachées de noir et de rouge; les Fig. 31. — Callidrias de Leach. Fig. 32. — Thais Cerisyi. Colias et les Gonepteryx offrent, à l'extrémité de la cellule de la face inférieure des secondes ailes, une tache argentée; les Danais, les Idæa, ont la poitrine et la tête ponctuées de blanc; les Acræa PAPILLONS. 1 ont le dessin des ailes plus ou moins ponctué de noir vers la base; les Cethosia sont marquées, en dessous, d'hiéroglyphes qu'on ne retrouve dans aucun autre genre; les Satyrides ont des taches oculaires; les Zygènes ont les ailes tachées de rouge; chez les Sesia, elles sont transparentes; les Thyris ont des taches vitrées; les Catocala, deux bandes noires transversales sur les inférieures; les Plusia, des taches d’or et d'argent sur les supérieures. Fig. 53. — Acrée Zidora. Fig. 54. — Thyris fénestrine Chez les Noctuélides et les Géomètres, le dessin fournit des caractères importants, sans lesquels il serait souvent très-difficile de bien grouper les espèces. Beaucoup de Noctuelles ne diffèrent l’une de l’autre que par une très-légère modification de celui-ci, et il est tellement constant, que les par- ties qui les composent ont reçu des noms particuliers. La raie transversale, placée près de la base, porte le nom de raie basilaire; celle qui la suit s'appelle raie extra-basilaire; celle qui est au delà de la tache réniforme est la raie pristique ou serrée, nommée ainsi parce qu’elle est ‘ordinaire- ment dentée en scie; enfin, celle qui se trouve entre celle-ci et la frange, et qui est plus ou moins en zigzag, est la raie fulgurale. Outre ces raies transverses, les ailes, dans cette race, offrent deux Fig. 58. — Hadena Lateni. Fig. 59. — Hiberme des feuillées Fig. 40. — Noctuelle quatre-vingts. taches qui manquent si rarement, qu'elles ont été appelées taches ordinaires; celle qui est la plus rapprochée de la base, et qui est plus ou moins ronde, est la tache orbiculaire; l’autre, qui est un peu plus grande, et qui approche plus où moins de la forme d'un haricot, est la tache réniforme. Au-dessous de la nervure médiane, on voit souvent encore une tache oblongue ou un peu conique, qui est désignée sous le nom de tache en bouchon, et dont le côté qui regarde la base est adhérent à la raie extra-basilaire. 12 [HISTOIRE NATURELLE. Quoique le dessin soit assez constant, il ne faudrait cependant pas en tirer un caractère exclusif. Dans certains cas, la nature à reproduit le même dessin et la même couleur dans des genres assez éloignés. Ainsi, par exemple, les Zygæna ont, à cet égard, les plus grands rapports avec l'Euche- lia jacobeæ; a Syntomis phegea, avec la Zygæna ephialtes; la Danais chrysippus, avec la Diadema bulina femelle; la Danais archippus, avec la Diadema disipus; la Pieris pyrrha, avec certains He- liconia; la Nemœbius lucina, avec les Melitæa, etc. Ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'outre l'a- nalogie de couleur et de dessin, la nature à donné à ces espèces les mêmes habitudes, et les a créées les unes à côté des autres. Non-seulement on observe cette ressemblance de mœurs, de dessia et d'habitat entre les genres appartenant à l’une des grandes divisions des Lépidoptères, mais encore entre les Rhopalocères et les Hétérocères, et même entre les Lépidoptères et des Insectes d’un autre ordre. En France, on rencontre souvent la Geometra dealbata, voltigeant dans les allées des bois avec la Pieris napi. Au Brésil, on voit voler dans les mêmes lieux FAcræa thalia et la Castnia acræoides; la Casta linus et V'Heliconia psidi ont tellement le même faciès, que, dans ies forêts ombragées de la Guyane, on les confond ensemble. La Castnia cronis, de Surinam, a tant de rapport avec une Picris, que Cramier l'a prise pour la femelle de son Papilio cronis. M. Lacordaire a rapporté de Cayenne une Éricyride qui est si voisine d’une espèce de Lithoside du même pays, figurée par Hubner sous le nom de Pulchricolora, que, sans les antennes, il seraitimpossible de les distinguer. Ilen est de même de la Phalæna Osiris et du Papilio Anmon de Cramer, qui se trou- vent lun et l'autre à Surinam, et, enfin, de la Phalæna papilionaris de la Chine, et de quelques Danaïdes à taches vertes du même pays. Pour ce qui est de l’analogie qui existe entre les Lépidor - tères et quelques Insectes des autres ordres, il suffira de citer les Sesia, qui ressemblent, à s'y mt- prendre, à certains Hyménoptères, et la Glaucopis coarctata, que l'on prendrait pour une espèce d'Ichneumonide. Les pattes sont composées, comme dans les autres Insectes, de cinq parties : la hanche, Le tro- chanter, la cuisse, la jambe et le tarse. Ce dernier article a cinq articles distincts, non compris les crochets terminaux, qui, quelquefois, forment une griffe très-prononcée. fig. 43. — Mynes de Geoffroy. LA 0 ’ (l [hi . L … Lu PAFILLONS. 15 Chez une partie des Rhopalocères et presque tous les Hétérocères, les six pattes sont d'égale lon- gueur; mais, dans quelques tribus des premiers, telles que les Nymphalides, les Brassolides, les Satyrides, les deux pattes antérieures sont très-petites et impropres à la marche. Les Lépidoptères qui offrent cette modification sont appelés Tétrapodes, par opposition aux autres, qui sont dits Hexapodes. Dans quelques genres, ces pattes sont seulement atrophiées, c'est-à-dire qu'elles res- semblent aux autres, sauf qu’elles sont beaucoup plus petites. Dans d’autres, elles sont avortées, dépourvues de crochets, très-velues et appliquées, sur le bord antérieur de la poitrine, en manière de palatine. Cet avortement des pattes antérieures a le plus ordinairement lieu dans les deux sexes comme chez les Argynnis, les Melitwa, les Vanessa, les Limenitis, les Satyrus. Cependant, dans, certains genres, le mâle est tétrapode et la femelle hexapode; les Libythæa et les Erycina sont dans ce dernier cas. Les pattes sont ordinairement plus ou moins velues ou écailleuses. Quant aux postérieures, elles ont tantôt deux et tantôt quatre petites pointes aciculaires plus ou moins développées et désignées sous le nom d’éperons. Lorsqu'il ÿ en a quatre, deux sont placées vers le bout et deux vers le milieu du côté interne. L'organisation des Lépidoptères, à l'état parfait, a été étudiée par plusieurs zoologistes; mais cependant son étude n'a pas été faite avec autant de soin que celle des Insectes des ordres des Co- léoptères, des Hyménoptères, des Diptères, etce., ete. On sait que leur intestin est assez court, et cela d'après leur genre de vie; qu'il se compose d’un jabot, d'un estomac diaté, d'un intestin grêle, assez long, et d’un cloaque, auprès duquel s'insère un cœcum. Pour plus de détails, nous renvoyons aux ouvrages de Réaumur, Lyonnet, Audouin et T. Lacordaire. Ghez les Lépidoptères à l'état par- fait, la femelle est, en général, un peu plus grande que le mâle, et les couleurs qu'elle présente sont moins brillantes; toutefois, dans beaucoup d'espèces, il n’y a de différence que dans l'abdo- men, qui, chez la femelle, est distendu par les œufs, tandis qu'il est plat chez le mâle. Il arrive quelquefois aussi que, dans les femelles, les ailes sont si courtes, qu'elles sont impropres au vol, comme dans certaines espèces des genres Liparis, Geometra et Tinea. Ailleurs, ces organes sont tout à fait nuls, comme dans les Grgya rupestris, trigotephrus et corsicu. Sous le rapport de la forme des ailes, il existe quelquefois aussi une grande différence entre les deux sexes. Dans quelques Nymphalides, les ailes inférieures du mäle sé terminent par une queue très-prononcée, tandis qu'elles sont arrondies dans la femelle. Relativement à la couleur, la dif- férence entre les mâles et les femelles est parfois si grande, qu'on prendrait les deux sexes d'une même espèce pour deux espèces distinctes. Ainsi, le mâle de la Chelonia mendica est noir, et la femelle est blanche; le mâle du Satyrus phryne est brun, et la femelle d’un blanc de lait; dans les genres Argus et Thecla, les femelles sont presque toutes brunes, et les mâles bleus; l'Anthocharis cardamines mâle a l'extrémité des ailes aurore, et la femelle la blanche, comme le fond de l'aile. Dans certaines circonstances, la couleur est la même dans les deux sexes, mais le mâle présente un reflet brillant bleu ou violet, comme dans les Nymphalides, connues vulgairement sous le nom de Mars changeants. Le dessin offre moins de variations du mâle à la femelle que la couleur. Elles sont cependant assez grandes chez quelques individus pour qu'on ait pu les prendre pour des espèces distinctes. Les mâles de quelques Argynnis, comme Paphia, Laodice, ont, à l'extrémité des ailes inférieures, des raies longitudinales, tandis que les femelles n’offrent que des points noirs; la femelle de la Callithea sappharina à une bande orangée, et le mâle en est dépourvu, le Horpho Cytheris male est d'un bleu argentin satiné, et la femelle fauve mélé de noir. Le dessin de la face inférieure des ailes présente d'ordinaire des différences sexuelles beaucoup moins grandes. Les mäles et les femelles des Lycénides, dont le dessus des ailes est souvent si différent chez une même espèce, offrent presque toujours les mêmes caractères sur la face inférieure de ces organes. Quelquefois on rencontre des Lépidoptères hermapbrodites qui ont tout un côté mâle et l'autre femelle; mais jusqu'à présent on n'a pas encore observé d'individus chez lesquels il y ait fusion complète des caractères du mâle et de ceux de la femelle. Dans tous ceux qui ont été observés, c'était une moitié du mâle accolée, sur la ligne médiane, à une moitié de femelle. L'anatomie interne démontre que, chez ces individus monstrueux, il existe, d'un côté, un ovaire, et, de l’autre, la moi- tié de l'organe mâle; mais ces parties sont atrophiées et impropres à la reproduction. Ces herma- 14 HISTOIRE NATURELLE. phrodites sont très-rares, ce qui provient, sans doute, de ce qu'attirant l'attention, principalement par les différences de dessins que présentent leurs ailes, ou par la forme des couleurs, il est des cas où rien ne les révèle à l'extérieur; cela a lieu lorsque le mâle et la femelle se ressemblent tout à fait, comme dans la plupart des Zygènes. L'on voit parfois le mâle d’une espèce accouplé avec la femelle d’une autre, mais toujours très-voisine; il en résulte, comme chez les autres animaux, des mulets ou hybrides incapables de se reproduire; on cite des exemples nombreux, principalement dans legenre Zygæna, parmi les Sphingides et quelques Bombycites. L'existence est ordinairement de courte durée chez les Lépidoptères à l’état parfait : le mâle périt presque immédiatement après l’accouplement, et la femelle après la ponte; la vie est seulement pro- longée de quelques jours, lorsque le hasard fait que deux individus de sexe différent d'une même espèce ne se sont pas rencontrés pour consommer l'acte de la reproduction. On a souvent remarqué des femelles de Bombyæ pondre, quoique n’étant pas fécondées; mais ces œufs ne produisent jamais de jeunes Chenilles. L’accouplement, en général très-court chez les Diurnes ou Rhopalocères, peut au contraire durer près de vingt-quatre heures chez quelques Nocturnes ou Hétérocères. On a vu 1: même mâle s’accoupler plusieurs fois avec diverses femelles; mais on présume que ce fait, qui a été produit en captivité, n’a pas lieu lorsque l'Insecte est libre, et qu'en général les Lépidoptères ne peuvent chacun s’accoupler qu'une seule fois; les mâles sont très-ardents et poursuivent très- vivement leurs femelles. Chez quelques Nocturnes, ils savent les découvrir au moyen d’un sens très. développé chez eux, et qui ne peut être que l'odorat. On a vu par exemple des mâles franchir un espace de plusieurs lieues pour venir trouver leurs femelles; on a vu aussi des entomologistes, ayant en leur pouvoir dessfemelles vivantes de l’Aglia tau, prendre dans l'intérieur de Paris le mäle de cette espèce, qui, à l’état de Chenille, vit exclusivement dans les bois de hêtres. La plupart des Papillons se nourrissent en pompant avec leur spiritrompe le suc mielleux des fleurs, soit pendant le jour, soit après le coucher du soleil; ceux qui n’ont pas cet organe ou chez qui il n’existe qu'à l’état rudimentaire périssent sans prendre aucune nourriture. Il est des espèces, telles que les Vanessa, les Apatura, qui préfèrent au nectar des fleurs les liquides sécrétés par les plaies des arbres. D'autres, telles que les Apatura iris, les Limenitis populi, recherchent les excréments de différents animaux, où même les charognes. On voit souvent aussi, dans les chaleurs de l'éte, quelques espèces se rassembler en groupes plus ou moins nombreux, au bord des ruisseaux ou dans les chemins fangeux, et sucer la terre humide comme pour se désaltérer; enfin, une iufinité de Noctuelles recherchent la miellée qui, à certaines époques de l’année, enduit les feuilles de plu- sieurs arbres. La femelle, peu de temps après l’accouplement, dépose ses œufs sur la plante qui doit nourrir sa progéniture. Les œufs ont une forme sphéroïdale allongée. La coque ou l'enveloppe offre des cannelures plus ou moins marquées. Au moment où ils viennent d’être pondus, les œufs sont enduits Fig. 44 et 45. — Œufs en anneau et en plaque. d'une matière gluante, insoluble dans l'eau, qui sert à les fixer sur leur végétal nourricier. Ghez quel- ques espèces, les œufs sont déposés sur les troncs des arbres, et la femelle prend soin de les re- PAPILLONS. 15 couvrir de duvet ou avec les poils qui garnissent son abdomen, afin de les préserver du froid ou de l'humidité (Liparis dispar, auriflua, chrysorrhæa, etc.), ou elle les cache entièrement sous une substance blanchâtre, écumeuse (Liparis salicis). Lorsque les Chenilles doivent vivre sur les arbres qui perdent leurs feuilles à l'automne, et que les œufs doivent passer l'hiver, la femelle, par une sage prévoyance, les dépose sur le tronc ou sur les rameaux; ce qu’elle fait souvent, avec une symétrie remarquable, autour des branches. Parmi les espèces qui déposent leurs œufs isolés, ou par petits groupes de deux ou trois, la femelle les recouvre aussi, quelquefois, d'une couche de poils, qu'elle détache de son corps (Dicranura verbasci, furcula). La plupart des Rhopalocères, des Noctuélides, des Sphingides, des Géomètres, etc., ne déposent qu'un seul œuf à la fois sur les feuilles ou sur les tiges. Le volume des œufs relativement à celui de l'Insecte varie selon les races. Ceux des Saturnies, des Sphinx, des Bombyx, ete., sont généralement assez gros; ceux de la Zeuxera æsculi et du Cossus ligniperda sont, au contraire, très-petits. Leur couleur est aussi variée que celle des œufs des Oi- seaux; on en voit de toutes les nuances, depuis le bleu jusqu'au noir le plus foncé, ou qui sont émail- lés de différentes couleurs. Ceux, par exemple, de la plupart de nos Lasiocampes d'Europe sont panachés de gris ou de blanc, et ont quelque ressemblance avec les grains de chènevis. La fécondité des Lépidoptères est aussi variable que celle des Poissons; il en est qui ne pondent pas au delà de cent œufs; d'autres en font plusieurs milliers. L'action du chaud ou du froid est peu sensible sur les œufs; ils peuvent supporter une température de cinquante à soixante degrés Réaumur et un froid aussi excessif. On peut même les conserver à un froid artificiel pendant un temps plus ou moins long, et les faire éclore à une température convenable. Ceux d'un grand nombre d'espèces de nos climats éclosent avant l'hiver, et les Chenilles passent cette saison dans l'engourdissement ou à l'état de chrysalides. Fig. 46 et 47. — Chenille et Papillon du Gastropacha de l’acacia 16 HISTOIRE NATURELLE. ÉTAT DE CHÉNILLE Une fois sorties de l'œuf, les petites Chenilles ont une forme plus ou moins allongée et eylin- drique, et leur corps se compose de douze segments où anneaux, de treize pattes au plus, et n'ont jamais moins de dix pattes. : | La tête, formée de deux calottes arrondies et écailleuses, offre de chaque côté des points noirs, semblables à des yeux lisses, mais qui ne paraissent pas servir pour la vision. La bouche, située à sa partie antérieure, est très-différente de celle de l’Insecte parfait; elle ressemble à celle des In- sectes broyeurs; elle se compose de deux mandibules cornées, plus ou moins tranchkantes, de deux mâchoires latérales portant chacune un palpe très-petit, d'une lèvre inférieure mince, de deux palpes assez grands, et d'un petit mamelon eylindrique, percé d’un petit trou que l'on nomme filière, et qui donne issue à la soie que file la Chenille. Le corps est assez allongé et présente sur les côtés, près de la base des pattes, de petites ouver- tures en forme de boutonnières, et qui sont les stigmates ou organes respiratoires. Ün en compte neuf de chaque côté, un sur chaque segment, les second, troisième et dernier cependant ex- ceptés. Ils se retrouvent dans l’Insecte parfait. Is sont généralement assez distincts, excepté cepen- dant dans l'Aglossa pinguinalis, qui,vit de matières grasses, et qui au premier coup d'œil paraît en être dépourvue, en ce que ces organes sont cachés sous un repli transversal des anneaux. Sans cette sage précaution de la nature, ces organes eussent été exposés à être bouchés par la graisse dans laquelle vit ordinairement l'animal. Les pattes qui s’attachent au corps sont de deux sortes : les pattes écailleuses ou vraies pattes qui doivent rester lorsque la Chenille passera à l'état de Papillon; et les pattes membraneuses ou fausses pattes, qui disparaitront dans l'Insecte parfait. Ces dernières sont des espèces de petits mamelons susceptibles de s’allonger, de se raccourcir et de se dilater, et couronnés par plusieurs petits crochets plus ou moins prononcés; elles sont plus indispensables à la Chenille que ses pattes écailleuses, qui ne lui servent guère qu'à marcher, mais non pour se eramponner, sur les tiges ou sur les feuilles. Leur nombre varie de quatre à dix, et leur longueur peut également n'être pas la même pour toutes. D'après le nombre des fausses pattes, les Chenilles ont été divisées en Fausses- Arpenteuses, Demi-Arpenteuses et Arpenteuses. Les Fausses-Arpenteuses sont celles qui ont dix pattes membraneuses, comme la plupart des Chenilles, mais chez lesquelles les deux ou trois premières paires sont trop courtes pour qu'elles puissent en faire usage lorsqu'elles marchent. Dans leur progression, le milieu de leur corps forme l'arc. Les Demi-Arpenteuses ont six ou huit pattes membraneuses; elles marchent en formant l'arc ou la boucle. Les Arpenteuses sont celles qui ont quatre pattes membra- neuses; elles ont reçu le nom d’Arpenteuses ou de Géomètres, parce qu'en marchant elles relèvent en arc le milieu de leur corps, en rapprochant leurs pattes postérieures de leurs pattes écailleuses, de manière qu'elles semblent mesurer l'espace qu'elles parcourent. Chez la plupart de ces dernières, les anneaux ont une assez grande rigidité, et leur corps ressemble presque à une branche d'arbre où à un petit morceau de bois, ce qui leur a fait donner le nom d'Arpenteuses en bâton. Lorsqu'elles sont en repos, elles sont roides et droites, cramponnées, avec leur pattes postérieures, au pétiole d'une feuille ou à une jeune branche, dans des attitudes si fatigantes, qu'il leur faut une force mus- culaire prodigieuse pour rester ainsi des heùres entières. Les Chenilles sont plus ou moins vives, selon les genres et d'après la disposition de leurs pattes : celles des Diurnes généralement sont très-paresseuses, telles sont, par exemple, celles des Papillo- nides, des Lycénides, des Hespérides, des Satyrides, des Nymphalides, etc.; mais aucune n'est aussi lente que celles des Limacodes, où les pattes membraneuses sont remplacées par deux rangées de boutons rétractiles qui laissent suinter une matière visqueuse analogue à celle que sécrète la peau des Limaces. Beaucoup de Géomètres se laissent toucher et retourner comme un morceau de bois, sans donner aucun signe de vie; dans la plupart des Chéloniaires, au contraire, elles sont extrème- ment vives et courent avec une grande rapidité La locomotion des Chenilles a presque toujours lieu d'arrière en avant; beaucoup cependant (Tinéides) marchent à reculons avec une très-grande agi- lité. Chez les Catocales, les Chenilles courbent en are un des côtés de leur corps, et se débandent brusquement comme un ressort, de manière qu'elles font de véritables sauts de carpe. La valve PAPILLONS is, 48 — Ornthoptère Héhacon Fig. 49 — Nvmphale du peuplier Fig, 50. — Lasiocampe feuille morte Fig, 91. — Sphinx tête de mort Fig 52. — Euplée Midame Fis. 53. — Géomètre dentelée 18 HISTOIRE NATURELLE. qui termine le dernier segment du corps porte le nom de chaperon; elle varie DpAEU suivant les genres; du reste, elle est plus ou moins écailleuse et ordinairement triangulaire. Certains appen- dices se voient dans diverses Chenilles : ce sont des espèces de tentacules rétractiles placés sur le bord antérieur du premier segment, et que l'animal fait sortir et rentrer à volonté, comme les ten- tacules des Limaçons. Ces organes existent dans les genres Ornithoptère, Papillon, Parnassien et Thaïs. Ils varient en longueur et en couleur, selon les espèces; mais, généralement, ils forment, par leur réunion, une sorte d'Y. Dans le genre Ornithoptère, ils sont contenus dans deux espèces d'é- tuis cornés. Les Chenilles sont couvertes de poils dans un assez grand nombre de cas; dans d'au- tres, elles en sont entièrement dépourvues; et, d'après leur vestiture, on dit qu’elles sont rases, pubescentes, velues, poilues, hispides, épineuses, calleuses; certaines Chenilles présentent même de véritables épines, que l’on regarde comme une transformation de poils; ces épines se trouvent sur tout le corps où seulement sur quelques parties. Les Chenilles de presque toutes les Sphingides et de quelques Bombycides portent, sur le onzième anneau, une espèce de corne conique charnue à sa base, et cornée à son extrémité, tantôt lisse, tantôt rugueuse. Cet organe est ordinairement arqué d'avant en arrière, et penché vers la partie postérieure du corps. La distribution des couleurs des Chenilles varie au point qu'il est difficile de rien préciser de général à ce sujet; cependant la nature, ayant toujours pour but la conservation de l'espèce, les a le plus souvent colorées de manière à les dérober aux recherches de leurs nombreux ennemis. A celles qui, comme la plupart des Catocales, des Lasiocampes, ont l'habitude de se tenir collées sur les tiges, elle a donné la couleur des écorces ou des lichens. Celles destinées à vivre de feuilles ont reçu géné- ralement une couleur analogue aux feuilles. D’autres, comme celles de beaucoup de Cucullies, offrent tout à la fois la couleur des fleurs et celle des feuilles. Les Géomètres sont les mieux partagées, sous le rapport de la teinte et de la forme; la plupart ressemblent tellement à des pétioles de feuilles ou à des plantes sèches, qu'elles échappent facilement aux Oiseaux insectivores. Les espèces quihabitent l'intérieur des tiges ou dans des fourreaux portatifs sont d’une couleur blanchâtre pâle. Celles qui vivent dans la terre, comme les Lombrics, ont ordinairement une teinte bleuâtre terreuse. La couleur propre à chaque espèce est beaucoup plus constante, c'est-à-dire que généralement tous les individus d’une même espèce sont d’une même couleur. La couleur varie encore par diffé- rence d'âge. Au temps de la métamorphose, leurs couleurs ternissent; les poils et les épines varient sous ce rapport, comme la peau elle-même. Le dessin est plus constant que les couleurs; il peut varier pour la teinte; mais les taches ou les raies qui le constituent occupent toujours la même place; ou, si elles viennent à s’effacer ou à être absorbées par la couleur du fond, il reste toujours certains traits caractéristiques. Dans une infinité d'espèces, on observe, de chaque côté, à peu près à la hauteur des stigmates, une raie longitudinale ordinairement d'une autre teinte que le reste du corps. Sur le vaisseau dorsal, il existe presque toujours aussi une raie plus ou moins marquée, tantôt plus pâle, tantôt plus colo- rée que le fond; entre cette raie et celle latérale, on en voit quelquefois une ou deux autres paral- lèles, et plus ou moins larges. Chez d’autres, le dessin forme, sur le dos, des espèces de chevrons dout la concavité est tournée tantôt en avant et tantôt en arrière. Beaucoup de Noctuélides offrent, en dessus et sur chaque anneau, quatre points obscurs formant un carré ou trapèze. La plupart des Sphinx ont, de chaque côté, sept bandes obliques. Les côtés, dans une partie des Deilephila, sont variés de taches de couleurs vives; une section du même genre offre, à la même place, sur les pre- miers anneaux, des taches oculaires. Généralement le dessin est assez semblable dans les espèces voisines d'un même genre; mais il existe quelques exceptions, et deux espèces aussi voisines que les Picris brassicæ et rapæ, et les Lithosia complana et complanata, sont produites par des Chenilles qui n’ont aucun rapport entre elles. On voit cependant quelquefois le contraire; par exemple, les Chenilles des Noctua basilinca, gemina etrurea, se ressemblent tellement, que l'œil le plus exercé ne les distingue qu'avec peine, tandis que personne ne confondra les Insectes parfaits. Avant de se transformer en chrysalides, les Chenilles subissent différents changements de peau appelés mues. Ces changements de peau sont au nombre de trois chez les Rhopalocères, de quatre dans les Hétérocères, sauf quelques espèces velues, chez lesquelles on en compte sept ou huit. C'est par la diète que les Chenilles, averties par un instinct particulier que le moment de la mue arrive PAPILLONS. Fig, 55. — Adolias aconthée, Fig. 56. — Saturnie grand Paon 20 HISTOIRE NATURELLE. pour elles, se préparent à supporter cette crise. À mesure que celle-cr s'approche, les couleurs s'af- faiblissent et deviennent ternes; l'ancienne peau se flétrit et se fend au-dessus du dos, sur le second ou troisième anneau, La Chenille, pour sortir de cette enveloppe, dégage d’abord la partie antérieure de son corps, puis la partie postérieure. Les individus qui viennent de naitre sont très-reconnais- sables, leur couleur est beaucoup plus fraiche, et souvent leur dessin diffère totalement de ce qu'il était précédemment. Le nombre de mues varie peu dans une même espèce, et peut-être même, dans l'état sauvage, est-il toujours constant; mais, chez quelques Chenilles velues, que l'on élève en cap- tivité, il peut être augmenté ou diminué par une pourriture plus où moins abondante. L'accroissement des Chenilles est plus ou moins rapide, selon les espèces, la nourriture qu'elles prennent et l'époque de l'année. Celles qui vivent de plantes succulentes se développent beaucoup: plus vite que celles qui se nourris ent de graminées où de lichens. La plupart mangent la nuit et restent immobiles le jour, comme dans une espèce d'engourdissement; d'autres, qui sont si voraces qu'elles mangent presque constamment, sont, après quinze jours d'existence, arrivées à leur entier développement. La Chenille du Cossus ligniperda vit trois ans, c'est-à-dire qu'elle passe trois hivers avant de se changer en chrysalide. Presque toutes nos espèces européennes sortent de l'œuf à l'automne ou à la fin de l'été, mangent jusqu'à l'approche de la mauvaise saison, passent l'hiver engourdies, se réveillent aux premiers jours du printemps et se métamorphosent au commen- cement de l'été. Cependant, ce fait est loin d'être général; ainsi il ÿ en a qui éclosent en été, tom- bent en léthargie dans le courant de juillet ou d'août, et restent dans un état de mort apparente jusqu'au printemps suivant, où elles se réveillent et continuent à se développer. Beaucoup de Chenilles vivent solitaires sur différentes plantes; mais quelques-unes vivent en sociétés plus ou moins nombreuses, soit pendant leur jeunesse, soit pendant toute leur vie. A l'exception d'un grand nombre de Tinéides qui vivent aux dépens de nos pelleteries, de nos étoffes de laine, de cuir ou de matières grasses, toutes les Chenilles se nourrissent de végétaux, et, depuis la racine jusqu'aux graines, aucune partie n'est à l'abri de leurs attaques; cependant la plupart des espèces préfèrent les feuilles. Les plantes les plus äâcres er les plus vénéneuses ue sont pas plus épargnées que les espèces insipides. Les espèces qui rongent les racines sont peu multi- pliées; on ne connaît guère en Europe que les Hapialus, les Crambus et quelques Noctuélides qui soient dans ce cas. Celles qui vivent dans l’intérieur des tiges qu'elles rongent sont beaucoup plus nombreuses, telles sont les Cossus, les Zeuxera, les Sesia et les Nonagria. Celles qui font leur nourriture de la pulpe des fruits ne sont pas très-nombreuses ; certaines Tortricines, qui rongent les fruits à pepins ou à noyau, sont à peu près les seules. Quant à celles qui se nourrissent de graines, elles sont beaucoup plus nombreuses; en général, après les feuilles, ce sont les fleurs que les Che- nilles préfèrent; la même espèce de Papillon vit souvent sur plusieurs arbres différents, et le même arbre nourrit parfois plusieurs Gheuilles différentes. Cependant, dans une infinité de cas, on voit l'histoire des Lépidoptères se lier d'une manière assez intime à celle des végétaux; ainsi certains groupes, certains genres, correspondent à telle famille, à tel genre de plantes. Il ne suffit pas, néanmoins, qu'une plante propre à telle espèce croisse dans un pays pour que le Lépidoptère cor- respondant s'y trouve; il faut aussi que le climat convienne à ce dernier. L'anatomie des Chenilles a été faite par plusieurs entomologistes; leur intestin consiste en un gros canal sans inflexion, dont la partie antérieure est quelquefois un peu séparée en manière d'estomac, et dont la partie postérieure forme un cloaque ridé; les vaisseaux biliaires, au nombre de quatre, sont très-longs et s'insèrent fort en arrière. Pour plus de détails, nous croyons devoir renvoyer aux travaux de Lyonnet, au Mémoire de Malpighi sur l'anatomie de la Chenille du Ver à soie, et au travail de V. Audouin sur l'anatomie de la Chenille de la Pvrale Eig. 57. — Sphinx du troène. = +) PAPILLONS. 21 Eis 60 Chélonie de Latreille F3. 61. — Smérinthe demi Paon. Fig. 62. — Cossus sâte-bois. Fig 65. — Apature ris. Pis Do HISTOIRE NATURELLE. ÉTAT DE CHRYSALIDE Arrivée à son entier développement, la Chenille cesse de manger comme aux approches d'une mue : elle se raccourcit, se décolore, devient terne et livide; si elle est gibbeuse, ses bosses s’absor- bent, disparaissent, et, lorsqu'elle a découvert un endroit convenable, elle se déponille de sa peau et passe à l'état de chrysalide. Dans cet état intermédiaire entre la Chenille et le Papillon, sa forme est entièrement changée et ne ressemble plus en rien à ce qu’elle était précédemment. C’est un être qui respire à peine, dépourvu de tout organe propre à prendre de la nourriture et immobile comme la graine d'une plante. Cependant, en l'examinant avec attention à une certaine époque, on voit à travers son enveloppe une partie des formes du Papillon qu'elle renferme et qui semble être em- mailloté. C'est pour cela que le nom de Poupée, Pupe, Pupa, a été donné par les naturalistes aux aymphes des Lépidoptères Fig. 65 et 66. — Chenille ct chrysalide Fig. 67. — Chrysalide de Fig. 68 et 69. — Chenille et chrysalide du Liparis du saule. la Nymphale Jasius. de la Vanesse polychloros La plupart des chrysalides sont cylindrico-coniques; les autres angulaires; et leur forme générale est en même temps plus ou moins conique. Dans les chrysalides, on distingue l'enveloppe de l'abdo- men, composée de neuf segments ou anneaux correspondant à ceux du corps de l'Insecte parfait, Fig. 70 et 71, — Chenille etchrysalide Fig. 72. — Chrysalide de Vanesse. Fig. 73 et 74. — Chenille et chrysalide de la Mélitée artemis de la Vanesse petite Tortue. PAPILLONS. 93 tous visibles seulement en dessus, attendu qu'en dessous les trois premiers sont recouverts par l'étui des ailes; l'enveloppe de la tête comprenant les yeux, les antennes et la trompe, qui sont renfermés chacun dans un petit étui à part; l'enveloppe du thorax; l'enveloppe de la poitrine et des pattes; enfin, celle des ailes. Outre cela, chacun des anneaux, moins l'avant-dernier, offre les mêmes stigmates que la Chenille. Quant au neuvième, qui était placé sur le premier anneau de la larve, il se retrouve entre l’étui des antennes et l'enveloppe du thorax. L'extrémité postérieure des chrysa- lides est dans beaucoup de cas armée d’une pointe simple ou double, souvent recourbée en crochets ou accompagnée de soies roides et crochues. La forme des chrysalides est assez variable et présente souvent de bons caractères génériques. La couleur dominante est ordinairement le brun, ou le vio- lacé plus ou moins rougeûtre, avec toutes les nuances intermédiaires. Dans les Rhopalocères, elles sont de couleurs plus variées et ornées d'une manière plus brillante. Quelques-unes sont d’un vert jaunâtre ou d'un vert tendre. [en est qui présentent des taches ou des bandes d’or bruni; d’autres des points d'or ou des bandes formant des cercles sur l'abdomen. Ün suppose que c’est de cette couleur dorée que vient le mot de chrysalide (yovsos, or), qui est généralement employé aujourd'hui pour désigner la nymphe des Lépidoptères. Dans la plupart des chrysalides, les anneaux de l'abdomen sont mobiles les uns sur ie$ autres, et elles peuvent imprimer à cette partie du corps des mouvements dans tous les sens lorsqu'on les touche ou qu'elles sont inquiétées par quelque Insecte importun. Celles des Anthocharis, de la plu- part des Lycénides et de beaucoup de Lithosides, ete., ont les segments soudés et plus ou moins réunis, et forment ainsi une exception à la règle générale Fig 75. — Vanesse lo, Fig 76. — Sphinx du liseron. Fig. 77. — Adolas aconthée La durée de l'état de chrysalide est très-variable selon les espèces, et elle est d'ailleurs subor- donnée à la grosseur relative, à l'époque de l'année et à la température; généralement les petites espèces restent moins longtemps dans cet état que les grosses, mais le contraire à quelquefois lieu. -On explique ce fait par la transpiration, qui est nécessaire pour qu'une chrysalide puisse arriver à maturité, et par l’évaporation des fluides, qui s'opère plus vite chez les petites que chez les grosses On attribue au même phénomène l'influence que les différentes époques de l’année ont sur le plus ou moins de prolongation de l'état de nymphe. Ainsi, telle ou telle éspèce ne mettra que quinze jours à se développer au milieu de l'été, parce que la chaleur augmentera la transpiration, tandis que, transformée à l'automne, elle n'éclora qu’au printemps, les liquides ne s'évaporant presque pas pendant l'hiver. Si on élève de l'œuf une ponte des Notondonta torva, Zigzug, des Deilephilu euphorbie, et d'une foule d'autres espèces, la majeure partie des chrysalides se développera au mois d'août, tan- dis que l’autre n’éclora qu'à la fin du mois de mai de l’année suivante, à la même époque que celles provenant de la seconde ponte, et métamorphosées en octobre. On remarque aussi, parmi les chry- salides de nos pays qui passent l'hiver pour se développer l'année suivante, un phénomène analo- gue. Celles du Saturnia pyri, du Deilephila euphorbiwe, éclosent ordinairement au printemps, mais il arrive très-fréquemment qu'une certaine quantité restent dans un état d'engourdissement jusqu'au printemps de l'année suivante, ou même jusqu'au printemps de la troisième année, et passent ainsi trois étés et trois hivers sous l'état de nymplies. Jusqu'à présent, on n'avait observé ce phénomène que dans les Hétérocères, mais il a lieu aussi chez les Rhopalocères. La Thais médésicaste en offre uu exemple bien remarquable; une partie seulement des chrysalides de cette espèce éclôt au prin- 24 HISTOIRE NATURELLE. temps de l'année qui suit la métamorphose, tandis que l'autre reste dans l'engourdissement, malgré la chaleur du elimat, jusqu'au printemps de la nouvelle année. La manière dont les Chenilles se changent en chrysalides varie beaucoup suivant les espèces. Il en est qui filent des coques pour envelopper leur chrysalide, tandis que d autres, comme la plus grande partie des Rhopalocères, sont tout à fait nues. Les chrysalides de ces derniers sont retenues aux corps sur lesquels elles s'attachent de trois manières différentes : chez certaines SREnes, appelées succinctes par M. Boisduval, la chrysalide est fixée par la queue et parun lien transversal en forme de ceinture; chez les autres, appelées suspendues, elle est pendante et lixée seulement par la queue; enfin, dans les troisièmes, que l'on nomme enroulées, elle est enveloppée entre les feuilles ou dans un léger tissu, et maintenue en outre par plusieurs fils transversaux. Les chrysalides sont tantôt enfoncées dans la terre; d'autres fois elles sont à la surface et se présentent enveloppées d'une coque filée par la Chenille. La forme et la composition de ces coques sont très-variables. Un sait le Fig 78. — Phalène dispar Fig. 79. — Parnassien Apollon. parti que l'industrie a su tirer des cocons du Ver à soie: nous ne pouvons entrer ici dans des détails qui seront donnés lorsque nous traiterons du genre Séricaire. En général, on peut dire que toutes ces Chenilles poilues font des coques; et, parmi ces dernières, les espèces à tubercules pro- Fix. SO ST et 82 — Chrysilide, chenille et cocon de l’Orgye antique. duisent beaucoup plus de matière soyeuse que celles qui sont simplement velues. La coque ne sert pas seulement à envelopper la chrysalide pour la mettre à l'abri de ses ennemis et des injures du temps, elle a un autre but d'utilité, c’est de favoriser le développement de l'Insecte parfait au mo- ment de son évolution : pour sortir de la chrysalide, celui-ci a besoin de trouver un point d'appui qui lui aide à se débarrasser de son fourreau ; sans cela, lorsque la partie antérieure de ce dernier est ouverte et que les pattes sont dégagées, il serait exposé à rester emmailloté et à traîner après lui son enveloppe. On en voit quelquefois des exemples chez les espèces que l’on élève en captivité, et qui n'ont pu trouver, pour accomplir leur métamorphose, les mêmes circonstances que dans la nature. Les chrysalides renfermées dans la terre se trouvent dans une situation très-favorable à leur éclosion; celles-ci étant environnées de toutes parts par le sol, le Papillon n'a que de légers efforts à faire pour sortir de son fourreau, sans avoir à craindre de l’entrainer après lui, comme cela pourrait arriver si elles étaient à la surface, surtout dans un endroit dépourvu d’inésalités. PAPILLONS 2 lis. 85 et 8%. — Chenille et chrysalide Fig. 85 et 86. — Ghenille et chrysalide du Rhodocère Rhamni. du Thais médésicaste. Fig. 87. — Chenille de la lig. 88 et 89. — Chenille et chrysalide Fig. 90. — Chenille de la Psyché graminella. de l'Authocharis eupheno Psyché radiella Fig. 91 et 92. — Chenille et chrysalide Fig. 95 et 94. — Chenille et chrysalide du Papillon Machzon. de la Phalène tarière. ot 26 HISTOIRE NATURELLE. Les chrysalides des Rhopalocères et de quelques Hétérocères étant suspendues par la queue, et quelquefois en outre attachées par un lien transversal, l'Insecte parfait n’est jamais exposé à entrainer son enveloppe. Lorsque l'époque de l'éclosion est arrivée, la chrysalide change de couleur, elle s’amollit, devient transparente, et permet souvent de voir à travers l'étui le dessin et la teinte du Papillon. Les efforts du prisonnier la fendent longitudinalement sur le corselet; l'ouverture ne tarde pas à s'agrandir, et celui-ci sort avec facilité. Mais, quand la chrysalide est contenue dans une coque dure et coriace, ou dans une coque de soie pure, il lui reste à ouvrir les portes d'une autre prison. Pour cette opé- ration, les moyens varient suivant les espèces. Chez certaines, l'instinet de la Chenille a prévu d'avance les obstacles, et tout se trouve disposé d'une manière admirable pour le moment de la métamorphose; la Chenille de la Nonagria paludicola, par exemple, qui vit dans le chaume de l'Arundo phragnütes, fait intérieurement une ouverture circulaire dans une des parois de la tige, en ayant soin de conserver l'épiderme. L'Insecte parfait, pour sortir, n'a plus qu'à percer cette espèce de membrane. Plusieurs Tortrix font aux feuilles dans lesquelles elles se renferment une ouverture pareille. Celle de Tinea granella, qui vit dans les céréales, ronge, à l'endroit où doit se trouver la partie antérieure de la chrysalide, une petite pièce circulaire qui ne tient plus que par une charnière, et qui s'ouvre de dedans au dehors au moindre effort que fait l'Insecte parfait. Chez d'autres espè- ces, les Chenilles emploient, pour la sortie du Papillon, des moyens aussi ingénieux. Les coques ont une espèce de couvercle ou d’opereule qui s'ouvre comme une boîte à savonnette, et qui exté- rieurement est maintenu par quelques fils qui se rompent à la plus légère pression que fait l'Insecte, D'autres coques, comme celle de la Tortrix quercana, qui est composée de deux parois réunies par une carène, s'ouvrent comme certains fruits à déhiscense valvaire. La suture n'étant que légèrement unie à l’une des extrémités, les fils qui la maintiennent cèdent au moindre effort du Papillon, et les Fig. 95. — Cocon de Saturnia pyri Fig. 96. — Cocon de Lasiocampa quercifolia. valves s'écartent. Chez plusieurs Saturnia, la coque étant formée à l'une de ses extrémités par des fils roides, convergents, disposés en nasse, le Papillon n’éprouve d’autres difficultés que de ramollir ceux-ci et de se frayer ensuite un passage; mais, comme ces fils sont très-élastiques, ils reviennent aussitôt à leur place première, et ce n’est qu'au poids que l'on peut juger si la chrysalide est éclose. Mais chez les Psyché et plusieurs Tinéides, le fourreau de la larve devient la coque de la chrysalide; mais, comme la partie antérieure se trouve bouchée par un opercule et fixée contre les tiges et les murailles, le Papillon y resterait enfermé ou serait forcé de sortir à reculons, si la Chenille, avant de se métamorphoser, n'avait pas la sage précaution de se retourner lorsqu'elle doit produire un mäle. Quant à ce qui touche la femelle, comme l'accouplement doit avoir lieu dans la coque, elle reste dans la même position que pendant sa vie de Chenille, et termine sa carrière en prison. D'autres espèces d’Hétérocères, dont la coque est d'une texture uniforme, très-coriace et comme cartonnée, ramol- lissent l'endroit qui doit leur donner passage, avec un liquide qui dissout la gomme. Quelques au- tres, tels que le Bombyx du mürier, coupent les fils de la coque pour se faire une ouverture. Suivant téaumur, cette opération est exécutée avec les yeux, qui font l'office d’une lime. Enfin, chez un certain nombre de Lépidoptères, c'est la chrysalide qui, avec sa partie antérieure garnie de pointes, perce la coque par une espèce de térébration. Le développement des organes dans la chrysalide et le Papillon a été étudié avec soin par Herold, dans son Histoire du développement du Papillon (Cassel, 1815), ouvrage auquel nous croyons devoir renvoyer. : PAPILLONS Fig. 97 — Chrysalde du Papillon Podalirius. Fig 9$. — Cocon de la Zygène de la filipendule. Fig 99 — Chrysalide de Bombyx rubi Fig. 100 — Chrysalide de l'Harpia Milhauseri. Fig 101. — Chrysalide de Mezasoma repandum Fie. 102, — Chrysalide de Phalène en réseau © 1 98 HISTOIRE NATURELLE. Lorsqu'un Papillon sort de sa chrysalide, il est très-faible; toutes ses parties sont molles, sans consistance et imprégnées d'humidité. Ses ailes sont pendantes, très-courtes, et offrent en petit tout le dessin qu'elles vont avoir un instant plus tard. Bientôt il se fixe contre une tige ou les parois de sa coque, il étend successivement tous ces organes, en imprimant de temps en temps un léger frémissement à ses ailes; celles-ci croissent, se développent en tous sens, et poussent, pour ainsi dire, comme une feuille. Lorsqu’elles ont acquis leur ampleur normale, il les relève et les abaisse suc- cessivement pour achever la vaporisation du liquide dont elles sont encore imprégnées, et, le plus ordinairement, en moins d'une demi-heure, elles sont aptes à remplir leurs fonctions. Il est aussi à remarquer que le Papillon récemment éelos rejette par la partie anale une liqueur de couleur variable, tantôt rougeätre où comme sanguinolente, tantôt blanchâtre ou grisätre, et quelquefois noirâtre, liquide qui est un véritable meconium analogue à celuique rendent les Mammifères nouveau-nés. Fig. 103. — Grande Tortue, On sait de quelle utilité sont pour l'industrie certains Lépidoptères; on sait aussi qu’à leur état de Chenilles ils sont fort nuisibles à notre agriculture; que certains arbres sont quelquefois entiè- rement dépouillés de leurs feuilles en très-peu de temps; que souvent, lorsque l'année a été favo- rable pour les Chenilles, la récolte des fruits est entièrement détruite par une multitude de ces larves; enfin, tout le monde connait ces petits Papillons qui détruisent la vigne, et dont il sera ques- tion au genre Pyrale. Une loi est venue obliger les cultivateurs à faire l'échenillage dans leurs pro- priétés; mais, malgre tous les efforts, on n’est pas encore parvenu d'une manière efficace à se débarrasser des Chenilles qui détruisent nos cultures; espérons que les travaux des hommes instruits qui, comme MM. Ratzeburg et Guérin-Méneville, se livrent à l'étude de l'entomologie appliquée à | agriculture, parviendront à empêcher ou au moins à diminuer ces dégâts. La nature a heureusement remédié en partie au mal que les Chenilles font aux cultures en leur créant des ennemis nombreux et acharnés : c'est ainsi que les larves des Ichneumonides, des Chalcidites, de beaucoup de Dip- tères, ete., détruisent un nombre immense de Chenilles. On connait un très-grand nombre de Lépidoptères; on en a indiqué plus de dix mille dans toutes les parties du monde; l'Europe en présente plus de quatre mille, et la France en possède bien deux mille à elle seule. La beauté de ces Insectes, l'étude si attravante de leurs Chenilles et de leurs mœurs, ont dû attirer l'attention depuis très-longtemps : aussi voit-on un très-grand nombre d'entomolo- ue. se ne eue à l'étude de l'ordre des Lépidoptères. Beaucoup de naturalistes se Ù Jccupés de ces Insectes; les Chenilles ont été étudiées, e "ès-gri à NAUX COS nographiques ont été nubliés. Les Lépidoptères sont Se ann DUC EMES ALES ON G} ? al \/ % PAPILLONS. 99 mais c'est surtout dans les pays chauds et humides qu'on en trouve davantage: c'est aussi dans ces régions qu'habitent les plus belles espèces de Diurnes; l'Europe, surtout la France et l'Allemagne, produisent un très-grand nombre de Crépusculaires et de Nocturnes. Les classifications proposées en lepidoptérologie sont de trois sortes : les unes sont entièrement basées sur les caractères tirés de l'Insecte parfait; dans d'autres classifications, les caractères sont tirés exclusivement des Chenilles; enfin, dans un autre genre de classification, l'Insecte parfait four- nit bien les caractères principaux; mais à ceux-ci viennent se joindre les caractères que l'on peut ürer de l'étude de la Chenille et de la chrysalide; cette dernière méthode semble meilleure, et c'est la seule qui, par la suite, devra prévaloir dans la science. Linné partageait les Lépidoptères en trois genres distincts désignés sous les noms de Papillon, Sphinx et Phalène; les auteurs qui le suivirent, comme Geoffroy, De Geer, Scopoli, Fabricius, aug- mentèrent considérablement le nombre des divisions génériques. Latreille établit plus d'ordre dans les divisions proposées parmi les Lépidoptères, et c’est à lui qu'on doit la création des grandes familles des Diurnes, Crépusculaires et Nocturnes, qui ont été adoptées dans presque tous les ou- vrages. Lamarck, Dalmann, M. le professeur Duméril, présentèrent de nouvelles classifications. Go- dart, et surtout Duponchel, adoptèrent la méthode de Latreille, qu'ils modifièrent toutefois assez profondément. Toutes les classifications que nous venons de signaler tirèrent leurs caractères pres- que uniquement de l'étude de l'Insecte parfait: d’autres, ainsi que nous l'avons dit plus haut, prirent pour base de leurs classifications les caractères de la Chenille : nous citerons principalement MM. Deniset, Schiffermuller, Ochsenheimer, Treitschke, Stephens, Curtis, et surtout M. le docteur Poisduval. qui, dans sa classification donnée dans son Genera et indeæ methodicus, et dans le premier volume des Lepidoptères des Suites à Buffon, modifie beaucoup la méthode de Latreille en divisant les Lépidoptères en deux légions : les Rhopalocires (Diurnes des auteurs) et les Hétéro- cères (Crépusculaires et Nocturnes). Enfin, tout récemment, M. E. Blanchard a donné, dans le tome Il° de son Histoire naturelle des Insectes, une classification qui se rapproche un peu de celle de M. Boisduval; dans cet ouvrage, M. E. Blanchard divise, comme nous l'avons déjà dit, l'ordre des Lépidoptères en deux sections : les Achalinoptères ( Diurnes des auteurs, Rhopalocères de M. Boisduval), etles Chalinoptères (Cré- pusculaires et Nocturnes des auteurs, Hétérocères de M. Boisduval); c'est cette dernière classifi- cation que nous adoptons pour cet ouvrage. eu", ne Fig. 10%. — Papillon Apollon 30 HISTOIRE NATURELLE. Fig. 405. — Machaon Papilio Machaon, Linné. Fig, 106. — Flambé Papilio Podalirius, Linné PAPILLONS. 31 PREMIÈRE SECTION. ACHALINOPTÈRES. ACHALINOPTERA. Blanchard. Cette nouvelle dénomination, en désignant ce que les auteurs anciens appelaient autrefois les Lépidoptères diurnes ou Papillons de jour, indique aussi que tous les Lépidoptères compris dans cette section sont privés d'un crin ou soie roide à la partie inférieure des secondes ailes, passant dans un anneau des premières ailes pour les maintenir dans la même position. Les Achalinoptères ont toujours une trompe assez développée, des antennes plus ou moins renflées en massue vers le bout, des ailes très-grandes par rapport à la dimension du corps. Leurs Chenilles, en général, ne se forment pas de coque soyeuse pour se métamorphoser en nym- phe; les unes se passent un fil autour du corps pour s'attacher contre des murailles, des feuilles ou des tiges; d'autres se suspendent par l'extrémité postérieure. Les chrysalides des Lépidoptères de celte section ont souvent des couleurs vives, quelquefois même métalliques; elles présentent aussi des éminences ou des parties anguleuses plus ou moins nombreuses suivant les genres. Elle comprend cinq familles, désignées sous les noms de Papilioniens, Nymphaliens, Eryci- iens, Hespériens et Cydimoniens. PREMIÈRE FAMILLE. PAPILLONIENS. PAPILIONII. Boisduval. Tète de grosseur moyenne; yeux saillants, assez grands; palpes assez grands, ne dépassant pas les yeux, excepté cependant dans les Teinopalpus; antennes en massue allongée : celle-ci plus ou moins arquée, et parfois légèrement atténuée à l'extrémité; ailes larges, assez robustes, à ner- vures saillantes, généralement subtriangulaires, et rarement falquées; les inférieures ayant le bord abdominal évidé ou replié, et ne formant jamais un canal pour recevoir l'abdomen, cellule discoï- dale, toujours fermée; nervures discoiïdales inférieures unies à la troisième nervure médiane, de manière à représenter une quatrième nervure médiane; pattes semblables dans les deux sexes; les tibias des antérieures pourvus d’une forte épine vers le milieu, les tibias des postérieures armés de deux éperons à leur extrémité; ongles ordinairement simples. Chenilles robustes, subeylindriques, à segment prothoracique pourvu de deux tentacules rétrac- tiles. Chrysalides attachées par la queue et par un ou plusieurs liens transversaux. Les Papilloniens peuvent toujours être distingués par leur nervure médiane, qui paraît fournir quatre branches, et par l’épine ou éperon que présentent les tibias des pattes antérieures, caractère qui ne se trouve dans aucune autre famille. Les ongles simples, qui ont été donnés comme caractère pour les distinguer des Pieris, ne sont pas constants, quoiqu'on ne connaisse qu'une seule excep- tion, qui est offerte par le Leptocircus curius. Les Papillons, proprement dits, ont presque toujours 52 HISTOIRE NATURELLE. les ailes antérieures subtriangulaires; dans les Parnassius, les ailes, au contraire, sont arrondies, et cette conformation les rapproche de la famille suivante, ou celle des Piérides; les ailes postérieures ont leur bord abdominal évidé ou replié, et, dans la partie interne de cette plicature, on aperçoit quelquefois un duvet cotonneux. Les Ghenilles présentent, sur leur premier anneau, deux tentacules rétractiles, qu'elles font sortir à volonté lorsqu'on les inquiète, et qui exhalent une odeur aromati- que presque toujours insipide. Les chrysalides sont toujours entourées par un ou plusieurs liens transversaux, et varient beaucoup pour la forme Les Papillonides se lient, par les Parnassius, aux Pieris, et les palpes allongés des Teinopalpus semblent rapprocher ee nouveau genre de celui des Nymphalis. De huit coupes génériques qui repré- sentent cette famille, six paraissent propres à l’ancien monde, et une est encore seulement connue Pour avoir une espèce américaine. Le Teinopalpus, les Ornithoptera et les Leptocireus, sont entiè- rement asiatiques; les Æurychus habitent l'Australie; les Thais et les Dorilis appartiennent à ce que l'on peut appeler la faune méditerranéenne; les Parnassius ont pour patrie les montagnes de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique; quant aux Papilio, ils se trouvent dans toutes les parties du monde situées entre le cercle arctique et antaretique, à l'exception des iles de l'océan Pacifique. Gette famille ne renferme qu'une seule tribu, qui est celle des Prérines. 1% GENRE. — TEINOPALPE. T'EINOPALEPUS. Hope, 1843, Trans. of, Linn. Societ., & XIX, p.151 Tête grosse, allongée antérieurement; yeux ovales, proéminents; màchoires légèrement allongées; palpes labiaux allongés, avancés, convergents; article basilaire court, le deuxième long, couvert Fig. 107 — Teinopalpe impériale, Hope. l'écailles el de longs poils; troi iè artic av À è itié { , i à “ Ssieme artit le avant à peu près Î: J > a FU 1 d \ ms e ee à ( [ la moitie di l: I )Doueur di euxIeme ( orntu et Le SCrenie ecour be en bas, el très-écaille ux: antennes peu allongées, arquées, la massue PAPILLONS. 53 courte, légèrement tronquée; thorax robuste; ailes antérieures triangulaires, légèrement falquées, la nervure discocellulaire supérieure très-courte; la nervure discoïdale inférieure recourbée en haut: la troisième nervure subcostale naissant à l'extrémité de la cellule; les nervures médiane et submé- diane confondues au moyen de la nervure baséomédiane; ailes postérieures dentées, à queue; la ner- vure précostale offrant deux branches; nervure interne arquée en bas, et confondue avec la nervure costale; pattes peu robustes; tarses épineux, le premier article égalant, en longueur, les suivants réunis; crochets recourbés, simples; abdomen légèrement allongé, recourbé dans le mâle. Chenilles et chrysalides inconnues. Cette coupe générique, dont on ne connaît qu'une seule espèce, se distingue, au premier abord, des autres genres des Papillons, par ses palpes longs et avancés. Sa structure la rapproche beau- coup des Ornithoptères et des Papillons, quoique quelques-uns de ses caractères lui donnent un peu d'affinité avec les T'hais, chez lesquelles les palpes sont plus développés que dans les autres genres de la famille des Papilloniens, à l'exception des T'einopalpus. Les ailes postérieures diffèrent beau- coup dans les deux sexes; dans le mâle, elles sont fortement dentées, et ne présentent qu'une seule queue, tandis que, chez la femelle, ces mêmes ailes présentent trois queues. La seule espèce connue de ce genre a été rencontrée sur les montagnes les plus élevées de l'Hi- malaya, particulièrement sur les frontières d'Assam, où elle parait très-rare; elle est désignée, par M. Hope, sous le nom de Teinopalpus imperialis, et figurée, par M. Doubleday, pl. 4, fig. 4, dans son ouvrage qui à pour titre : T'he gencera of diurnal Lepidopteru. 2m GENRE. — ORNITHOPTÈRE. ORNITHOPTERA. Poisduval. 1836. Spéc. génér. des Lépidopt., t. I, p. 175 Opvie, oiseau; mTepov, aile. PAPILIO. Latr., God. Tête grosse; yeux saillants; palpes ne s'élevant pas au delà du front; antennes iongues, à massue allongée; prothorax formant un col assez développé; abdomen gros, notablement allongé; celui du mâle pourvu de deux valves anales, arrondies, grandes, et, en dessous, d’une gouttière très-profonde; ailes grandes, robustes, à nervures saillantes; les supérieures allongées; les inférieures grossière- ment dentées. Fig. 108. — Ornithoptère Priam, Linné. Chenilles grosses, épaisses, munies de pointes charnues, et pourvues de deux tentacules rétrac- tiles renfermés chacun dans un étui extérieur. , ! Fe + te 94 HISTOIRE NATURELLE Chrysalides grosses, un peu arquées, à tête obtuse coupée carré- ment, et un peu bifide, maintenues par un lien transversal qui n’entoure pas le corps, mais qui, de chaque côté, est inséré à la partie latérale par un petit tubercule soyeux. Les espèces représentant ce genre établi aux dépens de l’ancien genre Papillon sont peu nombreuses, et, à l'exception d’une senle, qui habite le continent indien, elles sont propres aux Moluques, aux Philippines et aux îles de la Sonde. Elles sont toutes remarquables par leur taille, qui est très-grande, et par la beauté de leurs couleurs. F g.109. - Chrysalide de Comme type, nous citerons: l'O Héliucon 1. ORNITHOPTÈRE PRIAM. ORNITHOPTERA PRIAMUS. (Linné } Les ailes supérieures, dans le mâle, sont d’un noir velouté, avec deux bandes longitudinales d'un vert soyeux très-brillant, courbes, étroites, rétrécies à chaque extrémité; les inférieures sont d’un vert soyeux brillant, avec le bord postérieur, et un rang de quatre taches orbiculaires, d’un noir velouté. En dessous, les supérieures sont noires, avec une tache maculaire d’un vert doré; dessous desinférieures semblable au dessus, mais d'un vert doré, avec des taches orbiculaires plus grandes, au nombre de sept; abdomen entièrement d’un beau jaune. La femelle, désignée sous le nom de P. pathous par les auteurs, a les ailes d’un noir brun; les supérieures ayant, de part et d'autre, une bande maculaire d’un blanc un peu sale, formée de trois taches inégales; ordinairement un gros point et une petite tache blanchâtres dans la cellule; les inférieures ayant, en arrière de la cellule discoïdale, une rangée de six grandes taches blanchâtres, teintées de jaune à leur base, et mar- quées chacune, dans leur milieu, d’une tache noire orbiculaire; dessous des inférieures semblable au dessus; abdomen d'un blanc jaunâtre. 2 ORNITHOPTÈRE DE D'URVILLE. ORNITHOPTERA URVILLIANA. (Guérin.) « Les ailes supérieures sont d’un bleu violet très-brillant; les ailes inférieures d'un noir de velours, avec les nervures, la partie comprise entre la cellule discoïdale et le bord interne, et la Fig. 110. — Ornithoptère de d’Urville. PU postérieure d un bleu violet très-brillant; cinq taches noires, ovales oblongues sur la partie eue; bord abdominal d'un jaune doré, garni de poils de la même couleur ; dessous des ailes supé- PAPILLONS. 35 rieures noir, avec des taches violettes à reflet d'un jaune doré; dessous des ailes inférieures d’un jaune doré, à reflet bleu ou un peu verdâtre sur le milieu; sept taches noires orbiculaires, mais plus petites que celles du dessus ; une petite tache d'un jaune orangé, peu marquée, entre la base et la tache noire la plus externe; thorax noir, marqué d’une raie médiane violette; tête et antennes noires; abdomen entièrement d’un beau jaune; côtés de la poitrine marqués d'un peu de rouge. » 5e GENRE. — PAPILLON. PAPILIO. Fabr., 1807. In Illiger, Syst. gloss., t, VI, fig. 279, n° 5. PAPILIONES EQUITES. linné. AMARYSSUS. Dalman. Tête grosse; yeux grands, saillants; palpes très-courts, ne dépassant pas les yeux, fortement ap- pliqués sur le front, à articles très-peu distincts; le troisième entièrement invisible; antennes assez allongées, renflées à leur extrémité en une massue arquée de bas en haut; abdomen assez gros, mé- diocrement allongé; ailes assez robustes, à nervures saillantes; les inférieures ayant le bord abdo- minal replié en dessus, plus ou moins évidé, et laissant l’abdomen entièrement libre; leur bord exté- rieur plus ou moins denté, et souvent terminé par une queue. Fig. 141. — Papillon Ulysse, Linné. Chenilles épaisses, cylindroïdes ou amincies antérieurement, avec le premier anneau toujours pourvu d’un tentacule fourchu, rétractile et en forme d’Y; tête assez petite, arrondie; corps glabre, quelquefois muni de prolongements charnus plus ou moins allongés. Chrysalides sans taches métalliques, médiocrement anguleuses, tantôt presque droites, tantôt for- tement arquées, avec les bords latéraux parallèles ou comprimés, et comme garnies de crêtes régu- lières ; quelques-unes cornées sur la partie dorsale; tête tantôt carrée, tantôt bifide, et quelquefois tronquée. Cette coupe générique, extrêmement nombreuse en espèces, est répandue sur toute la surface du globe, particulièrement dans les régions intertropicales; l'ancien et le nouveau continent en possè- dent une quantité à peu près égale. Les Ghenilles vivent, le plus souvent, solitairement; on en con- naît cependant quelques-unes qui restent en famille jusqu’à l'époque de leur transformation en chry- salides. Des plantes fort différentes leur servent de nourriture; mais, en général, les espèces d’un même groupe vivent sur des plantes de la même famille. Les ombellifères, les malvacées, les lauri- nées, les drupacées, quelques annonées, certaines aristoloches, mais surtout les aurantiacées, sont les familles de végétaux que ces Chenilles affectionnent le plus particulièrement. Elles varient peu entre elles, et voici les principales différences qu’elles présentent ordinaire- ment : les unes sont cylindroïdes, et entièrement lisses; les autres présentent des prolongements HISTOIRE NATURELLE. charnus assez allongés; chez un assez grand nombre, les deux premiers segments sont amincis et peuvent se retirer sous le troisième et le quatrième, qui sont renflés et souvent ornés de taches ocu- liformes; d'autres sont raccourcies et pourvues de plusieurs pointes charnues assez courtes; enfin il en est qui ont quelque ressemblance de forme avec des Limaces. | Le moyen que les Chenilles emploient pour se fixer, par l'extrémité du corps, est assez simple; mais il n’en est pas de même de celui auquel elles ont recours pour assurer leur ceinture. Le premier temps de l'opération consiste à filer, à l'endroit où elles veulent se fixer, un petit tampon de soie, qui enve- loppe les crochets de leurs pattes anales et les retient. Le second paraît entouré de plus de difficul- tés : fixées déjà par leur partie postérieure, ces Chenilles se tiennent seulement sur leurs pattes mem- braneuses; elles élèvent leur tête et leur thorax en les redressant le plus possible; elle portent alors leur tête vers le flanc droit, à la hauteur de la première paire de pattes membraneuses, cherchent, comme pour la première opération, un point où elles se fixent un fil, dont l'autre extrémité sera éta- blie à la même hauteur sur un point correspondant du côté gauche; mais, pour donner à cet anneau le diamètre nécessaire, elles maintiennent le centre du fil sur leurs pattes antérieures jusqu’au mo- ment où cette ceinture, par des additions successives de brins de soie, a acquis la solidité suffisante. Alors seulement elles engagent leur tête dans le lien demi-circulaire qu’elles ont filé, et parviennent, par des mouvements de contraction, à l’élever jusqu'au milieu de leur corps. Cet anneau, qui main- tiendra la chrysalide, est assez souple pour ne pas gêner la transformation, et, de plus, est un point d'appui pour l’Insecte parfait lorsqu'il sort de sa chrysalide. 36 Fig. 112 ct 113 — Chenille et chrysalide du Papillon Machaon. rois cents espèces environ composent, aujourd'hui, le genre Papillon, qui est resté presque intact, malgré la tendance dans laquelle on est de créer sans cesse de nouveaux genres; il comprend les Chevaliers, que Linné divisait en Chevaliers troyens et Chevaliers grecs. Les premiers (Equites Fig. 114 — Papillon Coon, Fabricius lroes) étaient caractérisés par leur couleur noire et les taches rouges du thorax: ils prenaient les noms d'Hector, Päris, Priam, Anténor, Achates. Anchyse, Astyanax, Enée, Hélène, elc., etc.; Papilio Polycaon PAPILLONS. 37 les seconds (Equites achivi) n'avaient point de taches rouges, mais portaient un œil ou une tache ocellée vers l’angle inférieur des secondes ailes; tels étaient Pyrrhus, Ulysse, Patrocle, Achille, Ménélas, Machaon, Nestor, Àgamemnon, etc, ete. (1). Ces divisions ont été, depuis, remplacées par une classification beaucoup plus naturelle, et qui repose sur des caractères présentés, soit par la Chenille, soit par l'Insecte parfait. En effet, M. Bois- duval divise le genre Papillon de Linné en trente-deux groupes, basés sur la forme particulière des Chenilles, le dessin et la coupe des ailes et la patrie de l'Insecte parfait. Comme espèces représen- tant ce genre, nous signalerons le Papilio Podalirius, Linné, qui habite toute l'Europe tempérée et méridionale, le nord de l'Afrique et l'Asie Mineure; ces dernières localités, ainsi que l'Espagne, nourrissent une variété remarquable, qui a été désignée sous le nom de P. Feisthamelii par M. Du- ponchel; la Chenille est lisse, très-renflée en avant, et atténuée en arrière; la couleur varie du vert gai au jaune roussâtre, avec les teintes intermédiaires; la chrysalide est roussâtre, un peu arquée, avec la tête un peu bifide; la Chenille vit sur les amandiers (amygdalus), les pruniers, l'aubépine (cra- tægus axyacantha), le berberis; VInsecte parfait éclôt, pour la première époque, en mai, et, pour la seconde, en juillet et août; le Papilio Machaon, Linné, qui se trouve en Europe, en Sibérie, en Syrie, en Égypte et sur la côte de Barbarie. On possède même des individus, pris au Népaul et dans les environs de Cachemire, qui ne diffèrent en rien de ceux d'Europe; la Chenille est d'un beau vert, avec des anneaux d'un noir de velours, alternativement ponctués de rouge fauve; la chrysalide est tantôt d'une couleur grisâtre et tantôt verte, avec une bande latérale jaune; la Che- nille se trouve, en juin et en septembre, sur beaucoup d’ombellifères, particulièrement sur le fenouil (anethum feniculum), la carotte (daucus carota); Vinsecte parfait éclôt en mai pour la pre- mière fois, et en juillet pour la seconde. Le Papilio Alexanor, Esper, qui est répandu en France, particulièrement dans les départements des Ilautes et Basses-Alpes; il se trouve aussi en Dalmatie et eu Morée; la Chenille est d'un jaune verdätre, avec chaque segment marqué d'une bande trans- versale noire, formée de petits traits longitudinaux pour la plupart confluents en avant, et dont les (1) PREMIÈRE SECTION. — GRÆCI. PECTORE MACULIS SANGUINEIS CARENTE. A. Ecauduti, alis inferioribus elongatis, basi angusta Sarnpenox, Nereus, MacLÆYanus. B Percaudati, alis fasciis fulvis vel viridibus ornatis, inferioribus elongatis, anguslis, instructis. be Coprus, Sion, AxTuEuS, Popauinius, MacHaox. C. Caudati, alis inferioribus caudis obtusis, patulis, instructis. * Alis fulvo fasciatis. Tonquatus, Tuoas, ILroxEus. ** Alis nigricantibus. Tronus, Paris, SEvERUS, Paumox, D. Dentati, alis inferioribus dentatis Æceus, Enrecurueus, Drusaus, DEnoLEus. E Orbiculares, alis inferioribus brevibus, orbicularibus. Dissiiuis, Sitilis, ASSIMILIS. DEUXIÈME SECTION. — TROJANL. PECTORE MACULIS SANGUINEIS INSIGNI A. Ecaudati, alis inferioribus elongatis, basi lata Menxox, Pozyuxesron, AGÉNOR, Hecron. B. Caudati, alis inferioribus caudis obtusis, patulis, instructis Coox, Porinonus, RoxuLus. C Dentati, alis inferioribus dentatis. Evaxoer, Anosus. D. Orbiculares, als inferioribus brevibus, orbicularibus. Piuaxus, Paxriovs, Axrnrisies 38 HISTOIRE NATURELLE. intervalles sont ponctués de jaune ; la tête est noire, marquée d'un V et de deux petits points jau- nes; la chrysalide est d’un gris cendré uniforme, et passe l'automne et l'hiver fixée aux pierres et Fig. 115. — Papillon Alexanor, Esper. aux rochers, avec lesquels elle se confond par la couleur; l'Insecte parfait éclot au mois de juin de l'année suivante. Nous indiquerons aussi une espèce de chacun des groupes de M. le docteur Boisduval. 1° groupe. Papilio Antimachus, Drury (Sierra-Leone). 9me Gme 4m me Ge me Qme gne 1e | 1 me 12e 15% 14e ane 16" 1 me 18e 19me 20e 91m 29ne Qgme 9Ame 9e 9çme 27m 9gme 9gne AÛrE one 39me Papilio Polymnestor, Gram. (continent indien). Papilio Coon, Fabr. (Java). Papilio Ulysses, Linn. (Amboine). Papilio Helenus, Linn. (Chine, Java). . Papilio Érechtheus, Donov. (Nouvelle-Hollande). Papilio Cresphontes, Fabr. (Java). Papilio Brutus, Fabr. (Cafrerie). Papilio doreus, Fabr. (côte de Guinée). Papilio disparilis, Boisd. (Bourbon). Papilio Codrus, Fabr. (Amboine). Papilio Sarpedon, Linn. (Chine, Java, Nouvelle-Guinée). Papilio Evan, Doubleday (Inde). Papilio Demoleus, Linné (Cap de Bonne-Espérance, ‘côte de Guinée, Madagascar). Papilio Latreillianus, God. (côte occidentale d'Afrique). Papilio Podalirius, Linn. (Europe, nord de l'Afrique, Asie Mineure). Papilio Hector, Linn. (Coromandel, Ceylan). Papilio nox, Swains. (Java). Papilio Evander, God. (Brésil). Papilio Triopas, God. (Cayenne). Papilio Corethrus, Boisd. (Amérique ?). Papilio Polydamas, Linn. (Brésil). Papilio Lalandei, God. (Cafrerie, Madagascar). Papilio Machaon, Linn. (Europe, Asie, Afrique). Papilio Dolicaon, Cram. (Brésil). Papilio Thoas, Linn. (Amérique). Papilio Pirithous, Boisd. (Amérique). Papilio Polycaon, God. (Brésil) Papilio Grayi, Boisd. (Brésil). Papilio Torquatus, Cram. (Brésil). Papilio Zenobius, Fabr. (Sierra-Leone). Papilio Panope, Linn. (Chine) Muscelia Madagascariensies 5. — Acrea Hora ja PAPILLONS. 30 4ve GENRE. — LEPTOCIRQUE. LEPTOCIRCUS. Swains., 1832. Zool. illustr., 22€ sér., 1. CVI. LAMPROSURA. Boisd. ERYCINA. God. PAPILIO. Latr. Tête grosse; yeux grands, saillants; palpes très-courts, ne dépassant pas les yeux, à articles très- peu distincts; le troisième très-court et indistinct; antennes assez allongées, renflées à leur extré- mité en une massue arquée de bas en haut; corps gros et robuste; abdomen très-court; ailes médio- crement robustes, à cellule discoïdale fermée; les inférieures plissées longitudinalement et terminées insensiblement en une très-longue queue recourbée à son extrémité; leur bord abdominal droit, un peu replié en dessus, et laissant l'abdomen libre, quoique non évidé; six pattes égales et complètes. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 116. — Leptocireus curius, Fabricius Cette coupe générique a pour type un Lépidoptère de Siam et de Java, rangé, par Fabricius, parmi les Papillons, et placé, par Godart, dans son grand genre des Erycines. Elle a beaucoup d’a- nalogie avec le genre Papillon, avec lequel elle ne pourra être confondue par la structure des qua- tre ailes, et surtout par les inférieures, qui sont plissées longitudinalement et terminées par une longue queue recourbée. On en connait deux espèces, et, comme type de ce genre singulier, nous citerons le Leptocircus Curius, Fabricius, figuré par M. Doubleday (The genera of diurnal Lepi- doptera, pl. 4, fig. 1). Cette espèce a été rencontrée aux Indes. de GENRE. — THAIS. TIHAIS. Fabr., 1807. In Hlliger, Syst. gloss., t. VI, p. 283, n° 20. ZERYNTHIA. Ochs. Tête assez petite; yeux médiocres; palpes droits, velus, dépassant notablement la tête, composés de trois articles bien distincts, et à peu près égaux; antennes assez courtes, terminées en une massue un peu arquée de bas en haut; corps assez mince; ailes peu robustes, à nervures médiocrement sail- lantes; les inférieures ayant le bord abdominal un peu replié en dessus, et comme évidé pour laisser l'abdomen entièrement libre. 40 HISTOIRE NATURELLE. Chenilles cylindroides, assez courtes, munies d'épines charnues, hérissées, à l'extrémité, de petits poils roides; le premier anneau pourvu d’un tentacule charuu en forme d'Y; tête assez petite, arror- die, comprimée en avant. Chrysalides un peu eflilées, cylindrico-coniques, un peu anguleuses antérieurement, avec la tête tronquée et comme coupée en biseau. Fig. 117. — Thais hypsipyle, Fabricius. Ce genre est composé d'espèces peu nombreuses, qui font partie de la faune méditerranéenne, et sont, par conséquent, propres à l'Europe méridionale, au nord de l'Afrique et à l'Asie Mineure. Toutes les espèces de ce genre sont remarquables par leurs ailes, qui sont toujours d’une couleur jaune, tachetées de rouge et de noir, et bordées, par une ligne noirâtre, en feston. Quant à l'abdo- men, il est ordinairement tacheté de fauve et denoirâtre. Les Chenilles, remarquables parleurs pro- longements charnus, hispides au sommet, vivent solitaires, ou par petits groupes, sur les aristolo- chia. Quand elles sont sur le point de se métamorphoser, non-seulement elles s'attachent par un lien transversal, mais encore elles s’entourent d'un léger tissu de soie. Parmi les cinq espèces que renferme ce genre, nous signalerons la Thais hysipyle, Kabricius, qui présente deux ou trois varié- tés, et qui habite l'Autriche, la Hongrie, la Russie méridionale, la Grèce et l'Italie; et la Thais medesicasta, Godart, qui a été rencontrée en Languedoc et aux environs de Digne. Fig, HIS. — Thas Cerisyr. 6" GENRE. — DORITIS. DORITIS. Boisd., 1836. Spée. gener des Lepidopl., tom. 1, p. 320. THAIS, Latr., God. Tête assez petite; yeux médiocrement saillants; palpes très-velus, dépassant à peine la tête, de trois articles peu distincts; antennes courtes, en massue allongée et légèrement arquée; corps assez épais et velu; ailes à surface ridée et comme gaufrée, à nervures saillantes, à contours arrondis, PAPILLONS. 41 non dentés, un peu dénudées en dessous, et vers le sommet en dessus, les inférieures ayant le bord abdominal très-légèrement replié; anus de la femelle dépourvu de poche cornée. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 119 — Doritis Apollina, Boisduval, M. Boisduval a établi ce genre sur un Lépidoptère que Fabricius et Ochsenheimer ont placé, avec les Apollo, Phœbus, ete., dans leur genre des Doritis, et que Latreille et Godart ont mis avec les Thais. Du reste, cette coupe générique, par la texture, le dessin, la forme des ailes et la structure des palpes, a la plus grande analogie avec les Doritis de Fabricius et d'Ochsenheimer (Parnassius, Latreille), tandis que, par la forme des antennes, elle se rapproche beaucoup des Thais. Elle ne pourra être confondue avec les Parnassius, à cause de ses antennes, qui sont en massue arquée, et à cause de la partie inférieure de l'abdomen des femelles, qui est dépourvue de poche cornée. La seule espèce connue dans ce genre (Doritis apollina, Boisduval) habite les environs de Smyrne, d'Alep, et quelques iles de l'archipel grec. 7% GENRE. — EURYQUE. EURYCUS. Boisd. 1836. Spéc. génér. des Lépidopt, tom. 1, p. 391 CRESSIDA. Swains. PAPILIO. God Tête grosse; yeux saillants; antennes assez longues, renflées à l'extrémité en une massue droite, ovoide, allongée; palpes très-courts, ne dépassant pas les yeux, fortement appliqués sur le front, à articles peu distincts; corps épais, très-peu velu; ailes supérieures oblongues, en partie dénudées Fig. 120. — Euryeus cressida, Fabricius. 42 HISTOIRE NATURELLE d'écailles: ailes inférieures arrondies et légèrement dentées; leur bord abdominal légèrement replié et assez fortement évidé. Chenilles et chrysalides inconnues. C'est avec les Papillons cressida et Harmonides de Fabricius que M. Boisduval a créé ce nou- veau genre, qui établit un passage naturel entre les Papillons et les Parnassiens. Il se rapproche du premier de ces genres par les palpes, la forme oblongue des ailes superieures et les légères den- telures des ailes inférieures. Quant aux antennes, elles ne différent de celles des Parnassiens que par un peu plus de longueur, mais les ailes supérieures, en partie dénudées et marquées de deux taches noires dans la cellule discoïdale, le rapprochent beaucoup plus des Parnassiens, dans le voisinage desquels cette coupe générique a été rangée par M. Boisduval. On n'en connaît que deux espèces, qui sont propres à la Nouvelle-Hollande; l’une porte le nom d'Euryeus cressida, Fabricius, et l'au- tre celui d'Eurycus harmonia, Fabricius. 8m GENRE. — PARNASSIEN. PARNASSIUS. Latr. 1805. Hist. nat. des Crust. et des Ins , & XIV, p. 410. DORITIS. Fabr , Ochs. Tête assez petite; yeux médiocres et peu saillants; palpes plus longs que la tête, s'élevant au delà du front, hérissés de poils longs et fins, composés de trois articles distincts, égaux; le premier arqué, le second droit, le troisième linéaire; antennes courtes, terminées en massue droite, ovoide, allongée; corps épais, velu; abdomen des femelles muni d’une poche ou valvule cornée; ailes parche- minées, à nervures assez saillantes, à contours arrondis non dentés, presque dénudées d’écailles en dessous et vers le sommet en dessus; les inférieures ayant le bord abdominal évidé et laissant entiè- rement libre l'abdomen. Chenilles lisses, eylindroïdes, épaisses, munies de petits mamelons un peu velus; le premier anneau pourvu un tentacule charnu en forme d'Y; tête assez petite, arrondie. Chrysalides cylindrico-coniques, saupoudrées d'une efflorescence bleuâtre, enveloppées, entre les feuilles, dans un léger tissu de soie, et maintenues par quelques fils transverses. C'est particulièrement dans les montagnes alpines de l'Europe et de la Sibérie, le Kamtchatka et les monts Himalaya, que l'on rencontre les espèces peu nombreuses du genre des Parnassius; elles habitent aussi le Labrador et les Montagnes Rocheuses de l'Amérique septentrionale, qui sont si ana- logues à nos Alpes et à la Laponie par leurs productions. Ce genre ne pourra être confondu avec les Papilio et les Thais, à cause de leurs palpes et de leurs antennes, et surtout à cause de la forme et de la texture de leurs ailes. Il diffère des Eurycus par la forme des palpes et des ailes, et des Doritis par ses antennes non arquées à l'extrémité, et is. . PAPILLONS. 45 « surtout par la poche cornée dont est toujours pourvu l'abdomen des femelles. On connait sept espèces dans ce genre, dont le Parnassins Apollo, Linné, peut être considéré comme en étant le représentant; cette espèce vit dans les montagnes alpines d'une grande partie de l'Europe et de la Sibérie, la Chenille se tient sur les saxifragées et les crassulacées. TRIBU. PIÉRIDES PIERIDÆ. Boisduval. Tête de grosseur médiocre; palpes cylindriques, à articles distincts, hérissés de poils ou finement écailleux; mâchoires peu allongées; antennes allongées, tronquées à l'extrémité ou terminées en mas- sue; ailes ayant leurs cellules discoïdales toujours fermées; nervure discocellulaire supérieure man- quant presque toujours; première nervure discoidale étant souvent unie à la nervure subcostale, bord abdommal des ailes inférieures formant un canal pour recevoir l'abdomen; six pattes, semblables dans les deux sexes; tibias des pattes antérieures ne présentant pas d’éperon dans leur milieu; pre- mier article des tarses étant le plus long de tous ; ongles bifides, appendiculés. Chenilles légèrement pubescentes atténuées aux deux extrémités; chrysalides anguleuses, un peu comprimées, terminées en pointe à chaque extrémité. Cette tribu ne pourra être confondue avec la précédente, à cause des tibias des pattes antérieures, qui sont dépourvus d'éperon, de l'existence d'un canal formé par le bord abdominal des ailes in- férieures pour recevoir l'abdomen, et de la position de la nervure médiane. Il ÿ à une grande diffe- rence entre la disposition des nervures des ailes supérieures et celle des nervures des ailes infé- rieures; dans les premières, le nombre des nervures subcostales varie de trois à cinq. Dans un genre de cette tribu, la troisième nervure médiane est unie à la seconde nervure discoïdale, comme cela se voit dans les Papillonides. Quant aux secondes ou les ailes inférieures, la nervure discoïdale est quelquefois unie à la nervure subcostale, tantôt à la seconde nervure subcostale, quelquefois anssi à la troisième nervure médiane. Les Chenilles différent de celles des Papilloniens par l'absence de tentacules sur le premier seg- ment thoracique; elles sont aussi généralement plus grêies. Quant aux chrysalides, elles sont toujours anguleuses, un peu comprimées, et terminées en pointe; celle-ci jamais bifide ni tronquée. Quelques- unes des espèces de cette tribu, surtout du genre Leptalis, ont des rapports très-grands avec les liéliconides; d'autres, comme celles du genre Terias, se rapprochent beaucoup des Lycénides. Les genres qui composent cette tribu varient beaucoup dans leur forme, et surtout dans la structure des antennes, qui, chez quelques-unes. sont allongées et terminées brusquement en massue; dans d'autres, ces organes deviennent graduellement plus épais depuis la base jusqu'au sommet. Les espèces des genres qui ont les antennes présentant cette disposition sont généralement plus robustes que les es- pèces des autres genres de cette tribu, à l'exception cependant d'une espèce dans le genre T'erias, qui est la plus petite etla plus délicate des Papillons connus, et qui forme une exception remarquable, Les Piérides, proprement dites, sont répandues sur toute la surface du globe, depuis le cercle are- tique jusqu'à l'extrémité sud de l'Afrique et de l'Amérique; on en trouve aussi dans toute l'Austra- lie. Les genres Anthocharis et Colias sont presque aussi répandus; mais, jusqu’à présent, aucun de ces genres n'a été rencontré en Australie. Les T'erias et les Callydrias se trouvent dans les ré- gions tropicales de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. Dans l'Australie et dans le nouveau monde, ces deux genres atteignent des latitudes plus élevées que dans l'ancien monde. Le genre Gonepteryx, avec ses formes variées, existe dans les deux hémisphères, mais ne se rencontre pas en Australie; en Europe, il s’étend beaucoup plus au nord qu'en Amérique. Les genres Euterpe et Leptalis appartien- nent à l'Amérique tropicale; les Pontia et Idmaïs à l'Asie et à l'Afrique tropicale; les Testias et les Iphias à l'Asie tropicale seulement. Les genres Leucophasia et Leuconea paraissent propres à l'Eu- rope; les Éronia à l'Afrique; quant aux Nathulis, elles sont exclusivement américaines. ee rs HISTOIRE NATURELLE gme GENRE. — EUTERPE. EUTERPE. Swainson, 1831. Zool. illustr., 206 série, t. LXXIV. PIERIS. God. Tête de grosseur moyenne, hérissée de longs poils soyeux, roides, peu serrés; palpes longs, écar- tés, dépassant de beaucoup les jeux, fortement hérissés de poils roides, assez longs; leur dernier article grêle, aciculaire, presque nu, notablement plus court que le second, qui est très-long; an- tennes longues, à articulations bien marquées, terminées par une massue ovoide, cylindroïde ou un peu comprimée; abdomen de longueur ordinaire, un peu comprimé latéralement, ne dépassant pas les ailes inférieures; ailes médiocrement robustes, à cellule discoïdale fermée; les inférieures embras- sant très-peu le dessous du corps. Fig. 199 — Euterpe charops, Boisduval. Chenilles et chrysalides inconnues Les espèces qui composent ce genre sont peu nombreuses, et sont répandues dans l'Amérique, depuis le Mexique jusqu'au Chili; elles ont beaucoup d'analogie avec les Pieris, avec lesquelles elles ne pourront être confondues, à cause de la longueur du second article des palpes et des poils roides dont toute la partie antérieure de la tête est hérissée. Afin de rendre plus facile à l'étude les espèces représentant cette coupe générique, M. Boisduval les a divisées en quatre groupes : 1e groupe. Eulterpe tereas, Godart. Gette espèce, dont la femelle est désignée sous le nom de Marcias par Hubner, habite les environs de Rio et de Bahia. M — Euterpe charops, Boisduval. Ce Lépidoptère, qui est très-rare, a le Mexique pour patrie. Gme — Euterpe nimbice, Boisduval, qui se trouve au Mexique. 4me — Euterpe theano, Boisduval, Cette espèce, qui n'est pas très-rare, habite les environs de Rio-faneiro. Fig. 195. — Eulerpe nimbice, Boisduval PAPILLONS. 45 107 GENRE. — LEPTALIS. LEPTALIS. Dalman, 1898. Annal. Ent ,t, XXXIX,. LICINIA. Swains HEMEROCHARIS. Boisd. PIERIS. God. Tête petite, légèrement écailleuse; palpes plus courts que la tête, ou à peine de sa longueur, ve- lus, rapprochés, appliqués sur le front, à articles peu distincts et très-courts; le dernier légèrement saillant et pointu ; antennes longues, grêles, terminées en massue fusiforme, allongée ; abdomen grêle, dépassant ordinairement de beaucoup les ailes inférieures, surtout chez les femelles; ailes étroites, Fig. 124 — Leptalis spio, Godart. très-allongées, à cellule discoïdale fermée; les inférieures embrassant à peine le dessous du corps, plus larges dans les mäles que dans les femelles; pattes longues et grêles, la première paire légère- ment atrophiée chez les mâles, ou ayant les fémurs un peu renflés et écailleux. Chenilles, d'après Stoll, lisses, avec deux épines charnues sur le premier anneau. Chrysalides inconnues. Fig. 195. — Leptalis vocula, Godart. Fig. 196. — Leptalis thermesia, Godurt. Les Leptalis ont à peu près les mêmes mœurs que les Iéliconiens, et se trouvent depuis les An- tilles jusque dans le Brésil méridional. Plusieurs des espèces de ce genre ont une certaine analo- gie avec les Piérides par la couleur et le dessin de leurs ailes, tandis que d’autres ressemblent tout à fait à des Héliconiens. Les Leptalis ont été divisées en trois groupes : 4er groupe. Leptalis vocula, Godart. Cette espèce, qui a la plus grande analogie avec un Héliconien, a pour patrie Surinam et Cayenne. 2me — Leptalis spio, Godart. Elle habite les Antilles, particulièrement la Gua- deloupe. BCE = Leptalis thermesia, Godart. Cette espèce, qui habite l'intérieur dn Brésil, n'est pas très-commune. 46 HISTOIRE NATURELLE. ji GENRE. — LEUCONÉE. LEUCONEA. Duponchel, 1844. Cat. méth, des Lépidopt. d'Europe, p. 24. PIERIS. Latr., Boisd. PONTIA. Ochs Antennes presque aussi longues que le corps, à tige entièrement noire, et terminées par une massue fusiforme ; palpes droits, dépassant le chaperon, presque cylindriques; les trois articles bien dis- tincts et presque d’égale longueur, les deux premiers garnis de poils, le dernier presque nu, linéaire, et très-aigu; pattes longues et robustes; les quatre ailes arrondies et sans frange; les deux tiers antérieurs des supérieures presque dégarnis d’écailles, et à demi transparents dans la femelle seulement. Chenilles velues sur le dos, et les seules de la tribu qui vivent sur les arbres. Chrysalides à angles arrondis, et terminées, antérieurement, par une pointe mousse. Fig. 197. — Leuconæ cralægi, Linné. C'est aux dépens des Piérides des auteurs que cette nouvelle coupe générique a été établie ; la seule espèce connue se trouve en Europe. Elle est désignée, par les auteurs, sous le nom de Pieris cratægi, Linné. Elle est blanche de part et d'autre, avec des nervures noires qui s'élar- gissent un peu à l'extrémité des ailes supérieures; la couleur de ces nervures, sur un fond blanc et un peu transparent, à fait donner à cette espèce le nom français de Gazé; elle est commune, en mai et en Juillet, dans les plaines et les jardins de l'Europe et de la Sibérie. Pallas rapporte, dans le premier volume de ses ouvrages, qu'elle est tellement commune aux. environs de Winoska, dans les endroits abrités du vent, que, lorsqu'elle vole, on croirait voir en l'air des flocons de neige. Vers le coucher du soleil, elle se fixe sur les fleurs et sur les épis, où on peut la prendre avec la main; pendant le jour, au contraire, elle est assez difficile à saisir. La femelle pond environ deux cents œufs, de forme conique, très-serrés les uns contre les autres, et les dépose ordinairement sur des feuilles. La Chenille vit en société sous une toile soyeuse qu'elle file, et dans laquelle elle pratique de petites cases pour s’y mettre à l'abri de l'humidité et des rigueurs de l'hiver, saison durant laquelle elle ne prend pas d'accroissement. Aux approches du printemps, elle rompt cette toile pour aller chercher sa nourriture; et, comme elle ne rencontre guère alors que des bourgeons, elle endommage beaucoup d'arbres : aussi Linné l'a il appelée le fléau des jardins (hortorum pestis). Chaque soir, elle revient à sa demeure, et ne la quitte même point pendant les jours pluvieux; on peut alors la détruire très-aisément. Elle se nourrit des feuilles de l'aubépine (cratæqus oxyacantha), de celles du prunier sauvage (prunus spinosa); elle mange aussi très-volontiers celles du cerisier odorant et de plusieurs arbres fruitiers. Noire dans le premier âge, elle se garnit ensuite de poils jaunes et blancs, courts, et implantés directement sur la peau. Entre ces poils, on voit trois lignes noires Fig. 1. — Papilio Corethrus F9 PAPILLONS. 47 longitudinales : une de chaque côté du ventre, au-dessus des pattes; l'autre sur le dos. Les poils du ventre sont grisâtres, et plus longs que ceux du corps. La chrysalide est jaune ou blanche, et quelquefois de ces deux couleurs, avec de petites raies et des points noirs. L'Insecte parfait sort au bout de trois semaines. 49 GENRE. — LEUCOPHASIE. LEUCOPHASIA. Stephens, 1827. flustr. Haust , t. |, p. 24. PIERIS. Latr. PONTIA. Ochs. Tête assez grosse; yeux gros et saillants: palpes plus longs que la tête, peu comprimés, fortement hérissés de poils roides antérieurement; le dernier article aciculaire, très-court; antennes assez courtes, terminées par un bouton aplati, un peu ovale; abdomen grêle, linéaire, plus long que les ailes inférieures; ailes oblongues assez étroites, minces, à cellule discoïdale fermée; la cellule dis- coïdale des inférieures située tout à fait à leur base. Chenilles très-légèrement pubescentes, effilées, assez fortement atténuées aux extrémités. Chrysalides anguleuses, non arquées, à segments mobiles. Fig. 198. — Leucophasia sinapis, Linné. C’est sur un Lépidoptère qui a l'Europe pour patrie que cette coupe générique a été établie. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de deux, et étaient rangées, autrefois, dans le genre Pieris des auteurs, avec lesquelles, au reste, elles ont beaucoup d'analogie; mais leurs ailes toujours oblongues, leur abdomen grêle et allongé, dépassant notablement les ailes inférieures, et dont la cellule discoïdale est située tout à fait à leur base, sont des caractères qui les distinguent nettement, non-seulement du genre des Pieris, mais aussi de tous ceux de la tribu des Piérides. La Leucophasia sinapis, Linné, peut être considérée comme le représentant de ce genre. Elle est commune, depuis le milieu du printemps jusqu'à la fin d'août, dans les allées des hoïs d'une grande partie de l'Europe. La Chenille, qui vit dans les bois, sur la vicia cracou, les lotus, lathyrus et oro- bus, ressemble à celle des T'erius; elle est verte, avec le vaisseau dorsal un peu plus obscur, et une raie latérale jaune située au-dessus des pattes. La chrysalide est d'abord d’un vert jaune, puis d'un gris blanchätre, avec des traits roux ou ferrugineux sur les côtés et sur l'enveloppe des ailes. Cette espèce présente une variété sous le nom d'Erysimi, dont le dessus des ailes est entièrement blanc, sans tache noire au sommet des ailes inférieures. La seconde espèce est désignée sous Le nom de Leucophasia lathyri, Hubner; elle habite la Pro- vence, le Languedoc, et quelques autres contrées de nos provinces méridionales. 15% GENRE. — PONTIE. PONTIA. Boisduval, 1836. Spéc génér. des Lépidopt., t. 1, p. 450. PIERIS. God. LEUCOPHASIA. Boisd. Tête globuleuse; yeux gros et saillants; palpes un peu plus longs que la tête, peu comprimés, fortement hérissés de poils roides antérieurement; le dernier article aciculaire, très-court; antennes 48 HISTOIRE NATURELLE. assez longues, grèles, terminées par une massue fusiforme, comprimée; abdomen grêle, à peu près de la longueur des ailes inférieures; ailes oblongues, minces et très-délicates, à cellule discoïdale fermée; la cellule discoidale des inférieures se terminant au milieu de l'aile, ou même un peu plus bas. Chenilles et chrysalides inconnues. Le nom de Pontia, donné par Fabricius aux Pieris de Schrank et de Latreille, a été restreint, par M. Boisduval, à quelques espèces habitant l'Inde et l'Afrique, et que ce même auteur avait préala- blement réunies aux Leucophasia dans la faune de Madagascar. Elles ressemblent beaucoup aux Pie- ris, avec lesquelles elles ne pourront être confondues, à cause de la texture délicate de leurs ailes, de leurs palpes plus courts et de la longueur de l'abdomen. Elles diffèrent des Picris par leur abdomen moins long, leurs antennes plus longues, terminées en massue fusiforme, et la position de la cellule discoïdale des secondes ailes. Selon M. Goudot, qui a habité longtemps Madagascar, les habitudes de ces Lépidoptères sont les mêmes que celles des Leucophasia. Parmi les espèces qui habitent l'Inde, nous citerons la Pontia nina, Fabricius, qui se trouve au Bengale et dans l'ile de Java; et, parmi celles qui ont l'Afrique pour patrie, nous indiquerons la Pon- tia narica, Fabricius, qui fréquente le Sénégal et la côte de Guinée. ’ 14% GENRE. — PIÉRIDE. PIERIS. Boisduval, 4856. Spéc. génér. des Lépidopt., L EL p.434. PONTIA. Fabr. Tête assez petite, courte; yeux nus, médiocres; palpes assez longs, peu comprimés, un peu eylin- driques, hérissés de poils roides, assez peu serrés; le dernier article grèle, au moins aussi long que le précédent, formant une petite pointe aciculaire, saillante, au milieu des poils qui l'environnent; Fig. 450. — Picris Eriphia antennes de longueur moyenne où un peu allongées, à articulations bien distinctes, terminées par une massue obconique comprimée. Abdomen peu robuste, un peu plus court que les ailes inférieures PAPILLONS. 49 Ailes médiocrement robustes, à cellule discoïdale fermée; les inférieures embrassant plus où moins le dessous de l'abdomen. Chenilles eylindriques, allongées, pubescentes, marquées de raies longitudinales, et munies de petits granules plus ou moins visibles; tête petite, arrondie. Chrysalides anguleuses, terminées antérieurement par une seule pointe plus où moins longue, cantôt presque lisses et tantôt munies de tubereules plus ou moins aigus; attachées par la queue et par un lien transversal sous toutes sortes d'inclinaisons. Fig. 131 — Pieris Valeria, Godart Les espèces qui représentent ce genre sont disséminées presque sur toute la surface du globe, mais plus particulièrement dans les contrées intertropicales de l’ancien continent. Relativement à son étendue, l'Amérique en nourrit peu d'espèces. Les plus remarquables ont pour patrie l'Afrique, le continent et l'archipel indiens et la Nouvelle-Hollande. Les espèces dont les Chenilles sont connues se nourrissent exclusivement sur les crucifères, les résédacées, les tropéolées et les capparidées La couleur dominante des espèces de ce genre est le blanc plus où moins pur, avee une bordure noire plus ou moins large, assez rarement nulle. Toutes cependant ne sont pas blanches, ear il ÿ en à où la couleur du fond est jaune et mème orangée; il en est d'autres où elle est noirâtre ou bleuâtre. Ordinairement le dessous diffère beaucoup du dessus, etest quelquefois orné de couleurs brillantes. Il y a des espèces chez lesquelles les différences sexuelles sont très-prononcées; d'autres, au contraire, où les femelles ne se distinguent des mâles que par une bordure un peu plus large, ou par les ailes supérieures, dont le sommet est plus ou moins arrondi. Fig. 152. — Piéride du navet (P api), Godart Fig. 155 — Piéride de la rave (P. rapæ), lannë. Comme espèces représentant ce genre, nous citerons la Pieris napi, Linné, qui est commune dans toute l'Europe et la Sibérie, et dont la Chenille est pubescente, d'un vert obscur sur le dos, plus clair sur les côtés, avec les stigmates roux, placés sur une petite tache jaune. Elle vit dans les champs et les jardins, sur le navet, le réséda, les capucines, ete.; elle parait d'abord en avril, puis en juil- ll F) 50 HISTOIRE NATURELLE let. La SE est d'un jaune grisätre où d'un jaune verdâtre, pointillée de noir. La Pieris rap, Linné, habite la Sibérie, FAsie Mineure, le Cachemire, l'Égypte et la côte de Barbarie. La Chenille est verte, pubescente, avec trois lignes jaunes, dont une dorsale et une de chaque côté au-dessus des pattes; cette dernière est souvent un peu interrompue. Elle vit sur le chou, le navet, le réséda, la capucine; elle n'y fait pas beaucoup de dégâts; elle s'introduit dans leur intérieur, ce qui l’a fait ap- peler Ver du cœur. La chrysalide est d’un cendré plus ou moins pâle, ponctuée de noir et souvent lavée d’incarnat, La Pieris brassicæ, Linné, commune pendant toute la belle saison dans les jar- dins et les prairies de toute l'Europe. Eile habite aussi l'Égypte, la côte de Barbarie, la Sibérie, le Népaul, le Cachemire et le Japon. La Chenille est d’un vert jauvâtre, ou d’un jaune un peu ver- dâtre, avec trois raies jaunes longitudinales, séparées par des petits points noirs un peu tubercu- leux, donnant naissance chacun à un poil blanchâtre. La tête est bleue, piquée de noir. Elle vit par groupes sur les choux, dans les jardins, et une infinité d'autres crucifères; elle mange aussi les capucines et les câpriers. Cette Ghenille est si vorace, qu'elle consomme, dit-on, par jour, plus du double de son poids; et, comme elle n’est malheureusement que trop multipliée, elle cause de très- grands dégâts dans les potagers. Elle a la démarche lente, et va, à une assez grande distance de l'endroit où elle a vécu, se transformer en chrysalide. Elle procède à cette opération en tapissant de soie Ja place où elle veut se fixer, puis elle s'y attache avee un lien. Elle a pour ennemis plusieurs espèces d'Ichneumons, notamment l'Ichneumon à coton jaune de Geoffroy. Lorsqu'elle n'a pu subir sa métamorphose avant l'hiver, elle s'abrite pour passer cette saison, etse met en chrysalide le prin- temps suivant; dans ce cas-là, l'Insecte parfait en sort au bout de trois semaines, comme lorsqu'il éclôt pour la seconde fois. La femelle pond une quantité considérable d'œufs obtus, rassemblés par tas, et élevés verticalement. La chrysalide est d'un cendré blanchâtre, tachetée de noir et de jauvâtre. La Pieris callidice, Esper, commune dans les Alpes de la France, de la Savoie et de la Suisse, dans les Pyrénées pendant les mois de juillet et d'août. La Chenille vit près des neiges éternelles, sur de petites crucifères acaules. Elle est d'un gris blanchâtre très-foncé, pointillée de noir, avec quatre raies longitudinales, blanches, marquées, dans chaque incision, d'une tache d’un jaune citron; ses süymates sont d'un blanc bleuâtre; la tête est de la couleur du corps, marquée de chaque côté d'une tache jaune. La chrysalide, qui passe l'hiver collée contre les rochers, est grisâtre, finement poin- üllée de noir, avec le dos marqué d'une ligne jaune. La Püeris daplidice, Fabricius, assez com- mune en avril et mai, juin et juillet, dans les lieux secs et sablonneux d’une grande partie de l'Eu- rope, de la côte de Barbarie, et de l'Asie Mineure jusqu'au Cachemire. La Ghenille, qui vit sur plusieurs résédacées et crucifères dans les champs, est d'un cendré bleuâtre, couverte de petits granules noires, avec quatre raies longitudinales blanches, marquées à chaque incision d'une tache d'un jaune citron, le ventre et les pattes sont blanchâtres, avee une tache jaune au-dessus de cha- cune d'elles. La chrysalide est grisàtre, pointillée de noir, avec quelques raies roussätres. Ain de rendre plus facile l'étude de ce genre très-nombreux en espèces, M. Boisduval l'a divisé PAPILLONS. 51 en vingt groupes basés sur la forme et le dessin des ailes. Nous signalerons une espèce de chacun de ces groupes: 4e groupe. Pieris Pyrrha, Cramer (Brésil). Qme — Pieris Argia, Fabricius (côte de Guinée). me — Pieris Valeria, Godart (Java, continent Indien). 4e — Ce groupeest représenté par la Pieris cratægi, Linné, qui forme le genre Leuconea. 5me — Pieris Epicharis, God. (Bengale, Cachemire). Gme —_ Pieris Coronis, Fabricius (Bengale, Chine, Java). 7m Picris Coronea, Cram. (Timor, Java, Sumatra). 8m — Pieris Nero, Fabricius (Java). Qme — Pieris [laire, God. (Brésil, Cuba). 10 — Picris Virginia, God. (Antilles). 1106 — Pieris orbona, Boisduval (Madagascar, Sénégal, Guinée). 49% — Pieris Mesentina, Cram. (Afrique). 45% — Picris Phileris, Boisduval (Madagascar). 44e — Picris Eriphia, God. (côte occidentale d'Afrique). 190 — Pieris Eris, Klug et Erhenberg (Sénégal, Nubie). 16m — Pieris Chloris, Fabricius (côte de Guinée, Sénégal) 178 — Pieris napi, Linné (Europe, Sibérie). Pieris rapæ, Linné (Europe, Asie, Afrique). Picris brassicæ, Linné (Europe, Afrique, Asie). ASE — Pieris Josephina, God. (Mexique). 1986 — Picris Paulina, Fabricius (Java). 20% — Pieris callidice, Esper (Europe). Pieris daplidice, Linné (Europe, Asie, Afrique). 15e GENRE. — ZEGRIS. ZEGRIS. Rambur, 1856. Ann. de la Societé ent. de France, t V, p. 581 PONTIA. Eversm. Tête assez petite, courte, très-velue; yeux nus, assez saillants, palpes assez longs, hérissés de poils roides, fasciculés, le dernier article grêle, confondu dans les poils, à peine aussi long que le précédent; antennes courtes, terminées brusquement par une forte massue ovalaire, compriméez corselet robuste, très-velu; abdomen assez gros, plus court que les ailes inférieures; ailes d'une texture assez délicate; les inférieures embrassant légèrement le dessous de l'abdomen. Chenilles épaisses, pubescentes, peu atténuées aux extrémités. Chrysalides à anneaux immobiles, assez courtes, contractées, gibbeuses, étranglées au milieu, dépourvues de pointes latérales, terminées antérieurement en une pointe obtuse, courte, et pos- térieurement en une espèce de queue arquée; attachée par la queue et par un lien transversal pres- que rudimentaire, enveloppée dans un réseau soyeux, assez prononcée. C'est aux dépens du Papilio Eupheme, d'Esper, que M. Rambur a formé ce nouveau genre. qui a beaucoup d’analogie avec celui des Anthocharis, par les caractères que présente l'Insecte parfait; mais ilen diffère par la forme de la chrysalide, qui se rapproche beaucoup de celle des Danaïdes et même de quelques Satyres. Quant à la Chenille, elle rappelle un peu celles des Pieris et des Anthocharis, mais le réseau soyeux dont elle s'enveloppe pour se métamorphoser rapproche cette coupe géné- rique de celles des Parnassius et des Thais. I est aussi à noter que, dans l'Insecte parfait, le corps est plus gros, plus velu et plus robuste que celui des Anthocharis, et quant aux antennes, elles sont proportionnellement plus courtes et plus fortement en massue. On ne connait que trois espèces dans ce genre, qui sont propres à l'Europe. Parmi elles, nous citerons le Zegris Eupheme, Esper, qui 52 HISTOIRE NATURELLE habite les environs de Malaga et de Grenade, la Crimée et les monts Tschaptschatschi. La Chenille est jaune, avec une bande latérale blanche et de gros points-noirs disposés par trois rangs sur les Fig. 455 — Zegris Eupheme, Esper. parties latérales de chaque segment. Elle vit dans les champs, sur le sinapis incana, et son accrois- sement est beaucoup plus long que celui des Anthocharis. La chrysalide est blanchâtre, glauque, sans taches; elle passe l'hiver, et l'Insecte parfait éclôt en avril, celui-ci, très-rare, vole avec une très-grande rapidité et est très-difficile à prendre. 16% GENRE. — ANTHOCHARIS. ANTHOCHARIS. Boisduval, 1836. Spée. génér. des Lépidopt., t. Il, p. 556 PIERIS, Latr. PONTIA. Ochs. Tête assez forte, presque aussi large que le corselet; yeux médiocres, assez saillants ; palpes assez longs, hérissés de poils roides; le dernier article grêle, aciculaire, à peine aussi long que le précé- dent; antennes assez courtes, à articulations bien distinctes, terminées par une massue ovoide et comprimée. Abdomen peu robuste, un peu plus court que les ailes inférieures. Ailes assez délicates, à cellule discoïdale fermée; les inférieures embrassant légèrement le dessous de l'abdomen. Chenilles minces, pubescentes, assez fortement atténuées aux extrémités. Chrysalides nues, naviculaires, carénées, dépourvues de pointes latérales, attachées par la queue au moyen d’un lien transversal. Fig. 136. — Anthocharis cardamines, Linné.. Fig, 437. — Anthocharis eupheno, Linné, Ce genre a la plus grande analogie avec les Pieris, avec lesquels il ne pourra être confondu, à cause de leurs chrysalides naviculaires, qui sont atténuées à peu près également aux deux extré- mités, et surtout à cause des antennes de l'Insecte parfait. Il se distingue des autres coupes généri- ques voisines par la tache aurore ou rouge qui couvre plus ou moins le sommet des premières ailes des deux côtés, au moins dans les mâles. Les espèces qui représentent ce genre sont peu nombreuses et ont à peu près les mêmes mœurs que les Pieris; leurs Chenilles vivent de même sur les crucifères et les capparidées. Elles habitent Fig. D — Papilio Glaucus PL 10 PAPILLONS. d3 les deux continents; mais leur patrie véritable paraît être l'Afrique intertropicale. L'Europe en nourrit neuf espèces. L'Anthocharis belemia, Esper, qui habite l'Andalousie, le Portugal, la côte de Barbarie et l'Égypte; l'Anthocharis glauce, Hubner, qui se trouve en Espagne, en Portugal et sur la côte sep- tentrionale d'Afrique; l'Anthocharis belia, Fabricius, commun dans la France méridionale, en Espagne, en Algérie et dans l'Asie Mineure; elle a été trouvée aussi aux environs de Paris; l'Antho- charis tagis, Hubner, qui éclôt, en avril et mai, dans quelques parties de la Provence et du Portugal, et dont la Chenille, qui vit sur l’Aberis pinnuta, est pubescente, verte, très-finement pointillée de noirâtre, avec une bande latérale blanche, surmontée d'une raie d'un rouge vif; quant à la chrysa- lide, elle est incarnate, pâle, tirant postérieurement sur le rose violacé; l'Anthocharis ausonia, Hubner, qui habite la France centrale et méridionale, l'Espagne et l'Algérie, et qui éclôt en juin. La Chenille vit sur les biscutellata et autres crucifères méridionales. Elle est pubescente; d'une couleur jaune, ponctuée de noir, avec trois raies longitudinales bleues sur le milieu du dos, et une de chaque côté; cette dernière est bordée en dessous par une ligne blanche bien tranchée. La chrysalide est verte, effilée aux deux extrémités, avec la partie antérieure d'un pourpre violet. L'Anthocharis sim- plonia, Boisduval, qui se trouve en Savoie, particulièrement sur les montagnes et les Pyrénées; l'Anthocharis eupheno, Linné, dont la Chenille, qui vit sur les biscutellata et autres crucifères méridionales, a, au premier coup d'œil, quelques rapports avec celle de la Pieris brassicæ;elle est d'un assez beau jaune, ponctuée de noir, avec une bande latérale blanche, surmontée d'une raie bleue, et séparée inférieurement d'une raie jaune par une rangée de points noirs assez gros, disposés deux par deux sur chaque anneau. La tête est bleue, et tout le corps est pubescent. La chrysalide est d'un blanc grisätre. L'Anthocharis damone, Boisduval, qui se trouve en Sicile; l'Anthocharis cardamines, Linné, commune dans toute l'Europe pendant les mois d'avril et de mai. La Chenille, qui vit sur plusieurs crucifères agrestes, est verte, légèrement pubescente, très-finement pointillée de noir, avec une raie blanche qui se fond insensiblement par en haut avec la couleur verte. La chrysalide est d'abord verte; puis au bout de quelques jours elle devient d'un gris jaunâtre, avec des stries plus claires. Elle est effilée aux deux extrémités et fortement arquée. 17% GENRE. — IDMAIS. ZDMAIS. Boisduval, 1836. Spée. génér. des Lépidopt., t. L p.584. PIERIS. Latr. PONTIA. Horsfield Tête de grosseur médiocre, courte; yeux nus, assez gros, saillants; palpes peu écartés, hérissés de poils assez serrés; le dernier article très-court, droit, non ascendant et ne formant pas de pointe aciculaire nue; antennes courtes, terminées brusquement par une massue ovoide comprimée. Ab- Fig. 158. — Idmais fausta, Olivier Fig 159. — Idmais dynamene, Klug et Ehrenb. domen médioerement robuste, à peu près de la longueur des ailes inférieures. Ailes arrondies, à cellule discoïdale fermée; les inférieures embrassant le dessous de l'abdomen. Chenilles et chysalides inconnues. Fr D4 HISTOIRE NATURELLE. Ce genre diffère des Anthocharis, avec lesquelles il a un peu d’analogie par les palpes, qui sont plus courts, hérissés de poils longs, roides et serrés. Il est aussi à" noter que la texture des ailes est moins délicate, et que leur couleur, dans les quelques espèces que l’on connaît, est d'un fauve bri- queté ou incarnat. Elles ont pour patrie l'Afrique, le Bengale et la Syrie. Ce genre a été partagé en deux groupes par M. Boisduval; comme représentant le premier groupe, nous citerons l'{dmais fausta, Olivier, qui se trouve en Arabie et en Syrie; quant au deuxième groupe, nous. signalerons l'Idmais dynamene, Klug et Erhenberg, qui a pour patrie l’Arabie. 18 GENRE. — NATHALIS. NATHALIS. Boisduval, 18536. Spéc. génér. des Lépidopt., t. [, p. 589. Tête assez grosse, hérissée de poils; palpes longs, écartés, dépassant de beaucoup les yeux, leur second article long, le dernier aciculaire, beaucoup plus court que le précédent ; antennes très- courtes, à articulations distinctes, terminées brusquement par une massue ovale, aplatie, un peu tron- quée au sommet; corps médiocre; abdomen de la longueur des ailes : celles-ci peu robustes, à cellule discoïdale fermée; les inférieures embrassant un peu le dessous de l'abdomen; leur bord inférieur présentant, dans le mâle, une petite impression ovale, glanduleuse, dénudée, Chenilles et chysalides inconnues. Fig 140. — Nathalis Lole, Poisduval Ce genre diffère des Pieris et des Anthocharis, avec lesquelles il a un peu d’analogie par la briè- veé des antennes, et surtout par le petit espace glanduleux que l’on remarque sur le bord antérieur des secondes ailes du mâle. On en connaît deux espèces, dont l’une: Nathalis Iole, Boisduval, a pour patrie le Mexique, et l'autre: Nathalis plauta, Doubleday, habite la province de Venezuela. 19me GENRE. — THESTIAS. T'HESTTIAS. Boisduval, 1856. Spéc. genér. des Lépidopt., t. 1, p. 590. PIERIS. Latr. PONTIA. Horsfield. Tète de moyenne grosseur, assez courte; yeux nus, assez gros; palpes ascendants, dépassant très-peu la tête, rapprochés, contigus, hérissés de poils assez serrés; le dernier article très-court, droit, ne formant pas de pointe aciculaire; antennes de moyenne longueur, à articulations peu dis- tinctes, terminées par une massue obconique comprimée. Abdomen assez robuste, plus court que les ailes inférieures. Ailes assez robustes, à cellule discoidale fermée; les inférieures un peu dentées. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre, créé par M. Boisduval, établit le passage entre les Anthocharis et les Jphias. HN dif- PAPILLONS. 55 fère des premiers par les palpes, et des seconds par ses antennes tronquées. Quant au dessin des ailes, il est à peu près comme dans les Anthocharis. Fiy 441. — Thestias Marianne, Cramer. Les quelques espèces que l'on connait de cette coupe générique sont propres au continent el à l'archipel indiens ; tel est le Thestias Marianne, Gramer, qui habite le Bengale, 20% GENRE. — IPHIAS. ZPHIAS. Boisduval, 1856. Spéc. génér. des Lépidopt., t. I, p. 593. HEBEMOIA, Doubleday. The Gener. of diurn. Lepidopt , p. 62, 1848. Tête assez grosse, hérissée de poils écailleux, roides et saillants, faisant presque corps avec les palpes; yeux nus et saillants; palpes comprimés, contigus, rapprochés, hérissés de poils roides, écailleux, coupés d'égale longueur; le dernier article très-court, formant une petite pointe tronquée et peu saillante. Antennes longues, à articulations peu distinctes, tronquées à l'extrémité et renflées insensiblement en massue. Prothorax assez allongé. Thorax robuste. Abdomen plus court que les ailes inférieures. Ailes larges, robustes, à cellule discoïdale fermée. Cherilles très-légérement chagrinées, atténuées aux deux extrémités, vertes, avec une raie latérale d'une autre couleur. Chrysalides naviculaires, arquées, dépourvues de pointes latérales, terminées en fuseau à chaque extrémité. ‘ a Fig. 149. — Iphias leucippe, Cramer. 6 HISTOIRE NATURELLE. Les espèces qui représentent ce genre, fort peu nombreux, ressemblent un peu aux Thestias et aux Anthocharis, avec lesquels on ne pourra les confondre à cause de leurs antennes qui rappellent celles des Callidryas. On n’en connaît que deux espèces, dont l'une (1phias glaucippe, Linné) est commune dans toute la partie occidentale de l'archipel indien et le continent de linde et de la Chine; quant à la seconde (/phias leucippe, Gramer), elle parait n’habiter que l'ile d'Amboine. Q1me GENRE. — GONEPTÉRYX. GONEPTERYX. Leach, 1810; Doubleday, 1848. Edinb. Encyel., t. IX, p. 128; Gener.of diurn. Lepidopt. RHODOCERA. Boisd. COLIAS. Latr Tête petite, enfoncée; yeux nus, peu saillants; palpes très-comprimés, rapprochés, contigus, gar- nis de poils courts, écailleux, serrés; leur dernier article très-court, écailleux; antennes assez cour- tes, tronquées, grossissant insensiblement depuis leur milieu jusqu'à l'extrémité; thorax assez robuste, recouvert de poils fins et soyeux; ailes assez solides, à cellule discoïdale fermée; les supé- rieures ayant toujours le sommet plus ou moins aigu et anguleux; les inférieures tantôt presque arrondies et tantôt munies d'un ongle saillant. Chenilles faiblement pubescentes, très-finement chagrinées, atténuées aux deux extrémités, vertes, avec une raie latérale plus pâle. Chrysalides bossues, très-arquées, se terminant en fuseau aux deux extrémités, toujours attachées par la queue et par un lien transversal Ce genre a une très-grande analogie avec les Callidryas, avec lesquels il ne pourra être con- fondu, à cause de leurs antennes, plus ou moins arquées, et de leurs ailes, ordinairement angu- leuses. La couleur dominante des espèces qui composent ce genre est le jaune plus ou moins pâle, avec le dessous de leurs ailes quelquefois dépourvu d'une tache discoidale. Les mâles diffèrent des femelles en ce qu'ils sont d'une couleur plus vive, et que, dans plusieurs espèces, on aperçoit, entre le bord costal et la nervure médiane des secondes ailes. un espace glanduleux, pulvérulent. L'Europe n'en nourrit qu'une seule espèce, qui est le Gonepteryx rhamni, Linné; cette espèce est très-commune dans toute l'Europe au printemps, et surtout à la fin de l'été; elle se trouve aussi en Barbarie et aux iles Canaries. Cette espèce présente une variété qui est désignée, par les auteurs, sous le nom de G. Cleopatra. La Chenille du Gonepteryx rhamni est verte, finement chagrinée de noi- râtre, avec une raie latérale blanchâtre ou d’un vert très-pale, fondue supérieurement avec la teinte générale; elle vit sur le Rhamnus catharticus, frangula et alternans: la chrysalide est verte, avec quelques points ferrugineux. F* 29m GENRE. — ÉRONIE. ERONIA. Boisduval, 1856. Spéc gêner. des Lép'dopt., t. 1, p. 604. Tête hérissée, en avant, de poils fasciculés; yeux nus et assez saillants; palpes courts, compri- més, contigus, hérissés de poils soyeux, un peu écailleux, assez serrés; le dernier article très-court, conique, écailleux, à peine visible; antennes assez courtes, robustes, à articulations non distinctes, terminées par une massue obconique un peu tronquée, légèrement comprimée; thorax velu, assez robuste; abdomen plus court que les ailes inférieures; ailes assez robustes, à cellule discoïdale fer- mée; les inférieures dentées. Chenilles et chrysalides inconnues. C'est sur un Lépidoptère du cap de Bonne-Espérance que ce genre a été créé, et que M. Boisdu- PAPILLON. #7 val avait placé provisoirement parmi les Pieris, mais les antennes le rapprochent beaucoup plus des Culliryas. Sur neuf espèces qui composent ce genre, sept habitent le sud de l'Afrique, une les Fig. 145 — Eromi cieodora, Hübner, Indes orientales et l'autre l'Australie. Nous citerons l'Æ£ronia cleodora, Hübner, qui a pour patrie le cap de Bonne-Espérance. 93" GENRE. — CALLIDRYAS. CALLIDRYAS. Poisduval, 1856 Spéc. genér. des Lépidope.,, t. 1, p. 605 COLIAS. God. Tête de grosseur moyenne, garnie de poils courts, serrés et écailleux; veux nus et assez saillants; palpes contigus, rapprochés, très-comprimés, garnis de poils courts, serrés; le dernier article co- nique, beaucoup plus court que le précédent; antennes de longueur moyenne, tronquées à l'extré- mité, et grossissant insensiblement depuis leur base jusqu’à leur partie antérieure; prothorax assez long; corps assez robuste, beaucoup plus court que les ailes inférieures; ailes robustes, à cellule discoïdale fermée; les inférieures formant une gouttière qui embrasse entièrement le dessous du Corps. Chenilles rases, cylindriques, un peu atténuées aux extrémités. Chrysalides nues, arquées, bossues, terminées en fuseau aux deux extrémités, dépourvues de pointes latérales, et toujours attachées par la queue au moyen d'un lien transversal. 6 5S HISTOIRE NATURELLE Les couleurs dominantes des espèces qui composent ce genre sont le jaune plus ou moins vif, depuis le fauve orangé jusqu'au jaune soufre päle. Il se rapproche beaucoup de celui de Gonep- teryæ, dont il se distingue par le manque d'angles saillants et par la forme des antennes, caractères qui l'éloignent aussi des Colias. Les mâles présentent un caractère assez curieux, et qui leur est propre; le bord antérieur du dessus des ailes inférieures offre une espèce de sac glanduleux, pulvéru- lent, et dont la forme et la couleur varient beaucoup selon les espèces. Quelquefois cet espace glanduleux est remplacé par des poils rayonnants; quelquefois il n'y a ni sac glanduleux ni poils rayonnants. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses; elles habitent les régions intertropicales des deux continents. Les Chenilles des espèces qui sont connues vivent sur des légumineuses arborescentes, particulièrement sur les Cassia. Ce genre a été divisé en trois groupes par M. Boisduval. 1 groupe Callidryas Philippina, Cramer (Bengale, assez commune aux environs de Bombay). QMe — Callidryas Marcellina, Fabr. (Amérique septentrionale). 3 — Callidryas Argante, Fabricius (commune au Brésil, plus rare à la Guyane). 24e GENRE. — COLIAS. COLTAS. Fabricius, 1807; Boisduval, 1836. In Hliger, Syst. Gloss., 1. VE, p. 284, n. 27; Spéc. génér. des Lépidopt., LE, p. 653. EURYMUS. Swains. Tête de grosseur médiocre, garnie de poils écailleux; yeux nus, assez saillants; palpes contigus, rapprochés, très-comprimés, garnis de poils soyeux; le dernier article obtus, beaucoup plus court que le précédent; antennes droites, courtes, se terminant insensiblement en une massue obconique. Corps assez robuste; prothorax très-court. Abdomen un peu plus court que les ailes inférieures; ailes assez robustes, à cellule discoidale fermée; les inférieures formant une gouttière qui embrasse en- tièrement le dessous du corps. Chenilles rases, légèrement pubescentes, un peu atténuées aux extrémités. Chrysalides carénées en dessus, non arquées, dépourvues de pointes, latérales, terminées anté- rieurement en pointes. Cette coupe générique ne pourra être confondue avec les autres genres, à cause des antennes qui sont courtes, roides, terminées insensiblement en massue obconique, et à cause de leurs palpes garnis de poils plus longs et moins écailleux. Toutes les espèces du genre des Colias sont de taille moyenne avec les ailes inférieures ordinairement arrondies et les supérieures offrant de part et PAPILLONS D9 d'autre un point discoïdal noir; il estaussi à remarquer que les secondes ailes présentent un point cen- tral orangé en dessus, et ordinairement argenté en dessous. Leur couleur varie depuis le jaune soufré Jusqu'au jaune orangé. Fi. 446. — Colias Palæno, Linné. Fig. 447. — Colas hyale, Linné Les Colias sont répandus dans les régions tempérées des deux continents. Les espèces ne sont pas très-nombreuses, mais elles ont entre elles une très-grande analogie, ce qui rend très-difficile leur détermination. Ce genre à été partagé en deux groupes. Dans le premier groupe, nous citerons le Colias edusa, Linné, qui est commun dans toutes les prairies de l'Europe, et qui habite aussi l'Égypte, l'Algérie, le Népaul, le Cachemire, la Sibérie et l'Amérique septentrionale. La Chenille, qui vit sur les Medicago, les Trifolium et autres légumineuses agrestes, est verte, avec une raie latérale mélée de blane et de jaune, marquée d'un point fauve sur chaque anneau. La chrysalide est verte, avec une ligne latérale jaune et quelques points ferrugineux. Le Colias Ciesonia, Godart, qui habite Ja Géorgie, la Virginie, la Pensylvanie, la Jamaïque, Saint-Domingue, le Mexique, la Floride, et dont la Chenille, qui vit sur les Trifolium et les Glycine, est verte, avec une bande latérale blanche, ponctuée de fauve: outre cette bande, il y a sur chaque incision une raie transversale noire, bordée de jaune. Quant à la chrysalide, elle ressemble entièrement à celle du Colias euusu. Le Colias nyrmidone, Godart, qui se trouve en Styrie, en Hongrie et dans la Russie méridionale; cette espèce vole avec les Colius edusa et chrysotheme, et ne se confond pas plus avee elles que les Picris brassicæ, rapæ et napi ne se confondent ensemble. Le Colias aurora, Godart, qui a pour patrie la Daourie (Russie orientale). Dans le deuxième groupe, nous signalerons le Colias Palæno, Linné, qui se trouve en Suède, dans les Alpes et les Pyrénées, en juillet; cette espèce offre une variété qui habite les hautes montagnes de la Suisse et du Tyrol, et qu'Hubner a désignée sous le nom de Colias philomene. Le Colius phicomone, Esper, qui est assez commun, en juillet, dans les montagnes alpines de l'Europe et de la Sibérie. Le Colias hyale. Linné, très-commun dans les prai- ries et les champs de l'Europe, en mai pour la première époque, et en août et septembre pour la seconde. Elle habite aussi l'Algérie, la Sibérie, le Népaul et le Cachemire. Le Colas chrysotheme, Schneider, qui a le port du Colias edüsa, et qui se trouve en Styrie, en Carinthie, en Volhyuie, et dans plusieurs parties de la Hongrie, où il vole avec lui sans se confondre. 25% GENRE. — TERIAS. TERIAS. Swainson, 1830. Zool. illustr,, 4r° série, pl. 22. PIERIS. God , Latr, COLIAS. God., Latr Tête courte, inclinée, un peu cachée par le bord costal des aïles supérieures; Yeux nus, de gran- deur médiocre; palpes très-courts, médiocrement comprimés, garnis de poils peu allongés, écail- leux, assez serrés; le dernier article petit, grêle, nu, un peu saillant, deux fois moins long que le précédent; antennes gréles, de longueur moyenne, terminées en une massue ovoide. Corps assez grèle; thorax très-court; abdomen comprimé, à peu près de la longueur des ailes inférieures. Ailes 60 HISTOIRE NATURELLE minces, délicates, assez larges, à cellules discoïdales fermées ; les supérieures ayant le bord costal assez fortement arqué vers la base; les inférieures embrassant l'abdomen en dessous. Chenilles grèles, effilées, linéaires, pubescentes. Chrysalides un peu arquées, légèrement comprimées, carénées en dessus, dépourvues de pointes latérales, terminées antérieurement en pointes Fig, 148 — Terias Egnatia, Godart Cette coupe générique ressemble beaucoup aux Pieris et aux Ferias, avec lesquels elle avait été réunie, Elle diffère des premiers par leurs palpes garnis de poils plus courts et très-serrés, avec le dernier article très-court; elle ne pourra être confondue avec les seconds, à cause de la texture délicate de leurs ailes, de leurs antennes un peu arquées de haut en bas, à massue comprimée latéralement. Ce sont les plus petits Lépidoptères de la tribu des Piérides, remarquables par leurs ailes, qui sont ordinairement jaunes, avec le sommet des supérieures d’un noir vif. Quelques espèces cepen- dant sont blanches en dessus, et plus ou moins jaunes en dessous; d’autres sont entièrement blanches de part et d'autre. Quant aux différences sexuelles, elles ne consistent guère que dans la couleur, qui est plus päle dans les femelles que dans les mäles. Les espèces dont les Chenilles sont connues vivent sur les légumineuses, dans les contrées inter- tropicales des deux continents Fig 1449. — Terias Nicippe, Gramer Fix. 150. — Terias Mexicana, Boisduval. Ce genre a été divisé en six groupes. Comme type de ce genre, nous citerons, dans le 1er groupe, le Terias Nicippe, Cramer, qui habite la Géorgie, la Caroline, la Virginie, les Antilles et le Mexique. Cette espèce, la plus grande du genre, semble, par sa couleur et sa bordure, faire le passage aux véritables Colias. La Chenille, qui vit sur les Caissa et les Trifoluun, est d'un vert pâle, avec une raie dorsale plus obscure et une bande latérale blanche, marquée antérieurement de cinq points fauves. La chrysalide est verte, un peu arquée, parsemée de quelques taches ferrugineuses. Nous signalerons aussi une espèce de chacun des groupes suivants. — 9m groupe. Terias Mexican, Boisduval (Mexique).— 3me groupe. Terias Nise, Cramer (Guyane, Surinam). — 4e groupe. Terias Harina, Horsfield (Java). — 5e groupe. Terias Hecabe, Linné (Indes orientales, Java).— 6" groupe. lerias Egnatia, Godart (Amboine, Célèbes), Fig. 4. — Papilio Latrerllei Fig. 2, — Papiho Iphuas PI. 11 PAPILLONS. 61 DEUXIÈME FAMILLE. NYMPHALIENS. NYMPHALII. Boisduval. Massue des antennes allongée, peu épaisse et se confondant insensiblement avec la tige. Tête gé- néralement plus étroite que le thorax, Yeux glabres et bordés inférieurement d'une paupière blanche; ailes inférieures ayant la cellule discoïdale ouverte et le bord interne plus ou moins profondément creusé en gouttière pour recevoir l'abdomen, qu'elles cachent entièrement dans l’état de repos. Chenilles à peau chagrinée, ayant tantôt des épines ou des tubercules épineux sur le dos, tantôt avec la tête épineuse seulement. Chrysalides plus ou moins carénées, portant généralement sur le dos une protubérance déprimée latéralement ; quelques-unes ornées de taches métalliques. Cette tribu, l'une des plus belles de tout l'ordre des Lépidoptères, comprend un très-grand nombre de genres. Les bois des environs de Paris en nourrissent quelques espèces, ornées des couleurs les plus brillantes et les plus variées. Ce sont des Papillons de haut vol: leurs ailes, fortes et robustes, leur permettent aisément de voler en planant dans les allées. Ils se posent quelquefois sur la terre, quand elle est humide, et souvent sur les fientes des bestiaux. Ils semblent aussi rechercher les matières en fermentation, comme l'urine, le vin, les pommes pourries, ete. On a même profité de cette circonstance pour s’en emparer, ce qui est assez difficile, car les Nymphales sont très-farouches, et, dès qu'on les effraye, elles s'élèvent au-dessus du sommet des arbres. Les Chenilles vivent principalement sur les Saules, les Peupliers, les Trembles, et s'attachent aux feuilles situées à l'extrémité de ces arbres, ce qui en rend encore la possession plus difficile. Les espèces qui composent cette famille sont très-nombreuses et paraissent répandues dans les diverses parties du monde; mais elles sont en plus grande quantité dans les pays chauds. Nous ferons aussi remarquer que les espèces exotiques sont extrêmement nombreuses, tandis que les indigènes le sont peu. PREMIÈRE TRIBU. AGÉRONIDES. AGERONIDÆ. Doubleday. Palpes contigus, ascendants. Bord abdominal des ailes inférieures très-développé. Cellule dis- coïidale fermée. Pattes au nombre de six, dans les deux sexes, avec les crochets des tarses un peu bifides. Chenilles allongées, munies de prolongements épineux Chrysalides très-anguleuses. 62 HISTOIRE NATURELLE, 1 GENRE. — AGERONIE. AGERONIA. Doubleday, 1847 The Genera of diurn. Lepidopt., p. 8". PERIDROMIA, Blanch. AMPHICHLORA. Boisd. NYMPHALIS. God. Tète un peu large; yeux ovales, proéminents; mächoires allongées, un peu robustes; palpes la- biaux rapprochés, relevés, deux fois aussi longs que la tête, ayant le second article trois fois aussi long que le premier, cylindrique. Antennes de moyenne longueur, élargies à l'extrémité. Thorax robuste. Ailes supérieures triangulaires, leur bord antérieur arrondi, avec leur bord postérieur Fig. 151. — Ageronia feronia, Hübner. quelquefois échancré ; mâle ayant le bord extérieur quelquefois renflé; nervure costale renflée dans presque toute sa longueur; ailes inférieures subtriangulaires, arrondies, ayant leur bord anal renfer- mant entièrement l'abdomen en dessous. Pattes de la première paire imparfaites ; fémurs, tibias et tarses presque d’égale longueur; les jambes quelquefois plus courtes dans les mâles : les tarses de ceux-ci couverts de longs poils, subcylindriques, composés d’un seul article; crochets manquant entièrement, tarses de la femelle écailleux, composés de cinq articles; jambes médianes et posté- rieures robustes, avec les tarses presque d'égale longueur. Abdomen court, peu épais. Fig. 152, — Ageronii lornax, Hübner, Paptho Ulysse PAPILLONS. 63 Chenilles inconnues. Chrysalides cerclées, grèles, la tête présentant deux tubercules en forme d'oreille. Le vol des espèces qui composent ce genre est rapide et produit un bruit qui peut être comparé au frôlement d'un parchemin; elles fréquentent les bois d'orangers et se plaisent à se reposer sut les troncs de ces arbres. On en connaît dix espèces, qui ont pour patrie les parties intertropicales de l'Amérique. Telles sont les Ageronia fornax et feronia, Hübner, qui habitent le Mexique, la province de Venezuela et le Brésil DEUXIÈME TRIBU. DANAIDES. DANAIDÆ. Boisduval. Tète ronde; yeux ovales, proéminents ; palpes labiaux divergents, relevés, dépassant à peine le front, distinctement triarticulés; article basilaire court, robuste, courbé; le deuxième deux fois plus long que le premier, subeylindrique, légèrement courbé, arrondi à chaque extrémité; le troisième petit, ayant à peu près le cinquième de la longueur du second, obovale, légèrement pointu. Antennes graduellement terminées en massue. Thorax médiocrement robuste. Ailes supérieures allongées, la cellule fermée; la nervure subcostale à cinq rameaux, le premier prenant naissance avant l'extrémité de la cellule, ordinairement éloigné à son origine de la nervure discocellulaire d’un quart de la longueur de la cellule; le second rameau prenant naissance à l'extrémité de la cellule ou très-peu avant son extrémité; le troisième rameau un peu plus éloigné du second rameau que du quatrième : celui-ci placé entre le premier rameau et le sommet de l'aile. La nervure discocellulaire très-courte où manquant complétement; la moyenne et l'inférieure étant à peu près de la même longueur; la nervure interne grêle, s’anastomosant avec la nervure submédiane. Aïles inférieures subovales, à cellule fermée; nervure discoïdale paraissant toujours être une troisième nervure subcostale; gout- tière toujours ample. Pattes, à l'exception de la première paire, assez robustes, allongées: celles de la première paire imparfaites, variant suivant les sexes; celles des deuxième et troisième paires ayant les tibias épineux et les éperons peu développés; tarses ayant leur article basilaire allongé; le second, le troisième et le quatrième de plus en plus court; le cinquième plus long que le second; tous épineux en dessous; ongles simples. Abdomen assez grêle, presque aussi large que le bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles robustes, cylindriques, amincies à leur partie antérieure, offrant sur un ou plusieurs de leurs segments une paire de longs tentacules, grèles, flexibles, charnus, non rétractiles. Chrysalides suspendues, courtes, lisses, un peu ovoides, contractiles vers la partie médiane. Presque toutes les espèces qui représentent cette tribu se trouvent dans l'ancien monde, sur- tout dans les îles de l'archipel indien; quelques-unes cependant habitent aussi les îles de l'Océan pacifique. Les Danais existent dans le nouveau monde, depuis le Canada jusque dans la partie la plus méridionale du Brésil. 9m GENRE. — EUPLÉE. EUPLOEA. Fabricins, 1807. fa lliger, Syst. gloss , & VI, p. 280, 1.0 8. DANAIS. Des auteurs Antennes à peu près aussi longues que la moitié du corps. terminées en massue. Pattes de la pre- mière paire avant les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur; tarses plus courts, HISTOIRE NATURELLE. ceux du mâle eylindriques, biarticulés; ceux de la femelle en massue, quadriarticulés, ayant le pre- mier article plus long que les antres réunis. Pattes des seconde et troisième paires fortes, termi- G À 5 Oo nées par des ongles courbes. | | 1 n 1 Q Ô Q vpre € artie : SPLe à 1Q VIN » rOIS 5 "es Chenilles presque cylindriques, grèles vers la partie antérieure, où elles présentent trois paire de tentacules allongés; avant-dernier segment offrant seulement une paire de tentacules. Chrvysalides ovoides ; abdomen large, avec le thorax rétréci à sa base. 61 Fig. 195 — Euplæa pelor, Loubledax,. On connaît environ une quarantaine d'espèces de ce genre, qui habitent les parties chaudes de l'Asie et de Australie, les îles de l'archipel indien et de l'Océan pacifique ; elles sont surtout nom- breuses dans les parties orientales des îles de l'Asie, de la Polynésie; il n'existe aucune espèce de ce genre dans le nouveau monde; quant à l'Afrique, on ne convait que deux espèces, qui jusqu'à présent n'ont encore été signalées que comme habitant les îles de France et de Bourbon. Comme type de ce genre, nous citerons l'Euplœa pelor, Doubleday, qui a été rencontrée en Australie. 3®° GENRE. — DANAIS. DANAIS. Latreille, 1829. Régn. Anim. de Cuvier. [ns., t V, p. 578. Antennes de la longueur de la moitié du corps, se terminant graduellement en massue. Pattes de la première paire ayant les fémurs et les tibias de même longueur; tarses plus courts, ceux du mâle vaguement partagés en deux articles; ceux des femelles composés de quatre artieles, le der- nier souvent peu distinet : tous armés d’épines sur les côtés. lig. 194. — Danais Chrysippus, Godart. PAPILLONS 65 Chenilles subeylindriques; se rétrécissant vers la tête, présentant sur les troisième et dermer segments, et quelquefois sur le sixième, des tentacules longs, charnus, non rétractiles. Chrysalides suspendues, ovoides, rétrécies vers le milieu ; abdomen très-court. Fig. 455. — Danais Archippus, Fabricius. On connait une quarantaine d'espèces dans ce genre, qui sont répandues dans l'ancien et le nou- veau monde; elles fréquentent les fleurs, particulièrement celles de la famille des Asclépiadées; une espèce, désignée sous le nom de Danais Chrysippus, Godart, est répandue depuis Naples jusqu'au cap de Bonne-Espérance, et à l’est jusqu'à la Chine. Une seconde espèce, qui porte le nom de Danais Archippus, Fabricius, se trouve dans toute l'Amérique, depuis le Canada jusqu'au Brésil. Chez la première, la Chenille, d'un blanc violâtre, est annelée de jaune et de noir, avec six épines de cette dernière couleur, savoir : deux sur le col, deux vers le milieu du dos, les deux autres vers la partie anale; sa tête a trois raies noires, dont l'intermédiaire tachetée de jaune près du front. Elle vit sur plusieurs espèces d’Asclépiadées. Dans la seconde, la Chenille est blanchâtre, avec des bandes jaunes et des raies noires transverses. Elle a deux tentacules noirs, fourchus, l'un vers le col, l’autre vers la partie anale; ses pattes sont également noires. Elle vit sur l’Asclepias curassaviw. La chrysalide est obtuse, d’un vert pâle, avec des taches dorées. Elle est suspendue perpendiculai- rement et par la queue au bord des feuilles. L'Insecte parfait sort au bout de quinze jours et parait en mai. 4% GENRE — IDEA — JDEA. Fabricius, 1807. In Illiger, Syst. Gloss., t. VI, p. 283, n. 21 HESTIA. Doubleday, 1847 Gencr. of diurn. Lepidopt , p. 9% Antennes ayant plus de la moitié de la longueur du corps, grèles, filiformes, s'épaississant à peine vers l'extrémité; ailes supérieures larges, allongées, ovalaires, ayant le bord extérieur quelquefois sinueux, surtout dans le mâle; nevrvure costale et première nervure subcostale s’anastomosant ; nervure discocellulaire supérieure courte, distincte; ailes inférieures allongées, subovales, présentant à peine une plicature abdominale dans le mâle : celle-ci très-distincte chez la femelle. Pattes de a première paire revêtues d'écailles, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur; tarses des mâles cylindriques, ceux de la femelle en massue, composés de quatre articles distincts; pattes des deuxième et troisième paires de moyenne longueur, terminées par des tarses allongés Chenilles et chrysalides inconnues Le vol des espèces représentant ce genre, dont neuf sont connues, est assez lourd ; on les ren- contre ordinairement dans les îles de l'archipel indien et dans celles de la Nouvelle-Guinée, Telle 7 9 66 HISTOIRE NATURELLE. est l'Adea hyncea, Drury, qui a pour patrie les iles de Java, d'Amboine et de Penang; l'Adea agelix. Fig. 156. — Idea agelia, Godart. Godart, qui habite l'ile d'Amboine, et enfin l'Idea Urvillæi, Boisduval, qui a été découverte à la Nouvelle-Guinée par le capitaine de vaisseau Dumont d'Urville. TROISIÈME TRIBU. HÉLICONIDES. HELICONIDÆ. Doubleday. Tête large; yeux volumineux, proéminents; palpes labiaux largement écartés à leur base, non con- vergents, relevés, plus longs que la tête, distinctement triarticulés, le second article le plus long, pourvu près de son extrémité d'une touffe de poils; troisième article petit; antennes allongées, terminées graduellement en massue; thorax assez grèle; ailes supérieures allongées, presque tou- jours arrondies à leur bord externe, rarement subtriangulaires, à cellule toujours fermée, les infé- rieures beaucoup plus courtes que les supérieures, transversalement allongées, ovales, dépourvues de gouttière abdominale, à cellule toujours fermée. Pattes de la première paire imparfaites, quelque- fois plus développées chez les femelles que dans les mäles; pattes des deuxième et troisième paires presque toujours peu développées; ongles simples. Abdomen allongé, grêle, quelquefois légèrement terminé en massue, de la même longueur que le bord abdominal des ailes inférieures, quelquefois même un peu plus long. Chenilles inconnues. Chrysalides lisses, suspendues à leur partie postérieure. La plus grande partie des espèces qui composent cette famille habitent le nouveau monde, à exception cependant du genre Hamadryas, qui existe dans les îles les plus orientales de l'archipel mdien, ainsi que dans celles de la Polynésie be GENRE — TITHORÉE. T{THOREA. Doubleday, 1847. The Gener. of diurn. Lepidopt., p. 99. HELICONTA. Des auteurs. MECHANITIS. Fabr. Tête large; yeux saillants, arrondis; mâchoires de moyenne longueur, assez développées; palpes labiaux écailleux, hérissés extérieurement de longs poils, ayant le second article muni d’un erochet; PAPILLONS. 67 antennes très-allongées, terminées par une massue grêle, distinctement annelées; thorax médio- crement robuste; ailes supérieures assez larges, subtriangulaires, les inférieures subovales; pattes de la première paire du mâle couvertes d'écailles et de longs poils ; fémurs moins allongés que les tibias; tarses environ un quart de la longueur des tibias, subcylindriques, indistinctement biarticulés, ayant le second article beaucoup plus court que le premier. Pattes de la première paire de la fe- melle couvertes d'écailles, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur, terminées par des tarses en massue, à cinq articles, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la deuxième et de la troisième paire allongées; tibias épineux, à éperons distincts; tarses longs épineux, terminés par des ongles courbés. Abdomen allongé, à peine plus long que le bord abdo- minal des ailes inférieures Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 157, — Tithorea Bonplandi, Guérin. Les espèces représentant ce geure, au nombre de six, forment deux groupes, dont l'un est ré- pandu dans la partie occidentale du nord de l'Amérique du Sud, et l'autre au Brésil, à Venezuela et aux Antilles. Les Tithorea Bonplandi, Guerin, Humboldtii, Latreille, appartiennent au premier groupe et ha- bitent la Nouvelle-Grenade; quant au second groupe, il est représenté par la Tüthorea Megara, Godart, qui se trouve au Para et aux Antilles. Ge GENRE. — HÉLICONIE. AELICONIA. Latreille, 1829; Doubleday, 1847 Regn. Anim. de Cuv, € V, p. 378; Gencra of dinrn. Lepidopt., p. 401 MECHANITIS. Fan Yète large; veux ovales, très-proémments; mâchoires assez développées; palpes labiaux dépassant de beaucoup le front, écailleux, munis de poils allongés, disséminés çà et là. Antennes allongées environ de la longueur du corps, graduellement terminées en massue et à articulations peu distinctes; thorax médiocrement robuste; ailes supérieures allongées, à bord antérieur arrondi et à peu près deux fois plus long que le bord extérieur, qui est généralement arrondi; bord interne plus long que l'externe, lequel est légèrement sinueux; ailes inférieures plus ou moins subovales, ayant le bord costal deux fois aussi long que le bord abdominal; pattes de la première paire du mâle écailleuses; fémurs et tibias à peu près d'egale longueur, renflés; tarses ayant environ moitié de la longueur des üibias, subeylindriques, comprimés, paraissant composés d'un seul article; pattes de la première paire de la femelle plus développées; fémurs et tibias à peu près de même longueur, écailleux, revêtus 68 HISTOIRE NATURELLE. de poils allongés; tarses à cinq articles, égalant environ la moitié de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement allongées; tibias plus longs que les fémurs, plus ou moins épineux, avec des éperons distincts; tarses plus longs que les tibias, épineux; abdomen allongé, en massue, s'étendant considérablement, dans la plupart des cas, au delà des ailes. Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 458. — Helicomanarcea, Godart. Les espèces qui composent ce genre, exclusivement américain, sont assez nombreuses et s'étendent un peu au delà des deux tropiques, elles sont plus communes près de l'équateur et habitent ordi- nairement les régions assez élevées. Parmi les cinquante et quelques espèces que renferme actuel- lement cette coupe générique, nous citerons l'Heliconia charitonia, Godart, qui se trouve à la Jamaïque et dans la province de Venezuela; l'Heliconia Sappho, Godart, qui habite la Jamaïque: l'Heliconia cydno, Doubleday, de Santa Fé de Bogota, l'Heliconia Ricini, Godart, de Surinam, et dont la Chenille vit sur le ricin: l'Heliconia Mrlpomene, Godart, de Sainte-Lucie et de la Guyane; Fig. 199, — Helicon Melpomene, Godart l'Aleliconia Lelesiphe, Doubleday, de la Bolivie; l'Heliconia Erato, Godart, de la Guyane et de la province de Venezuela; l'Heliconia Doris, Godart, de la Guyane, de la Bolivie et du Para, et enfin l'Heliconia ethra Godart, du Brésil. 7e GENRE. — LYCORÉE. LYCOREA. Doubleday. 1847. Gener. of d'urn, Lepidopt., p. 405 HELICONIA. Des auteurs, l'ête large; yeux presque ronds, proéminents, mâchoires médiocrement allongées; palpes labiaux dépassantle front, écailleux, les premier et second articles garnis de long poils; antennes ne dépas- sant pas le corps en longueur, terminées graduellement en massue: celle-ci forte, arrondie à l'ex- noz. — Papilio Delalandn ) Fis PAPILLONS. 69 trémité, à articu'ations distinctes; ailes supérieures subtriangulares, arrondies à leur extrémité ; bords antérieur et externe arrondis; bord interne presque droit; ailes inférieures subovales, à bord extérieur légèrement sinueux; pattes de la première paire du mâle très-petites, écailleuses; fémurs et tarses garnis de poils; tibias un peu plus longs que les fémurs ; tarses uniarticulés, ayant à peu près la moitié de la longueur des tibias, arrondis, eylindriques, s'amincissant graduellement à leur extré- mité. Pattes de la première paire de la femelle plus allongées, plus fortes; fémurs plus longs que les tibias; tarses quadriarticulés, en forme de massue, ayant les trois quarts de la longueur des tibias, avec l'article basilaire ayant cinq à six fois la longueur des tarses réunis; pattes des se- conde et troisième paires médiocrement robustes; tibias un peu plus longs que les fémurs, épineux; tarses ayant environ la longueur des tibias, à articles basilaires allongés, plus longs que les autres articles réunis; abdomen allongé, plus étroit à sa base, s'étendant au delà des ailes Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 160. — Lycorea atergalis, Doubleday Les espèces qui composent ce genre s'étendent depuis Haïti jusqu'au sud du Brésil: on en connait cinq espèces, parmi lesquelles nous citerons la Lycorea atergatis, Doubleday, qui a pour patrie la province de Venezuela. St GENRE. — OLYRAS OLYRAS. Doubleday, 184 Gener, of diurn. Lepidopt , p. 107 1 Tête pas aussi large que le thorax; yeux médiocrement proéminents, presque ronds. Mächoires allongées, assez grèles; palpes labiaux dépassant manifestement le front, très-poilus, à premier article subeylindrique, légèrement courbé; second articie un tiers plus long que le premier, subeylindrique. aminci à son extrémité; troisième article ayant environ le quart de Ja longueur du second, ovoide, légèrement pointu et écailleux; antennes ayant les trois quarts de la longueur de l'abdomen, s épais. sissant graduellement jusqu'à leur extrémité; thorax assez robuste; ailes supérieures opaques, allongées, subtriangulaires, ornées de dessins diaphanes; bord extérieur ayant la moitié de la lon- gueur du bord”antérieur, et le bord interne les deux tiers de la longueur du même bord; bords antérieur et externe légèrement arrondis, bord interne däns le mâle sensiblement échancré vers l'angle anal; ailes inférieures opaques; celles des mâles presque orbiculaires; bord antérieur droit iusqu à l'extrémité de la nervure costale; celles de la femelle obovales, à bord antérieur presque droit; pattes de la première paire du mâle médiocrement robustes; tibias et tarses légèrement écailleux et poilus; les premiers environ un tiers plus longs que les fémurs; tarses environ un tiers de la lon- gueur des tibias, filiformes; pattes de la première paire de la femelle beaucoup plus allongées que celles du mâle; tibias grêles, un peu plus longs que les fémurs: tarses ayant la moitié de la longueur 70 HISTOIRE NATURELLE. des tibias, composés de cinq articles; pattes des seconde et troisième paires ayant les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur. Abdomen beaucoup plus allongé que le bord interne des ailes inférieures, légèrement en massue Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 161. — Olyras crathis, Doubleday Ce genre, dont on ne connait qu'une seule espèce (Olyras crathis, Doubleday), habite les régions clevées de la province de Venezuela. Que GENRE. — ATHÉSIS. ATHESIS. Doubleday, 1847. Gener, of diurn. Lepidopt , p. 109 Tête large; yeux volumineux, proéminents, presque ronds; màchoires allongées, assez robustes; palpes labiaux petits, dépassant de très-peu le front; antennes allongées, presque aussi longues que le corps, terminées graduellement en massue, à articulations distinctes; thorax médiocrement robuste; ailes supérieures allongées, diaphanes, ornées de dessins opaques; bords antérieur et externe Fig. 162. — Athesis clearista, Doubleday. arrondis, avec le bord interne légèrement échancré; ailes inférieures diaphanes, allongées transver- salement, subovales; bord antérieur presque droit dans les deux tiers de sa longueur, et se cour- bant brusquement dans le mâle, mais bien moins chez la femelle: pattes de la première paire du mâle grêles, écailleuses ; tibias environ un tiers plus longs que les fémurs, presque cylindriques; ï ) Qu 1 | : | LR ” l . L : 2 on | _ | L L [ ONE I 0 L L , . L Ce : Es L 1} : eu f . Fig. 1. — Papilio Coon PI, 14 PAPILLONS. 71 tarses Inarticu és, ayant à peu près le quart de la longueur des tibias, presque cylindriques. Pattes de la première paire de la femelle plus robustes; tibias pas aussi allongés que les fémurs; tarses de cinq articles, ayant environ la moitié de la longueur des tibias; pattes des seconde et troisième paires assez allongées, ayant les tibias très-epineux et plus longs que les fémurs; tarses très-épi- neux, presque aussi longs que les tibias; abdomen allongé, en massue, plus long que le bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre parait limité aux provinces de Venezuela; on ne connait qu'une seule espèce (Athesis clearista, Doubleday), qui habite les régions élevées. 10% GENRE. — EUTRÉSIS. EUTRESIS. Doubleday, 1847. Gener, of diurn, Lepidopt., p. 441 Tète assez large; yeux ovales, peu proéminents; mâchoires s'étendant au delà de là partie moyenne du thorax; palpes labiaux assez grêles, dépassant à peine le front, composés d'articles écailleux et poilus; antennes presque aussi longues que le corps, s'élargissant insensiblement en massue allongée avec les articles terminaux distinctement séparés et le dernier article obtusément pointu. Thorax court, médiocrement robuste; ailes supérieures allongées, subtriangulaires, opaques, ornées de dessins, légèrement diaphanes; bord supérieur légèrement courbé; bord extérieur arrondi, avec le bord interne légèrement échancré; ailes inférieures obovales, opaques, ayant le bord antérieur formant un angle à la base; pattes de la première paire du mäle plus courtes que les tibias, subey- lindriques, écailleuses; tarses uniarticulés, fusiformes; celles de la femelle plus allongées, avec Les fémurs et les tibias de même longueur: ceux-ci subeylindriques; tarses de cinq articles, ayant l'ar- ticle basilaire cylindrique et plus long que les autres articles réunis; pattes des deuxième et troi- sième paires ayant les tibias à peine aussi longs que les fémurs, avec les tarses plus longs que les tibias; abdomen allongé, en massue, plus long que le bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. On ne connaît qu'une seule espece (Eutresis hypereia, Doubleday), qui a pour patrie la pro- vince de Venezuela. 11% GENRE. — ITUNE. ZTUNA. Doubleday, 1847. Gener. of. diurn. Lepidopt., p. 4!3 HELICONIA. Des auteurs Tête large; yeux presque ronds, très-proéminents. Mâchoires courtes, ne s'étendant pas au delà de la partie moyenne du thorax; palpes labiaux dépassant de beaucoup le front, ayant les deux pre- miers articles très-écailleux; antennes n'ayant guère plus de la moitié de la longueur du corps, ter- minées par une massue subeylindrique arrondie à l'extrémité : celle-ci n'ayant pas plus que le quart de la longueur de l'antenne. Thorax robuste, assez allongé; ailes supérieures allongées, diaphanes, ornées de dessins opaques; bord antérieur presque droit; bord extérieur ayant un peu plus de la moitié de la longueur du bord antérieur, arrondi, légèrement échancré près de l'angle anal; bord interne presque droit dans les deux sexes; ailes inférieures ayant les bords antérieur et interne for- mant un angle à la base, tous deux presque droits; bord externe courbe, sinueux et dentelé; pattes de la première paire du mâle petites, écailleuses: fémurs et tibias à peu près de la même longueur; tarses uniarticulés, ayant moins que le tiers de la longueur des tibias, fusiformes; celles de la femelle plus allongées et plus robustes que celles du mâle; tarses vaguement quadriarticulés, en massue, ayant le premier article quatre fois plus long que les autres réunis; pattes des deuxième et troisième 72 HISTOIRE NATURELLE. paires ayant les tibias à peine de la longueur des fémurs, présentant à leur côté interne de forts éperons ; tarses de cinq articles, ayant à peu près la longueur des tibias, épineux, avec le premier articie égalant en longueur les antérieurs; abdomen en massue, s'étendant très-peu au delà du bord interne des ailes. Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 163, — Jiuna phenarete, Doubleday. Ce genre, dont on ne connaît que trois espèces, paraît propre aux régions équatoriales de l’Amé- rique du Sud. Parmi elles nous citerons l'Jtuna phenarete, Doubleday, qui habite la Bolivie. 19me GENRE. — MÉTHONE. METHONA. Doubleday, 1847 Gener. of, diurn. Lepidopt., p. 115. Tête assez large; veux ovales, proéminents; mäâchoires grêles, s'étendant jusqu’à environ le milieu du thorax; palpes labisux écailleux, dépassant le front; antennes allongées, ayant presque la lon- gueur du corps, grêles, terminées en une massue à anneaux distincts, ayant environ le cinquième Fig. 164. — Methona themislo, Hübner. de la longueur des antennes; thorax médiocrement robuste; ailes allongées, diaphanes, ornées de dessins opaques, bord antérieur légèrement courbé, avec son sommet subtronqué; bord extérieur légèrement échancré près de l'angle anal, et ayant la moitié de la longueur du bord antérieur; bord interne un peu plus long que le bord extérieur; ailes inférieures subovales; pattes de la première paire du mâle écailleuses; tibias ayant les trois quarts de la longueur du fémur; tarses subconiques, obtus; celles de la femelle ayant les fémurs un peu plus longs que les tibias, avec les tarses égalant PAPILLONS. 13 en longueur la moitié de ces organes; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs et les tibias à peu près de même longueur, épineux; tarses très-épineux, plus courts que les tibias; abdomen en massue. allongé, dépassant de beaucoup le bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce qui représente ce genre (Methona themisto, Hubner) a pour patrie le Brésil. 13me GENRE. — THYRIDIE. T HY RIDIA. Doubleday, 1847. Gener. of diurn. Lepidopt , p. 447 Tête petite, ayant environ la moitié de la largeur du thorax; yeux ronds, sphériques; mâchoires mé- diocrement allongées, grèles; palpes labiaux dépassant de beaucoup le front, écailleux; antennes ayant un peu plus de la moitié de la longueur du corps, grèles, terminées par une massue allongée ; thorax médiocrement robuste; ailes supérieures très-allongées; bord externe ayant ia moitié de la longueur du bord antérieur, arrondi et non échancré près de l'angle anal; bord postérieur ayant envirou les deux tiers de la longueur du bord antérieur, légèrement sinueux et échancré, surtout dans le mâle; sommet de l'aile très-arrondi; ailes inférieures subovales; bord antérieur ayant le double de la lon- gueur du bord interne; pattes de la première paire du mâle très-courtes; tibias et tarses représentés seulement par un renflement ; celles de la femelle ayant les fémurs et les tibias presque de la même longueur, avec les tarses plus courts, quadriarticulés; pattes des deuxième et troisième paires ayant les tibias et les tärses environ de la même longueur, avec les fémurs un peu plus courts, abdomen en massue, beaucoup plus long que le bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 165. — Thyridia ædesn, Doubleday. Les espèces connues et qui composent ce genre n'ont encore été signalées que comme habitant le Brésil, la Guyane et la province de Venezuela. On n'en connait que deux espèces, la T'hyridia ædesia. Doubleday, qui habite la province de Venezuela, et la Thyridia psidii, Linné, qui a pour patrie la Guyane et le Brésil. 14% GENRE. — DIRCENNE. DIRCENNA. Doubleday, 1847. Gener. of diurn. Lepidopt., p. 419. HELICONTA. God Tête large, avec le front et la face couverts de longs poils soyeux; yeux ovales, proéminents: mài- choires médiocrement robustes, de la longueur du thorax; palpes labiaux dépassant à peine le front, 7° 10 74 HISTOIRE NATURELLE. assez robustes, hérissés, surtout en avant, de longs poils; antennes presque aussi longues que le corps, terminées graduellement en une massue allongée; thorax assez robuste; ailes supérieures allongées, triangulaires, arrondies à leur sommet, diaphanes, avec leur bord antérieur arrondi, ayant à peu près deux fois la longueur du bord externe; bord interne presque de la même longueur que le bord externe, assez fortement échancré dans le mâle, moins chez la femelle; ailes inférieures obovales, diaphanes, avec le bord antérieur dans le mâle presque droit à la base; pattes de la première paire du mâle très-petites; tibias et tarses représentés par un renflement obovale, paraissant composés de deux articles à peine distincts; celles de la femelle ayant les tibias presque aussi longs que les fémurs, cylindriques; pattes des seconde et troisième paires assez robustes ; tibias très-épineux, un peu plus longs que les fémurs ; tarses très-épineux, plus longs que les tibias; abdomen en massue, allongé, s'étendant beaucoup au delà des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 166. — Dircenna iambe, Doubleday. Ce genre, dont on ne connait que cinq espèces, parait plus nombreux dans la partie équatoriale de l'Amérique du Sud et au Mexique. Comme espèce pouvant représenter ce genre, nous citerons la Dircenna iambe, Doubleday, qui a été rencontrée dans la province de Venezuela 15° GENRE. — ITHOMIE. /THOMIA. Doubleday, 1847. Gener. of diuru. Lepidopt, p. 122. HELICONIA. Des auteurs. MECHANITIS. Fabr. Tête assez large, yeux ronds, proéminents; mâchoires grêles, ayant à peu près la longueur du thorax; palpes labiaux ne dépassant pas le front, écailleux; antennes presque aussi longues que le corps, s'épaississant graduellement jusqu'à leur extrémité; thorax petit, ovale, presque rond, avec Fig. 167. — Ithomia olene, Cramer. Fig 168 — Ithomia phenomoe, Doubleday. le prothorax plus distinct que dans les genres précédents; ailes supérieures subtriangulaires, allon- gées, à sommet arrondi; bord antérieur plus où moins arrondi; bord interne distinctement échancré, PAPILLONS 19 ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord externe très-arrondi, quelquefois de la longueur du bord interne; ailes inférieures allongées; bord antérieur ayant près de trois fois la longueur du bord interne; pattes de la première paire dans le mâle très-courtes, avec ïes tibias et les tarses représentés seulement par un renflement uvoide sans indice d'articulation ; celles de la femelle assez allongées, grêles, avec les tibias u’égalant pas en longueur les fémurs; pattes des deuxième et troisième paires presque toujours grêles, avec les tibias égalant en longueur les fémurs; tarses plus longs que les tibias; abdomen allongé, s'étendant beaucoup au delà des ailes inferieures, grêle et légèrement en massue. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 169. — Ithomia ocalea, Doubleday Fig. 170. — Ithomia Iphianassa, Doubleday. Ce genre, très-nombreux en espèces, est répandu surtout dans toute la partie intertropicale de l'Amérique; les espèces en sont très-délicates et fréquentent les forêts épaisses. Elles ont été divisées en quatre groupes : 1eMeroupe-— Hymenitis. Ailes transparentes. fthomia ocalea, Doubleday, qui se trouve au Brésil. Qme groupe. — Îthomia. Ailes transparentes ou semi-transparentes. Jthomia phenomoe, Double- day, qui a été rencontrée dans la province de Venezuela. Sue groupe. — Acria. Ailes opaques ou légèrement diaphanes. Jthomia Eurinedia, Cramer, qui habite la Guyane et le Brésil. 4me groupe. — Ceratina. Ailes opaques ou semi-transparentes. /thomia Iphianassa, Doubleday, qui est citée comme se trouvant dans la province de Venezuela. 16% GENRE. — MÉCHANITIS. MECHANITIS. Fabricius, 1807; Doubleday, 1847. In lliger, Syst. Gloss., t. VI, p. 284, n. 27; Genera of diurn. Lepidopt., p. 423 HELICONIA. Latr., God Tête de grandeur médiocre, écailleuse; yeux proéminents, légèrement ovales; mâchoires ayant deux fois la longueur du thorax; palpes labiaux, gréles, écailleux, dépassant le front; antennes plus de deux tiers de la longueur du corps, terminées graduellement en massue; thorax ovale, petit; ailes supérieures subtriangulaires, très-allongées, surtout chez le mâle; bord antérieur légèrement arroudi, ordinairement deux fois aussi long que le bord externe, qui chez le mâle est presque droit, arrondi chez la femelle; bord interne dans le mâle à peine plus long que le bord externe, un quart plus long chez la femelle; ailes inférieures allongées, subovales; pattes de la première paire du mâle très-petites, avec les tarses et les tibias représentés par un renflement petit, ovoide; celles de la femelle ayant les fémurs un peu plus longs que les tibias, presque cylindriques; pattes des deuxième et troisième paires assez robustes, avec les tibias épineux, et beaucoup plus longs que les 76 HISTOIRE NATURELLE. fémurs ; tarses environ aussi longs que les fémurs; abdomen en massue, très-allongé, s'étendant beaucoup au delà des ailes inférieures. Cheuilles et chrysalides inconnues Fig. 171. — Mechanitis sativis, Doubleday. Ce genre, assez nombreux en espèces, s'étend depuis la partie méridionale du Mexique jusqu’au sud du Brésil. I a été divisé en deux groupes. Dans le 1° groupe, nous citerons le Mechamtis Fig. 472. — Mechanitis Lysimnia, Hübner. Lysimnia, Hübner, qui habite le Brésil; et, dans le 2m° groupe, nous indiquerons le Mechanitis salivis, Doubleday, qui a pour patrie la Bolivie. 11% GENRE. — SAIS. SAIS. Doubleday. 1847. Gener, of diurn, Lepicopt , p. 454. Tête petite, écailleuse; yeux proéminents, presque ronds; mâchoires plus longues que le thorax, palpes labiaux très-petits, écailleux, dépassant à peine le front; antennes presque aussi longues que le corps, très-grêles, s’épaississant insensiblement jusqu'à leur extrémité; thorax presque rond; ailes supérieures allongées, subtriangulaires, à bord antérieur légèrement courbé. deux fois aussi long que le bord externe: celui-ci arrondi; bord interne presque aussi long que le bord antérieure, plus où moins échancré; ailes inférieures allongées, obovales; bord antérieur presque droit, surtout dans le mâle; pattes de la première paire du mäle très-petites, représentées seulement par un ren- flement-petit, obovale; celles de la femelle ayant les fémurs et les tibias presque de la même longueur: tarses environ de la moitié de la longueur des tibias, avec leur premier article plus long que les autres réunis; pattes des deuxième et troisième paires grèles, allongées; tibias plus longs que les PAPILLONS. FT femurs; abdomen allongé, légèrement en massue, considérablement plus long que le bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 175 — Sais cyrianassa, Doubleday Ce genre, dont on connait seulement quatre espèces, parait limité dans l'Amérique du Sud et fré- quente les régions basses et boisées. Parmi elles, nous citerons la Suès cyrianassa, Doubleday, qui a été trouvée au Para, et la Suis rosalia, Cramer, qui habite la Guyane 187 GENRE. — TAMADRYADE. FAMADRYAS. Doubleday, 1847. Gener. of diurn. Lepidopt., p. 154. HELICONIA. God. Tête assez large, écailleuse; yeux ovales, grands, saillauts ; mâchoires plus longues que le thorax: palpes labiaux assez robustes, dépassant de beaucoup la tête; an‘ennes presque aussi longues que le corps, s'épaississant graduellement pour former une massue très allongée; thorax ovale, assez robuste, avec le prothorax très-distinet; ailes supérieures subtriangulaires; bords antérieur et ex- terne arrondis: celui-ci ayant plus de la moitié de la longueur du bord antérieur; bord interne légère- ment échancré, ayant plus des trois quarts de la longueur du bord externe; ailes inférieures obo- vales, avec le bord antérieur presque droit depuis la base jusqu'au milieu; pattes de la première paire de la femelle assez développées, avec les tibias plus longs que les fémurs; pattes des deuxième et troisième paires assez robustes, avec les fémurs de la deuxième paire plus longs que les tibias : ceux-ci très-épineux; tarses très-épineux, de la longueur environ des tibias; abdomen s'étendant à peine au delà du bord interne des ailes inférieures Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 174. — Hamadryas zoilus, Fabricius Deux espèces seulement représentent ce genre; l'une (Hamadryas assaricus, Cramer) a été ren- contrée à Amboine; l'autre (Hamadryas xoilus, Fabricius) habite la Nouvelle-Zélande et la Polynésie IL est aussi à remarquer que ce sont les deux seuls Héliconides qui se trouvent dans l'ancien monde et la Polynésie. 78 HISTOIRE NATURELLE. QUATRIÈME TRIBU. ACREIDES. ACREIDÆ. Doubleday. Corps peu allongé; palpes courts, renflés, garuis de poils peu serrés et longs, ayant leur second article fort grand, comme un peu vésiculeux, et le dernier extrêmement petit, terminé en pointe aiguë ; antennes peu allongées terminées brusquement en massue; ailes allongées, subovales, les supérieures coupées obliquement; pattes de la première paire grêles, assez longues, celles des se- conde et troisième paires courtes; tarses ayant leur premier article moins long que les deux suivants réunis, les deuxième, troisième et quatrième allant un peu en décroissant de longueur, le dernier presque aussi long que le précédent; crochets assez fortement recourbés, environ la moitié moins longs que le dernier article. Cette famille renferme un assez grand nombre d'espèces; toutes sont plus ou moins transparentes et comme gaufrées, avec des taches et certaines parties colorées; elles se trouvent dans le nouveau et surtout dans l'ancien monde, particulièrement en Afrique, et quelques-unes aux Indes orientales. 19me GENRE. — ACRÉE. ACRÆA. Fabricius, 1807; Doubleday, 1847. In Illiger, Syst. Gloss., t VI, p 284, n. 26; Genera of diurn. Lepidopl., p. 1438 Tête petite, écailleuse, peu poilue; yeux ovales ou arrondis, saillants; mâchoires plus longues que le thorax; palpes labiaux divergents, dépassant de beaucoup le front. Antennes à peine de la moitié de la longueur du corps. assez brusquement terminées en massue; thorax ovale, assez allongé, avec le prothorax très-distinet; ailes supérieures opaques, subtriangulaires, allongées, diaphanes en partie ou en totalité, avec le sommet plus ou moins arrondi; bord antérieur très-peu arqué; Fig. 175, — Acræa perenna, Doubleday. bord extérieur rarement beaucoup plus long que la moitié du bord antérieur, quelquefois presque droit, d’autres fois arrondi; bord interne presque droit; ailes inférieures subovales, avec le bord antérieur presque droit, et le bord externe très-arrondi; bord interne à peu près de la même lon- gueur que le bord externe, embrassant légèrement la base de l'abdomen; pattes de la première paire du mâle ayant les fémurs presque toujours plus longs que les tibias: ceux-ci cylindriques, lisses, plus longs que les tarses, quelquefois uniarticulés, d'autres fois présentant quatre ou cinq articles peu distincts; celles de la femelle ayant les tarses composés de quatre ou cinq articles, avec le cin- quième, quand il existe, presque toujours très-petit; pattes des deuxième et troisième paires assez PAPILLONS. 19 courtes, avec les tibias et les fémurs à peu près de mème longueur. Abdomen allongé, arqné, ter- miné en massue, avec le dernier segment de la femelle muni d’un appendice corné. Chenilles cylindriques, épineuses. Chrysalides grèles, anguleuses, ordinairement suspendues. } = == Fig. 176. — Acræa Vesta, Godart. Fig. 177. — Acræa Rakeli, Boisduval. Ce genre, assez nombreux en espèces, est répandu dans la zone torride du nouveau et surtout de l’ancien monde; jusqu'à présent, il n’a pas encore été rencontré dans la Polynésie; les espèces, au nombre de quarante-cinq environ, ont été divisées en six groupes. Nous indiquerons une espèce de chacun de ces groupes avec les caractères qui les différencient. Fig. 178. — Acræa Carmentis, Doubleday. 1e groupe. — Hyalites, Doubleday. Palpes labiaux ayant leur second article assez renflé et peu écailleux; bord externe des ailes supérieures arrondi. Acræa Hova, Boisduval, qui se trouve à Sainte-Marie et à Tamatave. Acræea Ranavalona, Boisduval; cette jolie espèce se trouve communé- ment dans les bois, à Saivte-Marie et à la Grande-Terre, en avril et mai; elle reparait en juillet et août. Elle aime à se reposer sur les graminées. 2% groupe. — Planema, Doubleday. Palpes labiaux ayant leur second article peu renflé et très- écailleux; bord externe des ailes inférieures arrondi. Acræa Carmentis, Doubleday, qui habite Ashanti; Acrœæa gea. Fabricius, qui se trouve à Sierra-Leone et au Congo. 5% groupe. — Gnesia, Doubleday. Palpes Tabiaux ayant leur second article très-renflé et non écailleux en avant; ailes supérieures du mâle ayant leur bord externe légèrement échancré. Acruwu perenna, Doubleday, qui se trouve à Ashanti; Acræa xetes, Linné, de la côte occidentale d'Afrique. 4" groupe. — Telchinia, Doubleday. Palpes labiaux ayant leur second article très-renfle et écailleux en avant; bord externe des ailes supérieures arrondi daus les deux sexes. Acræa Rèakeli et Manjaca, Boisduval, de Madagascar. 9% groupe. — Pareba, Doubleday. Palpes labiaux petits, à second article peu renflé, écailleux et poilu; première nervure subcostale des ailes supérieures prenant naissance à l'extrémité de la cellule; nervure discoïdale des ailes inférieures prenant naissance de la nervure subcostale à une distance considérable de la division de cette nervure. Acræa vesta, Godart. de la Chine et des Indes. 80 HISTOIRE NATURELLE. 6" groupe. — Actinote, Doubleday. Palpes labiaux écailleux et poilus, à second article peu renflé; ailes inférieures ayant leur première nervure subcostale prenant naissance avant l'extrémité de la cellule; nervure discoïdale des ailes inférieures prenant naissance de la seule nervure sub- costale à peu de distance de son origine. Acræa hylonome, Doubleday, de Santa Fé de Bogota ; Acræa Thalia, Godart, du Brésil et de la Guyane. CINQUIÈME TRIBU. NYMPHALIDES. NYMPHALIDÆ. Latreille. Palpes rapprochés, plus ou moins ascendants; ailes ayant leur bord abdominal formant une gout- tière très-prononcée pour recevoir l'abdomen qu'elles cachent entièrement pendant le repos; leur cellule discoïdale presque toujours ouverte. Chenilles à peau chagrinée, cylindriques, épineuses sur la tête, ou couvertes d'éminences char- nues ou épineuses dans toute leur longueur. Chrysalides plus ou moins carénées. Cette famille est l’une des plus belles de l'ordre des Lépidoptères; elle est en même temps l’une des plus nombreuses et des plus difficiles à classer génériquement. Toutes les espèces qui composent cette famille ont été réparties en sept divisions. fr °\ . 0 Tenue division . ARGYNITES. ARGYNITÆ. Ailes inférieures ayant leur cellule discoïdale ouverte; palpes assez notablement écartés et re- dressés. Cette division ne renferme que quelques genres, dont les espèces sont assez nombreuses, presque toutes parées des plus belles couleurs et réparties dans les différentes parties du monde. 20me GENRE. — ÉUÉIDE. EUEIDES. Doubleday, 1848. Genera of diurn. Lepidopl.. p. 145 Tête assez large, écailleuse, avec le front présentant une touffe de poils plus ou moins distincte; veux ovales, saillants; mâchoires un peu plus longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, légè- rement divergents, avancés, dépassant le front; antennes presque aussi longues que le corps, assez robustes, terminées par une massue courte, obtuse; thorax ovale, médiocrement robuste, avec le prothorax distinct; ailes supérieures allongées, à sommet arrondi ou subtronqué; bord an- térieur légèrement courbé, moitié environ plus long que le bord externe ; bord interne légèrement sinueux, de la même longueur que le bord externe; ailes inférieures subtriangulaires, avec les bords antérieur et externe très-arrondis, à peu près de la même longueur; bord interne embrassant à peine l'abdomen, excepté à sa base; pattes de la première paire du mâle ayant les tibias un peu plus longs que les fémurs; tarses uniarticulés, légèrement comprimés, ayant à peu près la moitié de la longueur PAPILLONS gl des tibias; celles de la femelle plus longues que celles du mâle, ayant les fémurs un peu plus longs que les tibias : ceux-ci lisses, deux fois plus longs que les tarses: ces derniers cylindriques, qua- Fig. 179. — Enceides procuk:, Doubledax driarticulés; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs et les tibias presque de la même longueur; tarses de la même longueur que les tibias : ceux-ci épineux; abdomen ne dépassant pas le bord interne des ailes inferieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 180. — Eueides Isabella. Cramer Les espèces peu nombreuses qui représentent ce genre sont remarquables par leur vol rapide, et paraissent répandues dans l'Amérique méridionale, particulièrement dans la Guyane, au Brésil et dans la province de Venezuela. Elles ont été partagées en deux groupes. 1% groupe. Ailes inférieures ayant leur première nervure subcostale prenant naissance à l'extré- mité de la cellule. Dans ce groupe vient se ranger l'Eueides procula, Doubleday, qui habite la pro- vince de Venezuela.— 2% groupe. Ailes supérieures ayant leur première nervure subcostale prenant naissance à une distance très-grande avant l'extrémité de la cellule. Ce groupe est représenté par l'Eueides Isabella, Cramer, qui a pour patrie le Brésil. 21% GENRE. — COLŒNIS. COLOENIS. Doubledav, 1849. Genera of diuru. Lepidopt., p. 148 CETHOSIA. God Tête médiocrement large, écailleuse, avec le front et le vertex poilus; yeux légèrement ovales, grands, très-proéminents; mâchoires ayant plus des deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux avancés, dépassant le front, légèrement convergents, écailleux et poilus; antennes presque aussi longues que le corps, terminées par une massue courte, pyriforme: thorax assez allongé, ovale, 8 11 82 HISTOIRE NATURELLE. poilu, avec le prothorax petit, mais cependant distinct; ailes supérieures allongées, avec le bord extérieur peu courbé et à sommet arrondi; bord externe légèrement échaneré, sinueux et denté; bord interne sinueux: ailes inférieures subtriangulaires, avec les bords antérieur et externe à peu Fig, 181, — Colæms Pherusa, Linné. près de la même longueur, très-arrondis : ce dernier sinueux et denté; bord interne beaucoun plus court, presque droit, excepté à la base, où il embrasse légèrement l'abdomen; pattes de la première paire du mâle plus ou moins poilues, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur; tarses cylindriques, uniarticulés: celles de la femelle ayant les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur: ceux-ci frangés; tarses pas beaucoup plus longs que la moitie des tibias, eylindri- ques, composés de cinq articles, avec le premier presque aussi long que les autres réunis; pattes Fig. 182. — Colæms euchror, Doubleday des deuxième et troisième paires ayant les fémurs, les tibias etles tarses à peu près de la même lon- gueur: ceux-ci très-épineux; abdomen presque aussi long que le bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de cinq, et ont été divisées en trois groupes, elles sont remarquables par leur vol rapide, et existent dans toute la partie tropicale de l'Amérique 1er groupe. — Tarses de la première paire chez les mâles allongés, grèles, cylindriques, écailleux, peu poilus ; ailes supérieures arrondies à leur extrémité. À ce groupe appartient la Colœnis Pherusa, Linné, qui se trouve dans la province de Venezuela, à la Guyane et au Brésil. PAPILLONS. S3 9% oroupe. — Palpes très-poilus; tarses de la première paire dans les mäles allongés, grèles, cylindriques, écailleux, peu poilus, ailes supérieures tronquées à leur extrémité. Une seule espèce représente ce groupe, c’est la Cofœnis euchroia, Doubleday, qui habite la province de Venezuela et la Nouvelle-Grenade. Fig. 183. — Colænis Dido, Linné, 5% groupe. — Tibias et tarses de la première paire de pattes dans les mâles très-poilus, surtout les tarses, qui sont courts, subdéprimés, s’amincissant à leur extrémité. La seule espèce connue dans ce groupe est la Colænis Dido, Linné, qui se trouve au Brésil, à la Guyane et dans la province de Venezuela. 99me GENRE. — CÉTHOSIE. CETHOSIA. Fabricius, 1807 In Iliger, Syst. Gloss, € IV, p.289, n. 6. Téte étroite, poilue; yeux ovales, saillants; mâchoires un peu plus longues que le thorax; palpes labiaux légèrement divergents, avancés, dépassant de beaucoup le front, écailleux; antennes pres- que aussi longues que le corps, terminées graduellement par une massue grêle; thorax ovale, peu robuste, avec le prothorax petit, mais distinct; ailes supérieures triangulaires, avec le bord anté- ricur et le sommet légèrement arrondis; bord externe sinueux et denté, n'ayant pas plus des deux 84 HISTOIRE NATURELLE. tiers de la longueur du bord antérieur, bord interne légèrement sinueux, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures subtriangulaires, ayant tous les bords environ de la même longueur; bords antérieur et surtout extérieur arrondis: ce dernier plus ou moins denté; bord interne formant un canal distinet pour recevoir l'abdomen, et échancré dans une partie de son étendue; pattes de la première paire du mâle ayant les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur, subeylin- driques, légèrement comprimés; tarses uniarticulés, cylindriques, plus courts que les tibias; celles de la femelle à peine plus longues que celles du mäle, avec les fémurs et les tibias cylindriques, à peu près de la même longueur; tarses plus courts que les tibias, composés de cinq articles, avec le premier ayant presque deux fois la longueur des aûtres réunis; pattes des deuxième et troisième paires ayant les tibias épineux, plus courts que les fémurs, avec les tarses à peu près de la même longueur que les tibias; abdomen subeylindrique, plus court que le bord interne des ailes infe- rieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre, dont on connaît neuf espèces, est répandu dans l'Asie méridionale, dans les iles asia- tiques et dans l'Australie. Comme espèce représentant cette coupe générique, nous citerons le Ce- chosia hypsea, Doubleday, qui a pour patrie Bornéo. 23"° GENRE. — AGRAULIS. AGRAULIS. Blanchard, 1840. Hist. nat. des Ins., t. I, p. 440. CETHOSIA , ARGYNNIS. God Tête écailleuse, médiocrement large, légèrement poilue sur le front et sur le vertex, yeux ova- laires, assez proéminents; mâchoires presque aussi longues que le corps; palpes labiaux avancés, légèrement divergents, écailleux; antennes à peu près aussi longues que le corps, terminées par une massue obtnse, courte et légèrement pyriforme; thorax allongé, ovale, écailleux et couveri de poils Fig, 185, — Agraulis moneta, Hübner. sur les côtés; ailes supérieures allongées, subtriangulaires, avee le bord antérieur légèrement courbé et le sommet arrondi et subtronqué; bords externe et interne à peu près de la même longueur, à peine des deux tiers de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures ayant leurs bords à peu près de la même longueur; bord antérieur arrondi, avee le bord externe sinueux et denté, et formant une dent à la terminaison de la première nervure médiane ; bord interne embrassant l'abdomen; pattes de la première paire du mâle écailleuses, avec les tibias à peine plus longs que les fémurs; tarses ayant environ les trois quarts de la longueur des tibias, uniarticulés, cylindriques; celles de la femelle écailleuses, pas plus longues que celles du mâle; tibias plus courts que les fémurs, avec a 1er Papilio Antimachus. PAPILLONS. S5 les tarses ayant environ les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur: ces derniers très-épineux; tarses très-épineux, à peu près aussi longs que les tibias; abdomen ne dépassant pas le bord interne des ailes inférieures. Chenilles cylindriques, armées de longues épines ciliées. Chrysalides anguleuses, tuberculées. Ce genre, très-peu nombreux en espèces, est répandu dans les deux Amériques. Parmi les quatre espèces connues, nous citerons l'Agraulis moneta, Hübner, qui habite le Mexique, la province de Venezuela et la Nouvelle-Grenade 24% GENRE. — CLOTHILDE. CLOTHILDA. Blanchard, 1840; Doubleday, 1849. Hise. nat. des Anim. art., & II, p. 440 ; Genera of diurn. Leépidopt., p. 155 ARGYNNIS, God Tête pas aussi large que le thorax; yeux presque ronds, peu saillants; mâchoires plus longues que le thorax; palpes labiaux dépassant de beaucoup le front, écailleux, avec les premier et deuxième articles couverts de longs poils; antennes assez robustes, ayant à peine les deux tiers de la longueur du corps, terminées à leur extrémité par une massue obtuse, légèrement allongée; thorax assez robuste, avec le prothorax distinct; ailes supérieures subtriangulaires, avec le bord antérieur très- courbé, bord extérieur légèrement échancré, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; Fig. 186. — Clothilda Euryale, Klug. bord interne presque droit, un peu plus long que le bord externe ; ailes inférieures obovales, avec le bord externe légèrement sinueux ou denté; pattes de la première paire du mâle écailleuses, légé- rement frangées, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur; tarses plus courts que les tibias, grèles, presque cylindriques; celles de la femelle ayant les tibias plus courts que les fémurs, avec les tarses assez robustes, légèrement en massue, égalant à peu près en longueur les deux tiers des tibias; pattes des deuxième et troisième paires ayant les tarses à peine aussi longs que les tibias; abdomen assez grêle, ayant les deux tiers de la longueur du bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Les trois espèces qui représentent ce genre habitent les Antilles, Haiti et le Mexique. Comme type de cette nouvelle coupe générique, nous citerons la Clothilda Euryale, Klug, qui se trouve au Mexique, s6 HISTOIRE NATURELLE 95me GENRE. — CIRROCHROA. CIRROCHROA. Doubleday, 1848 Genéra of diurn. Lepidopt., p. 457. ARGYNNIS, God. Tête médiocrement grande, poilue; yeux ovoides, peu saillants; mâchoires assez grêles, à peine aussi longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, légèrement divergents, avancés, dépassant le front; antennes peu allongées, s’épaississant graduellement jusqu'à son extrémité, où elles forment une massue assez grêle; thorax médiocrement robuste, ovale, poilu; ailes supérieures subtriangulaires, avec le bord antérieur arrondi; bord externe presque droit ou légèrement convexe, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne légèrement échancré, un peu plus court que le bord externe; ailes inférieures obovales, avec le bord externe légèrement sinueux: bord interne Fig 187. — Cirrochroa Aons, Doubleday. échancré près de l’angle anal; pattes de la première paire du mâle écailleuses, avec les tibias plus courts que les fémurs, mais plus longs que les tarses: ceux-ci uniarticulés, subeylindriques; celles de la femelle écailleuses, avec les tibias un peu plus courts que les fémurs; tarses composés de cinq articles égalant en longueur les tibias; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur, avec les tarses cylindriques et épineux ; abdomen petit, ayant à peine la moitié de la longueur du bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Cinq espèces composent ce genre, et sont répandues dans les îles de l'archipel indien, sur le continent de l'Inde, et en Australie. Telle est la Cirrochroa Aoris, Doubleday, qui se trouve dans l'Inde; quant à la Cirrochroa prosope, Fabricius, elle est citée par les auteurs comme habitant l'Australie. 26° GENRE. — TÉRINOS. TERINOS. Doubleday, 1849. Gencra of diurn. Lepidopt., p. 159. Tête large, poilue; yeux ovales, proéminents; mâchoires à pee aussi longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, avancés, dépassant le front; antennes assez courtes, grèles, brusquement terminées PAPILLONS. 87 en massue obtuse; thorax médiocrement robuste, ovale, poilu; ailes supérieures subtriamgulaires, avec le bord antérieur arrondi et leur sommet tronqué, bord externe échancré, sinueux, égalant à peine les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, à peu près de la même longueur que le bord externe; ailes inférieures presque quadrangulaires, avec le bord antérieur légèrement courbé; bord externe sinueux, s'avançant pour former un angle à la termi- naison de la troisième nervure médiane; bord interne plus long que le bord externe, échaneré vers fig. 488. — Terinos Clarissa, Doubleday. l'angle anal; pattes de la première paire du mäle écailleuses, avec les tibias plus courts que les fémurs; tarses uniarticulés, subeylindriques, plus courts que les tibias: celles de la femelle écail- leuses, plus robustes que celles du mäle, avec les tarses composés de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires ayant les tibias plus courts que les fémurs, avec les tarses plus longs que les tibias; abdomen ayant environ les deux tiers de la longueur du bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides imconnues On ne connait qu'une seule espèce dans ce genre, qui a pour patrie les îles de l’archipel indien, et qui est désignée sous le nom de T'erinos Clarissa, Boisduval, qui habite Java, Bornéo et Singapore — LACHNOPTÈRE LACHNOPTERA. Doubleday, 1848. Gencra of diuin. Lepidopt., p. 161. ARGYNNIS. God Tête médiocrement large, poilue; yeux ovales, peu saillants; mâchoires un peu plus longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, légèrement divergents, dépassant de beaucoup le front; antennes peu allongées, assez brusquement terminées en massue obtuse à leur extrémité; thorax ovale, mé- diocrement robuste, poilu; ailes supérieures presque triangulaires, avec leur bord antérieur légère- ment arrondi; bord externe sinueux, échancré, ayant les deux tiers de la longueur du bord anté- rieur ; bord interne, chez le mâle, arrondi, égalant en longueur le bord externe, ailes inférieures légèrement quadrangulaires, avec leur bord antérieur presque droit; bord externe sinueux, s'avan- ant pour former un angle à la terminaison de la troisième nervure médiane; bord interne plus long que le bord antérieur, présentant une échancrure au-devant de l'angle anal; gouttière abdominale ample; pattes de la première paire du mâle revêtues de longs poils, avec les tibias plus courts que les fémurs; tarses uniarticulés, subeylindriques, ayant environ les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, avec les tibias épineux et bien moins 88 HISTOIRE NATURELLE. allongés que les fémurs; tarses composés de cinq articles, de la longueur des fémurs; abdomen grêle, ayant les deux tiers de la longueur du bord interne des ailes inférieures Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 189. — Lachnoptera Iole, Fabricius. On ne connait qu'une seule espèce dans ce genre, qui est répandue dans les régions équatoriales de l'Afrique occidentale. Elle est désignée par les auteurs sous le nom de Lachnoptera lole, Fabri- cius, et a été rencontrée sur la côte de Guinée. 28% GENRE. — MESSARAS. MESSARAS. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p. 463. ARGYNNIS. God. Tête assez large, poilue; yeux ovales, assez saillants; mâchoires beaucoup plus longues que le thorax; palpes labiaux divergents, avancés, dépassant de beaucoup le front; antennes ayant à peine les trois quarts de la longueur du corps, s'épaississant graduellement et presque insensiblement pour former une massue grêle, dont le dernier article est pointu; thorax assez ovale, robuste; ailes supérieures subtriangulaires, avec leur bord antérieur très-arrondi; bord externe arrondi, légère- ment sinueux, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne droit, Fig. 190. — Messaras Eurymanthis, Drury. un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures obovales, avec leur bord externe légère- ment sinueux et dente; pattes de la première paire du mâle écailleuses, légèrement frangées, avec les fémurs courbés, plus longs que les tibias : ceux-ci courbés, presque cylindriques; tarses sub- cylindriques, égalant en longueur presque la moitié des tibias; celles de la femelle frangées, ayant nee Li Pi 16 PAPILLONS. 89 les fémurs plus longs que les tibias : ceux-ci cylindriques, écailleux et poilus; tarses composés de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires ayant les tibias presque aussi longs que les fémurs ; tarses épineux, de cinq articles, plus longs que les tibias; abdomen gréle, plus des deux tiers aussi long que le bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre, dont on ne connaît que deux espèces, habite le continent de l'Inde, Ceylan, certaines parties de la Chine et les iles de l'archipel indien. Le Messaras Alcippe, Cramer, se trouve à Am- boine et dans l'Inde; quant au Messaras Eurymanthis, Drury, il a été rencontré en Chine et dans l'ile de Java. 99me GENRE. — ATELLE. ATELLA. Doubleday, 1848. Genera of diurn. Lepidopt., p. 165. ARGYNNIS. God. Tête large, couverte de poils: ceux-ci longs sur le vertex; yeux saillants, presque ronds; mi- choires plus longues que le thorax; palpes labiaux divergents, dépassant de beaucoup ie frout: antennes presque aussi longues que le corps, terminées par une massue courte; thorax court, assez robuste, ovoide, couvert de poils; ailes supérieures subtriangulaires, à sommet légèrement arrondi, bord antérieur très-arqué, plus long que le bord externe, qui est à peu près de la même longueur que le bord interne : ceux-ci très-légèrement échancrés; ailes inférieures obovales, ayant tous ses bords de la même longueur; bord externe sinueux, quelquefois prolongé en une queue courte à la ter- minaison de la troisième nervure médiane; pattes de la première paire du mâle revêtues de longs poils, avec les tibias cylindriques et plus courts que les fémurs; tarses presque cylindriques, plus courts que les tibias; celles de la femelle écailleuses, avec les tibias plus courts que les fémurs, et les tarses plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires ayant les tibias plus courts que les fémurs, avec les tarses composés de cinq articles, et un quart plus longs que les fémurs; abdomen court, assez robuste. Chenilles cylindriques, épineuses, avec les épines des segments étant toutes de la même lon- gueur. Chrysalides ovoides, allongées, rétrécies, épineuses. Fig. 191 — Atella Eurytus, Doubleday Les espèces composant ce genre sont peu nombreuses: elles paraissent répandues dans les parties tropicales et subtropicales de l'Asie et de l'Afrique; il ÿ en a quelques-unes aussi qui se trouvent “dans les îles de l'océan Pacifique. L'Atella Eurytis, Doubleday, que nous citons comme type de ce genre, habite l'ouest de l'Afrique quant à l'Atella phalanta, Drury, elle se trouve dans l'Inde, en Chine et à Java. 9 12 60 HISTOIRE NATURELLE. 5ûme GENRE. — EUPTOIËTE. EUPTOIETA. Doubleday, 1849. Genera of. diurn. Lepidopt., p.468. ARGYNNIS, God. Tète poilue, assez large; yeux presque ronds, légèrement saillants; mâchoires un peu plus lon- gues que le thorax; palpes labiaux légèrement divergents, ascendants, dépassant de beaucoup le front, couverts d’écailles allongées et ressemblant assez à des poils; antennes presque aussi longues que le corps, poilues à leur base, terminées brusquement par une massue courte, légèrement piri- forme; thorax ovale, allongé, grêle; ailes supérieures subtriangulaires, avec leur bord antérieur très-peu courbé; bord externe ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bords externe et interne légèrement échancrés: le dernier dépassant légèrement en longueur le bord externe; ailes inférieures obovales, avec leur bord externe sinueux, denté; bord interne à peine échancré au-dessus de l’angle anal; pattes de la première paire du mâle écailleuses, avec les fémurs peu courbés et un Fig. 192. — Euptoieta Claudia. peu plus longs que les tibias; tarses subeylindriques, très-légèrement épineux; celles de la femelle plus allongées, avec les fémurs droits, presque cylindriques; tibias plus courts que les fémurs, presque cylindriques, courbés; tarses de cinq articles, un peu plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez allongées, avec-les fémurs des premières plus courts que les tibias, et plus longs que ces derniers dans les pattes de la troisième paire; tarses de cinq articles, subeylindriques, épineux, et ordinairement plus longs que les tibias; abdomen assez grèle, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord interne des ailes inférieures. Chenilles allongées, chaque segment présentant sur leur partie dorsale deux épines entourées de poils. Chrysalides allongées, tuberculées. ovoïdes, peu anguleuses et à tête arrondie. Sur deux espèces qui représentent cette coupe générique, l’une habite les Etats-Unis (Æuptoieta Claudia, Cramer), et l'autre le Mexique et les Antilles {Euptoieta hegesia, Cramer). 31e GENRE. — ARGYNNE. ARGYNNIS. Fabricius, 1807; Ochs , 1816. In Illiger, Syst. Gloss., t, VI, n 19; Schmett. Von Europa, & IV, p.16. Tête assez large, couverte de poils; yeux lisses, presque ronds; mâchoires s'étendant considéra- blement au delà du thorax; palpes labiaux avancés, écailleux, revêtus de longs poils, légèrement ascendants, divergents, dépassant de beaucoup le front; antennes assez courtes, terminées brusque- ment par une massue piriforme; thorax assez arrondi, ovale, assez robuste; ailes supérieures trian- PAPILLONS. 91 gulaires, avec leur bord antérieur assondi; bord externe quelquefois légèrement concave, d’autres fois presque droit, souvent arrondi, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, à peu près de la même longueur que le bord externe; ailes inférieures obovales, avec tous leurs bords d'égale longueur et généraiement arrondis; pattes de la première paire du mâle revêtus de longs poils; tibias lisses, plus courts que les fémurs; tarses uniarticulés, subeylindriques, plus courts que les tibias ; celles de la femelle écailleuses, légèrement frangées, avec les tibias un peu plus longs que les femurs; tarses de cinq articles, plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs et les tibias à peu près de même longueur : ces derniers épineux, tarses épineux, composés de cinq articles à peu près aussi longs que les tibias; abdomen légèrement allongé, ayant les deux tiers de la longueur du bord interne des ailes infé- rieures. Chenilles cylindriques, couvertes d’épines : celles-ci verticillées; segment prothoracique, présen- tant au moins deux épines. Chrysalides anguleuses, tubereulées, ayant la tête presque toujours bitide. Fig. 193. — Argynnis Lathonia, Linné. Ce genre, nombreux en espèces, est répandu dans la partie tempérée de l’ancien et du nouveau monde; en Europe, il s'étend jusque dans la région boréale, et il serait possible que quelques es- pèces se rencontrassent sur les coteaux élevés dn Mexique. Il a été partagé en deux groupes : 1% groupe. — Deuxième article des palpes presque toujours très-renflé; seconde nervure sub- costale prenant naissance avant l'extrémité de la cellule. Parmi les espèces assez nombreuses qui composent ce groupe, nous citerons l'Argynnis La- thonia, Linné, qui est commune dans toute l'Europe. Elle paraît en août et en septembre; on la trouve dans les bois, dans les prairies artificielles, dans les parterres, et même le long des chemins. La Chenille est d'un brun gristre, avec une ligne blanche le long du dos. Elle à soixante épines, dont quatre sur le premier et le dernier anneau, et six sur chacun des autres: celles des deux premiers sont les plus courtes; celles des anneaux du milieu les plus longues. Elle vit iso- lément sur la pensée (viola tricolor) et sur le sainfoin cultivé (kedysarum oxobrychis). La chry- salide est grisâtre à sa partie antérieure, verdâtre à sa partie postérieure, avec des taches dorées sur le corps et les points de la tête arrondis. Le papillon en sort au bout de quinze jours. L'Ar- guis Paphia, Fabricius; cette espèce présente plusieurs variétés. La première que nous citerons est l'Argynnis Valezina, de Herbst et d'Esper. Elle a été prise plusieurs fois dans la forêt de Saint-Germain en Laye. Quant à l'Argynnis Paphia, type, elle est commune dans toute l'Europe On la trouve, aux mois de juillet et d'août, dans les bois et dans les champs de luzerne qui en sont voisins. Elle se repose sur les fleurs de ronces et de chardons. Son vol est assez rapide. La Chenille est brune, avec des taches jaunâtres le loug du dos; le premier anneau a deux épines, grandes, fortes, et presque cylindriques; celles des autres anneaux sont coniques; le second en a également deux, les suivants en portent chacun six, et le dernier quatre Elle vit solitairement sur la violette sauvage {wiola canina) et sur le framboisier (rubus idæus). La chrysalide est grisâtre, avec plusieurs émi- 92 HISTOIRE NATURELLE. nences dorées; les anneaux ont des tubereules arrondis, au lieu de pointes aiguës. L'Argynnis Adippe, Fabricius; cette espèce, qui otfre un très-grand nombre de variétés, paraît en juillet et en août dans Fig. 194. — Argynuis Paphia, Fabricius. les grandes forêts. Elle se pose volontiers sur les fleurs de ronces. La Chenille est d’un rouge brique ou d’un vert olivätre, suivant l'âge, avec une ligne dorsale blanche et bordée par des points noirs. Elle a six rangées d'épines, dont une paire sur le premier anneau. Elle vit sur la viotette odorante {viola odorata) et sur la pensée (viola tricolor). La chrysalide est roussâtre, avec des taches argen- tées. L'Insecte parfait en sort au bout de quinze jours. L'Argynnis Niobe, Linné; elle parait en juillet et en août, se plait dans les forêts, particulièrement dans les pays montagneux. La Chenilie vit surle plantain et sur la violette. Elle est grise, avec des rangées d'épines alternativement blanches et rougeûtres. L’Argynnis Aglaia, Linné; cette espèce se trouve dans le même temps que l'Argynnis Adippe. Elle a les mêmes habitudes et le même vol. Elle est commune dans les environs de Paris. La {henille estnoirâtre, avec une rangée longitudinale de huit taches rousses, carrées, sur les côtés, et uue ligne plus päle le long du dos; ses trois premiers anneaux et les deux derniers portent chacun quatre épines, les autres chacun six. Elle vit solitairement sur la violette sauvage (viola canina). La chrysalide est rousse, ondée de brun, avec les deux points de la tête arrondis et les éminences du corps peu sensibles L’Argynnis Laodice, Esper, qui habite la Prusse, la Russie, mais plus parti- eulièrement la Valachie et la Crimée. L'Argynnis Daphne, Fabricius, qui se trouve dans plusieurs contrées de l'Allemagne, dans le département du Haut-Rhin, dans les montagnes élevées des environs de Toulon: elle parait en juin et en juillet. La Chenille est noiratre, avec des lignes blanches, dont une dorsale, et six rangs d'épines d’un jaune foncé, mais noires à leur extrémité. La chrysalide est Jun gris jaunâtre, avec plusieurs tubereules dorés sur le dos et vers la partie anale. 2me groupe. — Deuxième article des palpes peu renflé, seconde nervure subcostale prenant nais- sance au delà de l'extrémité de la cellule. Les espèces qui composent ce groupe sont presque aussi nombreuses que le précédent; parmi celles que l'on trouve le plus communément aux environs de Paris, nous signalerons l'Argynnis Fig. 195. Argynnis Dia, Linné. Fig. 196. — Argynnis Euphrosyne, Linné. Dia, Linné, qui est très-commune dans les bois autour de Paris. Elle parait deux fois, d’abord en mai, puis en juillet et août. La Chenille est grise, avec des rangées d’épines alternativement blanches PI 417. PAPILLONS. 95 etrougeâtres. Elle vitsur la violette odorante. La chrysalide est jaunâtre et variée de noir. L'Argynnis Euphrosune, Linné, qui estcommune dans toute l'Europe, et parait deux fois par an, en mai et vers la fin de juillet. Elle habite les bois. La Chenille est noive, épineuse, avec deux bandes orangées, dor- sales et maculaires. Elle vit sur la violette des bois et sur celle des montagnes. L'Argynnis Selene, Fabricius; elle n'est pas moins commune que la précédente. Elle parait aux mêmes époques et dans les mêmes lieux. Nous signalerons aussi quelques espèces qui habitent le nord de l'Europe, telles que l'Argynnis freja, Thunberg, qui fréquente Le nord de la Suède et Le sud de la Laponie; l'Argynnis frigga, Thunberg, qui se trouve dans la Laponie méridionale, et enfin l’Argynnis Chariclea, Gch- senheimer, qui est signalée par les auteurs comme habitant la Suède. 39e GENRE. — MÉLITÉE. MELITÆA. Fabricius, 1807. In Iliger, Syst. Gloss., t. VI, p. 284, n 29. ARGYNNIS. God. Tête assez petite, couverte de poils, avec le front rétréci; yeux ovales, non saillants; mâchoires un peu plus longues que le thorax; palpes labiaux poilus, divergents, avancés, dépassant de beau- coup le frout; antennes courtes, assez grêles, terminées par une massue piriforme, ayant à peine la moitié de la longueur du bord antérieur de l'aile; thorax médiocrement robuste, en ovale allongé, revêtu de longs poils; ailes supérieures presque triangulaires, avec leur bord antérieur à peine ar- rondi; bord externe peu arrondi, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord in- terne presque droit, plus long que le bord externe; ailes inférieures obovales, à angle très saillant; bord antérieur presque droit, ayant la même longueur que le bord interne ; bord extérieur très-ar- rondi, n'ayant guère que la moitié de la longueur des autres bords; pattes de la première paire du mäle poilues et écailleuses, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur; tarses uniarticulés, subeylindriques; celles de la femelle ayant les tibias plus courts que les fémurs, avec les tarses de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires assez robustes, ayant les fémurs à peu près de la même longueur que les tibias : ces derniers et les tarses revêtus d'écailles, abdo- men médiocrement robuste, arqué, ne dépassant pas le bord interne des ailes inférieures. Chenilles subeylindriques, tuberculées, s'amincissant à chaque extrémité; leurs tubercules char- nus, et couverts de poils courts et roides. Chrysalides obtuses antérieurement, avec six rangées de points verruqueux sur le dos, sans taches métalliques, mais de couleurs variées. Fig. 197. — Melilæi maturna, Linné. Les espèces composant ce genre sont assez nombreuses, et paraissent limitées aux zones tem - pérées et boréales de l'ancien et du nouveau monde, Elles n'habitent que les bois; leur vol est peu rapide. Elles ont été partagées en deux groupes 1% groupe. — Ce groupe renferme les Helitwa proprement dites. Ces espèces, de taille moyenne, sont, la plupart, européennes, de couleur fauve, avec les taches et bandes noires. La Melitæamaturna, 94 HISTOIRE NATURELLE. Linné, se trouve, au mois de juin, dans plusieurs contrées de l'Allemagne, dans la Carniole, en Suède et en Laponie. Eile habite les bois touffus. La Chenille est noire, épineuse, avec trois lignes jaunes, maculaires, longitudinales, dont une sur chaque côte, et une sur le dos; celle-ci est divisée par une ligne noire. Le populus tremula, le saliæ capriwu, le fagus sylvatica, Va scabiosa succis, sontles vé- gétaux qu'elle affectionne le plus. Elle vit aussi sur quelques espèces de plantain, et passe l'hiver. La thrysalide est robuste, d'un blanc verdätre, avec des taches jaunes et des taches noires. L'Insecte parfait en sort au bout d'une quinzaine de jours. La Melitiwa artemis, Fabricius, est très-commune aux environs de Paris. La Chenille passe l'hiver dans une sorte de toile ou de tissu. Gn la voit, à la fin d'avril et au commencement de juin, sur la scabiosa succisa, et sur plusieurs espèces de plan- cain. Elle à la partie supérieure du dos et des épines noire, la partie inférieure jaunâtre; son dos, et cuacun de ses côtés présentent une ligne longitudinale de points blancs très-petits; la tête est noire; les pattes sont d’un rouge brun; la chrysalide est d'un blanc verdàtre, avec des points noirs, et un grand nombre de peuts tubercuies jaunes vers l'extrémité du corps. L'fnsecte parfait en sort au bout de quinze jours. I paraît, depuis la mi-mai jusqu'en juin, dans les bois, dans ceux surtout qui sont élevés et exposés au nord. La Melitwa Didyma, Fabricius, qui habite plusieurs parties de Fig. 198. — Melitæa Didyma, Fabricius. l'Allemagne, de la France, le midi de la Suisse et la Crimée. La Chenille est d'un bleuâtre pâle, avec les épines du dos et du bas du corps jaunâtres; les épines intermédiaires fauves; sur chaque anneau, il y a une bande noire, ponctuée de blanc, et, près des pattes, une ligne blanchâtre, longitudinale, sur laquelle sont alignés des tubereules jaunâtres; la tête est fauve, avec une ligne noire sur le mi- lieu. Elle vit sur différentes espèces de plantain, sur la véronique, sur l'armoise-aurore et sur la li- naire. On la trouve depuis avril jusqu'au commencement de juin. La chrysalide est obtuse, épaisse, d'un gris blanchätre, avec des points fauves, et quelques mouchetures noires. Le Papillon paraît eutre la fin de juin et les premiers jours d'août. La Melitæa Parthenie, Borkhausen, qui se trouve Fig. 199. — Melitæa Parthéme, Borkhausen Fig 200, — Melitæa nycteis. Doubleday. en France en Allemagne. La Chenille est noire, épineuse, avec des points blanes à peine distincts, et des poils fins de cette couleur; elle a, sur chaque côté, une suite de taches jaunâtres faiblement indiquées. La chrysalide est obtuse, petite, d'un gris cendré, avec deux rangs de points ferrugi- neux sur la partie postérieure du corps. L'Insecte parfait en sort au bout de douze ou quinze jours, pendant les moins de juin et d'août. 2° groupe.— Ce groupe est représenté par des espèces américaines, parmi lesquelles nous signa lcrons la Melitwa (Phyciodes) nycteis, Doubleday, qui habite les États-Unis. PAPILLONS 95 55% GENRE. — ERESIE. £RESIA. Doubleday, 1848. Genera of diarn, Lepidopt., p 182. HELICONIA, ARGYNNIS, NYMPHALIS. God Tète médiocrement large, écailleuse; yeux ovales, saillants; mâchoires grèles, plus longues que le thorax; palpes labiaux divergents, ascendants, dépassant de beaucoup le front; antennes grêles, courtes, ayant à peine les deux tiers de la longueur du corps, terminées brusquement par une massue courte, comprimée; thorax petit, ovale, arrondi, écailleux, revêtu de poils sur les côtés; ailes su- périeures allongées, avec leur bord antérieur arrondi à la base, presque droit jusqu’au sommet, qui est arrondi; bord externe arrondi, n'ayant que la moitié de la longueur du bord antérieur; ailes postérieures triangulaires, avec leurs bords très-peu arrondis; bord externe quelquefois légèrement sinueux, ayant environ les quatre cinquièmes de la longueur du bord antérieur; bord interne n'ayant que les deux tiers de la longueur du bord antérieur; pattes de la première paire du mâle écailleuses, frangées, avec les tibias de la même longueur que les fémurs, et les tarses presque cylindriques, plus courts que les tibias, et présentant des indices vagues de trois ou quatre articulations; celles de la femelle, écailleuses, frangées, ayant les fémurs plus longs que les tibias; tarses de quatre ar- ticles, à peu près aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fé- murs, les tibias et les tarses, à peu près de même longueur; abdomen presque cylindrique, beau- coup plus court que le bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 201. — Eresia carme, Doubleday. Les huit espèces qui composent ce genre n'ont encore été signalées que comme habitant les par- ties intertropicales de l'Amérique; telle est l'Eresia curme, Doubleday, qui habite la province de Venezuela Q Game GENRE. — SYNCHLOE. SYNCHLOE. Doubleday, 1845. Gencra of diurn. Lepidopt., p. 85 NYMPHALIS. God. Tête poilue, médiocrement large; yeux ronds, peu saillants; mächoires grêles, ayant environ les deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux écailleux, assez al'ongés, légèrement divergents, relevés, dépassant de beaucoup le front; antennes ayant les deux tiers de la longueur du COrps, ter- minés brusquement par une massue allongée, ovale; thorax médiocrement allongé, ovale, poilu, el couvert d'écailles; ailes supérieures subtriangulaires, à sommet tronqué, avec le bord antérieur lé- vèrement arrondi; bord externe arrondi, quelquefois légèrement échancré dans son milieu, et ayant environ les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne droit, égalant en largeur le 96 HISTOIRE NATURELLE. bord externe; ailes postérieures obovales, leurs bords presque égaux; bord interne presque droit; pattes de la première paire du mâle écailleuses, avec les fémurs et les tibias lisses, ayant à peu près la même longueur; tarses uniarticulés, fusiformes, ayant à peu près la longueur des tibias; ailes de la femelle plus longues que les tibias, avec les tarses de cinq articles, et plus courts que ces der- niers organes; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs, les tibias et les tarses, à peu près de la même longueur; abdomen médiocrement allongé. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 202. — Synchloe Saundersii, Doubleday. Les espèces connues jusqu'à présent de cette coupe générique sont au nombre de sept, et n’ont encore été signalées que comme habitant le Mexique (Guatemala) et la partie norû de l'Amérique méridionale; elles paraissent se plaire dans les régions élevées. Parmi elles, nous citerons la Syn- chloe Saundersii, Doubleday, qui habite la province Venezuela. 350 GENRE. — ARASCHNIE. ARASCHNIA. 1848. Genera of diurn Lepidopt., p. 487. VANESSA. Des Auteurs. Tête revêtue de longs poils: ceux-ci formant, de chaque côté de la base des antennes, une touffe distincte; yeux couverts de poils, ovales, médiocrement saillants; mâchoires grêles, à peine aussi longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, couverts, en avant et en arrière, de longs poils, avancés, légèrement relevés, dépassant de beaucoup le front; antennes grêles, ayant environ les deux tiers de la longueur du corps, terminées par une massue courte, piriforme; thorax poilu, al- longé, ovale; ailes supérieures subtriangulaires, ayant leur bord antérieur très-légèrement courbé; bord externe échancré, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne échan- cré, légèrement sinueux, plus long que le bord externe; ailes inférieures subtriangulaires, ayant les bords à peu près de la même longueur; bords antérieur et externe courbés : ce dernier sinueux et légèrement denté; bord interne légèrement échancré au-dessus de l'angle anal; pattes de la première paire du mâle revêtues de longs poils; fémurs et tibias gréles : ces derniers un peu plus longs que les fémurs; tarses uniarticulés, presque cylindriques, plus longs que les fémurs; ailes de la femelle écailleuses, plus allongées, avec les tibias ayant environ les trois quarts de la longueur des fémurs; tarses presque cylindriques, composés de cinq articles, un peu plus longs que les tibias; tous ces articles, excepté le cinquième, armés de chaque côté, à leur sommet, d'une épine assez robuste: pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs un peu plus longs que les tibias; ces der- niers et les tarses à peu près de la même longueur; abdomen médiocrement robuste, ayant les trois quarts de la longueur du bord interne des ailes mférieures. Chenilles épineuses, avec la tête armée de deux épines plus longues que celles que présente le corps; segment prothoracique mutique. Chrysalides anguleuses, couvertes de tubereules, avec la tête bifide. La seule espèce connue dans ce genre habite les parties tempérées de l'Europe, et n'est pas rare aux environs de Paris. Elle est désignée, par les auteurs, sous le nom d'Araschnia prorsa, Linné, qui PAPILLONS. c7 parait en juillet; elle habite plusieurs parties de l'Allemagne, les bords du Rhin, ceux de la Somme et de l'Oise. Elle n'est pas rare à Laminière, aux environs de Versailles. La Chenille est variée de noirâtre et de fauve, et garnie d'épines, dont deux plus grandes sur le cou. Elle vit, en société de dix à douze Fig. 205 — Carte géographique. Araschuia prorsa, Hubner . individus, sur l’ortie dioïque, mais toujours dans les parties humides des bois ou dans les lieux om- bragés. La chrysalide est dentée, noirâtre en dessus, plus päle en dessous. Cette espèce présente une variété qui a été longtemps considérée comme une espèce par les auteurs; elle est désignée sous le nom de Levana, et se trouve dans les mêmes localités que l'A prorsa 56% GENRE. — LAGGONE. LAOGONA. Doubleday, 1848. Geuera of diurn. Lepidopt., 1e 190. VANESSA. God Tête poilue, médiocrement large; yeux ovales, peu saillants; mâchoires ayant les trois quarts de la longueur du corps; palpes labiaux relevés, dépassant le front, couverts de longues écailles: an- tennes ayant à peu près les trois quarts de la longueur du corps, terminées par une massue obtuse assez courte; thorax poilu, ovale, robuste; ailes supérieures presque triangulaires, avec leur extré- milé légèrement tronquée; bord antérieur seulement un peu courbé: bord extérieur légèrement échancré, ayant environ les trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, égalant en longueur le bord externe; ailes postérieures anguleuses, avec la base présentant Fig. 204. — Laogona hipselis, Godart une saillie assez prononcée; bords antérieur et externe courbés : c2lui-ci atteignant la troisième ner vure submédiane, et prolongé en une dent peu prononcée; pattts de la première paire du mâle ayant les fémurs écailleux, avec les tibias (base exceptée) et les tcrses revêtus de longs poils; fé- murs plus longs que les tibias, avec les tarses égalant ces derniers en longueur; celles de la femelle ayant les fémurs, les tibias et les tarses écailleux, revêtus de longs poils moins serrés sur les tarses, qui ont quatre articles; tibias plus courts que les fémurs, et de la même longueur que les tarses, les pattes des deuxième et troisième paires ayant les tibias et les tarses de la même longueur, et plus 10 13 8 HISTOIRE NATURELLE. courts que les fémurs, qui sont assez robustes; abdomen égalant en longueur les deux tiers du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Les deux espèces connues jusqu’à présent n'ont encore été signalées que comme habitant l'Inde et la Chine; telle est la Laogona hipselis, Godart, qui habite le Népaul et le Bengale, et la Laogona hypocla, Cramer, qui a pour patrie l'ile de Java. 57% GENRE. — EURÈME. EUREMA. Doubleday, 1848. Genera of diurn. Lepidopt., p. 192. VANESSA, NYMPHALIS. God Tête poilue, médiocrement large; yeux ovales, peu saillants, couverts de poils; mâchoires médio- crement robustes, un peu plus longues que le.thorax; palpes labiaux très-écailleux, légèrement velus, avancés, relevés, dépassant de beaucoup le front; antennes à peu près de la longueur du corps, terminées par une massue obtuse, très-courte; thorax ovale, assez robuste; ailes supérieures sub- triangulaires, avec leur sommet sensiblement tronqué; bord antérieur légèrement courbé, étant un cinquième plus long que les bords externe et interne: ceux-ci de la même longueur; bord externe plus ou moins sinueux, échancré, avec le bord interne presque droit; ailes postérieures subtriangu- laires, quelquefois un peu rhomboïdales, avec leur bord antérieur sens'blément arrondi à la base; bord Fig. 205. — Eurema Kefersteimi, Doubleday , externe arrondi, quelquefois anguleux, denté, un peu plus long que le bord antérieur; bord interne plus long que le bord antérieur, avec la gouttière abdominale large: pattes de la première paire du mâle poilues, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur: les premiers com- ” primés, les seconds subeylindriques, rétrécis vers la base; tarses presque cylindriques, plus courts que les tibias ; celles de la femelle moins poilues et un peu plus longues que celles du mâle; tibias subeylindriques, à peine aussi longs que les fémurs, avec les tarses un peu plus courts que les tibias, pattes des deuxième et troisième paires développées, avec les fémurs égalant environ en longueur les tibias ; tarses de cinq articles, ayant tous {-s articles presque cylindriques; ahdomen médiocre- ment robuste, ayant les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. De six espèces qui composent ce genre, cinq appartiennent à l'Amérique du Sud et aux Antilles (Œurema Kefersteini, Doubleday); quant à la sixième, elle habite l'ouest de l'Afrique (Sierra Leone] (Eureña delius, Drury). PAPILLONS. 99 58m GENRE. — GRAPTE. GRAPTA. Kirby," 1837. Fauna bor. Awer., p. 292. VANESSA. God. Tête médicerement large, couverte de poils, surtout entre les antennes; veux légèrement ovales, saillants, très-poilus; mächoires à peine aussi longues que le thorax; palpes labiaux avancés, assez relevés, un peu divergents, revêtus de longues éca Iles, dépassant le front de la moitié de leur lon- gueur; antennes médiocrement robustes, ayant environ les deux tiers de la longueur du corps, ter- minées par une massue courte à sommet obtusément pointu: thorax ovale, allongé, poilu, médiocre- ment robuste; ailes supérieures subtriangulaires, avec leur bord antérieur fortement échancré près de sa naissance, ensuite droit jusqu'au sommet: ce dernier tronqué; bord externe fortement échanceré, au point de former un demi-cerele, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne fortement échancré, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures dentées, légèrement caudées, avec le bord internele plus long; bord antérieur sinueux, échancré. ainsi que le sommet; bord externe ayant une tendance à se prolonger en queue, avec l'angle anal saillant; pattes de la première paire du mâle revêtues de longs poils, avec les fémurs, les tibias et les tarses de la même longueur : ces derniers cylindriques, arrondis à leur extrémité; celles de la femelle moins poilues que celles du mâle, avec les tibias pas aussi longs que les fémurs : ceux-ci cylindriques; tarses de cinq articles, plus courts que les tibias; pattes des deuxième et tro sième paires médiocrement robustes, avec les fémurs de la deuxième paire un peu plus longs que ceux de la trois ème paire, et tous les tibias plus courts que les fémurs; tarses de cinq articles, subeylindr ques; abdomen subconique, ayant les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes infér eures. Chenilles cylindriques, ayant la tête armée de deux épines verticillées; les second et troisième seg- ments thoraciques, à nsi que ceux de l'abdomen, armés d'épines également verticillées. Chrysalides anguleuses, couvertes de tubercules, avee sa partie antérieure bifide. Les huit espèces qui représentent ce genre habitent les contrées tempérées et subtropicales des deux continents. Les environs de Paris nourrissent une espèce de celte coupe générique. Fig. 206. — Gamma. Grapta C. album, Linné C'est la Grapta C. album, Linne, qui est remarquable en ce que le dessous des ailes infericures présente, dans son milieu, un G ou un G blanc Ce caractère a fait donner à cette espèce le nom de Gamma; mais elle est encore plus connue sous le nom de Aobert-le-Diable. La Chenille est épineuse, d'un brun rougeitre, avec une bande blanche, dorsale, ne couvrant pas les quatre anneaux anté- rieurs, lesquels sont parfois d’une teinte jaunätre. Sa tête est presque en forme de cœur et surmontée de deux tubercules poilus, assez semblables à des oreilles de chat. Le célèbre Rcaumur lui a donné le nom de Bédaude, probablement à cause de son habillement bigarré. Elle vit sur l'orme des champs (ulmus campestris), sur le houblon, sur l'ortie piquante (urtica urens), sur le grosciller commun (ribes rubrum), sur le chèvrefeuille des buissors (lonicera æylosteum), et sur le noisetier commun 100 HISTOIRE NATURELLE. (corgls a*ellana). On ne la rencontre pas très-fréquemment, quoique le Papillon soit très-commun. La chrysalide est comprimée dans son milieu, ordinairement incarnate, avec des points dorés. L'In- secte parfait est très-commun au printemps et en automne. Les individus de l'arrière-saison sont beaucoup plus foncés que ceux du printemps. Fig. 207. — Grapta G. argenteum, Doubleday. Parmi les espèces exotiques, nous signalerons la Grapta C. aureum, Linné, qui habite la Chine, la Grapta progne, Cramer, qui se trouve à la Jamaïque et dans l'Amér que septentrionale, et la Grapla G. argenteum, Doubleday, qui a pour patrie le Mexique. 99% GENRE. — VANESSE. VANESSA. Fabricius, 1807. In Hliger, Syst. gloss., t. VE, p. 28, n. 42 Tête médiocrement large, très-poilue; yeux plus ou moins ovales, revêtus de poils; mâchoires ayant à peu près les deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux écailleux, poilus, étendus, relevés, dépassant de beaucoup le front; antennes ayant environ les trois quarts de la longueur du orps, se terminant graduellement en une massue peu prolongée, avec le dernier article pointu; lg. 208. — Grande Tortue. Vanessa polychloros, Linné. thorax médiocrement robuste, revêtu de longs poils; ailes supérieures subtriangulaires, à sommet tronaué, avec leur bord antérieur très-peu courbé, quelquefois, cependant, profondément échancré PAPILLONS. at près de la base; bord sinueux, échancré, ayant à peu près les trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures un peu obovales, ayant le bord interne le plus long de tous; bords antérieur et externe à peu près de la même longueur, avec le premier plus ou moins arrondi, et le second sinueux, denté, prolongé en une forme de dent à la terminaison de la troisième nervure médiane; pattes de la première paire du mâle ayant les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur: ces derniers subeylindriques; celles de la femelle ayant les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement robustes, avec les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur : ces derniers de cinq articles, épineux; abdomen ayant les deux tiers de la longueur du bord interne des ailes inférieures. Chenilles cylindriques. hérissées de longues épines verticillées, à l'exception de la tête et du premier segment thoracique, qui sont mutiques. Chrysalides anguleuses, couvertes de tubercules d'or et d'argent, et quelquefois toutes dorées, souvent ornées de taches, avec la tête profondément bifide Les espèces qui représentent ce genre sont peu nombreuses ; elles habitent l'ancien et le nouveau monde, et se tiennent surtout dans les régions tempérées. Chacune de ces espèces a des mœurs particulières. Cependant elles vivent dans le voisinage des habitations, les jardins, les promenades, les campagnes découvertes, etc., ete., et ne se trouvent qu'accidentellement dans les grands bois et les endroits agrestes; leur vol est vif, rapide, mais de peu de durée. L'Europe en nourrit plusieurs espèces. Telles sont : la Vanessa polychloros, Liné, ou la grande Tortue de Geoffroy et d'Eugramelle. La Chenille est bleuâtre où brunâtre, avec une ligne latérale orangée; les épines sont un peu branchues et jaunâtres. Dans le premier âge, elle vit en famille sous un abri soyeux qu'elle file; mais elle se disperse après la première mue. Elle vit sur le saule, sur l'orme, et sur quelques arbres fruitiers, et particulièrement sur le cerisier. Elle est aussi sujette à être piquée par plusieurs Diptères. La chrysa!ide est d’une teinte incarnate, avec des taches dorées près du col. Le Papillon est commun dans toute l'Europe: il paraît au printemps, en juillet, et sou- vent plus tard. La Vanessa æanthomelas, Esper, qui se trouve aux environs de Francfort et de quelques parties centrales de l'Allemagne. La Vanessa uwrticæ, Linné, dont la Chenille est épineuse, Fig. 209. — Petite Tortue. Vanessa urticæ, Linné noirâtre, aves quatre lignes jaunâtres, dont deux le long du dos et une sur chacun des côtés. Elle vit en famille sur les orties. Souvent eile se disperse après la première mue. Le Papillon est très commun au printemps et en automne. La Vanessa ichnusu, Bonelli, qui habite la Corse; la Chenille est noire, très-finement piquée de blanc, et plus claire vers le pli des anneaux; au-dessus des stig- mates, il existeune ligne rougeätre plus ou moins apparente; plus bas, on voit une ligne d'un jaunâtre obseur, séparée par une autre ligne de couleur noire, tantôt maculaire, tantôt presque nulle. Chaque 102 HISTOIRE NATURELLE. anneau présente une rangée circulaire de sept épines rameuses, excepté les deuxième et troisième, qui n’en ont que quatre. Ces épines sont noires en dessus, avec leur base brillante, et forment comme un point bleuâtre. La tête est échancrée en cœur supérieurement; elle est noire et ornée de tubercules pilifères blanchätres. La chrysalide est brune ou noirâtre, quelquefois lavée d’un peu de rougeâtre, avec des parties plus claires; l'extrémité des pointes du corps est souvent rougcâtre ou d'un rougeâtre argenté, avec six taches argentées au-dessus du dos, qui manquent souvent. Cette Cbenille vit sur l'urtica hispida, plante sur laquelle elle vit en sociétés, lesquelles se dispersent après la quatrième mue, et quelquefois auparavant. L'Insecte parfait passe l'hiver, et se montre en février et mars pour la première fois dans les plaines, et en mai dans les montagnes; pour la seconde fois en mai, dans les premières localités, où il est difficile de concevoir comment il peut se reproduire pendant les chaleurs de l'été, puisque toutes les orties sont brülées. La Vanessa Lo, Linné, le Paon Fig. 210 — Paon de jour. Vanessa lo, Linné£ de jour, ou l'Œil de Paon de Geoffroy et d'Engramelle. La Chenille est d'un noir luisant, avec les épines simples, également noires, et des points blancs. Ses pattes postérieures sont ferrugineuses On la nomme Chenille à bandes de perles, parce que les points sont d'un blanc vif et disposés par lignes transverses. Elle vit en société sur plusieurs espèces d’orties et sur le houblon. Elle est très- sujette à être piquée par des Diptères de différente grosseur. La chrysalide est d'abord verdâtre, puis brunâtre, avec des taches dorées. L’Insecte parfait en sort au bout de douze ou quinze jours. Il parait au printemps, en juillet et en automne. On le trouve communément dans les bois, dans les Fig. 214. — Morio, Vanessa Auliopa, Linné champs de luzerne et dans les parterres, et il se laisse facilement approcher. La Vanessa Antiopa, PAPILLONS 105 Linué, ou le Morio, de Geoffroy et d'Engramelle. La Chenille est noire, chargée d'épines simples, avec des taches dorsales et les huit intermédiaires rouges. Elle vit en société sur le bouleau commun, sur les saules triandrique et pentadrique, sur l’osier, sur le tremble, sur le peuplier d'Italie et sur l’orme. Elle se tient à la racine de ces arbres jusqu'au moment de la métamorphose. La chrysalide est noirâtre, saupoudrée de bleuâtre, avec des points ferrugineux. Le Papillon paraît à la fin de février, et pour la seconde fois en juillet et en août. Il est difficile à prendre, attendu la rapidité de son vol. C'est dans les bois et les prairies qu'on le rencontre ordinairement. On le trouve dans toute l'Eu- rope, dans l'Asie Mineure; il habite aussi l'Amérique septentrionale. Au printemps, la bordure des ailes est blanche; en été elle est jaune, et le Papillon éclôt au bout de quinze jours. Parmi les espèces exotiques, nous citerons la Vanessa Milberti, Godart, qui a le port et la taille de la Vanessa urticæ, et qui se trouve aux Etats-Unis d'Amerique. 40% GENRE. — PYRAMEIS. PYRAMEIS. Doubleday, 1849. Gencera of diurn. Lepidopt., p, 212. VANESSA. Des auteurs. CYNTHIA. Fabr. Tête poilue, de largeur médiocre; yeux presque ronds, poilus; mächoires beaucoup plus lon- gues que le thorax; palpes labiaux écailleux, avancés, divergents, légèrement relevés, dépassant de beaucoup le front; antennes assez robustes, ayant à peu près les trois quarts de la longueur du corps, terminées par une massue courte, légèrement piriforme; thorax ovale, assez robuste; ailes supérieures subtriangulaires, à sommet plus où moins tronqué ; bord antérieur très-peu courbè, avec le bord externe sinueux, échancré, ayant seulement les trois quarts du bord antérieur; bord interne droit, légèrement échancré, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures un peu obo- vales, avec le bord interne Le plus long, bords antérieur et externe à peu près de la même longueur, Fig. 219, — Folcun. Pyrameis Atlanta, Linné le premier arrondi, et le second plus où moins sinueux et denté; pattes de la première paire du mâle poilues, avec les tibias un peu plus courts que les femurs, et les tarses un peu plus petits que les tibias : ceux-ci subeylindriques; celles de la femelle ayant les fémurs, les tibias et les tarses, très- poilus ; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement robustes, avec les fémurs, dans les premières, plus longs que ceux de la troisième paire ; tarses épineux, de cinq articles ; abdomen robuste, ayant la moitié de la longueur du bord interne des ailes inférieures ; Chenilles cylindriques, ayant tous les segments, excepté la tête et le segment prothoracique, armés d’épines verticillées 104 HISTOIRE NATURELLE Chrysalides plus ou moins anguleuses, couvertes de tubercutes présentant ordinairement des nuances de brun, de gris et d'olive, et plus ou moins ornées de taches dorées, avec la tête légère- ment obtusément bifide. Les dix espèces comprises dans cette coupe générique habitent l'ancien et le nouveau conti- nent; une espèce, la Pyrameis cardui, Linné, se trouve dans toutes les parties du monde. La Chenille est épineuse, brunâtre ou grise, avec des lignes jaunes, latérales et interrompues. Elle vit isolément sur plusieurs espèces de chardons, particulièrement sur le lancéolé, le bénit et celui à feuilles d'acanthe; sur l'artichaut, la mille-feuilles, l’ortie et la petite mauve. Elle se fait un tissu assez semblable à un nid d’araignée, et s’y renferme. La chrysalide est grisâtre, avec des points dorés, quelquefois si nombreux qu'on la croirait de cette couleur. L'Insecte parfait parait, presque sans interruption, depuis le printemps jusqu à l'automne. Il a le vol très-rapide; néanmoins on le prend assez facilement lorsqu'il est posé sur les fleurs de chardons. Il est extrêmement répandu. Il habite les États-Unis d'Amérique, les deux extrémités de l'Afrique, l'île de Java et la Nouvelle Hollande; dans cette dernière partie du monde, les individus sont d'un tiers plus petits, et ils ont les points de la rangée intérieure du dessus des ailes inférieures constamment ocellés, à l'exception de celui qui avoisine le sommet; et le dessous de ces mêmes ailes est plus foncé. La Pyrameis Atalanta, Fig. 915. — Belle Dame Pyrameis cardui, Linné, Linné, ou le Vuleain de Geoffroy et d'Engramelle. La Chenille est épineuse, tantôt verdätre, tantôt uoirâtre, avec une ligne maculaire d’un jaune citron sur chacun des côtés. Elle vit isolément sur l'ortie piquante et sur l'ortie dioique. Elle est aussi très-sujette à être piquée par des Diptères et des Hyménoptères. La chrysalide est grisâtre où noirâtre, avec des points dorés. L'Insecte parfait est très-commun dans toute l'Europe, particulièrement à la fin de l'été. Il habite aussi l'Algérie, l'Égypte et l'Asie Mineure. I est très-facile à prendre. Si on l'a manqué, il revient l'instant d'après se poser en quelque sorte sous la main du chasseur. Le nom de Vulcain lui a sans doute été donné à cause de sa bande couleur de feu. Linné l'avait d'abord appelé l'Amiral. Enfin, comme espèce exotique, nous signalerons la Pyrameis huntera, Fabricius. La Chenille, suivant Abbot, est bruntre, avec les incisions et une ligne latérale jaunes; elle a en outre, le long du dos, deux lignes formées par des points alternativement blanes et rouges; sa tête est noire; les épines sont de la couleur du fond. Elle vit sur l'immortelle à feuilles obtuses (gnaphalium obtusifolium). Fabricius dit qu'elle est verte, annelée-de noir, et qu'elle se trouve sur la balsamine. La chrysalide est jaunâtre, avec des mouche- tures noirâtres. L'Insecte parfait en sort au bout de quinze jours. Il paraît pendant toute la belle saison, el il est très commun depuis le Brésil jusque dans la Géorgie, et même au delà Fig. 1,— Pieris callidice Fig. 4 — Pieris phalerts Fig. D, — Pieris coronea PAPILLONS. 105 fime GENRE. — JUNONIE. JUNONIA. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p. 206 VANESSA Des Auteurs, Tête écailleuse, äyant à peu près la largeur du thorax; yeux presque ronds, saillants, lisses, mâchoires grêles, ayant les deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux écailleux, étendus, relevés; antennes grêles, ayant environ les trois quarts de la longueur du corps, terminées brusque- ment par une massue courte el obtuse; thorax assez robuste, ovale: ailes supérieures subtriangu- laires, à sommet plus ou moins tronqué, quelquefois en faux; bord antérieur quelquefois très-peu courbé, d'autres fois très-arqué, bord externe échancré, ayant à peu près les deux tiers du bord antérieur, bord interne droit, ayant à peu près la longueur du bord externe; ailes postérieures arron- dies ou anguleuses, avec l'angle anal souvent très-saillant; bord antérieur à peine courbé, avec le bord externe sinueux, plus ou moins denté, formant souvent un prolongement en forme de dent ou de queue à la terminaison de la troisième nervure médiane; pattes de la première paire du mâle grèles, écailleuses et poilues, avec les fémurs beaucoup plus longs que les tibias; ceux-ci à peu près cylindriques; tarses grêles, subeylindriques, uniarticulés, ayant à peu près la moitié de la longueur des tibias; celles de la femelle peu développées, avec les fémurs plus longs que les tibias : ceux-ci subeylindriques, lisses; tarses de cinq articles, à peu près aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement robustes, avec les fémurs des premières plus longs que les tibias, et ceux des secondes de la même longueur que les tibias: tarses de cinq articles, de la même longueur que les tibias; abdomen petit, ayant les deux tiers de la longueur du bord abdomi- pal des ailes inférieures. Chenilles ayant la tête et tous les segments armés d'épines Cbrysalides tubereulées, à peine anguleuses Fig 214 — Junonia epreleha, Doubleday Ce genre, nombreux en espèces, est répandu dans toutes les régions tropicales et subtropicales des deux hémisphères, à l'exception de la région méditerranéenne. Il a ete divisé en trois groupes 1 groupe. — Junonia. Antennes terminées brusquement par une massue; cellules des ailes supé- rieures ouvertes; ailes inférieures presque toujours arrondies, souvent ornées de grandes ocelles: tarses antérieurs du mâle ayant la moitié de la longueur des tibias: les espèces appartenant à ce groupe sont très-nombreuses dans le nouveau monde, maïs on en trouve aussi dans l'Afrique, depuis le Sénégal jusqu'au cap de Bonne-Espérance; en Asie, dans les îles asiatiques, dans quelques-unes des îles de la Polynésie et dans l'Australie. Dans ce groupe, nous signalerons la Junonia epiclclia, Boisduval, qui se trouve communément à Madagascar pendant une grande partie de l'année; la Junonia oruhya, Linné, qui habite la Chine et l'ile de Java. 2% groupe. — Precis. Antennes terminées graduellement en massue; cellules des quatre ailes ouvertes; ailes inférieures formant souvent un prolongement à l'angle anal; tarses antérieurs du 40° 1% 106 HISTOIRE NATURELLE. wâle ayant un tiers de la longueur des tibias. Les espèces comprises dans ce groupe sont assez nom- breuses, et, comme le représentant, nous citerons la Junonia octavia, Cramer, qui se trouve sur la côte d'Angola et à Sierra-Leone; la Junonia rhadama, Boisduval, qui habite Madagascar, particu- lièrement les environs de Tananarive, et la Junonia iphita, Cramer, qui est signalée par les auteurs comme se trouvant en Chine et dans l'ile de Java. 3% groupe. — Salamis. Massue des antennes s’épaississant graduellement; ailes anguleuses; les inférieures formant un prolongement à l'angle anal; cellules des ailes supérieures fermées; tarses antérieurs des mâles courts. Les espèces appartenant aux deuxième et troisième groupes sont plus particulièrement africaines, quoiqu'il y ait des représentants de ces deux groupes dans l'Asie et dans les îles asiatiques. Ce groupe ne renferme qu'un très-petit nombre d'espèces; telle est la Junonia sabina, Cramer, qui se trouve dans les iles de Java et d'Amboine. ame GENRE. — CYNTHIE. CYNTHIA. Fabricius, 1807. In Iliger, Syst. gloss , €. VE, p. 281, 0. 1. VANESSA. Des Auteurs. Tète médiocrement large, poilue; yeux ovales, à peine saillants; mâchoires beaucoup plus longues que le thorax; palpes labiaux relevés, convergents, ayant le troisième article presque toujours dirigé en avant; antennes ayant plus des trois quarts de la longueur du corps, terminées par une massue courte, grêle, s'épaississant graduellement; thorax allongé, ovale, poilu, avec le prothorax très distinct; ailes supérieures subtriangulaires, avec le bord antérieur très-courbé; bords externe et in- terne ayant à peu près la même longueur, le premier sinueux et échancré, le second seulement très- légèrement échancré; ailes inférieures ayant le bord antérieur plus court que l'externe, et très- arrondi : celui-ci sinueux, souvent prolongé en une courte queue à la terminaison de la troisième nervure médiane; pattes de la première paire du mâle assez grêles, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur; tarses presque cylindriques, ayant la moitié de la longueur des tibias, celles de la femelle grêles, écailleuses, ayant les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur; tarses en massue, plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez robustes, avec les fémurs des premières un peu plus longs que les tibias, et ceux des secondes un peu plus courts que les tibias; tarses épineux, de cinq articles. Chenilles et chrysalides inconnues. Le seul représentant de cette coupe générique (Cynthia arsinoe, Fabricius) est répandu dans l'Inde septentrionale, dans les iles de l'océan indien, et depuis Sumatra jusqu'aux Philippines. 45% GENRE. — ANARTIE. ANARTIA. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p. 244. VANESSA. Des Auteurs Tête assez petite, écailleuse; yeux ronds, un peu proéminents; mâchoires assez grêles, ayant les deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux fortement écailleux, relevés, dépassant de beau- coup le front; antennes assez grêles, presque aussi longues que le corps, terminées par une massue courte, comprimée, pointue; thorax ovale, médiocrement robuste; ailes supérieures subtriangulaires, à sommet arrondi et quelquefois tronqué; bord antérieur arrondi à la base, ensuite presque droit et courbé au sommet; bord externe un peu échancré vers le milieu, ayant les deux tiers de la lon- gueur du bord antérieur et égalant en longueur le bord interne : celui-ci légèrement échaneré; ailes inférieures un peu ovales, à bords arrondis et à peu près de la même longueur; bord externe si- vueux, denté, et formant une espèce de dent à la terminaison de la troisième nervure médiane; bord PAPILLONS. 107 interne échaneré au devant de l'angle anal; pattes de la première paire du mâle écailleuses, avec les fémurs à peine plus robustes que les tibias; ceux-ci un peu plus longs que les fémurs; tarses subey- findriques, grêles; celles de la femelle écailleuses, plus robustes que celles du mäle, avec les fémurs presque cylindriques, et les tibias ayant les trois quarts de la longueur des fémurs; tarses de cinq articles, presque aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez allongées, avec les fémurs des premières égalant en longueur ceux de la troisième paire : ceux-ci plus courts que les tibias ; tarses de cinq articles; abdomen grêle, assez court Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 215. — Anartia amalthea, Linné Ce genre, dont on ne connait que quatre espèces, a été divisé en deux groupes; il existe duns toutes les régions tropicales de l'Amérique, et on le rencontre jusqu'aux Antilles. 4er groupe. — Ce groupe est représenté par une seule espèce; il est caractérisé par la présence de la nervure subcostale; c'est l'Anartia jatrophæ, Linné, qui est très-commune au Brésil et à la Guyane sur le médicinier (iatropha). 9e groupe. — Chez les espèces qui composent ce deuxième groupe, il n’y a pas de nervure sub- costale; telle est l'Anartia amalthea, Linné, qui se trouve au Mexique, dans la province de Vene- zuela et au Brésil, et l'Anartia lytræa, Godart, qui habite la Jamaïque et Haïu. 44m GENRE. — CYBDÉLE. CYBDELIS. Doubleday, 1849 Gencra of durn Lepidopt., p 217 VANESSA. Des auteurs Tête pas aussi large que le thorax; yeux ovales, proëminents, poilus ; palpes labiaux écailleux rapprochés, relevés, dépassant de beaucoup le front; mâchoires aussi longues que le thorax, an- 997 — Cybdelhs pandama, Doubleday Vis 216 — Cybdelis mnaselus, Doubleday Fie tennes grèles, ayant environ les trois quarts de la longueur du corps, lerminées par tune masshé graduellement épaissie ; thorax ovale, médiocrement robuste, légèrement écailleux; ailes supérieures 108 HISTOIRE NATURELLE. presque triangulaires, ayant leur bord antérieur très-peu arqué, avec le sommet plus ou moins tron- qué; bord interne presque droit, un peu plus long que le bord externe: celui-ci plus ou moins échancré, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures plus ou moins obovales, avec le bord antérieur formant une espèce de saillie près de la naissance, et ensuite droit dans le reste de son étendue; bord externe arrondi, quelquefois un peu saillant à l'angle anal; bord interne un peu plus long que les autres : ceux-ci à peu près égaux; pattes de la première paire du mâle écailleuses, ayant les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur; celles de la femelle également écailleuses, avec les fémurs un peu plus longs que les tibias : ceux-ci eylin- driques, un peu plus allongés que les tarses : ces derniers de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement robustes, avec les fémurs des premières plus longs que ceux de la troisième paire; tibias peu épineux, avec les tarses de cinq articles, très-épineux; abdomen assez grêle, ayant presque les trois quarts de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. On connaît cinq espèces dans ce genre, qui habitent le Mexique et le Brésil. Ce genre a été divisé en deux groupes : 1 groupe. — Cybdelis. Cellule discoïdale des premières ailes fermée; sommet tronqué distine- tement; bord externe échancré. La Cybdelis sophronia, Godart, qui habite le Brésil, et la Cybdelis nuasulus, Doubleday, de la province de Venezuela, peuvent être considérées comme représentant ce groupe. 2me groupe. — Cyclogramma. Cellule discoïdale des premières ailes ouverte; sommet non tron- qué; bord externe presque droit. Une seule espèce compose ce groupe, c’est la Cybdelis panduema Doubleday, qui habite le Mexique. 4e GEN — MISCELIE. HISCELIA. Doubleday, 1849. Genera ofdiurn, Lepidopt., p. 220. LYBITHÆA, BIBLIS, VANESSA, NYMPHALIS. God Tête très-poilue, beaucoup moins large que le thorax: yeux assez petits, saillants, ovales, lisses; palpes labianx écailleux, rapprochés, relevés, dépassant de beaucoup le front, avec le troisième article se dirigeant directement en avant; mâchoires assez gréles, plus longues que le thorax; an- Fig. 218. — Myscelin Cyaniris, Doubleday tennes assez grèles, ayant les trois quarts de la longueur du corps, terminées par une massue com- primée, s’épaississant graduellement; thorax médiocrement robuste, ovale, écailleux; ailes supé- rieures Subtriangulaires, à sommet plus où moins tronqué, bord antérieur médiocrement courbé. avec le bord externe plus où moins échancré, plus court que le bord interne : celui-ci presque droit, PAPILLONS. 109 ayant à peu près les trois quarts de la longueur du bord externe; ailes inférieures plus ou moins obovales, avec le bord antérieur faisant une saillie près de leur naissance, et à peu près droit dans le reste de son étendue; bord externe arrondi, légèrement sinueux et denté, ou formant un pro- longement en forme de queue à la terminaison de la troisième nervure médiane; pattes de Fig. 219. — Myscelia chromis, Doubleday. la première paire du mäle grêles, écailleuses, poilues, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur, tarses subeyhindriques; celles de la femelle plus robustes, écailleuses, avec les fémurs plus longs que les tibias; tarses médiocrement robustes, écailleux, de cinq articles, à peu près aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement robustes, avec les fémurs égalant en longueur les tibias; tarses de cinq articles, un peu plus longs que les D © ë übias; abdomen assez gréle, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ? L] È ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 220 — Myscelia Cuvieri, Godart Ce genre, assez nombreux en espèces, se trouve au Mexique, dans les Antilles et dans toute la portion tropicale de l'Amérique du Sud, à l'est des Andes. Il a été divisé en cinq groupes, dont un parait propre aux parties sud de l'Afrique et à l’île de Madagascar. 1% groupe. — Myscelia. Ailes supérieures presque en faux; les inférieures formant à leur nais- sance une saillie très-marquée. Myscelia cyaniris, Doubleday, qui habite l'est de Honduras, et le Myscelia ethusa, Boisduval, qui a pour patrie le Mexique. 2me groupe. — Catonephele. Ailes supérieures plus ou moins en faux, avec la saillie des infé- rieures moins marquée. Myscelia chromis, Doubleday, de l'est de Honduras, et Myscelia medea Fabricius, de la Guyane et du Brésil 110 HISTOIRE NATURELLE. 3" groupe. — Éunica. Ailes supérieures triangulaires, quelquefois tronquées à leur sommet. Myscelia Cuvierü, Godart, de la Jamaïque, et Myscelia anna, Cramer, de la Colombie et de la Guyane. qme groupe. — Crenis. Ailes supérieures un peu allongées, triangulaires. Myscelia Madagasca- riensis, Boisduval, de Madagascar, et Myscelia Natalensis, Boisduval, du Port-Natal. 5" groupe.— Amycla. Ailes supérieures et inférieures plus ou moins arrondies, surtout le bord externe des premières. Myscelia orphise, Cramer, du Brésil et de la Guyane, retune dbtaLoit. NYMPHALITES. NYMPHALITÆ. Ailes à cellule discoïdale ouverte; palpes ordinairement longs; antennes très-rapprochées à leur base, terminées en massue plus où moins allongée. Quaire pattes ambulatoires seulement dans les deux sexes, avec les tarses à crochets ordinairement simples. Cette division est très-nombreuse; elle renferme des espèces d'une grande taille, et dont les cou- leurs sont généralement très-brillantes et souvent métalliques. Elles sont réparties dans les diverses parties du monde, mais elles sont en plus grande quantité dans les pays chauds. 4ôme GENRE. — EPIPHILE. EPIPHILE. Doubleday, 4849. Genera 0° diurn. Lepidopt., p 224 NYMPHALIS. God Tête très-poilue, médiocrement large; yeux ronds, un peu saillants, couverts de poils; mächoires grèles, plus longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, avancés, légèrement relevés, dépassant de beaucoup le front: antennes ayant les trois quarts de la longueur du corps, terminées en une massue courte, en spatule; thorax ovale, poilu, médiocrement robuste; ailes supérieures triangu- laires, à sommet tronqué; bord antérieur courbé, avec le bord extérieur échancré vers son milieu, Fig. 221. — Epiphile lampethusa, Doubleday et avant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, ayant les trois quarts du bord externe; ailes inférieures plus où moins obovales, avec le bord antérieur offrant une Fig. 3. — Pierts Ilatre. Fig 66 == Pier. ; - y. 4 Pieris coronis Fig. D. — Pierts mesentina PAPILLONS. ai saillie près de la naissance, droit ou à peine échancré dans le reste de son étendue; bord externe arrondi, plus ou moins sinueux, un peu plus court que le bord antérieur, et quelquefois très-peu saillant à l’angle anal; bord interne plus long que les autres; pattes de la première paire du mâle peu développées, couvertes de poils, ayant les fémurs plus longs que les tibias : ceux-ci simples, sub- cylindriques; tarses cylindriques, plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement robustes, avec les fémurs des premières plus longs que ceux de la troisième paire. et ayant à peu près la longueur des tibias : ceux-ci épineux; tarses épineux, de cinq articles, à peu près de la même longueur que les tibias; abdomen grêle, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Cette coupe générique, dont quelques espèces seulement sont connues, se trouve dans la région tropicale du nouveau monde, et fréquente particulièrement les hauts plateaux; telle est l'Epiphile lampethusa, Doubleday, qui habite la Bolivie. 47% GENRE. — ECTIME. ECTIMA. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p 227. NYMPHALIS. God. Tête poilue, peute; yeux ovales, proéminents, lisses, mächoires grèles, allongées, ayant plus des deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux écailleux, assez gréles, allongés, dépassant de beaucoup le front; antennes gréles, ayant plus des trois quarts de la longueur du corps, terminées par une massue courte, fusiforme, un peu grêle; thorax grêle, écailleux, ovale, couvert de poils; ailes supérieures triangulaires, ayant tous leurs bords presque dro’is, à l'exception de l'antérieur, qui est un peu arrondi au sommet, et un tiers plus long que le bord externe; celui-ci un peu plus court que le bord interne; ailes inférieures un peu quadrangulaires, ayant leur bord antérieur pres- que droit, avec le bord externe obtusément anguleux; cet angle se trouvant à la terminaison de la troisième nervure médiane; borà interne à peu près aussi long que le bord antérieur; pattes de la première paire du mâle écailleuses, et couvertes de poils, avec les fémurs plus épais vers leur som- met; tibias subeylindriques, un peu plus longs que les fémurs; tarses subeylindriques, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; ailes de la femelle grêles, écailleuses, avec les fémurs plus épais vers leur milieu, et les tibias un peu plus longs que les fémurs : ceux-ci légèrement renflés; tarses de cinq articles, presque cylindriques; pattes des deuxième et troisième paires peu développées, avec les fémurs de la deuxième paire plus longs que les tibias, et ceux de la troisième plus courts que les tibias : ces derniers subcylindriques, légèrement courbés; tarses de cinq articles, plus courts que les tibias, très-épineux; abdomen grêle, ayant les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue (Ectima lria, Fabricius), et qui représente ce genre, habite le Brésil et la Guyane. 48% GENRE. — PÉLIE. PELIA. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p.229. NYMPHALIS. God. . . . a; à . x Tête médiocrement large, poilue; yeux ovales, lisses, peu saillants; mâchoires grèles, plus longues que le thorax; palpes labiaux étendus, relevés, écailleux, dépassant de beaucoup le front; antennes rêles, ayant les trois quarts de la longueur du corps, terminées par une massue courte et obtuse; le] ) ? 112 HISTOIRE NATURELLE. thorax assez robuste, ovale, poilu; ailes supérieures triangulaires, à bord antérieur très-peu courbe; bord extérieur presque droit, légèrement dentelé, ayant moins que les deux tiers de la longueur du bord antérieur, et environ les trois quarts de la longueur du bord interne : celui-ci presque droit; ailes inférieures presque ovales, à bord extérieur légèrement dentelé; pattes de la première paire du mâle écailleuses, avec les fémurs presque cylindriques, et les tibias à peine aussi longs que les fémurs, cylindriques, légèrement courbés, tronqués obliquement à leur sommet; tarses subeylin- driques, ayant à peu près la même longueur que les tibias; celles de la femelle grêles, écailleuses, Fig. 299. — Pelia lamis, Doubleday. plus longues que celles du mâle, avec les fémurs cylindriques, et les tibias à peine aussi longs que les fémurs; tarses de cinq articles, plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, avec les fémurs de la deuxième paire plus longs que les tibias, et les fémurs de la troisième paire de la longueur des tibias; tarses de cinq articles : ceux de la deuxième paire plus courts que les tibias de la troisième paire, et égalant en longueur les tibias de la deuxième paire: abdomen assez grêle, ne dépassant pas les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue (Pelia lamis, Doubleday) parait propre à la Guyane et à la vallée des Amazones 49% GENRE. — HÉMATÈRE. HOEMATERA. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p 251 NYMPHALIS. God. Tête médiocrement large, poilue; yeux ovales, un peu saillants, lisses! mächoires assez grèles, plus longues que le thorax; palpes labiaux étendus, relevés, revêtus de longues écailles: antennes grêles, ayant environ les deux tiers de la longueur du corps, terminées par une massue courte en forme de spatule; thorax ovale, écailleux et poilu; ailes supérieures triangulaires, à bord antérieur très-arrondi; bord externe peu arrondi, ayant à peine plus de la moitié de la longueur du bord antérieur; bord interne légèrement échancré, ayant un peu plus des trois quarts de la longueur du PAPILLONS. 113 bord antérieur, ailes inférieures obovales, formant une petite saillie à leur naissance; bord anté- rieur presque droit, la base et le sommet exceptés; pattes de la première paire du mäle grèles, peu écailleuses, avec les fémurs ayant à peu près la même longueur que les tibias: ceux-ci et les tarses presque cylindriques; pattes des deuxième et troisième paires assez grèles, avec les fémurs de la deuxième paire plus longs que ceux de la troisième paire, et les tibias à peu près de la même lon- gueur; tarses de cinq articles, très-épineux, à peine plus courts que les tibias ; abdomen très-grêle, ayant les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Sur les deux espèces qui composent ce genre, lune (Hæmatera Pyramus, Drury) est bornée au Brésil et à la Guyane; l'autre (Hæmatera Thysbe, Doubleday) est assez abondamment répandue dans la province de Venezuela et dans la Nouvelle-Grenade d0® GENRE. — EUPAGIS. EUBAGIS. Doubleday, 1849 Genera of diurn. Lepidopt.. p 255 NYMPIALIS, ERYCINA. God Tête médiocrement large, poilue; yeux ovales, poilus, assez saillants; mächoires assez grêles, ayant environ les deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux écailleux, robustes; antennes assez grêles, terminées graduellement par une massue obtuse; thorax assez grêle, ovale, écailleux, poilu; ailes supérieures triangulaires, avec le bord antérieur presque droit, excepté à sa naissance et à son sommet, où il est arrondi; bord externe légèrement arrondi, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord antérieur; b5rd interne légèrement échancré, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures subtriangulaires, arrondies, avec le bord antérieur presque droit, plus long que les deux autres bords; bord externe arrondi, légèrement sinueux; pattes de la première paire du mâle grêles, écailleuses et poilues, avec les tibias subeylindriques, un peu plus longs que les fémurs; tarses subeylindriques, ayant les deux tiers de la longueur des tibias, celles de la femelle grêles, avec les tibias un peu plus longs que les fémurs; tarses de +inq articles, presque cylindriques; pattes des deuxième et troisième paires peu développées, avec les fémurs de la seconde paire plus longs que les tibias, et ceux de la troisième paire plus courts que les tibias : ceux-ci subeylindriques; tarses plus courts que les tibias, très-épineux, de cinq articles; abdomen grêle, ayant les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 224 — Eubagis Mœon, Doubleday. Les espèces qui composent ce genre sont américaines; on les rencontre depuis le Mexique et les Antilles jusqu'au Brésil. Parmi elles, nous citerons l'Eubagis postverta, Cramer, qui se trouve à la Guyane et au Brésil; et l'Eubagis Mæon, Doubleday, qui est signalé comme habitant seulement le Brésil. 11 15 114 HISTOIRE NATURELLE. 51e GENRE. — CALLICORE. CALLICORE. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lep'dopt., p.257 ERYCINA. Latr. NYMPHALIS. God. CATAGRAMMA. Des Auteurs. Tête médiocrement large, poilue; yeux ovales, peu saillants, poilus; mâchoires assez grêles, à peine plus longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, étendus, relevés avec le troisième ar- ticle, dirigés en avant; antennes assez grêles, ayant environ les deux tiers de la lorgueur du corps, terminées brusquément par une massue courte, obtuse; thorax ovale, robuste, poilu; ailes supé- rieures trisngulaires, avec le bord antérieur légèrement arrondi, bord externe arrondi, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne légèrement échancré, plus long que le bord externe; ailes inférieures obovales, saillantes à leur naissance, ayant le milieu du bord antérieur presque droit : celui-ci étant de la même longueur que le bord interne; pattes de la première paire du mâle assez grèles, poilues, avec les fémurs cylindriques, un peu plus courts que les tibias: ceux- ei quelquefois cylindriques, quelquefois aussi légèrement coniprimés et renflés un peu au delà de leur milieu ; tarses subeylindriques, plus courts que les fémurs; pattes de la première paire de la femelle assez grèles, écailleuses, avec les fémurs subeylindriques, plus longs que les tibias : ceux-ci subeylindriques, légèrement courbés; tarses de cinq articles, plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez grêles, avec les fémurs de la deuxième paire plus longs que ceux de la troisième paire, et égalant les tibias en longueur; tarses subeylindriques, plus courts que les tibias; abdomen assez grêle, ayant les deux tiers de la longueur du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig, 295, — Callicore metiscus, Doubleday. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de douze, et paraissent répandues depuis la partie méridionale de la Floride orientale jusqu'au sud du Brésil. Comme espèce représentant cette coupe générique, nous signalerons la Cullicore metiscus, Doubleday, qui se trouve au Brésil, et la Callicore Clymena, Cramer, qui habite la Guyane et le Brésil. 59e GENRE. — PÉRISAME. PERISAMA. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p. 240 NYMPHALIS, God. CATAGRAMMA. Blanch Tête assez large, poilue; veux ovales, médiocrement saillants; mâchoires grêles, un peu plus longues que le thorax; palpes Jabiaux relevés, étendus, revêtus d’écailles et de poils allongés; an- tennes ayant environ les trois quarts de la longueur du corps, médiocrement robustes, terminées par une massue s'épaississant graduellement jusqu'à son extrémité; thorax ovale, médiocrement robuste, PAPILLONS. 11o poilu; ailes supérieures triangulaires, avec le bord antérieur arrondi; bord externe presque droit, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne quelquefois légèrement échan- cré, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures obovales, saillantes à leur naissance ; bord antérieur de même longueur que le bord interne, presque droit, excepté à la base et au sommet: bord externe arrondi, légèrement sinueux, plus court que le bord antérieur; pattes de la première paire du male assez grèles, avec les fémurs cylindriques égalant presque en longueur les tibias : ceux-ci légèrement courbés près de la base, avec leur sommet légèrement tronqué; tarses presque cylindriques, un peu plus courts que les tibias; pattes de la première paire de la femelle assez gréles, écailleuses, avec les fémurs subeylindriques et presque aussi longs que les tibias; tarses de cinq articles, ayant environ les trois quarts de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troi- sième paires médiocrement robustes, avec les fémurs légèrement renflés vers le milieu : ceux de la deuxième paire plus longs que ceux de la troisième paire et égalant les tibias en longueur; tarses de cinq articles, épineux; abdomen médiocrement robuste, égalant en longueur les deux tiers du bord abdominal des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 226. — Perisama Euriclea, Doubleday. Les quelques espèces qui composent ce genre paraissent limitées au versant oriental des Andes et aux parties montagneuses de la Nouvelle-Grenade et de la province de Venezuela. Telles sont les Perisama Lebasi et Bonplandi, Guérin, qui habitent la Colombie, et la Perisama Euriclea, Double- day, qui se trouve dans la province de Venezuela 59% GENRE. — CATAGRAMME. CATAGRAMMA. Blanchard. 1840 Hist. nat. des Anim. art., L. IL, p. 449. ERYCINA. Latr NYMPHALIS. God Tête très-large, poilue; yeux saillants. grands, ovales, lisses: mâchoires ayant environ la longueur du thorax; palpes labiaux écailleux, étendus, relevés, dépassant le front; antennes médiocrement robustes, ayant environ les trois quarts de la longueur du corps, terminées graduellement par une massue obtuse ; thorax robuste, ovale, poilu; ailes supérieures triangulaires, à bord antérieur arrondi; bord externe légèrement arrondi, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne quelquefois légèrement échaneré, un peu plus long que le bord externe; ailes infé- rieures obovales, ayant leur bord antérieur égalant à peu près en longueur le bord interne; bord externe arrondi, légèrement sinueux, plus court que le bord antérieur; pattes de la première paire du mâle écailleuses, avec les fémurs assez grèles, presque cylindriques, légèrement courbés; tibias larges, comprimés, de la même longueur que les fémurs; tarses plus courts que les tibias, comprimés, aplatis, terminés en pointe à leur extrémité; pattes de la première paire de la femelle courtes, ro- bustes, écailleuses, avec les fémurs subeylindriques, plus grèles que les tibias : ceux-ci robustes, non comprimés, de la même longueur que les fémurs; tarses robustes, de cinq articles, beaucoup plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires courtes, assez robustes, avec 116 HISTOIRE NATURELLE. les fémurs très-renflés dans leur milieu; ceux de la deuxième paire plus longs que les tibias, et ceux de la troisième paire de la même longueur que les tibias : ces derniers peu courbés, épineux: tarses de cinq articles, plus courts que les tibias; abdomen assez robuste, ayant à peine les deux ticrs de la longueur du bord interne des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces qui représentent ce genre sont assez nombreuses ; quelques-unes sont répandues dans les régions inférieures de l'Amérique tropicale, mais le plus grand nombre se tient dans les régions montagneuses. Tels sont le Catagramma Lyca, Doubleday, qui a pour patrie le Mexique; le Cata- Lis, 298, — Catagramma Cyllene, Doubledav. gramma pygas, Blanchard, qui habite le Brésil, le Catagramma Cyllene, Doubleday, qui se trouve aussi au Brésil; le Catagramma cynosura, Doubleday, qui a été rencontré en Bolivie. D4%€ GENRE. — CALLIZONE. CALLIZONA. Doubleday, 1849. Genera of diurn. Lepidopt., p. 246 ARGYNNIS. God Tête poilue, aussi large que le thorax; yeux ovales, lisses, saillants; mâchoires grêles, beaucoup plus longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, un peu étendus, relevés; antennes grêles presque aussi longues que le corps, terminées par une massue allongée, assez grèle, presque fusi- forme; thorax assez grêle, allongé, ovale, revêtu de longs poils; ailes supérieures triangulaires, à sommet légèrement tronqué; bord antérieur courbe ; bord externe légèrement sinueux au delà du milieu, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne échancré, d'un quart plus long que le bord externe; ailes inférieures obovales, ayant leur bord antérieur peu arrondi et de la même longueur que le bord interne; bord externe sinueux, denté, plus court que le bord an- lérieur; pattes de la première paire du mâle grèles, poilues, avec les fémurs, les tibias et les tarses à peu près cylindriques : ces derniers un peu pointus à leur extrémité; tibias plus courts que les PAPILLONS. 117 fémurs; pattes de la première paire de la femelle assez grèles, écailleuses, ayant les fémurs plus longs que les tibias : ceux-ci subeylindriques, lègèrement courbés; pattes des deuxième et troisième paires assez grêles, avec les fémurs de la deuxième paire plus longs que les tibias, et ceux de la troisième paire de la même longueur que les uibias; tarses de cinq articles, presque aussi longs que les tibias; abdomen grèle, ayant les trois quarts de la longueur du bord abdominal des ailes infe- rieures. Chenilles cylindriques, épineuses; tête armée de six épines, dont deux très-longues sur son vertex. et deux plus courtes de chaque côté ; tous les segments, le prothoracique excepté, revètus de poils verticillés. Chrysalides gibbeuses, couvertes d'épines, avec leur partie antérieure présentant deux prolonge- ments légèrement courbes Fig, 299. — Callizona Acesta, Linné La seule espèce connue a pour patrie l'Amérique méridionale, C'est la Callizona Acesta, Linné, qui habite le Brésil, la Guyane, la province de Venezuela et la Nouvelle-Grenade jôme GENRE. — GYNÉCIE. GYNECIA. Doubleday. 1849. Genera ot diurn Lepidopt , p.248 NYMPHALIS. God Tête poilue, assez large; veux ovales, peu saillants, lisses; mächoires un peu plus longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, étendus, relevés, dépassant de beaucoup le front; antennes assez grèles, ayant plus des trois quarts de la longueur du corps, terminées par une massue assez courte, et s'épaississant graduellement; thorax ovale, écailleux, peu robuste; ailes supérieures triangulaires, avec leur bord antérieur médiocrement courbé; bord externe presque droit, ayant environ les trois quarts de la longueur du bord antérieur; hord interne presque droit, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures ayant leur bord antérieur très-arrondi; bord externe plus court que le bord antérieur, et presque droit depuis l'extrémité jusqu'à un peu au delà de la seconde nervure médiane, où il se prolonge pour former une queue courte, spatuliforme; pattes de la première paire du mâle ayant les tibias et les tarses frangés, de chaque côté, de longs poils; fémurs presque cylin- driques, pas aussi longs que les tibias : ceux-ci cylindriques, légèrement courbés; tarses subcylin- driques, ayant à peine la longueur des deux tiers des tibias; pattes de la première paire de la femelle assez grêles, avec les fémurs pas tout à fait aussi longs que les tibias : ceux-ci subeylindriques, légèrement courbés; tarses de cinq articles, ayant les trois quarts de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez robustes, avec les fémurs des premières plus longs que les tibias, et ceux de la troisième paire plus longs que les tibias; tarses de la seconde paire égalant en longueur les tibias, avec ceux de la troisième paire un peu plus longs que les tibias; abdomen ayant les deux tiers de Ta longueur du bord abdominal des ailes inférieures. IIS HISTOIRE NATURELLE. Chenilles presque cylindriques, légèrement amincies vers leurpartie antérieure, qui est armée de deux longues épines verticillées: segment prothoracique présentant deux épines simples; tous les autres segments munis de plusieurs épines ramifiées. Chrysalides allongées, tuberculées; tête profondément bifide. Fig. 250 — Gynecia Dircé, Linné. La seule espèce connue qui représente ce genre (Gynecia Dirce, Linné) est répandue à la Guyane, au Brésil, dans la province de Venezuela et aux Antilles. 06 GENRE. — CALLIANIRE. CALLIANIRA. Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 251. NYMPHALIS, God. Tète pas aussi large que le thorax; yeux ronds, lisses, médiocrement saillants; mâchoires assez grèles, à peine aussi longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, étendus, relevés, dépassant le front; antennes grêles, ayant les trois quarts de la longueur du corps, terminées graduellement par une massue grèle, légèrement obtuse à son extrémité; thorax ovale, très-poilu, médiocrement robuste; ailes antérieures triangulaires, avec leur bord antérieur très-légèrement arrondi; bord externe presque droit, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne très- PAPILLONS 119 légèrement échancré, de la même longueur que le bord externe; ailes inférieures obovales, sail- lantes au delà de leur naissance; bord antérieur presque droit, excepté vers la base; bord externe très-arrondi, légèrement sinueux, à peu près aussi long que le bord antérieur; pattes de la première paire du mâle poilues; fémurs légèrement courbés, presque cylindriques; tibias un peu plus courts que les fémurs, très-courbés, presque cylindriques; tarses grèles, subeylindriques, un peu plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement robustes, avec les fémurs de la seconde paire plus longs que ceux de la troisième paire, et de la même longueur que les tibias; tarses de cinq articles, épineux, presque aussi longs que les tibias. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces de ce genre se trouvent dans le nouveau monde, depuis le Mexique jusqu'au Brésil: elles habitent aussi la Colombie; telles sont la Callianira Alcmena, Doubleday, qui habite le Mexi- que; et la Callianira Eurota, Cramer, qui a pour patrie le Brésil. 97% GENRE. — PYRPRHGGYRE. PYRRHOGYRA. Westwood, 1850. Genera of diurn Lepidopt , p 259. NYMPHALIS. God Tête assez petite; yeux très-saillants, ovales, nus; front muni d'une touffe de poils à sa partie antérieure, mâchoires allongées, grèles; palpes labiaux écailleux, étendus, relevés, ne dépassant pas le front; antennes grêles, presque aussi longues que le corps, terminées graduellement par une massue petite, comprimée ; thorax médiocrement robuste, avec les parties antérieure et postérieure revêtues de poils; ailes supérieures triangulaires, avec leur bord antérieur assez arrondi; bord externe sinueux, plus ou moins échancré dans le mâle, très-peu chez la femelle, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord postérieur presque droit, de la même longueur que le bord externe; ailes inférieures un peu ovoïdes; bord externe sinueux, présentant un coude à l'extrémité Fig. 252. — Pyrrhogyra Edocla, Doubleday. de la branche externe de la nervure médiane, pattes de la première paire du mâle courtes, cou- vertes de longs poils; tarses presque aussi longs que les tibias; pattes de la première paire de la femelle courtes, écailleuses : celles des deuxième et troisième paires simples, grèles, assez courtes; abdomen petit, grêle, ayant à peu près la moitié de la longueur du bord abdominal des ailes infé- ni L v rieures. : Chenilles cylindriques, munies de deux prolongements allongés, relevés et épineux; segments présentant, sur leurs parties latérales, des tubercules assez gros, donnant chacun naissance à deux ou trois épines. | Chrysalides suspendues verticalement, présentant, dans la partie du thorax, une protubérance courbée, et une saillie anguleuse à la base de l'abdomen. 120 HISTOIRE NATURELLE. Ce geure, dont on ne connait que quelques espèces, s'étend depuis le Brésil jusqu'aux Antilles Comme types, nous citerons la Pyrrhogyra Édocla, Doubleday, qui habite la Bolivie et la province de Venezuela; et la Pyrrhogyra Newrea, Linné, qui se trouve à la Guyane et au Brésil, et dont la Chenille, suivant Stoll, est d'une couleur ferrugineuse, avec la tête, le devant du corps, le dos et les six pattes antérieures, d’un jaune clair; les autres pattes et les trois derniers anneaux d'un jaune obseur. Elle a des épines noires, branchues, dont deux plus longues sur le col. On la trouve sur le cafer. La chrysalide est perpendiculaire, verte, mouchetée de fauve, avec une éminence obtuse sur la partie antérieure du dos. L'Insecte parfait en sort au bout de neuf à dix jours. o8"* GENRE. — LUCINIE. LUCINIA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p.255. Corps petit, grêle; tête petite; yeux ovales, nus, antennes assez courtes, terminées par une mas- sue peu prononcée, subovale, très-comprimée, concave; palpes labiaux grèles, étendus, relevés, ne dépassant pas la tête; thorax médiocrement robuste; ailes supérieures subtriangulaires; bord anté- rieur légèrement arrondi, avec le bord externe très-légèrement échancré, et à peine sinueux; ailes inférieures subtriangulaires; bord antérieur presque droit, excepté à la base, avec le bord externe arrondi et très-sinueux; pattes de la première paire très-petites, poilues, écailleuses; celles de la femelle moins couvertes de poils, avec les tarses ayant à peu près la moitié de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires grèles, avec les fémurs légèrement dilatés vers la base; tarses grêles; abdomen petit, grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 233 — Lucinia Cadma, Drury. On en connait deux espèces, qui paraissent limitées aux Antilles; telles sont la Lucinia Cadma, Drury, qui habite la Jamaïque, et la Lucinia Sida, Hubner, qui a pour patrie Haïti 59e GENRE. — ETÉONE. ETEONA. Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 254. Corps petit, grêle; tête petite; antennes grêles, peu allongées, terminées par une massue allon- gée, ayant environ le quart de la longueur des antennes; yeux poilus; palpes labiaux assez allongés, dirigés en haut, dépassant de beaucoup le front; thorax grêle; ailes supérieures subtriangulaires, avec leur bord antérieur légèrement arrondi; bord externe ayant un peu plus de la moitié de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures subovales, avec leur bord antérieur légèrement arrondi; bord externe très-sinueux; pattes de la première paire du mâle petites, terminées par des tarses grêles, Papilio Sarpedon 20 PAPILLONS. 121 peu allongées, poilues, et paraissant formées d'un seul article; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement allongées; abdomen petit, s'étendant jusqu'à l'extrémité de la nervure anale des ailes inférieures. Ghenilles et chrysalides inconnues. Fig. 234. — Eteona Tisiphone, Hübner La seule espèce connue habite le Chili et le Brésil, c’est l'Eteona Tisiphone, Hubner. 60m GENRE. — MORPHÉIS. MORPHEIS. Wesiwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 255. Corps assez long, poilu, peu robuste; tête assez petite, couverte de poils, yeux nus; palpes la- biaux étendus, ne dépassant pas le front, légèrement relevés, très-poilus; antennes ne dépassant pas la moitié des ailes supérieures, assez robustes, terminées par une massue ovoide, oblongue, très- comprimée; thorax assez petit, poilu, surtout antérieurement; ailes supérieures allongées, subtrian- gulaires; bord antérieur assez arrondi; bord externe arrondi, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures subtriangulaires, avec leur bord costal presque droit; bord externe régulièrement arrondi, avec le bord anal formant un canal pour recevoir l'abdomen; pattes de la première paire du mâle petites, revêtues de longs poils, avec les tarses composés d’un seul article; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, ayant à peu près deux fois la lon- gueur de celles du mâle; tarses de cinq articles, de la même longueur que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires grêles, avec les tibias armés d'une double rangée d'épines sur leur côté interne; tarses épineux; abdomen soyeux, assez long. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 255. — Morpheis Ehrenbergi, Doubleday On ne connaît qu'une seule espèce, qui a êté rencontrée au Mexique; c'est le Morpheis Ehren- bergii, Doubleday. - 16 122 HISTOIRE NATURELLE. 61" GENRE. — ÉPICALIE. EPICALIA. Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 2°6 NYMPHALIS. God Corps robuste; ailes rbustes, grandes; tête poilue, pas aussi large que le thorax; yeux ovales, peu saillants, nus ; palpes labiaux dépassant à peine le front, relevés; antennes ayant plus des trois quarts de la longueur du corps, s'épaississant insensiblement pour former une massue grêle, allongée comprimée et légèrement courbée; thorax poilu, ovale, robuste; ailes supérieures triangulaires, à sommet quelquefois tronqué; bord antérieur arrondi, avec le bord externe presque droit, d'autres fcis échancré, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne plus ou moins échancré, un peu plus long que le bord externe; ailes inférieures ovoïdes, triangulaires, ayant leur bord costal courbé et leur bord externe arrondi, plus ou moins sinueux; pattes de la première paire du mâle grèles, poilues, avec les tarses de la même longueur que les tibias; pattes de la première paire de la femelle un peu plus longues que celles du mäle, avec les tarses de cinq articles, aplatis et à peu près aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires écailleuses, légère- ment allongées; tarses épineux; abdomen à peine plus long que la tête et le thorax réunis. Chenilles allongées, cylindriques; tête armée de deux épines verticales: celles-ci verticillées; segments abominaux munis de faisceaux de petites épines. Fig. 256, — Epicaha Pierretn, Doubleday. Les quelques espèces qui représentent ce genre habitent les régions chaudes du nouveau monde. Telles sont l'Epicalia Pierretü, Doubleday, qui se trouve en Bolivie, et l'Epicalia acontius, Linné, qui habite le Brésil. 62" GENRE. — CALLITHÉE. CALLITHÆA. Westwood, 1850. Genra of diurn, Lepidopt., p. 28. VANESSA, ARGYNNIS. God Corps robuste; ailes grandes, arrondies; yeux proéminents, nus; palpes labiaux étendus, relevés, subeylindriques, écailleux, dépassant à peine le front; antennes courtes, grêles, ne dépassant pas en longueur les ailes supérieures, terminées par une massue de cinq articles: celle-ci courte, large, en cuiller; thorax robuste, poilu; ailes supérieures ovoïdes, triangulaires; bord antérieur très- a PAPILLONS. 1 arqué, avec le bord externe arrondi, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur, bord interne légèrement échancré, quelquefois arrondi, un peu plus long que le bord externe; ailes in- férieures subtriangulaires, ayant leur bord costal arrondi; bord externe entier, très-arrondi, bord anal canaliculé; pattes de la première paire du mâle poilues, avec les fémurs grèles, les tibias et Les tarses assez larges, de la même longueur que les fémurs; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, un peu plus courtes que celles du mâle; celles des deuxième et troisième paires ro- bustes, assez courtes, avec les tarses épineux; abdomen assez grand. Chenilles et chrysalides inconnues Fig. 257, — Callithæa sapphira, Hübner Les deux espèces qui représentent ce genre (Callithœæa sapphira, Hubuer, et Leprieuru, Feis- thamel) sont remarquables par l'éclat de leurs couleurs; elles ont été rencontrées dans la Guyane et sur les bords de l’Amazone. 65me GENRE. — AMNOSE. AMNOSIA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 259 Corps assez grêle; ailes grandes; tête plus étroite que le thorax, ordinairement moins développée chez la femelle que dans le mâle, et munie à son bord antérieur d'une touffe de poils; yeux ovales, Fir. 258 — Amaosia decora, Doubleday nus; palpes labiaux dirigés en avant, ne dépassant pas les yeux, cylindriques; antennes grêles, ayant la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées par une masse très-grêle, allongée; thorax 124 HISTOIRE NATURELLE ovale, poilu; ailes supérieures grandes, triangulaires; bord antérieur courbé, avec le bord apical droit; bord interne presque droit, à peu près de la même longueur que le bord apical; ailes infé- rieures subovales, quadrangulaires, avec leur bord costal presque droit; bord externe entier, non sinueux, offrant un angle obtus, peu marqué, au troisième rameau de la nervure médiane; pattes de la première paire du mâle petites, peu poilues, terminées par des tarses uniarticulés, ayant à peu près la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, avec les fémurs et les tibias plus longs que dans le mâle; tarses de cinq articles, un peu dilatés, aussi longs que les tibias ; pattes des deuxième et troisième paires peu allongées, écailleuses, avec les tarses poilus et de la même longueur que les tibias. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre est représenté par une seule espèce (Amnosia decora, Doubleday), qui habite Java et Singapore. G4me GENRE. —. CYRESTE. CYRESTIS. Vestwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 260. Corps petit, grêle; ailes grandes, d’une texture délicate; tête petite, moins large que le thorax, munie d'une touffe de poils à sa partie antérieure, yeux très-proéminents, nus; antennes très-grêles, ayant à peine la longueur des ailes supérieures, terminées graduellement par une massue allongée, grêle; palpes labiaux allongés, grêles, avancés, écailleux, ne dépassant pas le front; thorax écailleux, légèrement poilu; ailes supérieures grandes, subtriangulaires; bord antérieur légèrement arrondi, avec le bord apical tronqué ou légèrement arrondi, ayant les cinq sixièmes de la longueur du bord antérieur, sinueux dans la plus grande partie de son étendue; angle apical assez aigu, avec l'angle anal échancré et légèrement lobé; bord interne un peu arrondi, échancré au delà de son milieu, n'ayant pas plus que les deux tiers de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures allongées, hexagonales, leur bord costal presque droit jusqu’au milieu, échancré ensuite jusqu'à l'angle externe; Fig. 239. — Cyrestis Thyodamas, Boisduval. bord externe sinueux depuis l'angle externe jusqu'à l'extrémité du troisième rameau de la nervure médiane, où l'aile forme une queue courte, étroite, obtuse et courbée avec l'angle anal : celui-ci prolongé en une queue spatuliforme ; pattes de la première paire du mâle très-grèles, poilues, avec les fémurs aussi longs que les tibias et les tarses réunis ; tibias grèles, écailleux, avec les tarses uniarticulés; pattes de la femelle plus longues que celles du mâle, avec les tarses peu développés, composés de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires peu allongées, grêles, écailleuses, avec les tarses de cinq articles et de la même longueur que les tibias; abdomen grêle, petit, n'ayant que le tiers de la longueur des ailes inférieures. Chenilles et chrysalides inconnues. PAPILLONS. 125 Les espèces qui composent ce genre habitent l'Inde et l’archipel indien, à l'exception cependant de deux, dont l’une a pour patrie Madagascar, et l'autre a été rencontrée à Sierra Leone. Parmi celles qui habitent l'Inde, nous signalerons le Cyrestis Thyodamas, Boisduval, qui se trouve au Népaul et au Silhet; le Cyrestis thyonneus, Cramer, qui a été rencontré à Amboine, et le Cyrestis periander, Fabricius, qui habite l'île de Java; quant au Cyrestis elegans, Boisduval, il est assez commun dans les bois, à Sainte-Marie, à Foulepointe et à Tamatave, pendant les mois de mai, juin, juillet et sur- tout août. Cette espèce est d’une texture si délicate, qu'il est très difficile de pouvoir se la procurer intacte. Nous signalerons encore le Cyrestis acilia, Boisduval, qui habite la Nouvelle-Guinée, par- ticulièrement la terre des Papous, où cette jolie espèce a été rencontrée pour la première fois par le capitaine de vaisseau Freycinet. 65% GENRE. — MÉGALURE. MEGALURA. Blanchard, 1840. Hist. nat. des Anim. art., t. III, p. 446. TIMICTES. Westwood, 1850. Gener. of diurn. Lepidopt., p. 262 Corps assez petit, laineux, avec les ailes inférieures prolongées en queues: tête poilue, presque aussi large que le thorax; yeux nus, proëéminents ; antennes ayant environ la moitié de la longueur des ailes inférieures, terminées graduellement en une massue un peu allongée; palpes labiaux re- levés, avancés, ne dépassant pas le front, ayant environ deux fois la longueur de la tête; thorax médiocre, couvert de poils laineux; ailes supérieures allongées, triangulaires ; bord antérieur plus ou moins arrondi; bord externe plus ou moins sinueux ou plus ou moins anguleux, ayant les trois quarts de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures prolongées en une longue queue droite à la terminaison du rameau externe de la nervure médiane; angle anal formant une queue assez courte à l'extrémité du rameau interne de la nervure médiane; pattes de la première paire du mâle petites, avec les fémurs présentant en dessus des poils soyeux; tibias légèrement courbés, gréles, poilus, à peu près de la même longueur que les fémurs; tarses uniarticulés, poilus, n'ayant que le quart de Fig. 240. — Megalura Corinna, Latreiile. \a longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle très-grêles, un tiers plus longues que celles du mâle, avec les fémurs presque droits, écailleux, et les tarses terminés par une palette arrondie; pattes des deuxième et troisième paires longues, grèles, écailleuses, avec les tibias plus courts que les fémurs et les tarses plus longs que les tibias 126 HISTOIRE NATURELLE. Chenilles cylindriques, munies de deux longues cornes sur la tête, et de quatre épines verticales sur la partie dorsale. Chrysalides présentant des prolongements filiformes sur les côtés de la tête et du thorax, et des appendices assez courts sur les autres parties du corps. Les espèces représentant ce genre sont au nombre de seize, et paraissent répandues dans les ré- gions tropicales du nouveau monde; les Antilles en nourrissent quelques espèces Elles ont été par tagées en deux groupes : 1° groupe. — Megalura proprement dit. Ce groupe renferme quatorze espèces, parmi les- quelles nous signalerons le Megalura Corinna, Latreille, qui habite la Colombie et Bogota ; le We- galura Themistocles, Fabricius, qui se trouve au Brésil, et le Megalura Crethore, Fabricius, qui à pour patrie Surinam et Cayenne. 9e groupe. — Marpesia. Ce groupe n'est représenté que par deux espèces, qui sont le He- galura Thetis, Fabricius, qui se trouve au Brésil et au Mexique, et le Megalura Eleucha, Hubner, qui habite la Jamaique et Cuba 66m GENRE. — VICTORINE. VICTORINA. Blanchard, 1840. Hist. nat. des Anim, art., 1. [, p. 447. VANESSA, NYMPHALIS. God. Corps médiocrement robuste; ailes grandes, les inférieures munies de queues peu prolongées; tête presque aussi large que le thorax, poilue à sa partie antérieure; yeux saillants ; palpes labiaux écail leux, relevés, ne dépassant pas le front; antennes ayant les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, assez grêles, presque droites, terminées graduellement en une massue allongée, grêle, Fig. 241. — Victorina Steneles, Linné thorax laineux; ailes supérieures grandes, subtriangulaires; bord antérieur très-arrondi, avee le bord apical festonné; bord interne presque droit ; ailes inférieures profondément échancrées le long du bord externe, avec le rameau externe de la nervure médiane terminé en une queue courte; pattes de la première paire du mâle petites, écailleuses, avec les tibias presque aussi longs que les fémurs el les tarses uniarticulés, ayant le tiers de la longueur des tibias: pattes de la première paire de la femelle grêles, écailleuses, deux fois plus longues que celles du mâle; pattes des deuxième et troi- PAPILLONS. 127 sième paires longues, écailleuses, grèles et couvertes d'épines, avec les tarses plus \ongs que les tibias; abdomen plus petit et plus eourt que le thorax. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces de ce genre habitent l'Amérique tropicale, depuis le Brésil jusqu'au Mexique. Elles sont au nombre de trois : la Victorina Steneles, Linné, qui habite le Brésil, la Guyane, Surinam et la Jamaïque; la Victorina Epaphea, Latreille, qui se trouve dans le sud de l'Amérique et au Mexique, et la Victorina traya, Doubleday, qui a pour patrie le Brésil. 67% GENRE. — MINÈTRE. MINETRA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 265. NYMPHALIS. God. Corps robuste; abdomen petit; ailes allongées; tête large, poilue; yeux gros, nns; palpes labiaux écailleux, parallèles, comprimés, dépassant à peine le front; antennes presque droites, ayant la moitié de la longueur des ailes inférieures terminées graduellement par une massue très-allongée, grèle; thorax robuste, couvert de poils; ailes supérieures allongées, triangulaires; bord antérieur légèrement arqué; bord apical à peine échancré, dentelé, ayant les trois quarts de la longueur du hord antérieur; ailes inférieures ovoides, subquadrangulaires, avec leur bord costal presque droit: Fig 242, — Minetra Gambrisius, Fabricius. bord externe assez fortement festonné, avec l'espace situé entre les premier et troisième rameaux de la nervure médiane un peu prolongé; angle anal arrondi; pattes de la première paire du mâle petites, poilues, avec les tarses grêles, cylindriques, uniarticulés, ayant environ la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle petites, grêles, écailleuses, guère plus fongues que celles du mâle, avec les tibias aussi longs que les fémurs; pattes des deuxième et troi- sième paires assez fortes, allongées, écailleuses et très-épineuses; abdomen grêle, petit Chenilles et chrysalides inconnues. Ces espèces habitent l'Inde et l'archipel indien, on n'en connaît que trois, désignées sous les noms de Winetra Sylvia, Cramer, qui se trouve à Java, au Coromandel, à Amboine et dans la Nou- velle-Guinée; le Minetra Gambrisius, Fabricius, qui habite l'Inde, Moulmein et Assam, et le Minetra nodrica, Boisduval, qui a pour patrie Bourou et la Nouvelle-Guinée. 128 HISTOIRE NATURELLE G8me GENRE. — PROTHOË. PROTHOE. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 266. Corps petit, assez grêle; ailes grandes, les inférieures légèrement caudées; palpes appliqués sur la face; tête aussi large que le thorax, poilue; yeux gros, nus; antennes ayant presque la moi- tié de la longueur des ailes inférieures, droites, grêles, terminées graduellement par une massue allongée; palpes labiaux écailleux, courts, relevés, un peu comprimés; thorax petit, poilu; ailes Fig. 243. — Prothoë Frankn, Godart. supérieures grandes, triangulaires; bord antérieur légèrement arrondi; bord apical presque droit, très-légèrement festonné, ayant les trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, de la même longueur que le bord apical; ailes inférieures un peu ovales, avec l'es- pace compris entre les extrémités des deuxième et troisième rameaux de la nervure médiane pro- longé en une queue courte, large, courbée au côté externe; bord costal courbé; bord externe pres- que droit depuis l'angle externe jusqu’à la queue, et offrant deux festons profondément marqués entre la queue et l angle anal; pattes de la première paire du mäle très-courtes, poilues; tibias plus courts que les fémurs, avec Le tarses un peu plus longs que les tibias, uniarticulés et cylindriques; pattes de la première paire, dans la femelle, courtes, écailleuses, avec les tibias ayant environ les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses dilatés, aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement allongées, écailleuses, avec les tibias aussi longs que les fémurs, droits, épineux; tarses épineux, de la même longueur que les tibias; abdomen petit Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue, et qui représente ce genre, a pour patrie l'ile de Java; elle est désignée sous le nom de Prothoe Franckii, Godart. 69we GENRE. — MYNES. MYNES. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 267 NYMPHALIS. Guér. Corps et ailes robustes; tête médiocre; yeux nus; antennes assez longues, presque droites, grèles, terminées, graduellement, par une massue longue et grêle; palpes labiaux étendus et relevés, ne dépassant pas le front, comprimés; thorax ovale, couvert de longs poils; ailes supérieures assez Fig, 1. — Terias herabe Fi, 2. — Tertus nise PAPILLONS 199 larges; bord antérieur légèrement arrondi; bord apical entier, légèrement arrondi, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur, ailes inférieures larges, subtriangulaires, munies d’une queue courte, obtuse, dirigée du côté externe; bord costal arrondi vers la base; bord externe régu- lièrement arrondi depuis l'angie externe jusqu'à l'extrémité du troisième rameau de la nervure mé- diane, et ensuite festonné; pattes de la première paire de la femelle courtes, écailleuses, avec les lémurs presque droits, et les tibias presque aussi longs que les fémurs; tarses ayant les trois quarts de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires longues, robustes; fémurs cour- bés, écailleux; tibias aussi longs que les fémurs, avec les tarses à peu près de la même longueur et de la même épaisseur que les tibias; abdomen à peine plus long que le thorax. Chenilles et chrysalides inconnues. Les deux espèces représentant ce genre habitent lesiles de la Polynésie. La première porte le nom de Mynes leucis, Boisduval, et a pour patrie Offack et la terre des Papous; quant à la seconde, elle est désignée sous celui de Mines Geoffroy, Guérin, et se trouve dans la même localité que la précédente. 70% GENRE. — IÆRA. LÆRA Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 269 NFMPHALIS. God Corps assez grêle; tête grande, ailes supérieures allongées, les inférieures assez larges, mais courtes; Yeux très-grands, nus, proéminents dans les deux sexes; antennes très-longues, ayant à peu près les deux tiers de la longueur des ailes supérieures, et aussi longues que le corps, grêles, presque droites, terminées, graduellement, par une massue allongée; palpes Tabiaux petits, grèles, 130 HISTOIRE NATURELLE. relevés, dépassant à peine le front, très poilus; thorax petit, ovale, poilu; ailes supérieures longues, étroites; bord antérieur considérablement arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical légèrement convexe, ayant à peine la moitié de la longueur du bord antérieur; bord interne légèrement con- vexe depuis la base jusqu’au milien, subéchancré près de l'angle anal; ailes inférieures larges. courtes, subtriangulaires; bord antérieur presque droit; angle externe assez aigu; bord apical sinueux et très-légèrement convexe; pattes de la première paire du mâle petites, grêles, poilues; tibias aussi longs que les fémurs, légèrement courbés; pattes de la première paire de la femelle petites, nues, avec les tarses légèrement dilatés, ayant à peu près les deux tiers de la longueur des tibias ; pattes des deuxième et troisième paires très-allongées, grêles, avec les fémurs écailleux, les tibias et les tarses épineux; abdomen grêle, allongé. Chenilles et chrysalides inconnues. Les deux espèces qui représentent ce genre habitent les côtes occidentales de la côte d'Afrique. telles sont la Jœra cœnobita, Fabricius, et la Zæra crithea, Drury, citées toutes deux par les auteurs comme habitant Sierra-Leone. 71" GENRE. NEPTIS. NEPTIS. Fabricius, 1807; Westwood, 1850. ln Hliger, Syst. Gloss, t. VI, p. 282, n. 15; Genera of diurn. Lepidopt., p. 27 NYMPHALIS. God., LIMENITIS. Boisd. Corps gréle; ailes supérieures allongées; antennes courtes; palpes petits, poilus et très aigus; tête assez large, munie d’une touffe de poils sur le front; yeux grands, proéminents, nus; antennes assez courtes, n'ayant pas la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées, graduellement, par une massue grêle; palpes labiaux petits, dirigés obliquement en haut, dépassant à peine le front; thorax assez grêle, à peine plus large que la tête, ovale, poilu; ailes supérieures allongées, triangulaires; bord antérieur très-légèrement arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical arrondi, peu ou point sinueux; bord interne plus ou moins échancré vers le milieu, ayant les trois quarts de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures très-ovales, avec le bord costal très-arqué; bord externe arrondi, légèrement festonné, pattes de la première paire du mâle très-grêles, courtes; Fig 246. — Neptis Lucilla, Fabricius fémurs légèrement courbés, avec les tibias ayant à peine la moitié de la longueur des fémurs; tarses très-courts, uriarticulés, ayant à peine le tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire, chez la femelle, écailleuses, plus robustes et beaucoup plus longues que celles du mâle; fémurs légèrement courbés, avec les tibias ayant les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses presque aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires courtes, écailleuses, avec les tibias et les tarses épineux; abdomen grêle, allongé. PAPILLONS. 131 Chenilles légèrement allongées, tête armée, en dessus, de deux pointes coniques, courtes, deuxième et troisième segments munis de deux épines divergentes. Chrysalides bifides antérieurement, avec l'abdomen renflé à sa base Fig. 247, — Neptis aceris, Fabricius. Les espèces qui composent ce genre sont assez nombreuses; elles paraissent bornées à l'Asie, aux îles de l'Océan indien, à l'Afrique occidentale, à Madagascar et aux îles de France et de Bourbon. Elles ont été partagées en deux groupes : 1% groupe. — Ailes ornées de taches jaunes; les supérieures ayant leur second rameau de la nervure subcostale prenant naissance beaucoup au delà de l'extrémité de la cellule discoïdale. Ce groupe ne renferme que quatre espèces, parmi lesquelles nous citerons le Neptis dumetorum, Boisduval, qui se trouve assez communément à Bourbon, voltigeant dans les buissons pendant une grande partie de l’année; et le Neptis Frobenia, Fabricius, qui n’est pas très-rare à Maurice; cette espèce habite aussi Madagascar. 9e oroupe. — Ailes généralement ornées de taches blanches; les supérieures ayant le second rameau de la nervure subcostale prenant naissance avant l'extrémité de la cellule discoidale. Ce groupe est beaucoup plus nombreux que le précédent; on en connaît deux espèces européen- nes, qui sont le Neptis aceris, Fabricius, qui se trouve depuis les îles de la Sonde jusqu'en Autri- che inclusivement; le Neptis lucilla, Fabricius, qui habite le Piémont, le sud de la Russie, l'Autriche, la Hongrie, la Styrie et la Dalmatie. Parmi les espèces exotiques, nous signalerons le Neptis Melicerta, Drury, qui se trouve à Sierra- Leone, et le Neptis kikideli, Boisduval, qui se trouve, pendant une grande partie de l'année, dans les bois, à Sainte-Marie et à Tamatave. 19" GENRE — ATIHVME. ATHYMA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 272. NYMPHALIS God Corps robuste; ailes grandes; tête médiocre, munie de longs poils sur la partie frontale; yeux assez saillants, nus; antennes droites, ne dépassant pas la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées, graduellement, par une massue grêle, allongée; palpes labiaux assez grêles, relevés, dépassant à peine le front; thorax robuste; ailes supérieures grandes, subtriangulaires; bord inté- rieur et angle apical arrondis; bord externe droit, légèrement convexe, quelquefois festonné, ayant les trois cinquièmes de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, ayant les trois quarts de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures subtriangulaires, avec leur bord costal assez arrondi; bord externe arrondi, et légèrement festonné; pattes de la première paire du mäle petites, poilues, avec les tibias pas aussi longs que les fémurs, et les tarses ayant un peu plus des deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle un peu plus longues 139 HISTOIRE NATURELLE. et plus épaisses que celles du mâle, écailleuses; pattes des deuxième et troisième paires médiocre- ment longues, avec les tibias et les tarses épineux; abdomen médiocrement robuste. Chenilles allongées, cylindriques, munies, sur les côtés du corps, de tubercules verruqueux; tête épineuse, avec les second et troisième segments armés de deux épines longues, verticales, aiguës, segments SuIvants épineux. Chrysalides suspendues par la queue; tête bifide, avec une éminence conique sur la portion dor- sale du thorax, et une autre située à la base de l’abdomen Pis 248. — Athyma saclava, Boisduval. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses, et la plupart habitent l'Inde boréale et l'archipel indien; quelques-unes, cependant, se trouvent aussi en Chine. Parmi les plus remarquables, nous signalerons l'Athyma leucothoe, Linné, qui habite l'Inde, la Chine et Java; l'Athyma larymna, Dou- bleday, qui se trouve dans le nord de l'Inde; l'Athyma saclava, Boisduval, qui a été trouvée aux environs de Tamatave, et l'Athyma inara, Doubleday, qui habite le nord de l'Iude. 7üme GENRE. — LIMÉNITIS. LIMENITIS. Fabricius, 1807; Westwood, 1850. In Illiger, Syst. gloss., t. VI, p. 284, n. 40; Genera of diurn. Lepidopt., p.274. NYMPHALIS. Boisd Corps médiocre; abdomen assez court; ailes longues, triangulaires; tête petite, munie d'une touffe de poils à la base de chaque antenne; Yeux peu proéminents, nus; palpes labiaux assez courts, épais, relevés obliquement. et ne dépassant pas le milieu des yeux; antennes droites, atteignant à Fig. 249. — Limenitis Daraxa, Doubleday. peine la moitié de la longueur du bord costal des ailes supérieures, terminées, graduellement, en une massue grêle; thorax ovale, poilu; ailes supérieures allongées, triangulaires; bord antérieur trés-peu arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical échancré, très-légèrement festonné, ayant RTTTAR he PAPILLONS. 155 un peu plus que les deux tiers de la longueur du bord antérieur, bord interne presque droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures subtriangulaires, ayant leur bord costal peu arqué; bord externe un peu tronqué et festonné, ayant la même longueur que le bord costal; pattes de la première paire du mâle petites, poilues, avec les tibias presque droits et aussi longs que les fémurs: tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle plus écailleuses et moins poilues, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur; tarses de cinq articles, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement longues, robustes et écailleuses, avec les tibias de la même longueur que les fémurs. épineux; tarses épineux, de la même longueur et de la même épaisseur que les tibias; abdomen assez petit. Chenilles subeylindriques, ayant la tête cordiforme, et le corps garni d'épines rameuses où de tubercules épineux de diverses grandeurs, mais généralement assez courts. Chrysalides anguleuses, auriculées antérieurement, et portant sur le dos une protubérance très- prononcée et comprimée latéralement; ordinairement ornées de taches métalliques Les espèces de ce genre sont assez nombreuses, et sont répandues en Europe, en Asie, dans les iles de l'archipel indien et dans l'Amérique du Nord; elles fréquentent de préférence les allées som- bres des grands bois, dans le voisinage des eaux; elles planent avec beauconp de légèreté, et aiment à se reposer sur la terre humide. Parmi les espèces qui habitent l'Europe, nous citerons : 1. LIMENITIS POPULI. Linné, Cette espèce est. propre aux contrées septentrionales de l'Europe, et habite les grands bois, où il ya du tremble et du peuplier blanc. Elle n'aime que les chemins battus, parce que, recherchant la fente des bestiaux, et surtout celle des vaches, elle en trouve plus facilement là qu'ailleurs. Elle fréquente les forêts de Compiègne, de Senlis, de Fontainebleau, d'Armainvilliers, de Sénart: mais elle n’est pas très-commune aux environs de Paris. Pour l'avoir fraiche, il faut se la procurer entre le 10 et le 20 juin. Elle plane plutôt qu'elle ne vole. On ne doit jamais la poursuivre, attendu qu'elle a l'habitude de revenir à l'endroit d'où elle est partie, et que, quand elle est posée, on peut la prendre à la main, sans l'endommager. La Chenille est verte, nuancée de feuille morte ou de brun violätre, avec la tête et la partie anale fauves ou rougeâtres; la partie anale est un peu four- chue; le dos présente des éminences charnues et épineuses, dont les deux antérieures plus grandes, les deux postérieures un peu recourbées, un peu plus courbées en arrière. Ces protubérances sont hérissées de poils courts terminés en massue, Elle vit sur le tremble { populus tremula) et sur les peupliers noir et blanc (populus alba et nigra). Elle se tient toujours à la cime de ces arbres, et se cramponne si bien sur les feuilles à l’aide de la soie dont elle les tapisse, qu'il est presque impossible de l'en faire tomber, quelque secousse qu'on imprime aux arbres. Aussi est-il très-rare de se la procurer par ce moyen. La Chenille parvient à toute sa taille vers le 20 mai, et son Papillon parait du LS au 25 juin, et quelquefois huit ou dix jours plus tard, suivant que le pays est plus où moins froid. La chrysalide est ovoide, obtuse antérieurement, jaunâtre, mouchetée de noir, avec une bosse arrondie vers le milieu du dos 2. LIMENITIS SIBFLLA. Linné La Chenille, parvenue à toute sa taille, a environ quinze lignes de long. Elle est d'un vert tendre, avec une raie blanche latérale, placée immédiatement au-dessus des pattes membraneuses, et s'éten- dant sur les sept derniers segments. Vue à la loupe, sa peau paraît finement chagrinée; chaque anneau, le premier etle quatrième exceptés, est armé sur Le dos de deux épines rameuses, très-courtes sur les sixième, septième, huitième, neuvième et douzième anneaux, et plus longues sur les autres, princi- palement sur le cinquième. Deux rangées d'épines semblables, et encore plus courtes que les pre- mières, se voient en outre de chaque côté du corps. Toutes ces épines sont vertes à leur base, cou- 134 HISTOIRE NATURELLE. leur de rouille dans le reste de leur longueur, et hérissées de poils noirs. La tête a la forme d’un cœur renversé, légèrement bifide dans sa partie supérieure, épineuse sur ses bords, et rugueuse sur le reste de sa surface. Sa couleur est d’un brun ferrugineux, avec celle des pattes écailleuses; les membraneuses sont vertes. Cette Chenille vit sur le chèvrefeuille des bois (lonicera periclymenum). Fig. 250. — Limenitis sibylla, Linné. On la trouve, parvenue à toute sa grosseur, vers la fin de mai; mais il est rare de la rencontrer, bien que son Papillon soit très-commun. Il faut la chercher dans les buissons humides et sur les chèvre- feuilles en buisson. La chrysalide est anguleuse. Sa tête se termine par deux appendices en forme d'oreilles. Son dos est caréné, et présente, dans son milieu, une protubérance très-saillante et com- primée latéralement. Le fond de sa couleur est d'un vert brun ou pistache, et comme vernissé. Cette espèce est étrangère aux départements méridionaux, tandis qu'elle est très-commune dans ceux du centre de la France. La chrysalide est anguleuse, verdâtre, avec des taches dorées. 3. LIMENITIS CAMILLA. Fabricius. La Chenille de cette espèce est d’un vert pâle sur le dos et sur les côtés, et rougeâtre sous le ventre, avec une raie latérale blanche, bordée de pourpre, qui sépare les deux nuances. Cette raie est placée au-dessus des stigmates, et règne tout le long du corps, à partir du quatrième anneau. Chaque anneau, le premier et le quatrième exceptés, est surmonté de deux épines, ou plutôt de deux tubercules épineux, très-courts sur les sixième, septième, huitième, neuvième et douzième anneaux, et très-élevés sur les autres, surtout sur le cinquième. Deux rangées de tuber- cules semblables, mais tous très-courts, se voient en outre de chaque côté du corps. Tous ces tubercules sont de couleur pourpre et hérissés d’épines rayonnantes à leur extrémité, et de couleur noirâtre. La tête est petite, en forme de cœur renversé, légèrement bifide dans sa partie supérieure, Fig, 251. — Limenitis Camilla, Fabricius. et garnie d’épines sur ses bords, elle est d'un brun ferrugineux, ainsi que les pattes écailleuses, les membraneuses sont rougeâtres. Autant la chrysalide du Limenitis sybilla est brillante, autant celle PAPILLONS. 139 du L. Camilla est sombre, car elle est entièrement d'un brun terreux, sans taches métalliques. Du reste, elle a la même forme. La Chenille de cette espèce vit, comme sa congénère, sur le chèvre- feuille des bois, ainsi que sur celui des jardins, qui croit naturellement dans les haies, dans le midi de la France. On la trouve, parvenue à toute sa taille, la première fois à la fin d'avril, et la seconde fois dans le courant de juillet. Les Papillons de la première génération volent en mai et juin, et ceux de la seconde en août. Le Limenitis Camilla se plait à voltiger le long des ruisseaux et des petites rivières; il se montre quelquefois aux environs de Paris; il n’est pas rare dans la forêt de Fon- tainebleau, et devient d'autant plus commun qu'on s'approche davantage du midi. Parmi les espèces exotiques, nous citerons le Limenitis daraxa, Doubleday, qui habite l'Inde; le Limenitis sayla, Doubleday, qui se trouve au Sylhet et à Assam; et le Limenitis alankara, Hors- field, qui a été rencontré dans l'ile de Java. 74% GENRE. — HÉTÉROCHROA. HETEROCHROA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 276. NYMPHALIS. God Corps assez robuste; tête assez large dans le mâle, plus étroite chez la femelle, munie, sur le front, d'une petite touffe de poils; yeux saillants, garnis de soies en avant ou nus; palpes labiaux courts, relevés obliquement, ne s'étendant pas au delà du milieu des yeux; antennes presque droites, beaucoup plus longues que la moitié des ailes supérieures, terminées par une massue allongée, très- grêle; thorax poilu, robuste, surtout chez le mâle, aussi large que la tête; ailes supérieures trian- gulaires, allongées, avec le bord antérieur arqué, et l'angle apical arrondi; bord apical plus ou moins échancré, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, Fig. 2592. — Heterochroa irmina, Doubleday. presque aussi long que le bord apical; ailes inférieures allongées, wiangulaires: base du bord costal très-arquée, droit ensuite dans le reste de son étendue; bord externe fortement festonné, un peu plus long que le bord costal; bord interne formant un canal pour recevoir l'abdomen, un quart plus long que le bord costal; pattes de la première paire du mäle très-petites, soyeuses, avec les fémurs un peu plus longs que les tibias: tarses uniarticulés, ayant la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle un peu plus longues et plus écailleuses que celles du mâle, avec les tibias légèrement courbés, et presque aussi longs que les fémurs; tarses de cinq articles, ayant la moitié de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires robustes; la deuxième paire, chez le mäle, plus allongée que la troisième paire, avec les tarses garnis de courtes épines ; abdomen assez petit, grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. 130 HISTOIRE NATURELLE. Ce genre, très-nombreux en espèces, est répandu dans le Brésil et dans la partie tropicale de l'Amérique. Telles sont : l'Heterochroa irmina, Doubleday, qui habite la province de Venezuela; l'Heterochroa leucophthalma, Latreille, qui se trouve au Pérou et en Colombie, et l'Heterochroa cocala, Cramer, qui a pour patrie la Guyane et le Brésil. 7ÿme GENRE. — DIADÈME. DIADEMA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p, 279. NYMPHALIS. God Corps médiocrement robuste; ailes généralement grandes; tête médiocrement grande, munie d'une touffe frontale; yeux proéminents, nus; palpes labiaux étendus, écailleux, obliquement relevés, et ne dépassant pas la moitié des yeux; antennes courtes, ayant à peine les trois quarts de la longueur du corps, grêles, légèrement courbées, terminées par une massue généralement petite; thorax mé- diocrement robuste, poilu; ailes supérieures subtriangulaires, avec leur bord antérieur très-arqué; angle apical irrégulièrement arrondi, échancré et légèrement festonné, ayant les trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne légèrement concave, ayant la même longueur que le bord apical; ailes inférieures larges, presque arrondies, avec leur bord antérieur très-arqué, et leur bord externe arrondi, festonné, et un peu plus long que le bord antérieur; pattes de la première paire du mâle courtes, écailleuses, avec les tibias légèrement courbés, et les tarses uniarticulés, pas plus longs que le tiers de la longueur des tibias; première paire dè pattes de la femelle beaucoup plus allongées que celles du mâle, avec les tarses de cinq articles, et ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez allongées, écailleuses, avee les tibias et les larses épineux. Cbenilles eylindriques, avee la tête armée de deux épines verticales, et les segments du corps aussi munis d'épines, mais plus courtes Chrysalides robustes, bossues, avec l'abdomen épineux. Les espèces représentant ce genre sont assez nombreuses, et paraissent répandues en Asie, en Afrique et en Amérique. Fig. 5. — Cohus Edusa Fig PAPILLONS. 137 Elles ont été partagées en deux groupes. 4° groupe. — Cellules discoïdales toujours fermées dans les quatre ailes; telles sont les Diadema sabmacis, Drury, qui habitent Sierra-Leone et la Guinée; la Diadema bolina, Linné, qui se trouve en Amérique, en Afrique et en Asie; et la Diadema lasinussa, Fabricius, qui a été rencontrée dans l'Inde, à Java, à Amboine et aux Moluques. 2% groupe. — Cellules discoïdales non fermées dans les quatre ailes Ce groupe, bien moins nombreux que le précédent, ne renferme que quelques espèces, parmi lesquelles nous signalerons la Diadeina anthedon, Doubleday, qui a pour patrie Sierra-Leone et Ashanti. 76" GENRE. — GODARTIE. GODARTIA. Lucas, 1842. Ann. de la Soc. ent. de France, 4"€ série, t. I, p. 299, pl. 12, n. 2, fig 4 à 2. Corps robuste; ailes grandes; tête médiocrement volumineuse, munie, à son sommet, d'une touffe de poils; yeux proéminents; palpes labiaux écailleux, petits, assez grêles, relevés, avancés; antennes assez courtes, presque droites, ayant les deux tiers de la longueur des ailes antérieures du mâle, mais à peine le tiers de celles de la femelle, terminées, graduellement, en une massue grèle; thorax assez robuste; ailes supérieures du mâle ayant le bord interne tellement allongé que l'extrémité de l'aile parait transversalement tronquée; bord antérieur très-arqué, légèrement denté, un quart plus long que le corps; bord externe très-légèrement courbé extérieurement, ayant envivon les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne très-légèrement échancré dans les deux sexes, ayant les cinq sixièmes de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures très-larges, subtriangulaires, avec leur bord costal légèrement courbé; bord externe entier; pattes de la première paire du mäle très-courtes, épaisses, écailleuses, avec les tarses aussi longs et aussi épais que les tibias; pattes de la première paire de la femelle robustes, plus longues que celles du mâle, avec les tarses épi- neux, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires ro- bustes, écailleuses, avec les tibias épineux, ayant les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses épineux, presque aussi longs que les tibias; abdomen médiocrement robuste, poilu à sa base. Chenilles et chrysalides inconnues. On ne connaît que deux espèces dans ce genre, dont l'une, Godartiw Madagascariensis, Lucas, si trouve à Madagascar; et l'autre, Godartia Eurynome, Fabricius, a été rencontrée sur la côte occi- dentale d'Afrique, particulièrement à Sierra-Leone et au Congo. 77% GENRE. — ROMALÆOSOME. ROMALÆOSOMA. Blanchard, 1840 Hist. nat. des Anim. art, & HE, p. 448. Corps très-robuste ; ailes larges, festonnées; antennes très-longues, droites; tête large, yeux proé- minents, nus; palpes labiaux comprimés, relevés, écailleux, légèrement avancés, dépassant à pein le front; antennes très-allongées, droites, grêles, presque la moitié aussi longues que les ailes su- périeures, graduellement terminées par une massue très-longue, grêle; thorax très-robuste, avec le métathorax poilu ; ailes supérieures grandes, triangulaires, avec leur bord antérieur et leur angle api- cal arrondis; bord apical courbé extérieurement vers le sommet, moins échancré dans son milieu, et sensiblement festonné, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures étendues, subovales, plus fortement festonnées que les ailes supérieures; pattes de la première paire du mäle petites, poilues, avec les tibias légèrement courbés, presque aussi longs que les fémurs; tarses uniarticulés, cylindriques, ayant plus des deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle courtes, écailleuses, assez grèles, avec les tibias plus courts que les fémurs, et les tarses de cinq articles, 15° 18 138 HISTOIRE NATURELLE ayant plus de la moitié de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires allongées, robustes, très-épineuses, à l'exception des fémurs, qui sont écailleux; abdomen robuste, peu al- longé. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 254, — Romalæosoma pratinas, Doubleday. Toutes les espèces qui composent ce genre se trouvent sur la côte occidentale d'Afrique. Elles ont été divisées en deux groupes : 4 groupe. — Corps très-robuste, orné en dessus de larges taches pâles. — Ce groupe ne renferme que quelques espèces, parmi lesquelles nous signalerons le Romalæosoma pratinas, Dou- bleday, qui habite Ashanti. 2% groupe. — Corps moins robuste, non maculé.— Ce groupe est beaucoup plus nombreux que le précédent, car il renferme environ seize espèces; comme représentant ce groupe, nous citerons le Fig. 255. — Romalæosoma Arcadius, Fabriaus. Ramalwosoma Arcadius, Fabricius, qui se trouve à Ashanti, et le Romalæosoma Sophron, Double- day, qui a été rencontré à Sierra-Leone PAPILLONS. 159 78me GENRE. — EURYPHÈNE. EURYPHENE. Wesiwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 285. NYMPHALIS, God. Corps robuste; ailes inférieures entières, assez grandes; antennes longues; palpes relevés; tête médiocrement large, munie d’une touffe de poils entre les antennes; yeux très-proéminents, nus; antennes très-longues, droites, terminées graduellement en une massue assez robuste; palpes la- biaux relevés, assez allongés, dépassant le front; thorax robuste, poilu, surtout le métathorax; ailes supérieures médiocrement larges; ailes inférieures subovales, avec leur bord externe entier, peu festonné; pattes de la première paire du mâle poilues, avee les tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle très-courtes, poilues, avec les tarses épineux et ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires très-longues, avec les tibias et les tarses munis de fines épines; abdomen assez petit. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces peu nombreuses de ce genre se trouvent principalement sur les côtes de l'Afrique occidentale, Telle est l'Euryphene sophus, Fabricius, qui habite Sierra-Leone et le Congo. 79% GENRE — ATÉRIQUE. ATERICA. Boisduval, 1833; Westwood, 1850. Faun. ent. de Madag., p. 47; Genera of diurn, Lepidopt., p. 286. Corps assez grêle, allongé; ailes étendues, les supérieures triangulairement allongées, les infé- rieures arrondies, entières, ou très-légèrement festonnées; tête transverse, presque aussi large que le thorax, munie de deux petites touffes de poils entre les yeux: ceux-ci nus, proéminents; an- tennes grèles, allongées, terminées graduellement par une massue grêle, médiocrement allongée ; palpes labiaux écailleux, très-petits, gréles, obliquement relevés, dépassant de très-peu le front; TE d\ à || i M 1 lip | Fig. 256. — Alerica rabena. Boisduval. thorax ovale, médiocrement poilu; ailes supérieures allongées, avec leur bord inférieur très-courbé et leur angle apical légèrement arrondi; bord apical presque droit, à peine plus long que la moitie du bord antérieur; bord interne d’un quart plus long que le bord apical; ailes inférieures très- grandes, subovales ou presque arrondies, avec leur bord externe légèrement festonné; pattes de la première paire du mâle grêles, avec les tibias ayant les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses 140 HISTOIRE NATURELLE. uniarticulés, ayant à peu près la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle très- grèles, presque deux fois aussi longues que celles du mâle, avec les fémurs poilus, les üibias et les tarses écailleux : ceux-ci ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troi- sième paires dissemblables; fémurs de la deuxième paire courbés, d'un tiers plus long que les tibias : ceux-ci munis d’une touffe de poils près de leur base chez le mâle; tibias des pattes de la troisième paire plus longs que les fémurs; abdomen assez grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 257 — Aterica Meleagris, Cramer. Les quelques espèces qui représentent ce genre sont répandues sur les côtes occidentales de l'Afrique et dans Pile de Madagascar. Elles ont été partagées en deux groupes : 1 groupe. — Ailes inférieures ayant la cellule discoïdale ouverte. Telle est l'Aterica rabena, Boisduval, qui habite Tintingue, Tamatava et Sainte-Marie; elle se plaît dans les bois en décembre; elle reparaît en juillet et août. 2" groupe. — Ailes inférieures ayant la cellule discoïdale fermée. Telle est l’Ateriea Meleagris, Cramer, qui a pour patrie Sierra-Leone et Ashanti. | 80% GENRE. — HARME. HARHA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 287. NYMPHALIS. God. Corps robuste; ailes grandes, ayant le bord apical des supérieures généralement échancré ; tête médiocrement grande, munie d’une touffe de poils entre les antennes; veux proéminents, nus; antennes assez allongées, droites, terminées par une massue très-grèle; palpes labiaux écailleux, assez allongés, obliquement avancés, dépassant le front; thorax ovale, médiocrement robuste, poilu; ailes supérieures ayant leur bord antérieur très-arqué, avec leur angle apical souvent assez aigu; bord apical variable par la forme, généralement échancré et festonné, ayant les trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, plus long que le bord apical; ailes infé- rieures grandes, festonnées sur leur bord externe; pattes de la première paire du mäle très-petites, frangées, avec les tarses très-courts; pattes de la première paire de la femelle beaucoup plus courtes que celles du mâle, très-grêles, avec les tarses ayant plus de la moitié de la longueur des tibias : pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, avec les tarses munis de fines épines; ab- domen assez grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre, dont on ne connaît qu'un très-petit nombre d'espèces, est répandu sur les côtes de V'Afrique occidentale. PAPILLONS. 141 Il a été partagé en deux groupes : 1‘ groupe. — Ailes supérieures ayant la cellule discoidale fermée, avec le second rameau de la vervure subcostale prenant naissance au devant de l'extrémité antérieure de la cellule. Telle est l'Harma Theobene, Doubleday, qui a été trouvée à Ashanti. Fig. 258. — Harma Theobene. Doubleday 2me groupe.— Toutes les ailes ayant la cellule discoidale courte. Harma Sangaris, Godart; cette espèce à été rencontrée à Ashanti 81m GENRE. — ADOLIAS. ADOLIAS. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 289 NYMPHALIS. God Corps plus ou moins robuste; antennes longues, étroites ; ailes grandes; tête large; yeux proé- minents, nus; antennes très-longues, grêles, filiformes à la base, s'épaississant graduellement au delà de leur milieu, pour former brusquement une massue longue, cylindrique; palpes labiaux petits, dépassant à peine le front : ceux des mâles plus grands que ceux des femelles ; mâchoires en spi- rale, médiocrement longues, robustes, comprimées vers leur extrémité, et ciliées latéralement; tho- rax plus ou moins robuste, poilu ; ailes généralement robustes : les supérieures un peu triangulaires, avec des côtes allongées fortement courbées; angle apical généralement peu arrondi ; bord apical variable, mais le plus souvent légèrement échancré vers le milieu, et à peine festonné, ayant près des trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit et à peu près aussi long que le bord apical; ailes inférieures arrondies, légèrement acuminées à l'angle anal chez les mâles de quelques espèces, et légèrement festonnées le long de leur bord externe; bord costal légè- rement arrondi; pattes de la première paire du mâle très-courtes, grèles, avec les fémurs poilus et les tibias presque aussi longs que les fémurs; tarses uniarticulés; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, avec les tarses épineux et composés de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires assez allongées, les fémurs de celles de la deuxième paire dans le mâle écail- leux et un quart plus longs que les fémurs des pattes de la troisième paire; tibias de la deuxième paire chez le mâle très-poilus; tarses épineux, beaucoup plus courts que les tibias; abdomen de longueur et de grosseur médiocres. Chenilles linéaires, allongées, pourvues de chaque côté d’appendices brachiformes; pattes courtes, petites, entièrement cachées par les appendices latéraux. Chrysalides courtes, anguleuses, atténuées aux deux extrémités avec les angles ornés de fines épines. 142 HISTOIRE NATURELLE. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses et ont pour patrie l'Inde, l'archipel indien et la Chine. Parmi elles, nous signalerons l'Adolias dirtea, Fabricius, qui habite Java, le Silhet, Assam, Penang et Sumatra; l'Adolias Japis, Godart, qui a été rencontrée dans l'île de Java, et l'Adolias teuta, Doubleday, qui a pour patrie le Silhet. 89me GENRE. — ÉNISPE. ENISPE. Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 292. Corps robuste; ailes grandes, subtriangulaires; tête médiocre; yeux grands, proéminents, nus; palpes labiaux écailleux, relevés, peu avancés, dépassant les yeux; antennes grêles, ayant la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées par une massue grêle, allongée, légèrement courbée à son extrémité; thorax poilu, robuste; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, avec leur bord antérieur très-arqué, et leur angle apical très-aigu; bord externe droit, ayant un peu plus des deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, à peine plus long que le bord Fig. 259. — Énispe Euthimius, Doubleday. externe; ailes inférieures subtriangulaires, avec leur bord costal très-arqué, et leur bord externe légèrement festonné; pattes de la première paire du mâle poilues, avec les tibias plus courts que les fémurs, et les tarses uniarticulés, à peu près de la même longueur que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires robustes, avec les tibias et les tarses armés d'épines; abdomen médio- crement robuste. Ce genre est représenté par une seule espèce (Enispe Euthymius, Doubleday), qui a pour patrie le Silhet. 83" GENRE. — EURIPE. £EURIPUS. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 295. Corps robuste; ailes inférieures profondément festonnées, avec une queue courte, tronquée. située au milieu du bord postérieur; tête de grandeur médiocre, poilue; yeux proéminents, nus; palpes labiaux écailleux, obliquement avancés, ne dépassant pas le milieu des veux; antennes fortes, un PAPILLONS 143 peu plus longues que la moitié de la longueur des ailes inférieures, terminées par une massue allon- gée, assez grêle; thorax allongé, ovoide, robuste, poilu; ailes supérieures triangulaires, allongées, avec leur bord antérieur peu arqué, et leur angle apical assez obtus; bord apical très-légèrement festonné, convexe en avant, échancré en arrière, ayant les deux tiers de la longueur du bord anté- ricur; angle anal très-arrondi; bord interne de la même longueur que le bord apical; ailes inférieu- res subtriangulaires, avec leur bord costal très-arqué à la base; bord externe profondément fes- tonné; pattes de la première paire du mâle petites, frangées; pattes des deuxième et troisième paires semblables à celles des espèces composant le genre Énispe —t. ; ÿ3 S4 4 Fig. 260. — Euripus halitherses, Doubleday. On ne connait que deux espèces, qui ont été rencontrées dans le royaume d’Assam. Gelle qui peut être considérée comme représentant ce genre est l'Euripus halitherses, Doubleday. 84e GENRE. — SYMPHÈDRE. SYMPIHÆDRA. Westwood, 1850. Gener. of, diurn, Lepidopt., p. 294. Corps médiocrement robuste, poilu; ailes grandes, arrondies, festonnées; tête d'une grosseur médiocre, présentant, à la base des antennes, une touffe de poils très-courts, yeux médiocrement saillants, nus; palpes labiaux écailleux, obliquement avancés, ne dépassant pas les veux; anteunes presque droites, ayant la moitié environ de la longueur des ailes inférieures, et terminées, graduelle- ment, par une massue grèle, très-légèrement courbée à son extrémité; thorax poilu; ailes supérieures étendues, avec leur bord antérieur assez fortement arqué, et leur angle apical arrondi; bord apical entier, légèrement échancré au milieu, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du bord anté- rieur, bord interne ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures ovalaires, larges, avec leur bord externe festonné; pattes de la première paire du mâle petites, grêles, avec les tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, beaucoup plus allongées que celles du mâle, avec les tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires comme dans le genre précédent; abdo- men petit, robuste chez la femelle. Chenilles et chrysalides inconnues. Deux espèces composent ce genre, dont l'une (Symphædra thyelia, Fabricius) a été trouvée dans l'Inde centrale; et l’autre (Symphædra «æropus, Linné), à Amboine, à Bourou, dans la Nouvelle- Guinée et à la Nouvelle-Hollande. 144 : HISTOIRE NATURELLE. 85e GENRE. — MÉNÉRIS. MENERIS. Westwood, 1850. Gencra of diurn. Lepidopt., p. 296. NYMPHALIS. God Corps robuste, très-poilu; tête médiocrement grande, poilue; yeux volumineux, poilus; palpes labiaux avancés, relevés en avant, dépassant les yeux, très-poilus, excepté en avant; antennes ayant la moitié de la longueur des ailes supérieures, graduellement terminées par une massue allongée, courbée à son extrémité; thorax allongé, ovoide, poilu; ailes grandes, les supérieures à bord anté- rieur peu arqué, avec leur angle apical arrondi; bord apical entier, à peine échancré; bord interne presque droit; ailes inférieures ovales, ocellées, avec leur bord externe festonné; pattes de la pre- mière paire du mâle très-courtes, poilues, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même lon- gueur, et les tarses n'ayant que le tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires robustes, avec les fémurs poilus, graduellement amincis, et légèrement courbés; tibias un peu plus courts que les fémurs, armés de courtes épines; tarses fortement épineux, de la même longueur que les tibias; abdomen de grandeur médiocre. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue de ce genre (Meneris tulbaghia, Linné) habite le cap de Bonne-Espé- rance. 86° GENRE. — SMYRNE. SMYRNA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 297. NYMPHALIS. Fabr Corps robuste, poilu; ailes grandes, entières ou légèrement festonnées; ailes inférieures ocellées en dessous; tête de grandeur médiocre, ayant une touffe conique de poils au front; yeux grands, proéminents, nus; palpes labiaux écailleux, obliquement avancés, comprimés, ne dépassant pas le sommet des yeux; antennes droites, plus de la moitié plus longues que les ailes supérieures, ter- minées par une massue allongée, assez grêle, obliquement tronquée à son extrémité; thorax ovoïde, allongé, poilu; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, avec leur bord antérieur arqué, et leur angle apical assez obtus; bord apical très-légèrement festonné, presque droit, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur: angle postérieur arrondi; bord interne presque droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures ovoides, avec leur bord costal très-arqué, et leur bord apical arrondi, festonné; pattes de la première paire du mâle courtes, finement poilues; tibias aussi longs que les fémurs, avec les tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias: pattes de la première paire de la femelle écailleuses, un peu plus courtes que celles du mäle, ayant ks fémurs et les tibias de la même longueur, avec les tarses comprimés, et égalant en longueur les deux tiers des tibias; pattes des deuxième et troisième paires robustes, la deuxième paire étant plus longue que la troisième; abdomen petit, conique chez le mâle, ovoide dans la femelle. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de deux, dont l’une (Smyrna Blomfildia, Fabricius) se trouve au Brésil; et l’autre (Snyrna Karwinskii, Geyer) habite le Mexique. Fig. À — Euterpe tereus Fig, 2 — Euterpe theano Fig. 3 — Gonepteryx Rhamn, Fig. 4. — Catagramma Cynosura Le PAPILLONS 145 87% GENRE. — AGRIAS. AGRIAS. Doubleday, 1848; Westwood, 1850 Proceed. Suciet. of Lond., p. 46; Genera of diurn. Lepidopt , p. 298. NYMPHALIS. God. Corps très-robuste, court, poilu; ailes supérieures grandes: les postérieures ayant, en dessous, une rangée d'ocelles; tête large, poilue, ayant une touffe conique de poils sur le front; yeux pres- que ronds, ou légèrement ovales, saillants; mächoires courbées en spirale, un peu plus longues que le thorax; palpes labiaux écailleux, assez écartés, relevés, dépassant un peu le niveau des yeux; antennes allongées, ayant les trois quarts de la longueur du corps, s'amincissant graduellement jus- qu’à son extrémité : celle-ci légèrement recourbée; thorax robuste, ovoide, allongé, poilu, tronqué postérieurement; ailes supérieures subtriangulaires. avec leur bord antérieur arrondi, et leur angle apical obtus; bord apical presque droit, ou légèrement sinueux, un tiers plus court que le bord antérieur, bord interne droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures obovales, avec le canal recevant l'abdomen large; bord antérieur arrondi, avec leur angle apical obtus, et leur bord apical légèrement sinueux et festonné; pattes de la première paire de la femelle petites, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur; tarses courts, avec leur article basilaire allongé; pattes des deuxième et troisième paires robustes, assez courtes, avec les tibias et les tarses épineux; abdomen court, s'amincissant à son extrémité. Chenilles et chrysalides inconnues. On ne connait que deux espèces dans ce genre, dont l'une (Agrias Claudia, Herbst) habite le Brésil; l’autre (Agrias ædon, Hewits) a pour patrie la Nouvelle-Grenade. 88me GENRE. — HÉRONE. HERONA. Westwood, 1850. Genera of diurn Lepidopt., p. 295. Corps robuste; ailes grandes : les supérieures subanguleuses au-dessous de leur sommet; les infé- rieures profondément festonnées; tête assez petite, surtout chez la femelle; yeux médiocrement gros, très-saillants; palpes labiaux écailleux, obliquement avancés, dépassant à peine le front; antennes Fig. 261. — Herona marathus, Doubleday presque droites, grèles, ayant la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées par une massue grêle, légèrement recourbée à son extrémité; thorax robuste, poilu, ovale, allongé; ailes su- 14 19 146 , HISTOIRE NATURELLE. périeures triangulaires, allongées, avec leur bord antérieur légèrement courbé, et leur angle apical assez obtus; bord apical ayant les trois cinquièmes de la longueur du bord antérieur, légèrement festonné et obtus, étant subanguleux au-dessous du sommet, et échancré dans le reste de son éten- due; bord interne presque droit, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; ailes infé- rieures obovales, triangulaires, avec leur bord costal droit, excepté cependant à la base, qui est arquée; bord externe profondément festonné; pattes de la première paire du mâle petites, poilues, avec les tibias un peu plus courts que les fémurs, et les tarses uniarticulés, presque aussi longs que les tibias; pattes de la première paire de la femelle grêles, finement écailleuses, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur, et les tarses épineux, un peu plus longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires écwlleuses, assez gréles, médiocrement allongées, avec la deuxième paire plus longue que la troisième; abdomen allongé, assez grèle. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce de ce genre (Herona marathus, Doubleday) a été rencontrée dans le royaume d’Assam. S9me GENRE. — PRÉPONE. PREPONA. Westwood, 1850 Genera of diurn, Lepidopt , p. 299. NYMPHALIS. God Corps extrèmement robuste, poilu, avec les ailes supérieures falquées : celles-ci et les inférieures ornées, en dessus, de taches métalliques; tête médiocrement large, avec une touffe conique de poils située sur le front; yeux proéminents, nus; palpes labiaux relevés, obliquement avancés, dépassant à peine le front; antennes longues, droites, ayant un peu plus de la moitié de la longueur des ailes Fig. 262. — l'repona amphimachus. supérieures, S'épaississant très-graduellement depuis la base jusqu'au sommet, thorax très-robuste, allongé, tronqué en arrière; ailes supérieures allongées, triangulaires, subfalquées à leur extrémité; bord antérieur très-arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical entier, très-fortement échancré, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, de la même lou- gueur que le bord apical; ailes inférieures subovales, larges, avec leur bord apical arrondi, légère- PAPILLONS. 147 ment festonné, et leur disque présentant une touffe de poils près du bord anal chez le mâle; pattes de la première paire du mâle très-courtes, poilues, avec les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, plus longues et plus grêles que celles du mâle, avec les tarses comprimés, et aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires robustes, écailleuses, la deuxième paire étant plus longue que la troi- sième; tibias plus courts que les fémurs, avec les tarses épineux; abdomen petit, plus où moins conique. Chenilles et chrysalides inconnues. Ces espèces, au nombre de dix environ, habitent la partie la plus chaude de l'Amérique du Sud. Suivant M. T. Lacordaire, le plus grand nombre ne se tient que dans les forêts, et ne se rapproche qu'accidentellement des plantations. C'est surtout parmi elles qu'on pent juger de la rapidité du vol par la grandeur du thorax et la solidité des ailes. Ces espèces, où ces organes offrent au plus baut degré toutes les conditions réunies pour un vol puissant, sont les P. Amphimachus, Demophon, Orion, etc. Il est tel, que l'œil peut à peine les suivre ; elles se posent brusquement sur le tronc des arbres, ferment leurs ailes et restent immobiles. Dans cet état, elles se laissent prendre avec la main; ou, si elles ont été effrayées, elles disparaissent et reviennent un instant après à la même place. On les trouve ordinairement sur les habitations, et surles mêmes arbres autour desquels vo- lent les Peridromia. Comme espèce représentant ce genre, nous citerons la Prepona deiphile, Go- dart, qui habite l'intérieur du Brésil. 90" GENRE. — PANDORE. PANDORA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p.501. Corps robuste; ailes allongées, triangulaires, marbrées en dessus, de couleur noire et métallique, vertes; tête volumineuse. presque aussi large que le thorax, avec une touffe de petits poils située sur le front; yeux très-saillants, nus: palpes labiaux allongés, obliquement avancés, ne dépassant pas le niveau des yeux ; antennes presque droites, longues, grêles, terminées par une petite massue, Fig. 265. — Pandoralroli, Doubleday et Westwood, ayant un peu plus de la moitié de la longueur des ailes supérieures; thorax robuste, poilu; ailes supérieures allongées, triangulaires, avec leur bord antérieur peu arqué, et l'angle apical arrondi bord apical entier, fortement échancré, ayant les cinq huitièmes de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures; un peutriangulaires, avecleur bord antérieur presque droit, excepté à la base, qui estarrondie; bord externe entier, arrondi; pattes de la première paire du mâle assez allongées, déprimées, poilues, 148 HISTOIRE NATURELLE. avec les tarses uniarticulés, et à peu près aussi longs que les tibias; pattes de la deuxième paire écailleuses, très-allongées, avec les fémurs robustes, légèrement courbés, un peu plus longs que les tibias : ceux-ci un peu comprimés à la base, épineux; tarses très-légèrement épineux, écailleux, de la même longueur que les tibias; pattes de la troisième paire de longueur médiocre; abdomen peu robuste, assez allongé. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue ( Pandora frola, Doubleday et Westwood) a été rencontrée en Colombie. Qime GENRE. — AGANISTHE. AGANISTHOS. Blanchard, 1840; Westwood, 1850. Hist. nat. des Anim. art., t. I, p. 453 ; Genera of diurn. Lepidopt., p. 301. NYMPHALIS. God. Corps très-robuste; ailes non ornées en dessus de taches métalliques, les antérieures fortement falquées à leur extrémité; tête médiocrement large, poilue, avec la touffe de poils frontale peu sensible; yeux nus, volumineux; palpes labiaux obliquement avancés, dépassant les yeux; an- tennes grêles, ayant à peine la moitié de la longueur du corps, terminées graduellement en une massue grêle, mais distincte; thorax très-robuste, oblong, tronqué en arrière, poilu; ailes supé- rieures grandes, avec leur. bord antérieur très-arqué et leur angle apical obtus; bord apical ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur, entier, mais fortement échancré à peu de distance Fig. 264. — Agamsthos Orion, Fabricius. du sommet, de manière à donner une apparence très-falquée à l'extrémité de l'aile; bord interne presque droit, à peu près de la même longueur que le bord apical; ailes inférieures subtriangu- laires, avec leur bord costal arrondi et leur bord apical entier, légèrement anguleux à l’extrémité du troisième rameau de la nervure médiane; bord abdominal formant une large gouttière pour rece. voir l'abdomen, avec l’angle anal aigu; pattes de la première paire du mâle médiocrement allongées, avec les tarses uniarticulés n'ayant que la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle très-grêles, avec les fémurs et les tibias de la même longueur, et les tarses grêles, PAPILLONS. 149 écailleux, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires écailleuses, avec la deuxième paire plus longue que la troisième; abdomen petit, conique. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue de ce genre (Aganisthos orion, Fabricius) a pour patrie le Brésil. 99m GENRE. — APATURE. APATURA. Fabricius, 1807; Westwood, 1850. In Illiger, Syst. Gloss., t. VI, p. 280, n. 8; Genera of diurn. Lepidopt., p. 302 NYMPHALIS. Des auteurs. Corps robuste; ailes supérieures échancrées dans le milieu de leur bord apical; tête de grandeur médiocre, poilue, ordinairement plus développée dans le mâle que chez la femelle; yeux proémi- nents, nus; antennes presque droites, ayant à peu près les trois cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, terminées par une massue assez forte, allongée et comprimée; mâchoires allongées, en spirale ; palpes labiaux écailleux, obliquement avancés, ne dépassant pas les yeux; thorax robuste, Fig. 265. — Apatura Ilia, Fabricius. subovale, couvert de poils courts; ailes supérieures allongées, triangulaires, avec leur bord anté- rieur médiocrement arqué et leur angle apical subtronqué; bord apical légèrement festonné, plus ou moins échancré au milieu, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures ovoides, triangulaires, avec leur angle apical plus ou moins allongé; bord externe festonné, avec leur bord interne fortement canaliculé pour recevoir l'abdomen; pattes de la première paire du mâle très-courtes, grêles, poi- lues, avec les tibias plus courts que les fémurs, et les tarses très-grêles, quadriarticulés, ayant environ les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle très- grèles, écailleuses, avec les tarses presque cylindriques ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement longues, écailleuses, avec les tibias et les tarses finement épineux en dessous; tibias de la deuxième paire plus courts que les fémurs; ceux de la troisième paire de la même longueur que les fémurs; abdomen petit, allongé, conoïde, ordi- nairement plus robuste chez la femelle. Chenilles en forme de Limace, avec la tête surmontée de deux cornes épineuses, et deux petites pointes conniventes à la partie anale. Chrysalides comprimées latéralement, avec le dos bombé et caréné, et la tête bifide. Les espèces qui représentent ce genre sont nombreuses et paraissent répandues dans toutes les par- ties du monde, excepté cependant en Afrique. Parmi les espèces qui habitent l'Europe, nous citerons L] 150 HISTOIRE NATURELLE. l'Apatura Ilia, Fabricius, ou le Petit Mars changeant, et le Petit Mars orangé d'Engramelle, qui sont des variétés l’une de l’autre, et constituent principalement l’espèce à laquelle on a donné le nom d'Ilia. Cette espèce, un peu plus petite que l'A. Jris, présente une troisième variété, désignée sous le nom d'lris lutea, ou de Grand Mars orangé; mais cette variété se réduit à quelques femelles, dont le dessus est entièrement fauve, avec la bande du milieu plus claire. Fig. 266 — Apatura Iris, Linné. La Chenille de cette Apatura est d'un vert tendre chagriné de jaune ou de blanchätre, avec la tête plate, surmontée de deux cornes un peu plus longues qu’elle, épineuses, divergentes et bifides à leur extrémité. Les cornes, qui sont un prolongement des deux calottes hémisphériques de la tête, sont jaunes en dessus et vertes en dessous, avec leur extrémité rougeâtre. De ce dernier côté, elles sont, en outre, marquées dans toute leur longueur d'une ligne noire qui se prolonge jusque sur la tête. Les mandibules sont jaunes, et l’on remarque une petite tache brune sur chaque joue. Le corps offre de chaque côté, à partir du milieu jusqu’à la partie anale, cinq lignes obliques, tantôt jaunes et tantôt blanches, dont la supérieure forme le relief, et se termine dans le haut par une épine couchée sur le milieu du dos. On voit, en outre, sur le cou deux lignes parallèles jaunes, les- quelles partent des cornes et se prolongent en mourant jusqu'au cinquième anneau. Toutes les pattes sont d’un vert bleuâtre, comme le dessous du corps, et les deux pointes de la queue sont jaunes. La chrysalide est d’un vert pâle, tirant sur le bleuâtre dans sa partie inférieure, avec la carène, les deux cornes de la tête et le bord de l'enveloppe des ailes, blanchâtres ou d’un jaune clair. La Chenille du Petit Mars vit sur les différentes espèces de saules et de peupliers. On la trouve, parvenue à toute sa taille, vers le 15 juin; mais elle est difficile à découvrir, à cause de sa couleur. qui se confond avec celle des feuilles. D'ailleurs, elle se tient presque toujours sur les branches les plus élevées. Ce n’est donc qu'en donnant un fort ébranlement à l'arbre qui la nourrit qu'on par- vient à en faire tomber quelques-unes. Cette espèce se trouve dans les bois humides, mais plus fréquemment dans les prairies plantées de saules et de peupliers. Elle est très-commune dans les environs de Paris, principalement à la Glacière. La véritable époque de son apparition est du 25 juin au 10 juillet. La variété orangée est plus commune certaines années que celles à bandes blanches, et il est à remarquer qu'on ne re- trouve que cette dernière dans le midi de la France, où on l’a vue voler en juin et en août. L'Apatura Iris, Linné. Cette espèce présente plusieurs variétés. La plus remarquable et la plus rare est celle qui a été nommée Beroe par Fabricius, Lole par Hubner, Mars bleu foncé changeant par Engramelle. L'Apatura Jris habite toujours les parties basses des bois et se tient sur la cime des trembles et des peupliers; mais il en descend entre onze heures et deux heures, et vient, en planant, se reposer sur la fiente, sur des arbres qui suintent, ou sur des corps en putréfaction. C’est alors le véritable moment de le prendre. Si on le manque, on doit bien se garder de le poursuivre, parce qu'on le perdrait bientôt de vue, tandis que, en le laissant aller, on est presque sûr de le revoir l'instant d’après. Il reste caché pour peu que le temps soit incertain. Ilne donne qu'une fois par an, Ÿ PAPILLONS. 151 et c'est du 20 juin à la mi-juillet. On le trouve dans beaucoup de parties de l’Europe et dans toute la France, excepté dans les départements les plus méridionaux. Aux environs de Paris, on le ren- contre à Meudon, à Bondy et Saint-Germain. La Chenille diffère de l'espèce précédente par les cornes de sa tête, qui sont beaucoup moins longues et non bifurquées, par une ligne jaune qui règne le long du corps, au-dessus des pattes, et par quatre petits points bleus placés en dedans, et vers l'extrémité des deux lignes jaunes obliques, qui se terminent dans cet endroit par deux petites épines courbées sur le milieu du dos. Quant à la chrysalide, elle est plus allongée, et marquée sur les côtés de cinq à six lignes blan- ches obliques. Cette Chenille est beaucoup plus grande que la précédente, ou du moins plus difficile à trouver, parce qu'elle se tient, comme celle du Grand Sylvain, à la cime des arbres qui la nourrissent, et presque toujours sur ceux qui sont les plus élevés. Ces arbres sont le tremble et les peupliers noirs et blancs. On la trouve parvenue à toute sa taille à la même époque que celle du Petit Mars, et son Papillon parait aussi en même temps; mais il n'habite jamais que les bois humides d'une certaine étendue, et succède immédiatement au Grand Sylvain, dans les grandes forêts où se montre ce dernier. Cette espèce est tout à fait étrangère au midi de la France, où les bois sont généralement trop secs pour qu’elle puisse s'y propager. Comme espèces exotiques, nous signalerons l'Apatura erminea, Cramer, qui habite le Bengale et l'île d'Amboine; l'Apatura cyane, Godart, qui se trouve au Pérou et en Colombie, et l'Apatura laura, Drury, qui a pour patrie le Brésil. 95% GENRE. — PYCINE. PYCINA. Westwood, 1850. Gener. of diurn. Lepidopt., p. 305 Corps très-robuste, velouté; ailes supérieures anguleuses, arrondies au-dessous du sommet; les inférieures ornées en dessous de stries onduleuses, irrégulières, et d’une rangée longitudinale de cinq taches ocellées; tête transverse, poilue, sans touffe frontale; yeux gros, très-poilus; palpes labiaux très-petits, écailleux, ne dépassant pas le milieu des veux; antennes droites, ayant un peu plus que la moitié de la longueur des ailes supérieures, et presque aussi longues que le corps, ter- minées par une massue allongée, ovoide, non comprimée; thorax beaucoup plus large que la tête, très-velouté, oblong et tronqué en arrière; ailes supérieures allongées et triangulaires, avec leur bord antérieur médiocrement arqué, à sommet tronqué; bord apical anguleux au-dessous du som- met, fortement échancré au-dessous de l'angle, ayant les trois cinquièmes de la longueur du bord antérieur; bord interne à peu près aussi long que le bord apical; ailes inférieures subtriangulaires, avec leur bord costal arqué à la base, fortement échancré au milieu; bord externe dilaté et arrondi; bord apical légèrement festonné; bord interne et disque de l'aile très-veloutés; pattes de la première paire du mâle plus allongées que dans les genres précédents, ayant presque 0",012 de long, avec les fémurs presque droits, les tibias et les tarses formant une espèce de brosse; pattes des deuxième et troisième paires allongées, écailleuses et robustes, avec les fémurs assez courbés, les tibias droits et épineux, et les tarses à peu près de la même longueur que les tibias; abdomen conique, petit. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce qui représente ce genre (Pycina xamba, Doubleday et Westwood) à été ren- contrée dans la province de Venezuela. 152 HISTOIRE NATURELLE. Q4me GENRE. — NYMPHALE. NYMPHALIS. Godart, 1819; Westwood, 1850 Encycl. méth., t. IX, p.10; Genera of diurn. Lepidopt., p. 306. CHARAXES. Des auteurs. Corps très-robuste; ailes inférieures ordinairement pourvues d’une ou de deux queues; tête mé- dioerement volumineuse, veloutée, n'ayant point de touffe frontale; yeux très-proéminents, nus; palpes labiaux grands, obliquement étendus, poilus, dépassant les yeux; antennes assez courtes, n'ayant pas la moitié de la longueur des ailes antérieures, robustes, droites, terminées graduelle- ment en une massue allongée, fusiforme, légèrement amincie à son extrémité; thorax oblong, très- robuste, velouté; ailes supérieures subtriangulaires, avec leur bord antérieur médiocrement arqué; angle apical un peu aigu, mais arrondi à son extrémité; bord apical oblique, légèrement échancré, presque entier; bord interne droit, ayant à peu près la même longueur que le bord apical; ailes inférieures grandes, un peu ovales, non ocellées en dessous, avec leur bord costal arqué, et leur bord externe plus ou moins denté et cannelé; pattes de la première paire du mäle petites, écailleuses, poilues, avec les tibias et les tarses un peu plus longs que les fémurs; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, ayant deux fois la longueur de celles du mäle, avec les tibias ayant les deux tiers de la longueur des fémurs, et les tarses comprimés, à peu près aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires courtes, très-robustes, légèrement écailleuses, avec les ti- bias plus courts que les fémurs, et les tarses robustes, écailleux; abdomen assez court, presque ovale chez les femelles. Chenilles en forme de Limace, avec la tête surmontée de quatre cornes, et le dernier anneau aplati et terminé en queue de Poisson. Chrysalide ovoïde, lisse, conique dans sa partie abdominale, avec la tête presque obtuse et deux tubercules à la partie anale. Fig. 267. — Nymphalis Erythalion, Boisduval. Ce genre, qui habite l'ancien monde et l'Australie, est surtout nombreux dans l'Afrique tropicale; l'Europe en nourrit une espèce désignée par les auteurs sous le nom de Nymphalis jasius, Fabri- cius. La Chenille, à sa naissance, est d’un vert brunâtre; mais après les premiers changements de peau, elle devient d'un beau vert, couleur qu’elle conserve jusqu'à sa transformation en chrysalide. Son corps n’est pas cylindrique, mais plat en dessous et renflé au milieu : les anneaux postérieurs sont atténués, et le dernier, très-aplati, se termine en une queue de Poisson. La peau, vue de près, parait plissée transversalement et chagrinée de blane jaunâtre sur un fond vert. On voit, sur les septième et neuvième anneaux, deux taches ocellées, un peu ovales, ordinairement d’un vert jau- nâtre, et marquécs au centre d'un point bleuâtre. Au-dessus des pattes règne une ligne jaune, qui PAPILLONS. 155 n'est bien marquée qu'à partir du troisième anneau. La tête, dont la forme est des plus remar- quables, est verte, et chagrinée comme le reste du corps. Elle est grande comparativement à celui- ci, large et divisée en deux lobes légèrement convexes. Les deux du milieu, qui sont un prolonge- ment des deux lobes dont nous venons de parler, sont presque verticales. Les deux autres, ou les extérieures, sont divergentes, et un peu moins grandes que les premières, dont la longueur est la moitié de celle de la tête. Les quatre cornes sont séparées par des intervalles égaux, dans le milieu desquels on aperçoit les rudiments de deux autres cornes. Toutes quatre sont jaunes, avec leur extrémité et le côté extérieur rougeâtres. Vers les mandibules, on remarque une ligne jaune, bordée extérieurement d’une ligne noire; la ligne jaune se prolonge presque sur les cornes latérales, tandis que la noire ne va pas plus loin que leur base. Les stigmates sont très-petits et à peine visibles. Le dessous du ventre est blanchâtre. Les crochets des pattes écaillenses sont jaunes, et les pattes membraneuses sont vertes. Quand la Chenille change de peau, ses cornes sont très-peu développées, mais, au bout de quelques heures, elles atteignent toute leur taille. Contrairement aux autres Che- nilles, qui portent la tête verticalement, celle du Jasius tient la sienne renversée en arrière; mais, comme toutes les Chenilles de la même famille, elle est fort lente dans ses mouvements, et se tient toujours sur le dessus des feuilles, qu'elle tapisse de soie. Dans l'état de repos, elle retire ses pattes écailleuses et la dernière paire de membraneuses, de sorte qu'elle ne s'appuie que sur les quatre pattes du milieu. Rarement elle quitte une feuille avant de l'avoir entièrement mangée. Comme elle ne prend ordinairement sa nourriture que la nuit, il suffit de la mettre dans un endroit obscur pour la voir manger; cependant, ce qui parait contradictoire, elle se décide aussi à manger quand on l'expose au soleil, qui semble la ranimer. Au reste, ses habitudes sédentaires rendent son éducation très-facile, car il est bien rare qu'elle cherche à quitter la branche sur laquelle on l’a placée. Fc 4268— Nymphalis Jasius, Fabricrus. Au moment de se transformer, cette Chenille devient d'un vert clair transparent, elle se suspend à une petite branche ou à la queue d’une feuille, et ne subit sa transformation que le troisième jour. Sa chrysalide est d’un vert tendre, ovoïde, lisse, et sans aucun angle, avec les incisions des an- neaux, l'enveloppe des ailes et des autres parties de l'Insecte parfait, marquées par de simples lignes sans aucun relief. Sa’tête se termine par deux protubérances arrondies. Son dos est à peine caréné. Le pédoncule par lequel elle est attachée est accompagné de deux petits tubercules. Deux Jours avant la sortie du Papillon, on voit poindre sur l'enveloppe des ailes plusieurs taches violâtres. La Chenille du Jasius vit exclusivement sur l'arbousier (arbutus unedo), arbrisseau très-commun sur les collines et les montagnes qui bordent la Méditerranée. L'Insecte parfait parait deux fois par 15 2) 154 HISTOIRE NATURELLE. an, en juin et en septembre. Les individus de la première époque proviennent de Chenilles écloses en octobre, lesquelles passent l'hiver et ne se mettent en chrysalide qu’au mois de mai suivant Ceux de la seconde proviennent de Chenilles qui naissent en juillet, et subissent toutes leurs méta- morphoses dans l'espace de trois mois. Ce beau Papillon est répandu sur toutes les côtes de la Médi- terranée, et se trouve par conséquent à la fois en Europe, en Asie et en Algérie. Les lieux où il se montre le plus fréquemment en France sont les environs d’Hyères, y compris les îles de ce nom, et ceux de Toulon On le trouve aussi aux environs de Montpellier, mais très-rarement 95e GENRE. — PHILOGNOME. PHILOGNOMA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Leptdlopt., p. 310. NYMPHALIS. God Corps très-robuste; ailes grandes; les inférieures munies d'une queue courte, et ornées, en dessous, de quelques ocelles situées près de l'angle anal; tête poilue, grande, sans touffe frontale; yeux nus, très-proéminents; palpes labiaux étendus obliquement, dépassant de beaucoup les yeux; antennes courtes, presque droites, ayant environ les deux cinquièmes de la longueur des ailes infé- rieures, graduellement terminées par une massue grêle; thorax robuste, poilu; ailes supérieures grandes, sûbtriangulaires, avec leur bord antérieur très-arqué, et leur sommet assez aigu; bord apical plus ou moins échancré, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur ; bord interne presque droit, de la même longueur que le bord apical; ailes inférieures subovales, avec leur bord costal courbé, et leur bord apical arrondi, légèrement festonné, et ayant le troisième rameau de la nervure médiane se prolongeant de manière à représenter une queue assez courte; pattes de la pre- mière paire du mâle très-grêles, avec les tarses ayant à peu près la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle grêles, écailleuses, avec les tarses très-dilatés à leur extré- mité, et ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, médiocrement épaisses, avec les tibias comprimés en dessous; tarses aplatis, et armés de quatre rangées de fines épines; abdomen ovale, assez petit. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 269. — Philognoma lichas, Doubleday. Les espèces peu nombreuses qui représentent ce genre sont propres aux côtes occidentales de l'Afrique; tel est le Philognoma lichas, Doubleday, Westwood, qui a pour patrie Ashanti. PAPILLONS 155 Q6me GENRE. — MÉGISTANIS. MEGISTANIS. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt , p. 344. NYMPHALIS God Corps très-robuste, ailes supérieures grandes, subanguleuses au-dessous de leur sommet; les inté- rieures ayant une ou deux queues courtes; tête transversale, de grosseur médiocre, munie d’une légère touffe de poils au front; yeux nus, proëminents; palpes labiaux grands, obliquement avan- cés, ne dépassant pas le niveau de la partie supérieure des yeux; antennes assez grêles, presque droites, n'ayant pas tout à fait la moitié de la longueur des ailes inférieures, graduellement termi- nées par une massue distincte, ovoide, allongée ; thorax robuste, oblong, poilu, tronqué en arrière; ailes inférieures grandes, allongées, subtriangulaires; bord antérieur bien arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur, légèrement anguleux au-dessous du sommet, fortement échancré au milieu; bord interne presque droit, ayant à peu près la même longueur que le bord apical; ailes postérieures ovoïdes et triangulaires; bord costal ar- rondi à la base, légèrement arqué à l'angle externe; bord apical arrondi, plus ou moins festonné, Fig. 270. — Mesistanis bœæotus, Boisduval surtout vers l'angle anal, avec l'extrémité du troisième rameau de la nervure médiane, et quelque fois Le premier rameau de cette même nervure, s’allongeant pour former une espèce de queue grèle et peu allongée; pattes de la première paire du mâle petites, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur : ces derniers très-poilus, avec les tarses grèles, atténués, poilus, et n'ayant pas plus que le tiers de la longueur des tibias ; pattes de la première paire de la femelle de la même jongueur que celles du mäles, mais plus écailleuses, avec les tibias plus courts que les fémurs, et les tarses aussi longs que les tibias, légèrement comprimés, et s'élargissant vers leur extrémité: pattes des deuxième et troisième paires robustes, écailleuses, avec les tibias de la seconde paire plus courts que les fémurs; tarses aussi longs que les tibias, écailleux; abdomen petit, conique Chenilles et chrysalides inconnues. On ne connaît que trois espèces dans ce genre: deux habitent l'Amérique méridionale : H qis tous bæotus, Doubleday et Westwood, Santa-Fé de Bogota, Megistanis Cadmus, Cramer, le Brésil et la troisième, Megistanis æclus, Fabricius, l'ile d'Amboine. 156 HISTOIRE NATURELLE. 97e GENRE. — PROTOGONIE. PROTOGONIUS. Westwood, 1850. Genera of diurn Lepidopt, p 313 NYMPHALIS. God Corps médiocrement robuste; ailes grandes; les supérieures allongées, fortement anguleuses au milieu de leur bord apical; les inférieures munies d'une longue queue spatuliforme; tête de gros- seur médiocre, poilue, avec une touffe conique de poils située sur le front; yeux grands, proémi- nents, nus; palpes labiaux obliquement avancés, dépassant de beaucoup les yeux, écailleux; an- tennes courtes, légèrement courbées, n'ayant plus que le tiers de la longueur des ailes supérieures, graduellement terminées par une massue grêle, obtusément tronquée à son extrémité; thorax ovale, Fig. 271. — Protogomus Cecrops, Doubleday. peu volumineux, poilu; ailes supérieures allongées, larges, avec leur bord antérieur très-fortemeut arqué; angle apical plus ou moins obtus; bord apical n'ayant pas plus que la moitié de la longueur du bord antérieur, et présentant, dans son milieu, une saillie anguleuse au-dessous de laquelle Le bord est très-oblique; bord interne légèrement courbé, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures larges, triangulaires, avec leur bord costal presque droit, à base arrondie; bord apical ayant, dans son milieu, une longue queue spatuliforme dans laquelle se termine le troisième rameau de la nervure médiane; pattes de la première paire du mâle petites, écailleuses, avec les tibias pres- que aussi longs que les fémurs; tarses uniarticulés, grêles, ayant la moitié environ de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle épaisses, écailleuses, plus allongées que celles du mâle, avec les tibias ayant les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses comprimés, aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires courtes, écailleuses; abdomen petit, ovale. Chenilles subeylindriques, granuleuses, non épineuses, légèrement atténnées à leur partie posté- rieure; tête pourvue, de deux cornes obtuses à sa partie postérieure. Chrysalides épaisses, courtes, ayant une éminence conique. La seule espèce connue (Protogonius Cecrops, Doubleday) habite l'Amérique méridionale, parti- culièrement le Brésil PAPILLONS. 197 98" GENRE. — HYPNE. AYPNA. Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 314. NYMPHALIS. God Corps robuste; ailes grandes, les supérieures plus ou moins falquées à leur sommet, les infé- rieures pourvues d'une queue spatuliforme; tête médiocrement grosse, poilue, ayant une légère touffe de poils située sur le front; yeux nus, proéminents; palpes labiaux relevés, écailleux, dépas- sant le niveau des yeux; antennes assez courtes, presque droites, n'ayant pas la moitié de la lon- sueur des ailes supérieures, graduellement terminées par une massue grêle, allongée; thorax ovoïde, Vig, 272. — Fvpna Clytemnestra, Fabricius. allongé, peu poilu; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, plus ou moins falquées à leur extrémité, avec leur bord antérieur très-courbé et leur angle apical aigu; bord apical très-légère- ment festonné, ayant près des trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, de la même longueur que le bord apical; ailes inférieures subovales, avec leur bord costal arqué et leur bord apical légèrement festonné; troisième rameau de la nervure médiane se prolon- geant pour former une espèce de queue spatuliforme avec l'espace existant entre cette queue et l'angle anal plus fortement festonné; premier rameau de la nervure médiane terminé en une queue obtuse, très-courte, avec le disque inférieur orné en dessous de plusieurs taches argentées; pattes de la première paire du mâle semblables dans les deux sexes, fortement écailleuses; celles du mâle ayant les fémurs et les tibias de la même longueur, avec les tarses courts, grèles, uuiarticulés; tibias de celles de la femelle ayant les deux tiers de la longueur des fémurs, avec les tarses de cinq ar- ticles et de la même longueur que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires courtes ro- bustes, écailleuses; abdomen petit, ovoide, conique. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue (Hypna Clytemnestra, Fabricius) habite l'Amérique méridionale, partieu- lièrement le Brésil et la Guyane. 158 HISTOIRE NATURELLE. 99% GENRE. — CYMATOGRAMME. CYMATOGRAMMA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidopt., p. 315 Corps assez petit, mais robuste; ailes grandes, mais semblables dans les deux sexes, les infé- rieures caudées; tête petite, transverse, sans touffe frontale, yeux nus, de grosseur médiocre; palpes labiaux dépassant de beaucoup le niveau des yeux, relevés, écailleux; antennes courtes, grêles, presque droites, n'ayant pas plus que les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures. graduellement terminées par une massue petite, bien formée; thorax ovoide, allongé, peu poilu: ailes supérieures subtriangulaires, à bord antérieur arqué, avec l'angle apical obtusément arrondi: bord apical presque droit, très-légèrement festonné, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, à peu près de la même longueur que le bord apical; ailes in- férieures subovales, à bord costal arqué; bord apical festonné, avec le troisième rameau de la ner- vure médiane se prolongeant en une queue allongée qui n’est pas dilatée à son extrémité; angle anal arrondi; pattes de la première paire du mâle très-petites, plumeuses, avec les tibias plus courts que les fémurs; tarses grêles, ayant la moitié environ de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle beaucoup plus longues et deux fois plus épaisses que celles du mâle, très- écailleuses, avec les tibias ayant les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses de cinq articles, vresque aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires courtes, robustes, écail- leuses, avec les tibias et les tarses armés en dessous d’épines courtes, grèles; abdomen petit, ovale. Chenilles et chrysalides incounues. Fig. 275. — Cymatogramma Echemus, Doubleday et Westwood. La seule espèce connue dans ce genre a été rencontrée dans l'État de Honduras; c'est la Cyma- togramma Echemus, Doubleday et Westwood. 100% GENRE. — PAPHIE. PAPHIA. Fabricius, 1807; Westwood, 1850. la Hliger, Syst. gloss., t. VI, n. 47; Genersa of diurn. Lepidopt., p. 347. NYMPHALIS. God. Corps médiocrement robuste; tête de grosseur médiocre, dépourvue de touffe frontale; yeux srands, proéminents; palpes labiaux relevés, petits, très-écailleux, dépassant de beaucoup le niveau des yeux; antennes courtes, grêles, ayant à peine les deux tiers de la longueur des ailes supé- PAPILLONS. 159 vieures, graduellement terminées par une massue grêle, obliquement arrondie à son extrémité; thorax ovale, poilu; ailes supérieures grandes, avec leur bord antérieur fortement arqué, un peu coudé près la base de leur angle apical, plus ou moins aigu; bord apical ayant les deux tiers de la lon- gueur du bord antérieur; ailes inférieures subovales, avec leur bord costal arrondi et leur bord ex- terne en général entier, quelquefois cependant festonné dans quelques espèces : dans ce cas, le troisième rameau de la nervure médiane se prolonge en une sorte de queue, souvent dilatée à son extrémité; pattes de la première paire du mâle très-petites, grèles, poilues, avec les tibias plus courts que les fémurs; tarses uniarticulés, grêles, à peu près de la même longueur que les tibias; pattes de la première paire de la femelle semblables à celles du mâle, à l'exception des tarses, qui sont plus épais; pattes des deuxième et troisième paires courtes, assez robustes, écailleuses, avec les tarses presque aussi épais que les tibias, abdomen assez petit, subovale. Chenilles allongées, rugueuses, couvertes de poils soyeux; tête carrée, tuberculeuse. Chrysalides courtes, renflées, surtout vers la région abdominale, dépourvues d’éminences co- niques. Les espèces qui composent ce genre sont assez nombreuses; on en connait vingt-six environ, qui habitent les régions les plus chaudes de l'Amérique méridionale et des Antilles. Parmi elles, nous signalerons le Paphia Glycerium, Doubleday et Westwood, qui habite le Mexique; le Paphia tro- glodyta, Fabricius, qui se trouve à la Jamaïque; le Paphia ryphea, Cramer, qui a pour patrie le Brésil et la Guyane, et le Paphia polycarmes, Fabricius, qui est signalé comme se rencontrant à Cayenne et à Surinam 101% GENRE. — SIDÉRONE. SIDERONE. Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 520 NYMPHALIS God. Corps robuste; ailes grandes; les supérieures subéchancrées à leur angle postérieur; angle anal des ailes inférieures généralement coudé; tête de grosseur médiocre, poilue, pourvue d'une légère touffe frontale ; palpes labiaux grands, obliquement avancés, ne dépassant pas le niveau des yeux; Fig. 274 — Siderone Itys, Fabricius front large, écailleux ; yeux grands, nus; antennes courtes, n'ayant pas plusque les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, s'épaississant graduellement, et terminées par une massue longue, grêle à l'extrémité, obliquement tronquée ; thorax robuste, velouté; ailes supérieures grandes, subovales, avec leur bord antérieur fortement arrondi, à sommet plus ou moins saillant; bord apical très-convexe dans quelques espèces, avant un peu plus que les deux tiers de la lon- 160 HISTOIRE NATURELLE. gueur du bord antérieur, bord interne plus ou moins échaneré à son angle interne, ayant la même longueur que le bord apical ; ailes inférieures grandes, triangulaires, subovales, ayant leur bord costal très-arqué à la base, avec leur angle externe dilaté et leur bord externe arrondi; angle anal généralement terminé en queue; pattes de la première paire du mâle petites, très-grèles, poilues, avec les tibias ayant à peine les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses simples, uniarticulés, presque aussi longs que les tibias ; pattes de la première paire de la femelle courtes, robustes, écail- leuses, avec les tibias un peu plus courts que les fémurs ; tarses plus courts que les tibias, un peu dilatés et obliquement tronqués à leur extrémité; pattes des deuxième et troisième paires courtes, robustes, avec les fémurs écailleux, à peu près aussi longs que les tibias et les tarses réunis ; tibias armés en dessous de deux rangées de fortes épines, avec les tarses courts, écailleux, de cinq ar- ticles; abdomen ovale, robuste. Chenilles et chrysalides inconnues. Les quelques espèces représentant cette coupe générique habitent la partie la plus chaude de l'Amérique du Sud et des Antilles; telest le Siderone Ltys, Fabricins, qui a pour patrie Surinam. * 102% GENRE. — PIE. BIA. Westwood, 1850. Genera of diurn. Lepidont., p. 524. Corps grêle; ailes grandes, les supérieures ornées d'une large tache métallique, les inférieures cau- dées à leur angle anal; tête assez pêtite, couverte de poils fins et munie d'une petite touffe frontale; cou étroit; yeux grands, proéminents, nus; palpes labiaux assez longs, grèles, écailleux, ne dépas- sant pas le sommet des yeux; antennes courtes, très-grèles, courbées, n'ayant pas la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées graduellement en une massue grêle, recourbée en des- sous; thorax petit, ovale, finement poilu; ailes supérieures très-grandes, surtout dans le mâle, sub- triangulaires ; bord antérieur très-arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical convexe, ayant Fig. 275 Bia Actorion, Linné. environ les trois quarts de la longueur du bord antérieur; bord interne droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures grandes, allongées, triangulaires, avec leur bord costal très-arqué à la base; angle externe arrondi; bord externe presque droit, s'étendant jusqu'à l'angle, où il forme une espèce de queue, qui est ordinairement plus développée chez le mâle; pattes de la première paire du mâle petites, très-grêles, poilues, formant une petite brosse, avec les fémurs du mâle beaucoup plus courts que ceux de la femelle; tibias ayant les deux tiers de la longueur des fémurs, avec les tarses très-grêles, simples, aussi longs que les tibias; pattes de la première paire de la femelle grèles, écailleuses, ayant presque la moitié de la longueur des pattes des deuxième et troisième paires; tibias ayant les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses plus courts que les Fier, D — Cuyllo Amabli Fie. 2, — Cuylla Amabl PAPILLONS. 161 tibias, un peu élargis à leur extrémité, qui est obliquement tronquée; pattes des deuxième et troi- sième paires assez allongées, avee les tibias et les tarses armés en dessous de longues épines. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue ( Bia Actorion, Linné) a été rencontrée dans les forêts du Brésil. 105me GENRE. — HÉTÉROPSE. HETEROPSIS. Westwood, 1850 Genera of diurn. Lepidopt., p. 325. Corps petit, finement poilu; ailes supérieures grandes, à sommet acuminé, les inférieures en- tières; tête de grosseur médiocre, avec une touffe conique de poils sur le front; yeux gros, proé- minents; palpes labiaux longs, grèles, poilus, obliquement avancés, assez écartés, ne dépassant pas le niveau des yeux; antennes n'ayaut pas la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées graduellement en une massue épaisse, ovoide, allongée; thorax petit. ovale, couvert de poils fins; ailes supérieures grandes, avec leur bord antérieur fortement arqué depuis la base jusqu'aux trois quarts de son étendue, où il devient concave jusqu'à son extrémité : celle-ci terminée en un prolon- gement obtus; bord apical échancré au-dessous de l'extrémité, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord interne dilaté entre la base et Le milieu, et plus long d'un huitième que le bord apical; ailes inférieures larges, subtriangulaires, avec leur bord externe entier, arrondi; bord costal très-arqué près de la base, avec son angle externe un peu dilaté; pattes de la première paire du mâle gréles, petites, soyeuses, avec les tibias presque aussi longs que les fémurs; tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires grêles, avec les tarses finement épineux en dessous; abdomen petit, ovale. Chenilles et chrysalides inconnues. On ne connait qu'une seule espèce, qui a été trouvée à Madagascar, c'est l'Heteropsis drepana, Doubleday et Westwood. 104% GENRE. — KALLIME. KALLIMA. Westwood, 1850. Genera of. diurn. Lepidopt , p. 524. NYMPHALIS. God. Corps robuste; ailes supérieures grandes, généralement acuminées à leur extrémité, les iufe- rieures graduellement terminées en forme de queue à leur angle anal; tête grande, écailleuse, pour- vue d’une grosse touffe de poils écailleux sur le front; yeux nus, grands, proéminents; antennes ayant à peine les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, presque droites, terminées graduellement par une massue grêle, obliquement arrondie en dessous; palpes labiaux écailleux jusqu'à leur extrémité, grands, obliquement avancés, dépassant un peu le niveau du sommet des yeux, formant par leur réunion une espèce de bec conique; thorax allougé, ovoide, écailleux; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, avec leur bord antérieur très-arrondi, légèrement échancré près de la base, et leur angle apical plus ou moins aigu; bord apical ayant les cinq sixiè- mes de la longueur du bord antérieur, concaves au-dessous de leur extrémité, et subangulaires vers leur angle postérieur; ailes inférieures allongées, subtriangulaires, avec leur bord costal très-arqué à la base ; bord externe arrondi, avec l'angle anal prolongé en forme de queue, qui est traversée par la nervure submédiane; pattes de la première paire du mäle petites, grèles, médiocrement poilues, avec les tarses simples, non onguiculés, ayant les deux tiers environ de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle grèles, écailleuses, plus longues que celles du mâle, avec les fémurs présentant une rangée de poils peu allongés sur leur côté interne; tarses dilatés à 16 21 162 HISTOIRE NATURELLE. leur extrémité, presque aussi longs que les tibias, de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires peu robustes, de longueur médiocre, avec les tibias présentant deux rangées de courtes épines à leur partie inférieure; abdomen médiocrement robuste. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre, dont on ne connait qu'un très-petit nombre d'espèces, est répandu dans les Indes orien- tales et l'archipel indien, dans l'ile de Madagascar et la Nouvelle Guinée. Comme type de ce genre singulier, nous citerons le Kallima paralekta, Horsfield, qui habite l'ile de Java. 1057 GENRE. — AMATHUSIE. AMATHUSTA. Blanchard, 1840; Westwood, 1850. Hist. nat. des fns., © 11, p. 455; Genera of diurn. Lepidopt., p. 526 MORPHO. God. Corps assez petit, très-poilu; ailes grandes : les inférieures offrant, de chaque côté, deux grands ocelles très-écartés et une courte et large queue à leur angle anal; tête assez petite, poilue, présen- tant, sur le front, une touffe conique de poils; palpes labiaux écailleux en dessous, assez gréles et comprimés, avancés obliquement, et ne dépassant pas le niveau du sommet des yeux; antennes grêles, courbées, ayant environ les trois septièmes de la longueur des ailes supérieures, terminées, très-graduellement, par une massue longue et grêle; thorax ovale, très-poilu, peu robuste; ailes supérieures grandes, allongées, triangulaires, avec leur bord antérieur très-arqué, et leur angle apical assez arrondi; bord apical entier, légèrement concave, ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; angle externe arrondi; bord interne presque droit; bord costal droit, s'étendant jusqu'aux deux tiers de la longueur des côtes; ailes inférieures subtriangulaires, avec leur bord cos- tal arqué, et leur angle externe arrondi; bord légèrement festonné; angle anal prolongé en forme de queue large et courte; pattes de la première paire du mäle petites, gréles, avec les tibias cour- bés à leur base, et les tarses simples ayant environ les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, beaucoup plus longues que celles du mâle; fémurs beaucoup plus allongés que les tibias, avec les tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias, pattes des deuxième et troisième paires longues, grêles, avec les tibias armés d’une double rangée d'épines; tarses présentant, en dessous, quatre rangées de fines épines, avec leur article terminal dilaté; abdomen médiocrement robuste; mâle présentant, de chaque côté, quatre touffes de poils longs et courbés, et un crochet corné à l'extrémité du dernier segment abdominal. Chenilles allongées, poilues, principalement à la partie antérieure; tête munie de deux cornes courtes, élargies et dentelécs; partie postérieure bifurqnée. Chrysalides allongées, naviculaires, entières, avec la partie antérieure acuminée et bifide. On connait deux espèces de ce genre, dont l’une (Amathusia phidippus. Linné) habite l'ile de Java, et l'autre (Amathusia anythaon, Doubleday) a pour patrie le Silhet. 106" GENRE. — ZEUXIDIE. ZEUXIDIA. Westwood, 1851. Genera of diurn, Lepidopt., p.527. Corps très-noilu: ailes très-grandes : les supérieures aiguës à leur extrémité; bord interne dilaté enez le mâle; ailes inférieures munies d’une queue à l'angle anal; tête médiocrement grande, poilue, avec une forte touffe frontale conique; yeux grands, proéminents; palpes labiaux écailleux en avant, poilus en arrière, allongés, comprimés, obliquement relevés, dépassant le niveau des veux; antennes grèles, ayant à peu près la moitié de la longueur des ailes supérieures, légèrement courbées à la base, avec l'extrémité infléchie, et la massue grêle, s’épaississant graduellement; thorax ovale, poilu, petit; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, terminées en pointe à leur extrémité; bord — Diophthalma Crésus Um» à M ba (TI Vanessa Cloantl Vanessa Orithia PAPILLONS. 16: antérieur très-arqué, avec l'angle apical aigu; bord apical ayant les trois quarts de la longueur dr bord antérieur; angle postérieur arrondi; bord interne très-dilaté, arrondi chez le mâle, très-dilat chez la femelle, de la même longueur que le bord apical; ailes inférieures triangulaires, allongées; bord costal arrondi; angle externe arrondi; bord externe entier, arrondi; angle anal allongé en forme de queue, traversé par le premier rameau de la nervure médiane et de la seconde nervure submédiane; pattes de la première paire du mâle petites, grèles, poilues, avec les tarses ayant la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle un peu plus longues et plus robustes que celles du mâle; tibias un peu plus courts que les fémurs; tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias, et plus épais que ces organes, épineux en dessous dans toute leur longueur; pattes des deuxième et troisième paires longues, écailleuses, avec les tibias plus longs que les fémurs, et légèrement épineux en dessous; tarses aussi longs que les tibias, munis, en dessous, de quatre rangées d'épines; abdomen assez petit. Chenilles et chrysalides inconnues. Parmi les quatre espèces qui représentent ce genre, deux habitent l'ile de Java (Zeuvidia Luxeri, Doubleday; Zeuxidia Boisduvalii, Wesiwood); la troisième, l'ile de Sumatra (Zeuxidia Aurelius, Fabricius), et la quatrième (Zeuxidia Doubledayi, Westwood) le continent de l'Inde. 107% GENRE. — DISCOPHORE. DISCOPHORA. Westwood, 1851. Gencra of diurn. Lepidopt , p. 529. MORPHO. God. Corps robuste, poilu; ailes supérieures aiguës à leur extrémité, avec le bord apical tronqué (mâle ayant un espace soyeux sur le milieu de la surface inférieure des ailes inférieures); tête assez petite, poilue, munie d'une touffe frontale, yeux grands, proéminents, larges, ovales; palpes labiaux grêles, comprimés, relevés obliquement, et ne dépassant pas le niveau des yeux; antennes grêles, n'açant pas tout à fait la longueur des ailes supérieures, terminées, graduellement, en une massue longue et grêle; thorax très-robuste, poilu; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, bord antérieur très-arqué, avec l'angle apical aigu; bord apical généralement droit, ayant un peu plus que les deux üers de la longueur du bord antérieur; bord et angle postérieurs arrondis; bord interne droit, ayant la même longueur que le bord apical; ailes inférieures subtriangulaires : celles de la femelle plus anguleuses dans le milieu de leur bord postérieur, à l'extrémité du troisième rameau de la ner- vure médiane; pattes de la première paire du mâle petites, très-poilues : celles de la femelle à peine plus longues que celles du mâle, et moins poilues; tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement longues, robustes, avec les tibias et les tarses très-épineux en dessous; abdomen d’une grosseur médiocre. Chenilles allongées, cylindriques, munies de tubercules poilus; l'extrémité du corps armée de deux petites épines coniques. Chrysalides larges, naviculaires, simples, la partie antérieure terminée en deux pointes allongées. Deux espèces composent ce genre, et paraissent propres aux iles et au continent indien; tels sont le Discophora Tullia, Cramer, qui habite l'est de l'Inde; le Discophora celinde, Stol, qui sf trouve à Java, à Serampore, à Ashanti et au Sihet, et le Discophora ogina, Godart, qui a pou: patrie l'ile de Java. 164 HISTOIRE NATURELLE. CRAN 0 . . Craie dLoLéL out, MORPHITES. MORPHITÆ. Blanchard. Corps petit, assez grêle, médiocrement robuste; tête de grosseur médiocre; yeux généralement grands, proéminents; palpes labiaux relevés, ordinairement écailleux, petits, écartés; antennes gré- les, terminéés par une massue filiforme; thorax médiocrement grand; ailes très-grandes, plus ou moins ocellées en dessous; les supérieures ayant la cellule discoïdale très-allongée et toujours fer- mée; ailes inférieures du mâle généralement munies de deux touffes de poils près de leur base; cellule discoïdale tantôt ouverte, tantôt fermée; gouttière abdominale large, profonde; pattes de la première paire imparfaites, celles du mâle très-petites, en forme de brosse; tarses uniarticulés; celles de la femelle ordinairement plus grandes que celles du mâle, ayant les tarses articulés, dépour- vus d'ongles; abdomen petit. Chenilles allongées, pubescentes, épineuses, atténuées postérieurement; tête ornée de plusieurs cornes obtuses; abdomen terminé par deux queues coniques, allongées. Chrysalides courtes, suspendues par la queue, épaisses, cylindriques, ou légèrement carénées sur la partie dorsale. 4097 GENRE. — CLÉROME. CLEROME. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 533. Corps médiocrement robuste; ailes grandes, d'une couleur uniforme, ayant, en dessous, une ran- gée de petites taches entre leur milieu et leur bord externe; tête assez large; antennes allongées, ayant les deux tiers de la longueur des ailes supérieures, presque droites, composées d'articles as- sez allongés, et terminées par une massue longue, très-grêle, à peine distincte; palpes labiaux écail- leux, comprimés, relevés obliquement, et avancés; thorax ovale, très-poilu; ailes supérieures gran- des, ovoïdes et triangulaires; bord antérieur très-arqué; angle apical arrondi; bord apical entier, nM LI n Fig. 276. — Clerome Arcesilaus, Fabricius leserement convexe, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du bord antérieur; angle interne arrondi; bord interne légèrement dilaté à la base chez le mâle, un peu plus long que le bord apical; c infôri n arpo raloc: Û H A N ñ È 2 ailes inférieures largement ovales; bord antérieur à peine courbé, bord externe et angle anal ar- PAPILLONS. 165 rondis; disque, en dessus, près de l'extrémité du thorax, muni d'une touffe de poils fins chez le mâle; pattes de la première paire du mâle tres-petites, en forme de brosse, poilues; celles de la femelle grèles, écailleuses, plus longues que celles du mâle; tarses armés de très-petites épines, n'ayant pas la moitié de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires longues, fortes, à peine épineuses en dessous; abdomen grêle, petit. Chenilles et chrysalides inconnues. Les quelques espèces de ce genre sont natives de l'Inde et de l'archipel indien; parmi elles, nous signalerons le Clerome Arcesilaus; Fabricius, qni habite Java, Singapore et Siam; et le Clerome Eumeus, Drury, qui se trouve dans le nord de l'Inde et en Chine. 1107 GENRE — DRUSILLE. DRUSILLA. Westwood, 1851. iGencera of diurn. Lepidopt., p. 354 MORPHO. Zink., Somm. Corps médiocrement robuste; ailes supérieures en ovale allongé; les inférieures presque orbicu- laires, ornées de deux très-grandes taches oculiformes; palpes labiaux comprimés, très-poilus, peu avancés, dépassant un peu le sommet des yeux; antennes grèles, courtes, n'ayant pas plus que les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, avec la massue grèle, très-allongée; thorax robuste, petit, ovale; ailes supérieures en ovale allongé; bord antérieur fortement arqué; angle apical arrondi; bord apical ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; bord postérieur dilaté à la base, et échancré dans le milieu chez le mâle, presque droit chez la femelle, aussi long que le bord apical; ailes inférieures presque orbiculaires, avec la portion qui se trouve entre le bord anal et leur milieu très-élargie, de manière que les nervures et leurs rameaux sont, dans cette partie, Fig. 277. — Drusil'a Horsfieldii, Swainson. très-écartés; sur leur disque, et près de la base, mais cachée par le lobe dilaté des ailes supérieures, il existe, chez le mâle, une touffe de poils; pattes de la première paire du mäle très-petites, poi- lues, ne formant pas de brosse; tarses très-courts, ovales, uniarticulés; celles de la femelle épaisses, écailleuses, ayant plus de deux fois la longueur de celles du mâle; tarses robustes, multiarticulés, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires allongées, fortes, écailleuses, très-légèrement épineuses, avec les tibias aussi longs que les fémurs; abdomen médiocrement robuste. Chenilles et chrysalides inconnues. 166 HISTOIRE NATURELLE. Sur quatre espèces qui représentent ce genre, deux (Drusilla Urania, Linné, et Selene, Boisdu- val) habitent la Nouvelle-Guinée; une troisième (Drusilla Catops, Boisduval), la Nouvelle-Irlande; et, enfin, une quatrième (Drusilla Horsfieldii, Swainson), l'ile de Java. Aiime GENRE. — THAUMANTE. THAUMANTIS. Blanchard, 14840; Westwood, 1851. Hist. nat. des Ins., t. IT, p. 455; Gencra of diura Lepidopt., p. 555. MORPHO. God Corps allongé, assez robuste; ailes grandes, arrondies, généralement d’un bleu métallique, or- nées, en dessous, de grandes ocelles; tête grande, poilue, munie d’une touffe frontale; yeux grands, proéminents; palpes labiaux assez petits, fortement relevés, écailleux et poilus, dépassant le niveau des yeux; antennes longues, presque droites, grêles, composées d'articles allongés, dont chacun est légèrement épaissi à son extrémité, terminées, graduellement, par une massue allongée, grèle, et atténuée à son extrémité; thorax très-poilu, robuste; ailes supérieures grandes, larges, allon- gées, triangulaires; bord antérieur très-arqué, avec l'angle apical plus ou moins arrondi; bord api- cal ayant les deux tiers de la longueur du bord antérieur; angle postérieur arrondi; bord posté- rieur presque droit, étant d'un tiers plus long que le bord apical; ailes inférieures en ovale arrondi, avec leur bord costal peu courbé, et leur bord externe sinueux; pattes de la première paire du mâle grêles, allongées, recouvertes de poils; celles de la femelle grèles, plus longues que celles du mäle; pattes des deuxième et troisième paires longues, fortes, avec les tibias écailleux, plus longs que les fémurs, munis de très-petites épines; tarses aussi longs que les tibias, mais plus grèles; abdomen allongé, étroit. Chenilles et chrysalides inconnues. Ce genre, dont on connaît environ huit espèces, paraît propre au continent de l'Inde et à l'ar- chipel indien : tel est le Thaumantis odana, Godart, qui habite l'ile de Java; le Thaumantis Phaon, Erichson, qui se trouve à Manille; et le Thaumantis camadeva. Westwood, qui a été rencontré au Silhet. 419% GENRE. — MORPHE. MORPHO. Fabricius, 1807; Westwood, 1851. In Illiger, Syst. gloss., t. VE, p. 280 ; Genera of diurn. Lepidopt., p. 337. Corps très-petit; ailes très-grandes, de forme variable, ornées, en dessous, les inférieures parti- eulièrement, de taches ocelliformes; tête assez large, légèrement poilue, avec une petite touffe fron- tale conique; yeux grands, proéminents, nus; antennes courtes, grêles, formées d'articles assez allongés, et terminées, graduellement, en une massue très-grêle; palpes labiaux petits, comprimés, finement poilus, obliquement avancés, ne dépassant pas le niveau des yeux; thorax petit, ovale, court, poilu; ailes supérieures très-grandes, de forme variable; bord apical généralement plus ou moins échancré; ailes inférieures grandes, allongées, en ovale triangulaire, offrant généralement une série de festons entre les nervures; pattes de la première paire du mäle petites, poilues; celles de la femelle écailleuses, beaucoup plus longues et un peu plus épaisses; tibias plus courts que les fémurs, avec les tarses de cinq articles plus longs et plus épais que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires allongées, robustes, avec Les fémurs courbés; tibias de la même longueur que les fémurs, armés, en dessus, de petites épines régulièrement disposées, et, en dessous, de chaque côté, d’une rangée d’épines beaucoup plus fortes; tarses à peu près de la même longueur que les tibias; abdomen petit, muni, à son extrémité, de plusieurs touffes de poils chez les mâles seulement. Chenilles allongées, cylindriques, épineuses, avec les segments antérieurs munis d'une touffe de poils; queue bifide. Chrysalides courtes, très-renflées, non anguleuses, et bifides antérieurement PAPILLONS. 167 Cette coupe générique, assez nombreuse en espèces, paraît propre à l'Amérique. Parmi les plus remarquables, nous citerons le Morpho Perseus, Fabricius, qui habite le Brésil, Surinam et Cayenne Fig. 278. — Morpho Leonte. le Morpho Laertes, Drury, qui se trouve au Brésil; le Morpho Polyphemus, Boisduval, qui a été ren- contré au Mexique; le Morpho Adonis, Cramer, qui fréquente la Guyane et le Brésil; et le Morpho Menelaus, Linné, qui est assez abondamment répandu au Brésil et à la Guyane. 119% GENRE. — CALIGO. CALIGO. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 540. MORPIHIO, PAVONIA. God. Corps très-petit, robuste; ailes très-grandes, arrondies, ocellées en dessous; ailes inférieures du mâle munies d'une gouttière abdominale généralement peu marquée, et d'une petite touffe de poils près du bord anal; tête d’une grosseur médiocre, poilue, avec une touffe frontale conique; yeux grands, nus; antennes grêles, ayant à peine le tiers de la longueur des ailes inférieures, graduelle, ment terminées par une massue grêle; palpes labiaux peu poilus, assez grands, obliquement avan- cés, dépassant le niveau des yeux; thorax robuste, poilu; ailes supérieures très-grandes, avec leur bord costal très-courbé, et leur angle apical fortement arrondi; bord apical droit, ou très-légèrement concave, peu sinueux, n'ayant pas beaucoup plus que les deux tiers de la longueur du bord costal; angle postérieur arrondi; bord interne peu dilaté, généralement convexe dans les mâles; ailes infé- rieures grandes, ovoides et allongées, plus où moins entières où très légèrement sinueuses à leur bord exterue; angle anal arrondi; pattes de la première paire du mâle d’une longueur médiocre, avec les tibias et les tarses revêtus de poils extérieurement; tarses simples, ayant les trois quarts de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle peu épaisses, mais pas plus allongées que celles du mâle; pattes des deuxième et troisième paires longues, robustes, avec les tibias plus courts que les fémurs, et munis de deux rangées d'épines disposées en série; tarses aussi longs que les fémurs, et munis de plusieurs rangées de fines épines. Chenilles allongées, un peu plus épaisses dans leur milieu, avec la tête en forme de bouclier, et armée de plusieurs cornes; chaque segment médian offrant une épine verticale; abdomen terminé par deux appendices coniques, allongés. Chrysalides épaisses, ayant une pointe obtusément conique sur leur partie dorsale. 168 UISTOIRE NATURELLE. Dans ce genre, seize espèces sont connues; elles ont pour patrie l'Amérique méridionale, et ont été partagées en deux groupes. Fig. 279. — Caligo Reevesi, Doubleday. 1 groupe. — Ailes inférieures des mäles présentant une petite toufle de poils vers le milieu de l'abdomen et dans le voisinage du bord anal. Parmi les douze espèces qui composent ce groupe, nous citerons le Caligo Idomeneus, Linné, qui habite Surinam et le Brésil; le Caligo Eurylochus, Cramer, qui se trouve à la Guyane et au Brésil; et le Caligo Teucer, Linné, qui a été rencontré dans le sud de l'Amérique. 9% oroupe. — Ailes inférieures des mâles offrant une tache soyeuse près de l'extrémité du bord anal. Trois espèces seulement représentent ce groupe, et celles qui peuvent être considérées comme le représentant sont : le Caligo Automedon, Fabricius, du Brésil et de Surinam; et le Caligo Reevesii, Doubleday, du Brésil. 114"° GENRE. — DASYOPHTHALME. DASYOPHTHALMA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt , p. 343. MORPHO, PAVONIA. God Corps robuste; ailes de grandeur médiocre, ayant leur bord apical arrondi; yeux poilus; tête volu- mineuse, finement poilue, sans touffe frontale; yeux grands, proéminents, fortement revêtus, dans les deux sexes, de poils courts; antennes grèles, n'ayant pas tout à fait la moitié de la longueur des ailes supérieures, légèrement courbées à la base aussi bien qu'au sommet, et terminées par une mas- sue très-grêle et allongée; palpes labiaux très-comprimés, poilus, avancés obliquement, dépassant à PAPILLONS 169 eine les veux; thorax robuste, court, poilu; ailes supérieures de grandeur médiocre, en ovale trian- gulaire; bord costal médiocrement arqué; angle apical arrondi; bord apical convexe, légèrement festonné, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du bord costal, angle externe arrondi; bord interne à peu près aussi long que le bord apical, et plus convexe chez le mâle que dans la femelle; Fig. 280. — Dasyophthalma rusina, Godart. ailes inférieures subovales, assez dilatées à leur angle externe, qui est arrondi aussi bien que l'angle anal; bord externe festonné; pattes de la première paire du mâle très-courtes, poilues, avec les tibias et les tarses à peine plus longs que les fémurs : ceux-ci uniarticulés, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle plus longues de deux tiers que celles du mâle, fortement écailleuses; tibias presque aussi longs que les fémurs; tarses épais, de cinq articles; pattes des deuxième et troisième paires allongées, écailleuses, avec les tibias et Les tarses fortement épmeux. Chenilles et chrysalides inconnues. Les deux seules espèces connues dans ce genre (Dasyophthalma rusina, Godart, et Dasyo- phthalma creusa, Habner) ont pour patrie le Brésil. 115% GENRE. — OPSIPHANE. OPSIPHANES. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 344. MORPHO, PAVONIA. God. Corps robuste; ailes de grandeur médiocre; les supérieures plus ou moins concaves à leur bord apical; cellule prédiscoïdale des ailes inférieures grande ; tête de grandeur médiocre, poilue, munie d'une petite touffe frontale; antennes de longueur variable, grèles, n'ayant pas ordinairement la moitié de la longueur des ailes supérieures, et terminées par une massue allongée; palpes labiaux poilus, comprimés, plus ou moins relevés, ne dépassant pas le niveau des yeux; thorax robuste, poilu ; ailes supérieures grandes, subtriangulaires ; bord antérieur très-arqué ; angle apical générale- ment arrondi; bord apical ayant environ les deux tiers de la longueur du bord antérieur; angle anal arrondi; le bord interne, généralement droit ou un peu convexe chez le mâle, a à peu près la même longueur que le bord apical; ailes inférieures en ovale allongé, avec leur bord externe ordinaire- ment entier, mais quelquefois sinueux; angle anal généralement arrondi; pattes de la première paire du mâle grèles; celles de la femelle écailleuses, grèles, à peine plus longues que celles du mâle, 16° 99 170 HISTOIRE NATURELLE. avec les tarses munis de petites épines sur leur côté interne;-pattes des deuxième et troisième paires armées de plusieurs rangées d’épines à leur partie inférieure; abdomen robuste. Chenilles longues, plus épaisses dans leur milieu, et graduellement atténuées vers la tête et vers l'extrémité postérieure; tête plus large que le cou, armée de deux cornes verticales, obtuses. Chrysalides robustes, terminées par deux tubercules petits, obtus. Fig. 281. — Opsiphanes Boisduvalii, Doubleday. Douze espèces appartiennent à ce genre, et ont pour patrie l'Amérique méridionale. Parmi elles, nous signalerons l'Opsiphanes Syme, Hubner, qui se trouve au Brésil; l'Opsiphanes Boisduvalii, Doubleday, qui habite le Mexique; et l'Opsiphanes Xanthus, Linné, qui à été rencontré au Brésil et à Surinam. 116% GENRE. — DYNASTOR. DYNASTOR. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 346 MORPHO, PAVONIA. God Tête très-robuste; palpes très-fortement appiiqués sur la face; ailes inférieures des mâles dépour- vues de touffes soyeuses; tête médiocrement grande, finement poilue, ne présentant pas de touffe à sa partie antérieure; yeux gros, nus, antennes courtes, grêles, graduellement terminées par une massue assez allongée; palpes labiaux petits, releves, comprimés, dépassant à peine le niveau des yeux; thorax poilu, très-robuste; ailes supérieures grandes, en triangle allongé; bord costal arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical légèrement convexe, à peine festonné; bord interne pres- que droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures grandes, largement ovales, avec leur bord postérieur entier, arrondi, à peine festonné, pattes de la première paire du mâle petites, grêles, avec les tarses grèles, uniarticulés, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle un tiers plus longues, et seulement beaucoup plus robustes que celles du mâle, écailleuses, avec les tarses de cinq articles, et aussi épais que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement allongées, avec les fémurs courbés, plus longs que les tibias : ceux-ci poilus, un peu plus épais dans leur milieu qu'à leur extrémité; tarses grèles, armés de deux rangées d’épines à leur partie inférieure. Chenilles et chrysalides inconnues. PAPILLONS. 17 Les deux espèces qui représentent ce genre ont pour patrie l'Amérique du Sud. Tels sont : le Dynastor Napoleo, Doubleday, qui habite le Brésil, et le Dynastor Darius, qui a été rencontré à L Î } y Surinam et au Brésil. 17m GENRE. — PENÈÊTES. PENETES. Westwood, 1851. Geuera of diurn. Lepidopt., p. 347. Corps allongé, poilu; ailes supérieures allongées, très-concaves, non ocellées en dessous; tête de grandeur médiocre, sans touffe frontale; veux grands, nus; antennes aussi longues que l’abdo- men, où ayant les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, s'épaississant graduelle ment de la base au sommet, pour former une massue allongée; palpes labiaux presque verticaux, comprimés, très-poilus, dépassant le niveau des yeux; thorax robuste, poilu; ailes supérieures très- allongées, avec leur bord antérieur arqué, angle apical tout à fait arrondi; bord apical très concave; angle anal arrondi; bord interne presque droit, à peu près aussi long que le bord apical; ailes in- férieures ovales, avec leur bord postérieur arrondi ou très-légèrement festonné; pattes de la pre- mière paire du mâle courtes, grêles, poilues, avec les tibias aussi longs que les fémurs; tarses poi- lus, de trois articles, ayant environ les trois quarts de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires longues, robustes, écailleuses, avec les tibias assez grèles, armés en dessus et sur leurs côtés de plusieurs rangées de fortes épines; tarses grêles, épineux sur les côtés et en des- sous; abdomen allongé, assez grêle. ; La seule espèce connue (Penetes Pamphanis, Westwood) a été rencontrée au Brésil, particulière- ment dans la province de Minas-Geraës. 118% GENRE. — NAROPE. NAROPE. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p 348 Corps poilu, très-robuste; ailes obscurément colorées, dépourvues d'ocelles en dessous: tête petite, poilue, munie d’une touffe frontale, verticale; veux nus, petits, très-proéminents; palpes labiaux 172 HISTOIRE NATURELLE. assez grands, verticaux, dépassant de beaucoup le niveau des yeux; antennes courtes, s'épaississant graduellement de la base au sommet, pour former une massue grêle, allongée; thorax robuste, poilu; ailes supérieures de grandeur médiocre, plus ou moins triangulaires, avec l'angle apical aigu; bord antérieur très-arqué; bord apical droit, légèrement concave ou légèrement convexe; bord interne droit, un peu plus long que le bord apical; ailes inférieures plus ou moins triangulaires, Fis. 285. — Narope Cyllastros, Doubleday. avec leur bord externe présentant un angle à l'extrémité du second ou du troisième rameau de la nervure médiane dans quelques espèces; pattes de la première paire du mäle petites, densément poilues, en forme de brosse; tarses grêles, cylindriques, ‘uniarticulés; pattes des deuxième et troi- sième paires médioerement allongées, fortes, avec les fémurs courbés à leur base et plus longs que les tibias : ceux-ci très-épineux; tarses épineux en dessous; abdomen petit. Les quelques espèces qui représentent ce genre sont propres à l'Amérique du Sud; tel est le Na- rope Cyllastros, Doubleday, qui a été rencontré au Para et au Brésil. G) \ : ; eatatteme divrarort. BRASSOLITES. BRASSOLITÆ. Blanchard. Corps très-robuste; tête petite, poilue; yeux nus, de grosseur médiocre; palpes labiaux très- petits, appliqués sur la face; antennes terminées par une massue grande, allongée, ovale; thorax robuste; ailes de grandeur médiocre, ocellées en dessous; ailes supérieures ayant la cellule discoi- dale fermée, et d'une longueur médiocre; ailes inférieures ayant la cellule discoïdale fermée, précé- dées par une petite cellule prédiscoïdale; gouttière abdominale des mâles allongée, étroite; pattes de la première paire du mâle petites, en forme de brosse; tarses uniarticulés; abdomen grand. Chenilles charnnes, soyeuses, attéauées vers la partie antérieure; segment terminal du corps entier. Chrysalides épaisses, non anguleuses, convexes, suspendues par la queue. 419% GENRE. — BRASSOLIDE. BRASSOLIS. Fabricius, 1807; Westwood, 1851. In Illiger, Syst. gloss., t. VI, p. 282, n. 46; Genera of durn. Lepidopt, p. 550. Tête poilue, une touffe frontale; palpes petits, comprimés, poilus, ne dépassant pas les veux; autennes ayant la moitié de la longueur des ailes, terminées par une massue épaisse, composée PAPILLONS. 175 d'articles très-courts; thorax robuste ; ailes supérieures ayant le bord apical presque droit, quel- quefois convexe ; ailes inférieures largement ovalaires; bord externe entier, arrondi, non festonné; dessous des ailes inférieures orné de petites ocelles; pattes de la première paire du mâle très-pe- tites, avec les tarses courts, ovales, allongés, uniarticulés; celles de la femelle beaucoup plus épais- ses et plus longues, avec les tarses articulés, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires longues. assez grèles, avec les tarses très-légèrement épineux en dessous, et un peu plus longs que les tibias; abdomen assez robuste. Les trois espèces qui repré- sentent ce genre sont propres à Cayenne et au Brésil. Tels sont le Brassolis Sophoræ, Linné, qui habite Cayenne et le Brésil. Fig. 284 — Brassolis Sophoræ, Linné. La Chenille de cette espèce, d’un brun clair, ornée de lignes longitudinales brunätres, avec les pattes antérieures et la tête noires : celle-ci présentant une ligne transversale jaunâtre. Elle vit en société dans un nid fermé, d'où elle ne sort que la nuit pour manger. La transformation a lieu dans le commencement d'avril, et l'Insecte parfait paraît ordinairement quinze jours après. La chrysalide est pâle, tachetée de rouge foncé, et ornée de quatre taches argentées. Ce Papillon est remarquable par son vol rapide, et parait seulement le soir et le matin; le Brassolis astyra, Godart, qui se trouve au Brésil, et le Brassolis macrosiris, Doubleday et Westwood, qui est signalé comme se rencon- trant à Cayenne. Cuiqueme AIOPIQTR LIBYTHÉITES. LIBYTHEITÆ. Blanchard. Palpes très-longs, contigus dans toute leur longueur et en forme de bec; ailes anguleuses, à cel- lule discoïdale inférieure ouverte; pattes ambulatoires, au nombre de quatre dans les mâles, et de six dans les femelles. Chenilles dépourvues d'épines, légèrement pubescentes. Chrysalides courtes, légèrement carénées. _Les espèces qui appartiennent à cette division sont les plus remarquables de tous les Papillons diurnes, et il est très-difficile de leur assigner une place réellement naturelle; par les pattes des mäles, elle s'éloigne notablement des autres divisions de cette familleselle se compose d'un seul 174 HISTOIRE NATURELLE. genre, qui lui-même ne renferme qu'un nombre très-limité d'espèces paraissant répandues en Eu- rope, en Amérique et dans les îles de Java et de Madagascar. 120" GENRE. — LIBYTHIE. LIBYTHÆA. Fabricius, 1807. Inllliger, Syst. gloss., t. VI, p. 284, n. 28. HECAERGE. Ochs. Corps court; palpes quatre fois aussi longs que la tête, presque droits, presque contigus, larges à leur base, assez fortement aplatis, très-velus, ayant le premier article oblong, presque droit, le second formant un coude avec celui-ci, guère plus long, mais plus mince; le dernier très-petit, ter- miné en pointe ; antennes un peu moins longues que le corps, droites, épaisses, cylindriques, et grossissant insensiblement de la base au sommet; tête aussi large que le thorax; yeux gros, saillants; thorax allongé, robuste; ailes grandes, plus ou moins dentelées, les supérieures ayant le sommet tronqué et étant profondément échancrées en dessous, les inférieures régulièrement dentées; pattes courtes, assez épaisses, velues; les tibias et les tarses garnis en dessous d’épines très-petites, les premières ayant leurs deux dernières seulement très-fortes; tarses ayant leurs articles peu distinets entre eux, le premier guère plus long que les deux suivants réunis, le quatrième plus court que le précédent; crochets écartés, petits, recourbés; abdomen très-comprimé et caché entièrement par les deux bords internes des ailes inférieures, qui forment gouttière dans l'état de repos. Chenilles inermes, légèrement pubescentes, de forme allongée et cylindrique, avec la tête sphé- rique. Chrysalides anguleuses, carénées sur le dos, et terminées antérieurement en pointe mousse. Fig. 288. — Lybiliwa fulgurata, Boisduval Le nombre des espèces qui représentent ce genre est très-limité; elles paraissent répandues dans l'ancien et Le nouveau monde. L'Europe en nourrit une espèce, c'est la Libythæa celtis, Fabricius. La Chenille de cette espèce varie de livrée en changeant de peau; après sa dernière mue, elle est pubescente; alors elle offre deux variétés : la première est entièrement verte, y compris les pattes et la tête, avec trois lignes longitudinales blanches, dont une dorsale et deux latérales, entre les- quelles sont placées des points noirs, groupés deux par deux sur chaque anneau; la seconde dif. fère de la première en ce que la ligne blanche latérale est remplacée par une bande couleur de chair pointillée de brun, et en ce que les pattes sont noires et la tête d'un jaune sale. Cette Chenille vit sur le micocoulier austral (celtis australis), et à son défaut on peut la nourrir avec le cerisier. On la trouve au commencement de mai, et son Papillon vole en juin. La chrysalide est ovale, à angles arrondis, avec une seule pointe obtuse à la tête. Sa couleur est verte, avec l'enveloppe des ailes bordée de blanc et une ligne blanche sur la carène du dos. PAPILLONS. 179 Cette espèce n'habaite que les parties méridionales de l'Europe; elle n'est pas rare dans les dé- partements de la France qui bordent la Méditerranée. Cliente diviatoit. BIBLITES. BIBLITÆ. Boisduval. alpes longs, notablement écartés, dépassant de beaucoup la tête, avec leur dernier article infléchi en avant, antennes linéaires, à massue très-petite, comprimée; ailes un peu dentelées ou anguleuses, les inférieures ayant leur bord abdominal peu prononcé, et leur cellule discoïdale fermée par une très-petite nervure récurrente, les supérieures ayant une nervure costale dilatée et vésiculeuse Chenilles cylindriques, atténuées à l'extrémité, épineuses sur la tête seulement, et terminées par deux pointes. Chrysalides suspendues par la queue. Ce groupe a une assez grande analogie avec les Vanessa, mais il en a une qui n’est pas moins grande avec les Satyrites, dont il se rapproche par les antennes, et les nervures renflées des ailes, de manière que la place parait encore douteuse A91m GENRE. — EURYTÈLE. EURYTELA. Boisduval, 1833. Faune entom. de Madag., p. 54. BIBLIS. God. Tête assez petite; yeux peu saillants; palpes grêles, écartés, leur second article plus long que le cnaperon, le dernier presque aussi long que le précédent, infléchi en avant ; antennes grêles, termi- nées insensiblement par une petite massue peu distincte; thorax médiocre; ailes supérieures ayant leur sommet coupé obliquement et profondément échancré vers le milieu, les inférieures fortement dentelées; abdomen grêle, dépassant en longueur les ailes inférieures. Les espèces qui composent ce genre ont le port de certaines Lybithea, ou plutôt de quelques Fa- nessa, telles que les V.C. album, Atalanta, huntera, ete., dont le sommet des ailes supérieures pré- sente un angle tronqué. Elles habitent l'Afrique et les Indes orientales. Parmi elles, nous citerons l'Eurytèle Dryope (Eurytela Dryope), Godart, qui se trouve à Sainte-Marie, à Tintingue, à Tama- tave, pendant les mois de juin et de juillet. 199% GENRE. — HYPANIS. HYPANIS. Boisduval, 1833. Faune entom. de Madag., p. 55. BIBLIS. God. Tête moyenne; yeux assez sullants; palpes allongés, le second article dépassant notablement le chaperon, le dernier assez allongé, infléchi en avant; antennes assez allongées, renflées en massue à leur extrémité; thorax assez robuste; ailes plus arrondies et plus faiblement dentées que dans le genre précédent; abdomen un peu plus court que les ailes inférieures. Les Papillons de ce genre sont fauves, avec des bandes noires; ils ont le port des Argynnis et des Melitæwa. Le dessous de leurs ailes inférieures est fascié de blanc, de fauve et de noir, comme dans les espèces de ce dernier genre. 176 HISTOIRE NATURELLE. ls habitent l'Afrique et la côte de Coromandel. Tel est l'Hypanis anvatara Hypanis anvatara), Boisduval, qui se trouve communément à Madagascar en janvier et février, et en juin et juillet dans les bois et les champs de manioc. 195% GENRE. — BIBLIS. BIBLIS. Fabricius, 1807. In Illiger, Syst. Gloss., t VI, p.281, n. 281. MELANITIS. God. Corps peu épais; tête un peu moins large que le thorax; yeux assez saillants; palpes dépassant la tête de plus de la moitié de leur longueur, ayant leur second article droit, fort long, dépassant le niveau du chaperon, le dernier article très-petit, fortement infléchi en bas, et garni de longs poils qui le font paraitre élargi en forme de petite palette; antennes moins longues que le corps, ayant une très-petite massue courbée en dedans; thorax médiocre; ailes oblongues, légèrement dentelées, les supérieures assez longues, crénelées, les inférieures offrant plusieurs dents très-pononcées et à peu près égales; cellule discoïdale paraissant moins fortement ouverte; pattes peu allongées, les tibias et les tarses garnis en dessous d'épines fortes et assez courtes; tarses à peu près de la lon- gueur des tibias, leur premier article presque aussi long que les quatre suivants réunis; les trois autres allant en décroissant de longueur, et le dernier plus long que le précédent, supportant une pelote très-forte; crochets courts et arqués; abdomen beaucoup plus court que les ailes inférieures. Le type de ce genre habite l'Amérique méridionale, et a reçu des auteurs le nom de Biblis tha- dana, Godart, qui est assez abondamment répandu au Brésil. 194 GENRE. — ARIADNE. ARIADNE. Boisduval, 1835. Faune entom. de Madag., p. 53. BIBLIS. God. Tête assez petite; yeux médiocrement saillants; palpes très-écartés, garnis de petits poils courts, serrés, le second article dépassant un peu le chaperon, le troisième assez long et fortement infléchi inférieurement; antennes grêles, filiformes, sans massue apparente; thorax médiocre; ailes assez larges, les supérieures sinuo-anguleuses, les inférieures dentelées; abdomen assez grêle, plus court que les ailes inférieures. Les Insectes de ce genre ont le port de certaines Vanessa, telle que la V. Ædomene. Leur couleur et leurs petites lignes transverses sinueuses rappellent un peu le faciès de cette dernière espèce. Les deux espèces qui représentent ce genre habitent les iles de la Sonde et le continent indien; telle est l'Ariadne corita, Cramer, qui se trouve dans l'ile de Java. el ON SU e Oeptiene dLVLALOUL. SATYRITES. SATYRITÆ. Blanchard. Antennes terminées tantôt par un bouton court et pyriforme, tantôt par une massuc grêle et pres- que fusiforme; palpes s’élevant notablement au-dessus du chaperon, hérissés de poils en avant; tête petite; yeux tantôt glabres, tantôt pubescents; thorax peu robuste; ailes supérieures ayant presque PAPILLONS 177 toujours {a nervure costale, surtout la médiane, et quelquefois la sous-médiane ou Finférieure, dila- tées et un peu vésiculaires à leur base; cellule discoïdale des ailes inférieures fermée: gouttière anale peu prononcée, et laissant l'extrémité de l'abdomen à découvert, lorsque les ailes sont rele- vées dans l'état de repos; corps généralement assez grêle. Vol sautillant et peu soutenu. Chenilles atténuées postérieurement, et dont le dernier anneau se termine en queue bifide; tantôt lisses, tantôt rugueuses, tantôt pubescentes; vivant toutes exclusivement sur des graminées. Chrysalides tantôt oblongues, et un peu anguleuses, avec la tête en croissant ou bifide, et deux rangées de petits tubercules sur le dos, tantôt courtes et arrondies, avec la tête obtuse et le dos uni; toutes sans taches métalliques. Les Satyrites peuvent se diviser en un assez grand nombre de genres, dont les espèces sont encore fort nombreuses dans plusieurs de ces genres; on trouve des espèces de ce groupe dans toutes les parties du monde; mais il est plusieurs genres exclusivement propres à certaines contrées. 125" GENRE. — CRENIS. CRENIS. Doisduval, 1835 Faune entom., de Madag., p. 48 Tête assez petite; veux saillants; palpes assez rapprochés, ascerdants, dépassant peu le cha- peron; antennes longues, assez grêles, renflées insensiblement en massue à leur extrémité; thorax peu robuste, de la largeur de la tête; ailes supérieures légèrement concaves sur leur bord ante- rieur, les inférieures arrondies, légèrement dentelées; les deux premières nervures des ailes supe- rieures dilatées à la base, comme dans le genre Satyrus On n’en connait qu'une seule espèce, qui est la Crenis Madagascariensis, Boisduval; elle a ete trouvée dans l'ile de Madagascar. 196% GENRE — MÉLANITE. MELANITIS. Fabricus, 1807 In flliger, Syst. Gloss., t. VI, p. 282 BIBLIS God Tête aussi large que le thorax; yeux gros et assez saillants; palpes velus, écartés, le second ar- ticle arrivant au niveau du chaperon, le troisième tout à fait droit; antennes gréèles, assez longues, Fig, 26. — Mélanitis Dusara, Horstield, terminées insensiblement en une massue peu prononcée ; thorax médiocre; ailes larges, les supé 17 95 17$ HISTOIRE NATURELLE rieures un peu anguleuses et moins avancées sur les inférieures : celles-ci plus arrondies, mais éga- lement dentelées; abdomen assez allongé, mais plus court que les ailes inférieures. Chenilles dépourvues d’épines; leur dernier anneau se terminant par deux appendices allongés en forme de queue, un peu relevés; leur tête munie de deux épines en forme de corne Les Insectes de ce genre ont des couleurs peu brillantes; le dessous de leurs ailes est d'une teinte sombre de feuille morte, ou d'un gris ferrugineux. Ils habitent les îles de la Sonde, les Moluques et le continent indien. On en connaît cinq ou six espèces, parmi lesquelles nous citerons le Me- lanitis dusara, Horsfeld, qui a été rencontré aux Moluques 127% GENRE. — DYCTIS. DYCTIS. Wesitwood, 1851. Geuera of diuru, Lepidopt., p. 355. Corps petit, velouté; ailes grandes, ayant toutes les cellules fermées; les supérieures ayant la nervure costale dilatée à la base, les inférieures présentant une cellule prédiscoidale; tête large, peu poilue, sans touffe frontale; yeux grands, nus; antennes très-grèles, ayant à peu près les deux tiers de la longueur des ailes supérieures, et terminées graduellement par une massue très-grêèle, allongée; palpes labiaux avancés, dirigés obliquement en haut, et ne dépassant pas le niveau des yeux; thorax petit, comprimé, tomenteux, peu poilu; ailes supérieures grandes, ovotriangulaires; Fig. 287. — Dyctis bioculatus, Guérin bord costal arqué; angle apical arrondi; bord apical convexe, très-légèrement festonné; angle in- terne arrondi, bord interne presque droit dans les deux sexes; ailes inférieures légèrement ovales, un peu anguleuses à leur angle externe; bord costal arrondi; bord apical légèrement festonné; angle anal arrondi; gouttière abdominale profonde; pattes de la première paire du mâle très-petites, grèles, avec les tibias et les tarses amincis et à peine poilus; pattes de la première paire de la fe- melle un peu plus longues que celles du mâle, avec les tibias et les tarses graduellement dilatés et comprimés; tarses obliquement tronqués à leur extrémité; abdomen petit, médiocrement robuste. Ghenilles et chrysalides inconnues Les deux espèces qui composent ce genre (Dyetis agondes, Boisduval; Dyetis bioculatus, Guerin) habitent la Nouvelle-Guinée. PAPILLONS. 179 [2e GENRE. — CORADES. CORADES. Doubleday et Hewitson, INA l'roced, of the zuol, Soc. of Lond., p. 115 Tête poilue, d'une longueur médiocre; mâchoires assez grèles, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du corps; palpes labiaux écailleux, avancés, relevés, dépassant le front; yeux à peu près ronds, peu proéminents, lisses; antennes grèles, ayant moins que les deux tiers de la longueur du corps, s'épaississant graduellement pour former une massue grêle, obtuse; thorax médiocrement robuste; ailes supérieures subtriangulaires, à bord antérieur legèrement arqué, à bord externe pres- que droit, ayant les quatre cinquièmes de la longueur du bord antérieur; ailes inférieures obovales, Fig. 288. — Corades Euyo, Hewitson. terminées par une courte queue à l'angle anal; bord antérieur presque droit; bord externe très- courbé, avee le canal pour l'abdomen très-large; pattes de la première paire du mâle écailleuses, poilues, avec les fémurs un peu plus courts que les tibias; tarses uniarticulés, presque cylindriques, un peu plus longs que les deux tiers de la longueur des tibias; celles de la femelle assez grêles, écailleuses, poilues, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur : ces derniers peu épineux, presque cylindriques, légèrement renflés vers leur extrémité; tarses à cinq articles, plus courts que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires ayant les fémurs assez robustes, avec les tibias très-épineux partout; tarses épineux, composés de cinq articles. Ce genre, représenté par cinq ou six espèces, parait propre aux plateaux orientaux des Andes et aux montagnes des régions boréales de l'Amérique du Sud. Le Corades En, Doubleday et Hewitson, peut être considéré comme type de cette coupe générique; il a été rencontré à Caraccas 199% GENRE. — TAYGETIS. T'AYGETIS. Westwood, 1851. Gencra of diurn, Lepidopt., p. 555 SATYRUS. Des auteurs. Corps allongé, gréle; ailes grandes, les supérieures souvent pointues à leur sommet, les infé- rieures généralement festonnées ou dentées; tête de grosseur médiocre, poilue, et présentant une petite touffe frontale; yeux nus, proéminents ; antennes courtes, grêles, n'ayant pas plus que les ISO HISTOIRE NATURELLE. deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, graduellement terminées par une massue allongée, grèle; palpes labiaux avancés, écailleux, dépassant un peu le niveau des yeux; thorax ovale, court, très-poilu ; ailes ayant leur disque revêtu de poils courts, les supérieures allongées, triangu- laires, avec leur bord antérieufentier; angle apical variable; bord apical ordinairement subeonvexe ou presque droit; angle interne arrondi; bord interne presque droit; ailes inférieures grandes, ovales, triangulaires, avec leur bord costal régulièrement courbé et échancré à la base; bord apical variable, avec les trois rameaux de la nervure médiane plus ou moins prolongés, de manière à for- mer des festons ou des dents plus ou moins accusés dans le voisinage de l'angle anal; pattes de la première paire du mäle petites, très-poilues, avec les fémurs et les tibias ayant à peu près la même longueur; tarses uniarticulés, ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle beaucoup plus longues que celles du mäle, et moins poilues que dans ce sexe, pattes des deuxième et troisième paires allongées, écailleuses. avec les tibias légèrement courbés et aussi longs que les fémurs; tarses aussi longs que les tibias; abdomen allongé. Chenilles assez courtes, soyeuses, avec la tête poilue, conique, très-élevée, sur la partie dorsale. il existe une paire de longues épines dirigées en arrière, et deux autres paires d'epines semblables vers la partie postérieure du corps: celle-ci munie de plusieurs tubereules poilus. Chrysalides ovoïdes, allongées, sans protubérance, avec la tête terminée par deux pointes coni- ques Fig. 289, — Taygelis chrysogone, Doubleday. On connait une douzame d'espèces de ce genre, et qui sont signalées comme habitant l'Amérique méridionale. Parmi elles, nous citerons lè T'uygetis Mermeria, Cramer, qui habite le Brésil et la Guyane; le Taygetis Valentina, Godart, qui se trouve à la Guyane, et le T'aygetis chrysogone, Dor- bleday, qui a pour patrie la province de Venezuela. 150% GENRE. — PRONOPHILE. PRONOPHILA. Westwood, 1851. Gencra of diarn. Lepidopl., p. 557. Corps peut, poilu; ailes grandes, les inférieures plus ou moins testonnées ou dentées, ornées en dessous de larges bandes de couleur foncée, et bien arrêtées; tête poilue, assez petite, munie d'une touffe frontale conique; veux médiocrement saillants, poilus; antennes courtes, très-grèles, PAPILLONS. 11 ayant à peine les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, terminées par une massue grêle, allongée; palpes labiaux allongés, obliquement avancés, comprimés, et dépassant le niveau des yeux; thorax court, ovale, poilu; ailes supérieures grandes, allongées, ovalo-triangulaires, avec leur bord antérieur très-arqué et leur angle apical arrondi; bord apical ordinairement concave et très-légèrement festonné; bord interne droit; ailes inférieures très-grandes, largement ovales, plus ou moins festonnées; pattes de la première paire du mäle très-petites, revêtues de longs poils, avec les tarses ayant les deux tiers de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle petites, mais plus grandes que celles du male, gréles, écailleuses, avec les tibias plus courts que les fémurs, et les tarses plus courts que les tibias: pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, robustes, avec les fémurs légèrement courbés; tibias et tarses écailleux, armés d'épines nombreuses, courtes et robustes ; abdomen petit. Cheuilles et chrysalides inconnnes Lg. 290. — Pronophila Thelese, Doubleday Ce genre est peu nombreux en espèces, et parait propre à l'Amérique méridionale; parmi les plus remarquables, nous signaleronsle Pronophila Thelese, Doubleday, qui habite la Colombie; le Prono- phila Prnina, Doubleday, qui se trouve dans laprovince de Venezuela, et le Pronophila Phoronea, Doubleday. qui a été rencontré en Colombie 131% GENRE. — DEBIS. DEBIS. Westwood, 1851 Gener. of diurn. Lepidopt., p. 358 SATFRUS God Corps assez petit ; ailes grandes, les inférieures généralement anguleuses dans leur milieu et or- nées d’une rangée de grandes ocelles ; tête assez petite, ayant une touffe frontale à peine marquée, yeux poilus, proéminents, surtout chez les mâles; palpes labiaux assez allongés, obliquement re- levés, dépassant le niveau des yeux; antennes très-grèles, ayant à peine la moitié de la longueur des ailes supérieures, graduellement terminées par une massue grêle; thorax très-court, épais, poilu; ailes supérieures ovoides, triangulaires, avec leur bord antérieur fortement courbé; angle apical arrondi; bord apical droit ou peu échancré, ayant les trois cinquièmes de la longueur du bord antérieur; bord interne presque droit, à peu près aussi long que le bord apical; ailes infe. rieures subovales, plus où moins festonnées sur leur bord externe, qui offre ordinairement un angle très-marqué où une queue courte à l'extrémité du troisième rameau de la nervure médiane; pattes de la première paire du mäle très-petites, soyeuses, avec les tarses grèles, aussi longs que Îles tibias; pattes de la première paire de la femelle un peu plus longues que celles du mâle: pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, écailleuses, grèles, avec les tibias très-peu épineux, tarses presque cylindriques: ahdomen petit 182 HISTOIRE NATURELLE. Chenilles allongées, subeylindriques, striées dans le sens de leur longueur, avec la tête munie de deux cornes verticales, et le corps terminé par deux pointes obliquement avancées Chrysalides courtes, épaisses, un peu rétrécies vers la partie abdominale. Fig. 291. — Debis Samio, Doubleday Sur neuf espèces qui représentent ce genre, huit (Debis Europa, Fabricius; Debis Rohria, Fabri- cius; Debis Samio, Westwood) habitent le continent et les iles de l'archipel indien; quant à la neu- vième (Debis Portlandia, Fabricius), elle a été rencontrée aux Etats-Unis 152" GENRE. — CYLLO. CYLLO. Westwood, 1851 Genera of diurn, Lepilopt., p. 360 SATYRUS. Latr. God. HIPPARCHIA. Fabr Corps petit, grèle; ailes grandes, les supérieures échancrées sur leur bord apical, les inférieures offrant un angle où une queue dans le milieu de leur bord externe; tête de grosseur médiocre, poi- lue, avec une touffe frontale assez large, mais courte; yeux saillants, nus; palpes labiaux écailleux, assez courts, comprimés, larges, obliquement avancés, ne dépassant pas le niveau des yeux; an- tennes grèles, de longueur variable, graduellement terminées par une massue allongée à peine plus épaisse que le reste de l'antenne; thorax assez court, comprimé, élevé postérieurement; ailes supé- vieures subtriangulaires. avec leur bord interne fortement arqué: angle apical arrondi; bord apical arrondi, anguleux où un peu dilaté au-dessous du sommet, et échancré dans le reste de son étendue: bord interne presque droit; ailes inférieures largement semi-ovales, avec leur angle externe arrondi, bord externe festonné, fortement anguleux, ou présentant une queue à l'extrémité du troisième rameau de la nervure médiane; pattes de la première paire du mâle petites, poilues, ne formant pas de brosse, tibias à peu près de la même longueur que les fémurs, avec les tarses ayant les deux tiers de la tongueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, plus allongées que celles du mâle, avec les tarses obliquement tronqués à leur extrémité; pattes des deuxième et troisième paires de longueur médiocre, grèles, écailleuses, avec les tibias très-peu épineux; abdomen petit, médiocrement robuste. Chenilles allongées, un peu pisciformes; rétrécies derrière la tête, s'épaississant jusque vers le milieu du corps, et s'amincissant graduellement ensuite jusque vers leur partie postérieure : celle-ci terminée par deux longues cornes pointues; tête en forme de cœur, avee son bord supérieur armé de deux cornes verticales obtuses. Chrysalides simples, épaisses, avec la tête terminée en pointe obtuse. PAPILLONS. 185 Ce genre, dont neuf espèces sont connues, est répandu daus l'Inde, l'archipel indien, la Nouvelle- Hollande, l'Afrique occidentale et l'ile de Madagascar. Une espèce fossile (Cyllo sepulta) a êté ren- contrée dans les marnes argileuses des environs d'Aix. Cette coupe générique avait seulement été signalée par M. le docteur Boisduval, dans sa Faune entomologique de Madagascar ; elle est peu nombreuse. Parmi les espèces les plus remarquables, nous citerons le Cyllo Betsimena, Boisduval, qui a été trouvé par M. Goudot aux environs de Tama- tave, et le Cyllo Leda, Linné, qui habite l'ile Bourbon, Maurice, Madagascar, la côte occidentale d'Afrique, la Chine, le Bengale, Java et la Nouvelle-Hollande. La Chenille est verdâtre, pubescente, avec quatre raies plus obtuses, dont deux dorsales et une près des pattes; sa tête est un peu bifide et surmontée de deux cornes ressemblant à des oreilles de Lièvre; les appendices qui terminent son dernier anneausont trois fois plus longs que les pattes. Elle vit sur les graminées. La chrysalide est verte, cylindroïde. L'Insecte parfait se trouve pendant une grande partie de l'année. Il varie beaucoup. Il existe des individus qui sont presque entièrement d'une couleur fauve en dessus; d'autres, au contraire, sont Fig. 292. — Cyllo Lowi, Doubleday d'un brun ferrugineux ou noirâtre. Quelques-unes ont le dessous d’un gris violâtre, avec les veux à peine indiqués; le Cyllo Lowi, Doubleday, qui a été rencontré à Sarawak. 153% GENRE. — ZOPHŒSSA. ZOPHOESSA. Westwood, 1851 Genera of diurn. Lepidopt., p 562. Corps de grandeur médiocre; yeux poilus; ailes supérieures en triangle allongé, les inférieures caudées; tête petite, poilue, sans touffe frontale, plus large chez le mâle que chez la femelle; yeux proéminents; antennes très-gréles, n'ayant pas la moitié de la longueur des ailes supérieures, ter- minées par une massue distincte, grele, allongée; palpes labiaux allongés, grèles, comprimés, obli- quement relevés, dépassant de beaucoup le niveau des jeux; thorax finement poilu, court, très-con- vexe; ailes supérieures grandes, avec leur bord antérieur très-légèrement courbe et leur angle apical obtus; bord apical long, légèrement concave, non festonné; angle interne arrondi: bord interne presque droit; ailes inférieures subovales; bord costal légèrement arqué: bord externe festonné, IS HISTOIRE NATURELLE. ayant sa partie moyenne à l'extrémité du troisième rameau de la nervure médiane prolongée en queue, avec l'espace compris entre l'extrémité du premier rameau fortement échancré; pattes de la pre- mière paire du mâle très-petites, avec les tibias et les fémurs légèrement poilus et de la même lon- Fig. 295. — Zophœssa Sura, Doubleday. gueur, tarses très-poilus, en forme de brosse, plus longs que les tibias; pattes de la première paire de la femelle cylindriques, pas plus longues que celles du mâle, avec les tibias peu poilus et les tarses écailleux, un peu dilatés, obliquement tronqués à leur extrémité, et ayant à peine la moitié de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, grêles, avec les tibias et les tarses épineux; abdomen petit, grêle chez le mâle, ovoide et allongé chez la femelle. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue et qui représente ce genre (Zophæssa Sura, Doubleday et Westwood) a pour patrie le Silhet. 134" GENRE. — GNOPHODE GNOPHODES. Westwood. 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 563. Corps grèle ; tête grande; yeux nus; ailes supérieures très-anguleuses au-dessous de leur sommet, dilatées à leur bord interne et portant une grande touffe ovale de poils soyeux: tête finement poilue, Fig. 294. — Gnophodes Parmeus, Doubleday. yeux grands, très-proéminents; antennes très-grêles, terminées graduellement par une massue al- "1 ci 2 — laprilio Codrus PAPILLON. 185 longée, très-grèle, subobtuse à son sommet; palpes labiaux courts, épais, comprimés, très-écailleux, presque droits, ne dépassant pas le niveau des yeux; thorax court, robuste, convexe; ailes supé- rieures larges, assez grandes; bord antérieur fortement arqué; sommet tronqué; bord apical très- anguleux à l’extrémité de la nervure discoïdale inférieure, au-dessous de laquelle il présente une échancrure profonde et festonnée; bord interne très-dilaté chez le mâle, avec l'espace compris entre la nervure médiane et la nervure submédiane Gccupé en dessus par une grande touffe ovale de poils soyeux; pattes de la première paire du mâle très-petites, à peine poilues; tarses très-courts, uniar- ticulés; pattes des deuxième et troisième paires très-grèles, médiocrement allongées, dépourvues d'épines ; abdomen grèle. Chenilles et chrysalides inconnues. Les deux espèces qui représentent cette coupe générique (Gnophodes Parmeus, Doubleday et Westwood ; Gnophodes morpena, Westwood) habitent la côte occidentale d'Afrique, Sierra-Leone, le Congo et Ashanti. 155%e GENRE. — HÉTÈRE. HOËETERA. Fabricius, 1807: Westwood, 1851. In Illiger, Syst. Gloss., t. VI, p. 284; Genera of diurn. Lepidopt., p. 365. SATYRUS. Des auteurs. Corps grèle; ailes allongées, souvent diaphanes, les inférieures souvent anguleuses ou caudées; tête médiocrement large, très-finement poilue; yeux grands, proéminents, nus; palpes labiaux très- comprimés, grands, écailleux, obliquement relevés, dépassant le niveau des yeux; antennes grèles, n'ayant pas plus que les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, graduellement ter- minées par une massue très-allongée et grêle; thorax court, ovale, finement poilu; ailes supérieures grandes, allongées, en ovale subtriangulaire, avec leur bord costal médiocrement arqué et leur Fig. 295. — Iætera Piera, Linné sommet arrondi; bord apical entier, ayant les deux tiers de la longueur du bord costal; bord in- terne généralement droit, ayant la moitié de la longueur du bord costal; ailes inférieures obovales, allongées, souvent plus ou moins transparentes, offrant souvent à l'extrémité du troisième rameau de la nervure médiane une saillie anguleuse et en forme de queue; pattes de la première paire du mâle petites, grêles, ne formant pas brosse; tibias de la même longueur que les fémurs, avec les tarses ayant la moitié de la longueur des tibias, et aussi épais que ces derniers organes; pattes de la première paire de la femelle beaucoup plus allongées que celles du mäle, grêles, avec les tibias v'ayant que les deux tiers de la longueur des fémurs; tarses à peu près de la même longneur que ‘es tibias, s'épaississant graduellement à leur extrémité : celle-ci obliquement tronquée; pattes des 18 24 186 HISTOIRE NATURELLE deuxième et troisième paires allongées, grêles, finement écailleuses; tibias et tarses finement epi- neux en dessous; abdomen grèle et allongé Fig, 296. — Hœtora Estmeralda, Doubledav Ce genre, dont on connait environ quinze espèces, à été partagé en deux groupes. Toutes habitent l'Amérique méridionale Fig. 297, — Hœwtera Lena, Linné LT groupe. — Ailes supérieures du mâle non dilatées à leur bord interne, les inférieures avant li base de la nervure frontale très-courhée PAPILLONS. 187 Ce groupe a été subdivisé : A. Ailes hyalines : Hatera Picra, Linné, qui habite le sud de l'Amérique, particulièrement Su- rinam, Hœtera Esmeralda, Doubleday, qui a été rencontré au Para. B. Ailes non hyalines: Hætera Lena, Linné, du Brésil et de a Guyane 2€ oroupe. — Ailes supérieures du mâle dilatées à leur bord interne, et munies en dessous d'une touffe de poils; ailes inférieures ayant la base de la nervure postcostale droite, Ce deuxième groupe a été ainsi subdivise : C. Ailes inférieures caudées : Hætera Pluloctetes, Linné, de Surinam D. Ailes imférieures non caudées : Hévtera Archæa, Mubner, du Brésil 156% GENRE. — CÆROIS. CÆROIS. Westwood, 1851 Genera 0 dir. Lepidopl, p 366. SATFRUS. God Corps petit, gréle; ailes supérieures trés-alqueées, les inférieures caudées; antennes courtes, très- grèles, terminées en une massue distincte, très-grèle; thorax petit, ovale; ailes supérieures grandes, triangulaires, fortement falquées à leur sommet; bord interne très-arqué, avee le sommet formant un angle aigu; bord apical fortement échancré : angle postérieur arrondi, surtout chez le mäle; bord interne presque droit, excepté vers l'extrémité, qui est arrondie; ailes inférieures grandes, large- ment ovales, anguleuses vers l'angle anal, ayant le milieu de leur bord externe allonge en forme de queue à l'extrémité du troisième rameau de la nervure médiane; bord costal presque droit, excepte à la base; angle externe arrondi; gouttière abdominale profonde; pattes des deuxième el troisième paires assez courtes, grèles, avec les tibias à peine épineux en dessous; tarses très-épineux ; abdo- men petit, grèle Pis 260, — Ciurois chorraceus, Fabricus Chenilles allongées, subeylindriques, un peu plus épaisses verse milieu du corps, nues, sans émi vence, ni tubereule; tête ovale, avec l'abdomen terminé par deux filaments SoYeux, presque mottré aussi longs que le corps et graduellement atténues à leur extrémité 188 HISTOIRE NATURELLE. Chrysalides ovales, avec la tête subbifide, la région dorsale gibbeuse, et l'extrémité de l'abdomen recourbée. La seule espèce connue de ce genre (Cærois chorineus, Fabricius) à été rencontrée à Surinam. 137% GENRE. — CŒLITES. COELITES. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 367. Corps grêle, finement poilu; ailes grandes, ornées de couleurs d’un pourpre brillant; ailes supé- rieures subconcaves, les inférieures ovales, régulièrement ocellées en dessous : les quatre ailes très- légèrement festonnées; tête de grosseur médiocre, finement poilue; yeux nus; palpes labiaux écail- leux, petits, très-comprimés, relevés obliquement, ne dépassant pas le niveau des yeux; antennes très-grêles, légèrement courbées, ayant à peine le tiers de la longueur des ailes supérieures, s'é- paississant légèrement vers leur extrémité, où elles forment une massue très-allongée et grêle; tho- rax ovale, finement poilu; ailes supérieures grandes, ovalo-triangulaires; bord antérieur médiocre- ment courbé; bord apical légèrement échancré, très-peu festonné, ayant plus que les deux tiers de Fie 500 — Cœlites nothis, Boisduval la longueur du bord costal; angle postérieur arrondi; bord postérieur presque droit, à peu près de la même longueur que le bord apical; ailes inférieures régulièrement ovales; bord costal courbé; bord externe légèrement festonné; pattes de la première paire du mäle plumeuses, très-petites, avec les trochanters allongés; fémurs épaissis à leur extrémité et un peu plus courts que les trochanters: übias très-poilus, beaucoup plus courts que les fémurs; tarses, très-courts de deux articles. Ce genre est représenté par deux espèces, dont lune (Cælites nothis, Doubleday et Westwood) habite les Indes orientales, et l'autre (Cœlitès Epiminthia, Westwood) a pour patrie Bornéo. o8me GENRE. — ORINOME. ORINOMA Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt.. p 3°8. Corps médiocrement robuste, finement poilu, particulièrement sur les parties latérales du thorax; ailes offrant entre les nervures des bandes longitudinales interrompues, non ocellées; tête poilue, surtout en avant, où on aperçoit une petite touffe frontale; yeux grands, poilus; antennes très-grêles, ayant environ les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, courbées à leur sommet, PAPILLON. 18) et terminées graduellement par une massue très-grèle: palpes labiaux grands, comprimés, très-poi- lus, ne dépassant pas le niveau des yeux; thorax ovale, revêtu de longs poils; ailes supérieures al- longées, subovales, avec leur bord antérieur arqué; angle apical arrondi; bord apical entier, très- légèrement échancré au milieu, ayant à peu près les trois cinquièmes de la longueur du bord costal: angle anal arrondi; bord interne droit dans les deux sexes et de la même longueur que le bord Fi. 501. — Orinoma Damaris, Westwood. apical; ailes inférieures ovales, allongées, avec leur bord costal courbé, et les angles externe et anal arrondis; bord externe légèrement festonné; pattes de la première paire du mäle gréles, poilues avec les tibias un peu plus courts que les fémurs; tarses uniarticulés, plus courts que les tibias: pattes des deuxième et troisième paires médiocrement allongées, écailleuses, avec les fémurs poilus a leur côté interne; tibias à pee épineux en dessous; tarses aussi longs que les tibias, écailleux et finement épineux en dessous et sur les côtés: abdomen grèle, allonge Chenilles et chrysalides inconnues. On ne connait qu'une seule espèce dans ce genre (Orinoma Damaris, Westwood), qui a pour pa trie le Népaul et le Silhet. 159% GENRE. — NÉORINE. NEORINA. Westwood, 1851 Genera of diurn. Lepirdopt., p 369 Corps robuste; ailes grandes, subtriangulaires. les inférieures ornées d'une bande large, oblique et présentant chacune en dessous un ocelle assez grand près de leur bord externe; tête grande 190 HISTOIRE NATURELLE poilue, sans touffe frontale; antennes très-grèles, mayant pas plus que les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures, fortement courbées vers leur sommet, et graduellement terminées par une massue grêle et allongée; palpes labiaux larges, très-comprimes, poilus en avant, oblique- ment avancés et ne dépassant pas le niveau des yeux; thorax robuste, ovale, poilu; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, avec leur bord antérieur très-arqué; angle apical légèrement arrondi; bord apical presque droit et très-légèrement festonné; angle interne arrondi; bord interne presque droit dans les deux sexes, beaucoup plus long que le bord apical; ailes inférieures presque demi- circulaires, avec leur angle externe arrondi; bord costal très-arqué; bord externe légèrement fes- tonné; pattes de la première paire du mâle petites, légèrement poilues, avec les fémurs, les tibias et les tarses à peu près de la même longueur; pattes des deuxième et troisième paires allongées, fortes, écailleuses, peu poilues, avee les tibias presque aussi longs que les fémurs, et présentant en dessous deux petites rangées d'épines; tarses épineux en dessous et sur les côtés: abdomen étroit, allongé. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue dans ce genre (Neorina Hilda, Westwood) habite les Indes orientales 140% GENRE. — TISIPHONE. T'ISIPHONA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 370 MORPHO. God, Corps robuste, poilu: ailes grandes, les supérieures subtriangulaires, les inférieures ornées d'une série d’ocelles de la même grandeur; tête de grandeur médiocre et munie d'une petite touffe fron- tale; yeux proéminents, nus; palpes labiaux peu allongés, écailleux, comprimés, obliquement rele- Fig 905. -— Tisiphona Hercyna, Hubner. vès, dépassant de fort peu le niveau des yeux; antennes cylindriques, très-grèles, ayant tout au plus les deux tiers de la longueur des ailes supérieures, graduellement terminées par une massue courte et grèle, thorax robuste, ovoide, poilu; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, avee leur bord antérieur fortement courbe; angle apical légèrement arrondi; bord apical presque droit, très-lége- rement festonné dans les deux tiers de la longueur du bord antérieur, angle anal arrondi; bord in- terne droit et de la même longueur que le bord apreal: ailes inférieures largement ovales, arrondies aux angles externe et anal: bord externe festonné; pattes de la première paire du mâle petites, le gérement poilues, avec les tarses uniarticulés, de la même longueur et de la même épaisseur que les PAPILLONS. 1491 tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, écailleuses, avec les tibias finement épineux en dessous; tarses présentant plusieurs rangées d'épines en dessous et sur les côtés; ab- domen court, ovoide. Chenilles et chrysalides inconnues. Cette coupe générique est représentée par une seule espèce (Tisiphona Hercynia, Hubner), qui se trouve au Brésil, au Pérou et au Mexique A4 GENRE — ORESSINOME. ORESSINOMA. Westwood, 1851. Geners of diurn, Lepidopl, pe 374, Corps très-petit, grêle, poilu; ailes grandes, triangulaires, ornées d'une large bande centrale, les inférieures présentant en dessous des bandes d'un fauve foncé submarginales; tête petite, poilue; veux proëéminents, nus; antennes très-grêles, ayant à peu près les deux cinquièmes de la longueur des ailes inférieures, terminées par une massue grêle, courbée; palpes labiaux gréles, comprimes, poilus, obliquement avancés, ne dépassant pas le niveau des yeux; thorax petit, ovale, finement poilu; ailes supérieures grandes, triangulaires, avec leur bord antérieur légèrement courbé; angle apical obtus; bord apical très-legèrement convexe, ayant les trois quarts de la longueur du bord antérieur; angle postérieur arrondi, bord interne droit, presque aussi long que le bord apical; ailes inférieures grandes, subtriangulaires: bord costal presque droit, excepté à sa base, où il forme un coude très-prononcé; angle externe arrondi; bord externe présentant trois festons fortement marques, frangés; angle anal obtus; pattes de la première paire du mâle très-petites, délicates, avec les fémurs avant à peu près la longueur des tibias et des tarses réunis : ces deux derniers revêtus Fig, 504. — Oressinoma Typhla, Boisduval. de longs poils fins: tarses petits, uniarticulés: pattes de la première paire de la femelle beaucoup plus longues que celles du mâle, très-grèles, écailleuses et à pee poilues; tarses aussi longs que les tibias; pattes des deuxième et troisième paires écailleuses, grèles, à peine poilues, avec les u- bias et les tarses presque dépourvus en dessous d'épines; tarses un peu plus longs que les tibias; abdomen allongé, grêle, poilu. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue dans ce senre (Üressioma Lyphla, Westwood) a eté rencontrée dans fa Nouvelle-Grenade, 192 HISTOIRE NATURELLE. 149% GENRE. — EUPTYCHIE. EUPTYCHIA. Westwood, 1851, Genera of diurn. Lepidopt., p, 372. SATYRUS. God. Corps grêle: ailes grandes, peu écailleuses, striées transversalement; palpes très-poilus; tête as- sez petite, très-poilue, dépourvue de touffe frontale, yeux proéminents, très-poilus; antennes courtes, cylindriques, n'ayant pas la moitié de la longueur des ailes supérieures, terminées par une massue grêle, assez courte; palpes labiaux obliquement avancés, dépassant le niveau des yeux; thorax très- petit, densément poilu; ailes supérieures grandes, subtriangulaires, beaucoup moins écailleuses que Fig. 505. — Euptychia tricolor. les genres précédents; bord costal peu arqué: angle apical arrondi; bord apical droit ou très-peu convexe; angle postérieur obtus; bord interne droit, ayant à peu près la même longueur que le bord apical ; ailes inférieures de grandeur médiocre, subovales, triangulaires; bord costal assez anguleux près de la base, subéchancré au devant de l'angle, au delà duquel il est presque droit ; angle externe arrondi; bord externe légèrement festonné, ni anguleux ni coudé; pattes de la première paire du mâle très-petites, poilues, formant une brosse épaisse; tarses beaucoup plus courts que les tibias; pattes de la première paire de la femelle grêles, écailleuses, beaucoup plus allongées que celles du mâle, avec les tarses un peu comprimés, presque aussi longs que les tibias, et dilatés à leur extré- mité, qui est armée de plusieurs fortes épines; pattes des deuxième et troisième paires courtes, grèles, écailleuses, avec les tibias et les tarses armés, en dessous, de plusieurs rangées de courtes épines: abdomen petit, grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces qui représentent ce genre sont nombreuses, et habitent les régions les plus chaudes de l’Amérique méridionale. Parmi elles, nous citerons l'Euptychia Ocirrhoe, Fabricius, qui se trouve au Brésil et à Caraccas; l’Euptychia Clariwa, Cramer, qui hab° e la Guyane et le Para, et l'Eupty- chia tricolor, Hewitson, qui a été rencontrée dans le voisinage de la rivière des Amazones. A43me GENRE. — ARGE, ARGE. Boisauval. 1840 Ind. method., p. 25. SATYRUS Des auteurs. HIPPARCHIA. Ochs, Antennes presque aussi longues que le corps, dont la tige assez forte se forme insensiblement, à partir du milieu de la longueur, en une massue presque fusiforme; palpes grêles, écartés, garnis de longs poils roides, et peu fournis; le dernier article bien distinct, pointu, et presque nu; yeux gla- bres; ailes arrondies, faiblement dentées; nervure costale des ailes supérieures seule, faiblement a EIRE Anthocharis Belemia Fig. 2 — Terias candide UE | Hi) | : Fins Cyllo Sepulta PAPILLONS. 195 dilatée à sa base, tant en dessus qu’en dessous; fond des ailes blanc, avec des bandes et des taches noires. Chenilles pubescentes, avec des raies longitudinales, le corps peu allongé, et la tête globuleuse. Chrysalides courtes, arrondies, ventrues, non suspendues, reposant à nu sur la terre Fig 206. — Arge Galathea, Linné, Ce n’est que dans les clairières herbues des bois et les prairies qui les avoisinent qu'il faut cher- cher les espèces de ce genre. Cette coupe générique, peu nombreuse en espèces, est répandue particuhèrement en Europe et dans le nord de l'Afrique. Telle est l'Arge Galathea, Linné, dont la Chenille est pubescente, tantôt verte, tantôt d'un gris jaunâtre, avec trois raies longitudinales plus foncées, dont une dorsale et deux latérales : ces trois raies sont bordées de lignes plus claires; la tête, les pattes écailleuses, les stigmates et l'extrémité des pointes de la queue sont rougeitres ou ferrugineux: les pattes membra- neuses, de la couleur du corps. Cette Chenille vit spécialement sur la fléole des prés (phleum pratense). Elle ne parait qu’une fois, et se change en chrysalide vers le milieu de juin. Son Papillon, qui éclôt quinze jours après, est très-commun pendant le mois de juillet dans tous les bois des parties tempérées de l'Europe. La chrysalide est ovoide, jaunâtre, avec deux taches noires de chaque côté de la tête formant re- lief, et qui ne sont autre chose que les deux stigmates de cette partie du corps; elle n'est pas sus- pendue. Ce satyre offre un très-grand nombre de variétés locales, dont les entomologistes allemands ont fait autant d'espèces sous les noms de Leucomelas, Procida, Galaxera et Galene; Y' Arge Lachesis, Hubner, assez abondamment répandu, en juin, dans le Languedoc et le Roussillon; l’Arge Glotho, Hubner, qui habite la Hongrie, la Calabre, le Piémont et Le sud de la France : il vole à la fin de juin et en juillet; l'Arge Herta, Geyer, qui se trouve en Dalmatie, en Turquie et en Morée, principale- ment dans les environs de Modon; l'Arge Darceti, À. Lefebvre, qui a été rencontré près d'Éden, dans le mont Liban; l'Arge Psyche, Hubner, qui se trouve en Portugal et dans le Languedoc; l Arge Amphytrite, Hubner, qui habite la Calabre, la Sicile, l'Espagne et le Portugal : il vole en juin, et l'Arge Ines, Ochsenheimer, qui est signalé comme habitant l'Espagne et le Portugal. 144% GENRE. — ÉRÉBIE. EREBIA. Poisduval, 1840. Ind. method. p. té. SATYRUS. Des auteurs. Antennes de longueur variable, terminées par une massue ovale, oblongue, très-distincte de la tige et très-aplatie; palpes écartés, couverts de poils serrés, fins, soyeux; le dernier article peu distinct, à peu près aussi velu que les autres; tête un peu moins large que le thorax, et intimement unie avec lui: yeux glabres: ailes arrondies, plus ou moins velues à leur base; les nervures des ailes supérieures sans dilatation sensible à leur origine: quelquefois la costale un peu plus saillante que 19 93 19% HISTOIRE NATURELLE. les autres, surtout en dessous; ailes d’un brun noirâtre, presque tonjours traversées, près du hord terminal, par une large bande d'un roux ferrugineux, chargée de gros points noirs pupillés de blanc. Chenilles et chrysalides encore peu connues. Mig. 597 — Erchia Melampus, Esper. Aucune des espèces de ce genre n'habite les pays plats, et ce n’est que dans les montagnes d'une certaine élévation que l'on commence à en trouver; elles deviennent d'autant plus communes que le pays s'élève davantage A FRANGE DES QUATRE AILES ENTRECOUPÉE DFE GRIS ET DE NOIR, Ce genre est assez nombreux en espèces; parmi elles, nous citerons l'Ercbia ligea, Vinné, dont la Chenille est pubescente; le fond de la couleur est jaunâtre, avec une raie dorsale noirâtre placée entre deux lignes vertes. On voit, en outre, de chaque côté du corps, une bande verte suivie de deux lignes de la même couleur; les pointes caudales sont vertes; les pattes sont jaunâtres, et la tête fauve. Cette Chenille vit sur le panie sanguin (panicum sanguinale). On la trouve parvenue à toute sa taille dans le courant de juin, et son Papillon éelôt en juillet et août; celui-ci n'est pas rare dans les forêts montagneuses du sud-est de la France, principalement dans les environs de Greno- ble; l'Erebia Euryale. qui se trouve, au mois de juin, dans nos montagnes alpines; l'Erebia Dioxippe, Hubner, qui vole à la fin de juin en Laponie et dans les déserts de la Dalicarlie; lErebia Disa, Thun- berg, qui habite la Laponie. D. FRANGE DES QUATRE AILFS D'UNE SEULE COULEUR, L'Erebia Cassiope, Fabricius, qui se trouve, au mois de juin, dans les montagnes du Languedoc, et dans les Pyrénées orientales; l'£rebia Melampus, Esper, qui habite les Pyrénées; l'£rebia Mnes tra, Esper, qui vole, au mois de juin, sur les plus hautes montagnes de la Suisse; l'E£rebia Pyrrha. Fabricius, qui se trouve, en mai et en juin, dans plusieurs de nos montagnes alpines, l'E£rebia OEme ilubner, qui vole, en juin, dans les Alpes de la Suisse et du Tyrol; lErebia ceto, Hubner, qui ha- bite les montagnes du Dauphiné; l'£rebia Psodea, Hubner, qui se trouve dans les montagnes de la Syrie, où il se montre en juillet; l'Ercbia Medusa, Fabricius, dont la Chenille est pubescente, d’un vert clair, avec une bande dorsale, et trois lignes latérales d'un vert plus foncé; la bande dor- sale est hordée, de chaque côté, d'un liseré d’un blanc verdätre, et l’on voit en outre une ligue de cette même couleur au-dessus des pattes, qui sont vertes, ainsi que la téte et les pointes caudales. Cette Chenille vit sur le panie sanguin (panicum sanguinale). On la trouve parvenue à toute sa taille vers la fin de mai, et son Papillon parait eu juin : celui-ci est commun dans l’est de la France, prin- cipalement dans les Vosges ; il fréquente les bois élevés; l'Erebia Stygne, Ochsenheimer, qui se trouve sur nos montagnes alpines; l'Erebiu Evias, À. Lefebvre, qui habite les Alpes et les Pyrénées: l'Erebia Epistygne, Hubuer, qui se trouve dans les montagnes arides des environs d'Aix; il se montre dès la fin de mars ou au commencement d'avril, dure très-peu de jours et ne reparait plus le reste de l’an- née; son vol est très-lourd, ee qui le rend facile à prendre. On à obtenu plusieurs pontes de cette espèce, dont les œufs sont éclos au bout de huit jours, mais dont il a été impossible d'élever les Chenilles : celles-ci sont rayées longitudinalement; l'£rebia Afra, Fabricius, qui se trouve dans les steppes de la Russie méridionale, en Dalmatie et au Caucase; il vole en juin; l'Erebia Melas, Herbst, qui parait, en juin et en juillet, dans les montagnes de la Hongrie; l'Erebia Lefebvrei, Boisduval, PAPILLONS Fig. SOUS. — Erebia ligea, Linné Lis. 309, — EÉrehia Arachne, Fabricu Fig. 910. — Erebia Gorge, Esper lis, 511, — Lrebia Sivyne, Ochsenhenme 312 — Erebia Cassiope, Fabricius Fis 919 Erebia Œme, Hubner 196 HISTOIRE NATURELLE. qui a été rencontrée dans les Hautes-Pyrénées, au sommet du pic de Levitz, vallée de Lavedan: l'Erebia Nerine, Treitschke, qui se trouve dans les Alpes de la Carinthie; l'Erebia Alecto, Hubner, qui vole, en juin, dans les Alpes de la Suisse et du Tyrol; l'Erebia Arachne, Fabricius, qui se trouve, en août, dans les Alpes et les Pyrénées: l'Ercbia Blandina, Fabricius, qui habite les bois des environs de Paris, où il n'est pas rare en juillet, surtout près de Crécy et dans la forêt de Villers-Cotterets; l'Erebia Neoridas, Boisduval, qui a été trouvée pour la première fois sur les bords du Drack, aux environs de Grenoble; il vole, sur les collines arides et calcaires, en juillet et en août; l'Erebia Goante,Fabricius, qui habite les Alpes; l'Ærebia Gorge, Esper, qui se trouve, en juillet, dans les Pyrénées et les Alpes; l'Erebia Manto, Fabricius, que l'on rencontre, en juillet, sur toutes les montagnes alpines de l'Europe; l'Erebia Promus, Fabricius, qui se trouve, en juin et en juillet, dans les Alpes des Pyrénées. 145% GENRE. — CHIONOBAS. CHIONOBAS. Boisduval. 1840. End. method. p. 43. SATYRUS. Des auteurs. Antennes plus courtes que le corps, à tige grêle, et à massue longue et peu épaisse; palpes assez rapprochés, garnis de longs poils qui cachent la trompe, et dont le dernier article est court et velu; tête petite; yeux glabres; ailes arrondies : les supérieures en triangle allongé, ayant la nervure cos- tale longuement, mais faiblement dilatée, la médiane un peu plus épaisse que les autres; frange en- trecoupée de gris et de brun. Toutes les espèces sont d'un gris fauve livide, et comme étiolé. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 514. — Chionobas Bootes, Boisduval Ce genre est propre aux régions polaires et aux plateaux les plus élevés des Alpes. Tels sont : le Chionobas Aello, Esper, qui vole, en juillet, dans les Alpes de la Suisse et du Ty rol, le Chionobas Norna, Esper, qui habite le nord de la Laponie, et qui vole en juillet; le Chionobas Tarpeia, Fabricius, qui se montre, au commencement du printemps, dans les steppes arides qui bordent le Volga; le Chionobas Jutta, Hubner, qui habite la Laponie méridionale; le Chionobus Bal- der, Boisduval, qui se trouve au cap Nord, au Groenland et en Irlande; le Chionobus Bootes, pos duval, qui habite le cap Nord et le Groenland; le Chionobas Bore, Mubner, qui se trouve ais le nord de la Laponie; le Chionobas OEno, Boisduval, qui est signalé comme se rencontrant au Cap Nord et en Irlande. PAPILLONK. 197 AAGme GENRE. — SATYRE. SATYRUS. Latreille, 1829. Boisduval, 1840 Règ. anim. Cuvier, p. 385 ; [nd. Method., p. :0 Antennes moins longues que le corps, à massues de diverses formes; palpes hérissés de poils assez roides, serrés à leur base; le dernier article très-court, conique et plus ou moins aigu; ailes arrondies, les inférieures presque toujours dentées. Chenilles ayant la tête sphérique, le corps plus ou moins allongé, tantôt pubescent, tantôt lisse, s'amincissant postérieurement, et dont le dernier rameau se termine en queue bifide. Chrysalides généralement oblongues, sans angles saillants, tantôt avec la tête en croissant ou bifide, et deux rangées de petits tubereules sur le dos; tantôt avec la tête obtuse et sans tubercules sur le dos; suspendues par la queue, où bien reposant à nu sur la terre sans être attachées Fig. 315. — Satyrus Arethusa, Fabricius. Fig. 516. — Satyrus Neomyris, Godart. Ce genre, très-nombreux, se divise en six groupes, qui opt été caractérisés ainsi qu'il suit, et auxquels on à donné des noms analogues aux habitudes des espèces qu'ils renferment 1 groupe. — Éricicoles. Nervure costale très-renflée à son origine : la médiane seulement un peu dilatée, l'inférieure sans dilatation sensible; antennes grêles, à massue pyriforme; yeux glabres. Chenilles et chrysalides inconnues, à l'exception de celle du Satyrus Phœdra, qui ressemble à celle du groupe suivant Fis. 517. — Satyrus Phæœdra, Linni Celui-ci ne comprend que trois espèces, qui se reconnaissent à une où deux grandes taches ocu- laires sur leurs premières ailes, plas prononcées en dessus qu'en dessous. Elles n'habitent que les 198 HISTOIRE NATURELLE. contrées où croisseut de hautes bruyères. Tels sont le Satyrus Actœu. Esper, qui habite le centre et le midi de la France, où on le rencontre pendant le mois d'août; le Satyrus Cordula, Fabricins qui se trouve, en juiu et en juillet, en Italie, en Piémont et dans les Cévennes; le Satyrus Phœdra Linné, dont la Chenille est glabre, d’un gris rougeitre ou couleur de chair, avec une raie dorsale brune, interrompue par les incisions des anneaux, et oblitérée sur les trois premiers. De chaque côté de cette raie, on voit une ligne blanchâtre suivie d'une bande de même couleur. Les stigmates placés au-dessous de cette bande sont noirs. Les pointes caudales sont de la couleur du reste du corps, ainsi que les pattes membraneuses; les pattes écailleuses sont brunes; la tête est roussätre et marquée longitudinalement de six lignes brunes. Cette Chenille vit sur l’avoine élevée ou fromen- tale (avena elatior). On la trouve, parvenue à toute sa taille, vers la fin de juin; elle ne tarde pas alors à se changer en une chrysalide arrondie d’un fauve clair: cette chrysalide est de la même forme que celle du $. Circe, et repose, comme elle, sans être attachée au pied de la plante qui à nourri la Chenille. L'Insecte parfait en sort au bout de quinze jours. Celui-ci vole depuis les pre- miers jours de juillet jusque vers le 6 août, dans les parties marécageuses des grandes forêts, et se repose volontiers sur les bruyères. 2m oroupe. — Rupicoles. Nervures costale et médiane également très-rentlées à leur origine; antennes à tiges grèles, à mas- sue en bouton, plus où moins courbe; yeux glabres. Chenilles glabres, à tête sphérique, à corps très-gros et rayé longitudinalement, se ereusant ane petite cavité dans la terre pour s'y transformer. ÿ Chrysalides courtes et ventrues, arrondies antérieurement, et coniques postérieurement, reposant sur le sol sans être attachées. Fig. 518 — Satyrus Fauna, Fabricius Tous les Satyres de ce groupe ont également une ou deux grandes taches oculaires sur leurs pre- mières ailes, comme les précédents; mais ils ont l'angle supérieur de ces mêmes ailes plus aigu. Ils fréquentent de préférence les rochers et les collines arides. Parmi les espèces qui habitent l'Europe, nous signalerons le Satyrns Fidia, Linné, qui est très- commun, au mois de juillet, en [talie, en Espagne et dans le midi de la France. Il aime les endroits secs et pierreux; le Satyrus Faune, Fabricius, qui est très-commun, au mois d'août, dans les environs de Paris, et particulièrement au bois de Boulogne; le Satyrus Hermione, Linné, qui est abondamment répandu, pendant le mois de juillet, dans les forêts de Compiègne, de Villers-Cotterets. de Senlis, de Sénart, de Rambouillet, de Fontainebleau, ete. Le Satyrus Circe, Vabricius, dont la Chenille est entièrement glabre, d'un gris livide, avec trois lignes longitudinales où bandes étroites d'un noir verdâtre, dont une dorsale et deux latérales, moins foncées que celles du nulieu. Ses bandes sont finement striées intérieurement et bordées de blanc jaunâtre; dars l'intervalle qui les sépare. on aperçoit un grand nombre de petites stries également rougcâtres; au-dessous de la bande laté- rale noirâtre règne une autre bande jaunâtre, sur laquelle sont placés les stigmates, qui sont indi- qués par autant de points noirs; cette dernière bande est bordée inférieurement par un bourrelet d'un blanc jaunâtre, la tête est rougeàtre et marquée longitudinalement de six raies d'un brun noir; le ventre et les pattes sont d'un gris rougeâtre livide; les pointes caudales sont de la couleur PAPILLONS 199 lis, 519, — Satyrus Janira, Ochsenheimer Fig. 520 — Satyrus Anthelea, Hubner Fig. 321 — Satyrus Circe, Fabricius D 1. 522 — Salyrus Actœa, Esper Pis 523 — Satvrus Hermione, Linné, 200 HISTOIRE NATURELLE du reste du corps. La Chenille vit sur différentes graminées, telles que la louve odorante (antho- æantluum odoratun), livraie annuelle (lolium perenne) et plusieurs espèces de brome. Elle se cache pendant le jour sous les pierres, et ne sort de sa retraite pour manger qu'après le coucher du soleil. C’est donc en retournant force de pierres dans les endroits où le Papillon s'est montré l'année pré- cédente, qu'on parvient à la découvrir. On la trouve ordinairement, parvenue à toute sa taille, à la fin du mois. Elle ne tarde pas, à cette époque, à se creuser une petite cavité dans la terre, où elle se change en chrysalide au bout de deux ou trois jours, sans se fixer à rien, comme une Chenille de Noctuelle. Elle est très-grasse et ses pattes sont très-courtes, ce qui rend sa marche excessivement lente et pénible. Elle reste d’ailleurs comme engourdie pendant le jour. La chrysalide est arrondie comme celle d'un nocturne; seulement son corselet est légèrement caréné; les stigmates sont grands et saillants, surtout les deux qui sont placés derrière la tête, à l'origine des ailes, comme deux évents. La couleur est d'un brun rougeûtre, plus clair sur l'enve- loppe des ailes que sur le reste du corps. L’Insecte parfait se montre abondamment dans le midi de la France, depuis le milieu de juin jus- qu'à la fin de juillet, et même jusqu'au 15 août dans les localités élevées. Il fréquente de préférence les collines picrreuses, et se repose volontiers sur les rochers. Le Sutyrus Briseis, Linné, qui se trouve en juillet et en août aux environs de Paris, particulièrement sur la côte d'Aunay, sur les bau- teurs de Sèvres, et entre Saint-Germain et Versailles. 11 vole plus vers le soir que dans le courant de la journée; le Satyrus Anthe, Ochsenheimer, qui habite la Russie méridionale; le Satyrus Anthelea, Hubner, qui setrouve dans la Hongrie méridionale, ainsi que dans les environs de Smyrne, et qui parait en juin; le Satyrus Autonoe, Hubner, qui a pour patrie la Russie méridionale, particulièrement les bords du Volga; le Satyrus Semele, Linné, dont la Chenille est glabre, ridée transversalement, et d'un gris livide ou couleur de chair, avec cinq raies longitudinales, dont une dorsale et quatre laté- rales. La première est d’un brun noirâtre; les autres sont d’un gris verdâtre, et l’inférieure, beau- coup plus large que celle qui précède, est bordée supérieurement d'un liseré noirâtre. Les stigmates sont très-petits, arrondis et bordés de noir. Le dessous est d’un verdätre pâle, y compris les pattes membraneuses; les pattes écailleuses sont roussâtres; la tête est d'un roux livide, avec six raies noi- râtres, dont les quatre latérales correspondent à celles du corps. Gette Chenille vit sur toutes les graminées qui croissent dans les terrains secs et arides. On la trouve ordinairement, parvenue à toute sa taille, à la fin de mai. Elle ne se suspend pas pour se chrysalider, mais elle se pratique une petite cavité dans la terre, où elle subit sa métamorphose à l'instar des Chenilles de Noctuelle. La chrysalide est d’un roux jaunâtre, avec l'enveloppe des ailes plus claire et parsemée de quel- ques atomes noirâtres. l'Insecte parfait éclôt en juin et juillet, et se voit encore en août dans les contrées élevées. Il fré- quente de préférence les collines sèches et arides. Il paraît répandu dans presque toute l'Europe. Le Satyrus Hippolyte, Herbst, qui vole dans les lieux secs et arides de la Russie méridionale; le Satyrus Arethusa, Fabricius, qui parait en août, et que l'on rencontre dans les forêts de Sénart, d’Armainvillers, de Fontainebleau, et près de Versailles; et le Satyrus Neomyris, Godart, qui se trouve dans le sud de la Corse pendant l'été. 3" groupe. — ferbicoles. Nervures costale et médiane également dilatées à leur origine; l'inférieure sans dilatation sen- sible: antennes à massue allongée, grossissant insensiblement, et confondue avec la tige; yeux glabres. Chenilles pubescentes, grises ou vertes, avec des raies longitudinales, et la tête globuleuse; se suspendant par la queue pour se transformer. Cbrysalides peu allongées, à angles arrondis, avec la tête bifide. Toutes les espèces de ce groupe n'ont qu'une tache oculaire sur leurs premières ailes, ordinaire- ment bipupillées; elles sont très-communes dans les bois et les terrains incultes où croissent de hautes herbes. À ce groupe appartiennent le Satyrus Narica, Hubner, qui habite les bords de l'Ural, dans la Russie méridionale: le Satyrus Eudora, Fabricius, qui se trouve aux environs de Montpel- lier et de Perpignan, pendant les mois de juin et de juillet; le Satyrus Janira, Ochsenheimer, dont la Chenille est ordinairement d'un bean vert-pomme, et quelquefois d'un vert jaunâtre. PAPILLONS. 201 Son corps est entièrement recouvert de poils blanchâtres plus fournis que dans les autres es- pèces, et dont ceux du dos sont dirigés vers la partie anale. Le vaisseau dorsal forme une raie d'un vert obseur, laquelle est ordinairement placée entre deux autres raies plus étroites de la même couleur, légèrement sinuées et à peine marquées. On voit, en outre, entre les stigmates et les pattes, une ligne blanche ou jaunâtre, qui sépare la couleur du ventre de celle du reste du corps; les stigmates sont légèrement roussätres et à peine visibles, excepté ceux du premier anneau. Le ventre est d'un-vert obscur, ainsi que les pattes et la tête, qui est bifide, légère- ment arrondie sur les bords latéraux, et un peu échancrée en dessus. Les deux pointes anales sont lavées de rose. Cette Chenille vit sur plusieurs graminées, particulièrement sur le paturin des prés (poa pratensis). Elle passe l'hiver engourdie sous les feuilles sèches, après avoir subi sa première mue, et continue de croître, au printemps suivant, jusqu'à la fin de mai ou au commencement de juin, époque à laquelle on la trouve ordinairement parvenue à toute sa taille. Elle ne tarde pas alors à se suspendre à un brin d'herbe pour se changer en chrysalide, et son Papillon éclôt quinze jours après. La chrysalide est d'un vert pâle ou jaunâtre, avec plusieurs raies longitudinales d'un brun vio- lâtre. Le dos est garni de deux rangées de tubereules bruns, peu saillants. La tête est en croissant ou légèrement bifide. Fig 32% — Satyrus Narica, Hubner, Cette espèce est répandue dans toutes les parties de l'Europe. Un la trouve communément dans les bois et les prairies pendant le mois de juillet. Les individus que l'on trouve dans le Midi sont ordinairement plus grands et plus fortement colorés que ceux du Nord. Le Satyrus Tithonus, Linné. La Chenille est pubescente, tantôt verte et tantôt grise ou bleuâtre, avec une ligne dorsale plus foncée et deux lignes latérales blanches, entre lesquelles sont placés les stigmates. La tête est ferrugineuse, et les pattes sont de la couleur du corps, ainsi que les pointes caudales. Cette Chenille vit sur le paturin annuel (poa annua\, et ne parait qu'une fois; elle se métamorphose dans le courant de juin, et son Papillon éelôt au bout de quinze jours. La chrysa- lide est verte ou grise, avec quelques taches noires sur l'enveloppe des ailes, et les stigmates aussi de cette couleur. Elle est courte et légèrement bifide antérieurement. Elle est suspendue. Ce Satyre est un des plus communs de l'Europe; on le voit voler en quantité dans les bois où croit la bruyère commune (erica vulgaris), sur laquelle il aime à se reposer, depuis les premiers jours de juillet jus- qu'à la fin d'août. Le Satyrus Ida, Esper, qui est très commun, en juillet et en août, dans les départements les plus méridionaux de la France. 1 habite aussi l'Italie et la péninsule espagnole; le Satyrus Pasiphae, Esper, qui est extrémement commun, aux mois de juillet et d'août, dans le midi de la France. Il habite aussi l'Espagne. 4m groupe. — Vicicoles. Nervures costale et médiane plus ou moins renflées à leur origine, l'inférieure sans dilatation sensible ; antennes visiblement annelées de blanc, et terminées par un bouton pyriforme plus ou moins long et aplati; yeux pubescents. 19° 26 202 HISTOIRE NATURELLE. uhenilles pubescentes, généralement vertes, avec des raies longitudinales plus claires et plus foncées, et la tête globuleuse; se suspendant par la queue pour se transformer. Chrysalides allongées, à angles arrondis et à tête globuleuse, avec deux rangées de tubercules sur le dos. Les espèces qui appartiennent à ce groupe n'ont également qu'un œil sur les premières ailes, mais elles en ont toujours cinq à six aux ailes inférieures; d’ailleurs, leurs antennes, annelées de noir et de blanc, ne permettent pas de les confondre avec celles du groupe précédent. On les trouve principalement le long des murs des habitations. Fig. 525. — Satyrus Mæra, Linné. Dans ce groupe viennent se ranger : Le Sutyrus Clymene, Fabricius, qui habite la Russie méridionale; on le voit voler en juin dans les bois qui bordent le Volga; le Satyrus Roxelana, Fabricius, qui se trouve dans les environs de Constantinople et d'Athènes, dans plusieurs iles de l'archipel, et dans le Bannat, en Hongrie; le Saty- rus Méæra, Linné, dont la Chenille est pubescente, d'un vert tendre, avec une ligne dorsale d'un vert foncé entre deux lignes blanches. Elle est marquée, en outre, latéralement de deux autres lignes blanches, qui se prolongent jusqu'à l'extrémité de deux pointes caudales. Les stigmates sont placés entre ces deux lignes, mais ne sont pas visibles à l'œil nu. Le corps, vu de près, parait cou- vert de petites verrues blanchâtres, rangées par stries transverses, et surmontées chacune d'un petit poil de la même couleur; la tête est arrondie, bifide, et de la couleur du reste de la Chenille, ainsi que les pattes; cette Chenille se nourrit de toutes sortes de graminées, principalement de celles qui croissent au pied des murs. On la trouve à deux époques, comme celle du Satyrus Megæra, c’est- à-dire en avril et en juin; et, comme elle, elle se suspend par la queue pour se transformer. On trouve souventla chrysalide attachée aux murs de clôture dans le voisinage des villes et des villages. Cette chrysalide est tantôt verte, tantôt d'un noir verdätre, avec deux rangées dorsales de tuber- cules jaunes ou fauves. Elle est un peu anguleuse, légèrement bifide et plus allongée que celle du S Megeæra. Le Satyrus Mæwra, Linné, se montre en mai et en Juin dans presque toute l'Europe. Ii se plait dans les endroits secs et arides. Le Satyrus Hicra, Hubner, qui se trouve dans certaines par- ties de l'Allemagne, de la Suisse et de lltalie. Le Satyrus Megæra, Linné. La Chenille est pubes- cente, d'un vert pâle, avec plusieurs lignes longitudinales, dont une d’un blanc jaunâtre de chaque côté du corps, qui passe au-dessous des stigmates et qui disparaît sur les deux premiers anneaux. Les autres, au nombre de cinq, y compris le vaisseau dorsal, sont d’un vert plus foncé que le fond. et bordées de vert plus pâle; les stigmates, à peine visibles, sont d’un vert brunâtre, avec la bor- dure plus foncée; les deux pointes anales sont vertes et marquées extérieurement d’une ligne jau- pâtre; le milieu du ventre est blanchâtre; la tête est verte, arrondie, chagrinée et hérissée de poils noirâtres; les pattes écailleuses sont roussâtres; les membraneuses sont de la couleur du corps, avec les crochets noirs. Cette Chenille se nourrit de toute espèce de graminées, et se tient ordinai- rement au pied des murs et des clôtures en bois. On la trouve, parvenue à toute sa taille, à deux époques différentes: en avril et en juin. Elle est du nombre de celles qui se suspendent par la queue pour se transformer. Sa chrysalide ne diffère de celle du Satyrus Méæra que parce qu’elle est un peu plus courte; comme elle, elle est verte ou d'un noir verdâtre et légèrement anguleuse, avec 0 5. — Vanessa Juliana 29 PAPILLONS. 203 deux rangées dorsales de tubercules Jjaunâtres ou blanchätres. L'Insecte parfait parait en mai, juillet et août, et se trouve dans presque toute l'Europe. Le Satyrus tigelius, Bonelli, qui parait confiné en Corse et en Sardaigne. Le Satyrus Ægeria, Linné, dont la Chenille est pubescente, ridée trans- versalement, verte, avec le dos plus foncé, des lignes jaunâtres ou blanchätres le long des côtés, et la fourche de la partie anale de la couleur de ces lignes. La chrysalide est verdâtre, anguleuse, courte, légèrement bifide à sa partie antérieure. Elle à le dos renflé et chargé de deux rangs de pe- tits boutons tuberculeux. La Chenille de cette espèce vit sur le chiendent (triticum repens) et d’autres graminées; elle pa- raît deux fois. Les Papillons que l'on voit voler à la fin d'avril et au commencement de mai, pro- viennent de Chenilles écloses à la fin de l'été, et qui ont passé l'hiver en chrysalide. Ceux qu'on rencontre en juillet et en août proviennent de la ponte des premiers, c'est-à-dire des Chenilles écloses en mai, et qui subissent toutes leurs métamorphoses dans l'espace de six semaines ou deux mois. Ce Satyre se plait dans les allées les plus sombres des bois et des pares, où l'on n'en rencontre ja- mais qu'un ou deux à la fois. Le Satyrus A'iphia, Fabricius, qui se trouve en Portugal, dans le midi de l'Espagne, à Madère et aux iles Canaries. je groupe. — Ramicoles. Nervure costale plus dilatée que la médiane, qui l’est cependaut d'une manière sensible; l'infe- rieure sans aucune dilatation; antennes annelées de blanc, à massue allongée; yeux pubescents. Chenilles pubescentes, grises ou vertes, avec des raies longitudinales plus claires ou plus foncées, ayant le corps assez ramassé, avec la tête globuleuse. Elle se transforme à la surface de la terre sans se suspendre. Chrysalides courtes, ventrues, arrondies antérieurement, et coniques postérieurement Fig. 326. — Satyrus Dejantra, Linné Les deux seules espèces de ce groupe se distinguent de toutes les précédentes par une rangee di quatre à cinq yeux sur leurs premières ailes. On ne les trouve que dans les parties ombragées des bois, où elles voltigent de branche en branche. Le Satyrus Dejanira, Linné. La Chenille est pubescente, verte, avec cinq lignes longitudinales plus foncées, dont trois dorsales et deux latérales. Celles-ci sont bordées inférieurement d'une ligne blanchâtre qui passe au-dessus des pattes; la tête est jaunâtre, ainsi que les pattes écailleuses; les pattes membraneuses etles pointes caudales sont de la couleur du corps. Cette Chenille vit sur l'ivraie vivace (lolium perenne). On la trouve, parvenue à toute sa taille, dans le courant de mai, et son Pa- pillon sort pendant les quinze premiers jours de juin. La chrysalide ressemble à celle du Saryrus hyperanthus, et repose, comme elle, sur la terre sans être attachée. Ce Satyre fuit le soleil et ne se plait que dans les allées ombragées des forêts; aussi le chercherait-on inutilement dans les bois taillés et découverts. Son vol est irrégulier et sautillant, ce qui le rend assez difficile à prendre. I est très-commun dans les environs de Saint-Germain-en-Laye et de Bondy. Le Satyrus hyperanthus, L'nné. La Chenille est pubescente, légèrement chagrinée et d'un gris roussâtre, avec une ligne dorsale … 204 HISTOIRE NATURELLE. brune qui s'oblitère sur les quatre premiers anneaux, et une raie latérale blanche qui passe au-dessus des pattes. Celles-ci sont grises, et la tête est rougeûtre, rayée de brun. Cette Chenille vit solitaire- ment sur le millet épars (milium effusum) et le paturin annuel (poa annua). Elle ne parait qu'une fois, et se change en cbrysalide vers la fin de juin. Son Papillon, qui éclôt au bout de quinze jours, est très-commun, pendant les mois de juillet et d'août, dans presque tous les bois de l'Europe. La chrysalide est courte, presque ovoïde, et de la même couleur que la Chenille. Elle n’est pas sus- pendue. Gre je groupe. — Dumicoles. Les trois nervures très-fortement renflées et d'une manière égale à leur origine; antennes anne- lées de gris et de brun, à massue allongée et fusiforme; yeux glabres. Chenilles assez courtes, lisses, rayées longitudinalement, avec la tête petite et globuleuse, s’atta- chant par la queue pour se transformer. Chrysalides courtes, arrondies, sans tubereules, avec la tête légèrement bifide. Fig 327. — Satyrus Megæra, Linné Ce groupe comprend toutes les petites espèces à taches oculaires plus où moins nombreuses sur les quatre ailes, et dont la frange, en dessous, est précédée, dans presque toutes, d’une ligne ar- gentée. La plupart ne se trouvent que dans les taillis, où elles voltigent sur les buissons. Tels sont le Satyrus OEdipus, Fabricius, qui donne à la fin de mai ou au commencement de Juin. On le trouve dans la Russie, la Hongrie, le Piémont, le Dauphiné, etc.; le Satyrus Hero, Linné, qui paraît en mai et en juillet. On le trouve dans la forêt d'Armainvillers, de Senlis, près de l'île Adam. [l'est extrêmement commun en remontant vers le Nord; le Satyrus Iphis, Hubner, qui donne en juin et en juillet. Il se trouve dans les départements de l’est de la France, et dans les Pyrénées; le Su- ujrus arcanius, Linné. La Chenille est glabre, d'un beau vert, avec une ligne dorsale d'un vert noi- râtre, et quatre lignes latérales d’un jaune fauve. La ligne latérale est bordée de chaque côté d’un mince liseré jaune ou vert pâle. Toutes ces lignes se prolongent jusqu’à l'extrémité des pointes cau- dales, qui, du reste, sont vertes, ainsi que les pattes membraneuses. Les pattes écailleuses sont d'un vert plus päle, ainsi que la tête, qui est finement chagrinée. Cette Chenille, qui ne paraît qu'une fois, vitsur la mélique ciliée (melicaciliata). Elle se change en chrysalide vers le milieu du mois de mai, et son Papillon éclôt en juin. La chrysalide a la même forme que celle du Satyrus Pamphilus, un peu plus grosse et plus ramassée, et d'un gris rougetre. Elle est suspendue. Cette espèce est très-commune dans tous les bois du centre de la France; mais elle disparait à trente lieues au nord de Paris, où Île estremplacée par le Satyrus Hero, de même qu'elle paraît l'être par le Satyrus Dorus, dans nos départements méridionaux ; le Satyrus Philea, Hubner, qui habite les Alpes et le Tyrol; le Satyrus Arraryllis, Herbst, qui a été rencontré en juillet sur les promontoires occidentaux des monts Ourals; le Satyrus Corinna, Hubner, qui se trouve dans plusieurs îles de la Méditerranée; le Satyrus Dorus, Esper, qui se trouve communément, au mois de juillet, dans le midi de la France, en Portugal; le Satyrus Leander, Fabricius, qui se rencontre, en Russie, sur les bords du Volga, ainsi qu'en Si- bérie. [se montre dans le mois de juin; le Satyrus davus, Linné, qui est très-commun dans l’est de la France; le Satyrus Pamphilus, Linné, dont le corps de la Chenille est entièrement lisse, d’un PAPILLONS. 205 joli vert-pomme, avec trois lignes longitudinales d’un vert plus foncé et bordées de blanchâtre, dont une dorsale et deux latérales; les pattes sont d'un vert un peu jaunâtre, ainsi que la tête, qui est slobuleuse et légèrement hispide. Les pointes anales sont rougeñtres; les stigmates ne sont pas visibles à l'œil nu. Cette Chenille se trouve depuis le mois de mai jusqu'à la fin de l’été : elle est du nombre de celles qui ont plusieurs générations par an. On peut se la procurer facilement en fau- chant sur les hautes herbes. Il parait qu’elle vit de préférence en liberté sur la crételle des prés (cynosurus cristatus). La chrysalide est tantôt toute verte, et tantôt avec trois lignes noires sur l'enveloppe des ailes, dont l'extérieure est bordée de blanc, et celle du milieu bifurquée. La pointe anale par laquelle elle est suspendue à la plante est rougeâtre. Cette chrysalide est arrondie, sans aucun angle ni tubercule sur Le dos; sa tête seule est légèrement bifide. Elle est suspendue. L'Insecte parfait se trouve communément dans les prairies et les endroits herbus des bois; il se montre pen- dant l'été ; le Satyrus Phryne, Pallas, qui se trouve en Russie, dans le gouvernement de Simbirsk, principalement dans les environs de Syrran. Il vole en juin. TROISIÈME FAMILLE. ERYCINIENS. ERYCINII. Blanchard. Palpes ayant leur troisième article nu, presque dénué d’écailles; tarses ayant leurs crochets très- petits, à peine saillants; cellule discoïdale des ailes inférieures fermée; gouttière anale des mêmes ailes peu prononcée. Chenilles onisciformes, hérissées de poils fins, avec la tête très-petite et globuleuse, et les pattes très-courtes. Chrysalides arrondies, également hérissées de poils fins. Cette famille a été partagée en deux sections. PREMIÈRE SECTION. LYCÉNITES. LYCÆNITÆ. Duponchel. Antennes droites, dont la tige est toujours annelée de blanc et terminée par une massue allongée de forme peu variable; palpes dépassant de beaucoup la tête, et dont le dernier article est toujours plus grêle et bien distinct des deux autres; yeux oblongs, cernés de blanc; thorax robuste; abdo- men plus ou moins court, et caché presque en entier par les deux bords internes des ailes inférieu- res, qui se rejoignent en dessous et forment gouttière dans l’état de repos. Cellule discoïdale des mêmes ailes ouverte; crochets du bout des tarses très-petits. Chenilles en forme de Clopories, pubescentes, à tête petite et rétractile, et pattes extrêmement courtes. Chrysalides contractées, obtuses aux deux bouts, à segments immobiles, attachées comme celles des Piérides; quelques-unes cependant reposent sur la terre. Cette section renferme une assez grande quantité de genres, dont plusieurs sont fort nombreux en espèces; il en est un grand nombre qui sont répandus en Europe, mais on en trouve également dans les diverses autres parties du monde. Ce sont les plus petits Papillons diurnes; il n’en est au- cun parmi eux qui atteigne même la taille moyenne, et il y en a beaucoup de très-petits. 206 HISTOIRE NATURELLE. 49 GENRE. — LYCÈNE. LYCÆNA. Doisduval, 1840. Ind. Method., p. 10. POLYOMMATUS. Des auteurs. Antenne assezs allongées, terminées par une massue pyriforme, aplatie à son extrémité; palpes courbés, le second article garni de poils courts et serrés, le troisième nu, grêle et fusiforme ; tarses minces et d'une seule couleur; bord postérieur des secondes ailes arrondi dans le plus grand nom- bre des espèces, échancré à l’angle anal dans quelques-unes, et avec une petite queue linéaire ou filiforme près de ce même angle dans quelques autres. Dessus des ailes presque toujours bleu dans les mâles ; dessous gris ou brun, avec des points ocellés dans les deux sexes. Chenilles en ovale allongé, épaisses, vivant sur les plantes légumineuses, herbacées ou ligneuses, les unes dans les siliques, aux dépens de la graine, les autres aux dépens des feuilles et des fleurs. Chrysalides allongées, un peu déprimées sur le dos. Fig. 528 — Lycæna bætica, Linné Fly. 529 — Lycæna Cyllrus, Fabricius. Ce genre est très-nombreux en espèces, et, parmi celles que nourrit l'Europe, nous signalerons le Lycæna bœtica, Linné, qui habite les pares, les grands jardins, et paraît ordinairement vers la mi- août. La femelle pond dans les fleurs du baguenaudier commun, et ne confie qu'un œuf à chacune d'elles. La Chenille, qui est d'un vert plus ou moins foncé, avec le dos jaspé de rouge, se nourrit de la graine contenue dans la cosse ou silique où elle a pris naissance. Lorsqu'elle l’a entièrement con- sommée, elle va se loger dans une autre silique, et bouche le trou qu’elle avait pratiqué pour s’y in- troduire. À défaut de baguenaudier, elle mange les pois verts. La chrysalide est jaunâtre, avec cinq rangées de points noirâtres le long du dos. Il y a aussi un des points semblables sur les anneaux du ventre. Le Papillon éclôt au bout de huit, de dix ou de douze jours, selon la température; le Ly- cæna telicanus, Herbst, qui se trouve, en juillet eten août, dans nos départements les plus méridio- naux et dans toutes les contrées adjacentes à la Méditerranée; le Lycæna Anyntas, Fabricius, qui Fig. 330. — Lycæna Amyntas, Fabricus. Fig. 551. — Lycæna Iylas, Fabricius. se trouve, en juillet et en août, dans les prairies et dans les clairières des bois. Il n’est pas rare aux environs de Paris; le Lycæna argiolus, Linné, qui parait en mai et vers la fin de juillet. On le trouve par-ci par-là dans les bois et dans les jardins. Il voltige toujours autour des arbres et des buissons. Suivant Ochsenheimer, la Chenille est pubescente, d'un vert jaunâtre, avec le dos d’un PAPILEONS. 207 Fig. 552, — Lycæna Acis. Ochsenheimer Fig 533 — Lycæna Dorylas, Fabricius. Fig, 554, — Lycæna Cory lon. Fabricius, Fis. 535. — Lycæna Ægon, Hubner Fig. 596. — Lyciæna Argiolus, Linné Fig, 557. — Lycena Battus, Fabricius Fig. 558. — Lycæna Adonis (mâle), Fabricus Fig. 559, — Lycæna Adonis (femelle), Fabricius 208 HISTOIRE NATURELLE. vert foncé. Sa tête et ses pattes sont noires. Elle vit sur le nerprun-bourdainier, vulgairement ap- pelé bourdaine ou bourgène. La chrysalide est lisse, verte à sa partie antérieure, d’un brun mélangé à sa partie postérieure, avec une ligne noire le long du dos; le Lycwna alsus, Fabricius, qui se trouve, aux mois de mai et de juillet, dans les départements méridionaux de la France. [habite aussi plusieurs contrées de l'Allemagne; le Lycæna Acis, Ochsenheimer, qui paraît en juin et au conimen- cement d'août; il est assez commun dans les prés et dans les clairières des bois; le Lyccæna melanops, Boisduval, qui vole en avril sur les montagnes sèches et arides de la Provence; il aime à se reposer sur les fleurs du thym; le Lycæna Lysimon, Hubner, qui se trouve à la fois en Europe, au Ben- gale, à l'ile de France et en Égypte; le Lycæna Cyllarus, Fabricius, qui habite les champs de lu- zerne, et paraît vers la fin de juin. On le trouve aussi dans les bois. Suivant Ochsenheimer, la Chenille passe l'hiver et vit sur plusieurs espèces d’astragales, sur le mélilot, le genêt herbacé : elle est pu- bescente, d'un vert jaunâtre pâle, avec une ligne rougeâtre le long du dos, et des lignes transverses d'un vert brunâtre sur chacun des côtés, et ses pattes écailleuses sont noires, ses pattes membra- neuses colorées comme les lignes latérales. La chrysalide est brunâtre; le Lycæna Alcon, Fabricius, qui se trouve, au mois de juillet, dans les environs de Lyon, en Allemagne; le Lycæna Euphemus, Hubner, qui se rencontre, en juin et à la fin de juillet, dans les clairières un peu humides des forêts de Saint-Germain et de Vincennes; le Lycæna Erebus, Esper, qui habite les environs de Dijon, de Colmar et de Genève. Son apparition a lieu dans le mois de juillet; le Lycæna Arion, Linné, qui paraît dans la dernière quinzaine de juillet. On le trouve à la côte d'Aulnay, à Versailles et sur la hauteur qui sépare Ville-d’Avray de Montreuil-les-Vernilles; le Lyccæna Meleager, Esper, qui se trouve aux mois de juillet et d'août en talie, en Allemagne, dans la Lozère, les Cévennes; le Lyccwna Lolus. Ochsenheimer, qui habite la Hongrie, la Dalmatie et l'Italie ; il se trouve aussi dans les environs de Toulon, et son apparition a lieu en juillet ; le Lyccæna admteus, Hubner, qui habite la Servie, la Hongrie, les environs de Toulon et de Lyon; il vole en juin, le Lycwna Ripperti, Boisduval, qui se trouve dans les Basses-Alpes, ainsi que dans le département de la Lozère. Il vole en juin; le Ly- cæna dolus, Hubner, qui se trouve dans les environs de Toulon. Il parait à la fin de juillet, dure peu de jours, et ne se montre qu'une fois par an. On trouve sa Chenille en mai, sur le sainfoin, dont elle se nourrit. Elle est de la forme cloporte, comme ses congénères, verte, avec le dos élevé etcomme bicaréné; carène festonnée; partie des derniers anneaux aplatie; poils courts, blanchätres, frisés; taches jaunâtres, un peu obliques, des deux côtés de la carène du dos, séparées par des lignes vertes plus marquées. Les côtés sont violâtres, terminés par une ligne jaunâtre. ans les jeunes, le vio- lâtre est remplacé par le vert. La chrysalide, de la forme ordinaire à ces Chenilles, est d'un brun roussâtre, verte ou jaunâtre, à peine ponctuée irrégulièrement de noir. Le Papillon éelôt au bout d'une vingtaine de jours; le Lycænu Donxelii, Boisduval, qui a été découvert dans le département des Hautes-Alpes, et qui parait en juillet; le Lycæna orbitulus, Esper, qui a été rencontré dans les Alpes au mois de juillet; le Lycæna aquilo, Boisduval, qui se trouve au cap Nord, dans la Laponie norwégienne, ainsi qu'en Sibérie, sur P'Altaï, et au Labrador; le Lycwena pheretes, Ochsenheimer, qui habite les Alpes; le Lycæna Hylas, Fabricius, que l'on rencontre, au mois d'août, dans les bois de Boulogne et de Vincennes; le Lyccæna Battus, Fabricius, dont la Chenille, suivant Ochsenheimer, se trouve, en juillet, sur l'orpin reprise, ou herbe grasse (sedum telephium). Elle est pubescente, d'un vert de mer, avec une ligne d'un violet plus ou moins obscur le long du dos. Ses stigmates semblent former une série de points noirs. La chrysalide est courte, obtuse, d'un vert päle et mou- chetée de bruntre à sapartie antérieure, d'un brun rougeàtre à sa partie postérieure. Elle passe lhi- ver. Le Papillon n'éelôt qu'au mois de juin de l'année suivante. On le trouve dans le midi de la France, en Piémont, en Allemagne et en Russie; il se tient dans les bois fourrés et voltige sur les buissons; le Licæna bavius, Eversmann, qui a été rencontré dans les champs herbus de la Baskirie; le Lysiena Ægon, Hubner, que l'on trouve très-communément, au mois de juin, dans les parties arides des bois des environs de Paris; le Lycæna Argus, Linné. La Chenille est pubescente, d'un vert brunâtre, avec des lignes ferrugineuses, dont une le long du dos, les autres transverses et bordées de blanc. Sa tête et ses pattes écailleuses sont noires. La chrysalide est svelte, d'un brun verdâtre, avec le bord postérieur de l'enveloppe des ailes et les dernières incisions du corps, ferrugineux. Cette Che- nille vit sur le mélilot officinal (melilotus officinalis), le genêt allemand (genista germanica), le ge- nêt à balais (genista scoparia), le sainfoin (Hedysarum onobrychis), et autres légumineuses. Elle n'a opuli Limenius } M} PAPILLONS. 90) qu'une génération par an. On la trouve dans le courant de mai, et son Papillon parait à la fin de juin. Il vole dans les clairières des bois secs remplis de bruyères; le Lycæna Optilete, Fabricius, qui habite les Alpes, le nord de l'Allemagne, la Suède et la Russie; le Lycæna Eumedon, à Esper, qui se plait dans les contrées méridionales de la France, et particulièrement aux environs de Nimes. II habite aussi le Piémont et l'Allemagne; le Lycæna Artaxerces, Fabricius, qui n'a encore été trouvé qu'en Écosse. Il vole en juin et en juillet; le Lyccæna Agestis, Hubner, qui esttrès-commun dans les bois, dans les prairies, le long des chemins, au printemps et en été; le Lycæna Pylaon, Fischer, qui habite la Russie méridionale, particulièrement les environs de Sarepta; le Lycæna Rhinuuus, Eversman, qui a été pris au mois de juin dans les parties montueuses de l'Gbtschei-Syrt; le Lycwna Eros, Üchsenhei- mer, qui vole en juillet dans les montagnes alpines; le Lycæna Alexis, Hubner, dont la Chenille est du- veteuse, verte, avec le dos plus foncé. Suivant Ochsenheimer, elle vit sur la bugrane (ononis spinosu), le fraisier commun (/ragaria vesca) et l'astragale réglisse (astragalus glycyphillos). Elle parait pour la première fois en mai, et pour la seconde à la fin de juillet. Les Chenilles de la première génération donnent leurs Papillons en juin, et celles de la seconde en août et septembre. Quelques individus Fiu 540, — Lycæna Argus, Linné de cette dernière époque ne deviennent Insectes parfaits qu'au printemps suivant, après avoir passe l'hiver en chrysalide; et c’est d'eux que proviennent les Chenilles que l'on trouve en mai. La chry- salide est d’un gris brun, avec le bord postérieur de l'enveloppe des ailes plus obscur, le Lyccena Escheri, Hubner, qui habite le département de la Lozère; le Lycæna Icarius, Ochsenheimer, qui se trouve en Suède, en Laponie, en Hongrie, ainsi que dans les Alpes et les Pyrénées; le Lycænu Ado- nis, Fabricius, qui parait pour la première fois en mai, et pour la seconde en juillet. On le trouve daus les prés et dans les clairières des bois. Il est commun autour de Paris. Suivant Üchsenheimer, la Chenille est pubescente, verte, ou d’un bleu clair, avec une ligne dorsale plus foncée, et comprise entre deux rangs de taches fauves, triangulaires. Elle vit sur différents trèfles, et sur le genêt her- bacé, dont elle ne mange que la fleur. La chrysalide est d’un gris noirâtre ou verdätre. Le Papillon en sort au bout de quinze à vingt jours; le Lycæna Dorylas, Fabricius, qui se trouve dans les mon- tagnes d’une certaine élévation, en Italie, en Allemagne et en France, particulièrement aux environs de Baréges et de Grenoble; le Lycæna Corydon, Fabricius, qui parait au mois d'août, et même à la fin de juillet. Il habite les forêts, les prairies et les jardins. On le trouve assez communément au bois de Boulogne. gme GENRE. — THÉCLA. THECLA. Fabricins, 1807; Boisduval, 1840. ln Hliger, Syst Gloss., p. 286; Ind. mehod., p 8 POLYOMMATUS. Des auteurs. Antennes longues, droites, terminées par une massue ovalo-cylindrique, souvent grêle ou peu ren- flée; palpes squameux ou à peine ciliés, dont les trois articles sont bien distincts, le troisième pres- que aussi long que le second, presque nu et subuliforme; tête plus étroite que le thorax; yeux vi- siblement couverts de poils; tarses courts et toujours de deux couleurs; ailes supérieures (bord pos- térieur des) ayant presque toujours une petite queue linéaire, souvent précédée en dehors d'une dent plus où moins saillante. 20 91 210 HISTOIRE NATURELLE. Chenilles en forme d'écusson aplati, large en avant, rétréci en arrière, vivant généralement sur les arbres ou les plantes frutescentes. Chrysalides courtes, un peu rugueuses, pubescentes, convexes en dessus, plates en dessous. Fig. 341. — Thecla betulæ, Linné. Les espèces de ce genre sont toutes assez petites, assez nombreuses, et répandues dans les di- verses parties du monde. Parmi celles qui sont propres à l'Europe, nous citerons le T'hecla betulæ, Linné, dont la Chenille vit sur le bouleau blanc (betula alba), le prunier épineux (prunus spinosa), et principalement sur le prunier domestique (prunus domestica). Elle est verte, avec plusieurs raies jaunes, longitudinales, et des raies transverses un peu moins foncées sur chacun des côtés. Elle ne paraît qu'une fois dans le courant de juin, et sa transformation en chrysalide a lieu ordinaire- ment à la fin de ce mois. Celle-ci est brune, lisse, avee des lignes plus claires. L'Insecte parfait se montre depuis le milieu de juillet jusqu'en septembre. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe, mais elle est solitaire et n’est abondante nulle part; le Thecla prum, Linné, dont la Chenille est verte, avec des raies blanchâtres, longitudinales, et plusieurs petites lignes transverses. Elle a sur le dos des tubercules dont la sommité est noire. Sa tête est petite, jaune avec deux points noirs en forme d'yeux. Elle vit sur l'épine-vinette, le noisetier, le chêne. le bouleau, et le plus ordinaire- ment sur le prunier épineux (prunus spinosa). Elle ne paraît qu'une fois par an, en mai, et son Pa- pillon éclôt du 10 au 20 juin. Ce Papillon ne vole que par un temps chaud et serein dans les elai- rières des bois, où il aime à se reposer sur les buissons, principalement sur ceux du cornouiller sanguin {cornus sanguineus), qui est alors en fleurs. Il est très-commun, certaines années. dans la forèt de Bondy; on le trouve également dans les bois de Versailles. La Chenille de cette espèce est très-difficile à trouver, et sa chrysalide diffère de celle des autres Polyommates en ce que son abdo- men, très-renflé, est garni de tubercules pointus; le Thecla W. album, Miger. La Chenille est verte, Fig. 545. — Thecla W. album, Illiger Fig. 544. — Thecla acacæ, Fabricius. avec trois taches d'un rouge foncé sur chacun des anneaux postérieurs du ventre, et un double rang de petites pointes le long du dos. La couleur se change en brun aux approches de la métamorphose. Elle vit exclusivement sur l'orme commun (ulmus campestris). Elle est du nombre de celles qui ne se montrent qu'une fois par an. Parvenue à toute sa taille, à la fin de mai ou au commencement de juin, elle cherche un abri pour se chrysalider, et il n’est pas rare alors de la rencontrer sur le tronc de l'arbre où elle est née. Son Papillon paraît du 20 juin au 20 juillet; autant il est rare dans les bois, autant 1 est commun dans les promenades désertes, plantées d'ormes. Il aime à se reposer PAPILLONS. 211 sur les fleurs du marrube blanc (marrubium vulgare). Quant à la chrysalide, elle est pubescente, d'un brun grisâtre, avec l'enveloppe des ailes plus foncée; Thecla acaciæ, Fabricius, qui se trouve dans la Lozère et les Pyrénées orientales; il a été aussi rencontré dans les parties les plus méridio- nales de la Russie; le Thecla «æsculi, Hubner, qui habite dans les garriques du Midi au printemps et Fig. 345. — Thecla æsculi, Hubneï en été; le Thecla lynceus, Fabricius. La Chenille est duveteuse, d'un vert päle, avec trois lignes jaunes, interrompues, dont une le long du dos, et une le long de chaque côté. Sa tête et ses pattes écailleuses sont noires. Lorsqu'elle est sur le point de se transformer, elle devient rougeätre. Cette Chenille, qui n'a qu'une génération par an, vit sur le chêne ordinaire (quercus robur). On la trouve, parvenue à toute sa taille, dans les premiers jours de juin, et son Papillon parait du 20 de ce mois au 15 juillet. Quoique cette espèce soit très-comimune dans l'état parfait, il est rare de rencontrer sa Chenille; celle-ci se tent de préférence sur les taillis des jeunes chênes, qu'il faut secouer forte- ment pour l'en faire tomber. L'Insecte parfait aime à se reposer sur les fleurs de la ronce et du ser- polet. Quant à la chrysalide, elle est d’abord jaunâtre, ensuite brune, avec trois rangs de points obseurs sur le derrière du corps. Le Papillon en sort au bout de douze à quinze jours; le Thecla spüni, Fabricius. La Chenille est verte, avec la tête noire, et des lignes jaunes interrompues le long du dos; mais, avant de se métamorphoser, elle prend une teinte roussâtre. Elle vit sur le prunellier (prunus spinosa). Elle ne parait qu'une fois par an, et son Papillon vole en juillet et en août. Cette espèce parait étrangère au nord et à l'ouest de la France; on commence seulement à la trouver à partir de Dijon, et elle est très-commune aux environs de Lyon. Elle voie dans les clairières des bois. Quant à la chrysalide, elle est brune en dessus, avec le dessous garni d'un duvet cuivré; le Thecla quercus, Linné. La Chenille est pubescente, d'un gris brunâtre, avec une rangée de points le long du dos, et les incisions jaunâtres. Sa tête est petite, arrondie, brune. Elle vit sur le chêne ordi- naire (quercus robur). On la trouve dans le courant de juin, et son Papillon vole dans les quinze premiers jours de juillet. On se la procure quelquefois en la faisant tomber de l'arbre sur lequel elle vit. Cette espèce n’est pas rare dans les bois; mais elle est difficile à prendre, parce qu'elle vole presque toujours à la cime des arbres, où l'on voit les deux sexes se poursuivre continuel- lement. Elle ne se montre qu'une fois par an. Quant à la chrysalide, elle est brune, avec des taches plus claires; le Thecla evippus, Niger, qui se trouve, en juin, dans les garriques de nos dé partements les plus méridionaux, en Espagne, en Portugal; le Thecla rubi, Linné. La Chenille est Fig. 347, — Thecla rubi, Linné pubescente, d'un vert pré où d'un vert jaunâtre, avec une rangée de taches triangulaires d’un jaune pâle sur chacun des côtés, et une ligne blanchâtre au-dessus des pattes. Elle vit sur la ronce bleuâtre (rubus cæsius), sur la ronce frutescente (rubus fruticosus), sur le genêt des teinturiers (genista tinc 242 HISTOIRE NATURELLE. toria), sur l'esparcette ou sainfoin (hedysarwm onobrychis), sur le genêt à balais (genista scoparia), et sur plusieurs espèces de cytise. Elle n'a qu'une génération par an. On la trouve, parvenue à toute sa taille, à la fin de l'été. Elle passe l'hiver en chrysalide, et ne donne son Papillon qu'en avril ou mai de l’année suivante. Celui-ci aime à se reposer sur toutes les plantes qui se trouvent en fleur à cette époque. Quant à la chrysalide, elle est brune, avec les stigmates plus clairs. ge GENRE. — ARHOPALE. ARHOPALA. Blanchard, 1840. Hist. nat. des Ins., t. I, p. 462 Ce genre, qui a tout à fait le même aspect que les T'hecla, en diffère par les antennes, légèrement épaissies à partir de leur milieu, mais ne formant pas une massue distincte, comme chez ces der- niers, et par les palpes, dont le second article est beaucoup plus court. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 548. — Arhopara Apidanus, Fabricius. On ne connaît que quelques espèces exotiques de ce genre. Celle qui peut être considérée comme le représentant est l'Arhopala Apidanus, Fabricius, qui a pour patrie l'ile de Java. 4" GENRE. — ANOPS. ANOPS Blanchard, 1840. Hist. nat. des Ins., L III.,p 462. POLYOMMATUS. Des auteurs Cette coupe générique est caractérisée par les antennes, à peu près de la même épaisseur dans toute leur longueur, se renflant presque insensiblement vers leur extrémité, avee les palpes assez Fig. 549. — Anops Phædeus, Fabriaus. longs, comprimés, ayant leur dernier article obtus et fortement aplati; les ailes coupées carrément à leur sommet; les inférieures sans prolongements caudiformes ou spatulés, et les pattes courtes, extrémement épaisses. PAPILLONS. 213 Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue est l'Anops Phædeus, Fabricius, qui a été rencontrée dans les Indes orientales. 5e GENRE. — LOXURE. LOXURA. Blanchard, 1840 Hist, nat. des Ins., t. IT, p. 412. Cette coupe générique, extrêmement voisine de la précédente, en diffère par des palpes trois fois aussi longs que la tête, c'est-à-dire plus longs que dans tous les autres genres de la section des Ly- nites, ayant leur dernier article fort grand, velu, et terminé en pointe, les antennes notablement renflées graduellement vers leur extrémité, et les ailes postérieures prolongées en une pointe assez longue. Fig. 350. — Loxura Alcides, Fabricius. L'espèce qui peut être considérée comme représentant ce genre est le Loæura Alcides, Fabricius, qui babite l'Afrique occidentale. Ge GENRE. — MYRINE. MYRINA. Fabricius, 1807. In. Illiger., Syst. Gloss. t. VI, p. 286. Ce genre se distingue des précédents par des antennes extrêmement grèles, renflées à leur extré- mité en une très-petite massue, et par leurs palpes grêles, à peu près une fois aussi longs que la tête, avec leur dernier article deux fois moins long que le précédent; le corps assez grêle, et les ailes inférieures munies de deux prolongements caudiformes, dont l'externe souvent plus long que l'aile. On ne connaît que quelques espèces exotiques de ce genre, dont le type est le Miyrina Jafra, Godart, qui habite l'ile de Java. 7% GENRE. — ZÉRYTHIS. ZERYTHIS. Blanchard, 1840 Hist. nat. des Ins., t. IT. p. 465 Ce genre se rapproche des Loæura, par la forme de ses antennes, renflées en une longue massue fusiforme; mais leurs palpes sont bien plus courts, et les rapprochent des Polyommatus, quoique . ayant des palpes à dernier article moins grêle, et leurs ailes ne présentant pas de queues, mais seulement des dentelures plus ou moins prononcées. 214 HISTOIRE NATURELLE. On connait une douzaine d'espèces de ce genre, toutes propres à l'Afrique méridionate. Comme le représentant, nous citerons le Zerythis Thero, Linné, qui se trouve au cap de Bonne-Espé- rance. sm GENRE. — CIGARITIS. CIGARITIS. Lucas, 1850. Ann de la Sociét. entom. de France, 2€ série, t, IE, p. 98. POLYOMMATUS. Des Auteurs. Antennes droites, légèrement annelées de blanc, terminées par tne massue allongée, fusiforme, et tronquée à son extrémité; palpes très-allongés, dépassant de beaucoup la tête; les premiers ar- ticles très-grands, revêtus, à leur partie inférieure, de poils écailleux; le dernier beaucoup plus court, grêle, toujours bien distinct des précédents, terminé en pointe arrondie à son extrémité, et à peine revêtu de poils écailleux; yeux de forme ovalaire, assez bombés, et entourés de poils écail- leux ordinairement blancs; thorax assez robuste; abdomen court, à moitié caché par les bords in- ternes des ailes inférieures, qui ne forment pas gouttière à l'état de repos; cellules discoïdales des ailes supérieures et inférieures ouvertes; ailes inférieures ayant le bord externe légèrement dentelé; l'angle anal assez profondément échancré, avec les côtés de cette échancrure ordinairement pourvus d'une petite queue; ailes supérieures et inférieures ordinairement ornées, en dessous, de petites taches métalliques; crochets de tous les tarses petits. Fig, 592. — Cigaritis Massinissa, Lucas Les espèces connues jusqu'à présent, et qui composent cette coupe générique, établie aux dépens des Polyommatus des auteurs, sont propres au nord et au sud de l'Afrique. Parmi les espèces qui habitent le sud de l'Afrique, nous signalerons le Cigaritis Alphæœus, Fabricius, qui habite le cap de Bonne-Espérance; quant aux Cigaritis Syphax, Lucas, et Massinissa, Lucas, ils ont pour patrie le nord de PAfrique; le premier habite les lieux découverts, particulièrement les environs de Constan- tine et du cercle de la Calle; le second a été rencontré dans les vallées du Djebel-Amour. PAPILLONS. 215 9° GENRE. — POLYOMMATE POLYOMMATUS. Latreille, 1809 : Boisduval, 1840 Ginera Crust etns., t. IV, p. 206 ; Ind. meth , P.9 LYCÆNA. Ochs. Antennes presque aussi longues que le corps, y compris la tête, terminées par une massue courte, et plus épaisse que dans le genre précédent; palpes presque droits; le dernier article nu, long et subulé; tête plus étroite que le corselet; tarses épais, d'une seule couleur; bord postérieur des inférieures prolongé à l'angle anal dans la plupart des mâles, et un peu échancré avant cet angle dans les femelles; foud des quatre ailes d’un fauve doré, au moins dans les mâles. : Chenilles en ovale allongé, assez convexes, vivant sur les plantes basses, principalement sur les rumez. Chrysalides courtes, presque ovoides, pubescentes Fig. 355. — Polyommatus ballus (mâle), Fabricius Fig. 354 — Polyommatus ballus (femelle), Fabricius On connait un certain nombre d'espèces de ce genre, dont la plupart ont le fond des ailes d'une belle couleur d'or; on en trouve une douzaine d'espèces en Europe. Telles sont le Polyommatus ballus, Fabricius, qui habite l'Espagne, le Portugal, les environs d'Hyères et de Toulon; on le trouve aussi en Algérie; il vole en mars. La Chenille est pubescente, avec le fond de la couleur d’un blanc jaunâtre; son dos est marqué, dans toute sa longueur, d’une bande maculaire rougeätre bordée de rouge-brun, et coupée dans son milieu par une ligne terne; de chaque côté du corps règnent deux lignes d’un rouge violàtre, et entre elles et la bande maculaire sont places de petits traits obliques de cette même couleur, dont un sur chaque anneau, la tête est d’un noir brun; le premier et le der- nier anneau sont entièrement lavés de rougeûtre. Cette Chenille vit sur le lotier hispide (lotus hispi- dus). On la trouve parvenue à toute sa taille à la fin de mai; elle ne tarde pas alors à se changer en chrysalide, passe le reste de la belle saison et l'hiver en cet état, et ne donne son Papillon que dans le courant de mars de l'année suivante : de sorte que cette espèce n'a qu'une génération par an. La chrysalide est d'un brun marron, elle se rapproche, pour la forme, de celle du P. quercus, mais elle est beaucoup plus petite; le Polyonmatus phlæas, Linné, dont la Chenille vit sur l'oseille Fix. 555. — l'olvommatus phlæas, Linnë Fig 550 — Polyommatus virgauræ, Linné Sauvage (rumcx acclosa), et parait à différentes époques ae l'année. Les individus qu'on trouve en septembre passent l'hiver en chrysalide, et ne donnent leurs Papillons qu'en avril de l'année sui- vante. L'Insecte parfait vole dans les clairières des bois depuis les premiers jours du printemps IuSqu en automne; il aime à se reposer à terre; le Polyommatus cttomanus, Lefebvre, qui se trouve 216 HISTOIRE NATURELLE. dans les environs de Smyrne et de Constantinople; le Polyommatus virgauræ, Linné; la Chenille de cette espèce vit sur la verge d’or (solidago virgaura) et sur la patience sauvage (rumex acutus). Elle paraît deux fois, en juin et en septembre. Les individus de la première génération donnent leurs Papillons en juillet et en août, et ceux de la seconde en mai de l'année suivante, après avoir passé l'hiver en chrysalide. Cette espèce se trouve principalement dans les prairies des montagnes secondaires. Elle vole abondamment dans le Jura pendant les premiers jours d'août; le Polyonmmatus Hippotoe, Linné, qui se plait dans les prairies et les endroits marécageux. On le trouve assez com- munément aux environs de Compiègne et de Villers-Cotterets; le Polyommatus Eurydice, Hubner, qui se trouve, dans les Alpes, en juillet et en août; le Polyommatus Chryseis, Fabricius, qui parait dans le courant de juin et en août; le Polyommatus Iliere, Fabricius, qui se trouve, en juillet et en août, Fig. 357. — Polyommatus Hiere, Fabricius. Fi LE) 358. — Polyommatus Gordius, Esper. dans plusieurs contrées de l'Allemagne et dans l'est de la France; le Polyommatus Gordius, E:- per, qui habite les parties montagneuses de la France, dans les Alpes et en Suisse, pendant le mcis de juillet; le Polyonunatus Thersamon, Fabricius, qui est signalé comme se trouvant dans ls Alpes, en Autriche, en Hongrie, et les contrées les plus méridionales de la Russie; le Polyonmat :s Nanthe, Fabricius, qui parait pour la première fois en mai, et pour la seconde au commencemeat d'août; il habite les clairières des bois. On le trouve assez communément aux environs de Paris, surtout au bois de Boulogne ; le Polyommatus Ielle, Fabricius, dont la Chenille vit sur la patience Fig. 559. — Polyommatus Xanthe, Fabricrus. Fig. 360. — Polÿommatus Helle Fabricius (rumex palientia), et paraît deux fois, en juin et septembre. Les individus de la première généra- tion donnent leurs Papillons en août, et ceux de la seconde en mai de l'année suivante, après avoir passé l'hiver en chrysalide. Cette espèce ne se trouve que dans les prairies humides des montagnes d'une certaine élévation DEUXIÈME SECTION. ERYCINITES. ERYCINITÆ. Blanchard. Palpes généralement très-petits; antennes longues; ailes inférieures ayant leur bord abdominal un peu saillant, et leur cellule discoïdale tantôt fermée tantôt ouverte, ou fermée par une petite ner- Thaumantis Camadera PAPILLONS 217 vure récurrente; pattes au nombre de quatre dans les mâles, et presque toujours de six dans les femelles. Chenilles en ovale allongé, presque onisciformes, pubescentes ou velues. Chrysalides courtes. Cette section se divise aujourd'hui en un assez grand nombre de genres répondant à celui d Eriy- cina des auteurs. Presque toutes les espèces qui la composent, à peu d'exceptions près, habitent l'Amérique méridionale, 10% GENRE. — LYMNAS. LYMNAS. Blanchard, 1840. Hist nat des Ins., t. HI, p.464. ERYCINA. God Les espèces qui composent cette coupe générique se distinguent des autres du groupe des Éryci- nites par un corps épais; des antennes de la longueur du corps, assez fortes, renflées en une mas- sue allongée; des ailes supérieures longues, avec les inférieures beaucoup plus courtes, et sans Fig 561. — Lyrnas Electron, Fabricius. dentelures; les palpes sont plus courts que la tête, ciliés, avec leur dernier article très-petit. Ce genre est peu nombreux en espèce; le type est le Lymnas Electron, Fabricius, qui habite la Guyane etle Brésil. Aime GENRE. — NÉMÉOBIE. NEMEOBIUS. Boisduval, 1840. Ind. meth., p. 44. MELITÆA et ARGYNNIS. Des Auteurs Antennes aussi longues que le corps, non compris la tête, droites, terminées par un bouton aplati, presque triangulaire; palpes courts, droits, ne dépassant pas la tête, et dont les trois articles sont distincts; les deux premiers peu velus, le troisième presque nu, et subuliforme; yeux oblongs, et bordés de blanc comme ceux des Lycénides; crochets du bout des tarses très-petits; thorax très- robuste, plus large que la tête; abdomen assez long, et non caché entièrement par la gouttière peu prononcée des ailes inférieures lorsqu'elles sont relevées; angle apical des ailes supérieures très-aigu. Chenilles ovales, hérissées de poils fins, avec la tête très-petite et globuleuse, et les pattes très- courtes. Chrysalides arrondies, également hérissées de poils fins, ressemblant beaucoup, pour la forme, à celle des Lycénides, et attachées comme elles. La seule espèce connue est le Nemeobius Lucina, Linné, dout la Chenille est de forme elliptique, un peu aplatie, d’un brun roux, couverte de faisceaux de poils de même couleur, avec une ligne dorsale plus foncée, surchargée de points noirs, dont un sur chaque anneau; la tête est petite, ar- rondie, et d'un brun rougeâtre; les pattes sont extrêmement courtes, et à peine visibles; la chrysa- 91 28 218 HISTOIRE NATURELLE. lide est jaunâtre, hérissée de longs poils noirâtres, et marquée de nombreux points noirs rangés en cercle, avec l'enveloppe des ailes bordée de noir. Cette Chenille vit sur différentes espèces de pri- mevères (primula). Elle parait deux fois, en juin et en septembre. Les individus de la première Fig. 362, — Nemeobius Lucina, Linné génération donnent leurs Papillons en août, et ceux de la seconde en mai de l’année suivante. Ceux-ci, après s'être engourdis pendant l'hiver, continuent de croître au printemps, et se changent en chrysalide dans le courant d'avril. L'Insecte parfait est très-commun dans les forêts humides, surtout en mai. 19% GENRE. — NIMULE. NIMULA. Blanchard, 1840. Hist, nat. des Ins., 1. I, p. 465. Ce genre à assez d'analogie avec les précédents par la forme des ailes, mais il en diffère bien notablement par la longueur extrême des antennes, qui, en outre, sont beaucoup plus gréles, et renflées vers leur extrémité en une petite massue fusiforme, par leurs palpes encore plus courts, Fig. 368 — Nunula Lucinda, Fabricius D dépourvus de longs poils, avec leur dernier article petit et pointu. Le type de ce genre est la Nimautu Lucinda, Fabricius, qui a pour patrie le Brésil 13% GENRE. — NYMPHIDIE. NYMPHIBIUM. Blanchard, 1840. Hist. not, des Tas. t FI, p. 465 Cette coupe générique ressemble aux Ninula par les antennes et la forme des ailes; mais elle en diffère notablement par les palpes, qui sont plus longs, dépassant le bord du chaperon, et ayant leur dernier article très-grêle, long et pointu. PAPILLONS. 210 Les espèces de ce genre sont assez nombreuses, et toutes américaines; tel est le Nymphidium Arminius, Fabricius, qui a pour patrie l'Amérique méridionale. Fig. 564. — Nymphidium Arminius, Fabricius 44® GENRE. — DESMOZONE. DESMOZONA. Blanchard, 1840. Hist. nat. des Ins., t. III, p 465. ERYCINA. God. Cette coupe générique ne devrail peut-être pas ètre distinguée de la précédente, dont elle ne paraît différer que par les antennes plus filiformes, moins renflées à leur extrémité, et généralement plus grèles, avec leurs ailes plus oblongues. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses, et ont toutes pour patrie l'Amérique, tel est le Desmozone Damis, Fabricius, qui habite le Brésil. Fig. 365 — Desmozona Damis, Fabricius 15e GENRE. — ÉMÉSIS. EMESIS. labricius, 1807; Blanchard, 1840. lu Illiger, Syst. Gloss., t. VI. p. 287, Hist. nat. des Ins.,t. HIT, p. 466. EURYGONA et DIOPHTHALMA. Boisd. ERYCINA. God Il se distingue des précédents par les antennes plus courtes, renflées à leur extrémité en une pe- tite massue, et par les palpes très-petits, beaucoup moins longs que la tête. Le type est l'Emesis Cresus, Fabricius, qui est signalé par les auteurs comme se trouvant à Cayenne. À À Fig. 566. — Emesis Cresus, Fabricius Fig. 567. — Emesis Tepaphi, Boisduval. 220 HISTOIRE NATURELLE. 16e GENRE. — HÉLICOPIS. HELICOPIS. Fabricius, 1807. En lliger, Syst. Gloss., t VI, p. 285. ERYCINA. God Cette coupe générique présente un caractère qui ne permet de la confondre avec aucune autre: c'est celui tiré de la structure des antennes, dont tous les articles sont dilatés à leur extrémité; ceux formant la massue sont plus longs et plus aplatis, et le dernier article est long et terminé en pointe, Les palpes sont extrêmement courts. Les ailes inférieures présentent des deutelures linéaires for- nant autant de petites queues, dont une plus longue que les autres. Fig. 568 -— Helicopis Gnidus, Fabricius. Les quelques espèces qui composent ce genre habitent l'Amérique; tel est l'Helicopis Gnidus, Fa- bricius, qui a été rencontré à la Guyane. 1702 GENRE — BARBICORNE. BARBICORNIS. Godart, 1819. Encyel. mêth., t. IX, p 506. Ce genre remarquable se distingue et s'éloigne de tous les autres par ses antennes sétacées et plumeuses; les palpes sont courts et atteignent à peine le bord du chaperon ; les ailes supérieures sont assez longues, et les inférieures sont terminées par une queue en spatule. La seule espèce connue est le Barbicornis basilis, Godart, qui a pour patrie le Brésil Fig. 369. — Barbicornis Basilis, Godarl. PAPILLONS. 291 18me GENRE. — EUMÉNIE. EUMENIA. Blanchard, 1840. Hist. nat. des Ins , L INT, p. 466. Elle est très-voisine de celle des Erycina proprement dits, et en diffère par les antennes plus épaisses, renflées en une massue filiforme, et par les ailes parfaitement arrondies. Fig. 570. — Eumenia minyas, Blanchard Le type de cette coupe générique est l'Eumenia minijas, Blanchard, qui est signalé comme ha- bitant le Mexique 19me GENRE. — ÉRYCINE. ERYCINE. Fabricius, 1807. In Hliger, Syst. Gloss., t. VI, p. 256 Tête de moyenne grosseur; yeux saillants et assez gros; palpes longs, écartés, dirigés en avant, écailleux; le second article très-long, dépassant de beaucoup le front; le dernier plus grêle, beau- coup plus court etun peu infléchi par en bas; antennes longues, terminées en une massue assez pro- lig. 571. — Erycina Licarsis, Godart. longée, fusiforme, infléchie en dedans; pattes de la première paire du mâle avortées et très-velues, celles des femelles complètes; corps et ailes assez robustes, ces dernières terminées par une queue allongée. Chenilles et chrysalides inconnues 299 HISTOIRE NATURELLE. On ne connaît qu'un petit nombre d'espèces de ce genre, qui toutes habitent l'Amérique, et dont M. Morisse a donné une monographie dans les Annales de la Société entomologique. L'espèce type est l'Erycina licarsis, Godart, qui se trouve à la Guyane et au Brésil. 20%° GENRE. — DIORINE. DIORINA. Boisduval, 1837. In Morisse, Ann. de la Socuët. ent. de France, t. VI, 4'€ série, p. 421. ERYCINA. God. Tête grosse, yeux saillants et assez gros; palpes contigus à leur sommet, un peu écartés à leur base, dépassant le front ; le second article long, comprimé, un peu ascendant, arrivant au niveau du front; le troisième plus de moitié plus court, pointu et aciculaire; antennes longues, terminées en une massue fusiforme, allongée et peu prononcée; pattes de la première paire du mâle avortées et très-velues; celles des femelles complètes, mais un peu plus gréles que celles des deux autres paires; corps et ailes assez robustes, ces dernières terminées par une queue large et peu allongée. Chenilles et chrysalides inconnues. Fig. 372, — Diorina Laonome, Boisduval. La seule espèce connue de ce genre habite l'Amérique méridionale; telle est la Diorina Laonome, Boisduval, qui a pour patrie le Brésil. Q1me GENRE. — ZÉONIE. ZEONIA. Boisduval, 1837. lu Morisse, Ann. de la Sociét. ent. de France, t. VI, 4'€ série, p. 423. ERYCINA. Latr. Tête grosse ; yeux saillants; palpes velus, écailleux, très-rapprochés, collés sur le front, ne dé- passant pas le chaperon, les articles nou distincts; antennes longues, non terminées en massue, plus Fig. 575, — Zeonia Morissei, Boisdu val. PAPILEGNS. 297 ou moins allongées, un peu infléchies en dedans; pattes de la première paire du mäle avortées et très-velues; celles des femelles complètes et un peu plus grêles que celles des autres paires; corps et ailes assez robustes, ces dernières terminées par une queue plus ou moins longue, naissant ordi- nairement d'un appendice anal très-prononcé. Chenilles et chrysalides inconnues. On connait huit espèces de ce genre, qui ont pour patrie l'Amérique méridionale et septentrio- nale; parmi elles, nous citerons la Zeonia Morissei, Boisduval, qui habite le Brésil. OUATRIÈME FAMILLE. HESPÉRIENS. HESPERI. Latreille. Antennes courtes, terminées en une massue épaisse, souvent arquée, et ayant quelquefois un petit crochet au bout, très-écartées à leur insertion, avec une petite aigrette de poils à leur base; tête forte; thorax robuste; abdomen très-long; ailes généralement courtes et musculeuses; cellule dis- coïidale des ailes inférieures toujours ouverte. Chenilles cylindriques, glabres ou pubescentes, à tête forte, globuleuse, un pen fendue, et à pre- mier anneau plus ou moins étranglé; vivant et se métamorphosant, à l'instar des tordeuses, entre des feuilles roulées ou repliées sur elles-mêmes; quelques-unes se retirent dans l'intérieur des tiges creuses pour y passer l'hiver. Chrysalides dont la forme varie dans chaque genre, mais toujours contenues dans un léger réseau. Les Hespériens s'éloignent beaucoup des familles précédentes, et se rapprochent déjà très-mani- festement des Lépidopières de la seconde section, ou de celle désignée sous le nom de Chalinop- tères. Cette famille est assez nombreuse en espèces, et cependant elle offre peu de types, car les divers genres établis dans ces dernières années, aux dépens du genre Hesperia, sont peu carac- térisés. AU GENRE. — EUDAME. EUDAMUS. Blanchard, 1840. Hist. nat. des Ins., t. If, p. 467 HESPERIA. Les Auteurs. Corps extrêmement épais; antennes renflées à leur extrémité en une massue ovalaire, allongée, formant un coude avec la tige de l'antenne; palpes fort épais, très-hérissés, ayant leur dernier ar- ticle très-petit, en pointe circulaire; pattes robustes, ayant leurs tarses beaucoup plus longs que les tibias, très-garnis d'épines en dessous. Ce genre se compose d'un assez grand nombre d'espèces, qui paraissent répandues en Asie, en Afrique et en Amérique. Parmi les plus remarquables nous signalerons l'Eudame Proteus, Linné. Ce Lépidoptère est abondamment répandu dans toutes les parties de l'Amérique situées entre les tropiques, remonte même au nord jusqu'en Géorgie, mais où, suivant Abbot, il est rare. Fabricius dit que la Chenille vit sur le dolichus, qu'elle est verte, avec le cou noir, et des raies longitudinales, dont les latérales jaunes et celles du dos noires. Abbot l'a trouvée sur le clitoria rouge. Elle est verte, avec des raies jaunätres et la partie anale roussâtre; la tête est forte, un peu concave en des- sus et brune, ainsi que le cou, avec les espaces oculaires plus pales. De même que les autres Che- 994 HISTOIRE NATURELLE. nilles de la famille des Hespérides, elle plie les feuilles de cette plante pour s'y mettre à l'abri. Celle Fig 374 — Eudamus Proteus, Linné. Fig. 575. — Eudamus versicolor, Godart. qu'il éleva se fila une coque le 2 juillet, et ses métamorphoses se terminèrent le 18 août. On ne trouve aussi ce Lépidoptère qu’en automne; l'Eudamus versicolor, Godart, qui habite le Brésil. 9m GENRE. — STÉROPE. STEROPES. Boisduval, 1840 Iud. meth., p.34. HESPERIA. Des Auteurs. Massue des antennes courte, ovoide, presque droite et sans crochet au bout; palpes écartés, très-velus, avec le dernier article plus mince, très-distinct et assez aigu; tête aussi large que le thorax; yeux gros, saillants; abdomen plus long que les ailes inférieures, et très-grêle, surtout dans le mâle, ailes plus amples, et moins épaisses que dans les autres genres de la même famille. Chenilles assez allongées, pubescentes, rangées en long, avec la tête rugueuse et demi-sphérique. Chrysalides très-effilées, avec la partie abdominale conico-cylindrique, les yeux saillauts, et la tête surmontée d’une pointe conique. Fig 376. — Steropes Aracinthus(mäle), Fabricius. Fig 577. — Steropes Aracinthus (femelle), Fabricius Les environs de Paris en nourrissent deux espèces; tels sont le Steropes Aracinthus, Fabricius. vulgairement appelé le Miroir par Geoffroy. Cette espèce habite les parties marécageuses des bois, et parait depuis le 22 juin jusque vers le 10 juillet. On la trouve dans la forêt de Bondy, et plus communément dans la forêt de Sénart, du côté de Soisy-sous-Étiolles On la voyait jadis au bois de Boulogne. Il faut frapper sur les buissons pour en faire sortir les femelles. Celles-ei ne différent des mâles que par un point jaunâtre, placé vers le milieu du bord antérieur des ailes supérieures, PAPILLON. 295 encore manque-t-il quelquefois; le Steropes paniscus, Fabricius, où l'EÉchiquier d'Engramelle, pa- rait au commencement de mai, et se trouve dans les mêmes localités que l'espèce précédente. A — F ” Fig. 578. — Sleropes paniscus, Fabricius. Fig. 579. — Steropes Rhadama, Boisduval. Parmi les espèces exotiques et qui habitent l'Afrique, nous citerons le Steropes Malgacha, Bois- duval, qui se plait dans les bois des environs de Tamatave: le Steropes Bernicri, Boisduyal, qui habite Madagascar et le Steropes Rhadama, Boisduval, qui se trouve communément, pendant une graude partie de l'année, à Madagascar 5m GENRE. — HESPÉRIE. HESPERIA. Poisduval, 1840 End. méth., p 54. Massue des antennes droite, ovoide, et souvent terminée par une pointe courbée en dehors; pal pes très-velus, avec le dernier article cylindrique, presque nu, très-grêle et très-aigu; tête plus large que le thorax, quoique celui-ci soit très-robuste; yeux gros, saillants; abdomen épais, et plus long que les ailes inférieures : celles-ci légèrement sinuées où concaves près de l'angle anal; Les supérieures marquées, le plus souvent, au milieu, d'un trait noir, oblique. Chenilles allongées, glabres, rayées longitudinalement, avee le cou très-mince, et la tête globu- leuse et un peu échancrée. Chrysalides effilées, et conico-cylindriques, comme celles du genre précédent, terminees, antérieu- rement, par une pointe courte, et ayant une gaine libre, prolongée en filet, pour renfermer la trompe. Fig. £S0. — Hesperia linea, Fabricius. Fig. 381. — Hesperia lincoli, Ochsenheime: Les espèces de ce genre sont assez nombreuses; on en compte sept ou huit en Europe, dont les plus répandues sont : l'AHesperia linca, Fabricius, qui se trouve communément dans les bois, dans les grands jardins, à la fin de juillet et au commencement d'août. La Chenille, selon Hubner, est d'un vert foncé, avec une ligne obscure le long du dos, et deux lignes latérales bleuâtres, dont les bords sont noirs. Elle vit sur la anche de la montagne (air montana) et sur plusieurs autres gra- minées. La chrysalide, suivant le même auteur, est d'un vert jaunâtre; l Hesperia lincola, Gchsen- heimer, qui se trouve dans plusieurs contrées de l'Allemagne et de la France; elle paraît en juin et Juillet; FHesperia Sylvanus, Fabricius, qui est assez commune dans les clairières des bois en mai et juin; l'Hesperia comma, Linné, qui se trouve dans les bois vers la fin de juillet et dans le con:- mencement d'août. Sa Chenille, selon Hubner, est d’un vert sale et mélangé de ferrugineux, avec 99 91) 296 HISTOIRE NATURELLE. une rangée de points noirs sur le dos et sur les côtés; elle a un collier blane bordé de noir, et sa tête est de cette dernière couleur. Elle vit sur la coronille bigarrée ; P'Hesperia Acteon, Esper, qui Fig G82. — Hesperia Sylvanus, Fabrious Fig, TS5 — Hesperia cormma, Linné, parait vers la fin de juin et au commencement d'août, et qui se plait sur la pente des collines in eultes et exposées au soleil; l'Hesperia Nostradamus, Fabricius, qui habite la Barbarie, la Calabre et la Sicile; elle à été rencontrée aussi dans l'ile de Stromboli. Fig. 58% — Hesperia Acteon, Esper Fig 5S3. — IHesperia Borbonica, Boisduval. Parmi les espèces exotiques, nous citerons l’Hesperia Havei, Boisduval, qui habite Madagasear; l'Hesperia Poutieri, Boisduval, qui se trouve à Tintingue, à Sainte-Marie et à Foulepointe; l'AHes peria Borbonica, Boisduval, assez abondamment répandue à Bourbon et à Maurice; l'Hesperia Co- roller, Boisduval, qui habite Sainte-Marie et la Grande-Terre. 4me GENRE. - SYRICHTE. SYRICHTUS. Boisduval, 1840 End, meth., p. 55 HESPERIA. Des Auteurs. Massue des antennes ovale, un peu courbée en dehors: palpes écartés, très-velus, avec le dernier article presque nu, assez long, et peu aigu; thorax très-robuste; tète un peu moins large que le thorax; abdomen plus long que les ailes inférieures, surtout dans les mâles; les quatre ailes bordées Fis. 386. — Syrichtus Sidæ, Fabricins Fig 3S7 — Syrichtus alveus, Hubner d'une frange noire entrecoupée de blanc; côté des ailes supérieures des mäles présentant, à son ori- gine, une espèce de repli plus ou moins prononcé PAPILLONS. Chenilles glabres ou légèrement pubescentes, munies d'une tête globuleuse et un peu lendue Chrysalides coniques, renfermées dans un léger tüissu entre les feuilles. Les espèces qui représentent ce genre sont assez nombreuses : plus de vingt espèces européennes ont été signalées: parmi elles, nous citerons le Syrichtus Sidæw, Fabricius, qui se trouve aux envi- vons de Toulon, en ftalie, en Hongrie, en Russie; le Syrichtus al eus, Hubner, qui se plait prinei- palement dans les montagnes de la Suisse et du Tyrol; Le Syrichtus tesselum, Hubner, qui se plait Fig. 588. — Syrichtus carthansi, Hubner Fig, 989 — Syrichtus fritillum. Fabricius dans les bois, dans les prés, au printemps et en été, le Syrichtus carthami, Hubner, que l'on ren- contre, pendant les mois de maiet d'août, dans l'Europe centrale; le Syrichtus fruithun, Fabricius, qui paraît, en juin et en août, dans les lieux secs et arides aux environs de Paris; le Syrichtus al- veolus, Hubner, assez commun au printemps et en été; on le rencontre principalement sur la car- dère à foulon où chardon à bonnetier; le Syrichtus Melotis, Duponchel, qui habite l'ile de Milo; le Syrichtus Eucrate, Ochsenheimer, qui se trouve dans l'Espagne méridionale, en Grèce et en Hon- grie; le Syrichtus Therapne, Rambur, qui a été découvert dans l'ile de Corse: le Syrichtus Suo, Iubner, qui se trouve, au printemps et en été, dans les parties centrales et méridionales de la France; le Syrichtus Proto, Ochsenheimer, qui habite la Hongrie, le Portugal et le midi de la lrance. La Chenille est d'abord noirâtre dans son prenner âge, puis elle devient d'un gris jauntre; lig. 590 — Syrichtus alveolus, Hubner son premier anneau, besucoup plus petit que les autres, et un peu écailleux en dessus, présente deux taches d’un brun roux. Elle à sur le dos une ligne longitudinale d’un brun roux, et des atomes de la même couleur; son corps est couvert de poils blancs et courts; les stigmates sont arrondis, de la couleur du corps, avec la bordure peu foncée; la tête, moins grosse que dans la Malveæ, est noire, fortement chagrinée, velue; les pattes sont jaunâtres. On la trouve, pendant le mois de mai, sur le phlomis lychnitis; elle lie, avec de la soie, les feuilles du sommet de la plante, en forme un petit paquet au milieu duquel elle se tient cachée, et ronge les parties qui sont à sa portée, et surtout à l'extrémité de la jeune tige. Elle se transforme dans une légère coque, et produit une chry- salide assez allongée, rougeñtre, couverte d’une poussière blanche. L'Insecte parfait parait à la fin de juin et dans le mois de juillet; il n'est pas rare dans les garigues aux environs de Montpellier. 228 HISTOIRE NATURELLE. me GENRE. — SPILOTHYRE. SPILOTHYRUS. Duponchel, 184% 7 Ca'al. méthod. des Lépidoptères d'Europe, p. 3 HESPERIA. Latr. SYRICHTUS. Boisd. Massue des antennes pyriforme, sans courbure; palpes écartés, très-velus, avec le dernier article presque nu, court et peu aigu; thorax très-robuste; tête un peu moins large que le thorax ; abdomen plus long que les ailes inférieures : celles-ci profondément dentées; Les supérieures ayant des taches transparentes ou vitrées, et le repli que forme la côte à son origine ÉRÉSSPTOnONEEE | Le Chenilles courtes, très-cylindriques, rugueuses, pubescentes, avec la tête grosse, échancrée ou fendue, et le cou ou premier anneau très-rétréci. | r: Chrysalides plus ou moins arrondies antérieurement, et en cône allongé postérieurement; elles sont recouvertes d’une poussière blanchâtre dans leur coque. Fig. 591 — Spilothyrus altheæ, Hubner Ce genré est très-peu nombreux; on en connait quatre espèces, qui habitent l'Europe; telles sont : le Spilothyrus althec, Hubner, qui a été abondamment trouvé, en mai et en juillet, dans les fossés de la Rochelle; le Spilothyrus malvæ, Fabricius, qui paraît en mai et en juillet. On le trouve communément dans les jardins et dans les bois. La Chenille est pubescente, d'un gris cendre, avec la tête noire, et quatre points jaunes sur le premier anneau. Elle vit sur la mauve sauvage et sur la Fig. 592. — Spilothyrus malvæ, Fabricius. Fig 395. — Spilothyrus lavateræ, Esper. passe-rose. Les individus qui ne se sont point métamorphosés avant l'hiver s’enferment dans la tige de la bardane où de quelques chardons, et y restent engourdis jusqu'au printemps. La chrysalide est d'un cendré bleuâtre; le Spilothyrus lavateræ, Esper, qui se trouve, au mois de mai et de juil- let, dans le midi de la France, en Suisse, en Styrie, en Russie, ete. Fe. 1. == Charaes Eudamippus ef Fig. 2, — Charaxes Delplus 3.— Picina Zambu. PAPILLONS. 299 GM GENRE. — THANAOS (1). THANAOS. Poisduval, 1840 Ind meth. p 57. HESPERIA. Des Auteurs Massue des antennes fusiforme, et très-courbée en dedans; palpes écartés, très-velus; le dernier article plus mince et assez saillant; thorax assez robuste; tête aussi large que le thorax ; abdomen un peu plus court que les ailes inférieures; ailes bien entières, et n'ayant pas la frange entrecoupée, un repli à la côte des supérieures dans les mâles, comme dans les deux genres précédents. Chenilles nues, renflées au milieu, à tête forte et échancrée, et cou très-mince. Chrysalides presque fusiformes, avec un tubereule sur la tête, et l'abdomen en cône allongé. Fig. 59% — Thanaos Tages, Linné. L'Europe nourrit seulement deux espèces de ce genre, dont l'une, désignée sous le nom Tha- naos Marloyi, Boisduval, a été prise en Morée; et l’autre, sous celui de ThanaosTages, Linné, est commune en avril et vers la fin de juillet. La Chenille vit sur le chardon Rolland (erynqium cam- pestre). Elle est d’un vert clair, avec une ligne jaune, ponctuée de noir, le long du dos, et des lignes semblables sur les côtés; la tête est brune; la chrysalide a l'enveloppe des ailes d'un vert foncé, et la partie postérieure du corps rougeätre. CINQUIÈME FAMILLE. CYDIMONIENS. CYDIMONII. Blanchard. Corps de moyenne épaisseur; antennes d'abord filiformes, s'épaississant ensuite un peu, et amin- cies en forme de soie à leur extrémité; palpes ayant le dernier article droit et nu; ailes grandes, les postérieures fortement dentelées, et quelquefois même prolongées en forme de queue. Chenilles épaisses, atténuées antérieurement, rappelant la forme de celles des Hespériens, et se filant, pour se métamorphoser, un réseau à peu près analogue. Cette famille se compose de quelques belles espèces propres aux contrées équatoriales; elles éta- (1) Outre les genres dont nous avons signalé les caractères et qui composent h famille des Hespériens, nous citerons encore le genre Eantis, indiqué par M. Boisduval sur la planche 9 B de son Species général des Lépidoptéres; il paraît se distinguer des coupes génériques précédentes par les ailes extrémement larges, et des antennes dont là massue est terim- née en pointe; et le genre Thymete, indiqué par le même savant dans la Faunc de l'Océanie et dans celle de Madagascar, pour quelques espèces de ces contrées qui semblent se rapprocher extrèmement des Steropes 250 HISTOIRE NATURELLE. blissent un passage direct entre les Achalinoptères et les Chalinoptères; elles avaient été confon- dues par tous les auteurs avec d'autres espèces qui ont une analogie frappante par la couleur et l'aspect général, mais dont les caractères sont tout différents, ainsi que les Chenilles. 4® GENRE. — CYDIMON. CYDIMON. Dalmann, 182%. Act. Holm. URANIA. Des Auteurs Corps assez court, un peu épais; palpes comprimés, assez grèles, dépassant notablement la tête, ayant leur dernier article de la longueur du précédent, cylindrique, et terminé en pointe conique; thorax arrondi, assez large: ailes supérieures coupées irès-obliquement à leur extrémité; ailes infe- rieures fortement dilatées, et prolongées en une longue queue ; abdomen court et épais. Fix. 595. — Cydimon Boisduvali, Guérin Parmi les trois espèces connues de ce genre, et qui habitent l'Amérique méridionale, nous cite- rons le Cydimon Leilus, Linné, qui provient de Cayenne, et le Cydimon Boisduvalit, Guérin, qui se trouve à Cuba. La Chenille de cette espèce ressemble beaucoup à celle du Spilothyrus malve ; sa tête est grosse, jaune, tachetée de noir; tout le corps est d'un gris jaunätre, peut-être vert dans l'Insecte vivant, et sablé de noir. La chrysalide a également la plus grande analogie avec celle des Hespériens, et la coque, construite entre des feuilles, est formée par un réseau lâche imitant les mailles d'un filet. 9me GENRE. — NYCTALEMON. NYCTALEMON. Dalmann, 1824. Act. Holm. URANIA. Des Auleurs Ce genre diffère essentiellement du précédent par les palpes beaucoup plus longs, ayant leur dernier article très-allongé, gréle et comprimé; les ailes plus larges, avec les supérieures coupées moins obliquement à leur sommet, et les inférieures n'ayant qu'un prolongement très- court PAPILLONS 231 La seule espèce connue est le Nyctalemon Orontes, Linné, qui habite les iles de l'Inde australe, Amboine et Java. Fig GJ6 — Nyctalemon Orontes, Linué, 9252 HISTOIRE NATURELLE. DEUXIÈME SECTION. CHALINOPTÈRES. CHALINOPTERA. Blanchard. Sous cette dénomination, on désigne les Lépidoptères appelés autrefois par les auteurs Crépus- culaires et Nocturnes. Antennes plus ou moins renflées au milieu ou avant l'extrémité, ou en forme de scie, c’est-à-dire dont la tige diminue de grosseur de la base à la pointe, abstraction faite des dents, barbes, poils ou cils dont elle peut être garnie; corps tantôt très-gros, très-grand, tantôt très-pelit relativement aux ailes, et ne présentant jamais d'étranglement entre le thorax et l'abdomen: les quatre ailes étroites, en toit horizontal ou légèrement inclinées dans le repos, retenues par un frein, et jamais relevées perpendiculairement. Chenilles de formes très-variées, ayant depuis dix jusqu'à seize pattes. Les unes sont glabres, les autres velues ou pubescentes. Elles se métamorphosent, soit dans la terre où à sa surface, soit dans l'intérieur des tiges ou des racines dont elles se nourrissent, soit dans les coques de soie pure ou mêlée d’autres matières, soit enfin dans une coque grossière. Chrysalides mutiques, et quelques-unes seulement garnies de poils. Cette section comprend neuf familles, désignées sous les noms de CasrniExs, SÉSIENS, ZYGÉNIENS, Srinçiexs, Boupyciens, NocruéLiens, UrANIENS, PHaLÉNIENS et PyRALIENS. PREMIÈRE FAMILLE. CASTNIENS. CASTNII. Blanchard. Antennes simples, plus ou moins épaissies vers leur milieu ou à l'extrémité; trompe très-distinete; palpes très-saillants, ayant toujours leurs articles parfaitement distincts. Cette famille forme un passage direct entre les familles précédentes et les suivantes. La forme des antennes, la coupe générale des ailes, participent à la fois, en effet, et des Hespériens et des Cydimoniens d'une part, et des Sésiens et Sphingiens d'autre part; seulement, les habitudes et les métamorphoses de ces Lépidoptères, tous propres aux contrées équatoriales, étant presque complé- tement ignorées, il est impossible d'apprécier toutes leurs affinités. IT GENRE. — COCYTIE. COCYTIA. Poisduval, 1829, Essai sur une Monogr. des Zygénid,, p. 2?. Tête assez grosse, antennes longues. en fuseau, se terminant en crochet à l'extrémité; palpes écar- tés, grands, de trois articles, le premier un peu plus court que les deux autres, le second le plus long, et garni, de même que le précédent, de poils imbriqués, le troisième long, nu, eylindrique, PAPILLONS 935 grêle, et dépassant le chaperon; langue longue et cornée; thorax très-large; ailes assez grandes, peu élargies, dépourvues d’écailles, et dès lors transparentes dans leur milieu; pattes longues, robustes, avec les tibias un peu élargis dans leur milieu; tarses beaucoup plus longs que les tibias, garnis, en dessous, d’épines assez fortes; crochets très-petits, écartés et ciliés en dessous: Corps assez épais. Fig. 597. — Cocytia Urvillæi, Boisduval La seule espèce connue de ce beau genre habite la Nouvelle-Guinée: elle est désignée sous le nom de Cocytia Urvillæi, Boisduval. C’est à Dorey, sur les côtes de la Nouvelle-Guinée, que cette re- marquable espèce a été prise par M. Dumont d'Urville, lors de l'expédition autour du monde du capitaine Freycinet; elle vole dans les bois en plein Jour Que GENRE. — AGARISTE. AGARISTA. Leach, 1814 l'he Miscell. Zoolog., t. F, p.37. Corps assez long, de médiocre épaisseur; palpes dépassant notablement le bord du chaperon, ayant les deux premiers articles aplatis, couverts de longs poils, le dernier long, grêle, presque olabre, de forme cylindrique, et terminé en pointe conique; antennes presque aussi longues que le Fig. 598. — Agarista Pales, Boisduval. corps, légèrement renflées vers leur extrémité, arquées, et terminées en pointe; ailes grandes et as- sez larges, les inférieures ayant leur cellule discoïdale fermée; pattes assez fortes, les tibias de la première paire coniques, les intermédiaires terminées par deux fortes épines, et celles de la troi- sième paire en ayant quatre, dont deux terminales, et deux autres situées au-dessus; tarses très-lé- 9° .n) 24 254 HISTOIRE NATURELLE gèrement ciliés en dessous, ayant leurs cinq articles à peu près d'égale longueur, le premier à peine plus long que le suivant. On connait un certain nombre d'espèces exotiques de ce genre. Parmi les plus remarquables, nous citerons l'Agarista Pales, Boisduval, qui habite l’île de Madagascar; l'Agarista hæmorrhoidalis, Guérin, qui se trouve à la Nouvelle-Hollande; l'Agarista frontinus, Donovan, qui a été prise dans les environs du Port-Jakson; l'Agarista picta, Donovan, qui a été rencontrée à la Nouvelle-Hollande, et l'Agarista octomaculata, Godart, qui a été recueillie dans l'Amérique septentrionale. ot GENRE. — CORONIS. CORONIS. Latreille, 129% Régn. anim. Cuvier, t., V, p. 389. AGARISTA. Godart. Ce genre diffère du précédent par les antennes droites, légèrement épaisses vers l'extrémité, et par les ailes inférieures, pourvues d'un petit prolongement caudiforme. Fi 699. — Coronis Egina, Blanchard. On connait quatre ou cinq espèces dans ce genre. Parmi elles, nous citeronsle Coronis Leachii, Godart, qui a pour patrie le Brésil; le Coronis Evenus, Blanchard, qui a été rencontré es Colombie, Fig. 400. — Coroms J pet, Blanchard Fig AUI — Corouis Evenus, Blanchare, le Corons Japet, Blanchard, qui provient du Brésil, le Coronis Egina, Blanchard, qui habite aussi le Brésil. ; PAPILLONS. 259 4% GENRE. — CASTNIE. CASTNIA. Fabricius, 1807; Dalmann, 1825 In Iliger, Syst. Gloss., & VI, p. 280, Prodr. Monogr, Castn., p. 4. Corps robuste, très-épais; yeux très-grands; palpes ne dépassant par le bord du chaperon, appli- qués contre la face inférieure de la tête, grèles, ayant leur second article allongé, et le dernier extrêmement petit; antennes assez rapprochées à leur base, grandes, mais beaucoup moins longues que le corps, renflées vers leur extrémité en une grosse massue, et terminées par un petit crochet soyeux à l'extrémité; thorax très-épais, avec les paraptères grands et allongés, couverts d'écailles fort grandes, ainsi que la base des ailes et de l'abdomen, et imitant ainsi en petit les plumes d’un Oiseau; ailes grandes et longues, les supérieures coupées obliquement à leur extrémité, les infé- rieures n'ayant pas de cellule discoïdale distincte; pattes de la première paire courtes etgrêles, celles des deuxième et troisième paires très-fortes : celles-ci munies de quatre épines à leur extrémité, et les autres de deux; tarses aussi longs que la jambe, les intermédiaires ayant leur premier article très-gros, plus gros que les autres suivants réunis : ceux-ci fort courts; les postérieurs ayant leur premier article beaucoup moins gros, et seulement de la longueur des trois suivants réunis; cro- chets petits et arqués. lis. 402 — Castria Lycus, Cramer. Ce genre se compose d'un assez grand nombre d'espèces propres à l'Amérique, toutes d'une taille souvent très-grande, et parées généralement de belles couleurs. Parmi les plus remarquables, nous citerons la Castnia Déædalus, Cramer, qui habite le Brésil; la Castnia Pylades, Cramer, qui a été rencontrée dans l'Inde occidentale; la Castnia Harmodius, Cramer, qui a été prise à Surinam; la Castnia Lycus, Cramer, qui est signalée comme se trouvant dans l'Amérique australe; la Castnia maris, Dalmann, qui habite le Brésil, particulièrement les environs de Rio-Janeiro, et la Castnia palatines, Cramer, qui a été prise à Surinam. 5me GENRE. — HÉCATÉSIE. HECATESIA Boisduval, 1829. Essai sur une Monograph. des Zyzénid., p. 44. Cette coupe générique se distingue facilement de ses congénères par des antennes hérissées, fu- siformes comme dans les Nymphalides, à articles assez distincts jusqu'à la miassue; par des paipes 236 HISTOIRE NATURELLE. très-velus, à articles peu distincts, ne dépassant pas ie chaperon, ayant leur dernier article très- court, et par des ailes bombées et comme voûtées près de leur bord antérieur. Il est aussi à noter que la trompe est cornée, roulée en spirale. que le thorax est très-velu, et que les ailes sont cou- chées sur le corps. Fig. 405. — Hecatesia fenestrata, Boisduval. On n'en connait qu'une seule espèce, qui habite la Nouvelle-Hollande, et qui a reçu le nom d He- calesia fenestrata, Boisduval. Gme GENRE. — ÆGOCÈRE. ÆGOCERA. Latreille, 1829; Boisduval, 1899. Règn, anim. de Cuv.,t. V, p.392 ; Monogr. des Zvgénid., p. 43. Antennes dépourvues de houppe écailleuse à leur extrémité, et renflées vers leur milieu en forme de sureau; palpes dépassant le chaperon d'une manière remarquable, ayant le second article très- velu, garni de poils fasciculés réunis en une sorte de bec; ailes un peu en toit dans le repos, entiè- rement couvertes d'écailles, les supérieures ordinairement triangulaires; tibias recouverts d’écailles allongées. Fig. 404. — Ægocera venulia, Latreille La seule espèce connue de ce genre est l'Ægocera venulia, Latreille, qui à pour patrie le Ben- gale. ? DEUXIÈME FAMILLE. SESIENS. SESII. Duponchel. Antennes cylindriques, plus ou moins fusiformes, tantôt simples, tantôt pectinées ou dentées; front arrondi, écailleux; deux stemmates distincts sur le vertex; palpes séparés du front, débor- isdu PAPILLONS. 237 dant le chaperon, et dont les articles sont distincts; ailes plus ou moins transparentes ou vitrées, et en toit horizontal dans le repos. Vol diurne par un soleil ardent. Chenilles vermiformes, décolorées, munies de fortes mächoires, et deux plaques écailleuses, lune sur le premier anneau, et l'autre sur le dernier. Elles sont garnies, en outre, de poils rares, partant chacun d’un petit tubercule. Elles vivent et se transforment dans l'intérieur des végétaux. Chrysalides ayant les bords des segments abdominaux dentelés, comme ceux des Cossus. Les Sésiens sont de singuliers Lépidoptères, à abdomen allongé, souvent terminé par une brosse de poils, au moins dans les mâles, à ailes étroites, plus ou moins transparentes et dépourvues d'é- cailles; leur ressemblance avec certains Hyménoptères est très-grande, ce qui a valu à un grand nombre d'espèces des noms qui rappellent cette ressemblance, comme ceux des Vespiformis, Cra- broniformis, Apiformis, etc. Les Sésiens ont des antennes épaisses et souvent crénelées; ils volent, pendant la plus grande cha- leur du jour, autour des troncs d’arbres, se posant rarement sur les fleurs. Leurs Chenilles vivent dans l’intérieur des arbres ; elles ont la forme de vers mous, cylindriques et décolorés, comme toutes les larves vivant dans l'obscurité. Divers arbres sont attaqués par ces Lépidoptères, selon leurs espèces, et souvent ils sont très-endommagés. Les larves des Sésiens se construisent une coque dans l’intérieur des tiges mêmes, formée de parcelles et de détritus de bois; elles subissent alors dans ce cocon leur transformation en nymphe. Cette dernière est munie, sur chaque anneau de l'ab- domen, d’une rangée de petites épines recourbées, qui l’aident à sortir de son cocon, et même en partie de la tige, au moment de l’éclosion du Papillon. Cette famille est peu considérable, et les espèces européennes sont encore presque les seules connues. A GENRE. — ATYCHIE. ATYCHITA. Ochsenheimer, 1808; Duponchel, 1844. Schmett., 1. 1, p. 44: Cat. méthod, des Lépidopt. d'Europe, p.83. CHIMÆRA. Ochsenheimer. SPHINX. Des auteurs, Antennes bipectinées dans les mäles, et simplement ciliées ou filiformes dans les femelles; tête petite et plus basse que le thorax, surtout dans la femelle; trompe nulle; palpes droits, très-velus, dépassant le chaperon et se terminant en pointe assez aiguë; thorax rond et très-convexe; ailes su- périeures très-étroites, les inférieures plus larges, surtout dans les mäles, en toit dans le repos; Fig. 405. — Atychia funebris, Feisthamel. abdomen de longueur normale dans les mâles, mas très-long et renflé dans le milieu dans les fe- melles, avec le dernier anneau cylindrique plus long et plus étroit que les précédents, et terminé par un oviducte. Les Chenilles sont inconnues, mais il y a lieu de croire qu'elles vivent, comme celles des Stigia, dans l'intérieur des tiges Parmi les espèces toutes européennes que renferme ce genre, nous citerons l'Atychia fulqurita, Fischer, qui habite la Russie, particulièrement le pays de Kirgises; l'Atychia appendiculata, Esper, ) : À \ SISES; gl } 4 qui se trouve en Hongrie, en Autriche, et dans plusieurs parties de l'Allemagne; l'Atychia punula, [Re 58 HISTOIRE NATURELLE. Ochsenheimer, qui a été rencontrée en Hongrie et dans les environs de Montpellier ; l'Atychia ra- diata, Ochsenheimer, qui est signalée comme habitant l'Autriche ; l'Atychia funebris, Feisthamel, je Fig. 406. — Atÿchia pumila, Ochsenheimer. Fig. 407. — Atychia appendiculata, Esper. qui à été prise dans les environs de Barcelone, ainsi que dans les environs d'Aix, et l'Atychia nana. Treitschke, qui a été prise en Sicile. 2% GENRE. — THYRIS. THYRIS. Ochsenheimer, 1808; Boisduval, 1829; Duponchel, 1844. Schmett, t. Il, p.413; Essai sar une Monogr. des Zygénid., p. 16; Cat. méthod. des Lépidopt. d'Europe, p. 45 SPHINX. Des auteurs. Antennes légèrement renflées au milieu et presque filiformes, un peu plus épaisses dans le mâle que dans la femelle; tête assez large; veux saillants; palpes velus à la base, cylindriques, et dont le dernier article, presque nu, se termine en pointe; ailes courtes, larges, dentées, avec des taches vitrées; thorax globuleux; pattes très-allongées, avec les tibias de la troisième paire munis de forts ergots; abdomen conique. Chenilles épaisses, d’une couleur livide, ponctuées, garnies de quelques petits poils rares. Chrysalides courtes, un peu renflées dans le milieu, avec de petites aspérités sur le bord des anneaux. Les Insectes parfaits volent par un soleil ardent, et se reposent de préférence sur les fleurs ue l'hièble et du sureau. Fig. 408 — Thyris fenestrata, Schrank Fig. 409 — Thyris vitrina, Boisduval On connait deux espèces dans ce genre. Le Thyris fenestrata, Schrank, qui habite la France, l'talie, l'Espagne, la Suisse, l'Allemagne et l'Amérique septentrionale. La Chenille est nue, d’un blane sale, avec deux lignes latérales de petits points d'un noir brunâtre; la tête, les pattes écail- leuses, et le dessus du premier anneau sont d’un noir brun; la partie antérieure est un peu effilée; elle vit à la manière des Cossus, dans les tiges des sambucus ebulus et nigra, et même dans celles de l'arctium lappa. La chrysalide est raccourcie, légèrement épineuse sur les côtés, comme celle des Sesia. L'Insecte parfait éelôt en juillet; il vole à l'ardeur du soleil sur les ombellifères, et plus par- tieulièrement sur les fleurs d'hyèble. Le T'hyris vitrina. Boisduval; la Chenille est d'un jaune rous- sâtre, avec deux rangées longitudinales de points d’un noir brun, et une bande verte sur le milieu du dos. Cette bande est bordée de blane, et elle s'étend depuis le cinquième anneau jusqu'au dixième. La tête est brune, avec une tache triangulaire de cette couleur sur le premier anneau; les pattes sont d'un jaune roux. La chrysalide est brune, raccourcie, pointue à l'extrémité et légère- ment scabre. Cette Chenille est assez communs en Géorgie, dans l'intérieur des tiges des phaseolus Cette espèce, qui habite le midi de l'Espagne, se trouve aussi dans différentes contrées de l'Amé- rique septentrionale. PAPILLONS 239 97° GENRE. — SESIE. SESIA. Fabricius, 1807: Duponchel, 1844 In Iliger, Syst. Gloss., t. VI, p. 288, n. 44; Catalog. méthod. des Lépidop. d'Europe, p. 46. Antennes presque cylindriques, plus ou moins renflées au milieu et au côté externe, toujours simples dans les femelles, et quelquefois ciliées, dentées ou pectinées du côté interne dans les mäles, souvent terminées par un petit faisceau de poils dans les deux sexes; tête beaucoup plus étroite que le thorax; yeux coupés en amande, peu saillants; palpes comprimés et velus à la base, cylindriques et presque nus dans le reste de leur longueur, pointus et recourbés à leur sommet: thorax ovale, convexe, plus large que l'abdomen; ailes étroites, allongées, les inférieures toujours entièrement transparentes, les supérieures quelquefois plus ou moins opaques; pattes fortes et al- longées, avec les crochets du bout des tarses très-aigus et très-petits; ergots des tibias de la troi- sième paire très-longs; abdomen cylindrique, allongé, souvent terminé par une brosse plus ou moins épaisse, et quelquefois trilobé. Vol vif et rapide par un soleil ardent. Chenilles de couleur livide, garnies de quelques poils rares, plus épaisses antérieurement que postérieurement, avec la tête forte et les pattes intermédiaires mamelonnées. Chrysalides allongées, atténuées aux deux extrémités, et dentelées vers le bord des anneaux. LI Wu Fig. 410 — Sosia asiliformis, Fabrierus Fig. 411 — Sesia apiformis, Linné. Les espèces de ce genre sont fort nombreuses. Toutes ressemblent à des Hyménoptères, des Guêpes, par exemple, par leurs ailes transparentes et leur corps allongé. D'après les Catalogues de MM. Bois- duval et Duponchel, l'Europe en nourrirait quarante-huit espèces. Parmi elles, nous citerons la Sesia brosiformis, Hubner, qui se trouve en Espagne et en ltalie; la Sesia anthraciformis, Rambur, qui a été rencontrée en Corse; la Sesia philantiformis, Laspeyre, qui se trouve communément en mai au bois de Boulogne, sur les fleurs du serpolet; la Sesia tenthrediniformis, Hubner, qui habite les bois, et qui se plait sur le tithymale à fleurs de cyprès; elle donne entre la mi-juin et la mijuil- let; la Sesia empiformis, Hubner, qui a été prise dans les environs de Rome; la Sesia tipuliformis, Linné; elle fréquente principalement les jardins, et habite sur les fleurs du lilas de Perse et du serin- gat odorant: sa Chenille vit dans l'intérieur des rameaux du groseiller ordinaire; elle est blanche, avec la tête fauve, les pattes écailleuses, les stigmates noirs, et le ventre jaune; la Sesia nomadce- formis, Laspeyre, qui est commune dans plusieurs parties de la France et autour de Paris; on la trouve, en juin, sur le bois mort ; la Sesia formicæformis, Laspeyre, qui habite les environs de Paris, et dont la Chenille est légèrement pubescente, blanche, avec les seize pattes et les stigmates noirs; elle à la tête fauve, et le ventre jaunätre; la Sesic tiphyæformis, Laspeyre, qui a été trouvée, à la mi-juin, à l'entrée de la fort de Senart, près de Soisi-sous-Etioles; la Sesia mutillæformis, Laspeyre, qui se trouve, en mai et juin, aux environs de Paris, sur les fleurs du prunellier; la Sesia culiciformis, Laspeyre, qui se plait, en mai et juin, sur les fleurs, et principalement sur celles du seringat odo- rant; elle n'est pas très-rare aux environs de Paris : la Chenille est légèrement pubescente, d’un blanc sale, avec la tête brunätre; elle vit dans l'écorce du prunier domestique et du prunier com- mun; la chrysalide est allongée, brune, avee des pointes à la partie postérieure; la Sesia mellini- 240 HISTOIRE NATURELLE formis, Laspeyre, qui habite le midi de la France; la Sesia cynipiformis, Hubner, qu se trouve, en juin, dans plusieurs départements de la France et aux environs de Paris; la Sesia ichneumoni-- formis, Fabricius, qui se plaît, en juin, sur les fleurs du mille-pertuis; elle n’est pas très-rare dans la forêt de Bondi; la Sesia branchiformis, Hubner, qui a été rencontrée, en juin, dans les environs de Rome; la Sesia prosopiformis, Ochsenheimer, qui habite la Lozère; la Sesia chrysidiformis, Las- peyre, qui se trouve dans les environs de Paris ; la Sesia hyleiformis, Laspeyre, qui se trouve dans plusieurs parties de l'Allemagne méridionale; elle n'habite que les jardins : sa Chenille vit solitaire- ment dans l'intérieur des jeunes branches du framboisier (rubus idæus; elle est blanchâtre, subpu- bescente, avec la tête brunâtre; sa chrysalide, allongée, brunâtre et rugueuse, est enveloppée d’une coque; la Sesia scoliformis, Laspeyre, qui paraît vers le milieu du printemps; elle se trouve à Bondi et dans les environs de Versailles; elle butine, en plein soleil, sur les fleurs de la bourdaine; la Sesia spheciformis, Hubner, qui se trouve, en juin, sur plusieurs fleurs et sur le tronc du bou- leau; elle a été prise dans la forêt de Senlis et dans celle de Compiègne; la Sesia rhingiwformis, Hubner, qui se trouve en Italie, et vole en juillet; la Sesia asiliformis, Fabricius, qui éclôt en juin; Fig. 412. — Sesia scoliæfornns, Laspeyre. Fig. 415. — Sesia spheciformis, Hubner elle butine, pendant la chaleur du jour, sur les fleurs du seringat odorant et du troëne commun; on la trouve de temps en temps dans les chantiers de Paris; elle a été prise aussi dans les prés de Gentilly; la Sesia laphrieformis, Vimm, qui habite la Hongrie; la Sesia apiformis, Linné, qui se plait sur les troncs des saules et des peupliers depuis la fin de mai jusque vers la mi-juillet. Ses œufs sont globuleux, lisses, d'une couleur ferrugineuse. La Chenille vit dans la tige ou dans les ra- cines des saules et des peupliers. Elle se tient toujours, chez les uns comme chez les autres, au pied du tronc, ras de terre, où l'écorce se fend et se détache beaucoup plus que partout ailleurs. Lorsque les Ghenilles de cette Sésie sont parvenues à toute leur taille, elles sont très-grosses, d'un blanc jaune-paille. Leur tête est petite, brillante, en partie cachée sous le premier anneau. Elle est, en dessus, d’une couleur marron, en dessous, les côtés seulement sont de cette couleur, et la partie qui se trouve entre la base des mandibules, et qui se prolonge jusqu'au premier anneau, est d’un blanc jaunâtre comme le corps. La chrysalide est allongée, brune, renfermée dans une coque d’un tissu serré, et recouverte de particules de bois. La Chenille ne se change que deux ou trois semaines après la confection de sa coque TROISIÈME FAMILLE. ZNGÉNIENS. ZYGENII. Duponchel. Antennes plus ou moins renflées au delà du milieu, tantôt simples dans les deux sexes, tantôt pectinées dans les mâles seulement, et quelquefois aussi dans les femelles; palpes subeylindriques, dont le dernier article est toujours bien distinct, et quelquefois nu; trompe plus ou moins longue ; Luca PAPILEONS. 941 tête petite, arrondie, plus étroite que le thorax; ailes longues, étroites, en toit incliné dans le re- pos, et dont le sommet dépasse toujours Fabdomen, quelle que soit la longueur de celui-e1; corps plus souvent squammeux que velu; vol généralement lourd, qui devient plus vif par un soleil ardent. Chenilles courtes, épaisses, velues où pubescentes, à tête petite et rétractile sous le premier an- neau, n'hivernant jamais sous forme de chrysalide, et se métamorphosant toujours dans des coques attachées aux tiges où aux branches des végétaux. Les Lépidoptères qui représentent cette famille sont très-limités sous le rapport de la quantité de types qu'ils renferment, mais assez nombreux cependant en espèces. Is sont répandus dans la plupart des régions du globe, et ressemblent, à plusieurs égards, aux Sésiens, dont toutefois ils sont fort différents par l'ensemble de leurs caractères aussi bien que par leur genre de vie. À l'état d'Insecte parfait, ils sont, en général, ornés de couleurs brillantes. Le plus ordinairement on trouv ces Lépidoptères posés sur des plantes basses pendant la plus grande chaleur du jour. Leurs Che nilles vivent surtout sur des plantes basses, telles que certaines légumineuses. Pour se métamor- pho: :r en nymphes, elles se forment un cocon allongé, fixé à la tige même de la plante où elles ont vécu; le cocon, aminei aux deux extrémités, est lisse, comme vernissé et jaunâtre où bleuätre. Quant à la chrysalide, elle est ordinairement de forme oblique. PU GENRE. — GEAUCOPITE. GLAUCOPIS. Fabricius, 1807. In Hliger, Sy Gloss. , 1. VE, p 28), n.48 CHARIDEA. Dalmann. Ce genre se distingue facilement des suivants par le corps plus gros et surtout plus long; les an- tennes, garnies d'une double rangée de dents allongées, où bipectinées, et les ailes étroites, et allongées, rappelant par leur forme, avec la proportion du rorps, l'aspect de certaines Késies. Fig. 414. — Ghiucopis formosa, Boisduval Fig 415 — Glaucopis Madagascariensis, Boisduval Les espèces qui composent ce genre sont assez uvombreuses: toutes sont exotiques et propres aux contrées équatoriales. Parmi elles, nous citerons la Glaucopis formosa, Boisduval, qui se trouve très-communément à Madagascar en janvier, juillet et août: elle vole lentement, et se pose sur les graminées, où on la rencontre souvent accouplée; on la fait aussi tomber fréquemment en secouant les arbres; là Glaucopis Madagascariensis, Boisduval; cette espèce n'est pas très-commune : elle se trouve, dans les bois, en juin, à Tamatave, Tintingue et Surakack. 93 | 249 HISTOIRE NATURELLE. 9me GENRE. — PROCRITE. PROCRIS. Fabricius, 1807; Duponchel, 1844. In Hliger, Syst. Gloss., & VI, p. 289, nu. 49; Catalog. méthod. des Lépidoyt. d'Europe, p. 55. SPHINX, Des auteurs. ATYCHIA Ochs. Antennes presque aussi longues que le corps, bipectinées dans les mâles, tantôt dans toute leur longueur, tantôt dans une partie seulement; celles de la femelle tantôt simples, tantôt légèrement dentées; palpes grèles, séparés de la tête, presque nus, n’atteignant pas jusqu’au chaperon; trompe courte; ailes supérieures assez larges, les inférieures moins courtes que dans les Zygènes; thorax squammeux, avec les épaulettes très-courtes et peu adhérentes; abdomen cylindrique, obtus dans les deux sexes beaucoup plus gros et plus court dans la femeile que dans le mâle; ergots des jambes postérieures presque nuls; port des Zygènes dans le repos. Chenilles épaisses, ramassées, garnies de petites aigrettes de poils courts, lentes et paresseuses dans leur marche, comme celles des Zygènes. Chrysalides cylindrico-coniques, renfermées dans une coque soyeuse d’un tissu léger Fig. 416 — Procris globularie, Esper. On ne connaît que quelques espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons le Procris statices, Linné, dont la Chenille vit sur la patience des prés ou oseille commune, et sur la globulaire; elle est verdätre, avec la tête et les pattes écailleuses noires; les pattes membrar uses blanchâtres ; son dos offre deux rangées longitudinales de chevrons noirs, et il y a sur chacun de ses côtés une série, également longitudinale, de points rouges qui borde une simple ligne noire, flexueuse : cette espèce paraît, entre la mi-juin et la mi-juillet, dans les parties arides des bois et sur le penchant des co- teaux ; on la trouve très-communément aux environs de Paris, surtout près de Montmorency; elle se pose de préférence sur la statice ou staticé, ce qui lui a sans doute fait donner le nom sous lequel elle est désignée dans la plupart des auteurs; le Procris globulariw, Esper : la Chenille présente, le long du dos, des losanges noirs, avec la ligne noire flexueuse qui borde la bande susdite double; quant à la tête, elle est entièrement noire; la chrysalide est d'un brun pâle, et elle a l'enveloppe des ailes terminée par un prolongement : l'insecte parfait est assez commun dans les environs de Chartres; le Procris ampelophaga. Bagle Barelle, qui est commun en Halie, principalement dans la campagne de Rome, en Piémont et en Toscane, où il est, à certaines époques, un véritable fléau pour la vigne : la Chenille de cette espèce a deux générations par an, dont la première danne son Fix. 417 — Procris prum, Fabricius Fix, 41S — Procris statices, Linné. Papillon du 19 au 25 juin, et la seconde à la fin d'août; le Procris pruni, Fabricius, qui se trouve en même temps que le Procris statices, mais moins communément, aux environs de Paris : la Che- nille vit sur le prunellier et sur le chêne; elle a le corps rosé, avec la tête, les pattes écailleuses, et PAPILLONS. 245 les stigmates noirs; son dos est divisé par une double série de losanges noirs, disposés transver- salement; la chrysalide est faiblement verdatre, avec le dos et l'enveloppe des ailes noirätres; la coque, qui ne parait suspendue que par l'une de ses extrémités, est allongée, et d'un tissu lâche; le Procris sepium, Boisduval, qui a été trouvé dans les environs de Milan : l'Insecte parfait vole dans les buissons, comme le Procris pruni. 5e GENRE. — AGLAGPE. AGLAOPE. Godart, 1821; Duponchel, 184% S e D # . = His nat. des Lépidopt. où Papill. de France, t HE, p. 16%; Catalog. méthod. des Lépidopt. d'Europe, p. 54. Tête plus petite que le thorax: yeux assez saillants; antennes bipectinées dans les deux sexes, presque aussi longues que le corps; palpes très-petits, séparés du front, et n'atteignant pas jusqu'au chaperon, avec le dernier article très-grèle et presque nu; trompe très-courte; thorax avec un éollier très-distinct et des épautettes très-petites et peu adhérentes; les quatre ailes à angles arrondis, presque d'égale grandeur, avec la cellule sous-marginale des inférieures fermée en arrière, et divi- sée longitudinalement par deux rameaux nerveux qui s'entrecroisent sur la ligne de clôture: ergots des pattes de la troisième paire très-courts; abdomen cylindrique, court, obtus, dépassant à peine les ailes inférieures, avec la partie anale dépourvue de brosse. Chenilles courtes, ramassées, garnies de petits bouquets de poils implantés sur des tubereules. Chrysalides renfermées dans une coque ovoide d'un tissu très-serré Fig. 419 — Aglaope infausta, Linné. Gn n'en connait qu'une seule espèce, qui est l'Aylaope infausta, Linné, et dont la Chenille vit sur le prunellier épineux; elle est courte, ramassée, peu garnie de poils, et elle a le dos et le ventre Jaunes, et les pattes écailleuses noires; sur chacun de ses côtés sont deux bandes longitudinales. dont la supérieure brune, l'inférieure bleue et beaucoup plus étroite, les deux dernières pattes sont bleuâtres. Cette espèce est très-commune dans le midi de la France, et elle est le fléau des amandiers; elle habite aussi les environs de Paris, car elle a été prise par Godart dans le commencement de juillet, dans la forêt de Senart, près de Soisy-sous-Étioles; elle voltige ordinairement autour des buissons 4me GENRE. — HÉTÉROGYNE. AETEROGYNIS. Pambur, 1836. Aun. de la Société entom. de France, & V, pp. 5S4. Trompe presque nulle; palpes rudimentaires, très-velus; antennes longues, sétiformes, assez for- tement pectinées, dont les dentelures diminuent progressivement du milieu à lFextrémité, ailes demi-transparentes, couvertes de poils couchés et non d’écailles; cellule discoidale des supérieures ouverte extérieurement, ou seulement fermée par un rudiment de nervure formant un angle ren- trant; base des inférieures offrant une soie, très-forte et très-longue, qui s'engage dans les deux anneaux des supérieures; paltes à tarses courts, les postérieurs n'ayant qu'une paire d'épines aux tibias; crochets simples, très-divergents; corps et abdomen très-minces, médiocrement velus: ee dernier terminé par deux crochets en forme de pince, prolongés en pointe, qui, par leur réunion, 244 HISTOIRE NATURELLE. forment inférieurement une ouverture ovalaire. Femelle pour laquelle les métamorphoses se rédui- sent presque entièrement à des changements de peau, s'accouplant et pondant dans sa coque. Mäle ressemblant à un Procris. Ce genre semble tenir eu même temps des Psyche, dont il diffère notablement par des antennes plus longues et par les ailes plus allongées, et des Procris, avec lequel il se lie intimement; mais ce qui rend ce geure lun des plus singuliers de l'ordre de Lépidoptères, ce sont ses métamor- phoses. Les Chenilles sont onisciformes, légèrement pubescentes, et leurs chrysalides s'enferment dans un léger tissu en forme de filet. Les femelles ont tout à fait le même aspect que les chrysalides, dont elles ne différent que par un simple changement de peau; elles s'accouplent, pondent leurs œufs, et meurent dans leur coque. Fig. 420. — Teterogynis padella, Hubner. Les rois espèces que renferme ce genre sont propres à l'Europe méridionale; telles sont l'Hetero- gyuis padella, Hubner, dont la femelle, qui a plutôt l'air d'une Chenille que d'un Lépidoptère, est d'un jaune verdâtre très-pale, avec une bande vasculaire noire qui s'élargit aux incisions. Cette fe- melle tient son corps replié en forme d'S, et n'offre d'autres organes, pour indiquer que €'est un lusecte à l'état parfait, qu'un petit rudiment de tête noir et comme corné, caché sous le premier anneau, et de petites pattes écailleuses, également noires et à l'état rudimentaire. La Chenille est cylindrique, légèrement atténuée aux extrémités, et un peu déprimée en dessous, avec les incisions bien marquées; le fond de sa couleur est d’un jaune soufre grisätre, excepté le premier anneau et le dernier, qui sont gris blanchâtre, elle a une bande vasculaire atténuée aux deux extrémités, faiblement interrompue à la partie postérieure des anneaux, et un peu rétrécie vers leur milieu : cette bande présente à la partie postérieure des anneaux, où elle est interrompue, un trait transversal et pointu; puis vient une bande latéro-dorsale d'un gris pâle blanchâtre, largement bordée de noir, partant du deuxième anneau et finissant à la partie postérieure du onzième; une autre bande semblable se trouve au-dessus des pattes; le dessous du ventre est d'un gris pâle jau- pâtre, avec une bande longitudinale d’un brun violâtre, placée sur le milieu; enfin, quelques poils blanchâtres partent des diverses parties du corps où il s'en trouve ordinairement chez les Cheniiles qui en sont pourvues. La tête est très-petite, noire, et souvent cachée par le premier segment. Les stigmates, visibles seulement à la loupe, sont roides, noirs, et cernés de gris blanchätre. Cette description concerne la Chenille de la femelle; celle du male offre les mêmes caractères; seulement, elle est beaucoup plus petite. Cette Chenille se plaît sur les genista purqans et scoparia, mais elle parait aimer surtout le genista sagittalis; elle file une coque peu épaisse et un peu transpa- rente, où il n'entre que de la so e, ordinairement d’un jaune pâle, ou quelquefois d’un blane jau- nâlre; cette coque, attachée le long d'une tige de graminée ou de plante qui à nourri la Chenille, est de forme ovoide, assez molle, mais d'un tissu très-tenace, et dont la soie parait pouvoir être employée. La coque du mâle est semblable à celle de la femelle, mais beaucoup plus petite; sa chrysalide est pointue à sa partie postérieure et d'un brun noir luisant. La chrysalide de la femelle est une sorte de sac assez allongé, cylindrique, obtus et arrondi à ses deux extrémités; ce sac, formé par une pellicule mince, transparente à sa partie supérieure, et qui laisse voir le corps de la femelle, devient beaucoup plus gros sur l'abdomen, où il prend une coloration d'un brun testacé. La partie supérieure et antérieure de cette chrysalide, c'est-à-dire le côté de la tête, offre une espèce de petite soupape où clapet, qui s'ouvre par devant lorsque la femelle veut sortir, quand cette femelle est éclose, elle sort de sa chrysalide, en poussant avec sa tète le clapet qui se trouve rejeté en arrière par son dos, tandis qu'une autre portion de la partie antérieure de PAPILLONS. 249 cette enveloppe déchirée retombe en petits lambéaux par devant. Pour S'accoupler, la femelle sort entièrement du cocon et de la chrysalide, et se tient accrochée par derrière à l'orfice de cette der- nière; penchée la tête en bas sur le cocon, dans lequel la chrysalide est demeurée presque tout entière, elle attend qu'un mâle arrive. L'accouplement dure à peu près une demi-heure. Dès que la femelle sent qu'elle est fécondée, elle force le mâle à F'abandonner, en contractant les anneaux de son abdomen; puis elle rentre en fort peu de temps dans sa chrysalide, et laisse retomber la sou- pape sur sa tête. Si on vient à la toucher, elle se retire également avant l'accouplement dans cette singulière chrysalide, dont elle ressort au bout de quelque temps. Après l'acte de la fécondation, renfermée dans ce qui va lui servir de tombeau, et qui sera le berceau de sa postérité, elle ne tarde pas à y pondre nne grande quantité d'œnfs, qui sont eux-mêmes fort remarquables; ces œufs sont jaunätres et liés entre eux par une humeur visqueuse, qui les réunit en un chapelet à grains serrés, et leur donne un aspect si étrange, qu'on les prendrait pour une espèce de cordon. Fig 421 — Cheuille de l'Heterogyuis Fig. 422. — Chrysalide de Fig. 425, — Chenille de l'Heterogyris pidella (male ). l'Heterozynis padeila. padella (femelle }, lei se présente une autre particularité de mœurs, et qui, comme la précédente, à été observée par M. de Graslin. Les petites Chenilles naissent peu de temps après la ponte, mais elles ne sortent pas du cocon immédiatement après leur naissance. Lorsqu'elles sont écloses au fond de la chrysa- lide ou sac, dans lequel tout l'abdomen de la femelle s'était fondu en œufs, elles se mettent à man- ger l'humeur visqueuse qui attachait les œufs, ainsi que ce qui restait de la partie supérieure du corps de leur mère. Si on ouvre la chrysalide quelque temps après la ponte, on est tout surpris d'y voir les petites Chenilles déjà prêtes à subir leur première mue : à cette époque, elles percent la chrysalide et le cocon, et se répandent sur les plantes qui doivent les nourrir. Cette curieuse espèce se trouve dans les Pyrénées orientales, aux environs de Vernet, puis sur la route de Fontepadrosa à Montlouis, et enfin, beaucoup plus haut, à l'entrée de la vallée d'Eyna; elle habite aussi le département de la Côte-d'Gr, ainsi que celui des Basses-Alpes. L'Heterogynis paradoxa, Rambur, qui est très-commrac sur les parties élevées de la Sierra-Ne- vada, près Grenade; le mäle cherche la femelle en plein jour : elle parait en août et en septembre, selon l'élévation des lieux; l'Heterogynis affinis, Rambur, qui à été rencontrée dans la Sierra-de- Antequera. ge GENRE. — PSYCHOTOE. PSYCHOTOE. Doisduval, 1829. Essai sur une Monogr. des Zyzénid., p. 129. Antennes moniliformes, cylindriques, un peu plus épaisses au milieu, composées d'articles très- distincts; palpes très-courts, poilus, à articles peu distincts, atteignant à peine les yeux; ailes hori- 246 HISTOIRE NATURELLE. zontales, demi-transparentes; abdomen aplati, plus large à son extrémité; jambes munies d'ergots courts et coniques. Chenilles et chrysalides inconnues La seule espèce connue est le Psychotoe Duvaucelii, Boisduval, qui à pour patrie le Bengale. Ge GENRE. — SYNTOMIDE. SYNTOMIS. Gchs, 1808; Boisd., 1829; Duponch , 1844. Schmett., LH, p.103; Essai sur une Monogr. des Zygénid., p. 407; Catal. méth. des Lépid. d Europe, p. 52. ZYGÆNA. Des auteurs. AMATA Fabr. Antennes grèles, légèrement renflées au milieu, simples dans les deux sexes, et moins longues que le corps; palpes très-courts, cylindriques, velus, obtus, ne s'élevant jamais au delà du cha- peron; trompe épaisse, longue, roulée en spirale; thorax robuste, avec les épaulettes droites et peu adhérentes; ailes oblongues, allongées, noires ou bleuâtres, avee des taches d'un blanc où d'un jaune transparent, disposées comme dans le genre des Zygeæna ; ailes inférieures beaucoup plus courtes que les supérieures, de la même couleur et toujours avec des taches semblables à celles des premières ailes; corps allongé, jamais hérissé de poils, entouré par des anneaux jaunes ou rouges en nombre variable. Chenilles garnies de petits tubercules hérissés de poils fasciculés et roides, se roulant à la ma- nière des Chélonides, et se métamorphosant dans un tissu très-léger. Clirysalides allongées, cylindrico-coniques. Fig. 425 — Syntomis phegea, Liuné Fig. 426, — Syntomis Latreillæ, Boisduval. Les Syntomides ont à peu près les mémes mœurs que les Zygènes; elles aiment à voltiger à l'ar- deur du soleil, mais leur vol est plus long et moins lourd : on les voit souvent voler en très-grand nombre autour des buissons. On ne connait qu'une seule espèce de ce genre en Europe; mais l'Asie, l'Afrique et la Nouvelle- + Hollande en possèdent un assez grand nombre Ce geure habite de préférence les pays chauds de l'ancien continent, tandis que les Zygènes pré- férent Les pays tempérés où croissent les légumineuses herbacées. La seule espèce que nourrit l'Europe est la Syntomis phegea, Linné, dont la Chenille est noire, avec de petits tubercules de la même couleur, sur lesquels sont implantés des poils fasciculés, bru- nâtres, roides et hérissés. La tête et les pattes sont d'un rouge brun. Cette Chenille ressemble un peu à celle des Chelonia par ses mœurs. Elle vit sur le pissenlit, la scabieuse, et le plœntago lan- ceolatu. Elle file, sous les feuilles sèches et la mousse, un cocon blanc très-léger. La chrysalide est brune, avee les enveloppes des ailes et le second anneau du ventre jaunâtres; elle éclôt à la fin du printemps, plus tôt ou plus tard, suivant la chaleur de l'année. Cette espèce est très-commune en Italie, en Sicile, dans le royaume de Naples, dans l'archipel, ete. On la trouve aussi en Autriche, en Hongrie, en Dalmatie, en Piémont; elle habite aussi la Perse. Parmi les espèces exotiques, nous signalerons le Syntonis Schœnerrhi, Boisduval, qui a été rencontré au Bengale; le Syntomis Go- PAPILLONS. 2#7 dar, Boisduval, qui a été pris sur la côte de Coromandel, au Bengale et aux Moluques; le Synto- mis Latreillæi, Boisduval, qui habite Java, Amboine et la Chine; le Syntomis Hubneri, Boisduval, qui à été rencontré à Amboine et à Java, et le Syntomis modes, Boisduval, qui a été trouvé aux envi- rons de Tamatave. îme GENRE. — ZYGÈNE. ZYGÆNA. Fabneius, 1807: Boisduval, 1829. In Hliger, Syst. Gloss., t. VI, p. 2°9,n 47; Essai d'une Yonogr. des Zygénid., p. 24 Antennes généralement épaisses, très-renflées au delà du milieu, terminées en pointe obtuse. simples dans les deux sexes, et plus ou moins contournées en corne de bélier; palpes eylindrico- coniques, pointus, s'élevant un peu au delà du chaperon; trompe longue, roulée en spirale; veux de grandeur moyenne; ailes supérieures ordinairement d'un bleu brillant, tirant quelquefois sur le ver- dâtre, avec des taches rouges symétriques, rarement blanches où jaunes; les inférieures presque toujours rouges, avec la bordure bleue; elles sont rarement de la couleur des supérieures; thorax arrondi, plus ou moins velu, de la couleur des ailes supérieures, quelquefois un peu blanchätre ou grisâtre sur les épaulettes ; pattes ordinairement bleues ou verdâtres, quelquefois un peu jauntres ou grisätres; abdomen cylindrique, ordinairement de la couleur des ailes supérieures, quelquefois plus foncé, et souvent entouré par un cercle rouge. Chenilles courtes, pubescentes, atténuées aux deux extrémités, avec des anneaux profondément incisés ; tête petite, rétractile; démarche lente, paresseuse. Chrysalides renfermées dans des coques fusiformes ou ovoides, de la consistance du parchemin ou de la coquille d'œuf. Ce genre est très-nombreux, et la plupart des espèces qui le représentent habitent l'Europe. Elles ont êté divisées en trois groupes. 1° groupe. — Ailes à demi transparentes, à bandes ou taches rouges, confluentes où mal arrêtées sur leurs bords. La Zygæna Erythrus, Mubner, qui se trouve en Provence, en ltalie et en Sicile : sa Chenille vit sur l'eryngüun campestre; là Zygæna rubicunda, Duponchel, qui habite l'Italie, aux environs de Fig 428 — Zysæna Ervthrus, Hubner Fix. 499 — Zygæna Pluto, Ochsenheimer. Rome et de Naples. et dans les Abruzzes; elle se trouve aussi en Sicile; la Zygæna Pluto, Ochsen- heimer, qui se trouve en Autriche, en Hongrie, en Italie et en Piémont; la Zygæna Minos, Ochsen- 248 HISTOIRE NATURELLE. heimer, qui fréquente plusieurs contrées de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Suisse et de la France; elle a été aussi rencontrée en Sicile : la Chenille est pubescente, d’un jaune plus pâle, et quelque- fois verdâtre; sa tête et ses pattes écailleuses sont noirätres; elle a, outre cela, sur chaque côté, deux rangées de douze taches noires; la coque est fusiforme, très-allongée et d'un jaune brunâtre; elle se trouve, en mai et en juin, sur le trifolium montamum, V'hippocrepis comosa, le lotus cornicu- latus, et plusieurs autres légumineuses; elle éelôt en juillet et en août; la Zygæna brise, Ochsen- heimer ; elle paraît en juillet et en août en Autriche et en Hongrie: la Zygeæna scabiosæ, Fabricius; , Fig. 450. — Zygæna scubiosæe, Fabricius. Fig 451 — Zygmna Balearica, Boisduval elle se trouve en Hongrie, en Autriche, en ltalie, en Sicile, ainsi qu'en France, dans les Pyrénées, dans les Alpes du Dauphiné et de la Provence, et dans le département de la Lozère, dans les envi- rons de Florac; elle paraît vers la fin de juillet : sa Chenille vit sur le trèfle et plusieurs autres légu- mineuses herbacées; la Zygcena Dalmatina, Boisduval, qui se trouve en Dalmatie; la Zygæna punc- an, Ochsenheimer, qui habite la Hongrie, l'talie, la Sicile et le midi de la France; la Zygeæna Sarpedon, Gchsenheimer, qui se trouve en Espagne, en Portugal et dans nos départements les plus méridionaux; elle parait en juillet; elle se plait sur les petits coteaux arides : on la trouve souvent reposée sur les scabieuses, la lavandula spicu. et la lavandula vera; la Zygæna Bulearica, Boisdu- val, qui a pour patrie l'Espagne méridionale et les iles Baléares; la Zygcena Contaminwæi, Boisduval, qui a été prise aux environs de Baréges; la Zygæna Achilleæ, Ochsenheimer, Esper, qui parait deux Pig, 452, — Zysana Achille, Esper. Pis. 455 — Zygona dinar, Ochsenheimer fois, en mai et en juillet; on la trouve en Allemagne, en Suisse et en France, principalement dans les terrains calcaires: elle vit sur le lotus corniculatus, le trifolium, l'hippocrepis, ete; la Zygéæna jan- thin, Boisduval, qui se trouve dans les Basses-Alpes et aux environs de Montpellier; la Zygcæna cor- sica, Boisduval, qui parait au commencement de juin, vole assez rapidement en plein soleil, et va se reposer à l'approche de la nuit sur les tiges sèches des bruyères, ou sur celles de la plante dont sa Chenille se nourrit (s@ntolina incana); la Zygæna cinaræ, Ochsenheiïmer, qui habite la Hongrie, l'Autriche, la Toscane et le Piémont; la Zygeæna meliloti. Gchsenheimer, qui se trouve dans l’est de la France, dans plusieurs contrées de l'Allemagne, en Autriche, en Russie et en Suède : la Che- nille vit sur plusieurs sortes de trèfle ou autres petites légumineuses; elle est d'un vert glauque, pubescente, avec la tête et les premières pattes d'un brun noir; les autres sont de la couleur du corps; sur le dos, elle a une ligne longitudinale, chaque incision est marquée d'un point jaune, sur- monté par une pelite tache noire; le cocon est allongé, d'un jaune assez pâle; la chrysalide est d'un blane jaunâtre, avec le dos et l'enveloppe des ailes d'un brun noirâtre; cette espèce celôt à la fin de juin ou au commencement de juillet: elle n'est pas très-rare dans certaines parties de FAe- magne, en Autriche, en Russie et en Suède; l'est de la France nourrit cette espèce, qui vole en PAPILLONS 949 juillet, la Zygæna Dahurica, Boisduval, qui se trouve en Daourie, dans la Sibérie orientale; la Zy- gcena exulans, Ochsenheimer, cette espèce n’habite que les plateaux des montagnes les plus élevées : Fix. 434 Zygæna meliloti, Ochsenheimer. Fig. 455. — Zygœna exulans, Ochsenheimec on la trouve, à la fin de juillet et au commencement d'août, dans les Alpes de la France, de la Ka- voie, de la Suisse, du Tyrol et de la Laponie. 9m groupe. — Ailes opaques, à taches rouges nettement circonserites, mais non bordees de blanc où de noir. La Zygæna trifolii, Esper, dont la Cheuille vit sur le lotus corniculatus, l'hippocrepis co- mosa, ete.; elle est verte, ou d’un jaune verdâtre plus ou moins clair, pubescente comme ses congénères; elle a quatre lignes de points noirs, dont deux dorsales et les autres latérales; on remarque, en outre, sous le ventre, un petit point noir sur chaque anneau. Le cocon est allongé, sillonné, et d'un jaune paille, avec la partie inférieure blanchätre. Cette espece se trouve en juillet dans le centre et le midi de la France; la Chenille vit sur le lotus corniculatus, le trifolium procumbens, V'hippo- crepis comosa ; la Zygæna loniceræ, Gchsenheimer : la Chenille vit sur plusieurs plantes de la famille des légumineuses, et particulièrement sur le lotus corniculatus, \'hippocrepis comosa. Elle est d'un vert pomme, et elle a, sur chaque côté du corps, deux bandes noires formées de taches interrom- pues par les incisions : ces bandes s'étendent de la tête à la partie anale, et l'inféricure est plus étroite; on remarque sur chaque anneau un point jaune placé entre les deux bandes; le corps est pubescent; la coque est allongée, en forme de bateau, et d'un jaune paille; on la trouve souvent attachée aux tiges des graminées; cette espèce se trouve dans toute l'Europe méridionale; le Zygæna filipendulæe, Linné, dont la Chenille est jaune, pubescente, avec neuf taches sur chaque segment; la tête et les pattes écailleuses sont noires, de même que les stigmates; il y a, en outre, outre les pattes, une rangée longitudinale de points noirs; le cocon est allongé, sifonné ou plissé longitudinalement d'un jaune paille ; on trouve cette Chenille, en mai et en juin, sur Kes trèfles et les petites légumi- neuses; l'nsecte parfait éclôt au bout de trois semaines; elle est commune par toute l'Europe, depuis la fin de juin jusqu'au commencement d'août; la Zygæna transalpina, Gchsenheimer : cette espèce se trouve communément en ftalie, où elle remplace la Zygæna filipenduleæ ; on la trouve Fig 456 — Zygæna tifolu, Esper Fig 457. — Zygæna hihipendulæ, Fabrierus. aussi dans les environs de Montpellier, la Zygeæna angelicw, Ochsenheimer : la Chenille est de la taille et de la forme de la Zygæna peucedani; elle est jaune, finement pointillée de noir, garnie de poils jaunes et de poils noirs; sur son dos, elle a deux séries de taches noires, qui, quand la Che- nille marche, deviennent interrompues ei forment des triangles; la tête est noire, et les pattes écail- leuses sont annelées de blanc et de noir; outre cela, on observe sur les côtés plusieurs petites taches noires: le cocon est fusiforme, d'un jaune vif, et de la consistance du parchemin: cette Zygène se ) 250 HISTOIRE NATURELLE. trouve communément dans les environs de Grenoble, ainsi que sur le revers méridional des Alpes du Piémont; on la trouve aussi en Autriche, en Hongrie, en Saxe; elle éclôt en juillet; sa Chenille vit sur le trifolium montanum; la Zygæna hippocrepidis, Ochsenheimer, dont la Chenille se trouve assez communément en mai et en juin, elle est verte, pubescente, avec les stigmates, la tête et les pattes écailleuses noirs; sur chaque côté, elle a une série de taches noires, dont chacune est coupée en deux par les incisions; au-dessus de ces taches, elle à une ligne noire longitudinale, et en des- sous une bande jaune, qui s'étend sans s’interrompre depuis la tête jusqu'à la partie anale; elle vit sur l'hippocrèpe ou fer à cheval, et sur l'astragale à feuilles de réglisse; sa coque est jaune, fusi- forme: l'Insecte parfait éclôt, en juillet en en août, en France et en Allemagne; il se trouve assez communément dans le centre de la France, mais il est rare aux environs de Paris; la Zygœæna cha- ron, Hubner, qui se trouve en Piémont, en France et dans plusieurs autres parties de l'Italie; elle 4 7 2 Fig. 438 — Zygæna anzelicæ, Ochsenheimer. Fig 439 — Zygæna medicaginis, Hubner habite aussi l'Espagne, particulièrement les environs de Barcelone : elle parait en juillet; la Zygæna medicaginis, Hubner, qui est propre au Piémont, à la Sicile, à la Calabre et aux États romains: la Ziguna Dorycinii, Ochsenheimer, qui se trouve dans la Russie méridionale, ainsi qu'en Styrie, la Zygæna Peucedanii, Gehsenheimer : la Chenille se trouve, en mai et en juin, sur les légumineuses herbacées; elle est un peu plus grosse que celle de la Zygæna filipendulæ , elle est d’un jaune très- Fig. 440. — Zygæna Peucedani, Esper. Fig 441 — Zygæna lavandulæ, Fabricius. pâle, couverte de poils blanchâtres; sa tête est noire, tachetée de blanc; les pattes écailleuses sont brunes, annelées de blanc ; sur son dos, on aperçoit une ligne noirâtre, et sur chaque côté dix taches noires, composées chacune de deux autres taches, dont une au commencement et l’autre à la fin de chaque anneau; il y a, en outre, sur chaque côté, deux raies de points noirs, qui forment une ligne von interrompue quand la Chenille est en repos; la première de ces raies est au-dessus des stig- mates, la seconde au-dessus des pattes; la coque est allongée, fusiforme, sillonnée, et d'un blanc argentin; l'insecte parfait éelôt en juillet: il se trouve en France, en Allemagne et en Italie; la Zy- gæna lavandulæ, Vabricius : cette espèce, l'une des plus jolies du genre, éelôt en juillet, et se trouve communément dans la France la plus méridionale et en Espagne. 5° groupe. — Ailes opaques, à taches rouges, tantôt bordées de noir, tantôt bordées de blane ou de jaunâtre. La Zygæna stwchadis, Boisduval, qui se trouve dans les environs de Barcelone; elle habite aussi le Piémont et les îles d'Hyères; la Zygæna Rhadamanthus, Ochsenheimer, qui éelèt er été, et qui n'est pas rare dans les départements les plus méridionaux de la France; la Zygæna oxytropis, Poisduval, qui habite l'Italie, particulièrement les environs de Florence; la Zygæna Olivieri, Bois- PAPILLONS 251 duval, qui se trouve au Caucase et en Syrie; la Zygæna fraxini, Ménétriès, qui habite le Caucase ; la Zygéena Scovitzii, Ménétriès, qui a été rencontrée dans la Russie méridionale; la Zygæna sedi, Fabricius, qui a été prise dans les environs de Domo-d'Ossola, la Zygena onobrychis, Fabricius, Fig. 442, — Zygæna Rhadamantus, Esper Fig. 445. — Zygæna sedi, Fabricius. dont la Chenille est de la taille de celle de la Z. fipenduleæ : elle est pubescente, d'un vert pâle, avec une raie blanchâtre sur le dos, et une série de taches noires triangulaires sur les côtés; immé- diatement au-dessous de ces taches, on aperçoit une ligne plus claire qui porte une rangée de points jaunes; la tête et les pattes écailleuses sont d'un brun noirâtre; les stigmates sont noirs; la coque est ovoide, tantôt d’un jaune soufre, tantôt blanche, et de la consistance de la coquille d'œuf; la Chenille est assez facile à élever : on la trouve, dans les derniers jours de mai, sur le sainfoin (ke- dysarum onobrychis), le lotus corniculatus, et sur plusieurs autres légumineuses; mais ce n’est qu'en juin qu’elle a acquis toute sa grosseur : l'Insecte parfait éclôt en juillet; la Zygæna occitanica, Ochsenheimer, qui éclôt en juillet et en août : elle habite le Languedoc, particulièrement les envi- ons de Montpellier, où elle est assez commune; la Zygæna faustina, Ochsenheimer, qui a été lig. 444. — Zygæna fauslina, Ochsenbeimer Fig. 445. — Zygæna Hilaris, Ochsenheimer trouvée sur les collines exposées au nord dans les environs de Malaga: cette espèce se plait sur la coronille jaune (coronilla juncea); elle parait deux fois. en avril et en septembre; la Zygcena fausta, Linné : la Chenille vit sur la coronilla minima, Vornithopus perpenillus, et l'hippocrepis comosa : elle est d'un vert clair, avec un collier rougeâtre et orangé, séparé de la tête par une ligne blanche; les pattes écailleuses et la tête sont noires; les pattes membraneuses sont d'un jaune verdätre; elle a sur le dos une ligne brunâtre, et sur chaque côté une raie blanche qui porte, à toutes les incisions, un point noir, au-dessus duquel est une tache jaune; les stigmates sont noirs; vers le milieu de juin. elle a acquis toute sa grosseur; elle forme une coque ronde et blanche comme un œuf, la chrysalide Fig. 446. — Zygæna leta, Ochsenheimer est d’un brun noirâtre, avec les enveloppes des ailes un peu plus foncées; elle éclôt dans les der niers jours de juillet ou dans les premiers jours d'août: cette espèce habite presque toute FEurope méridionale et plusieurs parties du nord; elle se plait sur les collines élevées et exposées au soleil; 2592 HISTOIRE NATURELLE. elle aime beaucoup à se reposer sur les têtes des scahieuses ei particulièrement sur celles du phy- teuma orbicularis; la Zygcæna Hilaris, Ochsenheimer, qui paraît à la fin de juin ou au commencement de juillet; elle aime les lieux boisés et un peu élevés; on la rencontre en Portugal et en Provence : elle vole sur la lisière des bois et se repose sur les fleurs des scabieuses; elle se plaît aussi dans les prairies plantées de sainfoin; la Zygcæna leta, Ochsenheimer, qui habite la Hongrie et l'Autriche. 4° groupe. — Ailes opaques, à taches barillaires rouges ou jaunes, et les autres blanches. Ce groupe est représenté par une seule espèce qui est la Zygæna ephialtes, Fabricius, qui se trouve en Autriche, en Valais, en Piémont et dans le département des Hautes-Alpes : la Chenille. — Æygæna Ephialtes, Fabricius suivant les auteurs du Catalogue systématique des Papillons des environs de Vienne, vit sur la coromille variée (coronilla varia) QUATRIÈME FAMILLE. SPHINGIENS. SPHINGIL. Latreille. Antennes prismatiques, presque toujours terminées par un petit crochet; palpes obtus, collés entre le front, et recouverts de poils ou d’écailles très-denses, qui empêchent d'en distinguer les articles: thorax robuste, ailes de consistance très-solide, et en toit incliné dans le repos, les supérieures longues et étroites, les inférieures très-courtes; abdomen aussi large à la base que le thorax, plus ou moins allongé, le plus ordinairement cylindrico-conique, quelquefois aplati en dessous, et ter- uiné, dans ce cas, par un large faisceau de poils disposés en queue d'Oiseau Vol rapide et soutenu, excepté dans le genre des Smerinthus. Chenilles glabres, plus ou moins cylindriques, ayant presque toujours une corne sur le onzième anneau. Chrysalides cylindrico-coniques, raremént enveloppées d'une coque, qui, lorsqu'elle existe, est formée de parcelles de terre ou de débris de végétaux, liés ensemble par des fils de soie. Cette famille est si naturelle, qu'elle ne saurait être divisée en plusieurs groupes; elle ne renferme pas un très-grand nombre de genres, mais elle se compose d'espèces fort belles et généralement remarquables par une taille presque toujours assez grande. PAPILLONS 253 {er GENRE. — MACROGLOSSE. MACROGLOSSA. Ochsenheimer, 1816. Schmett., IV, p.41 SESIA. Fabr. SPHINX, Latr, God Antennes droites, très-minces à leur base, presque en massue, finement striées en dessous; cha- peron large, proéminent: yeux ovales, peu saillants, et bordés de poils antérieurement; palpes se terminant en pointe obtuse, contigus à leur sommet, et débordant de beaucoup le chaperon: trompe de la longueur du corps: thorax ovale, peu bombé, très-velu, avec des ptérygodes peu distinets; Fig. 448. — Macroglossa stellatarum, Linné ailes courtes et entières, tantôt opaques, tantôt vitrées; abdomen déprimé en dessous, aussi large dans le bas que dans le haut, et terminé en queue de Pigeon, avec des faisceaux de poils latéraux; pattes grêles et courtes; vol extrêmement rapide et soutenu pendant le jour. Chenilles finement chagrinées, avec la tète globuleuse, et une corne droite ou peu courbée sur le onzième anneau; se métamorphosant sur la terre, sous quelque abri, dans une coque informe, com- posée de débris de feuilles sèches retenues par des fils. Chrysalides allongées, eylindrico-coniques, avec l'enveloppe de la tête très-saillante. Fig. 449. — Chenille du Macroglossa stellatarum, Linné, Ce genre est peu nombreux en espèces. Parmi celles qui habitent l'Europe, nous citerons le Ma- croglossa stellatarum, Linné : la Chenille est ridée transversalement; sa forme est cylindrique, et diminue de grosseur de la partie anale à la tête, qui est très-petite et globuleuse. Elle offre plu- sieurs variétés pour le fond de la couleur; mais le plus ordinairement elle est d’un vert tendre, avec huit rangées transverses de petits points blancs, granuleux et très-rapprochés, qui la rendent ru- gueuse où chagrinée, ct quatre raies longitudinales, dont deux sous-dorsales, d’un blanc pur, et deux latérales d'un blanc jaunâtre ou d'un jaune pâle; les deux premières vont, en remontant et en S'élargissant, aboutir à la corne; les deux autres se réunissent au caplet de la partie anale, et sont placées immédiatement au-dessous des stigmates, qui sont noirs; la tête est verte; les pattes écail leuses sont fauves ou rousses: les membraneuses vertes comme le ventre, avec leur couronne cou- leur de rose et surmontée d’un petit croissant d'un noir luisant: enfin ja corne, qui est courte, 254 HISTOIRE NATURELLE. presque droite et rugueuse, est d'un bleu obscur, avec son extrémité d'un jaune orangé; la chrysa- lide est allongée, avec la tête surmontée d’une espèce de casque ou de camail, et l'abdomen terminé par une pointe anale très-aigué : elle est d’un gris blond, parsemé d'atomes bruns, principalement sur l'enveloppe des ailes, avec une ligne noire, médiane, qui se prolonge depuis la tête jusqu'à la base de l'abdomen; la peau de cette chrysalide est tellement fine et transparente, qu'on peut suivre à travers les progrès que fait la formation du Papillon jusqu'au moment de son éclosion, qui a lieu Fig. 450. — Chrysalide du Macroglossa stellatarum, Linné. ordinairement au bout de trois semaines; la Chenille, avant de se métamorphoser, se renferme dans une coque informe, qu’elle se fabrique avec des débris de feuilles retenus par quelques fils, et qu’elle place à la superficie de la terre; le Macroglossa stellatarum, se trouvant toute l'année à l’état par- fait, doit avoir nécessairement plus d’une génération par an : la Chenille vit sur les différentes es- pèces de caille-lait, mais de préférence sur le blanc (gallium mallugo) : cette espèce est répandue dans toute l'Europe et commune partout; je l'ai trouvée aussi dans l’est et l'ouest de nos possessions du nord de l'Afrique: le Macroglossa Croatica, Ochsenheimer : cette jolie espèce a d’abord été trouvée en Croatie, ainsi que son nom l'indique; mais elle habite aussi la Morée et la Dalmatie, et il parait même qu’elle est assez commune dans cette dernière contrée, suivant M. Treitschke; cet auteur ajoute que la Chenille vit sur l'asperula calabrica ; le Macroglossa bombyliformis, Hubner : la Che- Fig 451, — Macroglossa bombyliformis, Ochsenhcimer. nille est d’un vert pistache pointillé de blanc jaunätre, avec les taches d'un rouge vineux ou lie de vin, qui varient de forme et de grandeur suivant l'âge et les individus, mais qui sont Loujours ran- gées sur deux bandes longitudinales de chaque côté du corps, dont une sous-dorsale et une latérale; tantôt ces taches sont confluentes, tantôt elles sont petites et isolées, et toujours bien marquées sur les neuf premiers anneaux, tandis qu'elles sont plus où moins oblitérées sur les trois premiers, qui en manquent souvent totalement; les stigmates, couverts par les taches latérales, sont blanes, ellip- tiques, cernés de noir et lavés de rose dans leur milieu; la tête, plus ovale que ronde, est verte, granulée, avecles parties de la bouche roses; toutes les pattes, à l'exception des anales, qui sont de la couleur du corps, sont d'un rouge vineux, ainsi que la corne, qui est légèrement rugueuse, courte et très-pointue; enfin le dessous du corps est de couleur lie de vin : cette Chenille vit sur les différentes espèces de scabieuses, mais plus particulièrement sur la scabieuse des champs (scabiosu arvensis) et scabiosa sylvatica; on la trouve, depuis la fin de juin jusqu'en octobre; la coque se compose d'un léger tissu de soie d'un beau violet purpurin, et qui est recouvert par de la mousse ou des feuilles retenues par des fils; quant à la chrysalide, elle est chagrinée, d'un brun foncé, avec les cotés du dos et les jointures des anneaux plus clairs; cette espèce paraît avoir deux générations Fix, 4. — Agrias Ædon, Hewitson PAPILLONS.- 959 par an ; les Papillons qu'on voit voler en mai proviennent de Chenilles écloses à l'arrière-saison, et dont les chrysalides ont passé l'hiver; ceux qu'on voit voler en août et en septembre proviennent de Chenilles écloses à la fin de juin, et qui subissent toutes leurs métamorphoses en six semaines ou deux mois; le Macroglossa fuciformis, Linné; cette espèce parait deux fois par an, savoir vers le 10 mai, puis dans le courant de juillet : elle butine principalement sur les fleurs bleues de la sauge des prés; les meilleures localités pour la prendre aux environs de Paris sont : les berges du canal de l'Ourcq, au-dessus de Pantin; la grande avenue du bois de Vincennes, près de Charenton, et la partie basse du bois de Meudon, contre le cimetière de Clamart. La Chenille vit sur plusieurs espèces de chèvrefeuilles et sur le caille-lait jaune; elle est chagrinée, d'un vert pâle, avec toutes les pattes, le dessous du corps, le pourtour des stigmates, la corne, d'un rouge brun, les stigmates sont noirs, avec le milieu blanc; la corne est granuleuse et peu arquée; cette Ghenille est très-commune, et assez facile à élever; elle passe l'hiver en chrysalide, lorsqu'elle se métamorphose en automne; la chrysalide, qu'enveloppe un réseau de soie grossière, est brune, avec les incisions ferrugineuses, la pointe de la partie anale large et presque obtuse. Parmi les es- pèces exotiques, nous signalerons le Macroglossa milvus, Boisduval, qni se trouve à Bourbon et à Maurice, mais cette espèce parait être très-rare dans cette dernière île; elle butine sur les fleurs des balsamines pendant le jour, et surtout après le coucher du soleil, dans les mois d'avril, de mai, d'août, de décembre et de février; le Macroglossa apus, Boisduval, qui habite Bourbon et Maurice : cette espèce se plait sur les fleurs, pendant le jour, en janvier, mars et août Que GENRE. — PTÉROGON. PTÉROGON. Boisduval, 1899 ; Duponchel, 1829 lüd. meth, p. 32; Cat meth. des Lep dopt., p. 144 SPHINX, Des auteurs. Antennes légèrement flexueuses, très-minces à leur base, presque claviformes, et striées en ma- nière de râpe, ou crenelées dans les mäles seulement; palpes velus, séparés du front, et dépassant de beaucoup le chaperon; trompe presque de la longueur du corps; tête large; yeux ronds, et cou- verts en partie par les poils des parties latérales de la tête; thorax large, épais, avec le collier et les Fig. 452 — Plerogon œænotheræ , Fabricius ptérygodes bien marqués; abdomen court, subeonique. terminé par une brosse de poils, dans le male seulement; vole après le coucher du soleil. Chenilles lisses, avec la tête petite, globuleuse, et une plaque lenticulaire en place de corne sur le onzième anneau: se métamorphosant à la surface de la terre, dans une coque informe, composée de débris de végétaux réunis par des fils. Chrysalides cylindrico-coniques. On ne connaît que deux espèces dans ce genre; la premnère est désignée sous le nom de Pterogon œnotheræ, Fabricius : la Chenille, en dessus, est d'un gris bleuâtre foncé, réticulée de noir; le ventre et les parties latérales sont d’un blanc légèrement rosé : ceux-ci sont marqués, eu outre, sur 256 HISTOIRE NATURELLE. chaque anneau, d'un trait oblique noir mal arrêté sur ses bords, et qui va se perdre dans la couleur du dos; la partie inférieure de ces traits se dilate en forme de tache arrondie, et c’est sur ces taches que sont placés les stigmates de couleur rouge, et bordés par un demi-cercle bleuâtre du côté pos- térieur; la corne du pénultième anneau est remplacée ici par une plaque orbiculaire luisante, qui ressemble un peu à un œil de perdrix; elle se compose d'une prunelle noire et d’un iris rouge ou jaune orangé; le ventre est marqué entre les pattes d’une rangée de taches noires; la tête et le pre- mier anneau sont d'un gris bleuâtre uni ainsi que les pattes écailleuses; les membraneuses sont de couleur de chair, et légèrement bordées de noirâtre à leur extrémité; avant la dernière mue, la couleur du dos est presque noire, et la plaque écailleuse du pénultième anneau est plus bombée ct d’une couleur plus vive. Cette Chenille, comme celle du Deilephila vespertilio, vit particulièrement dans les régions sous-alpines et méridionales de l'Europe, sur l'epilobrum angustifolium; cependant elle s’avance plus au nord que celle-ci, puisqu'on la trouve quelquefois dans le centre de la France, Fig. 453. — Chenille du Pterogon œnotheræ, Fabricus. et même aux environs de Paris, sur les epilobium roseum et montanum. Elle est assez difficile à trouver, parce que, dans le jour, elle se cache sous les pierres, à quelque distance de la plante sut laquelle elle vit. Elle parait dans le courant de juillet; parvenue à toute sa taille, à la fin de ce mois, elle s'enveloppe de débris de feuilles sèches assujetties par des fils, pour se chrysalider, et son Pa- pillon éelôt l’année suivante, dans les premiers jours de juin; la chrysalide est petite, relativement à la grosseur de la Chenille. Elle est d’un brun rougeâtre, avec des stigmates noirs, et la pointe anale longue et aiguë. Le Pterogon œnotheræ n'est pas rare dans les environs de Lyon, de Grenoble, et surtout de Florac, dans le département de la Lozère, où sa Chenille a été abondamment trouvée par Duponchel. D’après le nom donné à ce Pterogon, il faut que sa Chenille ait été trouvée la première fois sur l'œnothère bisannuelle, qu'elle mange volontiers en captivité Le fait est cependant que, dans les pays qu'elle habite plus particulièrement, on ne la trouve jamais que sur l’epilobium angusti- folium, bien que les pieds d'œnothère croissent souvent à côté de la première plante. Quant à la seconde espèce, elle porte le nom de Pterogon gorgon, Ochsenheimer, et elle habite, dit-on, les iles de la mer Caspienne, ainsi que les bords du Volga: elle est encore très-rare dans les coliec- tons. 3% GENRE. — THYREUS. THYREUS. Swainson, 1820 Zool. ilustr., 4€ part., p. 60 SÉHECODINA, Boisd. Antennes linéaires, épaissies dans leur milieu, ciliées dans les mâles, simples dans les femelles, filiformes, sensiblement terminées par un crochet arqué; palpes courts, obtus, semblables dans les Fig. 45% — Chrysalide du Thyreus Abbotii, Swainson. Fie. 4. — Amathusia Phidippus, Linné Vis, 2 — Prepona Deiphile, Godart PLAT PAPILEONK. 257 deux sexes; ailes opaques, anguleuses: abdomen épais, orné de bouquets de poils en forme de brosse sur les côtés et postérieurement Fig. 455. — Thyreus Abbotn, Swanson Cette coupe générique est très-voisine de celle de Pterogon; elle S'en rapproche par la forme générale des ailes dentelées, mais elle en diffère d'une manière notable par les antennes plus lon- ques, très légerement épaissies dans leur milieu, et terminées en pointe, en formant un crochet très- recourbé Fig 456. — Chenille du Thyreus Abottu, Swamnson La seule espèce connue de ce genre est le Thyreus Abbotii, Swainson, qui a ête rencontré dans l'Amérique du Nord. La Chenille est verte, ornée en dessus de deux banaes longitudinales brunes et de taches de cette couleur, triangulitormes sur chaque segment: la tête est jaune, ainsi que le chaperon anal, et les taëhes qui sont au-dessus des stigmates; quant à ces derniers, ils sont bruns, ainsi que les pattes : il est aussi à remarquer que la corne de chaque côté est ornée d'une ligne brune. La chrysalide est d'un brun roussätre A 4e GENRE. — DEILÉPHILE. DEILEPITILA. Ochs., 1816; Boisd., 4829; Duponeh., 184% Schmetl, 1. IV, p. 42, nd. meth., p. 88, Car. syn. des Lépidopt. d'Europe, p. 41 SPHINX. Des auteurs Antennes droites ou presque droites, de la longueur de la tête et du thorax réunis, striées comme dans le genre des Sphinx; chaperon large et proëminent; yeux gros, saillants; palpes épais, séparés à leur extrémité, et dépassant le chaperon; trompe peu épaisse, et moins longue que le corps; tho- rax large, bombe, avec les ptérygodes bien distinctes; angle apical des ailes supérieures et angle 25 39 258 HISTOIRE NATURELLE. anal des ailes inférieures très-aigus, le premier légèrement falqué; pattes longues et minces, avec deux des quatre ergots très-longs, et les deux autres très-corts; abdomen cylindrico-conique, plus ou moins long, et rayé transversalement, tantôt longitudinalement et tantôt obliquement, vol rapide après le coucher du soleil. Fig 457. —- Deilephila Niceæa, Depruner Chenilles lisses, ornées généralement de couleurs vives et de taches ocellées, avec la tête petite et globuleuse. Elles peuvent être séparées en deux groupes : celles du premier groupe sont à peu près d'égale grosseur dans toute leur longueur; celles du second ont les trois premiers anneaux plus minces que les autres, très-rétractiles, et susceptibles de s'allonger en manière de trompe. Les unes et les autres sont ordinairement pourvues d'une corne rugueuse sur le onzième anneau; quel- quefois cette corne manque, ou est remplacée par un simple tubercule. Toutes se métamorphosent, à la surface du sol, dans une coque informe composée de débris de végétaux ou de molécules de terre, réunis par des fils. Les chrysalides sont cylindrico-coniques, avec une pointe anale assez prononcee. Celles du se- cond groupe ont la partie antérieure plus mince et plus allongée Fig. 458 — Chrysalide du Deilephila Nicæa, Depruner 1% groupe. — Abdomen rayé transversalement ou annulairement. Chenilles dont les trois pre- miers anneaux ne sont pas rétractiles. Le Deilephila Nicwa, Vepruner. La Chenille. parvenue à l'âge adulte, est d'un blane rosé où d'un rose incarnat très-pâle, avec deux taches ocellées contiguës sur le dos des dix derniers anneaux : ces taches, dont le bord antérieur se cache en partie dans les incisions des anneaux, se composent, chacune, d’un point orangé, entouré d'un gros cerele noir. Elles sont remplacées, sur le premier anneau, par deux traits noirs en forme de 7; et, sur le second, par deux portions de cercle qui n'entourent pas encore le point orangé On voit en outre, sur les côtés, au-dessus des pattes, une rangée de taches orangées, arrondies, bordées, en dessus et en dessous, par deux arcs noirs qui ne se joignent pas, et dont le supérieur porte les stigmates, qui sont blanchâtres. L'are inférieur PAPILLONS 259 est précédé d’un point noir placé près de chaque incision. La tête est petite, globuleuse, d'un gris rosé, avec la bouche noire et deux traits de la même couleur, qui semblent être la continuation de ceux qu'on remarque sur le premier anneau. Les pattes écailleuses sont noires, ainsi que les mem- braneuses, dont l'extrémité seule est d’un blanc sale. Enfin la corne est rugueuse et d’un noir luisant Dans son jeune âge, c’est-à-dire avant sa quatrième mue, qui a lieu douze jours après sa sortie de l'œuf, cette Chenille est verte comme celle du Deilephila euphorbiæ, avec des taches noires mar- quées de jaune pâle dans leur milieu; mais, après la quatrième mue, elle prend une teinte vineuse qui s'éclaireit à mesure qu'elle grossit, jusqu'à devenir d’un blanc rosé, en même temps que les points jaunes deviennent orangés. Cette Chenille vit sur plusieurs espèces d’euphorbes méridionales, principalement sur l'euphorbiu characias et sur celui à feuilles de pin (euphorbia pinifolia). On la trouve deux fois l'année, comme celle du Deilephila euphorbiw, e’est-à-dire en juillet et en septembre. Les Chenilles de la première époque deviennent Insectes parfaits au bout de six semaines d'éclosion; celles de la seconde pas- sent l'hiver en chrysalide, et ne donnent leurs Papillons qu'en mai ou juin de l’année suivante. Les œufs sont assez gros, verts et arrondis; les petites Chenilles en sortent au bout de huit jours. La chrysalide ne diffère de celle du Deilephila euphorbiæ que par une plus grande taille Depruner, qui le premier a décrit cette espèce, lui a donné le nom de Nicæa, probablement parce qu'elle aura été trouvée d’abord dans les environs de Nice; mais elle se trouve aussi en Pro- vence et en Languedoc. Elle habite aussi les environs de Montpellier, et particulièrement la pente méridionale des Cévennes, dans le voisinage des villes du Vigan, d’Alais, d'Anduze et d'Uzès. Ce Deilephila donne en juin, puis en septembre; il butine, au coucher du soleil, sur les fleurs de la saponaire officinale, sur celles de la lavande, des belles-de-nuit, ete. Le Deilephila euphorbiæ, Linné. La Chenille de cette espèce est une des plus remarquables du genre par l'éclat et la vivacité de ses couleurs, qui semblent recouvertes d’un vernis. Le fond en est d'un noir luisant, avec une multitude de petits points jaunes très-rapprochés et rangés en lignes Fig. 460. — Chenille du Deilephila euphorbiæ, Linné. circulaires dans le sens des anneaux. De chaque côté du corps, on voit deux rangées longitudinales de taches ordinairement de la couleur des points, mais quelquefois blanches: celles de la rangée su- 260 HISTOIRE NATURELLE. pévieure sont tantôt rondes, tantôt en forme de poires; celles de la rangée inférieure, beaucoup plus petites, sont toujours en forme de larmes, et assez souvent teintées de rougeâtre. Indépendamment de cela, une bande étroite d'un rouge carmin règne sur le milieu du dos, depuis la tête jusqu'à l'extrémité du chaperon qui recouvre la partie anale, et une bande semblable se remarque au-dessus des pattes; mais celle-ci est entrecoupée de jaune et étranglée à chaque jointure. La tête, les pattes et la base de la corne, sont également d'un rouge vif. La partie antérieure de la tête est marquée de deux points noirs, qui sont cachés en partie par le rebord du premier anneau. Les crochets des pattes écailleuses sont noirs, ainsi que l'extrémité de la corne : celle-ci est ruzueuse. Cette description ne s'applique qu'aux individus parvenus à toute leur taille; dans leur jeune âge, ils sont d'un vert plus où moins pâle, sans être pointillés de jaune, et chez eux les bandes longitudinales sont jaunes au lieu d’être rouges. La chrysalide est d'un gris roussâtre, finement striée de brun, avec les articulations ferrugineuses, et les stigmates noirâtres. Cette Chenille vit sur différentes espèces d’euphorbes ou de tithymales, mais principalement sur celles à feuilles de cyprès (cyparissias), du moins aux environs de Paris; car, dans le midi de la France, sur les bords de la Méditerranée, où elle est très-commune, on la trouve le plus ordinaire- ment sur l'euphorbe paralias. C'est dans les plaines sablonneuses, abondantes en euphorbes, et sur le bord des chemins, qu'il faut la chercher. On commence à la trouver à la fin de juin, quelquefois même plus tôt, et la métamorphose s'opère à la fin de juillet ou au commencement d'août. L'Insecte parfait éclôt un mois après dans les pays méridionaux, et il en est de même aux environs de Paris lorsque l'été est très-chaud; ce qui explique pourquoi on retrouve quelquefois des Chenilles en sep- tembre et en octobre. Mais, le plus ordinairement, la chrysalide passe l'hiver, et le Papillon n’en sort qu'en juin de l'année suivante; il arrive même quelquefois qu'il ne se développe qu'au bout de deux ans. Fig. 461. — Deilephila euphorbiæ, Linné. Cette espèce, très-commune dans le midi et le centre de la France, devient très-rare passé le quarante-huitième degré de latitude. Le Deilephila esulw, Boisduval, qui habite la Toscane; le Deilephila Galii, Hubner, dont la Che- nille est d’un vert bronzé, avec une ligne d'un jaune soufre le long du dos. Chacun de ses côtés offre en outre une rangée longitudinale de taches jaunes, ovales et bordées de noir Les stigmates sont colorés et bordés comme ces taches. Les pattes écailleuses sont noires, avec les pattes mem- braneuses d'un rose tendre. Le ventre est d’un blanc jaunâtre. La corne est courbe, épineuse, et de la même couleur que les pattes membraneuses. Cette Chenille vit sur la garance et le caille-lait jaune. On la trouve dans toute la France; mais elle est rare aux environs de Paris. L'époque de sa métamorphose et celle de l'apparition de l'Insecte parfait sont les mêmes que pour le Deilephila t- pmali. La chrysalide est roussâtre, avec le thorax et l'enveloppe des ailes d’un brun grisâtre mar- bré de noir, et les stigmates d'un brun obscur; elle est renfermée dans une coque faite avec de la terre et quelques fils de soie. Le Deiephila Dahlii, Hubner, qui habite la Corse, la Sardaigne, par- ticulièrement les environs de Cagliari. Le Deilephila tidhymali, Boisduval, qui se trouve en Anda PAPILLONS. 261 lousie, et qui est assez abondamment répandu aux iles Canaries; le Deilephila xygophylh, Ochsen- heimer, qui habite la Russie méridionale, dans le voisinage de la mer Caspienne, où il parait que sa Fig. 462. — Derlephila Tithymali, Boisduval. Chenille vit sur la fabagelle (sygophyllhum fabago). Le Deilephila hippophaes, Esper : dans son jeune âge, cette Chenille est d’un jaune paille; elle devient ensuite d’un vert jaunâtre, puis d'un vert glau- que plus obseur sur le dos que sur les côtés, avec une multitude de petits points blancs ou jau- nâtres rangés en stries transverses : on voit sur le dos deux lignes, ou plutôt deux bandes étroites, blanches, et quelquefois jaunätres, qui partent du second anneau et vont aboutir à la base de la corne, où, avant d'arriver, elles se dilatent en deux taches oblongues de la même couleur que cette corne, c'est-à-dire orangées; une autre tache blanche, légèrement sinuée inferieurement, règne de chaque côté du corps, entre les pattes et les stigmates. La tète est d'un gris verdätre. Les pattes écailleuses sont couleur de chair, avec leur extrémité noire; les membraneuses aussi de cette cou- Fig. 465. — Deilephila hippophaes, Esper. leur, et le ventre d'un blanc verdätre. La corne est orangée, avec le côté convexe noir; elle est mince et légèrement rugueuse. On rencontre parfois des individus chez lesquels les deux raies dor- sales sont marquées d’une série de taches orbiculaires rougeätres qui vont en diminuant de gran- deur de la queue à la tête, et finissent ordinairement par deux ou trois points de la même couleur sur les premiers anneaux. Cette Chenille vit exclusivement sur l'hippophaë ou argousier (hippophac rhamnoides) ; elle paraît deux fois, d'abord en juin et juillet, puis en septembre et octobre. Lors- qu'elle est sur le point de se métamorphoser, elle se construit, à la surface de la terre, avec des is 962 HISTOIRE NATURELLE. genre : la chrysalide ressemble beaucoup à celle du Tithymale; seulement, elle est un peu moins allongée. Cette Chenille a été découverte, sur les bords de l’Arno, dans les environs de Genève, en 1818; depuis, elle a été trouvée en abondance sur les bords du Drac, dans les environs de Greno- ble. Le Deilephila epilobii, Boisduval, qui habite les environs de Lyon. Le Deilephila vespertilioi- des, Boisduval, qui se trouve aux environs de Grenoble, et dont la Chenille vit solitairement sur l’épilobe à feuilles de romarin (epilobium angustifolium). Le Deilephila vespertilio, Fabricius. En dessus, cette Chenille est d'un gris sendré, tirant un peu sur le verdâtre, et finement réticulé de noir et de brun, avec deux taches d'un blanc rosé ou couleur de chair sur chaque anneau, excepté le premier et le dernier, qui en sont privés. Les taches sont quadrangulaires, à angles arrondis sur les sept anneaux intermédiaires, et de forme elliptique sur les autres : celles du onzième anneau tendent à se rapprocher par leur extrémité postérieure comme pour aller rejoindre la base de la corne, qui, ici, est absolument nulle. La tête et le dessus du premier anneau sont d'un gris bleui- tre. Le reste du corps, c'est-à-dire les côtés et le dessus, sont d'un gris incarnat plus où moins âple, avec les pattes roses; les stigmates sont jaunes et finement bordés de noir; ils sont iei très- petits et à peine visibles dans son premier âge. Cette Chenille ressemble beaucoup à celle d’une Noctuelle : elle est verte, avec quatre lignes blanches longitudinales, dont deux dorsales et deux latérales, marquees chacune d’un point fauve ou aurore sur chaque anneau. A la seconde ou troi- sième mue, elle devient d'un gris verdâtre, avec les mêmes lignes et les mêmes points; mais ceux-ci sont bordés de noir. Cette Chenille vit sur l'épilobe à feuilles de romarin (epilobium angustifolium), qui croit abondamment sur les bords des torrents et des ruisseaux, dans les montagnes sous-alpines de la Suisse, de l'Italie et du midi de la France. Elle ne s’enterre pas pour se chrysalider; mais, comme toutes celles du même genre, elle s'enveloppe de débris de feuilles et de mousses, qu'elle réunit par quelques fils. Elle paraît deux fois, en juillet et à la fin de septembre. Les Papillons de la première génération se développent la même année; ceux de la seconde n'éclosent qu'au mois de juin de l'année suivante : la chrysalide est plus allongée que celle du Deilephila euphorbiæ. Elle conserve une teinte verdâtre dans sa partie antérieure jusqu'à l'éclosion du Papillon; le reste est d’un brun rougeâtre. Le Deilephila vespertilio n'est pas rare dans le midi de la France, principalement dans le dépar- tement de la Lozère, où la Chenille a été trouvée abondamment dans les environs äe Florac par M. Duponchel; le Deilephila lineata, Fabricius, dont la Chenille est d’un vert olivâtre, avec la tête, une ligne dorsale et deux rangées latérales de gros points roses : sa corne est épineuse, arquée, rose en dessus, noire en dessous; son ventre est tout blane. Elle vit sur le caille-lait jaune (gallium verum et sur le laiteron des champs (sonchus arvensis). D'après quelques auteurs, elle mangerait aussi les feuilles de la vigne, Elle se transforme vers la fin de juillet, et l'Insecte parfait éclôt quel- quefois au bout de trente jours. On ne la trouve pas souvent aux environs de Paris; mais elle est très-commune dans le midi de la France. La chrysalide est de différentes nuances de brun, avec quelques parties très elaires PAPILLONS 263 4 3" groupe. — Abdomen rayé longitudinalement ou obliquement; Chenilles avec leurs trois pre- miers anneaux rétractiles (genre Cherocampa, Duponchel, Olim) Le Deilephila nerii, Linné. La Chenille de cette espèce est du nombre de celles que l'on nomme vulgairement Cochonnes, parce que leurs deux premiers anneaux, qui sont rétractiles, et qui rentrent sous le troisième, dans l'état de repos, s'allongent de manière à imiter le grouin d'un Cochon, ou mieux encore la trompe d'un Éléphant, lorsqu'elles mangent ou qu'elles changent de place. Cependant malgré cette ressemblance peu avantageuse pour elles, celle dont il s'agit n’en est pas moins remar- quable par sa beauté, qui égale celle du Papillon qu'elle produit, Elle varie pour le fond de la oi leur; mais elle est ordinairement d'un beau vert, dont la nuance est plus claire sur les trois premiers Fig. 465. — Chenille du Deilephila nern, Linné anneaux que sur le reste du corps. Ce qui frappe d'abord en la voyant, ce sont deux grandes taches oculaires placées sur le troisième anneau; elles sont d'un bleu d'azur, cernées de noir, et pupillées de blanc. Les autres anneaux, à l'exception du quatrième et du dernier, sont traversés, de chaque côté, par une bande étroite blanche qui se termine en mourant à la base de la corne; cette bande, quelquefois bordée de bleuâtre dans sa partie postérieure, est toujours accompagnée, en dessus comme en dessous, de points blancs parsemés sans ordre, et dont quelques-uns se voient sur le quatrième anneau. Les stigmates sont noirâtres, et finement bordés de blanc. Les pattes écailleuses et la tête, qui est très-petite, sont de la couleur des trois premiers anneaux. Les pattes membra- neuses participent à celle des autres anneaux. Enfin, la corne est courte, obtuse, granuleuse, cour- bee en arrière, et d'un jaune orangé. Quelques jours avant sa transformation, cette Chenille perd entièrement sa beauté; elle devient brune sur le dos et d’un jaune sale sur le reste du corps. Sa vo- racité est incroyable, aussi prend-elle son accroissement en très-peu de temps. Elle vit exelusive- ment sur le nérion ou le laurier-rose (nerium oleander). On la trouve parvenue à toute sa taille en août et septembre, et son Papillon éelôt en octobre, et même jusqu'en novembre, si le climat ou la température le permet : dans le cas contraire, l'éclosion est retardée jusqu'au mois de juin de l'an: Fig 466 — Chrysalide du Deilephila ner, Linné, née suvante. De même que la plupart des Chenilles Cochonnes, celle-ci ne s'enfonce pas dans la terre pour se chrysalider; elle se fabrique une espèce de coque avec des débris de feuilles, qu'elle réunit par des fils au pied de l'arbuste sur lequel elle a vécu La chrysalide est allongée, d'un brun noisette, finement striée de brun plus fonce, avec une tache 26% HISTOIRE NATURELLE. noire très-apparente sur chaque stigmate. Cette Chenille n’est pas toujours aussi belle qu'elle à été représentée dans l'fconographie des Chenilles par Duponehel; on en rencontre quelquefois des individus entièrement bruns, mais, du reste, avec le même dessin que ceux de couleur verte; on en rencontre aussi qui ont quatre lunules bleues au lieu de deux; mais cette variété est très-rare : dans son jeune âge, elle est jaune, avec la corne noire et très longue. Fig. 467. — Deidephila neru, Linné. Ce Deilephila est une espèce propre aux pays où l’arbuste qui lui donne son nom croit spontané- ment, tels que l'Afrique, les parties méridionales de l'Asie, la Grèce, l'Italie, l'Espagne et la Pro- vence. Si on en trouve quelquefois dans d'autres contrées de l'Europe, ce n’est qu'accidenteilement, et dans les jardins où le nérion se cultive en caisse; mais il est rare que dans ec eas il se propage de lui-même plusieurs années de suite. Le Deilephila celerio, Linné, dont la Chenille vit sur la vigne Fig. 468. — Deilephila celerio, Linné. et sur le caille-lait jaune; elle est brune ou verte, mais plus ordinairement brune, et elle a, sur le quatrième et sur le cinquième anneau, deux yeux noirs à iris jaune et à prunelle blanche. Chaque Doubleday — Jeuxidia Lutert PAPILLONS. 265 côté du corps est longé par deux lignes jaunes, dont la supérieure allant de l'origine du sixième anneau jusqu'à la corne; l'inférieure s'étendant de la tête à la partie anale, et formée par des crois- sants dans lesquels se perdent les stigmates, dont le contour est brun. Les pattes écailleuses sont jaunes, avec les pattes membraneuses brunes. La corne est droite et unie, et la tête est rétractile sous le troisième anneau. Cette Chenille se transforme dans les premiers jours d'août. La chrysalide est d’un brun rougeûtre, avec les stigmates et l'enveloppe des ailes d’un brun noirâtre. Le Papillon en sort au mois de juin l’année suivante, et quelquefois quatre ou cinq semaines après la métamor- phose de la Chenille. Il est très-rare autour de Paris et dans le nord de la France; mais on le trouve assez communément dans nos départements méridionaux, il est encore plus commun à Ténériffe et au cap de Bonne-Espérance. Les individus du Cap ont les deux lignes du milieu du thorax d'un jaune métallique, au lieu de les avoir d’un jaune d’ocre pâle. Le Deilephila Osyris, Boisduval, qui se trouve dans l'Espagne méridionale, ainsi que sur les côtes septentrionales de l'Afrique. Le Deilephila Cre- tica, Boisduval, qui habite l'ile de Candie, lesiles de l'archipel, Constantinople. Le Deilephila Elpe- nor, Linné. De toutes les Chenilles du genre des Deilephila, celle-ci est la plus connue, et qui mé- rite le mieux le nom trivial de Cochonne qu'on leur a donné à toutes, à cause de la faculté qu'elles ont d'allonger et de raccourcir à volonté la partie antérieure de leur corps : cette faculté est en effet plus prononcée chez elle que chez toutes les autres, excepté peut-être celle du Deilephila porcellus. Fig. 469 — Chenille du Derlephila Elpenor, Linné. Elle est d’un assez beau vert dans son jeune âge, et quelques-unes conservent cette couleur jusqu’ à leur métamorphose; mais la plupart deviennent, après leur troisième mue, d'un brun plus ou moins obscur, et finement strié de noir. Cette couleur, qu'on ne peut mieux comparer qu'à celle du radis noir, est plus foncée sur le dos que sur les côtés; sur le quatrième et le cinquième anneau, on voit deux grandes taches noires orbiculaires, dont le centre est occupé par une espèce de lunule d'un brun noirâtre, et dont les bords sont d’un blane violâtre; une autre tache semblable, mais dont la lunule est à peine arrêtée, se voit aussi sur le troisième anneau ; deux lignes grises règnent de chaque côté du corps, depuis la tête jusqu à la corne, qui est ici très-mince et très-courte : ces lignes sont bordées de noir des deux côtés sur les deux premiers anneaux et sur le pénultième, et surmontées seulement d'une tache de la même couleur sur chacun des autres anneaux, excepté sur le troisième, le qua- trième et le cinquième, où elles sont interrompues par les taches orbiculaires et ocellées dont il a été question plus haut; d’autres lignes à peine marquées sont placées obliquement au-dessus des stigmates : ceux-ci sont très-petits, blanchâtres, et cernés de noir. La tête est grise. Le ventre et les pattes membraneuses sont aussi de cette couleur; les pattes écailleuses sont jaunätres, avec leur extrémité noire. La corne est noire à la base, et blanchâtre à son extrémité. La chrysalide est Fig. 470. — Chrysalide du Deilephila Elpenor, Linné d'un brun jaunâtre, finement striée de noir sur l'enveloppe des ailes, avec les stigmates d'un noir luisant; les anneaux de l'abdomen du côté du dos sont hérissés d'une rangée de petites épines poires 95" = rS 266 HISTOIRE NATURELLE. Quoique le Papillon produit par cette Chenille se nomme vulgairement Sphinx de la vigne, il est rare cependant de la trouver sur cette plante, dont elle s’'accommode fort bien en captivité; elle vit de préférence sur les épilobes, et principalement sur les epilobium palustre et hirsutum. N faut la chercher, dans les endroits humides, au bord des ruisseaux et des mares, à la queue des étangs, etc., depuis la fin de juillet jusqu’en septembre. Elle ne s'enfonce pas dans la terre pour se chrysalider; elle se construit à la surface une coque informe avec de la mousse et des feuilles sèches, qu'elle réunit à l’aide de quelques fils de soie. Fig. 471. — Deilcphila Elpenor, Linné. L'Insecte parfait éclôt quelquefois en septembre, mais Le plus ordinairement if passe l'hiver en chrysalide, et ne se développe que dans le courant de juin de l’année suivante. Le Deilephila Elpenor est répandu dans toute l'Europe, et plus commun dans le Nord que dans le Midi. Le Deilephila porcellus, Linné. La Chenille de cette espèce, à la taille près, ressemble beaucoup à celle du Deilephila Elpenor; comme elle, elle est verte dans son jeune âge, mais il est rare qu'elle conserve cette couleur jusqu'à sa métamorphose. Le plus souvent, elle devient d’un brun foncé finement strié de noir après la troisième mue. Comme celle du Deilephila Elpenor, elle a deux taches orbiculaires sur chacun des troisième, quatrième et cinquième anneaux, qui sont beaucoup plus renflés que les autres; les deux premières taches sont entièrement noires, et coupées par une ligne grise; les quatre autres sont ocellées, et leur prunelle est blanche, avec le centre roussâtre. Les stigmates sont blancs, et cernés de noir. Le onzième anneau est dépourvu de corne; seulement on voit à sa place une petite verrue arrondie et à peine saillante. Le dessous du corps et les pattes membraneuses sont couleur de chair. Les pattes écailleuses sont jaunâtres, avec leur extrémité noire. La tête est de la couleur du corps. Fig 472, — Deilephila porcellus, Linné Cette Chenille vit principalement sur le caille-lait (gallium verum) et sur l'épilobe à feuilles étroites (epilobium angustifolium); mais elle est plus rare sur cette dernière plante. On la trouve en même temps que celle du Deilephila Elpenor, c'est-à-dire en juillet et août; mais elle est plus PAPILLONS. 267 difficile à trouver, parce qu'elle ne mange guère que le matin ou pendant la nuit : elle se tient ca- chée le reste du temps au pied de la plante ou sous les pierres qui sont à sa portée. La chrysalide, à la grosseur près, ressemble tout à fait à celle du Deilephila Elpenor; cependant, elle a le dessous des anneaux encore plus épineux. Du reste, elle est contenue, comme celle de sa congénère, dans une coque grossière, et l’Insecte parfait en sort dans le mois de juin de l’année suivante; quelquefois, mais rarement, en septembre de la même année. Cette espèce est répandue dans une grande partie de l'Europe, mais surtout dans le Nord; elle est assez rare aux environs de Paris. Parmi les espèces exotiques, nous citerons le Deilephila saclavorum, Boisduval, qui se trouve à Madagascar et à Bourbon; le Deilephila Eson, Cramer, dont la Chenille ressemble à celle du Deile- phila celerio. Elle est d’un noir violâtre ou couleur lie de vin, et comme marbrée. La tête et les premiers anneaux sout d'un jaune roussâtre, avec un œil noir de chaque côté; le long des pattes, on observe, en outre, une raie noire anguleuse. La queue est blanche, avec la base d’un noir foncé; cette dernière couleur s'étend sur le dernier anneau, et forme une espèce d'écusson. La chrysalide est allongée, d'un brun clair, avec la pointe de l'extrémité assez saillante, et une rangée de points noirs de chaque côté, entourés chacun d’une tache couleur de chair. La Chenille vit sur la vigne et sur la balsamine (impatiens balsamina). Cette espèce se trouve assez communément à Maurice, à Bourbon et à Madagascar; elle habite aussi le cap de Bonne-Espérance et la côte de Coromandel. Elle vole communément après le coucher du soleil. Le Deilephila iulrieus, Boisduval, qui se trouve à Bourbon, à Maurice et à Madagascar; il habite aussi la côte de Guinée et le Sénégal. Le Neilephila Lacordairei, Boisduval, qui a été rencontré à Madagascar et à Bourbon; le Deile- phila Morpheus, Cramer, qui se trouve à Madagascar; il habite aussi la côte de Coromandel et le Pégu; le Deileph la cenopion, Hubner, qui est signalé comme se trouvant à Bourbon et à Maurice. ome GENRE. — SPHINX. SPHINX. Linné, 1767; Boisduval, 14840; Duponchel, 1844. Syst. Naz.,t Il, p. 796; Ind. meth., p. 48 ; Cat. svn. des Lépidopt. d'Europe, p. 40. Antennes légèrement flexueuses, de la longueur de la tête et du corselet réunis, renflées au mi- lieu, striées transversalement en manière de râpe, du côté interne dans les mâles, unies dans les femelles; chaperon large et proéminent; yeux gros et saillants; palpes épais, réunis à leur extrémité, Fix. 475 — Sphinx pinastri, Linné. 5 et débordant le chaperon; trompe épaisse, presque aussi longue que le corps; ailes supérieures épaisses et lancéolées; angle anal des inférieures arrondi; thorax large et bombé, avec les pterigodes 268 HISTOIRE NATURELLE. très-développées; abdomen long, eylindrico-conique, marqué de bandes annulaires ou transversales. pattes robustes, assez courtes. Vol rapide et brusque après le coucher du soleil. Chenilles lisses, cylindriques, rayées obliquement sur les côtés; tête plate et ovalaire, avec une corne unie, très-aiguë et courbée en arrière sur le onzième anneau; se métamorphosant dans la terre, sans former de coque. Chrysalides allorgées, cylindrico-coniques, avec le fourreau de la trompe plus ou moins séparé de la poitrine, et une pointe anale très-prononcée. Ce genre, tel qu'il a été limité par Ochsenheimer, Duponchel et Boisduval, ne renferme qu'un très-petit nombre d'espèces, parmi lesquelles l'Europe en nourrit trois. qui sont : le Sphinx pi- nastri, Linné. La Chenille de cette espèce change plusieurs fois de couleur avant d'arriver à toute sa taille; la figure qui en à été donnée par Duponchel, dans son /conographie des Chenilles, la re- présente après sa dernière mue. Elle est alors d'un assez beau vert, avec une bande dorsale d'un brun rougeûtre, et trois raies latérales d'un jaune citron. La bande dorsale est renflée sur le milieu de chaque anneau, et les raies ou bandes latérales ne sont pas continues, mais composées de taches oblongues qui se touchent plus ou moins. On remarque sur le premier anneau une plaque écailleuse ovale, d’un jaune d’ocre, et coupée longitudinalement par cinq raies d’un brun noir qui se prolonge sur la tête. Elle est également couleur d’ocre, avec les mâchoires noires; sur le dos des autres an: neaux, on voit deux petites taches noires, carrées, placées latéralement sur le bord postérieur de chacun d'eux. Le corps est en outre sillonné cireulairement par un grand nombre de rides noirâtres. On en compte sept ou huit sur chaque anneau, excepté sur le premier et les deux derniers, où elles sont en moins grand nombre. Les stigmates sont orangés et cernés de noir. Les pattes écailleuses sont jaunâtres, et les membraneuses, qui sont d’un blanc sale, ont vers leur origine une petite plaque noire qui semble être écailleuse; enfin, la corne est noire et chagrinée. En sortant de l'œuf, cette Chenille est presque entièrement jaune. Ce n’est qu'après la première mue qu’elle verdit, et que les bandes latérales jaunes commencent à paraître. A la seconde mue, ces bandes paraissent davantage, parce que le vert devient plus foncé. Enfin, à la troisième mue, son dos brunit, et elle prend défi- nitivement sa dernière livrée, c'est-à-dire celle sous laquelle elle a été décrite et figurée. Cette Che- nille vit sur différentes espèces de pins : elle est très-vorace et croît rapidement. Quoiqu'elle ait la peau ferme et dure, elle souffre difficilement qu'on la touche, et cherche à mordre les doigts qui la prennent, car les mâchoires sont très-fortes; elle s’enterre vers la fin de juillet, au pied de l'arbre qui l’a nourrie, pour se changer en chrysalide, et son Papillon n'éclôt que dans les premiers jours de juin de l’année suivante. Sa chrysalide ressemble beaucoup à celle du Sphinx ligustri, mais elle est plus petite, et la gaine de la trompe est détachée de la poitrine dans le milieu de sa longueur. Cette espèce habite certaines contrées de l'Europe; elle est assez commune daus les environs de Valenciennes, où il n'existe cependant pas de forêts de pins, mais seulement quelques arbres isolés de cette espèce dans les pares. Elle n’est pas rare aux environs de Lyon, ainsi que dans les landes de Bordeaux. La forêt de Fontainebleau nourrit aussi cette espèce. Le Sphinx ligustri, Fig. 474 — Chenille du Sphinx ligustri, Linné Linné : de toutes les Chenilles du genre Sphinx proprement dit, celle-ci est la plus belle, et celle qui, par son attitude dans l’état de repos, ressemble le plus au Sphinx de la Fable. Elle est d’un PAPILLONS. 269 beau vert-pomme, avec sept raies obliques, moitié violacées et moitié blanches, placées de chaque côté du corps, depuis le quatrième anneau jusqu'au dixième inclus. Ces raies sont un peu renflées dans le milieu, et leur extrémité inférieure, qui se termine en pointe, est suivie d’une file de trois ou quatre petits points blanes, qui semblent en être la continuation. Les stigmates sont orangés La tête est verte et bordée de noir. Les pattes écailleuses sont d’un jaune päle et tachetées de noir: les membraneuses sont vertes et bordées de noir. Enfin, la corne est lisse, noire en dessus et jaune en dessous. Cette Chenille n’est pas rare; elle vit sur une foule d'arbres et d’arbustes, qu'il serait trop long d'énumérer ici; mais c'est principalement sur le troëne (ligustrum vulqare), le las (syringa Fig. 475. — Sphiox ligustri, Linaé. vulgaris), le frène (fraxinus excelsior), qu'il faut la chercher depuis la fin de septembre. Trois ou quatre jours avant de s'enfoncer en terre pour se chrysalider, ses belles couleurs se ternissent; elle jaunit sur le dos, et les stigmates s’effacent. Il est à remarquer que cette Chenille ne présente au- cune variété, et qu’elle conserve la même livrée depuis sa sortie de l'œuf jusqu'à sa transformation en chrysalide; seulement sa peau est chagrinée dans son jeune âge, tandis qu'elle devient lisse ct douce au toucher après sa dernière mue. La chrysalide est d’un brun marron, avec la gaine de la trompe de médiocre longueur, très-sail- lante, mais nue, détachée de la poitrine comme dans celle du Sphinx convolvuli. La pointe anale Vis 476 — Chrysalide du Sphinx ligustri, Linné, est accompagnée vers son extrémité de deux autres petites pointes latérales. Cette chrysalide passe l'hiver, et l'Insecte parfait n'en sort qu'au mois de juin de l'année suivante. Cette espèce est répandue dans toute l'Europe; elle n'est pas rare aux environs de Paris. Le Sphinx convolvuli, Linné. La Chenille de cette espèce présente un grand nombre de variétés, qui se réduisent néanmoins à deux types principaux, celles à fond vert et celles à fond brun. Dans les individus à fond vert, on observe trois variétés: la première, qui est celle qu’on rencontre le plus ordinairement, est d'un vert foncé, avec sept bandes obliques noires sur les côtés, lesquelles abou- tissent, sur le dos, à deux raies longitudinales de même couleur, souvent à peine marquées et tou- 270 HISTOIRE NATURELLE. jours interrompues à chaque anneau. Ces bandes, qui ne commencent qu'à partir du quatrième an- neau, et dont la dernière se termine à la corne, sont légèrement bordées de blanc dans leur partie inférieure. On remarque en outre deux taches noires sur le dos du troisième et du quatrième anneau, quatre très-petites sur le deuxième, et deux très-grosses placées latéralement sur la jointure des pre- mier et deuxième anneaux. La tête est d'un vert un peu jaunâtre, avec cinq raies noires perpendi- culaires, dont celle du milieu se divise en deux dans sa partie inférieure. Les pattes écailleuses sont noirâtres, et les membraneuses vertes, avec la couronne grise. La corne est lisse et de couleur jaune ou ferrugineuse, avec son extrémité noire. Les stigmates sont couverts par des taches noires orbi- culaires. Enfin, l'extrémité du dernier anneau, ou le chaperon de la partie anale, est d'un jaune orangé. La seconde variété ne diffère de celle que nous venons de décrire que parce qu’elle est d’un vert plus clair, avec des bandes obliques latérales entièrement blanches, et parce que les deux raies dor- sales sont remplacées chez elle par deux rangées de points noirs. La troisième variété est d'un vert terne, avec six rangées longitudinales de taches noirâtres ou brunâtres, et la tête et la corne d’un fauve ferrugineux. L Fig, 477. — Sphinx convolvuli, Linné Les individus à fond brun offrent également trois variétés assez tranchées, dont la plus com- mune à été représentée par Duponchel, dans son Zconographie des Chenilles : elle est d'un brun feuille morte sur le dos, blanche sur les côtés, et couleur de chair sous le ventre, avec sept bandes obliques d’un brun plus foncé sur les côtés, et une bande latérale d’un jaune paille, qui est continue vur les trois premiers anneaux, et qui, à partir du quatrième, s'interrompt au milieu de chacun d'eux. Les stigmates sont bordés de blanc et placés sur des taches brunes orbiculaires, qui se réu- nissent aux bandes obliques susmentionnées. La tête est d'un fauve pâle, avec les mêmes lignes noires que dans la première variété verte, qui a été décrite; les pattes écailleuses sont noirätres, et les membraneuses couleur de chair, avec la couronne grise. L’extrémité du dernier anneau, ou le chaperon de la partie anale, est d’un jaune orangé; enfin, la corne est entièrement noire. Dans la seconde variété, on remarque quatre raies longitudinales d’un blanc sale sur les trois pre- miers anneaux, dont deux dorsales et deux latérales, avec deux points de la même couleur sur les quatre anneaux, placés près de la jointure de chacun d’eux. La troisième variété est entièrement d’un brun terreux, avec le dos et des bandes obliques d’un bruu plus foncé. — Junonma Sabina Cramei Pl PAPILLONS. 271 Outre ces six variétés, on en rencontre d'intermédiaires; mais il est à remarquer que dans toutes celles à fond brun le corps est sillonné circulairement d’une multitude de stries noirâtres, qui sont coupées par d’autres dans le sens longitudinal, de manière à former autant de petits carrés. Cette Chenille vit sur plusieurs espèces de liserons, mais plus particulièrement sur celui des champs (convolvulus arvensis); c’est dans les endroits où abonde cette plante qu'il faut la chercher, après la moisson, c’est-à-dire en juillet et en août : elle se tient cachée au pied de la plante, sous les feuilles; mais la grosseur de ses excréments sert à la faire découvrir. On la trouve quelquefois aussi, dans les jardins, sur le convolvulus tricolor et l'ipomea coccinea, et plus rarement encore sur le lise- ron des haies (convolvulus sepium). Elle s’enterre pour se transformer, comme celle du Sphinx ligustri. Sa chrysalide est d’un brun jaunâtre, avec la gaine de la trompe très-longue, détachée de la poi- trine, arquée, et demi-roulée en spirale à son extrémité. L'Insecte parfait éclôt en septembre de la même année; mais cela n'a lieu que pour les Chenilles qui se sont transformées à la fin de juillet; les chrysalides de celles qui ont été plus tardives passent l'hiver, et n'éclosent qu'en mai ou juin de l’année suivante. Le Sphinx convolvuli est répandu dans toutes les parties tempérées de l'Europe, et n'avance pas autant vers le nord que le Sphinx ligustri. On le trouve aussi en Afrique, aux Indes orientales, et même dans les iles de l'océan Pacifique, suivant M. le docteur Boisduval. Parmi les espèces exotiques, nous citerons le Sphinx solani, Boisduval. La Chenille est grisâtre, tachetée de noir, avec la tête marquée longitudinalement de six raies noires, dont les deux du milieu se réunissent en 4 renversé. Les trois premiers anneaux sont divisés par une crête dorsale formée de pointes assez dures. La corne qui surmonte le onzième anneau est effilée, lisse, longue de six lignes, et d’un gris elair. Les pattes écailleuses sont noires, les intermédiaires offrent trois anneaux, dont celui du milieu est d’un jaune clair et les deux autres noirs. La chrysalide ressemble à celle du Sphinx convolvuli, mais l'extrémité de la gaine qui renferme la trompe n’est pas repliée sur elle-même. La Chenille vit sur l'aubergine ou bringelle (solanum me- longena). Ce Sphinx habite Bourbon, mais il y est rare, tandis qu'il est assez commun à Maurice. Ge GENRE. — ACHÉRONTIE. ACHERONTIA. Hubn., 1816; Boisd., 1840; Duponch., 1844. Cat., p. 439 ; Iud. method., p. 49; Catal. synonym. des Lépidopt. d'Europe, p. 42. SPHINX. Des auteurs. BRACHYGLOSSA. Boisd Antennes très-courtes, droites, peu renflées au milieu, finement striées transversalement du côté interne, et dont le crochet terminal est très-prononcé; tête large; yeux gros et saillants; chaperos très-avancé; palpes épais, séparés à leur extrémité, et dépassant à peine le chaperon ; trompe épaisse, très-courte; thorax ovale, peu convexe, avec un double collier bien marqué, et les ptérygodes dis- tinctes ; ailes supérieures entières, lancéolées; angle anal des inférieures arrondi; abdomen ova- laire, légèrement aplati, et terminé en pointe obtuse; pattes courtes, robustes, avec les crochets des tarses très-forts. Vol lourd après le coucher du soleil. Chenilles lisses, rayées obliquement, avec la tête plate et ovalaire, et une corne rocailleuse et contournée en queue de Chien sur le onzième anneau; s’enfonçant profondément dans la terre pour se métamorphoser, sans former de coque. Chrysalides allongées et déprimées sur la poitrine, avec une pointe anale bifurquée. La seule espèce de ce genre qui soit nourrie par l'Europe est l'Acherontia Atropos, Linné, ou le Sphinx à tête de mort des auteurs anciens. De toutes les Chenilles connues en Europe, celle de l'Acherontia Atropos est la plus grande : elle atteint jusqu'à quatre pouces et demi de longueur sur huit lignes de diamètre, lorsqu'elle à pris tout son accroissement. Le fond de sa couleur est d'un jaune citron, qui se change en vert sur les côtés et sur le ventre. Depuis et compris le quatrième anneau jusqu’au dixième inclus, elle est ornée latéralement de sept bandes obliques d'un bleu d'a- zur, lesquelles sont teintées de violet et liserées de blanc du côté postérieur. Ces bandes, en se Joi- 272 HISTOIRE NATURELLE. gnant sur le dos de chaque anneau, forment autant de chevrons parallèles entre eux, et dont les pointes sont tournées vers la partie anale. Les trois premiers anneaux et les deux derniers sont en- tièrement lisses, tandis que les intermédiaires sont ridés transversalement, et marqués en outre, excepté le dixième, d'un grand nombre de points noirs, légèrement verruqueux, et dispersés, sans beaucoup d'ordre, entre les bandes que nous venons de signaler. Sur le sommet du onzième anneau est placée une corne inclinée en arrière, comme chez tous les autres Sphingides qui en sont pour- vus; mais ici elle a cela de particulier que son extrémité se recourbe en dessus en forme de cro- chet. Cette corne est jaunâtre et très-rocailleuse, c'est-à-dire hérissée de tubercules coniques qui se touchent par leur base. Les stigmates sont ovales, noirs et cernés de blanc. Les pattes écailleuses sont également noires et tachetées de blanc. Les pattes membraneuses sont de la couleur du ventre, avec la couronne noirâtre. Enfin, la tête est verte et marquée latéralement d’un trait noir. Fig. 478. — Chenille de l'Acherontia Atropos, Linné. Telle est la hvrée la plus ordinaire de la Chenille de l'Acherontia Atropos; mais elle est très- sujette à varier : on en rencontre parfois des individus d’un vert uniforme, avec les chevrons d’un vert plus foncé et bordés de jaune antérieurement, d’autres, dont le fond est entièrement jaune, avec des chevrons pourpres ou violets; d’autres enfin, qui sont d'un brun feuille morte, avec deux lignes dorsales serpentantes d’un brun noirâtre ponctué de blanc; la corne d’un blanc jaunâtre, et les trois premiers anneaux couleur de chair, avec une bande dorsale et des taches latérales d'un noir verdâtre. Cette dernière variété est la plus rare. Cette Chenille vit sur la plupart des solanées, mais principalement sur la pomme de terre (solanum tuberosum) et sur le liciet d'Europe (l{ycum europæum). A défaut de ces plantes, elle mange fort bien les deux espèces de jasmins, jaune et blanc, et cela contre l'assertion d'Engramelle, qui assure que, si on la trouve quelquefois sur ces arbustes, c’est parce qu'elle est près de se métamorphoser et qu'elle n’a pas besoin de manger : car, dit-il, ayant eu occasion d'élever de ces Chenilles dès leur sortie de l'œuf, il leur présenta d'abord des feuilles de jasmin, auxquelles elles ne touchèrent point, et ensuite les feuilles de laitue romaine, qu’elles entamèrent avec avidité, en attaquant de préférence leurs côtés; ce qui lui fit penser qu'elles pourraient bien préférer les tiges ou chicons aux feuilles : en effet, leur en ayant présenté, elles s’y enfoncèrent, et continuèrent de s’en nourrir pen- dant six semaines, au bout desquelles, ajoute-t-il, elles périrent toutes par accident. Engramelle ne s'explique pas sur la nature de l'accident; mais il ne serait pas étonnant qu'il eût été occasionné par une nourriture trop aqueuse, nourriture qui pouvait convenir à de jeunes larves sortant de l'œuf, mais qui n'était pas assez substantielle pour celles qui avaient grossi. Au surplus, il paraît que cette Chenille se nourrit au besoin de plantes de genres très-différents, si l'on en croit les auteurs, puisque, suivant eux, on la trouve non-seulement sur celles que nous avons déjà nommées, mais encore sur les fèves des marais, sur le chanvre, sur le fusain, et enfin sur le prunier domestique. Mais un fait constant, c'est que les étés secs et chauds, dans notre climat, sont plus favorables à sa multiplication que les étés froids et humides, ce qui prouve son origine australe : en effet, l’Acherontia Atropos se trouve communément dans toute l'Afrique, les Indes orientales et l'Europe méridionale, et devient très-rare au delà du quarante-huitième degré de la- titude en avançant vers le nord. Dans les environs de Paris, où l'on ne peut pas dire qu'il soit très- W 2. — Kallima Paralekta, Morsleld PAPILLONS OS commun, on trouve sa Chenille depuis le milieu de juillet jusqu'au commencement d'octobre. Elle s'enfonce dans la terre, comme la plupart des Sphingides, pour se changer en chrysalide, et son Papillon éclôt ordinairement un mois ou six semaines après qu'elle s’est enterrée; mais cela n'a lieu que pour les Chenilles qu’on trouve dans le courant de l'été, car celles qui n'atteignent toute leur taille qu’en septembre ou octobre restent en chrysalide jusqu'en mai de l'année suivante, et il arrive souvent que les premières gelées font périr une partie de ces individus tardifs avant leur métamor- phose. La chrysalide est allongée et déprimée, ou aplatie dans sa partie antérieure, et cylindrico-conique dans sa partie postérieure, avec les incisions des anneaux légèrement chagrinées, les stigmates très: Fig. 479. — Chrysalide de l'Acherontia Atropos, Linne, apparents, et une pointe à la partie anale, noire, rugueuse, et très-finement bifurquée. Sa couleur générale est d'un brun marron luisant, plus claire sur l'enveloppe des ailes que sur les autres parties. C’est ici le cas de parler de l'espèce de cri plaintif que fait entendre l'Acherontia Atropos, lors. qu'on le prend ou qu'on le tourmente. Plusieurs naturalistes ont voulu s'assurer de quelle partie de son corps partait ce cri, et chacun en a donné une explication différente. Réaumur l'attribue au frottement de la trompe contre des palpes. Un observateur cité par Engramelle prétend qu'il est occasionné par l'air renfermé sous les épaulettes, et chassé avec force par le mouvement des ailes. Le docteur Lorey dit qu'il a pour cause l'air qui s'échappe par la trachée qu'on voit aux deux côtés de la base de l'abdomen, et qui, dans l'état de repos, se trouve fermée par un faisceau de poils très-fins, réunis par un ligament qui prend naissance sur les parties latérales et internes de la partie supérieure de l'abdomen, lequel faisceau se dilate par la divergence des rayons qui le composent, en formant un petit soleil ou astérisque fort joli. Enfin, suivant M. Passerini, la tête serait le véritable siége de l'organe qui produit le bruit dont il s’agit : c'est-à-dire qu'il sortirait d'une cavité qui commu- nique avec le faux conduit de la trompe, et à l'entrée de laquelle sont placés des muscles assez forts, qui s'abaissent et s'élèvent successivement de manière que le premier mouvement faitentrer l'air dans cette cavité, et l’autre l'en fait sortir. En effet, dit-il, que l’on coupe la trompe à sa base, le cri n’en conti- nuera pas moins, tandis qu'il cessera tout à coup si l’on paralyse l'action des muscles dont on vient de parler, soit en les coupant en travers, soit en les traversant par une grosse épingle qu'on enfonce verticalement dans la tête. À l'égard de l'explication donnée par M. Lorey, M. Passerini fait obser- ver avec raison qu'elle pèche par la base, car le cri que fait entendre notre Acherontia est commun aux deux sexes, et cependant l'appareil décrit par M. Lorey comme en étant le siège n'existe que chez le mäle. D'ailleurs cet appareil se trouve plus ou moins développé chez les autres Sphingides, qui tous néanmoins ne font entendre qu'un bourdonnement fort différent du cri qui nous occupe. Pour la première fois, j'ai observé, dit M. Duponchel, un Acherontia Atropos vivant, et je me proposais de répéter sur lui les expériences de M. Passerini; mais il est mort avant que j'aie eu le temps de les commencer; seulement j'ai pu m'assurer, en déroulant la trompe ct en écartant ses palpes, de manière à empêcher tout frottement, que son cvi n’en continuait pas moins d'être aussi fort qu'auparavant, ce qui est tout à fait contraire à l'assertion de Réaumur, et semblerait confir- mer celle de M. Passerini; toutefois, j'engage ceux des entomologistes qui sont à portée de se pro- curer des Acherontia Atropos, à vérifier les expériences de ce dernier observateur; car, si son expli- cation est exacte, elle fournirait l'exemple unique jusqu'à présent d'une sorte de voix dans un animal articulé, 926 00 274 [HISTOIRE NATURELLE. Quoi qu'il en soit, ce cri plaintif, Joint à la figure lugubre que cet Achérontie porte sur son thorax, a suffi pour répandre l'alarme et l'effroi parmi le peuple de la Basse-Bretagne, en 1753: en effet. il fut beaucoup plus commun que d'ordinaire cette année-là, et son apparition coincidant avec Lbeauc commun ( une épi- démie très-meurtrière, il n'en fallut pas davantage pour lui attribuer tout ce mal, de sorte j ; 1 E à ; que les gens faibles et crédules ne le voyaient qu'avec frayeur, et le regardaient comme le messager de la mort. Fig 480. — Acherontia Atropos, Linné Mais si l’Acherontia Atropos est fort innocent des maladies qui paraissent en même temps que lui, sa grande multiplication est un véritable fléau dans certaines contrées, où l'on s'occupe spécia- lement de la récolte du miel. Il est très-friand de cette substance, et, lorsqu'il s'introduit dans une ruche pour s’en rassasier, il y cause une telle épouvante parmi les Abeilles, qu'elles prennent toutes la fuite; leurs nombreux coups d’aiguillon sont impuissants contre son épaisse fourrure. 10e GENRE. — BRACHYGLOSSE. BRACHYGLOSSA Blanchard, 1848. Mist. nat des ns, & IV, p. 480. Ce genre diffère du précédent par des antennes plus grèles, plus longues et plus amineies; par un thorax plus gros, par des ailes plus larges et légèrement sinueuses à leur extrémité, et par uu abdomen plus long et plus cylindrique. La seule espèce connue sur laquelle cette coupe générique est fondée est originaire de la Nou- velle-Hollande. L'auteur la nomme, d’après Donovan, qui, le premier, l'a fait connaître, Brachy- glossa triangularis, à cause d'une grande tache brune triangulaire qu'elle porte sur les ailes su- périeures PAPILLONS. 276 HISTOIRE NATURELLE ve GENRE. — SMÉRINTHE. SYWERINTHUS. Latr., 1809, Boisd., 1840; Duponch., 1844. Hist. nat. des Ins., t. IT, p. 401; nd. method., p. 49; Catal. méthod. des Lépidopt. d'Europe, p. 44. Antennes flexueuses, peu renflées au milieu, fortement dentées en scie, ou crénelées du côté in- terne, surtout dans les mâles: tête petite et enfoncée dans le thorax; chaperon étroit et peu proé- minent; yeux petits et peu saillants; palpes très-courts, arrondis, et ne dépassant pas le chaperon, Fig. 482 — Smérinthus Uiliæ, Linné qu'ils atteignent à peine; trompe presque nulle ou rudimentaire; fes quatre ailes plus ou moins den- tées; les supérieures falquées, et débordées par les inférieures dans l’état de repos : les unes et les autres étant alors dans une position horizontale; thorax presque globuleux, très-velu, avec le col- lier et les ptérygodes peu distincts; abdomen conico-cylindrique, et dont l'extrémité se relève dans les mâles seulement; vol lourd après le coucher du soleil. Chenilles rugueuses ou chagrinées, avec la tête triangulaire, atténuées dans leur partie antérieure, et rayées obliquement de chaque côté du corps, s'enfonçant dans la terre pour se métamorphoser sans former de coque. Chrysalides cylindrico-coniques, avec une pointe anale simple. Ce genre, qui ne renferme pas un très-grand nombre d'espèces, établit un des passages les plus naturels entre les Sphingiens et les Bombyciens. Parmi les espèces que l'Europe nourrit, nous cite- rons le Smerinchus tilice, Linné. Ce qui distingue principalement la Chenille de cette espèce de celles des Smerinthus populi et ocellatus, auxquelles elle ressemble beaucoup, c'est qu'elle a la par- tie antérieure du corps plus effilée, la tête plus petite, et la partie anale surmontée d’une espèce d'é- Mig. 483. — Chenille du Smérinthus tiliæ, Linné, eusson granuleux, de forme ovale. Elle est d’un beau vert pomme chagriné de Jaune, et marquée de chaque côté de sept lignes obliques de cette même couleur, et quelquefois bordées de rouge, dont la dernière se réunit à la corne du pénultième anneau. Cette corne est rugueuse, bleue en dessus et PAPILLONS. 977 jaune en dessous. La tête est du mème vert que le corps, et bordée de jaune. Les stigmates sont orangés; les pattes écailleuses couleur de chair, et les membraneuses vertes, avec la couronne d'un rouge brun. L’écusson anal est d'un blanc violätre au centre, et d'un jaune orangé sur les bords. Cette Chenille vit sur le tilleul, lorme, et parfois le marronnier d'Inde, suivant Godart. Ce que je puis affirmer, dit Duponchel, c’est que j'ai trouvé une fois le Papillon venant d’éclore sur le tronc d'un châtaignier dans la Lozère, et cela dans une localité où il n'y avait pas d'autres arbres; d’où il est permis de conclure que sa Chenille avait vécu sur celui-ci. Au reste, c'est principalement sur l'orme qu'il faut chercher la Chenille de cette espèce; on la trouve depuis le milieu d'août jusqu'à la fin de septembre. Elle s’enterre au pied de l'arbre qui l'a nourrie pour se chrysalider, et ne donne son Papillon qu'en mai ou juin de l'année suivante; quelques individus tardifs n'éclosent qu'en juillet. La chrysalide est d'un brun terreux, finement chagriné, et plus allongée que celle du Smerin- tlrus populi, avec la pointe anale bifide et garnie d'épines jusqu'à son extrémité. Le Smerinthus tiliæ paraît répandu dans toute l'Europe, mais principalement dans sa partie tempérée; c’est une des espèces les plus communes aux environs, ou plutôt dans l'intérieur de Pa- ris; car, malgré le grand nombre de chrysalides déterrées chaque année par les jeunes amateurs, on ne cesse de trouver le Papillon en quantité sur les ormes des boulevards pendant la durée de son éclosion, c'est-à-dire pendant les mois de mai et de juin. Fig. 485. — Smerinthus ocellatus, Linné. Le Smerinthus ocellatus, Linné. Sa Chenille a la peau rugueuse et comme chagrinée, et la tête trian- gulaire. Elle est tantôt d'un vert pomme et tantôt d’un vert glauque, mais toujours pointillée de blan- châtre; chacun de ses côtés est marqué de sept lignes obliques blanches, bordées, antérieurement, de vert plus foncé, et dont la dernière se termine à l'origine de la queue. Elle a en outre, sur les trois premiers anneaux, deux raies blanchâtres presque parallèles, et finissant sur le milieu du quatrième anneau. La tête est d'un vert bleuâtre, et bordée de jaune. Les stigmates sont d'un blanc rosé, et cernés de violàtre ou de ferrugineux. La corne est rugueuse, couleur bleu-ciel, avee Pextrémité ver- dâtre ou noirâtre. Les pattes écailleuses sont légèrement rougeätres, et les membraneuses de la 278 HISTOIRE NATURELLE. couleur du reste du corps. avec la couronne violätre. Dans la variété pomme, les lignes obliques sont ordinairement d'un bleu jaunâtre ou presque jaunes, et alors cette variété peut aisément se confondre avec la Chenille du Smerinthus populi; mais elle s’en distingue toujours par deux lignes parallèles dont elle est marquée sur les trois premiers anneaux, et qui manquent chez cette dernière. Cette Chenille vit sur les saules, principalement sur le saule pleureur, sur l'osier, sur le peuplier noir et celui d'Italie, sur le tremble et le pommier; on la trouve quelquefois aussi sur le pécher, l'amandier et le prunellier. Elle à pris ordinairement son accroissement à la fin d'août, et même plus tôt, et s’enterre pour se chrysalider. Celles qui vivent sur les vieux saules ne prennent pas la peine de descendre jusqu'à terre; elles se chrysalident dans le detritus dont la tête de ces arbres est presque toujours remplie. La chrysalide est finement chagrinée, d'un brun marron foncé, avec la partie anale arrondie, et terminée par une pointe courte et obtuse. Elle passe l'hiver, et l'Insecte parfait n'en sort qu'à la fin d'avril. Cependant, il arrive quelquefois que les individus hätifs éclosent dans le mois de sep- tembre. Le Smerinthus ocellatus se trouve communément dans une grande partie de l’Europe. Le Smerinthus populi, Linné. La Chenille a la peau rugueuse et comme chagrinée, avec la tête trian- gulaire. Elle est d'un beau vert pomme pointillé de jaune, avec sept lignes obliques, également jau- nes, de chaque côté du corps, dont la dernière aboutit à la corne : celle-ci est rugueuse, jaunâtre en dessus et rougeätre en dessous. Les stigmates sont blancs, et bordés de rouge fauve. Les pattes écailleuses sont entrecoupées de jaune et de rose; les membraneuses sont vertes, et marquées, ex- térieurement, d'un trait arqué fauve ou orangé. Enfin, la tête est d'un vert un peu plus foncé que le reste du corps, et encadrée de jaune, avec les mandibules roses. Fig, 486 — Chenille du Smerinthus populi, Linné, On rencontre quelquefois une variété qui a trois ou quatre rangées de taches ferrugineuses de chaque côté du corps; on en rencontre aussi une autre d'un vert presque blanc, dont les lignes obliques sont à peine indiquées, et qui est souvent ornée de deux rangées latérales de points roses celle-ci se trouve toujours sur le peuplier blanc, qui semble lui communiquer sa couleur, ainsi qu'au Papillon qui en provient. Cette Chenille vit sur les différentes espèces de peupliers et de trembles, et quelquefois sur les saules et le bouleau. On la trouve depuis juillet jusqu'en octobre; mais c'est principalement en sep- tembre qu'il faut la chercher. Elle s'enterre pour se changer en chrysalide. Les Chenilles, parvenues à toute leur taille en juillet, donnent leur Papillon au bout de six semaines. Celles qu'on trouve en septembre passent l'hiver en chrysalide, et n'arrivent à l'état parfait qu'en avril ou en mai de l'an- née suivante. La chrysalide est d’un noir terne, plus courte que celle du Smerinthus tiliw, avec la pointe ter- minale très-aiguë et lisse à son extrémité. Cette espèce est répandue dans toute l'Europe, mais plus communément au nord qu'au midi Le Smerinthus tremulæ, Fischer. La Chenille est d'un vert jaunâtre päle, granulé de blane, avec la tête d’un vert plus foncé, et bordée de jaune; les stigmates orangés; la corne jaune en dessus et ferrugineuse en dessous; les pattes écailleuses roses, et les membraneuses vertes, et enfin sept raies obliques d’un bleu päle, et bordées de blanc, inférieurement, de chaque côté du corps, lesquelles se réunissent sur la ligne médiane du dos, où elles forment autant de chevrons dont le dernier aboutit à la corne. Cette Chenille ne vit que sur le tremble (populus tremula), le peuplier d'Halie PAPILLONS. 97) (populus fastigiata), ne croissant pas dans les environs de Moscou, seul endroit où on l'ait trouvée jusqu'à présent Elle est très-difficile à élever. Le Smerinthus quercus, Fabricins. La Chenille de cette espèce est d'un vert très-clair, qui devient presque blanchâtre le long et sur le milieu du dos. Elle est finement chagrinée de blane, et marquée, latéralement, de sept raies obliques d'un vert plus foncé que le fond, et bordées de blanc en des- sous. Ces raies commencent à partir du troisième anueau, et la dernière va se réunir à la corne, qui est rugueuse et un peu jaunâtre, avec son extrémité noirâtre. Les deux premiers anneaux, qui manquent de raies obliques, sont marqués, latéralement, d'une ligne blanche longitudinale à peine indiquée. Les stigmates sont oblongs, blancs, et cernés de rose. La tète est épaisse, triangulaire, mais à angles très-obtus, surtout le supérieur. Elle est chagrinée, d'un vert plus foncé que le corps, et bordée, de chaque côté, par une ligne rose, bordée elle-même d’une ligne blanche intérieure- ment. Le chaperon de la partie anale est aussi d’un vert plus foncé que le reste du corps. Les pattes écailleuses sont roses, et les membraneuses vertes, avec leur extrémité jaunâtre. La Chenille du Smerinthus quercus n'est pas rare en Languedoc et en Provence, où elle vit ex- elusivement sur le chêne vert (quercus ilex), mais il parait qu'elle est très difficile à élever. En Au- triche et en Hongrie, où on la trouve également, bien qu'il n'existe pas de chènes verts, elle vit sur 'e chêne ordinaire. On la trouve depuis la fin de juillet jusqu'en septembre. Elle se transforme, dans la terre, sous la mousse, sans former de coque, passe l'hiver en chrysalide, et donne son Pa- pillon en mai de l'année suivante. La chrysalide est d’un brun marron foncé, finement chagrinée, peu allongée, avec les yeux et les antennes très en relief, deux gros mamelons à l'extrémité anale, et une pointe terminale obtuse Fig. 487. — Smerinthus popul, Linné. 280 HISTOIRE NATURELLE. Fig 488. — Sesia laphriæformis, Wunmer, Fig. 489 — Thecla auriter. Fig. 490. — Biblis Thadana, Godart. a ZAC _ mate ' FE D 2 Vig. 49H. — Ariadne coreta, Cramer. Fig. 492, — Junonia Radama, Boisduval PAPILLONS. 281 SUPPLÉMENT AUX ACHALINOPTÈRES. GENRE NÉONYMPHE. NEONYMPHA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 574. SATYRUS. Des auteurs. Corps petit, poilu; ailes grandes, non subdiaphanes, uniformément colorées en dessus, et plus ou moins ocellées, surtout en dessous; tête petite, très-légérement poilue; yeux médiocres, nus, à peine poilus; antennes très-courtes, composées d'articles peu allongés, annelées de blanc, terminées par une massue allongée, médiocrement robuste : celle-ci composée d'articulations beaucoup plus courtes; palpes labiaux ressemblant beaucoup à ceux des Euptychia, mais plus longs et plus forte- ment couverts, en avant, de poils allongés, soyeux, avec l’article terminal allongé et très-grèle; tho- rax ovale, très-finement poilu; ailes supérieures grandes, entières, frangées de poils très-fins; bord costal légèrement arqué; angle apical tout à fait arrondi; bord apical convexe, ayant plus des deux tiers de la longueur du bord costal; angle postérieur arrondi; bord interne presque droit; nervures très-délicates; ailes inférieures subtriangulaires, avec leur bord costal arqué et leur angle externe arrondi; angle anal assez obtus; bord externe entier, frangé de longs poils; pattes de la première paire du mâle très-petites, plumeuses, revêtues de poils très-longs et soyeux; pattes de la première paire de la femelle à peine plus fortes que celles du mâle, légèrement plumeuses, avec les tarses non dilatés à leur extrémité, et munis, en dessous, de quelques petites épines; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, écailleuses, avec les fémurs peu poilus, et les tibias armés de fines épines très-courtes, disposées, en dessous, sur deux rangées; éperons des tibias distincts; tarses écailleux, armés, en dessous et sur les côtés, de plusieurs rangées de longues épines; ongles très- courbés, entiers, grèles Chenilles allongées, un peu plus épaisses vers leur milieu, et striées longitudinalement; queue bifide. Chrysalides courtes, épaisses, avec la partie antérieure de la tète courbée et obtuse. Les espèces qui représentent ce genre sont très-nombreuses, et paraissent n'habiter que le nou- veau monde. Parmi elles, nous citerons la Neonympha Eurythris, Fabricius, qui habite les Etats- Unis d'Amérique; la Neonympha Grimon, Godart, qui a été rencontrée au Para; la Neonympha cos- mophila, Hubner, qui a été prise à Bahia; la Neonympha Phares, Doubleday et Westwood, qui est signalée comme habitant Le Brésil, et la Neonympha Peribæa, Fabricius, qui se trouve à Surinam. GENRE ARGYROPHENGE. ARGYROPHENGA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 384. Corps allongé, grèle; palpes très-longs; antennes courtes: ailes allongées, ornées, en dessous, de stries argentées, longitudinales; tête assez petite, revêtue, en avant, de poils allongés; yeux nus; antennes n'ayant pas plus que les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieur es, terminées, 27 36 282 HISTOIRE NATURELLE. graduellement, par une massue comprimée, médiocrement robuste, concave en dessous et obtuse au sommet; palpes labiaux très-longs, assez grèles, avancés en avant de presque le double de la longueur de la tête, divergents: article basilaire court, avec le second très-allongé, dépassant de beaucoup le niveau du sommet des yeux, et couvert, en avant, de très-longs poils, troisième article plus grêle, pas tout à fait aussi long que le second, et moins poilu; thorax assez petit, ovale, médio- crèment poilu; ailes supérieures allongées, subtriangulaires: bord antérieur très legèrenient arqué; angle apical assez aigu; bord apical entier, convexe, ayant environ les trois cinquièmes de la lon- gueur du bord antérieur; angle anal très-arrondi; bord interne presue droit, plus long que le bord apical; ailes inférieures entières, presque régulièrement obovales, avec l'angle externe et l'angle anal très-arrondis; bord costal très-arqué; pattes de la première paire du mâle très-petites, revêtues de poils très-longs; tarses très-aigus à leur sommet, composés d'un seul article et égalant en longueur les fémurs, pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, avec les fémurs poilus au côté interne; tibias armés, en dessous, de plusieurs rangées d'épines assez longues et très-fines; éperons des tibias assez allongés; tarses médiocrement épineux en dessous, avec les ongles grands, entiers, et régulièrement courbés; abdomen très-long, grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce connue dans ce genre (Argyrophenga Antipodum, Doubleday) a pour patrie la Nouvelle-Zélande. GENRE LASIOMMATE. LASIOMMATA. Westwood et Doubleday, 1851. Geuera of diurn. Lepidopt., p. 385. SATYRUS, God., Boisd. Corps grèle, poilu; ailes plus ou moins tachetées, avec les nervures costale et médiane de la paire supérieure renflées à la base; tête de grosseur médiocre, très-poilue, ornée d’un touffe frontale ; yeux proéminents; poilus; palpes labiaux obliquement avancés, dépassant le sommet des yeux, très- grêles, avec l’article basilaire et le second article couverts, en avant, de longs poils; article termi- nal extrêmement court; antennes droites, distinctement annelées de blanc, n'ayant pas tout à fait la longueur des ailes supérieures, et terminées par une massue distincte, comprimée en forme de poire, dont l’extrémité est tournée en dehors; cependant, il arrive que cette massue, dans quelques espèces exotiques, est allongée et graduellement formée ; thorax ovale, d'une grosseur médiocre, poilu; ailes supérieures grandes, allongées et triangulaires; bord costal médiocrement arqué, avec le sommet arrondi; bord apical entier, ayant plus que les deux tiers de la longueur du bord costal; bord interne à peu près aussi long que Le bord apical; ailes inférieures subovales, avec leur bord externe faiblement festonné; bord anal non incisé près de son extrémité; pattes de la première paire petites, mais distinctes et très-poilues dans les deux sexes : celles du mâle très-grêles, avec les tarses simples et aigus à leur extrémité; pattes de la première paire de la femelle à peine plus longues que celles du mâle, avec les tibias plus courts que les fémurs; tarses de la même longueur que les tibias, dilatés et comprimés à leur extrémité, et armés, au côté externe, de courtes épines; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement longues, très-grèles et écailleuses, avec les témurs poilus en dessous; les tibias et les tarses munis d'un très-grand nombre d'épines en dessous; ongles courbés, aigus, simples, dilatés de manière à former un lobe anguleux à leur base ; abdomen grôle. Chenilles allongées, poilues, munies de deux pointes assez courtes à la queue. Chrysalides courtes, épaisses, offrant des saillies anguleuses, avec la tête munie de deux pointes; elles sont suspendues par la queue. Ce genre est très-nombreux en espèces (vingt-cinq environ), dont un grand nombre habite les diverses localités de l'Europe; d’autres se trouvent aux Indes orientales; d'autres proviennent de l'Amérique méridionale; d'autres, enfin, ont pour patrie la Nouvelle-Hollande et la Tasmanie. Parmi PAPILLONS. 283 les espèces européennes, nous citerons les Lasiommata Clymene, Roxelana, Mcwra, Hiera, Megæra, Tigelius, Ægeria, Aiphia, Dejanira, que nous avions placés, page 202 et 203, dans le genre des Satijrus. Comme espèces exotiques représentant cette coupe générique, nous signalerons le Lasiommata Satricus, Doubleday et Westwood, qui habite l'Inde; le Lasiommata Montrolii, Feis- thamel, qui a été rencontré au Chili; le Lasiommata Merope, Fabricius, qui a été pris à la Nouvelle- Hollande, et le Lasiommata Philerope, Boisduval, qui est signalé par les auteurs comme habitant aussi la Nouvelle-Hollande. GENRE MYCALÉSIS. MYCALESIS. Westwood et Doubleday, 1854. Genera of diurn. Lepidopt., p. 392. SATYRUS. God., Boisd Corps grêle, finement poilu; ailes assez grandes, colorées d'une manière uniforme : celles du mâle présentant ordinairement, en dessus, une touffe de poils; tête assez petite, présentant une petite touffe frontale ; yeux nus, proéminents; antennes très-grêles, ayant à peine la moitié de la longueur des ailes supérieures, et terminées par une massue longue et très-grêle; palpes labiaux très-grêles, obliquement avancés, dépassant un peu le sommet des yeux; l'article basilaire et le second article offrant quelques longs poils soyeux, et ce dernier une touffe de poils courts à sa face dorsale; arti- cle terminal très-grèle, court, aigu à son sommet, et à peine soyeux; thorax assez petit, un peu com- primé et très-convexe: ailes supérieures ayant leur bord costal fortement arqué; le sommet arrondi; bord apical entier, ayant les trois cinquièmes de la longueur du bord costal, variable pour la forme, étant parfois légèrement convexe, et d'autres fois un peu concave; bord interne un peu dilaté chez le mâle, plus long d'un quart que le bord apical; nervure costale fortement renflée à sa base; ailes inférieures ayant leur bord externe légèrement festonné; pattes de la première paire du mâle petites, poilues, avec les fémurs grèles, aussi longs que les tibias et les tarses réunis; pattes de la première paire de la femelle beaucoup plus longues et plus grêles que celles du mäle, avec les tibias un plus courts que les fémurs; tarses un peu plus longs que les tibias, avec leurs articles grêles, armés, en dessous, de courtes épines, et leur sommet dépourvu d'ongles; pattes des deuxième et troisième paires assez longues, grèles, écailleuses, dépourvues de poils, avec les tibias présentant quelques très-petites épines sur les côtés de sa face inférieure; ongles des tarses cachés par des écailles; abdomen grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de dix-sept, et paraissent répandues dans les Indes orientales, l'Afrique tropicale et méridionale; quelques-unes sont citées comme ayant été prises au Mexique. Parmi celles qui fréquentent les Indes orientales, nous citerons le Hycalesis Polydecta, Fabricius, qui habite la Chine, le Bengale et la Nouvelle-Hollande ; le Mycalesis Mineus, Linné, qui se trouve à Amboine et Timor, et le Mycalesis Zophyrus, Kollar, qui a été pris dans l'Himalaya et au Kaschmir, quant au Mycalesis Martius, Fabricius, il a pour patrie la Guinée, ainsi que le Mycalesis Evadne, Cramer, qui a été rencontré à Sierra-Leoue. On ne connait que deux espèces de ce genre, qui habitent l'Amérique, ce sont : le Mycalesis renata, Cramer, qui se trouve à Surinam, et le Mycalesis ostrea, Hubner, qui a pour patrie la Géorgie et la Floride. 28% HISTOIRE NATURELLE. GENRE YPTHIME. YPTHIMA. Westwood et Doubleday, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 594. SATYRUS. Boisd. HIPPARCHIA. Klug. Corps petit; ailes assez grandes, entières, d'une couleur uniforme ; les supérieures offrant presque toujours unegrande ocelle près de son extrémité; tête petite, présentant quelques longs poils en avant; veux proéminents, nus; antennes très-grèles, annelées de blanc, n'ayant pas la moitié de la longueur des ailes inférieures : elles sont terminées, graduellement, par une massue très-grèle; palpes labiaux assez longs, grèles, pointus à leur sommet, obliquement avancés, dépassant le niveau du sommet des yeux, comprimés, couverts, en dessous, de longs poils soyeux; article terminal peu poilu; tho- rax petit, poilu en avant; ailes supérieures grandes, allongées, ovales et triangulaires; bord costal bien arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical convexe, entier, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du bord costal; bord interne presque droit, ayant les trois quarts de la lon- sueur du bord costal; nervure costale très-reuflée à la base; ailes inférieures ovales et triangulaires ; le bord costal et le bord externe arrondis: ce dernier entier; bord interne légèrement échancré près de son extrémité; pattes de la première paire du mäle extréèmement petites, poilues, et cachées par les poils du thorax, avec les hanches beaucoup plus longues que les fémurs, les tibias et les tarses réunis, qui forment une petite masse articulée, de forme ovoïde; pattes de la première paire de la femelle écailleuses, petites, mais distinctes, beaucoup plus longues que celles du mâle, avec les ti- bias plus courts que les fémurs; tarses un peu plus élargis à leur sommet, et à peu près aussi longs que les tibias, avec l'extrémité des articles munie, en dessous, de courtes épines; pattes des deuxième et troisième paires écailleuses, médiocrement allongées, grèles; fémurs assez poilus en dessous, avec les tibias écailleux, à peine épineux à leur face inférieure, et offrant des éperons allongés; tarses munis, en dessous, d'épines plus longues; ongles courbés et entiers; abdomen allongé, grêle, un peu renfié à son extrémité chez le mäle. Les espèces qui représentent ce genre sont peu nombreuses; on en connaît environ dix qui habitent principalement les Indes orientales, la Chine et l'Afrique méridionale, mais une a la Syrie pour pa- trie, une autre provient de la Nouvelle-Hollande et une troisième de la Floride. Parmi les plus remar- quables, nous citerons l'Ypthima Baldus, Fabricius, qui a été rencontré à Java; l'Ypthima Philo- mela, Hubner, qui habite la Géorgie et la Floride; l'Ypthima Norna, Doubleday et Westwood, qui se trouve en Chine, et l'Ypthima Arotous, Fabricius, qui habite la Nouvelle-Hollande. GENRE CŒNONYMPHE. COENONYMPHA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 596. SATYRUS. God., Boisd. Corps petit, très-poilu; ailes entières, arrondies, les trois nervures principales des ailes supé- rieures renflées à la base; tête assez petite, poilue, sans touffe frontale; yeux proéminents, nus; an- tennes grèles, non annelées de blanc, courtes, ayant à peine la moitié de la longueur des ailes supé- rieures, et terminées par une massue ovoide, allongée; palpes labiaux très-comprimés. droits, obliquement avancés, ne dépassant pas le niveau du sommet des yeux, très-poilus en avant, à l'exception du troisième article, qui est assez long, grêle et pointu; thorax petit, très-poilu; ailes supérieures assez grandes, entières, poilues, munies d'une longue frange; bord costal médiocrement arqué, avec le sommet arrondi; bord apical convexe, ayant presque les trois quarts de la longueur du bord costal; bord interne presque droit, à peu près aussi long que le bord apical; nervure cos- tale, médiane et submédiane, renflées à la base d'une manière égale: ailes inférieures ovales et PAPILLONS 285 triangulaires, poilues, garnies d'une longue frange; bord externe très-convexe et entier; bord in- terne ordinairement échancré vers son extrémité; pattes de la première paire du mäle petites, très- poilues, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur; tarses uniarticulés, ayant près de la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle grèles, plus longues que celles du mâle, avec les tibias médiocrement poilus et plus longs que les fémurs ; tarses très grêles, de la même longueur que les tibias, un peu dilatés à leur sommet, et présentant, à l'ex- trémité de ses articles, en dessous, des épines très-petites; pattes des deuxième et troisième paires écailleuses, médiocrement allongées, avec les fémurs offrant, en dessous, quelques longs poils; ti- bias et tarses garnis, en dessous et sur les côtés. de soies médiocrement longues et aiguës; éperons tibiaux longs; ongles aigus, courbés et entiers; abdomen médiocrement long et grêle. Chenilles glabres, luisantes, ornées de bandes longitudinales foncées; queue fourchue. Chrysalides courtes, épaisses, obtuses, attachées par la queue. Ce genre est assez nombreux, et la plupart des espèces qui le composent habitent diverses con- trées de l'Europe; cependant, deux ont été trouvées dans la Russie asiatique, une autre dans les îles d- l'archipel indien, trois dans la Nouvelle-Zélande, trois autres dans la Nouvelle-Hollande, et enfin, une autre daus la Californie. Parmi les espèces qui habitent l'Europe, nous signalerons les Cœnonympha OEdipus, Hero. Iphis, Ascanius, Philea, Amarillis, Corinna, Dorus, Leander. Davus, Pamphilus, Lyllus et Phrine, que nous avions rangés, page 20%, dans le genre des Sutyrus. Parmi les espèces exotiques, nous citerons le Cœnonympha Californiæ, Doubleday et Westwood, qui habite la Californie; le Cœnonym- pha Cyamutes, Boisduval, qui se trouve à Dorey (Nouvelle-Guinée): le Cœnonympha Manipa, Bois- duval, qui a été rencontré à Amboine, Bourou et Offack, et le Cœnonympha Euphemia, Doubleday et Westwood, qui habite la Nouvelle-Hollande. GENRE CALISTO. CALISTO. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 599. SATFRUS. God. Corps petit, assez robuste, poilu; ailes assez grandes, d’une couleur obscure, avec l'angle anal des ailes inférieures, dans les espèces typiques, prolongé sous la forme d’un large lobe arrondi; tête assez petite, poilue, sans touffe frontale; yeux proéminents, poilus; palpes labiaux peu avancés, dé- passant à peine le niveau du sommet des yeux; leur article moyen est long, très-courbé, assez renflé, poilu en avant, et offre, vers le milieu de son bord interne, une touffe de poils courts: article terminal petit, très-grêle, et à peine poilu; antennes grêles, courtes, n’ayant pas la moitié de la lon- gueur des ailes supérieures, terminées par une massue courte, distincte, comprimée en forme de poire; thorax oval, poilu, surfout en arrière; ailes supérieures de grandeur médiocre, avec le hord costal très-arqué; angle apical à peine arrondi; bord apical entier, presque droit, ou très-légèrement convexe; bord interne presque droit, plus long que le bord apical; chez le mâle, au milieu du dis- que, il existe une large plaque arrondie formée d'écailles soyeuses, et couvrant à peu près le tiers de l'aile; nervure costale très-dilatée à sa base; ailes inférieures grandes, arrondies extérieurement, et entières; angle anal prolongé sous la forme d’un grand lobe arrondi; bord interne fortement échancré vers son extrémité; bord caudal orné d’une petite tache subocelliforme ; pattes de la pre- mière paire du mâle très-petites; hanches longues, très-petites, avec les fémurs et les tibias à peu près de la même longueur, assez épais et très-poilus; tarses grêles, uniarticulés, garnis de longs poils sur leur côté externe, et dépourvus d’ongle; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes et grèles; tibias très-légèrement épineux en dessous, et armés de longs éperons; tarses plus épineux en dessous, avec leur article terminal très-court; ongles robustes, irrégulièrement courbés, aigus à leur extrémité, qui west pas bifide; abdomen petit. Chenilles et chrysalides inconnues. 286 HISTOIRE NATURELLE. Les espèces qui appartiennent à ce genre sont au nombre de trois, et paraissent propres à l’'A- mérique; telles sont : le Calisto Zangis, Fabricius, qui habite les Antilles, la Jamaïque et la Caro- line; le Calisto Herophile, Hubner, qui a été pris à Honduras et dans les environs de Cuba, et le Calisto Hysius, Godart, qui a été rencontré dans l'Amérique du Nord. GENRE STÉROME. STEROMA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 400. Corps petit; ailes larges, triangulaires, irrégulièrement festonnées, les supérieures anguleuses au-dessous de leur sommet, dépourvues d’écailles; les inférieures en dessous marbrées de noir et de taches argentées; tête assez large, poilue, surtout à la partie antérieure, qui est ornée d'une lé- gère touffe; yeux proéminents, finement poilus; palpes labiaux courts, relevés presque verticale- ment, dépassant de beaucoup le niveau du sommet des yeux, très-poilus, surtout en avant, mais pas aussi fortement comprimés que dans les genres précédents ; artiele terminal petit, ovoïde, peu poile: antennes grêles, beaucoup moins longues que la moitié des ailes supérieures, graduellement terminées par une massue assez grèle, allongée, ovoide, avec l'extrémité inféchie en dehors; thorax allongé, ovoide, médiocrement poilu; ailes supérieures grandes, larges et subiriangulaires; bord costal arqué, est plus prononcée un peu au delà du milieu de l'aile; angle apical tronqué; bord apical irrégulièrement festonné, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord costal; à l'ex- trémité de la nervure discoïdale inférieure, il existe un lobe conique un pen au-dessous du sommet; bord interne presque droit, presque aussi long que le bord costal; ailes inférieures ovales, larges et subtriangulaires, bord costal offrant près de son extrémité un prolongement ayant la forme d'un large lobe arrondi; bord externe présentant une serie de festons profondément marqués; angle anal allongé pour former un lobe large et arrondi; bord interne échancré vers son extrémité; pattes de la première paire du mâle petites, ayant à peu près la grosseur des palpes labiaux, très-poilues; tarses ayant à peu près la moitié de la longueur des tibias; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes; fémurs très-poilus avec les tibias écailleux et légèrement épineux en dessous, sur les côtés; éperons assez courts; articles des tarses épineux en dessous et sur les côtés; ongles petits; abdomen petit, grêle. Chenilles et chrysalides inconnues. La seule espèce qui représente ce genre est désignée sous le nom de Steroma bega, Doubleday et Westwood, et a pour patrie la province de Venezuela. GENRE LYMANOPODE. LYMANOPODA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 401. Corps grêle; ailes larges, allongées et triangulaires, ordinairement d'une couleur uniforme, sans écailles, mais ornées de plusieurs points; tête petite, très-poilue, surtout en avant; yeux proémi- nents, finement poilus; palpes labiaux avancés, ayant deux fois la longueur de la tête, ne dépassant qu’à peine le niveau du sommet des yeux, peu comprimés et abondamment couverts de longs poils jusqu'à leur extrémité: antennes ayant environ la moitié de la longueur des ailes inférieures, com- posées d'articles très-allongés et distincts, graduellement terminées par une massue grêle, allongée, concave à la face inférieure; thorax grêle, médiocrement poilu; ailes inférieures allongées, subtrian- gulaires et larges à cause de la longueur du bord postérieur; bord costal légèrement arqué; angle apical un peu aigu; bord apical peu convexe, ayant presque les trois quarts de la longueur du bord costal; angle postérieur arrondi; bord postérieur ayant à peu près les trois quarts de la longueur du bord costal, nervure costale très-dilatée à la base; ailes inférieures grandes et ovales; bord ex- PAPILLONS. 287 terne légèrement anguleux vers le milieu dans quelques espèces; bord anal entier et légèrement convexe; pattes de la première paire extrêmement petites et ordinairement cachées parmi les poils du thorax; hanches allongées, avec les fémurs très-courts, n'ayant pas la moitié de la longueur des hanches; ils sont renflés, avec leur sommet poilu en dehors, le reste de la patte formant un lobe articulé, ovale et allongé; pattes des deuxième et troisième paires médiocrement longues, grêles et écailleuses, avec les fémurs offrant en dessous de longs poils; tibias sans poils et armés de nom- breuses épines assez longues, grêles et placées çà et là; éperons tibiaux longs; tarses très-épineux; abdomen petit, grèle. Cheniiles et chrysalides inconnues. Les espèces connues daus ce genre sont au nombre de trois et habitent la Bolivie et la Colombie; telles sont le Lymanopoda Samius, Doubleday et Westwood, le Lymanopoda Lonius, Westwood, qui habitent la Colombie, et le Lymanopoda obsoleta, Doubleday et Westwood, qui a pour patrie la Bolivie. GENRE DIDONIS. DIDONIS. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 405. BIBLIS. Fabr., God., Boisd. Corps d'une grosseur médiocre; ailes grandes, festonnées, noires, semblables dans les deux sexes; ailes inférieures ornées d’une bande rouge submarginale; tête de grosseur médiocre, peu poilue; an- tennes grêles, n'ayant pas la moitié de la longueur des ailes supérieures, très-graduellement termi- nées par une massue courte; palpes labiaux grands, avancés obliquement, ne dépassant pas le ni- veau du sommet des yeux, peu comprimés et très-poilus; article moyen offrant à la face externe une longue plaque d'écailles blanches et une petite touffe de poils sur son bord interne; article ter- minal différant par la forme dans les deux sexes : il est très-petit et arrondi chez le mâle, grèle et assez allongé chez la femelle, et ayant presque la moitié de la longueur de l’article moyen; ailes supérieures grandes; bord costal médiocrement arqué, avec l'angle apical arrondi; bord apical convexe, légèrement festonné, ayant les deux tiers de la longueur du bord costal; bord interne sub- échancré, ayant à peu près la longueur du bord apical; nervure costale dilatée à sa base; ailes infé- rieures presque circulaires, avec le bord externe profondément festonné; pattes de la première paire du mâle petites, grèles, très-poilues, celles de la femelle plus grèles encore, écailleuses et à peine poilues; tarses dilatés au delà de leur milieu, où ils sont articulés; articles armés en dessous, à leur extrémité, d'épines assez longues; article terminal petit, conique, armé de deux épines; pattes des deuxième et troisième paires grêles, assez courtes, écailleuses et peu poilues; tibias et tarses armés, en dessous et sur les côtés, de courtes épines. Chenilles ayant les anneaux assez resserrés, avec les segments antérieurs atténués; tête armée de deux cornes longues et grèles; quatrième segment offrant en dessus une éminence conique, poilue à son extrémité; segments suivants munis de petits lobes, grèles, sétigères; queue non bifide. Chrysalides suspendues par la tête : celle-ci terminée par une pointe avec le milieu de la face dorsale du thorax s’élevant sous la forme d'une protubérance conique; premier anneau de l’abdomen présentant une saillie semblable. Les espèces connues et qui composent ce genre habitent les régions intertropicales du nouveau monde: teis sont le Didonis Biblis, Fabricius, qui habite le Brésil; le Didonis Aganissa, Boisduval, qui a été rencontré à Mexico, et le Didonis pacira, Doubleday et Westwood, qui a été pris à la Guyane. 285 HISTOIRE NATURELLE. GENRE CYSTINEURE, CYSTINEURA. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lepidopt., p. 406. ARGYNNIS Ménétr, NYMPHALIS. God. Corps petit, grêle; ailes supérieures triangulaires, allongées, les inférieures assez courtes; tête presque aussi large que le thorax et sans touffe frontale; yeux grands, proéminents, nus; palpes labiaux grêles, avancés obliquement en avant, pluslongs que la longueur de la tête, presque droits, ne dépassant pas le milieu des yeux, finement poilus jusqu'à leur sommet; article moyen offrant une légère crête sur son côté interne; antennes grêles, annelées de blanc, n'ayant pas tout à fait la moi- tié de la longueur des ailes supérieures, et terminées par une massue distincte, allongée et obtuse au sommet; thorax très-petit, ovale; ailes supérieures grandes, allongées, triangulaires; bord costal légèrement arqué; angle apical arrondi; bord apical convexe, très-légèrement festonné, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du bord costal; bord postérieur de la même longueur que le bord apical; nervure costale dilatée à sa base; ailes inférieures larges, ovales et triangulaires, courtes, ré- gulièrement festonnées le long de leur bord externe; bord anal formant à peine un canal; pattes de la première paire du mâle très-petites, écailleuses; fémurs allongés, cylindriques; tibias et tarses formant, réunis, une masse fusiforme n'ayant pas plus de la moitié de la longueur des fémurs; tarses pointus, dépourvus d'ongles, de la moitié de la longueur des tibias; pattes de la première paire de la femelle presque trois fois aussi longues que celles du mâle, grêles, écailleuses; tibias et tarses de la même longueur : ces derniers un peu dilatés à leur sommet, avec leurs articles épineux en dessous; ongles nuls; pattes des première et deuxième paires très-grèles, assez longues, écailleuses; tibias et tarses à peu près de la même longueur, armés en dessous d'un petit nombre d'épines aiguës; ongles courbés, aigus, simples; abdomen long, grèle. Chenilles et chrysalides inconnues. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de quatre; elles habitent les parties chaudes de l'Amérique méridionale et les Antilles; tels sont le Cystineura mardania, Cramer, qui habite la Guyane et la Jamaïque; le Cystineura Hypermnestra, Hubner, qui se trouve au Brésil; le Cystineura Teleboas, Ménétrier, qui a été pris aux Antilles, et le Cystineura Telethusa, Godart, qui a le Brésil pour patrie. GENRE OLINE. OLINA. Westwood, 1851. Gencra of diurn. Lepidopt., p. 407. NYMPHALIS. God. Corps assez long, grêle; ailes allongées, noires, et ornées en dessous de grandes taches blan- ches et de stries fauves, formant des taches grandes, ovales ou cireulares sur les ailes inférieures; tête petite, finement poilue, dépourvue de touffe frontale; yeux de grosseur médiocre, nus; palpes labiaux médiocrement allongés, finement poilus, ne dépassant pas le niveau du sommet des yeux; antennes plus courtes que la moitié de la longueur des ailes, terminées par une massue allongée, très-grêle; thorax ovale, orné de lunules formées par des écailles; ailes inférieures grandes, allon- gées et triangulaires, bord costal légèrement courbé, presque droit au milieu; angle apical arrondi; bord apical entier, très convexe, ayant environ les deux tiers de la longueur du bord costal; bord interne presque droit, à peu près aussi long que le bord apical; nervures costales très-renflées à la base; ailes inférieures larges, ovales, subtriangulaires; bord externe entier, à peiue festonné; pattes de la première paire du mâle très-petites, grèles, avec les tibias et les tarses couverts de longs poils. Chenilles et ehrysalides inconnues. On ne connaît que deux espèces dans ce genre, dont l'une (Olina areca, Doubleday et Westwoodi), a pour patrie la Bolivie, et l'autre (Olina Emilia, Cramer) a été rencontrée à la Guyane et au Brésil. PAPILLONS 289 GENRE ERGOLIS. ERGOLIS. Westwood, 1851. Genera of diurn. Lenidopt., pb. 409 BIBLIS. God., ARIADNE Horsfield. Corps de grandeur médiocre; ailes grandes, larges, ornées en dessus de lignes nombreuses, grèles, foncées et ondulées; tête petite, couverte de poils courts, écailleux; veux nus, de grosseur médiocre; palpes labiaux avancés, légèrement courbés, s'étendant en avant de beaucoup plus que la longueur de la tête, et ne dépassant pas le milieu des yeux; article terminal grêle, allongé, ovale, infléchi à son extrémité, finement poilu en dessous; antennes grêles, ayant les deux cinquièmes de la longueur des ailes supérieures terminées par une massue peu prononcée, graduellement for- mée, obtuse au sommet, et n'ayant pas plus que le double de l'épaisseur de la partie basilaire de l'antenne; thorax ovale. laineux en avant; ailes grandes, arquées à leur bord costal; bord apical ondulé, ayant à peu près les deux tiers de la longueur du bord costal; bord interne presque droit, dépassant de plus d'un quart la longueur du bord apical, de manière que l'aile paraît comme tron- quée à son extrémité; ailes inférieures très-larges, bord externe festonné; pattes de la première paire du mâle très-petites, grèles, finement poilues, avec le tarse uniarticulé, ayant à peine la moitié de la longueur des tibias, et ne présentant ni épines ni ongle terminal; pattes de la première paire de la femelle un peu plus longues que celles du mâle; fémurs un peu plus courts que les tibias et les tarses réunis; tibias et tarses à peu près de la même longueur, grèles, cylindriques, écailleux; tarses à peine dilates à leur extrémité, où ils sont articulés; articles munis en dessous, à leur extrémité, de très courtes épines; pattes des deuxième et troisième paires assez courtes, grêles, écailleuses; tibias dépourvus de courtes épines en dessous; tarses plus fortement armés de quelques rangées d'épines sur les côtés et en dessous; ongles très-grêles, courbés et entiers. Chenilles assez courtes, cylindriques, un peu atténuées en avant; tête armée de deux longues épines soyeuses; segments armés de faisceaux de courtes soies ou de petits tubercules sétigères, et ornés de taches et de raies obliques de diverses couleurs. Chrysalides assez allongées, avec la tête plus ou moins pointue; thorax muni, sur le dos, d'un tuberrale obtus, avec la partie dorsale de l'abdomen présentant un grand tubercule obtus. Ce genre, dont on ne connait que cinq espèces, est répandu dans les Indes orientales (Ærgolis Ariadne, Linné); à Java (Ergolis Coryta, Cramer; à Ceylan (Ergolis Taprobana, Doubleday et Westwood) ; à Sierra-Leone (Ergolis Alphæa, Prury). FIN DU VOLUME À o * "M i sit , 1 . Ë ‘ 1 ; [LE De [] . ? ë # : A Ÿ Q Le [ER Vilar Us ui 3 +107 La DES [Er L \ ni ' (Do ; LATE - n Mis i 4 : : NE L - 1-2 4 d . | i ' Ê 12 LU î à 1: : 4 Î L 1 - Î L (‘a 1 (] . u LE } L } L + 1 “+ METOE [Le bail tif ATP) Lo er busiiuni. . rets 2 mi l f Î UF- AIM ! A ë i . HU PIANO LEARN TR 2 (IE Ut Û j En A TE (l l “i 43 Li . Î É NQ} ï ! a pr Llésis 1 HIT it té il Î jh, ï LU 1} n . L t AN TTE j A UE À La « Fe. sa $ 5 + ve [ ‘ 4 ‘ PAPILLONS 291 lig. 495. — Hæteropsis Drepana, Boisduvul Fig, 496. — Euriphene Sophus, Fabricus Fig 498$. — Pieris Chloris, Fabrictus PAPILLONS : 997 Fix. 499, — Paphia Glycerium, Doubledi Fig. 500. — Heliconta Mesara, Boisduval n] )t} PAPILLONS Chionobas Ællo, Esper Fig. Bore, Hubne: Clionobas 504% >, Hubner 506. — Arge Cloth: hitrite, Hubner e Amp Ars )5. — : Le 1. | (| [ 2 = b le — z La ; LA | | Le ol # . * vr mn g 507 — Erchia Afra, Fabrieius PAPILLONS, Fig. 508. — Erebia Medusa, Fabricins 910 — Erelua Mela, Herbst 509, — Erchia dromus, Fabricus. Fig, 514. — Erehia Euryale, Esper PAPILLONS 209 Fig 515. — Mvrina Jaffra, Godart Fie, 514, — Hatera archou, Hubnct Lis 915. — Harma Sangaris, Godart Fig. 516. — Ivypanis Cora, Feisthamel PAPILLONS 301 Fig. 517. — Eurytela Dryope, Godart Fig. 518 — Satyrus Eudora, Fabricius Fig, 519 — Satyrus darus, Linné Fig, 520. — Satyrus Semele, Linné. Lis. 521. — Satyrus hyperanthus, Linné PAPILLONS 303 Fig. 599, — Katvrus Areanus, Linn Fig, 525. — Satyvrus Dœus, Esper 924. — Satyrus Amarvihs, Hobner Fig Fig. 325 — Satyrus Phryne (mâle), Pallas Fig 9926, — Katyrus Pheçne (femelle), Palla Fig, 927. — Satyrus Ida, Esper PAPILLONS. ‘y. 528. — Satyrus Pamphilus, Linné, Fig. 990. — Satyrus Œdipus, Fabricus, o — Salvrus Æcerta Linnc Hubue 081 — Satyrus Iphis 305 ri FAMILLES, TRIBUS, DANS LE PRENIER VOLUME DE L'HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES OÙ PAPILLONS. ACHALINOPTÈRES. ACHALINOPTERA. . . 91 Achérontie. Acherontia. Acrée. Acræa, . AcRÉIDEs, Acreidæ.. . Adolias. Adolias. . Ægocère. Ægocera. Aganisthe. Aganisthos. Agariste, Agarista. Agarista. DE AGÉRONIDES. Ageronidæ Agéronie. Ageronia. . Aglaope. Aglaope. . Agraulis. Agraulis. Agrias. Agrias Amata. . BE Amphichlora. . . Amathusie. Amnosie, Amnosia Anartie. Anartia. . Anops Anops. . . Anthocharis Apature., Apatura Araschnie. Araschnia . Arge. Arge. Argynne. Argynnis Argynnis. . . . . Argynnis. . , Argynnis. Argynnis. Argynnis. . à à « « : Argynnis. Amathusia ochae PANOUNNISL , es + © à Argynnis. Argynnis. Argynnis. Argynnis. Argynnis. ARGYNNITES. Mirertrel Argyrophenge. Argyrophenga Arhopale. Arhopala. . Ariadne. . Ariadne, Ariadne Alelle. Atella. . Atexique. Ateæica Athésis. Athesis Athyme. Athyma DES DIVISIONS, TABLE ALPHABÉTIQUE DÉCRITS OU INDIQUÉS ALJCAGS STORE Atychie. Atychia.. Barbicorne, Barbicornis. Biblis. Bibls. Biblis. Biblis. Biblis _. . . Biblis. Biblis. . : BIBLITES. BIBLITÆ. . Bie. Bia. Brachyglosse. Brassolide. Brassols. G BRASSOLITES. BRASSOLITÆ. Brachyglossa. Caligo. Caligo. Calisto. Calisto. , Callanire. Callicore. Callidryas. Callidryas.. Callith£e. Callhithœæa Callizone. Callizona. . Castnie, Castnia. CasTNIEXS. Casini. . Catagramma. . . . Catagramme ar ann Cethosia. . . . . . Cethosia. Céthosie. Cethosia. Callianira Callicore. CHALINOPTÈRES. CH ALINOPTE FA. Charaxes. Chimeæra. Charidea. Chionobas. Cigaritis. Cirrochroa. Cirrochroa.. Clérome. Clerome. . Clothilde. Clothilda Cocytie. Cocytia Caœlite. Cœlites : Cœnonymphe. Ceroiumehas Cœæoris. Cæoris. Chionobas Cigaritis. Colænis, Colænis Colias. Colias. Colas. GENRES ET SOUS- GENRES 2 19 GI < CRC: EE à Qt O1 = ES © À 19 »s a 308 Corades. Corades. . Coronis. Coronis. . . . AE Crénis. Crenis. ee Cybdèle. Cybdelis. . . Cydimon, Cydimon : 42 CYDIMONIENS. CYDIMONII. . Cyllo. Cyllo. CR - Cymatogramme. Cymatogramma. CyREMA ER Cynthie. Cynthia. . Cyreste. Cyrestis. . Cystineure. Cystineura. . Danaines. Danaidæ. . . . . . Dangis.. Danais. Danais. . DA r OO Dasyophthalme. Dasyophthalma. . Debis. Debis. . . De Q Déiléphile. Deilephila. . Desmozone. Desmozona. . Diadème. Diadema. . . . . ., Didonis. Didonis. . Diorine. Diorina. Dircenne. Dircenna. | : Discophore. Discophora. . Doritis. Doritis. . Drusille, Drusilla. . . Dyctis. Dyctis. . Dynastor. Dynastor. | Dyophthalma. Eantis. Eantis, Ectime. Ectima. Emésis. Emesis.. Enispe. Enispe. . Epicalie, Epicalia. Epiphile. Epiphile. nÉE EQUITES (PAPILIONES). . Erébie Erebia. . Erésie. Eresia. Ergotis. Ergotis. Eronie, Eronia. . Erycina. Erycina. Erycina. Erycina. . Erycina. . Erycina Erycina. . EFUCNAE 2. +: Erycine. Erycina. . EnycntEns. Erycinii.. ErYcntres. Erycinitæ Eléone. Eteona. Eubasis. Eubagis. . Eudame. Eudamus Eutide. Eueides. , Euménie, Eumenia. . Euplée. Euplœa.… . Euptoièie. Euptoieta. Euptychie. Euptychia. . Eurème, Eurema. . Euripe. Euripus. . Eurygona. . Eurymus. 179 234 177 107 250 229 182 158 103 106 124 288 HISTOIRE NATURELLE. Euryphène. Euryphene. Euryque. Eurycus. Eurytèle. Eurytela. Euterpe. Euterpe. . Eutrésis. Eutresis Glaucopite. Glaucopis. . Glossattes. + . . ... Gnophode, Gnoyhodes. . Godartie, Godartia.. . Goneptérix. Gonepterix. Grapte. Grapta. . . Gynécie. Gynecia. Hamadryade. Hamadryas Harme. Harma. . Hebemoïia. Hecaerge. . Hécatésie. Hecatesia. HélCOna, ee Heliconia. . . . . . Heliconia. . . . . Heliconia. Heliconia. Hélicos EN AE Ce Héuconwes. Heliconide. Héliconie. Heliconia. . Hématère, Hæmatera Hemerocharis. Hélicopis. Helicopis. Hérone. Herona.…. Hesperia. . . Hesperia. . . Hesperia. .. . Hesperia. . . + Hespérie. Hesperia. HEspéRIENS. Hesperii. . , Hestia. , . . po Hétère. Hæœtera. . . . . Hétérochroa. Heterochroa Hétérogyne. Heterogynis Hétéropse. Heteropsis. Hipparchia. . . Hipparchia. … . Hipparchia. … . Hs Hypanis. Hypanis. . Hypue. Hypna. . Idea. Idea. . Idmais. /dmais Ixra. Iæra. Iphias. Iphias. Ithomie. Tthomia Itune. Ituna Junonie. Junonia.. Kallime. Kallima. . . Lachnoptère. Lachnoptera Laogone. Laogona. Lamprosura. . . . . Lasyommate. Lasyommata. . LÉPIDOPTÈRES. . . . Leptalis. Leptalis. . Leptocirque, Leplocireus.. Leuconée. Leuconea. , Leucophasia. . . . Leucophasie. chan, Libythœa.. . Libythée. Place. LIBYTHÉITES. LIBYTHEITÆ. Licinia. -. : ee Liménitis. Tnt, ti ete Limenitis, . . . . . . . Loxure. LoŒura. . Lucinie, Lucinia. . . : . . . Lycorée, res : Lycæna. . ° Lycène. Fans. È LycéxiTes. Lycænitæ. : Lymanopode. Lymanopoda. . Lymnas. Lymnas. . Macroglosse. Macroglossa. Mechanitis. . . ., Mechanilis. : à +, +. Mechanitis. re Méchanitis. Mechanitis Mégalure. Megalura . . Mégistanis. Megistanis. … . Mélanite. Melanitis. , Melanitis. . . . . . Melitæa. 5 Mélitée. Melitæa. Ménéris. Meneris. . Méthone. Methona. . Messaras. Messaras. . , . Minètre. Minetra. , , . Miscélie. Miscelia. Morphe. Morpho. . Morphéis. Morpheis. . . . . MonmuTes. Morphitæ. . . . . HOrpho 4.2 Morpho: nn: : 5, Morpho. . . , , … MOrDPRO a Ne 2 2 MOTphO En... 0 Morpho: Morpho. . . . Morpho. Mycalésis. Mycalests. RAR Mynes. Mynes. , . Myrine. Myrina. Narope. Narope. Nathalis. Nathalis. . ; Néméobie, Nemeobius. . , . , Néonymphe. Neonympha. . . . Néorine. Neorima. RE NEDUSÆNEDESS, 2... Nimule. Nimula. ; Nyctalémon. Nyctalemon Nymphale. Nymphalis. . Nysenauines, Nymphalidæ. . , . NYMPHALIENS. NYMPHALIL, . Nymphalis.. .. Nymphals... Nymphalis. . . Nymphalis.. . Nymphalis.. .. PAPILLONS. > => ES SET DS RQNES Ot C1 & Nymphalis. .… . Nymphalis.. . . . . Nymphalis.. . Nymphalis. . . Nymphalis.… . Nymphalis.. . Nymphalis. . . Nymphalis. . . Nymphalis. . . Nymphalis.. . Nymphalis. . . Nymphalis..….. Nymphalis. . . Nymphalis.… . Nymphalis.. . . Nymphalis. . . . . Nymphalis.. . . . .. Nymphalis.. Nymphalis..… . Nymphalis. …. Nymphalis.. . Nymphalis.. . Nymphalis.…. Nymphalis. . Nymphalis.. Nymphalis. . Nymphalis.. . . . shenere Dérliele Nymphalis.. . PO TRANS TO Nymplahs sens. ENS à: 24 NYMPNONS RME ES ner A Le UE NYMPRAUTE EME NE & TE. 0 5 Ce Nymphalis.. . .. ee NYMPHALITES. un nant. . Nymphidie. Nymphidrum Oline. Olina. . . . . . . . Olyras. Olyras. . . . . . . Opsiphane, Opsiphanes.… . Oressinome. Oressinoma. . Orinome. Orinoma. . Ornithoptère. Gruithoptera.. Pandore. Pandora. . ; . . « «. « .”. Paphie. Paphia. . Papilio. 1. le PapILLONIENS, Papillontt. . Papillon. Papilio. . PAPILLONS ne Parnassien. Parnassius. . , . . .. PGVONIG, M Re LS Pavonia. . : Pavonia. . . . Pavonia.. Sales ts lots aile Pélie. Pelis. Pénètes. Penetes Peridromia.. . : Périsame, Perisama. . Philogone. Philogona Piéride. Püeris. Piérides. Pieridæ. . Pieris . Pieris. . Pieris.. Pieris. . Pieris.. = © NOUS ES IS UT EE ra ot a RS JC Q1 19 310 Pieris.. Pertes «1. Rieisss ue Polyommate. ren Polyommatus.. Polyommatus.. . Polyommatus…. Polyommatus.. . . Pontia.. . Pontia.…. Pontia.. . . : Pontie, Pontia. . Prépone. Prepona.. Procrite, Procris. . Pronophile. Pronophila. Prothoé. Prothoe. . Prologonie. Protogonia. Psychotoé. Psychotoe.. . Dtérogon. Pterogon. . Pycine, Pycina.. Pyraméis. Pyrameis.. . Pyrrhogyre. Pyrrhogyra. Rhodocera. . D Sie Romalæosome. Romalæosoma Sais. Sais. Satyre. Satyrus. SATYRITES. SATYRITE. Satyrus. . SULUTUS ER TE Erreesile Salyrus. + + + + + + « Satyrus. . . Satyrus. . Satyrus. . Salyrus, . . … + Satyrus. . . . . + Satyrus. . Satyrus. Satyrus. . Satyrus. . Satyrus. . . . Sesia. . Sésie. Sesia. SÉSIENS. Sesii.. Sidérone. Siderone. Smérinthe. Smerinthus. Smyrne. Smyrna. . 5 Sphecodina. . . . . . . SPHINGIENS. is : Sphint. . . . Sphinx. . Sphint. . Sphinx Sphinx. HISTOIRE NATURELLE. Sphinx. Sphint.. . . . Spilothyre. Spilothyrus. Stérome. Steroma.. . Stérope. Steropes. . . : Symphèdre. Symphadre. « : Synchloe. Synchloe. . . Syntomide. Syntomis. Syrichte. Syrichtus Syrichtus. . . . Nc Taygetis. Taygetis. . Teinopalpe. Teinopalpus. . Terias.éTenius 0e Térinos. Terinos. . Thanaos. Thanaos. Thais. Thais. . . DE Thaumante. Thaumantis.. : Thécla. Thecla. . Thestias. Thestias.. Thymete. Thyreus. Thyreus.. Thyridie. Thyridia Thyris. Thyris Timetes.. . . Tisiphone. Tisiphona. Tithorée. Tithorea. . UrGNaN M en a Vanessa. . . . . Vanessa. . Vanessa. . Vanessa. . Vanessa nine 4e Vanessa. . Vanessa. . Vanessa. . 'anessa. . Vanessa. . Vanessa. . . . 5 Vanesse, Vanessa... Victorine. Victorina. Ypthime. Fpthima. Zégris. Zegris. . Zéonie. Zeonia. . . . . . . Zerinthia, : Lérythis. Zerythis.. Zeuxidie. Zeuxidia. Zophæssa. us Zygæna.. . . . : Lygène. Zygæna. . ZYGÉNIENS. Zygenu . FIN DE LA TABLE. 287 296 286 224 145 95 246 2926 228 179 32 59 86 299 39 166 209 54% 2929 256 75 238 195 190 66 SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARI NIUE 3 9088 OOc22880? à nhent qQH45.C51 v. 9 Encyclop:edie d'histoire naturell SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES NN si AR ! ra ta! { ‘ è PLU RE NT À x $ { | { s